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• FNAB •Fédération Nationale
d'Agriculture BIOLOGIQUE
RAPPORT D’ACTIVITÉ2016
Fédération Nationale d’Agriculture Biologique
• FNAB •Fédération Nationale
d'Agriculture BIOLOGIQUE
RAPPORT D’ACTIVITÉ2016
Fédération Nationale d’Agriculture Biologique
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / SOMMAIRE
Édito
LA FNAB MissionsRéseauGouvernanceEquipe salariée
UNE FÉDÉRATION AU SERVICE DE SES MEMBRES RéglementationAides aux producteursChangement d'échelle de la bio
UNE FÉDÉRATION AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT AGRICOLE ET RURALMutualiser et valoriserFormer et informerDévelopper et structurerSensibiliser et diffuserEntretiens avec les secrétaires nationaux
UNE FÉDÉRATION AU SERVICE DE L’INTÉRÊT GÉNÉRALAccompagner la transition agricole et alimentaire des territoiresPromouvoir une agriculture biologique territorialisée
LA VOIX DE LA FNABCommuniqués de presseNewsletters Revue de presse
page 3
page 4
page 12
page 30
page 56
page 68
Édition : FNAB - 40, rue de Malte - 75011 Paris (mars 2017) • www.fnab.org Directrice de publication : Stéphanie Pageot Coordination générale : Marion Wadoux Rédaction : Équipe FNABCréation graphique : Compote de Com’ • www.compote-de-com.com Crédits photo : Agribiodrôme, Altair, Antoine Couturier, Bio Centre, Corabio, FNAB, Matthieu Chanel
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / ÉDITO
.3.
L’année 2016 aura été marquée par le changement d'échelle de la bio et la mise en application de notre charte des valeurs. Notre réseau bio et plus particulièrement la FNAB se sont investis tout au long de l'année sur ces thématiques.
Nombre de nos actions 2016 ont ainsi été placées sous le signe du changement d’échelle : notre mobilisation syndicale sur les aides (leur non-versement et le problème de l'insuffisance des budgets alloués par l’Etat et les régions), nos sé-minaires et débats sur la croissance historique de la bio et les stratégies à mettre en place (différenciation ou non, partenariat avec les organisations économiques de producteurs bio, etc.), la signature d'une déclaration de coopération avec les producteur(rice)s bio allemand(e)s de Bioland, nos rencontres avec les enseignes de la grande distribution, le salon national La Terre est Notre Métier, la campagne nationale « Manger bio et local, c'est l'idéal », etc.
À travers l’organisation de formations, de journées métier, de commissions natio-nales et interrégionales, de groupes de travail, nous avons œuvré tout au long de l’année pour renforcer notre expertise de réseau et être collectivement toujours plus performants.
Sans oublier notre cœur de métier : l'accompagnement des producteur(rice)s bio sur leurs problématiques techniques, économiques, syndicales et leur représen-tation à l'échelle nationale (conseil supérieur d’orientation de l’agriculture, comi-té national d’orientation stratégique et de suivi du plan Écophyto, INAO, comité national de l’eau, interprofessions, etc.) et européenne (IFOAM Europe, Farmers’ Group, etc.).
Toutes ces actions se sont construites avec une équipe nationale dynamique et motivée et des responsables professionnels toujours plus nombreux et impliqués.
Au nom des tou(te)s les paysan(ne)s bio, je voudrais saluer leur engagement car la tâche est complexe, exigeante et souvent difficile : une urgence en chasse tou-jours une autre et beaucoup râlent, tandis que très peu pensent à remercier...
Un grand merci à tous de nous aider à construire la bio de demain.
ÉditoStéphanie PAGEOT
Présidente de la FNAB
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / LA FNAB
.4.
LA FNAB
Ses missionsLa FNAB (Fédération Nationale d’Agriculture Biologique des régions de France) est l’organisation professionnelle des producteurs biologiques français.
Depuis sa création en 1978, la FNAB : > représente et défend la profession d’agriculteur biologique, en France et à
l’international. C’est sa mission en tant qu’organisation professionnelle ; > est à l’initiative de nombreux projets de développement de ce mode de pro-
duction, pour que la bio soit de qualité et ouverte à tous. C’est sa mission en tant que structure de développement ;
> organise la concertation autour de l’agriculture de demain. Il s’agit de construire collectivement un autre modèle, une autre agriculture. C’est sa mission en tant que mouvement citoyen.
Son objectif : œuvrer pour un développement cohérent, durable et solidaire du mode de production biologique.
Un réseau nationalLa FNAB fédère les groupements régionaux d’agriculture biologique (GRAB, FRAB ou collèges producteurs des associations interprofessionnelles) sur l’ensemble du territoire métropolitain. Les groupements départementaux (GAB) adhèrent à leur groupement régional. Les producteurs adhèrent directement à leur GAB.
• Apporter une expertise• Accompagner les pouvoirs publics, institutions et professionnels
STRUCTURE DE DÉVELOPPEMENT
>> Développer l’agriculture biologique partout et pour tous
• Porter la voix des producteurs biologiques en France et à l’international• Animer un réseau de terrain
ORGANISATION PROFESSIONNELLE
>> Promouvoir et défendre le métier d’agrobiologiste
Groupements régionaux
Groupements départementaux
• Informer• Sensibiliser• Mobiliser la société civile• Imaginer un nouveau modèle
MOUVEMENT CITOYEN
>> Construire une autre agriculture
Martinique
Groupements régionaux
Groupements départementaux
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / LA FNAB
.5.
Zoom sur
Bretagne
Normandie
Hauts-de-France
Grand-EstIle-de-France
Centre Val de LoirePays de
la Loire
NouvelleAquitaine
Provence-AlpesCôte d’Azur
AuvergneRhône-Alpes
BourgogneFranche-Comté
Occitanie
Corse
Josette FOURNIÉ
Julien SCHARSCH
David PERRIGUEY
Sylvie CORPART
Ludovic DESBRUS
François THIERY
Nadou MASSON
Mathieu LANCRY
Damien BIGNON
Alain DELANGLE
Jean-Paul GABILLARD
Stéphanie PAGEOT
Didier GIBON
Irène CARRASCOGuillaume RIOU
Jean-Marie LACAZE Marie MAURAGEMagali GOZZI
Laurent MOINET
Jean-François CHAPELLE
Le conseil d'administration de la FNAB
Présidente
Trésorière
Secrétaire
Membre du bureau
Secrétaire
Secrétaire
Secrétaire
SUPPLÉANTS : Gaël AVENEL (Normandie), Patrick BERGHMAN (Corse), Jean-Marie BOMPARD (Auvergne-Rhône-Alpes), Frédéric CLUZON (Occitanie), Grégoire DELABRE (PACA), Joël DURAND (Centre-Val de Loire), Patrice GOUTAGNY (Auvergne-Rhône-Alpes), Éric GUIHERY (Pays de la Loire), Patrick GUILLERME (Bretagne), Pierre MACLART (Hauts-de-France), Yoann LOYEN (Pays de la Loire), Julien LUCY (Nouvelle-Aquitaine), Laurent PASTEUR (Nouvelle-Aquitaine), Aurélie QUIRIN (Grand Est), Olivier REBOUL (Normandie), Vincent RONDELET (Grand Est).
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / LA FNAB
.6.
Zoom sur
Le secrétaire national est en charge d’une action, d’une filière de production ou d’une thématique donnée pour la FNAB au niveau national. Il s’appuie sur une commission ou un groupe de travail. Il anime la réflexion au sein du réseau, éla-bore en lien avec le conseil d’administration la stratégie nationale et contribue à sa mise en œuvre avec l'appui de l’équipe salariée de la FNAB ou de salariés du réseau missionnés par la FNAB. Le mandaté est lui le représentant de la FNAB auprès d’une instance ou d’un acteur donné.
Merci à tous les responsables professionnels et à ceux qui s’investissent à leurs côtés dans le travail collectif.
Les responsables professionnels de la FNAB
Secrétaire national(e)
Mandaté(e)
Thierry BONNIERPays de la Loire
Réseau Semences Paysannes
Sabine BONNOTOccitanie
ITAB
Martine BECKERGrand Est
FranceAgriMer
Damien BIGNONÎle-de-France
Formation-enseignement agricole
Mandat terminé
Jean BOYÉGrand Est
Commission bio du CNIEL
Irène CARRASCONouvelle-Aquitaine
Chantier social Commission technique développement
agricole et rural du CSO
actuellement**
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / LA FNAB
.7.* Démission de la FNAB en avril 2016 du HCB avec d’autres organisations de la société civile
Bernard GAUBERTAuvergne-Rhône-Alpes
Commission bio du CNIEL
Marianne FOUCHETBourgogne-Franche-Comté
INAO **
Jean-Paul GABILLARDBretagneLégumes
Restauration collective Bio Cohérence et CohéFlor Bio
Éric GUIHERY Pays de la Loire
LaitCommission bio du CNIEL
Lait Bio de France
Francis HOUCHOTBourgogne-Franche-Comté
FranceAgriMer
Yves JANBretagne
Farmers' Group
Nicolas DROUETNormandie
INAO
Sylvie DULONGNouvelle-Aquitaine
Communication Viticulture
IFOAM Europe
Daniel EVAINÎle-de-France
OGM Haut Conseil des Biotechnologies *
Alain DELANGLE Normandie
Commerce équitable Bio Cohérence, Plate-forme française
pour le commerce équitable et Agence BIO
Jacques CARROGETPays de la Loire
Viticulture
Tony CHOCARDELLEGrand EstSemences
Réseau Semences Paysannes
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / LA FNAB
.8.
Dominique MARIONNouvelle-Aquitaine
INAO
Florent MERCIERPays de la Loire
Fondation pour la recherche sur la biodiversité
Pascal MASSOL Occitanie
Commission bio du CNIEL
Nadou MASSONHauts-de-France
Installation-transmissionComité national installation-
transmission
David PEYREMORTE Auvergne-Rhône-Alpes
IFOAM Europe
Anton PINSCHOF Bretagne
INOFO
Raoul LETURCQHauts-de-France
Energie, climat et biodiversitéAgence française pour la biodiversité
Philippe JAUNET Pays de la LoireTerre de Liens
Mathieu LANCRYHauts-de-FranceBio Cohérence FranceAgriMer
Laurent MOINETNormandie
PAC CommunicationFarmers’ Group
Stéphanie PAGEOT Pays de la Loire
Programme Ambition BioConseil supérieur d’orientation
de l’agriculture, Comité consultatif de gouvernance du
plan ÉcophytoComité national d'orientation stratégique
et de suivi du plan Écophyto
Thierry MERCIERPays de la Loire
INAO**
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / LA FNAB
.9.
Olivier REBOUL NormandieRéférences
Philippe SFILIGOÏ Nouvelle-Aquitaine
Arboriculture
François TERRIER Normandie
ITAB
Guillaume RIOUNouvelle-AquitaineEau et territoiresGrandes cultures
Comité national de l’eau
Vincent SEGRETAINAuvergne-Rhône-Alpes
PPAM
François THIERYGrand EstAgence BIO
Jean-François VINCENT Centre-Val de Loire
ViandeFranceAgriMer
Commission bio d’Interbev et INAO**
Jean-Marc VINCENT Normandie
FranceAgriMer
Cyril WAY Île-de-FranceApiculture
FranceAgriMer
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / LA FNAB
.10.
Zoom sur
L'équipe salariée FNAB
Julien ADDADélégué général
Brigitte BECIUChargée de mission élevage
Mathilde BOITIASChargée de mission grandes
cultures et semences
Sophie CHIGNARDChargée de mission diffusion-valorisation
Chahin FAÏQChargé de mission
développement de la bio
Samuel FROISChargé de mission
développement économique
AU 31/12/2016
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / LA FNAB
.11.
Clara GASSERChargée de mission réglementation et
politiques agro-environnementales
Fiona MARTYChargée de mission Europe
Diane PELLEQUERChargée de mission fruits et légumes / viticulture
Danielle TOBISZSecrétaire-comptable
Marion WADOUXCoordinatrice
Julie PORTIERChargée de mission
alimentation et territoires
Sylvain ROUMEAUChargé de mission eau,
bio et territoires
Ils ont également fait partie de l'équipe de la FNAB en 2016 : Arthur BRUNET, Claire TOURET et Aline WANG.
Didier JAMMES (Bio de Provence-Alpes-Côte d'Azur) et Louise LE MOING (FRAB Bretagne) ont en charge des missions nationales confiées par la FNAB respectivement sur les thématiques éner-gie-climat et installation-transmission.
1.
UNE FÉDÉRATION AU SERVICE DE SES MEMBRES
RéglementationConstruire et mobiliser une expertise de producteurs
Défendre les pratiques des producteurs dans le règlement bio actuel
Peser pour un futur règlement bio exigeant
Aides aux producteursFaire valoir les droits des producteurs
Préparer la PAC post-2020
Changement d’échelle de la bioAnticiper et réagir
Rappeler l’orientation et se donner les moyens d’y arriver
page 16
page 23
page 26
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / 1 . UNE FÉDÉRATION AU SERVICE DE SES MEMBRES
.14.
Conseil d’administration de la FNAB
Invitation aux vœux du ministre de l’Agriculture Stéphane LE FOLL
Participation à la réunion thématique réglementation du programme Ambition Bio
Commission nationale communication
Participation à la réunion thématique formation du programme Ambition Bio
Rencontre avec les représentants des ministres européens de l’Agriculture à l’occasion du
salon Biofach à Nuremberg (Allemagne)
Participation au débat sur la révision du règlement bio européen organisé à Aubenas par
le bureau du Parlement européen
Réunion de la plate-forme « Pour une autre PAC »
Participation à la conférence de presse « Citoyens, pas cobayes »
Lancement des comptes Twitter de la FNAB et de sa présidente Stéphanie PAGEOT
Rencontre lors du salon de l’Agriculture avec le président de la République, le Premier
ministre et le ministre de l’Agriculture
Accueil du groupe de travail PAC post-2020 du Farmers’ Group à Paris
Formations PAC
Participation au CNAB de l’INAO
Organisation d’une rencontre nationale inter-ONVAR
Conseil d’administration de la FNAB
Organisation et animation du débat public de l’AG de Lait Bio de France
Adoption de la charte des valeurs du réseau FNAB lors de l’AG à Paris
Élection de Sylvie DULONG (Nouvelle-Aquitaine) au Board d’IFOAM Europe
Rencontres avec la représentation permanente de la France à la Commission européenne
et les eurodéputés Éric ANDRIEU et José BOVÉ
Réunion présidents-coordinateurs du réseau FNAB
Formation réglementation
Conseil d’administration de la FNAB
Accueil de l’organisation allemande Bioland et signature d’une déclaration de coopération
Rencontre avec le ministre de l’Agriculture Stéphane LE FOLL
Rencontre avec la directrice du Haut Conseil aux Biotechnologies
Rencontre avec la secrétaire d’Etat chargée de la biodiversité Barbara POMPILI
Participation à la rencontre du Farmers’ Group à Sofia (Bulgarie)
Conseil d’administration de la FNAB
Rencontres avec les enseignes de la GMS (Auchan, Carrefour, Casino, Leclerc)
Organisation d’une rencontre nationale inter-ONVAR sur la réforme territoriale
Participation au Conseil supérieur d’orientation de l’agriculture
Participation au CNAB de l’INAO
Janvier
Février
Mars
Avril
Mai
Juin
Juillet
Dans le rétro
2016
...
Réunion du groupe de travail PAC post-2020
Conseil d’administration de la FNAB – séminaire sur le changement d’échelle de la bio
Présentation des orientations FNAB sur la PAC 2020 à la Confédération Paysanne
Conférence sur le changement d'échelle de la bio à l'occasion du salon La Terre est
Notre Métier
Rencontre avec Lidl
Rencontre avec le président de l’UFC Que Choisir Alain BAZOT
Rencontre avec France Nature Environnement
Participation à la rencontre des producteurs laitiers européens à Louvain (Belgique)
Commission réglementation de la FNAB
Intervention lors d’une conférence européenne sur le cuivre à Berlin (Allemagne)
Audition par le Conseil scientifique de l’agriculture biologique
Conseil d’administration de la FNAB
Participation au comité de pilotage national du programme Ambition Bio
Participation aux Assises de la bio
Participation aux rencontres de Natexbio
Participation à la restitution de l’étude INRA-ITAB sur les externalités de la bio
Rencontre avec le ministre de l’Agriculture Stéphane LE FOLL
Commission nationale communication
Formation réglementation
Participation à la réunion thématique réglementation du programme Ambition Bio
Séminaires en région sur le changement d’échelle de la bio
Participation à la rencontre du Farmers’ Group à Munich (Allemagne)
Participation au CNAB de l’INAO
Lettre ouverte au ministre de l’Agriculture Stéphane LE FOLL
Manifestations en région sur les aides bio
Co-organisation des Assises nationales du commerce équitable « made in France »
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / 1 . UNE FÉDÉRATION AU SERVICE DE SES MEMBRES
.15.
Août
Septembre
Octobre
Novembre
Décembre
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / 1 . UNE FÉDÉRATION AU SERVICE DE SES MEMBRES : RÉGLEMENTATION
.16.
RÉGLEMENTATION
Construire et mobiliser une expertise de producteurs
LA FNAB met à disposition des producteurs et de leurs conseillers une information claire et concrète en traduisant les conséquences des règles sur les pratiques à travers une veille réglementaire, des articles dans les lettres filières, des formations spécifiques, etc.
Les questions réglementaires sont portées au sein des différentes commissions filières et de la commission transversale réglementation de la FNAB.
Ces commissions réunissent des producteurs et des salariés du réseau. Le travail effectué permet d’identifier les marges de progrès des producteurs pour améliorer leurs pratiques et de mettre en évidence les différents aspects du règlement ou des contrôles discutables ou inappropriés.
Suite aux travaux des commissions, la FNAB porte les sujets auprès de l’INAO, grâce aux producteurs mandatés siégeant dans les différentes instances, afin de discuter de l'interprétation des règles, de leur application, voire de leur modification.
Comment les demandes des producteurs sont-elles portées ?Exemples du cuivre et du pâturage caprin
FNAB
Commission réglementationProducteurs bio
1
Commissions du CNAB
commission réglementation
commission intrants
commission vin bio
2
Comité National de l’Agriculture
Biologique (CNAB) de l’INAO
OPA, MAAF, DGCCRF,
organismes certificateurs
3
Propositions validées par le CNAB
Pâturage caprin
Cuivre
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / 1 . UNE FÉDÉRATION AU SERVICE DE SES MEMBRES : RÉGLEMENTATION
.17.
En 2017, une nouvelle mandature débutera à l’INAO pour cinq ans. Trois femmes et trois hommes représenteront la FNAB :
> Sylvie CORPART, productrice de PPAM dans la Marne (Grand Est) ; > Nicolas DROUET, éleveur laitier dans le Calvados (Normandie) ; > Yves JAN, éleveur laitier en Ille-et-Vilaine (Bretagne) ; > Peggy LISART, arboricultrice dans le Loiret (Centre-Val de Loire) ; > Dominique MARION, éleveur ovin en Charente-Maritime (Nouvelle-
Aquitaine) ; > Mylène PIERRARD, productrice en bovins lait/veaux de lait dans l'Allier
(Auvergne-Rhône-Alpes).
Sylvie, Yves, Peggy et Mylène pourront bénéficier de l’expérience de Domi-nique et Nicolas qui ont participé en 2016 aux travaux de l’INAO aux côtés de Marianne FOUCHET (Auvergne-Rhône-Alpes), Thierry MERCIER (Pays de la Loire) et Jean-François VINCENT (Centre-Val de Loire).
SYLVIE CORPARTProductrice
Productrice de PPAM bio dans la Marne, administratrice de la FNAB
et représentante à l’INAO
J’ai accepté de représenter la FNAB à l’INAO car il m’a semblé important de pouvoir faire le lien entre le Comité National de l’Agriculture Biologique (CNAB) et notre réseau. Découvrir les débats sur le futur règlement bio entre les pays européens mais égale-ment entre les différents acteurs français du secteur est passionnant et montre bien à quel point toute mesure doit être concertée pour que chacun puisse s’y retrouver. Ma participation à l’INAO me fait également prendre conscience de la lutte perma-nente que nous devons mener pour que nos valeurs ne soient pas diluées dans une bio industrielle et je m’y emploierai modestement.
Témoignage
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / 1 . UNE FÉDÉRATION AU SERVICE DE SES MEMBRES : RÉGLEMENTATION
.18.
Défendre les pratiques des producteurs dans le règlement bio actuel
Parmi les principaux sujets traités en 2016 :
• Cuivre •
L’encadrement réglementaire du cuivre en agriculture biologique est un sujet sensible : les avis divergent quant à la limitation de son usage. C’est sur cette question que travaillent depuis plusieurs années les agences de sécurité sanitaire (l’ANSES au niveau français et l’EFSA au niveau européen) dans le cadre de l’au-torisation de mise sur le marché du cuivre comme substance active des produits phytosanitaires. De son côté, la FNAB travaille de concert avec les organisations viti-vinicoles biologiques françaises pour soutenir le développement de la viticul-ture biologique qui pourrait être freiné considérablement en cas de limitation non concertée des doses de cuivre utilisables en AB.
La mobilisation du réseau FNAB en 2016
Décembre
Février
Avril
Novembre
Nouvelle lettre d'interpellation de l'ANSES et du ministère de l'Agriculture (cosignature FNAB-FVB-APCA-VIF-Coopération viti)
Signature d'une convention de partenariat entre la FNAB et France Vin Bio (coopération sur le cuivre)
Intervention lors d'un colloque européen sur le cuivre à Berlin
Participation au premier comité de prise en compte des avis professionnels (ANSES)
Rencontre avec les vignerons bio allemands
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / 1 . UNE FÉDÉRATION AU SERVICE DE SES MEMBRES : RÉGLEMENTATION
.19.
Quelles revendications porte la FNAB au niveau français et européen ? Dans les années 1960, les viticulteurs bio utilisaient environ 30kg/ha/an de cuivre. Aujourd’hui, les contraintes réglementaires des 6kg/ha/an lissés sur 5 ans sont respectées et les producteurs sont bien en-dessous les années favorables, comme l’a montré l’étude ITAB-IFV fin 2012.
La position officielle de la France n’est pas connue, mais nous constatons que les fabricants de produits cupriques anticipent une possible évolution de la réglementation avec des demandes d’autorisation de mise sur le marché à 4 kg auprès de l’ANSES, avec des limites de fréquence de traitement et de dose.
Dans ce contexte réglementaire tendu, la FNAB a rencontré en 2016 à plusieurs reprises les vignerons bio allemands qui partagent notre souhait d’un statu quo à 6kg/ha/an lissés en l’absence d’alternatives. C’est une avancée notable, fruit d’un long travail et d’une forte mobilisation.
Quelles perspectives pour les viticulteurs bio ? Sur mandat de la Commission européenne, la France via l’ANSES est co-rapporteur avec l’Allemagne sur la réévaluation des produits cupriques à l’échéance 2018.
Nous avons rencontré l’ANSES afin d’en savoir plus sur l’agenda de la révision réglementaire. Point positif : nos inquiétudes ont été entendues. Nous avons conclu à la nécessité d’un statu quo à 6kg/ha/an avec lissage afin de maintenir la dynamique de conversion à l’agriculture biologique et diminuer ainsi l’utilisation des pesticides de synthèse conformément aux objectifs des politiques publiques.
En 2017, nous poursuivrons notre travail de plaidoyer en France et au niveau européen, tout en œuvrant en parallèle pour que des alternatives au cuivre soient trouvées au plus vite dans le cadre d’un investissement massif de la recherche publique et des expérimentations portées par les producteurs.
Entretien
SYLVIE DULONGProductrice
Viticultrice bio en Gironde et secrétaire nationale viticulture de
la FNAB
JACQUES CARROGETProducteur
Viticulteur bio en Pays de la Loire et secrétaire national viticulture de
la FNAB
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / 1 . UNE FÉDÉRATION AU SERVICE DE SES MEMBRES : RÉGLEMENTATION
.20.
• Pâturage caprin •
Constatant que le principe selon lequel les herbivores doivent avoir accès à des pâturages pour brouter, chaque fois que les conditions le permettent, n’était pas mis en application de manière homogène dans les fermes caprines, la FNAB a alerté les organismes certificateurs et l'INAO en 2016.
Il s’agissait de rappeler la règle et de convenir de mesures de gestion adaptées aux différentes situations pour éviter, d’une part, le passage en bio d’élevages ne disposant pas des surfaces nécessaires au pâturage, et, d’autre part, pour per-mettre aux éleveurs qui le souhaitaient de se mettre en conformité. La première étape a ainsi été l’introduction d’une précision au guide de lecture du règlement bio.
La réflexion se poursuit actuellement au sein du réseau FNAB afin d’accompa-gner les producteurs dans une démarche de progrès. Comment réintroduire le pâturage dans les exploitations caprines ? Comment gérer le parasitisme (espèces, résistance aux antiparasitaires, etc.) ? Des journées techniques dédiées seront organisées en 2017.
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / 1 . UNE FÉDÉRATION AU SERVICE DE SES MEMBRES : RÉGLEMENTATION
.21.
Peser pour un futur règlement bio exigeant
• Une mobilisation sans relâche de la FNAB •
La FNAB se mobilise depuis plus de deux ans sur le dossier de la révision du règlement biologique européen. Initié en mars 2014, le processus de révision devrait se poursuivre a minima jusqu’à la fin de l’année 2017.
La FNAB est en lien permanent avec les décideurs européens afin de faire en-tendre nos positions : auprès des eurodéputés, principalement français, par des contacts directs ; auprès de la Commission européenne à travers notre participa-tion à IFOAM Europe.
Au niveau national, la mobilisation de la FNAB passe essentiellement par des rencontres techniques et politiques avec le ministère de l’Agriculture. Les actions conjointes avec les autres acteurs du secteur bio (Synabio, Coop de France, APCA) sont privilégiées aussi souvent que possible.
> Courant 2015 Le texte est examiné par le Conseil des ministres européens de l’Agriculture et par le Parlement européen qui adoptent leur position respective en juin et octobre.
> Depuis novembre 2015 C’est la phase des trilogues, nom donné aux négociations entre les trois institutions (Commission / Conseil / Parlement) en vue de s’accorder sur un texte commun. 14 trilogues ont déjà eu lieu et 3 trilogues supplémentaires sont prévus au premier semestre 2017.
Participation de la FNAB au débat démocratique sur la révision du règlement
PARLEMENTEUROPÉEN
(eurodéputés)
COMMISSIONEUROPÉENNE
DG Agriculture
CONSEIL DES MINISTRES EUROPÉENS
DE L’ AGRICULTURE
Voie directe
Voie indirecte / collective
COMAGRI
GRABGAB
IFOAMEurope
MinistèreAgriculture
AllianceFNAB, Synabio, APCA,
Coop de France
Réseau
Organisations nationales
Organisations européennes
Légende
Règlement bio : les grandes étapes de
la révision
> Mars 2014 La Commission européenne propose un nouveau règlement bio. L’objectif affiché est de renforcer les principes de l’agriculture biologique.
Rencontre entre Stéphane LE FOLL et une délégation d'acteurs de la bio le 29 novembre
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / 1 . UNE FÉDÉRATION AU SERVICE DE SES MEMBRES : RÉGLEMENTATION
.22.
Témoignage SYLVIE DULONGProductrice
Viticultrice bio en Gironde, secrétaire nationale viticulture de la FNAB et représentante de la FNAB au Board et au Council d’IFOAM Europe
En 2016, la FNAB a réaffirmé sa place d’acteur incontournable au sein d’IFOAM Europe à travers l’élection de sa représentante Sylvie DULONG au Board et au Council. Sylvie revient pour nous sur les enjeux d’une présence de la FNAB dans les instances décisionnaires d’IFOAM Europe.
« Etre présent au Board, c’est pouvoir porter et défendre nos positions
• Etat des lieux des négociations fin 2016 •
Depuis le début des trilogues en novembre 2015, les contours du futur règlement bio européen ont beaucoup évolué. Dans un contexte difficile, la FNAB a été ame-née à définir des lignes rouges sur les sujets prioritaires :
> Maintien du contrôle annuel ; > Refus de l’instauration de seuils de déclassement automatique en cas de
contamination fortuite par des substances non autorisées ; > Défense du principe de culture liée au sol.
Ces lignes rouges font l’unanimité au sein du secteur bio français. Elles ont été reprises par le ministère de l’Agriculture qui les défend à Bruxelles au sein du Conseil des ministres. Le ministre Stéphane LE FOLL s’est ainsi engagé à s’oppo-ser à tout accord qui ne respecterait pas ces lignes rouges. La FNAB se mobilise également sur le maintien de la dérogation attache pour les bovins, sans toute-fois bénéficier d’un soutien fort du ministère.
Le dernier texte de compromis de décembre 2016 ne garantit malheureusement pas le respect de ces lignes rouges. Rien n’est toutefois définitif. « Nothing is agreed until everything is agreed ! » ont l’habitude de répéter les négociateurs, soit en français « il n’y a pas d’accord sur le texte, tant qu’il n’y a pas d’accord sur l’en-semble du texte ! ». Toutes les dispositions prévues dans le texte de compromis sont donc provisoires et sujettes à évolution au cours des prochains mois.
La présence de la FNAB au Board est pri-mordiale à de nombreux titres : en tant que seule membre française, je porte la voix de la France et en tant que produc-trice, je porte la voix des agriculteurs, trop souvent sous-représentés.
Le Board requiert une implication impor-tante puisque les sollicitations sont nom-breuses, mais c’est un investissement utile. Le Board est un carrefour d’infor-mations et un lieu de débat pour définir la position stratégique d’IFOAM Europe, notamment dans le cadre de la révision du règlement bio. Y être présent, c’est pouvoir porter et défendre nos positions.
Par notre présence au Board, nous obtenons des informations précises sur les résultats des trilogues. Nous pou-vons également peser sur les positions d’IFOAM Europe.
A l’heure actuelle, même si le processus de révision ne va pas toujours dans le sens souhaité, nous ne baissons pas les bras et nous continuerons à nous mobiliser afin d’améliorer le texte pour l’ensemble des producteurs bio français.
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / 1 . UNE FÉDÉRATION AU SERVICE DE SES MEMBRES : AIDES AUX PRODUCTEURS
.23.
AIDES AUX PRODUCTEURS
Faire valoir les droits des producteurs
Préparer la PAC post-2020
Dès le début de l’année 2016, les pro-ducteurs bio se sont mobilisés pour faire face au retard de paiement des aides de la PAC 2015. Des avances de trésorerie avaient bien été mises en place pour le premier pilier mais elles ne comprenaient pas les aides bio. La FNAB a donc interpellé à plusieurs reprises le ministre de l’Agriculture, Stéphane LE FOLL, au début de l’an-née 2016 afin d’obtenir une première avance pour les aides bio (ATR 2015) dont le versement a finalement eu lieu en mai 2016.
Cette avance restait toutefois insatis-faisante pour nombre de producteurs, notamment en conversion, d’autant plus que le versement des aides 2016 accusait du retard. La mobilisation de la FNAB et de son réseau (lettre ou-
verte au ministre, manifestations en région, etc.) juste avant Noël a permis d’obtenir une revalorisation de l’ATR 2015 pour les aides conversion et la mise en place d’une seconde avance pour les aides bio qui devrait être ver-sée en mars 2017.
Tout au long de l’année 2016, la FNAB a également réalisé, sur la base des données transmises par les groupe-ments du réseau, des estimations sur la consommation des enveloppes dédiées à la bio dans les différentes régions. Sur cette base objective, la FNAB a alerté à de nombreuses re-prises le ministère de l’Agriculture et l’Association des Régions de France sur l’insuffisance de ces budgets dans un contexte d’explosion des conver-sions.
La FNAB défend la notion de services environnementaux et sociaux et plaide pour leur juste rémunération dans le cadre de la prochaine PAC en 2020.Dès 2015, la FNAB a lancé un groupe de travail réunissant producteurs et salariés du réseau pour préparer la pro-chaine programmation. En 2016, ce groupe a poursuivi sa réflexion. Les échanges avec les autres organisations agri-coles (Confédération Paysanne et Réseau CIVAM notam-ment), les associations environnementales, les collectivités et les chercheurs ont notamment permis d’approfondir les concepts de services environnementaux et sociaux, d’exter-nalités positives ainsi que leurs limites. La FNAB a égale-ment organisé un atelier dédié au paiement des services en-vironnementaux lors du séminaire national sur la transition agricole des territoires en janvier 2017 (cf. p.64).
Ce travail au niveau national s’est doublé d’une mobilisa-tion à l’échelle européenne via la participation à IFOAM Europe. La FNAB a été moteur dans la réflexion au sein du Farmers’ Group - collège des producteurs bio européens au sein d’IFOAM Europe - sur les contours de la future PAC. Notre participation à toutes les réunions de travail ainsi que l’organisation à Paris de l’une d’entre elles ont permis de faire entendre notre position, celle d’un changement de paradigme de la PAC : la rémunération par l’argent public des services environnementaux et sociaux rendus par l’agri-culture biologique doit être au cœur d’une nouvelle donne entre agriculteurs et citoyens européens. Une position que la FNAB portera en 2017 auprès de la Commission euro-péenne, avec le soutien de ses alliés.
Manifestation du GAB 17 pour les aides
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / 1 . UNE FÉDÉRATION AU SERVICE DE SES MEMBRES : AIDES AUX PRODUCTEURS
.24.
Témoignage
LAURENT MOINETProducteur
Éleveur laitier bio en Seine-Maritime, membre du bureau de la FNAB et
du Farmers’ Group (IFOAM Europe), secrétaire national de la FNAB
sur la PAC
« Le développement de la bio ne peut s’appuyer uniquement
sur le marché
Sur fond d’incertitude grandissante sur la poursuite du financement du déve-loppement de la bio entre 2017 et 2020 et du désarroi que suscitent les retards dans les versements des aides bio 2015 et 2016, la FNAB a été présente sur le front syndical.
Si elles n’ont pas permis de régler définitivement le problème du retard de versement des aides bio et MAEC, les fréquentes interpellations de la FNAB auprès du ministère, relayées par la mobilisation des producteurs du réseau dans presque toutes les régions, ont au moins permis d’obtenir que des avances de trésorerie (ATR) soient versées, qu’un dispositif de fonds d'allégement des charges soit mis en place et que notre proposition d'un report des cotisations sociales pour les fermes les plus en diffi-culté soit prise en compte.
Notre mobilisation est importante pour redire aux décideurs que le dévelop-pement de la bio ne peut s’appuyer uniquement sur le marché. Les soutiens publics restent un levier essentiel du développement et du maintien d’une agriculture qui fournit des services envi-ronnementaux et sociaux à l’ensemble de nos concitoyens. Cette reconnaissance demeure pour nous le principal enjeu des futures négociations de la PAC post-2020.
Nous voyons bien dans les discours des financeurs régionaux qu’ils sont encore loin de partager notre analyse : la plu-part d’entre eux considèrent que les pro-ducteurs bio ne doivent plus avoir besoin à terme de soutiens publics et que c’est le marché qui doit nous rémunérer.
Notre analyse est en revanche largement partagée par nos collègues européens. IFOAM Europe a récemment diffusé une note pour prendre position sur la future PAC, note à laquelle a largement contribué le Farmers’ Group. Au sein du Farmers’ Group, la France et l’Allemagne sont au diapason. Nous l’avons d’ailleurs réaffirmé au printemps 2016 dans un communiqué de presse commun à l’issue de la première rencontre bilatérale FNAB/Bioland. Cette collaboration à l’échelle européenne sera déterminante pour faire prendre en considération notre vision sur les services environnementaux et sociaux de la bio, tout comme sera déterminante la collaboration avec nos partenaires de la plate-forme française « Pour une autre PAC » (précédemment appelée PAC 2013) qui vient d’être réactivée.
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / 1 . UNE FÉDÉRATION AU SERVICE DE SES MEMBRES : AIDES AUX PRODUCTEURS
.25.
Peut-on chiffrer les externalités positives de l’agriculture biologique ?
En juin 2015, suite à une question du sénateur Joël LABBÉ, le ministre de l’Agriculture a annoncé la commande d’une étude sur les externalités de l’agri-culture biologique. L’objet de cette étude, confiée à l’ITAB et l’INRA, était d’identifier et de chiffrer les ex-ternalités positives et les moindres externalités né-gatives (moindres coûts) de l’agriculture biologique par rapport à l’agriculture conventionnelle.
Les résultats de l’étude ont été présentés en novembre 2016. Si la littérature scientifique ne permet pas de mesurer toutes les externalités et encore moins d’en chiffrer le coût de façon précise, les auteurs concluent que « l’étude a mis en évidence les nombreux bénéfices de l’AB permettant de justifier un soutien financier reposant sur ces atouts avérés de l’AB ». Lors de la restitution, Sarah FEUILLETTE de l’Agence de l’Eau Seine-Normandie estimait que l’enjeu n’était pas tant de parvenir à un chiffrage exact des paiements pour services environnemen-taux, mais bien de fonder la décision politique d’un soutien au développement de la bio en tenant compte, non seulement des différentiels de marge brute, mais également des coûts du changement et en y ajoutant une dimension incitative pour enclencher le changement chez les producteurs conventionnels.
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / 1 . UNE FÉDÉRATION AU SERVICE DE SES MEMBRES : CHANGEMENT D'ÉCHELLE DE LA BIO
.26.
CHANGEMENT D’ÉCHELLE DE LA BIO
La FNAB a mené de 2011 à 2013 une recherche-action sur les spécificités méri-toires de l’organisation amont des filières biologiques. La question de recherche travaillée par les producteurs portait sur les conditions de développement de filières équitables, solidaires et ancrées dans les territoires. Un modèle théorique a mis en évidence le rôle des organisations collectives de producteurs dans les pratiques de coopération et de mutualisation pour faire grandir la bio sans en perdre les fondamentaux, ce projet d’une autre ou d’une nouvelle économie.
Lors de son Assemblée générale à Marseille en 2014, la FNAB percevait les signes d’un changement d’échelle et appelait son réseau à accueillir tous les nouveaux bio et à se structurer pour les accompagner sur leurs fermes et dans leurs filières vers plus de durabilité et d’autonomie.
Les chiffres ont confirmé le changement d’échelle dès 2015 avec l’explosion des conversions et du marché. Le conseil d’administration de la FNAB a travaillé en 2016 le sujet du changement d’échelle avec les groupements du réseau et ses partenaires dans cet objectif de filières bio locales, équitables et solidaires.
Anticiper et réagir
ACTEURS DE LA BIO
32 326 fermes 7,3 % des fermes françaises
14 859 transformateurs, distributeurs, importateurs
et exportateurs
47 185 opérateurs (18 380 en 2007)
SURFACES BIO*
1,54 million d'hectares
Plus de 1 million d'hectares certifiés bio
(500 000 ha en 2007)
472 000 ha en conversion
5,7 % du territoire agricole (2 % fin 2007)
LE MARCHÉ*
7 milliards d'euros en 2016
+ 12 %
+ 20 %
* Es
timat
ions
pro
viso
ires
Pou
rcen
tage
d'a
ugm
enta
tion
par r
appo
rt à
201
5
Source : Agence BIO
Chiffres clés de la bio en 2016
POURQUOI LES PRODUCTEURS ADHÉRENT-ILS AU RÉSEAU FNAB ?
Dans ce contexte de changement d’échelle qui voit le nombre de producteurs augmenter et leur
profil se diversifier, la FNAB a souhaité mener une étude sur les dynamiques et les déterminants de
l’adhésion. Cette étude, qui a fait l’objet d’une restitution lors de l’Assemblée générale à Paris en
avril, a permis d’identifier une combinaison de fac-teurs particulièrement favorables à une adhésion
massive et pérenne des producteurs : un accompagnement technique solide, l’exis-
tence de services réservés aux adhérents et des campagnes d’adhésion bien menées. Le montant de la cotisation ne semble en revanche pas avoir
d’impact significatif sur la dynamique d’adhésion.
+ 10 %
+ 21 %
+ 16 %
+ 5 %
+ 53 %
Conférence sur le changement d'échelle de la bio le 28 septembre
(salon La Terre est Notre Métier)
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / 1 . UNE FÉDÉRATION AU SERVICE DE SES MEMBRES : CHANGEMENT D'ÉCHELLE DE LA BIO
.27.
Rappeler l’orientation et se donner les moyens d’y arriver
• La charte comme boussole •
Présentée une première fois fin 2015 lors des Journées d’automne à Saint-Beauzire en Auvergne- Rhône-Alpes, la charte des valeurs du réseau FNAB a été adoptée for-mellement à l’Assemblée générale de la FNAB à Paris en avril afin de situer le projet des producteurs bio dans le contexte du changement d’échelle. Elle fixe le cap vers lequel les produc-teurs bio, anciens comme nouveaux, doivent orienter leurs pratiques agri-coles, économiques et sociales.
Nous souhaitons que les surfaces en agriculture biologique recouvrent à terme la totalité des surfaces agri-coles. Parallèlement, nous souhaitons que ce développement se fasse selon un certain nombre de principes qualita-tifs qui vont au-delà de ceux énoncés dans le règlement européen de l’agri-culture biologique. Principes que nous pouvons résumer en « démarche de progrès ». Extrait de la charte
Alors que nombre d’opérateurs de la grande distribution annonçaient des plans de développement de leur offre bio, la FNAB a choisi de leur présen-ter la charte pour leur exposer les conditions de structuration de filières bio durables et mesurer les éventuels écarts de positionnement et d’actions avec cet objectif de durabilité. Depuis juillet 2016, la FNAB a ainsi rencon-tré les directions d’Auchan, Carrefour, Casino, Intermarché, Leclerc et Lidl. Si toutes les enseignes partagent la même problématique de sécurisation de leurs approvisionnements natio-naux pour une filière et des produits à forte valeur ajoutée, économique et symbolique, ces rencontres ont révélé des stratégies différentes. Un débat national a été organisé avec plusieurs
de ces enseignes fin septembre lors du salon La Terre est Notre Métier à Retiers en Bretagne.
• Des débats de fond en région •
Le conseil d’administration de la FNAB a validé en juillet le principe d’un tour de France des régions du réseau FNAB pour débattre avec les adhérents du constat du changement d’échelle et de ses enjeux. Une réunion exception-nelle du conseil d’administration sous forme de séminaire a été organisée début septembre pour préparer ce tour de France qui a commencé début décembre en Pays de la Loire et s’est achevé près de deux mois plus tard en région Centre-Val de Loire.
17 janvier
18 janvier
14 décembre
24 janvier23 janvier
31 janvier6 décembre
7 décembre
13 décembre
8 décembre
19 janvier
15 décembre
Le tour de France des régions
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / 1 . UNE FÉDÉRATION AU SERVICE DE SES MEMBRES : CHANGEMENT D'ÉCHELLE DE LA BIO
.28.
Changement d'échelle
Les débats en images
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / 1 . UNE FÉDÉRATION AU SERVICE DE SES MEMBRES : CHANGEMENT D'ÉCHELLE DE LA BIO
.29.
La FNAB a également associé à sa réflexion les organisations économiques de producteurs bio (OEPB) en les invitant à venir débattre en amont des réunions du conseil d’administration et examiner ensemble quelles pourraient être les stratégies respectives et communes d’accompagnement de la demande en bio : par filière, par territoire, par enseigne, etc. L’exemple type est celui de la filière œuf bio qui peut être analysée comme une filière en voie de « conventionnalisation » avec 70 % de commercialisation en grande distribution, un petit nombre de met-teurs en marché, des pratiques d’intégration des producteurs par des groupes coopératifs mixtes notamment et in fine, alors que la demande explose, des prix tirés vers le bas.
Le rôle de la FNAB, complémentaire à celui de l’Agence BIO, est de comprendre les mécanismes à l’œuvre, tirer la sonnette d’alarme et tenter, avec des opéra-teurs 100 % bio notamment en nutrition monogastrique bio, d’organiser des ate-liers paysans valorisables en circuit de proximité (vente directe ou spécialisée).
• Un défi collectif à relever •
L’accompagnement du changement d’échelle de la bio est un combat syndical de développement qui ne se contente pas de prophéties auto-réalisatrices (la bio industrielle, la bio à deux vitesses, etc.) mais propose des solutions concrètes aux acteurs amont et aval.
Toute la difficulté de l’exercice est d’acculturer les opérateurs conventionnels et/ou bio au projet d’une bio compétitive et équitable en situant notre réseau de développement agricole dans le champ économique. Pas de jugement a priori sur de supposées intentions des acteurs mais une analyse des pratiques et des actes de mise en marché, entendues comme pratiques de coopération entre les parties prenantes, des producteurs aux consommateurs.
Le réseau FNAB a des atouts à faire valoir dans ce projet d’une autre économie :
> les organisations économiques qu’il a contribué à créer ; > les dispositifs publics qu’il anime (pôles de conversion) ; > les innovations méthodologiques (dialogue territorial de filière) et
commerciales (Bio Cohérence, Manger bio et local, etc.) qu’il porte.
Comment construire des filières équitables ?
En 2016, la FNAB a poursuivi son travail de fond sur l’équitabilité au sein des filières. Elle a notamment co-organisé en décembre les premières Assises du commerce équitable en France avec la Plate-forme pour le commerce équitable et le réseau InPACT. Les outils et mécanismes de structuration de filières présentés lors de ces Assises constituent autant de ressources pour nourrir l’accompagnement de terrain.
2.
UNE FÉDÉRATION AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT AGRICOLE ET RURAL
Mutualiser et valoriserOrganiser la mise en réseau et la mutualisation
Identifier et valoriser les pratiques innovantes
Former et informerFournir de l’information utile aux producteurs
Professionnaliser l’accompagnement des producteurs
Développer et structurerDévelopper de nouveaux débouchés
Structurer les filières biologiques émergentes
Sensibiliser et diffuserFaire découvrir la bio aux porteurs de projet
Entretiens avec les secrétaires nationaux
page 34
page 37
page 40
page 48
page 50
Lancement de la lettre filière semences
Signature d’une convention de partenariat avec France Vin Bio
Commission nationale apiculture
Formation « Accompagner le producteur bio dans son développement : du prix de revient au prix de vente en productions végétales »
Participation à la réunion nationale de coordination sur les références
Participation à la commission bio du CNIEL
Commission nationale viande
Signature d'une convention FNAB-ITAB
Séminaire FNAB/MBIM « Stratégies et modèles pour livrer la restauration collective »
Commission nationale restauration collective
Commission nationale PPAM
Formation « Demander l’agrément DEPHY pour des groupes d’échanges techniques »
Participation à l’AG de Lait Bio de France
Participation à l’AG des Éleveurs Bio de France
Lancement du nouvel Intranet du réseau FNAB
Réunion du groupe expert Rep’AIR
Formation « Réussir sa prospection et conduire un suivi sur site dans un restaurant d’entreprise »
Commission nationale conversion
Formation « Acquérir des références : trajectoires post-installation de maraîchers diversifiés »
Journée nationale d’échanges sur l’expérimentation paysanne
Commission nationale arboriculture
Lancement de la révision du calendrier de commercialisation pommes-poires
Participation à la commission bio d'Interbev
Participation à la commission bio du CNIEL
Lancement du groupe de travail national énergie-climat
Commission nationale lait
Réunion du groupe-expert Rep’AIR
Journées métier grandes cultures, lait et maraîchage
Commission nationale restauration collective
Commission nationale installation-transmission
Salon La Terre est Notre Métier
Signature d’un partenariat avec l’enseigne Picard
Voyage d’étude volailles en Allemagne
Lancement du groupe de travail « prospective filières grandes cultures »
Formation « Accompagner les porteurs de projet de conversion bio »
Janvier
Février
Mars
Avril
Juin
Juillet
Septembre
Octobre
2016
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / 2 . UNE FÉDÉRATION AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT AGRICOLE ET RURAL
.32.
...
Dans le rétro
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / 2 . UNE FÉDÉRATION AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT AGRICOLE ET RURAL
.33.
Formation « Techniques du maraîchage biologique »
Journée technique PPAM en PACA
Journées techniques apiculture en Pays de la Loire et en PACA
Participation à la commission bio d’Interbev
Journée nationale d’échanges sur les débouchés en GMS
Réunion nationale sur les outils de collecte de références technico-économiques et d’accompagnement des conversions en grandes cultures
Commission nationale viticulture
Lancement de la sous-commission nationale volailles
Journées techniques apiculture en Auvergne-Rhône-Alpes, Grand Est et Occitanie
Lancement de l’enquête nationale récolte-prix apiculture
Journées techniques PPAM en Auvergne-Rhône-Alpes
Participation à la commission bio du CNIEL
Participation à la commission bio d'Interbev
Commission nationale légumes
Commission nationale grandes cultures
Réunion interrégionale sur la filière betterave
Lancement de la lettre filière PPAM
Journée technique PPAM en Pays de la Loire
Novembre
Décembre
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / 2 . UNE FÉDÉRATION AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT AGRICOLE ET RURAL : MUTUALISER ET VALORISER
.34.
• Au niveau national •
Avec près de 10 000 producteurs adhérents partout en France, la ri-chesse et la diversité du réseau sont considérables. Le décloisonnement des territoires est indispensable pour recenser les besoins des produc-teurs et les analyser collectivement, identifier des priorités nationales et construire des positions partagées, élaborer des projets communs et ac-compagner leur mise en œuvre. Tel est le rôle des commissions nationales de la FNAB auxquelles participent des producteurs et des salariés du réseau issus des différents groupements.
Les commissions sont animées par des producteurs, les secrétaires natio-naux, avec l’appui des chargés de mis-sion de la FNAB ou d’autres salariés du réseau mandatés par la FNAB. Elles se réunissent une fois à deux fois par an physiquement et autant que de besoin téléphoniquement. Leurs travaux sont présentés régulièrement par les secré-taires nationaux au conseil d’adminis-tration de la FNAB.
Aux commissions s’ajoutent des groupes de travail ad hoc (énergie-cli-mat, références, territoires, etc.) qui comptent un nombre plus restreint de participants (une quinzaine maxi-mum) et revêtent une dimension opé-rationnelle plus marquée.
MUTUALISER ET VALORISER
9COMMISSIONS FILIÈRES
9COMMISSIONS TRANSVERSALES
Chiffres
APICULTURE
LAIT
SEMENCES
ARBORICULTURE
LÉGUMES
VIANDE
GRANDES CULTURES
PPAM
VITICULTURE
COMMISSIONS FILIÈRES
Organiser la mise en réseau et la mutualisation
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / 2 . UNE FÉDÉRATION AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT AGRICOLE ET RURAL : MUTUALISER ET VALORISER
.35.
En 2016, la FNAB s’est attachée à faire vivre les commissions existantes et à accompagner l’émergence de nou-velles commissions ou sous-commis-sions. L’année 2016 a ainsi été marquée par la création de la commission PPAM et d’une sous-commission spécialisée sur les volailles. Cette sous-commis-sion est née à l’occasion de la restitu-tion du voyage d’études effectué en Allemagne dans un contexte marqué par un fort développement des filières poules pondeuses et volailles de chair et par une actualité réglementaire riche (grippe aviaire et mesures de biosécu-rité, évolution des règles d’élevage et fin des dérogations dans le cadre de la révision du règlement bio).
• Au niveau interrégional •
Depuis 2014, la FNAB soutient l’émer-gence et la structuration de groupes techniques interrégionaux. Ces groupes réunissent des produc-teurs et des salariés à une échelle géo-graphique pertinente pour une produc-tion donnée. En 2016, six groupes sont actifs sur les filières maraîchage (Grand Ouest et Sud-Est), arboriculture (Sud-Est et Grand Ouest), grandes cultures (Nord-Est) et bovin lait (Grand Ouest).
Mutualiser et capitaliser les connais-sances, partager des méthodes et des outils d’accompagnement et faire émerger collectivement de nouveaux projets constituent les principaux ob-jectifs de ces groupes. Ils contribuent ainsi à une meilleure identification des besoins des producteurs et au renfor-cement de l’accompagnement.
• Au niveau européen •
Depuis plusieurs années, la FNAB in-vestit l’échelon européen à travers sa participation à IFOAM Europe et le dé-veloppement de relations bilatérales privilégiées avec des organisations de producteurs bio européens. En mai 2016, la FNAB et l’organisation alle-mande Bioland ont formalisé leur rap-prochement en signant une déclaration de coopération. Au cœur de ce parte-nariat, des échanges d’expertise entre producteurs à travers l’organisation de voyages d’étude annuels. Dès octobre, une délégation de 12 producteurs et 4 salariés du réseau FNAB a ainsi été accueillie à Clèves en Allemagne pour des visites d’élevages et des échanges d’expériences avec les producteurs de la commission volailles de Bioland.
Le groupe arboriculture sud-est
• Créé en 2015, animé par Agribio Ardèche• 3 régions impliquées : Auvergne-Rhône-Alpes, Occitanie et PACA• 15 participants (producteurs et salariés)
En 2016, son activité a été particulièrement riche :
> Participation à l’organisa-tion de journées techniques arboriculture bio en partena-riat avec le GRAB d’Avignon (février) ;
> Organisation d’une journée filière sud-est sur les fruits à pépins en partenariat avec l’INRA et le GRAB d’Avignon avec présentation de l’outil RimPro (aide à la décision pour la gestion des mala-dies et des ravageurs) et de résultats d’expérimentations et rencontres avec des entreprises de transforma-tion et de distribution bio (décembre) ;
> Élaboration et lancement d’un plan d’actions sur le développement de variétés de fruits à noyaux adaptées à la production bio.
Ces actions ont permis de consolider le groupe et de créer de nouveaux partenariats (GRAB d’Avignon, INRA, ITAB, etc.).
Zoom surCOMMUNICATION
ENSEIGNEMENT - FORMATION
PAC
CONVERSION
EUROPE
RÈGLEMENTATION
EAU
INSTALLATION - TRANSMISSION
RESTAURATION COLLECTIVE
COMMISSIONS TRANSVERSALES
23LETTRES FILIÈRES
9FILIÈRES COUVERTES
2 200ABONNÉS
Chiffres
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / 2 . UNE FÉDÉRATION AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT AGRICOLE ET RURAL : MUTUALISER ET VALORISER
.36.
La charte des valeurs du réseau FNAB invite tous les producteurs bio à « inno-ver pour améliorer constamment [leurs] pratiques ». Aujourd’hui de nombreux producteurs du réseau sont engagés dans des démarches d’expérimentation et d’innovation et développent des pratiques qui vont bien au-delà du règlement bio. Permettre à tous de connaître ces pratiques et de s’en inspirer, tel est l’objectif de la FNAB. En 2016, la FNAB a travaillé sur trois thématiques touchant aux questions de biodiversité, de conservation des sols et de changement climatique. Deux re-cueils d’expériences ont été réalisés : Arbre et agriculture biologique. Regards des paysans bio de France et Couverts végétaux, travail superficiel du sol et semis direct en agriculture biologique. Partage d’expériences des paysans bio de France. Un troisième recueil sur les pratiques qui contribuent à l’atténuation ou à l’adap-tation au changement climatique est en cours d’élaboration dans le cadre du groupe de travail national énergie-climat mis en place en 2016.
GUILLAUME RIOUProducteur
Polyculteur-éleveur bio dans les Deux-Sèvres, membre du bureau et secrétaire national grandes cultures
de la FNAB
La mise en place de systèmes bio innovants avec couverts végétaux et travail superficiel du sol suscite un intérêt crois-sant sur le terrain comme le montrent les témoignages dans le recueil réalisé par la FNAB. Elle ne va toutefois pas sans difficulté et impose de repenser l’ensemble des composantes de l’itinéraire technique sur la parcelle cultivée et plus globa-lement sur tout le système de culture.
La recherche agronomique pourra nous aider à avancer dans la compréhension des processus qui régissent les équilibres du milieu. Les échanges entre producteurs sont tout aussi indispensables. Ils nous permettent de progresser ensemble grâce au fruit de l’expérience de chacun. Explorons, imagi-nons collectivement les solutions de demain. C’est là la force d’un réseau d’expérimentations, de savoirs et de partage.
Témoignages
« Progresser ensemble grâce au fruit de l’expérience de chacun
Les pratiques agroforestières constituent des démarches de progrès utiles au développement de l’agro-écologie et de l’agriculture biologique. Le recueil édité par la FNAB permet de détailler les effets positifs constatés par les planteurs d’arbres au-delà de la seule récolte des fruits et du bois : amélioration de la biodiversité intra-parcellaire et augmenta-tion des auxiliaires, effet filtre et brise-vent des haies, diminu-tion de l’érosion, embellissement du paysage, etc.
Les agriculteurs qui témoignent sont unanimes : l’arbre peut faire partie de la production agricole et le réintégrer sur nos fermes en vaut la peine. Si elle nécessite de relever quelques défis techniques supplémentaires, l’agroforesterie ouvre ainsi de nouvelles perspectives passionnantes que les producteurs bio, souvent pionniers dans bien des domaines, ont déjà commencé à explorer.
SABINE BONNOT Productrice
Céréalière et arboricultrice bio dans le Gers, représentante de la
FNAB à l’ITAB
« L’agroforesterie ouvre de nouvelles perspectives passionnantes
Identifier et valoriser les pratiques innovantes
23LETTRES FILIÈRES
9FILIÈRES COUVERTES
2 200ABONNÉS
Chiffres
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / 2 . UNE FÉDÉRATION AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT AGRICOLE ET RURAL : FORMER ET INFORMER
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FORMER ET INFORMER
• Une information transversale par filière •
Constatant que l’information desti-née aux producteurs bio est souvent dense, morcelée et peu lisible, la FNAB a lancé fin 2014 une nouvelle publica-tion : les lettres filières.
L’objectif de ces lettres est de four-nir aux producteurs une information ciblée, décloisonnée, en lien avec leurs pratiques et directement mobilisable pour le pilotage de leur exploitation. Elles ont ainsi été conçues dans une approche transversale (technique, économique, règlementaire, etc.) par grand système de production.
En 2016, 23 lettres ont été diffusées et la collection s’est enrichie avec deux nouvelles venues : les lettres PPAM et semences.
• Des repères clés sur le marché •
En 2016, la FNAB a poursuivi la réa-lisation de notes de conjoncture sur les filières grandes cultures, lait de vache, fruits à pépins et pommes de terre. Ces notes de conjoncture visent à fournir aux producteurs bio et à leurs organisations économiques des re-pères sur les campagnes à venir ou en cours, leur permettant le cas échéant d’adapter la mise en marché. Dans un contexte général de changement d’échelle des filières bio, il s’agit ainsi de diffuser une information actuali-sée afin de réduire les zones d’incer-titude et générer des anticipations collectives. En 2016, quatre notes de conjoncture ont été réalisées. Dans le même esprit que les notes de conjonc-ture mais basée sur une méthodologie différente, l’enquête récolte-prix sur la filière apiculture lancée pour la pre-mière fois en 2015 a été reconduite en 2016.
2014 2015 2016
1 350
2 200
400
Fournir de l’information utile aux producteurs
Nombre total d'abonnés aux lettres filières
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / 2 . UNE FÉDÉRATION AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT AGRICOLE ET RURAL : FORMER ET INFORMER
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• Formations : du classique et de l'inédit •
À travers son offre de formation, la FNAB favorise la montée en compé-tences des animateurs et conseillers qui accompagnent au quotidien dans les territoires les producteurs et por-teurs de projet bio. En 2016, elle a organisé une quinzaine de sessions de formation : des grands classiques (réglementation de l’agriculture bio-logique, politique agricole commune, accompagnement des porteurs de projet de conversion bio, etc.) mais également des sessions inédites.
Parmi les nouveautés 2016 :
> Techniques du maraîchage biolo-gique
Alors que la FNAB privilégie en règle générale des formations courtes (1 à 2 jours), elle a fait le choix au regard des besoins exprimés d’or-ganiser une formation de 4 jours à Avignon. Composée de trois mo-dules (fertilité des sols, protection des cultures contre les ravageurs et maladies et conduite des cultures, biodiversité fonctionnelle), cette for-mation a connu un vif succès auprès des jeunes conseillers du réseau (14 participants).
> Acquisition de références sur les trajectoires post-installation en ma-raîchage diversifié
Les références en maraîchage di-versifié sont complexes à mettre en place : des systèmes de culture variés, de très nombreux légumes possibles, un travail à la main ou mécanisé, des circuits de commer-cialisation multiples. Il est bien dif-
57PARTICIPANTSAUX JOURNÉES MÉTIER
Chiffresficile de comparer les fermes tant elles sont différentes. Comment dès lors accompagner efficacement de futurs maraîchers dans leur instal-lation ? Dans le cadre du chantier Rep’AIR (des repères pour l’auto-nomie, l’innovation et la résilience), la FNAB a confié en 2015 à la FRAB Bretagne et au GAB 56 un travail d’élaboration d’une méthodologie d’analyse des trajectoires d’ins-tallation en maraîchage diversifié. En 2016, une formation animée par le GAB 56 a été organisée auprès des conseillers du réseau. Objectif : permettre aux participants à l’issue de la formation de tester la métho-dologie et l’outil associé dans leur région. Une nouvelle session sera proposée courant 2017.
• Journées métier : un rendez-vous incontournable de réseau •
En 2016, la FNAB a proposé pour la deuxième année consécutive des jour-nées métier. Ces journées sont des temps de réflexion et d’échanges sur les pratiques professionnelles, les ou-tils et les méthodes de travail. Elles ont réuni les 27 et 28 septembre à Retiers, en amont du salon La Terre est Notre Métier, près de 60 conseillers et ani-mateurs du réseau travaillant sur les filières grandes cultures, lait et maraî-chage. La question du changement d’échelle a été abordée à travers un temps in-ter-filière spécifique qui a mis en lu-mière l’importance de renforcer et/ou de développer de nouvelles formes d’accompagnement et de mieux ar-ticuler le travail d’accompagnement technique avec celui de structuration des filières.
Professionnaliser l’accompagnement des producteurs
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FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / 2 . UNE FÉDÉRATION AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT AGRICOLE ET RURAL : FORMER ET INFORMER
57PARTICIPANTSAUX JOURNÉES MÉTIER
Chiffres
« C'est super, c'est cela que j’attends : du formel et de l'infor-
mel. Sentir qu'on est un réseau et qu'on n'est pas chacun dans
son coin.
Ces journées ont été jugées « utiles pour mieux connaître le réseau, partager sur les problématiques communes… », « très enrichissantes, qui nous permettent de progresser dans notre métier et de faire évoluer notre façon d'accompagner les agriculteurs ». « Continuez à nous organiser de telles journées » : message bien reçu !
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En 2016, les ventes de produits bio ont progressé de 20 % pour atteindre 7 milliards d’euros au 31 décembre. Cette croissance historique a béné-ficié à l’ensemble des circuits de dis-tribution et plus particulièrement aux réseaux de magasins spécialisés et à la vente directe. La grande diversité de circuits de commercialisation consti-tue une spécificité de l’agriculture bio-logique et est essentielle pour garantir l’indépendance des producteurs et la cohérence du projet incarné par la bio.
• Une exploration du débouché grande distribution •
Alors que les distributeurs généra-listes démontrent un intérêt croissant et massif pour les produits bio, en par-ticulier pour les produits bio locaux, la FNAB a mené un double travail en 2016 : elle a animé une réflexion col-lective avec les GRAB et les GAB sur les implications techniques, écono-miques et stratégiques de cette de-
DÉVELOPPER ET STRUCTURER
7MILLIARDS D'EUROS DE VENTES DE PRODUITS BIO EN 2016
+20 %AUGMENTATION DES VENTES PAR RAPPORT À 2015
Chiffres
0
1 000
2 000
3 000
4 000
5 000
6 000millions €
1999 2005 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Restauration collective
Ventedirecte
Artisanscommerçants
Distribution spécialisée bio
Grandes surfaces alimentaires
Source : Agence BIO / ANDI
mande de l'aval pour les producteurs ; elle a démarré un travail d’accom-pagnement de l’enseigne nationale Picard, spécialiste du surgelé.
La FNAB a mené, avec l’appui de l’OPABA, un travail de mutualisation et de capitalisation des expériences exis-tantes au sein du réseau et des organi-sations économiques de producteurs bio avec des enseignes de la grande distribution. Ce travail, couplé aux rencontres organisées avec les en-seignes nationales (cf. p.27), a permis de construire un cadre d’analyse pros-pective et d’identifier des points de vi-gilance et d’opportunité. Il a fait l’objet d’une journée nationale d’échanges en novembre. L’année 2017 sera l’oc-casion d’approfondir la réflexion et de suivre les expériences d’accompa-gnement initiées par certains grou-pements auprès de supermarchés et d’hypermarchés.
Construire de nouveaux débouchés
Le marché de la bio
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En 2016, la FNAB a été sollicitée par l’enseigne Picard pour l’accompagner dans son projet de relocalisation de ses approvisionnements bio. Elle a pris le parti de répondre favorablement à cette demande inédite. Objectif : structurer grâce à cet accompagnement des débouchés rémunérateurs et pérennes pour les produc-teurs, tout en évitant les écueils des filières conventionnelles (spécialisation des fermes et des régions notamment).
ARNAUD BRULAIREResponsable développement
durable chez Picard
CLAIRE RUBAT DU MÉRACSalariée
Chargée de commercialisation à Bio de Provence-Alpes-Côte d’Azur
Entretien
Bio de Provence-Alpes-Côte d’Azur travaille depuis plusieurs années à la structura-tion de filières relocalisées, à la fois sur le marché du frais et sur celui des produits transformés. Elle dispose d’une réelle expertise sur l’accompagnement de collectifs de producteurs à la planification et à la contractualisation avec les partenaires de l’industrie et de la distribution. Le travail lancé par la FNAB avec Picard représente une belle opportunité pour stimuler la construction de la filière légumes pour la transformation à l’échelle de notre région.
« Une belle opportunité pour stimuler la construction de la filière légumes pour la transformation
Quelle est la place actuelle de la bio chez Picard ?Picard a lancé sa gamme bio il y a 15 ans et propose aujourd’hui 37 réfé-rences bio (sur 1 200 au total). Depuis quelques années, nous souhaitons développer cette offre mais le manque de disponibilité en légumes bio origine France pour la filière surgelés est un facteur limitant.
Quelle est l’ambition de votre entreprise pour les années à venir ?Elle est triple : étoffer notre gamme bio, relocaliser nos approvision-nements en valorisant les régions françaises et renforcer nos liens avec les producteurs. Pour Picard, travailler directement avec le monde agricole est une vraie opportunité mais aussi un challenge à relever. C’est pourquoi nous souhaitions être accompagnés.
Concrètement, en quoi consiste le partenariat avec la FNAB ?Dans un premier temps, nous vou-lions préciser les contours de notre projet de relocalisation. En 2016, la FNAB a élaboré une cartographie de la production actuelle de légumes et de viande bio sur le territoire français et des potentiels pour les années à venir. La superposition de ce travail
avec une cartographie similaire des outils de transformation (réalisée par le cabinet Ecorégion) et des magasins Picard a permis de faire émerger plu-sieurs zones porteuses à court, moyen et long terme.
Quelles sont les actions prévues en 2017 ?En 2017, nous testerons la construc-tion de filières régionales de légumes bio surgelés, de la production à la distribution, en Bretagne et PACA. Le réseau FNAB nous accompagnera pour animer les phases de concerta-tion avec les partenaires producteurs et transformateurs. Cette étape pilote permettra d’évaluer la faisabilité d’une démarche que nous voulons co-construite avec les producteurs bio et pérenne pour l’ensemble des parties prenantes de la filière.
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• Un déploiement prometteur du projet « Manger Bio Local en Entreprise » •
Initié en 2012 en Auvergne-Rhône-Alpes par Corabio, ce projet consiste à accom-pagner des restaurants d’entreprise et des sociétés de restauration concédée dans l’introduction de produits bio locaux. Les résultats obtenus ont suscité l’in-térêt de plusieurs groupements du réseau FNAB.
En 2016, la FNAB, avec l’appui de Corabio et du cabinet FL Conseil, a accompagné le déploiement national du projet à travers l’animation d’un groupe de travail au sein du réseau et le développement de partenariats avec deux grands groupes : La Poste et Orange.
La FNAB a ainsi conclu un partenariat avec :
> la direction nationale des activités sociales de La Poste pour une expertise technique sur les filières bio et les possibilités d’approvisionnement bio local ;
> le pôle expertise restauration d’Orange pour l’accompagnement des restau-rants du groupe dans une démarche d’approvisionnement bio local. 16 res-taurants dits ambassadeurs entreront dans la démarche en 2017. À terme, le réseau FNAB a vocation à accompagner l’ensemble des quelque 140 res-taurants d’Orange.
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DOMINIQUE SAUVAGEResponsable du pôle expertise
restauration chez Orange
Que représente la restauration au sein du groupe Orange ? Nous avons 138 restaurants Orange et 300 conventions d’adhésion à d’autres restaurants inter-entreprises et inter-administratifs (RIE/RIA).
La restauration au sein du groupe représente 11 M. de repas par an pour un budget annuel de 95 M.¤ dont 16 M.¤ d’investissement pour la rénovation des sites.
Vous avez participé dès son lancement en 2011 au projet « Manger Bio Local en Entreprise » en Auvergne-Rhône-Alpes. Quel a été son impact ? C’est une expérience qui nous a permis d’avancer et d’aller toujours plus loin dans nos exigences de qualité. Nous avons pu déterminer un modèle d’approvi-sionnement en bio local qui intègre les contraintes des producteurs et celles des cuisiniers. Au niveau national, nous avons opté dès 2013 pour un taux de 20 % de produits biologiques afin que cela soit réellement visible et significatif dans un restaurant.
En amont, cela implique une logique d’approvisionnement, des recettes et des modes de cuisson adaptés, de la formation pour les professionnels en place et une bonne communication auprès des salariés.
Avec nos volumes, nous pouvons créer une réelle dynamique et entraîner d’autres grandes entreprises.
Vous semblez vouloir aller encore plus loin aujourd’hui.Oui tout à fait. En 2017, nous allons signer un partenariat avec la FNAB afin de faciliter l’approvisionnement de nos restaurants en produits biologiques locaux et former les gérants et les cuisiniers. Les sociétés de restauration concédée seront également engagées individuellement dans la démarche. Dans un premier temps, nous allons choisir 16 restaurants ambassadeurs à Paris et en région, puis le dispositif va se développer progressivement pour couvrir l’ensemble de nos sites.
Entretien
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Structurer les filières biologiques émergentes
• PPAM : lancement d'un programme d'actions national •
Fin 2015, près de 6 000 ha de PPAM, soit 15 % environ des surfaces totales de PPAM, étaient cultivés en bio en France. Depuis 2007, la surface en PPAM bio a ainsi été multipliée par 2 et le nombre d’exploitations par 2,7. En 2015, l’aug-mentation des surfaces est principalement liée à une explosion des conversions avec plus de 700 nouveaux ha engagés en conversion (+ 307 % par rapport à 2014). Cette dynamique de conversion marque une inversion de tendance après plusieurs années consécutives de baisse (551 ha en C1 en 2010 contre 173 ha en 2014). La filière PPAM participe ainsi pleinement au changement d’échelle de l’agriculture biologique.
Pour accompagner son développement, une commission nationale réunissant des producteurs et des salariés des régions Auvergne-Rhône-Alpes, Occitanie, PACA et Pays de la Loire s’est mise en place en 2016 pour dresser un état des lieux, identifier les enjeux partagés et construire sur cette base un programme d’actions national.
Coordonné par Agribiodrôme, ce programme s’est centré sur cinq actions princi-pales :
> la mutualisation des ressources disponibles au sein du réseau ; > l’organisation de journées techniques en région et leur valorisation à travers
un film documentaire (diffusion prévue au printemps) ; > le lancement d’une lettre filière nationale ; > l’élaboration d’un recueil de savoir-faire ; > la promotion de la vente directe et en circuit court à travers la reconnais-
sance du métier de paysan herboriste.
Le travail se poursuivra en 2017 avec notamment l’élargissement de la commis-sion nationale à de nouvelles régions et le développement de partenariats avec les acteurs techniques et institutionnels de la filière afin de favoriser les liens entre filière conventionnelle et filière bio et faire entendre les besoins spécifiques des producteurs bio.
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VINCENT SEGRETAIN Producteur
Paysan-herboriste bio dans le Puy-de-Dôme, secrétaire national PPAM de la FNAB
« Faire reconnaître notre métierLe métier de paysan-herboriste, tel que défini par la Fédération des Paysans Herbo-ristes créée en 2016 par la FNAB en partenariat avec le syndicat Simples et le Mouve-ment de l’Agriculture Bio-Dynamique (MABD), recouvre les activités suivantes :
• culture, cueillette et transformation à l’échelle artisanale et selon les principes de l’agro-écologie des plantes alimentaires, aromatiques, cosmétiques, médicinales et tinctoriales ;
• commercialisation en vente directe ou circuit court des produits élaborés à la ferme ;
• information et conseil aux utilisateurs sur les usages traditionnels et les proprié-tés des plantes et produits dérivés.
Il existe actuellement plus de 500 paysans-herboristes en France.
Nous nous battons au sein de la Fédération des Paysans Herboristes, avec le soutien du sénateur Joël LABBÉ, pour faire reconnaître notre métier et obtenir un cadre légal adapté : aujourd’hui nous pouvons vendre des plantes médicinales mais nous n’avons pas le droit de donner d’information à leur sujet. Ce sont les pharmaciens d’officine qui détiennent ce monopole depuis une loi de 1941. Notre demande porte également sur l’élargissement de la liste des plantes autorisées à la vente par les paysans-her-boristes : sont actuellement exclues de façon injustifiée des plantes couramment uti-lisées comme les feuilles d’artichaut et de bouleau, les fleurs de bleuet et d’aubépine, la racine de pissenlit et bien d’autres encore.
Nous avons bon espoir que notre démarche aboutisse. L’intérêt croissant des Fran-çais pour les plantes médicinales, plus spécifiquement pour les plantes locales et de qualité, va dans ce sens.
Témoignage
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• Apiculture : une dynamique collective qui s'amplifie •
12 200VUES SUR NOTRE CHAÎNE YOUTUBE DU FILM DOCUMENTAIRE RÉALISÉ EN 2015
320PARTICIPANTS AUX JOURNÉES TECHNIQUES ORGANISÉES EN RÉGION EN 2016
580ABONNÉS À LA LETTRE FILIÈRE APICULTURE
Chiffres
Avec près de 14 % du rucher français et plus de 100 000 ruches, l’apiculture biologique connaît une croissance forte. Pour accompagner le dévelop-pement de cette filière, le programme d’actions national de la FNAB, lancé en 2015 sous la coordination de l’OPABA, a pris de l’ampleur en 2016. A l’excep-tion des Hauts-de-France, toutes les régions sont désormais représentées au sein de la commission nationale apiculture de la FNAB.
Les actions inaugurées en 2015 ont été reconduites (journées tech-niques en région, lettre filière, enquête récolte-prix, commandes collectives de matériel technique) et de nouvelles actions ont été lancées, en particu-lier sur la question centrale de l’ap-provisionnement en cire. Un guide de préconisations sur la gestion des contaminants de la cire issue de l’apiculture biologique a été réalisé. Une journée technique a été organi-sée fin novembre en Auvergne-Rhô-ne-Alpes sur le sujet, avec l’intervention de nombreux experts. Elle a permis
d’identifier des actions de structura-tion de filière sur différents volets (ré-glementaire, juridique, technique, etc.) en réponse aux problèmes de contami-nation.
Un groupe de travail dédié à l’apiculture s’est mis en place à l’INAO. La FNAB y est représentée par Cyril WAY, apicul-ture bio en Île-de-France et secrétaire national apiculture. Ce groupe a fait des propositions d’évolution du guide de lecture qui ont été validées fin 2016 par la Comité National de l’Agricultu-re Biologique (CNAB) et les échanges continueront en 2017.
Forte de la belle dynamique initiée depuis 2015, la FNAB poursuivra ses travaux en 2017. Sur la question spé-cifique de la cire, il s’agira en priorité de travailler avec les ciriers-gaufreurs sur la traçabilité, les agréments et les pra-tiques d’autocontrôle afin de garantir une meilleure qualité de cire et d’initier une démarche de progrès dans l’en-semble de la filière.
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / 2 . UNE FÉDÉRATION AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT AGRICOLE ET RURAL : DÉVELOPPER ET STRUCTURER
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Témoignage
La filière apiculture bio était jusqu’à récemment traitée de manière relati-vement marginale par les différentes organisations techniques, syndicales ou de développement. Depuis le début de la mobilisation FNAB, nous nous effor-çons de travailler en collaboration avec elles (ministère, ITSAP, ADA, syndicats…) afin qu’elles intègrent la bio comme une partie intégrante de leurs activités respectives, pour qu’elles se sentent évi-dement et naturellement missionnées sur la bio comme sur n’importe quelle autre pratique apicole. Il est donc essentiel de nous positionner comme des partenaires capables de mobiliser efficacement notre réseau afin de pouvoir participer aux évolutions de la filière apicole qui se dessinent en ce moment. Ceci passe
par la poursuite de la mobilisation des différents groupements et des apiculteurs bio eux-mêmes, qui doivent adhérer à leur GAB ou GRAB et s’y impliquer. Les apiculteurs y trouveront une vraie expertise de réseau qui leur permettra de démultiplier l’effet de leurs actions grâce aux échanges avec les autres régions. Les différents groupements du réseau, et a fortiori la FNAB elle-même, ne feront jamais ni plus ni moins que ce que les apiculteurs bio eux-mêmes décideront de faire. Les thématiques ne manquent pas : cire, fraudes, valorisation économique de notre production, évolutions règlemen-taires, achats groupés, partage d’ex-périences… Nous ne serons jamais trop nombreux pour nous passer de l’énergie de chacun, alors mobilisez-vous !
CYRIL WAYProducteur
Apiculteur bio dans l’Essonne, secrétaire national apiculture de la FNAB
« Participer aux évolutions de la filière apicole
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / 2 . UNE FÉDÉRATION AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT AGRICOLE ET RURAL : SENSIBILISER ET DIFFUSER
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SENSIBILISER ET DIFFUSER
Faire connaître la bio aux porteurs de projet
Le réseau FNAB s’est donné ren-dez-vous fin septembre à Retiers en Bretagne pour le salon national La Terre est Notre Métier, organisé par le réseau FRAB/GAB breton avec l’appui de la FNAB.
En 2016, le salon a testé avec succès une nouvelle formule : un salon dédié aux professionnels (producteurs bio et porteurs de projet de conversion et d’installation) pendant deux jours en semaine à Retiers.
Les différents temps et espaces du salon (cabaret des savoirs-faire pay-sans, pôle de démonstration, confé-rences, etc.) ont permis de donner à voir la diversité et la richesse de l’agri-culture biologique et de ses pratiques, d’illustrer la faisabilité du passage en bio et d’informer sur la structuration des filières bio.
Le salon a également été l’occasion de sensibiliser à l’agriculture biologique les futurs producteurs et conseillers agricoles via les parcours « journées enseignement agricole » qui ont ac-cueilli 1 400 collégiens, lycéens et étu-diants.
Le dispositif inédit de valorisation mis en place par la FNAB a permis de prolonger les échanges de ces deux journées au-delà de l’évènement : 35 vidéos (conférences et entretiens avec les intervenants) ont été mises en ligne sur la chaîne YouTube de la FNAB suite au salon.
RDV est pris les 26 et 27 septembre 2018 pour la prochaine édition.
6 000VISITEURS SUR LE SALON LA TERRE EST NOTRE MÉTIER
110 EXPOSANTS
28CONFÉRENCES
85INTERVENANTS
Chiffres
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FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / 2 . UNE FÉDÉRATION AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT AGRICOLE ET RURAL : ENTRETIENS AVEC LES SECRÉTAIRES NATIONAUX
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TONY CHOCARDELLEProducteur
Céréalier bio dans la Marne, secrétaire national semences
de la FNAB
Pourquoi la FNAB a-t-elle choisi de s’investir sur la thématique des semences ?Les semences sont primordiales pour le métier de paysan. Alors que des grands groupes ont fait disparaître la biodiversité et veulent breveter le vivant avec les nouveaux OGM, il y a une autre voie à défendre et explorer : sélectionner et cultiver des variétés paysannes qui s'adaptent à nos territoires pour recréer de la biodiversité et retrouver de l’autonomie.
Les variétés disponibles en bio sont très peu nombreuses aujourd’hui et sont pour la plupart des variétés conventionnelles, c’est-à-dire sélectionnées en conventionnel pour l’agriculture conventionnelle et produites seulement ensuite en bio. Ces variétés ne sont généralement pas adaptées à l’agriculture biolo-gique. C’est pourquoi des producteurs du réseau se sont lancés dans la produc-tion et l’échange de leurs propres semences.
Pour nous agriculteurs bio, la recherche d’autonomie est cruciale. L’objectif est de réduire notre dépendance aux intrants extérieurs et de créer notre propre écosystème. D’où l’intérêt de faire ses propres semences et d’être ainsi auto-nome pour produire des grains de qualité, qui ont du goût et protègent la santé du consommateur, qui respectent nos terres et valorisent nos territoires.
Quelles sont selon vous les priorités pour la FNAB ?La mission première de la FNAB est de capitaliser et valoriser au sein du réseau les informations (juridiques, techniques, etc.) et initiatives existantes afin d’aider les producteurs à se lancer dans la production et l’échange de semences adaptées. Un travail qui se fait en partenariat avec le Réseau Semences Pay-sannes (RSP) dont la FNAB est l’un des membres fondateurs. J'en profite pour remercier les membres du RSP pour le travail réalisé sur la défense du droit des paysans et l’utilisation des semences paysannes. L’objectif est de renforcer cette collaboration : ce n'est que collectivement que nous pouvons avancer.
Il existe bien sûr des coopératives et des semenciers bio qui produisent des se-mences bio certifiées, mais cette offre ne répond pas à tous les besoins. La FNAB s’efforce de peser pour qu’il y ait davantage de recherche, de sélection variétale et d’expérimentations sur des variétés plus adaptées à la bio, mais c’est un travail difficile malgré les instances de concertation qui se mettent en place.
ENTRETIENS AVEC LES SECRÉTAIRES NATIONAUX
Entretiens
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / 2 . UNE FÉDÉRATION AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT AGRICOLE ET RURAL : ENTRETIENS AVEC LES SECRÉTAIRES NATIONAUX
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Quel regard portez-vous sur l’année 2016 ?De façon générale, l’année 2016 a été exceptionnelle avec 20 % de croissance du marché de la bio. Le contexte clima-tique a toutefois été difficile pour la production de légumes et à de nombreux moments de l'année, l'offre nationale n'a pas permis de satisfaire la demande.La dynamique d’installation en maraîchage continue même si l'on constate dans plusieurs régions un essoufflement. L'élément nouveau en 2016, c'est l'intérêt de maraîchers conventionnels pour la bio qui s’est traduit par quelques conversions mais surtout par de nombreuses prises de contact avec nos groupements sur le terrain. Est-ce un pre-mier pas vers des conversions plus conséquentes dans les années à venir ? On peut l’espérer même si pour beaucoup, le chemin à parcourir pour arriver en bio est important.
Quels sont les principaux défis à relever ?Notre travail sur la structuration de la filière doit se pour-suivre. La planification reste primordiale sur les circuits longs comme sur les circuits courts. Le travail engagé avec les magasins spécialisés dans le cadre de la relocalisation des approvisionnements doit favoriser cette planification et l'échange entre les producteurs. Lorsque les producteurs se connaissent, la peur de l'autre est moins prégnante, ce qui permet de débloquer des situations conflictuelles. C'est le rôle de notre réseau de faire se rencontrer les producteurs. Les OEPB légumes doivent elles aussi continuer à échanger, au sein de l’association CohéFlor Bio notamment, afin d'anti-ciper le développement de la filière.
Par ailleurs, nos interrogations sur les semences potagères restent entières : comment obtenir une offre variétale adap-tée à la diversité de climat et de pratiques, tout en arrivant à se passer à terme des dérogations pour l’utilisation des semences non traitées ? De plus, l’offre non CMS sur cer-taines espèces botaniques se restreint de plus en plus, c’est le cas en chou-fleur notamment. Nous souhaitons que l’ori-gine CMS des semences soit indiquée le cas échéant afin que les producteurs puissent faire leur choix en connaissance de cause. Notre proposition n’a pas été acceptée par l’INAO, nous reviendrons à la charge en 2017.
Enfin, notre réseau doit être capable d’accompagner la très grande diversité des producteurs de légumes bio. Nos techniciens sont souvent amenés à faire le grand écart : du permaculteur au céréalier qui souhaite introduire des légumes dans sa rotation. Il faut rester ouvert sur les diffé-rentes approches du métier et accompagner tout le monde. Le maître-mot, c’est donc la mutualisation. Tout comme les producteurs qui ont besoin d’échanger sur leurs pratiques, les techniciens du réseau FNAB ont besoin de partager leurs approches et leurs outils au niveau interrégional et national.
JEAN-PAUL GABILLARDProducteur
Maraîcher bio en Ille-et-Vilaine, membre du bureau et secrétaire
national légumes de la FNAB
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2016, l’année du changement d’échelle pour la filière lait bio ?En 2016, les conversions tant atten-dues depuis des années sont arri-vées : elles ont été multipliées par 5 par rapport à 2015. Cette croissance n’est pas anodine : avec plus de 700 producteurs engagés en bio en 2016, les producteurs en conversion représentent aujourd’hui près d’un tiers des éleveurs laitiers bio. Nombre d’entre eux fuient la crise du lait conventionnel. A nous de faire preuve d’ouverture, d’aller à leur rencontre, de les accompagner et de partager avec eux notre charte des valeurs.
Comment aider les nouveaux éleveurs bio à franchir le cap de la conversion ?Nous devons leur montrer que deux éléments sont fondamentaux en élevage laitier bio : le système four-rager basé sur l’herbe et l’autonomie alimentaire. D’une part, le système doit être réorienté vers plus de pâtu-rage. D’autre part, il faut soit viser l’autonomie en propre sur l’exploi-tation, soit établir des relations avec d’autres producteurs pour satisfaire les besoins fourragers de l’exploita-tion. Le changement de système peut donc être compliqué techniquement, mais aussi humainement. Il faut être vigilant à ces différents aspects, d’au-tant plus que nombre d’éleveurs en conversion sont dans des situations financières difficiles.
Le marché peut-il absorber la hausse à venir de la produc-tion ?La consommation de tous les produits laitiers bio est à la hausse. On ob-serve par exemple entre 2015 et 2016 une croissance de 20 % en beurre, crème et fromages. Le marché est donc porteur et les perspectives sont rassurantes. Le changement d’échelle implique toutefois que les produc-teurs s’investissent encore plus dans l’organisation de la filière. Les nou-veaux éleveurs bio doivent y prendre une part active, notamment à travers les organisations de producteurs (OP).
Les OP qui sont membres de Lait Bio de France poursuivent aujourd’hui leurs partenariats pour accompagner l’augmentation des volumes et suivre les marchés. En lien avec Lait Bio de France, la commission lait de la FNAB est en veille sur les conversions, les volumes et la consommation. L’enjeu pour la FNAB en tant que tête de réseau est d’anticiper les évolutions et d’appuyer les GRAB et les GAB dans le développement de la filière.
ÉRIC GUIHERYProducteur
Éleveur laitier bio en Mayenne, secrétaire national lait de la FNAB
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / 2 . UNE FÉDÉRATION AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT AGRICOLE ET RURAL : ENTRETIENS AVEC LES SECRÉTAIRES NATIONAUX
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On évoque souvent avec enthou-siasme le changement d’échelle de la bio. Quelle est votre per-ception ?Dans les filières viande, les dyna-miques de conversion sont variables selon les productions. De façon géné-rale, le nombre d’élevages bio n’ex-plose pas encore, mais la demande en viande bio est en nette hausse. On sent poindre un risque fort, celui de la conventionnalisation, qui peut prendre deux formes :
> l’industrialisation de la production. Certains vont chercher à exploiter les failles de la réglementation. On peut déjà le constater, au regard de ce qui se fait dans d’autres pays, particuliè-rement en monogastriques.
> l’éloignement des producteurs des centres de décision qui peut les relé-guer au rang de simples fournisseurs de matières premières. Particulière-ment fort dans les structures géné-ralistes où la bio pèse peu dans les décisions stratégiques, ce risque n’est pas totalement absent des filières bio.
Comment éviter l’industrialisa-tion ?La demande sociétale est celle d’une bio exigeante, concernant le bien-être animal notamment. Nous devons nous appuyer sur cette demande pour lutter contre l’industrialisation et préserver l’image de la bio.
Tout d’abord, il faut bien sûr conti-nuer à travailler à l’INAO et au niveau européen pour améliorer la règlemen-tation. Nous devons aussi poursuivre les échanges avec les organisations de protection des animaux tant pour progresser dans nos pratiques et dé-noncer les dérives, que pour leur faire connaître et comprendre nos réalités de terrain.
Le combat réglementaire ne suffit toutefois pas : nous devons aussi aller sur le terrain économique pour que la bio que nous voulons trouve une place significative dans les différents circuits de commercialisation. Ce travail doit se faire en partenariat avec les filières existantes que notre réseau a contri-bué à créer ou en en créant de nou-velles. C’est pourquoi nous étudions actuellement avec les OEPB viande les conditions de mise en place et de réussite de démarches qui puissent se différencier commercialement de ces formes de bio « low-cost ». Il s’agit de construire ensemble des sys-tèmes d’élevage cohérents, exigeants, conformes à nos valeurs.
Comment donner ou redonner aux producteurs les moyens de rester maîtres de leur commer-cialisation ?Les éleveurs doivent prendre toute leur place dans la gouvernance des filières, rester décisionnaires dans leurs structures et être reconnus en
tant qu’interlocuteurs directs par les distributeurs. Pour ce faire, ils doivent disposer d’une bonne connaissance du marché bien sûr mais également de leurs coûts de production. Charge au réseau FNAB de leur diffuser les informations nécessaires et de mettre en place si besoin de nouveaux outils (observatoire des prix par exemple) afin qu’ils puissent construire et déve-lopper des filières partenariales basées sur la transparence des coûts et des marges de chacun, avec des systèmes de contractualisation du prix sur plu-sieurs années. Le rôle de la FNAB est également d’appuyer les GRAB et les GAB dans leur travail d’accompagne-ment des producteurs.
Le mot de la fin…La construction de filières, en parte-nariat avec les OEPB, est primordiale pour développer des systèmes de production conformes à nos fonda-mentaux et reconnus par les consom-mateurs et permettre aux producteurs de maîtriser la chaîne de valeur en limitant les aléas du marché.
JEAN-FRANÇOIS VINCENTProducteur
Éleveur bio de porcs et de moutons dans le Cher, secrétaire national viande de la FNAB
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / 2 . UNE FÉDÉRATION AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT AGRICOLE ET RURAL : ENTRETIENS AVEC LES SECRÉTAIRES NATIONAUX
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Dans quelle mesure les grandes cultures participent-elles au changement d’échelle de la bio ?Le changement d’échelle qu’a connu l’agriculture biologique en 2015 et 2016 est particulièrement marqué en grandes cultures.
En 24 mois, les surfaces engagées en bio ont progressé de 60 %, passant de 230 000 ha début 2015 à 360 000 ha environ fin 2016 selon les premières estimations. C’est une dynamique extrêmement positive qui contribue à la transition de notre agriculture et à la reconquête de la qualité de l’eau, les zones de grandes cultures étant souvent des zones à enjeu eau.
La demande est également en forte croissance, tant pour l’alimentation humaine (pain notamment) que pour l’alimentation animale, en particulier volailles et porcs.
Aujourd’hui nous sommes encore loin d’être autosuffisants, la France est un gros importateur de blé tendre bio en particulier. Pas d’inquiétude donc à avoir sur les débouchés, il faut conti-nuer à encourager les conversions et à les accompagner.
Quelles sont selon vous les priorités pour la FNAB ?Le changement d’échelle en grandes cultures bio doit nous amener à travailler sur plusieurs fronts en parallèle :
> Construire avec Coop de France une filière durable et cohérente avec nos valeurs, en veillant à se prémunir des risques de conventionnalisation et en renforçant notre présence à l’inter-profession céréalière ;
> Développer les partenariats avec les organisations économiques de producteurs bio (OEPB), notamment Union Fermes Bio, union de coopéra-tives céréalières bio ;
> Créer de nouvelles filières territo-rialisées là où elles font défaut et faire émerger des entreprises pour répondre à la demande.
Pourquoi ces trois chantiers prioritaires ? > Parce que pour nous paysans bio, la recherche d’autonomie est inscrite dans nos gênes ;
> Parce qu’une dérive peut s’opérer, avec le risque de réplication du sys-tème conventionnel dans les filières bio ;
> Parce qu’au-delà de l’innovation technique et agronomique, toujours nécessaire, nous devons aussi cher-cher du côté de l’innovation écono-mique, sociale et organisationnelle.
GUILLAUME RIOUProducteur
Polyculteur-éleveur bio dans les Deux-Sèvres, membre du bureau et secrétaire national grandes cultures
de la FNAB
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / 2 . UNE FÉDÉRATION AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT AGRICOLE ET RURAL : ENTRETIENS AVEC LES SECRÉTAIRES NATIONAUX
.55.
Vous êtes secrétaire national arboriculture depuis quelques mois. Racontez-nous votre parcours.Mes grands-parents, originaires de Yougoslavie, sont arrivés en France dans l’entre-deux-guerres. Ils étaient pruniculteurs et se sont donc installés fermiers dans le Lot-et-Garonne pour continuer à cultiver des pruniers d’ente. Leur ferme était très diversifiée comme beaucoup à l’époque. Mes parents ont ensuite repris l’exploitation et l’ont spécialisée en pommes et prunes. Je leur ai succédé dans les années 80.
Je suis passé à la bio au milieu des années 2000 car j’avais l’impression d’avoir fait le tour, je ne prenais plus de plaisir dans mon métier, sans compter les problèmes de prix dans la filière conventionnelle. On nous poussait à toujours produire plus pour compenser la baisse des marchés, on en arrivait à viser des rendements de plus de 80 tonnes/ha en pomme, ce n’était plus tenable. Mon objectif à terme était d’arriver à des surfaces 100 % bio, objectif atteint fin 2016 !
Quels sont pour vous les défis à relever pour la filière arboriculture bio ?L’enjeu pour les fruits à pépins est de se préparer à l’arrivée des conversions. Beaucoup de producteurs conventionnels sont en effet au bout de leur système. Nous avons donc besoin de bien anticiper les volumes à venir. Nous devons être capables de répondre à la hausse de la consommation, sans déstabiliser le marché par une pénurie ou un excès de produit. Ceci impose de bien connaître les stocks en début de campagne et la progression du déstockage en cours de campagne. Un défi à relever collectivement par tous les acteurs de notre filière : producteurs, metteurs en marché et distributeurs. Sur le volet technique, j’iden-tifie deux enjeux majeurs : la sélection variétale et le développement de tech-niques adaptées à la bio comme pour l’éclaircissage.
Sur les fruits à noyau, la situation est plus délicate car nous avons globalement un déficit de production, des produits délicats et de véritables impasses tech-niques (monilioses notamment). En prune par exemple, le principal défi est d’ordre technique : les rendements en prune d’ente bio sont très faibles à l’hec-tare, d’où certaines déconversions. Nous sommes à la recherche de solutions : densité des arbres, renouvellement des vergers, etc.
Les chantiers sont donc nombreux, d’où l’importance d’avoir une commission nationale arboriculture dynamique et de peser pour que la recherche avance.
PHILIPPE SFILIGOÏProducteur
Arboriculteur bio dans le Lot-et-Garonne, secrétaire national
arboriculture de la FNAB
3.
UNE FÉDÉRATION AU SERVICE DE L’INTÉRÊT GÉNÉRAL
Accompagner la transition agricole et alimentaire des territoiresDéployer et analyser le réseau des sites pilotes Eau & Bio
Explorer de nouveaux leviers d’action
Mettre en mouvement les acteurs
Promouvoir une agriculture biologique territorialisée
page 60
page 66
Colloque « L’AB, levier d’action pour l’eau et le développement territorial » (Montpellier)
Rencontre des sites pilotes Eau & Bio (Paris)
Séminaire national « Les sites pilotes Eau & Bio, territoires d’innovations - retour sur 5 années d’expérimentations locales » (Paris)
Participation au comité d’organisation du séminaire PollDiff’Eau (Nancy)
Lancement de l’analyse comparative des sites pilotes Eau & Bio
Rencontre avec le Syndicat Mixte de l’Angoumois - site pilote Eau & Bio (Angoulême)
Formation « Pratiquer le dialogue territorial pour éviter les tensions suscitées par les projets liés à l’eau et l’agriculture » (Paris)
Journée « Eau, bio et territoires » spéciale Parcs Naturels Régionaux (Montreuil)
Intervention sur les projets de territoire lors de l’AG de la CAB Pays de la Loire (Angers)
Lancement du compte Twitter Eau, bio et territoires
Séminaire « L’AB au service de la protection de l’eau : un enjeu de politiques agri-environnementales et territoriales » (Paris)
Lancement du chantier de mise à jour de la grille d’analyse des territoires (Paris)
Participation à la journée nationale des DREAL organisée par le MEEM (Nanterre)
Participation au groupe de travail territoires-Bretagne (Saint-Brieuc)
Rencontre avec le Parc National des Cévennes - site pilote Eau & Bio pressenti (Montpellier)
Voyage d’étude « Transition agricole des territoires - Place et rôle des collectivités dans le développement économique agricole » (Drôme)
Formation « Accompagner les projets de territoires» (Bordeaux)
Signature d’une convention de partenariat avec la Caisse des Dépôts
Fête du lait bio
Formation « Postures, méthodes et outils pour accompagner la transition agricole des territoires » (Angers)
Réunion nationale « La bio pour tous » (Paris)
Participation à la conférence « Eau, bio et territoires » dans le cadre de Planète en Fête (Mayenne)
Campagne nationale « Manger bio et local, c’est l’idéal »
Formation « Postures, méthodes et outils pour accompagner la transition agricole des territoires » (Lyon)
Journée « Eau, bio et territoires» spéciale ONEMA (Vincennes)
Réunion nationale « Eau, bio et territoires » (Paris)
Rencontre nationale des sites pilotes Eau & Bio (Paris)
Rencontre du groupe territoires FNAB et auditions (Paris)
Janvier
Février
Mars
Avril
Mai
Juin
Juillet
Septembre
Octobre
Dans le rétro
2016
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / 3 . UNE FÉDÉRATION AU SERVICE DE L’INTÉRÊT GÉNÉRAL
.58.
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / 3 . UNE FÉDÉRATION AU SERVICE DE L’INTÉRÊT GÉNÉRAL
.59.
Journée exploratoire sur la pratique du dialogue territorial pour éviter les blocages dans les projets liant eau et agriculture (Montreuil)
Parution de la lettre agro-écologie n°3 de la Fédération des Parcs Naturels Régionaux de France consacrée à l'agriculture biologique et aux sites pilotes Eau & Bio
Rencontre avec le SDEA Alsace-Moselle – site pilote Eau & Bio pressenti (Strasbourg)
Participation à la journée d’échanges « Valoriser les ressources alimentaires de son territoire » organisée par Mairie-Conseils (Paris)
Participation au séminaire de la Fédération des Parcs Naturels Régionaux de France « Créer et développer des systèmes alimentaires territorialisés dans les Parcs Naturels Régionaux » (Lubéron)
Journée exploratoire « Postures, méthodes et outils pour accompagner la transition agricole dans les territoires » (Metz)
Journée exploratoire « Pratiquer le dialogue territorial pour éviter les tensions suscitées par les projets liés à l’eau et l’agriculture » (Paris)
Signature de la charte d’engagement des sites pilotes Eau & Bio avec le Syndicat Mixte du Bassin Versant de la Nive
Animation de l’atelier « Mobilisation des acteurs » dans le cadre du séminaire PollDiff’Eau (Nancy)
Comité de pilotage national Eau & Bio (Paris)
Rencontre du groupe territoires FNAB et auditions (Paris)
Participation à la commission communication de l’Agence BIO
Novembre
Décembre
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / 3 . UNE FÉDÉRATION AU SERVICE DE L’INTÉRÊT GÉNÉRAL : ACCOMPAGNER LA TRANSITION AGRICOLE ET ALIMENTAIRE DES TERRITOIRES
.60.
ACCOMPAGNER LA TRANSITION AGRICOLE ET ALIMENTAIRE DES TERRITOIRES
3 500ABONNÉS À LA NEWSLETTER EAU, BIO ET TERRITOIRES
11NUMÉROS DE LA NEWSLETTER EAU, BIO ET TERRITOIRES
25SITES PILOTES EAU & BIO INTÉGRÉS AU DISPOSITIF
10NOUVEAUX SITES PRESSENTIS FIN 2016
ChiffresDéployer et analyser le réseau des sites pilotes Eau & Bio
• Un réseau en pleine croissance •
Le réseau des sites pilotes Eau & Bio est un réseau de co-production, de mutualisation et d’expérimentation. Il réunit les territoires les plus inno-vants engagés dans la problématique agricole - plus particulièrement l’agri-culture biologique - dans un contexte de protection ou de reconquête de la qualité de l’eau. Composé d’une tren-taine de territoires, il est représentatif de la diversité des systèmes agri-coles, des contextes pédoclimatiques, des échelles géographiques et des structures politiques et administra-tives.
10 nouveaux territoires issus majori-tairement de régions jusqu’alors non représentées et testant des leviers et outils innovants (foncier-installation, plans alimentaires territoriaux, concer-tation locale sur l’AB, mobilisation des parties prenantes agricoles, dialogue économique territorial, maîtrise d’ou-vrage des sols, etc.) ont intégré le ré-seau en 2016 (Eaux de Vienne, Syn-dicat Mixte du Bassin Versant de la Nive, etc.) ou sont en passe de le faire (Parc National des Cévennes, Syndicat Mixte des Vallées de l’Orb et du Libron, Parcs Naturels Régionaux - Brenne, Pilat, Luberon -, Syndicat des Eaux du Sud de la Manche…).
Cartographie des sites pilotes (dont les nouveaux sites pressentis)
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / 3 . UNE FÉDÉRATION AU SERVICE DE L’INTÉRÊT GÉNÉRAL : ACCOMPAGNER LA TRANSITION AGRICOLE ET ALIMENTAIRE DES TERRITOIRES
.61.
• Une analyse comparative riche d’enseignements •
En 2016, la FNAB, avec l’appui du cabinet EPICES, a dressé un bilan des démarches territoriales conduites dans le cadre du réseau des sites pilotes Eau & Bio et ana-lysé les facteurs de réussite et les difficultés rencontrées.
Parmi les principaux enseignements :
> A la différence des autres démarches sur les captages prioritaires, les sites pilotes Eau & Bio réservent une place importante à l’agriculture biologique qui n’est pas abordée comme un volet technique parmi d’autres, mais bien comme un projet central ou exclusif du territoire. Le développement de l’agriculture biologique fait l’objet d’une stratégie explicite et d’une ambition annoncée, qui prend souvent forme à l’occasion d’un évènement fondateur (étude stratégique, démarche de concertation, contrat territorial…) ;
> Les stratégies locales au service de l’agriculture biologique mobilisent une diversité de leviers et d’outils qui dépassent le champ du conseil technique : des leviers structurels (maîtrise foncière, structuration de filière, installation), des approches de R&D au sens large (conseil/diagnostic, optimisation des MAET, actions collectives via des groupes d’agriculteurs, expérimentation), des actions de communication et de marketing territorial ;
> Les actions autour de la restauration collective et des circuits courts sont présentes mais sont moins prioritaires au fil du temps, les collectivités se tournant de plus en plus vers des démarches globales autour des filières (appui à l’organisation collective, structuration aval, planification des flux, investissements structurants…) ;
> Les Parcs Naturels Régionaux et les communautés de communes font par-tie des territoires qui mobilisent le plus les outils du développement écono-mique en lien avec les compétences des maîtres d’ouvrage.
On observe sur les sites pilotes :
> Un processus de construction de projet (place centrale de l’agriculture biolo-gique, diversité de leviers mobilisés, ambition claire…) et d’image territoriale qui fonde la légitimité de l'agriculture biologique et favorise son acceptation ;
> Un fort développement de l’agriculture biologique, bien supérieur à celui en-registré dans les départements. La moyenne de la SAU bio sur les 2/3 des sites pilotes est de 10 %.
Développement de l'AB sur les sites pilotes Eau & Bio
(% SAU locale)
Développement de l'AB nettement supérieur à la moyenne du département
Développement de l'AB supérieur à la moyenne du département
Développement de l'AB comparable ou inférieur à la moyenne du département
23 %
8 %69 %
250PARTICIPANTS AU SÉMINAIRE NATIONAL « ACCOMPAGNER LA TRANSITION AGRICOLE DES TERRITOIRES » LES 19 ET 20 JANVIER 2017 (PARIS)
5JOURNÉES DE TRAVAIL DU GROUPE TERRITOIRES DE LA FNAB
Chiffres
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / 3 . UNE FÉDÉRATION AU SERVICE DE L’INTÉRÊT GÉNÉRAL : ACCOMPAGNER LA TRANSITION AGRICOLE ET ALIMENTAIRE DES TERRITOIRES
.62.
Pourquoi avoir créé ce groupe ?
En matière de développement économique, les collectivités territoriales parlent quasiment exclusivement des circuits courts et peu de liens existent entre évolution des pratiques alimentaires et évolution des pratiques agricoles. L’entrée circuits courts est intéressante, mais le risque est de passer à côté de 95 % des volumes agricoles et de ne pas enclencher de changements significatifs des pratiques agricoles. D’où le lancement de ce groupe de travail afin de connaître les marges de manœuvre des collectivités et donner une nouvelle dimension à l’accompagnement des projets de territoire par le réseau FNAB.
Comment une communauté de communes peut-elle agir sur les filières agricoles ?
Deux axes distincts se dégagent après 18 mois de travail. Premier axe : la collectivité peut favoriser une économie territoriale durable grâce à différents leviers, à travers par exemple du marketing territorial, des collaborations avec le service développement économique, une majoration des dispositifs d’aides pour l’AB, une mise en réseau des acteurs économiques, une conditionnalité des aides, etc. Deuxième axe : elle peut influencer les entreprises agroalimentaires, en créant ou en optimisant les espaces de dialogue réunissant élus-entreprises-citoyens, en nouant des alliances, en utilisant les leviers de la RSE, en s’appuyant sur le référentiel de l’Economie de la Fonctionnalité et de la Coopération, etc. Les exemples sur ces deux axes, dont certains ont été mis en lumière lors du séminaire organisé les 19 et 20 janvier, se développent à travers la France.
Entretien
SIMON HALLEZSalarié
Chargé de mission filières et territoires au Gabnor,
co-animateur du groupe de travail
Explorer de nouveaux leviers d’action
La FNAB a lancé fin 2015 un groupe de travail dédié pour explorer le rôle des collectivités en matière de développement économique agricole et construire de nouvelles formes de soutien au développement territorial de l’agriculture biolo-gique.
Ce groupe, composé de groupements du réseau FNAB, du réseau des sites pi-lotes Eau & Bio et de partenaires publics et privés, a avancé en 2016 à travers de nombreux temps forts :
> voyage d’étude dans la Drôme (découverte et analyse des initiatives mises en place dans la Biovallée et des outils mobilisés) ;
> audition d’une vingtaine d’acteurs (élus et agents de collectivités, entre-prises agroalimentaires, chercheurs, etc.) ;
> test d’hypothèses sur les sites pilotes ; > construction d’un parcours thématique dédié (« Agriculteurs, entreprises
agroalimentaires et territoires : quelles nouvelles coopérations inventer pour protéger les ressources locales ? ») dans le cadre du séminaire sur la transi-tion agricole des territoires le 19 janvier 2017.
LA FNAB RENFORCE SES LIENS AVEC LA FÉDÉRATION DES PARCS NATURELS RÉGIONAUX DE FRANCEDepuis 2010, la Fédération des Parcs Naturels Régionaux de France est un partenaire technique privilégié de la FNAB à travers notamment sa participation au comité de pilotage Eau & Bio. Ce partenariat a pris une nouvelle dimension en 2016 : depuis le mois de mai, la FNAB siège au sein de la commission agricole de la FPNR. L’agriculture dans les PNR, c’est : > 58 000 exploitations (soit 11 % des exploitations françaises) ; > 7 % de la SAU en bio.
250PARTICIPANTS AU SÉMINAIRE NATIONAL « ACCOMPAGNER LA TRANSITION AGRICOLE DES TERRITOIRES » LES 19 ET 20 JANVIER 2017 (PARIS)
5JOURNÉES DE TRAVAIL DU GROUPE TERRITOIRES DE LA FNAB
Chiffres
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / 3 . UNE FÉDÉRATION AU SERVICE DE L’INTÉRÊT GÉNÉRAL : ACCOMPAGNER LA TRANSITION AGRICOLE ET ALIMENTAIRE DES TERRITOIRES
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Mettre en mouvement les acteurs
• Un groupe territoires pour outiller le réseau FNAB •
En pleine recomposition territoriale et mise en œuvre de la loi NOTRe, quelles stratégies mettre en place pour être un acteur clé du développement territorial de l’agriculture biologique à court et moyen terme ? C’est la question sur laquelle a planché le groupe de travail territoires de la FNAB, constitué au printemps 2016, qui compte une quin-zaine de participants (producteurs et salariés du réseau).
Plusieurs actions ont été menées, parmi lesquelles :
> l’identification du positionnement et des actions du réseau FNAB vis-à-vis des collectivités ;
> l’analyse de nouveaux dispositifs (PLUI, SCOT, PAT) ;
> des auditions d’experts (réseaux d’élus, associations de dévelop-pement local, élus locaux, etc.).
Les principaux enseignements de cette année de travail :
> Les enjeux agricoles et alimen-taires de territoire sont au carre-four d’enjeux locaux (urbanisme, emploi, développement écono-mique, santé, attractivité, revitali-sation, etc.) ;
> Il n’y a pas un modèle unique mais une pluralité de stratégies agricoles et alimentaires terri-toriales à créer en s’appuyant notamment sur les ressources disponibles au sein du réseau et en s’inspirant d’initiatives exem-plaires ;
> Des éléments d’objectivation chiffrés émergent et pourraient permettre de sensibiliser les élus locaux : évolution de la démogra-phie agricole (Agreste), scénario AFTERRES 2050 (Solagro), étude sur les aménités de l’agriculture biologique (ITAB-INRA), etc. ;
> De nouvelles postures sont à adopter dans la mobilisation des parties prenantes en s’appuyant sur des démarches éprouvées de dialogue territorial et de démo-cratie participative.
Reconnaissance mutuellePrésentation initiale
(mission, objectifs, méthode, ordre du jour, règles)
Option 1 : diagnostic de spécialiste
Option 2 : identification et
priorisation des points à traiter
Positions BesoinsRecherche ouverte de solutions
Choix des solutions les plus
adaptées
Rédaction de l’accord
Plan d’actions, charte...
Espace de réunionDiagnostic initial et
conception du dispositif
DIAGNOSTICSOLUTIONS
Les étapes du processus de dialogue territorial
Source : Philippe Barret (Geyser), d'après un schéma de T. Flutak, J. Salzer et J.E. Grézy
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / 3 . UNE FÉDÉRATION AU SERVICE DE L’INTÉRÊT GÉNÉRAL : ACCOMPAGNER LA TRANSITION AGRICOLE ET ALIMENTAIRE DES TERRITOIRES
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• Un séminaire national en point d’orgue •
La FNAB a organisé les 19 et 20 janvier 2017 un séminaire national « Accom-pagner la transition agricole des territoires » à Paris. Près de 250 personnes ont répondu à son invitation : collectivités locales, syndicats d’eau, opérateurs écono-miques, chercheurs, consultants, citoyens. Les expertises et regards croisés des participants invités à témoigner à travers une dizaine d’ateliers et conférences, la quarantaine d’initiatives publiques et privées présentées démontrent tout l’inté-rêt que suscitent les prérogatives agricoles, alimentaires et rurales dévolues aux collectivités.
Conférence sur la revitalisation des territoires ruraux (de g à d : Jean-Yves Pineau, les LOCALOS ; Pierre Hybre, Agence MYOP ; Philippe Bertrand, France Inter ;
Hugues Vernier, CDC Val de Drôme ; Olivier Leberquier, SCOP TI).
Projets alimentaires territoriaux (PAT) : un outil à mobiliser
En 2016, la FNAB a participé au groupe de concertation national sur les PAT mis en place par le ministère de l’Agriculture. Elle a organisé, dans le cadre du sémi-naire des 19 et 20 janvier 2017, un atelier sur les PAT avec les interventions du ministère de l’Agriculture (DGAL), d’Agrobio Périgord, de Terres en Villes, de l’IUFN (International Urban Food Network) et du CERDD (Centre de Recherche sur le Développement Durable). Un atelier qui a permis de partager bonnes pratiques et éléments de méthodologie de mise en place de PAT. Elle a également réalisé une plaquette de communication à destination des collectivités montrant les impacts transversaux de la bio dans les PAT. Cette plaquette a été diffusée à tous les par-ticipants du séminaire.
Lancement d’un cycle de formations décentralisées
Parallèlement aux travaux du groupe territoires, la FNAB a déployé en 2016 la formation « Postures, méthodes et outils pour accompagner la transition agricole des territoires » conçue en 2015, en organisant deux sessions de formation en Au-vergne-Rhône-Alpes et en Pays de la Loire. Ces sessions ont per-mis aux groupements du réseau FNAB de renforcer leurs compé-tences et de nouer un dialogue fructueux avec les autres parti-cipants, élus et agents de collec-tivités. Une dizaine de sessions sont programmées en 2017.
LA BIO, INGRÉDIENT INDISPENSABLE
• Emplois non délocalisables• Autonomie • Santé des agriculteurs• Maintien du foncier agricole• Cadre de vie & Tourisme• Amélioration de la qualité de l’eau• Respect de l’environnement• Bien-être animal
PRODUCTION BIO LOCALE
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tion
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CONSOMMATION LOCALE• Goût & Saisons• Identité & Terroir• Santé des consommateurs• Accessibilité sociale• Participation citoyenne• Education & Sensibilisation• Lien social & Convivialité
• Développement économique• Coopération• Emplois
• Emplois non délocalisables• Développement économique• Autonomie• Innovation & Valeur ajoutée• Coopération • Transports limités
OUTILS DE TRANSFORMATION & DE DISTRIBUTION
Pourquoi ? Des impacts positifs pour votre territoire
Comment ? Quelques clés de réussite- Mobiliser l’ensemble des parties prenantes de la filière, en particulier la société civile, les opérateurs économiques et le monde agricole - Prendre en compte et utiliser les outils de planification existants : Agenda 21, SCOT-PLUi, Aires d’Alimentation de Captage, etc.- Développer la transversalité et décloisonner les approches : Economie, Agriculture, Développement Durable, Environnement, etc.
Des ressources pour aller plus loinLe réseau FNAB accompagne les projets de territoire depuis les années 2000. Rapprochez-vous de votre groupement local (rubrique contacts sur www.fnab.org).
Des ressources et outils sont disponibles gratuitement en ligne :www.eauetbio.org www.repasbio.org
76 % de français favorables à l’introduction d’aliments bio
en restauration collective
DE VOTRE PROJET ALIMENTAIRE TERRITORIAL (PAT)
9 Français sur 10 (89 %) consomment bio
Sondage IFOP /Agir Pour l’Environnement 2016
Baromètre Agence bio 2016
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / 3 . UNE FÉDÉRATION AU SERVICE DE L’INTÉRÊT GÉNÉRAL : ACCOMPAGNER LA TRANSITION AGRICOLE ET ALIMENTAIRE DES TERRITOIRES
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PAROLES D'ACTEURS
« La transition agricole permet de refonder le pacte entre agricul-teurs, citoyens et territoires »
Olivier DULUCQ • UNADEL •
« Les externalités positives de la bio représentent entre un et
trois milliards d’euros par an »
Laurent TAPADINHAS • Ministère de l’Environnement, de
l’Energie et de la Mer •
« Ce qui nous réunit ici, ce sont aussi les biens immatériels,
le Bien Commun »
Guillaume RIOU • Membre du bureau de la FNAB •
« 50 % des agriculteurs actuels seront à la retraite dans 10 ans »
• Représentant du Ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire
et de la Forêt (MAAF) •
« Tout ne se décide pas à Bruxelles, les collectivités ont des outils pour favoriser localement
la transition »
Lilian VARGAS • Grenoble Alpes Métropole •
« Dans notre charte, l’objectif de 30 % de la SAU en bio nous a
offert une vraie légitimité d’action »
Philippe LESAGE • Parc Naturel Régional de
l’Avesnois •
« Aucune solution crédible de diminution de nos émissions de GES n’est possible sans modifier
notre régime alimentaire »
Philippe POINTEREAU • SOLAGRO •
« La caractérisation sociologique des agriculteurs d’un territoire permet d’agir efficacement »
Marie BUARD• FRAB Nouvelle-Aquitaine •
« Agriculture et territoire, c’est presque un oxymore, cela devrait
être un pléonasme »
Jean-Yves PINEAU • Les LOCALOS •
« L’eau fait partie des circuits courts de proximité »Marie-Dominique MONBRUN • Agence de l’Eau Seine-Normandie •
« Les terres agricoles sont un bien commun, la gouvernance
doit s’ouvrir aux citoyens et aux décideurs publics »
Damien ROUMET • Terre de liens •
« L’équivalent de la surface agri-cole d’un département est perdue
tous les 6 ans »
Robert LEVESQUE • Terres d’Europe-Scafr •
« Dès le départ, nous avons lié les enjeux agricoles et
alimentaires »
Isabelle TOUZARD • Montpellier Métropole •
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / 3 . UNE FÉDÉRATION AU SERVICE DE L’INTÉRÊT GÉNÉRAL : PROMOUVOIR UNE AGRICULTURE BIOLOGIQUE TERRITORIALISÉE
.66.
L’ancrage territorial de l’agriculture biologique constitue une condition sine qua non de la réussite du changement d’échelle. C’est ce que la FNAB et son réseau ont porté tout au long de l’année 2016 dans l’espace public (communiqués de presse, interventions radio, etc.). Plus spécifiquement, l’année 2016 a été mar-quée par : la mobilisation auprès des parlementaires dans le cadre de l’examen du projet de loi Egalité et Citoyenneté, finalement amputé de l’amendement déposé par Brigitte ALLAIN relatif à la restauration collective publique bio ; l’organisation de la campagne nationale "Manger bio et local, c’est l’idéal" qui a pris une nouvelle ampleur cette année grâce au soutien renouvelé de Biocoop notamment.
Menée du 17 au 25 septembre, la campagne « Manger bio et local, c’est l’idéal » visait, avec le slogan « Du local oui, mais en bio ! », à promouvoir les atouts de la bio locale face au seul « manger local ». Elle a été coordonnée en interrégional par le binôme Corabio – Bio de Provence-Alpes-Côte d’Azur et a mobilisé les groupe-ments de 16 régions (anciennes frontières administratives) contre 10 régions en 2015. Une véritable montée en puissance, avec plus de 500 événements (fermes ouvertes, marchés, salons, foires, débats, rencontres festives, etc.) recensés sur le site dédié et valorisés sur les réseaux sociaux.
Grâce au travail de relations presse et aux partenariats noués avec 10 autres or-ganisations agissant dans les domaines de l’environnement, de la consommation et de l’économie sociale et solidaire, la campagne a bénéficié d’une forte expo-sition médiatique (cf. p.75) qui a permis d’accroître de manière conséquente sa visibilité auprès des citoyens mais aussi des décideurs politiques.
PROMOUVOIR UNE AGRICULTURE BIOLOGIQUE TERRITORIALISÉE
16« RÉGIONS » MOBILISÉES LORS DE LA CAMPAGNE « MANGER BIO ET LOCAL, C’EST L’IDÉAL »
500ÉVÉNEMENTS ORGANISÉS PAR LE RÉSEAU FNAB DANS LE CADRE DE LA CAMPAGNE
9NUMÉROS DE LA NEWSLETTER REPASBIO
Chiffres
Claire : La coordination en binôme de cette campagne a favorisé un bon an-crage territorial de la campagne. Le travail concerté avec des professionnels de la communication a donné une visibilité forte aux messages et valeurs portés par notre réseau.
Kristell : De la définition du message de campagne à la recherche de partena-riats, la campagne a nécessité un important travail de préparation au sein de la commission communication du réseau. Son élaboration partagée entre les GAB, les GRAB et la FNAB est un moteur essentiel pour garantir son succès, du local au national, mais aussi pour apprendre à mieux travailler ensemble et partager nos expériences.
KRISTELL GOUILLOU & CLAIRE LECOUTEUX
SalariéesChargées de communication à Bio
de Provence-Alpes-Côte d'Azur et Corabio, coordinatrices de la
campagne "Manger Bio et Local, c'est l'idéal" pour le réseau
Témoignage
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / 3 . UNE FÉDÉRATION AU SERVICE DE L’INTÉRÊT GÉNÉRAL : PROMOUVOIR UNE AGRICULTURE BIOLOGIQUE TERRITORIALISÉE
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Une tribune en pleine page de la présidente de la FNAB, Stéphanie PAGEOT, dans la Gazette
des Communes (tirage à 48 000 exemplaires), le 19 septembre. Tribune également en ligne sur le
site Internet du magazine (700 000 visites par mois).
Bio et local : une étude pour mieux comprendre les perceptions des acteurs de la restauration collective
Dans le contexte actuel d’engouement pour le local, la FNAB a mené en 2016 une étude sociologique, basée sur des entretiens avec des élus, des cuisiniers et des responsables qualité d’établissements de restauration, pour mieux comprendre les perceptions des acteurs de la restauration col-lective et analyser comment cet engouement pouvait être un levier pour le développement de l’approvisionnement bio local. Suite à cette étude, elle a organisé une formation à destination des conseillers du réseau sur les dynamiques humaines du changement.
« Manger bio et local c’est l’idéal. » La Fé-dération nationale d’agriculture biologique (Fnab) lance sa 6e campagne nationale alors que tous les voyants sont au vert. Le marché des produits bios connaît de-puis plusieurs années une croissance à deux chiffres, atteignant 14,7 % en 2015, avec des pics à + 20 % en vente directe (1) et - selon leurs propres confidences - chez certaines grandes enseignes !
Cette dynamique est portée par une forte demande : neuf Français sur dix ont consommé bio en 2015, dont 65 % régu-lièrement (2). L’an passé, les surfaces culti-vées en bio ont augmenté de 23 %.
La bio change d’échelle ! C’est une chance pour les territoires ruraux car ce mode d’agriculture est non seulement en forte croissance, mais génère davantage d’em-plois. Ainsi, avec seulement 5 % des terres cultivées, il représente déjà 10 % de l’em-ploi agricole (3).
Et il s’agit d’un développement durable. Il préserve les paysages et la biodiversité qui font la spécificité de nos régions. Il per-met aussi de réaliser d’importantes éco-nomies. Savez-vous que le traitement des eaux induit par l’utilisation de pesticides et engrais chimiques engendre un surcoût de 7 à 12 % sur les factures des usagers (4) ? Les agences de l’eau ne s’y trompent pas et nombreuses sont celles qui aident pour ces raisons au développement de l’agricul-ture biologique.
Pourtant, la dynamique de la bio française pourrait connaître un coup d’arrêt. L’État et les régions ont, en effet, sous-estimé le mouvement de conversion à l’agriculture biologique. Résultat : les aides program-mées pour 2015-2020 sont déjà épuisées dans de nombreuses régions et plafonnées presque partout. Certains agriculteurs, qui
ont investi pour passer ou se maintenir en bio, se retrouvent en difficulté car les aides escomptées ne sont pas au rendez-vous. D’autres remettent à plus tard leur conver-sion.
Le 23 août, le ministre de l’Agriculture s’est engagé à consolider l’accompagne-ment de l’essor de l’agriculture biologique dans les années à venir. Nous le prenons au mot ! La Fnab demande ainsi à l’Etat et aux régions de garantir les paiements des aides 2016 et 2017, et de réviser les budgets pour la programmation restante jusqu’à 2020. Elle appelle, par ailleurs, les collectivités locales à soutenir le dévelop-pement de l’agriculture biologique dans le cadre de véritables projets de territoire (5).
Le marché des produits bios va continuer de croître. Si l’agriculture française ne peut le satisfaire, il se tournera vers des pro-duits étrangers. Ne pas accompagner le développement de la bio serait une grave erreur stratégique !
Du 17 au 25 septembre, les agriculteurs du bio du réseau Fnab participeront aux 500 événements prévus dans le cadre de la campagne nationale « Manger bio et local c’est l’idéal » (6).
01 Chiffres : Agence BIO02 Baromètre Agence BIO/CSA, 201503 Chiffres : Agence BIO04 « Études et documents », Commissa-riat général au développement durable, septembre 2011 05 Exemples, méthodes et outils sur www.devlocalbio.org 06 Informations sur http://bioetlocal.org
L'agriculture biologique, une chance historique pour les territoires
4.
LA VOIX DE LA FNAB
Communiqués de presse
Newsletters
Revue de presse
page 70
page 72
page 73
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / 4 . LA VOIX DE LA FNAB : COMMUNIQUÉS DE PRESSE
.70.
COMMUNIQUÉS DE PRESSEDE LA FNAB
3 février | Scandale des pesticides : les agriculteurs qui veulent renoncer à leur usage doivent être soutenus @
1er septembre | Réunion des ministres de l’Agriculture de l’Union européenne : l’agri-culture biologique doit être au cœur de la relance d’une politique agricole commune
2 mars | Les organisations françaises et européennes de producteurs bio réaffir-ment leur position sur la question des seuils de décertification @
5 août | Campagne nationale : manger bio et local, c’est l’idéal !
8 février | Nouvelles techniques de modi-fications génétiques : le Haut Conseil des Biotechnologies passe sous silence les avis divergents @
27 septembre | Le changement d’échelle de la bio : constat, enjeux et revendications partagés par les producteurs bio et leurs organisations économiques @
10 mars | Les sénateurs suppriment l’ob-jectif de 20 % de produits bio en restau-ration collective : un coup dur porté aux collectivités locales et aux citoyens @
10 mars | L’agriculture bio change d’échelle : l’ITAB et la FNAB renforcent leur collaboration @
26 août | Oui, Monsieur le Ministre, le déve-loppement de la bio, c’est maintenant
22 février | 7 organisations paysannes et de la société civile boycotteront le Haut Conseil des Biotechnologies tant que la pluralité des avis sur les OGM ne sera pas respectée @
28 septembre | Protégeons les terres et créons de véritables projets alimentaires territoriaux en stoppant les grands projets inutiles @
25 février | Non à la fin programmée des aides à l’agriculture bio @
28 septembre | Une ambition bio pour Picard : des filières relocalisées co-construites avec les producteurs bio
31 mars | Scandale des abattoirs : les producteurs bio appellent à un débat de fond et souhaitent être entendus par la Commission parlementaire
Janvier
Juillet
Février
Août
Mars
Septembre
23COMMUNIQUÉS DE PRESSE
Ils sont consultables sur :http://www.fnab.org/ espace-presse/ retrouvez-ici-tous-nos-communiques
Chiffres
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / 4 . LA VOIX DE LA FNAB : COMMUNIQUÉS DE PRESSE
.71.
27 octobre | Arrêté 2006 sur l’utilisation des pesticides : pour plus de protection des producteurs, riverains et consom-mateurs, l’agriculture biologique doit être promue comme une solution alternative
24 novembre | A Notre-Dame-des-Landes, c’est votre alimentation de demain que nous soutenons @
7 avril | Dans un contexte sans précédent de conversions, les agriculteurs bio réaf-firment leurs valeurs
12 mai | Nouveaux OGM : sept organi-sations de la société civile et paysanne s’inquiètent du flou gouvernemental @
2 juin | La Caisse des Dépôts s’engage pour aider les acteurs locaux à déve-lopper l’agriculture biologique dans leur territoire, en signant une convention de partenariat avec la Fédération Nationale d’Agriculture Biologique (FNAB) @
13 avril | Nouveaux OGM : 7 associations de la société civile claquent la porte du Haut Conseil des Biotechnologies @
26 avril | Conférence environnementale : François Hollande veut faire de la France la 1ère puissance bio d'Europe
19 mai | Un axe franco-allemand pour une orientation paysanne du développement de la bio en Europe @
16 juin | 669 102 signatures pour dire stop aux pesticides néonicotinoïdes remises à Ségolène Royal @
Avril
Octobre
Mai
Novembre
Juin
Décembre
@ Communiqué de presse cosigné avec d’autres organisations
12 janvier Manger bio et local, c'est l'idéal : la FNAB soutient la proposition de loi de la députée Brigitte Allain et appelle à ne pas confondre proximité et qualité
27 janvier L’agriculture française à l’heure des choix
17 février L’agriculture biologique en France et en Europe, une solution aux crises actuelles ?
8 mars Les filières bio sont-elles capables d'approvisionner la restauration collective ?
21 avril Avec la croissance de la bio, les productrices et producteurs bio réaffirment leurs valeurs
25 mai Un axe franco-allemand pour une orientation paysanne du développement de la bio en Europe
20 juillet Et si vous participiez à un moment historique ?
15 septembre En pleine crise agricole, la dynamique positive de l'agriculture biologique pourra-t-elle tenir ses promesses ?
4 novembre Le moment d'accompagner et conforter une agriculture en plein essor économique : l'agriculture biologique !
29 novembre L’agriculture biologique fait du bien au portefeuille des Français
14 décembre Les agriculteurs bio ne fêteront pas Noël
Janvier
Février
Mars
Avril
Mai
Juillet
Septembre
Novembre
Décembre
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / 4 . LA VOIX DE LA FNAB : NEWSLETTERS
.72.
NEWSLETTERS DE LA FNAB
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / 4 . LA VOIX DE LA FNAB : REVUE DE PRESSE
.73.
REVUE DE PRESSE
Salon de l'Agriculture• Du 27 février au 3 mars, Paris •
25 février Plusieurs régions pourraient ne plus aider
les conversions dès 2016
26 février Face à la crise agricole, le bio tire son
épingle du jeu
27 février Salon de l’Agriculture : en pleine crise, le
bio terre de salut ?
3 mars « Aujourd’hui le bio est ultra-contrôlé »
3 mars Agriculture bio : votre région soutient-elle vraiment les alternatives aux pesticides ?
5 marsQui veut la peau du bio ?
Journal de 22h 27 février. Interview de
Stéphanie PAGEOT
Le téléphone sonne 29 février. Stéphanie PAGEOT invitée du débat « Le bio peut-il sauver l’agriculture
française ? »
Il n’y en a pas deux comme elle - 3 mars. Stéphanie PAGEOT invitée du débat « Pesticides, polluants,
perturbateurs endocriniens : est-il possible de manger vraiment sainement ?
5 mars Le bio, remède contre la crise
PRESSE (PRINT ET WEB)
RADIO
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / 4 . LA VOIX DE LA FNAB : REVUE DE PRESSE
.74.
Assemblée générale de la FNAB • 4 et 5 avril, Paris •
5 avrilPas de bio au rabais
7 avrilCharte de la FNAB : la bio comme une
alternative sociétale
7 avrilVers un plafonnement des aides à la
conversion et au maintien de l’agriculture biologique ?
8 avrilDans un contexte sans précédent, les
agriculteurs bio réaffirment leurs valeurs
8 avrilL’agriculture biologique veut sortir de son
image pour les bobos
PRESSE (PRINT ET WEB)
8 avrilL’agriculture bio, pas que pour les bobos,
mais attention aux dérives
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / 4 . LA VOIX DE LA FNAB : REVUE DE PRESSE
.75.
15 septembreCampagne 2016
« Bio et local, c’est l’idéal »
17 septembreBien manger, ça se fête !
Carnets de campagne 14 septembre
Émission spéciale consacrée à la campagne avec interview de Stéphanie
PAGEOT
19 septembreL’agriculture bio, une chance historique
pour les territoires
Question de choix 18 septembre
Chronique consacrée à la campagne avec interview de Stéphanie PAGEOT
15 septembrePlus de 500 portes ouvertes pour
sensibiliser à la bonne bouffe comme aurait dit Jean-Pierre COFFE
17 septembreCampagne nationale : manger bio et
local, c’est l’idéal !
Carnets de campagne16 septembre
Valorisation des événements organisés en Dordogne sur le maïs paysan dans le
cadre de la campagne
19 septembreManger bio et local, c’est l’idéal : la carte
des initiatives
Carnets de campagne 20 septembre
Rappel de la campagne avec interview de Nicolas ROUX, viticulteur en Gironde,
adhérent du réseau FNAB
15 septembreLes produits bio et locaux à l’honneur en
France du 17 au 25 septembre
17 septembreCampagne nationale : manger bio et
local, c’est l’idéal !
A toutes saveurs 17 septembre
Annonce de la campagne
28 septembreInterview de Stéphanie PAGEOT « Sans s’intéresser aux modes de production,
manger local perd son sens »
Campagne nationale du réseau FNAB « Manger bio et local, c’est l’idéal » • Du 17 au 25 septembre •
PRESSE (PRINT ET WEB)
RADIO
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / MES NOTES
.76..76.
MES NOTES
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / MES NOTES
.77.
FNAB : RAPPORT D’ACTIVITÉ / MES NOTES
.78.
Ils nous ont apporté leur soutien en 2016
• FNAB •Fédération Nationale
d'Agriculture BIOLOGIQUE
FNAB40, rue de Malte75011 ParisTél. : 01 43 38 38 69
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