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JOSÉ ACQUELINLE ZÉRO EST L’ORIGINE
DE L’AU-DELÀ LES HERBES ROUGES / POÉSIE
Le zéro, ce « collier du néant » comme l’appela Jean Cocteau. En indien, zéro veut dire vide, vacance. C’est devant le vide qu’a lieu la méditation appelée poésie, où « on entend parfois la respiration du silence/entre les expirations des bruits mentaux ». Un jour ou l’autre, on reçoit l’illumination. Dans ce moment, nous conseille le poète, « prends ton temps petit cœur ému/entre tes ventricules ébahis/et tes oreillettes abasourdies ».
Depuis toujours, la poésie de José Acquelin nous convie à nous éveiller « à la beauté/et au geste de l’éphémère ». Cette fois peutêtre plus résolument encore, puisque le zéro désigne aussi l’absence, la mort. « Bouffé par les mythes à ravages/ruiné par les fuites à cravates », comment l’homme feratil pour se libérer de luimême à temps pour mourir ? Rien de plus simple, nous répond le poète : « on ne remet pas la vie à plus tard/l’enfance de l’infini commence où tu es ».
Dans une attachante poésie en équilibre, suspendue entre travail spirituel et récréation poétique, Le zéro est l’origine de l’au-delà met fin au triptyque intitulé Critique de l’horizon pur. Dans un instant d’éternité, le long poème se tait, « pour que ma bouche n’en dise pas trop/en prononçant le mot zéro ».
Né à Montréal de parents occitans, José Acquelin est un poète-performeur, concepteur et animateur de soirées mêlant poésie et musique.
LE ZÉRO EST L’ORIGINE DE L’AU-DELÀ
DU MÊME AUTEUR
chez le même éditeur
L’oiseau respirable, poésie, 1995.
Là où finit la terre [1999], poésie, coll. « Territoires », 2006.
L’absolu est un dé rond (Critique de l’horizon pur*), poésie, 2006.
L’infini est moins triste que l’éternité (Critique de l’horizon pur**), 2009.
L’inconscient du soleil [2003] précédé de Chien d’azur [1992], poésie, coll. « Territoires », 2010.
chez d’autres éditeurs
Tout va rien [1987] suivi de Le piéton immobile [1990], poésie, Montréal, l’Hexagone, 2000.
Tarokado. Les clés interprétatives, essai poétique sur le tarot, avec Robert Cadot, Boucherville, Éditions de Mortagne, 1991.
L’orange vide. Pelures d’un journal, Montréal, Les Éditions des Intouchables, 1998.
L’épluche-œil. Nouvelles paupières d’un journal, Mont réal, Éditions du 42e parallèle, 2004.
Mexiquatrains, poésie, Québec, Le Lézard amoureux, 2005.
Personne ne sait que je t’aime, poésie, avec Martine Audet, musiques originales de Michel F. Côté, Montréal, Éditions Planète rebelle, 2006.
Il n’est sens que d’apprendre à mourir, poème, Montréal, Le Temps volé éditeur, 2007 (épuisé).
Suite à la fin de l’ouvrage
JOSÉ ACQUELIN
Le zéro est l’origine de l’au-delà
poésie
LES HERBES ROUGES
Critique de l’horizon pur
***
© 2011 Éditions Les Herbes rougesDépôt légal : Bibliothèque et Archives nationales du Québec, Bibliothèque nationale du Canada, 2011ISBN : 978-2-89419-450-8
Les Herbes rouges remercient le Conseil des arts du Canada, ainsi que la Société de développement des entreprises culturelles du Québec pour leur soutien financier.
Les Herbes rouges bénéficient également du Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres du gouvernement du Québec.
L’auteur remercie le Conseil des arts et des lettres du Québec pour son soutien à l’écriture de ce livre.
Les marques de commerce mentionnées dans cet ouvrage appartiennent à leurs pro-priétaires respectifs.
Tous les personnages et événements décrits dans cet ouvrage relèvent de la fiction. Une ressemblance avec des personnes qui existent ou qui auraient déjà existé serait fortuite. Une référence à des événements qui se sont déjà produits serait pure coïncidence.
Données de catalogage disponibles sur le site de Bibliothèque et Archives nationales du Québec.
Le cercle devrait être ainsi défini : c’est une figure décrite par toute ligne dont une extrémité est fixe et l’autre mobile.
Spinoza
Je ne sais pas ce que je suis,je ne suis pas ce que je sais :une chose, et pourtant aucune chose,un point infime et un cercle.
angeluS SileSiuS
Le vide serait rempli de particules fan-tômes, que les spécialistes appellent « fluctuations de point zéro » ou « éner-gie du vide ».
Mathieu grouSSon
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l’humilité est aussi la consciencede sa propre grandeurdans la petitesse de l’univers
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COMPLAINTE DE L’INFINI
le tempsoù l’on n’a pas le tempsest encore et surtout du temps
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LIBRE HORS CHAMP
à G. M.
allumons la mortau lieu de l’alourdirnous pas que des obligésà l’endroit du temps
nous porteurs d’oseux minéraux blancsquand serre tant l’âgequ’il faut passer la main
à ce qui n’en a pasqui pourtant nous lesa donnés en doigtset gestes à l’an vert
nous fûmes jeunesmaintenant nuagesnous traversons les yeuxde ceux qui nous liront
nous serons offaphones pas d’écransmais riches du plus-rien-à-prouver moins tout
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nous voilà onpleins gaz sans mot billefleurs de mémoire nueset panthères célestes
sorties de la gibecière
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STOCKAGE DES CONFORTS
quelle est la différenceentre le sommeil éternelet la somnolence quotidienne
la même qu’entrel’orchidée de la vacanceet la narcose de l’opinion
une triple affinité les reliel’absence au corpsl’inanité du cœuret l’oreiller de l’esprit
le mutisme continue
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UN CAILLOU DANS LE CHOU
il faut savoir ce qu’on ne vaut pasavant de valoir ce qu’on ne sait pasil faut connaître ce qu’on ne vit pasavant de vivre ce qu’on ne connaît pas
après on voit bien avant les regardsplus profond derrière les paupièresque vivre ne vaut absolument riensi on ne connaît pas ce qu’on sait
si on n’existe que dans le falloirsi on n’insiste que pour êtresi on ne veut que pour avoirnotre cœur est moins libre qu’une pierre
les briques ont la nostalgiedes pierres qu’elles furent
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L’ÉCHELLE DES FRANCHISES
une fois le jardin arrivé à son apexles plus beaux sourires ne me viennent pasdes fleurs forcées que l’on me consentmais de ceux avec qui j’ai dépassé la terre
tant ne croient pas aux bourgeons des nuagesprennent les néons pour modèles stellairestant croupissent de virer en toupies des storesqu’on en néglige l’adresse des pissenlits
le printemps fait de nous des ronds d’ailesl’été assouplit les passions oubliez les raisonsl’automne rappelle à la maison des penséesl’hiver blanchit la lumière par le pur du froid
une fois atteinte la station orbitale du hibounos os polis par les marées de taupesnotre idée de l’âme laminée par les objetsil reste le mouvement naïf des lèvres oculaires
pour voir l’honnêteté du soleil à nous aveugler
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CORPS VIDÉ
l’humain est plus dur pour lui-mêmeque n’importe quel roc envers sa matièreje ne fermerai jamais cette minuscule porte de sortie :la beauté est l’unique évidence
ce qui est lourd tombe plus vitece qui est léger s’attarde à la terrece qui marche fixe l’horizontalce qui s’arrête lève la tête
quand le cœur cogne à la vitre des yeuxpour mieux sortir de nous et du tempsil faut le prendre dans les mainsle donner aux suivants
parfois je remonte sur la montagneune corneille m’y répète : ouais ouais ouaistu as le droit de ne plus être visibleon peut même quitter ce qu’on croit
être la mémoire de l’avenirc’est avoir une peur à la boutonnièreun cordon à l’ombilicet une basse idée de ce qu’on n’est pas
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le temps est toujours une insulteà la liberté annoncée de l’espacepeut-on trop vivresi ce n’est par insuffisance
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L’UNIQUE EST NÉO
on ne rebâtit pas un arbreun matin ne se refait paspas plus qu’un poèmeou un être vieillissantun amour ou un moineon ne peut les attendres’ils sont déjà làon n’immobilise pas leur passageils n’ont pas la patience du mobilierl’obéissance au râtelierla clarté du concevablela raison des rêvesc’est la gloire anonymede l’éruption qui nous transformela marche imprévisiblede l’usine du mondequi invente un sentierpour quitter l’autorouteil peut pleuvoir dans les regardsparce qu’il fait trop beauil y en a beaucoupqui attrapent la grippedans la fournaise de la passiontraîneurs d’hivers sous les tropiquesils ont la fièvre du froid qu’ils sontglaçons éclatant dans la soupe
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toujours aussi primordialede ce qui n’arrivequ’une seule fois
Éditions Les Herbes rougesC.P. 48880, succ. OutremontMontréal (Québec) H2V 4V3
Téléphone : 514 279-4546
Document de couverture : Le zéro est l’origine de l’au-delà (détail), collage de l’auteur, 2010
Distribution : Diffusion Dimedia inc.539, boulevard Lebeau
Montréal (Québec) H4N 1S2Téléphone : 514 336-3941
Diffusion en Europe : Librairie du Québec30, rue Gay-Lussac
75005 Paris (France)Téléphone : (01) 43-54-49-02
Télécopieur : (01) 43-54-39-15
Cet ouvrage a été achevé d’imprimersur les presses de Marquis imprimeur
à Cap-Saint-Ignace en avril 2011pour le compte des
Éditions Les Herbes rouges
Imprimé au Québec (Canada)
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JOSÉ ACQUELINLE ZÉRO EST L’ORIGINE
DE L’AU-DELÀ LES HERBES ROUGES / POÉSIE
Le zéro, ce « collier du néant » comme l’appela Jean Cocteau. En indien, zéro veut dire vide, vacance. C’est devant le vide qu’a lieu la méditation appelée poésie, où « on entend parfois la respiration du silence/entre les expirations des bruits mentaux ». Un jour ou l’autre, on reçoit l’illumination. Dans ce moment, nous conseille le poète, « prends ton temps petit cœur ému/entre tes ventricules ébahis/et tes oreillettes abasourdies ».
Depuis toujours, la poésie de José Acquelin nous convie à nous éveiller « à la beauté/et au geste de l’éphémère ». Cette fois peutêtre plus résolument encore, puisque le zéro désigne aussi l’absence, la mort. « Bouffé par les mythes à ravages/ruiné par les fuites à cravates », comment l’homme feratil pour se libérer de luimême à temps pour mourir ? Rien de plus simple, nous répond le poète : « on ne remet pas la vie à plus tard/l’enfance de l’infini commence où tu es ».
Dans une attachante poésie en équilibre, suspendue entre travail spirituel et récréation poétique, Le zéro est l’origine de l’au-delà met fin au triptyque intitulé Critique de l’horizon pur. Dans un instant d’éternité, le long poème se tait, « pour que ma bouche n’en dise pas trop/en prononçant le mot zéro ».
Né à Montréal de parents occitans, José Acquelin est un poète-performeur, concepteur et animateur de soirées mêlant poésie et musique.
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