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Les actualités en santé la levée de l’interdiction des soins funéraires pour les patients infectés par le vih

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On en entend peu parler dans nos études et on a peu le temps de s’y intéresser : les actualités en santé. Pourtant, pendant que les 2ème et 3ème année bossent leurs cours d’anat ou physio, pendant que les D2 et D3 commencent doucement à travailler leurs items, pendant que les D4 sont en conf de préparation ECN, le monde de la santé bouge... Et il bouge souvent sans nous ! Alors pour nous instruire un petit peu sur ce qui se passe dans le monde de la santé, le Sauv’GARDE vous propose de revenir sur une actualité en santé : nous parlerons donc de la levée de l’interdiction des soins funéraires pour les patients infectés par le VIH. Sous réserve que les thanatopracteurs soient correctement formés à l’hygiène et la sécurité, qu’ils respectent les précautions standards et que tous les soins de thanatopraxie, indépendamment du statut sérologique du défunt, soient réalisés exclusivement dans dans des locaux spécifiques et adaptés, le HCSP recommande la levée de l’interdiction des soins de corps pour les personnes décédées des pathologies suivantes : - Infection par le VIH - Infection par les virus des hépatites B ou C” C’est en ces termes que le Haut Comité de Santé Publique a levé l’interdiction des soins funéraires pour les personnes infectées par le VIH. Parce que oui, c’est interdit. Une véritable victoire pour les associations de patients et pour le Conseil National du SIDA, qui demandaient un respect dans la mort des personnes atteintes du VIH. reseauprosante.fr

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Page 1: Les actualités en santé   la levée de l’interdiction des soins funéraires pour les patients infectés par le vih

Sauv’Garde #2 Avril 2013

Actualité

SANTÉ PUBLIQUE

“Soous réserve que les thanatopracteurs soient correctement formés à l’hygiène et la sécurité, qu’ils respectent les pré-

cautions standards et que tous les soins de thana-topraxie, indépendamment du statut sérologique du défunt, soient réalisés exclusivement dans dans des locaux spécifiques et adaptés, le HCSP recommande la levée de l’interdiction des soins de corps pour les personnes décédées des pathologies suivantes : - Infection par le VIH - Infection par les virus des hépatites B ou C”

C’est en ces termes que le Haut Comité de Santé Publique a levé l’interdic-tion des soins funéraires pour les personnes infectées par le VIH. Parce que oui, c’est in-terdit. Une véritable victoire pour les associa-tions de patients et pour le Conseil National du SIDA, qui demandaient un respect dans la mort des personnes atteintes du VIH.

Quelques explications Les soins funéraires consistent en des soins de conservation du corps qui permettent de stopper la décomposition du corps à température ambiante pendant 2 à 3 semaines. Les techniques de conservation sont multiples mais globalement, il s’agit d’évacuer tous les liquides et gaz corporels et de les remplacer par un liquide antisep-tique et conservateur. Cette pratique requiert bien souvent des injections et des incisions et les thanatopracteurs sont donc soumis à des risques d’exposition importants, ce d’autant que les pratiques sont extrêmement hétéro-gènes en termes de respect de l’hygiène et de la sécurité.

Les soins funéraires pour les pa-tients atteints du VIH sont interdits depuis le 2 Juillet 1998, date à laquelle un arrêté mi-nistériel parait, mentionnant le VIH comme une des infections faisant obstacle à la pra-tique de soins de conservation sur le corps.

Cet arrêté avait provoqué la ire des associations de lutte contre le VIH, et s’était heurté à la position du Conseil National du SIDA, qui affirmait que les précautions stan-dards et universelles que tout thanatoprac-

teur doit observer étaient suffisantes pour se protéger d’une infection contre le VIH.

En 2009, le HCSP s’était prononcé contre la réalisation des soins funéraires pour les patients atteints du VIH, notamment à cause de l’hétérogénéité des conditions d’hy-giène dans la thanatopraxie sus-mentionnée et de données montrant l’importance des contaminations (17% des thanatopracteurs ont contracté une maladie infectieuse liée à leur profession et entre 15 et 40% d’entre eux avaient été exposés à un risque au cours des 6 derniers mois, à cause de piqûres dans leur pratique).

Dans le même temps, le CNS écrivait : “Le Conseil rappelle qu’aucun argu-ment technique ou scientifique ne peut justifier l’application de mesures spécifiques en matière d’opérations funéraires sur les corps des personnes décédés infectées par le VIH dès lors que sont strictement suivies les précautions universelles qui s’imposent lors de toute opération funéraire. Depuis de nombreuses années, le Conseil national du SIDA préconise le strict respect de précautions standards d’hygiène lorsque existe un risque de contact ou de projection avec du sang ou des liquides biologiques et ce quelque soit le statut sérologique de la personne source ou du praticien” En bref, ce n’est pas tant le VIH le problème que l’absence d’encadrement et de respect au niveau des règles de sécurité pour les thanatopracteurs.

Le 20 Décembre 2011, puis le 13 Janvier 2012, le CNS renouvellait son avis favorable à la mise en place des soins funé-raires des patients séropositifs en considérant “au contraire, qu’aucun argument scientifique ne peut justifier une interdiction fondée sur le statut sérologique avéré ou supposé de la personne défunte, dès lors que des précau-tions universelles sont suivies.”

C’est maintenant chose faite, véri-table avancée dans la lutte contre les discri-minations contre le VIH. Mais l’application ne sera définitive que lorsque l’arrêté de 1998 aura été abrogée par la Ministre de la Santé.

On en entend peu parler dans nos études et on a peu le temps de s’y intéresser : les actualités en santé.

Pourtant, pendant que les 2ème et 3ème année bossent leurs cours d’anat ou physio, pendant que les D2 et D3 com-mencent doucement à travailler leurs items, pendant que les D4 sont en conf de préparation ECN, le monde de la santé bouge... Et il bouge souvent sans nous !

Alors pour nous instruire un petit peu sur ce qui se passe dans le monde de la santé, le Sauv’GARDE vous propose de revenir sur une actualité en santé : nous parlerons donc de la levée de l’interdiction des soins funéraires pour les patients infectés par le VIH.