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Le projet pour motiver les élèves
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IUFM BourgogneMémoire Professeur des écoles
Directeur du mémoire: M. DURAND
M.BEURDELEY MICHAEL
Dossier n° 05STA00698
2005 - 2006
SOMMAIRE
INTRODUCTION................................................................................................................3
I - Observations et premières approches................................................................................ 4
1) Stage de pratique accompagnée – un projet pour motiver................................................. 4
2) Expérience en liste complémentaire – un embryon de projet qui échoue..........................6
3) Qu'est ce qu'un projet?....................................................................................................... 9
3-1- La notion de projet..................................................................................................... 9
3-2- Le projet à l'école..................................................................................................... 10
3-3- Historique du projet................................................................................................. 12
II – Mise en application dans les classes............................................................................... 14
1) Stage R1 – Projet goûter de Noël en cycle 1....................................................................14
2) Stage R2 – Projet journal scolaire en cycle 3...................................................................22
III – Enseigner différemment avec la pédagogie du projet.................................................31
1) Eleve acteur de ses apprentissages...................................................................................31
2) Donner du sens aux apprentissages..................................................................................32
2-1- Du sens grâce à une réalisation concrète................................................................. 32
2-2- Du sens par la socialisation du projet.......................................................................33
2-3- Du sens en liant les disciplines................................................................................ 33
3) Travailler ensemble pour un projet commun................................................................... 34
3-1 Travail de groupe.......................................................................................................34
3-2 Rôle du maître........................................................................................................... 35
4) Eviter les dérives..............................................................................................................36
CONCLUSION........................................................................................................................38
BIBLIOGRAPHIE..................................................................................................................40
ANNEXES.............................................................................................................................. 41
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INTRODUCTION
Comment motiver les élèves? Voilà une des principales questions que je me pose
depuis mon année sur liste complémentaire. En effet, l'adhésion des élèves aux apprentissages
est selon moi essentielle pour une réelle efficacité. L'enfant doit agir pour apprendre et avant
cela il doit être attiré par les savoirs.
Ce sujet a donc été une évidence pour moi quand il s'agissait d'en choisir un pour mon année
de Pe2. Reste que celui-ci me paraissait peut-être trop riche pour être traité en si peu de pages.
C'est après mon stage d'observation et aussi quelques lectures que m'est venue l'idée d'intégrer
le terme de projet dans mon mémoire. Le projet pour motiver les élèves, soit l'utilisation
pédagogique du projet pour répondre à la question de la motivation des élèves.
Je vous présenterai tout d'abord mes premières observations et mes premiers essais.
Dans cette partie, je tenterai également d'expliquer les notions de motivation et de projet.
Ensuite, je vous exposerai et analyserai deux de mes projets réalisés au cours de mes stages en
responsabilité. Le premier est la préparation du goûter de Noël en cycle 1 et le second, un
journal scolaire en cycle 3.
Enfin, je présenterai les différents intérêts de l'enseignement par la pédagogie de projet, en
m'appuyant sur mes diverses expériences.
Je vous souhaite une bonne lecture en espérant vous intéresser et, pourquoi pas, vous
apporter des idées concrètes pour vos futures pratiques.
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I - Observations et premières approches
1) Stage de pratique accompagnée – un projet pour motiver
J'ai effectué mon stage de pratique accompagnée en Ce2-Cm1 à l'école de la
Trémouille à Dijon. Avant de me rendre à cette école, mes premières idées du niveau des
élèves et de leur discipline étaient plutôt optimistes. L'école de la Trémouille est en effet une
école d'application du centre ville de Dijon et je m'attendais naïvement à rencontrer des élèves
modèles. Une fois arrivé sur le terrain, j'ai pu vérifier l'écart entre les préjugés et la réalité.
C'est sans doute là l'un des principaux intérêts du métier de professeur des écoles : pas une
classe ne ressemble à une autre car chaque enfant est unique.
Sur place, l'intérêt des élèves vis-à-vis des apprentissages m'est apparu très hétérogène. Pour
tenter de motiver les élèves, le professeur de la classe a mis en place d'une part un dispositif
d'exposés où tous les jours un élève présente un exposé à l'ensemble de la classe après avoir
choisi lui-même son sujet, et d'autre part des projets de récitals de lecture présentés aux
parents avant chaque vacance scolaire. Pendant ces moments de préparation et d'exposition,
les enfants semblaient réellement actifs et motivés. On regrettera juste que ces projets
regroupaient toujours les mêmes disciplines et que celle des mathématiques, pour ne citer
qu'elle, semblait toujours aussi peu intéresser les élèves.
Comment expliquer les différences de motivation entre les enfants et entre les
différentes matières étudiées? Comme je viens de le dire, chaque enfant est unique. Il sera
donc différent d'un autre, non seulement au niveau génétique mais également au niveau de ses
centres d'intérêt. Le fait qu'une matière soit plus porteuse de sens pour lui ou, il ne faut pas
oublier ce facteur, parce qu'elle sera mieux enseignée, l'amènera à porter son attention sur une
discipline plutôt qu'une autre. S'il apprécie ce que l'on essaye de lui enseigner, il aura peut-
être le désir d'en savoir plus. Quand l'enfant mettra son désir en mouvement, c'est à dire
quand il s'engagera effectivement dans une activité, alors on parlera de motivation.
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La motivation, voilà une notion pleine d'ambiguité et pourtant tellement importante
pour qu'il y ait apprentissage. Elle est très difficile à observer, on peut tout juste en mesurer
les effets. Il faut différencier dès maintenant deux types de motivation: extrinsèque et
intrinsèque.
On emploie le terme de motivation extrinsèque (extérieure) lorsqu'elle apparaît comme un
effet (elle est provoquée) sans rapport avec l'activité elle-même. Elle n'est pas le fait de l'élève
mais dépend d'un contexte bien particulier. Par exemple lorsque l'enfant travaille par crainte
d'une mauvaise note, il est motivé de façon extrinsèque. Dans le cas extrême de cette notion,
l'individu n'apprend qu'en apparence.
La motivation intrinsèque (intérieure) elle, apparaît plutôt comme une cause, à partir d'un
intérêt pour l'activité proprement dite. L'enfant ne travaille que pour le simple plaisir
d'apprendre, sans se soucier des facteurs extérieurs. On peut citer par exemple la curiosité, le
plaisir de créer, d'inventer, de s'exprimer, de communiquer, de prendre des initiatives...
Cette opposition est elle pour autant viable? Pour la première, l'enfant réagirait comme le
rat de Skinner, uniquement stimulé par le milieu extérieur sans désir provenant réellement de
lui-même. Et pour la seconde, l'enfant cultiverait uniquement le goût du savoir, ignorant les
possibles émulations entre compères et toute influence du maître de la classe et de sa famille.
Sans compter qu'on ne peut nier l'importance de la fatigue et de l'humeur sur la motivation de
l'élève.
On peut donc considérer qu'une motivation ne peut-être purement extrinsèque ou intrinsèque.
Tout d'abord parce que motivation signifie « tension vers » et qu'elle exprime une situation
entre le sujet (élève) et un objet (savoir) dans une situation donnée. Se motiver à faire quelque
chose, c'est encourager soi-même comme on le ferait à autrui. De plus, une motivation
extrinsèque (vouloir se ditinguer) peut très bien déboucher sur une volonté de savoir.
La motivation est une valeur à prendre en compte dans les apprentissages. L'idéal
serait que tous les enfants ressentent une motivation intrinsèque pour tous les savoirs. Comme
ce n'est pas le cas, le maître se doit donc de faire preuve d'invention pédagogique pour
intéresser les élèves qui ensuite se motiveront pour apprendre. On ne motive jamais
personne, on peut seulement espérer l'aider à se motiver. Le maître de la Trémouille a donc
essayé de les intéresser en utilisant des projets. J'avais moi-même entrepris, lorsque j'étais en
liste complémentaire, de lancer un projet en fin d'année qui n'a malheureusement pu aboutir.
J'en propose tout de même un récit dans le chapitre suivant.
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2) Expérience en liste complémentaire – un embryon de projet qui échoue
L'année dernière, j'étais en poste dans une classe double niveau Ce1-Ce2 de l'école
Cailletet à Châtillon-sur-Seine. L'objectif lorsque l'on est appelé en cours d'année sur la liste
complémentaire, c'est de gérer au mieux la classe et les apprentissages. Pas facile lorsque l'on
ne connaît rien du métier et que l'on se retrouve devant une classe de 24 gamins. Même si je
garde un bon souvenir de cette expérience et que cette année s'est plutôt bien passée, je n'avais
que très peu de recul sur ce que je faisais et j'avançais dans les programmes au jour le jour en
me concentrant presque exclusivement sur les savoirs que je devais faire acquérir aux élèves.
Dans ce contexte de travail, je me basais sur les évaluations sommatives pour savoir si l'élève
avait acquis ou non une compétence. C'était bien mal connaître les situations d'apprentissage
de l'élève.
Arrive la fin de l'année, les principales notions ont été travaillées pour chaque niveau,
et, me sentant plus libre dans mon travail, je décide de me lancer dans un travail plus long
dans lequel les enfants participeraient davantage. La gestion difficile des deux niveaux m'a
effectivement laissé le goût amer de ne pas faire participer suffisament chaque enfant. Je leur
propose de constituer un travail scientifique sur l'âne, travail qui se révèlera être un projet
mais dont j'ignorais le sens à l'époque. Pourquoi ce thème d'étude? Tout simplement parce que
l'école avait prévu une sortie randonnée avec des ânes et qu'il me semblait opportun de
connaître cet animal avant de le rencontrer.
Objectif : constituer un document scientifique sur l'âne en consultant les diverses ressources
documentaires
1ère séance : phase de questionnement
Après avoir présenté le « projet » aux enfants, projet qu'ils approuvaient car ils me
questionnaient fréquemment sur les ânes ou me parlaient de ce qu'ils en savaient, je leur
propose de me lister les différentes questions qu'ils se posent à propos des ânes.
On élimine ensemble les questions similaires. A la fin de notre inventaire, je me retrouve avec
un panel de questions que j'organise en fiche de lecture pour la phase suivante.
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2ème séance : phase de recherche de documents à la BCD et de réponse aux premières
questions
Je leur propose de rechercher dans la bibliothèque tous les livres ou documents qui
pourraient nous aider à répondre à leurs questions. Je constitue alors 6 groupes de 4. Ils
connaissent bien cette bibliothèque puisque tous les vendredis avait lieu le rituel de choisir un
livre à emporter et à lire à la maison. Ils savaient donc où se trouvaient les contes, les revues
scientifiques, les encyclopédies... Je m'attendais à des sources variées car sans doute avaient-
ils une image de ce qu'ils recherchaient, parce qu'ils avaient déjà lu un livre sur le sujet ou
parce qu'ils savaient tout simplement que l'on trouve des renseignements sur les animaux dans
les encyclopédies. Les élèves fouillaient avec entrain la BCD, mais difficile de savoir si c'était
par simple attrait pour le savoir. Sans doute qu'une inévitable émulation s'est produite et que
chaque groupe voulait son livre avant les autres par peur de ne pas trouver le leur. Je restais en
retrait lors de cette phase mais j'intervenais pour aiguiller les enfants qui commençaient à se
décourager. Pour un groupe, j'ai été contraint de proposer une série de cinq livres dans
laquelle un seul livre abordait le sujet.
Je distribue ensuite la fiche de lecture que j'avais conçue à l'issue de la phase 1. Les enfants
doivent y noter le titre du document, le genre de texte, et répondre aux questions quand le
document en leur possession le permettait. Les élèves remplissent leur feuille et viennent,
groupe par groupe, exposer leur recherche. Je complète au tableau lorsque nous avons trouvé
une réponse, ce qui permettra par la suite de confronter les résultats de chaque groupe.
Il y a des discussions par rapport aux documents: « pourquoi dans le conte et dans la poésie
n'a-t-on pas trouvé de réponses à nos questions? ». Les élèves se rendent alors compte que
pour les recherches documentaires, il vaut mieux aller chercher dans une encyclopédie ou
dans des livres spécialisés.
On fait le point sur ce travail mais de nombreuses questions restent en suspens. Je leur
demande: « comment trouver les réponses suivantes? » Les enfants me proposent assez
rapidement internet. Je leur fait remarquer également que dans notre bibliothèque nous
n'avons que peu de livres alors ils me proposent la bibliothèque municipale (qui est une
possibilité de ressources mais qui n'a pas été utilisée faute d'organisation). Un élève propose
de questionner le responsable des ânes.
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3ème séance : Recherche sur internet et préparation de l'interview
Les recherches sur internet sont fastidieuses car les enfants n'ont pas l'aisance
nécessaire pour trouver une information. Je leur propose d'effectuer une recherche sur
GOOGLE en tapant « ane » dans la fenêtre. Certains trouvent des sites intéressants, mais les
esprits se dispersent vite et la somme de lecture est trop importante pour être vraiment
efficace.
Retour quasiment bredouille en classe, je leur demande de préparer le questionnaire qui sera
présenté à l'ânier. On reprend les questions en suspens et on en ajoute d'autre. On travaille sur
la forme des questions : il faut être précis et poli.
4ème séance : La sortie avec les ânes
J'avais prévu de réaliser l'interview avec l'ânier pendant la pause du midi car la journée
s'annonçait chargée : 12km à parcourir avec des ânes en un peu moins de 5 heures. Je ne
m'attendais pas à une telle dépense d'énergie. Les enfants s'activaient et nous avec eux, le
rythme de marche était très soutenu. Résultat: une demi-heure pour manger avec la moitié des
enfants allongés dans les herbes, profitant de quelques instants de répit. Nous sommes arrivés
au bus juste au moment où nous devions partir. L'interview n'a pas pu se faire.
Bilan:
Sans interview, je me suis retrouvé démuni quant à la réalisation du dossier. Certains
enfants avaient de plus très mal vécu la sortie qui était vraiment trop ambitieuse pour des
enfants de leur âge. J'ai donc décidé d'abandonner le travail. Pourtant, avec du recul, je réalise
l'intérêt de la démarche entreprise. Les enfants se montraient actifs dans leur travail,
proposaient des solutions. Même si le « projet » était avant tout le mien au départ, ils s'y sont
très rapidement investis puisqu'il leur permettait de répondre à un certain nombre de questions
qu'ils se posaient. Ce qu'ils apprenaient avait du sens pour eux. Sans compter que cette
démarche m'a permis de leur faire travailler des compétences transversales comme la
recherche d'information, l'utilisation des ressources documentaires et leur pertinence,
apprendre à se questionner.
Concernant l'utilisation d'internet, un peu plus de travail en amont afin d'amener les
enfants à se concentrer sur certains sites clés (plutôt que des les noyer dans la base de données
d'internet) aurait sans doute conduit à une séance intéressante.
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Mais il a manqué quelque chose d'essentiel à cette démarche: le produit final. Sans cette
production concrète finale, les activités ont perdu tout leur sens puisque les élèves n'ont gardé
aucune trace de leur travail. Ce document aurait du synthétiser tous ces instants où il sont allés
chercher des informations, nous lui aurions donné une forme ensemble et chacun serait reparti
avec un souvenir de ce projet commun. Si j'ai échoué c'est sans doute parce que je ne
connaissais pas ce qu'était un projet ainsi que ses caractéristiques.
3) Qu'est ce qu'un projet?
3-1- La notion de projetProjet vient du latin « projectum » qui signifie « ce qui est jeté en avant ». Il y a
comme une intention de se projeter vers le futur, en partant d'une situation initiale au temps
présent. C'est une conduite d'anticipation qui traduit le pouvoir de se représenter l'inactuel et
d'imaginer le temps futur. Il requiert un niveau d'organisation mentale avancé. En se projetant,
l'homme donne un sens à son existence.
D'après le Larousse, projet signifie « ce que l'on a l'intention de faire ».
Deux mots se révèlent importants dans cette définition: « faire » et « intention ».
Tout d'abord « faire ». On se situe au niveau de l'agir, de l'action. Faire un projet c'est
prévoir quelque chose que l'on va réaliser.
Ensuite « intention ». Le projet est un acte intentionnel, réfléchi, pensé à l'avance. Tout le
contraire de l'immédiateté.
Ainsi, un projet c'est décider ce que l'on va faire, pourquoi et comment on va le faire.
Un projet s'inscrit dans le temps. Il ne faut pas oublier le passé qui a fait de l'homme ce qu'il
est devenu au temps présent. Pour I.Vassilev, « le projet c'est le temps rassemblé », le projet
se situerait donc entre les temps passé (accompli) , présent (vécu) et futur (à entreprendre).
Le temps passé transporte les notions de pré-requis et d'héritage culturel si important au
temps présent, alors que le temps futur véhicule l'idée d'actions à réaliser pour concevoir le
projet mais également les idées d'objectifs à atteindre et de nouvelles compétences acquises.
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3-2- Le projet à l'école
Projet est un mot très répandu dans le milieu scolaire. Il est important de différencier
maintenant les différents emplois de ce terme afin d'en éviter les confusions.
● Projet transéducatif : il est conçu par le gouvernement qui prend des décisions
éducatives à l'égard de toute la population (programmes).
● Projet d'école : il est mis en oeuvre à partir d'un constat sur l'école et son environnement.
Il prend en compte les atouts et les faiblesses du milieu scolaire d'une école donnée pour
fixer des objectifs réalistes en faisant des choix. Il coordonne les interventions des
partenaires de l'équipe éducative. Depuis la loi d'orientation 1989, les écoles sont dans
l'obligation de rédiger un projet d'école pour une durée de 3 ans. Il apporte une autonomie
relative aux écoles (relative car l'école est toujours soumise aux objectifs nationaux).
Le projet d'école inclut les Projets d'Action Educative. Ce sont des actions
innovantes à valeur culturelle qui aboutissent à une réalisation concrète dans un des cinq
domaines suivants :
• lecture et écriture (ex: récitals de lecture à la Trémouille)
• patrimoine, expression et création artistique
• culture scientifique et technique
• éducation à l'environnement
• éducation à la santé, à la sécurité, à la consommation.
● Projet du maître : il est élaboré par le maître de la classe qui détermine quels sont les
savoirs à enseigner à partir des programmes. L'enseignant concevra ainsi des
progressions, répartitions, un cahier journal et des fiches de préparation.
● Projet de classe : C'est une démarche déterminée et affichée d'apprentissage. Il doit être
conduit avec les enfants. C'est le point le plus important pour qui veut enseigner la
pédagogie de projet. L'enfant doit participer à l'élaboration du projet.
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● Pédagogie de projet : démarche d'apprentissage utilisée librement par le maître dans sa
classe. Elle part du principe qu'il faut un but pour être motivé et que ce but est
l'anticipation d'un résultat. Cette anticipation permet à l'élève de s'engager dans une
démarche volontaire.
● Projet de soi : projection de l'individu dans le projet de classe caractérisant ce qu'il a la
volonté ou l'intention de faire. Il requiert un certain stade psychologique qui est encore en
construction pour l'élève de primaire.
Tous ces projets forment un réseau au sein de l'école qui véhicule l'énergie nécessaire à son
fonctionnement et aux apprentissages qui y ont lieu.
Le projet est donc un terme très utilisé au sein de l'école. Son utilisation est également très courante dans les programmes. Prenons par exemple le domaine de la maîtrise de la langue au cycle 3. ➢ « L'élève est capable de rappeler de manière claire et intelligible les expériences et les
discours passés; projeter son activité dans l'avenir en élaborant un projet. »➢ « L'élève est capable de rédiger (...) de réécrire (...) de mettre en pages (...) dans le
cadre d'un projet écriture... »➢ « L'élève est capable de participer activement à l'élaboration d'un projet collectif de
création artistique. »➢ « L'élève est capable de participer à l'élaboration d'un projet d'activité. »
L'utilisation fréquente de cette notion dans les programmes traduit une place essentielle du projet à l'école puisqu'il devient nécessaire à l'acquisition de certaines compétences.
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Élève 1 Élève 2 Élève 3
Projet de Classe
Enseignant
Projet de soi
Projet de soiProjet du maître
Projet d'école
Projet transéducatif
3 -3- Historique du projet
C'est à l'étranger que l'on trouve l'un des pionniers en terme de projet. Dewey, grand
pédagogue, a en effet créé au début du XXème siècle une méthode qu'il a appelé « Learning
by doing » qui se traduit par : « apprendre en faisant ». Pour lui les activités manuelles
doivent être le support de l'activité intellectuelle. Il insiste sur la nécessité de s'appuyer sur les
intérêts de l'enfant. L'action pédagogique doit faire en sorte que toute leçon soit une réponse
au questionnement de l'enfant qui construit son savoir dans un processus dynamique et
individuel. Le professeur a alors un rôle de guide, ce qui s'oppose brutalement aux idées de
l'époque. Sa pédagogie utilise le projet et ce que l'on appelle aujourd'hui les situations-
problèmes.
En URSS, vers la fin des années 1920, est mise en place la méthode des complexes.
Les enfants sont accueillis dans de structures dans lesquelles ils vivent en communauté. Ce
sont eux qui demandent à s'instruire, en posant des questions dont les réponses sont
importantes pour leur action personnelle et pour celle du collectif. Le maître et les élèves
coopèrent pour permettre un travail productif, utile à la société. Les élèves apprennent pour
un but concret.
En Belgique, dans les années 1900, le pédagogue Decroly met en place une méthode
qui se décompose en trois temps: l'observation des êtres qui entourent l'enfant (Decroly les
fait évoluer dans un milieu riche en faune et en flore), l'association où l'observation est reliée
à des recherches dans l'espace et dans le temps et enfin l'expression où l'enfant exprime ce
qu'il a acquis. Les enfants se posent des questions et sont libres de créer et d'entreprendre à
partir de ces questions. Chaque élève compose ainsi, de jour en jour, son cahier de vie qui
l'accompagne durant toute sa scolarité.
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En France, les idées nouvelles commencent à apparaître au début du XXème siècle.
Tout d'abord par la méthode Cousinet, qui reprend le principe du cahier de vie de Decroly
mais celui-ci n'est pas individuel mais collectif. Sa méthode de travail correspond à un travail
libre par groupe, le maître est un collaborateur.
Ensuite par Celestin Freinet qui s'inspire de la méthode soviétique mais en l'organisant à
l'intérieur de plans de travail annuels, mensuels, hebdomadaires et en l'insérant dans une école
qui se transforme en lieu de travaux à visée utilitaire. Les projets naissent d'activités
extérieures, d'ateliers organisés en collaboration avec des ouvriers et artisans ou encore de la
création des élèves par la réalisation de textes et d'enquêtes libres. Il essaye par tous les
moyens de motiver l'élève. C'est ainsi qu'il crée la coopération scolaire, le texte libre,
l'imprimerie scolaire et la correspondance scolaire.
La pédagogie du projet est en train de naître, appuyée par des recherches théoriques de
chercheurs comme Wallon ou Piaget. Pour Wallon (Les origines de la pensée chez l'enfant,
PUF, 1945) : « L'intérêt pour la tâche est indispensable et laisse loin derrière lui le simple
dressage », ce qui marque l'intention de s'éloigner des pédagogies béhavoristes. Il poursuit :
« Ils sont unis comme collaborateurs ou les complices des mêmes besognes, des mêmes
projets », les élèves mènent des projets collectifs pour leur construction personnelle.
Piaget, lui, refuse l'idée de transmission des connaissances entre quelqu'un qui sait vers
quelqu'un qui ne sait pas. C'est l'apprenant qui les construit en agissant sur les objets. Ces
actions sont alors intériorisées et constituent ce que Piaget nomme des schèmes.
Malgré l'avancée de bonnes idées indéniables dans le monde de l'éducation, au cours
des années 1960, c'est la pédagogie directive qui est la plus répandue en France. Les projets
sont alors surtout employés dans le domaine périscolaire.
Il faut attendre les années 1970 pour voir se répandre ces idées dans le milieu scolaire,
diffusées par des mouvements de pédagogie du projet comme l'AFL (favoriser l'apprentissage
de la lecture), le GRAIN ou encore le GFEN. Depuis, le terme a fait son apparition dans les
instructions officielles comme nous venons d'en parler au chapitre précédent.
Le projet a historiquement été développé en étant accompagné de notions de travail en
équipe, de collaboration maître-élève, de sens au travail par une action finalisante, d'action de
l'élève sur les objets (donc d'activité de l'élève) ou encore de transdiciplinarité.
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II – Mise en application dans les classes
1) Stage R1 – Projet goûter de Noël en cycle 1
a) Contexte du projet :
J'ai réalisé mon premier stage en responsabilité à l'école maternelle de Collonges-les-
Premières dans une classe double PS-MS de 22 élèves dont un élève suivi par une AVS.
C'était la seule classe de l'école, la GS se trouvant à Longeaut. L'enseignante que j'ai
remplacée avait l'habitude de travailler en projet. Quand je lui ai dit que j'en faisais le sujet de
mon mémoire, elle m'a proposé de finir son projet d'écriture à partir d'une sortie que la classe
avait vécue à la ferme. Ce projet ne sera présenté que dans les annexes de ce mémoire car il a
été décidé entre les élèves et la maîtresse, je n'ai donc contribué qu'à sa phase de réalisation. Il
me semble que la phase d'élaboration du projet est essentielle et c'est pour cette raison que j'ai
choisi de proposer un projet supplémentaire aux élèves.
Le Jeudi 17 Décembre, veille des vacances de Noël, devait avoir lieu un goûter de
Noël pour lequel étaient conviés les parents de tous les élèves. Il me semblait opportun de
proposer aux élèves de préparer cet événement important pour les différents acteurs de la
classe.
b) Elaboration du projet avec les enfants :
La pédagogie de projet implique avant tout l'adhésion des élèves au projet. La
participation de chaque élève à l'élaboration du projet est importante car elle permet à l'élève
de se l'approprier et ainsi de faire en sorte qu'il s'y investisse davantage.
Je présente donc le goûter aux enfants et leur demande simplement ce que l'on devrait
mettre en place afin de recevoir les parents. Pendant cette phase, je sers de scripteur aux
élèves mais également d' « animateur » en resituant quand il le faut les enfants dans le projet.
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Voici les différentes propositions des enfants:
- Décorer la classe.
- Décorer le sapin.
- Chanter des chansons de Noël.
- Préparer un goûter.
- Faire une affiche de bienvenue.
Ce qui se traduit en terme d'activités par:
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LANGAGE
- Dictée au maître du message a écrire sur l'affiche
- Reproduire certains gestes graphiques
DECOUVERTE DU MONDE
- Classement de ce qui se mange et de ce qui ne se mange pas
- Respecter des quantités numériques en cuisine
VIVRE ENSEMBLE
Respecter la parole de l'autre, attendre son tour et participer pleinement au projet.
LE REGARD ET LE GESTE
- peindre en volume sur une boule- coller des gommettes- utiliser des paillettes
LA VOIX ET L'ECOUTE
mémoriser une chanson et la chanter en rythme
Goûter de Noël
c) Activités réalisées et compétences :
Elaborer un projet avec les enfants ne veut pas dire réduire les activités scolaires au
rang d'activités uniquement ludiques. Il est important qu'un projet permette l'acquisition de
compétences chez l'enfant. Tout travail doit ainsi être mis en liaison avec les programmes de
l'Education Nationale.
Compétences ActivitésLANGAGE ECRIT
Dicter individuellement à un adulte en contrôlant la vitesse de son débit
Dictée à l'adulte pour la conception de l'affiche
Reproduire un geste graphique en expliquant sa façon de procéder
Utilisation de ronds et d'étoiles pour la décoration des boules de Noël
COMMUNICATION
Participer à un échange collectif en acceptant d'écouter autrui, en attendant son tour de parole et en restant dans le propos de l'échange
- réalisation de l'affiche- élaboration du projet
VIVRE ENSEMBLEJouer son rôle dans une activité en adoptant un comportement individuel qui tient compte des apports et des contraintes de la vie collective
Tout au long du projet
Respecter les règles de vie commune et appliquer à son comportement vis à vis de ses camarades quelques règles de vie
Tout au long du projet
DECOUVRIR LE MONDEReconnaître, classer, sérier des matières, des objets, leurs qualités et leurs usages
Classement de ce qui se mange et ne se mange pas (ingrédients/matériel cuisine)
Connaître la comptine numérique jusqu'à 6 Confection de biscuits en respectant les quantités
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Compétences ActivitésLE REGARD ET LE GESTE
Adapter son geste aux contraintes matérielles (outils, supports, matières)
- peinture sur un support en volume
Tirer parti des ressources expressives d'un procédé et d'un matériau donné
- collage de gommettes- utilisation de paillettes- pratique de la peinture
LA VOIX ET L'ECOUTETenir sa place dans des activités collective - mémorisation du chant : « neige blanche »
- chant en rythme
d) Organisation du projet dans le temps :
Ne me restant plus qu'une semaine et demie pour réaliser le projet (je devais terminer
le projet engagé par la maîtresse), j'ai pris le parti de consacrer la totalité des après-midi à sa
réalisation. Les matinées restèrent consacrées aux activités de langage collectif, aux ateliers et
à la motricité.
e) Socialisation du projet :
Tout projet se doit d'être socialisé pour avoir réellement du sens. On ne fait pas
seulement les choses pour la classe, on essaye de profiter de ces moments pour concerner le
plus grand nombre d'acteurs possibles du milieu scolaire pour leur faire comprendre qu'ils
ont également une place dans l'école et un rôle à y jouer.
La socialisation de ce projet était évidente puisqu'il s'agissait d'inviter les parents à un goûter.
Je n'ai malheureusement pas pu participer à ce moment et cela est fort regrettable.
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f) Evaluation des élèves :
Le projet mis en place avec les élèves a malheureusement été limité par le temps, et ce
pour des raisons précédemment énoncées. Seul le créneau de fin d'après-midi, donc après la
sieste, était réservé. Le reste du temps était consacré aux activités quotidiennes comme le
graphisme, la découverte du monde, le langage oral ou encore agir et s'exprimer avec son
corps (ce dernier domaine est absent du projet). Aussi, certaines activités ont été
complémentaires au projet. Je pense que c'est un point qu'il ne faut pas négliger car on ne peut
tout abandonner au projet, sous peine de passer à côté de certaines compétences à la fin de
l'année.
Pour vérifier l'acquisition des différentes compétences au cours du projet, il est primordial de
recourir à des évaluations.
Certaines compétences pourront être évaluées pendant la réalisation (comme par exemple le
graphisme) ce qui permettra d'intervenir pendant l'acquisition de la compétence et donc de la
réguler, ou à la fin du projet sous la forme d'évaluations sommatives permettant de
contrôler son acquisition et qui peuvent prendre la forme d'exercices de réinvestissement
puisque une compétence réellement acquise peut être réinvestie dans n'importe quelle
situation.
D'autres compétences, essentiellement comportementales, seront à observer tout au long de
l'année afin de mieux apprécier les progrès réalisés par l'enfant.
Voici un retour sur le projet compétence par compétence:
● Langage écrit et communication :
La dictée à l'adulte a permis d'expliciter des mots comme : bienvenue, souhaiter..
L'affiche réalisée comportait un texte court mais qui correspondait au souhait des enfants. Il
ne s'agissait pas de réaliser une affiche par le maître. Ils devaient se sentir concernés par leur
projet. « Bienvenue aux parents pour le goûter de Noël des élèves de Collonges-les-
premières. » La difficulté de cette activité était d'intéresser tous les élèves car habituellement
pour ce genre de travail on procédait par petits groupes. L'attention n'a pas été satisfaisante
pour tous les élèves et on peut se poser d'emblée la question de la motivation chez les
petites sections. La parole était souvent monopolisée par les moyens. La dictée à l'adulte s'est
révélée difficile en groupe classe.
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Je n'avais pas rencontré le même problème pour la mise en place du projet où chaque élève a
été sollicité tour à tour pour exprimer ce qu'il voulait faire pour le goûter. Les élèves ont été
actifs et semblaient intéressés.
Pour le graphisme, un travail spécifique a été mis en place le matin en atelier pour
mener à bien l'activité de décoration. Les symboles rond et étoile ont été étudiés par les
moyens; seul le symbole rond a été vu par les petits. Le symbole rond a été travaillé deux
semaines par les MS au cours de diverses activités (entourer, ronds concentriques, ronds entre
2 bandes et réalisation libre). Il a été beaucoup mieux réalisé que le symbole étoile car les
élèves avaient du mal à orienter les traits. Le manque de temps ne m'a pas permis de
décomposer ce geste comme il aurait dû l'être. Beaucoup d'enfants ont donc utilisé les croix à
la place des étoiles.
Le langage oral était travaillé quotidiennement. Difficile d'évaluer les élèves sur une si
courte période et les progrès ne sont pas évidents à observer. Toutefois, j'ai ressenti chez
certains élèves plus d'implication qu'habituellement. Le fait de préparer quelque chose pour
leurs parents leur a plu. Malgré tout, ils ont toujours un peu de mal à laisser parler les autres,
d'où l'utilité d'un travail quotidien en ce domaine.
● Vivre ensemble :
Domaine difficile à évaluer, particulièrement en maternelle. Les élèves ont respecté le
travail des autres mais pas nécessairement dans le but d'une réalisation collective. En
valorisant le travail de chacun dès que j'en avais l'opportunité, j'ai tenté de les sensibiliser aux
réalisations de leurs camarades. Chose qui a manqué au projet, c'est un moment de retour
quotidien où on aurait pu faire ensemble le point sur la journée et le travail des uns et des
autres. Cela aurait sans doute été plus efficace qu'un bilan final.
● Découvrir le monde:
Le classement du matériel et des ingrédients nécessaires pour la recette de biscuits a
été mis en liaison avec le projet ferme. Les enfants devaient chercher l'origine des ingrédients.
La participation des élèves a été active et les connaissances ont pu être vérifiées lors de la
recette des crêpes quelques jours plus tard. Le bilan a été satisfaisant.
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La comptine numérique était travaillée essentiellement le matin lors d'activités en
atelier. Divers exercices sur le nombre 3 ont été réalisés par les MS et la comptine était
pratiquée oralement quotidiennement par les élèves jusqu'à 8 pour les PS (avec plus ou moins
de réussite) et 14 pour les MS. L'exercice de comptage des quantités pour la recette était un
moyen de réinvestir ces connaissances et a permis à chaque enfant de réciter la comptine
numérique puisque chaque enfant avait un dosage à faire pour la recette.
● Le regard et le geste :
En outre de la pratique de la peinture, des activités étaient mises en place pour le
développement de la motricité fine: collage de gommettes et saupoudrage de paillettes. Cet
exercice n'a pas été facile pour tous les enfants mais tous sont parvenus à le réaliser et étaient
très satisfaits du résultat. Les productions ont été instantanément affichées dans la classe afin
de les valoriser.
● La voix et l'écoute:
Il aurait été intéressant de travailler sur plusieurs chants et ainsi jouer sur leur
mémorisation par les élèves. Seul un chant a été appris et il n'était pas maîtrisé par tout le
monde.
Il est important de souligner que l'élève présentant un handicap moteur a pu participer
à quasiment tous ces moments de projet. Il était important que tous les enfants soient
concernés par ce projet et qu'il ne se sente pas mis à l'écart de ces réalisations.
g) Evaluation du projet
La participation des élèves au projet a été inégale. Certains élèves se sont peu
impliqués dans le projet. Est-ce étonnant? Il faut se poser la question de la motivation
enfantine.
Les théories psychologiques distinguent deux types de motivation : la motivation primaire,
destinée à satisfaire les besoins de base (physiologiques : se nourrir, boire, respirer) et la
motivation secondaire qui incite l'individu à satisfaire des besoins d'ordre social (se
distinguer, réussir, estime des autres). Les besoins primaires doivent être satisfaits pour traiter
les besoins secondaires (voir pyramide de Maslow, Annexe 1).
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Pour s'impliquer dans un projet, l'enfant doit donc avoir atteint ce stade de maturité. Il
n'est donc pas étonnant qu'un enfant de 4 ans ait du mal à s'impliquer. De plus, l'enfant est
dans sa période égocentrique, centripète, donc tourné vers lui, il n'est donc pas étonnant
qu'il ait du mal à évoluer dans un projet collectif.
Le jeune enfant perçoit difficilement les trois dimensions du temps (passé, présent et futur).
Pour lui, le temps n'a qu'une dimension infinie et totale. Le plus souvent, il s'engage
entièrement dans le présent car il y prend du plaisir. Quand Noël se prépare, par exemple, il le
vit déjà sans temps d'attente. Le futur existe donc dans le présent. Or, le projet nécessite que
l'on se projette dans le temps pour anticiper son action. N'ayant pas cette perception du temps,
l'enfant a donc du mal à adhérer au projet. Il conviendrait donc d'établir des étapes à brèves
échéances afin de placer l'élève dans une dynamique et ainsi conserver son attrait pour le
projet. Ces étapes peuvent être présentées sous la forme de petits défis à relever, ce qui
conduirait l'élève à se rendre compte de l'efficacité de son action et lui apporterait une
valorisation quotidienne dans le cadre du projet.
Le projet a donc tout à fait sa place en maternelle, puisque même si l'élève ne possède pas la
maturité attendue, le projet lui permet de vivre une aventure sociale et temporelle
favorisant son développement.
L'un des points négatifs de ce projet a été mon absence lors de l'étape de socialisation.
En effet, la date du goûter était ultérieure à celle de mon stage. C'est donc la maîtresse de la
classe qui devait y assister et terminer le travail entamé (le chant n'était pas encore maîtrisé et
les activités de décoration n'étaient pas totalement achevées). Malheureusement, l'enseignante
remplacée n'avait plus envie de réaliser le goûter prévu. Elle aurait préféré que les élèves
présentent un spectacle dansant aux parents et comme je n'avais pas intégré ce domaine à
mon projet, elle ne voyait plus l'intérêt d'inviter les parents.
J'aurais du ne faire que ce projet Noël et inviter les parents le dernier jour de mon stage sans
me préoccuper de la date prévue par l'enseignante. Sans socialisation, le projet perd alors tout
l'intérêt de sa réalisation. Pour le prochain stage, il faudra donc que j'organise et que je
participe au projet du début à la fin.
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2) Stage R2 – Projet journal scolaire en cycle 3
a) Bref historique du journal scolaire :
En 1920, Celestin Freinet occupe son premier poste à Solèze, dans les Alpes-
Maritimes. Il consacre alors sa carrière à essayer de motiver les élèves, de leur donner l'envie
de savoir. Il s'intéresse aux enfants, les observe, cherche leurs centres d'intérêts, essaie de
comprendre les comportements, écoute les questions, s'intéresse à leur entourage.
A partir d'une course d'escargots qui rencontre un franc succès, il leur suggère des lectures et
fait découvrir des notions grammaticales. L'intérêt est si grand qu'il veut aller plus loin. L'idée
germe alors d'une enquête sur les escargots. La tâche se repartit entre élèves : il y a les
détectives, les journalistes, les dessinateurs... l'idée du journal est en train de naître.
La liste des sujets s'aggrandit, tous concernant le vécu des enfants. Les enquêtes réalisées par
les enfants auprès des familles permettent à chacun de s'investir dans l'école.
Un soir de Noël, Celestin découvre une vieille machine à écrire. Il commande alors des lettres
d'imprimerie et fait découvrir la machine aux élèves. Ceux-ci sont alors émerveillés. Les
sujets de reportage s 'accumulent à tel point qu'il faut maintenant voter pour les sélectionner.
Le journal de l'école remporte un grand succès dans l'école et en dehors de celle-ci. Les élèves
ont trouvé leur place dans le village et se sentent écoutés de tous. Ils viennent de trouver un
sens à leurs écrits.
b) Contexte du projet :
Mon deuxième stage en responsabilité a eu lieu à l'école de Créancey avec des CE2,
CM1 et CM2. Triple niveau à effectif réduit (11 élèves) , avec comme particularité l'accueil
des CE1 pour une séance de lecture tous les débuts d'après-midi portant ainsi l'effectif à 20
élèves. Les autres niveaux (GS, CP et donc CE1) étaient accueillis dans la classe voisine à la
mienne. L'école de Créancey est une école de campagne, à 3 kilomètres de Pouilly, dépendant
de la circonscription de Semur pourtant éloignée de 35 kilomètres.
La circonscription avait mis en place un journal appelé « Dix sur dix » dans lequel les
enseignants et quelque fois les élèves avaient l'habitude d'écrire quelques lignes. Les élèves de
la classe écrivaient également des textes (relativement peu tout de même) pour le journal du
village. Cependant, ils n'avaient jamais travaillé sur l'objet journal ni sur l'article de journal
proprement dit.
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c) Elaboration du projet avec les élèves:
Trois semaines pour réaliser le journal avec les élèves. Voilà tout le temps que j'avais.
Il ne fallait donc pas perdre de temps et commencer le travail dès le premier jour de classe.
Certes, il aurait sans doute était plus intéressant de visiter en premier lieu une presse et
d'observer comment travaillaient les journalistes. Sur un stage plus long nul doute que ce
point se serait révélé très intéressant.
Il était donc difficile de faire ressentir aux élèves le besoin de construire notre propre journal
scolaire dès le premier jour du stage. Il ne fallait pas pour autant que j'impose l'idée aux
élèves. J'ai donc joué sur le fait qu'ils avaient déjà une expérience en ce domaine.
« Ici, à Créancey, nous sommes dans un village. Comment fait-on pour être informés de ce
qu'il se passe en Côte d'Or ou en France?
- On s'y déplace.
- On regarde la télévision.
- On lit le journal. »
« A quoi sert le journal?
- A nous informer des sports, des nouvelles. »
« A l'école, nous recevons l'information. Peut-être que nous aussi avons des choses à dire.
Comment faire pour communiquer aux autres personnes, aux parents par exemple, ce qui se
passe dans l'école?
- On a le Dix sur dix.
- Oui mais ce n'est pas notre journal.
- Peut-être que l'on pourrait faire notre journal? »
Je ne pouvais pas espérer mieux. Les élèves venaient d'annoncer qu'ils voulaient faire
leur journal et semblaient très enthousiasmés par ce projet. J'avais l'impression que ça leur
avait toujours trotté dans la tête.
Un journal ce n'est pas si simple à construire. Je leur ai donc demandé comment savoir ce que
l'on doit mettre dans un journal. Un élève m'a alors répondu instinctivement : « Peut-être que
l'on devrait regarder dans un vrai journal d'abord ». Le projet journal scolaire était donc
lancé.
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Voici l'ensemble des activités mises en places pour mener à bien ce projet :
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MATRISE DU LANGAGE ET DE LA LANGUE FRANCAISE- Etude de l'objet journal- Etude de l'article de journal- Ecrire un article de journal- Ecriture de poésies, BD, jeux d'écriture, critiques de livre- S'écouter pour travailler
Journal Scolaire
ORL
- Passé composé- Voie passive
LITTERATURE
- Recherche documentaire- Etude d'un article de journal
EDUCATION CIVIQUE
Construire ensemble un projet commun
TICE
Ecrire un article de journal sous word
d) Activités réalisées et compétences :
Compétences ActivitésMAITRISE DU LANGAGE ET DE LA LANGUE FRANCAISE
- Commencer à prendre en compte les points de vue des autres membres du groupe et de la classe- Se servir de sa mémoire pour conserver le fil de la conversation et attendre son tour.
Echanges collectifs et échanges de groupe tout au long du projet
Rédiger à partir d'une liste ordonnée d'informations, un texte à dominante explicative, narrative, descriptive ou injonctive, seul ou à plusieurs, dans le cadre d'un projet d'écriture
- Etude du journal, des articles et des titres- Rédiger un article de journal avec titre- Ecrire des poésies, des critiques de livres, des BDs, des jeux d'écritures, des dossiers scientifiques...
LITTERATURE
Mettre en relation les textes lus avec les images ou autres types de documents qui les complètent.
- Etude de l'article de journal- Lecture de textes scientifiques après recherche documentaire
ORLConstruire le passé composé des verbes les plus fréquents
Travail sur le passé composé car il est beaucoup utilisé dans les articles
Effectuer des manipulations dans un texte écrit
Etude de la voie passive
EDUCATION CIVIQUEParticiper à un débat - Construire un projet ensemble
- Vivre ensemble un projet commun
TICE
Produire, créer, modifier et exploiter un document à l'aide d'un logiciel de traitement de texte
Ecrire son article sous Word
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e) Organisation du projet dans le temps :
Dans l'emploi du temps, les temps de production d'écrits et de lecture documentaire
étaient dévolus au journal, puis les élèves ont travaillé en autonomie pour terminer le projet.
1ère semaine:(les fiches de préparation sont disponibles en annexes)
Séance 1: Elaboration du projet et organisation d'un journal
Objectifs : Lancer les projets et connaître l'organisation d'un journal
Temps: 60 minutes
Séance 2 : Comment écrit-on un article de journal? (2 parties)
Objectif 1: comprendre les informations qui doivent figurer dans un article de journal
Objectif 2: Comprendre l'utilité du titre d'un article
Temps: 2 x 35 minutes
Séance 3: Lecture et première écriture d'un article de journal
Objectifs : Vérifier les connaissances quant au genre journal et première écriture d'un article
avec l'aide d'une liste d'informations.
Temps: 60 minutes
2ème semaine:
Les élèves et le maître discutent des différents sujets que l'on pourrait mettre dans le
journal. Une liste d'articles est alors établie. Les élèves s'inscrivent pour la rédaction de tel ou
tel sujet, dans la limite de trois élèves par sujet. Chaque élève devra participer à la rédaction
d'au moins deux articles et chacun devra en rédiger au moins un sur papier puis sur
ordinateur.
Les enfants sont maintenant en travail d'autonomie par groupe.
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3ème semaine:
Une fois les articles écrits, toute la classe s'accorde sur la présentation de la Une (nom
du journal, gros titre), puis sur la distribution des articles dans le journal suivant les trois
catégories: actualités, services et divertissements.
Le maître s'occupe de la mise en page sous Open-Office.
Cette dernière semaine est également consacrée à la socialisation du projet.
f) Socialisation du projet :
Le dernier jour de mon stage, après avoir tiré le journal en un nombre de 40
exemplaires, j'ai proposé aux élèves de présenter leur journal devant les autres élèves de
l'école. Cette organisation était facilitée par le fait que les Ce1 venaient tous les après-midi en
ateliers lecture dans ma classe. Les enfants ont donc présenté leur journal, expliqué à quoi il
servait puis l'ont distribué. Un sentiment de grande fierté pouvait se lire dans leurs yeux.
Certains Ce1 m'ont également demandé s'ils en feraient un eux aussi.
Je leur ai laissé ensuite un moment de lecture individuelle pour que chacun découvre ce qui a
été écrit, puis les « journalistes » ont offert du jus d'orange à leurs lecteurs. Ce fut un grand
moment de convivialité. Chaque élève est reparti avec un exemplaire pour l'emporter à la
maison et le faire découvrir à ses parents.
g) Evaluation des élèves :
Dès le début du projet, les élèves ont semblé très enthousiastes à l'idée de réaliser ce
journal. Ils s'y sont vraiment impliqués, la question de la motivation ne se pose plus lorsque
l'on voit chaque enfant pleinement concentré dans son travail.
Le faible effectif (11 élèves) m'a permis de distribuer les différents sujets et ensuite de bien
observer les comportements. Répartis en petits groupes, ils discutaient de leurs écrits puis se
répartissaient les tâches. Certes, les discussions étaient parfois houleuses lorsqu'ils n'arrivaient
pas à s'accorder. Mon rôle était alors de favoriser la communication et de faire prendre en
compte la parole de l'autre. Médiateur donc, mais également collaborateur lorsque les
élèves demandaient de l'aide et aussi pour mettre en page le produit fini.
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Pour justifier mon travail au niveau institutionnel, je tiendrais à souligner que le
journal a surtout été réalisé sur les temps de productions d'écrits, de lectures documentaires et
également beaucoup de temps d'autonomie. Les domaines d'activités non inclus dans le projet
se sont déroulés suivant l'emploi du temps classique de la classe.
Voici un retour compétence par compétence:
● Maîtrise du langage et la langue française :
Peu de restrictions ont été portées aux élèves concernant ce domaine. Pas de lignes
minimales ou maximales.
Les élèves ont appris à reconnaître un article de journal, à comprendre son utilité et le rôle de
son titre. Selon les rôles de chacun, certains ont eu à travailler sur des BDs, poésies, jeux
d'écriture ou encore critiques de livre, mais aucune séance n'a réellement été réservée à l'étude
de ce genre d'écrits. Il faudrait veiller à ce que les rôles changent si l'aventure se poursuivait
avec un numéro 2, afin d'éviter une spécialisation des élèves.
Pour l'expression orale, tous les élèves ont bien participé aux discussions. Le nombre
peu élevé d'élèves permet de s'assurer d'une bonne distribution de la parole et facilite
l'attention des élèves se sentant peut-être plus concernés.
En groupes, les discussions ont parfois été difficiles mais cela a tout de même bien
fonctionné. Un élève en particulier avait des difficultés à partager les tâches. Le fait de
participer à une production collective lui a appris à un peu plus accepter les opinions des
autres.
● Littérature :
La lecture n'a pas posé de difficulté aux élèves. La recherche documentaire leur
permettait de trouver des informations pour leurs articles et donc semblait évidente.
Le journal a inclus des critiques littéraires sur un livre de littérature suivie éudiée en classe.
Un carnet de lecture avait été réalisé parallèlement dans lequel les élèves notaient leurs
impressions. Les critiques en sont tirées avec leur autorisation.
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● ORL :
Le passé composé a souvent été employé à bon escient dans le journal. Pourtant, peu
d'élèves l'avaient réellement étudié avant mon stage. Le travail réalisé en ORL a donc été utile
et bienvenue.
Par contre, pratiquement aucun texte n'a intégré de phrases à la voie passive. Pourtant, on
avait vu dans les séances d'ORL l'utilité de cette forme dans les articles de journal. Peut-être
aurais-je du exiger un quota de phrases à la forme passive dans chaque texte. Peut-être aussi
que cette leçon n'était encore qu'à l'état de découverte et donc encore peu utilisable.
● Education civique :
Pas de problèmes de respect de la parole de l'autre dans cette classe. Les élèves se
respectent et parlent chacun à leur tour.
● TICE :
Les élèves avaient l'habitude de taper des textes sur ordinateur en utilisant le logiciel
WORD, ce qui m'a facilité la tâche et a favorisé un travail en autonomie. Une séance pour
apprivoiser OPEN OFFICE était prévue, ce qui leur aurait été utile dans le cas où ils devaient
s'occuper de la mise en page du journal. Toutefois, elle n'aurait sans doute pas été suffisante
vu la complexité du logiciel et aurait été fastidieuse car seul un ordinateur fonctionnait
correctement sous ce logiciel. Je me suis donc acquitté de cette tâche en concertation avec les
élèves ce qui a renforcé mon rôle de collaborateur au projet.
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h) Evaluation du projet :
La socialisation du projet a ajouté du sens à leur travail. Quelle fierté de pouvoir
présenter à l'école le journal dans lequel on a participé! Une autre organisation aurait permis
aux élèves de distribuer le journal dans différents commerces, il aurait alors fallu que le
journal devienne payant. Cela aurait entraîné toute une gestion du budget qui aurait pu se
révéler intéressante particulièrement parce qu'elle aurait permis de développer des
compétences en mathématiques et où chaque niveau aurait pu trouver une opération à
résoudre (additions, multiplications simples pour les Ce2, multiplications et divisions simples
pour les CM1 et divisions d'entiers et de décimaux pour les CM2). Néanmoins, il aurait sans
nul doute fallu beaucoup plus de temps pour mettre en place tout cela.
Au niveau de la situation déclenchante, il aurait été également pertinent de commencer par
une étude du journal, puis de visiter une presse pour ensuite faire ressentir le besoin aux
élèves d'écrire leur propre journal. Cependant, les élèves avaient déjà participé (certes assez
passivement) à un journal, cela a donc facilité l'introduction du projet.
En ce qui concerne l'outil ordinateur, son utilisation aurait pu être intéressante pour la
mise en forme du journal par les élèves. D'ailleurs il est précisé dans les programmes, dans le
domaine de la maîtrise de la langue, que les élèves doivent être capables de « mettre en pages et organiser un document écrit dans le perspective d'un projet écriture en en
respectant les conventions (affiche, journal d'école, fiche technique, opuscule
documentaire, page de site sur la toile...) et en insérant éventuellement les images, tableaux
ou graphiques nécessaires. » Il serait donc préférable de laisser les élèves faire cette mise en
pages eux-même afin de développer en eux de nouvelles compétences.
Un travail plus poussé pourrait également être effectué sur l'actualité, afin de
comprendre qu'un article de presse est influencé par le point de vue de l'auteur sur le sujet en
question et qu'un même article peut apparaître très différent selon la façon dont il est écrit. Un
travail sur l'actualité permettrait également de pouvoir toucher d'autres domaines absents du
projet comme les sciences, l'histoire et la géographie. Si j'avais eu à continuer avec ce groupe,
c'est sans doute par cette étude que j'aurais poursuivi le projet, dans un souci de préparation
à la citoyenneté. Le numéro 2 pourrait donc être enrichi d'actualités extérieures à l'école
(celles du village, du canton, de la région...) vues par les élèves. J'ai hâte de reconduire
l'expérience avec une autre classe pour mettre en place ce dispositif.
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III – Enseigner différemment avec la pédagogie du projet
1) Eleve acteur de ses apprentissages
P.Meirieu, s'inspirant du célèbre théoricien cognitiviste Piaget (Le structuralisme,
PUF, 1970), écrivait dans Apprendre...oui, mais comment (ESF, 1987) : « Grâce à ce que je
suis et parce que je suis, je peux acquérir, assimiler de nouveaux phénomènes, enrichir et
modifier ainsi qui je suis. (...) cette équilibration me permet elle-même d'accéder à un nouvel
acquis. » Il y a donc déséquilibre pour apprendre pour ensuite revenir à une situation
d'équilibre.
Pour apprendre, il faut donc se rendre compte que nos représentations sont fausses puis
accepter de les changer. Il y a donc une idée de mouvement dans l'acte d'apprendre.
Un mouvement véhicule une idée d'action. On accepte d'agir pour modifier nos
représentations. Les élèves doivent comprendre la nécessité de les modifier. C'est ainsi que le
maître doit rendre le savoir désirable. Il faut pour cela éveiller et exciter leur curiosité, leur
proposer des énigmes à résoudre. Il faut leur proposer ce que l'on appelle des situations
problèmes. L'élève est confronté à un problème qu'il ne peut résoudre dans l'instant
immédiat. Il va devoir apprendre de nouveaux concepts pour y parvenir.
Lorsque les élèves ont voulu réaliser un journal scolaire, je leur ai demandé comment ils
allaient s'y prendre. Ils se sont alors rendus compte de la complexité de la tâche, et l'idée a
rapidement émergé d'étudier d'abord l'organisation d'un journal. Ils ont donc compris qu'ils ne
pouvaient pas avancer sans passer par cette étape d'apprentissage. Les élèves comprennent
ainsi l'intérêt d'un travail spécifique parce qu'il leur permettra d'avancer dans le projet. L'idée
venant d'eux, les élèves deviennent alors acteurs de leurs apprentissages.
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2) Donner du sens aux apprentissages
2-1- Du sens grâce à une réalisation concrète
Avec le projet, la classe est liée vers un but commun. Il est indispensable que chaque
élève se sente investi par ce projet. D'où l'importance de son élaboration collective, et ce
même si le maître y a réfléchi avant. Il faut ainsi accepter un peu de souplesse. Lors de mon
stage R1, j'avais quelques activités en tête. Certaines n'ont pas été retenues (invitation écrite
des parents), d'autres n'étaient pas prévues (décorer le sapin). Le projet peut ainsi évoluer
entre l'idée première du maître et le moment d'élaboration collective.
C'est ainsi que le projet du maître devient le projet des élèves (et même finalement de
tous). C'est à cette condition que l'élève deviendra acteur de ses apprentissages. Si celui-ci ne
se sent pas concerné par le projet, il n'a aucune raison de vouloir apprendre.
Pour le stage R2, j'ai fait preuve de la même souplesse lorsque les élèves m'ont demandé si
l'on pouvait écrire des charades et des blagues dans le journal. C'est par des petits détails
comme ceux-là que des élèves peuvent adhérer ou non à un projet.
Le projet permet donc de proposer à l'élève la réalisation d'un produit fini. Ce but à réaliser
est source d'intérêts pour l'élève puisqu'il représente un objet concret.
Pour le stage R1, le produit fini n'était pas un objet mais une réception des parents. Avec des
enfants de maternelle, je pense que la conception d'un produit que les enfants puissent
observer et/ou toucher serait sans doute plus stimulante que la préparation d'un goûter.
Lors de mon stage R2, le fait de présenter un journal aux élèves leur a permis de se
représenter le but à atteindre. Ils acceptaient alors de passer par une étude du journal, par une
étude d' articles, parce qu'ils savaient qu'ils devaient d'abord observer avant de pouvoir faire.
J'aurais sans doute pu leur demander, après la décision collective de faire un journal scolaire,
de le réaliser immédiatement. Ils auraient sans doute encore plus compris la difficulté de la
chose. Néanmoins, un journal représentant visuellement une telle complexité, je ne pense pas
que cette mise en situation soit nécessaire.
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2-2- Du sens par la socialisation du projet
La socialisation du projet est une étape très importante de celui-ci. Elle permet son
aboutissement et donne un sens à la réalisation collective en plus d'un sentiment non
négligeable de fierté aux élèves. Ces derniers peuvent donc mesurer l'utilité et la valeur de
leur projet et de leurs apprentissages lors de ces moments « d'exposition » aux autres. Lors de
la socialisation du journal scolaire, la fierté des enfants pouvaient se lire dans leurs yeux. Ils
venaient de réaliser un journal, comme ceux que leurs parents achètent dans les kiosques.
Leurs écrits n'étaient plus coupés du monde, sans véritable sens à part celui de répondre à
une pression d'évaluation, mais devenaient soudainement communicables, utiles et
intéressants.
Mais l'importance de la socialisation du projet ne se limite pas à un effet motivant sur les
enfants. Elle permet également de briser certaines barrières entre l 'école et le monde
extérieur. Les enfants ont alors une utilité dans le milieu extérieur, sur lequel ils peuvent agir
(au moins par la communication) et les parents ont un retour sur le travail de leurs enfants
à l'école.
Pour le projet goûter de Noël, il s'agissait d'une ouverture symbolique de l'école aux parents
pendant le temps scolaire. Pour le journal scolaire, il s'agit de les tenir informés sur l'école,
celle-ci jouant alors de transparence quant aux activités des enfants. Il s'agit ouvertement de
les pousser à s'intéresser à la vie de l'école. Les parents sont très souvent coupés du milieu
scolaire et ont parfois du mal à communiquer avec les enseignants car ils sont mal informés et
se sentent peut-être rejetés. La socialisation du projet permet de faire un pas vers les parents
pour leur permettre de retrouver une place dans l'école.
2-3- Du sens en liant les disciplines
On peut reprocher à l'école de proposer aux enfants des disciplines qui se succèdent
dans le temps sans véritable lien entre elles. Difficile pour l'élève de construire du sens avec
un tel morcellement de l'enseignement. L'école primaire a pourtant l'avantage d'avoir des
enseignants polyvalents qui prennent en charge l'ensemble des disciplines. Il est donc
dommage qu'elle n'en profite pas. Le projet permet de lier les différentes diciplines
scolaires en les associant dans un projet commun.
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Pour écrire un article de journal, il faut d'abord voir comment se construit un article, faire
peut-être une recherche documentaire sur le sujet, rédiger un article en utilisant probablement
le passé composé, puis recopier son article sur ordinateur à l'aide d'un logiciel de traitement de
texte pour se rapprocher de la forme finale. Lecture, recherche documentaire, ORL et TICE
sont donc mis en relation dans un projet unique.
Pour la réalisation de la décoration pour le goûter, il a fallu associer graphisme et art visuel.
Les activités prennent du sens car l 'enfant a le sentiment qu 'elles servent à quelque chose.
3) Travailler ensemble pour un projet commun
3-1 Travail de groupe
Le travail en projet favorise un effacement (du moins en apparence) du maître pour
permettre aux élèves de travailler en groupe.
En maternelle, on essaiera surtout de faire comprendre aux enfants qu'ils ne sont pas tout seul
et qu'il faut aussi tenir compte du droit à la parole des autres. La notion de coopération est
néanmoins contestable à ce niveau, mais il est tout de même très important de les faire
échanger entre eux. Il y a donc bien interaction entre les individus.
Nous sommes dans le domaine du vivre ensemble et même si les compétences recherchées
de coopération et de solidarité ne sont pas encore installées, leur apprentissage est essentiel au
développement de l'enfant dans le milieu scolaire dans un premier temps, puis dans la société.
C'est en apprenant avec les autres que l'on apprend à tenir compte et à respecter leurs
suggestions, leurs opinions et leur parole. C'est toute la dimension socio-affective dans le
travail de projet où chacun exprime ses positions, s'ouvre à celle des autres, vit des conflit, la
négociation. L'individu essaie de comprendre, d'affronter, voire de se transformer. C'est ainsi
que l'on construit la citoyenneté de l'enfant tout au long de son cursus scolaire. J'ai pu vivre
ces conflits en stage R2 où les élèves n'arrivaient pas à s'accorder sur la façon de rédiger
l'article. De l'opposition virulente, on parvenait tout de même à trouver un accord mais ce
n'était pas chose facile. La prise en compte de l'autre reste encore à l'état de construction au
cycle 3.
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Une autre dimension est en jeu dans le travail de groupe, c'est la dimension socio-
cognitive. Les élèves apprennent au contact de l'autre, pas seulement en terme de
comportement, mais également en terme de savoirs et de savoir-faires. Et c'est encore plus
vrai dans une classe à plusieurs niveaux où les plus avancés pourront servir de tuteurs aux
plus jeunes. Ils pourront ainsi leur communiquer des façons de faire, des règles
d'orthographe... C'est ainsi que j'ai pu observer un CM1 conseillant une Ce2 avec qui il
écrivait un article de ne pas trop utiliser le « et » dans une phrase. Certes, il faut ensuite que
l'élève à qui a été soufflée cette suggestion l'accepte, et c'est certainement en liaison avec la
représentation qu'il se fait de son tuteur (bon élève ou non). Dans l'exemple donné, le conseil
est plutôt mal passé.
3-2 Rôle du maître
Le maître, même s'il est d'apparence en retrait par rapport au projet et aux
apprentissages, joue pourtant un rôle essentiel.
D'abord, parce qu'il est l'investigateur du projet et qu'il définit à l'avance les différents
apprentissages rencontrés par les enfants (avec une petite dose d'imprévus).
Ensuite, parce qu'il doit faire en sorte que son projet devienne également celui des élèves.
Un peu d'inventivité pédagogique sera demandée pour cette étape. Tout peut s'écrouler si les
élèves ne se sentent pas concernés par le projet. Le maître devra peut-être négocier son projet
selon les remarques de la classe.
Le maître a un rôle de médiateur, mais également de collaborateur. Il faut qu'il intervienne
pour éviter les débordements mais également pour conseiller les élèves, mais aussi pour
garder les élèves dans la dynamique du projet. D'où l'importance en maternelle de retour
quotidien sur l'avancée du projet, mais aussi en élémentaire lors des moments de vivre
ensemble où les élèves peuvent discuter librement du projet et ajuster leurs actions.
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Enfin, le maître doit s'assurer que les élèves se sont bien appropriés savoirs et savoir-
faires en procédant à des évaluations. Il doit veiller également à ce que l'effort et le travail
produits par les élèves conduisent bien au produit escompté, sous peine de déception et de
perte de crédit donc de perte de confiance et d'autorité. Quand on commence un projet, il faut
donc s'assurer que l'on peut aller jusqu'au terme de celui-ci. Les erreurs de stage sont
compensées par le fait que je ne suis pas enseignant titulaire de la classe, mais lorsque ce sera
le cas, je ne m'avancerai dans un projet que si j'ai le temps de le réaliser avec les élèves.
4) Eviter les dérives
La pédagogie du projet est donc intéressante sur bien des points. Il y a malgré tout des
inconvénients quant à cette façon d'enseigner.
Citons en premier lieu la non-adhésion d'un élève au projet. Même si cela n'a pas eu lieu
lors de mes stages (en maternelle il était plus question de maturité), elle aurait pour
conséquence de rendre la motivation due au projet nulle et donc l'élève ne pourrait s'engager
convenablement dans les apprentissages.
Une seconde dérive serait d'engager les élèves dans un projet pour lequel ils seraient déjà
en possession de toutes les compétences requises pour le réussir. Il faut leur proposer des
projets pour lesquels ils sont obligés d'acquérir de nouvelles compétences afin de le réaliser.
C'est pour cette raison aussi que j'aurais effectué un travail sur l'actualité pour le deuxième
numéro du journal.
Un autre écueil à éviter serait une aide trop présente de l'enseignant. Celui-ci ne doit pas
faire à la place des élèves. Cette dérive peut facilement s'imaginer lorsque l'on fixe des
échéances strictes à la réalisation du projet et que celui-ci n'avance pas aussi vite que l'on
voudrait. Il est alors très tentant de donner un petit coup de pouce aux élèves. Même si ce
désir part d'une bonne intention car il traduit une envie de l'enseignant à ne pas déborder sur
d'autres activités et donc autres compétences, il conduit à l'échec du projet car il ne permet pas
l'acquisition des compétences mises en place dans le cadre du projet. J'avoue avoir été tenté
lors de mon stage R1 de recourir à cette solution pour terminer le projet mais pour la raison
citée plus haut j'ai préféré ne pas aller au bout du projet.
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Pour rester dans le domaine de l'efficacité qui vise à dissoudre l'intérêt du projet au
profit de sa réalisation, donc de productivisme, on peut citer encore le partage des tâches en
fonction des compétences des élèves. Cette pratique consiste à distribuer les tâches à ceux
qui savent déjà faire, donc qui possèdent déjà les compétences, afin de conduire assurément à
la réussite du projet dans les délais les plus brefs. Son danger apparaît dans ses
caractéristiques, aucune compétence nouvelle n'est mise en jeu chez les élèves, le projet quitte
donc le domaine de l'apprentissage pour se contenter de valoriser celui de la conception et
sans doute celui de la socialisation. Dans ce cas il n'y aurait pas de conflit et les enfants
n'apprendraient rien les uns des autres. Lors du stage maternelle les élèves avaient à réaliser
les décorations de Noël de façon individuelle, chacun a donc appris à maîtriser les différents
gestes graphiques demandés. Mais lorsque l'on veut davantage insisté sur le travail de groupe,
pour le journal par exemple, il faut veiller à ce que les rôles se répartissent convenablement de
façon à ce que chacun les ait tous occupés au moins une fois.
La pédagogie du projet est un très bel outil d'enseignement pour le maître mais ne doit
pas, à mon avis, être la seule pédagogie utilisée par le maître. Premièrement, les enfants
risquent de se lasser suite à la multiplication des projets dans l'année. Ensuite, il est difficile
de croire (mais réalisable?) que toutes les compétences citées dans les programmes soient
intégrables autour d'un projet. N'utiliser que cette pédagogie pourrait donc être préjudiciable
pour les élèves et non justifiable au niveau de l'institution. Il est donc recommandé de l'utiliser
à bon escient et de varier les situations d'apprentissage et d'enseignement en l'alternant avec
des méthodes plus traditionnelles, afin de maintenir les élèves en activité.
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CONCLUSION
Proche du terme de ma deuxième année de formation à l'IUFM, je garde un excellent
souvenir de mes expériences vécues lors de mes différents stages. Certes, il m'est apparu qu'en
maternelle la notion de projet était difficile pour les élèves et pourtant celle-ci se révèle très
importante en terme de développement de l'enfant. Mon essai de journal scolaire m'a
beaucoup plu et m'a convaincu de son efficacité à l'école. Je la renouvellerai certainement si
l'occasion d'enseigner à nouveau dans une classe de cycle 3 se représentait à moi. Cette fois-
ci, je m'efforcerai de lui faire prendre encore plus d'ampleur en essayant, pourquoi pas, de
l'intégrer dans le projet d'école.
Un projet, pour être mener à bien, doit respecter différentes étapes:
- Elaboration avec les élèves.
- Articulation avec les IO.
- Organisation dans le temps.
- Socialisation.
- Evaluation du projet.
L'évaluation des élèves ne doit pas être oubliée car elle est le seul moyen de pouvoir
apprécier les réels progrès faits par les élèves.
La pédagogie de projet est selon moi un excellent moyen de motiver les élèves. Son
essor a apporté des idées nouvelles qui sont venues enrichir les pratiques de l'école et
transformer les relations entre le maître, l'élève et les savoirs. Le monde scolaire est désormais
ouvert aux innovations pédagogiques. On recherche toujours plus l'efficacité dans
l'appropriation des savoirs afin de permettre à chacun d'accéder à ces savoirs. Le maître doit
remettre ses pratiques en question afin de devenir plus performant. Cette quête à devenir
meilleur ne peut être que bénéfique à l'école.
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Je compte poursuivre cette réflexion au cours de ma carrière, utilisant le projet afin
d'essayer de transmettre ce désir de savoir aux élèves. Par contre, je n'utiliserai sans doute pas
celui-ci comme unique outil pédagogique dans ma classe. Je pense qu'il est bon de varier le
type de relation dans le triangle élève-savoir-enseignant afin d'éviter une certaine routine et
permettre l'acquisition de toutes les compétences répertoriées dans les programmes de
l'Education Nationale. Il me paraît en effet difficile de traiter toutes les compétences requises
pour un cycle dans le cadre de projets. Cette pensée trahit surement un manque de confiance
et mon expérience future me prouvera peut-être le contraire.
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BIBLIOGRAPHIE
➢ 100 fiches pratiques pour exploiter la presse en classe , N.Herr, Pédagogie
Pratique, Edition Retz, 2004, Tournai (Belgique).
➢ Apprendre oui, mais comment , P.Meirieu, ESF, 1987, Paris.
➢ Conduire un projet élève, M.Hubert, Hachette Education, 2005, Evreux.
➢ Faire aimer la classe , H.Caudron, Hachette Education, 2004, Paris.
➢ Faire la classe à l'école élémentaire , B.Rey, ESF, 1999, Condé-sur-
Noireau.
➢ Introduction à la psychologie du développement , C. Tourette et
M.Guidetti, Edition Armand Colin, 1998, Paris.
➢ Motivation, projet personnel, apprentissages , M.Croizier, ESF, 1995,
Paris.
➢ Où va la pédagogie du projet? , M.Bru et L.Not, EUS, 1987, Toulouse.
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ANNEXES
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ANNEXE 1
La pyramide de Maslow
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Besoins physiologiques
Sécurité
Appartenance
Estime de soi et des autres
Réalisation de soi
Besoins d'affiliation et de relations sociales
Besoins fondamentaux
ANNEXE 2
Projet d'écriture en maternelle à partir d'une sortie à la ferme
Le projet présenté dans sa forme finale
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ANNEXE 3
Projet Journal Scolaire
1) Fiches de préparation2) Le journal réalisé
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Le journal des élèves de Créancey
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ECOLE DE CREANCEY – COTE D'ORJEUDI 23 MARS 2006 1er numéro- 1ère année
Le premier journal scolaire de Créancey !!
Les élèves de Créancey ont réalisé leur premier journal scolaire! Toutes leurs réactions en page 2.
SOMMAIRE
Actualités de l'école page 2-3
Dossiers :Rugby
page 3
Dossiers:RespirationLe lionLes volcans
page 4
Critiques page 5
Jeux d'écriture page 5
CharadesPoésieBlaguesBD page 6
DOSSIER
LES VOLCANS
page 3
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L'ACTUALITE DE L'ECOLEA nos lecteurs
C'est aujourd'hui un événement puisque c'est la première fois que les élèves de Créancey réalisent un journal qui leur soit pleinement consacré. Ils y ont mis tout leur enthousiasme et leur courage. J'espère que ce numéro un vous plaira, tout en sachant que le temps fut trop court pour réaliser un journal rempli d'informations. En espérant que ce journal leur donne envie d'écrire encore et encore et que sa lecture vous soit des plus agréables.Cordialement,
M. Beurdeley
Un grand remplacement
A Créancey, le 6 mars 2006, M.Ferrini a été remplacé par M.Beurdeley pour une durée de trois semaines, car il devait aller à l'école des maîtres. Avec M.Beurdeley, l'habitude de travailler change. M.Ferrini reviendra le lundi 27 mars.
Valentin et Anaïs
Le remplaçant propose quelque chose
Le remplaçant de M.Ferrini a proposé de nous faire faire des exposés.Voici quel était le programme:Jeudi 9 mars 2006 - L'Egypte (Manon et Maëlys)Lundi 13 mars 2006 - Les chiens (Anaïs)Jeudi 16 mars 2006 - Les lions (Vincent)Vendredi 17 mars 2006 - Louis XIV (Charly et Valentin)Lundi 20 mars 2006 - Les Goldens Retrievers (Yannick)Mardi 21 mars 2006 - Les animaux en voie de disparition (Matthias)Jeudi 23 mars 2006 - Le danger de la forêt amazonienne (Licia)Vendredi 24 mars 2006 - Les chats (Mélanie et Jonas)
Yannick et Vincent
Notre premier journal scolaire
Les élèves de l'école de Créancey ont réalisé leur premier journal scolaire.Voici ce qu'en pensent les élèves de l'école:« Je pense que ça va être bien et que les titres sont biens. Je pense aussi que ça va intéresser les gens » - Valentin« Je suis contente car tout le monde participe bien pour faire le journal » - Anaïs« C'est notre premier journal de l'école, c'est chouette » - Matthias« L'ambiance n'est pas comme les autres fois, c'est spécial » - Charly« Je trouve que c'est bien car ça apprend à faire des reportages » - Vincent« Il est très bien et il risque plus tard de nous servir pour faire des articles » - Yannick« C'est une bonne idée, ça change de d'habitude » - Manon« Je pense que c'est bien et que ça va plaire à ceux qui vont le lire » - Maëlys« Tout le monde s'est appliqué à faire notre journal et en tant que débutants, on ne s'est pas mal débrouillés! » - Licia
Licia et Maëlys
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L'ACTUALITE DE L'ECOLELes jeux de la récréation
Il y a des jeux pour les filles et des jeux pour les garçons. Pour les garçons : il y a le foot, le loup et aussi la course. Pour les plus petits il y a les échasses, la corde à sauter, la marelle et des jeux occupants. Quand la neige arrive, ils jouent à faire un gros bonhomme de neige et des igloos.Pour les filles : elles s'échangent des Diddels, elles jouent à la marelle, à la corde à sauter et au cheval. Certaines jouent au loup, aux jeux occupants, au cerceau et au foot.Nous venons de vous présenter les jeux de la récréation.
Charly et MatthiasLes règles de l'école
Pourquoi fait-on un règlement? On fait un règlement car s'il n'y avait pas de règles, on ferait n'importe quoi..Voici les règles de l'école et de la cantine:Les règles de la classe:1) Ne pas dire de gros mots.2) Ne pas crier en classe.3) Ne pas se battre.4) Ne pas s'asseoir n'importe où.5) Ne pas essayer de parler plus fort que le (ou la) maître(sse).Les règles de la cantine:1) Ne pas s'asseoir n'importe comment.2) Ne pas jouer à table.3) Ne pas essayer de parler plus fort que la responsable.4) Ne pas crier.5) Ne pas demander d'aller aux toilettes au milieu du repas.
Maëlys et Manon
DOSSIERSUn jeu de 7 à 15 joueurs
Le rugby est un jeu qui oppose deux équipes. Ce jeu se joue à la main et au pied. Il ne faut jamais plaquer un adversaire quand il n'a pas le ballon et les passes se font toujours en arrière. Si une de ces règles n'est pas respectée, il y a une mêlée qui se forme (tous les joueurs sont en paquet et essayent de pousser les adversaires, car sinon on ne peut pas récupérer le ballon qui est posé au milieu). Pour marquer cinq points, il faut marquer un essai (il faut aplatir le ballon près une certaine ligne). Pour en marquer trois, il faut faire un drop (lancer la balle au sol et au moment où elle touche le sol, taper dedans de façon à ce qu'elle passe entre les poteaux). Enfin, pour marquer deux points, il faut faire une transformation : quand on marque un essai, on pose le ballon au sol là où l'on a aplatit le ballon durant l'essai et on tape dedans de façon à ce qu'elle passe entre les poteaux comme pour le drop.Les trois sortes de coups de pied sont le coup de pied simple, le coup de pied rasant et la chandelle.Une équipe de rugby est formée de 7 à 15 joueurs.
Yannick et Vincent
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DOSSIERS Les volcans
Les volcans se forment petit à petit. Quand les volcans entrent en éruption, la terre tremble et la lave (le magma) bout puis la lave monte dans la cheminée du volcan. Ensuite, la lave explose et fait comme une inondation. Aux éruptions suivantes, la lave durcie et le volcan grossit au fur et à mesure. Un volcan en éruption
Il fait très chaud près des volcans actifs. Mais normalement, ils ne le sont plus. Les volcans peuvent pousser dans l'eau. Un volcan peut entrer en éruption au moins vingt fois.
Mélanie et Jonas
La respiration
Pendant trois semaines, M.Ferrini a été remplacé par M.Beurdeley. Avec ce monsieur, les élèves ont fait de la biologie: ils ont travaillé sur la respiration.Nous avons commencé par dire ce que l'on savait sur une feuille en dessinant le trajet de l'air dans notre corps. Ensuite, les élèves ont posé des questions. Par exemple: « Par où renvoie-t-on l'air des poumons? »Après, nous avons trouvé les différences qu'il y avait quand on inspirait et quand on expirait.Lors de l'inspiration, le diaphragme descend, les poumons se gonflent et l'air rentre. A l'expiration c'est le contraire : le diaphragme remonte, les poumons se vident et l'air sort. Ceci explique le trajet de l'air dans notre corps.
Manon
Le lion Le lion est le plus social de tous les félins. Il vit en groupe. Le groupe est formé de 5 à 10 femelles, de leurs petits et de 1 à 3 mâles dont un dominant qui a le rôle de procréateur (qui sert pour la reproduction). Les ennemis des lions sont les hyènes, les mouches, les tiques, les fourmis dolorynes et le soleil.Le lion est considéré comme le roi des animaux même si ce n'est pas lui le plus gros et le plus fort. C'est sa crinière et son rugissement qui lui donnent cette renommée. Le lion est là essentiellement pour protéger le groupe. C'est un animal plutôt paresseux qui laisse le soin à la lionne de chasser, il vient seulement pour manger la proie capturée en essayant toujours d'avoir les meilleurs morceaux. Quand il est repu (il n'a plus faim), il reste étendu et somnole durant des heures sans s'occuper de ce qui se passe autour de lui.La lionne sera plus féroce que le lion. Cela lui sert pour la chasse. Elle a des griffes et des crocs très pointus. Elle ne chasse que pour survivre. Fait rare: toutes les femelles mettent bas (ont un enfant) en même temps et elles allaitent les petits qu'ils soient de leur portée ou non.Les lionnes chassent sans les mâles. La chasse a lieu en moyenne deux fois par semaine. Elles utilisent la ruse pour capturer leur proie. Elles passent de longs moments à observer avant d'attaquer. Puis, les premières lionnes se jettent sur l'animal tandis que les autres l'immobilisent. Elles saisissent leurs proies à la gorge. Les femelles chassent pour toute la tribu.
Vincent
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RENSEIGNEMENTS UTILES
NUMEROS IMPORTANTS
Le Samu 15 La Police 17 Les Pompiers 18 Appel d'urgence 112
Critiques littéraires
Les élèves de l'école de Créancey vous donnent leurs avis sur le livre Plume de bison et les foies jaunes, un livre qu'ils ont pu étudier en classe.
Ils ont aimé: Vincent : « J'ai bien aimé parce que l'histoire se finit bien et qu'il y a une petite histoire d'amour. »Yannick : « J'ai bien aimé l'histoire mais heureusement que le père de plume de bison était là. Ils ont peut-être pris des risques mais l'histoire était très intéressante. »
Ils n'ont pas aimé:Anaïs : « Non, je n'ai pas aimé le livre car il y avait du trafic d'animaux et d'autres choses pas très bien. » »Charly : « Je n'ai pas aimé l'histoire parce que tout ça ne peut pas se produire en vrai et que c'est pas très bien raconté. »
Ils ont un avis partagé:Licia : « Oui et non. Oui pour le suspens des premiers chapitres et non car les derniers sont trop ennuyants. »Manon: « Je l'ai bien aimé car c'est un livre d'aventure et j'aime les livres d'aventure. Je ne l'ai pas aimé car il y avait des choses que je ne comprenais pas. J'ai eu du mal à tout comprendre. »
DIVERTISSEMENTS Jeux d'écriture
Ecris un texte sans la lettre e:Un lapin tout blanc a pris son fusil. Il courut jusqu'à son pays. (Matthias)Manon fait du français. Jonas va au parc municipal. Anaïs prit un fusil. Licia mit un pull blanc.(Manon) Anaïs va voir sa grand-maman. (Vincent)
Ecris un texte avec le plus souvent la lettre t:Tous les jours, Tom rentre son VTT et va jouer sur la terre. Il traîne un petit peu. Il trouve sur le chemin une petite pièce d'argent et plus loin sur la plage, il voit une petite tortue. (Valentin)Tu as toujours ta tête triste! Ah! Tu trouves? Tu t'es pourtant pas tellement fait mal. Trop fort le truc, je m'étais pourtant soigné. Or mais là, tu t'es fait une terrible bosse. (Licia)
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DIVERTISSEMENTSCharades
Mon 1er aide les oiseaux à voler.Mon 2ème est le contraire de beau.Mon 3ème est le petit de la biche.Mon tout vit dans la savane.Réponse: éléphant (ailes-laid-faon)
Mon 1er est un livre sacré.Mon 2ème est la 9ème lettre de l'alphabet.Mon 3ème est le contraire de bas.Mon 4ème se boit à 5 heures à Londres.Mon 5ème est une coiffure et en même temps la partie arrière du corps de l'animal.Mon tout est un meuble qui sert à ranger mon premier.Réponse: bibliothèque (bible-i-haut-thé-queue)
Manon et Maëlys
Poésie
Les volcans
Des volcans, il y en a des centainesUne montagne au côté des plainesMais sous le soleil d'orParfois celui-ci s'endortMais quand il se réveilleIl crache des pierres brûlantesCelles-ci sortent de la terreDe son milieu, de son centre.
Licia et Mélanie
Blagues
Tandis qu'il circule sur une autoroute, un automobiliste entend un appel à la radio: « Soyez très prudent, on nous signale une voiture roulant en sens inverse! »L'automobiliste grogne:« Une voiture ? Des centaines plutôt!! »
Un homme se présente dans une entreprise pour trouver du travail:« Vous gagnerez 1000 euros au début et davantage plus tard.- Dans ce cas, je reviendrais plus tard! »
« Il n'y a que les idiots qui sont sûrs de tout.- Vous êtes sûr maître?- Oui absolument sûr. »
Anaïs, Licia et Valentin
RESUMEComment motiver les élèves afin que chacun participe à la vie de classe et construise
ses apprentissages? Combien d'enseignants se sont déjà posés et se posent encore cette
question? Le présent mémoire explore l'intérêt pédagogique du projet et son influence sur la
motivation des élèves en s'appuyant sur deux expériences vécues en maternelle et en cycle 3.
MOTS CLESmotivation ; projet ; groupe ; élève acteur ; donner du sens
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