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DIRECTION

Jacques-Alain Miller

COORDINATION

Jacques Borie

ENSEIGNEMENTS

Thomas Burkovic, Henri Jacquin, Délia Steinmann et Nicole Tréglia

SECRÉTARIAT

Antenne de Grenoblede la Section Clinique de Lyon

4 rue René Descartes – 38100 GrenobleTél. : 04 76 24 51 95

E-mail : [email protected]://section.clinique.online.fr

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INSTITUT DU CHAMP FREUDIEN

Sous les auspices duDépartement de Psychanalyse de l’Université Paris VIII

Section Clinique de Lyon

Antenne de Grenoble

"les embrouilles de l'amour et du désir"

Association UFORCA-LYONpour la formation permanente

Union pour la FORmation en Clinique Analytique

"les embrouilles de l'amour et du désir"

Antenne de Grenoble

Session 2013

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INTRODUCTION

par Jacques-Alain Miller

Le diplôme de psychanalyste n’existe dans aucun pays aumonde. Il ne s’agit pas d’un hasard ou d’une inadvertance :la raison en est liée à l’essence même de la psychanalyse.

On ne voit pas bien en quoi peut consister l’examen de lacapacité à être analyste, puisque l’exercice de la psychana-lyse est d’ordinaire privé, réservé à la confiance la plus inti-me accordée par le patient à l’analyste.

Admettons que la réponse de l’analyste soit une opération,est-ce à dire une interprétation, sur ce que nous appelonsl’inconscient. Cette opération ne pourrait-elle constituer unmatériel d’examen ? D’autant plus que l’interprétation n’estpas l’apanage de la psychanalyse et est même utilisée pardes critiques de manuels, documents et inscriptions.

L’inconscient freudien se constitue seulement dans la rela-tion de parole que j’ai décrite : il ne peut être validé endehors de celle-ci et l’interprétation analytique est convain-cante non en soi mais par les effets imprévisibles qu’ellesuscite chez celui qui la reçoit, et dans le contexte même decette relation. Il n’y a pas de porte de sortie.

Seul l’analysant pourrait attester alors la capacité de l’ana-lyste, si son témoignage n’était pas altéré, souvent dès ledébut, par l’effet du transfert. Comme nous le voyons, leseul témoignage valable, le seul susceptible de donner unecertaine garantie concernant le travail, serait celui de l’ana-lysant « post-transfert » encore disposé à défendre la causede l’analyste.

Ce que nous appelons ainsi « témoignage » de l’analysantest le noyau de l’enseignement de la psychanalyse, en tantque ce qui a pu se clarifier, dans une expérience essentiel-lement privée, est susceptible d’être transmis au public.

Lacan a institué ce témoignage sous le nom de « passe »(1967) et a défini l’enseignement dans sa formulation idéa-le, le « mathème » (1974). Entre les deux, une différence : letémoignage de la passe, encore chargé de la particularitédu sujet, est limité à un cercle restreint, interne à un groupeanalytique, pendant que l’enseignement du mathème, quidoit être démonstratif, est pour tous – (et, dans ce cas, lapsychanalyse entre en contact avec l’université).

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L’expérience est conduite en France depuis quatorze ans àParis. Elle fut à l’origine de la création de la Section cliniquede Bruxelles et de Barcelone, de Londres, Madrid et Rome,mais aussi en France, pour la première fois, à Bordeaux.

Il faut déterminer clairement ce qu’est et ce que n’est pascet enseignement.

Il est universitaire, il est systématique et gradué, il estdispensé par des responsables qualifiés et conduit à l’ob-tention de diplômes.

Il n’est pas une habilitation lacanienne, que cela se situe àParis, Rome, ou Bordeaux, que cela soit proposé par desorganismes publics ou privés. Ceux qui y assistent sontappelés participants, terme préféré à celui d’étudiants, poursouligner l’importante initiative qu’ils devront prendre – letravail fourni ne sera pas extorqué : cela dépend d’eux, ilsera guidé et évalué.

Il n’est pas paradoxal d’affirmer que les exigences les plussévères concernent ceux qui se mesureront avec la fonctiond’enseignants du Champ freudien, fonction sans précédentdans son genre : puisque le savoir se fonde dans la cohé-rence, trouve sa vérité seulement dans l’inconscient, end’autres termes, dans un savoir dont personne ne peut dire« je sais ». Cela signifie que cet enseignement ne peut êtreexposé que s’il est élaboré sur un mode inédit, même s’il estmodeste.

Il commence avec la partie clinique de cet enseignement.

La clinique n’est pas une science, elle n’est pas un savoirqui se démontre ; c’est un savoir empirique, inséparable del’histoire des idées. En l’enseignant, on ne fait que suppléeraux carences d’une psychiatrie qui laisse de côté sa richetradition classique pour suivre les progrès de la chimie,nous y introduisons aussi un élément de certitude (lemathème de l’hystérie).

Dans un même temps, les présentations de malades com-pléteront l’enseignement.

En conformité avec ce qui, autrefois, a été fait sous la direc-tion de Lacan, nous avançons petit à petit.

(Ce texte, traduit de l’italien, est « L’introduction à la Section clinique de Rome »)

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L’ANTENNE DE GRENOBLE DE LA SECTION

CLINIQUE DE LYON

Depuis 2005, l’Antenne de Grenoble propose une formationà la clinique psychanalytique fondée sur l’étude de la théo-rie freudienne orientée par l’enseignement de JacquesLacan. Elle offre chaque année une session de formationsur un thème d’actualité dans le domaine de la santé men-tale. En 2013, le thème choisi est «Les embrouilles de l'a-mour et du désir».

La spécificité de l’approche psychanalytique n’empêche pasla considération des exigences que le traitement du malai-se dans la civilisation impose aux praticiens. Ainsi, les par-ticipants disposent de dispositifs d’échange et de réflexion,permettant de vérifier le pragmatisme de la thérapeutiqueanalytique.

La formation est structurée selon une formule articulantétroitement une présentation de malades, un séminairethéorique (avec lecture approfondie de textes) et un sémi-naire pratique.

L’Antenne de Grenoble fonctionne selon le modèle de LaSection Clinique de Lyon, dont elle dépend. Les thèmes desenseignements dispensés et le calendrier des activités sontcommuns aux deux instances. En 2013, les journées de for-mation se dérouleront aux dates suivantes : 12 janvier, 9février, 16 mars, 13 avril, 25 mai et 22 juin, 21 septembre,19 octobre, 16 novembre et 14 décembre.

La Section Clinique de Lyon fut créée en 1995 par Jacques-Alain Miller, Directeur de l’Institut du Champ Freudien et duDépartement de Psychanalyse de l’Université de Paris VIII.L’Institut du Champ Freudien s’inscrit dans le cadre asso-ciatif ; le Département de psychanalyse, créé en 1968 etrénové en 1974 par le Dr Lacan - qui resta son directeurscientifique jusqu’à sa mort, en 1981 - fait aujourd’hui par-tie de l’Université de Paris VIII.

Gérée par l’association UFORCA Lyon, La Section Clinique etson Antenne de Grenoble inscrivent leur activité dans unvaste réseau national et international (liste à la fin de la

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brochure).

Le programme de chaque année se déroule dans les locauxde l’IFSI (Centre Hospitalier Alpes Isère, 3 rue de la Gare,Saint Égrève), de janvier à décembre, un samedi par mois(interruption en juillet et août), de 9h à 16h (pause entre12h30 et 14h).

Les présentations de malades (de 9h à 11h) se tiennent encollaboration avec les unités d'hospitalisation du PôleGrenoble Sud Isère et de Charmeil du Centre HospitalierAlpes Isère (psychiatrie publique). Les participants assistentaux présentations répartis en deux groupes.

Le séminaire théorique et de lecture de textes (de 11h15 à12h30) a lieu devant l’ensemble des inscrits.

Le séminaire pratique (de 14h à 16h) constitue un espaced’échange à partir de cas présentés par les participants etse déroule en deux groupes. Deux enseignants par groupecoordonnent et orientent les travaux.

Le détail de ces trois volets ainsi que les conditions générales d’admission et d’inscription sont présentés dansles pages suivantes.

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SÉMINAIRE THÉORIQUE

Il est assuré par l’ensemble des enseignants

Un titre de comédie, façon Marivaux, pour une psychopa-thologie de la vie quotidienne !

Chez les êtres que la langue dit sexués, hommes et femmes,animés de ce mouvement brownien qui fait la ronde de ceuxqui cherchent chez l’autre un peu Autre la relation qui vien-drait répondre au manque qu’ils éprouvent pour trouver,qu’en fait, ce n’est pas ça !

Le désir est la conséquence du manque qui fait les sujetsfreudiens, êtres sexués incomplets qui auraient perdu leursuffisance avec l’exil d’un âge d’or, moment mythique sinonoriginel, comme le suppose Aristophane, ce convive du ban-quet platonicien, qui se montrait un homme bien rond, unhomme de consensus, d’équilibre et de bonne mesure. Pasun homme de désir !

L’attrait des sexes opposés semble une constante dans lavie des humains et rien n’indique que ça pourrait changer.Lacan a pu dire que quiconque, homme ou femme, aime lesfemmes ( « l’Autre femme » ) est hétérosexuel. Il y a dans ledésir sexuel un mouvement qui va vers la rencontre de l’al-térité de l’autre, vers ce qu’il a de plus réel.

Ce qui en résulte, c’est le plaisir, cette prime d’un affectprivé, parfaitement égoïste, sans utilité et contingent,incommunicable. Il procure un apaisement du sujet, unesédation de l’angoisse intime. Le plaisir rencontré éteint ledésir, .. pour un temps avant qu’il ne renaisse de ses cend-res pour brûler d’un nouveau feu, …

Amour, fils de Venus – Aphrodite, est la représentation ima-gée du désir : il pique de ses flèches quiconque, dieux oumortels, nul n’en est à l’abri. Il est sans loi, si ce n’est cellede la contingence comme le chante la Carmen de Mériméedans l’opéra du même nom et fait de la recherche du plaisiret de l’objet qui le cause une comédie proche de la tragédie.

L’amour, à la différence du désir, est une passion. Avec lahaine et l’ignorance c’est une des trois passions fondamen-

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tales et Lacan situe l’amour au joint du symbolique et de l’i-maginaire .

L’amour est, pour Freud , une passion narcissique, quiconcerne l’image érotisée du sujet quand il trouve en unAutre l’image de ce qui lui manque et viendrait le compléter.Une telle illusion, qui trouve son origine dans une dévalori-sation de soi même et s’accompagne d’une survalorisationdu partenaire, peut entraîner l’amour fou, une passion sanslimite, quand l’image idéale de soi même ainsi trouvée dansune chimère ne rencontre pas la limite de la castration,occultée dans l’image.

Une passion imaginaire qui fait un à deux, comme SaintPaul le propose aux jeunes époux, qui répond au manque àêtre du sujet et installe l’objet aimé, eromenon, au cœurmême de l’être de qui aime, erastes.

Freud rappelait qu’il était souhaitable que le désir sexuel del’erastes soit aussi concerné par l’eromenon. Qu’amour etdésir sexuel se conjoignent pour la même personne, ce quiconstitue une limite à l’amour, celle de la satisfaction dudésir, toujours renouvelée !

Si l’amour touche à la jouissance sans nécessairement s’yéquivaloir, Lacan nous rappelle que s’il y a, entre les ditshommes et femmes, des relations sexuelles, il n’y a pas derapport sexuel. Chez le parlêtre, rappelle J. A. Miller, « le rap-port sexuel est conditionné par le langage ou, plus précisé-ment, par la pratique de lalangue …. ( )… et il a rapport àdes objets, des objets signifiants, .. ( )… aux significationsindividuelles et aléatoires, plutôt qu’au partenaire sexuelproprement dit . Le rapport sexuel constitue dans le parlêt-re une véritable faille du réel ».

S’il n’y a pas de rapport sexuel, c’est dire qu’il n’y a pas derapport sans reste des jouissances, que l’un ne vient pascompléter l’autre, fut ce imaginairement, qu’il n’y a pasd’harmonie de l’union des sexes. Chacun est seul avec sajouissance, … mais c’est une solitude intranquille et lemanque à jouir relance toujours la recherche d’un plus dejouir !

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« On a pu montrer en psychanalyse que, chez un sujetdonné, le choix d’objet sexuel était en fait guidé par l’impli-cation de cet objet sexuel dans certaines des significationsattachées aux objets primordiaux » , … ( oral, anal, regard etvoix et, cet objet particulier, qu’est l’organe mâle de la repro-duction ).

« Cette extrême individuation du mode de jouir selon lessignifications en jeu oblige à mettre en fonction le sujet dusignifiant plutôt que l’individu de l’espèce ». .. « Le rapport àl’autre sexe relève du semblant ». La rencontre sexuelle,toujours traumatique, s’écrit en termes de rapport du sujetau phallus et à l’objet a.

La clinique des relations sexuelles s’est écrite du recense-ment des perversions qui sont autant de négatifs de lanorme sexuelle qu’il n’y a pas.

« Si l’homme veut La femme », dit Lacan , « il ne l’atteint qu’àéchouer au champ de la perversion, … moyennant quoi,l’homme, à se tromper, rencontre une femme, avec laquelletout arrive, soit d’ordinaire ce ratage en quoi consiste laréussite de l’acte sexuel ».

Lacan J., Le Séminaire, Livre VIII « Le Transfert »,Paris, Seuil, 2001, p.111

Lacan J., Le Séminaire, Livre I « Les écrits techniques de Freud », Paris,Seuil, 1975, p.298

Freud S., « Pour introduire le narcissisme », in « La vie sexuelle », Paris,PUF, 1973, p.95

Freud S., « Contributions à la psychologie de la vie amoureuse », in « Lavie sexuelle », Paris, PUF, 1973, p 59.

Miller, J. A. « Le rapport sexuel au XXI° siècle », argument pour les XXXVII°journées de l’ECF, Paris les 11 et 12 / 10/ 2008

Miller, J. A., ibidem

Miller, J. A., ibidem

Miller, J. A., ibidem

Lacan J., « Télévision », Paris, Seuil, 1974, p. 60

Miller, J. A., ibidem

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PRÉSENTATION DE MALADE

Elles seront assurées par Délia Steinmann et Nicole Treglia, encollaboration avec les unités d'hospitalisation du Pôle GrenobleSud Isère et de Charmeil du Centre Hospitalier Alpes Isère (StEgrève).

La présentation de malades est une pratique qui rend évidente lapossibilité de l’articulation entre psychiatrie et psychanalyse. Ils’agit d’une rencontre unique - tenue au sein des institutions par-tenaires de la formation - entre un malade hospitalisé et un ana-lyste de l’équipe enseignante de la Section Clinique. L’entretienest suivi d’une discussion entre les soignants, les participants à laformation et l’analyste. Le dispositif repose sur la collaborationentre les Services engagés et les enseignants. Ainsi, cette ren-contre est aussi l’occasion d’un dialogue entre la psychiatrie et lapsychanalyse. Interrogée par la psychiatrie sur des probléma-tiques dont la gravité a exigé l’hospitalisation du malade, la psy-chanalyse trouve l’occasion de transmettre ses principes, d’expli-citer sa logique et de démontrer sa pragmatique. À partir du cas,cet échange met en valeur la puissance épistémique des deux dis-ciplines, afin de la mettre au service de la réalité clinique.

L’expérience de la présentation de malades - autrefois courantedans la formation des psychiatres – enseigne sur le rôle central dupositionnement du soignant dans la direction de la prise en char-ge. Le traitement donné à la parole du patient, le statut accordé àla particularité de son témoignage, l’interprétation de sa souffran-ce dans le contexte personnel et social, son rapport au dispositifde soin, la réflexion sur l’aide médicamenteuse, sont autant d’é-léments permettant de considérer le cas, aussi bien dans sa sin-gularité que dans le contexte de la société dans laquelle la maladies’est exprimée. Dans cette perspective, la spécificité de l’orienta-tion analytique, abordant le dire du malade comme la preuve desa subjectivité, peut accueillir la production d’un savoir inédit. Lapsychopathologie prend alors sens dans une cartographie nouvel-le où le sujet ne se déduit pas forcément de son histoire. Dès lors,sa souffrance indexe l’endroit où il a eu affaire à l’inadmissible.

Avec l’invention de l’Inconscient, Freud ouvrit une voie où l’expé-rience vitale de l’être parlant dépasse les limites de sa seuleréflexion. La clinique psychanalytique vise cet au-delà et pariepour qu’un bien dire attrape ce qui ne relève pas de la pensée. destravaux des séminaires pratiques.

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L’enseignement de Lacan, source fondamentale de l’orientationlacanienne contemporaine, fournit les outils pour que le traitementde la maladie devienne celui du malentendu entre l’hommemalade et la vie. Le praticien y trouvera des indications précieu-ses, aussi bien pour l’orientation du soin que pour les limites deson action.

Lacan J., « Télévision », Paris, Seuil, 1974, p. 60

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SÉMINAIRE PRATIQUE

Lors de ce séminaire des pratiques, chaque participantaborde un cas de sa pratique – individuelle, en institution –ou tiré de la littérature, sous la responsabilité d’un ensei-gnant ; le cas est construit en restant fidèle aux énoncés dusujet, en vue d’ouvrir une élaboration sur les questions liéesau thème de l’année. Ce séminaire est divisé en deux grou-pes restreints animé par deux enseignants, favorisant ainsiles échanges entre participants.

Après avoir mis au travail le thème du corps et de sa placepour le sujet contemporain, il nous revient à présent d’exa-miner, ce que désir et amour portent d’embrouilles pour cesujet pris dans une quête de bonheur et dans une exigencede réalisation de sa vie sexuelle.

Pour Freud, entre amour et désir il y a la mise en jeu de labéance de l’inconscient. Son invention de l’inconscient meten lumière la place de l’embrouille pour un sujet dans la vieamoureuse et sexuelle. Car l’embrouille est la réalité humai-ne qui se déduit de l’existence d’un réel incontournable.Pour chaque parlêtre, le réel est celui de la jouissance delaquelle il est séparé, alors même qu’il en supporte tout lepoids et la présence à partir de la rencontre avec le signi-fiant.

Les embrouilles du désir et de l’amour participent au malai-se dans la civilisation dont Freud a tracé le principe et lacausalité dans l’impossible recouvrement de la vie sexuelleet de l’appareil psychique. Il en concluait à l’existence d’uneinadéquation fondamentale et réelle entre le corps et lajouissance. Tel est bien le ressort de la souffrance donttémoigne chaque sujet rencontré dans la clinique.

La vie sexuelle a de toujours été propice à la comédie dessexes, comédies des sentiments et des affects. Seulel’Angoisse ne trompe pas nous enseigne Jacques Lacan.

La plainte est la forme commune de l’expression de l’em-brouille pour un sujet. C’est de cela que traite la psychana-lyse, concrètement. Le sujet se plaint de ne pouvoir s’y retro-uver avec son désir, de souffrir de son amour etc…. Quant àl’amour, il ne fonde nulle garantie d’une harmonie de la vie

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sexuelle ou entre deux êtres. Cette plainte des sujetscontemporains interroge l’impossibilité de faire Un dans lavie amoureuse et sexuelle.

Les effets de discords du désir et de l’amour dévoilent pourchaque sujet, dans l’expérience, la nécessité du ratagedans la rencontre sexuelle entre deux partenaires. Toutesolution visant à établir un savoir qui dirait pour chacunquel serait le partenaire adéquat est recherche vaine. Larencontre sexuelle entre les êtres parlants ne peut avoir lieuque du point de départ d’une contingence, hors de tout pro-gramme. Elle est possible à la condition que chaque sujetprenne à sa charge d’inventer les modalités de l’abord de lajouissance sexuelle par le corps.

La solution implique la médiation du phallus. Les occurren-ces de l’embrouille sont donc infinies dès lors que la placedu phallus dans la comédie des sexes est celle d’un parte-naire obligé. La solitude du sujet est relative à la fonction dufantasme dans l’abord de l’Autre sexe.

Partir des embrouilles invite à considérer comme centralel’énigme du désir permettant la relance des demandes enpanne, faisant vaciller les certitudes dans la recherche trèsactuelle de compréhension. A l’époque où des outils de plusen plus sophistiqués visent à promouvoir une certaine tyran-nie du bonheur, enjoignant les sujets à marcher au pas enfonction de leur bien supposé, aborder le désir et l’amour àpartir de leurs embrouilles interroge la question clinique enconsidérant « l’absence de rapport sexuel » dans un au-delàde l’Œdipe. Manière de se prémunir contre le risque deréduire la pratique analytique « aux idéaux d’une normali-sation » comme l’indique Lacan dans le discours auxCatholiques.

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QUELQUES REPERES BIBLIOGRAPHIQUES

- S. Freud : La vie sexuelle PUF 1973 en entier plus particulièrement : - chapitre IV « Contributions à la psychologie amoureuse » les 3

sous chapitres en particulier le deuxième « Sur le plus généraldes rabaissements de la vie amoureuse ».

- Chapitre V « Pour introduire le narcissisme »

L’interprétation des rêves (Tramdeutung)

- Chapitre3 « Le rêve est accomplissement de désir »

Trois essais sur la sexualité Champ classique 2011

Malaise dans la civilisation PUF 1978

« Deuil et mélancolie » dans Métapsychologie folio

- J. Lacan : « Subversion du sujet et dialectique du désir », Ecrits, p 793 à 827Séminaire VII L’Ethique de la psychanalyse, chapitre 11 - pp167-184 également pp 103-107, 131-132,163, 182-183.Séminaire VIII Le Transfert erastes /eromenos : 156, 183-187, 193 et le chapitre 27 p447-fin « l’analyste et son deuil ».Séminaire XI Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse chapitre 15 « de l’amour à la libido » pp171-182 etp 169 ; référence à la libido pp140-143.

Séminaire XX Encore en entier

Séminaire XXIII Le Sinthome chapitres VII et VIII, p 116

- JA Miller : « Les 6 paradigmes de la jouissance » revue CF 43« Le partenaire-symptôme », leçon du 13 mai 1998, Cours d'orientation lacanienne, inédit.

"les effets de la sexuation dans le monde", Quarto , n° 77, juillet 2002,

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LE CERCLE DE L’UFORCA-LYON(Centre d’Etudes et de Recherche en Clinique Lacanienne)

La section clinique est d’abord un lieu d’enseignement ; mais elle vise aussià contribuer à une recherche clinique sur les questions et les symptômes denotre époque ; pour cela en son sein le Centre d’Etudes et de Recherche enClinique Lacanienne rassemble les enseignants et les participants les plusavancés qui travaillent ensemble chaque année dans un séminaire qui leurest réservé et rendent publiques leurs avancées dans une journée régiona-le annuelle (alternativement à Lyon et à Grenoble) ouverte à tous les parti-cipants de la Section. Ces travaux sont ensuite publiés dans « Les cahiers duCERCLE UFORCA-Lyon » . De plus, les membres du CERCLE de Lyon se retro-uvent chaque année à Paris autour d’un même thème travaillé dans l’annéeavec l’ensemble des membres du CERCLE de l’UFORCA nationale pour uneConversation animée par JA Miller .

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BULLETIN D’INSCRIPTIONà retourner avant le 31-10-2012

au Secrétariat de l’Antenne de Grenoble,37 av Marcellin Berthelot – 38100 Grenoble

NOM :....................................................... PRÉNOM........................................................

DATE ET LIEU DE NAISSANCE : .............................................................................................

PROFESSION : ..................................................................................................................

DIPLÔME(S) : ...................................................................................................................

LIEU DE TRAVAIL : .............................................................................................................

...............................................................................................................................

ADRESSE PERSONNELLE : N° ....................... RUE :............................................................

CODE POSTAL : ........................................... LOCALITÉ : .....................................................

TÉLÉPHONE : .............................................. E-MAIL :........................................................

Avez-vous déjà participé à une session de la Section ? : OUI (En quelle année ?)............................ NON

S 'il s'agit de votre première demande, un entretien avec un enseignant aura lieule 24 novembre 2012 au Centre hospitalier de St-Egrève.Votre inscription est-elle à titre

- PERSONNEL : OUI NON- PRISE EN CHARGE PAR UNE INSTITUTION : OUI NON

(joindre une lettre de celle-ci attestant son accord ou indiquer que vous êtes enattente d’un accord)

UNE CONVENTION SERA ENVOYEE DIRECTEMENT A VOTRE INSTITUTIONCoût de la formation :

- prise en charge par l’institution : 700 euros- pour les inscriptions à titre individuel : 220 euros- pour les étudiants (- 26 ans + justificatifs) : 120 euros

Dans tous les cas, vous n’envoyez aucun paiement pour le moment.Cette session fait partie des enseignements de l'Institut du Champ freudien. Elleest organisée par l'Association UFORCA-Lyon pour la formation permanente,enregistrée par la Délégation régionale à la Formation continue sous le numéro82 69 04834 69.

Date et Signature :

UFORCA-Lyon pour la formation permanente, association loi 1901, est enregistrée sous lenuméro 82 69 04834 69 auprès du Préfet de la Région Rhône-Alpes. Son siège est :

4, avenue Berthelot 69007 Lyon. Tél. : 04 72 71 79 45. Adresse Internet : (E-mail) : [email protected] . NO Siret : 402 169 023 00015.

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INSTITUT DU CHAMP FREUDIEN74 rue d'Assas - 75006 Paris

UFORCAUnion pour la FORmation Continue en Clinique Analytique

15 place Charles Gruet – 33000 Bordeaux

Sections ou Antennes cliniques de l’Institut du Champ freudien dans le monde

AthènesBarcelone

Buenos Aires BruxellesBologneGenève

LausanneMadridRome

Tel-AvivTurin

Sections, Collèges et Antennes en FranceAix-Marseille

AngersBastia

Brest-QuimperBordeaux

Chauny-Prémontré Clermont-Ferrand

Dijon LilleLyon

MontpellierNantes

Nice Paris St denis

Paris Ile de FranceRouen

StrasbourgToulouseValence

Institutions associéesCentre Descartes de Buenos-Aires

Collège freudien de Cordoba (Argentine)Institut de recherches psychanalytique de Sao Paulo

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LE SECRÉTARIAT

Les inscriptions et les demandes de renseignementsconcernant l'organisation administrative et pédagogiquesont à adresser à :

Antenne de Grenoblede la Section Clinique de Lyon

37 av Marcellin Berthelot – 38100 GrenobleTél. : 04 76 51 81 92

E-mail : [email protected]

Site : http://section.clinique.online.fr/

CONDITIONS GÉNÉRALES D’ADMISSION

ET D’INSCRIPTION

Pour être admis comme participant à l’Antenne il n’est exigéaucune condition d’âge ni de nationalité.Il est par contre recommandé d’être au moins au niveau dela deuxième année d’études supérieures après la fin desétudes secondaires. Des demandes de dérogation peuventcependant être faites auprès de la Commission d’admissionanimée par le coordinateur de la Section.Les admissions ne sont prononcées qu’après au moins unentretien avec un enseignant. Il aura lieu pour les person-nes demandant pour la première fois leur admission lesamedi 24 novembre à Grenoble.


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