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8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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W
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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Josane
Charpentier
LA
FRANCE
DES
LIEUX
ET
DES
DEMEURES
ALCHIMIqUES
présenté
par Eugène
Canseliet
É
ÉDITIONS
HEIiZ
1 14, Champs-Elysées,
Paris
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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OUVRAGES
CITES
Fulcanelli
: Mystère
des
Cathédrales
(Pauvert,
r964);
les
Demeures
philoso'
ohales
(Pauvert.
rq6q).
E.'Canseliet
,
brul*
iosis
alchimiques
(Éld.
Schemit,
1945);
Préface
des
Douze
Clefs
de
ta
Phitîsobhir,
de'Basile
valentin
(Éd.
de
Minuit,
r956)l
Alchimie
(P"rr.tt,
rgOi);
Mutus Liber
(Pauvert,
r967);
l'Akhimte.expli-
quée sur
ses textes
ctàsiques
(Pauvert,
ry7ù
Trois
anciens
traités
d'alchi-
rzie
(Pauvert,
rg75).
Michel
Maier : Atatante
fugitiue
(É.d.
Médicis,
r97o).
I.
Van Lennep
: Art ei
A'[chimie
(Éd.
Meddens,
1966).
ïh.
Audoin
:'Bourges,
Cité
première
$ulliard,
tgTz).
S.
Batfroi
: Atchimiiues
métamorphoses"du
Mercure
uniaersel
(Éd.
de
la Mais-
nie,
r977).
J.
j.
M"iÉÉ : Le PLafond.
Alchimique
de
l'Hôtel Lallemant
à
Bourges
(Éd.
du
Baucens,
rg76).
Revue
Attantii,1".q.r.t
d'Arès,
rédacteur
en
chef,
30'
rue
de la
Marseil-
laise
(Vincennes).
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LA
FRANCE
DES LIEUX
ET
DEMEURES
ALCHIMIQUES
Ce
guide
pratique
comporte des
pages spéciales
qui
ont
pour
but de
faciliter
et
enrichir
vos
découvertes.
Pages 6
et
7,
une carte de France
indique
toutes les
localités mentionnées.
Pages 8
et
g,
une table
alphabétique
de
ces
localités
permet de
retrouver
rapidement
les renseignements
recherchés.
Enfin,
page
157,
un
lexique
fournit
la signifrcation
alchimique
des sym-
boles
et
figures
les
plus importants
et les
plus
couramment
rencontrés.
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Amierro
Saint-Wandrille
.ol-æn
Cdrÿ
ouen
oBanrjs
oReims
Saint€arnfursr-Laye
t
Notre'Damedel'ftir
Marly-leRoi
fr,-*
.
Dtnmartin-strr-Tigeaux
oGuimiliau
La
Ferté-Macé
'\
-
-
Chartres
\l
o
Troyes\
^
Colmaro
Ouimper
o
oLa Ferté'Bernard
VitrÉ
o
Le
Mans
l
Ploërmel
oLe
Plessis-Bourré
o
Beaune
'--. .
o
Villesalem
Paray-le'Monial
o
Melle
Montmorillon
VichY.
o
èharlieu
l
Dampierre-sur-Boutonne
Thiers
Montferrand.
.
)lron
Le
Puy
oRocamadour
o
Figeac
.
oCahors
Saint-
lde-Comminles
oLimoux
.
oArreau
i
Avignon
o
Manosque
Arles
lAix.çn-provence
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TABLE ALPHASÉïquE
DES
VILLES
AIX.EN-PROVENCE
(Bouches-du-Rhône)
AMIENS
(Somme)
ARLES
(Bouches-du-Rhône)
ARREAU
(Hautes-
Pÿ'rénées)
AVIGNON
(Vaucluse)
BEAUNE
(Côte-d'Or)
BEAUVAIS
(Oise)
BÉDARRIDES
(Vaucluse)
SAINT.BERTRAND.
DE-COMMINGES
(Haute-Garonne)
BOURGES
(Cher)
SAINT.BRISSON-
SUR.LOIRE
(Loiret)
CAHORS
(Lot)
CHARLIEU
(Loire)
CHARTRES
(Eure-et-Loire)
COLMAR
(Haut-Rhin)
COUCY
(Aisne)
COULONGES-SUR.
L'AUTIZE
(Deux-Sèwes)
DAMMARTIN-SUR.TIGEAUX
près de MORTCERF
(Seine-et-Marne)
DAMPIERRE-SUR-
BOUTONNE
(Charente-Maritime)
LA
FERTÉ-BERNARD
(Sarthe)
LA
FERTÉ-MACÉ
(Orne)
FIGEAC
(Lot)
FONTENAY-LE-COMTE
(Vendée)
SAINT-GERMAIN.
EN-LAYE
(Yvelines)
GUIMILIAU
(Finistère)
38
r39
39
l09
r46
t5
l04
r47
74
l lo
29
137
84
54
95
r36
42
r29
105
96
148
95
89
r55
84
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TABLE
ALPHABÉTIqUE
DES VILLES
(
Pyrénées-Atlantiques)
CELLE-BRUÈRE
(Cher)
(Aisne)
MANS
(Sarthe)
(Vienne)
PLESSIS-BOURRÉ
(Maine-et-Loire)
PUY
(Haute-Loire)
(Aude)
(Hautes-
Pyrénées)
(Rhône)
(Alpes-de-
Haute-Provence)
(Yvelines)
(Bouches-du-Rhône)
(Deux-Sèwes)
(Puy-de-Dôme)
(Vienne)
(Loire-Atlantique)
(Alpes-Maritimes)
PARAY-LE-MONIAL
(Saône-et-
Loire)
PARIS
PLOËRMEL
(Morbihan)
POITIERS
(Vienne)
to7
3o
t23
r50
97
9l
38
I
lo
ltl
120
15
r04
r52
3r
r55
4r
r37
qUIMPER
(Finistère)
8+
REIMS
.
(Marne)
ro2
ROCAMADOUR
(Lot)
96
ROMORANTIN
(Loir-et-Cher)
88
ROUEN
(Seine-Maritime)
1Bo
THIERS
(Puy-de-Dôme)
ro6
TOURS
(Indre-et-Loire)
85
TOUSSON
près
de
VULAINES-SUR-
SEINE
(Seine-et-Marne)
rg6
TROYES
(Aube)
Z7
VICHY
(Allier)
go
VIENNE
(Isère)
86
VILLESALEM
(Vienne)
rS4
VITRÉ
(Ille-et-Vilaine)
85
SAINT-WANDRILLE
r05
r52
9r
31
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PROPOS
LIMINAIRE
Important
et
de
conséquence,
tel apparaît le patient travail de
Madame
Chârpentier,
lequel
ainsi se
présente de
valeur et
d'utilité à
la
fois
évi-
dentes
et
tout à fait indispensables.
Les anciens monuments n'ont
pas
que
la
vertu
d'entretenir
et
d'aviver
I'attirance
sentimentale et
roman-
tique
des humains
qui sont
amoureux
admirateurs
du
passé,
qui en
regrettent la douceur, la quiétude et
le charme.
Les
édifices
d'antan,
de
fonction
civile
ou
religieuse, depuis la colonne,
la
croix ou
la fontaine, semblablement
modestes,.jusqu'au
logis
cossu,
l'église
somptueuse
ou
I'opulent
château;
les
vieux édifices., petits
ou
grands, possèdent
leur
langage qui est
celui du
symbole,
c'est-à-dire
de
I'image,
assurément
plus
fidèle que la lettre.
Qu'elle
soit peinte
ou
bien
sculptée,
il ne
suffit
pas
d'admirer, dans sa beauté d'exécution, Ia scène
qui, bien que
muette
en
apparence,
selon
Michaelis Maierus,
en
son
Atalante
rttyant
fugiens,
et non
pas
fugitiae
fugitiva
(la
remarque
est
importante) oui, I'enseigne ou
I'emblème
parlent
clairement aux yeux
et à
I'intelligence
-
oculis
&
intellectui
clare
loquitur.
Évidemment,
l'influx
magique
n'est
pas
sans intervenir,
qui
est
celui des
ondes,
et
que
les
constructiôns
du
temps
jadis
retiennent
en
leurs
maté-
riaux de
propice
noblesse.
Qu'on
dorme donc tranquille,
puisque,
par
le
bienfait
du
dangereux
béton
armé,
les
maisons hantées ne sont plus à
craindre
dans
l'ère
de
I'atome,
que
de
très cyniques
farceurs
promettent
au
bonheur
des
humains du
prochain
millénaire.
En
tout cas,
il
importe
de
tirer,
de recueillir et
de
savoir
utiliser ces
radiations,
afin qu'elles
deviennent
truchement
de quête et
de
compréhension.
Il
n'est
pas
dou-
teux
que
Josane
Charpentier
a
fréquemment bénéficié
de ces secrètes
confidences
qui
se
montrent, peu
ou
prou
et
de
loin en loin, sur la
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Là se
situe
la vertu supérieure
du
tourisme, lorsqu'il
est
véritable,
noble
et
enrichissant,
de
laquelle
Louis
Charpentier
t
avait
saisi
exactement
tout
l'avantage,
en
glorifiant,
dans
sa
splendeur et
son
mystère,
la volu-
mineuse cathédrale
chartraine.
A
ce
niveau, toute visite
dont
le
but
est
de s'instruire et de connaître devient un
bénéfique, réel et
pieux
pèle-
rinage,
tout
au
long des
édifiantes
images de la philosophie hermétique,
qui
sont aussi
celles
de
l'alchimie portée
au
plan
expérimental
du labo-
ratolre.
Au
demeurant,
qui donc, ayant un
bon petit
bagage d'ordinaire
instruc-
tion,
po.urrait
n'avoir
jamais
.senti
que
toutes
ces
images
appartinssent
à un univers au sein
duquel
elles
se trouvent
reliées
ensemble
par
un
fil
également discret et sûr?
N'est-il
pas
troublant
ce
caractère
d'universa-
lité, si l'on
compare seulement
les
emblèmes
-
emblemata
-
qui sont
sculptés
aux Notre-Dame
de Paris, d'Amiens,
de
Lyon,
de Bourges
et
de
Chartres?
*-o
Le langage iconographique
est
aussi
celui
que parlent
les oiseaux,
qui
est
I'expression de la
cabale
phonétique
et, non
moins
exactement, qua-
lifrée
auditiae
par
Nicolas Flamel,
au
I,iare
des Figures
HierogLiphiques,
fournissant en particulier quelques détails
relatifs
à
son
voyage à Saint-
Jacques-de-Compostelle.
Ce
langage fut employé par
Rabelais,
Fran-
cesco
Colonna,
de Cyrano
Bergerac,
Jonathan
Swift,
puis
mis
en
lumière
par
Grasset
d'Orcet et,
en dernier
lieu, quasiment
vulfarisé, par I'Adepte
Fulcanelli qui
en
fournit
brièvement
la
définition,
daus
son livre des
Demeures
philosophales
:
<< Le
langage des oiseaux
est
un
idiome
phonétique basé
uniquement sur
I'assonance.
On n'y tient
donc aucun compte de
l'orthographe dont
la
rigueur même
sert
de
frein
aux
esprits curieux
et
rend inacceptable
toute
spéculation réalisée en dehors
des
règles de
la
grammaire.
»
En alchimie, c'est-à-dire dans I'art
qui
est
excellemment philosophique,
la
liwesque spéculation garde
son
grand
rôle que le
Lixre
muet
-
Mutus
Liber
-
signale,
non
sans
esprit,
lui qui, dépourvu
de
paroles,
prononce
néanmoins
I'impératif
conseil
fréquemment
répété :
LEGE,
LEGE, LEGE,
RELEGE,
ORA,
LABORA ET
INVENIES
Lis,
Lis,
Lis,
Relis, Prie,
travaille et
tu
trouveras
r.
Auteur
des
Mystàres
de la
cathédrale de
Chattres
(R.
l,affont).
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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PROPOS LIMINAIRE
pratique,
en effet, ne saurait
être
sans
l'étude
et
la
méditation, pour
la
que toute
opération ne peut être
tentée, avec
un
peu de chance,
ne s'en
soit fait, à priori,
I'idée nette et satisfaisante.
décoration des édiflces
fut longtemps la
dépositaire
jalouse
la
pensée
philosophico-religieuse. Celle-ci,
quoi
qu'en eût
décidé
Guénon,
anima tout
le
Moyen Age chrétien
durant ses deux
périodes dont
les
architectures
romane
et gothique
conservèrent
caractères encyclopédiques
et
retrouvés
en compagnie
de
Josane
les
églises
cathédrales,
abbatiales, collégiales
et
paroissiales,
relevassent
de
l'évêché,
de
I'abbaye,
du
chapitre
ou
bien
de la
fleurirent,
avec plus ou
moins de richesse,
les
fragments
des liwes
l'antique
Hermès, dont on considère toujours,
assurément
à tort,
aient
été
perdus. Tout au contraire, c'est dans
I'Occident
catho-
que se
retrouve
toute
I'initiation
que les
croisés
et
les
templiers
auprès
des
Arabes,
et
que ceux-ci
avaient reçue
des
Grecs
d'Alexandrie.
c'est
là
également
que
fut
trouvé
Ie
chef
d'accusation qui pesa
contre
I'Ordre
du
Temple,
dans
le
procès
inique.
Car
les
n'étaient
pas
constamment
aux prises avec
les
peuples musul-
du Proche-Orient,
dont
ils
estimaient
hautement l'élite
courtoise
savante.
ce
z5
mars rgSo
Eugène
Canseliet
"
F.c.H.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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PARIS
PARIS
CATHÉDRALE
C'est
par Notre-Dame de Paris, l'église
philosophale
par
excellence,
que
nous
commençons
notre quête des
monuments alchimiques, car elle
est
bien « l'abrégé
le
plus satisfaisant de la science hermétique
»,
ainsi que
l'a
écrit Victor
Hugo.
Au
xne siècle,
c'était
dans
la
cathédrale
que
chaque semaine,
le
samedi,
se
rencontraient
les
alchimistes.
Le grand
portail
Devant Nôtre-Dame, au grand portail,
dit
porche
central ou duJ.ge-
ment, au-dessous du
Christ
debout;
juste
au milieu et
à
hauteur
9..:
y.q*,
on
remarque
une petite statue : une femme assise représente
I'Alchimie.
«
Sa
tête touche aux
ondes
du ciel »; elle tient de la main
gauche
le
sceptre
de
I'art royal,
tandis
que
de
la droite
elle maintient,
debout
sur
son
avant-bras,
deux liwes; « I'un estÿrmé
qui
symbolise le
sujet gros-
sier, et
I'autre
est
ouaert
qui
figure
la
même
matière
passive
après
qu'elle
a subi la pénétration de
l'esprit
I
».
Elle
tient
devant elle une
échelle à
neuf degrés
-
scala
philosophorum
-
dont les
alchimistes
doivent patiemment
gravir
les
échelons
tout
au
long
des neufs opérations qui
les
conduiront à
la réalisation
de
I'CEuwe.
Sur
les faces
latérales
des
contreforts
qui
limitent le grand
portail,
à
hauteur
de
l'ceil,
deux petits bas-reliefs sont
encastrés chacun dans une
olive.
Sur
celui
de gauche, nous
voyons
un homme arrêté devant une source :
I'alchimiste
contemple
Ia
Fontaine
mystérieuse qui
jaillit
avec impétuosité
du
vieux
chêne
creux.
Ce chêne
creux représente, pour
les
alchimistes,
leur
fourneau,
I'Atha-
nor.
On
remarque un
oiseau
perché sur
I'arbre
:
il frgure
la
nature
vola-
tile
du
composant.
En
face
de ce
motif,
le
contrefort
opposé
montre la
cuisson du
compost
philosophal
:
Un
chevalier
en armure, qui paraît
être
sur la
terrasse
d'une forteresse
-r.
Voir
Fulcanelli
:
Mystère
des cathédrales. E. Canseliet
:
elchirie
expliquée sur
ses textes,
p.37.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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16
(on
remarque
des
créneaux derrière
lui), menace
de
son
javelot
une
forme
imprécise
qu'il
est
difficile d'identifier
-
« mais il se pourrait
qu'elle
eût été une
masse rocheuse »,
estime
le maître
Canseliet.
Derrière
notre
combattant,
on
distingue
un athanor
§ous
leqirel
brûle
une
flamme.
Les
frises,
qui s'étendent de chaque côté
du
porche,
sur.
deux
rangs
superposés, comportent chacune douze
sujets
ayant
trait au
travail
alchimique.
En
allant de
I'extérieur
vers
I'intérieur, et en
commençant par
le rang
supéfieur de gauche,
nous
voyons, sur
le premier
bas-relief,
l'image
du
corbeau,
symbole de
la
couleur
noire;
alors que
la
femme
qui
tient le
disque symbolise la Putréfaction.
Le second
bas-relief
présente un
caducée,
symbole
de
Mercure.
Le médaillon
suivant
représente
une
femme
dont
les
longs
cheveux sont
semblables
à
des
flammes. Elle
presse
sur
sa
poitrine le
disque de
la
Salamandre
«
qui vit
du
feu
et
se
nourrit du
feu », ainsi
que l'écrit
Fulcanelli.
C'est
la Calcination.
Paris,
cathédrale
Noue
-Damerl
Portail
du
Jugement)
Le quatrième sujet
:
un personnage expose
I'image du Bélier,
symbole
du
principe
métallique mâle.
La femme
qui
vient ensuite
montre I'oriflamme
aux
trois
pennons, qui
symbolise
les
trois
Couleurs de
l'CEuare
: le
noir,
le blanc et le
rouge;
elle
personnifi
e
l'
Iîv olution.
Le
sixième
médaillon représente la Philosophie.
Le disque que présente
la
femme porte une croix grecque
:
l'expression
des quatre
éléments.
En
haut du disque,
à
gauche, on distingue encore le soleil, mais à
droite,
la
lune
a été
marteléè
:
ce
sont
les
dèux
principes métalliques, soufre et
mercure.
Examinons maintenant le côté
droit
du
porche :
Sur
le premier bas-relief de cette série,
une femme tient
un disque
sur
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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lequel
on
distingue nerrement
I'Athanor,
mais
coupé
dans le sens
de
la
Iongueur,
et
qui
monrre
ainsi
I'intérieur
de l'apparèil,
et
la
partie
desti-
née
à
supporter le
résultat
de l'cEuwe.
D'ailleürs,
cette
femme
tient
une
pierre
de.la
ma-in-
droite
qu'elle
semble présenrer
comme
le
sujet du
labeur
philosophal.
Sur
le
médaillon suivant,
une-femme
présente
un disque
sur lequel,
avec
un
pêu
d'attention,
on peur
distinguèr
un
griffon.
Cét
animal
mytholo-
gique
a
la
tête,
la
poitrine
et-les pàttes de
iievant
d'un
aigle,
tanâis q.re
le
reste
du
corps
est
celui
d'un
lion.
C'esr
I'union
des
àeux
princiies
opposes
:
c est
la
premtere
conlonctlon.
Puis,
une femme rious
désigne les
matériaux
nécessaires
à la fabrication
du
vaisseau
hermétique
:
èlle tient
à
la
main
un morceau
de bois; le
chêne sculpté
sur le
disque
qu'elle maintient
contre elle
indique,
sans
l'essence
de
ce bois.
Passons
au dixième sujet
:
une
fe^mme
tient un
écu
sur
lequel
est
sculpté
fabuleux,
tenant
à
la
fois
du coq et
du
renard
:
c'est
le
sfrn-
du
Soufre
rouge
et incombustible.
le
motif
suivant, un
taureau
est
sculpté sur
un
disque.
Cet animal
consacré
au
Soleil,
représente
le Soufre, principe
màle.
le
dernier personnagè
est un
chevalier r.êo.ru.it
de
son
armure. Il
son
épée d'une
main,
iandis
que,
de
I'autre,
il
maintient
un
écusson
lequel on
voit
distincteme
nt
urt
liln.
Nous
ne
pouvons
savoir
aujour-
si
cet animal
était
vert ou rouge;
mais
il
esi
certain
que
le
liôn
est
de
l'or,
tant
alchimique què
narurel.
Paris, cathédrale
Notre-Dame
(portail
du
Jugement)
k
signe de
I'Or
à présent le
rang inferieur
du
soubassement
:
des
douze médaillons
ont
trop souffert
des intempéries
pour
qu'il
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l8
soit
possible
de les
déchiffier
:
ce
sont
le
cinquième
médaillon
du
côté
gauche,
et
le orzième,
à droite.
Âuprès'du contrefort,
le
premier
sujet nous
présente
un
cavalier
désar-
Coriné
qui
s'accroche
à
sa-monture
:-le
cheval est
un
symbole
de
rapidité
ét
de
lé'gèreté;
il
figure
la
partie
volatile
qui
se.
dégage
du
corps
*ÉPl-
lique
giossier, refrésenté-
par
le cavalie].
C'est
la
Dissolution
philo-
sophique.
eü
médaillon
suivant,
un
personnage
qui
semble
courir
nous présente
un
miroir,
tandis
que, de
l'âutre
main,.il
élève
la corne
d'abondance.
Près
de
lui, o., r.ma.que
l'Arbre
de
Vie. Le
rébus
se
déchifte
ainsi
;
le
miroir
figure
le
mèrcure
grâce
auquel
le
Sage
découvre
les-
secrets
de la
Nature,
lYArbre
de
Vie
en"ma.qt,e-la
vertu,
et
la
corne
d'abondance,
le
résultat.
Le
troisième
sujet nous
montre un
personnage
découwant-une
balance.
C'est
là
I'indicâtion que
tout
doii
être
pesé avec
soin
dans
l'CEuwe
alchimique.
Puis,
c'eit
un
vieillard
qui
s'appuie
sur
un bloc
de
pierre;
sa
main
gauche
est
glissée
dans une
sorte de
manchon.
Ce
vieillard
représente
Saturne,
em6lème
de
la décomposition
qui
engendre
la couleur
noire'
Le
sixième
médaillon
èst
un
rappel du premier
:
un
per§onnage
-
qui
peut
être l'Alchimiste
-
mainslôintes,
àdmire
un sujet
feminin
reflété
âans un miroir,
miroir dans
lequel
«
on
voit
toute
la nature à
décou-
vert ».
A
droite
du
porche,
le médaillon
nous
montre
un
personnage
qui
va
franchir, ébloui,
le seuil
du
Palais
royal.
A ses
pieds
*
placés
en équerre
-
est
tombé
le
voile
de
la porte,
qu'il
vient
d'arracher.
Ce personnage
était
jadis
peint
en
vert, tandis
que
I'intérieur
du
Palais
était
qourpre.
Il
s'âgit
Ià, selon
l'expression
poétique
de
Philalèthe,
de
« l'Entrée au
Palais
Jermé
du
Roy
t>.
Puis,
ênsuite,
nous voyons
deux enfants
qui
se
battent;
I'un
d'eux
a
laissé
tomber
un pot,
l'autre
une
pierre.
Ce
sont les
deux
principes
opposés,
qui
s'affrôntent,
le fixe
et lè
volatil,
ainsi
que
nous
I'indique
le
sexe
difiérent
des
jeunes
gens.
Le bas-relief suivânt
présénte
une reine
assise
qui, d'un
coup
de
pied,
renverse un
jeune
homme agenouillé
devant
elle.
Cette
scène
représente
la
dissolution du
suiet
vulgàire,
pour
obtenir
le mercure
commun
des
Philosophes.
Enfrn, lè
dernier médaillon
montre
un guerrier
dont
l'épée
est
à
terre;
il
regarde
un
bélier
au
pied
d'un
arbre-quj
porte
trois
énormes
fruits,
on
aperçoit,
dans cet
arbre,
la
silhouette
d'un oiseau.
Deui interprétations
peuvent
être
envisagées;
la
première
:
Jason
conquiert
lâ Toison
d'Ôr,
et
I'arbre
est
celui
duJardin
des
Hespérides,
deui
thèmes
chers
aux
alchimistes.
La
seconde
interprétation
:
il
se
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PARIS
que
le
Bélier
indique
Ia
saison favorable
pour
commencer
alchimique,
l'oiseau préciserait
alors
la
nature volatile
du
tandis
que
l'arbre
serait
l'arbre
solaire duquel
il faut
extraire
selon
le
Cosmopolite.
nord ou de
la
Vierge
sur la façade
de
la
cathédrale,
le
portail
de
gauche
est
appelé
Portail
de
la
Vierge ».
centre du rympan, on
remarque une
scène
de
la
vie
du
Christ
:Jésus
Lazare;
sur
le sarcophage,
sept
cercles
sont sculptés
:
ils ont
de Fulcanelli
qui
les
considère
comme
«
les
symboles
septs
métaux planétaires
».
En
regardant
attentivement,
on
remarque
cercle
central
est
décoré
d'une
façon
particulière,
et
les
six
auties
répètent deux
à
deux. D'après Fulcanelli,
le
cercle
cenrral symboli-
le
Soleil,
les
deux
cercles
qui
l'entourent
représenteraient
Mars
puis
Jupiter
et Mercure, et
les cercles
des
extrémités indique-
Saturne et
la
Lune.
l'extrême
gauche, le
soubassement
de
ce
portail
présente également
curieux
motifs
:
voici un chien et deux
colombes, que
les
alchimistes
le Chien
de
Corascène
etles Colombes
de
Diane.
Puis,
un
agneau;
lrn
homme-qui
se
retourne,
hiéroglyphe de
I'opération
qui
consiste
à
le
fixe
et à fixer
le
volatil.
dans
cette
partie
du
porche que
se
trouvait
autrefois
le
corbeau
dont parla
Victor
Hugo, et
qui
est un des symboles les
plus
de
l'élaboration
physique.
outre, une
légende
subsista
longtemps
:
on racontait que
Guillaume
Paris
avait
caché la pierre
philosophale
dans l'un
des
piliers de la
et
le
regard du corbeau, disait-on, indiquait
la place
êxacte de la
main
gauçhe
de
ce même portail,
on voit
les
douze
signes du
Zodiaque,
en deux parties
:
En la première partie
du
côté
droit,
sont
les signes
du
Verseur d'eau
des
Poissons,
qui
sont hors d'æuwe,
ce qu'il faut
remarquer
et
»
Puis
en
æuwe
sont le
Bélier,
le Taureau
et
les
Jumeaux,
au-dessus
de
I'autre. »
Et
au-dessous
desJumeaux
es-t
le
signe
du
Lion,
quoique
ce
ne
soit pas
rang,
car
il
appartient
à
l'É,crevisse
(le
Cancer)... »
Au
bas,
un
peu
au-dessus
du
Verseau
et viS-à-vis
des
Poissons,
I'on
un
Dragon
volant,
qui semble regarder
seulement
et
fixement
:
et
Gemini, c'est-à-dire
les
trois
signes
du
Printemps,
qui
le Taureau
et
les
Jumeaux.
»
Ce Dragon
volant
qui représente l'esprit
universel,
et qui
regarde
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fixement
les
trois
figures, semble
nous dire que
ces trois
mois
sont les
seuls
dans
le
cours desquels
I'on peut
recueillir fructueusement
cette
matière
céleste,
que
I'on
appelle
lumière
de vie... »
...«
En
la
seco-nde
partie de ce
Portail,
au
côté
gauche
et tout en haut, est
le
signe de I'licrevisse, à
la,
place
du
Lion...
»
«.Sur
la même ligne
que I'Ecrevisse, sont Ia Vierge, la Balance
et le Scor-
pron,
[ous quatre
en
æuwe.
«
Et
ensuite
le
Sagittaire et
le
Capricorne, qui sont
hors d'ceuvre
2.
»
On
remarque
aussi, sous ce porche,
à
gauche,
un
petit
bas-relief
très
curieux :
un
enfant
tombe d'une
jarre,
que tient
un
ange
qui
fait le
geste
de frapper
cet
enfant. Sans doute,
s'agit-il
là du « Massacre des IÀno-
cents
», allégorie
chère à
Nicolas Flamel,
et,
nous
dit
Canseliet
:
« qui
cache un
point secret de la pratique
3
».
Au
Portail
sud,
ou
de sainte Anne
A
droite du portail
central,
le Portail de
sainte Anne
ne nous
offre
qu'un
seul motif, mais
d'un grand intérêt;
car c'est au
pilier central
de
ce porche
qu'était accotée la statue
de
saint Marcela.
Cette statue
exprime
la
voie
sèche, Ia voie la plus
rapide
pour
réaliser
l'CEuwe
alchimique,
et
il
en
donne I'indication
:
« Vois, dit
Grillot de
Givry, sculpté sur le
portail
droit de Notre-Dame
de
Paris, l'évêque
juché
sur
I'aludel où se
sublime, enchaîné dans les
limbes, le
mercure philosophal.
Il t'enseigne d'où provient le feu
sacré;
ét
le
Chapitre
laissant,
par
une
tradition
séculaire, cette
porte
fermée
toute l'année,
t'indique que
c'est
ici la
uoie non vulgaire,
inconnue
à
la
foule,
et réservée
au petit
nombre des élus
de
la
Saplence
5.
»
Cependant, ce pilier
a été
refait,
et
le
socle original
de
la statue
se
trouve
actuellement'dans la
tour nord
de
la
cathédrale.
Statue
de saint Marcel
-
tour nord
Cette statue
-
qui
fut
un temps
au
musée de
Cluny
-
représente, dit-on,
saint
Marcel,
«
lequel
met sa
Crosse
dans la
gueule du
Dragon
qui
est
sous
ses pieds, et
qui
semble
sortir
d'un
bain
ondoyant
dans
lesquelles
z. Esprit
Gobineau de
Montluisant :
« Explication
des
énigmes
et
figures qui sont
au
grand
portail de Notre-Dame
de Paris
»,
in
Claude d'Ygé
:-Noutelle
Assemblie
des
Philo-
soplws
chymiques
(Dervy-Liwes).
3.
E.
Canseliet :
Alchimie,
p.
r44.
4.
En
1636,
De Laborde
s'était déjà penché sur l'énigme que présente ceue statue; puis
Gobineau
de
Montluisant
s'y
intéressa;
en
r
843, Cambriel
étudia
ce
problème;
et,
enûn,
au
début de
ce
siècle,
Fulcanelli
en donna une explication magistrale.
5.
A
Saint-Pierre de Rome, la même porte, nommée
Porte
saiite
ou
jubilaire
est
dorée
et
murée;
le
pape
I'ouwe à
coups de marteau
tous
les
vingt-cinq
ans,
Coit
quatre
fois
par
sL\cle.
N.
b.
-
Les
tours sont
fermées
le mardi.
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PARTS
paraît
la tête
d'un
Roi
à triple
couronne, qui
semble
se noyer
les
ondes,
puis
en
sortir
derechefc
».
le
socle,
on remarque,
sur le côté droit, «
deux
besants
en relief,
et
circulaires;
ce
sont
les
matières
ou
natures
métalliques,
-
sujet
dissolvant,
-
avec lesquelles
on doit
commencer
l'CEuwe
7
».
le
côté gauche,
les
besants sont devenus des
fleurs
décoratives,
assez
mais encore visibles;
on remarque
que
leur
calice
est rempli de
autre
staàe
de
l'CEuvre
roi,
dont
la
tête seule
est
visible,
émerge des flammes,
c'est
le «
Roi
de
gloire
»,
c'est
le
Sel des
Philosophes,
purifié par le feu.
On
ne
plus
maintenant
qu'un
bandeau ceignant
la
tête
du
roi, mais
de
Montluisant
est
formel
:
ce
roi
portait
autrefois une
triple
Dragon entoure
de
sa
queue
la
tête
du
roi,
et
il
étreint de ses patres
sur
lequel le
saint
pose
ses
pieds.
le
dé
de la
statue
: nous
y
remarquons
des cannelures légère-
creuses.
A
gauche,
elles
sont
accompagnées
d'une fleur
à
quatre
: les quatre
éléments. Au-dessous,
deux
cannelures
:
les-deux
nécessaires
.au
labeur alchimique.
Enfin, de
chaque
côté de
les
cinq
cannelures symbolisent les
cinq
principei de
la
quin-
ssmce.
notre
examen, nous pouvons voir,
à la
suite
de Fulcanelli,
sculptées
sur le
Dragon
:
une suit la
ligne
des
vertèbres; une-
.
sur
chaque
aile;
et
enfiri deux
autres
qui"entourent
sa
queuetf''
ces
bandes,
il y
a
des
cercles
pleins; c'est là
l'indication
que
le
Dra-
personnifiant
le
soufre,
est capable
de
transmuer
-
èn
grande
-
Ies
métaux
en
or.
(L'or
est
toujours frguré
par
un
cercle,
ou sans point
central.)
vitraux
vitraux
de
la
rose
centrale reproduisent
en général les
motifs
des
du
porche central,
mais
peints
de magnifiques
et
éclatantes
ce
n'est pas un
simple cavalier,
comme
le
premier médaillon,
que
présente
le
vitrail, mais
un
roi
à la couronne
d'or,
portant
veste
et
bas
rouges;
les
deux
enfants batailleurs
sont
l'un
en vert,
en gris
violet;
la
reine repoussant
du
pied
son
valet,
porte
une
blanche,
elle
est
vêtue
d'une
chemise verte et d'un
manteau
voit
également, sur
ces
vitraux, des
scènes
qu'on ne
trouve
pas
sur
la
Gobineau
de
Montluisant:
op.
cit.,
p.
rr8.
Fulcanelli
: Mlstère
des
cathédiales,
p. r45.
Aujourd'hui,
le dragon
est
cassé.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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Paris, Cathédrale
Notre-Dame (Portail
du Jugement)
Obéissarce
à
la Cabab
dans
la
pralique
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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PARIS
façade de
la
cathédrale,
soit
parce qu'elles
n'y
ont
jamais
été sculptées,
soit
qu'elles en
sont disparues
:
ainsi, un
homme, peut-être
un
collecteur
d'impôts,
extrait
d'un sac
des pièces
d'or qu'il
pose
sur
une table
rouge;
une femme au corsage
vert
et portant
une blouse
écarlate,
se
coiffe
devant
un miroir. Et
si
les
Gémeaux sont
représentés,
l'un
est
rouge,
et
I'autre
vert.
L'alchimiste
de
Notre-Dame
Suivant
Ie
conseil
de
Fulcanelli,
Ie
visiteur
pourra monter
au sommet de
la seconde galerie;
il
y apercevra, parmi
les
chimères, un
grand
vieillard
de
pierre appuyé
sur
la balustrade.
«
Coiflé
du
bonnet phrygien,
attribut
de
I'Adeptat
»,
toute son attitude semble
être le
fruit
d'une grande atten-
tron.
Le
corbeau
Pour
terminer cette visite alchimique de Notre-Dame de Paris,
toujours
dans les galeries hautes, on remarque, parmi les chimères, «
un curieux
corbeau revêtu
d'un long voile qui
le
couvre à
demi
e
».
SAINTE-CHAPELLE
Cette
«
merveilleuse châsse de
pierre
»
du
xrrro siècle, « présentait aussi
un
ensemble
alchimique
fort
remarquable », écrit
Fulcanelli.
Les verrières
sud
sont encore
intactes,
et montrent que
l'alchimie
a
largement
contribué à
leur
élaboration
:
«
Notre
pierre a
encore
deux
vertus
très
surprenantes; la première
à
l'égard
du verre,
à
qui
elle
donne
intérieurement toutes les
couleurs, comme aux vitres
de
la
Sainte-
'
Chapelle,
à
Paris...10.
»
Il
est
impossible
ici
de décrire
tous
les
vitraux;
ce
serait un travail consi-
dérable auquel
il
faudrait
consacrer
plusieurs
volumes,
car,
de
I'aveu
même de
Fulcanelli, on
ne peut trouver nulle part «
une
collection plus
considérable sur
les
formules
de
l'ésotérisme
alchimique ». Et le Maître
se
borne à
citer
comme
exemple, le sujet de « la
cinquième
baie, premier
meneau »,
qui
a trait au
Massacre des
Innocents.
sarNT-MERRY
Le
petit
Satan aux
seins
de femme,
qui
trône
entre deux anges en
haut
du
portail
central,
ne doit pas
empêcher
le Philosophe
d'entrer
à
l'église.
r
Il.n'est, probablement, que l'æuwe
facétieuse
de
quelque
compagnon,
tailleur
de
pierre,
commis à
la
restauration
de r84z
»,
écrit
Canseliet.
A
I'intérieur,
«
de
part et d'autre
de la nef,
au-dessus
des
arcatures
9-
Fulcanelli
: Demeures
philosophales,
p.
rz9
(note).
ro. « Clefdu
Grand
CEuvre, ou
Lettres
du
Sancelrien
tourrangeau
»
(Paris,
1777).
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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24
ouwant
sur
les
bas-côtés,
court une
frise...
»,
qui
présente
un grand
intérêt
symbolique.
On
y
voit
«
des animaux étranges
ou monstrueux »,
et,
«
apparaissent
aussi,
étendus sur
le
dos, faisant
effort pour
observer le
visiteur,
quatre
curieux
personnages,
au
plein
sens
de
l'épithète,
chacun
portant,
contre
soi, I'objet
qu'il
désigne
ou
qu'il
montre en symbole. C'est, à gauche,
un
moine dans sa longue robe, avec un
bàton recourbé en
canne à
la
partie
supérieure,
de
grande
dimension,
et que,
de
ses deux
mains,
il
serre
fortement contre
lui
11
».
Il est possible que ce
moine soit
saint
Merry
lui-même,
bien
qu'il
soit
imberbe;
car,
« reste
à
savoir exactement
si
saint
Merry était
barbu
comme on
peut le
constater,
à
l'extérieur,
sur la
triple
entrée
septentrio-
nale
où
l'abbé
vénérable,
qui
est
figuré debout, au-dessus
du porche de
gauche,
à
l'intersection des
deux
arcs, supporte
gravement,
de
sa
senestre, une
église
en miniature
lr
».
Le bâton
que
tient
si
étroitement
le moine,
c'est
l'arbre
sac,
hiéroglyphe
de
I'inertie
métallique.
A droite,
sur
le côté opposé de
la
nef,
juste
au-dessous
de
la
voussure
en
ogive, l'homme
qu'on
distingue
«
rappellerait
saint
Pierre,
parce
qu'il
garde les deux clefs...
12
»
«
Alchimiquement,
la
clef
d'or
et
celle d'argent ouvrent
le
cabinet
secret
dela Dame
Nature,là où s'embrassent, dans
leurs
amours
philosophales,
le
Roi
et
la
Reine
de
I'CEuvre,
c'est-à-dire
le
Soleil
et
la
Lune
des
sages.
»
Au
côté droit
du grand
autel,
on
retrouve
les
clefs
«
sur
le
blason de
saint
Merry,
dirigeant
leurs pannetons vers
le
bas... », ce
qui
signifie
qu'elles
«
s'appliquent
particulièrement
au
domaine
de
l'esprit
».
En examinant la
chaire
de bois, nous
remarquons
« encore
les
deux clefs
infaillibles,
croisées
sous le
trigène
et, comme
lui,
dégagées
du
haut
dossier de
la
chaire...
»
«
Deux
palmiers,
porteurs de
cocos
dans
leurs
touffes
énormes, sou-
tiennent
le
dais spr
lequel
un
ange
dressé
présente
un
phylactère
sans
inscription
12.
»
Le
phylactère
indique toujours,
selon Fulcanelli, un sens caché
qu'il
importe
de
découvrir;
quant
au
palmier,
il
tient
une place
importante
dans le symbolisme hermétique.
« En'face,
sur
le côté
droit
du
vaisseau et surmontant
le
banc d'æuvre,
ce
pontife mitré,
pouvant fort
bien
être
Aaron lui-même, puisqu'il
est
muni
de
la verge
fleurie...
». Et « ce verdissement du bois
sec
est la même
allégorie
que
le
jaillissement
de
l'eau, hors
du
rocher
stérile, sous le
bâton
qui
le frappe
».
r 1.
et r2. E. Canseliet
:
Atlantis, no
zz3,
« Hétérodoxe
propos
sur l'église Saint-Merry ».
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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PARIS
C'est à
la
fin
du x" siècle que
la
première église Saint-Merry
fut
cons-
truite,
rémplacée
au xvre siècle par celle que nous connaissons aujour-
d'hui.
Le fondateur de
la
première
église
fut
enseveli profondément, sous les
dalles
du
chæur.
Au
centre
de celui-ci,
un
losange
de marbre
blanc
porte
cette
inscription
:
HIC IACET VIR BONAE MEMORIAE
ODO
FALCONARIUS
HUIUS ECCLESIAE FUNDATOR
ORA
PRO
EO
Ici repose
un
homme
de bonne
mémoire,
Eudes
le Fauconnier
fondateur de
cette église.
Prie
pour
lui.
Le
corps d'Eudes le Fauconnier avait
été
découvert
au
cours
de
la
démo-
lition,
«
portant encore
ses bottines
de
cuir
doré
».
DE
CLUNY
Tapisseries
de
la
Dame
à la
licorne
Ce
sont
six
tapisseries de
Zc
Dame à la licorne, que présente le musée de
Cluny, au premier
étage.
Bien que les
sujets de
ces tapisseries
soient tous
difiérents,
on
voit
sur
chacune d'elles, un
lion
à
la
droite
de
la Dame,
et
la
licorne
à
sa
gauche.
Or,
en symbolique alchimique, le
lion
est
I'emblème
du
Soufre, tandis
que la licorne représente le
Mercure.
De plus, la légende veut que l'animal fabuleux ne
puisse être apprivoisé
que
par une Vierge,
symbole
de
la
matière première.
Sur
la
tapisserie
dite du
sens
de la uue
,le
miroir
que lui présente la Dame,
et dans
lequel
se
mire
la
licorne,
est bien « le miroir dans lequel on
voit
toute la Nature à découvert ».
Et
au
sujet
de
la
tapisserie
« qui se
rapporte
au
sens du toucher, selon
I'expression
courante
»,
Canseliet écrit
:
« Délicieusement
moulée
dans
sa
robe
verte
,
parée
de
gemmes
et
de
bijoux
somptueux,
comme
le doit
être
une reine, I'unique.Dame
élue
qui concentre
et
accapare toutes
les pensées
du sage,
maintient,
par
surcroît, la
lance
de
joute
dressée, sa
bannière flottante,
de gueules
avec
bandes
d'azur,
meublée des
trois croissants
chers
à Diane de
Poitiers.
Cabalistiquement,
il
importe d'entendre,
la lune
de
poids
tiers,
pour
la
raison
que le sujet étant d'excellente
qualité
et
convenablement
préparé,
la fraction mercurielle,
eui
en est
recueillie
à
la
fin de
la
première
opé-
ration,
pèse,
à
peu de
chose près,
trois
fois moins
que
la
totalité
engagée
au
début.
«
Le
lion rouge,
portant,
en bandoulière,
l'écu
aux trois
lunules
en
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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26
position
ascendante,
est
emblématique
de
l'esprit
lumineux,
c'est-à-dire
du
soufre
igné ou
sperme
minéral, qui
illuminera,
en
l'embrasant et la
fecondant,
la
matière mercurielle, suffisamment mondée
pour le rece-
voir,
à
la
suite
des
trois
réitérations
de
la
même
épreuve
par le
sel
et
le
feu
13.
»
Plaque
tumulaire
de
Nicolas
Flamel
Dan-s
l'escalier qui
conduit
à
la
salle où
sont
exposées
ces
tapisseries, six
plaques
tumulaires sont accrochées au
mur; en montant,
la
cinquième
est
celle
du grand
alchimiste
Nicolas Flamel.
Dans le
bas
de
la
composition, gît
un
cadawe
en
putréfaction,
tandis
qu'en
haut de
la
plaque une
étoile
à
neuf
branches
semble briller
au-dessus d'une scéne ieligieuse.
Ce
sont
bien là
deux
symboles alchi-
miques :
la
Putréfaction
et
I'Etoile.
Cette
plaque comporte, en
outre,
une
inscription :
De terre
suis
aenu
et
en terre
retoume.
MUSÉE
DU
LOUVRE
Salle
des
antiquités
égyptiennes
«
L'hiéroglyphe
de
Saturne,
envisagé
comme
dissolvant, est
très
ancien.
Sur
un
sarcophage
du
Louwe
ayant
contenu la momie
d'un
prêtre
hiérogrammate
de Thèbes, nommé Poéris,
on
peut
observer
au
côté
gauche
le
dieu
Sôou, soutenant le ciel
par
le
secours
du dieu
Chnouphis
(l'âme du
monde), tandis
qu'à
leurs pieds
est
le
dieu
Sèr
(Saturne), cou-
ché,
et dont
les
chairs sont de
couleur
aertera.
>>
LA FONTAINE
DU VERTBOIS
On
peut
voir
encore
aujourd'hui, cette
fontaine
qui
fut construite
en
r6g8
par les bénédictins
de
Saint-Martin-des-Champs. Cette abbaye du
xrf
siècle
-
ou tout au moins ce qui en
reste
-
abrite
actuellement le
Conservatoire
des
arts et
métiers
et
son
musée
15.
Cette fontaine publique qui se trouvait alors
dans la rue Saint-Martin,
a
été restaurée,
et
replacée
au coin
de
la rue du
Vertbois
et
de
la
rue
Saint-Martin,
près
dé
la tour,
vestige de
l'enceinte
fortifiée du
prieuré.
Le
bas-relief
qu'on
voit au-dessus de
la
fontaine,
représente
un
vais-
seau qu'accompagne,
dans
les
flots,
un magnifique dauphin.
Une
aoile
levée
attire
l'attention
sur
une énorme pierre; les
câbles
qui
l'attachent
au navire forment une
croïx,
signe graphique du
creuset.
Aucun
doute
r3.
E. Canseli
et:
Alchimie,
p.50.
t4.
Fulcanelli
:
Mystàre
des catludrales,
p.
1sg-lBo.
r5.
zg2,
rue Saint-Martin.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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PARIS
n'est possible : « C'est
en
lui, en ce uaisseaal
que
s'opère la
concentration
de I'eau mercurielle
16.
»
En outre,
deux
avirons
s'entrecroisant avec
un
caducée
et
surmontés
d'un
casque
ailé,
sont
sculptés sur
la
corniche, au-dessous du bas-relief.
Le
casque ailé et
le
caducée
sont les
emblèmes
de Mercure,
tandis
que
le
vaisseau
sur
les
flots indique
que
la
pierre
devait être obtenue
par
la
voie
humide.
Dans
la
cour
du
Conservatoire
des
arts
et métiers le
fronton
de
la
fon-
taine actuelle
est
une
copie
peu exacte
du fronton
original :
c'est une
coquille
soutenue
par
des ailes, symbole de
Mercure.
VIERGE
NOIRE
DE
L'OBSERVATOIRE
Canseliet s'étonne
que
Claude
Perrault,
le
frère
de
I'auteur
des contes,
eut «
l'idée
singulière,
-
assurément
digne de frapper
l'attention
de
nos
frères
en Hermès
à
quelque
degré
qu'ils
se
trouvent,
-
qui
le
mut
à
loger,
au
bas
de l'escalier des
caves
de l'Observatoire
de
Paris, cette délicieuse
Vierge noire...
r?
».
Elle
y fut
placée
par
ses soins
en
167r, et
«
des vers.gravés
à
ses
pieds
I'invoquent
sous
le
nom
de Nostre-Dame
de
Dessoubs
Tene
»>.
Et
Fulcanelli
commente
: «
Cette Vierge
parisienne
peu
connue,
qui
personnifie
dans
la
capitale
le mystérietx
sujet
d'Hermès, paraît être
une
réplique
de celle de
Chartres,la benoiste
Dame souterrainert. »t
MArsoNs ALCHrMrquEs
Rue
Le
Regrattier, dans
I'Ile
Saint-Louis
On
peut
voir,
dans
une
niche, à
I'angle
du quai
Bourbon et
de
la
rue
Le
Regrattier, «
le
vestige très
réduit
d'une
statue
féminine
». On
ne
distingue plus,
en
effet, que le bas de sa
robe.
Vers
le
milieu du
xvtte siècle, il
existait
encore une enseigne
montrant
« une
femme
qui n'a point
de tête, tenant
un
verre à
la
main,
avec
ces
paroles,
au-dessous
:
«
tout
en
est bon
».
Il
est
probable
qu'il
s'agit
bien
là
du reliquat
de
cette statue, car si
on
regarde
attentivement,
on
peut
voir
encore, au-dessous et à
droite
du
socle
en cul-de-lampe, une
inscription
gravée dans
la
pierre
:
RUE.DE.LA.FEMME.SANS.TESTE.
Le maître
Canseliet esdme
que
« la Femme-sans-tête
»
qui portait
un
vase
ou une
coupe
à
la
main,
représentait
le
dissolaont uniaersel .'
l'épouse est blanchie,
et
se
trouve
alors
décapitée
re.
16. Fulcanelli
:
Demeures
philosophales,
t. II, p.
g5
et
suiv.
r7.
E.
Canseliet :
Introduction
aux
Douze Clefs de
laphilosophie,
de
Basile
Valentin, p.
6o.
r8.
Fulcanelli
: M2stàre
des
cathédrales,
p.
7E.
r9.
E. Canseliet
:
Alchimie,
p.
6o et
suiv.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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?8
Rue
de
l2Arbre sec
Ce
nom
qui a figuré
longtemps sur une enseigne, était
un
souvenir
de
Palestine, et désignait au passant une
auberge «
qui
dès
r3oo,
avait
dü
servir de gîte
à
des pèlerins
de Terre sainte ».
L'arbre
sec,
c'est
l'ffiroglyphe
qui
exprime
l'inertie
des
métaux
traités
industriellement.
Boulevard Pereire
Un
immeuble
de six
étages,
construit
en
pierre de taille, a attiré
l'atten-
tion
de Fulcanelli
dès sa
jeunesse.
Cet immeuble, situé
47,
boulevard
Pereire, dans
le
dix-septième
arron-
dissement, fait I'angle du boulevard et
de
la
rue
Monbel.
Au-dessus de
Ia porte
d'entrée,
un bas-relief nous
montre deux
adolescents
enlacés
:
un
jeune
homme
et
une
jeune
frlle
qui
écartent un
voile.
« Leurs bustes
émergent
d'un
amoncellement
de
fleurs,.de feuilles
et
de
fruits2o.
»
Ce
tableau n'évoque-t-il pas
le
chaste
inceste d'Apollon et
de
Diane,
de
Gabricus et
de Beya?
Afin qu'il
n'y
ait
aucune
équivoque
quant à
la symbolique alchimique
du
sufet, on
peut
voir,
de
chaque
côté
de
la
porte de
l'immeuble,
un
drago'n;'.", à..r*
animaux
-yihiq.r.t
dévorént,
semble-t-il,
l'un
des
feuilles de vigne,
et
I'autre
une grappe.
Tou.jours suf
ce
même immeuble,
mais un peu
plus
à
gauche, un bas-
relief
présente
un dragon ailé
-
le fixe
et
le volatil:
qui
étreint
une
branche
de chêne de
ses
serres énormes, et en
tient une extrémité
dans
sa
gueule.
Sur la
rue de Monbel, un dragon s'enroule
autour d'une
vigne.
Rue
de la
Ferronnerie
On
sait
que Nicolas
Flamel fit construire deux
arcades au cimetière
des
Saints-Innocents.
La seconde était décorée
de signes
hiéroglyphiques
alchimiques, et,
sur la première,
il
avait
fait peindre
un
homme
étendant
le bras
vers cette seconde arcade et
qui tenait un phalistère
portant cette
inscription :
«
.fe
vois merveille dont
moult
je
m'esbahis.
»
A
ce
Jujet,
Canieliet écrit
que,
du
côté
des
numéros pairs,
«
la rue de la
Ferronnerie... a
conservé,
du
cimetière
des
Saints-Innocents,
les arches
des
ossuaires,
maintenant occupées et
supportant,
depuis
le
xvtI"
siècle,
des
immeubles
d'habitation
fréquemment
remaniés
2r
».
Et le
maître
ajoute
: «
Près du
trottoir, en face, et
juste
à
la
hauteur
d'une
étroite porte-en
plein cintre de cette
voie
très
ancienne,
qui
porte
actuel-
zo.
Fulcanelli :
Mystère
des
cathédrales,
p.
rr7.
rr. Canseliet
:
Tiois anciens Traités
d'alchimra,
pl. VII.
N.B.
-
Ajoutons
qu'il
ne reste
plus
rien
des anciennes
sculptures alchimiques
de
Nicolas
Flamel.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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AISNE
lement
le numéro rr, Henri le
quatrième,
en 1610, fut assassiné
par
François
Ravaillac.
»
NICOLAS
FLAMEL
Sise
au
5l,
rue
de
Montmorency,
on peut
voir
la
maison
qu'avait
acquise
Nicolas
Flamel
vers
r4ro, pour
y
accueillir et
y
héberger
les
étudiants
pauvres
qui
venaient
étudier à
Paris.
C'est
maintenant
un
restaurant,
où
l'on
conserve
Ie
culte
du
grand
alchimiste.
Au musée
Carnavalet,
sur une gravure
représentant
cette
maison,
on
aperçoit
des
arbres et un
jardin
qui
l'entouraient;
elle
se nommait
alors
Ie «
Grapd
Pignon
».
Un
Parisien
qui
y
naquit
au début du siècle,
se
sou-
vient
fort
bien
que,
derrière
la
maison, il
y
avait encore
une fontaine
dans une
cour.
Des caves
voûtées, très
basses
de
plafond
subsistent,
et
il
y
a
certainement,
dit-on,
au-dessous,
un
deuxième étage
de
caves
qui pourrait
être
dégagé.
Qgant
à
la
maison même
où
vivait
Nicolas Flamel,
elle
se
trouvait
à
l'àngle
de
la rue
des
Écrivains et
de
la rue
des
Marivaux,
sans
doute
au
lieu
occupé actuellement
par
le
jardin
qui
contourne
la tour
Saint-
Jacques.
Et
ce
quartier Saint-Jacques-de-la-Boucherie
-
qui attirait au Moyen
Age
les
alchimistes
du monde
entier
-
semble
toujours
hanté,
ainsi que
l'a
écrit
André Breton, par
«
l'ombre
inapaisable
de Nicolas
Flamel
».
AISNE
COUCY
DE
COUCY
Au tympan
de
la
porte du donjon, au
château
de
Coucy,
on
peut
voir,
écrit
Fulcanelli,
le
combat du
Chevalier
et du
lion.
Le
lion aolant est
un
hiéroglyphe du
mercure
philosophal.
Le
chevalier doit
ôter
la
vie
au
lion
en
le perçant de son
épée
: il
s'agit
donc
là
de la
frxation du
mercure,
qui permettra sa
mutation partielle
en
soufre fixe.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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3o
AISNE
LAON
Écrrsn
NoIRE-DAME
Comme
à
Notre-Dame de Paris,l'Alchimie
a sa statue à Laon;
et voici ce
qu'écrit
le
maître
Canseliet
à ce
propos
I
:
<« A l'église
Notre-Dame
de
Laon, on
voit toujours l'altière
souveraine,
à gauche
de
la
grande
rose, sur
la
fenêtre
ménagée au fond
d'une très
laige
baie
qui
est
creusée
dans
la
muraille épaisse.
L'admirable
archi-
volte
est
composée de
trois
cordons
sculptés
dont
les
sujets
sont
dégagés
en
ronde boise. Tous sont du
xItI'
siècle
et
fort bien
consewés,
vu
la
hauteur
qui les
fit échapper à
la
frénésie révolutionnaire. Voilà
qui fait
aussi
que des
jumelles
sont
nécessaires, pour
reconnaître, venant
la
première
médiane, I'alchimie
qui
prend
ainsi
la
tête des arts
libéraux
représentés.
»
ALLIER
VICHY
Écrrsn SAINT-BLAISE
A
I'église Saint-Blaise
se
trouve
une
Vierge
Noire
qui
date
du
xtv"
siècle.
Elle est sans
doute une représentation d'une
plus antique statue, car
un
prêtre, Antoine
Gravier,
écrivait au xvlle
siècle
qu'on I'y vénérait «
de
toute ancienneté ».
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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ALPES-DE-HAUTE-PROVENCE
/
ALPES.MARITIMES
ALPES-
DE.HAUTE-PROVENCE
MANOSQUE
sAINT-SAUvEUR
La
Vierge noire de Manosque
est la plus
ancienne
de France.
Elle
est
nommée
« Notre-Dame
du Romigier »,
c'est-à-dire
du roncier,
parce
que
la
légende
veut
qu'on
I'ait
trouvée, au
vrc
siècle, dans
un
buisson
d'épines.
Elle
est vêtue d'une
stola, fixée par la
ceinture
et d'un
pallium
agrafe
sur
la poitrine-au-dessus
du sein.
Sa
tête
est
couverte
d'un
voile, ét porte,
comme celle de l'Enfant,
une
couronne mérovingienne.
/i\
rNr
.Nfrù
-Éé4
ALPES.MARITIMES
NICE
MONASTÈRE DE
CIMIEZ
A
Nice, les
amateurs de la Science ne
doivent pas
manquer de
monter
au
monastère franciscain
de
Cimiez. De curieux médaillons sont
peints
dans la
chapelle et dans
la
sacristie;
ils
présentent,
sans doute
aucun,
des rébus
alchimiques.
La
sacristie
Au
-plafond-
de
la
sacristie
est peinte une
Immaculée
Conception
qui
souligne,
s'il
en,étair besoin, la signification
alchimique des
médaillons;
car elle
est à
la fois I'image
de la Pierre
Philosophale,
pure
er sans
rache,
et de 14 Matière
première, Mère
et pourranr
Viergé. Indéfiniment
et
éternellement
vierge.
Au-dessus
de
la
porte, et en
face,
entre les deux
fenêtres,
deux
mots
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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32
écrits en
capitales
frappent
le
visiteur;
ils
rappellent
la
stricte
règle
imposée
à tout
alchimiste
:
MODESTIA
et
SILENCIO
(Humilité
et
Silence).
Ces médaillons, au nombre de
dix, représentent
(en
allant
de
la
gauche
vers
la droite)
:
r.
Un
dragon
se dresse
devant
le
soleil.
Cette
devise
accompagne
la
composition
:
HAUD INFICIT ALTA.
« Il
n'atteint pas
les
choses
pures.
»
Le soleil
est
l'hiéroglyphe
de
I'or,
et
le Dragon
personnifle le dissolvant
alchimique.
A
propos
de
ce
médaillon,
le maître
Canseliet
a
écrit
: « Le
monstre hermétique
qui
infeste
tout par
son
venin,
s'avère
impuissant
contre le métal
précieux
r.
»
z. Une
perle
dans
une
coquille, avec
cette
devise
:
CONCEPTA
SERENO.
«
Conçue dans
le
calme.
»
On
remarque
que
la perle
repose
dans
une coquille Saint-Jacques,
hié-
roglyphe
du
mercure
alchimique,
et
non dans
une
huître.
Le mercure
qui
est
le principal
agent
de
l'CEuvre,
contient
en
puissance
la
Pierre
Philosophale représentée
généralement
soit par
la
rose hermétique, soit
par
une perle.
Séverin
Batfroi note
que
I'adjectif
latin
serenus
« se rapporte généralement
à l'état
du
ciel,
et
non
à celui des
eaux...2
».
S.
Un
lis
croît
sur
un
tas de
fumier.
La devise
:
EX
FAETIDO
PURUS.
«'Il
sort
pur
du
fétide.
»
Le lis,
c'est l'CEuwe menée
à
bien.
Il
jaillit,
pur
et
res
Matière
première,
vile,
noire
et
d'une odeur
nauséa
nous l'enseignent les Maîtres.
4.
Un
porte qui
semble être obstinément
fermée
: NON
APERIETUR.
« Elle ne
sera pas
ouverte
», signale
la
devise.
On
ne
peut
s'empêcher de songer
au
« Palais fermé
du
Roi
»,
cher
à
Philalèthe.
Mais
Canseliet
explique que : « Dans les litanies
de
I'Immaculée Concep-
tion,
l'É,glise donne
à
la-Vierge les
épithètes
de Porte
close
d'llzéchiel, de
Porte de
I'Orient
et
de
Porte
du
Ciel.
»>
«
Cette
porte...
prend
une signification analogue
dans
I'art hermétique.
»
Car,
«
notre sujet,
réceptacle
de I'eau
secrète
sans
laquelle
il
serait
impossible
d'entreprendre
aucune opération,
est
véritablement
la
Porte
de
I'CEuare
-
porte toujours
close
-
et
la propre
mère du
souverain
de
notre
Grand Ouwage
3
».
5.
Le
croissant
de
la lune
au-dessus
d'une
tour
:
TAMEN NITET
LUNA.
« Puisque précisément
la
lune brille.
»
r.
E.
Canseliet
: in Les
Douze Clefs de
la
philosoÿhie
de Basile
Valentin,
p.
zr8.
q.
§éverin
Batfroi :
Alchimiques Métamorphoses,
p.
r+4.
B.
E.
Canseliet
: in lzs
Douze
Clefs,
op. cit.,
p.
146.
plendissant, de la
bonde,
ainsi
que
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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ALPES-MARTTIMES
lune, hiéroglyphe de Mercure,
et qui enfantera
le
Soleil;
resplendit
de
I'athanor.
Le
soleil brille
au-dessus
d'un
village qu'il éclaire :
SOI-US
NON
« Seul,
non pour un
seul.
»
c'est
l'or;
et au
sujet de
ce
médaillon, Eugène
Canseliet
com-
:
« Ainsi,
quoique
seul,
notre soleil
ne
brille
pas
plur
un
sazl,
puisqu'il
au cceur
de tous les
métaux
et de
tous
les minéraux desquels
illumine
les
cavernes
ténébreusesa.
»
deux derniers
médaillons,
placés
en
face de
la
porte
d'entrée,
respectivement
l'CEuwe
au
blanc, et I'CEuvre au rouge.
Un
miroir
est
pendu
à
un arbre
desséché
: FLATUS IRRITUS ODIT.
Un
vain
souffie le ternit. »
Cosmopolite
nous parle
d'un
miroir
que
lui
montra Neptune au
des
Hespérides,
et
dans lequel
il
vit
toute
la
Nature
à
décou-
s.
))
sec
est
l'hiéroglyphe
du métal desséché
et
sans
vie
que le traite-
industriel
a
rendu impropre au labeur alchimique, tandis
que
vert
qui
se trouve
près'du miroir
représente le métal vivant
et
Une
rose épanouie occupe tout
le
centre
du
médaillon. La devise :
INNOXIA
FLORET. « Ainsi
elle
fleurit
sans
nuire. »
est,
explique
E.
Canseliet,
«
l'emblème
de la Pierre Philosophale,
Rosa
hermetica6.
»>
Et,
écrit-il
dans
un
autre
ouwage,
cette
fleur,
cette
rose
que
l'alchimiste cueille au soir de son
grand
elle
fleurit
sans
nuirel
t».
Des
arbies en
fleur,
et
une main qui tient entre
le
pouce et
l'index
bracelet orné d'une énorme
pierre
précieuse, avec
cette
devise :
MACULA CARENS.
« Exempte
de toute souillure. »
mots
qui pourraient être
attribués
à
la
Vierge
de
I'Immaculée
qui orne
le plafond, désignent
la pierre immaculée,
sans
et
sans
souillure aucune,
que
présente Ia
main;
elle est
I'image
de
Pierre
Philosophale
telle
que l'artiste
peut la réaliser lorsqu'il
a
le
Grand
CEuwe.
Le soleil
levant resplendit
au-dessus
d'une mer calme. La devise
:
PROCUL
UMBRAE.
« Loin
d'ici les
ténèbres.
»
qui
semble s'élever
de
I'onde
évoque
le principe alchimique
:
volatile
j.xum.
<(
Fais
volatil
le
frxe.
»
Id.,
p.
233.
Id. :
Prélace à la deuxième
édition
des Demeures
philosophales,
p.
18.
E.
Canseliet
:
Deux
Logis alchimiques,
p.
r4?.
Id.,
in
las
Douze
Ckfs,
op. cit.,
p.
zr8.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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34
L'Oratoire
De la
sacristie,
une porte
donne passage à
un
oratoire
également
décoré
de
motifs
alchimiques,
et
comportant chacun
un
phylactère
sur
lequel
est écrite
une
devise
en
italien,
sauf
deux
d'entre
elles
qui
sont en
latin.
En commençant
à
gauche
de
la
porte, et
en
allant
vers
la
droite,
on
voit :
r. Surmontant I'autel,
une plante tout en
fleur
au premier
plan,
et
un
arbre
mort
dans
le coin à
droite, avec
cette devise
:
FERT GAUDIA
CORDI.
«
Il
apporte
la
joie
au cæur.
»
Nous
rappelons que I'arbre
mort
symbolise
le
métal
desséché et privé
de
sa
vitalité. Cependant,
des feuilles
ont poussé à nouveau
sur
ce
tronc
d'arbre
(le
chêne creux)
;
et un
arbre tout
feuillu
s'aperçoit
dans
le
fond
à gauche du tableau.
Quant
à
la
plante,
magnifiquement
fleurie,
c'est
une plante de printemps.
C'est
donc
la
Nature, toujours
renaissante;
ainsi se
trouve expliquée la
devise.
z.
Deux médaillons
sont
en
face
de
la porte; celui de gauche présente
une
bague suspendue à
un fiI,
et
dont
la pierre est
verte.
Une banderole
se déroule avec cette
inscription
en
italien
:
NE LA
TERRA
NE IL
CIELO VIST
HA
PIU BELLA.
«
Ni
la
terre,
ni
le ciel
n'en ont vu de
plus belle. »
E. Canseliet
y
voit
le
spiritus
mundi dissous dans
le
cristal des philo-
sophes.
Et
avec lui,
noui
y verrons « cette même
émeraude
qui
se
déta-
chà
du
front de Lucifer, au moment de
sa
chute, et
dans laquelle
le
Graal
fut
taillé.
C'est
la
gemme
hermétique
qui
orna l'anneau de
Peau
d'Ane...
t
».
3.
Le
médaillon de
droite
présente
un
serpent
qui
ne dévore pas sa
queue, tel le serpent
Ouroboros,
mais
forme
néanmoins
un
cercle.
La
devise
: ALTRO
SCHERMO
NON TROVO,
CHE
MI
SCAMPI.
«
Je
ne trouve
pas
d'autre défense
qui me sauve.
»
Le serpent
est
un
symbole
de
mercure.
Pour se « sauver )),
pour se
préserver,
il
forme un cercle,
image de l'éternité, mais aussi
hiéroglyphe
de
I'or.
4.
Au-dessus
des
fenêtres, le
médaillon
semble
avoir
été
intentionnelle-
ment
martelé.
On
distingue cependant une
main
tenant
une lance, et
surmontée d'une banderole;
on
aperçoit,
dans le
fond,
un
arbre.
La présence
de la
lance
dans
la composition fait
supposer que
l'artiste
a
voulu
représenter
la
fixation.
5.
Un tombeau sur
lequel
est
inscrit
le
millésime
r686
(date
à
laquelle
sont attribuées les
freiques) est
surmonté
d'une colonne; au-dessus
s'élève une flamme. La devisè explique
ce triste surjet
: MI PIU
CARO
8.
E.
Canseliet
: Deuxième
préface
des Demeures
philosophales,
p.
39.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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ALPES.MARITIMES
MORIR
CHE
IL
VMR
SENZA. « Il
m'est
plus
cher
de
mourir
que
viwe
sans
elle.
»
le
Philosophe, mieux vaut la
mort
que
de
viwe
sans
la
lumière
de
Science;
la
Science
par
excellence :
l'Alchimie.
C'est
un
curieux
animal
que présente
ce médaillon : un
singe
roux
à
partir
de
la taille,
a
les
patte=s
et
la
queue
d'un
chien blanc. Il
se
face
au
soleil
qui brille devant des
montagnes
enneigées.
La
:
ALTRA
VISTA
NON FIA
CHE
MI
CONSOLI.
«
Il
n'est
pas
vue
qui
me
console.
»
aime à se
comparer au
singe
car
il
est
comme
lui un
imita-
il
est
le
singe de
la
crêation,
l'imitateur
de
la
Nature.
c'est
bien
lui
qui
s'exclame
en
regardant
Ie
soleil, élément de
feu,
et symbole du
soufre
:
« Il
n'est
d'autre
vue
qui
me
console »
au chien
blanc,
c'est
la chienne
d'Arménie,
emblème
du
Mercure
joint
au
Soleil, deviendront
les
parents de
la
Pierre.
les
coins
de
l'oratoire,
des
peintures présentent
des
amours tenant
banderoles,
avec des
devises
qui peuvent
aussi bien
exprimer
I'amour
que se
rapporter
à
I'Art d'alchimie
:
TIBI
LAUS
HONOR
NOMINIS : «
A toi
la
louange,
I'honneur
du
»
BEATITUDINIS :
« Royaume de
la
béatitude.
»
OMNES MUSEI
AGNOSCITE
: «
Connaissez
tout
par
I'Art.
»
EJUS
POSCITE
:
«
Réclamez
son
amour.
»
MUSEI
ARDENTER
:
«
Passionnément
pour
I'Art.
»
INARDE
SCITE
: «
En le cherchant,
embrassez-vous.
»
IESU
FLOS
MATRIS
VIRGINIS
:
«
Jésus,
fleur
de
la Vierge
mère.
»
NOSTRAE
DULCE
DINIS
:
«
Amour
de
notre
douceur.
»
ne
visite pas le
premier
étage où se
trouvent
les
cellules
des
moines.
les
médaillons
qui
étaient peints au
xvrre
siècle au-dessus
de
porte
des
cellules
sont
entièrement
effacés
par
le
badigeon
qui
blan-
ces couloirs.
il
existe
encore un médaillon
qu'a
pu
voir Eugène
Canseliet
visita le
couvent franciscain en compagnie de Fulcanelli.
Il
y
a
plus
d'un
demi-siècle de
cela,
mais l'ouvrage
que
Séverin
Batfroi
de
publier sur
ce
monastère
e
nous
informe
que
cette peinture
toujours, un
peu
effacée,
bien
qu'on
ne
puisse
la
voir.
a
donc vu
cette
petite peinture
qui représente «
une
colombe
sonrameau
chargé
d'oliaes
»,
avec cette
devise : ET
SIBI
ETALIIS.
«
Et
elle-même
et
pour
les
autres.
»
S.
Batfroi
:
Alchimiques
Métamorphoses.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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36
LE
D'après le
Maître,
cette
image se rapporte à
la sublimation, et
il
ajoute
:
«
Lè
symbolisme
de la
colombe
a
trait
au second
ceuvre dont les
voyages
du
blanc volatile
ouwent
I'entrée
r0.
»
Eugène
Canseliet
parle
également
dans
un
autre ouwage,
de « I'une
des
peintures
alchimiques
du
couvent
franciscain
»,
montrant
deux
étoiles, et accompagnée
de la légende
latine
exprimant
la
vertu
salva-
trice
inhérente
au
rayonnement nocturne
et
stellaire
:
CUM
LUCE
SALUTEM.« Avec
la lumière
le
salutrl.
»
PALAIS LASCARIS
Dans
le
vieux Nice,
le
Palais Lascaris,
devenu
un
musée,
possède
de
très
belles
fresques du
xvII'siècle
à thème
mythologique.
Mais un esprit
averti
peut y
voir
maints détails
se
rapportant au Grand
CEuvre
alchi-
mrque.
En haut
du
grand
escalier,
on
entre
à
droite,
dans le Salon
des
Cheaaliers
de Malte.
Un
trumeau représente
Mercure se
regardant dans
le
Miroir de
l'Art.
Le dieu
est
dans une barque,
et
tient une
lance.
Si
on prête quelque
attention, on
s'aperçoit que
c'est un
Mercure feminin,
avec
une poitrine
apparente; de
p[us,
il
ne porte pas
le casque ailé, mais
le
bonnet
phry-
gien,
coiffure
réservée
à
I'Adepte.
La
Chapelle
réseraée aux
Cheaaliers
de
Malte possède
un
plafond
peint
:
c'est
Pâllas, avec
une
épée
et
un
bouclier sur
lequel
est
figuré,
non
Ia
Gorgone,
mais
un soleil rayonnant.
De
sa
main
gauche,
la
déesse
sou-
tient
Saturne
qui
lui
tend
un
anneau
:
le serpent
Ouroboros;
tandis
que
de sa main droite Saturne tient le sablier,
son attribut normal.
Un
amour
porte
sa
faux,
au-dessus de
lui.
Dans la
chambre
qui
fait
suite,
au
plafond
est
peint
l'enlèvement
de
Ganymède
par l'Aigle;
quatre médaillons
représentent
les
quatre
sai-
sons.
Au-dessus de
la
glace, on
voit
des
instruments
de
musique surmontés
d'une
coquille
: I'Art
de
Musique
et
la Mérelle, emblème
du Mercure.
A
gauche
de
I'escalier, le
plafond
du
premier salon représente
Mercure
qui
conduit
un
char
tiré par
des
colombes
ou
des
oies
: c'est
l'enlèvement
de
Psyché.
Au
fond d'une
enfilade de
pièces, on se trouve dans une chambre
qui
contient un
lit.
Face
à
la porte, un
médaillon représente
un
enfant
qui
tire une
pierre
attachée à
une
corde, comme
jouent
les
enfants,
mais
sur
cette
Pierre
il
y
a
une clé. Dans
le
fond
de la
composition,
on
aperçoit
un
château
qui
semble
bien
être
un
athanor.
ro.
E. Canseliet
:
L'Alchirnie expliquée suî
ses textes,
p.
:48
et suiv.
tt.
Id.,
Deuxième préface
ats
Mlstère
des
cathidrales,
p.
zr.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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ALPES-MARITIMES
/
AUBE
Au-dessus de
la
porte,
un
médaillon présente des enfants
jouant
avec
trois dés
:
ludus
puerorum.
Revenons
en
arrière dans la
première pièce,
et partons maintenant
de
l'autre
côté, c'est-à-dire
vers la gauche. Nous
entrons dans un salon :
Des médaillons
peints présentent divers sujets :
I'Art
de Musique,
Ie
Miroir
de
I'Art;
deux
adolescents
sont
couronnés
de
fleurs
:
peut-être
Gabricus et
Beya...
Sur
un
des
médaillons, un homme
et
une
femme,
jeunes,
s'accoudent
sur
un balcon; la
femme
tient
une
clé
dans sa
main
droite,
tandis
que
I'homme
présente
une
coupe
sur laquelle on voit un
bouton de rose. Ces
deux personnages
ont les yeux fixés sur
la
fleur non éclose,
afin de bien
montrer son importance.
On
peut voir là
l'illustration
d'un
passage de l'Atalnnta
Fugiens
de Michel
Maïer.
Il écrit
:
«
La
clé est
en effet une
chose très
vile...,
elle
est
la
racine de
Rhodes
sans
laquelle
le germe ne
peut pousser,
le
bourgeon se gonfler, la rose
fleurir
et
déployer
ses
mille
pétales
12.
»
AUBE
TROYES
DE
LA MADELEINE
A
la
Chapelle
de
la
Vierge, une
verrière polychrome en quatre
compar-
timents, dont
le
thème est consacré
à
la
Création du
Monde.
«
Chacune
de
ces
fenêtres
présente
l'artiste, canoniquement appliqué
à
sa
vaste entreprise, en bel imaige
de Dieu, coiffé du trirègne
qui rappelle
son
triple
privilège
spirituel,
physique
et
temporel
-
en même temps que
la
trilogie scientifique
: Astrologie,
Magie
et
Alchimie
-
et
vêtu d'une
robe
aiolette,
sous une
chape oamoisie,
rehaussée d'or
et
de pierreries. »
«
La
quatrième scène montre
le
développement
de
la
coction
finale
dans
le
Grand
CEuvre, et, très clairement,
l'ordre des
régimes,
c'est-à-dire la
succession des
planètes...
r
»
rz. Michel Maïer
:
Atalanta
Fugiens.
Emblème XXVII,
p.
?19.
r.
Canseliet
:
Alchimie.
p.
2oo.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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38
AUDE
LIMOUX
CHAPELLE
NOTRE-DAME
Près
de Limoux,
on
peut
visiter
une
chapelle
dressée sur
une
colline,
parmi
les
vignes.
Au milieu du
chæur
se
trouve
un
PUITS;
son
eau est
considérée
comme
miraculeuse, car elle
a
la
réputation
de
guérir
toutes
les
maladies,
ainsi
que
I'indique cette inscription
:
«
Omnis
qui
bibit hanc
aquam,
si
j.dem
addit,
sàlae
erit.
»
Soit
:
« Quiconque
boit
cette
eau,
s'il
y
ajoute
la
foi,
aura la
santé. »
Allusion sans
doute,
à
la
Médecine uniaerselle
qui
ne
peut être efficace
que
pour ceux.qui
ont
la
foi, comme.il
est
nécessaire
que
l'artiste qui
la
compose
possède
cette
foi
capable
de
soulever
les montagnes.
BOUCHES-DU-RHÔNN
I
AIX-EN-PROVENCE
CATHÉDRALE
SAINT-SAUVEUR
Un
rétable
de
r47o,
en
ronde
bosse,
représente
la
Tarasque.
On voit
la Vierge
et
I'Enfant
Jésus
devant
sainte
Anne,
saint
Maurice,
sainte
Marthe
et
la
Tarasque.
« Marthe, triomphant du monstre
local, renouvelle
le symbole
du
chevalier cuirassé,
terrassant
le dragon. Le nom de
la
sainte
rappelle,
phonétiquement, celui du dieu
Mars
(génitif
Mailis) qui, en
alchimie,
s'identiÊe
avec
le fer
r.
»
r. E. Canseliet : Alchitnie,
p. r45
(illustration)
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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BOUCHES-DU.RHÔNE
ARLES
Cette belle église
du
xrt' siècle présente
au
tympan de son porche
roman,
le
Christ
en
Majesté
dans l'Amande mystique.
Il
porte
une couronne,
symbole
de souveraineté, mais aussi de
spiritualité.
Il
est
entouré de l'homme
ailé et
des
trois animaux,
emblèmes des quatre
évangélistes.
Ainsi qu'on
le voit sur la façade
d'autres églises,
Ie
Christ,
assis, tient
Ie
liure
ferm4
tandis que de
la main droite,
il
bénit.
Chacun
des
sujets
qui l'entourent porte
également
un
liare
ÿrml.
C'est
là une manifestation
ésotérique
assez
rare
qui
indique
que
les Evangiles
ont un sens
secret er
caché
qu'il
faut
savoir
pénétrer.
C'est
le
symbole de
ce
qui
ne peut être
révélé,
et
que nul ne peur
et ne
doit
connaître
s'il
n'en possède
la
clé. Et, c'est
en alchimie
le
symbole
de
Ia substance
minérale
brute, c'est-à-dire de la Matière première
de
l'CEuvre
telle
qu'elle
sort de la
mine.
Au-dessous, dans
les entrecolonnemen_ts, les
douze apôtres entourent
saint
Trophime
coifié
de
la
mitre
de
I'Evêque
: ils
portent
tous
aussi le
hvre
fermé.
Ce magnifique
portail
qu'on
a
pu
appeler
« le dernier
soupir de
I'art
grec
»,
est entièrement couvert
de sculptures.
Un bas-relief
présente une
scène
de
massacre : des soldats
entièrement
vêtus d'une
cotte
de mailles
tuent
non des
enfants, mais des adultes,
hommes
et
femmes : cette
scène
symbolise une opération
alchimique,
la
fixation.
Au retour nord
du portail,
au-dessous
de saint Michel pesant
les âmes,
on voit un homme
coifié
du
bonnet
phrygien
:
c'était, dans la
Grèce
ancienne,
la coiffure
des
initiés.
Au-dessous
encore,
un homme sans
tête
(sans
doute une
déprédation),
tient à
bout de bras
deux
enfants par
les
pieds.
Bien
qu'on
n'ait
pas
coutume de voir ainsi représenté le
Massacre des Innocents, ce
bas-relief
est
semblable
au petit
cartouche qu'on
pouvait
voir
dans
les
Figures
Hiérog\phiques de
Nicolas
Flamel,
au cimetière des Saints-Innocents,
à
Paris
r.
r .
Ce
cartouche a
été
reproduit
dans les I'rois
Traités anciens
de
philosophie
naturelle,
publiés
en 16rz par Pierre Arnauld de la
Chevallerie.
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40
Arles,
É,glise Saint-Trophime
(Portail)
Le liure
Jermé
et les clés
pour
I'ouuir
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BOUCHES.DU.RHÔNE
Au
bas
du
même
piédroit,
un personnage dans I'attitude
d'un nageur,
semble s'accrocher à un
lion
: c'est
le principe
aqueux
et mercuriel qui
s'unit au
soufre, principe igné,
symbolisé
par le lion.
Au retour sud du portail, une
femme
nue,
couronnée,
tient
dans
ses
bras
deux enfants
la
tête
en
bas, tandis qu'elle presse
ses
seins de
ses
deux
mains.
Devant
elle,
un petit
Bacchus
est
assis
sur
un
chien
dont I'arrière-
train
se termine
en
queue de sirène, et sur lequel
la
femme
pose
les
pieds.
C'est
la vierge blanche qui se
dégage
de
la
matière
première noire repré-
sentée par le
chien
de
Corascàne
,
qu'il
faut
savoir séparer du
compost
au
début des opérations. Elle presse
ses
seins
pour
en
faire
jaillir
le
Lait
de
vierge,
un des noms
donnés au
Mercure.
Devant
elle,
Ie
jeune
Bacchus représente
la
partie interne
puréfine
qui se
dégage.
C'est
le
symbolisme
de
la
grappe.
Des
chapiteaux
et
des
soubassements
sont
également décorés
de
sym-
boles
alchimiques. Pour n'en citer que
quelques-uns : un
lion
terrasse
une femme nue
qu'il
tient
entre ses pattes; une
femme allaite
deux
ser-
pents; une néréide tient
un
poisson
d'une main,
et
de
l'autre
relève
sa
queue...
Rappelons que
le
/ion symbo-lise Ie principe
môle
et
igné, le
soufre;
et
la
femme,le
mercure, principe
feminin, aqueux et froid.
La
Siràne
est
I'emblème
des
deux
natures
contraires, unies
et pacifiées.
Quant
aux
serpents
allaités par
la femme,
on peut
les
assimiler
au cra-
paud
à
propos duquel Michel Maïer
écrit
:
«
Place
un crapaud
sur le sein
de la femme,
pour
qu'elle
l'allaite
et meure, et que le crapaud
soit
gros
de ce
lait.
»
MARSEILLE
sArNT-vrcroR
Dans les
cryptes de
l'église
Saint-Victor, à Marseille,
on
peut
voir
une
célèbre et
très ancienne
Vierge
noire,
Elle
porte
une
couronne à triple
fleuron
et
tient
un
sceptre de la
main
droite.
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42
CHARENTE-MARITIME
DAMPIERRE.
SUR- BOUTONNE
Le château de
Dampierre-sur-Boutonne,
du
plus
pur
style Renaissance,
offre un vif
intérêt grâce à I'abondance
des symboles alchimiques
qu'il
présente dans sa
décoration intérieure.
Mais le
philosophe à qui
l'on
doit
ces
compositions
est
resté, et restera
waisemblablemènt
toujours inconnu.
Il est permis de penser,
à la suite
de
Fulcanelli, qu'il appartenait à
I'ordre mystérieux
des Rose-Croix.
La
grande
cheminée
Au premier étage,
dans une
salle
spacieuse, on
remarque une grande
cheminée
dorée et recouverte
de peintures. Malheureusement,
un
badi-
geon
rougeâtre
a effacé
la plupart des
motifs qui
la
décoraient. Seuls
les
deux
côté1
restent
visibles
et
présentent
le
même
motif;
dans le
haut,
apparaît un avant-bras dont
la main
tient une
balance et
une
épée
levée,
sur
laquelle s'enroule un phylactère
portant cette
inscription : DAT
JUSTUS
FRENA
SUPERBIS.
« Le Sage
met
un
frein à
l'orgueil.
»
Un
molosse
et
un
dragon
sont reliés
par
deux
chaînes
d'or
au
sommet
de
la
balance;
tous
deux
ont leur
regard
dirigé
vers
la
main,
comme
pour
en désigner
I'importance. Des rouleaux
de pièces
d'or
sont
posés
iur les plateaux de
la
balance;
sur l'un de ces
rouleaux, on
lit la lettre L
surmontée d'une couronne;
sur un autre,
une main tient
une
petite
balance,
tandis qu'au-dessous de cette
main on voit un
dragon mena-
çant.
La
balance
représente l'équilibre naturel.
Le molosse
et
le dragon sont
les deux principes matériels,
retenus
ensemble
par
I'or des Sages. La
main
est celle de
l'alchimiste qui tient
l'épée, hiéroglyphe du
feu.
Quant
aux rouleaux
de
pièces
d'or,
ils
indiquent
le
but
à
atteintre. La lettre L
surmontée d'une couronne est
le signe conventionnel pour
désigner
I'or
alchimique.
Deux médaillons sont
peints
au-dessus
de ces deux grands motifs;
l'un
d'eux montre une figurine
:
elle
représente la Nature
que I'alchimiste
doit
toujours
prendre
pour
modèle;
l'autre
médaillon,
une
croix
de
Malte
dont
les
angles
sont décorés de fleurs de
lys
;
c'est
là
I'indication
que
l'Adepte inconnu de Dampierre
appartenait
bien à
l'ordre
des Rose-
N.B.
-
On
ne
visite
pas
le mercredi.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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CHARENTE-MARITIME
En effet, leli héraldique
correspond à
la
rose hermétiquc,
et les deux
jointes
à
la croix
ont
la
même
signification
autres
cheminées
manteau de
la
cheminée située dans
une petite
pièce présente
une
peinte
:
ce
sont six
vers au-dessus d'un motif
composé
de
D
entrelacés
et
de la
lettre
H,
ornés
de
figures humaines
vues
de
I'une d'un vieillard, l'autre d'un
homme
jeune.
six
vers évoquent l'existence heureuse
et calme que menait sans
le
Philosophe dans ce
logis
:
DOULCE.
EST.LA.VIE.A. LA.BIEN.
SUIVRE.
EMMY.SOYET. PRINTANS.SOYET.
HWERS.
S
OUBS.
BLANC
H
E. N EI G E. O
U.
RAM EAUX.VERTS.
qUAND.VRAYS.AM
r
S.
N
OUS. LA.
FO
NT.VTVRE.
AINS. LEUR. PLACE.A.TOUS.
EST.
I
CI.
coMME.AUX.VTEULS.AUXJEUNES.AUSST.
cheminée
plus grande,
dont
les décorations
sont
peintes
en
rouge
et or, on
lit cette maxime
:
SE.COGNESTRE.ESTRE.ET.
là
une
règle bien
connue :
pour
acquérir la
Sagesse,
il faut avant
se
bien
connaître soi-même,
et
ne pas chercher les honneurs.
plafond
orné de symboles
galerie haute possède
un plafond
curieusement sculpté.
Il
est
formé
93
caissons
disposés
sur trois rangs
:
6 r se
rapportent
à
la science her-
et
sont répartis
en
sept
séries;
24
monogrammes
en
marquent
séparation;
4
caissons, exécutés
postérieurement, ne
portent
que
des
géométriques,
et
enfrn
les
quatre
derniers
n'en possèdent
est
séparée
de
la
suivante par trois
caissons, disposés
en
transversale, et ornés
alternativement du monogïamme
de
Henri II
D
et
un H),
et
des
trois
croissants
de
Diane de
Poitiers.
chacun
des
6r
caissons
qui
ont
une
explication
alchi-
:
:
r. Deux
arbres de
même dimension, mais I'un est
couvert
de
et I'autre
est
desséché.
porte
ces
mots
:
Sor
non
omnibus
aeque.
« Le
sort
n'est
égal pour
tous.
»
sec
représente le
métal
mort, desséché par la
fonte;
l'autre
continue
d'évoluer
et de
se
développer.
e. Une
pluie
abondante tombe sur
une
tour
de
forteresse.
La
:
Auro
Clausa
Patent. «
L'or ouvre
les
portes
fermées.
»
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44
Cette
image
évoque la
fable
deJupiter se changeant
en
pluie d'or pour
séduire Danaé.
L'eau « dorée »,
capable
de pénétrer les corps, tombe sur
l'Athanor
(la tour)
afin
de
pénétrer
la
matière
première
qui
s'y
trouve.
Caisson
J.
Quatre
fleurs épanouies
dont
les
ciges
sont menacées
par
le
tranchant
d'une
épée. Ce
motif
porte
la
devise :
Nutri
etiam Responsa
Feruntur. « Développe aussi les
oracles annoncés. »
Ces
« oracles
», au nombre
de
quatre,
correspondent
aux
quatre
«
fleurs
»
ou
couleurs qui se manifestent durant le labeur
alchimique
:
le noir, le
blanc, Ie
jaune
et
le rouge.
Ces « fleurs
» doivent
être
tranchées
à
la fin
de
leur
floraison,
ce
qu'indique
le sabre; mais pas trop tôt, ainsi que le
conseille la devise.
Caisson
4. Une
tour
en
ruine dont
la
porte
est
arrachée;
on
distingue une
entrave et trois pierres dans
la
partie
supérieure.
On aperçoit
deux
autres
entraves
près
de la tour.
La
devise :
Nu(n)c scio aere .' « Maintenant,
je
sais waiment.
»
La tour est I'Athanor
dans lequel
chacune
des pierres
a
subi
la
coction.
Les
entraves
sont
les
difficultés à
surmonter.
Caisson
5.
La pierre
cubique
des
compagnons flotte
sur
les
eaux.
Le sujet
est accompagné
de la
parole
de
Jésus
à
Pierre, que
rapporte saint Mat-
thieu
:
Modice
Fidei
Qtare
Dubitasti. « Pourquoi doutei-tu, homme
de
peu
de
foi?
»
La
pierre flottante
est
ici l'hiéroglyphe
du
Mercure des Sages.
Caisson 6.
Un
dé
à
jouer
est posé sur une petite table,
A
l'avant-plan,
trois
fleurs.
En haut de la
composition,
la
banderole ne porte que
cet
adverbe latin
: Utcumque. «
En quelque manière.
»
Ici
encore, le dé
à
jouer
désigne
la
pierre
cubique, la Pierre; et
les trois
fleurs
représentent les
trois phases
végétatives
de I'CEuvre.
DEUXIÈME
ST,ruN :
Caisson
r.
Des
nuages
empêchent
une
fleur
champêtre
de
recevoir
la
Iumière
du
soleil; au-dessus
de
la
composition
brille
une
étoile.
La
devise :
Reaertere et Reuertar. « Retourne,
et
je
reviendrai.
»
Durant le
labeur
alchimique, des nuées dérobent
aux
regards,
soit la
fleur,
soit l'étoile,
alternativement,
ce
qui
explique
la devise.
Caisson
2. Au
centre de
ce caisson,
une pomme,
et
cette
légende :
Digna
Merces
Labore. « Travail
dignement
récompensé.
»
Ce fruit
symbolise la
pierre philosophale,
but du
Grand
CEuwe.
Caisson3.
Le serpent Ouroboros
se dresse sur le
chapiteau d'une colonne
qui
se
tient
à l'envers,
c'est-à-dire
que
c'est
le
hauide
cette
colonne
qui
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CHARENTE-MARITIME
epose
sur
le
sol.
La
devise
:
Nosce te lpsum.
«
Connais-toi toi-même.
»
Or, dans
les manuscrits
anciens,
on peut
lire
: «
Vous
qui
voulez
connaître
la
pierre, connaissez-vous bien
et vous
la
connaîtrez. »
Quant à
la
colonne
renversée, c'est
une
disposition
qui
donne
à
I'en-
semble
I'apparence
d'une
clef.
Et
clef
et
colorune
de l'(Euvre
sont,
entre
autres,
des
noms
donnés
au
Mercure
par
les
Alchimistes.
Caisson,
4.
Une
chandelle
rayonne.
La
devise
:
Sic Luceat
Lux
Vestra.
<<
Que
otre
lumière
brille
ainsi.
»
La
flamme
indique l'esprit
métallique,
qui est la
partie intérieure
la plus
claire du
corps
alchimique.
Caisson
5.
Le
dessin
du motif a disparu;
seule
Ia banderole
est
restée
visible, avec
cette
inscription
en espagnol,
à
laquelle
manquent
les
deux
dernières
lettres
;
Non
son tales nos
Amor(es).
«
Ce
ne sont
pas
là
nos
amours. »
Fulcanelli
ne
fait
aucun commentaire sur ce
sujet
incomplet.
Caisson
6.
Il
en
est
de même
pour
ce
caisson
qui
présente
une
cage
à
oiseau
dans
laquelle
on
distingue
à
peine
un
petit
quadrupède
qui
semble
y
être
enfermé.
On
lit
difficilement
deux
mots
de
Ia
devise
:
Liberta
aer.
Mais
la
phrase
avait été
conservée
:
Ampasa
Liberta
Vera Capi
lrutus.
«
Yoilà
où mène I'abus de la liberté. »
L'animal exprimait
sans
doute
un
symbole
qui
rendait claire
la
devise.
Caisson
7.
Une
lanterne
renversée sur le sol est
éteinte.
Au-dessus,
la
devise
:
Sic
perit
Inco(n)stans. «
Ainsi périt
l'inconstant.
»
Deux interprétations
de
ce
motif
peuvent
être
données;
soit :
le
philo-
sophe
qui
ne
possède
pas une foi
assez
vive, cherche dans
les
ténèbres
cette clarté
qu'on ne peut
trouver
qu'en soi-même. L'autre
interpré-
tation fait allusion au
feu
de roue. dont
I'arrêt
entraîne
la perte
du
travail
déjà
accompli,
car
il
est
nécessaire
que
le
feu
entretenu au
laboratoire
brûle toujours
très régulièrement.
Caisson
8.
Deux vases,
l'un
d'une forme
élégante,
l'autre
un
vulgaire pot
de terre, sont
représentés
côte à
côte,
avec
cette
parole
de
saint Paul :
.ALIUD.VAS.HONOREM.ALIUD.IN,CONTUMELIAM.
«
Un
vais-
seau
pour un
usage
glorieux, un autre pour un emploi ordinaire. »
Le pot
de
terre est le
ua.re
de
la
nature,
fait
d'argile
rouge,
l'autre
est le
aase
de l'art,
qui
est
composé
d'or
pur;
ce sont Ià
les
deux
aaisseaux du
philosophe.
Ces deux vases
représentent
également
les deux
voies distinctes que
doit
choisir l'Adepte
pour
réaliser
le
Grand
CEuvre
: la voie longue et
coû-
teuse,
qui
est
le plus
souvent
employée;
I'autre voie,
rapide
et
qui
ne
coûte
presque
rien,
mais
difficile
à connaître.
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46
Caisson
g.
Un
serpent
est
coupé en deux.
Au-dessus,
cette
devise
:
.DUM.SPIRO.SPERABO.
«
Tant
que
je
respire,
j'espère.
»
Les
deux tronçons du serpent,
emblème
du mercure, indiquent les deux
parties du métal dissous, que I'on fixera plus
tard
l'une par l'autre.
TROISIÈME ST,ruT :
Caisson r.
Une
meule de
rémouleur toute
prête
à être
mise en
action
est
accompagnée de
ces
mots : .DISCIPULUS.POTIOR.MAGISTRO.
«
L'élève est-il supérieur
au
maître? »
La meule est I'un des
emblèmes
alchimiques exprimant
le
double pouvoir
du dissolvant naturel
:il
broie
et
aiguise;
le
maître
est
le soufre actif;
et le
disciple
est
le
premier mercure qu'on appelle
parfois
fidèle
et
loyal
seraiteur.
Caisson
z.
Une tête de Méduse,
avec
sa
chevelure de
serpents;la
devise
:
.CUSTOS.RERUM.PRUDENTIA.
«
La
prudence
est
la gardienne
des
choses.
»
Le mot
prudentia
signifie non seulement
la
prudence,
mais
aussi
la
Sagesse.
Quant
à la
tête de Méduse,
rappelons qu'elle
exerce
un pouvoir
pétirfrant
sur celui qui
la
regarde.
Caisson.r.
Un
avant-bras
se consume
sur un
autel.
La devise
:
.FELIX.
INFORTUNIUM.
« Heureux
malheur
»
Ce bas-relief
exprime
à la fois l'idée du
sacrifice
et
du
renoncement
exigés
par la
Science, et
le
tour
de
main
nécessaire
à
l'accomplissement
du
Grand-CEuwe,
par la voie
sèche
:
celle
du
feu.
Caisson
4.
Ur,.e banderole entoure le tronc d'un arbre
couvert
de
feuilles
et
de
fruits;
elle
porte
cette
inscription
: .MELIUS.SPE.LICEBAT.
« On
pouvait
espérer mieux.
»
Il s'agit ici
du premier soufre, qui
est
l'or des sages, lruit
pas
encore
mûr
de
I'arbor
scientie.
Caisson
5.
Deux pèlerins,
chacun tenant ostensiblement un chapelet, se
rencontrent.
On
aperçoit,
dans
le
lointain, un
athanor.
Les deux
vieil-
lards
portent une longue
barbe,
l'un
est
chauve
et s'appuie
sur
un bâton,
tandis qu'un
capuchon
couwe
la
tête
de
celui
de
droite.
C'est
ce
dernier
qui
s'écrie
:
.TROP.TART.COGNEU.TROPT.TOST.LAISSE.
«
Trop
tard
connu, trop
tôt
laissé.
»
Car
il
connaît enfin,
au
terme de sa vie,
le
rôle du
mercure,
le
fidèle
servi-
teur,
qui
est
ici figuré
par le vieillard de gauche
:
en effet,
si
on regarde
attentivement, on remarque
que le
chapelet
de
ce
vieillard forme
avec
son bâton, le
signe du
caducée,
hiéroglyphe du Mercure.
Caisson
6.
On
voit
trois
arbres; celui
du milieu
est
couvert de
feuilles,
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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CHARENTE-MARITIME
alors
que
les
deux
autres
sont
désespérément secs. La devise
:
.SI.IN.
VIRIDI.IN.ARIDO.qUID.
« S'il
en est
ainsi
dans les
choses
verdoyantes,
qu'en sera-t-il dans
les
choses
sèches? »
Or, «
notre pierre
naît
de
la destruction de deux corps
1
».
L'un
est
métallique, I'aurre minéral.
Caisson
7.
Un
labyrinthe porte
pour devise :
.FATA.VIAM.INVENIENT.
«
Les destins trouveront bien
leur
voie.
»
Ce
labyrinthe,
qui
ne possède
qu'une
seule entrée,
indique uniquement
la
voie
la plus
longue,
la
plus
aisée,
mais
la
plus compliquée;
et
l'al-
chirniste
risque de
s'égarer,
ainsi
que
dans un
labyrinthe,
dans les
dif-
ferentes
phases de son
travail,
à
moins
qu'il
ne
se
soit
muni du
fil
d'Ariane.
Caisson
8.
Le
relief
de
la
sculpture
est
effacé.
Il
ne
reste
plus que
deux
fleurs
dans
le
bas,
et
l'inscription
:
.MICHI.CELUM.
«
A
moi
le
ciel »
Il est évident
que
la
connaissance
des
astres
est
nécessaire à
l'alchimiste
s'il
veut mener
son
CEuwe à
bien.
Caisson
9.
lJn
sirnple
croissant
lunaire
est accompagné
de
cette
devise :
.DONEC.TOTUM.IMPLEAT.ORBEM.
«
Jusqu'à
ce
qu'il
emplisse
toute
la
terre.
»
La
lune,
hiéroglyphe
de
I'argent,
indique
le
but
del'CEuare au blanc,
et,
disent
les textes anciens,
la
lune
est
alors
dans son
premier quartier;
telle nous la
voyons ici.
quArRrÈMr,
sz,atz
:
Caisson
r.
Un
rocher
battu par
les flots. Deux chérubins
souffient
pour
apaiser
la
tempête
-
ou pour
I'activer?
La devise
:
.IN.PERICULIS.CONSTANTIA.
« La constance
dans les
périls.
»
La
constance
est
une
vertu philosophique
que tout
alchimiste
doit
pos-
séder,
surtout au début
du
travail alchimique,
car
les
principes oppoÉsqui se
heurtent,
déchaînent
une
véritable tempête dans
I'Athanor.
Caisson:.
L'humidité
a
grandement détérioré
ce
bas-relief;
cependant,
on
sait
que le
motif présentait
des épis de
blé, et
cette
devise
: .MIHI.
MORI.
LUCRUM.
«
La
mort est un
gain
pour
moi.
»
C'est
là
une
allusion
à
la
décomposition et à
la
putréfaction de
la matière
première
(l'CEuwe
au
Noir); et
par analogie,
la décomposition du grain
de
blé
dans
la terre,
avant de
germer et
de
croître.
r. Limojon
de
Saint-Didier : Ic
Triomphe
Hermétique.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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48
Caisson
J.
Un
avant-bras,
portant
une
blessure
apparente,
sort
d'un
nuage.
La
main
tient un rameau d'olivier.
La devise
:
.PRUDENTI.LINI-
TUR.DOLOR.
« La
douleur du
Sage
doit être
apaisée.
»
Le rameau d'olivier
est le symbole de la paix
dans
laquelle
doit
viwe
l'alchimiste
au
laboratoire;
et
ce sera
la
pierre philosophale
qui
lui
per-
mettra
de
supprimer la
cause
d'un grand
nombre
de
maladies,
donc
ces
maladies mêmes,
et les
souffrances
qu'elles engendrent.
Caisson
4.
Voici
le
serpent Ouroboros,
le
serpent
qui
dévore
sa
queue,
avec
cette devise
: .AMICITIA.
«
L'amitié.
»
Fulcanelli
considère
que
l'Ouroboros
« est,
avec
le
sceau
de
Salomon,
le
signe
distinctif
du
Grand
CEuvre
».
Quant
à
la
devise,
elle
signifie la
sym-
pathie
des éléments
dont
l'union
est
nécessaire
à
l'élaboration de la
Pierre
philosophale.
Caisson
5. La sculpture
est
tellement
détériorée
qu'on
ne
distingue
plus
que
quelques
lettres
: ...CO.PIA...
Caisson
6. Une
grande
étoile
à
six
rayons resplendit au-d<'ssus des
vagues.
Dans
le haut
de
la
composition,
une banderole porte
une
devise
latine
dont
le
premier
mot est
en
espagnol
:
.LUZ.IN.TENEBRIS.
LUCET.
« La lumière
brille
dans les
ténèbres.
»
C'est
là l'indication
d'une
eau
étoilée
qui n'est autre
que
le mercure
pré-
paré,
que
les philosophes
nomment
également
astre,
à cause de
son
aspect
brillant.
Caisson
Z.
Une
femme
plante
des
noyaux au pied
d'un
arbre chargé
de
fruits,
et autour duquel
s'enroule un
phylacière
portant
cette
inscrip-
tion
:
.TU.NE.CEDES.MALIS.
«
Ne
cèdepasaux
erreurs.
»
Les
Anciens désignaient
parfois
l'alchimie sous
le
nom
d'agriculture
céleste. La devise
s'explique, de même que le travail de la femme,
car
planter
sous un
arbre vigoureux
est
bien une erreur
et
un labeur inu-
tile.
Caisson
8.
Une
banderole
entoure
un
bouclier
rond,
avec
la
devise
his-
torique
de
la
mère
spartiate
:
.AUT.HUNC.AUT.SUPER.HUNC,
«
Ou
avec
lui,
ou sur
lui.
»
Vaincre
ou
mourir,
tel
est
le
sens de
l'inscription.
Ce
conseil
s'adresse
à
I'alchimiste
qui
se dispose
à
entreprendre
la première manipulation;
cette
opération comporte un réel
danger,
d'où
la
nécessité
du
bouclier.
Car
c'eSt
ici qu'il
faudra triompher du
dragon,
afin
de poursuiwe
l'CEuwe.
Caisson
9.
Une
plante,
qui semble
être
un coquelicot,
porte
quatre
fleurs.
Le
soleil brille
au-dessus
d'elle.
Malheureusement, la
devise
est
complètement
effacée.
Aussi,
on
ne
peut
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CHARENTE-MARITIME
que renvoyer
le touriste
à
I'explication
du
sujet analogue
(deuxième
série,
caisson
r).
crNqurÈMa
sÉnrc
:
Caisson
r.
Un
faune cornu
est
accroupi; il porte
des ailes,
et ses
mains
et
ses pieds
ressemblent à
des serres
d'oiseaux de proie. L'inscription
qui
I'entoure
comporte
deux
vers en
espagnol
:
. MAS.
PENADO.MAS.
PERDIDO.
.Y.MENOS.AREPANTIDO.
« Plus
tu m'as
nui,
plus
tu
m'as perdu, et moins
je
m'en
suis
repenti.
»
Ce
faune
est l'hiéroglyphe de
la
Matière première telle
qu'on
I'extrait
de's
mines.
L'axiome
espagnol
est
clair
pour
les
Philosophes
:
plus
les
réitérations
sont nombreuses,
et
plus
on brise
et
on
dissocie la
Matière
première, plus
la
quintessence
augmente la
pureté et
la
force
du résultat.
Caisson
z.
Une
couronne de feuilles et de fruits
est
liée par
des
rubans
dont les
noeuds
serrent
également quatre
petits
rameaux
de laurier.
Elle
est
encadrée
par la devise :
.NEMO.ACCIPIT.qUI.NON.LEGITIME.
CERTAVERIT.
«
Nul
ne I'obtiendra s'il n'accomplit
les
lois
du
combat.
»
C'est
ici
«
la
couronne fructifere
des
sages
», que l'alchimiste n'obtient
que rarement, malgré
les sacrifices
et
le
travail qu'il s'impose. Les fruits
représentent
les
biens terrestres que
pourra
acquérir
le
philosophe
si
ses
efforts sont couronnés
de
succês.
Caisson;.
Une
pièce
d'artillerie
du
xvf
siècle est représentée
au
moment
d'entrer
en action. Elle
est
entourée de
la
devise :
.SI.NON.PERCUS-
SERO.TERREBO.
«
Si
je
n'atteins
personne, du
moins
j'épouvanterai.
»
Dans
ce
bas-relief,
il
faut
voir
uniquement
le
sens
figuré,
car
«
de
même
que
le
canon
mal réglé
inquiète
par
son tapage, si les profanes sont
incapables
de
comprendre ces compositions, ils
seront
cependant
éton-
nés
de leur singularité ».
Caisson
4.
Narcisse
cherche
à
voir
sa
propre
image
se
refléter
dans
l'eau
d'un
bassin. Au-dessous,
le
phylactère
explique
:
UT.PER.QUAS.
PERIIT.VIVERE.POSSIT.AqUAS.
«
Afin qu'il puisse
revivre
grâce à
ses
eaux qui
lui ont donné la mort. »
Narcisse
est
le symbole du
métal
dissous
qui semble
demeurer
dans
un
état d'inertie.
Il se mire
dans
l'eau
-
mercurielle
-
du
bassin
qui,
espère-t-il, lui rendra sa vitalité.
Caisson
5.
L'arche
de Noé flotte sur les eaux, tandis qu'auprès
d'elle
une
barque
paraît bien
près
du
naufrage. Au-dessus
de
I'arche,
ladevise
:.VERITAS.VINCIT.
« La vérité victorieuse.
»
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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5o
Comme I'arche de Noé a flotté
sur les
eaux
déchaînées,
la
masse fondue
est venue
à
la
surface
dans
Ie matras.
Caisson
6. Une
femrne en proie au
désespoir est assise
sur unq tombe
sur
laquelle
on
lit
ce
mot
:
TAIACIS, La
banderole
qui
entoure
la
pierre tombale
porte
cette inscription
:
.VICTAJACET.VIRTUS'
«
La
vertu gît
vaincue.
»
Cette
icène
est I'hiéroglyphe
de la
mortification.
Fulcanelli
explique
que le
mot Taiacis
est en
iéalité
une
phrase
latine
écrite
à l'envers
: sic
ai
at,
ainsi dumoins...
(pourra-t-il
renaître).
Caisson
7.
lJne
colombe
qui
vole
tient
un rameau
d'olivier
dans
son
bec.
Le
phylactère porte
l'insèription
: .SI.TE.FATA.VOCANT.
« Si
les des-
tins t'y appellent.
»
On
lii
dans
la
Genèse,
qu'après le Déluge, Noé envoya
une
colombe,
et
celle-ci
revint
en
apporlani
une branche verte
d'olivier.
C'est
donc
là,
pour l'alchimiste,
iË
signe
que ses travaux
sont
dans
la bonne voie.
Caisson
8.
Deux bras, dont
les
m4ins
se
joignent,
sortent
des
nuages.
Au-dessous,
la
banderole
porte cette
devise
:
.ACCIPE.DAqUE.
.FIDEM.
«
Reçois ma
parole
et
donne-moi
la
tienne.
»
Les bras forment
un'triangle
dont
le
sommet
est dirigé
vers le bas,
hiéroglyphe de I'eau.
On
remarque
que ces bras ne
peuvent
appartenir
à la
même persoRne;
ils
indiquent
l'union nécessaire puisque
« toute génération
ne-se peut
accompiir
sans
le
secours
de deux
facteurs,
d'espèce
semblable,
mais
de
sexe difiérent
».
Caisson
9.
Deux colombes sans tête
qui
se
font vis-à-vis
sous une ban-
derole,
présentent
I'adage latin : .CONCORDIA.NUTRIT.AMOREM.
« La
concorde
nourrit
I'amour.
»
Ce
sont là
les
Colombes
de Diane,
allégorie
du
mercure
des sages. Dom
Pernety écrit
«
qu'elles
sont les
seules
qui soient capables
d'adoucir
la
férocité
du
dragon2 ».
SIXIÈvTE
SÉ,ruA
:
Caisson
r.
Une
main d'homme lance contre
un
rocher
sept boules qui
rebondissent. La
devise :
.CONCUSSUS.SURGO.
«
Heurté,
je
rebon-
dis.
»
C'est
là
I'image
de I'action suivie de
la réaction dans
l'CEuvre
alchi-
mique. Cette àction
ne
doit
pas
être
réitérée
plus
de sept
fois;
c'est
pourquoi ces boules
sont
au
nombre
de
sept.
e.
Dom Pernety : « Dictionnaire mytho-hermétique
»,
in
Art
et
Alchimie,
deJ. Van
Len-
neP,
p.
r90.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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CHARENTE-MARITIME
Caisson z. Un
arbre
mort,
aux branches et aux
racines
coupées.
Ce
bas-
relief ne porte
pas de
devise,
mais seulement deux
signes
gr"avés
sur un
cartouche
:
I'un
désigne en notation alchimique le Soufre, le second
le
Feu.
L'arbre
mort,
c'est l'arbre
sec,
hiéroglyphe
des
métaux
qui
ont
perdu
leur
activité
à
la
suite des opérations métallurgiques.
Ils dewont
être revi-
vifiés,
ce
qui
est
possible,
car
ils ont toujours
au
fond d'eux-mêmes,
une
partie
vivante
que
les philosophes
nomme
ît
Feu
or
Soufre
.
Caisson
7.
Une
pyramide
hexagonale
porte,
accrochés
à
ses
parois,
divers
emblèmes de
chevalerie et
d'hermétisme
:
casque, brassard, bouclier,
gantelets, couronne et guirlandes.
Sa
devise
est
tirée d'un
vers
de
Vir-
gile : .SIC.ITUR.AD.ASTRA. «
C'est
ainsi qu'on
s'immortalise. »
Cette
pyramide
est
l'Athanor, le
fourneau indispensable
à
l'élaboration
de
I'CEuvre.
Une
porte
en
bas donne
accès
au foyer;
au-dessus,
deux
plaques
se
font
vis-à-vis sur
les
côtés;
elles
obturent des
fenêtres
vitrées
qui per-
mettent de
surveiller
les phases
du travail.
Une
petite
plaque, fixée
près
du sommet, permet
l'évacuation
des gaz issus
de
la
combustion.
Ainsi, grâce
au
feu intérieur
de
l'Athanor, la
matière
s'élève
graduelle-
ment
jusqu'à
la
perfection.
Et
l'alchimiste
conquiert,
avec
la
Connais-
sance,
le haut titre de
chevalier; ce
que signifient
les
mots de Virgile
:
sic itur
ad
astra.
Caisson
4.Un
simple
pot
de
terre, fendu,
avec
son couvercle,
remplit
la
surface
du caisson,
avec la
devise :
.INTUS.SOLA.FIENT.MANIFESTA.
RUINA. «
A
l'intérieur,
on l'achève par sa seule ruine
manifeste.
»
C'est
la voie
sèche,
pour laquelle
on emploie
seulement
un
creuset très
ordinaire.
L'alchimiste ne
peut
suivre
les
phases
de
l'opération,
seule
la
rupture
du vase en une ou plusieurs
fentes
longitudinales, indique la
réussite
du
travail;
telle
est
l'explication de la
devise.
Caisson
5.
Une
main, dont le
bras est
bardé
de
fer,
brandit
une
épée
et
la
spatule.
La
devise
est
;
.PERCUTIAM.ET.SANABO.
«
Je
blesserai
et
Je
guerlrar.
»
L'épée
qui blesse,
la spatule qui
appliquera
le
baume guérisseur
sont,
en réalité, un seul et
même
principe
doué
d'un
double pouvoir.
Caisson
6. Un
lierre
s'enroule autour du tronc d'un
arbre mort,
dont
toutes les branches
ont
été coupées.
Derrière,
une
banderole
porte
ces
mots : .INIMICA.AMICITIA. « L'amitié
ennemie.
»
La Matière première,
sujet minéral, est
flgurée
par le lierre,
plante
vivace, d'odeur
forte
et nauséabonde, tandis
que
le
métal
est
représenté
parl'arbreinerte
qui
est
à
la
fois
scié
et
étreint.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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52
Caisson
z.lJn
centaure
est
à
demi caché
par
une banderole
portant les
sigles
du
Sénat et du
peuple romain.
Le
tout
décore un
étendard dont
la
hampe
est
fichée en
terre. Sur
la
banderole,
on
lit
ces
lettres : .S.P.QR.
«
Senatus
Populusque
Romanus
», qui accompagnent
les
aigles
romaines
et fôrment aujourd'hui,
avec
la
croix,
les armes
de
Rome.
On indique
donc
clairement
une
terre
romaine. et on pense, par
analogie,
au sujet
que les philosophes
nomment
terre
romaine et aitriol romain.
Caisson
8.
Un
jeune
gladiateur,
presque un enfant, pourfend à
grands
coups d'épée,
une ruche
emplie
de
gâteaux
de miel,
les
abeilles s'en-
fuient
apeurées.
Deux
mots composent
la
devise :
.MELITUS.GLA-
DIUS. «
Le glaive
miellé.
»
On peut volr
là le
symbole
du
premier
travail alchimique;
c'est_la
matière première qu'il faut
frapper
«
avec
l'épée magique du
feu
secret
».
Caisson
9.
Le soleil
dirige ses
rayons vers un
nid
de
farlouse
posé dans
l'herbe, et
contenant
un æuf.
La devise
explique : .NEC.TE.NEC.SINE.
TE.
«
Non
pour
toi,
mais rien
sans
toi.
»
C'est
là
uné
allusior
au
soleil,
père
de
la
pierre,
ou soufre.
Ce
père
de
la
pierre est donc
indépendant d'elle, puisque
la pierre provient
de lui,
donc les mots
:
nec
ti
(nort
pas
toi), s'expliquent aisément;
et comme
il
est impossible
de rien
obtenir sans
I'apport du soufre
'.
nec
sine
te
(mais
rien
sans toi).
SEPTTÈME SNruZ :
Caisson
r.
Le
bas-relief
représente les
«
Tables de
la Loi
», sur
lesquelles
on
lit
cette
phrase
en
français :
.EN.RIEN.GIST.TOUT.
Il
est
ici
question
de
la matière
première,
brute
et vile,
de
couleur
noire
et d'odeur
infecte, qui
n'est RIEN,
mais qui contient, en
puissance,
la
Pierre philosophale qui est
TOUT.
y Caisson
z. La
lettre'H,
surmontée d'une couronne.
Le phylactère
qui
Ja
I'entoure
offie
une inscription effacée,
mais dont on a conïeivé
le textè :
f
)IN.TE.OMNIS.DOMINATA.RECUMBIT.
«
En
toi
repose
toure
puis-
I
sance. »
I
ll
ne s'agit
pas
ici d'un
hommage
au
roi
de
France,
Henri IL
En
grec,
la
lettre
H
est
I'initiale
du
mot
Hélios
:
le soleil, Ie dispensateur
de
lumière,
l'esprit.
Quant
à la
couronne,
c'est
celle
qui récompense
le s élus.
CaissonJ.
Un
dauphin est enroulé autour
d'une ancre
marine. La devise
qui l'accompagne
donne une
explication ésotérique
: .SIC.TRISTIS.
AURA.RESEDIT. « Ainsi s'apaise cette
tempête. »
Le
dauphin
représente le
mercure, par analogie au
principe humide
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CHARENTE-MARITIME
et
froid de I'CEuwe. L'ancre
est
le soufre, dont
le
rôle
est
de
fixer
le
mer-
cure, comme I'ancre fixe les bateaux.
En outre,
I'opération
qui
consiste
à fixer
le
mercure offre une grande
ressemblance
avec
les tempêtes.
Caisson
4.
Un dragon
veille
à
I'entrée
duJardin
des
Hespérides, près d'un
arbre aux
fruits
d'or.
La devise
: .AB.INSOMNLNON.CUSTODITA.
DRACONE. « En dehors du dragon
qui
veille, les choses
ne sont
pas
gardées.
»
Le dragon est l'hiéroglyphe de
la matière
première
brute;
il doit
être
vaincu, afin
de
pouvoir
cueillir,
en
fin
de
travail,
les fruits d'or.
Caisson
r.
Un cygne vogue
sur une eau
calme; il
a
le
col
traversé d'une
flèche,
et
se
plaint
: .PROPRIIS.PEREO.PENNIS. «
Je
meurs par
mes
propres plumes.
»
Ce
cygne
représente
le mercure
dont
il
possède
deux qualités
:
la
blancheur
et
la
volatilité. Et comme
le
mercure doit être vaincu
par
le
soufre qui
le
fixe,
le
cygne
est
vaincu
et
fixé
par
la
flèche.
Quant
à
la
devise
:
l'oiseau
a
fourni
la
plume servant à empenner la
flèche.
Caisson 6.
Deux
cornes d'abondance
s'entrecroisent; au
milieu, le
cadu-
cée
de Mercure
surmonté
du
casque
ailé.
Ce
motif
est encadré
par
la
devise : .VIRTUTI.FORTUNA.COMES. «
La
fortune accompagne la
vertu.
»
Il
s'agit
ici
de
la
vertu
secrète
du
mercure
philosophiqua,
frguré
par
le
caducée.
Les
cornes d'abondance
représentent les
richesses qui peuvent
être acquises
grâce
à la
possession
du
mercure;
leur croisement en X
exprime
sa
qualité spirituelle.
On
remarque
que les deux
serpents
du
caducée
ont
une
tête
canine,
I'une
de
chien,
l'autre
de chienne.
Ce sont les deux
principes,
sem-
blables et opposés.
La qualité
du double mercltre
est
indiquée
clairement
par les deux
ailes
qui
se
trouvent sur le
casque,
et
également
sur
les
talonnières, en
bas
du motif.
Caisson
7.
Cupidon
brandit son
arc
d'une
main,
et
de
I'autre
une
flèche. Il
chevauche une chimère
sur
un
champ
de
nuages. La devise :
.AETERNUS.HIC.DOMINUS. « Ici
lemaître
éternel.
»
Cupidon,
symbole
de
l'amour,
est
le
maître de
I'CEuwe,
car
c'est
lui
seul
qui
a
le
pouvoir de réaliser
I'accord
entre
les principes
opposés
:
mâle
et
femelle.
De
I'union du
soufre
et
du
mercure
naîtra le
mercure
philosophique.
Caisson
8.
Voici
une
hermine
à
l'intérieur d'un
petit
enclos.
Sa
devise
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54
est
celle d'Anne de
Bretagne :
.MORI.POTIUS.qUAM.FEDARI.
« Plu-
tôt
Ia
mort
que
la
souillure. »
L'hermine,
pure
et
blanche, est I'image du
mercu.re
philosophique.
La palissade
tressée qui
sert
d'enclos à
l'hermine, représente
d'assez
près
le
réseau
de lignes
entrecroisées
qui
se
dessine
sur le mercure animé
et
I'en-
veloppe.
La devise est
toute
spirituelle
:
jamais
l'esprit
ne
pourra
travailler uti-
lement
à
l'CEuwe
alchimique, si
ses pensées
ne sont
pas
absolument
pures.
Caissoru
9.
Quatre
cornes
d'où
s'échappent des
flammes, avec
la
devise
:
.FRUSTRA. «
Vainement. »
Ces quatre
cornes
représentent les quatre feux de la coction
alchimique.
La
devise
s'explique
:
c'est
aainement
que I'artiste
æuvrera
s'il
prend
le
mot.feuàla lettre,
au
lieu
d'en
rechercher
l'esprit.
HUITIÈME
SÉA/T
:
Un
seul
caisson est consacré
à
l'étude
alchimique
dans cette dernière
série.
Il
représente des
roches
qui
se dressent au-dessus
des
flots.
La
devise
:
.DONEC.ERUNT.IGNES. « Tant que dureront
les
feux.
»
Les
rochers
représententla
terre;
les
flots,
l'eau; et Ie
ciel,
I'alr.
Quant
au
quatrième
élément : le
feu,
il
ne
figure ici
que
dans
la
devise,
mais
il
existe
dans
les
trois
autres éléments
: il
est
l'esprit,
l'âme et
la
lumière
des
choses.
le
feu,
I'homme
sera en
t),
Tant
que durera
écrit Fulcanelli.
rapport
direct avec Dieu
CHER
LA
BOURGES
CATHÉDRALE
Le
grand
portail
Le tympan
de la porte
centrale de
la
cathédrale
Saint-É,tienne
repré-
sente,
à
droite, I'Enfer. Le feu
est
activé
par des «
souffieurs
».
Les
dam-
nés
sont précipités dans une
chaudière.
On
remarque
que le
diable
de
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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CHER
l'extrême
droite
porte un
masque sur
la
fesse;
à gauche
du
chaudron,
plusieurs démons
portent
également
un masque, soit sur une fesse,
soit
sur
les
parties sexuelles.
Dans
le
chaudron, on aperçoit un moine dont
la langue
est
mordue par
un
crapaud;
tandis
qu'un
autre
batracien suce
le
sein
d'une
fille;
Eve
est tentée par
un
serpent
à tête
de
chien
:
« C'est
le
symbole
du
soufre
uni au
mercure
dans la substance
chaotique originelle
1.
» Le
long
du
chaudron
monte
un
serpent.
«
Un contrefort
de
la
façade
Un contrefort
de
la
façade, situé
au nord du
grand
portail,
entre
le
portail
Saint-Guillaume et celui
de
la
Vierge )), nous
offre
une énigme
ortail
Saint-Guillaume et celui
de
la
Vierge
alchimique
:
« L'un des
chapiteaux
des arcatures qui allègent
Ie
contrefort
présente,
parmi
d'autres
motifs, une scène curieuse,
répétée
de part et d'autre de
l'ornement central.
On
y
voit
un
jeune
enfant,
penché
sur un
griffon
ailé
qu'il
paraît
caresser
ou
saisir
2.
» Près de
lui,
un
autre enfant
tient
un
singe qui essaie
d'attraper un oiseau perché sur un arbre. «
On
retrouve
ici la recommandation de conjurer
la
volatilité
du
mercure »; et on sait
que l'Alchimiste
se
compare
au
singe qui tente
de
copier
la Nature.
Le
portail
sud
Au portail
sud,
Ie
Christ est dans
I'amande,
entouré classiquement des
quatre
symboles
: I'ange, le lion, le taureau ailé et
l'aigle.
A
gauche
du
porche,
parmi
les
autres apôtres,
saint
Jean
tient un liwe
ouaert:il
a les pieds posés en équerre
(signe
de
I'Initié).
« Dans
un
écoinçon,
se blottit un
Fou,
dont l'oreille
s'orne,
à sa
pointe,
de
I'inévitable grelot.
Lui font cortège,
dans les
autres espaces
laissés
libres entre les arcatures
:
un
aigle,
un
dragon
(emblème
de la matière
première),
et
un
loup
(symbole
de I'antimoine)
3.
»
D'énormes vantaux
de
chêne
ferment
le
portail; ils
ont été
offerts par
Jacques
Cæur;
c'est
pourquoi, sans
doute
des cæurs ailés
sont
sculptés
surlebattantdegauche,avec
la
lettre
I, en alternance.
Les
sculptures
du
battant de
droite
présentent des
R et
des
D
entre-
lacés.
Le
portail
nord
I,e
portail
nord,
fermé
comme
le portail
sud,
par
d'épaisses
portes
de
chêne sculpté présente, sur
ces
portes,
des
motifs
de trèfles
à trois feuilles
(ou
des fleurs
de
lys),
alternant
avec des
R,
et
formant
un
jeu
de
fond
sur
tout le vantail.
r.
Fulcanelli
:
Demeures
philosophales,
t. I, p.
zro.
z.
Ph.
Audoin
:
Bourges, Cité
première,
p.
2Z-24.
3.
Ibid.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
http://slidepdf.com/reader/full/la-france-des-lieux-et-des-demeures-alchimiques 55/160
56
-,€
ourses.
Cathédrale
Saint-É,tienne
(Portail
Sud)
It
liure
fermé
présenté
par le Chist
en
majesté
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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CHER
doute
est-ce
une
allusion aux trois
réitérations
du labeur
alchi-
tympan, on
distingue
avec
peine, tant
la
sculpture
a
souffert des
la Vierge tenant I'Enfant.
sacristie
qui
a également donné
à
la
cathédrale Saint-Étienne
l'imposant
édifice
voûté
servant encore
de sacristie ».
Dans la
cathédrale,
écrit Canseliet,
du côté gauche ou septentrional,
onzième travée,
l'élégante
porte
de
la
sacristie
(uestibulum),
offre,
l'écu
de
Jacques
Cæur,
qu'on revoit bientôt sur
les
croisées
d'ogives
et sur
les parties de vitres conservées
aux
On
reconnaît aux
mêmes
endroits
les
armoiries de
sa
femme
de
Léodepard
et
les sigles
mystérieux
R.G.
si
fréquemment
rele-
à
la
manière
d'une
signature,
dans l'iconographie
chère
au
puis-
Argentier.
»
....Ces
deux majuscules pourraient bien
cacher
le
conseil permanent
maître
au
disciple
devant le
choix
difficile de la matière
première
:
G;
prends
Ga.
»t
deux
panneaux
de la baie vitrée
éclairant
la
chapelle funér'aire qu'il
destinait,
«
nous
montrent la
scène
de
l'Annonciation,
où
Marie,
à
un
grand
livre
ouvert, tandis
que
Gabriel, à gauche, a mis
genou sur
le
sol, De
part
et
d'autre,
dans
les cadres
latéraux,
sont
personnages
:
Saint
Jacques,
la
coquille
au chapeau,
s'appuie de
la
dextre sur
son
et
porte,
de
la main gauche, un
livre
ouvert
qu'il
semble lire.
est barbu et
perpétuerait
cependant
les traits
de
Jacques
Cæur
5.
»
I'autre
côté
se
tient
sainte
Catherine.
Il
est surprenant que, parmi
un
nombre
de
saintes,
le
Grand
Argentier
I'ait
justement
choisie
placer
«
dans le
lieu
de son tombeau
»;
car c'est
« le
jour
de
et martyre
»,
que
mourut
Jacques
Cceur,
neuf'années
que
le
vitrail fut
mis
en
place.
tour nord
cul-de-lampe
situé
dans
Ia première galerie de
la
tour nord, dite
de Beurre, est
intéressant
au
point
de
vue
alchimique : «
Un
fou
à
lire
à
un singe :
emblème
pittoresque de
I'entreprise
folle
-
aussi
des
principes du
Grand
CEuvre
6.
» L'alchimiste,
ce
singe de
Nature,
apprend
ce
que
seul
le
Me{cure
des Philosophes
peut lui
E.
Canseliet
:
Atlantis,
no
r88,
p.
r5-16.
E.
Canseliet
:
Atlantis, no
r88,
p.
r7.
Ph.
Audoin
:
Bourges,
Cité
première,
p.
24.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
http://slidepdf.com/reader/full/la-france-des-lieux-et-des-demeures-alchimiques 57/160
58
enseign€r; c'est
seulement
grâce
à son aide
qu'il pourra commencer et
poursuivre son
CEuvre.
La
crypte
Dans
la
crypte,
on
pourra
voir
le
tombeau
du
duc
Jean
de Berry;
le
monument
ayant
été démantelé à
la
Révolution,
il
ne
reste plus que
le
grsant.
Mais
ce
qui étonne, c'est qu'aux pieds
de la statue funéraire
du duc,
au
lieu
d'un chien, c'est
un petit
ours
qui est couché. Or,
on sait que
l'ours
est
I'hiéroglyphe
de
l'étoile
polaire,
de la
constellation
de
la
« petite
Ourse
»
:
l'Étoile
sur
laquelle
tous
les navigateurs
ont
les
yeux
fixés,
celle
qui
les
guide à travers
les
mers. Et
les
alchimistes
se comparent
parfois à
des
navigateurs, et
ils parlent du travail alchimique
comme
d'un
voyage hasardeux
où
se
rencontrent parfois
des tempêtes.
Écusr
NorRE-DAME
Les
bénitiers
En
entrant par
le
portail
occidental, on voit, tout
de
suite à
gauche,
«
un
très beau bénitier du xvn siècle, dit, à
cette époque
et
plus expressément,
benoistier.
En
effet,
la
vasque
circulaire
peu profonde, élevée
sur un pied
cylindrique à base carrée,
nous montre, courant en frise, alternativement
et séparés par une
coquille
: vn
cæltr,
une
étoile
et une rose. Cette
fleur,
odoriferante
et belle, symbolise
la
Pierre Philosophale accomplie,
c'est-
à-dire le but unique et transcendant
que cultivait
Jacques
Cæur...7
».
Un
peu plus
en avant,
«
on découwe,
vis-à-vis de la porte sud,
un second
bénitier,
de
marbre blanc cette
fois, et
semé de fleurs de
lys
jusque
sur
la
colonnette en
balustre
à
piédouche
triangulaire, qui
le
supporte
le
long,
du
pilier
». Sur
la
doucine
bordant la coupe, « on
lit,
gravés
sur
une
Ceule ligne
et
en minces caractères,
ces deux vers
de
l'ceuvre
com-
mencée par
Guillaume
de Lorris : Tout se
passe
et rian
ne dure ne
ferme
choze
tant
soit
dure,
r5o7.
D'après Canseliet,
c'est
là
«
une
allusion
discrète
au
pouvoir
de
pérenne
conservation
de
la Médecine unitterselle, plus
connue
sous
le
nom de
Pierre
philosophale...t
».
Écrrsn sAINT-prERRE-LE-GUTLLARD
Dans
cette église,
on
peut voir,
du côté nord, une chapelle édifiée
au
xv'siècle.
7.
E.
Canselietl. Atlantis,
no r8E, p. r4.
8.
E. Canseliet Atlantis,
no
r88,
p.
14.
N.B.
-
Le nom
étrange
de
Guillard
accolé à Saint- Pierre, signifie
en vieux
lrançais
gail-
lard
:
<<
le grand
».
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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CHER
A
la
retombée des croisées, les culs-de-lampe présentent
des
anges
tenant
des
écus;
sur
I'un
d'eux, frgure la
coquille
Saint-Jacques,
sur
un
autre,
un
arbre
et
un grelot.
PALAIS
JACqUES CGUR
C'est
en
1443 que
Jacques
Cæur,
le
fastueux
Grand
Argentier du
roi
Charles VII,
fit
commencer
la
construction
de son palais.
La façade
N'entrons
pas
trop
vite dans cette luxueuse demeure.
Avant
même d'en
avoir
franchi
la porte d'entrée, on remarque, sous
les fenêtres,
des flrises
formées
de
coquilles
Saint-Jacques
et de coeurs
alternés.
Le rébus
est
simple
:
la
coquille évoque
saint
Jacques,
le
saint patrony-
mique
de
I'Argentiel,
et le cæur,
son
nom
de
famille.
Mais la
coquille, c'est
aussi
la Mérelle
de Compostelle
qui,
dans
la
sym-
bolique
alchimique, désigne
le
Mercure, tandis que Ie
Cæur représenre
le
Soufre.
Le
tympan de
la porte
d'entrée
-
toujours
à
l'extérieur
-
montre
un
ange
portant
dans
sa main
gauche
un
pot
où
s'épanouit
une
plante,
et
désignant
de sa
main
droite
un
phylactère,
il
s'avance
entre
deux arbres
qui semblent
être
un
figuier
(à
gauche), et
un
dattier. Sous
ses
pieds, l'écu
deJacques
Cceur
: les
trois
cæurs et
les
trois mérelles. De
côté er d'aurre
de l'écu, des plantes
indiquent
un lieu
champêtre.
L'ange
semble annoncer
quelque
chose,
bien
que la Vierge soit
absente
de la
composition;
mais
peut-être simplement
accueille-t-il
le visiteur
en
lui
indiquant, par le
truchement
du
phylactère,
qu'il
y
a
un
sens caché
dans
tout
ce
que
contient
la
demeure.
De
chaque côté de
la
porte,
deux
culs-de-lampe
:
à
gauche,
un homme
tient un liwe
ourtert,
et,
au-dessous de
lui, un
aütre personnage
tient
un
phylactère.
A
droite
de
la
porte
d'entrée, une porte
cochère présente,
en
culs-
de-lampe, deux
femmes
qui tiennent
chacune
un
phylactère.
Aucun doute n'est
possible
:
nous
entrons
dans
la demeure
d'un
alchi-
miste.
La
cour d'honneur
Tout
de
suite
en
entrant,
à
droite
de la
porte d'entrée, derrière la
porte
cochère que nous avions
vue sur
la façade, on
distingue des
petits pet-
sonnages
en
culs-de-lampe;
I'un
d'eux
est un
ange,
agenôuillé,
qui
tient
un
phylactère,
indiquant
une fois
de
plus que, dans
le
palais, la
N.B.
-
Le palais
Jacques-Cæur
est
fermé le mardi.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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6o
plupart
des décorations seront
à
double
sens;
et
un
autre petit
bas-
ielièf
: un homme
à
chaperon,
tenant
un liwe
ouaert de
sa main
gauche,
et portant
la
main droite à sa
tête.
(En
symbolique
alchimique, la tête
est le siège de l'Esprit.)
Dans cette
même
cour,
le
tympan d'une porte
présente
trois
arbres
exo-
tiques : palmier, figuier, et dattier,
au
milieu
de plantes.
Un encadre-
ment
entoure ce
motif.
«
Le
palmier
et
le
dattier,
arbres
de
la
même
famille,
étaient désignés
chez les Anciens,
par
un
mot
grec
qui
signifie
Phoenix
en
latin; ils
figurent
les
deux Magistères et
leur résultat...
»
Quant
au figuier
qui
se
trouve
au
centre, entre ces deux arbres,
«
il
indique
la
substance minérale
d'où
les
philosophes
tirent
les éléments
de
la
renaissance
miraculeuse du
Phénixe >>.
Sur
la
bordure
d'encadrement de ce
bas-relief,
on
découvre des lettres
isolées
et
dispersées parmi les motifs
qui,
mises
bout
à
bout,
composent
une
des
maximes favorites
de
Jacques
Cæur
:
DIRE.FAIRE.TAIRE.DE.
MAJOTE.R.G.
Or,
Ia
joie
de I'alchimiste réside dans son
travail
qu'il garde secret
et
«
qui
lui
rend
sensible
et familière
cette
meraeille
de
la
nature
»t.
Quant
aux
lettres
R.G.,
nous
avons
vu que
Canseliet
les interprète
comme
«
Recipe
G. t.
A
droite,
le
tympan d'une porte aveugle présente
également
trois
arbres,
ceux-ci
croissant
parmi
des chardons.
Mais
ces arbres
ont
une
particu-
larité
:
ce
sont
des orangers
ou
des pommiers
très
feuillus et
portant
ostensiblement de très gros
fruits.
On
peut
y
voir
une
allusion
au
«
Jar-
din
des
Hespérides
»,
un
des
thèmes
chers
aux
philosophes.
Lès
trois
tympans
Toujours
dans la
cour d'honneur, à
gauche
en entrant, trois
portes
s'ouvrent
sur
un
escalier
qui
conduit
à
Ia
chapelle.
Ces
trois
portes
qui
sont
côte à côte,
sont
surmontées, chacune,
d'un
tympan
dont
le
sujet
pourrait
être pris
pour
une scène
de l'office religieux,
mais
qui
évoque
plutôt un
rituel
hermétique
du
Grand CEulre, si
on
regarde attentive-
ment
ces
trois
motifs.
Sur
le
bas-relief de
gauche,
I'opérateur porte,
de
la main
gauche, un
livre
fermé,
emblème
de la
matière vierge.
La
cloche,
mise
en
branle,
annoncera l'æuf des Pâques
joyeuses,
l'æuf
philosophal.
Tandis
que le
troisième
personnage, à gauche,
qui
semble
très malade, vient
mendier
le remède
à
ses maux :
la
pierre.
Trois
hommes
sont
représentés
sur
le
tympan
central,
prêts
à partir
après
l'office
religieux.
A droite du
bas-relief,
un
personnage recouvre
I'autel
d'un
voile,
tel
un
bedeau
qui
range
tout,
une fois
la
messe dite.
9.
Fulcanelli
: Derneures
philosophales,
t. II, p.
173.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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CHER
Mais cet autel
ressemble plus
à
la pierre cubique
qu'à un autel véritable,
et
pour que
nous
ne nous y
trompions
pas,
on
remarque,
sculpté au
centre
du
cube,
un
matras
contenant
uî
cæur
et une coquille,
surmontés
d'une
croix;
ainsi
nous sont indiqués
le
creuset
(la
croix), le
mercure
(la
coquille);
et
le soufre
(le
cæur). Donc,
plutôt
que
I'autel,
il
est
permis
de
penser
que ce cube représente
le fourneau par
lequel
vient
d'être
opéré
le travail
alchimique
: I'union
du
soufre et
du
mercure.
Au
centre de
la composition,
un
homme
de condition
ajuste sur sa tête
son chaperon,
tout
èn élevant
les
yeux au
ciel, en
action
de grâces
sans
doute;
il
tient
à
la
main une bourse
qui
semble
lui
être
précieuse. Il
est
précédé par
un
homme
de
mise modeste,
un
serviteur,
qui
marche
à
tâtons,
les
yeux
fermés
sur
le secret;
il tient
à
la
main
un rosaire.
Enfin,
sur le troisième tympan,
trois
dames de
qualité sont guidées par
un enfant.
Ont-elles
assisté
à
I'office alchimique? Ou bien,
ce
bas-relief
ne serait-il pas une allusion au trauail
des
femmes,
au
jeu
des enfants? Cette
troisième h^ypothèse paraît être
la
bonne, car, en
hâut
et
à
âroite
de
la
composition,
un ange présente
un
croissant de
lune,
comme
la
coquille
hiéroglyphe du mercure.
La
salle des
festins
ou
grande salle
La visite
du palais commence,
en
général,
par
la salle des
festins.
Le
manteau
de
la
grande
cheminée
est
orné
de
lys et
de
roses,
ce
qui,
dans
la symbolique alchimique,
signifie la
réalisation
du
Grand
CEuvre.
Des petits
singes cabriolent
parmi
ces
fleurs.
A
droite
de
la
cheminée,
s'ouvre une
porte,
sur le tympan de
laquelle
« I'alchimiste
Jacques
Cæur
fit sculpter des cerfs-volants...
»,
ce
qui
évoque « le cerf
inquiet
et
fugitif
» : le mercure philosophal
r0.
Ce sont,
plus exactement,
un
cerf et
une biche
(à
gauche)
:
les
deux principes de
même
espèce
et de sexe opposé.
Il semble
bien
que le
cerf
représente
la
chose animée
nécessaire
au Grand
CEuwe; c'est
le
seraus
fugitivzs,
le
serviteur
fugitif,
le
symbole
du
mer-
cure.
Ajoutons
que, telle
la
cheminée, le
tympan
de
cette
porte
est
décoré
de
fleurs
de lys.
Dans cette grande salle,
un
bas-relief
en cul-de-lampe
représente
«
un
fou sculpté, facilement reconnaissable à
son capuce à oreilles,
qui
a
la
grande singularité de montrer
avec
l'index, sa
bouche
fermée
d'un
cadenas
».
Ce
personnage
frgure
l'artiste,
I'alchimiste qui
« s'est
fait
fou
pour
devenir sagerr
»>.
ro.
Canseliet
:
Deux
Logis alchimiques,
p.
ro8
et
rog.
rr.
Id.,
Alchimie,
p.r4r.
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6:
Cette image «
expressive et
amusante »
illustre une devise du puissant
Argentier :
« En
close bouche
N'entre
mouche. »
«
Conseil
impérieux
de
discrétion,
propre
à
la
pluralité
des
vieux
auteurs
12.
»
La
chambre de
I'argent
Cette
pièce
se trouve
juste
au-dessous
de la
Chambre
du Trésor.
Le tympan de la
cheminée
s'orne d'un ange à
phylactère, ou
plutôt,
d'après Philippe Audoin, d'une
jeune
femme qu'il surnomme
« La
Fiancée
», et qu'il
estime
« riche d'implications symboliques
13
».
« Il s'agit
bien d'une
femme, écrit-il, et non d'un ange,
comme
l'in-
diquent
les
commentateurs distraits;
il
suffit
pour
s'en assurer
de
l'envisa-'
ger de profil : le renflé du
corsage,
les torsades de cheveux
qui s'échappent
d'un diadème orfevri de roses, ne laissent aucun
doute
-
pas plus d'ail-
leurs que
la
haute ceinture qui comprime
la
taille
et
fait valoir,
selon la
mode du temps, la saillie du ventre et des
hanches. Les bras
largement
écartés, elle déploie
un phylactère plus qu'à demi brisé,
qui portait
la
devise du maître de logis :
A uaillans
(ici
un cæur) riens
impossible. Les
ailes, dont le plumage
est ciselé
avec une extrême
finesse, s'étalent de
part
et
d'autre
des épaules...
«
On
ne
rmit
pas les
pieds de
la dame
:
elle
est
issante
d'un
petit
jardin,
clos d'une palissade de vannerie que surmontent
diverses fleurs parmi
lesquelles
on
peut reconnaître des
églantines
et des pâquerettes
à demi
closes.
....« La figure feminine serait ainsi désignée comme
une allégorie
alchi-
mlque.
... «
C'est
une vierge verte, une vierge
noire, une parturiente souterraine
qui
connaît l'É,ros dans sa fureur et aux
yeux de qui les
labours, dès
qu'on y
a
jeté
la
semence, cessent
d'être innocents : Notre-Dame
de
l'Alchimie
ra.
»
Or,
les
alchimistes considèrent généralement
la corbeille
tressée
-
d'où
s'élève cet ange-femme
-
comme
la représentation de
la matière pre-
mière. Ainsi,
la
matière volatile,
le Mercure, source unique
du Grand
CEuwe,
s'élève,
triomphante,
de la Matière travaillée.
La
Chambre du
Trésor
D'après Fulcanelli,
la
pièce la plus intéressante
du PalaisJacques Cæur,
rq.
E. Canseliet
:
Deux Logis alchimiques,
p.
57.
rg. Ph, Audoin :
Bourges, Cité
première, p. 146.
r4.
Ph.
Audoin
:
Bourges, Cité
premiàre,
p.
r53.
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CHER
est
la
chambre dite
du Trésor,
mais
qu'on
peut
imaginer
consacrée
à
des
travaux alchimiques.
TRISTAN
ET
YSEULT
Un
cul-de-lampe
représente,
dit-on,
Ia rencontre
de
Tristan
et
Yseult,
tandis que la
tête
du
roi
Marc
s'aperçoit
dans le feuillage
d'un
chêne
où
il
se
dissimule. L'arbre
semble sortir d'une
curieuse
pierre
cubique,
sur
laquelle
les yeux.des
deux amants sont
Êxés
comme
pour
attirer i'atten-
tion
sur
elle.
Nous retrouvons
ici
le
symbole du Lion
Vert,
d'où le nom
de Léonois
ou Léonnais, porté
par
Tristan
15.
Pour compléter le symbole,
à
gauche,
sur un
arbre,
est
perchée
une
chouette,
l'oiseau
d'Hermès.
LA
CHEMINEE
De chaque
côté
de
l'élégante
cheminée de
la
Chambre
du
Trésor,
on
remarque
deux
petits
personnages.
A
gauche,
et
en
haut du pied-droit, à Ia
rencontre
du manteau,
un
homme
qui
semble
«
imprégné
de
paresseuse
quiétude
», tient un
phy-
lactère
qui
présente
«.des..lettres qui
ne sont
ni
latines
ni grecques
», er
qui sont proprement illisibles.
De
I'autre
côté
de
la
cheminée,
un
jeune
et
imberbe
personnage
gratte
sa
mandore, sans
doute
«
afin de rappeler que la
source des
felicités
terrestres
reste
l'Art
de
Musiquer6
»t.
D'autres petits culs-de-lampe
ornent
la pièce
:
à
gauche de
la
cheminée,
on voit
un ange avec des
banderoles, et
à
droite, un
homme porte
avec
peine
une énorme
lanterne.
La chapellè
Entrons
dans
la
chapelle;
c'est
une grande
pièce
bien
éclairée, et
dont la
voûte
est ornée
d'anges à
phylactères,
peints
par
Jean
Fouquet.
On
remarque,
à
droite
et à
gauche
de
l'emplacement
de l'autel,
deux
réduits
exigus
ménagés
dans les murs.
« Singulièrement,
ces
deux logettes sont pourvues d'une petite cheminée
sur
laquelle
glisse, d'une étroite fenêtre,
la lumière
du
jour,
inclinée
et
parcimonieuse
17.
»
Plutôt
que de
les
considérer
comme
les
oratoires
de.facques
Cæur
et
de
son
épouse,
il
est
permis
de
penser
que I'Argentier,
travaillant
à deux
foyers,
«
unissait
ses
efforts
à
ceux du chapelain
collaborant
à
l'autel,
et
cela
dans
le double domaine
d'activité ésotérique, religieux
et
laïque..,
»
r5. Fulcanelli
:
Mlstàre des
cathédrales, p. r8o.
16.
Canseliet
:
Trois Anciens Traités
d'alchimie,
p.
lX.r7.
E.
Canseliet:
Alchimie,
p.
186
et
r87.
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64
En sortant
de
la
chapelle, on admire
le tympan
extérieur
de la porte
qui
« est vraiment extraordinaire », écrit
Canseliet
: « La Vierge
juvénile,
agenouillée sur un coussin, pose sa main gauche sur
le livre
qui
est
ouvert
et
que maintient un angelot. De
la
dextre,
elle
a
relevé son lourd
et
long
manteau, tandis
qu'elle
écoute,
attendrie, la salutation
de l'ange
qui tient
le phylactère montant
en
oblique : Aae Maria
gratia
plena.
t>
Or, ainsi que Fulcanelli l'a dit et redit
: «
Il
suffit de trouver
le
phylac-
tère sur
n'importe
quel sujet
pour
être assuré
que l'image contient
un
sens
caché...
»
Le
lis,
placé entre
la
Vierge et
l'ange, montre trois fleurs épanouies
:
« Symboles de la pureté,
ces
fleurs rappellent
les
trois
réitérations
qui...
purifient
le
mercure
par le feu
et
le sel. La Vierge qui était noire
est
devenue blanche.
»
« Emblème
de
I'esprit,
une
colombe
semble
unir,
dans son
vol,
le globe
avec
le
livre
ouvert et
descendre
sur celui-ci,
afin
de
signaler
que
la
matière
est
maintenant animée
et
que,
par
suite, elle
est
devenue la
terre
.feuillée
LE.
»t
L'HÔTEL LALLEMANT
La famille
Lallemant, comme son
nom I'indique,
est
originaire d'Alle-
magne; de Nuremberg, précisent
certains
généalogistes.
L'incendie de r487, qui ravagea
Bourges, n'épargna pas
la riche
maison
des
Lallemant;
ce
fut
Jean
Lallemant,
seigneur
de
Maragne, receveur
général
de Normandie,
qui
fit
reconstruire,
tout
de suite après
l'incen-
die, la demeure que
nous
connaissons
aujourd'hui.
On entre dans
l'hôtel
Lallemant par
la rue Bourbonneux. Sur le
tym-
pan de
la
porte d'entrée qui s'ouvre
sur Ie passage incliné qui mène
à
la
cour, deux chimères boivent au Graal,
un mâle
et
une femelle : les
deux principes
opposés.
En
commençant
la visite de I'hôtel,
lorsqu'on
monte
les
premières
marches,
avant
le passage
voûté,
un cul-de-lampe présente un clerc
brandissant un matras à long
col,
dont
le manche est
taillé
en siffiet, pour
bien indiquer
que I'ustensile
est creux,
et afin qu'il n'y ait aucune erreur
quant
à son
emploi
re.
C'est ainsi
que I'avertissement nous est
donné : nous
sommes bien
dans une demeure alchimique.
Les
cours
Dans
la
cour
de gauche
en
entrant,
dans
le
coin
sud-est,
en
cul-de-lampe,
se montre un fou coifié d'un casque ailé,
tel Mercure, mais orné de
r8.
Canseliet :
L'Alchimie expliquée sur ses textes,
p. r8g et rgo.
rg. Fulcanelli : Mlstère
des cathédrales,
p.
r83 et r84.
N.B.
-
L'hôtel Lallemant
est
fermé
le mercredi.
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CHER
roses
à
cinq
pétales. Il retient de la
main droite
un
animal
prêt à bon-
dir, et il tend un os de
la main
gauche, en tirant
la langue.
Au-dessous
de
lui,
un
petit
bas-relief
présente
un fou qui
tient également
quelque chose
qu'on
ne peut distinguer, et
tire
aussi
la
langue;
mais
il
ne
porte
pas de
casque.
Rappelons quelefou évoque
le
mercure,
«
unique
et
propre
matière
des
sages
», ainsi que
l'écrit
Fulcanelli.
TOURELLE NORD.OUEST
Dans
cette
même
cour,
s'élève, vis-à-vis
de
la
précédente,
une
autre
tourelle
seryant
de cage d'escalier.
Sa
porte est
surmontée
d'un fronton
triangulaire
portant, dans I'angle
supérieur, une sphère entourée de flammes. Dessous, un médaillon
ovale
présente
un
beau visage
aux
traits
réguliers,
coifié
d'un
casque
de
forme
curieuse
:
une
tête de
dauphin,
terminée
en
spirale,
à
la
façon
de
l'ammo-
nite
20.
Ce
médaillon
est cerclé
d'une légende
en
latin
:
PARISIUS
FILI
PRIAM
REX
TRECE
ILEN
MAGNAM.
La
cour d'honneur
En sortant du passage
voûté,
à
droite, sur
la façade
principale de
l'hôtel,
on
distingue,
à
Ia
retombée
des
linteaux
qui
surmontent
les quatre
fenêtres,
un véritable
bestiaire
alchimique.
«
On
peut
y
reconnaître,
de droite
à gauche et de haut
en
bas : un taureau;
une
sirène
au
miroir;
les
vestiges
d'un
singe
ou d'un
homme;
un
Centaure, issant d'une
coquille
d'escargot,
brandissant une
arme
disparue et se
couvrant
d'un
bouclier
à
face humaine; les
vestiges
d'un
cerf
ailé; un aigle; un
lion;
une
sorte
de basilic ou
griffon
dont
la
tête a disparu, mais dont on
reconnaît
les
pattes antérieures de rapace,
les
ailes,
et
l'arrière-train
de
lion
2r.
»
La
loggia
:
salnt Christophe
A
gauche de la façade principale, dans
la cour d'honneur,
on voit
une
loggia,
dans
laquelle
est enclavé un
bas-relief
de
pierre peinte.
Il
repré-
sente
saint
Christophe
22
déposant
I'Enfant
Jésus
sur
un
rocher, juste
après
qu'il
lui
eut
fait
traverser
[e
torrent,
ainsi que le
veut
la
légende.
Au
second
plan,
on
aperçoit
un
ermite
qui porte
une
lanterne
et vient
ro.
Une
tête
de
guerrier est
sculptée
sur
la
façade
de
I'Hôtel
de
ville de
Paray-le-Monial,
portant
le
même
casque, mais se
termine
en épousant
la forme
de
la
nuque.
zr.
Ph.
Audoin :
Bourges,
Cité
première,
p.
185.
r:
.
Saint
Christophe,
dont le nom
primitif Offerus
signifre
pour tous
«
celui
qui porte
le
Christ
»;
mais
pour
les
hermétistes,
Christophe est mis pour «
Crysophe
» :
celui qui
porte
l'or.
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66
à
leur
rencontre.
Or,
I'ermite,
c'est aussi
l'Hermire, le disciple d'Her-
mès.
Le
géant a encore les pieds dans I'eau;
il
est vêtu d'une sorte de tunique
très lâche,
retenue
par une large
ceinture
présentant des
lignes entreroi-
s/es
semblables à
celles
que
présente
la
surface
du
dissolvant
alchimique
lorsqu'il a
été
canoniquement
préparé. Tous les
alchimistes
reconnaissent
ce Signe
qui indique,
extérieurement, la substance mercurielle
23.
Ajoutons qu'on
peut compter
neuf
pierres sur ce bas-relief.
La salle à
manger
De la loggia, on
pénètre directement dans
la salle
à
manger.
Au
plafond,
c'est
à
une
tête
de lion
qtt'est suspendu
le lustre.
(Le
lion,
hiéroglyphe
du soufre.)
Une
poutre
montre
des
bucranes
peints : la putréfaction.
Les lattes du plancher sont disposées
de
façon
à
former
une gigantesque
toile
d'araignée.
L'araignée mystique, explique Fulcanelli
2a,
c'est
Ariane,
dont
le
fil
est
nécessaire
à
qui
veut
entreprendre
l'CEuvre
alchimique
qu'il
ne pourra mener
à
bien si le
fil
conducteur ne
lui
évite
deseperdredans les méandres
aventureux
du travail.
En outre,
le
plancher
est
divisé
en
huit parties, par
des
lignes transver-
sales partant du
centre, comme
le
serait
une galette
:
la galette des Rois,
hiéroglyphe de
la matière
première,
dans
laquelle
se
trouve
le
baigneur.
La
chapelle
En
montant
à la
chapelle,
dans le
tournant
de
I'escalier,
on aperçoit
en
levant la tête,
un personnage étrange, coifié
d'un
casque
à ailes, et les
jambes
en
équerre.
Il
tient
dans
ses mains
une sorte
d'énorme
poisson
couvert de grosses
écailles; à
l'une
de ses extrémités est accroché
un
gre-
lot qui, vu
sous un certain angle, prend
la
forme
d'une
tête de mort.
Quelques
marches
plus
haut,
juste
avant d'entrer dans
la
chapelle, on
voit également, sous les marches
de
I'escalier
en levant
la
tête,
quatre
petits
personnages
: deux semblent être des moines
ou
des clercs,
l'un
d'eux tient un livre
ouaert
(hiéroglyphe
de
la matière
qui
a été
travaillée);
l'autre moine,
le visage
enfoui
dans un
capuchon,
est
en
prière. Vis-à-vis,
un personnage
porte un
bonnet
carré,
tel
un
docteur,
et
tient un livre
fermé(la
matière
encore vierge,
telle qu'elle sort de la mine); tandis que
le quatrième
personnage,
qui
a
I'apparence d'un
chevalier,
présente
un phylactêre,
et porte un rosaire
à
sa ceinture.
Entrons
maintenant
dans la chapelle, en songeant
à
la pensée de
Fulca-
Fulcanelli
:
M'tstère des catludrales,
p.
186 et
suiv
Fulcanelli :
tri,tstère des
cathédrales,
p.69.
3.
24.
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6E
début
du Grand CEuwe ». Pour cela, il
faut
ouvrir «
avec
l'aide
du
feu,
le
Grand Livre de
la
Nature
».
5.
Une colombe
auréolée,
entourée de
rayons
et de
flammes.
C'est
le
signe
de I'Esprit,
de
l'illumination nécessaire
à
l'accomplisse-
ment
de l'CEuvre
alchimique.
Travées l
I
Angelot
avec
livre
ou-
vert
4
II
Livre
dans les
flammes
7
III
Angelot
avec
croix te-
nant un dévidoir
lo
Ma lettre E
dans
un
brasier
l3
V
Angelot
avec
rosaire
r6
VI
Une
main sort
du
ro-
cher
r9
VII
Angelot
avec
guirlande
et grelot
VIII Pot de terre
éclaté
25
IX
Angelot
souffiant
des
flammes dans une
corne
s8
X
Gouttes
d'eau
tombant
d'un
vase
2
Rose
hermétique
5
Colombe
auréolée
8
Sphère dans
la
coupe
ll
Enfant quijette
des
co-
quilles
r4
Vase renversé
t7
Enfant
agenouillé et
serpent
20
Oiseau perché sur une
corne d'abondance
23
Angelot
avec
colombe
c6
Sphère
au-dessus
des
flammes
29
Un angelot
pos€
une
coquille
sur des
flam-
mes
PLAFOND DE LA
CHAPELLE
DE L,HÔTEL
LALLEMANT
3
Angelot
avec
rosaire
6
Corbeau entouré
de
flammes
I
Enfant sur un
cheval
de bois
t?
Coquille
avec
plusieurs
lettres
E
r5
Enfant
avec
bourdon
r8
Avant-bras
enflammé
2l
Fillette
urinant
dans
un sabot
24
Pot
de
terre
éclaté
27
Angelot portant
du
feu
3o
Carquois avec
flèches
et
'
arc
détendu
6.
Un corbeau entouré de
flammes
est
perahé
sur
un crâne qu'il bec-
quette.
Un
phylactère
l'entoure.
C'est
là
le
symbole de
la mort
et
de
la
putréfaction. Le
corbeau
est
I'hiéroglyphe
de
la
couleur
noire, la première des trois couleurs alchi-
mrques.
7.
Un enfant ailé,
qu'on peut supposer être du sexe
feminin
-
car
il
est vêtu d'une robe
comme
la
fillette
du
caisson
s
l
-
est
à
demi
age-
nouillé
devant
une
croix
grecque
et
il
fait
manæuvrer un dévidoir.
La croix grecque est l'hiéroglyphe du creuset. Ce motif
indique,
sché-
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CHER
matisé,
le
traaail des
ÿmmes
qui surveillent
le
feu
de
I'athanor
tout
en
filant leur
quenouille.
8.
Une
sphère est
soumise
à
I'action du
feu
dans une coupe ouvragée;
elle
est
surmontée des
signes
3
R.
Ces
signes indiqüent la nécessité
des
trois
réitérations;
c'est
le
symbole
de l'extraction du
soufre
hors de
la matière
première
travaillée.
g,
Un
angelot
brandit
un
fouet et
fait caracoler
son
cheval
de bois.
C'est
le
ludus
puerorum,lejeu
des enfants.
ro. La lettre-E
est
posée
horizontalement
au
centre
d'un feu
violent.
C'est
la
dissolution
et
la
purification,
c'est-à-dire
I'élimination
des sco-
ries
par
le feu.
r r.
Un
angelot,
les pieds
posés dans
une coquille,
jette
devant lui des
petites
coquilles
qu'il
semble
tirer
d'une corbeille
tressée,
La
corbeille
tressée,
c'est
la
matière première.
La multiplication
des
coquilles rappelle
le travail
alchimique
par
la
voie
longue.
r
z.
Une large
coquille
dans
laquelle se trouve
un
scorpion ligaturé
par
un
phylactère
formant un
X.
Plusieurs
E
entourent
la
composition.
La lettre E
représente
la dissolution;
la
coquille est
l'hiéroglyphe
du
mercure.
Le scorpion
dans
la
coquille
figure
la frxation
du
mercure;
et
le
X
formé
par
le phylactère
est
le
symbole de
la
lumiàre manifestée,
dela
rose
hermétique
qui fleurit dans
le
creuset.
lS.
Un
enfant ailé tient
un
rosaire
qu'il
s'efforce
de
briser sur son
geRou.
Le rosaire
(ou
patenôtre) est l'hiéroglyphe
du
soufre, et briser ce rosaire,
c'est
la figuration de la sublimation du soufre.
14.
A
cause
d'un
lien
rompu,
un vase
décoré
se
trouve
renversé; une
partie
du lien
est
restée dans
la
gueule
d'un lion
dont
la tête
stylisée
ressemble
beaucoup
à
un soleil.
De
ce
vase
renversé
s'échappent
des
flammes.
Le
lion,
comme
le soleil, est
l'emblème
du
soufre.
Ce
motif
est
l'illustra-
tion
du
précepte
alchimique
: solve et coagula,
dissous
et
coagule.
r5.
Un
angelot
porte sur l'épaule
un
bourdon
de
pèlerin, et tient
de
I'autre
main, un
phylactère
qui
passe
autour du
bourdon.
Le
bourdon est
le symbole
du
pèlerin,
c'est-à-dire
du
mercure,
eu'on
appelle
parfois
«
le voyageur,
le pèlerin
».
Ajoutons
que
le pèlerin
de
Compostelle
est
celui
qui
porte
la
coquille.
r6.
Une
main droite,
sortant
d'un
rocher d'où s'échappent
des flammes,
brandit un
cylindre creux
d'où
sortent
des
feuilles
en
haut,
et des tiges
en
bas.
La main et le
cylindre
sont
entourés
d'un phylactère.
C'est
là le
cylindre
dans lequel le mercure s'est
refroidi
après
son pas-
sage
dans
le
feu.
L'opération
a
réussi, puisque
le feuillage
vient la cou-
ronner.
r7.
Un
enfant agenouillé,
au visage grave et
réfléchi,
a le
front
ceint
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
http://slidepdf.com/reader/full/la-france-des-lieux-et-des-demeures-alchimiques 69/160
7o
d'un
bandeau. Il
tient un
livre
ouuert
qu'il
désigne.
A
ses pieds, un ser-
pent expire
en
se
piquant
la
tête
avec
sa queue.
Derrière
le
reptile,
un
amas de
pierres.
Un
phylactère
se
déploie
derrière
I'enfant.
Le
bandeau
qui
entoure
la
tête
de cet
enfant
est
le
signe de
I'Esprit;
il
est
orné
de roses
séparées
par
des
perles, or
pierre
précieuse
et
rose
mystique
sont des noms donnés,
entre autres, à
la
Pierre
philosophale. Ce ban-
deau
rappelle
que
la
voie
sèche
et
rapide
n'est
connue
que
par
intuition
ou
révélation
divine. Le
serpent
est
l'hiéroglyphe
du
mercure;
I'amas
de pierres
estle
morut-joie,le
petit monticule
de pierres que les combat-
tants
élevaient autrefois
en
signe
de victoire.
r8.
Un avant-bras
enflammé,
dont
la main saisit
de grosses châtaignes;
un
phylactère
accompagne
le
sujet.
A
propos des châtaignes,
Fulcanelli
écrit
que
«
ce
fruit
est une
figuration
assez exacte
de
la
Pierre philosophale, telle
qu'on l'obtient
par
la
voie
brève ».
Il
y
a sept châtaignes sur
ce
motif,
car
on
ne
doit
pas dépasser
sept
multiplications
ou
réitérations
26.
r9.
Un enfant ailé
porte
sur
son
épaule
une
guirlande
terminée par une
sonnette
ou
un grelot.
Près
de
lui,
on voit un
autre
grelot.
Le
grelot
est l'accessoire du
Fou,
c'est-à-d.ire
du
mercure.
go.
Un oiseau battant des ailes
sur
une corne d'abondance débordante
de
feuillage
et de
fruits qu'il
becquette.
L'oiseau
représente
le
mercure, et la
corne
d'abondance
est le synrbole de
la Pierre
philosophale
qui
prodigue
ses
richesses
à
qui
a
su
I'obtenir.
z
r.
Une
frllette, écartant
sa
robe
des
deux
mains, satisfait
un
besoin
naturel
dans
un
saàof.
L'urine
est
le nom que les Anciens
donnent parfois à
leur
mercure; le
sabot
représente
le
creuset.
ze.
Un pot
de terre suspendu est
incliné;
sa
large ouverture est
fermée
par un
parchemin
lié
autour comme
un
vulgaire
pot
de
confitures.
En
éclatant,
ce
pot a
livré
passage
à
des macles
de
difiérentes grosseurs.
Le seul signe
auquel on reconnaît la bonne
marche
du travail alchimique
par la voie sèche esc
l'éclatement
du
récipient
à
la fin
de
l'opération,
car l'opacité du
pot
de terre
rend
impossible la surveillance
de la muta-
tion.
23.
Un
angelot
tient
un
rosaire; une colombe vole près de
lui.
Après
le
Déluge,
la
colombe,
envoyée
par
Noé,
revint
en
apportant
un
rameau
d'olivier.
La
colombe
est donc
pour
I'alchimiste,
le
signe que
ses
travaux sont dans la
bonne
voie.
Elle
est
aussi
le
signe
de I'espérance,
et
la
signification de la
composition peut
être le
conseil
donné au
philo-
sophe
:
« Prie et espère,
»
Par
ailleurs,
les
colombes de
Diane
représentent le mercure
des Sages,
26.
Voir Fulcanelli : Demeures
philosoPhales,
t. II,
p. 1?r-r?2.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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CHER
et
comme
le
rosaire
est
I'hiéroglyphe
du
soufre,
on
peut supposer
que
le
motif
signifie que
le mercure a
apporté
le
soufre
à
I'angelot.
?4.
Une
ruche commune,
en
paille,
est
entourée
de
ses
abeilles, et
sur-
montée
d'un
phylactère.
La ruche
est
le
symbole de
la
matière
première.
e5. En
souffiant
dans une
corne,
un angelot
attise
des
flammes,
et semble
se
hâter
de
transporter
ce
feu
indispensable.
26.
Une
sphère armillaire
surmontée
d'un
phylactère,
est
placée
au-
dessus des flammes.
La
sphère
armillaire
n'est pas sans
rappeler,
par
ses
bandes,
la matière
première.
Ici, c'est
le
symbole
de
I'extraction
du soufre par le
feu.
27.
Un
angelot
porte
une
vasque contenant
du feu.
On
sait que
le
feu
est
l'élémer,t
essentiel
de
toute
opération
alchimique,
ainsi que
I'indique
également
le
caisson
25.
28.
Un vase
renversé,
suspendu à
un phylactère,
laisse
échapper
des
gouttes
qui tombent dans
le
feu.
C'est
bien
là
l'eau
ignée
et le feu
aqueux,
symbole
cher aux
philo-
sophes.
Le motif
représente aussi
le
Sceau
de
Salomon,
formé par
les
deux triangles
symboliques
du
feu
et de
I'eau.
zg. Un angelot
dispose une
coquille
sur
des flammes.
C'est
le
symbole
de I'eau
mercurielle.
3o.
Un
carquois
garni
de
flèches est surmonté
d'un arc
dont la
corde
est
desséchée;
un
phylactère
est enroulé
autour de
cet
arc.
Un
X
est
formé par l'arc
et
sa
corde.
Nous
avons
vu
que
la
lettre
X
est
I'hiéroglyphe
de
la
lumière
maniÿstée. Les flèches
dans
le
carquois
indiquent
que
la fixation
doit être
faite, mais le
temps n'est
pas
encore
venu,
puisque
l'arc
n'est
pas
bandé.
LA
CREDENCE
Dans
cette même chapelle,
on
voit,
à
droite
de la fenêtre,
creusée dans
la
muraille,
une
petite
crédence
du
xvr'
siècle; elle
pose
une
énigme
que
seule
une explication alchimique peut
résoudre. En effet, sur
les
piliers
engagés
de
ce
petit
meuble,
dans
Ie
haut,
on
distingue
les
emblèmes
du
merüfie
philosophal
:
la
coquille
Saint-Jacques, surmonté
des
ailes et
du
trident
(attribut
de Neptune).
C'est
l'indication des
deux
principes
:
aqueux
et
volatil. Au
fronton, deux dauphins
symétriques
et trois gre-
nades
enflammées complètent
la
décoration de
cette
crédence.
Sur
le
fond
concave
de la niche,
les
lettres
groupées RERE
et RER
sont
repétées
trois
fois. La
signification
en
est
simple
:
il faut réitérer
trois
fois
la même technique, soit
la calcination,
ainsi que
I'indiquent
les
trois
grenades
ignées
du
fronton.
On remarque,
en
outre,
que
la niche
est
entourée
de roses
à
cinq
pétales
:
la
réalisation
du Grand
CEuvre.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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72
Les dauohins
Fulcanefii écrit qu'on peut
voir
des
dauphins
sur
plusieurs
motifs
déco-
ratifs
de I'hôtel
Lallemant;
par
exemple
à
la
fenêtre
médiane
de
la tou-
relle d'angle, au
chapiteau
d'un
des
piliers, et au faîte
de
la petite
cré-
dence
qui
se trouve
dans
la
chapelle.
Or,
le Dauphin
était
le fils aîné
des
rois de
France.
Et
le dauphin est
bien
un
poisson
rolal,
que
l'alchimiste
doit capturer au
filet
dans
les
r//s.
DANS
LES RUES
Comme
à
Prague, Bourges possède
depuis
des siècles
une
rue
de
I'Al-
chimie,
Celle-ci
avait
reçu,
«
à diflérentes
époques
et en
commençant
par
la
plus
éloignée, les noms d'Arquemre,
d'Alhemye
etd'Alchymie.
Il
est
fort
intéressant
d'apprendre
qu'elle
abritait, au
début
du xvtrr'
siècle,
«
la
maison de I'Escolle
où
autrefois
aussi
pendoit
pour enseignel'Ar-
quem)e
»
(Répertoire
Bidard, r7o6)
».
Tout
près,
se
trouve
«
la
rue Mausecret qu'il
faut
entendre
Monsecret,
selon
l'assonance
cabalistique,
plus
exactement
l'à-peu-près phonique
-
étonnamment utilisé par
le
savant Grasset
d'Orcet
-
et
non
pas sui-
vant
l'étymologie
qui
se montre ici
fallacieuse
2?
».
w
LA
CELLE-BRUÈRE
Non
loin
de
I'abbaye
de Noirlac,
à
La Celle-Bruère, sur
la
façade
de
l'église, deux pierres de
remploi expriment
exactement la
lutte des
deux
principes
de
méme
nature
qui
s'affrontent
et
s'opposent
:
I'actif
et
le
pas-
sif, le fixe et
le
volatil.
A gauche, ce
sont
deux
hommes
en
bliaud
qui
luttent;
une
inscription
se
lit en haut à
droite
du
bas-relief
: Froto
ardus.
Sur le
bas-relief de
droite, les tuniques
des
lutteurs,
ornées
de chevrons,
semblent
être brodées.
Les deux hommes sont barbus. Aux pieds de
celui de gauche, un pot
renversé
d'où s'écoule
un
liquide
1.
27.
E.
Canseliet
:
Alchimie,
p.
59-60.
N.B.
-
La
Celle-Bruère
est
à
7
km de
Châteauneuf-sur-Cher.
r.
Le
vase
renversé
d'où
s'échappe
un
liquide
se
retrouve sur
le
bas-reliefdes lutteurs,
sur la
cathédrale
de
Chartres.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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CHER / CÔTE.D'OR.
'Entre
les
pieds
de
l'homme
de droite, on distingue'ün petit
chien
que
cette lutte semble
exciter. Or,
le
chien
était consacré
à
Mercure,
et ce
dieu, rappelons-le, est le symbole du
nTercure
philosophal.
Il
est évident
qu'on
trouve ici un exemple frappant de la même
nature
des
deux
principes
:
sur
le
bas-relief
de
gauche,
les
lutteurs
sont
imberbes
et vêtus comme
des paysans.
A
droite,
au contraire,
ils portent
tous
deux
la barbe, paraissent plus
âgés'et
d'une
condition sociale supérieure.
La
lutte
est donc engagée d'égal
à égal,
cÔrn-D'oR
BEAUNE
HOSPICES DE BEAUNE
Nicolas
Rollin, chancelier du duc de
Bourgogne
Philippe le Bon, fonda
eî 1447 I'hôpital de Beaune.
Sa
devise forme le
jeu
de
fond
du carre-
lage
du
grand
dortoir,
de
la pharmacie et
de
la
chapelle.
On
la trouve
également peinte sur les murs.
Cette
devise :
Seule
*,
indique I'appartenance du
chancelier à
la
Science
alchimique,
car
il s'agit là
de
la véritable, de la
seule étoile, celle qui guida
les
Rois Mages, et qui guide aujourd'hui encore les Philosophes
et les
Sages. Cette devise entoure les
initiales
de Nicolas Rollin et de son épouse
Guigonne Salins :
N et G.
Tapisseries
Toujours
au
sujet de cette devise,
le maître E.
Canseliet
écrit
qu'à
I'Hôtel-
Dieu,
«
on
peut
la
relever,
aujourd'hui
encore, sur
des tapisseries
fla-
mandes
du xv"
siècle
qui y sont conservées. Elle s'y complète, non sans
gagner
en précision, de
la
colombe
perchée
sur une branche de
chêner
»t.
On remarque que, sur les
tapisseries,
la devise
SEULLE * est bien accom-
pagnée des lettres N
et G entrelacées,
mais
aussi de
l'écu
du chancelier
:
trois
clés renuerstîes et une
tour.
Sur
une des tapisseries,
la
Vierge se tient au milieu d'une coquille,
avec
cette devise :
Ut Claplamil. La Vierge
représente ici I'eau
mercurielle qui
s'élève
de la coquille qui I'a
contenue.
t.
E.
Canseliet
:
Deux
Logis
alchimiquas,
p.
86.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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74
Une
autre tapisserie représente une
Annonciation
:
I'ange
tient
un
phy-
lactère
et
s'approche
de
la
Vierge qui
présente
un
liwe ouvert, hiéro-
glyphe de la
matière
première
qui a été travaillée.
Au-dessus de
la porte
de
la
salle
Saint-Louis,
une
tapisserie
bleue
attire
l'attention
:
I'Agneau
a
la
gorge ouverte,
et
son
sang s'écoule dans
le
ciboire. Ce sujet
fait
irrésistiblement
penser
au
curieux
tableau
de
Brixen,
au
Tyrol,
dont nous
entretient
Fulcanelli dans
le
Mystàre des
cathédrales
.'
c'est
la fontaine
qui
donne
I'immortalité.
EURE.ET-LOIR
LA
CHARTRES
CATHÉDRALE
Avec
la
cathédrale
tout
entière,
« il
s'agit
bién d'alchimie »,'écrit Louis
Charpentier
qui
s'étend
longuement
sur « la
science cachée
incluse
dans
la
cathédrale,
la
transmutation humaine
»,
car
«
I'alchimie
et
I'architec-
ture
sacrée sont
inséparables
I
».
Le
Portail
Royal
Au
centre, dairs
I'Amande
mystique, le Christ bénit de la
main
droite,
tandis
qu'il
tient
un
livre
ÿrmé
de
la main
gauche.
Juste
au-dessous
du
tympan,
on
remarque
une
rangée
de
statues du
xII'
siècle
:
ce sont quatorze personnages
qui,
tous,
tiennent
un
phylac-
tère et présentent le liare
fermé.
A
leur
gauche,
on
voit
un grand
vieillard
qui porte
à
la
fois
une
couronne
et
une
auréole,
ce
qui indique
son carac-
tère hermétique. Debout
devant
un
fauteuil, il
tient
une cithare
de la
main
droite, et de
sa
main gauche, dissimulée
à
demi
sous
son manteau,
il
élève
une fiole
qui
ressemble
à un matras. Sous ses pieds,
on
distingue
deux monstres
à tête
humaine;
I'un
d'eux a
des
ailes
et
des
pattes
d'oi-
seau.
La
cithare
rappelle
que
I'alchimie
est parfois appelée
Art
de Musique, et
c'est
pourquoi
nous
trouvons souvent des musiciens dans
les
sculptures
de
I'art
médiéval.
r.
Louis Charpentier :
Mystères
d.e
lacathédrale
d,e
Chartres,
p.58,54
et
Ez
(Éd.
Laffont).
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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EURE-ET-LOIR
fÊh-q-*:
Chartres, cathédrale
Notre-Dame
(Portail
Royal)
lts Géme aux
alchimiques
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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76
Les deux monstres
« représentent les
corps
bruts
dont
la
décomposition
et
l'assemblage...
fournissent
cette substànce secrète que nous appelons
mercure
»,
écrit
Fulcanelli
2.
La baie
de gauche
du Portail
Royal
qui
montre au tympan
l'Ascension
du
Christ,
est
encadrée
de
voussures
dont
les
sujets représentent les
signes
du
Zodiaque et
les
travaux
des champs.
Sous
le
tympan, à
gauche, les
trois piemières
statues
foulent
aux
pieds
des
êtres
anormaux
qu'il
convient
d'étudier :
le
roi
hermaphrodite.
à
es
êtres
anormaux
qu'il
convient
d'étudier :
le
roi
hermaphrodite,
à
la
tête de
reine et
à
la
poitrine
absolument
plate,
écrase
un homme nu
a
tête de
reine et
à
la
poitrine absolument plate,
écrase
un homme nu
étreint
par des
serpents.
Le
souverain voisin
pèse
sur une
femme
qui
saisit
d'une main la
queue
d'un reptile,
et
caresse
de
l'autre la
tresse
de
ses cheveux,
réunissant
ainsi Ie
symbole du
mercure
(le
serpent),
et
de
l'esprit
(sa
chevelure).
Quant au troisième
personnage, une
reine
manifestement enceinte, elle
se tient
sur deux dragons, une
grenuche, un
crapaud,
un
chien
et un
basilic
à visage de singe.
A
droite de la baie,
une
femme dont le
visage
est
détérioré,
repose
ses
pieds
sur
deux
animaux
:
ils
figurent les deux
principes
semblables,
mais
de sexe opposé.
Le
portail
nord
Comme
le
Portail
Royal le
portail nord
ou
portail
de la Vierge, possède
trois
baies. C'est
le
portail des Initiés.
Sainte
Anne
se
tient
au centre du
portail;
elle
porte
la Vierge.
Tout
dans
son
maintien
et
sa physionomie exprime
la
vie
intérieure
qui
est celle de
l'Initiée
:
c'est
la mère de la Mère, la
Grande
Mère,
celle qui
a
la
Connais-
sance.
Cinq
personnages se
tiennent
de
chaque
côté de
ce
porche
:
A
gauche,
Moïse
porte
les Tables de
la
Loi,
qui
sont
curieusement sur-
montées
par
un
serpent
à tête de
dragon.
Puis,
Abraham
avec Isaac qu'il
va sacrifrer; c'est
un bélier
qui
forme
Ie socle de
la
statue.
Melchisédec,
lui,
porte
le vase
philosophal,
et
« du
Graal
présenté
par
le
roi
de
jus-
tice,
émerge
la
Pierre,
base
pérenne
de
l'Église
future,
et presque
équar-
rie
à ce niveau
3
».
De
l'autre
côté
du porche, un
personnage
tient un
disque
qui montre
la
Croix
grecque
(le
creuset),
au
centre
de
laquelle
on
voit
distinctement
la rose
(la
pierre
philosophale). Saint
Pierre,
reconnaissable
à
la
clé
qu'il
porte, tient
également une
règle.
Un
autre
personnage
a
dans
ses
bras
un
agneau,
et
ses
pieds reposent
sur
un
dragon
(la
matière brute).
Sur
la
aoûte sculptée
de
ce
porche, parmi
les
détails
de
la
Création
du
Monde,
on
remarque
un
groupe datant du
xrrre siècle,
et
représentant
z.
Fulcanelli
: Demeures
philosophales,
t.
l,
p.
z4z.
3.
E.
Canseliet
:
Atlantis, no
236.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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EURE-ET-LOIR
Adam
et
Ève,
ayant à
leurs pieds le démon
:
un monstre
à
tête
de
chien
et à
queue
de serpent, symbole
du
soufre
uni
au
mercure.
l"a
baie de
gauche-présente
la
Visitation :
la
Vierge
et
sainte Elisabeth
semblent
converser, tandis que
le
prophète Daniel déploie
un
phylac-
tère, ce
qui
indique
que
ces
personnages
ont
une signification
ésoté-
nque.
Chartres,
cathédrale
Notre-Dame
(Portail
Nord,
sous
la
voussure)
I-a
prise
du
saumon sur les indications
de
I'Ange
En
outre,
les socles
des statues représentent,
de
gauche à droite
: le
buisson
ardent,
qui
est le
feu
secret des
alchimistes; un homme
qui
verse
un liquide
dans
un
chaudron, c'est la
rubification;
et
le
troisième
sujet
représente un animal
écailleux
qu'on
devine être un
dragon,
bien
qu'il
soit
cassé
: c'est
la
matière
brute.
Un
homme
tient
une
équerre,
et, sur la
statue,
on
lit
I'inscription
:
Philosophus Magnus.
A
la
baie de
droite,
les
six
personnages
tiennenr
tous
un
phylactère,
donc
indication
d'un
sens
caché.
A droite
de
cette
baie,
un
personnage
tient un
globe
dans
sa
main
droite.
Quant
aux
socles,
ils
présentent
égà-
lement
un
intérêt
certain
:
un
palais,
qui
est
en réalité
un Athanor;
un
dragon
qui fait un
câlin
à
un
homme;
un personnage
avec
un monstre.
Tandis
qu'à
gauche
de la
baie,
les socles
présentent
:
un homme
mons-
trueux
se tient
le
pied;
un
homme
à
_visage
négroïde
porre
un
globe
et
saisit
un
serpent
pal
la
queue;
et
enfin
une
licàrrue
mâle.Tous
cès
sujets
sont
des
symboles
alchimiques.
Sainte
Modeste,
adossée à
un
pilier
à
droite
de
ce
même
porche,
tient
le
livre
ÿrmé.
Sous ses
pieds,
le
socle de
la
statue monrre
tiès
visiblement
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78
le puits celtique
de
la
crypte, afin que les initiés sachent,
dès
l'entrée,
qu'ils
trouveront
là
quelque
lumière.
Toujours à ce même'portail, sur un des
piliers
à droite, on
voit «
deux
colonnettes sculptées en
relief,
et
portant,
l'une,
l'image
du
transport
de
l'Arche par un
couple
de
bæufs,
avec
la légende
: Arca
cedeis,'l'autre,
l'Arche qu'un homme recouwe d'un voile, ou saisit avec
un voile,
près
d'un
tas
de
cadavres
parmi lesquels
on
distingue
un
chevalier
en cotte
de mailles;
la légende
étant
:
Hic
amititur Archa
cederis
(amititur,
vraisem-
blablement pour
amittitur)a
»». La
traduction
:
« Ici on la
dépose,
par
l'Arche
tu
ceuweras.
»
Dans
I'Arche
errirour.rte
de Ia colonnette de
gauche,
on
aperçoit
le
compas
et
une
boule
ronde qui
peut représenter le Monde;
mais
le
compas
indique
suffisamment
quel devait être
le
contenu
de
l'Àrche
:
le monde
est
formé de poids
et
de
mesure.
Le
oortail
sud.
dit
Portail
des Chevaliers
Coàme
les
deux autres
portails
de
la
cathédrale,
ce
portail
comporte
trois baies.
Il
est consacré
au
Christ
Enseignant
que
l'on
voit
au
centre,
tenant le
livre
encore
fermé.
Ses
pieds sont posés
sur la
tête
de deux
monstres
:
à droite,
un dragon
ailé
dont
le
corps
se termine en queue
de
serpent; à gauche,
un
lion.
Nous
avons donc
là une fois de plus,
les
deux principes
: le
volatil
et le fixe.
De
chaque
côté
du
portail
central
se tiennent
cinq
personnages, qui
tous présentent
des
phylactères;
parmi ceux-ci
on
remarque saint Pierre,
avec Ia
clé et
la
règlé
:
la
clé
est nécessaire
pour bien comprendre
I'usage
de
la
règle et savoir
l'employer.
De
I'autre main,
il
tient
une rose : le
but
frnal.
Au
porche
d.e gauche.les chapiteaux
présentent
: «
la
Porte
ouverte
au
Palàis fermé du Roi
»,
selon la formule chère à
Basile
Valentin.
Le Palais
est dans
les flammes
:
le feu
nécessaire
à toute opération
alchimique.
Au-dessous
d'un
Pape,
le
socle
présente
I'athanor.
Deux
chevaliers
semblent adorer une
figure
étrange
:
s'agit-il
du
Baphomet?
A droite
de ce porche,
on voit un chien et
un
aigle
: le fixe et
le
volatil.
Et
un
supplice
de la
roue
: le
«
feu
de
roue
».
Au
porclu
de
droite, sous
une statue
représentant
un moine, on
remarque
un
chapiteau curieux
:
des
moines
entourent un
tonneau,
tandis qu'un
moine,
marchant
devant les
autres,
lit dans
un
livre
ouvert.
Les
oiliers du oortail
sud
Devânt le
por'tail,
se
dressent
quatre
piliers
tarrés, sur
lesquels
sont
4.
L.
Charpentier
:
Mystères
fu la
cathidrale
dc Chartres.
P.
9r-92.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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EURE.ET-LOIR
sculptés des
petits bas-reliefs; on en compte
six
par
rangée verticale
sur
chacun des
côtés,
donc.vingt-quatre
par
p.ilier; et.comme
il
y
a quatre
piliers,
ce
sont quaffe-vingt-seize
sujets
sculptés
qui
représentent
-
pour
la plupart
-
les
diverses
opérations
du
Grand
(Euvre.
Mais plusieurs
d'entre eux
sont
assez
détériorés
par
les intempéries.
Cependant,
on remarque
un
bas-relief
auquel
se
réfere
Fulcanelli,
dans
le
Mystàre
des
cathédrales,
et
qui rappelle le septième
médaillonde
la
façade
de Norre-Dame de
Paris,
ainsi qu'un
quatre-feuilles
de la façade
occiden-
tale de
la
cathédrale d'Amiens
:
un
personnage, près de
l'Athanor,
a
quitté ses vêtements et
n'a
gardé
que
sa
chemise;
ceci
n'a rien d'anormal
Iorsqu'on
sait
qu'en utilisant la
voie
sèche,
il
est
indispensable
d'entre-
tenir
une
température qui
avoisine
r
eooo.
Sur
le
premier
pilier,
à
gauche
en regardant le porche,
les
six
bas-reliefs
d'une
des rangées verticales représentent
la
décapitation de
saint
Jean-
Baptiste. Tout en
haut du
pilier, Salomé
porte
la
tête
du
saint
sur
un
plat,
selon
I'iconographie
classique.
Sur
une autre face de ce même pilier, un bourreau lève une épée
pour
décapiter un homme qui
sort
la
tête d'une^tour, waisemblablement
un athanor
:
c'est
Ia
décapitation
du Roi, «
ce chaos surprenant et
curieu-
sement
homogène, lequel
est
aussi
dénommé la tête
mwte
-
caput
mor-
tuum », et
qu'il
est
nécessaire
de
séparer
du
compost
5.
Sur le
deuxiàme
pilier,
la quatrième
figure,
en
partant
du
bas,
représente
une femme qui
tient
un
écusson
sur
lequel figure l'oriflamme
aux
trois
pennons, emblème des
trois
couleurs
de
l'CEuvre
:
le
noir,
le
blanc et
Ie rouge; elle
personnifre
l' Évolution.
Au-dessous, une
femme
tend
d'une main
un
voile, tandis
que de l'autre
elle tient un écusson
sur
lequel
est
sculpté un
corbeau,
symbole
de
la
couleur
noire. EIle
représente la Putréfadion.
'
En bas du pilier, c'est
une
femme
qui
surveille
l'athanor : «
le
travail
des femmes », disent
les
alchimistes.
Sur
une
autre
face,
un
écu
présenté
par
une
femme
assise,
montre
le
serpent, emblème de
Mercure.
Au-dessous, une
femme
également
tient
un écu
avec
un cæur flam-
boyant
(le
soufre)
et
une
colombe
(le
mercure philosophal).
Puis une femme
montre
un écu
sur
lequel
est
un
aigle.
Une
des rangées verticales
(celle
qui
donne
sur la
cathédrale),
présente
des
rois
couronnés
jouant
des
instruments
de
musique, tous difiérents :
c'est
I'Art
de Musique,
un
des
noms
donnés
à
I'CEuwe alchimique.
5.
E. Canselier : Abhimie
expliquée, p.
2oS,
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8o
Sur
le
troisiàme
pilier,
la
rangée verticale
-
donnant également
sur
la.
cathédrale
-
montre la
même caractéristique
:
des
rois
jouent
des
instruments
de musique.
§ur une autre
rangée,
un des
petits
bas-reliefs
présente deux
jeunes
gens
qui
se
battent,
un pot
renversé
d'où
s'écoule
un liquide
est à
terre
:
c'est
la lutte des
deux
natures.
Au-dessus de
ce
motif,
une
femme présente des feuilles
sur
un écu.
Une
femme
tient
un
écu
sur
lequel
on
distingue
une biche;
tandis
qu'en
haut
du
pilier,
une femme présente
une
couronne.
Un
autre sujet
-
qu'on retrôuve
très souvent
dans
les
sculptures
hermé-
tiques : c'est
un
cavalier
désarçonné
qui se
cramponne
à la crinière de
son
cheval.
Le
coursier,
symbole
de rapidité et de légèreté,
indique
la
substance spirituelle; son cavalier,
c'est
le
corps métallique grossier;
cette allégorie
indique l'extraction
des
parties fixes
par
les
volatiles,
c'est-à-dire
la
Dissolution.
Enfin, sur
un écu
présenté par une femme,
un
aigle
est
sculpté
:
faire
aoler
I'aigle,
selon l'expression des alchimistes, c'est
faire sortir la lumière
et
la
porter à
la
surfacê, soit
la
sublimation.
Sur
une autre face du
pilier,
un bas-relief montre
une reine
assise; elle
renverse
d'un
coup
de pied un
serviteur agenouillé
qui
lui présente
une
coupe.
Ce motif figure
la
dissolution du vif-argent avant
d'en obtenir
le
mercure commun.
Au-dessous, un
cavalier casqué, et
en
armure,
tient un écu sur lequel on
distingue
un lion.
Le
Lion est
le
signe
de
I'or,
donc
de
puissance et
de
perfection,
ainsi
que
le
souligne
le
chevalier
couvert
du
haubert
de
mailles.
Sur
le quatrième
pilier,
un bas-relief
montre
une
femme qui tient
en
laisse
un
dragon
couronné. C'est certainement
la
légende
de
sainte Marthe;
mais
le
dragon
couronné
s'apparente
à celui
de la statue de saint Marcel,
au
porche
de
Notre-Dame
de
Paris.
A
gauche de ce
portail,
de chaque
côté
de
l'entrée
de
la
tour
sud, on
n'est
pas
sans
remarquer l'âne
qui aielle
et
la
truie qui
j.le.
La
truie
qui
file
est
malheureusement
assez
détériorée,
et
on
ne distingue
plus que la partie inferieure
de la truie.
Cette truie
qui
est
peut-être une
laie, et,
alors,
il
convient
de savoir que
ce
vocable
«
qui
signifiait
la
fiente
des
bëtes
noires,
rappelle
ici,
du point
de vue cabalistique, le
caput
mortuum des
alchimistes,
souvent pris par
eux
pour les feces
inutiles et sans valeur
du
mercure philosophal
6
».
6. E.
Canseliet
: Deux
Logis
alchimiques,
p. rrE,
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EURE-ET.LOIR
L'Âne quiaielle est à
peu
près
intact. L'âne
qui
fut révéré à travers
toute
la
chrétienté,
parce qu'il portaitJésus durant
la
fuite en Egypte,
et éga-
lement lors
de son entrée
àJérusalem, est
donc
«
celui
qui porte I'or
»;
comme saint Christophe,
il
estle chrjsophore
par
excellence;
et c'est
pour
mieux affirmer
son symbole ésotérique
qu'on
le
représente
ainsi
;jouant
de
la vielle,
c'est
l'inâication qu'il
cônnàît
I'Art
de Musique, I'Alchimie.
Il
-n'i
gnore pas
l'
H armonie,
c' est-
à- dire
l'
Armoniaque
.
A L'INTÉRIEUR
DE LA
CATHÉDRALE
Les
chaolteaux de
la
tour nord
En
entrànt
par
le Portail
Royal, on voit,
tout
de
suite
à
gauche,
les
sou-
bassements en
plein
cintre
de
la tour
nord.
Un
des
chapiteaux
est
parti-
culièrement remarquable
par
sa
signifrcation
alchimique
: une
femme
tient
trois branches
dans
sa
main
droite; ces
tiges sont terminées, non
par
des
fleurs,
mais par
des grenades
encore
fermées,
non éclatées, ce
qui
indique
qtt'elles
ne
sont
pas
p:aruenues
à
matunté.
Elles
représen-tent
les
trois ph.asel d11 Grand CEuvre;
et
le
Sagittaire
qui
s'apprête
à
décocher une flèche
indique que nous
sommes au premier
stade
de
I'CEuvre : la
séparation à
I'aide
du fer. Le garçon qui tient
un
oiseau
représente
la
partie volatile,
mais
il
étrangle
I'oie,
«
la loi ».
L'autre chapiteau
représente le
combat
du
chevalier contre
un lion
qui
terrasse
une biche
:
c'est
le
combat
classique
qui, ici, donne I'indication
qu'il
faut
séparer
le
lion,
c'est-à-dire
le
soufre
du
mercure,
symbolisé
par
la
biche.
Au
côté
du
chevalier,
se
tient
son cheval
(la
cabale),
prêt
à
être monté.
Au
chapiteau
du milieu, mais du côté de la nef, deux chimères
boivent
au Graal.
Le labyrinthe
C'est
dans
la
nef
de
la
cathédrale,
juste
dans l'axe du
chæur, que
se
trouve
le labyrinthe de Chartes.
Improprement
appelé
la
lieue
(p'our
le
lieu),
il
est
rond
et
formé
de
cercles
concentriques
qui
s'enclenchent
les
uns dans les autres avec une apparente
fantaisie, mais ils
aboutissent
tous au centre,
où
était
figuré autrefois le combat de
Thésée
contre
le
Minotaure.
On
voit
encore
les
clous qui retenaient
les
plaques
de
métal,
et en regardant attentivement, on
devine les
mouvements
du
combat.
Le
labyrinthe est
l'emblème
du travail alchimique, avec
ses
difficultés, et
l'obligation pour
l'Adepte
de
se
munir
du
j,l
d'Ariane
s'il
ne
veut
pas
se
perdre
dans
les méandres d'opérations longues
et compliquées.
Notre-Dame-du-Pilier
La
cathédrale
possède
deux
Vierges
noires.
Dans
une chapelle
du
déam-
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8z
bulatoire,
du
côté
nord, se
trouve
Notre-Dame-du-Pilier qui
est l'objet
d'une
grande
dévotion.
Une
colonne
de pierre
lui
sert de
rupport,
d'ôù
son
nom.
La
Vierge
noire
représente laforce
primitiae,
c'est la
marière première,
telle
qu'on
l'extrait
des
mines,-avant
d'être
travaillée.
Les vitraux
On
remarque
les
splendides
vitraux,
qui
ne
sont
pas
faits
de
verre
de
cou-
leur
ordinaire,
mais
d'une
sorte de pierre
transparente, obtenue
par
gn
procédé
alchimique
que détenait l'àbbaye de
Saint-Denis
:
ils
gardènt
la lumière
et
la renvoient,
alors même que le soleil
est
disparu.
ee
sont
cesvitrauxquioffrent
le
célèbre
«
bleu
de
Chartres
».
Et le
maître
Canseliet
évoque «
la
secrète
et
transcendante
vertu
du verre,
qui
consiste,
pour lui,
à extraire, à dissoudre
et
à
retenir les soufres
ou,
mieux
encore,
les
teintures.
Nulles autres couleurs que
celles
qui
étaient
demandées
au
Grand
Qryl.,
n'insuffiaient l'âme
aux
virres des
églises
et des
châteaux,
et
ne les
illuminaient
avec
autant d'exquise
pureÈé?
».
Les
vitraux
des
baies
qui
surmontent les
trois
portes
du portail
Royal,
ainsi
que
la magnifique
rosace,
sont du
xrr" siècle
et comptent parmi'les
vitraux alchimiques.
Malheureusement,
le traitement
chimique
qu'on
leur
a
fait
subir
dernièrement
a
terni
le fameux
bleu qui
est devenu une
cou-
leur
pâle et
délavée.
Qgant
au vitrail
connu
dans
le monde
entier
sous
le nom
de
Notre-
Dame-de-la-Belle-Verrière,
également du
xrr. siècle,
il
reprend
le
thème de
la
Vierge
noire
de
la
Crypte.
On peut
remarquer
qu'il
se
trouve exactement
-
et on
ne peut
croire
e9€
c'est par hasard
-
à
la
hauteur du
point
crucial
du
chæuï :
le
point
tellurique
marqué
par
le
dolmen souterrain.
La
crypte
Tout
est mystère
dans
cette
crypte
qui servait
très
certainement de lieu
de
culte
à
dês
religions
aujourd'iui
«iisparues. Elle
demeure,
en rout
cas,
très représentative
de la
mine
d'où
s'extrait la
matière
première, figurée
par la
Vierge noire.
I,e
puits
sacré,
rectangulaire,
est
celtique. On le nomme
le
Puits des Forts,
c'est-à-dire
des «
Initiés
».
Son impôrtance
était,
sans
nul doute,
très
grande
dans les
siècles passés.
En outre, la
tradition
ésotérique
veut
que les
Puits
sacrés
symbolisent
la
Fontaine
de
Vie
qu'on
appelle
aussi Fontaine
d.eJouamce;
c'étaitdonc une
nouvelle
naissance
-
ou une
nouvelle
jeunèsse
-
qu'on
recherchait
dans
l'eau
de
ces
puits.
7.
E.
Canseliet :
Atlantis,
no
?87,
p.
14.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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EURE-ET-LOIR
Notre- Dame-de-
Dessous
-Terre
Dans
cette
crypte,
constituée par
une grotte naturelle, se trouve la mys-
térieuse
Vierge
noire de
la
cathédrale,
dénommée,
non
sans raison,
Notre- Dame-
de- Dessous
-Terre.
Cette
statue
qui
ne
date
que
du xvtrl'
siècle est,
paraît-il, la
réplique
exacte
d'une
statue de bois
qui
fut
brûlée
en l7gg.
Celle-ci
remplaçait
également
une statue de la déesse
Isis, disparue on ne sait
à quelle date,
et qui
avait
été vénérée
depuis une
époque
très
lointaine,
avantJésus-
Christ;
ce qui
fait
remonter
les pèlerinages
de
Chartres
avant notre
ère.
La
statue porte,
sur
son
soubassement, « la dédicace en latin
qui
complétait
la
statue
et
glorifiait
la Mère
par excellence,
nettement
révé-
latrice
du
caractère
hermétique,
non moins
absolu
que troublant,
de
la
Vierge en
son premier état et paraissant bien alors se confondre avec
l'Isis
dè
la
théogônie égyptienne-:
VIRGINI
PARITURAE.
(À
la
Vierge
sur le
point
d'enfanter)
E
».
MAISON DU
SAUMON
Dans le
Vieux Chartres,
sur une antique
maison
à colombages, est sculpté
un
saumon : c'est le Saumon du
Saaoir.
Sans
aucun doute,
est-ce
l'ancienne
demeure
d'un
alchimiste;
car
ce
n'est
pas par hasard
que
ce poisson à
chair rouge
a été choisi
pour
être le
symbole de
la
Connaissance
: le rouge
est
la
coloration
définitive
de la
Pierre.
Ainsi,
la
truite
-
qui
n'est pas sans rappeler phonétiquement
la
<<
truie
qui file
» du
portail
sud de
la
Cathédrale
-
est parfois
saumonée.
Et
ce saumon
sculpté illustre le
propos
de
Michel Maïer
:
«
Tu
n'auras plus alors que le travail des
femmes.
» Elles placent au
feu
leurs chaudrons. Czis
de même, « Mais
il
faùt
que
la truite en ses eaux se dissolve
e.
»
On aperçoit,
dans le haut de la maison,
des
petits sujets de
bois
sculpté,
qui
accusent
le
caractère ésotérique
du
Saumon
: un
pélican,
un
ser-
pent
ouroboros
mais
dont
la
queue passe au-dessus de
la
tête, un
joli
papillon, un
oiseau
qui
semble être une
hirondelle,
une
biche,
un
che-
val.
E. E.
Canseliet
: Atlantis,
no
e37,
p.
r4.
9.
Michel
Maïer
: Atalantefug;.tiaa,
Emblème
XXII.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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84
FINISTERE
GUIMILIAU
Écrrsr
Au-dessus
de
la
grande
coquille
servant de
bénitier, un
clerc de pierre
élève les deux fragments
d'un tronc mutilé
d'arbre sec
r.
L'arbre
sec
symbolise le métal
qui a
perdu
sa
vitalité
après
avoir.subi
un
traitement industriel.
qUIMPER
Écrrsr
NorRE-DAME-DE-LA-crrÉ
«
L'église de
Guéodet, nommée
encore Notre-Dame-de-la-Cité,
à
Quimper,
possède
aussi une Vierge noire
2.
»
HAUTE.GARONNE
SAINT-
B
ERTRAND.
D
E.
C
OMMINGE
S
Écusn
Les
stalles
Les
stalles
de
l'église
de
Saint-Bertrand-de-Comminges
présentent
le
serpent
tentateur
qui
« découvre
un
buste
mamelé,
pourvu
de bras
et
d'une
tête
de
femme
3
».
Ceci,
pour
bien indiquer le
Mercure
des
Sages,
principe
féminin.
r. Fulcanelli :
Derneures
philosophales,
t.
I,
p.
r87.
z.
Fulcanelli :
Mystàre des
cathédrales,
p.
78.
g.
Fulcanelli :
Derneures
philosophales.
t. I,
p.
:r7.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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ILLE.ET-VILAINE
/
INDRE.ET-LOIRE
ILLE-ET-VILAINE
DE MAISON,
RUE NOTRE.DAME
Au-dessus d'une
porte en accolade,
du
xrr'
siècle, Adam et
Ève sont
sculptés de
côté
et
d'autre du serpent qui dresse
une
tête
de femme devant
l'arbre
de Science
qu'il
entoure
fortement.
En hermétisme,
le serpent
est
l'hiéroglyphe
du
Mercure des Sages.
Le
soufre, principe actif,
est
symbolisé
par Adam, et
le mercure, principe
passif,
par
Ève.
Sur
les
arcs
de
la
porte,
un lion
à
droite, et
un chien
à
gauche, sont
représentés. Le
lion
est
I'hiéroglyphe du soufre, principe
fixe
et coagu-
lant.
Le
Chien
de Khorassan
(élément
mâle),
etla
chienne
d'Arménie
(élément
feminin)
sont
respectivement les emblèmes
du
soufre
et du
mercure.
VITRÉ
INDRE-ET-LOIRE
TOURS
SAINT-GATIEN
«
Notre
pierre,
écrit
un
anonyme,
a
encore
deux vertus très surpre-
nantes; la première à l'égard du verre, à
qui
elle
donne intérieurement
toutes
sortes
de
couleurs, comme
aux vitres de
la
Sainte-Chapelle,
à
Paris,
et à
celles
des églises Saint-Gatien
et
Saint-Martin
en
la
ville
de Tours
r.
»
r.
«
Clé
du
Grand-CEuvre,
ou lettres du Sancelrien
tourangeau
»,
Paris, r777.
Cité
par Fulcanelli, in
Derneure.ç
philo.sophale.s.
t. I, p. z6r.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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86
ISERE
VIENNE
PRIMATIALE
SAINT-MAURICE
Cette
magnifique
église
dont le début
de
la
construcrion
remonre
au
xtt'
siècle
-
les
chapiteaux
datent de
cette
époque
-
ne
fut
terminée
qu'au
xvr'siècle.
La façade ouest
date
du
xve siècle.
On y
remarque,
entre
autres,
deux
sculptures,
appelées « Les
Anges chanteurs »,
qui
tiennent
un
phylac-
tère
qui
passe
sur
le
bras de
l'ange de
droite.
Celui-ci
est
tout
à
fait
particulier,
car sa tête
et
sa
taille
iont
ceints de feuillages,
et,
de
plus,
tout
son corps
est recouvert
d'écailles;
il
semble
étudier
ce
qui
est
inscrit
sur le
phylactère
et que
l'autre
ange
lui
désigne.
Aucun doute
: le
phylactère
indique bien
que
ce
groupe
a
un
double
sens. L'ange
écailleux symbolise la matière
première
au
sortir
de
la
mine;
le
feuillage
est I'hiéroglyphe de la
nutrition
du corps alchimique,
etl'Art
de Musique,
ou
harmonie,
qui
lui
est enseigné
représente
le
Grand
CEuwe,
tout
le
travail
alchimique
qui
devra
être
fait
depuis
la
sortie
de
la
mine du
corps brut,
jusqu'à
sa
parfaite
transformation.
Les
chapiteaux
Presque
tous
ces
chapiteaux
du
xrr" siècle
méritent
d'être
étudiés du
point
de vue
alchimique,
car presque tous posent
une énigme
hermé-
tique.
CÔTE
NORD
En
commençant
par
le
pilier
le
plus près
de
l'autel,
on peut
voir
:
f
Pilier.
Un aigle
avec les
pattes de
taureau
:
c'est
l'union
du
volatil
et
du fixe.
Des
animaux fabuleux
se
trouvent également sur le
chapiteau,
à droite
et
à gauche de I'aigle.
4e
pilier.
Un
personnage
couronné,
tenant
un
sceptre, est
assis
sur un
trône
formé
par
des lions.
I,e
personnage
couronné
porte la couronne
des Sages,
symbole
de I'esprit;
c'est I'Adepte
qui
a obtenu le résultat tant cherché
et tant espéré.
D'ail-
leurs
la
confirmation
nous
en
est
donnée : Ia
partie supérieure du
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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ISÈRE
sceptre montre
une rose
philosophale,
formée de sept pétales. Les lions
représentent
l'on
philosophique.
5e
pilier.
David
joue
de la cybèle :
I'Art de
Musique
est
un
des
hiéroglyphes
du
labeur alchimique.
Un
autre bas-relief
qui
décore
ce
chapiteau,
est
appelé «
Les
Faux Pro-
phètes
»,
car
les personnages
présentent chacun
un phylactère,
sur
lequel
est apparente
I'inscription
:
Ante
Diem
Domini,
pseudo
Xti et
pseudo
Proplu
(ta)
apparebuntr.
Un
des personnages est
affublé
d'une
tête
de
cochon ou
de
truie, ou
de laie;
or,
la laie rappelle le
caput
mortuum
des
alchimistes.
6e
pilier.
Hercule
terrasse le lion
de
Némée
:
Hercule
représente le
« soufre
del'or
»,quisort
vainqueur
du principe
frxe
et
coagulant.
Toujours iur
le
même
pilier, des têtes
d'animaux
mangent
des
feuillages
:
la
nourriture
nécessaire
au
corps
alchimique.
Zc
Pilier.
Entrée
deJésus
àJérusalem
sur
son
âne.
Rappelons
en
passant
què, tel
saint Christophe,
l'âne
«
porte
l'or
)), et qu'il fut honoré
comme
tel
durant
tout
le Moyen Age.
côrÉ suo
Toujours
en
partant de l'autel :
z"
pilier.
Une
seule tête
humaine
pour
deux
têtes
d'animaux :
ce
sont
les
deux
principes
unis.
Cependant,
on
remarque
que ces animaux
forment,
à
leur
partie
supérieure, une
spirale
qui fait
une sorte
de
coiffure,
ou de
diadème,
à
la
tête humaine.
)e
pilier.
Une
végétation
stylisée
sort de la bouche de deux
anir.naux
:
ce
feuillage
représente
la
nourriture nécessaire pour
faire
croître
le
corps
alchimique.
On remarque que
la composition
décorative forme
des
cæurs,
hiéroglyphe du soufre,
et
sont surmontés de pommes de
pin.
4e
pilier.
Un
monstre
étrange
qui
figure, dit-on,
la
Luxure, porte
ce
nom.
Mais
les
philosophes
seraient
plutôt
tentés
d'y voir une
représentation
alchimique. Ce
personnage,
qui
porte deux cornes, retient
des
deux
mains
des
serpents accrochés
à
ses
seins. Les queues
de
ces
reptiles
s'en-
roulent
en
forme d'ammonite, comme on
le remarque
dans
certaines
compositions. Ses
pieds
se terminent
en
feuillage
\.
r. Avant
qu'arrive
leJour du Seigneur, des
faux
Christ
et
des
flaux
prophètes
apparaî-
tront.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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88
Ce
personnage laid
et
informe représente la
matière
première au
sortir
de la mine. Les
serpents, hiéroglyphes du mercure, s'en nourrissent et
croissent.
5"
pilier. Le
sacrifice
d'Isaac, sur
un
autel
qui
ressemble
à
un athanor
:
c'est
la fixation.
6e
pilier.
Comme
sur le
6'pilier
du
côté
nord, c'est une tête qui
mange
des feuillages,
mais ici
c'est
une tête
humaine.
C'est,
nous l'avons
vu, la
nourriture
nécessaire
au
corps alchimique.
Sur le chapiteau
du dernier
pilier
de ce même
côté, à I'extrême
gauche,
juste
avant
de sortii de
la primatiale par le portail ouest, on
remarque
une sirène.
La
sirène caractérise
I'union
du
soufre
(appelé
aussi
poissoru),
et
du
mercure commun
(appelé
aierge).
WP
LOIR-ET-CHER
LE
ROMORANTIN
CARROIR DORÉ
La maison
appelée
«
Carroir doré
»
est un
logis de bois du
xv'
siècle.
Il
comprend un
rez-de-chaussée
dont il
ne reste
plus
que
la
structure,
et
un
grenier
à
pignons ajouté postérieurement.
Bâtie
à
l'intersection de deux
rues,
cette
maison forme
un
pan coupé.
Il
ne
subsiste plus aujourd'hui que
les
corbeaux. Sur
I'un des
bas-reliefs,
à
droite,
on
peut voir le
combat
hermétique du
chevalier et
du lion.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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LOIRE
LOIRE
CHARLIEU
BÉNÉDICTINE
Cette abbaye du
xtI'
siècle
fut
construite
sur un
monastère datant
du
rx'siècle,
que les
moines
appelèrent
« Cher Lieu
»,
du latin
Carus Locus.
O, y
trouve de
nombreuses
et
fort
belles sculptures
énigmatiques.
Portail
nord
Au
tympan de
ce
portail
en
plein
cintre,
le
Christ
bénissant est
dans
l'Amande
mystique;
il
est
entouré
des animaux
évangéliques et
de
deux
anges
qui
soutiennent
l'amande. L'agneau
mystique, au sommet de
la
grande
voussure,
surmonte
le
tympan.
§ur
le
pied-droit,
à
gauche,
un bas-relief présente une
femme
qui allaite
un crapaud, et se
débat
contre
un
serpent qui
monte
le
long de
sa
cuisse
et cherche à
pénétrer son vagin.
Au-dessous,
un lion
couronné,
un oiseau, et
la
rose
hermétique à
six
pétales, ne laissent aucun doute
quant
au
caractère alchimique
du
petit
bas-relief.
«
Mets
le
crapaud
au
sein
de
la
femme,
écrit Michel
Maïer,
afin qu'il
s'allaite, que la
femme
en
meure, et
que
le
crapaud grossisse
de
son
lait
r.
»
Le
crapaud,
eui
a
dans sa
tête
une pierre
(la
crapaudine),
dit la
légende,
peut être assimilé
à
la
Matière
première
qui
contient
la
pierre en puis-
sance; le lait
de
vierge
estw
des noms
donnés
au mercure.
Le serpent est
l'hiéroglyphe
du
mercure, et
le
vagin,
n'est-il
pas
le
« vase de
nature
»,
symbole du matras.
Le
lion
est
le
principe igné
et
fixe,l'oiseau
le principe
volatil.
Et la rose
à six pétales
figure le Sceau
de-Salomon, et aussi la
Pierre philosophale.
Salle du Chaoitre
Dans la
Salle
àu Chapitre, devenu
parloir, un
musée
lapidaire
est
installé.
On y
voit une sirène bi-caudée
tenant ses deux queues
:
I'union
des
deux principes.
On trouve
également
un lion
couronné
prêt
à
dévorer un agneau, et
un
loup
qui
tire
Ia
queue d'une
chèvre.
r.
Michel Maïer :
Atalante
fugitiue,
Emblème
V.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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9o
Charlieu,
Abbaye
bénédiaine
(portail
Nord)
t
Mets
le
oapaud
au
sein de
laÿmme
»
(Michtl
Maier)
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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HAUTE- LOIRE
/
LOIRE-ATLANTIQUE
Le cloître
Au sortir
de
la
Salle du
Chapitre,
au-dessus
d'une pôrte en anse
de
panier,
une
femme
tient un
àigle
et
maintient ses ailes étendues
:
la
sublimation.
Salle du
Chartrier
Au premier étage,
dans la
Salle
du Chartrier,
dite
des Archives,
on
remarque
sur un
chapiteau
le
Soleil et
la
Lune.
HAUTE-LOIRE
LE
PUY
VIERGE NOIRE
La Vierge Noire de
Notre-Dame-du-Puy est une des
plus
célèbres
de
France. Elle porte
une
couronne, et
sa robe,
qui
descend
du
col
aux
pieds,
forme un triangle et
enferme ses membres
qui restent
invisibles.
L'étoffe
est
brodée
d'épis
et
de
vigne
:
allégorie
du
pain
et
du
vin.
La
tête de l'Enfant
Jésus
passe
au milieu de la robe;
il
est
également
couronnti.
æ
LOIRE.ATLANTI
NANTES
SAINT-PIERRE
Tornbeau de
François
II
Anne
de
Bretagne,
reine
de France,
fit
élever
un mausolée destiné à
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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92
contenir
les restes
de
ses parents,
le duc
François
II
de
Bretagne
et
Marguerite
de
Foix,
son épouse.
Ce tombeau
fut
achevé en
r5o7.
Ce
monument,
car c'en est
un,
est construit en
marbre
blanc et noir,
auquel s'ajoutent le porphyre
et
I'albâtre. Aux quatre
coins, on ne peut
qu'admirer
les
quatre
statues
de marbre blanc,
représentant les quatre
vertus
cardinales
: la
Justice,
la
Force,
la Tempérance
et
la
Prudence;
elles ont été tout
particulièrement
étudiées
par
Fulcanelli sur le plan
ésotérique
I.
LA
JUSTICE
Cette statue est accompagnée des attributs classiques
qu'on a
coutume de
voir
avec
la
Justice
: Ie
lion,
la
balance et
I'épée.
Elle
porte
sur
la tête une
couronne
ducale, ce qui
a
pu
laisser
croire
qu'Anne
de
Bretagne
elle-même avait servi de modèle
au
sculpteur.
Son
voile
a
glissé
le
long
du
corps,
il
est
seulement retenu
par
les
bras
pliés,
et elle apparaît ainsi
déaoilêe.
On
sait
que l'essence
même de
la
Justice
l'obligeait
à
n'avoir rien de
caché; ce
voile
signifie
donc
qu'il
y a
un sens
secret à
découwir
qui ne
peut qu'être ésotérique. Ce
voile,
un peplum, était dans I'Antiquité, un
tissu léger orné
de broderie dont on vêtait
la
déesse de
Ia
Sagesse :
Minerve.
Ce voile
qui
s'écarte, laisse
voir
qu'elle
porte
un
surcot
d'hermine bordé
de
roses
et
de
perles, rappel
de la Pierre
philosophale,
puisque
celle-ci
est
parfois
appelée
perle
précieuse
et
rlse
mystique
.
L'épée
qùê
tient'laJustice montre,
à
sôn
fommeau,
un soleil rayonnant;
c'est l'épée qui permet
de trancher
dans la
matière première et
de I'ou-
vrir, premier pas
vers le
succès final symbolisé par le soleil.
Le
liare
fertné
qu'elle
porte dans
sa
main gauche,
indique
la matière
brute,
telle
que
la
Nature la produit.
Qyant
à
la
balance, appliquée
contre le
livre,
elle représente les poids
et
les
proportions
nécessaires dans
tout labeur alchimique.
LA
FORCE
La tête couverte
d'un
casque
au mufle
de
lion, la
Force
porte un
corse-
let
d'armure
finement
ciselé.
Elle
tient de
la
main gauche une
tour,
tandis que
de
la droite, elle
en
arrache
un petit dragon
ailé,
tout
en
lui
tordant
le
cou.
Pour l'alchimiste,
ce
dragon
représente la matière première, volatile,
qu'on
appelle mercure
commun.
On peut donc considérer Ia
tour
comme
l'enveloppe, la
gangue ou la
r. Voir Fulcanelli :
Derneures
lthilosophales,
Les gardes du
corps
de
François
II, t.
II,
p.
rg4
et
suiv.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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LOIRE.ATLI\NTIQUE
minière
du
dragon,
voire son refuge,
d'où
il
faudra
l'extraire,
même en
employant
la
fôrce,
tel
qu'on
sépale
le mercure
de la matière brute.
Cette
interprétation se trouve en
quelque
sorte confirmée, car elle
porte
sur
ses
bràs
une
longue
écharpe
:
elle
s'est donc déaoilée,
et
comme
la
Justice, elle
laisse
supposer
uniens
caché,
qu'il
importe
de
découwir.
Nantes, Cathédrale Saint-Pierre
(Tombeau
de
François
II)
On
remarque
également
que
les
écailles,
sur
la
gorgerette de la cuirasse,
rappellent
celles
du dragon.
Et
des écailles
de poisson
sont disposées
en
demi-cercle
autour
de
la
taille.
Or,
le
poisson
est
[e symbole du soufre,
comme
le
dragon
est
un
emblème
meicuriel.
LA
TEMPERANCE
«
Coiffée en
matrone
avec le
gorgial
»,
la
Tempérance
est
reprêsentée
par une
personne
d'un
certain
âge.
Elle
tient
dans sa
main
gau€he
une
petite
pendule à poids, en usage au xvlc siècle, et
ne
comportant
qu'une
seule aiguille.
L'horloge
est
prise,
comme
le
sabliei, pour
I'hiéroglyphe du
Temps
:
c'est avec
Ie
temps,
donc
avec
I'âge
mûr, que
s'acquièrent Sagesse et
Vérité.
La
Tempérancç
tient,
de la main droite, une
bride
avec un mors;
il
faut
comprendre
par là qu'elle dirige le cheval, c'est-à-dire
la
cabale.
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94
De
telle sorte
que la
Tempéronce etla
Science cabalistique
2
s'identifienr sous
une
seule forme
symbolique
LA PRUDENCE
Les
Anciens
attribuaient
-
comme
à
Janus
-
une
tête
à
deux
visages à
la
Prudence;
c'est
ainsi
qu'elle nous est représentée
au
tombeau dé
Fran-
ç-ois
II.
Elle
offre aux regards
le
visage d'unejolie
jeune
femme,
alors que,
derrière,
sa
figure
est
celle
d'un vièillard
grave âvec
une
longue
baibe,
semblable
à
une
chevelure
ondoyant
jusqu'à
la taille.
Elle
est
vêtue
d'un long
manteau largement
ouvert devant. Elle
porte sur
la
tête un fichu
attaché bas
sur le coisage,
et
formanr
derrière
une sorte
de
bonnet sur la tête
du vieillard.
La
jupe
à gros plis
a un aspecr
mona-
cal.
Un
serpent,
ramassé
sur
lui-même,
expire à ses pieds.
Elle tient dans sa
main droite un
compas
ouvert,
et dans
sa
gauche,
un
miroir,
le
Miroir
de
la Sagesse,
qu'on remarque
être une lentille
convexe.
C'est
dans
ce
miroir
que
le
philosophe voit la
narure
à
découverr.
Er il
est convexe pour indiquer
que pour
lui
la
nature
est réduite
à
un petit
monde,
à un microcosme,
tout
en conservant les mêmes
proportions.
Si la
jeune
femme
a deux
visages, c'est
qu'il
est
généialement
recom-
mandé
d'unir
« un
vieillard
sain et vigoureux
avèc une
jeune
et belle
vierge
,.
D.e
ces
noces
clrymiques
doit naître
un enfanr philosophal
et
and,rogne;
c'est-à-dire
ayant à
la
fois les propriétés du
soufre
(le
viéillard),
et du
mercure
(la
jeune
femme vierge).
Qr" t
au serpent,
qui
est
habituellemenr
l'attribut
de
la prudence,
car
il
est
d'un
naturel
très
circonspect, il
est ici
représenté
moürant aux pieds
de la
Prudence. Et il
nous rappelle plutôt le
serpent
Ouroboros
qui
se
dévore
lui-même.
Le
compas indique qu'il
est absolument nécessaire
de garder les
justes
proportions
si I'on veut mener
à
bien le
labeur
alchimique.
r.
Il n'y a rien
de commun
entre la
Xabbale
hébraique qui
est
fondée
uniquement sur
la
Bible,
et
la cabale
hermétique
qui
s'applique
à toutes les sciences
ésotériques de
tous les
temps.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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LOIRET ILOT
LOIRET
SAINT.
BRISSON.
SUR-
LOIRE
sAINT-BRIcE
« Dans
les basiliques
byzantines,
le Christétait
parfoiTeprésenté
comme
les Sirènes,
"r.c
ürr.
qüeue de
poisson. On
le voii ainsi
figuré sur un
chapi-
teau de l'éslise
Saint-Brice'..
»
<<
Le
poissoiest I'hiéroglyphos
de
la pierre
des
Philosophes
daLs son
pre-
mier'état,
parce
que iâ'fie..e,
comme
Ie
poisson,
naît dans
I'eau et
vit
(-§'**
s§JJ'ry
\#;
LOT
CAHORS
MAISON
VERDIER
Rue des Boulevards,
à
la Maison
verdier,
on peut
voir
l'Arbre
rec
qui
sert
d'encadrement
à
deux
fenêtres.
On
le trouve
également,
encadrant
une petite
porte
dépendant
du collège
Pellegri-
-
Or,
l',arbreiec
est
l'hiéroglyphe
du
métal
desséché
et
meurtri
par les
pro-
cédés
industriels
: c'est
l'inertie
métallique.
r.
Fulcanelli
:
Mystàre
des calhédrales,
P'
r90.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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96
I
LOT
FIGEAC
Écrrsn sAINT-SAUvEUR
A l'église Saint-Sauveur, on peut
voir
un curieux
tableau
de
bois sculpté
:
«
ll.montre le
Christ
enfant
endormi
sur
la
croix
et entouré
des instru-
ments de
la
Passionr.
»
Six
des
attributs
du martyre
ont été,
à dessein,
réunis
en
X,
y
compris
la
croix sur
laquelle
dort l'Enfant.
«
On
y
voit donc la lance
de
Longin
assemblée au roseau
»
où
fut
fixée l'éponge imbibée de vinaigre; « puis
le
faisceau
de verges et
le
flagellum
entrecroisés; enfin
le
marteau
qui
ser-
vit
à
enfoncer
les
clous
de
la
crucifixion
et
les tenailles
utilisées
pour
les
arracher après
la
mort
du
Sauveur.
»
Avec la croix
inclinée,
nous
avons
ainsi
«
quatre
X
(khi)
grecs,
dont
la
valeur
numérale de
6oo, nous
fournit
-en
produit,
les
z
4oo
années du
monde ».
« ...
Ces
X marquent
de leur
empreinte
la seconde
période
cyclique,
à
la
fln
de laquelle
l'humanité
se
débat dans
les
ténèbres et
la
confusion... »
ROCAMADOUR
LA
VIERGE
NOIRE
DE
ROCAMADOUR
Notre-Dame-de-Rocamadour
est
une Vierge miraculeuse
qui
se
trouve
à
la
chapelle de
la
Vierge, construite au xve
siècle.
C'est
une statuette
de
bois
noir, qui porte une robe en
lamelles
d'ar-
gent.
De
nos
jours,
elle
est [e
but d'un pèlerinage
très
fréquenté,
dont on trouve
déjà
la
trace
en
r166.
On
lui attribuait, et on
lui
attribue
encore,
de
nombreux miracles.
r. Fulcanelli :
Demeures
philosophales,
t. II, p.
264.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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MAINE-ET-LOIRE
MAINE-ET.LOIRE
LE
PLESSIS-BOURRÉ
CHÂTEAU
Jean
Bourré,
seigneur du Plessis, secrétaire et
conseiller
du
roi
Louis
XI,
Grand
Argentier
de
France, fut
également
gouverneur du Dauphin.
Il
resta près
de
lui, avec les
mêmes charges,
lorsque
celui-ci monta
sur
le
trône sous le nom de
Charles
VIII.
L'escalier
«
Dans
la
cage
de l'escalier,
en
hauteur
et en
amortissement,
jaillit
à
mi-corps, un
homme
jeune
et
imberbe, aux cheveux
courts et
drus.
Tenant, de la
main droite, un vase à pied,
de la
gauche, une petite
cruche,
notre
aimable
échanson n'aurait rien qui surprît, si
une banderole
réu-
nissant
les
deux
récipients n'offrait
une
inscription
évidemment indé-
chiffrable.
C'est
un
jet
capricieux
de fort bizarre sténographie, d'allure
cursive,
qui,
dans sa
partie
terminale,
semblerait
s'éclaircir,
afin
de
liwer
ces
deux mots
:
«
A
boire
»
r.
On
ne
peut
s'empêcher
ici d'établir tout
rapprochement
avec
(
le
cry
horrible » de
Gargantua « entrant en
lumière
de ce monde ))
:
« A
boire,
à
boire,
à boire2
»
La Salle
des Gardes
Nous
examinerons très attentivement
le plafond de la
Salle
des
Gardes,
en
suivant
de très
près les
indications que
nous donne
E. Canseliet dans
ses Deux
Logts
alchimiques3.
Six grands panneaux de
quatre caissons chacun sont
répartis,
au
pla-
[ond,
de côté
et
d'autre
d'une ligne médiane; mais le Maître
explique que
«
huit
sont
à
personnages
et
se
complètent de
remarques
versifiées
».
Comme
lui,
nous n'étudierons que les seize
caissons
présentant
une
énigme alchimique
et
nous suivrons I'ordre qu'il
indique lui-même,
et
que
nous rappelons
ici au
qouriste
:
r.
E.
Canseliet
: Trois anciens Traités d'alchimie, p. 8.
z.
Rabelais
:
liv. I, chap. vu.
3.
Canseliet :
Deux
Logis
alchimiques,
p.
96
et
suiv.
Tous
les
passages
entre
guillemCts
de
ce
chapitre
sont extraits de
cet
ouvrage.
De
même,
nous
avons repris
les
noms que
Canseliet
a
attribués à ces seize
caissons.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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MAINE.ET.LOIRE
4,
LE
CERF
SOUMIS
Un
cerf est
étendu, calme
et immobile.
L'homonymie cabalistique
(en
latin,
cerf
i
cerüus,
qui
devient
phonéti-
quement
seraus)
permet
aux
philosophes
de
désigner
ainsi
leur
mer-
cure
(seraus
fugitivus),I'unique
matière
de
la
Pierre.
L'inertie
visible
de cet
animal,
sur
ce
caisson, permet
de rappeler
le
pré-
cepte
:
Facfixumvolatile,c'est-à-dire
:
«
Fais frxe le
volatil.
»
,,tr"î:;';;;iw,"*îffi,,,,
5.
LA
FONTAINE
INDÉCENTEUne jeune femmetrousse
ses
cotillons afin
de
satisfaire
un
besoin
natu-
rel.
Deux personnages nus
se tiennent
à
ses
côtés :
l'un
reçoit
le
liquide
dans
un
vase
comme s'il
était
précieux, I'autre
s'appuie sur le
rebord
d'un
bassin.
L'urine est
le
nom que
donnent
parfois les Anciens
à
leur
mercure.
L'homme qui s'appuie, et
qui
manifeste
nettement
sa
fatigue, indique
que la
femme a reçu
la
meilleure partie
du
métal
mâle.
6, LE COMBAT
DU
DRAGON ET DU LION
Un
dragon,
mi-partie
aigle
et
serpent, attaque
un
lion.
C'est
là
le
combat
classique des
deux natures
: le
lion
symbolise le fixe
ou le
mâle
(le
soufre);
le
dragon,
c'est
le volatil
ou la
femelle
(le
mer-
cure).
7,
LA
JEUNE
FILLE ET
LA
TORTUE
CAUDÉE
Une
tortue, dont
la
très
longue
queue
est
repliée
en boucle derrière
elle,
porte
une
jeune
fille
sur son dos. Cette dernière
tient
dans ses mains
une
guirlande de
fleurs qui
atteste
sa
pureté.
La
tortue,
qui
est
I'emblème
de Saturne,
représente la
matière première,
dont
la
qualité mercurielle
est
désignée
par
sa
longue
queue
en
forme
de
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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serpent; tandis que
la
jeune
frlle,
aux
longs
cheveux
flottants, indique la
qualité volatile du sujet.
8.
LA LAIE
MUSICIENNE
Une laie
fait
danser
ses
deux marcassins
en
jouant
de
la
cornemuse.
« Le
vocabl e
laie...rappelle
icile
caput
mortîrumdes
alchimistes...
»
La
scène évoque «
simultanémeit
l'art
de
musique,
l'harmonie,
et
le
jeu
des
enfants, exprimant
plus spécialement
tous
trois,
I'ultime
phase de
l'CEulre
».
g.
LA SIRÈNE OBSCURE
ET
ENCEINTE
Une
sirène qui tient
de la main
droite
un
miroir,
nous offre
de grandes
singularités
: elle
est
noire,
manifestement enceinte,
et
possède
une
queue immense
qu'elle tient
comme un
parasol
au-dessus
de
sa
tête.
C'est
la
Vierge noire,
la
Viergo
paritura,
la
Vierge
sur le
point
d'enfanter
des cryptes souterraines. Et
le
miroir
qu'elle
tient à
la
main est
celui-là
même dont parle
le
Cosmopolite :
«
Un
Miroir
dans lequel
j'ai
vu toute
la Nature à découvert.
»
TO. LE CHARIOT
À
VOTTT,
ET
SON
GUIDE FEMININ
«
Un chariot
roule poussé par
le
vent, ainsi que
le montre sa voile
gon-
flée.
» Il est
conduit
par une femme.
L'idée de navigation
se
trouve
associée
à
celle
d'un
voyage terrestre
:
ce
sont
là
les deux voies,
humide
et
sèche,
que peut prendre
le philo-
sophe
pour
mener
à
bien son travail
hermétique. La femme
indique
«
la
pureté
feminine incarnant les qualités
intérieures
sans
lesquelles I'al-
chimiste
ne
peut
rien...
».
rr. LE
PHENIX
«
Un
oiseau de grande taille,
parmi d'autres plus petits, assez
semblable
à un aigle,
se
dresse
les
ailes
étendues.
»
C'est
là le
Phénix,
I'oiseau légendaire
qui
renaît éternellement de
ses
cendres.
« Le Phénix, nous
dit
Martin
Ruland,
est
la
quintessence
du feu,
ou la très
célèbre
pierre philosophalea.
»
Tz, LES DEUX CHIENS
Deux chiens semblent
jouer
: une levrette
est
accroupie et,
devant
elle,
sedresseuntoutpetitchienqui
lui
fait
des
grâces.
Nous
avons
ici I'allégorie du
chien
de
Corascène
et
de
la
chienne
d'Arménie;
en même temps
que
la disproportion
qui
existe
entre
la
quantité
de
mercure
nécessaire
(la
lewette), et
celle
du soufre
(le
petit
chien).
Et
pour
4.
Martin Ruland
:
Lexicon Alchemiae.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
http://slidepdf.com/reader/full/la-france-des-lieux-et-des-demeures-alchimiques 100/160
MAINE-ET-LOIRE
indiquer
que le
mercure
doit
être
fixé, la chienne se
trouve munie
d'un
collier.
4,
LE
CENTAURE
«
Un
centaure, les
cheveux
au vent,
brandit
une
massue
de
la
main
droite. »
« Avec la
massue
placée
dans
la main du
centaure,
l'adepte
du Plessis
a
voulu établir l'étroit
rapport
unissant
la
théorie
à
la
pratique,..
)),
car,
grâce à sa
massue,
I'homme-cheval
ouwira
Ia matière
à
l'issue
d'un
vio-
lent combat.
T4.
L'ANGLIIPÈDE
ET LA
FILEUSE
«
Un
homme,
dont
le torse se prolonge en
un
corps de
serpent,
étreint
avidement,
à
bras-le-corps,
une
jeune
femme nue, au ventre
distendu
par la grossesse »;
elle
retient
sa
longue quenouille
entre
ses
jambes
croi-
sées.
Un
petit
enfant
est
assis sur
la queue du
serpent
qu'il
dévore.
Ce
sujet
s'applique à
la
troisième et dernière
phase du
Grand CEuwe.
L'homme
à
queue
de
serpent
joue
le rôle du
feu, nécessaire au dévelop-
pement de
l'enfant
alchimique vorace. La femme indique nettement
pàr
sa
quenouille,
que
le travail de
laboratoire
équivaut désormais
à une
tâche
féminine,
tandis que
sa grossesse signifie que
le
nourrisson gour-
mand
«
a
été
remis dans le ventie de sa
màre
r,
ainsi
que
le
conseillent les
adeptes.
15,
L'ÉLEPHANT
ET
LE
SINGE
«
Un
singe, assis sur le dos d'un éléphant... tient une
corde
passée
autour
de
la
trompe de
sa
colossale
monture...
»
Dans
l'Antiquité,
l'éléphant
était
le symbole de
l'éternité
et
de
la
puis-
sance
souveraine. Telles
sont
les qualités que I'adepte
acquiert
lorsqu'il
a
enfin
obtenu la pierre philosophale.
Deux
coffres,
qu'on
voit
sur
le
dos
de
l'animal,
évoquent ces
fabuleux trésors
:
santé, richesses
et science
infuse.
t6.
LA
UCORNE
«
Une
licorne,
vive
et
puissante,
est
au
repos sur
ses
pattes repliées.
»
La
licorne,
emblème de
la
pureté, est «
la
lumière
naissante
du
rnercwe
»».
La
tradition
veut
qu'elle
ne puisse être
capturée
que
par
une vierge,
ce
qui
est en
accord
avec Ie processus
alchimique
du
Grand
CEuwe.
'l
.ô
L
I
"
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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MARNE
REIMS
LA
CATHÉDRALE
Il
est
probable
que
la
cathédrale
de Reims
-
telles
les
cathédrales de
Paris,
d'Amiens et
de
Chartres
-
présentait
de
nombreuses sculptures
d'inspiration
alchimique; mais
elle
eut à subir tant de
bombardements
durant
la Grande Guerre, sans
compter
I'incendie de r9r4,
qu'il est
impossible
de faire une étude utile au point de
vue
qui nous intéresse.
Quant
à
son Labyrinthe,
qu'on
appelait
« dédale
»
ou
«
Chemin
de
Jérusalem
», il fut détruit
dès r779.
MUSÉE
SAINT-RÉMI
Avant
la guerre, on pouvait
voir, au
musée lapidaire, le
tympan de
la
porte
d'entrée d'une
ancienne maison
rémoise
du xrr'siêcle. Cette sculp-
ture se trouve
maintenant
au musée Saint-Rémi
1.
Sous
une
grande
arcade,
un maître
enseigne
son disciple
et
lui
désigne
du
doigt un passage sur le
livre
ouuert
que lui
tend
l'élève.
Au-dessous, deux autres
scènes
: à gauche, un
jeune
homme
terrasse
un
dragon dont
il
tient la. queue qui
se.
termine en feuilles.
A droite, det:.x
jouvenceaux
sont étroitement enlacés.
Fulcanelli
explique que « la
Science apparaît
ainsi comme
dominatrice
de la Force
et de
l'Amour,
opposant
la
supériorité de l'esprit
aux mani-
festations
physiques de
la puissance
et
du sentiment2 ».
MUSÉE
SAINT-DENIS
Un tableau fort curieux se
voyait autrefois à
l'église
Saint-Maurice, mais
il
est
actuellement transféré
au
musée Saint-Denis
3.
Ce
tableau
qui
date
du
début
du xvrr'siècle,
représente
la Vierge
debout
sur le
croissant
lunaire.
Sa tête
est
couronnée
de
huit étoiles.
Elle tient
dans
une main un matras,
assimilé
à l'ceuf
alchimique
puisqu'il
en
sort
deux
têtes
d'aigle et
un paon,
symbole des
couleurs de
I'CEuvre.
A
gauche
de la
Vierge se tiennent deux personnages
:
peut-être un
r.
« Ces
deux
æuvres
(le
tympan et
le
tableau
décrits
plus loin) ne
sont
pas
exposées
pour le moment
en raison des travaux qui
restreignent la
surface
des salles des musées
de Reims. »
(Extrait
d'une lettre du conservateur des musées de Reims).
r.
Fulcanelli :
Demeures
philosophales,
t. I, p. 69.
3.
Ce
tableau
est
la
seconde æuvre
citée par M. le
consewateur
des musées de
Reims.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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MARNE
adepte
et sa
sæur mystique. L'Adepte
est
vêtu de rouge; il
tient
le
cadu-
cée, le
livre
fermé, le
couteau igné, et une
baguette,
et
il montre,
bien en
vue,
l'anneau hermétique.
La femme, vêtue de
blanc, porte le miroir de
I'art
et une torche.
Derrière
eux, une
femme
sort
d'un
temple que
Ia
perspective
nous
montre
comme
plus lointain.
Elle tient
une
harpe
à
la main
:
I'Art
de
Musique,
tandis
que de l'autre main,
elle
présente
un
livre
ouuert
rnar-
qué du
chiffre
9.
C'est le symbole de la réalisation
du
travail hermé-
tique,
après
les
neuf mois nécessaires de gestation.
Sur la gauche
du
tableau,
un
violent orage, une tempête menace de
détruire
le vaisseau dont la barre est tenue par l'enfant philosophique
qui mène
calmement
le
vaisseau
au port,
malgré
la
tempête.
II
tient
le
globe terrestre sur
ses
genoux.
En
bas de la composition,
un
dragon
jetant
des flammes
est écrasé
par
le
croissant de
lune.
Nous
y voyons
I'allégorie
limpide du
soufre
et du
mercure.
Plus
bas
encore,
une
inscription
en
caractères grecs
signifie
:
«
J'ai
enfanté,
étant
vierge, un
enfant
n'ayant
pas
de
parents. » Inscription
qui
ne
laisse
aucun
doute
quant
à
la signification
alchimique de
ce tableau.
Cette
inscription
est
surmontée de deux
dates
mystérieuses
et,
cepen-
dant,
bien
en
vue
:
rc66
et
l
rB7
4.
NOTRE
-
DAME.
DE. L'ÉPINN
NOTRE-DAME
«
Il
existe encore
aujourd'hui,
à
l'intérieur
de
la basilique ogivale
Notre-
Dame-de-L'
Épine,
ùn
puits
miraculeux,
dit
Puits
de la
§aintà-Vierge
1...
»
4.
O.
Wirth
:
b
Symbolisme
hermétique daru ses rapports aaec I'Alchimie
et
la Franc-Ma4onrurie,
Paris, r93r,
cité
parJ.
Van Lennep :
Art et
Alchimia,
p. 165.
r.
Fulcanelli :
Mystère
des catluîdrales, p.
gg.
6§[v
É19
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l04
MORBIHAN
PLOERMEL
Écrlsn
sAINT-ARMEL
A propos du dragon,
Fulcanelli écrit
:
«
On peut
le remàrquer au portail
nord de
l'église Saint-Armel, à
Ploêr-
mel, ôù plusieurs dragons accrochés aux
rampants des
gables, font
la
roue en se
mordant la queue
l.
»
-
ÉNif,4
§)=À
::E4;
OISE
BEAUVAIS
CATHÉDRALE
SAINT-ÉUTNITIN
Le
portail
sud
« Sùr la partie gauche du portail
sud, on peut voir
un
ensemble
en
ronde
bosse
et
de modeste dimension,
à quelques
mètres du
sol
: l'homme des
bois, armé,
se
tenant
debout sur un
lion, son arrne
levée.
C'est
du Soufre
qu'il
s'agit
ici,
et
le lion sur lequel notre
Sage est assis,
nous démontre
par
sa docilité,
la spécificité et
la fixité de
la
matière
ignée à ce moment
de
I'CEuvre2. »
La
statue
de
sainte
Wilgeforte
On
ne
sera
pas sans remarquer
la
statue
de sainte Wilgeforte,
qui offre
une particularité assez
rare
: elle est
bisexuée; et avec
un ventre proé-
minent de femme enceinte, elle
présente
une
gorge aussi
plate que celle
d'un homme.
«
...pour
nous,
Wilgeforte estla
uiergefort,
et
(que)
son simulacre
andro-
g'yne ne
laisse pas de
justifier
son nom
3
»...
r. Fulcanelli :
Derruures
philosophales,
t. II, p.
88.
c. Séverin Batfroi : Atlantis,
no
z8r.
3.
E.
Canseliet
:
Deux
Logis
alchimiqudr,
p.
r4o-r41.
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ORNE
/
PUY-DE-DÔME
Alchimiquement,
c'est
de I'union
des deux
natures,
de forme
semblable,
mais
de
propriétés
contraires, que provient cette double nature, matière
mixte,
que les
sages
ont
nommée
qndrogne
ou hermaphrodite.
§
ORNE
LA
FERTÉ-MACE
«
Sur
la façade de l'église de La Ferté-Macé, au-dessus
du tympan de
la
porte
de
la
tour
Saint-Denis, on remarque,
parmi
de
petits
motifs,
dispo-
sés en
mosaïque
et remplissant
le
gable,
un
fort
curieux
symbole
évo-
quant,
dans
sa
précision, le
récipient
de terre,
où
s'effectuent
les
diverses
phases du
Grand
CEuwe...
On
ne
saurait
douter qu'une
volonté moderne
n'ait
fixé l'évident hermétisme de cette
croix,
simplement dessinée
de
deux traits
parallèles,
lesquels se courbent et
se
réunissent, à I'extrémité
supérieure,
pour former le
schéma
d'une
cornue
ou
retorte.
Sous les
branches horizontales sont ménagées
deux
ouvertures,
qui
semblent
avoir
laissé
passage
aux lettres
grecques
A
et
f,),
le
commtncement
etlafin.
Deux autres ornements,
figurant
une
chouette
et une.fleur de lys,
accom-
pagnent,
à
la même hauteur,
le
signe
cruciforme
du
creuset
et
s'associent
avec lui dans
la
trilogie
scientifique du labeur philosophal : la
sagesse,
la
matière
etle
aaisseaur.
'tt
PUY-DE-D
MONTFERRAND
D'ADAM
ET
ÈVE
Un
bas-relief de
grande
dimension décore
un
mur de
cette
maison.
Cette
r.
E. Canselietl. Deux
Logis
alchirru4ues,
p.
68 et
69.
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r06
sculpture du
xvr'
siècle représente
Adam
et
Ève encadrant
le
serpent à
tête
humaine,
enroulé autour
de
l'arbre
de vie.
Le
sol est fait
de
pierres,
et
l'arbre entoure
de
ses
racines
un
monticule
semblable
à
celui
sur lequel
se
tient
l'Homme
des
Bois,
à
Thiers.
Rappelons
qu'on
élevait
autrefois,
en signe de
uictoire,
un petit monticule
de
pierres
: le
mont-joie, ou mont
de
joie.
THIERS
MAISON DE
L'HOMME
DES
BOIS
Cette
maison,
dite
de l'Homme
des
Bois,
est
réduite aujourd'hui
à
un
seul
étage.
D'après
les
sculptures
de
sa
façade,
elle semble
avoir
servi de
logis
à
un
alchimiste
inconnu.
Qyatre
baies, formées
d'arcs en
accolade,
s'ouvrent
sur la
façade.
On
remarque
entre
ces baies,
des colonnettes engagées
dont
les
chapiteaux
montrent
«
des
masques grotesques
»; ils
supportent
cinq
frgurines,
symboles
de
I'CEuvre
hermétique,
et
sur
lesquels
nous
revenons plus
loin.
L'Homme
des Bois
Sculpté
depuis plus de
cinq
cents
ans, ce
bas-relief en bois
représente
un
homme
de
grande
taille,
hirsute, vêtu
de
peaux de bêtes cousues trans-
versalement.
Tête
nue, il
sourit
d'un
air
énigmatique et
Brave;
il
s'appuie
sur un
long
bâton
dont l'extrémité
supérieure est sculptée en
forme
de
visage de
vieille
femme
coifiée
d'un
capuchon.
Il
a
les pieds
nus,
et
se
tient
debout sur
un
amas
de pierres.
Si
l'
Homme des
Bois
est couvert de
poils,
c'est
pour bien indiquer
que, tel
le
singe,
l'alchimiste
doit
copier
la
nature.
Et
pour
souligner
Ie
caractère
ésotérique
de
cet
homme
de nature,
il
est
représenté
appuyé
sur
un
bâton :
l'
arbre
sac
(le
métal
inerte
et ayant
perdu
la
vie),
et
surmonté
de
la
Màre
folle.
La
Màre.folle,la nérotte. représénte
la
science
hermétique;
et, comme
le
fou
de
cour,
elle
est
également l'emblème
du
mercure,
unique
matière
des
Sages,
r,
Voir
Fulcanelli
:
Demeures
philosophales,
t.
II,
p. 3or
et
suiv.
æ
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prry-Dn-Dôil,rE
/
pyRÉNÉns-lumvneuEs
L'amas de
pierres
sur lequel se
tient
l'Homme des
Bois, estle mont-joie
;
c'était autrefois
un simple monticule
de pierres
élevé en
signe
de
vic-
toire :
un
mont
de
joie.
Il
faut
sans
doute
voir
là
le
message
de
la victoire
matérielle
de
I'Adepte
dans
l'æuwe
alchimique.
Les
figurines
Tout à
fait
à droite
de
la
façade,
on voit
une
petite
niche
moderne qui
abrite une
statuette de
la
Vierge.
Dans
l'encoignure
de cette
niche, on distingue un homme
à
barbe
longue
qui tient
dans
sa main gauche
un
livre
fermé,
et
de
la
main
droite
il
bran-
dit un
épieu
ou une
lance.
Le
liare
ferm4
est
le symbole
de
la matière première
au
sortir
de
la
mine;
la lance
qui doit
transpercer le
dragon,
ouwira la matière
passive et
I'obligera
à
liwer
son
secret.
Le
second personnage
en
partant
de
la
droite,
soulève
un
pan
de
son
man-
teauafinqu'on puisse
apercevoir
Ie
liure
fermé
qu'il
porte.
Le troisième
est
un
chevalier
à
l'attitude
énergique;
il
tient ferme
son
estoc
avec
lequel il
doit
tuer
le
lion terrestre et aolant,
appelé
aussi
grifon,
l'hiéroglyphe du
mercure
philosophal.
La
figurine
qui
suit
est trop
mutilée pour
que nous
puissions
donner un
renseignement
utile.
A gauche de
l'Homme
des Bois,
se tient le
cinquième personnage
:
le
Pèle-
rin de
Compostelle,
facile
à
idendfrer
grâce
à
la
coquille qu'il
porte
à
son chapeau.
Il
tient
ostensiblement à
la main
Ie
Liare
ouvert,la
matière
travaillée
qu'il
peut
maintenant
mettre
en action
afin
d'æuvrer
utile-
ment.
ssÿ,
\#;
PYRENEES-ATLAN
HENDAYE
cYcLIquE
D'HENDAYE
Cette croix
est située
près
du
transept méridional
de
l'église
d'Hendaye,
où
elle
fut
transportée
en
r842.
Son
origine
est
inconnue,
cependant cette
croix
ne doit
pas être
anté-
rieure
à
la fin du xvlt'siècle, ou au début du xvrrru.
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r08
Sa
forme
est
celle
d'une
croix
grecque;
sur
le
bras transversal,
on
relève
cette
inscription
:
OCRUXAVES
PESUNICA
La
phrase
se rétablit
facilement
:
O
crux
aae
spes
unica
(je
te salue,
Ô
croix,
espérance unique).
Mais Fulcanelli
en
juge
autrement;
il
estime
que
l'inscription
de
cette
croix
prophétise
la frn
de
notre
civilisation,
selon
la
loi
des cycles. Et il
explique
:
«
La lettre
S qui
emprunte
la
forme
sinueuse du serpent,
correspond
au
hhi
(X)
de la langue
grecque
et
en
prend
la
signification
ésotérique.
C'est
la
trace
Hélicoïdale du soleil
parvenu au zénith
de
sa
courbe
à
tra-
vers
l'espace,
lors
de la
catastrophe cyclique.
C'est
une image
théorique
de la
bête
de
I'Apocalypsr,
du dragon qui vomit,
aux
jours
du.Jugement, le
feu
et le soufre
sur
la
création macrocosmique.
Grâce
à
la
valeur symbo-
lique
de
la lettre
S, déplacée
à dessein,
nous
comprenons que
I'inscrip-
tion doit
se
traduire en
langage secret,
c'est-à-dire
dans
la
langue
des
dieux
ou
celle
des
oiseaux,
et
qu'il
faut
en
découvrir le
sens
à
I'ai-de
des
règles
de
la
Diplomatique
r.
»>
Et
il
ajoute
:
«
Nous
lirons donc,
enfrançais,langue des
diplomates,
le
latin
tel
qu'il
est
écrit,
puis,
employant
les voyelles
permutantes,
nous obtiendrons
l'assonance
de mots nouveaux
composant
une
autre
phrase
dont
nous
rétablirons
I'orthogr:aphe
et I'ordrè
des
vocables,
âinsi
que
le sens
littéraire.
Ainsi,
nous recevons
ce
singulier
avertissement
:
Il
est
écrit
que
la
aie
se
réfuge
en
un
seul espace,
et
nous
apprenons
qu'il
existe une
contiée
où
la mort
n'atteindra
point
l'homme,
à
l'époque
terrible
du
double
cataclysme.
))
Sur la
face antérieure de la
croix,
on
remarque
l'inscription
INRI,
gravée
sur
son
bras transversal,
inscription qui
est
généralement
traduite
par
:
Iesus Nazarenus Rex
ludaeorum, mais dont la signifrcation
ésotérique secrète
est autre, si
l'on
voit
dans
la
croix,
l'hiéroglyphe
du creuset
:
Igne
Natura
Renoxatur Integra.
(La
Nature
entière
se
renouvelle par le feu.) «
Car c'est
à I'aide du feu
et
dans
le feu
même
que
notre
hémisphère
sera
bientôt
éprouvé
»,
ajoute
Fulcanelli.
Le
piédestal
On remarque
que chacun des
côtés
du
piédestal
porte
un
symbole
dif-
férent
:
l'un
le
soleil,
un
autre
la
lune,
le
troisième
côté
une
grande
étoile,
et
enfin
le
dernier
une figure géométrique formée d'un-cercle
divisé
en
quatre parties
par
deux
diamètres
perpendiculaires.
Chacun
de
ces
quatre
secteurs
porte la lettre
A.
Ce
sont
là, «
associés, les
emblèmes
majeurs de
la
rédemption
(croix)
et du
monde
(cercle).
r.
Fulcanelli
:
Mystàre
des
cathéùales,
p.
214
et
suiv.
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PYRÉNÉES-ATLANTIqUES
/
HATJTES
-PYRÉNÉES
«
A
l'époque
médiévale,
ces
quatre
phases
de
la
grande
période
cyclique,
dont
lântiquité
exprimait
la
rotation
continue
à
l'aide d'un
cercle
divisé
par
deux
diamètres
perpendiculaires,
sont
généralement
représentées
par
les
quatre
évangélistes
ou
par
leur lettre
symbolique
qui
était
l'alpha
grec,
et,
plus
souvent
encore,
par
les
quatre
animaux
évangéliques entou-
rant
le
Christ...
»
HAUTES-PYR
w
ARREAU
CHRISME DE
L'ÉGLISE
Aux
abords
des
Pyrénées, sur le chemin de
Compostelle,
les
manquent
pas
qui
présentent
des
Chrismes magnifiques.
Voici
ce
qu'écrit,
à
propos du Chrisme
de l'église d'Arreau,
Canseliet
:
«
L'étoile
du
miracle,
ou bien
encore
leÿu
de rolte, sont,
l'un
et
l'autre,
schématisés, par les
rayons
équidistants,
issus du
moyeu central,
dans
le
parfait
symbole
qui
fut pris
en
insigne
du
chemin de
Saint-Jacqzes, si
ce
n'est
désigné,
par
les
compagnons
bâtisseurs,
comme
le
pendule
à Salomon.
«
De
la
règle
de
lumière,
nous
connaissons
le
beau spécimen
d'Arreau,
miraculeusement
conservé
au tympan
de I'ancienne
basilique,
dédiée
à
saint
Exupère.
Ainsi,
distingue-t-on
très
bien
le
monogramme
reprodui-
sant le
surnom
grec
du
Fils : XPIETOE
(oint),
dont on
retrouve
les
deux
voyelles
et les
quatre consonnes;
le sigma n'étant pas répété. A
savoir
: le X,
le
P,
le
E
et
le
T
duquel
la barre horizontale forme I'I
et
souligne
la partie
supérieure
du
P
(rhô).
L'O, de son orbe
plus
grand
circonscrit le tout,
c'est-à-dire
le Roi du Monde...
»
«
On
devra
remarquer,
à la
périphérie
de
l'exergue chargé
d'hexa-
Brammes
encerclés,
et de
chaque
côté de l'étoile à
huit
branches,
les
sept
petits triangles dont quatre sont normalement
appuyés
sur leur
base,
tandis
que les trois
autres
se montrent renversés sur leur
sommet. A
la
gauche
de ces
derniers,
et
comme
eux
équilatéraux, deux
triangles
supplémentaires
cherchent
à
s'approcher
pour former
le
carré
et
réaliser
le
miracle,
réputé impossible,
de
l'inséparable
alliance entre le feu
et
I'eau1...
»
r.
E.
Canseliet
: Atlontis,
no
zz5,
p. r4.
églises
ne
le
maître
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LUZ
Écrrsr
DEs TEMPLTERS
Au
tympan
de
l'église
des
Templiers,
«
Jésus
y
est exposé assis,
la
main
gauche
appuyée
sur
un liwe,
la
droite
levée
dans
le
geste
de
bénédiction,
et séparé
des
quatre
animaux
qui
lui
font
cortège
par
l'ellipse dite
Amande
mystique
r.
»
qui lui font habituellement
cortège
sont toujours
ordre
immuable,
«
ainsi
qu'on
peut le remarquer
Chartres
(portail
royal) et du Mans
(porche
occi-
HAUT.RHIN
Les
quatre
animaux
représentés dans
un
aux
cathédrales
de
dental)...
»
COLMAR
MUSÉE
La
vierge
à
la licorne
«
Au
musée
de Colmar, sur le
panneau
peint par Martin
Schôngauer,
peut-on
voir
la toute
jeune
fille,
future
mère
du Sauveur,
caressani de+a
dextre
à peine
fermée,
le long pal
en torsade de la licorne
farouche,
qu'elle
seule
peut
attirer,
apaisei et
retenir
2.
»
La licorne,
dont le
nom signifie la c lumière
naissante du mercure
»,
se
laisse
caresser
doucement
pai
la
Vierge assise.
<1
U_ne
peau
de
mouton
étalée
et
un
seau
à
anse, rempli
jusqu'au
bord
de
fruits
ronds,
figurent
clairement
le prix de
I'entrepriie,
âont la licorne
fabuleuse
marquè
l'étape
décisive3. »
r.
Fulcanelli
:
Mystàre
des
cathidrales:
p.
2t7.
r. E.
Canseliet :
Alchimie
,
p.
49.
3.
E.
Canseliet
:
Deux Lo§s
alchimiques,
p.
r4S.
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HAUT.RHIN
/
RHÔNE
Afin
que
nous n'ignorions
pas qu'il
s'agit bien de
la Toison d'Or et dqs
pommes
d'or du
Jardin
des Hespérides,
douzième
et
dernier travail
d'Hercule,
deux
banderoles,
en
lettres
gothiques,
complètent
ce
tableau;
on
peut
y lire
les
mots : <<
Vellus
Gedeonus, Toison
de
Gédéon », et
<<
Urna aurea,
vrne
d'or
».
RHÔNE
LYON
CATHEDRALE
SAINT-JEAN
La construction
de
la
cathédrale Saint-Jean
fut
commencée au xrtt siècle.
Sa
àçade, élevée seulement à la frn du xrv' siècle,
s'orne
de
z8o
petits
quadrilobes,
répartis
dans l'ébrasement de chacun de
ses
trois
portails.
Avec les petits bas-reliefs
qui
ornent
le
bas
des
rangées
verticales
et
les
décorations du sommet de ces
colonnes,
ce sont près
de
g5o
motifs qui
décorent
cette
façade.
Chacun
d'eux
représente
soit
une
allusion
à
un
récit
de
l'Ancien
ou
du
Nouveau Testament, soit
un
rébus
alchimique.
Au portail
central
A
dioite,
tout
près de la porte,
c'est
la
Création
du Monde : Dieu
créa
le
Ciel et
la Terre. Le soleil et
la
lune
sont
entourés
d'un
cercle
nébuleux.
Dans le
bas,
ce sont
des
plantes et
des
arbres
qui sont en formation, et,
seul animal existant
déjà,
un
serpent se
dresse,
Les Anciens ont comparé
le
mercure
commun des philosophes, le pre-
mier
corps
obtenu,
au chaos de
la
Création,
où
tout
est
en
puissance,
alors
que
rien
n'est encore créé.
Quant
au
serpent, c'est «
le
type du
Mercuie dans son
premier état »; mais il est aussi
le
symbole
ésoté-
rique de la
Révélation.
Puis, Adam
et Eve après le péché; Adam,
déjà
honteux de
sa
nudité
la
couwe de
feuilles de vigne. Classiquement,
le
pommier se trouve entre
eux; cependant,
ce
n'est
pas
le
serpent
grri se tient au bas
de
I'arbre,
mais un oiseau qui paraît être une
perdrix.
L'oiseau d'Hermès est
un
des
noms du
mercure philosophique. Et la
langue
des oiseaux est bien
la
langue en
usage au
Paradis Terrestre,
auquel
accèdent les
philosophes
qui
ont trouvé
la
Pierre.
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On
voit,
sur une
des rangées
verticales,
les
animaux entrant
dans I'Arche
de
Noé; tandis que
le
quadrilobe
juste
au-dessous présente
la
naissance
de
Jésus,
de
I'Enfant-Roi;
et sur
un autre
quadrilobe,
sa
Mère veille
sur
lui,
le très
précieux
:
c'est le travail
desJemmes.
On
remarque la «
création d'Ëve
».
Ève est
le
symbole du mercure, élé-
ment
passif
et
feminin
et le plus
important
dans
la
pratique
de
l'CEuvre.
Plus
loin
de la porte, sur
la
7'rangée
verticale,
c'est la tête de
saintJean
Baptiste
qu'on apporte sur
un
plat
au
banquet donné
par Hérode.
« Il faut
couper
la
tête
ilu
corbeau
»,
disent
les
écrits alchimiques
:
c'est
la
séparation
du pur
et de
l'impur.
Au-dessus,
un
sujet charmant : près
de
I'Enfant
endormi
dans son ber-
ceau et
qu'on
voit tout
emmailloté,
la
Vierge
file
sa
quenouille,
et
saint
Joseph
agite
un
chasse-mouches.
On
voit par là
combien I'Enfant
est
précieux;
il ne
faut
pas
le
quitter,
le
surveiller constamment
et
I'entourer
de
tendres
soins; comme
l'artiste
en
use avec l'CEuwe
alchimique dans son élaboration.
Sur la
dernière rangée
verticale,
deux
moines se
tiennent
devant une
porte
fermée :
la
matière
à
l'état
brut,
non
encore travaillée.
A
gauche, toujours
au
portail
central,
on
remarque que les quadrilobes
de
la
z'
rangée
horizontale
(en
partant
du
bas) sont plus
travaillés, plus
finement
sculptés
que
les
autres;
ils
semblent
avoir
été
cuwés par le
même
sculpteur
d'une habileté
particulière,
et
représentent
des
épisodes
de
l'histoire
biblique
de
Noé.
Sur
la dernière compositipn
de
cette
rangée
horizontale, on
voit
Noé au
milieu
de
ses
vignes.
lt
cané magique
Outre
I'art
consommé de I'artiste,
il
convient
de souligner
l'ésotérisme
de
la
vigne
qui
tient
une
place
si importante
dans les
É,critures;
le vin,
frls
de
la
vigne,
produit
le tartre
indispensable
au
travail
alchimique.
Ainsi,
sur
le
rc'pilier
en partant
de
la porte, un gracieux bas-relief pré-
sente des femmes
qui
vendangent.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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RHÔNE
Sur
ce
même
pilier, on
voit
deux adolescents
se battre
:
ce
sont les
deux
principes de même nature et
cependant
contraires, qui s'affrontent.
Ici, un athanor d'où
s'élèvent
des flammes.
§ur
la
5"
rangée
verticale, une Annonciation
: la
Vierge
tient
le
livre
ouaert dans
lequel
un
Ange
lui
désigne
un
passage.
On
sait
que le
liare
ouaert est
l'emblème
de
la matière
première
fecondée
et
travaillée
en
vue
de
la préparation
du
Grand
G,uwe.
'*"1";;Î::'î::,:î'Ë',);;i::î::oo
Portail
de gauche
A
gauche,
en partant
de
la
porte
:
Un homme
est
monté sur un
lion qu'il
semble
dompter,
il lui
rrret la
main
dans
la
gueule.
Le
lion
est
le symbole
du soufre. On trouve,
dans
les
«
Figures
Hiérogly-
phiques » de Nicolas Flamel, la réplique de
cette
frgure
: il
s'agit du
lion
rouge,
dont il
faut
extraire un élément,
le
tirer de l'intérieur vers
l'extérieur.
Au-dessus,
une tête
de
lion stylisée, presque
humaine,
tire
la
langue.
Or,
un
langage spécial,
qu'on
appelle
langue uniuerselle
ou
langue
des
oiseaux,
donne aux
initiés la
clé
d'une
double
science
:
la
cabale hermétique.
Sur
la
rangée suivante,
un homme lutte contre un
sanglier.
Pour
qu'il
n'y
ait aucun doute sur
le
sujet représenté, il
y
a
des
feuilles
de
chêne
au-dessus de l'animal, tandis
qu'au-dessus
de
l'homme, il
y a
des
branches d'olivier.
La massue d'Hercule
était
faite
d'oliaier
sauaage;
c'est
donc
le
troisième
des
Travaux
d'Hercule
que présente le
quadrilobe
:
il prit vivant
le
san-
glier d'Érymanthe. Il fatit
dé
même
que
le sujet
minéral
soit aiaant,
sinon
il
serait
nécessaire
dele
réincruder.'
Au-dessus,
un homme qui porte un
capuchon,
un
moine sans doute,
a
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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114
des
ailes,
et
le reste
du
corps est
celui
d'un
lézard
:
les
deux
principes,
volatil
et
fixe,
sont dirigés
par
l'esprit.
Au-dessus
encore,
une
forge.
Sujet
compagnonnique, mais aussi
,ra-
aail
duÿu.
Là,
un
oiseau
de mer, une
mouette,
tient
un
petit
poisson
dans
son
bec.
C'est
le
poisson
qui
nage
dans
la mer philosophique
et
qui
est
pêché
par
l'oiseau
d'Hermès. Ce sont, dans les diverses
opérations
alchimiques,
ce
qu'on
appelle
les sublimations
ou
aigles.
A
côté,
un
cavalier se
bat
contre
un
dragon.
C'est
«
le
combat
que
le
chevalier ot
soufre secret
livte
au
soufre
arsenical
du
vieux
dragonl
>'t.
Là,
une
femme se
proâle
derrière
la
tête
d'un
fou,
symbole
du
mer-
cure.
Puis,
un
animal
fabuleux
dont le
corps ailé
se
termine
par
une
queue
de
lézard.
C'est
l'union
des
deux
natures, la combinaison
qui
doit
procurer
le
dissolvant
secret.
Plus
loin,
la
6e
rangée
verticale,
c'est
un homme
sur un
cheval
: il
a
enfourché
la cabale, et
pour
ne laisser
aucun
doute
sur
le
sens ésotérique
du
sujet, les
coins du
quadrilobe
sont
ornés de feuilles
de chêne,
symbôle
du
minéral noir
et
brut du
début de
l'ceuwe.
Et
juste
au-dessus,
une
tête de
cheval;
de sa
bouche s'échappent des
feuilles
de
chênes garnies de glands.
C'est
là
encore
la
caaale,la cabale
(le
v
étant
souvent
prononcé
comme
un
b,
comme
un
Espagne);
elle nous
indique
que
le
mot
chêne
doit
être
compris
dans
un
sens
difiérent.
Chuinté,
ce
mot
correspond
au
grec
Khén,
et
désigne l'oie
:
la
loi; et
en
vieux français
oiT
signifie entendre,
comprendre.
Plus
haut,
une
femme,
dont le
corps
forme
une
magnifique queue de
coq,
qui
se
tient
sur
des
pattes de
lion.
Le
coq est
un
des symboles
du
mercure, et
le
lion
représente
le
soufre,
A
droite,
toujours
au
portail de
gauche
:
Près
de
la
porte,
des
feuilles
d'acanthe
formant
une
magnifique
spirale
sont
envahies d'escargots
dont
les
cornes
sont
très apparentes.
L'escargot
représente la
lenteur.
Et
qu'y
a-t-il
de plus lent que
le travail
de l'alchimiste?
Tout au moins la
voie
humide, que semblerait indiquer
la
présence des
limaçons.
Ajoutons
qu'en
Orient,
«
I'escargot est I'emblème de celui
qui
possède
la
Connaissance... Il se feconde lui-même;
ses
cornes
sont
le
symbole
de
son
pouvoir...2
»
r.
Fulcanelli
: Demeures
philosophales,
t. I, p. 192.
r. Lucien
Carny
:
Atlantis,
no
zz1,
p.
356.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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RHôNE
Tout
à
fait
dans
le
bas de la rangée, les
deux petits
bas-reliefs
carrés
montrent
des
chimàres.
C'est
là un
hiéroglyphe mercuriel.
Puis,
sur
la
z'rangée
verticale,
un sujet
très
amusant
:
un
homme
porte
une
cape
courte
et
un
bonnet de philosophe, mais son
corps
est
celui
d'un poisson,
telle une
sirène.
C'est
le
sujet mercuriel que
le Philosophe
juge,
à bon
droit, rrès
pré-
creux.
Au-dessus
de cette
composition,
c'est
encore
un homme
vêtu
d'une
cape,
mais
cette
fois
son
corps
est celui
d'un
cheval.
Le cheval : la
cabale.
Et
ce
centaure
est
drapé
dans son
manteau
de
phi-
losophe
pour
bien
montrer
à
quel point
cette cabale
lui
est
nétes-
sarre.
Plus
loin,
c'est
un
oiseau
de
proie
dont
les
serres
s'enfoncent
dans
le
corps
d'un
lapin, tandis
qu'il lui
dévore le
crâne.
Ce
bas-relief
est
«
une
variante
de l'allégorie
classique dr
combat
des
deux
natures...3
tt
Au-dessus,
deux
jeunes
gens
se
battent
et
essaient de
s'arracher
quelque
chose
:
un
vêtement ou un
tissu.
Autre variante de
ce combat
que
se
livrent
toujours
les
deux
natures,
de même
espèce
et contraires.
Portail de
droite
A
droite,
en
partant
de
la porte
:
Un
cavalier
qui porte
une
cotte
de mailles,
terrasse un
dragon et lui
enfonce son
épée
dans
la
gueule.
C'est
ici la
première opération
de
l'CEuwe,
la
lance
ou
l'épée
sont
néces-
saires
car Ie
dragon
doit
être tué. A cette
condition seulement le labeur
pourra être
commencé. La cotte de
mailles
ou
le
bouclier sont, l'un
ou
l'autre,
nécessaires.
Au-dessus,
deux
visages
se
regardent
:
celui
d'un
homme
et
celui d'une
femme;
ils
sont entourés de
feuilles.
Ce
sont
les
deux principes
de
nature
et de tendances
contraires,
mais
qui
sont ici
apaisés,
ne
s'affrontent
nullement,
mais semblent
se complé-
ter.
Unefemme,arméed'un
bouclier, tient
la
Tarasque
en
laisse.
Sainte
Marthe, dont le
nom
vient
de Mars
(mars,
marris)
a
donc
apaisé
le monstre
dont
le
vocable,
en
grec,
signifie
trouble, agitation.
L'opéra-
tion alchimique
est
donc
ici
parfaitement évoquée.
Un
homme
se bat contre
un
lion ou un
dragon, le bas-relief
n'est
pas
très distinct.
Il
porte un
glaive à
la main
et
s'apprête
à
décapiter
l'ani-
3.
E. Canseliet:
Deux Logis alchimiquas
(éd.
Schemit)
p.
rrr.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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1r6
mal.
Autour, des feuilles
de
vigne
indiquent la
signification
ésotérique
du sujet.
La
tête
doit
être coupée
:
c'est
la
séparation
du pur
et
de
l'impur,
de
la
lumière
et des ténèbres.
Au-dessus,
on
remarque une
composition
très
décorative
:
«
Ce
carré
magique,
écrit M. Michalon,
où
quatre lapins
allongés
sur
chacun
des
côtés,
une oreille dressée, I'autre
couchée
le
long
de
l'échine, n'ont
en
tout
que
quatre oreilles, alors
qu'ils
en
ont bien
deux
chacun
a
»
Le
lapin, ou lièwe,
à
la
course
rapide est un
symbole
mercuriel,
mais
à
l'état
brut.
Au-dessus,
une fleur d'où partent quatre feuilles
se plaçant dans les
angles du quadrilobe :
c'est
la
rose
philosophale.
Deux
adolescents
se
battent à
coups
de
pied
et
à coups
de
poing.
Une
femme
accroupie
près
d'eux
les regarde et
leur
tend une
pierre.
C'est
le
même
sujet
qui
se
retrouve
encore
: les
deux principes
de
nature
et de
tendances
contraires
s'affrontent pour obtenir
la
pierre.
Plus
bas,
un ours
et
un
singe
,o.rt to,i, deux
enchainàs.
«
L'ourse
est donc la aierge minérale, le mercure des
sages,
réel
artisan du
Grand
CEuwe,
grâce
auquel
l'alchimiste
suiwa
aveuglément
la
Nature
et,
positivement
attaché à
sa
création,
l'imitera,
tel
un
singe,
dans
ses
acti-
vités
5.
»
A la
rangée
suivante,
une femme
est accroupie,
ou
assise,
sur un
siège
très bas;
elle
tient ses
mains
à
la
taille,
et
ses
coudes se trouvent
levés
plus
haut que
sa
tête.
On
peut imaginer
qu'elle
satisfait
un
besoin
naturel.
Or,
il
ne
faut pas
oublier
que
l'urine
est
le
«
vocable
par lequel les
Anciens désignent
par-
fois leur
mercure
6
».
Au-dessus,
un
animal
fabuleux,
ailé, avec une queue de
reptile,
se
dresse
contre un homme qui
brandit
une
arme.
C'est
le même
sujet que nous avons vu déjà
plusieurs fois.
Plus
haut,
un singe lit
dans
un
liare
ouaert.
On sait que
les
alchimistes
se sont
eux-mêmes comparés
au
singe,
en
ceci qu'i/s imitent
la
Nature,
Le
livre
ouvert, c'est
la matière
première qui
a été travaillée.
A la
4"
rangée
verticale, un quadrilobe
présente
une tête d'homme,
chevelue
et barbue;
des
branches
de
vigne
garnies de
feuilles
et de raisin
s'échappent
de sa bouche
et se
placent,
décorativement,
dans
les
coins
de
la
composition.
Au-dessus,
c'est un lion
avec
une magnifique
crinière,
mais
avec
des
pattes
d'aigle.
4.
Antoine Michalon :
La catlwdrale de L1on,
(éd.
SAEP, Colmar).
5.
E.
Canseliet
:
Deux
Logis alchimiques,
p.
ro3.
6. Ibid,
p.
rro.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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RHÔNE
lion, hiéroglyphe
du soufre,
a
des pattes
d'aigle qui
lui
ajoutent
une
volatile
:
c'est donc Ià
le fixe
et le
volatil
unis dans un
même
centaure, avec la
tête
d'un
moine
et
son
capuchon.
Ses
pattes
de
sont
en
réalité
des
mains, de
l'une
d'elles
il
brandit
un
ser-
serpent, symbole
mercuriel et
indispensable
au
Grand CEuwe,
est
indiqué
par la
cabale
hermétique.
haut, un chevalier,
reconnaissable
à
son
chapeau à plumes, embroche
très simplement vêtu
:
la fixation.
la rangée proche,
au-dessus d'un
quadrilobe
que
remplit un
aigle,
femme
est
assise
sur un animal au
long
cou
surmonté
par
une
tête
petite.
Elle
tient d'une main un
glaive,
et
de
I'autre une
roue.
sait que
le
glaive
doit
trancher la
tête
du
dragon, c'est-à-dire
sépa-
le
pur
de
I'impur.
Quant
àla
roue, elle
est
le symbole du
temps
que
doit
passer
à entretenir
le
feu
égal et constant,
nécessité
par
coction.
un évêque
donne
le fouet
à
un
animal
bizarre
et
plutôt
Dans
le
coin, à gauche,
un
Ange
regarde.
deux
chimères se
font face.
Encore un symbole
mer-
la
6€
rangée
verticale
: ici,
un pélican s'ouvre
le
ventre
ses
trois
petits
qu'on
voit
distinctement
dans
leur
tout
ce
qu'il peut de
lui-même,
et
il
en
meurt;
c'est la
opératoire du
Grand
CEuwe qu'on
appelle
les
sublimüiorlr,
et
que
dénommait les
aigles,
deux personnages
devisent
en se
promenant
parmi
des
vigne est une plante dont la signification
ésotérique
est
évidente :
La
Pierre, selon Hermès,
est
la vigne
des Sages
»,
ainsi que
l'écrivit
de Saint-Didier.
en bas de
cette
rangée, les
deux petits
bas-reliefs
carrés présentent,
gauche,
un lapin
dont
le
corps est terminé en spirale comme
un
escar-
de
la
lenteur
du
labeur alchimique, tandis que le lapin
-
ou
-
est généralement
assimilé à
la
matière
brute
du
Grand
petit bas-relief
de
droite
montre un lézard;
ainsi
que tout
reptile,
est
le type
de Mercure
en
son
premier
état.
haut,
c'est
la
lutte
de deux
personnages : une femme,
dont la
jupe
relevée, oppose
un bouclier
à
un
homme
armé.
sous une
forme
difiérente,
la
lutte
des
deux principes contraires.
à ce
même
portail de droite
:
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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1r8
Un centaure tient
sa
queue
de cheval, et brandit quelque chose qu'on dis-
tingue mal, mais
qui pourrait
être une
massue.
«
Or, nul, mieux ni
plus savamment que l'homme-cheval,
-l'homme
cabale,
-
ne
saurait « manipuler » la massue qu'Hercule, suivant la
tra-
dition
mythologique,
consacra
au dieu
Mercure
7.
»
Deux
chevaliers
luttent...
Sainte Marthe
terrasse
le
dragon
qu'elle essaie nettement d'ama-
douer.
Jacques
de Voragine, dans
sa ligende dorée, écrit
que
Marthe
«
affronta
le monstre
et, I'aspergeant
d'eau bénite,
lui
présenta la croix.
Le
dragon
devintalors doux
comme un agneau et
se laissa
attacher...8
».
Un garçon nu,
et dont
le
sexe est
apparent,
brandit une arquebuse
qu'il
dirige vers un
animal
fabuleux,
qui n'est, d'ailleurs, pas tellement
menaçant.
Quelle
que
soit
l'arme
employée,
glaive,
lance ou flèche, le dragon doit
être percé
et
tué.
Une tête sur
laquelle
sont
appliquées des
feuilles
qui s'étalent sur
les
bords
du quadrilobe.
Ce masque indique
qu'un secret
est caché,
dissimulé
dans
la Nature;
cependant,
la bouche
entrouverte donne à penser que
ce
secret pourra
être révélé
à certains initiés,
à ceux quien
sont
dignes.
Au-dessus, une
scène de métier, de
compagnonnage :
un personnage
coupe du
bois avec une hache,
tandis
qu'un
autre semble
lui
donner
des conseils.
Plus
haut,
deux moines lisent
w liare ouaert.
Un
quadrilobe
présente un
athanor au-dessus duquel s'élève
la tête
cou-
ronnée
d'un roi.
C'est « le Roi
couronné de gloire qui prend naissance dans Ie feu »;
c'est
le
«
Sel des Philosophes ».
Au-dessus,
un homme
lutte
contre un
oiseau
étrange.
Un
homme
est étendu à terre,
et un
personnage
s'apprête à
le
transper-
cer d'un
pieu
: c'estlaf.xation.
Nous sommes
à la
4e
rangée
en partant de
la
porte : sur
le quadrilobe
du
bas,
un
adolescent
a
enfourché
un
bélier
qui
court
très
vite,
ainsi
qu'on
le devine
au manteau
du
jeune
homme qui flotte au vent de la
course,
Il faut
voir là la
légende
de Phrixos
s'enfuyant en
Colchide
sur
le
bélier
à la Toison
d'or,
et
I'on
songe
aux paroles dela Table d'Émeraude.'«
Le
vent l'a porté
dans
son ventre. »
Un aigle qui
a
une
queue de serpent,
enlève un adolescent.
E.
Canseliet :
Deux l.ogis alchimiques,
p.
r37
Id.,
Alchimie.
p.
r53.
.
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RHÔNE
L'aigle
représente les deux principes
:
le fixe
et
le
volatil. Mais
c'est
aussi
l'enlèvement de Ganymède
par
Jupiter
qui,
à cause de sa
grande
beauté, en fit l'échanson des dieux.
Au-dessus, deux
personnages,
assis de chaque côté
d'une
table,
jouent
aux
dés.
Le dé à
jouer
est
un petit
cube
: c'est la figure de
la pierre
cubique et
taillée,
la
pierre philosophale.
Tout en
haut,
une petite tête de mammifère apparaît
au
milieu de
feuil-
lages.
Un
serpent
rampe
vers
elle.
C'est
le
Mercure
qu'il faut
extraire
de
la
masse végétative,
et
le serpent
va
s'en charger.
La
5e
rangée : un quadrilobe présente une sirène
qui
tient
une cithare
un peu éloignée
d'elle. Au-dessous de l'instrument de
musique, s'épa-
noult
une rose.
Or,l'
Art
de musique
est
l'ultime
phase de
I'CEuvre,
etla
rlse
est
le
symbole
de
la
Pierre
philosophale.
Le
labeur alchimique
a
donc
été
mené à
bien
et a obtenu sa
récompense.
La rangée
suivante
montre une composition que
nous
croyons
unique
dans la symbolique
:
une sirène
joue
de
la viole, alors que, près d'elle,
une autre sirène
tient
dans ses
bras un
bébé-sirène
qui lui presse le
sein.
C'est
là
le
commencement
et
la derniêre phase de I'CEuwe
alchimique
:
l'enfant
cherche
à
extraire
le
Lait
de aierge, cher à
Philalèthe
: le
Mer-
cure,
tandis
que
l'autre
sirène se réfère à
I'Art
de musique.
CHAPELLE
DES
BOURBONS
A l'intérieur de
la
cathédrale,
la
chapelle
des Bourbons retient parti-
culièrement l'attention des amateurs
de spagyrie. A
droite,
en
entrant,
une magnifique galerie de chardons,
ajourée et légère,
attire
dès
I'abord
le regard.
On
lit les lettres
de
MARIE formées par
I'entrelacement
des
branches.
Le chardon, que
les
alchimistes assimilent à
la
chàtaigne encore enve-
loppée de
sa
gangue, est, à cause
de ses
aspérités
épineuses, une
figura-
tion
de
la
pierre philosophale
lorsqu'on
a choisi
la
voie
sèche,
Ia voie
la
plus
rapide.
Au-dessous de cette galerie, une
porte
en anse
de panier
offre
un fron-
ton décoré de
choux
frisés
et
d'escargots.
La
porte
de
la
sacristie, en anse
de panier également, et dont le fronton
a
été complètement cassé durant
les
guerres de religion,
est
surmontée
d'une guirlande de chardons, dans
laquelle
on voit
apparaître
une
main
:
le
symbole compagnonnique.
Sur
la galerie, on
remarque
deux
cerJs ailés
qui
ne s'affrontent
pas, mais
courent I'un
après
l'autre.
Un
phylactère sur lequel on lit le mot «
espé-
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rance »
entoure un
cerf
et
indique
le
double sens du
bas-relief,
ainsi que
du mot
upérarue.
On
sait
que
le
cerf ailé,
le
«
cerf
volant
»,
est
le
symbole
du Mercure.
A
gauche,
en entrant
dans
la
chapelle, une
moulure étroite,
tout
en
hauteur,
présente
une
frise
de feuilles
et
de
grappes de vigne. Parmi
les
feuilles
on
voit
une
main tenant
une
épée
qui
ràppelle
què
pour
réussir
I'CEuwe
alchimique,
il
faut
d'abord
trancher,
ouvrir.
Et
la
devise
des
Bourbons, inscrite
sur un phylactêre
: «
Ni
espoir,
ni
peur
»,
peut
être
comprise
dans
son
sens
alchimique.
NE.ET-LOIRE
PARAY.LE.MONIAL
LA
BASILIQUE
Nous ne
voulons
pas nous
attarder
sur la
magnifique
basilique
romane,
construite par
les mêmes
moines architectes, bénédictins,
qui
édifièrent
Cluny :
les guides détaillés ne
manquent
pas.
Cependant,
quelques
chapiteaux
présentent un
certain intérêt
hermé-
tlque
:
Au
porche,
des
lions
dévorent
des
serpents;
ce
sont
les
deux
principes
alchimiques
:
le
lion,
dans la
symbolique
alchimique,
représente le
soleil
et
le
soufre,
le
serpent : le
mercure.
Al'absidiole
sud,
on
peut
voir
une
sirène
bicaudée;
tandis
que sur
un
autre chapiteau,
des oiseaux
qui
s'opposent,
se
retournent pour
s'abreu-
ver
au
même GraàI.
Sur
un
chapiteau
du
déambulatoire,
des
lions,
debout, s'affrontent
de toutes leurs pattes.
Quant
au
portail nord, d'inspiration
orientale,
il est
entouré de soixante
roses
(philosophales
?).
L'HÔTEL
DE VILLE
Paray-le-Monial
possède
une
véritable
demeure
alchimique qui
est
devenue,
depuis
r858,
l'hôtel
de
ville.
Cette
maison
n'appartint
pas
à un
noble, mais
fut
construite,
dit-on,
par
PierreJayet,
fabricant
de
tissus,
entre
r5?5
et r5e8.
Mais
cette date
est très
controversée,
et
certains
pensent
et
écrivent que cet
hôtel fut
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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SAÔNE-ET.LOIRE
construit
en
145o,
et
acheté
par
le marchand
huguenot, durant
les
guerres
de
religion
en
152S, et il attendit
que
les
transformations
soient
terminées
pour
en
prendre
possession
en
r5z8
r.
Quoi
quil
en
soit, cette
demeure date
de
la
fin du
xrr'siècle
ou du début
du
xvrl
et n'en
restê pas
moins une
des
plus
belles
maisons que nous
a
léguées
la
Renaissancè,
et
elle compte
parmi les
demeures
philosophales
les
plus
parlantes.
L'intérieur est
à
peu près vide
des
sculptures
qui
devaient
exister
à
l'ori-
gine. En outre,
les
appartements
de
I'hôtel
de ville
étant
habités,
il
est
Impossible de
les
vôir, et
nous devons
nous
contenter
d'étudier
la
façade.
La
façade
Ce
qui
frappe,
à
première vue,
sur
cette
façade,
c'est
l'abondance
de
mérelles
ou
coquilles
Saint-Jacques
qui y
sont
sculptées.
Devons-nous y
voir
l'indicatiôn
que le premier
propriétaire a fait
le pèlerinage de
Compostelle?
Ou bien,
là
coquille
-
qui
est
l'hiéroglyphe
du
mercure
philosophal
-
est-elle
mise
en
honneur comme
principe
du
Grand
CEuvreP
De
nombreux
petits personnages alternent
avec
les
mérelles.
On a pensé
qu'ils
«
représentaient
des
Compagnons,
compte
tenu de
leurs
couleurs
portées
en
sautoir
»,
mais ils sont
nus,
ce qui
oblige à
rejeter cette
idée
2.
Ce
pourrait
être
des
chérubins
dont
Ia
Renaissance fut
prodigue dans son
architecture,
et
qui
n'étaient
là
que
pour
présenter
des
attributs.
Mais
ces
chérubinr
ont
le
corps
assez
grossièrement
sculpté, ce
qui
n'est_géné-
ralement pas
le
cas
: lés
épaulei
sont
très larges,
les
jambes
sontfortes;
ils sont
loin
d'être
gracieux.
Aussi,
un
auteur,
Jean
Lépine-Authelain,
a-t-il
déduit
que ce
sont
des
«
Gnomes
ou
Esprits des Montagnes, gar-
dant le Feu
sacré
et
les
biens enfouis
dans le sein de
la Terre
3
».
Juste
au-dessus
de
la
porte
d'entrée,
on voit une magnifique
coquille qui
iurmonte
un
bas-relief
qui
pose une énigme
alchimique
:
il
présente
un
petit
personnage
féminin
à
la
poitrine
bien marquée,
et
dont
le
visage est
ènca«Iré de
deux
palmes;
ses dèux
bras minces,
levés,
semblent
supporter
la coquille;
ses
jambes
se
terminent en
deux
rinceaux
qui,
eux-mêmes,
forment à chaque extrémité
du
bas-relief
un
curieux
personnage; à
gauche,
on
aper(oit
une
sorte d'oiseau
à
tête
humaine,
tandis
qu'à droite
ôn distingue-mal
un
personnage
enfoui
dans
une sorte de capuchon,
et
qui
semble
porter
quèlque
chose
tout
en
marchant;
s'agit-il
d'une
Mère
folle
ott
marotte
(hiéroglyphe
du Mercure)?
r.
C'est
la version
que
proposeJacques
d'Arès dansl.
Atlantis,
no
r48,
p. 25.
z.
lacques
d'Arès
:
Atlantis. no
248.
s.
j."ri
Lépine-Authelain
i rarayà
bauns les dgas.
(Ouvrage
épuisé
et
introuvable,
cité
par
J.
d'Arès
dans
Atlantis. no
e48.)
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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A
gauche
de
ce
motif,
dans I'encadrement
d'une
fausse fenêtre,
on voit
deux
personnages
qui
semblent
accueillir
les
visiteurs;
ils
figurent,
dit-
on,
Messire
Lambert,
comte
de
Châlon,
et
son épouse
Adélaïde.
De
sa
main
gauche,
le seigneur semble
indiquer
quelque
chose
sur son épaule
droite,
ce
qui
a
peut-être une
signification
maçonnique
ou
compagnon-
nique;
son
épouse
présente
une fleur
qu'elle
tient
à
la
main.
Sur I'écu
d'un
Gnome
qui se
tient
à l'extrémité
gauche
de la
frise,
on dis-
tingue
nettement
le
signe
gravé
sur
l'écu.
Entre
le premier
et
le
second étage,
au
centre,
on peut
voir
une
figure
énigmatique
:
au
milieu
d'une
couronne quadripartite,
c'est
une
tête et
un
buste de
femme qui tient
une
fleur
à
la
main. S'agit-il
de
I'alchimie,
ainsi que
le
suggère
Jacques
d'Arèsa? C'est fort possible, car
juste
au-dessus,
est
sculpté
un
Graal où
s'abreuvent
deux
oiseaux.
Sur
la
même
frise
que
ce
sujet,
et à
droite, on
voit
une
tête
à
trois
faces,
encadrée de
deux
animaux;
ils
sont
un
peu détériorés
par
les
intempé-
ries,
mais
on
distingue
un
lion
à
gauche et
un
animal
ailé
à droite
:
les
deux principes
de
l'CEuvre.
Plus
à
droite,
un fin
visage
feminin,
encadré
d'ailes,
représente
Mer-
cure.
Toujours
sur
cette
même frise,
en
continuant
de regarder vers la
droite,
on
trouve
une tête
d'homme
aux
traits
accusés,
dont
la
coiffure
-
ou
le
casque
-
est
curieusement
formé
d'une
tête de
dauphin,
mais possédant
des
oreilles
de
bélier
5.
Cette coiffure
se
termine, sur
la
nuque,
par
un
corps
de
dauphin
de
proportions
très
réduites,
qui
suit la
forme
de
la nuque.
Au
second étage,
à
droite
de
la
fenêtre
centrale,
un homme tient un
aigle. Peut-être
est-ce
Ganymède enlevé
par un
aigle
?
Quoi
qu'il en
soit,
les
plumes
sont
I'emblème
de
la
volatilité,
et
dani
la
symbolique
alchimique,
les
aigles
représentent les sublimations
réitérées,
jusqu'à
sept
fôis
selon
certains
auteurs.
La
porte
d'entrée
Les
sculptures de
la
porte
d'entrée en
bois méritent
également
d'être
examinées,
car
«
la
porte
nous
révèle
d'emblée
les
moyens
et les
buts du
Grand
CEuwe
».
Le
troisième
panneau surtout
est
significatif; il nous montre
Ie
cceur
au-dessus
du
feu,
et
semblant
émerger
d'ailes
: c'est
bien
le
soufre issu
du Mercure
philosophal,
grâce au
feu
de
l'Athanor.
AvecJacques
d'Arès,_«
on remarquera,.en outre, qu'en
dehors
du troi-
sième
panneau
représentant le
cceur,
les
trois
autres
motifs
ont
pour
4.
Jacques
d'Arès
:
Atlantis, no
146.
S.
Cette tête casquée rappelle
celle
du
Palais Lallemant
à
Bourges. Mais
on
remarque
que
celle de Bourges
se
termine
en
spirale, comme
un
colimaçon.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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SAÔNE-ET-LOIRE
/
§ARTHE
support un élément, non point
décoratif,
mais symbolique
en
forme de
cceur6
».
SARTHE
LE MANS
CATHÉDRALE SAINT-JULIEN
La cathédrale
s'élève
au
point
le
plus élevé de la colline, là
où se
trou-
vait
certainement
le
haut
lieu
préhistorique; la
preuve
en est qu'un
menhir
est
accoté
à I'angle sud-ouest.
Or,
les
menhirs,
comme
les
dol-
mens, étaient
toujours placés
à
I'endroit
où les
courants telluriques sont
les plus forts.
Malgré
les intempéries
subies au
cours des millénaires,
ce
menhir
de
grès rose montre encore nettement
la
trace d'une draperie sculptée
et
formant
de gracieuses ondulations,
comme un vêtement
antique. Il
semble
bien que
cette
sculpture
ait
été faite
de
main d'homme
et ne
soit
pas
I'æuwe
de
la
nature.
Ce
menhir anthropomorphe avait-il
une tête?
Ce
n'est pas sûr.
Car,
dans la
très
lointaine Antiquité,
il
y eut
des dieux qui,
tels
les
dieux-
termes
romains, ne portaient pas de tête
-
ou
alors,
elle
était très peu
distincte du
corps,
comme à Filitosa
(en
Corse).
Mais ici la
sculpture du
vêtement se révèle
très supérieure.
Si
ce
menhir n'a rien d'alchimique
-
et nous nous
excusons
d'en
avoir
parlé
aussi
longuement
-
un dolmen se dressait devant le porche
nord
de
la
cathédrale
jusqu'en
r
7 7
8. On
l'appelaitla
pierre
au lait.
Et «
la pierre,
comme
l'enfant,
doit
être
nourrié
de
lait
virginal
»,
selon
Michel Maïer; et saint
Bernard
professait
qu'il
fallait
«
tirer
le
lait de la
pierre
».
Au
grand Portail, sur le
côté sud
de la cathédrale, le
Christ en gloire
est
entouré
des
quatre symboles évangéliques. Les
chapiteaux sont décorés
d'oiseaux-serpents.
Au-dessus, sur
le
mur,
sous une
ancienne
ouverture
romane,
un
bas-
6.
Jacques
d'Arès
:
Atlantis,
no
r4E,
p.
27.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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r24
relief
présente Hercule terrassant
le lion
de Némée
dont
la
queue
est
terminée
en
queue
de poisson,
ce
qui
indique les deux
principes
-
igné
et
aqueux
-
nécessaires
à l'CEuwe.
Le héros
met
sa
main
dans
la
gueule de
l'animal.
On
trouve dans
les
Figures Hiéroglyphiques
de Nicolas Flamel, la réplique
de cette
figure
:
il
s'agit du
lion rouge,
dont
il
faut
extraire
un
élément,
le tirer
dè
l'inté-
rieur
vers l'extérieur.
A l'intérieur
de
la
cathédrale,
sur
le mur
du
côté
nord,
en
face
de la
5e
travée,
en entrant
par la
porte ouest, on
voit,
à hauteur
des
yeux, une
tête d'homme
qui.montre
de
l'index
sa bouche fermée : c'est le silence
que
doit
garder
l'alchimiste
sur
ses
travaux.
LE
VIEUX
MANS
se
groupait
autour
de
la
cathédrale, principalement
du
côté
sud.
En
tout
cas,
c'est
là
que
se
trouvent
aujourd'hui
la
plupart
des maisons
qui sont
parvenues
jusqu'à
nous,
et
dont
quelquès-unes
étaient
habitées
par
des
alchimistes.
I,a
maison
du grabatoire,
qu'on
peut
voir
en
face du
portail
occidental
de la
cathédrale, ancienne maison
du
Gouverneur
du
Maine,
devenue
hôpital
des
chanoines
infirmes
(d'où
son
nom).
« Ici,
fe
symbolisme
est surtout
représenté
par
des
macles énormes
au-dessus de
la
porte principale, dans la
cour,
plus petites dans les enca-
drements
des
fenêtres
où
elles
s'agrémentent
d'uné
étoile
1.
»
r..es
macles,
qui
sont
le plus
souvent remplacées
par
des châtaignes
ou
des glands
de chêne,
sont
le
symbole
d'une petite
masse,
plus
ou moins
revêtue
d'une gangue rugueuse,
résultat d'une
opération alchimique.
Au-dessus
de
la porte
d'entrée de
la
maison,
on
aperçoit
un
écu sur
lequel.se
trouvent
cinq fleurs de lys
alternant avec trois
clés
:
la
clé
qui
ouvre
la porte
secrète,
c'est-à-dire
qu'elle «
relie, en une
étroite
parenté,
les opérations
manuelles aux efforts de l'esprit
2
».
La maison
du
pèlerin, se trouve
juste
à
droite
de la
maison
du
Graba-
toire,
au
numéio
3
de
la
place. Àu-dessus de
la porte,
une
fleur
de
lys
très
stylisée.
De chaque
côté
de la fenêtre, des
fruits
et
des
fleurs
repré-
sentent
I'abondance que procure
la
Pierre. Sur le faîte,
au-dessus
de la
fenêtre,
deux
lions
se tiennent de
chaque
côté,
et sous
le
toit,
juste
sur
le
pignon,
il
semble
qu'on
voie
un
croissant
de
lune.
\e
Souÿe est symbolisé
par
les lions, alors
que
la
lune
est
l'hiéroglyphe
du
Mercure .
r.
Fernand
Gueriff
: «
Le vieux Mans et ses maisons
alchimiques »; article
auquel
nous
empruntons
quelques
détails
(in
Atlantis,
no
196.)
r.
E.
Canseliet
:
Alchimie,
p.
22?.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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SARTHE
En
tournant
le coin,
au-dessus
de
la
fenêtre,
un
soleil
resplendissant,
dont
la
barbe
est
faite
d'une
feuille
de
aigne,
a
la
bouche
très ouverte,
béante.
Il
appuie son menton
à
l'intersection
de deux
cornes
d'abon-
dance très minces, mais qui
laissent
cependant
voir
des
fruits
à
leur
extrémité;
deux
grappes
de
raisin
s'en
détachent ostensiblement
et
pendent
de chaque côté
d'une
frise de
coquilles
Saint-Jaques,
juste
au-dessus de
la
fenêtre.
La feuille de
vigne
et
les grappes
de raisin symbolisent le
vin
dont
le
tartre est indispensable au labeur alchimique, les coquilles
Saint-
Jacques
: le
Mercure.
Maison
de
la
tourelle
Sur
la
tourelle
même,
sous
la
fenêtre,
un
bas-relief
présente
la
lune
en
croissant,
entourée de
neuf
étoiles
;
le mercure
et les
neuf métaux.
Tout
en
haut,
une
tête
d'angelotiurmonte
une
croix
avec
une
double
branche
horizontale,
la
plus longue
se
trouvant
dans
le haut.
Elle
est entourée
de liens
et
surrnontée d'un phylactère, ce qui indique
le
sens
caché
du
motif.
A gauche, au-dessus
de
la fenêtre du rez-de-chaussée, un
bas-relief
présente deux chimères qui viennent
de
se désaltérer;
des
rinceaux
trempent
dans
le
vase,
ils
donnent
naissance
à trois fleurs
:
les
trois
réitérations.
Sur
la
gauche,
un vase duquel sortent des
chardons,
et
sous
lequel
un
personnage
est
assis,
écartant
largement
les
jambes,
s'ouvrant
ainsi que
doit s'ouvrir
la matière
première
sous
le glaive
du
chevalier.
A
droite
de. la
porte. d'entrée,
au-dessus
de
la
fenêtre
du rez-de-chaussée,
on
peut voir, parmi
les
motifs Renaissance,
deux
chimùes
s'abreuvant
au
Graal. Deux dragons s'étalent
majestueusement au-dessus
:
ils
symbo-
lisent la matière première
encore
à l'état brut; tandis
que
les
chimères
représentent
le
mercure
philosophal
issu
de l'alliance du
soufre
et du
mercure.
Maison
des deux
amis
Dans
la
rue
Bérangère,
à
droite,
aux numéros
18
et
zo,
une
maison
double,
à encorbellement, construite,
dit-on,
au
xvf
siècle
par
deux
amis alchimistes,
présente
deux
petits
personnages
en
chaperon
qui,
autrefois se
tenaient
par
la
main,
mais
qui
se
détournent
à
demi
I'un
de
I'autre,
comme
si chacun d'eux avaient des préoccupations particu-
lières.
A I'extrême
droite, un
personnage
désigne
son
chapeau
ou sa
tête,
siège
de
l'espit.
Sous
le piédestal, on remarque
deux
feuilles
de
chéne,
une
sous
chacun de
ses
pieds,
qui expriment
le
sens
hermétique
du
person-
nage.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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126
De
l'autre
côté de
la rue, trois
maisons contiguês
sont
particulièrement
intéressantes
:
La
maison de
l'Arbre
sec présente
une longue poutre
sculptée s'éten-
dant
au-dessus
du
rez-de-chaussée
:
des
hommes en
pourpoint et
des
femmes
nues
s'intercalent
et
s'ébattent
autour
d'un
phylactère,
signe
évident,
selon
Fulcanelli,
de
la
double signification du
sujet
traité.
Elle
est terminée à gauche
par
une
coquille
d'escargot, symbole
de la
lenteur
du labeur
alchimique3.
Sur
la
porte,
des
cæurs
et
des
fleurs sont
sculptés.
Et
au-dessus
de la
poutre,
un étroit
pan de
bois
au
milieu
des fenêtres
-
et au-dessus
-
présente l'arbre
sec,
symbole
du
métal
qui
a
perdu
sa
vitalité
par
suite
du traitement
industriel
:
L'Arbre
est
surrnonté
d'une
tête
d'homme
barbu.
Maison
de
I'Annonciation
Au numéro
7
de
la rue,
au-dessus de
la fenêtre
du
premier
étage,
on
dis-
tingue
des
sculptures
qui
présentent une Annondation. A
droite,
se
tient
la Vierge, et
à
gauche
l'Ange
Gabriel;
sous leurs
pieds,
des têtes
d'ange-
lots
décorent
les
coins supérieurs de
la
fenêtre.
Entre eux,
une tige de
lys
avec
trois fleurs :
les
trois
réitérations.
A
I'extrême
gauche, une femme
tient
un
lixre ouaert,
emblème
de
la
matière
première
travaillée.
Maison
dite
de
la reine
Bérangère
A
côté,
au numéro
g,
cette maison
construite
plus
de deux
siècles
après
la
mort
de
la reine Bérangère, le
fut
sur
l'emplacement
même
de
sa mai-
son,
paraît-il.
Au-dessus
de
la
fenêtre
du rez-de-chaussée,
on
voit
un long bandeau
sculpté
et orné de quatre
personnages
tenant
un
phylactère,
indiquant
donc que
ces personnages ont
une double signification,
ainsi que
le
petit
rectangle,
à
gauche de
la
fenêtre,
et
qui
présente
un
semis
de
pois-
sons,
d'étoiles
et
de petites
croix. La croix
est
I'hiéroglyphe du
creuset;
l'étlile
se voit
au
fond
du creuset,
lorsque
l'æuwe
alchimique
est en
bonne voie,
et le
petit poisson
estle
remrre,
le poisson
philosophique.
Un
autre
rectangle
se
trouvait
à
droite
de
la fenêtre,
mais
il est
mainte-
nant
complètement
effacé.
Des
choux
frisés
décorent
la porte
en accolade.
« Sous
ces
maisons de
la
Grande-Rue,
il
existe souvent
plusieurs
étages de
caaes spacieuses,
superposées
à une
grande profondeui,
qui pouv"aient
servir
de
laboratoires
secrets
a.
»
3.
Certains
disent
que la
poutre
est
rapportée;
nous
n€
le
croyons
pas,
tant
à cause
du
phylactère
que de l'escargot.
4.
Fernand
Gueriff :
« Le vieux Mans
et
ses
maisons alchimiques
».
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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SARTHE
La maison du
pilier
rouge se
trouve
un peu plus loin, au
coin de
la
petite
place de Hallal.
Ce
pilier pofte
un crâne et un crucifix
sculptés.
Ce
fut, dit-on, la maison
du
bourreau.
Rien n'est moins sûr. Car ces
sculptures seraient plutôt
le
symbole
du
caput mortuum,
pensent les
passionnés
de
la
Science.
La
maison
à droite,
au numéro
45
de la
Grande-Rue,
et qui n'a
pas
de
désignation
spéciale,
offre
deux
fenêtres
ornées
de têtes
defous, pour la
plus
petite; lagrande
présente un vieillard à gauche, et
à
droite une
jeune
fille qui fait la
révérence et porte un arbre.rf,c
sur son épaule.
Le
fou,
rappelons-le, est
le
symbole
du Mercure;
l'arbre
sec,
celui du
méial ayant
perdu sa
vitalité,
et
qu'il
faudra
réincruder.
Quant
à
nos
deux
personnages, il est généralement
recommandé
d'unir «
un
vieillard sain
et vigoureux avec
une
jeune
et belle vierge
)), nous disent
les maîtres.
Le
poteau cornier
ou
de
l'écrevisse
se
trouve au
numéro
63
de la rue.
C'est
un
pilier
dont
le
chapiteau
s'orne
d'un
signe,
l'hiéroglyphe
de
l'al-
chimiste
i< qui
imite la Nature
»; il tient une épée; au-dessus, un Bapho-
nut dont
les
bras
étendent des ailes de chauve-souris,
sous l'une des-
quelles il s'abrite.
Peut-être
cet
alchimiste
était-il
aussi franc-maçon,
ce
qui
n'est
pas incompatible.
Il est
normal que le singe ait une épée
en main, car il
lui
faudra
«
pour-
fendre
le
dragon
/ avant de commencer
le
labeur alchimique.
oujours
sul
ce
pilier,
mais sur
le côté droit du
chapiteau,
une chouette,
I'oiseau d'Hermès,
porte
de
petites cornes,
l'emblème de
la
Connais-
sance. Et au-dessous,
une écrevisse
accrochée
à
une sorte de potence ou
d'hameçon
(?).
Quelques
maisons
plus loin, la MAISON AUX CLEFS
présente
devant
sa porte
un pilier sur lequel sont
sculptées des
clefs,
ainsi
que nous
en
avons
déjà vues, alternées avec
les fleurs de
lys
sur
l'écu
de
la
maison du
Grabatoire.
Maison
d'Adam
et
Ève
Cette
demeure philosophale
présente,
au premier
étage,
un
bas-relief
du
xvrc siècle
:
Àdam lêve Ie
bras
pour cueillir la
pomme, et Ève atdre
la
branche
vers
lui. Ils
tiennent tous
deux des
phylactères,
ce qui
indique
que
cette scène
a une
signification
cachée.
Et pour nous enlever toute
hésitation
sur le
sens
hermétique
du bas-
relief,
on
distingue
à droite le soleil, et à
gauche la lune, hiéroglyphes du
soufre
et
du mercure.
Adam, dont le
nom latin
Adamus
signifrc
fait
de
terre rouge, étant le pre-
mier homme,
a
été doué, à l'origine,
des
deux
natures : mâle
et
femelle;
Voir
Fulcanelli :
Demeures
philosophales,
t.
I,
p.
z16
et
suiv.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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r28
telle
que se présente
la
matière
première
sortant de
la
mine.
Mais
ici,
nous
sommes en
présence
du
second
Adam
qui-représente
le
principe
mâle
et
actif, le
soufre;
tandis
que
son épouse, Ëve, symbolise
le
prin-
cipe
féminin
et passif.
En
achevant
d'examiner
le
bas-relief,
on
remarque,
à droite,
Bacchus
enfant
tenant
un
thryse de
la
main
droite,
tandis que
sa
main
gauche
cache
l'ouverture d'un pot.
Il
se
tient
debout
sur
le
couvercle
d'un
ton-
neau
décoré
de
guirlandes.
Or,
Bacchus est l'emblème
du
mercure des
Sages.
L'ENLÈVEMENT DE DEJANIRE
Au
second étage de
cette
maison,
un
bas-relief de
pierre
présente
deux
coqs, emblèmes
du
mercure,
qui
se
tiennent
de
chaque
côté
d'un
vase
débordant
de
fleurs et
de
fruits.
Le
coq
étant
un
des
symboles
du
mer-
cure, les fleurs
et
les
fruits
représentent
les
éléments
qui
vont
le
nourrir
et
le vivifier.
A
chacune des
extrémités du bas-relief,
on
voit
deux
personnages assis :
celui de gauche
souffie
dans
un
cor,
et I'autre
joue
d'une
sorte
de gui-
tare.
C'est
l'Art
de Musique, vocable sous
lequel
on
désigne
parfois
l'Al-
chimie.
Au-dessus des
coqs,
on voit
un grand
panneau sculpté,
malheureuse-
ment
très détérioré,
qui
présente
I'enlèvement de
Déjanire
par le
cen-
taure
Nessos.
Rappelons
brièvement
la fable
mythologique :
Le
centaure Nessos, ayant offert de transporter Déjanire,
l'épouse
d'Her-
cule,
sur la rive
opposée
du fleuve,
tenta
d'enlever
la
jeune
femme;
mais
Hercule
le
tua d'une flèche empoisonnée. En
mourant,
Nessos
remit
à
Déjanire une
tunique trempée de son sang et
lui
affirma que si
son
mari
venait
à
la
délaisser, elle
n'aurait
qu'à
lui
faire revêtir
cette
tunique
pour
retrouver
son
amour.
Par
la
suite, Hercule
s'éprit
de
Iole;
aussi Déjanire
lui
envoya-t-elle
la
fatale
tunique;
mais
dès
qu'il
I'eut
revêtue,
il
ressentit
de
telles souf-
frances
qu'il
se
jeta
dans
les
flammes
d'un
bûcher.
Et
Déjanire
se
tua de
désespoir.
Ce
récit
correspond
aux
dernières opérations
du
Grand
CEuwe
:
Nessos, en grec,
signifie «
vêtement
de
pourpre
»,
et
la
tunique
du cen-
taure
-
qui brûle
les
corps
-
représente le
produit
achevé et parfait.
Hercule figure le soufre
de
l'or
qui
ne
peut être vaincu
que par
l'action
du
vêtement
rouge
ou
sang de
la
pierre,
auquel
il
est uni.
Sur la face
des deux piliers
engagés,
encadrant cette scène
mythologique,
figurent
d'un
côté
une tête de
lion
pourvue
d'ailes, et
à
droite
une tête
de chien
ou
de
chienne.
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SARTI{E
Le
lion,
hiéroglyphe du principe fixe : le soufre,
porte
des
ailes afin de
montrer
qu'il a acquis
une
qualité
volatile.
Le
chien,
ou
plutôt la
chienne
d'Arménie, est
le
symbole du mercure.
LA
TERTE.BERNARD
DU
xTI.
SIÈCLE
A
La Ferté-Bernard,
on
voit
encore une
maison
de bois construite
au
xv'siècle. C'était une demeure sans prétention, sans doute le modeste
logis d'un
alchimiste.
Au premier
étage, sur la façade,
des
personnages sont
sculptés; de droite
à gauche : le fou
et
le pèlerin, qui
sont tous
deux hiéroglyphes
du mer-
cure des
Sages,
la
Sirène,
qui
tient
son peigne d'une main, et de l'autre
son miroir;
et
enfin un
personnage
qui
porte un
rameau
de
bois mort,
image
du métal qui
est
sans
vie.
La
sirène
est
l'emblème
des
deux
natures
contraires
qui
ne s'affrontent
plus, mais
sont
unies
et pacifiées.
Le
miroir
est
celui dans
lequel
« on voit
toute
la Nature
à décorrvert »,
selon le
Cosmopolite;
Ie
peigne,
comme
la
couronne,
proche
de Ia tête, est le symbole de I'esprit.
Au
second étage, sur les corbeaux de
la
corniche,
de chaque côté
de
I'Adepte
en
prière,
on
distingue
deux
gnomes
grimaçants
qui
se
jettent
des
pierres.
C'est
l'illustration
du
combat
hermétique
que
se livrent
les
corps métal-
Iiques
mis
en contact. Nous
retrouvons ici la lutte
à
laquelle
se livrent
deux
jeunes
Bens
au porche de
Notre-Dame
de Paris
ou
sur la façade
de
Notre-Dame-la-Grande, à
Poitiers.
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r30
LA
SEINE-MARITIME
ROUEN
CATHÉDRALE
Terminée à la fin du xnÉ siècle,
cette
belle cathédrale, comme
beaucoup
d'églises,
connaît
le mélange
de plusieurs
styles.
C'est
à
la fin
de sa cons-
truction qu'ont été sculptés les bas-reliefs
qui ornent les piédroits de ses
portails
du nord et du sud.
Portail
sud
Ce
portail,
dit de
la
Calende, parce
qu'on y
affichait
autrefois
le
calen-
drier liturgique, présente des
quadrilobes dont les
sujets
ont été surtout
tirés de
I'Ancien Testament.
Portail nord
Après
avoir traversé une cour,
dite
Cour
des Libraires,
on
se trouve
devant le portail
de ce
nom,
car
il donne
accès à
la Bibliothèque. A
gauche
et
à droite du portail, les piédroits
-
comme au portail sud
-
sont
complètement
couverts
de
quadrilobes,
qu'il
faut
considérer
comme
montrant presque
tous des rébus alchimiques. Et dans
les quatre
coins
de ces motifs, on distingue des petits animaux étranges,
tout
un bes-
tiaire fantastique.
On sait que
le portail nord
est
souvent appelé « portail
des Initiés »,
et
que presqu€ toujours
il
justifie
son nom.
A
gauche,
un des sujets présente un Philosophe qui
tient
un
matras
de
la
main
droite, tandis que, de la
main
gauche
il le désigne, sans doute pour
indiquer I'importance qu'il faut
attribuer
à cet objet. Le corps de
I'artiste
est
celui
d'un oiseau
avec
plumes et ailes, mais avec des
pieds
et une
queue de
lion.
Dans
ce
quadrilobe nous
voyons
donc tout à la fois I'alchimiste, ainsi
que les
corps
fixe
et
volatil, de même que
le
rnatras nécessaire à
l'élabo-
ration du travail alchimique.
Au-dessous,
un
homme
barbu portant
un
capuchon, tourne
la
tête vers
l'arrière, tandis qu'il
tient
des deux mains un bâton sur
lequel il
appuie
son pied.
C'est
bien le
fidèle
seraiteur, le mercure, qui tient en
main le
bourdon
grâce auquel
il
continuera sa quête
philosophale. Il regarde vers l'ar-
rière,
afin
de ne
pas perdre
de vue
l'expérience
déjà acquise.
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SEINE.MARITIME
Un
autre
quadrilobe présente un.sanglier,-ou
peut-être.une
laie, qui
appuie
-
pensivement,
semble-t-il,
-
sa
tête sur
sa
main; une
main
humaine,
alors
que
les pattes
et la
queue
sont
bien
celles
d'un
pachy-
derme,
Rouen,
Cathédrale Notre-Dame
(Portail
Nord
dit «
des
Librairies
»)
It
matras ou
euf
philosophique
par
aoie
sèche
La laie,
vocable
« qui
signifiait
la
fiente
des
bêtes
noires,
rappelle ici,
du
point
de
vue
cabalistique, le
caput
mortuurn des
alchimistes, souvent
pris
par
eux pour
les
feces
inutilès
et
sans
valeur
du
mercure
phildso-
phal
I
».
Là,
c'est
une femme affublée
des pattes et de
la
queue
d'un
lion
: res-
pectivement
le
mercure et le
soufre. Elle soulève d'une main
une
draperie
qui la
couvre, donc
elle dévoile
ce
qui
est
caché;
et
de l'autre
main
elle
tient ostensiblement
une
fleur; c'estlajeur métallique
et
minérale
grâce
à
laqurelle
le
travail
va
pouvoir
commencer.
Un
autre
motif
présente un homme
à
tête
de
bouc qui
arbore
de
magni-
fiques
cornes, et qui tient une
cloche dans
chaque
main,
èloches
qu'il
semble agiter
avec ardeur.
Les cloches sont mises
en
branle,
qui annoncent,
selon
Ie maître
E. Can-
seliet
«
sur leur
volée,
l'æuJ des
Pâques
joyeuses
».
Et
les
cornes
qui
tant
attirent
notre
attention
sont celles
de
la
Sagesse,
de
la
Connais-
sance.
Un
homme
a
une tête
de
chien
et
une queue
de
cheval. Le cheval indique
la
cabale,
et
la tête
de chien symbolise
le
chien de Corascêne.
Au-dessus,
un bélier
a des
ailes, mais une queue
et des
patres
de lion
:
les
deux principes, le fixe
et
le
volatil.
Une
femme
qui
a de larges
ailes et un
corps
de
lion,
joue
d'un
instru-
ment
de musique qui semble
être un
luth.
r.
E.
Canseliet:
Deux
Logts alchimiquas, p.
rr8.
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r3?
La femme
qui
est
l'emblèine
du Mercure
joue
du
luth : l'Art
de
musique.
et représente
avec
ses
ailes
et
son corps de
lion,
le volatil et
le
frxe.
Sur le pilier près de la porte,
un fou
qui
tient sa
marotte,
et possède un
corps de
cheval,
souffie
dans une
corne.
La
marotte
du
fou,
c'est
la
mérelle
,
la
coquille
Saint-Jacques,
le
sym-
bole du
Mercure;
le
cheval,
la
cabale;et
enfin
clrner, c'est
inciter,
éueiller
(l'esprit),
donc
faire
comprendre
le sens caché des
choses.
Au-dessus, une femme
dont
le
buste
est
tout enveloppé de draperies,
montre une
queue
et des
pattes
de dragon :
la
matière première
à
l'état
brut.
Puis
un
homme
à
tête
d'âne est à demi agenouillé. L'âne, c'est
le
chryso-
phore,
qui
a
portéJésus
et qui a donc
porté
l'or.
Une
femme,
un genou
en
ferre,
se
peigne en
se
regardant dans un
miroir.
Miroir
où,
selon
Cosmopolite, on
voit
«
toute la Nature
à découvert
».
Le
peigne, c'est
la mérelle, la
coquille
Saint-Jacques,
symbole
du
Mer-
cure.
À
onorct
Une
femme
assise
abrite son enfant sous un pan de sa
cape
qu'elle
étend
au-dessus de lui.
C'est
le
traaail desÿmmes; la mère doit soigner
et veiller
sur l'enfant très
precleux.
Un
fou
qui tient un matras
va
être
tué par
un homme qui
brandit un
énorme
couteau.
Ainsi
la
Matière
première
,
impure
et
brute, doit
être
décapitée ou ouverte,
afin que le pur soit
séparé de l'impur,
avant
d'être
employé dans
le
matras.
Des
jeunes
gens inversés
:
l'un
a
la
tête
droite, l'autre
Ia
tête
en
bas.
Serait-ce
pour
illustrer les
paroles
d'Hermès :
« Ce qui est en bas est
semblable
à ce
qui
esten
haut...
»
Un
centaure, portant
une
coiffure
de
plumes,
souffie dans une sorte de
flûte, en même
temps
qu'il
frappe sur un gong.
Ses
pieds sont
ceux
d'un
homme.
Les
ailes
dont
il
est
coifié
semblent être
celles
d'un
coq,
oiseau consacré
à
Mercure.
Le
cheval
représente
la cabale, et le moins qu'on puisse dire
est qu'il
cherche à
se
faire entendre... ou comprendre.
Au-dessous, un
.fou
portant le bonnet
à
deux pointes des bouffons,
a
pattes
et
queue
de lion, et
également
des ailes.
Le
fou,
c'est la mérelle, le mercure; les
ailes
et
le
lion
symbolisent
les
deux natures
:
le volatil
et
le fixe.
Un
sagittaire,
mais qui
a une queue de
reptile,
tire
une flèche.
On
ne
voit pas la victime
qu'il vise; mais
nul
doute que
ce
ne
soit
la
matière brute.
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Un
sanglier,
ou une laie, nous
est
présenté.
Il
a
des mains humaines et
.joue
de
la
vielle
: l'Art
de musique.
Une
femme
porte sur ses
épaules
un angelot et
un
singe.
Le
singe représente
I'alchimiste
:
celui
qui
imite
la
Nature. L'angelot,
c'est
l'homoncule.
Un
homme
recouvert
d'une peau
de
lion
lutte
avec
un lion bien
réel.
Ce
sont
les deux principes pareils et
cependant
contraires
qui s'af-
frontent.
Une
femme,
avec
un
corps
de
coq,
tient un
écu
et un molras.
Le coq est
I'oiseau de
Mercure. Le
matras
indique bien
le
sens
hermé-
tique du
motif.
Une
tête de
chien
barbu a
des
ailes
et
des
pattes
d'oiseau,
mais
un corps
et une queue
de reptile
:
les
deux
principes
encore,
le fixe et Ie vola-
ril.
Une
sirène, tenant
un
miroir,
se
peigne. C'est
le même sujet que nous
avons
vu
à
gauche
du portail.
Ajoutons toutefois que
la sirène
repré-
sente
les deux natures unies
et
pacifiées.
Au-dessous, un
dragon ailé, qui
a
une tête humaine enveloppée de dra-
perie,
tient
sa
queue
dont
l'extrémité
est
terminée
par une
tête
de
petit
animal.
SEINE-MARITIME
Rouen,
Cathédrale
Nore-Dame
(Portail
Nord
dit
«
des
Libraires
»)
'L'aehimiste
combat
le Dragon
ÿar
b
Jer
Ce sera lui, ce
petit
animal,
qu'il
faudra
extraire, chasser
lorsque
le
moment
sera
venu, et c'est
sans
doute
ce
que
le dragon
essaie
de faire
:
le
pousser hors.
Une
sorte
de centaure
accroupi,
dont
les
jambes
sont celles
d'un
homme,
porte
une
coiffure semblable
à celle
du
dieu Mercure; il tient
d'une
main un bouclier et agite
de
I'autre
main une petite
cloche.
Ce
centaure représente à
la fois la
cabale
et le
mercure.
Il
porte
un
bou-
clier
car il
va
commencer le
labeur
et
il ne sait où cela va
Ie
mener, et la
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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r34
petite cloche qu'il agite est un
signe
joyeux
de vie et
de
résurrec-
tion.
Un
homme lutte
contre un singe. Des
feuilles
de
chêne,
dans
le'coin
à
gauche
du quadrilobe,
indiquent
le
sens
hermétique
du
sujet.
Le
singe,
c'est I'alchimiste
qui
imite
la
Nature. L'homme
a
un
capu-
chon
: bouffon ou moine,
il
est
difficile de
le
savoir. Fou,
il serait
le
symbole
du
Mercure;
moine,
il
représenterait l'Église
qui n'était pas
tou-
iours d'accord
avec les
hommes
de Science.
"Enfin,
un
quadrilobe
montre Adam et
Ève,
se
tenant de chaque côté
de
I'Arbre
de
la
Connaissance.
Sans entrer
dans
les
détails,
rappelons
qu'ils
sont tous deux,
respective-
ment, le
symbole dts soufre et
dt
mercure.
HÔTEL DE
BoURGTHERoULDE
L'hôtel de Bourgtheroulde est maintenant occupé
par une banque,
mais
il
n'est
pas
interdit
d'entrer
dans
la belle
cour
d'honneur,
ornée
de
sculptures
du xvI' siècle.
En
face
de la porte d'entrée, entre les
deux
fenêtres du premier
étage,
on voit
la
Saiamandre, emblème de
François
I€r,
et symbole alcÉi-
mique.
D'après Savinien de
Cyrano
Bergerac,
<< la
Salamandre
sulfureuse,
qui
se
plaît
au milieu des
flammes,
symbolise
l'air
et
le
feu dont
le soufre
pos-
sède la sécheresse et
l'ardeur
ignée2 ».
A
droite
de
la
Salamandre,
un
autre bas-relief
nous
montre
t
la
renais-
sance miraculeuse du Phénix
r
au milieu
des
flammes.
Jaillissant
du
feu
après
sa
mort, et
renaissant
magnifiquement, et plein de vie, de
ses
cendres mêmes,
il
est
«
la
quintessence
duÿu, ou
la
tràs
célèbre
pierre
philoso-
phique
a,
ainsi
que l'écrivit Martin
Ruland
3.
Si,
tout
de
suite en
entrant,
on se dirige
vers
le
mur
de
gauche,
on
voit,
décorant le mur,
des
bas-reliefs de
la
Renaissance,
représentant des
angelots
assis sur
des
dauphins
et
des
chevaux ailés, tous symboles her-
métiques.
Parmi ces
bas-reliefs,
sur
la gauche
du mur,
eri
bas, on
dis-
tingue
un
homme
debout,
dont tout
le
corps
est
couvert
d'écailles,
et
portant un harpon
de
la main
droite,
tandis que de
la
main gauche il
semble tenir le produit
de
sa
pêche
:
un
croissant
de
lune.
Le
symbole
est
clair
: le
corps couvert
d'écailles représente
la
matière
première, noire et
écailleuse,
et
le croissant de lune, le
mercure.
e.
Fulcanelli :
Demeures
philosophales,
t.
II,
p. ror.
g. In
E.
Canseliet
:
Deux
Logis
dchimi.ques,
p.
r3o.
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r36
SEINE-ET-MARNE
DAMMARTIN
-
SUR.TI GEAUX
L'OBÉLISqUE
Érigé dans
la forêt
de
Crécy,
I'obélisque
de Dammartin-sur-Tigeaux
occupe
le
centre
d'un
carrefour
où convergent
trois
routes
qui
le tra-
versent.
Ce qui
donne
à
ce
carrefour
l'aspect
presque
régulier d'une
étoile
à
six
pointes.
Or,
cette
étoile, ou
Sceau de Salomon, est
formée
des deux
triangles
de
l'eau
et duJeu,
se
joignant
par
les
sommets
:
c'est le symbole
du
travail
alchimiquè.
C'est
pourquoi,
d'après
Fulcanelli, I'obélisque montre notre
planète
en
proie
«
aux
forces réunies
de
I'eau
et
du
feu
», lorsque
viendra
la frn
de
notre
civilisation.
Cela
lui
semble
d'autant plus évident que
«
sur le
côté
méridional, on
remarque
l'image d'un
vieux
chêne
»,
qui
nous
confirme
que
« les
temps
sont proches, parce qu'il
en est
le
présage
figuré
I
».
TOUSSON
A
Tousson près de
Malesherbes, «
une
vieille
maison
du
xvIIte
siècle,
d'assez
grand
air,
porte sur
sa
façade, gravée
en caractères
de
l'époque,
I'inscription
suivante,
dont
nous
respectons la
disposition
et
I'ortho-
graphe
:
Par
un
Laboureur
je
fus construite.
Sans
intérêt et
d'un
don
zellé,
il
m'a
nommée
PIERRE BELLE.
r
762
>>.
r.
Voir
Fulcanelli
:
Demeures
philosophales,
r.
ll,
p.
277.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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DEUX-SÈVRES
(L'Alchimie
portait
encore le nom d'Agriculture
céleste, et
ses
adeptes
celui
de l,aboureurs
r.)
DEUX-SÈVnnS
C
OULONGE
S.
SUR. L'AUTIZE
CHÂTEAU
La
construction du
château
de
Coulonges-sur-l'Autize avait demandé
vingt-six ans, de r54z
à
r568.
Son
propriétaire,
Louis
d'Estissac, avait
voulu
consacrer
sa
demeure
à
la
gloire
de I'Alchimie,
et
pour ce faire,
il
n'avait
rien négligé. Malheureu-
sement, il ne reste
rien
de
ces
décorations réunies
avec
tant d'amour :
tout
a
été
vendu
et
dispersé; les
pièces
sont
vides
et
les
murs
dénudés.
Cependant, une grande partie des
æuvres
d'art
servirent à
la
réfection
et
à
I'embellissement
du château
de
Terre-Neuve,
à Fontenay-le-Comte
(Vendée),
et c'est là
qu'on peut les
admirer.
MELLE
sArNT-HTLATRE
Portail
nord : Le «
CAVALIER
»
Au-dessus
du porche nord de l'église, sous une
arcade en
plein
cintre,
un
cavalier semble cheminer
calmement,
mais inexorablement.
Son
maintien
est grave et noble.
Certains
voient dans
cette
sculpture l'entrée deJésus
àJérusalem.
Cepen-
dant, les licritures sont formelles :
Notre-Seigneur
cËevauchait un âne,
r. Fulcanelli : M2stère
des calhédrales,
p. rr7-lr8
(note).
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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r38
et, sur le portail
de
Melle,
aucun doute n'est possible
:
le
cavalier
mysté-
rieux
monte
un
cheval.
Fulcanelli
voit
dans
ce bas-relief
une
illustration
de l'Apocalypse,
ce qui
est beaucoup
plus probant.
Après le
septième
coup de trompette,
sept plaies
s'abattront sur
l'uni-
ve_rs,
après
lesquelles
le
Christ
reviendra
enJusticier, sur un cheval blanc,
afin de moissonner
impitoyablement
l'humânité
pervertie,
flgurée
ici par
I'homme
à terre que le
cheval s'apprête à piétiner.
Sans doute
est-ce à ce Cavalier que
songeait E. Canseliet lorsqu'il
écri-
vait :
«
D'où
viendra,
sur
son
grand
cheval blanc,
I'inflexible
cavalier de
justice,
quand les
points
cardinaux auront été
changés
r?
»
A droite
de
ce
même
porche, on remarque
une statué, malheureusement
assez abîmée par les
intempéries :
elle représente une femme
qui
allaite
deux
serpents
suspendus
à
ses
seins,
tandis
qu'elle tient
dans
ses
mains
une
chose
impossible
à
identifier,
mais qu'el1e semble
offrir.
Les
chapiteaux
A
I'intérieur
de l'église, les
chapiteaux des piliers
présentent
un
grand
intérêt,
et
il
serait
bon de
les
regarder
attentivement.
On
y
voit
les
deux
dragons
ailés
à
queue
de serpent, mais
à
tête
de
cheval.
Melle,
É,glise
Saint-Hilaire
(Chapiteaux)
Dragons
ailés
à
queues
d.e serpent
Une chasse
au sanglier
attire particulièrement
I'attention par Ia
perfec-
tion
de
la
sculpture,
mais
il
s'agit
là
d'une laie
accompagnée de ses petits,
qug
le
chasseur va
percer de
son épieu. Or, « le
voèable
laie...
rappelle
ici le
caput mortuum
des
alchimistes2...
»
r.
E.
Canseliet :
L'Alchitnie expliquée
sur
ses
textes,
p.
?Sr.
z. E. Canseliet :
Deux Logis alchimiquas,
p. rr8.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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DEUX-SÈVRES
/
SOMME
Portail
sud
Toujours
à
l'intérieur de
l'église, le portail
sud présente les vingt-quatre
vieillards de
I'Apocalypse.
Ce
qui
n'est
pas
sans
rappeler le
Cavalier du
portail
nord.
SOMME
AMIENS
CATHÉDRALE
:
NOTRE-DAME
D'AMIENS
«
Tel
un sphinx
de
pierre, à I'exemple
de
sa
sceur aînée de
Paris,
la
cathé-
drale picarde,
un
peu plus lourde dans son accroupissement,
regagne
pourtant
en
majesté la hauteur d'escalier
accédant au parvis.
De
ce côté
ouest,
la
façade ouvre
ses
trois
portes dites
:
au centre,
du
Sauveur;
à
droite, Mère-Dieu;à
gauche Saint-Firmin.
»
Porche
du
Sauveur'
C'est
au
milieu
de
ce
portail,
«
plus grande que nature
»,
qu'apparaît
la
statue
de
Jésus,
dite du
Beau
Dieu
d'Amiens.
Un
de ses
pieds
est
posé
sur un lion, et
l'autre sur un
dragon
ailé,
les
deux principes : le
fixe
et
le
volatil. Mais
aussi, « il surplombe, de tout son
être colossal,
un roi
cou-
ronné, le sceptre à
la
main, sculpté
en
haut-relief
et
de
petite
taille,
dans
une niche étroite
qui, sur
la
face externe du pied-droit, s'ouwe flanquée
de
deux
colonnes à chapiteau sous
un
arc trilobé
I
».
Le Sauveur
«
porte dans
la
main gauche, à
la
hauteur de son
sein
»,
Ie
livre
ÿrmé,
ce
qui
indique que
la
matière est encore vierge
: «
C'est
lui
seul
qui
ouwe,
canoniquement,
le livre
emblématique
du
sujet
miné-
ral.
»
Aux
deux antagonistes,
le
lion
et le
dragon,
succèdent
<<
le
basilic
et
l'
aspic
que réunit un
pied
de
aigne,
tous trois séparément
dégagés en
haut-
rçlief,
sur chacune
des
trois faces visibles du piédestal ». Au centre, le
cep
qui
se
ramifie pour
devenir
un
pied
de
vigne luxuriant,
rappelle que
« les
anciens
auteurs
regardaient la vigne comme
le
symbole de la
pierre
phi-
losophale
2
».
r. E.
Canseliet
:
Atlnntis,
no
lr8.
z.
Ibidcn.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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r40
-Quant
au basilic, moitié
coq, moitié dragon,
qui unit
en
lui le
soufre
et
le
mercure,
il
symbolise
« l'homoncule
des sages...
»
Au grand
portail
de Notre-Dame
de Paris,
les
personnages
tiennent
des
disques,
mais
les
motifs qui
ornent
ce
portail
du
Sauveui
présentent
des
écus. Et c'est
deux
par
deux
qu'il
conviént d'examiner
les
quatre-feuilles
:
celui du haut
et
celui
qui
est
en
dessous
s'expliquent l'un
par
l'autre.
Le
second
médaillon,
à
gauche
en allant du parvis
veri l'entrée
de
l'égli5s, représente
un homme
assis tenant un livre
ouaert;
il
a
les pieds
posés
sur
ce qui semble
être
des
ossements,
et
il
est
entouré d'animaux
qui
se
chevauchent.
Tandis
que
le
médaillon
au-dessous
présente
un
homme
couronné
qui
se
tient
assis
derrière une
table; un
adolescent
s'avance
vers lui;
on voit un
athanor sur la droite
du motif.
Le livre
ouaert,
c'est la matière
traaaillée;les
ossements
représentent la
putréfuction.'
un
premier résultat
a
donc
été
obtenu.
I,e
sujet
suivant
est un de ceux qu'on
rencontre
seulement à Amiens,
c'est le
symbole
duÿu
de
roue:
le
philosophe, assis, surveille
l'action lente
et continue
du
feu,
tout
en
paraissant
méditer,
On remarque
que la
roue
est
double; Fulcanelli I'interprète
comme
«
le
signe
des
deux
révolutions
qui
doivent
agir successivement
sur
le
composé pour lui
assurer un
premier degré de
perfection3 ».
Au-dessous,
un
homme
auréolé
se
tieni devant
un
château
fort
qui
comporte
de nombreuses
tours : c'est I'image
des diverses
opérations
qu'il
est
nécessaire
d'effectuer
durant le long
travail
du
Grand
Guvre.
A droite
du feu
de
roue,
une
femme
assise
piésente
un
corbeau
sculpté
sur
son,écu;
derrière
elle,
on aperçoit l'athanor.
Le
corbeau
symbolise la
couleur noire
et la
putréfactiàn.
Ce médaillon
est
juste
au-dessus de
celui
qui
montre
un
cavalier qui,
désar-çonné
pu, tà
monture,
est projeté
".r'l'"i.n.
Ce
sujet
indique^
li
d-issolution,
?'est-à-dire
« l'affusiôn
àu
mercure
sur
le
côrps
fixe^».
Le
cheval,
léger
et rapide, représente
le
mercure,
tandis que lè
cavalier
est
le.
corps métallique
grossier qui
est
rejeté
d'abord
pai le
volatil
avant
d'être
absorbé lentement.
La femme
qui
suit
et
qui
désigne une
chevelure,
ou un
écheveau, sur son
écu,
évoque la
matière
première.
Un
personnage
qui
semble
perplexe,
et
mord
dans
un fruit tout
en mar-
chant,
occupe le
médaillon
du
dessous.
Il incarne I'adiuvant
de I'CEuvre
alchimique
qui dévore
le sujet
philosophique et l'absôrbe.
Le
motif
suivant
présente,
sculpté sur
l'écu, un
oiseau
dans son
nid.
C'est
le nid
de farlouse
qu'on
peut
voir sur un
des
caissons
de Dampierre-
3.
Fulcanelli :.
Mystère
des
cathédrales,
p. r5g.
4.
Nous retrouvons
le
«
cavalier
désarçonné
» au
porche
central de
Notre-Dame
de
Paris,
et au
portail
sud de
Chartres.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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SOMME
sur-Boutonne. En
grec, son
nom
désigne,
écrit Fulcanelli,
«
la partie
la
plus parfaite, la plus distinguée
d'une
chose
».
Au-dèssous,
un
personnage
couronné
est embrassé,
et peut-être congra-
tulé
par quelqu'un
qui
s'avance vers
lui.
Un
lion eit
sculpté
sur l'écu suivant; la femme
qui
présente
l'écu
tend,
de
I'autre main,
un
morceau de draperie à
l'homme
agenouillé.
Le
lion,
c'est
le
principe
igné, mâle
et
actif;
le chevalier
qui
s'agenouille
reçoit
les
couleurs
de
sa dame avant
le
combat
philosophique.
Dessous,
le quatre-feuilles
rappelle le
motif
d'un
vitrail de
la
rose
cen-
trale
de Notre-Dame
de Paris :
I'artisan
comptant
les
pièces d'or
qu'il
extrait
d'un
sac.
Ici,
une
femme cornpte
ses écus
-
ou
les range
-
car
on
aperçoit
des
sacs
pleins
dahs
le
coffre
qu'elle maintient
ouvert.
Piis,"
sur un
écu
dott.
,rn
oriflamme
à
àeux pennons,
les
deux couleurs
de
l'CEuwe achevé
:
le
blanc
et le
rouge.
La
femme
qui
le
présente
cherche, en
vain, à saisir une couronne
qui passe presque à
portée de
sa
main : la
couronne
des
Sages,
destinée aux élus
qui
ont
réalisé
le
Grand
CEuwe.
Le motif
inferieur
complète ce
sujet
:
un
homme, le
pied
sur une pierre,
tombe
en
arrière. C'est
le philosophe
qui
a échoué,
tout
près du
but,
dans
sa
quête de la
Pierre.
L'écu
présente
un
calice
surmonté
d'une
croix :
la
croix
est la représen-
tation
graphique
du
creuset.
Au-desious,
un
homme
assis,
lit;
devant
lui,
debout,
un
autre
person-
nage semble
l'écouter
attentivement
-
autant
qu'on
en puisse
dire,
car
la
sculpture
est
assez abîmée.
A
droite du
porche
central
:
Les Compaghons
qui
ont
construit
la
cathédrale,
ont
sculpté
dans la
pierre
difiérents corps de
métiers
:
forgerons, menuisiers et même un
èultivateur
en
train de
bêcher,
tandis
qu'un
personnage
auréolé
l'en-
seigne.
S'agit-il
là
de
l'agriculture
céleste?
Puis,
sur uÀ
quatre-feuilles,
un athanor
se profile à
droite de la
compo-
sition,
alors
queJésus, encadré
par
deux
anges, s'adresse
à
un
person-
nage
qui
tient
un
phylactère;
un
homme assis
en
déroule
également
un
sur le
motif
au-dessous,
tandis
qu'un
ange
se tient
devant lui.
On
peut
donc
en
conclure
que
ces
petits bas-reliefs
renferment
un
sens caché.
Un
alchimiste
sans
doute,
« l'homme
qui
s'est déchaussé
pour
marquer
que
le
secret
et
la
prudence doivent envelopper
les
travaux
du Grand
CEuwe »;
il désigne
le
sac
vide pour
indiquer que « l'aliment de
combustion
ne sera plus désormais
le
charbon
du
fourneau,
mais
I'huile
de
ld lampe, beaucoup
plus
docile
et
régulière
5
».
5.
E. Canseliet
:
Atlantis, no
lr8,
p.
A98.
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r42
Au-dessus, une femme
tient un
écu
sur lequel
est
sculptée une couronne;
de l'autre main,
elle présente une pierre.
C'est
la réalisation de
I'CEuvre.
L'écu
suivant montre un cheval
agenouillé,
tandis que le
quatre-feuilles
au-dessous
présente
un «
jeune
laïc qui reçoit
dans
le
ravissement,
les
confidences
d'un
ecclésiastique
mitré.
»
«
Pour
nous, écrit
Canseliet, les deux images se
complètent
l'une par
I'autre; la
cauale,
la
cabale de la sorte soumise, évoque
I'instrument
majeur
de
l'initiation
sacerdotale, transmise par la
tradition à
la fois
orale et phonétique
6.
»
« Un homme
et
une
femme s'étreignent
sans
rage particulière,
lui,
lâchant
son
pot,
elle négligeant sa quenouille...7 »
Ce sont
les
deux
natures,
semblables et contraires, qui slaffrontent.
Au-dessus, deux bouquets
partent de la même
tige;
ils
complètent
le
quatre-feuilles
inferieur :
les
deux antagonistes sont de,même
nature,
bien
que
de
sexe
difiérent.
Une
reine
assise
renverse d'un
coup
de pied un
valet
qui lui présente une
coupe.
Ce
motif représente la
dissolution du vif-argent
vulgaire.
Et
Canseliet explique qu'à
cette coupe trop
luxueuse,
là reine préfère
le vase
de terre
ordinaire, celui de
la
voie
sèche,
ainsi que
l'indique
le
bélier
sculpté
sur
l'écu
du bas-relief
inférieur.
Une
femme
brandit
une épée dont elle menace
un
moine qui, devant
elle, tient un livrey'rmé.
C'est
la
matière première, encore
vierge,
qu'il
convient de dégager
de sa gangue, d'ouwir.
Au-dessus,
un taureau
:
principe
solaire
mâle
et fécondant.
Un chevalier armé de
pied en
cap,
est
«
couvert de
son
haubert
de
mailles
».
Il
tient
son
javelot
d'une main, tandis que
de l'autre,
il
pré-
sente un écusson
sur lequel
est sculpté w lion, symbole mâle et igné du
soufre.
Ce
quatre-feuilles
est
complété par celui qui
se
trouve au-dessous
: un
chevalier a
laissé
tomber
son épée; un oisèau perché dans
un
arbre,
et
un
lapin
le regardent
en paraissant se
moquèr de
lui. Le lapin
-
ou
lièvre
-
indique la nature rapide
et
fuyante du
composé,
et
I'oiseau
en
souligne
la
nature
volatile : Ie
mercure est
sorti
de
ia
gangue, et
l'épée
du
chevalier
est
maintenant inutile.
Contre
le pied-droit
de ce
porche,
dans
un quatre-feuilles
engagé,
on dis-
tingue I'allégorie du
coq
et
du
renard,
évoquée par Basile Valentin. Le
coq est perché
sur
une
branche
de chêne
que
le
renard
essaie
d'atteindre.
Le coq
et
le
renard
ne sont qu'un même
symbole
de deux états de la
Ce motif
traduit l'achèvement du
travail alchimique,
tandis qu'un motif analogue
à
Notre-Dame
de Paris symbolise le
début.
6. E.
Canseliet : Atlantis, no
zrE.
7.
Ibid.em.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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SOMME
même
matière
: volatil
et
frxe.
Ajoutons
que
le
coq était
I'emblème
de
Mercure
chez
les Latins.
Au-dessous,
c'est
un renard
qui mange la
tête
d'une oie.
Le fixe
l'emporte
sur
le
volatil.
En
vis-à-vis,
à gauche
du
portail,
c'est
un
lion,
symbole
du
soufre,
mais
aussi
de
I'or;
et,
au-dessous,
une
Salamcotdre
:
la
Calcination.
Portail
de Saint-Firmin
A
gauche du
porche
central
ou du
Sauaeur,
les
bas-reliefs
du
porche
Saint-Firmin
représentent,
presque
tous,
les
signes du
zodiaque
et
les
scènes
champêtres
qui y
correspondent.
Amiens't"'nul:;kil:;':;2ff;"f
,i;chesaint-Firmin)
Cependant,
Fulcanelli
attire
I'attention
sur
deux petits
bas-reliefs qui se
trouvent
à gauche du
porche,
et sont
les
plus
éloignés de la
porte
t
:
C'est
«
une
citadelle
dont la
porte
massive
et verrouillée est
flanquée
de
tours
crénelées
»;
elle
est
hermétiquement
close
jusqu'à
ron
roübrrse-
ment. Sans doute
est-ce
là
le « Palais fermé
du
Roi »,
cher
à
Basile
Valentin.
Le
second
quatre-feuilles,
placé
juste
au-dessous,
présente des arbres
morts
qui
semblent
se
tordre
sous
un
ciel
où
l'on
peut
voir
tout
à
la fois
le soleil,
la
lune
et
quelques
étoiles.
Ces arbres sont
le
symbole
des
matières premières
métalliques que l'in-
dustrie
a rendues inertes, semblables
aux arbres
durant
I'hiver.
Sous
le
signe
du
Verseau,
un
Janus
est assis
derrière
une
table,
servi par
deux
valets;
à
droite,
il
a le
visage
d'un vieillard,
à
gauche,
celui
d'un
jeunehomme;
il porte le
bonnet
phrygien
des
initiés.
A droite
de ce
porche, un quatre-feuilles
montre
un
alchimiste assis,
qui,
calme
et
tranquille,
surveille
son
feu.
Il
a
enlevé
ses
souliers
pour indi-
8.
Fulcanelli
:
M2ilàre
dcs
cailudru"",
p.
166.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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r44
quer qu'il
est
là
pour longtemps;
peut-être passera-t-il la
athanor.
Amiens,
Cathédrale Notre-Dame
(Porche
Saint-Firmin)
L'écoute attentiae
nuit devant son
arbre
sec;
c'est
l'hiéroglyphe
l'inertie des métaux, causée
Sur
un
autre
petit
bas-relief, est
sculpté
un
adopté par les
Philosophes pour
exprimer
par le feu industriel.
Portail
de
droite ou de la Mère-Dieu
La
plupart des
quatre-feuilles
du soubassement
présentenr des scènes de
l'Ancien Testament,
et
également
de
la
vie de la Vierge,
telle
Ia
fuite
en
Égypte.
Cependant,
un des médaillons
(à
droite
en regardant la
cathédrale),
mérite une
attention particulière
: « un Adepte
contemple
le flot
de
la
rosée câleste
tombant sur une
masse »;
Fulcanelli
estihe que certe
masse n'est
autre
qu'un cryptogame qu'on
trouve
de
bon matin au
prin-
temps
:
le
Nostoc; il est le
« symbole de la Magnésie
minéralé des
Sages...e »
On
remarque
que
cette eau ne tombe pas
ailleurs
quq
sur
cette
masse,
ce
qui
confirme la vertu
attractive
contenue
dans
cè
corps.
De
ce
même côté
du porche, un
motif
présente
l'écroulement d'une mai-
son;
des
personnages
tombent
en même
temps
que
des
blocs de
pierre
:
c'est la reproduction
exacte
de
la lame
XVI du Tarot
:
la Maison-
Dieu.
A gauche de
ce porche, un
petit motifld'angle
offre une scène
d'initiation
:
le
maître désigne
à
ses
distiples
l'étoile
trâditionnelle qui
serr de guide
aux
alchimistes.
A l'angle sud-ouest
de
la
cathédrale, on remarque des
médaillons; I'un
g.
Fulcanelli
: Mystère
d,es
cathédrales, p.
r
7o-
17 r.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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SOMME
d'eux montre
la
rose
philosophale, et,
au-dessous,
un
arbre abondam-
ment
garni
de fleurs
et de
feuilles.
Saint ChristopheSur le côté sud de la cathédrale,
toujours
à
l'extérieur, on
peut
voir
une
statue de saint
Christophe,
sculptée en
bas-reliei
et faisant corps avec
la muraille.
Saint
Christophe,
dont le nom primitif
était
Oferus,
signifie
pour
les
chrétiens, celui
qui
porte
le
Christ;
mais
les
hermétistes
y trouvent
un
autre
sens :
Christophe
viendrait de
Chrysophe,
c'est-à- dire
qui porte
l'0r,
ov, plus
littéralement
: «
la
sagesse,
la science de l'or
».
II
faudrait donc
voir
là
I'hiéroglyphe
du soufre
solaire
[ésus),
ou
de
I'or
naissant, porté
par
l'énergie
du mercure philosophal.
A
l'intérieur
de la cathédrale
Le
labvrinthe
Le
labÿrinthe de la
cathédrale existe
toujours, bien qu'il
ait subi
cer-
taines modifications
au
cours des siècles passés; de
forme
octogonale,
ilnemesurait
pas
moins
de
4z
mètres de circonférence.
Ses méandres étaient dessinés en
carreaux
bleus et blancs, et, au centre,
la pierre qui
existe encore de nos
jours,
était
incrustée d'un
soleil
d'or
coupé
par l'horizon.
C'était
le
lever
ou
le
coucher du soleil, selon
la
partie
éclairée. Par
la
suite,
on
remplaça
l'or
par du
cuiwe,
mais
ce
cuivre
disparut
également à
une
époque qu'on ne peut
fixer.
D'après
le
maître
Canseliet,
le labyrinthe
est
le
symbole des difficultés
que
I'alchimiste doit
surmonter
pour réaliser son CEuwe
:
c'est
« la
route, tant difficile à découvrir et à garder,
jusqu'à
la
chambre
centrale
où
rutile, au
sein
de I'obscurité cimmérienne,
la
gemme hermétique,
également
appelée le
soleil
des
philosophd.r
r0
».
Chapelle
Notre-Dame-du-Puy
Cette
chapelle,
située
à
l'angle
sud-est
de
la
croisée
du
transept,
conserve
le souvenir
d'une Confrérie hermétique
fondée
en
r388, et
qui
subsista
t7g2
: la
Confrérie
du
Puy-Notre-Dame.
Le
maître
de
la
confrérie était élu
chaque année,
le
jour
de la Chande-
leur, et devait offrir, au Noêl suivant, un
tableau
glorifiant
la
Vierge.
Ce
tableau
portait
les armoiries
et
la
devise du
donateur;
la plupart
de
ces
devises
se
rapportaient à I'CEuvre alchimique, ce
qui
laisse
à penser
que
les
membres
de
cette
confrérie étaient
des
philosophes
qui cher-
chaient
à
maintenir la
tradition
de
I'Art
royal.
Voici
quelques-unes
de
ces
devises
: «
Roche
dont croît
la
pierre
triom-
ro. E.
Canseliet
:
Atlantis, no
zr8,
p.
3gg.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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i+6
phante
»;
n Du
très
pur or
la
matière
excellente
»;
«
Cercle auvaisseau
du
vin
de Sapience
»;
«
Le feu
sacré qui
Ie
Saint-
Puits
conserve
)),
etc.
Les stalles
Dans
la
cathédrale,
il
y
a
reo
stalles,
sur
lesquelles
sont
sculptés
plus
de
4oo
sujets.
Ces
célèbres
stalles
qui datent du
début du xvl' siècle
sont
sculptées de
scènes empruntées
à
I'Ancien
et au
Nouveau
Testament.
Cependant,
cer-
taines d'entre elles
sont
des
représentations
des symboles
alchimiques,
tel un dragon à
tête
de cheval èt
au
corps
ailé,
qui dévore
sa
queue,
tel
I'Ouroboros.
Le Psautier
Le
Psautier,
très
connu
à
juste
titre,
comporte
de
nombreux motifs, qui
ne sont
autres
que
des
symboles alchimiques.
Les
oioues de la
nef
La
riel'de la
cathédrale
-
laquelle
est
dédiée à Notre-Dame,
ne I'ou-
blions
pâs
-,
est
surmontée sür
toute
la
longueur
de
sa
couverture,
d'un
rang
de
piques
dont
la
pointe se
dresse
vers
le
ciel.
Or,
Amiens
est
la
capitale
de la Picardie.
Par ailleurs,
ces
piques
repro-
duisent Ia
forme de Ia feuille du
peuplier, arbre d'Athénée;
et la
lance
est
demeurée, sous
une
forme
à
peine
déguisée,
l'attribut
de Pallas, la
,
reine
de
pique
de
nos
jeux
de
cartes
rl,
w
VAUCLUSE
AVIGNON
LE
PA'LAIS
DU
ROURE
Le
Palais
du
Roure, la plus belle
des
maisons
anciennes d'Avignon,
fut
autrefois
I'hôtel de Baroncelli, appartenant
à
une
noble famille
d'Ita-
lie.
rr.
Voir
dans Atalonte
Fugitiae, de
Michel Maier,
p.
E7,
note
4.
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r48
vENDÉn
FONTENAY.LE-COMTE
cHArreu DE
TERRE-NEUvE
C'est
au
château de
Terre-Neuve que
se
trouvent
maintenant
certains
des
chefs-d'æuvre, symboles
alchimiques
sculptés
dans
la pierre,
qui
ornaient
le
château de Coulonges-sur-l'Autize
(Deux-Sèvres),
construit
au
xvle siècle par
Louis
d'Estissac;
entre
autres,
le
beau
plafond
et la
cheminée
du
grand salon.
Cheminée
du
grand
salon
Cette cheminée monumentale, réédifiée
au
château
de
Terre-Neuve,
constitue
un
ensemble
hermétique
qu'il
convient d'examiner
attenti-
vement.
Sur
le
manteau de Ia
cheminée, quatre
cariatides,
deux hommes
et deux
femmes,
soutiennent
la
corniche que. souligne
la
sentence
latine
que
nous
étudierons plus
loin.
Le
premier
des
trois
e
premier
des
trois panneaux
que
séparent
les
quatre
bustes,
à
gauche,
présente
la
rose
hermétique
au centre, deux
coquilles
à
droite
et à
gauche
résente
la
rose
hermétique
au centre, deux
coquilles
à
droite
et à
gauche
de
la
rose,
et
deux
têtes
:
dans le bas
celle
d'un vieillard,
et cellè
d'un
enfant
dans
le
haut.
« Le
masque de
vieillard est
l'emblème
de
la
substance mercurielle
pri-
maire »,
écrit
Fulcanelli
1.
Les
coquilles
Saint-Jacques
évoquent
l'eau
mercurielle qu'elles
sont
censées
contenir, mais, étant
deux,
elles
précisent ici le rapport :
deux
parts de
dissolvant
contre une de
corps
fixe.
De I'opération
qui aurait
été
faite,
résulte
un
nouveau
corps,
volatil,
représenté
par
I'angelot
qui
domine
la
composition.
Remarquons
que
la
rose
centrale
se
trouve
placée
au centre d'une
croix
de saint André
formée par
des
bandelettes de
pierre :
la lerrre grecque
X
est
le
symbole de la
lumière manifestée.
Donc, ici,
c'est
la
rose
dansla
croix,
la
rose hermétique
qui fleurit
dans
le
creuset
lorsque
l'opération
est
terminée.
Sur
le
panneau
de
droite,
on remarque le masque
du
vieillard
retenant
dans
sa
bouche
deux
branches
de
feuillage.
Ces tiges
entourenr
un
médaillon
au
milieu
duquel
se
trouve uî
vase décoré d'écaille,r et
conrenant
r.
Voir
Fucanelli :
Demeures
phi,losophales,
r.
I,
p.
241
et
suiv.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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VENDÉE
fruits
et des épis. C'est
l'hiéroglyphe
de
la nutrition
et
de
la
croissance
corps alchimique.
vasCécailleux
symbolise
la
matière première au
sortir de
la mine.
premier
regard,
le
panneau
du
milieu
paraît
incompréhensible
:
monstres
-humains
soutiennent
une couronne
formée de fleurs
et
fruits
qui
entoure un
écusson.
Un
de
ces
deux
monstres
présente
un
faciès,
I'autre a un
joli
visage
régulier,
mais
le
buste velu
des
De
plus,
leurs membres
inférieurs
sont couverts
de
longs
ét
se
terminènt,
chez
l'un par
des pattes de
félin,
chez
l'autre
par
serres
de
rapace. Ils sont coifiés
de
casques étranges,
l'un écailleux,
strié
qui se
termine
en
forme de coquillage.
d'èux, un
masque
d'homme
grimaçant,
aux
yeux ronds, tient
sa
mâchoire ouv€rte, une cordelette
qui
supporte
l'écu
central;
au
milieu,
on
voit
un
bucrane.
deux gnomes
qui
se
font vis-à-vis
traduisent
les
deux
principes
métal-
nécessaires à I'CEuvre
:
soufre
et mercure.
de
droite,
au
casque
strié,
désigne
l'élément actif et
masculin.
Le
bec-de-lièwe
-
dont on
remarque
les
ailes
aux
épaules
-
est
pourvu
de
mamelles,
et coifié
d'un
icailleux
.'
c'est
le
principe
passif et
feminin.
bucrane
sculpté
au
bas
du panneau
représente
le
caput
mortuum,
inerte
stérile, symbole
de la décomposition.
à
la
tête
humaine
qui
tient
entre
ses
dents
la cordelette
de
l'écus-
énigmatique,
elle symLolise
le
mercure
double, qu'on
appelle
égale-
philosophique.
Et
l'écusson
peut donc être considéré
comme
du
mercurè philosophique
représenté
par
la
tête.
trois étoiles
qu'on
voit
sur
l'écu,
sont les caractéristiques
des
trois
I'CEuwè;
celle
du
bas
représente
le
premier
mercure,
alors le
ou
double,
est
indiqué par
les deux tr/ entre-
de la pointe.
ce
melcure
doit
être à
nouveau dissous
par
I'eau
première,
dési-
ici
par
le signe
I,
suivi
de
la lettre
M, qui
signifie
Esprit
de
la
Magnê-
un des
noms
du dissolvant.
caractère
qui
ressemble
au chiffie
4,
figure
le chemin,
la
voie
qu'il
suivre dans
le labeur
alchimique.
En effet, parvenu
en
haut
de
la
de ce caractère,
un
changement
de
direction
conduit à
la
étoile
: « Sceau de la
matière parfaite
et coagulée.
»
au
rameau accompagné de
la
troisième.
étoile,
il indique
q"q.l1
se multiplief
eÀ
quantité
et
qualité,
grâce
à sa
técondité
de
ces
trois
panneaux, une
inscription
en
latin
occupe
toute
de
la
cheminée
:
NASCENDO
qUOTIDIE
MORIMUR.
:
En
naissant,
nou;
mou.rons chaque
jour.
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r50
Cette
pensée
de
Sénèque
est
assez inattendue ici,
car elle
ne semble
pas
avoir
de
rapport
avec
le
symbolisme
alchimique exprimé par
les
autres
sculptures.
Mais
en
regardant
attentivement,
nous
voyons
que deux
des
trois
mots
qui
forment
la phrase
latine
sont
précédés
d'un
losange
0,
qui
était
chez
les
Grecs
l'indication
d'un
double sens.
En
employart
Nascendo au
gérondif, ce
mot
donne une
idée
de pro-
duction;
il
ne
signifierait
donc plus
en
naissant,
mais
plutôt
pour
produire,
pour
générer.
Et
on
peut
alors
traduire :
Pour
produire,
nolts
mlurlns
chaque
jour.
Les
parents
de
l'enfant
philosophal
doivent disparaître
afin
que,
s'étant
nourri
d'eux,
il puisse
croître.
Voyons maintenant la
corniche.
Elle est
divisée
en six
caissons
et ornés
de
motifs
répétés
deux
à
deux
qui
résument
les
principaux points
du
travail
alchimique.
A
chaque extrémité,
deux
boucliers
ont
leur
bord
supérieur étiré
en
forme
de
coquille.
Ils
représentent
une
tête
de
Médusé
d'où
jaillissent
deux
éclairs.
Ce
sont là les
symboles
des
deux matières
: l'une
ignée,
figu-
rée
par
le
masque
de Gorgone, I'autre froide
et
aqueuse
:
la
coquille.
Près
de
ces motifs,
en
allant
vers le
centre
de Ia
composition,
les
bucranes
représentent
le
caput mortuum,
la décomposition,
Ia
putréfaction.
On
remarque
que les cornes
des bucranes sont liées
par
des cordelettes,
nous
retrouvons
l'X
du
panneau de
gauche
:
première
manifestation
de
la lumière.
Sur l'un
des
boucliers
décoratifs
qui
sont
accolés
à
I'acanthe médiane,
deux
étoiles sont
gravées
au-dessus du
croissant
lunaire;
ce sont
les
images
du
mercure double
ou
Rebis. Tandis que
sur le bouclier
opposé,
on
distingue
deux
roses
:
c'est
le
but enfin atteinr,
«
le
signe-de
h par-
faite
connaisiance,
l'emblème
dela
Sagesse ».
bw_D
ffi
VIENNE
LENCLOlTRE
CHÂTEAU
DE
GRAND'COUR
Le
château
a été
construit par
un officier de Napoléon Icr.
Il
est
fort
possible que
cet
àfficier ou
un
de
ses
successeurs,
se
soit
inté-
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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VIENNE
à
l'Alchimie, et
même
qu'il ait eu un laboratoire. Mais il
n'en
rien
aujourd'hui, sauf quelques vitraux
d'inspiration
philoso-
dans
la grande Salle de
Réunion.
vitraux
premier
uitrail,
à droite, montre
deux
têtes
:
de
roi et reine,
mais
sur
seul
corps
qui
se
tient
debout
sur un
triangle.
e
personnage tient d'une main le serpent Ouroboros,
et de
I'autre
un
d'où sortent
des
fleurs
et
des
têtes
de serpent. A ses
bras
sont
pen-
us les
deux
triangles
du
feu et de
l'eau.
Sur sa
poitrine,
également un
riangle,
et
sur
sa
robe,
Ie
sceau de
Salomon.
ne
devise
entoure
Ia
composition
: SOLUS ILLO
q.
SCIT SACERE
LAPIDE
PHILOSOPHORUM
INTELLIGIT
VERBA EORVM
DE
LAPIDE. «
Seul
celui qui sait travailler
à
la
pierre des
philosophes,
omprend
leurs paroles
au sujet
de
la pierre. »
(relatives
à
la pierre).
z" aitrail. Le
roi
et
la
reine
forment un
personnage
hermaphrodite
: le
roi
tient
une épée, et
la
reine
une
couronne. Ce personnage a
les
pieds
sur
un
dragon sans queue, mais
à
deux
têtes,
qui
est
étendu sur
le
sol.
La
devise
:
ANNI
FORMA
DESCENDIT ASTRIS TANqUE PROME-
SERULA
AD
MORTALES.
« En cette année de
destinée
Promé-
hée
descendit
des astres
vers
les
mortels. »
f
aitrail.
Trois têtes
;
au-dessus
le soleil,
au-dessous deux
lunes. De
la
une
de
gauche
émerge un
homme qui
tient
une
branche de
lys,
et
sur
l'autre
un
lion.
La devise
: LAPIS PRIMO
SENEX
ALBUS
POSTEAJUVENIS RUBEUS
ET
PUER
SANGUINIS. «
La Pierre d'abord,
ensuite
le
blanc
vieillard,
e
jeune
rouge et
I'enfant
du
sang. »
4e
aitrail. Trois soleils en
triangle.
Dans
le
soleil du bas à gauche, un
cor-
eau
sur
un crâne
: Ia putréfaction;
à
droite trois
corbeaux
en
triangle.
La devise : HIC MAGISTERIS APEX
UT
A RADIO REMOVERATUR
MORTALIS
UMBRA.
«
Voilà
du
Maître
la couronne,
afin
que
par
son
rayonnement
s'éloigne I'ombre de
la
mort.
»
De I'autre
côté
de cette
salle,
deux
autres
vitraux
assez
étranges
:
Un
homme
est sur un
aigle, dans
un
soleil avec
la devise :
SIGNO
VINCES
IN HOC
VERE
FILIUS
DEI
ERAT
IPSE.
L'autre
vitrail
représente
le Golgotha;
au-dessus deJésus
est
écrit
INRI.
Cette
scène est
placée
dans
un
soleil
flamboyant
avec
une devise
écrite
n
hébreu.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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r52
MONTMORILLON
LA
MAISON.DIEU
La
Maison-Dieu est
également connue
dans
la
ville
sous
le nom de
«
Petit
Séminaire
».
Elle est composée de
plusieurs
bâtiments
dont une
ancienne
chapelle
funéraire,
l'
Octogone
t.
Au-dessus du portail
de
cette
construction,
on voit
quatre
statues de
réemploi,
dont
I'une
représente une femme
allaitant
des serpents.
A
l'intérieur,
ces
statues présentent
une face
diflérente,
et celle
aux
ser-
pents
montre
une femme
allaitant
des
crapauds.
æ
POITIERS
NOTRE-DAME-LA-GRANDE
Sur
la façade
de
l'église Notre-Dame-la-Grande,
tout à
fait à
droite
(dans
l'angle
formé
par
le haut
du cintre et
la colonne),
on
remarque
deux
personnages,
ou
deux enfants qui
luttent.
On retrouve souvent
ce
sujet
:
c'est
la
lutte des
deux principes
semblables
qui
s'affrontent malgré leur
«
irrésistible affinité
».
Â
gauche des
motifisculptés,
juste
au-dessus
des
portails,
Adarrt
et Ève
se
tiennent
de
chaque
côté de
I'arbre autour duquel
s'enroule
le
ser-
pent.
É,Crrsr
sAINT-PoRCHAIRE
Quatre
colonnes surmontées de
chapiteaux
sculptés
encadrent
le
portail
de
cette
petite
église
romane peu
connue.
r.
Si
le temps
manque
pour
la
visite
entière
de la Maison-Dieu, on
peut aller directement
à
l'Octogone.
En
regàrdant
la
chapelle Saint-Laurent,
aller à
droite,
passer
sous
le
porche,
et
dans
le
fond
de
la
cour,
à gauche,
se
trouve
I'Octogone.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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VIENNE
A droite
du
porche,
un des
deux
chapiteaux
montre
Daniel dans la
fosse
aux
lions,
et
I'autre
:
deux
lions qui s'affrontent,
pattes
à
pattes,
avec
une
plante entre
eux.
Sur
les
chapiteaux
de
gauche,
l'un
d'eux
présente deux
oiseaux s'abreu-
vant au Graal
sous
une
tête
de
lion;
tandis que l'autre
présente
deux
lions
séparés
par trois
fleurs,
et
afrn
qu'il
ne
subsiste
aucun doute
quant
àl'animal, le mot LIONES
est gravé.
L'intérieur de
l'église
est
vide de toute sculpture;
seule
une pierre,
à
gauche de
l'autel,
montre
trois
clous
entourés
d'une couronne
d'épines.
Ce
petit
bas-relief
fait
penser
au
vitrail
alchimique
de l'ancienne
cha-
pelle
de
saint
Thomas
d'Aquin,
dans
l'église du
couvent des
Jacobins,
à
Paris.
Les «
trois pointes évoquant
les
trois opérations
dont
chacune
est scellée
par l'âtoile
magique...
|
>>
BARBU
A
l'angle
des
rues de
l'Ancienne-Comédie
et
du
Colonel-Denfert,
sur la
façade
d'une
très ancienne
maison, à
la hauteur
du
second étage, une
sculpture représente
un
«
rustique
» barbu et
d'aspect
primitif,
le
buste
nu,
«
tenant
de
sa main
droite un arbre
renversé,
c'est-à-dire
son
feuil-
lage
en
bas
et toutes
ses
racines
en
I'air
2
». L'arbre
est
couvert
de
feuilles
et
de
fruits,
oranges
ou
pommes.
« Tout
l'intérêt
de
cette
sculpture porte sur
son
étrangeté
même,
et
se
dégage
de
la position
anormale
du
végétal présenté...
Trace
originale
et
savante, laissée
par
quelque
modeste
initié
poitevin du xvr'
siècle,
du
moyen étonnant et
secret
d'assurer
la
nutrition
spirituelle de
l'arbre
de
uie
hermétique
3.
»
PORTE ALCHIMIQUE
En
descendant
de la
cathédrale,
rue
Barbatte,
on
voit
une
jolie
porte
Renaissance, mais
dont les
sculptures
sont
assez
détériorées. Cependant,
les
culs-de-lampe
montrent
encore
distinctement,
à
gauche
un lion
(le
fixe), à droite
un
oiseau
(le
volatil).
Au-dessus
du cintre,
dans
l'espace
formé par l'arc,
deux personnages semblent
se
disputer
un objet ou
une
pièce d'étoffe
-
comme
on peut
le
voir
sur difiérents
monuments
de
cette
époque.
r.
Canseliet
:
ALchimie,
p.269.
z.
Id.,
Alchimie
,
p.
75.
3.
Id., Deux
Lo§s
alchimiques,p.
44.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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r54
VILLESALEM
L'ABBAYE
Entre
la
Trimouille
et
Montmorillon,
une petire
route conduit
à
l'abbaye
deVillesalem,
ancienne filiale
de
l'abbayê
de
Fontevrault.
Ayant
longtemps
servi de ferme,
cette abbaye
du xrr"
siècle
est
en pleine
restauration;
cependant, les
sculptures extérieures
ont
été miraculeu-
sement
préservées.
Le
portail
occidental
Un des
tympans
de
ce
portail,
maintenant
fermé,
présente deux
chimères
s'abreuvant
à la même
coupe,
au Graal,
tandis
que
le
rympan
de
gauche
montre
deux animaux
qui
s'opposent,
vraisemblablement
un
lion
(le
soufre), et
un
chien
(le
mercure).
Y rrre sarem,,ttbyff
:ff
i,à
:à*,
Au-dessus,
sur la
partie gauche,
on voit un
plein
tenant
une
corde. Cette décoration
originale
-
et
semble
être compagnonnique.
cintre orné de mains
sans
doute unique
-
Le
portail
nord
Ce
portail
qui
est généralement
le
«
Fortail
des
Initiés
», est appelé
ici
le
« Portail
des
Rois
», En
effet,
il
est
décoré,
en
plein cintre, d'une
frise
où
les
têtes
couronnées alternent
avec les basilics.
Le
chevet
Au-dessus
du petit
chapiteau qui
se
trouve à
la
fenêtre de droite,
on
voit
un bas-relief
:
un
oiseau
ou
une oie mange un serpent
(le
volatil absorbe
le
fixe).
Le bas-relief
de
l'autre
chapiteau
présentè
une tête
: deux
tiges
s'échappent
de
sa
bouche et se terminent èn feuilles.
N.B.
-
On
ne
visite pas le
mardi.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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VIENNE
/YVDIIIiÜ3
Dans une
des
deur
salles du
rez-de-chaussée
où
ont
été déposés les mor-
ceaux
de sculpture retrouvés
dans
les
décombres,
on remarque une
pierre sur
laquelle
sont
profondément
gravés une
sole,
et
une rose lur-
métique.
A
côté, une
aume
pierre pÉsente
un
vase
d'où
s'élève
un
rameau
orné
de
sept
feuilles.
YvELINES
MARLY.LE-ROI
Le talisman
Au
Musée
de
Marly-le-Roi, on
peut voir une médaille
en
plomb, qui,
«
de forme
ovale,
mesure
56
millimètres
sur
4
7,
avec
r millimètre
environ
d'épaisseur ».
«
I[
est
certain
que la
médaille s€
montre
d'intérêt
exceptionnel par
le
métal même dans
lequel
elle
fut
découpée,
ainsi que par son étoile
à cinq
branches
et ses
chiftes en
énigme,
aussi savammerlt
disposés
que
gra-
vés
de
prompte
manière.
Ainsi
le
grimoire
porte-t-il
le sommaire
chiffré
du
labeur
hermétique-.-
»
«
Partagé
en
neuf cases égales, Ie
quadrangle
reçoit
les
neuf
signes
numé-
riques qui totaliserrt r5,
invariablement,
pour
chacune
des
huit
rangées
horizontales, verticales ou
s€
rencontrant
en
oblique.
»
« Hiéroglyphe complet de
la
Connaissance
ésotérique,
cette sorte de
mérelle
en
exprime, de
façon inhabituelle et concise,
les trois
branches
positives, c'est-à-dire
l'Akhimic,
l'Astrologie et la Magier.
t»
SAINT-
GERMAIN.
EN
-
LAYE
«
Un autel
du vu'siècle,
conservé
au musée de
Saint-Germain-en-Laye,
flgure
allégoriquement
le
parage
philosophal, sur
sa
bordure tabulaire,
par
six
ccirbeaux
et six colombes
allant en
file
indienne
et
placés
de
chaque côté du
monogramme
de
Jésus
2.
»
Cette
séparadon
se
fait
au début
du
travail
alchimique.
r.
E.
Canseliet
:
Ahlümie,
p.
ro5 et
suiv.
z.
Canseliet
:
Alchimie
,
p.67.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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LExrquE
Aigle
:.faire
uoler
les
aigles. est
une
phase opératoire
du
Grand
CEuvre, la « sublimation
».
Âne :
I
portéJésus
durant sa fuite
en
Eg'ypte, et également lors de
son entrée
à
.Jérusalem.
Il
est
donc,
comme saint
Christophe,
« celui qui porte
l'or ».
Arbre
sec
:
c'est
I'hiéroglyphe
des
métaux qui ont perdu leur
ac-
tivité à
la
suite
des
opérations
métallurgiques.
Athanor
:
fourneau
indispensable
à
I'élaboration
du
Grand
CEuvre.
Il
est souvent repré-
senté
par une
ou plusieurs
tours,
ou
un
petit
château.
Balance
:
représente
l'équilibre
naturel
et
les
proportions né-
cessaires
à
I'élaboration
de
l'CEuvre.
Bélier
: indique
le signe zodiacal
propice
pour
commencer
le
travail
alchimique.
Bucrane
:
ou
crâne de
bceuf;
hié-
roglyphe de la putréfaction.
Cavalier désarçonné
:
le
cheval
rapide
et
léger représente la
partie volatile qui se
dégage
du
corps
métallique
et grossier
représenté
par
le cavalier.
Centaure
: homme-cheval,
homme
cabale. On
le
voit
sou-
vent avec la massue
qu'Her-
cule,
selon
la tradition mytho-
logique, consacra
au
dieu
Mercure.
Cerf
: seruus
fugitiazs.
le serviteur
fugitif seldn la cabale. C'est le
cerf
inquiet
et fugitif, le mer-
cure
philosophal.
Chêne : ce mot, chuinté en fran-
çais,
correspond
au mot h.hen
en
grec,
et signifie
l'«
oie
»,
la
Ioi. Donc,
le
üeux chêne cor-
respond à la loi ancienne, tra-
ditionnelle.
Cheval
:
symbole du
mercure.
Autre sens
:
la
cavale, la
ca-
bale.
Chien de Corascène
: hiéroglyphe
de
la matière
noire
qu'il faut
séparer
du
compost
au
début
des opérations. Emblème
du
soufre.
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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d'Arménie
: symbole
du
mercure.
Christophe
:
signifre «
celui
qui
porte le
Christ »; mais
pour
les
initiés, Christophe
est
mis
pour
Chrysoplu,
«
qui
porte
l'or
».
lé : « Ia
clé
de
I'CEuwe
»
est
un
des noms donnes
au mercure
par
les
alchimistes.
Elle «
relie
en une
étroite
parenté
les
opé-
rations
manuelles aux efforts
de
I'esprit
», a
écrit
Canseliet.
: hiéroglyphe
du
soufie.
emblème
de I'Esprit.
de
Diane
:
allégorie
du
mercure
des
Sages.
symbole
du
mercure.
Saint-Jacques :
hiéro-
glyphe
du
mercure.
: le
«
beau
corps
(noir)
»;
syrnbole
de la
couleur
noire, de l'(Euue
au noir;
re-
presente la putréfaction.
d'abondance
:
richesses
acquises
grâce
à
la
possession
de
la Pierre philosophale.
de
l'ceuvre
:
noir, blanc,
rouge.
: c'est
le
domicile
d'élection de I'Esprit.
:
symbole de
la
putréfac-
non
(caput
mortuum).
: « Mets le
crapaud
au
sein de la femme »,
écrit Michel
Maier.
Le crapaud
peut
être as-
similé à
la Matière
première
qui
se nourrit
dtt lait
de uierge.
Grecque : hiéroglyphe du
creuset.
: représente
le mercure,
dont
il
a la
blancheur
et la
vo-
latilité.
LEXTqUE
Dauphin
:
représente le mercure,
par
analogie
au principe
hu-
mide
et
froid
de
l'CEuvre.
Le
dauphin était
le fils
aîné
des
rois de
France,
et
le
dauphin
est
bien un
poisson
royal que
I'alchimiste doit
capturer
dans
ses r/fs.
Dé à
jouer
: désigne la pierre cu-
bique et
taillée,
la
Pierre.
Décapitation
: la
tête
morte, le
caput mortuum;
c'est
la sépara-
tion
du
pur
et.de
l'impur, de la
lumière et
des ténèbres.
Dragon
:
personnifre
la
Matière
première; il
doit être tué, dès le
début
de
l'CEuvre,
par une
lance
ou
une
épée;
donc
ou-
vert,
Éléphant
: symbole de l'éternité
_
et de la
puissance.
Epée
: pour tuer
le
Dragon,
c'est-
à-dire ouvrir
la
Matière
pre-
mière.
Escargot
: représente la lenteur
du
travail
alchimique
par
la
voie humide.
En
Orient,
c'est
l'emblème
de
la
Connaissance.
Étoile
:
elle conduisit les
Rois
mages
jusqu'à I'Enfant-Roi,
et
elle guide
les
Savants
et les
Phi-
losophes; dans le
creuset, elle
indique
à
l'alchimiste que
I'CEuwe est en
bonne
voie.
Fou
: symbole du
mercure.
Genou découvert
:
indique
I'Ini-
rié.
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r5E
Grelot : c'est
l'accessoire
du
Fou,
c'est-à-dire
du mercure.
Griffon
:
animal
mythologique
mi
-
aigle,
mi
-
lion
;
c'est
l'union
des
deux
principes,
frxe
et
volatil.
Labvrinthe
:
svmbole
du
tra-
,u1l de
l'cEtiwe
alchimique;
I'Adepte
doit
se munir
du
fil
d'Ariane
a{in
de
ne
pas
se
perdre dans
les
méandres
d'opérations
longues
et
compli
-
quées,
et
de
trouver
I'issue,
c'est-à-dire
le résultat.
Lait de
Vierge
: un
des
noms
donnés
au
mercure.
Lancc
:
doit
entrer
profondé-
ment dans
le
corps
du
Dragon,
et
le
tuer.
Licorne
: lumière
naissante
du
mercure.
La
tradition
veut
qu'elle ne
puisse
être
capturée
que par une
vlerge.
Lierre
:
plante
vivace,
d'odeur
forte et
nauséabonde
symbo-
lise
la
Matière première.
Lièvre :
évoque
la
matière
brute
du
Grand
CEuwe
«
écailleuse,
noire, dure
et sèche »;
et
aussi,
par sa rapidité,
le
mercure.
Livre fermé
:
symbole
de
la
subs-
tance
minérale
brute, de la Ma-
tière première, telle
qu'elle
sort
de
la
mine.
Livre
ouvert
:
hiéroglyphe
de
la
Matière première
qui a été
travaillée.
Lion
:
hiéroglyphe
du soufre,
principe mâle,
fixe,
igné
et
coagulant.
Lion
rouge
:
c'est
le
soufre
igné
qui
fecondera la matière
mer-
curielle; c'est
le
corps
à
dis-
soudre.
Lion
vert
:
le
dissolvant.
Lune
:
principe feminin,
passif,
froid; représente
le
mercure,
l'argent.
Lutte
de deux enfants
ou adoles-
cents
:
les deux
principes
de
même nature, et cependant
contraires,
s'affrontent : actif
et
passif,
fixe
et
volatil.
Lys
: la fleur
de
lyt
héral-
'dique
indique la réalisation
de
l'CEuvre alchimique;
c'est
I'em-
blème
de la
souveraineté de la
Science.
Matras :
(de
mater, matris) est un
vase
à long col dans
lequel
se
font
certaines
opérations
alchi-
mlques.
Mercure
:
principal
élément de
I'CEuwe;
on
I'extrait de
la
Ma-
tière
première.
Merotte :
ou
Marotte,
la
Mère
folle, représente
la
Science
her-
métique.
Elle
est
également
l'emblème du
mercure,
unique
matiêre
des Sages.
Meule
à
aiguiser
:
exprime
le
double
pouvoir
du
dissolvant
naturel : il broie et
aiguise.
Miroir
:
il
figure
le
mercure
grâce
auquel
le Sage découwe
les
se-
crets
de
la
Nature.
«
Dans ce
Miroir,
dit
le
Cosmopolite,
le
Philosophe
voit
toute
la
Nature
à découvert.
»
Musique
:
des
musiciens
ou
des
instruments
de
musique
repré-
8/19/2019 La France Des Lieux Et Des Demeures Alchimiques
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LEXIQUE
senrent
l'Art de Musique,
un
des
noms donnés à
l'alchimie.
Oiseau
:
représente
le
principe
volatil.
Olivier
: symbole
de
la
paix. La
massue
d'Hercule
était faite
de
bois
d'olivier.
Ours
:
hiéroglyphe
de
l'étoile
polaire, de la
constellation
de
la
Petite
Ourse
;
étoile
sur la-
quelle
les
navigateurs
ont
les
yeux
fixés; et
les
alchimistes
se
comparent
parfois, dans leur
labeur
alchimique,
à
des
navi-
gateurs.
Ourse
:
vierge
minérale; mercure
des
Sages.
Pélican :
l'oiseau donne
tout
ce
qu'il
peut
de
lui-même
et
il
en
meurt;
c'est
la
phase
opéra-
toire
du
Grand CEuwe
qu'on
appelle
les
sublimatioru,
et
que
Philalèthe dénommait
les
aigles.
É,galement,
« le
Pélican esi
le
vase
circulatoire
désigné
par la
forme d'un
pélican
se perçânt
la
poitrine
de
son bec, et
nour-
rissant
ses
petits
I
».
Perle
: la
Pieme
philosophale
est
parfois
appelee
« perle
pré-
oeu§e D.
Phéni-
:
oiseau Egendaire
qui
renaît
éternelleoent
de s€s
cendres.
Cest
le
r
quinæsscnc
du
feu
r, h
Pkrrc
philoso-
phale.
Phylactère
:
indiy- mrlxrs
qrrc
le
sujet représenté
a
un
sens
ca-
ché, c'est-à-dire
ésotérique.
Puits
sacrés
ou
Celtiques
:
sym-
bolisent
la
«
Fontaine
de
Vie
».
Au
Moyen Âge,
la plupart
des
églises
gothiques
en possé-
daient un;
I'eau
passait
souvent
pour
avoir
des
vertus
curatives.
A
Chartres,
il était
appelé
le
« Puits
des
Forts »,
c'est-à-dire
des
Initiés.
Reine
:
principe feminin,
le
mer-
cure.
Reine repoussant
du pied
son ser-
viteur :
c'est
la
dissolution du
vif-argent
avant
d'en
obtenir
le
mercure
commun.
Roi
:
principe
mâle, igné,
le
soufre.
L'union du
Roi
et de la
Reine donnera
naissance
au
Petit
Roi
ou
Roitelet.
Rosaire :
est également
appelé
patenôtre
(Pafn
Noster);
il
est
le
symbole
du
soufre, parfois
nommé
«
le
père
de
la Pierre
».
Rose
hermffque
:
ernblème
de la
Pierre philàsophale,
but
du
Grand
CEuwe.
Ruche
:.
symbole
de
la
Matière
Premlere.
Serpent
:
Emblème
de
Mercure
(caducee);
symbole
du mercure
des
Sages.
Serpeot
ouroboros
:
c'es[
le
ser-
pent
qui
dévore
sa
queue;
le signe
distinctif
du
Grand
(Euvre;
I'hieroglyphe de
l'or;
r. Martin
Rubaod
-i
n-.-EG
:
b
dcru
l.otfu
^lchimiquc
(Éd.
Pauvert).
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r60
image de
l'éternité;
se ratt*che
à I'axiome grec
i
un
le
tout.
Singe :
I'alchimiste
aime
à
se
comparer
au
singe; il
est
comme
lui
un
imitateur, il imite
la
Nature.
Sirène
: symbole des
deux
natures
contraires, unies
et
pacifiées.
Soleil
:
I'or,
le
soufre;
principe
mâle, igné, sec.
Tarasque :
en
grec taraxis,
signifie
rouble,
agitation.
C'est
le Dra-
gon.
Tempête
: c'est
l'allusion
aux
principes
opposés
qui,
se
heur-
tant
dans I'athanor,
y pro-
voquent
une véritable
tempête.
Vaisseau : c'est
la
matrice,
le
«
porteur de
la
Pierre
»,
le
«
Vase de
I'Art
»
dont
se
servent
les
alchimistes
pour
effectuer
certaines de
leurs
opérations.
Vieillard : Saturne;
emblème
de
la
décomposition;
engendre la
couleur noire.
Vierge : dès
le
début
du travail
alchimique, aussitôt
que
le
mercure
est
séparé,
il
est
puri-
fié
par
le
feu
et le sel.
«
La
Vierge
qui
était noire
est
deve-
nue
blanche
1.
»
Vierge noire
: Ia Matière
pre-
mière telle
qu'elle
sort de
la
mine,
avant
qu'elle
n'ait
été
travaillée
(ouverte
par la
lance
ou l'épée).
«
Je
suis
noire,
mais
je
suis belle
»,
dit
la Sulamite
dans
le
cantique
des cantiques.
Vigne :
le vin produit le
tartre,
élément
indispensable
dans
l'élaboration
de l'CEulre.
«
La Pierre,
selon Hermès,
eSt
la
vigne
des
Sages », crit
Limo-
jon
de Saint-Didier.
r.
E.
Canseliet
-
Alchimie
Expliquée
(Pauvert),'p.
r89.
ecHrvÉ
D'TMPRTMER
-
LE
r2
MAI
r98o
-
PAR
L,IMPRIMERIE
FLOCH
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Cet
ouvrage
est
un
gurde
pratique
pour
tous ceux
qui
soulnitent
apprendre
à
reconnaitre et comprendre
les
messages
alchimi-
ques
qua
-
partout
en
France
-
apparaiSsent
dans
I architecture
et
la décoration
des
cathédrales,
châteaux,
demeures
arrcien-
nes.
etc.
Grâce
à son expérience.
J.
Charpentier
décrit avec
clarté
et
précision
ces
hauts lieux
de
I expression alchrmique
dont
la
signification
passionnera
les fervents
d hermétsme.
La
présentation
de
E, Canseliet.
l Émlnent
spécialiste
de
I alchi
mie.
permet
d accéder
à
ce
dsmaine
Tondamental de
la
rêalitê
et ainsi
de
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un
regard radicalement différent
sur
I hornme
et
I univers
.
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