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Le livre blanc du peering en France

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SOMMAIRE

1 - Qu’est-ce que le Peering2 - Le marché du Peering en France 2-1 L’infrastructure actuelle : les divers points d’échange et leur évolution récente a- Un contexte français spécifique b- Le modèle innovant de France IX

2-2 Les différents types de peers et leurs besoins actuels a- Les possibilités offertes

2-3 La problématique actuelle

3 - Les pistes de croissance du Peering

3-1 En France

3-2 A l’étranger

4 - Perspectives d’évolution 19

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PRÉFACE

Après s’être cherché pendant une dizaine d’années, le peering en France atteint la maturité et se fédère autour d’un acteur, France IX. Sous forme d’association loi 1901 et d’une société par actions simplifi ée en charge des opérations, cet acteur se développe rapidement à la fois en France et à l’international via des partenaires en s’appuyant sur une plate-forme mutualisée et sécurisée de haut niveau technique pour répondre aux nouveaux besoins des acteurs de l’Internet.

Proposant de nombreux services pour faire face à une demande toujours accrue, France IX combine les partenariats en France avec d’autres points d’échanges comme à Lyon avec le Lyonix et à Paris avec le SFINX ou opère lui-même une plate-forme sur les points stratégiques comme à Marseille. Située à l’arrivée de nombreux liens intercontinentaux de câbles sous-marins, la cité phocéenne va devenir à la fois une vitrine des technologies de France IX et un tremplin vers des marchés en développement comme l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Inde.

Ayant atteint une masse critique aujourd’hui, France IX va proposer de nouveaux services innovants ainsi que s’ouvrir à de nouveaux publics comme les entreprises qui se développent dans le Cloud et gérer la croissance desnouveaux usages des particuliers.

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1 - QU’EST-CE QUE LE PEERING ?

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Il est possible de défi nir le Peering comme un service de connexion à une plate-forme mutualisée et redondante pour échanger du trafi c de manière publique ou privée entre plusieurs membres connectés, appelés «peers» ou entre un peer et les serveurs de routes (serveurs où l’utilisateur annonce ses routes et collecte celles des autres partenaires). Ce service est accessible à tous les intervenants possédant un numéro d’AS (Autonomous System) délivré par les registres d’adresse IP de leur zone géographique.

Ce numéro d’AS donne accès à une plage d’adresses IPV4 et IPV6. Tout appareil informatique connecté à Internet se voit attribuer une adresse IP. Historiquement, cet adressage se faisait en IPV4. Devant la pénurie d’adresses en IPV4, due à l’explosion des terminaux connectés, un deuxième système d’adressage, considéré comme quasi-illimité, a vu le jour et se déploie actuellement, IPV6. Une politique de peering est un code de conduite en précisant les conditions à respecter pour les utilisateurs du trafic du peer. Dans une politique ouverte, l’utilisateur échange des routes avec les autres membres connectés sur le point d’échange.

Dans une politique sélective, certaines conditions sont imposées (minimum de trafic échangé, localisation du trafic…). Dans une politique fermée, les routes restent privées car elles ne s’échangent qu’en lien privé.

Concrètement, le service délivré s’appuie sur un point d’échange composé d’équipements de réseaux connectés les uns aux autres par de la fibre optique. L’infrastructure est mise en place dans un ou plusieurs centres d’hébergement où sont installés les équipements et les propres infrastructures des utilisateurs du point d’échange.

Redondance

Pour garantir une haute disponibilité de service, l’infrastructure mise en place est doublée pour que le trafic échangé arrive bien du point A au point B, et ce dans tous les cas de figure. Cela se traduit par la mise en place de deux liens reliant les mêmes sites ou une configuration du trafic pour le faire passer par un point C tiers.

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MutualisationL’infrastructure mise en place est aussi partagée. Au lieu de s’interconnecter par fibre optique ou cuivre de manière privée entre eux, les opérateurs utilisent les équipements mutualisés. Cela sous-entend que ces équipements ne leur appartiennent pas et ont pour vocation d’être utilisés par plusieurs opérateurs.

Le principal avantage de cette formule est de réduire considérablement les coûts du fait que les échanges ne se font que sur une seule et même plate-forme et que cette plate-forme n’est ni financée ni administrée par eux. Les coûts sur ces plates-formes mutualisées sont largement en dessous de ceux induits par la mise en place d’une infrastructure propre à chaque opérateur.

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Dans quel cadre êtes-vous membre de France IX?

Comme beaucoup, au titre de notre activité d’opérateur IP pour la partie technique et au titre de notre implication dans le développement du réseau côté social.

Quels sont les éléments qui vous ont convaincu de rejoindre ce point de peering?

Depuis le début de notre activité d’opérateur IP, nous entendons avoir un réseau qui soit le plus redondant possible. France IX était donc incontournable.

Quels sont les services de France IX que vous utilisez?

Le peering public, les RS* et un VLAN** privé avec un autre membre du point d’échange.

Sont-ils analogues à ceux que vous utilisez sur d’autres points de peering?

Oui

Quels sont les services que vous souhaitez dans le futur?

Du transport L2 vers les capitales européennes et plus de points en Province pour pouvoir toucher plus de gens.

France IX fédère de plus en plus d’acteurs en région et à l’international. Que peut vous apporter ce développement dans le futur?

Un trajet au plus court vers ces opérateurs, bien entendu :)

La neutralité de France IX, est-ce un point important pour vous?

C’est capital. Je préfère que le point d’échange soit neutre. Nous avons vu ce que cela a donné avec les points d’échange privés auparavant.

Celui qui serait le plus proche de France IX dans le domaine est le SFINX mais cela reste un point spécifi que tout de même.

De plus, il n’est pas toujours facile de partager un point d’échange avec ses concurrents.

Comment entre France IX dans votre analyse de coût ou dans votre équation économique de fournisseur de service?

Nous ne payons pas (encore) de récurrent au France IX. Notre gestion des coûts est loin d’être classique, le seul souci de l’entreprise étant de garder des coûts cohérents avec les prix de vente, l’amplitude des dits coûts n’a qu’une importance secondaire.

* Routes Serveurs : serveurs de routes en français.** VLAN (Virtual Local Area Network) : Réseau local virtuel.

INTERVIEW

DE BRUNO SPIQUEL,

ADMINISTRATEUR RÉSEAU ABSOLIGHTa b s o l i g h t

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2 - LE MARCHÉ DU PEERING EN FRANCE

FAI / Opérateur

Jeux en ligne

CDN

Cloud

E-Commmerce

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Sur un marché mature, les besoins se différencient selon les activités des utilisateurs des points d’échange avec des demandes en hausse constante du fait de l’omniprésence d’Internet dans l’activité des entreprises. Le peering en France s’est construit de manière assez récente et sur un historique assez original.

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2-1 L’infrastructure actuelle : les divers points d’échange et leur évolution actuelle

En une quinzaine d’années, âge du peering en France avec la plate-forme SFINX créée en 1995 et gérée par le réseau RENATER, la situation a beaucoup évolué et Internet est devenu omniprésent dans l’entreprise et notre vie quotidienne. Durant cette période, le marché a donc gagné en maturité. Pendant longtemps la principale préoccupation du marché a été d’avoir le Mbit/s de transfert le moins cher possible.

Le début des années 2000 avait même vu l’apparition de brokers spécialisés pour fournir des liaisons à prix cassé entre certaines villes de France ou sur des liaisons spécialisées. Les nouveaux usages de consommation de l’informatique demandent cependant d’aller plus loin aujourd’hui. S’il est nécessaire pour l’équation économique d’avoir des prix raisonnables sur les points d’échange, il est nécessaire d’avoir une qualité de service irréprochable. Jeux en ligne, vidéo streaming, application en mode SaaS, Cloud Computing, explosion du trafic des données sur les réseaux mobiles sont autant d’usages qui éclairent ces besoins. Ces derniers sont d’ailleurs en forte progression.

La qualité de service devient d’ailleurs un véritable différenciateur sur le marché pour pouvoir se démarquer sur le marché concurrentiel des services Web.

A - Un contexte français spécifique

Le contexte actuel du marché français du peering dépend pour beaucoup de l’histoire du peering en France. Les premiers pas du peering en France commencent avec la création du SFINX un point d’échange créé par le GIP RENATER qui opère un réseau spécialisé et dédié aux universités et centres de recherche en métropole et dans les territoires d’Outre-mer depuis 1992. Ce réseau a évolué depuis et en est à sa cinquième génération. La création de ce point d’échange a donné des idées à plusieurs acteurs du marché pensant pouvoir monétiser le peering ou, tout du moins d’économiser les coûts sur les routes Internet.

Le premier sur les rangs a été France Télécom avec son point d’échange dénommé Parix. D’autres acteurs ayant fait l’investissement ont voulu changer le modèle en mutualisant leur investissement existant sur le peering et en offrant la possibilité d’utiliser le point d’échange gratuitement. Free, avec son point FreeIX a ouvert le bal suivi de Bouygues Telecom, qui après avoir fait l’acquisition de la partie réseau de Club Internet, a établi son point de peering, le PaNAP.

Equinix, un acteur important de l’hébergement et de centres de données américains s’est aussi essayé au modèle avec son point de peering privé. Il est aujourd’hui difficile de savoir si cette offre connaît le succès escompté (aucune information disponible sur le trafic échangé).

Complexe, le modèle économique n’a pas convaincu. Free a abandonné son point de peering au profit d’une politique de peering privé et Bouygues Télécom a choisi de fusionner fin Mars 2010 son point PaNAP avec France IX. Ces différentes expériences ont démontré que seul un nouveau business model pouvait fonctionner sur notre territoire.

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B - Le modèle innovant de France IX

Le constat était simple à établir. Le modèle propriétaire ne fonctionnait pas et n’était pas capable de réunir les autres acteurs du secteur. Les investissements pour faire évoluer les points de peering rendaient difficile leur viabilité économique.

France IX a donc proposé un modèle s’appuyant sur la neutralité du point de peering avec un modèle économique payant qui permet de répondre aux dépenses pour assurer la mise à jour technique des points de peering. France IX se présente sous forme d’une association loi 1901 dont les membres sont les clients d’une société commerciale qui gère les contrats et les opérations du point de peering. Etant à la fois membres décidant de la politique de France IX et clients, les membres investissent donc pour leurs propres intérêts et se trouvent dans une relation autre que celle entre un fournisseur et un client.

Les membres du point d’échange, les peers, délivrent plusieurs types de services et les demandes auprès des points de peering sont différentes. Selon les cas, ils peuvent choisir des politiques de peering différentes. Les exemples suivants démontrent la variété des demandes et les possibilités offertes par le peering. Sans point de peering comme France IX, les différents acteurs du marché de l’Internet peuvent compenser par des peerings privés. La solution nécessite néanmoins de multiplier les interconnexions physiques directes avec les autres partenaires. Ils peuvent aussi fonder leur accès Internet sur l’achat exclusif de transit IP.

Si cette solution est plus intéressante financièrement, elle ne garantit pas la qualité de service réelle qui varie d’un opérateur de transit à l’autre. Par ailleurs l’utilisateur renonce à la maîtrise de sa politique de routage et ne peut donc l’optimiser. Si cela peut convenir à certains usages à faible valeur ajoutée, d’autres applications nécessitent une maîtrise importante de la politique de routage, des temps de réponse courts et aucune perte de paquets IP.

A - Les possibilités offertes

Selon leurs activités, les peers vont pouvoir recourir à des services différents auprès de France IX. Globalement tous les membres profitent d’une connexion à une plate-forme mutualisée donc d’une réduction des coûts liés à la gestion et à l’installation des équipements tout en pouvant échanger rapidement des trafics importants.

Comme toute plate-forme mutualisée, plus il y a de personnes présentes dessus et plus les gains sont importants car les frais sont partagés entre les différents utilisateurs. Les utilisateurs ont aussi la certitude d’être sur une plate-forme techniquement fiable et sécurisée avec un niveau de qualité de service élevé et à jour techniquement.

2-2 Les différents types de peers et leurs besoins actuels

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Ainsi un opérateur trouvera la possibilité de vendre de la capacité via le service de VLAN (Virtual Local Area Network) privé ou d’utiliser le service d’accord de revente pour connecter des utilisateurs sur le point d’échange avec la possibilité de mutualiser un port 10 Gbit/s en le découpant en plusieurs connexions distinctes pour ses clients. Les fournisseurs de transit IP auront les mêmes points d’intérêts.

Un fournisseur de service Internet aura l’intérêt de proposer un maximum de routes à ses utilisateurs via les accords de peering ou le service de serveurs de routes et pourra acheter du transit partiel ou total aux opérateurs présents sur le point de Peering.

De la même manière, un hébergeur pourra utiliser le point de peering pour rendre le contenu hébergé accessible à un maximum de membres. Il pourra de plus choisir les connexions aux peers qu’il recherche (FAI, opérateurs).

Un fournisseur de service de jeux en ligne bénéficiera des temps de réponse courts du point d’échange par les interconnexions des membres sur une plate-forme unique. L’utilisation de la plate-forme l’autorisera de plus à accéder à un maximum de peers s’ils sont disponibles.

Un CDN (Content Delivery Network) aura des intérêts proches de ceux d’un hébergeur. En général, ces fournisseurs de contenus pratiquent des politiques de peering ouvertes pour capter le plus de particuliers via les FAI (Fournisseurs d’Accès Internet) et le plus d’entreprises possibles via les opérateurs qui viennent accéder à des sites Internet.

La problématique actuelle

Fort de plus de 140 membres, France IX est devenu un acteur incontournable du peering en France. Cependant, le poids du trafic utilisant France IX est encore en deçà de ses homologues européens. Amsterdam, Londres et Francfort trustent actuellement le gros du trafic. Ceux-ci connaissent des trafics de l’ordre d’un Terabit/s alors que celui de France IX s’étalonne aux alentours de 100 Gbit/s. Plus précisément, le trafic consolidé sur le point de Francfort est de 1,8 Tbit/s. Viennent ensuite Amsterdam (1,4 Tbit/s) et Londres (1 Tbit/s). Le point d’échange de Moscou est aussi loin devant celui de Paris avec 700 Gbit/s.

Du fait du développement d’Internet avec de nombreux usages nouveaux comme les services en ligne applicatifs (SaaS ou Software as a Service), les réseaux sociaux (Facebook, Linkedin, Viadeo …), le développement du Cloud (informatique distribuée sur le nuage Internet), cette différence de trafic est une anomalie.

France IX a pour mission de consolider et d’élever Paris au rang de place de peering international en développant une offre de services répondant à des besoins variés et actuels du marché et en réunissant des opérateurs et des fournisseurs de contenus et de services internet français mais aussi étrangers. Pour y parvenir France IX développe une stratégie sur plusieurs axes pour fédérer encore plus d’acteurs de l’Internet français et étrangers et faire revenir le trafic sur le territoire français, et ce avec une équation économique la plus basse possible pour permettre aux partenaires d’optimiser leurs coûts globaux.

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Dans quel contexte utilisez-vous France IX ?

Nous utilisions deux points d’échange à Paris, FreeIX et PANAP. Partout ailleurs il n’y a qu’un gros point d’échange et non une fragmentation comme à Paris. Quand nous avons entendu parler d’un projet associatif à Paris similaire à ce que nous connaissons à Francfort, nous avons offert notre aide. Nous avons rejoint le projet il y a 18 mois.

Quels types de services attendez-vous de France IX ?

Cela dépend de quel point d’échange vous voulez ! Un véritable service est le peering public avec des SLAs. Cela n’existait pas vraiment jusqu’à présent. Et nous voulons faire plus que du simple peering avec des services de VPN mobile. Nous pensons que tous les services doivent être intégrés.

Quels sont les services que vous utilisez chez France IX ?

Nous avons besoin de services de peering pour accéder à de nombreux points et nous devons en joindre des centaines. Nous voulons aider à développe le nombre de membres pour en avoir 200 ou 300 à Paris. Sinon nous utilisons les mêmes services qu’à Amsterdam sur l’AMS-IX: niveau de qualité, sous-réseaux pour du peering privé. La colocation rend ses services plus simples à utiliser.

Quels sont les services que vous voudriez voir dans le futur ?

En fait nous sommes satisfaits par les services existants. Les étendre est pour nous plus important que d’en avoir de nouveaux, comme d’avoir plus de peers ou de sites de centres de données à Paris.

INTERVIEW

DE CHRISTIAN KAUFMANN,DIRECTEUR ARCHITECTURE RÉSEAU SÉNIOR AKAMAI

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France IX développe ses services en région et à l’international. Quelles sont les opportunités que cela vous offre ?

Nous aimons beaucoup l’idée du développement sur Marseille et de l’accès à des plates-formes indépendantes comme à Lyon. Peut-être pourrions-nous les connecter avec Paris. Il me semble plus important d’avoir un bon programme de revente et de revendeurs. C’est aussi une manière de croître et d’augmenter le nombre de peers.

Nous ne pensons pas que nous ayons besoins de nouveaux services. Comme je l’ai déjà dit les services existants sont bons et ne sont pas fantaisistes. Marseille est un bon point de départ avec ses connexions avec l’Inde et le Moyen-Orient. Nous devons aller là-bas et leur dire de se connecter. Si le contexte est bon, cette tâche sera certainement la plus diffi cile.

La neutralité est-elle un point important pour vous ?

Nous croyons beaucoup en ce point. Nous avons eu l’expérience de FreeIX et qui a arrêté le support.

En fait les points propriétaires font du peering une arme pour conserver le pouvoir sur le marché. Ils oublient que la confi ance est la meilleure part du peering.

Comment prenez-vous en compte France IX dans votre analyse de coût ?

France IX est plutôt bien armé en termes de prix et se situe dans la moyenne du marché. D’ailleurs les coûts sont calculés de la même manière que dans les autres points d’échanges en Europe.

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En rapport avec les besoins, la croissance de France IX est rapide. La première étape a consisté à consolider et à renouveler le point d’échange sur Paris. Celui-ci a désormais atteint une masse critique et les débits sont en hausse constante avec le retour de très gros fournisseurs de contenus comme Google et Microsoft qui ne faisaient jusqu’à présent que du peering privé.La stratégie globale de France IX se résume en trois mots : évolutivité, proximité et économie.

Du fait de son modèle économique particulier, France IX a pu rapidement mettre en œuvre une infrastructure répondant aux besoins de ses membres, même pour les plus exigeants en termes de qualité de service ou de débit. La plate-forme a été conçue pour facilement évoluer vers des débits et des demandes très forts. Les châssis ont ainsi des Terabit/s de capacité de commutation.

Le modèle de prix de France IX a permis de financer la plate-forme. Ceux-ci sont clairs et affichés. Tous les membres paient la même chose selon le type de port et de service mis en place. Ce modèle permet d’assurer la mise à jour technique de la plate-forme et assure la pérennité de France IX et de la SAS (société par actions simplifiée) en charge des opérations. Les prix sont établis sur la base des meilleurs prix pratiqués chez les fournisseurs de transit IP.

Ils sont aussi comparables à ceux pratiqués dans les autres points d’échanges européens. Ces points d’échanges européens sont d’ailleurs construits sur le même modèle économique que France IX. Le développement de l’empreinte nationale de France IX, bien au-delà de la région parisienne, va permettre d’importantes économies sur les interconnexions en fibre optique. Ce maillage en province, et la proximité qu’il apporte, font du développement en région une priorité.

Le développement sur le territoire national est un point clé du développement de France IX. En respect de sa mission de fédération des acteurs français, France IX privilégie les partenariats lorsque cela est possible avec des points d’échange existants. Cela était le cas avec SFINX opéré par Renater. Lorsqu’une initiative locale fonctionne bien par elle-même, France IX propose un partenariat. C’est le cas avec ceux signés avec les points d’échanges de Lyon (LyonIX) et de Paris (SFINX).

3 - LES PISTES DE CROISSANCE DU PEERING

3-1 En France

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Dans ce cadre, Marseille tient un rôle un peu à part. Du fait de sa localisation géographique, la ville tient dans le développement de France IX, un double rôle et prend une place stratégique. Comme les autres sites régionaux, Marseille contribue au maillage du territoire et, avec l’installation d’un point d’échange dans un datacenter de SFR dans cette ville, crée un lien direct avec la plate-forme parisienne apportant ainsi aux acteurs locaux mais aussi nationaux une simplification de leurs échanges.

Le caractère stratégique de Marseille est renforcé par l’arrivée de plusieurs câbles sous-marins de communication desservant des zones en très forte expansion comme l’Afrique et le Moyen-Orient. La plate-forme phocéenne devient donc un élément clé pour le développement international de France IX. Le centre va devenir à la fois un tremplin et une vitrine des services de France IX à l’extérieur.

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3-2 A l’étranger

Avec l’arrivée d’importants câbles sous-marins de communication dans la cité phocéenne, celle-ci devient une alternative aux routes traditionnelles pour les communications Internet en provenance d’Afrique, d’Asie et du Moyen-Orient mais aussi d’Inde.

Pour les acteurs présents sur ces zones géographiques, les liens restent encore chers et Marseille représente un chemin plus court pour transmettre leur contenu.

Marseille a donc l’opportunité de se présenter comme un facilitateur pour ces zones en renforçant les infrastructures disponibles et d’avoir un effet moteur sur les usages dans ces différentes parties du monde.

Comme sur le territoire national, France IX joue aussi sur la proximité avec des partenariats avec des points d’échanges européens proches. Des interconnexions existent avec LU-CIX, le point d’échange luxembourgeois, mais sont aussi en pourparlers avec d’autres points d’échange européens transfrontaliers. Si le trafic apporté aujourd’hui est minime, la possibilité de se greffer sur les trafics en provenance de Marseille ou des autres points de peering en région va renforcer l’attractivité de France IX auprès des utilisateurs de ces pays.

France IX est présent dans les instances européennes du secteur comme l’association Euro-IX qui travaillent sur les axes communs des différents opérateurs de point d’échange par des groupes de travail sur les meilleures pratiques, les nouveaux services ou le monitoring des points de peering.

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INTERVIEW

DE DAVID BORDAS,

RESPONSABLE TECHNIQUE DE JEUXVIDEO.COM

Dans quel cadre êtes-vous membre de France IX?

Nous sommes un magazine de jeux video sur internet. Nous sommes donc un fournisseur de contenu.

Quels sont les éléments qui vous ont convaincu de rejoindre ce point de peering?

La migration du PaNAP vers France IX et l’aspect humain que nous entretenons avec certaines personnes fondatrices du point d’échange.

Quels sont les services de France IX que vous utilisez?

Un port 10 Gbit/s (limité coté facturation à 2 Gbit/s pour le moment). Cette facturation fl exible du port 10 Gbit/s était un point très important pour nous. Nous utilisons aussi les RS.

Sont-ils analogues à ceux que vous utilisez sur d’autres points de peering?

Nous ne sommes que sur France IX et Equinix-IX. Mais oui les services que nous utilisons sont équivalents de chaque côté.

Quels sont les services que vous souhaitez dans le futur?

Plus de membres. :)

France IX fédère de plus en plus d’acteurs en région et à l’international. Que peut vous apporter ce développement dans le futur?

Plus de peers potentiels ! En tant que fournisseur de contenu, il est important d’avoir des routes courtes et propres avec les AS avec lesquels nous échangeons du contenu.

Par conséquent, nous sommes toujours heureux de voir que des nouveaux membres rejoignent France IX. En effet, cela constitue des nouveaux peers potentiels pour notre réseau.

La neutralité de France IX est-il un point important pour vous?

Important mais pas primordial. La neutralité de France IX est en effet un point important quant à la pérennité d’un IX. Cela permet aussi de s’assurer que les choses sont claires et transparentes quant au développement de ce point d’échange.

Comment entre France IX dans votre analyse de coût ou dans votre équation économique de fournisseur de contenu?

Nous vivons de la publicité. Il est donc important de garder une structure de coûts assez faible. Avoir des routes «courtes» et des sessions avec des membres est une très bonne chose.Maintenant, si mon coût de peering dépasse de façon trop importante le coût d’un transitaire, l’équation économique ne sera plus tenable (même si techniquement un peer est toujours mieux qu’un transitaire).

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Après les étapes de consolidation de la plate-forme parisienne et de l’ouverture du point de Marseille, France IX a toutes les armes en main pour se développer rapidement à l’international sur des zones connaissant des croissances sur les trafi cs Internet à 3 chiffres !

Il s’agit cependant que le trafi c provenant de ces zones ne soit pas seulement de passage vers d’autres points d’échange. La priorité sera donc de rapidement développer des services spécifi ques et innovants pour répondre aux besoins particuliers des acteurs de ces zones.

4 - PERSPECTIVES D’ÉVOLUTION

La perpétuation des échanges avec les autres points de peering internationaux devrait davantage mettre en avant France IX et lui permettre de drainer de nouveaux flux comme l’a montré le retour de gros fournisseurs de contenu dans les derniers mois.

En France, le maillage et la généralisation des partenariats avec les points d’échange en région devraient permettre aux petits opérateurs de province de desserrer l’étau actuel et de développer le nombre de membres de l’association.

De nouveaux publics sont aussi de futurs membres potentiels. Les entreprises et les fournisseurs de Cloud peuvent avoir des demandes d’interconnexion directes ou de services VPN à travers leurs offreurs de service IP ou leur opérateur. Là encore le développement de nouveaux services en s’appuyant sur les possibilités d’évolution de la plate-forme sera important pour le développement futur de l’association.

France IX va par ailleurs continuer à développer une présence marketing active notamment dans les événements de la profession comme les différents NOG.

Ces différents éléments doivent permettre de faire revenir du trafic sur le territoire français. Là où il était auparavant.

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Comment qualifieriez-vous actuellement le marché ?

La neutralité est un des principes fondateurs de FranceIX, les besoins sont en forte hausse mais ils deviennent aussi plus raisonnables. Pendant longtemps la priorité a été d’obtenir le prix au Mbit/s le moins cher possible sans s’intéresser à la qualité de service. Aujourd’hui il va falloir revenir sur ces points et la concurrence va demander non seulement de maîtriser les coûts mais aussi de se différencier par les services.

Dans ce contexte, le terrain est toujours diffi cile. Nous devons démontrer que notre valeur ajoutée va au-delà de l’optimisation du coût au Mbit avec la maîtrise des politiques de routes et le choix large des interconnexions sur une plate-forme de qualité qui permet de répondre aux besoins les plus intéractifs /temps réel comme les vidéos en ligne. Seuls des points d’échanges comme le nôtre peuvent garantir cela.

De nouveaux usages comme le Cloud apparaissent. Comment France IX y participe ? Est-ce une piste de développement futur ?

On est au début de ce phénomène avec l’apparition de gestionnaires de Cloud. Le Cloud tend à se démocratiser tant pour des usages professionnels que personnels: stockage et sauvegarde de données, issues de postes de travail, de serveurs virtualisés, de consoles de jeux etc... Pour les acteurs du Cloud, dans un contexte de mise à disposition de ces ressources, être connecté à un point d’échange Internet est un plus pour toucher au plus près les acteurs et utilisateurs de ces services.

INTERVIEWDE FRANCK SIMON, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE FRANCE IX

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Le développement en région est une de vos priorités. Quelle est votre stratégie sur ce point ?

Nous devons atteindre une masse critique et rassembler des acteurs qui s’étaient autrefois dispersés pour obtenir un effet boule de neige. Il reste encore du travail. Après avoir reconcentré la plate-forme parisienne, nous devons nous atteler à apporter cette valeur ajoutée dans les points en région. Cela vaut la peine mais la question n’est pas juste nationale et la prochaine étape est l’interconnexion avec les points transfrontaliers.

Pour les points en province nous privilégions les accords de partenariats. Nous ne voulons pas de confl its et nous cherchons les points de convergence comme à Lyon ou à Marseille. Marseille va jouer un rôle spécial en étant un tremplin et une vitrine pour nous en devenant une plaque tournante du fait de sa position géographique privilégiée à savoir point d’arrivée de câbles sous-marins reliant l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Asie à notre continent.

Marseille représente une alternative avec des chemins plus courts que les routes traditionnelles.Nous pouvons être un facilitateur et optimiser les fl ux sur des liens actuellement chers pour les utilisateurs de ces zones géographiques. Par des services spécifi ques

et innovants, nous pouvons être moteurs sur les usages dans ces zones. Il nous reste à convaincre que cela ne sera pas juste un point de passage.

La neutralité est un des principes fondateurs de France IX. En quoi est-ce important ?

La neutralité permet de garantir la pérennité de la structure et de s’assurer de la présence de membres aux activités variées.

Sur France IX, il est possible de faire du peering public, du peering privé (via des VLANs spécifi ques) ou encore d’acheter ou de vendre du transit IP partiel ou total. C’est la même infrastructure technique globale qui est utilisée (intérêt de la mutualisation) mais les différents fl ux sont néanmoins séparés dans des sous-réseaux distincts. Adapter ne veut pas dire tout mélanger.

Comment participez-vous aux travaux d’instance comme Euro-IX ?

Nous avons des échanges cordiaux avec ces organismes, comme avec les autres points d’échange européens, où nous sommes plutôt dans un contexte de groupe de travaux communs sur les bonnes pratiques, les nouveaux services et l’administration des points d’échange.

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LE PREMIER POINT D’ÉCHANGE EN FRANCE

France IX est le point d’échange de dernière génération offrant des services de peering Unicast et Multicast IPv4/IPv6 et de peering privé (Closed User Group) au travers de différents ports de connexion :

C o n v e r g e n c e h u b

Le point d’échange Internet qui ouvre la France sur le monde.

Les 5 raisons de choisir France-IX Point d’échange fédérateur

Point de convergence pour les trafi cs internationaux

Structure associative axée sur l’élargissement des prestations neutres vis-à-vis des opérateurs Infrastructure dédiée robuste et sécurisée

Support technique 24/7

Plusieurs types ports vous sont proposés

100 Mbit/s (RJ45)

1000 Mbit/s (RJ45) – trafi c à 200 Mbit/s ou plein débit

1 Gbit/s (SX ou LX) – trafi c à 200 Mbit/s ou plein débit

10 Gbit/s – trafi c à 2 Gbit/s ou plein débit

Services

Unicast IPv4

Multicast IPv4

Unicast IPv6

Closed User Group

Serveurs de Routes

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Interxion 145 avenue Victor Hugo / Bâtiment 26093534 Aubervilliers [email protected]

Telehouse 138 rue des Jeûneurs, 75002 [email protected]

Interxion 511-13 avenue des Arts et Métiers, 93200 [email protected]

Interxion 220-22 rue des Gardinoux,93534 Aubervilliers [email protected]

Telehouse 2137 boulevard Voltaire,

75011Paris

[email protected] 229 rue Edith Cavell,

94400 Vitry-sur-Seine

[email protected]

Telecitygroup 3

10 rue Waldeck Rochet, 93300 [email protected]

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Data Center / Coeur de réseau

Data Center

L’architecture est basée sur un double coeur de réseau assurant la redondance.

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Page 24: Livre blanc du peering en France

Le livre blanc du peering en France

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