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YUE JIAZHEN ET PATRICK BAERT, HASSINA BOUZIDI, MIREILLE BLANC,MELVIN GALLANT ET RONALD LABELLE
CENDRILLONDE Q UAT R E CON T I N E N TS
Extrait de la publication
CENDRILLONDE QUATRE CONTINENTS
Yue Jiazhen et Patrick Baert
Hassina Bouzidi
Mireille Blanc
Melvin Gallant
Ronald Labelle
Pour ses activités d’édition, Bouton d’or Acadie reconnaît l’aide financière de laDirection des arts du Nouveau-Brunswick, du Conseil des Arts du Canada et duministère du Patrimoine canadien par l’entremise du Fonds du livre du Canada.
Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés pour tous pays.
Titre : Cendrillon de quatre continentsTexte : Yue Jiazhen et Patrick Baert, Hassina Bouzidi, Mireille Blanc,
Melvin Gallant et Ronald LabelleIllustrations : Marie Lafrance, Denise Paquette, Katia Belsito, Michel
Duguay et Réjean RoyGraphisme : Lisa Lévesque
Papier ISBN 978-2-923518-82-4PDF ISBN 978-2-89682-327-7ePub ISBN 978-2-89682-677-3
Dépôt légal : 1er trimestre 2011Bibliothèque et Archives CanadaBibliothèque et Archives nationales du Québec
Distributeur : PrologueTéléphone : (450) 434-0306 / 1 800 363-2864Télécopieur : (450) 434-2627 / 1 800 361-8088Courriel : prologue@prologue.ca
Distributeur en Europe : Librairie du Québec/DNMTéléphone : 01.43.54.49.15Télécopieur : 01.43.54.39.15Courriel : direction@librairieduquebec.fr
© Bouton d’or Acadie204 - 236, rue Saint-GeorgesMoncton (N.-B.) E1C 1W1, CanadaTéléphone : (506) 382-1367Télécopieur : (506) 854-7577Courriel : boutondoracadie@nb.aibn.comInternet : www.boutondoracadie.com
Extrait de la publication
Présentation
De nombreux récits, issus de traditions orales bien
différentes, racontent comment une jeune orpheline de
mère échappe aux mauvais traitements de son milieu
familial. Ainsi, Zezolla l’Italienne se transforme en
princesse grâce à un dattier magique pour assister à une
fête où elle séduit un roi. Pour sa part, avec l’aide de trois
fées, Cendrillouse l’Acadienne se rend à l’église sans se
faire reconnaître, où un prince en tombe amoureux. Dans
la version amérindienne, Oudjigeaskwa subit avec suc-
cès une épreuve qui la désigne pour épouser non pas un
prince ou un roi, mais un chasseur invisible. Quant à la
petite Chinoise Ziqian, elle parvient par sa bonté et sa
compassion à toucher le coeur de sa belle-mère, tandis
qu’Aïssata l’Africaine fait appel à un marabout afin de
garder pour elle l’élu de son coeur. Ces récits repren-
nent tous, à leur façon, le personnage qui a inspiré le
célèbre conte de Perrault. Mais leurs variantes illustrent
l’originalité et la richesse de la culture des peuples qui
se les transmettent depuis des générations.
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ZIQIANCENDRILLON CHINOISE
Adaptation deYue Jiazhen et Patrick Baert
Illustrations deMarie Lafrance
Adaptation d’une histoire tirée de l’enfance de Min Ziqian, un disciple de Confucius (551 - 479 av. J.-C.). L’histoire a été popularisée sous la dynastie des Yuan (1271 à 1368) par Guo Jujing, dans son recueil Yhe
(Vingt-quatre exemples de piété filiale).
Extrait de la publication
l y a bien longtemps, environ deux mille cinq
cents ans, pendant la période dite « des Printemps et
des Automnes », naquit une petite Chinoise que l’on
nomma Ziqian. Première née de sa famille, elle était
tendrement aimée de son père et de sa mère, tous
les deux savants, qui veillaient attentivement sur
son éducation.
Dès son plus jeune âge, Ziqian écrivait des
poèmes, connaissait la peinture et les mathéma-
tiques et composait des morceaux de musique sur
son zheng, une cithare à vingt-cinq cordes. Mais le
sort la frappa durement lorsqu’elle était encore toute
jeune : sa mère mourut en mettant au monde un
autre enfant, mort lui aussi. Ziqian versa tant de
larmes qu’elle devint presque aveugle.
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I
Extrait de la publication
Ses pleurs cessèrent quand, un jour, elle enten-
dit sa mère lui parler en songe.
— Tes larmes me fendent le coeur, lui dit-elle.
Il faut te ressaisir et me faire honneur en accueil-
lant comme il se doit la dame qui sera bientôt ta
nouvelle maman.
Effectivement, peu de temps après, le père de
Ziqian se remaria. Sa nouvelle maman ne partageait
guère la passion de Ziqian pour la lecture, la calli-
graphie, la peinture et le chant. Elle préférait voir
sa belle-fille occupée à préparer les repas, à balayer
les planchers, à faire la vaisselle et à laver tout le
linge de la maison. Le fardeau de Ziqian devint en-
core plus lourd après que sa belle-mère eut mis au
monde des jumelles. En plus des tâches domes-
tiques, Ziqian devint alors la nounou des deux
petites filles. Elle devait les changer, les nourrir et
les amuser à toute heure, sans quoi elles se mettaient
à pleurer pour appeler leur mère, qui reprochait aus-
sitôt à Ziqian de manquer à ses devoirs.
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Quand elle cédait au désespoir, la pauvre enfant
entendait la voix de sa maman qui lui disait : « Sois
douce, patiente et obéissante. » Elle prenait alors
son courage à deux mains et se remettait au travail
avec encore plus d’ardeur.
Toutefois, sa belle-mère n’était jamais contente.
Un jour, elle accusa Ziqian devant son père d’avoir
laissé le riz brûler sur le feu parce que, prétendit-
elle, sa belle-fille était en train de lire. En punition,
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Extrait de la publication
ses livres furent confisqués.
Pendant ce temps, les jumelles étaient dorlo-
tées. À table, les meilleurs morceaux étaient tou-
jours pour elles. Elles recevaient les plus beaux
habits et des jouets tout neufs. Quant à Ziqian, elle
devait se contenter de manger les restes et porter
toujours les mêmes vêtements, qui devinrent vite
trop petits et abîmés.
Arriva un hiver particulièrement froid. Le père
donna de l’argent à sa femme, lui demandant
d’acheter du tissu afin de coudre des manteaux bien
chauds pour les trois enfants, particulièrement pour
Ziqian.
— Elle a tellement grandi, ses vêtements de
bébé couvrent à peine ses jambes, expliqua-t-il.
La belle-mère se mit au travail. Elle confec-
tionna des manteaux et des pantalons en soie dou-
blés de coton pour elle et ses deux filles. Pour
Ziqian, elle fabriqua une tunique doublée de sim-
ples fleurs de roseau, qui n’offraient aucune protec-
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Extrait de la publication
tion contre le froid. La tunique paraissait épaisse et
chaude mais le vent la traversait comme une pas-
soire. Enveloppée dans sa tunique, la petite fille
semblait à l’abri du froid, mais elle était en fait
glacée jusqu’aux os.
Un matin où la neige tombait à gros flocons,
poussée par un vent furieux, la maîtresse de maison
ordonna à la malheureuse enfant d’aller chercher du
bois dans la forêt. Ziqian enfila sa tunique et sortit
avec une brouette qu’elle remplit à grand-peine,
tremblant des pieds à la tête. Sur le chemin du re-
tour, le froid l’avait tellement engourdie qu’elle
heurta le portail de la maison avec son chargement,
qui se renversa entièrement.
Bien au chaud derrière la fenêtre, les deux pe-
tites filles se mirent à pousser des hurlements :
— Ziqian a renversé le bois, Ziqian a renversé le
bois !
— Ce n’est pas ma faute, se défendit-elle. J’ai
tellement froid que je ne peux plus bouger les doigts.
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Extrait de la publication
La belle-mère se jeta sur Ziqian en criant à son
mari :
— Regarde ta fainéante de fille ! Elle ose pré-
tendre qu’elle a froid alors qu’elle porte un bon
manteau bien chaud !
Croyant les paroles de sa femme, le père ne
l’empêcha pas de lever le fouet contre Ziqian. Le
fouet claqua trois fois sur le dos glacé de l’enfant.
Mais, du même coup, il déchira sa tunique, qui
laissa s’échapper les fleurs de roseau tellement
légères qu’elles se répandirent en volant dans toute
la maison.
Le père de famille comprit sur-le-champ la
supercherie. Fou de colère, il se rua sur les vestes
bien rembourrées que sa femme avait cousues pour
elle et les jumelles, les déchira et vit qu’elles étaient
remplies du coton le plus doux et le plus chaud.
— Pars d’ici sur l’heure, mauvaise femme !
cria-t-il, lui arrachant des mains le fouet qu’il
s’apprêtait à lui asséner à son tour.
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Extrait de la publication
— Non, père, par pitié ! implora Ziqian en re-
tenant son geste. Elle est la mère de mes deux
petites soeurs ; elles ont besoin d’elle.
À ces mots, la mère et les deux fillettes
tombèrent à genoux devant Ziqian et son père, les
implorant de leur pardonner. Ziqian leur fit signe de
se relever.
— Père, dit-elle tendrement, maman souhai-
terait sûrement que j’aime et respecte ma nouvelle
mère. Pardonne-leur, je t’en prie.
Le père prit sa fille dans ses bras et déclara à sa
femme et aux deux fillettes :
— Voici un exemple qu’il vous faudra suivre
tout au long de votre vie. Aimons-nous tendrement
comme une vraie famille.
— Tu fais fondre un coeur gelé de jalousie, ma
petite Ziqian... déclara sa belle-mère en éclatant en
larmes.
À partir de ce jour, la belle-mère et les jumelles
participèrent aux tâches du ménage. De son côté,
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Extrait de la publication
Ziqian leur transmit son amour des livres et leur
apprit à lire et à écrire. Elle put se remettre à peindre,
à jouer de la musique et à écrire ses poèmes.
Le prince, à la recherche de personnes vertueuses
à donner en exemple à son peuple, apprit l’histoire de
Ziqian et demanda à ses historiens de la consigner sur
papier pour la transmettre aux générations futures.
C’est grâce à eux et à l’extraordinaire beauté de ses
poèmes et de ses peintures que l’on connaît encore
aujourd’hui l’histoire de Ziqian.
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Extrait de la publication
Cinq contes, quatre continents, mais une seule héroïne :
Cendrillon. Ce personnage présente ici di vers visages et
prend différents noms mais, chaque fois, sa bonté et sa vertu
finissent par triompher de la méchanceté et de l a jalousie
d’autrui.
Un exemple de courage et de ténacité d’une jeune fille quivient à bout de l’adversité.
Extrait de la publication
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