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250 mg/j et une rééducation motrice. La récupération motricea été médiocre, la récupération du langage moyenne. Pro-gressivement avec la récupération clinique, s’est installé unsyndrome frontal avec une humeur expansive, mais surtoutune agressivité sélective envers son épouse que le patientaccusait d’infidélité au profit d’un homme non identifié. Lessorties de l’épouse auraient été des occasions pour rencon-trer cet individu qui aurait envisagé donc de l’empoisonner.Depuis lors, J.S. a refusé les mets préparés par sa conjointe,mais a observé tout de même le traitement qui avait étéprescrit, et administré par son épouse. Malgré le traitementneuroleptique proposé à base d’halopéridol, le délire estresté persistant sur le même thème, pendant plus de deuxans.Discussion.– Les conséquences cognitives, psychologiques, etcomportementales des affections neurologiques dépendentde plusieurs paramètres, qui sont : le mode évolutif, le siègede la lésion, le système de neurotransmetteur impliqué, le fac-teur individuel (sexe, âge, éducation, croyance) : les affectionsaiguës auront comme conséquences des états confusionnelsou des délires, alors que les affections chroniques retentirontsur l’attention et la cognition.Conclusion.– La physiopathologie du syndrome d’Othello etdes autres délires dans les affections organiques restent malconnus, même si certaines études de laboratoires mettent enévidence le rôle activateur du cortex frontal.

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Cavernomatose radio-induite : évolution plus de20 ans après l’irradiationM. Narring a,∗, M. Logak a, H. Brasme a, S. Gerber b, M. Zuber a

a Groupe hospitalier Paris-Saint-Joseph, université Paris Descartes,neurologie et neurovasculaire, 185, rue Raymond-Losserand, 75014Paris, Franceb Groupe hospitalier Paris-Saint-Joseph, radiologie, 75014 Paris,France∗Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (M. Narring)

Mots clés : Cavernomatose ; Radiothérapie ; Détériorationmotrice et cognitiveIntroduction.– À côté des cavernomes cérébraux (CC) spo-radiques ou familiaux, des cas radio-induits volontiersmultiples (réalisant une cavernomatose radio-induite [CRI])ont été rarement décrits. Leur histoire naturelle n’est pasconnue.Observation.– Un homme de 69 ans a été traité à l’âge de 40 ans(1982) par chirurgie et 20 séances de radiothérapie pour unastrocytome frontal droit. Il présentait depuis une épilepsieséquellaire ainsi que des troubles cognitifs, de la statique etde la marche progressifs, motivant un traitement par L-dopa.Après un premier infarctus cérébral (IC) sylvien droit en 1997,il a été réhospitalisé en octobre 2012 pour récidive dans lemême territoire, liée à une fibrillation atriale, et responsabled’une hémiplégie gauche complète. Outre les infarctus ancienet récent, l’IRM cérébrale a révélé un aspect caractéristique decavernomatose avec de multiples hyposignaux punctiformesT2* corticaux et à la jonction cortico-sous-corticale, à proxi-mité de la cicatrice de chirurgie mais aussi plus à distance,toujours en frontal gauche. Il n’existait pas d’anomalie de laparoi artérielle sur l’angio-RM et l’angioscanner cérébraux.Comparativement à l’IRM de 2006, il existait une forte aug-

mentation du nombre de lésions et d’autres avaient augmentéde diamètre. La prévention secondaire par anticoagulants aété récusée en raison de la sévérité du tableau clinique et desincertitudes quant au risque hémorragique sur cette CRI.

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Discussion.– La démonstration de l’apparition de certainsCC plus de 20 ans après une irradiation cérébrale etl’augmentation de taille de plusieurs lésions à ce stade(comparaison des IRM de 2006 et 2012) constituent l’originalitéde la présente observation. Il est vraisemblable que la CRI ajoué un rôle dans l’apparition du déclin moteur et cognitifprogressif de notre patient, sans lien clair avec la survenuedes IC.Conclusion.– La CRI évolue pour son propre compte plusieursdécennies après l’irradiation. Une meilleure définition deschamps et dosages, la réduction des irradiations prophylac-tiques expliquent sans doute la diminution d’incidence.

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Thrombolyse des infarctus cérébraux causés parune endocardite infectieuse cas illustratif etrevue de la littératureE. Ong ∗, L. Mechtouff , E. Bernard , T.-H. Cho , L.L. Diallo ,N. Nighoghossian , L. DerexNeurologie, unité neurovasculaire, hôpital neurologique de Lyon,59, boulevard Pinel, 69677 Bron cedex, France∗Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (E. Ong)

Mots clés : Endocardite infectieuse ; Infarctus cérébral ;ThrombolyseIntroduction.– L’endocardite infectieuse représente une contre-indication classique de la thrombolyse en cas d’infarctuscérébral (IC) en raison d’une augmentation potentielle durisque d’hémorragie intracrânienne.Observation.– Nous rapportons le cas d’un patient âgé de 68 anstraité par thrombolyse intraveineuse (IV) par l’activateur tis-sulaire du plasminogène dans les trois premières heures d’uninfarctus cérébral. Il ne présentait ni fièvre ni souffle car-diaque à l’admission. L’IRM multimodale pré-thérapeutiquene montrait pas de microhémorragies asymptomatiques surla séquence T2* écho de gradient ni d’anévrysmes mycotiquessur la séquence angiographique. Le lendemain de la throm-bolyse, une détérioration clinique fut observée. Le scannercérébral de contrôle montra de multiples hématomes lobairesainsi qu’ une hémorragie sous-arachnoïdienne. Une écho-graphie cardiaque trans-œsophagienne révéla l’existence devégétations sur la valve mitrale et les hémocultures mon-trèrent la présence de Streptococcus gallolyticus, amenant audiagnostic d’endocardite infectieuse (EI). L’angiographie céré-brale conventionnelle montra deux anévrysmes mycotiquesdu territoire sylvien distal.Discussion.– Notre observation illustre la difficulté du dia-gnostic clinique et IRM des infarctus cérébraux liés aux EI ensituation d’urgence, lorsqu’une thrombolyse est envisagée.Quelques cas de thrombolyse intraveineuse ou intra-artérielledes infarctus cérébraux liés aux EI ont été rapportés, avec desrésultats jugés favorables. Notre cas clinique montre cepen-dant que des complications hémorragiques sévères peuventsurvenir dans ce contexte.Conclusion.– La sécurité et l’efficacité de la thrombolyse desIC liés aux EI restent non démontrés. Les données limitéesactuellement disponibles suggèrent que la thrombolyse IVn’est pas recommandée lorsqu’une EI est suspectée.

http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2013.01.214

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Hypertension artériel et hémorragieintracérébrale au CHU de Brazzaville

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