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19NOVEMbrE 2011 Graffici

Le

Ces maisons

La Confidences gaspésiennes

L'histoire qui se répète

Saint-Louis : ce village qui résiste

Le BAEQ

DOSSIERFermetures dans l'arrière-pays gaspésien

Localités fermées : je me souviensSAINT-OCTAVE-DE-L’AVENIr – La Gaspésie a vu une dizaine de villages, paroisses ou colonies fermer ses portes dans les années 70. Quarante ans plus tard, GrAFFICI a rencontré des habitants de ces villages disparus.

Le soleil illumine le mont Logan, dans les Chic-Chocs, en ce matin de septembre. De la fenêtre de l’auberge,

on a l’impression qu’on peut toucher la montagne du doigt. Nous sommes à 18 km derrière Cap-Chat, dans l’ancien village de Saint-Octave-de-l’Avenir, où les touristes peuvent maintenant dormir à l’année. L’auberge, c’est l’ancien presby-tère du village. L’église est encore debout ainsi que quelques bâtiments qui servent aux touristes. Il n‘y a plus aucun résidant permanent depuis 1971.

Comme une quinzaine d’autres villages, paroisses ou colonies de la Gaspésie, Saint-Octave-de-l’Avenir a été fondé pour lutter contre la crise de 1929. La reprise économique dans les centres urbains a ensuite attiré beaucoup de Gaspésiens. En 1963, le Bureau d’aménagement de l’Est du Québec (BAEQ) est créé et publie un plan de transfert qui dicte de concentrer la population dans les villes de plus de 6 000 habitants. Donc de fermer 85 villages dits marginaux. « Ce qui s’est produit en 1970, ça ne s’est pas produit du jour au lende-main, précise Jean-Marie Thibault, histo-rien. Normalement, quand ça va mal en ville, ça va bien pour l’arrière-pays. Mais au début des années 1960, on a un taux de chômage bas à Montréal. L’arrière-pays se vide. Malgré leur plan, seulement une quinzaine de paroisses ont été fermées. ».

Le début de l’abandonÀ partir de 1962, à Saint-Octave, les

gens arrêtent d’entretenir leur maison. Ils savent qu’un jour, ils devront partir. « Quand le BAEQ est arrivé, c’était l’avenir, la terre promise, mais ça n’a pas marché, indique Clovis Roy, ancien président du comité de citoyens de Saint-Octave. Lors de la première assemblée en 1964 dans le sous-sol de l’église, on disait au BAEQ : “Donnez-nous de l’ouvrage.” À force de faire des études, ils ont conclu qu’il fallait fermer des paroisses. ». « Au bureau d’amé-nagement, on appréhendait le problème, qui était délicat et complexe, se défend Georges-Henri Dubé, président du BAEQ de 1963 à 1966. […] Il y a des citoyens qui ont été blessés profondément. C’était un

coin de pays d’où ils ont été déracinés. […] C’est sûr qu’on ne voulait pas le malheur des paroisses. Mais il n’y avait plus de ressources, plus de forêt. C’est difficile de faire pousser des carottes là où il y a de la roche. ».

Au printemps 1970, lorsque Robert Bourassa prend le pouvoir, les choses se précipitent. Après quelques années de rumeurs, il faut fermer les villages. Des compensations financières sont octroyées. « À Saint-Octave, on avait 1 000 $ par couple, 500 $ par enfant, jusqu’à concur-rence de trois enfants. Pour une maison moyenne, tu pouvais avoir de 8 000 à 10 000 $ », dit M. Roy. Certains ont « pleuré

de rage en pensant qu’ils devraient quitter ». Mais le 5 septembre 1970, le réfé-rendum montre que 90 % des 155 élec-teurs sont en faveur de la fermeture de la paroisse. Seulement cinq sont contre.

L’histoire se répète dans d’autres villages de l’arrière-pays. On démé-nage ou on brûle les maisons. Celles qui restent sont pillées. On remplit ensuite les fondations pour reboiser. Des familles déménagent dans des HLM construits pour eux, mais souvent trop petits pour les grosses familles. Plusieurs trouvent de l’emploi dans les grands centres, mais plusieurs manquent de formation, même si des millions de dollars ont été dépensés

en ce sens, selon M. Thibault. « Quand tu as 50-60 ans et que tu n’as pas de carte [de compétence], ce n’est pas évident », présume M. Roy.

Contrairement à bien d‘autres villages vidés, celui de Saint-Octave voit son église, son presbytère et son couvent préservés. L’année suivant la fermeture, une corpora-tion est mise en place pour entretenir les bâtiments. Elle loue le terrain aux Forces canadiennes pour la formation d'un camp de cadets. Une piscine est construite pour ce qu'ils appellent le camp de cadets de Cap-Chat. La location se termine en 2005.

« Là-bas, en arrière, c'était la route du rang 8. Et ici, de l'autre côté, c'était ma maison », pointe Clovis Roy, ancien président du comité de citoyens de Saint-Octave-de-l'Avenir. Jusqu’en 1970, M. Roy y vivait avec sa femme et ses enfants. C’était son village natal.

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présente

Fermetures dans l'arrière-pays gaspésien

Le Bureau d’aménagement de l’Est du Québec (BAEQ)

En 1963, le ministère de l’Agricul-ture du Québec mandate le bAEQ afin de réaliser une expérience inédite : l’élaboration d’un plan directeur d’aménagement pour les territoires pilotes du bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine. Le bAEQ sollicitera la participation active des populations concernées afin d’étayer le rapport qu’il entend soumettre au gouvernement, pour permettre à la Gaspésie de rattraper les autres régions du Québec. Les travaux scientifiques portant sur le bAEQ auront été fort prolifiques jusqu’au milieu des années 1980. Mais on retient généralement que le bAEQ aurait été le plus retentissant échec de la révolution tranquille, l’illustration de la faillite de la plani-fication centralisée du développe-ment, déplore Georges-Henri Dubé, président du bAEQ de 1963 à 1966. « La seule chose qu’on a retenue du bAEQ, c’est la fermeture des paroisses marginales, mais ce n’est pas seulement ça. Nous travaillons présentement sur l’héritage qu’a laissé le bAEQ à la province. »

AnimAux à vendre !Louis Létourneau, aîné de 18 enfants, est né à Saint-Paulin, derrière Les Méchins. Il y retourne parfois, pour pratiquer la chasse et profiter du camp installé sur un terrain loué. Aucun bâtiment n’a survécu à la fermeture de la paroisse. « Ils ont tout rasé. Ils avaient peut-être peur que le monde reste », dit-il. Son père est l’un des derniers à avoir quitté le village. Il a dû se bâtir une nouvelle maison à Cap-Chat afin d’y loger sa femme et les quinze enfants qui vivaient toujours avec lui. « Ceux qui avaient une terre et des animaux ne voulaient pas partir, raconte M. Létourneau. Ta famille vit d’elle-même, puis il faut que tu t’organises pour la faire vivre. Les cultivateurs se sont occupés de leur terre jusqu’à la dernière année. C’était vraiment des moments d’incer-titude. Ils vendaient des animaux à l’encan, puis la machinerie quand elle était assez bonne. » La mère de M. Létourneau est décédée quatre ans après le déménagement.

confidences gaspésiennesGrAFFICI a rencontré des hommes et des femmes qui ont vécu dans les villages de l’arrière-pays et qui se souviennent. Voici leurs témoignages.

Les irréductibLes FrAser-PeLLetierQuand Marie-Claire Pelletier est allée pour la première fois à Saint-Octave-de-l’Avenir, elle avait quatre ans. « J’étais assise sur le “rack à foin” tiré par le cheval. Mes sœurs marchaient à côté parce qu’il n’y avait pas assez de place avec tous les bagages », se souvient Mme Pelle-tier, 85 ans. Son père était un des pionniers, un de ceux qui ont défriché pour accueillir les familles dans la nouvelle paroisse et qui ont construit les premiers camps en bois rond avec des planchers de terre. Mme Pelletier s’est mariée à Lucien Fraser et a eu 11 enfants. Elle a été parmi les premières à arriver, mais aussi parmi les dernières à partir. « La paroisse a fermé l’automne. En novembre, il restait juste nous autres, explique M. Fraser, 88 ans. On a laissé notre maison et on est allés s’installer dans le presbytère. Il n’y avait plus d’autobus, rien. Ils ouvraient encore le chemin, mais ils prenaient du temps à l’ouvrir. On savait qu’on voulait s’en aller, mais on n’était pas satisfaits de ce qu’ils nous donnaient. » Les enfants étaient transportés à l’école de Cap-Chat par leur père. Jusqu’au temps des fêtes où, après une bonne bordée de neige, la route est restée bloquée. « On était pris comme des rats, a réalisé M. Fraser. Deux jours plus tard, deux personnes sont venues en motoneige et nous ont dit qu’on avait deux jours pour déménager. On s’est dit : si on tombe malade, qu’est-ce qu’on va faire ? » La famille a donc fait ses valises et a quitté la paroisse pour s’installer à Cap-Chat, puis à Sainte-Anne-des-Monts. « J’avais une maison et 150 acres de terre là-bas, à Saint-Octave. Quand je suis arrivé ici, j’ai été obligé de m’endetter pour 12 ans », indique M. Fraser, qui avait reçu 5 000 $ pour l’expropriation. « Ma maison, je l’ai toute défaite pour être sûr qu’eux ne l’auraient pas. Je partais d’ici dans la brume et quand j’arrivais en haut, il faisait gros soleil! Puis je revenais ici pour vendre les morceaux. Ça payait à peine mon essence ! », raconte M. Fraser. « On a eu de la misère à Saint-Octave, avoue Mme Pelletier, mais on s’est attachés. Je m’étais faite à l’idée. On ne s’apercevait pas qu’on avait de belles montagnes. », Son mari avoue : « Ça ne m’a rien donné de résister, ils ne m’ont pas donné plus. »

Lucien Fraser et Marie-Claire Pelletier ont été les derniers à quitter la paroisse de Saint-Octave-de-l’Avenir. Ils fêteront bientôt leur 65e anniversaire de mariage.

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L’histoire qui se répèteL’historien Jean-Marie Thibault, qui habite à Saint-Georges-de-Malbaie près de Percé,

est convaincu que le « vidage » n’est pas terminé. « Depuis 1945, on constate trois étapes pour vider les communautés. La première, de 1945 à 1960, c’est l’exode individuel forcé où les gens se sentent obligés de partir parce qu’il y a peu de travail en Gaspésie. La deuxième, c’est l’exode collectif planifié, avec la création du bAEQ. Plusieurs villages sont fermés et on exproprie à Forillon et sur l’Île bonaventure. Ça se termine en 1974 en raison des protestations et de l’opération Dignité. La troisième étape, de 1974 à aujourd’hui, c’est la fermeture tranquille. On coupe les services, on ferme le bureau de poste, l’école, on a un semblant de train. Moins les gens en ont, moins ils souhaitent rester. »

La plupart des localités ont été fermées autour de l'année 1970. La date de fermeture de certaines des

localités n'a pu être dénichée par GrAFFici. Source : Gilles Gagné, journaliste, Jean-Marie Thibault,

historien et Histoire de la Gaspésie, Institut québécois de recherche sur la culture, 1999.

Sacré-Cœur-des-Landes (1968)

Saint-Octave-de-l'Avenir (1970)Saint-Paulin Dalibaire (1972*)

Saint-Thomas-de-Cherbourg (1972*)

Saint-Bernard-des-Lacs

Saint-Thomas-de-Cloridorme

Sainte-ClaireSaint-Louis-de-Gonzague (1974)Saint-Jean-de-Bréboeuf (1971)

Saint Conrad-de-Ristigouche (1959)

GASPÉ

PERCÉ

NEW RICHMOND

CHANDLER

NOUVELLE

SAINTE-ANNE-DES-MONTS

CAP-CHAT

LES MÉCHINS

POINTE-À-LA-CROIX

Sant-Fidèle-de-Restigouche (1974)

Les localités fermées de l’arrière-pays gaspésien

CLORIDORME

GRANDE-VALLÉE

Colonie-Grande-Vallée

Rang 6 de

Val-d'Espoir

Saint-Charles-Garnier (1972)Saint-Edmond-de-Pabos (1968)

Sainte-Bernadette de Pellegrin (1968)

Saint-Gabriel-de-Gaspé (ou Rameau) (1967)

Robidoux

LÉGENDE

(Année de la fermeture)

(*) Année de la fermeture qui diffère parfois de la fermeture de la paroisse

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Léo Caissy (à droite) a élevé ses cinq enfants à la colonie Biron dans Saint-Louis-de-Gonzague. Régent Leblanc lui (à gauche), originaire du village, vit maintenant à Saint-Louis, dans une maison autosuffisante. Les deux hommes se racontent des anecdotes d’antan.

maïté samueL-Leduc | [email protected]

confidences gaspésiennesGrAFFICI a rencontré des hommes et des femmes qui ont vécu dans les villages de l’arrière-pays et qui se souviennent. Voici leurs témoignages.

Les irréductibLes FrAser-PeLLetierQuand Marie-Claire Pelletier est allée pour la première fois à Saint-Octave-de-l’Avenir, elle avait quatre ans. « J’étais assise sur le “rack à foin” tiré par le cheval. Mes sœurs marchaient à côté parce qu’il n’y avait pas assez de place avec tous les bagages », se souvient Mme Pelle-tier, 85 ans. Son père était un des pionniers, un de ceux qui ont défriché pour accueillir les familles dans la nouvelle paroisse et qui ont construit les premiers camps en bois rond avec des planchers de terre. Mme Pelletier s’est mariée à Lucien Fraser et a eu 11 enfants. Elle a été parmi les premières à arriver, mais aussi parmi les dernières à partir. « La paroisse a fermé l’automne. En novembre, il restait juste nous autres, explique M. Fraser, 88 ans. On a laissé notre maison et on est allés s’installer dans le presbytère. Il n’y avait plus d’autobus, rien. Ils ouvraient encore le chemin, mais ils prenaient du temps à l’ouvrir. On savait qu’on voulait s’en aller, mais on n’était pas satisfaits de ce qu’ils nous donnaient. » Les enfants étaient transportés à l’école de Cap-Chat par leur père. Jusqu’au temps des fêtes où, après une bonne bordée de neige, la route est restée bloquée. « On était pris comme des rats, a réalisé M. Fraser. Deux jours plus tard, deux personnes sont venues en motoneige et nous ont dit qu’on avait deux jours pour déménager. On s’est dit : si on tombe malade, qu’est-ce qu’on va faire ? » La famille a donc fait ses valises et a quitté la paroisse pour s’installer à Cap-Chat, puis à Sainte-Anne-des-Monts. « J’avais une maison et 150 acres de terre là-bas, à Saint-Octave. Quand je suis arrivé ici, j’ai été obligé de m’endetter pour 12 ans », indique M. Fraser, qui avait reçu 5 000 $ pour l’expropriation. « Ma maison, je l’ai toute défaite pour être sûr qu’eux ne l’auraient pas. Je partais d’ici dans la brume et quand j’arrivais en haut, il faisait gros soleil! Puis je revenais ici pour vendre les morceaux. Ça payait à peine mon essence ! », raconte M. Fraser. « On a eu de la misère à Saint-Octave, avoue Mme Pelletier, mais on s’est attachés. Je m’étais faite à l’idée. On ne s’apercevait pas qu’on avait de belles montagnes. », Son mari avoue : « Ça ne m’a rien donné de résister, ils ne m’ont pas donné plus. »

tAnt de terres AbAndonnéesC’est le cœur gros que Léo Caissy a laissé sa maison et ses 50 acres de terre boisée de Saint-Louis-de-Gonzague en 1973. « Ça faisait déjà une couple d’années qu’ils avaient commencé à nous mettre des «bois» dans les roues. C’était ridicule », affirme-t-il. L’homme de 82 ans regrette encore. « On s’est fait remplir la tête par des gars de Québec. Ils ne m’ont pas donné plus que 2 000 $ pour la maison et le lot et c’est moi qui ai demandé à un de mes chums qu’il la brûle. J’avais tout sorti ce qu’il y avait dedans, tout enlevé les fenêtres. J’avais dit à mon chum qu’il pouvait garder la tôle. Quand la première neige est tombée, il l’a brûlée. Après, je devais niveler le terrain pour reboiser », dit M. Caissy, indigné. Même une fois déménagé à Saint-Omer, M. Caissy n’a pas hésité à sauter dans sa voiture le jour de Noël 1973 pour conduire sa femme et ses cinq enfants à l’église de Saint-Louis. C’était la dernière messe à y être célébrée.

M. Caissy possède toujours un terrain à Saint-Louis de Gonzague, où son fils s’est construit un chalet. C’était le terrain de sa mère auparavant. « Je l’ai toujours regretté et je vais toujours le regretter à cause du lot. C’était vraiment triste des bouts, mais il ne faut plus s’en faire avec ça. Je pense qu’ils ont mal fait. À la fin, on se dit : “qu’est-ce que tu veux faire ? ” On s’est fermé les yeux, puis on est partis. »

Saint-Louis : Ce village qui résisteDepuis trois ans, régent Leblanc habite Saint-Louis, derrière Saint-Omer. Il est équipé pour toutes les intempéries. « Moi, j’ai décidé d’habiter là-bas équipé et d’y vivre sans avoir à déménager l’hiver. J’ai trois frigos, une grosse géné-ratrice, pas de ski-doo, mais une grosse souffleuse et de l’essence en masse en réserve. J’ai mon cellulaire et je peux subvenir à mes besoins pendant un bon bout de temps. Je dors sur mes deux oreilles ! », dit-il.

Anciennement appelée Saint-Louis-de-Gonzague, la paroisse a été fermée par le gouvernement en 1974. Plusieurs chalets y ont été construits depuis. Une centaine de personnes habitent à l’année dans ce qui fait maintenant partie de la municipalité de Carleton-sur-Mer. Des résidences considérées comme secondaires, selon le règlement municipal. « C’est un secteur de villégiature où l’on a maintenant le droit de se construire des chalets, explique M. Leblanc. rien n’indique qu’on ne peut pas habiter dedans à l’année, si ce n’est pour les assurances (qui pourraient ne pas indemniser en cas de pépins) », indique-t-il. Considérée comme une des dernières communautés de la Gaspésie, Saint-Louis a fait couler beaucoup d’encre dans les années 1990. « Il y a toujours du monde qui est resté là, plus ou moins légalement », dit M. Leblanc.

Par son statut de lieu de villégiature, Saint-Louis n’est pas desservi par les services municipaux. Ni poubelles, ni entretien des routes l’hiver. « On ouvre à nos frais du km 1,9 au 13e kilomètre. C’est une contribution volontaire, mais ce n’est pas tout le monde qui paie », dit M. Leblanc, qui défraie environ 300 $ de sa poche par hiver. Quand des entreprises exploitent le chemin, pour se rendre plus haut dans les terres, les frais sont moindres pour les habitants de Saint-Louis.

« Ici, il y a vraiment un esprit de communauté. Les gens s’entraident. Je ne sens pas que je pourrais être mal pris », confie M. Leblanc qui, à 68 ans, croit être le plus âgé des habitants de la place. Selon lui, la majorité sont des jeunes dans la vingtaine qui viennent s’établir. Il compte 67 constructions (chalets, vieilles granges, roulottes, yourtes) « plus d’autres qu’on ne voit pas du chemin ». Cinquante-neuf personnes auraient passé l’hiver dernier à Saint-Louis.

La plupart des localités ont été fermées autour de l'année 1970. La date de fermeture de certaines des

localités n'a pu être dénichée par GrAFFici. Source : Gilles Gagné, journaliste, Jean-Marie Thibault,

historien et Histoire de la Gaspésie, Institut québécois de recherche sur la culture, 1999.

Maïté saMuel-leduc | [email protected]

Sacré-Cœur-des-Landes (1968)

Saint-Octave-de-l'Avenir (1970)Saint-Paulin Dalibaire (1972*)

Saint-Thomas-de-Cherbourg (1972*)

Saint-Bernard-des-Lacs

Saint-Thomas-de-Cloridorme

Sainte-ClaireSaint-Louis-de-Gonzague (1974)Saint-Jean-de-Bréboeuf (1971)

Saint Conrad-de-Ristigouche (1959)

GASPÉ

PERCÉ

NEW RICHMOND

CHANDLER

NOUVELLE

SAINTE-ANNE-DES-MONTS

CAP-CHAT

LES MÉCHINS

POINTE-À-LA-CROIX

Sant-Fidèle-de-Restigouche (1974)

Les localités fermées de l’arrière-pays gaspésien

CLORIDORME

GRANDE-VALLÉE

Colonie-Grande-Vallée

Rang 6 de

Val-d'Espoir

Saint-Charles-Garnier (1972)Saint-Edmond-de-Pabos (1968)

Sainte-Bernadette de Pellegrin (1968)

Saint-Gabriel-de-Gaspé (ou Rameau) (1967)

Robidoux

LÉGENDE

(Année de la fermeture)

(*) Année de la fermeture qui diffère parfois de la fermeture de la paroisse


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