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Page 1: LE RENDEZ VOUS - clefasso.com · Je me souviens de ce premier contact. Mon cœur battait la chamade, comme chantait Julien Clerc. Une voix ... Le matin en prenant ma douche mes mains

 

 

LE RENDEZ VOUS

Enfin, le jour de notre première rencontre ! Voilà une semaine que le rendez vous a été fixé par téléphone.

En venant habiter à Paris, je découvre grâce à des petites annonces dans un magazine que je ne suis pas le seul à aimer la fessée. Je ne classais même pas ce penchant sous le qualificatif de fantasme. Je ne comprenais pas l’excitation que me procurait la vision d’une scène de fessée dans un film, l’émotion de ce mot dans un roman, l’intérêt d’une discussion sur le compte rendu de la punition par un père sur un de mes compagnons de classe. Je pensais être le seul à m’amuser par finir les jeux entre camarades du jeudi par un simulacre de fessée. Ce jour là, j’apprenais que des messieurs se proposaient de donner des punitions et que d’autres les demandaient. Je sélectionnais tranquillement chez moi celui qui enfin allait me faire le baptême du feu… ou plutôt, de la fessée.

Baptême ? En effet, ni mes parents, ni aucun membre de ma famille n’avaient levé la main sur moi. Des regrets ? Non. Peut-être n’aurais-je pas accepté ce mode d’éducation qui m’intriguait tant chez les copains de mon âge.

Le candidat choisi, j’écrivais une lettre, inscrivais le numéro de l’annonce sur l’enveloppe et, selon les instructions du magazine, mettais-le tout dans une autre enveloppe. Quelques jours dans la poche de ma veste car je n’osais pas la poster, puis encore une semaine pour entendre la voix de mon correspondant au téléphone.

Je me souviens de ce premier contact. Mon cœur battait la chamade, comme chantait Julien Clerc. Une voix sévère, grave, habituée à ce genre de conversation. Moi, bien sûr, j’étais intimidé, et il le devinait. Il me proposa un rendez-vous pour la semaine suivante. Il n’aimait pas précipiter les événements. Il m’expliqua que l’attente faisait partie intégrante de la punition. Maintenant, je pense qu’il serait malheureux avec le Minitel et Internet…

Une lettre reçue me donnait des instructions. Je devais écrire sur un cahier d’écolier tout ce que je faisais de mal, comme par exemple la vaisselle pas faite le jour même, les retards éventuels au bureau, les plaisirs solitaires, etc. Je devais venir avec un slip blanc, une chemise, un pantalon en toile et un short. Je ne devais pas être en retard si je ne voulais pas recevoir un instrument autre que le martinet.

Toute la semaine je ne pensais qu’à cela. Lorsque je marchais dans la rue je sentais mes fesses. Je me disais que je méritais une fessée et que je devais aller chez ce monsieur. Le matin en prenant ma douche mes mains s’attardaient sur elles en essayant de deviner la douleur. Le jeudi fut le jour le plus dur, sans vraiment savoir pourquoi. Dans la nuit du vendredi je dormais très mal car je ne rêvais que de l’instant où je serais devant lui. Une multitude de questions m’empêchaient de trouver le repos : comment était-il ? Vais-je accepter de passer à l’acte ? Oserais-je me laisser baisser le pantalon ? Ne sera-t-il pas déçu ?

Toute la journée du vendredi je ne pensais plus qu’a cela. Le moindre contact sur mes fesses ressemblait à des décharges électriques. Ridicule ? Amis fessés, souvenez-vous la première fois que l’on vous a donné la fessée – je parle bien sûr de la fessée acceptée, donnée par une personne de votre choix – comment étiez-vous à ce moment là ? L’après midi j’achetais un slip blanc et, arrivé chez moi, je regardais dans la glace si celui-ci moulait bien ce qui demain serait le point principal d’une fête. Je ne vous ai pas encore dit beaucoup de chose sur moi, mais est-ce important ? Dois-je vous asséner les clichés habituels des romans de lettres reçues par les journaux : Blond, 22 ans, mignons, beau corps, cul superbe avec le reste et la cerise sur le gâteau, l’odeur du sable chaud sous le vent du nord… Non, j’étais normal comme la plupart de vous, pas au point de faire retourner les mecs sur le macadam, mais pas non plus à les faire changer de trottoir. Mes fesses avaient la peau d’un garçon de 22 ans, imberbe, cambrées et certainement acceptables pour y recevoir les bonnes fessées qu’elles ne connaissaient pas.

Mes rêves de la nuit auraient sans doute ressemblés à des cauchemars pour un enfant à qui son père lui aurait promis une correction pour débuter le week end. Je me voyais, dans la tenue demandée – short court, chemise et slip blanc -, entrer dans un salon. Le monsieur venait m’accueillir en me tirant l’oreille pour me faire courber en travers de ses genoux. Là, il commence par prendre contact avec mon corps par des caresses, puis il commence la fessée. Je me vois gigoter, réagir à cette première punition. D’un geste il baisse le short et les claques deviennent plus douloureuses encore. Je me réveille, puis à nouveau sur ses genoux, je le sens qu’il attrape l’élastique du slip et qu'il me dénude. L’air frais sur la chaleur de mes fesses me fait quitter ce rêve… Je ne dors plus…

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Le métro. Les gens autours de moi n’imaginent pas ce qui se passe en moi. Un garçon me regarde, il est mignon. Un autre regarde à terre, il est triste. Je m’imagine que le premier devine où je vais, que le second vient de recevoir la fessée. J’arrive même à me persuader qu’il souffre de s’asseoir sur les strapontins en bois. Il se lève et s’aperçoit de mon regard sur lui, il hausse les épaules et descend de la voiture. As-t-il voulu me dire : « J’ai mal au cul, et tu trouves ça drôle ? Je voudrais bien te voir à ma place, sur les genoux de mon père à recevoir une fessée ! » ?

Me voici devant l’immeuble, un code, l’ascenseur, le porte, la sonnette, on m’ouvre…

« Bonjour… »

Bien sûr, tout n’est que fiction…

Dominique  


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