L’impact de la relation soignant soigne 2020pptx - Version ... · L’IMPACT DE LA RELATION...

Preview:

Citation preview

L’IMPACT DE LA RELATION SOIGNANT L’IMPACT DE LA RELATION SOIGNANT L’IMPACT DE LA RELATION SOIGNANT L’IMPACT DE LA RELATION SOIGNANT

SOIGNE SUR LE SOIGNANTSOIGNE SUR LE SOIGNANTSOIGNE SUR LE SOIGNANTSOIGNE SUR LE SOIGNANT

Mars 2020

SIERZCHULA Anaïs

Psychologue, Sexologue, Thérapeute EMDR

■ Evoquer la souffrance au travail, et notamment pour les acteurs de

soin reste à la limite du tabou.

■ L’IDE qui laisse s’exprimer, percevoir ses émotions, une larme, un

regard de tristesse peut être vu comme faible par ses collègues, ou en

dehors de sa posture professionnelle.

Des soins pour guérir

■ Les soins, les techniques actuelles nous font penser que l’on peut

repousser toutes les limites, celles de la souffrances, de la douleur et

de la mort.

■ L’illusion du pouvoir absolu de la science, des progrès dans le

domaine médicale.

■ Mais quand est il quand ces illusions tombent?

■ Sentiment d’échec

■ D’impuissance

■ Distorsion entre l’idéal de guérison et réalité de la vie

LES PATIENTSLES PATIENTSLES PATIENTSLES PATIENTS

- Exigences de patients

- Douleurs

- Souffrances

- La mort

- L’angoisse

- Manque de reconnaissance

- Manque d’écoute

- Agressivité

- …

LES FAMILLES LES FAMILLES LES FAMILLES LES FAMILLES –––– LES LES LES LES

PROCHESPROCHESPROCHESPROCHES

- Exigences

- Souffrances

- Manque

d’information

- Manque de

reconnaissance

- Agressivité

- ….

LES CONDITIONS DE LES CONDITIONS DE LES CONDITIONS DE LES CONDITIONS DE

TRAVAILTRAVAILTRAVAILTRAVAIL

- Stress

- Surcharge de travail

- Manque de

reconnaissance

- Manque de

personnel

- …

Difficultés personnelles

LES IDEAUXLES IDEAUXLES IDEAUXLES IDEAUX

Confrontations

entre la réalité

et les idéaux

REPERCUSSIONS REPERCUSSIONS REPERCUSSIONS REPERCUSSIONS

PHYSIQUESPHYSIQUESPHYSIQUESPHYSIQUES

STRESS

MECANISMES DE DEFENSE

EMOTIONSBURN-OUT

Introduction

■ Un lieu de travail chargé émotionnellement.

■ C’est être confronté quotidiennement à la souffrance

physique, morale, à la mort.

■ C’est être confronté à notre propre mort, à celle de nos

proches, être confronté à la souffrance.

■ C’est prendre conscience de notre vulnérabilité, la perte de

notre sentiment d’immortalité.

1. Les mécanismes de défense

■ Les mécanismes de défense sont une protection, protection du Moi du

Sujet face au traumatisme, à l’évènement douloureux.

■ Les mécanismes de défense sont nombreux et variables.

■ Ils permettent au Sujet de faire face à une situation puis de s’adapter.

■ Processus automatiques

■ Qui s’activent en dehors du contrôle de la volonté

■ L’action demeure inconsciente

■ Le résultat peut être perçu

■ Le problème > impacts délétères sur la relation soignant/soignée.

■ Conséquences sur le prise en soin.

■ Donc conséquences sur le patient et le soignant.

� Le mensongeLe mensongeLe mensongeLe mensonge

Parler d’un polype au lieu d’un cancer du sein, d’une anémie au lieu

d’une leucémie, d’une hépatite au lieu d’un cancer du foie.

Pour protéger le patient, gagner du temps ou reporter l’angoisse.

Mais rompt tout dialogue autour de la maladie et entrave toute

élaboration psychique et toute anticipation.

Rompt la relation de confiance.

� La fuite en avantLa fuite en avantLa fuite en avantLa fuite en avant

Souvent lors d’une question du patient.

Consiste à se décharger de l’angoisse liée à la vérité.

Exemple: délivrance d’une vérité crue, d’informations excessives

« - Vous avez un cancer de l’utérus de 9 centimètres de diamètre qui envahit le petit bassin.

- Un envahissement du petit bassin ???

- Oui, un envahissement du petit bassin .

- C’est une atteinte osseuse ?

- Non, c’est un envahissement du petit bassin

- …

- Je m’explique : il s’agit d’une infiltration des annexes par contiguité loco-régionale, due à une expansion du processus néoplasique aux organes voisins avec de probables adénopathies pelviennes profondes.

- Mais, c’est guérissable ?

- Pour ça on verra, il faut d’abord faire un traitement par chimiothérapie et radiothérapie. Bon je vous laisse, nous commencerons dès demain.

� La rationalisationLa rationalisationLa rationalisationLa rationalisation

Discours rationnel, technique sans place pour l’émotion.

La rationalisation, c’est trouver raisons acceptables, logique pour justifier

des pensées, des sentiments, des comportements, des actions.

Rationalisation Justification logique, mais artificielle, qui camoufle, à

l'insu de celui qui l'utilise, les vrais motifs (irrationnels et inconscients) de

certains de ses jugements, de ses conduites, de ses sentiments, car ces

motifs véritables ne pourraient être reconnus sans anxiété.

■ « La rationalisation dissimule les motivations réelles de ses propres

pensées, actions, sentiments, derrière des explications rassurantes

ou complaisantes mais erronées » DSM IV

■ Justification tendancieuse recourant à la logique ou à la morale

permettant au sujet de cacher ses véritables motivations (non perçu

par la conscience).

Exemple:

« Une étudiante justifie le fait de tricher: « tout le monde le fait », « j’ai été

malade, je n’ai pas pu étudier, ce n’est pas de ma faute ».

� L’évitementL’évitementL’évitementL’évitement

Exemple: Eviter de rentrer dans la chambre d’un patient

« Permettez-moi de commencer par une confession : le simple fait de penser à écrire cet article me rend nerveuse.

Je voulais écrire quelque chose de minutieux et précis tout en permettant une lecture facile. De plus, je savais que cela impliquait une immersion dans les nombreuses recherches psychologiques.

Donc, vous savez ce que j'ai fait ? Comme un adulte responsable que je suis, j'ai évité cette tâche aussi longtemps que je le pouvais. Je me suis tout d'abord consacrée à beaucoup d'autres projets plus petits (et plus faciles) : j'ai vidé ma boîte de réception, j'ai appelé ma mère, et j'ai même brossé mon chien.

Pas besoin d'une longue séance de psychanalyse pour se rendre compte que mon mécanisme de défense par défaut est l'évitementévitementévitementévitement. »

https://blog.trello.com/fr/mecanismes-de-defense

� La fausse réassuranceLa fausse réassuranceLa fausse réassuranceLa fausse réassurance

Consiste à optimiser les résultats et entretenir un espoir alors que le

patient n’y crois plus.

«- Je me sens plus faible, il faut que je sache où j’en suis par rapport à

ma famille, je dois prendre certaines dispositions… »

- « Vous n’avez pas lieu de vous inquiéter autant : vous avez les meilleurs

traitements, gardez le moral, vous êtes découragé en ce moment, soyez

tranquille, je reviendrai vous rendre visite demain. »

� L’esquiveL’esquiveL’esquiveL’esquive

Exemple: « rester hors sujet »

Exemple : une jeune mère de famille avec un cancer du sein métastasé

qui dit à son médecin :

« -Je me sens fatiguée et découragée, je n’y crois plus, j’ai le sentiment

que ces traitements ne sont plus efficaces. Docteur j’ai peur ; que vont

devenir mes enfants ?

-Vous avez bien une fille et un garçon n’est-ce pas ? c’est certainement

eux que j’ai croisé hier dans le couloir, ils sont superbes ! bien je vous

laisse vous reposer, je reviendrais vous voir demain matin. »

> L esquive

� La dérisionLa dérisionLa dérisionLa dérision

Consiste à minimiser, prendre de la distance aux dépens du patient

sur un mode ironique.

Exemple :

« - Regardez l’oedème de mes jambes, y’a plein d’eau !

- Allons ce n’est tout de même pas la mer à boire ! »

� La banalisationLa banalisationLa banalisationLa banalisation

Reconnaissance de la vérité tout en occultant la souffrance du patient.

« Tous les hommes ont un cancer de la prostate »

� L’identification projectiveL’identification projectiveL’identification projectiveL’identification projective

Projeter ses propres émotions, sentiments, souhaits, désirs sur l’autre.

2. Les émotions

■ Les émotions, leurs identifications, leurs gestions sont complexes.

■ Mais les émotions sont utiles.

■ L’émotion est une énergie.

■ Une énergie qui favorise les actes.

■ Exemple: Ressentir de la tristesse permet de mettre en place des

stratégies pour accéder à un changement, pour que la tristesse

disparaisse, la gérer.

■ Emotion = moment de remise en question.

� Nombreuses définitions des émotions, vocabulaire important autour de ce

terme.

� Pluralité des définitions, pluralité des théories sur les émotions.

� Emotion, du latin, e-movere: mouvoir au-delà, é-mouvoir.

� Platon: les émotions sont perturbatrices de la raison.

� Kant: les émotions sont des maladies de l‘âme.

� Ekman: les émotions sont des entités psychophysiologiques et

comportementales.

International Society for Research on EmotionsInternational Society for Research on EmotionsInternational Society for Research on EmotionsInternational Society for Research on Emotions

� Emotions: correspondent aux émotions primaires (peur, joie, surprise, colère,

tristesse, dégoût).

Il s’agit d’un processus dynamique avec un début et une fin.

= émotions basales, primaires ou modales.

Les émotions basales, primairesLes émotions basales, primairesLes émotions basales, primairesLes émotions basales, primaires

Caractérisées par:

� Des éprouvés spécifiques (affects)

� Des expressions comportementales spécifiques

� Manifestations physiologiques spécifiques

= triade émotionnelle qui caractérise chaque émotion

On peut également retrouver une tendance à l’action et une évaluation

cognitive.

Comment ce manifeste les émotions?

Situation Evaluation conceptuelle

Tendance à l’action

Réponses physiologiques,

comportementales et cognitives

Sentiment subjectif

Les composantes du processus émotionnel

« L’émotion est une énergie avec un énorme potentiel de transformation.

La prise de conscience nous permet d’être à la fois observateur et participant

dans l’histoire de notre vie, avec la possibilité de diriger le prochain chapitre. »

3. Le stress

� Le stress désigne une réaction physique de l’organismephysique de l’organismephysique de l’organismephysique de l’organisme

qui cherche à se défendre et à se protéger qui cherche à se défendre et à se protéger qui cherche à se défendre et à se protéger qui cherche à se défendre et à se protéger contre un

Agent extérieur, venant menacer son équilibre.

� Un agent stressant peut être d’origine physique (le froid),

chimique (poison), infectieuse ou psychologique

(émotion,trauma)

■ Le stress est une réaction normale et nécessaire de notre organisme qui

permet de s’adapter aux contraintes de l’environnement.

■ Mais sa répétition entraîne des conséquences aux niveaux physiques et

psychiques.

■ C’est pour cela qu’on entend parler de « bon stress » et de « mauvais

stress ».

Le stress est utile utile utile utile ; il a un effet positif:

� Focalisateur d'attention

� Mobilisateur d'énergie

� Incitateur à l'action

Quelquefois le stress est inadapté:inadapté:inadapté:inadapté:

� La sidération : La sidération : La sidération : La sidération : le sujet reste immobile, ne bouge pas, stupéfait sur le plan

intellectuel, affectif, sidéré sur le plan moteur.

� L’agitation stérile.L’agitation stérile.L’agitation stérile.L’agitation stérile.

� La fuite panique La fuite panique La fuite panique La fuite panique (seul ou en groupe).

Les mécanismes du stress

DANGER CERVEAU

Aires sensorielles

HYPOTHALAMUS

Réactions du SN & réactions

hormonales

Sécrétions adrénaline, cortisol

noradrénaline

- Augmentation rythme cardiaque

- Augmentation rythme respiratoire

- Dilatation des pupilles

- Sudation

�Réactions musculaires

� Le corps est prêt à réagir

■ Ce mécanisme biologique complexe est hérité de la préhistoire lorsque les

chasseurs-cueilleurs devaient s’adapter aux changements climatiques et faire

face aux prédateurs.

■ Auparavant, les menaces étaient plutôt physiques : prédateurs, changements

climatiques, catastrophes naturelles.

Le stress professionnel

■ Les stress au travail est désormais reconnu comme faisant partie des risques

psychosociaux, mais aussi comme l’une de leurs manifestations.

■ Rappelons que le stress a des conséquences aux niveaux physiques et

psychiques.

■ Le stress au travail a également des conséquences au niveau individuel, sur

l’entreprise et sur la société.

Les origines du stress au travail

Le stress au travail dépend :

■ Les caractéristiques de la tâcheLes caractéristiques de la tâcheLes caractéristiques de la tâcheLes caractéristiques de la tâche : charge de travail, conditions de travail,

absence de droit à l’erreur, interruption des tâches, culte de la performance,

course contre le temps, exigences des familles…

� Les caractéristiques relationnellesLes caractéristiques relationnellesLes caractéristiques relationnellesLes caractéristiques relationnelles : conflit ou ambiguïté des rôles, excès ou

absence de responsabilités, manque de reconnaissance, rémunération,

justice organisationnelle.

■ Les caractéristiques de la carrièreLes caractéristiques de la carrièreLes caractéristiques de la carrièreLes caractéristiques de la carrière : expérience dans ce métier, possibilité

d’évolution, de promotion, mobilité professionnelle.

■ Les caractéristiques personnellesLes caractéristiques personnellesLes caractéristiques personnellesLes caractéristiques personnelles : compatibilité entre rôle professionnel et rôle

familial, ambition…

Le stress des professionnels de santé

■ Toute personne peut être victime de stress au travail, et ce quelque soit son

secteur d’activité, son niveau d’étude et le poste occupé.

Exemple : les salariés de Renault, Orange.

■ Le professionnel de santé travaille auprès de patients, d’êtres humains, il

existe donc une charge affective déjà importante au quotidien.

Celle-ci peut s’accroître dans de nombreuses situations,

Ce qui est fréquemment rencontré à l’hôpital :

• Situation de décès

• Maladie grave

• Douleur

• Service de réanimation, urgences, soins palliatifs, pédiatrie…

4. Le burn out

• Christina MASLACH et Susan JACKSON

• syndrome à 3 dimensions3 dimensions3 dimensions3 dimensions

• en réponse à un stress émotionnel chronique et répétitifen réponse à un stress émotionnel chronique et répétitifen réponse à un stress émotionnel chronique et répétitifen réponse à un stress émotionnel chronique et répétitif chez des individus chez des individus chez des individus chez des individus

impliqués professionnellement auprès d’autruiimpliqués professionnellement auprès d’autruiimpliqués professionnellement auprès d’autruiimpliqués professionnellement auprès d’autrui

�L’épuisement émotionnel et professionnel

�La dépersonnalisation ou déshumanisation de la relation à l’autre

�La diminution de l’accomplissement personnel

Signes cliniques

Les signes somatiquesLes signes somatiquesLes signes somatiquesLes signes somatiques

• Fatigue intense avec impossibilité de récupérer

• Céphalées

• Troubles intestinaux

• Troubles du sommeil

• Infection diverses (urinaires, rénales, gynécologiques…)

• Troubles musculo-squelettiques

Les signes psychiquesLes signes psychiquesLes signes psychiquesLes signes psychiques

• Troubles du comportement

• Démotivation

• Conduites addictives (médicaments, alcool, tabac…)

• Troubles alimentaires (boulimie le plus souvent)

• Alexithymie (impossibilité à verbaliser ses affects)

■ Phaneuf, M. La souffrance des soignants un mal invisible… Jalon pour une réflexion.

■ LES MÉCANISMES DE DÉFENSE, Henri Chabrol, Association de recherche en soins infirmiers | « Recherche en soins infirmiers », 2005/3 N° 82 | pages 31 à 42

Recommended