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MARKETBEAT
FRANCE
COMMERCES
1er Trimestre 2019
Demain est un autre jour
SOMMAIRE
01 Contexte économique 4
02 Baromètre du marché et des enseignes 5
03 Centres-villes 6
04 Centres commerciaux 7
05 Retail parks 8
06 Marché de l’investissement 9
07 Actualité réglementaire 10
08 Définitions 11
3Cushman & Wakefield | MarketBeat France Commerces 1er Trimestre 2019
FRANCE COMMERCES1ER TRIMESTRE 2019
Croissance PIB
Estimation 2019
+1,1 % (+1,5% 2018)(INSEE)
Evolution commerce spécialisé
+0,2 % Cumul T1 2019
(-3,3% 2018) (PROCOS)
Part des investissements
en commerces
17 % (14% 2018)
Taux de chômage
2018 : 8,9% (9,1% fin 2018)(Oxford Economics)
Consommation des ménages en biens
-1,8 % Février 2019
(+2,3% février 2018) (INSEE)
Part des centres commerciaux
12 % total investi en
commerces (9% 2018)
Climat des Affaires du commerce de détail
(Evolution mensuelle)
0,3 % Mars 2019
(-2,3% mars 2018) (INSEE)
Fréquentation des centres commerciaux
-1,5 % Cumul T1 2019
(-0,3% 2018) (CNCC)
4Cushman & Wakefield | MarketBeat France Commerces 1er Trimestre 2019
CONTEXTE ECONOMIQUERÉSILIENCE ET REGAIN DE CONFIANCE
Croissance trimestrielle du PIB en France, %c
Source : INSEE
Source : INSEE
Source : Oxford Economics
Taux de chômage en France métropolitaine, en %
Moral des ménages, indicateur mensuel
Eclaircies sur fond d’incertitudes
Issue tumultueuse du Brexit, coup de frein sur l’économie
chinoise et pression commerciale américaine sont autant
d’incertitudes pesant sur l’économie européenne. Dans ce
climat international houleux et face à la crise des gilets
jaunes, l’économie française s’est montrée
particulièrement résiliente avec une croissance au 4ème
trimestre 2018 de +0,3%, soit supérieure de 10 pdb à
celle de la zone euro (+0,2%). Les traditionnelles
livraisons aéronautiques et navales de fin d’année ont
assurément soutenu le commerce extérieur et ce pour la
troisième année consécutive. Sous l’effet d’une politique
budgétaire plus expansionniste que prévue, la demande
intérieure devrait en 2019 s’imposer comme le principal
moteur de la croissance française. En effet, la hausse de
pouvoir d’achat des ménages induite à la fois par la
progression des salaires réels et les mesures d’urgence
annoncées en décembre, devraient stimuler la
consommation des ménages (+0,5% attendus au 1er
trimestre 2019), ce qui devrait palier en partie les
incertitudes quant à l’issue du conflit social actuel.
Un trimestre aura suffi à gommer la chute brutale de
décembre des indices du climat des affaires et du moral
des ménages (96 points à fin mars). En retrouvant des
niveaux proches de ceux du 3ème trimestre 2018, ils
restent tous deux bien orientés et tempèrent ainsi les
inquiétudes concernant les perspectives 2019 pour le
secteur des commerces.
Taux de chômage sur piste verte !
Les créations d’emplois dépendent avant tout des carnets
de commande et à fortiori des perspectives de
croissance. Ainsi, la décélération de croissance de
l’année 2018 (1,5% contre 2,3% en 2017) a conduit à
diviser de moitié le nombre de créations nettes d’emplois :
149 600 pour l’année 2018 contre 327 300 en 2017. Avec
85 000 créations d’emplois attendues au premier
semestre, 2019 devrait maintenir ce tempo modéré.
Devant les difficultés de recrutements, l’interim marque le
pas (-27 100 postes en un an) alors que les embauches
en CDI augmentent. En misant sur la prime à la qualité de
l’emploi, les entreprises espèrent en effet attirer des
profils rares en adéquation avec leurs besoins. Initiée en
2015, la lente décrue du taux de chômage devrait se
poursuivre. A horizon 2020, OXFORD ECONOMICS
prévoit ainsi un taux de chômage de 8,7% en France
métropolitaine - et 7,7% pour l’Ile-de-France - des chiffres
en pente douce comparativement à ceux de 2018 (9,1%
en France, 8,3% en Ile-de-France).
5Cushman & Wakefield | MarketBeat France Commerces 1er Trimestre 2019
Contre toutes attentes…
A l’issue de ce 1er trimestre 2019 et après 2 mois
consécutifs de défiance (Décembre et Janvier),
l’optimisme revient chez les chefs d’entreprise malgré les
tensions persistantes et les incertitudes liées au
mouvements des gilets jaunes. En dépit des samedis de
blocage des centres-villes et périphéries, l’indice de climat
des affaires du commerce de détail s’oriente à la hausse
depuis 2 mois (102,4 en Mars). La confiance réapparaît
progressivement avec un indice de perspectives générales
d’activité toujours négatif, mais en amélioration depuis 3
mois (-17,2 en mars 2019 vs -35,5 en décembre 2018).
Même si les actions hebdomadaires persistent depuis plus
d’une vingtaine de semaines, les mouvements semblent
perdre un peu d’ampleur, réduisant de ce fait l’impact
immédiat sur la fréquentation des commerces physiques.
Le feu passe à l’orange
Grand bénéficiaire de l’effet de la hausse du pouvoir
d’achat sur la reprise de la consommation, le commerce
spécialisé a repris de la vigueur en Février, à l’issue d’une
fin d’année pour le moins difficile. PROCOS annonçait une
reprise des ventes pour le commerce périphérique depuis
janvier, tendance en demi-teinte pour les commerces de
centre-ville, où le mois de mars à -2,9% a succédé à un
mois de février positif (+1,8%). Les centres commerciaux
sont les plus affectés en ce début d’année et notamment
les galeries de centre-ville (-6% en mars). La périphérie
semble pour l’instant tirer son épingle du jeu avec une
hausse cumulée au 1er trimestre de +0,5%, portée
principalement par les moyennes surfaces spécialisées
(+1,4%). Après une année 2018 préoccupante, les chiffres
de ce 1er trimestre s’annoncent rassurants pour démarrer
du bon pied une année chargée en défis politiques,
économiques et sociaux.
Choix des secteurs, secteurs de choix
Dans le détail, l’équipement de la maison et
particulièrement le bricolage et les meubles, affichent les
plus fortes hausses trimestrielles (respectivement +3,5% et
+3,1%). En équipement de la personne, les performances
sont plus mitigées entre une croissance trimestrielle de
près de 4% pour les chaussures et un compartiment textile
et habillement plus fragile (+0,7%). Le secteur des articles
de sport reprend de la vigueur en Mars après un mois de
Février difficile et termine le trimestre avec une baisse
cumulée de -3,1%. Ce secteur est talonné par l’horlogerie-
bijouterie qui affiche également un recul significatif de ses
performances sur les 3 premiers mois de l’année (-3,6%).
Plus globalement, le petit commerce a montré plus de
résilience que la grande distribution sur le 1er trimestre.
BAROMETRE DU MARCHE ET DES
ENSEIGNESENVIE D’OPTIMISME ?
Source : INSEE
Source : PROCOS
Perspectives générales d’activité et climat des affaires
du commerce de détail, indice
Activité du commerce spécialisé, cumul annuel en %
Evolution de l’indice des ventes du commerce de détail
spécialisé, en volume
Source : Banque de France
6Cushman & Wakefield | MarketBeat France Commerces 1er Trimestre 2019
Vases très communicants
L’extension des réseaux commerciaux à l’échelle
omnicanale rend plus étroite la frontière entre les critères
d’implantation en centres-villes et périphérie. C’est ainsi
que des enseignes périphériques en recherche de
nouvelles opportunités font leur apparition sur les rues
commerçantes. Nombreuses sont celles à avoir passé le
cap, en débutant souvent par les rues parisiennes : BUT,
BOULANGER, DECATHLON, LEROY MERLIN, KIABI et
très bientôt IKEA. Ces enseignes traditionnellement
implantées en retail-park en profitent pour tester de
nouveaux concepts sur des formats différents,
généralement plus réduits, leur permettant de conserver
des taux d’effort dans la lignée de leurs ratios
périphériques. Ce phénomène de « relocalisation »
n’exclut pas la fermeture de certains emplacements, à
l’heure où les flux sont déterminants et où la qualité d’une
implantation prévaut largement sur sa quantité.
Plus de 60% des transactions recensées au 1er trimestre
ont été réalisées en Ile-de-France dont 59% sur la
Capitale, un peu au-dessus de la moyenne de ces 5
dernières années (51%). Paris concentre la majorité des
transactions locatives à l’exception du secteur « food &
beverage », particulièrement dynamique en province avec
la commercialisation du projet de redéveloppement de la
« Gare du Sud » à Nice. Ce site devrait accueillir après
restructuration une vingtaine d’enseignes de restauration
pour une ouverture prévue à la fin du printemps. UNIQLO
poursuit sa percée en province avec l’inauguration d’un
nouveau magasin à Toulouse sur 1 200 m². A Paris, la rive
droite a concentré les trois quarts des transactions
notamment dans les 8ème et 17ème arrondissements avec la
reconfiguration du quartier des Batignolles. Le trimestre a
également été marqué par un évènement majeur sur
l’avenue des Champs-Elysées : l’inauguration du flagship
des GALERIES LAFAYETTE sur un positionnement
délibérément premium/luxe à destination de la clientèle
touristique.
Sac et ressac
Les artères n°1 à Paris et en régions affichent depuis
quelques mois des conditions locatives relativement
stables sur le format « boutique » (surfaces inférieures à
600 m²). En revanche, les négociations tendent à se
complexifier sur les grandes et moyennes surfaces,
pénalisées par un dimensionnement plus difficile à
rentabiliser, dans un contexte où l’offre est plus forte que
la demande. Les principales artères du commerce de luxe
échappent à ce phénomène grâce au dynamisme de ce
marché exclusif qui autorise des niveaux de valeurs
locatives particulièrement élevés prenant parfois en
compte des montants de cession significatifs.
CENTRES-VILLESCENTRES-VILLES AU COEUR DE L’ACTIVITE COMMERCIALE
Répartition en % des ouvertures en centre-ville en
France par activités en nombre, (1er Trim. 2019)
Source : Cushman & Wakefield
Source : Cushman & Wakefield
Répartition des ouvertures Paris/province au T1 2019, %
*Valeurs observées en m² ZA (suivant la Méthode Commune de Pondération des
surfaces).
Ces valeurs, exprimées hors taxes hors charges, s’entendent droit au bail
décapitalisé et réintégré.
Source : Cushman & Wakefield
Evolution des valeurs locatives artères n°1 par typologie
de surface, Paris
7Cushman & Wakefield | MarketBeat France Commerces 1er Trimestre 2019
Plus de peur que de mal
Les chiffres de fréquentation du CNCC font état d’un
premier trimestre en demi-teinte avec un recul de l’indice
cumulé à -1,5% comparé à -0,3% de la même période de
l’année dernière. Alors que les 2 premiers mois de l’année
se sont montrés plutôt convenables comparativement à
2018, grâce à une météo avantageuse en Février (99,3 vs
97,5 en 2018), le mois de Mars amorce une chute de -3%,
effet conjugué du retour à des températures hivernales, et
de la lassitude des consommateurs face au mouvement
des gilets jaunes. L’ouverture le dimanche apparaît cruciale
pour les commerçants en leur permettant, lorsque cela était
possible, de récupérer une partie du manque à gagner des
samedis perturbés. Du côté des chiffres d’affaires, Février a
affiché des signes de reprise sur l’ensemble des centres
commerciaux (+0,7%) après 3 mois consécutifs de recul.
Les performances sont toutefois inégales selon la force
d’attractivité des centres avec une résistance plus marquée
pour les pôles d’attraction régionale (indice 101,4 en
Février 2019).
Des centres qui ne veulent plus vieillir
En dépit d’un programme ambitieux pour 2019, les
inaugurations effectives devraient marquer le pas cette
année avec un taux de transformation attendu estimé au 1er
trimestre à moins de 70% pour les centres commerciaux
(80 % réalisé en 2018). Signes de la consolidation d’un
marché mature, les prévisions de créations sont en recul
significatif par rapport aux années précédentes, au profit
des extensions et rénovations d’actifs existants qui
devraient constituer la majorité des inaugurations de
l’année (71%). La première en date concerne l’extension du
centre commercial régional « Vélizy 2 » qui développe une
offre complémentaire de restauration et loisirs sur près de
20 000 m² au sein de son concept « Les Tables » 5 000 m²
de halles et un cinéma UGC. L’année devrait se poursuivre
par une vingtaine d’extensions portant sur des centres
commerciaux d’envergure (« Cap 3 000 », « Italik/Italie 2 »,
« UGC Parly 2 ») ainsi que sur une dizaine de galeries
d’hypermarchés en régions. Côté créations, l’ouverture de
« Lillenium » est prévue à l’automne sur 36 000 m²
commerciaux combinés à une offre tertiaire et hôtelière.
Plaisir attend également l’ouverture de son projet « Open
Sky sur 37 000 m².
Les tensions constatées sur les chiffres d’affaires se
confirment nettement à l’heure des négociations et
orientent les valeurs locatives à la baisse principalement
sur les typologies de centres commerciaux ne bénéficiant
pas de locomotives solides ni d’une attractivité régionale.
L’écart continue ainsi de se creuser entre les meilleurs
actifs d’envergure supra-régionale et le reste du marché.
CENTRES COMMERCIAUXLE PARC ET LES LIVRAISONS A VENIR
Répartition des surfaces inaugurée en centres
commerciaux, en % de m²
Fréquentation mensuelle des centres commerciaux
Source : CNCC
*prévisions
Source : Cushman & Wakefield
Source : Cushman & Wakefield
Valeurs locatives prime centres commerciaux, €/m²/an
(hors DAB / DE) –150 à 200 m² en équipement de la
personne
8Cushman & Wakefield | MarketBeat France Commerces 1er Trimestre 2019
Pluie de m² en stock
Le programme des ouvertures de retail parks et parcs
d’activités périphériques est encore très ambitieux pour
2019, frôlant de près le niveau de m² anticipés au début de
l’année dernière avec une cinquantaine de projets (70
estimés en 2018). Le taux de transformation, en constante
diminution depuis quelques années sur cette typologie
commerciale, est évalué à moins de 60%, en raison du
report ou de l’annulation de nombreux projets à mesure
que les mois passent. Comme pour les centres
commerciaux, on assiste à une réduction de la part des
créations au profit des extensions et rénovations qui
représentent à ce stade environ 20% de la totalité des
prévisions de l’année soit le double de l’année passée.
Ce 1er trimestre a été très calme du côté des inaugurations
de retail parks et parcs d’activités commerciales. Citons la
restructuration de l’ancien site occupé par LEROY
MERLIN à Saint-Berthevin en périphérie de Laval (53), qui
laisse la place à un petit retail park de 12 000 m² abritant 9
enseignes dont LA HALLE, BESSON CHAUSSURES et
BLACK STORE.
Plusieurs projets devraient voir le jour en 2019 sur des
formats intermédiaires entre 10 000 et 25 000 m², localisés
principalement en régions. On compte également une
trentaine de projets portant sur des petites surfaces
(inférieures à 10 000 m²) qui se développeront à proximité
d’une galerie d’hypermarché existante. Sont prévues les
inaugurations de deux programmes d’envergure sur des
surfaces aux alentours de 30 000 m² : la 2ème phase du
retail park « Eden » à Servon menée par APSYS, et
« Open Sky » à Buchelay, développé par LA COMPAGNIE
DE PHALSBOURG. L’ensemble de ces nouvelles
réalisations s’appuie sur une meilleure qualité de bâti et de
merchandising, renforçant l’image des retail parks de
nouvelle génération.
Une affaire de marques
L’année 2019 offre un avenir prometteur pour les centres
de marques au vu des surfaces supplémentaires en
attente d’inauguration. En Ile-de-France, le centre
« Paddock » développé par FIMINCO à Romainville
devrait ouvrir ses portes à l’automne au sein de la ZAC de
l’Horloge. Implanté sur plus de 20 000 m², ce site vise une
clientèle touristique en particulière asiatique, tandis que
l’inauguration de la première phase de « Viaduc Village »
(7 500 m²) à La Cavalerie a été reportée à l’été.
L’activité de ce segment devrait se poursuivre à court
terme avec un pipeline de plus de 100 000 m² à horizon
2021.
RETAIL PARKSLE PARC ET LES LIVRAISONS A VENIR
Répartition des livraisons de retail parks par type de
projet, %
*prévisions
Source : Cushman & Wakefield
Source : Cushman & Wakefield
Valeurs locatives de marché moyennes retail parks,
€/m²/an, T1 2019 (hors DAB / DE)
Ouvertures de centres de marques, en milliers de m²
Source : Cushman & Wakefield
Tranche de surface Boîtes Retail park Trend
0 - 250 m² 200 – 250 230 – 300
251 - 500 m² 180 – 220 200 – 250
501 - 900 m² 150 – 160 180 – 200
901 - 1 300 m² 140 – 180 150 – 190
1 301 -2 000 m² 120 – 130 140 – 170
2 001 - 3 000 m² 70 – 100 100 – 130
Plus de 3 000 m² 60 – 90 70-100
9Cushman & Wakefield | MarketBeat France Commerces 1er Trimestre 2019
Sans tambours ni trompettes
Le 1er trimestre 2019 a été marqué par une légère décrue
des volumes investis en immobilier de commerce par
rapport à 2018 (-13%). Avec près de 630 millions d’euros
transactés sur les 3 premiers mois, l’année 2019
commence sans euphorie mais néanmoins de façon
honorable. Si l’on considère l’ensemble du marché de
l’investissement en immobilier banalisé, la part du
compartiment commerce (17%) retrouve son niveau de
2016, cependant en-dessous de la moyenne décennale
(20%).
Cette performance tient à un nombre relativement réduit
d’opérations (une trentaine contre 55 en 2018 et 40 en
moyenne sur les 10 dernières années), marquées par la
conclusion d’une seule transaction significative d’un
montant supérieur à 100 millions d’euros. Le GROUPE
CASINO poursuit son programme de désinvestissements
par la cession, outre plusieurs ventes à utilisateurs, d’un
portefeuille de 26 magasins à FORTRESS INVESTMENT
pour près de 400 millions d’euros, soit plus de la moitié du
montant total investi ce trimestre. Cette transaction a ainsi
gonflé la part dédiée aux actifs à dominante alimentaire à
66% du total, aux dépens des actifs de pied d’immeuble
dont la part en volume est passée de 44% en 2018 à 9%
seulement à l’issue du 1er trimestre. Ce segment a
néanmoins concentré la majorité des opérations en
nombre, portant essentiellement sur des petits volumes
avec près de 80% des opérations réalisées.
D’autres portefeuilles sont venus alimenter le volume
investi ce trimestre et notamment la vente du portefeuille
« Canyon » par CEETRUS pour près de 50 millions
d’euros de lots de copropriété en centres commerciaux et
retail park. La conclusion de ces opérations d’actifs
périphériques a ainsi redynamisé le marché régional, en
légère perte de vitesse depuis 2018.
La fin d’un déni…
L’effet de dilatation des taux annoncé depuis quelques
mois conduit à une hyperpolarisation du marché et des
actifs selon la qualité et la sécurité de leurs revenus.
L’observation des niveaux de renouvellements constitue
actuellement le meilleur indicateur de la bonne santé d’un
actif commercial et permet de distinguer ainsi un écart
significatif entre la stabilité des actifs prime, et la correction
qui s’opère sur les actifs fragilisés par le déclin avéré des
chiffres d’affaires. Ainsi en centres commerciaux, on
observe sur les galeries d’hypermarché des corrections
pouvant dépasser 100 pdb. Les retail parks de nouvelle
génération ainsi que les artères n°1 de pied d’immeuble
affichent pour l’instant de plus grands signes de résilience.
MARCHE DE L’INVESTISSEMENTHYPERPOLARISATION DU MARCHE
Investissement en commerce, milliards d’euros
Source : Cushman & Wakefield
Part du commerce dans les investissements en France,
milliards d’euros
Source : Cushman & Wakefield
Taux de rendement prime, %
Source : Cushman & Wakefield
10Cushman & Wakefield | MarketBeat France Commerces 1er Trimestre 2019
ACTUALITE REGLEMENTAIRECENTRES-VILLES TOUJOURS…
Loi ELAN et ORT en bref…
L’ORT (Opération de Revitalisation de Territoire) se
matérialise par une convention signée a minima entre
l’intercommunalité, sa ville principale, d’autres communes-
membres volontaires, l’État et ses établissements publics.
Les missions des ORT:
• Renforcer l’attractivité commerciale en centre-ville
• Favoriser la réhabilitation de l’habitat
• Mieux maîtriser le foncier
• Faciliter les projets à travers des dispositifs
expérimentaux
Durée: 5 ans minimum
Périmètre de la stratégie territoriale: tout ou partie de
l’intercommunalité signataire.
Secteur d’intervention: au minimum le centre de la ville
principale. Ce secteur délimitera les suspensions et les
dérogations.
Les actions: au minimum des actions d’amélioration de
l’habitat
Les acteurs: comité de pilotage local associant l’ensemble
des partenaires publics et privés concernés.
A noter: les 222 territoires du programme national
« Action Coeur de Ville » pourront très rapidement
transformer leur convention existante déjà signée en
convention ORT.
Les spécificités en matière d’aménagement
commercial:
• Suspension possible des projets commerciaux
périphériques
• Droit de préemption urbain renforcé
• Dérogation d’AEC pour les commerces de centre-ville
totale ou partielle (possibilité d’appliquer des seuils en
fonction des secteurs), et pour les projets mixtes (surface
de vente des commerces <1/4 surface de plancher en
habitation)
• Réaménagement des espaces publics
Les mesures et application
Demandes d’AEC
• Modification des critères d’AEC (application
immédiate).
• Analyse d’impact: entrée en vigueur après décret
d’application. Habilitation des organismes en charge
des études et des certificats (après décret).
• Démonstration anti-friche à réaliser par le pétitionnaire
(après décret).
Modification des procédures des Commissions
• Composition des CDAC : intégration d’un membre des
Chambres Consulaires (CCI ou CMA), non votants
(après décret).
• Audition en CNAC d’un membre de la CDAC si
recours (application immédiate).
Autres modifications:
• Application immédiate: durée de validité de la
modification substantielle, augmentation seuil AEC
pour ouverture au public après 3 ans inexploités (1
000 à 2 500 m²),
• Après décret: clause de revoyure en CNAC sans
passer par CDAC, etc.
Renforcement des dispositifs de contrôle postérieurs
à l’AEC
• Durcissement des modalités de démantèlement lors
d’une cessation d’activité, afin d’éviter les friches
commerciales (après décret).
• Conformité AEC: certificat de conformité à
communiquer au préfet 1 mois avant ouverture au
public avec sanctions si non-conformité, nécessité
d’un décret au Conseil d’Etat (après décret).
Equité entre commerce physique et e-commerce : la Taxe GAFA
A défaut de consensus européen sur la taxation des services numériques, plusieurs pays dont la France mettent en place leur
propre « taxe GAFA ». Ce projet de loi vient d’être adopté en 1ère lecture à l’Assemblée Nationale.
Près d’une trentaine d’entreprises seraient concernées par cette taxe en France, à savoir celles dont les chiffres d'affaires
annuels obtenus pour les services numériques sont supérieurs à 750 millions d'euros à l'échelle mondiale et 25 millions d'euros
à l'échelle de la France. Le montant de la taxe est calculé en appliquant un taux de 3 % sur le chiffre d'affaires réalisé en
France sur la publicité ciblée en ligne, la vente de données à des fins publicitaires et la mise en relation des internautes par les
plateformes.. Il s’agit d’un premier pas significatif qui pourrait permettre de relancer le moteur fiscal européen.
11Cushman & Wakefield | MarketBeat France Commerces 1er Trimestre 2019
Centre commercial : Il se définit comme un ensemble
d'au moins 20 magasins et services ou totalisant une
surface commerciale utile (dite surface GLA) minimale de
5 000 m², conçu, réalisé et géré comme une entité.
Centres commerciaux super régionaux : Centres
commerciaux dont la surface GLA est supérieure à 80
000 m² et/ou totalisant au moins 150 magasins et services.
Centres commerciaux régionaux : Centres commerciaux
dont la surface GLA est supérieure à 40 000 m² et/ou
totalisant au moins 80 magasins et services.
CNCC : Le Conseil National des Centres Commerciaux
est l’organisation professionnelle française fédérant les
acteurs qui participent à la promotion et au développement
des centres commerciaux : promoteurs, propriétaires,
gestionnaires, enseignes, prestataires et groupements de
commerçants.
Commerce périphérique : Ensemble de points de vente
situés dans les zones suburbaines des agglomérations. Il
peut s’agir de centres commerciaux ou à thème, de retail
parks, de moyennes surfaces spécialisées en stand alone
ou de moyennes surfaces alimentaires. Le commerce
périphérique fait opposition au commerce de centre-ville.
Co-tenancy clause : clause spécifique dans les baux
commerciaux qui permet aux locataires d’un centre
commercial d'obtenir une compensation financière sous
forme de réduction de loyer dans le cas où certaines
enseignes phares quitteraient le centre, générant une
éventuelle perte de trafic.
Grands centres commerciaux : Centres commerciaux
dont la surface GLA est supérieure à 20 000 m² et/ou
totalisant au moins 40 magasins et services.
Indice de fréquentation des centres commerciaux :
Afin d’analyser les flux de fréquentation des centres
commerciaux, le CNCC suit, depuis octobre 2006, un
panel de près de 102 centres équipés d’un système de
comptage. Ce panel se compose de 4% de Centres
Commerciaux Régionaux, 53% de Grands Centres
Commerciaux et 23% de Petits Centres Commerciaux.
Indice de performance des centres commerciaux :
Analyse mensuelle des chiffres d’affaires des centres
commerciaux réalisée par le CNCC au niveau global, par
typologie de centres et par secteurs d’activités. Le panel,
réactualisé chaque année, comprend actuellement 180
centres et couvre 10 000 commerces.
Magasins d’usine: à l’origine un magasin attenant au lieu
de production vendant à prix réduits, des produits en fin de
série, d'une collection passée ou en sur-stockage.
L’appellation magasin d’usine a été précisément définie
par l’Article L310-4 du code du commerce:
« La dénomination de magasin ou de dépôt d’usine ne
peut être utilisée que par les producteurs vendant
directement au public la partie de leur production non
écoulée dans le circuit de distribution ou faisant l’objet de
retour. Ces ventes directes concernent exclusivement les
productions de la saison antérieure de commercialisation,
justifiant ainsi une vente à prix minoré».
Les centres commerciaux spécialisés ont tendance à
délaisser l’appellation de magasin d’usine au profit de
magasin de marques ou de centre ou village de
marques, définition commerciale qui n’a toutefois pas de
valeur juridique et assimile ce dernier à un commerce
classique.
Petits centres commerciaux : Centres commerciaux dont
la surface GLA est supérieure à 5 000 m² et/ou totalisant
au moins 20 magasins et services.
Retail park : Anglicisme du parc d’activités commerciales
qui se définit comme étant un ensemble commercial à ciel
ouvert, réalisé et géré comme une unité. Il comprend au
moins 5 unités locatives et sa surface est supérieure à 3
000 m² SHON (surface construite). Surface GLA : Surface
totale louée aux commerçants comprenant généralement
l’ensemble de cette surface (vente + réserve) sans
déduction de trémie ou poteau et calculée entre les axes
des murs mitoyens avec les parties privatives, et les nus
extérieurs des murs mitoyens avec les parties communes.
Ce sont les usages en matière de centres commerciaux.
Surface GLA : Surface totale louée aux commerçants
comprenant généralement l’ensemble de cette surface
(vente + réserve) sans déduction de trémie ou poteau et
calculée entre les axes des murs mitoyens avec les parties
privatives, et les nus extérieurs des murs mitoyens avec
les parties communes. Ce sont les usages en matière de
centres commerciaux.
Surface de plancher: remplace la SHON depuis le 1er
mars 2012. Somme des surfaces de plancher clos et
couvert sous une hauteur de plafond supérieure à 1,80
mètres. Elle est calculée à partir du nu intérieur des
façades.
Taux de rendement prime : Exprimé en %, ratio entre les
loyers hors charges et le prix d’acquisition AEM de l’actif
(Immeuble neuf ou restructuré, durée ferme d’engagement
longue). Rentabilité la plus basse observée au cours d’une
période donnée, après élimination des valeurs aberrantes
(occurrences inférieures à deux).
DEFINITIONS
DEFINITIONS
Disclaimer
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