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Volume 13, numéro 5
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Sur Facebook : «Le Mouton Noir - journal étudiant du cégep de Drummondville»
ÉDITION DE MAI 2012 Volume 13, numéro 5, mercredi 9 mai 2012
►Page 17
Deux pièces à voir
►Pages 19 et 26
un spectacleinoubliable
►Page 18
On n'a pas de textes
là-dessus, mais
bonne fête des Mères
quand même!
futurpremier ministre?
GRÈVE DRUMMONDVILLOISE
29 FÉVRIER 2012 -13 AVRIL 2012
«Donc, vous êtes pourles gaz de schiste.» ►Pages 3 à 14
Cré
dit :
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RÉDACTEuR EN CHEFolivier Dénommée
CORRECTEuRsolivier Dénomméestéphanie proulx
JOuRNALIsTEsamélie leclair, Dézy Guimont, frédéric murray, Gabriel
beauchemin-Dauphinais,
mélissa f. caillé, miguel plante, nicolas lamarre-moreau, olivier Dénommée, stéphanie proulx, William Grondin
INFOGRAPHIsTE olivier Dénomméenicolas lamarre-moreau
IMPREssIONYvon Houle, imprimeur
TIRAGE200 exemplaires
COORDONNÉEscégep de Drummondville960, rue saint-Georgeslocal 1209
COuRRIELjournal.mnoir@gmail.com
Sommaire Mot du rédacteur en chef2
En mai, tu faisce qu’il te plaît…
Tout le monde ne sera pas d’accord avec cet adage, notamment si on regarde le
temps dehors. Dame Nature joue vraiment à la Troll avec nous (l isez l ’article sur les
memes, si vous ne savez pas de quoi je parle), et avec la fin de la grève étudiante,
plus grand monde ne fait vraiment ce qu’i l souhaite.
Justement, la grève. On a un gros cahier qui y est dédié dans cette seconde
et avant-dernière parution du Mouton Noir de la session. Beaucoup de textes,
beaucoup d’opinions, beaucoup de gens qui voient rouge… Heureusement qu’on
a aussi un texte sur la méditation un peu plus loin, parce que cette édition est
loin d’être relaxante. Tenez-vous-le pour dit. Mais, attention, si la grève ne vous
intéresse pas, i l y a aussi des textes sur les spectacles qui ont eu l ieu ces dernières
semaines et d’autres qui auront l ieu prochainement.
Bref, c’est une édition colorée que Le Mouton Noir vous offre. Profitez-en, la fin
de session s’en vient plus proche qu’on peut le penser!
Olivier Dénommée
PS : Bonne fête Maman!
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fin de la grève
Débat
printemps québécois
entente
point de vue de la grève
opinion de la société
allégorie
brutalité
médias de droite
notion de débat
méditation
beauté
npD
Show fin de DEC
enfants du sabbat
opérette
petit prince
recette
memes
shift de soir
projet 35 mm
rire de la mer
sudoku
caricature
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La mort de la grève : des erreurs de timing
Rouge, vert, la question de la
grève a gravité autour de ces deux
extrêmes seulement ou presque.
Voter pour la grève, c’est se battre
fièrement contre la hausse des
frais de scolarité; voter contre,
c’est encourager le gouvernement
corrompu à nous faire payer plus.
Plusieurs n’ont pas été plus loin
que cela dans leurs réflexions, et
pourtant, nous savons tous que
l’écrasante majorité des étudiants
de Drummondville ne sont pas
en faveur d’une hausse des droits
de scolarité. Pourtant la grève est
morte.
Appelez-moi traître ou girouette
si vous voulez, cela ne me fait ni
chaud ni froid. Après une semaine
de grève, j’étais vraiment du côté
des «combattants» qui étaient
prêts à risquer leur session pour
montrer leur désaccord profond en
la décision du gouvernement de
marchandiser notre éducation. J’ai
commencé à me fier à la philosophie
qui dit que quand on commence
quelque chose, on doit aller jusqu’au
bout sans broncher. Tant qu’à faire au
moins 3 semaines de grève, autant
ne pas arrêter, me suis-je dit, même
si j’ai toujours douté de certaines
actions prônées par le mouvement
gréviste drummondvillois.
Grève étudiante
Ce qui a tout changé : faire un
vote un vendredi 13. Pas que je suis
superstitieux, juste que je me mets
dans la peau de ceux qui se sont
cassé le cul à aller piqueter à 7h30
tous les matins depuis 6 semaines.
À leur place, je pense que je me
donnerais le droit d’avoir une fin de
semaine qui ne commencerait pas
avec une AG pénible où tout ce qu’il
y avait de pertinent a déjà été dit
depuis la première semaine. Je l’ai
dit à plusieurs autour de moi: une AG
un vendredi après-midi, pas brillant.
Mais alors pas du tout.
On peut s’entendre sur une chose,
tout le monde? Il n’y a pas tant de
monde qui était rouge qui est viré
au vert en une semaine. Ce qui
est réellement arrivé, c’est que les
rouges ne se sont pas pointé. Ils
ont pris des vacances, ils en avaient
marre. Avec raison quand même.
Après une semaine entière tendue,
leur faire subir une AG un vendredi?
Le vote fut ce qu’il fut. On
recommence l’école. Là où les rouges
peuvent m’en vouloir, c’est que j’ai
assumé le fait que la majorité de ceux
qui ont voté voulaient retourner à
l’école. J’ai respecté ce vote et je me
suis remis en mode école. Comme
des centaines d’autres étudiants
dans la même position. Pour moi, il
n’était plus question de revoter tant
que la situation ne se dégrade pas
assez pour qu’on se dise qu’on a à se
remobiliser.
Mais encore, qui m’écouterait?
On revote à peine une semaine
après le retour en classe… En plein
pendant les négociations entre
les regroupements étudiants et
la ministre qui a explicitement
demandé une trêve de 48 heures!
Étonnamment, des rouges ont
décidé de persister. Mais en vain.
Deuxième décision imbécile en deux.
Ça a presque achevé le mouvement,
de se rendre compte que non, les
gens ne vont pas rembarquer avec
le noyau très dur de pro-grèvistes.
On veut finir notre session, surtout
qu’on sait que toutes les semaines
qu’on manquera ne feront que
condenser encore plus la matière.
La troisième erreur a été fatale.
Pourtant elle était extrêmement
facile à voir venir… Faire une AG
juste avant une manifestation où,
surprise, les rouges seraient portés
à partir afin d’aller marcher et crier
dans les rues. Qui reste dans les
assemblées? Non, sans blague…
On peut se compter chanceux que
le moratoire sur la grève ne soit
pas passé par une voix. Une seule
voix! Que je n’entende personne
dire que sa décision n’aurait pas
fait de différence sur ce coup-là.
Pourtant, le moment aurait été le
bon pour retourner en grève : le
gouvernement a ouvertement ri à
la figure de la société au complet en
faisant croire qu’il nous écoutait. Je
reprenais l’envie de manifester mon
mécontentement moi aussi. Mais
c’était naïf de faire une assemblée
quand vous savez que votre côté n’y
serait jusqu’à la fin.
Si la grève n’est pas morte, elle
est comateuse. Si j’en ai déprimé
certains, prenez au moins
conscience de ceci : Drummondville
est contre la hausse à majorité, ça n’a
jamais changé. Ce qui a changé, c’est
que le mouvement a essoufflé ses
partisans et que certains choix ont
contribué à l’essouffler davantage.
Ce n’était peut-être pas voulu, mais
ce sont les rouges qui ont détruit leur
propre mouvement. C’est ce qui est
le plus triste.
Olivier DénomméeLe Mouton Noir
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Un débat difficile mais respectueux
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Voilà des semaines qu’on entend
parler d’arguments contre la
hausse ou contre la grève, et vice-
versa. Les plénières en assemblées
générales ont été pour la plupart
longues et houleuses au cégep de
Drummondville. Un vrai débat,
bien encadré et respectueux,
était donc plus que nécessaire.
Stéphanie Proulx (contre la
hausse, pour la grève) et Pierrick
Côté (pour la hausse, contre la
grève) ont accepté de participer à
un débat le 2 mai dernier qui vous
est retranscrit ici. Bonne lecture!
Mouton Noir : Quelle est votre
position par rapport à la hausse
des droits de scolarité et de la
grève étudiante? Qu’est-ce qui
motive vos convictions profondes
et votre investissement dans
cette lutte?
Pierrick Côté : Je suis
profondément contre la grève et
je me suis aussi positionné pour
la hausse. Au début, je n’étais pas
vraiment informé, mais je m’étais
toujours dit que la grève n’était pas
une solution. Je n’ai jamais eu de
réticence envers la hausse, mais j’ai
réalisé que je suis pour la hausse en
faisant mes recherches. Et pourquoi
Grève étudiante
je me suis investi? Au début,
personne ne s’investissait. Il y avait
beaucoup qui s’affichaient contre la
hausse et pour la grève (les rouges),
mais il y avait moins d’affichage de
l’autre côté. Au début, je ne pensais
pas que la grève passerait, je n’avais
pas vraiment le pouls réel de la
situation, fréquentant surtout des
personnes contre la grève, mais
j’ai décidé de m’afficher comme
étant vert. Quand on est tombés
en grève, j’ai profité de la première
semaine pour faire énormément
de recherches pour me renseigner
et finalement m’investir à fond,
pour devenir une ressource
pour les personnes qui veulent
des renseignements qui vont à
l’encontre de ce que les pro-grève
disent.
MN : Qu’est-ce qui t’a convaincu
d’être en faveur de la hausse?
PC : J’étais déjà sceptique à l’idée
que des gens ne pourraient pas aller
à l’école à cause de la hausse des
frais de scolarité. En faisant mes
recherches, je l’ai confirmé, surtout
après les bonifications faites aux
prêts et bourses. De plus, d’un point
de vue idéologique, on va apprendre
à des étudiants à gérer un budget :
c’est de l’argent de plus à gérer, à
trouver. C’est d’apprendre à gérer
son argent, à penser au futur et à
devenir socialement responsable,
responsable de soi-même pour
être capable de contribuer à notre
société.
Stéphanie Proulx : Je suis contre
la hausse, pour la grève. Pour moi,
l’éducation est un droit, c’est un
bien collectif. Ce n’est pas un bien
qu’on peut acheter, qu’on peut
«marchandiser». C’est pourquoi
je suis contre le fait de hausser les
droits de scolarité parce que ce cela
entre dans cette logique marchande
que l’éducation doit suivre le cours
de l’inflation. Pourquoi l’éducation
est un bien collectif? Parce qu’elle va
rapporter mille fois plus à la société
que ce qu’elle va lui en coûter. Le
fait d’avoir des citoyens éduqués
et réfléchis va nous rapporter plus
de gens qui sont en mesure de
faire fonctionner sainement notre
société. Ainsi, pour moi, le débat est
très idéologique et plus les semaines
ont avancé, plus mon idéologie s’est
élargie contre la marchandisation
des services sociaux. Je suis contre
cette idéologie néolibérale qui dit
qu’il faut payer pour un service –
pour moi l’éducation n’est pas un
service, c’est un droit. Pour ce qui
est de la responsabilisation des
étudiants, je ne pense pas que c’est
parce qu’on va payer plus cher que
nécessairement on va apprendre à
gérer un budget. Ça ressemble plus
à une punition. Certains disent que
la hausse est symbolique. Moi, je
me questionne à savoir si elle est
nécessaire à la base. D’ailleurs, la
ministre est ouverte sur la question
du financement des universités.
Je suis pour le gel, mais à la limite
je suis aussi pour un moratoire
sur les frais de scolarité, le temps
de faire de nouvelles études. En
ce moment, je vois autant de
chiffres qui disent que la hausse est
nécessaire que de chiffres qui disent
qu’elle ne l’est pas. Avant de décider
de hausser les frais, ce qui est une
question sociale assez importante,
il faudrait continuer à y réfléchir. La
grève est le moyen de pression le
plus adéquat pour le mouvement
étudiant. Elle a donné le temps aux
étudiants de débattre, de réfléchir,
de se mobiliser, sans se soucier des
cours en même temps.
MN : Tu es encore pour la grève
même en sachant qu’à la fin, tes
cours risquent d’être condensés?
SP : C’est un sacrifice que je suis
prête à faire; je n’aurais pas peur
d’aller jusqu’à l’annulation de ma
session s’il le fallait. Ce qui se passe
est trop gros pour y penser juste à
court terme. L’impact va se refléter
sur les générations qui vont suivre
et c’est notre responsabilité d’y
réfléchir. Il ne suffit pas de penser
aux conséquences personnelles ces
prochains mois, mais il faut penser
à l’impact social que cela aura sur
Stéphanie Proulx etPierrick Côté
Animé par Olivier Dénommée
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Grève étudianteles générations à venir.
MN : Selon vous, quel est l’enjeu
réel derrière le débat sur la hausse
des frais de scolarité et la grève
étudiante?
SP : De plus en plus, on dit qu’on
a des problèmes économiques, on
a une dette énorme et on pense à
couper dans les services sociaux.
L’État s’implique moins dans
les services, mais ce n’est peut-
être pas la solution. Si autant de
personnes étaient présentes le 22
avril dernier, c’est parce qu’on se
pose des questions sur la gestion
des ressources naturelles qui
sont exploitées mais qui ne nous
rapportent pas, par exemple.
L’argent est mal géré et on ne va
pas le chercher aux bons endroits.
PC : Les deux parties peuvent
s’entendre sur un fait : oui le débat
est beaucoup plus idéologique et
poussé que juste la question des
frais des scolarité. Pour moi, c’est
sûr que quand je vois des étudiants
en grève, je vois des étudiants qui en
ont ras-le-bol du système capitaliste
et néolibéralisme. Au cours des 30
dernières années où on a tendu
vers le socialisme au Québec, on a
de beaucoup accru notre dette et à
part la crise économique de 2008,
on peut dire que le gouvernement
Charest a fait un bon travail d’un
point de vue économique. On me
parle de ressources naturelles
qu’il faut utiliser pour faire de
l’argent. Je ne comprends pas cet
argument parce que, si on regarde
ailleurs au Canada, l’Alberta
salit l’environnement et utilise
ses ressources de façon pas très
propre, mais elle fait de l’argent.
Ici, on ne voudrait pas utiliser
nos ressources mais on voudrait
faire de l’argent! Il faut faire des
sacrifices : faire plus d’argent ou
en dépenser moins. Je penche
plus pour en dépenser moins, sans
dire que les hôpitaux doivent être
payants, puisque la santé est un
besoin essentiel à la société. Je ne
crois pas que l’éducation le soit
aussi nécessairement, et de toute
façon, l’éducation est abordable. La
solution est d’aller chercher un peu
d’argent du côté du contribuable
pour ne pas avoir à chercher l’argent
ailleurs. L’avenir économique du
Québec passe par une contribution
sociale et individuelle de tous.
MN : Que pensez-vous de la
situation à Drummondville,
par rapport aux mouvements
étudiants?
PC : À Drummondville, on a été
très chanceux; ça a été respectueux
tout le long du débat. C’est sûr que
la tension a monté ces dernières
semaines, mais tout s’est fait dans
le respect. Nous ne sommes plus
en grève, et j’ai l’impression que la
majorité des étudiants du cégep
de Drummondville sont contre la
hausse, mais aussi contre la grève,
pour plusieurs raisons, comme le fait
qu’ils aimeraient finir leur session et
cesser d’entendre parler de grève.
Il y a aussi un essoufflement de
la part des étudiants qui ont de la
difficulté à continuer à s’intéresser
aux débats qui en est arrivé à un
certain point mort.
SP : Je déplore un peu de
désintérêt-là, puisque la question
est toujours d’actualité et on en
parle encore tous les jours dans les
médias. Je trouve dommage que
les gens ne se présentent plus en
assemblée, et j’admets qu’avec le
retour en classe, les gens n’ont plus
la tête à ça. L’essoufflement vient
du fait que les gens sont pris dans
leurs obligations.
MN : Pensez-vous que les
étudiants ont eu plus peur pour
leur session qu’un intérêt pour
l’avenir de leur société?
SP : Oui! Ce qui est ressorti des
derniers votes, c’est que les gens
commençaient à craindre pour leur
session. Je déplore que ce n’est pas
une idéologie qui a gagné dans ce
débat-là. J’aurais été moins déçue
que l’on arrête la grève parce qu’on
est devenus pour la hausse que
parce qu’on préfère juste retourner
à nos cours.
PC : Je considère, à
Drummondville, de façon générale,
que les gens sont contre la hausse.
J’ai toujours su que c’est moins facile
de faire passer l’idée d’être en faveur
de la hausse. Normalement, un être
humain ne veut pas payer plus cher
pour un même service. Ce que je
crois qui a gagné à Drummondville,
ce n’est pas nécessairement que les
gens ont commencé à avoir peur
pour leur session. Ce qui a beaucoup
changé, c’est que l’on nous répétait
pendant maintes semaines qu’il
ne fallait pas lâcher parce que le
gouvernement était près de lâcher.
C’était un beau discours qui visait à
remotiver les troupes, mais il était
sans fondements puisque dans la
réalité, nous n’avons jamais été
aussi loin d’une conclusion. Le
dossier a été assez mal géré de la
ministre et des étudiants, mais je
sens que la plupart en ont eu ras-
le-bol d’être en grève et de ne voir
aucun résultat.
SP : Je ne suis pas d’accord. On
a fait des gains dans chacune des
annonces de la ministre. Si nous
n’avions pas fait cette grève, nous
n’aurions pas eu droit à certaines
nouvelles mesures par rapport aux
prêts et bourses. C’est un risque
d’on prend de ne pas savoir si on va
gagner et je comprends qu’il y a un
essoufflement sur ce côté-là, mais
justement, en arrêtant la grève,
moins il y a de chances qu’on fasse
bouger la ministre.
PC : Ces gains qui ont été annoncés
par la ministre, ce sont des gains
que j’ai prônés au tout début : tous
les éléments qui ont été annoncés,
c’étaient des éléments que j’aurais
bien aimé voir si la grève pouvait
nous amener quelque chose,
alors je suis pleinement satisfait,
sauf que ce sont des éléments
qui ont toujours été refusés par
le mouvement étudiant. Ce que
cela donne comme impression
aux autres, c’est que peu importe
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Grève étudiante
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dit :
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ce que la ministre va proposer,
ça ne sera jamais assez. Certains
étudiant ont probablement fini
par se tanner de voir des offres
qu’ils trouvaient intéressantes se
faire refuser, refuser et refuser.
Ils en ont peut-être eu assez de
s’associer à un groupe qui refuse
tout et qui revendique seulement
– le gel ou la gratuité. Car il y
avait probablement des offres
qu’ils trouvaient intéressantes;
ils pouvaient demander mieux,
mais ils admettraient qu’il y a des
offres qui pouvaient être acceptées
plutôt que de dire que c’est un
non catégorique et que c’est un
crachat à la figure, comme disaient
des porte-parole du mouvement.
Comme tous les étudiants n’étaient
pas nécessairement d’accord, c’est
possible que cela ait participé à
l’essoufflement du mouvement.
MN : Comment voyez-vous
l’éducation/la société du futur?
SP : Pour moi, il y a une révision
assez complète du système
d’éducation à faire. Je me suis
rendu compte que nous étions
déjà beaucoup dans l’économie
du savoir. Je trouve que le bagage
culturel, pas juste au cégep et à
l’université, mais aussi secondaire,
manque un peu. Les cours pour
développer l’esprit critique sont
manquants; on n’a que trois cours
de philo au cégep. À mon sens,
ça devrait venir plus tôt, dès le
secondaire. L’éducation, c’est
former un citoyen, pas juste un
travailleur, mais en ce moment
ça ne va pas vers ça. Bref il y a une
révision à long terme à faire pour
qu’on forme des citoyens réfléchis
qui sont capables de s’informer.
PC : Je n’ai rien contre ces
propositions comme apporter des
cours de philosophie plus tôt, mais
j’aimerais apporter une certaine
nuance… Je me souviens très bien
qu’au secondaire, la participation
active en classe et l’intérêt
général envers la philosophie et
la politique n’est pas très fort. Je
trouverais ça intéressant de voir
de tels cours au secondaire, mais
je doute que la majorité soit du
même point de vue. Je crains que
tous les étudiants du secondaire
n’ont pas nécessairement la
maturité. Former des citoyens,
oui, mais il ne faut pas enlever
le travail des parents qui est
de leur inculquer des valeurs.
Pour ce qui est de ma réforme
scolaire idéale de l’éducation
postsecondaire, j’utiliserais un
système apparenté à celui utilisé
en Australie : un système de
remboursement proportionnel au
revenu où on peut décider de ne
pas payer ses frais de scolarité.
Ou en fait, on peut le payer via
ses impôts – 5% d’impôts par
année – qui va directement dans
sa dette étudiante jusqu’à ce
que ce soit fini de rembourser.
Si, au bout de 10 ans, on n’a pas
fini de payer, la dette étudiante
est automatiquement effacée.
J’aimerais seulement que l’on
s’arrange pour qu’il y ait le
moins d’intérêts possible sur le
remboursement proportionnel au
revenu pour que tout le monde ait
droit, avec certitude, à des études
postsecondaires accessibles. Ça
serait ainsi un terrain d’entente
entre le concept d’utilisateur-
payeur et celui d’accessibilité et
de gratuité.
SP : J’ai parlé de cours de
philosophie adaptés, pour avoir
une meilleure pédagogie; aussi
j’aimerais revoir la formation
des profs. Pour moi, l’éducation
ne doit pas être un professeur
qui parle pendant une heure et
quart en avant et où on gobe
tout ce qu’il dit, ça devrait être un
dialogue. Il y a un certain niveau
de maturité nécessaire, mais
c’est aussi aux professeurs de
juger le niveau de leurs élèves.
MN : Qu’est-ce qui vous rend le
plus fier dans votre mouvement?
PC : C’est sûr que ce qui m’a le plus
touché, c’est de voir, du côté des
rouges, une jeunesse qui s’intéresse
à la politique, aux débats, qui veut
se cultiver et s’informer. C’est
quelque chose qui était beau à voir
et c’est une richesse que je veux
transmettre. De mon côté, je n’ai
pas participé à ce mouvement
étudiant, je m’y suis opposé, mais
j’ai trouvé ça beau à voir! On sait
tous comment c’est dur de lever
un jeune à 7h30 tous les matins
pour piqueter! Pour ma part, je
suis conscient qu’il y a eu un moins
grand soulèvement des verts, mais
je considère que nous avions moins
besoin de manifester comme nous
étions en accord avec la hausse. J’ai
quand même aimé voir des verts
s’impliquer pour un retour à l’école.
Ce que je vois, c’est une jeunesse
qui a envie de s’impliquer dans son
avenir.
SP : Le débat a permis de politiser
les gens, surtout ceux qui ont pris
position par rapport à la question
de la hausse. Je trouve que les
gens se sont informés, ont réfléchi
et j’ai remarqué que mon cours
de philo 3 a été appliqué durant la
grève! Les questions d’éthique, de
justice, de gouvernance, ce sont
des questions qu’on s’est posées
et qu’on continue à se poser. Ça
nous a fait prendre conscience de
certains aspects de notre société
avec lesquels nous sommes
en désaccord. Pensons aux
injonctions et aux débats que cela
a soulevé. Ça a vraiment réveillé les
gens et ça les a amenés à se poser
des questions qu’on ne se poserait
pas dans la routine sur eux-mêmes
et sur la société qu’ils voudraient.
MN : Que reprocheriez-vous
à l’idéologie adverse depuis le
début de cette lutte?
SP : Il y a les injonctions parce
que c’est antidémocratique : la
justice n’a pas à se mêler d’un
débat politique. La décision a été
prise en assemblée générale, je ne
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Grève étudiantevois pas ce qu’un juge nommé par
le parti au pouvoir a à décider… Je
questionne un peu le processus.
L’autre idée que je reproche, aux
deux côtés, c’est de prôner des
fausses idées. On a prétendu qu’on
ne risquait aucune conséquence
sur notre session alors que d’autres
laissaient croire qu’on risquait de la
voir annuler. Je pense que ce n’est
pas sur une campagne de peur
qu’on doit baser le vote, mais bien
sur une campagne d’information.
Là-dessus, ça me déçoit parce que
ça a peut-être fait voter des gens
pour les mauvaises raisons.
PC : Ce que je reprocherais à
certains rouges, c’est la violence
que je ne considérais pas
nécessaire. Je comprends qu’il y
a eu des casseurs qui ont gâché
certaines manifestations, mais
je pense au cas d’Alma où il y a eu
carrément du grabuge à l’école,
voire des alertes à la bombe… C’est
utiliser la peur pour imposer ses
idéaux politiques. Sinon, je déplore
qu’il y a effectivement eu de la
désinformation des deux camps
dans le but de faire une espèce de
campagne électorale. On reproche
souvent aux politiciens de faire des
fausses promesses, mais même
dans nos troupes on l’a fait; c’est
souvent involontaire, mais on a
essayé de convaincre les autres
sans avoir des arguments fondés
pour convaincre les personnes
moins informées.
MN : Quel est votre meilleur
argument pour convaincre un
indécis que votre position est celle
à adopter?
PC : Si j’ai à défendre ma position
pour la hausse, je dirais qu’il n’y
a rien de concret qui prouve qu’il
y aura moins de fréquentation
scolaire. En fait, ce qui nuit à
l’éducation, ce sont surtout des
facteurs sociaux. Il faut penser que
la hausse, c’est de l’argent qu’on met
dans notre éducation qui va nous
revenir plus tard. Pour défendre
mon point de vue sur la grève, ce
serait un suicide politique de la part
de Jean Charest de revenir contre sa
décision. Le gouvernement est très
de droite et a l’appui des gens de
droite au Québec. Les gens contre
la hausse sont généralement plus
de gauche. Si le gouvernement
plie devant la hausse, il ne gagnera
pas les votes de gauche, mais
perdra peut-être l’appui des gens
de droite qui trouveront que
c’est un gouvernement mou. De
plus, les libéraux ont profité de
la manifestation étudiante pour
qu’on entende moins parler de la
corruption. Ainsi, les gens pensent
seulement à la hausse et non à la
corruption libérale. Charest a donc
tout intérêt à ne pas céder. C’est
pourquoi je ne voyais pas l’utilité
de cette grève et ce que je vois
confirme mon opinion.
SP : Je n’aime pas les chiffres, je
trouve difficile de dire exactement
qui pourra aller étudier et qui ne le
pourra pas. Je prône un moratoire
à ce sujet pour éclaircir la question
et savoir quels chiffres sont les plus
réalistes. Quand je pose la question
à quelqu’un, je préfère qu’il y
réfléchisse en fonction de la société
qu’il veut. Pour les gens contre la
grève, je dirais que peut-être qu’on
est en temps d’élection et que le
gouvernement ne veut pas reculer,
mais je ne pense pas que c’est en
se disant que la grève ne peut rien
changer que l’on va faire bouger les
choses. Ça ne nous mène nulle part
comme façon de penser. La grève
est un moyen de pression parce
qu’on ne sait pas quel impact qu’on
peut avoir. Et il y a déjà des impacts!
Aussi, on a réveillé des gens et je
pense que beaucoup sont choqués
par la fermeture du gouvernement.
MN : Quelle solution apporteriez-
vous à cette question?
SP : À la limite, si la ministre ne
veut pas geler les frais à long terme,
qu’elle le fasse au moins pendant
un an, qu’on fasse un moratoire
et des études – pas juste des
études faites par des compagnies
– et qu’on fasse une vraie table
de concertation où tout le monde
sera consulté, pas comme celle
de décembre 2010 qui était une
vraie blague. Si les universités sont
effectivement sous-financées,
est-ce possible de trouver l’argent
ailleurs que directement dans les
poches des étudiants? Je pense
que si la ministre tient tant à sa
hausse des frais de scolarité, ça
serait la moindre des choses qu’elle
prenne le temps de prouver qu’elle
est nécessaire.
PC : Dans un contexte où nous
serons en élections dans un an
maximum, et compte tenu de
la hausse qui n’est pas si élevée
d’un coup, je ne pense pas que
cela empêche qui que ce soit
de poursuivre ses études. Je
me dis que s’il y a vraiment des
gens qui sont à ce point contre
le gouvernement Charest, qu’ils
l’enlèvent de là aux prochaines
élections. Si on se fie aux
sondages, le prochain parti au
pouvoir risque d’être le PQ, qui a
promis d’annuler la hausse. C’est
donc aux prochaines élections
que cela va se décider. On est
capable d’attendre, ce n’est pas
une hausse trop grosse d’ici là. Le
gouvernement Charest a plus de
chances de se faire sortir que la
hausse a de chances d’être rejetée
par la population générale.
J’encourage surtout les jeunes
à aller voter et à aller faire valoir
leurs droits aux urnes.
Merci à Pierrick Côté et Stéphanie
Proulx qui ont tous les deux pris
le temps de défendre leur opinion
le temps de ce débat, qui s’est
fait dans le plus grand respect.
La situation a quelque peu évolué
depuis, mais la question n’a jamais
cessé d’être d’actualité.
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Le
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Grève étudiante
au succès de la soirée. On a bien
rigolé à Cégeps en spectacle, mais on
a aussi été complètement soufflé par
le numéro de cirque hors concours
intitulé You & me, falling. Leur
prestation, dans laquelle ils mêlaient
jongleries, pirouettes et contorsions,
s’est révélée une autre belle surprise
qui en a laissé plus d’un bouche bée.
Encore une fois, Cégeps en
spectacle n’a pas déçu. Cette soirée
nous a permis de nous rappeler que
les arts de la scène, à Drummondville,
sont bien vivants. Et en pleine santé.
Au-delà du 1625$ : un printemps québécois
Le 22 mars dernier, 300 000
étudiants et étudiantes étaient en
grève, 200 000 personnes ont pris
la rue pour dénoncer bien plus que
la hausse des frais de scolarité.
Ce qu’il faut savoir, c’est que 200 000
personnes ne sortent pas dans la rue
pour simplement payer moins cher. La
hausse des frais de scolarité n’est que
la pointe de l’iceberg, le catalyseur,
l’étincelle d’un mouvement de société
en éclosion, d’un printemps érable.
Après 30 ans de néolibéralisme
sauvage et socialement régressif,
il est normal, je dirais même
nécessaire, de se battre contre le
système capitaliste et néolibéral
dont le but premier n’est pas le bien-
être humain, mais plutôt satisfaire
une insatiable faim de capital. La
lutte pour nos droits fondamentaux
n’a jamais été autant d’actualité, la
lutte des classes, du 99% contre le
1% ne cesse de prendre de l’ampleur.
La structure démocratique actuelle
favorisant l’élitisme politique,
et ainsi, limitant notre accès à
nos instances démocratiques, il
devient devoir que de prendre la
rue pour dire non à l’inacceptable,
à l’inadmissible. Évidemment,
certains médias essayeront de
discréditer le mouvement étudiant,
ils nous diront de rester docilement
chez soi, de considérer la hausse
des frais de scolarité, la destruction
passive de notre environnement,
la pauvreté comme des finalités
inévitables et normales. Nous
n’obtiendrons rien en ne faisait rien,
l’apathie et le mutisme n’a jamais
rien apporté à notre société.
Par exemple, au Québec c’est en
1940 que les femmes ont obtenu le
droit de vote, après des années et
des années de combat. À l’époque,
ces femmes qui réclamaient le
droit de voter étaient minoritaires,
elles allaient contre l’avis général
de la population, celle-ci plutôt
réfractaire au changement. Avec
du recul, on reconnaît bien que
même si elles ont agi contre la
majorité, elles avaient raison,
elles se sont battues pour toutes
les femmes qui en profitent
maintenant aujourd’hui.
De plus, jusqu’an 1969, il était
criminel de pratiquer des actes
homosexuels au Canada, la peine
d’emprisonnement pouvant s’étirer
jusqu’à 5 ans seulement en vertu de
notre orientation sexuelle. À cette
époque, la lutte des homosexuels
et lesbiennes allait contre l’avis
populaire. Cependant, avec du recul,
le consensus est clair, ils ont pris
la bonne décision de se battre, de
dénoncer l’inacceptable.
Encore une fois, avec du recul, je
suis certain que malgré certains
sondages qui placent le mouvement
étudiant en défaveur de l’avis
populaire, nous dirons que les gens
qui se sont levés en 2012 contre
la hausse des frais de scolarité
avaient raison, que cette lutte était
nécessaire et légitime.
La hausse des frais de scolarité n’est
qu’un volet du printemps érable
qui lutte pour «le droit au pacifisme
et à la solidarité internationale en
affichant clairement la dissidence du
Québec par rapport aux politiques
militaristes et commerciales du
gouvernement conservateur
fédéral», «le droit à une économie
locale, durable, solidaire et sociale
qui mette l’humain au centre de ses
préoccupations, qui permette un
vrai développement du Québec et
qui mette fin aux les délocalisations
abusives et ravageuses», etc.
Pour en savoir plus sur le printemps
québécois et sur les différentes
manifestations en lien avec la
hausse des frais de scolarité :
http://www.pressegauche.org/
spip.php?article9977
http://www.bloquonslahausse.
com/calendrier
William GrondinLe Mouton Noir
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Grève étudiante Retour aux sources
Vingt-deux heures en ligne de
négociations et, – on se l’imagine bien
–, plusieurs canettes de Red Bull plus
tard, le gouvernement a soumis aux
associations étudiantes une nouvelle
offre. Enfin, offre est un grand mot…
La proposition ne s’attaque pas, à
proprement dire, à la question de la
hausse des droits de scolarité, raison
pour laquelle 170 000 étudiants sont en
grève depuis bientôt treize semaines.
En fait, elle prévoit plutôt le maintien
de l’augmentation de 1778$ sur sept
ans et la mise sur pied d’un Conseil
provisoire des universités qui aura
pour mandat, dans les prochains mois,
d’émettre des recommandations
sur la gestion des établissements
d’enseignement supérieur pour
permettre une éventuelle diminution
des frais afférents.
L’idée, à première vue, n’est pas
mauvaise. Qui ne voudrait pas d’une
saine gestion des fonds publics versés
aux universités? La question ne se pose
même pas. Dès le début du conflit,
le mouvement étudiant a d’ailleurs
été clair à ce sujet et a unanimement
revendiqué la fin du gaspillage, des
parachutes dorés et des privilèges du
type «soupers-au-resto-et-voyages-à-
Cancun-sur-le-bras-de-l’État».
Non, le problème, c’est que notre
gouvernement joue – encore une
fois (il faut croire que ça devient une
habitude…) – sur les mots. On ne
parle pas d’un réel désir de revoir le
financement des universités et de
réformer le système pour alléger
le fardeau financier des étudiants.
Ce qu’on nous dit, c’est qu’un
conseil étudiera la question et qu’on
diminuera peut-être la facture des
universitaires si jamais on réussit
à prouver, hors de tout doute, que
les fonds publics sont, dans certains
contextes, mal gérés.
Diminuera peut-être la facture
des universitaires. Suis-je la seule
à trouver que ça sent l’arnaque à
plein nez? Parce qu’il ne faut pas
oublier que ce conseil émettra des
recommandations et que la Ministre
aura, par la suite, tout le loisir
d’appliquer ou non ces suggestions.
Rien ne nous garantit qu’il résultera,
de cette table de concertation, des
mesures concrètes. On peut même
se questionner sur la neutralité et
la capacité de ce conseil à prendre
des décisions éclairées, puisqu’il
sera majoritairement formé de
représentants que le Ministère aura
lui-même désignés!
Et puis, même si ce Conseil
provisoire des universités réussissait,
dans un monde où tout le monde
est beau et gentil, à convaincre le
Ministère d’appliquer les solutions
proposées, seuls les frais afférents –
qui totalisent tout au plus 800$ par
année – se verraient diminuer. La
hausse qui, rappelons-le, est de 1778$
sur sept ans, serait tout de même
maintenue, ce qui, dans tous les cas,
mèneraient à une augmentation de
la facture étudiante.
Si toutes ces considérations
économiques permettent, en soi,
de prendre conscience du ridicule
de cette offre, il ne faut pas non plus
oublier l’essentiel. Pour paraphraser
le porte-parole de la CLASSE, 200
000 personnes, ça ne descend pas
dans la rue parce que ça ne veut pas
payer 1778$ de plus par année. Notre
combat n’est pas celui d’une petite
élite qui craint pour son portefeuille,
mais bien celui d’une génération qui
milite pour une société plus éduquée,
plus juste, plus libre.
Ainsi, à tous ceux qui croient que
cette proposition va permettre de
régler le conflit qui dure maintenant
depuis près de trois mois, je n’ai
qu’une chose à dire : c’est beau de
rêver. Parce qu’on ne peut facilement
diviser ni soumettre un mouvement
qui unit cette infime partie de la
société qui croit encore à un monde
meilleur et qui se bat, corps et âme,
pour faire de leurs aspirations des
réalités.
Stéphanie ProulxLe Mouton Noir
Cré
dit :
Le
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210Grève étudiante
La lutte québécoise actuelle vue des yeux d’une immigrante
Aujourd’hui, on m’a demandé
d’écrire. Puisque c’est une chose que
je fais sporadiquement, et puisque
j’avais un tas de devoirs à faire, j’ai
décidé de profiter de l’occasion pour
remettre à plus tard mes devoirs et
écrire. Vive la vie d’étudiante!
Oui. La vie d’étudiante. Revenir aux
études après x nombre d’années,
c’est quelque chose, mais arriver au
Québec juste à temps pour la grande
révolution, ça, c’est un univers en soi.
Je commence à me demander si je
suis venue m’installer au Québec
pour faire mon DEC en jazz ou si
je suis plutôt venue intuitivement
ici au bon moment pour participer
à ce grand chamboulement dans
l’histoire québécoise. En quelques
mois, je suis passée de Néo-
Brunswickoise complètement
confuse par rapport à votre culture
à citoyenne québécoise engagée.
Engagée dans votre lutte pour vos
droits. Les droits de tout le monde
au fond, que seules les civilisations
les plus fortes savent aller chercher.
Je me suis vue porter mon carré
rouge fièrement, lire tous les
articles possibles sur le sujet, en
parler allégrement à qui voulait bien
m’entendre et mon mur Facebook
s’est laissé envahir d’articles, de
vidéos et de statuts concernant la
grève. Je mange des carrés rouges.
Je bois des coupes pleines de rouge
et même mes rêves ont rougi. Bref,
la lutte québécoise actuelle, je l’ai
dans le sang.
En comparaison, il me semble que
ça fait une éternité que les frais de
scolarité augmentent au Nouveau-
Brunswick, et j’ai de quoi vous
assurer que ce n’est pas parce que ça
nous coûte plus cher que le niveau
d’éducation est supérieur… Bien au
contraire malheureusement. Les
frais augmentent exponentiellement
et si je me fis à mes connaissances,
et je dois admettre que beaucoup
de gens m’entourent, personne n’a
jamais été en accord avec la hausse
des frais de scolarité au Nouveau-
Brunswick. Les étudiants ou les
parents accumulent les dettes en
«grinchant» intérieurement contre
le système. Ça «grinche» fort et
partout. Les gens «grinchent» mais
ils ne se révoltent pas. La révolte,
se battre pour ses droits, savoir
s’affirmer, c’est beaucoup plus
typiquement québécois qu’acadien.
Chez nous, quand ça «grinche», on
va faire un feu à la «beach», on ouvre
une bouteille de vin et on oublie tout
ça. Je ne dis pas ça pour dénigrer ma
culture. Je ne fais que dire les choses
comme elles le sont. Chez nous, les
gens ne se révoltent pas.
Le résultat de la non-révolte?
Les frais de scolarité continuent
de hausser, les forêts dites aires
naturelles protégées continuent de
se faire raser, les femmes continuent
de ne pas avoir leurs droits… Bref,
rien n’avance.
Mon humble opinion est que vous
avez quelque chose, les Québécois.
Quelque chose de fort, quelque
chose que toutes les sociétés
devraient avoir. Vous avez le
courage et la confiance d’affronter
les obstacles qui vous font face pour
aller vers une société meilleure,
plus saine, plus vivante. Vous avez
un idéal et vous êtes conscients de
la force de l’union. Enfin, vous avez
ce quelque chose qui semble avoir
disparu du reste du monde nord-
américain, qui se laisse absorber
Stéphanie MorrisCollaboration spéciale
passivement par un système qui
a perdu toute notion d’un monde
altruiste; d’un monde humain, quoi.
Mon arrivée fortuite dans cette
période importante de votre
histoire m’a permis de vous admirer
davantage. Je suis fière d’être ici. Je
suis fière de porter mon carré rouge
et je souhaite de toutes mes tripes
que vous gagnerez cette bataille
et ferez une grande révolution;
révolution qui, je me dis, pourrait
éveiller d’autres peuples et avoir
des répercussions positives sur une
partie de l’Amérique du Nord. Bon;
j’avoue que j’exagère un peu, mais à
ce que je sache, on a encore le droit
de rêver et ce droit, je l’espère bien,
ne nous sera jamais arraché.
C’est tout ce que j’avais à dire. Je
retourne à mes devoirs. Bref, les
Québécois, je vous aime.
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Grève étudiante
Le destructeur de rêves
Aujourd'hui même, je me suis fait
demander d'écrire un article pour le
journal par une fille qui jugeait que
j'avais des choses à dire à partir de
statuts Facebook que j’écrivais pour
passer le temps, et aussi par manque
d'attention. Au début, il y a à peine
quelques minutes, je ne savais pas
trop de quoi parler qui serait d'actualité
à part la grève. J'ai relu ma dernière
pensée écrite et un éclair m'a frappé!
Attention, attention! J'incarnerai le
bourreau des rêves de certains d'entre
vous; ceux concernant les métiers
que vous voulez faire plus tard; ceux
concernant les enfants que vous voulez,
pour certains d'entre vous, à votre
image; ceux concernant la gratuité
scolaire à l'intérieur d'un cadre social
similaire à celui d'aujourd'hui.
De nos jours, il m’apparaît
d'une clarté assez confondante que
les modes de vie auxquels une bonne
partie d'entre nous adhère sont d'un
non-sens des plus frappants. Ce qui me
frappe aussi outre l'éclair et le non-sens
de nos modes de vie, c'est cette vision
quelque peu réductrice et purement
économique de croire que notre
contribution envers la société n’est
qu’un certain pourcentage de notre
salaire, que l'on verse au gouvernement
pour qu'il le gère de façon à maintenir
la société en santé. Cette vision, d'une
part, favorise le délaissement quasi
total des devoirs et responsabilités
réels de beaucoup d'entre nous
puisqu'ils sont remis entre les mains
d'un gouvernement qui deviendra
en quelque sorte le bouc-émissaire
de notre condition si on la juge
mauvaise et, d'une autre part, favorise
la conservation d'une société qui se
montre de moins en moins soutenable,
pour ne pas dire gravement malade. Et
à nous de nous dire par la suite que voter
pour le bon parti politique est la solution.
Cette vision qui découle du discours
économique dominant est perçue
pour la majeure partie des citoyens
comme étant une fatalité, ce qui n'est
pas sans incidence sur les individus
et la société qu'ils forment. Comme il
semble inévitable qu'il faille avoir un
emploi pour contribuer socialement,
et en retour profiter de la société à
laquelle l’on contribue, un dilemme
s'offre à nous. Le dilemme est de savoir
quel emploi ou quel métier allons-nous
faire plus tard, quelle place allons-nous
occuper dans cette société? Je constate
que beaucoup de jeunes ne savent pas
trop quoi répondre à cette question, et
que ceux qui croient y avoir répondu
sont victimes d'ignorance; ignorance
quant à la pertinence de cette question,
quant au piège qu'elle comporte et
quant aux préalables qu'elle nécessite.
En effet, cette question à laquelle les
institutions scolaires semblent essayer
de nous aider à répondre est biaisée
puisqu'elle nécessite au préalable
beaucoup de questionnements quant
au fonctionnement de nos sociétés. Il
est difficilement pensable en dehors
du contexte actuel que nous puissions
vivre en tant que citoyens responsables
en exerçant un seul métier, qui dans la
plupart des cas n'est justifié et justifiable
que par le fonctionnement de notre
économie et qui, dans d'autres cas, est
créé à partir de responsabilités qui ont
été délaissées comme dans le cas du
professeur qui prend la responsabilité
de l'éducation en charge alors que
tous les gens ayant une interaction
avec la jeunesse ont un impact et donc
un devoir envers celle-ci. J'ajouterais
même que nous avons tous un impact
indirect envers tout le monde, puisque
l'ensemble de nos actions, inactions
et modes de vie ont des répercussions
sociales et politiques de divers degrés
sur notre nation et sur le monde
entier. Nous pouvons donc conclure
que le changement social émergera
à partir de nos actions individuelles.
Comme le dit si bien Gandhi : «Soyez
le changement que voulez voir en ce
monde».
Alors voici quelques pistes de réflexion
pour contribuer à un changement sain
vers une humanité en santé : devrions-
nous accepter le discours dominant?
Devrions-nous argumenter sur un
terrain argumentaire mis en place
par ce discours? Que vais-je faire pour
ne pas avoir la conscience salie par
les conséquences de mon inaction
ou de ma participation à une société
à l'origine de fléaux moralement
inacceptables? Devrais-je remettre en
question mes rêves fondés sur l'image
de la société qui m'est présentée par les
médias et autres? Vais-je accepter de
travailler comme journaliste pour une
compagnie médiatique de droite, de
travailler comme ingénieur d'avions de
guerre, de travailler chez Walmart ou
McDonald, bref de travailler contre un
idéal en ayant comme seule justification
celle que nous offre le marché, c'est-
à-dire «travaille et en échange je te
permets de bénéficier d'une société
confortable à l’intérieur de laquelle on
punit les gens lorsqu'ils deviennent le
reflet des maux de notre société au
lieu d'essayer de les comprendre et
de changer ce qui pourrait être à leurs
origines? Une société confortable
dans laquelle on conditionne le
comportement des jeunes à l'école
pour qu'il corresponde aux normes de
cette société de consommateurs, de
producteurs de biens et de services
dont l'objectif est seulement de faire
du profit sans égard aux conséquences
que cela pourrait avoir; on conditionne
les jeunes pour qu'ils deviennent en
quelque sorte des fanatiques ayant
une foi aveugle en des théories
économiques ne faisant aucun sens qui
se servent de ces mêmes théories pour
justifier leur mode de vie?»
Comment l'ère moderne dans laquelle nous sommes fait naître en notre esprit des rêves irréalisables en dehors de celle-ci?
Michael UplaznikCollaboration spéciale
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212Grève étudianteUne histoire vraie
Venez vous assoir, les enfants,
juste ici, devant grand-père, car
il a une histoire à vous raconter.
Vous aimez ça, les histoires, alors
écoutez-moi, il s’agit de la vôtre…
Tout commença alors qu’un
groupe de personnes, des gens qui
avaient un rêve, ont commencé
un long voyage pour l’atteindre.
Ce n’était pas un rêve irréalisable,
mais plusieurs de leurs camarades
semblaient déterminés à les
décourager. Pourtant, Les personnes
ont quand même décidé d’essayer
d’atteindre leur but. Ils sont partis
pour un très long voyage… On les
comptait par centaines de milliers.
Des milliers debout.
Mais voilà. Le chemin qui menait
à leur but était situé dans une
région gouvernée par un méchant
et cruel entrepreneur qui semblait
déterminé à leur bloquer la route. En
effet, si les personnes atteignaient
leur rêve, l’entrepreneur, lui, allait
perdre des biens qu’il croyait acquis
grâce à sa notoriété. Les personnes
voulant leur rêve (Appelons-les «les
visionnaires») ne se sont pas laissé
intimider par l’entrepreneur. Ils ont
continué leur route, chantant et
dansant au rythme d’airs qu’ils se
composaient en chemin.
Ils étaient debout.
Le périple des visionnaires allait
très bien jusqu’à ce que ceux-ci
arrivent au centre de la contrée. Au
sommet de la plus haute montagne,
l’entrepreneur avait fait construire
un gigantesque mur de béton.
Les visionnaires ne pouvaient voir
jusqu’où il allait. Il semblait infini. Le
groupe se sépara en trois ensembles
distincts qui, à leur manière,
tentèrent de franchir le mur. Si un
groupe grattait sur la surface de
béton pour tenter d’y creuser un trou,
un autre, plus modéré, cherchait
en vain un porte pour le franchir.
L’entrepreneur, situé au sommet
du mur avec ses gardes, voyait
les visionnaires agir en souriant.
Après quelques semaines, il envoya
quelques-uns de ses gardes, armés
de bombes et de gaz magiques qui
rendaient les visionnaires aveugles,
pour tenter de disperser la foule.
Mais celle-ci resta debout.
C’est alors que l’entrepreneur
comprit qu’il avait fait une erreur
en bâtissant ce mur. Cependant,
il ne pouvait l’avouer. En effet, de
quoi aurait-il l’air! Pourrait-il encore
gouverner la contrée après avoir
avoué ses torts? Il se tourna donc
vers son adjointe, les yeux emplis
de crainte, pour savoir ce qu’il
fallait faire. L’adjointe, de marbre,
lui répondit qu’il était préférable
d’attendre. Ils attendirent donc,
pendant que les visionnaires,
en bas, continuaient à tenter de
forcer le mur. Les trois groupes de
visionnaires, inquiets, sentaient
s’affaiblir leur groupe. Il fallait qu’ils
agissent. Ils se mirent donc à chanter
très fort, sans toucher au mur. Ils
furent environ 200 000 visionnaires à
scander leur mécontentement, et le
mur resta intact.
Mais ils étaient debout.
L’adjointe de l’entrepreneur,
voyant la foule sans l’entendre,
décida d’agir. Elle comprit que les
visionnaires tentaient d’accéder à
l’océan de l’autre côté du continent.
Elle remplit donc un petit verre
d’eau salée qu’elle jeta du haut du
mur. Le verre, en tombant, renversa
la moitié de son contenu. L’autre
moitié fut dispersée aux 200 000
visionnaires. Ceux-ci, mécontents,
regardèrent en haut du mur et
virent le visage de celle qui leur avait
lancé le verre. Les visionnaires lui
demandèrent de descendre avec
eux afin qu’ils discutent. Cependant,
celle-ci souhaitait que ce soit les
visionnaires qui grimpent en haut
du mur pour parler. Face à cette
impasse, l’entrepreneur décida
d’envoyer l’ensemble de ses gardes
faire face aux visionnaires. Plusieurs
d’entre eux furent tués ou emportés
vers d’autres contrées.
Mais ils restèrent debout.
Après quelques semaines
stagnantes, on érigea une passerelle
à mi-chemin entre la base et le
sommet du mur. L’entrepreneur,
son adjointe et une poignée de
visionnaires s’y rassemblèrent.
Cependant, avant même qu’ils aient
commencé à discuter, l’adjointe
poussa l’un des visionnaires en bas
de la passerelle en riant. Les autres
visionnaires, offusqués, sautèrent
Miguel PlanteLe Mouton Noir
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213
Grève étudiantevisionnaires qu’il était impossible
pour eux d’atteindre l’océan.
«Cependant, leur dit-elle, je vous
offre une étendue d’eau si grande
que vous ne verrez pas l’autre bout.»
Les visionnaires furent heureux
de cette annonce, mais lorsqu’ils
virent l’étendue d’eau, leur sourire
s’effaça aussitôt. En effet, elle était
dépourvue de vagues, l’eau n’y
était pas salée et le soleil n’était
jamais présent. Les visionnaires,
réalisant qu’ils s’étaient fait avoir,
crièrent leur mécontentement,
mais l’entrepreneur et l’adjointe
ne voulaient rien entendre.
Soudainement, le mur commença
à s’effriter. De partout, d’autres
visionnaires s’ajoutaient au nombre
et tentaient de le faire tomber.
Partout sur la planète, on parlait
de ce pays où, après 12 semaines,
l’entrepreneur avait tenu à garder
un énorme mur de béton en place.
Tout le monde ne parlait que de
l’entêtement des gens encore
présents sur la passerelle. Si bien
qu’un grand rectangle commença
à se creuser dans le mur de béton.
Une porte qui, malgré l’entrepreneur
et son adjointe, s’ouvrait aux
visionnaires.
Celle-ci n’est pas encore ouverte.
Néanmoins, son seuil est visible.
Les visionnaires, tels une énorme
masse rouge, resteront-ils debout?
Miguel Plante, visionnaire
Cré
dit :
Mic
hel C
ham
berla
nd
avec leur collègue, de façon à ce que
la chute soit moins douloureuse.
Ils retombèrent dans la foule qui
les supportèrent et les relevèrent
aussitôt. En regardant vers le ciel, les
visionnaires voyaient l’entrepreneur
et son adjointe, sur la passerelle, qui
les regardaient en souriant.
Ils regardaient une foule qui se
tenait debout.
C’est alors que l’adjointe de
l’entrepreneur annonça aux
Maudits soient les étudiantsStéphanie ProulxLe Mouton Noir
On parle beaucoup de violence,
ces dernières semaines. On
la condamne, on la décrie, de
préférence au plus vite, parce que
voilà, la violence, la désobéissance
civile, c’est mal. Pas besoin de
chercher plus loin, Jean Charest
lui-même l’a dit. Amen.
Depuis l’augmentation vive
et rapide des tensions entre
manifestants et forces de l’ordre, c’est
un discours qu’on entend souvent,
dans les médias comme dans la vie
de tous les jours. Bien que j’y sois
passablement habituée, ce sont des
propos qui continuent de me troubler
profondément. Comprenez-moi
bien, je ne dis pas que je cautionne
la casse, le vandalisme et la violence
gratuite des manifestants.
Mais ça m’inquiète un peu de
voir qu’on consacre je-ne-sais-pas
combien de pages aux émeutes
qui ont eu lieu à Victoriaville et
pratiquement aucune au mépris
dont font preuve nos dirigeants
depuis plus de treize semaines. Parce
que la violence, ce n’est pas que le
sang, les commotions cérébrales
et les gaz lacrymogènes. Comme
disait Helder Pessoa Câmara, grand
défenseur des droits de l’Homme au
Brésil, «il y a trois sortes de violence.
La première, mère de toutes les
autres, est la violence institutionnelle,
celle qui légalise et perpétue les
dominations, les oppressions et
les exploitations, celle qui écrase
et lamine des millions d’hommes
dans ses rouages silencieux et bien
huilés. La seconde est la violence
révolutionnaire, qui naît de la volonté
d’abolir la première. La troisième est
la violence répressive, qui a pour
objet d’étouffer la seconde en se
faisant l’auxiliaire et la complice
de la première violence, celle qui
engendre toutes les autres.
Il n’y a pas de pire hypocrisie de
n’appeler violence que la seconde,
en feignant d’oublier la première,
qui la fait naître, et la troisième qui
la tue.»
C’est facile de condamner,
de s’indigner devant les
manifestations musclées et les
vitrines cassées. Or, il faut voir
au-delà, essayer de comprendre.
Wilfrid Laurier disait qu’à force
de trop comprimer un peuple, il
finit par exploser. C’est ce qui se
passe actuellement au Québec.
Le mépris suscite la colère,
l’insolence éveille l’indignation et
la violence… excite la violence.
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214Grève étudiante
Heille les lumières!Premier ministre Bouchard est
infiniment plus déconnecté
de la réalité que l’est Jean
Charest. Les deux tiers des
étudiants ne sont pas d’accord
avec la hausse. La majorité la
subit sans rien dire parce que la
répression et la désinformation
ont été assez fortes pour
convaincre la majorité
(souvent très faible) de ne pas
se battre et d’éviter grève.
C’est un peu ce qui est arrivé ici
à Drummondville. Mais jamais,
jamais on ne pourra dire que
la majorité des étudiants du
cégep de Drummondville a
accepté cette hausse.
«La contre-proposition faite
hier par les deux fédérations
étudiantes, qui préconisent
toujours le gel des droits de
scolarité, déçoit la ministre de
l’Éducation, Line Beauchamp.
’’Ça n’a pas bougé du côté
étudiant et je suis déçue’’ […]»
Comment quelqu’un qui ne
veut rien savoir de modifier
Les medias sont une excellente
source de colère en canne.
Voici quelques exemples très
éloquents.
Peut-être avez-vous lu dans La
Presse une lettre ouverte écrite
par plusieurs gros noms comme
Lucien Bouchard et Joseph
Facal, qui ont pris le temps
de cracher sur les étudiants
et faire croire qu’ils sont les
défenseurs de la démocratie.
Ce texte m’a profondément
choqué.
«Devons-nous rehausser le
financement de nos universités
en demandant aux étudiants
de payer une part raisonnable
de leur coût de formation?
Pour une forte majorité de
Québécois, et pour les deux
tiers des étudiants, la réponse
est oui.» QUOI? C’est dur
à admettre, mais l’ancien
la hausse des frais à moins de
1625$ peut vraiment donner
une leçon à qui que ce soit?
Rappelons qu’elle a accepté
une fois (au chalet) de changer
le 1625… pour 1778$. Bravo
Mme Beauchamp, vous êtes un
modèle à suivre en terme de
négociations et d’ouverture.
Ou pas.
Ce qui est aberrant, c’est
qu’elle ne bronche pas et
qu’elle se prend au sérieux.
Elle pense avoir raison face aux
méchants étudiants pas fins
qui veulent le gel absolument
alors qu’elle leur offre plein
de bébelles de bonne foi.
Pourtant, ça marchait avec
les dirigeants de la mafia,
pourquoi ça ne marcherait pas
avec les étudiants?
Pour faire un résumé de la
situation, le traitement de
l’information est souvent
fait n’importe comment
par les médias qui ont,
indéniablement, choisi un
camp un peu plus qu’un autre.
L’éditorial de La Presse est
presque dédié à discréditer
le mouvement étudiant
quotidiennement, Le Journal
de Montréal est de la qualité
qu’on lui connaît (autrement
dit, ça ne vole pas très haut)
sur une base trop quotidienne.
Mais de là à dire que tous
les médias sont contre le
mouvement, il y a des limites.
Reste que je n’ai pas beaucoup
de respect pour Alain Dubuc
qui pense que c’est tout à fait
sain de donner l’argent aux
universités et qu’on ne devrait
en aucun cas les empêcher
d’en faire ce qu’elles veulent,
parce que de toute façon, le
gaspillage de cet argent, c’est
des brindilles.
Messieurs et mesdames de
droite, ne faites pas le saut si je
vous l’apprends, mais le Québec
commence sérieusement
à avoir hâte que vous vous
taisiez et il va vous le montrer
un peu plus explicitement aux
prochaines élections.
Olivier DénomméeLe Mouton Noir
Cré
dit :
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SociétéQu’est-ce que la notion de débat de nos jours?
opinions. C’est… faux et plus
particulièrement en politique. Le
mandat de tout gouvernement
démocratiquement élu est de
s’assurer de la prospérité et du
bien-être de la population, de
toute la population. Ça, c’est une
vérité constante et en fonction
d’elle, le gouvernement doit et
a l’obligation de prendre des
choix qui sont conséquents. Or,
c’est rarement le cas dans ces
temps obscurs que nous vivons.
Prenons le projet de loi C-10,
par exemple, qui vise à durcir les
peines criminelles. Nous avons
d’un côté les conservateurs
qui désirent tout simplement
«protéger la population» sans
toutefois développer davantage
leur argumentaire et de l’autre
côté, nous avons les réfractaires
à ce projet de loi qui démontrent
à l’aide de statistiques et de faits
qu’il est préférable de miser sur
la réinsertion plutôt que sur la
punition. Ces études sont des
vérités. Nous ne pouvons pas
simplement les ignorer. Elles
démontent complètement
les idées et les opinions des
conservateurs qui ne daignent
même pas y répondre! Il n’y a
pas de débat lorsqu’un des deux
débatteurs ne fait que dire encore
et toujours les mêmes arguments
qui ne fonctionnent plus. La raison
nous dicterait de suivre celui qui
argumente et contre-argumente,
mais malheureusement c’est trop
souvent celui qui n’est pas au
pouvoir…
Nous pouvons également parler
de la ministre de l’Éducation, Line
Beauchamp, qui même après
avoir vu quelque trente mille
étudiants dans la rue manifester
contre la hausse des droits de
scolarité persiste à ne pas vouloir
débattre sur la question. Nous ne
parlons pas de changer de plan,
mais seulement d’y songer! Elle
croit détenir la vérité absolue, «le
monopole du gros bon sens» pour
citer un député péquiste, mais elle
n’a pas l’audace de le démontrer!
Ipso facto, c’est la preuve qu’elle
ne détient rien du tout et que
cette hausse ne se base pas sur
des faits, mais sur des idées, sur
une idéologie. Et effectivement,
le débat n’a pas sa place dans un
système idéologique, mais les
idéologies n’ont pas leurs places
dans une démocratie. Une société
ne peut pas avancer s’il n’y a pas
de débat. Les débats ont lieu pour
permettre hors de tout doute de
Au fil des derniers mois, il y a
eu beaucoup d’affrontements
sur la scène politique, mais peut-
on parler de débats? Beaucoup
de sujets polémiques de toutes
sortes ont pris place dans les
médias au cours des derniers mois
: le projet de loi C-10, l’abolition
ainsi que la destruction du registre
des armes à feu, la hausse des
frais de scolarité, la nécessité
d’une commission d’enquête sur
l’industrie de la construction et je
préfère m’arrêter là. Toutefois, il
n’y a pas eu de débats sur aucun
de ces sujets… Vous ne me croyez
pas? Oui, les médias en ont parlé
et en parlent encore et encore.
Nous entendons les pour et les
contre, mais malheureusement,
cela ne va rarement pas plus loin
que ça. Or, à la fin d’un débat, il
y a habituellement un côté qui
sort victorieux. Par une victoire,
je veux dire qu’un argumentaire
était plus fort que l’autre et que
la raison nous dicte d’aller dans ce
sens. Or, durant les derniers mois,
nous n’avons rien vu de cela. Niet.
Un jour, Albert Einstein, un grand
homme en passant, déclara que
tout est relatif! Malheureusement,
beaucoup trop de gens prirent
cette déclaration au pied de la
lettre et sont pertinemment
convaincus qu’il n’existe pas
de vérités, mais seulement des
choisir la meilleure option. Après
un véritable débat qui se base sur
la nécessité que tous puissent y
trouver leur compte, la conclusion
devrait être une évidence pour
tous. Bien entendu, un débat
peut être long, mais il faut
prendre le temps nécessaire, car
autrement la question n’est pas
réglée et il faudra bien y revenir
tôt ou tard puisqu’on ne fuit pas
la vérité. Pensez-y, les droits
des femmes et des personnes
de peau noire ont été gagnées,
car il y a eu de longs débats sur
ces enjeux et la conclusion a fini
par s’imposer d’elle-même et
pourtant la réponse n’était pas
très compliquée.
Il reste à vous de favoriser un
débat sain dans notre société
afin qu’elle soit prospère et que
nous puissions enfin sortir de ce
marécage dans lequel nous nous
sommes embourbés il y a fort
longtemps de cela.
Jonathan Lépine
L’humain qui aime débattre
Johnatan LépineCollaboration spéciale
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216Mode de vie
La meditation
la concentration de son attention
sur une chose en particulier. Ainsi,
on peut méditer sur un problème de
mathématique ardu ou méditer sur
un choix de carrière. Tout le monde
médite donc chaque jour sans s’en
rendre compte. Un étudiant qui,
après une journée d’école, réfléchit
dans son autobus à ce qu’il a mangé
sur l’heure du midi à la cafétéria,
médite. Une peintre qui hésite
entre le bleu et le rouge pour son
tableau médite également. Mais
en général, lorsque l’on parle de
«méditation», on parle de séance
règlementée de méditation dans
le but de faire travailler l’esprit. Un
bon exemple est la célèbre image
que l’on a de la méditation yogi :
position lotus, avec une main sur
chaque genou dont le pouce touche
l’index pour former un rond. C’est
une méditation hindouiste. Chaque
religion a ses méditations. La prière
notre père est une méditation.
La vie étudiante est souvent
stressante : examens, devoirs et
études, souvent un emploi, les fins
de session… Le stress s’accumule et
il faut l’évacuer pour ne pas se sentir
mal, être plein d’anxiété, se fâcher
sans raison contre ses proches et
vouloir tout abandonner… Les bars
permettent de tout mettre ce stress
de côté, mais pas de l’évacuer.
Alors prenez 10 minutes par jour et
essayez la médiation. La méditation
que je vous propose dans cet article
est probablement la plus pratiquée
dans le monde entier. Elle vise la
pleine conscience, qu’on ne peut
se passer pour être heureux. C’est
la recherche du moment présent,
car c’est le seul endroit qu’on
retrouve le bonheur. Il n’est ni dans
les moments passés, ni dans le
futur hypothétique. Asseyez-vous
confortablement, dans le plus
grand calme possible et fermez les
yeux. Respirez profondément de
la manière que vous préférez. Puis,
observez votre conscience. Tentez
d’être conscient de votre réalité,
ce qui est en vous et à l’extérieur de
vous : les bruits que vous entendez,
votre corps et son contact sur la
La méditation, pour ceux qui ne
savent pas c’est quoi, peut sembler
étrange, voire ésotérique. Pourtant,
la méditation est la chose la plus
normale et naturelle. Elle existe
depuis les premiers êtres humains
capables de réfléchir, curieux du
monde merveilleux qui les entoure.
Pour ceux qui se disent : «Est-ce que
ça sert vraiment à quelque chose la
méditation?», voici ma réponse : les
bienfaits sont parfois difficilement
démontrables, l’évolution spirituelle
n’est pas mesurable, mais la science
a démontré que l’activité cérébrale
de l’état de transe de la méditation
s’approche énormément du
sommeil paradoxal, l’état lorsque
l’on rêve. Certains avancent qu’une
période de méditation relaxe
trois fois plus le corps et l’esprit
qu’une période de sommeil de la
même durée. La méditation est
maintenant utilisée dans plusieurs
domaines, comme en psychologie
pour vaincre les phobies, les troubles
compulsifs et les crises d’anxiété.
De plus, les pratiques régulières de
méditation contribueraient à une
meilleure santé, et à un meilleur
équilibre mental, au même niveau
que l’activité physique.
Tout ça, c’est beau, mais
maintenant, qu’est-ce que la
méditation? La définition large est
chaise, l’odeur de la pièce, votre
respiration qui traverse votre corps
et finalement vos pensées, rapides
et incessantes que vous ne pouvez
contrôler. C’est très difficile au début
de rester immobile à observer,
car on se retrouve seul avec soi-
même, avec ses mensonges et
ses peurs. Je recommande de
commencer par des périodes
qui vous conviennent, puis
d’augmenter la durée des séances,
jusqu’à atteindre idéalement entre
15 et 30 minutes. Ce qui est bien
avec cette méditation est que vous
pouvez l’expérimenter partout :
en marchant ou bien en parlant à
quelqu’un. C’est la recherche du
moment présent.
Gabriel Beauchemin-DauphinaisLe Mouton Noir
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Société PolitiqueLa dictature moderne : les standards de beauté
monde qui a du poids a perdre,
tout le monde vieillit. Les médias
dictent le chemin à prendre pour
se rapprocher du fameux modèle
de beauté. Ce chemin implique
l’usage de cosmétiques, le port de
vêtements de marque, la séance de
bronzage, l’entraînement physique
intensif, le régime alimentaire et
aussi la chirurgie esthétique.
L’industrie de la beauté génère
des centaines de milliards de dollars
annuellement. En effet, notre société
accorde beaucoup d’importance
à l’apparence. Le point central des
publicitaires est de présenter un
seul modèle de beauté. Les médias
véhiculent le message selon lequel
il faut être mince et jeune pour être
beau. Ainsi, si ce n’est pas tout le
En fait, le modèle de beauté présenté
est une utopie, car les images des
mannequins sont retravaillées. Or,
plusieurs personnes tombent dans
le piège en voulant se rapprocher de
plus en plus du standard de beauté.
Donc, plusieurs personnes peuvent
affecter ainsi leur estime personnelle,
puisqu’elles ne parviendront jamais
à atteindre la perfection présentée.
Alors, des troubles comme l’anorexie
peuvent surgir.
Le meilleur moyen pour éviter ce
piège que nous tendent les médias
est d’exercer notre esprit critique.
Des mouvements tels que celui de
Dove commencent à s’organiser pour
éveiller le jugement de la population
face au modèle de beauté qu’on nous
impose. Enfin, la journée du 6 mai a
été décrétée journée internationale
sans diète pour dénoncer les régimes
amaigrissants. Cette journée vise donc
à promouvoir la diversité corporelle.
Texte réalisé par l’équipe de DIASH
de Kim Arel, Mylène Filion-Bélanger,
Sara-Maude Lambert, Anne-Marie
Page et Sara Plante.
Kim Arel, Mylène Filion-Bélanger, Sara-Maude Lambert, Anne-Marie Page, Sara PlanteCollaboration spéciale
Un chef qui a du mordant
qui maîtrise bien l’anglais et le français
et qui vient de la province qui a tout
déclenché le 2 mai 2011. Jack a pu,
avec son sourire et sa bonne humeur,
donner envie au Canada de croire que
c’est possible d’arrêter le cynisme,
qu’il est possible d’avoir des politiciens
passionnés qui veulent sincèrement le
bonheur de leur peuple. Jack a éveillé
quelque chose qui, souhaitons-le,
ne s’éteindra pas d’ici les prochaines
élections, en 2015.
Partant de là, Tom Mulcair a un défi
de taille : consolider ses acquis, partout
au Canada et surtout au Québec, mais
aussi de prouver à l’ensemble des
Souvenez-vous de la date du 24 mars
2012, c’est une date importante pour
l’avenir du pays. Il s’agit de l’élection
de Thomas Mulcair au poste de chef
du Nouveau parti démocratique du
Canada, succédant au grand Jack
Layton qui a fait naître l’espoir dans le
cœur de millions de Canadiens il y a un
an à peine.
De nombreuses raisons me poussent
à croire que Mulcair a ce qu’il faut pour
laisser sa marque de façon indélébile
au Canada. C’est un féroce combattant
politique (surnommé par plusieurs
le Bouledogue!) qui a l’expérience du
pouvoir (ancien ministre québécois),
Canadiens qu’il n’est pas seulement
un homme sympathique et sincère...
Il doit montrer qu’il a l’étoffe d’un
premier ministre. Il doit montrer qu’il
saura répondre à chaque attaque
malsaine des Conservateurs et
probablement des Libéraux. S’il
réussit à épater l’électorat comme il
semble déjà le faire depuis qu’il est en
poste, un grand changement aura lieu
dès 2015.
Les sondages l’ont montré : peu après
son élection comme nouveau chef du
NPD, la popularité de Mulcair et de
son parti ont grimpé pour égaler les
Conservateurs dans les intentions de
vote. Au Canada entier, quand même!
Les Conservateurs qui ont obtenu
une majorité l’an dernier ne l’auront
pas aussi facile si le NPD continue à
montrer comme il semble être décidé
à le faire.
Le nouveau chef n’a rien à perdre.
L’ensemble du parti non plus. Jamais
le NPD n’a été aussi près de son but
d’un jour gouverner le pays. Cela se
réalisera peut-être d’ici 3 ans, si le
nouveau chef arrive à mettre sa fureur
légendaire à son avantage. C’est à
suivre avec beaucoup d’attention.
Olivier DénomméeLe Mouton Noir
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Show de fin de DEC des étudiants en musique, quel talent!
Le fond de la salle était confortable,
mais les techniciens de son ainsi
que le caméraman nous cachaient
légèrement la vue. En gros, il y avait au
minimum 300 personnes cette soirée-
là.
Vers 20h15, le spectacle commençait
en grande force avec «Jingo» de
Santana. En première partie, ces
musiciens de talent nous ont interprété
des succès comme «I'll Be Waiting»
d'Adele, «Pourquoi» de Marie-Pier
Arthur, «Valery» d'Amy Winehouse,
«Cœurs Solitaires» de Sonia Johnson,
«The Widow» de Mars Volta, «Shake
It Out» de Florence and The Machine,
«Dixie» d'Harmonium, «Cameo Lover»
de Kimbra, «Butterfly» de Jason Mraz,
«I Just Wanna Make Love To You» de
Etta James et, pour finir, «Rock Steady»
de Patti Austin.
Le show en valait la chandelle,
la prestation de musiciens était
incomparable. Ils ont donné leur
110% pour offrir le meilleur d'eux-
mêmes. La sonorité des instruments
était excellente, chaque musicien
prenait bien son environnement, sans
empiéter sur celle de ses collègues.
Bien au contraire, le son était si juste
que l'on pouvait entendre la clarté du
groupe tout entier. Quelques erreurs
techniques minimes se sont produites
au début de la soirée, sans conséquence
grave, même que les musiciens ont très
bien réagi et ont continué à donner
Après trois ans de plaisir et de dur
labeur, quinze étudiants en musique
du Cégep de Drummondville ont offert
une performance digne des plus grands
au Cabaret Box Office, ce jeudi 26 avril,
sur la rue Lindsay. Un spectacle haut en
couleurs avec une variété de chansons
populaires aussi distrayantes les unes
que les autres. Intitulé «Studio 15», cet
ensemble formé de quinze musiciens a
dû expérimenter différents styles, tels
que la pop, le jazz, le blues et le rock,
pour nous transporter dans un univers
unique durant l'espace d'une soirée.
C'était très, très achalandé dans
cette jolie salle de spectacle. C'était la
première fois que je m’y retrouvais. La
file d'attente défilait jusqu'à l'extérieur,
où nous devions patienter pendant
plusieurs minutes avant d’entrer à
l'intérieur pour continuer à attendre.
Après une vingtaine de minutes, nous
arrivions dans la salle pour constater
l'ampleur de l’évènement: beaucoup
d'étudiants, d'amis, de la famille,
des habitués du bar et bien plus
encore étaient déjà assis à regarder
savoureusement la scène. C’était
difficile de trouver des bonnes places,
puisqu'elles étaient toutes déjà prises.
Nicolas Lamarre-Moreau
leur maximum. Les effets d'éclairage
étaient très intéressants, discrets, mais
bien mis en évidence. Il y avait beaucoup
de contraste entre les éclairages
très sombres et très illuminés, c'était
délicieux pour les yeux. Il y avait, sur
scène, une panoplie d'instruments,
dont une batterie, une basse, des
guitares électriques et acoustiques,
deux claviers, quatre micros pour les
vocalises, un saxophone baryton, un
saxophone soprano, une trompette et
un trombone. C'était d'une puissance
incroyable! Les artistes s’en donnaient
à cœur joie quand venait le temps de
danser au rythme de la musique.
Avec leurs magnifiques sourires et leur
joie de vivre, ils nous ont également
offert une deuxième partie avec des
pièces comme «Cold Day In Hell»
de Gary Moore, «White Rabbit» de
Jefferson Airplane, «Crazy On You» de
Heart, «Breathe» de Paramore, «What
Is Hip» de Tower of Power, «I Believe
In You» de Black Dub, «Leave That
Thing Alone» de Rush, «Mesdames»,
d'Andréanne St-Louis (une élève du
programme de musique), «Je Suis
Là» de Ginette Reno, «Stop» de Joe
Bonamassa, «On fait c'qu’on aime» des
Arts et spectacles
Respectables et, pour finir, «Dans un
autre Monde» de Céline Dion.
Je tiens particulièrement à les
remercier d'avoir offert ce spectacle
qui conclut la fin de leurs études en
musique au cégep. Ils ont donné ce à
quoi l'on s'attendait et beaucoup plus
encore! Leurs chansons nous donnaient
envie de danser toute la soirée, bref
nous avons vécu un moment unique
que l'on n’est pas près d'oublier. Merci
aux musiciens du Studio 15, Francis
Labbé à la basse, Samuel Bobony à la
batterie, Ariane Gauthier à la guitare,
Ludovick Dussault-Leblanc à la guitare,
Benjamin Blais au saxophone, Myriam
Labbé à la voix, Mélanie Tremblay
à la voix, Mathieu Samson à la voix,
Émilie Roy à la voix, Aryann Bélisle
à la batterie, Marianne Santerre à
la guitare, Dave Bernier à la guitare,
Andréanne St-Louis à la voix et au
clavier et Vicky Cameron à la voix. Merci
également aux artistes invités, Samuel
Galer-Larouche au trombone, Maxime
Joyal à la trompette, Marie-Claude
Lizée au saxophone, Philippe Léveillée
au saxophone et Pier-Luc Lepage aux
percussions.
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dit :
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Arts et spectacles
L'opérette vous invite chaleureusement
fait, c'est similaire à un opéra, mais
une opérette contient un aspect plus
humoristique, plus «comédie»; c’est
un genre à l'image du peuple. Des
histoires chantées qui enivrent tous nos
sens dans de magnifiques mélodies
composées par d'extraordinaires
musiciens de renom, j'ai nommé
Jacques Offenbach pour «La Belle
Hélène» et Joannes Chrysostomus
Wolfgangus Theophilus Mozart, (une
chance qu'il n'y avait pas de permis de
C'est ce que j'apprécie le plus au Cégep
de Drummondville. Il y a tant de choses
qu'on peut réaliser avec plein de gens
motivés qui se dévouent corps et âme
dans des projets de toutes sortes. Des
projets liés à la danse, la musique, les
arts, la littérature, le cinéma, le théâtre
et j'en passe! C'est pour cela que je tiens
à vous partager un petit coup de cœur
personnel, l'Opérette du Cégep de
Drummondville! Vous vous demandez
peut-être ce qu’est une opérette? En
conduire à l'époque) pour une pièce
bien connue du grand public, «La Flûte
Enchantée». C'est avec la «La Belle
Hélène» que l'on se retrouve dans
l'Antiquité grecque, plus précisément
avec le roi Ménélas, le roi Agamemnon,
Calchas, les deux guerriers royaux – les
ajax – et, sans oublier, la belle Hélène
qui n'aime plus son roi Ménélas. Celui-ci
se sent diminué et cherche une solution
pour regagner le cœur de sa belle. Ses
amis l'aideront tout en remerciant leur
divinité, le Dieu Jupiter!
C'est avec «La Flûte Enchantée» que les
prouesses musicales les plus incroyables
vous seront livrées telles des confiseries
de bonheur à vos oreilles. En effet,
Mozart n'avait pas que le talent musical,
il émanait directement de ce talent une
source créative que tout être humain
possède à l'intérieur, j’ai nommé le cœur!
Ses textes, ses mots coulent d'une façon
extraordinaire, sans précédent. Le plus
touchant est la justesse des voix des
chanteuses qui vous interpréteront ce
joyaux musical, car sans les chanteurs et
chanteuses, cette musique ne pourrait
vivre. C'est avec plaisir que je vous invite
le 16 et le 18 mai à la salle 1164 dans le
département de musique. Le concert
est gratuit, car ce qui compte le plus, c'est
de vous offrir ce présent que nous avons
préparé pour ceux et celles qui aiment et
désirent vivre ce moment. Évidemment,
toute contribution monétaire est la
bienvenue! En espérant vous y voir en
grand nombre!
Nicolas Lamarre-MoreauLe Mouton Noir
La pièce de théâtre Les enfants du Sabbat d’Anne Hébert jouée au Cégep de Drummondville
elle a été marquée par ses parents
sorciers qui lui ont fait subir des rites
de passage contre sa volonté. Cet
évènement marquant l’a convaincue
de devenir une sœur religieuse pour
la libérer du mal de ses bourreaux.
Malheureusement, les choses n’ont
pas tourné comme elle le voulait.
Son frère, qui la maintenait loin de
la folie par son amour, est parti avec
une autre femme sans la prévenir.
Julie devra donc combattre seule ses
démons.
Julie-Anne Leblanc, la metteure en
Les élèves d’arts et lettres profil
cinéma, lettres et théâtre ont monté
une pièce d’Anne Hébert Les enfants
du Sabbat. Une pièce qui mélange
le bien et le mal dans le corps d’une
personne qui est déchirée entre
l’amour de son frère et le démon en
elle. Cette tragédie bouleversante
sera présentée au public le 30 mai
prochain à 19h30 à la salle Georges-
Dor du Cégep de Drummondville.
Les enfants du sabbat est une pièce
qui raconte l’histoire de sœur Julie,
une femme tourmentée par les
souvenirs de son enfance. Très jeune,
scène de la pièce, décrit l’ambiance
comme étant une inquiétante
étrangeté qui amènera le spectateur
dans un autre univers rempli de
sujets tabous tels que la drogue,
le sexe et la sorcellerie. Chaque
comédien assume qu’il va sûrement
choquer son public. D’où l’âge
minimum de 13 ans.
Malgré la grève étudiante contre
la hausse des frais de scolarité de
six semaines, les élèves de 2e année
on réussit à pratiquer toutes les
semaines sans relâche en mettant
les bouchées doubles pour garder
l’esprit de leurs personnages.
Les billets sont en vente le soir
du spectacle à l’entrée de la salle
George-Dor ou en prévente à la
coop à 8$ pour les étudiants et
10$ pour les adultes. Pour plus de
questions, les élèves d’Arts et lettres
sont toujours présents et il leur fera
plaisir d’y répondre. Bon spectacle,
en espérant vous y voir!
Isabelle PépinCollaboration spéciale
Cré
dit :
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Les acteurs pratiquent.
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220Divertissement
chemin pour piquer son agonisante
mère aussi. Petite étincelle perdue
dans les éclairs des ti-reurs forcenés.
À cause du service que je t’y ai
rendu la première fois, à cause de
la fillette et de sa mère, ce puits est
sacré pour moi. Quand j’ai décidé de
quitter la dune, c’est naturellement
à toi que j’ai pensé. Il m’a été facile
de te retrouver : tu étais en train de
terminer ton voyage de retour sur ta
planète. Je n’ai eu aucune difficulté
à me cacher dans le bâtiment
administratif. Bâti à toute vitesse,
il n’est fait que de cloisons légères
et vides. Elles grouillent de souris et
autres rongeurs. Ce n’est pas le menu
que je préfère, mais, en t’attendant,
je m’en suis contenté. Pendant tous
tes démêlés avec les autorités, je
n’ai eu qu’à te suivre bien caché à
l’intérieur des cloisons. Je suis sorti
à découvert là où je pensais que tu
t’enfuirais. Et j’ai décidé de te suivre
où que tu ailles.
- Mais ça ne pourrait pas être ici. Je
veux bien partager ma planète avec
toi, mais avec lui, ce sera un peu plus
difficile. Et puis, si nous devions tous
rester sur cette planète, nous serions
trois, plus un réverbère.
- Ce serait encore plus difficile et
dangereux si nous devions séjourner
autour du puits. Ici, nous sommes à
l’étroit, mais nous avons confiance les
uns dans les autres. Le puits, lui, est
devenu une frontière étendue qu’on
appelle no man’s land. Autrefois lien
Le retour du Petit prince (suite)
L’allumeur de réverbère fit un
bond brusque : alors qu’on parlait
justement de lui, le serpent venait de
montrer sa petite tête triangulaire à
travers une minuscule anfractuosité
du socle de ciment.
- Ne t’inquiète pas ! Il est dangereux,
mais pas méchant. Ah, serpent ! Tu
m’as fait presque rire avec le saut
que tu as fait faire à mon ami!
- Je vais donc lui répondre. Autrefois,
le puits de mon désert servait à
rassembler les nomades. Tu le sais
aussi bien que moi : c’est un miracle
qu’il y en ait un à cet endroit. Toutes
les caravanes le connaissaient. Elles
s’y rencontraient toutes. Quand
l’eau était abondante, on s’abreuvait
à profusion. Quand le niveau était
bas, bêtes et humains l’exploitaient
au minimum. Un jour, une dispute
s’éleva : le chef caravanier venu du
sud prétendait qu’il fallait ménager
la ressource; celui du nord soutenait
qu’il y avait abon-dance. Un coup de
fusil fut tiré par hasard. Quelqu’un a
été blessé mortellement. Les deux
camps ont retraité de part et d’autre.
Ils ont tiré jusqu’à épuisement
de leurs munitions. Puis ils ont
compté leurs défunts. Beaucoup
les ont pleurés. La plupart ont
crié Vengeance ! Quant au puits,
leurs tirs l’ont considérablement
abîmé. Des pierres, du sable, de
Le Petit Prince raconte son retour
sur sa planète à son ami l’allumeur
de réverbère.
- Ah non ! Ce n’est pas vrai !
- Qu’est-ce qui n’est pas vrai, petit
bonhomme ?
Le Petit Prince ne répondit pas à
cette question, mais à la réflexion
qu’il se faisait à lui-même :
- Ce n’est pas vrai ! Pour rentrer
sur ma planète, il aurait suffi que
je puisse déclarer un demi-million
de couronnes ! J’y serais retourné
sans aucun problème ! Ce n’est
pas vrai. Ceux qui ont des biens,
de la fortune, sont beaucoup plus
considérés que les autres. Tous les
autres sont forcément moins libres,
moins égaux… Encore aurait-il fallu
que je vienne d’une contrée riche.
La pauvre femme enceinte qui a
accouché de son bébé sur le tracé
de la frontière, elle, a sûrement
été retournée dans son pays. Pour
espérer faire la fortune de son
enfant, il fallait que sa patrie soit
bien misérable! Non ! Non ! Non ! Les
frontières déterminent un endroit
où les êtres humains cessent d’être
égaux. Et ar-rêtent d’être libres.
- Tout cela est exact. Mais tu ne
m’as pas dit comment le serpent
t’a retrouvé dans un endroit aussi
saugrenu qu’un poste frontalier.
- En fait, dit le Petit Prince, ça m’a
paru étrange à moi aussi sur le
coup…
la boue sont tombés dedans. Je
le connais bien, moi qui étanche
ma soif avec quelques gouttes
échappées. L’eau a longtemps été
corrompue. La querelle a été récu-
pérée par des bandes politiques
rivales. Des seigneurs de la guerre
se sont retranchés sur les dunes.
De temps en temps, ils lançaient
une opération pour s’en emparer.
Pendant un certain temps, j’ai
cherché à faire comme si de
rien n’était et à continuer à vivre
comme avant. Quelques bédouins,
coincés dans le no man’s land, ont
été contraints de faire de même.
Comme eux, plusieurs fois, j’ai failli
être la victime des tirs de roquettes,
des salves de mitraillettes et même
des bombardements.
Un jour, une fillette, désespérée et
terrifiée, s’est approchée du puits
avec un seau. Elle pleurait: " Ma
mère est mourante ! Ma mère est
mourante !„ Après avoir rafistolé
les morceaux de corde, elle a réussi
à monter une pleine chaudiérée
d’eau. Un tir venu d’un côté a
envoyé le seau en l’air, éclaté en
mille morceaux ; une salve, venue de
l’autre, a fait la même chose avec la
fillette : des lambeaux d’elle ont volé
dans toutes les direc-tions. Il restait
d’elle juste ce qu’il faut pour crier
et hurler et aussi pour laper avec
délec-tation le ruisselet d’eau sur
son visage. J’ai décidé de la piquer.
Et de l’accompagner loin des brutes
qui continuaient à tirer. Au passage,
je me suis furtivement écarté du
Joseph A. SoltészEnseignant
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Gastronomievital, aujourd’hui, personne ne peut
plus s’y rendre. Ceux qui le gardent
de part et d’autre se tiennent à
distance respectable. Pour leur
sécurité. Mais ils ont compromis
celle de tous les autres usagers. Leur
route étant fermée, les caravaniers
doivent maintenant faire de grands
détours pour mener à destination
leurs précieux chargements. Et plus
personne ne puise dans la veine
d’eau ni n’entretient sa margelle.
Il n’y a que des sentinelles qui se
surveillent de près pour garder le
puits de loin.
Entre chaque opération de son
réverbère, le petit homme en noir
regardait de plus en plus fixement
le serpent. Il s’habituait à lui. Il voulut
lui parler.
- Parle et ne crains rien !
- Autrefois, quand ma planète était
grande et que des savants passaient
me remettre des livres, je mettais
le plus de temps possible à discuter
avec eux. Et quand ils étaient partis,
je lisais pour pouvoir leur poser
d’autres questions plus tard. Mais je
n’ai jamais eu l’occasion d’échanger
avec un serpent !
- Parle !
- J’ai lu que, pour leur survie, tous
les animaux sélectionnent leur
territoire. Pour leur sécurité et celle
des leurs, tous le marquent. Les
seigneurs de la guerre, eux, ne font
pas autrement : le puits est essentiel
pour eux ; ils le protègent.
- Mais n’en profitent pas ! D’ailleurs,
même chez les espèces où les mâles
se battent entre eux, l’engagement
va rarement jusqu’à l’hallali, jusqu’à
l’extermination.
- Tu as beau parler, toi qui d’un seul
coup de langue peux envoyer un
humain à la mort !
- Je ne les attaque que s’ils
m’agressent... Ou si je peux les
délivrer de leur triste sort... Mais
nous nous égarons.
En disant ces mots, le serpent
se dressa lentement. De ses fixes
yeux sans paupière, il dévisagea
les nôtres qui clignaient et fit
semblant d’attendre qu’on lui dise
de continuer.
- Continue !
- Un jour, le puits où j’ai grandi et
vécu deviendra un poste-frontière.
De part et d’autre, on appliquera
des plaques pour commémorer la
première escarmouche, pour se
remé-morer ceux qui sont tombés
au combat et peut-être pour
célébrer la paix retrouvée. Mais
on n’aura plus le libre accès à la
fontaine comme autrefois. Ce ne
sera plus qu’un monument, un lieu
de passage, ou plutôt de contrôle,
réservé aux seules personnes
qualifiées. Toutes les autres seront
vouées à être refoulées. Le rêve de
toutes les polices des frontières et le
cauchemar d’innombrables citoyens
qui s’y présentent !
Il se dressa à nouveau lentement. Il
n’eut pas longtemps à attendre :
- Continue !
Suite au prochain numéro
Fondant au chocolat
Voici une petite recette toute simple pour celui ou celle qui fait
fondre votre cœur.
Préparation: 15 minutes, portions pour 8 personnes (ou
2…) Niveau: facile
Ingrédients
• 200g de chocolat (mettons un paquet de chocolat baker mi-
sucré mais enlevez un carré)
• 200g de beurre (Fiez-vous sur l’emballage du beurre pour les
grammes)
• 4 œufs
• ½ tasse de sucre
• 1 tasse de farine
Préparation
1. Préchauffer le four à 240°C (450°F)
2. Faire fondre le chocolat et le beurre dans un chaudron à feu
moyen
3. Dans un bol, battre les œufs avec le sucre
4. Ajouter le chocolat fondu aux œufs
5. Incorporer graduellement la farine
6. Remplir des ramequins graissés (ou ma suggestion, des
moules à muffins en aluminium)
7. Envoyer au four pour 5 minutes, les sortir et laisser reposer
1 minute. Et voilà, il suffit de les renverser ou les enlever
tranquillement avec une cuillère et de les savourer.
Et ce qui est bien avec ce dessert, c’est que le lendemain vous pouvez
le mettre 30 secondes dans le four à micro-onde et le gâteau sera
chaud et fondant.
Mélissa F. CailléLe Mouton Noir
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222HumourComprendre les Rage Comics: Challenge Accepted
plaisir l’énorme masse volumique
de stress que me donnait
l’accumulation de devoirs que je
m’amusais à empiler sur le coin
de ma table de chevet. Mais bon,
assez parlé de la grève, d’autres
personnes traiteront de ce sujet
d’une manière beaucoup plus
intelligente que moi.
Le personnage gentiment
baptisé The Fuck Guy ou Rage
Guy par les internautes est le tout
premier des Rage Comics. Il a vu le
jour en août 2008 dans une petite
bande dessinée représentant un
homme éprouvant des difficultés
reliées à des éclaboussures dans
une toilette… Je vous épargne les
détails, vous ferez vos recherches
vous-mêmes!
Ce personnage représente
généralement la frustration
humaine face aux petites injustices
de la vie. Il sert principalement à
se défouler des actions que l’on
endure fréquemment sans rien
dire (et parfois même sans les
remarquer). Par exemple, le Rage
Vous les voyez partout : sur
Facebook, dans les publicités et
même dans les blagues au goût
douteux que font vos amis. Ils
commencent même à envahir
le Mouton Noir (merci à notre
rédacteur en chef)! Ce sont les
Rage Comics.
Pour les nombreux néophytes
dont je fais partie, ces petits
personnages peuvent évoquer
de simples dessins inférieurs que
l’on regarde d’un air hautain.
Détrompez-vous! Le Rage Comic
est une nouvelle forme d’art, une
représentation métaphysique
d’une forme d’intelligence
supérieure, une preuve que leurs
créateurs ont enfin compris le sens
de l’univers. Les Rage Comics sont
l’incarnation philosophique de la
compréhension de l’humanité.
Ou pas. Peut-être qu’ils sont juste
drôles. Peu importe ce qu’ils sont,
voici un petit guide rapide pour
bien commencer son aventure
dans les méandres d’Internet…
FUUUUUUUUUUUCCCKKKKK!
Non, ce sous-titre n’est pas
le résultat d’un trop-plein
de frustration que j’éprouve
présentement. De toute façon,
avec la grève générale, je
commençais à oublier avec
Guy peut très bien être utilisé
quand on se réveille en retard ou
lorsqu’il ne reste que quelques
gouttes de lait dans la bouteille!
Perdre le con-Troll!
Ce jeu de mot d’une qualité
et d’une pertinence plus que
discutables représente bien
le Trollface (aussi baptisé
Coolface pour les débutants). Ce
personnage visiblement fier de
lui est utilisé lorsqu’une personne
réussit à rendre la vie des autres
plus difficile.
Cette merveille artistique
(parlez-en à vos amis qui étudient
en Arts plastiques, ils resteront
bouche bée devant cette
représentation fidèle du visage
humain) a été créée par Whynne,
un utilisateur du site Internet
www.deviantart.com. Le Trollface
peut être utilisé pour représenter
un visage, mais de plus en plus
de personnes courageuses
l’emploient pour personnifier
des objets de la vie courante. Par
exemple, une patte de chaise qui
s’amuse à attirer tous les petits
orteils qui l’entourent peut très
bien être affublée d’une Trollface.
N’ajustez pas votre appareil…
… Il s’agit bien d’un visage
humain! En effet, le Forever
Alone Guy (Seul pour toujours)
sert à exprimer la solitude que
peut ressentir une personne.
Souvent représenté après qu’un
personnage ait été victime d’un
rejet, ce Rage Comic évoque la
pitié et la compassion. Selon
certaines sources, sa première
apparition date d’avril 2010.
Cependant, ne faites pas votre
travail final sur cette affirmation,
car je ne suis sûr de rien.
Pour bien vous représenter
ce qu’est le Forever Alone Guy,
imaginez-moi, au moment où
j’écris ces lignes. Il est 2h09 du
matin, je viens de passer la journée
à piqueter et faire des activités
pour la grève (oups, je devais
arrêter d’en parler!) et le rédacteur
en chef m’a gentiment rappelé
que je devais remettre un article
pour mi-avril. Pensez maintenant
à ce que je vis, aux petites heures
du matin, seul devant mon clavier
Miguel PlanteCollaboration spéciale
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223
Humourd’ordinateur… Mon visage doit
vraiment ressembler au Forever
Alone Guy.
Regard de satisfaction
aphrodisiaque…
Comment écrire un article
traitant des Rage Comics sans
parler de Me Gusta? C’est très
facile, il suffit d’enlever cette
section. Cependant, je l’ai écrite
avec tout mon amour, donc vous
êtes fortement invités à la lire!
Si vous étudiez en Arts et lettres
– profil Langues, vous pouvez
passer au prochain paragraphe.
Pour les autres, il est important
de savoir que Me Gusta signifie
J’aime en espagnol. Voilà, la
partie ludique de cet article est
terminée, retournons aux visages
étranges.
Et, parlant de visages étranges,
Me Gusta en est tout un! Ce
faciès aux yeux exorbités, aux
lèvres jointes dans un rictus de
satisfaction qui met un peu mal à
l’aise représente en fait le plaisir.
Mais pas n’importe lequel. De
manière générale, Me Gusta suit
un évènement particulièrement
anodin. Cependant, on est
souvent surpris de constater que
l’on éprouve la même situation
malsaine que les personnages!
Par exemple, une bande dessinée
très populaire représente un
personnage qui, couché dans
son lit, décide de retourner son
oreiller afin que celui-ci soit plus
froid. Lorsqu’il dépose sa tête
sur son oreiller, celle-ci devient
automatiquement un Me Gusta.
Ce Rage Comic a été vu pour la
première fois le 18 mars 2010.
Seulement deux pages? Okay…
Oui les amis, c’est presque l’heure
de se dire au revoir… (Quoi que je
me ferai un plaisir d’autographier
cet article si l’on se croise dans le
corridor!)
Bon. Je viens de vous annoncer
que mon article tire à sa fin. Vous,
en tant que lecteurs assidus,
êtes présentement en phase
d’acceptation. Globalement,
vous m’écoutez sans rien dire,
sachant que la fin de l’article
est inéluctable. Vous ne ferez
rien pour empêcher cela, vous
acceptez les faits tels qu’ils sont,
sans tenter de les changer. Vous
êtes des Okay Guy.
Ce Rage Comic créé le 24 août
2010, comme vous avez pu le
constater, dit okay à tout ce qu’on lui
ordonne, sans jamais rien demander
en retour. Il ne se pose pas de
questions, il accepte ce qu’on lui dit
de faire sans broncher. De manière
générale, les autres personnages de
Rage Comics auraient réagi d’une
manière différente, mais le Okay
Guy reste impassible. (Ici, il me
serait très facile d’insérer une autre
blague sur la grève, mais je ne suis
pas fanatique de la lapidation, donc
je m’abstiens).
Le sommet de l’iceberg
Je me sens un peu mal de faire
référence à cinq Rage Comics
sans vous parler des autres. C’est
comme si je vous faisais sentir des
bonbons sans évoquer la confiserie
qui est au coin de la rue! Eh bien,
chers amis, si vous pensiez que
tout s’arrête là, détrompez-vous!
Il existe plus d’une trentaine de
Rage Comics différents! Ne restez
pas là comme des Me Gusta à vous
contenter de ce dont je vous ai
parlé! Faites des Okay Guy de vous-
mêmes et allez sur Internet pour
en découvrir d’autres! Quand vous
deviendrez des Forever Alone, vous
constaterez que vous avez accordé
trop de temps aux plaisirs des
Rage Comics… Vous pourrez donc
vous permettre un Fuck Guy. Pour
l’instant, partez, chers moutons, et
découvrez la magie des Interwebs!
Cordialement,
Trollface
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224Arts et spectacles
Marc Déry et Peter Peter au Looba Café
Rubans: 15$ général, 10$ étudiant.
Dépêchez-vous, places limitées!
2) Peter Peter: mercredi 13
juin 2012, 20h30
Vainqueur de l'édition 2008 du
concours «Ma première Place
des Arts» catégorie auteur-
compositeur-interprète, Peter
Peter a sorti un premier disque
éponyme chez Audiogram en
2011. On remarque son duo
C'est avec beaucoup de fierté que
le Shift de soir s'associe avec la
compagnie de disques Audiogram
pour deux concerts qui viendront
clôturer sa saison hiver-printemps
2012 sur une note forte!
1) Marc Déry en concert solo:
Jeudi 24 mai 2012, 20h30
Artiste bien connu du public
québécois en tant que chanteur
et bassiste dans Zébulon, Marc
Déry mène une carrière solo
depuis la sortie de son disque
éponyme en 1999. Son quatrième
album, paru en 2011, s'intitule
justement «Numéro 4». Son
concert de Drummondville sera le
premier d'une tournée provinciale
où il jouera seul sur scène. Les
ambiances musicales seront
cependant riches et étoffées:
d'une part, des bandes sonores
viendront compléter le chant et
la guitare de Marc, et d'autre part,
un immense travail a été fait en
préparation de ce spectacle avec
la collaboration de René Richard
Cyr à la mise en scène et de Daniel
Bélanger comme conseiller
musical.
Les billets sont en vente au
Looba Café et chez Disques et
avec Coeur de Pirate sur la pièce
«Tergiverse». Son style s'inscrit
dans l'indie pop mélancolique: ses
chansons sont en même temps
intimistes et intenses. Il sera
accompagné de Louis-Joseph
Cliche aux claviers et de Maxime
Gosselin aux percussions.
Entrée 10$ général, 6$ étudiant,
à la porte seulement.
Le Shift de soir est un organisme
qui diffuse les artistes de la
relève musicale québécoise
en organisant des concerts à
Drummondville une à deux fois
par mois. Il a invité des artistes
comme Pépé et sa guitare,
LaTourelle Orkestra, Simon
Kingsbury, Les Appendices et
Maxime Robin. Les formations
drummondvilloises Phonambule,
Two Green Cats et Dézuets
d'Plingrés ont aussi participé aux
soirées.
De plus amples informations
sont disponibles sur notre espace
Facebook, au facebook.com/
leshiftdesoir.
Amoureux de musique et férus
de nouveautés artistiques:
venez voir l'émergence musicale
québécoise!
Mathieu-Jacques DaneaultCollaboration spéciale
L’émergence musicaleà Drummondville!
/leshiftdesoir
Image de fond: Lac Estion, 11 février 2012, Looba Café. Crédit photo: Mathieu-Jacques Daneault
PROCHAIN S CONCERT S
MARC DÉRY
234 Hériot, Drummondville819-478-2109. 18 ans et +.
Jeudi 24 maiPortes 20h00,Concert 20h30
Billets en vente au Looba Café et chez Disques et RubansGénéral 15$ - Étudiant 10$
Aussi: Soirées Jam Sessionanimées par Marc-André RouillardTous les mercredis 20h30. Gratuit!
PETER PETER
Merc 13 juinPortes 20h00,Concert 20h30
Billets à la porte seulement: Général 10$ - Étudiant 6$
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Arts et spectacles
Projet 35 mm, chargé comme un canon!
une place importante dans la
musique qu'ils expérimentent.
C'est très agréable à écouter, tout
simplement parce que beaucoup
de gens apprécient et savourent les
films tels qu'Orange Mécanique,
Psycho, Il était une fois dans l'Ouest,
Pulp Fiction et même Star Wars. Bref,
c'est un appel que je lance à tous les
cinéphiles qui veulent se remémorer
d'excellents souvenirs tout en vivant
une transe musicale incroyable. Bien
qu’ils ne soient que deux, cela sonne
comme dix! «Tout le monde aime
le cinéma et ces films font partie de
la mémoire collective. Leurs trames
sonores sont chargées d’émotions
qui touchent les cordes sensibles
de plusieurs générations», explique
Jérôme Boisvert sur son site Internet
http://projet35mm.com. Le concept
C'est avec grand plaisir que je tiens à
partager avec vous une merveilleuse
découverte musicale. C'est dans
la région de Drummondville, plus
particulièrement au Looba Café, que
s'est déroulé le projet 35 mm, un
groupe musical formé, entre autres,
de Jérôme Boisvert, professeur en
Sonorisation et Enregistrement. Il a
notamment travaillé avec Les Trois
Accords ainsi que d'autres artistes.
L’autre membre, le talentueux
pianiste, Karl Mousseau, possède une
formation de piano jazz et enseigne
le piano au Cégep de Drummondville.
Évidemment, ils ne font pas que
jouer de la musique; ils s'expriment
par l’entremise de thèmes musicaux
issus de films cultes, dans un
environnement électro-lounge. Les
technologies musicales prennent
est fort original et comporte plusieurs
instruments, dont quatre claviers
électroniques, une guitare électrique,
des micros et un launchpad, c'est-
à-dire une tablette numérique
avec 64 boutons. Ce qui est génial,
c'est que vous pouvez facilement
associer un beat de drum différent
sur chaque boutons, donc lorsque
vous appuyez sur le bouton « 13 »,
on entend une cymbale, le bouton «
14 » un kick de bass drum, etc. C'est
un excellent outil pour créer des
rythmes de drums facilement. C'était
vraiment génial de voir tout ce que
ces musiciens pouvaient donner aux
nombreux fans qui les regardaient.
En plus, il y avait un très joli décor,
un magnifique drap sur lequel deux
silhouettes étaient peintes en noir
dans un halo de lumière blanche, avec
leur logo « 35 mm » bien en évidence.
Les effets d'éclairage étaient très
appréciés, très recherchés. Idéal
pour l'ambiance et l'environnement
du bar. Le plus original était les
costumes, car pour chaque thème de
film, il y avait un accessoire qui venait
avec! Des chapeaux de cowboys,
une couverture de grand-mère, un
casque de moto, et bien plus encore!
C'était un petit délice d'avoir assisté à
ce spectacle mémorable, et je vous
conseille fortement d'écouter de la
musique de film, même dans vos
temps libres, car il n'y a pas que du
Lady Gaga dans la vie!
Nicolas Lamarre-MoreauLe Mouton Noir
Cré
dit :
Gill
esph
otog
raph
e.co
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226Arts et spectacles
Easy Puzzle 10,378,699,778
6 3
5 8 2
3 1 7 2 6
8 5 2 1 7 6
9 3 8
7 2 5 8 4 1
4 6 8 1 5
6 5 7
9 2
© Web Sudoku 2012 - www.websudoku.com
Web Sudoku - Billions of Free Sudoku Puzzles to Play Online http://show.websudoku.com/
1 sur 1 2012-02-09 06:21
Les finissants d’Arts et lettres présenteront la pièce Le rire de la mer le 3 juin
plus encore. Le tout est vu
à travers les yeux de son
amoureux, Alex, qui met en
scène ses histoires après son
décès. Ce dernier hommage
à Pénélope est cependant
très loin du cadre triste que
l’on pourrait normalement
lui attribuer : c’est une pièce
pleine de vie, humoristique,
presque festive.
Cette pièce de Pierre-Michel
Tremblay sera mise en scène
par Julie-Anne Leblanc,
professeure de théâtre. Les
étudiants joueront plusieurs
personnages originaux dans
une pièce qui, selon Elizabeth
Julien, qui incarne le premier
rôle de la pièce, sera : «un
mélange d'un peu toutes
Le 3 juin prochain, les
finissants du programme
d'Arts et Lettres, profil
Lettres, cinéma, théâtre du
Cégep de Drummondville
présenteront la pièce Le rire
de la mer à la salle Georges-
Dor à 19h30.
Le rire de la mer est
une comédie touchante
présentant le voyage de
Pénélope, une jeune femme
imaginative et dynamique.
Elle entamera un périple
imaginaire à l’annonce de son
cancer, qui lui fera rencontrer
plusieurs personnages plus
hauts en couleur les uns
que les autres : Ulysse,
Molière imbu de lui-même,
la Reine rouge, et beaucoup
les émotions, de réalité
et d'imaginaire qui pourra
rejoindre tout le monde», qui
réussit à parler de la mort
sans apitoiement.
Malgré quelques retards
dus à la grève étudiante, les
comédiens se sont rapidement
remis au travail lors du retour
au cégep. Cette production
étudiante sera, toujours
selon Elizabeth Julien, «très
personnelle aux étudiants,
car elle fera appel non pas à
leur expérience, mais plutôt
à leur volonté de faire les
choses et à leurs émotions, à
ce qu’ils connaissent de la vie
pour jouer».
Le dramaturge derrière
cette pièce, Pierre-
Michel Tremblay, écrit
professionnellement depuis
plus de 25 ans. Il est l’un des
fondateurs de la compagnie
théâtrale les Éternels Pigistes,
pour qui fut originalement
écrit Le rire de la mer, qui fut,
en 2004, nomée pour six prix
Gémeaux. Le public le connaît
surtout comme coauteur de
séries télévisées telles que
La petite séduction, Le Fric
Show, Délirium, et Un gars,
une fille, ou comme scripteur
pour certains textes de
Jean-Michel Anctil, Michel
Barrette, Jean-Thomas Jobin
et Marie-Lise Pilote.
Les comédiens du Rire de
la mer invitent donc tous et
chacun à leur pièce, pour
leur transmettre, le temps
d’une soirée, le positivisme
et l’énergie de leur pièce, le
3 juin 2012.
Suzie BoucherCollaboration spéciale
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Le Mouton Noir, maintenant sur...
Lisez votre journal MAINTENANTAvec la parution en ligne, plus de délais d'impression : Le Mouton Noir est prêt à lire à l'instant même où il est publié. Qu'attendez-vous? Votre nouvelle édition vous attend déjà!
Ouais d'accord, le Mouton Noir version papier, c'est bien beau, mais on est en 2012... Est-ce qu'on peut avoir une petite pensée écologique, juste comme ça?
Eh bien oui! Le Mouton Noir est un peu plus vert maintenant qu'il est publié sur sa page Facebook (Le Mouton Noir - Journal étudiant du cégep de Drummondville) grâce à la plateforme Issuu. Conséquences?
Des années d'archivesVous voulez vous souvenir de ce qui s'est passé au cégep en 2009? Pas de problème! Le Mouton Noir publie de plus en plus d'archives pour les plus nostalgiques d'entre vous! Découvrez ce que les générations précédentes vous ont concocté!
Soyons vertsMoins de papier, moins d'arbres tués; Le Mouton Noir vous offre le même contenu, en couleur. Pas mal, non?
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