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Le Proche et le Moyen- Orient: un foyer de conflits depuis la fin de la 1ère Guerre Mondiale Puissances et tensions dans le monde de la fin de la Première Guerre mondiale à nos jours

Proche et Moyen Orien 2014

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Page 1: Proche et Moyen Orien 2014

Le Proche et le Moyen-

Orient: un foyer de conflits

depuis la fin de la 1ère

Guerre Mondiale

Puissances et tensions dans le monde de la fin de la Première Guerre

mondiale à nos jours

Page 2: Proche et Moyen Orien 2014

Proche et Moyen-Orient : définition

Arabie SaouditeÉgypte

Iran

Irak

Yémen

Oman

Turquie

Syrie

É.A.U

Qatar

Soudan

Afghanistan

Libye

Pakistan

Turkménistan

Jordanie

Liban

Chypre

Érythrée

Éthiopie

Arménie

AzerbaïdjanGéorgie

Grèce

Tchad

Somalie

Bahreïn

Israël

Territoires

palestiniens

Koweït

Page 3: Proche et Moyen Orien 2014

Différents ensembles

Page 4: Proche et Moyen Orien 2014
Page 5: Proche et Moyen Orien 2014
Page 6: Proche et Moyen Orien 2014

Pourquoi cette région est-elle un foyer

de conflits durables aux implications

internationales ?

Page 7: Proche et Moyen Orien 2014

I. Une région à forts enjeux

Page 8: Proche et Moyen Orien 2014

A. Un carrefour depuis l’Antiquité

Page 9: Proche et Moyen Orien 2014

Dans l’Antiquité, les

1ères civilisations y

apparaissent

Invention de

l’agriculture (VIIIe

millénaire av JC

Invention de l’écriture

(IIIe millénaire av JC)

Les Premières villes du

monde

Une grande partie du Moyen-Orient connait l’influence grecque, en

particulier avec l’action d’Alexandre le Grand.

Et pour la partie méditerranéenne celle de l’Empire Romain

Page 10: Proche et Moyen Orien 2014

Des routes de la soie au Moyen-Âge…

Page 11: Proche et Moyen Orien 2014

… à celles du pétrole aujourd’hui

300 km

Mer Noire

Mer Méditerranée

Mer

Caspienne

Océan Indien

EGYPTE

ARABIE SAOUDITE

TURQUIE

YEMEN

OMAN

E.A.U

IRAK

ISRAËL

LIBANSYRIE

IRAN

AFGHANISTAN

Ankara

Ryad

Mascate

Bagdad

Téhéran

Kandahar

Doha

Manama

BeyrouthDamas

Amman

Sanaa

Mer

Rouge

Bab al-

Mandeb

Ormuz Pays membres

de l’OPEP

Passages

maritimes

stratégiques

Flux maritimes

pétroliersTel-Aviv

JORDANIE

Une ressource

importante…

Principales zones

d’exploitation de

pétrole et de gaz

… Au cœur d’un

carrefour

géostratégique…

…Source de

tensions et de

conflits

KOWEÏT

Canal de

Suez

Zones de tensions

liées au pétrole

depuis 1945

Golfe

d’Aden

Source: G. Mutin, Du

Maghreb au Moyen-

Orient, un arc de

crises, Documentation

photographique

n°8027, 2002

Page 12: Proche et Moyen Orien 2014

B. Une grande complexité

ethnique et religieuse

Page 13: Proche et Moyen Orien 2014

Le Moyen-Orient:

Environ 300 millions d’habitants (=USA)

3 poids lourds démographiques

Des zones anciennement

peuplées: le croissant

fertile

La population du

Moyen-Orient

Page 15: Proche et Moyen Orien 2014

Une mosaïque ethnique

Page 16: Proche et Moyen Orien 2014

Complexité

religieuse

Page 17: Proche et Moyen Orien 2014

Complexité religieuse

Page 18: Proche et Moyen Orien 2014

Une mosaïque religieuse

Page 19: Proche et Moyen Orien 2014

C. Une histoire complexe

Page 20: Proche et Moyen Orien 2014

Aux racines du

sionisme

Doc 2 : Déclaration Balfour (1917)

Page 21: Proche et Moyen Orien 2014

La découverte du pétrole

Un des premiers

gisements de

pétrole,

exploité par

l'Anglo-Persian Oil

Company

en Iran, 1908

Wik

ime

dia

Co

mm

on

s A

mi d

e N

ima

Page 22: Proche et Moyen Orien 2014

L’évolution du

Proche et du

Moyen Orient

dans l’entre-

deux guerres

1920

1925

Page 23: Proche et Moyen Orien 2014

Les intérêts français en Syrie

En 1920, la France reçoit de la SDN un mandat sur la Syrie. Elle en détache,

le Liban où les communautés chrétiennes, qui lui sont favorables, sont

majoritaires.

« Les groupes minoritaires sont un peu pour nous en Syrie, ce qu’est en

Afrique la masse de plus d’un million d’Européens qui nous donnent un

appui et une raison d’être durables.

Ils ont l’avantage de se prêter à l’application du mandat en même temps

qu’à la constitution de gouvernements indigènes dociles à notre direction,

tandis que le gouvernement d’une Syrie unitaire, constituée au profit des

nationalistes, nous mettrait en présence d’un pouvoir indigène le moins

maniable auquel nous pourrions avoir affaire. »

Robert de Caix, secrétaire général du mandat, 1923

Page 24: Proche et Moyen Orien 2014

Les indépendances successives

Page 25: Proche et Moyen Orien 2014

D. Des ressources convoitées

Page 26: Proche et Moyen Orien 2014

La question de l’eau

Prenant leur source dans les montagnes turques, les deux grands fleuves du Moyen-

Orient traversent ensuite la Syrie et l'Irak. Le contrôle de ces eaux, vitales pour

l'agriculture et la population des trois pays, donne lieu à des tensions récurrentes.

Dans les années 1970, Bagdad et Damas ont même failli entrer en guerre à cause de la

construction de barrages en Syrie. En 1976, la Turquie a lancé un vaste projet de

développement de la région du sud-est, qui repose sur la réalisation de vingt-deux

barrages. Onze ouvrages sont déjà en activité. Si l'ensemble est achevé, plusieurs études

montrent que le débit des deux fleuves pourrait décroître de 17 à 34 % à la sortie du

territoire turc. […] l'usage des engrais et le développement de l'irrigation ont fortement

augmenté la pollution et la salinité. Les écosystèmes sont bouleversés.

«Le château d'eau du Moyen-Orient» a longtemps fait fi des plaintes de ses voisins syrien

et irakien. «Nous ne réclamons pas de partager leurs ressources en pétrole, ils n'ont

aucun droit sur nos ressources en eau», avait tranché en 1992 Suleyman Demirel, premier

ministre turc à l'époque.Source : Le Figaro, 16/3/2009

Barrage Atatürk, sur l’Euphrate. Lors de son remplissage en 1990, la

Turquie avait interrompu le débit du fleuve pendant 1 mois,

Page 27: Proche et Moyen Orien 2014

Le pétrole, incontournableAvec près des deux tiers des réserves pétrolières conventionnelles mondiales estimées […] et 40% des réserves gazières aujourd’hui connues […] le Moyen-Orient était, demeure et restera pour encore quelques décennies un lieu majeur de production couvrant une part essentielle des besoins énergétiques des pays développés comme des pays émergents.Il n’est pas d’événement géopolitique, religieux ou social intervenant dans cette région qui n’ait un impact sur les grands équilibres économiques et politiques de notre planète. Une telle situation ne peut que susciter l’intérêt croissant des grandes puissances consommatrices pour ces hydrocarbures, dans un contexte de tensions croissantes sur l’offre à plus long terme, si aucune révolution énergétique et technologique d’envergure ne se produit dans les prochaines années pour réduire ou changer les besoins énergétiques présents et à venir.L’importance des réserves pétrolières et gazières du Moyen-Orient est un facteur clé de compréhension pour tout ce qui touche aux grands équilibres géopolitiques de cette région. Certes, le Moyen-Orient est un carrefour stratégique majeur depuis la plus haute Antiquité ; il est aussi le berceau de nombreuses et grandes civilisations et reste le foyer d’origine des trois grandes religions monothéistes. Mais si ces affirmations sont essentielles pour comprendre son histoire et sa sociologie, le Moyen-Orient, héritier d’un miracle géologique, est d’abord et reste pour nos sociétés contemporaines le lieu majeur de production du pétrole et du gaz dont nos pays ont toujours besoin pour vivre, croître et répondre aux demandes sans cesse accrues d’une modernité en quête de confort, de sécurité et de loisirs. Le nucléaire et les énergies renouvelables ne sont toujours que des énergies d’appoint dans le bilan énergétique mondial face à l’ampleur des ressources en hydrocarbures. Le monde consomme en priorité quotidiennement, pour environ 60 % de ses besoins énergétiques, du pétrole et du gaz et ceux-ci viendront en quantités de plus en plus massives du Moyen-Orient, malgré l’importance de la diversification géographique de la production mondiale d’hydrocarbures, qu’il s’agisse des sites de pétrole offshore du Brésil ou des ressources présumées de l’Arctique.

Christophe-Alexandre Paillard (octobre 2010)

Maître de conférence à l’Institut d’études politiques de Paris

Page 28: Proche et Moyen Orien 2014

La réappropriation des ressources

Le premier combat mené par les Etats du Moyen-Orient fur celui de la réappropriation

progressive de leurs ressources en hydrocarbures. En effet, jusqu’aux années 1950,ce

sont les puissances occidentales à travers leurs compagnies pétrolières qui contrôlent

largement l’exploitation des gisements ne versant qu’un pourcentage limité des

recettes aux Etats de la région. Un exemple illustre assez bien ce contrôle c’est la

tentative de nationalisation du pétrole iranien par le Premier ministre Mossadegh entre

1951 et 1953 qui s’est soldée par un coup d’Etat et la reprise en main occidentale de

l’Anglo-Iranian Oil Company.

Deux étapes illustrent l’affirmation de la souveraineté pétrolière du Moyen-Orient :

. en 1960 la création de l’OPEP permet la mise en place d’un prix plus équitable

. dans les années 1970, les pays de la région prennent progressivement le contrôle

des compagnies ( Arabie Saoudite acquiert 25% du capital de l’Aramco en 1973 et

parvient à 100% en 1980).

L’autre point important est le prix du pétrole. En 1973 suite à la guerre du Kippour, le prix

du baril passe de 3 à 12$ puis à 32$ au déclenchement de la guerre Iran-Irak. Après une

baisse dans les années 1980 et 1990, les prix sont repartis à la hausse depuis 2000. Les prix

sont déterminés par la demande mondiale et les évènements géopolitiques.

Page 29: Proche et Moyen Orien 2014

Les clients du Moyen-Orient

Page 30: Proche et Moyen Orien 2014

II. Des conflits multiples et

récurrents

Page 31: Proche et Moyen Orien 2014

A. Le rôle des grandes puissances

Page 32: Proche et Moyen Orien 2014

Le pacte du Quincy (1945)

Le Pacte du Quincy a été scellé en février 1945 sur le croiseur Quincy, entre le roi Ibn

Séoud, fondateur du royaume d'Arabie Saoudite, qui est une théocratie islamiste très

rigoriste Wahhabite et le président américain Franklin Roosevelt. Il s’articule sur cinq

points :

La stabilité de l’Arabie saoudite fait partie des “intérêts vitaux” des États-Unis qui

assurent, en contrepartie, la protection inconditionnelle du Royaume contre toute

menace extérieure éventuelle.

Par extension la stabilité de la péninsule arabique et le leadership régional de

l’Arabie saoudite font aussi partie des « intérêts vitaux » des États-Unis.

En contrepartie, le Royaume garantit l’essentiel de l’approvisionnement énergétique

américain,

La dynastie saoudienne n’aliénant aucune parcelle de son territoire, les compagnies

concessionnaires ne seraient que locataires des terrains.

Les autres points portent sur le partenariat économique, commercial et financier

saoudo américain ainsi que sur la non-ingérence américaine dans les questions de

politique intérieure saoudienne.

Page 33: Proche et Moyen Orien 2014

Proche et Moyen Orient durant la

Guerre Froide

Page 34: Proche et Moyen Orien 2014

B. Le conflit israélo-palestinien

Page 35: Proche et Moyen Orien 2014

La situation en 1947

Page 36: Proche et Moyen Orien 2014

L’opposition Arabe au plan de

partage

Les Arabes de Palestine considèrent que toute tentative des Juifs ou de

n'importe quelle puissance ou groupe de puissances d'établir un État juif

dans un territoire arabe est un acte d'agression auquel on résistera par la

force.(...)

Le Prestige des Nations unies sera mieux servi en abandonnant et en

n'imposant pas une telle injustice.(...)

Les Arabes de Palestine firent la déclaration solennelle devant les Nations

unies, devant Dieu et devant l'histoire qu'ils ne se soumettraient jamais à

une quelconque puissance venant en Palestine pour imposer une partition.

Le seul moyen pour établir une partition est tout d'abord de les éliminer :

hommes, femmes et enfants.

Déclaration du haut comité Arabe, le 6 Février 1948

Page 37: Proche et Moyen Orien 2014

Guerre civile de 1947-1948 en Palestine

mandataire

Attentat à la voiture piégée à Jérusalem, marché de la rue Ben Yehuda, 22 février 1948

Page 38: Proche et Moyen Orien 2014

Du plan

de

partage

à l’État

d’Israël

Page 39: Proche et Moyen Orien 2014

Proclamation de l’État d’Israël

« La terre d’Israël est le lieu où naquit le peuple juif. C’est là que s’est formée son identité spirituelle

et nationale, [...] là qu’il a écrit la Bible et l’a offerte au monde. […]

En 1897, le premier congrès sioniste, […] a proclamé le droit du peuple juif au renouveau

national dans son propre pays. Ce droit a été reconnu par la déclaration Balfour du 2 novembre

1917. […] Le récent holocauste, qui a anéanti des millions de juifs en Europe, a de nouveau montré

le besoin de résoudre le problème dû au manque de patrie et d’indépendance du peuple juif, par

le rétablissement de l’État juif. […] Le 29 novembre 1947, l’Assemblée générale des Nations unies a

adopté une résolution recommandant la création d’un État juif en Palestine. [...]

En conséquence, nous, membres du Conseil national, représentant la communauté juive de

Palestine et le Mouvement sioniste mondial, sommes réunis en assemblée solennelle aujourd’hui, jour

de la cessation du mandat britannique en Palestine. […] Nous proclamons la création de l’État juif

en Palestine, qui portera le nom d’État d’Israël.

L’État d’Israël sera ouvert à l’immigration des juifs de tous les pays où ils sont dispersés; il veillera

au développement du pays au bénéfice de tous ses habitants, il sera fondé sur les principes de

liberté, de justice et de paix; […] il assurera la protection des Lieux saints de toutes les religions.

Victimes d’une agression caractérisée, nous demandons cependant aux habitants arabes de

l’État d’Israël de préserver les voies de la paix et de jouer leur rôle dans le développement de l’État,

sur la base d’une citoyenneté pleine et égalitaire. »

Discours de David Ben Gourion , Premier ministre d’Israël, Tel Aviv, 14 mai 1948.

Page 40: Proche et Moyen Orien 2014

1948 : la Nakba

Réfugiés Palestiniens quittant la

Galilée en Octobre-Novembre

1948

Ruines du village palestinien de

Suba, près de Jerusalem, (à

l’arrière-plan le Kibboutz Zova,

qui fut construit sur les terres du

village)

Durant cette guerre, entre 700 000 et

750 000 Arabes palestiniens fuient ou sont

expulsés de leurs villes et villages et se

voient refuser tout droit au retour sur leurs

terres tant pendant qu'après la guerre

tandis que plus de 90 % de leurs villages

sont détruits.

Page 41: Proche et Moyen Orien 2014

Le Conseil de sécurité,

Exprimant l’inquiétude que continue de lui causer la grave situation au Moyen-Orient ;

Soulignant l’inadmissibilité de l’acquisition de territoire par la guerre et la nécessité d’œuvrer pour une paix juste et durable permettant à chaque État de la région de vivre en sécurité ; […]

1. Affirme que l’accomplissement des principes de la Charte exige l’instauration d’une paix juste et durable au Moyen-Orient qui devrait comprendre l’application des deux principes suivants :(i) Retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés lors du récent conflit ;(ii) Cessation de toutes assertions de belligérance ou de tous états de belligérance et respect et reconnaissance de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de l’indépendance politique de chaque État de la région et leur droit de vivre en paix à l’intérieur de frontières sûres et reconnues à l’abri de menaces ou d’actes de force.

2. Affirme en outre la nécessité :(a) De garantir la liberté de navigation sur les voies d’eau internationales de la région ;(b) De réaliser un juste règlement du problème des réfugiés ;(c) De garantir l’inviolabilité territoriale et l’indépendance politique de chaque État de la région, par des mesures comprenant la création de zones démilitarisées.

La Guerre des Six jours et la résolution

242 du Conseil de Sécurité de l’ONU

Page 42: Proche et Moyen Orien 2014

Chronologie de l’État d’Israël en cartes

Page 43: Proche et Moyen Orien 2014

Les réfugiés palestiniens

Page 44: Proche et Moyen Orien 2014

De Camp David à Oslo, des espoirs de

paix déçus

Camp David, mars 1979 Oslo, septembre 1993

Anouar El Sadate, assassiné en 1981 Yitzhak Rabin, assassiné en 1995

Page 45: Proche et Moyen Orien 2014

Des espoirs déçusRadicalisation et cycle de violence

liés aux difficultés du processus de

paix :

-assassinat d’Yitzkah Rabin par un

extrémiste juif (en 1995)

-les mouvements islamistes lancent des

attentats – kamikazes

-au terrorisme, Tsahal répond par des

opérations de répression massive,

soutenue massivement par l’opinion

israélienne

-le Hamas prend le contrôle de la

bande de Gaza après les élections

législatives de 2007 Nombre de tués en Israël/Palestine entre

septembre 2000 et juillet 2008

Page 46: Proche et Moyen Orien 2014

La Palestine et les

Palestiniens aujourd’hui

Page 48: Proche et Moyen Orien 2014

Des espoirs déçus

2002 : décision unilatérale, prise parIsraël d’ériger un mur de séparationmarque un tournant majeur. Le murtransforme la vie des Palestiniens encauchemar. La plupart ne peuventplus venir travailler en Israël, et lepetit nombre qui en a l’autorisationdoit attendre de longues heures auxcheck-points, à l’aller comme auretour.

Page 49: Proche et Moyen Orien 2014

La guerre des mots

Israël

Arabes

Mont du Temple

Judée-Samarie

Implantations

Terrorisme

Clôture de sécurité

Palestine

Palestiniens

Esplanade des mosquées

Cisjordanie

Colonies

Résistance palestinienne

Mur de la honte

Page 50: Proche et Moyen Orien 2014

C. La guerre Iran Irak (1980-1988)

Page 51: Proche et Moyen Orien 2014

Deux leaders

Page 52: Proche et Moyen Orien 2014

« Chers collègues et amis,

Ne pensez-vous pas que la cause fondamentale des problèmes devrait être recherchée, dans

l’ordre international en vigueur, dans la manière dont le monde est gouverné ?

J’aimerais porter votre aimable attention sur les questions suivantes (…) :

Qui

Qui a imposé et soutenu pendant des décennies des dictatures militaires et des régimestotalitaires en Asie, Afrique et Amérique Latine ?

Qui a utilisé la bombe nucléaire contre des personnes sans défense, et possède des milliers de

têtes nucléaires dans ses arsenaux ? (...)

Qui a provoqué et encouragé Saddam Hussein à envahir et imposer une guerre de 8 ans à l’Iran,et qui l’a assisté et équipé à déployer des armes chimiques contre nos villes et notre peuple ?

Qui a utilisé l’incident mystérieux du 11 septembre comme un prétexte pour attaquer

l’Afghanistan et l’Irak, en tuant, blessant et déplaçant de force des millions de personnes dansces deux pays, avec comme objectif final la domination sur le Moyen-Orient et ses ressources

pétrolières ? (…)”

Discours du président iranien

Ahmadinejad à l’ONU en 2011

Page 53: Proche et Moyen Orien 2014

Le regard sur la guerre d’un romancier

irakienLe long de la troisième ligne fortifiée, le secteur du quatrième corps d’armée était en feu : les soldatsétaient couchés à plat ventre ou assis en haut des bastions à tirer avec fureur. Tous les chars T-72 (chars defabrication soviétique) crachaient leur lave, installés dans des enclos devant la ligne ou dans des crevassesbien apparentes, appuyés par des centaines d’hélicoptères, d’obusiers de campagne, de mortiers et delance-missiles Frog (lance-missiles de fabrication soviétique […]

Après d’effroyables cris de détresse, un bruit de tambours leur parvint et un hymne iranien scandé sur unrythme militaire. Etrange et inquiétant, cela venait de haut-parleurs disséminés le long de la ligned’affrontement.

Mon Dieu, mon Dieu protège Khomeiny

Jusqu’à la venue du Mahdi. Mon Dieu, mon Dieu. (…)

Les troupes iraniennes avaient surgi derrière les formations irakiennes comme un génie sort de sa lampe ; lechamp de bataille était en plein chaos. Les balles sifflaient avec frénésie et leurs éclats déchiquetaientl’espace. On entendait monter le chant inattendu des volontaires iraniens déterminés à marcher surKerbala, et cet hymne à Khomeiny qui s’approchait avec le goût de la mort, cernant les brigadesd’infanterie, les régiments de chars, les batteries d’artillerie. L’avant-garde du quatrième corps d’arméeétait prise dans l’étau des brigades des « Combats pour la victoire éclatante » comme les appelaitKhomeiny- qui envahissaient les confins de la frontières irakienne. Les chars reculèrent vers le secteur etengagèrent le combat ; plusieurs explosèrent dans un carnaval d’étincelles.

extrait de Janane Jassim Hillawi : Pays de nuit, Acte Sud, 2005 (traduction française de l’original en arabe paru en

2002).

Page 54: Proche et Moyen Orien 2014

L’opposition iranienne à l’Irak :Discours radiodiffusé de l’AyatollahRuhollah Khomeiny, avril 1980« Saddam et son gouvernementillégitime veulent revenir à lapériode d’avant l’islam, temps del’ignorance (…) pour faire prévaloirles seul pouvoir des Arabes enignorant l’influence de l’islam. Cesgens ne croient pas à l’islam (…).Armée irakienne rejoins ton peuplecomme l’armée iranienne a rejointle sien. Tu es responsable devantDieu. Aucune excuse ne justifieraitque tu fasses la guerre contre lepeuple iranien et l’Iran musulman.Ce serait une guerre contre leprophète Muhammad. L’arméeirakienne accepterait-elle de fairela guerre contre le Coran et leProphète ? L’Iran est aujourd’hui lepays du messager de Dieu. Sarévolution, son gouvernement etses lois sont islamiques. Nousvoulons fonder un Etat islamiquequi réunisse l’Arabe, le Persan, leTurc et les autres nationalités sousla bannière de l’islam. »

La « déclaration de guerre » de Saddam Hussein à l’Iran, discours deSaddam Hussein devant le parlement irakien, 17 septembre 1980.« (…) le Chatt al-‘Arab doit être irakien et arabe de nom et de fait, etjouir de tous les droits qui découlent de la peine souveraineté de l’Irak.

(…)L’Irak ne convoite pas de territoires iraniens et n’a pas l’intention dedéclarer la guerre à l’Iran ni d’étendre le conflit avec ce pays au-delà dela défense de nos droits et de notre souveraineté. (…)Nous déclarons au monde et à la nation arabe que nous avons levé lemasque que porte la clique au pouvoir en Iran. Cette clique afallacieusement utilisé la religion pour assurer son expansion au dépensde la souveraineté et des intérêts supérieurs de la nation arabe, pourprovoquer des conflits et diviser les fils de la nation, sans se soucier desconditions difficiles que connaît la nation ni de la lutte que celle-ci mènecontre les agresseurs sionistes et les forces impérialistes.La religion n’est qu’un voile pour dissimuler le racisme et la hainemillénaire des Persans à l’égard des Arabes. Elle est brandie pour attiserle fanatisme et la haine et dresser les peuples de la région les uns contreles autres, servant ainsi consciemment ou non les plans mondiaux dusionisme. (…)Nous saluons chaleureusement nos frères arabes d’Ahwaz qui souffrentde la terreur et de l’oppression komeynistes, plus terribles encore qu’àl’époque du Chah. Nous saluons les militants honnêtes du Kurdistaniranien et tous les peuples amis d’Iran et nous les assurons que nous neconvoitons aucune parcelle de leur territoire et que nous n’éprouvonspour eux que de la sympathie et de l’amitié »

Page 55: Proche et Moyen Orien 2014

Deux pays complexes

Deux pays caractérisés par une

population dominante mais aussi des

minorités religieuses et/ou ethniques

Minorités pouvant être amenées à

être ou être vues comme un

« ennemi de l’intérieur »

Page 56: Proche et Moyen Orien 2014

Cours du pétrole de 1972 à 2003. Source: www.senat.fr

L’Irak de Saddam Hussein vu par un observateur belge aulendemain de l’invasion du Koweït, extrait de J-P. Colette :« Saddam Hussein ou la loi du plus fort », Le soir, 3 Août 1990

Il a contenu l'Iran khomeiniste. Mais il a utilisé l'arme chimiquecontre les Kurdes. Menacé Israël du même sort. Acquis desmissiles. Jusqu'où ira Saddam? (…)Plusieurs pays arabes eurent une attitude bienveillante,apparemment rassurés de retrouver un leader qui s'en prenneen leur nom à Israël et aux États-Unis. Tant les Arabes,impressionnés par cette démonstration de force, que lesOccidentaux semblent avoir négligé d'évaluer la puissanceirakienne: en 1988, les dépenses militaires de Bagdad se sontélevées à 12,87 milliards de dollars; au cours des cinq dernièresannées, il a été le deuxième importateur d'armes au monde,après l'Inde, 53 % venant d'URSS, 25 % d'Europe, 5 % des États-Unis. (…)Psychologiquement gonflé à bloc, Saddam Hussein a aussichoisi de s'attaquer au Koweit pour résoudre ses gravesproblèmes économiques: l'Irak est de plus en plus dépendant

des ressources du pétrole. Il lui fallait provoquer une remontéedes prix, s'assurer de nouvelles réserves et annuler l'énormedette contractée envers le Koweit, après avoir exigé en vain unpaiement pour de prétendus détournements pétroliers. La loi duplus fort.

Page 57: Proche et Moyen Orien 2014

Enjeux de la

guerre Iran Irak

A l’échelle infra-étatique: importantes minorités

nationales, fragilité des Etats concernés

A l’échelle étatique: litige frontalier et rivalité

« nationale » et « religieuse »

A l’échelle régionale: divisions ethniques et

religieuses, malgré des idéologies visant à l’unité

A l’échelle planétaire: implication de grandes et

moyennes puissances dans les conflits du Moyen

Orient, marché des armes, enjeu pétrolier

Page 58: Proche et Moyen Orien 2014

Conflit « moderne », par ses formes de

combat, son armement. Guerre

longue et meurtrière

Affirmation face à face, des

discours « arabiste » et

« islamiste ».

Des puissances étrangères

impliquées, mais selon une logique

différente de celle de la guerre froide

Importance et situation difficile

des minorités « nationales » en

Iran comme en Irak durant la guerre

Opposition entre Arabes et

Perses, Entre un Etat chiite et un

autre (alors) à majorité sunnite.

Une guerre révélatrice des conflits et

de leurs enjeux au Moyen Orient

Guerre

Iran/Irak

Page 59: Proche et Moyen Orien 2014

Conflit « moderne », par ses formes de

combat, son armement. Guerre

longue et meurtrière

Affirmation face à face, des

discours « arabiste » et

« islamiste ».

Des puissances étrangères

impliquées, mais selon une logique

différente de celle de la guerre froide

Importance et situation difficile

des minorités « nationales » en

Iran comme en Irak durant la guerre

Opposition entre Arabes et

Perses, Entre un Etat chiite et un

autre (alors) à majorité sunnite.

Une guerre révélatrice des conflits et

de leurs enjeux au Moyen Orient

Le Moyen Orient foyer de conflits majeur depuis 1918 et

surtout 1945: multiplication des conflits, des guerres

meurtrières…

Diversité ethnique mais aussi religieuse du Moyen Orient,

les deux ne se recoupant pas toujours. Grande complexité

du peuplement

Frontières modernes prenant mal en compte cette diversité. Elles sont des

enjeux de conflits (enjeux des tracés, peuples sans territoire propre délimité…)

Depuis le début du 20e siècle, développement d’idéologies visant

autant à dénoncer l’influence occidentale qu’à surmonter les

divisions internes au Moyen Orient.

Implication de puissances étrangères au Moyen Orient

(liaisons avec l’Asie, pétrole…). Etats du Moyen Orient devant

« jouer » avec ces influences

Guerre

Iran/Irak

Page 60: Proche et Moyen Orien 2014

D. La montée de l’islamisme

politique

Page 61: Proche et Moyen Orien 2014

Islamisme« L’usage intensif de ce terme par les médias exige une clarification.

[…] Depuis les années 1980, islamisme est employé [..] pour désigner un islam porteur d’un projet politique et social. Ilvise notamment les courants les plus radicaux qui veulent faire de l’islam une idéologie politique caractérisée par laconstruction d’un État fondé sur la religion (État islamique) et une société organisée selon les normes juridiques quefournirait l’islam (charia). Il est alors perçu comme une dérive de la religion proprement dite qui menace les idéauxdémocratiques et laïques, et qui n’hésite pas à recourir au terrorisme.

Du point de vue des milieux qualifiés d’islamistes, la distinction entre musulman et islamiste n’a pas de sens. Ilsconsidèrent que leur interprétation des textes fondateurs est la seule légitime : un « vrai musulman » est islamiste. Ilsprônent une réforme radicale qui suppose le retour aux sources et l’imitation des glorieux ancêtres (salafisme). Ilsrevendiquent la purification de l’islam, pour le débarrasser de ce qu’ils considèrent comme des superstitions ou desinnovations blâmables. L’islam deviendra alors le fondement de la société et de la vraie civilisation en fournissant,outre la vraie foi, les normes morales, les principes d’action, les modèles d’organisation collective. Dans cetteperspective, il convient de faire le tri entre la modernité acceptable (le progrès technique et scientifique parexemple) et inacceptable (la dépravation des mœurs, l’effondrement des valeurs morales, la sécularisation, laprivatisation de la croyance, la liberté religieuse).

[…] L’appellation d’islamisme, imposée par les moyens d’information, nécessite donc beaucoup de prudence. Ellerecouvre au mieux une mouvance aux contours flous qui tire de la religion musulmane des programmes politiquesdont le seul point commun est de vouloir mettre la religion musulmane au centre de la vie politique et sociale. Maisles désaccords sont profonds dès qu’il s’agit de définir ce programme, la place des non musulmans ou les moyens

de faire triompher ce projet, par les élections pour la majorité, par la force pour une petite minorité. »

Source : Ministère de l’Éducation nationale, 2004

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L’islamisme défini par Khomeiny

Notre objectif est de dessécher à la racine les systèmes corrupteurs,sionistes, capitalistes et communistes de ce monde. Nous nous sommesrecommandés à Dieu, pour qu’il nous aide à détruire les régimesfondés sur ces trois théories et à diffuser la doctrine de l’Islam dumessager de Dieu. Que la paix du Seigneur s’étende sur lui et sadescendance !

Notre guerre est celle de la doctrine islamiste, elle se rit de frontières etde la géographie. Notre devoir est d’opérer l’immense mobilisation dessoldats de l’Islam, partout dans le monde pour notre guerre islamique.Préparons-nous à organiser un puissant front islamique portant le nom,ayant les qualités de notre révolution iranienne et à affronter l’est etl’ouest coalisés, afin que soient enfin réaliser le règne et la gloire desdéshérités et des va-nu-pieds.

Extrait du message de l’Ayatollah Khomeiny, à radio Téhéran le 20 juillet 1988.

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Ben Laden appelle à la guerre sainte

après l’intervention américaine en Irak

Sachez que cette guerre est une nouvelle croisade contre le monde musulman et

qu’elle sera décisive pour la communauté musulmane toute entière. Donc, ô jeunes

musulmans de tous lieux et surtout dans les pays voisins de l’Irak et au Yémen, vous

devez mener la guerre sainte convenablement car des voix se sont élevées en Irak,

comme auparavant en Palestine, en Égypte au Yémen et ailleurs, appelant à une

solution pacifique et démocratique, à la collaboration avec les régimes apostats (qui

abandonne la religion), ou avec les envahisseurs juifs et croisés, plutôt qu’à la guerre

sainte; bref il faut prendre garde à cette méthode fausse et trompeuse contraire à la loi

de Dieu. Comment pouvez-vous soutenir la guerre sainte sans combattre pour la cause

de Dieu ? Allez vous faire marche arrière ? Ces hommes là ont affaibli la puissance des

musulmans sincères et ont adopté comme références humaines, la démocratie, la

religion païenne, en entrant dans les parlements, ceux-là se sont égarés et en ont égaré

beaucoup. Chacun sait que tout gouvernement formé par les États-Unis, à l’instar des

gouvernements de notre région, est un gouvernement fantoche et traître, qui a été créé

pour éteindre la flamme du Djihad.

Oussama Ben Laden, Seconde lettre aux musulmans d’Irak, diffusée le 18 octobre 2003

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Le terrorisme et ses causesL’action terroriste vise à terroriser, c’est-à-dire à induire un rapport de force par la terreur et la peur,c’est pour cela qu’elle est universellement pratiquée, que ce soit par l’Etat ou par les groupesd’opposition.

Trois objectifs caractérisent le terrorisme, de façon conjointe et à des proportions variables suivant les

cas :

attirer l’attention de façon spectaculaire et violente sur un rapport de forces perçu de façonmanichéenne,

l’exigence d’être reconnus, identifiés, par une signature, un nom, d’exister fût-ce de la façon laplus négative qui soit, ce qui semble plus enviable que de ne pas exister,

la mise en image symbolique de la force dont disposent les auteurs d’actes terroristes.

Pour savoir comment lutter contre le « terrorisme », il faudrait d’abord se poser la question decomment naît le « terrorisme », quelles en sont ses causes profondes. Faut-il en chercher l’origine dansla religion, dans l’écart de richesse entre le Nord et le Sud de la planète, dans le conflit israélo-palestinien, dans l’opposition entre civilisations occidentale et islamique, ou dans d’autres facteurssocio-politiques ? Si tous les auteurs ne sont pas d’accord entre eux sur la réponse à cette question, ilest intéressant de prendre du recul et de voir le « phénomène terroriste » dans son évolutionhistorique. Le « terrorisme international » ressurgit chaque fois qu’un monde en évolution (trop) rapidedonne l’impression - subjective ou objective - à de trop grands groupes de gens qu’ils sontmarginalisés », explique le professeur belge Rik Coolsaet.

Site d’Amnesty International , novembre 2005

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Le Hamas au pouvoir dans les territoires

palestiniens

Juliette Mayaleh, Le Hamas au pouvoir, Actualités Maghreb / Moyen-Orient, 5, IFRI, 2006

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Les révolutions arabes profitent-elles

aux islamistes ?D’après le philosophe tunisien Mezri Haddad, les révolutions arabes seront récupérées par

les islamistes, notamment par les Frères musulmans, les plus populaires auprès des pauvres

qu’ils secourent souvent mieux que l’Etat. Et ils seront soutenus par les opposants

démocrates, surtout depuis que leur discours plus modéré s’inspire de celui des islamistes

turcs. Pour beaucoup, ces révolutions déboucheront sur un Moyen-Orient islamiste, car

l’opposition verte a le vent en poupe et est la mieux organisée.

Mais est-on condamné à soutenir des dictateurs pour barrer la route aux islamistes ? En

réalité, il faut sortir des oppositions simplistes (dictateurs laïcs contre islamistes), car

comme le rappelle le grand intellectuel égyptien Tarek Haggy, anti-islamiste et laïque,

depuis des années la menace islamiste a trop servi de prétexte pour justifier les

répressions. Et depuis les années 1970, ce sont les dictateurs « anti-islamistes » (Nasser et

ses successeurs Anouar-al-Sadate et Moubarak en Egypte ; Hafez al-Assad et son fils

Bachar en Syrie ou la junte militaire du FLN en Algérie) qui ont réislamisé radicalement leur

pays, fait de la charia la source des lois, sponsorisé avec des pétrodollars saoudiens des

écoles et centres distillant un islam rétrograde, puis anéanti la liberté religieuse et rendu

impossible la vie des non-musulmans ou des laïques. Ils récoltent aujourd’hui ce qu’ils ont

semé. Et les jeunes épris de liberté ne veulent plus continuer à exonérer des despotes

corrompus qui n’ont aucune leçon de morale laïque à donner.

http://www.francesoir.fr/actualite/international/revolutions-arabes-profitent-elles-aux-islamistes-70538.html