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Cl. MËGNIËN
Documentation sur les expériences à lafluorescéine exécutées dans les terrainsjurassiques du département de l'Yonne.
Parie, le 16 Janvier 1958
B.R.G.G.M.
BUREAU DE RECHERCHES
GEOLOGIQUES, GEOPHYSIQUES
& MINIERES
74, rue de la Fédération
PARIS (15°)
Département
DOCUMENTATION SUR i;,ES EXPERIENCES
A LA FLUORESCEINE EXECUTEES
DANS LES TERRAINS JURASSIQUES DU DEPARTEMENT DE L'YONNE
par
Cl. MEGNIEN
Paris, le 16 Janvier 1956
DOCUMENTATION SUR LES EXPERIENCES A LA FLUORESCEINE
EXECUTEES DANS LES TERRAINS JURASSIQUES DU DEPARTEMENT DE L'YONNE
De nombreuses expériences de coloration à la fluores¬
céiñe ont été réalisées de 1902 à 1903 et, plus récemment, en
1954 dans le département de 1 'YONNE. On doit la première série
d'expériences à M. LE COUPPEY DE LA FORET, Ingénieur Agronome,
qui a travaillé longtemps dans cette région. Quant à la deuxième
série d'expériences, elle est due à l'activité de Laboratoire de
SENS (Service des Eaux de la Ville de PARIS).
Pour résumer chaque expérience, nous donnerons les
caractéristiques de la coloration, un plan de situation et une
coupe géologique suivant le trajet présumé de l'eau entre le point
de coloration et l'émergence colorée.
Sur le plan de situation, le cercle entourant le point
d'injection a une surface proportionnelle au débit de l'absorption.
Sur les coupes le figuré du terrain n'a pas été représenté ; il
suffit de se reporter dans le texte qui donne la composition
lithologique des niveaux traversés par chaque coloration.
- 2 -
I - COLORATION DE NANGIS
- Date : 29 Avril 1902
- Expérience faite dans un bétoire
-Débit de l'absorption ; 5 à 6 l/s
- Quantité de fluorescèine employée : 1 kg
- Emplacement du point de la coloration : lit du ruisseau
provenant de la source de NANGIS et se perdant en partie
dans un bétoire à la cote 204 sur les 'Marnes ostréennes'Ü
- Emplacement de l'émergence colorée :
a) Source de la Goulotte - cote 103
b) Source de Ste-Nitasse - cote 103
- Distance parcourue en ligne droite : respectivement 2.860 m
et 2.920 m.
- Pente raoyenne de la nappe : 3,5 %
- Vitesse de propagation de la fluorescèine t respectivement
240 et 246 mal 'heure.
- Terrains traversés : Néocomien, Portlandien.
- Nature lithologique : argiles et lumacbelles, calcaires
fissurés du Portlandien.
- Observations :
1°) La source d'Augy n'a pas été colorée
2°) Des infiltrations dans le Portlandien sont peut-être
dues en grande partie à la faille de Quenne.
- 3 -
II - COLORATION DE CHITRY
Les renseignements sur cette coloration sont incomplets
- Date î 1er Avril 1903
- Expérience faite dans un lit poreux.
- Débit de l'absorption : 0,05 l/s sur 100 mètres.
- Quantité de fluorescèine employée : 2 kg.
- Emplacement du point de coloration : CHITRY
- Emplacement du point de l'émergence colorée : inconnu
- Distance parcourue en ligne droite : 5.840 mètres.
- Pente moyenne de la nappe x inconnue.
- Vitesse de propagation de la fluorescèine : 292 mètres à
1 'heure.
- Terrains traversés : Séquanien.
- Nature lithologique : calcaires fissurés et lithographiques.
- Observations î La coloration a reparu le 9 Avril après la
chute de fortes pluies les 6 et 7 Avril.
SSO
zoo.
leo
too.
Echelle Ï 1/50.-000
Coupe W - E de l'Yonne À Mangis
¿chille des /onguturs 1 km
- 5 -
III - COLORATION DE LA VALLEE DES VEAUX
- Date : 1er Août 1902
- Expérience faite dans une fouille de 5 mètres de profondeur.
- Débit de l'absorption : 2,5 litres/seconde.
- Quantité de fluorescèine employée : l kg.
- Emplacement du point de coloration ; axe du ruisseau des
Veaux, à 1.200 m en araont des premières malsons de Vallan
cote 158.
- Emplacement des émergences colorées : Source du Buisson,
Source de La Douée, du Petit Lavoir, Source Richard,
Source Pion, toutes situées à Vallan, vers les cotes
respectives : 107, 116, 126, 126, 145.
- Distance parcourue en ligne droite : respectivement 1.450,
1.450, 1.600, 1.650, 1.750 mètres.
- Pente moyenne de la nappe t 0,4 %.
- Vitesse de propagation de la fluorescèine : respectivement
107, 116, 126, 126, 145 mètres à l'heure.
- Terrains traversés : base du Portlandien.
- Nature lithologique : calcaires fissurés.
- Observations : une autre expérience de coloration avait été
exécutée le 19 Juillet dans une fouille située à peu près
aux mêmes points mais à flanc de coteau. Les sources
avaient été également colorées, mais la vitesse de cir¬
culation de la fluorescèine avait été b^en plus faible,
en moyenne inférieure de moitié aux vitesses obtenues lors
de la deuxième expérience.
- 6 -
IV - COLORATION DE VAUX
Renseignements très incomplets.
- Date : 2 Août 1902
- Expérience faite sur un courant souterrain.
- Débit de l'absorption : impossible à jauger.
- Quantité de fluorescèine employée t inconnue.
- Emplacements exacts du point coloré et de l'émergence :
inconnus*
- Distance parcourue en ligne droite : 300 mètrea.
- Vitesse de propagation de la fluorescèine t 100 mètres à
1 'heure.
- 7 -
Echelle i 1/50,000
too.
150.
1O0
Coupe N E - S W selon la VÄÜec des Veaux
Echtll* dts tongutun H Ihm
- 6 -
V - COLORATION DU PUITS DE LA VILLE A DRUYES
- Date : 1902
- Expérience faite dans un puits de 50 mètres de profondeur.
- Débit de l'absorption : inconnue mais faible.
- Quantité de fluorescèine employée : 27 centigrammes.
- Emplacement du point de coloration : Puits de la ville
de DRUYES.
- Emplacement de l'émergence : source du lavoir.
- Distance parcourue en ligne droite i 150 mètres.
- Pente moyenne de la nappe : très faible, inconnue.
- Vitesse de propagation de la fluorescèine : 6 mètres à
1 'heure.
- Terrains traversés : Rauracien.
- Nature lithologique t calcaires compacts.
- Observations : Cette expérience prouve combien le calcaire
avoisinant les sources laisse difficilement circuler l'eau
quand il n'est pas affecté par des fissures importantes.
- 9 -
VI - COLORATION DU PETIT-BANNY
- Date : 10 Mars 1902
- Expérience faite dans un bétoire.
- Débit de l'absorption : 20 litres/seconde sur 500 mètres.
- Quantité de fluorescèine employée : 2 kg.
- Emplacement du point coloré : bétoire de la source du
Petit-Banny, vallée de DRUYES, cote 274.
- Emplacement des émergences colorées : Puits du Fougilet,
cote 274 - Puits des Roches, cote 217 - Source du Bief,
cote 219 - Source St-Romain , cote 166 - Source des Trois
Moulins, cote 168.
- Distance parcourue en ligne droite : respectivement 6.000 m,
6.400 m, 11.600 m, 11.550 m, 11.650 m.
- Pente moyenne de la nappe : entre 1,1 et 1,5 %,
- Vitesse de propagation de la fluorescèine : Puits du Fougi
let, 176 m/heure - Puits des Roches, 262 m/heure - Source
du Bief, 1er flux ; 276 m/heure, 2ème flux : 193 m/heure -
Source St-Romain, 1er flux : 267 m/heure, 2ème flux :
174 m/heure - Source des Trois Moulins , 1er flux : 271
m/heure, 2èrae flux : 197 m/heure.
- Terrains traversés : Portlandien, Séquanien, Rauracien.
- Nature lithologique t calcaires fendillés, lithographiques,
calcaires largement fissurés.
- Observations : La fluorescèine a suivi deux trajets diffé
rents, l'un passant sans doute par le puits du Fougilet,
l'autre par le puits des Roches.
- 10 -I
VII - COLORATION DE VELLERY
- Date : 23 Avril 1902
- Expérience faite dans un bétoire.
- Débit d'absorption de ce bétoire : 0,08 litre/seconde.
- Quantité de fluorescèine employée : 2 kg.
- Emplacement du point de coloration : infiltrations du
ruisseau de la mare de VELLERY à la cote 271.
- Emplacement de l'émergence colorée :
1") Source du Bief
2») Source des Trois Moulins
3*) Source de Gulène
aux cotes respectives de 166,50 m, 166 m et 164 m.
- Distance parcourue en ligne droite : respectivement 7820 m,
7.600 m et 7.360 m.
- Pente raoyenne de la nappe : 1,3 ^.
- Vitesse de propagation de la fluorescèine :
Source du Bief Í 1er flux : 113 m à l'heure( 2ème flux : 107 m à l'heure
Source des Trois Moulins ... : 109 m à l'heure
Source de Gulène : 59 m à l'heure
- Terrains traversés : Rauracien.
- Nature lithologique : calcaires récifaux et calcaires
lithographiques.
- Observations : La coloration n' est pas apparue à la
Source Blin qui est située à 6 km, 400. de VELLEBY en
aval dans le mêrae bassin. En revanche, cette coloration
a traversé une ligne de hauteurs pour se rendre aux
sources de DRUYES.
«rí-V
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« 12 -
JOG
SSO.
zoo,
too.
Coupe M W - S E de Petit Bônny à Druycs
300.
SBO
SOO
15O\
Coupe S W - N E de Vellery À Druyes
fchzllm ofer longueurs m 1km
- 13 -
VIII - COLORATION DE COURSON
- Date : 9 Mai 1902
- Expérience faite dans un lit poreux.
- Débit de l'absorption : 2 litres/seconde.
- Quantité de fluorescèine employée î 2 kg.
- Emplacement du point coloré : Prairies en aval de COURSON,
cote 215.
- Emplacement des émergences colorées i respectivement
Source de Crisenon, cote 116,60 - Source de la Grosse-
Pierre, cote 115.
- Distance parcourue en ligne droite : respectivement
12.800 et 13.280 m.
- Pente moyenne de la nappe : 0,75 fo,
- Vitesse de propagation de la fluorescèine ; respectivement
76 et 79 m à l'heure pour le 1er flux et 58 et 59 m à
l'heure pour le second flux.
- Terrains traversés i Séquanien, Rauracien.
- Nature lithologique : calcaires lithographiques, calcaires
récifaux de MAILLY-LA-VILLE, calcaires lithographiques
et marneux de VERMENTON.
- Observations : Ces deux flux de fluorescèine prouvent que
les sources étudiées ne sont pas alimentées par un sys¬
tème de fissures unique, mais par plusieurs fissures
d'Inégale iraportance où l'eau circule à des vitesses
différentes. Les deux expériences précédenteai prouvent,
en outre, que le bassin du rû de FOURONNES jusqu'à FON-
TENAY-SOUS-FOÜRONNES et le bassin du rÛ de COURSON jus¬
qu'à COURSON font partie du périmètre d' alijbentation des
sources du groupe de CRISENON.
- 14 -
IX - COLORATION DE FONTENAY-SOUS-FOURONNES
- Date : 19 Avril 1902
- Expérience faite dans un lit poreux.
- Débit d'absorption : 10 à 15 litres/seconde.
- Quantité de fluorescèine employée : 3 kg.
- Emplacement du point coloré : Prairie sous le village de
FONTENAY-SOUS-FOURONNES à la cote 165.
- Emplacement de l'émergence colorée : sources du Moulin de
Trucy, du Foulon, de Carrouges, de Crisenon, de la Grosse-
Pierre.
- Distance parcourue en ligne droite : respectivement 4.750 m,
4.800 a, 4.800 m, 5.120 m et 6.000 m.
- Pente moyenne de la nappe : entre 1,1 et 1,4 %,
- Vitesse de propagation de la fluorescèine : respectivement
47, 46, 48, 68 et 83 m à l'heure.
- Terrains traversés ; Rauracien.
- Nature lithologique : calcaires lithographiques de MAILLY-LA-
VILLE, calcaires lithographiques et marneux de VERMENTON.
- Observations : Aux sources de Crisenon et de la Grosse-Plerie
la coloration a été observées l'oeil nu, tandis qu'aux autres
souroes, la fluorescèine n'a, pu être décelée qu'au moyen
du fluoroscope. L'eau absorbée par le sol à FONTENAY-SOUS-
FOURONNES s'est donc propagée suivant une direction prin¬
cipale correspondant à la Grosse-Pierre. Cette direction
dominante ne coïncide pas avec la pente superficielle du
terrain, ni avec la pente géologique et elle forme un
angle d'environ 60* avec cette dernière.
- 15 -
mm $& £
Echelle : 1/50.000
- 16 -
300 .
SSO .
ZOO .
fSO,
too.
Coupe W S W - E M E d« Cour^on à TYonne (Ch°-Udc Crisenon)
aso.
zoo.
Í3O.
fOO-
Coupe S W - N E de Fbntenay ¿i l'Vonnc CCh*9-" de Crisenon)
des 1km
- 17 -
X - COLORATION DE LA GROTTE DES GQULETTES
- Date : 4 Avril 1902
- Expérience faite dans une grotte en communication avec
la CURE.
- Débit de l'absorption : 6 litres/seconde environ,
- Quantité de fluorescèine employée : 1 kg.
- Emplacement du point coloré : Grotte de la Goulette.
- Emplacement de l'émergence colorée : Sources de Barbe-Bleue
au pied du hameau de Chatenay dans le lit même de la CURE.
- Distance parcourue en ligne droite : 1.950 mètres.
- Pente moyenne de la nappe : 1,6 %,
- Vitesse de propagation de la fluorescèine : 1.000 m/heure.
- Terrains traversés s Bathonien.
- Nature lithologique : calcaires compacts fissurés.
- Observations : Il est important de noter la vitesse consi
dérable - 1 km à l'heure - de circulation de la fluores¬
cèine. Mais il convient de se rappeler que la CURE était
en pleine crue et que la charge des eaux devait être très
élevée. Cette rapidité prouve en outre qu'on doit se trou¬
ver ici en présence d'un véritable bras souterrain de la
CURE. Cette hypothèse est confirmée par le fait que seu¬
les les sources de Barbe-Bleue furent colorées par la
fluorescèine et que celle-ci ne put être décelée ni à
la source du Moulinet d'Arcy, ni aux sources de VERMENTON
et de REIGNY.
- 16 -
Echelle i 1/50.000
Coupe S - M du méôndre des Grottes d'Arcy
- 19 -
XI - COLORATION QV RUISSEAU DE BROSSE
- Date : 6 Mal 1902
- Expérience faite dans un lit poreux.
- Débit de l'absorption : 20 litres/seconde.
- Quantité de fluorescèine employée : 1 kg.
- Emplacement du point coloré : ruisseau de BROSSE à la
maison rouge au-dessous de CHEVROCHES, à la cote 151.
- Emplacement de l'émergence colorée : Source de RECHIMEY,
cote 132.
- Distance parcourue en ligne droite : 1.960 mètres.
- Pente moyenne de la nappe : 0,9 %.
- Vitesse de propagation de la fluorescèine s 160 m à l'heure.
- Terrains traversés x Argovien, Rauracien.
- Nature lithologique : calcaires légèreraent raarneux, compacts
et calcaires fissurés.
- Observations : L'expérience du rû de BROSSE n'a fait que
confirmer une opinion très répandue dans le pays, à sa¬
voir que le ruisseau de BROSSE alimente en partie la
source de RECHIMEY.
- 20 -
Echelle : 1/50.000
200-I
fSO
fOO
Coupe N W - S E de l'Yonne À la M0-" Rouge
de Chcvroches
Schaffe a/es hngueurs
- 21 -
XII - COLORATION DE VAU-PROTS
- Date : 28 Mars 1902
- Expérience faite dans un lit poreux.
- Débit de l'absorption t 0,06 litre/seconde.
- Quantité de fluorescèine employée : 2 kg.
- Emplacement du point de coloration : Perte de la source
de VAU-PROTS, à 3 km de VERMENTON, perte située à la
cote 140.
- Emplacement de l'émergence colorée î Source de Verne,
de Fontaine Ronde et du Moulinet à VERMENTON, cote 116 m.
- Distance parcourue en ligne droite : 3.000 mètres.
- Pente raoyenne de la nappe s 0,81 %.
- Vitesse de propagation de la fluorescèine i 150 m à l'heure
- Terrains traversés : Rauracien.
- Nature lithologique : calcaires lithographiques et marneux
de VERMENTON»
- Observations : La coloration n'est arrivée qu'en faible
I
quantité à ces différentes sources et ne fut décelable
qu'au fluoroscope.
- 22 -
XIII - COLORATION DE POURLY
- Date : 4 Avril 1902
- Expérience faite dans un bétoire.
M ^
- Débit de l'absorption : 3 à 4 litres/seconde.
- Quantité de fluorescèine employée : 2 kg.
- Emplacement du point de coloration : 100 mètres en aval
du lavoir de POURLY, cote 295.
- Emplacement de l'émergence colorée : Source de l'Abime,
près de VERMENTON, cote 116.
- Distance parcourue en ligne droite ; 7.200 mètres.
- Pente moyenne de la nappe : 1,06 ;i.
- Vitesse de propagation de la fluorescèine : 105 m à
1 ' heure.
- Terrains traversés : Rauracien.
- Nature lithologique ; calcaires lithographiques et
marneux de VERMENTON,.
- Observations i La coloration, visible à l'oeil nu, s'est
maintenue avec une intensité presque constante pendant
près de 36 heures.'
- 23 -
XIV - COLORATION DE JOUX-LA-VILLE
- Date : 13 Avril 1902
- Expérience faite dans un lit poreux.
- Débit de l'absorption : 0,13 litre/seconde sur 300 mètres.
- Quantité de fluorescèine employée : 2 kg.
- Emplacement du point de coloration s Perte du trop-plein
du lavoir en aval de JOUX-LA-VILLE, cote 219.
- Emplacement de l'émergence colorée : Source de l'Abime,
cote lie.
- Distance parcourue en ligne droite ; 10.240 mètres.
- Pente moyenne de la nappe : 0,9 /5.
- Vitesse de propagation de la fluorescèine ; 103 m à l'heure
- Terrains traversés : Rauracien.
- Nature lithologique : Calcaires lithographiques et marneux
de VERMENTON,
- 24 -
XV - COLORATION DES PERTES DU SEREIN
- Date { 19 Octobre 1954
- Expérience faite dans un bétoire.
- Débit de l'absorption : 2 à 3 litres/seconde.
- Quantité de fluorescèine employée : 25 kg.
- Emplacement du point de coloration ; Perte du SEREIN, à 700 m
en aval du pont de TORMANCY.
- Emplacement de l'émergence colorée : Sources de VERMENTON,
Fontaine Ronde, Grande Fontaine, Fontaine du VERNE, Source
du Moulinet, Source d'Arbaut.
- Distance parcourue en ligne droite i 21.600 mètres.
- Pente moyenne de la nappe : 0,37 %,
- Vitesse de propagation de la fluorescèine : 56 m à l'heure.
- Terrains traversés : Bathonien, Jurassique supérieur.
- Nature lithologique : calcaires compacts et calcaires marneux.
- Observations : Pourquoi l'eaa se di rige-t-el le à l'W sous un
vaste plateau dominant par endroits la vallée de plus de
100 m, alors qu'une pente de 2 7^ sollicite son écoulement
vers le N-W ? D'autant plus que ce cheminement souterrain
doit passer sous deux vallées sèches, celle de NITRY et
celle de SACY ? Pour l'auteur, les eaux du SEREIN absorbées
dans la région de TORMANCY se dirigent d'abord en direction
de CHABLIS à très forte vitesse, puis butant sur un obsta¬
cle inconnu mais qui semble être la faille prolongée de
MOLAY, ralentissent leur vitesse, obliquant à l'Vf, passant
sans doute dans la région de la fosse Boulasse, avant de
ressortir aux sources de VERMENTON et de GRAVANT.
- 25 -
XVI - AUTRES COLORATIONS
D'autres expériences ont été réalisées dans les cal-
caires jurassiques de l'YONNË, mais les renseignements sur les .
colorations sont très incomplets, en particulier, la coloration
de UORDRES et celle de CHAKENTENAY (1902-1903),
3OO
2SO
2OO
1ÖO
too
300
2-SO
2OO.
15O .
roo
- 26 -
2OO .
ISO
too
Coupe SW-INE de Verrnenton à V&u-Prots
23O
SOO
teo
100
Coupe M W - S E de IÄ Cure À Pourly
Coupe W N W - E S E de IÄ Cure lavoir de Joux . la .VilleEchelle des 1 km
Coupe W N W - E S E de IÄ Cure (VermenLon) AU Serein (Tormancy)Echelle des longueurs
30O
25O
2OO
tso
too
1 km
- 27 -
CONCLUSIONS
A - CARACTERES DE CES CIRCULATIONS
L'étude des expériences de coloration réalisées dans le
Jurassique du département de 1 'YONNE, permet de mettre en évidence
les caractères principaux de la circulation karstique de cette
région.
1 - Les circulations importantes sont indépendantes de la topogra
phie (VELLERY, PETIT BANNY, COURSON, FONTENAY, BROSSE, JOUX-
LA-VILLE, Perte du SEREIN) ; par contre, les petites circula¬
tions semblent suivre le tracé des vallées sèches (NANGIS,
Vallées des VEAUX, VAU-PROTS, POURLY).
2 - Les circulations manifestent une indépendance assez générale
vis-à-vis du pendage des couches géologiques, si ce n'est une
tendance à suivre la direction des couches.
3 - Elles passent facilement d'un étage géologique dans l'autre,
même si les deux formations sont composées d'un calcaire de
nature différente. La coloration du PETIT BANNY en est un exem¬
ple frappant : la circulation traverse à contre-pendage la
série calcaire depuis le Portlandien jusqu'au Rauracien, en
recoupant même une faille.
4 - Elles peuvent traverser sans inconvénient un changement de
faciès comme le passage latéral des calcaires récifaux de
MAILLY-LA-VILLE aux calcaires lithographiques marneux de
VERMENTON (exemple de COURSON).
- 28 -
5 - Les vitesses de circulation sont très irrégulières, en raoyen«
ne cette vitesse est comprise entre 130 et 150 mètres à
l'heure, raais il y a des extrêmes :
- Grotte de la Goulette : 1.000 m/heure
- Puits de la ville de DRUYES ; 6 m/heure
Il semble que la vitesse de 1.000 m/heure soit due à une
circulation en conduite forcée, sous le niveau de le CURE,
à travers des fissures très largement ouvertes (domaine des
Grottes d' ARCY-sur-CURE) . Quant à la vitesse de 6 m/heure,
observée à partir du puits de la ville de DRUYES, elle se¬
rait due à l'écoulement d'une petite nappe phréatique dans
les joints très étroits du calcaire.
6 - Ces circulations aboutissent le plus souvent à des sources
situées dans des grandes vallées (CUREYONNE) ou dans des
vallées à' écoulement permanent (DRUYES).
7 - Le point de résurgence se situe généralement dans le thal
weg à écoulement permanent qui est le plus proche du pbint
d'absorption.
- 29 -
B - INTERPRETATIONS POSSIBLES
Plusieurs hypothèses peuvent être envisagées pour
expliquer les caractères particuliers de ces circulations kars¬
tiques.
1 - Ecoulement de nappes aquifères remplissant les fissures et
les cavités du calcaire, formant un véritable horizon aqui'
fère.
Cette hypothèse expliquerait l'apparition
de certaines "lignes"de sources comme celles de VERMENTON ou
de CRISENON qui représenteraient alorâ le déversement d'une
véritable nappe en réseau.
2 - Ecoulement de conduits karstiques isolés
Pesurffence
fngoutTremenC £f)gouffremenC
- 30 -
3 - Ecoulement de pertes de vallées sèches.
(1) Calcaire altéré contenant les nappes des vallées sèches
(2) Calcaire sain parcouru par un système karstique ne fonc¬
tionnant que pendant les périodes d'alimentation.
(3) Calcaire sain parcouru par un réseau karstique relative¬
ment constant et en charge.
(4) Calcaire sain non fissuré (sauf certains cas tectoniques)
Schema o/a /'hypothèse a/a /'ta/imentation karst ¡que par /es pertes
c/es va//ézs sèch es
Écoulement karstiqueen charge dans /e
¿imite du ca/caires&n eu du câ/ca/reà/Ce're' '
libre en période de fortealimentation île réseauétant sec en périodenormale ) ,
fiàppe dessèches dans /ecalcitre a/te're' etperte dans /ecalcaire soin
Petite nappe desèluvions dans lesfâ/le'es sèches
fi'ii/eau imper meaà/e
- 32 -
Cette dernière interprétation tient compte du fait
que les colorations ont été effectuées dans la plupart des cas
dans des vallées sèches et que ce sont des résurgences de type
karstique qui ont été colorées. On sait d'autre part que l'étude
de la vallée sèche de SACY a montré l'existence d'une véritable
nappe dans le calcaire altéré et que cette zone altérée épouse,
en l'accentuant, la forT<e de la vallée. Les vallées sèches qui
forment un drain dans ces ensembles calcaires ne sont donc pas
étanches puisqu'elles peuvent alimenter des résurgences.
Il semble logique de penser que le réseau karstique
des pertes ne descend pas en-dessous de la zone altérée sous
les vallées sèches (35 m sous la vallée à SACY), sinon l'alté¬
ration n'aurait pas de raison de s'arrêter s'il existait une
zone fissurée plus basse.
D'autre part, dans ce réseau karstique la partie
noyée doit s'équilibrer avec les nappes des vallées sèches qui
l'alimentent et avec l'exutoire situé dans une vallée à écoule¬
ment permanent.
Ces considérations, si elles étaient vérifiées par
des colorations à la fluorescèine et accompagnées de sondages
électriques, permettraient de localiser dans une région calcaire
la profondeur et le niveau supérieur de la circulation karstique.
En ce qui concerne la direction générale des écoule¬
ments karstiques, l'examen de la carte schématique ci-jointe en
annexe, montre un écoulement qui semblerait souvent suivre la
direction des couches pour les colorations de la région YONNE
et CURE.
- 33 -
Peut-être s'agit-il d'une direction préférentielle
de diaclases ou bien d'une diminution de fissuration d'un même
niveau calcaire avec le pendage.
Paris, le 16 Janvier 1958
Cl. MEGNIEN
Ingénieur Géologue au BRGGM
COLOPAT/OHS A LA FLUORESCEÏNE L£G£nOE
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