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1DÉCRYPTAGE
DÉCRYPTAGE> La «Swatch» du tourisme, une nouvelle forme
d’investissement pour l’immobilier alpin
> Miser sur la formation et l’innovation!
ÉCLAIRAGE> Mieux connaître la
Réforme III de l’imposition des entreprises
> Les avantages de la fiscalité des entreprises
valaisannes
REPÈRES> Des centaines de projets
innovants pour diversifier l’économie valaisanne
N°3 JANVIER-MARS 2015 – VALAIS VALEUR AJOUTÉE – CHF 6.50
LA REVUE INDÉPENDANTEDE L’ÉCONOMIE VALAISANNE
ALPS AUTOMATION,GOTEC, SEIC-TELEDIS 3 FLEURONS VALAISANS AUX COULEURSDE L’INNOVATION
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N°3 JANVIER-MARS 2015 VALAIS VALEUR AJOUTÉEN°3 JANVIER-MARS 2015 VALAIS VALEUR AJOUTÉE
EDITORIAL
EDITORIALDidier Planche, directeur de la publicationredaction@valaisvaleurajoutee.ch
Ne pas se voiler la faceEn cette fin janvier, les perspectives conjoncturelles se révèlent peu enthousiasmantes, compte tenu d’un sentiment croissant d’insécurité économique, en partie liée à l’évolution chaotique de la zone euro. Sur le plan suisse, certes la croissance du PIB passera la barre (modeste) des 2%, mais la tendance du taux de chômage reste encore floue. Or, comme la BNS vient de décréter la fin du cours plancher du franc suisse à 1,20 (pour 1 euro) pour le laisser fluctuer au rythme des lois du mar-ché, c’est toute l’industrie d’exportation, y compris valaisanne, qui va en faire les frais, avec la probable réduction de ses effectifs. De son côté, la branche du tourisme, déjà en mauvaise posture, verra fondre ses recettes émanant de la clientèle étrangère. En Valais, la morosité gagne également du terrain, à cause d’un taux de chômage s’inscrivant comme le plus élevé du pays en décembre (toutefois, pour des raisons saisonnières) et de la quasi inéluctable fermeture des portes de la raf-finerie Tamoil, à Collombey-Muraz. Et puis, les répercussions toujours dommageables de la Lex Weber et autre LAT persistent à peser sur le moral des acteurs des secteurs concernés.
Si la situation économique en Suisse laisse perplexe, mais davantage encore en Europe où des pays se trouvent virtuellement en faillite, un climat général délétère imprègne en plus l’état d’esprit des populations, Helvètes compris. La dégradation des conditions de vie matérielles et les licenciements récurrents, en particulier chez nos voisins, relèvent désormais d’une insupportable paupérisation pour bon nombre, faisant craindre l’émergence de mouvements sociaux violents. Quant à la re-crudescence des actes terroristes odieux et à la prolifération de conflits armés insensés de par le monde, ils concourent bien évidemment à déstabiliser et même à perturber le mental humain. D’où la poussée de comportements irrationnels, de questionnements sans réponses et surtout d’incertitudes face au «vide», dont l’économie a horreur.
Meilleurs voeux, tout de même, empreinte d’Espérance.
IMPRESSUM
VALAIS VALEUR AJOUTÉELa revue indépendante de l’économie valaisanne
Janvier-mars 2015 - TrimestrielTirage: 10’000 exemplaires
Edition numérique: Site web libre d’accèswww.valaisvaleurajoutee.ch
Société éditrice: VALINNOV Sàrl, chemin du Vieux-Canal 15, 1950 Sion (Didier PLANCHE, gérant)Directeur de la publication: Didier PLANCHE, tél. 079 622 74 06, redaction@valaisvaleurajoutee.ch - didier.planche@bluewin.ch Conseillers à la direction: Géo BETRISEY, tél. 027 203 24 50, geo.betrisey@netplus.ch, Romano SCHALEKAMP, tél. 079 213 42 43, rs@devas.chRédaction: Edgar BLOCH, tél. 079 239 63 26, edgarbloch1@gmail.com, Joël CERUTTI, tél. 079 457 44 28, joelcerutti@gmail.com, François DAYER, tél. 079 449 60 82, francois.dayer@netplus.ch, François PRAZ, tél. 079 658 63 71, eurekom@netplus.ch, Luzius THELER, tél. 079 611 05 07, luzius.theler@bluewin.chChroniqueurs réguliers: Hildegard ABBET, Adeline BAYS, Claude LUY, Line PILLET, Bernard ATTINGER, Frédéric BAGNOUD, Géo BETRISEY, Yves DARBELLAY, Raphaël FAVRE, Laurent GILLIOZ, Frank GUEMARA, Stéphane JEAN, Grégory LIAND, Jacques METRAILLER, Olivier RAEMY, Jean-Noël REY, Me Julien ROUVINEZ, Romano SCHALEKAMP, Jean-Marc TAVERNEY
Ont collaboré à ce numéro: Joëlle MASTELIC, cheffe de projet à l’Institut Entrepreneuriat & Management de la HES-SO Valais-Wallis, Béatrice MON-NET, directrice du CVPC, Gérard HERTLI, directeur-adjoint du CCF SA, Simon KRAPPL, Director Corporate Communication chez Volvo Car Switzerland AG, Vincent RIESEN, directeur de la Chambre valaisanne de commerce et d’in-dustrie, Paul-André ROUX, associé auprès du Cabinet Roux & Associés SA, Claude TORNAY, directeur général de NOFIVAL SATraduction/adaptation: Edgar BLOCH, tél. 079 239 63 26, edgarbloch1@gmail.comPhotographie: Aline FOURNIER, tél. 079 564 97 70, info@lafouinographe.comImpression: Mengis Druck (Viège) - Sebastian BREGY, tél. 079 830 56 91, s.bregy@mengisdruck.chGraphisme, mise en page, infographie: Agence LUNiV (Champlan) - Isabelle MAURY, associée/gérante, tél. 078 661 22 92, isabelle@luniv.chAdministration: Didier PLANCHE, tél. 079 622 74 06, e-mail: redaction@valaisvaleurajoutee.chPublicité: Anne-Laure VALLAT, tél. 078 761 44 49, anne-laure.vallat@valaisvaleurajoutee.ch - Didier PLANCHE, tél. 079 622 74 06, redaction@valaisvaleurajoutee.ch, didier.planche@bluewin.chMarketing & Communication: apcom solutions SA (Champlan) - Grégory LIAND, Directeur, tél. 079 209 44 78, greg@luniv.chRéseaux sociaux: ECLOSIONS - Michaela EMCH, tél. 076 367 76 38, michaela.emch@eclosions.chWeb Master: apcom solutions SA (Champlan) - Grégory LIAND, Directeur, tél. 079 209 44 78, greg@luniv.chApplications techniques: Alpsoft SA - Alain PRAZ, associé-directeur, tél. 079 345 12 53, alain.praz@alpsoft.chDistribution: apcom solutions SA (Champlan) - Grégory LIAND, directeur, tél. 079 209 44 78, greg@luniv.ch, Kiosques Naville, La Poste Suisse
Prix de vente au numéro: 6,50 CHFAbonnement annuel (4 éditions + 1 thématique/hors-série): 25 CHF + frais de portAbonnement de soutien: 55 CHF + frais de port
COMITÉ ÉDITORIALGéo BETRISEY, Eric BIANCO, Yves DARBELLAY, Grégoire ITEN, Bernard MICHELOUD, Henri PLOMB, Jean-Noël REY, Vincent RIESEN, Romano SCHALE-KAMP, François SEPPEY, Didier PLANCHE (président)
Photo de couverture: ©Valais Wallis Promotion Gotec, ou l’art de sublimer la matière premièreGotec, ou l’art de sublimer la matière première
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N°3 JANVIER-MARS 2015 VALAIS VALEUR AJOUTÉE
SOMMAIRE JANVIER-MARS 2015
SOMMAIRE3 Editorial
DÉCRYPTAGE6 C’est dans l’air: La «Swatch» du tourisme, une nouvelle forme d’investissement pour l’immobilier alpin8 Au fil du Rhône: Miser sur la formation et l’innovation!10 Entre quatre yeux: Un nouveau logiciel pour un vieux pays13 L’actualité du Haut-Valais économique: Miracle industriel dans la vallée de Zermatt15 L’immobilier en question: Les professionnels victimes des amateurs...
ÉCLAIRAGE: Réforme III de l’imposition des entreprises17 Réforme III: Des mesures devenues incontournables par obligation d’harmonisation21 L’imposition des gains en capital privés: Une simplification significative du droit fiscal24 Finances publiques cantonales: Inquiétude!25 Fiscalité des entreprises en Valais: Des avantages en comparaison intercantonale26 Gouvernements cantonaux et Réforme III: C’est à la Confédération de supporter les répercussions financières!27 Fiscalité des entreprises en raison individuelle en Valais: Planifier sa succession et la cessation de l’activité28 Optimisation fiscale: Stop aux amalgames perfides!
REPÈRES31 Innovation: Des centaines de projets innovants pour diversifier l’économie valaisanne33 Développements énergétiques: SEIC-TELEDIS, l’énergie et le multimédia au coeur de ses activités36 Univers PME: ALPS Automation, se démarquer de la concurrence par l’approche globale38 Focus Entreprise: KISS, le «grain» Gotec, une technique de pointe au coeur des Alpes
SAVOIR-FAIRE40 Créativité énergétique: Energy Living Lab pour «booster» l’innovation énergétique42 Financement des PME & start-up: Préserver les liquidités et assurer les risques à l’exportation43 Transmission & cession d’entreprise: L’évolution des mentalités (3e partie)44 Droit des affaires: Opposition au commandement de payer, et après?45 Retraite & prévoyance en entreprise: LPP, baisse des taux et solutions d’assurance-vie collective46 Coaching en entreprise: Vers de nouvelles perspectives47 Management: Gestion du changement, la culture d’entreprise: ressource ou obstacle?48 Formations continues: Les plus-values pour la réussite et la pérennité49 Compétences en entreprise: Gestionnaire de PME, c’est un métier!51 Communication des PME & start-up: Internet, une réalité incontournable pour les PME
VIE PRIVÉE53 Flash sur l’automobile: Volvo XC90 T8 Twin Engine, parmi les SUV les plus puissants et propres au monde54 Le Billet iconoclaste: 2064, chronique d’un déclin annoncé
«Valais économique d’hier, d’aujourd’hui et de demain»
Ouvrage sur l’histoire et l’évolution économiquesdu Valais de 1815 à 2015, publié dans le cadre du 200e anniversaire de l’entrée du Valais dans la Confédération helvétique
Fort d’une quarantaine d’auteurs valaisans (historiens, économistes, scientifiques, ingénieurs, architectes, enseignants, dirigeants d’entreprises et d’organisations professionnelles, journalistes, etc.) placés sous la direction de Didier Planche, journaliste économique et directeur de la revue économique trimestrielle «Valais Valeur Ajoutée», Pour et Sur le Valais économique,
«Valais économique d’hier, d’aujourd’hui et de demain» sera le seul ouvrage existant à présenter de manière synthétique et exhaustive l’histoire économique du canton du Valais, de 1815 à nos jours. «Valais économique d’hier, d’aujourd’hui et de demain» ambitionne d’être La Référence en matière d’informations économiques sur le Valais, à travers des analyses historiques, sectorielles, conjoncturelles, structurelles, prospectives et quelques portraits d’entreprises. Cet ouvrage publié en français, dans un premier temps, constituera un outil de travail et de consultation incontournable pour tous les acteurs économiques, politiques, institutionnels et universitaires du Valais, bien sûr, mais aussi de toute la Suisse.
> Nombre de pagesprès de 300 richement illustrées (photos anciennes et actuelles)
> Format23 x 29 cm
> Contact + Commandeedition@valaisvaleurajoutee.chM. +41 (0)79 622 74 06www.valaisvaleurajoutee.ch
périphériques et les vallées latérales à l’économie
fragilisée, notamment eu égard aux récentes mesures
restrictives et abruptes s’appliquant au secteur
des résidences secondaires, alors que le tourisme
véritablement de gestion n’a pas encore suffisamment
pris le relais des bâtisseurs.
Impératifs du désenclavement
La mission impérative du Valais, espace typiquement
alpin, vise à disposer de voies de communication
performantes et modernes, autant routières que
ferroviaires et même aéroportuaires – nous pensons
ici en particulier à l’aéroport de Sion et à son futur
d’importance vitale pour le canton -, afin de garantir
un accès attractif à nos partenaires d’affaires de
l’extérieur. Cela se révèle avec d’autant plus d’acuité
pour le Haut-Valais, davantage enserré dans ses
montagnes ayant tendance à l’enclaver par rapport
à la Suisse alémanique, alors qu’il se retrouve
minoritaire face au Valais romand francophone. La
récente réalisation du nouveau tunnel ferroviaire
du Loetschberg, liée à une future modernisation
du tunnel du Simplon – sans oublier le projet de
raccordement ouest sur cette même ligne à Steg/
Gampel -, devrait représenter un nouvel atout pour
contrecarrer cette tendance à l’isolement. A condition
de ne pas tomber dans le piège de voir ses forces
vives se faire aspirer vers les centres d’attraction
économiques suisses, notamment bernois.
La réponse pourrait se matérialiser dans la
constitution d’une attractive agglomération citadine
Brigue/Viège desservant l’ensemble de la région,
dotée des équipements et services à la hauteur de ses
ambitions, ainsi que d’une infrastructure technique
et d’innovation à l’image, par exemple, du campus
de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne/Valais
(EPFL/Valais) à Sion, ou du technopôle TechnoArk
sierrois. Dans cette optique, l’agglomération haut-
valaisanne dispose déjà actuellement de conditions
initiales favorables dans des domaines tels que
la chimie fine, la pharma, la biotechnologie et le
centre suisse d’enseignement à distance. A notre
connaissance, ce projet est actuellement en phase
de réalisation. A ce sujet, il serait même opportun
que des démarches exploratoires soient tentées en
direction de l’EPFL, ou de l’EPFZ de Zurich, afin de
bénéficier au mieux des effets dynamisants de telles
institutions.
Petites usines à idées
Cette volonté de propulser le Valais de plain-pied dans
le 21e siècle technologique présuppose qu’un accent
déterminant soit mis sur la formation supérieure,
notamment technique, et dans l’apprentissage des
langues par la création d’une école internationale y
relative, de façon à coller au plus près des exigences
découlant des mutations techniques et des besoins
d’une économie devenue de plus en plus complexe
et internationale. Une attention particulière devra
être réservée au rôle de la femme dans la vie active
valaisanne et aux conditions de sa promotion dans
des domaines traditionnellement réservés aux
hommes, eu égard à ses compétences encore trop
souvent sous-estimées.
Par ailleurs, le développement endogène d’activités
à partir de petites entités valaisannes réclame un
appel plus soutenu à des forces vives indigènes
et aux possibilités de rapatriement de Valaisans
expatriés, dont le niveau de formation et les
expériences acquises sont en adéquation avec
les exigences des secteurs techniques de pointe.
La réalisation en cours de l’important projet EPFL/
Valais sédunois constitue, à cet égard, un formidable
instrument de dynamisation et d’attraction pour une
jeunesse estudiantine qui voit dorénavant s’accroître
sensiblement ses chances de pouvoir mettre ses
compétences au service de l’économie cantonale.
Un réseau performant de collaborations pourra ainsi
s’intensifier par le rapprochement physique des
centres de recherche et de développement extérieurs
au canton, d’une part, et l’Ecole d’ingénieurs, les
entreprises et les centres de R & D valaisans, d’autre
part. Pour que la greffe prenne, il s’agira de «placer
le café au milieu du village», afin que les spécialistes
de différents horizons et de différentes disciplines
ne puissent s’ignorer et soient, pour ainsi dire,
contraints de mettre en commun leurs idées et leurs
projets; cela s’appelle en termes plus savants l’inter-
et la transdisciplinarité.
Entreprendre, une aventure humaine4
Créer sa propre entreprise ne s’édicte pas à coups
d’ukases étatiques. Les pouvoirs publics peuvent,
certes, accompagner avantageusement l’initiative
privée, lui marquer son intérêt par la simplification
des démarches administratives et lui accorder
appui par des mesures générales d’encadrement et
d’aides à l’innovation, entre autres sous la forme
de coaching et de mise en contact avec des relais
en capital-risque. L’esprit d’entreprendre demeure
néanmoins une vocation personnelle: oser prendre
des risques n’est pas du tout inné, ni non plus à
la portée de tout le monde. C’est pourquoi l’idée
d’inculquer cette disposition d’esprit à la jeunesse
peut constituer une démarche susceptible de s’avérer
probante sous la forme d’apprendre à entreprendre,
discipline déjà appliquée en Valais avec succès.
Par ailleurs, la créativité et l’esprit d’innovation
dépendent plus qu’on ne l’imagine d’une approche
humaniste et d’une sensibilité réceptive aux plaisirs
de la découverte.
Une promotion performante au service de
l’économieLa promotion économique valaisanne dispose d’une
organisation bien structurée, offrant un éventail
très large de prestations et dotée d’excellents
moyens d’intervention qui répondent aux exigences
d’un marché devenu de plus en plus compétitif.
Comme tout organisme de cette nature, elle se
trouve néanmoins confrontée à quelques défis pour
réaliser pleinement ses objectifs. La circulation de
l’information, ainsi que la coordination des actions
au sein même du système, sont des buts qui
restent cependant toujours difficiles à atteindre et
nécessitent une remise en question permanente. En
outre, les actions
Eclairages sur quelques secteurs d’activité et entreprises de 1815 à 2015 | 16
Le Valais présente dans ce
domaine une palette très
de démarchage «sur le terrain» impliquent de la part des répondants concernés la rapidité et la souplesse des actions, afin d’anticiper les demandes du marché, ce qui pourrait être rendu plus contraignant en raison du cadre administratif habituel. Le Valais a néanmoins su trouver la parade en créant deux sociétés anonymes ayant ainsi les coudées plus franches pour y répondre de façon adéquate; il s’agit, d’une part, de CimArk qui apporte un soutien aux PME dans leur recherche de compétitivité et un support professionnel aux entreprises en démarrage et, d’autre part, du Centre de Compétences Financières (CCF) qui est le prestataire des services financiers de la promotion économique cantonale.
Affronter le futur dans une vision globaleL’appréhension des difficultés actuelles et des perspectives en découlant pour l’avenir du Valais économique oblige à les affronter dans une réflexion collective et globale, afin d’anticiper les événements au lieu de devoir toujours réagir sur la défensive, ou d’en subir les conséquences indésirables. Aussi, nous proposons la mise sur pied d’un groupe de «sages» provenant de la société civile, qui aurait pour mission de suivre et d’analyser les tendances générales de
l’économie et d’en tirer des recommandations pour le Valais dans son ensemble, ainsi que pour ses différents secteurs d’activité. Ce groupe de réflexion devrait comprendre des personnalités reconnues pour leur indépendance d’esprit et leurs compétences humaines et professionnelles, aptes à dépasser les clivages purement politiques et à œuvrer dans un réel souci d’ouverture et d’intérêt public. Ses propositions ne constitueraient pas nécessairement un engagement pour le pouvoir politique et ses recommandation auraient l’immense avantage d’être exprimées en toute liberté en marge des contraintes politiques et matérielles à court terme. Resterait bien entendu à définir les contours et les modalités d’un tel projet.
La culture facteur de localisation d’activitésLa culture représente un élément essentiel, non seulement dans l’existence des humains, mais également comme facteur de localisation d’activités. C’est en effet un atout non négligeable d’attractivité qui interpelle investisseurs et hommes d’affaires appréciant de mener à bien leurs projets, qu’ils soient de nature industrielle, touristique ou commerciale, tout en pouvant bénéficier d’un cadre
de vie agréable et de conditions de loisirs pour agrémenter et enrichir leurs plages de détente. La créativité et l’innovation font d’ailleurs aussi bon ménage avec l’offre de prestations culturelles. Le Valais présente dans ce domaine une palette très large de manifestations en tous genres, dont certaines de notoriété internationale, pour ne citer que les fondations Gianadda et Arnaud pour la peinture, ou les concerts de musique classique de Verbier, Sion ou Ernen. Enfin, l’organisation de tels événements contribue également à mieux diversifier l’offre touristique et permet notamment de renforcer l’attractivité des régions de montagne.
Valaisan, Valaisanne, exprime-toi!L’idée d’avoir lancé la revue périodique «Valais Valeur Ajoutée» par et pour les Valaisans, sans exclure bien sûr les contributions de personnalités extérieures au canton, et abordant les thèmes de la vie économique du Valais, représente bien l’instrument à même de favoriser un large débat d’idées sur ces sujets à l’intention d’un plus large public. Le citoyen ainsi mieux documenté trouve là matière à s’y impliquer plus activement et à devenir un interlocuteur apprécié dans l’intérêt bien compris du canton.
Eclairages sur quelques secteurs d’activité et entreprises de 1815 à 2015 | 18
“Une promotion performante au service de l’économie”
Le Valais présente dans ce domaine une palette très large de manifestations en
tous genres
Possibilité offerte aux entreprises, institutions, associations, etc., d’imprimer la couverture avec leur logo, afin de personnaliser l’ouvrage.
Sommaire en brefChapitre I. Evolution historique du tissu économique
Chapitre II. Eclairages sur quelques secteurs d’activité et entreprises de 1815 à 2015
Chapitre III. Les perspectives du Valais économique du XXIe siècle
Sous-chapitre III.1 Les secteurs d’activité à forte valeur ajoutée
Sous-chapitre III.2Les conditions-cadre
Chapitre IV. Visions d’avenir
et de demain»
Eclairages sur quelques secteurs d’activité et entreprises Eclairages sur quelques secteurs d’activité et entreprises de 1815 à 2015de 1815 à 2015de 1815 à 2015de 1815 à 2015 | 18
“Une promotion “Une promotion “Une promotion performante au service performante au service performante au service performante au service l’économieperformante au service l’économieperformante au service
”
Le Valais présente dans ce Le Valais présente dans ce Le Valais présente dans ce Le Valais présente dans ce domaine une palette très domaine une palette très domaine une palette très large de manifestations en
large de manifestations en large de manifestations en large de manifestations en
tous genrestous genres
Prix de souscriptionavant parution55 CHFau lieu
de 65 CHF
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N°3 JANVIER-MARS 2015 VALAIS VALEUR AJOUTÉE
DÉCRYPTAGE C’EST DANS L’AIR
LA «SWATCH» DU TOURISME
UNE NOUVELLE FORME D’INVESTISSEMENT POUR L’IMMOBILIER ALPIN
LE CONSEIL FÉDÉRAL S’EST PRONONCÉ CONTRE LA CRÉATION D’UNE BANQUE
DU TOURISME EN SUISSE, À L’INSTAR DU MODÈLE AUTRICHIEN PERFORMANT.
TROP D’OBSTACLES JURIDIQUES ET PROCÉDURAUX SUR LE PLAN POLITIQUE
JUSTIFIERAIENT CE REFUS. FAUT-IL POUR AUTANT BAISSER LES BRAS ET NE RIEN
TENTER?
C’est ainsi que Philippe Lathion, président de Té-lé-Nendaz SA et partenaire associé de la fiduciaire Duchosal Berney (Genève), a décidé de relever le défi en lançant Mountain Resort Real Estate Fund, un fonds privé d’investissement à capital variable. Son objectif? Créer une offre low cost de qualité en matière d’hébergement touristique à la mon-tagne. Le Valaisan base sa démarche originale sur un certain nombre de constats tirés de l’évolution de la branche touristique, en particulier dans l’arc alpin helvétique. Selon lui, «nous avons trop investi précédemment dans les résidences secondaires et insuffisamment dans l’hôtellerie et la para-hôtelle-rie… Comme le tourisme représente une industrie de premier plan dans notre pays, il doit être consi-déré comme tel, avec ses règles économiques. A contrario de l’Autriche, nous ne l’avons pas encore compris». Quant à la Lex Weber, elle constitue une mauvaise réponse à une vraie problématique.
Aucune vision globaleDans tout l’arc alpin helvétique, et en Valais en particulier, les résidences secondaires sont plétho-riques par rapport à l’offre de location, laquelle «se caractérise par son caractère inadapté, dispersé, disparate et trop onéreux face à la concurrence des pays voisins. En Suisse, nous n’avons en plus aucun immeuble destiné à la location touristique». Com-parativement à l’Autriche qui, avec 1,3 million de lits touristiques, recense 110 millions de nuitées par an, notre pays n’en génère que 70 millions avec un effectif d’environ 1,25 million de lits. La Suisse est
donc dotée d’un potentiel important non dévelop-pé, ni exploité rationnellement, et les milieux touris-tiques concernés s’alarment d’une situation encore en inadéquation avec les possibilités du marché. Par ailleurs, les équipements des stations, les re-montées mécaniques, les infrastructures de loisirs et d’accueil, etc., ne répondent plus à la demande d’une clientèle particulièrement exigeante, faute de moyens, ou sont surdimensionnés donc non ren-tabilisables, à cause d’un taux d’occupation des lits beaucoup trop faible. Dès lors, les résidences non louées génèrent des coûts sans créer de valeur ajoutée, d’où des charges d’investissement toujours plus lourdes pour les collectivités publiques. L’hôtel-lerie et les commerces sont également pénalisés par le manque d’animation découlant de ce tourisme aux volets clos, durant une bonne partie de l’année. Mais à la place d’une véritable collaboration entre les différents secteurs d’activité, nous assistons à des conflits d’intérêts qui nuisent à une réflexion à plus long terme, susceptible de déboucher sur une vision globale du développement touristique.
Un fonds non spéculatifLe Mountain Resort Real Estate de Philippe Lathion, avec siège social à Sion, est un fonds de placement collectif de droit suisse, conçu sous la forme d’une société d’investissement à capital variable (SICAV) du type fonds immobiliers (art. 36 en liaison avec l’art. 58 ss de la loi fédérale sur les placements col-lectifs de capitaux du 23 juin 2006).La demande de création du fonds a été déposée
Géo Bétrisey – geo.betrisey@netplus.chAncien directeur de SODEVAL SA
6 DÉCRYPTAGE C’EST DANS L’AIR
N°3 JANVIER-MARS 2015 VALAIS VALEUR AJOUTÉE
auprès de la FINMA, en 2011. Il s’agit en l’occur-rence de la seconde SICAV suisse autorisée par l’or-ganisme de régulation. D’importantes dérogations ont pu être accordées, comme la possibilité d’ac-quérir un terrain en droit de superficie avec calcul de la rente indexé au chiffre d’affaires, ou encore le fait que les terrains à bâtir et les immeubles en construction pourront représenter ensemble 100% de la fortune du fonds jusqu’à deux ans après le lancement, et non pas 40% au maximum, puis jusqu’à 60% de la fortune du fonds dans les quatre ans qui suivront. Ce véhicule d’investissement vise la classe moyenne et entend industrialiser le pro-cessus de construction. Réservé tout d’abord aux investisseurs qualifiés, il cherche à lever de 35 à 100 millions de francs, dans un premier temps, et
pourrait leur offrir un rendement net de 6,25% an-nuels, toutes charges déduites. Ce fonds investira dans des immeubles destinés à la location des hô-tels, para-hôtels et résidences de tourisme situés dans l’arc alpin suisse, pour autant qu’ils offrent une rentabilité suffisante. Trois projets représentant environ 2000 lits, soit quelque 400 appartements, devraient voir le jour à court terme et la création de 10’000 lits est envisagée à plus long terme. D’ail-leurs, des discussions sont déjà en cours avec de nombreuses communes dans les Grisons, l’Oberland bernois et le Valais. Dans notre canton, deux projets seront réalisés dans l’un des plus grands domaines skiables d’Europe et l’autre, dans une plus petite destination familiale; un troisième projet est aussi en cours d’étude.
Le tourisme en Valais: une longue course d’endurance...©Valais Wallis Promotion | Photographe: François Perraudin
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N°3 JANVIER-MARS 2015 VALAIS VALEUR AJOUTÉEN°3 JANVIER-MARS 2015 VALAIS VALEUR AJOUTÉE
8 DÉCRYPTAGE AU FIL DU RHÔNE DÉCRYPTAGE AU FIL DU RHÔNE
L’ENJEU DE L’ENSEIGNEMENT ET DE LA FORMATION DANS LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DU CANTON
MISER SUR LA FORMATION ET L’INNOVATION!
LA SUVA A ANNONCÉ QUE LA CHAIRE DE RECHERCHE DE L’EPFL EN «NEURO-IN-
GÉNIERIE CLINIQUE ET INTERACTIONS HOMME-MACHINE» PRENDRA SES QUAR-
TIERS À SION. C’EST LA PREMIÈRE À S’INSTALLER SUR LE CAMPUS EPFL VALAIS,
SUR ONZE AU TOTAL DANS LES DOMAINES DE L’ÉNERGIE ET DE LA SANTÉ.
L’ÉCONOMIE VALAISANNE PREND UNE NOUVELLE DIMENSION.
Jean-Noël Rey – jn.rey@bluewin.chPrésident de la Chambre France-Suisse pour le commerce et l’industrieAncien conseiller national
Longtemps le Valais a été réfractaire à l’indus-trie et s’est complu dans le conservatisme d’un modèle corporatiste pastoral, dont la base es-sentielle était le secteur agricole, étroitement contrôlé par le pouvoir politique et encadré par la religion catholique. Le libéralisme économique, l’esprit d’entreprise, le goût du risque et la liber-té des acteurs économiques n’avaient pas bonne presse dans le Valais d’autrefois!
D’abord, il a fallu des coups de boutoir venus de l’extérieur pour changer ce terreau culturel et religieux, méfiant envers l’industriel moderne. La construction des barrages, dans les années 50/60, a été le premier facteur mettant ce modèle sous pression. Toutefois, la véritable industrialisation du Valais a été déclenchée par un processus im-porté et basé sur l’implantation des trois multi-nationales Ciba-Geigy, Alussuisse et Lonza. Une industrialisation qui a avancé à pas comptés, le monde rural dominant encore l’esprit valaisan jusque dans les années du XXe siècle finissant.
L’esprit d’entreprise souffle en ValaisPuis c’est l’explosion du tertiaire et des parcs tech-nologiques. L’impulsion vient de l’intérieur. C’est nouveau! En 2006, le Canton du Valais décide de réorienter fondamentalement sa stratégie de développement économique avec le projet phare
The Ark. Celui-ci favorise un développement endo-gène axé sur les systèmes à valeur ajoutée autour des villes de Brigue, Viège, Sierre, Sion, Martigny et Monthey, en particulier dans les domaines des sciences de la vie, des technologies de l’informa-tion et des télécommunications, et des systèmes industriels liés au secteur de l’énergie.
Peu à peu, les verrous du conservatisme industriel tombent. Un environnement favorable à l’esprit d’entreprise et à la prise de risque s’installe dans le Vieux-Pays. Comment l’expliquer? A mon avis, il faut chercher la cause de ce renouveau dans les investissements réalisés à la fin des années 80, et au début des années 90 dans ceux dédiés à l’en-seignement et la formation. Sous l’impulsion d’un conseiller d’Etat visionnaire et de personnalités valaisannes de tous horizons regroupées au sein d’une commission Valais-Université, un processus vertueux de renforcement de l’enseignement et de la formation en Valais est déclenché. De nom-breuses initiatives sont prises, des instituts uni-versitaires et de recherche fondés comme l’Insti-tut Universitaire Kurt Bösch, l’Institut de recherche en ophtalmologie IRO, l’Institut de recherche d’intelligence artificielle, ou les instituts univer-sitaires de formation à distance… Cette foison de créations engendre une dynamique innovante et constitue le socle sur lequel viendra se greffer
la nouvelle stratégie économique axée sur l’amé-lioration des conditions-cadre, la compétitivité et la création de valeur ajoutée. Cette poussée vers l’enseignement supérieur sera consolidée par le regroupement des écoles tertiaires en 1995 dans l’Etablissement d’enseignement professionnel su-périeur et, dès 1998, par l’adhésion à la future Ecole spécialisée de Suisse occidentale HES-SO.
Le meilleur investissement réaliséAujourd’hui, le Valais s’apprête à accueillir un campus de l’EPFL avec onze chaires dans les do-maines de l’énergie et de la santé. Sa création s’accompagne de la réalisation de la plate-forme modèle «Energypolis», comprenant des bancs d’essais communs à l’EPFL et à la HES-SO Valais. De même, un parc d’innovation pour le transfert technologique, connecté au Quartier de l’Inno-vation de l’EPFL, sera mis sur pied. Il sera un rouage essentiel du tissu économique valaisan impliquant institutions de recherche, grandes en-treprises et PME.
L’arrivée de ce campus aura un impact encore sous-estimé sur le changement économique et social du Valais. Il contribuera directement et in-directement à son développement entrepreneurial et positionnera le canton sur le plan suisse et international. Les 8,4 millions de francs investis annuellement par l’Etat du Valais dans ce projet, durant sept ans, représentent le meilleur investis-sement que le Valais n’ait jamais réalisé. Le pa-rallèle entre le développement économique mo-derne et l’explosion de l’enseignement supérieur est loin d’être une coïncidence; l’ouverture vers l’enseignement et la formation constitue sans doute le processus expliquant la nouvelle dyna-mique économique.
Un mauvais signeLe Valais du futur doit donc miser sur la formation et l’innovation. En ce sens, l’acceptation par le peuple valaisan, le 30 novembre 2014, d’une ré-duction des dépenses dans le budget de l’ensei-gnement, même si le montant reste modeste, est un très mauvais signe. Il aurait mieux valu renon-cer à construire quelques nouveaux giratoires rou-tiers que d’économiser dans l’enseignement. Si le
pouvoir politique ne gère par l’économie, il peut nuire à son développement par des décisions in-cohérentes, prises au mauvais moment et dans la précipitation. Pour la dynamique économique du canton et la création d’emplois à valeur ajoutée, il est souhaitable de ne pas poursuivre sur cette lancée. Les acteurs économiques ont besoin de confiance et de continuité dans la politique, ne l’oublions jamais!
Le développement économique d’un canton passe aussi et peut-être surtout par sa capacité d’innovation©Valais Wallis Promotion - Photographe: Céline Ribordy
En Valais, l’agriculture a longtemps primé sur l’industrie©Valais Wallis Promotion - Photographe: François Perraudin
1110 DÉCRYPTAGE
N°3 JANVIER-MARS 2015 VALAIS VALEUR AJOUTÉE
ENTRE QUATRE YEUX DÉCRYPTAGE ENTRE QUATRE YEUX
UN NOUVEAU LOGICIEL POUR UN VIEUX PAYS
François Dayer – francois.dayer@netplus.ch Ancien rédacteur en chef du Nouvelliste
A majorité introuvable, gouvernance improbable. Et pourtant, contre vents et tempêtes, le Valais bicentenaire reste dans l’axe. La caravane passe, mais jusqu’à quand? Après le psychodrame du budget 2015, retour sur un exercice de gesticu-lation parlementaire. Ce qui a changé, c’est le logiciel de la politique valaisanne.
Le choc était programmé. Il était inéluctable de-puis mars 2013, la perte de la majorité absolue du PDC au Grand Conseil. Avec 61 députés sur 130, la famille C ne pèse plus que 47% de la masse parlementaire. Contre 52% en 2009. Et un gros 56% en 2005. Et encore, le jeu de la pro-portionnelle par district laisse au PDC un bonus électoral, lui qui ne capitalise plus le 40%, en suffrages, de la force cantonale. C’est de la cal-culette, pensez-vous? La nouvelle réalité dégagée des chiffres est que, dans ce canton bicentenaire, ce sont les minorités qui forment désormais la majorité. Le problème est qu’elles ne tirent ni à la même corde, ni dans le même sens.
Une pilule amèreLa pièce s’est jouée en trois actes. Sur un dé-cor un rien calamiteux de finances cantonales en perte de vitesse, après une décennie de vaches grasses. En dix ans, la barre des dépenses est montée de deux à trois milliards. La démarche du budget constitue l’acte essentiel, vraiment po-litique, de l’art de gouverner. Sur le budget se cristallisent les intentions des uns et des autres. Exercice de compromis d’autant plus exigeant que le gâteau des finances publiques est moins plan-
tureux. Et d’autant plus périlleux lorsque la majo-rité ne se construit plus sur un rapport de forces mais sur un introuvable dénominateur commun.
Premier acte: l’affrontement. Chienne de garde du trésor public, la redoutable COFI, Commission des Finances du Parlement, émet un préavis négatif sur le budget 2015. Coup de semonce. A 7 contre 6, à l’image exacte du désormais nouveau rap-port majorité-minorité, voir calculette un peu plus haut… Bien sûr, les votes additionnés des mino-ritaires se fondent sur des contraires. Côté PLR, on revient aux fondamentaux, l’Etat peut faire une dette pour investir, jamais pour son fonction-nement. Il faut donc amortir immédiatement le déficit présumé, avec des coupes sombres. Pour l’UDC, il faut immédiatement réduire la voilure, agir de façon musclée sur les dépenses. Pour l’Al-liance de gauche, c’est tout le contraire, il faut agir sur les recettes, prélever plus d’impôts.
Au deuxième rideau, c’est le temps du discours vengeur. Où l’on oublie que tout ce qui a été fait ne l’a été que sous contrôle et par volonté du Parlement lui-même, grand dévoreur de budgets. A noter la bonne qualité moyenne de ce débat qui est resté sur des arguments d’intérêt géné-ral. Le changement est important: jusqu’ici les minorités avaient ce grand avantage de ne pas porter la responsabilité de leurs propositions. Aujourd’hui, les voilà au pied du mur. Se mettre ensemble pour faire échouer, c’est mobilisateur. S’accorder sur un projet alternatif, c’est autre chose.
Et le rideau tombe sur le dernier acte, le vote final du Grand Conseil sur le budget 2015. 74 contre 52, c’est mieux que le rapport de forces majorité-mi-norités. Mais pour le PDC, la pilule est amère: ce budget n’a passé la rampe que grâce à l’apport de l’UDC. Contre la gauche et le PLR. Et encore, sous la menace d’un recours au TF et d’un référendum. L’alerte a été chaude: un refus aurait paralysé 300 millions d’investissements en 2015. De la roulette russe digne du Congrès américain…Il reste que la caravane passe. Malgré embûches et fondrières dont il ne paraît pas savoir se dégager, le char de l’Etat ne s’est pas arrêté. Sur l’essentiel. Réforme des institutions, correction du Rhône, dé-coupage hospitalier cantonal, célébration digne de deux cents ans de vie confédérale sont autant de marqueurs. Comme le pari de l’innovation, le cam-pus EPFL, l’ouverture sur Milan 2015. Bref, tout ira bien, si les politiciens ne se laissent pas aller… à faire de la politique.
Le rideau est tombé, mais le char de l’Etat ne s’est pas arrêté
Un nouveau logiciel en Valais: les minorités forment désormais la majorité
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N°3 JANVIER-MARS 2015 VALAIS VALEUR AJOUTÉE
DÉCRYPTAGE L’ACTUALITÉ DU HAUT-VALAIS ÉCONOMIQUE
MIRACLE INDUSTRIEL DANS LA VALLÉE DE ZERMATT
DEPUIS DES DÉCENNIES, L’ENTREPRISE BOSCH À SAINT-NICOLAS FABRIQUE DES
OUTILS DE COUPE POUR LE MARCHÉ MONDIAL. ELLE A SURMONTÉ TOUS LES
DÉFIS DE LA GLOBALISATION.
Luzius Theler – luzius.theler@bluewin.chTraduction et adaptation en français: Edgar Bloch – edgarbloch1@gmail.com
500 emplois dans la vallée de Zermatt surtout connue pour ses activités touristiques, voilà la réussite économique qu’incarne une entre-prise-phare aux yeux des professionnels am-bitieux, des techniciens hautement qualifiés et des ingénieurs talentueux.
La filiale de Bosch, anciennement appelée Scin-tilla, s’est véritablement affirmée au cours de ces dernières années, en construisant sa renommée de leader mondial dans le domaine spécifique de la scie sauteuse. Aujourd’hui, l’entreprise du Haut-Valais concurrence même son princi-pal challenger sur ce segment, le groupe amé-ricain Black & Decker. Lorsque l’on évoque ses résultats et plus particulièrement la part de mar-ché mondial de ses productions, Bosch se montre fort discrète, mais les experts estiment que plus de 60% des outils de coupe vendus à l’international pro-viennent des usines de Saint-Ni-colas.
Concurrence à la traîneGrâce à l’innovation, à l’automatisation à grande échelle, à la planification et au déve-loppement de ses propres machines-outils, les «Zaniglaser-Tüftler», comme on se plaît à les nommer, Bosch a toujours réussi à surmonter les pièges et risques du marché global. C’est encore son produit de masse, la scie sauteuse
«Paroli», qui lui a permis de déjouer toutes les embûches de ce dernier. L’entreprise fabrique aussi des outils de coupe pour une multitude d’applications, tous d’une qualité et d’une du-rabilité que les autres concurrents n’ont jamais été capables d’atteindre jusqu’à présent. Pour assurer son essor, elle a davantage accentué l’automatisation et la rationalisation, tout en abaissant les coûts.
La mondialisation, une assurance-vie pour l’entreprise de Saint-NicolasLa forte position de Bosch sur le marché mondial engendre des effets positifs, car
lorsque la conjoncture dans la construction et sur le marché du bricolage se montre faible dans une ré-gion du monde, les autres compensent les ventes. Dès lors, il subsiste toujours une mélodie harmonieuse pour Bosch à Saint-Nicolas, la globalisation lui fournissant une forme d’assurance-vie
contre les faiblesses conjoncturelles. Et puis, quand le marché s’est écroulé dans certaines parties importantes de la planète, Bosch a su s’adapter en introduisant le travail à temps partiel, lequel a généralement été abandonné après de courtes intervalles. Le miracle éco-nomique se perpétue toujours dans la vallée de Zermatt…
«Leader dans ses produits, Bosch a pu s’adapter aux aléas
conjoncturels grâce à la diversification de
ses ventes sur le plan mondial»
15DÉCRYPTAGE L’IMMOBILIER EN QUESTION
N°3 JANVIER-MARS 2015 VALAIS VALEUR AJOUTÉE
SECTEUR DE L’IMMOBILIER
LES PROFESSIONNELS VICTIMES DES AMATEURS...
Olivier Raemy – info@uspi-valais.ch Président de l’USPI Valais
Au vu de la recrudescence de divers «agents immo-biliers» sur le marché valaisan, l’USPI Valais tient à faire une mise au point.
Association suisse regroupant l’ensemble des profes-sionnels de la branche, l’Union Suisse des Profes-sionnels de l’Immobilier (USPI) représente un interlo-cuteur privilégié de l’Etat dans tous les dossiers qui touchent à l’habitat, tant sur le plan cantonal que fédéral. Par ailleurs, ses responsables sont actuelle-ment en pourparlers avec la conseillère fédérale Do-ris Leuthard et ses services dans le cadre de la révi-sion du droit du bail. Or, c’est à ce titre d’association reconnue que l’USPI tient à donner ces informations sur les critères de sélection des professionnels.
Choisir en toute connaissance de causeTous les membres de l’USPI peuvent légitimement se dire professionnels. En effet, leurs compétences sont validées par des brevets, ou diplômes fédéraux, que seule la Confédération peut délivrer, par le biais de l’OFIAMT, soit ils sont au bénéfice d’une grande expé-rience dans le domaine et jouissent d’une excellente réputation. Les seuls titres attestant du profession-nalisme d’un agent immobilier sont l’appartenance à l’USPI, ou les titres protégés de gérant d’immeuble avec brevet fédéral, de courtier avec brevet fédéral, d’expert avec brevet fédéral, ou encore de régisseur et courtier en immeuble diplômé. Pour la sécurité des clients, l’appartenance à l’USPI reste donc très sé-lective, surtout que chaque candidature est étudiée dans le détail.
Pour les experts, la Chambre Suisse d’Experts en Estimations Immobilières (CEI) se porte garante de ses membres, avec la même rigueur que l’USPI. Tous les autres titres assimilés ne sont que des tentatives d’induire en erreur les clients potentiels, en s’attri-buant des compétences usurpées.
Il apparaît primordial de faire cette mise au point, car la profession est trop souvent décriée, principa-lement à cause de non professionnels faisant peser le poids de leur amateurisme sur toutes les agences immobilières. Aussi, il appartient à tout un chacun de bien choisir l’interlocuteur auquel il va confier la ges-tion, ou la vente, de son patrimoine immobilier. Mais il faut que chacun puisse le faire en toute connais-sance de cause et non en suivant des informations trompeuses de personnes indélicates s’autoprocla-mant «professionnels de l’immobilier», parce qu’elles se sont réveillées un matin en voulant devenir cour-tier, ou gérant d’immeuble. A bon entendeur...
Les amateurs font un tort immense au secteur immobilierUSPI Valais
rue Pré-Fleuri 6 – 1951 Sion – tél. 027 327 35 35www.uspi-valais.ch – info@uspi-valais.ch
Le LabeL de quaLité des professionneLs de L’immobiLier
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N°3 JANVIER-MARS 2015 VALAIS VALEUR AJOUTÉE
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N°3 JANVIER-MARS 2015 VALAIS VALEUR AJOUTÉE
ÉCLAIRAGE DOSSIER
RÉFORME III DE L’IMPOSITION DES ENTREPRISES
DES MESURES DEVENUES INCONTOURNABLES PAR OBLIGATION D’HARMONISATION
EN CONSULTATION DEPUIS SEPTEMBRE DERNIER JUSQU’À CETTE FIN JANVIER, LA
RÉFORME III DE L’IMPOSITION DES ENTREPRISES S’INSCRIT COMME UNE NÉCES-
SITÉ POUR DYNAMISER LA COMPÉTITIVITÉ FISCALE DE LA PLACE ÉCONOMIQUE
SUISSE. ET POUR HARMONISER SA FISCALITÉ SUR LE PLAN INTERNATIONAL.
Didier Planche – redaction@valaisvaleurajoutee.chDirecteur de la publication
Pour être considérée comme réussie, la Réforme III de l’imposition des entreprises doit atteindre les trois objectifs essentiels de renforcer la compé-titivité fiscale de la place économique helvétique, de garantir l’acceptation de son système fiscal à l’échelle internationale et de maintenir le niveau des recettes, que génère l’impôt sur les sociétés. En matière de concurrence fiscale internationale, la Confédération les avait déjà atteints (!) grâce aux sociétés à statuts spéciaux (holding, de domicile et mixtes) et à des règles spécifiques introduites au ni-veau fédéral (sociétés principales et «Swiss Finance Branch», ou entité suisse d’une société étrangère dédiée au financement intra-groupe).
La volonté de déstabiliser la SuisseOr, la communauté européenne et internationale refuse désormais ce traitement fiscal différencié, après avoir critiqué de manière virulente les moda-lités d’imposition accordées aux trois catégories de sociétés susmentionnées, en particulier. Plus préci-sément, l’UE considère comme inacceptable la sé-lectivité entre les bénéfices des entreprises générés dans le pays d’implantation et à l’étranger, tandis que l’OCDE se focalise sur un plan d’action pour en-diguer l’érosion des bases d’imposition et les trans-ferts de bénéfices (projet «Base Erosion and Profit Shifting»/BEPS), dans le domaine du droit fiscal in-ternational. Dès lors, ces différends nuisent grave-ment à l’attrait de la place économique helvétique,
car aux yeux des entreprises internationales y étant installées, la sécurité juridique et de planification n’y est plus garantie. Et puis cette insécurité met en danger les recettes que génère l’impôt sur les entreprises. D’où la Réforme III de l’imposition des entreprises, afin d’instaurer un système fiscal accep-té à l’échelle internationale et respectant un cadre juridique plus équilibré, mais toujours conforme aux réglementations helvétiques.
Néanmoins, il n’est pas interdit de considérer que la Suisse se voit à nouveau contrainte de plier l’échine devant une poignée d’Etats, dont la seule obsession vise à la déstabiliser pour mieux l’anéan-tir... Remettre en cause, puis vouloir sanctionner et même interdire un pan de la fiscalité helvétique, revient en effet à fragiliser l’équilibre financier du pays. Surtout lorsque l’on sait que la prospérité de la Suisse, durant ces dernières années, a aus-si trouvé son origine dans les conditions fiscales avantageuses qu’elle a offertes aux entreprises. Car celles-ci ont grandement contribué à la création de nombreuses places de travail, à des investisse-ments déterminants et, bien sûr, à des recettes fis-cales loin d’être négligeables. D’ailleurs, les impôts qu’ont payés les sociétés jouissant d’un statut fiscal spécial ont constitué environ la moitié des recettes de la Confédération, générées par la taxation des bénéfices. Enfin, comme diront certains, cette Ré-forme III constitue un moindre mal...
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N°3 JANVIER-MARS 2015 VALAIS VALEUR AJOUTÉEN°3 JANVIER-MARS 2015 VALAIS VALEUR AJOUTÉE
ÉCLAIRAGE DOSSIERÉCLAIRAGE DOSSIER
La «licence box» au coeur de la Réforme IIIEntrée en vigueur en 1997, la Réforme I de l’impo-sition des entreprises a permis d’améliorer la situa-tion des holdings, de supprimer l’impôt sur le capi-tal et d’introduire un taux d’imposition linéaire des bénéfices. Quant à la Réforme II entrée en vigueur entre 2008 et 2011, elle était axée sur l’atténuation de la double imposition économique, la suppression d’impôts entamant la substance de l’entreprise, des allègements en faveur des entreprises de personnes et le principe de l’apport de capital.
Afin de «booster» l’attrait de la place économique suisse en remplaçant certaines règles critiquées, l’enjeu essentiel de la Réforme III de l’imposition des entreprises porte notamment sur le statut fis-cal cantonal des sociétés de holding, dont l’activité principale consiste à gérer et à détenir des partici-pations à long terme, mais également des sociétés administratives de domicile (aucune activité com-merciale) et mixtes (activité subsidiaire). C’est ainsi que le Conseil fédéral propose d’instaurer une im-position préférentielle des produits de licence, dite «licence box», se trouvant au coeur de la nouvelle réglementation sur les revenus de sources mobiles; celle-ci assure que la charge fiscale sur les reve-nus découlant des droits de la propriété intellec-tuelle (brevets, marques, droits d’auteur) peut se comparer à celle pesant jusqu’à présent sur les so-ciétés mixtes. Selon l’Administration fédérale des contributions (AFC), la «licence box» permettra à la Suisse de conserver sa forte compétitivité dans l’imposition de ces revenus; quant à ceux, jusqu’à présent soumis à l’imposition ordinaire, ils bénéfi-cieront également de son introduction. Pour sa part, la charge fiscale aux échelons des cantons et des communes s’en trouvera réduite, ce qui se traduira par des recettes fiscales amoindries. En revanche, la Suisse renforcera son attrait auprès des entreprises concernées, dans la mesure où elles se montreront mobiles.
La Réforme III concerne aussi l’impôt sur le bénéfice corrigé des intérêts sur le capital propre supérieur à la moyenne, offrant des conditions fiscales com-pétitives sur les financements effectués à l’intérieur d’un groupe (ces activités étaient assurées princi-palement au sein de la «Swiss Finance Branch» et
dans le cadre du statut de holding); cet impôt aura notamment un effet territorial sur toutes les sociétés disposant d’un capital propre de sécurité. De plus, cette mesure fera diminuer le taux moyen d’imposi-tion du bénéfice, avec le même effet sur le choix du lieu d’implantation d’une société qu’une baisse gé-nérale de l’impôt sur le bénéfice. Le Conseil fédéral entend encore habiliter les cantons à abaisser leur taux de l’impôt sur le capital, de manière ciblée, et suggère un ensemble de mesures destinées à consolider la systématique du droit fiscal (modifica-tions partielles dans la réduction pour participation et dans la compensation des pertes, réglementation complète relative à la prise en compte des réserves latentes). C’est dans ce cadre, qu’intervient la sup-pression du droit de timbre d’émission sur le capital propre; toutes les entreprises concernées en pro-fiteront, comme les sociétés à capital élevé et les sièges de groupes s’installant en Suisse, mais aussi celles déjà établies poursuivant de grands projets d’investissement. Cette suppression contribuera, en outre, à améliorer la neutralité du financement, car celui par émission de droits de participation (soit l’émission de nouveau capital propre) ne sera plus grevé par le droit de timbre dédié. Enfin, les autori-tés souhaitent revoir l’imposition des détenteurs de participations, en introduisant un ensemble équili-bré de mesures sur leur charge fiscale (imposition des gains en capital réalisés sur des titres, retouches dans l’imposition partielle des dividendes); celles-ci permettront de contrebalancer l’abaissement modé-ré des taux des impôts cantonaux sur les bénéfices, que pourrait entraîner la Réforme III.
Des effets encore difficilement prévisiblesPrincipalement mises en oeuvre par les cantons et leurs communes, ces nouvelles mesures fiscales oc-casionneront de fait des baisses de recettes plus importantes qu’à la Confédération, laquelle béné-ficiera du renforcement de la compétitivité fiscale en encaissant l’impôt fédéral direct. Dans l’optique d’établir un équilibre entre ses charges et celles des cantons, elle envisage d’introduire des mesures de compensation verticale à hauteur d’un milliard de francs. Comme le système suisse de péréquation financière a fait ses preuves, il sera maintenu, tout en intégrant certaines modifications liées à la Ré-forme III. Il s’agira notamment de fixer des nou-
veaux facteurs de pondération pour tenir compte de la diminution de l’exploitabilité fiscale des béné-fices. Pendant la période de transition, un montant compensatoire assurera aux cantons, disposant des ressources les plus modestes, de ne pas tomber en dessous du seuil de dotation minimale prévu par le système en vigueur.
Les mesures fiscales proposées vont entraîner des diminutions de recettes de 0,5 milliard de francs pour la Confédération. S’y ajouteront des mesures de compensation et une contribution complémen-taire temporaire en faveur des cantons pour un total de 1,2 milliard. Ce coût total sera financé par des recettes supplémentaires (augmentation du nombre des inspecteurs fiscaux qui devrait rapporter 0,3 milliard) et des mesures relatives aux dépenses (1,5 milliard). Dans ce contexte, des excédents structu-rels de l’ordre d’un milliard seront obligatoirement constitués. Mais étant donné que la réalisation de la Réforme III va s’étendre sur une longue période, il est impossible de prévoir de manière fiable quelle sera la situation financière de la Confédération...
Maintien de l’emploiPour la Fédération des entreprises suisses «eco-nomiesuisse» qui rappelle que la politique fiscale helvétique en faveur des sociétés internationales constitue un atout décisif de succès, la Réforme III constitue bien le fondement de l’attractivité éco-nomique future du pays et garantit le maintien de centaines de milliers d’emplois et de milliards de
recettes fiscales. Si l’organisation faîtière soutient les propositions du Conseil fédéral pour renforcer la compétitivité fiscale et les mesures de compen-sation, elle observe toutefois que certains éléments sortent du cadre de cette réforme, comme l’introduc-tion d’un impôt sur les gains en capital, qui semble matériellement injustifiée. De même, l’imposition du capital des personnes physiques n’y trouve pas sa place, surtout que le rendement d’un tel impôt, déjà supprimé par tous les cantons, reste discutable et que sa mise en oeuvre représenterait une lourde charge administrative.
En faveur des entreprises innovantesCependant, «économiesuisse» reconnaît que, dans son ensemble, cette réforme favorise effectivement la sécurité juridique et de planification des entre-prises actives à l’international. Parmi les mesures annoncées, la Fédération salue, entre autres, l’intro-duction d’une «licence box», qui imposera de ma-nière concurrentielle les recettes issues de la proprié-té intellectuelle. La proposition d’instaurer un impôt sur le bénéfice corrigé des intérêts sur les fonds
propres de sécurité joue égale-ment un rôle non négligeable, car cette mesure contribuera à offrir des conditions-cadre at-tractives aux activités de finan-cement. De plus, le soutien de la Confédération élargira la marge de manoeuvre financière des can-tons, en vue de procéder à des baisses d’impôt. La Réforme III de l’imposition des entreprises semble donc tomber à pic, sur-tout en tenant compte de l’évo-lution de l’environnement à long terme. Car dans un contexte de forte concurrence fiscale interna-tionale, un taux d’imposition des
bénéfices attrayant demeure le meilleur garant du succès et de la prospérité à moyen terme.
Selon le Centre de recherches conjoncturelles de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ), la suppression pure et simple des statuts spé-ciaux au niveau cantonal entraînerait des pertes de recettes de 3,8 milliards de francs par an, en
Source: Mesures visant à renforcer la compétitivité fiscale de la Suisse; Rap-port de l’organe de pilotage à l’attention du Département fédéral des finances (2013)
dossierpolitique, 16 juin 2014 4
Objectifs de la réforme de l’imposition des entreprises Tensions entre les différents objectifs
Acceptation internationaleUE/OCDE
Rentabilitéet caractère équilibré
Compétitivité fiscalede la Suisse
Source : Mesures visant à renforcer la compétitivité fiscale de la Suisse : rapport de l’organe de pilotage à l’attention du DFF (2013)
Les objectifs de la troisième réforme de l’imposition des entreprises (RIEIII) sont complexes et parfois contradictoires. Il n’existe pas de solutions simples. L’abolition pure et simple des statuts spéciaux pourrait garantir l’acceptation internationale, mais on perdrait la compétitivité fiscale, puisque la mesure se traduirait par un alourdissement massif de la charge fiscale pesant sur les re-venus mobiles, à un niveau qui ne serait plus compétitif (la charge fiscale sup-plémentaire se monterait théoriquement à près de 5 milliards de francs1). Des baisses générales de l’impôt sur le bénéfice (pour compenser cette hausse d’impôt) ne remplaceraient pas les statuts spéciaux à court terme, puisqu’on ignore si cette mesure restaurerait la compétitivité fiscale. De plus, une baisse rapide et marquée des taux d’imposition représenterait un défi financier de taille.
Au vu de ce qui précède, l’organisation de projet constituée par la Confédération et les cantons a opté pour une orientation de politique fiscale équilibrée :
— remplacer les statuts spéciaux par des réglementations acceptées à l’échelle internationale (« licence box » ou boîtes pour les produits de licence et déduc-tion des intérêts sur les fonds propres de sécurité, par exemple) ;
— baisser les impôts cantonaux selon les possibilités de chaque canton avec le soutien de la Confédération ;
— supprimer des charges fiscales affaiblissant la place économique. L’économie soutient cette orientation qui tient compte de la complexité de la réforme. En effet, une approche différenciée a les meilleures chances de garantir une fiscalité des entreprises attrayante et fructueuse.
1 B,S,S. et Mundi Consulting (2014). Studie Steuerkonflikt kantonale Unternehmenssteuer-regime. Schlussbericht zuhanden der Sozialdemokratischen Fraktion [Étude Conflit fiscal lié aux régimes cantonaux en matière d’imposition des entreprises. Rapport final à l’inten-tion du PS.]
Graphique 5
3Un objectif majeur de la réforme de la fiscalité des entreprises est de maintenir le niveau des recettes fiscales. Pour l’atteindre, la Suisse doit préserver sa compétitivité fiscale pour les entreprises actives à l’échelle internationale et, dans le même temps, restaurer l’acceptation internationale de son système fiscal. À défaut, elle risque de voir partir des entreprises et donc de perdre des recettes fiscales.
3Ni l’abolition pure et simple des statuts spéciaux ni une baisse radicale de l’impôt sur les bénéfices, en guise de compensation, ne permettraient d’atteindre les objectifs de la réforme. C’est la raison pour laquelle, la Confédération et les cantons préconisent une combinaison de mesures équilibrées.
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ÉCLAIRAGE DOSSIERDOSSIER ÉCLAIRAGE
raison du départ vraisemblable de 88% des socié-tés au bénéfice de statuts spéciaux, toujours d’une grande mobilité. D’où la mise en place justifiée de la Réforme III. Il apparaît, là aussi, que des mesures telles que la «licence box» réduira fortement les dé-parts de sociétés, ainsi que les pertes de recettes estimées, et préservera l’attrait fiscal de la Suisse pour les entreprises innovantes, tout en concourant à une hausse potentielle des recettes fiscales. Une
excellente option serait d’associer une «licence box» restreinte à une baisse de l’impôt sur le bénéfice. Une charge fiscale basse augmentera, toutefois, les incitations à investir et donnera des impulsions posi-tives en termes de croissance, lesquelles compense-ront à long terme les coûts de la Réforme III. Au final, ses conséquences sont clairement plus avantageuses pour la politique financière de la Suisse que celles de tous les autres scénarios réalistes.
L’IMPOSITION DES GAINS EN CAPITAL PRIVÉS
UNE SIMPLIFICATION SIGNIFICATIVE DU DROIT FISCAL
L’IMPOSITION DES GAINS EN CAPITAL PRIVÉS CONSTITUE L’UNE DES MESURES
FISCALES DE LA RÉFORME III DES ENTREPRISES. SANS IMPACT DIRECT SUR
L’ATTRAIT DE L’IMPOSITION DES ENTREPRISES, ELLE VISE À ATTÉNUER LES
PERTES DE REVENUS ENGENDRÉES PAR LES NOUVELLES DISPOSITIONS, AFIN DE
LEUR GARANTIR UNE FISCALITÉ COMPÉTITIVE SUR LE PLAN INTERNATIONAL. DÈS
LORS, CETTE MESURE TOUCHERA L’ENSEMBLE DES CONTRIBUABLES.
Adeline Bays – Adeline.bays@fidag-sa.chFiscaliste, Fiduciaire FIDAG SA
Actuellement, les gains réalisés sur les titres sont exonérés de l’impôt sur le revenu, lorsqu’ils sont détenus à titre privé; seuls les gains immo-biliers sont imposables à l’échelon de l’impôt cantonal. Le principe de l’imposition des gains en capital privés sera désormais le suivant: lors de l’aliénation de titres, les gains en capital, dé-finis par le Conseil fédéral comme la différence entre le prix de vente et les frais d’acquisition des titres, feront partie du revenu imposable; inversement, les pertes en capital pourront être déduites des gains, mais sans aucune déduction sur les autres revenus; lorsque ces pertes se ré-véleront plus importantes que les gains, la me-sure prévoit la possibilité de les reporter sur les années suivantes, sans limitation dans le temps. Afin de déterminer le bénéfice en capital impo-sable, il faut différencier les gains prove-nant de droits de participation de ceux issus des autres titres. Les gains émanant de droits de participation incluent ceux réalisés lors de la vente d’actions, de parts à des sociétés à responsabilité limitée et à des sociétés coopératives, de bons de participation et de bons de jouissance; ils sont imposés à hauteur de 70%, tandis que les gains réalisés lors de l’aliénation des autres titres le sont à 100%; les pertes en
capital suivent ce même principe. De plus, tout départ de Suisse du contribuable correspond, sur le plan fiscal, à une aliénation.
Sécurité juridique renforcéeDans un premier temps, cette mesure permet de tempérer la baisse des recettes fiscales induite par l’introduction, le 1er janvier 2011 (Réforme II des entreprises), du principe de l’apport en capital. Depuis cette date, le remboursement de l’apport en capital à des personnes physiques n’est plus considéré comme un revenu impo-sable, lorsque les parts sont détenues dans la fortune privée. Dans la Réforme III de l’im-
position des entreprises, ces rembour-sements de capital diminuent les
frais d’acquisition de titres et augmentent d’autant le bénéfice
imposable, lors de l’aliéna-tion des participations. De
plus, cette nouvelle me-sure offre une simplifi-cation significative du droit fiscal, puisqu’elle supprime divers états
de fait en relation avec la délimitation entre les
revenus imposables et les gains en capital exonérés; il
s’agit principalement de la trans-
Tableau 1
Aperçu des mesures fiscales
Axe stratégique Mesure Échelons concernésConfédération
cantons et communes
Introduction de nouvelles règles conformes aux normes internationales pour les revenus de sources mobiles
• Introduction d’une licence box
• Impôt sur le bénéfice corrigé des intérêts sur le capital propre supérieur à la moyenne
• Modifications de l’impôt sur le capital
Réduction complémentaire des taux cantonaux d’imposition du bénéfice
• Baisse des impôts cantonaux sur le bénéfice
Mesures visant à améliorer la systématique du droit de l’imposition des sociétés
• Introduction d’une réglementation uniformisée pour la réalisation des réserves latentes
• Suppression du droit de timbre d’émission sur le capital propre
• Modifications de la compensation des pertes
• Modifications de la réduction pour participations
• Modifications de la procédure d’imposition partielle
• Introduction d’un impôt sur les gains en capital réalisés sur des titres
Source: AFC / La Vie économique
Aperçu des mesures fiscales de la Réforme III de l’imposition des entreprises
Afin de déterminer le bénéfice en capital impo-sable, il faut différencier les gains prove-nant de droits de participation de ceux
titres le sont à 100%; les pertes en
frais d’acquisition de titres et augmentent d’autant le bénéfice
imposable, lors de l’aliéna-
revenus imposables et les gains en capital exonérés; il
s’agit principalement de la trans-
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ÉCLAIRAGE DOSSIER
position, de la liquidation partielle directe et indirecte, du manteau d’actions, du rachat de ses propres actions, des obligations à intérêt unique prédominant (IUP), du délai de blocage de l’aliénation en cas de transformation d’une entreprise de personnes en société de capital, et du commerce quasi professionnel de titres. Ce principe de l’imposition des gains en capital privés augmente ainsi substantiellement la sé-curité juridique liée au droit fiscal.
En contrepartie, cette mesure réduit la compétiti-vité fiscale de la Suisse en matière d’imposition des personnes physiques. Car la plupart des pays appliquant un impôt sur les gains en capital n’ont pas d’impôt sur la fortune.
Encore l’objet de discussionsEn France, où ces deux impôts coexistent, les participations relevant de l’outil de travail sont défiscalisées. En d’autres termes, un chef d’en-
treprise n’est pas imposé sur les actions qu’il dé-tient de sa propre société. Or en Suisse, l’impôt sur la fortune ne fait pas cette distinction à ce jour. Le projet de Réforme III est aussi critiqué en raison de l’annulation des effets positifs des importantes réformes fiscales, mises en place ces années passées. En 2006 par exemple, des mesures avaient été introduites pour faciliter la transmission d’entreprises, le but étant d’évi-ter de pénaliser fiscalement le vendeur; aussi, un impôt sur les gains en capital supprimera les avantages que cette mesure avait introduits à l’époque.
Il convient toutefois de rester serein. En effet, les débats ne font que commencer et bien que la Ré-forme III de l’imposition des entreprises soit né-cessaire pour la Suisse, la palette reste très large pour trouver de nouvelles recettes. Cet objet sera certainement encore au centre de nombreuses discussions et négociations.
TENUE DE LA COMPTABILITÉ
FISCALITÉ
RÉVISION
ORGANISATION DE L’ENTREPRISE
EXPERTISE ET SUCCESSION
GÉRANCE D’IMMEUBLES
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dossierpolitique, 16 juin 2014 2
Évolution des impôts cantonaux et communaux depuis 1990 (1990=100) Hausse supérieure à la moyenne des recettes au titre de l’impôt sur le bénéfice des personnes morales
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Sources : Administration fédérale des finances (2014)
Évolution des recettes au titre de l’impôt sur les sociétés Recettes fiscales provenant des entreprises, en milliards de francs
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Impôt fédéral sur le bénéfice
Exercice budgétaire et plan financier
Sources : Administration fédérale des finances (2013)
Importance financière des entreprises actives à l’échelle internationaleLes quelque 24 000 sociétés à statuts spéciaux au niveau cantonal (sociétés holding, de domicile et mixtes) sont à l’origine de près de 50 % des recettes de l’impôt sur le bénéfice au niveau fédéral, soit près de 4 milliards de francs (cf. graphique 4). Les cantons conservent 17 % de ces recettes. Ces sociétés paient également plus d’un milliard au titre des impôts cantonaux et commu-naux. À quoi il faut ajouter les recettes substantielles au titre de l’impôt sur le revenu de leurs quelque 150 000 employés. La présence de sociétés actives à l’échelle internationale profite à la Confédération et aux centres économiques, on l’a vu, mais aussi aux cantons à faible potentiel de ressources. En effet, ils reçoivent des versements compensatoires de la part de la Confédération et des cantons dont l’économie est davantage orientée à l’international.
Graphique 2
3 Les recettes fiscales des cantons et des communes connaissent une évolution similaire à celles de la Confédération. À leur niveau aussi, les recettes de l’impôt sur le bénéfice ont enregistré, depuis 1990, une progression nettement plus forte que celles de l’impôt sur le revenu des personnes physiques.
Graphique 3
3 Les recettes de l’impôt sur les entreprises ont progressé régulièrement. Grâce à des réformes de la fiscalité des entreprises réussies, la Suisse est une place économique attrayante pour des entreprises actives à l’échelle internationale. Cela profite au fisc à long terme. C’est la raison pour laquelle la Confédération s’attend à une hausse de ses recettes également pour les exercices 2014-2017.
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Évolution des impôts cantonaux et communaux depuis 1990 (1990=100) Hausse supérieure à la moyenne des recettes au titre de l’impôt sur le bénéfice des personnes morales
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Recettes de l’impôt sur le bénéficeRecettes de l’impôt sur le revenu
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Sources : Administration fédérale des finances (2014)
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Exercice budgétaire et plan financier
Sources : Administration fédérale des finances (2013)
Importance financière des entreprises actives à l’échelle internationaleLes quelque 24 000 sociétés à statuts spéciaux au niveau cantonal (sociétés holding, de domicile et mixtes) sont à l’origine de près de 50 % des recettes de l’impôt sur le bénéfice au niveau fédéral, soit près de 4 milliards de francs (cf. graphique 4). Les cantons conservent 17 % de ces recettes. Ces sociétés paient également plus d’un milliard au titre des impôts cantonaux et commu-naux. À quoi il faut ajouter les recettes substantielles au titre de l’impôt sur le revenu de leurs quelque 150 000 employés. La présence de sociétés actives à l’échelle internationale profite à la Confédération et aux centres économiques, on l’a vu, mais aussi aux cantons à faible potentiel de ressources. En effet, ils reçoivent des versements compensatoires de la part de la Confédération et des cantons dont l’économie est davantage orientée à l’international.
Graphique 2
3 Les recettes fiscales des cantons et des communes connaissent une évolution similaire à celles de la Confédération. À leur niveau aussi, les recettes de l’impôt sur le bénéfice ont enregistré, depuis 1990, une progression nettement plus forte que celles de l’impôt sur le revenu des personnes physiques.
Graphique 3
3 Les recettes de l’impôt sur les entreprises ont progressé régulièrement. Grâce à des réformes de la fiscalité des entreprises réussies, la Suisse est une place économique attrayante pour des entreprises actives à l’échelle internationale. Cela profite au fisc à long terme. C’est la raison pour laquelle la Confédération s’attend à une hausse de ses recettes également pour les exercices 2014-2017.
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Évolution des impôts cantonaux et communaux depuis 1990 (1990=100) Hausse supérieure à la moyenne des recettes au titre de l’impôt sur le bénéfice des personnes morales
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Recettes de l’impôt sur le bénéficeRecettes de l’impôt sur le revenu
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Sources : Administration fédérale des finances (2014)
Évolution des recettes au titre de l’impôt sur les sociétés Recettes fiscales provenant des entreprises, en milliards de francs
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Exercice budgétaire et plan financier
Sources : Administration fédérale des finances (2013)
Importance financière des entreprises actives à l’échelle internationaleLes quelque 24 000 sociétés à statuts spéciaux au niveau cantonal (sociétés holding, de domicile et mixtes) sont à l’origine de près de 50 % des recettes de l’impôt sur le bénéfice au niveau fédéral, soit près de 4 milliards de francs (cf. graphique 4). Les cantons conservent 17 % de ces recettes. Ces sociétés paient également plus d’un milliard au titre des impôts cantonaux et commu-naux. À quoi il faut ajouter les recettes substantielles au titre de l’impôt sur le revenu de leurs quelque 150 000 employés. La présence de sociétés actives à l’échelle internationale profite à la Confédération et aux centres économiques, on l’a vu, mais aussi aux cantons à faible potentiel de ressources. En effet, ils reçoivent des versements compensatoires de la part de la Confédération et des cantons dont l’économie est davantage orientée à l’international.
Graphique 2
3 Les recettes fiscales des cantons et des communes connaissent une évolution similaire à celles de la Confédération. À leur niveau aussi, les recettes de l’impôt sur le bénéfice ont enregistré, depuis 1990, une progression nettement plus forte que celles de l’impôt sur le revenu des personnes physiques.
Graphique 3
3 Les recettes de l’impôt sur les entreprises ont progressé régulièrement. Grâce à des réformes de la fiscalité des entreprises réussies, la Suisse est une place économique attrayante pour des entreprises actives à l’échelle internationale. Cela profite au fisc à long terme. C’est la raison pour laquelle la Confédération s’attend à une hausse de ses recettes également pour les exercices 2014-2017.
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24 ÉCLAIRAGE DOSSIER ÉCLAIRAGE DOSSIER
FINANCES PUBLIQUES CANTONALES
INQUIÉTUDE!
DES TENDANCES LOURDES AGGRAVERONT LES DÉSÉQUILIBRES BUDGÉTAIRES.
QUANT AUX HAUSSES D’IMPÔTS, ELLES SE RÉVÈLENT DOMMAGEABLES, CAR LE
POTENTIEL FISCAL EST DÉJÀ SUREXPLOITÉ.
Vincent Riesen – vincent.riesen@cci-valais.chDirecteur de la Chambre valaisanne de commerce et d’industrie (Sion)
Le Grand Conseil a refusé la proposition du Gou-vernement valaisan d’aggraver la double imposi-tion des créateurs d’emploi. Ce statu quo constitue une demi-victoire pour l’économie valaisanne, qui doit toutefois concéder des hausses de taxes, dont celles sur les véhicules à moteur. L’Etat a ainsi aug-menté sa ponction de 34 millions. Les discussions autour du budget et le référendum de novembre sur un paquet d’économies représentent les premières escarmouches d’un inévitable débat sur la politique fiscale et financière. Des chocs internes et externes auront des impacts sur les recettes et les dépenses.
D’abord sur les recettes: les années de boom sont dernière nous et il ne faut pas compter sur une relance rapide pour remplir les caisses. Entre franc fort, Europe anémique et conditions-cadre détério-rées, une expansion économique modérée tiendra du succès. En outre, certains revenus de l’Etat sont dépendants de facteurs externes, comme la péré-quation, ou les redevances hydrauliques. Pour leur part, les dividendes de la BNS rappellent que ces mannes ne sont pas acquises.
Ensuite les dépenses: leur expansion s’est embal-lée. Elles croissent plus vite que la population et les charges d’exploitation de l’Etat ont franchi la barre des 3 milliards. Entre 1990 et 2012, les seules charges de personnel ont doublé de 513 à 953 mil-lions de francs1. L’évolution des subventions et des transferts est aussi inquiétante, car elles ont été multipliées par un facteur 4 de 373 millions à 1,4 milliard; ce poste réunit des éléments aussi divers que les subventions à la santé, l’aide aux crèches et aux homes, ou encore la politique régionale.
Aujourd’hui, les classes d’âge les plus nombreuses ont entre 45 et 60 ans et sont actives sur le mar-ché du travail. Mais comme demain ces cohortes seront à la retraite, les besoins de santé et d’ac-cueil iront croissant, avec une pression accrue sur les dépenses.
Recettes stables, dépenses en hausse. Aurons-nous le courage d’économiser, ou céderons-nous à la ten-tation des hausses d’impôt? Selon un rapport de la Confédération2, le Valais exploite son potentiel fiscal à un niveau supérieur à la moyenne nationale. Quant à la charge sur le personnel hautement qua-lité, elle s’inscrit parmi les plus élevées de Suisse. Dès lors, une ponction fiscale plus forte freinerait davantage l’activité économique et l’emploi. Elle ne serait donc pas la bienvenue.
1 DFF, Statistiques financières 20122 Rapport sur l’évaluation de l’efficacité 2012–2015 de la péréquation financière entre la Confédération et les cantons
FISCALITÉ DES ENTREPRISES EN VALAIS
DES AVANTAGES EN COMPARAISON INTERCANTONALE
LE CANTON DU VALAIS OFFRE À SES SOCIÉTÉS CONTRIBUABLES DES CONDI-
TIONS FISCALES AVANTAGEUSES. LE NOMBRE CROISSANT D’IMPLANTATIONS DE
NOUVELLES ENTITÉS REFLÈTE BIEN CETTE ATTRACTIVITÉ. ENTRE 2009 ET 2013,
LE NOMBRE DE PERSONNES MORALES IMPOSÉES DANS LE CANTON A, EN EFFET,
AUGMENTÉ DE PLUS DE 50%, PASSANT DE 12’251 À 18’6251.
Laurent Gillioz – laurent.gillioz@fidag-sa.chExpert fiscal diplômé, responsable du Département fiscal, Fiduciaire FIDAG SA
La politique fiscale valaisanne s’avère particulière-ment attrayante au regard de l’imposition des bé-néfices. Pour un bénéfice imposable allant jusqu’à 150’000 francs, le canton du Valais connaît effective-ment le taux d’imposition le plus bas en comparai-son intercantonale (le taux d’imposition net s’élève à 12,5%).
Les statistiques expriment bien cet avantage fiscal significatif, puisque plus de 90%2 des sociétés im-plantées en Valais (chiffres de 2009) ont un béné-fice imposable de 150’000 francs, ou moins. Pour des bénéfices plus importants, le canton du Va-lais perd de sa compétitivité, en se situant au 19e rang intercantonal (taux d’imposition net de 21,5% pour la part du bénéfice dépassant 150’000 francs). S’ajoutent encore quelques particularités fiscales valaisannes comme la possibilité de constituer une provision pour apprentis de 10’000 francs par poste, ou encore l’opportunité de procéder à des amor-tissements immédiats à hauteur de 100% sur les nouveaux investissements, lors de l’année d’acqui-sition; de même, il existe la possibilité d’amortir les immeubles nouvellement acquis au double du taux ordinaire, lors de la première année de détention.
Selon l’emploi crééEnfin, les nouvelles entreprises, ou les modifications importantes de l’activité des entreprises, peuvent permettre d’obtenir une exonération fiscale, sous certaines conditions; il faut notamment que l’acti-
vité déployée par la société serve les intérêts éco-nomiques du canton et qu’elle ne crée, notamment, aucune concurrence sur le marché valaisan. Cette exonération fiscale peut être obtenue pour une du-rée limitée, qui dépend du nombre de places de travail créées: cinq ans si le projet crée moins de dix places de travail, huit ans si le projet crée entre dix et vingt places de travail, et dix ans si le projet crée vingt places de travail ou plus.
1 Chiffres fournis par Nicolas Mathys, responsable «Formation-Information» au Service cantonal des contributions de l’Etat du Valais2 Séminaire du 31.1.2013 de la Chambre Fiduciaire; Fiduciaire Suisse «Proche du contribuable»
Les entreprises valaisannes bénéficient d’une exonération fiscale selon le nombre de postes de travail créé©Valais Wallis Promotion - Photographe: François Perraudin
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ÉCLAIRAGE DOSSIER
GOUVERNEMENTS CANTONAUX ET RÉFORME IIIC’EST À LA CONFÉDÉRATION DE SUPPORTER LES RÉPERCUSSIONS FINANCIÈRES!Sous la présidence de Jean-Michel Cina, par ailleurs pré-
sident du Conseil d’Etat valaisan, les gouvernements can-
tonaux approuvent les grands axes de la Réforme III de
l’imposition des entreprises, ne serait-ce que pour éviter
l’érosion de la compétitivité fiscale de la Suisse. L’enjeu
est aussi de taille pour maintenir de nombreux emplois et
d’importants investissements.
En revanche, ils s’opposent à l’introduction d’un impôt
sur le bénéfice corrigé des intérêts, à la suppression du
droit de timbre d’émission sur le capital propre, de même
qu’aux adaptations relatives au report des pertes et à la
déduction pour participations, augmentant la complexité,
multipliant les incertitudes de la Réforme III et restrei-
gnant la marge d’action financière de la Confédération et
des cantons. Ils rejettent également la mesure visant l’ins-
tauration d’un impôt sur les gains en capital réalisés sur
les titres, n’ayant aucun lien direct avec la préservation de
l’assiette fiscale mobile; par ailleurs, celle-ci est infondée
aux côtés de l’impôt cantonal sur la fortune, générant des
revenus nettement plus élevés et stables.
En fait, les gouvernements cantonaux demandent à la
Confédération de supporter la majeure partie des réper-
cussions financières de la Réforme III, avec un montant
des mesures de compensation verticales reflétant le rap-
port de 60 : 40 entre les recettes de l’impôt sur le béné-
fice de la Confédération et celles des cantons. Comme un
soutien reposant sur les pertes effectives subies par les
cantons reviendrait à subventionner les baisses d’impôt
dans ceux ayant connu jusqu’ici une fiscalité élevée, ils
plaident pour un soutien général de la Confédération aux
cantons, sous la forme d’un relèvement de la part canto-
nale aux recettes de l’impôt fédéral direct de 17 à 21,2%,
au minimum. La participation fédérale devrait donc passer
de 1 à 1,2 milliard de francs.
FISCALITÉ DES ENTREPRISES EN RAISON INDIVIDUELLE EN VALAIS
PLANIFIER SA SUCCESSION ET LA CESSATION DE L’ACTIVITÉ
ACTUELLEMENT, LA CRÉATION D’UNE ENTREPRISE PREND RAPIDEMENT LA FORME
D’UNE SOCIÉTÉ DE CAPITAUX (SA, SÀRL). MAIS EN VALAIS, IL EXISTE ENCORE
BEAUCOUP D’ENTREPRISES INDIVIDUELLES INSCRITES, OU NON, AU REGISTRE
DU COMMERCE.
Claude Tornay – claude.tornay@nofival.chExpert-comptable diplômé, Directeur général de NOFIVAL SA (Martigny, Sion, Aigle)
Une grande partie des entreprises individuelles ap-partient à des entrepreneurs âgés de plus de 50 ans, qui doivent se préoccuper de leur succession et de la cession de leur activité indépendante. Or, le traitement fiscal de la liquidation de ces raisons individuelles s’avère particulier et nécessite une planification de plusieurs années, afin d’éviter une fiscalisation trop forte. Lors de la planification d’une cessation d’activité indépendante, l’entrepreneur a le choix entre vendre son entreprise sous sa forme actuelle, la transformer en société de capitaux (SA ou Sàrl) et ensuite la vendre, ou encore liquider purement et simplement son activité.
Approche fiscale en cas de vente de son entreprise, ou de sa liquidationLe bénéfice de liquidation (bénéfice réalisé sur la vente des actifs et de l’activité de l’entreprise) sera imposé séparément des autres revenus de l’entre-preneur.
> Le taux d’impôt sera déterminé sur ce seul revenu avec un rabais accordé de 50%;
> Si l’entrepreneur n’a pas, ou peu, cotisé au deu-xième pilier, il a la possibilité de demander l’appli-cation du «rachat fictif», c’est-à-dire un taux d’impôt identique à celui en vigueur lorsque l’on récupère le capital de sa LPP (soit entre 7 et 10% environ);
> Le calcul du bénéfice pour obtenir cet allègement tient compte des bénéfices des cinq dernières an-nées; il est donc important de les planifier.
Approche fiscale en cas de transformation en société de capitaux > Le bénéfice de la vente des actions de la nouvelle société n’est plus du tout imposable, si l’entrepre-neur vend ses actions au plus tôt cinq ans après l’inscription de la société au Registre du Commerce;
> Si l’entrepreneur vend ses actions avant le délai de cinq ans, il sera imposé de la même manière que s’il avait vendu sa raison individuelle.
Dans les deux cas présentés, il est donc impératif de planifier la remise d’une entreprise en raison in-dividuelle au moins cinq ans avant la transmission, afin de pouvoir bénéficier des avantages fiscaux pratiqués, soit l’utilisation à bon escient du «rachat fictif», ou la non fiscalisation des bénéfices sur la vente d’actions.
26 ÉCLAIRAGE DOSSIER
La raison individuelle (RI) en brefEntreprise industrielle, ou commerciale, appar-tenant à une seule personne physique, qui l’ex-ploite en son nom et de manière indépendanteInscription au RC: obligatoire, en principe, dès 100’000 francs de chiffre d’affaires annuelRaison sociale: nom de l’indépendant, auquel on peut joindre un nomResponsabilité pour dettes: l’entrepreneur ré-pond personnellement et de façon illimitée sur tous ses biens
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N°3 JANVIER-MARS 2015 VALAIS VALEUR AJOUTÉEN°3 JANVIER-MARS 2015 VALAIS VALEUR AJOUTÉE
obtenir une charge fiscale la plus avantageuse possible, est largement pratiquée par les entre-prises. L’optimisation fiscale, ou économie d’im-pôts, qui représente l’activité principale d’un conseiller fiscal, est dès lors totalement légale en Suisse comme dans tous les autres pays du monde.
L’évasion fiscaleLes autorités fiscales font une distinction très nette entre l’optimisation fiscale et l’évasion fis-cale. Cette dernière consiste à utiliser des pro-cédés agressifs, voire insolites, dans le seul but d’économiser des impôts. Selon la jurisprudence, il y a évasion fiscale lorsque les trois conditions
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N°3 JANVIER-MARS 2015 VALAIS VALEUR AJOUTÉEN°3 JANVIER-MARS 2015 VALAIS VALEUR AJOUTÉE
obtenir une charge fiscale la plus avantageuse possible, est largement pratiquée par les entre-prises. L’optimisation fiscale, ou économie d’im-pôts, qui représente l’activité principale d’un conseiller fiscal, est dès lors totalement légale en Suisse comme dans tous les autres pays du monde.
L’évasion fiscaleLes autorités fiscales font une distinction très nette entre l’optimisation fiscale et l’évasion fis-cale. Cette dernière consiste à utiliser des pro-cédés agressifs, voire insolites, dans le seul but d’économiser des impôts. Selon la jurisprudence, il y a évasion fiscale lorsque les trois conditions
ÉCLAIRAGE DOSSIERDOSSIER ÉCLAIRAGE
OPTIMISATION FISCALE
STOP AUX AMALGAMES PERFIDES!
DEPUIS QUELQUE TEMPS, LA FISCALITÉ FAIT RÉGULIÈREMENT LA UNE DE CER-
TAINS MÉDIAS. D’OÙ LA NÉCESSITÉ DE CLARIFIER LES NOTIONS D’OPTIMISA-
TION FISCALE ET D’ÉVASION, OU FRAUDE FISCALE!
Paul-André Roux – paroux@cabfisc.chExpert fiscal diplômé, Diplôme international de droit fiscal européen, Associé auprès du cabinet Roux & Associés SA (Sion)
On peut se référer, entre autres, aux affaires de fraude fiscale d’une poignée de contribuables helvétiques, aux pressions internationales sur la Suisse en ce qui concerne les comptes non déclarés de non-résidents, ainsi qu’aux nom-breuses révisions et modifications en cours, ou achevées, de lois sur la fiscalité (Réforme III des entreprises, révision des conventions de double imposition internationales, durcissement des lois anti-blanchiment, etc.). En outre, les dettes abyssales des Etats ont certainement contribué à cette chasse aux sorcières des fraudeurs et autres contribuables indélicats. Par ignorance ou mau-vaise foi, certains médias et partis politiques ont mélangé les différentes notions que sont l’opti-misation fiscale, l’évasion fiscale, la soustraction d’impôts et la fraude fiscale. Il convient donc de mieux connaître les différences entre elles, afin que cessent les amalgames perfides.
L’optimisation fiscale, ou économie d’impôtsAu préalable, il faut relever la permission accor-dée à chaque contribuable d’organiser son activi-té de manière à payer le moins possible d’impôts, bien sûr dans les limites du cadre fixé par les dif-férentes lois fiscales. A de nombreuses reprises, le Tribunal fédéral a d’ailleurs admis, à juste titre, que l’économie d’impôts est légale en droit.
Les contribuables peuvent donc utiliser les struc-tures fiscales les plus avantageuses et les moins onéreuses pour y parvenir. Ainsi, la planification fiscale, qui consiste à analyser les moyens pour
cumulatives suivantes sont remplies: a) le contri-buable choisit d’effectuer une opération sous une forme insolite, inadéquate, ou anormale, ou en tout cas inadaptée aux données économiques; b) le choix est abusif, en ce sens qu’il a unique-ment pour but d’économiser les impôts qui au-raient été dus, si les rapports de droit avaient été aménagés de manière appropriée; c) le procédé choisi entraînerait effectivement une notable éco-nomie d’impôts, si le fisc l’admettait.
Si ces trois conditions sont remplies, les autorités fiscales font abstraction de la forme choisie par le contribuable et procèdent à une imposition, comme si l’opération était faite selon une forme juridique adéquate. Dans le cadre de l’évasion fiscale, l’abus de droit doit être démontré par les autorités fiscales; cela engendre régulièrement des contentieux, car les autorités ont une marge d’appréciation importante.
La soustraction d’impôts et la fraude fiscaleLa dissimulation de revenus caractérise la sous-traction d’impôts. Dans une évasion fiscale, l’état de fait n’est pas caché aux autorités fiscales, mais dans le cadre d’une fraude fiscale, il y a vio-lation de la loi fiscale et donc infraction, lorsque
le contribuable omet de déclarer, ou de décrire certains faits. La soustraction d’impôts équivaut à une violation de la loi fiscale qui, en plus des impôts soustraits, entraîne généralement le paie-ment d’une amende. Si cette soustraction s’ac-compagne de l’usage de documents falsifiés, ou incomplets, ceci est un délit d’usage de faux, pénalement punissable. Il s’agit alors d’une es-croquerie fiscale, qui est le comportement le plus délictueux pour un contribuable. En plus de l’amende, il peut être condamné à l’emprisonne-ment.
Aucun laxismeDans le cadre d’une fraude fiscale, les lois suisses sont sévères, notamment le rappel d’impôts pour soustraction (d’impôts) pouvant être effectué sur une période de dix ans. Pour leur part, les amendes peuvent s’élever jusqu’à trois fois le montant des impôts soustraits. Il est donc erroné de penser que les autorités fiscales font preuve de laxisme dans les affaires de soustraction d’im-pôts, ou de fraude fiscale.
Cependant, la population doit absolument évi-ter l’amalgame entre l’optimisation fiscale, qui est autorisée par la loi, et l’évasion, ainsi que la soustraction d’impôts et la fraude fiscale, qui sont interdites légalement. Finalement, quel contribuable, riche ou modeste, entrepreneur ou salarié, retraité ou apprenti, souhaite payer plus d’impôts que la loi oblige?
EXEMPLES D’OPTIMISATION FISCALE> La constitution de provisions> L’optimisation des amortissements, notamment
l’amortissement immédiat qui est une particu-larité valaisanne
> Le rachat LPP> La rénovation et l’entretien des bâtiments, dont
les frais sont déductibles> La transformation d’une raison individuelle en
une société de capitaux, afin de la vendre après cinq ans sans imposition de la plus-value éven-tuelle sur la vente des actions
EXEMPLES D’ÉVASION FISCALE> La constitution d’une assurance de capitaux à
prime unique financée par des fonds étrangers, alors que la capacité financière du contribuable ne lui permet pas d’en assurer le financement
> Le rachat de cotisations de prévoyance profes-sionnelle suivi, quelques jours plus tard du pré-lèvement du même montant, afin de financer le logement familial
> La transformation d’une raison individuelle en une société anonyme et vente des actions à court terme, soit moins de cinq ans après la constitution de la SA
EXEMPLES DE SOUSTRACTION D’IMPÔTS ET FRAUDE FISCALE
> Déduction de frais privés dans les comptes de l’entreprise
> Recettes non déclarées> Déduction des frais professionnels à double> Faux certificats de salaire
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REPÈRES INNOVATION
DES CENTAINES DE PROJETS INNOVANTS POUR DIVERSIFIER L’ÉCONOMIE VALAISANNE
LA FONDATION THE ARK A FÊTÉ SES DIX ANS D’ACTIVITÉ EN 2014. L’OCCASION
DE DRESSER LE BILAN AMPLEMENT POSITIF DE CET OUTIL LANCÉ PAR LE CAN-
TON DU VALAIS, AFIN DE DIVERSIFIER SON TISSU ÉCONOMIQUE.
Frédéric Bagnoud – frederic.bagnoud@cimark.chSecrétaire général de la Fondation The Ark (Sion)
The Ark, souvent citée en exemple au niveau fédé-ral, a mené à bien plusieurs centaines de projets innovants depuis 2004. La Fondation ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, voulant encore renforcer son soutien aux PME industrielles va-laisannes et développer des approches multi-sec-torielles au niveau de la santé numérique, de la e-énergie, ou encore du e-tourisme. «Lors de la création de The Ark en 2004, le Valais a été visionnaire, en étant l’un des premiers cantons suisses à mettre en place un programme de déve-loppement économique basé sur l’innovation», a précisé Jean-Michel Cina, président du Gouverne-ment, lors des dix ans de The Ark, «le projet d’un canton et de ses régions, qui montre un Valais uni et orienté vers le futur». Fondation de droit public basée à Sion, The Ark a été créée par le Canton du Valais; outil de développement économique, elle est aussi soutenue par le Secrétariat d’Etat à l’éco-nomie (seco), la Loterie romande et les communes de Viège, Sierre, Sion, Martigny et Monthey; Ci-mArk SA est son bras opérationnel.
Le Valais, terre d’innovation«186 collaborations avec des PME industrielles et 103 nouvelles technologies valorisées, tel s’affiche le bilan éloquent de l’action de The Ark», a sou-ligné pour sa part François Seppey, président de The Ark. Du côté des start-up, 107 projets ont été soutenus ces dix dernières années, contribuant ainsi à la création de 89 jeunes pousses, dont 80% sont toujours en activité. Grâce à cet effort constant et à l’attrait du Valais comme terre d’in-
novation, ce dernier a été classé 5e canton suisse en termes de start-up, en 2013. Au travers de son Incubateur, The Ark permet également de véhicu-ler l’image d’un Valais ouvert sur l’extérieur. D’ail-leurs, 61% des entrepreneurs ayant transité par l’Incubateur The Ark proviennent de l’extérieur du canton; un sur cinq est même originaire d’un pays étranger.
Développer les approches transversalesSous l’impulsion de The Ark, plus de 36 millions de francs au total ont été investis directement ou indirectement dans des projets d’innovation en Valais. En outre, un parc technologique de 24’000 m2 accueille les entrepreneurs et les chercheurs dans les différentes villes du Valais (BioArk Viège, TechnoArk Sierre, PhytoArk Sion-Conthey, IdeArk Martigny et BioArk Monthey); il sera encore agrandi prochainement, avec de nou-veaux bâtiments à Monthey et Viège.
The Ark envisage désormais de construire le Valais technologique et industriel de demain. Pour ce faire, elle compte développer ses acquis dans le domaine de l’énergie, des sciences de la vie et de l’informa-tique, à l’intention des entreprises innovantes. Elle souhaite également dynamiser le tissu industriel valaisan, en travaillant encore davantage en colla-boration avec les PME industrielles et en se ba-sant sur les nouvelles plateformes pré-industrielles de BioArk et de PhytoArk. Enfin, The Ark mettra un accent sur les approches transversales que sont la e-santé, la e-énergie et le e-tourisme.
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INNOVATION REPÈRES
Une collaboration réussie entre la recherche et l’économieDe belles histoires entrepreneuriales sont is-sues de The Ark, comme celle de FairTrace (www.fairtrace.ch). Le parcours de cette jeune société a débuté par un projet CTI, lequel a as-socié la PME vaudoise Importexa, spécialisée dans la création de vêtements et d’accessoires sur mesure, à l’Institut Icare et à la HES-SO Va-lais-Wallis. Depuis des années, la PME tente de mettre sur pied des partenariats durables avec des usines de production; elle a donc appro-ché Icare et la HES-SO Valais-Wallis dans l’op-tique de pouvoir mieux suivre ses fournisseurs. C’est ainsi qu’a pris naissance le projet CTI.
Les deux instituts ont réalisé un système d’in-formation en temps réel, permettant de suivre un produit à chaque étape de production; l’in-formation est saisie sur le terrain via des ap-pareils fixes, ou mobiles; elle est ensuite re-montée vers l’utilisateur qui l’exploite et peut, s’il le souhaite, la mettre à disposition de ses clients. Le développement et la commercialisa-tion d’un outil de traçabilité n’étant pas le «core business» d’Importexa, une nouvelle société, FairTrace SA, a dès lors été créée au TechnoArk à Sierre, à proximité immédiate des instituts partenaires.
Constatant l’utilité de l’application pour son utilisation propre, Importexa a décidé de pour-suivre son développement, afin d’en faire un vé-ritable produit commercialisable pour d’autres entreprises du domaine du textile, mais égale-ment d’autres filières comme la cosmétique ou l’alimentaire. Pour y parvenir, un projet de The Ark, dont l’objectif est l’industrialisation de l’ap-plication «Fairtrace», était en cours à la fin 2013. Il s’agissait de préparer l’infrastructure de mise en production, renforcer l’industrialisation des logiciels, développer un outil d’acquisition de nouveaux clients et préparer l’intégration d’une filière dans la cosmétique. Comme ce projet dé-bouchera sur des retours concrets, la belle his-toire ne fait que commencer...
REPÈRES DÉVELOPPEMENTS ÉNERGÉTIQUES
SEIC-TELEDIS
L’ÉNERGIE ET LE MULTIMÉDIA AU COEUR DE SES ACTIVITÉS
LES SYNERGIES ENTRE LES DEUX SECTEURS SONT NOMBREUSES TANT AU NI-
VEAU DE L’ESSOR DU RÉSEAU, DE SON ENTRETIEN ET DU CONSEIL, QUE DU
SERVICE-CLIENTS.
Edgar Bloch – edgarbloch1@gmail.comJournaliste
Venant de Martigny, à l’entrée de Vernayaz, le ma-jestueux bâtiment de la Grand-Rue, racheté dans les années 90 à la Lonza, en impose. D’une cer-taine façon, il incarne la solidité et la pérennité de SEIC-TELEDIS.
SEIC, acronyme de Service Électrique Intercommu-nal SA, a acquis au tournant du millénaire Télédis, active dans les téléréseaux des Chablais valaisan et vaudois, pour ne former ensuite plus qu’une entité. A titre de distributeur dans la télévision numérique en haute définition et interactive, l’internet ultra-ra-pide et le téléphone fixe (produits de netPlus), le groupe investit l’axe multimédia qui constitue le complément naturel de l’énergie, son activité pre-mière. Les synergies entre les deux secteurs, nom-breuses tant au niveau de l’essor du réseau, de son entretien et du conseil que du service-clients, font clairement la force du groupe.SEIC-TELEDIS est également très ac-tif dans le développement de son réseau de fibres optiques, pour ga-rantir à ses clients des produits «mul-timédia» de qualité et au meilleur prix. L’entreprise se veut un acteur local incontournable dans sa région. Preuve en est que ses 140 collabora-teurs sont en majeure partie issus du Valais. En ce qui concerne les clients, elle met un accent particulier sur un service de proximité, répondant à des standards de qualité très élevés.
«Nous voulons accompagner le client pour amé-liorer l’efficience énergétique dans sa maison. A cette fin, nous proposons un conseil au niveau de l’assainissement du bâtiment, de son enveloppe, ses fenêtres, de l’isolation et de l’ensemble des équipements», explique Philippe Délèze, directeur du groupe.
Stratégie 2050 et efficacité énergétiqueDepuis 2011, l’ordonnance cantonale sur l’Utilisa-tion Rationnelle de l’Energie dans les construc-tions et les installations oblige chaque construc-tion, ou rénovation, d’importance à intégrer une part minimale d’énergies renouvelables, à respecter des exigences en termes d’enveloppe et d’isolation, de ventilation, de chauffage, etc.
Le TechnoArk de Sierre, l’un des sites technologiques valaisans
Bertrand Baeriswyl, cofondateur de FairTrace, et son innovation
RedElec Technologie à Riddes, l’une des nombreuses start-up soutenues par The Ark
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REPÈRES DÉVELOPPEMENTS ÉNERGÉTIQUES
Sous le chapeau de Groupelec, qui rassemble SOGESA pour les communes le long de la Dranse et les SI de Fully, SEIC-TELEDIS propose un conseil, appelé «ECOBAT», informant chaque particulier des divers critères à respecter pour une construc-tion efficiente sur le plan énergétique. Au terme d’un rendez-vous de deux heures avec l’un de ses conseillers, celui-ci connaîtra précisément les bases de planification que l’architecte respectera pour op-timiser sa consommation d’énergie. De l’architec-ture bioclimatique à l’éclairage, en passant par le vitrage, la domotique et la gestion de la consom-mation, rien ne lui sera épargné. Il connaîtra ainsi, avec précision, la panoplie des labels Minergie (-P) (-ECO).
Quant aux rénovations, SEIC-TELEDIS propose aussi une analyse de la consommation d’énergie du loge-ment, en vue d’un allègement de la facture énergé-tique. Nommée «AUDITELEC», elle comporte toute une gamme de prestations préconisées en fonction du degré d’investissement souhaité par le client, pour les priorités dans ses travaux. Cet audit com-porte également une option thermographique com-prenant cinq photos, soit une sorte de radiographie d’une habitation servant à traquer la mauvaise iso-lation. Un comportement écologiqueAprès les conseils en efficience énergétique, l’en-treprise se montre active sur un second axe, celui des énergies renouvelables. Toujours sous l’égide de Groupelec, elle a fourni en 2013 exclusivement du courant vert de type «GREENELEC» à plus de 1500 foyers, de même que pour l’ensemble des bâ-timents et l’éclairage public qu’elle sert, un nombre qui a doublé en 2014. Les consommateurs assurent ainsi un comportement écologique et responsable
pour 1,5 ct. supplémentaire par kWh (soit envi-ron 50 francs par an et par ménage en moyenne). L’électricité dite «GREENELEC», produite exclusive-ment en Valais, provient des petites centrales hy-droélectriques, des éoliennes de la vallée du Rhône et des centrales solaires. SEIC-TELEDIS a investi en 2013 près de cinq millions de francs dans les ins-tallations photovoltaïques, pour une production an-nuelle supplémentaire de 3 GWh. Ces efforts se sont poursuivis en 2014 par un effort de trois millions de francs, consacrés au solaire avec, par exemple, les extensions des centrales Fournier Bois à Ardon, Rabotage du Rhône & Elioweld à Evionnaz et de nouvelles planifications. Le groupe est encore en-gagé à raison de 14% dans ValEole et de 20% dans RhônEole, des structures de promotion de l’énergie éolienne sur le coude du Rhône.
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L’innovation du cadastre solaire«En un seul clic (www.seic-teledis.ch/cadastre-solaire), le client peut s’informer s’il existe une bonne possibilité de produire son énergie solaire dans notre zone de desserte», s’enthousiasme Philippe Délèze, ravi par cette nouveauté. Par ce moyen simple, 3800 toits de plus de 50 m, sur un ensemble de 12’500, ont été jugés réceptifs au photovoltaïque dans les dix-sept communes desservies par SEIC-TE-LEDIS. L’aptitude de chaque habitation à créer du photovoltaïque apparaît immédiatement, la classant dans l’une des cinq catégories allant de «très bonne à faible». «Ce n’est pas un outil absolu, mais il propose des simulations assez réalistes. Nous avons peaufiné les algorithmes en tenant compte de particularités comme les petites toitures en altitude, sujettes à de l’en-neigement en hiver», remarque Paul-Alain Cli-vaz, responsable du Département Energies re-nouvelables chez SEIC-TELEDIS. La part d’électricité photovoltaïque distribuée par le groupe s’élève aujourd’hui à 4,3%. Le développement sera poursuivi, en 2015, avec la pose escomptée de panneaux solaires d’une puissance de 2500 kW, soit environ 2,5 millions de kWh supplémentaires injectés dans le réseau électrique.
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REPÈRES UNIVERS PMEREPÈRES UNIVERS PME
ALPS AUTOMATION
SE DÉMARQUER DE LA CONCURRENCE PAR L’APPROCHE GLOBALE
LA FABRICATION DE TABLEAUX ÉLECTRIQUES, L’ENGINEERING ÉLECTRIQUE ET
L’AUTOMATION INDUSTRIELLE RESTENT AU COEUR DU MÉTIER D’ALPS AUTOMA-
TION. MAIS L’INFORMATIQUE INDUSTRIELLE, L’AUTOMATION DU BÂTIMENT ET,
RÉCEMMENT, LA GESTION DE PROJETS SE SONT RAJOUTÉES À SES ACTIVITÉS.
Edgar Bloch – edgarbloch1@gmail.comJournaliste
Jean-François Meynet mesure tout le chemin parcouru par ALPS Automation, une entreprise installée depuis 2012 à Vouvry qui a bien gran-di depuis sa propulsion sur le marché, il y a 25 ans. «Son histoire commence le 1er janvier 1991», rappelle son directeur général, engagé un mois plus tard, comme monteur automaticien. L’entreprise, fondée par Patrick Arlettaz et une bande de copains sous le nom d’Arlettaz Elec-trotechnique à Collombey-Muraz, se consacre au service de Nestlé, son client unique. «La mul-tinationale avait besoin de tableaux électriques industriels complexes et fiables que nous expor-tions principalement en Asie et au Moyen-Orient, dans les années 90», re-lève Jean-François Mey-net. Pour répondre à sa demande, l’ouverture d’un département En-gineering électrique s’impose en 1992. Puis le rachat de Krumel & Baud, une PME locale active dans la fabrication de tableaux électriques pour le bâtiment, amorce une diversification.
Pourtant, Arlettaz Electrotechnique connaît une baisse de son activité, peu avant le tournant du millénaire. C’est donc à cette période que la direction générale est proposée à Jean-François Meynet, qui accepte de relever le défi en 2000.
Pour mener à bien sa nouvelle tâche, le nouveau dirigeant prend du recul, puis décide de dévelop-per l’automation industrielle, quelques années plus tard. L’entreprise occupe alors douze collaborateurs (en lieu et place des 47 aujourd’hui). Six ans après, Jean-François Meynet et son équipe décident de lancer une succursale à Yverdon, sur le site tech-nologique Y-Parc; cette extension dans le Nord vau-dois obéit à une stratégie de repositionnement en Suisse romande, tout en restant aux petits soins de Nestlé, toujours son fidèle client historique. En 2008, la diversification, impérative, conduit l’entre-prise à s’étendre dans le domaine de l’informatique industrielle, puis 2010 consacre la fusion d’Arlettaz Electrotechnique et de Krumel & Baud. Le proces-sus s’accompagne du déplacement des activités, l’année suivante, de Collombey-Muraz à Vouvry, du changement de raison sociale en ALPS Automation et surtout de la construction d’un édifice plus spa-cieux et adapté à l’essor de l’entreprise.
S’adapter à la clientèle«Au cours de toutes ces années, nous avons ajouté des prestations à notre offre, afin de devenir des spécialistes de l’automation», précise Jean-François Meynet. Dès lors, la certification ISO9001, obtenue en 2013, se présente comme un prolongement na-turel de la reconnaissance de la qualité des pro-duits et services de l’entreprise valaisanne. «Nous comprenons les besoins des clients et nous nous adaptons en permanence. Récemment, nous avons mis en place une équipe de chefs de projets pour proposer une gestion et une approche globales»,
constate-t-il. Vision justement globale, tout est dans ce concept pour se démarquer d’une concurrence abondante. Le métier change et, face aux attentes les plus diverses du marché, ALPS Automation se profile aujourd’hui comme l’entreprise capable d’of-frir une gamme complète et variée de prestations et de services dans son domaine. «Avec les effets du franc fort, il incombe d’offrir une vraie valeur ajou-tée et d’élever encore plus notre niveau de compé-tences et d’expertises», explique Jean-François Mey-net. Ce phénomène, qu’il appelle «la mondialisation de l’activité locale», implique la mise en exergue des atouts de proximité, de réactivité et de fiabilité, en un mot la qualité suisse. Pas surprenant donc, qu’ALPS Automation ait rejoint le rang des rares no-minés du Prix Sommet UBS 2013, une récompense consacrant les entreprises jugées meilleures ambas-sadrices du Valais, en termes d’innovation, hors du canton.
L’investissement primeLa stratégie de l’entreprise fonctionne à condi-tion de respecter certaines règles, comme investir constamment, par exemple en engageant un res-ponsable commercial, un pas franchi en 2014. Ré-cemment, la création d’un département Automation du bâtiment s’est ajoutée à la panoplie des presta-tions existantes. Leur globalité et ce souci constant d’adaptation, afin d’être actifs sur toute une gamme de secteurs, offrent une garantie de pérennité.
ALPS Automation est active en Suisse et à l’interna-tional, chacun des segments représentant la moitié du chiffre d’affaires de l’entreprise. «Nos équipes sont formées principalement de jeunes ingénieurs,
«La libre-circulation doit aller dans les deux sens»Engranger des contrats n’a rien d’une sinécure par les temps qui courent. Jean-François Meynet connaît bien les règles du jeu et n’ignore pas que le choix définitif ne tombe pas forcément sur ALPS Automation.
«Il nous arrive de ne pas être retenus, car consi-dérés comme trop chers. Souvent, nous obser-vons que le choix s’est porté sur une entreprise européenne voisine. Nous sommes très ouverts et engageons 35% de frontaliers, à côté de 45% de Valaisans et de 20% de Romands. Je suis moi-même du Chablais haut-savoyard originaire d’Evian, mais je considère qu’il existe un para-doxe. En effet, je sais combien il est difficile pour les PME suisses de faire du business en France, ou en Allemagne, mais les mauvaises conditions nous conduisent à réagir. Certes, les PME suisses affichent leur volonté de se battre en dépit du franc fort, mais nous devons davantage nous pro-téger et ne pas nous montrer trop ouverts, si les règles du jeu ne sont pas les mêmes pour tous», prévient le chef d’entreprise. Un propos clair, au-quel les autorités devraient prêter attention.
Dans toutes ses activités, ALPS Automation offre une vraie valeure ajoutée
prêts à partir plusieurs mois à l’étranger», explique notre interlocuteur. Une flexibilité payante pour l’heure. «Je suis optimiste, car notre carnet de com-mande affiche 20% d’augmentation par rapport à celui de l’an dernier», confie-t-il.
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REPÈRES FOCUS ENTREPRISEREPÈRES FOCUS ENTREPRISE
TECHNIQUE DE POINTE AU COEUR DES ALPES
KISS, LE «GRAIN» GOTEC
N’EN DÉPLAISE AUX CLICHÉS, L’INDUSTRIE VALAISANNE REGORGE DE SA-
VOIR-FAIRE DE POINTE. PREUVE EN EST L’ENTREPRISE SÉDUNOISE GOTEC QUI
A MIS AU POINT LA PLUS PETITE MACHINE À CAFÉ DU MONDE, VÉRITABLE
CONCENTRÉ D’INNOVATION.
Raphaël Favre – raphael.favre@valais.ch, eco@valais.ch Responsable Industrie & Commerce, Valais/Wallis Promotion (Sion)
Elle a des mensurations de rêve: 21 centimètres de haut et 16 centimètres de diamètre pour 2,5 kilos. Et pourtant, elle est tout en rondeur. Ce sont d’ail-leurs ses courbes, déclinées en douze coloris, qui lui confèrent ce charme fou. Ou alors est-ce la tech-nologie révolutionnaire se cachant derrière sa car-rosserie en aluminium eloxé? C’est peut-être aussi ce petit «grain» qui la rend unique. Un acronyme envoûtant pour une personnalité de choc: KISS, la petite valaisanne la plus convoitée du moment.
Une histoire d’acronymesDenis Albrecht et son team, visionnaires, entrepre-neurs et concepteurs de la plus petite machine à café du monde, ont relevé un pari fou qu’ils ont osé résumer en quatre mots: Keep it simply Swiss. «Elle aurait pu être smart et sexy, mais Swiss reflète notre qualité d’excellence», exprime Denis Albrecht. «Mais attention, ajoute-t-il, elle est avant tout valai-sanne!» Et le parfait témoin que Gotec, à l’image de l’industrie locale, sait s’adapter et surfer sur le mar-ché. Car c’est bien en résolvant l’équation du fioul des calorifères par une pompe, que l’entreprise est arrivée au café... 50 ans, 2500 modèles et autant d’ingénieux développements plus tard! Mais c’est un certain brevet AIO, All in one, qui va tout changer et propulser l’équipe dans le créneau de l’espresso haut de gamme.
Des compétences et de l’imagination«Une machine à café conventionnelle, c’est un ther-mobloc, une pompe, un débitmètre, l’électronique et la carrosserie; KISS, c’est l’AIO, l’électronique et la carrosserie!» lance Denis Albrecht tout sourire,
entre fierté et secrets bien gardés. En assemblant en une seule pièce trois éléments, il propulse KISS au rang d’invention et son entreprise sédunoise aux quatre coins du globe. Alors, depuis quatre ans, ils ont tous comme un «grain» chez Gotec. «All in one est tellement compacte que toutes les digressions artistiques sont permises; on s’amuse!», fait-il re-marquer. La machine à café murale, dernière née de l’imagination de Gotec, en est le parfait exemple. Un «grain» peut-être…, mais les pieds sur terre, c’est sûr! «Nous avons conçu cette machine en fonction de notre outil de production, afin de réali-ser presque entièrement le travail sur les établis de l’entreprise,» confie Frédéric Dayer, chef de projet. «Pour tout le reste, nous avons joué la carte du local», précise-t-il. Une machine à café résolument hors norme, qui reflète plus que jamais la person-nalité valaisanne de Gotec. Et un ADN mécanique unique. «En quelques secondes, le système chauffe juste la quantité d’eau nécessaire, puis le piston l’expulse dans la capsule biodégradable, jusqu’à 25 bars, sans aucune vibration. Elle consomme ainsi 75% d’énergie de moins que ses consoeurs et ne fait aucun bruit. Alors, enfin, on écoute son café couler...», confie Frédéric Dayer.
L’effet papillonPour ne pas faire les choses à moitié, Gotec ose un dernier pari, celui de miser sur le très haut de gamme. L’effet papillon valaisan se met alors en place. Telsa, Swiss Diamond, Spähni, Sametec, ou encore Leyat Predemec, pour ne citer que quelques-unes des entreprises valaisannes partenaires, prêtent leur savoir-faire et fournissent certaines
pièces de KISS. Avec près de 600 PME, écoles et instituts de recherches actifs dans l’industrie, c’est tout le canton qui semble contaminé par ce grain d’innovation. On sait le terreau fertile, mais on connaît moins la richesse de son parc technolo-gique et son rôle moteur pour l’industrie, près du tiers du PIB cantonal.
Si, aujourd’hui, la HES-SO Valais-Wallis planche déjà sur une nouvelle électronique destinée aux déclinai-sons KISS, l’on peut bien imaginer que, demain, ce soient les centres de recherches tels que l’IDIAP, le CREM, ou l’EPFL Valais-Wallis, qui soient à l’origine de nouvelles start-up, voire apportent leur soutien à des projets aussi innovants. La société Cimark, ou la fondation The Ark, entrent aussi en jeu pour valo-riser, subventionner, créer et innover conjointement. L’identité valaisanne, tout naturellement, fédère. Silicon Valais? L’image est osée, mais certains ont déjà ouvert la voie. RedElec, Mimotec, R&D Carbon, ou Keylemon s’exportent et font la part belle à l’in-dustrie locale, preuve de l’esprit innovant qui règne dans ce canton alpin.
Un Valais aux couleurs de l’innovation©Valais Wallis Promotion
Denis Albrecht, le fondateur de Gotec: un visionnaire passionné©Valais Wallis Promotion
Genèse de chaque développement signé Gotec: la pompe©Valais Wallis Promotion
KISS, La plus petite machine à café du monde ©Valais Wallis Promotion
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Innovation: le Valais dans la cour des grands!Avec trois start-up valaisannes dans le top 100 suisse et un 5e rang au classement helvétique de leur création dans le secteur high-tech, le Va-lais fait partie intégrante des pôles d’innovation majeurs de la Suisse; un résultat lié notamment au terreau fertile mis en place pour la recherche et l’innovation dans le canton. Il s’agit d’atouts indéniables pour contribuer à positionner et à valoriser le territoire industriel valaisan, ainsi que pour compenser son déficit d’image. Cette mise en lumière des savoir-faire de pointe fait ainsi partie intégrante des axes de communication stratégiques mis en place par Valais/Wallis Promotion, l’entreprise en charge de la promotion intersectorielle du Valais, pour les secteurs industrie, commerce et formation. L’objectif? Capitaliser sur l’image d’un Valais in-novant, dynamique et résolument tourné vers l’avenir.
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N°3 JANVIER-MARS 2015 VALAIS VALEUR AJOUTÉEN°3 JANVIER-MARS 2015 VALAIS VALEUR AJOUTÉE
SAVOIR-FAIRE CRÉATIVITÉ ÉNERGÉTIQUECRÉATIVITÉ ÉNERGÉTIQUE SAVOIR-FAIRE
ENERGY LIVING LAB
«BOOSTER» L’INNOVATION ÉNERGÉTIQUE
PLATE-FORME FINANCÉE PAR LA HES-SO, L’ENERGY LIVING LAB A PERMIS AUX
INSTITUTIONS PUBLIQUES, AUX ENTREPRISES ET AUX USAGERS DE SE RETROU-
VER POUR IMAGINER DE NOUVELLES SOLUTIONS ÉNERGÉTIQUES VIABLES.
Joëlle Mastelic – joelle.mastelic@hevs.ch Cheffe de projet, Institut Entrepreneuriat & Management, HES-SO Valais-Wallis (Sierre)En collaboration avec Bernard Hallet, bernard.hallet@bluewin.ch
Dans ce cadre, différents acteurs économiques et pu-blics ont décidé de joindre leurs forces, dès janvier 2014, afin de mettre en place des solutions inno-vantes en matière d’efficience énergétique et de dé-veloppement d’énergies renouvelables dans le Cha-blais. Autour de la table, se réunirent des membres de Chablais Agglo et des associations d’usagers, ain-si que des représentants des Transports publics du Chablais (TPC), de Romande Energie, du Domaine du Rhône et du Centre de Recherche Energétique et Mu-nicipal (CREM). Leur objectif principal était d’imaginer et de développer de nouveaux produits et services énergétiques, en plaçant l’usager au coeur de la ré-flexion. Or, l’Energy Living Lab a pleinement favorisé cette triangulation d’un genre nouveau.
Une pêche aux idées fructueusesLe cas de Romande Energie s’inscrivait précisément dans cette démarche, l’entreprise souhaitant trou-ver des solutions pour encourager la baisse de la consommation d’énergie des ménages. Un défi a donc été lancé en ligne sur une plate-forme d’innovation ouverte, permettant aux usagers de soumettre leurs idées, afin d’améliorer l’efficience énergétique. Des opérations complémentaires furent élaborées sur le terrain pour stimuler la collecte d’idées, lors d’événe-ments tels que le Comptoir Suisse, ou l’Energy Forum organisé par l’équipe du management de l’énergie de la HES-SO Valais-Wallis. Trente suggestions retenues par un panel d’experts furent envoyées à l’apprécia-tion de la communauté en ligne, qui en sélectionna finalement trois. Cette pêche aux idées fut riche d’en-seignements; les usagers se révélèrent attentifs aux
questions énergétiques et donnèrent des idées tirées de leur quotidien, simples et pragmatiques comme, par exemple, de placer un interrupteur central à l’en-trée de la maison.
Des idées à côté desquelles les professionnels se-raient peut-être passés, puisqu’ils ont tendance à aborder les problématiques énergétiques sous un seul angle d’innovation technologique. Pour Romande Energie, la démarche du Lab s’est donc avérée très instructive, car elle a permis de mieux comprendre les préoccupations et désirs des clients, ainsi que d’établir un dialogue avec eux.
En osmose avec les usagers...La mobilité dans le Chablais fut également au centre des discussions, intéressant les représentants de Chablais Agglo, présents à la table ronde. Les TPC ont commandé de nouvelles rames de chemin de fer pour améliorer leur offre. Livrées en 2016, in-citeraient-elles les usagers à délaisser leur voiture au profit du rail? L’étude de marché menée par les étudiants de la HES-SO Valais-Wallis/Haute Ecole de Gestion de Sierre a démontré que le seul matériel roulant ne suffirait pas à influencer les usagers. D’où la question «Que changeriez-vous sur la ligne Mon-they-Aigle?» à des usagers, en leur prêtant un appa-reil photo. Un résultat visuel immédiat mit d’emblée en évidence les obstacles rencontrés: accès difficile aux rames, exiguïté des compartiments, absence de prises électriques, etc., soit autant de points réso-lus par les futures rames. D’autres désagréments étaient liés à l’infrastructure: distributeurs de billets
parfois défectueux, ou panneaux horaires illisibles. Une enquête quantitative complémentaire permit de déceler deux préoccupations majeures: d’une part, la fréquence trop faible des trains et, d’autre part, la du-rée du trajet Monthey-Aigle. Cette étude scientifique a permis de soutenir les futurs projets d’infrastructure planifiés dans le cadre de Chablais Agglo, en inté-grant les usagers de manière créative et innovante.
... et les agriculteursTouchant au recyclage de matière organique en éner-gie, le cas du Domaine du Rhône, le centre équestre de Bex, est également inspirant. A la source de la coo-pération entre le Domaine et l’Energy Living Lab, il s’agissait de trouver une idée pour valoriser le crot-tin généré par les 80 chevaux du centre. La solution consistant à en faire des pellets pour le chauffage fut abandonnée, en raison de la très forte acidité de la matière. Mais l’association Biomasse Suisse, qui sou-tient les initiatives de ce type, a permis un éclairage sur les technologies les plus adaptées. La matière pre-mière étant trop sèche, il faut en préalable l’humidifier pour pouvoir la transformer en énergie. Dès lors, plu-
sieurs types de déchets pourraient être valorisés dans la région, comme le purin des agriculteurs, le petit-lait produit par un fromager, ou l’huile de friture générée par la restauration. Le Service de l’agriculture du Can-ton du Valais, en contact direct avec les agriculteurs souhaitant valoriser leurs déchets, est intéressé par la démarche de l’Energy Living Lab. Une approche d’éco-logie industrielle permettra de mettre en réseau ces différents acteurs régionaux pour développer ensemble des solutions gagnants-gagnants pérennes.
Tous les résultats ont été présentés aux partenaires lors de la Journée de l’Energie, en octobre 2014. Nos recherches et idées concrétisées sur le terrain ont dé-montré la capacité d’adaptation des équipes ayant ré-alisé du «sur mesure», afin d’accompagner ces entre-prises en vue de la transition énergétique. Les études réalisées démontrent que la recherche appliquée conjuguée à l’innovation ouverte avec les usagers per-met le développement de nouvelles solutions énergé-tiques. D’autres projets verront le jour cette année, notamment pour réduire la consommation d’énergie et développer les énergies renouvelables.
©B. Hal
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SAVOIR-FAIRE TRANSMISSION & CESSION D’ENTREPRISESAVOIR-FAIRE FINANCEMENT DES PME & START-UP
Préserver les liquidités et assurer les risques à l’exportation
Gérard Hertli – gerard.hertli@ccf-valais.chDirecteur-adjoint CCF SA (Sion)
Verseriez-vous des acomptes importants à de nou-veaux partenaires commerciaux sans recevoir de garanties pour la prestation à fournir ou, à l’in-verse, vos clients exigent-ils de vous une garantie avant de vous verser un acompte important? Si ces questions vous interpellent, vous pouvez solliciter un cautionnement de garantie bancaire de rem-boursement d’acompte auprès du Centre de Com-pétences Financières (CCF SA), dont l’une des mis-sions est de soutenir les entreprises valaisannes exportatrices.
Ce cautionnement a pour but de faciliter l’émis-sion de garanties bancaires exigées par les clients suisses de PME industrielles, ou des services, pour le paiement d’acomptes sur commandes, ou de prestations. L’intervention de CCF SA évite au re-quérant de devoir immobiliser ses liquidités pour couvrir les garanties bancaires sollicitées.CCF SA décide d’un montant plafond jusqu’au niveau duquel le requérant peut solliciter un ou plusieurs cautionnements de garantie bancaire. Ce montant plafond est fixé au cas par cas, mais ne peut pas être supérieur à un total de 500’000 CHF de garanties bancaires cautionnées. Il est revu annuellement, en fonction de l’évolution des états financiers du requérant.
La SERV aussi au service des entreprises exportatricesLa SERV dispose d’un panel d’outils au service des sociétés exportatrices, dont le même type de cau-tionnement que CCF SA, mais pour des clients à
l’étranger. Son assurance suisse contre les risques à l’exportation protège les entreprises contre les non-paiements, dans le cadre d’opérations d’ex-portation. Mais ses assurances et garanties per-mettent également de préserver les liquidités pour financer la production de nouvelles commandes. Ce sont surtout les PME qui en profitent. La SERV assure également les opérations d’exportation des entreprises suisses contre les risques politiques et commerciaux. Ses offres sont accessibles à toutes les entreprises dont le siège se trouve en Suisse. La SERV ne requiert aucun minimum, qu’il s’agisse de la taille de l’entreprise, ou du volume de com-mandes. Toutefois, le bien, ou le service exporté, doit contenir une valeur ajoutée suisse acceptable.
Outre l’exportation de biens de consommation et d’investissement, la SERV couvre aussi les expor-tations de services à des clients étrangers. En tant qu’établissement de droit public de la Confédéra-tion, elle propose ses assurances en complément des offres des assureurs de crédit privés.
L’EVOLUTION DES MENTALITÉS (3e PARTIE)
Experts du domaine, Frank Guemara et Jean-Marc Taverney, associés chez Triportail SA, répondent aux questions de Yves Darbellay, Directeur Général de la Fiduciaire Fidag SA
Lors des deux premières parties de cet entre-tien, nous avons constaté que les entrepreneurs peinent à envisager leur succession. Mais dès leur décision prise, qu’attendent-ils de vous? Il existe un grand malentendu, car nos clients croient que notre rôle principal consiste à recher-cher des acheteurs. Bien sûr, nous disposons de bases de données facilitant l’identification de re-preneurs potentiels mais, paradoxalement, ce sont nos clients qui connaissent le mieux leur propre marché et ses acteurs. D’ailleurs, mis à part des profils d’acteurs financiers, ou d’investisseurs étran-gers, rares sont les contreparties proposées qui leur soient inconnues. Certains, qui prétendent n’avoir besoin d’aucune aide pour le processus de vente, disent volontiers: «j’ai vendu toute ma vie; je suis le mieux placé pour vendre mon entreprise». Mais, dans les faits, il n’en est rien. Lorsqu’il s’agit de vendre sa propre entreprise, les aspects émotion-nels sont clairement un handicap. Notre métier vise donc à négocier les meilleures modalités quanti-tatives et qualitatives possibles, dans l’intérêt de notre client. Notre indépendance, notre disponibili-té et surtout une démarche dépourvue d’émotions nous permettent, sous le contrôle de nos clients, de le faire efficacement. Nous pouvons ainsi aller très loin dans les négociations, tout en épargnant les discussions difficiles à notre client et en préservant sa relation avec le repreneur. En effet, la bonne re-lation entre les parties sera déterminante au succès de la phase de transition qui suivra immédiatement la transaction. Notre client, quant à lui, doit et peut ainsi continuer à se consacrer à la marche quoti-dienne des affaires.
La reconnaissance des clientsQuels éléments caractérisent votre métier?Nous aimons à dire que notre métier est composé d’une partie d’expertise technique comprenant la comptabilité/finance, la fiscalité et le droit principa-lement, et d’une autre faite de compétences psycho-logiques qui passent par l’écoute, la négociation, la psychologie et la communication. Nous avons l’ex-périence de la transmission d’entreprise; c’est notre métier, contrairement à nos clients qui n’auront de l’expérience qu’après avoir vendu la leur. Si au dé-part, ils peinent à comprendre la valeur ajoutée de nos services, nos clients nous sont reconnaissants une fois le processus de transmission terminé. D’ail-leurs, certains deviennent des proches. Le voyage de plusieurs mois dans le processus de transmis-sion implique des changements importants dans leur vie, voire dans celle de toute leur famille, car il favorise le rapprochement et le tissage de liens de confiance privilégiés.
Préserver les liquidités et assurer les risques à l’exportation Par Gérard Hertli, directeur-adjoint CCF SA, gerard.hertli@ccf-valais.ch
Verseriez-vous à de nouveaux partenaires commerciaux des acomptes importants sans recevoir de garanties pour la prestation à fournir ou, à l’inverse, vos clients exigent-ils de vous une garantie avant de vous verser un acompte important ?
Si ces questions vous interpellent, vous pouvez solliciter un cautionnement de garantie bancaire de remboursement d’acompte auprès du Centre de Compétences Financières (CCF SA), dont l’une des missions est de soutenir les entreprises valaisannes exportatrices.
Ce cautionnement a pour but de faciliter l’émission de garanties bancaires exigées par les clients suisses de PME industrielles ou des services pour le paiement d’acomptes sur
commandes ou de prestations. L’intervention de CCF SA évite au requérant de devoir immobiliser ses liquidités pour couvrir les garanties bancaires sollicitées.
CCF SA décide d’un montant plafond jusqu’auquel le requérant peut solliciter un ou plusieurs cautionnements de garantie bancaire. Ce montant plafond est fixé au cas par cas, mais ne peut être supérieur à un total de Fr. 500’000.- de garanties bancaires cautionnées. Il est revu annuellement, en fonction de l’évolution des états financiers du requérant.
La SERV dispose d’un panel d’outils au service des sociétés exportatrices, dont le même type de cautionnement que CCF SA, mais pour des clients à l’étranger. Son assurance suisse contre les risques à l’exportation protège les entreprises contre les non-paiements dans le cadre d’opérations d’exportation. Mais ses assurances et garanties permettent également de préserver les liquidités pour financer la production de nouvelles commandes. Ce sont surtout les petites et moyennes entreprises qui en profitent.
La SERV assure les opérations d’exportation des entreprises suisses contre les risques politiques et commerciaux. Ses offres sont accessibles à toutes les entreprises dont le siège se trouve en Suisse. La SERV ne requiert aucun minimum, qu’il s’agisse de la taille de l’entreprise ou du volume de commande. Toutefois, le bien ou le service exporté doit contenir une valeur ajoutée suisse acceptable.
Outre l’exportation de biens de consommation et d’investissement, la SERV couvre aussi les exportations de services à des clients étrangers. En tant qu’établissement de droit public de la Confédération, la SERV propose ses assurances en complément des offres des assureurs de crédit privés.
Les entreprises exportatrices doivent se prémunir contre les risques d’impayés ©Valais Wallis Promotion
La bonne relation entre les parties est déterminante
Anticiper la transmission d’une entreprise
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SAVOIR-FAIRE RETRAITE & PRÉVOYANCE EN ENTREPRISE
N°3 JANVIER-MARS 2015 VALAIS VALEUR AJOUTÉE
SAVOIR-FAIRE DROIT DES AFFAIRES44
OPPOSITION AU COMMANDEMENT DE PAYER: ET APRÈS?
Me Julien Rouvinez – jrouvinez@carrard-associes.chDocteur en droit, Avocat, LL.M. (Berkeley), chargé de cours à l’Université de Lausanne, associé au sein de l’étude d’avocats Carrard & Associés (Sion)
Il est facile de faire notifier un commandement de payer à un débiteur récalcitrant. Sauf que si celui-ci fait opposition, ce qui est fréquemment le cas, le créancier ne connaît souvent pas la procédure à entreprendre, ou ne dispose pas des pièces per-mettant d’obtenir la mainlevée de cette opposition. Quelques explications s’imposent.
Procédure de mainlevéeLe créancier dont le commandement de payer a été frappé d’opposition dispose d’un délai d’un an pour requérir la mainlevée de cette opposition. Il doit s’adresser à un juge et soumettre sa requête à une forme particulière. Simple et rapide, la procédure judiciaire a ceci de particulier qu’elle se limite à un examen sommaire des prétentions du créancier. Ain-si, le juge n’entendra en principe pas de témoin et n’ordonnera pas d’expertise. Il statuera uniquement sur la base des pièces qui lui sont soumises.
Titre à la mainlevéeLe titre à la mainlevée est une pièce, ou un ensemble de pièces, qui contient les éléments permettant au juge de prononcer la mainlevée de l’opposition. Sa rédaction doit être rigoureuse. Ses caractéristiques principales sont les suivantes:
> Le titre à la mainlevée est un document écrit qui incorpore une reconnaissance de dette. En d’autres termes, il doit contenir la volonté écrite du débiteur de payer le créancier («X se reconnaît débiteur de Y»);
> Cette volonté de payer doit être sans réserve, ni condition («X se reconnaît débiteur de Y, sans ré-serve ni condition»);
> Le titre à la mainlevée doit porter sur une somme d’argent déterminée ou facilement déterminable («X se reconnaît débiteur de Y, sans réserve ni condi-tion, d’un montant de Z»);
> Cette somme d’argent doit être exigible. Son délai de paiement doit être échu («X se reconnaît débi-teur de Y, sans réserve ni condition, d’un montant de Z, dont le délai de paiement est échu depuis le A»);
> Enfin, le titre à la mainlevée doit être signé par le débiteur («X se reconnaît débiteur de Y, sans ré-serve ni condition, d’un montant de Z, dont le délai de paiement est échu depuis le A – signé X»).
Défini de la sorte, le titre à la mainlevée peut être une simple reconnaissance de dette (comme dans l’exemple ci-dessus). Pour autant qu’il soit correc-tement rédigé, il peut aussi être un contrat (p.ex. contrat de vente pour le prix d’achat, contrat de bail pour le loyer, contrat de travail pour le salaire).
LPP
BAISSE DES TAUX ET SOLUTIONS D’ASSURANCE-VIE COLLECTIVE
Stéphane Jean – stephane.jean@bcvs.chDirecteur, Responsable Département Institutionnel & Conseil patrimonial, Banque Cantonale du Valais (Sion)
Depuis 2000, les taux offerts pour une obligation de la Confédération à 10 ans ont passé de 3,5 à 0,4%, à la mi-octobre 2014. L’impact s’avère donc fondamental pour tous les gérants de fortune, no-tamment des caisses de pension qui doivent malgré tout offrir une certaine garantie et un rendement mi-nimal. Mais qu’en est-il des assureurs-vie collective et comment leurs solutions ont-elles évolué?
Dans le concept traditionnel de l’assurance-vie collective, l’assureur-vie offre une solution «clés en main» avec une garantie intégrale des risques liés aux placements, qu’il s’agisse du domaine obliga-toire, ou sur-obligatoire. Toutefois, un modèle inno-vant a vu le jour au début de la dernière décennie, notamment sous la pression des taux d’intérêt bas et de la volatilité des marchés; il s’agit du «modèle Winterthur». La nouveauté fondamentale réside dans la séparation du rapport d’assurance (entre la fonda-tion et l’assureur-vie) et celui de prévoyance (entre la fondation et l’assuré). De facto, cela revient à décou-pler les parties obligatoires et sur-obligatoire, tant en termes de taux d’intérêt de capitalisation que de taux de conversion des capitaux en rentes. Une brèche s’ouvre dans la notion de garantie…
L’impact de la baisse des tauxDès lors, le marché de la prévoyance profession-nelle va bouger fondamentalement, et c’est bien ce qui se passe. Les solutions avec garantie intégrale, y compris pour les rentiers, ont fondu comme neige au soleil. Rien de plus normal! Lorsque l’on sait qu’un portefeuille d’assureur-vie est composé majo-
ritairement d’obligations et que les restrictions d’in-vestissement sont élevées au niveau de la loi sur les Assurances, il est évident que la baisse des taux de ces dernières années a impacté fortement les ré-sultats. Les assureurs-vie ont donc dû parfois puiser dans leurs réserves pour assumer leurs obligations. Cette situation a notamment provoqué la sortie du domaine du 2e pilier de plusieurs assureurs-vie.
Certains prestataires de services continuent pour-tant à offrir la garantie intégrale. Mieux capitalisés, ils arrivent encore à dégager des résultats suffi-sants, mais ils sont évidemment très dépendants des conditions de marché. Cette situation particu-lière met en évidence d’autres possibilités pour les entreprises, à savoir les fondations indépendantes, ou les caisses d’associations. En Valais, nous pou-vons citer la Mutuelle Valaisanne de Prévoyance, la CAPAV (Bureau des Métiers) et la CPCV (AVE). La gestion est professionnelle et les résultats sont so-lides, ancrés dans une logique de pérennité. L’herbe n’est pas toujours plus verte ailleurs…
Dans les arcanes de la justice
Une brèche s’ouvre dans la notion de garantie…
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N°3 JANVIER-MARS 2015 VALAIS VALEUR AJOUTÉE
SAVOIR-FAIRE MANAGEMENT
N°3 JANVIER-MARS 2015 VALAIS VALEUR AJOUTÉE
46 SAVOIR-FAIRE COACHING
COACHING EN ENTREPRISE
VERS DE NOUVELLES PERSPECTIVES
Hildegard Abbet – coaching@newperspectives.chCoach professionnel certifié, new perspectives coaching sàrl (Sion)
«J’ai un coach diététique, esthétique et sportif»... Le coach occupe une place de plus en plus prépon-dérante dans notre société et sa nature est sou-vent confuse. De quoi s’agit-il réellement?
En entreprise, il faut différencier le conseiller du coach. Le premier transmet son savoir par son expertise et les solutions suggérées émanent de sa propre analyse. Par opposition, le coach est convaincu que le client trouve lui-même les meil-leures solutions, car c’est lui l’expert dans son do-maine. Un questionnement spécifique lui permet de changer ses perspectives et d’identifier ses ressources voilées pour aboutir à des solutions concrètes.
Valoriser les compétencesIl existe différentes méthodes, dont le coaching fo-calisé solutions qui se concentre sur le futur sou-haité, au lieu de s’attarder sur la problématique; le gain de temps obtenu est très apprécié par les cadres. Le chemin vers cet idéal réside dans la conscientisation des stratégies à succès vécues et la valorisation des compétences, afin d’accroître la confiance vers la concrétisation des solutions.
Le coach professionnel accompagne le client avec des questions adaptées à sa propre réalité et selon un processus approuvé. Il doit être formé et certifié par une école de coaching répondant à des critères de qualité élevés et respecter la déontologie d’une organisation faîtière.
Quand faire appel à un coach professionnel?Les responsables des PME considèrent souvent le coaching comme un outil pour sortir d’une crise, mais ignorent les potentiels de développement des individus et des équipes. A titre d’exemple, les directeurs sont généralement seuls face à des décisions importantes, car pour des raisons de confidentialité, un partage en interne se révèle pé-rilleux. Un dialogue structuré avec le coach permet d’analyser et de formuler la pensée avec le recul nécessaire, afin de faire les bons choix.
Ou encore, lorsqu’un excellent collaborateur est promu chef d’équipe, il doit trouver son style de management et gérer ses nouvelles priorités. Le coach lui permet alors d’appliquer ses connais-sances déjà acquises et de développer rapidement ses compétences relationnelles, sa gestion du stress, ou ses émotions.
Comme un coach sportif avec des champions, le coach professionnel soutient les acteurs d’une en-treprise vers la réussite. Les personnes coachées sont régulièrement étonnées qu’après une heure de séance seulement, des solutions pragmatiques émergent du fond d’elles-mêmes.
Informations complémentaires:
www.ecole-coaching.ch
GESTION DU CHANGEMENT
LA CULTURE D’ENTREPRISE: RESSOURCE OU OBSTACLE?
Romano Schalekamp – rs@devas-consulting.comCertified Management Consultant, DEVAS Consulting SA (Sion)
Une culture d’entreprise correspond à la façon dont les choses sont faites, comme la conduite des col-laborateurs, l’attribution des places de parc, le flux d’informations, le classement des documents, le respect des heures de réunions, ou encore le bon-jour matinal, etc. Petit à petit, une routine se met en place et n’est plus remise en question. Des as-sertions telles que «On l’a toujours fait comme ça» sont des indicateurs culturels intéressants pouvant s’avérer utiles pour les affaires courantes, mais qui constituent un obstacle en cas de changement. En effet, si par exemple votre marché exige une ap-proche commerciale différente, ou si une succession est prévue avec un nouveau patron qui reprend le gouvernail, un choc culturel est souvent observé. Que faire alors?
Le web culturel (réseau culturel) représente un outil permettant d’identifier la culture actuelle, d’analyser sa pertinence et de formuler l’idéal souhaité. Cette démarche regroupe les croyances/valeurs/présuppo-sitions d’une entreprise/organisation réparties en six domaines principaux, qui composent le paradigme culturel.
• Histoires: les récits du passé sur les événements et personnes révélant ce qui est valorisé dans l’or-ganisation • Rituels et routines: les comportements typiques au quotidien considérés comme la norme, «la façon dont les choses se font ici»• Symboles: les représentations visuelles, y compris les logos, l’apparence des locaux et le code vesti-mentaire
• Structure organisationnelle: la structure définie, ain-si que la hiérarchie formelle et informelle, indiquant l’importance individuelle de chaque collaborateur/col-laboratrice• Systèmes de contrôle: les systèmes de contrôle et de rémunération en vigueur mettant l’accent sur le comportement attendu et les agissements à répri-mander• Structures de pouvoir: les collaborateurs, ou cadres, qui pilotent l’entreprise de façon formelle, ou infor-melle, et qui imposent leurs croyances/valeurs/pré-suppositions aux autres.
Un changement majeur non souhaité génère souvent de la résistance, ou de la confusion. C’est pourquoi il est important d’identifier les éléments du réseau culturel freinant le processus de changement, puis de développer des approches alternatives le facilitant. Pour ce faire, il est nécessaire de mettre en place un responsable, voire une équipe de projet, pour as-surer les transformations. En fonction de l’envergure du projet et des résistances attendues, il peut être recommandé d’engager un consultant expérimenté pour accompagner le processus de manière neutre et obtenir ainsi des conseils quant aux leviers à utiliser et les meilleurs angles d’attaque à choisir.
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48 SAVOIR-FAIRE COMPÉTENCES EN ENTREPRISESAVOIR-FAIRE FORMATIONS CONTINUES
LES PLUS-VALUES POUR LA RÉUSSITE ET LA PÉRENNITÉ
Béatrice Monnet – beatrice.monnet@cvpc.chDirectrice du CVPC/Centre valaisan de perfectionnement continu (Sion)
Depuis 46 ans, le CVPC sert les entreprises va-laisannes. Fort de son expérience en sciences du management, il écoute leurs besoins et prend en compte leurs objectifs.
Face aux turbulences et à la complexité de l’éco-nomie, le dirigeant éprouve de plus en plus de difficultés à identifier et à définir la bonne stra-tégie pour assurer la rentabilité de son entre-prise, sa continuité et sa croissance. Il se doit d’analyser et d’évaluer les facteurs reliés à son organisation et à son environnement, afin d’être en mesure de mieux comprendre les enjeux, risques, forces et faiblesses de son milieu, et déceler ainsi plus efficacement les opportunités pour favoriser l’essor de son entreprise.
Après écoute et analyse, le CVPC peut propo-ser un accompagnement de la direction et du conseil d’administration, ou, pour les colla-borateurs, des ateliers pratiques en dévelop-pement de compétences générales comme la conduite d’équipe, mais aussi des techniques spécifiques comme la vente, la négociation, ou la gestion de projets, etc.
Le long life learning…Etre dans la vie signifie «apprendre» tout au long de l’existence. Actuellement, la nourriture intellectuelle s’avère indispensable pour garder le vent dans ses voiles. Sans le développement, le savoir, la vie vogue sans objectif. Or, la mis-sion du CVPC vise à proposer des offres adap-tées aux parcours et besoins de chacun, et ce, à chaque étape de la vie professionnelle par
des certificats et brevets fédéraux pour booster un début de carrière, des séminaires et ateliers pratiques pour accroître les acquis, ainsi que par des opportunités et actions valorisantes à entreprendre pour le «3e tiers de carrière», en tenant compte du savoir-faire aux deux niveaux professionnel et personnel.
Valoriser ses activitésEtre entrepreneur fait appel à de nombreuses compétences personnelles et requiert autant de connaissances spécifiques passant du calcul d’un prix de revient à l’étude de la concurrence, de la conduite du personnel à la fiscalité, ou aux questions juridiques. Si vous assumez les risques financiers de votre entreprise et souhai-tez faire reconnaître la diversité de vos activités et de vos connaissances par un diplôme, sachez que le CVPC a mis au point le nouveau brevet de «Spécialiste en gestion de PME», qui peut être acquis en le suivant directement, ou en va-lidant ses modules. Faire reconnaître officielle-ment qui l’on est constitue une plus-value pour aujourd’hui et demain!
GESTIONNAIRE DE PME, C’EST UN MÉTIER!
Line Pillet – info@pillet-partners.chAssociée de Pillet & Partners (Sion)
Les PME sont l’épine dorsale de notre économie. Non seulement parce qu’au nombre de quelque 300’000, elles emploient près des deux tiers de tous les salariés en Suisse avec plus de deux millions de postes, mais aussi car, tournées vers l’avenir, elles forment trois quarts des apprentis. En outre, les PME apportent une contribution es-sentielle à la diversité économique, constituent la base d’une société stable et font contrepoids aux multinationales. A lui seul, le Valais compte près de 28’000 PME, majoritairement familiales. Les conjoint-e-s parte-naires y jouent un rôle essentiel, le plus souvent dans la gestion administrative et dans la fonction commerciale de l’entreprise, sans lequel cette dernière ne pourrait fonctionner. Pour ces colla-borateurs-trices de l’ombre, il est désormais pos-sible d’obtenir un titre reconnu, à savoir le brevet fédéral de Spécialiste en gestion de PME, qui se distingue principalement par le fait qu’il contient des éléments liés à l’entrepreneuriat, en particu-lier la gestion et le partage du risque financier. Les spécialistes en gestion de PME sont capables de diriger de manière autonome leur entreprise, c’est-à-dire qu’ils sont à même d’évaluer la PME et son marché, les collaborateurs, les clients et les fournisseurs, en se servant d’instruments de gestion. Ils considèrent l’entreprise globalement, peuvent en apprécier les activités, les attribuer aux divers secteurs et déléguer clairement cer-taines tâches. En s’appuyant sur des analyses de l’environnement de l’entreprise, ils sont en plus habilités à identifier ses difficultés et ses poten-tiels, afin de prendre les bonnes décisions.
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Représentation schématique des voies d’obtention du brevet
Dossier de performance et soutenance orale Examen final attestant de la capacité d’intégration transversale des compétences dans la pratique professionnelle
Brevet fédéral de spécialiste en gestion de PME
Module 2 : Leadership, communication et RH
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Module 3 : Organisation
Module 5 : Marketing, RP et relations clients-‐fournisseurs clientscclientcliclientsientsclientsfournisseurs
Module 6 : Droit dans la gestion de la PME
Module 1 : Gestion d’entreprise et stratégie
Module 4 : Comptabilité et finances
2 voies principales pour atteindre les conditions d’admission à l’examen final 1. 100 % enseignement modulaire et examens partiels (formation formelle) 2. 100 % reconnaissance des acquis de l’expérience (formation informelle)
Des formes mixtes (enseignement et reconnaissance de formation formelle et informelle) sont possibles
Profil de compétences de gestionnaire PME Y compris compétences supplémentaires en gestion de PME familiale intégrées dans les modules
Compétences su
pplémentaire
s en gestion de
PME familiales incluses dans les modules
Modulen integriert
Test d’auto-évaluation y.c. compétences supplémentaires en gestion de PME familiale Les candidates et les candidats ont la possibilité de s’auto-‐évaluer. *Seules les personnes atteignant 60 % de compétences acquises dans tous les modules ont accès au processus d’accompagnement innovant « 100 % par reconnaissance des acquis »
Form
es m
ixte
s
Inscription à l’examen par dossier de performance Validation des dossiers et de la parfaite équivalence par la commission d’assurance qualité
CFC + 2 ans expérience professionnelle ou 8ans expérience professionnelle
Conditions id/ recommandations 8ans d’exp. prof. + 3 employés min.
1. 1
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par
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Un brevet, deux voies d’obtentionLe brevet est accessible par voie modulaire, ou par validation des acquis de l’expérience (VAE), une orientation tout particulièrement destinée aux femmes travaillant depuis des années dans la PME familiale et formées sur le tas. Dans un premier temps, les candidates apportent la preuve de leurs compétences, en établissant un dossier dit d’équivalence; deux experts le va-lideront et il fera l’objet d’un entretien. Dans un deuxième temps, les candidates constituent un dossier, dit de performance, portant sur leur capacité à appréhender une situation complexe vécue dans l’entreprise. Onze femmes viennent d’obtenir leur brevet 100% par VAE. Une chance à saisir pour les Valaisannes!
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Représentation schématique des voies d’obtention du brevet
Dossier de performance et soutenance orale Examen final attestant de la capacité d’intégration transversale des compétences dans la pratique professionnelle
Brevet fédéral de spécialiste en gestion de PME
Module 2 : Leadership, communication et RH
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Module 3 : Organisation
Module 5 : Marketing, RP et relations clients-‐fournisseurs clientscclientcliclientsientsclientsfournisseurs
Module 6 : Droit dans la gestion de la PME
Module 1 : Gestion d’entreprise et stratégie
Module 4 : Comptabilité et finances
2 voies principales pour atteindre les conditions d’admission à l’examen final 1. 100 % enseignement modulaire et examens partiels (formation formelle) 2. 100 % reconnaissance des acquis de l’expérience (formation informelle)
Des formes mixtes (enseignement et reconnaissance de formation formelle et informelle) sont possibles
Profil de compétences de gestionnaire PME Y compris compétences supplémentaires en gestion de PME familiale intégrées dans les modules
Compétences su
pplémentaire
s en gestion de
PME familiales incluses dans les modules
Modulen integriert
Test d’auto-évaluation y.c. compétences supplémentaires en gestion de PME familiale Les candidates et les candidats ont la possibilité de s’auto-‐évaluer. *Seules les personnes atteignant 60 % de compétences acquises dans tous les modules ont accès au processus d’accompagnement innovant « 100 % par reconnaissance des acquis »
Form
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Inscription à l’examen par dossier de performance Validation des dossiers et de la parfaite équivalence par la commission d’assurance qualité
CFC + 2 ans expérience professionnelle ou 8ans expérience professionnelle
Conditions id/ recommandations 8ans d’exp. prof. + 3 employés min.
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SAVOIR-FAIRE COMMUNICATION DES PME & START-UP
Société spécialisée dans le courtage de services et de prestations liés à la communication d'entreprise
Des solutions avantageusesGrâce à notre réseau unique en Suisse et en Europe, nous dirigeons nos clients vers le bon partenaire dans toutes les situations.Nous assurons des disponibilités de service et de production dans tous les domaines de la communication. Les solutions sont adaptées aux impératifs de coût, délai, qualité. Nous maîtrisons la relation avec chaque partenaire et mettons nos compétences à votre profit.
> Création de visuels, animations, design
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Grégory Liand – greg@luniv.chDirecteur d’apcom solutions SA (Champlan)
INTERNET, UNE RÉALITÉ INCONTOURNABLE POUR LES PME
De 1995 à la fin 2014, les enregistrements de noms de domaine en .ch sont passés d’un peu plus de 400 à près de deux millions (voir graphique ci-dessous). Vingt ans déjà (ou seulement) que les entreprises se profilent sur internet. Actuellement, c’est même rare de compter un entrepreneur, ou une société, sans sa vitrine sur le web qui intègre aussi des annuaires et des réseaux professionnels. Cette forte présence des entreprises sur internet augmente les exigences des consommateurs et accélère les processus de choix (sélection), en raison de la confiance dans cette fa-çon de consommer (consulter). D’ailleurs, même des consommateurs de plus de 50 ans, y compris parmi les Valaisans, sélectionnent désormais leur restau-rant en ligne, trouvent un dépanneur à l’aide de leur smartphone, ou achètent un livre sur Amazon…
Des consommateurs de plus en plus exigeantsAlors, est-ce utile pour une PME valaisanne, active sur le territoire cantonal, de miser sur une commu-nication numérique, afin de cibler une clientèle ré-gionale? La réponse est sans équivoque affirmative, tout en sachant que l’exigence actuelle de consulta-tion et d’achat sur le web est de plus en plus élevée par rapport à précédemment. D’où l’importance de la qualité de présentation du site, de la pertinence de son contenu et de son ciblage. Le consommateur est un juge exigeant et cruel, qui décide en grande partie sur la base de ses émotions. Avant de s’af-ficher sur le web, un entrepreneur doit donc avoir des objectifs de consultation et de consommation
clairement définis. Mais cela implique un investis-sement conséquent en temps et un apprentissage permanent lié à cette technologie.
Sur le web, l’entreprise sera comparée en quelques secondes aux autres acteurs du marché indépen-damment de sa situation géographiquement, c’est l’une de ses principales différences avec le marché non virtuel. Les facteurs émotionnels et relationnels avec l’utilisateur diffèrent de ceux d’une rencontre physique. Aussi, la maîtrise du numérique demande du travail et s’acquiert avec l’expérience. Les 15-20 ans d’aujourd’hui consomment et consultent qua-si uniquement via les outils reliés au web et les trentenaires au pouvoir d’achat plus élevé le font aussi fréquemment via les outils web. Le marché de consultation et de consommation web en Valais est donc bien une réalité. C’est à ses PME qu’incombe alors la responsabilité de le cibler avec des services de qualité.
INTERNET PERMET DES RELATIONS D’AFFAIRES AVEC LE MONDE ENTIER. MAIS
EST-IL INDISPENSABLE POUR LES PME VALAISANNES D’UTILISER LE WEB DANS
UN MARCHÉ DE CONSOMMATION COMME LE NÔTRE?
De 1995 à 2014, c’est l’explosion des .ch source - www.nic.ch
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VIE PRIVÉE FLASH SUR L’AUTOMOBILE
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146248_210x270_f_K_VOL1410_XC90_4Saisons_Atlas 1 19.12.14 09:46
VOLVO XC90 T8 TWIN ENGINE
PARMI LES SUV LES PLUS PUISSANTS ET PROPRES AU MONDE
Simon Krappl – simon.krappl@volvocars.comDirector Corporate Communications, Volvo Car Switzerland AG (Zurich)
Deuxième Volvo conçue pour être rechargeable avec une compatibilité électrique, la XC90 T8 Twin Engine offre toutes les performances d’un SUV luxueux. Lors de sa conception, Volvo Cars a choisi de ne faire au-cun compromis ni sur ses performances, ni sur son rendement. En développant la nouvelle plate-forme modulaire SPA (Scalable Product Architecture) et le concept des motorisations à quatre cylindres Drive-E, le constructeur suédois a donc créé un SUV 7 places exclusif, alliant puissance, très faibles émissions et basse consommation de carburant.
La XC90 T8 Twin Engine offre cinq modes de conduite différents pour une large gamme de performances et un rendement optimal. En utilisant une molette de la console centrale, ou l’écran tactile du tableau de bord, le conducteur a le choix entre les modes «Hybrid» (usage quotidien) assurant l’alternance au-tomatique entre le moteur Drive-E 4 cylindres 2,0l et le moteur électrique, «Pure» avec l’électricité comme unique source d’énergie du véhicule alimentant le gros moteur qui entraîne les deux roues arrière, «Power» combinant la puissance des deux moteurs essence et électrique avec un meilleur couple à plus bas régime, ou encore «AWD» permettant d’obtenir la transmission intégrale sur simple demande. Fina-lement, la fonction «Save» mode permet de «geler» le niveau de la batterie afin de l’économiser en vue d’une utilisation ultérieure en mode tout électrique.
De nombreuses caractéristiques de motorisation de la XC90 T8 Twin Engine ont été spécifiquement opti-misées pour une technologie hybride. Ses principaux composants sont notamment un «Moteur Drive-E»
suralimenté par un compresseur et un turbo pour une puissance totale de 318ch et 400Nm de couple, une boîte de vitesses automatique à huit rapports adaptée pour le mode hybride grâce à une technolo-gie de commande électrique permettant de contrôler la transmission, de même qu’un alternateur-démar-reur couplé au vilebrequin, qui assure le passage en douceur d’une conduite tout électrique à une conduite sollicitant le moteur à combustion.
Points forts de la XC90 T8 Twin Engine> SUV haut de gamme avec la meilleure efficacité:
2,5l/100km, 59g/km CO2> Plus de 40 km d‘autonomie électrique totale pour
des déplacements sans émissions> Plate-forme modulaire SPA (Scalable Product Archi-
tecture) conçue dès l’origine pour l’électrification> Puissance de 400ch/640Nm de couple, de 0 à
100km/h en 5,9 secondes> Batterie haute tension (400V, capacité de stockage
9,5kWh) et un moteur électrique arrière délivrant 82 ch (60kW) et 240Nm de couple
> Equipement standard en matière de sécurité, le plus complet et sophistiqué de l’industrie auto-mobile.
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54 VIE PRIVÉE LE BILLET ICONOCLASTE
2064, CHRONIQUE D’UN DÉCLIN ANNONCÉ
Bernard Attinger – bernard.attinger@netplus.chAncien architecte cantonal (Sion)
En 1964, l’EXPO présentait une Suisse optimiste et pleine de créativité. Tout nous réussissait. L’UDC n’était encore que le Parti agrarien, une sorte de PDC protes-tant; nous allions de l’avant, on se sentait forts et sûrs de nous-mêmes.
Années 80: l’Europe se crée et nous commençons notre repli, notre retour au réduit 39-45. Placée en son centre, la Suisse aurait pu être le Bruxelles de cette Eu-rope; mais voilà, frilosité, neutralité et esprit de clocher ont transformé les Helvètes en spectateurs. Quand l’oc-casion d’entrer dans l’Espace économique s’est présen-tée, nous avons repoussé l’offre et, par la suite, nous avons dû, forcés et contraints, en accepter toutes les règles sans pouvoir donner notre avis. Et ce 9 février, en refusant la libre circulation, nous avons dit non à un des principes fondamentaux de cette Europe censée unir les peuples et équilibrer les économies...
Un peuple de vieux rentiers2064: après bien des remous, l’Europe s’est finalement unie, équilibrée, aplanie. Les peuples n’ont plus besoin de migrer, les riches le sont peut-être un peu moins et les anciens faibles, moins faibles aussi. L’Europe est devenue assez forte pour rivaliser avec l’Asie et les Amériques. Et nous, nous sommes isolés, petit Mona-co, sans prince, mais avec un secret bancaire perdu, le négoce des matières premières, ceux du pétrole et de l’or envolés vers Singapour; qu’avons-nous fait pour en arriver là?
Au nom de la démocratie directe, nous nous sommes volontairement immobilisés dans nos certitudes. Nous avons oublié que c’est l’immigration qui, grâce à Louis XIV, nous avait apporté l’horlogerie et nos in-
dustries textiles. Nous sommes devenus un peuple de vieux rentiers, mais sans rentes puisqu’il n’y a plus de jeunes pour remplir les caisses. A force d’avancer à reculons, en regardant en arrière, nous avons fini par y retourner. Nous avons raté quelques tournants, comme en 70, lorsque nous avions ri des montres à quartz; aujourd’hui, les mêmes horlogers se moquent des montres connectées. Nous n’avons pas su anticiper les grands changements; que l’on se souvienne de ces fonds en déshérence, que l’on pensait garder et que nous avons été forcés de rendre sous la pression, en envoyant vers les juifs américains un négociateur grand et blond, identique aux SS qui les avaient massacrés. Ensuite, nous avons baissé nos culottes avec le secret bancaire, le bradant sans obtenir que les USA et les autres receleurs le fassent aussi; pour la fiscalité, c’est la même débâcle, alors qu’au milieu de l’UE se pré-serve un Grand Duché.
Nous sommes devenus un vieux peuple, sans imagina-tion et crispé sur ses acquis. A force de refuser des al-liances, nous avons fini par nous retrouver seuls, sans aucun ami pour nous défendre… Le «Y en n’a point comme nous» coûte cher et quand on est sûr d’être les meilleurs, on a peu de chances de s’améliorer. Le Suisse se lève tôt, dit-on, mais se réveille tard… Il serait temps qu’il se réveille.
PS: Et si nous étions dans un Euro, même malade, aurions-nous autant de difficultés avec notre tourisme et nos exportations?
Wiaz revu par B. Attinger
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