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Préparation à la vie autonome et insertion
socioprofessionnelle des jeunes pris en
charge par l’État : quelles interventions ?
Martin Goyette
Résumés
Français English Español
Les adolescents qui entrent dans la vie adulte après un séjour prolongé dans un milieu
substitut sont particulièrement vulnérables du fait de leur déficit aux plans de la
scolarisation, de l’employabilité et des habiletés de la vie quotidienne en général, d’un
manque de préparation à la vie autonome et d’un déficit de liens sociaux. Les pronostics
sont souvent sombres quant à leur insertion sociale et professionnelle. Pour corriger cette
situation, divers programmes d’intervention visant à développer leur autonomie et leur
auto-suffisance (self sufficency) sont mis en place. Il s’agit dans ce texte de faire un état
de la situation des services offerts aux jeunes pris en charge par l’État au Québec pour
discuter des avenues les plus prometteuses afin de mieux soutenir le passage à la vie
adulte de ces jeunes.
Preparation to independent living and socio-professional inclusion of youth under
State care : what ways ?
Youth who have lived in residential or foster care for a long period of time are confronted
with many obstacles when entering adult life, particularly regarding their professional
and social integration. In order to redress this situation, different programs are put in
place to help youth develop their autonomy or self sufficiency. Based on an exploratory
research, this article suggests that the way the transition to adult life of youth having lived
in a substitute environment has been conceptualized should be reconsidered in life skills
and the independent living programs. It is therefore recommended to envision the youth
as an interdependent subject of its community by having the intervention programs
aiming at their social and professional integration focused on social relationships and
social networks.
Preparacion a la vida autonoma y a la intégracion socioprofesional de jovenes a
cargo del Estado : que tipo de intervencion ?
Los adolecentes que entran en la vida adulta, despues de un largo periodo en un medio
ambiente de internado educativo, son particularmente vulnerables, debido a sus
deficiciencias en los aspectos tanto escolares, del empleo como de habilidades en la vida
cotidiana en general, debido a un deficit de preparacion a la autonomia y a la escasez de
lazos sociales. Los pronosticos son casi siempre oscuros en cuanto a la integracion social
y profesional. Para corregir esta situacion, diversos programas de intervencion tendientes
a desarrollar la auto suficiencia (self sufficency) son realizados. Se trata de hacer un
balance de la realidad actual de los diferentes servicios dirigidos hacia los jovenes, que
son seguidos por el Estado de Québec, pudiendo asi discutir sobre las posibles pistas, las
mas interesantes, para lograr mejor intervenir y apoyar el paso hacia la vida adulta de
esos jovenes.
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1 ACJQ, Mémoire de l'Association des centres jeunesse du Québec à la
commission parlementaire des(...)
2 Varda Mann-Feder et Thrish White, « Investing in Terminaison : Intervening
with youth in the transi(...)
1Ces dernières années, plusieurs recherches ont mis en lumière les difficultés d’insertion
socioprofessionnelle des jeunes. Pour les jeunes qui quittent un milieu substitut à leur
majorité, cette insertion paraît encore plus difficile en raison de leurs difficultés
psychosociales et de santé, de leur manque de soutien et de préparation à la vie autonome
et des exigences du marché de l'emploi. Bien que ces jeunes possèdent des compétences
et des ressources pour vivre cette transition difficile, plusieurs d’entre eux se retrouvent
dans une situation de « dépendance » à l’égard des services publics lors de leur entrée
dans la vie adulte1. Or, bien qu’il soit reconnu que les jeunes placés rencontrent des
difficultés d’insertion, au Québec et au Canada, peu d’organismes ont tenté de relever le
défi d’une intervention soutenue, visant la réalisation de leur insertion
socioprofessionnelle. Ainsi, dans la dernière décennie, seules quelques recherches ont
porté sur ces programmes2.
3 ACJQ, rapport d'activités 2003-2004, Montréal, Association des centres
jeunesse du Québec, 2004(...)
4 Edmund V. Mech, 2000, op. cit. ; Kimberly A. Nollan et A. Chris Downs,
Preparing Youth for Long-Ter(...)
5 Comité aviseur de Solidarité Jeunesse, Rapport du comité aviseur de Solidarité
Jeunesse. Bilan de l(...)
2Au Québec, les « centres jeunesse » ont pour mandat prioritaire l’application de la Loi
sur la protection de la jeunesse, la Loi sur les jeunes contrevenants et la Loi sur les
services de santé et les services sociaux. Les seize centres jeunesse du Québec donnent
des services à quelque 100 000 enfants, jeunes et familles en difficulté chaque année.
Plus de 27 000 jeunes sont ainsi placés hors de leur foyer « naturel » – d’où l’appellation
placement en milieu substitut – principalement dans des familles d'accueil mais aussi
dans des ressources de réadaptation comme des internats (centres de réadaptation) ou des
foyers de groupe3. Les jeunes qui forment la clientèle des centres jeunesse constituent un
groupe particulièrement vulnérable aux aléas de l’insertion socioprofessionnelle. La
situation est encore plus périlleuse pour ceux qui quittent un milieu substitut à leur
majorité et se retrouvent souvent seuls4 pour faire face non seulement aux barrières
structurelles rencontrées par l’ensemble des jeunes, mais aussi aux difficultés
personnelles, familiales et sociales5 liées à leurs trajectoires antérieures.
6 Groupe de travail sur la politique de placement en milieu familial (rapport
Cloutier), Familles d&#(...)
7 CPJ, Les jeunes en centres jeunesse prennent la parole!, Québec, Conseil
permanent de la jeunesse,(...)
3Au Québec, les besoins particuliers de ces jeunes sont soulignés dans le rapport
Cloutier6. Les auteurs recommandent de « mettre en branle un processus de formation
pratique en vue de la vie autonome » pour « chaque jeune de 16 ans et plus placé à
moyen et long terme » afin de « favoriser la réussite de la transition vers l’âge adulte ».
De plus, ils soulignent « qu’un programme de soutien transitoire des jeunes adultes [doit
être] rendu accessible [pour les jeunes de 17 ans] et maintenu jusqu’à l’âge de 21 ans ».
Enfin, le Conseil permanent de la jeunesse7 recommandait en août 2004, d’intégrer dans
les activités régulières du centre jeunesse des interventions visant la préparation à la vie
autonome ; de poursuivre l’expérimentation de nouvelles interventions visant
l’autonomie des jeunes et les recherches sur cette problématique ; de maintenir le soutien
des jeunes qui quittent le milieu substitut au-delà de la majorité ; et de développer des
mesures d’hébergement mixte pour faciliter l’insertion résidentielle des jeunes des
centres jeunesse.
4Qu’en est-il de ces pratiques ayant pour objectif la préparation à la vie autonome et
l’insertion des jeunes qui ont été placés dans une structure de placement des centres
jeunesse au Québec ? Cet article se propose de rendre compte de plusieurs interventions
développées dans ces milieux substituts pour préparer les jeunes à leur insertion
professionnelle et à une vie autonome, en s’intéressant à la manière dont est conçu ce
soutien et aux différents dispositifs mis en place.
5Après avoir précisé les enjeux entourant la question de l’insertion des jeunes quittant un
milieu substitut, nous dresserons le portrait de ces pratiques, pour enfin revenir sur celles
qui paraissent les plus susceptibles d’assurer le soutien nécessaire à la transition de ces
jeunes.
L’insertion des jeunes quittant un milieu
substitut
6Les interventions visant la préparation à la vie autonome et l’insertion sociale et
professionnelle des jeunes en milieu substitut sont issues de deux courants de
connaissance distincts mais complémentaires.
8 Yao Assogba, Insertion des jeunes, organisation communautaire et société.
L'expérience fondatri(...)
9 Christine Jaminon, « Regards sociologiques », in Gérard Liénard, L'insertion :
défi pour l'(...)
10 Robert Castel, op. cit. ; Christine Jaminon, op. cit.
11 Marc Molgat, op. cit.
12 Chantal Nicole-Drancourt et Laurence Roulleau-Berger, L'insertion des jeunes
en France, Paris, (...)
7Premièrement, le concept d’insertion est relativement récent dans la tradition
scientifique. Il a en quelque sorte remplacé la notion d’intégration issue des écrits de la
sociologie des pères fondateurs en la diluant8. L’insertion est ainsi apparue, en France
puis au Québec, dans les années soixante et soixante-dix, d’abord pour désigner le
processus d’adéquation entre les jeunes qui sortent de l’école et le marché du travail9.
Dans le contexte de l’augmentation du chômage, l’insertion désigne ensuite, la «
régulation fonctionnelle » des jeunes et des « inutiles au monde10 ». L’insertion remplace
ainsi l’intégration dans un contexte d’évolution du marché du travail et de modification
de l’entrée des jeunes dans la vie adulte11. Ce concept concerne d’abord la sphère
professionnelle, l’intégration au marché du travail étant au cœur des analyses. Il touche
également d’autres sphères puisque, depuis la fin des années quatre-vingt, l’insertion
sociale est considérée comme préalable à l’insertion professionnelle12. L’insertion doit
être également envisagée de manière multidimensionnelle.
13 Alfreda P. Iglehart, « Readiness For Independence : Comparison of Foster
Care, Kinship Care, and No(...)
14 Nan Dale, « What Works in Employment Programs for Youth in Out-of-Home
Care », in Miriam P. Kluger,(...)
8Deuxièmement, constatant chez les jeunes pris en charge par les structures résidentielles
un déficit d’autonomie, on a développé de manière importante des programmes de
préparation à la vie autonome (independent living programs) dans les années quatre-vingt
aux États-Unis13. Ce développement s’est accentué davantage avec l’adoption du Chafee
Foster Care Act de 1999, qui oblige chaque État à déployer des programmes
multidimensionnels de qualification et de préparation à la vie autonome, dont les
objectifs sont d’ajouter aux interventions curatives orientées vers le passé de ces jeunes
une intervention orientée vers leur futur14.
9Ainsi, les changements structuraux provoqués par les différentes crises économiques, la
mondialisation et la globalisation des marchés, ainsi que l’avènement de nouvelles
technologies, sont venus largement modifier les conditions et la nature des emplois dans
les pays industrialisés. Dans ce contexte général, les écrits sur l’insertion, comme ceux
sur les pratiques visant l’autonomie des jeunes pris en charge, se rejoignent sur la
nécessité de mieux soutenir le passage à la vie adulte des jeunes.
15 Martin Goyette, Réseaux sociaux, soutiens et supports dans le passage à la vie
adulte : le cas de j(...)
10L’évolution démographique au Québec, caractérisée par le vieillissement de la
population, devrait créer une modification graduelle de la demande de main-d'oeuvre au
cours des prochaines années, celle-ci menant à une réduction attendue du taux de
chômage des jeunes et même à une pénurie de main-d'œuvre dans certains domaines. Il
semble toutefois que les personnes peu scolarisées continueront d'avoir de la difficulté à
s'insérer sur le marché du travail15.
16 Yao Assogba, op. cit. ; Martin Goyette, op. cit. ; Claude Trottier, «
Questionnement sur l'inse(...)
11Dès lors, la question de l’insertion socioprofessionnelle constitue souvent la clé qui
distingue – en fonction de la scolarisation, du genre, du lieu d’habitation mais aussi du
contexte familial et social – un jeune qui réussit son entrée dans le monde adulte d’un
jeune qui échoue en se retrouvant dans la catégorie des « sans emploi »16. Les difficultés
rencontrées dans les transitions vers une vie adulte autonome n’affectent pas tous les
jeunes de la même façon car de multiples facteurs influencent la nature de ces dernières.
En effet, l’insertion socioprofessionnelle est un processus long et complexe, dont les
différentes trajectoires se diversifient selon trois types de variables qu’il n’est pas facile
de hiérarchiser : les caractéristiques individuelles (sexe, âge, nationalité, origine sociale,
statut professionnel des parents, évènements marquants vécus dans l’enfance, modèles
familiaux et projets parentaux, appartenance à des réseaux, attitudes et stratégies
d’insertion), la préparation à l’insertion (spécialité, diplôme, parcours, orientation) et les
facteurs structurels propres au contexte dans lequel le jeune adulte veut s’insérer
(politiques des entreprises, contexte socio-économique local, réseaux d’accès à l’emploi,
organismes d’intervention en insertion auprès de la jeunesse).
17 Nina Biehal et Jim Wade, « Looking Back, Looking Forward : Care Leavers,
Families and Change », Chi(...)
18 Nikolas Ducharme et Frederico Fonseca, « La recherche-action Solidarité
Jeunesse : l'amorce d&#(...)
12Les caractéristiques individuelles des jeunes dont il va être question ici, comme celles
de leur formation et des structures d’intervention dans lesquelles ils sont placés, les
éloignent plus qu’elles ne les rapprochent du marché du travail. Ainsi, pour la plupart
d’entre eux, la « fin » de la prise en charge par le centre jeunesse signifie un passage
brutal à la vie autonome, alors qu’ils y sont peu préparés17. Ils sont contraints en général
de vivre ce passage plus rapidement que les autres avec, d’un côté, un héritage de
difficultés économiques, sociales et psychologiques et, de l’autre, une absence de soutien
adéquat. D’ailleurs, l’étude des caractéristiques des jeunes adultes nouveaux demandeurs
d’aide sociale montre que beaucoup d’entre eux ont connu des placements dans des
milieux substituts, durant leur enfance et adolescence18.
13S’intéresser à l’insertion des jeunes qui quittent un milieu substitut exige donc de
mieux comprendre ce passage vers la vie autonome, en analysant les difficultés de ces
jeunes et les soutiens dont ils peuvent bénéficier.
Les difficultés des jeunes en milieu substitut
14De manière générale, de nombreuses recherches témoignent des difficultés rencontrées
par les jeunes hébergés en milieu substitut, tant dans leur parcours scolaire qu’au sein de
leur milieu familial, et ces difficultés peuvent rendre plus complexe leur insertion. Ces
jeunes ont, en moyenne, deux ans de retard dans leur cheminement scolaire en raison de
plusieurs ruptures19. En outre, ils ont généralement vécu des problèmes familiaux
importants20. Pour Milne21 ainsi que Mallon22, ces jeunes ont souvent souffert de
troubles de l'attachement. Cela aurait pour conséquence d’atteindre leur sentiment de
confiance et de sécurité, et de laisser place à la peur et à l’anxiété face à la transition vers
la vie adulte.
19 ACJQ, 2002, op. cit. ; Cheryl Milne, op. cit.
20 Edmund V. Mech, 1994, op. cit.
21 Cheryl Milne, op. cit.
22 Gerald P. Mallon, « After Care, then Where ? Outcomes of an Independent
living Program », Child Wel(...)
23 Cheryl Milne, op. cit.
24 Anthony N. Maluccio, Robin Krieger et Barbara Pine, « Adolescents and Their
Preparation for Life Af(...)
25 Anthony N. Maluccio, Robin Krieger et Barbara Pine, op. cit. ; France Nadeau,
op. cit.
15Cependant, au-delà du cadre général de ces difficultés, il importe de mentionner que
l’anxiété associée à la transition peut-être vécue différemment, en raison du parcours de
placement du jeune23. Ainsi, Maluccio et al.24, identifient trois types de trajectoire qui
différent sous plusieurs aspects : 1) les adolescents placés précocement mais dont le
placement a été stable ; 2) les adolescents placés précocement mais dont l'histoire est
marquée par de nombreuses ruptures et de la discontinuité ; et 3) les adolescents dont le
premier placement a eu lieu au cours de l'adolescence. Pour ces derniers, la réinsertion
sociale pose généralement moins de difficultés majeures mais, pour les deux autres
groupes, le changement s'avère souvent difficile puisqu’il signifie en fait de quitter la
seule famille stable connue par le jeune25.
26 Diana J. English, Sophia Kouidou-Giles et Martin Plocke, « Readiness of
independence : A study of y(...)
16Dans la même veine, certaines recherches mettent en avant que le haut taux de
roulement des intervenants dans le système de protection, et le manque de continuité en
général, nuisent au lien de confiance entre le jeune et son intervenant et favorisent ainsi
l'échec des efforts de rééducation26. Cette discontinuité est perceptible, d'une part, au
niveau des acteurs internes du milieu substitut et, d'autre part, au niveau des intervenants
des centres jeunesse et des organisations du milieu. Une autre discontinuité des services
est associée aux difficultés de collaboration entre les services sociaux de la jeunesse qui
prennent fin à la majorité légale, et les services aux adultes.
27 Cheryl Milne, op. cit.
28 Anthony N. Maluccio, Robin Krieger et Barbara Pine, op. cit.
17Ainsi, la question des difficultés des jeunes dans leur transition s’inscrit tout
particulièrement dans le manque de liens significatifs avec des personnes adultes, durant
leur placement et ensuite. Pour Milne27, l'absence de liens stables avec des adultes
contribue à réduire les modèles positifs de ces jeunes, ce qui nuit au développement des «
habiletés de vie » (life skills) qui représentent les compétences requises pour bien jouer
son rôle social. Ces compétences sont de deux ordres28: « les habiletés tangibles » (hard
skills), qui réfèrent à des aspects de la gestion de la vie quotidienne (faire ses courses,
chercher du travail et rédiger un curriculum vitae, etc.), et les habiletés intangibles (soft
skills), qui sont liées à la communication et à l’expression des émotions (gestion de la
colère, estime de soi, prise de décision, etc.).
29 Marian Bussey et al., Transition from Foster Care : A State-by-State Data
Base Overview, Seattle, C(...)
30 Nina Biehal, Jasmine Clayden, Mike Stein et Jim Wade, « Leaving Care in
England : A Research Perspe(...)
31 Marian Bussey et al, op. cit. ; Lloyd Owen et al., Pathways to interdependence
and independence : t(...)
32 Amy J. L. Baker, David Olson et Carolyn Mincer, The Way to Work. An
Independent Living/Aftercare Pr(...)
33 Fay E. Martin et Teresa Palmer, op. cit.
34 Marian Bussey et al, op. cit. ; Lloyd Owen et al, op. cit.
18L’ensemble de ces difficultés, connues avant et durant la prise en charge en milieu
substitut, peut expliquer en partie les diverses problématiques que ces jeunes vivent au
début de la vie adulte. Ainsi, une équipe de chercheurs américains a constaté que les
jeunes placés dans une ressource d’hébergement, lorsqu’ils atteignent la majorité et
effectuent le passage à la vie adulte autonome, sont plus souvent arrêtés et incarcérés,
moins diplômés, ont une vie conjugale plus instable et divorcent plus fréquemment29.
Ces jeunes sont également plus sujets à l’itinérance30, ont plus de problèmes de santé
physique et mentale, font plus d’abus de drogue et connaissent plus le chômage31.
Plusieurs de ces constats confirment les études de Baker32 pour les États-Unis et de
Martin et Palmer33 en Ontario au Canada, sur les difficultés de la transition vers la vie
adulte des jeunes placés en milieu substitut34.
Un soutien à l’insertion déficient
19Les difficultés d’insertion des jeunes ne doivent donc pas être seulement analysées à
partir de leurs difficultés personnelles face aux exigences du marché de l’emploi. Il est
nécessaire de s’intéresser au manque de soutien qui caractérise leur situation lors de la
transition vers la vie autonome. Ces soutiens sont de différents ordres : soutien matériel,
mais aussi relationnel.
35 Cheryl Milne, op. cit.
36 Nina Biehal, Jasmine Clayden, Mike Stein et Jim Wade, 1994, op. cit.
37 Nina Biehal, Jasmine Clayden, Mike Stein et Jim Wade, 1994, op. cit. ; Martin
Goyette, Portrait des(...)
20Pour Milne35, un soutien financier inadéquat, au moment de la transition vers
l'autonomie, peut représenter, à long terme, un coût important pour l’entourage et à
défaut pour l’État. Pour leur part, Biehal et al.36 mentionnent que le coût élevé de
l’immobilier des grandes zones urbaines diminue l’accessibilité aux loyers abordables,
mettant les jeunes sans soutien financier en danger de se retrouver dans des réseaux
marginaux, ce qui – d’un point de vue normatif – peut bloquer leur insertion. Et ce
d’autant plus que les restrictions apportées dans plusieurs régimes publics d'aide de
dernier recours exacerbent les difficultés à se trouver un logement convenable37.
38 Cheryl Milne, op. cit. ; Martin Goyette, Céline Bellot et Jean Panet-Raymond,
Le projet Solidarité(...)
39 Edmund V. Mech, 2000, op. cit.
21Devant l'importante charge financière que l'installation et le maintien en logement
représentent, certains jeunes quittant un milieu substitut peuvent changer leur projet de
vie, axé sur le retour à l'école, pour s'orienter vers des secteurs d'emploi exigeant peu de
qualifications, ce qui peut représenter un « terminus » où l'amélioration du niveau de vie
est difficile38. La précarité financière des jeunes en milieu substitut est clairement
démontrée dans l’étude de Mech et Fung39 portant sur une population de jeunes ayant
quitté leur placement à 18 ans : seul un sur dix pouvait atteindre l’autonomie financière à
l’âge de 21 ans, et moins de 20 % pouvaient vivre sans soutien.
40 Ronald Barth, « On their own : The experience of youth after foster care »,
Child and Adolescent So(...)
41 Martin Goyette et Daniel Turcotte, « La transition vers la vie adulte des jeunes
qui ont vécu un pl(...)
42 Jennifer Propp, Debora M. Ortega et Forest NewHeart, op. cit. ; François de
Singly, « Penser autrem(...)
43 Martin Goyette et Daniel Turcotte, 2004, op. cit.
22Au-delà du soutien matériel, la plupart des jeunes qui quittent un milieu substitut ont
un réseau social limité, ou inadéquat du point de vue des acteurs ayant le mandat de les
aider, ce qui rend difficile leur transition vers l’âge adulte, notamment parce qu’ils sont
ou se perçoivent isolés. Dans cet esprit, certaines recherches considèrent que le soutien
social et les relations sociales intangibles sont incontournables et essentielles à la
transition des jeunes, dans la mesure où les risques d’isolement sont importants ; certains
jeunes sont déconnectés de nombreux soutiens lorsqu’ils quittent le milieu substitut et ils
sont mal préparés à établir de nouvelles relations40. De plus, Goyette et Turcotte41 ont
montré comment les programmes d’intervention visant l’autonomie fonctionnelle des
jeunes pris en charge par un milieu substitut, négligeaient souvent l’évaluation des
habiletés relationnelles, nécessaires à la transition. Considérant que, dans les sociétés
occidentales, la conception habituelle du passage à la vie adulte repose sur une vision
normative du développement d’un individu, dans laquelle l’autonomie financière occupe
une place prépondérante comme but à atteindre42, les programmes d’intervention visent
très généralement cet accès à l’indépendance financière, et donc l’insertion
professionnelle avec parfois des objectifs concernant l’autonomie43.
44 Ibid.
23Par ailleurs, il est plus aisé de favoriser le développement de connaissances relatives
aux enjeux de la transition, par exemple : comment développer un curriculum vitae,
comment laver ses vêtements, que de développer des habiletés qui permettent d’entretenir
des relations sociales de soutien. Le processus d’insertion socioprofessionnelle exige
ainsi d’être en relation avec l’autre. Comme Goyette et Turcotte en ont fait état dans leurs
travaux, « pour recevoir du soutien de son entourage, il faut être en mesure de solliciter
de l’aide auprès de ce dernier, ce qui présume que cet entourage existe, se maintienne et
se développe44 ».
45 Mary Elizabeth Collins, « Transition to Adulthood for Vulnerable Youth : A
Review of Research and I(...)
24Dans cette dernière perspective, le soutien relationnel à la transition peut
principalement prendre trois formes : d’abord, celle du développement d’une relation
significative avec un intervenant du monde adulte, ce dernier facilitant ainsi le passage à
la vie adulte ; ensuite, celle d’une mise en relation du jeune avec les institutions et
associations du monde des adultes ; enfin, celle d’un appui au développement d’un réseau
personnel chez le jeune, afin qu’il parvienne à une interdépendance au travers de laquelle
seulement l’insertion s’actualise45.
Les pratiques de préparation à
l’autonomie et l’insertion
socioprofessionnelle
L’enquête sur les pratiques
25La première étape de notre démarche d’enquête voulait cibler divers « informateurs-
clés » qui ont développé - ou collaboré à - des interventions visant l’insertion des jeunes
des centres jeunesse. Ces personnes ont été identifiées par plusieurs dirigeants des centres
jeunesse du Québec, regroupés au sein d’un comité provincial. À partir d’un recensement
des programmes américains concernant l’independent living46, il a été possible de
suggérer à ces dirigeants une liste non limitative de pratiques que nous tentions de
recenser dans leur établissement47. Ainsi, à titre indicatif, les pratiques recherchées
pouvaient avoir pour objectif, la préemployabilité et l’employabilité48, le soutien et le
counseling - individuel ou de groupe - du jeune en transition (et de sa famille)49,
l’hébergement temporaire dans des appartements supervisés avec soutien
communautaire50, des stages en emploi parrainés, le suivi et le soutien du jeune après ses
18 ans51, etc.
46 Martin Goyette et Daniel Turcotte, 2004, op. cit.
47 Benjamin Kerman, Judith Wildfire et Richard P. Barth, « Outcomes for young
adults who experienced f(...)
48 Mike Stein, « Leaving Care, Education and Career Trajectories », Oxford
Review of Education, volume(...)
49 Varda Mann-Feder et Thrish White, op. cit. ; Gloria Waldinger et Walter M.
Furman, « Two Models of(...)
50 Madeleine R. Stoner, « Life after fostercare : Services and policies for former
», Journal of socio(...)
51 Nina Biehal, Jasmine Clayden, Mike Stein et Jim Wade, 1994, op. cit. ;
Edmund V. Mech, 2000, op. ci(...)
52 Nicole Dallaire, Martin Goyette et Jean Panet-Raymond, Le partenariat dans
un centre jeunesse à l&#(...)
26Un questionnaire descriptif demandant de résumer les principales caractéristiques et
composantes des pratiques a été adressé aux informateurs-clés ciblés. Une analyse de la
documentation décrivant ces interventions a été réalisée, ainsi qu’un entretien
téléphonique auprès des informateurs. Dans ce cadre, il leur était aussi demandé
d’identifier à leur tour d’autres interventions et informateurs-clés dans leur région, selon
la stratégie d’échantillonnage « boule de neige ». En plus de cette collecte de données,
d’autres initiatives ont été ciblées par l’entremise de recherches auxquelles nous avons
collaboré52. L’analyse de la documentation et des notes d’entrevues téléphoniques a été
réalisée, afin de recueillir les informations, sous forme de fiches signalétiques
standardisées. Chacune de ces fiches a été soumise à un processus de
validation/bonification où les informateurs-clés s’assuraient qu’elle correspondait à la
description de leur intervention. L’ensemble du processus de collecte de données a eu
lieu entre novembre 2002 et septembre 2003.
27Au total, dix-neuf pratiques ont été recensées dans les différentes régions
sociosanitaires du Québec (dix-sept ont été développées au niveau local ou régional par
les centres jeunesse, tandis que deux projets ont une dimension nationale). Les pratiques
recensées sont très différentes les unes des autres quant à leur nature, leur contenu et leur
contexte organisationnel et administratif. Elles sont composées parfois de plusieurs
interventions complémentaires visant la problématique à l’étude. Ainsi, il ressort de
l’analyse trois formes d’organisation administrative.
28Premièrement, certains centres jeunesse ont développé en leur sein des services
d’employabilité. Dans ces cas, la plupart du temps, c’est la personne en charge du service
d’employabilité qui assume ces fonctions de développement sur le site du centre
jeunesse. Par ailleurs, pour deux projets, la personne responsable du projet à l’étude le
met en oeuvre, en plus de sa charge de travail d’intervenant.
29Deuxièmement, d’autres centres jeunesse ont opté pour la création d’un organisme
sans but lucratif, une association qui vient soutenir la mission de réadaptation du centre
jeunesse. Cette association a pour mandat de développer des services d’employabilité
divers, dont les objectifs se déploient en un continuum qui varie dans chaque cas mais qui
englobe la préemployabilité, l’employabilité et le stage en emploi. Plusieurs
informateurs-clés parlent en terme de « sous-traitance » de ce transfert de l’objectif
d’employabilité du centre jeunesse à l’association. Pour ces associations, le poste de
direction est assuré par un « ex-employé » du centre jeunesse libéré par ce dernier, et
plusieurs sièges du conseil d’administration sont réservés à des employés du centre
jeunesse.
30Dans la majorité des cas, le centre jeunesse assure un soutien technique important à
l’association (informatique, comptabilité, appui pour la recherche de financement,
secrétariat, etc.). Dans certains cas également, du personnel du centre jeunesse –
intervenants sociaux ou personnel de secrétariat – est « prêté » à l’association. Dans tous
les cas, des liens privilégiés sont maintenus entre ces associations et les centres jeunesse
et une proportion très importante de la clientèle de ces associations provient des centres
jeunesse. Toutefois, au-delà des ressources du centre jeunesse, les associations emploient
un personnel diversifié et parfois des bénévoles, ce qui les distingue des programmes
internes des centres jeunesse. Par exemple, en plus de la panoplie d’intervenants sociaux
de diverses disciplines, dont des conseillers en orientation, certaines de ces associations
peuvent s’appuyer sur des ébénistes et des électriciens qui agissent sur les plateaux de
travail, comme contremaître, superviseur ou « travailleur-parrain ».
31Troisièmement, certains centres jeunesse, ayant un bassin de clientèle plus important,
ont à la fois un service d’employabilité ou une personne en charge des interventions liées
à la réadaptation par le travail, et des partenariats très forts avec des associations « qu’ils
ont créées ». De ce fait, deux manières de développer les services d’employabilité
cohabitent à l’intérieur d’un même centre jeunesse. D’une part, pour certains
informateurs-clés concernés, la tradition de la réadaptation par le travail est associée,
dans plusieurs centres jeunesse, à l’implantation d’ateliers de préemployabilité où les
activités deviennent un médium visant l’acquisition d’habiletés sociales de base. Ces
ateliers sont développés sur le site des internats, avec les ressources des centres jeunesse,
pour accueillir notamment une clientèle contrevenante en centre fermé. D’autre part, les
compressions qu’ont connues les centres jeunesse ces dernières années ont eu pour
conséquence, selon plusieurs informateurs-clés, de favoriser le développement des
activités visant l’employabilité, en partenariat avec des organismes déjà existants, ou de
favoriser la création d’associations qui accueillent principalement la clientèle des centres
jeunesse. Le discours dominant est en effet que les centres jeunesse doivent recentrer
leurs activités sur leur mission de protection et que la priorité demeure de réduire la liste
d’attente. Dans cette optique, plusieurs informateurs-clés mentionnent qu’un bénéfice
important de cette pratique est de désengorger les services de réadaptation, soit en évitant
le placement par l’institution, soit – lorsque le développement du jeune placé n’est plus
en danger – en libérant une place en institution.
32Si les contextes d’implantation des pratiques étudiées ici sont différents les uns des
autres, il est toutefois possible schématiquement de les regrouper autour des deux
premiers cas de figure présentés plus haut (Tableau 1).
Tableau 1 : Arrangements administratifs et cibles des pratiques à l’étude
Tableau 2 : Les principales dimensions des deux figures de pratiques visant l’adaptation
et l’autonomie
33Le tableau 2 synthétise les principales dimensions des deux figures. Le premier cas de
figure correspond aux pratiques qui visent strictement et spécifiquement le
développement de connaissances et d’habiletés favorisant l’employabilité. Ces pratiques
sont généralement développées au sein même des centres jeunesse. Le second cas de
figure rejoint les pratiques plus globales qui visent le développement de l’autonomie, tout
en privilégiant bien souvent également l’employabilité. Ces pratiques sont généralement
développées dans un cadre plus large de collaborations avec des associations.
53 Martin Goyette et Daniel Turcotte, 2004, op. cit.
54 François de Singly, op. cit.
55 Ibid., p. 12-13.
34Ancrées dans des lignes de problématisation différentes, les enjeux de ces figures
d’intervention ont été notés par Goyette et Turcotte53 dans leur analyse des programmes
américains visant l’independent living mis en œuvre dans la continuité du Chafee Foster
Care Act. La présentation de ces figures de l’intervention s’appuie sur la distinction
proposée par de Singly entre indépendance et autonomie54. Pour de Singly,
l’indépendance renvoie à l’autosuffisance financière, la personne disposant « de
ressources propres qui la rendent indépendante », tandis que l’autonomie « est […] la
capacité d’un individu de se donner lui-même sa propre loi55 », des règles de conduites.
On peut donc « disposer d’une certaine autonomie sans être indépendant » et vice versa.
35Comme nous l’explicitions plus haut, les pratiques visant l’employabilité s’inscrivent
directement dans une volonté de développer l’indépendance financière du jeune,
notamment afin qu’il ne soit pas « aux crochets de l’État ». Pour ce faire, comme nous
allons le constater plus bas dans les pratiques québécoises, on vise généralement à
augmenter la capacité individuelle de travail en adaptant le jeune au monde du travail.
Pour leur part, les pratiques s’inscrivant dans la deuxième figure de l’autonomie
dépassent l’employabilité pour s’intéresser plus généralement aux habiletés de vie dont le
jeune aura besoin lorsqu’il aura quitté le milieu substitut.
36Avant de discuter des enjeux et de mettre en débat ces figures de l’intervention, il nous
faut présenter, pour chacune, la problématisation au cœur du développement des
pratiques de soutien, telle qu’elle est construite par les acteurs, ainsi que les objectifs, la
clientèle, et les interventions mises en œuvre.
Les pratiques d’adaptation des jeunes au marché du
travail
Problématique
37Pour la grande majorité des pratiques étudiées, la problématique centrale est celle de
l’insertion, et plus précisément de l’insertion professionnelle et de l’employabilité des
jeunes des centres jeunesse. En effet, si les centres jeunesse ont développé une longue
expertise et des partenariats avec les commissions scolaires pour favoriser la scolarisation
des jeunes, le développement d’activités liées à l’employabilité est plus récent. Pour les
informateurs-clés, si la scolarisation et le retour aux études - avec l’objectif d’obtenir un
diplôme d’étude secondaire - demeurent la « voie royale » d’insertion en emploi, il faut
également développer d’autres activités pour les jeunes qui refusent la scolarisation,
notamment pour la clientèle contrevenante, pour laquelle il est impossible de sortir de
l’internat. Dans ce cas, le jeune qui rejette l’option de la scolarisation se voit proposer
peu d’interventions visant sa qualification ou son autonomie. Dans ces pratiques,
l’employabilité est alors considérée comme un médium qui favorise la réadaptation. Or,
si on mise sur l’employabilité, plusieurs pratiques ont de surcroît une préoccupation de
rescolarisation puisqu’elles l’encouragent en confrontant le jeune aux exigences difficiles
du marché du travail, pour les personnes peu scolarisées.
Objectifs
38De nombreuses pratiques visant le développement d’attitudes et d’habiletés favorables
à l’insertion en emploi comportent des objectifs multiples. Les objectifs des interventions
concernent ainsi, dans presque tous les cas, la préemployabilité ou la réadaptation par le
travail. Il s’agit d’acquérir des habiletés sociales de base (gestion de la colère, par
exemple). Dans la continuité, plusieurs interventions visent également le développement
de l’employabilité du jeune et des attitudes et habitudes adéquates au marché du travail.
Pour d’autres pratiques, il s’agit d’offrir des expériences de stages en emploi pour le
jeune. Il est à noter que toutes les pratiques développées à l’interne des centres jeunesse
(sauf une) ont pour objectif d’adapter le jeune au marché du travail et aux exigences de la
société.
Clientèle-cible
39Dans le cadre de notre étude, nous avons observé que le public des pratiques ayant
pour objectif l’adaptation des jeunes au marché du travail est très homogène. On vise
généralement les jeunes de 16 à 18 ans décrocheurs scolaires, qui reçoivent les services
d’un centre jeunesse. À cette clientèle s’ajoutent parfois les jeunes de 15 ans qui ont
obtenu une dérogation scolaire.
Interventions
40Comme nous avons pu le constater, les intervenants ont développé dans leurs pratiques
d’intervention un ensemble d’activités d’adaptation des jeunes aux exigences du marché
du travail. D’abord, il faut mentionner un tronc commun d’activités de préemployabilité,
souvent réalisées à l’interne du centre jeunesse, autour de plateaux de travail que certains
qualifient de « protégés ». Un informateur-clé mentionne d’ailleurs qu’il s’agit de «
prépréemployabilité » (compter des vis et les mettre dans une boîte par exemple), lorsque
l’activité ne requiert presque aucune autonomie et que le développement des habiletés
sociales de base est le premier objectif ; il s’agit de la réadaptation psychosociale par le
travail.
41Pour des jeunes ayant une plus grande autonomie, plusieurs plateaux de travail avec du
personnel spécialisé ont été implantés (récupération et recyclage de papier, de bois,
ébénisterie, céramique, transformation d’aliments, etc.). Les formules sont nombreuses,
de l’école-usine au plateau de travail en centre jeunesse. La participation des jeunes à ces
plateaux ou ateliers de travail est presque toujours accompagnée d’une intervention visant
à augmenter leurs connaissances et leurs habiletés en fonction des exigences du monde
du travail. Il s’agit donc d’une panoplie d’activités, de la confection de curriculum vitae à
la simulation d’entrevue, qui vise à planifier une démarche structurée de recherche
d’emploi.
Les pratiques de développement de l’autonomie des
jeunes
Problématique
42Les pratiques qui visent le développement de l’autonomie sont minoritaires parmi
celles étudiées. Plus spécifiquement, elles ont par exemple pour objectif d’assurer un
logement sécuritaire, stable et bon marché aux jeunes qui quittent un centre jeunesse ou
sont sur le point de le quitter. Pour l’une d’entre elles, se juxtapose à cette problématique
la dimension de l’employabilité et, pour une autre, la dimension de l’autonomie
fonctionnelle du jeune, c’est-à-dire le développement d’habiletés de la vie quotidienne.
43De plus, pour un nombre restreint de pratiques, la problématique dominante est le
déficit d’autonomie des jeunes à la veille de leur départ du centre jeunesse. En effet, la
problématique du passage du centre jeunesse à l’assistance-emploi met en évidence
l’importance majeure du problème social au cœur de ces pratiques, dans la mesure où le «
déficit » d’autonomie rend davantage visible le manque de suivi et de soutien des jeunes
qui quittent le centre jeunesse. Dans ce cas, il s’agit de développer des interventions pour
favoriser l’autonomie du jeune, et ce à divers chapitres (habiletés de la vie quotidienne,
connaissances des ressources du milieu…).
Objectifs
44Rappelons que les pratiques visant l’autonomie sont très généralement développées à
l’extérieur des centres jeunesse et, à une exception près, s’appuient sur une association. Si
toutes les pratiques intègrent des objectifs visant l’adaptation du jeune au marché du
travail et à la société telle que nous l’avons présentée plus haut, des objectifs visant plus
largement l’autonomie sont ciblés. Ainsi, il ne s’agit pas seulement de développer une
force de travail mais de construire une personne autonome dans une perspective de
citoyenneté, objectif qui englobe plusieurs facettes d’une insertion complète et durable.
Dans ces contextes, les objectifs se centrent moins sur la correction et la réadaptation du
jeune (mission curative) que sur le développement de sa participation où autonomie rime
avec autodétermination.
Clientèle cible
45La clientèle cible des pratiques visant le développement plus large de l’autonomie est
plus hétérogène : les jeunes de 16 à 18 ans décrocheurs scolaires qui reçoivent les
services d’un centre jeunesse en constituent une partie importante, comme c’est le cas
pour les pratiques visant l’adaptation au marché du travail ; toutefois, quelques
associations élargissent la définition de celle-ci en offrant des services à un groupe d’âge
moins limité. Il s’agit parfois des jeunes de 12 à 18 ans ou de 16 à 30 ans. Un organisme
accueille les jeunes de 16 à 20 ans. Nous verrons plus loin que cette définition de la
clientèle plus large permet à certaines associations d’assurer un suivi de la transition du
jeune lorsqu’il quitte le centre jeunesse à 18 ans. Enfin, en plus d’accueillir la clientèle
des centres jeunesse, certaines associations accueillent des jeunes qui ont été référés par
leurs bailleurs de fonds ou leurs partenaires, ce qui permet, pour une part, de briser une
certaine ghettoïsation de cette clientèle jugée très problématique.
Interventions
46A l’instar des activités visant l’adaptation du jeune au marché du travail, celles visant à
développer l'autonomie des jeunes s’intéressent à l’insertion en emploi, mais aussi à
l’insertion sociale plus large. Cependant, au lieu de seulement viser à adapter le jeune, on
vise à favoriser des aménagements dans le monde du travail et la société en général, cette
double adaptation pouvant être appuyée par un soutien du jeune sous forme de suivi
individualisé.
56 David Mills et Caro Motuz, Efficacité des programmes d'emploi pour les
jeunes. Études bilan, do(...)
47Dans cette perspective, un bloc d’interventions est constitué de stages en milieu de
travail. Ces stages, qui requièrent une plus grande autonomie et une capacité
d’adaptation, sont généralement offerts à partir d’une liste d’employeurs le plus souvent
déjà sensibilisés aux besoins et à la situation de la clientèle des centres jeunesse.
Accompagnés d’un soutien lors du stage, les jeunes qui en bénéficient acquièrent des
habiletés importantes qui sont généralement transférables. En effet, selon plusieurs
informateurs-clés, s’il est important que le jeune bénéficie d’une formation et d’un stage
qui soit spécialisé dans un domaine en demande au niveau local, il est aussi important que
ses apprentissages soient transférables. Si les employeurs qui accueillent des stagiaires
peuvent, dans un premier temps, compter sur une main d’œuvre présélectionnée de jeunes
formés à la culture de l’organisation, les habiletés transférables seront ultérieurement un
atout pour un nouvel employeur. Ainsi, « la participation des employeurs permet aux
jeunes d’acquérir des compétences professionnelles que les entreprises locales peuvent
immédiatement utiliser et assure aux employeurs une source constante et fiable de main
d’œuvre qualifiée56 ».
57 Sheila Currie, Kelly Foley, Saul Schwartz et Musu Taylor-Lewis, Blade
Runners et Café Picasso. Éval(...)
48Le fait que les stages offerts dans ce contexte sont généralement accompagnés d’un
suivi auprès de l’employeur et du jeune est identifié comme un élément central, autant
par les informateurs-clés que par les ouvrages sur l’insertion en emploi. Ces suivis
prennent diverses formes, de non structurées à très structurées, mais l’élément essentiel
consiste à offrir « un service après vente » qui permet à l’employeur d’avoir un soutien
rapide s’il a une difficulté dans sa relation avec le jeune. De même, le jeune qui connaît
des difficultés personnelles pourra se référer à son ancien intervenant qui constitue une
figure stable, et ce même après la transition du centre jeunesse57.
49Il faut souligner à ce propos que très peu de pratiques étudiées ici proposent aux jeunes
un suivi après 18 ans, âge de la majorité légale au Québec, auquel le mandat de protection
du centre jeunesse prend fin. Les interventions en centres jeunesse se terminent souvent
abruptement à 18 ans. Certaines formules de suivi ont été mises en place dans quelques
cas, une dans le cadre d’une pratique pilote multidimensionnelle (résidentielle,
relationnelle, professionnelle, etc.) développée en centre jeunesse, et quelques autres dans
des associations qui, rappelons-le, ont toutes été créées en collaboration avec un centre
jeunesse. Il s’agit ici d’un atout important d’une intervention qui veut favoriser
l’autonomie des jeunes, en considérant le portrait des jeunes et leurs nombreux besoins.
Dans ce cadre, des activités de préparation à la vie autonome et de développement des
habiletés de vie (budget, courses, etc.) sont proposées aux jeunes. Par ailleurs, ce suivi
individualisé permet de composer avec les angoisses précédant la transition et pendant la
transition, lorsqu’ils quittent le centre jeunesse. S’il faut préparer les jeunes du point de
vue de l’emploi, il faut aussi les préparer plus largement du point de vue du logement et
de l’autonomie. Et s’il faut les préparer pendant qu’ils sont dans les centres jeunesse, il
faut aussi les accompagner après.
De l’employabilité à l’autonomie
50Quel est le bilan que nous pouvons faire de l’éventail des activités développées au
Québec pour soutenir les jeunes à leur sortie du milieu substitut ? Si plusieurs centres
jeunesse ont développé de nombreuses activités pour favoriser l’insertion des jeunes, le
volet préemployabilité et réadaptation par le travail est celui qui est de très loin le plus
fortement représenté.
Limites des pratiques centrées sur l’employabilité
51Or, même si les différentes pratiques que nous avons analysées dans le cadre de cette
étude s’adressaient à des populations de mineurs, elles peuvent être assimilées aux
pratiques visant le développement de l’employabilité des chômeurs ou des prestataires de
l’aide de dernier recours. Il est donc important de rappeler que plusieurs études
soulignent le succès mitigé de ces dernières, notamment parce qu’elles ne donnent pas
lieu à une réelle qualification et parce qu’elles n’agissent pas sur l’offre d’emploi.
58 Sylvie Morel, Les logiques de la réciprocité. Paris, France, PUF, 2000 ;
Monique Provost, « L'e(...)
59 Gonzalo Alvestegui et Jean-Michel Charbonnel, « Mise en oeuvre du RMI et
reformulation de la questi(...)
60 Sylvie Beauchemin et Jacques Beauchemin, « La réforme québécoise de la
sécurité du revenu. La citoy(...)
61 Le workfare correspond ainsi à « un affaiblissement des droits assistanciels ».
Or, dans cette pers(...)
52Ainsi, à la fin de la décennie des années 1980, plusieurs pays ont misé sur des
programmes d’employabilité dans lesquels il appartient à l’individu de s’adapter au
marché du travail et non l’inverse58. Accompagnant le courant néo-libéral qui prévaut
dans les pays occidentaux, ces programmes mettent l’accent sur la responsabilité
individuelle, voire familiale et communautaire, concrétisant alors le désengagement de
l’État dans le champ de l’assistance. Ces programmes tendent à faire de l’individu le
principal responsable à la fois de ses difficultés antérieures d’insertion et du travail à
accomplir pour s’en sortir (learnfare, workfare)59. Dans cette perspective, cette
conception étriquée de la solidarité renvoie à une responsabilité à sens unique au service
d’une gestion technocratique des personnes assistées60. Le bénéficiaire de l’aide porte
alors toutes les obligations61.
62 Geneviève Fournier et Marcel Monette, L'insertion socioprofessionnelle. Un
jeu de stratégie ou(...)
53D’ailleurs, cette logique de l’employabilité de « l’autre jeunesse » ne garantit pas
nécessairement une autonomie financière, mais plutôt une activité qui dégage l’État de
ses responsabilités62.
63 Christopher McAll et Deena White, Structures, systèmes et acteurs : welfare et
workfare comme champ(...)
64 Donna Hardina, « Workfare in the US : Empirically-Tested Programs or
Ideological Quadmire ? », », i(...)
65 Eric Shragge, « Workfare : An Overview », in Eric Shragge, op. cit. p. 17-33 ;
Eric Shragge et Marc(...)
66 C. Gorelick et G. Brethour, Welfare to work programs : A national Inventory,
Ottawa, Conseil canadi(...)
67 Yves Bonny et Marco Oberti, « Les mesures de soutien au revenu en Europe.
Approche comparative des(...)
68 Sylvie Beauchemin et Jacques Beauchemin, op. cit.
69 Christine Schaut, « Les nouveaux dispositifs de lutte contre l'exclusion sociale
et l'inséc(...)
54En outre, cette logique d’obligation n’est pas récente lorsqu’il s’agit de mesures
d’employabilité63. On a vu des programmes d’assistance instaurer, dans certains États
américains64 et certaines provinces canadiennes65, des périodes limites d’admissibilité
aux prestations et aux programmes d’employabilité66. Cette logique de
responsabilisation se retrouve aussi en Europe avec une acuité moindre cependant67.
Dans leur ensemble, ces programmes s’inscrivent dans un cadre plus large de
culpabilisation des pauvres et de gestion renouvelée des populations démunies et
marginales68. Tel que le précise Schaut69 pour la situation de la Belgique, cette logique
sécuritaire qui se superpose ou remplace les dispositifs d’assistance transforme les
métiers du social en des pratiques davantage pénalisantes, voire « pénales ».
70 Laurence Roulleau-Berger, « Professionnels de l'insertion au contact des
jeunes en situation pr(...)
55Ces programmes d’intervention visent alors, de manière correctrice, à accroître les
compétences des jeunes définis comme non qualifiés ou mal qualifiés pour le marché de
l’emploi, sans égard pour leurs compétences déjà acquises et leurs besoins réels
d’insertion au-delà du strict enjeu professionnel70.
Vers une intervention multidimensionnelle de
préparation à l’autonomie
56En conséquence, et pour ce qui concerne plus spécifiquement notre propos, à savoir les
interventions visant à l’insertion socio-professionnelle des jeunes pris en charge par
l’État, il conviendrait de dépasser les questions de préemployabilité et d’employabilité
pour s’inscrire davantage, d’une part, dans une vision multidimensionnelle de facteurs
contribuant aux difficultés d’insertion et, d’autre part, dans une lecture de l’autonomie
qui déborde l’emploi. Nous nous intéresserons donc ici aux autres pratiques développées
dans quelques uns des exemples analysés plus haut : pratiques de formation transférables,
accompagnement des acteurs de l’insertion, activités visant une perspective plus large de
préparation des jeunes à la vie autonome.
71 Martin Goyette, Céline Bellot et Jean Panet-Raymond, « L'insertion
socioprofessionnelle des jeu(...)
57Les pratiques de formation transférables peuvent s’entendre comme une formule
d’intervention alliant stage de travail et retour aux études. Cette formule permet de
raccrocher le jeune au milieu scolaire, ce qui lui facilitera à terme l’obtention d’une
équivalence de formation de niveau secondaire, dans une perspective de reconnaissance
de la qualification. L’alternance permet également au jeune de développer des habiletés
et des expériences de travail souvent importantes lors de la recherche d’emploi. Enfin,
l’alternance, lorsqu’elle est accompagnée d’un suivi du point de vue de l’emploi et du
point de vue des difficultés d’adaptation, permet de contrer les nouveaux décrochages
rapides du jeune du monde scolaire71.
72 Ibid.
73 Sheila Currie, Kelly Foley, Saul Schwartz et Musu Taylor-Lewis, op. cit. ;
David Mills et Carol Mot(...)
58Par ailleurs, la formule du travailleur-parrain est particulièrement intéressante à
plusieurs égards. Elle rend plus humaine pour le jeune cette entreprise qui peut apparaître
impersonnelle. Elle facilite également l’intégration du jeune dans le milieu de travail,
parce qu’elle permet de cibler une personne répondante, qui pourra être soutenue elle
aussi par l’intervention72. De plus, ce qui est mentionné comme du « mentorat » ou du «
parrainage » peut se retrouver à diverses étapes du processus d’insertion du jeune :
pendant la formation ou le perfectionnement du jeune, à l’étape de recherche d’emploi et
pour faciliter le maintien en emploi. Le « parrainage » permet au jeune de s’identifier à
un adulte qui est accessible. Or, certaines recherches mettent en avant que le mentorat ou
le parrainage est efficace si on sélectionne de manière judicieuse les mentors, et si on
établit des lignes directrices conçues pour aider les mentors à offrir un soutien concret
plutôt que des conseils, ou encore si l’on offre une formation aux mentors et un suivi
régulier de la relation entre le mentor et l’élève73.
74 David Mills et Carol Motuz, op. cit. ; Jean Panet-Raymond, Céline Bellot et
Martin Goyette, op. cit(...)
59Or, on le constate, peu importe la forme qu’elle prend, l’intervention visant l’insertion
en emploi ne peut se passer du lien avec les employeurs. Leur participation est essentielle
et, en même temps, parfois difficile à obtenir74. Dans cette optique, plusieurs pratiques
concernées par notre étude ont pu compter avec profit sur certaines entreprises.
60Ainsi plusieurs associations sont, en quelque sorte, des entreprises d’économie sociale.
Il s’agit pour ces associations d’obtenir la collaboration des entreprises afin de négocier
des échéanciers de production plus souples, en considérant le fait que les jeunes sont en
formation. À ce titre, plusieurs pratiques sont confrontées à des tensions entre leur
mission sociale de réadaptation et d’insertion, et leur mission de production et de
rentabilité (respect des échéances, travail de qualité, etc.). Les pratiques doivent donc se
protéger afin de pouvoir accueillir des jeunes qui ne pourront générer une activité
rentable du point de vue du capital économique.
75 Martin Goyette, Céline Bellot et Jean Panet-Raymond, 2004, op. cit.
61Si certaines activités visant l’insertion en emploi comportent plusieurs composantes
intéressantes, dont celles que nous venons de présenter, plusieurs visent seulement à
donner des connaissances du marché du travail et sont à ce titre plus limitées, comme
l’ensemble des critiques envers les programmes d’employabilité déployés dans le monde
occidental l’ont montré75.
76 Céline Bellot, Les besoins en logement des jeunes de la rue, Montréal, ville de
Montréal, 2003 ; Jo(...)
62Par ailleurs, si l’insertion en emploi est au cœur des interventions, peu d’activités ou
d’interventions étudiées pour ce travail portent sur la question du logement, alors même
que le passage à la vie adulte concerne aussi cette transition résidentielle. Les ressources
d’appartements supervisés et les ressources communautaires d’hébergement pour jeunes
sont peu nombreuses et ne semblent pas faire partie de l’objectif d’insertion sociale des
jeunes issus des centres jeunesse. Pourtant, l’ancrage résidentiel constitue le socle d’un
ancrage dans un milieu de vie et dans une communauté. Or, même lorsque certains
centres jeunesse ont des appartements supervisés, la plupart des personnes qui dirigent les
interventions en insertion n’en parlent pas, comme si la question du logement ne faisait
pas partie des projets d’insertion. D’ailleurs, plusieurs informateurs-clés ont clairement
mentionné que cette dimension devait être prise en compte par les intervenants sociaux
réguliers (du centre jeunesse notamment) auprès du jeune. On peut dès lors s’interroger
sur le manque d’arrimage entre ces différentes ressources alors même qu’elles participent
toutes à la préparation à la vie autonome76. En outre, en permettant à un jeune de
développer un lien avec une personne significative, certaines interventions de suivi
pourraient faire en sorte de l’accompagner également dans sa transition résidentielle à sa
majorité, dans la mesure où la première situation post-majorité est celle du logement, que
les jeunes viennent de perdre en raison de la fin de la prise en charge par les centres
jeunesse.
77 Martin Goyette, Céline Bellot et Jean Panet-Raymond, 2004, op. cit. ; Varda
Mann-Feder et Thrish Wh(...)
63De surcroît, une intervention multidimensionnelle qui considère l’ensemble des
sphères de la vie d’un jeune des centres jeunesse quittant un milieu substitut, devrait être
constituée, en plus de la réadaptation, d’une préparation à la vie autonome (budget,
logement, loyer, etc.), d’une qualification soit par la formation, soit par l’employabilité et
les expériences en milieu de travail, d’un milieu d’hébergement avec soutien et d’un suivi
post-centres jeunesse (après 18 ans). Ces pratiques envisageant l’insertion de manière
globale ou multidimensionnelle ont peu été rencontrées dans cette étude. Par ailleurs,
quelle qu’en soit la finalité, il ressort que les interventions individualisées sont largement
privilégiées. Pourtant, des interventions en groupe pourraient aussi parvenir à
contrecarrer une individualisation responsabilisante des problèmes d’insertion, brisant
l’isolement et permettant à certains jeunes une occasion de soutien social par l’entraide
entre pairs77.
78 Martin Goyette et al., Comment faciliter le passage à la vie adulte des jeunes
des centres jeunesse(...)
64Avec des configurations de services variables, quelques pratiques en centres jeunesse
étudiées s’inscrivent dans cette voie et la plupart des informateurs-clés sont conscients,
d’une part, des besoins importants des jeunes qui quittent un milieu substitut à la majorité
et, d’autre part, des efforts importants en terme d’intervention à déployer pour favoriser
l’autonomie des jeunes, dans les transitions qu’ils ont à vivre aux plans résidentiel,
professionnel et familial. D’ailleurs, sous l’impulsion notamment d’un projet pilote dont
l’implantation démarrait au moment de notre collecte de données78, plusieurs centres
jeunesse envisagent le développement de pratiques spécifiques visant la préparation à la
vie autonome et l’insertion socioprofessionnelle pour les jeunes pris en charge par l’État.
Or, il importe également que l’ensemble des intervenants des centres jeunesse intègrent
dans leur plan d’intervention des objectifs liés à la sortie, pour se préoccuper et suivre les
transitions des jeunes avec qui ils ont développé des liens significatifs, puisque la
majorité des jeunes pris en charge par l’État peut bénéficier de pratiques concernant le
soutien à la transition vers la vie adulte. Dans cette perspective, le développement et la
diffusion, auprès de l’ensemble des intervenants en centre jeunesse, d’un outil
d’évaluation de l’autonomie fonctionnelle, intégré dans une approche globale
d’intervention, permettraient de favoriser les enjeux liés à l’insertion pour qu’ils soient
pris en compte dans une démarche structurée et systématisée.
65Au-delà, le développement de pratiques visant la préparation à la vie autonome et
l’insertion en centres jeunesse bénéficierait d’un lieu d’échange, au niveau régional, afin
de partager les pratiques exemplaires et les blocages rencontrés dans l’implantation
d’interventions suivant un paradigme prenant en compte les transitions des jeunes.
79 Martin Goyette, Jean Panet-Raymond et Nicole Dallaire. « Algunos retos del
Partenariado en Quebec ;(...)
80 Martin Goyette, Céline Bellot et Jean Panet-Raymond, 2006, op. cit. ; Nicole
Dallaire, Martin Goyet(...)
66Pour autant, tout ne peut pas être porté par les centres jeunesse, même si les pratiques
étudiées ici témoignent d’intentions et de pratiques dont les objectifs de soutien de
l’insertion socioprofessionnelle des jeunes sont indéniables. D’une part, au niveau
intersectoriel, des arrangements restent toujours à concrétiser afin de faciliter la poursuite
des études à temps plein au niveau secondaire des jeunes qui quittent à 18 ans une prise
en charge. D’autre part, il apparaît que, pour assurer le développement de jeunes
autonomes et citoyens, il importe de faciliter l’ancrage des jeunes dans les milieux de vie
et la communauté, notamment en développant des partenariats avec des organismes qui
pourront proposer d’autres pratiques, d’autres visions et d’autres ressources pour faciliter
l’insertion des jeunes79. Dans ce cadre, le développement de partenariats et de
collaborations vise non pas strictement à réaliser une forme de sous-traitance de
l’insertion en emploi, mais bien davantage la construction d’un réseau de services, de
soutien et de personnes autour des jeunes qui quittent les centres jeunesse, pour les
accompagner dans les transitions qu’ils ont à vivre pour devenir des adultes autonomes. Il
s’agit également de contribuer à un développement social indissociable d’une réelle
insertion, pour ne pas que le poids de l’insertion des jeunes en difficulté ne repose que sur
leurs épaules80.
81 Martin Goyette et Daniel Turcotte, 2004, op. cit.
82 L’auteur tient à remercier le programme de bourses d’excellence de doctorat
du Fonds québécois de r(...)
67En conclusion, certaines de ces modalités d’intervention sont déjà explorées dans
certaines des pratiques étudiées. Il reste à les consolider, les renforcer, mais aussi à les
développer dans les territoires où elles demeurent absentes. Les pratiques de préparation
à la vie autonome, de soutien et de suivi lors du départ du centre jeunesse, d'aide à
l’insertion résidentielle doivent être ainsi arrimées aux pratiques usuelles du centre
jeunesse visant la réadaptation et l’adaptation du jeune. Pour y parvenir, comme nous le
mentionnions ailleurs81, il y a peut-être lieu d’envisager une évolution des paradigmes
dans l’intervention jeunesse, passant de celui de la protection, axé sur un modèle curatif
(vers le passé) à un autre qui envisagerait le développement du jeune dès son arrivée dans
le système. Dans ce cadre, l’enjeu de la transition est incontournable82.
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Notes
1 ACJQ, Mémoire de l'Association des centres jeunesse du Québec à la commission
parlementaire des Affaires sociales sur le projet de loi 112 visant à lutter contre la
pauvreté et l'exclusion sociale, Association des centres jeunesse du Québec, Montréal,
2002.
2 Varda Mann-Feder et Thrish White, « Investing in Terminaison : Intervening with
youth in the transition to independent living », Journal of Child and Youth Care, volume
13, no 1, 1999, p. 87-93 ; Fay E. Martin et Teresa Palmer, Transitions To Adulthood : A
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Youth Transition to Independence », Permanency Planning in the Child Welfare System,
Children in Limbo Task Force of the Sparrow Lake Alliance, Ottawa, 2002, p. 174-185 ;
France Nadeau, Le passage à la vie autonome chez les jeunes ayant vécu un placement en
milieu substitut, mémoire de maîtrise, École de service social université Laval, Sainte-
Foy, 2000.
3 ACJQ, rapport d'activités 2003-2004, Montréal, Association des centres jeunesse du
Québec, 2004.
4 Edmund V. Mech, 2000, op. cit. ; Kimberly A. Nollan et A. Chris Downs, Preparing
Youth for Long-Term Success. Proceeding from the Casey Family Program National
Independent Living Forum, Washington DC, CWLA Press, 2001.
5 Comité aviseur de Solidarité Jeunesse, Rapport du comité aviseur de Solidarité
Jeunesse. Bilan de l'an 1 du projet, Québec, Gouvernement du Québec, 2002 ; France
Nadeau, op.cit. ; Camil Bouchard, Vivian Labrie et Alain Noël, Chacun sa part : rapport
de trois membres du comité externe de réforme de la sécurité du revenu, Québec,
ministère de la Sécurité du revenu, 1996.
6 Groupe de travail sur la politique de placement en milieu familial (rapport Cloutier),
Familles d'accueil et intervention jeunesse, Beauport, centre jeunesse de Québec, 2000,
p. 53-55.
7 CPJ, Les jeunes en centres jeunesse prennent la parole!, Québec, Conseil permanent de
la jeunesse, 2004.
8 Yao Assogba, Insertion des jeunes, organisation communautaire et société.
L'expérience fondatrice des Carrefours jeunesse-emploi au Québec, Sainte-Foy, Presses
de l'université du Québec, 2000 ; Robert Castel, Les métamorphoses de la question
sociale : une chronique du salariat, Paris, Fayard, 1995 ; Marc Molgat, « De l'intégration
à l'insertion... Quelle direction pour la sociologie de la jeunesse au Québec ? », in
Madeleine Gauthier et Jean-François Guillaume, Définir la jeunesse ? D'un bout à l'autre
du monde, Sainte-Foy, les éditions de l'IQRC, 1999, p. 77-94.
9 Christine Jaminon, « Regards sociologiques », in Gérard Liénard, L'insertion : défi
pour l'analyse, enjeu pour l'action, Belgique, Pierre Mardaga éditeur, 2001, p. 21-34.
10 Robert Castel, op. cit. ; Christine Jaminon, op. cit.
11 Marc Molgat, op. cit.
12 Chantal Nicole-Drancourt et Laurence Roulleau-Berger, L'insertion des jeunes en
France, Paris, PUF, 1995 ; Pierre Noreau et al., L'insertion sociale et l'intégration
professionnelle des jeunes en Abitibi-Témiscamingue, Abitibi-Témiscamingue, Conseil
régional de développement de l'Abitibi-Témiscamingue, 1999.
13 Alfreda P. Iglehart, « Readiness For Independence : Comparison of Foster Care,
Kinship Care, and Non-Foster Care Adolescents », Children and Youth Services Review,
volume 17, n° 3, 1995, p. 417-432 ; Edmund V. Mech et Joan R. Rycraft, Preparing
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Washington DC, Child Welfare League of America, 1995 ; Edmund V. Mech, « Foster
Youths in Transition : Research Perspectives on Preparation for Independent Living »,
Child Welfare, volume LXXIII, no 5, 1994, p. 603-623.
14 Nan Dale, « What Works in Employment Programs for Youth in Out-of-Home Care »,
in Miriam P. Kluger, Gina Alexander et Patrick A. Curtis (eds), What Works in Child
Welfare, Washington DC, CWLA Press, 2000, p. 187-192 ; Edmund V. Mech, « What
Works in Aftercare », ibid. ; Kimberly A. Nollan et al., « Ready or not : assessing youths'
preparedness for independent living », Child Welfare, volume LXXIX, n° 2, 2000, p.
159-178.
15 Martin Goyette, Réseaux sociaux, soutiens et supports dans le passage à la vie adulte
: le cas de jeunes ayant connu un placement, thèse de doctorat, École de service social,
université Laval, 2006.
16 Yao Assogba, op. cit. ; Martin Goyette, op. cit. ; Claude Trottier, « Questionnement
sur l'insertion professionnelle des jeunes », Lien social et politiques – RIAC, n° 43, 2000,
p. 93-102.
17 Nina Biehal et Jim Wade, « Looking Back, Looking Forward : Care Leavers, Families
and Change », Children and Youth Services Review, volume 18, no 4/5, March/April
1996, p. 425-445.
18 Nikolas Ducharme et Frederico Fonseca, « La recherche-action Solidarité Jeunesse :
l'amorce d'un modèle d'insertion sociale et professionnelle québécois », in Diane-
Gabrielle Tremblay et Lucie France Dagenais, Ruptures, segmentations et mutations du
marché du travail, Sainte-Foy, Presses de l'université du Québec, 2002, p. 95-116 ;
Nicole Lemieux et Pierre Lanctôt, Commencer sa vie adulte à l'aide sociale, Québec,
ministère de la Sécurité du revenu, 1995.
19 ACJQ, 2002, op. cit. ; Cheryl Milne, op. cit.
20 Edmund V. Mech, 1994, op. cit.
21 Cheryl Milne, op. cit.
22 Gerald P. Mallon, « After Care, then Where ? Outcomes of an Independent living
Program », Child Welfare, volume LXXVII, no 1, janvier/février 1998, p. 61-78.
23 Cheryl Milne, op. cit.
24 Anthony N. Maluccio, Robin Krieger et Barbara Pine, « Adolescents and Their
Preparation for Life After Family Care : An Overview », in A. N. Maluccio, R. Krieger et
B. A. Pine, Preparing Adolescents for Life after Foster Care. The Central Role of Foster
Parents, Washington DC, Child Welfare League of America Inc, 1990, p. 5-17.
25 Anthony N. Maluccio, Robin Krieger et Barbara Pine, op. cit. ; France Nadeau, op. cit.
26 Diana J. English, Sophia Kouidou-Giles et Martin Plocke, « Readiness of
independence : A study of youth in foster care », Children and Youth Services Review,
volume 16, no 3/4, 1994, p. 147-158 ; Michael Rutter, « Children in Substitute Care :
Some Conceptual Considerations and Research Implications », Children and Youth
Services Review, volume 22, no 9/10, 2000, p. 685-703.
27 Cheryl Milne, op. cit.
28 Anthony N. Maluccio, Robin Krieger et Barbara Pine, op. cit.
29 Marian Bussey et al., Transition from Foster Care : A State-by-State Data Base
Overview, Seattle, Casey Family Programs, 2000.
30 Nina Biehal, Jasmine Clayden, Mike Stein et Jim Wade, « Leaving Care in England :
A Research Perspective », Children and Youth Services Review, volume 16, n° 3/4, 1994,
p. 231-254 ; Andrew Hahn, « The Use of Assessment Procedures in Foster Care to
Evaluate Readiness for Independent Living », Children and Youth Services, volume 16,
n° 3/4, 1994, p.171-179 ; Alfreda P. Iglehart , op. cit.
31 Marian Bussey et al, op. cit. ; Lloyd Owen et al., Pathways to interdependence and
independence : the living care initiative. A study on good pratice development project
prepared for child protection and juvenile justice, the department of human services
Victoria, Victoria, La Trobe University, 2000.
32 Amy J. L. Baker, David Olson et Carolyn Mincer, The Way to Work. An Independent
Living/Aftercare Program for High-Risk Youth. A 15-Year Longitudinal Study,
Washington DC, CWLA Press, 2001.
33 Fay E. Martin et Teresa Palmer, op. cit.
34 Marian Bussey et al, op. cit. ; Lloyd Owen et al, op. cit.
35 Cheryl Milne, op. cit.
36 Nina Biehal, Jasmine Clayden, Mike Stein et Jim Wade, 1994, op. cit.
37 Nina Biehal, Jasmine Clayden, Mike Stein et Jim Wade, 1994, op. cit. ; Martin
Goyette, Portrait des interventions visant la préparation à la vie autonome et l'insertion
socioprofessionnelle pour les jeunes des centres jeunesse du Québec, Montréal,
Association des centres jeunesse du Québec, 2003 ; Cheryl Milne, op. cit. ; Jean-François
René et al., « L'insertion socioprofessionnelle des jeunes : le prisme du partenariat
comme catalyseur de la responsabilité », Lien social et Politiques - RIAC, no 46, 2001, p.
125-140.
38 Cheryl Milne, op. cit. ; Martin Goyette, Céline Bellot et Jean Panet-Raymond, Le
projet Solidarité Jeunesse. Dynamiques partenariales et insertion des jeunes en difficulté,
Presses de l’université du Québec, coll. Problèmes sociaux et interventions sociales,
2006.
39 Edmund V. Mech, 2000, op. cit.
40 Ronald Barth, « On their own : The experience of youth after foster care », Child and
Adolescent Social Work Journal, volume 7, 1990, p. 419-440 ; Kimberly A. Nollan et al,
2000, op. cit. ; France Nadeau, op. cit. ; Jennifer Propp, Debora M. Ortega et Forest
NewHeart, « Independence or Interdependence : Rethinking the Transition From "Ward
of the Court" to Adulthood », Families in Society, volume 84, n° 2, Apr.-June 2003, p.
259-266.
41 Martin Goyette et Daniel Turcotte, « La transition vers la vie adulte des jeunes qui ont
vécu un placement : un défi pour les organismes de protection de la jeunesse », Revue
Service social-internet, n° 51, 2004, p. 29-44.
42 Jennifer Propp, Debora M. Ortega et Forest NewHeart, op. cit. ; François de Singly, «
Penser autrement la jeunesse », Lien social et politiques-RIAC, no 43, 2000, p. 9-22 ;
Steven R. Smith, « Distored Ideals : The "Problem of Dependency" and the Mythology of
Independent Living », Social Theory and Practice, volume 27, n° 4, 2001, p. 579-598.
43 Martin Goyette et Daniel Turcotte, 2004, op. cit.
44 Ibid.
45 Mary Elizabeth Collins, « Transition to Adulthood for Vulnerable Youth : A Review
of Research and Implications for Policy », Social Service Review, volume 75, n° 2, June
2001, p. 271-291 ; Anthony N. Maluccio, Robin Krieger et Barbara Pine, op. cit.
46 Martin Goyette et Daniel Turcotte, 2004, op. cit.
47 Benjamin Kerman, Judith Wildfire et Richard P. Barth, « Outcomes for young adults
who experienced foster care », Children and Youth Services Review, volume 24, n° 5,
2002, p. 319-344 ; Anthony N. Maluccio, Robin Krieger et Barbara Pine, op. cit. ;
Edmund V. Mech et Joan R. Rycraft, 2005, op. cit. ; Kimberly A. Nollan et A. Chris
Downs, 2001, op. cit. ; Jennifer Propp, Debora M. Ortega et Forest NewHeart, op. cit.
48 Mike Stein, « Leaving Care, Education and Career Trajectories », Oxford Review of
Education, volume 20, n° 3, 1994, p. 349-360.
49 Varda Mann-Feder et Thrish White, op. cit. ; Gloria Waldinger et Walter M. Furman,
« Two Models of Preparing Foster Youth for Emancipation », Children and Youth
Services Review, volume 16, n° 3/4, 1994, p. 201-212.
50 Madeleine R. Stoner, « Life after fostercare : Services and policies for former »,
Journal of sociology and social welfare, volume XXVI, n° 4, december 1999, p. 159-175.
51 Nina Biehal, Jasmine Clayden, Mike Stein et Jim Wade, 1994, op. cit. ; Edmund V.
Mech, 2000, op. cit.
52 Nicole Dallaire, Martin Goyette et Jean Panet-Raymond, Le partenariat dans un
centre jeunesse à l'aune des approches-milieu, Montréal, rapport de recherche IRDS, 2003
; Martin Goyette et Benoît Bouffard, La concertation et le partenariat aux centres
jeunesse de Montréal : des pratiques à soutenir, Montréal, rapport de recherche remis au
FASS, 2000.
53 Martin Goyette et Daniel Turcotte, 2004, op. cit.
54 François de Singly, op. cit.
55 Ibid., p. 12-13.
56 David Mills et Caro Motuz, Efficacité des programmes d'emploi pour les jeunes.
Études bilan, document de travail, DRHC, 2001, p. 22.
57 Sheila Currie, Kelly Foley, Saul Schwartz et Musu Taylor-Lewis, Blade Runners et
Café Picasso. Évaluation par étude de cas de deux programmes de formation des jeunes
défavorisés en milieu de travail, Ottawa, Société de recherche sociale appliquée, 2001.
58 Sylvie Morel, Les logiques de la réciprocité. Paris, France, PUF, 2000 ; Monique
Provost, « L'employabilité et la gestion de l'exclusion du travail » Nouvelles pratiques
sociales, volume 2, no 2, 1989, p. 71-82.
59 Gonzalo Alvestegui et Jean-Michel Charbonnel, « Mise en oeuvre du RMI et
reformulation de la question sociale », Lien social et politiques - RIAC, volume 42, no 82,
1999, p. 85-96 ; Martine d'Amours, « Le passage du salariat au travail autonome après 40
ans », in Diane-Gabrielle Tremblay et Lucie France Dagenais, Ruptures, segmentations et
mutations du marché du travail, Sainte-Foy, Presses de l'université du Québec, 2002, p.
235-250.
60 Sylvie Beauchemin et Jacques Beauchemin, « La réforme québécoise de la sécurité du
revenu. La citoyenneté au service d'une solidarité gestionnaire », Lien social et politiques
- RIAC, volume 39, no 79, 1998, p. 139-140 ; Jean-François René et al., op. cit.
61 Le workfare correspond ainsi à « un affaiblissement des droits assistanciels ». Or, dans
cette perspective, la stratégie de workfare, associée au modèle néolibéral (États-Unis),
mise « exclusivement » sur l’intégration en emploi, tandis qu’un modèle visant
l’insertion, associé au cadre du RMI en France, mise sur l’insertion sociale .
62 Geneviève Fournier et Marcel Monette, L'insertion socioprofessionnelle. Un jeu de
stratégie ou un jeu de hasard ?, Saint-Nicolas, les Presses de l'université Laval, CRIEVAT,
2000 ; Claude Trottier, op. cit.
63 Christopher McAll et Deena White, Structures, systèmes et acteurs : welfare et
workfare comme champs d'action sociale, rapport de l'équipe de recherche sur la pauvreté
et l'insertion au travail, Montréal, université de Montréal, 1996 ; Jean-François René,
Christine Lefebvre et Arlène Cotton, « Développement de l'employabilité et
empowerment dans une entreprise d'insertion : l'exemple d'Insère-Jeunes », Apprentissage
et socialisation, volume 19, no 1, 1999, p. 53-70.
64 Donna Hardina, « Workfare in the US : Empirically-Tested Programs or Ideological
Quadmire ? », », in Eric Shragge [ed], Workfare. Ideology for a New Under-Class,
Toronto, Garamond Press, 1997, p. 131-148 ; ICEA, Où mènent les parcours ?, document
de réflexion, Institut canadien d'éducation des adultes, document inédit, 1998.
65 Eric Shragge, « Workfare : An Overview », in Eric Shragge, op. cit. p. 17-33 ; Eric
Shragge et Marc-André Deniger, « Workfare in Quebec », in Éric Shragge, op. cit., p. 59-
84.
66 C. Gorelick et G. Brethour, Welfare to work programs : A national Inventory, Ottawa,
Conseil canadien de développement social, 1998.
67 Yves Bonny et Marco Oberti, « Les mesures de soutien au revenu en Europe.
Approche comparative des situations locales », Lien social et politiques - RIAC, volume
42, no 82, 1999, p. 71-85.
68 Sylvie Beauchemin et Jacques Beauchemin, op. cit.
69 Christine Schaut, « Les nouveaux dispositifs de lutte contre l'exclusion sociale et
l'insécurité en Belgique francophone : orientations, mise en oeuvre et effets concrets »,
Sociologie et société, volume XXXIII, no 2, 2001, p. 67-92.
70 Laurence Roulleau-Berger, « Professionnels de l'insertion au contact des jeunes en
situation précaire : de la coproduction et de la discrimination des compétences », Lien
social et Politiques - RIAC, volume 40, 1998, p. 39-45.
71 Martin Goyette, Céline Bellot et Jean Panet-Raymond, « L'insertion
socioprofessionnelle des jeunes en difficulté : vers de nouvelles interventions ? », in Jean
Poupart, L'intégration sociale et professionnelle des personnes judiciarisées et
marginalisées, Sainte-Foy, Presses de l'université du Québec, 2004, p. 191-212.
72 Ibid.
73 Sheila Currie, Kelly Foley, Saul Schwartz et Musu Taylor-Lewis, op. cit. ; David
Mills et Carol Motuz, op. cit. ; Martin Goyette, Céline Bellot et Jean Panet-Raymond,
2006, op. cit.
74 David Mills et Carol Motuz, op. cit. ; Jean Panet-Raymond, Céline Bellot et Martin
Goyette, op. cit.
75 Martin Goyette, Céline Bellot et Jean Panet-Raymond, 2004, op. cit.
76 Céline Bellot, Les besoins en logement des jeunes de la rue, Montréal, ville de
Montréal, 2003 ; Johanne Charbonneau et Marc Molgat, Le réseau des petites avenues,
Montréal, Observatoire jeunes et société, 2003.
77 Martin Goyette, Céline Bellot et Jean Panet-Raymond, 2004, op. cit. ; Varda Mann-
Feder et Thrish White, op. cit. ; Madeleine R. Stoner, op. cit.
78 Martin Goyette et al., Comment faciliter le passage à la vie adulte des jeunes des
centres jeunesse. Évaluation de l’intervention réalisée du projet d’intervention intensive
en vue de préparer le passage à la vie adulte des jeunes des centres jeunesse du Québec,
2006, Montréal, rapport de recherche remis au Centre national de prévention du crime ;
Amélie Morin, Projet d'intervention intensive en vue de préparer le passage à la vie
autonome et d'assurer la qualification des jeunes des centres jeunesse du Québec - Bilan
de l'an II, Montréal, Association des centres jeunesse du Québec, 2004, p. 22.
79 Martin Goyette, Jean Panet-Raymond et Nicole Dallaire. « Algunos retos del
Partenariado en Quebec ; hacia la cualificación de prácticas de intervención social. De
quelques enjeux du partenariat au Québec : vers de nouvelles pratiques sociales locales »,
Trabajo Social (Universidad nacional de Colombia), n° 6, p. 129-144.
80 Martin Goyette, Céline Bellot et Jean Panet-Raymond, 2006, op. cit. ; Nicole Dallaire,
Martin Goyette et Jean Panet-Raymond, 2003, op. cit.
81 Martin Goyette et Daniel Turcotte, 2004, op. cit.
82 L’auteur tient à remercier le programme de bourses d’excellence de doctorat du Fonds
québécois de recherche sur la société et la culture (FQRSC) et l’Association des centres
jeunesse du Québec (ACJQ) pour leur soutien financier lors de cette démarche, ainsi que
Céline Bellot, Michèle Bellot, Élisabeth Callu et les évaluateurs anonymes pour leurs
commentaires sur une version antérieure de ce texte.
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Pour citer cet article
Référence électronique
Martin Goyette, « Préparation à la vie autonome et insertion socioprofessionnelle des
jeunes pris en charge par l’État : quelles interventions ? », Sociétés et jeunesses en
difficulté [En ligne], n°2 | automne 2006, mis en ligne le 24 octobre 2006, Consulté le 16
mars 2012. URL : http://sejed.revues.org/index159.html
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Auteur
Martin Goyette
Institut national de recherche scientifique - Urbanisation culture et société
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Interdépendance des transitions vers l’autonomie de jeunes ayant connu un
placement : le rôle des soutiens dans les trajectoires d’insertion [Texte intégral]
Paru dans Sociétés et jeunesses en difficulté, n°8 | Automne 2009
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