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LE CAMEROUN ET LE RESTE DU MONDE
09 février 2014
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LECON 10
LE CAMEROU ET LES AUTRES PAYS
- Relever l’importance de la diversification des partenaires de coopération
- Montrer les principaux aspects de coopération avec certains pays (USA, Allemagne, Italie,
Japon…)
- Présenter les inconvénients d’une coopération diversifiée.
INTRODUCTION
En ouvrant la première conférence des Ambassadeurs du Cameroun le 24 novembre 1960, le
Président de la République a alors assigné aux diplomates camerounais l’une des missions
suivantes : • Marquer la disponibilité du Cameroun de coopérer sans exclusive avec tous les
pays qui respectent son indépendance et sa souveraineté. Par cette mission, le Cameroun a
pris l’option de diversifier ses partenaires de coopération. La diversification des partenaires de
coopération présent plusieurs bénéfices : l’obtention d’une aide technique et économique
accrue en faveur du Cameroun ; le développement et entretien d’un réseau d’amitiés
favorables au Cameroun dans le monde ; élargir le rayonnement du pays dans le monde ;
éviter le diktat d’un seul ou d’un nombre réduit de partenaires. C’est avec tout ceci dans
l’esprit que le Cameroun a lié des liens de coopération avec notamment la Chine, le Japon,
les Etats-Unis d’Amérique…
I- COOPERATION CAMEROUN ETATS-UNIS
Les échanges officiels entre les deux pays ont commencé avec la création d’un consulat
américain à Yaoundé en 1957. Le Cameroun a ouvert son ambassade à Washington dès son
indépendance en 1960 et une mission permanente au siège de l’Onu à New York. Quant aux
Etats-Unis, ils ont créé un bureau d’ambassade à Douala en 1964. Les relations de
coopération se sont déployées notamment sur les plans politique, diplomatique, économique,
social et culturel.
A- Coopération diplomatique
Washington et Yaoundé entretiennent des relations diplomatiques au niveau des
ambassadeurs. Le président Paul Biya, à l’instar de son prédécesseur, a déjà effectué plusieurs
visites officielles aux Etats-Unis. Plusieurs représentants des deux gouvernements ont souvent
été reçus à Washington comme à Yaoundé et procédé à des consultations sur des sujets
d’intérêt commun ou à des signatures d’accords – Les différents gouvernements américains
suivent de près les évolutions politiques du Cameroun particulièrement depuis le retour de
notre pays au multipartisme en 1990, leurs représentants n’ayant jamais fait mystère à ce sujet
de leurs appréciations encourageantes ou réservées.
B- Coopération dans les domaines de l’économie, de la société et de la culture
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Les relations économiques sont marquées par l’option américaine pour le développement des
investissements privés. Les Etats-Unis sont d’ailleurs le plus grand et donc le premier
investisseur privé au Cameroun. Cet intérêt est attesté par la création récente d’une branche de
la chambre de Commerce américaine dans notre pays. Ces derniers temps, les Américains
sont particulièrement intéressés par le secteur minier. Il en est ainsi par exemple de la bauxite
de Minim-Martap où ils se disent prêts à investir 3000 milliards FCFA, selon l’ambassadeur
Janet E. Garvey. Au plan commercial, la balance est défavorable au Cameroun qui n’a pas
suffisamment profité de l’AGOA pour pénétrer le marché américain. Pour attirer encore
davantage des investissements, les hommes d’affaires américains, à travers leur chambre de
commerce, ont souhaité une amélioration du climat d’affaires au Cameroun et une
simplification des procédures administratives par la création d’un guichet unique. Le
Cameroun bénéficie aussi de l’assistance technique américaine privée ou publique dans
plusieurs secteurs comme les transports aériens et terrestre, l’agriculture, la communication, la
santé, la protection de l’environnement, le développement des PME, l’action humanitaire etc.
Les échanges culturels sont également importants entre les deux pays. Ils ont permis
notamment l’organisation des voyages d’études au profit de quelque 2000 responsables et
spécialistes camerounais aux Etats-Unis. Le centre culturel américain à Yaoundé a longtemps
offert des opportunités de lecture, de recherche et de contacts pour les jeunes Camerounais,
invitant parfois au Cameroun musiciens ou sportifs Africains-Américains.
II- COOPERATION CAMEROUN JAPON
Les contacts entre ces deux nations sont relativement anciens et même antérieurs aux années
1960. Ils ont abouti par la force des choses à l'établissement des liens diplomatiques
matérialisés par l'ouverture réciproque de missions diplomatiques et l'échange
d'ambassadeurs. Il faut dire qu’à l’image des relations nippo-africaines, les relations nippo-
camerounaises ont été jusqu’en 1991 modestes. Dans ce contexte d'après-guerre Froide, le
développement de l'Afrique est devenu plus que jamais un sujet de première importance ; tant
la paix et la sécurité de la communauté internationale en dépendent dans une certaine mesure.
Le Japon saisit donc cette opportunité pour lancer « l'offensive politico-diplomatique du
Japon en Afrique ».
En septembre 1991 à la tribune de la 46 ème
Assemblée Générale des Nations Unies, le Japon
surprend la communauté internationale en déclinant son intention d'organiser une conférence
sur le développement de l'Afrique dans la finalité de forger un consensus au niveau des
partenaires internationaux sur la nécessité d'agir et de mobiliser des ressources pour ce
continent. Ensuite, l'adoption en juin 1992 de la Charte de l'Aide Publique au Développement
(APD) par le gouvernement nippon. La première intention est traduite en acte par la mise sur
pied en octobre 1993 de la première Tokyo International Conference on African Development
(TICAD), afin de dégager les grandes orientations devant être réalisées.
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La TICAD telle qu'elle est souvent présentée par le gouvernement japonais, est un instrument
qui vise à aider l'Afrique à mener les efforts nécessaires et adaptés aux priorités qu'elle s'est
fixées pour son développement. Cette « grand-messe » incarne aussi une conception du
développement de l'Afrique qui prend en compte le principe du partenariat mondial fondé sur
l'égalité entre tous les partenaires44(*)
. Elle s'est déjà tenue en trois sessions connues sous les
vocables de TICAD I (a), TICAD II (b), TICAD III (c).
La TICAD I
La première TICAD s'est tenue en octobre 1993. Près de 1000 participants issus de 48 pays
africains, de 13 pays donateurs, de 10 organisations et plus de 45 pays et organismes venus en
qualité d'observateur ont assisté à la conférence, dont notamment cinq pays africains conduits
par leur Président à savoir l'Ougandais Yoweri Museveni, le Ghanéen Jerry Rawlings, le
Burkinabé Blaise Compaoré, le Botswanais Keith Masire et le Béninois Nicéphore Soglo. La
conférence s'est penchée sur des thèmes tels que la réforme politique et économique, le
développement du secteur privé, l'intégration et la coopération régionale, l'expérience de
l'Asie au service du développement de l'Afrique, ainsi que la coopération internationale. Le
Premier ministre japonais, Moriteru Hosokawa a annoncé l'intention du Japon d'offrir son
soutien à la démocratisation en Afrique et à l'ajustement structurel, à la coopération en
matière de formation et d'environnement en priorité, ainsi qu'à l'exercice d'une aide efficace
(Kamo, 2004 ; Morikawa, 1997). Les participants ont adopté la « déclaration de Tokyo sur le
développement de l'Afrique », prônant une coopération dynamique qui servirait de base aux
nouvelles orientations de l'ONU pour le développement du continent dans les années 1990.
Les trois points essentiels de la déclaration de Tokyo ont concerné la critique de la
dépendance excessive de l'Afrique par rapport à l'APD, un encouragement à l'appropriation
par les pays africains de leur démocratisation et de leur bonne gouvernance, ainsi qu'une
proposition d'organiser dans le cadre de la coopération Sud -Sud, un séminaire Asie-Afrique
(Aicardi de Saint-Paul, 1993 : 2625). C'est ainsi que le premier forum Asie-Afrique (FAAI)
s'est tenu en Indonésie en 1994 et a identifié les secteurs spécifiques où l'expérience asiatique
serait utile. Le second a eu lieu en Thaïlande en 1997 dont l'objet a été d'évaluer les progrès
effectués depuis le FAAI et de préparer les bases de la TICAD II.
La TICAD II
La deuxième TICAD a été organisée du 19 au 21 octobre 1998. Ainsi, ont participé 80 nations
y compris 51 pays d'Afrique, 10 pays45(*)
d'Asie et 16 pays donateurs ainsi que 40
organisations internationales, 13 chefs d'Etat et de gouvernement y ont assisté ainsi que des
représentants du secteur privé et des ONG. Un progrès depuis la TICAD I a été observé, celui
du cadre des réformes économiques et politiques destinées à promouvoir les principes
démocratiques ainsi que des activités commerciales orientées vers le marché. La conférence a
dû également se pencher sur les problèmes de paupérisation croissante ainsi que sur les
problèmes de gouvernance qui continuent d'entraver le développement de l'Afrique. Les
délibérations de la TICAD II étayées par de vastes consultations lors des réunions
préparatoires ont culminé avec le « plan d'action de Tokyo », évoqué supra. Le Premier
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ministre japonais Keizo Obushi a saisi cette occasion pour annoncer que son gouvernement
envisage d'accorder une somme d'environ 90 milliards de yens (près de 450 milliards de
FCFA) au cours des cinq années suivantes, répartie entre les domaines de l'éducation, de la
santé, de la médecine et de l'eau. L'agenda politique a occupé une place plus centrale dans la
TICAD II que lors de la première. En marge de celle-ci, le Japon a organisé 14 rencontres
bilatérales entre le Premier ministre nippon et les chefs d'Etat africains, et 15 autres entre le
ministre japonais des affaires étrangères et ses homologues africains (Aicardi de Saint-Paul,
1998 : 159) ; des signes annonciateurs d'une TICAD III plus relevée.
La TICAD III
La troisième TICAD a eu lieu du 29 septembre au 1er
octobre 2003. Des délégués de 89 pays,
dont 50 pays africains et 47 organismes internationaux, ainsi que des organisations civiles, y
ont participé. Elle a eu pour ordre du jour la question d'un soutien unifié au NEPAD, lequel
incarne l'appropriation par l'Afrique du processus de développement, et a envisagé l'expansion
du partenariat mondial pour le développement de ce continent en encourageant la coopération
Asie-Afrique. Une attention particulière a été accordée à la sécurité des personnes et à la
consolidation de la paix pour les peuples africains. En dépit donc de l'annonce faite par le
ministre japonais Junichori Koïzumi, dans son allocution d'ouverture d'un objectif d'aide
japonaise à l'Afrique d'un montant total de 1 milliard de dollars US (sous formes de dons)
pour les cinq années à venir, et de la fameuse « déclaration commémorative du 10ème
anniversaire », la TICAD III ne « comportera aucune nouveauté de fond, ni même l'annonce
d'une augmentation de l'APD en direction de l'Afrique » (Kamo, 2004 : 65). En revanche,
l'agenda politique a occupé une place toujours aussi centrale. Le Japon a organisé 23
entretiens bilatéraux entre le Premier ministre japonais et les chefs d'Etat africains. Il importe
à présent de ressortir les actions opérationnelles liées à la TICAD.
Les relations nippo camerounaises ont elles lato sensu une consistance1 sur le plan politico-
diplomatique ? La thèse de la rareté des échanges culturels entre les deux peuples est-elle
fondée ? Peut-on qualifier les relations commerciales et économiques entre Tokyo et Yaoundé
de fructueuses ?
Le Japon et le Cameroun entretiennent de bonnes relations d'amitié, de compréhension
mutuelle, qui surtout depuis 1991 ne cessent de se diversifier. Aussi, nous pouvons noter un
réchauffement politico-diplomatique et culturel (section I). Il se conjugue par ailleurs avec des
relations commerciales et économiques anciennes et denses (section II). Nous dénombrons
également les fruits juteux qui mettent en relief l'aide japonaise au développement du
Cameroun (section III).
1 Solidité, stabilité et fermeté Exemple : opposer des arguments sans grande consistance
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A- Le Japon et le Cameroun : des relations politico-diplomatiques progressivement
« replètes2 »
Les premiers contacts entre le Japon et le Cameroun sont antérieurs à la Deuxième Guerre
Mondiale puisqu'il est signalé la présence nippone parmi les partenaires commerciaux du
Cameroun en 1938. En janvier 1960, date d'accession à l'indépendance, le Cameroun devient
un acteur des relations internationales et « sujet à part entière du droit international » (Ndam
Njoya, 1972 : 273) en établissant des relations diplomatiques avec des Etats comme le Japon,
représenté aux cérémonies par M. Fujieda.
Malgré la signature de quelques traités, l'officialisation des relations entre le Japon et le
Cameroun a revêtu un caractère plus symbolique que pratique car pendant plus de 25 ans, ces
deux Etats n'ont pas procédé à des échanges de représentants résidents. Les intérêts du
Cameroun dans l'archipel nippon ont été gérés par l'ambassadeur camerounais à Pékin depuis
décembre 1972, idem pour celui du Japon à Libreville (voir tableau VII). Les nominations des
premiers ambassadeurs, avec ouverture d'ambassade à Tokyo et à Yaoundé sont intervenues
respectivement en 1987 pour le Cameroun, et 1991 pour l'Empire du Soleil-Levant.
Les deux pays sont respectueux du principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des
autres Etats et se soutiennent mutuellement au sein des institutions internationales. C'est ainsi
que le Cameroun a apporté son soutien à la candidature de Koïchiro Matsuura, alors
ambassadeur du Japon en France, au poste de directeur général de l'UNESCO. L'Empire du
Soleil-Levant qui abrite le siège de l'Organisation Internationale des Bois Tropicaux (OIBT) a
soutenu de son côté, l'élection le 12 mai 2007 d'Emmanuel Ze Meka au poste de directeur
exécutif de cette instance, avec rang de secrétaire général adjoint de l'ONU.
Paul Bamela Engo a aussi eu à bénéficier de l'appui nippon50(*)
pour son élection à la fonction
de juge au tribunal international du droit de la mer à Hambourg. Le Cameroun a par ailleurs
obtenu le « soutien du Japon qui siège au conseil d'administration du FMI lors de l'examen du
dossier d'atteinte du point d'achèvement de l'initiative PPTE » (Cameroon Tribune
n°8588/4787, 28 Avril 2006). Les 23 et 24 Juin 2003 déjà, le Cameroun a eu à abriter l'une
des trois réunions préparatoires de la TICAD III.
Durant les dernières élections Présidentielles de 2004, le gouvernement nippon a offert des
urnes transparentes, formé des observateurs notamment ceux de l'ONG Conscience Africaine-
qui a reçu un don de 8 400 000 Fcfa- et affecté une dotation financière à l'Observatoire
National des Elections (ONEL) pour le suivi du déroulement des dites opérations. Dans le
cadre de l'appui au cinquième programme du RECAMP, qui entend donner aux pays africains
les capacités à maintenir eux-mêmes la paix en Afrique, le Japon a financé la construction et
l'équipement d'un magasin de médicaments à Garoua (Cameroon Tribune n°8635/4834, 06
juillet 2006).
2 Qui est un peu gras et rond Synonyme: grassouillet Exemple : une petite femme replète
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Si les relations politico-diplomatiques entre le Japon et le Cameroun ont connu dès le départ
une certaine fébrilité3, la plupart d'observateurs s'accordent à avancer que les liens
commerciaux et économiques entre ces deux Etats sont intenses. Bien plus, ils ont le
caractère particulier d'être anciens car, ces liens sont antérieurs à 1960, année de
l'indépendance du Cameroun.
B- La consistance4 des relations commerciales nippo camerounaises
Les premiers échanges remontent vers les années 1930. En 1938, le Cameroun a importé du
Japon des biens d'une valeur de 31 millions de FCFA (Ndam Njoya, 1972 : 248). Depuis lors,
ces échanges se sont développés allant des joint-ventures5 aux investissements japonais au
Cameroun (1) in transitu par la promotion mutuelle des produits nationaux (2).
Des joint-ventures aux investissements japonais au Cameroun
En février 1961, la société nippone Mitsui et la Société Nationale des Investissements (SNI)
ont créé la SICACAO. En mai de la même année, l'Empire du Soleil-Levant ouvre huit offices
du JETRO dont celui de Douala (Morikawa, 1997 : 61). Ils servent à promouvoir l'aide et à
identifier les produits que le Japon doit importer et apprendre comment exporter les siens.
Dans le domaine de l'automobile, la société Sumoca, filiale de Sumitomo Corporation s'est
imposée depuis sa création en 1983 à Douala. Concessionnaire automobile, Sumoca s'est
spécialisée dans la vente et la réparation des marques Mitsubishi, Kia, Hyundai. Elle ne
commercialise plus de nos jours que les véhicules Mitsubishi et la marque Citroën qu'elle a
mise sur le marché camerounais depuis le 10 mai 2005. En termes de parts sur le marché, si
l'on en croit les états mécanographiques publiés par la direction des statistiques en 2005, la
Sumoca occupe la troisième position.
Ses concurrents directs à savoir la Société Camerounaise pour le Développement de
l'Automobile (SOCADA) et le leader, la Cameroon Motors Industries (CAMI) qui dominent
la distribution des produits automobiles japonais au Cameroun, appartiennent à la puissante
Compagnie Française de l'Afrique Occidentale (CFAO) implantée à Douala depuis juillet
1974. La CAMI offre des produits variés58(*)
. Son succès est lié à la marque Toyota qu'elle
commercialise. Ces éléments nous amènent à nous interroger sur la nature des produits
nationaux concrets échangés entre le Japon et le Cameroun.
La promotion mutuelle des produits nationaux
A l'exception des années 1973 et 1974 au cours desquelles le choc pétrolier a frappé de plein
fouet l'Empire du Soleil-Levant, les relations commerciales entre les deux Etats sont
caractérisées par un déficit quasi chronique défavorable au Cameroun. Le Cameroun vend au
Japon des produits de base tels que le café, le cacao, le coton, le bois, l'aluminium et quelques
3 Agitation nerveuse
4 Solidité, stabilité et fermeté
5 Association de plusieurs entreprises qui partagent les risques et les frais liés à un projet commun (anglicisme)
Synonyme: coentreprise
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ferrailles. De l'autre côté, on est en présence d'un Etat du « centre »59(*)
qui exporte vers le
Cameroun les produits finis notamment des voitures et des motos, des appareils électroniques
et électroménagers, des appareils d'optique, du matériel de quincailleries, des textiles, des
produits chimiques et accessoires photographiques, ainsi que les produits alimentaires comme
les conserves de poisson et crustacés.
En somme, « sur le plan commercial, les échanges sont intenses. Le Japon, troisième
fournisseur du Cameroun après la France et les Etats-Unis en est également le sixième client.
L'excédent de la balance commerciale bénéficie aux Japonais depuis de longues années »
C- La tangibilité6 de la coopération économique nippo camerounaise
Le gouvernement japonais a entamé véritablement son programme de coopération
économique au Cameroun en 1980, avec pour tout premier projet celui portant sur
l'augmentation de la production agricole (renforcement de l'autosuffisance alimentaire à
travers la fourniture de produits et d'équipements), d'une valeur de 4 milliards de F CFA.
Par la suite en 1982, il débourse un prêt pour servir à l'achat de matériels d'entretien routier
notamment pour le Parc National de Génie Civil (MATGENIE). Ce prêt de 16 milliards de
FCFA est exécuté par le ministère des travaux publics et des transports.
Dans un contexte de croissance économique qui justifiait des investissements lourds, les
négociations aboutissent à la signature d'un accord de crédit de 30 milliards de FCFA en
1986. Ce prêt concerne le projet de modernisation du port de Douala, porte d'entrée et de
sortie de marchandises pour le Cameroun et certains pays de la sous-région (République
Centrafricaine, Tchad, Nord du Congo). L'organisme d'exécution du projet est l'Office
National des Ports du Cameroun (ONPC) au bénéfice des opérateurs économiques et l'Etat
camerounais. C'est la JBIC qui a financé ce prêt, l'un des plus importants que le Japon ait
accordé au Cameroun.
« Mais peu après cet accord, la grave crise économique qui frappait le Cameroun
accompagnée de la mise en place des programmes d'ajustement structurel, et plus
particulièrement de la réforme du secteur des transports, conduisaient à une reconsidération
du projet avec un troisième acteur, la Banque Mondiale » (Ambassade du Japon au
Cameroun, 2000 : 13). Le 7 Juin 1999, c'est un projet corrigé qui fait l'objet d'un accord
tripartite (Cameroun-Banque Mondiale-JBIC) sur la modernisation du terminal à conteneurs
du port de Douala. Le projet compte : la construction de deux portiques de quai qui permettent
de réduire la durée de séjour des marchandises ; la réalisation d'ouvrages de génie civil,
l'informatisation complète de toutes les activités du terminal à conteneurs pour une gestion
plus efficace des activités et des recettes.
6 Qualité de ce qui peut être constaté et dont la réalité est manifeste
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Conformément aux accords de Paris d'octobre 1997, par lesquels les pays membres du Club
de Paris, s'engagent à alléger la dette extérieure du Cameroun. Le Japon rééchelonne7 la dette
camerounaise à maintes reprises comme l'indique le tableau XII.
Tableau XII : Récapitulatif des rééchelonnements nippons de la dette camerounaise
Dates Montants
26 Août 1992 200 millions de FCFA
30 Mars 1995 3,1 milliards de FCFA
10 novembre 1997 1 milliard de FCFA
18 juin 1999 3,2 milliards de F CFA
Source : (Ambassade du Japon au Cameroun, 2000 : 14)
Le Cameroun ayant atteint en avril 2006, le point d'achèvement de l'initiative en faveur des
Pays Pauvres Très Endettés (PPTE), le gouvernement japonais a annulé la totalité de sa dette
le 26 octobre 2006. Elle s'élevait à environ 50 milliards de FCFA et avait été contractée à
travers le projet de développement routier en 1982 qui a permis l'achat du matériel d'entretien
routier du MATGENIE en vue du bitumage de la route Yaoundé-Nsimalen et le projet de
modernisation du terminal à conteneurs du port de Douala dont le crédit a été octroyé en
1986.
Des trente premiers projets bilatéraux financés par le Japon au Cameroun (voir tableau XIII),
il ressort que 28 sont des dons (14 345 milles yens) et 2 des prêts (9 588 milles yens). Dans sa
politique de coopération avec le Cameroun, le Japon se positionne davantage plus comme un
donateur qu'un prêteur avec des projets de développement « clé en main ». Cette position s'est
confirmée le 20 juin 2006 avec un don de 8.5 milliards FCFA pour certains projets parmi
lesquels, la réhabilitation du stade omnisports Ahmadou Ahidjo de Yaoundé8.
Tableau XIII : Les 30 premiers projets bilatéraux financés par le Japon au Cameroun en
yens (1 yen = 5 F CFA)
N° Nom du projet Année Dons Prêts
1 Augmentation production vivrière 1980 250 000 000 0
2 Développement routier 1982 0 3 588 000 000
7 Accroître la période de remboursement de (une dette)
8 Estimés à 1.5 milliard de F CFA, les travaux ont été exécutés et livrés par l'entreprise nippone Nissoken
Architects Engeineering. Ils ont consisté en la pose des pelouses naturelles, l'étanchéité, fixation de nouveaux
garde-fous, pose de la peinture sur les gradins, installation des marqueurs de score mobiles, aménagement de la
salle de presse, réhabilitation et construction de nouvelles toilettes, pose des chaises pour invités spéciaux,
réparation des escaliers existants.
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3 Exploitation des eaux souterraines 1983 540 000 000 0
4 Développement de la pêche 1988 600 000 000 0
5 Aide pour victimes lac Nyos 1986 52 000 000 0
6 Modernisation port du Douala 1986 0 6 000 000 000
7 Exploitation des eaux souterraines 1988 620 000 000 0
8 Equipements sportifs 1988 39 000 000 0
9 Labo de langues Université de Yaoundé 1989 39 000 000 0
10 Magasins de stockage alimentaire 1990 641 000 000 0
11 Augmentation production vivrière 1990 200 000 000 0
12 Equipements pour programmes TV 1990 48 000 000 0
13 Magasins de stockage alimentaire 1991 641 000 000 0
14 Augmentation production vivrière 1991 250 000 000 0
15 Dons pour PAS 1991 900 000 000 0
16 Equipements sportifs 1991 46 000 000 0
17 Extension de la radio diffusion 1992 606 000 000 0
18 Augmentation production vivrière 1992 200 000 000 0
19 Equipements médicaux des hôpitaux 1992 457 000 000 0
20 Extension de la radio diffusion 1993 114 000 000 0
21 Extension de la radio diffusion 1994 280 000 000 0
22 Adduction d'eau potable 1994 448 000 000 0
23 Adduction d'eau potable 1995 415 000 000 0
24 Adduction d'eau potable 1996 416 000 000 0
25 1er
projet de construction des écoles 1997 1 104 000 000 0
26 1er
projet de construction des écoles 1998 1 108 000 000 0
27 1er
projet de construction des écoles 1999 1 006 000 000 0
28 2ème
projet de construction des écoles 2001 978 000 000 0
29 2ème
projet de construction des écoles 2002 983 000 000 0
30 2ème
projet de construction des écoles 2003 1 345 000 000 0
Total 14 345 000 000 9 588 000 000
D- Les fruits juteux de l'aide japonaise au développement
En 1960, lorsque Tokyo et Yaoundé ont établi des relations diplomatiques, les deux capitales
ont principalement centré leur coopération dans les domaines économique et surtout social.
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Grand pourvoyeur de l'aide au développement en Afrique dans le cadre de la TICAD, le Japon
dans son assistance au Cameroun, s'est particulièrement investi dans les secteurs sensibles.
C'est le cas de l'éducation où la construction des écoles primaires japonaises est devenue le
fleuron de la coopération nippo camerounaise (1). C'est aussi le cas de la santé, l'agriculture,
la pêche, la culture, la communication et le développement des infrastructures rurales qui
constituent en termes de réalisations, des terrains privilégiés de la mise en œuvre de l'aide
japonaise au Cameroun (2).
La construction des écoles comme fleuron de la coopération nippo camerounaise
A l'occasion de la 9ème
Assemblée Générale de la Conférence des Nations Unies pour le
Commerce et le Développement (CNUCED) en avril 1996, l'Empire du Soleil-Levant s'est
engagé à contribuer à l'objectif fixé par la communauté internationale d'offrir d'ici 2015,
l'éducation primaire à tous les enfants africains. Cet engagement s'est traduit sous forme
d'aide financière non remboursable et de coopération technique, pour un montant de 60
milliards de FCFA. L'attachement de Tokyo à l'éducation a par ailleurs, été mis en relief lors
du sommet du Millénaire de l'ONU en l'an 2000 où ont été adoptés les Objectifs du Millénaire
pour le Développement (OMD). Lors des différentes TICAD, le Japon a réaffirmé son
engagement à l'encadrement des ressources humaines, renforçant ainsi les actions entreprises
dans ce cadre, dont le Cameroun bénéficie à travers le projet non remboursable de
constructions d'écoles primaires.
Les sites de projet de constructions d' « écoles primaires japonaises » ont été choisis dans des
zones urbaines populeuses où existaient des écoles vétustes et de faible capacité. Le projet se
propose de remplacer ces dernières par des structures modernes et fonctionnelles. Il est ainsi à
noter depuis 1997 qu'il y a eu trois projets scindés chacun en trois phases.
Tableau XIV : Projets des écoles primaires japonaises au Cameroun
Projet Date de signature de
l'échange de notes
Budget
(FCFA)
Réalisation
1er
Phase 1 Août 1997
6,4
milliards
Construction de 9 écoles et la construction
partielle de 5 écoles à Douala
Phase 2 Octobre 1998 6,8
milliards
6 écoles et la finition de 5 écoles à Douala et la
construction de 2 écoles et la construction
partielles de 3 écoles à Yaoundé
Phase 3 Août 1999 5,8
milliards
Construction de 6 écoles et la finition de 3
écoles à Yaoundé
2ème
Phase 1 Août 2001
5,65
milliards
10 écoles et 144 salles de classe dans le centre
Phase 2 Juin 2002 5,7
milliards
3 écoles et 56 salles de classe dans le centre ; 6
écoles et 74 salles de classe dans le Sud
Phase 3 Juin 2003 8 milliards 12 écoles et 163 salles de classe à l'Ouest
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3ème
Phase 1 Août 2004 4 milliards
8 écoles et 125 salles de classes dans le Centre ;
5 écoles et 43 salles de classes dans le Sud
Phase 2 Juin 2005 8,8
milliards
10 écoles et 171 salles de classes dans le Sud-
Ouest ; 2 écoles et 16 salles de classe dans le
centre
Phase 3 Juin 2006 4,5
milliards
7 écoles et 75 salles de classe dans l'extrême
Nord, 4 écoles et 42 salles de classe dans le
Nord.
Source : Le Communal N° 10/ novembre/ décembre 2006 P.27
Le Japon a eu à débourser « près de 46 milliards de FCFA pour la construction et
l'équipement de 96 écoles et 1235 salles de classe au Cameroun couvrant les provinces du
centre, littoral, Ouest, Sud, Sud-Ouest, Nord et extrême Nord » (Cameroon Tribune n°
8614/4813, 21 juin 2006).
Le champ des besoins humains basiques : un terrain privilégié de la mise en œuvre de
l'aide nippone au Cameroun
Les besoins humains basiques se déclinent aussi bien sur le plan de la santé et de l'hydraulique
rurale (1) que sur le plan de l'agriculture, la pêche et la communication (2).
« Dans les PED, 2.1 millions d'enfants décèdent chaque année de maladies évitables par la
vaccination » (Ambassade du Japon au Cameroun, 2000 : 8). C'est pour remédier à ce fléau
que le gouvernement nippon, en collaboration avec l'UNICEF, a élaboré un programme de
coopération destiné à appuyer les pays dans la définition et la mise en œuvre des Programmes
Elargis de Vaccination (PEV). La tuberculose, la diphtérie, la coqueluche, le tétanos et la
poliomyélite sur lesquels les PED mettent l'accent, en suivant les recommandations de
l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). L'appui du Japon à hauteur de 250 millions de
FCFA par an et par PED consiste pendant cinq ans en la mise à disposition des vaccins ;
l'achat de seringues et autres petits matériels pour la vaccination ; la mise à disposition des
véhicules 4 x 4 et la fourniture d'équipements pour la chaîne du froid. Dans le cadre de la lutte
contre le sida, l'Empire du Soleil-Levant accorde des dons au gouvernement camerounais ;
pour la fabrication et la distribution de matériel éducatif (affiches, autocollants dépliants) et
fabrication d'emballages de préservatif.
En 1992, il a accordé 1 milliard 98 millions de F CFA pour équiper les hôpitaux centraux de
Yaoundé et de Douala (fourniture de gastroscopes, bronchoscopes, échocardiographies, unités
dentaires, appareils de radiographie dentaire, tables d'opération gynécologique, bistouris
électriques, chariots d'urgence). Toutes les dix provinces du Cameroun ont reçu au moins une
fois un don du Japon constitué pour l'essentiel d'équipements sanitaires et/ou de la
construction des centres de santé associé à la formation des personnels sanitaires. On peut
citer entre autres comme probatio - probatissima, l'hôpital Mary Health of Africa à Fontem,
pour 23 970 700 F CFA, le centre de santé de Djinang pour 26 580 000 F CFA, les services
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d'urgences de la croix rouge camerounaise pour 21 000 000 F CFA ou encore le centre de
santé développé de Nkoabang pour 19 900 000 F CFA.
Entre 1996 et 1998, le Japon a accordé un financement de 6 milliards et un million de F CFA
pour l'adduction d'eau en milieu rural dans les provinces du centre (Awae, Ngomedzap), du
littoral (Dibombari), de l'Ouest (Bandjoun, Tonga). Le 20 juin 2006, le gouvernement nippon
a déboursé 2.5 milliards de FCFA dans le projet d'hydraulique rurale. Le projet est censé
réduire les risques de contamination des maladies infectieuses liées à la qualité de l'eau dans
les zones rurales et alléger les travaux domestiques aux femmes et aux enfants.
Entre 1980 et 1992, le Japon a financé dans le domaine de l'agriculture 4 milliards de FCFA
pour l'acquisition par les agriculteurs de toutes les dix provinces, des pesticides, des pompes à
moteur à eau, des motoculteurs. Et pour 4 milliards de F CFA, des magasins de stockage de
vivres frais ont été construits à Edéa, Foumbot et Ngaoundéré en 1991. En ce qui concerne la
pêche, l'Empire du Soleil-Levant a souvent financé l'acquisition de matériel. 2000 pêcheurs
camerounais dont 300 au lac Maga, 500 au lac Tchad, 600 au lac Lagdo, 400 au lac Mbakaou
et 200 au lac Bamendjin ont reçu des équipements évalués à 2 milliards de F CFA en
198563(*)
.Le geste le plus significatif des Nippons dans ce secteur est incontestablement le
centre de pêche artisanale de Kribi9, inauguré le 15 mars 2006 et qui a coûté pas moins de 2
milliards de F CFA.
III- COOPERATION SINO-CAMEROUNAISE
Les initiatives politico-diplomatiques de la Chine au Cameroun ont favorisé l'essor d'une
coopération multidimensionnelle dont l'impact est évident pour le Cameroun. L'on pourra
remarquer que le partenariat chinois présente certes de nombreux aspects positifs, mais il
laisse encore percevoir quelques insuffisances préjudiciables pour le Cameroun.
A- Les bienfaits de la coopération entre le Cameroun et la Chine
Il s'agit de montrer que plusieurs réalisations concrètes sont à mettre à l'actif de la coopération
économique et technique, d'une part, et que la Chine témoigne de plus en plus sa volonté
d'ouverture par une institutionnalisation et une intensification croissantes des échanges
culturels avec le Cameroun, d'autre part.
1- Le bilan positif de la coopération économique et technique sino-camerounaise
Les rapports que le Cameroun entretient la Chine sont essentiellement sous-tendus par
l'impératif du développement. Ainsi, il n'est en rien étonnant que les préoccupations d'ordre
économique soient le nœud gordien des relations entre le Cameroun et les partenaires
émergents. Une coopération que les parties en présence considèrent comme étant fructueuse et
sous-tendue par le principe du « gagnant-gagnant ».
9 Véritable joyau architectural, le centre de pêche de Kribi est composé de cinq bâtiments principaux où on
retrouve entre autres, des bureaux administratifs, une salle de réunion, 24 restaurants, un passage, un dépôt de
caisses à poisson froid, une salle de fabrique de glace et une terrasse.
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Les relations économiques et commerciales sino-camerounaises trouvent leur fondement
juridique dans un arsenal assez fourni d'accords et protocoles d'accords signés entre les
gouvernements camerounais et chinois. La signature du premier accord y relatif remonte à
1972 : il s'agit de l'Accord de Coopération économique et technique, signé à Pékin le 17 août
1972, et ratifié le 22 décembre de la même année par le décret N° 72/500. Cet accord de six
articles précise les modalités de coopération entre le Cameroun et la Chine, dans les domaines
économique et technique : l'agriculture, les télécommunications, la santé, l'alimentation en eau
et la construction des infrastructures.
Ø Dans le domaine de l'agriculture : La Chine dispose d'une grande expérience en matière
de développement de l'agriculture. Un projet agro-industriel de Nanga-Eboko a été lancé en
avril 2006, pour la culture et la transformation des produits tels que : le riz, le maïs et le
manioc, l'élevage des autruches, mais aussi pour la formation et la recherche en matière de
techniques agricoles. Le projet entend s'étendre à plusieurs autres régions, dont Mbandjock,
Santchou et Njoré. Selon Li CHANGLIN, Conseiller économique de l'Ambassade de
Chine, la production générée de ce projet agricole est destinée à la consommation locale et
non à l'exportation vers la Chine. En application des résolutions prises lors du Forum de
Coopération Sino-Africain (FCSA) de novembre 2006, la Chine a mis en place un Centre
Pilote des Technologies Agricoles à Nanga-Eboko. La première pierre de cet édifice dont le
coût est estimé à 27 milliards de FCFA - supportés entièrement par le gouvernement chinois -
fut posée le 02 juillet 2009. Ce centre a des fonctions de vulgarisation des techniques
agricoles chinoises et une fonction de formation des techniciens agricoles camerounais.
Ø Dans le domaine des Télécommunications : Le projet CT-Phone de CAMTEL, en
partenariat avec la société chinoise HUAWEI Technologies Co. Limited (HTC), s'étend déjà
sur 05 régions du Cameroun, à savoir le Centre, le Littoral, le Sud, l'Extrême-Nord et l'Ouest.
De même, la Société chinoise ZTE, présente au Cameroun depuis 2008, a signé avec le
Ministère des Postes et Télécommunications (MINPOSTEL), un contrat de 50 000 000 de
dollars US pour un projet de modernisation du réseau postal camerounais (CAMPOST) et la
formation du personnel dans le domaine de l'e-Post, tant au Cameroun qu'à l'étranger.233(*)
Par ailleurs, le MINEPAT (Ministère de l'Economie, de la Planification et de l'Aménagement
du Territoire) et l'Ambassade de Chine ont signé le 06 juillet 2009, un accord de financement
du projet Backbone de transmission par fibre optique ; le but visé étant la création d'un réseau
national en fibre optique. La réalisation de ce projet estimé à 16 milliards de FCFA, a été
confiée à la société HUAWEI Technologies Co. Limited, en partenariat avec CAMTEL qui
supporte 15% du coût du projet.234(*)
Ø Dans le domaine de la santé : La coopération sino-camerounaise s'étend aussi au domaine
de la santé. La Chine s'est engagée dans la construction des infrastructures sanitaires et la
fourniture des soins. Déjà en 2003, est inauguré l'Hôpital Gynéco-obstétrique et pédiatrique
de Yaoundé. Auparavant, en application de l'Accord signé le 07 mai 1975 à Yaoundé et
renouvelable tous les deux ans, une équipe médicale chinoise composée d'une vingtaine de
membres avait été envoyée au Cameroun pour une mission médicale. C'est ainsi que le
premier contingent composé de 15 personnes arriva au Cameroun le 14 novembre 1975 et fut
installé à Mbalmayo, le 3 janvier 1976. Un autre contingent de même importance numérique
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fut installé à Guider, dans la partie septentrionale du Cameroun. Ces équipes sont renouvelées
tous les deux ans, conformément à l'accord susmentionné.
Entre autres projets en cours, l'on peut citer la construction de l'Hôpital Gynéco-obstétrique et
pédiatrique de Douala dont l'accord de financement, d'un montant de 50 000 000 de Yuans
Renminbi, don du Gouvernement chinois, a été signé le 03 août 2009, à l'occasion de la tenue
de la 7e grande Commission Mixte Chine-Cameroun ; enfin, la construction à Yaoundé, d'un
centre de lutte contre le paludisme.
Ø Dans le domaine de l'alimentation en eau : Selon un accord signé le 30 août 2007 à
Yaoundé, le Gouvernement chinois a accordé au Cameroun un prêt préférentiel d'environ 11
milliards de FCFA pour le financement d'un projet d'adduction d'eau à Douala. A l'issue des
travaux relatifs à la réalisation de ce projet, la ville de Douala verrait sa capacité de
production d'eau potable augmenter jusqu'à 260 000 m3/jour. Déjà, dès septembre 2009, une
station de production d'une capacité de 50 000 m3/jour a été construite sur le fleuve Moungo,
par la société chinoise CGCOC.
De même, le Ministère de l'Energie et de l'Eau (MINEE) a signé le 30 décembre 2009 avec le
Vice-Directeur Général de la société publique chinoise, China Machinery and Equipment
Import and Export Corporation (CMEC), un protocole d'accord relatif au projet
d'alimentation en eau potable de la ville de Yaoundé à partir du fleuve Sanaga. Le
financement de ce projet, estimé à 439,5 milliards de FCFA, sera supporté à 85% (365,075
milliards de FCFA) par EXIMBANK CHINA et 15% (64,425 milliards de FCFA) par le
Gouvernement camerounais. A l'issue des travaux relatifs à la réalisation de ce projet, la ville
de Yaoundé pourrait désormais produire 300 000 m3/jour d'eau potable et résoudre
durablement le problème actuel de l'insuffisance de l'approvisionnement en eau potable.
Ø Dans le domaine de la construction des infrastructures : s'il existe un secteur dans lequel
la Chine a su attirer l'attention des pays africains, et particulièrement des autorités
camerounaises, il s'agit bien du secteur des Bâtiments et Travaux Publics (BTP). La
particularité chinoise dans ce secteur est sans doute ses prix relativement bas, par rapport à
ceux proposés par les entreprises européennes ou américaines concurrentes. A ce jour, de
nombreuses réalisations dans ce domaine sont à mettre à l'actif de la coopération sino-
camerounaise, à savoir : le palais des congrès de Yaoundé, le barrage hydro-électrique de
Lagdo, l'hôpital gynéco-obstétrique de Yaoundé et, plus récemment, le Palais polyvalent des
Sports de Yaoundé, inauguré par le chef de l'Etat, le 19 juin 2009. L'on note aussi la
construction de l'Ecole Publique de Mvomeka'a (Région du Sud), inaugurée en octobre 2008.
D'autres projets sont en cours de réalisation tels que le projet de construction des stades de
Limbé (région du Sud-ouest) et de Bafoussam (région de l'Ouest).
A cela il faut ajouter trois barrages hydroélectriques en construction, le port en eau profonde,
véritable catalyseur de la croissance financé à près de 250 milliards par la coopération
chinoise, et bien d’autres travaux d’équipements publics tels que des voies urbaines
modernes, 1500 logements sociaux, le canal du Mfoundi et, une implantation de la fibre
optique sur 3200 km à travers le pays, la réalisation imminente de l’autoroute Yaoundé
Douala et d’autres bâtisses et réalisations d’envergure. La coopération Sino camerounaise a
d’autres symboles forts tels que le barrage hydro-électrique de Lagdo près de Garoua dans le
Nord, l'hôpital gynéco- obstétrique et pédiatrique de Ngousso à Yaoundé inauguré par le
président Paul Biya, ainsi que les hôpitaux de Mbalmayo et de Guider.
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De mémoire de camerounais, en 60 ans d’indépendance, aucun autre pays n’a en si peu de
temps construit autant d’infrastructures au Cameroun. On peut même dire que la pénurie
d’infrastructures de communication connue par le Cameroun depuis de longues années et
déplorée par les institutions financières internationales est en train de prendre fin grâce à
l’intervention massive et décisive de la république populaire de chine.
Il y a aussi, en cours de construction depuis l’année dernière dans les villes secondaires de
Limbé et Bafoussam, deux stades de 15 000 places assises dont 200 places en loge
présidentielle et 100 places pour handicapés. Ces stades construits aux normes de la Fifa et
leurs infrastructures d‘accompagnement couvrent chacun une superficie de 123 500 m².
Au demeurant, la coopération économique entre le Cameroun et la Chine est assez fructueuse,
compte tenu de la diversité des secteurs sur lesquels cette coopération s'étend, ainsi que
l'importance de la volonté et des moyens mis en jeu par les deux parties. Toutefois, les
relations entre le Cameroun et la Chine ne se limitent pas au volet économique. La Chine
entretient aussi avec le Cameroun des relations culturelles qui ne cessent de se développer.
2- Des relations culturelles intenses, de plus en plus institutionnalisées.
Les échanges culturels jouent un rôle de plus en plus important dans les relations
internationales contemporaines.
Pour ce qui est de la Chine, les échanges culturels avec le Cameroun se révèlent assez
fructueux. Des accords de coopération culturelle ont déjà été signés entre les deux pays, qui
participent du développement des échanges culturels, basés essentiellement sur l'interaction et
l'inspiration réciproque. L'Accord de coopération culturelle entre le Cameroun et la Chine,
signé à Beijing le 27 août 1984, rythme les échanges culturels entre la Chine et le Cameroun.
Ces échanges se manifestent au niveau de la formation artistique et culturelle, de l'échange de
troupes artistiques, du développement des infrastructures et d'équipements dans le domaine
culturel et artistique, de l'échange de productions cinématographiques et audio-visuelles.
Par ailleurs, une troupe artistique composée de vingt-cinq (25) personnes, et venue de
Shenzhen en Chine, a sillonné le Cameroun pendant dix (10) jours, se produisant notamment
à Douala, le mardi 02 août 2011 devant un parterre d'invités chinois et camerounais, à
l'occasion de la célébration des quarante (40) années de la coopération sino-camerounaise. De
même, le Cameroun a pris part à des foires et expositions culturelles organisées en Chine,
alors que des délégations culturelles gouvernementales au niveau ministériel y sont
fréquemment envoyées.
De même, le Cameroun fait partie des rares pays africains à abriter un Institut Confucius,
destiné à promouvoir la langue et la culture chinoises, et à stimuler ainsi la coopération
bilatérale. Créé en 2007, lors de la venue du Président chinois Hu Jintao au Cameroun,
l'Institut Confucius de Yaoundé est le premier du genre en Afrique noire francophone. Selon
Jiang YULAN, directeur du centre d'apprentissage du campus IRIC, le but de ce centre est
non seulement de familiariser les Camerounais à la langue chinoise, mais aussi d'augmenter le
nombre d'étudiants, de les rendre compétitifs sur le plan mondial et surtout en Chine, de sorte
qu'ils puissent s'adapter au système s'ils venaient à y poursuivre des études. Mais l'Institut
Confucius de Yaoundé n'accueille pas que des étudiants issus des universités. Selon Pauline
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ZANG ATANGANA, ce centre accueille une large variété d'apprenants, à savoir des
Businessmen auxquels s'ajoutent des cadres de l'administration camerounaise et d'autres
professionnels du secteur privé, ainsi que le personnel de santé travaillant avec les équipes
médicales chinoises. Aujourd'hui, l'Institut Confucius de Yaoundé a établi des annexes dans
deux autres universités du pays, à savoir les universités de Douala et Buea. Un concours
annuel, le chinese bridge, est organisé pour la maîtrise de la langue et la culture chinoises.
L'on dénombre en 2011, plus de 2 500 à 3 000 apprenants de la langue chinoise au Cameroun.
Cet engouement pour la langue chinoise au Cameroun serait suscité par le rayonnement actuel
de la Chine et sa présence multidimensionnelle dans le monde254(*)
.
B- Le partenariat chinois : vers une désillusion10
pour le Cameroun ?
Le bilan positif de la coopération technique et culturelle entre le Cameroun et la Chine cache
mal des insuffisances et défaillances, qui nous amènent à nous interroger sur la validité du
qualificatif « gagnant-gagnant », en référence aux relations économiques entre le Cameroun et
la Chine. Ainsi, alors que subsiste un déséquilibre dans les échanges commerciaux, d'une part,
l'on observe d'autre part, comme une certaine prédominance des acteurs étatiques camerounais
dans la conduite des rapports de coopération avec la Chine.
1- Le commerce extérieur : un déséquilibre qui profite aux « partenaires » chinois?
Les chiffres du commerce extérieur du Cameroun montrent que ce pays a encore du mal à
tirer son épingle du jeu dans le commerce mondial, notamment avec son partenaire chinois.
Ainsi, la balance commerciale du Cameroun reste-t-elle encore largement déficitaire.
Il faut noter que les premiers échanges commerciaux entre les deux pays remontent à une
époque beaucoup plus antérieure à la date de signature de l'accord commercial
susmentionné11
. En effet, le Bulletin de la Statistique Générale, dans sa parution de Mars
1953, indiquait l'existence d'une « Convention Chine 1953 » sur la base de laquelle du thé vert
pour une valeur de 25 000 dollars avait été fourni au Cameroun par la Chine. Mais, ces
échanges étaient exclusivement à sens unique, du moins jusqu'en 1970, année à laquelle le
Cameroun exporta pour la première fois, des marchandises vers la République Populaire de
Chine. Durant la décennie qui suivit, les exportations du Cameroun à destination de la Chine
ne concernaient essentiellement que les produits agricoles tels que le café, le cacao et le coton.
En revanche, la gamme des produits importés de Chine par le Cameroun, est assez variée. Elle
s'étend des produits alimentaires aux biens de consommation courants (vêtements, chaussures,
etc.), en passant par les biens d'équipement (meubles, verrerie, produits céramiques,
éclairages, pièces moteurs et machines diverses, appareils électriques, etc.). Cependant, en
dehors de l'année 2008 où le Cameroun a réalisé un excédent, la balance commerciale du
Cameroun est restée déficitaire durant ces cinq dernières années (voir tableau ci-dessous).
TABLEAU V - Evolution du commerce bilatéral entre le Cameroun et la Chine (2007-
2011) (Valeurs en millions de F CFA)
10
Déception profonde Synonyme: déboires Synonyme: désenchantement 11
L’Accord Commercial signé à Pékin le 17 août 1972.
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2007 2008 2009 2010 2011
Export Import Export Import Export Import Export Import Export Import
46 012 147 138 209 135 179 404 137 196 207 468 162 619 271 079 192 406 348 192
Source : Ministère du Commerce du Cameroun
Toutefois, hormis le déséquilibre observé dans le volume des échanges commerciaux, d'autres
constantes malheureuses existent, qui pourraient nous amener à nous interroger sur la validité
du principe dit « gagnant-gagnant » tant clamé par chacune les parties en présence.
2- L'illusion d'un transfert de technologie
L'observation de la réalisation des chantiers et projets de construction des infrastructures par
les constructeurs asiatiques, et notamment chinois, laisse entrevoir une faible implication des
ouvriers camerounais. En effet, d'une part, les entreprises de construction chinoises préfèrent
recourir à une main d'œuvre provenant directement de Chine, au détriment d'une main
d'œuvre locale qui ne demande qu'à être valorisée et formée. D'autre part, la majorité des
travailleurs chinois retournent rarement en Chine, une fois le chantier terminé. Bon nombre
d'entre eux restent au Cameroun, pour assurer la maintenance des équipements réalisés,
lorsqu'ils ne s'en vont pas grossir le nombre d'immigrés clandestins chinois, une fois leur
contrat terminé. La main d'œuvre locale n'est alors souvent employée qu'à des tâches
subalternes, sous le contrôle d'un contremaître chinois. Il est encore rare de retrouver dans ces
chantiers dont la réalisation est confiée à des entreprises chinoises, des ingénieurs
camerounais jouant un rôle important.
Difficile donc de parler d'un transfert de technologie, lorsque la main d'œuvre locale est ainsi
marginalisée et peu impliquée dans la réalisation des travaux de construction d'infrastructures
qui, généralement nécessitent une maintenance quasi-permanente. A croire qu'il faudra, une
fois le chantier terminé, avoir recours une fois de plus à une expertise chinoise pour assurer la
maintenance des ouvrages réalisés. Les cas de l'hôpital gynéco-obstétrique et du palais des
sports de Yaoundé, restent des exemples suffisamment illustratifs de l'illusion d'un transfert
de technologie tant espéré. Quant aux Chinois, ils se bornent à livrer aux autorités
camerounaises, des équipements « clés en main », dont la structure et la maintenance resteront
à coup sûr, un mystère pour les techniciens locaux.
Une telle situation ne révèle-t-elle pas la marginalisation des acteurs du secteur privé dans la
tenue des accords de partenariat ?
3- La prédominance de l'Etat et la place marginale12
du secteur privé camerounais dans la
tenue des accords de coopération avec l'Inde et la Chine
12
D’une importance moindre Synonyme: secondaire dans notre pays, Exemple : le phénomène reste marginal
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L'observation des mécanismes consensuels d'octroi de marché entre les parties camerounaise
et chinoise d'une part, laisse bel et bien entrevoir des failles et insuffisances susceptibles
d'entacher, voire de mettre gravement en cause l'équité présumée du partenariat entre le
Cameroun et la Chine, tant qualifié de « gagnant-gagnant » par les deux parties. En effet, ce
partenariat reste encore largement caractérisé par les accords interétatiques, laissant alors peu
- ou du moins pas du tout - de place au secteur privé, mis de côté lors des négociations. Une
telle situation n'est pas sans conséquences. Le rapport publié en 2005, par la Fondation
Friedrich Ebert, bureau de Yaoundé à propos des relations économiques sino-camerounaises
révèle en effet, plusieurs tares13
qui entraveraient le bon fonctionnement du partenariat
Cameroun-Chine, à savoir :
- Le partage inéquitable des responsabilités dans l'exécution des projets ;
- Le suivi insuffisant de l'exécution des projets par la partie camerounaise ;
- La mauvaise compréhension et par conséquent la mauvaise interprétation des clauses de
partenariat par la partie chinoise et la partie camerounaise ;
- Le peu de maîtrise par la partie camerounaise des mécanismes de financement de ses
partenaires chinois ;
- L'existence de nombreuses imprécisions, voire de non-dits dans le contenu des accords de
partenariat ;
- L'absence dans l'étude de faisabilité de l'analyse des facteurs essentiels à la viabilité des
projets ;
- L'absence d'un juge neutre, désigné pour l'arbitrage des éventuels conflits entre les deux
parties.
Si de telles difficultés laissent transparaître une certaine légèreté, voire un manque de stratégie
de la part des autorités camerounaises dans la gestion des partenariats, elle traduit bien la non-
prise en compte des acteurs privés locaux, dans la signature des accords de coopération.
L'expertise dont disposent les entrepreneurs privés dans des domaines bien déterminés
pourrait être mis à contribution par l'Etat camerounais, dans la gestion des partenariats avec
les pays émergents, afin de ne pas répéter les mêmes erreurs que dans le passé. Autrement,
l'on en viendrait à parler d'un marché de dupes, entre parties camerounaise et asiatique.
Toutefois, la présence de M. Christophe EKEN, président de la Chambre de Commerce, des
Industries, des Mines et de l'Artisanat du Cameroun (CCIMA), dans la délégation officielle
camerounaise lors de la récente visite en Chine du président Paul BIYA en juillet 2011,
traduit peut-être la volonté de l'Etat du Cameroun, d'associer les entrepreneurs camerounais à
la gestion des partenariats avec les pays émergents.
13
1. défaut grave (d'une personne) (familier) [Remarque d'usage: souvent humoristique] Exemple : elle n'aime
pas nager: quelle tare!
2. défaut intrinsèque (d'un groupe ou d'un système) (soutenu) [Remarque d'usage: souvent au pluriel]
Exemple : les tares de la société
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CONCLUSION
Si la multiplication des partenaires de coopération présente des avantages incontestables pour
notre pays, force est de reconnaitre que cette option de diversité n’est pas du goût de tous les
partenaires, précisément ceux qui considèrent le Cameroun comme leur chasse gardée ou
comme faisant partie de leur sphère d’influence. La France, puisqu’il s’agit d’elle, voit
difficilement du bon œil cette concurrence qu’implique la diversité des partenaires de
coopération au Cameroun. D’où le risque que celle-ci ne cherche à peser de tout son poids la
politique intérieure du pays dans un sens favorable à ses seuls intérêts.
BIBLIOGRAPHIE
- François Bambou, « Affaires Chine-Cameroun : qui gagne quoi ? », in
http://cameroonvoice.com/news/news.rcv?id=11601,
- Pascal-Moà se TOUG, « Offensive politico-diplomatique et communautés chinoises et
indiennes au Cameroun : quelles implications dans le partenariat entre le Cameroun et les
pays asiatiques ? », in http://www.memoireonline.com/05/13/7185/m_Offensive-politico-
diplomatique-et-communautes-chinoises-et-indiennes-au-Cameroun--quelles-implica39.html
- « Cameroun Etats-Unis », in http://www.cameroon-info.net/stories/0,21982,@,cameroun-
etats-unis-ca-va.html
- « Les clés de l'offensive politico-diplomatique du Japon en direction de l'Afrique et du
Cameroun depuis 1991 », in http://www.memoireonline.com/07/09/2309/m_LES-CLES-DE-
LOFFENSSIVE-POLITICO-DIPLOMATIQUE-DU-JAPON-EN-DIRECTION-DE-
LAFRIQUE-ET-DU-CAMEROUN-DEP.html
- « Japon-Cameroun: les contradictions de la coopération bilatérale », in
http://www.panapress.com/Japon-Cameroun--les-contradictions-de-la-coopération-bilatérale--
13-586913-18-lang3-index.html
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