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Iván VARGAS – Enseignant FLE Université de Pamplona

Quelques aspects théoriques de la phonétique française

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Page 1: Quelques aspects théoriques de la phonétique française

Iván VARGAS – Enseignant FLE

Université de Pamplona

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La majorité des sons du langage sont le faitdu passage d'une colonne d'air venant despoumons, qui traverse un ou plusieursrésonateurs de l'appareil phonatoire.

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1. le pharynx ;

2. la cavité buccale ;

3. la cavité labiale ;

4. les fosses nasales.

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La présence ou l'absence d'obstacles sur leparcours de la colonne d'air modifie la naturedu son produit.

C'est, entre autres, en classant ces obstacleséventuels que la phonétique articulatoiredégage les différentes classes de sonsdécrites ci-dessous.

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Pour un petit nombre de réalisations, l'air neprovient pas des poumons, mais del'extérieur, par inspiration.

Une articulation peut aussi être engendréepar une variation de pression entre l'airinterne et l'air externe à la cavité buccale,voire même par une variation de pressionpurement interne

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La distinction entre voyelles et consonnes s'effectue de la manière suivante :

Si le passage de l'air se fait librement à partir de la glotte, on a affaire à une voyelle

Si le passage de l'air à partir de la glotte est obstrué, complètement ou partiellement, en un ou plusieurs endroits, on a affaire à une consonne.

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Le mode d'articulation est défini par un certain nombre de facteurs qui modifient la nature du courant d'air expiré :

Les consonnes occlusives : la fermeture complète et l’ouverture brutale produisent un son de type explosif. On appelle aussi ces consonnesexplosives, ou momentanées (pas de durée) : [p – b – t – d – k –g]

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Les fricatives (ou constrictives, spirantes) : unrétrécissement des parois produit unfrottement, mais l’air passe, et ces consonnespeuvent durer

[f – v – s – z], raison pour laquelle on lesappelle aussi continues. Dans l'articulationréelle, on ne les fait pas durer. Note : en latinfricare signifie "frotter".

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Les liquides, vibrantes, sifflantes,chuintantes sont des fricatives : ces termessont utilisés en fonction de l'impressionproduite.

[l] est une consonne latérale liquide (l'air s'échappe sur les côtés de la langue)

[R] est une vibrante.

[s / z] sont des sifflantes.

"ch..." et "ge..." (je / un geai) sont des chuintantes.

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Est l'endroit où se trouve, dans la cavitébuccale, un obstacle au passage de l'air.

De manière générale, on peut dire que lepoint d'articulation est l'endroit où vient seplacer la langue pour obstruer le passage ducanal d'air.

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les lèvres (articulations labiales ou bilabiales)

[p – b – m]

les dents (articulations dentales) [t – d]

les lèvres et les dents (articulations labio-dentales) [f – v]

les alvéoles (c'est-à-dire les gencives internes des incisives supérieures, articulations alvéolaires)

[l – s – z]

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le palais (vu sa grande surface, on peut distinguer des articulations pré-palatales, médio-palatales et post-palatales)

("ch" / "ge...")

le voile du palais (palais mou, articulations vélaires) [k – g – x - ɲ]

Parking /paRkiɲ/

la luette (articulations dites uvulaires)

[r] (ex. : ROUTE)

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Une réalisation est dite sourde lorsque les cordes vocales ne vibrent pas

A la différences des consonnes sonores, les consonnes sourdes sont articulées sans vibration des cordes vocales.

Exemples de phonèmes :

[s] (ex. : SOLEIL) [f] (ex. : FILM)

[∫] (ex. : CHAT) [x] (ex. : Xavier)

[t] (ex. : TERRE) [p] (ex. : POULE)

[k] (ex. : KOALA)

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Les consonnes sonores (ou consonnes voisées)sont articulées avec une vibration des cordesvocales.

Exemples de phonèmes :

[z] (ex. : ZÈBRE) [d] (ex. : DOUCEUR)

[v] (ex. : VIE) [ʒ] (ex. : JOIE)

[b] (ex. : BULLE) [n] (ex. : NON)

[m] (ex. : MOT) [ŋ] (ex. : STRING)

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[g] (ex. : GARE)

[R] (ex. : ROUTE)

[µ] (ex. : HUILE)

[w] (ex. : WATT)

[l] (ex. : LAIT)

[j] (ex. : YAOURT)

[ɲ] (ex. : AGNEAU)

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Orales et nasales

Au carrefour du pharynx, le passage de l'air peut s'effectuer dans une ou deux directions, selon la position du voile du palais :

si le voile du palais est relevé, l'accès aux fosses nasales est bloqué, et l'air ne peut traverser que la cavité buccale ;

si le voile du palais est abaissé, une partie de l'air traversera les fosses nasales (l'autre partie poursuivant son chemin à travers la cavité buccale).

Les réalisations du premier type sont dites orales, celles du second type nasales. Pour plus de détails, voir la figure 1.3 ci-dessous.

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/a/

C'est le "a" courant du français actuel, celui de patte, plat, papa, etc. C'est une voyelle antérieure, ouverte, et orale (non nasale).

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de plus en plus rare, remplacée par laprécédente même dans les mots où ellepermet de distinguer le terme d'un quasihomophone, comme tâche / tache.

Dans l'orthographe, cette voyelle portegénéralement un accent circonflexe, commedans âme, âne, pâle, lâche, etc.

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/i/ Le français ne possède qu'un seul "i", généralement conforme à l'orthographe. C'est une voyelle antérieure et orale, la plus fermée du français.

/e/ Partant de la précédente, si on ouvre légèrement, on arrive à cette voyelle, qui correspond souvent au "é" accent aigu

-ai (futur) –ai (1er, sing. Ind. Prés. Avoir) - ET (conjonction) – er, - ez, ef, ed.

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Les /le/

Mes /me/

Tes /te/

Des /de/

Ses /se/

J’ai /ʒe/

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Par rapport à la précédente, cette voyelle estouverte. Elle est aussi antérieure et orale.Dans l'orthographe, elle correspond au "è"accent grave, et l'on constate que, parexemple dans la conjugaison des verbes, le"é" fermé se transforme en "è" ouvert dès quela syllabe se termine par uneconsonne : céder / il cède.

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On trouve cette voyelle la plupart du tempsdans une syllabe qui se termine par uneconsonne, comme la 2ème du motdéterminer /detɛRmine/

Est – 3ème sing. Ind. Présent « être »

Ai - ès Ais - ez

Ait Ê - ef

E ** (double consonne) voir « raquette »

/Rakɛt/

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/ø/ C'est le "eu" fermé de feu. L'orthographe estsystématiquement eu, avec la variante oeu (desoeufs), et exceptionnellementl'inversion ue(cueillir). C'est une voyelle diteantérieure, mais quand même plus centrale queles précédentes, fermée, arrondie, et orale.

/œ/ C'est la variante ouverte de la précédente,comme dans un oeuf. Le reste de la descriptionest identique. Par rapport à la précédente, on latrouve quand la syllabe se termine par uneconsonne, ce qui est une tendance générale pourles voyelles ouvertes.

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Cette voyelle se différencie peu des deuxprécédentes. C'est la voyelle de l'article le, dela conjonction que, etc. Elle est plutôt fermée.Elle est surtout faible, sujette àl'amuïssement, visible dans l'élision(l'homme), et ne porte jamais d'accenttonique. Son orthographe est toujours -e-

seul. On peut argumenter sur le cas dupronom personnel complément inverséderrière un impératif : Regarde-le. Est-cebien encore ce "e" sourd et caduc

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/o/, quel qu'il soit, est une voyelle postérieure. Celle-ci estfermée, arrondie, et orale. Dans l'orthographe, on notera que lesgraphies -au- et -eau- correspondent toujours à ce [o] fermé.On trouve l'orthographe -o- quand la syllabe ne se termine paspar une consonne à l'oral : mot, lot, beau, au

/ ɔ / Variante ouverte de la précédente, donc aussi postérieure,arrondie, orale. L'orthographe est le plus souvent -o- suivi d'uneconsonne prononcée (ou deux) : porte, mort

/y/ Dans l'orthographe, c'est systématiquement la voyelle -u-que l'on transcrit ainsi par le "i grec", qui, en grec, ne se

prononçait pas "i" mais "u". C'est une voyelle antérieure, fermée,arrondie, orale. Par exemple : rue, vue... Il n'y a pas de varianteouverte.

/u/ Prononcé comme en latin, le [u] phonétique sert à transcrirele graphème français -ou- : fou, coup... C'est une voyellepostérieure, fermée, arrondie, orale, ce qui donne la mêmedescription que pour la précédente, à part la situation dans lacavité buccale.

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Voyelle postérieure, ouverte, nasalisée. Le -a-le plus ouvert sert à former la voyelle

nasalisée correspondante.

C'est la présence d'une consonne nasale -n-ou -m- qui a entraîné ce phénomène de

nasalisation, toujours visible dansl'orthographe -an- ou en , - ent

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/ɔ̃/

Voyelle postérieure, ouverte, arrondie,nasalisée. L'orthographe est logiquement -on- ou -om- (pont, pompe).

/ɛ̃/

Voyelle antérieure, ouverte, nasalisée.Diverses orthographes : -in- ou -im- (fin) / -ein- ou -eim- (frein) / -ain- ou -aim- (pain)/ -yn- (syntaxe) ou- ym- (thym) / -en-(examen), -ien (chien)

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Voyelle antérieure ou centrale, ouverte,arrondie, nasalisée.

L'orthographe est systématiquement -un-ou -um- (un parfum).

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Une semi-consonne (ou semi-voyelle) est en fait uneconsonne. Ce sont des fricatives sonores, mais leurarticulation se situe au même endroit que certainesvoyelles qui leur correspondent, ce qui justifie d'ailleursqu'elles soient toutes sonores, et qui est marqué souventpar l'orthographe. Elles sont aussi brèves que lesconsonnes, et constituent comme elles la charnière entreles syllabes. Le français en compte 3 :

/j/ est la semi-consonne appelée yod ressemblant à lavoyelle "i" : on la trouve dans des mots comme deuil,paille, payer [ dœj / paj / peje ].

/ɥ/ est proche de la voyelle "u" [y], dont elle prendl'orthographe : la nuit.

/w/ est proche de la voyelle "ou" [u] : oui, un kiwi, unwatt [ wi / kiwi / wat ].

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/ɛgzɑ̃plə də tʀɑ̃skʀipsjɔ̃ fonetik/