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Une étude de Réalisation Philippe Astor
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Les entreprises face à Windows XP
Faut-il migrer vers Windows XP ? - Tous droits réservés, reproduction interdite - © ZDNet France – octobre 2001 2
SOMMAIRE Introduction P. 4
Les points clés du nouveau système P. 8
- Interview de Jim Allchin, vice-Président de Microsoft en charge de Windows XP p. 9
- Banc d’essai Windows XP : aussi fiable et plus convivial que Windows 2000 p. 15
- Les principales avancées système de Windows XP p. 22
- Résultats de l’enquête ZDNet France p. 25 La stratégie de Microsoft Décryptée p. 27
-.NET, nouvelle plateforme de développement orientée Web p. 28
o Une offensive tous azimuts p. 28
o Ce que sont les services Web p. 32
o Des outils de développement habillés aux couleurs du Net p. 36
o Le XML schéma déjà contesté p. 38
o Les concessions tactiques de Microsoft p. 41
o Services Web, nos questions à Bill Gates p. 43
o Quel avenir pour la tentative de clonage Open Source ? p. 44
- Passport, système d’authentification controversé p. 46
o Windows XP pousse à l’adoption de Passport p. 46
o Pas de visa de la part des défenseurs de la vie privée p. 51
o Le choix de l’ouverture p. 53
- Hailstorm, bouquet de services web personnels p. 55
o Un modèle économique encore vague p. 55
o Universal Directory Service, la tentation du répertoire universel p. 59
o Nos questions à Bill Gates p. 61
- La nouvelle politique de licence en question p. 62
o Mise à jour, qu’est-ce qui va vraiment changer ? p. 62
o Accueil très mitigé pour la nouvelle police d’assurance p. 64
o Le point de vue des analystes p. 65
o Premiers pas vers l’abonnement logiciel p. 68
- Résultats de l’enquête ZDNet France p. 71 Migration : la figure imposée p. 77
- Faut-il migrer vers Windows XP p. 78
- Les contraintes de migration p. 82
- XP met le paquet sur la compatibilité p. 86
- Résultats de l’enquête ZDNet France p. 87
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Méthodologie Les entreprises ayant participé à l’étude
Industrie
Altadis
EADS
Essilor International
Rhodia Europe
Sanofi-Synthelabo
Schneider Electric
Usinor
Banques
Banque de France
BDPME (Banque de développement des PME)
Caisse des Dépôts
Crédit Lyonnais
Société Générale
Assurances
MAAF Assurances
MGEN (Mutuelle Education Nationale)
Mutualité Fonction Publique
Wintherthur France
CGU France
Recherche
CNES (Centre national d'études spatiales)
Services
Club Méditerranée
Energie
Cogema (groupe Areva)
METH
OD
OLO
GIE
Coordination et réalisation Philippe Astor ZDNet France
Contact
ZDNet France 14 place Marie-Jeanne Bassot
92593 Levallois-Perret http:://www.zdnet.fr
Ont contribué : Charles Cooper Serdar Yegulalp
Eric Knorr Hailey Lynne McKeefry
Wylie Wong Roberta Holland
Mike Ricciuti Joe Wilcox
Christophe Guillemin Jérome Thorel
Karen D. Schwart
Faut-il migrer vers Windows XP ? - Tous droits réservés, reproduction interdite - © ZDNet France – octobre 2001 4
Introduction Par Philippe Astor, ZDNet France
Le lancement de Windows XP, qui se veut la version la plus aboutie du système d’exploitation Windows de
Microsoft, ne se présente pas sous les meilleurs auspices. La sortie du nouveau système est programmée en
pleine période de récession annoncée. Et cette version n’est pas attendue par les entreprises, parce qu’elle arrive
dix huit mois à peine après Windows 2000 et que ses avancées du point de vue système sont considérées
comme mineures. Au contraire de ce qui se prépare côté grand public, pour les responsables informatiques, il
s’agit presque d’un non événement.
De nombreuses incertitudes vont peser par ailleurs au cours des prochains mois sur l’issue du procès antitrust
qui oppose Microsoft au département de la Justice américain et à 18 Etats. Quelles en seront les conséquences
sur la stratégie de Microsoft ? S’ajoutent à ces incertitudes les effets désastreux de quelques « erreurs » de
communication commises par l’éditeur. L’annonce, en particulier, de nouveaux développements comme la
nouvelle plate-forme .Net, le portail de services personnels Hailstorm ou le système d’identification unique
Passport, cinq mois à peine après la sortie de Windows 2000, a contribué à semer la confusion dans les esprits.
Quant à la nouvelle politique de licence, introduite brutalement au mois de mai dernier, elle a suscité un tollé
général chez les clients. Tout cela n’augure finalement rien de bon pour Microsoft.
Le paradigme XP
Mais à y regarder de plus près, l’arrivée de Windows XP pourrait constituer un événement considérable a
posteriori. XP a en effet tout le temps de s’imposer comme une version majeure d’ici la sortie de Blackcomb, qui
était prévue en 2003 et a été repoussée à 2005. C’est tout le temps qu’il faudra à Microsoft pour déployer sa
plate-forme de développement .Net et sa nouvelle philosophie des services Web, basée sur le dialogue inter-
applications, via le protocole XML.
Derrière ces services Web, c’est une évolution majeure des systèmes d’information qui se profile. Avec des plate-
formes comme J2EE de Sun, Websphère d’IBM ou .Net de Microsoft, les entreprises vont pouvoir aller chercher
les composants de leurs applications comme autant de services sur le Web. Elles pourront mêmes éditer et
référencer leurs propres services en ligne pour les proposer à d’autres - et exploiter aussi leurs données sur
Internet. Les logiciels ne seront plus des produits que l’on achète mais des services auxquels on s’abonne. Les
directions des systèmes d’information vont avoir l’opportunité de se transformer en véritables centres de profit
autonomes, ce qui correspond bien à la culture de l‘entreprise en réseau qui sous -tend aujourd’hui nombre de
développements informatiques.
D’une certaine manière, Windows XP est la première pierre angulaire posée par Microsoft dans le champ de cette
évolution. Par rapport à Windows 2000, il anticipe des problèmes liés à ce mouvement d’ouverture des systèmes
d’information d’entreprise : un niveau de sécurité plus élevé sur le poste de travail et un système
d’authentification, Passport, appelé à jouer un rôle essentiel dans le nouvel environnement.
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Faut-il migrer vers Windows XP ? - Tous droits réservés, reproduction interdite - © ZDNet France – octobre 2001 5
C’est Blackbomb probablement, qui sera sanctifié comme la première vraie version .Net de Windows. Un
Blackcomb qui ne sortira qu’en 2005, date à laquelle le déploiement des serveurs .Net sera suffisamment avancé.
Mais avec Passport, avec ses premières fonctions XML et .Net intégrées et avec sa nouvelle interface - axée sur
une personnalisation extrême de l’expérience que l’util isateur a de son outil informatique, dans l’esprit de ce que
sont les portails d’entreprise -, c’est Windows XP qui sera la véritable passerelle, pour les entreprises comme
pour le grand public, entre l’univers de Windows 95 et celui de .Net.
L’enquête de ZDNet France
De nombreux collaborateurs du groupe CNET (news.com, zdnet.com, cnet.com), aux Etats-Unis et en France,
ont suivi de près l’arrivée de Windows XP et les évolutions majeures dans lesquelles le nouveau système
s’inscrit. Ils se sont échinés à décrypter au fil des jours la stratégie de Microsoft et ont écrit de nombreux articles
experts sur le sujet.
Cette étude a d’abord vocation à délivrer la quintessence de cette expertise.
Mais ZDNet a aussi voulu prendre le pou des entreprises françaises , afin que cette somme d’articles repose sur
une réalité concrète. Sur 60 grands comptes contactés parmi les 100 plus grandes entreprises françaises, 20
seulement ont accepté de nous répondre, ce dont nous les remercions ici chaleureusement. Une vingtaine
d’interviews téléphoniques menées avec des directeurs des systèmes d’information, des architectes système et
des responsables bureautique, nous a permis de dresser une photographie des nombreuses questions et
réflexions qui animent leurs homologues, notamment au sein du Cigref (Club informatique des grandes
entreprises françaises).
Ces interviews, basées sur un questionnaire, nous ont permis également d’appréhender l’état d’avancement et
les principales contraintes de la migration vers Windows 2000 dans les grandes entreprises, la perception de
l’arrivée soudaine d’XP et celle de la stratégie globale de Microsoft aujourd’hui.
Le marché des OS clients en France
Selon Microsoft, la part de marché de Windows sur le marché des systèmes d’exploitation des postes de travail
est de 90%, un chiffre corroboré par ceux d’un cabinet d’études comme IDC. « Il y a entre 16 et 17 millions de PC
en France, pour moitié en entreprise. Sur 8 à 9 millions de PC dans les entreprises , la base installée de Windows
95 est encore de 15 à 25%, celle de Windows 98 Seconde Edition de 30 % et celle de la souche NT de 50 %,
dont 25% pour NTW4 et 25% pour Windows 2000 », explique Pascal Brier, le directeur du marketing et de la
communication chez Microsoft France.
D’après lui, la migration vers XP devrait se faire avant 3 ans. Il espère que le nouveau système sera attrayant
pour les entreprises qui en sont à Windows 95, 98 ou NT Workstation. « 40 % des entreprises ont déjà fait le
choix de Windows 2000 », estime-t-il cependant, reconnaissant que celles qui ont décidé de mettre en oeuvre ce
système ces deux dernières années vont mettre du temps à passer ensuite à XP.
Pascal Brier précise cependant que sur les 500 plus grosses entreprises françaises, 10% ont opté pour un
passage immédiat à XP. Il explique que la migration vers Windows 2000 était très liée au déploiement de
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Faut-il migrer vers Windows XP ? - Tous droits réservés, reproduction interdite - © ZDNet France – octobre 2001 6
l’annuaire Active Directory qui a occasionné un certain retard : « Active Directory a nécessité de faire le ménage
dans les anciens domaines NT et de repenser la structure de l’annuaire réseau » justifie-t-il. Mais en termes de
revenus, « les ventes du système d’exploitation ont connu au cours de l’année écoulée 45% de croissance
malgré un marché du PC en entreprise qui n’a cru que de 3,5 % ».
L’enquête de ZDNet France sur l’existant en terme de système d’exploitation client et serveurs auprès de
20 grands comptes français révèle des résultats plus contrastés :
Quelle est ou quelles sont les versions de Windows installée(s) dans votre parc de PC
4540
75
525
0 20 40 60 80
1
autre (OS/2)2000 Professional
NT Workstation
98
95
- Plus de 55 % des entreprises ont un parc harmonisé avec une seule version de Windows installée
- Elles sont 45 % à faire cohabiter plusieurs versions de Windows et 20 % à faire cohabiter les 4 dernières (95,
98, NT, 2000). Parmi ces dernières (4 versions qui cohabitent), elles ont toutes commencé à déployer du
Windows 2000. La cohabitation de plusieurs versions de Windows est essentiellement due à des procédures de
migration par sous -ensembles, du fait de l’autonomie donnée aux filiales ou aux différents sites. Une fourchette
standard est parfois définie (interdisant par exemple toute version n-x). Les plans de migration, qui peuvent
s’étaler sur plusieurs années (surtout s’ils sont synchronisés avec le renouvellement standard du parc au tiers
tous les ans), nécessitent de faire cohabiter au moins deux versions de Windows pendant un certain temps
(version cible et version de retraite).
- seule 25 % des entreprises ont commencé à déployer du Windows 2000 ; elles sont 75 % à avoir déployé du NT
Workstation ; mais seulement 35% à avoir un parc homogène sous NT Workstation.
- 45 % des entreprises voient subsister du Windows 95 dans leur parc et 40% du Windows 98. La subsistance de
Windows 95 concerne en majorité les portables. Elle tient également au fait que certaines entreprises ont sauté la
mise à jour 98 sans avoir totalement harmonisé l’ensemble leur parc sous NT Workstation.
- 1 seule entreprise (5 %) exploite un OS autre que Windows (OS/2), qui cohabite avec du Windows 95 et du NT
Workstation
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Faut-il migrer vers Windows XP ? - Tous droits réservés, reproduction interdite - © ZDNet France – octobre 2001 7
- Deux entreprises (10 %) maintiennent encore un parc homogène sous Windows 95 (avec quelques postes
seulement en Windows 98, NT Workstation ou Win2000 sur un parc de quelques milliers ou dizaines de milliers
de machines)
- 1 seule entreprise (5 %) a un parc homogène encore sous Windows 98
- Il reste encore quelques PC dédiés à des tâches industrielles qui tournent sous Dos
- 1 seule entreprise (5 %) concède avoir encore un parc Windows 3.51 installé (200 machines sur 15000)
- La présence de Mac OS ou de Linux est anecdotique
Quel est ou quels sont les principaux serveurs de réseau installés dans votre entreprise ?
40100
5
15
10
0 20 40 60 80 100 120
1autre (WARP)
2000 ServerNT
Unix
Netware
- La totalité des entreprises interrogées disposent de serveurs de réseau sous Windows NT
- Elles sont 40 % à avoir déployé des serveurs Unix en parallèle, ces derniers étant dédiés en général à des
tâches de serveur d’applications.
- Elles sont 30 % à disposer par ailleurs d’architectures mainframe ou mini (sous VMS, MVS ou AS/400)
- 15 % des entreprises interrogées ont encore des serveurs Netware, qui sont cependant clairement voués à
disparaître
- Elles sont 10 % à avoir déjà déployé des serveurs Windows 2000
- 1 seule entreprise utilise des serveurs WARP (OS/2) dans ses agences, qu’elle envisage de faire migrer sous
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Les points clés du nouveau système
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Jim Allchin, vice-Président de Microsoft
“XP est le meilleur système d’exploitation que nous ayons produit”
Jim Allchin est le vice-président de Microsoft en charge de Windows XP. En marge d’un forum
des développeurs Intel qui s’est tenu fin août à San Francisco, il a répondu aux questions
posées par Charles Cooper, de CNET News.com, sur un des projets les plus minutieusement préparé par Microsoft depuis des années.
Q : Pouvez-vous nous dire où vous en êtes avec
Windows XP ?
R : Nous avons distribué Windows XP aux
fabricants de PC et nous en sommes très contents.
C'est le meilleur système d'exploitation que nous
ayons développé. Windows XP est différent parce
que nous avons lifté la technologie de manière à ce
que les utilisateurs tirent un meilleur parti de leurs
machines que précédemment. C'est de ça dont je
suis le plus fier.
L'interface est plus claire, sans aucun doute.
Mais pensez-vous que cela va inciter les
entreprises à migrer vers Windows XP ? Vu le
climat macro-économique actuel, les analystes
sont sceptiques sur la capacité d’XP à relancer
le marché dans l'immédiat.
A vrai dire, je n'ai aucune influence sur l'économie
mondiale. La seule chose que nous pouvons faire,
c'est développer de ce qui amène de la valeur
ajoutée. Et à cet égard, Windows XP est meilleur
que tous les systèmes d'exploitation que nous
ayons développés. Il est nettement meilleur que
Windows 95. Bien sûr, le monde n’est plus le même
aujourd’hui qu’à l'époque… Mais j'ai été surpris. Je
pensais que les entreprises seraient hésitantes face
à la question de savoir si elles devaient mettre leurs
systèmes à jour. Et ce n'est pas ce que j'entends
aujourd'hui.
A votre avis, à quel rythme Windows XP sera-t-il
adopté ?
Les OEM (Original Equipment Manufacturers, ou
fabricants) vont l'intégrer immédiatement et c'est par
leur intermédiaire que nous tirons la majorité de
notre chiffre d'affaires. En ce qui concerne les
détaillants, qui ne représentent pas la majeure
partie de nos revenus, je pense que nous allons voir
une augmentation du chiffre d'affaires par ce canal.
Et nous avons prévu quelques surprises qui
devraient y aider.
Par exemple ? En termes de marketing ?
Non, en termes de produits encore à venir. Bien
entendu nous allons faire beaucoup de marketing,
et nous pensons que le produit se vendra de lui-
même si nous faisons savoir aux utilisateurs qu’il
existe s'ils en voient ce qu’ils peuvent en tirer.
Est-ce que vous pouvez être plus précis ?
Non. Si vous parlez du marketing, je ne peux pas
être plus précis.
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Quand vous parlez de produits à venir, vous
pensez à des produits liés à Windows XP ?
Absolument.
Des extensions ou des choses dont nous ne
savons encore rien ?
Oui, des choses dont vous n’avez pas encore
entendu parler. Nous n’avons encore rien dévoilé.
Et qui seront lancées avec le produit ?
Oui.
Ce sont des fonctions propres à XP ?
Non. Ce sont des ajouts. Certains seront gratuits,
d'autres pas. Mais l'objectif, c'est de montrer les
capacités du produit. Avec l'effort marketing que
nous allons faire, et il sera conséquent, je suis très
optimiste.
Mais pour en terminer sur ce sujet : est-ce que
beaucoup d'entreprises envisagent de passer à
Windows XP ?
Plus que nous ne le pensions. Je sais que certains
parlent de commandes très importantes, par
centaines de milliers.
Vous pouvez nous en dire plus à ce sujet ?
Je ne crois pas que cette information soit encore
publique. Mais réfléchissez au nombre de vieilles
machines encore sur le marché. Il y a au moins 140
millions d'ordinateurs qui ont plus de trois ans. A
mon avis, il y en a beaucoup plus, mais ce sont les
chiffres officiels d’IDC. Nous pensons qu'il n'y a pas
eu suffisamment de valeur ajoutée sur le marché du
PC et des logiciels dernièrement pour pousser les
ventes en terme de renouvellement.
Vous alliez nous en dire plus sur votre
campagne marketing.
Nous avons dit que nous allions dépenser 200
millions de dollars sur une période de quatre mois
au niveau mondial. Nous avons un programme avec
Intel, pour mettre en avant la valeur ajoutée du
couple Intel-Windows XP, si c'est l’option que vous
choisissez. Nous avons également une série de
programmes avec plusieurs autres partenaires. Bien
entendu, nous allons aussi faire la promotion des
bénéfices à tirer de Windows XP via notre site
Microsoft.com et les autres sites qui nous
appartiennent. Il est évident que nous allons mettre
le paquet pour que les gens apprennent que le
produit existe et ce qu'il peut leur apporter.
L'intégration de Passport dans Windows
Pouvez-vous nous parler de l'intégration des
services Passport dans Windows XP ? J'ai cru
comprendre que les utilisateurs d'XP devraient
utiliser Passport pour accéder à toutes les
fonctionnalités du système d'exploitation. Est-ce
exact ?
Bon, laissez-moi vous expliquer. Il y a une série de
fonctions du systèm e d'exploitation qui nécessitent
que vous ayez un compte Passport. Vous n'êtes
pas obligé d'utiliser ces services si vous ne le
souhaitez pas. De toute façon, même si vous ne les
utilisez pas, XP sera un meilleur système
d'exploitation que celui que vous avez en ce
moment. Pour moi, XP et Windows 98, c'est un peu
comme le jour et la nuit.
Il semble pourtant que le succès d'XP vous
permettrait de développer une base importante
d'abonnés Passport et HailStorm.
Je ne veux pas parler de HailStorm parce que les
gens ont du mal à comprendre de quoi il s'agit. Je
veux parler de ce qu'il y a dans Windows XP et de
ce que cela apporte au final. Il y a des méta-
services Internet, comme ceux dont nous parlons,
que nous considérons comme fondamentaux, du
point de pue de l’architecture, pour développer un
Internet plus facile à utiliser. Les services
d'authentification et de disponibilité des données
sont essentiels de ce point de vue. Dans le futur, il
pourra y avoir d'autres services, mais ces deux-là
sont pour l'instant incontournables. Et Windows XP
les intègre tous les deux.
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Nous n'essayons pas de gagner de l'argent avec
ces services. Je pense que les gens ont un peu de
mal à comprendre ça. Vous ne devez fournir que
très peu d'informations pour vous enregistrer. On ne
vous demande pas votre numéro de carte de crédit
ou quoi que ce soit du genre. La plupart des gens
qui utilisent nos services aujourd'hui passent déjà
par là. Nous essayons d'assurer un maximum de
confidentialité, et je crois que nous sommes
effectivement en train de devenir les leaders dans
ce domaine.
Mais en ajoutant de nouvelles fonctionnalités, le
message pour les développeurs et les
fournisseurs de contenu, c'est que le futur va
dans cette direction et qu'ils feraient mieux de
les adopter. Ne peut-on pas en conclure que
Microsoft se sert de son monopole sur le
marché des ordinateurs de bureau pour prendre
une position dominante sur Internet ?
Pourquoi ? Vous croyez qu'il n'y aura qu'un seul
site d'authentification ? Moi je suis certain que non.
Croyez-vous que les gouvernements du monde
entier vont nous demander de stocker leurs fichiers
d’identité ? Je ne crois pas. Je cherche un moyen
d'avoir une interface qui permette de communiquer
avec différents services d'authentification …
Je pense pour m a part qu'il doit y avoir une série de
fonctions clés de contrôle de domaine sur Internet.
Je crois également que toutes ne seront pas
développées par Microsoft. Il y aura d'autres offres.
Quelqu'un ne veut pas utiliser les nôtres ? Il n'y est
pas obligé.
Un argument important, tout de même, c'est que
vous contrôlez le marché des systèmes
d'exploitation pour ordinateurs de bureau et que
vous bénéficiez de ce fait d’une situation de
monopole. L'utilisateur commence à utiliser
Windows XP, donc Passport. Et le reste suit.
Vous avez dit qu'il y aurait des alternatives,
évidemment. Mais avec le contrôle dont vous
disposez, cela semble plus théorique que
réaliste.
Je crois que Microsoft doit continuer à offrir de la
valeur ajoutée, sinon ce sera la stagnation et la
chute des ventes. Je travaille très dur pour
comprendre ce que les gens veulent, et j'essaie de
faire en sorte que ce soit disponible. Et j'essaie de
le faire de manière ouverte.
Nous avons choisi de nous mettre à la place des
utilisateurs, parce que nous voulons proposer
suffisamment de valeur ajoutée pour que les gens
aient envie d’adopter nos services. Si vous voulez
dire que nous avons une position de leader et que
nous agissons comme tel, c'est d'accord. Je pense
effectivement que nous sommes les leaders, et
c’est ce qui fait que nous prenons les choses très
au sérieux.
Lorsque vous créez des technologies
fondamentales comme Passport, toutefois,
pourquoi ne pas travailler avec ceux qui, comme
VeriSign ou d'autres, sont déjà impliqués dans
le domaine ? Pourquoi ne pas créer un standard
ouvert?
Nous en reparlerons. Nous en reparlerons.
Pourquoi ne pas le faire maintenant ? Vous
pourriez éviter toutes ces critiques qui disent
que vous essayez de contrôler l'authentification,
ce qui est à la base de tout.
Mais n'importe qui peut le faire !
Mais ils devront être compatibles avec vous.
Pourquoi ? Qu’est-ce qui doit être compatible avec
quoi ? Il suffit d’intégrer tout ça.
VeriSign essaie depuis quatre ans, mais ça n'a
pas marché parce qu'ils n'ont pas la force de
frappe que vous avez avec XP.
Mais je ne comprends pas. Il y a Windows XP -
ajoutez ce que vous voulez au système. Nous
avons passé beaucoup de temps à le développer. Il
y a beaucoup de choses dedans. Nous essayons
d'ajouter de la valeur autant que nous le pouvons.
Nous avons créé tellement d'opportunités pour
l'industrie. C'est époustouflant. Prenez les services
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web. L'an dernier, d'après ce que je sais, 13 millions
de dollars ont été dépensés pour l'impression de
photos en ligne. C'est un marché de 40 milliards de
dollars ! Nombreux sont ceux qui vont essayer de
rentrer sur ce marché. C'est juste une nouvelle
opportunité. Ne vous y trompez pas : je ne doute
pas qu'AOL et d'autres tentent de créer des
services d'authentification. Mais plus important, des
gouvernements vont mettre en place leurs propres
services d'authentification. Et vous aurez la
possibilité de les intégrer.
Les limites de la définition d'un système d'exploitation
Vous dites toujours "ajouter" plutôt que "donner
avec". L'utilisateur bénéficiera avec XP de toute
une série de services fonctionnels proposés par
Microsoft. Pourquoi ne pas avoir simplement
intégré une technologie d'authentification
comme celle de VeriSign ? C'est ça le vrai
problème. Si on se réfère au passé, alors il est
évident que Microsoft gagnera toujours par
défaut. Vous contrôlez le poste de travail. Vous
pouvez donner ce que vous voulez avec le
système d'exploitation, l'utilisateur y aura
facilement accès. Tout est lié à la facilité
d'utilisation.
J'espère effectivement que nous avons fait quelque
chose de facile à utiliser. Mais vous vous engagez
sur un sentier glissant qui consiste à nous dire ce
que nous ne pouvons pas faire. "Oh mon Dieu !
Nous avons ajouté une ligne de code. Aïe ! Cette
ligne de code là… Tu sais… Peut-être que nous
avons utilisé trop de variables…" C'est très difficile
de savoir ce qui va se passer et comment les gens
vont réagir.
En tant qu’ingénieur, je ne sais pas comment faire
les choses me mettre à l’écoute des gens, pour
savoir ce qu'ils veulent et sans continuer à ajouter
de la valeur. Je ne sais pas comment vous faites
pour rester compétitif. Les voitures, par exemple,
évoluent toujours. Celle que nous avons prise
aujourd'hui donnait des instructions orales au
chauffeur. Les constructeurs vont continuer à
ajouter des innovations de ce genre.
Mais il n'y a pas de limites ? Vous dites qu'il n'y
a pas de séparation précise entre le système
d'exploitation et le reste, que vous ne faites
qu'ajouter de la valeur. Mais vous avez quand
même 95% des parts de marché.
Je pense que tout ça se jouera ailleurs. Le logiciel,
c'est le logiciel. Le silicium, c'est le silicium. Sans
intégration, rien ne fonctionne.
Le coeur du problème, c'est votre leadership.
Vous avez dit que c'était pour cette raison que
vous faisiez les choses sérieusement. Mais il y a
pas mal d’exemples qui tendent à prouver que
ça n'a pas toujours été le cas. Alors dites-nous
ce que vous avez appris par le passé et
comment vous pensez continuer d'avancer sans
que ces situations se reproduisent.
Je crois que la façon dont nous travaillons avec les
autres dans cette industrie prouve notre volonté de
coopération. Nous donnons énormément de
propriété intellectuelle aux organismes qui créent
des standards et nous travaillons avec d’autres pour
créer de nouvelles bases de programmation. Tout
cela est bon et fait que le marché se développe. Je
crois aussi que nous sommes beaucoup plus à
l'écoute des consommateurs. Nous allons nous
battre, parce que c'est comme ça que le marché
avance, mais en restant à l’écoute des gens, pour
être certain qu'ils voient les opportunités que nous
créons.
Nous faisons beaucoup d'efforts pour développer
les opportunités existantes, que ce soit dans le
domaine du matériel, des périphériques, des
services web ou des nouvelles applications. Nous
essayons de nous assurer qu'il y a suffisamment
d'opportunités pour les gens. C’est une des choses
que nous avons apprises.
LES POIN
TS CLES D
U N
OU
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Avec le procès, avez-vous l'impression d'avoir
été châtié ? Vous faites des affaires autrement
aujourd'hui?
Quand tout sera fini, nous pourrons en discuter plus
longuement. Evidemment, cela change des choses.
Pour être clair, nous avons reçu ce que nous
considérons être un ordre, et nous avons changé
les choses pour nous conformer à cet ordre, tel que
nous l'avons compris. Mais déjà auparavant, nous
avions changé notre politique en matière d’accords.
Voilà pour les questions spécifiques. Plus
globalement, et indépendamment du problème légal,
il nous faut assimiler que nous sommes les leaders
et ce que doit être notre rôle en tant que tel. Je
pense que si vous parlez avec des gens chez
Microsoft, désormais ils ont compris ça.
Est-ce que le procès a changé quelque chose
pour XP ?
Absolument rien. Le procès n'a rien changé.
Mais vous avez soulevé plusieurs questions sur
les choses que vous pourriez faire de manière à
influer sur le procès.
(Rire.) Vous savez, les choses prennent du temps .
Nous devions sortir la version RTM (release to
manufacturing – version pour les fabricants) dans
les délais. Nous n’avions pas le choix si nous
voulions tenir la date du 25 octobre pour la sortie de
Windows XP … ET ça n’a aucun, mais vraiment
aucun rapport avec ce qui se passe à Washington,
D.C.
Comment avez-vous réglé le problème des
icônes sur le bureau avec les OEM ?
Pour ma part, je suis persuadé que le bureau doit
être complètement vierge. Quand la cour d'appel a
rendu son jugement, nous avons changé et nous
avons dit, en gros : "vous pouvez faire comme avant
ou selon les nouvelles règles . Comme avant, cela
veut dire qu'il y aura des icônes. Nous allons en
mettre quelques -unes ici et vous en mettrez là. Si
vous n'en mettez pas là, nous n'en mettrons pas ici".
Voilà comment nous avons réglé la question.
Mais l'écran de démarrage devra être celui de
Windows ?
Qu'est ce que vous appelez l'écran de démarrage ?
Quand vous démarrez l'ordinateur...
L'objectif fondamental, c'est que Windows reste
intact et que l'utilisateur puisse choisir ce qu'il veut.
Ainsi, quand l'utilisateur paramètre son Windows, il
a le choix - il peut tout changer, l’interface, les sons,
ce qu'il veut.
Mais c'est l'utilisateur qui change les choses,
pas l'OEM ?
Franchement, l'OEM peut aussi changer des
choses… Nous voulons que l’expérience de
Windows reste indivisible, l'utilisateur en fera ce qu'il
veut. Si nous -même ou l'OEM laissons ces
possibilités de choix à l'utilisateur, alors tout va bien.
Il y a des situations dans lesquelles l'utilisateur n'a
pas forcément le choix, et c'est cela qui me déplaît.
Vous pouvez nous donner un exemple ?
Par exemple, quelque chose que nous n'autorisons
pas, et la cour nous a donné raison sur ce point,
c'est que l'interface utilisateur soit remplacée sans
que l'utilisateur ne l’ai décidé… Nous pensons que
l'utilisateur doit pouvoir choisir, afin d’avoir une
expérience de Windows cohérente.
Donc vous dites que les OEM n'ont pas le droit
de modifier l'expérience de l'utilisateur ?
Ce n'est pas ce que j'ai dit. J'ai dit qu'il y avait
plusieurs façons de personnaliser le système
d'exploitation. Et elles sont précisées dans un outil,
l'OPK, qu'ils peuvent utiliser et qui correspond à leur
licence OEM.
Alors les OEM peuvent, mais ils doivent suivre
certaines règles ?
Absolument. Et nous leur donnons beaucoup de
souplesse. Prenez le menu Démarrer par exemple.
Il y a huit emplacements. L'OEM, s'il le désire, peut
en changer jusqu'à cinq. C'est notre produit et nous
pensons que c'est assez de liberté.
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Et ces cinq sont ?
Ils ont le contrôle sur les deux du haut et sur les
trois du bas.
Est-ce qu'au lancement de XP, certaines
fonctions seront liées à .Net ?
Très peu. Il y a quelques petits jouets sympas mais
c'est tout. Mais nous espérons que d'autres API
(Application Programming Interfaces) seront
disponibles par la suite pour cette plateforme. Nous
montrerons très vite comment développer des
applications vraiment sympas avec ce qui est déjà
dans Windows XP. La technologie est déjà là, nous
ne l'avons tout simplement pas poussée à fond. Et
nous allons la promouvoir et montrer quelles sont
les applications qui peuvent en tirer parti.
Charles Fitzgerald, de Microsoft Corp., a parlé
de XP comme étant une passerelle d'accès à
HailStorm. A quoi faisait-il référence ?
Je pense qu'il voulait dire que Windows XP vous
permettra d'accéder à des services web, qu'ils
soient proposés par Microsoft ou par d'autres. Nous
essayons de faire en sorte que vous puissiez
développer des applications qui permettent
d'accéder à ces services. Nous avons par exemple
essayé d’introduire dans Windows XP les outils et la
technologie nécessaires pour traiter du XML à une
vitesse fulgurante et pour communiquer avec des
services web publiés dans UDDI (Universal
Description, Discovery and Integration) et utilisant
des interfaces SOAP (Simple Object Access
Protocol), tout ça depuis le poste client.
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Banc d’essai Windows XP
Aussi fiable et plus convivial que Windows 2000
Très attendu, le nouveau système d'exploitation de Microsoft change la donne. Loin d'un
simple ravalement, il s'agit bien là d'une refonte complète qui fera date. Windows XP comble enfin le fossé qui subsistait entre systèmes d'exploitation professionnels et grand public.
Windows XP se veut la fusion des systèmes
d'exploitation professionnel (noyau NT) et grand
public (noyau Dos) de Microsoft. Il dispose d'un
noyau 32 bits et des pilotes de Windows NT et
Windows 2000. Doté de nombreuses nouvelles
fonctions, XP ne renie pas pour autant ses origines :
les programmes conçus pour DOS et les anciens
version de Windows 9.x tournent sans peine et
même mieux sous Windows XP. Il est plus rapide et
bien plus fiable que Windows 98, 98 SE ou Me.
Néanmoins, quelques fonctionnalités n'ont pas été
intégrées dans la version finale. C'est le cas
notamment de la compatibilité avec les réseaux
sans fil Bluetooth et avec la norme USB 2.0.
Microsoft a prévu de mettre à disposition
ultérieurement des mises à jour à télécharger pour
ces deux technologies.
On peut également regretter que Windows
Media Player 8, le logiciel qui gère la majorité des
fonctions audio et vidéo de XP, ne permette
toujours pas l'encodage des fichiers MP3. De même,
le navigateur Internet Explorer 6 standard n'intègre
pas de "machine virtuelle" Java, mais il est possible
de la télécharger gratuitement.
1 - Un système plus fiable et plus sûr Intuitif et puissant, Windows XP est doté de
nombreux outils qui en font un véritable système
d'exploitation professionnel.
2 - Performances : mieux que Me, mais ex aequo avec Windows 2000 Passé au crible de nos batteries de tests,
Windows XP tient plutôt bien ses promesses.
Résultats détaillés...
3 - Un bureau tout neuf Windows XP fait le grand ménage de printemps sur
le bureau. Visite guidée...
4 - XP mise sur le réseau
Personnalisation multi-utilisateur, partage de
connexion Internet, gestion des périphériques,
Windows XP n'a rien à envier aux systèmes
d'exploitation professionnels.
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1- Un système plus fiable et plus sûr
Intuitif et puissant, Windows XP est doté de nombreux outils qui en font un véritable système d'exploitation professionnel.
Offrant tous les avantages d’une interface intuitive,
Windows XP a aussi la puissance d'un OS destiné
aux entreprises comme Windows 2000. Le principal
avantage du code de Windows 2000/NT, c'est que
chaque application tourne dans son propre espace
mémoire et ne risque pas de marcher sur les plates -
bandes de l'application voisine.
Il prévient également s'il soupçonne un pilote de
périphérique de poser des problèmes parce qu'il
provient d'une source non vérifiée. XP ajoute par
ailleurs une autre fonction, "Protection Pilote", qui va
jusqu'à bloquer une poignée de pilotes développés
par des tiers et qui, d'après Microsoft, seraient
connus pour causer des problèmes de stabilité.
Les utilisateurs de Windows 98, 98 SE ou Me
trouveront XP bien plus fiable. Ceux qui utilisent
déjà Windows NT ou 2000 disposeront du même
niveau de fiabilité et d'une compatibilité accrue avec
un grand nombre de logiciels et matériels. Le mode
de compatibilité permet même d'émuler un
environnement Windows 95 ou NT afin de pouvoir
faire tourner les anciens programmes.
Boîte à outil complète
XP est également livré avec de nombreux outils de
réparation. Le service "Automatic Update", inspiré
de "Windows Update", télécharge automatiquement
les mises à jour, les patches et les nouveaux pilotes.
L'outil de restauration du système, introduit à
l'origine dans Windows Me, enregistre,
automatiquement ou manuellement, les paramètres
des pilotes et de la configuration. Si l'installation
d'un nouveau périphérique, par exemple, crée des
problèmes, cet outil permet de revenir à l'état
antérieur, sans perte de fichiers ni de la
configuration d’origine.
En ce qui concerne la sauvegarde et la restauration
du système, XP propose une version très
légèrement modifiée de l'outil de Windows 2000 qui
permettait d'utiliser pratiquement n'importe quel
média de stockage : bande, disques réseau, CD-
R/RW, etc. Il est également possible de créer un
disque de réparation pour redémarrer l'ordinateur en
cas de problème.
Enfin, Microsoft a complètement revu le système
d'aide de Windows : bien plus facile à utiliser, il
intègre l'aide des fournisseurs tiers et propose des
fonctions pratiques comme la liste des logiciels et
matériels compatibles. Il permet également
d’accéder à une assistance technique en ligne, à
celle de Microsoft ou même au support à distance
d’un ami ou d’un collègue. Cet outil est en fait un
très proche cousin de "Remote Desktop", qui utilise
les connexions de type "Terminal Services" de
Windows 2000 pour se connecter à un ordinateur
distant sous XP, à condition d'utiliser le client
approprié.
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2- Performances : mieux que Me, mais ex aequo avec Windows 2000
Passé au crible de nos batteries de tests, Windows XP tient plutôt bien ses promesses. Résultats détaillés...
Les laboratoires de ZDNet ont testé différentes
versions de Windows sur des machines
identiques. La conclusion est simple : si
Windows XP obtient des résultats similaires à
ceux de Windows 2000, Windows Me, 98, 98 SE et 95 sont battus à plates coutures.
Tous les tests ont été réalisés sur des
ordinateurs de bureau Dell Dimension 8100,
dotés de composants et de pilotes identiques.
Nous avons utilisé la version professionnelle
de Windows XP, mais une série limitée de
tests effectuée sur la version grand public a
montré des résultats à peu près identiques, si
ce n'est sur le temps de démarrage, où cette dernière prend un léger avantage.
La suite de tests SysMark 2001 de BAPCo
montre que si XP est 10 % plus rapide que
Windows Me, il ne dépasse pas Windows 2000
en terme de performances. Les différences les
plus prononcées se révèlent sur les
applications de création de contenu Internet ;
elles sont beaucoup moins avérées sur des
programmes bureautiques tels que Microsoft
Word et Excel. En ce qui concerne les tests
graphiques 3D, Windows Me remporte toujours
la palme, même si XP dépasse largement
Windows 2000 tant en 16 bits qu'en 32 bits.
Mais sur Adobe Photoshop 6.0, XP reste loin derrière Windows 2000 et Me.
Les résultats des tests de benchmark Si vos postes de travail fonctionnent sous
Windows 98, 98 SE ou Me, changer pour XP
va assurément leur donner un bon coup de fouet.
Les résultats des tests de démarrage, d'arrêt et de veille Un des principaux buts de Microsoft était de
faire que XP soit plus fiable et plus rapide au démarrage et à l'arrêt. Résultat des courses...
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Résultats des tests de Benchmark
Windows XP Professional Windows 2000 Windows Me
Version de l’OS testée Windows XP Professional 5.1.2600 Build 2600
Windows 2000 5.00.2195 Service Pack 2
Windows Me 4.90.3000
Productivity Applications
BAPCo SYSmark 2001 Rating 167 168 152
Internet Content Creation Rating 184 189 162
Office Productivity Rating 151 149 143
3D and Gaming MadOnion.com's 3DMark 2001 Pro (16-bit color) 4,721 4,672 4,803
MadOnion.com's 3DMark 2001 Pro (32-bit color) 4,202 4,183 4,253
Quake III Arena [FPS] 122.3 122.5 120.0 Video
MadOnion.com's Video2000 - MPEG-2 Encoding Performance [FPS]
39.4 39.8 42.3
Adobe Photoshop 6.0 [minutes:seconds] 05:55 05:30 05:33
SPECviewperf 6.12 [tested at 1280x1024x32-bit @ 75Hz]
AWadvs-04 Viewset [FPS] 74.6 73.5 75.0 DRV-07 Viewset [FPS] 18.1 17.7 17.7
DX-06 Viewset [FPS] 27.0 26.5 26.7
Light-04 Viewset [FPS] 7.9 7.3 8.5
MedMCAD-01 Viewset [FPS] 18.1 17.7 18.0 ProCDRS-03 Viewset [FPS] 15.6 15.3 15.6 Desktop make and model Dell Dimension 8100 Dell Dimension 8100 Dell Dimension 8100
Processor Intel Pentium 4 1,700MHz
Intel Pentium 4 1,700MHz
Intel Pentium 4 1,700MHz
FSB Clock Speed 400MHz 400MHz 400MHz
System Memory 256MB RDRAM, 400MHz, PC800
256MB RDRAM, 400MHz, PC800
256MB RDRAM, 400MHz, PC800
Motherboard chipset Intel 850 Intel 850 Intel 850
Graphics chipset nVidia GeForce2 Ultra nVidia GeForce2 Ultra
nVidia GeForce2 Ultra
Video memory 64MB DDR 64MB DDR 64MB DDR Graphics driver nVidia 5.13.01.1241 nVidia 5.13.01.1241 nVidia 4.13.01.1241
Hard drive Maxtor 5T060H6, 60GB, ATA/100, 7200rpm
Maxtor 5T060H6, 60GB, ATA/100, 7200rpm
Maxtor 5T060H6, 60GB, ATA/100, 7200rpm
File system NTFS NTFS FAT32
Lower scores are better Bold type denotes top score.
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Résultats des tests de démarrage, d’arrêt et de veille
Windows XP Professional Windows 2000 Windows Me
OS version tested Windows XP Professional 5.1.2600 Build 2600
Windows 2000 5.00.2195 Service Pack 2
Windows Me 4.90.3000
Power on (cold boot) [in seconds] 30.81 47.29 41.31
Shutdown [in seconds] 9.14 7.14 5.00
Restart (warm boot) [in seconds] 35.61 50.17 41.50
Standby (into) [in seconds] 3.41 5.57 1.50
Standby (out of) [in seconds] 12.34 13.27 12.38 Desktop make and model Dell Dimension 8100 Dell Dimension 8100 Dell Dimension 8100
Processor Intel Pentium 4 1,700MHz Intel Pentium 4 1,700MHz
Intel Pentium 4 1,700MHz
FSB Clock Speed 400MHz 400MHz 400MHz
System Memory 256MB RDRAM, 400MHz, PC800
256MB RDRAM, 400MHz, PC800
256MB RDRAM, 400MHz, PC800
Motherboard chipset Intel 850 Intel 850 Intel 850
Graphics chipset nVidia GeForce2 Ultra nVidia GeForce2 Ultra nVidia GeForce2 Ultra
Video memory 64MB DDR 64MB DDR 64MB DDR Graphics driver nVidia 5.13.01.1241 nVidia 5.13.01.1241 nVidia 4.13.01.1241
Hard drive Maxtor 5T060H6, 60GB, ATA/100, 7200rpm
Maxtor 5T060H6, 60GB, ATA/100, 7200rpm
Maxtor 5T060H6, 60GB, ATA/100, 7200rpm
File system NTFS NTFS FAT32
Lower scores are better Bold type denotes top score.
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3 - Un bureau tout neuf
Windows XP fait le grand ménage de printemps sur le bureau. Visite guidée...
Microsoft avait initialement prévu de lancer XP avec
un bureau épuré, qui n'aurait présenté que quelques
icônes. Mais cette idée a finalement été
abandonnée pour donner aux fabricants de PC une
"plus grande souplesse". Quoi qu'il en soit, le
bureau d'XP est très différent de ce que nous
connaissons, avec de nouvelles images de fond
d'écran, de nouvelles couleurs, de nouveaux sons
et de nouveaux icônes que l’on peut changer
facilement en utilisant un nouvel outil, le
"gestionnaire de thèmes". Néanmoins, l'un des
thèmes livrés restitue l'habillage classique de
Windows 95/98.
Le menu "Démarrer" a été complètement retravaillé
et s'affiche maintenant sur deux colonnes. La
colonne de gauche présente les programmes les
plus fréquemment ou les plus récemment utilisés.
Tout en haut de cette colonne, deux icônes
permettent d'accéder directement à Internet ou à la
messagerie électronique. Dans les deux cas, il est
possible de configurer ces icônes pour qu'ils soient
liés au navigateur et au logiciel de messagerie de
son choix. La colonne de droite présente pour sa
part les icônes auparavant placés sur le bureau
(Poste de travail, Réseau, etc.), mais il suffit d'un
simple clic sur l'icône avec le bouton droit de la
souris pour les replacer comme avant sur le bureau.
Microsoft a également renouvelé la barre des
tâches : elle n'affiche plus les icônes des
applications inactives et regroupe les fichiers
ouverts par application.
Navigateur revu et corrigé
L'affichage des dossiers dans l'explorateur de
Windows est probablement l'un des changements
les plus marquants. Il est désormais possible
d'afficher des miniatures des fichiers (y compris
pour ceux qui se trouve dans les sous -répertoires)
ou de petits icônes. Notons tout de même que les
"petits" icônes sont bien plus grands que ceux qui
existaient dans les précédentes versions de
Windows, y compris en mode d'affichage liste ou
détail. Lorsqu'on clique sur un répertoire ou un
fichier dans l'un de ces modes d'affichage, XP
propose automatiquement les commandes
associées au type de contenu. Par exemple, si on
ouvre un répertoire contenant des photos
numériques, XP affiche un menu de liens
permettant de les afficher sous forme de diaporama,
de commander des impressions en ligne ou de les
imprimer.
Un autre changement majeur de l'interface est
"ClearType", une méthode de rendu développée par
Microsoft qui permet d'afficher les polices de
caractères beaucoup plus nettement sur les écrans
LCD. Cette méthode est déjà utilisée par le logiciel
Microsoft Reader pour les e-books. Mais elle n'est
pas tout-terrain, car les polices sont floues sur un
moniteur CRT classique. En revanche, sur un écran
de portable ou sur les écrans plats en 24 ou 32 bits,
l’affichage est parfait. ClearType peut être activé ou
désactivé depuis les " Propriétés d'Affichage ".
XP est très novateur, et Microsoft va certainement
être critiqué par les puristes qui vont lui trouver un
air trop épuré ou trop similaire à l'interface de
MacOS. Pour notre part, après l'avoir utilisé un peu
et nous y être habitués, nous avons trouvé qu'il
s'avérait esthétique et plus fonctionnel. Mais si l’on
ne s’y fait vraiment pas, il y a toujours la possibilité
de revenir à l'interface classique de Windows.
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4 - XP mise sur le réseau
Personnalisation multi-utilisateur, partage de connexion internet, gestion des périphériques, Windows XP n'a rien à envier aux systèmes d'exploitation professionnels.
Les anciennes versions grand public de Windows
permettaient déjà à plusieurs utilisateurs de
partager le même ordinateur. Mais cette fonction
était si mal conçue que peu de gens connaissaient
son existence.
Dans Windows XP, chaque utilisateur a droit à son
propre bureau, à ses propres répertoires et à ses
propres sécurités. De plus, les utilisateurs peuvent
passer directement d'une machine à une autre
pourvu que le compte soit activé. À réserver
cependant aux machines puissantes disposant de
beaucoup de mémoire vive.
Les fonctions de mise en réseau sont basées sur
celles de Windows 2000 : chaque connexion
physique est indépendante et peut être reconnectée
ou modifiée à la volée sans qu'il soit nécessaire de
redémarrer l'ordinateur. XP reconnaît également
automatiquement le réseau : imaginons qu’un cadre
ramène son portable chez lui, pour le brancher sur
un réseau différent de celui du bureau. XP va alors
automatiquement changer l'adresse IP et les
paramètres réseau au moment de la connexion. En
revanche, la redirection des disques réseau en local
ne se fait toujours pas automatiquement.
Configuration simplifiée Configurer un réseau n'a jamais été aussi simple
grâce à l'assistant de configuration réseau de
Windows XP, qui automatise la configuration et
indique précisément comment mettre en place des
scénarios de mise en réseaux classiques (par
exemple, configurer une passerelle sur le réseau
local d’un PME). Cette fonction à elle seule justifie
le prix d'achat.
Le pare-feu Internet intégré (firewall) interdit les
accès non autorisés, mais il est néanmoins prudent
de le remplacer par un pare-feu personnel plus
complet, comme BlackICE Defender, McAfee.com
Personal Firewall, Norton Personal Firewall ou
ZoneAlarm Pro, surtout sur une connexion câble ou
ADSL.
En ce qui concerne le haut débit, XP intègre le
protocole de partage de connexion Internet qui
permet à tous les ordinateurs d'un réseau local
d'utiliser une connexion unique. Chaque ordinateur
se voit attribuer une adresse IP interne
automatiquement. Ce protocole de partage de
connexion est également compatible Universal Plug
and Play (UPnP) : un périphérique UPnP est
automatiquement reconnu.
Les modes de suspension du disque dur sont bien
plus efficaces avec XP qu'avec Windows 2000, et
les modes d'arrêt et de restauration du système
sont surtout bien plus fiables : l'ordinateur ne risque
plus de planter pendant la réactivation. Comme
Windows Me et Windows 2000, XP permet le
branchement à chaud des périphériques.
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LES PRINCIPALES AVANCEES SYSTEME DE WINDOWS XP
Windows XP bénéficie des nombreuses avancées système introduites dans Windows 2000
dont il est de ce point de vue une mise à jour mineure. Il introduit néanmoins un certain nombre de nouveautés qui optimisent la fiabilité du système, sa sécurité ou sa portabilité.
Compatibilité logicielle D’après Microsoft, Windows XP offre une
compatibilité ascendante avec la plupart des 1000
applications les plus répandues dans les
environnements Windows 95, 98, Me, 2000 et NT, à
l’exception cependant des logiciels anti-virus, des
utilitaires systèmes ou de sauvegarde dont les
éditeurs devraient fournir une mise à jour avant la
sortie du nouveau système.
Compatibilité matérielle Windows offre un support étendu des derniers
standards matériels comme UDF (pour la lecture
des DVD), USB (Universal Serial Bus), IEEE 1394
(bus haut débit) ou l’ensemble des standards de
l’IrDA (Infrared Data Association) . Il supporte
également le formatage des DVD-RAM avec le
système de fichiers FAT32 et l’API Direct X 8.
Emulation Pour les applications développées en interne qui ne
fonctionnent pas correctement sous Windows XP,
un mode d’émulation des versions antérieures de
Windows est disponible qui permettra de les
exécuter malgré tout dans le nouvel environnement.
Rustines (fixes) Windows XP intègre par ailleurs des « rustines »
(fixes) à même de résoudre certains problèmes de
compatibilité dues à une mauvaise détection de la
version du système d’exploitation ou à des
références à des zones de mémoire qui ont déjà été
libérées.
Gestion des pilotes
Deux fonctions, l’une propre à Windows XP, l’autre
héritée de Windows 2000, permettent de gérer les
problèmes liés aux pilotes de périphériques. La
première, Windows Driver Protection, fait référence
à une base de données des pilotes de
périphériques qui posent problèmes, maintenue par
Microsoft et dont les mises à jour son accessibles
via le service Windows Update. Windows XP
préviendra l’installation ou l’exécution de tout pilote
défectueux documenté dans cette liste.
La deuxième, Device Driver Rollback, conserve une
copie de l’ancienne version d’un pilote dans un
sous -répertoire des fichiers système lors de sa mise
à jour, ce qui permettra de le restaurer en cas de
problème avec la nouvelle version. Cette fonction
est disponible pour tous les types de périphériques,
à l’exception des imprimantes.
Mise à jour et réparation Le programme d’installation de Windows XP est
réputé plus performant et plus stable. Pour
« réparer » le système en cas de problème, le
nombre de fichiers à copier est considérablement
réduit.
Une fonction Auto-Update désactivée par défaut
permet de tenir son système constamment à jour en
téléchargeant automatiquement les fichiers
nécessaires, volontairement de petite de taille, en
tâche de fond et sans aucune intervention de
l’utilisateur, sauf pour autoriser l’exécution de la
mise à jour.
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Une autre fonction de mise à jour dynamique,
Dynamic Update, intervient lors de l’exécution du
programme d’installation. Lorsqu’elle est activée,
elle s’assurera que toutes les rustines conçues pour
résoudre des problèmes de compatibilité propres à
certaines applications ou périphériques et tous les
nouveaux pilotes de périphériques introduits depuis
l’acquisition de Windows XP seront téléchargés
pendant le processus d’installation ou de réparation
afin que le système soit à jour.
Le service Windows Update reste bien sûr
d’actualité, même si ce n’est pas une nouveauté
propre à Windows XP. Il existe désormais dans une
version « Corporate » qui perm et aux responsables
informatiques de composer leurs propres packages
de mise à jour des dernières rustines de
compatibilité ou de sécurité et des derniers pilotes
des périphériques.
Sauvegarde et restauration Une technologie de sauvegarde introduite par
Windows XP, Shadow Copy, prend en compte la
copie des fichiers encore ouverts lors des
opérations de sauvegarde, ce qui permet à
l’utilisateur de continuer à travailler et aux
applications encore ouvertes de continuer à écrire
des données sur le disque.
L’option Last Known Good Configuration, qui
pouvait déjà être invoquée avec Windows 2000
depuis le menu des options de démarrage
avancées lors du démarrage d’une machine (touche
F8) permet de relancer le système à partir des
informations essentielles enregis trées dans le fichier
de registre la dernière fois que Windows a été quitté
correctement. Dans Windows XP, elle permet
également de restaurer la dernière version d’un
pilote de périphérique qui fonctionnait correctement
(cf. plus haut).
Windows XP reprend également la fonction System
Restore introduite avec Windows Me à laquelle il
apporte un certain nombre d’améliorations. System
Restore surveille et enregistre tous les
changements effectués sur le système sur une base
quotidienne – par défaut - et permet de restaurer
une configuration antérieure. Parmi les principales
améliorations : de meilleures performances, le
support de la compression NTFS, le stockage des
données par disque, la possibilité de définir des
règles de restauration du système par groupes
d’utilisateurs, une meilleure intégration avec
l’utilitaire Disk Clean-up, etc.
Support technique D’après Microsoft, les messages d’erreur de
Windows XP ont été améliorés pour faciliter la
résolution des problèmes par soi-même et le
support à distance via Windows Messenger ou le
module Remote Assistance.
Windows XP introduit également un module
d’analyse des « crashes » système qui enregistre
toutes les informations permettant d’identifier les
raisons du problème survenu. Ces informations
peuvent être envoyées via une simple navigateur au
service de support de Microsoft qui s’engage à
répondre sous 24 heures, après analyse du rapport,
et à indiquer les actions à mener et les « rustines »
à installer pour résoudre le problème.
Système de fichiers crypté L’architecture EFS (Encrypting File System)
intégrée à Windows XP, permet aux utilisateurs de
crypter leurs fichiers sur des volumes NTFS à l’aide
des algorithmes de cryptage DESX (Data
Encryption Standard eXpanded) et Triple-DES
(3DES). Cryptage et décryptage des fichiers sont
transparents pour l’utilisateur. EFS est un système à
clés publique et privée. Chaque utilisateur se voit
généré automatiquement un certificat pour sa clé
publique, soit directement par Windows XP, soit par
une infrastructure de clé publique tierce (Public Key
Infrastructure). A la différence de Windows 2000, il
est possible sous Windows XP, pour les personnels
nomades qui utilisent le système IntelliMirror sur
leur portable (possibilité d’accéder en mode
déconnecté à des fichiers partagés grâce à un
système de cache) de crypter leur base de données
de fichiers cache. Autre nouveauté, les fichiers ou
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les répertoires cryptés peuvent être partagés entre
plusieurs utilisateurs.
Pare-feu (Firewall) Internet Le pare-feu individuel introduit dans la version
personnelle de Windows XP est également présent
dans la version professionnelle. Il assure le filtrage
des paquets de données et des requêtes émises ou
reçues d’Internet sur les postes de travail utilisant
des connexions ADSL, par câble ou par modem
individuelles. Cette configuration est plus courante
dans les PME-PMI. Mais le « firewall » personnel de
Windows XP a aussi une utilité dans les grandes
entreprises, pour les utilisateurs de portables qui
doivent se connecter à Internet à l’extérieur de
l’entreprise. Il est possible de définir un ensemble
de règles de protection prévoyant d’activer le pare-
feu lors d’une connexion à Internet depuis une
chambre d’hôtel, par exemple, et de le désactiver
automatiquement lors d’une connexion sur le
réseau de l’entreprise.
Support des cartes à puces (smart cards) A la différence de Windows 2000, Windows XP
intègre le support des cartes à puce dans le
système d’exploitation. Ces dernières peuvent être
utilisées pour s’identifier lors de la connexion à un
domaine ou pour établir des sessions terminal sur
les serveurs. Les utilitaires Net.exe et Runas.exe
permettent désormais de les administrer.
Support à distance Windows XP permet à un utilisateur de prendre le
contrôle d’un poste distant via le réseau d’entreprise
ou via Internet afin de résoudre d’éventuels
problèmes techniques. Les administrateurs peuvent
adapter cette fonction à leur besoin et l’activer ou la
désactiver de manière centralisée.
Test des règles de groupe L’effet des ensembles de règles définies pour
des groupes d’utilisateurs peut désormais être
testé au préalable sur une machine donnée
grâce à la fonction Resultant Set of Policy afin
de prévenir les dysfonctionnements ou les
conflits éventuels.
Accès à distance
Un utilis ateur peut accéder aux applications et aux
fichiers de sa machine bureau depuis n’importe quel
ordinateur connecté et depuis n’importe où grâce au
protocole Remote Desktop Protocol (RDP) intégré à
Windows XP. Ce dernier permet par exemple de
prendre le contrôle et de bénéficier des ressources
d’une machine de bureau puissante via Internet, à
partir d’un ordinateur peu puissant.
Réseaux sans fil Windows XP automatise la configuration des
réseaux sans fil haut débit à la norme IEEE 802.11.
Cette disposition permet à un utilisateur mobile de
se connecter à différents réseaux sans fil sans avoir
à reconfigurer sa connexion réseau à chaque fois.
Ce dernier est informé des réseaux sans fil
disponibles dans son environnement immédiat et
reconfigure automatiquement son adaptateur
réseau pour la connexion. Il est possible de créer
une liste de réseaux sans fil « préférés » et de
spécifier l’ordre dans lequel doivent être tentées les
connexions à ces différents réseaux.
Introduite dans Windows 2000, la capacité de tester
la disponibilité d’un réseau est mise à profit par
Windows XP pour gérer le caractère transitionnel
des réseaux sans fil, lorsqu’un utilisateur, du fait de
sa localisation, passe d’un point d’accès à un autre.
Cela lui évite en particulier d’avoir à s’identifier à
chaque fois, dans des conditions de sécurité
définies pour les normes 802.1x.
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Les résultats de l’enquête ZDNet France
Quelle est votre perception de l'arrivée de Windows XP 18 mois à peine après la sortie de Windows 2000 ?
15%
35%
10%
40%
plutôt positive
plutôt négativeme laisse indifférent
me déroute
- 40 % des entreprises interrogées se
déclarent totalement indifférentes à
l’arrivée du nouveau système d’exploitation
Windows XP de Microsoft. Le premiers
directeurs informatiques de grands
comptes contactés au début de notre
enquête nous confié sans détour qu’ils ne
se pencheraient pas sur le produit avant un
an. La plupart estiment que les avancées
de Windows XP sont limitées par rapport à
Windows 2000 et qu’elles ne justifient pas
le coût de la mise à jour.
- Pour ces entreprises, Windows XP est
clairement perçu comme une version
mineure. Elles confient ne plus être
désormais dans une démarche de « early
adopter » (qui adopte les nouvelles
versions dès leur sortie) et avoir appris à
s’en tenir aux versions -1 du système de
Microsoft, en l’occurrence aujourd’hui
Windows 2000.
- Certains responsables informatiques se
disent fatigués de l’introduction tous les 18
ou 24 mois de nouvelles évolutions
système qui remettent sans cesse en
cause l’existant. D’autres ont le souci de ne
pas se laisser distancer malgré tout et
prévoient de tester « tranquillement » les
avancées du nouveau système sur des
plateformes pilotes. Ils estiment avoir « le
temps de voir » et se reposent sur l’idée
que Windows XP sera une version plus
pérenne que la précédente.
- Au total, 50 % des entreprises interrogées
déclarent être déroutées ou percevoir de
manière négative l’arrivée de Windows XP
18 mois à peine après la sortie de
Windows 2000. Elles estiment que
Windows 2000 a à peine eu le temps de se
stabiliser et d’être déployé. Elles jugent le
rythme des nouvelles versions du système
d’exploitation de Microsoft trop rapide,
s’estiment mises sous pression et, pour
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celles qui ont déjà commencé à déployer
Windows 2000, se trouvent plutôt prises de
court.
- D’une manière générale, ces entreprises
expriment leur souhait que Microsoft
privilégie la robustesse et la pérennité de
son système. Elles craignent que l’éditeur
n’allouent pas toutes les ressources
nécessaires en matière de développement
pour assurer la stabilité et la maintenance
de l’actuelle version n-1 et qu’il en
interrompe trop rapidement le support.
Enfin, elles font remarquer que leurs
usines ne sont pas des laboratoires
informatiques, que l’informatique doit
supporter la production et non l’inverse.
Avez-vous testé la version bêta de Windows XP ?
30%
70%oui
non
- Signe du désintérêt affiché par les grandes
entreprises françaises à l’égard de
Windows XP, 70 % d’entre elles n’avaient
pas encore pris la peine d’évaluer les
versions bêta successives au mois de
septembre dernier. Les quelques
entreprises qui envisagent de migrer de
Windows 95, 98 ou NT Workstation vers
Windows XP prévoit de l’évaluer dans les
mois qui viennent sur des plateformes
pilotes.
- 30 % des entreprises interrogées déclarent
avoir testé une version bêta du système,
mais en général sur quelques postes
seulement et par curiosité. Mais aucune
n’a encore véritablement évalué les
avancées de la nouvelle version par
rapport aux précédentes, les gains de
performances ou de productivité qu’elle
procure et les principaux problèmes
susceptibles de se poser dans le cadre
d’une migration de masse.
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La stratégie de Microsoft décryptée
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. Net,
.Net, nouvelle plateforme orientée WEB
1 - Une offensive tous azimuts
Misant tout sur le XML pour la création de ses services Web sur abonnement, Microsoft entend
proposer, avec .Net, une solution tout en un incontournable. Éclairage sur la stratégie de
l’éditeur.
Avec .Net, Microsoft propose une sorte de système
d'exploitation à l’échelle d’Internet pour des
applications utilisant le XML (eXtensible Markup
Language), la norme universelle d'échange de
données et de traitement de services entre
ordinateurs. D'ailleurs, Bill Gates décrit lui-
même .Net comme « la plate-forme de Microsoft
pour le XML ». Mais le projet est beaucoup plus
vaste. Ainsi, .Net englobe non seulement le
système d'exploitation mais aussi la fourniture
d'applications puissantes fonctionnant de concert.
Ce qui n'est pas sans rappeler un précédent...
Une plate-forme chef d'orchestre
Bien sûr, l'Internet ne pourra jamais, étant donné
son envergure, tomber dans l'escarcelle d'une seule
compagnie, comme le bureau de nos PC est tombé
dans celle de Microsoft. Java est à ce titre l'un des
meilleurs contre-exemple. De plus, .Net ne sera
sans doute pas complètement opérationnel avant
deux ans - sans aucune garantie de succès
commercial, même si on le considère simplement
comme une solution Microsoft de services web.
Reste que la perspective de pouvoir accéder à des
informations stockées sur le réseau mondial depuis
toute application ou machine s'annonce pleine de
promesses. En outre, Microsoft est l'une des rares
sociétés disposant des moyens nécessaires pour
mener à bien ce projet.
De façon générale, les applications offrant une
interopérabilité grâce au XML sont appelées
services Web. Et dans ce domaine, Microsoft est la
seule société à pouvoir fournir tous les outils, toutes
les spécifications et tous les environnements
nécessaires. Qui plus est, ses outils et ses services
Web fonctionnent plus ou moins exclusivement
sous Windows (bien que Microsoft ait organisé des
démonstrations limitées sur des plates -formes Mac,
Palm et Linux).
Des logiciels Microsoft compatibles XML et SOAP
S'il était possible de réduire .Net à un ingrédient
unique, ce serait le Simple Object Access Protocol
(SOAP). Développé entre autres par Microsoft et
IBM (et soumis au World Wide Web Consortium en
tant que standard ouvert), SOAP est le schéma de
codage XML de Microsoft. C'est un point important,
parce que les services Web fonctionnant avec le
XML doivent s'accorder sur une passerelle
commune pour communiquer. Le XML seul ne suffit
pas. Par ailleurs, même les programmes conçus
pour d'autres plates -formes, comme J2EE (Java 2
Enterprise Edition), peuvent être compatibles SOAP.
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Mais les outils de développement Java comparables
à ceux de Microsoft restent encore à inventer.
Pour que .Net fonctionne, les services Web SOAP
doivent proliférer, afin d’offrir aux entreprises de
nombreuses passerelles XML entre elles, ainsi
qu'un enrichissement illimité de toutes les
applications bureautiques de Microsoft via Internet.
D'où l'importance de se doter de bons outils de
développement pour créer des services Web .Net.
Selon Bill Gates, la sortie de la plate-forme de
développement Visual Studio.Net, actuellement en
version bêta, est une étape clé pour le déploiement
de .Net. Cette suite inclut des versions XML et
SOAP de Visual Basic, C++ et C# (le nouveau
langage de programmation Java-like de Microsoft,
créé sur la base des premiers développements liés
à.Net). Cependant, il sera possible de développer
des applications .Net dans presque tous les
langages, ce qui nécessitera alors des extensions
spéciales et une nouvelle approche. Mais tous les
outils de développement .Net de Microsoft en
resteront au stade de version bêta pendant
plusieurs mois encore et seule une poignée
d’entreprises audacieuses se lanceront dans des
projets pilotes de plateforme .Net.
Louer les logiciels plutôt que les vendre
.Net constitue le fondement de la nouvelle
philosophie de Microsoft, qui consiste désormais )
développer "des applications conçues comme des
services". Selon toute vraisemblance, cette
philosophie repose sur la volonté de Microsoft de
"louer" ses logiciels plutôt que de les vendre. Ce
n'est pas tout à fait exact, puisqu’il est toujours
possible d'acquérir la licence des logiciels Microsoft,
mais à un coût plus élevé qu'auparavant. Cela dit, le
principe de l'abonnement se trouve bien au cœur de
la nouvelle politique de l’éditeur. Ainsi, le nouveau
programme de licences Software Assurance
propose de payer un droit de souscription annuel
couvrant toutes les mises à jour et tous les
correctifs de ses logiciels, qui peuvent être installés
sur le disque dur des utilisateurs sans aucune
intervention de ces derniers.
Mais derrière la ".Net-ification" de la ligne de
produits de Microsoft, il y a plus qu’une nouvelle
politique tarifaire et un nouveau modèle de
distribution autorisant de fait une plus grande
fréquence des mises à jour. A coup de milliards de
dollars investis en recherche et développement,
Microsoft s’est évertué à rendre tous ses logiciels
compatibles XML et SOAP : les nouvelles versions
de ses applications bureautiques, sa nouvelle ligne
de serveurs d'entreprise ou encore ses logiciels
financiers Great Plains, pour n'en citer que
quelques -uns.
Les premières applications compatibles .Net sont
apparues fin mai, avec l'ensemble bureautique
Office XP. Bien que les options XML semblent
encore modestes, la suite de Microsoft offre un
aperçu de ce que pourrait être le futur, grâce aux
Smart Tags et à SharePoint Team Services. Les
Smart Tags, ou « balises intelligentes », qui
apparaissent dans les documents Office, proposent
des liens vers des services Web (ou de simples
URL) permettant de maintenir à jour toutes les
variables qu’ils contiennent, qu’il s’agissent de
cotations boursières ou de simples numéros de
téléphone. SharePoint permet quant à lui de créer
des sites Web dédiés à des groupes de travail dans
lesquels les documents Office peuvent être
partagés grâce à des liens.
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À la conquête du marché des gros systèmes
Du côté des serveurs, .Net pourrait permettre à
Microsoft de pénétrer le secteur du « back-office »
dominé par IBM, Sun, Hewlett-Packard et
Oracle. .Net ou pas, Microsoft a récemment
renforcé son offre destinée aux entreprises, avec
Content Management Server et Application
Management Server. Selon l'éditeur, SQL Server et
BizTalk Server 2000 offrent actuellement le niveau
d'intégration XML les plus élevé et constituent, de
ce fait, une base solide pour .Net.
Pour les entreprises, le logiciel de gestion Great
Plains de Microsoft, parfaitement intégré avec
Office XP, offre d'étonnantes possibilités. Ce produit,
destiné aux PME, peut bénéficier de quelques
fonctions à distance du type ASP (pour Application
Services Provider) disponibles sur bCentral, le
portail de Microsoft dédié aux petites entreprises.
En outre, Great Plains eEnterprise inclut de
puissantes applications financières et de suivi de
clientèle (CRM), ainsi que des applications pour
gérer toute la chaîne d’approvisionnement. En
d'autres termes, Microsoft possède sa première
suite e-business destinée aux entreprises, ce qui
devrait lui permettre de gagner du terrain dans le
domaine des applications de planification des
ressources d'entreprise (ERP). Il est d'ores et déjà
possible de posséder un système de « back-office »
100 % Microsoft, livré dans un emballage .Net.
Windows, Hailstorm et .Net
Ceux qui se sont penchés sur les versions bêta de
Windows XP se plaignent du faible nombre de
composantes .Net. Microsoft a reconnu l’utilisateur
ne fera véritablement l’expérience de .Net qu’avec
la sortie de Blackcomb, le successeur de Windows
XP.
Comment définir cette expérience ? D’un côté, c’est
une nouvelle interface qui propose une intégration
visuelle sur le bureau de tous les services Web
accessibles sur Internet. De l’autre, c’est
l’intégration de la reconnaissance vocale et du
langage naturel. Aucun de ces éléments n’est
présent dans la première version commerciale de
Windows XP. Mais Microsoft affirme qu’un des
composants clés de cette expérience, le bouquet de
services Hailstrom, sera étroitment couplé avec XP.
Hailstorm est une librairie de « schémas » XML, un
ensemble de balises XML qui définissent, dans ce
cas précis, un enregistrement XML complet de
toutes les informations personnelles de l’utilisateur :
numéros de cartes de crédit, agenda, carnet
d’adresses, etc. Au cœur d’Hailstorm figure
Passport, un système de portefeuille électronique
qui permet d’acheter en ligne d’un simple clic de
souris plutôt que d’avoir à remplir un florilège de
formulaires d’enregistrement à chaque fois. Il suffit
de s’identifier sous Windows XP pour être connecté
à son compte Passport. Ultérieurement, il suffira
d’un clic sur un bouton Acheter pour que Passport
envoie les informations nécessaires à la transaction
en tâche de fond via XML.
Bien qu’Hailstorm paraisse cibler le consommateur,
Microsoft semble croire que les entreprises
voudront également en tirer parti. Mais elles ne
paraissent pas très nombreuses à vouloir laisser
Microsoft se positionner comme le dépositaire de
leurs précieuses données sur leurs clients. En
réalité, tout ce qui est authentification, identification,
paiement en ligne et sécurité reste une question
sensible pour .Net, car les organisations qui
établissent les standards pour les services Web
doivent encore trouver un terrain d’entente
concernant ces procédures sensibles. 8Une
décision du département de la Justice qui irait dans
le sens de Microsoft, cependant, encouragerait la
compagnie à faire cavalier seul.
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Sans surprise, Microsoft va inclure dans Windows
XP et Office XP des liens par défaut vers ses
propres services Web, comme ceux offerts par son
service de voyage Microsoft Expedia ou par
MSN.net. Mais avec ses outils de développement,
Microsoft va aussi fournir aux développeurs des
blocs pour la construction de services – des applet
XML pré-développés pour la gestion des agendas
ou des répertoires – destinés à accélérer le
développement de services Web.
Encore une fois, Microsoft a défini tout le champ
d’application et bénéficie d’une avance considérable
avec ses applications. Mais cette fois-ci, l’éditeur
veut s’assurer que tout le monde est de la partie.
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2 - Ce que sont les services Web
Les Services Web ont beaucoup fait parler d’eux ces derniers temps, surtout pour ce qui est de
s’interroger sur le sens même de ce concept. Que sont donc les services Web, en quoi sont-ils liés à l’offre des éditeurs ? Est-ce une technologie durable ou vouée à disparaître d'ici peu ?
Pour faire simple, les services Web sont des
applications modulaires autonomes et
indépendantes, qui peuvent être distribuées,
trouvées et utilisées directement sur le web. Leur
rôle peut se limiter à de simples requêtes, mais
consiste également à gérer des processus
commerciaux complexes. La plupart des éditeurs,
notamment Microsoft et IBM, travaillent d'arrache-
pied pour mettre sur le marché les outils de
développement, les applications et les plates -
formes qui permettront d'avoir recours à ces
services.
Les services web ont été conçus pour permettre des
interactions rapides et efficaces, sans qu'il soit
nécessaire de fournir ou de modifier à plusieurs
reprises les données qui sont traitées par des
systèmes complexes. En automatisant et en
intégrant certains types de services, les sociétés
pourront développer des relations plus proches et
mieux intégrées avec leurs partenaires, leurs
fournisseurs et leurs clients. L'échange
d'informations se fait aussi beaucoup plus
rapidement. Le principe de base des services Web,
c'est l'automatisation : ils sont conçus pour
permettre à plusieurs processus de se dérouler
simultanément en utilisant les mêmes données
dans un format standard.
Voici un exemple de ce qu’ils peuvent être : une
compagnie d'assurance décide de proposer à ses
clients un service de devis sur Internet. Plutôt que
de développer toute l'application en partant de zéro,
elle cherche à greffer sur ses propres programmes
des modules standard. Ainsi, l'application interne
pourra être reliée à un service tiers qui se chargera
de recueillir les données adéquates auprès des
clients via un formulaire, en fonction du type
d’assurance demandée.
Il est fait ensuite appel à un autre service Web créé
et publié par un autre développeur, spécialisé cette
fois dans le calcul des risques, ce qui permet au
client de recevoir un devis indicatif. En supposant
que le client accepte cette offre, le système pourra
prendre son numéro de carte de crédit et utiliser un
service de paiement développé par un autre
fournisseur de services Web. En bout de course, ce
dernier se chargera d’envoyer les informations
relatives à la transaction à la fois au client et à la
compagnie d'assurance.
Lorsqu'un service Web est déployé, d'autres
applications (et d'autres services Web) peuvent le
trouver et l'utiliser. Ainsi, plutôt que de nécessiter de
multiples applications ins tallées sur le réseau
d'entreprise, l'application peut accéder à différents
services directement via le web. L'approche
standardisée choisie pour les services Web a un
grand avantage : ils peuvent être utilisés et
réutilisés par plusieurs sociétés ou partagés avec
un grand nombre de partenaires. Ainsi, les
entreprises n'ont pas besoin de dépenser le temps
et l'argent nécessaires au développement de
nouvelles technologies pour répondre à leurs
besoins.
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Microsoft, qui développe sa stratégie .Net autour de
ces services, les décrit comme "basés sur une
logique d'application programmable, accessible en
utilisant les protocoles Internet standards". A la
différence des technologies basées sur les
composants, on n'accède pas aux services Web en
utilisant des protocoles objet-modèle tels que les
protocoles Distributed Component Object Model
(DCOM), Remote Method Invocation (RMI) ou
Internet Inter-ORB Protocol (IIOP). A la place, on
utilise les protocoles Web les plus répandus :
Hypertext Transfer Protocol (HTTP) et Extensible
Markup Language (XML). L'interface des services
Web est définie très précisément quant aux termes
des messages ou flux de données qu'ils peuvent
accepter ou générer.
Des standards et des fournisseurs
Les services Web dépendent de standards.
L'utilisation de plusieurs standards existants ou
émergeants, qui sont chacun liés à un élément
différent du processus du service, est une de leurs
plus grandes forces. Il n'y a pas qu'un seul standard
nécessaire, comme c'est le cas du WAP pour les
applications nomades, mais plusieurs :
• HTTP. Ce protocole sert à communiquer
avec les services Web et à transférer les
données. C'est en utilisant ce protocole
largement répandu que les utilisateurs se
connectent aux services Web sur Internet.
• Simple Object Access Protocol (SOAP).
SOAP est un protocole de messagerie
basé sur le XML. Il permet de contacter et
de lancer les services Web à distance. Ce
protocole décrit le contenu du message, la
façon dont il faut le traiter, qui doit s'en
charger et précise si c'est optionnel ou
obligatoire. SOAP permet de déterminer
quels services seront utilisés et comment.
• Web Services Description Language
(WSDL). Une autre spécification dérivée
du XML qui permet aux fournisseurs de
décrire les interfaces de leurs services
Web. WSDL donne une définition
élémentaire des services (en clair, il
permet à une application ou à un groupe
d'actions d'être présentés à l'utilisateur
sous la forme d'un service intégré).
• Universal Description, Discovery, and
Integration (UDDI). Le standard UDDI,
également basé sur le XML, offre un cadre
ouvert et indépendant de la plate-forme
pour décrire les services, localiser et
intégrer les services e-business via
Internet. Les sociétés qui veulent utiliser un
certain type standard de services Web
pourront rechercher ceux qui les
intéressent via UDDI et les acheter.
De toutes ces technologies, c'est le projet UDDI qui
suscite aujourd'hui le plus d'attention. 220 sociétés
partenaires le soutiennent. Certains décrivent ce
projet comme l'équivalent potentiel des Pages
Jaunes pour les services web. D'autres l'appelle le
"LDAP des services Web" (LDAP est le standard
d'annuaire utilisé dans Netscape Communicator).
Pour faire simple, l'UDDI permet aux éditeurs et aux
individus de publier les applications qu'ils ont
créées, que ce soit en interne ou en externe. Ces
services peuvent alors être mis à la disposition
d’autres entreprises qui utiliseraient UDDI pour
trouver ce dont elles ont besoin. En rendant ces
services disponibles via le Web, les entreprises
peuvent alors collaborer plus facilement et s'ouvrir
de nouvelles opportunités.
Certains des éditeurs les plus importants ouvrent la
voie en développant des produits prévus pour
permettre l'interopérabilité des services Web. Le
plus important de tous est bien entendu Microsoft
avec sa stratégie .Net. L'idée est d'intégrer les outils
de développement, les applications, les serveurs et
l'infrastructure pour parvenir à donner corps au
concept de services Web. L’éditeur a déjà
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commencé à poser la première pierre de l'édifice
avec les services Microsoft Passport, qui permettent
aux utilisateurs d'accéder à différents sites Web
partenaires en utilisant un identifiant unique et son
mot de passe associé.
Sun Microsystems se lance également activement
dans la course. En mai dernier, la compagnie a
lancé son environnement Sun Open Net
Environment (ONE) en réponse à la stratégie .Net
de Microsoft. Sun One comprend un environnement
de développement, des applications et une
infrastructure, le tout permettant de créer et de
déployer des services Web. BEA Systems a
annoncé en février dernier sa plate-forme WebLogic
E-Business Platform, qui permet une intégration et
une collaboration directe business-to-business
(B2B). Oracle a baptisé pour sa part son initiative
".Now", avec une offre produit architecturée autour
d’Oracle 9i, son serveur d’application et base de
données. IBM a annoncé le 28 mai dernier que son
application serveur WebSphere 4.0 serait
compatible avec d'autres standards, qui permettront
aux utilisateurs de développer des applications et
des services sur le Web. Enfin, la nouvelle base de
données d'IBM sera compatible avec les services
Web.
Mais les services Web ne sont pas destinés qu'aux
grandes entreprises. Début juin, la société
américaine Verizon a annoncé que sa suite de
comptabilité Rivio Business Services serait
proposée à plus de trois millions de PME clientes
sous cette forme. Verizon leur proposera de gérer
les fiches de paie et les notes de frais sur le Web,
en plus d'offrir d'autres services liés à la gestion du
personnel.
Les défis à relever
En utilisant les services Web, les développeurs et
les programmeurs n'auront plus à écrire chaque
ligne de code dans des systèmes complexes. Les
entreprises, elles, vont gagner du temps et de
l'argent en échangeant des services avec leurs
partenaires. Mais avant que les services Web ne
soient adoptés unilatéralement, quelques défis
majeurs doivent être relevés.
Trop de standards. Malheureusement, les
nombreux développements de standards autour des
services Web pourraient compliquer les choses au
lieu de les simplifier. En plus des standards
mentionnés ci-dessus, d'autres, comme le ebXML
(e-business XML) sont développés pour traiter des
problèmes spécifiques au commerce. Oasis, un
comité de standards international, développe avec
l'aide de BEA un Business Transaction Protocol,
tandis que Bowstreet, Oracle, IBM, HP et Sun
travaillent à des spécifications similaires, appelés
Transaction Authority Markup Language (XAML).
Cette pléthore de standards rend difficile pour les
éditeurs la prise en charge des services Web.
Toutefois, les experts estiment que des standards
plus généraux, par exemple SOAP, sortiront
gagnants de cette confrontation.
Accès. Il va également falloir définir qui a le droit
d'utiliser quels services. L'arrivée des services Web
implique la mise en place d'un nouveau système de
paiement. On se pose donc la question des
systèmes d'authentification et de gestion des
abonnements. Il n'y a pour l'instant aucun moyen de
s'assurer que l'accès à un service donné est limité
aux sociétés qui ont le droit de l'utiliser. La nature
du Web est telle que les sites pointent les uns vers
les autres autres sites via des liens HTTP. Il serait
donc assez simple de pointer de la même façon
vers des services. L'un des grands débats porte par
ailleurs sur la façon dont les sociétés doivent faire
payer l’accès aux services Web qu'elles proposent,
sur le modèle de l'abonnement ou en fonction de
l'utilisation.
Sécurité. La sécurité est un sujet vital pour tous les
acteurs des services web. On a pour l'instant
confiance dans les modèles existants, même s'ils
sont peu évolués, notamment le SSL et les listes de
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contrôles d'accès. Il faut également compter avec
l'apport des technologies émergentes
(l'infrastructure clé publique, PKI, par exemple).
Les services Web sont pour demain. Les
responsables informatiques devraient se préparer à
cette évolution. Plusieurs petites choses sont
possibles, à défaut d'embrasser immédiatement ce
nouveau concept. Tout d'abord, les entreprises
doivent investir dans une infrastructure qui sera
compatible avec les nouveaux standards et les
standards émergeants qui rendent les services Web
possibles. Ensuite, Elles peuvent déjà commencer à
réfléchir aux audiences potentielles de leurs propres
services Web : clients, employés, fournisseurs et
partenaires.
En réfléchissant aux types de services dont chacun
de ces groupes a besoin et à ce qu'ils sont prêts à
investir, les responsables informatiques seront
mieux à même de cerner le type de services qu'ils
entendent proposer à l'avenir.
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3 - Des outils de développement habillés aux couleurs du Net
Baptisée Visual Studio.Net, la nouvelle suite d'outils de développement de Microsoft sera entièrement orientée vers la création d'applications pour le Web.
Microsoft a annoncé la sortie prochaine des outils
de développement qui permettront de créer des
applications pour le web. Le pack Visual Studio.Net
inclut des mises à jour des langages de
programmation Visual Basic et Visual C++, ainsi
que la première version de C#, un nouveau langage
de programmation conçu pour simplifier l'élaboration
d'applications.
Cette offre d'outils de conception logicielle
représente un pas en avant pour la stratégie .Net de
l'éditeur, qui a l'intention d'orienter son système
d'exploitation Windows et ses logiciels vers les
services Web. L'idée est de mettre ces logiciels à
disposition sous forme de service. Ils seront
accessibles via internet, aux PC et aux appareils
nomades comme les téléphones mobiles, les
assistants personnels ou n’importe quel appareil
connecté à Internet et doté d’un navigateur.
Des outils de développement "malléables"
Avec sa nouvelle offre, Microsoft se met en
concurrence directe avec d'autres compagnies
comme Sun Microsystems, Oracle ou IBM. Toutes
veulent séduire les entreprises en leur proposant
des logiciels et services Web spécialement adaptés
à leurs besoins.
Microsoft compte sortir les deux versions haut de
gamme ("Enterprise Architect Edition" et
"Enterprise Developer Edition") de son nouveau
pack d'outils de développement d'ici la fin de
l'année. L'éditeur a déjà sorti une version test de
Enterprise Developer Edition destinée aux
développeurs professionnels.
Dan Hey, chef de produit Outils de développement
chez Microsoft Corp., explique que les deux éditions
vont comporter des utilitaires de test qui permettront
aux programmeurs d'évaluer la vitesse et les
performances du logiciel qu'ils ont créé. Si les
résultats sont décevants, ils pourront alors
retravailler leur logiciel.
Ces deux nouvelles éditions contiennent des
composants logiciels fournis sous forme de code
pré-écrit. Les programmeurs pourront les
"assembler" à leur guise pour créer leur propre
logiciel, poursuit Dan Hey. Il cite, comme exemple
de composant que l'on pourra trouver dans ces
deux versions, le "portefeuille virtuel" présent sur
n’importe quel site de e-commerce.
Microsoft pense aux utilisateurs "non-techniques"
Dans Hey ajoute que les deux éditions permettront
aux chefs de projet chargés du développement des
logiciels de créer un modèle englobant les
instructions et les composants. Cela aidera leur
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équipe à élaborer les applications et à travailler plus
facilement en collaboration.
"Enterprise Architect Edition" comporte des options
censées faciliter le travail des chefs de projet non-
techniques. Ils pourront travailler avec les
programmeurs sur la création des logiciels grâce
aux fonctionnalités de "modélisation" intégrées.
Elles leur permettront en effet de créer une
représentation graphique du logiciel qu'ils
souhaitent développer.
« Nous proposions déjà des outils de modélisation
basiques, mais avec ces nouvelles éditions nous
avons fait un pas de géant », a affirmé Dan Hey.
« Les éditeurs réalisent qu'il faut de plus en plus
faciliter aussi la tâche aux non-spécialistes de la
programmation », explique l'analyste David Smith,
de l'institut d'études Gartner Group. « Cela a
toujours été plus ou moins un objectif à atteindre,
mais sa faisabilité semble bien réelle aujourd'hui. »
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4 - Le XML schéma déjà contesté
Tim Berners-Lee, directeur du World Wide Web Consortium, a présenté officiellement les
spécifications du schéma XML (Extensible Markup Language) qui aura nécessité deux ans de développement. Et déjà des voix s'élèvent contre sa complexité.
« Le schéma XML est prometteur en ce qui
concerne la portée et la puissance à disposition au
cœur du langage XML. En conjonction avec
XML Namespaces, XML Schema est le langage qui
permettra de créer des applications XML » a
déclaré Tim Berners -Lee, le directeur du World
Wide Web Consortium (W3C), lors de sa
présentation des spécifications de XML Schema.
Après plus de deux ans de développement, les
spécifications du schéma XML rendront l'échange
des données, parmi d'autres fonctionnalités, plus
simple qu'avec le DTD (Document Type Definitions).
Selon le W3C, une recommandation indique que
ces spécifications sont stables, qu'elles contribuent
à la fluidité des opérations effectuées sur le web et
qu'elles ont été étudiées par les membres du W3C.
Ces derniers sont en faveur de son adoption par les
universités, les organisations industrielles et les
organismes de recherche.
Cependant, ces spécifications rencontrent déjà de
sévères critiques… De l'avis de certains, elle sont
beaucoup trop complexes, au point que plusieurs
experts XML ont dû créer des schémas alternatifs
plus légers. Certains des membres du W3C
espèrent même que les versions futures seront
incompatibles avec cette première mouture afin
qu'elles n'en conservent pas les défauts.
XML Schema est l'une des créations de standard
les plus en vue du moment. Le schéma définit un
vocabulaire commun ainsi que la structure et le
contenu des documents XML. Les spécifications
XML Schema devraient rendre plus facile et moins
coûteux les échanges de données entre les
entreprises que ne le permettait jusqu'alors le
standard Document Type Definitions.
La période préliminaire de XML Schema s'est
achevée la semaine dernière. Ses spécifications
sont à présent entre les mains de Tim Berners -Lee,
qui déterminera si tel ou tel élément technique en
empêche la sortie. Les officiels du W3C souhaitent
qu’une décision soit prise dans les semaines à
venir.
Intérêt extrême
« XML Schema fournit des outils plus robustes que
ceux qui existent à l'heure actuelle », explique Leo
Massarani, ingénieur principal de The Thread, un
réseau Internet basé à New York qui aide des
sociétés de prêt-à-porter à créer des chaînes de
livraison personnalisées sur l'Internet.
Selon Leo Massarani, les fichiers doivent souvent
être imprimés et faxés parce qu'il n'existe pas de
langage commun pour décrire des éléments tels
que les commandes ou les objets. « À l'heure
actuelle, il existe 20 ou 30 systèmes différents et de
multiples sous -catégories, et aucun standard
commun. C'est un vrai cauchemar », ajoute-t-il.
Henry Thompson, un des éditeurs de XML Schema,
pense que l'immense intérêt suscité par ces
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nouvelles spécifications n'a rien de surprenant.
« Les gens ont compris que l'Internet leur ouvre de
nouvelles voies pour gagner de l'argent avec leurs
données », affirme Thompson, membre du W3C à
Edimbourg, en Ecosse. « Mais pour gagner cet
argent, ils doivent transférer leurs données sur le
web, ce que permet XML Schema de manière
beaucoup plus performante. »
Pourtant, selon certains, le groupe de travail en a
trop fait, d'où un processus de développement
excessif et des spécifications trop complexes.
« Le problème principal, à mon avis, c'est leur trop
grande complexité », a confié James Clark, expert
XML à Bangkok, en Thaïlande, qui a sorti en
décembre son propre schéma, baptisé Trex. « C'est
parfait si vous êtes une énorme société comme
Microsoft ou IBM, qui n'ont qu'à mobiliser quelques
développeurs supplémentaires, mais XML était
censé réduire ce genre d'écarts. »
Trex, que Clark a soumis à l'Organization for the
Advancement of Structured Information Standards,
est plus simple et plus souple, car il se focalise
exclusivement sur la validation de documents XML.
Une autre tentative du même genre, nommée
Relax, a été initiée par Makoto Murata, ancien
membre du groupe de travail sur le XML Schema.
Selon Murata, ce groupe s'intéressait plus aux
profits qu'à la technologie, au contraire de celui qui
avait travaillé sur le premier XML. Ce dernier « n'a
pas fait XML pour l'argent ou pour enrichir les
entreprises, mais pour faire progresser la
technologie et l'industrie », explique Murata, qui
travaille avec l'International University of Japan
Research Institute et a rejoint récemment les rangs
d'IBM à Tokyo.
Clark et Murata ont dernièrement uni leurs efforts
pour créer OASIS, à Billerica (Massachusetts).
Clark espère pouvoir présenter les premiers
résultats de leurs travaux dans deux ou trois mois.
Le marché décidera
Selon Jonathan Robie, membre du groupe de travail
pour Software AG, à Durham (Caroline du Nord),
les schémas alternatifs sont aussi bons et moins
onéreux, mais ils n'obtiendront pas la même part de
marché, faute d'être soutenus par les principaux
éditeurs. Software AG envisage ainsi de choisir
XML Schema, même si Robie pense que cela leur
coûtera plus cher. « Ce serait parfait s'il n'y avait
qu'un schéma de langage, mais ce ne sera pas pour
tout de suite », explique Robie. « C'est le marché
qui décidera. »
Pour sa part, Henry Thompson ne considère pas
Trex et Relax comme des concurrents, ces
spécifications ayant selon lui un champ moins large
que XML Schema.
Une autre spécification, baptisée Schematron, a été
initiée par Rick Jelliffe, membre du groupe de travail
sur le XML Schema, qui représentait l'Academia
Sinica Computing Centre à Taipei (Taiwan) jusqu'à
ces derniers jours. Jelliffe affirme que les défauts
qui l'incitent à chercher une alternative persistent,
mais il se dit ébahi de voir combien le schéma est
d'ores et déjà satisfaisant.
Le changement le plus positif tient à « la prise de
conscience que XML Schema ne sera pas le
langage de schéma universel et définitif », explique
Jelliffe, désormais Ingénieur principal de Topologi
Pty. Ltd., basé à Sydney. « Je pense que si nous
pouvons calmer les attentes des gens et des
services commerciaux, XML Schema sera un
succès. »
En dépit des polémiques, beaucoup soutiennent
XML Schema, y compris Microsoft Corp., IBM et
Oracle Corp. Microsoft a annoncé la semaine
dernière une démonstration technique de son
schéma XML. L’éditeur a inclus XML Schema dans
la seconde bêta de Visual Studio.Net qui a été
donnée aux participants de la conférence TechEd
de Microsoft, en juin dernier. Les officiels de
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Microsoft reconnaissent que les spécifications sont
compliquées, mais ils expliquent que des outils
devraient préserver les développeurs de cette
complexité.
« La vérité, c'est que Schema essaie de résoudre
une grande difficulté », explique David Turner,
responsable de programmation senior chez
Microsoft. « La majorité des personnes impliquées
pensent que le résultat en vaut la peine, et que c'est
une impérieuse nécessité. »
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5 - Les concessions tactiques de Microsoft
Le gouvernement va-t-il protéger Microsoft contre
lui-même ? Au début du mois d’août, des rumeurs
ont circulé indiquant que Microsoft avait repoussé à
2005 la sortie de Blackcomb, le successeur de
Windows XP qui intègrera complètement les
éléments de sa plateforme .Net. En juin, l’éditeur
annonçait qu'il n'intégrerait pas les Smart Tags dans
Windows XP. Ces derniers devaient permettre de
relier directement les utilisateurs aux services
Internet MSN et bCentral. Dans les deux cas,
apparemment, Microsoft voulait prouver sa bonne
foi à la justice : la compagnie allait prendre toutes
les précautions nécessaires au moment d'associer
des services Web estampillés Microsoft à Windows.
Voilà qui change de la manière dont elle avait
procédé pour faire adopter Internet Explorer par les
utilisateurs de Windows.
Bien sûr, le plus cher désir de Microsoft serait de
contrôler à la fois les joueurs et le terrain de jeu,
comme ce fut le cas pour Windows et ses
applications. Les standards XML à la base de .Net
ressemblent à un système d'exploitation pour
Internet. Les services web (composants créés par
Microsoft à l'aide d'un langage C# se rapprochant
de Java) sont liés à ce système pour former des
applications distribuées. Rien n'est plus attractif
pour l'industrie du e-commerce que les services
Web, qui pourraient permettre de réduire
notablement le temps d'intégration et de créer de
nouvelles sources de revenus. Microsoft veut fournir
la plate-forme, les outils de développement et
autant de services que possible.
En même temps, les standards XML des services
Web sont aujourd'hui résolument ouverts et neutres.
Sur Windows 2000, les services Web écrits en Java
et fonctionnant sur un serveur d'application iPlanet
font aussi bien l'affaire que les services Web de
Microsoft. Si les services Web étaient trop liés à
Microsoft, les utilisateurs se sentiraient piégés et
fuiraient une approche pourtant prometteuse
concernant le développement et l'intégration
d'applications. En confirmant la presque totalité du
jugement original, la cour d'appel a obligé l'éditeur,
dans le cas de Blackcomb et des Smart Tags, à
battre un peu en retraite. Et cela pourrait assurer un
plus grand succès aux services Web, qui profiteront
essentiellement aux responsables informatiques et,
ironiquement, à Microsoft lui-même.
Microsoft et IBM ont mené le développement des
standards ouverts des services Web. Le plus
important d'entre eux, le Simple Object Access
Protocol (SOAP), définit l'enveloppe et les schémas
d'encodage pour les services Web basés sur du
XML. Bien que SOAP soit aujourd'hui un standard
ouvert, on redoute que Microsoft en crée à terme
une version propriétaire et force la main aux
consommateurs en déclinant cette version en outils,
systèmes d'exploitation et applications. Cependant,
les récentes concessions de Microsoft montrent que
la compagnie est peut-être moins portée à choisir
cette approche propriétaire.
Les responsables informatiques qui cherchaient une
bonne raison de repousser la mise en place de
programmes pilotes de services Web sur une plate-
forme se réjouiront. Tant que vous ne vous penchez
pas sur les graves problèmes de sécurité et
d'authentification, vous pouvez facilement mettre en
place un petit projet en utilisant les outils en version
bêta de Microsoft ou un serveur d'application J2EE
XML tel que WebLogic Server 6.1 de BEA. Les projets
qui impliquent une personnalisation de masse,
comme l'offre de combinaisons de services
personnalis és aux clients, sont une bonne façon de
commencer.
Bien entendu, Microsoft continuera pendant ce
temps à tester la justice pour voir jusqu'où il peut
aller, comme il l'a démontré avec la mère de tous
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les services Web .Net, Hailstorm. Hailstorm, c'est
une initiative audacieuse visant à gérer les profils et
les identités de tous les utilisateurs sur Internet. Et
malgré les souhaits de Microsoft, les services Web
et .Net ne seront sûrement pas synonymes. Cela ne
peut que stimuler la vague déferlante des services
Web.
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6 - Services Web. Nos questions à Bill Gates
Que pensez-vous des stratégies concurrentes
de Sun Microsystems, Hewlett-Packard et IBM
sur le terrain des services Web ?
HP et Microsoft sont très complémentaires. Notre
travail doit aboutir à une double satisfaction du
client, issue de cette collaboration... Pour ce qui est
d'IBM, beaucoup a été dit sur nos rapports
concurrentiels. IBM est globalement la plus grande
compagnie informatique. Et Microsoft, elle, est la
plus importante en termes de ventes de produits.
Ces partenariats sont très importants. Nous
apprécions le fait qu'IBM prenne très au sérieux les
services Web XML. IBM a été un très bon
partenaire, quand on pense aux normes SOAP
(Simple Object Access Protocol) et UDDI (Universal
Description, Discovery and Integration) qui ont été
créés. Ensuite, IBM gère la phase de mise en
oeuvre de la plate-forme avec son WebSphere, et
nous avec .Net.
En fait, ce fonctionnement s'applique à beaucoup
d'applications. IBM fournit sous licence nos produits,
comme c'est le cas pour les serveurs fonctionnant
sous Windows. Ils utilisent leur technologie pour
construire des portables tournant sous Windows.
Lorsque la norme internationale XML est utilisée
correctement, elle permet d'obtenir le plus haut
niveau d'interopérabilité possible entre différentes
plates -formes.
Et pour Sun ?
Sun fonctionne différemment, car son activité la plus
lucrative est la vente de matériels à un coût élevé.
Nous prenons en charge le langage Java, malgré le
fait que Sun, propriétaire de Java, nous empêche
d'utiliser son runtime (Ndlr : la version d'un langage
ne permettant que l'exécution des programmes
créés avec ce langage). Nous avons trouvé d'autres
moyens pour ce faire. Sun se comporte comme le
reste de nos concurrents, il n'est ni pire ni meilleur
dans son raisonnement. Sun ne jure que par les
matériels au coût élevé. Il pense que financer la
recherche et le développement de logiciels est
absurde, étant contre l'idée de donner du pouvoir
aux utilisateurs.
Quelle est la position actuelle de Microsoft sur
Java ?
Etant donné que Sun n'a pas fait de son langage
Java une norme industrielle, Microsoft a vraiment
fait des prouesses en parvenant à le prendre en
charge de façon si complète. Nous avons créé et
continuons à vendre la meilleure machine virtuelle
Java qui existe (Ndlr : une couche logicielle critique
qui permet à un programme écrit en Java d'être
exécuté sur un ordinateur spécifique). Java fait
partie intégrante de notre suite Visual Studio. L'idée
qu'un seul langage soit adopté au détriment des
autres a été écartée uniformément. Java va donc
être un langage important parmi d'autres.
Visual Basic a évolué en 10 ans d'existence.
D'après vous, combien de temps faudra-t-il aux
développeurs pour s'y adapter et pour adopter
le nouveau modèle de services Web ?
Ce qui a surtout changé dans le langage de
programmation Visual Basic, c'est qu'il est passé du
mode texte au mode graphique. Cette transition a
été beaucoup plus dure dans le cas du langage C.
Microsoft a repris cette interface graphique et en a
fait un outil plus maniable, appelé Microsoft
Foundation Classes (MFC). La plupart des
applications de Windows écrites en langage C
utilisent MFC.
Avec le passage au XML, qui est l'équivalent
moderne du MFC au sein de l'architecture .Net, il ne
sera pas difficile d'entrer dans le monde du XML. Un
temps d'apprentissage est nécessaire, mais ce
format n'es t vraiment pas complexe. Et pour ceux
qui connaissent déjà, la transition se fera en
douceur.
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7 - Quel avenir pour la tentative de clonage Open-Source
Le projet .NET intéresse les linuxiens mais, évidemment, ils refusent d'en laisser l'exclusivité à Microsoft. Ils ont donc décidé d'en programmer une version sous leur OS préféré, baptisée Mono.
Un groupe de défenseurs du logiciel libre envisage
de cloner .NET, la nouvelle plate-forme de
développement internet de Microsoft qui se
présente comme un véritable système d'exploitation
à l'échelle du web.
L'éditeur de logiciels Xiniam, qui participe
notamment au développement de l'interface
utilisateur Gnome pour Linux (le système
d'exploitation libre de droit concurrent de Microsoft
Windows), a mis à la disposition des développeurs
sur l'Internet les outils open-source permettant de
mener à bien le projet Mono ("singe" en espagnol).
Celui-ci vise explicitement à développer un clone
Linux de .NET. Au menu : un compilateur Linux
pour le langage de programmation C# de Microsoft
utilisé dans .NET, une adaptation des librairies de
programmation .NET et des outils pour le portage
du code source sur différentes plates -formes.
.NET réunit un ensemble d'outils permettant de
développer de nouvelles applications logicielles
distribuées et de nouveaux services web capables
de dialoguer et de fonctionner avec la multitude de
plates -formes matérielles susceptibles de se
connecter un jour ou l'autre à l'internet (PC,
PocketPC, mobiles, etc.). Mais rien ne garantit que
ce système sera compatible avec des plates -formes
logicielles concurrentes de Windows comme le
système d'exploitation libre de droit Linux.
Nombreux sont les développeurs open-source qui
craignent, à cet égard, de devoir recourir à des
services ou des technologies Microsoft qui ne sont
pas libres de droit, s'ils développent leurs
applications en s'appuyant sur la plate-forme .NET.
Un projet fédérateur pour les partisans de Linux
Or, Microsoft a dévoilé suffisamment de détails sur
son projet .NET pour permettre à des
programmeurs de créer leur propre ensemble
d'outils compatibles avec l'original. Le directeur
technique (CTO) de Xiniam, Miguel De Icaza,
estime que si les programmeurs Linux se mettent
au travail dès aujourd'hui pour développer un clone
libre de droit de .NET, cela permettra d'éviter que
Microsoft contrôle seul la totalité du système.
« Dans cinq ans, si tout tourne sur .NET, vous
pourrez prendre n'importe quel exécutable et le faire
tourner sous Linux », explique De Icaza, ce qui
implique que même les applications écrites pour
Windows tourneront sous Linux. Inversement, un
logiciel Linux développé grâce à Mono pourra
tourner sous Windows. Tout cela pourrait fort bien
contrecarrer la toute puissance de Microsoft dans le
domaine des systèmes d'exploitation comme dans
celui des applications.
« Nous allons cloner la plate-forme de
développement .Net parce que c'est une plate-
forme formidable sur laquelle s'appuyer », reconnaît
De Icaza, qui espère mobiliser à cette fin la
communauté du logiciel libre. Certains experts se
demandent cependant si le projet très ambitieux de
Xiniam ne va pas finalement tourner à l'avantage de
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Microsoft. « Cela pourrait constituer pour Microsoft
une ouverture sur l'univers du logiciel libre », estime
Dan Kuznetsky, un analyste d'IDC interviewé par
NewScientist.com.
Mais selon De Icaza, il est trop tôt pour s'inquiéter
d'éventuelles manoeuvres de Microsoft visant à
détourner leurs efforts. « C'est un projet excitant, et
nous pouvons toujours l'orienter dans de nouvelles
directions », a-t-il simplement déclaré à l'édition en
ligne du magazine anglais.
D’après Randy Heffner, analyste du Gigagroup, une
implémentation open-source de .Net sous Linux
constituerait pour .Net un tremplin intéressant vers
les plateformes non-Microsoft. Mais « lorsque Mono
sera disponible, il ne fournira que des capacités de
développement et d’exécution limitées - ce ne sera
pas une plateforme d’application complète »,
estime-t-il. De même, parce qu’il s’agira d’une
plateforme open-source, les entreprises risquent
d’hésiter à l’adopter à cause des ressources
humaines nécessaires pour la supporter. Enfin, la
volonté d’intégrer complètement le SDK (kit de
développement logiciel) de l’architecture .Net de
Microsoft à Mono va créer des problèmes de
propriété intellectuelle avec ce dernier, notamment
par rapport à la licence GPL (General Public
Licence) que Mono souhaite utiliser. Autant
d’élément qui commandent aux développeurs
d’attendre pour voir et, quoiqu’il en soit, de ne pas
se reposer sur la perspective de bénéficier un jour
d’une implémentation complète de .Net sur les
plate-formes non-Microsoft.
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Passport
Passport, système d’authentification contreversé
1 - Windows XP pousse à l’adoption de Passport
La dernière version XP du système d'exploitation Windows oblige les utilisateurs à créer un
compte sur le service d'authentification Passport de l'éditeur pour avoir accès aux nouvelles fonctions de messagerie instantanée et de téléphonie.
La version bêta a démontré comment Windows XP
vient soutenir .Net, l'initiative de Microsoft consistant
à vendre des logiciels comme des services.
Certains disent qu'en se servant de Windows XP
pour pousser les utilisateurs à créer des comptes
Passport, Microsoft se sert de sa position
dominante dans le secteur des systèmes
d'exploitation pour prendre pied sur le marché
naissant des services et des abonnements en ligne.
L'intégration de Passport ferait renaître le spectre
de la menace antitrust qui pèse sur le système
d'exploitation.
"Nous nous posons vraiment des questions sur
Passport, car HailStorm et .Net vont frustrer les
consommateurs de la possibilité de choisir", estime
John Buckley, un des vice-présidents d’AOL Time
Warner. "Tenter de dominer de nouveaux secteurs
en se servant du monopole dont ils disposent, c'est
aller droit vers les problèmes".
Microsoft a longtemps prétendu qu'il avait le droit de
fournir différents produits avec son système
d'exploitation. Dans le cas de Passport, en
particulier, l'éditeur a déclaré qu'il ne serait
"absolument pas envahissant" et que les
consommateurs pourraient choisir de l'utiliser ou
pas.
ProComp, un groupe commercial basé à
Washington, D.C. et dont certains membres sont
des concurrents de Microsoft (AOL, Oracle et Sun
Microsystems), a présenté fin juin un livre blanc
critiquant les plans d'intégration de .Net, de
HailStorm et de Passport.
Ce document de 61 pages assure que Microsoft
tente de s'emparer d'un "monopole d'identité" à
travers Passport. Le groupe s'attaque également
aux objectifs plus larges visés par Microsoft
avec.Net et HailStorm, affirmant : "Windows XP est
conçu pour que les utilisateurs soient contraints
d'adopter les services web de Microsoft".
L'annonce de ProComp suit les critiques concernant
les services web émises en juin par deux
procureurs généraux du procès antitrust contre
Microsoft. Les procureurs généraux Richard
Blumenthal du Connecticut et Tom Miller de l'Iowa
ont déclaré que le géant du logiciel "pourrait
actuellement tenter de maintenir et d'étendre son
monopole" en livrant de nouvelles fonctions dans
son nouveau système d'exploitation.
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Mais plusieurs des bêta-testeurs de Windows XP
défendent l'éditeur. Ils encensent les avantages
procurés par l'intégration de Passport et rejettent les
insinuations selon lesquelles Microsoft les force à
ouvrir des comptes.
"Il y aura toujours des gens qui auront le sentiment
qu'on les a forcé à créer un compte Passport",
indique Pete Kovacevic, utilisateur de longue date
de Windows qui habite à Tucson en Arizona. "Je
pense que c'est une psychose liée au nom Microsoft.
Mais, à mon avis, les avantages qu'il y a à en tirer
vont l'emporter".
Créer un compte Passport, le service
d'authentification de Microsoft compatible .Net, est
pourtant obligatoire pour utiliser certaines
nouveautés de XP, notamment le logiciel de
communication Windows Messenger. Les
utilisateurs ont même la possibilité de lancer leur
compte Passport en même temps qu'ils démarrent
leur PC.
Certains analystes et experts légaux ne voient pour
leur part rien de fondamentalement anticoncurrentiel
dans l'intégration de Passport dans Windows XP.
"On peut difficilement affirmer qu'il est
fondamentalement anticoncurrentiel d'ajouter des
choses au système d'exploitation", indique Andy
Gavil, professeur de droit spécialisé dans les procès
antitrust de la Howard University School of Law.
"Même une société monopolistique à le droit de
participer".
Bob Zurek, analyste pour Forres ter Research, est
du même avis.
"Je ne le considère pas comme une innovation
étouffante", déclare-t-il. "Je le considère plutôt
comme quelque chose de positif, tant que le
consommateur sait ce qui va se passer et de quoi il
s'agit. Il y a un prix à payer pour utiliser certaines
fonctions, et Passport, c'est la barrière de péage".
Une passerelle vers les services Web de Microsoft
Windows et Office se sont arrogé plus de 90% des
parts de marché dans leurs domaines respectifs,
selon Dataquest. Mais selon les analystes,
Microsoft ne peut pas continuer à se contenter du
marché des logiciels PC pour soutenir la croissance
de son chiffre d'affaires.
C'est pour cette raison que l’éditeur a commencé à
mettre en place les éléments de .Net, une stratégie
visant à vendre des logiciels sur Internet, comme s'il
s'agissait de services ou sur la base d'un
abonnement. Microsoft envisage de la mettre en
place pour ses logiciels, à la manière dont AOL
Time Warner encaisse tous les mois un forfait pour
son service en ligne, mais sans se limiter au PC :
les téléphones portables, les pocket PC et d'autres
périphériques sont en ligne de mire.
Le premier bloc de .Net, HailStorm , dépend
énormément de Passport, que Microsoft utilise
depuis un certain temps pour ses services MSN
Messenger et Hotmail. Passport est supposé être
une passerelle universelle pour accéder à de
nombreux services proposés par Microsoft ou des
sociétés partenaires. Certains seront gratuits, tandis
que d'autres seront payants . Les utilisateurs
s'inscrivent et ont immédiatement accès à tout
service ou site web authentifié Passport.
L'analyste Matt Rosoff, de Directions on Microsoft,
pense que pour Microsoft, faire de Windows XP une
partie de ses actifs est une bonne idée.
"Microsoft fonde toute sa future stratégie
commerciale sur les services web", déclare-t-il.
"Mais pour que cette stratégie fonctionne, Microsoft
doit d'abord démontrer que ses propres services
web sont une réussite… En intégrant la
fonctionnalité Passport dans Windows XP, Passport
touche immédiatement des millions d'utilisateurs".
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Mais pour les adversaires de Microsoft, toucher ces
millions d'utilisateurs via Windows, un produit
monopolistique selon la décision de justice du juge
Thomas Penfield Jackson, est anticoncurrentiel.
"Je ne suis pas surprise du tout, ils font ça parce
que c'est un excellent moyen de contrôler leur base
utilisateurs", indique Anne Thomas Manes,
directrice de l'innovation chez Sun. "Ils possèderont
votre identité et pourront grâce à elle vous contrôler.
Je suis surprise que le département de la justice ne
s'y intéresse pas de plus près, pour savoir de quoi il
s'agit et ce que cela entraîne pour leur situation de
monopole".
ProComp écrit dans son livre blanc : "Windows XP
ne se contente pas de promouvoir Microsoft
Passport, il promeut exclusivement Microsoft
Passport".
Des sources légales ont déclaré que, pour l'instant
du moins, l'intégration de Passport n'est en violation
d'aucune loi.
"Au pire, il tend à promouvoir la concurrence plutôt
qu'à l'étouffer", indique Gavil. "Cela ne deviendrait
un problème que si Microsoft vous obligeait à
choisir son service d'authentification plutôt qu'un
autre.
Mais Microsoft a laissé suffisamment d'ouverture
pour que les autres puissent propos er des
alternatives".
Emmett Stanton, avocat spécialiste des cas
antitrust pour Fenwick & West à Palo Alto en
Californie, est également de cet avis.
"Les consommateurs ont déjà le produit sur lequel il
y a un monopole", déclare-t-il. "Vous y ajoutez des
cadeaux en espérant qu'ils les aimeront. C'est un
peu la même chose que les autoradios rajoutées
par les fabricants automobiles".
Cette analogie est très bien choisie, d'après Tim
Adamczak, un développeur web qui utilise Windows
et habite Albany, dans l'état de New York.
"Vous pouvez toujours le désactiver, donc ça ne me
dérange pas plus que de trouver la radio sur une
voiture de location", précise-t-il.
Paul Dain, directeur du développement des
applications pour Wirestone, une société de
services basée à Emeryville en Californie, pense
que le problème de l'intégration ne pourra
probablement jamais être résolu par Microsoft.
"Il semble qu'à chaque fois qu'ils essaient d'intégrer
quelque chose dans leur systèm e d'exploitation, les
concurrents et certaines personnes vont
immédiatement lancer une attaque contre eux",
indique-t-il. "Microsoft pourrait intégrer un moyen
infaillible de vaincre le cancer dans Windows, qu'ils
trouveraient encore à redire sur son intégration à
l'OS".
Gavil adhère à ce point de vue, en précisant que les
plaintes des concurrents de Microsoft sont plus liées
à leur volonté d'imposer leurs propres services
d'authentification que d'attaquer celui de Microsoft.
"Si le seul problème d'AOL est qu'ils ont un an de
retard sur Microsoft, alors ils ont un vrai
problème", ajoute-t-il. "Mais ça n'a rien à voir avec
les questions de monopole".
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Le cheval de Troie Windows XP
Au grand dam de certains concurrents de Microsoft,
l'intégration de Passport dans Windows XP est un
excellent moyen de pousser les utilisateurs à
s’inscrire à ce service d'authentification. Et cela
fournira au géant du logiciel une passerelle pour
proposer ses services web.
"Plus il y aura de gens disposant d'un compte
Passport et plus des éditeurs tiers proposeront des
services liés à ce système d'authentification, plus il
y aura de gens pour utiliser ces services", indique
Rosoff de Directions on Microsoft. "Au lieu de devoir
se connecter sur eBay à chaque fois que vous
voulez procéder à un achat, vous vous connecterez
via Windows Messenger ou même directement via
le système d'exploitation. Il est même prévu que
votre connexion Passport se fasse
automatiquement au démarrage de l'ordinateur."
Microsoft ne semble pas non plus vouloir imposer
Passport aux utilisateurs. Si les versions de test
successives de XP proposaient de s'inscrire au
service Passport pendant l'installation, ce ne sera
plus le cas dans la version commerciale, a précisé
la porte-parole de Microsoft Erin Cullen.
La deuxième fois que vous vous connecterez sur
Internet, et jusqu'à 4 fois encore, il vous sera
proposé de créer un compte Passport. "Mais c'est
tout", indique-t-elle. "Nous essayons de le rendre le
moins gênant possible".
Michael Silver, analyste de Gartner, considère que
l'inscription au service d'authentification ne sera pas
aussi discrète que Microsoft le laisse entendre.
"Passport est tellement présent, que pratiquement
que tout le monde va s'inscrire", déclare-t-il.
Certaines des fonctions de XP, les services
Windows Messenger, Publication web et
Commande d'impression, nécessitent une
authentification Passport. Windows Messenger, la
console de communication qui offre des options de
messagerie instantanée, de vidéoconférence, de
téléphonie et de partage d'applications, est la raison
principale pour laquelle les utilisateurs s'inscriront.
En fait, Windows Messenger est à ce point
révolutionnaire que certains analystes prévoient que
cette fonction à elle seule pourrait doper les ventes
de Windows XP.
"Voilà une fonctionnalité vraiment nouvelle et
intéressante, qui va rendre ce système
d'exploitation presque indispensable", déclare Zurek,
de Forrester. "Oh, au fait, vous devez avoir un
compte Passport pour vous servir de ça !".
Une autre fonction de Windows XP a
particulièrement séduit les testeurs : la possibilité de
gérer simultanément les comptes Passport et
d'utilisateur. Dain en explique les avantages :
"Avec XP, si votre compte Passport est activé au
moment de la connexion utilisateur, vous avez un
accès transparent à tout site ou service web qui
utilise Passport pour l'authentification", indique-t-il.
"C'est en fait comme si vous preniez la connexion
au réseau privée d'AOL, mais que vous l'étendiez à
tous les réseaux. Plus important encore, Passport
est basé sur des standards ouverts que les
développeurs peuvent déployer dans leurs propres
applications et sites web".
Microsoft propose également plus de choix aux
entreprises qu'aux particuliers, qui utiliseront
probablement davantage les services
d'authentification de Microsoft. C'est ce qu'a déclaré
le président de Microsoft, Bill Gates, lors d'une
interview accordée à CNET News.com.
"Au sein de l’entreprise, Hailstorm, plutôt que de
chercher Passport pour l'authentification, se
connectera directement à Active Directory. Ainsi, la
seule fois que vous aurez besoin d’aller sur Internet,
c’est pour vos relations à l’extérieur de l’entreprise",
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indique Gates. C'est, dit-il, ce qui va plaire aux
sociétés qui cherchent "à définir des profils de
communication et à gérer leurs ressources".
Même si Microsoft parvient à uti liser Windows XP
pour susciter plus d’inscription à Passport qu'il ne
pourrait le faire autrement, cela n'assure en rien le
succès de HailStorm et des autres initiatives .Net,
indique Silver.
"Et ce que Microsoft fera après, leur taux de
réussite… Tout cela dépend des services qu'ils
proposeront", explique-t-il. "Ce n'est pas parce qu'ils
auront beaucoup de titulaires de comptes Passport
que le succès est garanti".
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2 - Pas de visa de la part des défenseurs de la vie privée
Une nouvelle fois Microsoft risque d'avoir à s'expliquer devant les régulateurs fédéraux au
sujet de son système d'identification centralisé. La perspective qu’une telle masse
d'informations privées soit entre les mains d'un groupe aussi dominant inquiète ses détracteurs.
Une douzaine d'organisations américaines de
défense des consommateurs et de la vie privée,
dont l'Electronic Privacy Information Center (Epic),
Junkbuster et Consumer Action, ont déposé une
plainte contre Microsoft le 26 juillet dernier devant la
Federal Trade Commission (FTC), la principale
agence fédérale chargée de réguler le commerce et
la concurrence. Cette réclamation vise directement
le système d'identification Passport, déjà
opérationnel mais qui est par ailleurs intégré à
Windows XP, la nouvelle version du système
d'exploitation de Microsoft.
Passport permet la collecte de nombreuses
informations personnelles auprès de ses utilisateurs
- mots de passe, coordonnées personnelles,
numéros de carte bancaire, etc. - et leur stockage
dans une base de données centrale. Tout détenteur
d'un "passeport Microsoft" n'aura plus qu'à saisir un
nom d'utilisateur et un mot de passe uniques pour
accéder aux nombreux services web (agenda,
annuaire, musique en ligne, commerce électronique,
banque directe, etc.), que Microsoft envisage de
regrouper sous l'enseigne de son futur portail
Hailstorm.
Passeport obligatoire pour consommer sur le net ?
Une fois l'utilisateur identifié dans le cadre d'un
achat en ligne, la base de données Passport, dans
laquelle Microsoft stocke son profil, se chargera de
communiquer automatiquement au site de
commerce en ligne les informations nécessaires au
bon déroulement de la transaction (nom, adresse de
livraison, numéro de carte bancaire, etc.).
Lors d'une conférence de presse qui s'est tenue
mardi dernier, le directeur exécutif de l'Epic, Marc
Rotenberg, s'est inquiété des menaces que fait
peser ce système Passport sur le respect de la vie
privée, surtout en prévision de son intégration dans
XP, lequel est selon lui « appelé à devenir le
principal moyen d'accès des consommateurs à
Internet ». L'Epic et six autres organisations de
défense de la vie privée vont demander à la FTC de
se pencher sur l'intention qu'à Microsoft de
« collecter, tracer et établir le profil de millions
d'internautes ».
« Microsoft apparaît de manière inquiétante comme
un gouvernement délivrant des passeports,
effectuant des contrôles d'identité et prélevant des
droits sur toutes les transactions », estime Jason
Catlett, le président de Junkbusters. Selon lui, voir
la firme jouer « un rôle aussi central dans le e-
commerce » est une idée aussi séduisante que
« transformer le triangle des Bermudes en plate-
forme aéronautique ».
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La sécurité du système mal assurée ? Pour Richard Smith, le directeur technique de la
Privacy Foundation, qui ne fait pas partie des treize
"plaignants" mais qui soutient l'initiative, Microsoft
veut devenir une « passerelle vers Internet sur toute
la ligne » et « la compagnie qui détient toutes les
informations personnelles sur les consommateurs »,
ce qui soulève de nombreuses questions au regard
de la réglementation antitrust. « C'est comme si
c'était la seule compagnie de cartes de crédit sur
Internet », a-t-il déclaré.
« Nous pensons avoir conçu un système
d'authentification qui est un modèle pour l'industrie,
parce qu'il permet aux utilisateurs d'avoir un
contrôle sur leurs propres informations et sur qui est
autorisé à y accéder », s’est défendu de son côté
Microsoft par la voix d'un de ses porte-parole. Reste
que la sécurité d'un tel système de base de
données centralisée n'est pas assurée. « De
nombreux programmeurs ont mis à jour des bugs
de sécurité dans les logiciels de Microsoft »,
rappelle Marc Rotenberg. Et d'ajouter : « Microsoft
ne s'est jamais imposé comme un Fort Knox de la
vie privée sur internet. »
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3 - Le choix de l’ouverture à la concurrence
Accusé de réserver Passport à ses seuls services et applications, Microsoft autorise
finalement toute entreprise cliente ou concurrente à exploiter son système d'authentification. Sursaut altruiste ou entrisme technologique ?
Microsoft a ouvert jeudi 20 septembre son système
d'authentification Passport à la concurrence. En fait,
le coeur du système Passport reposera à partir de
2002 sur un standard d'authentification développé
par le MIT (Massachusetts Institute of Technologie)
et baptisé Kerberos, explique Microsoft dans un
communiqué. Résultat : toute entreprise ayant une
solution d'authentification basée sur ce standard,
pourra utiliser le système Passport sur ses propres
serveurs. Il faudra cependant souscrire un contrat
de licence avec Microsoft, dont le montant n'a pas
encore été fixé, nous a indiqué l'éditeur. Au final,
Microsoft entend créer une "fédération" de sites
utilisant le système Passport.
L'empire contre-attaque Avec cette opération d'ouverture à la concurrence,
Microsoft semble clairement vouloir couper l'herbe
sous le pied aux détracteurs de Passport, même s'il
s'en défend. « Nous avons simplement écouté les
suggestions de nos grands partenaires qui
bloquaient sur le fait que les données étaient toutes
hébergées sur un data center Microsoft aux USA »,
explique Alain Le Hegarat, responsable marketing
de la division .Net chez Microsoft France.
Le géant de Redmond a déjà plusieurs fois redressé
la barre avec Passport. En début d'année, il s'était
vu reprocher de constituer via Passport une base
clients planétaire qu'il pourrait ensuite revendre à
ses partenaires. Suite à cette polémique, Microsoft
s'était engagé en avril dernier à ne pas exploiter
commercialement les données obtenues via
Passport.
Principal reproche fait à Microsoft : l'ensemble des
informations personnelles demandées lors de
l'enregistrement sont réunies au sein d'une même
base de données contrôlée par Microsoft, ce qui
représente également des risques en terme de
sécurité. En septembre, Microsoft a donc réduit le
nombre de champs obligatoires durant l'inscription à
Passport, d'une dizaine (nom, prénom, localisation,
type de plate-forme, etc.) à seulement deux
(identifiant et mot de passe).
Bientôt deux systèmes concurrents
Restait encore le problème de la localisation des
données, exclusivement chez Microsoft. Il est
désormais résolu puisque elles pourront être
stockées sur les serveurs des différentes
entreprises qui adopteront la technologie Passport.
Une évolution qui n'empêchera pas Microsoft
d'instaurer une nouvelle situation monopolistique en
incitant un nombre toujours croissant d'entreprises à
adopter son système.
L’éditeur n'est pourtant pas seul sur le secteur. Il a
pour commencer face à lui un concurrent de taille :
AOL. Le numéro un mondial des services en ligne
développe en effet son propre système
d'authentification répondant au nom de code "Magic
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Carpet" (tapis volant). Il est sensé être finalisé d'ici à
la fin de l'année et devrait être notamment adopté
par Amazon.com.
De son côté, l'américain Sun Microsystems s'est
entouré de 33 partenaires pour répondre au
système Passport de Microsoft. Une coopération qui
regroupe notamment Cisco Systems, Verisign, RSA,
Real Networks, Sony et Gemplus dans le secteur
des technologies de l'information, ainsi que les
opérateurs Globalcrossing, NTT DoCoMo ou
Vodafone, sans oublier des compagnies aériennes
telles qu'United Airlines ou American Airlines.
Réunis au sein du "Liberty Alliance Project", ils
lanceront d'ici à 6 mois un système d'identification
unique pour les réseaux, qui laisserait un contrôle
maximum aux utilisateurs.
Alternative sérieuse ou effet d'annonce ?
Sun insiste opportunément sur le fait que la
nouvelle solution « protègera la vie privée des
consommateurs », ce qu’a assuré Piper Cole, vice-
président de la compagnie, dans un communiqué.
Par quel moyen ? Principalement en donnant à
l'utilisateur un relatif contrôle des données le
concernant. Il pourra notamment limiter les
informations transmises et choisir la société qui
gérera son compte.
Autre intérêt : la solution de l'Alliance se veut
« ouverte ». Ce qui ne signifie pas que son code
sera disponible, ni que la solution proposée
reposera sur la licence GNU GPL des logiciels
libres. Non, rien de tout cela. Par "ouvert" il faut
comprendre "ouvert à tous". L'Alliance se déclare
avant tout « fédératrice », elle lance donc un appel
à tous les acteurs souhaitant la rejoindre. Y compris
ses concurrents Microsoft et AOL, au moins pour
qu'ils prévoient une passerelle d'interopérabilité
entre leurs systèmes et la solution de l'Alliance.
Microsoft conserve pour l’instant une longueur
d'avance sur ses concurrents puisque son système
compte déjà 165 millions d'utilisateurs et qu'il est
intégré à Windows XP.
Il faut par ailleurs reconnaître que Sun ne donne
aucune précision technique sur sa solution. Une
omission que Microsoft ne manque pas de
souligner, tout en se félicitant de cette annonce :
« Cela confirme qu'un système d'authentification
unifié est une bonne idée », explique Alain Le
Hegarat, responsable marketing de la division .Net
chez Microsoft France. « De plus, nous avons
ouvert Passport il y a 10 jours à la concurrence, ce
que propose aujourd'hui l'Alliance, le mode
coopératif est donc bien la marche à suivre ».
« Seul reproche, conclut le responsable, nous
avons clairement exposé notre calendrier et les
technologies que nous allons utiliser, tandis que le
communiqué de Sun et consorts demeure très flou
sur ces points et relève plutôt de l'effet d'annonce ».
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Hailstorm Hailstorm, bouquet de services web personnes
1 - Un modèle commercial encore vague
Selon les descriptions, le projet HailStorm de Microsoft est une arme dirigée contre America
Online ou un composant crucial de la stratégie du géant du logiciel pour imposer un modèle
commercial basé sur l’abonnement. Mais comment fonctionnera HailStorm au juste ? Et comment Microsoft va-t-il gagner de l'argent grâce à lui ?
Ne demandez pas à Jim Allchin.
Bien qu'il fasse partie des cinq dirigeants clés de
Microsoft et qu'il sache tout du système
d'exploitation Windows, même Jim Allchin reste très
vague sur le modèle commercial de HailStorm et
sur les revenus qu'il pourrait générer.
"Je pense tout simplement que ce projet n'est pas
encore assez avancé", a concédé le vice-président
de Microsoft lors d'un entretien avec CNET
News.com fin août. "Côté commercial, il va falloir
encore beaucoup réfléchir, beaucoup".
"Toute l'entreprise apprend beaucoup sur les
services et sur la manière de réussir dans ce
domaine", déclare Jim Allchin. "Nous n'avons pas
encore trouvé une solution parfaite. Je sais ce que
nous faisons techniquement. Je sais que nous
allons dans la bonne direction. Mais s'agissant du
modèle commercial, nous sommes encore en train
d'en débattre."
La candeur d'Allchin vient renforcer une critique
bien connue à l'encontre de Microsoft : l'éditeur
s'appuierait sur la peur et sur l'incertitude lorsqu'il
cherche à conquérir un nouveau territoire. D'un
autre côté, les points faibles de Microsoft se
transforment parfois en succès à long terme.
Quelle que soit la situation, la compagnie devrait
présenter des plans plus précis lors de la
Conférence des développeurs professionnels à Los
Angeles fin octobre. Les tests initiaux du produit se
dérouleront au même moment.
Un élément crucial
Beaucoup de choses dépendent du succès de
HailStorm. Il s'agit de la première offre issue de la
stratégie .Net de Microsoft et d'un élément clé du
plan complexe visant à déplacer l'informatique
d'entreprise sur le web. En tant que composant
de .Net, HailStorm est un élément crucial du projet
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de Microsoft consistant à fournir du contenu et des
services commerciaux et bancaires. D'autres
services doivent également être fournis, comme la
messagerie, sur une large gamme de périphériques
allant des téléphones cellulaires aux PC en passant
par les ordinateurs portatifs.
En bref, HailStorm est considéré comme un "service
fondateur" dans le sens où il va héberger toutes
sortes d'informations personnelles : des agendas,
des listes de contacts, des numéros de cartes de
crédit et même des photographies.
Ces données seront alors accessibles au moyen
d'un large éventail de périphériques et il sera
possible par exemple modifier une date sur son
agenda depuis son téléphone cellulaire, ou accéder
à diverses applications et sites Web. Un site d'e-
commerce, par exemple, pourra avoir accès au
numéro de carte de crédit d'un client, à l'adresse de
livraison et même à son agenda pour proposer une
date de livraison.
HailStorm et .Net répondent également à un besoin
crucial de Microsoft : s'assurer des revenus
réguliers, grâce à des abonnements, tout en
réduisant sa dépendance vis à vis des ventes de
logiciels ou de mises à jour.
La technologie HailStorm a bien été développée.
Néanmoins, les analystes et même les plus hauts
dirigeants de Microsoft pensent que la stratégie
commerciale qui produira un chiffre d'affaires
substantiel n'a pas encore été définie.
Si le modèle économique reste à préciser, Microsoft
continue d'avancer afin sur la perspective d’offrir
ses services HailStorm via un abonnement. Mais les
dirigeants de la firme ne donnent aucune précision
car plusieurs questions sont encore en suspens.
"Nous espérons apporter plus de réponses cet
automne", a déclaré Adam Sohn, chef de produit
pour la plate-forme Microsoft .Net. "La question est
la suivante : est-ce que les gens paieront pour
utiliser des services possédant une véritable valeur
ajoutée ? Si oui, nous pensons que les
abonnements des utilisateurs nous permettront
d'être rentables".
Qu'il s'agisse d'une confusion intentionnelle ou
d'une réelle ambiguïté sur le projet, les
commentaires de Microsoft apportent de l'eau au
moulin des critiques. Ces dernières accusent la
compagnie d'avoir annoncé HailStorm
prématurément afin de geler toute initiative des
concurrents.
Nous n'avons pu interroger AOL Time Warner, mais
le géant d'Internet serait actuellement en train de
travailler sur son propre kit de services. D'autres
éditeurs de logiciels, y compris IBM, Hewlett-
Packard, Oracle et Sun Microsystems, ont
également annoncé l'étude de produits qui
permettront à leur clients de créer des logiciels et
des services web.
Peur, incertitude et doute ?
Les critiques disent que Microsoft utilise là une
stratégie bien connue : répandre la peur,
l'incertitude et le doute (abrégé FUD en anglais :
fear, uncertainty and doubt) afin de convaincre le
consommateur d'attendre la sortie de ses produits
plutôt que d'acheter chez le concurrent.
Le directeur général de Microsoft, Steve Ballmer,
évoquait déjà le projet HailStorm lors d'une
conférence de presse il y a presque deux ans. Et en
mars 2001, Microsoft annonçait officiellement son
initiative HailStorm.
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Les analystes offrent une interprétation plus
nuancée. Certes, HailStorm est annoncé des mois
avant la sortie de sa version test. Mais Microsoft est
encore en territoire inconnu : ne l'accusons de ne
pas avoir identifié clairement un modèle
économique. Selon ces experts, Microsoft est sur le
point de devenir la première entreprise à offrir une
grande variété de service Web dédiés aux
consommateurs et aux entreprises.
Et avec une version finale de HailStorm prévue pour
2002, les analystes ajoutent que l'éditeur a le temps
de s'y pencher et de trouver une solution.
"'Personne n'a encore fait ce pas", déclare Evan
Quinn du groupe Hurwitz. "Vous parlez de changer
le paradigme du fonctionnement de l'entreprise et
du monde des logiciels. Ils serviront d'exemple pour
le reste de l'industrie en ce qui concerne
l'implémentation de services Web".
David Smith, analyste chez Gartner, ajoute que
Microsoft passe souvent par une période de tests et
d'essais lors de la sortie d'un nouveau produit,
avant de véritablement définir sa stratégie. Et c'est
ce qui se passe pour HailStorm.
"Si vous regardez bien la manière dont Microsoft a
introduit de nouvelles technologies, ils passent par
une période d'étude et d'expérimentation pour
déterminer ce qui est faisable, ce qu'ils veulent faire
eux-mêmes et ce qu'ils pensent être le mieux pour
les autres", déclare Smith. "Ils ne prétendent pas
avoir les réponses à tous les coups. Cela nécessite
de la recherche et des essais".
Smith cite en exemple la présence de Microsoft sur
le Web, la société ayant décidé de conserver le
service en ligne MSN, mais de vendre le site de
voyages Expedia.
Selon Chris Payne, vice-président marketing pour la
division plate-forme des services Microsoft, la
compagnie a développé un modèle économique
général qui intègre un modèle d'abonnement pour
HailStorm. L'éditeur fait déjà payer un forfait annuel
pour ses clients qui utilisent le service
d'authentification Passport de Microsoft, un élément
clé d'HailStorm.
L'éditeur réfléchit actuellement sur les tarifs à
appliquer pour l'utilisation de HailStorm ainsi que
sur les tarifs concernant les partenaires qui
fourniront des services similaires. "Nous travaillons
sur les détails, mais nous avons déjà défini les
grands principes", ajoute Payne.
D'après nos sources, la responsabilité du
développement d'une stratégie commerciale repose
sur les épaules de Bob Muglia, vice-président du
groupe services .Net de Microsoft.
"D'un point de vue technique, HailStorm est
prometteur", déclarait une source. "Le modèle
économique et son fonctionnement sont toujours à
définir. Ca, c'est le travail de Bob Muglia".
Nous n'avons pas réussi à joindre M. Muglia pour
qu'il nous fasse part de son point de vue.
American Express, contactée par Microsoft pour
être partenaire sur le projet HailStorm, n'a pas
encore signé de contrat avec Microsoft pour les
services HailStorm, a déclaré la porte-parole
d'American Express.
Un autre partenaire Microsoft, ComponentSource,
un site d'e-commerce qui vend des outils et du code
aux développeurs, a signé un accord préliminaire
avec Microsoft pour commencer à utiliser les
services d'HailStorm dédiés aux entreprises.
Selon Sam Patterson, son directeur général,
ComponentSource a intégré Passport. La société
prépare également un nouveau service de
notification utilisant HailStorm : son but est de
prévenir ses clients lorsque de nouveaux produits
sont disponibles par des moyens divers, notamment
les messageries instantanées.
M. Patterson n'a pas souhaité dévoiler les détails de
l'accord signé avec Microsoft, mais nous a confié
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que Microsoft avait quelques difficultés à mettre en
place un modèle économique pour HailStorm.
"Ils étudient tous les différents modèles
économiques pour déterminer le mieux adapté",
explique M. Patterson. "Ils ne veulent pas utiliser un
modèle publicitaire, car ce modèle n'a pas marché
sur Internet et comme les services gratuits ne sont
pas rentables, HailStorm ne pourra pas être gratuit.
Quel que soit le modèle qu'ils vont établir, il servira
de standard pour toute l'industrie".
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2 - Universal Directory Service : La tentation du répertoire universel
Il existe une société dont l'objectif est de vous aider
à fournir des services personnalisés à vos clients,
en interne comme à l'extérieur. Son objectif est
d'héberger un gigantesque répertoire Internet où les
utilisateurs peuvent déposer des informations. Elle
veut également proposer un jeu d'API qui
permettrait aux développeurs d'utiliser ce répertoire
pour élaborer leurs propres applications.
Un aussi vaste entrepôt d'informations, destiné à
encadrer les expériences des utilisateurs, peut vous
permettre d'intégrer à vos applications des services
plus personnels. Les utilisateurs peuvent s'identifier
pour accéder au répertoire, et une fois reconnus par
le serveur central, ils sont reliés à vous de
différentes manières. Vous pouvez leur donner un
accès direct à la personne adéquate via une
messagerie instantanée ou utiliser les messageries
instantanées pour relier des groupes entre eux.
Taper des informations personnelles pour les
achats en ligne devient un jeu d'enfant, parce que le
répertoire garde trace des adresses et des données
bancaires. Le répertoire facilite les collaborations,
car nous pouvons rendre nos agendas accessibles
à qui nous le souhaitons. Les informations peuvent
être téléchargées sur les ordinateurs, les smart
phones ou les PDA.
Si vous n'êtes pas intéressé par tous ces avantages
potentiels, apprenez qu'il ne s'agit que de la partie
immergée de l'iceberg. Impossible d'évaluer encore
toutes les innovations que les développeurs
ajouteront à ces premiers essais.
Plutôt alléchant, non ? Mais vous vous dites
probablement qu'un tel projet nécessite un gros
investissement initial, ce qui ne court pas les rues
en ce moment, ainsi qu'un large soutien de
l'industrie, ce qui n'est jamais gagné d'avance.
Heureusement, deux des éléments clés existent
déjà : le répertoire et le moteur d'identification. Ils
démontrent ainsi l'efficacité d'au moins une partie
du système. Et quant au reste, les perspectives sont
remarquables. Dès que vous connaîtrez le nom de
la société qui développe ce projet, vous y croirez un
peu plus. Car il s'agit non moins que de… Microsoft.
Et l'initiative en question s'appelle HailStorm .
Oh, pardon, je ne pensais pas que vous auriez une
syncope ! Je sais que la plupart des gens se
méfient de tout ce qui touche de près ou de loin à
Microsoft. Et ce n'est parfois que justice. Ils pensent
que Microsoft veut s'emparer de la majeure partie
du monde informatique et il se peut qu'ils aient
raison. Mais cela ne suffit pas à faire de la société
un parangon du mal. Le mal tient plutôt à
l'arrogance et aux pratiques monopolistiques de
l'entreprise, sujet que j'ai déjà abordé ailleurs.
Microsoft envisage de faire de ses technologies de
construction, par exemple sa messagerie
instantanée (MSN Messenger) ou son service
d'authentification Internet (Passport), la pierre
angulaire du système. L'objectif est simple : que les
développeurs s'en servent pour créer leurs propres
services, dans la lignée du projet .Net de Microsoft
(une stratégie de logiciels conçus comme des
services). Microsoft espère que HailStorm finira par
s'étendre à tous les PC ou périphériques connectés
à Internet, même ceux qui n'utilisent pas Windows.
Microsoft n'aurait-il pas l'intention de coupler les
services .Net avec Windows XP dans la même
intention hégémonique qu'à l'époque du couple
Internet Explorer/Windows ? Eh bien non. Au
contraire du navigateur, programme fonctionnant en
local sur l'ordinateur client, le cœur de HailStorm
consiste en des services fonctionnant sur des
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serveurs Microsoft. N'importe quel développeur peut
se procurer les outils et développer ensuite ses
propres services.
HailStorm peut accélérer le développement de votre
projet d'e-commerce, car en utilisant ses API vous
pouvez lui déléguer, par exemple, l'authentification
et la gestion des données utilisateurs. Je ne ferais
pas ça sur le site web de monsieur tout le monde,
sans vouloir vexer personne, mais Microsoft a ce
qu'il faut pour réussir. J'en veux pour preuve les
douzaines de partenaires qui délèguent déjà la
partie authentification de leurs systèmes e-
commerce au service Passport de Microsoft.
Tout service d'hébergement pose bien sûr la
question de la sécurité. Quel est le degré de
cryptage des données ? Quelle sécurité offre le site
hébergeur ? Microsoft pourra-t-il assurer la
confidentialité des informations contenues dans le
répertoire, même vis-à-vis de ses propres
services ? Ce sont là des questions importantes
auxquelles l’éditeur devra répondre.
Si Microsoft parvient à résoudre les problèmes de
sécurité et de confidentialité, HailStorm a toutes les
chances de remporter son pari. Microsoft travaille à
rendre le service accessible et accepté partout et
par tous. En conséquence, les sociétés qui
négligeront de recourir à ce service pourraient être
handicapées par la nécessité de développer et de
diriger leur propre répertoire d'authentification ou de
faire appel à des tiers pour ce travail. On peut
s'attendre à une floraison dans le domaine des
outils d'authentification, de la part de sociétés déjà
engagées dans ce secteur (authentification
biométrique ou par smart card), comme VeriSign,
RSA Security et Arcot Systems.
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M
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3 - Nos questions à Bill Gates
En quoi l'offre HailStorm peut-elle
intéresser les entreprises ?Bill Gates :
HailStorm est orienté vers les utilisateurs en
tant qu'individus et pas en tant que
consommateurs. L'offre s'adapte au profil de
l'utilisateur. Imaginons que vous soyez
interrompu par la sonnerie de votre téléphone
pendant notre entretien. Qui peut définir si un
élément comme votre téléphone peut vous
déranger ou non ? Vous seul, car cela ne
concerne que vous. Ce n'est pas quelque
chose d'uniforme, spécifique à une machine
particulière. Cela s'adapte également à votre
vie professionnelle.
Donc, HailStorm repose sur l'idée que les
informations vous concernant travaillent à
votre place ?
HailStorm permet de centraliser les éléments
de communication. L'utilisateur est averti
lorsqu'on l'appelle pour changer un vol, si un
de ses clients est mécontent ou si son patron
veut le voir. Tout ceci fait partie de l'offre
HailStorm. Un effort supplémentaire a été fait
pour le B2B (entreprise à entreprise) sur le
plan des schémas XML. Les fournisseurs
pourront recevoir des données XML
(Extensible Markup Language). Ils auront
besoin d'avoir un outil de visualisation riche,
comme Office. Ils n'auront pas à changer de
logiciels.
Comment pouvez-vous être sûr que les
utilisateurs demanderont et accepteront de
payer des services web ? Votre modèle
HailStorm repose sur ce principe.
Certains services seront gratuits, et d'autres
payants. Et le marché décidera tout seul. Nous
proposerons aux utilisateurs un service de
sauvegarde de tous les fichiers présents sur
leur ordinateur, qu'il s'agisse de photos de
famille ou de documents professionnels, par
exemple. Si leur ordinateur est volé ou
endommagé, ces documents ne seront pas
perdus puisque nous les stockons pour eux.
Vous-même, accepteriez-vous de payer un
tel service ?
Nous espérons que cette offre sera perçue par
les clients comme indispensable. Prenons un
exemple : une personne qui utilise plusieurs
PC simultanément veut que des informations
s'affichent sur ceux-ci simultanément. Si vous
lui proposez de le faire automatiquement, elle
trouvera ce service inestimable. Mais nous
savons que certains aspects de l'offre devront
être gratuits, comme ce sera le cas pour
Hotmail et Passport. Quant aux services
facturés, ils ne devront pas coûter trop cher.
En outre, la procédure d'abonnement à ces
services devra être simple. La politique de
Microsoft a toujours été de s'adresser au plus
grand nombre, pour faire du volume et à bas
prix. Nous ne ciblons pas les groupes
restreints. Nous devons donc proposer une
offre simple qui apparaîtra indispensable à des
millions et des millions de personnes.
Si l'on reprend ce qu'a dit Microsoft,
HailStorm doit être hébergé sur des
serveurs pour que le système fonctionne.
Que comptez-vous faire pour garantir la
sécurité ?
Nous y travaillons avec d'autres entreprises.
Les protocoles internet vont évoluer pour
assurer la sécurité et la qualité des services, et
permettre la mise en place de caches de plus
grande capacité. Nous travaillons là-dessus
avec des compagnies comme Cisco, Akamai
ou Intel. Elles veulent aussi faire évoluer leurs
produits pour les services Web et prendre en
charge les développements industriels, comme nos services.
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AILS
TO
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Nouvelle licence La nouvelle politique de licence en question 1 - Mises à jour : qu’est-ce qui change vraiment ?
Une majorité d’entreprises n’a pas encore clairement assimilé les changements introduits par
Microsoft dans sa politique de licence, présentée brutalement au mois de mai dernier et mise en application tout aussi brusquement le 1er octobre 2001. Explication…
L’annonce brutale de la nouvelle version 6.0 des
contrats de licence de Microsoft au mois de mai
dernier a provoqué un tollé général dans les
entreprises. Mais nombre d’entre elles n’ont pas
encore saisi la nature des changements introduits et
la manière dont ils vont affecter leur gestion des
licences logicielles et leurs budgets.
Dans les faits, Microsoft a décidé de supprimer
purement et simplement les références Mise à jour
(Version Upgrade, Product Upgrade, Concurrent
Upgrade, Langage Upgrade) et Forfait mise à jour
(Upgrade Avantage). La première de ces références
est un package qui peut être acheté au coup par
coup, permettant par exemple de passer de
Windows NT4 à Windows 2000 ou d’Office 2000 à
Office XP - et vendu en moyenne de 60 à 70 %
moins cher que la version complète du produit, à
condition de disposer de la version antérieure (v-1).
La deuxième de ces références était un contrat de
mise à jour d’une durée de deux ans réservé aux
entreprises bénéficiant d’un programme de licence
avec tarification au volume, comme Open (parc <
500 PC) ou Select (parc > 500 PC). Une fois
souscrit (au tarif d’une mise à jour majorée de 40
%), Avantage Upgrade donnait à l’entreprise un
droit de mise à jour vers toutes les nouvelles
versions survenues pendant 24 mois, ou jusqu’à
échéance de la licence Open ou Select.
Des licences jusqu’à deux fois plus chères
Désormais, ces deux références sont remplacées
par un programme unique de mise à jour baptisé
Software Assurance, souscrit pour trois ans, qui
donne le droit de déployer pendant cette période
toutes les versions à venir des logiciels dont
l'entreprise détient une licence Open ou Select. Le
tarif fixé par Microsoft est de 29 % du prix de la
licence complète à acquitter chaque année.
Pour Francis Aaron, administrateur du Cigref (Club
informatique des grandes entreprises françaises), le
coût des mises à jour dans le cadre de cette
Software Assurance est beaucoup trop élevé. « Si
on applique ce ratio [29% du prix de la licence
complète par an], une entrepris e qui n'effectue la
mise à jour de ses logiciels que toutes les deux ou
trois versions va néanmoins devoir racheter une
licence complète tous les 3 ans, contre tous les 6
ans dans les conditions antérieures. En moyenne,
cela revient à doubler le prix des licences »,
explique-t-il.
Globalement, les conditions tarifaires de la Software
Assurance sont avantageuses pour les clients qui
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effectuent une mise à jour à chaque nouvelle
version introduite par Microsoft. Or dans les faits,
« les grandes entreprises ne peuvent pas se
permettre de déployer chaque nouvelle version sur
10 à 15 000 postes », fait remarquer Francis Aaron.
De plus, « la Software Assurance est un
engagement forcé sur le moyen terme, alors qu'on
n'a aucune visibilité, en cette période d'évolution,
sur les choix à faire (concernant par exemple
Windows 2000, XP ou .Net) et sur la pérennité des
produits Microsoft », plaide-t-il.
Une migration imposée
Autre problème : pour bénéficier de la Software
Assurance, les entreprises doivent préalablement
mettre à jour leur parc avec les dernières versions
des logiciels de Microsoft (par exemple Office 2000
ou Windows 2000), et cela avant la date butoir du
28 février 2002. Une migration massive imposée par
Microsoft dont les entreprises ne veulent pas
supporter le coût immédiat. « À l'origine, cette date
butoir était fixée au 31 décembre. Nous avons
obtenu de Microsoft Corp. qu'elle soit repoussée au
28 février 2002 afin que les entreprises françaises
puissent étaler la dépense sur deux exercices
fiscaux », déclare Guillaume Tostain, le responsable
des programmes de licence chez Microsoft France.
Autre concession arrachée à la maison mère, le
maintien du forfait mise à jour, qui devait disparaître
le 1er octobre, jusqu'au 28 février 2002. « Nous
maintenons cette référence au tarif de la mise à jour
majorée de 5 % au lieu de 40 % », indique
Guillaume Tostain.
« Microsoft n'est pas le seul concerné », explique
Francis Aaron du Cigref. « C'est tout le modèle de
business des éditeurs de logiciels qui est remis en
cause aujourd'hui », une évolution que ni les
éditeurs ni les entreprises n'ont su anticiper selon lui.
« Nous ne sommes pas opposés à une évolution
des modèles de tarification, mais ils doivent être mis
en place après concertation, en tenant compte des
cycles de vie des entreprises et de leurs contraintes
budgétaires », estime-t-il.
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2 - Accueil très mitigé pour la nouvelle police d'assurance
Microsoft, dont la nouvelle politique de licence a pris effet le 1er octobre, est la cible de nombreuses critiques émanant de ses propres clients.
Et cette fois-ci, c'est un sondage de grande
envergure qui révèle l'étendue du malaise : 4 550
professionnels de l'informatique ont été interrogés
par la société d'études Giga Information Group, à la
demande d'un intégrateur de systèmes NT/2000,
Sunbelt Software. On leur a demandé de réagir au
nouveau mode de facturation adopté par Microsoft
pour vendre ses logiciels.
80 % des entreprises s'attendent à payer plus cher
Cette étude, réalisée par Giga Group, montre que
36 % des personnes consultées envisagent de se
tourner vers des plates -formes alternatives, comme
les distributions dérivées de Linux. 80 % d'entre
elles s'attendent à payer bien plus cher leurs
logiciels avec ce nouveau programme de licence.
Dans le détail, près de 42 % pensent que leurs
coûts devraient augmenter de 20 à 50 %, 19 %
s'attendent à des frais deux à trois fois supérieurs,
tandis que 7 % pensent que cela ne changera rien
et 2,6 % que
leur budget va diminuer.
Pour l'instant, seulement 7 % des personnes
consultées indiquent que leur société signera l'une
de ces différentes formules d'assurance. En fait, la
grande majorité des entreprises restent dans
l'expectative : 32 % affirment qu'elles feront
l'impasse, 42 % qu'elles ne changeront rien pour
l'instant.
En outre, plus de la moitié d'entre elles ont regretté
que Microsoft, qui a définit unilatéralement ces
nouvelles conditions en mai 2001, ne leur ait pas
laissé au moins un an pour se retourner. L'un des
porte-parole de l'éditeur, Dan Leach, rejette ces
critiques et parle de « malentendus », reconnaissant
tout de même que Microsoft « doit faire plus
d'efforts pour mieux communiquer » sur les
avantages de ce nouveau programme.
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3 - Le point de vue des analystes
Certains analystes estiment que le changement brutal de la politique de licence de Microsoft
pourra entraîner jusqu’à 107% de surcoût pour les entreprises. Synthèse de leurs commentaires recueillis à chaud par Joe Wilcox, de CNET News.com.
Le changement du modèle de licence de Microsoft
est tellement radical que « pour ceux qui ne passent
à la version supérieure que tous les quatre ans, cela
reviendra moins cher d’aller acheter la version
commerciale complète du produit », indique Chris
LeTocq, analyste de Guernsey Research.
Pour lui, Microsoft essaie de palier au rallongement
du cycle des mises à jour dans les entreprises.
« Microsoft a compris que plusieurs clients
reportaient leurs mises à jour, d’où une baisse de
son chiffre d’affaires », explique-t-il. « C’est
pourquoi l’éditeur a mis en place une structure de
paiement qui lui garantit de vendre ses mises à
jour » .
Bill Henningsgaard, le Vice-président de Microsoft
Corp. responsable des tarifs et licences, affirme
pour sa part que ces changements sont liés à une
demande des consommateurs. Mais il reconnaît
qu’il y a pour Microsoft un avantage à en tirer.
« Cela tend à lisser notre chiffre d’affaires », confie-
t-il.
« Plusieurs clients m’ont dit que le système de
licences tel qu’il existe est trop compliqué et requiert
trop d’administratif », affirme Henningsgaard. Le
nouveau programme est plus simple à gérer, il est
plus proche d’un modèle de maintenance, qui
permet d’étaler le coût des mises à jour sur
plusieurs années ».
« Microsoft prétend travailler à simplifier les contrats
de licence », répond de son côté Neil MacDonald,
analyste chez Gartner, « mais nous pensons qu’ils
confondent simplifier et retirer des options ». « Ils s e
sont débarrassés de la solution qu’utilisaient la
plupart des entreprises de taille moyenne pour
mettre leurs logiciels à jour [les forfaits mise à jour],
et dans le même temps, ils ont augmenté le coût
des mises à jour », indique-t-il.
Jusqu’à 107% de surcoût
Gartner estime que les entreprises de taille
moyenne qui mettent leurs logiciels à jour tous les
trois ans vont payer de 33 à 77% plus cher qu’avant.
Quant à celles qui mettent leurs logiciels à jour tous
les quatre ans, elles paieront de 68 à 107% de plus.
« Nous avons pris comme modèle une société
classique disposant d’environ 5000 ordinateurs de
bureau, utilisant Microsoft Office et un forfait de
mise à jour des versions », indique MacDonald.
« L’augmentation des coûts, le forfait de mise à jour
n’existant plus, est de 5 à 8 millions de francs
environ ».
Les entreprises qui mettent leurs logiciels à jour
tous les deux ans, en revanche, vont économiser
entre 2 et 19%, d’après Guernsey Research. « Le
message, c’est que si vous êtes un bon client de
Microsoft, vous êtes récompensé, mais quiconque
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repousse la fréquence de ses mises à jour paiera le
prix fort », indique Chris LeTocq.
Moins alarmant que Gartner, Guernsey Research
estime que les entreprises qui mettent leurs logiciels
à jour tous les trois ans paieront en moyenne de 22
à 47% de plus qu’avant, et que celles dont la
fréquence de mise à jour est de quatre ans verront
la facture s’allonger de 40 à 68%. Mais les petites
PME, dont la fréquence de mise à jour des logiciels
est bien moindre « vont payer 70% de plus par an
« , précise Chris LeTocq.
« Je pense effectivement qu’une société qui met
ses logiciels à jour moins fréquemment que…
disons tous les quatre ans en moyenne, paiera plus
cher avec le contrat Software Assurance
qu’auparavant », reconnaît Henningsgaard.
Mais selon lui, cela ne touchera pas la majorité des
clients de Microsoft qui mettent leurs logiciels à jour
tous les 2 ans 1/2 à 3 ans en moyenne. En définitive,
il estime que pour 80% des clients de Microsoft,
cela reviendra à payer la même chose, voire un peu
moins cher. « Et même pour les 20% restants,
nous avons un modèle de gestion des logiciels qui
est réellement plus pratique que le modèle actuel »,
affirme Henningsgaard.
Les cycles longs défavorisés
Neil MacDonald, de Gartner, n’est pas d’accord
avec ces affirmations. « La plupart des gens ne
mettent pas leur logiciels à jour plus fréquemment
que tous les trois ans », indique-t-il. « Dans le cas
de Microsoft Office, par exemple, c’est plutôt tous
les quatre ans en moyenne ».
Le programme Software Assurance étant un peu
moins cher que l’option Upgrade Advantage,
Microsoft affirme que c’est une meilleure offre.
« Mais tout n’est qu’une question de point de vue »,
commente Neil MacDonald.
Les forfaits mise à jour coûtent en général de 59% à
72% moins cher que la version complète et en
raison de ces coûts moins élevés et de la souplesse
qu’ils autorisent, ils sont la solution la plus utilisée
lorsqu’il s’agit de mettre des logiciels Microsoft à
jour, s’accordent à reconnaître les analystes.
Avec le programme Software Assurance, les
sociétés paient 29% du prix de la licence par an
pour les logiciels bureautiques et 25% pour les
logiciels serveurs. Si le prix de la licence complète
d’un logiciel est de 1000 francs par exemplaire, les
clients paieront 290 francs tous les ans pour avoir le
droit de déployer les mises à jour. Une mise à jour
au bout de deux ans se fera à 58% du prix du
logiciel, contre jusqu’à 80% dans le cadre de
l’ancien programme Upgrade Advantage.
Mais au bout de trois ans, la société aura payé 72%
du prix du logiciel pour sa mise à jour. Or la plupart
des entreprises ont des cycles de mise à jour de
quatre ans sur des logiciels comme Office, d’après
Neil MacDonald et Chris LeTocq. Et au bout de
quatre ans, le coût de la mise à jour sera ségal à
116% du prix du logiciel. Autrement dit, il est plus
avantageux d’acheter directement la licence de la
nouvelle version complète au bout de quatre ans et
de se passer de Software Assurance.
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Un programme de mises à jour forcées
Neil MacDonald considère ces changements
comme « un programme de mises à jour forcées ».
Il fait également remarquer que malgré ses mérites,
le programme Software Assurance n’est pas une
bonne affaire.
« Le prix habituel dans cette industrie et pour ce
genre d’offre se situe entre 17 et 22% du prix de la
licence », déclare-t-il. « Microsoft est bien au-delà et
ne propose pas une assistance technique aussi
développée que celle d’autres éditeurs ».
Henningsgaard considère pour sa part que le
programme Software Assurance de Microsoft n’est
pas plus cher que les programmes concurrents.
« Lotus fait payer environ 25% du prix de la licence
complète », dit-il. « Computer Associates, c’est
entre 25 et 30%. Oracle est effectivement moins
cher, entre 15 et 20%. Mais il y a une fourchette, et
nous sommes dans cette fourchette ».
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4 - Premiers pas vers l’abonnement logiciel
Moins affecté par la Software Assurance que les programmes de licence Open ou Select,
l’Accord Entreprise, traditionnellement réservé aux grands comptes (parc > 500 PC), est rendu
accessible à des entreprises de taille inférieure (parc > 250 PC) et s’ouvre au modèle de l’abonnement logiciel.
Le système de licence proposé jusqu’alors par
Microsoft aux grands comptes, baptisé Accord
Entreprise, leur permettait d’obtenir des tarifs
préférentiels sur des packages logiciels
(comprenant la suite Office, l’OS Windows et les
licences clients pour l’accès aux logiciels serveurs)
en fonction du nombre de PC ou d’utilisateurs et
non pas du volume de produits achetés, comme
dans les programmes de licence Open et Select.
Les entreprises achetaient les licences et un droit
de mise à jour sur trois ans, en payant par tranches
annuelles. Elles bénéficiaient de la possibilité de
déployer toutes les nouvelles versions des logiciels
dans l’intervalle. Au terme des trois ans, elles
pouvaient soit exercer leur droit perpétuel
d’utilisation de la version courante des logiciels, soit
reconduire leur Accord Entreprise ou le prolonger
d’un an.
La nouvelle version 6.0 de l’Accord Entreprise
intègre désormais la Software Assurance, qui fixe à
29% du prix des licences par an le tarif des mises à
jour. Elle s’ouvre également aux entreprises dont le
parc est d’au moins 250 PC (contre 500
auparavant) et introduit deux niveaux de tarification
supplémentaires. Mais elle se voit surtout adjoindre
une offre alternative : l’Accord Entreprise sur
abonnement.
Avec ce nouveau système, les entreprises
continueront à souscrire des contrats sur trois ans,
mais comme il s’agit d’un abonnement, elles
paieront des annuités moins lourdes. Cependant, au
terme des trois ans, elles devront soit souscrire un
nouvel abonnement, soit arrêter d’utiliser leurs
logiciels. En fait, cela revient pour Microsoft à
passer d’un système de licences « à vie » à un
système de licences limitées sur une période
donnée.
Interrogé à ce sujet par CNET News.com, un porte
parole de Microsoft Corp. a déclaré : « Le monde du
logiciel évolue vers un monde de services, nous
avons donc besoin d’un nouveau type de licences et
d’assistance et de tout ce qui permettra à l’avenir
d’assurer une rentabilité avec ce type de modèle ».
L’option de Microsoft est donc on ne peut plus claire.
Dans l’esprit de l’éditeur, le logiciel n’est plus un
produit dont on acquiert la licence d’utilisation mais
un service auquel on s’abonne. Aussi, la plupart des
analystes craignent que ce qui n’est aujourd’hui
qu’une option ne devienne la règle et que Microsoft
tente d’imposer le modèle de l’abonnement à
l’ensemble de ses clients. Ils redoutent en effet que
l’éditeur continue à proposer des licences « à vie »,
mais à un tarif trois à quatre fois plus cher que le
prix actuel, de sorte que plus personne n’en voudra.
Pour Don Young, un analyste de chez UBS
Warburg cité par CNET News.com, la décision de
Microsoft de passer d’un système de licences « à
vie » à un modèle d’abonnement « vise à avoir un
chiffre d’affaire mieux différencié des ventes de PC,
devenues très volatiles ». Ce changement va aussi
« améliorer de façon radicale la longévité et la
prévisibilité de ses grands comptes, tout en
réduisant leur volatilité ».
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5 - Microsoft assouplit son programme de licence
Microsoft craint une érosion de sa clientèle. Il accorde six mois de réflexion supplémentaires
aux entreprises pour qu'elles évaluent son nouveau programme de licence. Quant aux détenteurs d'Office 2000, ils ne seront plus tenus de migrer vers Office XP.
Microsoft est à l'écoute de ses clients. La preuve :
six mois après avoir unilatéralement décidé de
modifier sa politique de licence, et une semaine
après son entrée en vigueur, l'éditeur accepte de
revoir sa copie.
Le 8 octobre, Microsoft a en effet décidé de modifier
son nouveau programme de licence destiné à ses
clients professionnels (une formule d'abonnement
sur 3 ans qui remplace la formule "achat + mise à
jour"). La Software Assurance, ou Licence 6.0,
entrée en vigueur le 1er octobre, autorise désormais
une plus longue période de réflexion. Après avoir
fixé le 28 février 2002 comme date butoir, Microsoft
laisse à ses clients 6 mois de sursis
supplémentaires. « Compte tenu du climat
économique actuel (sic), nos clients ont eu raison
(...) de réclamer un délai plus long pour examiner
leurs licences actuelles, évaluer les options et
savoir comment tirer le plus d'avantages de la
Software Assurance ».
Un surcoût mal accepté par les entreprises
Ce n'est pourtant pas au nom du « climat
économique actuel » que les entreprises ont
manifesté leur grogne. De nombreuses études
prospectives indépendantes ont planché sur la
question depuis mai 2001, quand Microsoft a
annoncé qu'il changeait son modèle de facturation.
L'institut Gartner, aux États-Unis, a ainsi évalué les
importantes hausses de tarifs qu'auraient à
supporter la plupart des entreprises, et plus
particulièrement les PME. En France, c'est le Cigref,
club informatique des grands comptes français, qui
a fait ses calculs pour finalement tirer la sonnette
d'alarme fin septembre (voir notre actualité du
28/09/2001)). Ce sont les entreprises qui jusque là
différaient au maximum leur passage d'une version
à une autre qui seront les plus pénalisées par la
migration vers Licence 6.0. « En moyenne, cela
revient à doubler le prix des licences », nous disait
Francis Aaron, administrateur du Cigref, quelques
jours avant la date du 1er octobre.
Microsoft fait le choix du repli stratégique
Enfin, une autre concession a été faite par Microsoft
aux entreprises utilisatrices d'Office 2000, la suite
bureautique sortie en juillet 1999, qui marche très
bien malgré la sortie d'Office XP au printemps 2001.
Les conditions initiales de la Software Assurance
prévoyaient que seules les entreprises dotées
d'Office XP pourraient migrer vers le nouveau
contrat de licence. Une manière déguisée de
contraindre les utilisateurs à migrer vers la gamme
XP puisque l'interruption de l'ancienne formule de
licence avait été initialement fixée au 1er octobre
2001, coïncidant ainsi avec l'entrée en vigueur de la
nouvelle. Elle avait ensuite été reportée au 28
février 2002. Dorénavant, les entreprises pourront
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opter pour le nouveau système de licence tout en
conservant Office 2000.
Microsoft, « à l'écoute de ses clients », sait aussi
percevoir leur mécontentement. Un sondage mené
par Giga Information Group révélait la semaine
dernière que plus d'un tiers des managers consultés
étaient prêts à migrer... vers des systèmes
concurrents ! Une évasion de clientèle que ne
pouvait sereinement accepter Microsoft, qui a donc
préféré lâcher du lest. « Ils se sont fait eux-mêmes
énormément de mal », avance Rob Enderle, l'un
des analystes de Giga, pour qui cet
assouplissement du programme n'endiguera pas
forcément la grogne des utilisateurs
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Résultats de l’enquête ZDNet
Quelle est votre perception de la stratégie de Microsoft à travers des développement comme la plateforme .Net, les services Hailstorm et le système Passport ?
25%
15%
20%
40%Préférence pour dessolutions non-MicrosoftVision et solutionspertinentes
Evolutions encoretrop prématurées
NSP
- 40 % des entreprises ne se prononcent
pas sur le sujet, dans la majorité des cas
parce qu’elles ne se sont pas encore
penchées dessus et ignorent dans le détail
ce qui caractérise ces développements,
qu’il s’agisse de la plateforme .Net ou du
bouquet de services Web Hailstorm. Dans
ces conditions, le rôle central joué par le
système d’identification Passport, qui a été
le plus médiatisé de tous ces
développements et qui est le seul à être
complètement intégré à Windows XP, n’est
pas toujours très bien perçu.
- 25 % des entreprises interrogées déclarent
s’être déjà engagées dans ce type de
développements mais en ayant favorisé
des technologies non-Microsoft. Microsoft
leur paraît isolé face aux autres initiatives
dans ce domaine (Java, Websphère,
WebLogic, Oracle). En matière de
plateforme de développement, Websphère
d’IBM et Java 2 Enterprise Edition se
partage les faveurs de ces pionniers.
Certaines entreprises qui ont déjà adopté
la plateforme J2EE confient qu’elles
maintiendront malgré tout une plateforme
.Net en parallèle mais avouent malgré tout
préférer que l’influence de Microsoft reste
cantonnée au niveau du système
d’exploitation. Dans les environnements
intégrant des mainframes IBM, la
plateforme de développement Websphère
est plébiscitée pour ses qualités de
« couplage fort » avec le système MVS.
- 20 % des entreprises interrogées jugent
que si l’offre de Microsoft peut être
tentante à bien des égards, elle est un peu
complexe à comprendre, faite de bric et de
broc et en redondance avec des produits
de Microsoft déjà existants. La stratégie de
Microsoft est jugée peu claire, impalpable
ou trop en avance. Elle cherche à répondre
de manière prématurée à des besoins qui
ne sont pas immédiats, d’où un décalage
entre les évolutions introduites et les
attentes des entreprises. Elle est parfois
RESU
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jugée utopique, eu égard aux difficultés
déjà rencontrées par certaines entreprises
pour intégrer les technologie Web dans
leur chaîne de production.
- 15 % des entreprises interrogées se disent
favorablement impressionnées par les
développements initiés par Microsoft dans
ce domaine. La vision de Microsoft et les
solutions développées sont jugées
pertinentes, notamment parce qu’elles
permettent d’aller vers des architectures
client légères et facilitent l’abandon du
modèle client-serveur. Le fait que l’initiative
de Microsoft avec .Net vienne se
surajouter à l’environnement de
développement Java et ne constitue pas à
ce jour un schéma universellement
reconnu est cependant considéré comme
un handicap. Certaines entreprises qui
disent porter leurs applications
développées dans l’environnement
Microsoft vers la plateforme .Net se
rendent compte qu’elles auront également
besoin d’une plateforme de développement
Java si elles ne veulent pas se couper de
tout un pan d’évolutions dans le domaine
de l’informatique d’entreprise.
Etes-vous favorables au principe des services Web ?
35%
35%
30%
oui
non
NSP
- Les avis restent encore très partagés sur
l’intérêt des services Web, mais les 35 %
d’entreprises qui se disent défavorables à
cette évolution ne contestent pas vraiment
le concept sur le fond. Elles se plaignent
surtout d’un « manque de visibilité » dans
ce domaine, de la « complexité des
architectures » et de « l’immaturité de
l’offre » actuelle.
- Certaines d’entre elles jugent cette
évolution intéressante mais peu pertinente
par rapport à leur métier. Elles n’imaginent
pas encore que leurs applications puissent
aller chercher des services sur Internet et
préfèrent en tout cas attendre d’y voir un
peu plus clair avant d’étudier la question.
- Malgré leur a priori défavorable, quelques
unes confient cependant que leurs
services d’étude vont se pencher sur le
sujet. A noter que le « non aux services
Web » est parfois synonyme de « oui au
dialogue entre applications mais non aux
services Web 100 % Microsoft », la
véritable stratégie de l’éditeur dans ce
RE
SU
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Faut-il migrer vers Windows XP ? - Tous droits réservés, reproduction interdite - © ZDNet France – octobre 2001 73
domaine ne paraissant pas toujours très
claire.
- 35 % des entreprises interrogées sont au
contraire ouvertement favorables au
principe des services Web et se félicitent
que plusieurs acteurs de ce nouveau
marché - Microsoft, IBM et Sun parmi
d’autres - se soient déjà mis d’accord sur
un certain nombre de standards (SOAP,
UDDI, etc.).
- Elles voient dans ce modèle l’opportunité
d’une « normalisation de tous les
échanges interentreprises ». Elles se
félicitent par ailleurs de la grande
« souplesse applicative » introduite par un
nouvel environnement de développement
qui leur permettra de « découpler de
nombreux éléments » des traitements
centralisés dont elles auront choisi de
garder la maîtrise.
- D’une manière générale, les entreprises
favorables au développement des services
Web considèrent que le champ
d’application de ces outils va révolutionner
l’architecture des systèmes d’information,
une partie de ce dernier étant déportée
chez des éditeurs ou des fournisseurs de
services tiers. Les directions informatiques
ou des systèmes d’information prennent
conscience de ce qu’elles vont pouvoir
offrir elles -mêmes des « couches métier »
aux partenaires de leur entreprise et
devenir elles -mêmes des centres de profit.
Cette évolution est perçue clairement
comme un véritable changement de
paradigme informatique.
- Cet enthousiasme pour le développement
des services Web ne fait pas l’impasse,
cependant, sur la forêt de problèmes qui
restent posés, concernant les
infrastructures de télécommunication,
l’hébergement, la disponibilité des
services, la maîtrise des flux, la sécurité ou
les questions de propriété intellectuelle.
Le nouveau modèle de licence introduit par Microsoft va-t-il augmenter vos coûts ?
55%
30%
15%
ouinon
NSP
- Difficile d’y voir clair dans la nouvelle
politique de licence mise en place depuis le
1er octobre 2001 par Microsoft. Seul 45 %
des grands entreprises interrogés par
ZDNet France pensent savoir à quoi s’en
tenir quant au surcoût éventuel de la
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référence Software Assurance introduite
par l’éditeur pour la mise à jour de leurs
logiciels.
- Elles sont 30 % à considérer que cette
dernière leur coûtera plus cher que les
packages ou les forfaits mise à jour
antérieurs. Seules 15 % d’entre elles
estiment au contraire que la nouvelle
référence n’augmentera pas leurs coûts.
- Fait remarquable, alors que le nouveau
modèle de licence « simplifié » introduit par
Microsoft est entré en application le 1er
octobre 2001, la majorité des entreprises
interrogées (55%) ne s’étaient pas encore
penchées sur le problème au mois de
septembre dernier ou n’avaient pas encore
déterminé dans quelle mesure leurs coûts
logiciels allaient augmenter ou non.
- Plusieurs entreprises nous ont déclaré ne
pas y voir encore très clair dans le
nouveau modèle de licence de Microsoft.
La plupart estime que l’éditeur leur force la
main pour adopter les futures évolutions
technologiques de ses produits, même si
elles ne correspondent pas
nécessairement à leurs besoins. Elles
dénoncent en bloc la logique
d’enfermement qu’il y a derrière ce
nouveau modèle de licence
- D’une manière générale, les entreprises
craignent d’être obligées de migrer pour
rentabiliser leur Software Assurance, avec
le risque de ne pas tenir tous leurs objectifs
de déploiement par manque de temps ou
de moyens. Quelques unes s’adapteraient
volontiers à la nouvelle donne à condition
que les produits de Microsoft soient
beaucoup plus faciles et moins lourds à
déployer. D’autres se résignent à souffrir
en terme de coûts parce qu’elles ont déjà
anticipé la même tendance chez d’autres
éditeurs de logiciels.
- Mises devant le fait accompli, certaines
entreprises commencent à remettre en
cause des projets qu’elles avaient lancés
avec Microsoft et dont elles ont peur de ne
pas maîtriser les coûts. Et parmi les
entreprises qui ont déjà chiffré le surcoût
des nouvelles licences, certaines ont déjà
pris le parti d’acheter la version complète
des logiciels à chaque mise à jour.
- Plusieurs entreprises confient renégocier la
plupart du temps les contrats -types de
Microsoft et espèrent limiter ainsi le surcoût
des nouvelles licences. Parmi elles,
certaines suggèrent sérieusement que les
prix de Microsoft tiennent compte
d’évolutions comme le passage aux 35
heures qui induit une utilisation moindre
des logiciels.
- Rares sont les entreprises qui
reconnaissent les vertus de la Software
Assurance dont le principal avantage,
selon Microsoft, est d’introduire plus de
souplesse dans la gestion des licences et
de supprimer les à-coups budgétaires.
Celles qui bénéficient d’un contrat de type
Accord Entreprise ne perçoivent d’ailleurs
pas toujours un grand bouleversement.
- Le changement brutal de son mode de
facturation par Microsoft est surtout mal
vécu à cause du surcoût immédiat qu’il
entraîne, du fait de l’obligation faite aux
entreprises de migrer vers la dernière
version des logiciels avant de pouvoir
bénéficier de la Software Assurance, ce
avant la fin février 2002.
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Etes-vous favorable au principe de l'abonnement logiciel ?
30%
25%
45%
oui
nonNSP
- 30 % des entreprises interrogées se disent
plutôt favorables au principe de
l’abonnement logiciel tout en conditionnant
bien souvent leur prise de position au fait
que cela n’entraîne pas de surcoût. Bien
qu’elles soient prêtes à tolérer une
variation de 10 à 20 % sur le montant de la
facture finale, elles ne plébiscitent bien
souvent ce mode de paiement à l’usage
que dans le cadre d’un budget maîtrisé et
connu d’avance.
- Parmi les arguments évoqués en faveur de
l’abonnement logiciel figure surtout la
souplesse introduite dans la gestion des
budgets informatiques. Plus de dépenses
lourdes au coup par coup à justifier auprès
des directions générales mais un coût
annuel récurrent plus facile à digérer.
Enfin, une des vertus de l’abonnement
reconnue par ses partisans est qu’il
favorise une gestion homogène du parc.
- 25 % des entreprises interrogées se disent
défavorables au principe de l’abonnement
parce qu’elles n’ont aucune envie de suivre
toutes les évolutions des logiciels de
Microsoft. Elles s’avouent pourtant dans
l’ensemble résignées à l’idée d’y souscrire
un jour, parce qu’elles n’auront tout
simplement pas le choix. La plupart se
demandent combien de temps elles
parviendront à tenir avec des versions n-2
des logiciels et du système d’exploitation
de Microsoft.
- Celles qui ont pris le parti d’acheter au
coup par coup les licences complètes des
produits redoutent de leur côté que
Microsoft augmente le prix de ces licences
pour favoriser l’adoption par les entreprises
du modèle de l’abonnement.
- Les acteurs de l’industrie lourde, dont les
choix informatiques se doivent d’être
d’autant plus pérennes qu’ils ont souvent à
faire face à des réglementations
extrêmement contraignante en matière de
sécurité, jugent la proposition de
l’abonnement complètement aberrante de
leur point de vue. L’obligation de s’assurer
à chaque fois de l’interopérabilité de tous
les composants du système d’information
avec les nouvelles versions d’OS,
notamment, ne permet pas de suivre
toutes les versions et favorise une politique
d’achat des licences au coup par coup.
- 45 % des entreprises interrogées ne se
prononcent pas encore sur la pertinence
de l’abonnement logiciel parce que trop de
questions restent encore en suspend. Elles
reconnaissent qu’il s’agit d’une tendance
lourde qui sera difficile à éviter à terme
mais regrettent de se voir lier de plus à
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plus à leurs fournisseurs, qu’il s’agisse de
Microsoft ou d’autres éditeurs.
- Certaines invoquent une dynamique de
gestion de parc entièrement bouleversée
dont la validité ne saurait reposer que sur
la fourniture de produits plus rapide et plus
facile à déployer, avec un support étendu
de la part de Microsoft, ce qui reste pour
elles une perspective incertaine.
- D’autres craignent de se voir imposer des
évolutions technologiques au fil des
versions qui ne correspondent en rien à
leurs besoins réels et souhaitent rompre
avec la mécanique infernale qui lie
irrémédiablement la montée en puissante
des PC et celle des applications – et vice
versa.
- Autre crainte des indécis : le fait que le
modèle de l’abonnement fasse croître les
budgets de fonctionnement et n’offre
aucune maîtrise sur l’augmentation des
tarifs. Le modèle traditionnel, qui consiste
à planifier et à amortir dans le temps le
coût d’une acquisition et de sa mise en
œuvre, a encore leur préférence.
- Enfin, la perspective de se retrouver en fin
de contrat face l’alternative de reconduire
un contrat d’abonnement qui ne les a pas
satisfaites ou d’acheter au prix fort la
licence complète de leurs logiciels ne
réjouit pas les entreprises qui doutent
encore de l’intérêt de la formule.
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Migration : la figure imposée
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Migration Faut-il migrer vers Windows XP ?
Alors que nombre d’entreprises étaient en train ou prévoyaient de migrer vers Windows 2000,
la sortie de Windows XP les prend quelque peu de court. Des responsables informatiques témoignent.
Alors que Rick Kelley venait de prendre la pénible
décision de faire migrer de Windows 95 et NT vers
Windows 2000 les 4 500 ordinateurs de sa division,
il a dû faire marche arrière pour envisager la
migration vers le nouveau système d'exploitation de
Microsoft, Windows XP.
Une année entière de tests intensifs et de réunions
avait été nécessaire pour convaincre ce
responsable informatique de la division Missiles and
Fire Control de l’entreprise américaine Lockheed
Martin Corp. Il estimait que le moment était venu de
faire enfin migrer les ordinateurs de sa division, qui
arrivaient au terme de leur cycle de vie (à savoir
deux à trois ans dans l'entreprise). Cette migration
vers Windows 2000, qui avait commencé en février
2001, est déjà effectuée pour environ un tiers des
machines, et devait être terminée d'ici deux ans.
Une décision lourde de conséquences
Kelley doit maintenant prendre une décision encore
plus douloureuse : continuer la migration vers
Windows 2000 ou passer directement à son
successeur, Windows XP. Microsoft assure que XP,
qui doit être disponible cet automne, est encore plus
stable, offre une meilleure sécurité et se montre
plus fiable que ses prédécesseurs.
Mais Kelley réserve sa décision. Il attend que ses
ingénieurs aient testé le nouveau système
d'exploitation en lui faisant passer une série de tests
intensifs. « L'environnement de travail des
ingénieurs, c'est 200 applications. Et beaucoup
d'entre elles ont déjà été modifiées pour fonctionner
parfaitement avec Windows 2000. Nous allons
entamer la même procédure de tests avec XP, ce
qui pourrait nous prendre près d’une année. À
moins de rencontrer moins de problèmes de
compatibilité pour faire migrer les applications, que
nous n'en avons eu avec Windows 2000 ».
Les ingénieurs de PeopleSoft font face à un
problème identique. La société était au milieu de la
migration de ses quelques milliers d'ordinateurs de
bureau et de portables vers Windows 2000, avec
pour objectif final de disposer d’un environnement
mixte Windows 2000-Windows NT.
« Nous avons un plan très rigoureux pour migrer
notre structure de domaine et notre environnement
de travail vers Windows 2000. Or ajouter XP par-
dessus rend les choses encore plus difficiles »,
affirme Erik Beer, ingénieur responsable des
stations de travail pour le groupe IT Engineering de
PeopleSoft. « Nous devons attendre d'avoir un
minimum de retour sur investissement avant de
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Faut-il migrer vers Windows XP ? - Tous droits réservés, reproduction interdite - © ZDNet France – octobre 2001 79
passer à un tout nouveau système d'exploitation.
Pour nous, cela veut dire une gestion plus facile,
une stabilité accrue, moins de défaillances système,
une compatibilité avec les applications accrue et
une gestion de l'énergie améliorée pour nos
portables. Pour l'instant, nous ne savons pas si XP
apporte tout cela. »
Dan Kusnetsky est vice-président responsable des
études sur les logiciels système au sein de la
société International Data Corp. Pour lui, une partie
du problème vient de la date de sortie de XP, très
proche de celle de Windows 2000. Microsoft met
ainsi de nombreuses entreprises dans une situation
impossible : faut-il, en cours de migration, passer
directement à Windows XP ?
« Les grandes entreprises ne changent pas de
système d'exploitation du jour au lendemain. Il leur
faut du temps pour le tester afin de vérifier s’il est
compatible avec leurs applications et procédures.
Elles doivent s'y habituer et ensuite l'intégrer
lentement et prudemment. C'est à cause de ce
processus de décision que l'adoption de
Windows 2000 Professional et de Windows 2000
Server a été relativement lente », explique-t-il. « Si
vous êtes responsable informatique et que vous
estimez finalement que passer à Windows 2000
vaut le temps et l'argent requis, et que d'un seul
coup Microsoft lance Windows XP, vous allez sans
doute arrêter net tous les efforts consentis pour la
migration vers Windows 2000. »
Une question de calendrier
Pour la plupart des grandes entreprises, la question
n'est pas de savoir s'il faut migrer vers XP, mais
plutôt de savoir quand. Malgré ce problème de
calendrier, elles pensent dans leur grande majorité
que c'est inévitable.
« Il y a deux cas de figure : les sociétés qui ont déjà
migré vers Windows 2000 ou qui sont en train de le
faire, et celles qui viennent de commencer »,
explique John Minnick, responsable du
développement des technologies pour le
département Informatique de Siemens Energy &
Automation (Atlanta, Géorgie). « Pour celles qui
sont déjà bien avancées dans le processus de
migration, l'effort à fournir pour passer à un client
XP est conséquent, mais relatif. Pour celles qui sont
toujours sous Windows 95 ou 98, l'effort est
beaucoup plus significatif, mais elles peuvent et
doivent le faire ».
Minnick, qui a passé pas mal de temps au sein du
Joint Development Program pour Windows XP de
Microsoft, est un fervent supporter du nouveau
système d'exploitation. Siemens Energy &
Automation compte toujours migrer ses clients et
ses serveurs vers Windows 2000 d'ici septembre
2002. Mais Minnick déclare que, toutefois, certaines
divisions commenceront à migrer vers Windows XP
cet automne et que les autres commenceront l'an
prochain. Ce qui nécessitera probablement une
révision des objectifs commerciaux de l'entreprise.
Beer, pour sa part, indique que PeopleSoft attendra
que le système d'exploitation soit officiellement
disponible et que ses ingénieurs aient eu le temps
de le tester complètement. « Technologiquement
parlant, nous n'avons pas l'impression d'avoir
besoin de XP pour l'instant. Jusqu'à ce que nos
clients le réclament et que nous pensions avoir un
bon retour sur investissement, nous estimons qu'il
n'est pas nécessaire de brusquer les choses ».
Kelley préfère également cette approche attentiste.
Non seulement il veut pouvoir tester à loisir le
nouveau système d'exploitation, mais il attend
également que des éditeurs tiers développent des
pilotes compatibles pour un grand nombre
d’applications utilisées dans sa société. Mais
lorsqu'il prendra la décision inévitable de passer à
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Faut-il migrer vers Windows XP ? - Tous droits réservés, reproduction interdite - © ZDNet France – octobre 2001 80
Windows XP, Kelley prévoit d'utiliser le produit dont
il se sert déjà pour faciliter la migration vers
Windows 2000 : Desktop DNA de Miramar Systems.
Ce logiciel aide les entreprises à transférer les
paramètres existants et certaines données d'un
système d'exploitation vers un autre.
Pour le Massachusetts Institute of Technology (MIT),
qui se débat avec Windows 2000 qu’il souhaite
déployer sur son campus, après avoir utilisé
pendant des décennies un environnement
exclusivement Unix, c'est une question de priorité.
« Un grand nombre de personnes sur le campus ne
sont pas enthousiastes, mais à force de travailler
ensemble, elles comprennent que Windows nous
apporte quelque chose que nous n'avions pas » ,
indique Danilo Almeida, un programmeur système
du département informatique du MIT.
Mais même Almeida admet que ce n'est qu'une
question de temps avant que XP ne rentre dans
l'équation. Dans le cas du MIT, la demande des
utilisateurs peut pousser le campus à passer à XP.
« Les ordinateurs des étudiants qui arrivent sur le
campus tourneront sous XP. Nous devrons l'installer
pour gérer les besoins en assistance technique »,
fait remarquer Almeida. « Windows 2000 sera en fin
de compte probablement notre premier pas vers le
passage à XP. »
Les grandes entreprises seront probablement les
premières à adopter Windows XP. Ce sont celles
qui, traditionnellement, ont toujours adopté
rapidement la technologie Microsoft, indique
Ken Mackin, président et PDG de Tranxition Corp,
une société concurrente de Miramar Systems.
Nombre d'entreprises plus petites, en revanche,
attendront certainement en raison des coûts et du
temps que nécessite une migration aussi importante.
« L'organisation nécessaire pour installer un
nouveau sys tème d'exploitation implique d'utiliser
des logiciels comme Software Architect, ce qui
complique particulièrement les choses », indique-t-il.
Windows XP n'est pas encore disponible. Il est donc
difficile pour l'instant de déterminer les entreprises
qui adopteront ce système d'exploitation, précise
Kusnetsky. Mais si Microsoft veut que les
entreprises adoptent Windows XP rapidement,
l’éditeur doit s'assurer que la migration se fera le
plus facilement possible, notamment en
garantissant que les applications les plus répandues
fonctionneront sous XP.
« Rien n'est sûr en ce qui concerne les besoins en
matériels et logiciels, ni l'importance des
changements en terme d'équipes et de procédures.
On ne sait même pas si les applications et
périphériques actuels seront compatibles. En bref,
on est encore sûr de rien », dit-il. « Tout porte à dire
qu'il vaut mieux attendre et laisser venir. »
Analyser Windows XP de l'intérieur
Participant au développement de produits
technologiques pour un grand nombre d'industries,
Siemens AG veut connaître en primeur les
intentions de Microsoft concernant son nouveau
système d'exploitation, et les prochains. En sachant
ce que Microsoft envisage pour la future
architecture de ses systèmes d'exploitation, et en lui
donnant des retours avant que les versions finales
ne soient commercialisées, les ingénieurs de
Siemens peuvent préparer plus efficacement
l'avenir des 250 000 PC de leur entreprise.
Le meilleur moyen d'y parvenir, selon les dirigeants
de Siemens, consiste à participer au Microsoft Joint
Development Program (JDP). Ce groupe
d'ingénieurs et de responsables, appartenant à
différentes entreprises, aide Microsoft à tester et à
améliorer les nouveaux logiciels avant de les lancer
sur le marché.
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Faut-il migrer vers Windows XP ? - Tous droits réservés, reproduction interdite - © ZDNet France – octobre 2001 81
Siemens participe au programme JDP depuis
plusieurs années. En avril 1998, un groupe similaire
a créé le Siemens Windows 2000 Architecture
Team (SWAT). Immédiatement à l'issue de ce projet
qui s'est terminé fin 1999, le groupe a été invité à
rejoindre le programme JDP pour Whistler, nom de
code de ce qui allait devenir Windows XP. La
nouvelle équipe de Siemens, 'SWAT 2' (Siemens
Whistler Architecture Team), travaille avec Microsoft
sur le système depuis septembre 2000.
En participant au programme JDP, l'équipe SWAT 2
a pu tester les versions alpha et bêta de
Windows XP, découvrant des bogues à corriger et
proposant des changements à apporter au logiciel
avant sa finalisation. Lors de sa participation au
programme JDP de Windows 2000, l'équipe de
Siemens avait signalé plus de 100 bogues, dont
plusieurs avant la sortie du système d'exploitation.
C'est ce qu'indique John Minnick, chef de projet
SWAT 2 et responsable du développement des
technologies pour le département Informatique de
Siemens Energy & Automation à Atlanta, la plus
importante filiale de Siemens aux États-Unis.
Minnick pense que XP présente des avantages
significatifs par rapport à Windows NT et
Windows 2000. En premier lieu, le Knowledge
Consistency Checker qui, selon lui, fonctionne bien
mieux et bien plus vite que son prédécesseur dans
Windows 2000, puis le réseau peer-to-peer.
Jusqu’au début de l’été, l'équipe a testé 400
fonctions de Windows XP ayant trait aux serveurs,
aux clients et à la sécurité. « Nous leur avons
attribué un ordre de priorité : 1, 2 ou 3 », explique
Minnick. « Nous avons proposé des fonctionnalités
qui étaient obligatoires pour les priorités 1. Nous en
avons moins fait pour les priorités 2 et 3, par
manque de temps ». Minnick explique que les
informations fournies par Siemens sont l'une des
principales raisons pour lesquelles la date de sortie
de XP Server a été repoussée, alors que celle de
XP Client a été avancée.
Il ajoute qu’en tant que chef de projet de l'équipe XP,
lui et ses collaborateurs « ont fait tout ce qui était
possible pour comprendre les problèmes que sont
susceptibles de rencontrer les utilisateurs, ceux qui
empêchent d’avancer, et ceux qui limitent le
déploiement. L'idée, était de permettre une mise en
œuvre facile et fiable », déclare-t-il.
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Migration
Les contraintes de migration
L’arrivée de Windows XP a semé la confusion dans les esprits des responsables informatiques
qui n’ont pas encore migré vers Windows 2000 ou à peine commencé, et se demandent
aujourd’hui s’il est urgent d’attendre pour migrer directement vers le nouveau système.
Comme ce sera tôt ou tard une figure imposée, chacun doit se déterminer en fonction de ses propres contraintes de migration.
Les investissements réalisés sur des postes clients
tournant sous Windows 95, 98 ou NTW pourraient
la plupart du temps rester encore viables deux ou
trois ans au moins en fonction des versions, et ne
nécessiter aucune migration vers Windows 2000 ou
XP. Mais deux facteurs essentiels doivent être pris
en compte : l’arrêt progressif par Microsoft de la
livraison en OEM des anciennes versions de
Windows et l’interruption de leur support par
l’éditeur. Deux facteurs qui font tôt ou tard de la
migration une figure imposée.
Viabilité des anciennes versions
Microsoft a arrêté de licencier Windows 95 en OEM
le 1er janvier 2001. L’éditeur en fera de même pour
Windows 98 et pour Windows NTW le 30 juin 2002.
A compter de cette date, les entreprises ne
trouveront plus à acheter que des PC équipés de
Windows 2000 Professional ou Windows XP, ce qui
risque de poser quelques problèmes de
compatibilité avec leurs applications développées
en interne. D’après une note publiée au mois de mai
dernier par l’analyste Michael Silver de Gartner, 10
à 15 % des applications écrites pour
l’environnement Windows 9.x devront subir des
modifications pour tourner sous Windows 2000
Professional.
Ce sera également le cas, selon lui, de 5 à 10 %
des applications écrites pour l’environnement NT
Workstation v.4. Michael Silver estime par ailleurs
que 5% des applications développées dans les
environnements Windows 9.x et NTW4 et qui
tournent sous Windows 2000 ne tourneront pas
sous Windows XP. En revanche, parmi les
applications 9.x ou NTW4 qui ne tourneront pas
sous Windows 2000, 15 à 20 % devraient pouvoir
tourner sous Windows XP. Autre paramètre à
prendre en compte, Microsoft n’assurera plus le
support de Windows 95 à compter du 31 décembre
2001, ni celui de Windows 98 et Windows NTW4 à
compter du 30 juin 2003. D’ici là, il sera préférable
qu’au moins les applications critiques et ceux qui les
utilisent aient déjà migré vers les plateformes
Windows 2000 ou Windows XP.
Le passage à Windows 2000 ou à Windows XP
nécessitera pour les entreprises de tester
l’ensemble de leurs applications dans le nouvel
environnement, afin de s’assurer qu’elles sont
compatibles. Elles devront également prévoir de
LES CO
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Faut-il migrer vers Windows XP ? - Tous droits réservés, reproduction interdite - © ZDNet France – octobre 2001 83
former leur « helpdesk » et leur personnel technique
pour supporter la nouvelle version. Cette opération
ne pourra pas être différée au-delà d’un certain
délai. En effet, jusqu’au 30 juin 2002, les nouveaux
PC achetés par l’entreprise, équipés de Windows
2000, pourront être rétrogradés vers Windows
NTW4, ce qui permettra d’évacuer le problème.
Mais au-delà, NTW4 ne sera plus être fourni en
OEM.
Définir une stratégie de migration
Les entreprises peuvent ne pas vouloir assumer
une migration massive vers Windows 2000 ou
Windows XP et préférer introduire de nouveaux PC
sous Windows 2000 ou XP au fur et à mesure du
renouvellement standard de leur parc. Dans ce cas,
deux versions au moins de Windows devront
cohabiter dans l’entreprise, ce qui entraînera
inévitablement des surcoûts en terme de support.
De ce point de vue, le coût et les bénéfices à tirer
d’une harmonisation de leur parc autour d’une
version unique de Windows valent la peine d’être
étudiés.
Toutefois, les entreprises qui ont commencé à
migrer leur parc vers Windows 2000 seront tentées
de sauter la version XP et d’opérer leur prochaine
migration vers la version suivante, dont le nom de
code est Blackcomb. Or Microsoft a repoussé la
sortie de Blackcomb, qui était programmée
initialement pour le premier semestre 2003, à
l’horizon 2005. Ainsi les entreprises qui souhaitent
maintenir un parc homogène sous Windows 2000
auront du mal à trouver des PC équipés de ce
système d’exploitation dès le premier trimestre
2003, et se retrouveront de nouveau contraintes de
faire cohabiter deux versions de Windows jusqu’à la
sortie de Blackcomb. Ces éléments plaident
finalement en faveur d’une stratégie de migration
progressive (synchronisée avec le renouvellement
standard du parc) et du support de plusieurs
versions de Windows en parallèle. D’après Laure
Didio, analyste chez Gigagroup le surcoût induit
n’est que de l’ordre de 5 à 7 %.
Migrer vers 2000 ou vers XP ?
D’une manière générale, les analystes conseillent
aux entreprises qui ont commencé à migrer ou déjà
planifié leur migration vers Windows 2000 de
poursuivre leur projet. Cela ne signifie pas que
Windows XP n’offre pas de valeur ajoutée par
rapport à Windows 2000. Il propose notamment des
outils d’administration de poste à distance et
d’installation des logiciels qui permettent de réduire
les coûts par rapport à la version précédente.
« Mais ces bénéfices vont mettre des mois voire
des années à s’accumuler alors que le coût d’une
migration massive est lourd et immédiat », fait
remarquer le cabinet d’études Metagroup dans une
de ses notes. Les entreprises qui ne prévoyaient de
migrer vers Windows 2000 que d’ici 6 à 18 mois
peuvent, elles, songer à aller directement vers
Windows XP.
Metagroup souligne également qu’une migration
vers XP va probablement nécessiter le
remplacement des PC et la mise à jour de certains
logiciels. Il conseille de profiter dès le mois de
novembre des réductions de prix sur les Pentium 4
basés sur le chipset 845 d’Intel, qui devraient être
disponibles au même tarif que les systèmes
Pentium III de configuration équivalente. Les
entreprises qui sont déjà en train de migrer vers
Windows 2000 attendront leur prochaine tranche de
renouvellement du parc pour commencer à déployer
du XP. Elles n’essuierons pas ainsi les plâtres des
bugs cachés, qui n’apparaîtront qu’une fois le
nouveau système d’exploitation aura été testé par le
marché.
LES CO
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AIN
TES DE M
IGR
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Quel retour sur investissement ?
La migration vers un nouvel OS a beau être le plus
souvent une figure impos ée, il n’est pas inutile de
chercher à savoir quel en sera le retour sur
investissement. Les entreprises qui n’ont pas
encore migré vers Windows 2000 profiteront
d’abord avec XP des avantages déjà apportées en
terme de stabilité et de fiabilité par Windows 2000.
Ces derniers ont pu être mesurés par les
entreprises qui l’ont déployé.
Une enquête de Gigagroup et Sunbelt Software
réalisée publiée en mai dernier estimait que ces
avantages se traduisaient par une baisse du
nombre d’appels au « helpdesk » de 23,4% par
rapport à Windows 95, de 18,9% par rapport à
Windows 98 et de 9,6% par rapport à Windows NT
Workstation, soit une baisse moyenne de 17,3%
significative, bien qu’inférieure aux 30 à 60 %
attendus par les entreprises. En terme de gains de
productivité des utilisateurs mesurés en heures
gagnées par semaine, Gigagpoup estime qu’ils sont
environ de 2 heures par rapport à Windows 95 et 98
et 1 heure 30 par rapport à NT Workstation.
Les avantages propres à Windows XP tiennent
essentiellement à une configuration plus facile et
des procédures de migration plus légères ; à un
temps de démarrage, des performances et un
niveau de sécurité améliorés ; et à ses capacités
d’administration à distance. En outre, Windows XP
fonctionne mieux sur les configurations matérielles
actuelles que n’importe quelle autre version de
Windows et sera supporté jusqu’en 2005. Autant
d’éléments qui font dire à Rob Enderle, analyste
chez Gigagroup, que le retour sur investissement
sera plus rapide avec Windows XP qu’avec
Windows 2000, en grande partie grâce à ses
utilitaires de migration.
Les entreprises qui doivent déployer de nombreux
périphériques dans les 18 mois à venir, tireront parti
du support dynamique et étendu des pilotes intégré
à Windows XP. « Nous avons pris deux disques
durs sur une machine AMD pour les brancher sur
un Pentium 4, et en quelques minutes et deux
redémarrages (en utilisant les CD d’Office et de
Windows XP pour nous authentifier), la machine
fonctionnait très bien », explique Rob Enderle. Il
suggère qu’XP permet certainement de réaliser un
seul CD maître pour un déploiement sur un grand
nombre de plate-formes matérielles.
Serveur ou client : par où commencer ?
D’un point de vue purement méthodologique, rien
ne privilégie l’option de migrer ses serveurs vers
Windows 2000 Server en priorité plutôt que ses
postes clients vers 2000 Professional. Tout dépend
ce qui justifie l’un ou l’autre en fonction des besoins
de l’entreprise. Dans une enquête réalisée fin juin
auprès de 1200 responsables informatiques par
Gigagroup, près de 50 % des entreprises déclarent
avoir déployé Windows 2000 Professional en
premier ou envisager de le faire. 24 % optent pour
un déploiement de Windows 2000 Server en priorité
et 29% pour les deux en même temps.
D’après Laure Didio, une autre analyste de
Gigagroup, 30% des entreprises seulement sur
1200 avaient terminé le déploiement de Windows
2000 Serveur au mois de juillet dernier et 31 %
démarreront le processus dans les 9 mois. D’après
elle, les migrations Windows 2000 – en particulier
celles qui mettent en œuvre l’annuaire Active
Directory – ont duré 6 à 9 mois de plus que prévu.
Gigagroup estime que le déploiement d’Active
Directory, qui est des gros challenges de la
migration vers 2000 Serveur, va rester très lent, ce
qui devrait laisser un peu de champ libre à ses
concurrents Novell NDS/eDirectory et Netscape
iPlanet.
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MIG
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Le cas particulier des PME-PMI
Au contraire des grands comptes, les PME-PMI
sont rarement dans une problématique de migration
concernant le système d’exploitation de leurs postes
clients. Le changement se fait plutôt au fil de l’eau,
au fur et à mesure que de nouvelles machines sont
introduites dans l’entreprise. « L’architecture
informatique des PME-PMI est souvent bien plus
simple que dans les grandes entreprises, et elles
n’ont pas toujours un responsable réseau. La
problématique de migration est plus complexe pour
elles, dans la mesure où elles ne disposent pas
d’effectifs suffisant ou suffisamment formés pour
prendre en compte tous les facteurs d’une migration
massive vers un nouvel OS », nous confie un
intégrateur système qui intervient auprès
d’entreprises moyennes disposant d’un parc déjà
conséquent, de l’ordre de 200 à 1500 postes.
Autre paramètre à prendre en compte : le fait que
les PME-PMI sont encore très réfractaires aux
contrat de licence Microsoft et préfère acheter des
boîtes. « Elle ont du mal à passer aux licences et
préfèrent se sentir propriétaires de leur produit »,
confirme un distributeur à valeur ajoutée qui travaille
avec 700 d’entre elles en ges tion courante et sur un
parc de 2500 prospects. Concernant les tendances
du marché, il indique avoir encore beaucoup de
demandes pour du Windows 98 même s’il n’en vend
plus et constate que les clients qui achètent du
Windows Me installent souvent la version n-1.
Ni Windows Me, ni Windows 2000, sorti depuis 18
mois, ne semblent s’orienter selon lui vers les
mêmes volumes de vente que Windows 98. Quant à
Windows XP, « il n’est pas très attendu », affirme-t-
il. D’une manière générale, il y a un décalage entre
la configuration moyenne des PC dans les PME-
PMI et les ressources nécessaires pour installer le
nouveau système. « En moyenne, elles changent
leurs équipements tous les 4 à 5 ans. Dans le
meilleur des cas, elles se sont équipées pour
supporter Windows 2000 Pro et ne seront pas
pressées d’aller vers XP », indique-t-il, au contraire
de Microsoft France qui estime, par la voix de son
directeur du marketing et de la communication
Pascal Brier qu’elles « vont y aller très vite »..
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Migration
XP met le paquet sur la compatibilité
Microsoft met à disposition des utilisateurs des outils permettant d'évaluer le niveau de
compatibilité (matériel et logiciel) d'une machine avec le nouveau système. Un "upgrade advisor" de 50 Mo peut ainsi être téléchargé sur le site web dédié à l'OS.
La firme de Redmond a travaillé avec d'autres
éditeurs et constructeurs pour s'assurer de la
compatibilité de Windows XP avec les périphériques
et logiciels les plus répandus. Elle a effectué des
tests et fourni des outils à des développeurs afin
qu'ils vérifient que les applications fonctionnent sous
le nouveau système. Microsoft dit avoir investi plus
de 150 millions de dollars dans cet effort et fait
travailler plus de 600 personnes dans le monde
entier sur ces tes ts.L’éditeur escompte supporter
environ 12 000 périphériques de constructeurs tiers,
et plus de 6 500 logiciels. L’éditeur a également
créé un logo spécial : "Designed for Windows". Les
entreprises qui réussissent les tests de compatibilité
ont le droit de l'apposer sur leurs produits. Même si
XP est basé sur le noyau de Windows 2000, les
applications 32-bits pour Windows 98 fonctionneront
sous le nouvel OS. Si une vieille applications
Windows 3.x ne tourne plus, Windows XP, qui
intègre une machine virtuelle Dos, offre un mode
d’exécution compatible.
Les utilitaires qui interfèrent De nombreux utilitaires comme les logiciels
antivirus, par contre, ne fonctionneront pas
correctement. Norton SystemWorks 2001, par
exemple, nécessite un « patch » Windows 2000
avant que son système de monitoring et de
programmation d’événements ne se lance sous XP.
Windows XP ne permettra pas non plus d’installer
des logiciels qui s’exécutent en tâche de fond et
interfèrent avec son système de protection des
fichiers. Un inconvénient qui procure aussi des
avantages puisqu’un hacker ne pourra pas plus, par
exemple, changer les pilotes de communications
TCP/IP. Le système d’exploitation lance également
un avertissement chaque fois que sont installés des
pilotes non authentifiés. Ces derniers peuvent être
installés malgré tout et fonctionner parfois
correctement, mais il vaut mieux privilégier des
pilotes signés.
L’outil Upgrade Advisor de Microsoft permet de
tester la compatibilité des applications et des
périphériques d’un système. Il permet également de
tester la configuration matérielle et, au contraire de
l’outil fourni avec Windows 2000, se met à jour
automatiquement via Internet lorsque de nouveaux
pilotes de périphériques sont supportés. Il se peut
qu’un logiciel fonctionne sous XP même s’il
n’apparaît pas dans la liste de ceux qui sont
compatibles. Le meilleur moyen de le savoir est de
contacter l’éditeur ou de consulter son site Web
pour trouver des informations sur les bugs ou
problèmes de compatibilité éventuels.
XP
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MP
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Migrartion
Résultats de l’enquête ZDNet France
Avez-vous un projet de migration du système d'exploitation de vos postes de travail dans les 6 à 18 mois ?
20%
25%
15%
15%
25%
en cours ou déjàeffectuée6 à 9 mois
9 à 12 mois
12 à 18 mois
aucun projet
- 20 % des entreprises interrogées ont un projet de
migration de leur OS client vers une version plus
récente de Windows en cours ou ont déjà migré
vers Windows 2000
- Elles sont 25 % à n’avoir aucun projet de migration
vers 2000 ou XP actuellement. Le manque de
ressources budgétaires et humaines est rarement
mis en avant pour justifier cette absence de projet
de migration. Sont invoqués plus généralement
l’absence de besoin eu égard aux objectifs actuels
de l’entreprise et l’existence d’autres projets
informatiques prioritaires. 2 entreprises sur les 20
interrogées souhaitent plutôt évoluer vers une
solution client léger non Microsoft ou vers Linux.
- 25 % d’entre elles prévoient de migrer sous 9
mois, 15 % sous 12 mois et 15 % sous 18 mois
- Au total, 75 % des entreprises interrogées vont
migrer leur OS client dans les 18 mois
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Avez-vous un projet de migration du système d'exploitation de vos serveurs de réseau vers Windows 2000 Server dans les 6 à 18 mois ?
15%
20%
20%20%
5%
20%en cours ou déjàeffectuéedans 6 à 9 mois
dans 9 à 12 mois
dans 12 à 18 mois
NSP
aucun projetmigration
- 15 % des entreprises sont en pleine migration de
leurs serveurs NT vers Win2000 Server
- 20 % envisagent d’effectuer cette migration
serveur dans les 9 mois, 20 % dans les 12 mois et
20 % dans les 18 mois.
- Au total 80 % des entreprises interrogées se sont
lancées ou vont se lancer dans une migration vers
Win2000 Server sous 18 mois.
- 20 % n’ont aucun projet de migration de l’OS
serveur actuellement.
- 5 % envisagent une migration de leurs serveurs
NT vers Win2000 Server mais ne se prononcent
pas sur le terme.
- Près de 50 % des entreprises interrogées qui ont
un projet de migration serveur et/ou client
envisagent de procéder aux deux en même temps.
- Elles sont 20 % à juger la migration client
prioritaire et 30 % à juger prioritaire celle des
serveurs
Dans certains cas, le fait d’envisager une migration
vers 2000 Server a retardé le projet initial de
migration des postes clients vers Windows 2000, du
fait de l’abîme de réflexion technique suscité par la
mise en place de l’annuaire Active Directory.
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Si vous avez un projet de migration, en cours, déjà effectué ou planifié, vers quelle version de Windows s'est porté votre choix ?
54%33%
13%
2000 PXPNSP
- 54 % des entreprises qui ont un projet de
migration en cours ou planifié envisagent de migrer
vers Windows 2000 Professional.
- Elles sont 33 % à avoir choisi de migrer vers
Windows XP.
- 13 % n’ont pas encore déterminé si elles
allaient migrer vers Win2000P ou vers XP.
A quel terme envisagez-vous d'avoir migré l'ensemble de votre parc vers Windows XP ?
20%
10%
10%60%
200320042005NSP
- 60 % des grands comptes ne se prononcent pas
sur la date à laquelle l’ensemble de leur parc aura
migré sous XP. Seules 20 % d’entre elles pensent
être « full XP » en 2003, 10 % en 2004 et 10 % en
2005.
- Les projets de migration pouvant s’étaler sur 3 ans
ou plus, lorsqu’ils sont synchronisés avec le
renouvellement du parc de PC, plusieurs versions
de Windows sont appelées à cohabiter dans la
plupart des entreprises. Même parmi celles qui ont
déjà harmonis é leur parc autour de Windows NT
Workstation, le « full XP » n’est pas attendu avant
2004 et parfois 2005.
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Une migration vers Windows 2000 ou XP a-t-elle nécessité, nécessitera ou nécessiterait-elle un renouvellement de votre parc ?
45%
55% ouinon
- 55 % des entreprises qui ont un projet de
migration de leur OS client déclarent que cette mise
à jour n’entraînera pas un renouvellement de leur
parc de PC. Plusieurs cas de figure se présentent :
- Du fait d’une politique de renouvellement
standard de leur parc au 1/3 ou au 1/4 tous
les ans, certaines entreprises disposent
déjà de configurations standards
susceptibles de supporter le nouvel OS ou
ne nécessitant qu’un upgrade mémoire.
- D’autres sont sous le régime de la location
évolutive et disposent également de
configurations ad hoc
- Ces deux types d’entreprises ont la
souplesse de procéder à la migration
indépendamment du renouvellement de
leur parc et pour elles, ce renouvellement
n’entre pas dans les coûts de migration.
- Pour 45 % des entreprises, la migration vers 2000
ou XP va impliquer un renouvellement de leur parc.
- Les entreprises dont le parc n’est pas à
jour pour supporter la nouvelle version et
qui suivent une politique de
renouvellement de parc au 1/3 ou au ¼
tous les ans vont profiter de ce
renouvellement standard pour procéder à
une migration par ensemble, en
commençant par les configurations les plus
anciennes. La migration sera synchronisée
avec la suite du renouvellement. Rares
sont les entreprises interrogées qui ont
adopté une philosophie de migration
massive de tout leur parc, sauf projets
coûteux d’harmonisation.
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Votre migration vers Windows 2000 ou Windows XP a-t-elle nécessité ou nécessitera-t-elle une formation de vos utilisateurs finaux ?
35%
50%
15%
ouinonNSP
- 50 % des entreprises interrogées et qui ont un
projet de migration ne prévoient pas de plan de
formation de leurs utilisateurs au nouvel OS.
Certaines d’entre elles recouront en cas de besoin à
un didacticiel électronique.
- 35 % prévoient d’organiser une ½ journée de
formation. Elles sont 15 % à se poser encore la
question tout en espérant ne pas avoir à le faire.
- A noter que la seule entreprise sur les 20 grands
comptes interrogés qui hésite encore entre un
passage à Windows XP et l’alternative Linux serait
prête dans ce dernier cas à supporter le coût d’une
formation lourde de ses utilisateurs.
- Concernant les entreprises qui prévoient de migrer
sous XP, le besoin de formation lié à la nouvelle
interface ne se fait pas sentir dans la mes ure où les
utilisateurs les plus réfractaires à ce changement
pourront conserver l’ancienne interface. Par ailleurs,
certains responsables informatiques espèrent que la
plupart de leurs utilisateurs auront l’opportunité de
se familiariser avec la nouvelle interface chez eux
avant d’être équipés du nouveau système dans
l’entreprise.
- Concernant Win2000, ce sont surtout les nouvelles
« règles » serveur qui sont susceptibles de
nécessiter un minimum de formation des
utilisateurs. Cette formation des utilisateurs ne
représente pas un coût important, surtout pour les
entreprises qui ont mis en place une structure de
formation en interne.
- D’une manière générale, les entreprises
considèrent que le système d’exploitation en lui-
même ne vas pas générer de besoin en formation,
mais si des applications se révèlent incompatibles il
faudra dans certains cas former les utilisateurs aux
nouvelles versions.
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Votre migration vers Windows 2000 ou XP a-t-elle nécessité ou nécessitera-t-elle une formation de vos équipes informatiques ?
75%
10%
15%
ouinonNSP
- La majorité des entreprises (75 %) estime en
revanche nécessaire de mettre en place un plan de
formation de leurs équipes système, des
développeurs, administrateurs réseaux, personnels
de maintenance ou du « helpdesk » au nouvel OS.
Le besoin de formation sera d’autant plus lourd
dans le cas d’une migration serveur avec
déploiement d’Active Directory.
Votre migration vers Windows 2000 ou XP a-t-elle nécessité ou nécessitera-t-elle une réécriture de vos applications internes ?
15%20%
65%
ouinonNSP
- Seules 15 % des entreprises interrogées estiment
avoir à réécrire certaines de leurs applications
développées en interne.
- 65 % n’auront pas à répondre à ce besoin, la
plupart du temps parce qu’elles utilisent des
progiciels ou des applications standards que leurs
éditeurs ont déjà rendues compatibles avec
Win2000, ou parce qu’elles ont développé des
applications sous NTW4 dont elles pensent qu’elles
tourneront ou devraient tourner sans problème sous
Windows 2000 ou XP.
- C’est d’autant plus vrai avec XP que cette version
de Windows offre un mode de compatibilité qui
n’existait pas sous Windows 2000.
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- Les plus gros chantiers de ce point de vue
concernent les entreprises qui ont pris du retard
dans la migration de leurs applications client-
serveur 16 bits en 32 bits, ce qui est plutôt rare (une
seule dans notre panel). Dans ce cas précis, le
chantier représente environ 1/3 du coût de la
migration.
- Un seul cas exige une conversion complète des
applications internes (migration d’OS/2 vers
Windows 2000), avec mise en place d’une « usine »
à conversion, d’équipes de développeurs qui
convertissent au kilomètre, testent, puis
intègrent les nouvelles versions.
- En règle générale, les applications centrales
hébergées sur gros systèmes ou mini ont déjà été
adaptées. Les entreprises limitent sérieusement
depuis quelques années les petits développements
locaux susceptibles d’être incompatibles.
- 20 % des entreprises sont encore dans
l’expectative. Une des contraintes de la migration
est de tester au préalable la compatibilité de toutes
ses applications avec le nouvel OS. Celles qui ne
l’ont pas encore fait ignorent si elles devront réécrire
en partie ces applications, ce qui représenterait une
part importante du coût de migration.
- Certaines entreprises ont du migrer leurs
applications écrites en Visual Basic 3 ou 4 vers
Visual Basic 6 ou faire quelques aménagements sur
des clés documentées de Windows 2000. Par
exemple, pour corriger des différences de
comportement mineures de leurs applications
NTW4 sous Windows 2000 ou à cause des
nouvelles règles serveur. Ces aménagements
peuvent porter sur le profil de l’utilisateur de base
(pour l’autoriser par exemple à charger des applets
Active X nécessaires au bon fonctionnement des
applications internes) ou sur le rétablissement des
anciennes règles de gestion des répertoires (qui
sous Windows 2000, ne sont plus propres à une
machine mais à un utilisateur)
Pensez-vous que votre migration vers Windows 2000 ou XP a amené ou amènera un gain de productivité pour les utilisateurs finaux ?
30%
60%
10%
ouinonNSP
- Seules 30 % des entreprises estiment qu’une
migration vers Windows 2000 ou XP entraînera des
gains de temps, de productivité ou de performances
pour leurs utilisateurs du fait de la meilleure stabilité
du système, bien qu’elles avouent ne pas vraiment
disposer d’outils pour les mesurer, sinon à constater
une réduction du nombre d’appels au support
technique. D’une manière générale, elles sont
surtout sensibles aux améliorations que Windows
2000 et Windows XP apportent pour les utilisateurs
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d’ordinateurs portables (meilleure gestion de
l’énergie, gestion des modes connecté et non-
connecté, etc.)
- Cet avis est loin d’être partagé cependant, puisque
60 % des entreprises interrogées n’attendent aucun
gain de performances ou de productivité pour leurs
utilisateurs. Certaines font remarquer que quoiqu’il
en soit, la migration est pour eux une « figure
imposée » et que les utilisateurs ne se portent
jamais mieux que lorsqu’on ne change pas leur
environnement à tout but de champ. D’autres font
remarquer que chaque nouvelle version de
Windows est censée être « enfin » stable dans le
discours de Microsoft et que cela ne s’est jamais
démontré jusqu’à présent.
- Nombreuses sont les entreprises qui font valoir
qu’elles ont dépensé beaucoup d’argent pour
stabiliser elles -mêmes le système de leurs postes
de travail dès la version 95 de Windows, que ce
dernier a été verrouillé et que son degré de
disponibilité est déjà optimal, de sorte que les gains
de productivité obtenus sont déjà derrière eux et
que la stabilité supposée des versions 2000 et XP
de Windows n’apporte rien d’essentiel aujourd’hui
de ce point de vue.
- Enfin, un certain nombre de grands comptes ont
déjà des architectures informatiques relativement
figées, avec toutes leurs applications centralisées
sur des gros systèmes, et disent n’offrir que peu de
prise à l’instabilité de l’OS client.
Pensez-vous que votre migration vers Windows 2000 ou XP a amené ou amènera des gains de productivité dans les tâches d'aministration ou de maintenance ?
50%
35%
15%
ouinonNSP
- 50 % des entreprises espèrent en revanche qu’une migration de leurs postes clients vers Windows
2000 ou XP va engendrer des gains de
performance et de productivité dans les tâches
d’administration, de support ou de maintenance.
D’autant que cette migration est parfois pour elles
une occasion d’harmoniser leur parc et les pratiques
des utilisateurs. D’une manière générale, elles
invoquent un besoin moindre en terme de support et
des avancées conséquentes pour tout ce qui
concerne le déploiement des logiciels par
télédistribution.
- 35 % des entreprises interrogées, en revanche,
n’attendent aucun gain de productivité de ce point
de vue, la plupart du temps parce qu’elle ont déjà
mis en place elles -mêmes par le passé des outils
d’administration ou des solutions de prise de
contrôle à distance issues de fournisseurs tiers et
qu’elles jugent l’introduction de fonctions similaires
dans les dernières versions client ou serveur de
Windows redondante par rapport à leur existant.
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