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580 Communications orales / Cancer/Radiothérapie 17 (2013) 575–584

E. Vauléon a, J.-P. Manens a, E. Le Prisé a,R. de Crevoisier a

a Centre Eugène-Marquis, Rennes, Franceb CHU de Pontchaillou, Rennes, France∗Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (J. Castelli)

Objectif.– Analyser les sites de récidive locale chez des patientsatteints de cancer de la sphère ORL traité par irradiation conforma-tionnelle avec modulation d’intensité (RCMI) avec préservation desglandes salivaires : parotide, glande sous-mandibulaire et glandessalivaires accessoires représentées par la cavité buccale.Patients et méthodes.– Soixante-dix patients consécutifs, atteintspour 23 % de cancers de la sphère ORL de stade I ou II, traité parirradiation conformationnelle avec modulation d’intensité, ont étéinclus. Pour chaque patient atteint d’une récidive locale, la TEP etla scanographie de la récidive locale ont été recalées de manièrerigide sur la scanographie de planification. Le volume de la réci-dive a ensuite été délinéé en se basant sur les données cliniques,iconographique et histologiques. Nous avons analysé le pourcen-tage de volume de la récidive couvert par l’isodose de prescription95 %. La récidive locale était classée comme « dans le volume » sicelui-ci était de 95 % ou plus, en bordure s’il était compris entre20 et 95 %, et en dehors s’il était de 20 % ou moins. La corrélationentre le volume de la récidive couvert par l’isodose de prescription95 % et la dose moyenne aux parotides, glandes sous-mandibulaireset à la cavité buccale à été réalisé par le test de corrélation deSpearman. L’impact de la dose aux glandes salivaires sur le risquede récidive locale a été évalué par une analyse en régression deCox.Résultats.– Le suivi médian était de 20 mois (6–35). Les parotidescontro- et homolatérales ont pu être protégées respectivementchez 54 et 98 % des patients, les glanes sous-mandibulaires contro-et homolaterales chez 26 % et 7 %. La cavité buccale a été épargnéeà une dose de 40 Gy ou moins chez 26 patients (37 %). Le taux decontrôle local à deux ans était de 76,5 %. Il a été retrouvé 13 récidives(12 dans le volume irradié, une en bordure). Aucune récidive n’aété notée en regard des volumes protégés. Le volume de la récidivecouvert par l’isodose de prescription 95 % n’était pas corrélé avec ladose moyenne dans les parotides, les glandes sous-mandibulaireset la cavité buccale. Le risque de récidive locale n’était pas augmentépar une dose moyenne plus faible dans les glandes salivaires, maisil augmentait avec le stade T (p = 0,04) et N (p = 0,03).Conclusions.– Plus de 92 % des récidives locales sont survenues dans« le volume » (dans les zones à hautes doses). L’épargne des glandessous-mandibulaires et de la cavité buccale en plus des parotides nedégrade pas le contrôle locorégional.

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Gestion des situations difficiles lors d’uneirradiation

CO 13Radiothérapie conformationnelle avecmodulation d’intensité (RCMI)locorégionale par accélérateurlinéaire dans des cancers du sein :mise en place et premières évaluationsJ.-M. Caudrelier ∗, M. Lacelle , P. Lacasse ,D. Fraser , B. Nyiri , S. SamieeThe Ottawa Hospital Cancer Centre, Ottawa, Canada∗Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected](J.-M. Caudrelier)

Objectifs.– Évaluer et rapporter notre expérience de radiothérapieconformationnelle avec modulation d’intensité (RCMI) locorégio-nale par accélérateur linéaire dans des cancers du sein.Matériels et méthodes.– Depuis septembre 2011, nous avons traité57 patientes. Les indications de RCMI étaient : volumes ciblesprévisionnels (planning target volume [PTV]) complexes (incluantla chaîne mammaire interne) et/ou contraintes de doses auxpoumons et au cœur non respectées (volume de cœur recevant25 Gy [V25]) de plus de 10 % et volume de poumon recevant 20 Gy[V20] de plus de 20 % et/ou dose moyenne de plus de 15 Gy).Le volume cible prévisionnel du sein, de la paroi et des airesganglionnaires ont été délinéés, ainsi que de nombreux organessains. Les contours et le calcul de dose ont été revus par undeuxième oncologue radiothérapeute. La dose était de 50 Gy en25 fractions avec des contraintes de dose physique pour le volumecible prévisionnel et les tissus sains définis. La planification a étéeffectuée avec le logiciel Elekta-CMS/Monaco (version 2.03) utili-sant des algorithmes Monte-Carlo. L’irradiation était isocentriqueet de type step-and-shoot. Les patientes ont été traitées avec unaccélérateur linéaire Elekta Synergy de 6 MV. Le positionnement aété vérifié par des images portales. Les patientes ont eu une éva-luation cliniquement chaque semaine et leurs données colligéesélectroniquement.Résultats.– Le temps de planification a été assez long (2–8 h). Lenombre médian de faisceaux était de sept et ils couvraient un anglemédian de 240◦ (190–295). Les contraintes de dose dans le volumecible prévisionnel et les tissus sains ont été atteintes pour plusde 95 % des patientes. Les problèmes de positionnement ont étérares. La toxicité aiguë a été principalement dermatologique avecun érythème grade 3 observé chez 20 % des patientes. L’incidencede l’érythème grade 3 était plus élevée après mastectomie et en casd’utilisation de bolus. Cinquante des 57 patientes ont été suivies aumoins trois mois. Un nombre limité de réactions tardives, essen-tiellement cutanées et de grade 1, a été observé. Aucune réactionpulmonaire n’a été notée.Conclusion.– La RCMI locorégionale par accélérateur linéaire estréalisable dans les cancers du cancer du sein, mais le temps de pla-nification reste long. La toxicité aiguë est acceptable et les effetstardifs sont limités.

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CO 14Comparaison des réirradiationsconformationnelles avec modulationd’intensité des carcinomes de la têteet du cou selon le schéma de Vokes etle schéma monofractionnéB. Soltys ∗, C. Dalban , C. Mirjolet , N. Wiazzane ,A.-A. Serre , S. Zanetta , S. Thiebaut , P. MaingonCentre Georges-Francois-Leclerc, Dijon, France∗Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (B. Soltys)

Introduction.– La récidive en zone irradiée des carcinomes de la têteet du cou est une réalité fréquente. L’avènement de la radiothéra-pie conformationnelle avec modulation d’intensité (RCMI) a permisd’obtenir un meilleur taux de contrôle local avec une diminutionde la toxicité aiguë et la toxicité tardive par rapport aux techniquesconformationnelles. Ce travail consistait à comparer l’efficacité etla tolérance d’une réirradiation conformationnelles avec modula-tion d’intensité des carcinomes de la tête et du cou selon le schémade Vokes et le schéma monofractionné.Patients et méthodes.– Étude rétrospective intéressant 41 cas deréirradiation par une technique de RCMI dynamique, 23 selon leschéma de Vokes, 18 selon le schéma classique monofractionné.Une chimiothérapie concomitante était associée pour tous lespatients selon le schéma de Vokes (5-fluoro-uracile-Hydréa) etpour dix des 18 patients réirradiés selon le schéma classique (sels de

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platine). Il y a eu moins de chirurgies initiales de la récidive avec leschéma de Vokes (huit sur 23) qu’avec le schéma standard (12/18).Résultats.– La dose moyenne au premier volume cible prévi-sionnel (PTV1) était de 59,6 Gy [50,3–60,6] avec le schéma deVokes et 66,9 Gy [60–71,9] avec le schéma classique. Ces pre-miers volumes cibles prévisionnels étaient identiques entre lesdeux groupes (p = 0,74). La dose maximale à la moelle était infé-rieure avec le schéma de Vokes (dose maximale de 12,9 Gy contre23,3 Gy, p = 0,004). En ce qui concerne la toxicité, seules les der-matites aiguës de grade 3 étaient significativement plus fréquentesavec le schéma classique (17 % contre 9 %, p = 0,005). Le suivimédian depuis la date de début de seconde irradiation étaitde 33 mois (intervalle de confiance à 95 % [IC95 %] = 19,38–ND).Le temps médian écoulé jusqu’à la rechute locorégionale étaitde neuf mois (IC95 % = 3,4–27,2) dans avec le schéma stan-dard et 8,6 mois (IC95 % = 5,1–13,2) avec le schéma de Vokes(p = 0,73). La durée médiane de survie globale était équiva-lente de 7,2 mois (IC95 % = 5,8–16, 3) avec le schéma standardcontre 15,1 mois (IC95 % = 10,5–20,4) avec le schéma de Vokes(p = 0,15).Conclusion.– En RCMI, les résultats obtenus après réirradiation avecle schéma Vokes ne semblent pas différents de ceux observés avecle fractionnement classique. Le schéma Vokes reste une référence,avec une toxicité acceptable.

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Communications libres

CO 15Évaluation monocentrique de laradiothérapie conformationnelle avecmodulation d’intensité (RCMI) chezdes patients atteints d’un carcinomede la tête et du couC. Bednarek a, X.-S. Sun a,∗, C. Azélie a,M. Puyraveau b, E. Bonnet c, R. Hamlaoui a,b,c,d,J. Miny a, F. Floret d, F. Nguyen a, J.-F. Bosset a

a Service de radiothérapie, CHRU, Besancon, Franceb Centre de méthodologie clinique, CHRU de Besancon, Besancon,Francec Service de radiothérapie, centre hospitalier, Belfort-Montbéliard,Franced Service d’otorhinolaryngologie, CHRU, Besancon, France∗Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (X.-S. Sun)

Objectifs.–Identifier les sites d’échec et leurs facteurs prédictifs derécidive locorégionale dans les carcinomes de la tête et du couirradiés avec modulation d’intensité.Matériels et méthodes.– Entre 2008 et 2011, 125 patients atteintsd’un carcinome de la tête et du cou en place ont été irradiésavec modulation d’intensité (RCMI) avec intention curative aucentre hospitalier régional universitaire de Besancon. Il s’agissaitde 108 hommes et 17 femmes d’une moyenne d’âge de 59,7 ans(27–81,5). Les localisations tumorales étaient la cavité buccale pour7 %, l’oropharynx pour 52 %, l’hypopharynx pour 25,6 %, le naso-pharynx pour 3,2 % et le larynx pour12 %, de stade I et/ou II pour7,2 %, III pour 26,4 % et IV pour 66,4 %. Parmi ces 125 patients,13 ont été traités exclusivement par irradiation conformation-nelle avec modulation d’intensité, 112 ont recu une chimiothérapieconcomitante, 46 une chimiothérapie d’induction. La RCMI a étéréalisée selon deux techniques : radiothérapie séquentielle (doseprescrite de 50, 60 et/ou 70 Gy respectivement aux premier,deuxième et troisième volumes cibles anatomocliniques par frac-tions de 2 Gy pour 115 patients), radiothérapie de type simultaneous

modulated accelerated radiation therapy (SMART) (dose prescritede 54 et 66 ou 67,5 Gy aux premier et deuxième volumes ciblesanatomocliniques par fractions de 1,8 et 2,2 ou 2,25 Gy pour dixpatients).Résultats.– Le suivi médian était de 29,6 mois (4,7–58,8). Sur125 patients, 33 étaient en situation d’échec primaire, dont23 progressions, dix récidives locorégionales et 14 disséminationsmétastatiques à distance. Les taux de survie à quatre ans sansprogression, spécifique et sans récidive locale étaient respec-tivement de 42,6 %, 64,6 % et 41 %. Le seul facteur prédictif derécidive locorégionale retrouvé était le stade (I-III contre IV)avec un risque relatif de 3,4 [1,2–10] (p = 0,0227). Au terme dusuivi, on observait 18 % de xérostomies de grade 2 et 1,6 % degrade 3.Conclusion.– Le seul facteur prédictif de récidive locorégio-nale retrouvé était le stade. Nos résultats sont comparables àd’autres séries de patients atteints de cancers de la tête et ducou traités par irradiation conformationnelle avec modulationd’intensité.

http://dx.doi.org/10.1016/j.canrad.2013.06.017

CO 16Étude de la relation entre le scored’assurance qualité de laradiothérapie, la toxicité et la surviedans l’essai de phase III LAP07 dans lecancer du pancréas localement évoluéF. Huguet a,∗, P. Hammel b, D. Goldstein c,N. Spry d, J.-L. Van Laethem e, P. Van Houtte f,B. Glimelius g, M. Gubanski h, F. Bonnetain i,S. Racadot j

a Hôpital Tenon, Paris, Franceb Hôpital Beaujon, Clichy, Francec Prince of Wales Hospital, Randwick, Australied Sir Charles Gairdner Hospital, Nedlands, Australiee Hôpital Erasme, Bruxelles, Belgiquef Institut Jules-Bordet, Bruxelles, Belgiqueg Uppsala University, Uppsala, Suèdeh Karolinska Institut, Solna, Suèdei CHU de Besancon, Besancon, Francej Centre Léon-Bérard, Lyon, France∗Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (F. Huguet)

Objectifs.– Pour les adénocarcinomes du pancréas localement évo-lués, l’analyse des données suggère que les patients en situation destabilité après une chimiothérapie d’induction pourraient bénéfi-cier d’une chimio-radiothérapie. L’essai randomisé multicentriqueLAP07 a évalué si la chimio-radiothérapie a allongé la survie glo-bale en comparaison avec la poursuite de la chimiothérapie chezles patients atteints d’un adénocarcinome du pancréas localementévolué contrôlé après quatre mois de chimiothérapie (AmericanSociety of Clinical Oncology, 2013). La qualité de la radiothéra-pie est un facteur pouvant influer sur la survie. Nous présentonsune analyse de la corrélation du score d’assurance qualité de laradiothérapie et la survie et la toxicité.Matériels et méthodes.– Il s’agit d’une analyse planifiée d’un objec-tif secondaire d’un essai de phase III. Tous les centres participantsont validé au préalable un dummy run afin d’homogénéiser le trai-tement. Basé sur des recommandations définies au préalable, lescore d’assurance qualité de la radiothérapie était défini par troisgroupes : per protocole, déviation mineure ou déviation majeure.Les patients pour lesquels les données étaient incomplètes ouinévaluables ont été exclus de cette analyse. La toxicité a été ana-lysée selon l’échelle Common Terminology Criteria for. AdverseEvents (CTCAE) v3.0. L’analyse finale de l’essai sera faite en avril2013.


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