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NOTE DE CONJONCTURE Juin 2016 © Insee 2016 Institut national de la statistique et des études économiques Directeur général : Jean-Luc Tavernier Direction générale : 18 boulevard Adolphe Pinard - 75 675 PARIS Cedex 14 Téléphone : 01.41.17.50.50 / Télécopie : 01.41.17.66.66 Adresse internet : http://www.insee.fr

Note de conjoncture Insee juin 2016

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NOTE DE

CONJONCTURE

Juin 2016© Insee 2016

Institut national de la statistique et des études économiquesDirecteur général : Jean-Luc TavernierDirection générale : 18 boulevard Adolphe Pinard - 75 675 PARIS Cedex 14Téléphone : 01.41.17.50.50 / Télécopie : 01.41.17.66.66Adresse internet : http://www.insee.fr

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■ Directeur de la publicationJean-Luc Tavernier

■ Rédacteurs en chefVladimir PasseronDorian RoucherKévin MilinJulien Pramil

■ ContributeursFranck ArnaudSéverine ArnaultHaroun BaAnne-Juliette BessoneClément BortoliStéphane BoucherBenoît CampagneVéronique CordeyJeanne-Marie Daussin-BenichouVincent Dortet-BernadetYannick FendrichPhilippe FontaineJérémy FraïsseCharles-Julien GiraudMorgane GlotainJulie GoussenJorick GuillaneufYaëlle HauseuxJean-Cyprien HéamQuentin LaffeterÉlodie LalandeFabrice LenseigneRaphaël LeeBertrand MarcAnis MarrakchiPauline MeinzelAllaoui MirghanePierre-Damien OliveMathilde PakCamille ParentCécile PhanAlain Quartier La TenteSophie RenaudCatherine RenneOlivier SimonAnne-Marie Stoliaroff-PépinCamille SutterSophie de Waroquier de Puel Parlan

■ Secrétariat de rédactionet mise en pageMyriam BroinMoussa BlaibelAurore DubusAmandine Nougaret

■ SecrétariatNathalie Champion

Les Notes de conjoncture ainsi qu’un lexique « Les motsde la conjoncture » sont disponibles dès leur parutionsur le site internet de l’Insee dans la rubriqueConjoncture - Analyse de la conjoncture à l’adressewww.insee.fr.

ISSN 0766-6268Impression d’après documents fournisJOUVE - PARIS

Rédaction achevée le 9 juin 2016

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LA REPRISE S’AUTO-ENTRETIENT DANS LA ZONE EURO

VUE D’ENSEMBLE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .7

CONJONCTURE FRANÇAISE

• Retour sur la précédente prévision . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59

• Production. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61

• Environnement international de la France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .67

• Échanges extérieurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70

• Emploi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73

• Chômage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79

• Prix à la consommation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85

• Salaires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89

• Revenus des ménages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91

• Consommation et investissement des ménages. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94

• Résultats des entreprises . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101

• Investissement des entreprises et stocks . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103

DÉVELOPPEMENTS INTERNATIONAUX

• Pétrole et matières premières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109

• Marchés financiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115

• Zone euro . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118

• Allemagne. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120

• Italie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121

• Espagne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122

• Royaume-Uni . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123

• États-Unis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125

• Japon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126

• Économies émergentes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127

DOSSIERS

• Croissance française en 2015 : les impulsions extérieures et les facteurs internesse sont compensés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

• De nouveaux indicateurs de climats des affaires sous-sectoriels pour améliorerle diagnostic conjoncturel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35

ÉCLAIRAGES

• Que nous disent les entreprises sur leurs problèmes d’offre ou de demande dansles enquêtes de conjoncture ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64

• Le nouveau plan d’urgence pour l’emploi enrichirait la croissance en emplois et rehausseraitle nombre de bénéficiaires de formation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76

• Comparaison sur la période récente entre l’évolution du chômage au sens du BIT et celle dunombre de demandeurs d’emploi en fin de mois inscrits à Pôle emploi. . . . . . . . . . . . . . . . . . 81

• La nouvelle méthode de calcul de l’indice des prix des produits frais modifie très légèrementle profil de l’inflation en 2016. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87

• Comment les fluctuations des ventes de logements neufs se traduisent dans l’investissementen logement des ménages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97

• La production pétrolière américaine se replierait encore fortement d’ici fin 2016. . . . . . . . . . 112

COMPTE ASSOCIÉ DE LA FRANCE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .129

COMPTES DES PAYS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .135

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La reprise s’auto-entretientdans la zone euro

L’année 2016 a commencé par une nouvelleaccélérat ion de l’activité dans la zone euro

(+0,6 % après +0,4 %). Le produit intérieur brut aaugmenté plus vivement qu’attendu en France et enAllemagne et la croissance n’a faibli ni en Espagne,ni en Italie. Les fondamentaux de cette croissancesemblent désormais robustes, comme l’atteste labonne orientation du climat des affaires. Alors queles exportations avaient tiré la croissance en 2015,la demande intérieure prendrait le relais en 2016pour l’entretenir à un niveau stabilisé, légèrementau-dessus de +1,5 % en rythme annuel.

La croissance de la zone résisterait ainsi à unenvironnement international de nouveau moinsporteur. Le ralentissement des économiesanglo-saxonnes se confirmerait en 2016,notamment parce que le potentiel de désépargnedes ménages semble avoir atteint une limite ; deplus, côté britannique, l’incertitude sur laperspective d’un « Brexit » provoque l’attentisme desinvestisseurs. De nombreux signes indiquent uneorientation moins défavorable dans les paysémergents : notamment, après une nouvelleinflexion en début d’année, l’activité ne ralentiraitplus en Chine, et elle cesserait de reculer en Russie.Mais ces économies émergentes n’en ont pas moinsdéçu au premier trimestre 2016, entraînant unenouvelle contraction du commerce mondial.

En France comme dans la zone euro, la résistance àce contexte mondial résulterait des mêmesimpulsions qu’en 2015. Même si son cours arécemment rebondi, le baril de pétrole restemi-2016 environ moitié moins cher que mi-2014. Sabaisse passée contribue à une inflation encore trèsfaible, ce qui stimule le pouvoir d’achat desménages. Celui-ci est d’autant plus solide quel’accélération de l’activité se diffuse à l’emploi. Lacroissance de la consommation des ménages seraitde ce fait stabilisée en moyenne sur l’année. Lesentreprises profitent également du bas coût dupétrole pour redresser leur taux de marge, quis’approcherait davantage en 2016 de sa moyenned’avant-crise. De concert avec le faible niveau detaux d’intérêt, sous l’effet d’une politique monétaireencore plus accommodante, la hausse du taux demarge améliore les conditions de financement de

l’investissement productif : celui-ci a très nettementaccéléré en début d’année et resterait solideensuite, si bien qu’il serait le principal facteur del’accélération de l’activité en 2016.

Au premier trimestre, ces impulsions favorables ontété renforcées par des facteurs temporaires, tels quele rebond des dépenses pour le chauffage, de cellesde services qui avaient été affectées par lesconséquences des attentats du 13 novembre, ou lapréparation de l’Euro 2016 de football. Lacroissance a ainsi été particulièrement dynamique(+0,6 %). Ces facteurs temporaires s’estomperaientau deuxième trimestre et l’activité ralentirait maiselle resterait néanmoins solide, à +0,3 %. Elleconserverait quasiment ce rythme au secondsemestre (+0,3 % puis +0,4 %), cohérent avec unclimat des affaires légèrement au-dessus de samoyenne de longue période en mai. Même le climatdans le bâtiment se dégèle, en phase avec uninvestissement des ménages qui cesserait enfin depeser sur la croissance, après un recul quasi continudepuis 2011. Ainsi, en moyenne sur l’année, lacroissance s’élèverait à +1,6 %, après +1,2 % en2015, ce qui constituerait sa plus forte haussedepuis 2011. Seul le commerce extérieur apporteune ombre à ce tableau globalement dégagé, car illimiterait plus encore la croissance que l’an dernier.

L’accélération de l’activité et les politiquesd’allègement du coût du travail sur les bas salairesstimuleraient l’emploi qui augmenterait de 210 000en 2016. Cette augmentation permettrait unebaisse du taux de chômage, de 0,4 point à 9,8 % dela population active en fin d’année.

Deux principaux aléas pèsent sur ce scénario. Lepremier porte sur les dépenses des entreprises quiont très nettement accéléré fin 2015 puis début2016. Un net ralentissement est attendu auprintemps, mais cette inflexion pourrait être plusimportante encore, ou, au contraire, l’investissementpourrait de nouveau surprendre par son dynamisme.Le second résulterait de l’incerti tude queprovoquerait un « Brexit » : elle se traduirait par unattentisme accru, au Royaume-Uni d’abord, dansl’Union européenne ensuite si cette incertitudes’étendait à la question de l’unité européenne. �

Vue d’ensemble

Juin 2016 7

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Vue d’ensemble

Au premier trimestre, l’activité mondiale a de nouveauralenti

Début 2016, l’activité a denouveau faiblement progressé

dans les économiesémergentes

Au premier trimestre 2016, l’activité est restée atone dans les économiesémergentes après avoir beaucoup ralenti en 2015. Le produit intérieur brutbrésilien a continué de se contracter. En Chine, l’activité a encore nettementralenti (+1,1 % après +1,5 %) et les importations ont fortement reculé,pénalisant les échanges dans l’ensemble de l’Asie. En revanche, l’activité s’eststabilisée en Russie après plusieurs trimestres de recul. Au total, les importationsdes économies émergentes ont fortement diminué au premier trimestre, et lecommerce mondial s’est contracté (–1,7 %).

L’économie américainea de nouveau ralenti

Au premier trimestre 2016, les économies avancées ont légèrement accéléré(+0,4.% après +0,3 %), malgré la langueur de l’économie américaine (+0,2 %après +0,3 %), où l’investissement des entreprises et les exportations se sont denouveau contractés. L’économie britannique a également décéléré (+0,4 % après+0,6 %). À l’inverse, l’économie japonaise s’est redressée (+0,5.% après –0,4 %).

L’activité a accéléré dansla zone euro

Dans la zone euro, l’activité a accéléré (+0,6 % après +0,4 %), tirée par laproduction industrielle. Elle a repris de l’élan en Allemagne (+0,7 % après+0,3 %), en France (+0,6 % après +0,4 %) et en Italie (+0,3 % après +0,2 %),tandis que la croissance est restée soutenue en Espagne (+0,8 %, comme fin 2015).

En France, l’activité a accéléré plus que prévu au premiertrimestre 2016

Côté offre, l’activité desservices marchands a

nettement accéléré

En France, l’activité a crû de 0,6 %, soit plus que prévu dans la Note deConjoncture de mars (+0,4 %). Alors que la production a marqué le pas dansl’industrie manufacturière (+0,1 % après +0,7 %), elle a accéléré dans la plupartdes autres branches, notamment le commerce (+1,4 %), les autres servicesmarchands (+1,0 %), et la construction (+0,5.%).

La demande intérieure a ététrès dynamique mais les

exportations ont marqué le pas

La consommation des ménages a nettement rebondi (+1,0 % après 0,0 %) pourtoutes ses composantes, notamment pour les biens d’équipement du logement etles services aux ménages. En outre, l’investissement a fortement accéléré(+1,6.% après +1,2 %), avec en particulier des achats en automobiles denouveau très dynamiques. En revanche, les exportations ont marqué le pas, et lecommerce extérieur a de nouveau contribué négativement à la croissance(–0,2 point). Après deux trimestres de contribution fortement positive, lacontribution des variations de stocks a été négative (–0,2 point).

Le prix du pétrole s’est redressé ; l’euro et les taux d’intérêt sestabilisent

Les prix du pétrole et desmatières premières sont

repartis à la hausse

Au premier trimestre 2016, le cours du pétrole (Brent) s’est établi à 35 $ le barilen moyenne, au plus bas depuis 2004. Après être passé sous 30 $ en janvier, ils’est nettement redressé depuis et fluctue autour de 50 $ début juin. Le marchéphysique continuerait de se resserrer d’ici la fin de l’année, du fait de la baisse dela production américaine. Néanmoins, le niveau très élevé des stocks limiterait lapression à la hausse des cours. Le prix du baril est figé à 50 $ en prévision.

La Fed poursuivrait sonresserrement monétaire

Les choix de politique monétaire des principales banques centrales divergeraientun peu plus en 2016. D’une part, la Réserve fédérale relèverait de façon trèsgraduelle son principal taux directeur. Le resserrement de la politique monétaireaméricaine serait limité et ne serait pas de nature à provoquer des sortiesmassives de capitaux des pays émergents. D’autre part, la Banque centraleeuropéenne a décidé d’amplifier largement sa politique monétaireaccommodante en mars dernier, notamment en augmentant le volume de sesachats et en les élargissant aux obligations privées. Les taux d’intérêt sestabiliseraient ainsi à très bas niveau dans la zone euro : le taux souverainfrançais à 10 ans se maintient autour de 0,5 %. De même, après s’être appréciéen début d’année face à la livre, le taux de change de l’euro face aux principalesmonnaies est globalement stable depuis mars.

8 Note de conjoncture

Page 9: Note de conjoncture Insee juin 2016

Vue d’ensemble

La croissance s’élèverait timidement dans les économiesémergentes et retrouverait du tonus dans les économiesavancées

Les économies émergentesredémarreraient timidement

Dans les grands pays émergents, quelques signes d’amélioration apparaissent,même si le climat des affaires reste globalement déprimé. En Chine, lesassouplissements monétaires passés ont permis une nette reprise du crédit quistimule l’investissement, notamment en construction. En outre, de nouvellesbaisses d’impôts ont été décidées pour soutenir l’activité. Au Brésil, l’activitécontinuerait de se contracter mais moins brutalement, la réappréciation du réaloffrant un répit au pouvoir d’achat des ménages en limitant l’inflation. En Russie,l’activité resterait quasi stable d’ici fin 2016. En Inde, en Turquie et dans les paysd’Europe centrale et orientale, la croissance resterait globalement soutenue en2016, tirée par la demande intérieure. Au total, en 2016, les importations despays émergents se stabiliseraient : +0,1 % après –1,4 % en 2015 et contre+8,5.% en moyenne entre 1991 et 2011.

L’activité retrouverait du tonusaux États-Unis mais seraitpénalisée par l’incertitude

au Royaume-Uni

Dans les économies avancées, le climat conjoncturel reste favorable mais s’estinfléchi depuis l’automne 2015, notamment dans l’industrie (graphique 1). Lacroissance du PIB y resterait modérée : +0,5 % au deuxième trimestre, puis+0,4.% par trimestre au second semestre. Aux États-Unis, l’activité rebondiraitnettement au deuxième trimestre (+0,7 %) après deux trimestres maussades,notamment parce que l’investissement cesserait de se contracter dans le secteurminier. Au Royaume-Uni, la perspective du référendum renforcerait l’attentismedes entreprises et l’activité ralentirait au printemps (+0,3 %). Même sousl’hypothèse d’un maintien dans l’Union européenne, elle ne progresseraitensuite que modérément. Au Japon, la croissance, modeste, serait tirée par laconsommation, mais la faiblesse des débouchés extérieurs limiteraitl’investissement. Enfin, dans la zone euro, la reprise résisterait au ralentissementd’ensemble grâce à la consommation et à l’investissement. Ainsi, en moyenneannuelle, la croissance des pays avancés s’étiolerait un peu en 2016 (+1,7 %après +1,9 % en 2015), notamment dans le monde anglo-saxon.

Le commerce mondialprogresserait de nouveau

moins vite que l’activitéen 2016

Après un fort recul début 2016, le commerce mondial rebondirait au printemps(+1,8 %), du fait des importations émergentes, notamment asiatiques. Il croîtraitensuite modérément au second semestre (+0,8 % par trimestre) au regard deson rythme d’avant-crise (+1,5 % par trimestre en moyenne entre 2000 et 2007).Au total, la croissance du commerce mondial resterait très faible en 2016(+1,2.%, après +1,6 % en 2015). La contribution du commerce extérieur à lacroissance serait globalement positive dans les économies émergentes etnégative dans les économies avancées.

Juin 2016 9

1 - Le climat conjoncturel a fléchi depuis l’automne dernier dans les économies avancées,sauf dans la zone euro

Sources : Markit, ISM

Page 10: Note de conjoncture Insee juin 2016

Vue d’ensemble

La reprise s’auto-entretient dans la zone euro

Les exportations ralentiraienten 2016

Après avoir beaucoup progressé de mi-2014 à mi-2015, les exportations de lazone euro ont marqué le pas depuis lors. Même en retrouvant du tonus d’ici la finde l’année, elles ralentiraient nettement en moyenne en 2016 (+2,7 % après+5,1 %), pénalisées par la dissipation des effets de la dépréciation passée del’euro, par le ralentissement de la demande anglo-saxonne et par la faiblessepersistante de la demande des pays émergents.

La demande intérieureaccélérerait légèrement, du fait

du redémarrage de laconstruction

La consommation privée continuerait de soutenir l’activité, stimulée par unenouvelle progression de l’emploi, et malgré un regain attendu d’inflation en find’année. La consommation publique ne faiblirait pas, notamment en Allemagnepour l’accueil des réfugiés. Côté entreprises, les conditions de financementassouplies facilitent l’essor du crédit, et l’investissement en équipement resteraitdynamique, stimulé en outre par des dispositifs incitatifs de suramortissement enItalie et en France. Enfin, l’investissement en construction prendrait de l’élan, dufait du dynamisme du secteur en Allemagne d’une part et de sa stabilisation aprèsde forts reculs en Italie et en France d’autre part.

Les rythmes de croissance deséconomies de la zone euro

convergeraient autour de+0,4 % par trimestre

Au total, l’activité de la zone euro croîtrait de 0,3 % au deuxième trimestre puis de0,4 % par trimestre au second semestre. Les rythmes de croissance italien, françaiset allemand convergeraient autour de +0,4 % par trimestre. En moyenneannuelle, l’activité progresserait quasiment comme en 2015 (+1,7 % après+1,6.%), la demande intérieure prenant le relais des exportations (graphique 2).L’essoufflement de la dynamique de rattrapage en Espagne se traduirait par unléger ralentissement (+3,0 % après +3,2 % en 2015), alors que les économiesallemande (+1,7 % après +1,4 %) et italienne (+0,9 % après +0,6 %)accéléreraient.

Les exportations françaises bénéficieraient de la livraisonde grands contrats mais ralentiraient nettement enmoyenne en 2016

Les exportations françaisesrebondiraient ponctuellement

au deuxième trimestrepuis faibliraient

Les exportations françaises ont à nouveau flanché au premier trimestre,pénalisées par le repli des ventes aéronautiques. Au deuxième trimestre, ellesprogresseraient franchement, soutenues par la livraison de grands contrats dansle secteur naval. Au second semestre, elles faibliraient avec le retour à la normaledes ventes dans ce secteur. Au total sur l’année, les exportations ralentiraient(+1,8 % après +6,0 %) en raison de la dissipation des effets favorables de ladépréciation de l’euro et du ralentissement de la demande mondiale. Du fait dudynamisme supérieur des importations (+3,9 % après +6,4 %), la contributiondu commerce extérieur serait négative (–0,7 point), pour la troisième annéeconsécutive. Le déficit commercial hors énergie atteindrait 22,1 milliards d’eurosen 2016, soit 1,0 % de PIB, au plus haut depuis 2011.

10 Note de conjoncture

2 - La demande intérieure prend le relais des exportations dans la zone euro

Sources : Eurostat, prévisions Insee

Page 11: Note de conjoncture Insee juin 2016

Vue d’ensemble

La croissance française atteindrait +1,6 % en 2016

Le climat des affaires estfavorable en mai

Après être resté globalement stable autour de 94 entre septembre 2013 et février2015, le climat des affaires en France a progressé nettement courant 2015 ets’est stabilisé autour de sa moyenne de longue période (100) depuis l’été dernier.En mai 2016, il s’élève légèrement pour s’établir à 102, un niveau compatibleavec une croissance trimestrielle de +0,3 % à +0,4 %.

La production manufacturièreprogresserait à nouveau

au second semestre

Le climat des affaires dans l’industrie est notamment stable au-dessus de samoyenne de longue période (graphique 3). Après un début d’année maussade, lesindustriels sont plus nombreux à indiquer en mai une hausse de leur activitépassée. En outre, leurs perspectives de production restent au-dessus de leurmoyenne de longue période. Toutefois, la production manufacturière pâtirait del’effet des grèves dans les raffineries et elle stagnerait au deuxième trimestre. Ausecond semestre, elle progresserait à nouveau solidement (+0,8 % au troisièmetrimestre puis +0,4 % au quatrième). Sur l’ensemble de l’année, elle ralentirait unpeu (+1,2 % après +1,5 % en 2015).

Le secteur de la constructionse dégèle

En outre, le climat des affaires se dégèle dans le bâtiment, même s’il resteau-dessous de sa moyenne : à 95 en mai, il a augmenté de 3 points depuis mars.Cette amélioration est en phase avec le redressement des ventes de logementsneufs au cours des derniers mois. Elle suggère que l’activité de la construction nebaisserait plus en 2016, après deux années de fort recul (+0,3 % après –2,2 %).

L’activité de servicesaccélérerait nettement en 2016

Selon les chefs d’entreprise interrogés en mai, le climat conjoncturel dans les servicesest en hausse et rejoint sa moyenne de long terme. La production ralentirait audeuxième trimestre après la poussée apportée par la vente des billets pour l’Euro2016, puis retrouverait sa croissance moyenne au second semestre. En moyenne en2016, la production de services accélérerait nettement (+2,8 % après +1,6 %).

La croissance françaises’élèverait de nouveau

en 2016, à +1,6 %

Au total, le PIB progresserait de 0,3 % aux deuxième et troisième trimestres puis de0,4 % en fin d’année. En moyenne en 2016, l’activité accélérerait : +1,6 % après+1,2 % en 2015. Cette accélération proviendrait des services marchands et de laconstruction.

L’emploi marchand accélèrerait et le chômage baisseraitd’ici fin 2016

L’économie française créerait139 000 emplois marchands

en 2016

L’emploi salarié marchand a continué de progresser au premier trimestre 2016(+40 000 après +47 000 au quatrième trimestre 2015). Les perspectivesd’embauches sont favorables dans les enquêtes de conjoncture et l’emploimarchand progresserait encore solidement d’ici la fin de l’année. Au total, en2016, 139 000 emplois supplémentaires seraient créés, après +109 000 en2015. Ce dynamisme proviendrait de celui de l’activité et des mesures de baissedu coût du travail qui continueraient d’enrichir la croissance en emplois. Après lecrédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), et le Pacte deresponsabilité et de solidarité (PRS), une prime à l’embauche pour les PME a eneffet été instaurée début 2016 dans le cadre du plan d’urgence pour l’emploi.

Juin 2016 11

3 - En France, le climat des affaires est en mai légèrement au-dessus de sa moyenne de longue période

Source : Insee

Page 12: Note de conjoncture Insee juin 2016

Vue d’ensemble

L’emploi total progresserait de210 000 en 2016

Dans les secteurs non marchands, l’emploi ralentirait en 2016 (+38.000 après+47 000 en 2015), du fait des emplois aidés. En tenant compte des emploissalariés agricoles et non salariés, l’emploi total augmenterait de 210.000 en2016 (après +188.000 en 2015).

Le chômage diminuerait de0,4 point et atteindrait 9,8 %

fin 2016

Au premier trimestre 2016, le chômage s’est stabilisé à 10,2 % en France (9,9 %en Métropole), en recul de 0,1 point sur un an. Au cours des trimestres suivants,la hausse attendue de l’emploi serait supérieure à celle de la population active, etle nombre de chômeurs diminuerait à nouveau. Le taux de chômage baisseraitde 0,4 point et atteindrait ainsi 9,8 % à la fin de l’année (9,5 % en Métropole,graphique 4). La montée en charge du plan de formation pour les chômeurs setraduirait par un retrait d’environ 30 000 personnes de la population active etcontribuerait ainsi à hauteur de –0,1 point à la baisse du taux de chômage.

L’inflation se redresserait sous l’effet de sa composanteénergétique

En mai 2016, l’inflation reste légèrement négative (–0,1 % sur un an), du fait desa composante énergétique. La baisse du cours du pétrole ne pèserait plus surl’inflation, qui se redresserait d’ici la fin de l’année (+0,7 %) et retrouverait leniveau modéré de l’inflation sous-jacente. Après s’être redressée en 2015 pouratteindre +0,9 % en janvier 2016, celle-ci a légèrement diminué pour s’établir à+0,6 % en avril et resterait quasi stable jusqu’en décembre (+0,5 %). D’abord,l’effet inflationniste de la dépréciation passée de l’euro sur les produits importéss’est dissipé ; en outre, la baisse passée des cours des matières premièrescontinuerait de se diffuser aux prix des produits manufacturés ; enfin, les prix desservices resteraient modérés, notamment les loyers.

Le pouvoir d’achat augmenterait de 1,7 % en 2016

Les salaires nominauxralentiraient à peine dans

le secteur marchand

En 2016, les salaires ralentiraient un peu dans le secteur marchand (+1,5 %après +1,6 %), ne répercutant qu’en partie la faible inflation passée. Enrevanche, ils accéléreraient dans la fonction publique (+1,3 % après +0,5 %),du fait de la revalorisation du point d’indice au 1er juillet et de mesurescatégorielles.

Les gains de pouvoir d’achatatteindraient +1,7 % en 2016

En 2016, le pouvoir d’achat des ménages augmenterait quasiment au mêmerythme qu’en 2015 (+1,7 % après +1,6 %) et nettement plus qu’en 2014(+0,7.%). Les revenus d’activité accéléreraient grâce à la hausse de l’emploi,notamment marchand, et les prélèvements obligatoires progresseraientquasiment sur le même rythme.

12 Note de conjoncture

4 - Le taux de chômage baisserait en France pour atteindre 9,8 % (9,5 % en Métropole) fin 2016

Champ : France métropolitaineSource : Insee

Page 13: Note de conjoncture Insee juin 2016

Vue d’ensemble

Au-delà des à-coups, la consommation des ménagesprogresserait sur un rythme proche de celui du pouvoird’achat

En 2016 la consommation desménages progresserait

quasiment au même rythmequ’en 2015

Au premier trimestre, la consommation des ménages s’est envolée : +1,0 % soit laplus forte hausse trimestrielle depuis début 2006. D’une part, cette hausses’explique par un effet de rattrapage de l’atonie fin 2015 : les dépenses enhabillement et en énergie se sont reprises avec des températures hivernales plusproches de la normale après un automne particulièrement doux ; de même laconsommation s’est relevée dans les secteurs affectés par les conséquences desattentats du 13 novembre. D’autre part, la consommation a été temporairementdopée : celle en équipement du logement par le changement de standard dediffusion télévisuelle, celle de services aux ménages par la vente des billets pourl’Euro 2016 de football. La dissipation de ces effets conduirait à un netinfléchissement de la consommation au deuxième trimestre (+0,2 %), sans que leralentissement soit généralisé : l’hébergement-restauration bénéficieraitnotamment de l’organisation en France de l’Euro 2016 et les dépenses d’énergieresteraient dynamiques. Au troisième trimestre, la consommation resterait peuallante (+0,2 %), pénalisée par un repli des dépenses d’énergie, puis elleretrouverait une croissance proche de la tendance du pouvoir d’achat en fin d’année(+0,4 %). Au total, en 2016, la consommation des ménages progresseraitquasiment au même rythme que l’an dernier (+1,6 % après +1,5.%).

Le taux d’épargne diminueraitlégèrement sur un an

En 2015 le regain de pouvoir d’achat des ménages a également alimenté leurépargne : fin 2015, le taux d’épargne a culminé à 14,9 %, 0,8 point de plusqu’un an auparavant. En 2016, le taux d’épargne reculerait en revanche, de0,6.point à 14,3 % en fin d’année, les ménages consommant progressivementles économies tirées de la baisse passée du prix de l’énergie.

En 2016, l’investissement des entreprises accélérerait, celuides ménages cesserait de reculer

Le taux de marge desentreprises augmenterait

encore

En 2015, le taux de marge des sociétés non financières (SNF) a nettementaugmenté, s’élevant de 1,1 point sur un an fin 2015, à 31,7 % : il a été portépar la baisse du prix du pétrole et les allégements du coût du travail (CICE,PRS). En 2016, le taux de marge continuerait d’augmenter (+0,7 point à32,4.% fin 2016), du fait d’un surcroît de gains de productivité et de nouvellesbaisses du coût du travail dans le cadre du PRS et de la prime à l’embauchedans les PME. Il s’approcherait ainsi de son niveau moyen d’avant-crise(32,7.% entre 1988 et 2007).

Juin 2016 13

5 - L’investissement serait le principal facteur d’accélération du PIB en 2016

Source : Insee

Page 14: Note de conjoncture Insee juin 2016

14 Note de conjoncture

Vue d’ensemble

L’investissement desentreprises ralentirait tout en

progressant encore solidement

Depuis début 2015, l’investissement des entreprises accélère nettement, soutenupar l’amélioration des perspectives de demande, celle de leur situation financière,la baisse des coûts d’emprunt, et l’incitation fiscale du suramortissement de 40 %.Depuis deux trimestres, il est même très dynamique, porté par les achats de biensd’équipement et d’automobiles. Dans les enquêtes de conjoncture, lesperspectives d’investissement des entrepreneurs des services sont au-dessus deleur moyenne de long terme et celles des industriels demeurent favorables pour2016. Ainsi, l’investissement des entreprises marquerait le pas au deuxièmetrimestre par contrecoup du fort dynamisme des six derniers mois, maisprogresserait encore solidement, sur un rythme de +0,5 % à +0,6 % par trimestreau second semestre. Sur l’ensemble de l’année, l’accélération serait sensible(+4,7 % après +2,7 %) et la croissance serait inédite depuis 2007 (graphique 5).

L’investissement des ménagesserait presque stabilisé

Après plusieurs trimestres de fort repli, l’investissement des ménages s’eststabilisé fin 2015 et s’est un peu relevé début 2016 (+0,3 %). Depuis début2015, les permis de construire et les mises en chantier de logements neufs se sontglobalement stabilisés, traduisant avec retard l’amélioration des ventes delogements neufs. En phase avec le dégel du climat des affaires, l’investissementdes ménages croîtrait encore faiblement. En moyenne sur l’année, il serait quasistable en 2016 (+0,2 %) après un nouveau recul en 2015 (–0,8 %) et cesseraitainsi de peser sur la croissance.

Aléas : « Brexit » et investissement en France

Un « Brexit » provoquerait deplus grandes incertitudes

Le scénario retenu suppose un maintien du Royaume-Uni dans l’Unioneuropéenne à l’issue du référendum du 23 juin. Mais une victoire du « Brexit »conduirait à un surcroît d’incertitude quant au nouveau partenariat commercialentre le Royaume-Uni et l’Union européenne d’une part, quant à l’unitéeuropéenne d’autre part. Cette incertitude contribuerait à un attentisme accrudes investisseurs européens.

L’investissement pourrait denouveau surprendre en France

Dans le scénario retenu, l’investissement des entreprises ralentit en France,notamment pour les achats d’automobiles, les immatriculations de véhicules desociété ayant atteint des niveaux inédits depuis 2000. Mais avec l’améliorationdes conditions de financement interne et externe, l’investissement pourrait denouveau surprendre à la hausse. À l’inverse, le contrecoup pourrait être plusmassif qu’anticipé. �

6 - Le graphique des risques associés à la Note de conjoncture

Lecture : le graphique des risques retrace, autour de la prévision centrale (en trait rouge), 90 % des scénarios probables. La première bande, la plusfoncée, décrit les scénarios les plus probables autour du scénario central, l’ensemble de ces scénarios ayant une probabilité totale de 10 %. Ladeuxième, un peu moins foncée, se décline en deux sous-bandes immédiatement au-dessus et immédiatement en dessous de la bande centrale ;elle contient les scénarios qui suivent en termes de probabilité, de telle sorte que la probabilité totale des deux premières bandes atteigne 20 % ; etainsi de suite, en allant du centre vers l’extérieur et de la bande la plus foncée à la bande la plus claire, jusqu’à atteindre 90 % (cf. la Note deconjoncture de l’Insee de juin 2008, pages 15 à 18). On peut alors estimer que la première estimation qui sera publiée dans les comptestrimestriels pour le deuxième trimestre 2016 a 50 % de chances d’être comprise entre +0,1 % (bas de la cinquième bande en partant du bas) et+0,5 % (limite supérieure de la cinquième bande en partant du haut) et 90 % de chances d’être compris entre –0,1 % et +0,7 %.

Source : Insee

Page 15: Note de conjoncture Insee juin 2016

Juin 2016 15

Vue d’ensemble

2014 2015 20162014 2015 2016

T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4Environnement internationalPIB des économies avancées 0,2 0,4 0,6 0,5 0,5 0,5 0,5 0,3 0,4 0,5 0,4 0,4 1,8 1,9 1,7

PIB de la zone euro 0,2 0,1 0,3 0,4 0,6 0,4 0,3 0,4 0,6 0,3 0,4 0,4 0,9 1,6 1,7

Baril de Brent (en dollars) 108 110 104 77 55 63 51 45 35 47 50 50 100 53 46

Taux de change euro-dollar 1,37 1,37 1,33 1,25 1,13 1,10 1,11 1,10 1,10 1,13 1,12 1,12 1,33 1,11 1,12

Demande mondialeadressée à la France

0,6 1,2 1,3 1,1 1,0 –0,1 1,3 0,3 0,5 1,0 0,8 0,8 4,0 3,4 2,6

Franceéquilibre ressources-emploisProduit intérieur brut 0,0 0,1 0,3 0,2 0,6 –0,1 0,4 0,4 0,6 0,3 0,3 0,4 0,7 1,2 1,6

Importations 0,9 0,6 2,1 1,7 2,2 0,3 1,6 2,5 0,6 0,2 0,4 0,7 4,8 6,4 3,9

Dépenses de consommationdes ménages

–0,6 0,5 0,5 0,4 0,5 0,1 0,4 0,0 1,0 0,2 0,2 0,4 0,7 1,5 1,6

Dépenses de consommationdes APU et des ISBLSM

0,2 0,3 0,4 0,5 0,3 0,3 0,3 0,4 0,4 0,3 0,3 0,3 1,2 1,5 1,4

FBCF totale –0,5 –0,3 0,0 –0,1 0,5 0,2 0,1 1,2 1,6 0,1 0,3 0,4 –0,4 0,9 2,9

dont : ENF –0,3 0,2 0,5 0,0 1,2 0,6 0,4 1,9 2,4 0,2 0,5 0,6 1,4 2,7 4,7

Ménages –1,3 –1,0 –0,5 0,0 0,0 –0,3 –0,2 0,0 0,3 0,0 0,2 0,2 –3,5 –0,8 0,2

Administrations publiques –2,0 –2,3 –1,8 –1,3 –1,2 –0,2 –0,6 0,7 0,9 –0,2 0,0 0,2 –5,8 –3,9 0,9

Exportations 0,8 0,2 1,3 2,9 1,8 1,5 –0,2 0,8 0,0 0,9 0,3 0,6 3,4 6,0 1,8

Contributions (en point)Demande intérieure hors stocks* –0,4 0,3 0,4 0,3 0,5 0,2 0,3 0,3 1,0 0,2 0,3 0,4 0,6 1,4 1,9

Variations de stocks* 0,4 0,0 0,2 –0,4 0,3 –0,6 0,6 0,7 –0,2 –0,1 0,1 0,0 0,6 0,1 0,4

Commerce extérieur –0,1 –0,1 –0,3 0,3 –0,1 0,3 –0,6 –0,6 –0,2 0,2 –0,1 0,0 –0,5 –0,3 –0,7

Francesituation des ménagesEmploi total –2 21 –25 42 12 61 44 71 65 43 49 52 36 188 210

Salariés du secteur marchandnon agricole

–26 –2 –47 14 –10 38 35 47 40 28 34 37 –60 109 139

Taux de chômage BITFrance métropolitaine**

9,8 9,8 10,0 10,1 10,0 10,1 10,2 9,9 9,9 9,8 9,6 9,5 10,1 9,9 9,5

Taux de chômage BIT France(y compris DOM)**

10,2 10,1 10,4 10,5 10,4 10,4 10,5 10,2 10,2 10,1 9,9 9,8 10,5 10,2 9,8

Indice des prix à laconsommation***

0,6 0,5 0,3 0,1 –0,1 0,3 0,0 0,2 –0,1 0,1 0,7 0,7 0,5 0,0 0,3

Inflation « sous-jacente »*** 0,5 0,1 0,1 –0,1 0,2 0,6 0,6 0,9 0,6 0,6 0,7 0,5 0,2 0,5 0,6

Pouvoir d’achat des ménages 0,5 0,4 0,5 –0,1 0,9 0,0 0,8 0,3 0,8 0,1 0,3 0,0 0,7 1,6 1,7

Chiffres-clés : la France et son environnement international

Prévision

* Les variations de stocks comprennent les acquisitions nettes d’objets de valeur** Pour les données annuelles, le taux de chômage correspond au taux de chômage du dernier trimestre de l’année*** Glissement annuel sur le dernier mois du trimestre.

Note : les volumes sont calculés aux prix de l’année précédente chaînés, données cvs-cjo, moyennes trimestrielles ou annuelles, en %.APU : administrations publiquesENF : entreprises non financièresISBLSM : institutions sans but lucratif au service des ménagesPIB : produit intérieur brutFBCF : formation brute de capital fixeChômage BIT : chômage au sens du Bureau international du travail

Source : Insee

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Dossiers

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Croissance française en 2015 :les impulsions extérieures et lesfacteurs internes se sont compensés

Juin 2016 19

Camille Sutter

Département de laconjoncture

En 2015, la croissance française a atteint +1,2 %, après +0,7 % en 2014. Cetteaccélération de l’activité a eu lieu au sein d’un environnement international

marqué par plusieurs inflexions significatives : la forte baisse du prix des matièrespremières énergétiques, le renforcement de la politique monétaire accommodantemise en place par la Banque centrale européenne, le ralentissement des économiesémergentes et la reprise des pays d’Europe du Sud.

Après un plafond atteint entre début 2011 et mi-2014, le prix du pétrole a fortementdiminué depuis lors, entraînant avec lui celui des autres matières premièresénergétiques. La baisse s’est poursuivie en 2015, le prix en euros du baril de Brentse situant 42 % en deçà de son niveau moyen de 2013. Des simulations effectuées àl’aide de modèles macroéconomiques (Mésange et NiGEM) permettent d’estimerles effets de cet allègement de la facture énergétique, à la fois pour la France et pourla plupart de ses partenaires : selon ces deux modèles, il aurait généré un surplus decroissance de l’ordre de 0,3 point en 2015 pour l’économie française.

Les mêmes modèles permettent d’estimer la contribution à la croissance des autrescaractéristiques marquantes de 2015. La politique monétaire accommodantemenée par la BCE, cumulant baisses des taux directeurs et mesures nonconventionnelles, s’est tout d’abord traduite par une diminution continue des tauxsouverains et des taux privés d’une part et une dépréciation de l’euro d’autre part.Ces effets ont profité à l’ensemble des pays de la zone euro et, s’agissant del’économie française, ils auraient apporté un surplus de croissance de l’ordre de0,4.point en 2015, dont 0,2 point attribuable à la baisse des taux d’intérêt et0,2.point à la dépréciation de l’euro.

Par ailleurs, la fin progressive des épisodes de consolidation budgétaire dans lespays de la zone euro a contribué à l’accélération de leur demande intérieure, doncà un surplus de demande adressée aux exportateurs français. Toutefois, leralentissement des économies émergentes, outre les effets liés à la baisse des prixdes matières premières énergétiques, a joué en sens inverse. Ces deux effetsauraient globalement réduit la croissance française de 0,1 point en 2015.

L’ensemble des impulsions externes auraient ainsi soutenu la croissance del’économie française à hauteur de 0,5 point en 2015. L’activité française est enrevanche restée pénalisée par des facteurs internes. D’une part, le recul del’investissement des ménages, entamé dès 2007 mais amplifié depuis 2013, s’estpoursuivi en 2015, ôtant 0,1 point à la croissance. D’autre part, la consolidationbudgétaire française a été moins forte que celles de ses partenaires européens en2012 et 2013 mais s’est poursuivie ensuite, ce qui aurait encore affecté l’activité en2015, à hauteur de 0,4 point de PIB. Au total, sous les hypothèses retenues, lesfacteurs internes auraient compensé les impulsions extérieures favorables et l’activitéfrançaise a crû en 2015 pratiquement à son rythme tendanciel.

Benoît CampagneQuentin LaffeterRaphaël Lee

Département des étudeséconomiques

Page 20: Note de conjoncture Insee juin 2016

LeCroissance française en 2015 : les impulsions extérieureset les facteurs internes se sont compensés

La baisse du prix des matières premières énergétiques asoutenu l’activité

Les prix du pétrole et desautres matières premières

énergétiques ont chutéen 2015…

Entre début 2011 et mi-2014, le cours du pétrole a atteint un plateau à un niveauélevé, autour de 110 $ le baril de Brent de la mer du Nord. Ce cours reflétait lastratégie de l’OPEP de stabilisation des prix, ainsi que l’utilisation du pétrolecomme valeur refuge sur les marchés financiers. À partir de l’été 2014, le coursdu pétrole a chuté, pour atteindre 53 $ en moyenne annuelle en 2015, soit unebaisse de 52 %. Cette chute s’explique par un déséquilibre sur les marchésphysiques, caractérisés par une abondance d’offre au moment où la demanderalentissait. Côté offre, les prix élevés du début des années 2010 ont stimulé uneproduction non conventionnelle américaine à coût de production élevé. Lanouvelle stratégie de l’OPEP visant à stabiliser ses parts de marché a accrudavantage la production. Côté demande, le ralentissement des économiesémergentes, notamment de la Chine, n’a pas été compensé par la reprisemodérée des économies avancées. Le déséquilibre entre offre et demande s’esttraduit par un stockage important qui a lui-même pesé en retour sur les cours.

L’appréciation du dollar vis-à-vis de l’euro sur la même période a limité ladiminution du prix du pétrole en euros, de 82 € en moyenne en 2013 à 47 € en2015, soit –42 % (graphique 1). La baisse du cours du pétrole oriente égalementcelui des autres matières premières énergétiques, du gaz naturel notamment. Lecours moyen du million de British Thermal Unit sur les marchés européens estainsi passé de 8,9 € à 6,5 € entre 2013 et 2015, soit –30 %.

…ce qui a réduit le prix desimportations et la facture

énergétique…

La France étant importatrice nette d’hydrocarbures bruts et de produits pétroliersraffinés, la baisse des cours a réduit le prix des importations. En 2015, le prix desimportations en produits pétroliers bruts a en effet diminué de 40 % par rapport à2013, celui des produits raffinés de 34 %, tandis que celui du gaz a diminué de26 %. La facture énergétique de la France a ainsi été allégée de 23 milliardsd’euros en 2015, soit 1,1 point de PIB, par rapport à la situation de 2013 (Bortoliet Milin, 2016).

… et a permis aux entreprisesde restaurer leurs marges via

la baisse des coûts desconsommations

intermédiaires…

La baisse du cours des hydrocarbures représente un transfert de richesse des paysproducteurs vers les pays importateurs comme la France. Les matièresénergétiques participent en effet au processus de production en tant queconsommations intermédiaires, dans l’industrie (notamment dans lacokéfaction-raffinage et la chimie) comme dans la fourniture de services (detransport essentiellement). Pour les entreprises de ces secteurs, la baisse du coursdes matières énergétiques se matérialise par une baisse du coût de production,leur offrant la possibilité d’arbitrer entre redressement des marges et baisse desprix de vente.

20 Note de conjoncture

1 - Prix du pétrole (Brent) et du gaz naturel

Sources : APX Endex, Insee

Page 21: Note de conjoncture Insee juin 2016

Croissance française en 2015 : les impulsions extérieureset les facteurs internes se sont compensés

Le redressement des marges, privilégié à court terme, fait en général ensuiteplace à la baisse des prix de production, qui se diffuse progressivement àl’ensemble de l’économie, y compris aux secteurs peu consommateurs dematières premières énergétiques.

Entre 2013 et 2015, le taux de marge des sociétés non financières a augmentéde 1,5 point (de 29,9 % à 31,4 %), dont 0,6 point du fait de la variation destermes de l’échange, c’est-à-dire de l’écart entre prix de valeur ajoutée et prix deconsommation finale, et dont la baisse du prix du pétrole constitue l’un desprincipaux facteurs. Sur les 23 milliards d’euros économisés par la France,environ 14 milliards ont ainsi été récupérés par les entreprises. Ce supplément derevenu se diffuse progressivement et lentement au reste de l’économie : les prixde vente ont un peu reculé, et l’amélioration de la situation financière a facilitél’investissement des entreprises.

… et qui a par ailleurs soutenule pouvoir d’achat

des ménages

Les ménages bénéficient directement de la baisse du prix du pétrole et du gaz :l’allègement de la facture en carburants, gaz et fioul domestique s’est ainsitraduit pour eux par un gain direct d’environ 10 milliards d’euros en 2015 parrapport à la situation de 2013. Cela représente un gain de pouvoir d’achat àhauteur de 0,8 point en 2015, par rapport à une situation où le prix desmatières premières énergétiques se serait maintenu à son niveau moyen del’année 2013, après 0,3 point en 2014 (Bortoli et Milin, 2016). De plus,indirectement, la baisse des prix de production des entreprises se traduit parune baisse des prix à la consommation, apportant un gain supplémentaire depouvoir d’achat aux ménages.

Au total, le surplus de pouvoir d’achat a induit davantage de consommation, cequi a par conséquent soutenu l’activité.

L’effet a également touché lespartenaires commerciaux de la

France, ce qui a compenséla baisse de la demande

des pays producteurs

Les partenaires commerciaux de la France ont également été concernés par labaisse des prix des matières premières. Pour ceux qui, comme la France, sontimportateurs nets de produits fossiles, la baisse des prix a stimulé leur économieavec les mêmes mécanismes. Leur demande intérieure a augmenté enconséquence, ce qui s’est traduit, toutes choses égales par ailleurs, par unsurcroît de demande adressée à la France. Les pays producteurs de matièrespremières, en revanche, ont été pénalisés par la baisse des cours, ce qui a limitéleurs importations. Cependant, le repli des exportations françaises en 2015 versles pays producteurs de pétrole, ne provient quasiment que des exportations versla Russie pour lesquelles d’autres facteurs que la baisse des revenus pétroliers ontpu jouer, notamment les sanctions économiques réciproques : la spécialisationsectorielle de la France semble avoir en partie protégé ses exportateurs duralentissement de la demande en provenance des autres pays producteurs dematières premières (DGDDI, 2016). Au total, l’orientation géographique etsectorielle du commerce extérieur français implique un effet net positif sur lademande adressée aux exportateurs français.

En définitive, du fait de son impact direct sur l’activité française via leredressement des marges des entreprises et les gains de pouvoir d’achat desménages, ainsi que de son impact indirect via le surplus de demande adresséepar les partenaires commerciaux, la baisse du prix des matières premièresénergétiques en 2014 et 2015 aurait conduit à un surplus de croissance de 0,3point de PIB en 2015, par rapport à une situation où ces prix seraient demeurés àleur niveau moyen de 2013 (annexe). Cet effet se décompose en 0,2 point d’effetintérieur, essentiellement via la consommation des ménages et l’investissementdes entreprises et 0,1 point d’effet de bouclage grâce à la hausse desexportations à destination des autres pays partenaires qui ont aussi bénéficié dece choc favorable.

Juin 2016 21

Page 22: Note de conjoncture Insee juin 2016

LeCroissance française en 2015 : les impulsions extérieureset les facteurs internes se sont compensés

Les mesures de politique monétaire ont fait baisser les tauxd’intérêt et ont contribué à la dépréciation de l’euro

L’assouplissement quantitatif afait baisser les taux d’intérêt

de court terme et de long terme

Depuis la crise financière de 2008, la BCE a mis en place une série de mesures afinde soutenir l’activité et ramener ainsi l’inflation de la zone euro vers sa cible(«.inférieure à mais proche de 2 % »). D’une part, la BCE a mobilisé les outils depolitique monétaire conventionnelle : les taux directeurs ont été progressivementabaissés et sont quasi nuls depuis mi-2012. D’autre part, la BCE a lancé desmesures non conventionnelles : au cours de l’année 2014 (opérations monétairessur titres (OMT), Targeted Longer-term Refinancing Operations (TLTRO)) puis début2015 avec le programme d’assouplissement quantitatif consistant en l’achat, àpartir de mars 2015, de 60 milliards d’euros d’actifs par mois, dont des obligationssouveraines.

La mise en œuvre de ces politiques a entraîné une baisse des taux d’intérêt,touchant directement les taux de court terme et, par effet de diffusion, les taux delong terme (Héam et al., 2015). En effet, une baisse des taux de court terme,anticipée comme durable, entraîne une baisse des anticipations des taux courtsfuturs et conduit à une baisse des taux de long terme, ces derniers s’interprétantcomme une combinaison des anticipations des taux courts successifs. Ainsi, lesmesures mises en place par la BCE, et parmi elles le programmed’assouplissement quantitatif anticipé dès l’été 2014, annoncé en janvier 2015,prolongé en décembre 2015 et élargi en mars 2016, ont conduit à une baisse del’ensemble des taux.

Par type d’emprunteur, la baisse des taux a d’abord concerné les taux souverains :ceux-ci ont en effet nettement diminué courant 2014 avec un creux atteint début2015, avant de se redresser légèrement au deuxième trimestre 2015(graphique.2). La baisse des taux s’est ensuite diffusée aux taux privés(graphique.3). Les banques peuvent en effet prêter aux entreprises et aux ménagesavec des taux d’intérêt moindres car ceux-ci baissent par effet d’arbitrage avec lesobligations, d’autant plus que les coûts de financement des établissementsfinanciers diminuent. Par ailleurs, en allégeant la contrainte budgétaire des payseuropéens, la politique monétaire de la BCE a réduit la fragmentation financièreentre les pays de la zone euro, dont les taux souverains comme privés ont convergé.

Cet assouplissement a soutenul’investissement et la

consommation en desserrant lacontrainte financière des

agents économiques

En allégeant les conditions d’emprunt des entreprises et des ménages, la baissedes taux longs favorise directement l’investissement productif et immobilier. Pourles entreprises, des opportunités d’investissement deviennent rentables du faitd’une baisse du coût du capital. Les encours de crédit aux sociétés nonfinancières ont ainsi accéléré en 2015, en France notamment (graphique 4).

22 Note de conjoncture

2 - Taux souverains européens à 10 ans

Source : Banque centrale européenne

Page 23: Note de conjoncture Insee juin 2016

Croissance française en 2015 : les impulsions extérieureset les facteurs internes se sont compensés

Pour les ménages, la capacité d’achat immobilier est accrue et peut se traduirepar un surcroît d’investissement en logement, toutes choses égales par ailleurs.

Dans une moindre mesure, la baisse des taux courts soutient la consommationdes ménages. Cet effet est a priori ambigu. Tout d’abord, la baisse des taux érodeleurs revenus de propriété et limite ainsi leur consommation (effet « revenu »).Cependant, d’une part, les ménages non contraints financièrement sont incités àconsommer davantage par un effet de substitution lié à un plus faible rendementde l’épargne. D’autre part, les ménages contraints profitent, quant à eux, decrédits à la consommation moins onéreux. En 2015, l’encours de crédits à laconsommation a ainsi nettement progressé dans la zone euro. Au total, l’analyseempirique montre que l’effet de substitution l’emporte sur l’effet revenu et labaisse des taux accroît la consommation des ménages.

L’assouplissement quantitatif acontribué à la dépréciation de

l’euro, favorisant lacompétitivité des exportateurs

de la zone

La politique monétaire accommodante menée par la BCE s’est égalementtraduite sur le marché des changes par une dépréciation de l’euro. En effet, ladiminution des taux d’intérêt, qu’elle provienne des mesures conventionnelles ounon conventionnelles, signifie une baisse du rendement des obligations des paysde la zone euro. Celles-ci deviennent moins intéressantes pour les investisseurs,vis-à-vis de titres souverains équivalents en qualité, notamment les obligations duTrésor américain ou les obligations britanniques. En ajustant leur portefeuille, lesinvestisseurs vendent des actifs en euros contre des actifs en devises étrangères,ce qui conduit à déprécier l’euro par rapport aux autres devises.

Juin 2016 23

3 - Taux privés et public en France

Sources : Banque centrale européenne, Banque de France

4 - Encours de crédits à la consommation des ménageset aux sociétés non financières en France

Source : Banque de France

Page 24: Note de conjoncture Insee juin 2016

LeCroissance française en 2015 : les impulsions extérieureset les facteurs internes se sont compensés

Les conséquences de la dépréciation de l’euro sont multiples. D’un côté, ellerenchérit les importations et génère de l’inflation importée. De l’autre, elle jouefavorablement sur l’activité de la zone euro en renforçant sa compétitivité-prix(Ducoudré et Heyer, 2014). L’affaiblissement de l’euro contribue alors à stimulerles exportations et à freiner les importations. Cependant, comme tous les pays dela zone euro bénéficient de cet effet, la compétitivité-prix des exportateursfrançais par rapport aux autres entreprises de la zone n’est pas améliorée. Deplus, si l’euro s’est déprécié vis-à-vis du dollar (–16,4 % en 2015 par rapport à2013) et de la livre (–14,5 %), il s’est apprécié vis-à-vis des monnaies émergentessi bien que le recul du taux de change effectif réel est moins marqué (–4,3 % ;graphique 5).

Au total, baisse des tauxet dépréciation de l’euro

auraient conduit à un surplusde la croissance française

de 0,4 point

Les conséquences de la politique monétaire accommodante de la BCE – baissedes taux d’intérêt et dépréciation de l’euro – ont contribué favorablement etdirectement à l’activité de la France. En outre, elles ont également stimulél’activité des autres pays de la zone euro, dont la demande domestique plusdynamique a entraîné un surcroît d’importations et, de ce fait, de la demandequ’ils ont adressée aux exportateurs français. Ce canal des échanges extérieurs arenforcé les effets macroéconomiques directs de la politique monétaire menéepar la BCE dont a bénéficié la France. Au total, la baisse des taux d’intérêt et ladépréciation auraient conduit à un surplus de croissance française de 0,4 pointen 2015, dont 0,2 point attribuable à la baisse des taux d’intérêt (essentiellementvia l’investissement des entreprises) et 0,2.point à celle de l’euro (via lecommerce extérieur).

La reprise de l’activité en Europe du Sud a égalementsoutenu la croissance française

Après avoir été frappées par une forte hausse de leur coût de financement et avoirfourni des efforts budgétaires conséquents pour restaurer leur crédibilité, leséconomies d’Europe du Sud ont limité leur consolidation budgétaire dès 2014,contribuant ainsi à une reprise de leur demande intérieure. D’autres facteurs onttiré la reprise, notamment le dynamisme de la demande externe et la levée descontraintes de financement pesant sur l’investissement productif (Fortin et al.,2015). La reprise de la demande dans ces économies a ainsi soutenu lesexportations françaises.

24 Note de conjoncture

5 - Taux de change de l’euro vis-à-vis du dollar et de la livre sterlinget taux de change effectif réel de la France

Sources : Banque centrale européenne, DG Trésor

Page 25: Note de conjoncture Insee juin 2016

Croissance française en 2015 : les impulsions extérieureset les facteurs internes se sont compensés

La crise des dettes souveraineset les consolidations

budgétaires qui en ont découléont fortement pénalisé l’activité

en Europe du Sudjusqu’en 2014…

La crise économique de 2008 a entraîné une dégradation des finances publiquesdans les pays de la zone euro, en particulier dans les pays d’Europe du Sud(graphique 6). Confrontés à une forte hausse des coûts de financement, laplupart de ces pays ont lancé des politiques de consolidation budgétaire dès2011 pour ramener leurs finances publiques sur une trajectoire soutenable(Kerdrain et Lapègue, 2011). En Espagne, la consolidation budgétaire s’esttraduite par une réduction des dépenses et une hausse des recettes fiscales. Lestaux d’imposition ont augmenté, la masse salariale publique a été modérée viades baisses de traitements des fonctionnaires et le gel des embauches. De plus,l’investissement public a été divisé par 2,7 entre 2010 et 2013. En Italie, lesefforts budgétaires ont majoritairement porté sur les recettes, via une hausse dela fiscalité sur la consommation et le patrimoine des ménages (Audenaert etLaffeter, 2016).

… ce qui a affecté lesexportations françaises

Ces efforts de consolidation ont pesé sur la demande intérieure des partenairessud-européens de la France : directement, via de moindres dépenses deconsommation et d’investissement publics, et indirectement via la baisse de lademande privée liée au moindre soutien au pouvoir d’achat des ménages et àl’anticipation d’une moindre demande par les entreprises. La demande desagents privés a également pâti d’autres chocs négatifs, notamment unresserrement important des conditions de crédit consécutif à la situation desbanques de ces pays et à la hausse des coûts de financement souverain. Au total,en moyenne annuelle entre 2011 et 2013, la consommation des ménages s’estrepliée de 3,3 % en Espagne, et de 3,2 % en Italie. Sur la même période,l’investissement productif des entreprises a reculé – ponctuellement en Espagne(–5,3 % en 2012, suivi d’un rebond à +3,5 % en 2013) et plus durablement enItalie (–9,2 % en 2012 puis –5,1 % en 2013).

En 2012 et 2013, la demande mondiale adressée à la France a ainsi fortementralenti, croissant de 1,7 % en moyenne par an contre +5,3 % par an entre 2000et 2011. Ce ralentissement provient essentiellement de l’essoufflement de lademande de la zone euro, dont la contribution à l’évolution de la demandemondiale est devenue neutre en moyenne en 2012 et 2013, contre unecontribution moyenne de +2,6 points par an entre 2000 et 2011. En particulier,les importations de l’Espagne, de l’Italie et du Portugal, qui représentent 17 % desexportations françaises, ont fortement baissé, freinant les ventes françaises et,partant, l’activité.

Juin 2016 25

6 - Soldes publics dans les principales économies de la zone euro

Sources : Instituts nationaux statistiques, comptes des administrations publiques

Page 26: Note de conjoncture Insee juin 2016

LeCroissance française en 2015 : les impulsions extérieureset les facteurs internes se sont compensés

Les pays d’Europe du Sud ontlimité leurs efforts budgétaires

à partir de 2014

Depuis 2014, les tensions financières s’apaisant et compte tenu des effortsimportants engagés les années précédentes, les pays d’Europe du Sud ontmarqué une pause dans leurs efforts de consolidation budgétaire : les impulsionsbudgétaires ont été quasiment neutres dans les pays d’Europe du Sud en 2014 eten 2015 (graphique 7), voire positives en Espagne. Combiné à l’assouplissementdes conditions financières et au besoin de renouvellement des capacités deproduction, cet arrêt de la consolidation budgétaire a facilité la reprise de laconsommation et de l’investissement depuis deux ans, timidement en Italie, trèsrapidement en Espagne.

La demande intérieure aretrouvé de l’élandans ces pays…

La consommation des ménages espagnols a ainsi franchement accéléré en 2014(+1,2 %) puis en 2015 (+3,1 %), de même que la consommation desadministrations publiques (+2,7 % en 2015 après une stabilité en 2014). EnItalie, la consommation des ménages a renoué avec la croissance en 2014(+0,6 % après –2,4 %) et accéléré en 2015 (+0,9 %). La consommationpublique a cependant continué de reculer en 2015 (–0,7 % après –1,0 %).

En Espagne, les entreprises ont très vigoureusement augmenté leurinvestissement depuis 2013, notamment parce que la reconstitution de leurépargne les a en partie protégées de conditions de crédit plus strictes ; en outre,les entreprises espagnoles ont bénéficié d’une part du dynamisme de lademande externe dès 2013, d’autre part d’un stimulus budgétaire favorable àcompter de 2014. En Italie, l’investissement en équipement n’a redémarré qu’en2015 (+3,5 % après –2,7 % en 2014), porté par la demande, alors que lesconditions financières devenaient moins contraignantes.

... ce qui a soutenu la demandeadressée à la France

La reprise de la demande intérieure dans ces pays a soutenu la demandemondiale adressée à la France : sur 3,3 % de croissance en 2015 (après +3,9 %en 2014), 0,9 point provient des importations espagnoles et italiennes (après+0,5 point en 2014). Ainsi, la valeur des exportations françaises à destination del’Espagne et de l’Italie a accéléré, augmentant de 4,4 % en 2015 après +3,5 %en 2014. Ce redémarrage de l’Europe du Sud, au-delà de l’effet attendu de labaisse des taux d’intérêt et du prix du pétrole1, a contribué à accroître lademande mondiale adressée à la France de +0,5 point en 2015, ce qui auraitgénéré un surplus de croissance française de +0,1 point.

26 Note de conjoncture

7 - Les impulsions budgétaires en Europe

Note : une impulsion budgétaire désigne la variation du déficit structurel d’une économie, c’est-à-dire corrigé des fluctuations conjoncturelles.Une impulsion budgétaire de signe négatif correspond à une diminution du déficit structurel, une impulsion budgétaire de signe positif correspondà une dégradation de ce déficit.Sources : OCDE, Economic Outlook (novembre 2015) et calculs des auteurs pour corriger des déficits 2015 notifiés par les États européens en mars 2016

1. Les chocs de demande mondiale adressée à la France sont purgés des effets spécifiquesaux chocs précédents (voir annexe).

Page 27: Note de conjoncture Insee juin 2016

Croissance française en 2015 : les impulsions extérieureset les facteurs internes se sont compensés

Le ralentissement des émergents a freiné la reprise

L’activité des économies émergentes a ralenti en 2015, au-delà de l’effet attendupour les pays exportateurs de matières premières. Cette décélération a amoindrila demande mondiale adressée à la France en 2015.

En Chine, la croissances’est infléchie et les

importations se sont repliées

Après une longue période de croissance très dynamique, la Chine est entréedepuis mi-2010 dans une phase de ralentissement économique. La croissancedu PIB, qui se situait au-dessus de 10 % par an depuis le milieu des années 2000,a alors décru progressivement pour se situer en 2015 légèrement au-dessous de7 %. Ce ralentissement traduit d’abord celui de la demande intérieure,affaiblissant les importations chinoises. Ainsi, après avoir progressé de façonsoutenue pendant 15 ans, les importations chinoises ont baissé en 2015,perdant 15 % de leur valeur et contribuant négativement à la demande mondialeadressée aux exportateurs européens.

La valeur des exportations françaises à destination de la Chine a cependantaugmenté (près de 10 % par an en 2014 et en 2015). En effet, le modèle decroissance chinois est désormais soutenu par la demande des ménages2. Du faitd’une spécialisation sectorielle orientée vers la consommation, les entreprisesexportatrices françaises sont donc bien positionnées. Mais sans le ralentissementchinois, elles auraient pu augmenter davantage leurs ventes dans ce pays. Deplus, la baisse des importations chinoises en 2015 a affecté l’activité del’ensemble de l’Asie, limitant les importations de la plupart des partenairescommerciaux de la France dans la zone (Corée, Hong-Kong, Malaisie,Thaïlande, etc.)

En 2015, les importationsrusses se sont effondrées

L’activité russe a ralenti à partir de la crise russo-ukrainienne et s’est contractéedepuis la mise en place de sanctions économiques et financières réciproques àl’été 2014. La fuite des capitaux de Russie et la chute parallèle des prix desmatières premières ont généré une crise majeure du rouble, entraînant uneflambée de l’inflation. En conséquence, le pouvoir d’achat des ménages russess’est détérioré depuis mi-2014, limitant leur consommation. De plus, la fortedégradation des finances publiques suivant celle des recettes pétrolières aentraîné de nouvelles coupes dans les dépenses publiques. Ainsi, en 2015, lademande intérieure russe s’est fortement contractée, entraînant les importationsqui ont chuté de plus d’un quart en un an.

La contribution de la Russie à l’évolution de la demande mondiale adressée à laFrance était de +0,1 point en 2012 et 2013. Cette contribution est ensuitedevenue négative, à hauteur de –0,2 point en 2014 et de –0,5 point en 2015.Ainsi, les exportations françaises à destination de la Russie se sont effondrées de2,2 milliards d’euros en 2015.

Les économies émergentes onttourné au ralenti en 2015…

La situation des autres économies émergentes est contrastée. En 2015, le PIBbrésilien s’est contracté de 3,9 %, du fait d’un fort repli de la demande intérieure :la consommation des ménages a diminué d’autant, l’investissement a plongé(–14 % en 2015) et les importations ont reflété cet effondrement de la demande(–14 %). Au contraire, les pays d’Europe centrale et orientale (PECO) ontconservé une croissance plutôt dynamique, et ont fait preuve de résilience face àla crise russo-ukrainienne3. La Turquie a également continué de croîtrevigoureusement en 2015 malgré l’embargo russe et les tensions géopolitiques àsa frontière. Enfin, l’activité indienne est restée soutenue.

Juin 2016 27

2. « Malgré le ralentissement chinois, la France augmente ses exportations vers la Chine »,Note de conjoncture, mars 2016, p. 125-127.3. « Les économies des pays d’Europe centrale et orientale ont été résilientes face à la criserusso-ukrainienne », Note de conjoncture, décembre 2015, p. 129-131.

Page 28: Note de conjoncture Insee juin 2016

LeCroissance française en 2015 : les impulsions extérieureset les facteurs internes se sont compensés

Au total, l’activité dans les économies émergentes a nettement décéléré, leralentissement de la Chine et les récessions russe et brésilienne l’emportant surles économies encore dynamiques : +4,0 % en 2015 après +4,6 % en 2014contre +5,5 % en moyenne par an entre 2011 et 2013.

… et leurs importations ontquasiment stagné ce qui a

affecté l’économie française àhauteur de 0,2 point de PIB

Les importations totales des économies émergentes ont accompagné cemouvement : après une expansion à +7,4 % en volume par an en moyenne entre2011 et 2013, celles-ci ont fortement ralenti dès 2014 (+3,7 %) puis en 2015(+0,5 %). Ce ralentissement n’est pas imputable aux évolutions du prix du pétrole :dans la modélisation retenue (modèle NiGEM), les transferts de revenus en 2015consécutifs à la baisse des prix des matières premières ont une contribution nulle àl’évolution agrégée des importations des pays émergents, les baissesd’importations dans les pays exportateurs d’hydrocarbures étant compensées parles hausses dans les pays importateurs. Le ralentissement des économiesémergentes a représenté une perte de 1,4 point de la demande mondiale adresséeà la France en 2015 et aurait réduit de 0,2 point la croissance du PIB.

La croissance française est restée limitée par des facteursinternes

La croissance française en 2015 a été soutenue par des facteurs extérieurs,tandis que des facteurs internes ont continué de la freiner.

L’investissement des ménagesa continué de peser sur la

croissance

De 2000 à 2007, l’investissement des ménages en construction a été trèsdynamique, croissant de 3,0 % par an en moyenne. En effet, plusieurs facteursfavorables se sont conjugués sur cette période : la part de la classe d’âge la plusencline à l’acquisition (30-59 ans) a augmenté de 1,0 point dans la population ;le pouvoir d’achat des ménages a progressé de 2,4 % par an en moyenne ; lesévolutions des prix ont rendu l’achat dans le neuf plus avantageux que dansl’ancien (Sutter et al., 2015). Depuis la crise de 2008-2009, l’investissement enconstruction des ménages n’a cessé de chuter, se repliant de 3,3 % par an enmoyenne entre 2008 et 2015. Malgré l’accélération du pouvoir d’achat desménages depuis 2014 (+0,7 % puis +1,6 % en 2015), leur investissement a denouveau reculé en 2015, coûtant 0,1 point à la croissance française. Les autresfacteurs à l’origine du dynamisme entre 2000 et 2007 (démographie, priximmobiliers) ont en effet cessé de jouer favorablement.

En France, la consolidationbudgétaire passée a continué

de peser sur l’activité en 2015

La consolidation budgétaire est le deuxième facteur interne ayant freiné lacroissance française. Par rapport à l’Espagne et à l’Italie, la consolidationbudgétaire française a été moins forte en 2012 et en 2013 mais elle s’estpoursuivie en 2014. Par ailleurs, l’effet des mesures budgétaires sur l’activitédiffère selon leur type. Les baisses de dépenses en biens et services ont un effetimmédiat sur l’activité. À l’inverse, les hausses d’impôts ont un effet moins récessif àcourt terme, car les ménages comme les entreprises lissent les fluctuations de leurrevenu sur leurs dépenses, mais cet effet se diffuse dans le temps. Ainsi, les haussespassées d’impôts de 2011 à 2014 ont encore affecté l’activité en 2015. En outre,en 2015, la baisse des impôts sur les entreprises n’a pas un effet immédiat suffisantpour compenser la chute de l’investissement public.

Les hausses passées deprélèvements sur les ménagesont continué de peser sur leur

consommation en 2015

Tout d’abord, la hausse passée des impôts a grevé indirectement la croissancevia la dégradation du pouvoir d’achat des ménages. De 2011 à 2013, la fiscalitédirecte (cotisations et impôts) sur les ménages s’est fortement alourdie. En 2014et en 2015, elle s’est quasiment stabilisée mais la fiscalité indirecte a augmenté(hausse de TVA et de taxes sur l’énergie). Cependant les ménages lissent leschocs sur leur pouvoir d’achat dans leur consommation si bien que les haussesd’impôts de 2011 à 2013 ont été en partie absorbées par une baisse du tauxd’épargne. Depuis 2014, les hausses d’impôts sur les ménages ont été moinsfortes mais ceux-ci ont reconstitué leur taux d’épargne. Au total, l’évolution de laconsommation des ménages en 2015 est restée affectée par les hausses

28 Note de conjoncture

Page 29: Note de conjoncture Insee juin 2016

Croissance française en 2015 : les impulsions extérieureset les facteurs internes se sont compensés

d’impôts passées, ce qui aurait pesé sur la croissance à hauteur de 0,3 point dePIB (tableau 1).

L’investissement public a chutéen 2014 et 2015

À partir de 2014, l’effort budgétaire a globalement porté sur les dépenses, plusque sur les recettes. Alors que la consommation publique a augmenté à uneallure proche de son rythme tendanciel depuis cinq ans (autour de +1,2 % paran ; cf. Lequien et Montaut, 2014), l’investissement public a, lui, chuté en 2014(–5,8 %) et en 2015 (–3,9 %), sous l’effet du cycle électoral municipal et de labaisse des dotations globales de fonctionnement aux collectivités locales. Cettebaisse a participé à la résorption du déficit public, mais elle a aussi affectédirectement l’activité à hauteur de 0,1.point en 2015.

Les prélèvements sur lesentreprises ont baissé depuis

2014 après avoirbeaucoup augmenté

Les prélèvements sur les entreprises ont également pesé sur leur activité, via l’effetde la dégradation de leur situation financière sur leurs décisionsd’investissement. Ainsi, les hausses de la fiscalité sur les bénéfices des entrepriseset des cotisations à la charge des employeurs ont contribué à détériorer lasituation financière des sociétés non financières entre 2010 et 2013, à hauteurde 10 points de leurs marges (graphique 8), soit 1,7 point de PIB. Par sonampleur et son effet persistant dans le temps, ce choc fiscal a continué de pesersur la croissance en 2015. En 2014 et 2015, de petites hausses de cotisationssociales employeurs ont légèrement amplifié l’effet négatif du choc initial. Ceshausses d’impôt passées auraient continué de pénaliser l’activité en 2015 àhauteur de 0,4 point (tableau 2) : en effet, les hausses de prélèvements sur lesentreprises mettent du temps à se diffuser dans l’économie. Elles affectentl’activité via une baisse de l’investissement et, dans une moindre mesure, de laconsommation liée à la modération salariale.

Juin 2016 29

8 - Prélèvements nets des subventions sur les entreprises par rapport à leurs marges

Source : Insee

Mesures touchant les ménages 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Fiscalité indirecte Part du PIB 0,0 0,1 0,1 0,3 0,2 0,0

Impact sur la croissance 0,0 0,0 0,0 –0,2 –0,2 –0,1

Fiscalité directe Part du PIB 0,3 0,7 0,6 0,2 0,0 0,0

Impact sur la croissance 0,0 –0,4 –0,7 –0,4 –0,1 0,1

Total Part du PIB 0,3 0,8 0,6 0,5 0,1 0,0

Impact sur la croissance 0,1 –0,4 –0,7 –0,6 –0,3 –0,1

Tableau 1 - Impulsion budgétaire retenue en point de PIB et effet sur l’activité - Ménages

PrévisionLecture : le tableau représente l’ampleur des impulsions budgétaires en points de PIB ainsi que leur impact cumulé sur le taux de croissancedu PIB. Par exemple, en 2014, les hausses de fiscalité indirecte représentent une impulsion budgétaire de 0,3 point de PIB et les haussescumulées de cette fiscalité ont un impact sur la croissance du PIB de –0,2 point (cf. annexe pour une description détaillée).Source : Insee

Page 30: Note de conjoncture Insee juin 2016

LeCroissance française en 2015 : les impulsions extérieureset les facteurs internes se sont compensés

À l’inverse, des mesures de baisse de prélèvements sur les entreprises ont soutenul’activité : le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) et le Pacte deresponsabilité (PRS) ont entraîné une baisse des prélèvements représentant 0,5point de PIB en 2015, après déjà 0,5 point en 2014 (tableau 2). Comme cesmesures se rapprochent d’une baisse du coût du travail pour les bas salaires, leureffet sur l’activité est un peu plus rapide que celui d’une variation de l’impôt surles sociétés. Ces mesures auraient permis d’améliorer de 0,4 point l’activité en2015. Globalement, les effets sur l’activité des mesures passées etcontemporaines sur les entreprises se sont compensées.

Au final, impulsionsextérieures favorables et freins

intérieurs se sont compensés

Finalement, en 2015, les facteurs externes auraient soutenu la croissance àhauteur de +0,5 point (tableau 3). La contribution de la baisse du prix desmatières énergétiques à l’activité serait de +0,3 point, celle de la politiquemonétaire de la BCE de +0,4 point. Seule la demande des partenaires alégèrement limité la croissance, l’effet négatif du ralentissement des paysémergents ayant plus que compensé l’effet positif de la reprise en Europe du Sud.

30 Note de conjoncture

Mesures touchant les entreprises 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Hausse passée des prélèvements Part du PIB 0,6 0,5 0,7 0,0 –0,3 0,0

Impact sur la croissance –0,1 –0,2 –0,4 –0,5 –0,4 –0,3

CICE et PRS Part du PIB 0,0 0,0 0,0 –0,5 –0,5 0,0

Impact sur la croissance 0,0 0,0 0,0 0,2 0,4 0,3

Total Part du PIB 0,6 0,5 0,7 –0,5 –0,8 0,0

Impact sur la croissance –0,1 –0,2 –0,4 –0,3 0,0 0,0

Tableau 2 - Impulsion budgétaire retenue en point de PIB et effet sur l’activité - Entreprises

PrévisionLecture : le tableau représente l’ampleur des impulsions budgétaires en points de PIB ainsi que leur impact cumulé sur le taux de croissance duPIB. Par exemple, le CICE et le PRS représentent une impulsion budgétaire de –0,5 point de PIB en 2014 et en 2015 et leur impact sur lacroissance du PIB est de 0,4 point en 2015 (cf. annexe pour une description détaillée).Source : Insee

2015 2016

Impact sur le taux de croissance du PIB 0,0 0,3

Impact des facteurs externes 0,5 0,4

dont :

baisse du prix des matières premières énergétiques 0,3 0,4

politique monétaire accommodante de la BCE 0,4 0,2

effet de la baisse des taux d’intérêt 0,2 0,2

effet de la dépréciation de l’euro 0,2 0,0

demande des partenaires –0,1 –0,2

effet de la reprise en Europe du Sud 0,1 0,0

effet du ralentissement des émergents –0,2 –0,2

Impact des facteurs internes –0,5 –0,1

dont :

effet des hausses passées des prélèvements –0,7 –0,4

mesures d’allègement du coût du travail (CICE et PRS) 0,4 0,3

effet des mesures en dépenses –0,1 0,0

recul de l’investissement des ménages –0,1 0,0

Tableau 3 - Impact des « chocs » internes et externes sur la croissance du PIB

PrévisionLecture : les effets mesurés tiennent compte des différents chocs observés jusque fin 2015. Sont inclus les chocs surles années passées (par exemple la hausse de la fiscalité des années 2011à 2013 pèse encore sur la croissanceen 2015, la baisse du prix des matières premières énergétiques de 2014 joue à plein sur la croissance de 2015).Mais les chocs ultérieurs sont exclus, y compris pour 2016, à l’exception de la demande des partenaires, desmesures en dépenses et de l’investissement des ménages. Par exemple, l’impact des fluctuations du prix desmatières premières énergétiques début 2016 n’est pas considéré, l’effet de +0,4 point sur 2016 ne dépend quede la baisse constatée jusque fin 2015.

Source : Insee

Page 31: Note de conjoncture Insee juin 2016

Les facteurs internes auraient limité la croissance de 0,5 point. Les mesuresd’allègement du coût du travail (CICE et PRS) l’auraient soutenue pour 0,4 point,mais les hausses passées des prélèvements sur les entreprises et les ménages ontencore pesé, et auraient grevé la croissance de 0,7.point. Le recul del’investissement des ménages a freiné l’économie de 0,1.point, et l’investissementdes administrations publiques l’a limitée pour 0,1.point. Au total, les facteursinternes auraient donc compensé les impulsions extérieures favorables et l’activitéfrançaise a crû de 1,2.% en 2015, pratiquement à son rythme tendanciel (Lequienet Montaut, 2014).

L’activité accélérerait en 2016

Certains facteurs exogèness’essouffleraient

En 2016, certains facteurs exogènes de croissance semblent s’essouffler : c’estnotamment le cas de la baisse de l’euro qui ne contribuerait quasiment plus à lacroissance en 2016. De même, les importations des pays de la zone euroralentiraient, la dynamique de rattrapage s’essoufflant, notamment en Espagne,alors que, de leur côté, les économies émergentes tourneraient encore au ralentiet continueraient de peser autant qu’en 2015.

Mais d’autres facteursjoueraient encore

favorablement

En revanche, sauf remontée des cours, l’effet de la baisse passée du prix deshydrocarbures continuerait de contribuer favorablement, un peu plus mêmequ’en 2015 (+0,4 point après +0,3 point). De même l’effet de la baisse des tauxd’intérêt se diffuse lentement et continuerait de favoriser la croissance en 2016avec un effet aussi ample qu’en 2015 (+0,2 point).

Les freins internes sedesserreraient

De plus, les freins propres à l’économie française se desserreraient. La hausse despermis de construire et des mises en chantier de logements neufs présage d’unestabilisation de l’investissement des ménages en cours d’année, déjà perceptibleau premier trimestre 2016. Il serait notamment soutenu par l’accélération passéedu pouvoir d’achat, l’amélioration continue des conditions d’emprunt et par desmesures spécifiques (renforcement du prêt à taux zéro, montée en charge dudispositif Pinel). En outre, l’évolution des prix des logements neufs, relativement àceux de l’ancien, qui a contribué au recul de l’investissement des ménages entre2008 et 2015, cesserait de peser en 2016. De même l’investissement publiccesserait de chuter. Ces deux postes deviendraient neutres sur la croissance après yavoir contribué au total pour –0,2 point en 2015.

Le CICE, le PRS et le plan d’urgence pour l’emploi continueraient de favoriser lacroissance tandis que l’effet récessif des hausses des prélèvements passés,auprès des ménages et des entreprises, s’atténuerait. Ainsi, la prévision decroissance pour 2016 dans cette Note de conjoncture est de +1,6 % en moyenneannuelle, après +1,2 % en 2015. �

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Croissance française en 2015 : les impulsions extérieureset les facteurs internes se sont compensés

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LeCroissance française en 2015 : les impulsions extérieureset les facteurs internes se sont compensés

32 Note de conjoncture

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Sutter C., Faubert V., Monnet É. (2015), « Malgré la reprise du pouvoir d’achat, la construction de logementscontinuerait de baisser en 2015 », Note de conjoncture, juin. �

Annexe - Modélisation des chocs externes et internes dans les modèles Mésange et NiGEM

L’estimation de l’impact des facteurs sur la croissance françaiseen 2015 repose ici sur des variantes, c’est-à-dire en estimantl’écart entre l’évolution de l’économie française à la suite d’unchoc donné et l’évolution qui aurait prévalu dans un scénario deréférence en l’absence du choc. S’agissant des facteurs externes,le scénario de référence correspond à un environnementextérieur qui aurait été figé à son état moyen de 2013, untraitement ad hoc étant nécessaire pour traiter la dynamique dela demande mondiale. Le choix de l’année 2013 permet demieux comprendre l’accélération de l’activité en 2015, enconsidérant non seulement les chocs intervenus en 2015 maisaussi la propagation des chocs amorcés en 2014 et dont l’effet apersisté en 2015. S’agissant des facteurs internes, le scénario deréférence correspond, sauf mention explicite, à une tendanced’évolution de ces facteurs.

Deux modèles macroéconomiques ont été utilisés dans le cadrede cette évaluation :

- le modèle Mésange, modèle macroéconométrique trimestriel del’économie française développé et utilisé conjointement parl’Insee et la DG Trésor (Klein et Simon, 2010). L’économiefrançaise y est modélisée sous la forme d’une petite économieouverte - l’environnement international étant supposé exogène - àtrois secteurs d’activité (manufacturier, non manufacturier et nonmarchand). De taille moyenne (environ 500 équations), Mésangese caractérise par une dynamique keynésienne à court terme et unéquilibre de long terme déterminé par des facteurs d’offre ;

- le modèle NiGEM, modèle multi-pays, structurellement prochede Mésange et développé par le National Institute of Economicand Social Research (NIESR). L’utilisation de ce modèle permetd’affiner la modélisation des chocs extérieurs dans le modèleMésange, en prenant en compte la réaction du reste du monde àces mêmes chocs (voir infra).

Les chocs externes considérés sont les suivants : la baisse du prixdes matières premières énergétiques (pétrole, gaz, houille etlignite), la baisse des taux d’intérêt et la dépréciation de l’euroimputables à la politique monétaire de la Banque centraleeuropéenne (BCE), l’inflexion dans la croissance des paysémergents et, enfin, la meilleure orientation de la demande despays de la zone euro.

L’évaluation de la réponse de l’économie française à ces chocspris individuellement en écart au scénario de référence permet,sous l’hypothèse de linéarité des modèles, de distinguer leurscontributions respectives à la croissance du PIB en 2015.Comme pour tout exercice de ce type, l’ampleur des estimationsdépend aussi des hypothèses choisies pour déterminer cescénario contrefactuel.

Baisse du prix des matières premièresénergétiques

Le prix du baril de pétrole libellé en euro a chuté de 9 % en 2014et de 42 % en 2015 par rapport à sa valeur moyenne de 82 € en2013. Le prix du gaz naturel importé a baissé de 15 % en 2014et de 26 % en 2015 par rapport à son niveau moyen de 8,9 € en2013 (par million de British Thermal Unit). Enfin, par rapport à2013, le prix d’importation de houille et lignite a diminué de17.% en 2014 et de 20 % en 2015. En écart au scénario deréférence, ces chocs représentent une baisse de la factureénergétique de la France, puisqu’ils réduisent le prixd’importation des extractions d’hydrocarbures, de houille et delignite ainsi que le prix d’importation des produits de cokéfactionet de raffinage. La baisse de la facture énergétique représenteainsi 0,3 point de PIB en 2014 et 1,1 point en 2015.

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Croissance française en 2015 : les impulsions extérieureset les facteurs internes se sont compensés

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Une première estimation d’impact est menée dans le modèleMésange uniquement : la baisse de la facture énergétiquediminue le prix des importations d’énergie avec, par conséquent,une baisse des coûts de production pour les entreprises et desconsommations d’énergie pour les ménages. Ces deux effetssont favorables à l’activité et se diffusent ensuite à l’économietoute entière, notamment en stimulant la consommation desménages et l’investissement et en améliorant la compétitivité-prixdes entreprises.

Une telle estimation reste toutefois partielle car elle ne prend pasen compte la réaction des pays partenaires de la France au chocconsidéré. Ces derniers étant principalement importateurs deproduits pétroliers, ils bénéficient comme la France de la baissedu prix des matières premières énergétiques : leur activité s’entrouve stimulée, ce qui se traduit par un surplus de demandeadressée à la France ; par ailleurs, leurs coûts de production sontégalement allégés, d’où un moindre gain de compétitivité-prixpour l’économie française, par rapport à l’estimation partielle,ce qui conduit à diminuer l’effet obtenu par la seule estimationpartielle. En pratique, la réaction du reste du monde au chocconsidéré a été évaluée à l’aide du modèle NiGEM : celle-ci aensuite été injectée comme intrant dans le modèle Mésange,pour obtenir une estimation complète de l’impact du chocpétrolier sur l’activité française.

Baisse des taux d’intérêt

La baisse des taux directeurs, la mise en œuvre du programmed’assouplissement quantitatif de la BCE ainsi que la faiblesse del’inflation en zone euro sont parmi les principales causes de labaisse observée des taux d’intérêt. Cette baisse des taux a unimpact sur l’offre de crédit sur tous les supports (dette publique,crédit à la consommation, crédit immobilier, prêt aux entreprises,etc.), ainsi que sur l’ensemble des maturités. Toutefois, le modèleMésange ne permet pas une telle précision et synthétise plussimplement l’ensemble de ces crédits par deux taux : un tauxcourt représenté par le taux Euro interbank offered rate à troismois (Euribor), ainsi qu’un taux long modélisé par le taux à 10ans des obligations assimilables du Trésor (OAT). La réaction dusecteur public à la baisse des taux d’emprunt souverains n’est pasprise en compte dans cette évaluation.

Concrètement, les chocs modélisés dans le modèle Mésangecorrespondent :

- à une baisse du taux des OAT de maturité 10 ans de 54 points debase en 2014, puis de 134 points de base en 2015 par rapport àsa valeur moyenne en 2013 de 219 points de base ;

- à une stagnation en 2014 du taux Euribor à trois mois en 2014puis à une baisse de celui-ci de 24 points de base en 2015 parrapport à sa valeur moyenne de 2013 de 22 points de base.

Dans le modèle Mésange, la baisse des taux d’intérêt se traduit parune diminution du coût du capital des entreprises, ce dernierreposant, pour le détenteur d’une unité de capital, sur l’arbitrageentre la louer à une entreprise ou la placer au taux d’intérêt à 10ans. Il s’ensuit une hausse de l’investissement des entreprises et,dans un deuxième temps, une baisse des prix de production,améliorant la compétitivité-prix des entreprises. Du côté desménages, la baisse des taux d’intérêt stimule la consommation etl’investissement. L’ensemble de ces effets conduit à un impactpositif sur l’activité.

Dépréciation de l’euro

L’impact de la dépréciation de l’euro est évalué en considérant letaux de change réel effectif de la France1: par rapport à sa valeurmoyenne de 2013, celui s’est en effet apprécié de 0,4 % en 2014puis déprécié de 4,3 % en 2015. Le choix d’un taux de changeréel plutôt que nominal permet de rendre compte de l’évolutioneffective des prix relatifs entre l’économie française et sespartenaires commerciaux, qui déterminent les effets decompétitivité liés à la variation de l’euro sur la période.

Comme pour le choc précédent, l’évaluation du choc est effectuéà l’aide du modèle Mésange, en prenant en compte les effets debouclage international à l’aide du modèle NiGEM. En effet, defaçon analogue au choc de prix des matières premièresénergétiques vu plus haut, la dépréciation de l’euro toucheégalement ses partenaires de la zone euro, et modifie lademande qu’ils adressent à la France ainsi que leurs prixdomestiques. Globalement, la dépréciation de l’euro se traduitpar une amélioration de la compétitivité-prix des entreprises, cequi stimule les exportations et, du fait de biens importés pluschers, réduit les importations au profit de la consommationdomestique. L’impact est positif sur l’activité.

Faible croissance des pays émergents et reprisede la demande d’Europe du Sud

La reprise de la demande en Europe du Sud (Espagne, Italie), enpartie stimulée par la pause décidée dans les efforts deconsolidation budgétaire depuis 2014, a soutenu la demandeadressée à la France.

À l’opposé, la morosité de l’activité des émergents (Chine,Russie, etc.) en 2015 a eu un effet négatif sur la demandeadressée à la France directement, et indirectement en pesant surl’activité des partenaires commerciaux de la France.

La prise en compte de ces effets sur la demande mondialeadressée à la France nécessite, comme pour les autres chocs, dese placer en écart au scénario de référence. Ce dernier esttoutefois plus difficile à définir que pour les chocs précédents :geler la demande mondiale adressée à la France à son niveaumoyen de 2013, comme cela est fait pour le prix du pétrole oul’euro, n’est pas pertinent car cela omettrait la dynamiquetendancielle de la demande mondiale adressée à la France dansles années antérieures.

Des choix ad hoc ont donc dû être faits. Pour les économiesavancées, le scénario de référence correspond ainsi à unmaintien de la croissance de la demande adressée à la Francepar ces économies à son rythme moyen des années 2003 à2013, intégrant à la fois les années précédant la crise, la criseelle-même et la reprise qui a suivi. Retenir une période deréférence plus courte aurait conduit à retenir une tendance tropaffectée par la grande récession puis la crise des dettessouveraines en Europe du Sud.

Pour les économies émergentes, le scénario de référencecorrespond à un maintien de la croissance de la demande

1. Le taux de change effectif nominal de l’euro pour la France est unemoyenne pondérée (la pondération étant spécifique à la France) des tauxde change de l’euro par rapport aux monnaies de ses partenaire horszone euro. La pondération du taux de change par rapport à un partenairehors zone euro tient compte de la part de marché de la France dans cepays et des parts de marché de ce pays et de la France dans chacun desmarchés tiers. Le taux de change effectif réel de l’euro pour la France tientcompte, outre le taux de change, du rapport des prix à l’exportation de laFrance avec les pays concurrents de la zone considérée.

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LeCroissance française en 2015 : les impulsions extérieureset les facteurs internes se sont compensés

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adressée à la France par ces économies à son rythme moyen surles années récentes (2011-2013) : ce choix permet de ne pasintégrer le fort dynamisme de ces économies dans les annéesprécédant la crise, qui correspond à une période de rattrapagenon représentative d’une tendance de long terme.

Implicitement, ce scénario suppose ainsi, en l’absence de choc,une croissance tendancielle de la demande mondiale adressée àla France de l’ordre de 4,0 % par an. En 2015, elle a crû de+3,7.%. Enfin, les chocs ainsi calculés de demande mondialeadressée à la France sont purgés des effets spécifiques aux chocsprécédents (baisse du prix des matières premières énergétiques,baisse des taux d’intérêt et dépréciation de l’euro, qui ont stimuléla demande adressée à la France de +0,7 point). Au total, lechoc de demande mondiale adressée à la France en 2015 est de–1,0 point (–1,4 point en provenance des émergents, +0,5 pointen provenance de la zone euro et –0,1 point des autres avancés).C’est ce choc qui est injecté dans le modèle Mésange pour enévaluer l’impact sur l’économie française.

Investissement des ménages

Pour l’investissement des ménages, le choc est mesuré commel’écart de l’investissement constaté à sa croissance tendancielleestimée à +1,2 % par an (Lequien et Montaut, 2014).

Consommation et investissement publics

Comme pour l’investissement des ménages, le choc deconsommation et d’investissements publics est mesuré commel’écart entre l’évolution constatée en volume et une croissancetendancielle estimée à +1,2 % par an. Leur impact est ensuitesimulé à l’aide du modèle Mésange : les effets sont quasimentimmédiats, avec des multiplicateurs légèrement supérieurs àl’unité dans les premières années consécutives aux chocs.

Prélèvements sur les ménages

Deux types de mesures sont distingués : les chocs de fiscalitédirecte (impôts sur le revenus, etc.) et les chocs de fiscalitéindirecte (TVA, etc.). Suivant Hauseux et Pramil (2016), le choc defiscalité directe est calculé comme l’écart entre l’évolution desprélèvements sur les ménages et l’évolution des revenus d’activité(représentant l’assiette des prélèvements). Les mesures defiscalité indirecte sont appréhendées comme l’écart entre l’indicedes prix à la consommation harmonisé (IPCH) et celui mesuré à

fiscalité constante par Eurostat. Enfin, les mesures relatives auxprestations sont assimilées à des chocs de fiscalité directe. Ellessont calculées comme l’écart entre l’évolution observée etl’évolution tendancielle estimée à +1,2 % par an en termes réels.

Simulées à l’aide du modèle Mésange, les mesures de fiscalitéindirecte ont un effet moins récessif à court terme que les mesuresde fiscalité directe du fait des mécanismes d’indexation quiprotègent en partie le pouvoir d’achat des ménages et donc leurconsommation. Cependant, l’effet de long terme est comparable.

Prélèvements sur les entreprises

Deux chiffrages ont été réalisés. Le premier en utilisant uneimpulsion estimée selon une méthode proche de celle proposéesur les ménages : les chocs sont alors définis comme l’écart entrel’évolution des prélèvements nets des subventions sur lesentreprises et l’évolution de l’excédent brut d’exploitation (censéreprésenter l’assiette des prélèvements). Le second à partir desdonnées fournies dans les Rapports économiques, sociaux etfinanciers (RESF) annexés aux différents projets de loi de finances(mesures nouvelles en prélèvements obligatoires). Pour ceschiffrages, deux types de mesures sont distingués : les chocs quiinfluent sur le coût du travail (cotisations sociales, subventionscomme le CICE) et les chocs qui portent sur les revenus desentreprises, de type impôt sur les sociétés. Les mesures qui ne serapportent ni à des cotisations sociales, ni à l’impôt sur lessociétés, sont partagées entre ces deux prélèvements en fonctiondu poids du travail et du capital dans la valeur ajoutée desentreprises (70 % en mesures en cotisations, 30 % en mesures enimpôts de type impôt sur les sociétés) : c’est par exemple le casdes mesures rehaussant la contribution sociale de solidarité dessociétés (C3S), assise sur leur chiffre d’affaires.

Les estimations résultant des deux exercices donnent des résultatscomparables – le premier a été retenu dans ce dossier. Simuléesà l’aide du modèle Mésange, les mesures de prélèvements sur lesentreprises ont des effets de long terme élevés mais leurs effets àcourt terme diffèrent selon le type de mesures. Les mesures quiallègent le coût du travail ont un effet plus rapide via un surcroîtd’emploi, donc de revenu et de consommation. À l’inverse, lesmesures de baisse de l’impôt sur le capital de type impôt sur lessociétés augmentent les capacités de production de long termemais se diffusent plus lentement, essentiellement vial’investissement des entreprises. �

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De nouveaux indicateurs de climats desaffaires sous-sectoriels pour améliorerle diagnostic conjoncturel

Juin 2016 35

Quelle sera la conjoncture économique des prochains trimestres ? Commentévoluera le produit intérieur brut ? La Note de conjoncture répond à cesquestions chaque trimestre. Elle s’appuie sur des modèles économétriques

utilisant principalement les informations issues des enquêtes de conjonctureauprès des entreprises, qui couvrent les principaux secteurs de l’économie. Enparticulier, l’Insee élabore des indicateurs synthétiques de climats des affaires quipermettent de résumer l’information commune aux soldes d’opinion extraits desenquêtes. L’intérêt de ces indicateurs pour la prévision est attesté de longue date.

L’industrie et les services représentent 61 % de la production totale de biens etservices et les trois quarts de ses fluctuations trimestrielles. Exploiter leshétérogénéités de ces secteurs, en utilisant les climats des affaires dans l’industrieet dans les services, permet d’améliorer la précision des prévisions de croissancetrimestrielle du produit intérieur brut, ce pourquoi ces climats sont déjàrégulièrement mobilisés dans le cadre des exercices de Note de conjoncture.

Désagréger plus encore les informations disponibles apporte une nouvelleinformation pertinente pour l’analyse conjoncturelle. Ainsi, de nouveauxindicateurs synthétiques de climats des affaires ont été calculés à un niveausous-sectoriel, afin d’exploiter au mieux l’information contenue dans lesenquêtes de conjoncture. Ces indicateurs du climat des affaires améliorent lalecture des soldes d’opinion sous-sectoriels et sont également pertinents pourrefléter la conjoncture propre à chaque sous-secteur. Ils rendent compte, parexemple, du rôle moteur du sous-secteur des matériels de transport dansl’industrie et du faible impact de la crise financière de 2009 sur la productiondans l’information-communication. En outre, ils permettent d’obtenir desprévisions satisfaisantes de la production des sous-branches correspondantes.Enfin, agréger ces prévisions améliore la qualité du scénario conjoncturel dansl’industrie d’une part et dans les services d’autre part en explicitant lescontributions de chaque sous-branche et avec une prévision plus argumentée.Dans le cas de l’industrie, le modèle de prévision de la productionmanufacturière obtenu en agrégeant les prévisions sous-sectorielles est mêmesignificativement meilleur que les modèles directs actuellement utilisés. Cedossier est l’occasion également de proposer un nouvel indicateur du climat desaffaires dans le commerce de détail, plus lisible et plus précis que celui publiéjusqu’à présent.

Morgane GlotainAlain Quartier La Tente

Département de laconjonctureDivision Enquêtes deconjoncture

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De nouveaux indicateurs de climats des affaires sous-sectorielspour améliorer le diagnostic conjoncturel

Les enquêtes de conjoncture, des sources d’informationprécieuses actuellement utilisées pour capter les fluctuationsconjoncturelles des différents secteurs

Les questions posées aux entreprises dans les enquêtes de conjoncture sontmajoritairement qualitatives. Elles permettent d’obtenir des informationsprécoces sur le passé récent, la situation présente et les perspectives à court termedes entreprises, notamment en termes d’activité, d’emploi et d’investissement.Les informations ainsi obtenues sont synthétisées dans des variables quantitativesappelées soldes d’opinion. Rapidement disponibles et peu révisés, ils permettentde suivre l’économie française en temps réel, avant les principaux indicateursquantitatifs tels que l’indice de la production industrielle (IPI) ou les comptesnationaux trimestriels.

Du fait de la richesse et de la variété des questions posées, l’interprétation desenquêtes de conjoncture peut s’avérer difficile principalement pour deux raisons :- un solde d’opinion peut varier au mois le mois de façon volatile, ce qui rend salecture difficile ;- pour un mois donné, les différents soldes d’opinion d’une même enquêtepeuvent fournir des signaux en apparence contradictoires.

Les climats des affaires : desindicateurs lisibles et utiles

Afin de pallier ces difficultés, l’Insee élabore et publie des indicateurs mensuelssynthétiques appelés climats des affaires. Ces indicateurs reflètent l’opinion deschefs d’entreprise sur la conjoncture de leur secteur et sont moins volatils, doncplus lisibles que les soldes d’opinion. Ils sont calculés pour les secteurs del’industrie, des services, du bâtiment, du commerce de gros et du commerce dedétail. Un climat des affaires « France » synthétise les informations de l’ensemblede ces secteurs. Il est fortement corrélé au taux de croissance trimestriel duproduit intérieur brut (PIB)1 et permet donc d’analyser les cycles de l’économiefrançaise (Bardaji et al., 2008).

Les branches de l’industrie etdes services sont

déterminantes pour saisir laconjoncture

Une analyse distincte des principaux secteurs économiques aide à comprendreplus finement la conjoncture française. L’analyse conjoncturelle s’appuie avanttout sur les informations qualitatives et quantitatives relatives aux branches2 del’industrie manufacturière et des services marchands (hors commerce). Dans lescomptes nationaux, ces deux branches représentent 61 % de la productiontotale de biens et services et expliquent 75 % de ses fluctuations (graphique 1).Dans le détail, même si l’industrie manufacturière ne représente que 19 % de laproduction totale de biens et services (contre 42 % pour les services), sonactivité, plus fluctuante, explique 41 % de la variance d’ensemble (contre 34 %pour les services).

Les enquêtes de conjoncturereflètent la dynamique propre à

chaque secteur...

Comprendre les cycles économiques de chacune de ces branches est doncindispensable pour analyser les évolutions globales de l’économie française. Lesenquêtes de conjoncture dans l’industrie et dans les services3 apportent deséléments cruciaux à cette analyse. Elles s’avèrent tout aussi déterminantes pourcomprendre le climat conjoncturel global de la France.

36 Note de conjoncture

1. La corrélation entre les évolutions trimestrielles du PIB en volume à prix chaînés et leclimat des affaires France trimestrialisé en prenant sa valeur au troisième mois du trimestreest de 0,64.2. Les enquêtes de conjoncture sont ventilées par « secteurs » d’activité alors que lescomptes nationaux sont décomposés en « branches ». Une entreprise donnée peut avoirdifférentes activités, classées en autant de branches, sa principale activité déterminant leseul secteur d’activité dans lequel elle est classée. En pratique, les enquêtes deconjoncture sont utilisées dans le diagnostic conjoncturel en considérant que le secteuréquivaut à la branche de même nom.3. Le champ de ces enquêtes de conjoncture porte en fait sur l’industrie manufacturière etles services marchands hors commerce et hors activités financières. Par simplification,dans la suite de ce dossier, le terme « industrie » désigne l’industrie manufacturière et leterme « services » désigne les services marchands hors commerce.

Page 37: Note de conjoncture Insee juin 2016

D’une part, elles contribuent à la variance de l’évolution trimestrielle du climatdes affaires « France » avec la même ampleur que les branches de l’industrie etdes services dans la production totale des comptes nationaux. D’autre part, lesenquêtes de conjoncture et les climats des affaires associés rendent compte de ladynamique différente de ces deux branches (Bouton et Erkel-Rousse, 2002).Notamment, le plus faible degré d’ouverture des services aux échangesinternationaux rend cette branche nettement moins sensible que l’industrie auxchocs extérieurs. Par exemple, le découplage entre le climat des affaires dansl’industrie, au-dessus de sa moyenne de long terme depuis le printemps 2015,notamment sous l’effet de chocs favorables aux exportateurs, et celui dans lesservices, nettement inférieur à cette date, s’observe également en termes decroissance de la production4.

... et leur utilisation améliore laprécision des prévisions

de croissance

Par ailleurs, exploiter ces différentes dynamiques sectorielles permet d’améliorerl’élaboration du diagnostic conjoncturel de la France. En effet, pour prévoir lacroissance trimestrielle du PIB, l’utilisation conjointe des climats dans l’industrieet dans les services donne des prévisions de meilleure qualité que l’utilisation duseul climat France (encadré 1).

Des dynamiques également différenciées à l’intérieurdes branches

L’industrie et les servicesregroupent des sous-branches

hétérogènes...

L’industrie et les services sont elles-mêmes composées de sous-branches quicouvrent des activités variées, avec des caractéristiques qui sont là encoredifférentes en termes d’exposition à la concurrence internationale, deconcentration, etc. : elles ne suivent donc pas toutes la même conjoncture.Certaines sous-branches évoluent en phase avec la conjoncture globale (lamétallurgie, la chimie ou les biens d’équipement par exemple), d’autresfluctuent de façon plus indépendante (comme les activités immobilières ou lacokéfaction-raffinage). Leurs cycles conjoncturels ont des amplitudes plus oumoins marquées, notamment en fonction de la sensibilité aux chocs extérieurs.Puisque l’utilisation de l’information sectorielle permet d’améliorer l’analyseconjoncturelle de la France, les dynamiques sous-sectorielles peuventégalement être exploitées pour affiner l’analyse de la conjoncture dansl’industrie et les services.

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De nouveaux indicateurs de climats des affaires sous-sectorielspour améliorer le diagnostic conjoncturel

1 - Répartition de la production totale de biens et services en 2015et de la variance de sa croissance trimestrielle sur longue période

Champ : la partie « autres » comprend les industries extractives (DE), l’agriculture (AZ) et les services non marchands (OQ). Ces secteurs ne sont pasutilisés pour le calcul du climat des affaires France.Note : les parts de la production totale sont calculées en valeur et les contributions à la variance de la croissance trimestrielle de la production sontcalculées en volume à prix chaînés.Source : Insee

4. « Le découplage entre l’industrie et les services dans les enquêtes de conjoncture nedevrait pas perdurer », Note de conjoncture, juin 2015, p. 60-61.

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38 Note de conjoncture

De nouveaux indicateurs de climats des affaires sous-sectorielspour améliorer le diagnostic conjoncturel

Encadré 1 - Prendre en compte l’information sectorielle permet une lecture plus finede l’activité en France

Les enquêtes de conjoncture dans l’industrie et les services fournissent des informations utiles pour prévoir la croissance trimestrielle duPIB. En 2009, Erkel-Rousse et Minodier ont montré qu’à cette fin, les soldes des enquêtes de conjoncture dans les services contenaientune information spécifique pouvant s’ajouter à celle apportée par les soldes de l’enquête dans l’industrie. Ainsi, la prévision de PIB estsignificativement améliorée en utilisant conjointement les indicateurs issus de ces deux enquêtes plutôt que d’une seule des deux.Ces résultats sont encore valables aujourd’hui même en se limitant aux climats des affaires sectoriels qui résument l’informationcontenue par les enquêtes. En effet, l’utilisation conjointe des climats des affaires dans l’industrie, les services et le bâtiment donne desprévisions de croissance trimestrielle du PIB de meilleure qualité que celles obtenues en utilisant le seul climat des affaires pour la France.Ainsi, d’après le test de Diebold et Mariano, les performances prédictives d’un modèle incluant les différents climats sectoriels (modèle 2)sont significativement meilleures (au seuil de 9 %) que celles obtenues en n’utilisant que le climat des affaires en France (modèle 1 de

référence). Ces deux approches sont actuellement utilisées pour l’élaboration de la prévision du PIB.Le même résultat est obtenu avec un modèle de prévision utilisant les climats des affaires sous-sectoriels dans l’industrie et les services(voir annexe 1) et le climat des affaires dans le bâtiment. Les performances d’un modèle incluant les climats des affaires sous-sectoriels(modèle 3) sont également meilleures que celles du modèle de référence (au seuil de 6 %), mais pas significativement meilleures quedans le modèle 2.

Modèle 1 : Prévision du PIB avec le climat France (modèle de référence)

pib facfr facfrm m

= + +– , , ( – ) ,(– , ) ( , ) (2 70 013 0 03

7 85 6 712 1

8 961

, )facfr

m+ ε

(entre parenthèses le t de Student des coefficients)Période d’estimation : 1992T2-2013T4

R² ajusté : 0,55RMSE « hors échantillon » (sur la période 2000T1-2016T1): 0,36

Où :- pib est le taux de croissance trimestriel du PIB ;- facfrm1 et facfrm2 sont respectivement le climat des affaires France au premier et au deuxième mois du trimestre.

Modèle 2 : Prévision du PIB avec les climats des affaires sectoriels

pib facind facindm m

= + +– , , ( – ) ,(– , ) ( , )216 0 09 0 0

6 45 6 472 1 5 0 02

9 432

4 541

( , ) (– , )– ,facser facbat

m m+ ε

(entre parenthèses le t de Student des coefficients)Période d’estimation : 1992T2-2013T4

R² ajusté : 0,65RMSE « hors échantillon » (sur la période 2000T1-2016T1) : 0,32

Où :- facindm1 et facindm2 sont respectivement le climat des affaires dans l’industrie au premier et au deuxième mois du trimestre ;- facserm2 est le climat des affaires dans les services au deuxième mois du trimestre ;- facbatm1 est le climat des affaires dans le bâtiment au premier mois du trimestre.

Modèle 3 : Prévision du PIB avec les climats des affaires sous-sectoriels

pib facind c facind clm m

= 0 05 4 0 03 12 77

22 35

2, _ – , _ –( , ) (– , )

0 02 2 0 06 5

0 043 06

24 61

2, _ , _

– ,(– , ) ( , )

facind cl facind cm m

+

(– , ) (– , ) ( ,_ – , _ ,

4 152

3 972

2 10 03 0 03facind ce facind cm

m m+

72 1

4 3720 04

0) ( , )( _ – _ ) , _facind cg facind cg facser m

m m m+

+ , ( _ – _ ) – ,( , ) (– , )

04 0 022 81

2 13 40

facser n facser n facbatm m m m m

facbat facbat13 48

2 1011+ +, ( – )( , )

ε

(entre parenthèses le t de Student des coefficients)Période d’estimation : 1992T2-2013T4

R² ajusté : 0,79RMSE « hors échantillon » (sur la période 2000T1-2016T1) : 0,31

Où :- facind_soussectmi est le climat des affaires dans le sous-secteur « soussect » de l’industrie au mois i ;- facser_soussectmi est le climat des affaires dans le sous-secteur « soussect » des services au mois i.

Page 39: Note de conjoncture Insee juin 2016

... dont les fluctuations peuventcontribuer très différemment

de leurs poids

La sous-branche des « autres industries » (poste « C5 » de la Nomenclature agrégéeen 17 postes « A17 ») représente près de la moitié de la production industrielle dansles comptes nationaux (graphique 2) et contribue à hauteur de 40 % à sa volatilité.Elle regroupe des activités diverses telles que la métallurgie, la chimie, la plasturgieou encore la pharmacie. Les autres sous-branches contribuent chacune à leurfaçon au niveau et à la volatilité de la production industrielle. Ainsi,l’agro-alimentaire pèse 21 % de la production industrielle mais ne contribue quetrès faiblement à sa volatilité (4 %). Au contraire, les matériels de transportcontribuent deux fois plus à la variance (29.%) qu’au niveau (16 %) de laproduction. Finalement, près de 70 % des fluctuations de la productionmanufacturière sont dues à deux sous-branches : les autres industries et lesmatériels de transport. Cette caractéristique s’accentue sur la période récente.

Dans les services, près du tiers de la production comme de la volatilité de sacroissance provient des « services aux entreprises » (poste « MN » ; graphique 3).Cette sous-branche regroupe des activités diverses, principalement orientéesvers les entreprises, parmi lesquelles les sièges sociaux et activités de conseil,l’architecture et l’ingénierie, la recherche-développement, la location etlocation-bail ou encore les activités juridiques et comptables.

Juin 2016 39

De nouveaux indicateurs de climats des affaires sous-sectorielspour améliorer le diagnostic conjoncturel

2 - Répartition de la production manufacturière en 2015 et contributions à la variancede sa croissance trimestrielle sur longue période

Note : les parts de la production totale sont calculées en valeur et les contributions à la variance de la croissance trimestrielle de la production sontcalculées en volume à prix chaînés.Source : Insee

3 - Répartition de la production de services marchands hors commerce en 2015et contributions à la variance de sa croissance trimestrielle sur longue période

Note : les parts de la production totale sont calculées en valeur et les contributions à la variance de la croissance trimestrielle de la production sontcalculées en volume à prix chaînés.Source : Insee

Page 40: Note de conjoncture Insee juin 2016

La deuxième sous-branche des services, en termes de part dans la production,est celle des activités immobilières. Toutefois, elle ne contribue que faiblement àla variance d’ensemble (7 %). Les services aux entreprises, les transports etl’information-communication expliquent à eux seuls les trois quarts desfluctuations de la production de services.

Des indicateurs de climats des affaires pour retracerla conjoncture des sous-secteurs

Des climats des affairessous-sectoriels sont construits

Les enquêtes de conjoncture peuvent aider à suivre la diversité des situationsconjoncturelles des sous-secteurs de l’industrie et des services. En effet, lessoldes d’opinion issus des enquêtes de conjoncture sont calculés et diffusés auniveau sous-sectoriel. Afin de résumer l’information conjoncturelle communeà l’ensemble des soldes dans chaque sous-secteur et d’améliorer leur lecture,il est possible de construire des indicateurs synthétiques du climat des affaires àpartir de ces soldes d’opinion dans la majorité des sous-secteurs, sur le modèlede ce qui est déjà fait par secteur (annexe 1).

Ces indicateurs de climats des affaires sous-sectoriels permettent d’abord derendre compte de façon satisfaisante de l’évolution de la production danschacune des sous-branches. En effet, les corrélations entre les climats desaffaires et les évolutions sur un an des productions correspondantes s’avèrentsatisfaisantes, supérieures à 60 % dans la plupart des cas (tableau 1).

Des sous-secteurs comme lesactivités immobilières ont une

dynamique conjoncturellespécifique

L’analyse des corrélations de chaque climat sous-sectoriel avec, selon le cas, leclimat des affaires de l’ensemble des services ou celui de l’industrie permet dedistinguer deux types de sous-secteurs (graphique 4) : ceux dont la conjonctureest étroitement liée à la conjoncture d’ensemble et ceux dont les fluctuationsconjoncturelles ont une spécificité propre sur l’ensemble de la période. Parexemple, le sous-secteur des activités immobilières, ou, au sein de l’industrie,les « autres matériels de transports » (notamment aéronautiques) suivent desfluctuations conjoncturelles moins corrélées à celles des autres secteurs et àcelle de l’ensemble.

Même si un sous-secteur suit de très près la conjoncture d’ensemble, sonclimat peut présenter des particularités ponctuelles utiles à une analyse plusfine et plus précise.

40 Note de conjoncture

De nouveaux indicateurs de climats des affaires sous-sectorielspour améliorer le diagnostic conjoncturel

Sous-secteurs/sous-branchesen Nomenclature agrégée (NA 2008) Mois 2 Mois 3

Total industrie 0,78 0,78

Agro-alimentaire (C1) 0,41 0,41

Biens d’équipement (C3) 0,75 0,75

Matériels de transport (C4) 0,60 0,60

Autres industries (C5) 0,85 0,85

Total services 0,82 0,82

Transport (HZ) 0,85 0,84

Hébergement-restauration (IZ) 0,64 0,66

Information-communication (JZ) 0,75 0,76

Activités immobilières (LZ) 0,46 0,44

Activités spécialisées, scientifiques et techniques (M)* 0,80 0,79

Activités de services administratifs et de soutien (N)* 0,76 0,72

Tableau 1 - Corrélations entre le climat sous-sectoriel et le glissement annuelde la production trimestrielle de la sous-branche correspondante

* Pour les climats des secteurs « M » et « N », la corrélation à la production est testée avec laproduction de la branche agrégée (MN).Lecture : Le climat des affaires « Mois 2 » correspond à l’indicateur trimestriel dont la valeur autrimestre T correspond à la valeur du climat des affaires au deuxième mois du trimestre T.Source : Insee

Page 41: Note de conjoncture Insee juin 2016

Les climats sous-sectorielsreflètent des dynamiques de

reprise différentes selonles branches

Par exemple, alors que le climat industriel était terne depuis 2012, il s’estredressé à des rythmes différents selon les sous-secteurs (graphique 5). Tandisque le climat des matériels de transports a retrouvé sa moyenne de longuepériode dès le second semestre 2013, l’indicateur des biens d’équipement s’estmaintenu plus longtemps au-dessous de sa moyenne de longue période et n’aretrouvé son niveau moyen qu’en toute fin 2015.

L’évolution des indicateurs synthétiques dans ces deux sous-secteurs illustrebien celle de la production sur cette période : dans les matériels de transport,celle-ci a dépassé dès mi-2013 son niveau de début 2012 et se situe 8 % plushaut début 2016. À l’inverse, l’activité dans les biens d’équipement est à peineplus élevée fin 2015 que début 2012.

Pour les matériels de transport,la crise de 2008 et la reprise

mi-2009 se voient dans leclimat des affaires

sous-sectoriel

À l’été 2008, le climat des affaires des matériels de transport a commencé à sedégrader sévèrement. À 102 en août 2008, il a perdu 26 points en six mois et aatteint son point le plus bas (76) en février 2009. Il a rebondi dès le mois suivant.Cette évolution est cohérente avec celle de la production d’automobiles, frappéede plein fouet par la crise en 2008 : les exportations et la demande intérieure ontfortement baissé, la production automobile a chuté, pesant sur celle del’ensemble des matériels de transport. Pour soutenir la filière, les pouvoirs publicsont pris des mesures telles que la « prime à la casse » ainsi qu’un plan d’aide auxconstructeurs. En ligne avec la remontée du climat des affaires du secteur, laproduction de matériels de transports a rebondi dès le printemps 2009.

Juin 2016 41

De nouveaux indicateurs de climats des affaires sous-sectorielspour améliorer le diagnostic conjoncturel

4 - Corrélations des climats sous-sectoriels avec les climats d’ensemble dans l’industrie et les services

Notes : les corrélations sont calculées sur la période 1991-2016 (sauf 2006-2016 pour le secteur des transports). En droit, climats calculés auniveau A17 ou A21 de la Nomenclature agrégée ; en italique, climats calculés au niveau A38 de cette nomenclature dans l’industrie.Source : Insee

5 - Productions et climats des affaires dans les biens d’équipement et les matériels de transport

Note : les séries de production (glissements annuels) et de climats des affaires sont normalisées de moyenne 100 et d’écart-type 10 sur la période1990-2016.Source : Insee

Page 42: Note de conjoncture Insee juin 2016

Au contraire, le climat des affaires dans les biens d’équipement n’a commencé àse redresser qu’au second semestre 2009 et la production de biensd’équipement n’a redémarré que fin 2009. Globalement, les climats des affairesont donc bien permis d’anticiper l’ampleur de la crise et les différents rythmes dereprise selon les sous-secteurs de l’industrie.

De la même manière, les différences de dynamiques entre branches des servicesse reflètent elles aussi dans les climats sous-sectoriels. Le climat des affaires dansles services a atteint son point le plus bas (68) en mars 2009, illustrant la baissed’activité importante de la branche entre 2008 et 2009 (graphique 6).Cependant, tous les sous-secteurs n’ont pas été affectés avec la même ampleur.Pour les secteurs les plus touchés — les activités spécialisées, scientifiques ettechniques et les services administratifs et de soutien —, les climats des affairesont plongé en même temps que ceux des secteurs industriels et ont atteint leursplus bas niveaux en avril 2009 (graphique 7). Dans les comptes nationauxégalement, la sous-branche correspondante a particulièrement pâti du fortralentissement de l’ensemble de l’économie, et notamment de la très forterécession industrielle. Au contraire, l’indicateur synthétique du sous-secteur del’information-communication s’est maintenu quinze points au-dessus du climatde l’ensemble des services et la branche a plutôt bien résisté, grâce à la bonnetenue des investissements en logiciels et à l’essor de la téléphonie mobile.

42 Note de conjoncture

De nouveaux indicateurs de climats des affaires sous-sectorielspour améliorer le diagnostic conjoncturel

6 - Production et climat des affaires dans les services et dans l’information-communication

Note : les séries de production et de climat des affaires sont normalisées de moyenne 100 et d’écart-type 10 sur la période 1989-2016.* ga : glissement annuelSource : Insee

7 - Production et climat des affaires dans les activités spécialisées, scientifiques et techniqueset dans les services administratifs et de soutien

Note : les séries de production et de climats des affaires sont normalisées de moyenne 100 et d’écart-type 10 sur la période 1989-2016.Source : Insee

Page 43: Note de conjoncture Insee juin 2016

Le climat des affaires desactivités immobilières en phase

avec l’évolution des priximmobiliers

Les activités immobilières ont également une dynamique particulière. Le climatde ce sous-secteur est moins corrélé aux autres climats et sa particularité estd’être mieux corrélé aux prix de l’immobilier ancien qu’à la production(graphique 8). En particulier, ce climat reflète bien l’évolution singulière des prixde l’immobilier ancien en France lors de la crise de 2008-2009 (Clévenot,2011). Comme dans la plupart des économies avancées, les prix ont chuté enFrance fin 2008 et début 2009 mais leur recul s’est amoindri dès le printemps etils se sont redressés dès le troisième trimestre 2009 ; de même le climat desaffaires se redresse dès février 2009 jusqu’à retrouver un niveau supérieur à samoyenne de long terme en octobre 2009.

Des modèles de prévision par sous-branche qui précisent lesprévisions et enrichissent l’analyse

Les sous-secteurs de l’industrie et des services suivent une conjoncture qui leurest propre. Les indicateurs synthétiques de climats des affaires sous-sectorielsreflètent en général l’évolution de la production des branches concernées. Ils’avère pertinent de les utiliser dans des modèles de prévision sous-sectoriels,en particulier pour prévoir l’évolution de la production manufacturière.

Trois sources de données sontutilisées pour prévoir les

productions par sous-branche

Outre les soldes d’opinion issus des enquêtes de conjoncture de l’Insee ainsi queles indicateurs synthétiques associés (indicateurs de climats sous-sectoriels,indicateurs de surprise5), d’autres sources de données disponibles au niveau finaident à prévoir la conjoncture sous-sectorielle. En particulier, les indicesmensuels de production industrielle (IPI) enrichissent habituellement lesprévisions sur les branches industrielles. Les soldes d’opinion issus des enquêtesde conjoncture de la Banque de France apportent également parfois uneinformation complémentaire. En revanche, le faible recul temporel des sériesissues des enquêtes Banque de France dans les services ne permet pas encore deles intégrer de façon satisfaisante dans les modèles.

Des modèles testent l’apport dechaque climat sous-sectoriel

Un modèle a été élaboré à l’aide de ces sources de données pour prévoir laproduction trimestrielle de chaque sous-branche. L’apport du climat des affairescorrespondant y est testé (annexe 2). Dans tous les sous-secteurs où un climat desaffaires est construit, excepté dans les services de transport, son utilisation nedétériore pas la capacité de prévision du modèle et l’améliore dans certains cas.

Juin 2016 43

De nouveaux indicateurs de climats des affaires sous-sectorielspour améliorer le diagnostic conjoncturel

8 - Climat des affaires et production dans les activités immobilières et évolution des prix immobiliers

Note : les séries sont normalisées de moyenne 100 et d’écart-type 10 sur la période 1996-2015 (indice Notaires-Insee) et 1989-2016 (climat desaffaires et production).*ga : glissement annuelSource : Insee

5. Pour la présentation des indicateurs de surprise, voir Bortoli et al. (2015).

Page 44: Note de conjoncture Insee juin 2016

Des prévisions de bonnequalité pour l’industrie et lesservices dans leur ensemble

Une prévision de l’évolution de la production de chaque sous-branche estétablie en privilégiant les modèles intégrant les climats sous-sectoriels. Paragrégation, il en résulte des prévisions de production de l’ensemble del’industrie ou des services. Celles-ci s’avèrent de qualité supérieure ou égaleaux prévisions issues des modèles actuellement utilisés (annexe 2).

En particulier, exploiter l’information sous-sectorielle permet d’améliorer demanière significative la qualité de la prévision de la production manufacturière.En effet, la prévision qui en résulte est plus précise et de meilleure qualité quecelle obtenue en étalonnant directement la production manufacturière par lessoldes et indicateurs calculés au niveau manufacturier. Dans les services, lesprévisions obtenues par agrégation sous-sectorielle sont de qualité seulementéquivalente aux prévisions obtenues par un étalonnage direct.

Pour les services, un niveau d’agrégation intermédiaire a aussi été testé. Lessous-secteurs ont été regroupés de façon à former des blocs homogènes :services principalement aux entreprises versus services principalement auxménages ou bien services exposés à la concurrence internationale versusservices abrités. Cependant, les prévisions obtenues de cette façon nepermettent pas d’améliorer la prévision globale sur les services marchandshors commerce (Glotain, 2016).

L’élaboration de prévisionssous-sectorielles permetd’améliorer le diagnostic

conjoncturel

La décomposition sous-sectorielle fournit une aide précieuse pourl’élaboration du scénario conjoncturel dans l’industrie et les services. D’unepart, cela apporte de nouveaux modèles de prévision de la productionmanufacturière et de la production de services, qui peuvent être mis enconcurrence avec les modèles de prévision directs. D’autre part, ces modèlesagrégés utilisent de l’information supplémentaire provenant des différentessous-branches et permettent donc de mieux comprendre les conjoncturessous-sectorielles en anticipant de manière plus précise les effets d’évènementsponctuels sur la production. Cela concerne par exemple l’impact d’une grèvesur une branche donnée ou les arrêts de raffinerie pour maintenance sur laproduction de la branche de cokéfaction-raffinage.

Descendre à un niveau encore plus fin ne permet pas d’améliorersystématiquement les prévisions. En effet, plus le nombre d’entreprisesrépondantes est faible et plus les soldes d’opinion associés sont imprécis etles climats des affaires associés volatils. Les erreurs de prévisionspotentiellement réalisées en sont alors d’autant plus dispersées. Dansl’industrie manufacturière par exemple, effectuer des prévisions distinctesdans l’automobile et dans les autres matériels de transport dégradelégèrement la qualité de la prévision d’ensemble, par rapport à celle issued’un modèle visant directement la branche agrégée des matériels detransport (Quartier La Tente, 2015).

Un nouveau climat desaffaires moins volatil dans le

commerce de détail

Les travaux présentés dans ce dossier conduisant à proposer de nouveauxindicateurs de climat des affaires par sous-secteur permettent également deconfirmer ou d’infirmer la pertinence des climats des affaires sectorielsexistants. Ainsi, dans les services, l’indicateur calculé pour l’ensemble dusecteur a été remanié : construit comme pour les sous-secteurs, il apparaîtplus lisse et légèrement plus performant que l’indicateur publié jusqu’alors.De même dans le commerce de détail, un nouvel indicateur construit à partirde soldes d’opinion supplémentaires par rapport à l’indicateur actuel s’avèreplus pertinent que celui publié actuellement (annexe 3). En effet, il est moinsvolatil, donc plus lisible, et permet d’améliorer significativement lesprévisions de production dans le commerce. Les nouveaux indicateurs declimat des affaires dans les services et le commerce de détail sont publiés parl’Insee à compter de juin 2016.

44 Note de conjoncture

De nouveaux indicateurs de climats des affaires sous-sectorielspour améliorer le diagnostic conjoncturel

Page 45: Note de conjoncture Insee juin 2016

Quelle croissance pour le deuxième trimestre 2016 ?

Les modèles établis par sous-branche permettent d’élaborer un scénariodétaillé pour l’activité du deuxième trimestre 2016 dans l’industrie (tableau 2)et les services (tableau 3).

Au deuxième trimestre 2016,l’activité stagnerait dans

l’industrie manufacturière

Après une inflexion au premier trimestre 2016 (+0,1 % après +0,7 %), l’activitéindustrielle stagnerait au deuxième trimestre. D’un côté, la production dans labranche de cokéfaction-raffinage (–9,0 % prévu après –2,8 %) est affectée par desgrèves commencées fin mai. En outre, l’activité diminuerait de nouveau dans lesbiens d’équipement (–0,2 % après –0,9 %), en lien avec la baisse du climat desaffaires en mai. Elle serait quasi stable dans l’agro-alimentaire (–0,1 % après–1,1 %) : l’acquis de croissance trimestrielle de l’IPI est faible fin avril mais le climatdes affaires est supérieur à sa moyenne de long terme en mai. De l’autre côté,l’activité se redresserait légèrement dans les « autres industries » (+0,4 % après+0,1 %), comme le suggère son climat des affaires : déjà au-dessus de samoyenne en avril, il s’améliore encore en mai pour atteindre 104. Dans lesmatériels de transport, le climat des affaires se situe largement au-dessus de samoyenne (106 en mai après 110 en avril). Cela se traduirait par une activitéencore dynamique au deuxième trimestre (+2,2 % après +3,7 %), confortée parun acquis de croissance trimestrielle de l’IPI favorable fin avril dans cette branche.

L’activité resterait soutenuedans les services marchands

hors commerce

Dans les services marchands hors commerce, l’activité ralentirait au deuxièmetrimestre (+0,5 %) après avoir vivement progressé au premier trimestre 2016(+1,0.%). La croissance resterait relativement soutenue dans les services auxentreprises (+0,8 %), le climat des affaires restant favorable dans les servicesadministratifs et de soutien et se redressant dans les activités spécialisées, scientifiqueset techniques. Dans l’hébergement-restauration, l’activité progresserait encorenettement au deuxième trimestre (+0,6 % après +1,2 %), en particulier au moment dela tenue de l’Euro 2016 de football. En revanche, l’activité dans les services auxménages se replierait après avoir bénéficié de la vente des billets pour cet événement(–0,3 % après +1,8 %) et celle de l’information-communication décélérerait après savive hausse au premier trimestre 2016 (+0,4 % après +2,3.%). �

Juin 2016 45

De nouveaux indicateurs de climats des affaires sous-sectorielspour améliorer le diagnostic conjoncturel

Secteur Pondération(%)

2015 2016

T2 T3 T4 T1 T2

Industrie manufacturière 100 –0,5 0,4 0,7 0,1 0,0

Agro-alimentaire (C1) 21 0,6 –0,2 –0,3 –1,1 –0,1

Cokéfaction-raffinage (C2) 6 –7,3 –0,9 5,2 –2,8 –9,0

Biens d’équipement (C3) 11 1,3 0,0 –0,3 –0,9 –0,2

Matériels de transport (C4) 16 –1,5 1,8 1,3 3,7 2,5

Autres industries (C5) 46 –0,1 0,5 0,5 0,1 0,4

Tableau 2 - Prévisions de la production des sous-branches de l’industrie manufacturière

PrévisionSource : Insee

Secteur Pondération(%)

2015 2016

T2 T3 T4 T1 T2

Services marchands hors commerce 100 0,0 0,5 0,9 1,0 0,5

Transport (HZ) 12 –0,1 0,8 0,6 1,3 0,2

Hébergement-restauration (IZ) 6 0,6 0,4 0,6 1,2 0,6

Information-communication (JZ) 12 0,4 0,8 1,0 2,3 0,4

Activités financières (KZ) 14 –0,5 0,5 1,0 0,6 0,3

Activités immobilières (LZ) 19 0,3 0,4 0,4 0,3 0,4

Services aux entreprises (MN) 31 –0,1 0,4 1,3 0,8 0,8

Autres activités de services (RU) 6 –0,2 1,0 0,9 1,8 –0,3

Tableau 3 - Prévisions de la production des sous-branches des services marchands hors commerce

PrévisionSource : Insee

Page 46: Note de conjoncture Insee juin 2016

De nouveaux indicateurs de climats des affaires sous-sectorielspour améliorer le diagnostic conjoncturel

46 Note de conjoncture

BibliographieBardaji J., Minodier C., Clavel L. et Tallet F. (2008), « Deux nouveaux indicateurs pour aider au diagnosticconjoncturel en France », Note de conjoncture, décembre, p. 23-44.

Bortoli C., Gorin Y., Olive P.-D. et Renne C. (2015), « De nouvelles avancées dans l’utilisation des enquêtes deconjoncture de l’Insee pour le diagnostic conjoncturel », Note de Conjoncture, mars, p. 21-41.

Bouton F. et Erkel-Rousse H. (2002), « Conjonctures sectorielles et prévision à court terme de l’activité : l’apportde l’enquête de conjoncture dans les services », Économie et statistique, n° 359-360, p. 35-58.

Clévenot M. (2011), « Les prix immobiliers en France : une évolution singulière », Note de conjoncture, juin,p. 23-35.

Cornec M. et Deperraz T. (2006), « Un nouvel indicateur synthétique mensuel résumant le climat des affaires dansles services en France », Économie et statistique, n° 395-396, p.13-38.

Diebold F.-X. et Mariano R.-S. (1995), « Comparing predictive accuracy », Journal of Business and EconomicStatistics, p. 253-263.

Doz C. et Lenglart F. (1995) « Une grille de lecture pour l’enquête mensuelle de l’industrie », Note de conjoncture,décembre, p. 18-25.

Dubois É. et Michaux E. (2006), « Étalonnages à l’aide d’enquêtes de conjoncture : de nouveaux résultats »,Économie & prévision, n° 172.

Erkel-Rousse H. et Minodier C. (2008), « Do Business Tendency Surveys in Industry and Services Help inForecasting GDP Growth? A Real-Time Analysis on French Data », Insee, Document de travail de la Direction desÉtudes et Synthèses Économiques.

Glotain M. (2016), « Améliorer l’analyse conjoncturelle des services en utilisant l’information sous-sectorielle »,mémoire de master, miméo.

Quartier La Tente A. (2015), « Dans quelle mesure l’intégration d’informations sous-sectorielles permet-elled’améliorer la qualité de la prévision de la production manufacturière ? », mémoire de master, miméo. �

Page 47: Note de conjoncture Insee juin 2016

De nouveaux indicateurs de climats des affaires sous-sectorielspour améliorer le diagnostic conjoncturel

Juin 2016 47

Annexe 1 – Élaboration de nouveaux indicateurs de climats des affairesdans les sous-secteurs d’activité

Les climats des affaires sous-sectoriels sont construits selon la méthode de l’analyse factorielle statique à un facteur. Cette techniquestatistique est actuellement utilisée pour estimer le climat de l’industrie notamment. Elle permet de résumer le comportement de plusieursvariables en une seule variable non observée, construite en combinant les variables initiales. Cette variable synthétique est appeléefacteur commun. Dans le cadre des enquêtes de conjoncture, les facteurs communs calculés à partir des soldes d’opinion représententl’opinion générale des entrepreneurs sur la conjoncture de leur secteur (Doz et Lenglart, 1995). C’est pourquoi ils sont appelésindicateurs synthétiques de climat des affaires.

L’analyse factorielle statique suppose qu’à chaque date t, le solde d’opinion (sit) est représenté comme la somme d’un termeproportionnel au facteur commun (Ft) et d’une composante spécifique à chaque solde (uit) :

s F uit i t it= +λ

Le facteur commun s’écrit donc comme une combinaison linéaire des soldes d’opinion :

F st i it

i

= ∑ω

Les termes ωi sont les coefficients associés aux soldes d’opinion et les termes λ i sont appelés loadings.

Choix du niveau de nomenclature

Pour l’industrie, les climats sous-sectoriels sont établis au niveau « A17 » de la Nomenclature agrégée (NA 2008). Dans certains cas, desclimats peuvent être calculés au niveau plus fin « A38 » de cette nomenclature.

Pour les services, les soldes sous-sectoriels sont habituellement étudiés et diffusés au niveau international « A21 » de la nomenclatured’activités, qui distingue les activités spécialisées, scientifiques et techniques (M) des activités de services administratifs et de soutien (N).Les climats des affaires sous-sectoriels dans les services peuvent également être calculés à ce niveau.

Périodes d’estimation

Dans l’industrie, la plupart des soldes mensuels sous-sectoriels sont disponibles depuis 1990, hormis les soldes sur l’emploi, qui sontmensuels depuis 2003. Cette indisponibilité sur la période antérieure à 2003 et le fait que leur utilisation depuis lors ne permet pasd’améliorer la qualité du climat obtenu conduisent à de ne pas les retenir dans le calcul des climats sous -sectoriels.

Dans les services, les enquêtes, d’abord trimestrielles, ne sont devenues mensuelles que depuis juin 2000. De plus, le solde sur lesperspectives générales, l’un des mieux corrélés à la production de services marchands hors commerce, n’est disponible que depuis cettemême date. Les climats sous-sectoriels des services ont donc été estimés sur deux sous périodes : à rythme mensuel et en intégrant lesolde sur les perspectives générales depuis juin 2000 ; à rythme trimestriel et sans ce solde auparavant, les climats des affaires mensuelsétant alors estimés par interpolation linéaire entre deux estimations trimestrielles.

Les soldes et le niveau d’agrégation retenus ont été choisis en fonction de la qualité des climats des affaires résultants. Celle-ci estévaluée a priori suivant deux critères : la capacité à synthétiser l’information des soldes considérés et la volatilité du climat ainsi construitqui en détermine la lisibilité. A posteriori, les climats doivent également être analysés au regard de la pertinence des messages délivrés,c’est-à-dire selon leur capacité à prévoir les indicateurs quantitatifs associés (annexe 2).

Choix des soldes et capacité à synthétiser l’information des soldes retenus

Pour juger qu’un climat sous-sectoriel résume bien l’information contenue dans les soldes d’opinion, tous les loadings associés auxsoldes doivent être suffisamment élevés. Le loading associé à un solde représente la contribution du facteur commun au comportementde ce solde. Plus le loading associé à un solde est élevé, plus ce dernier apporte d’information à l’estimation du facteur commun. Enpratique, les soldes retenus ont des loadings en valeur absolue la plupart du temps au moins égale à 0,3.

Dans l’industrie, les loadings associés aux soldes sur les perspectives générales et personnelles de prix s’avèrent tangents dans lamajorité des sous-secteurs. Comme les questions posées sur l’activité portent plus sur des volumes ou quantités que sur des facturationsou chiffres d’affaires, le lien a priori des différents soldes avec ceux sur les prix est ambigu et il a été préféré de ne pas retenir ces derniersdans le calcul du facteur commun. En outre, cela permet de conserver la même méthode de calcul que celle appliquée pour le climat del’ensemble du secteur manufacturier. Le même souci d’homogénéité conduit à retenir le solde sur le niveau des stocks alors que sonloading s’avère tangent dans certains sous-secteurs. Au total, les climats des affaires des sous-secteurs de l’industrie sont calculés à partird’une combinaison de six soldes (tableau 1).

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De nouveaux indicateurs de climats des affaires sous-sectorielspour améliorer le diagnostic conjoncturel

48 Note de conjoncture

Des climats des affaires peuvent être calculés à un niveau encore plus fin de la nomenclature (niveau « A38 »). C’est ce qui est proposé dèslors que la volatilité n’est pas trop importante (cf. infra). Construits sur le même principe, avec les même soldes, ils apparaissent cohérents.: leclimat des affaires d’ensemble et l’agrégation des climats des affaires sous-sectoriels ne présentent pas de différence majeure (graphique 1).

Toutefois, des incohérences en niveau et en évolution peuvent parfois s’observer entre les climats des affaires construits au niveau « A17 » etceux au niveau « A38 » (notamment entre le sous-secteur des matériels de transports et ceux de l’automobile et des autres matériels detransport). Ces incohérences proviennent de deux sources différentes : les coefficients associés aux soldes entre les deux niveaux étudiéspeuvent différer ; la normalisation des soldes d’opinion et des climats des affaires rend les climats non sommables. Une alternative dans laconstruction des indicateurs sous-sectoriels serait de contraindre les mêmes coefficients que ceux trouvés au niveau agrégé, ce quidénaturerait le principe de construction des indicateurs de climat des affaires, mais garantirait une plus grande cohérence de résultats entreclimats des affaires sous-sectoriels agrégés et climat d’ensemble. La rareté du nombre d’incohérences apparentes et la forte proximité enmoyenne des climats des affaires obtenues sans cette contrainte montrent qu’elle n’est pas nécessaire.

Dans les services, les huit soldes retenus ont des loadings élevés dans tous les sous-secteurs (tableau 2). Les soldes de prix ont été repriscar ils apparaissent nettement plus liés au facteur commun que dans le cas de l’industrie, ce qui peut s’expliquer par le fait que pour lesservices, les questions sur l’activité portent explicitement sur les chiffres d’affaires. De plus, les soldes sur les effectifs, passés et prévus,disponibles dès 1989, ont également été retenus.

Perspectivesgénérales deproduction

Carnets decommande

globaux

Carnets decommandeétrangers

Niveau desstocks

Productionpassée

Productionprévue

IndustrieCoefficients 0,09 0,34 0,21 –0,04 0,23 0,16

Loadings 84 % 95 % 92 % –64 % 93 % 90 %

Agro-alimentaire (C1)Coefficients 0,08 0,46 0,19 –0,07 0,24 0,11

Loadings 55 % 89 % 76 % –51 % 81 % 62 %

Cokéfaction-raffinage (C2)Coefficients 0,00 0,01 0,99 0,00 0,00 0,00

Loadings –1 % 64 % 100 % –1 % 16 % 6 %

Biens d’équipement (C3)Coefficients 0,05 0,39 0,40 –0,01 0,11 0,07

Loadings 81 % 97 % 97 % –42 % 91 % 85 %

Produits informatiques, électroniqueset optiques (CI)

Coefficients 0,09 0,48 0,34 –0,01 0,09 0,07

Loadings 71 % 94 % 92 % –21 % 72 % 66 %

Équipements électriques (CJ)Coefficients 0,17 0,30 0,23 –0,03 0,22 0,15

Loadings 82 % 89 % 86 % –39 % 86 % 80 %

Machines et équipements n.c.a. (CK)Coefficients 0,02 0,38 0,55 0,00 0,04 0,02

Loadings 72 % 98 % 99 % –20 % 88 % 79 %

Matériels de transport (C4)Coefficients 0,05 0,56 0,25 –0,04 0,09 0,07

Loadings 63 % 96 % 92 % –62 % 79 % 75 %

Automobile (CL1)Coefficients 0,13 0,43 0,22 –0,07 0,15 0,12

Loadings 75 % 92 % 84 % –61 % 79 % 74 %

Autres matériels de transport (CL2)Coefficients 0,01 0,51 0,44 –0,01 0,03 0,03

Loadings 41 % 98 % 98 % –41 % 73 % 68 %

Autres industries (C5)Coefficients 0,07 0,28 0,39 –0,02 0,18 0,09

Loadings 86 % 96 % 97 % –58 % 94 % 89 %

Textile, habillement, cuir (CB)Coefficients 0,05 0,49 0,29 –0,03 0,14 0,08

Loadings 66 % 96 % 93 % –53 % 86 % 78 %

Bois, papier, imprimerie (CC)Coefficients 0,18 0,41 0,17 –0,02 0,19 0,09

Loadings 90 % 95 % 90 % –41 % 91 % 82 %

Chimie (CE)Coefficients 0,08 0,36 0,49 –0,02 0,07 0,03

Loadings 82 % 96 % 97 % –50 % 80 % 65 %

Pharmacie (CF)Coefficients 0,07 0,47 0,42 –0,01 0,08 0,08

Loadings 45 % 88 % 86 % –5 % 51 % 49 %

Caoutchouc, plasturgie... (CG)Coefficients 0,11 0,27 0,21 –0,03 0,28 0,16

Loadings 86 % 94 % 92 % –54 % 94 % 90 %

Métallurgie et autres produits métalliques (CH)Coefficients 0,07 0,38 0,45 –0,01 0,08 0,05

Loadings 84 % 97 % 97 % –37 % 86 % 80 %

Autres industries manufacturières (CM)Coefficients 0,10 0,36 0,14 –0,04 0,30 0,18

Loadings 67 % 89 % 74 % –37 % 87 % 79 %

Tableau 1 - Coefficients et loadings des climats des affaires dans l’industrie

Source : Insee

Page 49: Note de conjoncture Insee juin 2016

De nouveaux indicateurs de climats des affaires sous-sectorielspour améliorer le diagnostic conjoncturel

Juin 2016 49

Par souci d’homogénéité entre climats des affaires sous-sectoriels et indicateur synthétique de climat des affaires de l’ensemble desservices, ces mêmes soldes ont été retenus pour établir ce dernier ; par rapport à l’indicateur estimé jusqu’à présent, quatre soldes sontajoutés (sur les prix et les effectifs, passés et prévus) et deux soldes trimestriels ne sont plus utilisés (sur les résultats d’exploitation, passés etprévus). Le nouvel indicateur apparaît très proche de celui diffusé jusqu’alors (graphique 2). Conceptuellement calculé comme lesclimats des affaires sous-sectoriels, il apparaît également très proche de l’agrégation de ces indicateurs.

Pertinence des climats sous-sectoriels et critère de volatilité

La volatilité des climats des affaires sous-sectoriels est mesurée par l’écart-type de leur variation.

Certains climats des affaires apparaissent nettement plus volatils que d’autres ce qui les rend très peu lisibles (tableau 3) : notammentcelui de la cokéfaction-raffinage ou celui de la pharmacie. Cette volatilité résulte de celle des soldes d’opinion dans ces secteurs trèsconcentrés. Par exemple, en 2013 il y avait 56 unités légales dans la cokéfaction-raffinage contre 59 000 dans l’agro-alimentaire. Il nesemble pas pertinent de publier les indicateurs synthétiques pour les sous-secteurs dont les soldes présentent une trop grande volatilité.

Dans une moindre mesure, les climats des affaires sont également un peu plus volatils dans l’agro-alimentaire,l’hébergement-restauration et les activités immobilières que dans les autres secteurs. Toutefois, ces indicateurs synthétiques sontnettement moins volatils que les soldes à partir desquels ils ont été calculés. Par exemple, dans l’agro-alimentaire, la volatilité des soldesest en moyenne de 6,9, contre 4,6 pour le climat des affaires obtenu.

Dans les services, le champ de l’enquête de conjoncture ne couvre pas le secteur des activités financières (KZ) et ne couvre qu’une faiblepartie de celui des « autres activités de services » (RU), qui pèse lui-même très peu dans l’ensemble des services marchands horscommerce en termes de production (6 %). Aucun climat des affaires n’est donc calculable pour ces deux secteurs.

1 - Climat des affaires dans l’industrie et agrégation des climats sous-sectoriels

Source : Insee

Activitépassée

Activitéprévue

Demandeprévue

Perspectivesgénérales Prix passés Prix prévus Effectifs

passésEffectifsprévus

ServicesCoefficients 0,10 0,24 0,19 0,35 0,02 0,04 0,04 0,06

Loadings 93 % 97 % 96 % 98 % 73 % 84 % 83 % 89 %

Transport (HZ)Coefficients 0,07 0,38 0,28 0,09 0,01 0,03 0,06 0,09

Loadings 94 % 99 % 98 % 95 % 73 % 85 % 93 % 95 %

Hébergement-restauration (IZ)

Coefficients 0,10 0,23 0,28 0,32 0,03 0,04 0,05 0,06

Loadings 81 % 91 % 92 % 93 % 45 % 58 % 67 % 70 %

Information-communication (JZ)

Coefficients 0,12 0,14 0,10 0,31 0,03 0,02 0,10 0,27

Loadings 85 % 87 % 83 % 94 % 53 % 44 % 83 % 93 %

Activités immobilières (LZ)Coefficients 0,11 0,21 0,18 0,20 0,11 0,16 0,10 0,10

Loadings 75 % 86 % 84 % 85 % 74 % 81 % 72 % 72 %

Activités spécialisées,scientifiques et techniques (M)

Coefficients 0,07 0,31 0,23 0,27 0,04 0,06 0,03 0,05

Loadings 87 % 97 % 96 % 96 % 77 % 84 % 67 % 83 %

Activités de servicesadministratifs et de soutien (N)

Coefficients 0,10 0,24 0,28 0,29 0,02 0,03 0,04 0,06

Loadings 87 % 95 % 95 % 96 % 47 % 66 % 74 % 80 %

Tableau 2 - Coefficients et loadings des climats des affaires dans les services

Source : Insee

Page 50: Note de conjoncture Insee juin 2016

De nouveaux indicateurs de climats des affaires sous-sectorielspour améliorer le diagnostic conjoncturel

50 Note de conjoncture

Le sous-secteur des transports a un traitement particulier. D’une part, l’enquête n’est disponible dans sa version actuelle que depuis2006. En outre, le champ de l’enquête de conjoncture dans les services ne comprend pas l’ensemble des activités de transport, il necouvre que le transport routier de marchandises et ne fournit pas d’information sur les autres modes de transport (ferroviaire, aérien,maritime) ni sur le transport routier de voyageurs. Le climat des affaires des transports ne reflète donc qu’une partie de la branche tellequ’elle est définie en comptabilité nationale. Il en est de même pour le sous-secteur des activités immobilières : l’enquête n’est réaliséequ’auprès des entreprises concernées (agences immobilières, etc.) alors qu’une grande partie de la production dans les comptesnationaux relève des ménages propriétaires, que leurs loyers soient réels ou imputés. �

2 - Climats des affaires dans les services et agrégation des climats sous-sectoriels

Source : Insee

Volatilité du climatdes affaires

Corrélation avecle climat France

(%)

Industrie 2,1 95

Agro-alimentaire (C1) 4,6 73

Cokéfaction-raffinage (C2) 10,9 20

Biens d’équipement (C3) 2,7 91

Produits informatiques, électroniques et optiques (CI) 5,2 71

Équipements électriques (CJ) 3,2 87

Machines et équipements n.c.a. (CK) 2,4 87

Matériels de transport (C4) 3,4 75

Automobile (CL1) 3,7 77

Autres matériels de transport (CL2) 3,7 47

Autres industries (C5) 2,2 92

Textile, habillement, cuir (CB) 4,1 69

Bois, papier, imprimerie (CC) 2,7 85

Chimie (CE) 4,0 83

Pharmacie (CF) 7,0 47

Caoutchouc, plasturgie... (CG) 2,7 94

Métallurgie et autres produits métalliques (CH) 2,7 88

Autres industries manufacturières (CM) 3,9 79

Services 2,0 97

Transport (HZ) 2,4 98

Hébergement-restauration (IZ) 4,0 82

Information-communication (JZ) 2,2 87

Activités immobilières (LZ) 4,1 65

Activités spécialisées, scientifiques et techniques (M) 2,4 92

Activités de services administratifs et de soutien (N) 2,9 92

Tableau 3 - Volatilité des climats des affaires sous-sectoriels et corrélation avec le climat France

Note : dans les services, la volatilité est calculée depuis juin 2000, date à partir de laquelle les soldes sontmensuels, dans tous les sous-secteurs sauf celui des transports pour lequel les soldes commencent en 2006.Les corrélations avec le climat France sont calculées sur la période 1990-2016 pour l’industrie et 1989-2016pour les services (sauf 2006-2016 pour le transport).Source : Insee

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De nouveaux indicateurs de climats des affaires sous-sectorielspour améliorer le diagnostic conjoncturel

Juin 2016 51

3 - Climats des affaires sous-sectoriels dans l’industrie

Source : Insee

4 - Climats des affaires sous-sectoriels dans les services

Source : Insee

5 - Climats des affaires sous-sectoriels dans les services

Source : Insee

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De nouveaux indicateurs de climats des affaires sous-sectorielspour améliorer le diagnostic conjoncturel

52 Note de conjoncture

Annexe 2 - Performances prédictives des modèles de prévision par sous-branche

Les performances prédictives d’un modèle sont évaluées par sescapacités à donner de façon persistante une erreur de prévision defaible amplitude. Pour cela, deux types de prévisions sont réalisés :- une prévision statique à partir du modèle estimé sur toute lapériode connue (« en échantillon »);- une prévision dynamique permettant d’appréhender lescomportements des modèles lors des différents exercices deprévision en recalculant à chaque trimestre les coefficients dumodèle (« hors échantillon » ou « pseudo temps réel »).

L’indicateur de performance des prévisions retenu est la racinecarrée de l’erreur quadratique moyenne — root mean square

error — (RMSE), qu’il faut minimiser. Le RMSE associé auxprévisions statiques, appelé RMSE « en échantillon », estime lavariance des erreurs de prévision. Le RMSE obtenu avec desprévisions dynamiques, appelé RMSE « hors échantillon », tientcompte, en outre, de l’incertitude liée à l’estimation descoefficients. Ces indicateurs sont également à comparer àl’écart-type de la variable à prévoir : ils doivent en effet être

inférieurs à cette quantité car dans le cas contraire réaliser uneprévision constante égale à la moyenne de longue périodefournit de meilleurs résultats.

Les modèles ont été construits pour être utilisables en pratique,c’est-à-dire en tenant compte du calendrier de la rédaction de laNote de conjoncture dont le scénario est en général établi en findu deuxième mois de trimestre. Les soldes d’opinion et lesindicateurs synthétiques associés sont trimestrialisés en fonctionde la place du dernier mois connu dans le trimestre (approche deDubois et Michaux, 2004). Il s’agit du premier mois du trimestrepour ceux issus des enquêtes de la Banque de France et dudeuxième mois du trimestre pour les indicateurs provenant desenquêtes Insee. Pour les indices de production industrielle, cesont les acquis de croissance trimestrielle « au mois 0 », soit lacroissance trimestrielle obtenue en prolongeant le niveau de lasérie au dernier mois du trimestre précédent, qui sont utilisés.

Variables utilisées dansle modèle de prévision

Écart-type dela production

RMSE dansl’échantillon

RMSE horséchantillon

Agro-alimentaire (C1)- production retardée- soldes Banque de France- climat

0,9 0,9 0,9

Cokéfaction-raffinage (C2)- production retardée- acquis d’IPI au mois 0- soldes Insee

5,5 3,1 4,4

Biens d’équipement (C3)- soldes Insee- soldes Banque de France- climat

2,4 1,6 1,6

Matériels de transport (C4)- soldes Banque de France- indicateur de surprise- climat

4,2 3,0 3,1

Autres industries (C5)- soldes Banque de France- indicateur de surprise- climat

1,4 0,6 0,9

Tableau 1 - Qualité des étalonnages des sous-branches dans l’industrie

Source : Insee

Variables utilisées dansle modèle de prévision

Écart-type dela production

RMSE dansl’échantillon

RMSE horséchantillon

Transport (HZ)- production retardée- soldes Insee- soldes Banque de France

1,5 0,6

Hébergement-restauration (IZ) - soldes Insee- climat 0,8 0,7 0,7

Information-communication (JZ)- production retardée- soldes Insee- climat

1,1 0,8 0,9

Activités financières (KZ) - production retardée- climat services 0,9 0,5 0,6

Activités immobilières (LZ) - production retardée- climat 0,3 0,2 0,2

Services aux entreprises (MN)- production retardée- climat des secteurs M et N- soldes Insee

1,0 0,6 0,7

Autres activités de services (RU) - production retardée- climat services 0,7 0,9 0,7

Tableau 2 - Qualité des étalonnages des sous-branches dans les services marchands hors commerce

Source : Insee

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De nouveaux indicateurs de climats des affaires sous-sectorielspour améliorer le diagnostic conjoncturel

Juin 2016 53

Tous les indicateurs de climats des affaires n’ont pas été testés, lechamp d’analyse s’est restreint au niveau de publication descomptes trimestriels de branches manufacturières et de servicesmarchands (hors commerce), qui correspond au niveau « A17 »de la Nomenclature agrégée (NA 2008).

Sur les douze sous-branches étudiées, la prévision du taux decroissance trimestriel de la production inclut le climat des affairessous-sectoriel pour huit d’entre elles (tableaux 1 et 2). Les quatreautres sous-branches sont d’une part celles où aucun climat desaffaires n’est construit car les enquêtes de conjoncture ne lescouvrent pas (activités financières), trop peu (« autres activités deservices ») ou le climat ne s’avère pas de qualité suffisante a priori

(cokéfaction-raffinage), d’autre part les services de transport. Danscette sous-branche, l’utilisation de soldes d’opinion (Insee etBanque de France) fournit un modèle de qualité significativementsupérieure à celle d’un modèle utilisant le climat des affaires, cequi peut résulter d’un plus faible recul temporel que les autres.

Néanmoins, afin d’obtenir des prévisions agrégées, desétalonnages ont été testés pour ces branches à partir des autressources disponibles.

Pour établir les prévisions de production dans l’industrie et dansles services, les évolutions des sous-branches sont agrégées enles pondérant par leur poids en terme de production1. Celapermet en particulier d’obtenir des prévisions concurrentes àcelles obtenues en étalonnant directement les productions dansl’industrie et dans les services par des indicateurs calculés à ceniveau (tableaux 3 et 4). Dans le cas de l’industrie, la performancede la prévision est améliorée de manière significative en agrégeantles prévisions sous-sectorielles. Dans le cas des services enrevanche, les performances des modèles sont comparables. �

1. Dans les services, du fait du faible nombre de périodes connues dans lesous-secteur des transports, l’agrégation des prévisions dynamiques estréalisée en omettant ce dernier.

Écart-type de laproduction

RMSE dansl’échantillon

RMSE horséchantillon

Modèle de référence1 1,6 0,9 1,0

Modèle obtenu par agrégationsous-sectorielle2 1,5 0,73 0,94

Tableau 3 - Qualités prédictives de la production manufacturière du modèle obtenupar agrégation des sous-branches et d’un modèle de référence

1. Le modèle de référence étalonne la croissance trimestrielle de la production manufacturièrepar l’acquis d’IPI au mois 0 et des soldes Insee et Banque de France.2. Les prévisions de ce modèle sont obtenues en pondérant les prévisions sous-sectorielles parleur poids en terme de production.3. D’après le test de Diebold et Mariano (1995), le RMSE « en échantillon » est réduit demanière significative (au seuil de 2 %) en agrégeant les prévisions sous-sectorielles.4. Le RMSE « hors échantillon » est lui aussi réduit mais pas de manière significative.

Source : Insee

Écart-type de laproduction

RMSE dansl’échantillon

RMSE horséchantillon

Modèle de référence1 0,7 0,4 0,5

Modèle obtenu par agrégationsous-sectorielle2 0,7 0,4 0,5

Tableau 4 - Qualités prédictives de la production dans les services marchands hors commerce du modèle obtenupar agrégation des sous-branches et d’un modèle de référence

1. Le modèle de référence étalonne la croissance trimestrielle de la production dans lesservices marchands hors commerce par sa valeur retardée et par les climats des affairesservices Insee et Banque de France.2. Les prévisions de ce modèle sont obtenues en pondérant les prévisions sous-sectorielles parleur poids en terme de production. Pour les prévisions hors échantillon, l’agrégation ne tientpas compte du sous-secteur des transports, compte tenu du faible nombre de périodesconnues pour ce dernier.

Source : Insee

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De nouveaux indicateurs de climats des affaires sous-sectorielspour améliorer le diagnostic conjoncturel

54 Note de conjoncture

Annexe 3 - Un nouvel indicateur de climat des affaires dans le commerce de détail

Le climat des affaires dans le commerce de détail publié jusqu’en mai 2016 présente une plus forte volatilité (3,4 depuis 1991) que lesclimats de l’industrie (2,3 depuis 1991) ou des services (2,0 depuis 2000). Elle rend parfois difficile sa lecture au mois le mois. Cettevolatilité provient à la fois de celles des soldes utilisés dans sa construction et de leur faible nombre. Une nouvelle méthode de calcul adonc été testée.

Le climat des affaires actuel est établi à partir de quatre soldes d’opinion mensuels : les intentions de commande, les perspectivesgénérales, les ventes passées et les effectifs prévus. Or d’autres soldes mensuels sont disponibles, notamment les effectifs passés, les prixprévus et les stocks, depuis 1991. Le solde d’opinion sur les ventes prévues est également disponible mais seulement depuis 2003.

Un nouvel indicateur de climat des affaires est calculé à partir des sept soldes mensuels disponibles depuis 1991. Celui-ci apparaît nettementmoins volatil que le climat des affaires publié jusqu’en mai 2016 (indicateur de volatilité de 2,8 contre 3,4, tableau 1), et tous les loadings

associés aux soldes sont satisfaisants (tableau 2). Comme pour les secteurs des services et de l’industrie, des climats sous-sectoriels peuventégalement être construits en distinguant d’une part le commerce de détail hors automobile et d’autre part le commerce et la réparationautomobiles.

Intentions decommande

Perspectivesgénérales

Ventespassées

Effectifsprévus

Effectifspassés Prix prévus Stocks

Commerce de détail(ancien climat)

Coefficients 0,39 0,39 0,11 0,18

Loadings 89 % 89 % 68 % 78 %

Commerce de détail(nouveau climat)

Coefficients 0,21 0,35 0,09 0,29 0,15 0,03 0,03

Loadings 81 % 88 % 61 % 86 % 74 % 33 % 28 %

Commerce et réparationautomobiles (CA)

Coefficients 0,29 0,33 0,19 0,17 0,07 0,06 –0,01

Loadings 89 % 90 % 83 % 82 % 62 % 56 % –19 %

Commerce de détailhors automobile (CHA)

Coefficients 0,14 0,23 0,07 0,42 0,22 0,03 0,05

Loadings 72 % 82 % 54 % 89 % 81 % 28 % 43 %

Tableau 2 - Coefficients et loadings des climats des affaires dans le commerce de détail

Source : Insee

Volatilité du climatCorrélation avecle climat France

(%)

Commerce de détail (ancien climat) 3,4 91

Commerce de détail (nouveau climat) 2,8 91

Commerce et réparation automobiles (CA) 3,8 83

Commerce de détail hors automobile (CHA) 2,9 87

Tableau 1 - Volatilité des climats des affaires dans le commerce de détail et corrélation avec le climat France

Source : Insee

1 - Climats des affaires dans le commerce de détail et agrégation des climats des affaires sous-sectoriels

Note : les séries des climats des affaires sont normalisées de moyenne 100 et d’écart-type 10 sur la période 1991-2016.Source : Insee

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De nouveaux indicateurs de climats des affaires sous-sectorielspour améliorer le diagnostic conjoncturel

Juin 2016 55

Ce nouvel indicateur de climat des affaires suit en général les mêmes évolutions que le climat publié jusqu’alors, mais les niveauxdiffèrent sur plusieurs périodes (graphique 1). Par exemple, depuis 2015, le climat des affaires estimé jusqu’à présent se situe au-dessusde sa moyenne de long terme (100) et atteint même 110 en octobre 2015. Le nouveau climat des affaires, lui, ne dépasse pas 107 etrepasse même au-dessous de son niveau moyen en février 2016 (99) quand l’indicateur actuel est à 101. Les deux indicateurssynthétiques (l’actuel et le nouveau) sont identiquement corrélés à la production de commerce (corrélation de 0,5 au mois 2)1. Pourjuger de la qualité prédictive du nouveau climat des affaires, les étalonnages utilisés pour prévoir la production de commerce sontcomparés, selon que l’actuel ou le nouveau climat des affaires dans le commerce de détail est utilisé. Deux modèles de référence, quiutilisent également le climat dans le commerce de gros et des variables indicatrices de trimestres atypiques, sont estimés parallèlement :

Modèle 1 estimé avec l’indicateur actuel :

prod com facgros facgt m t_ – , , ( –

(– , ) ( , ),= +3 09 0 09

4 12 2 321 ros facdét ind

m t m t3 14 99

24 28

0 04 2 74 2008, –( , )

,(– , )

) , – ,+ Q ind Q4 2 73 2009 14 37

– ,(– , )

+ ε

Modèle 1 estimé avec le nouvel indicateur :

prod com facgros facgt m t_ – , , ( –

(– , ) ( , ),= +2 97 010

4 41 2 791 ros facdét ind

m t m t3 15 39

24 02

0 04 2 55 2008, –( , )

,(– , )

) , – ,+ Q ind Q4 2 71 2009 14 44

– ,(– , )

+ ε

Modèle 2 estimé avec l'indicateur actuel :

prod com prod comt t_ – , , _ ,

(– , ) ( , )–

(= + +198 017 0 06

2 53 2 022

4 243 3 1

3 110 02

, ), , –

( , )( – ) ,facgros facgros facdét

m t m t m+ 3

3 36 3 792 09 2008 4 2 32 2009 1,(– , ) (– , )

– , – ,t

ind Q ind Q + ε

Modèle 2 estimé avec le nouvel indicateur :

prod com prod comt t_ – , , _ ,

(– , ) ( , )–

(= + +2 36 012 0 06

3 14 1 352

4 523 3 1

3 740 03

, ), , –

( , )( – ) ,facgros facgros facdét

m t m t m+ 3

3 40 3 392 06 2008 4 2 05 2009 1,(– , ) (– , )

– , – ,t

ind Q ind Q + ε

(entre parenthèses le t de Student des coefficients)Période d’estimation : 1993T1-2013T4

Où :- prod_comt est le taux de croissance trimestriel de la production de commerce au trimestre t ;- facgrosmi,t est le climat des affaires commerce de gros au mois i du trimestre t ;- facdétmi,t est le climat des affaires commerce de détail au mois i du trimestre t ;- ind2008Q4 est l’indicatrice qui vaut 1 au quatrième trimestre 2008, 0 sinon ;- ind2009Q1est l’indicatrice qui vaut 1 au premier trimestre 2009, 0 sinon.

Dans chacun des modèles, le RMSE est significativement plus faible d’après le test de Diebold et Mariano lorsque le nouvel indicateur declimat des affaires est utilisé (tableau 3). Les étalonnages en sont donc améliorés.

Le nouveau climat des affaires d’ensemble se situe au niveau de sa moyenne en mai 2016. Cela provient surtout de la conjoncturefavorable du commerce automobile (graphique 2), où le climat atteint un niveau très élevé (112). En revanche, le climat des affairesdu commerce de détail hors automobile se situe beaucoup plus bas (96), au-dessous de sa moyenne de long terme (100).

Le nouvel indicateur de climat des affaires remplace celui publié jusqu’alors à compter de juin 2016. �

RMSE « hors échantillon » des différents modèles Avec l’indicateur actuel Avec le nouvelindicateur

Modèle 1 0,73 0,69

Modèle 2 0,65 0,62

Tableau 3 - Performance prédictive des modèles d’étalonnages de la production de commerce

Note : d’après le test de Diebold et Mariano, le RMSE « hors échantillon » est significativement réduit avec lenouvel indicateur de climat des affaires, au seuil de 3 % pour le modèle 1 et de 9 % pour le modèle 2.Source : Insee

1. Corrélation entre les évolutions trimestrielles de la production de commerce en volume à prix chaînés et le climat des affaires dans le commerce dedétail trimestrialisé en prenant sa valeur au deuxième mois du trimestre.

Page 56: Note de conjoncture Insee juin 2016

De nouveaux indicateurs de climats des affaires sous-sectorielspour améliorer le diagnostic conjoncturel

56 Note de conjoncture

2 - Climats des affaires sous-sectoriels dans le commerce de détail

Source : Insee

Page 57: Note de conjoncture Insee juin 2016

Conjoncturefrançaise

Page 58: Note de conjoncture Insee juin 2016
Page 59: Note de conjoncture Insee juin 2016

Au premier trimestre2016, leproduit intérieur brut aaugmenté (+0,6.%) plus que prévu dans la Notede conjoncture de mars 2016 (+0,4.%). Lademande intérieurehors stocks a plus contribuéà lacroissance que prévu (+1,0.point contre+0,5.point) : en particulier, la consommation desménages (+1,0.% contre +0,8.%) etl’investissement total (+1,6.% contre +0,2.%) ontété plus dynamiques qu’attendu. Les échangesextérieurs ont pesé sur la croissance pour letroisième trimestre consécutif (–0,2.point),contrairement à ce qui était attendu (+0,1.point).La contribution des variations de stocks avait étéquant à elle correctement anticipée (–0,2.point). Laprévision de croissance pour le deuxième trimestreest légèrement abaissée par rapport à la Noteprécédente (+0,3.% contre +0,4.% prévu) enraison du ralentissement attendu sur certains postesde la demande dont la vigueur a surpris au premiertrimestre.Au premier trimestre, l’emploi marchand aaugmenté plus qu’anticipé : +40.000 contre+17.000 prévu. Dans le même temps, le taux dechômage en France métropolitaine s’est établi à9,9.%, comme attendu. Au deuxième trimestre,l’emploi marchand serait un peu plus allant queprévu précédemment (+28.000 contre +21.000)et le chômage baisserait à 9,8.% contre unestabilité attendue. En mars 2016, l’inflationd’ensemble a atteint –0,1.%, comme prévu, maisl’inflation sous-jacente s’est révélée plus faiblequ’anticipé (+0,6.% contre +0,8.%). En juin,l’inflation d’ensemble serait légèrement positive(+0,1 %), contre –0,1.% prévu dans la précédenteNote tandis que l’inflation sous-jacente atteindrait+0,6.%, contre +0,7.% attendu précédemment.

L’activité a augmenté plus que prévudans la Note de mars 2016

Au premier trimestre, le produit intérieur brut aaugmenté plus que prévu dans la Note de conjoncturede mars 2016 (+0,6.% contre +0,4.%). Si laproduction manufacturière a été un peu moinsdynamique qu’attendu (+0,1 % contre +0,3.%), laproduction s’est révélée plus forte dans la plupart desautres branches : le commerce a surpris à la hausse(+1,4.% contre +0,8.%), entraîné par l’ensemble despostes de la demande en biens, tandis que les autresservices marchands (+1,0.% contre +0,5.%) et labranche énergie-eau-déchets (+1,0.% contre+0,8.%) ont répondu à la forte progression de laconsommation de ces produits. Dans la construction,la production a augmenté alors qu’une quasi-stabilitéétait attendue (+0,5.% contre –0,2.%).

La demande intérieure a été plusdynamique qu’anticipé

La demande intérieure hors stocks a plus contribué àla croissance du premier trimestre (+1,0.point)qu’attendu (+0,5.point). La consommation desménages a plus rebondi que prévu (+1,0.% contre+0,8.% attendu), que cela soit en biens manufacturés(+1,4.% contre +1,3.%), en énergie-eau-déchets(+2,6.% contre +1,6.%) ou en services marchands(+0,7.% contre +0,2.%). En particulier, les dépensesen hébergement-restauration ont accéléré après avoirété affectées fin 2015 par les conséquences desattentats (+1,3.% après +0,5.%), et la consommationde «.services aux ménages.» a bondi (+2,6.% après+0,7.%) en raison de l’ouverture de la billetterie pourl’Euro 2016 de football, deux mouvements quin’avaient pas été pleinement anticipés.

Juin 2016 59

Conjoncture française

Retoursur la précédente prévision

Graphique des risques associés à la Note de conjoncture de mars 2016et croissance réalisée

Source : Insee

Page 60: Note de conjoncture Insee juin 2016

60 Note de conjoncture

Conjoncture française

L’investissement total a lui aussi surpris à la hausse(+1,6.% contre +0,2.% attendu). Il a été plusdynamique que prévu pour tous les secteursinstitutionnels : ménages (+0,3.% contre –0,5.%),administrations publiques (+0,9.% contre –0,6.%) etsurtout entreprises non financières (+2,4.% contre+0,7.%). Ces dernières ont beaucoup plus investique prévu en biens manufacturés (+4,5.% contre+0,9.%), notamment en automobiles, en services(+1,8.% contre +0,9.%), et en construction(+0,4.% contre +0,1.%).

Les échanges extérieurs ont, pour le troisièmetrimestre consécutif, pesé sur la croissance(–0,2.point) contrairement à ce qui était attendu(+0,1.point). Le ralentissement des importations aété globalement bien anticipé (+0,6 % contre+0,3.% attendu) mais pas la stagnation desexportations (0,0 % contre +0,6 %). Cette surpriseprovient des biens (–0,5 % contre +0,7.%),notamment des produits manufacturés (–0,8 %contre +0,7.%) tandis qu’à l’inverse lesexportations de services ont bondi (+1,4 % contre+0,7 % attendu) en raison du transfert en Suissed’une collection d’œuvres d’art. La contributionnégative des variations de stocks a été, quant à elle,correctement anticipée (–0,2.point).

La prévision de croissance pour ledeuxième trimestre 2016 estlégèrement abaissée

La prévision de croissance pour le deuxièmetrimestre 2016 est légèrement abaissée : +0,3.%contre +0,4.% prévu dans la Note de conjoncturede mars 2016.

Au deuxième trimestre, la production manufac-turière serait plus atone que prévu dans la Note demars (0,0 % contre +0,5 %) en raison notammentdes mouvements sociaux affectant les raffineries.La production en construction se replierait à peineplus qu’anticipé dans la Note précédente (–0,2 %contre –0,1 %) et celle de services progresseraitcomme initialement prévu (+0,5 %). En revanche,la production de la branche énergie-eau-déchetest légèrement revue à la hausse (+1,1 % contre+0,9 %) en raison des températures basses pour lasaison constatées au printemps.

La demande intérieure contribuerait moins à lacroissance (+0,2.point) qu’anticipé précédemment(+0,4.point). En effet, la plupart des facteurs

favorables du premier trimestre s’estomperaient etdes contrecoups sont à attendre. La consommationdes ménages ralentirait plus nettement qu’attendu audeuxième trimestre (+0,2.% contre +0,4.%) aprèsl’augmentation plus forte qu’anticipé en débutd’année ; ce serait notamment le cas des dépensesen biens manufacturés (+0,1.% au lieu de +0,3.%prévu précédemment) et en services marchands(+0,3.% contre +0,4.%).

Le commerce extérieur contribuerait un peu plus à lacroissance du deuxième trimestre qu’envisagéprécédemment (+0,2.point contre +0,1.point). Eneffet, les importations augmenteraient moinsqu’anticipé (+0,2 % contre +0,9 %), limitées parune demande intérieure moins allante qu’attendu.En revanche, la prévision d’exportation n’est quelégèrement abaissée (+0,9 % au lieu de +1,3 %).La contribution des variations de stocks serait lamême qu’initialement prévu (–0,1 point).

La reprise de l’emploi marchand estconfirmée

Au premier trimestre 2016, l’emploi marchand aplus augmenté qu’anticipé : +40.000.postescontre +17.000 prévu. Dans le même temps, letaux de chômage en France métropolitaine aatteint 9,9.%, comme prévu.

Au deuxième trimestre, l’emploi progresserait unpeu plus qu’anticipé dans la Note de mars(+28.000 contre +21.000). Le taux de chômagebaisserait à 9,8.% en France métropolitaine, alorsqu’une stabilisation était précédemment prévue.

L’inflation s’avère quasi nulle, commeprévu

En mars 2016, l’inflation d’ensemble a atteint–0,1.%, comme prévu, mais l’inflation sous-jacentes’est révélée un peu plus faible (+0,6.% contre+0,8.%). En juin, l’inflation d’ensemble serait àpeine moins faible que prévu dans la précédenteNote (+0,1 % contre –0,1.%). D’une part, le prix dupétrole serait plus élevé qu’initialement attendu(50.$ en juin contre 40 $ prévu en mars). D’autrepart, les prix des produits frais ont surpris à la hausseau printemps. La prévision d’inflation sous-jacenteest quant à elle légèrement abaissée (+0,6.% enjuin contre +0,7.%). �

Page 61: Note de conjoncture Insee juin 2016

Au premier trimestre 2016, le produit intérieurbrut a légèrement accéléré (+0,6 % après+0,4.% au quatrième trimestre 2015). Demême, la production de biens et services aaugmenté un peu plus vite qu’au quatrièmetrimestre 2015 (+0,7 % après +0,6 %). En effet,s i l ’ac t iv i té a ralent i dans l ’ indust r iemanufacturière (+0,1 % après +0,7 %), elle anettement accéléré dans l’énergie (+1,0 %après +0,1 %), le commerce (+1,4 % après+0,6 %) et s’est révélée un peu plus vive dans laconstruction (+0,5 % après +0,4 %) et lesautres services marchands (+1,0 % après+0,9.%). Depuis début 2016, le climat desaffaires en France reste supérieur à sa moyennede longue période et s’établit à 102 en mai. Enconséquence, la production de biens et servicesaugmenterait de 0,3 % au deuxième trimestrepuis de 0,5 % et 0,4 % aux troisième etquatrième trimestres, portant sa hausse enmoyenne sur l’année à +1,9 % en 2016, après+1,3 % en 2015.

La production de biens et servicesresterait dynamique d’ici la fin del’année 2016

Au premier trimestre 2016, le produit intérieur brut(PIB) a légèrement accéléré (+0,6 % après +0,4 %au quatrième trimestre 2015). La production debiens et de services a augmenté de 0,7 %, aprèsdéjà deux trimestres de progression solide (+0,4 %au troisième trimestre 2015 puis +0,6 % auquatrième trimestre). Elle progresserait encore d’icila fin de l’année (+0,3 % au deuxième trimestrepuis +0,5 % et +0,4 % aux troisième et quatrièmetrimestres), portant la hausse en moyenne annuelleà +1,9 % en 2016 après +1,3 % en 2015

(tableau). La croissance du PIB s’élèverait en 2016à +1,6 %, après +1,2 % en 2015.

En effet, le climat des affaires pour l’ensemble dessecteurs s’établit en mai à 102, en hausse d’unpoint par rapport à avril (graphique 1). Depuis2000, ce niveau correspond à une croissancetrimestrielle du PIB de l’ordre de +0,3 % à +0,4 %.Le climat des affaires est notamment stableau-dessus de sa moyenne de longue période dansl’industrie (104) et se redresse dans le bâtiment(95), bien qu’il se situe encore en-deçà de samoyenne de longue période.

La production manufacturièrecontinuerait de progresser

La production manufacturière a ralenti au premiertrimestre 2016 (+0,1 % après +0,7 %). Elle adiminué dans les branches de cokéfaction-raffinage (–2,8 % après +5,2 %), des biensd’équipement (–0,9 % après –0,3 %), et dansl’agro-alimentaire (–1,1 % après –0,3 %). Elle adécéléré dans les « autres industries » (+0,1 %après +0,5 %). En revanche, la production dematériels de transport a accéléré (+3,7 % après+1,3 %).

Les soldes d’opinion des industriels sur leurproduction passée et sur les perspectivesgénérales d’activité dans le secteur continuent des’améliorer en mai, alors qu’ils étaient déjàsupérieurs à leur moyenne de long terme en avril :le climat des affaires dans l’industrie se stabilise à104, au-dessus de la normale. Cependant, lesgrèves dans les raffineries et les arrêts consécutifsaux innondations début juin pèseraient sur laproduction d’ensemble au deuxième trimestre,qui stagnerait. Au niveau des sous-branches de

Juin 2016 61

Conjoncture française

Production

1 – Climat des affaires en France : tous secteurs, dans l'industrie, les services et le bâtiment

Source : Insee

Page 62: Note de conjoncture Insee juin 2016

62 Note de conjoncture

Conjoncture française

l’industrie manufacturière, l’activité accéléreraitdans les « autres industries » avec un climatsous-sectoriel plus favorable (cf. dossier p. 35 etgraphique 2). Dans les matériels de transport, elleralentirait mais progresserait encore solidement audeuxième trimestre (+2,2 % après +3,7.%), leclimat étant nettement au-dessus de sa moyennede longue période. Inversement, l’activitédiminuerait de nouveau dans les biensd’équipement (–0,2 % après –0,9 %), le climatcorrespondant se repliant. Elle serait quasi stabledans l’agro-alimentaire (–0,1 % après –1,1 %).

Au troisième trimestre, l’activité manufacturièrerebondirait (+0,8 %) du fait notamment d’unretour à la normale dans le raffinage, puisprogresserait de 0,4.% au quatrième trimestre. Enmoyenne sur l’année, la productionmanufacturière augmenterait un peu moins en2016 qu’en 2015 (+1,2 % après +1,5 %).

En 2016 l’activité accélèrerait dans lesservices marchands

La production de services marchands horscommerce a légèrement accéléré au premiertrimestre 2016 (+1,0 % après +0,9 % auquatrième trimestre 2015). L’activité a en effet plus

fortement augmenté dans l’information-communication (+2,3.% après +1,0 %,graphique 3), le transport (+1,3 % après +0,6 %)et l’hébergement-restauration (+1,2 % après+0,6 %). Elle a nettement accéléré dans lesservices aux ménages (+1,8 % après +0,9 %)portée par la mise en vente de billets pour l’Euro2016. Néanmoins, l’activité a nettement ralentidans les services aux entreprises (+0,8 % après+1,3 %) et dans les activités financières (+0,6 %après +1,0 %).Depuis début 2016, le climat des affaires dans lesservices marchands se stabilise à un niveau prochede sa moyenne de longue période (100), qu’il arejoint en mai et les chefs d’entreprises sont demoins en moins nombreux à signaler desproblèmes de demande (éclairage). Au deuxièmetrimestre, l’activité ralentirait (+0,5.%), avecnotamment la dissipation du soutien exceptionnelapporté par la vente des billets de l’Euro 2016. Elleprogresserait encore solidement au secondsemestre (+0,5 % au troisième trimestre puis+0,6.% au quatrième trimestre).En moyenne sur l’année, la production de servicesmarchands hors commerce accélérerait nettementen 2016 : +2,8 % après +1,6 % en 2015.

3 – Climats des affaires sous-sectoriels dans les services

Source : Insee

2 – Climats des affaires sous-sectoriels dans l'industrie

Source : Insee

Page 63: Note de conjoncture Insee juin 2016

L’activité commerciale fléchirait auprintemps puis retrouverait de l’élanau second semestre

L’activité commerciale a fortement accéléré aupremier trimestre 2016 (+1,4 % après +0,6 % auquatrième trimestre 2015), en raison de l’envoléede la consommation des ménages (+1,4 %) et del’investissement des entreprises (+4,5 %) en biensmanufacturés.

Au deuxième trimestre, l’activité progresserait bienplus modérément (+0,1 %), dans le sillage de laconsommation des ménages en biensmanufacturés qui stagnerait quasiment.Néanmoins, les climats des affaires dans lecommerce de gros et de détail s’améliorent en maiet se situent au-dessus de leur moyenne de longterme. Grossistes et détaillants sont optimistes,notamment sur les perspectives générales d’activitéde leur secteur, avec un solde d’opinion nettementau-dessus de sa moyenne de longue période. De cefait, portée par la consommation des ménages etl’investissement des entreprises en biens, l’activitécommerciale s’accroîtrait de 0,4 % au troisièmetrimestre et de 0,5 % au quatrième trimestre 2016.En moyenne en 2016, l’activité commercialeaugmenterait sur un rythme soutenu (+2,6 %), àpeine inférieur à celui de l’an passé (+3,0 %).

En 2016 l’activité accélèreraitlégèrement dans les services nonmarchands

La production de services principalement nonmarchands a augmenté au premier trimestre 2016comme au quatrième trimestre 2015 (+0,3 %).Elle continuerait de progresser au même rythmed’ici fin 2016 (+0,3 % par trimestre). Surl’ensemble de l’année, elle croîtrait de 1,2 %,après +1,0 % en 2015.

La production d’énergie ralentirait ausecond semestre

La production d’énergie a nettement augmenté aupremier trimestre 2016 (+1,0 %), les températures

étant revenues à des niveaux plus proches de leurnormale saisonnière, après un automneparticulièrement doux. Elle accélèreraitlégèrement au deuxième trimestre (+1,1 %), enraison de températures printanières inférieures à lanormale. Elle reculerait au troisième trimestre parcontrecoup (–0,7 %) avant de se stabiliserquasiment au quatrième trimestre (+0,1 %). Enmoyenne sur l’année, la production d’énergieaugmenterait de 1,5 % en 2016, soit à peinemoins vite qu’en 2015 (+1,8.%), sous l’effet de lahausse tendancielle de la demande des ménageset de celle de l’industrie.

Dans la construction, l’activité sestabiliserait quasiment en 2016

Au premier trimestre 2016, la production acontinué de s’améliorer dans la construction(+0,5 % après +0,4 % au quatrième trimestre2015), surtout tirée par la hausse de l’activité dansles travaux publics. L’activité dans le bâtiment s’estégalement accrue mais plus légèrement.

Le solde d’opinion sur l’activité prévue dans lebâtiment, en nette hausse depuis quelques mois, adépassé en avril sa moyenne de longue périodepour la première fois depuis cinq ans(graphique.4). En outre, le nombre de permis deconstruire a cessé de chuter depuis un an. Enrevanche, dans les travaux publics, l’opinion desentrepreneurs concernant leur activité se détérioreun peu après s’être nettement redressée depuisdeux trimestres. Compte tenu du contrecoupattendu dans les travaux publics et des délais entrepermis de construire, mises en chantier etproduction de logements, la production de laconstruction serait quasi stable jusque fin 2016.

Sur l’ensemble de l’année 2016, l’améliorationserait notable : la production dans la constructionse stabiliserait quasiment (+0,3 % après deuxannées de fort recul (–2,2 % en 2015 et –2,7 % en2014). ■

Juin 2016 63

Conjoncture française

4 – Activité prévue dans la construction

Source : Insee

Page 64: Note de conjoncture Insee juin 2016

64 Note de conjoncture

Conjoncture française

Variations trimestrielles Variations annuelles2014 2015 2016

2014 2015 2016T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4

Agriculture (2 %) 2,5 1,8 0,7 –0,7 –1,5 –1,0 –0,5 -0,2 0,1 0,3 0,4 0,6 6,5 –2,2 0,1

Branches manufacturières (20.%) 0,3 –0,1 0,7 0,1 1,1 –0,5 0,4 0,7 0,1 0,0 0,8 0,4 0,8 1,5 1,2

Énergie, eau, déchets (4 %) –3,2 0,8 1,0 –2,3 3,7 –1,6 0,8 0,1 1,0 1,1 –0,7 0,1 –4,9 1,8 1,5

Construction (8 %) –1,0 –1,4 –1,1 –0,3 –0,6 –0,5 –0,5 0,4 0,5 –0,2 –0,1 0,1 –2,7 –2,2 0,3

Commerce (10 %) 0,0 0,5 0,9 0,8 1,2 0,3 0,7 0,6 1,4 0,1 0,4 0,5 2,0 3,0 2,6

Services marchandshors commerce (41 %)

0,4 0,2 0,4 0,3 0,6 0,0 0,5 0,9 1,0 0,5 0,6 0,6 1,3 1,6 2,8

Services non marchands (15 %) 0,2 0,2 0,2 0,3 0,3 0,2 0,2 0,3 0,3 0,3 0,3 0,3 1,0 1,0 1,2

Total (100 %) 0,1 0,1 0,4 0,1 0,7 –0,1 0,4 0,6 0,7 0,3 0,5 0,4 0,8 1,3 1,9

Production par branche au prix de l’année précédente chaînésvariations T/T-1 (en %), données CJO-CVS

Prévision

Pondérations construites à partir de la production annuelle en valeur, en 2015.Source : Insee

Que nous disent les entreprises sur leurs problèmes d’offre ou de demandedans les enquêtes de conjoncture ?

L’économie française est entrée dans une phase dereprise en 2015. Elle était atone depuis mi-2011,suscitant de nombreuses interrogations sur les causesde ce manque de dynamisme : la faiblesse du pouvoird’achat des ménages et de leurs dépenses suggéraitun problème de demande alors que la persistance dudéficit du commerce extérieur et la situation financièredes entreprises conduisaient à diagnostiquer unproblème d’offre.

Problèmes d’offre ou de demande ? Chaque trimestre,les entreprises des secteurs de l’industrie, du bâtimentet des services interrogées dans les enquêtes deconjoncture de l’Insee nous renseignent sur les facteursqui selon elles limitent leur activité (tableau 1).

Ces informations ne permettent pas de trancher sur lediagnostic en niveau, notamment parce qu’uneentreprise qui n’arrive pas à écouler ses produits n’apas forcément connaissance de l’état de laconcurrence et peut ne pas y déceler un problème decompétitivité ; les problèmes d’offre qu’elle identifieportent plus sur les goulots de production internes,dont les difficultés de recrutement, qui l’empêchent derépondre à une demande donnée. Néanmoins, cesinformations comparées à leur moyenne de long termeou prises relativement permettent de mieuxcomprendre la situation conjoncturelle des différentssecteurs d’activité.

Depuis la crise, les entreprises mettent plutôten avant des problèmes de demande

Les entreprises industrielles françaises ont plutôttendance à signaler des problèmes de demandeseulement (44 % en moyenne) et cette proportion n’apas changé depuis 2008 ; les proportionsd’entreprises sans difficulté (28.%), et de cellesrencontrant uniquement des difficultés d’offre (17 %)sont également quasi inchangées.

À l’inverse, la hiérarchie des facteurs limitant l’activitédes entreprises dans le bâtiment s’est modifiée depuis2008. Auparavant la croissance soutenue de l’activitédu bâtiment s‘accompagnait plutôt de problèmesd’offre seulement (42 %), notamment de difficultés derecrutement ; depuis lors, cette part a fortement reculé(15.%) et les entreprises du secteur sont plusnombreuses à signaler des problèmes de demande(25.%) ou des problèmes simultanés d’offre et dedemande (21 %).

Dans les services, les entreprises sont plus nombreusesdepuis 2008 à signaler des problèmes de demandeseulement (35.% contre 26.% avant 2008). Encontrepartie, la part des entreprises sans difficulté areculé alors que celle d’entreprises souffrant dedifficultés d’offre seulement reste quasi inchangée(21.% contre 23.% avant 2008).

Industrie Bâtiment ServicesAvant2008

Depuis2008

Avant2008

Depuis2008

Avant2008

Depuis2008

Aucune difficulté 28 28 39 39 43 33

Difficultés de demande uniquement 44 44 12 25 26 35

Difficultés d’offre uniquement 21 17 42 15 23 21

Difficultés d’offre et de demande 7 11 8 21 8 11

Tableau 1 - Répartition des entreprises selon les facteurs limitant leur activitéen %

Lecture : en moyenne, avant comme depuis 2008, 28 % des entreprises de l’industrie signalent n’avoir aucunedifficulté d’offre ni de demande.Source : Insee, enquêtes de conjoncture

Page 65: Note de conjoncture Insee juin 2016

Conjoncture française

Juin 2016 65

Facteurs limitant la production dans l’industrie, les services et le bâtiment

1 - Facteurs limitant la production dans l’industrie

2 - Facteurs limitant la production dans le bâtiment

3 - Facteurs limitant la production dans les services

Lecture : les différents pourcentages ont été normalisés de moyenne 0 et d’écart-type 1. Par exemple, dans l’industrie, le pourcentaged’entreprises signalant des problèmes de demande est désormais inférieur à la moyenne. Par ailleurs, la part des entreprises sans aucunedifficulté (en grisé) est désormais supérieure à la moyenne.Source : Insee, enquêtes de conjoncture

Page 66: Note de conjoncture Insee juin 2016

Conjoncture française

66 Note de conjoncture

Dans l’industrie, de moins en moinsd’entreprises signalent de difficultés depuismi-2015

Le climat des affaires dans l’industrie s’est nettementamélioré depuis septembre 2014 (97) : en mai 2016,il se situe à 104, au-dessus de sa moyenne de longuepériode (100). Dans le même temps, la proportiond’entreprises industrielles qui se disent limitées dansleur activité uniquement à cause de problèmes dedemande est plus faible qu’en moyenne (graphique 1).Autre signe d’amélioration, 36.% des entreprisesdéclarent en avril ne plus rencontrer de difficultéparticulière, contre 28 % en moyenne de longue période.Parallèlement, les tensions sur l’appareil de productionse sont légèrement accentuées. La part des industrielsjugeant leurs capacités de production plus quesuffisantes pour satisfaire leurs commandes en coursou à venir est désormais plus faible qu’en moyenne. Sile solde d’opinion correspondant se situait au niveaude sa moyenne de long terme (14) en avril 2015, il y estinférieur en avril 2016 (8). Par ailleurs, des problèmesd’offre réapparaissent, même s’ils demeurent moinsfréquents que sur longue période : en avril 2016, leschefs d’entreprise sont notamment plus nombreux(31.%) à signaler rencontrer des difficultés derecrutement qu’un an auparavant (27 %).

Les professionnels du bâtiment restentconfrontés à un problème de demande

Même si la conjoncture du bâtiment s’améliore depuisavril 2016, elle reste très dégradée et le climat desaffaires, à 95, est au-dessous de sa moyenne de long

terme (100). Globalement, 53 % des entreprises dusecteur signalent ne pas recevoir assez decommandes. Elles sont mêmes 37 % à déclarer faireface uniquement à un problème de demande, ce quiest nettement au-dessus de la moyenne de 1999 à2015 (18 % ; graphique 2). Seules 32 % d’entre ellesaffirment ne pas avoir de difficultés, contre 39 % enmoyenne de longue période.

Dans les services, retour progressif à lanormale

En mai 2016, le climat des affaires dans les services arejoint sa moyenne de longue période. En avril 2016,les entreprises des services sont aussi nombreusesqu’en moyenne de longue période (21 %) à déclarerêtre contraintes par des difficultés d’offre uniquement(graphique 3). Les entreprises déclarent encore à 35 %faire face uniquement à un problème de demande ;elles sont légèrement moins nombreuses qu’un anauparavant (39 %). En particulier, les problèmes dedemande se sont résorbés dans le sous-secteur desservices administratifs et de soutien : 29 % desentreprises déclarent des difficultés de demandeuniquement contre 38 % il y a un an et 33 % enmoyenne avant 2008 (tableau 2). À l’inverse, même sila situation s’améliore, les entreprises del’hébergement-restauration déclarent leur activitéencore fortement limitée par de seuls problèmes dedemande (58 % en avril 2016 contre 31 % avant2008). �

Difficultés de demande uniquement Difficultés d’offre uniquementMoyenne

avant2008

Moyennedepuis2008

Avril2015

Avril2016

Moyenneavant2008

Moyennedepuis2008

Avril2015

Avril2016

Industrie 44 44 39 40 21 17 14 14

C1 - Industriesagroalimentaires 43 42 43 44 19 19 18 15

C3 - Biens d’équipement 50 52 59 51 18 14 8 9

C4 - Matériels de transport 45 42 24 41 26 22 22 26

C5 - Autres industries 44 46 42 41 20 16 13 14

Bâtiment 12 25 38 37 42 15 12 15

Services 26 35 39 35 23 21 20 21

H - Transport routier demarchandises nd 48 55 42 nd 18 15 17

I - Hébergement etrestauration 31 46 62 58 21 15 8 8

J - Information etcommunication 18 25 25 25 23 31 35 36

L - Activités immobilières 14 20 24 21 27 29 25 29

M - Activités spécialisées,scientifiques et techniques 30 41 45 41 21 16 10 15

N - Services administratifs etde soutien 33 37 38 29 19 17 17 14

Tableau 2 - Répartition des entreprises selon leur secteur et les facteurs limitant leur activitéen %

Lecture : en moyenne, 44 % des entreprises de l’industrie signalent avoir des difficultés de demande uniquement, avant comme depuis2008. Elles sont 40 % dans ce cas en avril 2016.Remarque : les données relatives au secteur du transport routier de marchandises ne sont disponibles que depuis 2006. La moyenneavant-crise n’est donc pas pertinente.Source : Insee, enquêtes de conjoncture

Page 67: Note de conjoncture Insee juin 2016

Conjoncture française

Dans les pays émergents, le climat conjoncturelreste dégradé, mais l’activité accéléreraitprogressivement courant 2016. Notamment, lasituation économique se stabiliserait en Russie,après un net recul depuis mi-2014. En Chine,de nouvelles mesures ont été mises en placepour soutenir la demande et l’activi téreprendrait un peu d’élan après avoir denouveau ralenti début 2016. Au Brésil, l’activitéreculerait moins qu’en 2015.

La faiblesse des importations des paysémergents pèse sur l’ensemble des échangesmondiaux. Le commerce mondial croîtraitencore très faiblement en 2016 (+1,2 % après+1,6 %, contre +5,7 % en moyenne entre 1991et 2011). L’activité des pays avancés en pâtit. Aupremier trimestre 2016, la croissance y estrestée modeste, notamment dans les paysanglo-saxons, en partie du fait de la mollessedes exportations. D’ici fin 2016, l’activitéregagnerait du tonus aux États-Unis. En Europe,elle retrouverait son rythme moyen depuis fin2014. Par ailleurs, la récente remontée des prixdu pétrole entraînerait un regain d’inflation dansles grandes économies avancées.

La situation s’amélioreraitmodérément dans les pays émergents

Le climat conjoncturel reste dégradé dans denombreux pays émergents (graphique 1), notam-ment au Brésil, où l’activité continue de sedétériorer dans le contexte d’une crise politique quiaccroît les incertitudes. Néanmoins, elle diminue-rait moins amplement d’ici fin 2016 grâce audynamisme des exportations et à une inflation

moins forte. En Russie, le produit intérieur brut (PIB)s’est stabilisé au premier trimestre 2016, après unrecul de plus de 4 % depuis mi-2014. D’ici fin2016, la récente appréciation du rouble freineraitles prix à la consommation et soutiendrait laconsommation des ménages bien que celle-cireste nettement dégradée. Ainsi, l’activité russeserait quasiment stable d’ici fin 2016.

En Chine, face à un net ralentissement de l’activitéau premier trimestre, de nouvelles mesures depolitique économique ont été mises en place enmars, notamment des baisses d’impôts. En outre,les assouplissements monétaires et les garantiespubliques semblent à l’origine du net redémarragedu crédit. Avec ces nouveaux stimuli,l’investissement se redresse progressivement :d’une part, les indices PMI ont augmenté depuisfévrier, signe que l’investissement en équipementdemeurerait dynamique ; d’autre part, les mises enchantier de bâtiments neufs se redressentfortement, suggérant une reprise del’investissement en construction. Au total, lacroissance chinoise reprendrait de l’élan dès ledeuxième trimestre 2016, avant de se stabiliser ausecond semestre.

Parmi les pays émergents, les pays d’Europecentrale et orientale et la Turquie continuent de sedémarquer, bénéficiant à plein de la croissancemodérée de la zone euro. Dans les pays d’Europecentrale, le ralentissement de l’activité au premiertrimestre 2016 ne serait que temporaire : avec unclimat des affaires très favorable, leur croissanceretrouverait un rythme soutenu dès le deuxièmetrimestre.

Juin 2016 67

Environnement internationalde la France

1 – Le climat des affaires reste dégradé dans les pays émergents

Source : Markit

Page 68: Note de conjoncture Insee juin 2016

Conjoncture française

Le commerce mondial croîtraitnettement moins vite qu’avant-crise

Au premier trimestre 2016, le commerce mondial achuté (–1,7.%), pénalisé par le recul desimportations des pays émergents, notammentasiatiques. Il rebondirait au deuxième trimestre parcontrecoup (+1,8 %), puis croîtrait modérément ausecond semestre (+0,8 % par trimestre) au regardde son rythme d’avant-crise (+1,5 % par trimestreen moyenne entre 2000 et 2007). Au total, lacroissance du commerce mondial resterait trèsfaible en 2016 : +1,2 %, après +1,6.% en 2015,contre +5,7 % en moyenne entre 1991 et 2011.Elle resterait entravée par la faiblesse persistantedes importations des pays émergents, notammenten Asie, où les exportations de biens transformésdans un processus de travail à façon continuent dediminuer.

Les pays avancés sont touchés par leralentissement du commerce mondial

Dans ce contexte international, l’activité dans leséconomies avancées a légèrement accéléré aupremier trimestre 2016 (+0,4 %, après +0,3 %).Les exportations ont été déprimées par le manquede demande en provenance des pays émergents,notamment de la Chine et du Sud-est asiatique(graphique 2). Elles ont reculé aux États-Unis(–0,5.%) et au Royaume-Uni (–0,3 %). Dans la zoneeuro, elles n’ont que faiblement progressé (+0,4.%).

Bien qu’en repli, le climat conjoncturel laisseprésager une accélération modérée de l’activitédes pays avancés : pour l’ensemble, le PIBprogresserait de 0,5 % au deuxième trimestre, puisde 0,4 % par trimestre au second semestre. Ainsi,en moyenne annuelle, la croissance des paysavancés s’étiolerait un peu en 2016 (+1,7 % après+1,9 % en 2015), notamment dans le mondeanglo-saxon.

La récente augmentation du prixdu pétrole rehausserait l’inflation

En 2015, l’inflation d’ensemble est restée quasinulle dans les grandes économies avancées(graphique 3), du fait de la chute du prix du pétrole.Depuis mars 2016, avec la reprise de son cours,les prix se redressent progressivement : auxÉtats-Unis, l’inflation d’ensemble augmenteraitgraduellement d’ici fin 2016, jusqu’à rejoindre leniveau de l’inflation sous-jacente, déjà proche dela cible de la Réserve Fédérale (+2 %). Dans lazone euro, l’inflation reste légèrement négative enmai, mais elle redeviendrait positive à l’été, etatteindrait +1,0 % sur un an à la fin de l’année.Elle rejoindrait l’inflation sous-jacente qui resteraitautour de ce niveau.

Aux États-Unis, l’investissement eninfrastructures pétrolières et gazières nepèserait plus sur l’activité

Aux États-Unis, l’activité économique en 2016serait de nouveau soutenue par le dynamisme desservices, alors que l’activité manufacturièreresterait particulièrement atone. Après un premiertrimestre morose (+0,2.%), la croissances’élèverait au deuxième trimestre (+0,7 %) puisretrouverait un rythme plus modéré au secondsemestre, proche de sa moyenne depuis 2014(+0,5 %). La consommation des ménagesresterait vive mais avec un chômage qui nediminuerait plus (bien que restant à bas niveaud’ici fin 2016), elle ralentirait légèrement ausecond semestre. Par ailleurs, l’investissement eninfrastructures minières, qui a chuté depuis fin2015, se stabiliserait progressivement, si bienque l’investissement des entreprises ne pèseraitplus sur l’activité d’ici fin 2016. En moyenneannuelle, la croissance s’infléchirait : +1,9 % en2016 après +2,4 %.

68 Note de conjoncture

2 – Les exportations des économies avancées ralentissent

Sources : Eurostat, ONS, BEA, Statistics Bureau of Japan, prévisions Insee

Page 69: Note de conjoncture Insee juin 2016

Au Royaume-Uni, l’approche duréférendum engendre de l’incertitude

Au Royaume-Uni, la croissance a moins faibliqu’aux États-Unis au premier trimestre (+0,4 %)mais elle continuerait de s’infléchir au deuxièmetrimestre (+0,3 %). La consommation ralentirait,notamment parce que le potentiel de désépargneliée à la baisse du chômage semble épuisé. Enoutre, l’investissement serait pénalisé parl’incertitude entourant le scrutin du 23 juin sur lasortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Ausecond semestre, même sous l’hypothèse d’unmaintien dans l’Union européenne et de la reprisedes investissements, l’économie croîtrait moinsrapidement (+0,4 % par trimestre) qu’entremi-2013 et mi-2015 (+0,7 % en moyenne partrimestre). En moyenne sur l’année, la croissances’étiolerait (+1,7 % après +2,3 %).

Dans la zone euro, les moteursinternes de croissance ont pris le relais

Après un premier trimestre assez dynamique(+0,6.%), le PIB de la zone euro ralentiraitlégèrement au deuxième trimestre (+0,3 %) avantde retrouver au second semestre sa croissancemoyenne depuis fin 2014 (+0,4 % par trimestre).Avec l’essoufflement des impulsions externes quiont porté la croissance en 2015, comme ladépréciation de l’euro et la chute des prix dupétrole, les moteurs internes de croissanceprendraient le relais en 2016. La consommation

des ménages, stimulée par la progression del’emploi, continuerait de soutenir l’activité malgréle regain attendu d’inflation en fin d’année. Deplus, l’investissement en construction accéléreraitdu fait du dynamisme du secteur en Allemagned’une part, de sa stabilisation après un fort recul enItalie et en France d’autre part. L’impulsionbudgétaire serait globalement neutre dans la zoneeuro et même légèrement positive en Italie.

En outre, avec une reprise qui se confirmeprogressivement dans la zone euro et un climatconjoncturel qui s’effrite chez ses partenairescommerciaux, le commerce extérieur pèserait plussur la croissance en 2016 (–0,4 point de PIB) qu’en2015 (–0,1 point) : l’effet positif de la dépréciationdu change s’atténuerait tandis que le dynamisme dela demande intérieure porterait les importations.

La demande mondiale adressée à laFrance ralentirait en moyenne annuelle

Dans ce contexte de faiblesse persistante desimportations des pays émergents et de résiliencede la zone euro, la demande mondiale adressée àla France augmenterait modérément d’ici fin 2016(entre +0,8 % et +1,0 % par trimestre), surtouttirée par ses partenaires européens. En moyenneen 2016, elle ralentirait cependant (+2,6 %, après+3,4 % en 2015), progressant nettement moinsque dans les années 2000 (+4,6 % en moyenneentre 2000 et 2011). �

Juin 2016 69

Conjoncture française

2015 20162014 2015 2016

T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4

PIB des économies avancées 0,5 0,5 0,5 0,3 0,4 0,5 0,4 0,4 1,8 1,9 1,7

Commerce mondial –0,5 –1,0 1,4 0,7 –1,7 1,8 0,8 0,8 2,9 1,6 1,2

Importations des économies avancées 2,0 –1,1 1,2 0,7 0,3 1,0 0,9 0,9 3,2 3,6 2,6

Importations des économies émergentes –4,5 –1,4 2,6 2,2 –4,8 2,6 0,7 0,7 2,3 –1,4 0,1

Demande mondiale adresséeà la France 1,0 –0,1 1,3 0,3 0,5 1,0 0,8 0,8 4,0 3,4 2,6

Synthèse du scénario international

Prévision

Lecture : les données d’importations, d’exportations et de commerce mondial concernent les seuls biens.Sources : Instituts statistiques nationaux, Centraal PlanBureau, Fonds monétaire international, prévisions Insee

3 - L’inflation se redresserait dans le sillage du prix du pétrole

Sources : Instituts statistiques nationaux, calculs et prévisions Insee

Page 70: Note de conjoncture Insee juin 2016

Conjoncture française

Début 2016, les échanges mondiaux se sontcontractés, notamment en Asie. Étant donné lacomposition géographique des exportationsfrançaises, la demande mondiale adressée à laFrance a en revanche légèrement progressé.Toutefois, au premier trimestre, les exportationsfrançaises ont calé (0,0 % après +0,8 %), du faitdu recul des ventes de produits manufacturés(–0,8 % après +1,3 %). Au deuxième trimestre,les exportations rebondiraient nettement(+0,9 %), avec la livraison de grands contratsnavals. Elles ralentiraient par contrecoup ausecond semestre (+0,3 % puis +0,6 %) etprogresseraient moins vite que la demandemondiale adressée aux exportateurs français.Les importations ont ralenti au premier trimestre2016 (+0,6 % après +2,5 %), du fait d’un netrepli des achats énergétiques (–6,7 % après+9,3.%). Les importations manufacturières ontégalement ralenti tout en restant assezdynamiques (+1,6 % après +3,3 %). Lesimportations décéléreraient de nouveau audeuxième trimestre (+0,2 %), avant de retrouverun rythme plus en ligne avec la demandeintérieure (+0,4 % puis +0,7 % au secondsemestre).Après avoir pesé sur la croissance au premiertrimestre 2016 (–0,2 point), la contribution ducommerce extérieur serait positive au deuxièmetrimestre (+0,2 point), surtout du fait des grandscontrats livrés. Elle redeviendrait négative autroisième trimestre (–0,1 point) puis serait neutreen fin d’année. En moyenne en 2016,exportations et importations décéléraientnettement, mais les secondes resteraient plusdynamiques, si bien que le commerce extérieuréroderait de nouveau la croissance (–0,7 point),plus encore qu’en 2015 (–0,3 point).

Le commerce mondial rebondirait audeuxième trimestre après un trou d’airdébut 2016

Au premier trimestre 2016, le commerce mondials’est replié (–1,7 % après +0,7 %, graphique 1). Eneffet, les importations des pays émergents se sontcontractées, surtout en Asie. Par ailleurs, lesimportations des pays avancés ont ralenti. Audeuxième trimestre, le commerce mondialrebondirait (+1,8 %), traduisant une reprise deséchanges asiatiques qui s’esquisse dès avril dans lesdonnées douanières. Par la suite, il progresseraitplus modérément (+0,8 % par trimestre), bien endeçà de sa croissance moyenne d’avant-crise(+1,5 % par trimestre entre 2000 et 2007).

Malgré le repli du commerce mondial, la demandemondiale adressée à la France a légèrementaccéléré début 2016 (+0,5 %, graphique 2), du faitde la bonne tenue des importations de ses principauxpartenaires, notamment l’Allemagne. Au cours destrois derniers trimestres de l’année, la demandemondiale adressée à la France continuerait de croître(+1,0.% puis +0,8 %), portée par une légère reprisedes importations émergentes et par le dynamismedes pays de la zone euro.

Les exportations rebondiraientfortement au deuxième trimestre 2016

Au premier trimestre 2016, les exportationsfrançaises de biens et services ont marqué le pas(0,0 % après +0,8 %). D’une part, les exportationsde produits manufacturés se sont contractées(–0,8 % après +1,3 %). Les exportations dematériels de transport ont notamment reculé(–3,7 % après +2,6 %), de même que celles des« autres produits manufacturés » (–0,6 % après+1,7 %). D’autre part, les exportations de services

70 Note de conjoncture

Échanges extérieurs

1 – Demande mondiale adressée à la France et commerce mondial

Sources : Insee, DG Trésor, Centraal PlanBureau

Page 71: Note de conjoncture Insee juin 2016

ont fortement accéléré (+1,4 % après 0,0 %),exceptionnellement soutenues par le déplacementd’une collection d’œuvres d’art vers la Suisse.Au deuxième trimestre 2016, les exportationsaccéléreraient nettement (+0,9 %), surtout tiréespar un rebond des ventes de produitsmanufacturés (+1,9 %). En effet, de grandscontrats du secteur aéronautique et naval sontlivrés ce trimestre, notamment un paquebot civil etun navire militaire. Les exportations agricolesseraient stables. Celles de services se replieraient(–2,0 %), avec le retour à la normale des échangesd’œuvres d’art.Au troisième trimestre, les exportations totales etmanufacturières marqueraient le pas(graphique.3), car les livraisons de grands contrats– notamment un nouveau navire militaire –seraient de moindre ampleur qu’au trimestreprécédent. Au quatrième trimestre, faute denouvelle livraison exceptionnelle, les exportationsd’ensemble n’augmenteraient que modérément

(+0,6.%). Les exportations de servicesaccélèreraient (+0,7 % en moyenne par trimestre)mais sur un rythme inférieur à leur tendance. Surl’ensemble de l’année 2016, les exportationsralentiraient nettement : +1,8 % après +6,0 % en2015.

Les importations ralentiraient denouveau au deuxième trimestre 2016

Au premier trimestre 2016, les importations totalesont ralenti (+0,6 % après +2,5 %, tableau). Lesimportations d’énergie, notamment d’hydro-carbures, se sont fortement contractées (–6,7 %après +9,3 %). Dans une moindre mesure, lesimportations de services ont elles aussi reculé(–1,2.% après –1,7.%). Tout en restantdynamiques, les importations de produitsmanufacturés ont décéléré (+1,6 % après+3,3.%), notamment en matériels de transport(+3,9 % après +5,5 %), biens d’équipement(+1,2 % après +2,7 %) et «.autres produitsmanufacturés » (+0,4 % après +3,1 %).

Juin 2016 71

Conjoncture française

2 – Demande mondiale adressée à la France et contributions des principaux partenaires

Sources : Insee, DG Trésor

3 - Équation d’exportations (biens manufacturés) et contributions économétriques

Note – TCER : taux de change effectif réelSources : Insee, DG Trésor

Page 72: Note de conjoncture Insee juin 2016

Conjoncture française

Au deuxième trimestre 2016, les importationsdécéléreraient de nouveau (+0,2 %), notammentcelles en produits manufacturés (+0,6 %), enphase avec l’inflexion annoncée par les industrielset les grossistes dans les enquêtes de conjoncture.Les importations d’énergie se contracteraient denouveau (–3,0 %). Les importations de produitsagricoles progresseraient modérément (+0,5 %)tandis que celles de services reflueraientlégèrement (–0,2 %).

Au second semestre, les importationsmanufacturières ralentiraient encore (+0,2 % autroisième trimestre) puis seraient à nouveau enphase avec la demande intérieure (+0,8 % auquatrième trimestre). En revanche, les importationsde services croîtraient à un rythme inférieur à leurtendance (+0,2 % puis +0,6 %) et celles deproduits agricoles conserveraient une allure

modérée (+0,5 % par trimestre). Les achatsd’énergie rebondiraient (+5,0 %) puis sestabiliseraient. En moyenne sur l’année, lesimportations ralentiraient en 2016 (+3,9 % après+6,4 % en 2015). Cependant, ellesaugmenteraient plus vivement que lesexportations, de façon plus marquée encore qu’en2015. Le commerce extérieur pèserait donc plusnettement sur la croissance en volume : –0,7 pointaprès –0,3 point en 2015.

En 2016, le déficit en valeur des échanges en bienset services ne se résorberait pas, du fait ducreusement attendu du solde des échanges enproduits manufacturés (graphique 4). La nouvelleréduction du déficit des échanges en énergie liée àla baisse du prix du pétrole ne le compenseraitqu’en partie. �

72 Note de conjoncture

Variations trimestrielles Variations annuelles2015 2016

2014 2015 2016T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4

ExportationsEnsemble des biens et services 1,8 1,5 –0,2 0,8 0,0 0,9 0,3 0,6 3,4 6,0 1,8

Produits manufacturés (68 %*) 2,0 2,0 –0,2 1,3 –0,8 1,9 0,2 0,6 1,8 6,6 2,3

ImportationsEnsemble des biens et services 2,2 0,3 1,6 2,5 0,6 0,2 0,4 0,7 4,8 6,4 3,9

Produits manufacturés (68 %*) 1,9 1,1 2,3 3,3 1,6 0,6 0,2 0,8 3,8 6,4 6,3

Contribution du commerceextérieur à la croissance du PIB –0,1 0,3 –0,6 –0,6 –0,2 0,2 –0,1 0,0 –0,5 –0,3 –0,7

Prévision de croissance des échanges extérieursvariations en % aux prix de l'année précédente chaînés, contributions en points

Prévision* Part des exportations (respectivement, importations) de produits manufacturés dans les exportations (respectivement, importations) totales, en 2015.Source : Insee

4 – Déficit des échanges extérieurs en biens et services

Source : Insee

Page 73: Note de conjoncture Insee juin 2016

Conjoncture française

L’emploi salarié du secteur marchand nonagricole a continué d’augmenter au premiertrimestre 2016 (+40.000, après +47.000 auquatrième trimestre 2015). Il conserverait unedynamique similaire au deuxième trimestre,portant à +68 000 les créations d’emplois sur lepremier semestre, puis au second semestre2016 (+71.000). Il augmenterait ainsi de139.000 sur l’ensemble de l’année (après+109.000 en 2015). Il bénéficierait del’accélération de l’activité et des mesuressuccessives pour enrichir la croissance enemplois : crédit d’impôt pour la compétitivité etl’emploi, Pacte de responsabilité et de solidarité,ainsi que le plus récent plan d’urgence pourl’emploi.Dans le secteur non marchand, l’emploiralentirait légèrement en 2016 (+38.000,contre +47.000 en 2015) du fait de lacontraction du nombre d’emplois d’avenir. Parailleurs, le rythme des créations d’emplois nonsalariés et agricoles se maintiendrait.Au total, 210.000 emplois seraient créés en2016 (après +188.000 en 2015). Les créationsd’emploi conserveraient un rythme similaireentre la première et la seconde moitié del’année (+108.000 puis +102.000).

L’emploi salarié marchand accéléreraiten 2016

En 2015, l’emploi salarié dans le secteurmarchand non agricole (SMNA) s’est redressépour la première fois depuis 2011 (+109.000 englissement annuel en fin d’année, après –60.000en 2014, tableau 1). Au premier trimestre 2016, il

a augmenté de 40.000 (après +47.000 auquatrième trimestre 2015), notamment dans letertiaire hors intérim.

Cet emploi conserverait ce dynamisme jusque fin2016, ce qui porterait sa hausse sur l’année à139.000 (après +109.000 en 2015). Ils’accroîtrait de 68.000 au premier semestre, puisde 71.000 au second (graphique 1). Le créditd’impôt sur la compétitivité et l’emploi (CICE) et lePacte de responsabilité et solidarité (PRS)enrichiraient un peu moins la croissance enemplois en 2016 (environ 55.000 emplois) qu’en2015 (environ 80.000 emplois) : d’une part lamontée en charge du CICE est terminée ; d’autrepart, la nouvelle extension des allègements decotisations sociales du PRS au 1er avril aurait uneffet limité parce qu’elle n’est pas ciblée sur les bassalaires (entre 1,6 et 3,5 Smic). Néanmoins,l’emploi salarié marchand non agricole bénéficied’une activité globalement plus dynamique et de lamontée en charge progressive de la prime àl’embauche pour les PME, annoncée dans le cadredu plan d’urgence pour l’emploi, qui enrichirait àson tour la croissance en emplois (pour environ40.000 sur l’année, éclairage).

L’emploi tertiaire marchand horsintérim accélérerait

En 2015, l’emploi intérimaire a nettementaugmenté (+51.000, après –1.000 en 2014).L’intérim étant particulièrement réactif auxfluctuations de l’activité, il s’est redressé plus tôtque les autres composantes de l’emploi. Aprèss’être quasiment stabilisé au premier trimestre

Juin 2016 73

Emploi

Évolution de l’emploien milliers, CVS

2015 2016 2015S1

2015S2

2016S1

2016S2 2015 2016

Niveaufin

2015T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4

Secteurs principalementmarchands nonagricoles (1) dont :

–10 38 35 47 40 28 34 37 28 82 68 71 110 139 15981

Industrie –9 –8 –9 –7 –8 –8 –8 –8 –17 –16 –16 –16 –33 –32 3126

Construction –12 –9 –8 –3 1 –2 –2 –1 –21 –11 –1 –3 –32 –4 1318

Intérim –6 20 18 19 2 6 5 5 14 37 8 10 51 18 586

Tertiaire essentiellementmarchand hors intérim 16 35 34 38 46 32 39 41 51 72 78 80 123 158 10951

Salariés agricoles 2 2 2 2 2 2 2 2 4 4 4 4 8 8

Tertiaire principalementnon marchand 14 16 1 16 17 7 7 7 30 17 24 14 47 38

Non–salariés 6 6 6 6 6 6 6 6 12 12 12 12 24 24

EMPLOI TOTAL 12 62 44 71 65 43 49 52 74 115 108 102 189 209

Tableau 1

Prévision(1) secteurs DE à MN + RUSource : Insee

Page 74: Note de conjoncture Insee juin 2016

Conjoncture française

2016 (+2.000), il repartirait à la hausse dès ledeuxième trimestre. Il bénéficierait notamment desrecrutements réalisés dans le cadre de l’Euro 2016de football. Sur l’ensemble de l’année, l’intérimprogresserait plus modérément qu’en 2015(+18.000).

L’emploi dans le tertiaire marchand hors intérim anettement accéléré en 2015 (+123.000, après+28.000 en 2014, graphique 2). Il est restédynamique au premier trimestre 2016 (+46.000).Les chefs d’entreprise du secteur restant plusoptimistes que par le passé sur l’évolution de leurseffectifs (graphique 3), l’emploi dans le tertiairemarchand hors intérim augmenterait quasimentsur ce rythme tout au long de 2016 (+158.000 surl’ensemble de l’année).

Au total, l’emploi dans le tertiaire y compris intérimaugmenterait de 176.000 en 2016 (+86.000 aupremier semestre, puis +90.000 au second).

Le recul de l’emploi industriels’atténuerait en cours d’année

En 2015, comme en 2014, les pertes nettesd’emplois industriels ont été importantes(–33.000, après –40.000). Elles se sontpoursuivies au premier trimestre 2016, avec 8.000emplois détruits. Les anticipations des industrielsen termes d’emploi demeurant relativementstables, la baisse des effectifs se prolongerait aucours des trois derniers trimestres de 2016 (–8.000emplois par trimestre). Ainsi, l’emploi industriel secontracterait de 32 000 sur l’ensemble de l’année.

La construction perdrait nettementmoins d’emplois en 2016

L’emploi dans la construction a reculé de manièrequasi ininterrompue depuis la crise de2008-2009. Les pertes d’emplois se sont mêmeamplifiées au cours des deux dernières années(–47.000 emplois en 2014, puis –32.000 en2015, contre –17.000 en moyenne entre 2010 et

74 Note de conjoncture

1 – Emploi observé dans le secteur marchand non agricole, emploi simulé et résidu

Lecture : le résidu de l’équation d’emploi est l’écart entre l’emploi observé et l’emploi simulé à partir des évolutions d’emploi et d’activitépassées et courantes et des effets des politiques de l’emploi (y compris, sur la période récente, les effets du CICE, du PRS et du Plan pourl’emploi). Un résidu positif, comme en 2015, indique que l’emploi observé a évolué de façon plus favorable que ne le laissaient attendreses déterminants.Période d’estimation de l’équation : 1984-2009.Source : Insee

2 – Évolution semestrielle de l’emploi dans les secteurs marchands non agricoles

Source : Insee

Page 75: Note de conjoncture Insee juin 2016

2013). Cependant, les destructions d’emploi sesont atténuées en cours d’année 2015 (de–12.000 au premier trimestre à –3.000 auquatrième), et même interrompues au premiertrimestre 2016 (+1.000 emplois). Dans lebâtiment comme dans les travaux publics, lesperspectives des chefs d’entreprises sur leurseffectifs se sont nettement redressées. Surl’ensemble de l’année 2016, l’emploi serait quasistable dans la construction (–4 000).

L’emploi non marchand ralentiraiten 2016

L’emploi non marchand a progressé de 47.000 en2015, légèrement moins qu’en 2014 (+52.000),essentiellement porté par les contrats aidés(+24.000 après +51.000, tableau 2).

En 2016, l’emploi non marchand ralentiraitencore légèrement (+38 000) du fait notammentdes contrats d’accompagnement dans l’emploi(CUI-CAE)1 et des emplois d’avenir, avec l’arrivée

à terme des contrats passés (–7.000 après+24.000). À l’inverse, le service civiquecontinuerait de monter en charge.

Au total, 210 000 emplois seraientcréés en 2016

En tenant compte de l’emploi non salarié et dessalariés agricoles, l’emploi total tous secteursconfondus a crû de 188.000 en 2015 (après+36.000 en 2014). En 2016, il accélérerait denouveau (+210.000 emplois) et conserverait unrythme similaire entre les deux semestres(+108.000 puis +102.000). Cette hausse del’emploi serait essentiellement due à l’accélérationde l’activité sur l’année et aux effetsd’enrichissement de la croissance en emploisgénéré par les dispositifs de CICE, du PRS, ainsiqu’au plan d’urgence pour l’emploi. �

Juin 2016 75

Conjoncture française

3 – Soldes d’opinion des chefs d’entreprise sur les effectifs prévus

Source : Insee, enquêtes de conjoncture

Variation du nombre de bénéficiaires de contrats aidés et de service civiquedans le secteur non marchand

en milliers

2015 2016 2015 2016S1

2016S2 2015 2016

T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 S1 S2Emplois d'avenir 3 2 1 1 –3 –4 –4 –4 5 2 –7 –7 7 –14

CUI-CAE yc ACI* 11 5 –6 7 10 –1 –1 –1 16 1 9 –2 17 7

Contrats de service civique –1 0 3 5 3 3 3 3 0 8 7 6 8 13

Total 13 7 –1 13 11 –2 –1 –2 20 11 9 –3 32 6

Tableau 2

Prévision

* Depuis juillet 2014, les embauches en ateliers et chantiers d’insertion (ACI) ne sont plus effectuées sous forme de contrat uniqued’insertion - contrat d’accompagnement dans l’emploi (CUI-CAE) mais de contrat à durée déterminée d’insertion (CDDI). Néanmoins,de façon à suivre les emplois aidés sur un périmètre constant, les prévisions de CUI-CAE présentées ici incluent les ACI.Champ : France métropolitaine

Sources : Dares, tableau de bord des politiques de l'emploi, calculs Insee

1. « Les contrats aidés en 2015 », Note de conjoncture,mars 2016, p. 80-81.

Page 76: Note de conjoncture Insee juin 2016

Conjoncture française

76 Note de conjoncture

Le nouveau plan d’urgence pour l’emploi enrichirait la croissance en emploiset rehausserait le nombre de bénéficiaires de formation

Le plan d’urgence pour l’emploi annoncé en janvier2016 comprend deux mesures importantes : le dispositif« embauche PME » d’une part, qui vise à diminuerdavantage le coût du travail pour les bas salaires dansles entreprises de moins de 250 salariés ; le plan«.500.000 formations.» d’autre part, qui vise à accroîtrele nombre de demandeurs d’emploi en formation.

Le dispositif « embauche PME » allègedavantage le coût du travail pour les bas salaires

Le dispositif « embauche PME » offre une prime de500.euros par trimestre et par personne (au prorata dutemps travaillé), versée pendant une durée maximalede deux ans aux entreprises de moins de 250 salariésayant embauché en CDI ou en CDD de plus de 6 moisun salarié dont la rémunération n’excède pas 1,3 foisle Smic. Autre condition, les embauches doivent êtreréalisées avant fin 2016. Cette mesure s’apparente àun nouvel allègement du coût du travail pour lesentreprises, qui s’ajoute à ceux décidés dans le cadredu crédit d’impôt compétitivité emploi (18,5 milliardsd’euros de dépense CICE prévue en 2016 pour lessalaires compris entre 1 et 2,5 Smic) et du Pacte deresponsabilité et de solidarité (7,6 milliards d’euros en2016 pour les salaires compris entre 1 et 3,5 Smic).Ces trois dispositifs, combinés aux politiquesd’allègements de cotisations sur les bas salaires mis enplace depuis 1993, abaissent le coût du travail à unniveau inférieur au salaire brut pour les salariésnouvellement embauchés cette année en CDI ou CDDde plus de 6 mois et rémunérés au voisinage du Smicdans les entreprises de moins de 250 salariés.Ce nouveau dispositif de réduction du coût du travailaurait, comme les précédents, un effet positif surl’emploi. Cet effet dépend en premier lieu de l’ampleurde la baisse du coût du travail, elle-même dépendantedu nombre d’embauches qui seraient concernées parla mesure. Sur la base des flux d’embauches annuelsobservés dans les entreprises d’au plus 250 salariés(environ 3 millions en CDI ou CDD de plus de 6 mois),et d’hypothèses sur les parts des salariés à bas salaireet de ceux à temps partiel, on peut estimer à environ1.million le nombre d’embauches concernées par lamesure. Le dispositif coûterait en conséquence2,5.milliards d’euros répartis entre 2016 et 2018,dont, compte tenu d’une montée en chargeprogressive, environ un tiers dès 2016. Ceshypothèses sont évidemment fragiles mais compatiblesavec les premières observations : fin mai, 330 000demandes d’aide avaient déjà été reçues par l’Agencede service et de paiement chargée de distribuer laprime. De même, selon l’Agence centrale desorganismes de sécurité sociale (Acoss), lesdéclarations d’embauches ont nettement augmentéau premier trimestre (+4,8 %), évoluant de manière

différente selon la taille des entreprises : pour cellescomprenant moins de 250 salariés, elles ontaugmenté de 4,7 % en CDI (contre +0,9 % dans lesentreprises de plus grande taille) et de 20,5 % en CDDde plus de six mois (contre +5,9 %). Il ne faut toutefoispas considérer ces embauches comme un effet dudispositif sur l’emploi, dans la mesure où la majoritéd’entre elles auraient été réalisées de toute façon etbénéficient de l’aubaine de cet allégement.

Ce nouveau dispositif enrichirait un peu plus lacroissance en emplois en 2016

Pour apprécier ex ante l’effet sur l’emploi, il faut alorsse référer au cadre d’analyse classique décrivantcomment les allégements de cotisations socialespeuvent favoriser l’emploi, en transitant par deuxcanaux (voir par exemple Nouveau et Ourliac,20121).:• Dans un premier temps, la baisse du coût relatif dutravail par rapport au capital, ou bien celle du travailnon qualifié par rapport aux autres facteurs deproduction, conduit à une nouvelle combinaison desfacteurs de production favorable à l’emploi.• Dans un second temps, la baisse des coûts deproduction permet aux entreprises d’améliorer leurcompétitivité-coût à l’exportation ; le surcroîtd’exportation qu’elle engendre amplifie l’effet initial.Sur le marché intérieur aussi, la baisse des coûts peutentraîner celle des prix et favoriser la compétitivité desproducteurs français. Les gains de pouvoir d’achatdont profitent les ménages permettant de soutenir lademande intérieure, déjà amplifiée par les créationsd’emploi, cela se traduit in fine par un surcroîtd’activité et une nouvelle augmentation de l’emploi,par « effet de bouclage macroéconomique ».Dans la Note de Conjoncture, seul le premier effet dit«.d’enrichissement de la croissance en emplois » abesoin d’être quantifié. En effet, le second effet debouclage est implicitement contenu dans la prévisionde croissance qui est retenue, c’est-à dire qu’il estsupposé capté par les enquêtes de conjonctureconcernant la production sur lesquelles s’appuie engrande partie le scénario de prévision.L’ampleur de l’effet d’enrichissement de la croissance enemplois dépend de l’élasticité de la demande de travailà son coût, celle-ci dépendant du « ciblage » : plus lesallégements sont ciblés sur les bas salaires, plus cettesubstitution est importante. En utilisant les élasticitésmédianes parmi celles proposées par la littérature (voirpar exemple Bock et al. 20152), on estime qu’unebaisse pérenne du coût du travail de 2,5.milliardsd’euros par an pour les salaires inférieurs à 1,3 Smicpermet un enrichissement de la croissance en emploisde l’ordre de 50 000 à long terme (tableau 1).

1,3 Smic(ciblage de la prime« embauche PME »)

2,5 Smic 3,5 Smic

Hypothèse d’élasticité de lademande de travail à son coût

0,8 0,6 0,5

Enrichissement de la croissance enemplois (en milliers)

20 15 12

Tableau 1 - Enrichissement de la croissance en emplois à long terme généré par un allègementde coût du travail d’un milliard d’euros, en fonction du ciblage

Source : Insee

Page 77: Note de conjoncture Insee juin 2016

Conjoncture française

Juin 2016 77

Mais par rapport à un dispositif pérenne, le plan«.embauche PME.» présenterait des effetsd’anticipation puisque ce dispositif n’est valable quepour les embauches de 2016. En Italie, le dispositifanalogue du Jobs Act réservé aux recrutements de2015 a ainsi provoqué une forte hausse de l’emploijusqu’en fin d’année avant que celui-ci ne se repliedébut 2016 avec une forte limitation du dispositif. Enrevanche, ces effets seraient plus faibles que dans lasituation d’allègements de cotisations pérennes : labaisse de coût prévue est limitée à deux années, cequi conduit à une baisse bien plus faible si l’on seplace dans une perspective de plus long terme,notamment pour les CDI dont la durée excède enmoyenne deux ans.

Au total, pour cette Note de Conjoncture, l’effetd’enrichissement de la croissance en emplois retenuest estimé à +40 000 en 2016, essentiellementconcentré sur le second semestre pour tenir comptedes effets d’anticipation.

Le plan d’urgence pour l’emploi comprendégalement un volet « formation » visant àaccroître nettement le nombre de demandeursd’emploi en formation

Le plan d’urgence pour l’emploi comporte égalementun plan de formation pour les personnes en recherched’emploi (dit « plan 500 0003 »). Ce plan a pourobjectif de porter à 1 million par an le nombred’entrées dans les dispositifs de formation. Parmi cesdispositifs, ceux destinés aux personnes en recherched’emploi augmenteraient d’environ 300 000, lesautres actions de formation ciblant plutôt les contratsde professionnalisation, l’accompagnement à lacréation d’entreprise et à la validation des acquis del’expérience (VAE).

Le nombre de personnes en recherched’emploi entrant en formation aurait déjàaugmenté depuis 2013 pour atteindre 700 000entrées en 2015

Suivant les dernières données publiées par la Directionde l’animation de la recherche, des études et desstatistiques (Dares) du ministère du Travail, en 2013,près de 620 000 personnes en recherche d’emploi ontsuivi une formation en France métropolitaine. Ces

formations concernent notamment les services à lapersonne (secteur sanitaire, hôtellerie-restauration,action sociale), les transports ou encore ledéveloppement personnel et l’apprentissage delangues étrangères. Elles s’adressent pour près de90.% à des personnes inscrites à Pôle emploi. Lesjeunes sont surreprésentés parmi les bénéficiaires :39.% des formés ont moins de 26 ans (10 % dansl’ensemble de la population active). En 2014 et 2015,le nombre d’entrées en formation aurait augmenté(+80.000 environ), en raison de l’extension du plande formations prioritaires des demandeurs d’emploi(dit «.plan 100 000 ») et aurait atteint un peu moins de700 000 en 2015.

Le nombre d’entrées augmenterait encorenettement en 2016

Compte tenu des délais entre l’annonce et la mise enplace, les entrées supplémentaires prévues dans leplan monteraient progressivement en charge à partirdu deuxième trimestre 2016. L’hypothèse retenue estque les nouvelles entrées prévues au titre du planatteindraient leur rythme de croisière en fin d’année,de l’ordre de 30.000 entrées supplémentaires parmois, et progresseraient donc d’environ 180 000 surl’ensemble de 2016 (graphique).Il est également supposé que les formationsproposées dans le cadre de ce plan durent enmoyenne 3 mois, soit la durée observée pour lesformations de 2013. Un nombre élevé de formationsdébuterait et s’achèverait donc au cours de l’année2016. Ainsi, le nombre de bénéficiaires deformations croitrait d’un peu plus de 90 000 entre fin2015 et fin 2016 (tableau 2).

Entrées en formation des personnes en recherche d’emploi

Champ : personnes en recherche d'emploi ayant débuté une formation au cours de l’année ; France métropolitaine.Sources : Dares, prévisions Insee

1. Ourliac, B., et Nouveau, C. (2012). « Les allégements decotisations sociales patronales sur les bas salaires en France de1993 à 2009 », Dares, Document d’études n° 169, février.

2. Bock S., Lissot P. et Ozil S. (2015), « Matis : une maquetted’évaluation des effets sur l’emploi de variations du coût du travail.»,DG Trésor, Documents de travail n° 2015/02, mars.

3..http://travail-emploi.gouv.fr/grands-dossiers/plan-500-000-formations-supplementaires/plan-500-000

Page 78: Note de conjoncture Insee juin 2016

Conjoncture française

78 Note de conjoncture

Une partie des bénéficiaires de formations nesera temporairement plus comptabilisée dansla population active

Un individu sans emploi est considéré commechômeur au sens du Bureau international du travail(BIT) s’il a recherché activement un emploi au cours dumois précédent, et s’il est disponible pour en occuperun dans les deux semaines à venir. Les individus sansemploi qui bénéficient d’une formation peuvent êtreamenés à interrompre temporairement leursrecherches d’emploi durant la formation, ou ne plus sedéclarer disponibles pour en occuper un dans les deuxsemaines : ils ne sont ainsi plus considérés commechômeurs au sens du BIT, mais comme inactifs.Certains peuvent être en emploi au sens du BIT, s’ilsont travaillé au moins une heure rémunérée durant lasemaine de référence. Pour ces individus aussi uneformation peut se traduire par un retrait de lapopulation active.Toutefois, toute personne qui bénéficie d’uneformation ne se retire pas nécessairement de lapopulation active. En effet :

- les personnes en recherche d’emploi mais quitravaillent déjà à temps partiel peuvent continuer de lefaire au cours de la formation : elles restent alorsconsidérées comme actives occupées au sens du BIT ;

- certains bénéficiaires de formation peuvent déjàêtre inactifs au sens du BIT, par exemple s’ils ontinterrompu leurs recherches avant la formation ;

- certains chômeurs peuvent ne pas interrompreleurs démarches de recherche d’emploi et donc resterdisponibles pour en occuper un (le cas échéant eninterrompant la formation) : dans ce cas, ils sont encoreconsidérés comme chômeurs BIT.

L’enquête Emploi permet d’estimer, à l’aide dequestions spécifiques, le statut d’activité des personnes,selon qu’elles ont ou non suivi une formation au coursdes quatre semaines précédant l’enquête (tableau 3).Elle permet également de repérer les personnes qui sedéclarent inscrites à Pôle emploi4, lesquellesconstituent la majorité des bénéficiaires de formation.L’enquête indique ainsi qu’un peu moins de 85 % despersonnes de 15 à 64 ans qui déclarent être inscrites àPôle emploi et ne pas avoir suivi de formation sontactives (occupées ou non), contre un peu plus de 55 %de celles suivant une formation. La comparaison de cesdeux chiffres permet de déduire un effet de retrait de lapopulation active d’environ 30 points pour lespersonnes en formation.

Ainsi, compte tenu des hypothèses de variation dunombre de bénéficiaires d’ici fin 2016, le nombred’actifs diminuerait de près de 30 000 entre fin 2015 etfin 2016, du fait du plan de formation des personnes enrecherche d’emploi. Ce dernier engendrerait ainsi àcourt terme un effet à la baisse de 30 000 chômeurs ausens du BIT, soit un recul de l’ordre de 0,1 point sur letaux de chômage, du fait de la sortie des bénéficiairesde formation de la population active. Il ne s’agit là quede l’effet conjoncturel de retrait de la population activedes chômeurs pendant leur formation. Ne sont pasconsidérés d’éventuels effets à plus long terme liés àune meilleure employabilité des chômeurs formés. ■

en milliers

2016 20162016

T1 T2 T3 T4 S1 S2Entrées 0 17 67 101 17 168 185

Variation du nombre de bénéficiaires 0 15 41 35 16 76 92

Effet estimé sur la population active 0 –5 –12 –11 –5 –23 –28

Tableau 2 - Impact estimé du plan de formations des personnes en recherche d’emploi

Champ : personnes en recherche d’emploi ayant débuté une formation au cours de l’année ; France métropolitaine.Sources : Dares, tableau de bord des politiques de l'emploi, calculs Insee

en %

Personnes se déclarant inscrites à Pôle emploi dans l’enquête Emploi...

Ensemble ... ayant suivi une formation ... n'ayant pas suiviune formation

Ensemble 100 100 100

Actifs 78 57 84

Inactifs 22 43 16

Tableau 3 - Statut d’activité au sens du BIT des personnes se déclarant inscrites à Pôle emploidans l’enquête Emploi, selon qu’elles aient suivi ou non une formation

Note : inscription à Pôle emploi déclarée au moment de l’enquête ; suivi d’une formation au cours des 4 semaines précédant l’enquête.Champ : France métropolitaine, population des ménages, personnes de 15 ans ou plus se déclarant inscrites à Pôle emploi.Sources : Insee, enquête Emploi 2015

4. Y compris des personnes en activité réduite courte ou longue,inscrites en catégories B et C.

Page 79: Note de conjoncture Insee juin 2016

Conjoncture française

Au premier tr imestre 2016, en Francemétropolitaine, le nombre de chômeurs s’estquasiment stabilisé (–3 000 après –83 000 letrimestre précédent) et le taux de chômage ausens du BIT s’est maintenu à 9,9.% de lapopulation active. En incluant les départementsd’outre-mer, il s’est établi à 10,2 %.À l’horizon de la fin de l’année, la hausseattendue de l’emploi serait supérieure à celle dela population active, de sorte que le taux dechômage diminuerait et s’établirait à 9,5 % fin2016 en France métropolitaine (9,8 % avec lesDOM).

Le taux de chômage s’est stabilisé aupremier trimestre 2016

Au premier trimestre 2016, en Francemétropolitaine, le nombre de chômeurs s’estquasiment stabilisé (–3 000), après avoir diminuéde 83 000 au quatrième trimestre 2015 (tableau) :le taux de chômage s’est ainsi établi à 9,9 % de lapopulation active, comme fin 2015 (graphique). Ila diminué de 0,1.point par rapport au premiertrimestre 2015, le nombre de chômeurs ayantbaissé de 24 000 sur un an. Cette baisse contrasteavec la hausse du nombre de demandeursd’emploi inscrits à Pôle emploi sur la période(éclairage). Sur l’ensemble de la France, le taux dechômage a atteint 10,2 %, stable également parrapport au quatrième trimestre 2015. Le haloautour du chômage1 a augmenté de 39 000personnes au premier trimestre 2016 par rapportau quatrième trimestre 2015 ; par rapport à début2015, il a en revanche baissé de 26 000.

Le taux de chômage des jeunes estremonté, celui des 50 ans et plus adiminué

Le taux de chômage des jeunes s’est établi à24,2.% de la population active au premiertrimestre 2016. Il a augmenté de 0,3 point sur letrimestre, revenant quasiment à son niveau dupremier trimestre 2015 (24,1 %). À l’inverse, letaux de chômage des 50 ans et plus a diminué de0,2 point : il a atteint 6,5 % début 2016, soit sonniveau de début 2015. Enfin, le taux de chômagedes 25-49 ans a légèrement augmenté, à 9,3 %,soit 0,1 point de plus qu’au trimestre précédentmais 0,2 point de moins qu’un an auparavant.

Au premier trimestre 2016, 10,3 % des hommesactifs et 9,4 % des femmes actives étaient auchômage au sens du BIT. Par rapport au trimestreprécédent, le taux de chômage a légèrementdiminué pour les hommes (–0,1 point) et s’eststabilisé pour les femmes. Sur un an, le taux dechômage des femmes a un peu plus baissé(–0,2.point) que celui des hommes (–0,1 point).Depuis mi-2012, le taux de chômage des hommesest devenu plus élevé que celui des femmes etl’écart s’est ensuite accru. Il a atteint +0,9 pointdébut 2016, demeurant ainsi proche du plus haut

Juin 2016 79

Chômage

Taux de chômage au sens du BIT

Champ : population des ménages, personnes de 15 ans ou plusSource : Insee, enquête Emploi

1. Le halo autour du chômage est composé de personnesinactives au sens du BIT : il s’agit des personnes quirecherchent un emploi mais qui ne sont pas disponibles, et despersonnes qui souhaitent travailler mais qui ne recherchentpas d’emploi, qu’elles soient disponibles ou non.

Page 80: Note de conjoncture Insee juin 2016

Conjoncture française

niveau observé (+1,1 point mi-2015) depuis queles séries existent (1975). Cette divergences’explique par une dynamique de l’emploidifférente entre l’industrie et la construction d’unepart, secteurs employant majoritairement deshommes, et le tertiaire d’autre part (fiche Emploi).

Le chômage diminuerait d’ici fin 2016

En 2015, la population active s’est accrue de111.000 personnes, principalement dans latranche d’âge des 50-64 ans. La hausse de lapopulation active provient principalement del’accroissement tendanciel de la population enâge de travailler et de l’effet du recul de l’âge dedépart à la retraite, qui a été porté à 61.ans et 7mois mi-2015 ; cependant, elle a été freinée par lapoursuite des départs à la retraite anticipée, dansle cadre du dispositif spécifique aux carrières

longues. En 2016, la population activeaugmenterait de nouveau légèrement moins vite(+113.000) que sa hausse spontanée. Outrel’effet des retraites anticipées, elle serait limitée ausecond semestre par la montée en chargeprogressive du plan de formation des demandeursd’emploi annoncé début 2016, qui contribuerait àretirer environ 30.000 actifs du marché du travail(éclairage de la fiche Emploi).

Au total, les créations nettes d’emploi prévues surl’ensemble de l’année (+219 000 fin 2016 sur unan) dépasseraient la progression attendue de lapopulation active et le taux de chômagediminuerait régulièrement d’ici fin 2016. Auquatrième trimestre 2016, il s’établirait à 9,5 % dela population active en France métropolitaine, et à9,8 % en France y compris DOM. ■

80 Note de conjoncture

Variations trimestrielles Variations annuelles2015 2016

2013 2014 2015 2016T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4Population des 15–64 ans –17 –15 –12 –10 –9 –8 –9 –10 –81 –78 –54 –36

Population des 15–59 ans –13 –9 –5 –1 1 1 1 –1 –57 –49 –28 1

Population active –15 52 100 –26 65 20 13 15 127 182 111 113dont :

(a) Contribution de la population et du tauxd’activité tendanciel

32 32 32 32 31 31 31 31 120 135 128 123

(b) Effets estimés des politiques publiques –2 –2 –2 –1 –4 –10 –18 –16 –22 –18 –7 –48(c) Autres fluctuations de court terme (résidu) –45 22 70 –56 39 0 0 0 28 65 –9 39

Emploi 27 37 53 57 68 54 46 51 125 60 174 219Rappel : Emploi en fin de période (cf. fiche «Emploi ») 12 61 44 71 65 43 49 52 182 36 188 210

Chômage BIT –42 15 47 –83 –3 –34 –33 –36 2 122 –63 –106

Moyenne trimestrielle Moyenne au derniertrimestre de la période

Taux de chômage BIT (%)France métropolitaine 10,0 10,1 10,2 9,9 9,9 9,8 9,6 9,5 9,8 10,1 9,9 9,5

France (y compris Dom) 10,4 10,4 10,5 10,2 10,2 10,1 9,9 9,8 10,1 10,5 10,2 9,8

Évolutions de la population active, de l’emploi et du chômageen France métropolitaine

en milliers CVS et en %

Prévision

Notes :- la ligne Emploi présente les variations du nombre de personnes en emploi en moyenne trimestrielle en cohérence avec les autres

données du tableau ;- emploi et chômage ne sont pas estimés sur des champs strictement équivalents : population totale pour l’emploi, population desménages (hors collectivités) pour le chômage. L'impact de cette différence de champ étant très faible (la population hors ménagesreprésente moins de 1% de la population active), elle est négligée ici pour l’exercice de prévision du chômage.- en (a), la contribution de la démographie et des comportements d’activité tendanciels intègre tous les effets des réformes des retraites,jusqu’à celle de 2010 incluse.

Source : Insee

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Juin 2016 81

Conjoncture française

Comparaison sur la période récente entre l’évolution du chômageau sens du BIT et celle du nombre de demandeurs d’emploi en fin de mois

inscrits à Pôle emploi

Depuis 2009, le nombre de demandeurs d’emplois inscrits en catégorie A de Pôle emploi a augmenté bienplus fortement que le nombre de chômeurs au sens du BIT mesuré dans les enquêtes Emploi : l’écart est passéde 70 000 à 720.000 fin 2015. Différents changements réglementaires ou institutionnels peuvent être àl’origine de cet accroissement, sans qu’ils soient tous quantifiables : la création du revenu de solidarité active(RSA), la baisse de durée nécessaire de cotisation pour bénéficier d’indemnisation chômage, la suppressionprogressive de la dispense de recherche d’emploi (DRE) ou la réforme des retraites. Les enquêtes Emploirendent bien compte de la plus forte hausse du nombre d’inscrits à Pôle emploi que de celle du nombre dechômeurs au sens du BIT. Entre le second semestre 2013 et le second semestre 2015, la différence tient à unehausse des personnes se déclarant inscrites à Pôle emploi dans l’enquête Emploi mais inactives au sens du BIT(car ne faisant pas de recherches actives d’emploi ou n’étant pas disponibles immédiatement), le plus souventcomptabilisées dans le halo autour du chômage.

Un écart croissant entre le nombre dechômeurs au sens du BIT et celui desdemandeurs d’emploi inscrits en fin de mois àPôle emploi en catégorie A

Le chômage au sens du Bureau international du travail(BIT) et l’inscription sur les listes de Pôle emploi sont deuxconcepts différents. Est chômeur au sens du BIT toutepersonne de 15 ans ou plus qui n’a pas travaillé au moinsune heure pendant une semaine de référence, estdisponible pour prendre un emploi dans les 15 jours et arecherché activement un emploi dans le mois précédentou en a trouvé un qui commence dans les trois mois. Lechômage au sens du BIT est mesuré chaque trimestre parl’enquête Emploi de l’Insee, qui interroge un échantillonreprésentatif de la population. Cette enquête seconforme aux recommandations du BIT et àl’interprétation qu’en a faite Eurostat, fixant ainsi un cadreopérationnel de mise en œuvre harmonisée des critères àl’échelon européen. L’inscription sur les listes de Pôleemploi résulte quant à elle d’une démarcheadministrative. Le nombre mensuel de demandeursd’emploi en fin de mois (DEFM) inscrits sur les listes dePôle emploi est issu des fichiers de gestion des listes etproduit par Pôle emploi et la Dares. La catégorie A(«.DEFM A ») correspond aux demandeurs d’emploitenus d’effectuer des actes positifs de recherche d’emploiet sans emploi au cours du mois. C’est la catégorieconceptuellement la plus proche du concept du BIT. Lesautres catégories regroupent en effet soit desdemandeurs d’emplois qui ont exercé une activité réduitecourte (moins de 78.heures dans le mois, catégorie B) ou

longue (plus de 78 heures, catégorie C), soit despersonnes non tenues de faire des recherches d’emploi,qu’elles soient en stage, en contrats aidés, ou pourd’autres raisons (catégories D et E).Malgré leur proximité conceptuelle, le nombre dechômeurs BIT et celui des demandeurs d’emploi inscritsen fin de mois à Pôle emploi peuvent différer en niveauet en évolution (graphique 1). Ainsi, alors que fin 2009,le nombre de demandeurs d’emploi inscrits encatégorie A (2 635 000 en France métropolitaine) etcelui de chômeurs au sens du BIT (2 565 000) étaientrelativement similaires (écart de 70 000), fin 2015, cesagrégats ont sensiblement divergé et l’écart est passé à720 000 personnes : 3 572 000 DEFM A, contre2.848.000 chômeurs BIT. Entre fin 2009 et fin 2012, lesdeux agrégats ont augmenté mais l’écart s’est accru de250 000. Entre début 2013 et fin 2015, le nombre dechômeurs au sens du BIT s’est quasi stabilisé alors que lenombre de DEFM A a fortement augmenté : ladifférence s’est accentuée de plus de 400 000.

Des écarts conceptuels entre le chômage ausens du BIT et les demandeurs d’emploi decatégorie A

Pour comprendre de tels écarts, il faut d’abordanalyser pourquoi ces deux agrégats peuventconceptuellement différer. L’inscription à Pôle emploien catégorie A et le chômage au sens du BIT sont enfait deux réalités proches mais qui ne se recouvrent pasnécessairement.

1 - Évolution du nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie Aet du nombre de chômeurs au sens du BIT

Champ : France métropolitaineSources : Pôle emploi-Dares, Insee, enquête Emploi

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Conjoncture française

82 Note de conjoncture

Ainsi, un DEFM A peut ne pas être chômeur au sens duBIT ; c’est par exemple le cas s’il n’a pas effectué desactes de recherche d’emploi autres que le seulrenouvellement de son inscription : le fait d’être inscrità Pôle emploi ou d’avoir été contacté par Pôle emploin’est en effet pas considéré en soi comme unedémarche active de recherche d’emploi au regard descritères du BIT, car il s’agit d’une démarche liée àl’indemnisation ou au maintien dans le statut dedemandeur d’emploi et pas directement à la recherched’emploi en tant que telle (même si les demandeursd’emploi en catégorie A sont tenus de rechercher unemploi, les données Pôle emploi ne permettent pas dedétailler les démarches entreprises pour cela). Dansl’enquête Emploi, les personnes qui déclarent chercherun emploi sont interrogées précisément sur lesdémarches qu’elles effectuent : contact avec desrelations personnelles ou professionnelles (ancienscollègues, syndicat), recours aux réseaux sociaux,passage d’un entretien d’embauche et/ou d’unconcours de la fonction publique, dépôt decandidature spontanée, etc. Inversement, un chômeurau sens du BIT n’est pas forcément inscrit à Pôle emploien catégorie A. C’est le cas notamment d’un chômeurinscrit dans une autre catégorie (par exemple encatégorie D s’il est en contrat de sécurisationprofessionnelle, ou encore en catégorie B ou C s’il atravaillé dans le mois en dehors de la semaine deréférence de l’enquête).Pour ces raisons, certains événements peuvent affecterle nombre de DEFM A sans affecter autant celui deschômeurs au sens du BIT, ou inversement. Enparticulier, les réformes ou changements de règlesdans le suivi, l’accompagnement ou l’indemnisationdes demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploipeuvent avoir un impact sur le nombre de DEFM A sansen avoir autant sur le nombre de chômeurs au sens duBIT (cf. infra).Au-delà des différences de concept, il existe desdifférences de nature statistique entre le nombre deDEFM A et celui de chômeurs au sens du BIT : lenombre de demandeurs d’emploi est calculé à partirde données administratives, tandis que le nombre dechômeurs au sens du BIT est estimé à partir de donnéesd’enquête. Ces facteurs statistiques ne sont cependantpas de nature à expliquer des écarts persistants ou degrande ampleur entre les deux séries.

Même lorsque les deux grandeurs sontproches, ce ne sont pas nécessairement lesmêmes individus qui sont chômeurs au sens duBIT et demandeurs d’emploi de catégorie A

En raison des différences conceptuelles, le nombre deDEFM A peut différer du nombre de chômeurs au sensdu BIT. De plus, même lorsque ces deux agrégats sontproches, comme cela a été le cas sur la période2008-2009, ils ne recouvrent pas nécessairement lesmêmes individus. Ainsi, pour les jeunes de moins de 25ans (graphique 2), le nombre de chômeurs au sens duBIT est structurellement plus élevé que le nombre deDEFM A. Ce phénomène tient en partie au fait que lesjeunes sont moins fréquemment indemnisés au titre duchômage que leurs aînés, de sorte que leur incitation às’inscrire à Pôle emploi est moins importante. Chez lesjeunes, l’écart entre les deux grandeurs est cependantglobalement stable depuis début 2013. Au contraire,pour les personnes âgées de 25 ans ou plus, le nombrede chômeurs BIT est inférieur à celui des DEFM A. Pourcette tranche d’âge, l’écart s’accroît fortement depuisdébut 2013 (+130 000 par an en moyenne).

Différents facteurs d’origine réglementairespeuvent expliquer la divergence entre l’évolutiondu nombre de chômeurs BIT et celle du nombred’inscrits à Pôle emploi en catégorie.A

Plusieurs causes ont pu avoir un impact à la hausse surles DEFM A et un effet moindre sur le chômage au sensdu BIT.En premier lieu, la plus forte hausse du nombre deDEFM A a pu résulter pour partie de la mise en placedu revenu de solidarité active (RSA) à partir de juin2009 : certaines personnes devenues éligibles au RSAont pu faire la démarche de s’inscrire à Pôle emploi,afin de bénéficier d’un accompagnementpersonnalisé, dont elles ne pouvaient bénéficierjusqu’alors. En outre, à compter d’avril 2009, la duréeminimale d’affiliation ouvrant droit à uneindemnisation chômage a été abaissée de 6 à 4 moissur les 28 derniers mois ; ce changement a purehausser le nombre d’inscrits sur les listes, sansaffecter leur statut au regard du chômage BIT. L’impactde ces deux mesures sur l’écart entre l’évolution desDEFM A et le nombre de chômeurs BIT est cependantdifficilement quantifiable.

2 - Écarts en milliers entre les demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie Aet les chômeurs au sens du BIT par tranche d’âge depuis 2008

Champ : France métropolitaineSources : Pôle emploi-Dares, Insee, enquête Emploi

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Juin 2016 83

Conjoncture française

Un autre changement peut être à l’origine d’évolutionsdifférenciées entre DEFM A et chômage BIT, surtout endébut de période : l’extinction progressive du dispositifde dispense de recherche d’emploi (DRE). Ce dispositifs’adressait aux demandeurs d’emploi âgés qui, à leurdemande et sous certaines conditions, pouvaient êtreexemptés de l’obligation d’accomplir des actes positifsde recherche d’emploi. Ils bénéficiaient dans ce casd’une DRE, sortant des listes de Pôle emploi. Depuis2009, les conditions d’accès à ce dispositif ont étéprogressivement resserrées. La DRE, qui concernaitprès de 350 000 personnes en janvier 2009, n’encomptait plus que 90 000 environ en janvier 2013 etun peu plus de 15 000 en décembre 2015. Cettefermeture progressive de la DRE a contribué àrehausser de manière conséquente le nombre depersonnes de 50 ans ou plus inscrites en catégorie A dePôle emploi. Mais cette réforme ne se serait qu’enpartie répercutée sur le nombre de chômeurs au sensdu BIT, les personnes qui auraient pu bénéficierantérieurement de la DRE ne cherchant pasnécessairement un emploi. Ainsi, l’écart cumulé entrele nombre de DEFM A et de chômeurs BIT dû à cetteréforme a été estimé à 80 000 personnes entredécembre 2008 et décembre 20121. Ce facteurexplique en partie les divergences d’évolution entre lesDEFM A et les chômeurs au sens du BIT chez les plusâgés depuis 2010.Un autre facteur tient à la réforme des retraites de2010 et au report progressif jusqu’en 2017 desbornes d’âge de départ en retraite. Elle a rehaussé lenombre de séniors inscrits en DEFM A, sans doutedavantage que le nombre de chômeurs au sens duBIT, notamment en cas de découragement dans larecherche d’emploi des personnes concernées. Ainsipar exemple, sur les seules personnes ayantexactement 61 ans, qui ne sont plus concernées parl’effet de l’extinction du dispositif DRE, une hausseinférieure à 10 000 chômeurs est observée entredébut 2013 et fin 2015, contre plus de 60 000 pourles DEFM A. Les effets d’extinction progressive de laDRE et de réforme des retraites se conjuguent : lesdemandeurs d’emploi qui accèdent plus tardivementà la retraite du fait du recul de l’âge légal ne peuventplus bénéficier de la DRE.

Entre fin 2013 et fin 2015, une partie de lahausse des demandeurs d’emploi trouve échodans le halo autour du chômage

Même si ce n’est pas son objet principal, le questionnairede l’enquête Emploi comprend une question concernantl’inscription à Pôle emploi. Il est ainsi possible decomparer l’évolution du nombre de DEFM A avec celledu nombre de personnes ni en emploi ni en formation sedéclarant inscrites à Pôle emploi dans l’enquête Emploi :ces personnes forment ce qu’on appellera « la catégorieA selon l’enquête Emploi ».En théorie, ces deux mesures peuvent différer. Toutd’abord, dans l’enquête Emploi, l’informationrecueillie sur l’inscription à Pôle emploi est déclarative.Il est possible que certaines personnes effectivementinscrites à Pôle emploi ne le déclarent pas dansl’enquête. Ce peut notamment être le cas dedemandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi qui sontdans les faits suivis dans leurs démarches par d’autresorganismes (des opérateurs privés de placement pourles licenciés économiques, Cap emploi pour lespersonnes handicapées, les missions locales pour lesjeunes, etc.). À l’inverse, des personnes inscrites à Pôleemploi peuvent avoir travaillé en dehors de la semainede référence pour laquelle elles sont interrogées dansl’enquête Emploi, et donc être en catégorie B ou C etnon en catégorie A.Néanmoins en pratique, entre début 2008 et fin 2015,les évolutions de la «.catégorie A selon l’enquêteEmploi » et des DEFM A sont globalement très proches(graphique 3). Cela signifie donc que l’enquête Emploirend bien compte de la tendance du nombre de DEFMA, bien plus forte que celle du nombre de chômeurs ausens du BIT.L’écart de dynamisme au sein de l’enquête Emploi peutalors faire l’objet d’une analyse statistique. Toutefois,du fait du changement de questionnaire de l’enquêteEmploi en 2013, il n’est possible de faire cette analysedétaillée qu’à partir de mi-2013. Les facteursexplicatifs avancés ci-dessous ne couvrent donc pasl’ensemble de la période 2009-2015 au cours delaquelle la divergence s’est fortement accrue entre lesDEFM A et le chômage BIT. Entre les seconds semestres2013 et 2015, le nombre de chômeurs au sens du BITa crû de 73 000, le nombre de DEFM A de 283 000 etla « catégorie A selon l’enquête Emploi » de 245 000(tableau 1).1. Dares Analyses n° 037, juin 2013.

3 - Évolution de la « catégorie A selon l’enquête Emploi » et des DEFM A

Champ : France métropolitaineSources : Pôle emploi-Dares, Insee, enquête Emploi

Page 84: Note de conjoncture Insee juin 2016

84 Note de conjoncture

Conjoncture française

Tableau 1 - Répartition des personnes en « catégorie A selon l’enquête Emploi » ou au chômage,suivant leur statut au sens du BIT et leur statut déclaratif d’inscription à Pôle emploi

* Non inscrit au sens « non inscrit à Pôle emploi, ni en emploi ni en formation dans l’enquête Emploi »** Inscrit au sens « inscrit à Pôle emploi, ni en emploi ni en formation dans l’enquête Emploi »Champ : France métropolitaineSource : Insee, enquête Emploi

4 - Le halo selon ses composantes depuis 2008

Champ : France métropolitaineSource : Insee, enquête Emploi

Le nombre de personnes à la fois au chômage et sedéclarant inscrites à Pôle emploi a augmenté de95.000. Ce sont donc 150 000 personnes de plus quisont en catégorie A selon l’enquête Emploi sans êtreau chômage au sens du BIT.La principale composante de cet écart provient de lahausse de 106 000 personnes en « catégorie A selonl’enquête Emploi » appartenant au halo autour duchômage. Le halo recouvre l’ensemble des personnesinactives au sens du BIT qui recherchent un emploimais qui ne sont pas disponibles, ainsi que les inactifsqui souhaitent travailler mais qui ne recherchent pasactivement d’emploi, qu’ils soient indisponibles ounon (dans ce dernier cas les personnes sont qualifiéesde «.découragées.» ; graphique 4). Cette hausse estportée à la fois par des personnes qui ne cherchent pasd’emploi pour des raisons de découragement, et pardes personnes qui sont indisponibles et ne cherchent

pas d’emploi car elles éprouvent des difficultés àconcilier leur situation avec un emploi (maternité,études, personne dépendante à charge, invalidité,longue maladie). Les hommes sont plutôt dans lapremière catégorie alors que les femmes sontmajoritaires dans la seconde. Dans les deux cas,relativement à la part qu’ils représentent parmi lespersonnes en « catégorie A selon l’enquête Emploi » etdans le halo, les seniors y contribuent plus que les autrestranches d’âge.L’écart entre les chômeurs et la « catégorie A selonl’enquête Emploi » provient également de la hausse de44 000 personnes qui sont inactives au sens du BIT,hors halo. Cette augmentation tient en grande partieaux personnes de 25 à 49 ans inactives et en dehors duhalo car elles ont des problèmes de santé ous’occupent d’enfants ou de personnes à charge. �

Bibliographie

Bernard S., Chanteloup G., Gouttes A., Guillaneuf J., Minni C., Paquier F., Ziliotto T. (2015), «.Emploi, chômage,population active, bilan de l’année 2014 », Dares Analyses, n° 050, juillet.

Page 85: Note de conjoncture Insee juin 2016

En mai 2016, selon l’estimation provisoire,l’inflation reste négative (–0,1 % sur un an après–0,2 % en avril), essentiellement du fait du replidu prix de l’énergie dans le sillage de la chutepassée du cours du Brent. D’ici fin 2016, les prixde l’énergie cesseraient de se contracter et nepèseraient plus sur l’inflation totale. Celle-ciredeviendrait positive dès l’été et s’établirait à+0,7 % en décembre 2016.

Après un recul inédit fin 2014, l’inflationsous-jacente1 s’est progressivement redresséeen 2015, jusqu’à atteindre +0,9 % en janvier2016, notamment sous l’effet de la dépréciationpassée de l’euro. Depuis février 2016, elle s’està nouveau affaissée, retombant à +0,6 % enavril, et resterait quasiment à ce bas niveaujusque fin 2016 (+0,5 % en décembre) : l’effetde la dépréciation passée de l’euro sur les prixdes produits importés s’atténue et la baisse desprix des matières premières continuerait de sediffuser.

L’inflation d’ensemble redeviendraitpositive à l’été

En mai 2016, selon l’estimation provisoire del’indice des prix à la consommation, l’inflationd’ensemble reste négative (–0,1 % sur un an,graphique 1). En effet, les biens manufacturés(–0,6 %) et les produits énergétiques (–5,9 %)

reculent de nouveau. Ces baisses ne sont qu’enpartie compensées par les hausses modérées desprix des biens alimentaires (+0,9 % sur un an) etdes services (+0,9 %).

L’inflation d’ensemble redeviendrait positive à l’étéet s’établirait à +0,7 % en décembre 2016,essentiellement parce que les prix de l’énergiecesseraient de la tirer à la baisse.

Les prix de l’énergie augmenteraientà nouveau

Après avoir chuté et contribué au recul d’ensemble(–5,9 % sur un an en mai), les prix de l’énergiecesseraient progressivement de reculer par rapportà l’an passé et augmenteraient même à nouveauen cours d’année (+4,7 % sur un an en décembre2016), sous l’hypothèse que le cours du Brent sestabilise à 50 $ (44,6 €) jusqu’à cet horizon. Lesfluctuations passées du prix du pétrolecontribueraient pour l’essentiel à ce profil.

La hausse des prix de l’alimentationresterait modérée

La hausse des prix des produits alimentairess’amenuiserait d’ici fin 2016 : +0,1 % sur un an endécembre, après +0,9 % en mai 2016.

Sous l’effet de conditions météorologiquesfavorables à la production en 2015 puisdéfavorables de mars à mai 2016, les prix desproduits frais accélèrent au printemps (+5,9 % enmai 2016). Ils ralentiraient ensuite jusqu’à la find’année (+1,3 % sur un an en décembre). Parailleurs, le nouveau traitement des prix desproduits frais instauré en janvier 2016, en

Juin 2016 85

Conjoncture française

Prix à la consommation

Source : Insee

1 - Les prix à la consommation en France

1. L’indicateur d’inflation sous-jacente calculé par l’Inseeest estimé en retirant de l’indice d’ensemble les prix del’énergie, des produits frais, les tarifs publics et en lecorrigeant des mesures fiscales et des variationssaisonnières.

Page 86: Note de conjoncture Insee juin 2016

86 Note de conjoncture

Conjoncture française

modifiant la saisonnalité de l’indice, continueraitd’influer sur son profil en glissement annuel(encadré).

Hors produits frais, les prix des produitsalimentaires seraient encore freinés par les baissespassées des cours des matières premièresalimentaires : ils seraient stables sur un an endécembre 2016, après avoir augmenté de 0,1 %en mai.

La baisse des prix des produitsmanufacturés se poursuivrait

Les prix des produits manufacturés continueraientde reculer d’ici fin 2016. Leur baisse s’accentue enavril et mai 2016 (–0,6 % sur un an) en raisonnotamment de promotions importantes sur lesautomobiles neuves. D’ici fin 2016, le haut niveaudu chômage et la diffusion progressive de la baissepassée des prix des matières premièrescontinueraient de limiter les pressionsinflationnistes. En outre, l’effet de la dépréciationpassée de l’euro sur les prix à la consommation desbiens importés s’estompe, tirant leur glissementannuel vers le bas. Ainsi, les prix des produitsmanufacturés diminueraient encore et baisseraienten décembre (–0,5 % sur un an) quasiment autantqu’en mai.

En particulier, les prix des produits de santécontinuerait de reculer nettement d’ici fin 2016(–3,1 % sur un an en décembre, après –3,6 % enavril 2016). Cette baisse résulte des mesures demodération inscrites dans la loi de financement dela Sécurité sociale pour 2016. Elle serait encoreaccentuée par la baisse continue des prix deslunettes et lentilles, sous l’effet de la loiConsommation de 2014.

Toutefois, les prix dans l’habillement-chaussuresaugmenteraient légèrement en décembre 2016(+0,4 % sur un an), après s’être stabilisés en avril,suivant avec retard la hausse des cours mondiauxdes fibres textiles amorcée fin 2014.

La hausse des prix des services seraitencore modérée

Les prix des services augmenteraient, comme enmai, de 0,9 % sur un an en décembre 2016. Cetteconstance recouvre des évolutions contrastées parproduit. D’un côté, la baisse des prix des transportss’atténuerait, par effet de sortie de glissement de lamise en place du « Passe Navigo toutes zones » enseptembre 2015. De l’autre, les prix des servicesd’hébergement accélèreraient à l’occasion del’Euro 2016 de football, avant de revenir à lanormale en fin d’année. Enfin, les loyers resteraientpeu dynamiques, leurs revalorisations étantlimitées par la faiblesse de l’inflation passée.

L’inflation sous-jacente serait quasistable

Après un recul inédit fin 2014, l’inflationsous-jacente s’est redressée tout au long del’année 2015, notamment sous l’effet de ladépréciation passée de l’euro : elle a atteint+0,9.% sur un an en janvier 2016, contre +0,3 %un an plus tôt. Depuis, cet effet s’estompe tandisque la baisse des prix des matières premières sediffuse et l’inflation sous-jacente s’infléchit ànouveau (+0,6 % en avril 2016). D’ici fin 2016,l’inflation sous-jacente serait quasi stable (+0,5 %en décembre). La probabilité que l’inflationsous-jacente soit inférieure à +0,3 % en décembre2016 est estimée à environ 20 % (graphique 2).�

2 - Prévision d’inflation sous-jacente pour la France et risques autour de la prévision

Lecture : le graphique des risques retrace, autour de la prévision centrale, 80 % des scénarios probables. La première bande décrit lesscénarios les plus probables autour du scénario central, l’ensemble de ces scénarios ayant une probabilité totale de 20 %. La deuxième, unpeu moins foncée, se décline en deux sous-bandes, immédiatement au-dessus et au-dessous de la bande centrale ; elle contient lesscénarios qui suivent en termes de probabilité, de sorte que la probabilité totale des deux premières bandes atteigne 40 % ; et ainsi desuite, en allant du centre vers l’extérieur, de la bande la plus foncée à la bande la plus claire, jusqu’à atteindre 80 %. Ainsi, en juin 2016, laprévision d’inflation sous-jacente est de +0,5 % avec une probabilité de 60 % qu’elle se situe entre +0,3 % et +0,7 %.

Source : Insee

Page 87: Note de conjoncture Insee juin 2016

Juin 2016 87

Conjoncture française

Les prix à la consommationévolutions en %

Regroupements IPC*

(pondérations 2016)

Décembre2015 Avril 2016 Mai 2016 Décembre

2016Moyennesannuelles

ga cga ga cga ga cga ga cga 2015 2016Alimentation (16,2 %) 0,6 0,1 0,4 0,1 0,9 0,2 0,1 0,0 0,5 0,5

Produits frais (2,2 %) 3,1 0,1 1,5 0,0 5,9 0,1 1,3 0,0 5,3 3,1

Hors produits frais (14,0 %) 0,2 0,0 0,2 0,0 0,1 0,0 0,0 0,0 –0,2 0,1

Tabac (2,0 %) 0,3 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,3 0,1

Produits manufacturés (26,5 %) –0,3 –0,1 –0,6 –0,2 –0,6 –0,2 –0,5 –0,1 –0,9 –0,3

Habillement-chaussures (4,1 %) –0,3 0,0 0,0 0,0 0,2 0,0 0,4 0,0 –0,9 0,2

Produits santé (4,7 %) –4,0 –0,2 –3,6 –0,2 –3,6 –0,2 –3,1 –0,1 –3,5 –3,3

Autres produits manufacturés (17,7 %) 0,6 0,1 0,0 0,0 –0,1 0,0 0,0 0,0 –0,3 0,2

Énergie (7,7 %) –4,7 –0,4 –6,8 –0,5 –5,9 –0,5 4,7 0,4 –4,7 –2,0

Produits pétroliers (4,2 %) –9,7 –0,4 –12,1 –0,5 –10,8 –0,5 8,6 0,4 –10,8 –4,0

Services (47,7 %) 1,1 0,5 1,0 0,5 0,9 0,4 0,9 0,4 1,2 0,9

Loyers-eau (7,7 %) 0,7 0,1 0,4 0,0 0,4 0,0 0,3 0,0 0,9 0,4

Santé (6,0 %) 0,5 0,0 0,4 0,0 0,3 0,0 0,3 0,0 0,5 0,4

Transports (2,8 %) –1,2 0,0 –3,1 –0,1 –2,2 –0,1 –1,0 0,0 0,9 –1,8

Communications (2,5 %) 1,8 0,0 2,1 0,1 2,1 0,1 1,7 0,0 1,2 1,4

Autres services (28,8 %) 1,6 0,5 1,5 0,4 1,4 0,4 1,3 0,4 1,5 1,4

Ensemble (100 %) 0,2 0,2 –0,2 –0,2 –0,1 –0,1 0,7 0,7 0,0 0,3

Ensemble hors énergie (92,3 %) 0,6 0,6 0,4 0,4 0,4 0,4 0,3 0,3 0,5 0,5

Ensemble hors tabac (98,1 %) 0,2 0,2 –0,2 –0,2 –0,1 –0,1 0,7 0,6 0,0 0,3

Inflation « sous-jacente » (60,8 %)** 0,9 0,5 0,6 0,4 0,6 0,3 0,5 0,3 0,5 0,6

estimations provisoires prévision

ga : glissement annuel ; cga : contribution au glissement annuel.* Indice des prix à la consommation (IPC).** Indice hors tarifs publics et produits à prix volatils, corrigé des mesures fiscales.

Source : Insee

La nouvelle méthode de calcul de l’indice des prix des produits fraismodifie très légèrement le profil de l’inflation en 2016

Depuis janvier 2016, l’indice des prix à laconsommation (IPC) est calculé en référence à 2015(le niveau moyen de l’année de base vaut 100)1. Cechangement de base s’est accompagné de quelquesévolutions méthodologiques, notamment sur le calculde l’IPC des produits frais.

La méthode de calcul des indices de prix desproduits frais a évolué depuis janvier 2016

Depuis janvier 2016, la méthode d’agrégation deRothwell a été abandonnée au profit de la méthode deLaspeyres pour le calcul de l’IPC des produits frais. Lapremière, utilisée en « base 1998 », permettait de fairevarier le panier des produits frais d’un mois sur l’autre,alors que la seconde, utilisée pour les autres produitsde l’IPC, est fixe au cours de l’année. En revanche,contrairement à l’agrégation de Laspeyres, celle deRothwell empêchait toute modification de lacomposition mensuelle du panier de produits frais etde leur poids mensuel d’une année sur l’autre, quiétaient donc figés sur période longue.

Les prix des produits frais sont désormais agrégéscomme les autres produits, avec un traitement de lasaisonnalité analogue à celui pratiqué pour les autresproduits saisonniers, c’est-à-dire en imputant desévolutions observées au niveau supérieur : parexemple, l’évolution des prix des fraises en hiver estimputée sur la base de celle des prix de l’ensemble desfruits frais. En outre, chaque année, le panier des

produits frais suivis peut être modifié, afin de tenircompte des modifications de la structure deconsommation des ménages.

En 2016, le changement méthodologique a uneffet haussier sur le glissement annuel des prixdes produits frais

Le nouveau traitement des prix produits frais a unimpact sur la saisonnalité de l’indice ; les glissementsannuels en 2016 s’en trouvent alors affectés. En effet,dans les nouvelles séries, l’IPC des produits frais estcalculé avec une méthode de Rothwell jusqu’endécembre 2015 (ancienne méthode) puis avec unindice de Laspeyres à partir de janvier 2016 (nouvelleméthode). Le changement de saisonnalité qui découledu changement de méthode (graphique 1) crée doncune rupture sur le glissement annuel de la sériepubliée. L’effet dû au changement de méthode estquantifiable en comparant le glissement annuel de lasérie publiée à celui de la série reconstruite sansrupture méthodologique (agrégation de Laspeyres dèsjanvier 2015)2. Cet écart s’avère plus fort au printempset à l’été : de +2,8 points en mai, il augmenteraitjusqu’à +3,3 points en juillet, puis à +6,8 points enaoût et à +3,3 points en septembre. Sur la fin del’année l’écart s’amenuiserait (graphique 2).

1. Cf. « Une base toute fraîche pour l’indice des prix à laconsommation », Note de conjoncture, mars 2016, p. 86-87.2. La prévision retenue, qui permet de mesurer l’effet du changementméthodologique sur l’ensemble de l’année, n’influe que faiblementsur la mesure des écarts.

Page 88: Note de conjoncture Insee juin 2016

88 Note de conjoncture

Conjoncture française

Puisque les produits frais représentent 2,2 % de laconsommation des ménages, l’inflation d’ensemblepubliée serait donc très légèrement modifiée, parrapport à une estimation calculée sans ruptureméthodologique : elle lui serait supérieure englissement annuel d’environ 0,06 point en mai, 0,07point en juillet et septembre, et 0,15 point en août. Sur

les autres mois de 2016, l’impact du changementméthodologique sur le glissement annuel de l’IPCd’ensemble serait plus faible. En moyenne en 2016, cechangement aurait un effet haussier de 1,4 point surles seuls produits frais et de 0,03 point sur l’inflationd’ensemble. Il n’aurait plus aucun effet dès 2017. ■

Source : Insee

2 - La variation des prix des produits frais en 2016 selon les deux méthodes d’agrégation

Source : Insee

1 - L’indice des prix des produits frais en 2015 et 2016 selon les deux méthodes d’agrégation

Page 89: Note de conjoncture Insee juin 2016

Conjoncture française

En 2016, les salaires nominaux dans lesbranches marchandes augmenteraient presqueautant qu’en 2015 : +1,2.% après +1,2 % enmoyenne annuelle pour le salaire mensuel debase (SMB), et +1,5 % après +1,6 % pour lesalaire moyen par tête (SMPT).

Les prix de la consommation repartiraientlégèrement à la hausse en moyenne annuelle,de sorte que les salaires en termes réelsprogresseraient moins qu’en 2015 (+1,2.%après +1,8.% pour le SMPT).

Dans les administrations publiques, le SMPTnominal accélérerait en 2016 (+1,3.% après+0,5.% en 2015) sous l ’ef fe t de larevalor isat ion du point d’ indice desfonctionnaires à mi-année et de mesuresstatutaires. Son pouvoir d’achat augmenteraitde 1,0 % en 2016, une hausse un peu plus vivequ’en 2015 (+0,7.%).

Les salaires nominauxaugmenteraient quasiment autant en2016 qu’en 2015

Début 2016, le Smic a été un peu moins revalorisé(+0,6.%) qu’un an plus tôt (+0,8.%) ; lechômage reste à un niveau élevé et l’inflation estquasi nulle, du fait de sa composante énergétique.Néanmoins, le salaire mensuel de base (SMB1)dans les branches marchandes non agricolescontinuerait de croître au même rythme qu’ausecond semestre 2015 (+0,6 % au premiersemestre ; graphique et tableau). Au secondsemestre 2016, le repli attendu du chômage et leregain d’inflation (+0,5.% prévu en glissementsemestriel après +0,2.% attendu au premiersemestre) ne seraient pas suffisants pour que leSMB accélère rapidement. En moyenne surl’année, il progresserait en 2016 comme en 2015(+1,2.%).

Le profil trimestriel du salaire moyen par tête(SMPT), qui couvre un champ plus large derémunérations (primes, intéressement, heuressupplémentaires), serait plus heurté.: il auraitvigoureusement progressé au premier trimestre(+0,6.%), du fait notamment de montants deprimes, intéressements et participations versésplus tôt cette année que les années précédentes,

Juin 2016 89

Salaires

Évolution du salaire moyen par tête (SMPT), nominal et réelet du salaire mensuel de base nominal

Champ : secteur marchand non agricoleSources : Dares, Insee

1. Pour une définition des termes SMB et SMPT, voir larubrique « Définitions » sur le site www.insee.fr.

Page 90: Note de conjoncture Insee juin 2016

Conjoncture française

et ralentirait nettement au deuxième trimestre(+0,1.%). Au second semestre, le SMPTprogresserait comme le SMB (+0,3.% partrimestre). En moyenne sur l’année, il ralentiraittrès légèrement, répercutant ainsi en partie labaisse passée de l’inflation : +1,5.% après+1,6.% en 2015.

En termes réels, le salaire moyen partête ralentirait au second semestreavec le regain d’inflation

Avec une légère accélération attendue des prix en2016 (+0,3 % après –0,2 %)2, le pouvoir d’achatdu SMPT s’infléchirait sur l’ensemble de l’année :+1,2.% en moyenne annuelle après +1,8.% en2015. En cours d’année, il ralentirait nettement ausecond semestre (+0,1.% en glissementsemestriel) sous l’effet du regain attendud’inflation, après un premier semestre plusdynamique (+0,5.%).

Dans la fonction publique, les salairesaccéléreraient

Dans les administrations publiques, le pointd’indice serait augmenté au 1er juillet 2016(+0,6.%), pour la première fois depuis 2010. Deplus, le dispositif de garantie individuelle dupouvoir d’achat serait reconduit, et les primes desenseignants et des fonctionnaires de policeseraient revalorisées d’ici fin 2016. En revanche,les revalorisations négociées dans le cadre del’accord sur les « parcours professionnels,carrières et rémunérations » d’octobre 2015n’auraient qu’un effet limité sur les salaires en2016, puisqu’elles se font majoritairement entransformant des primes en points d’indice.

Sur l’année, le SMPT dans les administrationspubliques accélérerait en 2016 en termes nominaux(+1,3.% après +0,5.% en 2015), plus fortementqu’en termes réels (+1,0.% en 2016 après +0,7.%en 2015). ■

90 Note de conjoncture

Évolution du salaire mensuel de base (SMB) et du salaire moyen par tête (SMPT)dans le secteur marchand non agricole et dans les administrations publiques

évolutions en %

Données CVS

Taux de croissance trimestriels Moyennes annuelles2015 2016

2014 2015 2016T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4

Salaire mensuel de base (SMB) 0,3 0,3 0,3 0,3 0,3 0,3 0,3 0,3 1,4 1,2 1,2

Salaire moyen par tête (SMPT) dans le secteurmarchand non agricole (SMNA)

0,7 0,3 0,3 0,5 0,6 0,1 0,3 0,3 0,6 1,6 1,5

Salaire moyen par tête dans les administrationspubliques (APU)

1,0 0,5 1,3

Prix de la consommation des ménages(Comptes nationaux trimestriels)

–0,1 0,2 –0,1 0,0 0,0 0,2 0,4 0,1 0,0 –0,2 0,3

SMB réel 0,4 0,1 0,4 0,3 0,3 0,1 0,0 0,2 1,3 1,4 0,9

SMPT réel (SMNA) 0,8 0,1 0,4 0,5 0,6 –0,1 –0,1 0,2 0,5 1,8 1,2

SMPT réel (APU) 0,9 0,7 1,0

Prévision

Sources : Dares, Insee

2. L’inflation est ici mesurée par la variation des prix de laconsommation des ménages dans les comptes nationauxtrimestriels.

Page 91: Note de conjoncture Insee juin 2016

Conjoncture française

En 2016, le pouvoir d’achat du revenu desménages continuerait de progresser sur unrythme soutenu (+1,7 % après +1,6 % en2015), malgré le léger rebond des prix. Entermes nominaux, l’accélération attendue durevenu des ménages (+2,0 % après +1,4 %)tiendrait surtout à celle des revenus d’activité.

Les revenus d’activité accéléreraientmodérément en 2016

En 2016, les revenus d’activité reçus par lesménages accéléreraient légèrement (+2,0 %après +1,7 %). D’un côté, la masse salarialecroîtrait un peu plus vite qu’en 2015 (+2,1 %après +1,6 %, tableau 2), portée par la hausseattendue de l’emploi dans les branchesmarchandes non agricoles (+0,8 % en moyenneannuelle, après 0,0 % en 2015, graphique).Cependant, le salaire moyen par tête freineraitlégèrement (+1,5 % après +1,6 %), sous l’effet dela baisse passée de l’inflation. D’un autre côté, lesrevenus d’exploitation des entrepreneursindividuels seraient moins dynamiques que l’anpassé (+1,5 % après +2,4 %), à l’instar de leurvaleur ajoutée. Les revenus de la propriété seredresseraient (+1,7 % après –1,2 % en 2015 ;tableau 1), notamment les dividendes versés parles sociétés. Enfin, l’excédent brut d’exploitationdes ménages purs1 retrouverait sa tendance(+1,2.% après +0,1 %).

Les prestations sociales accéléreraientà peine en 2016

En 2016, les prestations sociales en espècesreçues par les ménages accélèreraient à peine(+2,0 % après +1,9 % en 2015). Pourtant, lerythme des prestations d’assistance sociales’élèverait (+2,0 % en 2016 après +1,7 %), sousl’incidence notamment du versement, à compterde septembre 2016, des bourses d’étude pendantquatre mois après les cycles universitaires, afind’aider les jeunes diplômés dans leur recherched’emploi. Par ailleurs, les premières remontéesconcernant les bénéficiaires potentiels de la primed’activité, qui s’est substituée depuis janvier 2016au volet activité du revenu de solidarité active (RSA)et à la prime pour l’emploi, indiquent qu’ilsseraient plus nombreux à en faire la demande : àchamp comparable, les dépenses associéesaccéléreraient. Enfin, le socle du RSA serarevalorisé comme les années précédentes de 2 %au 1er.septembre, dans le cadre du plan de luttecontre la pauvreté et pour l’inclusion sociale.

Juin 2016 91

Revenus des ménages

Décomposition de la masse salariale des ménages sur le champ concurrentiel non agricole

Source : Insee

1. Il correspond à la production de services de logement,déduction faite des consommations intermédiairesnécessaires à cette production (notamment les servicesfinanciers liés aux emprunts) et des impôts (taxe foncière).La production correspond aux loyers que les particulierspropriétaires du logement perçoivent de leurs locataires oupourraient percevoir s’ils mettaient leur bien en location(«.loyers imputés »).

Page 92: Note de conjoncture Insee juin 2016

Conjoncture française

En outre, les prestations de Sécurité socialeaugmenteraient en 2016 au même rythme qu’en2015 (+2,0 %, tableau 3). Certes les prestationsretraites ralentiraient nettement faute derevalorisation des retraites complémentaires etsous l’hypothèse que les pensions du régimegénéral et des régimes alignés ne seront pasrevalorisées au 1er octobre 2016, en raison de lafaible inflation. Mais les prestations familialesaccéléreraient et retrouveraient leur croissancetendancielle après avoir fléchi en 2015 du fait dela modulation des allocations pour les familles lesplus aisées.

Les prélèvements obligatoiresaugmenteraient quasiment commeles revenus avant impôt

En 2016, les prélèvements obligatoires versés parles ménages augmenteraient quasiment autantqu’en 2015 (+1,6 % après +1,8 %). D’un côté, lescotisations sociales à la charge des ménagesresteraient dynamiques (+2,1 % après +2,0 %en.2015), en raison des hausses de taux prévues surles cotisations retraites, hormis pour les agriculteursdont le taux de cotisation a baissé2. D’un autre côté,les impôts sur le revenu et le patrimoinedécéléreraient légèrement (+1,3 % après +1,7.%).Les ménages les plus modestes bénéficieraient denouveau de mesures visant à réduire leur impositionvia une nouvelle hausse de la décote.

Comme chaque année, les mesures décidées pour2016 affectent le profil trimestriel des impôts sur lerevenu et le patrimoine des ménages au secondsemestre. Du fait de la baisse d’impôt sur le revenudes ménages modestes, ils diminueraient autroisième trimestre (–1,2 %), puis rebondiraient auquatrième trimestre (+1,8 %).

En 2016, le pouvoir d’achataugmenterait quasiment au mêmerythme qu’en 2015

En 2016, le revenu disponible brut (RDB) nominaldes ménages accélèrerait (+2,0 % après +1,4.%en 2015) du fait des revenus d’activité et de lapropriété. L’inflation se redresserait un peu enmoyenne annuelle (+0,3.% après –0,2 % en2015), de sorte que le pouvoir d’achat du RDBaugmenterait quasiment au même rythme qu’en2015 (+1,7 % après +1,6.%). Ramené à unniveau individuel pour tenir compte des évolutionsdémographiques, le pouvoir d’achat par unité deconsommation progresserait, comme en 2015, de1,2 % (encadré). �

92 Note de conjoncture

Tableau 1Revenu disponible brut des ménages

Variations trimestrielles Variationsannuelles

2015 20162015 2016

T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4Revenu disponible brut (RDB) (100 %) 0,8 0,2 0,7 0,3 0,8 0,3 0,7 0,1 1,4 2,0

dont :Revenus d’activité (71 %) 0,7 0,3 0,4 0,6 0,7 0,3 0,5 0,4 1,7 2,0

Masse salariale brute (62 %) 0,6 0,4 0,4 0,6 0,7 0,3 0,5 0,4 1,6 2,1

EBE des entrepreneurs individuels1 (8 %) 1,6 –0,7 0,5 0,7 0,2 0,5 0,4 0,4 2,4 1,5

Prestations sociales en espèces (35 %) 0,3 0,3 0,5 0,6 0,4 0,6 0,6 0,3 1,9 2,0

EBE des ménages purs (13 %) 0,0 –0,1 0,1 0,5 0,3 0,4 0,2 0,5 0,1 1,2

Revenus de la propriété (8 %) –0,5 0,1 –0,1 0,6 1,4 –0,1 –0,1 –0,1 –1,2 1,7

Prélèvements sociaux et fiscaux (–27 %) –0,7 0,7 –0,5 1,7 0,0 0,5 –0,5 1,2 1,8 1,6

Cotisations des ménages (–11 %) 0,3 1,0 0,5 0,8 0,3 0,4 0,5 0,5 2,0 2,1

Impôts sur le revenu et le patrimoine(y compris CSG et CRDS) (–16 %)

–1,3 0,4 –1,2 2,3 –0,2 0,5 –1,2 1,8 1,7 1,3

Revenus hors impôts 0,5 0,2 0,4 0,6 0,6 0,4 0,4 0,4 1,5 1,9

Prix de la consommation des ménages(comptes nationaux trimestriels) –0,1 0,2 –0,1 0,0 0,0 0,2 0,4 0,1 –0,2 0,3

Pouvoir d’achat du RDB 0,9 0,0 0,8 0,3 0,8 0,1 0,3 0,0 1,6 1,7

Pouvoir d’achat par unité deconsommation 0,8 –0,2 0,7 0,2 0,7 0,0 0,2 –0,1 1,2 1,2

Prévision

Note : les chiffres entre parenthèses donnent la structure de l'année 2015.

(1) L’excédent brut d’exploitation (EBE) des entrepreneurs individuels est le solde du compte d’exploitation des entreprises individuelles.Il s’agit d’un revenu mixte puisqu’il rémunère le travail effectué par le propriétaire de l’entreprise individuelle, et éventuellement lesmembres de sa famille, mais contient également le profit réalisé en tant qu’entrepreneur.

Source : Insee

2. Le taux de cotisation a augmenté au 1er janvier 2016 de0,1 point pour les salariés du secteur privé et de 0,4 pointpour les fonctionnaires. En revanche, celui appliqué auxagriculteurs a été abaissé de 7 points.

Page 93: Note de conjoncture Insee juin 2016

Juin 2016 93

Conjoncture française

Tableau 2De la masse salariale des entreprises non financières à celle reçue par les ménages

Variations trimestrielles Variationsannuelles

2015 20162015 2016

T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4Entreprises non financières (ENF) (67 %) 0,7 0,4 0,5 0,6 0,9 0,3 0,4 0,5 1,7 2,2

dont : Salaire moyen par tête 0,7 0,3 0,3 0,4 0,6 0,1 0,2 0,3 1,6 1,3

Entreprises financières (4 %) –0,3 0,0 0,3 1,0 0,7 0,5 0,7 0,7 –0,4 2,5

Administrations publiques (22 %) 0,1 0,1 0,3 0,4 0,5 0,2 0,9 0,2 1,0 1,6

Ménages hors EI (2 %) 0,7 0,6 –0,3 –0,1 –1,1 0,0 0,0 0,0 –0,3 –1,1

Masse salariale brutereçue par les ménages (100 %) 0,6 0,4 0,4 0,6 0,7 0,3 0,5 0,4 1,6 2,1

dont : Secteurs concurrentiels non agricoles 0,7 0,4 0,4 0,7 0,9 0,3 0,5 0,5 1,5 2,3

Prévision

Note : les chiffres entre parenthèses donnent la structure de l’année 2015.

Source : Insee

Tableau 3Les transferts sociaux reçus et versés par les ménages

Variations trimestrielles Variationsannuelles

2015 20162015 2016

T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4Prestations sociales en espècesreçues par les ménages (100 %) 0,3 0,3 0,5 0,6 0,4 0,6 0,6 0,3 1,9 2,0

Prestations de Sécurité sociale (72 %) 0,4 0,3 0,4 0,6 0,6 0,4 0,5 0,3 2,0 2,0

Autres prestations d’assurance sociale (19 %) 0,0 0,4 0,6 0,6 0,7 0,4 0,4 0,4 1,9 2,1

Prestations d’assistance sociale (8 %) –0,1 0,3 0,5 0,6 –1,7 2,7 1,7 0,3 1,7 2,0

Total des prélèvements sociaux –0,2 0,7 0,6 0,7 0,8 –0,4 0,5 0,5 1,3 1,8

Cotisations sociales effectives verséespar les ménages (100 %) –0,2 0,7 0,6 0,7 0,8 –0,5 0,5 0,5 1,4 1,8

dont : Cotisations des employeurs1 (63 %) –0,5 0,6 0,6 0,6 1,1 –1,0 0,5 0,5 1,0 1,6

Cotisations des ménages (37 %) 0,3 1,0 0,5 0,8 0,3 0,4 0,5 0,5 2,0 2,1

Prévision

Note : les chiffres entre parenthèses donnent la structure de l’année 2015.

1. Les cotisations des employeurs sont à la fois reçues et versées par les ménages en comptabilité nationale : elles n’ont donc pas d’effet surle revenu disponible brut.Source : Insee

Encadré - Différentes mesures du pouvoir d’achat

Le revenu des ménages présenté et analysé dans lesNotes de conjoncture représente tous les revenusperçus par l’ensemble des ménages résidant enFrance. Cette grandeur, pertinente au niveaumacroéconomique, sert par exemple à construirel’équilibre entre ressources (produit intérieur brut (PIB)et importations) et emplois (consommation,investissement, exportations, etc.) et à prévoir le PIB. Lepouvoir d’achat de l’ensemble des ménages, quireprésente la quantité de biens et services que lesménages peuvent acheter avec leur revenu, est calculécomme le revenu corrigé de l’évolution du prix de laconsommation. Pour mesurer le pouvoir d’achatmoyen des Français, cette grandeur doit être corrigéede manière à tenir compte à la fois de la croissance dunombre de ménages et de l’évolution de leurcomposition. Pour ce faire, le pouvoir d’achat est divisé

par le nombre d’unités de consommation en France.Ce concept permet de tenir compte de la croissancedémographique, mais aussi du fait que certainesconsommations peuvent être partagées au sein d’unménage (les appareils ménagers par exemple) : unménage de taille importante réalise certaines«.économies d’échelle.» par rapport à un ménage detaille plus réduite.En 2015, la croissance du nombre d’unités deconsommation est estimée à 0,4 % (par comparaison,le nombre d’habitants a également augmenté de0,4.% et le nombre de ménages a crû de 0,7 %). Ensupposant que ces tendances se poursuivent en 2016,le pouvoir d’achat par unité de consommationprogresserait, comme en 2015, de 1,2 % ; parhabitant, le pouvoir d’achat augmenterait de 1,3 %, etpar ménage, de 1,0 %. �

Page 94: Note de conjoncture Insee juin 2016

Conjoncture française

Au premier trimestre 2016, la consommation desménages a nettement accéléré (+1,0 % après0,0 %), atteignant sa plus forte croissance depuisdébut 2006. Les dépenses en produitsmanufacturés ont à nouveau augmenté,notamment celles en biens d’équipement dulogement, et la consommation en services deloisirs a été dynamisée par les achats de billetspour l’Euro 2016 de football.Au deuxième trimestre 2016, la consommationfreinerait nettement (+0,2 %). Les achats debiens manufacturés seraient quasi stables, avecun fort ralentissement des achats en équipementdu logement et une réduction des dépenses enhabillement. Par ailleurs, la consommation deservices de loisirs ralentirait par contrecoup.Après une progression de nouveau modérée autroisième trimestre (+0,2 %), la consommationaccélèrerait légèrement au quatrième trimestre(+0,4 %), retrouvant une croissance en ligneavec les gains passés de pouvoir d’achat. Enmoyenne annuel le, la consommat ionaugmenterait de 1,6.% en 2016 (après +1,5 %en 2015), ce qui constituerait sa plus fortehausse depuis 2010.Au premier trimestre 2016, le taux d’épargneaurait diminué de 0,2 point, à 14,6 %, effaçanten partie la hausse courant 2015 (+0,8 point defin 2014 à fin 2015). Il diminuerait globalementd’ici fin 2016, à 14,3 %, soit 0,6 point de moins

qu’un an auparavant.Après un recul bien moindre en 2015 (–0,8 %)qu’en 2014 (–3,5 %), l’investissement desménages en logements augmenterai tfaiblement courant 2016. En moyenneannuelle, il serait quasi stable (+0,2.%).

La consommation a rebondi aupremier trimestre 2016

Au premier trimestre 2016, la consommation desménages a fortement accéléré (+1,0 % après0,0.%.; tableau), atteignant sa plus vive croissancedepuis début 2006. Cette accélération est surtoutdue aux dépenses en biens (+1,4 % après –0,4 %).Les dépenses en équipement du logement ontvivement accéléré (+6,8 % après +2,6.%), sousl’effet du changement de standard de diffusiontélévisuelle1. En outre, les achats d’automobiles ontrebondi (+2,0 % après –0,1 %), ainsi que lesdépenses d’habillement à l’occasion des soldesd’hiver (+1,6.% après –2,2 %). La consommationd’énergie s’est également redressée (+1,6 % après–2,6 %), les températures hivernales ayant été plusproches des normales saisonnières après unautomne particulièrement doux.

94 Note de conjoncture

Consommation etinvestissement des ménages

Dépenses de consommation et investissement des ménagesaux prix de l’année précédente chaînés, données CVS-CJO

Variations trimestrielles en % Variations annuellesen %

2015 20162014 2015 2016

T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4Dépenses totales de consommation desménages 0,5 0,1 0,4 0,0 1,0 0,2 0,2 0,4 0,7 1,5 1,6

Solde touristique 7,3 –2,8 29,9 6,9 –3,3 5,2 0,0 –1,7 –35,1 –11,3 17,8

Services 0,2 0,1 0,4 0,3 0,7 0,3 0,4 0,4 1,0 1,0 1,7

Biens 1,0 0,0 0,7 –0,4 1,4 0,3 0,0 0,4 –0,4 1,9 1,8

dontAlimentaire (AZ-C1) 0,2 0,8 0,0 0,2 0,4 –0,5 0,2 0,2 0,0 1,2 0,5

Produits agricoles (AZ) 1,0 –0,1 –1,5 –0,3 –0,6 –0,5 0,2 0,2 2,5 –0,3 –1,8

Produits agroalimentaires (C1) 0,0 1,0 0,3 0,3 0,6 –0,5 0,2 0,2 –0,4 1,5 1,0

Énergie (DE-C2) 3,2 –2,4 2,1 –2,6 1,6 1,3 –1,3 0,1 –6,3 1,4 0,4

Énergie, eau, déchets (DE) 7,3 –4,5 1,5 –2,4 2,6 2,3 –2,4 0,0 –9,2 2,1 0,8

Cokéfaction et raffinage (C2) –1,2 0,1 2,6 –2,8 0,4 0,0 0,2 0,2 –3,1 0,7 –0,2

Produits fabriqués (C3 à C5) 0,9 0,4 0,8 0,1 2,1 0,4 0,4 0,7 1,9 2,7 3,4

Produits manufacturés (C1 à C5) 0,3 0,6 0,8 –0,1 1,4 0,1 0,3 0,4 0,5 2,0 2,1

Investissement des ménages 0,0 –0,3 –0,2 0,0 0,3 0,0 0,2 0,2 –3,5 –0,8 0,2

PrévisionSource : Insee

1. Le standard de diffusion télévisuelle a changé le 5 avril2016. Ce changement de norme a induit l'obsolescenced’une partie du matériel, nécessitant le renouvellement oul’achat de boîtiers de réception TNT-HD.

Page 95: Note de conjoncture Insee juin 2016

La consommation en services a aussi nettementaccéléré (+0,7 % après +0,3 %), du fait notammentdes dépenses en services de loisirs, dopées par lesachats de billets pour l’Euro 2016 de football. Lesdépenses en hébergement-restauration se sontnettement accrues après un quatrième trimestreatone2. En effet, la fréquentation touristique s’estprogressivement redressée au cours du premiertrimestre 2016 après le repli fin 2015, cetteamélioration provenant plus de la clientèle françaisequ’étrangère, et étant plus marquée en provincequ’en région parisienne.

Au deuxième trimestre 2016, laconsommation ralentirait fortement

Au deuxième trimestre 2016, la consommationtotale des ménages marquerait le pas : +0,2 %après +1,0 % (graphique 1), les facteurs favorablesdu premier trimestre se dissipant.

Les achats de biens manufacturés se stabiliseraientquasiment. En particulier, les achats d’équipementdu logement freineraient fortement puisque l’effetdu changement de standard de diffusion télévisuelles’estomperait et ne serait qu’en partie compensépar un surcroît d’achats de biens électroniques aumoment de l’Euro 2016 de football, habituel lorsd’évènements de ce type. En outre, les dépenses enhabillement se replieraient après un rebond aupremier trimestre. Par ailleurs, les dépensesénergétiques augmenteraient légèrement moinsvite (+1,3 %) que le trimestre précédent (+1,6 %),du fait du ralentissement des dépenses encarburants, alors que les dépenses pour lechauffage progresseraient encore sous l’effet detempératures plus froides que la normalesaisonnière au printemps. Les achats alimentaires sereplieraient (–0,5 % après +0,4 %). Enfin, la

consommation de services ralentirait nettement(+0,3 %), du fait d’un repli des dépenses de loisirsaprès un premier trimestre très dynamique.

Au troisième trimestre, la consommation desménages (+0,2 %) serait limitée par le repli desdépenses en énergie (–1,3 %), avec un retour destempératures à leurs normales saisonnières.Néanmoins, la consommation de servicesd’hébergement-restauration continuerait de seredresser et celle des services de loisirs retrouveraitsa tendance. Au quatrième trimestre, laconsommation des ménages accélérerait ànouveau légèrement et augmenterait en ligne avecles gains passés du pouvoir d’achat (+0,4 %).

En moyenne sur l’année, les dépenses deconsommation des ménages augmenteraient unpeu plus en 2016 (+1,6.%) qu’en 2015 (+1,5.%),atteignant leur plus forte croissance depuis 2010.

Fin 2016, le taux d’épargne seraitinférieur de 0,6 point à son niveau defin 2015

Au premier trimestre 2016, le pouvoir d’achat auraitmoins augmenté que la consommation : leur tauxd’épargne aurait donc diminué (–0,2.point, à14,6.%), effaçant en partie la hausse courant 2015(+0,8.point entre fin 2014 et fin 2015 ;graphique.2). Sur le reste de l’année, le pouvoird’achat serait heurté par les à-coups du profil desprélèvements obligatoires que les ménageslisseraient dans leur profil de consommation.Au-delà de ces à-coups, le taux d’épargnediminuerait davantage d’ici fin 2016, jusqu’à14,3.%.: il serait inférieur de 0,6 point à son niveaude fin 2015 et retrouverait quasiment son niveau demi-2015. En moyenne sur l’année, il seraitcependant stable à 14,5 %.

Juin 2016 95

Conjoncture française

1 - Contributions des différents postes à la consommation trimestrielle des ménages

Source : Insee

2. « Après les attentats, la consommation de servicesmarchands se rétablirait progressivement au cours dupremier semestre 2016 », Note de conjoncture, mars 2016,p. 96-98.

Page 96: Note de conjoncture Insee juin 2016

Conjoncture française

L’investissement des ménages sestabiliserait en 2016

Au premier trimestre 2016, l’investissement desménages a légèrement augmenté (+0,3 %), pourla première fois depuis l’été 2013. Le nombre demises en chantier autorisées s’est de nouveaureplié début 2016 (graphique 3) ; toutefois, il seredresserait d’ici fin 2016, étant donné la nette

hausse des ventes de logements neufs (éclairage).Compte tenu des délais habituels entreautorisation et construction effective,l’investissement des ménages serait stable audeuxième trimestre 2016, avant de progresserfaiblement au second semestre. En moyenneannuelle, l’investissement des ménages seraitquasi stable (+0,2 %) après quatre années derecul (dont –0,8 % en 2015 et –3,5 % en 2014).�

96 Note de conjoncture

3 - Investissement des ménages en bâtiment et mises en chantier autorisées

* : FBCF : formation brute de capital fixe** : DR+ : dates réelles estiméesSources : Insee, SOeS

2 - Taux d’épargne et variations de la consommation et du pouvoir d’achatdu revenu disponible brut

Source : Insee

Page 97: Note de conjoncture Insee juin 2016

Conjoncture française

Juin 2016 97

Comment les fluctuations des ventes de logements neufsse traduisent dans l’investissement en logement des ménages

Au premier trimestre 2016, l’investissement desménages a légèrement augmenté, pour la premièrefois depuis mi-2013. Le recul entre mi-2013 et fin2015 a atteint 5,2 %. Il provient principalement del’investissement en logements neufs (–8,3.%),notamment la construction de logements individuels.En niveau, la construction de logements individuelsreprésente 30.% du volume d’investissement enconstruction des ménages (tableau 1), soit une partinférieure à celle constituée par le gros entretien deleurs logements (45 %), mais supérieure à celle del’investissement en services (19 %, essentiellement desdroits de mutation acquittés par les ménages lors del’acquisition d’un logement neuf ou ancien), et del’investissement correspondant à l’acquisition d’unlogement dans un ensemble collectif (5 %).Cependant, compte tenu de ses fluctuations importantes,l’investissement en logement individuels des ménagesexplique la majorité (63.%) des fluctuations del’investissement des ménages (graphique 1).Pour prévoir au mieux l’investissement des ménages, ilest donc essentiel de bien comprendre leurinvestissement en logements individuels neufs.

Des indicateurs conjoncturels de contrats deconstruction, de permis et de mises en chantierpermettent de suivre l’activité dans lelogement individuel

L’achat d’un logement individuel par un ménage passepar différentes étapes ; des indicateurs conjoncturelssont disponibles pour estimer le nombre de logementsà chacune de ces étapes (tableau 2).

Deux fois sur trois, l’acquisition d’un logementindividuel neuf par un ménage commence par lasignature d’un contrat de construction auprès d’unconstructeur de maisons individuelles.Une demande de permis de construire est alorsdéposée à la mairie, environ 3 à 4 mois après. Si lepermis est délivré, le logement est alors mis en chantierdans la majorité des cas (en moyenne 15 % des permissont annulés depuis 2013). Lorsqu’il se concrétise, lechantier est ouvert le plus souvent entre 3 et 6 moisaprès l’obtention du permis. L’activité de constructionconsécutive à la mise en chantier est alorscomptabilisée tout au long des travaux. Ellecorrespond, du point de vue de la comptabiliténationale, à de l’investissement en logement duménage. Une fois le logement commencé, celui-ci estproduit progressivement sur une durée allant de 12 à18 mois en moyenne.Pour retracer cette activité de production, le SOeS,service statistique ministériel du ministère duLogement, applique à chaque type de logement une«.grille-délai.», calculée sur la base des délais observéspar le passé sur des logements comparables : laconstruction du trimestre dépend ainsi des mises enchantier des 18 derniers mois. L’indicateur deproduction dans la construction de logements neufsainsi élaboré sert d’indicateur d’investissement desménages dans les comptes trimestriels.Pour modéliser les différentes étapes depuis lescontrats de construction jusqu’à l’investissementfinalisé des ménages, les différents délais sont estimésdans des modèles économétriques exposés en annexe.

Part dans l’investissementdes ménages en 2015

Contributionaux fluctuations trimestrielles

de la FBCF des ménages

FBCF en bâtimentLogements individuels 30

80

63

80Logements collectifs 5 6

Gros entretien 45 11

FBCF en génie civil 1 1

Frais liés à l’immobilier (services) 19 19

Tableau 1 - Décomposition de la formation brute de capital fixe des ménagesen %

Source : Insee

1 - Contributions à l’évolution de l’investissement des ménages

Lecture : en 2014, la baisse de l’investissement des ménages (–3,5 %) s’explique par celle de l’investissement des ménages en bâtiment(contribution de –3,2 points) et de celle de l’investissement en services (contribution de –0,4 point).Source : Insee

Page 98: Note de conjoncture Insee juin 2016

Conjoncture française

98 Note de conjoncture

Ces modèles sont mobilisés pour prévoirl’investissement des ménages jusqu’à l’horizon de laprévision présentée dans chaque Note de conjonctureet permettent d’éclairer le délai avec lequel une haussedes ventes se répercute sur l’investissement desménages dans les comptes nationaux.Au total, il ressort de ces modèles qu’une hausse desventes de maisons neuves ne commence à produire sespremiers effets sur l’investissement des ménages que6.mois plus tard. Au bout d’un an, une hausse desventes de 10 % se traduit par une hausse de 0,9 % del’investissement des ménages (tableau 3).

La hausse des ventes de maisons survenue en2015 permet d’anticiper une quasi-stabilisation de l’investissement des ménagesen 2016

En 2015, les ventes de maisons individuelles sontnettement reparties : selon l’indicateur Markémétronpublié par l’Union des maisons françaises et laFédération française du bâtiment (FFB), lesconstructeurs ont en moyenne signé 13 % de contratsde plus qu’en 2014 (graphique 2). Le niveau des ventesreste toutefois très en deçà de celui qui prévalait avant2008. La hausse a été soutenue de fin 2014 àmi-2015 ; en revanche les ventes ont rechuté en find’année avant de reprendre début 2016.En suivant les délais moyens, cette amélioration nes’est diffusée que progressivement jusqu’àl’investissement effectif en logement. En 2015, le

nombre de permis de construire de logementsindividuels a ainsi faiblement progressé (+0,4 % enmoyenne annuelle après –16,6 % en 2014) et lenombre de mises en chantier de logements individuelsa baissé avec moins d’ampleur (–3,0 %) qu’en 2014(–19,0 %). L’indicateur d’activité de logementsindividuels du SOeS a lui aussi moins reculé en 2015qu’en 2014 (–11,8 % après –17,4 %). Au premiertrimestre 2016, il est remonté pour la première foisdepuis mi-2013, après avoir atteint son plus basniveau depuis que la série existe (premier trimestre1995) au quatrième trimestre 2015.

Sur la base d’étalonnages à partir d’une chroniquedes autorisations et des mises en chantier connuejusqu’en avril 2016, et extrapolée ensuite à partir del’indicateur de vente de maisons neuvesMarkémétron, l’indicateur de production delogements individuels tendrait à se stabiliser en coursd’année 2016.

Globalement, la hausse des ventes survenue en 2015se traduirait en 2016 par une légère amélioration del’investissement des ménages dans les comptesnationaux : celui-ci se stabiliserait quasiment enmoyenne annuelle (+0,2 %) après quatre années derecul. �

Étape Données fournies Fréquence Source

Contrat de construction Nombre de contrats de constructionconclus Mensuelle

Markémétron(Union des maisons

françaises / FFB)Demande de permis de construire Nombre de permis autorisés Mensuelle

SOeSCommencement de la constructiondu logement Nombre de mises en chantier Mensuelle

Construction de logement Indicateur deproduction/investissement Trimestrielle

Tableau 2 - Indicateurs conjoncturels correspondant aux étapes de la construction

Source : Insee

2 - Indicateur de Markémétron

Source : Fédération Française du Bâtiment

Page 99: Note de conjoncture Insee juin 2016

Conjoncture française

Juin 2016 99

Markémétron : +10 % T T+1 T+2 T+3 T+4 T+5 T+6 T+7 T+8Permis de construire 0,0 5,1 6,1 6,9 7,5 8,0 8,4 8,7 9,0

Mises en chantier 0,0 1,4 3,8 5,2 6,3 7,0 7,3 7,7 8,2

Indicateur deproduction/investissement

0,0 0,2 0,8 1,9 2,9 3,9 4,7 5,3 5,9

Investissement des ménages(comptes trimestriels)

0,0 0,1 0,2 0,6 0,9 1,2 1,4 1,6 1,8

Tableau 3 - Effet moyen cumulé d’une hausse de 10 % pour un trimestre donné « T »de l’indicateur Markémétron

en %

Lecture : une hausse de 10 % de l’indicateur Markemetron au trimestre T cause une hausse des mises en chantier de 6,3 % au bout d’un an.Source : Insee

2015 T3 2015 T4 2016 T1 2016 T2 2016 T3 2016 T4Ventes de maisons neuves (Markémétron) 2,0 –6,2 11,7 0,0 0,0 0,0

Permis de construire de logements individuels purs 2,0 –4,0 –2,0 4,6 0,0 –1,5

Mises en chantier de logements individuels purs 8,2 –2,6 –3,7 2,3 –1,4 3,4

Indice de production de logements individuels –2,3 –1,6 0,4 –0,7 –0,2 0,0

Investissement des ménages –0,1 0,0 0,2 0,0 0,1 0,1

Tableau 4 - Des ventes de maisons neuves à la prévision de l’investissement des ménagesen %

Prévision

Sources : FFB, SOeS, Insee

Annexe technique

La modélisation du processus de construction d’un logement individuel permet d’estimer l’effet d’une remontée dunombre des contrats de construction sur l’investissement en logement des ménages.L’indicateur Markémétron s’avère pertinent pour prévoir les permis de construire. La modélisation retenue(équation 1), écrite sous la forme d’un modèle à correction d’erreurs, explique la majorité des fluctuations despermis de construire avec l’indicateur Markémétron (du trimestre actuel et du trimestre précédent), la variation dunombre de permis au trimestre précédent et l’écart entre cet indicateur et le nombre de permis (les quantités sontsommées par trimestre, et exprimées en logarithme). La relation de long terme décrit la relation de proportionnalitéattendue entre le nombre de contrats de construction conclus et le nombre de permis effectivement réalisés. Viades variables indicatrices, l’équation isole en outre l’effet spécifique imputable à la nouvelle réglementationthermique ayant pris effet le 1er janvier 2013. Cette dernière a entraîné une hausse des permis de construire aupremier trimestre 2013, avant qu’ils ne se replient le trimestre suivant.

Équation 1 : prévision du taux de croissance du nombre de permis

Δ Δpermis markemetront t= + ×– , , –(– , ) ( , )

–0 37 0 31 02 51 2 39

1 , ( – )

,(– , )

( , )

20

0 212 47

1

4 25201

×

+ ×

permis markemetron t

1 3 16 78

2013 20 4T T t– ,(– , )

× +1 ε

R2 = 85,6 %

L’équation modélisant les délais entre permis de construire et mises en chantier (équation 2) est également écritesous la forme d’un modèle à correction d’erreurs ; les variables sont écrites en logarithme. Les trimestres passésretenus pour la variable de permis décrivent la transformation progressive de ces derniers en mises en chantier. Larelation de long terme traduit la relation attendue à terme entre permis, mises en chantier et taux d’annulation (quicorrespond à la proportion de permis qui ne se concrétisent pas en chantier). Les logements mis en chantiercorrespondent aux logements autorisés dont le permis n’a pas été annulé.

Équation 2 : prévision du taux de croissance des mises en chantier

Δ Δ Δmch mch mcht t t= × ×– , – , – ,(– , )

–(– , )

–0 45 0 43 0 13 71

13 89

2 [ ]4 1

0 282 21

1

8 27

(– , )–

( , )

– – log( – )

,

×

+ ×

mch permis annul

pe

t

Δ rmis permis permist t t+ × + × +0 43 0 41 05 2

14 83

2, ,( , )

–( , )

–Δ Δ , ,( , )

–( , )

–31 0 124 63

32 82

4× + × +Δ Δpermis permist t tε

R2 = 80,8 %

Enfin, la dernière équation (équation 3) présente une relation modélisant le lien entre croissance de l’indicateur deproduction du SOeS et les valeurs retardées des variations des mises en chantier ; la relation de long terme traduit lacorrespondance à long terme entre les logements dont le chantier a commencé et les logements en cours deconstruction.

Page 100: Note de conjoncture Insee juin 2016

Conjoncture française

100 Note de conjoncture

Équation 3 : Prévision du taux de croissance de l’indicateur de production

Δ Δ Δind ind mct t= + × + ×0 68 0 51 0 122 93 9 99

17 38

, , ,( , ) ( , )

–( , )

h mch ind mcht t t+ × ×

+

0 16 0 05

0 036 8

12 93

1, – , ( – )

,( , )

–(– , )

–Δ

( , ) (– , ) (– , )– , – ,

4 211999 1

3 631999 2

3 42200 03 0 03× × ×1 1 1T T 09 4

3 112010 20 02T T+ ×,

( , )1

R2 = 94,8 %

En utilisant le poids du logement individuel dans l’investissement des ménages (30 %), on peut alors estimerqu’une hausse d’un point de l’indicateur de logements individuels correspond à une hausse de 0,3 point del’investissement des ménages.

Au final, il ressort qu’une hausse de 10 % de l’indicateur Markémétron entraîne à terme une hausse de 10 % despermis, des mises en chantiers et de l’investissement en logements individuels, mais seulement une hausse totale de3 % de l’investissement des ménages. La diffusion est relativement lente : il faut deux ans pour que la moitié du chocsoit transmise à l’investissement des ménages ; cette hausse est concentrée sur la première année (+0,9 %) et ladeuxième année (+0,9 %), puis s’atténue par la suite (+0,5 % durant la troisième année et +0,3 % durant laquatrième année). �

Page 101: Note de conjoncture Insee juin 2016

Conjoncture française

En 2015, le taux de marge des sociétés nonfinancières (SNF) s’est redressé : il a atteint31,4.% en moyenne sur l’année après 30,4 % en2014. L’ampleur de cette hausse est inéditedepuis 1998. Elle est portée par la baisse du prixdu pétrole, la montée en charge du crédit d’impôtpour la compétitivité et l’emploi (CICE) et laréduction des cotisations sociales dans le cadredu Pacte de responsabilité et de solidarité (PRS).Les SNF dans leur ensemble se sont approchéesde leur taux de marge moyen d’avant-crise(32,7.% entre 1988 et 2007). En revanche labranche industrie, plus consommatrice depétrole, a déjà retrouvé le sien.Au premier semestre 2016, le taux de margecontinuerait d’augmenter sous l’effet de lamontée en charge du PRS à compter d’avril, etde salaires réels qui croîtraient un peu moins viteque la productivité. Au second semestre, lessalaires réels ralentiraient de conserve avec laproductivité, permettant une quasi-stabilisationdu taux de marge. En moyenne en 2016, ilaugmenterai t encore, à 32,3.% ets’approcherait davantage de sa moyenned’avant-crise.

Le taux de marge a nettementaugmenté en 2015

Le taux de marge des sociétés non financières s’estnettement redressé en 2015, à 31,4.% enmoyenne après 30,4 % en 2014 (tableau). Il ad’abord augmenté au premier semestre 2015(+0,4 point ; graphique 1), essentiellement enraison du relèvement du taux du crédit d’impôtpour la compétitivité et l’emploi (CICE) et des

allégements de cotisations sociales dans le cadredu Pacte de responsabilité et de solidarité (PRS). Ausecond semestre, il a continué d’augmenter,atteignant 31,7 % fin 2015, principalement grâceà la baisse du prix du pétrole (contribution destermes de l’échange de +0,8 point).

Ainsi en moyenne annuelle, le taux de marge s’estredressé de 1,0 point en 2015 grâce à deuxprincipaux soutiens : la baisse du prix du pétroled’une part (contribution de +0,8 point), et lesbaisses de prélèvements d’autre part (+0,7 point).En revanche, le plus grand dynamisme des salairesréels, relativement à celui de la productivité, l’aérodé de 0,4 point. L’amélioration du taux demarge en 2015 est plus marquée dans les branchesles plus consommatrices de pétrole, donc dansl’industrie manufacturière (+2,1.points), où il aretrouvé son niveau moyen d’avant-crise1. Le tauxde marge a plus faiblement progressé dans lesservices (+0,2.point ; graphique 2).

Le taux de marge continuerait de seredresser en 2016

Au premier semestre 2016, le taux de margeprogresserait de nouveau (+0,6 point par rapportà fin 2015). Au premier trimestre, il auraitnettement augmenté (+0,5 point), notammentavec le soutien apporté par une nouvelle baisse duprix du pétrole (+0,3 point) ; se serait ajouté l’effetde la montée en charge du CICE, alors que la

Juin 2016 101

Résultats des entreprises

1 - Taux de marge des sociétés non financières (SNF)

Source : Insee, comptes trimestriels

1. Bortoli C. et Milin K., « Qui a bénéficié de la chute du prixdu pétrole », Note de conjoncture, mars 2016, p..41-61.

Page 102: Note de conjoncture Insee juin 2016

Conjoncture française

progression des salaires réels aurait été proche decelle de la productivité. Au deuxième trimestre, letaux de marge progresserait modérément(+0,1.point), d’une part grâce à la montée encharge du PRS, qui se traduit par une réduction descotisations famille à partir d’avril (contribution de+0,3 point) et d’autre part du fait d’un repli dessalaires réels. En revanche, la hausse serait enpartie compensée par le rebond du prix du pétrole(–0,3 point). Le taux de marge s’établirait ainsi à32,3 % mi-2016 et s'approcherait davantageencore de sa moyenne d’avant-crise (32,7 %entre 1988 et 2007). Au second semestre, il se

stabiliserait quasiment : les entreprises déga-geraient des gains de productivité plus modérésqu’au premier semestre alors que le pouvoird’achat des salaires serait écorné par un regaind’inflation.

En moyenne annuelle, la productivité progresseraitun peu plus vite que les salaires réels. En outre, labaisse du prix du pétrole (+0,4 point) et lesdispositifs de baisse du coût du travail (+0,4.point)contribueraient à une nouvelle hausse du taux demarge : en moyenne sur 2016, il atteindrait32,3.%, près de sa moyenne d’avant-crise. ■

102 Note de conjoncture

Décomposition du taux de marge des sociétés non financières (SNF)en % et en points

2014 2015 20162014 2015 2016

T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4Taux de marge (en niveau) 30,5 30,2 30,4 30,6 31,7 31,0 31,3 31,7 32,2 32,3 32,4 32,4 30,4 31,4 32,3

Variation du taux de marge 0,6 –0,2 0,2 0,2 1,1 –0,6 0,3 0,4 0,5 0,1 0,1 0,0 0,5 1,0 0,9

Contributions à la variationdu taux de margedes gains de productivité 0,0 0,1 0,3 0,2 0,5 –0,2 0,2 0,2 0,5 0,1 0,1 0,1 0,5 0,8 0,8

du salaire par tête réel 0,3 –0,3 –0,2 –0,3 –0,6 –0,1 –0,3 –0,3 –0,4 0,1 0,1 –0,1 –0,3 –1,2 –0,6

du taux de cotisation employeur –0,2 0,0 0,0 0,0 0,2 0,0 0,0 0,0 –0,1 0,3 0,0 0,0 –0,3 0,1 0,1

du ratio du prix de la valeur ajoutéeet du prix de la consommation

–0,3 0,0 0,1 0,4 0,3 –0,2 0,4 0,4 0,3 –0,3 –0,1 0,0 –0,2 0,8 0,4

d’autres facteurs 0,8 0,0 0,0 0,0 0,6 –0,1 0,0 0,0 0,2 0,0 0,0 0,0 0,7 0,5 0,3

PrévisionNote : le taux de marge (TM) mesure la part de la valeur ajoutée qui rémunère le capital. Sa variation se décompose de façon comptableentre :

- les évolutions de la productivité (Y/L), avec Y la valeur ajoutée et L l’emploi, et du ratio du prix de la valeur ajoutée au prix de laconsommation, ou termes de l’échange (Pva/Pc), qui jouent positivement ;

- les évolutions du salaire moyen par tête réel (SMPT/Pc) et du taux de cotisation employeur (W/SMPT, où W représente le coût dutravail par tête), qui jouent négativement.

- d’autres facteurs : il s’agit notamment des impôts sur la production nets des subventions, dont le CICE1.Cette décomposition est synthétisée dans l’équation :

TMEBE

VA

W L

Y Pautres facteurs

L

Y

W

SMPT

SMPT

Pva c

= ≈ − + = −1 1..

P

Pautres facteursc

va

+

1. Le CICE réduit l’impôt sur les sociétés, mais la comptabilité nationale l’enregistre comme une subvention aux entreprises,comme le recommande le Système européen des comptes dans sa dernière version (SEC 2010).

Source : Insee

2 - Taux de marge dans l’industrie et les services

Source : Insee, comptes trimestriels

Page 103: Note de conjoncture Insee juin 2016

Conjoncture française

L’investissement des entreprises a nettementaccéléré au premier trimestre 2016 (+2,4 %après +1,9 %), à la fois en produits manufacturés(+4,5 % après +3,6 %) et en services (+1,8 %après +1,4 %). En particulier, les achats devéhicules légers et de biens d’équipement ontfortement augmenté. Les investissements enconstruction ont progressé plus modérément(+0,4 % comme au quatrième trimestre 2015).Au deuxième trimestre 2016, l’investissement desentreprises ralentirait par contrecoup (+0,2.%),avant de reprendre de l’élan au second semestre(+0,5 % au troisième trimestre puis +0,6 % auquatrième). En moyenne en 2016, l’investissementaugmenterait de 4,7 %, une croissance inéditedepuis 2007.Au premier trimestre 2016, le comportement destockage des entreprises a contribué négativementà la croissance (–0,2 point de produit intérieurbrut), après deux trimestres consécutifs decontribution fortement positive (+0,6 point autroisième trimestre puis +0,7.point au quatrièmetrimestre 2015). Le moindre stockage de biensd’équipement en est la principale composante(–0,2 point de PIB). D’ici fin 2016, la contributiondes stocks à l’activité reflèterait celle en autresmatériels de transport : elle serait de nouveaunégative (–0,1.point) au deuxième trimestre2016, du fait de la livraison de grands contrats,puis deviendrait légèrement positive au troisièmetrimestre 2016 (+0,1 point) et serait neutre audernier trimestre 2016. Au total sur l’année, lecomportement de stockage des entreprisescontribuerait pour +0,4.point à la croissance duPIB (après +0,1.point en 2015), ce qui résultesurtout d’un fort acquis en début d’année.

Au premier trimestre 2016,l’investissement des entreprises aaccéléré

Au premier trimestre 2016, l’investissement desentreprises non financières (ENF) a accéléré :+2,4.% après +1,9 % au quatrième trimestre2015 (tableau 1), soit sa plus forte croissancedepuis début 2008. Les entreprises ont nettementaccru leurs dépenses en produits manufacturés(+4,5 % après +3,6 %) notamment en matérielsde transport (+8,4 % après +10,4 %), pourl’essentiel en automobiles. L’investissement enservices a également accéléré (+1,8 % après+1,4 %), essentiellement porté par des dépensesen information-communication dynamiques(+3,4.% après +1,8.%). Les dépenses enconstruction ont augmenté plus modérément(+0,4 %, comme au quatrième trimestre 2015).Les investissements en valeur ayant progressé plusrapidement que la valeur ajoutée, le tauxd’investissement des ENF a augmenté de 0,4.pointsur un an, à 21,4 % fin 2015 (graphique.1).

L’investissement ralentirait nettementau deuxième trimestre puisreprendrait de la vitesse

Au deuxième trimestre 2016, l’investissement desENF ralentirait nettement (+0,2.%) par contrecoupdu dynamisme du premier trimestre. Les enquêtesde conjoncture fournissent des indicationscontrastées sur l’investissement des ENF. Dansl’industrie, les tensions sur l’appareil productif ontun peu augmenté en avril, notamment le tauxd’utilisation des capacités de production et les

Juin 2016 103

Investissement des entrepriseset stocks

Tableau 1Investissement des entreprises non financières (ENF)

aux prix de l’année précédente chaînés, données CVS-CJO

Variations trimestrielles Variations annuelles2014 2015 2016

2014 2015 2016T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4

Produits manufacturés (34 %) –0,7 0,4 0,6 –0,6 1,1 1,0 0,5 3,6 4,5 0,1 0,8 0,8 2,4 3,0 8,6

Construction (26 %) –1,4 –1,2 –0,9 0,3 0,1 0,1 –0,2 0,4 0,4 –0,5 –0,3 0,0 –1,7 –0,3 0,1

Autres (40 %) 0,7 0,9 1,3 0,3 1,9 0,6 0,7 1,4 1,8 0,6 0,6 0,7 2,7 4,2 4,3

Ensemble des ENF (100 %) –0,3 0,2 0,5 0,0 1,2 0,6 0,4 1,9 2,4 0,2 0,5 0,6 1,4 2,7 4,7

Prévision

Source : Insee

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Conjoncture française

goulots de production (graphique.2). L’indicateurde révision des investissements reste positif et lesindustriels sont plus nombreux à signaler uneaugmentation qu’une baisse de leur investissementau cours du premier semestre. Dans les services, lesolde d’opinion sur l’investissement passé baisseen mai et retombe à son niveau moyen de longterme, quand celui sur les investissements prévusse redresse et repasse au-dessus de sa moyenne delong terme.

Les conditions de financement continuent toutefoisde favoriser l’investissement. D’une part, le taux demarge des entreprises continuerait d’augmenter etatteindrait en 2016 son plus haut niveau depuis2008, ce qui leur permettrait d’autofinancer pluslargement leurs achats (graphique 1) ; d’autre part,les taux d’intérêt réels resteraient très bas d’ici fin2016 et les conditions de crédit ne limiteraient pasla dynamique d’expansion des encours.

Au second semestre l’investissement retrouveraitainsi une croissance proche de sa moyenne en2015 : +0,5 % au troisième trimestre et +0,6 % auquatrième. En moyenne sur l’année,l’investissement accélèrerait encore en 2016 :+4,7 % après +2,7 % en 2015. Cette croissanceserait la plus élevée depuis 2007. Après unenouvelle hausse au premier trimestre 2016(+0,2.point), le taux d’investissement des ENF semaintiendrait à un niveau élevé (21,7 % fin 2016contre 21,4 % un an plus tôt).

Les dépenses en produitsmanufacturés marqueraient le pas auprintemps avant de retrouver unecroissance soutenue

L’investissement des ENF en produits manufacturésmarquerait le pas au deuxième trimestre 2016(+0,1 % après +4,5 %). En effet, les immatricu-

104 Note de conjoncture

1 - Taux d’investissement et taux d’autofinancement

* Entreprises non financières (ENF) = sociétés non financières (SNF) et entreprises individuelles (EI)** Le taux d’autofinancement est le ratio de l’épargne des sociétés non financières rapportée à leurs investissements.Source : Insee, comptes trimestriels

2 - Opinion sur les investissements prévus dans les serviceset goulots de production dans l’industrie

* FBCF : formation brute de capital fixeSources : Insee, enquêtes mensuelles de conjoncture dans les services et l’industrie et comptes trimestriels

Page 105: Note de conjoncture Insee juin 2016

lations d’avril et de mai suggèrent quel’investissement en automobiles se stabiliserait audeuxième trimestre après avoir bondi durant lesdeux trimestres précédents. Les dépenses en biensd’équipement ralentiraient aussi, bien qu’ellesbénéficient encore de la mesure de suramor-tissement qui a été prolongée d’un an. Au secondsemestre, les perspectives d’activité s’améliorant,l’investissement en biens manufacturés retrouveraitune croissance solide (+0,8 % par trimestre).

L’investissement en constructionse replierait

Les dépenses en construction se replieraient auxdeuxième (–0,5 %) et troisième trimestres 2016(–0,3 %) avant de se stabiliser au dernier trimestre.Notamment, compte tenu de la chronique passéedes mises en chantiers, les dépenses en bâtimentsnon résidentiels reculeraient de nouveau auxdeuxième et troisième trimestres puis sestabiliseraient en fin d’année. Quant aux travauxpublics, passé le rebond entamé fin 2015, l’activitése replierait nettement à partir du deuxièmetrimestre. En effet, les perspectives des chefsd’entreprises du secteur se sont de nouveauassombries en avril.

Les investissements en servicescontinueraient de croître vivement

Après un ralentissement attendu au deuxièmetrimestre (+0,6 %), en léger contrecoup de la forteaugmentation du premier trimestre (+1,8.%), lesinvestissements de services conserveraient cerythme au second semestre : +0,6 % au troisièmetrimestre puis +0,7 % au quatrième.

En moyenne sur l’année, lacontribution des variations de stocksserait de nouveau positive en 2016

Après deux trimestres de forte contribution positiveà la croissance du PIB (+0,6 point au troisièmetrimestre 2015 puis +0,7 point au quatrième), lesvariations de stocks ont baissé au premier trimestre2016, contribuant ainsi négativement à lacroissance du PIB (–0,2 point ; tableau 2). Cettecontribution résulte principalement desmouvements de stocks de biens d’équipement(contribution de –0,2 point) et de la cessiond’œuvres d’art (–0,1 point).

Au deuxième trimestre 2016, la contribution desstocks à la croissance resterait négative(–0,1.point), en raison du déstockage de grandscontrats navals (notamment la livraison, en mai,du navire de croisière Harmony of the Seas),limité par le contrecoup de la cession d’œuvresd’art au premier trimestre. Par ailleurs, en mai,le niveau des stocks est jugé proche de sonniveau normal dans l’industrie, ce qui laisseaugurer un comportement de stockage quicontribuerait peu à la croissance de l’activité,au-delà des effets spécifiques aux matériels detransport. Au troisième trimestre 2016, lecomportement de stockage des entreprisescontribuerait positivement à la croissance parcontrecoup (+0,1.point), puis il serait neutre enfin d’année. Au total sur l’année 2016, ilcontribuerait pour +0,4 point à la croissance duproduit intérieur brut (après +0,1.point en2015), ce qui résulte surtout d’un fort acquis decroissance en début d’année. �

Juin 2016 105

Conjoncture française

Tableau 2Contribution des variations de stocks à la croissance

en points de PIB

Variations trimestrielles Variations annuelles2014 2015 2016

2014 2015 2016T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4

Produits agricoles 0,1 0,1 0,0 0,0 0,0 0,0 0,1 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,1 0,0 0,1

Produits manufacturés 0,4 0,0 0,3 –0,5 0,3 –0,5 0,6 0,5 0,1 –0,3 0,1 0,0 0,4 0,1 0,4

Produits agro-alimentaires 0,1 0,0 0,0 –0,1 0,1 0,0 –0,1 0,0 –0,1

Cokéfaction et raffinage 0,2 –0,1 0,0 0,0 0,2 –0,2 0,0 0,1 0,0

Biens d’équipement 0,0 0,0 0,0 0,0 –0,1 0,0 0,0 0,1 –0,2

Matériel de transport –0,2 0,1 0,5 –0,5 0,2 –0,3 0,4 0,1 0,3

Autres branches industrielles 0,3 –0,1 –0,2 0,1 0,0 0,0 0,1 0,1 0,0

Énergie, eau, déchets 0,0 0,0 –0,1 0,1 0,1 –0,1 0,0 0,2 –0,1 0,0 0,0 0,0 0,0 0,1 0,0

Autres (construction, services) 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 –0,1 0,1 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0

TOTAL1 0,4 0,0 0,2 –0,4 0,3 –0,6 0,6 0,7 –0,2 –0,1 0,1 0,0 0,6 0,1 0,3

Prévision(1) Les variations de stocks comprennent les acquisitions nettes d’objets de valeur.

Source : Insee

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DéveloppementsInternationaux

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Au premier trimestre 2016, le cours du baril deBrent a oscillé autour de 35 $ en moyenne, avecune forte baisse, jusqu’à 28 $ courant janvier,suivie d’une remontée, qui s’est poursuiviejusqu’à 50 $ début juin. L’offre a légèrementdiminué, la hausse de la production iraniennen’ayant pas suffi à compenser la baisse de laproduction américaine. La demande a continuéde progresser sur son rythme tendanciel. Autotal, l’excédent s’est réduit sur le marchéphysique.D’ici fin 2016, l’écart entre l’offre et la demandese resserrerait encore : la production américaines’infléchirait davantage et la demande,essentiellement portée par les pays émergents,continuerait d’augmenter.À l’horizon de décembre 2016, l’hypothèseconventionnelle retenue est celle d’un cours dupétrole stabilisé autour de son niveau de débutjuin (50.$), notamment parce que l’effethaussier du resserrement du marché physiqueserait contenu par le niveau élevé des stocks.Cette prévision est entourée d’aléas. D’une part,la reprise de la production de l’Iran est estiméesur la base de sa production avant embargo etde sa dynamique récente, à +0,7 million debarils par jour (Mbpj) d’ici la fin de l’année,après une hausse de 0,3 Mbpj au premiertrimestre. D’autre part, la baisse de laproduction des États-Unis, premier producteurmondial, se poursuivrait jusque fin 2016 maisresterait limitée, sous l’hypothèse d’un légerregain des forages. L’incertitude pèse sur cesproductions iranienne et américaine : qu’elles serévèlent plus ou moins fortes et le cours du Brents’infléchirait, à la baisse ou à la hausse.Les prix des matières premières en euros ont

fléchi au premier trimestre 2016 (–2,2 %).Néanmoins, les métaux ferreux ont amorcé unvif redressement depuis mars, sous l’effetprincipalement de la reprise de la productiond’acier en Chine.

Au premier trimestre 2016, le cours duBrent s’est établi autour de 35 $ lebaril, soit un repli d’environ 10 $ parrapport au quatrième trimestre 2015

Au premier trimestre 2016, le cours du pétrole(Brent) s’est établi à 35 $ le baril en moyenne. Cetrès bas niveau n’avait pas été observé depuis fin2004. Après un fléchissement début 2016,jusqu’à 28.$ courant janvier il est fortementremonté depuis mi-février, pour s’établir à 50 $début juin (graphique 1). Au deuxième trimestre2016, le cours du pétrole rebondirait ainsi de33.% par rapport au trimestre précédent, aprèsune baisse de 21 % au premier trimestre. Cetteremontée s’explique principalement par unrapprochement entre l’offre et la demande sur lemarché physique : l’offre baisse et la demandes’élève, réduisant ainsi l’excédent.

L’offre reculerait jusqu’au troisièmetrimestre 2016

Après une forte hausse en 2015, l’offre de pétroles’est repliée au premier trimestre 2016(–0,4 Mbpj), pour la première fois depuis début2013. Le recul provient notamment des pays horsOpep, en particulier des États-Unis (–0,3 Mbpj).En revanche, la production de l’Opep a faiblementaugmenté (+0,1 Mbpj), la reprise de la productioniranienne (+0,3 Mbpj) étant en partie compenséepar la baisse des productions nigériane et émiratie.

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Développements internationaux

Pétrole et matières premièresLe marché se rééquilibre

1 - Prix du Brent en dollars et en euros

Sources : Macrobond, prévisions Insee

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110 Note de conjoncture

Développements internationaux

Bien qu’en ralentissement, le niveau de productiondu cartel reste très élevé (+1,3 Mbpj par rapport à2014), la production saoudienne se situant encoreau-dessus de 10 Mbpj.

Aux États-Unis, la baisse du prix a entraîné uneffondrement du nombre de forages de nouveauxpuits et, du fait de la faible durée de vie des puitsde pétrole de schiste existants (environ deux ans),la production diminuerait de nouveau auxdeuxième et troisième trimestres (éclairage). Parailleurs, la production canadienne de l’Albertapâtit des conséquences de l’incendie à FortMcMurray. Ainsi, la production mondialereculerait aux deuxième et au troisième trimestresavant de se stabiliser en fin d’année : les baissesde production américaine et européenne neseraient qu’en partie compensées parl’accélération de la production en Iran(graphique.2).

La demande continuerait d’augmentersur un rythme tendanciel de+0,3.Mbpj chaque trimestre

Au quatrième trimestre 2015, la demandemondiale s’est repliée pour la première fois depuis2011, notamment celle des pays de l’OCDE, enraison de températures clémentes dansl’hémisphère Nord. La demande mondiale arebondi par contrecoup au premier trimestre2016, de 0,5 Mbpj. Passé ce rebond, elleralentirait au deuxième trimestre (+0,1 Mbpj)notamment en Europe. Au second semestre, elleaccélèrerait légèrement, principalement de la partdes économies émergentes. En 2016, la demandeaugmenterait ainsi de 1,2 Mbpj, une haussesimilaire à celles de 2014 et 2015 (entre +1,3 et+1,4 Mbpj). Du fait de la baisse attendue del’offre, l’excédent se réduirait fortement(graphique.3).

3 - Marché mondial du pétrole

Sources : Agence internationale de l’énergie, correction des variations saisonnières et prévisions Insee

2 - Principaux contributeurs à la variation de l’offre mondiale de pétrole

Sources : Agence internationale de l’énergie, correction des variations saisonnières et prévisions Insee

Page 111: Note de conjoncture Insee juin 2016

Malgré le resserrement du marchéphysique, le niveau élevé des stockscontiendrait la hausse du prix

Le resserrement du marché physique pourraitengendrer une hausse du prix du baril ; cependantle niveau élevé des stocks contiendrait cettetendance haussière. En effet, les stocks,notamment américains, ont très fortementaugmenté depuis deux ans : en mai 2016, ilsreprésentent 2,1 milliards de barils contre1,7.milliard en moyenne de 2000 à 2013(graphique.4).

Deux aléas principaux pèsent sur ce scénario, ducôté de l’offre. D’une part, la production de l’Irans’est d’ores et déjà nettement redressée et laproduction supplémentaire attendue d’ici la fin del’année (+0,7 Mbpj) pourrait être limitée par lesinfrastructures actuelles ou, au contraire, denouveau surprendre à la hausse. D’autre part, la

production américaine reculerait fin 2016 de1,0.Mbpj sur un an, mais ce recul pourrait être plusou moins accentué selon le comportement desentreprises en matière de forage.

Le cours des autres matièrespremières a de nouveau baissé aupremier trimestre mais celui du fer estreparti à la hausse

Au premier trimestre 2016, le cours des matièrespremières (hors énergie) exprimé en euros a denouveau baissé (–2,2 %, graphique 5). Les prix desmatières premières alimentaires ont décroché(–3,9 %) sous l’effet de productions abondantes etd’une demande qui a ralenti. La baisse des coursdes matières premières industrielles est moinsimportante (–0,8 %), du fait d’une nette reprise descours des métaux ferreux (+3,9 % au premiertrimestre 2016) ; cette dernière résulte d’unereprise de la production d’acier en Chine. ■

Juin 2016 111

Développements internationaux

5 - Indice des prix des matières premières en euros

Source : HWWI

4 - Stocks américains de pétrole brut et d'hydrocarbures

Source : Département de l’Énergie des États-Unis

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Développements internationaux

112 Note de conjoncture

La production pétrolière américaine se replierait encore fortementd’ici fin 2016

Après cinq années de forte croissance, laproduction américaine baisse depuis mi-2015

Entre 2010 et mi-2015, dans un contexte de prix dupétrole élevé, la production de pétrole aux États-Unisest passée de 7,4 à 13,0 millions de barils par jour(Mbpj)1 (graphique 1). Cette forte hausse résulte del’utilisation intensive des nouvelles techniquesd’exploitation des hydrocarbures non conventionnels(pétrole et gaz de schiste notamment) : le nombre deforages de puits2 a ainsi été multiplié par sept entre2009 et 2012, 83 % de la hausse provenant de cesnouveaux modes de production.

La chute des cours du pétrole amorcée mi-2014 aentraîné celle du nombre de forages (–76 % entreoctobre 2014 et mars 2016). Depuis mi-2015, lesnouvelles capacités de production résultant desnouveaux forages ne sont plus suffisantes pourcompenser l’arrêt progressif des installations passées.Ainsi, la production pétrolière américaine a commencéà reculer depuis lors et ce recul s’est accentué aupremier trimestre 2016 : –0,2 million de barils par jouren moyenne.

Néanmoins, au regard de l’effondrement du nombrede forages, la baisse de la production paraît à ce stadelimitée. En effet, l’impact de la réduction des foragesn’est pas immédiat : la baisse du nombre de foragesentraîne la baisse de la production des trimestresfuturs. De plus, les industriels ont maintenu en activitéles puits les plus productifs, au détriment des foragesd’exploitation en zones peu productives et des foragesd’exploration. Ainsi, par effet de composition, la

productivité pétrolière moyenne des nouvellesinstallations a fortement augmenté, ce qui a limité labaisse de la production.

La production américaine peut être reconstituéeà partir du nombre de forages passés

Afin d’estimer la production future de pétrole auxÉtats-Unis, la production des principales zonesgéographiques productrices3 du pays est modélisée defaçon indépendante. Pour chaque zone, deux délaisdistincts sont appliqués au nombre de forages. Lepremier correspond à la durée de développement(laps de temps entre le début du forage et la mise enproduction du puits) et le second correspond à la duréed’exploitation du puits4. Les données de productivitémoyenne des nouveaux puits sont égalementdisponibles. Sous l’hypothèse que la productivité d’unpuits donné est constante tout au long de sonexploitation, la variation de production un mois donnépeut donc s’estimer par solde entre la production desentrants (produit du nombre de forages aprèsdéveloppement et de leur productivité) et la productiondes sortants (produit du nombre de forages aprèsdéveloppement et exploitation des puits et de leurproductivité). Pour une zone, la variation de productionest donc estimée par la relation suivante :

Δ Pr ( * Pr–

– –

–(

od Forage oductivité

Foraget t D t D

t D D

=+

β 1 1

1 2 1 2) –( )* Pr )oductivitét D D+

1 - Production de pétrole et nombre de forages pétroliers aux États-Unis

Sources : US Energy Information Administration, Baker Hughes et calculs Insee

1. Ce montant inclut le pétrole brut, les condensats et les gaz naturels liquéfiés.

2. Un forage désigne ici un nouveau puits ; cette statistique agrège les forages pour mettre des puits en exploitation et les forages d’exploration quisont des opérations d’investissement pour une production ultérieure.3. On distingue les bassins de Permian (Texas), de Bakken (Dakota du Nord), d’Eagle Ford (Texas), qui sont les principales zones productrices depétrole non conventionnel ayant connu un essor important depuis 2010, ainsi que le Golfe du Mexique, du reste des États-Unis (constitué pour unetrès large majorité des bassins conventionnels terrestres). Les quatre premières zones représentent la moitié de la production pétrolière desÉtats-Unis fin 2015 et les deux tiers de ses variations entre 2007 et 2015.4. Le profil de production d’une installation pétrolière comprend en fait plusieurs phases. Par souci de simplicité, la modélisation se concentre surla première phase durant laquelle la majeure partie de la production est effectuée. Elle exclut la longue phase de production résiduelle. La duréede vie réelle d’un puits est donc supérieure à la durée d’exploitation telle que retenue ici.

Page 113: Note de conjoncture Insee juin 2016

Développements internationaux

Juin 2016 113

Le coefficient d’ajustement (β) et les délais (D1 et D2)sont déterminés pour chaque zone géographique demanière à minimiser l’écart à la production constatéedans la zone. L’estimation de la production totaleaméricaine est ensuite calculée par agrégation5. Lenombre de forages considéré, aussi bien pourl’ensemble des États-Unis que pour chaque zoneconsidérée, est celui calculé par l’entrepriseparapétrolière américaine Baker Hughes. Les donnéesde production de pétrole et de productivité, au niveaunational et local, sont quant à elles fournies par l’USEnergy Information Administration.

Cette modélisation permet de dépeindre l’expansionde la production de pétrole non conventionnel, dontles durées de développement et d’exploitation sontbien plus courtes que pour le pétrole conventionnel(estimées entre 18 et 28 mois, tableau 1). Par exemple,la modélisation retenue pour la production pétrolièresur le bassin de Bakken dans le Dakota du Nord6 rendcompte de la phase de forte croissance du nombre deforages entre mi-2009 et mi-2015 et d’un recul depuislors (graphique 2). Dans le même temps, laproductivité des nouveaux puits a fortement augmentéjusque fin 2014 et a nettement accéléré courant 2015,les industriels sélectionnant les « meilleurs » puitsdevant être mis en exploitation.

La production reculerait d’un million de barilspar jour entre fin 2015 et fin 2016

Avec la méthodologie retenue, en supposant que lenombre de forages et la productivité des nouvellesinstallations restent figés à leur niveau d’avril 2016, labaisse de la production se poursuivrait au deuxièmetrimestre (–0,2 Mbpj) et s’accentuerait au secondsemestre (entre –0,3 et –0,4 Mbpj par trimestre). Laproduction passerait ainsi de 12,7 Mbpj fin 2015 à11,6 Mbpj fin 2016, soit une baisse de 1,1 Mbpj en un

an. Cette baisse résulterait surtout de la chroniquepassée du nombre de forages ; en revanche,l’hypothèse de stabilité de la productivité des nouvellesinstallations influence peu les prévisions de productiond’ici la fin de l’année, dans la mesure où elle neconcerne que les derniers puits forés.

Toutefois, le récent rebond du prix du baril de pétrole,passé d’un peu moins de 30 dollars en début d’annéeà 50 dollars début juin, conduirait le secteur minier àrehausser le nombre de forages au second semestre.En effet, de nombreux chantiers de forage ont étébrutalement interrompus avec les chutes passées ducours et pourraient être rapidement achevés. Ensupposant un retour du nombre de forages d’icidécembre à son niveau de début d’année, la baisse dela production serait de 1,0 Mbpj (tableau 2).

Dans son scénario, l’Agence internationale del’énergie (AIE) prévoit une baisse de la productionaméricaine moins marquée : la production baisseraitaux deuxième et troisième trimestres de 0,2.Mbpj, puisse stabiliserait au quatrième trimestre. Sur un an, labaisse serait de 0,6 Mbpj fin 2016, à 12,4.Mbpj. Enrevanche, le scénario de l’US Energy InformationAdministration est plus proche de celui retenu ici : laproduction baisserait davantage au troisième trimestre(–0,5.Mbpj) avant de se stabiliser au quatrièmetrimestre. La baisse sur un an atteindrait 1,0 Mbpj..�

2 - Production de pétrole et nombre de forages au bassin de Bakken, Dakota du Nord

Sources : US Energy Information Administration, Baker Hughes et calculs Insee

5. Cette méthode d’estimation ne se prête pas à la production depétrole conventionnel terrestre, où les durées sont bien plus longues, cequi entraîne un lien ténu avec le nombre de forages. De plus, laproduction conventionnelle terrestre américaine ne contribue que demanière limitée à la dynamique de la production nationale entre 2007et 2015. Ainsi, en prévision, la production du reste des États-Unis estsupposée constante à son niveau du premier trimestre 2016.6. La production de pétrole dans le bassin de Bakken estessentiellement non conventionnelle.

Page 114: Note de conjoncture Insee juin 2016

Développements internationaux

114 Note de conjoncture

Permian(Texas)

Golfe duMexique

Eagle Ford(Texas)

Bakken(Dakota du

Nord)

Reste desÉtats-Unis Total

Durée de développement estimée 4 mois 7 mois 2 mois 4 mois

Durée d’exploitation estimée 28 mois 28 mois 18 mois 24 mois

Nombre de forages (pétroliers et gaziers)en avril 2016

139 27 42 27 199 434

Productivité moyenne d’un puits ouverten avril 2016 en bpj

469 553* 949 799

Production réalisée 2015 T4 (en Mbpj) 2,0 1,6 1,5 1,2 6,4 12,7

Production réalisée 2016 T1 (en Mbpj) 2,0 1,6 1,4 1,1 6,4 12,5

Production modélisée 2016 T4 (en Mbpj) 2,0 1,5 0,9 0,9 6,4 11,7

Tableau 1 - Estimation de la production de pétrole américaine

* estimationSources : US Energy Information Administration, Baker Hughes et calculs Insee

2015 T4 2016 T1 2016 T2 2016 T3 2016 T4 2016 T4 /2015 T4

Prévisions de l’Agence internationale del’énergie

13,0 12,7 12,5 12,3 12,4 –0,6

Prévisions de l’US Energy InformationAdministration

12,7 12,5 12,2 11,7 11,7 –1,0

Prévisions Insee 12,7 12,5 12,3 11,9 11,7 –1,0

2 - Comparaison des différents scénarios de prévisionen millions de barils par jour

Sources : AIE, US Energy Information Administration et Insee

Page 115: Note de conjoncture Insee juin 2016

Développements internationaux

Après avoir relevé ses taux directeurs fin 2015,pour la première fois depuis 2006, la Fedsemble hésiter sur le rythme de normalisation desa politique monétaire. Elle relèverait toutefois ànouveau ses taux d’ici fin 2016, confirmant ladivergence de sa politique monétaire avec celledes autres grandes banques centrales. Dans lemême temps, la Banque centrale européenne(BCE) ampl i f ie encore sa pol i t iqueaccommodante, comme annoncé en mars2016 : elle a abaissé ses taux directeurs et aaccru la taille et le périmètre de son programmed’achat de titres.

La reprise du marché européen du crédit seconfirme, tirée par la France et l’Allemagne oùles encours progressent nettement par rapport àl’an dernier.

Les principaux marchés financiers – d’obligationssouveraines, de capitaux ou monétaires – sontbien orientés. Les principaux taux souverains ontà nouveau reculé au cours du premier trimestre etsont stables à un très bas niveau depuis mars.Après les turbulences du tout début d’année, lesplaces boursières sont reparties à la hausse, lesindicateurs de volatilité à la baisse.

Depuis le début de l’année, l’euro s’apprécieface aux autres devises à l’exception du yen. Letaux de change effectif réel de la Frances’élèverait ainsi de 1,1 % au cours du premiersemestre 2016 puis il se stabiliserait. Parconvention, le taux de change de l’euro est figéà 1,12 dollar, 0,8 livre sterling et 122 yensjusque fin 2016.

La Fed relèverait légèrement ses tauxdirecteurs

Après avoir augmenté ses taux directeurs endécembre 2015 pour la première fois depuis près dedix ans, la Banque centrale américaine (Fed) a optépour le statu quo au premier trimestre 2016.Pourtant, le taux de chômage se stabilise à un niveaubas (un peu en deça de 5.%), et l’inflationsous-jacente américaine est sur une tendancehaussière, dépassant légèrement le seuil de 2.%depuis janvier 2016 (graphique 1). D’ici la fin del’année, la Fed resserrerait prudemment sa politiquemonétaire, probablement par une à deux modesteshausses de son taux directeur, ce qui ne serait pas denature à provoquer des sorties massives de capitauxdes pays émergents.

La BCE amplifie sa politique monétaireaccommodante

De son côté, la Banque centrale européenne (BCE)a décidé le 10 mars dernier d’amplifier sa politiqueaccommodante. En effet, l’inflation dans la zoneeuro est quasi nulle et l’inflation sous-jacente peineà dépasser 1 %. Plusieurs canaux d’assouplissementsont utilisés. Premièrement, les taux directeurs ontété abaissés : le taux de facilité de dépôt a perdu10.points de base pour atteindre –0,40 %. Ensuite,la BCE a augmenté la taille de son programmed’achat de titres sur le marché secondaire, de60.milliards à 80 milliards d’euros par mois. Deplus, le périmètre des titres éligibles au programmed’achat a été étendu aux obligations privées nonbancaires de très bonne qualité. Cetteaugmentation en volume et en qualité vise àstimuler le marché obligataire privé pour favoriser le

Juin 2016 115

Marchés financiersLes taux baissent encore,le crédit repart dans la zone euro

1 - Inflation sous-jacente dans le monde

Sources : Eurostat, BLS, JSB, ONS, prévisions Insee

Page 116: Note de conjoncture Insee juin 2016

Développements internationaux

financement des grands groupes industrielseuropéens. Enfin, la BCE a décidé de mener unenouvelle série d’opérations de refinancement àlong terme des banques, conditionnées à des prêtsà l’économie réelle. Ce dernier levierd’assouplissement peut faciliter plus directement lefinancement des PME qui ont un accès limité aumarché obligataire.

Les taux souverains européens sestabilisent à très bas niveau

Sous l’effet des assouplissements monétaires, lestaux souverains des pays européens jugés les plussolides (Allemagne, France) ont à nouveau reculéau premier trimestre 2016 et se stabilisent à un trèsbas niveau depuis mars : le taux français à 10 anss’établit autour de 0,5 %, le taux allemand autourde 0,2 % (graphique 2). Dans ces deux pays,l’ensemble des titres de maturité inférieure ouégale à 5 ans présente des rendements négatifs.Les taux espagnol et italien à 10 ans sont stablesautour de 1,5 %. En revanche, l’incertitude

politique au Portugal a conduit à rehausser les tauxsouverains (+50.points de base). Enfin, aprèsavoir augmenté en début d’année, les tauxsouverains grecs se sont détendus en mai à la suitede l’accord trouvé entre le gouvernement et sesprincipaux créanciers.

Le crédit aux entreprises est repartidans la zone euro, notammenten France et en Allemagne

Dans la zone euro, les encours de crédits auxsociétés non financières ont renoué avec lacroissance depuis mi-2015. Sur un an, les encoursde crédit ont augmenté de 1 % en mars 2016(graphique 3). Néanmoins, la divergence reste forteentre le dynamisme des encours en France (+4 %sur un an) et en Allemagne (+3 %) et leur recul– même s’il est moins marqué qu’il y a un an – enItalie et en Espagne (entre –2 % et –1 %). Lesdernières enquêtes sur le crédit européen augurentd’un dynamisme généralisé. Les taux d’intérêt descrédits nouveaux sont stables, autour de 1,6 % en

116 Note de conjoncture

2 - Taux souverains européens à 10 ans

Source : Macrobond

3 - Évolution des encours de crédit en zone euro

Source : Banque centrale européenne

Page 117: Note de conjoncture Insee juin 2016

France, en Allemagne et en Italie et de 2,6 % enEspagne.

Le marché interbancaire reprendtimidement

Par le passé, les baisses de taux directeurs de laBCE avaient réduit à la fois les taux interbancaireset le niveau des volumes échangés. Avec la baissedes taux de la BCE en mars 2016, les tauxinterbancaires ont effectivement diminué mais leléger mouvement de reprise des volumes entaméen début d’année s’est confirmé. Tout en restantbien en deçà des volumes échangés avant-crise,cette timide reprise témoigne de l’amélioration dela confiance entre établissements bancaires. EnItalie, où la part des créances douteuses dans lesbilans reste élevée, la mise en place d’un fonds degarantie, dénommé Atlante, semble ainsi avoirapaisé les tensions survenues au premier trimestre.

Les marchés de capitaux rebondissentaprès le trou d’air du début d’année

Les principales places boursières des économiesavancées comme émergentes se sont nettementredressées après un repli généralisé en début

d’année. Cette reprise s’accompagne d’unebaisse des indicateurs de volatilité (graphique 4),signe que la confiance des investisseurs revientprogressivement.

L’euro s’est apprécié au premiertrimestre sauf contre le yen

L’appréciation de l’euro face à la livre britannique,affectée par les incertitudes entourant leréférendum, a fortement contribué à celle du tauxde change effectif réel (TCER) de la France aupremier trimestre 2016. L’euro s’est aussi appréciévis-à-vis des autres monnaies, sauf face au yen. Parconvention, le taux de change de l’euro est figé àson dernier niveau connu début juin (1,12 dollar,0,8 livre sterling et 122 yens) jusqu’à l’horizon deprévision, fin 2016. Mais compte tenu des acquisde croissance, le TCER s’apprécierait encore audeuxième trimestre avant de se stabiliser au secondsemestre (graphique 5). �

Juin 2016 117

Développements internationaux

4 - Moyennes mensuelles des volatilités des indices boursiers des pays avancés

Source : Macrobond

5 - Variations trimestrielles du taux de change effectif réel (TCER) et ses contributions

Sources : Macrobond, calculs et prévisions Insee

Page 118: Note de conjoncture Insee juin 2016

Développements internationaux

Au premier trimestre 2016, le produit intérieurbrut (PIB) de la zone euro a accéléré (+0,6.%après +0,4.% au quatrième trimestre 2015). Lacroissance a été un peu plus forte que prévu enAllemagne (+0,7.%), en France (+0,6.%) et enItalie (+0,3.%). En Espagne, l’activité est restéedynamique (+0,8.%).Au deuxième trimestre, l’activité ralentirait parcontrecoup (+0,3.%) puis retrouverait ausecond semestre sa croissance moyenne depuisfin 2014 (+0,4.% par trimestre). Au total surl’année, le PIB de la zone euro accéléreraitlégèrement (+1,7 % après +1,6 % en 2015). Laconsommation privée, stimulée par la hausse del’emploi et malgré le regain attendu d’inflation,resterait son principal soutien. L’investissementen équipement augmenterai t encoresolidement, la demande européenne restantrobuste et les conditions de financements’assouplissant. De plus, l’investissement enconstruction prendrait de l’élan : le secteurs’avérerait dynamique en Allemagne etcesserait de reculer en Italie et en France. Enrevanche, le commerce extérieur pèseraitnettement sur la croissance de la zone, pour lapremière fois depuis 2009.

L’activité ralentirait au deuxièmetrimestre après un début d’annéedynamique

Au premier trimestre 2016, le produit intérieur brut(PIB) de la zone euro a accéléré (+0,6.% après+0,4.% au quatrième trimestre 2015). L’activité arepris de l’élan en Allemagne (+0,7 % après

+0,3 %), tirée par la production industrielle, et enFrance (+0,6 % après +0,4 %). En Italie, elle aaccéléré plus modérément (+0,3 % après+0,2 %), tandis que la croissance est restéesoutenue en Espagne (+0,8 % après +0,8 %).

Au deuxième trimestre, le PIB ralentirait légèrement(+0,3.%). En particulier, la production industrielled’ensemble s’infléchirait après un premiertrimestre particulièrement dynamique. Toutes lescomposantes de la demande intérieuredécéléreraient, surtout la consommation desménages. Aussi, l’investissement en constructionmarquerait le pas en Allemagne, après deuxtrimestres de forte hausse sous l’effet detempératures favorables. En revanche, lesexportations se redresseraient nettement (+0,9.%)après un premier trimestre morose (+0,4.%).

Au second semestre, l’activitéretrouverait son rythme moyen depuisfin 2014

Toutefois, le climat des affaires reste globalementfavorable (graphique 1), et l’activité retrouverait ausecond semestre sa croissance moyenne depuis fin2014 (+0,4.% par trimestre). La demandeintérieure resterait soutenue, notamment laconsommation des ménages. En effet, leur pouvoird’achat s’améliorerait à la faveur de la hausse del’emploi, même si les salaires réels ralentiraientsous l’effet d’un regain attendu de l’inflation.

En outre, le redémarrage progressif del’investissement en construction dans la zone eurose confirmerait, en accélérant au second semestre

118 Note de conjoncture

1 - Climat des affaires dans la zone euro

Source : Commission européenne

Zone EuroLes exportations freinent,l’investissement résidentiel accélère

Page 119: Note de conjoncture Insee juin 2016

(+0,5.% au troisième trimestre puis +0,6.% auquatrième). Il redeviendrait dynamique enAllemagne et cesserait de reculer en France et enItalie. Enfin, l’investissement en équipementprogresserait encore solidement (+0,8.% partrimestre), sa reprise étant notamment enclenchéeen Italie, et sa croissance restant forte en Espagne,même si elle s’atténue.

Portées par la demande intérieure, les importationsne faibliraient pas. En regard, les exportationsn’augmenteraient que modérément : la demandeen provenance des économies émergentesresterait affaiblie et celle des pays anglo-saxonsralentirait, alors que les effets favorables de ladépréciation passée de la monnaie unique sedissiperaient. Ainsi, la contribution des échangesextérieurs à la croissance redeviendrait négativeau second semestre, après avoir déjà fortementpesé entre l’été 2015 et l’hiver 2016.

L’activité accélérerait à peine enmoyenne annuelle

En moyenne sur l’année 2016, l’activité accéléreraità peine (+1,7.% après +1,6.% en 2015). Elle seraitde nouveau soutenue par la consommation etl’investissement. L’investissement en équipementresterait dynamique (+4,6.%, après +4,4 % en2015). La reprise de l’investissement enconstruction (+2,0.% après +0,5.% en 2015 et–0,5.% en 2014) soutiendrait également l’activité.

En revanche, les exportations de la zone euroralentiraient nettement en moyenne annuelle(+2,7.% en 2016, après +5,1.% en 2015), plusfortement que les importations (+3,9.% après+5,9.%). Au total, avec une reprise intérieure qui

se confirme et un climat conjoncturel qui sedégrade chez ses partenaires commerciaux, lecommerce extérieur pèserait nettement sur lacroissance de la zone euro (–0,4.point de PIB),pour la première fois depuis 2009.

La divergence conjoncturelle seréduirait encore

Avec l’essoufflement attendu de la dynamique derattrapage en Espagne (+0,7.% au deuxièmetrimestre 2016 puis +0,6.% par trimestre au secondsemestre), les rythmes de croissance des principauxpays de la zone euro seraient de plus en plusproches, signe d’une diffusion plus équilibrée de lareprise en zone euro. En particulier, la croissanceitalienne (entre +0,2.% et +0,3.% par trimestre)approcherait celle attendue en France et enAllemagne (entre +0,3.% et +0,5.% par trimestre).

L’inflation d’ensemble se redresseraitprogressivement

Depuis début 2015, l’inflation d’ensemble reste trèsbasse dans la zone euro (graphique 2). Cette faibleinflation résulte surtout du repli du prix du pétrole :début 2016, elle est même redevenue négative(–0,1.% en mai). Toutefois, sous l’hypothèseconventionnelle d’un prix du baril de Brent stabilisé à50.$ jusqu’à la fin de l’année, l’inflation d’ensemblese redresserait progressivement en 2016. Elleredeviendrait positive à l’été, et atteindrait +1,0.%sur un an fin 2016. Elle rejoindrait ainsi l’inflationsous-jacente, qui continuerait d’augmenterd’environ 1,0.% sur un an dans la zone, un peu plusrapidement en Allemagne qu’ailleurs, en raisond’une croissance plus vive des salaires. �

Juin 2016 119

Développements internationaux

2 - Inflation en zone euro

Sources : Eurostat, prévisions Insee

Page 120: Note de conjoncture Insee juin 2016

Développements internationaux

Au premier trimestre 2016, l’activité allemandea nettement accéléré (+0,7 % après +0,3 %),soutenue par la demande intérieure. Elleralentirait au deuxième trimestre par contrecoup(+0,3.%), puis reprendrait de l’élan au secondsemestre (+0,4.% puis +0,5 %). En moyenneannuelle, la croissance s’élèverait en 2016(+1,7 % après +1,4 % en 2015) carl’investissement en construction accélèreraitnettement et les consommations publique etprivée resteraient presque aussi dynamiquesqu’en 2015. En revanche, le commerceextérieur ôterait 0,5 point de croissance.

L’investissement dans la constructiondécollerait

En Allemagne, l’activité a nettement accéléré aupremier trimestre 2016 (+0,7 % après +0,3 %)portée par la demande intérieure, aussi bienl’investissement privé que la consommation. Audeuxième trimestre, l’activité ralentirait (+0,3 %) carl’investissement marquerait le pas. La croissances’élèverait légèrement au second semestre,retrouvant son rythme moyen des années 2014 et2015 (+0,4%puis+0,5%), cequi porterait à+1,7.%sa moyenne sur l’année (après +1,4 % en 2015).Cette accélération proviendrait en grande partie del’investissement en construction, qui décollerait(+4,2 % en 2016 après –0,2 % en 2015). Aprèsdeux trimestres stimulés par la douceur destempératures, l’investissement en constructionmarquerait le pas au printemps avant de repartirvigoureusement au second semestre, comme lelaisse augurer l’essor des permis de construire début2016 (graphique). L’investissement en équipementralentirait également au deuxième trimestre(+0,2.%), après un premier trimestre très

dynamique (+1,9 %), puis retrouverait au secondsemestre un rythme plus en ligne avec la croissancede l’activité (+0,6.% par trimestre).

La consommation resterait solide

Au premier trimestre, la consommation des ménagesa augmenté comme fin 2015 (+0,4.%). Ellecontinuerait de croître à une allure similaire d’ici la finde l’année (+0,4 % à +0,5.% par trimestre), en phaseavec leurs gains de pouvoir d’achat. L’emploi nefaiblirait quasiment pas et absorberait le surcroît depopulation active lié à l’afflux de migrants : le taux dechômage resterait bas (4,0 % d’ici la fin de l’année).Les salaires resteraient soutenus, comme l’annoncentles revalorisations décidées dans les négociationssalariales de secteur. La consommation publiquedemeurerait dynamique tout au long de l’année pourfinancer l’accueil des réfugiés. Au total sur l’année, lesconsommations publique (+2,5 %) et privée (+1,8 %)augmenteraient presque autant qu’en 2015.

En 2016, le commerce extérieurpèserait sur la croissance

Après avoir nettement accéléré début 2016, lesimportations ralentiraient fortement au deuxièmetrimestre, de sorte que les échanges extérieurscontribueraient positivement à la croissance. Ausecond semestre au contraire, les importations,portées par la vigueur de la demande intérieure,croîtraient plus vite que les exportations, encorepénalisées par la faible demande des paysémergents. Au total, en 2016, les importationsralentiraient nettement moins (+3,6 %, après+5,4 %) que les exportations (+2,1 %, après+4,8.%), si bien que le commerce extérieurécornerait la croissance de 0,5 point (après+0,1.point en 2015). �

120 Note de conjoncture

AllemagneLaconsommationne faiblit pas,l’investissement résidentiel décolle

L’investissement dans la construction décollerait en 2016

Sources : Destatis, Bundesbank et prévisions Insee

Page 121: Note de conjoncture Insee juin 2016

Développements internationaux

Au premier trimestre 2016, l’activité italienne alégèrement accéléré (+0,3.%, après +0,2.%),portée par une production industr iel ledynamique. Elle conserverait quasiment cerythme jusqu’à la fin de l’année, portant lacroissance à +0,9.% en moyenne en 2016après +0,6.% en 2015. La consommation etl’investissement contribueraient de concert àl’accélération de l’activité, alors que leséchanges extérieurs la freineraient de nouveau.

La consommation des ménages restele premier ressort de la croissance

Au premier trimestre 2016, la consommationdes ménages est restée solide en Italie (+0,3.%,après +0,3.%), notamment grâce aux achats devéhicules neufs. D’ici la fin de l’année, leurpouvoir d’achat progresserait encore(graphique). Certes, les salaires resteraientcontenus et l’emploi augmenterait peu : il anettement ralenti au premier trimestre, lesmesures de baisse du coût du travail dans lecadre du Jobs Act ayant été réduites en débutd’année. Cependant, les ménages italiensbénéficieraient de mesures fiscales, notammentla suppression d’une taxe foncière représentant3,5.milliards d’euros en 2016, soit 0,3.point depouvoir d’achat. Par ailleurs, le recul duchômage et le haut niveau de leur confiance lesinciteraient à baisser leur taux d’épargne. Laconsommation des ménages progresserait ainside 0,3.% à 0,4 % par trimestre. Accélérant enmoyenne sur l’année (+1,4.% après +0,9.%),elle resterait le premier ressort de la croissanceitalienne (+0,9.% en 2016 après +0,6.%).

L’investissement en constructioncroîtrait, une première depuis 2006

L’investissement en construction s’est replié aupremier trimestre (–0,5.%). Le climat des affairesdans le secteur et la reprise du crédit immobiliersuggèrent qu’il se stabiliserait au deuxièmetrimestre, puis progresserait modestement. Pourl’ensemble de l’année 2016, il croîtrait légèrement(+0,5.%), pour la première fois depuis 2006.

Après une franche reprise en 2015 (+3,5.%),l’investissement en équipement a fortement augmentéau premier trimestre 2016 (+1,3.%). Les conditionssont redevenues favorables : demande soutenue,capacité d’autofinancement des entreprises restaurée,dispositif de suramortissement incitatif, moindresdoutes sur la solidité financière des banques etconditions de crédit assouplies. Ainsi, l’investissementen équipement resterait dynamique d’ici fin 2016(+0,6.% au deuxième trimestre, puis +0,8.% partrimestreau second semestre) et sur l’année (+3,8.%).

En 2016, les échanges extérieurspèseraient de nouveau sur la croissance

Au premier trimestre 2016, les exportations (–1,5 %) etles importations (–0,9 %) ont fortement reculé. Audeuxième trimestre, les ventes à l’étrangerrebondiraient par contrecoup (+1,0.%), puisaugmenteraient comme la demande mondiale ausecond semestre (+0,6.% par trimestre). En moyenneen 2016, elles ralentiraient nettement (+0,3.% après+4,1.%). Les importations ralentiraient également surl’année (+1,4.% après +5,8.%), maisprogresseraient de nouveau plus vite : la contributiondes échanges extérieurs à la croissance resterait doncnégative (–0,3.point en 2016, comme en 2015). �

Juin 2016 121

Le pouvoir d’achat soutient la consommation

Source : Istat, prévisions Insee

ItalieAllegro ma non troppo

Page 122: Note de conjoncture Insee juin 2016

Développements internationaux

En Espagne, l’activité a crû vivement au premiertrimestre 2016 (+0,8 %, comme au quatrièmetrimestre 2015), de nouveau portée par une vivedemande intérieure. D’ici f in 2016, ladynamique de rattrapage s’essoufflerait un peuet la croissance s’infléchirait à peine : +0,7.%au deuxième trimestre puis +0,6 % par trimestreau second semestre. En moyenne sur l’année,l’activité ralentirait ainsi légèrement (+3,0 % en2016, après +3,2.% en 2015) carl’investissement croîtrait moins vite qu’en 2015,alors que la consommation resterait vigoureuse.

Le climat des affaires reste favorable

Au premier trimestre 2016, la croissance duproduit intérieur brut (PIB) espagnol est demeuréevive (+0,8 % après +0,8 %). Pour le deuxièmetrimestre, le climat des affaires reste favorable dansl’industrie manufacturière comme dans lesservices, malgré une légère baisse depuis son plushaut mi-2015. Ainsi, l’activité d’ensembleralentirait à peine : +0,7 % au deuxième trimestrepuis +0,6 % par trimestre au second semestre,portant la croissance annuelle à +3,0 % en 2016après +3,2 % en 2015.

La consommation des ménagesresterait soutenue, dans le sillage deleur pouvoir d’achat

La consommation privée resterait soutenue en2016, accélérant même un peu en moyenneannuelle (+3,4 % après +3,1 %). Les ménagesespagnols bénéficieraient encore d’importantsgains de pouvoir d’achat (graphique). En effet,l’emploi continuerait d’augmenter au mêmerythme que l’activité, comme depuis mi-2013, et le

chômage reculerait de nouveau pour atteindre18,9 % fin 2016, un niveau inférieur de sept pointsà son pic de début 2013. De plus, les salairesretrouveraient du tonus, notamment dans lafonction publique où le reliquat de la primesupprimée en 2012 serait restitué. Enfin, la baissedu chômage et un niveau de confiance élevéinciteraient les ménages espagnols à réduire leurépargne de précaution.

L’investissement ralentirait un peu

L’investissement en biens d’équipementprogresserait moins vivement en 2016 (+7,1.%)qu’en 2015 (+10,2.%). Les capacités deproduction sont plus intensément utilisées et lesmarges des entreprises particulièrement élevées.Toutefois, le taux d’investissement des entreprisesse rapproche de son niveau de 2008 et ladynamique de rattrapage s’essoufflerait un peu.

Dans la construction, le climat des affaires sedétériore depuis quelques mois. Ainsi, malgré ledynamisme récent des permis de construire,l’investissement en construction ralentirait en 2016(+2,0 % après +5,3 % en 2015), après lesélections locales et nationales de 2015.

Le commerce extérieur continuerait depeser

Avec une activité nettement plus allante enEspagne que chez ses principaux partenairescommerciaux, les importations y resteraient plusdynamiques que les exportations. Ainsi, lecommerce extérieur éroderait de nouveau lacroissance du PIB en 2016 (–0,4 point après–0,5 point en 2015). ■

122 Note de conjoncture

La consommation resterait dynamique dans le sillage du pouvoir d’achat

Sources : INE, prévisions Insee

EspagneLa dynamique de rattrapage s’essouffle à peine

Page 123: Note de conjoncture Insee juin 2016

Développements internationaux

Au premier trimestre 2016, l’activité a ralenti auRoyaume-Uni (+0,4 % après +0,6 %), notam-ment celle des services. L’incertitude sur l’issuedu référendum relatif à la sortie de l’Union euro-péenne pèserait de nouveau sur la croissance dudeuxième trimestre via l’attentisme des agentsqu’elle provoque. Même en cas d’issue favo-rable au maintien dans l’Union, la croissance en2016 serait affectée par l’essoufflement desfacteurs qui ont soutenu la demande intérieureentre mi-2013 et mi-2015. En moyenneannuelle, la croissance du produit intérieur bruts’infléchirait donc de nouveau en 2016 : +1,7.%après +2,3.% en 2015 et +2,9 % en 2014.

L’incertitude autour du référendumpèserait sur la croissance au printemps

Au premier trimestre 2016, le produit intérieur brut(PIB) britannique a ralenti (+0,4 % après +0,6 %).L’activité a décéléré dans les services, et s’estcontractée dans la construction et l’industrie. Audeuxième trimestre, l’activité ralentirait encore(+0,3 %) dans le sillage de la demande intérieure.En effet, le climat des affaires se dégrade nettementdepuis plusieurs mois (graphique). La demandeserait affaiblie car d’une part, les facteursfavorables à l’œuvre depuis mi-2013 s’estompent(baisse du chômage, effets de richesse etimpulsions budgétaires1) ; d’autre part, l’incerti-tude entourant le résultat du référendum sur lasortie de l’Union européenne rendrait les agentséconomiques plus attentistes. Ainsi, laconsommation ralentirait (+0,3 % après +0,7 %)et les entreprises reporteraient leurs décisionsd’investissement au-delà du premier semestre.

Au second semestre, la consommationet l’investissement retrouveraient unpeu d’élan

Au second semestre, sous l’hypothèse d’unmaintien dans l’Union européenne, l’activitéaccélèrerait légèrement (+0,4 % par trimestre)mais resterait moins dynamique qu’entre mi-2013et mi-2015 (+0,7 % par trimestre en moyenne). Lesincertitudes une fois levées, l’investissement desentreprises accélèrerait (+0,8 % par trimestre),malgré des capacités de production moinssollicitées. De plus, le pouvoir d’achat des ménagesserait dynamisé par la forte hausse du salaireminimum au 1er avril (+7,5 %, encadré). Laconsommation des ménages reprendrait ainsi unpeu d’élan au second semestre (+0,4 % partrimestre). Au total, la croissance britanniques’infléchirait de nouveau en 2016 : +1,7 %, après+2,3 % en 2015 et +2,9 % en 2014. Malgré larécente dépréciation de la livre, le commerceextérieur continuerait de peser fortement(–0,6.point de PIB).

Aléa : le « Brexit » ouvrirait unenouvelle période d’incertitude

Alors que les sondages ne privilégient aucune desdeux issues, la prévision retenue s’inscrit sousl’hypothèse d’un maintien du Royaume-Uni dansl’Union européenne, l’hypothèse alternative étantun aléa négatif. En effet, à court terme, un«.Brexit.» accroîtrait l’incertitude des agentséconomiques, tant que la forme d’un nouveaupartenariat commercial entre le Royaume-Uni etl’Union européenne n’aura pas été déterminée.�

Juin 2016 123

Royaume-UniÊtreounepasêtre(membredel’Unioneuropéenne),telleest laquestion

1. Hauseux Y. et Pramil J. (2016), « Les raisons d’unecroissance plus forte au Royaume-Uni qu’en France », Notede conjoncture, mars, p. 19-40.

Le climat des affaires continue de se dégrader

Sources : ONS, CBI, Commission européenne, prévisions Insee

Page 124: Note de conjoncture Insee juin 2016

Développements internationaux

124 Note de conjoncture

La revalorisation du salaire minimum apporterait 1,0 point de croissancesupplémentaire des salaires au deuxième trimestre 2016

Au 6 avril dernier, le salaire minimum britannique(National Living Wage - NLW) a été revalorisé de7,5.%, passant ainsi de 6,7 £ à 7,2 £ de l’heure. Cettehausse concerne l’ensemble des travailleurs de plus de25 ans. D’après l’institut britannique ResolutionFoundation, environ 4,5 millions de salariésbritanniques verraient leur salaire augmenter :1,9.million de personnes actuellement payées ausalaire minimum et qui bénéficieraient d’uneaugmentation directe de 7,5 %, et 2,6 millions par effetde diffusion au début de l’échelle des salaires.

Ainsi, ces 4,5.millions de personnes, qui représententenviron 17.% de l’emploi salarié, bénéficieraient enmoyenne d’une augmentation de salaire inférieure à larevalorisation du NLW. L’effet global de larevalorisation du salaire minimum sur la croissancedes salaires serait de l’ordre de 1,0 pointsupplémentaire au deuxième trimestre 2016. Sur unan, les salaires progresseraient nettement plus vite surles trois derniers trimestres de 2016 (+3,0 % enmoyenne) que leur tendance passée (+1,4 % enmoyenne depuis 2010, graphique). �

Salaire moyen par tête en termes nominaux

Sources : ONS, prévisions Insee

Page 125: Note de conjoncture Insee juin 2016

Développements internationaux

L’activité américaine a de nouveau ralenti aupremier trimestre 2016 (+0,2.% après +0,3.%)du fait du repli des exportations et del’investissement productif, alors que laconsommation des ménages a continué deprogresser solidement. D’ici fin 2016, l’emploiet avec lui la consommation décéléreraient. Enrevanche, l’ investissement rebondirait,notamment parce que le secteur pétrolier neréduirait pas davantage ses dépenses. Au total,l’activité accélèrerait au deuxième trimestre(+0,7.%) et retrouverait un rythme modéré ausecond semestre (+0,5.% par trimestre). Surl’ensemble de l’année, elle ralentirait nettement(+1,9.% après +2,4.% en 2015).

Le climat des affaires s’améliore

Après s’être affaissé en 2015, le climat des affairess’est amélioré depuis mars, dans l’industrie commedans les services. Après deux trimestres de faiblecroissance (+0,3.% fin 2015 puis +0,2.% début2016), l’activité retrouverait ainsi du tonus :+0,7.% au deuxième trimestre puis +0,5.% partrimestre au second semestre. En moyenne surl’année, la croissance serait nettement moins forteen 2016 (+1,9.%) qu’en 2015 (+2,4.%).

L’emploi ralentirait et la consommationperdrait un peu de vitesse

Conséquence du ralentissement de l’activité et d’unmarché du travail de plus en plus tendu, l’emploidécélérerait d’ici fin 2016 (+0,2.% par trimestrecontre +0,4.% en moyenne par trimestre depuis2011). Le taux de chômage se stabiliserait à basniveau (un peu en-deçà de 5.%) et les ménages nepourraient plus puiser autant qu’avant dans leurépargne de précaution. La consommation desménages ralentirait donc au second semestre

(+0,4.% par trimestre) après une solide progressionau premier semestre (+0,5.% puis +0,6.%). Enmoyenne annuelle, elle décélérerait nettement en2016 (+2,3.% après +3,1.%).

L’investissement des entreprisesse reprendrait mais le commerceextérieur pèserait encore

L’investissement des entreprises s’est replié depuisdeux trimestres, entraîné par la chute des dépensesen nouvelles structures pétrolières (graphique).Cependant, le nombre de forages semble avoiratteint un point bas et les dépenses associées nefreineraient plus l’investissement d’ensemble d’ici fin2016. Ainsi, l’investissement productif rebondirait,mais de façon modeste (+0,4.% par trimestre), lescapacités de production étant faiblement utilisées.

L’investissement résidentiel resterait quant à luidynamique (+9,2.% en 2016 après +8,9.% en2015), en raison du bas niveau des taux d’intérêtsur les nouveaux crédits immobiliers et de la bonneorientation du marché immobilier.

Encore pénalisées par l’appréciation passée dudollar, les exportations ont de nouveau baissé aupremier trimestre 2016, de 0,5.%, comme auquatrième trimestre 2015. Elles se redresseraient audeuxième trimestre puis progresseraient en ligneavec la demande mondiale au second semestre. Deleur côté, les importations ont quasiment stagné aupremier trimestre en raison du faible dynamisme dela demande intérieure, et accéléreraient avec elled’ici fin 2016. En moyenne sur l’année, exportationset importations ralentiraient mais les importationsresteraient plus dynamiques (+2,1.% contre+0,7.%) : le solde extérieur contribuerait denouveau négativement à la croissance en 2016(–0,2.point), pour la troisième année consécutive.�

Juin 2016 125

La chute des dépenses en structures pétrolières a pesésur l’investissement productif des entreprises

Source : BEA , prévisions Insee

États-UnisAccélérationattendueaprèsun troud’airdébut2016

Page 126: Note de conjoncture Insee juin 2016

Développements internationaux

Au premier trimestre 2016, l’activité japonaises’est redressée (+0,5 % après –0,4 %) grâce auxexportations et à la consommation desménages. L’activité retrouverait ensuite sacroissance tendancielle (+0,2 % à +0,3 % partrimestre), tirée par la consommation. Enrevanche, les exportations redeviendraientmaussades, notamment pénalisées parl’appréciation passée du yen. En 2016, leproduit intérieur brut croîtrait de 0,6 %, commeen 2015.

La production industrielle rebondiraitmodérément au deuxième trimestre

Au premier trimestre 2016, le produit intérieur brut(PIB) a rebondi (+0,5 % après –0,4 %) tiré par laconsommation privée (+0,6 % après –0,8 %) et lesexportations (+0,6 % après –0,8 %). Ce rebond aété amplifié par un effet calendaire, les comptestrimestriels japonais n’étant pas corrigés du joursupplémentaire des années bissextiles. Pourtant, laproduction industrielle a baissé (–1,1 %), pénaliséepar des arrêts d’usines, notamment dansl’automobile du fait d’une ruptured’approvisionnement d’acier. Au deuxièmetrimestre, la production industrielle rebondiraitmodérément avec le redémarrage de ces usines,malgré le contrecoup attendu de l’effet « annéebissextile » et les arrêts de production provoquéspar le séisme dans l’île de Kyushu en avril. Ainsi,l’activité reprendrait sa tendance modérée audeuxième trimestre (+0,2 %) comme au secondsemestre (+0,3 % par trimestre), portant à +0,6 %la croissance moyenne sur l’année.

La consommation renouerait enfinavec la croissance en 2016

Les ménages bénéficient d’un regain de pouvoird’achat depuis un an, en grande partie épargnéjusqu’à présent (graphique). D’ici fin 2016, le taux dechômage resterait bas (3,2 % en avril), ce quifavoriserait de nouvelles hausses des salaires. Aprèss’être redressée au premier trimestre (+0,6.%), laconsommation augmenterait plus modérément audeuxième trimestre 2016 (+0,2.%), puis accéléreraitau second semestre (+0,4.% par trimestre). Enmoyenne annuelle, elle renouerait avec la croissance(+0,5.%) après deux années de recul.L’investissement des ménages rebondirait (+3,1 %en 2016 après –2,7 %) comme le suggère la nettereprise des mises en chantier depuis début 2016.En revanche, l’investissement des entreprisesresterait maussade : le taux d’utilisation descapacités a nettement fléchi depuis un an et lescarnets de commandes, notamment àl’exportation, se dégarnissent. Il décélérerait enmoyenne sur l’année (+0,7 % après +1,6 %).

L’appréciation du yen pénaliserait lesexportations

Après s'être redressées au premier trimestre (+0,6 %après –0,8 %), les exportations ne progresseraient quefaiblement d’ici fin 2016 (+0,2.% par trimestre) enraison de l’appréciation passée du yen qui rogne lacompétitivité-prix et de l’atonie persistante de lademande en provenance des pays émergents.Parallèlement, les importations augmenteraient ànouveau (+0,5.% par trimestre), stimulées par la reprisede la consommation. En moyenne, le commerceextérieur ne contribuerait quasiment plus à la croissanceen 2016 (+0,1 point, après +0,4 point en 2015). ■

126 Note de conjoncture

La consommation des ménages repart au Japon

Sources : Japan Cabinet Office, prévisions Insee

JaponL’activité retrouverait une croissance modeste

Page 127: Note de conjoncture Insee juin 2016

Développements internationaux

En 2015, l’activité des économies émergentes acontinué de croître moins vite qu’au cours desvingt dernières années. Les divergences se sontcreusées entre les pays exportateurs de matièrespremières, pénalisés par la baisse de leurs prix, etles pays importateurs qui en bénéficient.En Chine, après un ralentissement au premiertrimestre 2016 (+1,1 % après +1,6 %), lacroissance s’élèverait à nouveau, de l’ordre de+1,7 % par trimestre d’ici fin 2016. Cetteamélioration tiendrait à d’importantes mesures debaisses d’impôts et d’assouplissement du crédit.Elle n’empêcherait pas un nouveau ralentissementen moyenne sur l’année (+6,3 % après +6,8 % en2015). Néanmoins, les importations retrouveraientunecroissanceplus en ligneavec l’activité, après unrecul exceptionnel en 2015.Au Brésil, l’activité continue de se dégrader dansun contexte de crise politique qui accroît lesincertitudes. Seules les exportations, soutenuespar la dévaluation passée du réal et la légèreremontée du prix des matières premières,limiteraient l’ampleur d’une nouvelle récession.L’économie russe, pour sa part, se stabiliseraitcourant 2016 après un fort recul en 2015, grâceà l’appréciation récente du rouble qui freineraitles prix et soutiendrait la consommation desménages.De leur côté, l’Inde et la Turquie garderaient unecroissance soutenue et les pays d’Europecentrale et orientale retrouveraient dudynamisme après un trou d’air début 2016.En termes de commerce mondial , lesimportations des économies émergentes, quiont à nouveau reculé début 2016, rebondiraientlégèrement en cours d’année, notamment lesimportations russes et chinoises.

Chine : la croissance s’élèverait ànouveau à la faveur de nouvellesmesures de politique économique

La Chine affiche un nouveau ralentissementéconomique au premier trimestre 2016 (+1,1 %après +1,6 % au quatrième trimestre 2015).Néanmoins, la croissance retrouverait ensuite del’élan et atteindrait +1,7 % par trimestre jusque fin2016. En particulier, la production industrielle alégèrement accéléré à la fin de l’hiver, du faitnotamment de la reprise d’activité des aciéries etcimenteries, ce qui suggère une améliorationd’ensemble dès le printemps. Toutefois, enmoyenne sur l’année, la croissance s’infléchirait denouveau en 2016 (+6,3 %, après +6,8 % en2015 et +7,4 % en 2014).

L’amélioration en cours d’année serait en grandepartie initiée par de nouvelles mesures de politiqueéconomique – baisses d’impôts et incitation audéveloppement du crédit – qui soutiendraient lademande intérieure. La consommation montre dessignes de regain : les immatriculations d’automobilesont retrouvé leur croissance tendancielle après devives hausses fin 2015 imputables à des mesuresfiscales dédiées. Les ventes au détail sont égalementreparties à la hausse en mars et la confiance desménages, tout en restant au-dessous de sa moyennede long terme, a légèrement rebondi au cours desderniers mois.

L’investissement ne ralentirait plus, en raison d’unnet redémarrage du crédit stimulé par les nouvellesmesures. Notamment, l’investissement résidentielrebondirait, les mises en chantier s’étant nettementredressées depuis le début de l’année (+21,4 %sur un an en avril ; graphique 1).

Juin 2016 127

Économies émergentesCroissance modestemais fin du ralentissement en vue

1 - En Chine, l’investissement cesserait de ralentir

Source : NBSC

Page 128: Note de conjoncture Insee juin 2016

Développements internationaux

Les exportations chinoises se sont repliées aupremier trimestre 2016, entraînées par le nouveaurecul des exportations de biens après travail àfaçon. Les importations se sont égalementcontractées au premier trimestre, mais nettementmoins que l’an passé ; elles se redresseraient par lasuite pour progresser plus en phase avec lademande intérieure.

Au Brésil, les exportations limiteraientl’ampleur d’une nouvelle année derécession

La crise politique touchant le Brésil s’estapprofondie et l’incertitude reste forte, pesant surl’activité. La récession se poursuivrait en 2016. Aupremier trimestre, la production industrielle a eneffet reculé pour le huitième trimestre consécutif(–2,3 %), et le climat des affaires reste très dégradéen mai. Les ventes au détail ont de nouveaudiminué (–2,5 % au premier trimestre) alors que laconfiance des ménages a atteint un point bashistorique, dans un contexte de perte rapide depouvoir d’achat et de dégradation du marché dutravail.

Seules les exportations résistent, portées par leregain de compétitivité-prix qu’a entraîné ladépréciation passée du réal et par la légèreremontée des prix des matières premières. D’icifin 2016, la réappréciation du réal et la baissede l’inflation (graphique 2) limiteraient les pertesde pouvoir d’achat des ménages, et ainsi le reculde la demande intérieure. Néanmoins, enmoyenne annuelle, l’économie se contracteraitde nouveau fortement : –3,3 % en 2016, aprèsdéjà –3,9 % en 2015.

L’étau se desserre en Russie

Au premier trimestre 2016, la productionindustrielle et les ventes au détail ont rebondi enRussie, et le produit intérieur brut s’est stabilisé(0,0.% après –0,3 %). En mai, le climat des affairesreste supérieur à son seuil d’expansion. Le rouble,bien que fortement déprécié, est reparti à la hausseface au dollar, favorisant un net reflux del’inflation. Cela soulage le pouvoir d’achat desménages et permettrait une stabilisation de lademande intérieure, encore fortement dégradée.Compte tenu de l’acquis de croissance en débutd’année, l’activité se contracterait de nouveau en2016 (–0,6 %), mais nettement moins qu’en 2015(–3,7 %).

Inde, Turquie et PECO : une croissanceencore soutenue

En Inde, l’offre et la demande continuent de croîtrevigoureusement, malgré une inflexion du climatdes affaires. L’Inde afficherait de nouveau uneexpansion plus importante qu’en Chine (+7,5 %après +7,3 % en 2015), favorisée par la baissepassée des prix des matières premières dont elleest importatrice nette. Pour ces mêmes raisons,l’économie turque progresserait encore vivement(+3,7 % après +3,9 %) malgré les tensionsgéopolitiques et un climat des affaires plutôtmaussade. Dans les pays d’Europe centrale etorientale (PECO), l’activité a ralenti début 2016(+0,3 %), par contrecoup de la forte expansion fin2015 (+1,0 %) mais elle retrouverait un rythmesoutenu à partir du deuxième trimestre. Enmoyenne annuelle, la croissance des PECOs’atténuerait en 2016 (+2,9 % après +3,6 % en2015). ■

128 Note de conjoncture

2 - Les prix ralentissent en Russie et au Brésil

Sources : Instituts statistiques nationaux

Page 129: Note de conjoncture Insee juin 2016

Compte associéde la France

Page 130: Note de conjoncture Insee juin 2016

130 Note de conjoncture

Biens et services : équilibre ressources-emplois aux prix de l’année précédente chaînésniveaux (en milliards d’euros) et variations T/T–1 et N/N–1 (en %)

données CJO-CVS

2014 2015 20162014 2015 2016

T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4Produit intérieur brut (PIB) 515,8 516,6 518,3 519,3 522,6 522,1 524,1 526,3 529,7 531,3 532,9 534,9 2070 2095 2129

en évolution 0,0 0,1 0,3 0,2 0,6 –0,1 0,4 0,4 0,6 0,3 0,3 0,4 0,7 1,2 1,6

Importations 156,9 157,9 161,2 163,9 167,5 168,0 170,7 174,9 175,9 176,2 177,0 178,2 639,9 681,1 707,3

en évolution 0,9 0,6 2,1 1,7 2,2 0,3 1,6 2,5 0,6 0,2 0,4 0,7 4,8 6,4 3,9

Total des ressources 1116 1119 1126 1130 1140 1140 1146 1157 1165 1168 1173 1178 4490 4583 4683

en évolution 0,1 0,2 0,6 0,4 0,9 –0,1 0,6 0,9 0,7 0,3 0,4 0,5 1,2 2,1 2,2

Dépenses de consommation des ménages 272,3 273,7 275,1 276,1 277,6 277,8 279,0 278,9 281,8 282,5 283,1 284,2 1097 1113 1132

en évolution –0,6 0,5 0,5 0,4 0,5 0,1 0,4 0,0 1,0 0,2 0,2 0,4 0,7 1,5 1,6

Dépenses de consommation desadministrations* 135,2 135,5 136,0 136,7 137,2 137,6 138,0 138,6 139,1 139,6 140,0 140,4 543,4 551,3 559,1

en évolution 0,2 0,3 0,4 0,5 0,3 0,3 0,3 0,4 0,4 0,3 0,3 0,3 1,2 1,5 1,4

Dépenses individualisables des APU 81,4 81,8 82,2 82,7 82,9 83,2 83,4 83,8 84,1 84,4 84,7 85,0 328,1 333,4 338,2

en évolution 0,5 0,4 0,5 0,5 0,3 0,3 0,3 0,4 0,4 0,4 0,4 0,3 1,8 1,6 1,4

Dépenses collectives des APU 43,4 43,4 43,4 43,6 43,7 43,8 43,9 44,1 44,3 44,4 44,5 44,6 173,7 175,5 177,8

en évolution –0,3 –0,1 0,0 0,4 0,3 0,2 0,3 0,4 0,4 0,3 0,2 0,2 –0,1 1,0 1,3

Formation brute de capital fixe (FBCF) 111,8 111,5 111,6 111,4 112,0 112,3 112,4 113,7 115,5 115,6 115,9 116,5 446,3 450,3 463,5

en évolution –0,5 –0,3 0,0 –0,1 0,5 0,2 0,1 1,2 1,6 0,1 0,3 0,4 –0,4 0,9 2,9

dont Entreprises non financières (ENF) 61,5 61,6 61,9 61,9 62,7 63,1 63,3 64,5 66,1 66,2 66,5 66,8 247,1 253,6 265,5

en évolution –0,3 0,2 0,5 0,0 1,2 0,6 0,4 1,9 2,4 0,2 0,5 0,6 1,4 2,7 4,7

Ménages 25,7 25,4 25,3 25,3 25,3 25,2 25,2 25,2 25,2 25,2 25,3 25,3 101,7 100,9 101,1

en évolution –1,3 –1,0 –0,5 0,0 0,0 –0,3 –0,2 0,0 0,3 0,0 0,2 0,2 –3,5 –0,8 0,2

Administrations publiques 19,5 19,0 18,7 18,4 18,2 18,2 18,1 18,2 18,4 18,3 18,3 18,4 75,6 72,7 73,4

en évolution –2,0 –2,3 –1,8 –1,3 –1,2 –0,2 –0,6 0,7 0,9 –0,2 0,0 0,2 –5,8 –3,9 0,9

Exportations 148,1 148,4 150,4 154,7 157,5 159,8 159,5 160,8 160,8 162,2 162,7 163,6 601,6 637,5 649,2

en évolution 0,8 0,2 1,3 2,9 1,8 1,5 –0,2 0,8 0,0 0,9 0,3 0,6 3,4 6,0 1,8

Contributions à la variationdu PIB (en point de pourcentage)

Demande intérieure hors stocks** –0,4 0,3 0,4 0,3 0,5 0,2 0,3 0,3 1,0 0,2 0,3 0,4 0,6 1,4 1,9

Variations de stocks** 0,4 0,0 0,2 –0,4 0,3 –0,6 0,6 0,7 –0,2 –0,1 0,1 0,0 0,6 0,1 0,4

Commerce extérieur –0,1 –0,1 –0,3 0,3 –0,1 0,3 –0,6 –0,6 –0,2 0,2 –0,1 0,0 –0,5 –0,3 –0,7

Prévision* Dépenses de consommation des administrations publiques (APU) et des institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLSM)

** Les variations de stocks comprennent les acquisitions nettes d’objets de valeur.

Produits manufacturés : équilibre ressources-emplois aux prix de l’année précédente chaînésvariations T/T–1 et N/N–1 (en %)

données CJO-CVS

2014 2015 20162014 2015 2016

T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4Production branche 0,3 –0,1 0,7 0,1 1,1 –0,5 0,4 0,7 0,1 0,0 0,8 0,4 0,8 1,5 1,2

Valeur ajoutée –0,5 –0,3 0,4 0,5 1,3 0,5 0,6 0,4 –0,2 0,2 0,5 0,4 –0,1 2,4 1,0

Consommation intermédiaire 0,6 0,0 0,8 0,0 1,1 –0,9 0,4 0,8 0,3 –0,1 0,9 0,4 1,1 1,2 1,3

Importations 0,7 –0,2 1,7 1,0 1,9 1,1 2,3 3,3 1,6 0,6 0,2 0,8 3,8 6,4 6,3

Impôts nets des subventions –0,7 –0,2 0,4 0,6 1,0 0,2 0,9 0,5 1,1 0,1 0,3 0,3 –0,7 2,4 2,3

Marges commerciales et de transport 0,1 0,4 0,9 0,9 1,1 0,2 1,1 0,5 1,2 0,2 0,4 0,4 1,4 3,2 2,6

Total des ressources 0,3 0,0 1,0 0,5 1,3 0,1 1,1 1,3 0,8 0,2 0,5 0,5 1,7 3,2 3,0

Emplois intermédiaires 0,0 0,2 0,5 0,2 0,8 –0,1 0,5 0,6 0,8 0,3 0,4 0,4 0,8 1,6 2,0

Dépenses de consommation des ménages –1,0 0,3 0,3 0,9 0,3 0,6 0,8 –0,1 1,4 0,1 0,3 0,4 0,5 2,0 2,1

Dépenses individualisables des APU* 1,4 2,3 2,2 2,2 0,9 0,7 0,0 1,3 1,2 0,6 0,7 0,6 6,7 5,1 3,3

Formation brute de capital fixe (FBCF) –0,4 0,4 0,6 –0,8 0,6 1,0 0,2 3,1 4,1 0,1 0,7 0,8 1,8 2,1 7,6

Entreprises non financières (ENF) –0,7 0,4 0,6 –0,6 1,1 1,0 0,5 3,6 4,5 0,1 0,8 0,8 2,4 3,0 8,6

Autres 1,1 0,1 0,7 –1,9 –2,5 1,1 –1,3 0,3 1,0 0,3 0,3 0,3 –1,4 –3,3 1,3

Contributions des variations de stocks**à la production manufacturière

1,0 –0,1 0,9 –1,4 0,8 –1,3 1,6 1,3 0,2 –0,9 0,3 0,1 1,1 0,3 1,1

Exportations 0,4 –0,6 0,9 3,4 2,0 2,0 –0,2 1,3 –0,8 1,9 0,2 0,6 1,8 6,6 2,3

Demande intérieure hors stocks** –0,3 0,3 0,5 0,4 0,6 0,3 0,6 0,5 1,3 0,2 0,4 0,5 0,9 1,9 2,6

Prévision* Administrations publiques

** Les variations de stocks comprennent les acquisitions nettes d’objets de valeur.

Page 131: Note de conjoncture Insee juin 2016

Juin 2016 131

Biens et services : équilibre ressources-emplois, indices de prix chaînésvariations T/T–1 et N/N–1 (en %)

données CJO-CVS

2014 2015 20162014 2015 2016

T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4Produit intérieur brut 0,3 0,0 0,0 0,3 0,2 0,0 0,3 0,4 0,3 –0,1 0,3 0,1 0,5 0,6 0,8

Importations –0,2 –0,7 –0,3 –1,6 –0,9 0,9 –1,7 –1,5 –1,3 0,9 0,4 0,1 –2,1 –3,0 –2,2

Total des ressources 0,1 –0,2 –0,1 –0,3 –0,3 0,4 –0,4 –0,3 –0,5 0,4 0,2 0,1 –0,3 –0,6 –0,3

Dépenses de consommation des ménages 0,3 –0,2 –0,1 –0,1 –0,1 0,2 –0,1 0,0 0,0 0,2 0,4 0,1 0,1 –0,2 0,3

Dépenses de consommation des APU* 0,2 0,1 0,0 –0,1 –0,1 0,0 –0,1 0,0 0,1 0,0 0,3 0,1 0,4 –0,1 0,3

Formation brute de capital fixe (FBCF) 0,3 –0,2 0,2 –0,2 –0,2 0,0 –0,1 0,3 0,0 0,0 0,0 0,0 0,2 –0,3 0,2

dont Entreprises non financières (ENF) –0,1 –0,2 0,1 –0,1 –0,2 0,1 0,0 0,2 –0,2 0,0 0,0 0,0 –0,2 –0,2 0,1

Ménages 1,5 –0,2 0,5 –0,1 0,2 –0,3 –0,1 0,5 0,5 0,0 0,0 0,0 1,6 0,2 0,8

Exportations –0,2 –0,2 0,0 –0,3 –0,3 0,7 –0,6 –0,3 –1,1 0,3 0,2 0,0 –0,9 –0,4 –1,1

Demande intérieure finale hors stocks** 0,3 –0,2 0,0 –0,1 –0,1 0,1 –0,1 0,1 0,0 0,1 0,3 0,1 0,2 –0,2 0,3

Prévision* Administrations publiques

** Les variations de stocks comprennent les acquisitions nettes d’objets de valeur

Produits manufacturés : équilibre ressources-emplois, indices de prix chaînésvariations T/T–1 et N/N–1 (en %)

données CJO-CVS

2014 2015 20162014 2015 2016

T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4Production branche –0,3 –0,1 0,0 –0,9 –1,3 0,9 –1,0 –0,6 –1,1 0,5 0,2 0,0 –1,2 –1,9 –1,3

Valeur ajoutée –0,2 0,2 0,4 –0,4 –0,4 0,2 –0,1 0,9 0,3 –0,3 0,2 0,0 –0,5 –0,1 0,9

Consommation intermédiaire –0,3 –0,3 –0,1 –1,1 –1,6 1,2 –1,3 –1,2 –1,7 0,9 0,2 0,0 –1,4 –2,6 –2,2

Importations –0,6 –0,3 0,0 –1,1 –0,6 0,8 –1,4 –0,9 –1,6 0,6 0,2 0,0 –1,9 –1,9 –2,2

Total des ressources –0,2 –0,1 0,1 –0,8 –0,8 0,7 –1,0 –0,6 –1,1 0,5 0,2 0,0 –1,0 –1,5 –1,3

Emplois intermédiaires –0,4 –0,1 0,2 –1,0 –1,2 1,0 –1,5 –1,3 –1,9 0,6 0,2 0,0 –1,3 –2,3 –2,9

Dépenses de consommation des ménages 0,0 –0,4 –0,3 –0,6 –0,7 0,4 –0,7 –0,1 –0,7 0,5 0,4 0,0 –0,7 –1,5 –0,4

Dépenses individualisables des APU* –0,9 –0,4 –0,4 –0,6 –1,3 –1,2 –1,2 –0,5 0,3 –1,2 –0,9 –0,6 –3,0 –3,6 –2,5

Formation brute de capital fixe (FBCF) 0,0 –0,2 0,2 0,0 0,5 0,2 –0,1 0,2 –0,3 0,0 0,0 0,0 –0,2 0,6 –0,2

dont Entreprises non financières (ENF) 0,0 –0,1 0,3 0,1 0,5 0,2 –0,1 0,2 –0,3 0,0 0,0 0,0 0,1 0,8 –0,1

APU* 0,3 –0,3 0,0 –0,6 –0,2 0,4 –0,5 0,8 0,3 0,0 0,0 0,0 –0,2 –0,5 0,8

Exportations –0,1 0,0 0,2 –0,6 –0,5 1,2 –1,1 –0,4 –1,2 0,4 0,2 0,0 –0,7 –0,7 –1,3

Demande intérieure hors stocks** –0,2 –0,2 0,0 –0,8 –0,9 0,6 –1,1 –0,7 –1,3 0,5 0,2 0,0 –1,0 –1,8 –1,7

Prévision* Administrations publiques

** Les variations de stocks comprennent les acquisitions nettes d’objets de valeur

Production par branche aux prix de l’année précédente chaînésvariations T/T–1 et N/N–1 (en %)

données CJO-CVS

2014 2015 20162014 2015 2016

T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4Agriculture 2,5 1,8 0,7 –0,7 –1,5 –1,0 –0,5 –0,2 0,1 0,3 0,4 0,6 6,5 –2,2 0,1

Branches manufacturières 0,3 –0,1 0,7 0,1 1,1 –0,5 0,4 0,7 0,1 0,0 0,8 0,4 0,8 1,5 1,2

Énergie, eau, déchets –3,2 0,8 1,0 –2,3 3,7 –1,6 0,8 0,1 1,0 1,1 –0,7 0,1 –4,9 1,8 1,5

Construction –1,0 –1,4 –1,1 –0,3 –0,6 –0,5 –0,5 0,4 0,5 –0,2 –0,1 0,1 –2,7 –2,2 0,3

Commerce 0,0 0,5 0,9 0,8 1,2 0,3 0,7 0,6 1,4 0,1 0,4 0,5 2,0 3,0 2,6

Services marchands hors commerce 0,4 0,2 0,4 0,3 0,6 0,0 0,5 0,9 1,0 0,5 0,6 0,6 1,3 1,6 2,8

Services non marchands 0,2 0,2 0,2 0,3 0,3 0,2 0,2 0,3 0,3 0,3 0,3 0,3 1,0 1,0 1,2

Total 0,1 0,1 0,4 0,1 0,7 –0,1 0,4 0,6 0,7 0,3 0,5 0,4 0,8 1,3 1,9

Prévision

Page 132: Note de conjoncture Insee juin 2016

132 Note de conjoncture

Formation brute de capital fixe des entreprises non financières aux prix de l’année précédente chaînésvariations T/T–1 et N/N–1 (en %)

données CJO-CVS

2014 2015 20162014 2015 2016

T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4Produits manufacturés –0,7 0,4 0,6 –0,6 1,1 1,0 0,5 3,6 4,5 0,1 0,8 0,8 2,4 3,0 8,6

Construction –1,4 –1,2 –0,9 0,3 0,1 0,1 –0,2 0,4 0,4 –0,5 –0,3 0,0 –1,7 –0,3 0,1

Autres 0,7 0,9 1,3 0,3 1,9 0,6 0,7 1,4 1,8 0,6 0,6 0,7 2,7 4,2 4,3

Total –0,3 0,2 0,5 0,0 1,2 0,6 0,4 1,9 2,4 0,2 0,5 0,6 1,4 2,7 4,7

Prévision

Variations de stocks aux prix de l’année précédente chaînéscontributions à la variation du PIB (en point de pourcentage)

données CJO-CVS

2014 2015 20162014 2015 2016

T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4Produits agricoles 0,1 0,1 0,0 0,0 0,0 0,0 0,1 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,1 0,0 0,1

Produits manufacturés 0,4 0,0 0,3 –0,5 0,3 –0,5 0,6 0,5 0,1 –0,3 0,1 0,0 0,4 0,1 0,4

Énergie, eau, déchets 0,0 0,0 –0,1 0,1 0,1 –0,1 0,0 0,2 –0,1 0,0 0,0 0,0 0,0 0,1 0,0

Autres (construction, services) 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 –0,1 0,1 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0

Total 0,4 0,0 0,2 –0,4 0,3 –0,6 0,6 0,7 –0,2 –0,1 0,1 0,0 0,6 0,1 0,4

Prévision

Importations CAF aux prix de l’année précédente chaînésvariations T/T–1 et N/N–1 (en %)

données CJO-CVS

2014 2015 20162014 2015 2016

T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4Produits agricoles 1,6 0,0 –2,1 1,7 –0,2 0,5 2,3 –1,1 2,5 0,5 0,5 0,5 1,4 1,3 3,8

Produits manufacturés 0,7 –0,2 1,7 1,0 1,9 1,1 2,3 3,3 1,6 0,6 0,2 0,8 3,8 6,4 6,3

Énergie, eau, déchets –2,9 –1,2 0,8 5,0 7,1 –9,3 1,7 9,3 –6,7 –3,0 5,0 0,0 –6,9 6,7 –1,8

Total des biens 0,3 –0,3 1,5 1,4 2,4 0,0 2,2 3,7 1,0 0,3 0,5 0,7 2,5 6,3 5,6

Total des services 2,6 4,2 4,0 3,7 2,7 1,6 0,4 –1,7 –1,2 –0,2 0,2 0,6 13,1 9,7 –1,8

Total* 0,9 0,6 2,1 1,7 2,2 0,3 1,6 2,5 0,6 0,2 0,4 0,7 4,8 6,4 3,9

Prévision* y compris consommation des résidents hors du territoire français

Exportations FAB aux prix de l’année précédente chaînésvariations T/T–1 et N/N–1 (en %)

données CJO-CVS

2014 2015 20162014 2015 2016

T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4Produits agricoles –1,4 –2,7 3,6 6,0 0,6 6,2 –4,6 –6,3 7,3 0,0 0,0 0,0 –0,3 6,8 1,3

Produits manufacturés 0,4 –0,6 0,9 3,4 2,0 2,0 –0,2 1,3 –0,8 1,9 0,2 0,6 1,8 6,6 2,3

Énergie, eau, déchets 1,2 11,2 12,3 –9,5 –6,6 –1,7 –4,6 –0,5 –2,2 2,0 1,0 1,0 15,3 –9,4 –3,1

Total des biens 0,4 –0,4 1,3 3,2 1,7 2,0 –0,4 1,0 –0,5 1,8 0,2 0,6 2,1 6,3 2,2

Total des services 2,0 2,8 2,6 3,7 3,3 0,2 0,1 0,0 1,4 –2,0 0,6 0,7 9,4 8,4 0,4

Total* 0,8 0,2 1,3 2,9 1,8 1,5 –0,2 0,8 0,0 0,9 0,3 0,6 3,4 6,0 1,8

Prévision* y compris consommation des résidents hors du territoire français

Page 133: Note de conjoncture Insee juin 2016

Juin 2016 133

Dépenses de consommation des ménages aux prix de l’année précédente chaînésvariations T/T–1 et N/N–1 (en %)

données CJO-CVS

2014 2015 20162014 2015 2016

T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4Produits agricoles –0,8 2,0 –1,0 –0,6 1,0 –0,1 –1,5 –0,3 –0,6 –0,5 0,2 0,2 2,5 –0,3 –1,8

Produits manufacturés –1,0 0,3 0,3 0,9 0,3 0,6 0,8 –0,1 1,4 0,1 0,3 0,4 0,5 2,0 2,1

Énergie, eau, déchets –7,6 3,0 0,6 –3,5 7,3 –4,5 1,5 –2,4 2,6 2,3 –2,4 0,0 –9,2 2,1 0,8

Commerce –3,4 0,1 0,2 0,1 –0,4 –0,4 –0,1 –0,1 2,5 –0,4 0,0 0,0 –1,9 –0,5 2,0

Services marchands hors commerce 0,2 0,2 0,4 0,3 0,2 0,2 0,4 0,3 0,7 0,3 0,4 0,4 1,0 1,1 1,8

Services non marchands 0,5 0,6 0,2 0,1 0,1 0,2 0,2 0,3 0,4 0,4 0,5 0,4 2,0 0,7 1,4

Correction territoriale –8,4 –11,5 –27,7 –13,3 7,3 –2,8 29,9 6,9 –3,3 5,2 0,0 –1,7 –35,1 –11,3 17,8

Dépenses totales de consommationdes ménages –0,6 0,5 0,5 0,4 0,5 0,1 0,4 0,0 1,0 0,2 0,2 0,4 0,7 1,5 1,6

Consommation effective totaledes ménages –0,3 0,5 0,5 0,4 0,5 0,2 0,4 0,1 0,9 0,3 0,3 0,4 1,0 1,5 1,6

Prévision

Compte de revenu des ménagesvariations T/T–1 et N/N–1 (en %)

données CJO-CVS

2014 2015 20162014 2015 2016

T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4Excédent brut d’exploitation (EBE) 0,5 0,1 0,3 0,3 0,6 –0,3 0,3 0,6 0,3 0,4 0,3 0,5 0,7 1,0 1,3

Entreprises individuelles (EI) 0,2 –0,2 0,6 0,7 1,6 –0,7 0,5 0,7 0,2 0,5 0,4 0,4 0,1 2,4 1,5

Ménages hors EI 0,6 0,2 0,0 0,0 0,0 –0,1 0,1 0,5 0,3 0,4 0,2 0,5 1,1 0,1 1,2

Masse salariale brute 0,1 0,3 0,1 0,2 0,6 0,4 0,4 0,6 0,7 0,3 0,5 0,4 1,0 1,6 2,1

Intérêts et dividendes nets 0,1 0,5 –0,9 –0,7 –0,5 0,1 –0,1 0,6 1,4 –0,1 –0,1 –0,1 –0,1 –1,2 1,7

Prestations sociales en espèces 0,5 0,3 1,1 0,6 0,3 0,3 0,5 0,6 0,4 0,6 0,6 0,3 2,2 1,9 2,0

Total des ressources 0,2 0,2 0,4 0,3 0,5 0,3 0,4 0,6 0,6 0,4 0,4 0,4 1,1 1,5 1,9

Impôts sur le revenu et le patrimoine –4,5 0,3 0,1 3,5 –1,3 0,4 –1,2 2,3 –0,2 0,5 –1,2 1,8 1,5 1,7 1,3

Cotisations à la charge des ménages 1,9 0,6 0,3 0,3 0,3 1,0 0,5 0,8 0,3 0,4 0,5 0,5 3,1 2,0 2,1

Total des charges –2,0 0,4 0,2 2,2 –0,7 0,7 –0,5 1,7 0,0 0,5 –0,5 1,2 2,2 1,8 1,6

Revenu disponible brut nominal (RDB) 0,8 0,2 0,4 –0,2 0,8 0,2 0,7 0,3 0,8 0,3 0,7 0,1 0,8 1,4 2,0

Prix de la consommation 0,3 –0,2 –0,1 –0,1 –0,1 0,2 –0,1 0,0 0,0 0,2 0,4 0,1 0,1 –0,2 0,3

Pouvoir d’achat du revenu disponible brut (RDB) 0,5 0,4 0,5 –0,1 0,9 0,0 0,8 0,3 0,8 0,1 0,3 0,0 0,7 1,6 1,7

Transferts sociaux en nature 0,7 0,6 0,6 0,5 0,3 0,3 0,3 0,5 0,6 0,5 0,7 0,5 2,3 1,6 2,0

Revenu disponible ajusté nominal 0,8 0,3 0,5 –0,1 0,7 0,2 0,6 0,4 0,7 0,4 0,7 0,2 1,1 1,5 2,0

Prévision

Ratios des comptes des ménagesdonnées CJO-CVS (en %)

2014 2015 20162014 2015 2016

T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4Taux d’épargne 14,5 14,4 14,5 14,0 14,4 14,2 14,5 14,9 14,6 14,5 14,6 14,3 14,4 14,5 14,5

Taux d’épargne financière* 5,2 5,3 5,3 4,9 5,3 5,3 5,6 5,8 5,6 5,6 5,8 5,4 5,2 5,5 5,6

Poids des impôts et cotisations sociales** 21,2 21,2 21,2 21,6 21,3 21,4 21,2 21,5 21,3 21,4 21,2 21,4 21,3 21,4 21,3

Salaires bruts / revenu disponible brut (RDB) 62,1 62,2 62,0 62,3 62,2 62,3 62,2 62,4 62,3 62,3 62,2 62,4 62,2 62,3 62,3

Prestations sociales en espèces / RDB 34,9 35,0 35,2 35,5 35,3 35,3 35,3 35,4 35,2 35,3 35,3 35,4 35,1 35,3 35,3

Prévision* Capacité de financement / revenu disponible brut (RDB)** Impôts et cotisations sociales / revenu disponible brut (RDB) avant impôts et cotisations sociales

Page 134: Note de conjoncture Insee juin 2016

134 Note de conjoncture

Compte de revenu des sociétés non financièresvariations T/T–1 et N/N–1 (en %), données CJO-CVS

2014 2015 20162014 2015 2016

T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4Valeur ajoutée –0,1 –0,1 0,4 0,7 1,1 –0,4 1,0 1,2 1,3 0,0 0,5 0,4 0,8 2,3 3,1

Subventions 56,6 –0,5 –0,6 –0,8 21,9 –0,5 –0,2 0,0 6,3 0,9 0,9 0,9 53,0 20,1 7,6

Total des ressources 0,8 –0,1 0,4 0,6 1,5 –0,4 0,9 1,2 1,5 0,1 0,5 0,4 1,6 2,7 3,2

Rémunérations des salariés 0,3 0,2 0,1 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 1,0 –0,1 0,4 0,5 1,3 1,6 2,2

Impôts 7,0 –6,9 1,9 –4,8 4,5 –1,7 0,0 3,8 –7,5 6,7 2,7 0,0 –0,4 –0,5 0,8

dont Impôts liés à la production 0,6 0,4 0,5 0,3 –1,3 0,7 0,4 0,0 –0,6 0,3 0,5 0,0 2,0 0,0 0,2

Impôts sur les sociétés 16,7 –16,5 4,2 –12,6 14,7 –5,2 –0,7 9,8 –17,5 18,0 6,0 0,0 –3,9 –1,2 1,8

Intérêts dividendes nets 5,3 1,8 –1,7 –3,8 –6,6 –5,5 –3,4 –0,3 2,4 0,6 0,2 –0,1 4,2 –14,9 –0,6

Autres charges nettes 0,8 0,9 1,0 1,0 1,1 0,5 –0,1 –0,7 –1,3 0,3 0,2 0,2 2,5 2,8 –1,5

Total des charges 1,4 –0,4 0,2 –0,6 0,3 –0,2 0,2 0,9 0,1 0,6 0,6 0,4 1,3 0,0 1,7

Revenu disponible brut –2,5 1,7 1,5 6,5 7,3 –1,2 4,2 2,4 7,2 –2,1 0,3 0,7 3,1 15,9 9,6

Prévision

Compte d’exploitation des entreprises non financièresvariations T/T–1 et N/N–1 (en %), données CJO-CVS

2014 2015 20162014 2015 2016

T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4Valeur ajoutée –0,1 –0,1 0,4 0,6 1,0 –0,4 0,9 1,2 1,2 0,0 0,5 0,4 0,7 2,1 2,9

Subventions 50,3 0,1 0,3 0,5 21,2 0,4 0,3 0,1 5,3 0,8 0,8 0,8 49,2 22,4 6,9

Total des ressources 0,7 –0,1 0,4 0,6 1,5 –0,4 0,9 1,1 1,4 0,1 0,5 0,4 1,4 2,6 3,0

Rémunérations des salariés 0,3 0,2 0,1 0,3 0,4 0,5 0,5 0,7 1,0 –0,1 0,4 0,5 1,1 1,5 2,1

dont Masse salariale brute –0,1 0,2 0,0 0,2 0,7 0,4 0,5 0,6 0,9 0,3 0,4 0,5 0,7 1,7 2,2

Cotisations sociales employeurs 1,3 0,3 0,1 0,5 –0,8 0,7 0,7 0,7 1,3 –1,4 0,4 0,5 2,5 0,8 1,7

Impôts liés à la production 0,6 0,4 0,5 0,3 –1,3 0,7 0,4 0,0 –0,6 0,2 0,5 0,0 2,1 0,0 0,2

Total des charges 0,3 0,2 0,1 0,3 0,2 0,5 0,5 0,6 0,9 –0,1 0,4 0,5 1,2 1,4 2,0

Excédent brut d’exploitation 1,4 –0,7 0,9 1,2 3,8 –1,9 1,6 2,1 2,2 0,3 0,7 0,4 1,8 4,9 4,8

Entreprises individuelles (EI) 0,3 –0,2 0,6 0,7 1,6 –0,7 0,5 0,7 0,3 0,1 0,3 0,3 0,1 2,4 1,2

Sociétés non financières (SNF) 1,8 –0,8 1,0 1,4 4,5 –2,3 1,9 2,5 2,8 0,4 0,9 0,4 2,4 5,7 6,0

Prévision

Décomposition du taux de marge des sociétés non financièresvariations en %, contributions en point de %, données CJO-CVS

2014 2015 20162014 2015 2016

T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4Taux de marge (en %) 30,5 30,2 30,4 30,6 31,7 31,0 31,3 31,7 32,2 32,3 32,4 32,4 30,4 31,4 32,3

Variation du taux de marge 0,6 –0,2 0,2 0,2 1,1 –0,6 0,3 0,4 0,5 0,1 0,1 0,0 0,5 1,0 0,9

Contributions à la variation du taux de marge

Productivité (+) 0,0 0,1 0,3 0,2 0,5 –0,2 0,2 0,2 0,5 0,1 0,1 0,1 0,5 0,8 0,8

Salaire par tête réel (–) 0,3 –0,3 –0,2 –0,3 –0,6 –0,1 –0,3 –0,3 –0,4 0,1 0,1 –0,1 –0,3 –1,2 –0,6

Taux de cotisation employeur (–) –0,2 0,0 0,0 0,0 0,2 0,0 0,0 0,0 –0,1 0,3 0,0 0,0 –0,3 0,1 0,1

Ratio prix de VA / prix de consommation (+) –0,3 0,0 0,1 0,4 0,3 –0,2 0,4 0,4 0,3 –0,3 –0,1 0,0 –0,2 0,8 0,4

Autres éléments 0,8 0,0 0,0 0,0 0,6 –0,1 0,0 0,0 0,2 0,0 0,0 0,0 0,7 0,5 0,3

Prévision

Ratios des comptes des sociétés non financièresdonnées CJO-CVS (en %)

2014 2015 20162014 2015 2016

T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4Charges salariales / valeur ajoutée (VA) 66,4 66,6 66,4 66,1 65,7 66,3 66,0 65,6 65,4 65,3 65,2 65,2 66,4 65,9 65,3

Impôts liés à la production / VA 5,5 5,5 5,6 5,5 5,4 5,5 5,4 5,4 5,3 5,3 5,3 5,2 5,5 5,4 5,3

Taux de marge (EBE* / VA) 30,5 30,2 30,4 30,6 31,7 31,0 31,3 31,7 32,2 32,3 32,4 32,4 30,4 31,4 32,3

Taux d’investissement (FBCF** / VA) 22,8 22,8 22,9 22,7 22,7 22,9 22,8 23,0 23,2 23,2 23,2 23,3 22,8 22,9 23,2

Taux d’épargne (épargne / VA) 16,8 17,1 17,3 18,3 19,5 19,3 19,9 20,2 21,3 20,9 20,8 20,9 17,4 19,7 21,0

Pression fiscale*** 20,0 17,0 17,4 14,7 15,6 15,1 14,4 15,3 12,2 14,4 15,1 15,0 17,3 15,1 14,2

Taux d’autofinancement (épargne / FBCF) 73,8 75,1 75,8 80,8 85,8 84,2 87,4 87,7 91,9 89,7 89,5 89,6 76,4 86,3 90,2

Prévision* Excédent brut d’exploitation** Formation brute de capital fixe*** Impôts sur le revenu/revenu disponible avant impôts

Page 135: Note de conjoncture Insee juin 2016

Comptesdes pays

Page 136: Note de conjoncture Insee juin 2016

136 Note de conjoncture

France (21 %)1Variations trimestrielles en % Variations

annuelles en %

2014 2015 20162014 2015 2016

T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4ÉQUILIBRE EMPLOIS-RESSOURCES

Produit intérieur brut 0,0 0,1 0,3 0,2 0,6 –0,1 0,4 0,4 0,6 0,3 0,3 0,4 0,7 1,2 1,6

Consommation privée (55 %) –0,6 0,5 0,5 0,4 0,5 0,1 0,4 0,0 1,0 0,2 0,2 0,4 0,7 1,5 1,6

Investissement (22 %) –0,5 –0,3 0,0 –0,1 0,5 0,2 0,1 1,2 1,6 0,1 0,3 0,4 –0,4 0,9 2,9

Consommation publique (24 %) 0,2 0,3 0,4 0,5 0,3 0,3 0,3 0,4 0,4 0,3 0,3 0,3 1,2 1,5 1,4

Exportations (29 %) 0,8 0,2 1,3 2,9 1,8 1,5 –0,2 0,8 0,0 0,9 0,3 0,6 3,4 6,0 1,8

Importations (31 %) 0,9 0,6 2,1 1,7 2,2 0,3 1,6 2,5 0,6 0,2 0,4 0,7 4,8 6,4 3,9

ContributionsDemande intérieure hors stocks –0,4 0,3 0,4 0,3 0,5 0,2 0,3 0,3 1,0 0,2 0,3 0,4 0,6 1,4 1,9

Variations de stocks 0,4 0,0 0,2 –0,4 0,3 –0,6 0,6 0,7 –0,2 –0,1 0,1 0,0 0,6 0,1 0,4

Commerce extérieur –0,1 –0,1 –0,3 0,3 –0,1 0,3 –0,6 –0,6 –0,2 0,2 –0,1 0,0 –0,5 –0,3 –0,7

Prévision

Notes : variations en pourcentage, contributions en point de pourcentage.Les % entre parenthèses représentent le poids dans le produit intérieur brut (PIB).

1. Part dans le PIB de la zone euro en 2014

Sources : Eurostat, Insee

Zone EuroVariations trimestrielles en % Variations

annuelles en %

2014 2015 20162014 2015 2016

T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4ÉQUILIBRE EMPLOIS-RESSOURCES

Produit intérieur brut 0,2 0,1 0,3 0,4 0,6 0,4 0,3 0,4 0,6 0,3 0,4 0,4 0,9 1,6 1,7

Consommation privée (56 %) 0,0 0,2 0,4 0,6 0,4 0,3 0,5 0,3 0,6 0,4 0,4 0,4 0,8 1,7 1,7

Investissement (20 %) 0,4 –0,4 0,5 0,5 1,5 0,1 0,5 1,4 0,8 0,5 0,6 0,7 1,3 2,7 3,0

Consommation publique (21 %) 0,2 0,2 0,3 0,1 0,5 0,3 0,3 0,5 0,4 0,3 0,3 0,3 0,8 1,3 1,5

Exportations (45 %) 0,8 1,0 1,6 1,2 1,5 1,6 0,4 0,7 0,4 0,9 0,7 0,7 4,1 5,1 2,7

Importations (41 %) 1,1 1,1 1,5 1,1 2,3 0,9 1,3 1,4 0,7 0,8 0,9 0,9 4,5 5,9 3,9

ContributionsDemande intérieure hors stocks 0,1 0,1 0,4 0,4 0,6 0,3 0,5 0,6 0,6 0,4 0,4 0,4 0,9 1,7 1,9

Variations de stocks 0,2 0,1 –0,2 –0,1 0,2 –0,2 0,2 0,1 0,1 –0,2 0,0 0,0 0,0 0,0 0,2

Commerce extérieur –0,1 0,0 0,1 0,1 –0,2 0,4 –0,4 –0,3 –0,1 0,1 –0,1 –0,1 0,0 –0,1 –0,4

PrévisionNotes : variations en pourcentage, contributions en point de pourcentage.

Les % entre parenthèses représentent le poids dans le produit intérieur brut (PIB).

Inflation de la zone eurovariations en %, contributions en points

T1 2016 T2 2016 T3 2016 T4 2016 Moyennesannuelles

Secteurs (poids dans l’indice en 2015) ga cga ga cga ga cga ga cga 2015 2016

Ensemble (100,0 %) 0,1 0,0 0,5 0,8 0,0 0,4

Alimentation (incl. alcools et tabac) (19,6 %) 0,8 0,2 0,9 0,2 1,0 0,2 0,9 0,2 1,0 0,9

Énergie (10,6 %) –7,2 –0,7 –7,4 –0,8 –3,2 –0,3 –0,7 –0,1 –6,8 –4,7

Inflation sous-jacente (69,8 %) 1,0 0,7 0,9 0,6 0,9 0,6 1,0 0,7 0,8 0,9

Prévision

Notes : les % entre parenthèses représentent le poids dans l’ensemble.ga : glissement annuelcga : contributions au glissement annuel de l’indice d’ensemble

Page 137: Note de conjoncture Insee juin 2016

Juin 2016 137

Italie (16 %)1Variations trimestrielles en % Variations

annuelles en %

2014 2015 20162014 2015 2016

T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4ÉQUILIBRE EMPLOIS-RESSOURCES

Produit intérieur brut –0,1 –0,1 –0,1 –0,1 0,4 0,3 0,2 0,2 0,3 0,2 0,3 0,3 –0,3 0,6 0,9

Consommation privée (61 %) 0,3 0,1 0,1 0,2 0,0 0,5 0,5 0,3 0,3 0,3 0,3 0,4 0,6 0,9 1,4

Investissement (17 %) –1,6 –0,6 –0,6 –0,2 0,6 0,2 0,6 0,8 0,2 0,3 0,4 0,5 –3,3 0,6 1,7

Consommation publique (19 %) –0,3 –0,8 0,4 0,0 –0,8 –0,2 0,2 0,6 0,2 –0,1 0,0 –0,1 –1,0 –0,7 0,6

Exportations (30 %) 0,6 1,3 0,5 1,8 1,6 1,3 –1,4 1,2 –1,5 1,0 0,6 0,6 2,9 4,1 0,3

Importations (27 %) 0,4 1,3 1,2 0,5 3,2 1,5 –0,2 0,9 –0,9 1,0 0,8 0,8 3,0 5,8 1,4

ContributionsDemande intérieure hors stocks –0,2 –0,2 0,0 0,1 –0,1 0,3 0,4 0,4 0,2 0,2 0,3 0,3 –0,4 0,5 1,2

Variations de stocks 0,0 0,0 0,1 –0,5 0,8 0,1 0,1 –0,4 0,2 0,0 0,0 0,0 0,1 0,5 0,0

Commerce extérieur 0,1 0,0 –0,2 0,4 –0,4 0,0 –0,4 0,1 –0,2 0,0 0,0 0,0 0,0 –0,3 –0,3

Prévision

Espagne (10 %)1Variations trimestrielles en % Variations

annuelles en %

2014 2015 20162014 2015 2016

T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4ÉQUILIBRE EMPLOIS-RESSOURCES

Produit intérieur brut 0,4 0,5 0,6 0,7 0,9 1,0 0,8 0,8 0,8 0,7 0,6 0,6 1,4 3,2 3,0

Consommation privée (58 %) 0,0 0,5 0,5 0,8 0,8 0,8 1,1 0,7 0,9 0,8 0,7 0,7 1,2 3,1 3,4

Investissement (20 %) 0,4 2,1 0,9 1,4 1,6 2,3 1,3 1,1 0,4 0,9 0,8 0,8 3,5 6,4 3,8

Consommation publique (19 %) 0,0 –0,2 0,0 –0,3 1,9 0,7 0,5 0,4 0,8 0,3 0,3 0,3 0,0 2,7 2,1

Exportations (33 %) 1,6 1,2 3,3 0,2 1,0 1,4 1,8 0,9 –0,5 1,9 1,0 1,0 5,1 5,4 3,7

Importations (30 %) 1,8 1,7 3,3 –0,2 2,6 1,5 3,1 0,3 0,3 2,3 1,3 1,3 6,4 7,5 5,3

ContributionsDemande intérieure hors stocks 0,1 0,6 0,5 0,7 1,1 1,1 1,0 0,8 0,8 0,7 0,6 0,6 1,3 3,6 3,2

Variations de stocks 0,3 0,0 0,0 –0,1 0,2 –0,1 0,2 –0,2 0,3 0,0 0,0 0,0 0,2 0,1 0,2

Commerce extérieur 0,0 –0,1 0,1 0,1 –0,5 0,0 –0,4 0,2 –0,3 –0,1 –0,1 –0,1 –0,2 –0,5 –0,4

Prévision

Note : Les % entre parenthèses représentent le poids dans le produit intérieur brut (PIB) en valeur en 2014.

1. Part dans le PIB de la zone euro en 2014

Sources : Eurostat, Destatis, Istat, INE, prévisions Insee

Allemagne (29 %)1Variations trimestrielles en % Variations

annuelles en %

2014 2015 20162014 2015 2016

T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4ÉQUILIBRE EMPLOIS-RESSOURCES

Produit intérieur brut 0,7 –0,1 0,2 0,6 0,4 0,4 0,3 0,3 0,7 0,3 0,4 0,5 1,6 1,4 1,7

Consommation privée (55 %) 0,3 –0,1 0,6 1,0 0,3 0,1 0,8 0,4 0,4 0,4 0,4 0,5 1,0 2,0 1,8

Investissement (20 %) 2,4 –1,5 –0,7 1,3 1,4 –0,5 0,1 1,4 1,8 0,2 0,9 0,9 3,5 1,6 3,6

Consommation publique (19 %) 0,6 0,4 0,6 0,3 0,7 0,7 0,7 0,9 0,5 0,6 0,6 0,6 1,7 2,5 2,5

Exportations (46 %) 0,4 0,4 1,5 1,4 1,5 1,8 0,3 –0,6 1,0 0,6 0,7 0,7 3,9 4,8 2,1

Importations (39 %) 0,7 0,9 0,4 2,1 2,2 0,6 1,1 0,5 1,4 0,5 0,9 0,9 3,7 5,4 3,6

ContributionsDemande intérieure hors stocks 0,8 –0,3 0,3 0,8 0,6 0,1 0,6 0,7 0,7 0,4 0,5 0,6 1,6 1,9 2,2

Variations de stocks 0,0 0,4 –0,7 0,0 –0,1 –0,3 0,0 0,1 0,1 –0,1 0,0 0,0 –0,3 –0,5 0,0

Commerce extérieur –0,1 –0,2 0,5 –0,2 –0,2 0,6 –0,3 –0,5 –0,1 0,1 –0,1 –0,1 0,3 0,1 –0,5

Prévision

Page 138: Note de conjoncture Insee juin 2016

138 Note de conjoncture

États-UnisVariations trimestrielles en % Variations

annuelles en %

2014 2015 20162014 2015 2016

T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4ÉQUILIBRE EMPLOIS-RESSOURCES

Produit intérieur brut –0,2 1,1 1,1 0,5 0,2 1,0 0,5 0,3 0,2 0,7 0,5 0,5 2,4 2,4 1,9

Consommation privée (68 %) 0,3 0,9 0,9 1,1 0,4 0,9 0,7 0,6 0,5 0,6 0,4 0,4 2,7 3,1 2,3

Investissement privé (16 %) 1,5 1,4 1,9 0,6 0,8 1,3 0,9 0,1 –0,4 0,5 0,5 0,5 5,3 4,0 1,3

Dépenses gouvernementales (18 %) 0,0 0,3 0,4 –0,4 0,0 0,6 0,4 0,0 0,3 0,7 0,6 0,6 –0,6 0,7 1,7

Exportations (13 %) –1,7 2,4 0,4 1,3 –1,5 1,2 0,2 –0,5 –0,5 1,0 0,5 0,7 3,4 1,1 0,7

Importations (17 %) 0,7 2,3 –0,2 2,5 1,7 0,7 0,6 –0,2 –0,1 1,4 1,0 1,0 3,8 4,9 2,1

ContributionsDemande intérieure hors stocks 0,4 0,9 1,0 0,8 0,4 0,9 0,7 0,4 0,3 0,6 0,5 0,5 2,6 2,9 2,1

Variations de stocks –0,3 0,3 0,0 0,0 0,2 0,0 –0,2 –0,1 –0,1 0,2 0,1 0,1 0,1 0,2 0,0

Commerce extérieur –0,4 –0,1 0,1 –0,2 –0,5 0,0 –0,1 0,0 –0,1 –0,1 –0,1 –0,1 –0,2 –0,7 –0,2

Prévision

Royaume-UniVariations trimestrielles en % Variations

annuelles en %

2014 2015 20162014 2015 2016

T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4ÉQUILIBRE EMPLOIS-RESSOURCES

Produit intérieur brut 0,6 0,8 0,7 0,7 0,5 0,6 0,4 0,6 0,4 0,3 0,4 0,4 2,9 2,3 1,7

Consommation privée (62 %) 0,5 0,8 0,6 0,6 0,8 0,7 0,6 0,6 0,7 0,3 0,4 0,4 2,6 2,8 2,1

Investissement (17 %) 0,6 2,6 1,8 0,1 1,5 1,3 0,4 –1,1 0,5 –0,3 0,8 0,8 7,3 4,1 0,6

Consommation publique (23 %) 1,2 0,8 –0,1 –0,5 0,6 1,0 0,4 0,4 0,4 0,2 0,2 0,2 2,3 1,4 1,4

Exportations (28 %) 0,9 1,2 0,4 3,8 –0,1 2,8 –0,5 0,1 –0,3 0,9 0,7 0,7 1,2 5,1 1,4

Importations (30 %) –1,1 –0,5 2,0 2,8 3,5 –2,5 2,9 0,9 0,8 0,5 0,7 0,7 2,4 6,3 3,2

ContributionsDemande intérieure hors stocks 0,7 1,1 0,7 0,3 0,9 0,9 0,5 0,3 0,6 0,2 0,4 0,4 3,3 2,7 1,7

Variations de stocks –0,7 –0,8 0,5 0,2 0,7 –1,9 1,0 0,6 0,1 0,0 0,0 0,0 0,0 0,1 0,5

Commerce extérieur 0,6 0,5 –0,5 0,2 –1,1 1,6 –1,0 –0,3 –0,3 0,1 0,0 0,0 –0,4 –0,5 –0,6

Prévision

JaponVariations trimestrielles en % Variations

annuelles en %

2014 2015 20162014 2015 2016

T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4ÉQUILIBRE EMPLOIS-RESSOURCES

Produit intérieur brut 1,3 –2,0 –0,7 0,5 1,3 –0,4 0,4 –0,4 0,5 0,2 0,3 0,3 –0,1 0,6 0,6

Consommation privée (60 %) 2,4 –4,9 0,1 0,6 0,1 –0,9 0,5 –0,8 0,6 0,2 0,4 0,4 –0,8 –1,2 0,5

Investissement (21 %) 2,9 –4,9 –1,1 0,1 1,8 0,1 0,2 –0,1 –0,7 0,4 0,3 0,0 1,1 0,2 –0,2

Consommation publique (21 %) –0,1 –0,2 0,3 0,3 0,3 0,4 0,2 0,7 0,7 0,3 0,3 0,3 0,1 1,2 1,9

Exportations (15 %) 5,9 0,0 1,5 3,4 2,2 –4,8 2,6 –0,8 0,6 0,2 0,2 0,2 8,3 2,8 0,4

Importations (17 %) 5,8 –4,3 1,0 1,1 1,5 –2,5 1,7 –1,1 –0,4 0,5 0,5 0,5 7,2 0,3 –0,2

ContributionsDemande intérieure hors stocks 2,0 –4,1 –0,1 0,4 0,5 –0,4 0,3 –0,4 0,4 0,3 0,4 0,3 –0,2 –0,4 0,6

Variations de stocks –0,4 1,1 –0,5 –0,2 0,5 0,3 0,0 –0,1 –0,1 0,0 0,0 0,0 0,2 0,5 0,0

Commerce extérieur –0,2 0,9 0,1 0,4 0,1 –0,4 0,1 0,1 0,2 –0,1 –0,1 –0,1 0,0 0,4 0,1

Prévision

Note : Les % entre parenthèses représentent le poids dans le produit intérieur brut (PIB) en valeur en 2014.

Sources : BEA, ONS, Japan Cabinet Office, prévisions Insee

Page 139: Note de conjoncture Insee juin 2016
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