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J Radiol 2010;91:1236© 2010. Éditions Françaises de Radiologie.

Édité par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés

formation médicale continue

le point sur…

Radioprotection des personnels et des opérateurs en radiologie interventionnelle

JL Marande

es personnels sont soumis à des risques d’irradiation inter-mittente du corps entier, des mains et de la tête qui peuventêtre responsables d’effets déterministes (radiodermites,

opacités du cristallin) et d’effets stochastiques (troubles hémato-logiques, leucémies).Des décrets en 2003 et 2007 ont redéfini la radioprotection destravailleurs exposés. Ces textes ont été retranscrits dans le nou-veau code du travail (décret n

°

2010-750 du 2 juillet 2010).Les salles pendant les actes sont des zones contrôlées. Un afficha-ge approprié est obligatoire. Les opérateurs qui sont les plusexposés, sont classés en catégorie A. Les autres personnels sontclassés en catégorie A ou B. Les femmes enceintes sont de princi-pe exclues de ces actes car leur état les oblige à des travaux ne re-quérant pas un classement en catégorie A.Les travailleurs bénéficient d’une formation à la radioprotectionorganisée par l’employeur à laquelle participe le médecin du tra-vail qui est renouvelée périodiquement (au moins tous les troisans). L’employeur établit pour chaque travailleur une fiche d’ex-position (avec copie au médecin du travail) et lui remet une noticerappelant les risques particuliers liés au poste occupé.Les moyens de radioprotection sont la qualité du poste (l’installa-tion doit permettre de positionner le tube à rayons X sous la ta-ble), l’optimisation du temps d’exposition qui est dépendante dela dextérité de l’opérateur, l’utilisation de guides pour les mon-tées de sondes afin d’augmenter la distance et le port d’accessoiresplombés. Les tabliers plombés doivent être adaptés à la taille dutravailleur, à l’activité et en nombre suffisant. Les lunettes ou lavisière de radioprotection doivent être le plus souvent portées.Un gant radio-atténuateur peut être porté à la main la plus expo-

sée de l’opérateur. Le port du cache-thyroïde est très discuté. Seulle personnel indispensable à l’acte reste à proximité du patientpendant l’émission des rayons X. Les appareils et les installationssont vérifiés très régulièrement par des organismes de contrôleagréés afin de maintenir leur conformité pour la sécurité des tra-vailleurs.Les travailleurs classés en catégorie A ou B sont soumis à une sur-veillance médicale renforcée. Un travailleur ne peut être affectédans ces secteurs qu’après avoir fait l’objet d’un examen médicalpar le médecin du travail. Ils bénéficient d’un examen médical aumoins une fois par an. Ils sont à la charge de l’employeur. Ils sontrenouvelés en cas d’absence ou d’exposition exceptionnelle. Lacirculaire DGT/ASN n° 4 du 21 avril 2010 relative aux mesuresde prévention des risques d’exposition aux rayonnements io-nisants précise dans sa fiche n° 6 le contenu du suivi médicalrenforcé. Mais un suivi des opérateurs avec des examens ophtalmo-logiques et des capillaroscopies sous-unguéales (dont la périodici-té reste à déterminer) semble pertinent.Le suivi médical est couplé à une surveillance radiologique ap-propriée :a) catégorie A – dosimétrie passive thoracique mensuelle, dosi-métrie active et dosimétrie des extrémités à la demande (bagues,TLD) ;b) catégorie B – dosimétrie passive thoracique trimestrielle et do-simétrie active en cas de présence dans la salle lors de l’émissiondes rayons X.Le médecin du travail établit pour chaque travailleur un bilandosimétrique afin de calculer la somme des doses efficaces et desdoses équivalentes reçues. Il constitue et tient, pour chaque tra-vailleur exposé, un dossier individuel contenant le double de lafiche d’exposition, le suivi dosimétrique et les dates et les résultatsdes examens médicaux complémentaires pratiqués. Il doit êtreconservé au moins 50 ans après la fin de la période d’exposition.Il délivre et tient à jour une carte individuelle du suivi médicalréglementaire pour les travailleurs classés en catégorie A et B.

L

Groupe hospitalier Cochin, Saint-Vincent de Paul, 27 rue du Faubourg Saint-Jacques, 75679 Paris cedex 1, France.Correspondance : JL MarandeE-mail : [email protected]

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