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Ce fichier powerpoint, transmis aux étudiants à leur demande pour les aider à préparer leur examen, est destiné à un usage strictement privé.
Il ne s’agit pas d’un « syllabus ». La connaissance du contenu de ce fichier est (évidemment) tout à fait insuffisante pour réussir l’examen.
Introduction à la philosophie des sciences
Laurence.bouquiaux@ulg.ac.be
Tél. 04 366 55 91
Permanence le vendredi à partir de 15h
Examen oral portant sur
• La matière vue au cours
• Les textes du portefeuille de lectures (disponible à partir du 1er mars, dans mon bureau).
En guise d’introduction….
L’épistémologie, cette partie de la philosophie qui s’efforce de réaliser une analyse de la connaissance scientifique
est
une discipline aujourd’hui contestée
• par les scientifiques
• par les cognitivistes et les spécialistes de l’IA
Texte 1 : W.V.O. Quine
• par les sociologues
• …et même par les philosophes des sciences
Texte 2 : M. Serres
Introduction à la philosophie des sciences
I. L’espace science – culture – société
II. Qu’est-ce que la science?
III. Le statut épistémologique des sciences humaines
I. Science-culture-société
1. Les disciplines
2. (Techno)sciences et démocratie
3. Les philosophes et la science
1. Les disciplines
Théorie de la connaissance (gnoséologie)
Recherche sur l’origine, la nature et les limites de la connaissance. Analyse a priori des formes de l’activité de la faculté de connaître
Epistémologie
Etude critique de la connaissance scientifique. Etude a posteriori de la formation des hypothèses, des concepts et des méthodes mises en œuvre par la science
1. Les disciplines
• Théorie de la connaissance et épistémologie
• Philosophie des sciences
– Toute réflexion de nature philosophique sur les sciences
– Etude de questions spécifiques à telle ou telle science
• J. Monod, Le Hasard et la nécessité (1970)
• Fr. Jacob, La logique du vivant (1970)
• I. Prigogine et I. Stengers, La nouvelle Alliance (1979)
• B. d’Espagnat, A la Recherche du réel
(1979)
1. Les disciplines
• Théorie de la connaissance et épistémologie
• Philosophie des sciences
• Sociologie et anthropologie des sciences
1. Les disciplines
• Théorie de la connaissance et épistémologie
• Philosophie des sciences
• Sociologie et anthropologie des sciences
Sociologie des sciences
Une approche sociologique des sciences peut-elle être pertinente?
texte 3 : B. Latour
Le point de vue de l’épistémologie « classique »
La sociologie des sciences ne peut expliquer que
les aspects secondaires de la pratique scientifique (elle n’a rien à dire du contenu des théories)
ou
les erreurs (elle n’a rien à dire des théories vraiment scientifiques)
Le point de vue des sociologues des sciences
Le principe de symétrie de D. Bloor
exemple : la controverse Pasteur-Pouchet sur la génération spontanée
texte 4 : B. Latour
En science, il n’y a pas de « péché originel » : de « bonnes » théories peuvent avoir été inspirées par des présupposés non-scientifiques
L’anthropologie constructiviste de B. Latour
Contrairement à ce que pourrait laisser penser la sociologie des sciences, la société n’est pas capable, à elle seule, de fermer une controverse. La société est (comme la nature) transformée, construite, inventée lors des controverses
Exemple : Pasteur et les microbes
texte 5 : B. Latour
Selon B. Latour, la solidité d’une science ne lui vient pas de l’intérieur, mais de la solidité des acteurs auxquels elle parvient à se lier.
Une proposition contestée…
Texte 6 : LatourTexte 7 : StengersTexte 8 : Latour
Remarque :
La philosophie des sciences doit-elle être normative ou descriptive?
récréation
2 3 A B
Vérifier que la règle suivante est respectée : si une carte porte un nombre pair d’un côté, elle porte une voyelle de l’autre
Rem. On sait que chaque carte porte un nombre d’un côté et une lettre de l’autre
La philosophie des sciences doit-elle être normative ou descriptive?
remarques
1. L’épistémologie – plutôt normative – est plutôt mieux reçue par les scientifiques que la sociologie des sciences, qui se prétend descriptive
2. Les positions ne sont pas tranchées.
L’épistémologie normative s’inspire des pratiques des physiciens.
Les critères de scientificité tendent à être des critères de proximité par rapport à la physique
1. Les disciplines
• Théorie de la connaissance et épistémologie
• Philosophie des sciences
• Sociologie et anthropologie des sciences
• Histoire des sciences
L’histoire des sciences
• L’histoire des sciences est intimement liée à la philosophie des sciences
quelques exemples
Fr. Jacob
I. Prigogine et I. Stengers
A. Koyré
• La manière dont l’historien travaille est liée à sa position par rapport au couple épistémologie/sociologie des sciences
Histoire internaliste et histoire externaliste
Histoire nécessaire et histoire contingente
1. Les disciplines
• Théorie de la connaissance et épistémologie
• Philosophie des sciences
• Sociologie et anthropologie des sciences
• Histoire des sciences
• Vulgarisation et journalisme scientifique
Vulgarisation et journalisme scientifique
• Comment concilier l’indispensable recours aux experts et les exigences de la démocratie?
• La vulgarisation constituerait-elle une solution?
B. Bensaude-vincent : La science contre l’opinion. Histoire d’un divorce. (texte 7)
• 17ème-18ème siècle : le public impliqué dans la science
– Le public (choisi) qui assiste aux expé-riences contribue à conférer à ces expériences solidité, fiabilité, universalité
B. Bensaude-vincent : La science contre l’opinion. Histoire d’un divorce.
• 17ème-18ème siècle : le public impliqué dans la science
– Le public (choisi) qui assiste aux expé-riences contribue à conférer à ces expériences solidité, fiabilité, universalité
– Des amateurs éclairés participent à la production et à la diffusion de la science
• Fin du 18ème : l’engouement pour la science est immense
• Fin du 18ème : l’engouement pour la science est immense
• L’époque révolutionnaire : la rupture
– La science écarte l’opinion : l’affaire Mesmer
« Les seuls témoins qu’on doive croire sur les faits extraordinaires sont ceux qui en sont les juges compétents. Il [existe], dit-on, un fluide universel dont les effets s’étendent depuis les astres les plus éloignés jusqu’à la terre. Eh bien je n’y peux croire que sur l’autorité d’un physicien »
• Fin du 18ème : l’engouement pour la science est immense
• L’époque révolutionnaire : la rupture
– La science écarte l’opinion
– La révolution française contre la science académique
– La question de la compatibilité de la science et de la démocratie est posée
• Début du 19ème : un jeu à trois entre science, public et pouvoir
• Début du 19ème : un jeu à trois entre science, public et pouvoir
Faut-il répandre la science dans le public et si oui, comment?
– L’Académie des sciences à l’époque d’Arago : la publication des Compte rendus
– L’Académie après la mort d’Arago
– A. Comte : • champion d’une conception dogmatique de la
science• Partisan d’un contrôle de la science par le public
• Fin du 19ème siècle : un public docile
Les deux fonctions du public de la vulgarisation
–Fonction politique–Fonction épistémologique
• Fin du 19ème siècle : un public docile
Les deux fonctions du public de la vulgarisation
– Fonction politique– Fonction épistémologique
Deux fonctions qui, selon les savants de l’époque, exigent la docilité
• Au 20ème siècle : l’achèvement du processus
Texte 9 B. Bensaude-Vincent Quelques épisodes de l’histoire du divorce entre science et opinion.
Texte 10 I. Stengers Ce qui nous manque, ce sont des « critiques » en matière de science, comme il y a des critiques en matière de musique.
Texte 11 J.-M. Lévy-Leblond Il manque à la science une composante essentielle de toute activité culturelle : la dimension critique.
I. L’espace science-culture-société
• I.1. Les disciplines
• I.2. (Techno)science et démocratie
• I.3. Les relations entre science et philosophie
I.2. (Techno)science et démocratie
Texte 12 : J.-M. Lévy-Leblond
La science ne suppose pas la démocratie, elle ne la garantit pas non plus.
Mais elle ne peut constituer un obstacle à la démocratie.
I.3. Les relations entre science et philosophie
• M. Serres : la philosophie cherche sans cesse à occuper un site d’où elle puisse s’approprier la science
Texte 12 : M. Serres
Quatre tentatives illégitimes pour parler de la science sans parler du dedans de la science
– Voir la science « du dessus » : le site grec
– Voir la science « du dessous » : le site kantien
– Voir la science « de l’avant » : le site des Lumières
– Voir la science « de l’arrière » : le site des penseurs du soupçon.
Remarque à propos du deuxième site :
– le projet fondationnaliste– la critique de Quine– L’ « épistémologie naturalisée »
Remarque à propos du quatrième site :
Les « penseurs du soupçon » ont tendance à démolir une thèse non en la réfutant, mais en la « dévoilant », en exhibant sa véritable fonction.
Texte 13 : I. Hacking (Mannheim)
• M. Henry
– La science prétend ramener la subjectivité à des données objectives. En cela, elle est l’ennemie de la vie et de la culture.
– La phénoménologie a, de plus, montré que le projet galiléen était paradoxal
– Fascinées par le modèle galiléen, les sciences humaines paient leur quête de légitimité scientifique de la disparition de leur objet.
Texte 14 et 15 : M. Henry, La Barbarie
II. Qu’est-ce que la science?
II.1. G. Bachelard : la science contre le sens commun
II.2. Le positivisme : la science contre la métaphysique
II.3. K. Popper : la science contre les pseudo-sciences
II.4. La critique de l’empirisme
II.5. Les « paradigmes » de Th. Kuhn
II.6. La question du relativisme
- A. Chalmers, Qu'est-ce que la science? Biblio essais, 1987 (Bibliographie après chaque chapitre).
- L. Soler, Introduction à l’épistémologie, ellipses, 2000.
- A. Barberousse, M. Kistler, P. Ludwig, La philosophie des sciences au XXème siècle, Champs Flammarion, 2000.
Remarque :
la question de la démarcation entre science et non-science a des répercussions sur le plan éthique et politique.
Texte 16 : I. Lakatos
II.1. G. Bachelard (1884-1962)
• La science contre l’opinion : la « coupure épistémologique »
• La formation de l’esprit scientifique (1938) : une psychanalyse de la con-naissance objective.
• La science se développe en surmontant les « obstacles épistémologiques »
– Obstacle verbal– Obstacle substantialiste– Obstacle pragmatiste– La connaissance première
Textes 17 à 21
La connaissance première comme obstacle épistémologique
• En science, selon Bachelard, « rien n’est donné, tout est construit ».
rem. Comment « sortir du laboratoire »
• Faire de la science, c’est abandonner le pittoresque de l’observation première. La science désenchante le monde.
• La critique de B. Latour
II.2. Le positivisme
La science contre la métaphysique
II.2.1. Le positivisme d’A. Comte
II.2.1. Le positivisme logique : le Cercle de Vienne.
II.2.3. Les scientifiques et le positivisme
II.2.1. A. Comte (1798-1857)
• Le projet d’A. Comte : organiser la société sur une base scientifique.
• Le système des sciences :• Mathématique• Astronomie• Physique• Chimie• Biologie• Sociologie
• La loi des trois états
état théologique
état métaphysique
état scientifique ou positif
Textes 22 à 24
• La place de la philosophie dans le système de Comte
II.2.2. Le positivisme logique
Un empirisme sophistiqué et radical.
- Un empirisme compatible avec l’existence des vérités logiques et mathématiques, qui ne dépendent pas de l’expérience
- Un empirisme radical : seules les propo-sitions scientifiques ont un sens
• Propositions analytiques et propositions synthétiques
Les propositions analytiques sont des propositions dont la vérité ou la fausseté ne dépend que du sens des mots qu’elles contiennent.
Les propositions qui ne possèdent pas cette propriété sont synthétiques.
Les propositions synthétiques sont les seules à pouvoir nous dire quelque chose sur le monde.
• Le statut des propositions mathématiques
– Pour le Cercle de Vienne, les propositions mathématiques sont analytiques.
– Les propositions mathématiques ne peuvent donc rien nous apprendre sur le monde.
– La question de l’articulation des mathéma-tiques au réel.
• Le dogme du positivisme logique : il n’y a pas de proposition synthétique a priori.
Toute proposition qui n’est pas tautologique doit être fondée sur l’expérience.
Le sens d’une proposition n’est rien d’autre que sa méthode de vérification.
les (pseudo)énoncés métaphysiques sont dépourvus de sens.
Textes 25, 26 : Carnap
• Le dépassement de la méta-physique par l’analyse du langage
Les « pseudo-énoncés » métaphysiques n’ont pas de sens
– Parce qu’ils contiennent des mots qui n’ont pas de sens
– Ou parce qu’ils contiennent des « erreurs de catégorie »
texte 27 : Heisenberg
La métaphysique profite des imperfections des langues naturelles. Dans une langue logiquement correcte, les questions métaphysiques ne pourraient même pas être formulées.
Non-sens Traduction dans un langage logiquement correct
Drauen ist nichts Es gibt nicht etwas das drauen ist
Wir suchen das Nichts
Wir finden das Nichts
Wir kennen das Nichts
Pas de traduction possible
Le positivisme logique entreprend de « dissoudre » les questions méta-physiques grâce à l’analyse du langage.
Pour Carnap, les « questions métaphysiques » doivent être ramenées à des considérations linguistiques
Ex. des questions d’existence :
Texte 29 : Carnap
II.2.3. Les physiciens et le positivisme
Rappel
Pour un positiviste, il faut s’en tenir à l’observable, se contenter de « sauver les phénomènes ».
La science n’a pas à décrire le réel, mais à fournir des « recettes qui marchent »
• Le positivisme a pu passer pour la philosophie spontanée du savant
• Pourtant, les scientifiques ont souvent résisté au positivisme
Ex. de Galilée
• Le positivisme a pu passer pour la philosophie spontanée du savant
• Pourtant, les scientifiques ont souvent résisté au positivisme
Ex. de Galilée
Ex. de Planck
Texte 30 : Einstein
Texte 31, 32 : Heisenberg
II. Qu’est-ce que la science?
II.1. G. Bachelard : la science contre le sens commun
II.2. Le positivisme : la science contre la métaphysique
II.3. K. Popper : la science contre les pseudo-sciences
II.4. La critique de l’empirisme
II.5. Les « paradigmes » de Th. Kuhn
II.6. La question du relativisme
II.3. K. Popper : La science contre les pseudo-sciences
II. 3.1. Critique de l’inductivisme
II.3.2. Le falsificationisme
II.3.1. Critique de l’inductivisme
• Définition de l’inductivisme « naïf »
• L’inductivisme repose sur une conception erronée des rapports théorie - expérience.
– Il faut des présupposés théoriques pour entreprendre une observation ou une expérience.
Texte 33 : Hempel
II.3.1. Critique de l’inductivisme
• Définition de l’inductivisme « naïf »
• L’inductivisme repose sur une conception erronée des rapports théorie - expérience.
– Il faut des présupposés théoriques pour entreprendre une observation ou une expérience.
– Les faits observés ne le sont que parce qu’ils sont sélectionnés pour leur pertinence par rapport à une problématique qui précède l’observation. Les faits sont faits.
• une conception erronée des rapports théorie - expérience.(suite)
– L’observation ne prend son sens que par rapport à un arrière-plan théorique.
Texte 34 : Fr. jacob
– On ne peut déterminer quels sont les « paramètres pertinents » qu’en fonction de présupposés théoriques.
Texte 35 : K. PopperTexte 36 et 37 : A. EinsteinTexte 38 : I. Stengers
• Réponse à l’objection : la distinction entre contexte de découverte et contexte de justification
• Le problème de l’inductionTexte 39 : Popper
• Une nouvelle énigme de l’inductionComment distinguer les propriétés que l’on peut projeter inductivement des propriétés pour lesquelles une telle projection est illégitime?
Texte 40 : Goodman
Toutes les émeraudes sont vertes
Vleu : vert jusqu’au 1/1/2007 bleu ensuite
Les nombreuses observations d’émeraudes que j’ai réalisées me permettent d’affirmer que
Toutes les émeraudes sont vleues
et donc, après le 1/1/2007, que
Toutes les émeraudes sont bleues
Emerose : émeraude jusqu’au 1/1/2007rose ensuite
Les nombreuses observations d’émeraudes (vertes) que j’ai réalisées me permettent d’affirmer que
Toutes les émeroses sont vleues
et donc, après le 1/1/2007, que
Toutes les roses sont bleues
Malgré ces difficultés,
beaucoup d’épistémologues ont choisi de rester inductivistesparce qu’ils ne voulaient pas renoncer à l’empirisme.
Mais ce choix risque de faire de notre connaissance « une croyance ration-nellement indéfendable ».
II.3.2. Le falsificationisme
• La démarche du scientifique selon le falsificationisme
• La force du falsificationisme
La démarche scientifique selon le falsificationisme
• Les théories sont des conjectures librement créées par l’esprit. La confrontation avec l’expérience n’intervient que dans un second temps.
• Cette confrontation doit être comprise en termes de « réfutation » et non de « vérification ».
La science progresse par conjectures et réfutations.
La force du falsificationisme
• La résolution du problème de l’induc-tion. Il est possible d’être empiriste sans être inductiviste
Mais cette solution suppose que l’on renonce à la notion de « vérité scientifique ».
Texte 41, 42 : K. Popper
• Un critère de scientificité : la réfutabilité
Une hypothèse est réfutable s’il est possible d’imaginer au moins un énoncé d’observation qui lui est contradictoire.
Le critère de réfutabilité doit permettre d’éliminer les affirmations vagues, sans véritable contenu informatif.
Textes 43 et 44 : K.Popper
• La prise en compte de la dimension historique
La science progresse en remplaçant des théories réfutées par de nouvelles théories au moins aussi réfutables que les précédentes.
II. Qu’est-ce que la science?
II.1. G. Bachelard : la science contre le sens commun
II.2. Le positivisme : la science contre la métaphysique
II.3. K. Popper : la science contre les pseudo-sciences
II.4. La critique de l’empirisme
II.4. 1. La critique de la base empirique
• Le problème de la « base empirique » et l’évolution du Cercle de Vienne
• Quine, la critique du réductionnisme et la relativité de l’ontologie.
• La question de la fiabilité de la base empirique selon K. Popper
Le problème de la « base empirique » et l’évolution du Cercle de Vienne
Selon l’empirisme, la connaissance doit se fonder sur des « énoncés d’observation » ou « énoncés protocolaires ». Que sont ces énoncés de base?
Les thèses de Carnap La critique de Neurath
Les trois thèses de Carnap (1928-1931)
• Le contenu des énoncés protocolaires est indépendant de toute théorie
• Les énoncés protocolaires n’ont besoin d’aucune justification. Tout le reste est justifié à partir d’eux.
• Le langage protocolaire est un langage privé, propre à chaque sujet.
Texte 45 : les trois thèses du premier Carnap
La critique de Neurath (1933)
• Tout énoncé d’observation est « imprégné de théorie »
• Il n’y a pas de « vérité primitive ». Tous les énoncés exigent une justification.
• Les énoncés d’observation sont, d’emblée, formulés dans le langage (intersubjectif) de la physique.
Texte 46 : Neurath
• Les suites de la critique de Neurath :
Cohérentisme vs fondationnalisme
– Ou bien on considère qu’il faut à la science une base empirique absolue; mais alors, il doit s’agir d’impressions subjectives incommunicables
– Ou bien on considère qu’il faut à la science un fondement objectif; mais alors, ce fondement ne peut pas être absolu, il dépend nécessairement de l’ensemble du système.
Quine et la relativité de l’ontologie
Une version radicale de la thèse de l’imprégnation de tout énoncé par la théorie :
Nos perceptions sensorielles n’imposent pas le découpage en objets auquel nous sommes habitués. Ce découpage en objets, cette ontologie est toujours relative à un langage.
Texte 47 et 48 : Quine
La question de la fiabilité de la base empirique selon K. Popper
• Les énoncés d’observation sont faillibles parce qu’ils présupposent des théories elles-mêmes faillibles
• Les énoncés d’observation sont faillibles parce que ce que nous observons peut dépendre de nos attentes ou d’autres paramètres person-nels.
• Popper en vient à affirmer que notre acceptation des énoncés de base résulte d’une décision ou d’un accord.
Texte 49 : Popper
II.4. La critique de l’empirisme
II.4.1. La critique de la base empirique
II.4.2. La sous-détermination des théories et les objections conventionnalistes
II.4.3. La confrontation avec l’histoire des sciences
II.4. La critique de l’empirisme
II.4.1. La critique de la base empirique
II.4.2. La sous-détermination empirique des théories scientifiques
II.4.3. La confrontation avec l’histoire des sciences
II.4.2. Sous-détermination des théories et objections conventionnalistes
Selon les conventionnalistes, le choix des théories scientifiques est affaire de convention.
ex. du principe d’inertie
Les données empiriques ne suffisent pas, à elles seules, à désigner les théories qu’il faut conserver ou abandonner. La théorie est empiriquement sous-déterminée. Il n’y a ni vérification ni réfutation concluante.
• Il n’y a pas de réfutation concluante, parce qu’il est toujours possible de protéger la théorie en ajoutant une hypothèse ad hoc.
le caractère « ad hoc » d’une modification se reconnaît à ceci que l’introduction de cette modification diminue le degré de réfutabilité de la théorie.
• Il n’y a pas de réfutation concluante parce qu’il est toujours possible de dévier la réfutation sur une autre hypothèse. (thèse de Duhem-Quine).
• Il n’y a pas de réfutation concluante parce qu’il est toujours possible de dévier la réfutation sur une autre hypothèse. (thèse de Duhem-Quine).
Texte 50 : HempelTexte 51 : Quine
• La réponse de K. Popper : un vrai scientifique n’utilise pas les stratagèmes conventionnalistes.
Texte 52 : Popper
II.4. La critique de l’empirisme
II.4.1. La critique de la base empirique
II.4.2. Les objections conventionnalistes
II.4.3. La confrontation avec l’histoire des sciences
II.4.3. La confrontation avec l’histoire des sciences
L’histoire des sciences montre que l’expérience ne fournit pas un verdict immédiat. C’est seulement à long terme que l’on décide de conserver ou d’abandonner une théorie.
Si l’on appliquait strictement le principe méthodologique du falsificationnisme, aucune théorie ne parviendrait à se développer.
ex. de l’héliocentrisme
Les « programmes de recherche » selon I. Lakatos :
Lorsque le programme de recherche est mis en difficulté, le scientifique s’efforce de modifier quelques hypothèses auxiliaires (la « ceinture protectrice ») pour conserver le « noyau dur » du programme.
Il n’y a pas d’expérience cruciale. La décision de conserver ou d’abandonner une théorie dépend de l’évaluation à long terme de son caractère progressif ou dégénératif.
Texte 53 : I. LakatosTexte 54 : Th. Kuhn
Lakatos et l’échec de l’épistémologie démarcationniste
Texte 55 : I. Stengers
II. Qu’est-ce que la science?
II.1. G. Bachelard : la science contre le sens commun
II.2. Le positivisme : la science contre la métaphysique
II.3. K. Popper : la science contre les pseudo-sciences
II.4. La critique de l’empirisme
II.5. Les paradigmes de Kuhn
II. 5. Les paradigmes de Kuhn
Deux types de disciplines(deux manières de former les experts)
• Celles qui mettent les étudiants en contact avec l’histoire de leur science
• Celles dont l’instrument fondamental est le manuel
remarque : L’importance des exercices
Textes 56 et 57
Définition d’un paradigme
Le paradigme est un modèle, un exemple, qui définit implicitement les problèmes et les méthodes légitimes d’un domaine de recherche
Les deux régimes des sciences sous paradigme
• La science normale
• Une activité de résolution d’énigmes• Le paradigme n’est pas mis en cause
Textes 58,59
• Les révolutions scientifiques
• Le paradigme ne fait plus autorité• On rediscute les fondements de la discipline
Textes 60,61
Le caractère dogmatique de la science normale
La science normale est dogmatique et elle a raison de l’être
– La science normale refuse de considérer certaines questions et elle a raison de le faire.
Le caractère dogmatique de la science normale
La science normale est dogmatique et elle a raison de l’être
– La science normale refuse de considérer certaines questions et elle a raison de le faire.
– La science normale résiste avec acharnement au changement et elle a raison de le faire
Texte 62
– Le scientifique s’en tient à une seule interpré-tation, qu’il transmettra à la génération
suivante.
Le dogmatisme de la science normale est nécessaire à l’apparition des révolutions scientifiques.
Textes 63, 64
Les enjeux politiques de cette question
Textes 65,66
L’incommensurabilité des paradigmes
Il y a, dans l’histoire des sciences, des ruptures radicales
La compétition entre paradigmes est, pour Kuhn, un thème essentiel.
La scène privilégiée n’est plus l’expérience cruciale
MaisLa controverse entre les paradigmes
Or
La comparaison des paradigmes fait problème.
Changer de paradigme, c’est changer toute sa grille d’interprétation du monde
Les partisans de paradigmes différents
– Ne se posent pas le même genre de questions
– Ne considèrent pas comme légitime le même type d’explications
– Ne « vivent pas dans le même monde »
Deux paradigmes différents ont des manières différentes d’évaluer la valeur des théories scientifiques
Introduire une théorie vraiment nouvelle, c’est aussi introduire une nouvelle conception de la science.
Il n’y a pas de mesure de la valeur scientifique qui soit universellement reconnue. Les paradigmes sont incommensurables
En conséquence
Il n’y a pas d’argument purement logique qui pourrait forcer un savant à abandonner un paradigme pour en adopter un autre.
Textes 67, 68, 69, 70
Le statut des sciences humaines selon Th. Kuhn
• Les sciences humaines sont dans un état « préparadigmatique » caractérisé par une absence de consensus sur les questions méthodologiques
• Les sciences humaines n’entretiennent pas le même rapport avec leur passé que les sciences dures.
Remarque à propos de l’extension du terme « paradigme »
II. Qu’est-ce que la science?
II.1. G. Bachelard : la science contre le sens commun
II.2. Le positivisme : la science contre la métaphysique
II.3. K. Popper : la science contre les pseudo-sciences
II.4. La critique de l’empirisme
II.5. Les paradigmes de Kuhn
II.6. La question du relativisme
Définition du « relativisme »
Deux questions :
• Y a-t-il un critère simple, éternel, universel, qui permettrait de juger qu’une théorie est, de manière absolue, meilleure qu’une autre?
• Le partage science/non-science est-il clairement établi?
Les « non-relativistes » répondent « oui » aux deux questions
ex. des inductivistes
des falsificationnistes
Pour les relativistes, au contraire,
• il n’y a pas de critère simple, éternel, universel, qui permettrait de juger qu’une théorie est, de manière absolue, meilleure qu’une autre.
• Le partage science/non-science perd son caractère absolu.
Il convient de ne pas céder à la caricature :
Dire qu’il n’y a pas de définition universelle de ce qu’est la science n’est pas nécessairement dire que « tout se vaut » et que les théories scientifiques sont des fictions parmi d’autres
La science
« mauvais objet pour une définition »
mais
« bon sujet d’histoire »
Les critères de scientificité ne peuvent être définis une fois pour toutes, indépendamment de l’histoire des sciences.
Texte 71
Les positions des différents auteurs
• Inductivistes et falsificationnistes
• Thomas KuhnTexte 72
Texte 73
L’anarchisme épistémologique de P. Feyerabend
Feyerabend
1924-1994
L’anarchisme épistémologique de P. Feyerabend
Deux ouvrages polémiques :
• Contre la méthode. Esquisse d’une théorie anarchiste de la connaissance (1975)
• Adieu la raison (1987)
Critique de l’épistémologie
• La recherche d’une hypothétique « méthode scientifique » est un passe-temps pour philosophes. Les scientifiques sont des « opportunistes épistémologiques »
• La seule règle méthodologique qui survit à l’examen de l’histoire des sciences, c’est « tout est bon ».
Texte 74 : Feyerabend
Critique des prétentions de la science
• La généralisation du thème de l’incom-mensurabilité :
Il n’y a aucun argument qui permette de conclure que la science est supérieure à d’autres savoirs, qui lui sont incommensurables.
• Pour Feyerabend, la science n’est qu’une idéologie parmi d’autres.
Texte 75
III. Le statut épistémologique des
sciences humaines
Quelques remarques introductives
Le problème de la scientificité des sciences humaines est souvent formulé en termes de comparaison avec les sciences exactes, dont on suppose a priori qu'elles ne font pas problème.
Le spécialiste des sciences dures n’accorde en général pas la même attention que le spécialiste des sciences humaines aux questions épistémo-logiques.
La question du statut épistémologique des sciences humaines est particulièrement délicate, du fait de la grande diversité des disciplines que l’on place sous le terme « science humaine »
III.1. La spécificité des sciences humaines
• Les sciences humaines ont affaire à des intentions, à des significations. Le scientifique s’interroge sur la signification du comportement du sujet.
• Le sujet n’est pas indifférent à la manière dont on l’interroge.Le sujet s’interroge sur la signification du comportement du scientifique.
Les sciences humaines ont affaire à des intentions, à des significations.
Mais
Les intentions ne sont pas observables
Faut-il dès lors
• En conclure que l’intution est une notion entachée de mentalisme qu’il faut éliminer
ou• Chercher le moyen d’accéder à l’intention?
Retour sur une opposition classique :
Explication vs compréhension
Dans le cas des sc. humaines, l’objet étudié n’est pas indifférent à la manière
dont on l’étudie.
D’où une série de difficultés
• Il est difficile d’être certain que ce que l’on croit observer n’est pas produit par le dispositif expérimental
Exemples : L’effet Hawthorne
L’expérience de Milgram
L’effet Rosenthal
L’expérience Valins
• Il est difficile d’obtenir les sujets « récalcitrants » qui sont indispensables à l’évaluation des hypothèses
• Les catégories des sciences humaines sont interactives, et donc toujours provisoires.
Texte 76 : Ian Hacking
Quelques mots à propos du constructivisme
Selon les constructivistes, beaucoup de notions, de distinctions, de classifications que l’on a tendance à considérer comme inévitables, comme déterminées par la nature même des choses sont en fait socialement construites.
Texte 77 : Ph. Pignarre
III.2. Différentes attitudes devant la « spécificité » des sciences humaines
• Il n’y a qu’une seule méthode scientifique, il n’y a qu’une seule manière d’être « vraiment scientifique ».
– Ou bien les sc. humaines ne parviendront jamais à se constituer comme sciences et seront, à terme, remplacées par d’autres disciplines.
– Ou bien la « spécificité » des sciences humaines est une situation provisoire qui sera un jour dépassée.
Texte 78 : Durkheim
• Il convient de développer une épistémologie spécifique pour les sciences humaines
Les sciences humaines, entre recherche de légitimité scientifique et souci de prendre en compte la spécificité de leur objet
Texte 79 : I. Stengers
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