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n° 34 - juin 2006 SOMMAIRE N ° 34 Mot du directeur 1 Neurochirurgie à la CGB 2 - 5 Interview: M me Chantal Buehler 6 - 7 H+: interview de M. Peter Saladin 8 - 9 Le robot fait le plein à Uni-Dufour 10 - 11 Conférence du Prof. D. O. Slosman 12 - 13 Commission d’hygiène 13 REFUS DE LA CAISSE UNIQUE, ET APRÈS? L’affaire est (provisoirement) entendue: le Conseil national ne veut pas de la caisse unique comme solution à la gabegie actuelle de l’assurance obli- gatoire des soins en Suisse (LAMal). Par 109 voix contre 61, sans contre-projet, il a dit non à l’initiati- ve. La caisse unique est-elle enterrée pour autant? Ce n’est pas certain. A titre personnel, nous y res- tons favorable, dès lors que cela permettrait de concentrer l’attention sur d’autres priorités. Dans un article publié par Le Courrier du médecin vaudois, le porte-parole du Groupe Mutuel, Yves Seydoux, souligne les principaux arguments qui plaident en faveur d’une caisse unique. Il serait dogmatique de ne pas les rappeler: (suite page 14) Mot du directeur Deux neurochirurgiens de renom, installés en cabinet, opèrent régulièrement à la Clinique Générale-Beaulieu: Le D r Bertrand Demierre et le D r Aymen Ramadan. Ce dernier a procédé à la clinique à l’implantation le 11 juin 1999 de la première génération du Cervidisc. Il a réalisé avec succès, le 4 avril 2006 à la clinique et en visioconférence, une opération utilisant pour la première fois au monde la 2 e génération, dénommée Discocerv, Cervidisc Evolution, sur une femme de 46 ans qui souffrait d’une hernie discale cervicale sévère. Quant au D r Demierre, il est le seul à Genève à procéder à l’opération qui consiste à placer une électrode dans la colonne vertébrale, sur la moelle épinière, reliée à un petit appareil (pacemaker) qui permet d’autoré- guler la douleur. Entretiens avec ces deux spécialistes. Photo: un Cervidisc utilisé pour les opérations du type de celle réalisée le 4 avril 2006 à la CGB. (Ldd) Neurochirurgie: la révolution discrète

Neurochirurgie: la révolution discrète

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- Neurochirurgie à la Clinique Générale Beaulieu- Accueil des patients : Interview de Mme Chantal Buehler- Les hôpitaux suisses : interview de M. Peter Saladin- Les opérations robotisées : Robot Da Vinci

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Page 1: Neurochirurgie: la révolution discrète

n° 34 - juin 2006

S O M M A I R E N°34

Mot du directeur 1

Neurochirurgie à la CGB 2 - 5

Interview: Mme Chantal Buehler 6 - 7

H+: interview de M. Peter Saladin 8 - 9

Le robot fait le plein à Uni-Dufour 10 - 11

Conférence du Prof. D. O. Slosman 12 - 13

Commission d’hygiène 13

REFUS DE LA CAISSE UNIQUE, ET APRÈS?

L’affaire est (provisoirement) entendue: le Conseilnational ne veut pas de la caisse unique commesolution à la gabegie actuelle de l’assurance obli-gatoire des soins en Suisse (LAMal). Par 109 voixcontre 61, sans contre-projet, il a dit non à l’initiati-ve. La caisse unique est-elle enterrée pour autant?Ce n’est pas certain. A titre personnel, nous y res-tons favorable, dès lors que cela permettrait deconcentrer l’attention sur d’autres priorités.

Dans un article publié par Le Courrier du médecinvaudois, le porte-parole du Groupe Mutuel, YvesSeydoux, souligne les principaux arguments quiplaident en faveur d’une caisse unique. Il seraitdogmatique de ne pas les rappeler:

(suite page 14)

Mot du directeur

Deux neurochirurgiens de renom, installés en cabinet, opèrent régulièrement à la Clinique Générale-Beaulieu:Le Dr Bertrand Demierre et le Dr Aymen Ramadan. Ce dernier a procédé à la clinique à l’implantation le 11juin 1999 de la première génération du Cervidisc. Il a réalisé avec succès, le 4 avril 2006 à la clinique et envisioconférence, une opération utilisant pour la première fois au monde la 2e génération, dénomméeDiscocerv, Cervidisc Evolution, sur une femme de 46 ans qui souffrait d’une hernie discale cervicale sévère.Quant au Dr Demierre, il est le seul à Genève à procéder à l’opération qui consiste à placer une électrodedans la colonne vertébrale, sur la moelle épinière, reliée à un petit appareil (pacemaker) qui permet d’autoré-guler la douleur. Entretiens avec ces deux spécialistes.

Photo: un Cervidisc utilisé pour les opérations du type de celle réalisée le 4 avril 2006 à la CGB. (Ldd)

Neurochirurgie:la révolution

discrète

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2 le dossier

Dr Aymen Ramadan, quelles sont vos spéciali-tés et quels cas rencontrez-vous le plus fré-quemment?

DR AYMEN RAMADAN: «J’ai longtemps pratiqué enneurochirurgie aux HUG. Il est évident que lespathologies, en cabinet, sont différentes. Maspécialité est la colonne vertébrale qui repré-sente l’essentiel des 200 opérations que j’ef-fectue en moyenne annuelle. Je pratique ceque l’on appelle la chirurgie du rachis. Qu’ils’agisse de fixation ou de greffe, la chirurgie aréalisé d’énormes progrès techniques au coursdes quinze dernières années. On traite aujour-d’hui des instabilités et la dégénérescence. Lafixation ou les greffes, par vis transpédiculaireset tiges ou plaques ne sont plus des problèmesen chirurgie mais ce qui change et peut poserproblème, c’est le choix des matériaux. Deplus, le progrès fondamental actuel est l’alter-native à la fusion qui va bientôt nous permettre

de conserver la mobilité par des prothèsesmobiles. Le neurochirurgien est tout à la fois unchirurgien du nerf, du cerveau et de la moelleépinière, et dans “l’ossature“ qui contient toutce magnifique système nerveux, il y a la mobili-té de toute la colonne vertébrale. Je vais pro-chainement publier un chapitre dans un ouvra-ge collectif international consacré au remplace-ment du disque intervertébral par un disque arti-ficiel et mobile (Discocerv, Cervidisc Evolution).La technologie avance à pas de géant: les pro-thèses, à l’origine en métal, sont aujourd’hui entitane entourant le polyéthylène. C’est plussouple mais moins résistant à l’usure que lacéramique.»

L’âge est-il un facteur important?

DR AYMEN RAMADAN: «Evidemment, pas de pro-thèse possible pour le moment dans les cas detraumatisme. La pathologie de la hernie discale

Ils sont quatre neurochirurgiens à pratiquer en cabinet à Genève. Deuxd’entre eux, le Dr Aymen Ramadan et le Dr Bertrand Demierre livrent ici leursexpériences et décrivent les développements de cette spécialité qui couvre unchamp médical étendu et complexe: du trouble de l’équilibre à la maladie deParkinson, de l’hémiplégie à la sclérose en plaques, les maladies neurolo-giques côtoient les traumatismes et fractures liés à un accident ou à unedégénérescence due à l’âge. 80% des cas traités à la clinique concernent lacolonne vertébrale.

SPECTACULAIRES AVANCÉES EN NEU

DE RETOUR D’UN IMPORTANT CONGRÈS EN CHIRURGIE À MONTRÉAL, LE DR

AYMEN RAMADAN NE CACHE PAS SON ENTHOUSIASME: «DANS UN AVENIR

PROCHE, ON PROCÉDERA À UNE INJECTION DE MATÉRIEL GÉNÉTIQUE AU

PATIENT POUR TRAITER CERTAINES PATHOLOGIES NEUROLOGIQUES.»

Dr Aymen Ramadan: «Une technologie de pointe pratiquée à la CGB»

Discocerv 17 x 13: vue générale.

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3le dossier

ne connaît pas un âge précis: cela va de 13 à 90ans pour les extrêmes. Certains patients souf-frent de tassements vertébraux (ostéoporose) à40 ans alors que d’autres personnes de 70 ansne présentent aucun symptôme. Les facteursgénétiques ou héréditaires jouent-ils un rôle enla matière? C’est un mystère et l’on pourraitaussi bien répondre oui, non ou peut-être. Cequi est certain, c’est que d’importants progrèsseront réalisés dans un proche avenir grâce à labiogénétique. Cela aura des conséquencesdans la pratique actuelle de la neuroradiologieinterventionnelle. La Clinique Générale-Beaulieu a une expérience certaine des nou-velles technologies neuroradiologiques et chi-rurgicales, c’est la raison pour laquelle j’y opèreavec beaucoup de satisfaction.»

À quelles expériences pensez-vous en particu-lier? Le laser?

DR AYMEN RAMADAN: «Une première a été effec-tuée à la Clinique Générale-Beaulieu, enoctobre 1994 déjà, grâce à la technique dulaser. Nous le devons d’ailleurs au Dr JacquesSaunier, orthopédiste, qui avait déjà commencéà utiliser le laser pour le genou. J’en ai profitépour réaliser une opération mini-invasive: ledisque enlevé au moyen du laser avait étéopéré sous anesthésie locale. Les véritablesindications en restent néanmoins limitées.D’autres opérations délicates ont été réaliséesavec succès à la Clinique Générale-Beaulieu, enneurochirurgie: hypophysectomie par voietransphénoïdale et anévrisme intracrânien nonrupturé. Le bloc opératoire de la clinique permeten principe une neurochirurgie “légère“, paropposition à des soins intensifs lourds.

UROCHIRURGIE

J’espère bientôt pouvoir utiliser la robotiquepour certaines opérations du cerveau. Cemême robot est déjà utilisé par les urologues.J’ai procédé à la clinique à l’implantation le 11juin 1999 de la première génération duCervidisc. Cette prothèse cervicale mobile,développée en collaboration avec un ingénieursuisse, a déjà 7 ans et est aujourd’hui utiliséedans plusieurs pays européens. Nous avonsréalisé avec succès, le 4 avril 2006 à la cliniqueet en visioconférence, une opération utilisantpour la première fois au monde la 2e génération– dénommée Discocerv, Cervidisc Evolution –sur une femme de 46 ans qui souffrait d’unehernie discale cervicale sévère. Ses douleursont aujourd’hui disparu. Le travail d’équipe dubloc opératoire et de l’ensemble de la clinique aété tout à fait remarquable.»

Vous pratiquez également à l’étranger, en parti-culier au Soudan, à Khartoum. Pourquoi?

DR AYMEN RAMADAN: «Je suis d’origine égyptien-ne, arrivé à l’âge de 6 ans à Genève. J’ai étéformé en neurochirurgie sous les ordres duProfesseur Aloïs Werner, qui va fêter ses 90ans en juillet et à qui je tiens à rendre un grandcoup de chapeau. J’ai été à l’origine de l’instal-lation de Médecins du Monde, ici, à Genève.Mon engagement au Soudan, où je me rendsrégulièrement, s’inscrit dans un souci éthiquede pratiquer une même médecine de qualitéqu’en Europe. Le matériel y est encore tropsimple, et surtout le délai d’attente trop long:jusqu’à deux ans suivant la pathologie! Monrêve est de pouvoir un jour réaliser à Khartoum,où par ailleurs j’enseigne, les mêmes opéra-tions qui peuvent s’effectuer ici.» ■

PORTRAIT-EXPRESS

DU DR AYMEN RAMADAN

Né en 1952 au Caire, Aymen Ramadan est marié et père de sixenfants. Il effectue écoles primaire et secondaire à Genève ainsi queses études de médecine (1971-78). Il obtient son doctorat en 1985.FMH en neurochirurgie en 1986. Outre Genève et Yverdon, il seforme à Londres et à Sydney. Il est chef de clinique aux HUG de 1983à 1988. Il ouvre son cabinet privé à Genève fin 1988. Il pratique le ten-nis et le football et se dit fan de voyages et de culture.

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4 le dossier

Dr Demierre, quelles sont les caractéristiquesqui distinguent votre pratique en cabinet privépar rapport aux activités de recherche que vousexerciez au CMU?

DR BERTRAND DEMIERRE: «La carrière universitaireest longue pour un neurochirurgien: de mesdébuts en médecine jusqu’au privat-docent en1992, ce ne sont pas moins de 16 années deformation. J’ai ouvert mon cabinet en 1994, cequi correspondait à mon désir d’être au plusprès de mes patients et de me décharger d’unepartie administrative, assez lourde en milieuuniversitaire. Il était devenu plus difficile de pra-tiquer tout en s’intéressant à la recherche fon-damentale. En cabinet privé, on s’occupe moinsde chirurgie crânienne, cas qui reviennent auxurgences des HUG en majeure partie. Les res-ponsabilités du neurochirurgien en privé sontlourdes: nous sommes seuls pour établir l’indi-cation opératoire, lors de l’opération propre-ment dite et pour assurer, en quelque sorte, le“service“ postopératoire. Nous sommes quatreneurochirurgiens en cabinet dans le canton deGenève, soit un pour 100'000 habitants. Lesneurochirurgiens des HUG procèdent de leurcôté de 1’000 à 1'500 opérations par an enmoyenne dont 60% environ d’opérations rachi-diennes.»

Quels sont les cas que vous traitez le plus fré-quemment et quelles sont les caractéristiquesde vos patients?

DR BERTRAND DEMIERRE: «80% des dossiersconcernent la colonne vertébrale, 10% le crâneet 10% relèvent de la chirurgie de la douleur. Ils’agit dans cette dernière catégorie de la névral-gie du trijumeau ainsi que de douleurs dans unmembre inférieur par lésion du nerf sciatique.Ce genre de problèmes survient parfois aprèsune opération du dos. Je suis le seul à Genèveà procéder à l’opération qui consiste à placerune électrode dans la colonne vertébrale, sur lamoelle épinière, reliée à un petit appareil (pace-maker) qui permet d’autoréguler la douleur.Cette électro-stimulation est une technique quis’est développée dans les années 70, tech-nique que j’ai acquise à Zurich. Il s’agit d’unechirurgie du symptôme mais pas de la cause. Iln’existe pas aujourd’hui de traitements pharma-cologiques adéquats. Dans la majorité des cas,la décision d’opérer intervient après des investi-gations radiologiques. L’une des caractéris-tiques des patients actuels, c’est leur âge: il y a30 ans on n’opérait qu’avec réticence après

SPECTACULAIRES AVANCÉES EN NEU

PORTRAIT-EXPRESS DU

DR BERTRAND DEMIERRE

Né en 1951 àGenève, BertrandDemierre est mariéet père de troisenfants. Il a effec-tué ses études demédecine àGenève (1971-1978) et a obtenuson doctorat 1979.FMH en neurochi-rurgie en 1987, il acomplété sa formation à Paris, Zurich etGöttingen. Il a effectué des stages auxEtats-Unis et au Canada avant d’être nomméchef de clinique aux HUG (1986-1991).Médecin adjoint (1992-1994), il est privat-docent en 1992. Il ouvre son cabinet privé àGenève fin 1994. Amateur de tennis, defootball et de Formule 1, le Dr Demierreapprécie les voyages et la lecture.

APRÈS AVOIR LONGTEMPS PRATIQUÉ SA DISCIPLINE EN MILIEU UNIVERSITAI-

RE, LE DR

BERTRAND DEMIERRE, NEUROCHIRURGIEN, A CHOISI, VOICI BIENTÔT

12 ANS, DE PRATIQUER EN CABINET. PLUS DE 2’000 INTERVENTIONS RÉALI-

SÉES AU COURS DES 11 DERNIÈRES ANNÉES, AVEC EN MOYENNE 150 À 200

OPÉRATIONS PAR AN DONT LA MAJEURE PARTIE À LA CLINIQUE GÉNÉRALE-

BEAULIEU.

Dr Bertrand Demierre: «La CGB offre des conditions optimales»

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5le dossier

75 ans. Aujourd’hui, pour une colonne lombaire,on hésite à 90 ans… La chirurgie rachidienneest la plus pratiquée et on a réalisé d’énormesprogrès liés à l’appareillage et aux implants,notamment sous la forme de vis dans le dos ouprothèse discale.»

Dans quels autres cas opératoires ces progrèsse manifestent-ils?

DR BERTRAND DEMIERRE: «C’est une évolution quia connu des cas spectaculaires. Pensons à lahanche: à une certaine époque, on la collait ouon la fusionnait. Depuis les années 70-75, la chi-rurgie a opté pour la hanche artificielle. Dansnotre domaine, celui de la colonne vertébrale,ces progrès se sont manifestés avec la prothè-se discale.

Les difficultés opératoires sont liées à la naturedes lésions, souvent irréversibles, des nerfs.Un nerf sciatique comprend des centaines defibres, cela vous indique la complexité du traite-ment. Beaucoup de progrès ont été réalisésdans le traitement de maladies dégénérativescomme la maladie de Parkinson. Les affectionsrachidiennes constatées concernent aussi bienles hommes que les femmes mais une dameâgée souffrira potentiellement davantage d’une

UROCHIRURGIE

arthrose lombaire alors qu’un homme jeuneprésentera plus fréquemment les symptômesd’une hernie discale. Les techniques vont enco-re beaucoup évoluer d’ici 5 à 10 ans, avec dessubstances qui permettront de recréer un véri-table disque cervical ou lombaire. Il est vrai-semblable aussi que les greffes se développe-ront au niveau du cartilage avec la prise encompte du code génétique du patient.»

Quelles sont vos relations avec la CliniqueGénérale-Beaulieu où vous opérez régulière-ment?

DR BERTRAND DEMIERRE: «Elles sont excellentes.Le bloc opératoire de la Clinique Générale-Beaulieu offre des conditions optimales. Leséquipes sont professionnelles à tous points devue et, de surcroît, l’ambiance est très bonne.Ce qui n’est pas un détail, en sachant que ladurée d’une opération de la colonne vertébralevarie entre 45 à 90 minutes et qu’une fusion ouune implantation varie entre 3 et 5 heures.» ■

Le Dr Demierre est le seul à Genève à placer une électrode dans la colonnevertébrale, sur la moelle épinière, reliée à un petit appareil (pacemaker) quipermet d’autoréguler la douleur.

Des technologies au service de la lutte contre la dou-leur (documentation Medtronic).

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MADAME CHANTAL BUEHLER, RESPONSAGESTION DES PATIENTS

6 interview

LE TRAIT D’UNION POURSUIT SA SÉRIE D’ENTRETIENS AVEC LES CADRES DE

LA DIRECTION DE LA CLINIQUE AVEC CHANTAL BUEHLER, RESPONSABLE DU

DÉPARTEMENT FACTURATION, COMPTABILITÉ, CONTENTIEUX ET DE LA GES-

TION ADMINISTRATIVE DES PATIENTS, RÉCEPTION ET RÉSERVATION. ELLE

PEUT COMPTER SUR UN EFFECTIF DE VINGT COLLABORATRICES ET COLLABO-

RATEURS POUR S’OCCUPER DE CES TÂCHES, RENDUES ENCORE PLUS COM-

PLEXES CES DERNIÈRES ANNÉES, DEPUIS L’INTRODUCTION DE LA LAMAL.

De l’accueil des patientsau contrôle de gestion

Chantal Buehler, en quoi consiste votre principa-le mission?

CHANTAL BUEHLER: «Ma fonction principale decontrôleur de gestion a pour but d’établir desindicateurs permettant de vérifier que l’entrepri-se fonctionne conformément aux objectifs quela Direction générale et/ou le conseil d’adminis-tration se sont fixés. Il s’agit également de réali-ser des budgets prévisionnels, d’élaborer lesoutils nécessaires au suivi des résultats, d’ana-lyser des écarts existant entre les prévisions etla réalité, toutes ces informations remontant à laDirection générale qui peut alors s’engager surun plan correctif si nécessaire ou qui peut lesutiliser pour anticiper de nouvelles stratégiesd’investissements par exemple. La clôture del’exercice comptable est fixée au 31 décembrede chaque année et consiste à élaborer le bilanet le compte de pertes et profits de la cliniquepour lesquels je suis assistée de deux comp-tables, Mmes Delachenal et Sigg. Après la révi-sion, les comptes sont soumis à la Commissiondes finances puis au conseil d’administration.Après approbation, les actionnaires sont invitésà l’assemblée générale annuelle et sont infor-més des résultats financiers de la clinique. J’aiégalement la responsabilité de finaliser la statis-tique médicale et administrative, données confi-dentielles et anonymes, concernant les traite-ments effectués sur chaque patient au bloc opé-ratoire, à la maternité et à l’unité de médecinequi sont communiquées annuellement à l’Officefédéral de la statistique.»

Vos services s’occupent de toute la partie admi-nistrative du client, depuis son admission à lafacturation finale. Concrètement, comment celase traduit-il?

CHANTAL BUEHLER: «Quotidiennement, la priseen charge des patients consiste, en premierlieu, pour le service de réservation, à ouvrir undossier et à réserver une plage opératoire, dèsréception de la demande d’un chirurgien oud’un médecin, tandis que le service de la récep-tion se charge de réserver un lit. Ce dossier faitl’objet d’une vérification administrative commepar exemple la couverture de l’assurance dupatient, ce qui nécessite, par souci d’efficacitéet gain de temps, un bon réseau relationnelauprès des assurances. Si, pour divers motifscontractuels, le patient n’est pas pris en chargepar son assurance pour une hospitalisation dansune clinique privée, nous élaborons une esti-

PORTRAIT DE CHANTAL BUEHLER

Née en France, originaire du canton de Berne,Chantal Buehler est double nationale, suisse et fran-çaise. Après un bac philo option mathématiques àBesançon, elle y effec-tue des études en agro-nomie et zootechnie etpoursuit une formationen Suisse dans la ges-tion financière et admi-nistrative de l’entreprise.Sa carrière profession-nelle dans ce domainedémarre en 1986 au seind’une entreprise d’horlo-gerie – les montresRotary –, avant de sepoursuivre en 1991 dans une étude internationaled’avocats, Baker & McKenzie, dont le siège est àChicago. Chantal Buehler débute à la cliniqueGénérale-Beaulieu en 1997, en qualité de contrôleu-se de gestion.

En 1998, elle est nommée responsable du départe-ment facturation, comptabilité et salaires. A ces res-ponsabilités s’ajoute, en 2004, celle de responsablede la gestion administrative des patients. Elleintègre cette année-là le Comité de direction.

Amatrice de VTT, Chantal Buehler a une passion : lesprimates ou grands singes, comme les gorilles, etl’Afrique où elle s’évade lors de ses vacances d’oùelle rapporte des photographies – et des impres-sions – saisissantes. Un coup de foudre mêlé à unenécessaire prise de conscience d’une disparitionannoncée.

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ABLE COMPTABILITÉ, CONTENTIEUX ET 7interview

mation et certains patients prennent à leur char-ge les frais non remboursés. En effet, l’assurén’a pas toujours connaissance des conditionsgénérales de son assurance complémentaire,ainsi, il nous appartient de lui apporter une aideefficace afin de faciliter ses démarches admi-nistratives. Les limitations de séjour deviennent drastiques,mais nous n’intervenons jamais sur ce facteurpuisque dans notre système privé, seul lemédecin a le pouvoir décisionnel. Néanmoins,nous devons informer le patient, lorsqu’il se faitadmettre dans notre établissement, des déci-sions de son assureur, si des restrictions exis-tent et nous sommes bien conscients de l’an-goisse que cela procure chez une personne quin’a pas choisi sa maladie. Lorsque la caisse-maladie prend en charge letraitement de son assuré à la clinique, nousessayons, autant que possible, de procéder àl’envoi de la facture de soins au plus tard dixjours après le départ du patient, afin de respec-ter les critères de qualité de Swiss LeadingHospital. Mon objectif est aussi de veiller aurespect des conventions signées entre laClinique Générale-Beaulieu et les caisses-mala-die des assurés suisses et des organisationsinternationales. Nous devons pouvoir tout justi-fier, notamment le prix du matériel utilisé aubloc opératoire où des milliers d’articles sontréférencés. Nous sommes très attentifs à appli-quer correctement les tarifs selon les conven-tions. La Clinique Générale-Beaulieu est membred’une coopérative d’achats, la CADES. Cettecentrale d’achats permet d’obtenir demeilleures conditions sur le prix des marchan-dises tant hôtelières que médicales, tout enpréservant la qualité de nos produits et de nosprestations. Par conséquent, le patient et sonassurance bénéficient également de notredémarche et de nos efforts en terme d’écono-micité de traitement.»

Comment se répartissent les membres de vosservices?

CHANTAL BUEHLER: «Je suis responsable de vingtpersonnes au total. Le service de la réceptioncompte huit collaborateurs, celui de la réserva-tion trois et celui de la facturation et des garan-ties en comprend cinq. Trois personnes tra-vaillent à la comptabilité de la clinique et unepersonne gère le service des débiteurs. Desmembres de chaque service participent à uncolloque mensuel. Chaque mois, nous analy-sons les remarques négatives du questionnairepatient Mecon qui nous concernent, et nousnous en inspirons pour apporter une améliora-

tion continue dans la prise en charge adminis-trative du patient. Les remarques positivescontribuent à la motivation de l’équipe et sontvectrices d’une certaine fierté de travailler à laClinique Générale-Beaulieu. Ces échanges entre les collaborateurs me per-mettent de mieux faire partager les préoccupa-tions de chacun. Nous pouvons aussi mieuxappréhender les problèmes qui peuvent surve-nir avec les caisses-maladie et développer desprocédures. Ma responsabilité, à l’égard duComité de direction dont je suis membre,s’étend également au service informatique quis’implique dans tous les secteurs de la cli-nique.»

Quelles sont les principales nouveautés et pers-pectives pour 2006?

CHANTAL BUEHLER: «Nous avons plusieurs pro-jets en chantier en rapport avec nos objectifsQualité. Parmi les plus significatifs, je citerais lenouveau logiciel informatique de planificationdes salles du bloc opératoire et la suppressiondu support papier au bénéfice d’une utilisationplus systématique d’écrans et de claviers per-mettant, à des endroits stratégiques, de suivreles activités. Cela peut apporter également uneamélioration dans l’organisation interne du tra-vail. Ce logiciel de planification facilitera la pro-grammation des huit salles du bloc opératoire. En effet les critères et les facteurs organisa-tionnels sont multiples. Je pense en premieraux ressources humaines, au tandem chirur-gien-instrumentiste(s), au temps de nettoyageentre chaque intervention, à la stérilisation desinstruments, à la disponibilité du matériel lourd,etc. Enfin ce programme permettra d’élaborerfacilement de nouveaux tableaux de bord telsque l’occupation des salles, indicateur utile à lagestion des horaires des équipes. Nous devons finaliser également la transmis-sion électronique des factures TarMed quiconcernent les instituts de radiologie et demédecine nucléaire, à un centre qui les dirigeravers les assureurs.

Le service informatique a également développéun système de transmission des réservationsvia le site internet de la clinique. Les médecinsy trouvent nos formulaires types et reçoiventun e-mail qui confirme que leur demande a ététraitée. C’est un processus qui se met en placegraduellement, tous les cabinets médicauxn’utilisant pas de manière systématique inter-net ou la messagerie électronique. Notre servi-ce informatique se tient à la disposition desmédecins qui désirent s’informer des avan-tages de cette nouvelle possibilité.» ■

Page 8: Neurochirurgie: la révolution discrète

INTERVIEW DE M. PETER SALADIN, PRÉS8 politique santé

«Les patients doivent avoir le libre choix»

Monsieur Peter Saladin, vous présidez H+, l’as-sociation nationale des hôpitaux de Suisse, quiregroupe les établissements tant publics queprivés. La Suisse consacre plus de 50 milliardsde francs par an à la santé. Quelles sont vospropositions les plus urgentes à l’adresse duConseil fédéral et du Parlement, pour fixer lesconditions-cadres de notre système de santé?

PETER SALADIN: «Tout d’abord, il faut introduiredes forfaits par cas (DRG) liés aux prestations etbasés sur l’ensemble des coûts, investisse-ments et formation professionnelle compris,afin d’obtenir une transparence et une compa-rabilité maximales entre les prestations des dif-férents hôpitaux. Cela implique le passage dufinancement des établissements au finance-ment des prestations. H+ attend de cette étapeimportante en matière de révision qu’elleconduise à une spécialisation des hôpitaux, àune meilleure mise en réseau des établisse-ments et à la coordination de leur offre. C’estce que nous montrent des expériences réali-sées à l’étranger.»

Vous l’avez relevé, la Suisse ne dispose pasencore d’une base constitutionnelle qui fixe lesrègles du jeu à long terme en matière de poli-tique de la santé. Elle dispose d’une base com-mune d’assurance, la LAMal. Que souhaite H+au sujet de l’assurance de base et commentéviter qu’une nouvelle révision ne conduiseencore à l’échec?

PETER SALADIN: «La LAMal concerne l’assuran-ce-maladie. Pour ce qui est de la réglementa-tion du système de santé dans son ensemble –avec des objectifs, des stratégies et une répar-tition correspondante des tâches et des com-

pétences entre la Confédération et les cantons–, il n’existe aucune base constitutionnelle. LaLAMal influence toutefois l’offre de soins, sanspour autant tenir compte des défis de la méde-cine liés à l’évolution de l’état de santé de lapopulation et aux progrès de la médecine, destechniques médicales et du secteur pharma-ceutique, qui entraînent notamment un glisse-ment des soins du domaine stationnaire vers ledomaine ambulatoire. Il est grand temps defixer des objectifs clairs en matière de politiquede la santé, afin de pouvoir agir de manièreciblée.»

H+ est-elle favorable à une régionalisation dusystème de santé? Cette solution est-elle com-patible avec notre système politique fédéralis-te? Que pensez-vous de la rivalité entre lesrégions en matière d’équipement hospitalier?

PORTRAIT DE PETER SALADIN,

DR RER. PUBL.

Depuis 1998,Peter Saladinassure la fonc-tion de prési-dent de H+ LesHôpitaux deS u i s s e ,l ’Assoc iat ionsuisse deshôpitaux, cli-niques et éta-b l i s s e m e n t smédicosociauxpublics et pri-vés.De 1990 à 2003, il était à la tête de la direc-tion de l’Hôpital de l’Île à Berne, après avoirtravaillé, entre 1986 et 1989, en tant quesecrétaire général du Département fédéralde l’économie à Berne. Entre 1969 et 1986,Peter Saladin a exercé diverses fonctions ausein de l'Office fédéral des affaires écono-miques extérieures (DFE) dans le domainede la politique internationale en matière dedéveloppement, d’économie et de commer-ce, notamment celles d’attaché financierauprès de l’ambassade de Suisse àWashington D.C. (USA) et de président de laCommission pour la garantie contre lesrisques à l’exportation.

PRÉSIDENT DE H+, L'ASSOCIATION NATIONALE DES HÔPITAUX DE SUISSE, M.

PETER SALADIN A BIEN VOULU ACCORDER UNE INTERVIEW À TRAIT D'UNION

QUI ABORDE LA POLITIQUE DE LA SANTÉ EN SUISSE.

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SIDENT DE H+, LES HÔPITAUX DE SUISSE 9politique santé

PETER SALADIN: «On observe une certaine régio-nalisation et de nombreux accords vont déjàdans ce sens. La collaboration entre les hôpi-taux universitaires de Genève et de Lausanne,de même que la mise en place d’une centraled’achats commune pour la Suisse romande ensont de bons exemples. Il s’agit maintenant desystématiser ces efforts et de les adapter demanière cohérente aux processus liés auxpatients. D’une part, la mobilité de la populationne cesse d’augmenter, de l’autre, les habitudeset les comportements de cette dernière enversle système de santé évoluent, et cela indépen-damment des frontières cantonales, voire natio-nales.Les hôpitaux sont de grandes entreprises com-plexes, qui ont besoin d’une grande marge demanœuvre entrepreneuriale pour garantir unequalité élevée et assurer leur rentabilité, ainsique pour suivre l’évolution de la médecine et dela recherche. Est-il vraiment judicieux que lescantons gèrent eux-mêmes de telles grandesentreprises et influencent même, bien souvent,les décisions opérationnelles? Compte tenu dufutur financement basé sur les prestations etdes changements évoqués ci-dessus, le rôle etles tâches des cantons évolueront eux aussi.Un exemple: au cours de ces 10 dernièresannées, la durée des séjours hospitaliers aconsidérablement diminué. Les cantons ontessayé d’orienter cette évolution en supprimantdes lits ou par le biais d‘investissements.Malgré cela, la durée d’hospitalisation est tou-jours relativement élevée en Suisse, en compa-raison internationale. Les mécanismes de pilo-tage n’ont donc pas eu l’effet escompté. Lescantons continueront certainement d’influencerles conditions-cadres de l’offre de soins et dejouer un rôle central dans la politique des assu-rances-maladie et sociales.La coordination de l’offre de soins se fera àl’échelle de régions supracantonales, quirechercheront un équilibre optimal entreconcurrence et collaboration au sein deréseaux. Les hôpitaux pourront être concur-rents au niveau des soins de base, mais colla-boreront au sein de réseaux dans le domainedes spécialités. La Suisse représente une peti-te région, en matière d’offre de soins: il n’exis-te, par exemple, qu’un seul centre pour grandsbrûlés dans toute la Suisse. En revanche, touthôpital disposant de l’équipement adéquat est

en mesure d’opérer une appendicite. Pour unetelle intervention, les patientes et les patientsdevraient pouvoir choisir librement l’établisse-ment. L’offre quantitativement et économique-ment judicieuse doit toutefois être définie parchaque hôpital, et non par la force de décisionspolitiques.»

La concurrence entre secteur public et secteurprivé est faussée par les subventions que lescantons accordent, notamment aux patientshospitalisés en catégorie privée dans un éta-blissement public. Quelle est votre réaction?

PETER SALADIN: «Dans un système basé sur lesprestations, les hôpitaux publics et privésdevraient être traités sur un pied d’égalité. Leshôpitaux doivent pouvoir se mesurer à armeségales: mêmes droits d’admission et de rem-boursement, mais aussi mêmes devoirs d’ad-mission et de remboursement. Des forfaits parcas liés au diagnostic (DRG) apporteront pour lapremière fois une transparence et une véritablecomparabilité. Ensuite, les tarifs fédéraux pour-ront être supprimés et remplacés par des prix.Les patients doivent avoir le libre choix de l’éta-blissement.»

Pour conclure, M. Saladin, le système de santésuisse va-t-il pouvoir se réformer ces pro-chaines années ou faudra-t-il encore attendred’autres détériorations, notamment de prix,pour qu’une solution s’impose?

PETER SALADIN: «La situation est grave, mais pasdramatique. Les hôpitaux disposent de beau-coup de possibilités pour influencer le systèmede santé. Pour cela, le dialogue entre les res-ponsables des hôpitaux et les autorités poli-tiques est très important. En revanche, il n’estpas établi si les autres acteurs sont eux aussiprêts à participer aux changements depuis long-temps nécessaires, dans le cadre de la révisionde la LAMal actuellement en cours. Les hôpi-taux ont en tout cas intérêt à introduire un finan-cement lié aux prestations. Dans le cas contrai-re, le système de santé restera prisonnier destructures non optimales, ce qui n'est dans l’in-térêt ni des contribuables, ni des patients. Larégionalisation de l’offre de soins est suscep-tible de favoriser ce processus de réforme.» ■

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10 compte rendu

Animée avec brio par lajournaliste scientifiquede L’Hebdo, Mme

Elisabeth Gordon, cetteconférence avait fait l’ob-jet d’une communicationpréalable – publicité,communiqué de presse,notamment. La Tribunede Genève, dans sonédition du 27 avril, a évo-qué la thématique etannoncé la conférence.

Les HUG ayant fait à leurtour l’acquisition d’unrobot Da Vinci®, trois ansaprès la clinique, lecontexte était intéres-sant à plus d’un titre. LaTribune de Genève du 3mai a d’ailleurs publiéune réaction du Dr

Stéphane Rohner, «aunom d’un groupe d’uro-logues FMH», plutôt

réactif à la chirurgie robotisée, sous la formed’une lettre de lecteur.

ENTHOUSIASME GÉNÉRAL

Les interventions des quatre conférenciers,tous très expérimentés, étayées par des pro-jections saisissantes ont plutôt soulevé l’en-thousiasme de l’assistance. Plusieurs ancienspatients des trois chirurgiens présents, qui opè-rent au moyen de la chirurgie laparoscopiquerobotisée avec succès, ont témoigné de leursatisfaction. Les nombreuses questions soule-vées ont aussi souligné les fortes attentes dupublic à l’égard des nouvelles technologiesmédicales.

Le Dr Charles-Henry Rochat a rappelé que l’in-térêt pour le robot s’était tout d’abord manifes-té au sein de la SMB, société coopérative à butnon lucratif, destinée à promouvoir le progrèsde la médecine libérale et qui comprend plus de220 médecins membres. La première opéra-tion, en collaboration avec l’IRCAD, s’est dérou-lée fin 2002 déjà à la Clinique Générale-Beaulieuqui fit l’acquisition du robot Da Vinci® en sep-tembre 2003. Quelques 300 opérations ont été

ORGANISÉE CONJOINTEMENT PAR LA SOCIÉTÉ COOPÉRATIVE MÉDICALE DE

BEAULIEU (SMB) ET LA CLINIQUE GÉNÉRALE-BEAULIEU, LA CONFÉRENCE

PUBLIQUE ORGANISÉE LE 27 AVRIL À UNI-DUFOUR SUR LE THÈME «LA CHIRUR-

GIE À L’ÈRE DE LA ROBOTIQUE» A ATTIRÉ LA FOULE. D’UNE CAPACITÉ DE 300

PERSONNES, LA SALLE ÉTAIT COMBLE POUR ÉCOUTER LES QUATRE INTERVE-

NANTS: DRJEAN SAUVAIN, DR

CHARLES-HENRY ROCHAT, PRÉSIDENT DE LA SMB,

DR

YVES RACLOZ ET LE PROFESSEUR LUC SOLER, DE L’IRCAD À STRASBOURG.

CONFÉRENCE PUBLIQUE DU 27 AVRIL 2006:

Le robot attire la foule à Uni-Dufour

Le directeur de la Clinique Générale-Beaulieu, PhilippeCassegrain, a répondu aux questions relatives à la ges-tion du robot.

Un public venu nombreux et attentif.

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11compte rendu

effectuées à ce jour à la clinique, dans lesdiverses spécialités concernées. La cliniqueabrite le Centre romand de chirurgie laparosco-pique robotisée.

Le Dr Jean Sauvain a brossé un rappel histo-rique complet du développement de cette tech-nologie médicale de pointe, mini-invasive etconsidérablement plus confortable tant pour lepatient que pour le chirurgien. Après l’exposédu Dr Charles-Henry Rochat sur l’application dela robotique en urologie, le Dr Yves Racloz, spé-cialiste de chirurgie viscérale, a expliqué les rai-sons de son enthousiasme pour cette «tech-nique reproductible» qui permet d’explorer lacavité abdominale comme jamais auparavant.

«LA CHIRURGIE À L’ÈRE DE LA ROBOTIQUE»

Les conférenciers lors de la conférence publique du 27 avril, en compagnie de la journaliste Elisabeth Gordon.

RÉALITÉ VIRTUELLE:

IMAGES SAISISSANTES

Le Professeur Luc Soler a également impression-né l’assistance. Chercheur à l’Institut deRecherche contre les Cancers de l’AppareilDigestif (IRCAD) à Strasbourg, il est renommédans le domaine de la réalité virtuelle et augmen-tée. Le film projeté et commenté par ses soins aillustré l’énorme potentiel encore à venir de la chi-rurgie robotisée. Vers quel futur allons-nous? A cette question, et non sans humour, leProfesseur Soler répond que si le robot pourraitun jour contrôler l’acte opératoire, le systèmequant à lui restera toujours sous le contrôle dupraticien. Que le «groupe d’urologues» susmen-tionné se rassure. ■

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12 compte rendu CONFÉRENCE SALLE BEAULIEU LE 6 MAI

SUCCÈS DU SECOND SYMPOSIUM ORGANISÉ SUR LES TECHNOLOGIES DANS LA

PRATIQUE MÉDICALE QUOTIDIENNE, SAMEDI 6 MAI DERNIER, À LA SALLE BEAU-

LIEU DE LA CLINIQUE. À L’INVITATION DU DR

LAURENCE DE CHAMBRIER ET DU

PROFESSEUR DANIEL O. SLOSMAN, DIRECTEUR DE L’INSTITUT DE MÉDECINE

NUCLÉAIRE, LES PARTICIPANTS ONT PU SUIVRE QUATRE CONFÉRENCES DE

HAUTE TENUE. UNE RICHE MATINÉE DANS UNE AMBIANCE CONVIVIALE.

«Quand risquons-nous de faire plus de mal que de bien?»

Au programme, après l’introduction du Dr

Laurence de Chambrier, «Utilité et futilité, oùmettre la limite?» du Dr Samia Hurst, «De l’utilitéou l’inutilité des mesures quantitatives dansl’imagerie» par le Professeur Daniel O. Slosman,«Les marqueurs sanguins tumoraux: quand font-ils plus de mal que de bien? Le cas du PSA» parle Professeur Pierre Chappuis, «Bilan de ladémence: so what?» par le Dr Jean-MarieAnnoni. Les conférences ont été suivies par lesquestions des participants et une conclusiontenue par le Dr Magali Guetty-Alberto.

INTERVENTION DU PROFESSEUR SLOSMAN

Une synthèse de ces quatre conférences, enune page, serait périlleuse. Aussi, nous évo-querons celle tenue par le Professeur Daniel O.Slosman, qui nous offre l’opportunité de mieuxcomprendre le travail réalisé à l’Institut deMédecine Nucléaire (IMN), sis dans la clinique.

Pourquoi mesurer l’image et comment gérercette information quantitative? Ces deux ques-tions permettent au Professeur Slosman d’in-troduire l’ostéodensitométrie et la technologiePET. Il s’agit de poser un diagnostic en mesu-rant la taille de la lésion, la densité du tissu ouson activité métabolique. «On utilise aussi lesmodifications dans le temps de l’image pour

l’évaluation de la réponse au traitement ou del’évolution de la maladie.» Mais la mesure del’image pourrait-elle constituer une fausse assu-rance?

Comme le souligne le Professeur Slosman, «lataille d’un ganglion cancéreux d’un centimètresera considéré comme pathologique. Maisqu’est-ce que veut dire “être pathologique“. Amoins d’un centimètre, cela ne signifie pasabsence de maladie. Il existe donc, apparem-ment, une interprétation des chiffres qui estd’abord destinée “à sortir de l’arbitraire pourêtre objectif“. La littérature médicale toutcomme la pratique médicale servent de réfé-rence, sans nécessairement assurer une “véri-té scientifique“.»

LES RISQUES DE «SOUS-»

OU DE «SUR-DIAGNOSTIC»

À l’aide d’exemples, le Professeur Slosman aétayé sa démonstration. Il en conclut, principa-lement, la nécessité d’un dialogue entre inves-tigateurs, afin de définir une référence commu-ne, comparable. Ce qui peut induire la modifica-tion du seuil diagnostic. Les risques sont poten-tiellement un «sous-diagnostic» ou un «sur-dia-gnostic», avec des mesures initiales identiques.La question des techniques et de l’appareillage

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132006: «TECHNOLOGIES ET MÉDECINE»

employés est évoquée: sous sa direction, uneétude multicentrique a permis de constaterque, à partir de quatre types d’appareils iden-tiques, pour un même protocole et une mêmemesure, les résultats peuvent présenter jusqu’à10% de discordance.

Le “sur-diagnostic“, souligne le ProfesseurSlosman, peut entraîner une médicalisationd’un individu “normal“. Il s’agit donc de procé-der à des contrôles rigoureux des appareils demesure mais aussi, de savoir effectuer cescontrôles et savoir analyser les résultats. Il fautdonc établir des critères communs d’élimina-tion des risques qui concernent tant l’appareilque l’utilisateur.

DANS LE DOUTE: REFAIRE L’EXAMEN

Evoquant son expérience de l’imagerie PET, unetechnologie éprouvée à Genève, et à la cliniqueen particulier, le Professeur Slosman parle del’introduction d’une norme SUV, une méthodolo-gie qui permet d’attribuer une valeur quantitativeà l’activité métabolique d’un tissu suspect telqu’un nodule pulmonaire isolé dans l’établisse-ment d’un diagnostic de cancer pulmonaire.Cette norme est aussi soumise à une variabilitétechnique.

Il n’existe donc pas encore de standardisation du“protocole de display d’image“ de ces nouvellestechnologies, ce qui pourrait suggérer une forme“d’anarchie“ convient le Professeur Slosman. Etde conclure, sur une note positive, “qu’en casde doute, il faut répéter l’examen“.» ■

Coupe transversale thoracique identique d’un examen métaboliqueFDG-PET (A), tomodensitométrique (B) ainsi que de leur fusion (C)démontrant la présence en périphérie du poumon d’une activité méta-bolique pathologique en regard d’un nodule pulmonaire, signant la pré-sence d’un cancer dont le second foyer central démontre l’existenced’une métastase ganglionnaire de la région hilaire.

Campagne «swisshand»

L’HYGIÈNE DES MAINS: UN

GESTE DE PRÉVENTION ET

DE RESPECT

Ce thème suisse a été retenupar l’OMS pour la promotion del’amélioration de l’hygiène desmains dans le monde.De nombreux hôpitaux suissesdont la Clinique Générale-Beaulieu participent à la cam-pagne «swisshand» 2005-2006, sous la conduite de saCommission d’hygiène.

Cette campagne est organiséeà l’initiative de Swiss-NOSO enpartenariat avec l’Office fédéralde la santé publique, la SociétéSuisse d’Hygiène Hospitalière,la Société Suissed’Infectiologie et H+ LesHôpitaux de Suisse, sous ladirection du Dr Hugo Sax desHôpitaux universitaires deGenève.

EXCELLENTS RÉSULTATS

La Clinique Générale-Beaulieu aobtenu d’excellents résultatslors des premiers audits de pra-tique au printemps 2005. Lajournée nationale de l’hygiènedes mains, le 26 janvier 2006, aréuni 120 personnes autour denotre infirmière hygiéniste,Mme Véronique Marchal, quis’est comme toujours forte-ment investie pour rappeler àchacun et chacune l’importan-ce de ce geste reconnu commeétant le moyen le plus efficacepour prévenir les infections.

«Notre action continue, de nou-veaux audits de pratique sonten cours actuellement», préci-se la responsable de laCommission d’hygiène, Mme

Annie Grange, infirmière-chef.

Mme Véronique Marchal profiteà cette occasion de rappeler àtoutes et à tous que la sécuritédes patients est une prioritépour la clinique et l’hygiène desmains en fait partie.

A la clinique

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(suite de la page 1)

La caisse unique ne signifie pas l’étatisation.L’Office fédéral de la santé, et en particulierl’Office des assurances sociales (OFAS), exercentdéjà un contrôle sur l’ensemble des caisses-mala-die. Ils pourraient dorénavant l’exercer sur unecaisse unique. Pour les patients, cela ne changeraitdonc rien. La caisse unique rendrait sans objet lefameux système de compensation des risques, quiest lourd et onéreux. Elle supprimerait égalementl’effet inflationniste désastreux sur les primes quiconsiste à obliger les caisses à constituer une nou-velle réserve à chaque changement de caisse parun assuré, sans pour autant dissoudre la précé-dente. Il est dommage que l’initiative veuille chan-ger le système de financement en calculant lesprimes en fonction du revenu. C’est sans doute laprincipale cause qui a justifié le «niet» massif desparlementaires.

Parmi les autres points critiqués figurait le risquede nivellement par le haut des primes. On peutrétorquer que le système serait plus simple à sur-veiller et que les cantons déjà très au-dessus de lamoyenne nationale en matière de primes, commeGenève et Vaud, bénéficieraient sans doute d’unpeu plus de solidarité des cantons alémaniques.

L’autre «croyance», qui a fait trébucher l’initiativeau National, est celle que la LAMal aurait besoin dedavantage de concurrence. C’est évidemment unleurre. Car il n’y a point de concurrence entre lescaisses (catalogue des prestations identique danstoute la Suisse, obligation d’assurer tout le mondesans réserve, quel que soit l’âge ou l’état de santé)dont la priorité actuelle est la «chasse aux bonsrisques» pour… les assurances complémentaires.

La caisse unique ne représente certainement pasune panacée. Elle peut contribuer à diminuer forte-ment les coûts dits techniques. A nos yeux, ellepermettrait à la médecine libérale d’enfin orienterses préoccupations sur les assurances complé-mentaires. Une fois la question de l’assurance debase réglée, celles-ci pourraient enfin faire débat.Car c’est à leur niveau que se situe l’enjeu réel dela concurrence. Concurrence qui devrait être bienplus ouverte, voire acharnée, créant une pressionsur les prix des complémentaires, pour permettreau plus grand nombre d’accéder aux soins privés.La LAMal est décidément l’arbre qui cache la forêt.

PHILIPPE CASSEGRAIN

IMPRESSUM

Ligne éditoriale:Philippe CassegrainMarian Stepczynski

Rédacteur responsable:Philippe Amez-Droz

Ont également collaboré à ce numéro:Mmes Chantal BuehlerNathalie Blanc Françoise DimierAnnie GrangeMM. Stefano BisantiPhilippe CassegrainLaurent DebenestDr Bertrand DemierreDr Aymen RamadanPeter SaladinProf. Daniel O. Slosman

Crédits photo:Thierrypier Graindorge

Graphisme & production:Agence PM

Tirage:1’500 exemplaires

Contact:[email protected]

14 mot du directeur

RENDEZ-VOUS CONVIVIAL:

LES APÉRITIFS DE LA DIRECTION

C’est dans une ambiance chaleureuse et détendueque s’est déroulé le premier des apéritifs de ladirection auquel Philippe Cassegrain a convié lepersonnel de la clinique, jeudi 6 avril 2006 à la salleBeaulieu, selon la disponibilité et le souhait de cha-cun. Par ce rendez-vous trimestriel, la directionentend créer une opportunité de contacts etd’échanges, autour d’un buffet concocté comme ilse doit par notre chef de cuisine. Merci à tous.

M. Philippe Cassegrain et Mmes Marie-Thérèse Olivier, SamiaAttia et Françoise Court de la réception.

M. Ali Percin et Mmes EugeniaBernal, Maria Celeste Carvalho etMaria Moura du service hôtelier.

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