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Juillet 2014
DON QUICHOTTE ou LE VERTIGE DE SANCHO
D’après L’ingénieux Hidalgo Don Quichotte de La Manche de CERVANTES Traduction Aline SCHULMAN (Editions Points)
ADAPTATION, MISE EN SCÈNE ET SCÉNOGRAPHIE RÉGIS HEBETTE
CONTACT DIFFUSION [box.prod] Sébastien LEPOTVIN | 06 28 22 72 52 | box.prod.diffusion@gmail.com Production Cie PUBLIC CHERI - Théâtre l’Echangeur Coproduction Centre Culturel André Malraux - Scène Nationale de Vandoeuvre-Les-Nancy Avec l’aide à la production de La Direction Régionale des Affaires Culturelles d’Île-de-France et de l’ADAMI Ministère de la Culture et de la Communication. L’Echangeur-Cie Public Chéri est conventionné par La Direction Régionale des Affaires Culturelles d’Île-de-France/Ministère de la Culture et de la Communication, le Conseil Régional d’Île-de-France, le Conseil Général de Seine-Saint-Denis, la Ville de Bagnolet.
Juillet 2014
TOURNÉE 2014 - 2015
Théâtre L’Echangeur, Bagnolet (93) Du 12 au 27 septembre 2014
Du lundi au samedi à 20h30, dimanche à 17h Relâche les mardis 16 & 23/09 et les mercredis 17 & 24/09 www.lechangeur.org Dieppe Scène Nationale (76)
Le 02 octobre 2014 à 20h http://www.dsn.asso.fr/ Comédie de Caen, CDN (14)
Du 13 au 17 octobre 2014 Le 13 à 20h30 Les 14 et 17 à 10h et 20h30 Les 15 et 16 à 19h30 http://www.comediedecaen.com Théâtre de la Vignette, Montpellier (34)
Du 04 au 06 novembre 2014 Le 04 à 20h30 Les 05 et 06 à 19h15 http://theatre.univ-montp3.fr/ CCAM André Malraux, Scène Nationale de Vandœuvre-lès-Nancy (54)
Du 07 au 09 janvier 2015 Le 08 à 19h, le 07 et le 09 à 20h30 http://www.centremalraux.com/ TAPS, Strasbourg (67)
Du 13 au 16 janvier 2015 à 20h30 http://www.taps.strasbourg.eu Théâtre Jean Vilar, Bourgoin Jallieu (38)
Le 04 février 2015 à 20h30 Le 05 février 2015 à 14h30 http://www.bourgoinjallieu.fr/culture/theatre-jean-vilar
Juillet 2014
LA DISTRIBUTION
3
UNE CITATION DE GILLES DELEUZE
4
QUELLE LECTURE DU ROMAN ?
5
LA TRADUCTION
6
NOTRE ADAPTATION
7
NOTRE MISE EN SCENE
8
UN EXTRAIT DU TEXTE
11
MICHAËL CRAIG AN OAK TREE
12
NOS BIOGRAPHIES
13
LES COORDONNEES DU THEATRE ET DE LA COMPAGNIE LA REVUE DE PRESSE
15
16
Juillet 2014
©Christian Berthelot
Avec Pascal BERNIER, Fabrice CLEMENT, Sylvain DUMONT, Marc BERTIN en alternance avec Eric FELDMAN
Adaptation, mise en scène et scénographie Régis HEBETTE
Collaboration à la dramaturgie Gilles AUFRAY
Conception lumière et régie générale Saïd LAHMAR
Conception son Marc BERTIN, Fabrice CLEMENT, Sylvain DUMONT,
Costumes Delphine BROUARD
Accessoires sonores avec le concours de Benoît POULAIN
Juillet 2014
Don Quichotte, qu’est-ce que c’est ? C’est pas du tout un type
qui se trompe. C’est pas du tout le type qui a des
hallucinations, du moins il a des hallucinations mais c’est un
grand voyant, c’est un visionnaire. Ça ne l’empêche pas d’être
très drôle hein ! Tout ça c’est très drôle tout ce que je vous
raconte. Je sais pas si vous y êtes bien sensibles mais c’est
extrêmement drôle… un visionnaire.... Oui il est halluciné !
Évidemment quand on voit ce qu’il y a derrière les choses, on
est halluciné.
Gilles Deleuze, cours du 20.12.83
Juillet 2014
QUELLE LECTURE DU ROMAN ?
Ce que Don Quichotte refuse (et avec lui Cervantès ?), c’est la séparation franche et définitive que
son époque s’apprête à opérer entre le vrai et le faux, entre le visible et l’invisible, entre le réel et
l’imaginaire.
En ce début de XVII ème siècle, le monde occidental bascule vers « L’âge de fer », le pragmatisme
rationaliste et l’efficacité. C’est contre ce nouvel ordre du monde, son assurance sans borne et « les
temps calamiteux » qu’il promeut, que le modeste seigneur Quesada décide de se faire armer
chevalier et de devenir Don Quichotte.
Est-ce par ingéniosité qu’il revêt l’apparence de la folie pour mener bataille contre la tristesse du
rationnel? Ou est-ce par folie véritable qu’il se lance à l’assaut d’un monde qu’il perçoit tout
autrement qu’il n’est ?
Ce qui déconcerte (voire affole) ceux qui croisent notre héros dans le roman, et tout autant le
lecteur, c’est précisément l’impossibilité devant laquelle ils se trouvent de distinguer ce qui relève
du trouble mental chez cet homme et ce qui résulte de sa volonté raisonnée. Mille deux cents pages
durant, Cervantès (et avec lui Don Quichotte ?) soutient que la frontière entre folie et raison est
indéterminable, mettant ainsi en échec l’ordre binaire du monde.
Mais Don Quichotte - outrepassant peut-être les intentions de son auteur, voire s’affranchissant de
lui - révèle aussi ce qui se cache derrière la séparation et l’opposition de l’imaginaire et de la réalité.
N’est-ce pas la perte de puissance de l’imagination au profit du réalisme que notre chevalier
entend combattre? Et n’est-ce pas pour venger cette défaite qui condamne les hommes à la
tristesse et l’inaction au nom du réalisme qu’il se lance à l’assaut de la réalité?
La destinée inouïe de Don Quichotte, qui depuis quatre siècles a suscité tant d’interprétations
contradictoires, prouve que la réalité se nourrit de « fictions » et qu’elle en a besoin pour se
réinventer.
Le monde est l’espace dans lequel les fictions cohabitent, se rencontrent et s’opposent. De quelle
fiction voulons-nous être les acteurs ? Voilà certainement une des questions que Don
Quichotte nous pose. La réalité n’est pas autre chose que la fiction du plus fort semble-t-il nous
dire, et notre époque, quoiqu’elle en dise, peinerait à démontrer le contraire... Don Quichotte
n’aurait en tout cas aucune peine à y trouver la trace de ces « enchanteurs » qui ont « le pouvoir (…)
de transformer ou de faire disparaître les choses à leur gré » et « de nous faire voir ce qui leur plaît ».
Juillet 2014
Le Don Quichotte n’est pas une apologie du rêve, mais l’affirmation poétique du pouvoir de
transformation que recèle l’imaginaire des humains. Et comme le rappelle Juliette Chemillier dont le
texte « A propos de Quichotte » a contribué à éclairer notre parcours (revue Vacarme n° 6) : « Le
processus de la fiction est plus émancipateur, parce que plus productif, tout simplement, que le geste
castrateur du rappel à la réalité. «
Ce ne sont pas les idées de notre chevalier qui le rendent admirable, elles sont bien trop
paradoxales, et ce ne sont pas non plus ses combats, malgré son courage il s’y montre bien trop
souvent pathétique… Ce qui fait de Quichotte une figure troublante et (donc) dynamique, c’est sa
capacité à répondre « mot pour mot, fiction pour fiction » au discours dominant du monde qui
l’environne.
Ce qui force notre admiration, c’est cette détermination à interroger les signes qui permettent le
déchiffrement du monde pour tenter d’y déceler la moindre possibilité de le mettre en question et
cette inlassable volonté d’en produire de nouveaux pour le réinventer. Les armes véritables de Don
Quichotte quoi qu’il en dise, ne sont ni la lance, ni l’épée, mais bien plus certainement les mots.
C’est par eux qu’il est véritablement agissant. « Il n’y a pas de réalité indépendamment de ce qu’on
en dit. Nommer, c’est faire exister, voilà l’alchimie de la fiction. » En renommant les choses et les
êtres, en les rebaptisant Don Quichotte en reformule les conditions d’apparition, c’est-à-dire
d’existence.
LA TRADUCTION
La traduction d’Aline Schulman (ed. Point/Seuil) a rendu sa clarté, son humour et sa vivacité à une
œuvre que le poids des siècles -et peut-être le respect trop à la lettre des ses prédécesseurs-
avaient contribué à rendre difficilement lisible et en tout état de cause peu propice à sa
transposition à la scène. Elle a su notamment retrouver l’esprit de l’œuvre originale et redonner aux
dialogues le ton direct d’une oralité qui rend Don Quichotte à nouveau accessible.
Peut-être plus encore qu’une adaptation du roman de Cervantès, c’est une adaptation de la
traduction du roman par Aline Schulman que nous avons réalisée.
Juillet 2014
NOTRE ADAPTATION
C’est autour de la relation entre Sancho et son maître que nous avons centré l’enjeu de notre
adaptation. Notre montage choisit de faire l’impasse sur tous les autres personnages du récit mais
il ne renonce en revanche ni à sa dimension épique ni à ses scènes emblématiques.
A travers les échanges entre Don Quichotte et Sancho, deux rapports au monde, deux rhétoriques
se confrontent ; une relation -plus symétrique qu’on ne pourrait le croire- se construit. En se
focalisant sur les seules figures de Don Quichotte et Sancho, notre adaptation met en lumière la
dimension dialectique de leur relation.
Sancho est celui qui maintient son maître en prise avec le réel et rend ainsi possible l’expression de
toute sa démesure : sans lui les aventures de Don Quichotte se seraient vite terminées. Mais sans
Don Quichotte elles n’auraient jamais commencé et Sancho n’aurait pas quitté son village.
L’un sans l’autre nos deux héros sont inaptes à l’aventure ; mais ensemble, en muant peu à peu
leurs antagonismes apparents en une complicité subtile, Don Quichotte et Sancho s’inventent une
destinée qui leur ouvrira les portes d’une immortelle renommée.
Notre adaptation élève ainsi Sancho au rang de protagoniste, à l’égal de son maître, mais elle
choisit aussi d’en faire le premier destinataire de leurs aventures : en acceptant l’invraisemblable
proposition de son maître, c’est à une expérience initiatique que Sancho Panza accède. Une
expérience qui le transformera.
« Don Quichotte ou le vertige de Sancho » est le récit de cette transformation.
© Christian Berthelot
Juillet 2014
NOTRE MISE EN SCENE
Nous avons choisi de rendre compte de notre mise en scène à partir des problématiques du roman
qui ont le plus sensiblement influencé nos choix esthétiques et dramaturgiques. Présentées
séparément pour en faciliter la compréhension, ces problématiques sont en réalité organiquement
liées et demandent à être appréhendées comme telles. Elles peuvent revêtir à l’écrit un caractère
explicatif, voire didactique, que nous avons pris soin d’éviter à la scène.
Nous nous sommes en effet efforcés de respecter l’esprit d’une œuvre qui refuse de séparer
culture savante et culture populaire, puissance comique et complexité philosophique, et qui
cherche à travers la présence de modèles hétérogènes à dépasser les catégories, mais aussi
l’ordre et les hiérarchies auxquelles elles conduisent.
La pauvreté de Don Quichotte.
Maintes fois évoquée par Cervantès, elle est consubstantielle à notre héros et à sa relation au
monde. Elle est le signe et la preuve de son désintérêt pour l’avoir et les biens matériels.
Cette pauvreté, qui est une constante dans notre parcours et notre rapport au plateau, était une
donnée initiale du projet. Nous avons, nous aussi, recherché une forme d’ascèse qui nous a conduit
à réduire le nécessaire à l’indispensable ; cette pauvreté n’est pas la marque d’un misérabilisme
mais le moyen d’accéder à une théâtralité qui ouvre l’imagination et fait de l’invention poétique
l’enjeu premier de la représentation.
Elle est aussi une recherche de simplicité et d’épure, notable pour ce qui est des costumes et de la
scénographie. Il n’y a pas de décor sur notre plateau mais des éléments scéniques qui évoquent
plus qu’ils ne représentent ; ils prennent une signification différente selon les situations, organisent
l’espace et permettent sa permanente reconfiguration.
La lumière du spectacle n’échappe pas à ce parti pris mais elle est toutefois marquée par une
recherche plus sophistiquée autour des jeux d’ombres notamment.
La mise en abîme.
Par ses commentaires et ses intrusions régulières, Cervantès est toujours présent dans le roman. Il
l’est d’autant plus qu’il prétend ne pas en être l’auteur. Il y aurait ainsi les aventures de Don
Quichotte d’une part, le texte écrit par un certain Sidi Ahmed Benengeli les relatant d’autre part, et
enfin les commentaires de Cervantès (à cela s’ajoute encore un quatrième niveau puisque Don
Quichotte découvre un plagiat de ses aventures dans une librairie de Barcelone…).
Juillet 2014
La mise en abîme du récit est donc une donnée incontournable, inhérente à l’œuvre.
Nous lui avons cherché des correspondances au plateau en démultipliant la figure de Don
Quichotte: il y a ainsi trois Quichotte qui gravitent autour de Sancho notamment, pivot de notre
mise en scène.
Les Don Quichotte sont alternativement (et parfois simultanément) sujets du récit et producteurs
des signes qui accompagnent, commentent voire génèrent ce récit. Véritables démiurges, ils sont
en quelque sorte à la fois Don Quichotte et Cervantès : immergés dans l’aventure par moments, et
capables de s’en extraire à d’autres.
Cette multiplicité (le chiffre 3 évoquant l’infini..) est aussi source de jeu, de surprise, et de vertige…
car si les trois Don Quichotte sont sans aucun doute Don Quichotte, ils n’en sont pas moins
différents ; rendant ainsi la figure de notre héros plus insaisissable et complexe.
Pour Don Quichotte tout fait signe et tout signe est sujet à interprétation.
Nous avons fait nôtre ce credo de Don Quichotte et fait du jeu avec les signes, notamment
graphiques et/ou sonores, une constante de notre mise en scène. En figure accomplie de
l’universalisme et de la Renaissance, Don Quichotte est tour à tour peintre/illustrateur, bruiteur,
musicien, chanteur ou conteur… produisant du signe en abondance pour alimenter sa propre
fiction que l’on pourrait croire prioritairement destinée à Sancho…
On trouve ainsi à jardin : une table de bruitage équipée d’un dispositif électro-acoustique
sommaire : « animée » par les Quichotte, elle matérialise par le son nombre d’objets et de situations.
A cour : 3 parallélépipèdes noirs de deux mètres par deux, servent notamment de support aux
illustrations éphémères réalisées par les Quichotte ; peintes à l’eau, elles représentent un paysage,
un château… et disparaissent par l’enchantement de l’évaporation après quelques instants.
Ces Trois panneaux évoquent aussi possiblement par leur forme et leur disposition un livre
monumental ouvert, avec sa reliure en retrait. Ce même livre deviendra à son tour un théâtre dans
lequel Don Quichotte choisit de représenter certaines scènes pour Sancho.
La distorsion entre la chose et sa représentation.
Don Quichotte voit dans l’imitation le plus sûr moyen d’accéder à l’essence des choses. Il imite du
dedans, pour approcher « au plus près de la perfection de la chevalerie ». Il est cet homme paradoxal
qui ne triche ni avec lui-même, ni avec ses semblables mais qui, prenant le signe pour la chose,
engendre en permanence méprise et confusion.
Juillet 2014
Cette incapacité à distinguer les ressemblances des différences, les choses des apparences, est le
sel du roman et de sa complexité. Pour nous, qui sommes au théâtre, elle est aussi source de
questionnement sur le pouvoir de la représentation, sur la vérité de l’illusion et la sincérité de ses
« mensonges ».
Mais cette confusion est également, et peut-être avant tout, une formidable matière à jeu. Dans
notre mise en scène, un cheval dessiné grandeur nature sur un panneau de bois à roulettes sera
tenu par Don Quichotte pour être Rossinante. Mais pour Sancho ce postulat n’a rien d’une évidence
et il pourra être momentanément accepté et tout aussi bien subitement refusé.
C’est à une lente et progressive initiation de Sancho à la poétique du théâtre que nous assistons.
Parce qu’on l’aura compris, c’est aussi des pouvoirs du théâtre et de la théâtralité que traite notre
mise en scène à travers le roman de Cervantès.
Don Quichotte lui-même nous conforte dans notre démarche déclarant, chapitre XI du volume II :
« Depuis l’enfance, je suis grand amateur de tréteaux, et, quand j’étais jeune, j’avais la passion du
théâtre ».
© Christian Berthelot
Juillet 2014
SANCHO : Que le diable m'emporte, monsieur, il n'y a ici ni
géant, ni chevalier, ni tous ces gens que vous dites ; moi, du
moins, je ne les vois pas ; ça doit être encore une histoire
d'enchantement, comme les fantômes de la nuit dernière.
QUICHOTTE : Comment ? Est-il possible, Sancho, que tu
n'entendes par les hennissements des chevaux, la sonnerie
des clairons, le roulement des tambours ?
SANCHO : Moi, monsieur, je n'entends que des moutons qui
bêlent.
QUICHOTTE : C'est la peur, Sancho, qui t'empêche de voir et
d'entendre comme il faut ; car elle a, parmi d'autres effets,
celui de troubler les sens et de faire que les choses paraissent
autrement qu'elles ne sont. Mais si ta frayeur est trop grande,
mets-toi à l'écart ; je saurai, à moi seul, donner la victoire au
camp que je soutiendrai.
Cervantès, (Don Quichotte, tome I, chapitre XVIII ; 1615)
Juillet 2014
MICHAEL CRAIG-MARTIN, AN OAK TREE, 1973. Objet, eau et texte imprimé, 13 X 46 X 14 cm, National Gallery of Australia, Canberra.
Q. Pour commencer, pourriez-vous décrire ce travail ? R. Oui, bien sûr. Ce que j’ai fait, c’est changer un verre d’eau en un chêne adulte sans pour autant altérer les caractéristiques du verre d’eau. Q. Les caractéristiques ? R. Oui. La couleur, la sensation, le poids, la taille… Q. Voulez-vous dire que le verre d’eau est un symbole d’un chêne ? R. Non. Ce n’est pas un symbole. J’ai changé la substance physique du verre d’eau en celle d’un chêne. Q. Il ressemble à un verre d’eau. R. Naturellement. Je n’ai pas changé son aspect. Mais ce n’est pas un verre d’eau, c’est un chêne. Q. Pouvez-vous prouver ce que vous prétendez avoir fait ? R. Oui et non. Je prétends avoir maintenu la forme physique du verre d’eau et, comme vous pouvez le voir, c’est le cas. Cependant, puisqu’on recherche normalement l’évidence du changement physique en termes de forme changée, une telle preuve n’existe pas. Q. Avez-vous simplement appelé ce verre d’eau un chêne ? R. Absolument pas. Ce n’est plus un verre d’eau. J’ai changé sa substance réelle. Il ne serait plus Opport un de l’appeler un verre d’eau. Chacun pourrait l’appeler comme il le souhaite, mais cela ne changerait pas le fait qu’il s’agit désormais d’un chêne. Q. N’est-ce pas juste une manifestation du syndrome des «habits neufs de l’empereur» ? R. Non. Dans ce cas-là, les gens prétendaient voir quelque chose qui n’existait pas parce qu’ils ont senti qu’ils devaient le faire. Je serais très étonné que quelqu’un me dise voir ici un chêne. Q. A-t-il été difficile d’effectuer ce changement ? R. Aucun effort du tout. Mais cela m’a pris des années de travail avant que je réalise que je pourrais le faire. Q. Quand précisément ce verre d’eau est-il devenu un chêne ? R. Quand j’ai mis l’eau dans le verre. Q. Est-ce que ceci se produit chaque fois que vous remplissez un verre avec de l’eau ? R. Non, évidemment. Seulement quand j’ai l’intention de le changer en chêne. Q. Alors l’intention provoque le changement ? R. Je dirais qu’elle précipite le changement. Q. Vous ne savez pas comment vous faites ? R. Cela contredit ce que je crois savoir sur la cause et l’effet. Q. Il me semble que vous prétendez avoir accompli un miracle. N’est-ce pas le cas ? R. Je suis flatté que vous le pensiez. Q. Mais n’êtes-vous pas la seule personne qui peut agir de la sorte ? R. Comment pourrais-je le savoir? Q. Pourriez-vous apprendre à d’autres comment faire ? R. Non, ce n’est pas quelque chose que l’on peut enseigner. Q. Pensez-vous que changer un verre d’eau en chêne constitue une œuvre d’art ? R. Oui.
Juillet 2014
BIOGRAPHIES
Régis HEBETTE
En 1992, il fonde la cie PUBLIC CHERI avec laquelle il crée cinq de ses textes : « Intérieur gouffre »
1994 ; « Holà » 1996 ; « Populiphonia 2001 (Editions l’Espace d’un Instant) ; « Ex Onomachina »
2008 ; Onomabis repetito 2010. Il adapte et met en scène également des textes d’ Antonin Artaud
« Arto guerrier » 1998. En 2003 il met en scène « Anticlimax » de Werner Schwab, et en 2005
« Lisbeth est complètement pétée » d’ Armando Llamas. Il écrit et met en scène Bâ-ti-boum » une
pièce de théâtre musical jeune public qu’il concoit avec Jean-Louis Méchali. En 1996 il fonde le
théâtre l’Echangeur qu’il dirige depuis.
2010/2012 « Onomabis répétito » Théâtre l'Echangeur, Forum culturel - scène conventionnée de
Blanc Mesnil, Théâtre des bambous - scène conventionnée de Saint-Benoît de La Réunion.
2008/2010 « Ex Onomachina » Théâtre l'Echangeur, Théâtre de Bagneux, Nouveau théâtre - CDN
de Besançon, Théâtre de Baume-Les-Dames.
Gilles AUFRAY
Auteur dramatique, ses pièces sont éditées notamment à l’Harmattan, Lanzmann, Théâtrales, La
Fontaine, L’Amandier… et montées au Royaume Uni (Festival International de Kendal, Festival
d’Edimbourg, Londres...) et en France (La Passerelle Scène Nationale de St Brieuc, La Filature de
Mulhouse, Scène Nationale de Cavaillon, Théâtre du Nord à Lille, Scène Nationale de Narbonne…).
Pascal BERNIER
Collabore à la cie PUBLIC CHERI et au Théâtre l’Echangeur depuis 1996. Comédien dans les mise
en scène de Régis Hebette : « Arto Guerrier » 1998 ; « Populiphonia » 2001 ; « Anticlimax » 2004 ;
« Lisbeth est complètement pétée » 2006 ; « Ex Onomachina » 2008 ; « Onomabis Repetito 2010. il
a par ailleurs travaillé avec Alain Brugnago et Didier Stéphant.
Marc BERTIN
Rejoint la cie Public Chéri à l’occasion de la reprise d’Onomabis Repetito en 2011 ; Issu du Groupe
Tchang’ de Didier Georges Gabily, il a notamment travaillé avec Alexis Forestier/Les Endimanchés,
le Théâtre des Lucioles, Jean-François Sivadier…
Juillet 2014
Fabrice CLEMENT
Collabore à la cie Public Chéri et au Théâtre l’Echangeur depuis leur origine. Comédien, notamment
dans les mise en scène de Régis Hebette : « Holà » 1996 ; « Arto Guerrier » 1998 ; « Populiphonia »
2001 ; « « Ex Onomachina » 2008 ; « Onomabis Repetito 2010. Il a par ailleurs travaillé avec
Dominique Dolmieu, Sylvie Haggaï, Gilles Sampieri.
Sylvain DUMONT
Collabore à la cie PUBLIC CHERI et au Théâtre l’Echangeur depuis leur origine. Comédien,
notamment dans les mise en scène de Régis Hebette : « Intérieur Gouffre » 1994 ; « Holà » 1996 ;
« Arto Guerrier » 1998 ; « Populiphonia » 2001 ; « Anticlimax » 2004 ; « Lisbeth est complètement
pétée » 2006 ; « Ex Onomachina » 2008 ; « Onomabis Repetito » 2010. Il a par ailleurs travaillé
avec Vincent Colin, Gilles Sampieri.
Juillet 2014
59, AVENUE DU GENERAL DE GAULLE – 93170 BAGNOLET 01 43 62 71 20
www.lechangeur.org
RELATION AVEC LA PRESSE Claire Amchin | 06 80 18 63 23 - 01 42 00 33 50 | lautre.bureau@wanadoo.fr
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