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Physiologie Cardio-Vasculaire
DFGSM2
U.F.R. de Médecine de Montpellier – NîmesOctobre 2013
Michel Dauzat – Antonia Pérez-Martin
2
http://pathologie-cardiovasculaire.etud.univ-montp1.fr/
3
Physiologie Cardio-Vasculaire1. Organisation Générale
2. Le Cœur et le cycle cardiaque3. Volume Sanguin, Pression Sanguine
4. Le Cardiomyocyte5. Le Tissu Nodal
6. Loi de Starling, Force Ventriculaire, Boucle Pression / Volume
7. L’accord Cardio-Vasculaire, l’onde artérielle
8. La Microcirculation
9. La Cellule Musculaire Lisse Vasculaire10. La Fonction Endothéliale Vasomotrice
11. Le Contrôle Vasomoteur12. La Circulation Lymphatique
13. La Circulation Veineuse14. Fonction Cardiaque versus Fonction Vasculaire
4
1 - Organisation générale de l’appareil Cardio-Vasculaire
ArtèresVeines
Artérioles
Capillaires
Cœur
Respiration
Cellules
Diffusion ∼∼∼∼10 µm
Diffusion ∼∼∼∼0,5 µm
Retour
Distribution
Si les organismes vivants uni- ou pauci-cellulaires peuvent survivre en échangeant directement, par simple diffusion, oxygène et nutriments d’une part, dioxyde de carbone et déchets métaboliques d’autre part, avec leur environnement (notamment en milieu liquide), le temps nécessaire aux échanges par diffusion augmente en fonction du carré de la distance et devient donc incompatible avec un métabolisme normal chez les organismes plus volumineux. Chez les insectes, ce sont des petits tubes, les trachées, qui conduisent les gaz respiratoires à proximité des cellules. Chez les animaux de plus grande taille, un vecteur d’échanges est nécessaire : il est représenté par le sang, propulsé par le cœur, dans un réseau de distribution, constitué par les vaisseaux sanguins : l’ensemble forme l’appareil cardio-vasculaire.
5
1 - Organisation générale de l’appareil Cardio-Vasculaire
Respiration
Cellules
L’appareil cardio-vasculaire est interfacé avec l’environnement, par les poumons pour les échanges concernant les gaz respiratoires, par l’appareil digestif pour l’entrée des nutriments et l’élimination de certains produits par la bile et les sécrétions digestives, et par les reins pour l’élimination des déchets solubles.
6
1 - Organisation générale de l’appareil Cardio-Vasculaire
Cœur
Respiration
Cellules
Diffusion ∼∼∼∼0,5 µm
Au niveau des poumons, la distance séparant l’air contenu dans les alvéoles pulmonaires et les vaisseaux sanguins capillaires est inférieure à 1 µm, ce qui est tout à fait compatible avec des échanges rapides et efficaces par diffusion.
7
1 - Organisation générale de l’appareil Cardio-Vasculaire
Artères
Cœur
Respiration
Cellules
Diffusion ∼∼∼∼0,5 µm
Conduction
Distribution
Le sang oxygéné lors de son passage dans les poumons est ensuite propulsépar le ventricule gauche dans un réseau ramifié de distribution constitué par les artères, conduisant le sang jusqu’aux organes et tissus.
8
1 - Organisation générale de l’appareil Cardio-Vasculaire
Artères
Artérioles
Cœur
Respiration
Cellules
Diffusion ∼∼∼∼0,5 µm
ConductionDistribution
Résistanceajustable
A l’extrémité de ce réseau, les petites artères approvisionnant les tissus sont remarquables par l’épaisseur relative de la musculature de leur paroi, de sorte qu’elles jouent un rôle de contrôle des conditions circulatoires locales, permettant, selon que cette musculature se contraste (vasoconstriction) ou se relâche (vasorelaxation), respectivement de réduire ou accroître le débit sanguin : ce sont les artérioles.
9
1 - Organisation générale de l’appareil Cardio-Vasculaire
Artères
Artérioles
Capillaires
Cœur
Respiration
Cellules
Diffusion ∼∼∼∼10 µm
Diffusion ∼∼∼∼0,5 µm
ConductionDistribution
Résistanceajustable
Fait suite aux artérioles un fin réseau de très petits vaisseaux, richement interconnectés (« anastomosés »), les capillaires. Contrairement aux autres vaisseaux sanguins, les artérioles sont quasiment dépourvues de musculature, leur paroi, très fine, se limitant à un revêtement fait d’une couche unique de cellules (l’endothélium). A travers de cette paroi, les échanges entre le sang et liquide intercellulaire (ou liquide interstitiel) se font très facilement, par diffusion. Dans de nombreux tissus, la paroi des vaisseaux capillaires comporte en outre des orifices, ou « pores », permettant le passage de molécules non diffusibles.
10
1 - Organisation générale de l’appareil Cardio-Vasculaire
ArtèresVeines
Artérioles
Capillaires
Cœur
Respiration
Cellules
Diffusion ∼∼∼∼10 µm
Diffusion ∼∼∼∼0,5 µm
Retour
ConductionDistribution
Capacité
Résistanceajustable
A l’issue du réseau capillaire, le sang est collecté par de petites veines (ou « veinules »), qui se rassemblent pour former de plus larges veines, ramenant le sang vers le cœur. D’une façon générales, les veines sont des vaisseaux sanguins de diamètre plus large que les artères, et de paroi plus fine, plus facilement déformables. Ainsi, l’ensemble des veines constitue une sorte de réservoir sanguin, contenant environ les deux tiers du volume sanguin total.
11
1 - Organisation générale de l’appareil Cardio-Vasculaire
ArtèresVeines
Artérioles
Capillaires
Cœur
Respiration
Cellules
Diffusion ∼∼∼∼10 µm
Diffusion ∼∼∼∼0,5 µm
Retour
ConductionDistribution
Capacité
Résistanceajustable
L’appareil cardio-vasculaire est donc un circuit fermé, avec un réseau de conduction et distribution formé par les artères, un site de contrôle du débit sanguin local constitué par les artérioles, un site d’échanges par diffusion représenté par les capillaires, et un circuit de retour représenté par les veines, qui jouent aussi un rôle de réservoir sanguin.
12
1 - Organisation générale de l’appareil Cardio-Vasculaire
Tête, Cou
Membres supérieurs
Poumons
Bronches
Rate
Mésentère
TubulesGlomérules
Tronc, Pelvis
Membres inférieurs
Foie
Coronaires
Réseau ArtérielRéseau Veineux
L’appareil cardio-vasculaire est en réalité constitué de deux circuits : la circulation pulmonaire ou « petite circulation », et la circulation générale ou « systémique », disposées en série.
13
1 - Organisation générale de l’appareil Cardio-Vasculaire
Coeur
Le cœur comporte en fait deux parties : le cœur droit, qui propulse le sang dans la circulation pulmonaire, et le cœur gauche, qui le propulse vers la circulation systémique.
14
1 - Organisation générale de l’appareil Cardio-Vasculaire
Poumons
Poumons
Le sang ramené au cœur droit par les veines est ainsi propulsé par le ventricule droit dans l’artère pulmonaire, qui le distribuent aux poumons, où il est débarrassé du dioxyde de carbone et saturé en dioxygène. Les veines pulmonaires amènent ensuite ce sang fraîchement oxygéné vers le cœur gauche.
15
1 - Organisation générale de l’appareil Cardio-Vasculaire
PoumonsCerveau
Le ventricule gauche propulse alors ce sang oxygéné vers les différents organe, par un gros vaisseau unique, l’aorte, qui se divise en branches approvisionnant l’ensemble de l’organisme. Vers la tête et le cerveau, ce sont les artères carotides. Les veines qui drainent ces organes convergent vers la veine cave supérieure, qui rejoint le cœur droit.
16
Tête, Cou
Membres supérieurs
Poumons
Tête, Cou,
Membres Supérieurs
1 - Organisation générale de l’appareil Cardio-Vasculaire
Selon la même disposition, les artères subclavières approvisionnent les membres supérieurs et le cou.
17
1 - Organisation générale de l’appareil Cardio-Vasculaire Tête, Cou
Membres supérieurs
Poumons
Foie
Foie
Dans la partie inférieur du corps, l’aorte donne des branches en direction des principaux viscères de la cavité abdominale, notamment le foie par l’artère hépatique. Le sang veineux du foie rejoint, par la veine cave inférieure, le cœur droit.
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1 - Organisation générale de l’appareil Cardio-Vasculaire Tête, Cou
Membres supérieurs
Poumons
RateFoie
Rate
De la même façon, la rate est approvisionné en sang fraîchement oxygéné par l’artère splénique (ou liénale).
19
1 - Organisation générale de l’appareil Cardio-Vasculaire Tête, Cou
Membres supérieurs
Poumons
RateFoie
Rate
Veine Porte
Mais l’on constate là une première variante au schéma circulatoire général : le sang veineux provenant de la rate ne rejoint pas directement la veine cave inférieure, mais une veine intermédiaire, la veine porte, qui le conduit au foie.
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1 - Organisation générale de l’appareil Cardio-Vasculaire Tête, Cou
Membres supérieurs
Poumons
Rate
Mésentère
Foie
Mésentère
La même disposition concerne le tube digestif (estomac, duodénum, jéjunum, iléon, colon, rectum) et ses glandes : leur sang veineux rejoint aussi la veine porte, et parvient donc au foie. Celui-ci reçoit donc un double apport sanguin : du sang « artériel », par l’artère hépatique, et du sang « veineux », par la veine porte.
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Tête, Cou
Membres supérieurs
Poumons
Rate
Mésentère
TubulesGlomérules
Foie
1 - Organisation générale de l’appareil Cardio-Vasculaire
Reins : Artérioe Afférente
Les reins sont aussi le siège d’une disposition circulatoire particulière : ils reçoivent du sang « artériel » par les artères rénales,, lesquelles se divisent en branches successives, pour donner finalement des artérioles qui perfusent les glomérules (à l’échelle microscopique, les glomérules représentent les sites de filtration du sang produisant l’urine « primitive »).
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Tête, Cou
Membres supérieurs
Poumons
Rate
Mésentère
TubulesGlomérules
Foie
1 - Organisation générale de l’appareil Cardio-Vasculaire
Reins : Capillaire Glomérulaire
A l’artériole (« afférente ») parvenant au glomérule fait donc suite un capillaire (dit « glomérulaire »), puis une nouvelle artériole (« efférente »).
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Tête, Cou
Membres supérieurs
Poumons
Rate
Mésentère
TubulesGlomérules
Foie
1 - Organisation générale de l’appareil Cardio-Vasculaire
Reins : Artériole Efferente
Vient alors un nouveau capillaire, très long, qui chemine le long du tubule (site d’ajustement actif de la composition de l’urine). Il s’agit donc d’un dispositif « en série » : artériole – capillaire – artériole – capillaire – veinule.
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1 - Organisation générale de l’appareil Cardio-VasculaireTête, Cou
Membres supérieurs
Poumons
Rate
Mésentère
TubulesGlomérules
Tronc, Pelvis
Membres inférieurs
Foie
Tronc, Pelvis,
Membres Inférie
urs
Par contre, la disposition circulatoire est « classique » pour le tronc, le pelvis, et les membres inférieurs : les branches de l’aorte, notamment les artères iliaques, se ramifient pour approvisionner les os, les muscles, la peau et les organes de l’appareil urogénital, dont le sang veineux est collecté par des veines rejoignant la veine cave inférieure.
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1 - Organisation générale de l’appareil Cardio-Vasculaire Tête, Cou
Membres supérieurs
Poumons
Bronches
Rate
Mésentère
TubulesGlomérules
Tronc, Pelvis
Membres inférieurs
Foie
Circulation
Bronchique
La circulation pulmonaire elle-même comporte aussi une particularité anatomique : les poumons reçoivent du sang « veineux », pauvre en oxygène et riche en dioxyde de carbone, par l’artère pulmonaire, mais aussi du sang « artériel », riche en oxygène, par les artères bronchiques, issues de l’aorte.
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1 - Organisation générale de l’appareil Cardio-Vasculaire Tête, Cou
Membres supérieurs
Poumons
Bronches
Rate
Mésentère
TubulesGlomérules
Tronc, Pelvis
Membres inférieurs
Foie
Circulation
Bronchique
Le sang veineux de cette circulation bronchique rejoint essentiellement les veines pulmonaires, ce qui explique que le sang parvenant au cœur gauche ne soit plus totalement saturé en oxygène, puisque mélangé à un peu de sang veineux.
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1 - Organisation générale de l’appareil Cardio-Vasculaire Tête, Cou
Membres supérieurs
Poumons
Bronches
Rate
Mésentère
TubulesGlomérules
Tronc, Pelvis
Membres inférieurs
Foie
Coronaires
Circulation
Coronaire
Enfin, la circulation sanguine du cœur lui-même, ou circulation coronaire, présente aussi quelques particularités. Les artères coronaires naissent à l’origine de l’aorte, immédiatement après la valve, et le sang veineux coronaire gagne pour une part le cœur droit par le sinus veineux, mais pour une part aussi le cœur gauche, par de petites veines accessoires, ce qui contribue à « désaturer »encore un peu le sang dans le cœur gauche.
28
2 - Le Cycle Cardiaque
Veine Cave Supérieure
Veine Cave Inférieure
AorteArtère Pulmonaire
Atrium DroitAtrium Gauche
Veines Pulmonaires
Ventricule Droit
Ventricule Gauche
Valve Atrio-VentriculaireTricuspide
Valve Atrio-Ventriculaire
Mitrale
Valve Pulmonaire
Valve Aortique
Le cœur est un organe musculaire qui comporte donc deux parties : cœur droit et cœur gauche, et chacune de ces parties est elle-même subdivisée en deux cavités : l’atrium (anciennement appelé « oreillette ») et le ventricule, séparés par une valve, la valve atrio-ventriculaire. L’atrium droit reçoit le sang veineux de la circulation systémique, par la veine cave supérieure et la veine cave inférieure.
29
2 - Le Cycle Cardiaque
Diastole ventriculaire
Le fonctionnement du cœur est cyclique, alternant diastole (phase de repos) et systole (phase de travail). Si l’on considère le fonctionnement des ventricules, la diastole est principalement représentée par leur remplissage : des veines caves supérieure et inférieure vers l’atrium droit et de l’atrium droit vers le ventricule droit d’une part, des veines pulmonaires vers l’atrium gauche et de l’atrium gauche vers le ventricule gauche d’autre part.
30
2 - Le Cycle Cardiaque
Systole Ventriculaire
Lors de la systole ventriculaire, le ventricule droit se contracte, éjectant le sang qu’il contient dans l’artère pulmonaire, tandis que le ventricule gauche éjecte le sang dans l’aorte.
31
A
V
1
Remplissage Ventriculaire
A
V
2
Contraction iso-volumétrique0,500 s 0,035 s
A
V
3
Ejection Systolique0,300 s
A
V
4
Relaxation Iso-volumétrique0,080 s
2 - Le Cycle Cardiaque : 4 étapes
Diastole
Diastole
Systole
Systole
Le cœur droit et le cœur gauche étant chacun formés de deux cavités (atrium et ventricule), le cycle cardiaque comporte en fait quatre temps : le remplissage ventriculaire (à la fin duquel se produit la contraction de l’atrium), puis la contraction ventriculaire isométrique, l’éjection systolique, et la relaxation ventriculaire isovolumétrique.
32
2 - Le Cycle Cardiaque : 4 étapes
A
V
1
Remplissage Ventriculaire0,500 s
Volume ↗↗↗↗
Pression =
La première phase est le remplissage du ventricule avec le sang provenant de l’atrium. C’est un phénomène d’abord passif, suivant le gradient de pression car le ventricule est en phase de relaxation (réalisant une aspiration), puis actif, lorsque l’atrium se contracte.
33
A
V
2
Contraction iso-volumétrique0,035 s
2 - Le Cycle Cardiaque : 4 étapes
Volume ====
Pression ↑
La deuxième phase est celle de la contraction dite iso-volumétrique car le volume du ventricule ne change pas pendant cette brève période. En effet, dès que le muscle du ventricule se contracte, la pression dans la cavité augmente, refoulant la valve atrio-ventriculaire qui se ferme, alors que la valve de sortie du ventricule (donc valve aortique pour le ventricule gauche ou valve pulmonaire pour le ventricule droit) est encore fermée. Durant cette phase, la pression à l’intérieur du ventricule s’élève rapidement.
34
A
V
3
Ejection Systolique
0,300 s
2 - Le Cycle Cardiaque : 4 étapes
Volume ↘↘↘↘
Pression =
Lorsque, du fait de cette contraction, la pression dans la cavité ventriculaire dépasse la pression régnant, respectivement, dans l’aorte ou dans l’artère pulmonaire, la valve correspondante s’ouvre et le sang jaillit hors du ventricule : c’est la phase d’éjection systolique, durant laquelle le volume du ventricule diminue.
35
A
V
4
Relaxation Iso-volumétrique0,080 s
2 - Le Cycle Cardiaque : 4 étapes
Volume ====
Pression ↓
Lorsque la contraction ventriculaire se termine, la pression dans la cavité du ventricule commence à décroître et devient ainsi inférieure à la pression régnant dans l’aorte ou dans l’artère pulmonaire, de sorte que la valve correspondante se ferme, isolant à nouveau le ventricule : c’est la phase de relaxation iso-volumétrique, durant laquelle le volume du ventricule ne change pas tandis que la pression diminue. Cette phase se termine lorsque la pression sanguine dans le ventricule devient inférieure à la pression dans l’atrium, de sorte que la valve atrio-ventriculaire s’ouvre, et que commence une nouvelle phase de remplissage ventriculaire.
36
A
V
1
Remplissage Ventriculaire
A
V
2
Contraction iso-volumétrique0,500 s 0,035 s
A
V
3
Ejection Systolique0,300 s
A
V
4
Relaxation Iso-volumétrique0,080 s
2 - Le Cycle Cardiaque : 4 étapes
Diastole
Diastole
Systole
Systole
La pompe cardiaque fonctionne donc en quatre temps, dont deux (relaxation isovolumétrique et remplissage ventriculaire) constituent la diastole ventriculaire, et les deux suivants (contraction isovolumétrique et éjection systolique) constituent la systole.
37
3a – Grandeurs Physiques : L’activité Cardiaque dans le temps
0
100 Aorte
VentriculeGauche
Pression(mm Hg)
Phono-cardiogramme
B1 B2
P
Q
R
S
T
"Poum" "Ta"
Electro-cardiogramme
Le cycle de fonctionnement cardiaque se traduit par des variations de grandeurs physiques mesurables : pression sanguine dans le ventricule et dans les artères, traduction électrique de l’activité du cœur (électrocardiogramme), mais aussi bruits audibles au stéthoscope.
38
3a – Grandeurs Physiques : L’activité Cardiaque dans le temps
0
100
Pression(mm Hg)
1 3 42
Remplissage
Ventriculaire
Ces manifestations tangibles de l’activité cardiaque peuvent être présentées sur un graphique, en fonction des quatre phases du cycle : le remplissage ventriculaire,
39
3a – Grandeurs Physiques : L’activité Cardiaque dans le temps
0
100
Pression(mm Hg)
1 3 42
Contractio
n
Iso-
Voumétrique
La contraction isovolumétrique,
40
3a – Grandeurs Physiques : L’activité Cardiaque dans le temps
0
100
Pression(mm Hg)
1 3 42
Éjection
Systolique
L’éjection systolique,
41
3a – Grandeurs Physiques : L’activité Cardiaque dans le temps
0
100
Pression(mm Hg)
1 3 42
Relaxatio
n
Iso-
Voulémétrique
Et la relaxation isovolumétrique.
42
0
100
VentriculeGauche
3a – Grandeurs Physiques : L’activité Cardiaque dans le temps
Pression(mm Hg)
Dans le ventricule gauche, la pression sanguine augmente rapidement pendant la phase de contraction isovolumétrique, continue d’augmenter puis commence àdécroître pendant la phase d’éjection systolique, puis choit brusquement dans la phase de relaxation isovolumétrique pour atteindre un minimum à partir duquel s’ouvre la valve atrio-ventriculaire, et augmente modérément et progressivement pendant la phase de remplissage ventriculaire, avec un petit renforcement à la fin de cette phase lorsque survient la contraction de l’atrium. Dans le ventricule droit, la courbe d’évolution de la pression sanguine est identique, mais avec des valeurs environ 4 fois moindres.
43
0
100 Aorte
VentriculeGauche
3a – Grandeurs Physiques : L’activité Cardiaque dans le temps
Pression(mm Hg)
Dans l’aorte et dans les artères principales, la pression sanguine (dite « pression artérielle ») suit le décours de la pression ventriculaire gauche durant la phase d’éjection systolique, puisque la valve aortique est ouverte. Elle atteint une valeur maximale, dite « pression artérielle systolique », au cours de cette phase. Lorsque la valve aortique se ferme, la pression artérielle se désolidarise de la pression ventriculaire, et diminue progressivement, atteignant une valeur minimale, dite « pression artérielle diastolique », à la fin de la phase de contraction isovolumétrique, immédiatement avant que la valve aortique ne s’ouvre à nouveau.
Chez un sujet sain, la pression systolique est de l’ordre de 120 mm Hg, et la pression diastolique de l’ordre de 70 mm Hg.
44
0
100 Aorte
VentriculeGauche
Electro-cardiogramme
3a – Grandeurs Physiques : L’activité Cardiaque dans le temps
Pression(mm Hg)
L’électrocardiogramme est l’enregistrement des variations de potentiel électrique produites par l’activité cardiaque. Ces variations peuvent être captées à la peau, par des électrodes appliquées sur le thorax (dérivations dites « précordiales ») ou sur les membres (dérivations dites « périphériques »). Le cœur étant un muscle (le myocarde), donc constitué de cellules présentant, lors de leur contraction, une dépolarisation, la somme de ces dépolarisations et des repolarisations qui leur font suite est détectable à distance.
45
0
100 Aorte
VentriculeGauche
P
3a – Grandeurs Physiques : L’activité Cardiaque dans le temps
Pression(mm Hg)
Electro-cardiogramme
P : Dépolarisation Atriale
Le premier événement notable sur l’électrocardiogramme est une petite onde positive, l’onde P, traduisant la dépolarisation atriale.
46
0
100 Aorte
VentriculeGauche
P
Q
R
S
3a – Grandeurs Physiques : L’activité Cardiaque dans le temps
Pression(mm Hg)
Electro-cardiogramme
QRS : Dépolarisation Ventriculaire
Après un bref intervalle, survient une deuxième onde, plus ample, triphasique, le « complexe QRS », constitué d’une première onde négative (onde Q), suivie d’une grande onde positive (onde R) et d’une onde négative (onde S): ce « complexe » traduit la dépolarisation ventriculaire.
47
0
100 Aorte
VentriculeGauche
P
Q
R
S
T
3a – Grandeurs Physiques : L’activité Cardiaque dans le temps
Pression(mm Hg)
Electro-cardiogramme
R : Repolarisation Ventriculaire
Enfin, plus tardivement, s’enregistre une petite onde positive, l’onde T, marquant la repolarisation ventriculaire. L’électrocardiogramme est donc un outil non vulnérant d’observation de l’activité cardiaque, permettant de diagnostiquer d’une part les troubles de l’excitation des cellules musculaires cardiaques et de la conduction de cette excitation, et d’autre part les conséquences des troubles circulatoires coronaires, notamment en cas d’obstruction conduisant à la mort cellulaire : l’infarctus du myocarde.
48
0
100 Aorte
VentriculeGauche
Phono-cardiogramme
B1 B2
P
Q
R
S
T
"Poum" "Ta"
3a – Grandeurs Physiques : L’activité Cardiaque dans le temps
Pression(mm Hg)
Electro-cardiogramme
B1 : Contraction ventric
ulaire
Et fermeture des Valves AV
Les bruits du cœur sont une autre manifestation tangible de l’activité cardiaque. En posant l’oreille sur le thorax (ou, plus facilement, avec un stéthoscope), on peut entendre principalement deux bruits, respectivement décrits par les onomatopées « Poum » (bruit sourd) et « Ta » (bruit sec, plus claquant).
Le premier, dénommé « B1 », marque la contraction ventriculaire.
49
0
100 Aorte
VentriculeGauche
Phono-cardiogramme
B1 B2
P
Q
R
S
T
"Poum" "Ta"
3a – Grandeurs Physiques : L’activité Cardiaque dans le temps
Pression(mm Hg)
Electro-cardiogramme
B2 : Fermeture des Valves
Aortique & Pulmonaire
Le second, dénommé « B2 », marque la fermeture des valves aortique et pulmonaire.
50
0
10
100
1000
Aire
(cm
2)
0
30
15
Vites
se
moye
nne
(cm
/s) 0
50
100
Pre
ssio
n (m
m H
g)
Artères Art
ério
les
Cap
illai
res
Veinules VeinesPoumons
10% 10% 10% 5% 65%
VOLEMIECoeur
Pression Sanguine
Vitesse Circulatoire
Aire Vasculaire
Volume Sanguin
3b – Grandeurs Physiques : L’activité Cardiaque dans l’espace (systémique)
Nous venons d’examiner les variations, au cours du cycle cardiaque, des principales grandeurs physiques que sont la pression sanguine, l’activitéélectrique, et les bruits du cœur. Il convient d’examiner aussi la répartition des grandeurs physiques dans l’appareil cardio-vasculaire : pression, vitesse circulatoire sanguine, aire de section vasculaire, et volume sanguin.
51
0
10
100
1000
Aire
(cm
2)
0
30
15
Vites
se
moye
nne
(cm
/s) 0
50
100
Pre
ssio
n (m
m H
g)
Artères Art
ério
les
Cap
illai
res
Veinules VeinesPoumons
10% 10% 10% 5% 65%
VOLEMIECoeur
Pression Sanguine
Vitesse Circulatoire
Aire Vasculaire
Volume Sanguin
3b – Grandeurs Physiques : L’activité Cardiaque dans l’espace (systémique)
Poumons
Ces grandeurs physiques évoluent ainsi dans la circulation pulmonaire,
52
0
10
100
1000
Aire
(cm
2)
0
30
15
Vites
se
moye
nne
(cm
/s) 0
50
100
Pre
ssio
n (m
m H
g)
Artères Art
ério
les
Cap
illai
res
Veinules VeinesPoumons
10% 10% 10% 5% 65%
VOLEMIECoeur
Pression Sanguine
Vitesse Circulatoire
Aire Vasculaire
Volume Sanguin
3b – Grandeurs Physiques : L’activité Cardiaque dans l’espace (systémique)
Coeur
Les cavités cardiaques,
53
0
10
100
1000
Aire
(cm
2)
0
30
15
Vites
se
moye
nne
(cm
/s) 0
50
100
Pre
ssio
n (m
m H
g)
Artères Art
ério
les
Cap
illai
res
Veinules VeinesPoumons
10% 10% 10% 5% 65%
VOLEMIECoeur
Pression Sanguine
Vitesse Circulatoire
Aire Vasculaire
Volume Sanguin
3b – Grandeurs Physiques : L’activité Cardiaque dans l’espace (systémique)
Artères prin
cipales
Les artères,
54
0
10
100
1000
Aire
(cm
2)
0
30
15
Vites
se
moye
nne
(cm
/s) 0
50
100
Pre
ssio
n (m
m H
g)
Artères Art
ério
les
Cap
illai
res
Veinules VeinesPoumons
10% 10% 10% 5% 65%
VOLEMIECoeur
Pression Sanguine
Vitesse Circulatoire
Aire Vasculaire
Volume Sanguin
3b – Grandeurs Physiques : L’activité Cardiaque dans l’espace (systémique)
Artério
les
Les artérioles,
55
0
10
100
1000
Aire
(cm
2)
0
30
15
Vites
se
moye
nne
(cm
/s) 0
50
100
Pre
ssio
n (m
m H
g)
Artères Art
ério
les
Cap
illai
res
Veinules VeinesPoumons
10% 10% 10% 5% 65%
VOLEMIECoeur
Pression Sanguine
Vitesse Circulatoire
Aire Vasculaire
Volume Sanguin
3b – Grandeurs Physiques : L’activité Cardiaque dans l’espace (systémique)
Capillaire
s
Les capillaires,
56
0
10
100
1000
Aire
(cm
2)
0
30
15
Vites
se
moye
nne
(cm
/s) 0
50
100
Pre
ssio
n (m
m H
g)
Artères Art
ério
les
Cap
illai
res
Veinules VeinesPoumons
10% 10% 10% 5% 65%
VOLEMIECoeur
Pression Sanguine
Vitesse Circulatoire
Aire Vasculaire
Volume Sanguin
3b – Grandeurs Physiques : L’activité Cardiaque dans l’espace (systémique)
Veinules
Les veinules,
57
0
10
100
1000
Aire
(cm
2)
0
30
15
Vites
se
moye
nne
(cm
/s) 0
50
100
Pre
ssio
n (m
m H
g)
Artères Art
ério
les
Cap
illai
res
Veinules VeinesPoumons
10% 10% 10% 5% 65%
VOLEMIECoeur
Pression Sanguine
Vitesse Circulatoire
Aire Vasculaire
Volume Sanguin
3b – Grandeurs Physiques : L’activité Cardiaque dans l’espace (systémique)
Veines
Et enfin les veines.
58
Pression Sanguine
Vitesse Circulatoire
Aire Vasculaire
Volume Sanguin
3b – Grandeurs Physiques : L’activité Cardiaque dans l’espace (systémique)
0
10
100
1000
Aire
(cm
2)
0
30
15
Vites
se
moye
nne
(cm
/s) 0
50
100
Pre
ssio
n (m
m H
g)
Artères Art
ério
les
Cap
illai
res
Veinules VeinesPoumons
10% 10% 10% 5% 65%
VOLEMIECoeur
La pression sanguine, dont nous avons étudié les variations dans le ventricule et l’aorte, est « pulsée » dans les grosses artères, proches du cœur, variant entre un maximum (pression artérielle systolique) et un minimum (pression diastolique). L’amplitude de ces variations décroît progressivement lorsque l’on s’éloigne du cœur, tandis que la pression moyenne diminue aussi dans les artères de petit calibre, et, de façon plus marquée, dans les artérioles. Partant d’une pression moyenne d’environ 100 mm Hg à l’origine de l’aorte, il ne reste plus que 30 à 35 mm hg à la sortie des artérioles, c’est-à-dire à l’entrée des capillaires. A la sortie du réseau capillaire, la pression sanguine n’est plus que de 10 à 15 mm Hg, et elle est proche de 0 dans l’atrium droit. C’est donc de faible gradient (d’environ 15 mm Hg) qui permet, à lui seul, le retour du sang vers le cœur dans les veines.
59
Pression Sanguine
Vitesse Circulatoire
Aire Vasculaire
Volume Sanguin
3b – Grandeurs Physiques : L’activité Cardiaque dans l’espace (systémique)
0
10
100
1000
Aire
(cm
2)
0
30
15
Vites
se
moye
nne
(cm
/s) 0
50
100
Pre
ssio
n (m
m H
g)
Artères Art
ério
les
Cap
illai
res
Veinules VeinesPoumons
10% 10% 10% 5% 65%
VOLEMIECoeur
La vitesse d’écoulement du sang dans les vaisseaux (ou « vitesse circulatoire sanguine ») est maximale au niveau de l’orifice aortique (environ 100 cm/s en moyenne), et décroît au gré des divisions successives de l’arbre artériel, pour atteindre une valeur minimale, proche de 1 mm/s, dans le réseau capillaire, et augmenter ensuite progressivement, au gré des confluences veineuses, tout en restant inférieure à ce qu’elle est au niveau artériel car les veines sont plus nombreuses et plus larges que les artères au même ordre de division.
60
0
10
100
1000
Air
e (c
m2)
0
30
15
Vites
se
moy
enn
e (c
m/s
) 0
50
100
Pre
ssio
n (m
m H
g)
Artères Art
ério
les
Cap
illai
res
Veinules VeinesPoumons
10% 10% 10% 5% 65%
VOLEMIECoeur
Pression Sanguine
Vitesse Circulatoire
Aire Vasculaire
Volume Sanguin
3b – Grandeurs Physiques : L’activité Cardiaque dans l’espace (systémique)
L’aire de section vasculaire augmente au gré des divisions artérielles, et atteint une valeur maximale au niveau du réseau capillaire, pour diminuer ensuite sur le versant veinulaire et veineux, tout en restant plus large que sur le versant artériel au même ordre de division, puisque les veines sont plus nombreuses (deux veines pour une artère en périphérie) et plus large que les artères.
61
0
10
100
1000
Air
e (c
m2)
0
30
15
Vites
se
moy
enn
e (c
m/s
) 0
50
100
Pre
ssio
n (m
m H
g)
Artères Art
ério
les
Cap
illai
res
Veinules VeinesPoumons
10% 10% 10% 5% 65%
VOLEMIECoeur
Pression Sanguine
Vitesse Circulatoire
Aire Vasculaire
Volume Sanguin
3b – Grandeurs Physiques : L’activité Cardiaque dans l’espace (systémique)
Poumons : 10%
Le volume sanguin est réparti de façon inégale : la circulation pulmonaire contient environ 10% du volume sanguin total,
62
0
10
100
1000
Air
e (c
m2)
0
30
15
Vites
se
moy
enn
e (c
m/s
) 0
50
100
Pre
ssio
n (m
m H
g)
Artères Art
ério
les
Cap
illai
res
Veinules VeinesPoumons
10% 10% 10% 5% 65%
VOLEMIECoeur
Pression Sanguine
Vitesse Circulatoire
Aire Vasculaire
Volume Sanguin
3b – Grandeurs Physiques : L’activité Cardiaque dans l’espace (systémique)
Coeur : 10%
Les cavités cardiaques et gros vaisseaux du coeur environ 10% aussi,
63
0
10
100
1000
Air
e (c
m2)
0
30
15
Vites
se
moy
enn
e (c
m/s
) 0
50
100
Pre
ssio
n (m
m H
g)
Artères Art
ério
les
Cap
illai
res
Veinules VeinesPoumons
10% 10% 10% 5% 65%
VOLEMIECoeur
Pression Sanguine
Vitesse Circulatoire
Aire Vasculaire
Volume Sanguin
3b – Grandeurs Physiques : L’activité Cardiaque dans l’espace (systémique)
Artères : 10%
De même que le réseau artériel et artériolaire
64
0
10
100
1000
Air
e (c
m2)
0
30
15
Vites
se
moy
enn
e (c
m/s
) 0
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Pre
ssio
n (m
m H
g)
Artères Art
ério
les
Cap
illai
res
Veinules VeinesPoumons
10% 10% 10% 5% 65%
VOLEMIECoeur
Pression Sanguine
Vitesse Circulatoire
Aire Vasculaire
Volume Sanguin
3b – Grandeurs Physiques : L’activité Cardiaque dans l’espace (systémique)
Capillaires : 5%
Tandis que les capillaires n’en contiennent qu’environ 5%.
65
0
10
100
1000
Air
e (c
m2)
0
30
15
Vites
se
moy
enn
e (c
m/s
) 0
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Pre
ssio
n (m
m H
g)
Artères Art
ério
les
Cap
illai
res
Veinules VeinesPoumons
10% 10% 10% 5% 65%
VOLEMIECoeur
Pression Sanguine
Vitesse Circulatoire
Aire Vasculaire
Volume Sanguin
3b – Grandeurs Physiques : L’activité Cardiaque dans l’espace (systémique)
Veines : 65%
Le reste, soit environ 2/3 du volume sanguin total, se trouve donc dans le secteur veineux.
66
0
10
100
1000
Air
e (c
m2)
0
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Vites
se
moy
enn
e (c
m/s
) 0
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Pre
ssio
n (m
m H
g)
Artères Art
ério
les
Cap
illai
res
Veinules VeinesPoumons
10% 10% 10% 5% 65%
VOLEMIECoeur
Pression Sanguine
Vitesse Circulatoire
Aire Vasculaire
Volume Sanguin
3b – Grandeurs Physiques : L’activité Cardiaque dans l’espace (systémique)
Transition : Artérioles
Site de réglage de la résistance circulatoire
Au total, la transition de pression se situe au niveau des artérioles, qui constituent le site principal de résistance à l’écoulement sanguin. La pression artérielle diminue alors pour n’être plus que d’environ 32 mm Hg à l’entrée des capillaires.
67
0
10
100
1000
Air
e (c
m2)
0
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Vites
se
moy
enn
e (c
m/s
) 0
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Pre
ssio
n (m
m H
g)
Artères Art
ério
les
Cap
illai
res
Veinules VeinesPoumons
10% 10% 10% 5% 65%
VOLEMIECoeur
Pression Sanguine
Vitesse Circulatoire
Aire Vasculaire
Volume Sanguin
3b – Grandeurs Physiques : L’activité Cardiaque dans l’espace (systémique)
Capillaires
Site d’échanges
Du fait de leur nombre et de la surface totale considérable qu’ils représentent, mais aussi de la lenteur de l’écoulement sanguin à leur niveau, les capillaires constituent le site privilégié des échanges entre le sang et le liquide interstitiel.
68
Pression Sanguine
Vitesse Circulatoire
Aire Vasculaire
Volume Sanguin
3b – Grandeurs Physiques : L’activité Cardiaque dans l’espace (systémique)
0
10
100
1000
Air
e (c
m2)
0
30
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Vites
se
moy
enn
e (c
m/s
) 0
50
100
Pre
ssio
n (m
m H
g)
Artères Art
ério
les
Cap
illai
res
Veinules VeinesPoumons
10% 10% 10% 5% 65%
VOLEMIECoeur
Veines :
Réservoir à capacité variable
Les veines représentent un réservoir sanguin, permettant de stocker du sang ou d’en puiser en fonction des besoins de l’organisme.
69
4 - Le Cardiomyocyte : Potentiels d’Action
Les Cardiomyocytes : contractiles Ou automatiques
Le cœur est un muscle disposé sur une armature fibreuse séparant les atria des ventricules. Ce muscle se contracte non pas en réponse à une commande nerveuse, mais de façon autonome et automatique. Cet automatisme est la conséquence d’une particularité fonctionnelle de certaines cellules musculaires cardiaques (ou cardiomyocytes), capables de déclencher spontanément une dépolarisation membranaire, dont un potentiel d’action, et, par conséquent, une contraction qui se propage aux cardiomyocytes voisins.
70
0
-100
-50
0 500 ms
Potentiel demembrane
(mV)
if
Ca++ 0
-100
-50
0 500 ms
Potentiel demembrane
(mV)
Na+
Ca++
4 - Le Cardiomyocyte : Potentiels d’Action
Myocyte ContractileMyocyte Automatique
Les mécanismes ioniques qui sous-tendent ce fonctionnement apparaissent clairement à l’observation comparative du potentiel de membrane des myocytes automatiques et des myocytes contractiles.
71
4 – L’automatisme cardiaque
0
-100
-50
0 500 ms
Potentiel demembrane
(mV)Myocyte Contractile
Le potentiel de membrane peut être représenté graphiquement avec le temps en abscisses et la différence de potentiel en ordonnées.
72
0
-100
-50
0 500 ms
Potentiel demembrane
(mV)
4 – L’automatisme cardiaque
Potentiel de repos stable
Myocyte Contractile
L’observation du potentiel de membrane des cardiomyocytes montre en effet deux modes de fonctionnement : pour la très grande majorité des cardiomyocytes, dits « contractiles », le potentiel de repos est stable, et le potentiel d’action (donc la contraction) ne survient qu’en réponse à une dépolarisation imposée « de l’extérieur », c’est-à-dire par une cellule voisine.
73
0
-100
-50
0 500 ms
Potentiel demembrane
(mV)
Na+
4 – L’automatisme cardiaque
Myocyte Contractile
Apparaît alors, par l’ouverture massive de canaux sodiques voltage-dépendants, une dépolarisation brutale : c’est la phase ascendante du potentiel d’action.
74
4 – L’automatisme cardiaque
0
-100
-50
0 500 ms
Potentiel demembrane
(mV)
Na+
Ca++
Myocyte Contractile
Cette phase rapide est suivie d’un plateau caractéristique (qui distingue le cardiomyocyte des myocytes du muscle strié squelettique). Ce plateau est dû àl’ouverture, plus lente et progressive, mais aussi plus durable, de canaux calciques. La dépolarisation du cardiomyocyte contractile est donc ainsi prolongée, de même que la contraction. Elle est suivie d’une repolarisation.
75
Myocyte Automatique
0
-100
-50
0 500 ms
Potentiel demembrane
(mV)
4 – L’automatisme cardiaque
Le potentiel de membrane des cariomyocytes automatiques s’inscrit dans les même coordonnées.
76
0
-100
-50
0 500 ms
Potentiel demembrane
(mV)
if
4 – L’automatisme cardiaque
Potentiel de repos instable
Myocyte Automatique
Na+
La première différence est que le potentiel de repos n’est pas stable : il présente une dérive progressive, la “dépolarisation diastolique spontanée”, due à un courant entrant de sodium, le courant if, qui conduit inexorablement le potentiel de membrane jusqu’à un seuil à partir duquel s’ouvrent des canaux voltage-dépendants.
77
0
-100
-50
0 500 ms
Potentiel demembrane
(mV)
if
Ca++
4 – L’automatisme cardiaque
Myocyte Automatique
Na+
Il s’agit de canaux calciques, d’ouverture progressive, donnant naissance à un potentiel d’action (de pente ascendante moins raide que pour le potentiel d’action du cardiomyocyte contractile).
78
0
-100
-50
0 500 ms
Potentiel demembrane
(mV)
if
Ca++
4 – L’automatisme cardiaque
Myocyte Automatique
Na+
Lui fait suite une repolarisation.
79
0
-100
-50
0 500 ms
Potentiel demembrane
(mV)
if
Ca++ 0
-100
-50
0 500 ms
Potentiel demembrane
(mV)
Na+
Ca++
4 - Le Cardiomyocyte : Potentiels d’Action
Myocyte ContractileMyocyte Automatique
Na+
C’est ainsi que, en raison de l’existence du courant if, le potentiel d’action apparaît spontanément sur le cardiomyocyte automatique, qui présente des potentiels d’actions dont la fréquence dépend de la pente de dépolarisation diastolique spontanée.
Le potentiel de membrane des cardiomyocytes automatiques et contractiles diffèrent donc à trois égards :
-Le potentiel de repos est stable dans le cardiomyocyte contractile, alors qu’il dérive dans le cardiomyocyte automatique.
-Le potentiel d’action du cardiomyocyte contractile comporte une dépolarisation très rapide due à l’ouverture de canaux sodiques voltage-dépendants (ce qui n’est pas le cas du myocyte automatique).
-Le potentiel d’action du cardiomyocyte contractile comporte un plateau de dépolarisation, de longue durée (qui n’existe pas pour le cardiomyocyte automatique).
80
5 – Le Tissu Nodal : Automatisme et ConductionVeine CaveSupérieure
Veine CaveInférieure
NoeudSino-Atrial
NoeudAtrio-
Ventriculaire
Faisceau deHis
BrancheDroite
BrancheGauche:
Ant.Post.
Fibres dePurkinje
Fibres dePurkinje
On appelle « tissu nodal » l’ensemble des cardiomyocytes automatiques. Il est disposé de façon précise au sein du muscle cardiaque.
81
5 – Le Tissu Nodal : Automatisme et Conduction
Un premier contingent se trouve dans la paroi de l’atrium droit, près de l’abouchement de la veine cave supérieure. C’est le « nœud sino-atrial », dont les cardiomyocytes sont ceux qui, au sein du tissu nodal, présentent la vitesse de dépolarisation spontanée la plus rapide. Leur potentiel d’action apparaît donc en premier, et cette dépolarisation se propage, de proche en proche, dans la paroi atriale. C’est donc le nœud sino-atrial qui impose sa cadence à l’ensemble du cœur.
82
Veine CaveSupérieure
Veine CaveInférieure
5 – Le Tissu Nodal : Automatisme et Conduction
On peut représenter la disposition du tissu nodal sur une coupe du cœur montrant atrium et ventricule à droite et à gauche, avec la cloison ou « septum »séparant le cœur droit du cœur gauche.
83
Veine CaveSupérieure
Veine CaveInférieure
NoeudSino-Atrial
Nœud Sino-Atrial
5 – Le Tissu Nodal : Automatisme et Conduction
Un premier contingent se trouve dans la paroi de l’atrium droit, près de l’abouchement de la veine cave supérieure. C’est le « nœud sino-atrial », dont les cardiomyocytes sont ceux qui, au sein du tissu nodal, présentent la vitesse de dépolarisation spontanée la plus rapide. Leur potentiel d’action apparaît donc en premier, et cette dépolarisation se propage, de proche en proche, dans la paroi atriale. C’est donc le nœud sino-atrial qui impose sa cadence à l’ensemble du cœur.
84
Veine CaveSupérieure
Veine CaveInférieure
NoeudSino-Atrial
1 m/s
1 m/s
5 – Le Tissu Nodal : Automatisme et Conduction
A partir du nœud sino-atrial, la dépolarisation se propage d’un cardiomyocyte contractile à l’autre à l’ensemble de la paroi de l’atrium droit et de l’atrium gauche, provoquant sa contraction. Elle approche ainsi une deuxième structure appartenant au tissu nodal : le nœud atrio-ventriculaire, situé dans l’épaisseur de la cloison musculaire qui sépare le cœur droit du cœur gauche, ou septum.
85
Veine CaveSupérieure
Veine CaveInférieure
NoeudSino-Atrial
0,05 m/s
5 – Le Tissu Nodal : Automatisme et Conduction
NoeudAtrio-
Ventriculaire
Squelette fibreux isolant
A l’approche du nœud atrio-ventriculaire, la dépolarisation, qui se déplaçait à une vitesse de l’ordre de 1 m/s, ralentit (comme avant un péage d’autoroute) àquelques cm/s. Il importe de noter que le nœud atrio-ventriculaire constitue le seul point possible de passage de la dépolarisation car atria et ventricules sont séparés par une cloison fibreuse encerclant les orifices cardiaques.
Le nœud atrio-ventriculaire, dont la cadence spontanée de dépolarisation est moins rapide que celle du nœud sinuso-atrial, reçoit donc la dépolarisation provenant de ce dernier avant d’avoir lui-même atteint son seuil de dépolarisation spontanée. Il se dépolarise donc à la cadence imposée par le nœud sino-atrial.
86
Veine CaveSupérieure
Veine CaveInférieure
NoeudSino-Atrial
NoeudAtrio-
Ventriculaire
Faisceau deHis
BrancheGauche:
Ant.
Faisceau de His
Rameau ventral
5 – Le Tissu Nodal : Automatisme et Conduction
A partir du nœud atrio-ventriculaire, la dépolarisation se propage rapidement dans un véritable réseau de conduction constitué par des cardiomyocytes automatiques disposés en un tronc principal, le faisceau de His, se divisant rapidement en branche droite et branche gauche. La branche gauche donne un rameau ventral,
87
Veine CaveSupérieure
Veine CaveInférieure
NoeudSino-Atrial
NoeudAtrio-
Ventriculaire
Faisceau deHis
BrancheGauche:
Ant.Post.
Branche Gauche:
Rameau dorsal
5 – Le Tissu Nodal : Automatisme et Conduction
Et un rameau dorsal.
88
Veine CaveSupérieure
Veine CaveInférieure
NoeudSino-Atrial
NoeudAtrio-
Ventriculaire
Faisceau deHis
BrancheDroite
BrancheGauche:
Ant.Post.
Faisceau de His
Branche Droite
5 – Le Tissu Nodal : Automatisme et Conduction
Il en est de même pour la branche droite.
89
Veine CaveSupérieure
Veine CaveInférieure
NoeudSino-Atrial
NoeudAtrio-
Ventriculaire
Faisceau deHis
BrancheDroite
BrancheGauche:
Ant.Post.3-5 m/s
5 – Le Tissu Nodal : Automatisme et Conduction
Dans le faisceau de His, la dépolarisation se propage à vitesse rapide, de 3 à 5 m/s.
90
Veine CaveSupérieure
Veine CaveInférieure
NoeudSino-Atrial
NoeudAtrio-
Ventriculaire
Faisceau deHis
BrancheDroite
BrancheGauche:
Ant.Post.
Fibres dePurkinje
Fibres dePurkinje
Fibres de Purkinje
5 – Le Tissu Nodal : Automatisme et Conduction
Au delà du faisceau de His, de fines ramifications du tissu nodal, les fibres de Purkinje, conduisent la dépolarisation à l’ensemble du muscle ventriculaire.
91
Veine CaveSupérieure
Veine CaveInférieure
NoeudSino-Atrial
NoeudAtrio-
Ventriculaire
Faisceau deHis
BrancheDroite
BrancheGauche:
Ant.Post.
0,5 - 1 m/s
Réseau dePurkinje
Réseau dePurkinje
0,5 - 1 m/s
5 – Le Tissu Nodal : Automatisme et Conduction
Dans lesquelles la conduction est à nouveau plus lente, de 0,5 à 1 m/s.
92
Veine CaveSupérieure
Veine CaveInférieure
NoeudSino-Atrial
NoeudAtrio-
Ventriculaire
Faisceau deHis
BrancheDroite
BrancheGauche:
Ant.Post.
~70 bpm
5 – Le Tissu Nodal : Automatisme et Conduction
La pente de dépolarisation spontanée des cardiomyocytes automatiques n’est pas uniforme dans le tissu nodal: plus raide au niveau du nœud sinusal, elle aboutit au déclenchement du potentiel d’action à une cadence élevée, de l’ordre de 70 par minute
93
Veine CaveSupérieure
Veine CaveInférieure
NoeudSino-Atrial
NoeudAtrio-
Ventriculaire
Faisceau deHis
BrancheDroite
BrancheGauche:
Ant.Post.
40- 60 bpm
5 – Le Tissu Nodal : Automatisme et Conduction
Tandis qu’elle est plus lente au niveau du nœud atrio-ventriculaire, avec une fréquence de déclenchement spontanée du potentiel d’action de 40 à 60 par minute
94
Veine CaveSupérieure
Veine CaveInférieure
NoeudSino-Atrial
NoeudAtrio-
Ventriculaire
Faisceau deHis
BrancheDroite
BrancheGauche:
Ant.Post.
20- 40 bpm20- 40 bpm
5 – Le Tissu Nodal : Automatisme et Conduction
Plus lente encore dans le faisceau de His, et d’autant plus lente que l’on s’éloigne du nœud atrio-ventriculaire
95
Hiérarchie Fonctionnelle : S > AV - H > P70 > 40-60 > 20-40
SAV
H
P
P
5 – Le Tissu Nodal : Automatisme et Conduction
Il existe ainsi une hiérarchie fonctionnelle au sein du tissu nodal: le potentiel d’action apparaît en premier lieu au niveau du nœud sinusal, et – si la conduction n’est pas entravée dans le myocarde atrial – la dépolarisation qui s’en suit parvient au nœud atrio-ventriculaire avant que celui-ci n’ait produit spontanéement son potentiel d’action. La dépolarisation qui lui parvient « d’en haut », c’est-à-dire du nœud sinusal, s’impose donc à lui et provoque un potentiel d’action, qui se propage vers le faisceau de His, puis dans le réseau de Purkinje.
96
SAV
H
P
P
P
R
Q S
T
5 – Le Tissu Nodal : Automatisme et Conduction
C’est ainsi que l’activité de contraction du cœur est coordonnée : la contraction atriale survient à la fin du remplissage ventriculaire, et précède immédiatement la contraction ventriculaire, laquelle s’opère de façon rapidement globale, grâce aux voies de conduction électrique constituées par le faisceau de His et les fibres de Purkinje. La succession des ondes P, puis QRS, et enfin T sur l’électrocardiogramme traduit cette séquence normale d’activation.
97
6 - La Force de Contraction Ventriculaire
Extrinsèque(inotropie) :
S.N. SympathiqueS.N. Parasympathique
Hormones, ions, médicaments
Volume d’Éjection Systolique
Post-Charge
Intrinsèque(précharge) :
Loi de Starling
Pression Veineuse Centrale
Le cœur est donc une pompe formée par un muscle dont la contraction survient de façon spontanée, automatique. Cependant, son fonctionnement doit pouvoir s’adapter en permanence pour permettre de faire face aux variations des besoins énergétiques de l’organisme. Par exemple, le débit cardiaque doit pouvoir augmenter lors de l’exercice physique, pour apporter plus d’oxygène et de nutriments aux muscles. Cette capacité d’adaptation concerne d’une part la force de contraction du muscle cardiaque (ou myocarde), d’autre part la fréquence de ces contractions.
La force de contraction est elle-même déterminée par un mécanisme intrinsèque (propre au cœur lui-même), en fonction des conditions de remplissage ventriculaire, et par un mécanisme extrinsèque reposant sur un contrôle nerveux (par le système nerveux dit autonome ou végétatif), et sur un contrôle hormonal.
98
La Relation Tension - Longueur
Muscle Papillaire(dispositif expérimental)• A : précharge• B : post-charge• C : C. isométrique• L : mesure des variations
de longueur• S : stimulateur électrique• T : mesure de tension
S
mA
ms
LC B
A
T
6a - La Loi de Starling
Un montage expérimental simple a permis aux pionniers de la physiologie cardiaque de mettre en évidence une caractéristique fondamentale du muscle cardiaque, en examinant la relation tension – longueur passive (muscle au repos) et active (lors de sa contraction).
99
La Relation Tension - Longueur
6a - La Loi de Starling
Le dispositif expérimental comporte une potence
100
La Relation Tension - Longueur
Muscle Papillaire(dispositif expérimental)
6a - La Loi de Starling
A laquelle est suspendu un fragment de muscle papillaire. Il s’agit d’une petite excroissance à la face interne des ventricules sur laquelle viennent s’insérer les cordages tendineux qui arriment les valves atrio-ventriculaires. Ce muscle papillaire présente un intérêt pratique : les fibres musculaires qui le composent sont disposées de façon bien parallèle, de sorte que ses propriétés mécaniques peuvent être évaluées dans de bonnes conditions.
101
La Relation Tension - Longueur
Muscle Papillaire(dispositif expérimental)
• A : précharge
A
6a - La Loi de Starling
A ce muscle, est suspendue une masse A, que l’on peut varier à volonté. Cette masse est supportée par le muscle en permanence, qu’il soit au repos ou en contraction. On l’appelle donc la “précharge”, c’est-à-dire la charge préalable.
102
La Relation Tension - Longueur
Muscle Papillaire(dispositif expérimental)• A : précharge• B : post-charge
B
A
6a - La Loi de Starling
Une seconde masse, B, est, par contre, posée sur le statif, de sorte que le muscle n’a pas à la supporter tant qu’il est au repos, mais doit la soulever s’il se contracte et donc se raccourcit. On l’appelle par conséquent la “post-charge”, que le muscle n’a à supporter que lors de sa contraction.
103
La Relation Tension - Longueur
Muscle Papillaire(dispositif expérimental)• A : précharge• B : post-charge• C : C. isométrique
C B
A
6a - La Loi de Starling
Une cale peut aussi être basculée pour bloquer la post-charge de sorte que le muscle ne peut alors pas se raccourcir lors de sa contraction : cela impose au muscle une contraction en conditions isométriques, c’est-à-dire sans raccourcissement. C’est donc l’équivalent d’une post-charge infinie.
104
La Relation Tension - Longueur
Muscle Papillaire(dispositif expérimental)• A : précharge• B : post-charge• C : C. isométrique• L : mesure des variations
de longueur
S
LC B
A
Un stylet attaché à l’extrémité inférieur du muscle permet d’enregistrer ses variations de longueur.
105
La Relation Tension - Longueur
Muscle Papillaire(dispositif expérimental)• A : précharge• B : post-charge• C : C. isométrique• L : mesure des variations
de longueur• S : stimulateur électrique
6 - La Force de Contraction Ventriculaire
S
LC B
A
T
Et un capteur de force permet d’enregistrer la tension du muscle, au repos comme lors de la contraction (il s’agissait autrefois d’un simple dynamomètre àressort, aujourd’hui d’un capteur piézo-électrique).
106
La Relation Tension - Longueur
Muscle Papillaire(dispositif expérimental)• A : précharge• B : post-charge• C : C. isométrique• L : mesure des variations
de longueur• S : stimulateur électrique• T : mesure de tension
S
mA
ms
LC B
A
T
6 - La Force de Contraction Ventriculaire
Enfin, un stimulateur électrique permet de déclencher la contraction du muscle papillaire.
107
Précharge et Post-charge
Muscle papillaire
Effet de la Précharge :La force de
contraction augmente si la
tension préalable
(précharge) s’accroît.
Courbe de TensionActive
Courbe de TensionPassive (compliance)
Tension
Longueur
6a - La Loi de Starling
Ce dispositif permet d’enregistrer deux courbes tension – longueur du muscle : la courbe tension – longueur passive (le muscle étant au repos), et la courbe tension longueur active, lorsque le muscle se contracte.
Il apparaît ainsi que la pente de la courbe de tension active est plus forte que la pente de la courbe de tension passive. Ceci signifie que le muscle développe, lors de sa contraction, une force d’autant plus grande qu’il est préalablement étiréau repos. En d’autres termes, une augmentation de la précharge provoque une augmentation de la force de contraction.
108
Vitesse de raccourcissement
Muscle papillairePour une même post-
charge, la vitessede raccourcissement
de la fibre musculaireaugmente si la pré-
charge est plus grande
Vitesse deraccourcissement
Postcharge
B
A
Précharge A < B
6a - La Loi de Starling
Non seulement le muscle se contracte plus vigoureusement s’il est soumis, préalablement à sa contraction, à une précharge plus importante, mais sa contraction est aussi plus rapide. A post-charge égale, la vitesse de raccourcissement lors de la contraction est d’autant plus grande que la précharge est importante.
109
Loi du Cœur de Starling
Ensemble Cœur-Poumon isolé :L’augmentation de la pression de remplissage du ventricule provoque uneaugmentation de sa force de contraction
∆∆∆∆P = R.Q
PA-PV = RPT.Qc
Tension
Longueur
Tension passive
Tension active
Co
ntr
action
R
PA
PV
6a - La Loi de Starling
Otto Frank, en 1895, montra que la force de contraction du ventricule (chez la grenouille) augmente si l’on augmente sa pression de remplissage. Ce mécanisme fut confirmé et la « Loi du cœur » formulée en 1914 par Dario Maestrini, mais c’est surtout l’hypothèse formulée par Ernest Henry Starling en 1918 qui est aujourd’hui le plus souvent mentionnée : la force de contraction des cardiomyocytes dépend de leur étirement préalable au repos. Le montage expérimental cœur-poumons isolés de Starling en a fourni l’illustration.
110
Loi du Cœur de Starling
Ensemble Cœur-Poumon isolé :L’augmentation de la pression de remplissage du ventricule provoque uneaugmentation de sa force de contraction
∆∆∆∆P = R.Q
PA-PV = RPT.Qc
6a - La Loi de Starling
Dans ce modèle « cœur – poumons isolés », réalisable avec un cœur de grenouille, mais aussi avec un cœur de mammifère anesthésié, le cœur est isoléde la circulation systémique et de ses connexions nerveuses, mais reste en relation avec la circulation pulmonaire pour assurer l’oxygénation du sang.
111
Loi du Cœur de Starling
Ensemble Cœur-Poumon isolé :L’augmentation de la pression de remplissage du ventricule provoque uneaugmentation de sa force de contraction
∆∆∆∆P = R.Q
PA-PV = RPT.Qc
PV
6a - La Loi de Starling
L’aorte est raccordée à un conduit ramenant le sang à un réceptacle dans lequel la hauteur du niveau de sang peut être modifiée, de sorte à faire varier la pression de remplissage du cœur droit.
112
Loi du Cœur de Starling
Ensemble Cœur-Poumon isolé :L’augmentation de la pression de remplissage du ventricule provoque uneaugmentation de sa force de contraction
∆∆∆∆P = R.Q
PA-PV = RPT.Qc
R
PV
6a - La Loi de Starling
Sur ce conduit « artériel », est fixé une résistance réglable.
113
Loi du Cœur de Starling
Ensemble Cœur-Poumon isolé :L’augmentation de la pression de remplissage du ventricule provoque uneaugmentation de sa force de contraction
∆∆∆∆P = R.Q
PA-PV = RPT.Qc
R
PA
PV
6a - La Loi de Starling
Et un manomètre (colonne de mercure) permettant de mesurer la pression artérielle (reflétant la force de contraction ventriculaire).
114
Loi du Cœur de Starling
Ensemble Cœur-Poumon isolé :L’augmentation de la pression de remplissage du ventricule provoque uneaugmentation de sa force de contraction
∆∆∆∆P = R.Q
PA-PV = RPT.Qc
R
PA
PV
6a - La Loi de Starling
Le cœur est placé dans une cloche renversée, et l’étanchéité est assurée par un diaphragme de caoutchouc. La cloche est elle-même raccordée à une capsule, fermée par une membrane souple de sorte que les variations de volume du cœur provoquent des déformation de la membrane, lesquelles sont enregistrées sous forme d’une courbe en fonction du temps.
115
Loi du Cœur de Starling
Ensemble Cœur-Poumon isolé :L’augmentation de la pression de remplissage du ventricule provoque uneaugmentation de sa force de contraction
∆∆∆∆P = R.Q
PA-PV = RPT.Qc
Tension
Longueur
Tension passive
Tension active
Co
ntr
action
R
PA
PV
6a - La Loi de Starling
Ce modèle a permis à Frank et à Starling de montrer que la propriété mise en évidence sur le muscle papillaire cardiaque se vérifie sur le cœur entier : une augmentation de la précharge (dans ce modèle, une augmentation de la pression de remplissage du cœur droit) provoque une augmentation de la force de contraction ventriculaire (donc une augmentation du volume d’éjection systolique et de la pression « artérielle ». Ce mécanisme fondamental de réglage intrinsèque de la force d’éjection systolique porte aujourd’hui le nom de « Loi du Cœur » ou « Loi de Frank-Starling ».
C’est du reste par ce mécanisme que le débit du cœur gauche et du cœur droit restent identiques. Si, par exemple, la pression veineuse centrale augmente (ce qui peut être dû au passage de la position debout immobile à la position allongée), le remplissage ventriculaire droit augmente et, par la Loi de Starling, la force d’éjection systolique du ventricule droit augmente. Ceci à pour conséquence d’augmenter le débit du cœur droit, donc le débit de la circulation pulmonaire et, de ce fait, le débit des veines pulmonaires qui remplissent le cœur gauche. Cette augmentation de remplissage du cœur gauche entraîne à son tour, par le jeu de la Loi de Starling, une augmentation de la force de contraction du ventricule gauche, dont du débit du cœur gauche qui devient ainsi identique àcelui du cœur droit.
116
Force d’EjectionSystolique
Contrôle ExtrinsèqueINOTROPIE
Contrôle IntrinsèqueLoi de STARLING
Système Nerveux
Hormones Médicaments
Pression VeineuseCentrale
Volémie 0
50
100
40 120
Pression(mm Hg)
Volume (ml)
TensionPassive
TensionActive
Contractioniso-volumétrique
Relaxationiso-
volumétrique
RemplissageVentriculaire
EjectionSystolique
Ventricule Gauche
6b – Force Ventriculaire
La force d’éjection systolique est donc réglée par un mécanisme intrinsèque, selon la loi de Starling. Celle-ci est mise en jeu, notamment, par les variations de la pression veineuse centrale (c’est-à-dire la pression régnant dans la veine cave supérieure et inférieure). La pression veineuse centrale dépend quant à elle du volume sanguin total ou volémie, mais aussi de sa répartition, qui dépend de la posture.
La force d’éjection systolique dépend aussi de facteurs extrinsèques, que l’on regroupe sous le terme de facteurs inotropes. Par définition, ce sont des facteurs qui règlent la force de contraction ventriculaire indépendamment de la loi de Starling. Parmi ces facteurs, figurent le système nerveux autonome, plusieurs systèmes hormonaux, mais aussi divers médicaments.
117
Force d’EjectionSystolique
0
50
100
40 120
Pression(mm Hg)
Volume (ml)
6b – Force Ventriculaire
L’effet des facteurs qui influencent la force de contraction systolique peut-être représenter graphiquement sous la forme d’une boucle « pression-volume ». Le volume figure alors en abscisse. Pour le cœur d’un adulte en bonne santé, au repos, ce volume du ventricule gauche (il en est de même pour le ventricule droit) varie entre 120 ml en fin de remplissage et 40 ml en fin d’éjection systolique. Le volume d’éjection systolique, chez un adulte sain au repos, est en effet de l’ordre de 80 ml. La pression ventriculaire gauche figure en ordonnée. Elle peut s’élever, chez un adulte sain au repos, jusqu’à environ 120 mm de mercure (et jusqu’àenviron 20 ou 25 mm Hg seulement pour ce qui est du ventricule droit).
118
Force d’EjectionSystolique
0
50
100
40 120
Pression(mm Hg)
Volume (ml)
6b – Force Ventriculaire
Le remplissage du ventricule gauche se traduit sur ce graphique par une courbe qui représente en fait la complaisance du ventricule.
119
Force d’EjectionSystolique
0
50
100
40 120
Pression(mm Hg)
Volume (ml)
TensionPassive
RemplissageVentriculaire
6b – Force Ventriculaire
La pression ventriculaire s’élève progressivement lors de ce remplissage, et la courbe correspondante, comparable à la courbe de tension passive obtenue sur le muscle papillaire, montre une pente progressivement croissante lorsque le le volume ventriculaire augmente.
120
Force d’EjectionSystolique
Contrôle IntrinsèqueLoi de STARLING
0
50
100
40 120
Pression(mm Hg)
Volume (ml)
TensionPassive
RemplissageVentriculaire
6b – Force Ventriculaire
La force développée lors de la contraction, se traduisant par la pression régnant dans le ventricule, est d’autant plus grande que le remplissage ventriculaire est important (et donc que la pression télédiastolique du ventricule est élevée).
121
Force d’EjectionSystolique
Contrôle IntrinsèqueLoi de STARLING
0
50
100
40 120
Pression(mm Hg)
Volume (ml)
TensionPassive
6b – Force Ventriculaire
La pente de la courbe décrivant l’évolution de la pression ventriculaire lors de la contraction est donc plus forte que la pente de la courbe de complaisance ventriculaire, ce qui illustre la loi de star : la force d’éjection systolique augmente lorsque le volume télédiastolique du ventricule augmente.
122
Force d’EjectionSystolique
Contrôle IntrinsèqueLoi de STARLING
0
50
100
40 120
Pression(mm Hg)
Volume (ml)
TensionPassive
6b – Force Ventriculaire
Les différents niveaux de pression mesurés lors de la contraction ventriculaire pour différents niveaux de remplissage décrivent donc une courbe comparable àla courbe de tension active du muscle papillaire.
123
Force d’EjectionSystolique
Contrôle IntrinsèqueLoi de STARLING
0
50
100
40 120
Pression(mm Hg)
Volume (ml)
TensionPassive
TensionActive
RemplissageVentriculaire
EjectionSystolique
6b – Force Ventriculaire
Cela illustre la loi de Starling, et les deux courbes ainsi déterminaient constituent les limites inférieure et supérieure du cadre dans lequel s’inscrit la boucle pression-volume ventriculaire.
124
Force d’EjectionSystolique
Contrôle IntrinsèqueLoi de STARLING
Pression VeineuseCentrale
Volémie 0
50
100
40 120
Pression(mm Hg)
Volume (ml)
TensionPassive
TensionActive
Contractioniso-volumétrique
Relaxationiso-
volumétrique
RemplissageVentriculaire
EjectionSystolique
Ventricule Gauche
6b – Force Ventriculaire
Le principal déterminant du remplissage ventriculaire diastolique étant la pression veineuse centrale, la volémie et la posture influence le remplissage ventriculaire et mettent donc en jeu la loi de Starling pour régler la force d’éjection systolique.
125
Force d’EjectionSystolique
Contrôle IntrinsèqueLoi de STARLING
0
50
100
40 120
Pression(mm Hg)
Volume (ml)
TensionPassive
TensionActive
RemplissageVentriculaire
EjectionSystolique
6b – Force Ventriculaire
La force d’éjection systolique est donc un déterminant majeur du volume d’éjection systolique, lequel dépend aussi, naturellement, des forces qui s’opposent à l’éjection, c’est-à-dire de la post-charge.
126
Force d’EjectionSystolique
Contrôle IntrinsèqueLoi de STARLING
0
50
100
40 120
Pression(mm Hg)
Volume (ml)
TensionPassive
TensionActive
Contractioniso-volumétrique
Relaxationiso-
volumétrique
RemplissageVentriculaire
EjectionSystolique
Ventricule Gauche
6b – Force Ventriculaire
Le cycle cardiaque s’inscrit ainsi dans un cadre délimité en bas par la courbe de compliance ventriculaire, et limitée en haut par la courbe correspondant à la pression ventriculaire maximale obtenue en contraction isovolumétrique. Dans les conditions physiologiques, l’éjection systolique commence lorsque la pression ventriculaire dépasse la pression aortique et la pression ventriculaire maximalerejoint cette courbe. Dans la phase de contraction isovolumétrique comme dans la phase de relaxation isovolumétrique, le volume ventriculaire ne change pas, et la boucle-volume suit un segment vertical.
127
Force d’EjectionSystolique
Contrôle ExtrinsèqueINOTROPIE
Contrôle IntrinsèqueLoi de STARLING
Pression VeineuseCentrale
Volémie 0
50
100
40 120
Pression(mm Hg)
Volume (ml)
TensionPassive
TensionActive
Contractioniso-volumétrique
Relaxationiso-
volumétrique
RemplissageVentriculaire
EjectionSystolique
Ventricule Gauche
6b – Force Ventriculaire
L’inotropie, modalité extrinsèque de réglage de la forte contraction ventriculaire, fait intervenir plusieurs facteurs extrinsèques.
128
INOTROPIESystème Sympathique
Noradrénaline
Récepteurs ββββ1
Rehaussement du plateau
Effets :– Inotrope +– Chronotrope +– Dromotrope +
(augmentation d’ouverture des canaux Ca++)
0
-100
-50
0 500 ms
Potentiel demembrane
(mV)
Na+
Ca++
6b – Force Ventriculaire
Le système nerveux sympathique fait partie des facteurs inotropes positifs. Les terminaisons du système nerveux sympathique sur le muscle cardiaque libèrent en effet, pour médiateur, la noradrénaline. Celle-ci se fixe sur les récepteurs de type bêta 1 de la membrane des cardiomyocytes. La noradrénaline détermine ainsi un effet inotrope, chronotrope, et dromotrope positif.
L’effet inotrope positif, c’est-à-dire l’augmentation de la force de contraction systolique, résulte de l’augmentation du courant entrant de calcium dans le cardiomyocyte contractile, se traduisant par un rehaussement du plateau du potentiel d’action.
L’effet chronotrope positif, c’est-à-dire l’accélération de la fréquence des battements cardiaques, résulte de l’augmentation du courant entrant de sodium if dans le cardiomyocyte automatique, accélérant la dépolarisation diastolique spontanée de sorte que le potentiel d’action survient plus tôt.
L’effet dromotrope positif est constitué par l’accélération de la vitesse de propagation de la dépolarisation dans le myocarde.
129
Force d’EjectionSystolique
Contrôle ExtrinsèqueINOTROPIE
Contrôle IntrinsèqueLoi de STARLING
Pression VeineuseCentrale
Volémie 0
50
100
40 120
Pression(mm Hg)
Volume (ml)
TensionPassive
Active
Contractioniso-volumétrique
Relaxation
iso-volumétrique
RemplissageVentriculaire
EjectionSystolique
Ventricule Gauche
6b – Force Ventriculaire
L’effet inotrope positif se traduit par le rehaussement de la pente de la courbe de tension active, ce qui signifie que, pour une même valeur de remplissage ventriculaire télédiastolique, on constate une plus grande force de contraction ventriculaire.
130
Force d’EjectionSystolique
Contrôle ExtrinsèqueINOTROPIE
Contrôle IntrinsèqueLoi de STARLING
Pression VeineuseCentrale
Volémie 0
50
100
40 120
Pression(mm Hg)
Volume (ml)
TensionPassive
Active
Contractioniso-volumétrique
Relaxationiso-
volumétrique
RemplissageVentriculaire
EjectionSystolique
Ventricule Gauche
6b – Force Ventriculaire
La boucle pression-volume s’inscrit alors dans un cadre étendu en hauteur
131
Hormones
Force d’EjectionSystolique
Contrôle ExtrinsèqueINOTROPIE
Contrôle IntrinsèqueLoi de STARLING
Système Nerveux
Médicaments
Pression VeineuseCentrale
Volémie 0
50
100
40 120
Pression(mm Hg)
Volume (ml)
TensionPassive
TensionActive
Contractioniso-volumétrique
Relaxationiso-
volumétrique
RemplissageVentriculaire
EjectionSystolique
Ventricule Gauche
6b – Force Ventriculaire
Auront en effet inotrope positif le système nerveux sympathique, mais aussi plusieurs systèmes hormonaux (adrénaline, angiotensine), ainsi que divers médicaments.
132
Système Para-Sympathique
Acétylcholine Récepteurs muscariniques
Innervation limitée à l’atrium et au tissu nodalEffets :
– (Inotrope -)
– Chronotrope -– (Dromotrope -)
Ralentissement de la dépolarisation spontanée
6b – Force Ventriculaire
Le système parasympathique exerce sur le cœur un effet inotrope, chronotrope, et dromotrope négatif. Cependant, alors que le système sympathique innerve l’ensemble du cœur (atrium droit et atrium gauche, ventricule droit et ventricule gauche, cardiomyocytes automatiques et cardiomyocytes contractiles), le système parasympathique, quant à lui, ne se distribue qu’à l’atrium droit et gauche et au tissu nodal. Par conséquent, son effet inotrope négatif est peu apparent. Son effet le plus évident est donc l’effet chronotrope positif, se traduisant par un ralentissement des battements cardiaques. Il existe un tonus parasympathique permanent normal, expliquant pourquoi le cœur d’un adulte sain bat, dans les conditions physiologiques, à une fréquence de 60 à 70 battements par minute alors que le même cœur, privé de ses connexions nerveuses, bat à environ 100 battements par minute.
L’effet du système parasympathique, par l’adrénaline libérée par les terminaisons nerveuses, est un ralentissement du courant entrant sodique if des cardiomyocytes automatiques.
En pratique, système sympathique et parasympathique peuvent être comparés aux deux plateaux d’une balance : toute situation comportant une augmentation d’activité parasympathique s’accompagne d’une diminution de l’activitésympathique et inversement. Ainsi peut-on constater, lors d’une activation parasympathique, une diminution de la force de contraction ventriculaire, mais celle-ci est en réalité due à la réduction de l’activité sympathique.
133
6c -Boucle Pression -Volume
120
0
20
40
60
80
100
Ejection
Remplissage
Co
ntr
action
Iso
volu
métr
ique
Rela
xatio
nIs
ovolu
métr
ique
40 120
Pression(mm Hg)
Volume (ml)
FermetureV.Aortique
OuvertureV.Aortique
FermetureV. Mitrale
OuvertureV. Mitrale
Les 4 phases du cyclecardiaque
Les quatre phases du cycle cardiaque peuvent donc être représentées sur la boucle pression volume, et celle-ci peut être modifiée par des facteurs et des mécanismes intrinsèques et extrinsèques. Les segments latéraux de cette boucle sont rectilignes tendis que les segments supérieurs et inférieurs sont convexes. Les angles correspondent aux changements de fermeture valvulaire : ouverture de la valve mitrale inaugurant le remplissage ventriculaire, puis fermeture de la valve mitrale inaugurant la contraction isovolumétrique, ouverture de Laval va aortique inaugurant l’éjection systolique, et fermeture de Laval va aortique inaugurant la relaxation isovolumétrique.
La surface délimitée par la boucle représente le travail cardiaque, donc la dépense énergétique du cœur.
134
Effet du remplissage diastolique ventriculaire : La PVC conditionne l’éjection systolique
120
0
20
40
60
80
100
40 120
Pression(mm Hg)
Volume (ml)
140
120
0
20
40
60
80
100
40 120
Pression(mm Hg)
Volume (ml)
140
120
0
20
40
60
80
100
40 120
Pression(mm Hg)
Volume (ml)
140
Conditions de base Augmentation du Remplissage Diastolique
Résultat Intermédiaire Résultat Final
6c -Boucle Pression - Volume
Une augmentation du remplissage diastolique ventriculaire a donc pour conséquence d’élargir la boucle pression volume, avec un volume télédiastolique ventriculaire plus grand. En vertu de la loi de Starling, la force d’éjection systolique augmente donc, ce qui a pour première conséquence une augmentation du volume d’éjection systolique et donc du débit cardiaque. Toutes choses étant égales par ailleurs, une augmentation du débit cardiaque aboutit rapidement à une augmentation de la pression artérielle systémique, et donc de la post-charge. Après quelques battements cardiaques, un nouvel équilibre s’établit avec une pression ventriculaire maximale et une pression artérielle plus élevées, et une boucle pression volume un peu moins large qu’à l’étape intermédiaire.
Cependant, si la cause première de l’augmentation du remplissage ventriculaire diastolique est un exercice physique, s’accompagnant donc d’une diminution de la résistance circulatoire dans une masse musculaire totale importante, l’augmentation de débit cardiaque résultant de l’augmentation de force de contraction ventriculaire ne s’accompagne pas d’une augmentation de pression artérielle. La pression artérielle est en effet le résultat du produit du débit cardiaque par la résistance circulatoire périphérique totale. Si cette résistance diminue tandis que le débit cardiaque augmente, la pression artérielle peut rester stable.
135
Contrôle de la force de contraction ventriculaireFacteurs Inotropes
Positifs
• Catécholamines circulantes (adrénaline)
• Angiotensine• Ca++
Négatifs
• Hyperkaliémie• Acidose• Hypoxie• Acétylcholine• Bêtabloqueurs
6c -Boucle Pression - Volume
Parmi les facteurs inotrope positifs, on peut citer les catécholamines circulantes, notamment l’adrénaline, mais aussi l’angiotensine.
Parmi les facteurs inotrope négatifs, on note l’hyperglycémie et l’hypoxie ainsi que l’acétylcholine et une famille de médicaments très largement utilisés en pathologie cardio-vasculaire, les bêta-bloqueurs.
136
Énergétique myocardique
Travail cardiaque : W = ∆P . ∆V∆P = PA – PV ≈ PA∆V = Débit cardiaque Qc = VS x Fc
Le travail augmente si la PA augmenteet/ou si le débit augmente
7 – L’Accord Cardio-Vasculaire
Le travail cardiaque donc la dépense énergétique du muscle cardiaque, est égal au produit du gradient de pression et du gradient de volume créés par les contractions cardiaques. Le gradient de pression peut-être assimilé à la pression artérielle en regard de laquelle la pression veineuse est faible. Le gradient de volume correspond au débit cardiaque. Celui-ci est le produit du volume d’éjection systolique par la fréquence des battements cardiaques. Par exemple, pour un cœur battant à 70 battements par minute avec un volume d’éjection systolique de 80 ml de sang, le débit cardiaque est égal à 5,6 l par minute.
Le travail cardiaque augmente donc si la pression artérielle augmente et/ou si le débit cardiaque augmente. Dans les deux cas, la surface de la boucle pression-volume ventriculaire augmente. Néanmoins, l’augmentation de débit cardiaque est une situation favorable puisque l’ensemble des tissus et organes en profite alors que l’augmentation de pression artérielle représente un gaspillage d’énergie.
137
La Post-ChargeRésistance Circulatoire
PériphériqueTotale (RPT)
Distensibilité pariétale artérielle
PressionartérielleImpédance
Circulatoire
Éjection systolique
7 – L’Accord Cardio-Vasculaire
La pression artérielle est une grandeur essentielle, déterminant les conditions de perfusion des organes et tissus. Sa valeur est le résultats de forces contradictoires : elle s’accroît si le débit cardiaque augmente (par augmentation de la fréquence et/ou de la force des contractions ventriculaires), mais aussi si la résistance circulatoire à l’écoulement sanguin augmente, ce qui est généralement le cas d’une vasoconstriction (contraction de la couche musculaire de la paroi des artères, réduisant leur diamètre et augmentant donc la résistance àl’écoulement sanguin). En outre, l’élasticité de la paroi artérielle (notamment aortique) joue un rôle déterminant, une augmentation de rigidité de cette paroi ayant pour conséquence une augmentation de la pression artérielle, notamment systolique (c’est ce qui ce passe, par exemple, dans l’artériosclérose).
138
The Windkessel model of the reverend Stephen Hales (1677-1761)
7 – L’Accord Cardio-Vasculaire
L’importance physiopathologique de l’élasticité de la paroi artérielle a été mise en exergue par Stephen Hales en 1773, par analogie avec la « caisse à air » des pompes utilisées autrefois pour éteindre les incendies.
139
L’onde artérielle
Le mécanisme du « windkessel »(selon Stephen Hales, 1733)
R
V V
P
W
D
L
7 – L’Accord Cardio-Vasculaire
Stephen Hales expliquait en effet que l’obtention d’un jet d’eau puissant et continu nécessitait un dispositif analogue à l’appareil cardio-vasculaire : un réservoir dans lequel peut être puisé le liquide. Dans l’organisme, il s’agit des veines qui contiennent environ 2/3 du volume sanguin total
140
Le mécanisme du « windkessel »(selon Stephen Hales, 1733)
R
V V
P
W
D
L
7 – L’Accord Cardio-Vasculaire
Pompe àfonctionnement
intermittent (remplissage / vidange) avec jeu de valves
Une pompe, en l’occurrence intermittente puisque actionnée par les bras des pompiers, et représentée dans l’organisme par le cœur, avec ses valves àl’entrée et à la sortie des ventricules, empêchant le retour du liquide en arrière
141
Le mécanisme du « windkessel »(selon Stephen Hales, 1733)
R
V V
P
W
D
L
7 – L’Accord Cardio-Vasculaire
Stockage provisoire
d’énergie grâce à l’élasticité de
la paroi
Ainsi qu’un réseau de distribution, représenté dans l’organisme par les artères, avec une résistance réglable à l’extrémité (la lance), représentée dans l’organisme par la vasomotricité des artérioles.
Cependant, un dispositif est encore nécessaire, sans quoi le jet obtenu à la sortie de la lance serait discontinu : il s’agit, pour les pompiers de jadis, de la caisse-à-air (« windkessel ») dans laquelle de l’air se trouve emprisonné et comprimélorsque, sous l’effet du fonctionnement de la pompe, le niveau de liquide s’élève, stockant ainsi de l’énergie, sous forme de pression, restituée entre deux coups de pompe et assurant ainsi un écoulement continu. Dans l’organisme, cette réserve d’énergie est assurée par la souplesse (ou compliance, ou distensibilité) de la paroi de l’aorte et des grosses artères proches du cœur, dont la paroi est riche en fibres élastiques, et donc très distensible.
142
L’onde artérielle
Naissance et propagation
Bifurcation carotidienne normale
temps
7 – L’Accord Cardio-Vasculaire
Lors de chaque éjection systolique, le ventricule gauche injecte dans l’aorte (chez un adulte au repos) environ 80 ml de sang, mais ce volume ne peut s’écouler dans les tissus pendant le temps de la systole, et il est donc, en grande partie, stocké temporairement grâce à la dilatation de l’aorte et des grosses artères, pour être restitué en diastole. Cette déformation de la paroi artérielle se propage le long de l’arbre artériel comme un onde, que l’on peut détecter en périphérie : c’est le pouls, parfaitement palpable sur les artères superficielles comme l’artère radiale. Cette onde de pouls se propage à une vitesse de quelques mètres par seconde, d’abord lentement sur l’aorte (2 à 4 m/s), plus rapidement sur les artères des membres supérieurs (6 à 8 m/s), et plus encore sur les artères des membres inférieurs (8 à 10 m/s), et d’autant plus vite que l’on s’éloigne du cœur, par la paroi artérielle est alors proportionnellement plus épaisse et plus rigide, comportant une couche musculaire plus importante.
143
L’onde Artérielle
Contenant / ContenuParoi artérielle / Sang
• Vitesse de propagation de l’onde artérielle : m/s
• Vitesse d’écoulement du sang : cm/s
Ventriculegauche
Aorte
0.99
0.3
0.2
0.1
0.0
distance (m)
1 0
"Distance d'éjection"
A B
B
B
B
B
A
A
A
A
temps (s)
7 – L’Accord Cardio-Vasculaire
La souplesse de la paroi artérielle, notamment aortique, est mise à contribution lors de l’éjection systolique du ventricule gauche. En effet, le volume d’éjection systolique ne peut, pendant que dure cette éjection (c’est-à-dire, chez un sujet adulte sain au repos, environ 300 ms), s’écouler entièrement à travers les artérioles déterminant la résistance circulatoire périphérique totale. L’excédent de volume, représentant près des deux tiers du volume d’éjection systolique, est donc temporairement stocké grâce à la dilatation de l’aorte initiale. Cette dilatation n’est que transitoire. Aussitôt que la force d’éjection systolique décroît, la paroi aortique revient à sa position de repos, restituant le volume sanguin emmagasiné pour le propulser dans la lumière artérielle. Ce phénomène se reproduit de proche en proche, constituant une onde qui se propage le long de la paroi aortique et sur l’ensemble des artères : Il s’agit de l’onde artérielle ou ondes de pouls.
144
L’onde Artérielle
Contenant / ContenuParoi artérielle / Sang
• Vitesse de propagation de l’onde artérielle : m/s
• Vitesse d’écoulement du sang : cm/s
Ventriculegauche
Aorte
0.99
0.3
0.2
0.1
0.0
distance (m)
1 0
temps (s)
7 – L’Accord Cardio-Vasculaire
Ce mécanisme peut être modélisé en représentant schématiquement le ventricule par une sphère et le réseau artériel par un conduit rectiligne.
145
L’onde Artérielle
Contenant / ContenuParoi artérielle / Sang
• Vitesse de propagation de l’onde artérielle : m/s
• Vitesse d’écoulement du sang : cm/s
Ventriculegauche
Aorte
0.99
0.3
0.2
0.1
0.0
distance (m)
1 0
A B
temps (s)
7 – L’Accord Cardio-Vasculaire
Si l’on considère le déplacement, dans ce conduit, de de globules rouges, l’un situé immédiatement après l’orifice aortique, l’autre situé environ 1 m plus loin, on constate que leur mouvement n’est pas synchrone.
146
L’onde Artérielle
Contenant / ContenuParoi artérielle / Sang
• Vitesse de propagation de l’onde artérielle : m/s
• Vitesse d’écoulement du sang : cm/s
Ventriculegauche
Aorte
0.99
0.3
0.2
0.1
0.0
distance (m)
1 0
A B
BA
temps (s)
7 – L’Accord Cardio-Vasculaire
En effet, lorsque débute l’éjection systolique, le premier globule, situé dans la partie initiale de l’aorte, se trouve immédiatement propulsé et sa vitesse de déplacement s’accélère. Dans le même temps, le second globule, situé environ 1 m plus loin, ne présente aucun changement de sa vitesse d’écoulement.
147
L’onde Artérielle
Contenant / ContenuParoi artérielle / Sang
• Vitesse de propagation de l’onde artérielle : m/s
• Vitesse d’écoulement du sang : cm/s
Ventriculegauche
Aorte
0.99
0.3
0.2
0.1
0.0
distance (m)
1 0
A B
B
BA
A
temps (s)
7 – L’Accord Cardio-Vasculaire
Tandis que l’éjection systolique se poursuit, le premier globule circule toujours àvitesse accélérée tandis que le second n’est encore pas concerné.
148
L’onde Artérielle
Contenant / ContenuParoi artérielle / Sang
• Vitesse de propagation de l’onde artérielle : m/s
• Vitesse d’écoulement du sang : cm/s
Ventriculegauche
Aorte
0.99
0.3
0.2
0.1
0.0
distance (m)
1 0
"Distance d'éjection"
A B
B
B
B
A
A
A
temps (s)
7 – L’Accord Cardio-Vasculaire
Ce n’est que plus tard que, l’éjection systolique étant terminée, la vitesse de déplacement du premier globule ralentit tandis que l’onde artérielle produite par l’éjection systolique arrive enfin au niveau du second globule qui voit alors sa vitesse d’écoulement s’accélérer à son tour.
149
L’onde Artérielle
Contenant / ContenuParoi artérielle / Sang
• Vitesse de propagation de l’onde artérielle : m/s
• Vitesse d’écoulement du sang : cm/s
Ventriculegauche
Aorte
0.99
0.3
0.2
0.1
0.0
distance (m)
1 0
"Distance d'éjection"
A B
B
B
B
B
A
A
A
A
temps (s)
7 – L’Accord Cardio-Vasculaire
Il existe donc un décalage temporel de la modulation de vitesse circulatoire du sang le long de l’arbre artériel. Ce décalage est fonction de la vitesse de propagation de l’onde artérielle le long de la paroi de l’aorte et des artères principales.
150
Doppler
Doppler
convertisseuranalogique / numérique
Photopléthysmographie
Pléthysmo
Intercorrélationdes signaux
1 2
1: Doppler A. Subclavière
Pléthysmo. Digitale
Pléthysmo. Digitale
2: Doppler A. Brachiale au coude
Résultat: Vitesse de l'onde artériellecalculée de l'artère brachiale:Longeur = 0,285 mTemps = 0,043 sVitesse = 6,74 m/s
Mesure de Vitesse de l’Onde Artérielle
7 – L’Accord Cardio-Vasculaire
Cette vitesse de propagation de l’onde artérielle ou onde de pouls peut être mesurée assez aisément, par exemple en utilisant un enregistrement de vitesse circulatoire en différents sites le long de l’arbre artériel par effet Doppler ultrasonore, ou par une combinaison de l’effet Doppler et de la photopléthysmographie. Le décalage des courbes enregistrées représente le temps mis par l’onde artérielle pour cheminer d’un site d’enregistrement à l’autre. La distance séparant les deux sites d’enregistrement divisée par ce délai correspond à la vitesse de propagation de l’onde artérielle.
151
Mesure tonométrique de la vitesse de l’onde de pouls et de la pression centrale (système Complior®)
La Pression « Centrale »
La mesure de la vitesse de propagation de l’onde artérielle peut être aussi effectuée à l’aide de capteurs de pression (ici un dispositif permettant, àpartir de capteurs placés sur la carotide commune à la base du cou et sur l’artère fémorale commune à l’aine d’évaluer la vitesse de propagation de l’onde artérielle sur l’aorte).
Chez un sujet adulte normal, la vitesse de propagation de l’onde artérielle est de l’ordre de 2 à 4 m/s sur l’aorte, 6 à 8 m/s sur les axes artériels principaux du membre supérieur, et 8 à 10 m/s sur les axes artériels principaux des membres inférieurs.
152
La paroi vasculaire
Proportions variables en fibres élastiques, fibres musculaires, collagène
Artère1/4 mm
Artériole20/30 µm
Capillaire1/8 µm
Veinule2/20 µm
Veine0,5/5 mm
Veine Cave1,5/30 mm
Elastiques
Aorte2/25 mm
Musculairesde Collagène
Légende
Epaisseur de paroi / Diamètre
Fibres
7 – L’Accord Cardio-Vasculaire
Ces différences de vitesse de propagation de l’onde artérielle reflètent des différences de souplesse de la paroi artérielle, celle-ci résultant de différences de composition histologique. En effet, l’aorte est une artère de large diamètre avec une paroi proportionnellement peu épaisse, comportant une forte proportion de fibres élastiques. Inversement, les artères distales présentent une paroi proportionnellement plus épaisse avec une composition comportant une plus forte proportion de fibres musculaires. L’aorte et les artères proches du cœur sont donc classées dans les artères « élastiques », tandis que les artères plus distales sont qualifiées d’artères « musculaires ». Les premières ont une paroi souple tandis que les dernières ont une paroi beaucoup plus rigide. La vitesse de propagation de l’onde artérielle est donc plus lente sur les artères élastiques que sur les artères musculaires.
153
Pression et vitesse circulatoire le long de l’arbre artériel :
La vitesse circulatoire décroît,
La pression pulsatile augmente
Pression(mm Hg)
Vitesse(cm/s)
150
50
0
100A
orte
asc
end
ante
Aor
te t
hora
ciqu
e
Ao
rte
abd
om
inal
e m
oyen
ne
Ao
rte
abd
omin
ale
bass
e
Art
ère
fém
oral
e
t
t
7 – L’Accord Cardio-Vasculaire
Les différences de composition et de souplesse de la paroi le long de l’arbre artériel expliquent aussi la forme de la courbe de pression sanguine ainsi que la forme, différente, de la courbe de vitesse circulatoire aux différents étages.
On constate ainsi que, lorsque l’on s’éloigne du cœur, la courbe de pression artérielle voit son amplitude augmenter. Ainsi, chez un sujet sain allongé àl’horizontale, on constate que la pression artérielle systolique est plus élevée sur les artères distales, par exemple sur l’artère tibiale postérieure, que sur les artères proximales, par exemple l’artère brachiale. Ceci est dû au fait que la paroi des artères distales est moins souple, donc moins compliante. Lorsque l’onde artérielle chemine sur une artère de paroi souple, distensible, le volume augmente plus que la pression. Par contre, lorsque l’onde artérielle arrive sur une artère musculaire, de paroi moins distensible, le volume augmente peu et la pression s’élève. En outre, l’onde artérielle se réfléchit sur les bifurcations et embranchements mais aussi et surtout sur les résistances artériolaire périphériques. En distalité de l’arbre artériel, l’onde réfléchie vient donc s’additionner à l’onde incidente, augmentant l’amplitude du pic systolique. Sur les artères proximales, l’onde réfléchie arrive par contre plus tard. Elle est alors responsable d’un rehaussement secondaire de la courbe de pression, se traduisant par un second pic, de moindre amplitude que le pic systolique lui-même.
En revanche, la courbe de vitesse circulatoire, telle qu’elle peut être enregistrée par effet Doppler ultrasonore, montre une diminution progressive de vitesse circulatoire en distalité, comme nous l’avons vu au début de ce cours. L’onde réfléchie étant alors une onde de vitesses, de sens inverse de l’onde incidente, elle se soustrait de la courbe de vitesse qui présente dès lors une inversion circulatoire ou reflux en début de diastole.
Athérosclérose
Atherosclerosis = The Vicous Circle!Dart AM – JACC 2001
Ter Avest E et al. Clinical Science 2007;112:507-516
Dysfonction
Endothéliale
Perte de ComplianceArtérielle Pariétale
Retour prématuréde l’onde
réfléchie
Augmentationde la Pression
Pulsée
Remodelage
de la paroi
Altération de
Vasorelaxation
Perte de ComplianceArtérielle Pariétale
Altération dela PerfusionCoronaire
Augmentationde la
Précharge
Désaccord
Cardio-Vasculaire
Lorsque la paroi artérielle devient anormalement rigide, plusieurs conséquences délétères s’enchaînent :
-La compliance artérielle diminue, et le cœur doit donc fournir un travail plus important (et dépenser plus d’énergie) pour maintenir son débit, puisque le mécanisme du « windekessel » est altéré.
-La pression artérielle, principalement systolique, augmente, de sorte que la différence entre pression systolique et diastolique s’accroît, ce qui soumet les artères, notamment en périphérie, à un régime de variations de pression accentuées, provoquant un vieillissement accéléré de leur paroi, et augmentant le risque de rupture (par exemple, d’accident vasculaire cérébral hémorragique).
-La vitesse de propagation de l’onde artérielle augmente, et l’onde réfléchie revient donc trop tôt au niveau de l’orifice aortique. Au lieu de contribuer àla fermeture, au bon moment, de la valve aortique et favoriser la perfusion du myocarde (puisque la perfusion du muscle cardiaque se fait surtout en diastole, lorsqu’il est relaxé), l’onde réfléchie arrive avant la fin de l’éjection systolique, à laquelle elle s’oppose, augmentant encore la charge de travail du myocarde, et n’est plus présente en début de diastole pour assurer une bonne perfusion myocardique.
Ces altérations participent au véritable cercle vicieux du désaccord cardio-vasculaire consécutif à l’augmentation de la rigidité artérielle pariétale.
155
Pompe àfonctionnement
continu, Paroi artérielle rigide
Débit (ml/s)
Complianceartérielle
W = Pression x Débit = P x Q
Pression (mm Hg)
200
100
200
100
100x100x1
10 000
1Résistance =(mm Hg/ml/s)
1
W (mm Hg.ml) =
W = P x Q
Cycle
nulle
A7 – L’Accord Cardio-
Vasculaire
Si, dans ce modèle, le cœur est représenté par une pompe à fonctionnement continu (par exemple une pompe électrique centrifuge), assurant un débit continu, et le réseau vasculaire par une tuyauterie rigide sur lequel est installée une vanne représentant la résistance circulatoire périphérique totale, le coût énergétique du travail nécessaire pour assurer un débit donné, contre une résistance déterminée, est égal au produit du débit par la pression nécessaire pour l’assurer. Sur cet exemple, la pression nécessaire pour assurer un débit moyen de 100 ml/s contre une résistance de 1 mm Hg/ml/s serait égale à 100 mm Hg, pour un coût énergétique de 10 000 mm Hg.ml
156
Pompe àfonctionnement
alternatif, Paroi artérielle rigide
Débit (ml/s)
Complianceartérielle
W = Pression x Débit = P x Q
Pression (mm Hg)
200
100
200
100
100x100x1 2 00x200x0.5
20 00010 000
1
0.5
Résistance =(mm Hg/ml/s)
1
1
W (mm Hg.ml) =
W = P x Q
Cycle
nulle nulle
A B7 – L’Accord Cardio-
Vasculaire
Si la pompe électrique centrifuge est remplacée par une pompe à fonctionnement cyclique, comme une pompe à piston, de façon à “mimer” le fonctionnement du cœur (alternance de remplissage et vidange), avec des valves assurant l’écoulement unidirectionnel, la pression nécessaire pour assurer le même débit moyen de 100 ml/s contre une résistance de 1 mm Hg/ml/s serait égale à 200 mm Hg, le débit instantané devant atteindre 200 ml/s pendant la phase d’éjection si le cycle de la pompe est de 0,5 (temps d’éjection égal au temps de remplissage). Le coût énergétique serait alors de 200 ml/s x 200 mm Hg x 0,5 = 20 000 mm Hg.ml, donc double de celui du modèle précédent.
157
Pompe à fonctionnement alternatif,
Paroi artérielle souple
Débit (ml/s)
Complianceartérielle
W = Pression x Débit = P x Q
Pression (mm Hg)
200
100
200
100
100x100x1 2 00x100x0.52 00x200x0.5
20 00010 000
0.5
1
0.5
Résistance =(mm Hg/ml/s)
1
1 1
W (mm Hg.ml) = 10 000
W = P x Q
Cycle
nulle nulle infinie
A B C7 – L’Accord Cardio-
Vasculaire
Si, dans ce modèle équipé d’une pompe à fonctionnement cyclique, un segment compliant (par exemple un tuyau de caoutchouc, bien distensible) est installé sur le versant artériel du circuit, sa dilatation pendant l’éjection permet de stocker temporairement le surcroît de volume pour le restituer ensuite. La pression moyenne pour assurer un débit moyen de 100 ml/s contre une résistance de 1 mm Hg/ml/s est alors égale à 100 mm Hg. Le coût énergétique est alors égal à200 ml/s (débit instantané de la pompe en phase d’éjection) x 100 mm Hg = 10 000 mm Hg.ml, donc le même coût que pour le premier modèle.
Ainsi, la souplesse de la paroi artérielle permet-elle une épargne d’énergie compensant les conséquences du mode intermittent de l’éjection systolique. A contrario, une perte de souplesse de la paroi artérielle (avec l’âge, l’artériosclérose, le diabète, l’insuffisance rénale chronique…) a pour conséquence une augmentation de la dépense énergétique cardiaque pour un même débit cardiaque, et avec une augmentation de la pression artérielle pulsatile (différence entre pression systolique et pression diastolique).
158
8 - La Microcirculation
Artères
Artérioles
Veines
Veinules
Artériolesterminales
Capillaires
InnervationSympathique
Au-delà des artérioles, le sang parvient au réseau constitué par les vaisseaux capillaires, dont la densité est d’autant plus grande que l’activité métabolique (dont le besoin énergétique) des tissus est importante. Le réseau capillaire débouche sur des veinules, qui convergent pour former des veines. Notons que l’innervation sympathique des abondante sur les artérioles, mais épargne leur partie terminale, et existe aussi sur les veinules et les veines. Les vaisseaux capillaires, dont la paroi est dépourvue de couche musculaire, ne reçoivent pas d’innervation vasomotrice. Les vaisseaux capillaires ont un diamètre moyen voisin de celui des globules rouges (7µm) voire inférieur, avec une longueur de l’ordre du mm, et une paroi très fine, faite d’une seule couche de cellules endothéliales. Dans certains capillaires (foie, rein, par exemple), des espaces ou « pores » sont aménagés entre les cellules endothéliales. Dans d’autres tissus comme le cerveau, le revêtement endothélial capillaire est étanche.
159
Les Artérioles
• Diamètre : 5 – 100 µm• Couche musculaire proportionnellement
importante• Forte innervation…• sauf pour l’artériole terminale• Cas particuliers :
– métartériole– sphincter pré-capillaire– Anastomoses artério-veineuses
8 - La Microcirculation
Les artérioles sont remarquables par l’épaisseur relativement très importante de leur paroi musculaire, leur conférant une capacité de vasomotricité puissante. Elles reçoivent une abondante innervation sympathique, qui épargne cependant l’artériole terminale (partie ultime de l’artériole précédent le capillaire).
Dans certains territoires (mésentérique, notamment) on décrit un renforcement localisé de la média (couche musculaire) des artérioles dans leur partie terminale, précédent les capillaires, formant une sorte de sphincter, mais cela ne semble pas significatif chez l’homme.
Par contre, les anastomoses artérioveineuses jouent un rôle important, chez l’homme, dans la thermorégulation. Il s’agit de véritables « courts-circuits » entre artérioles et veinules, permettant, lorsqu’elles sont ouvertes, le passage d’un débit sanguin important des artères aux veines sans emprunter le réseau capillaire. Ces anastomoses, situées principalement au niveau de la circulation cutanée de la face palmaire des mains et des doigts, de la face plantaire des pieds et des orteils, ainsi que sur la face, le nez et les oreilles, s’ouvrent donc dans la lutte contre la chaleur, permettant, par cette vasodilatation cutanée, de disperser des calories dans l’environnement.
160
Les Capillaires
• Diamètre : 5 – 8 µm• Longueur : 0,5 – 1 mm• Couche unique de cellules endothéliales• Densité variable selon les tissus• Recrutement capillaire – Vasomotion
• Pores – Nombre et dimensions variables– Ex : foie (très larges)– Ex : cerveau (barrière hémato-encéphalique)
8 - La Microcirculation
Les vaisseaux capillaires ont une paroi constituée d’une simple couche de cellules endothéliales. Leur diamètre est faible, parfois même inférieur au diamètre des globules rouges, lesquels doivent donc pouvoir se déformer pour parvenir à y circuler. Certaines pathologies héréditaires de l’hémoglobine ont pour effet, notamment en cas d’hypoxie (par exemple en altitude) d’altérer la déformabilité des globules rouges, et de créer ainsi des désordres microcirculatoires.
La densité de capillaires est variable selon les tissus, où elle est proportionnelle àl’activité métabolique. Ainsi, les tissus à forte activité métabolique (comme les parenchymes glandulaires) bénéficient d’une forte densité de vaisseaux capillaires, tandis que cette densité est beaucoup plus faible dans les tissus d’activité métabolique moindre (par exemple le tissu osseux).
Les cellules endothéliales qui forment la paroi des vaisseaux capillaires ménagent parfois entre elles des interstices réalisant de petits orifices, les pores, par lesquelles peuvent passer certaines grosses molécules. Ces pores sont absents dans la circulation cérébrale, où le revêtement endothélial vasculaire est étanche (on parle de « barrière hémato-encéphalique », qui protège le cerveau de certaines grosses molécules mais aussi, normalement, des bactéries). Dans le foie, les pores sont nombreux et larges dans les capillaires sinusoïdes, permettant la captation par les hépatocytes des grosses molécules issues de l’absorption intestinale. Dans le rein, le capillaire glomérulaire porte aussi de nombreux pores, déterminant les conditions de filtrage du sang produisant l’urine primitive. Cependant, ces pores ne laissent normalement pas passer les très grosses molécules comme l’albumine, dont la présence dans l’urine est donc pathologique, traduisant une détérioration des capillaires glomérulaires.
161
Les échanges capillaires : diffusion
Limitation :• par le débit sanguin (ex: mol. Liposolubles)• par la diffusibilité (grosses molécules)
8 - La Microcirculation
En fonction de la présence, de la taille, et du nombre de pores aménagés dans la paroi capillaire, les échanges de « grosses molécules » avec les tissus irrigués est plus ou moins limitée : la taille et le nombre des pores en regard de la taille de la molécule considérée définissent sa diffusibilité. Pour les molécules solubles dans les lipides (liposolubles) comme les gaz respiratoires, les échanges se font très facilement à travers la paroi capillaire, indépendamment de la présence de pores.
162
Les échanges capillaires(Starling)Pression
(mm Hg)
Versantartériolaire
Versantveinulaire
Capillaire
Pression oncotique
32
15
25
Filtration Réabsorption
Pression hydrostatiquesanguine
8 - La Microcirculation
Les échanges d’eau entre le sang, dans la microcirculation, et le liquide interstitiel, dépendent de la différence de pression hydrostatique entre la lumière vasculaire et le liquide interstitiel, mais aussi de la pression osmotique exercée par les grosses molécules protéiques présentes dans le sang et qui, de par leur taille, ne franchissent pas la barrière de la paroi vasculaire. Ces molécules (principalement l’albumine), « emprisonnées »dans le sang, exercent une force, dite « pression oncotique », qui tend àretenir l’eau dans le sang. La pression hydrostatique intra-vasculaire étant plus grande que la pression interstitielle + la pression oncotique sur le versant artériolaire, le résultat est une sortie d’eau vers le secteur interstitiel ou filtration. Au contraire, sur le versant veinulaire, la pression intra-vasculaire est plus faible, et la pression oncotique rappelle l’eau vers la lumière vasculaire : c’est la réabsorption.
163
Les échanges capillaires
Effet de l’augmentationde pression veineuse
Ex: Augmentation de la pression veineuse centrale (insuffisance cardiaque droite)
Pression (mm Hg)
Versantartériolaire
Versantveinulaire
Capillaire
32
15
25
Filtration Réabsorption
20
8 - La Microcirculation
Œdème, Congestion hépatique, turgescence veineuse
Œdème, Congestion hépatique, turgescence veineuse
En cas d’augmentation de la pression veineuse centrale, par exemple dans un contexte d’insuffisance cardiaque droite, la pression hydrostatique est anormalement élevée sur le versant veinulaire, de sorte que les échanges capillaires sont altérés, avec un excès de filtration ayant pour conséquence l’accumulation d’eau dans le secteur interstitiel, se manifestant par un gonflement des tissus (notamment aux membres inférieurs, effaçant le galbe de la jambe et les reliefs de la cheville), une augmentation de volume du foie (hépatomégalie), et une dilatation des veines superficielles (turgescence) notamment au niveau du cou.
164
Les échanges capillaires
Effet de la baisse
De pression
oncotique
Ex: Insuffisance Hépatique, Albuminurie, Malnutrition
Pression (mm Hg)
Versantartériolaire
Versantveinulaire
Capillaire
32
15
25
Filtration Réabsorption
20
8 - La Microcirculation
Œdème, Ascite,Epanchement pleuralŒdème, Ascite,Epanchement pleural
Si le taux d’albumine ou de grosses protéines dans le sang diminue (insuffisance hépatique consécutive à une cirrhose, malnutrition, suite rénale d’albumine), la pression oncotique diminue, et il en résulte un excédent de filtration et un défaut de réabsorption ayant pour conséquence une accumulation d’eau dans les tissus, avec un gonflement apparent : l’œdème.
165
9 – La Cellule Musculaire Lisse Vasculaire
Le Myocyte Vasculaire :
Cellule Musculaire Lisse
Tonus basal
Vaso-relaxationVaso-constriction
Sur les veines comme sur les artères, la régulation de la circulation sanguine repose sur la vasomotricité, c’est-à-dire la variation du taux de contraction basal des vaisseaux : une augmentation de ce tonus entraîne une diminution du diamètre (vasoconstriction), tandis qu’une diminution du tonus entraîne une vasorelaxation (ou vasodilatation). La résistance à l’écoulement sanguin dépendant principalement du diamètre, la vasomotricité constitue le moyen de réglage du débit sanguin local mais aussi, lorsque la vasomotricité implique de larges territoires vasculaires, de la pression artérielle.
166
Contrôle de la Vasomotricité
∆∆∆∆P = R.QQ = ∆∆∆∆P/R
Du point de vue local, ∆∆∆∆P = PA-PV ≈≈≈≈ stable
R change par la vasomotricité
Q varie donc en fonction de R
9 – La Cellule Musculaire Lisse Vasculaire
En effet, selon que le territoire concerné par un changement vasomoteur est restreint ou large, une vasoconstriction, par exemple, peut n’avoir pour conséquence qu’une réduction du débit sanguin local, ou entraîner une augmentation notable de la résistance circulatoire périphérique totale et entraîner donc une augmentation de la pression artérielle systémique (à débit cardiaque égal).
167
Contrôle de la Vasomotricité
Local
=
Besoins métaboliques
Nerveux et Humoral
=
Arbitrage systémique
9 – La Cellule Musculaire Lisse Vasculaire
Le contrôle de la vasomotricité repose sur deux mécanismes :
-Un mécanisme local, par lequel chaque tissu de l’organisme adapte son débit sanguin à son besoin métabolique.
-Un mécanisme général, nerveux et hormonal, effectuant un arbitrage systémique ayant pour effet de maintenir stable la pression artérielle.
168
Morphologie
D’après R Levick – Introduction to Cardiovascular Physiology – Arnold, London, 2003
Cavéoles
GapJunctions
Réticulum Sarcoplasmique
Corps Dense
Filaments Intermédiaires
Actine
Myosine
Bande Dense
9 – La Cellule Musculaire Lisse Vasculaire
A la base de cet ajustement vasomoteur, se trouve le myocyte vasculaire, qui se distingue du myocyte strié (squelletique ou cardiaque) à plusieurs égards, avec en outre une grande variabilité selon les territoires. Il s’agit d’une cellule musculaire de dimensions modestes, avec des sarcomères ne présentant pas, contrairement au muscle strié, un arrangement parallèle et régulier. Les sarcomères ne sont en effet pas insérés sur des stries Z, mais sur des « corps denses » répartis dans la cellule et à ses extrémités, ce sorte que la cellule paraît lisse. A noter la présence, entre cellules voisines, de communications intercellulaires, les « gap-junctions », permettant la transmission par contiguïté des perturbations électriques et ioniques, et notamment la propagation des dépolarisations.
169
• Petite taille, pas de striation visible(pas d’organisation parallèle des sarcomères)
• Très longs filaments d’actine (fort taux de raccourcissement)
• Pas de protéines régulatrices (troponine et tropomyosine)mais phosphorylation de la myosine sous l’effet du Ca++cytosolique, permettant l’interaction actine / myosine
• Syncitium fonctionnel
• Autoexcitabilité (pour certains vaisseaux : tonus de base)
• Contraction graduelle
• Verrouillage de la liaison (durée : jusqu’à 3 s)
• Couplage électro-mécanique et chimio-mécanique
9 – La Cellule Musculaire Lisse Vasculaire
Les sarcomères dont est équipé le myocyte lisse vasculaire comportent des filaments d’actine particulièrement long, ce qui lui confère un taux de raccourcissement très important. C’est ainsi que, lors d’une plaie, les petites artères et artérioles sont capables de s’occlure totalement par vasoconstriction.
Le myocyte lisse vasculaire se distingue aussi des myocytes striés par l’absence de protéines régulatrices mais l’existence, en revanche, d’une étape biochimique supplémentaire, préalable à la contraction : la phosphorylation des chaînes légères de myosine.
Du point de vue fonctionnel, le myocyte vasculaire ne fonctionne pas, contrairement au myocyte strié, sur le mode du « tout ou rien ». Sa contraction est graduelle, pouvant varier de façon continue entre relaxation totale et contraction maximale. En outre, les ponts actine – myosine ne sont pas détruits aussitôt constitués, mais sont durables, ce qui assure une contraction de longue durée peu coûteuse sur le plan énergétique.
Le myocyte lisse vasculaire est capable de moduler son niveau de contraction avec ou sans potentiel d’action et même avec ou sans variation de son potentiel de membrane.
170
Principaux Mécanismes Ioniques du Potentiel d’Action
0
-100
-50
temps (s)
Potentiel demembrane
(mV)
iCa
iCl
iKseuil
Slow EJP
Potentiel d’Action
noradrénaline
9 – La Cellule Musculaire Lisse Vasculaire
Les mécanismes ioniques de son potentiel d’action du myocyte vasculaire sont particuliers. Ainsi, la stimulation sympathique provoque, par ouverture de canaux Chlore, une dépolarisation qui, même si elle n’atteint pas le seuil de déclenchement du potentiel d’action, s’accompagne d’une augmentation du taux de contraction.
Si le seuil de déclenchement du potentiel d’action est atteint, celui-ci résulte de l’ouverture de canaux Calcium voltage-dépendants.
Les potentiels d’action sont rares ou absents dans certains territoires vasculaires, mais peuvent survenir spontanément dans d’autres (par un mécanisme ionique comparable à la dépolarisation de repos des cardiomyocytes automatiques). Il est possible de voir se succéder rapidement plusieurs potentiels d’action sur la base d’une dépolarisation prolongée.
La diversité est donc une caractéristique essentielle des myocytes lisses vasculaires : les différents mécanismes modulant la contraction sont en effet présents dans les différents territoires vasculaires, mais à des niveaux et dans des proportions différentes, ces différences sous-tendant les particularités des adaptations circulatoires locales ou régionales (la circulation cérébrale ne réagit pas comme la circulation rénale, laquelle se règle différemment de la circulation dans les muscles striés squelettiques etc.).
171
Mécanismes de la Contraction
• Dualité des mécanismes de couplage (par l’intermédiaire de récepteurs membranaires ou par dépolarisation)
• Force de contraction variable
N Adr
ααααG
Phospho-lipase C
PIP2 IP3
DAG
Protéinekinase C
Ca++
Ca++i
Ca++ - Calmoduline
Ca++i
Ca++
Cl-
ROC VOC
RéticulumSarcoplasmique
Ca++i
kinase des chaîneslégères de Myosine
Phosporylation de la Myosine
CONTRACTION
Ca++
PotentielSynaptiqueExcitateur
Pharmaco-Mécanique Electro-Mécanique
COUPLAGE
9 – La Cellule Musculaire Lisse Vasculaire
Deux modalités distinctes peuvent conduire à la contraction (ou accroître le taux de contraction) du myocyte lisse vasculaire : avec ou sans variation du potentiel de membrane.
L’augmentation du taux de contraction peut résulter, comme dans les autres myocytes, d’une dépolarisation avec potentiel d’action, mais aussi sans potentiel d’action. Toute dépolarisation s’accompagne d’une augmentation de la contraction. C’est ce que l’on appelle « le couplage électro-mécanique ».
Cependant, l’augmentation du taux de contraction est possible aussi sans variation du potentiel de membrane, par des mécanismes chimiques déclenchés par la fixation de diverses substances sur des récepteurs de membranes. On parle alors de « couplage pharmaco-mécanique » ou « récepteur-dépendant ».
172
Mécanismes de la Contraction
• Dualité des mécanismes de couplage (par l’intermédiaire de récepteurs membranaires ou par dépolarisation)
• Force de contraction variable
Pharmaco-Mécanique Electro-Mécanique
COUPLAGE
9 – La Cellule Musculaire Lisse Vasculaire
La force de contraction du myocyte vasculaire peut donc être réglée par couplage électro-mécanique et/ou par couplage pharmaco-mécanique.
173
Mécanismes de la Contraction
• Dualité des mécanismes de couplage (par l’intermédiaire de récepteurs membranaires ou par dépolarisation)
• Force de contraction variable
PotentielSynaptiqueExcitateur
Pharmaco-Mécanique Electro-Mécanique
COUPLAGE
9 – La Cellule Musculaire Lisse Vasculaire
Le couplage électromécanique est une modalité comparable à ce que l’on observe dans les myocytes striés, et peut être mis en jeu, notamment, par l’activation de la synapse du système nerveux sympathique, ou par une dépolarisation transmise d’une cellule musculaire voisine.
174
Mécanismes de la Contraction
• Dualité des mécanismes de couplage (par l’intermédiaire de récepteurs membranaires ou par dépolarisation)
• Force de contraction variable
Ca++i
Ca++
Cl-
VOC
Ca++i
PotentielSynaptiqueExcitateur
Pharmaco-Mécanique Electro-Mécanique
COUPLAGE
9 – La Cellule Musculaire Lisse Vasculaire
Cependant, une particularité est la mise en jeu, par cette modalité, de canaux membranaire laissant entrer des ions Chlore, générant ainsi une dépolarisation qui, si elle atteint leur seuil d’ouverture, provoque l’entrée de Calcium Ca++ dans la cellule par des canaux calciques voltage-dépendants.
175
Mécanismes de la Contraction
• Dualité des mécanismes de couplage (par l’intermédiaire de récepteurs membranaires ou par dépolarisation)
• Force de contraction variable
N Adr
ααααG
Phospho-lipase C
Ca++i
Ca++
Cl-
VOC
Ca++i
PotentielSynaptiqueExcitateur
Pharmaco-Mécanique Electro-Mécanique
COUPLAGE
9 – La Cellule Musculaire Lisse Vasculaire
L’autre modalité de couplage fait intervenir des récepteurs membranaires àdifférentes substances. Tel est le cas, par exemple, de la noradrénaline.
176
Mécanismes de la Contraction
• Dualité des mécanismes de couplage (par l’intermédiaire de récepteurs membranaires ou par dépolarisation)
• Force de contraction variable
N Adr
ααααG
Phospho-lipase C
Ca++
Ca++i Ca++
i
Ca++
Cl-
ROC VOC
Ca++i
PotentielSynaptiqueExcitateur
Pharmaco-Mécanique Electro-Mécanique
COUPLAGE
9 – La Cellule Musculaire Lisse Vasculaire
La fixation de la noradrénaline sur son récepteur membranaire provoque d’une part, via une protéine de membrane G, l’ouverture de canaux calciques,
177
Mécanismes de la Contraction
• Dualité des mécanismes de couplage (par l’intermédiaire de récepteurs membranaires ou par dépolarisation)
• Force de contraction variable
N Adr
ααααG
Phospho-lipase C
PIP2 IP3
DAG
Ca++
Ca++i Ca++
i
Ca++
Cl-
ROC VOC
Ca++i
PotentielSynaptiqueExcitateur
Pharmaco-Mécanique Electro-Mécanique
COUPLAGE
9 – La Cellule Musculaire Lisse Vasculaire
Et d’autre part l’activation de la phospholipase C, sous l’action de laquelle le phospho-inositol diphosphate est clivé en diacylglycérol et phospho-inositol triphosphate.
178
Mécanismes de la Contraction
• Dualité des mécanismes de couplage (par l’intermédiaire de récepteurs membranaires ou par dépolarisation)
• Force de contraction variable
N Adr
ααααG
Phospho-lipase C
PIP2 IP3
DAG
Protéinekinase C
Ca++
Ca++i Ca++
i
Ca++
Cl-
ROC VOC
RéticulumSarcoplasmique
Ca++i
Ca++
PotentielSynaptiqueExcitateur
Pharmaco-Mécanique Electro-Mécanique
COUPLAGE
9 – La Cellule Musculaire Lisse Vasculaire
Le diacylglycerol active à son tour la Protéine Kinase C qui, avec la RhoA kinase, contribue à la sensibilité de l’appareil contractile au Ca++ (en inhibant la phosphatase des chaînes légères de myosine), tandis que le phospho-inositol triphosphate provoque le relargage de Ca++ par le réticulum sarcoplasmique.
Ces différentes actions concourent à augmenter le taux de Ca++ cytoplasmique.
179
Mécanismes de la Contraction
• Dualité des mécanismes de couplage (par l’intermédiaire de récepteurs membranaires ou par dépolarisation)
• Force de contraction variable
N Adr
ααααG
Phospho-lipase C
PIP2 IP3
DAG
Protéinekinase C
Ca++
Ca++i
Ca++ - Calmoduline
Ca++i
Ca++
Cl-
ROC VOC
RéticulumSarcoplasmique
Ca++i
Ca++
PotentielSynaptiqueExcitateur
Pharmaco-Mécanique Electro-Mécanique
COUPLAGE
9 – La Cellule Musculaire Lisse Vasculaire
Cette augmentation du taux de Ca++ cytoplasmique permet la formation de complexe Calcium – Calmoduline
180
Mécanismes de la Contraction
• Dualité des mécanismes de couplage (par l’intermédiaire de récepteurs membranaires ou par dépolarisation)
• Force de contraction variable
N Adr
ααααG
Phospho-lipase C
PIP2 IP3
DAG
Protéinekinase C
Ca++
Ca++i
Ca++ - Calmoduline
Ca++i
Ca++
Cl-
ROC VOC
RéticulumSarcoplasmique
Ca++i
kinase des chaîneslégères de Myosine
Ca++
PotentielSynaptiqueExcitateur
Pharmaco-Mécanique Electro-Mécanique
COUPLAGE
9 – La Cellule Musculaire Lisse Vasculaire
Le complexe Calcium – Calmoduline active alors la kinase des chaînes légères de myosine.
181
Mécanismes de la Contraction
• Dualité des mécanismes de couplage (par l’intermédiaire de récepteurs membranaires ou par dépolarisation)
• Force de contraction variable
N Adr
ααααG
Phospho-lipase C
PIP2 IP3
DAG
Protéinekinase C
Ca++
Ca++i
Ca++ - Calmoduline
Ca++i
Ca++
Cl-
ROC VOC
RéticulumSarcoplasmique
Ca++i
kinase des chaîneslégères de Myosine
Phosporylation de la Myosine
CONTRACTION
Ca++
PotentielSynaptiqueExcitateur
Pharmaco-Mécanique Electro-Mécanique
COUPLAGE
9 – La Cellule Musculaire Lisse Vasculaire
Et la phosphorylation de la myosine permet la constitution de ponts actine –myosine et donc la contraction musculaire.
182
Facteurs Vaso-constrictifs9 – La Cellule Musculaire Lisse Vasculaire
Les mécanismes de contrôle systémique de la vasomotricité reposent sur le système nerveux sympathique, généralement responsable d’une vasoconstriction, et sur plusieurs systèmes hormonaux (adrénaline, hormone antidiurétique, angiotensine).
183
Facteurs Vaso-constrictifs
Nerveux et Humoraux
• Système Sympathique
• Adrénaline (αααα1)• Vasopressine• Angiotensine
9 – La Cellule Musculaire Lisse Vasculaire
Le système nerveux sympathique a, sur la circulation systémique, un effet principalement vasoconstricteur (via les récepteurs alpha de la membrane des myocytes lisses vasculaires).
L’hormone anti-diurétique (ADH, ou vasopressine) et l’angiotensine sont aussi des hormones dont l’effet sur la circulation systémique est vasoconstricteur.
184
Facteurs Vaso-constrictifs
Locaux
• O2 ↑, CO2 ↓, K+ ↓• Osmolarité ↓• Froid (peau)• Histamine (H1)• Sérotonine• Endothéline• Prostaglandines (PGF,
Thromboxane A2)
Nerveux et Humoraux
• Système Sympathique
• Adrénaline (αααα)• Vasopressine• Angiotensine
9 – La Cellule Musculaire Lisse Vasculaire
L’activité métabolique des tissu a pour conséquence de modifier la composition du milieu interstitiel. Si cette activité diminue, on observe : augmentation du taux d’oxygène, diminution du taux de dioxyde de carbone, diminution du taux des produits de dégradation de l’ATP (notamment l’adénosine), diminution des ions K+, augmentation du pH… qui provoquent une vasoconstriction. D’autres substances produites localement (l’histamine sur les récepteurs H1, la sérotonine, l’endothéline, certaines prostaglandines) ont aussi un effet vasoconstricteur.
185
Facteurs Vaso-relaxants
9 – La Cellule Musculaire Lisse Vasculaire
De la même façon, la vasorelaxation peut résulter d’une intervention nerveuse, endocrinienne, ou locale.
186
Facteurs Vaso-relaxants
Nerveux et Humoraux
• Adrénaline (ββββ2)• Peptide Atrial
Natriurétique (PAN)
• Adrénomédulline• (Système
parasympathique)
9 – La Cellule Musculaire Lisse Vasculaire
L’adrénaline, hormone libérée dans la circulation sanguine par la glande médullo-surrénale, présente un effet vasoconstriceur systémique mais aussi, du fait de son affinité particulière pour les récepteurs de type bêta 2, un effet vasorelaxant. Ces récepteurs se trouvent sur la membrane des myocytes lisses vasculaires des artères coronaires, hépatiques, et des muscles striés squelettiques.
Les peptides natriurétiques (dont le PAN) ont aussi un effet vasorelaxant.
Le système parasympathique est potentiellement vasorelaxant par son médiateur, l’acétylcholine, mais il n’y a pas d’innervation parasympathique vasculaire, à l’exception des tissus érectiles (mamelon du sein, corps ciliaires de l’œil, pénis ou clitoris).
187
Facteurs Vaso-relaxants
Locaux
• O2 ↓, CO2 ↑, K+ ↑• Osmolarité ↑• Chaleur (peau)• Histamine (H2)• EDRF (NO), EDHF• Bradykinine• Prostaglandines (PGE,
PGI2: prostacycline)
Nerveux et Humoraux
• Adrénaline (ββββ2)• Peptide Atrial
Natriurétique (PAN)
• Adrénomédulline• (Système
parasympathique)
9 – La Cellule Musculaire Lisse Vasculaire
Les changements de composition du milieu interstitiel qui traduisent une augmentation d’activité métabolique (diminution du taux d’oxygène, augmentation du taux de dioxyde de carbone, augmentation du taux des produits de dégradation de l’ATP,notamment l’adénosine, augmentation des ions K+, diminution du pH…) provoquent une vasorelaxation dite « métabolique » ou « fonctionnelle ». Par ce mécanisme, chaque tissu adapte son débit sanguin àses besoins métaboliques, de façon tout à fait autonome.
188
Endothélium et contrôle vasculaire local
La mise en évidence de l’E.D.R.F.
(Endothelium Derived Relaxing Factor)
Carbachol
Vaso-Relaxation
Carbachol
Vasoconstriction
10 – La Fonction Endothéliale Vasomotrice
Cependant, le myocyte lisse vasculaire est aussi soumis à l’influence majeure de l’endothélium. Ce revêtement interne des vaisseaux, fait d’une unique couche cellulaire reposant sur une membrane basale, ne joue pas seulement un rôle d’étanchéité vasculaire. Il s’agit d’un tissu ubiquitaire, interface entre le sang et toutes les substances qu’il véhicule et la média, produisant des enzymes (comme l’enzyme de conversion de l’angiotensine) et autres messagers, s’adressant notamment à la cellule musculaire lisse vasculaire et jouant ainsi un rôle majeur dans le contrôle de la vasomotricité.
La découverte de cette fonction endothéliale vasomotrice revient à Robert F Furchgott en 1980 et lui valu le prix Nobel en 1998 : un anneau aortique plongédans un bain d’organe réagit à l’acétylcholine par une vasorelaxation. Cependant, si l’endothélium en a été préalablement retiré, cet anneau aortique réagit par une vasoconstriction : cela signifie que l’endothélium est capable, en réponse àl’acétylcholine, d’adresser à la cellule musculaire lisse voisine un second messager, que cet auteur appela l’EDRF (endothelium derived relaxing factor).
189
EDRFEndothelium
Derived
Relaxing factor
(NO)
Mécanismes de la vaso-
relaxation endothélium-dépendante
NO synthaseconstitutive NO
L-arginine
L-citrulline
Ca++-Calmoduline
Guanylyl Cyclase
GTP GMPc Relaxation
CelluleEndothéliale
CelluleMusculaire LisseVasculaire
Ca++
ThrombineBradykinineSubstance PAcétylcholine
VIP
Fluxsanguin
Forces de cisaillement
10 – La Fonction Endothéliale Vasomotrice
En effet, l’endothélium réagit à de nombreux facteurs, mécanismes, chimiques, ou endocriniens et, notamment, aux forces de friction exercées par le sang sur la surface des cellules endothéliales. Lorsque le débit sanguin augmente dans un vaisseau (comme, par exemple, lors de l’épreuve d’hyperémie décrite précédemment), ces forces de friction augmentent, et, par l’action de récepteurs mécanique à la surface des cellules endothéliales, une cascade d’événements chimiques est déclenchée, aboutissant à la libération d’oxyde nitrique (NO) gaz soluble et très diffusible, qui rejoint la cellule musculaire lisse vasculaire et provoque sa relaxation : par ce mécanisme, chaque vaisseau sanguin adapte son diamètre à son débit, de façon autonome.
190
EDRFEndothelium
Derived
Relaxing factor
(NO)
Mécanismes de la vaso-
relaxation endothélium-dépendante
CelluleEndothéliale
CelluleMusculaire LisseVasculaire
10 – La Fonction Endothéliale Vasomotrice
L’endothélium tapisse en effet la lumière vasculaire, et constitue ainsi une interface entre le sang et les cellules musculaires lisses vasculaires.
191
EDRFEndothelium
Derived
Relaxing factor
(NO)
Mécanismes de la vaso-
relaxation endothélium-dépendante
Ca++-CalmodulineCelluleEndothéliale
CelluleMusculaire LisseVasculaire
Ca++
10 – La Fonction Endothéliale Vasomotrice
A sa surface, des canaux calciques déterminent l’entrée de calcium dans le cytoplasme, et la formation du complexe Calcium-Calmoduline.
192
EDRFEndothelium
Derived
Relaxing factor
(NO)
Mécanismes de la vaso-
relaxation endothélium-dépendante
Ca++-CalmodulineCelluleEndothéliale
CelluleMusculaire LisseVasculaire
Ca++
ThrombineBradykinineSubstance PAcétylcholine
VIP
10 – La Fonction Endothéliale Vasomotrice
Cette entrée de calcium peut être activée par la fixation, sur les récepteurs de membrane correspondant, de diverses substances comme l’acétylcholine, mais aussi la bradykinine, la susbtance P, la thrombine, le VIP…
193
EDRFEndothelium
Derived
Relaxing factor
(NO)
Mécanismes de la vaso-
relaxation endothélium-dépendante
Ca++-CalmodulineCelluleEndothéliale
CelluleMusculaire LisseVasculaire
Ca++
ThrombineBradykinineSubstance PAcétylcholine
VIP
Fluxsanguin
Forces de cisaillement
10 – La Fonction Endothéliale Vasomotrice
Mais aussi par des mécanorécepteurs activés par les forces de friction du sang àla surface de la cellule endothéliale. Ainsi, toute augmentation du débit sanguin génère-t-elle une augmentation de l’entrée de calcium dans le cytoplasme de la cellule endothéliale.
194
EDRFEndothelium
Derived
Relaxing factor
(NO)
Mécanismes de la vaso-
relaxation endothélium-dépendante
NO synthaseconstitutive NO
L-arginine
L-citrulline
Ca++-CalmodulineCelluleEndothéliale
CelluleMusculaire LisseVasculaire
Ca++
ThrombineBradykinineSubstance PAcétylcholine
VIP
Fluxsanguin
Forces de cisaillement
10 – La Fonction Endothéliale Vasomotrice
Le complexe calcium-calmoduline active à son tour une NO synthase, qui provoque la libération, à partir de la L-arginine, de L-citrulline et d’oxyde nitrique (NO), un gaz soluble et fortement diffusible.
195
EDRFEndothelium
Derived
Relaxing factor
(NO)
Mécanismes de la vaso-
relaxation endothélium-dépendante
NO synthaseconstitutive NO
L-arginine
L-citrulline
Ca++-Calmoduline
Guanylyl Cyclase
GTP GMPc Relaxation
CelluleEndothéliale
CelluleMusculaire LisseVasculaire
Ca++
ThrombineBradykinineSubstance PAcétylcholine
VIP
Fluxsanguin
Forces de cisaillement
10 – La Fonction Endothéliale Vasomotrice
Le NO diffuse ainsi rapidement jusqu’à la cellule musculaire lisse voisine et interfère avec le métabolisme du GPM cyclique pour entraîner une vasorelaxation.
Ainsi, une augmentation de débit dans un vaisseau, accroissant les forces de friction du sang à la surface de l’endothélium, est-elle capable de déterminer une augmentation de diamètre : chaque vaisseau, par ce mécanisme impliquant l’endothélium, adapte son diamètre à son débit.
C’est ce que l’on appelle la vasorelaxation flux-dépendante.
196
La Vaso-Relaxation
Flux-Dépendante
Diamètre
TempsIschémie0 5 min
Débit
Artère BrachialeDiamètre (% de la valeur de
base)
10 – La Fonction Endothéliale Vasomotrice
Une technique d’usage courant d’évaluation de la vasomotricité consiste à placer un garrot pneumatique sur l’avant bras et mesure le diamètre de l’artère brachiale (au niveau du bras, donc en amont du garrot) avant son gonflement, puis de gonfler ce garrot pour interrompre le flux sanguin pendant 4 minutes. Après la levée du garrot, on observe une augmentation immédiate du flux sanguin, illustrant le mécanisme décrit ci-dessus (hypérémie réactionnelle ou métabolique), suivie d’une augmentation notable du diamètre artériel, sous l’effet de l’augmentation des forces de friction à la surface des cellules endothéliales tapissant la paroi interne de l’artère.
197
SynapseSympathique
Facteurs Métaboliques- Hypoxie- Acidose- Adénosine- etc.
CONTRACTION
RELAXATION
Ca++
Voie del'AMPc
Voie duPI2P
Voie duGMPc
Angiotensine 2
NO
EndothéliumEndothéliumFlux Sanguin
VOCs ROCs
ββββrécepteurs
ααααrécepteurs
PAN
Dépolarisation
Hyperpolarisation
Ouverture
Fermeture
Noradrénaline
Adrénaline
11 – Le Contrôle Vasomoteur
La cellule musculaire lisse vasculaire est donc la cible de multiples influences, certaines en faveur de la contraction (vasoconstriction), d’autres en faveur de la relaxation (vasorelaxation ou vasodilatation), certaines sous le contrôle du système nerveux végétatif (le système sympathique provoque, d’une façon générale, une vasoconstriction), d’autres par voie endocrinienne, d’autre par des facteurs locaux : chimiques (la vasorelaxation métabolique par laquelle chaque tissu adapte son débit sanguin à ses besoins métaboliques) ou mécaniques (la vasorelaxation dite « flux-dépendante » par laquelle chaque vaisseau adapte son diamètre à son débit).
198
Ca++
« Rien »
11 – Le Contrôle Vasomoteur
Un schéma permet de résumer les mécanismes réglant le taux de contraction de la cellule musculaire lisse vasculaire.
Contrairement au myocyte strié, le myocyte lisse vasculaire, en effet, ne fonctionne pas sur le mode du « tout ou rien ». Son taux de contraction peut varier de façon continue entre la relaxation totale et la contraction maximale, en fonction du taux de Ca++ disponible dans son cytoplasme.
199
CONTRACTION
RELAXATION
Ca++
11 – Le Contrôle Vasomoteur
Le taux de contraction augmente si le taux de Ca++ augmente
Le taux de contraction diminue (vasorelaxation) si le taux de Ca++ cytoplasmique diminue.
Le schéma est donc construit selon un axe vertical représentant le taux de contraction.
200
CONTRACTION
RELAXATION
Ca++VOCs ROCsOuverture
Fermeture
11 – Le Contrôle Vasomoteur
Sur l’axe horizontal, on peut représenter les deux modalités de couplage conduisant à la contraction : le couplage électro-mécanique (par des canaux voltage-dependants) à gauche, et le couplage pharmaco-mécanique, par des canaux couplés à des récepteurs de membrane, à droite.
201
SynapseSympathique CONTRACTION
RELAXATION
Ca++VOCs ROCs
Dépolarisation
Ouverture
Fermeture
11 – Le Contrôle Vasomoteur
Le couplage électro-mécanique peut être mis en œuvre par toute dépolarisation, qu’elle soit transmise d’une cellule voisine, ou consécutive à l’activité d’une synapse du système nerveux sympathique.
202
SynapseSympathique CONTRACTION
RELAXATION
Ca++
Voie duPI2P
VOCs ROCs
ααααrécepteursDépolarisation
Ouverture
Fermeture
Noradrénaline
11 – Le Contrôle Vasomoteur
Mais le potentiel post-synaptique rapide consécutif à l’action de la noradrenaline sur les récepteurs alpha de la membrane du myocyte lisse vasculaire n’est pas la cause de la contraction qui se produit lorsque le seuil d’ouverture canaux récepteurs-dépendants n’est pas atteint. C’est en effet la voie des phospho-inositols qui est activée avec ses effets sur la libération du calcium du réticulum sarcoplasmique et sur la sensibilité de l’appareil contractile au calcium : il s’agit donc de couplage pharmaco-mécanique.
203
SynapseSympathique CONTRACTION
RELAXATION
Ca++
Voie duPI2P
Angiotensine 2
VOCs ROCs
ααααrécepteursDépolarisation
Ouverture
Fermeture
Noradrénaline
11 – Le Contrôle Vasomoteur
L’angiotensine renforce aussi la contraction du myocyte lisse vasculaire par la voie des phospho-inositols.
204
SynapseSympathique
Facteurs Métaboliques- Hypoxie- Acidose- Adénosine- K+ etc.
CONTRACTION
RELAXATION
Ca++
Voie duPI2P
Angiotensine 2
VOCs ROCs
ααααrécepteursDépolarisation
Hyperpolarisation
Ouverture
Fermeture
Noradrénaline
11 – Le Contrôle Vasomoteur
La relaxation du myocyte lisse vasculaire peut aussi résulter de mécanismes mettant en jeu le couplage électro-mécanique ou le couplage pharmaco-mécanique.
L’hyperpolarisation est ainsi capable de réduire le taux d’ouverture des canaux calciques voltage-dépendants. Elle survient, notamment, durant l’hypoxie (via l’activation de canaux potassique ATP-dépendants, puisque le taux d’ATP diminue alors, tandis que le taux d’adénosine augmente), et durant l’exercice (via l’activation de canaux potassiques par l’augmentation du taux de K+ extracellulaire). Ce sont dont les conséquences de l’activité métabolique qui entraînent la vasorelaxation. Par ce mécanisme, chaque tissu est capable d’adapter son débit sanguin à son activité métabolique : si l’activité métabolique augmente, consommant de l’oxygène, produisant du dioxyde de carbone, consommant de l’ATP et produisant de l’adénosine, libération des ions K+… ces modifications du liquide interstitiel agissent sur les myocytes lisses de l’artériole terminale et entraînent sa relaxation.
205
SynapseSympathique
Facteurs Métaboliques- Hypoxie- Acidose- Adénosine- etc.
CONTRACTION
RELAXATION
Ca++
Voie del'AMPc
Voie duPI2P
Angiotensine 2
VOCs ROCs
ββββ2222récepteurs
ααααrécepteursDépolarisation
Hyperpolarisation
Ouverture
Fermeture
Noradrénaline
Adrénaline
11 – Le Contrôle Vasomoteur
Des mécaniques récepteurs-dépendants peuvent aussi conduire à la vasorelaxation par couplage pharmaco-mécanique. Tel est le cas de l’adrénaline, du fait de sa grande affinité pour les récepteurs bêta 2 que l’on trouve sur les myocytes lisses vasculaire de la circulation coronaire, hépatique et des muscles striés squelettiques. Son action s’exerce par la voie de l’AMP cyclique.
206
SynapseSympathique
Facteurs Métaboliques- Hypoxie- Acidose- Adénosine- etc.
CONTRACTION
RELAXATION
Ca++
Voie del'AMPc
Voie duPI2P
Voie duGMPc
Angiotensine 2
VOCs ROCs
ββββrécepteurs
ααααrécepteurs
PAN
Dépolarisation
Hyperpolarisation
Ouverture
Fermeture
Noradrénaline
Adrénaline
11 – Le Contrôle Vasomoteur
De même, la voie du GMP cyclique peut conduire, par l’activation de canaux récepteurs-dépendants, à la vasorelaxation sans altération du potentiel de membrane. Cette voie est empruntée par l’effet des peptides natriurétiques.
207
SynapseSympathique
Facteurs Métaboliques- Hypoxie- Acidose- Adénosine- etc.
CONTRACTION
RELAXATION
Ca++
Voie del'AMPc
Voie duPI2P
Voie duGMPc
Angiotensine 2
NO
EndothéliumEndothéliumFlux Sanguin
VOCs ROCs
ββββrécepteurs
ααααrécepteurs
PAN
Dépolarisation
Hyperpolarisation
Ouverture
Fermeture
Noradrénaline
Adrénaline
11 – Le Contrôle Vasomoteur
Mais aussi par l’oxyde nitrique (NO) produit par l’endothélium en réponse àdifférentes substances (comme l’acétylcholine, la thrombine, le VIP…) ainsi que sous l’effet des forces de friction exercées par le flux sanguin à la surface des cellules endothéliales : par ce mécanisme, appelé vasorelaxation flux-dépendante, chaque vaisseau adapte son diamètre à son débit.
208
Flux Sanguin
Terminaisons Sympathiques
Angiotensine I
Angiotensine II
Enzyme deConversion
Noradrénaline
AdénosineAcétylCholineBradykinineVIP...
NO Synthase
NO
Thrombine
Cyclo-oxygénase
ProstacyclineEndothéline
CONTRACTION RELAXATION
HypoxieAngiotensine IIThrombine...
EDHF
11 – Le Contrôle Vasomoteur
Au total, la cellule musculaire lisse est donc une cellule « sous influences ». Son mode de fonctionnement « analogique » est tel que son taux de contraction dépend de très nombreux facteurs concurrents ou contradictoires, dont elle intègre les effets. Certains de ces facteurs agissent directement sur le myocyte lisse vasculaire (comme le système nerveux sympathique, tandis que d’autres agissent par l’intermédiaire de l’endothélium.
Il importe d’insister sur l’importance des mécanismes locaux par lesquels chaque tissus adapte son débit sanguin à son activité métabolique et chaque vaisseau adapte son diamètre à son débit. L’arbitrage systémique n’intervient donc que lors ces mécanismes locaux sont d’une telle ampleur (par l’importance de la masse tissulaire concernée) que l’équilibre systémique (notamment la pression artérielle) s’en trouve compromis, ou lorsque des circonstances extrêmes (comme une hémorragie) l’exigent.
209
Effet de la vasomotricité sur la relation Pression / Débit
Pression Artérielle
Débit
Etat basal
Relaxation,
Constriction
11 – Le Contrôle Vasomoteur
La vasorelaxation permet une augmentation de débit sanguin dans le territoire correspondant. La vasoconstriction réduit ce débit, car le diamètre vasculaire est le principal déterminant de la résistance circulatoire.
210
L’autorégulation
0 50 100 150 200Pression Moyenne (mm Hg)
Débit
11 – Le Contrôle Vasomoteur Local
Certains territoires vasculaires, comme la circulation cérébral, disposent de ces mécanismes à un tel niveau que cela leur permet de maintenir constant leur débit (et la pression sanguine au niveau capillaire) quelles que soient les variations de la pression artérielle systémique, et ce dans une très large plage de valeurs : c’est ce que l’on appelle l’autorégulation.
211
Cas particulier de la circulation pulmonaire
Pression Artérielle
Débit CirculationPulmonaire
CirculationRénale
11 – Le Contrôle Vasomoteur Local
La circulation pulmonaire représente un cas particulier car sa résistance circulatoire diminue lorsque la pression artérielle pulmonaire augmente, même modérément. Ceci est dû au fait que, sous l’effet de cette augmentation de pression, des territoires circulatoires préalablement fermés s’ouvrent à la circulation, augmentant l’aire de section vasculaire totale. Ceci permet une augmentation considérable de débit sans augmentation majeure de pression (qui entraînerait une extravasation d’eau dans les alvéoles pulmonaires).
212
13 - La Circulation Veineuse
Facteur essentiel
Force motrice duventricule gauche
Facteurs adjuvantsFacteurs adjuvantsFacteurs adjuvantsFacteurs adjuvants
• Pompe veino-musculaire• Semelle plantaire• Pompe abdomino-
diaphragmatique• Aspiration atriale
++++
Au-delà du réseau capillaire, le sang parvient dans la circulation veineuse qui assure son retour vers l’atrium droit. La force motrice permettant ce retour est ce qu’il reste de la contraction ventriculaire gauche. La pression atriale droite étant proche de 0, le gradient permettant le retour veineux est donc de 10 à 15 mm Hg. Divers facteurs peuvent contribuer au retour veineux, essentiellement pour le moduler. Il s’agit notamment du mécanisme de « pompe veino-musculaire » au membres inférieurs.
213213
213
La Paroi veineuse
Déformable plus que distensible
Les veines sont plus nombreuses et plus larges que les artères, et leur paroi est non pas tant élastique (en fait surtout riche en fibres de collagène, très résistantes), mais très déformable. La forme de la coupe transversale de la veine dépend en effet de la pression sanguine à l’intérieur : elliptique à pression moyenne, elle peut devenir presque circulaire à plus forte pression, mais aussi s’aplatir à basse pression (la circulation du sang ne se faisant plus qu’au niveau des plis de réflexion). De telles variations de forme, et donc du volume contenu dans les veines, se produisent notamment en fonction des changements de posture. Les veines situées en dessous du niveau du cœur sont le siège d’une pression positive, tandis que les veines situées au dessus du cœur, en pression faible voire négative, s’aplatissent (« se collabent »).
214
La Paroi veineuse
DéformabilitéVolume
Pesanteur
Au niveau du cœur :
Pression veineuse faible
Ellipse aplatie
13 - La Circulation Veineuse
La section veineuse présente une forme d’ellipse aplatie lorsque la pression sanguine est faible (ce qui est le cas lorsque la veine se trouve approximativement au niveau du cœur).
215
La Paroi veineuse
DéformabilitéVolume
Pesanteur
Au dessus du cœur :
Pression veineuse négative
Veine collabée
13 - La Circulation Veineuse
A pression négative, la veine se collabe, l’écoulement du sang ne se faisant plus qu’au niveau des plis de réflexion. C’est ce qui apparaît, sur les veines superficielles, lorsqu’elles se trouvent au dessus du niveau du cœur.
216
La Paroi veineuse
DéformabilitéVolume
Pesanteur
Au dessous du cœur :
Pression veineuse positive
Ellipse large
13 - La Circulation Veineuse
Par contre, à pression positive plus élevée, la section de la veine prend une forme plus arrondie.
Observer les veines superficielles à l’avant-bras et leur effacement lorsque l’on élève le membre supérieur au dessus du niveau du cœur est une technique simple d’évaluation de la pression veineuse centrale. Si celle-ci est anormalement élevée, les veines superficielles restent turgescentes.
217
La Paroi veineuse
DéformabilitéVolume
Pesanteur
Position déclive :
Pression veineuse élevée
Section circulaire
13 - La Circulation Veineuse
Pour devenir circulaire aux plus fortes pression, lorsque la veine se situe en dessous du niveau du cœur.
218
La Paroi veineuse
DéformabilitéVolume
Pesanteur
Force Gravitationnelle majorée
Pression veineuse forte
Section circulaire +
Distension (élasticité minime)
L’élasticité de la paroi veineuse est limitée, mais peut être néanmoins sollicitée àforte pression, par exemple à la cheville chez un sujet en position debout immobile, où la pression hydrostatique exercée par la colonne sanguine sus-jacente est de l’ordre de 100 mm Hg.
219
Effet de la posture sur la précharge
Pression veineuse Centrale - Pression veineuse à la cheville La pression veineuse centrale est plus basse en orthostatisme qu’en
décubitus, et le volume d’éjection systolique est donc moindre
80
40
5 10 15
Volume Systolique(ml)
Pression télé-diastolique du VG (mm Hg)
13 - La Circulation Veineuse
Du fait de la déformabilité importante des veines, le volume sanguin qu’elles contiennent est susceptible de se déplacer en fonction de la posture. Ainsi, au passage de la position allongée à la position debout immobile (orthostatisme), un volume significatif de sang (de l’ordre de 500 ml) s’accumule dans les veines des membres inférieurs du fait de la pression hydrostatique. Dans ces conditions, la pression régnant dans les veines caves et l’atrium droit diminue, et, en vertu de la loi du cœur (Starling), le volume d’éjection décroît, ce qui a pour conséquence une diminution du débit cardiaque et donc une chute de la pression artérielle systémique : l’hypotension orthostatique.
220
Facteurs adjuvants du retour veineux :
Pompe veino-musculaire
Relaxation Contraction
13 - La Circulation Veineuse
Lors de la marche, le mécanisme de la « pompe veino-musculaire » des mollets intervient, permettant de chasser le volume sanguin accumulé dans les jambes en position orthostatique vers le cœur.
221
Repos :
Remplissage
13 - La Circulation Veineuse
Au repos musculaire, les veines contenues dans les masses musculaires de la jambe et entre ces muscles et leurs aponévroses se remplissent progressivement par le flux sanguin issu des capillaires.
222
La circulation veineuse
Station debout immobile : Pression hydrostatique
élevée
En station debout immobile, la colonne sanguine représente toute la hauteur du membre, et s’écoule lentement vers l’atrium droit.
223
A la marche :
• Reflux interdit par les valvules• Propulsion du sang vers
l’atrium droit• Allègement de la pression
veineuse distale• Augmentation de la pression
veineuse centrale
13 - La Circulation Veineuse
Lors de la contraction musculaire, les muscles contractés compriment les veines et chassent le sang qu’elles contiennent. En raison de la disposition des valvules veineuses qui empêchent le retour du sang en arrière (du moins lorsqu’elles sont intactes), le sang est chassé en direction de l’atrium droit, ce qui a pour effet, d’une part, de réduire le volume de sang dans les jambes et de fractionner la colonne sanguine, allégeant ainsi la tension pariétale des veines des jambes, d’autre part de rehausser la pression veineuse centrale (au niveau des veines caves et de l’atrium droit), et donc d’augmenter le volume d’éjection systolique et de corriger l’hypotension orthostatique.
224
13 - La circulation veineuse
Décubitus : Pression veineuse faibleGradient artério-veineux « confortable »
100 mm Hg 100 mm Hg
10 mm Hg≈ 0 mm Hg
∆AV = 90 mm Hg
En position allongée, le gradient assurant la perfusion des tissus au niveau des jambes est de l’ordre, chez le sujet sain, de 90 mm Hg, la pression veineuse distale étant basse (de l’ordre de &0 mm Hg).
225
13 - La circulation veineuse
Orthostatisme :
Pression veineuse distale élevée
Gradient artério-veineux inchangé
100 mm Hg≈ 0 mm Hg
100 mm Hg+ 100 mm Hg= 200 mm Hg
10 mm Hg+ 100 mm Hg= 110 mm Hg
∆AV = 90 mm Hg
ForceGravitationnelle= + 100 mm Hg
En orthostatisme, la pression veineuse à la cheville augmente considérablement, en proportion de la hauteur de la colonne sanguine sus-jacente, du fait de la force gravitationnelle augmentant la pression hydrostatique. Elle passe ainsi àune valeur de l’ordre de 110 mm Hg. Cependant, dans le même temps, la pression artérielle au même niveau augmente dans les mêmes proportions, de sorte que l’orthostatisme ne s’oppose pas au retour veineux mais a pour principale conséquence d’accroître la tension au niveau de la paroi veineuse et donc le volume de sang contenu dans les veines des membres inférieurs.
226
13 - La circulation veineuse
100 mm Hg≈ 0 mm Hg
100 mm Hg+ 100 mm Hg= 200 mm Hg
10 mm Hg
∆AV = 190 mm Hg
Orthodynamisme : •Pression veineuse distale allégée•Gradient artério-veineux amplifié
+ ForceGravitationnelle
= 100 mm Hg
Pression Veineuseà la cheville (mm Hg)
temps
Stationdeboutimmobile
Positionallongée
Marche
100 -
10 -
Lors de la marche, la pompe veino-musculaire entre en action, réduisant, après quelques pas, la pression veineuse à la cheville, de sorte que le gradient de pression assurant la perfusion des tissus (notamment musculaires) des membres inférieurs s’en trouve accrue. L’orthostatisme est donc une position physiologiquement inconfortable, soumettant les veines des membres inférieurs àdes tensions pariétales accrues, et s’accompagnant d’une chute relative de pression artérielle systémique, tandis que la marche présente l’intérêt de réduire cette tension pariétale tout en améliorant le remplissage ventriculaire, donc le débit cardiaque, mais aussi la perfusion musculaire aux membres inférieurs.
227227
227
Pompe abdomino-diaphragmatique : opposition de phase cave sup. / cave inf.
Facteurs adjuvants du
retour veineux
13 - La Circulation Veineuse
Le flux veineux est aussi modulé par divers mécanismes, dont le principal est la « pompe abdomino-diaphragmatique » : la veine cave supérieure est intra-thoracique, alors que la veine cave inférieure est intra-abdominale. Par conséquent, la contraction du diaphragme, qui descend en s’appuyant sur les organes abdominaux, lors de l’inspiration, a pour conséquence, chez le sujet sain, d’accroître la pression intra-abdominale et de freiner, donc, le déversement du sang veineux des membres inférieurs en direction de l’atrium droit. Par contre, pendant l’inspiration, la pression intra-thoracique diminue, ce qui facilite le déversement du sang provenant des membres supérieurs et de la tête dans l’atrium droit. Inversement, en expiration, le diaphragme remonte et la pression intra-thoracique s’élève tandis que la pression intra-abdominale décroît, facilitant le retour sanguin veineux des membres inférieurs et ralentissant le flux veineux jugulaire et subclavier.
Ce mécanisme est altéré en cas de paralysie diaphragmatique, mais aussi en cas d’obésité, laquelle s’accompagne d’une augmentation de pression intra-abdominale faisant obstacle au retour veineux des membres inférieurs et constituant un facteur d’insuffisance veineuse chronique.
228
12 - La circulation lymphatique
Les mouvements de l’eau de part et d’autre de la paroi des vaisseaux capillaires, tels que nous les avons évoqués plus haut, sont tels que la réabsorption ne compense pas entièrement la filtration. Ainsi, chaque jour, quelques litres d’eau (8l, environ) ne sont pas réabsorbés sur le versant veineux du réseau capillaire, et sont pris en charge par la circulation lymphatique, qui constitue une seule circulation de retour, ramenant l’eau résultant de cet excédent de filtration, en même temps que des grosses molécules et des cellules (notamment des globules blanc) vers la circulation systémique.
229
12 - La circulation Lymphatique
Structure du capillaire lymphatique
• Capillaires• Vaisseaux
lymphatiques• Ganglions• Citernes• Canal
thoracique
La circulation lymphatique a pour point de départ les capillaires lymphatiques, prenant naissance dans les tissus, avec une paroi comportant des zones disjointes, aménageant des espaces que la déformations des tissus (appui, contraction musculaire…) peuvent accroître. Ces espaces permettent le passage vers la lumière du capillaire lymphatique, de grosses molécules (par exemple des molécules provenant de l’absorption intestinale) et de cellules (globules blancs participant à l’immunité, mais aussi, le cas échéant, cellules cancéreuses, la circulation lymphatique représentant la première voie de dissémination des cancers).
230
12 - La circulation lymphatique
• Circulation de retour
• 2,5 à 3 litres / jour
• Grosses protéines
• Lipides (lipo-protéines et chylomicrons)
• Relais ganglionnaires et citernes
• Cellules (saines ou pathologiques)
Les capillaires lymphatiques convergent pour former des vaisseaux lymphatiques, le long des quels on observe des « relais », les ganglions (susceptibles d’augmenter de volume et devenir sensible en cas d’infection locale). Les vaisseaux lymphatiques se drainent dans ces canaux lymphatiques et la lymphe véhiculée par la circulation lymphatique rejoint finalement la circulation veineuse au niveau du confluent entre veines jugulaires et veines subclavières.
Les ganglions lymphatiques sont des amas de cellules (principalement des lymphocytes et des macrophages), collectant la lymphe à leur périphérie (vaisseaux lymphatiques afférents) et se drainant par un vaisseau lymphatique efférent émergeant du hile. Les ganglions lymphatiques sont dotés s’une vascularisation sanguine propre, par laquelle plus de la moitié de l’eau drainée par la circulation lymphatique est réabsorbée. Ce ne sont donc qu’environ 3l de lymphe qui rejoignent finalement la circulation veineuse.
Les plus gros vaisseaux lymphatiques et les canaux lymphatiques comportent un paroi dotée d’une couche musculaire capable de motricité spontanée, propulsant lentement la lymphe par des mouvements comparables à un péristaltisme. Les vaisseaux lymphatiques sont en outre équipés de valvules.
231
Graphique de Guyton
Fonction Vasculaire :« effet de pompe »
Si le débit de la pompe augmente, la pression s’élève en avalet diminue en amont
ArtèresVeines
Artérioles
Capillaires
Cœur
Respiration
Cellules
Diffusion ∼∼∼∼10 µm
Diffusion ∼∼∼∼0,5 µm
Retour
Distribution
ArtèresVeines
Artérioles
Capillaires
Cœur
Respiration
Cellules
Diffusion ∼∼∼∼10 µm
Diffusion ∼∼∼∼0,5 µm
Retour
Distribution
Débit Cardiaque (l/min)
Pre
ss
ion
Ve
ine
us
e C
en
tra
le (
mm
Hg
)
1070-2
0
7
14 – Fonction Cardiaque versus Fonction Vasculaire
La représentation graphique des relations entre fonctionnement cardiaque et fonctionnement vasculaire proposée par Guyton permet de comprendre comment la confrontation de deux mécanismes fondamentaux implique un point d’équilibre.
Le fonctionnement de la pompe cardiaque, qui puise du sang en amont, dans le secteur veineux, pour le propulser en aval, dans le secteur artériel, a pour conséquence d’accroître la pression en aval et de la diminuer en amont. Par conséquent, si le débit cardiaque (en abscisses) augmente, la pression veineuse centrale (en ordonnées) diminue : c’est « l’effet de pompe », représenté par la courbe de fonction vasculaire.
232
Graphique de Guyton
Fonction Cardiaque(Loi de Starling)
Si le débit de la pression de remplissage ventriculaire augmente,le débit cardiaque augmente (Loi de Starling)
Dé
bit
Ca
rdia
qu
e (
l/m
in)
Pression Veineuse Centrale (mm Hg)
10
7
0-2 0 7
ArtèresVeines
Artérioles
Capillaires
Cœur
Respiration
Cellules
Diffusion ∼∼∼∼10 µm
Diffusion ∼∼∼∼0,5 µm
Retour
Distribution
ArtèresVeines
Artérioles
Capillaires
Cœur
Respiration
Cellules
Diffusion ∼∼∼∼10 µm
Diffusion ∼∼∼∼0,5 µm
Retour
Distribution
14 – Fonction Cardiaque versus Fonction Vasculaire
D’autre part, la loi de Starling stipule que la force de contraction ventriculaire augmente si le remplissage diastolique ventriculaire augmente. Par conséquent, le débit cardiaque (en ordonnées) augmente si la pression veineuse centrale (en abscisses) augmente : c’est la courbe de fonction cardiaque.
233
Graphique de Guyton
Fonction Cardiaqueversus
Fonction Vasculaire
Le fonctionnement cardiaques’établit à un équilibre entre cesdeux contraintes
14 – Fonction Cardiaque versus Fonction Vasculaire
Débit Cardiaque (l/min)
Pre
ss
ion
Ve
ine
us
e C
en
tra
le (
mm
Hg
)
1070-2
0
7
Le fonctionnement du coeur est donc conditionné par ces deux mécanismes : si la pression veineuse centrale augmente, son débit augmente, mais si son débit augmente, la pression veineuse centrale diminue, et donc son débit diminue. La courbe de fonction cardiaque montre l’évolution du débit cardiaque en fonction de la pression veineuse centrale (loi de Starling), tandis que la courbe de fonction vasculaire montre l’évolution de la pression veineuse centrale en fonction du débit cardiaque.
On peut inscrire ces deux courbes sur les mêmes coordonnées, au prix d’une entorse à la représentation normale de la courbe de fonction vasculaire, en l’inversant tout d’abord horizontalement
234
Graphique de Guyton
Fonction Cardiaqueversus
Fonction Vasculaire
Le fonctionnement cardiaques’établit à un équilibre entre cesdeux contraintes
14 – Fonction Cardiaque versus Fonction Vasculaire
Puis en lui imposant une rotation d’un quart de tour
235
Graphique de Guyton
Fonction Cardiaqueversus
Fonction Vasculaire
Le fonctionnement cardiaques’établit à un équilibre entre cesdeux contraintes
14 – Fonction Cardiaque versus Fonction Vasculaire
Déb
it C
ard
iaq
ue
(l/
min
)
Pression Veineuse Centrale (mm Hg)
10
7
0-2 0 7
On peut alors superposer les deux courbes : la courbe de fonction cardiaque, qui se lit de façon conventionnelle (le débit cardiaque, en ordonnées, augmente si la pression veineuse centrale, en abscisses, augmente : courbe en rouge), et la courbe de fonction vasculaire, qui se lit de façon inversée (la pression veineuse centrale, en abscisses, diminue si le débit cardiaque, en ordonnées, augmente). Il apparaît alors que la confrontation de ces deux mécanismes fondamentaux conduit nécessairement à un point d’équilibre : l’intersection des deux courbes.
236
Débit moindre, pression veineuse plus élevée
Dé
bit C
ardi
aqu
e (l
/min
)
Pression Veineuse Centrale (mm Hg)
10
7
0-2 0 7
Déb
it C
ardi
aque
(l/m
in)
Pression Veineuse Centrale (mm Hg)
10
7
0-2 0 7
Effet d'une hémorragie Insuffisance Cardiaque
14 – Fonction Cardiaque versus Fonction Vasculaire
Débit moindre, pression veineuse moindre
Cette représentation graphique originale, imaginée par Guyton, est particulièrement utile à l’analyse des conséquences physiopathologiques des perturbations de l’appareil cardiovasculaire.
Par exemple, une hémorragie a pour effet de réduire la volémie, et, la majeure partie du volume sanguin se trouvant dans les veines, d’entraîner une diminution de la pression veineuse centrale, alors que la fonction cardiaque est intacte. Cela se traduit par un décalage vers la gauche de la courbe de fonction vasculaire, et l’intersection des deux courbes montre un débit cardiaque plus bas avec une pression veineuse centrale abaissée.
Inversement, chez un patient en insuffisance cardiaque gauche chronique, la courbe de fonction vasculaire reste normale, mais la courbe de fonction cardiaque est altérée, décalée vers le bas, de sorte que le point d’équilibre s’établit avec un débit cardiaque inférieur à la normale, mais avec une pression veineuse centrale supérieure à la normale, ce qui se manifeste par la turgescence des veines jugulaires, l’hépatomégalie, les oedèmes des membres inférieurs etc. Dans un tel cas, une perfusion de solutés macromoléculaires, augmentant la volémie, aurait un effet néfaste (et pourrait entraîner une décompensation), alors que la transfusion représente le traitement de choix en cas d’hémorragie.
14 – Les systèmes de régulation
Schéma général de Régulation nerveuse
Centres nerveux supérieurs
Centresbulbaires
RéseauvasculaireCoeur
Fréquencecardiaque Volume
d'éjectionsystolique
Résistancecirculatoire
périphérique
PressionArtérielle
Débitcardiaque
Baro-Récepteurs
Nous avons examiné jusqu’ici les mécanismes « décentralisés » de régulation circulatoire : la loi du cœur (de Starling) réglant la force de contraction du ventricule en fonction de son remplissage, les variations biochimiques locales réglant la vasomotricité et par lesquelles chaque tissu adapte son débit sanguin à ses besoins métaboliques, et la fonction endothéliale vasomotrice par laquelle chaque vaisseau adapte son diamètre à son débit. Tous ces mécanismes sont essentiels, et sont mis en jeu en permanence. Cependant, il ne suffisent pas à maintenir l’équilibre circulatoire systémique, notamment la pression artérielle, lorsque les variations circulatoires locales ou régionales deviennent importantes, qu’elles soient consécutives à l’activité musculaire, au changement de posture, ou à tout autre événement (hémorragie, par exemple). Par exemple, l’activité musculaire, lorsqu’elle implique une masse musculaire significative (marche, course…) entraîne, par les mécanismes locaux examinés précédemment, une vasorelaxation musculaire qui a pour conséquence une réduction de la résistance circulatoire périphérique totale, et donc une chute de la pression artérielle. Le passe de la position allongée à la position debout entraîne une diminution de la force d’éjection systolique du ventricule gauche et a aussi pour conséquence une chute de la pression artérielle. Une hémorragie a le même effet, en réduisant le volume sanguin total donc la pression sanguine.
Face à ces perturbations compromettant la stabilité de la pression artérielle et donc des conditions de perfusion des organes et tissus, des mécanismes de correction existent, mettant en jeu le système nerveux autonome, selon des circuits réflexes, et impliquant des systèmes hormonaux. L’intervention du système nerveux autonome a pour point de départ des récepteurs détectant, dans la paroi de l’aorte initiale et des artères carotides, les variations de pression artérielle, déclenchant ce que l’on appelle le « baro-réflexe », ayant pour effecteurs d’une part le cœur, d’autre part les vaisseaux.
Le Contrôle Nerveux
Système Sympathique
Tronc Cérébral
Moëlle
Ganglion Sympathique
CoeurMédullo-Surrénale
Fibres bulbo-spinales
Fibrespré-ganglionnaires
Fibres post-ganglionnaires
β β β β 1
α + (β α + (β α + (β α + (β 2222))))
ACh
Adrénaline
Fibrespré-ganglionnaires
Fibres post-ganglionnairesNoradrénaline
Fibres issuesdes baro-et chémo-
récepteurs
Noradrénaline
Noradrénaline
αααα
Acétylcholine
Le système nerveux autonome comporte deux volets : le système sympathique (autrefois dénommé « orthosympathique »), et le système parasympathique.
Le système sympathique reçoit (au niveau du tronc cérébral) des informations provenant des récepteurs aortiques et carotidiens détectant les variations de pression artérielle : ce sont les barorécepteurs. Des récepteurs chimiques détectent aussi les variations de pH et de taux de CO2, mais leur intervention, hors des conditions extrêmes, concernent plus la régulation de la ventilation pulmonaire que de la circulation sanguine. Les fibres nerveuses issues du système nerveux centrale descendent vers la moelle épinière, qu’elles quittent àplusieurs étages pour faire relais dans les ganglions sympathiques, situées en avant des racines nerveuses rachidiennes, et s’articuler ainsi avec des neurones qui rejoignent d’une part le cœur, innervé en totalité, d’autre part les vaisseaux (artères et veines, à l’exception des artérioles terminales). Sur le cœur, le système sympathique détermine à la fois une accélération des battements cardiaques et une augmentation de la force d’éjection systolique. Sur les vaisseaux, il détermine surtout une constriction, mais, sur certains organes (les artères du cœur, du foie, let des muscles striés squelettiques), l’effet est, inversement, une vasorelaxation.
Le Contrôle Nerveux
Système Para-Sympathique
Coeur : - Atrium - Tissu Nodal
Vaisseaux :Tissus érectiles
SystèmeParasympathique
Le système parasympathique, par contre, n’innerve, dans le cœur, que les atria et le tissu nodal (et non les ventricules). Sur les vaisseaux, il n’atteint que les tissus érectiles (corps ciliaires de l’œil, mamelon des seins, pénis et clitoris).
Son principal effet est de ralentir la fréquence des battements cardiaques. Il existe un frein parasympathique permanent chez les sujets sains. C’est ce qui explique que la section des nerfs cardiaques s’accompagnent d’une accélération des battements cardiaques, passant de 70 à 100 / min.
Le Contrôle Humoral
Les glandes Médullo-surrénales
Médullo-Surrénale
ββββ1
ADRENALINE(& noradrénaline)
FréquenceContractilité
Coeur
Vaisseaux Systémiques
α α α α
Vaisseaux Coronaires, hépatiques,du muscle strié squelettique
LipolyseGlycogénolyse
ββββ2
Parmi les systèmes hormonaux intervenant dans la régulation circulatoire, la médullo-surrénale (partie centrale des glandes surrénales) tient une place à part car elle fait en réalité partie du système sympathique : ses cellules secrétantes sont en fait des neurones différenciées, devenus endocrines, et elle reçoit des fibres sympathiques issues de la moelle mais passant par les ganglions sympathiques sans y faire relais. La médullo-surrénale secrète dans le sang, principalement, de l’adrénaline, dont les effets sont différenciés :
-Sur le cœur, une accélération de la fréquence et une augmentation de la force d’éjection
-Sur les artères du cœur, du foie, et des muscles striés squelettiques, une vasorelaxation
-Sur l’ensemble des autres vaisseaux (hormis ceux du cerveau), une vasoconstriction.
Son action est mise en œuvre, par exemple, en cas de stress ou d’agression : les muscles, bénéficiant d’une vasorelaxation, sont alors prêts à l’action, le cœur est prêt à subvenir à leurs besoins, et le foie est prêt à libérer les réserves d’énergie nécessaires.
Le Contrôle Humoral
L’Hormone Anti-Diurétique
(ADH, ou Vasopressine)Vaisseauxcutanés etpériphériques
Hypothalamus
Post-Hypophyse
VaisseauxCoronaires
VaisseauxCérébraux
Vaso-Relaxation
Vaso-Constriction
Rétentiond'eau
Rein
A.D.H.
Le deuxième système hormonal impliqué dans la régulation circulatoire est celui de l’hormone antidiurétique, antérieurement appelée vasopressine). Il est mis en jeu par l’augmentation d’osmolarité sanguine (par exemple après une déshydratation consécutive à un exercice physique, ou après une hémorragie). Son effet est une rétention d’eau (par augmentation de la réabsorption au niveau des tubes collecteurs rénaux), et une vasoconstriction générale (à laquelle échappent les artères coronaires et le cerveau). La conséquence en est un rehaussement de la pression artérielle.
Le Contrôle Humoral
Le SystèmeRénine –
Angiotensine –Aldostérone .
Rénine
Angiotensinogène
Angiotensine II
Angiotensine I
Aldostérone
Enzyme de
Conversion
Rein
Endothélium
Rétention
Eau et
Sodium
Vaso-
Constriction
Commande
Sympathique
Effet
Inotrope +
Vaisseaux Coeur
Cortico-Surrénale
S.N.C.
Le troisième système hormonal est celui de la cascade rénine – angiotensine –aldostérone : en réponse à une chute de la pression artérielle, des cellules spécialisées de la paroi des artérioles des glomérules rénaux secrètent la rénine, qui, dans le sang, va transformer l’angiotensinogène produit par le foie en angiotensine 1, laquelle est à son tour transformée en angiotensine 2, active, par l’enzyme de conversion, produite par l’endothélium vasculaire. L’angiotensine 2 a des effets sur l’appareil cardiovasculaire (vasoconstriction générale épargnant les coronaires et le cerveau, renforcement de la contraction ventriculaire), sur le système nerveux centrale, augmentant l’activité du système sympathique, et sur la glande corticosurrénale, provoquant la libération d’une hormone, l’aldostérone. Celle-ci agit sur le rein pour augmenter la réabsorption d’eau le long des tubules. L’ensemble de ces actions a pour conséquence de rehausser la pression artérielle.
Le Peptide Atrial Natriurétique
Volémie
PAN
ReinElimination H2OPVC Atrium
VaisseauxVasorelaxation
Pression
Veineuse
Centrale
Le quatrième système hormonal est celui des peptides natriurétiques : peptide atrial natriurétique (PAN) et « brain natriuretic peptid » (BNP). Ces hormones sont secrétées, principalement, par des cellules différenciées de la paroi atriale en réponse à la distension de cette paroi en cas d’augmentation de la pression veineuse centrale (donc, par exemple, de la volémie). Ces hormones ont un effet sur le rein, augmentant l’élimination d’eau en réduisant sa réabsorption au niveau des tubes rénaux, et sur les vaisseaux par une vasorelaxation générale. L’effet globale est une réduction de la pression artérielle systémique.
Le contrôle cardio-vasculaire coordonné
Schéma synoptique
VES x FC = Qcx
RPT= PA Baro
RéflexeΣ / Σ / Σ / Σ / PΣΣΣΣ
Adrénaline(Médullo-surrénale)
Loi deStarling
PVC
Volémie
PVpériph.
PAN
Rénine
Angiotensine
Aldostérone
VR
VC
Inotropie
ADH
αααα
ββββ2222
ββββ1111
+
-
Le contrôle vasomoteur s’intègre aussi dans un schéma général de régulation à plusieurs niveaux d’implication en fonction de l’importance quantitative des variations locales ou régionales.
L’initiation des changements vasomoteurs est locale : Chaque tissuadapte son débit sanguin à ses besoins métaboliques par les mécanismes de la vasorelaxation « métabolique » ou « fonctionnelle ». L’augmentation de débit sanguin qui en résulte met en jeu la vasorelaxation flux-dépendante sur les vaisseaux approvisionnant ce territoire. Si la masse tissulaire concernée par cette vasorelaxation est quantitativement minime, les choses en restent là. Si, par contre, cette masse est importante (par exemple : lors d’un exercice sportif, la résistance circulatoire périphérique totale diminue significativement, ce qui entraîne une chute de la pression artérielle, laquelle active le baro-réflexe.
Le schéma synoptique de régulation présenté ici est centré sur l’équation Débit Cardiaque (Qc) x Résistance Périphérique Totale (RPF) = Pression Artérielle (PA) dérivée de la Loi de Darcy. Le débit cardiaque lui-même est le produit de la fréquence des battements cardiaques (FC) par le volume d’éjection systolique (VES). Ce dernier est réglé par la Loi de Starling, donc en fonction de la pression veineuse centrale (PVC), laquelle dépend de la volémie et de la posture.
Une chute de pression artérielle active à court terme donc le baroréflexe, renforçant l’activité sympathique et réduisant l’activité parasympathique. La stimulation sympathique a pour effet d’accélérer la fréquence cardiaque et de renforcer l’éjection systolique, augmentant ainsi le débit cardiaque et rehaussant la pression artérielle. Cette action est relayée par la libération d’adrénaline par la médullosurrénale, avec des effets cardiaques superposables et des effets vasculaires différenciés : vasoconstriction générale (comme par l’action directe du système sympathique sur les vaisseaux) mais vasorelaxation coronaire, hépatique,
244
245245
Ex: ORTHOSTATISME
FC x VES =Qcx
RPT= PA Baro-
RéflexeΣΣΣΣ / PΣΣΣΣ Médullo-
Surrénale :Adrénaline
VC / VRStarling
PVC PAN
Angio-tensine 2
Aldostérone
ADH
PVPériph.
Volémie
RénineO9
O9
O1
O2
O1
O4
O5O6 O8O7
Lors du passage de la position allongée à l’orthostatisme (position debout immobile), la pression veineuse centrale diminue (en raison de l’accumulation d’un volume important de sang – plusieurs centaines de ml - dans les veines des membres inférieurs sous l’effet de la pression hydrostatique). Par le jeu de la Loi de Starling, ceci à pour conséquence une diminution du volume d’éjection systolique et donc une chute de la pression artérielle, activant le baroréflexe. Ceci a pour conséquence une activation du système sympathique avec les différents effets énoncés plus haut.
246246
Ex: ORTHODYNAMISME
FC x VES =Qcx
RPT= PA Baro-
RéflexeΣΣΣΣ / PΣΣΣΣ Médullo-
Surrénale :Adrénaline
VC / VRStarling
PVC PAN
Angio-tensine 2
Aldostérone
ADH
PVPériph.
Volémie
Rénine
O8
O10
O2
O10
O4
O5O7O6
Etc.
Lors de la marche, la vasorelaxation qui se produit, par les mécanismes examinés précédemment (vasorelaxation métabolique) entraînent une diminution de la résistance périphérique totale, et donc une tendance à la chute de la pression artérielle, mais la pompe veino-musculaire des mollets se trouve aussi activée, rehaussant la pression veineuse centrale, et contribuant à rétablir, parallèlement à l’action du système sympathique, une pression artérielle “confortable”.
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Ex: HEMORRAGIE
FC x VES = Qcx
RPT= PA Baro-
RéflexeΣΣΣΣ / PΣΣΣΣ Médullo-
Surrénale :Adrénaline
VC / VRStarling
PVC PAN
Angio-tensine 2
Aldostérone
ADH
PVPériph.
Volémie
RénineH8
H8
H1
H2
H3
H4H5 H6 H7
Une hémorragie significative mobilise, à court terme, les mêmes mécanismes, relayés, à moyen terme, par les systèmes hormonaux
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FC x VES = Qcx
RPT= PA Baro-
RéflexeΣΣΣΣ / PΣΣΣΣ Médullo-
Surrénale :Adrénaline
VC / VRStarling
PVC PAN
Angio-tensine 2
Aldostérone
ADH
PVPériph.
Volémie
Rénine
Ex: HEMORRAGIE puis TRANSFUSION
H1
H2
H3
H4H5 H6 H7
H8
H8
Une transfusion, dans un tel cas, permet de rétablir la volémie et, par voie de conséquence, de rehausser la pression veineuse centrale, donc d’accroître (via la Loi de Starling) le volume d’éjection systolique, donc le débit cardiaque et la pression artérielle.
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FC x VES = Qcx
RPT= PA Baro-
RéflexeΣΣΣΣ / PΣΣΣΣ Médullo-
Surrénale :Adrénaline
VC / VRStarling
PVC PAN
Angio-tensine 2
Aldostérone
ADH
PVPériph.
Volémie
Rénine
Ex: EXERCICE PHYSIQUE
E6
E6
E1
E2
E3 E4 E5
E1’
E2’
PompeVeino-musculaire
Lors d’un exercice physique impliquant une masse musculaire significative (par exemple lors de la course, l’aviron, le ski de fond…), la vasorelaxation dans les territoires musculaires impliqués est telle que cela a pour conséquence une diminution de la résistance circulatoire périphérique totale (RPT), donc une chute de la pression artérielle, mobilisant le baroréflexe, comme nous l’avons vu précédemment. Notons en outre que les activités comportant une alternance contraction – relaxation des muscles striés squelettiques ont pour effet d’activer la pompe veino-musculaire des mollets, chassant le sang vers le cœur et soutenant donc la pression veineuse centrale.
Ce mécanisme est préservé chez les patients porteurs d’un transplant cardiaque, alors que le cœur transplanté est dépourvu d’innervation. Ces patients restent capable d’une adaptation à l’effort par ce mécanisme (qui met en jeu la loi de Starling), mais aussi par les systèmes hormonaux, au premier rang desquels la médullo-surrénale produisant de l’adrénaline qui manifeste des effets cardiaques et vasculaires. Néanmoins, cette adaptation à l’effort est plus lente et progressive que chez le sujet normal, où elle intervient, par le système nerveux autonome, très rapidement (en quelques secondes).
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Physiologie Cardio-Vasculaire
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