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Médecine des maladies Métaboliques - Mars 2013 - Vol. 7 - N°2

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Métabolisme

Marcher ? Oui, mais comment ?

Les recommandations d’activité phy-sique (AP) sont malheureusement difficiles à mettre en œuvre en pratique clinique quotidienne, alors même que de nombreuses études ont montré leur intérêt, tant sur le plan métabolique que sur la composition corporelle.Afin d’éviter les écueils de la mise en place d’une activité sportive, Karstoft et al. se sont intéressés aux effets de la marche dans une population de patients diabétiques de type 2 (DT2). Si la marche est une activité facile à effectuer, les modalités exactes de sa mise en œuvre restent à définir :− à quelle vitesse ?− à quel rythme ?− à quelle fréquence ?Dans leur étude, les auteurs ont randomisé des patients DT2, de carac-téristiques identiques, en trois groupes :− un groupe contrôle (Ctrl) ; n = 8 ;− un groupe avec marche sur un mode continu (Cont), i.e. à vitesse modérée pendant le parcours ; n = 12 ;− un groupe avec marche intermittente (Int), i.e. alternant toutes les 3 minutes une marche à vitesse modérée et une marche à vitesse rapide ; n = 12.Les deux groupes Cont et Int devaient pratiquer la marche 5 jours par semaine, pour une durée de 60 minutes à chaque session. L’étude a duré 4  mois. Les niveaux d’AP atteints étaient mesurés par accéléromètre, mesure de la fré-quence cardiaque et podomètre. Avant et à la fin de l’étude, les paramètres sui-vants ont été mesurés :− HbA1c ;− hyperglycémie provoquée par voie orale (HGPO) ;− monitoring glycémique continu pen-dant 3 jours ;− consommation maximale d’oxygène (VO2max) ;− masse grasse totale et masse maigre ;− tissu adipeux viscéral et sous-cutané abdominal.Les auteurs montrent que le groupe Int a tiré le meilleur bénéfice de la marche, alors que ce groupe avait un comptage de pas (par podomètre) identique au groupe

Cont. Ainsi, seul le groupe Int a augmenté significativement la VO2max, a amélioré son équilibre glycémique et a réduit la masse grasse totale et viscérale abdominale.Les auteurs concluent que, plus que la dis-tance parcourue, l’alternance de marche modérée et rapide paraît essentielle pour obtenir des bénéfices métaboliques dans une population de patients DT2.

F.A.

Karstoft K, Winding K, Knudsen SH, et al. The effects of free-living interval-walking training on glycemic control, body composition, and physical fitness in type 2 diabetic patients: a randomized, controlled trial. Diabetes Care 2013;36:228-36.

Activité physique chez la femme enceinte

Le diabète gestationnel (DG) est une pathologie possible de la grossesse dont le traitement initial est basé sur les modi-fications du mode de vie. Mais celles-ci se limitent souvent à des conseils dié-tétiques, alors que la promotion d’une activité physique (AP) minimale (en l’absence de contre-indication) est peu abordée. Une prescription adaptée d’AP pourrait également aider à prévenir le DG chez les femmes à risque.Pomeroy et al. ont étudié les corrélations entre paramètres métaboliques durant la grossesse et AP spontanée. Dans leur étude, 35 femmes enceintes ont eu un test de tolérance au glucose (75 g de glucose) entre 28 et 32 semaines de ges-tation, avec mesure de la glycémie et de l’insulinémie à 0, 30, 60 et 120 minutes. La sensibilité à l’insuline était estimée par l’index de Matsuda, et la phase précoce de la sécrétion d’insuline était estimée par l’insulinémie à 30 minutes. Durant cette période, l’AP spontanée était mesurée en combinant la mesure de la fréquence cardiaque et l’accélérométrie pendant 10 jours. Quatre mois après l’accouche-ment, les femmes étaient invitées à revenir afin d’étudier la composition corporelle du nouveau-né par pléthysmographie.Les auteurs montrent que l’AP spontanée est corrélée négativement à l’aire sous la courbe de l’insulinémie et à son taux à 30 minutes durant le test de tolérance au glucose (témoignant d’une moindre insulinorésistance) et que l’AP corrèle

positivement avec la masse maigre de l’enfant à 4 mois.Ces données suggèrent que l’AP parti-cipe, non seulement à la régulation de la sensibilité à l’insuline durant la gros-sesse, mais également à la croissance de l’enfant.

F.A.

Pomeroy J, Renström F, Gradmark AM, et al. Maternal physical activity and insulin action in pregnancy and their relationships with infant body composition. Diabetes Care 2013;36:267-9.

Diabète

Diabète de type 1 sporadique et familial : quelles différences ?

Le diabète de type 1 (DT1) est le plus souvent sporadique. Néanmoins, il existe des formes familiales, dans 10 % des cas environ.Parkkola et al. ont souhaité connaître les différences sur le mode de présentation au diagnostic des deux formes de DT1, en Finlande. Les auteurs ont inclus dans cette étude 1 488 sujets dont le DT1 a débuté avant l’âge de 15  ans, en utilisant le registre finlandais du diabète pédiatrique.Les auteurs montrent une fréquence de 12 % de formes familiales de DT1. Ces cas avaient, par rapport aux cas spo-radiques, les particularités suivantes au diagnostic :− un pH plus élevé ;− une glycémie et une concentration de �-hydroxybutyrate plus basses ;− une perte de poids moins importante.Les marqueurs d’auto-immunité étaient similaires pour les deux groupes. Dans les formes familiales, l’haplotype HLA DR4-DQ8 était plus fréquent.Ainsi, les formes familiales de DT1 ont une décompensation métabolique moins sévère que les formes sporadiques, mais un mécanisme auto-immun probable-ment similaire.

F.A.

Parkkola A, Härkönen T, Ryhänen SJ, et al.; the Finnish Pediatric Register. Extended family history of type 1 diabetes and phenotype and geno-type of newly diagnosed children. Diabetes Care 2013;36:348-54.

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