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NOVEMBRE 2015 La situation de l’emploi et de la conjoncture économique en Ile-de-France à l’automne 2015 DU MIEUXMAIS LATTENTISME PREVAUT EN ILE-DE-FRANCE

La situation de l’emploi et de la conjoncture économique en Ile-de-France à l'automne 2015

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NOVEMBRE 2015

La situation de l’emploi et de la conjoncture économique

en Ile-de-France à l’automne 2015

DU MIEUX… MAIS L’ATTENTISME PREVAUT EN ILE-DE-FRANCE

novembre 2015

LA SITUATION DE L’EMPLOI ET DE LA CONJONCTURE ECONOMIQUE EN ILE-DE-FRANCE 2/20

SYNTHESE 3

PARTIE 1 - L’ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE MONDIAL 4

� L’ACTIVITE ECONOMIQUE MONDIALE TOUJOURS AU RALENTI 4

� PERSPECTIVES : LA CROISSANCE MONDIALE SOUS LES + 3,0 % EN 2015 5

PARTIE 2 - L’ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE EN FRANCE 6

� LA CROISSANCE FRANÇAISE VA ENFIN ATTEINDRE (ET DEPASSER…) LE CAP DE + 1,0 % EN

2015 6

� L’EMPLOI SE REDRESSE MAIS RESTE A PEINE SUPERIEUR A SES NIVEAUX DE 2003-2004 8

� PERSPECTIVES : UNE CROISSANCE QUI DEVRAIT CONTINUER A SE REDRESSER EN 2016 8

PARTIE 3 - L’ACTIVITE ECONOMIQUE ET L’EMPLOI EN ILE-DE-FRANCE 9

� DEMOGRAPHIE D’ENTREPRISES 9

� COMMERCE EXTERIEUR 10

� EMPLOI SALARIE 11

� TAUX DE CHOMAGE 12

� DEMANDE D’EMPLOI 13

� ACTIVITE INTERIMAIRE 14

� TAUX DE TENSION SUR LE MARCHE DU TRAVAIL 14

� ANALYSE SECTORIELLE : INDUSTRIE 15

� ANALYSE SECTORIELLE : COMMERCE 15

� ANALYSE SECTORIELLE : SERVICES 15

� ANALYSE SECTORIELLE : CONSTRUCTION 16

� ANALYSE SECTORIELLE : IMMOBILIER DE LOGEMENT 16

� ANALYSE SECTORIELLE : IMMOBILIER DE BUREAUX 17

� ANALYSE SECTORIELLE : ACTIVITE TOURISTIQUE 18

� PERSPECTIVES : L’AMELIORATION DE L’ECONOMIE FRANCILIENNE PEINE A SE CONCRETISER 20

novembre 2015

LA SITUATION DE L’EMPLOI ET DE LA CONJONCTURE ECONOMIQUE EN ILE-DE-FRANCE 3/20

� Synthèse

u niveau mondial, la croissance devrait ressortir sous les + 3,0 % en

2015 (après + 3,3 % en 2014). En effet, si l’activité est mieux

orientée en zone euro et si la croissance américaine reste robuste, la

morosité de l’économie japonaise et le ralentissement des pays émergents,

notamment celui de la Chine, empêchent en contrepartie l’économie

mondiale de retrouver son rythme d’avant-crise.

En France, le PIB a retrouvé de la vigueur en 2015 : la croissance annuelle

devrait ainsi dépasser le seuil de + 1,0 %, une première depuis 2011.

Néanmoins, ce rebond est en grande partie dû au contexte extérieur

favorable (faiblesse de l’euro et du prix du pétrole et politique monétaire

accommodante) ; les leviers de croissance propres à l’économie hexagonale

(consommation, exportations, investissement) semblent quant à eux encore

grippés. Quoiqu’il en soit, le niveau d’activité est toujours insuffisant pour

redynamiser le marché du travail (le taux de chômage s’est élevé à 10,0 %

en France métropolitaine au deuxième trimestre 2015).

Comme au plan national, l’activité en Ile-de-France se redresse peu à peu. Si

cela permet à l’emploi salarié francilien d’être désormais proche de son

niveau d’avant-crise, ce rétablissement n’est toutefois pas suffisant pour

que la région joue son rôle de moteur de la croissance économique

française. L’attentisme semble en effet prévaloir, d’autant plus que

certaines difficultés persistent : le nombre de défaillances d’entreprises suit

une tendance haussière, le taux de chômage régional s'est à peine stabilisé

(8,8 % au deuxième trimestre 2015), etc.

A

novembre 2015

LA SITUATION DE L’EMPLOI ET DE LA CONJONCTURE ECONOMIQUE EN ILE-DE-FRANCE 4/20

� Partie 1 - l’environnement économique mondial Après avoir atteint + 3,3 % en 2014, l’activité mondiale devrait ressortir quelques dixièmes de point en-deçà en 2015 (+ 2,9 % attendus). Aucune grande zone n’est en effet en mesure de constituer le point d’ancrage espéré depuis 2008-2009. Certes, le taux de chômage américain s’est encore rapproché de son point bas d’avant-crise ; certes, la zone euro voit progressivement son activité retrouver un semblant de vigueur et son taux de chômage se replier… Cependant, dans le même temps, le Japon subit une nouvelle « récession technique » et les économies émergentes – notamment la Chine - sont toujours en phase de ralentissement.

Evolution du PIB des principales économies mondiales

Croissance du PIB (en %)

Source : COE-Rexecode (données de septembre 2015)

Sept ans après la récession de 2008-2009, l’économie mondiale peine toujours à retrouver son rythme d’avant-crise. Après une année 2014 qui s’était achevée au-delà de + 3,0 % de croissance, l’activité de 2015 est moins vigoureuse ; entre crise grecque l’été dernier, nouvelle récession au Japon et ralentissement chinois, l’élan est difficile à

trouver. Les déséquilibres entre grandes zones sont donc persistants : depuis 2008, il n’y a eu aucune période où à la fois l’Europe, les Etats-Unis, le Japon et les pays émergents auront été bien orientés en même temps. � Plus précisément, outre-Atlantique, la croissance américaine n’a certes pas accéléré par rapport à 2014 mais est restée robuste : elle devrait ressortir à + 2,5 % en 2015, après + 2,4 % l’an dernier. Le profil trimestriel de cette croissance annuelle est par ailleurs très semblable à celle de 2014 : un PIB au ralenti au premier trimestre (+ 0,2 % en 2015) du fait d’évènements climatiques exceptionnels, puis une croissance plus soutenue au cours des deux trimestres suivants (+ 1,0 % notamment au printemps). Dans ce contexte porteur, les créations d’emplois salariés sont nombreuses (271 000 en octobre) et le taux de chômage s’est encore rapproché de son point bas d’avant-crise (4,4 %) : il a ainsi atteint 5,0 % en octobre et a donc été divisé par deux en six ans (le seuil des 10,0 % avait été franchi en 2009). �

+3,1

+1,5

-0,2

+0,1

-1,2

+0,7

-1,7

+1,7

+1,6

+1,3

+6,6

+7,7

+2,7+

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+0,9 +

1,6

+1,4

+0,2

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+3,0

-0,1

+0,6

+7,0

+7,3

+0,1

+2,9

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+1,6

+3,1

+1,1

+0,8

+2,5

+0,8

-4,4

+7,0

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+3,0

+2,4

+1,5

+1,6

+2,6

+1,2

+0,9

+2,2

+1,1

-0,9

+6,4

+6,0

-1,0

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Japon

Russ

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Inde

Chin

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Bré

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2013

2014

Prévisions 2015

Prévisions 2016

DU MIEUX EN EUROPE MAIS DES INQUIETUDES EN CHINE ET AU JAPON

novembre 2015

LA SITUATION DE L’EMPLOI ET DE LA CONJONCTURE ECONOMIQUE EN ILE-DE-FRANCE 5/20

De l’autre côté du Pacifique, l’économie japonaise continue de peiner. Ainsi, après une année 2014 déjà difficile (croissance annuelle de – 0,1 % avec, notamment, des replis trimestriels de 2,0 % de 0,3 % au printemps et à l’été liés au passage du taux de TVA de 5,0 % à 8,0 % en avril 2014), le Japon se trouve de nouveau en « récession technique ». Le PIB nippon a, en effet, subi deux baisses de 0,2 % au deuxième, puis au troisième trimestre 2015. Toutefois, grâce au résultat favorable du premier trimestre (+ 1,1 %), la croissance japonaise, même faible, devrait approcher, voire atteindre, + 1,0 %. Dans ce contexte morose, le gouvernement envisage des mesures de soutien pour relancer l'économie, notamment la consommation et l'investissement des ménages. Paradoxalement, le taux de chômage a reculé de 0,3 point en octobre et a atteint 3,1 %, soit son plus bas niveau depuis vingt ans. � En Chine, le rythme de l’activité économique continue à se modérer. Ainsi, après être ressortie à 7,3 % en 2014, la hausse du PIB chinois pourrait être inférieure à 7,0 % en 2015 pour la première fois depuis 1991. Ce niveau de croissance est limité pour le pays, surtout dans le cadre du Plan quinquennal de la Chine 2010-2015 qui prévoyait que la croissance ne soit pas inférieure à 7,0 % en moyenne. Malgré un rebond à la fin de l’été, les exportations se sont notamment contractées depuis le début de l’année. En contrepartie, les mesures de soutien mises en œuvre par les autorités chinoises en septembre (automobile, immobilier, etc.) paraissent avoir produit les effets attendus du côté du marché intérieur (consommation des ménages). � Sur le vieux continent, les taux de croissance du PIB restent modestes mais sont plus conséquents qu’en 2013 et en 2014 : en zone euro, ils ont été compris entre + 0,3 % et + 0,5 % au cours des trois premiers trimestres de 2015. Dans ce contexte, le PIB devrait augmenter plus sensiblement sur l'ensemble de l'année 2015 qu’en 2014 : en zone euro, la croissance devrait ainsi atteindre 1,5 % cette année. Néanmoins, cette tendance globale à l’amélioration dissimule toujours des évolutions hétérogènes d’un pays à l’autre ; la Grèce et l’Estonie ont ainsi vu leur PIB se contracter de 0,5 % au troisième trimestre 2015 alors que la Pologne et la Slovaquie enregistraient des hausses de 0,9 %. Parmi les principales économies de la zone euro, comme en France (+ 0,3 %), les niveaux de croissance ont été limités en Allemagne (+ 0,3 %) et en Italie (+ 0,2 %) au troisième trimestre 2015 ; seule l’Espagne a vu son activité accélérer plus significativement (+ 0,8 %). Hors zone euro, le Royaume-Uni a continué à afficher une croissance supérieure à celles de l’Allemagne et de la France (+ 0,5 %). Parallèlement, même s’il reste élevé, le taux de chômage européen continue à se réduire. Il a ainsi baissé de 1,7 point dans l’Union européenne (UE28) depuis ses points hauts de mi-2013 pour atteindre 9,3 % en septembre dernier, soit son plus faible niveau depuis septembre 2009 ; en zone euro, le repli depuis l’été 2013 est moins marqué (- 1,3 point) et le taux de chômage s’élevait encore à 10,8 % en septembre. Malgré leur tendance baissière, ils sont encore bien supérieurs à leur point bas de mars 2008 : + 3,6 points en zone euro et de + 2,6 points dans l’UE28. Il est à souligner que le mouvement baissier est désormais quasiment généralisé même si l’inflexion est très légère au Portugal ou à Chypre, par exemple. La diminution est plus rapide en Espagne : 21,6 % en septembre alors que le taux de chômage était encore de 24,0 % en septembre 2014. Les écarts demeurent importants d’un pays à l’autre : le taux de chômage est sous les 5,0 % en Allemagne (4,5 % en septembre dernier) et en République Tchèque (4,8 %) ; a contrario, il est toujours supérieur à 20,0 % dans deux pays : l’Espagne, donc, et la Grèce (25,0 % selon la dernière donnée connue : juillet). �

Déjà poussif, le redressement graduel de la croissance mondiale devrait s’interrompre en 2015 : + 2,9 % attendus en 2015 après + 3,3 % en 2014. En effet, même solide, la croissance américaine n’est pas suffisante pour stimuler et faire accélérer la croissance mondiale. Le ralentissement dans les BRIC, particulièrement celui de l’activité

chinoise, entretient également ce manque de dynamisme à l’échelle planétaire tandis que le Japon est confronté à la « récession technique » et voit de nouveau poindre le spectre de la déflation. Enfin, si l’Europe bénéficie d’une tendance de plus en plus favorable, l’accélération de sa croissance est encore toute relative. La zone euro semble notamment essentiellement profiter du contexte extérieur (cours de l’euro et prix du pétrole bas) et demeure dépendante d’une politique monétaire très accommodante. En effet, sur le fond, la consommation y reste contrainte par le niveau élevé du chômage, les exportations sont pénalisées par le ralentissement des pays émergents et les investissements sont toujours hésitants. �

LE RALENTISSEMENT CHINOIS PESE SUR L’ACTIVITE MONDIALE

novembre 2015

LA SITUATION DE L’EMPLOI ET DE LA CONJONCTURE ECONOMIQUE EN ILE-DE-FRANCE 6/20

� Partie 2 - l’environnement économique en France Le rétablissement de l’économie française se poursuit mais il reste laborieux. Ainsi, si l’acquis de croissance après les neuf premiers mois de l’année est de 1,1 % après les bons résultats du premier et du troisième trimestres, celui-ci a été grandement favorisé par le contexte extérieur (faiblesse de l’euro et du prix du pétrole et politique monétaire accommodante) ; à plus long terme, la France cherche encore un levier de croissance qui ne se manifeste pas suffisamment ni du côté de la consommation, ni du côté des exportations, ni de celui de l’investissement. Quoiqu’il en soit, le rebond d’activité de ces derniers mois s’est avéré insuffisant pour redynamiser le marché du travail : le pays a certes recréé des emplois début 2015 mais le nombre de salariés du secteur marchand est toujours inférieur de 3,5 % à celui d’avant la récession de 2008-2009 ; parallèlement, même s’il s’est réduit de 0,1 point début 2015, le taux de chômage reste très élevé (10,0 % en France métropolitaine au deuxième trimestre 2015).

PIB français

Evolutions trimestrielles et annuelles (en %)

Note : la donnée pour 2015 correspond à l’acquis de croissance après le 3e trim. 2015.

Source : Insee (données arrêtées au 13 novembre 2015)

La France n’avait plus enregistré deux trimestres à au moins 0,3 % de croissance la même année depuis 2010 ; en l’occurrence, l’économie hexagonale a débuté l’année 2015 par une hausse de 0,7 % de PIB avant d’enregistrer une hausse de 0,3 % au troisième trimestre. Difficile cependant de parler de franche reprise puisqu’entre-temps l’activité avait de nouveau calé au printemps dernier (+ 0,0 %). Ainsi, l’économie française reste fragile et hésitante. L’acquis de croissance

pour 20151 n’en est pas moins de + 1,1 % et la croissance annuelle devrait même, au final, ressortir à + 1,2 %, la prévision de l’Insee et la première estimation de la Banque de France annonçant la croissance du quatrième trimestre à + 0,4 % ; ce niveau de croissance annuelle supérieur à 1,0 % serait inédit en France depuis 2011. Une part importante de ce rebond a été permise par des facteurs extérieurs favorables : faiblesse du prix du pétrole, repli de l’euro et maintien des taux à un niveau bas. � Parallèlement, l’inflation reste faible. Loin de l’objectif de 2,0 % fixé par la BCE, elle a même été négative début 2015 (jusqu’à – 0,4 % en janvier) et continue d’être cantonnée à des niveaux proches de zéro (+ 0,1 % en octobre dernier). En effet, les prix des produits pétroliers (- 13,6 % sur un an en octobre) et plus globalement les prix énergétiques (- 6,1 %) continuent à tirer

1 Acquis de croissance pour 2015 : la croissance enregistrée pour l’année 2015 si le niveau du PIB du quatrième trimestre est égal à celui du troisième trimestre.

+0,5

%

-0,5

%

-0,3

%

-1,6

%

+0,1

%

-1,6

%-0

,1%

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+0,6

%

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+1,9

%

+1,1

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+0,2

%

+0,2

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+2,1

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+0,0

%

-0,3

%

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-0,0

%

+0,2

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+0,1

% +0,8

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%

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+0,2

%

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+0,2

% +0,7

%

+0,0

%

+0,3

%

+1,1

%

2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

EN 2015, LA CROISSANCE FRAN-ÇAISE DEVRAIT ETRE SUPERIEURE A 1,0 % POUR LA PREMIERE FOIS DEPUIS 2011

novembre 2015

LA SITUATION DE L’EMPLOI ET DE LA CONJONCTURE ECONOMIQUE EN ILE-DE-FRANCE 7/20

l’indice des prix vers le bas. Toutefois, mécaniquement, cet effet « baisse des prix pétroliers » devrait progressivement s’atténuer à partir de début 2016 (le Brent était en effet déjà tombé sous les 50 $ mi-janvier 2015) ; le faible niveau de l’euro qui renchérit les importations et la politique monétaire de la BCE devraient également contribuer à faire remonter l’inflation (en l’occurrence, l’inflation sous-jacente tend quant à elle progressivement vers + 1,0 %). Quoi qu’il en soit, cette progression très modérée des prix à la consommation est, pour l’heure, un facteur positif pour le pouvoir d’achat des ménages. �

Inflation en France

Glissements annuels (en %)

Note : l'indice d'inflation sous-jacente exclut les prix soumis à l'intervention de l'État (électricité, gaz, tabac...) et les produits à prix volatils (produits pétroliers, produits frais, produits laitiers, viandes, fleurs et plantes, etc.).

Source : Insee (dernières données disponibles : octobre 2015)

Malgré ce contexte d’inflation faible, la consommation des ménages ne joue pas le rôle de moteur de la croissance française qu’elle a tenu sur la période 1997-2007. Ainsi, son dernier niveau connu (septembre 2015) n’a été supérieur que de 1,5 % au point haut d’avant-crise (octobre 2007). Cependant, en 2015, comme pour le PIB, les variations trimestrielles ont été positives aux premier et troisième trimestres (respectivement + 1,5 % et + 0,7 % sur un trimestre). La consommation semble donc avoir retrouvé un semblant de vigueur ; cette tendance reste toutefois à confirmer et un redressement significatif des dépenses des consommateurs sera toujours hypothétique tant que les contraintes (chômage élevé notamment) qui pèsent sur la propension à consommer des ménages demeureront aussi fortes. � Parallèlement, le niveau des investissements est toujours très limité. Ainsi, les deux premiers trimestres de 2015 ont été orientés en légère baisse et le modeste rebond attendu par l’Insee au second semestre ne sera pas suffisant pour compenser le repli de début d’année. La diminution sur l’ensemble de l’année 2015 devrait donc s’élever à 0,6 % (après déjà – 1,2 % en 2014 et - 0,4 % en 2013). Il faut toutefois signaler que ce sont l’investissement public et l’investissement des ménages qui tirent le total vers le bas ; en effet, les investissements des entreprises devraient croître de 1,5 % sur l’ensemble de 2015. � Par ailleurs, sur fond d’exportations qui décélèrent et d’importations qui augmentent, la dynamique du commerce extérieur au second semestre est décevante. Ainsi, malgré le repli de l’euro, le commerce extérieur devrait avoir une contribution positive très faible à la croissance du PIB français en 2015. Néanmoins, le déficit commercial français a continué à diminuer en 2015 ; ainsi, le solde commercial cumulé sur les douze derniers mois a été déficitaire de 44,8 milliards d’euros en septembre dernier, soit 13,3 milliards de moins que les 58,1 milliards d’euros de 2014 et, surtout, 29,7 milliards de moins que le « record » de 74,5 milliards d’euros de 2011. �

+ 0,1 %

+ 0,7 %

-1,0

-0,5

+0,0

+0,5

+1,0

+1,5

+2,0

+2,5

+3,0

+3,5

+4,0

Indice des prix à la consommation (IPC) Inflation sous-jacente (ISJ)

2013 20142007 2008 2009 2010 2011 2012 2015

novembre 2015

LA SITUATION DE L’EMPLOI ET DE LA CONJONCTURE ECONOMIQUE EN ILE-DE-FRANCE 8/20

(source : Insee)

Après avoir perdu 276 500 postes entre le printemps 2011 et le troisième trimestre 2014, la France métropolitaine a vu son marché de l’emploi se redresser légèrement depuis fin 2014. Ce rétablissement parait toutefois encore bien modeste puisque seulement 49 100 emplois salariés marchands ont été créés entre le quatrième trimestre 2014 et le troisième trimestre 2015, soit + 0,3 % alors que

le niveau de l’emploi est aujourd’hui inférieur de 3,5 % à celui d’avant la récession de 2008-2009 ; surtout, malgré ce début de reprise, l’emploi salarié marchand national reste inférieur à son point bas d’après la récession de 2008-2009 et même à peine supérieur au point bas d’après l’éclatement de la bulle technologique au début des années 2000. Par ailleurs, malgré cette amélioration observée pour le total de l’emploi salarié, les évolutions restent défavorables pour certains secteurs ; c’est le cas de l’industrie (- 30 500 postes depuis le quatrième trimestre 2014) et de la construction (- 32 600). �

Taux de chômage au sens du BIT

Données cvs, en moyenne trimestrielle en France métropolitaine

Hommes Femmes Total

Tranche d’âge 15 à 24

ans 25 à 49

ans 50 ans ou plus

Total 15 à 24

ans 25 à 49

ans 50 ans ou plus

Total 15 à 24

ans 25 à 49

ans 50 ans ou plus

Total

« Point bas » de 2008

16,8 % (T1-2008)

5,4 % (T2-2008)

4,1 % (T3-2008)

6,5 % (T1-2008)

17,2 % (T1-2008)

6,7 % (T1-2008)

3,9 % (T1-2008)

7,1 % (T1-2008)

17,0 % (T1-2008)

6,1 % (T2-2008)

4,1 % (T1-2008)

6,8 % (T1-2008)

Taux de chômage au 2e trim. 2015

23,6 % 9,7 % 7,6 % 10,5 % 23,2 % 8,9 % 6,4 % 9,4 % 23,4 % 9,3 % 7,0 % 10,0 %

Evolutions par rapport

au « point bas »

+ 6,8 pts (T1-2008)

+ 4,3 pts (T2-2008)

+ 3,5 pts (T3-2008)

+ 4,0 pts (T1-2008)

+ 6,0 pts (T1-2008)

+ 2,2 pts (T1-2008)

+ 2,5 pts (T1-2008)

+ 2,3 pts (T1-2008)

+ 6,4 pts (T1-2008)

+ 3,2 pts (T2-2008)

+ 2,9 pts (T1-2008)

+ 3,2 pts (T1-2008)

Evolutions sur

un an - 0,9 pt + 0,6 pt + 0,9 pt + 0,5 pt + 2,0 pts - 0,3 pt = - 0,1 pt + 0,4 pt + 0,1 pt + 0,4 pt + 0,3 pt

Source : Insee (taux du 2e trim. 2015 encore provisoires)

Malgré l’augmentation quasi-continuelle du nombre de demandeurs d’emploi, le taux de chômage national est entré dans une phase de stabilisation depuis le troisième trimestre 2014. Ainsi, le taux de chômage en France métropolitaine a atteint 10,0 % au deuxième trimestre 2015, soit le même niveau qu’au trimestre précédent mais aussi le même qu’au deuxième trimestre 2013. Le taux de chômage en

France métropolitaine n’en reste pas moins très élevé, le seuil des 10,0 % ayant été auparavant atteint pour la dernière fois lors de la période allant du printemps 1996 à début 1998. Par ailleurs, l’augmentation depuis le point bas du premier trimestre 2008 reste conséquente (+ 3,2 points) ; si tant est que la croissance continue à se redresser et redynamise le marché du travail, il faudra de longs mois et années pour que la hausse du nombre de demandeurs d’emploi de ces dernières années soit effacée et que le taux de chômage s’infléchisse significativement. �

Malgré les conséquences des attentats du 13 novembre dernier, et même si elle devrait rester terne par rapport à celles de l’Allemagne (entre + 1,5 % et + 2,0 % attendus en 2015) ou du Royaume-Uni (environ + 2,5 % attendus), il se confirme que la croissance en France devrait franchir le cap de + 1,0 % en 2015. L’an prochain, tout en

restant en retrait par rapport à la moyenne de la zone euro, l’activité hexagonale devrait continuer à se redresser ; en effet, malgré les craintes apparues dans les pays émergents (notamment en Chine), les facteurs extérieurs favorables (euro, pétrole et taux d’intérêt) continueront à stimuler la croissance française en 2016. Néanmoins, celle-ci devra atteindre un nouveau cap (+ 1,5 %) pour que le chômage commence à diminuer. �

LE TAUX DE CHOMAGE S’EST STABILISE EN FRANCE MAIS RESTE TRES ELEVE

UN REBOND D’ACTIVITE INFE-RIEUR A LA MOYENNE EUROPEENNE

LE NIVEAU DE L’EMPLOI SALARIE NATIONAL INFERIEUR DE 3,5 % A CELUI D’AVANT-CRISE

novembre 2015

LA SITUATION DE L’EMPLOI ET DE LA CONJONCTURE ECONOMIQUE EN ILE-DE-FRANCE 9/20

� Partie 3 - l’activité économique et l’emploi en Ile-de-France Comme l’économie nationale, l’Ile-de-France se redresse peu à peu grâce, notamment, au contexte extérieur favorable (euro, prix du pétrole et politique monétaire accommodante). Cependant, la région ne joue toujours pas le rôle de moteur de la croissance économique française qu’on attend d’elle. En effet, après sept années de crise, le manque de confiance prévaut et conduit à l’attentisme. Les évènements tragiques du 13 novembre dernier pourraient encore fragiliser l’activité. Quoiqu’il en soit, les chefs d’entreprise franciliens de l’ensemble des secteurs restent peu enclins à ré-investir ou à embaucher et certaines difficultés persistent ; même s’il reste contenu comparativement à ce qui est observé au niveau national, le nombre de défaillances d’entreprises en Ile-de-France suit notamment une tendance haussière. Dans ce contexte qui ne correspond pas à un scénario de reprise soutenue, le taux de chômage régional (8,8 % au deuxième trimestre 2015) se stabilise à peine alors que la région crée des emplois contrairement, là encore, à ce qui est observé au niveau national.

(sources : Insee Ile-de-France et Banque de France)

Créations et défaillances d’entreprises en Ile-de-France

Données brutes en cumul sur 4 trimestres

Sources : Insee Ile-de-France et Banque de France

Dans la continuité du mouvement observé depuis désormais plus de deux ans, le nombre de créations d’entreprises « classiques » (c’est-à-dire hors « micro-entreprises2 ») en Ile-de-France est resté favorablement orienté lors des neuf premiers mois de 2015. Ainsi, les 74 494 créations « classiques » enregistrées en Ile-de-France sur la période du quatrième trimestre 2014 au troisième trimestre 2015 ont

représenté une augmentation de 18,4 % par rapport au cumul du deuxième trimestre 2012 au premier trimestre 2013. Cette dynamique positive s’est même renforcée au cours des derniers mois puisque, au deuxième et au troisième trimestres 2015 les hausses se sont élevées à respectivement 10,4 % et 16,4 % par rapport aux mêmes trimestres de 2014. Néanmoins, le nombre total de créations est moins favorablement orienté (seulement + 2,1 % et + 3,2 % en glissement annuel au deuxième et au troisième trimestres 2015). En effet, le nombre de micro-entreprises, qui avait déjà tiré vers le bas le total des créations dans la région en 2013, s’est très nettement réduit depuis le début de l’année 2015. En effet, le nombre de créations effectuées en Ile-de-France dans le cadre de ce régime entre le quatrième trimestre 2014 et le troisième trimestre 2015 a été inférieur de 5,3 % par rapport au cumul annuel de 2014. Ainsi, le repli des créations de micro-entreprises a été très conséquent en glissement annuel au cours des trois premiers trimestres de 2015 (jusqu’à – 8,8 % au troisième trimestre 2015 par rapport au troisième trimestre 2014). La mise en place du régime unique de la micro-entreprise au 1er janvier 2015, même si elle éclaircit le cadre juridique, semble ainsi constituer un frein à « l’auto-entreprenariat ».

2 Le terme « micro-entreprise » employé ici désigne le régime des auto-entrepreneurs jusqu’au 31 décembre 2014 et celui de la micro-entreprise à partir du 1er janvier 2015.

74 4

94

68 3

84

0

10 000

20 000

30 000

40 000

50 000

60 000

70 000

80 000

90 000HORS MICRO-ENTREPRISES MICRO-ENTREPRISES

2010T1 T4T3T2

2013T1 T4T3T2

2012T1 T4T3T2

2011T1 T4T3T2

2014T1 T4T3T2

2015T1 T4T3T2

12 3

27

5 000

6 000

7 000

8 000

9 000

10 000

11 000

12 000

13 000

14 000

2010T1 T4T3T2

2013T1 T4T3T2

2012T1 T4T3T2

2011T1 T4T3T2

2014T1 T4T3T2

2015T1 T4T3T2

REPLI SENSIBLE DES CREATIONS DE MICRO-ENTREPRISES DEPUIS LE DEBUT DE 2015

Créations Défaillances

novembre 2015

LA SITUATION DE L’EMPLOI ET DE LA CONJONCTURE ECONOMIQUE EN ILE-DE-FRANCE 10/20

Alors qu’il s’était progressivement réduit après ses points hauts post-récession de 2008-2009, le nombre de défaillances d’entreprises en Ile-de-France est reparti à la hausse à partir du second trimestre 2013. Cette tendance ne s’est pas inversée début 2015 et s’est même amplifiée. Ainsi, les défaillances d’entreprises franciliennes ont subi de fortes augmentations au cours des deux premiers trimestres de 2015 : + 9,0 % en glissement annuel au premier trimestre, puis

+ 11,1 % au suivant. Par conséquent, le cumul des défaillances d’entreprises dans la région sur l’ensemble des douze derniers mois (12 327) s’est avéré supérieur de 5,2 % au total de 2014 ; le résultat de 2015 s’annonce donc d’ores et déjà décevant. En contrepartie, le volume des défaillances en Ile-de-France est resté inférieur à ceux observés au plus fort de la crise (12 736 en 2009, notamment), ce qui n’est pas le cas au niveau national. En effet, malgré une stabilisation depuis l’an passé, le nombre de faillites en France reste très proche de ses points hauts de 2009 et de 1997. Au plan local, certains départements franciliens souffrent plus que d’autres : ainsi, la hausse observée en Ile-de-France sur les douze derniers mois par rapport au cumul de 2014 est essentiellement liée aux évolutions en Seine-Saint-Denis (+ 17,7 %) et dans les Yvelines (+ 9,9 %), les variations dans les autres départements étant comprises entre – 1,3 % et + 3,7 %. �

(source : Direction générale des douanes et droits indirects)

Evolution des échanges commerciaux franciliens

Données brutes CAF/FAB3 en cumul sur 4 trim. hors matériel militaire, en millions d’€

Source : Direction générale des douanes et droits indirects,

Ministère de l'Économie et des Finances

Après avoir tourné au ralenti entre mi-2012 et fin 2014, les échanges commerciaux de la région Ile-de-France ont accéléré depuis début 2015 ; c’est le cas à la fois pour les exportations et pour les importations. Ainsi, sur les douze derniers mois (i.e. du quatrième trimestre 2014 au troisième trimestre 2015), le niveau des exportations franciliennes a crû de 6,1 % par rapport au cumul de 2014

tandis que, dans le même temps, les importations ont augmenté de 4,1 %. Cette nouvelle dynamique des échanges est, pour l’heure, sans effet conséquent sur le déficit commercial régional. Celui-ci s’est toutefois établi à 52,9 milliards d’euros en Ile-de-France sur les douze derniers mois : si ce niveau représente toujours une baisse de 9,0 % par rapport au « record » historique de 58,1 milliards de 2008, il n’en est pas moins supérieur de 1,1 % au solde négatif de 2014 et éloigne la perspective d’un déficit commercial sous les 50,0 milliards annuels en Ile-de-France (ce qui n’a plus été le cas depuis 2006). La forte baisse de l’euro (la devise unique est passée d’environ 1,36 $ mi-2014 à 1,06 $ aujourd’hui) n’a donc pas permis de stimuler

3 Coût, Assurances et Fret / Franco A Bord. Méthode qui consiste à considérer les importations « Coûts, Assurance et Fret » compris et les exportations « Franco A Bord ».

-52 870

-100 000

-50 000

0

50 000

100 000

150 000Export régional Import régional Solde commercial

2007200620052004200320022001 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

MOINS ELEVE QU’AU NIVEAU NATIONAL, LE NOMBRE DE DEFAILLANCES RESTE ORIENTE A LA HAUS-SE EN ILE-DE-FRANCE

LES ECHANGES COMMERCIAUX ONT RETROUVE DE LA VIGUEUR EN ILE-DE-FRANCE

novembre 2015

LA SITUATION DE L’EMPLOI ET DE LA CONJONCTURE ECONOMIQUE EN ILE-DE-FRANCE 11/20

suffisamment les exportations franciliennes hors zone euro pour poursuivre la réduction du déficit commercial. L’effet a d’autant plus été limité, qu’en contrepartie, cette baisse de l’euro a renchéri les prix du pétrole traditionnellement libellés en dollar et augmenter la facture énergétique. Pour les mois à venir, la tendance actuelle devrait se prolonger : les conséquences sur les échanges du ralentissement observé en Chine devraient en effet être contrebalancées par le rebond progressif de l’activité en zone euro. �

(source : Insee Ile-de-France)

Evolution de l’emploi salarié marchand en Ile-de-France

Données cvs

Source : Insee Ile-de-France

Comme c’est le cas depuis 2011, l’emploi salarié marchand est relativement épargné en Ile-de-France comparativement à celui sur l’ensemble de la France métropolitaine. Ainsi, après une baisse quasi-ininterrompue de l’été 2011 à fin 2014, l’emploi au niveau national s’est à peine redressé de quelques dizaines de milliers de postes depuis son dernier point bas du troisième trimestre 2014. Parallèlement, malgré un rythme peu dynamique (moins de 11 000

postes créés depuis le deuxième trimestre 2012, soit seulement + 0,3 % en trois ans), l’emploi salarié francilien résiste et se redresse même depuis l’été 2013. Il est aujourd’hui supérieur de 1,7 % à son point le plus bas d’après la récession de 2008-2009 (mi-2010) et n’est plus inférieur que de 0,5 % à son plus haut niveau des années 2000 (contre un déficit de plus de 3,0 % au niveau national). Cependant, il manque encore quelque 20 900 postes à l’économie francilienne pour effacer les effets de la crise ; surtout, à raison d’à peine + 0,1 % chaque trimestre comme c’est le cas actuellement, il faudra attendre jusque fin 2016 pour que l’emploi dans la région-capitale retrouve son point haut du quatrième trimestre 2007. Au plan sectoriel, l’emploi dans le tertiaire bénéficie de l’orientation la plus favorable et tire le total vers le haut (+ 0,2 % sur un trimestre au deuxième trimestre 2015 et + 0,8 % sur un an). A contrario, le secteur industriel francilien continue à perdre des emplois (- 0,2 % sur un trimestre et – 1,1 % sur un an). Parallèlement, l’emploi salarié dans la construction enregistre des pertes encore plus marquées : ainsi, après avoir été favorablement orienté entre l’été 2011 et la fin 2013, l’emploi dans la construction s’est réduit depuis de 6 900 postes (soit – 2,5 % en six trimestres). �

4 076 495

15 395 000

15 000 000

15 250 000

15 500 000

15 750 000

16 000 000

3 800 000

3 900 000

4 000 000

4 100 000

4 200 000

Ile-de-France (éch. de G.)

France métropolitaine (éch. de D.)

2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012200420032002 2013 2014 2015

L’EMPLOI SALARIE CONTINUE A SE REDRESSER, LENTEMENT MAIS SUREMENT, EN ILE-DE-FRANCE

novembre 2015

LA SITUATION DE L’EMPLOI ET DE LA CONJONCTURE ECONOMIQUE EN ILE-DE-FRANCE 12/20

(source : Insee Ile-de-France)

Evolution du taux de chômage francilien

Données cvs, en moyenne trimestrielle (en %)

Note : la série « point bas » correspond au taux de chômage observé avant la récession de 2008-2009 : « * » correspond à un retournement au 1er trim. 2008 (France métropolitaine, Ile-de-France, Seine-et-Marne, Yvelines, Essonne et Val-d'Oise) ; « *** » correspond à un retournement au 3e trim. 2008 (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne) ; « **** » correspond à un retournement au 4e trim. 2008 (Paris).

Source : Insee (données provisoires pour le 2e trimestre 2015)

Après avoir atteint un point haut fin 2014 (9,0 % au quatrième trimestre, soit son niveau le plus élevé depuis le printemps 1998), le taux de chômage francilien s’est d’abord légèrement infléchi (- 0,2 point) au premier trimestre 2015, puis s’est stabilisé au suivant. Cette phase de stabilisation, voire de léger repli, n’est pas la première depuis la récession de 2008-2009 (- 0,4 point de début 2010

à mi-2011, stabilité de début 2013 à mi-2014) et elle devra donc être confirmée ; surtout, à 8,8 % au deuxième trimestre 2015, le taux de chômage en Ile-de-France reste très élevé. Il est ainsi supérieur de 2,6 points à son point bas d’avant-crise (6,2 % début 2008) et dépasse les niveaux qui avaient été atteints en 2003-2004, après l'éclatement de la bulle technologique. Cependant, l’augmentation du taux de chômage depuis 2008 reste moins importante dans la région qu’au niveau national (+ 3,2 points depuis le premier trimestre 2008). L’écart entre les deux taux a cessé de se creuser : il reste cantonné entre 1,0 et 1,2 point depuis fin 2011 alors qu’il était passé de 0,4 point fin 2007 à 1,0 point quatre ans plus tard.

6,2

8,2

7,8

9,0

8,8

6,8

9,2

8,7

10,1

10,0

6,0

6,5

7,0

7,5

8,0

8,5

9,0

9,5

10,0

10,5

Ile-de-France France métropolitaine

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

6,8

*

6,2

*

6,7

****

5,2

*

5,0

*

4,8

* 5,6

***

9,1

***

6,2

***

7,0

*

10,0

8,8

8,2

8,1

7,3 7

,7 7,9

13,1

8,9

10,1

0

2

4

6

8

10

12

14

16

Francemétropolitaine

Ile-de-France Paris Seine-et-Marne Yvelines Essonne Hauts-de-Seine

Seine-Saint-Denis

Val-de-Marne Val d'Oise

"Point bas" de 2008

2e trimestre 2015

LE TAUX DE CHOMAGE FRANCILIEN EN PHASE DE STABILISATION

novembre 2015

LA SITUATION DE L’EMPLOI ET DE LA CONJONCTURE ECONOMIQUE EN ILE-DE-FRANCE 13/20

Au plan local, entre augmentation fin 2014 et diminution début 2015, l’heure est également à la stabilisation dans les huit départements franciliens. Plus précisément, au deuxième trimestre 2015, le taux de chômage y a été stable à l’exception de l’Essonne (+ 0,1 point). Néanmoins, sur un an, le mouvement reste haussier, la Seine-Saint-Denis notamment subissant une nouvelle augmentation de 0,3 point ; la hausse sur un an a aussi été importante (+ 0,2 point) dans le Val-d’Oise, où le taux de chômage dépasse les 10,0 % (10,1 % au deuxième trimestre 2015). L’augmentation du taux de chômage depuis la récession de 2008-2009 reste importante dans les huit départements franciliens ; son ampleur est cependant très inégale : ainsi, depuis le point de retournement en 2008, le taux de chômage en Seine-Saint-Denis a subi une détérioration de 4,0 points (en passant de 9,1 % à 13,1 %) tandis que l’augmentation à Paris a été limitée à 1,5 point. Par conséquent, le taux de chômage en Seine-Saint-Denis reste le plus élevé d’Ile-de-France ; à l’inverse, malgré une hausse de 2,3 points depuis le premier trimestre 2008, celui des Yvelines demeure le moins conséquent de la région (7,3 % au deuxième trimestre 2015). �

(source : Direccte Ile-de-France)

Nombre de demandeurs d’emploi à la fin du mois de septembre 2015

Données cvs

Catégorie A Variations

sur un mois Variations sur un an

Catégories A+B+C Variations

sur un mois Variations sur un an

Paris 134 200 - 0,9 % + 1,3 % 200 010 - 0,3 % + 2,8 %

Seine-et-Marne 66 340 - 1,3 % + 2,9 % 96 470 + 0,2 % + 5,5 %

Yvelines 63 840 - 1,4 % + 2,8 % 90 790 = + 5,3 %

Essonne 58 220 - 0,5 % + 4,3 % 84 780 + 0,3 % + 7,4 %

Hauts-de-Seine 81 710 - 1,1 % + 4,3 % 113 960 + 0,2 % + 5,8 %

Seine-Saint-Denis 120 630 - 1,4 % + 3,3 % 164 060 - 0,3 % + 5,3 %

Val-de-Marne 75 910 - 1,0 % + 3,7 % 105 260 + 0,1 % + 5,7 %

Val-d’Oise 72 430 - 1,6 % + 3,3 % 100 910 - 0,1 % + 5,1 %

Ile-de-France 673 280 - 1,2 % + 3,0 % 956 240 - 0,1 % + 5,0 %

France métropolitaine 3 547 800 - 0,7 % + 3,1 % 5 422 700 = + 5,8 %

Source : Direccte Ile-de-France

Malgré une tendance à la hausse moins marquée, le nombre de demandeurs d’emploi franciliens n’ayant eu aucune activité (catégorie A4) a continué à croître début 2015. Ainsi, de décembre 2014 à septembre dernier, 12 200 nouveaux demandeurs d’emploi de catégorie A se sont ajoutés aux quelque 661 000 recensés fin 2014. Les variations les plus récentes (- 2 090 en juillet, + 10 950 en août et

- 7 920 en septembre) sont difficiles à interpréter, d’autant plus, qu’à compter de juin dernier, Pôle emploi prend en compte des données administratives supplémentaires, ce qui a eu un impact sur les évolutions du nombre de demandeurs d’emploi en catégories A, B et C5 ; il semble néanmoins certain qu’il faille encore attendre avant de voir le chômage s’infléchir significativement. Cette « inversion de la courbe » presse d’autant plus que le nombre de demandeurs d’emploi en Ile-de-France est désormais supérieur de près de 286 000 unités à celui d’avant-crise (soit + 73,8 % par rapport à mai 2008). Même moins soutenu qu’il y a quelques mois, le mouvement haussier est malgré tout important dans l’ensemble des départements et, sur un an, les augmentations en catégorie A depuis septembre 2014 sont comprises entre 1,3 % à Paris et 4,3 % en Essonne et dans les Hauts-de-Seine. Il est également à noter que les évolutions récentes sont légèrement plus favorables en Ile-de-France qu’au niveau national (- 1,2 % contre - 0,7 % sur un mois en catégorie A en septembre). �

4 Catégorie A : demandeurs d'emploi sans aucune activité ; catégorie B : demandeurs d'emploi ayant exercé une activité réduite courte (i.e. de 78 heures ou moins au cours du mois) ; catégorie C : demandeurs d'emploi ayant exercé une activité réduite longue (i.e. plus de 78 heures au cours du mois). 5 Pour en savoir plus : http://travail-emploi.gouv.fr/etudes-recherches-statistiques-de,76/statistiques,78/chomage,79/la-statistique-mensuelle-du-marche,2470/ameliorations-dans-la-gestion-de,18891.html

LE NOMBRE DE DEMANDEURS D’EMPLOI EN ILE-DE-FRANCE CONTINUE A AUGMENTER

novembre 2015

LA SITUATION DE L’EMPLOI ET DE LA CONJONCTURE ECONOMIQUE EN ILE-DE-FRANCE 14/20

(source : Dares)

Activité intérimaire en Ile-de-France

Données brutes, en cumul sur 12 mois

Source : Dares

Quelque 1 781 000 contrats d’intérim ont été conclus en Ile-de-France au cours des sept premiers mois de 2015 ; c’est 4,9 % de mieux que lors de la même période de 2014 mais ce niveau est resté légèrement inférieur à ceux relevés avant-crise (1 807 515 de janvier à juillet 2007 notamment). Surtout, ce résultat doit d’autant plus être relativisé qu’il génère peu d’équivalents-emploi à temps plein (ETP)

dans la région ; ainsi, l’emploi intérimaire a représenté 576 690 ETP sur les sept premiers mois de l’année et 992 998 sur les douze derniers mois. Par conséquent, si le nombre de contrats s’est rapproché du point haut d’avant-crise, le volume d’ETP qui en découle est, au contraire, à peine supérieur à son point bas post récession de 2008-2009. Il n’est donc toujours pas question de rétablissement de l’emploi intérimaire et ce rebond qui se fait attendre rend tout aussi improbable une amélioration forte du marché de l’emploi à court terme et, par conséquent, une réduction significative du chômage. �

(source : Direccte Ile-de-France)

Tous métiers confondus, le taux de tension6 sur le marché du travail francilien s’est avéré relativement stable ces derniers mois. Ainsi, au deuxième trimestre 2015, le ratio régional « offres sur demandes » s’est établi à 0,547, soit seulement + 0,03 point par rapport à la même période un an plus tôt. Néanmoins, il est à noter que cette hausse du

taux de tension, tout aussi légère qu’elle soit, s’explique principalement par le rebond du nombre d’offres d’emploi déposées à Pôle emploi (+ 10,7 % sur un an). Par ailleurs, au niveau sectoriel, si le ratio a crû pour près de deux tiers des familles professionnelles, les tensions se sont notamment relâchées pour les techniciens et agents de maîtrise du BTP ainsi que pour les ouvriers de l’électricité et de l’électronique. Il est également à souligner que certains métiers affichent un taux de tension supérieur à 1,0 ; les offres sont notamment plus nombreuses que les demandes d’emploi pour les infirmiers et les sages-femmes. �

6 Rapport entre les offres et les demandes d’emploi enregistrées à Pôle emploi. 7 Pour 100 nouvelles demandes d’emploi enregistrées par Pôle emploi au cours de cette période, 54 offres d’emploi lui ont simultanément été confiées.

3 053 348

992 998

800 000

900 000

1 000 000

1 100 000

1 200 000

1 300 000

2 200 000

2 400 000

2 600 000

2 800 000

3 000 000

3 200 000

Nombre de contrats conclus (éch. de G.)

Equivalents-emploi à temps plein (éch. de D.)

2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

UN NOMBRE DE CONTRATS INTERIMAIRES QUI AUGMENTE MAIS QUI GENERE PEU D’ETP

LE TAUX DE TENSION FRANCILIEN RELATIVEMENT STABLE

novembre 2015

LA SITUATION DE L’EMPLOI ET DE LA CONJONCTURE ECONOMIQUE EN ILE-DE-FRANCE 15/20

(source : enquête d’opinion CCI Paris Ile-de-France / Médiamétrie)

Selon l’enquête annuelle d’opinion de la Chambre de commerce et d’industrie de région Paris Ile-de-France réalisée en septembre dernier8, les premiers mois de 2015 ont été marqués par un nouveau recul de l’activité d’une large part des entreprises de l'industrie francilienne : même moins nombreux qu’en 2013 ou en 2014, les

chefs d'entreprise de la région ont été 39 % à constater une baisse de leur chiffre d'affaires tandis que seulement 25 % ont enregistré une hausse. Pour les mois à venir, les industriels franciliens anticipent majoritairement une stabilité de leur activité ; mais il convient de souligner qu’ils ne sont que 21 % à attendre une hausse de leur chiffre d’affaires alors qu’ils sont 33 % au niveau national. Dans ce contexte, les dirigeants de PMI franciliennes ont été nombreux à annoncer des investissements en baisse (36 %) et la tendance pour les mois à venir est équivalente puisqu’à peine 18 % des dirigeants de la région prévoient de revoir leurs investissements à la hausse. Parallèlement, les industriels franciliens ont déclaré à une très large majorité (74 %) avoir stabilisé leurs effectifs au cours des six mois ayant précédé l’enquête. Les prévisions pour les prochains mois restent, elles aussi, très prudentes et misent sur la stabilité pour 82 % des dirigeants de PMI franciliennes. �

(source : enquête d’opinion CCI Paris Ile-de-France / Médiamétrie)

Le chiffre d'affaires des commerçants franciliens a continué à se dégrader lors des premiers mois de 2015 : ainsi, même si l’écart s’est réduit comparativement à 2014, seulement 23 % d’entre eux ont observé une hausse de leur activité (contre 21 % un an plus tôt) tandis que 46 % ont constaté un repli (contre 51 %). Comme c’est le cas depuis 2012, les difficultés du commerce de détail non alimentaire

sont particulièrement importantes : 54 % des commerçants ont déclaré une baisse de chiffre d’affaires dans ce secteur. Pour les mois à venir, les prévisions des commerçants de la région se veulent plus optimistes puisque 31 % d'entre eux s’attendent à une amélioration de leur activité contre 27 % qui redoutent une nouvelle dégradation. En termes d’investissements, les premiers mois de 2015 ont également été moroses : 36 % des chefs d’entreprise de la région ont diminué leurs investissements alors que seulement 14 % les ont augmentés. Dans les mois à venir, ils sont une majorité (52 %) à vouloir stabiliser leur niveau d’investissements, les 19 % prévoyant de l’augmenter souhaitant essentiellement gagner en efficacité et renouveler des équipements usagés. Sur le front de l’emploi, la stabilité prévaut très largement dans le secteur : 79 % des commerçants franciliens ont maintenu leurs effectifs lors des premiers mois de l’année et 82 % pensent le faire dans les prochains mois. �

(source : enquête d’opinion CCI Paris Ile-de-France / Médiamétrie)

Malgré une activité toujours décevante lors des premiers mois de 2015, la tendance à la baisse s’est atténuée dans le secteur des services franciliens ; ainsi, 36 % des chefs d’entreprise ont déclaré une diminution de leur chiffre d’affaires contre 42 % un an plus tôt. Néanmoins, ceux-là sont restés majoritaires puisque, dans le même temps, 34 % ont constaté une stabilisation et 28 % une hausse. Dans la

continuité de cette baisse plus mesurée, les chefs d’entreprise se sont montrés plus confiants pour les mois à venir ; ainsi, ceux prévoyant une augmentation ont été moins nombreux que ceux craignant une nouvelle baisse. En termes d’investissements, la proportion des responsables franciliens ayant décidé de stabiliser le niveau de leurs investissements ces derniers mois a été la plus importante mais 36 % l’ont diminué et 28 % d’entre eux prévoient de le diminuer encore dans les prochains mois. Parallèlement, les effectifs du secteur sont restés stables dans 77 % des établissements franciliens et cette tendance devrait perdurer, même si 19 % des chefs d’entreprise de la région envisagent de procéder à des embauches dans les prochains mois. �

8 Pour en savoir plus : « Comment renforcer les signaux de reprise ? » www.crocis.cci-paris-idf.fr/telecharger-706-documents-enquete_de_conjoncture_2015.pdf

PAS DE REDRESSEMENT DE L’INDUSTRIE FRANCILIENNE

UN DEBUT D’ANNEE MITIGE DANS LES SERVICES MAIS DES PREVISIONS PLUS OPTIMISTES

LE CHIFFRE D’AFFAIRES DU COMMERCE TOUJOURS ORIENTE A LA BAISSE

novembre 2015

LA SITUATION DE L’EMPLOI ET DE LA CONJONCTURE ECONOMIQUE EN ILE-DE-FRANCE 16/20

(source : enquête d’opinion CCI Paris Ile-de-France / Médiamétrie)

Tous les indicateurs sont restés dans le rouge pour le secteur de la construction en Ile-de-France début 2015. Les résultats de l’enquête indiquent notamment que la dégradation de l'activité s’est poursuivie dans le secteur : ainsi, 45 % des dirigeants ont constaté un chiffre d'affaires en retrait au cours des premiers mois de l’année, soit une

proportion équivalente à celle de 2014. Néanmoins, les dirigeants franciliens du secteur sont moins pessimistes pour les mois à venir : ils sont ainsi 29 % à s’attendre à une hausse de leur activité future contre 21 % qui craignent une nouvelle baisse. Parallèlement, le repli des investissements des entreprises franciliennes de la construction s’est encore prolongé début 2015 : seuls 10 % des dirigeants ont augmenté leurs investissements tandis que 39 % les ont diminués. Pour les mois à venir, cette tendance devrait à peine s’atténuer puisque 28 % des dirigeants d’entreprise franciliens prévoient de réduire le niveau de leurs investissements. Côté emploi, la tendance au cours des derniers mois a été à la stabilisation des effectifs pour 65 % des responsables franciliens de la construction interrogés. Néanmoins, ils ont aussi été 22 % à les réduire. Compte tenu de la fragilité actuelle de l’activité, peu d’évolutions sont prévues dans les mois à venir puisque 75 % des chefs d’entreprise de la région anticipent une stabilisation du nombre de leurs salariés. �

(source : Indice Notaires/Insee)

Prix des logements anciens en Ile-de-France

Données cvs (base 100 au 1er trimestre 2010)

* : données provisoires pour le 2e trimestre 2015

Source : Insee

Le mouvement de baisse des prix des logements anciens s’est prolongé au cours des premiers mois de 2015 en Ile-de-France. Les prix sont ainsi désormais orientés à la baisse depuis trois ans et demi. En cumul depuis le point d’inflexion du quatrième trimestre 2011, le recul des prix des logements anciens franciliens atteint désormais 6,2 %. Le prix des maisons, plus volatile, est plus affecté que celui des appartements : le premier s’est contracté de 7,1 % depuis fin 2011

tandis que le second a cédé 5,7 %. Même si son ampleur est plus limitée que dans les mois qui ont suivi la faillite de Lehman Brothers (- 9,3 % pour l’ensemble des logements anciens en seulement quatre trimestres), ce repli est surtout remarquable par sa durée. Néanmoins, cette évolution pourrait s’atténuer ; ainsi, bien que les taux des prêts immobiliers se soient légèrement redressés, ces derniers restent extrêmement bas et redonnent du tonus à la demande ; de plus, malgré le chômage élevé, le marché bénéficie d’un redressement du pouvoir d’achat des ménages (+ 1,7 % attendu en France en 2015) et de leur moral (au plus haut depuis 2008 au niveau national en septembre dernier). �

-0,6%

105,4

95,6

118,5

111,2*

0

25

50

75

100

125

-5%

-3%

+0%

+3%

+5%

+8%

Variation du prix des logements anciens en Ile-de-France (T/T-1, éch. de D.)

Prix des appartements et des maisons anciens en Ile-de-France (éch. de G.)

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

LA BAISSE CUMULEE DES PRIX DES LOGEMENTS ANCIENS ATTEINT 6,2 % EN ILE-DE-FRANCE DEPUIS FIN 2011

EN 2015, L’ACTIVITE SE DEGRADE TOUJOURS DANS LA CONSTRUCTION

novembre 2015

LA SITUATION DE L’EMPLOI ET DE LA CONJONCTURE ECONOMIQUE EN ILE-DE-FRANCE 17/20

(source : Immostat)

Demande placée de bureaux en Ile-de-France

Demande placée en milliers de m²

* : données provisoires pour le 3e trimestre 2015

Source : Immostat

Même si le contexte économique s’est globalement amélioré ces derniers mois, cela ne suffit pas à restaurer suffisamment la confiance des décideurs. Ceux-ci sont encore nombreux à préférer renégocier leur bail plutôt que de déménager. Par conséquent, le niveau de la demande placée de bureaux en Ile-de-France reste décevant. Certes, les commercialisations se sont éloignées de leur point bas de 2013 (moins de 1,9 million de mètres carrés sur l’ensemble de l’année)

mais, sur les quatre derniers trimestres (du quatrième trimestre 2014 au troisième trimestre 2015), elles sont restées cantonnées sous les 2,1 millions de mètres carrés. Ainsi, si le marché a rebondi en 2014, il est redevenu hésitant en 2015. Le premier trimestre 2015 a notamment été parmi les plus faibles depuis 2009. La prudence du marché est aussi symbolisée par l’absence de grandes transactions qui, même si cela se faisait par à-coups, tiraient l’activité vers le haut comme ce fut le cas au troisième trimestre 2011 (823 100 m² commercialisés) ou encore au troisième trimestre 2012 (822 900 m²). A contrario, les besoins de rationalisation des surfaces et de réduction des coûts restent prépondérants dans les décisions des opérateurs. Par conséquent, pour 2015, la demande placée de bureaux en Ile-de-France devrait être cantonnée à un niveau à peine supérieur aux 2 millions de mètres carrés soit une performance terne par rapport aux volumes de 2011 et de 2012 (environ 2,5 millions de mètres carrés) et, encore plus, comparativement à ceux des années qui ont précédé la crise (2,9 et 2,8 millions respectivement en 2006 et 2007). �

565*

2 096*

0

600

1 200

1 800

2 400

3 000

3 600

0

200

400

600

800

1 000

1 200

Demande placée trimestrielle (éch. de G.)

Cumul sur 4 trimestres (éch. de D.)

2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

LA DEMANDE PLACEE DE BUREAUX UNE NOUVELLE FOIS CANTONNEE A 2 MILLIONS DE METRES CARRES EN 2015 ?

novembre 2015

LA SITUATION DE L’EMPLOI ET DE LA CONJONCTURE ECONOMIQUE EN ILE-DE-FRANCE 18/20

(sources : Insee Ile-de-France, CRT Ile-de-France, Aéroports de Paris)

Nombre de nuitées dans les hôtels d’Ile-de-France

Données brutes, en cumul sur 12 mois

NB : données provisoires pour août 2015

Source : Insee Ile-de-France

Même si l’hôtellerie a fait partie des secteurs les plus résistants en Ile-de-France depuis la récession de 2008-2009, elle n’en a pas moins montré des signes d’essoufflement entre mi-2012 et début 2015. Ainsi, le nombre de nuitées hôtelières en Ile-de-France est passé de 68,3 millions en cumul sur douze mois de juillet 2011 à juin 2012 à

66,6 millions de mai 2014 à avril 2015 (soit - 2,5 %). Néanmoins, cette tendance à la baisse a pris fin au printemps dernier et un rebond du nombre de nuitées a, depuis, été observé dans les hôtels franciliens (à fin août, le total sur douze mois a atteint 67,2 millions de nuitées, soit + 0,9 % par rapport au point bas d’avril) ; il est à noter que cette hausse depuis le printemps a été essentiellement permise par la fréquentation de la clientèle internationale qui a crû de 1,4 % entre avril et août alors que le nombre de nuitées de la clientèle hexagonale n’a augmenté que de 0,3 %. Néanmoins, ce début de reprise sera sûrement remis en cause par les résultats défavorables attendus pour fin 2015 (cf. ci-dessous). � Conséquences des attentats du 13 novembre : Depuis le 13 novembre dernier, les professionnels de l’hôtellerie font état de nombreuses annulations. La baisse de la fréquentation s’est fait ressentir dès le lendemain des attentats puisque beaucoup de touristes ont anticipé leur départ. Ainsi, MKG Hospitality a observé des baisses de taux d'occupation de 20,8 et 23,1 points les nuits du samedi 14 et du dimanche 15. Les jours suivants, l’annulation ou le report de certains salons (notamment le Salon des Maires décalé au printemps 2016) sont venus accélérer le repli de la fréquentation hôtelière. Le point bas de cette perte de clientèle a semblé avoir été atteint le 17 novembre (près de – 30,0 points de taux d’occupation) ; malgré la COP21, l’activité risque d’être affectée plusieurs semaines, notamment jusqu’aux fêtes de fin d’année. �

Cumuljuillet 2011 -juin 2012 :68 273 000

Cumulsept. 2014 -août 2015 :67 186 560

65 000 000

66 000 000

67 000 000

68 000 000

69 000 000

2011 2012 2013 2014 2015

REBOND DU NOMBRE DE NUITEES HOTELIERES EN ILE-DE-FRANCE

novembre 2015

LA SITUATION DE L’EMPLOI ET DE LA CONJONCTURE ECONOMIQUE EN ILE-DE-FRANCE 19/20

Trafic passagers dans les aéroports

Données cvs (base 100 en 2000)

Source : Aéroports de Paris

Malgré le bon résultat de 2014 (nouveau record annuel), le trafic de passagers dans les Aéroports de Paris a suivi une tendance haussière moins marquée entre l'automne 2014 et le début du printemps 2015. Comme pour l’hôtellerie, ce temps d’arrêt s’est interrompu en mai et, ces derniers mois, le trafic a retrouvé le rythme d’augmentation qu’il affichait en 2010, en 2011 ou en 2013 ; les

progressions sur un an se sont, notamment, élevées à + 4,2 % en mai, + 4,8 % en juillet ou encore + 3,5 % en août. Grâce à ces hausses conséquentes, sur la période de janvier à septembre 2015, le trafic passagers d’ADP a été supérieur de 3,9 % à celui de la même période de 2014. Par ailleurs, sur douze mois (d’octobre 2014 à septembre 2015), le trafic passagers d’ADP a atteint 95,4 millions, soit un niveau supérieur au record de 92,7 millions enregistré de janvier à décembre 2014. Si cette orientation positive est le fait des deux aéroports (+ 4,1 % à Paris-Charles de Gaulle sur les neuf premiers mois de 2015 et + 3,5 % à Paris-Orly), elle est plus liée au trafic international qu’au trafic domestique : de janvier à septembre, celui-ci a en effet crû de 5,2 % en Europe et de 3,6 % dans le reste du monde alors que la hausse du trafic métropolitain a été limitée à 2,1 %. � Conséquences des attentats du 13 novembre : Selon les premières informations disponibles, les réservations de vols pour Paris entre le 14 et le 21 novembre ont été inférieures de 27 % à leur niveau de la même semaine de 2014 (source : ForwardKeys). Ce repli concerne essentiellement les touristes d’agrément alors que le tourisme d'affaires est peu affecté. Si l’on se fie aux attentats de janvier, les réservations devraient progressivement se redresser ; néanmoins, il sera difficile de combler le déficit de réservations pour Noël qui sont, à fin novembre, inférieures de 13 % au niveau de l'an dernier à la même période. Sur l’ensemble de 2015, le trafic passagers d’ADP devrait malgré tout dépasser son niveau record de 2014. �

sept. 2015 :128,1

80

90

100

110

120

130

140

2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 20102000 2011 2012 2013 2014 2015

APRES UN DEBUT D’ANNEE MITIGE, LE TRAFIC PASSAGERS EST REPARTI A LA HAUSSE CET ETE

novembre 2015

LA SITUATION DE L’EMPLOI ET DE LA CONJONCTURE ECONOMIQUE EN ILE-DE-FRANCE 20/20

Au second semestre 2015, l’activité en Ile-de-France continue à se redresser mais cette reprise attendue chaque année depuis 2010 reste fragile. Elle semble même légère alors que la faiblesse de l’euro et du prix du pétrole joue pourtant favorablement. Ainsi, les dernières informations disponibles concernant la conjoncture dans la région

montrent que le regain de dynamisme est toujours poussif : le climat des affaires plafonne tout autant dans l’industrie francilienne que dans les services marchands ; parallèlement, le manque d’investissement – qu’il soit public ou privé – continue de peser lourdement sur l’activité dans la construction. Par ailleurs, le niveau d'activité actuel permet certes de créer des emplois mais cela reste insuffisant pour inverser la courbe du chômage (le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A a peu augmenté entre juin et septembre derniers mais il est reparti à la hausse en octobre). Les récents attentats à Paris pourraient, par ailleurs, retarder la reprise en pesant sur l’activité touristique et sur la consommation lors de la période des fêtes. �

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Document réalisé par Mickaël LE PRIOL

Rédaction achevée le 25 novembre 2015

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LES SIGNAUX SONT POSITIFS MAIS TOUJOURS HESITANTS