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ECA ECHOS D’AFRIQUE CENTRALE No 30 - juillet 2013 www.uneca.org/sro-ca Making growth count for all Le moment de l’industrialisation

Echos d'Afrique Centrale n°30 - juillet 2013

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Bulletin no 30 of the UN Economic Commission for Africa’s central Africa Office. In this edition, time for Industrialisation; Growth for All.

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Page 1: Echos d'Afrique Centrale n°30 -  juillet 2013

ECA

ECHOS D’AFRIQUE CENTRALE

No 30 - juillet 2013 www.uneca.org/sro-ca

Making growthcount for all

Le moment de l’industrialisation

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Sommaire

Cocoa producers: why not engage invalue-addition?

PublisherEmile Ahohe

Editor-in-Chief/DesignerAbel Akara Ticha

Contributors

All Professional and SupportStaff of ECA/SRO-CA

Proofreading

All Professional and SupportStaff of ECA/SRO-CA

Echos d'Afrique CentraleUne publication du Bureau sous-régional pour l'Afrique Centralede la Commission Economique des Nations Unies pour l'Afrique

B.P. 14935 Yaoundé - CamerounTél: +237 22 23 14 61 / 22 22 08 61 / 22 22 08 56

Fax: +237 22 23 31 85Web: www.uneca.org/sro-ca

Email: [email protected]

Le FocusLe moment de

l’industrialisation

L’Afrique centrale doitchercher CFA 100 milliards

pour financer son économie verte

ERA 2013: Industrialisingfor growth, jobs and trans-

formation

Inclusive Growth andEmployment

Echos d’Afrique CentraleN° 30 jui l let 2013

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La cérémonie du lancementdu Rapport Economiquesur l'Afrique 2013 à

l’Université de Yaoundé II a étél’occasion d’examiner la poli-tique d’industrialisation enAfrique Centrale. Une étude decas sur le Cameroun a révéléque ce pays a mis l’accent sur laproduction agricole, mais n'a paspu orienter le secteurdu cacao vers unetransformation de ceproduit de base. C’estainsi que plus de 80%des exportations desproduits dudit sec-teur est constitué desfèves et n’est doncpas mis en valeur, cequi constitue unmanque à gagnerconsidérable pour leCameroun en termesde revenus.

Un constat désolant découlantde ce Rapport est que les prixpayés aux cacaoculteurs sontnettement inférieurs à ceux dumarché mondial, alors que lesacheteurs imposent aux pro-ducteurs des conditions trèsstrictes de contrôle de la qualité.Sortir les agriculteurs de cettesituation désagréable nécessited'investir dans la transformationdu cacao à travers l'industrialisa-tion.

Mais le Rapport Economique

sur l'Afrique 2013 va au delà dela transformation dans une seulefilière de production. CeRapport indique aussi que lespays africains en général, ceuxde l’Afrique centrale en particu-lier, peuvent s’engager dans lamise en valeur d'autres res-sources naturelles tels que lesproduits forestiers, en insérant

notamment des entreprisesdans des chaines de valeurpour conduire la sous-régionvers une croissance significative.

Il est à noter que les recomman-dations de ce Rapport qui sontadressées à l’ensemble du conti-nent s'avèrent particulièrementpertinentes pour l'Afrique cen-trale dans l’optique d’une indus-trialisation au service de la crois-sance, de la création d’emploiset de la transformation des éco-nomies. Il s’agit notamment de :i) développer des politiquesindustrielles robustes, en parti-

culier celles qui permettraientd'améliorer l’industrialisationfondée sur les produits de base; ii) développer les compé-tences locales et les capacitéstechnologiques dans les entre-prises, surtout celles qui ont desliens avec d’autres entreprises auniveau local ; iii) négocier desaccords commerciaux sous-

régionaux au sein de laCEMAC et de la CEEACavant d’envisager deregarder au-delà de lasous-région ; iii) investirdans le développementdes infrastructures, tout endéveloppant des compé-tences aux niveaux inter-médiaire et supérieurepar une système de for-mation professionnelle iv)améliorer la coordinationentre les ministères

concernés et le secteur privé et; v) comprendre les caractéris-tiques techniques des chaînesde valeur mondiale et la struc-ture de l’industrie afin d’en tirerprofit. Les pays d'Afrique Centrale sonten quête de stratégies idoinespour atteindre le statut d’éco-nomies émergentes entre 2025et 2035. Pour y parvenir, il estcrucial qu’ils se lancent dans l’in-dustrialisation fondée sur lesproduits de base. La CEAencourage vivement les pays dela sous-région dans cette voie.

Echos d’Afrique Centrale 3N° 30 - juillet 2013www.uneca.org/sro-ca

Le FocusLe FocusLe moment de l’industrialisation

La mise en valeur des ressources naturelles :source importante de revenus

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The launch of theEconomic Report onAfrica (ERA) 2013 in

Yaounde, Cameroon in June2013 provided an opportunityto ponder the question ofCentral Africa’s continuous diffi-culties in making growth countfor everyone. It was agreed thatthe relatively low state of valueaddition of the continent’s pro-ducts, due to inadequate policystrategies, infrastructure, finan-cial resources, human capital andtechnology for industrialisationwere the some of the major rea-sons for this “jobless” growth.

Both the reviewers and theaudience dissected the situationin Central Africa with a casestudy on Cameroon’s cocoa sec-tor. Over the years, the countryhas put premium on stimulatingcocoa farm produce but has notdone much to transform thebeans before exportation. Over

80% of Cameroon’s cocoa tradeis in the beans, making it to missout on important sources ofrevenue that could flow fromvalue addition. A dishearteningfinding of the report is thatprices given to farmers for theircocoa beans are far belowworld market prices, but buyershold producers to very stringentquality control conditions. Thesmartest way out of this injusticeis to invest in cocoa transforma-tion and value addition throughindustrialisation.

But ERA 2013 is not only aboutcocoa transformation. It docu-ments how Central Africancountries can add value to othernatural resources such as timberproducts by creating linkagefirms that would lead to mea-ningful growth.

The following recommenda-tions which we have made on acontinent scale will prove rele-vant for Central Africa for aslong as it would take the sub-region to start commodity-based manufacturing: developrobust industrial policies, espe-cially those that would enhancecommodity-based industrialisa-tion, develop local skills andtechnological capabilitiesamong linkage firms, negotiatesub-regional trade arrange-ments within CEMAC andECCAS before looking beyond,invest in infrastructural develop-ment while boosting skills atlower and higher levels, improvecoordination among relevantministries and the private sectorand understand the opportuni-ties open in global value chainsin order to take advantage ofthem.

Central African countries areworking full time to becomingemergent economies between2025 and 2035 and commo-dity-based manufacturing willprove an important tool to getthere. ECA therefore encou-rages the countries of the sub-region to be steadfast and focu-sed as they travel this road.

Echos d’Afrique Centrale 4 N° 30 - juillet 2013

Central Africa’s time to industrialiseLe FocusLe Focus

Transforming a higher proportion ofcocoa beans into finsihed productswould guarantee additional incomefor exporting countries

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Echos d’Afrique Centrale 5N° 30 - juillet 2013www.uneca.org/sro-ca

L’Afrique Centrale devrait rechercher 100 milliards de FCFA pour sonFonds sur l’économie verte – Experts

La sous-région de l’Afriquecentrale, appuyée par desnombreux partenaires au

développement, dont la CEA, s’ac-tive déjà à la réalisation d’une éco-nomie verte qui serait génératricede revenus, créatrices d’emploisdécents et permettrait d’atteindredes niveaux de croissance soute-nus. En effet, après la Conférencedes Ministres de la CommunautéEconomique des Etats de l’AfriqueCentrale (CEEAC) sur leDéveloppement de l’Economieverte en Afrique Centrale, tenue

en mai 2012 à Brazzaville auCongo, le Fonds pour l’EconomieVerte de l’Afrique Centrale(FEVAC) a été crée. Le but de cemécanisme de financement est dedévelopper le système del’Economie Verte en AfriqueCentrale dont les outils opération-nels sont : le Programme d’Appuiau Développement de l’EconomieVerte en Afrique Centrale (PADE-VAC) et les programmes sectorielsapprouvés par les Ministres ayantpris part à cette Conférence.

Après la Conférence citée ci-des-

sus, le Secrétariat Général de laCEEAC a jugé utile que les carac-téristiques du FEVAC soient éga-lement examinées par (i) lesMinistres de la CEEAC en chargede l’Economie et des Finances,avant de les transmettre aux Chefsd’Etat de la sous-région poursignature, et (ii) la Conférence desbailleurs de fonds pour informa-tion. C’est dans cette optique queces Ministres, appuyés par desexperts en matière d’économieverte ainsi que des juristes, se sontréunis à Brazzaville du 1er au 3 juil-

let 2013 pourse penchersur l’opéra-tionnalisationdudit Fondset faire le plai-doyer dansleurs pays res-pectifs afinque les Chefs

d’Etat puissent apporter leurapprobation quant à sa mise enœuvre.

Au terme de leurs travaux, lesditsexperts ont proposé que 20Milliards de FCFA de budgetsoient affectés au titre des contri-butions des Etats à réunir lors dela création du Fonds et que 100milliards de FCFA soient inscrits autitre des apports en capital de ceFonds. Les experts ont égalementrecommandé de s’inspirer desprocédures pratiquées par laBDEAC, le FIDA, la BAD, la BanqueMondiale et autres organismes

internationaux pour définir lesmécanismes de décaissement etde constitution des fonds. Enoutre, ils ont suggéré d’adopter lesprogrammes sectoriels proposéspar le Secrétariat Général de laCEEAC, en tenant compte desajustements qu’ils ont apportés.Ces programmes se focaliserontsur plusieurs domaines notammentla valorisation des déchets, l’assai-nissement, la mise en valeur desproduits forestiers non ligneux, ledéveloppement de la bioénergieet de l’hydro électricité, l’artisanatdes ressources naturelles, l’écono-mie des parcs zoologiques etl’écotourisme, l’administration desaires protégées, l’économie dubois, l’éco exploitation des mine-rais, la lutte contre l’assèchementdu Lac Tchad ainsi que lesconstructions durables.

Au cours de la réunion d’expertsqui a précédé la Conférence desMinistres, certaines activitésmenées par le Bureau sous-régio-nal pour l’Afrique centrale de laCEA dans le cadre de l’économieverte, notamment la réunion duComité Intergouvernementald’Experts de mars 2013 sur lesenjeux et défis de l’économieverte en Afrique Centrale, ont étéénoncées. Par ailleurs, la CEA a étédésignée en qualité de membredu Comité de suivi de la feuille deroute pour la mise en œuvre duFEVAC. Ce groupe sera coor-donné par le Secrétariat Généralde la CEEAC.

Les experts en plein débat

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Echos d’Afrique Centrale 6 N° 30 - juillet 2013

« Nous pouvons aider les gouvernements à opérationnaliser les

Dossier on ERA 2013Dossier on ERA 2013

Lors du lancement duRapport Economiquesur l’Afrique 2013, le

13 juin 2013 à Yaoundé auCameroun, des universi-taires ont exprimé leurgrande satisfaction sur lapertinence du document etse sont dit volontaires pouraider les gouvernementsafricains, celui du Camerounen particulier, à mettre enpratique les recommanda-tions phares dudit Rapport.Lancé sur le campus del'Université de Yaoundé II, àSoa, le Rapport exhorte lespays africains à s’engagerdans l’industrialisationbasée sur la transformationaccrue de leurs matièrespremières afin d’accélérer etsoutenir la croissance, l’em-ploi et la transformationé c o n o m i q u e .

Selon le Ministre Déléguéauprès du Ministre del’Economie, de laPlanification et del’Aménagement DuTerritoire Chargé de laPlanification duCameroun, M. Yaouba

Mme Marie DelaventureAmougou, Représentantedu Groupement InterPatronal du Cameroun(GICAM). Parlant des impli-cations du Rapport dans lecontexte du Cameroun,Mme Amougou a estiméque le pays a besoind'énormes investissementspour lancer un véritable sec-teur manufacturier. Selon laReprésentante du GICAM,

Abdoulaye, qui aprésidé la céré-monie, leRapport vient àpoint nommé aumoment où leC a m e r o u nentame sa qua-trième année dela mise en œuvrede son Documentde Stratégie pourla Croissance et l’Emploi.Dans ce contexte, a-t-ilajouté, le Gouvernementcamerounais tiendracompte des analyses perti-nentes de la CEA et laCommission de l'UA.

« Le Rapport Economiquesur l'Afrique 2013 est un tra-vail formidable », a déclaré

Le Ministre Délégué M. Abdoulaye Yaouba pendantson allocution (Le Ministre de Travaux Publiques -M. Patrice Amba Salla est à gauche)

Une partie de l'auditoire lors dulancement

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Echos d’Afrique Centrale 7N° 30 - juillet 2013www.uneca.org/sro-ca

recommandations du Rapport Economique sur l’Afrique 2013 » –Chercheurs

le secteur manufacturiertraine à démarrer du fait desnombreuses difficultés telsque l’environnement peufavorable pour les affaires,l'absence de zones écono-miques et les lacunes dans ledéveloppement et la diffu-sion de technologiesmodernes, y compris cellesde l'information et de lacommunication (TIC).

Quant au Recteur del'Université de Yaoundé II, leProfesseur Oumarou Bouba,il a indiqué que le Rapportétait d'une importance stra-tégique pour les domainesactuels de recherche desprofesseurs et des étudiantsde la Faculté des SciencesEconomiques et de Gestionde son institution. Il a saluéle partenariat entre la CEAet l'Université de YaoundéII, et a exprimé sa gratitudeenvers la CEA pour son donde 79 livres de ses publica-tions à la bibliothèque del'université.

Après un débat animé surles implications du RapportEconomique sur l'Afrique2013, le Directeur duBureau sous-régional pourl'Afrique centrale de la CEA,M. Emile Ahohe, à réitérél'optimisme de la CEA etl'Union africaine sur la trans-formation des économiesafricaines. «Nous devonssensibiliser nos décideurssur l’urgence qu’il y a à trans-former structurellement leséconomies du continentgrâce à l'industrialisationfondée sur les produits debase pour éviter le piègedes matières premières quipourrait résulter d’unedépendance excessive del’exportation de ces pro-duits», a-t-il ajouté.

Plusieurs membres duGouvernement camerou-nais, le corps diplomatiqueainsi que des universitaires,étudiants et professionnelsdes médias ont assisté aulancement du RapportEconomique sur l’Afrique2013 au Cameroun.

Dossier on ERA 2013Dossier on ERA 2013

Remise des livres par le Directeur duBureau sous-régional pour l'Afriquecentrale de la CEA – M. Ahohe, auRecteur de l’Université de Yaounde II –Pr Bouba

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At the launch of the ECA-AUEconomic Report on Africa2013, on 13 June 2013 in

Yaounde Cameroon, a college ofuniversity dons expressed theirsatisfaction on the quality and rele-vance of the document and saidthey were quite ready to supportgovernments across Africa, andthat of Cameroon in particular, toimplement the recommendations

of the Report. Launched at theUniversity of Yaounde II, in Soa,Cameroon, the Report urgesAfrican countries to engage incommodity-based industrialisationin order to accelerate the conti-nent’s growth, solve its problems ofunemployment and quicken itseconomic transformation.

At the launch, Cameroon’s MinisterDelegate in the Ministry of theEconomy, Planning and RegionalDevelopment, in Charge ofPlanning, Mr Yaouba Abdoulaye,

described the report as timely andsaid his country’s Government willheed the prescriptions from ECAand the AU Commission. He saidseveral aspects of the Report’srecommendations were alreadybeing executed within the frame-work of the county’s Growth andEmployment Strategy which isalready in its fourth year of execu-tion.

“The Economic Report on Africa2013 is a formidable piece ofresearch,” said Ms MarieDelaventure Amougou, whorepresented the Association ofEmployers (GICAM) to review thepublication in the context ofCameroon. She said the countryrequired huge investments to kickstart real work in the manufacturingsector. She blamed the slack natureof the sector on a poor enablingenvironment for business, theabsence of economic zones andthe gaps in the development anddistribution of modern technolo-gies including Information and

Communication Technologies(ICTs).The Rector of the University ofYaounde II in Soa, Prof OumarouBouba said the Report was of stra-tegic relevance to the current areasof research of lecturers and stu-dents of the Faculty of Economicsand Management of his institution.He saluted the partnership bet-ween ECA and the University ofYaounde II, particularly thankingECA for furnishing the University’slibrary with a package of 89 booksfrom its collection of publications.Following a heated debate onmerits and implications of theEconomic Report on Africa 2013,the Director of the Sub-regionalOffice for Central Africa of ECA,Mr. Emile Ahohe reiterated theoptimism of ECA and the AU onthe transformation of Africa’s eco-nomies. “We need to sensitise ourpolicy makers to see the urgencyof structurally transforming thecontinent’s economies through acommodity-based industrialisationin order to also avoid the commo-dity trap associated with an over-dependence of the exportation ofraw materials,” he added. The Central Africa launch of theEconomic Report on Africa wasattended by members of theCameroon Government, mem-bers of the diplomatic community,researchers from academia, stu-dents and media professionals.

Echos d’Afrique Centrale 8 N° 30 - juillet 2013

Dossier on ERA 2013Dossier on ERA 2013Researchers pledge to help governments put to use recom-

mendations the Economic Report on Africa 2013

Happy folks at ECA book exhi-bition after the launch

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Quelle est la particularitédu Rapport Economiquesur l’Afrique 2013 ?

Ce rapport insiste sur une recom-mandation essentielle qui pourraitsortir les pays africains de la situationde sous-développement industrieldans laquelle ils se trouvent. Il fautopter pour une industrialisation fon-dée sur les produits de base. C’estune recommandation forte parcequ’on a eu tendance à opposer lesecteur manufacturier aux produitsde base. Le rapport recommandeune sorte de conjonction entre lesdeux. L’idée c’est d’arriver à s’indus-trialiser à partir des produits debase. On s’est appuyé sur une étudede cas dans neuf pays pour mettreen évidence qu’il y a la possibilité des’industrialiser à partir des produitsde base.

Comment les pays africains vont-ilsprocéder pour s’industrialiser à par-tir des produits de base?Il importe de tirer profit de l’expé-rience réussie des pays émergentsd’Asie. Ils ont réussi à s’industrialiser.

Ils ont mis en place despolitiques économiquescohérentes. Cela passe parl’identification claire desfacteurs qui déterminent ledéveloppement des liens,aussi bien en amont et enaval. Le rapport identifiedes facteurs d’ordre spéci-fique aux pays. Il y a unemarge de manœuvre de la

part des pouvoirs publics d’agir surles facteurs propres aux pays. C’est-à-dire au niveau des infrastructures,des ressources humaines notam-ment. A ce niveau, le rapport préco-nise aux pouvoirs publics de s’enga-ger dans une politique d’industriali-sation centrée autour du renforce-ment des compétences des produc-teurs locaux, autour de la nécessitéde régler les problèmes d’infrastruc-tures, d’énergie, de transport, detechnologies de l’information et dela communication, s’engager dansune dynamique d’intégration sous-régionale. L’intégration sous-régio-nale offre la possibilité d’accéder àdes marchés qui sont moins exi-geants en matière de norme et dequalité que ceux des pays industria-lisés. Donc ce serait un terrain favora-ble pour expérimenter uneapproche du développement desliens en amont et en aval avant depouvoir intégrer la chaîne desvaleurs aux niveaux continental etmondial.Quel est l’état actuel de l’économieafricaine ?

Depuis une dizaine d’années, lesindicateurs de croissance écono-mique sont favorables .Le taux decroissance depuis 2008 tourneautour de 5%, en dehors des épi-sodes de 2009 et 2011 marquéesrespectivement par la crise finan-cière et le printemps arabe. Pour2013, on s’attend à un taux de crois-sance de 4.8% et 5.1 % pour 2014.Donc avec de tels taux de croissance,les signaux sont positifs.

Sauf que tous ces chiffres ne ren-voient à rien pour la ménagère dontle panier est toujours vide ou cesnombreux jeunes qui chôment…Ce qui est préoccupant au niveausocial c’est la persistance de l’incapa-cité du modèle de croissance actuelfondé sur les produits de base àgénérer une dynamique de créationd’emplois décents. Donc le pro-blème d’emploi pour les jeunes etles femmes est assez considérable.Compte tenu de la bonne tenue desindicateurs économiques, on auraitpu s’attendre à ce que les indicateurssociaux soient positifs. C’est un peul’objet du rapport : préconiser unepolitique d’industrialisation fondéesur les produits de base qui auraitpour objectif de renforcer la crois-sance , de créer les emplois , d’assu-rer la transformation économique etde régler tous les problèmes liés à lapauvreté ambiante et la faiblesse desrevenus des individus.Propos recueillies par Jean-BrunoTagne du Journal – Le Jour

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Dossier on ERA 2013Dossier on ERA 2013Entretien avec Ghitu-I-Mundunge de la CEA – présentateur du

Rapport lors du lancement de Yaoundé

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As the UN SecretaryGeneral, Mr Ban ki-Moon told African lead-

ers at the 20th Summit of theAfrican Union in Addis AbabaJanuary 2013, it does not sufficefor African economies toachieve increasing economicgrowth without a correspon-ding increase in employmentrates and decrease in povertyand suffering. And this is partic-ularly true for Cameroon.

For growth in Cameroon to bemeaningful, we argue that itmust be inclusive; that is, bebroad-based across sectors andregions and benefit ordinarycitizens from all walks of life.Strategies to achieve meaning-ful growth must pay attention tothe needs of all social groups,including the youth, women,indigenous peoples and othermarginalised groups. It must notbe the kind of growth that trailsoff in figures and benefits most-ly privileged groups.

The challenge in Cameroon, asis the case with many of itsneighbours, is that growth inrecent years has been engi-neered mainly by the primarysector – especially the capitalintensive extractive industries.There has been an oversight ofthe place of other sectors of theeconomy such as the informaldespite their inherent ability tooffer more job opportunities,particularly for the poor. Thisnarrow base limits the scope ofthe distribution of the spin-offsof growth. Below, we propose adeparture from this state ofaffairs.

Structural Transformation –A must!

To start with, Cameroon needsto urgently undertake a robuststructural transformation of itseconomy, with particularemphasis on the developmentof competitive manufacturingactivities. Information we gath-ered from the MonetaryProgramming Service of theBank of Central African States(BEAC) in 2011 show thatCameroon’s main exports within

the last 15 years have rested oneight primary sector areas.These are crude oil, cocoa, cof-fee, cotton, timber, aluminum,banana and natural rubber. Theindustrial structures to trans-form these products locallythrough value addition aregrossly inadequate or non-exis-tent, translating into lack ofcapacity to absorb job seekers.An onlooker would rejoice atCameroon’s general unemploy-ment rate of 5.7% and a youthunemployment rate of 8.9% asreported by the National

Institute of Statistics (INS) in2011. But that would be sim-plistic. There is a real issue ofgross underemployed, pitchedat 70.6% by INS. This group ofactive workers earn monthlystipends less than or equal toFCFA 28,500.

It is gratifying to note thatCameroon is now investing ininfrastructural projects thatwould create an enabling envi-ronment for industrialisationand business expansion as is

envisaged in its cur-rent Growth and

Employment Strategy Paper(GESP) 2010 - 2020.

Such structural transformationwill broaden the sectoral pat-tern of labour and boost thereal per capita income of theeconomy in the long term, asincreased manufacturing stimu-lates other sectors, such astrade, services, transport andtourism (where Cameroon has awell documented potential).Given the proliferation of thepoor in rural areas and thedependence of a good part of

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Inclusive Growth and Employment:

There is great need to add value to rawmaterials such as timber before exportation

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the population on agriculture, ,it is important to scale upinvestments in upgrading agricproductivity, enhancing agro-industries and promoting mar-ket connectivity both regionallyand globally. Technical and Vocational

Training – Indispensable forChange

Further, for Cameroon to jointhe ranks of emerging countriesby 2035, there is a need todeepen reflections on whatprofile of human capital isneeded and make smart invest-ments in overhauling the educa-tional system so as to make itresponsive to the country’semerging needs.

As the UN reported recently,Cameroon’s educational systemis too general in scope and nottotally in conformity with thedemands of the economy. From2000 to 2011, only 19% of sec-ondary school students in thecountry were enrolled in tech-nical studies. This should pro-voke Government to urgentlyput premium on technical and

vocational training especially inthe areas of applied science,engineering, mathematics andentrepreneurship.

To achieve inclusive growth andemployment attention must bepaid to funding special activi-ties which enhance employ-ment for youths and women(especially those in rural areas),reducing gender-based dispari-ties in access to means of pro-duction as well as strengtheningwomen’s capability to commer-cialize their produce.

Good Governance – the ulti-mate investment booster

In addition, the speed anddynamism through whichCameroon would achieveresults will depend very muchon strengthening good gover-nance. We have clearly seenthe intent by Cameroonianauthorities to stamp out corrup-tion. This campaign should bereinforced to address institu-tional accountability and bot-tlenecks to enable investor con-fidence, for businesses to flour-ish and to reinforce access topublic services. Even with the

creation of theone-stop shopfor the clearinggoods from theDouala port,for instance,businesses stillsuffer a lot ofdelays in such

transactions. It still takes longerthan the African average to setup a business in Cameroon dueto complicated procedural bot-tlenecks. Government mustaccentuate its efforts tostrengthen legislation whichwould motivate the financialsector to support the expansionof small scale, medium and largefirms.

If we consider the most recentstatistics on growth patterns inCameroon, for instance IMF’sprojection that the country willattain a growth rate of 4.8% in2013 and gradually move to therhythm of a 5.5% growth peryear, then it is obvious that a lotof work needs to be done tomake it beneficial to ordinarycitizens by way of creatingdecent jobs. The framework ofthe MDGs requires that a coun-try sustains a consistent annualgrowth of at least 7% to see itspositive effects on povertyreduction and overall develop-ment.

As we have argued, for growthto be meaningful in Cameroon,it must be inclusive and result ingainful employment for itsactive population. We haveexplored the routes to get thereand would insist on the struc-tural transformation of theeconomy. This is the surest wayto avoid the commodity trap,which often makes growth looklike mere statistics, and achievegrowth that improves the livingstandards of all citizens.

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two birds that must flock together

*Emile Ahohe (Director, Sub-regional office for Central Africa of the Economic Commission for Africa), Dayina Mayenga (Director, International Labour Organisation Decent Work Technical Support Team for Central Africa), Edme KOFFI(Representative United Nations Industrial Development Organisation), Najat Rochdi (Resident Coordinator of the UN Systemin Cameroon and Resident Representative of the United Nations Development Programme)

Training in entrepreneurship isimportant

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