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Page 1: Recommandations pour la prévention du risque cardio-vasculaire systémique chez l’artériopathe

2S14 RAPPORTS Journal des Maladies Vasculaires

RAPPORTSDépistage et prévention en médecine vasculaire

La prévention de l’athérothromboseVendredi 22 septembre 2006 (08 h 15 — 10 h 00)

LA PRÉVENTION DE L’ATHÉROTHROMBOSE : LESENJEUX DE SANTÉ PUBLIQUE EN FRANCE.

D. STEPHAN

CHRU Strasbourg, Service d’Hypertension et des MaladiesVasculaires Pharmacologie Clinique, Strasbourg.

Les complications de l’athérosclérose sont en France la premièrecause de mortalité chez la femme et la deuxième chez l’homme.Dans son rapport de 1998, l’OMS souligne que la prévalence desaccidents vasculaires cérébraux et des cardiopathies ischémiquesdevrait augmenter d’ici 2005. Cette augmentation devrait êtreparticulièrement prononcée dans les pays à mode de vie de type« occidental ». Dans l’étude Partner pratiquée chez près de 7 000patients en médecine générale aux USA, 30 % des patientsétaient porteurs d’une artériopathie oblitérante des membres in-férieurs (AOMI) définie par un index de pression systolique à lacheville < 0,9. Parmi ces 1 900 patients, 55 % étaient des artério-pathes nouvellement diagnostiqués, ce chiffre soulignant la sous-évaluation majeure de cette pathologie. En France les chiffressont similaires. Or, le Consensus TASC, l’a établi, sur 100 clau-dicants qui consultent, on comptera 30 morts dans les 5 ans quisuivront le diagnostic dont 16 morts cardiaques et 4 cérébrales.Ces chiffres le prouvent, la prévention des complications del’athérosclérose reste un enjeu de santé publique en France.

RECOMMANDATIONS POUR LA PRÉVENTION DURISQUE CARDIO-VASCULAIRE SYSTÉMIQUE CHEZL’ARTÉRIOPATHE.

C. BOISSIER, S. RIVIERE, A. PERONI, V. CHAMBEFORT,S. FÉASSON

Service de Médecine Vasculaire, Hôpital Nord, 42055 Saint-Étienne Cédex 02.

Le risque cardio-vasculaire systémique conditionne le pronos-tic vital des artériopathes, que ces patients soient ou non symp-tomatiques. Plusieurs études ont en effet mis en évidencel’existence d’une morbi-mortalité cardio-vasculaire compara-ble chez les patients asymptomatiques avec index de pression àla cheville < 0,90 et chez les artériopathes symptomatiques.Les recommandations émises par différentes instances (HauteAutorité de Santé [HAS], American College of CardiologyFoundation and the American Heart Association [ACC/AHA],Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé[AFSSAPS]), s’accordent sur l’impérative nécessité de la miseen place de mesures systématiques de contrôle de tous les fac-teurs de risque modifiables, cherchant ainsi à freiner l’évolu-

tion de la maladie athéromateuse dans tous les territoires,notamment au niveau coronaire et cérébro-encéphalique.Outre les mesures hygiéno-diététiques (arrêt du tabagisme,exercices physiques quotidiens, régime alimentaire adap-té,…) recommandées dans tous les consensus, la prescriptionde traitements médicamenteux visant à prévenir le risque car-dio-vasculaire doit prendre en compte, pour chaque patient, lerapport bénéfices/risques attendu ainsi que le niveau de baissede l’IPSc.L’arsenal thérapeutique doit systématiquement faire appel auxantiagrégants plaquettaires ; aux statines avec pour cible untaux mesuré ou calculé de LDL-cholestérol < 1 g/l ; aux inhibi-teurs de l’enzyme de conversion (IEC) d’instauration progres-sive par paliers de 2 à 4 semaines, sous surveillance de lapression artérielle et de la créatininémie ; à l’équilibre glycémi-que (HbA1c < 6,5 %) ; au contrôle du niveau tensionnel en pri-vilégiant la prescription des IEC (la cible du traitement est unepression systolique humérale inférieure à 140 mmHg, voire130 mmHg en cas de diabète ou d’insuffisance rénale).

L’HAS nous incite en outre à prendre en compte la surchargepondérale (avec pour cible thérapeutique un index de massecorporelle (IMC) < 25 kg/m2) ; la sédentarité et l’abus d’alcooltrès fréquemment associés à l’AOMI et à la morbi-mortalitécardiovasculaire (infarctus, accident vasculaire cérébral).

La prise en charge de ces patients implique des modificationsimportantes de leurs habitudes de vie. Ces mesures doivent doncs’inscrire dans le cadre d’un programme structuré d’éducationthérapeutique, garant d’une bonne compliance aux traitementset d’un diagnostic précoce de survenue de complications.

LA LUTTE CONTRE LE TABAGISME DANS LA PRÉVENTION DE L’ATHÉROTHROMBOSE.

D. THOMAS

Institut de Cardiologie, Groupe Hospitalier Pitié-Salpêtrière,Paris.

Le tabagisme est un facteur de risque majeur d’athérothrombo-se. Il frappe tôt, étant le responsable essentiel et souvent isolédes accidents coronaires aigus du sujet jeune. Le pourcentagede fumeurs parmi les victimes d’infarctus est 2 à 3 fois plus éle-vé que chez les sujets du même âge. Il intervient de façon fon-damentale dans la survenue et dans l’évolution de l’AOMI etdes anévrysmes aortiques ainsi que dans la pathologie vasculai-re cérébrale. Dans les pays industrialisés 40 % des décès car-diovasculaires survenant entre 30 et 69 ans sont attribuables autabagisme. Les mécanismes des accidents cardiovasculairesliés au tabagisme sont dominés par la thrombose et le spasme.

Mots-clés : Athérosclérose. Santé publique. Artériopathie oblitérante des membres inférieurs.

Mots-clés : Risque cardio-vasculaire. Prévention.Artériopathie des membres inférieurs.

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