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DOI of or1Departme

Japon.2Departme

Tokyo, Japon.

CorrespondKeio UniversitTokyo 160-858

Ann Vasc SurgDOI: 10.1016/� Annals of V�Edit�e par ELS

An�evrysmes multiples de l’art�ere spl�eniquesecondaires �a une dysplasie fibromusculaire

Susumu Watada,1 Hideaki Obara,1 Masayuki Shimoda,2 Kentaro Matsubara,1

Kenji Matsumoto,1 Masaki Kitajima,1 Tokyo, Japon

Les an�evrysmes de l’art�ere spl�enique (AASs) sont relativement rares. De plus, un seul cas dedysplasie fibromusculaire (DFM) affectant exclusivement l’art�ere spl�enique a �et�e rapport�e �a cejour. Nous d�ecrivons le cas d’un homme de 64 ans pr�esentant des AASs longs, segmentaires,larges et multiples au niveau d’une art�ere spl�enique naissant directement de l’aorte. Uneendoan�evrysmorraphie ainsi qu’une spl�enectomie, associ�ees �a la ligature du segment proximalde l’art�ere spl�enique furent r�ealis�ees. L’analyse anatomopathologique des segments art�erielsres�equ�es montra des �el�ements �evocateurs de DFM. En l’�etat actuel de nos connaissances,des AASs longs, segmentaires, larges et multiples li�es �a une DFM n’avaient jamais �et�erapport�es.

Les an�evrysmes de l’art�ere spl�enique (AASs) sont les

an�evrysmes visc�eraux les plus fr�equents, comptant

pour 60-71% de ces l�esions.1,2 Les AASs prennent

g�en�eralement la forme d’an�evrysmes sacculaires

solitaires caus�es par l’ath�eroscl�erose, l’hypertension

portale, ou un �episode de pancreatite.3 Nous avons

trait�e un patient pr�esentant des AASs longs,

segmentaires, larges et multiples caus�es par une

dysplasie fibromusculaire (DFM). Meme si les AASs

caus�es par une DFM ont �et�e fr�equemment d�ecrits,

il n’y a pas �et�e rapport�e �a notre connaissance d’AASs

pr�esentant les caract�eristiques morphologiques

d�ecrites dans ce cas.

OBSERVATION

Un homme de 64 ans avec une douleur abdominale

inf�erieure droite pr�esentait une temp�erature de

36,4�C, un rythme cardiaque de 84 battements par

iginal article: 10.1016/j.avsg.2008.04.015.

nt of Surgery, Keio University School of Medicine, Tokyo,

nt of Pathology, Keio University School of Medicine,

ance: Hideaki Obara, MD, PhD, Department of Surgery,y School of Medicine, 35 Shinanomachi, Shinjuku-ku,2, Japon, E-mail: [email protected]

2009; 23: 411.e5-411.e7j.acvfr.2009.09.005ascular Surgery Inc.EVIER MASSON SAS

minute et une pression art�erielle �a 124/72 mm Hg.

Son examen �etait normal sur les plans cardiaque,

pulmonaire, et abdominal, sans souffle percu. Les

tests biologiques d�emontr�erent des valeurs dans les

limites de la normale: leucocytes, 4,7 x 109/L;

h�ematocrite, 0,44; et C-r�eactive prot�eine, 0,02 mg/

L. Une tomodensitom�etrie (TD) r�ev�ela de multiple

AASs m�econnus jusqu’�a pr�esent.

La TD avec injection de produit de contraste

(Fig. 1) retrouvait une art�ere spl�enique naissant

directement de l’aorte. Cette derni�ere �etait le si�ege

de plusieurs l�esions an�evrysmales: un an�evrysme

sacculaire de 2 cm, un segment an�evrysmal

fusiforme de 4 cm, et un second an�evrysme saccu-

laire de 3 cm s’�etendant proximalement dans le hile

spl�enique. Les AASs contenaient du thrombus

mural, et l’art�ere spl�enique �etait tortueuse (Fig. 2).

Aucune autre art�ere visc�erale, y compris les art�eres

r�enales, ne pr�esentait d’anomalie; il n’y avait pas

d’�el�ement sugg�erant une pancr�eatite ou une cir-

rhose h�epatique.

Une intervention chirurgicale intra-abdominale

fut r�ealis�ee par incision m�ediane. La rate et la queue

du pancr�eas furent mobilis�ees puis une endoan�e-

vrysmorraphie associ�ee �a une spl�enectomie avec

ligature de la portion proximale de l’art�ere spl�enique

furent r�ealis�ees. Le patient n’a pr�esent�e aucun

probl�eme postop�eratoire. Quatorze mois plus tard,

il est en bonne sant�e et indemne de complication.

L’examen histologique de l’art�ere spl�enique

res�equ�ee et des an�evrysmes r�ev�ela que la l�esion

qui affectait le hile spl�enique �etait en fait un

442.e7

Fig. 1. Image tomodensitom�etrique tridimensionnelle

montrant l’an�evrysme de l’art�ere spl�enique naissant

directement de l’aorte ( fl�eches noires) ainsi que de multi-

ples an�evrysmes de l’art�ere spl�enique ( fl�eches blanches).

Fig. 2. TD avec injection de contraste montrant les AASs

avec thrombus mural ( fl�eches).

442.e8 Cas cliniques Annales de chirurgie vasculaire

pseudoan�evrysme dont la limitante �elastique

interne �etait rompue. L’examen microscopique

montra que la limitante �elastique interne �etait fine

au niveau de tous les an�evrysmes res�equ�es et conte-

nait des segments rompus (Fig. 3A). De plus, le

media situ�ee au niveau de l’ostium de l’art�ere

spl�enique principale �etait �epaissie avec une fibro-

plasie (Fig. 3B). Ces �el�ements �etaient compatibles

avec une DFM.

DISCUSSION

La v�eritable incidence des AASs est inconnue, avec

des taux rapport�es allant de 0,098% dans une �etude

autopsique de 195000 cas4 �a 10,4% dans une �etude

cadav�erique qui recherchait syst�ematiquement

l’existence d’an�evrysmes au niveau des vaisseaux

splanchniques.5 De plus, la pathog�enie des AASs

n’est pas pleinement comprise, m�em�e si Stanley et

Fry1 list�erent cinq �etats favorisant leur formation:

la dysplasie art�erielle, l’hypertension portale, les

processus inflammatoires focaux, la multiparit�eet l’ath�eroscl�erose. L’ath�eroscl�erose est suppos�ee

etre la cause la plus fr�equente d’AAS, meme si

aucune �etude n’a v�eritablement examin�e l’associa-

tion entre les AASs et leurs possibles d�eterminants�etiologiques.

Dans notre cas, le diagnostic histologique �etait

compatible avec une DFM, une dysplasie art�erielle.

La DFM, d�ecrite pour la premi�ere fois en 1938

comme se d�eveloppant sp�ecifiquement au niveau

des art�eres renales,6 a depuis �et�e observ�ee dans

d’autres localisations grace �a la diffusion des moyens

modernes d’imagerie diagnostique. Il est mainte-

nant connu que la DFM survient le plus souvent au

niveau des art�eres r�enales et carotides.7 Rarement,

la DFM affecte l’art�ere spl�enique seule. Nous

n’avons trouv�e qu’un pr�ec�edent cas de cette mala-

die; Cependant, la d�ecouverte avait �et�e faite au

cours d’une autopsie faite �a vis�ee m�edico-l�egale

pour d�eterminer la cause d’une mort subite.8

La DFM est caract�eris�ee par une hypertrophie et un

affinement de la paroi vasculaire, avec une hyper-

plasie de distribution irr�eguli�ere et un affinement li�e�a une disparition des fibres musculaires lisses. La

classification histologique de Harrison er McCor-

mack des DFM9 est bas�ee sur la couche art�erielle

affect�ee primitivement (intima, media ou adven-

tice). Dans notre cas, une fibrodysplasie m�ediale, un

affinement et une rupture partielle de la limitante�elastique interne furent retrouv�es; de tels �el�ements

sont typiques de DFM.

Fig. 3. Etudes microscopiques des AASs r�es�equ�es. A

Zone situ�ee autour des AASs res�equ�es retrouvant une

limitante �elastique interne fine et partiellement rompue

( fl�eches; grossissement original x40, coloration de van

Gieson pour l’�elastine). B Zone situ�ee autour de la

naissance de l’art�ere spl�enique principale r�es�equ�ee

montrant un �epaississement fibroplasique de la media

( fl�eches; grossissement original x40; coloration de van

Gieson pour l’�elastine).

Vol. 23, No. 3, 2009 Cas cliniques 442.e9

Le type le plus fr�equent d’AAS est l’an�evrysme

sacculaire unique.3 Les AASs >5 cm10,11 et les

AASs multiples3 (plus de trois) ont �et�epr�ealablement d�ecrits, meme si ils sont rares. Nous

n’avons pas retrouv�e d’autre rapport faisant �etat

d’AASs longs, segmentaires, larges et multiples

comme ceux retrouv�es dans notre cas. Le

d�eveloppement de ces l�esions chez notre patient

pourrait etre li�e �a la configuration anormale de

l’art�ere spl�enique de ce cas, cette derni�ere naissant

directement de l’aorte. Il s’agit d’une configuration

anatomique inhabituelle: une �etude autopsique

n’en retrouva qu’un cas sur 100 cadavres.12 Meme si

plusieurs cas d’AASs avec art�ere spl�enique anormale

naissant de l’art�ere m�esent�erique sup�erieure furent

rapport�es, les AASs avec art�ere spl�enique anormale

comme celle de notre patient n’ont apparemment

jamais �et�e d�ecrits.13

G�en�eralement, les AASs sont trait�es lorsqu’ils

sont >2 cm, symptomatiques, rompus, asymptoma-

tiques mais de croissance rapide, lorsqu’ils touchent

une femme enceinte ou en age de procr�eer, un

patient atteint d’hypertension portale, ou encore

un patient en attente de transplantation

h�epatique.1,14-17 Les options th�erapeutiques

incluent �a pr�esent les techniques endovasculaires,

laparoscopiques et conventionnelles.18 Le choix

entre ces techniques d�epend de plusieurs facteurs,

comme la pr�esence ou non de symptomes, l’�etat

g�en�eral, les caract�eristiques morphologiques de

l’an�evrysme et la localisation des l�esions. Les

th�erapeutiques peu invasives devraient etre utilis�ees�a chaque fois que cela est possible. Dans notre

cas, une chirurgie conventionnelle incluant une

endoan�evrysmorraphie et une spl�enectomie fut

r�ealis�ee du fait d’AASs larges, multiples et localis�es

dans le hile de la rate. De plus, l’art�ere spl�enique�etait tortueuse et fortement adh�erente au pancr�eas.

Comme la DFM n’affecte que rarement l’art�ere

spl�enique seule, les patients comme le notre

devraient toujours etre consid�er�es �a risque de

d�evelopper un nouvel an�evrysme, particuli�erement

au niveau des art�eres r�enales et carotides internes.

Ces patients devraient etre surveill�es avec attention�a vie par ultrasonographie, TD avec injection de

produit de contraste, ou imagerie par r�esonance

magn�etique, pour que les nouvelles l�esions puissent

etre trait�ees pr�ecocement, si possible par une

proc�edure mini-invasive.

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