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TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION .................................................................................................................................................. 2
Qu’est-ce que la mort? Questions d’enfants réponses d’adultes ........................................................................ 3
1. IDÉES D’ANIMATION DE GROUPES ..................................................................................................... 4
Deuil et passages dans la vie .................................................................................................................................. 5
Bricolage réflexif pour animer un groupe en deuil ................................................................................................. 7
Bricolage de la fleur (adaptation) ............................................................................................................................ 8
Le coffre aux souvenirs .......................................................................................................................................... 10
Groupe d’entraide pour adolescents en deuil ...................................................................................................... 11
2. OUTILS POUR LA RELATION D’AIDE .................................................................................................. 12
Attitudes aidantes pour accompagner .................................................................................................................. 13
Pistes de communication ...................................................................................................................................... 14
Émotions rencontrées par l'enfant en deuil ......................................................................................................... 15
Les étapes du deuil ................................................................................................................................................ 16
Des mots pour le dire............................................................................................................................................. 17
Rencontre individuelle lors d’un deuil .................................................................................................................. 18
3. ALLÉGORIES, CHANSONS ET AUTRES TEXTES ........................................................................... 19
Allégorie : Le voyage de Goutte-Bleue................................................................................................................... 20
Chanson : La vie est si fragile ................................................................................................................................ 21
Conte : Histoire d’une libellule .............................................................................................................................. 22
4. AUTRES OUTILS POUR AIDER LES INTERVENANTS ET LES PARENTS .......................... 23
Modèle de lettre : Apprivoiser la perte d’un parent ............................................................................................. 24
Modèle de lettre : Décès d’un membre du personnel ......................................................................................... 25
Modèle de lettre : Décès d’un élève ..................................................................................................................... 26
Suggestions pratiques pour aider les enfants endeuillés.................................................................................... 27
Conseils afin d’aider les enfants à composer avec le deuil................................................................................. 28
5. COMPLÉMENT D’INFORMATIONS ...................................................................................................... 29
Le rôle des rituels dans le processus du deuil et la structure des rituels .......................................................... 30
La conseption de la mort et les différents rites associés selon les
traditions religieuses ou spirituelles ..................................................................................................................... 32
Bibliographie .......................................................................................................................................................... 35
Livres pour les enfants .......................................................................................................................................... 35
Livres pour les adultes ........................................................................................................................................... 36
Sites internet .......................................................................................................................................................... 37
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INTRODUCTION
Ce document constitue une base d’outils complétant le Guide d’accompagnement spirituel lors d’un deuil :
pour l’accompagnement en milieu scolaire. Chaque section pourra donc être bonifiée d’outils déjà
existants dans le milieu ou développés par l’intervenant. La version électronique permettra à l’utilisateur
d’adapter l’outil à la réalité vécue.
Certaines études ont démontré que les élèves se livraient volontiers à un adulte signifiant de leur entourage
ainsi qu’à leurs amis. Malgré une résistance initiale chez plusieurs personnes, toutes les interventions
semblent apporter un soulagement personnel. Les personnes susceptibles d’accompagner les élèves et le
personnel endeuillés sont les animateurs de vie spirituelle et d’engagement communautaire qui sont
présents dans les écoles primaires et secondaires du Québec.
Avoir fait soi-même l’expérience de traverser un deuil et être relativement à l’aise avec la mort sont des
conditions pouvant aider l’intervenant. L’empathie et une écoute active demeurent les compétences à
développer pour une intervention adéquate.
Le document d’annexes se divise selon les 5 sections suivantes :
1. Idées d’animation de groupes
2. Outils pour la relation d’aide
3. Allégories, chansons et autres textes
4. Autres outils pour aider les intervenants et les parents
5. Compléments d’information
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QU’EST-CE QUE LA MORT?
QUESTIONS D’ENFANTS RÉPONSES D’ADULTES
On dirait qu’aujourd’hui ce n’est pas une journée comme les autres. Ma mère pleure, mon père n’est pas
parti au travail, ma grand-mère et ma tante en pleurant arrivent aussi à la maison. Elles ont dit grand-papa
est mort. Mais c’est quoi la mort?
J’ai posé la question et tout d’un coup tout le monde s’est remis à pleurer. Est-ce que quelqu’un va me dire
ce qui se passe? Je suis peut-être un enfant, mais je ne suis pas fou! Il se passe quelque chose!
La mort semble quelque chose de compliqué à expliquer. Quand on est mort, on n’est plus sur la terre, on
est ailleurs! Tantôt, on me dit que grand-papa est au ciel! Tantôt, qu’il est parti en voyage! J’espère
seulement qu’il n’a pas oublié d’amener son manteau dans ses bagages, sinon il pourrait attraper la grippe.
Il va peut-être me ramener une surprise de son voyage… comme l’autre jour!
Je ne comprends vraiment pas pourquoi grand-papa est couché dans ce drôle de lit? Il est déjà revenu de
son voyage? Tout le monde pleure, pourquoi? Ils ne sont pas contents de son retour!
Finalement, on finit par me dire que le cœur de grand-papa était malade et qu’il a arrêté de fonctionner. Il
ne se réveillera plus jamais. L’autre jour, grand-papa et moi avons joué au ballon, et il m’a dit qu’il devait
reposer son cœur… Peut-être que si on n’avait pas joué au ballon, son cœur marcherait encore. C’est de
ma faute s’il est mort!
J’allais souvent à la pêche avec grand-papa, est-ce que ça veut dire que je n’irai plus jamais? Qui va
s’occuper de grand-maman?
Pourquoi personne ne me dit ce qui se passe vraiment? Pourquoi on ne répond pas tout simplement à mes
questions? On dirait que tout le monde essaie de me protéger et qu’ils ne veulent pas me faire de la peine,
mais ils ne me font pas plus de peine, ils me font peur, car je ne sais pas trop ce qui se passe ni même ce
qui va se passer maintenant. Est-ce que mon cœur peut arrêter de battre à moi aussi, et celui de grand-
maman, de maman, de papa?
Aidez-moi à comprendre s’il vous plaît!
Référence :
Tiré d’une formation offerte par Lucie Vézina, psychologue
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1. IDÉES D’ANIMATION DE GROUPES
Une première sélection d’animations a été choisie selon les différents groupes d’âge pour les élèves du
primaire et du secondaire. Elles sont regroupées en 3 catégories : prévention, intervention et postvention.
Vous retrouverez aussi dans la bibliographie d’autres références d’animations.
Par exemple
» La brochure «Un baume pour le cœur» de la Corporation des thanatologues du Québec.
» Groupe d’entraide pour personnes en deuil : Comment l’organiser et le diriger? de Jean Monbourquette
» Dans l’épreuve …Grandir ensemble /Sessions pour jeunes : séparation, divorce et décès de Jean
Monbourquette, Myrna Ladouceur et Monique Viau.
» Le document «Les deuils et le jeune à l’école» sur le site de l’APAVECQ.
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ANIMATION DE PRÉVENTION UNIVERSELLE
DEUIL ET PASSAGES DANS LA VIE
CLIENTÈLE CIBLE : POUR TOUS LES ÉLÈVES DU PRÉSCOLAIRE ET LE 1ER CYCLE PRIMAIRE
Objectifs visés :
» En prévention, aborder le deuil et les différents passages dans la vie.
» Faire la distinction entre les différents passages et les deuils.
Axes d’intervention liés à la vie spirituelle et à l’engagement communautaire :
» Faire face aux questions fondamentales de la vie.
» Réfléchir au sens et à l’importance de l’existence.
» Regarder la réalité à partir d’autres points de vue, apprécier la différence.
Valeurs et chemin de croissance :
» Confiance et respect
» Ouverture à la vie, créativité, intériorité et empathie.
Matériel nécessaire :
» Livre : Émilie a perdu sa mamie. 1
» Cartons représentants différents passages dans la vie, des pertes et des décès.
» Lecteur CD et le CD d’une chanson adaptée au groupe d’âge peut être intéressante.
» Roche lourde
» ¼ d’une feuille blanche par élève
Description :
IMPORTANT : AVERTIR LES INTERVENANTS QU’UNE ANIMATION SUR LE DEUIL SERA FAITE DANS
L’ÉCOLE. IL EST POSSIBLE QU’ILS AIENT DES CONSULTATIONS SUITE À CETTE ANIMATION. DE PLUS,
AVERTIR L’ENSEIGNANT D’ÊTRE PRÊT À SORTIR DURANT L’ANIMATION AVEC UN ÉLÈVE QUI POURRAIT
VIVRE TROP D’ÉMOTIONS.
Aujourd’hui, nous n’allons pas aborder un sujet facile : le sujet du deuil ou des pertes dans notre vie. Nous
allons voir qu’il y a différents types de deuil. Nous allons expliquer ce que nous croyons face à cette réalité.
Il se peut que cela rappelle des événements tristes à certaines personnes. Si tu pleures, ce n’est pas grave.
Ton enseignant pourra s’occuper de toi.
Dans la vie, il y a différents types de passages et de deuil. Il y en a des plus petits et des plus gros. Perdre
une personne qu’on aime, c’est pire que quitter la garderie. Quitter la garderie pour rentrer à l’école
primaire, c’est un passage nécessaire dans la vie. As-tu perdu quelques amis? C’est un passage nécessaire
parce que tu grandis.
1 FOCH, Claire (2008). Émilie a perdu sa mamie. St-Lambert : Éditions Enfants Québec.
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Allons dans le corridor, tu vas voir qu’il y a différents passages, pertes ou deuils qui sont représentés sur
des cartons. Cela commence par des passages, ensuite des pertes et des deuils.
Amener les élèves dans le corridor. Au retour dans la classe, les faire parler :
» Avez-vous vu qu’il y avait une différence?
» Quels sont les passages? Quels sont les deuils? Etc.
Ce qui est important de retenir de tout cela c’est que tu vas vivre des passages, des pertes et des deuils
tout au long de ta vie. Elles font partie de la vie.
Je vais maintenant te raconter l’histoire d’Émilie qui a perdu sa mamie.
» Quel personnage te ressemble le plus?
» Qu’est-ce que tu penses des deuils?
» As-tu déjà parlé de la mort avec tes parents? Qu’est-ce qu’ils t’ont dit?
Ce qui est important dans tout cela, c’est de croire quelque chose qui te fait du bien. Les histoires de
fantômes te font-elles du bien? Il est mieux de repousser ce qui est désagréable pour toi.
Rituel de libération : Placer la pierre lourde au milieu de la classe.
Tu vas maintenant poser un geste que tu vas peut-être trouver un peu spécial. D'abord, tu vas faire un
dessin. Dessine un deuil que tu as vécu récemment : le décès d’un grand-parent ou d’un animal de
compagnie. Une perte : un ami, un échec à l’école, une partie perdue dans les sports ou autres, la
séparation de tes parents. Quand tu l’auras terminé, tu vas venir le placer sous cette pierre. Je
t’expliquerais pourquoi tantôt.
Distribuer les feuilles. Laisser les élèves dessiner. Leur demander de venir placer, un par un, leur dessin
sous la pierre.
As-tu trouvé que la pierre était lourde? Parfois, il arrive que ce soit lourd sur nos épaules de vivre un
passage, une perte ou un deuil. C’est un événement difficile dans notre vie. Quand on réussit à le
surmonter, on se sent libéré et plus fort…
Il est possible de faire écouter une chanson adaptée au groupe d’âge des élèves.
Aujourd’hui, nous avons vu qu’il peut nous arriver toutes sortes de choses dans notre vie. Les passages, les
pertes et les deuils font partie de la vie tout comme les naissances et les fêtes. Chaque difficulté
surmontée nous démontre que nous sommes capables de relever des défis.
» Si ça va moins bien, qui peut t’écouter et t’aider? À la maison, à l’école, etc.?
» Je suis capable de relever des défis. Comment?
» Comment je peux apprécier ce qui est beau dans la vie, malgré les difficultés?
Merci pour ta participation!
Inspirée d’une animation d’Isabelle Savaria Animatrice de vie spirituelle et d’engagement communautaire
Commission scolaire des Patriotes
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ANIMATION D’INTERVENTION
BRICOLAGE RÉFLEXIF POUR ANIMER UN GROUPE EN DEUIL
CLIENTÈLE CIBLE :
POUR TOUS LES ÉLÈVES ENDEUILLÉS
Objectif visé :
» Permettre un temps d’arrêt pour exprimer les émotions ressenties et en prendre soin.
Axe d’intervention liée à la vie spirituelle et à l’engagement communautaire :
» Chercher du sens à travers les personnes, les événements heureux ou malheureux, la nature, la
science, etc.
» Améliorer le sort des autres.
Valeurs et chemin de croissance :
» Courage de vivre et paix.
» Créativité, courage et intériorité
Matériel nécessaire :
» Feuilles de papier colorées sinon feuilles unies.
» Crayon
Description :
1. Prendre une feuille de papier coloré de forme carrée.
2. Prendre un moment pour y écrire les émotions qui montent, sans les juger. Une multitude
d’émotions sont possibles en ce moment : tristesse, colère, culpabilité, rage, indifférence.
Personne ne les lira : tu le fais simplement pour te vider le cœur.
3. Plie maintenant ta feuille en deux de façon à former un triangle. Elle représente une vague, une
des nombreuses vagues d’émotions qui vont et viennent, peuvent te submerger ou simplement te
ballotter.
4. C’est un temps pour prendre soin de ces émotions. On va replier les coins de ton triangle comme
si tu croisais les bras sur ton cœur.
5. Avec le temps et en prenant soin de ces émotions, une fleur apparaît : c’est l’espoir qu’on peut
transformer ses émotions en quelque chose de grand, de beau. Mais il est inutile de tirer sur une
fleur pour la faire pousser plus vite : la vie prend son temps.
6. Tu peux écrire sur ta fleur une qualité que tu apprécies de la personne décédée, que tu souhaites,
cultiver, faire pousser en ton cœur.
7. Si l’occasion s’y prête, réunir ces tulipes en une murale (bien sceller alors la tulipe pour que les
émotions inscrites en son cœur restent secrètes).
Animation de Judith Cusson
Animatrice de vie spirituelle et d’engagement communautaire
Commission scolaire du Val-des-Cerfs
RÉSULTAT : TULIPE EN ORIGAMI
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ANIMATION D’INTERVENTION
BRICOLAGE DE LA FLEUR (ADAPTATION)
CLIENTÈLE CIBLE :
POUR LE 1ER CYCLE DU PRIMAIRE CONCERNÉ PAR LE DEUIL
Objectifs visés :
» Permette à l’élève d’exprimer son ressenti face à ce deuil.
» Découvrir que la solidarité aide à traverser les épreuves de la vie.
Axes d’intervention liés à la vie spirituelle et à l’engagement communautaire :
» Chercher du sens à travers les personnes, les événements heureux ou malheureux, la nature, la
science, etc.
» Réfléchir au sens et à l’importance de l’existence.
» Découvrir l’interdépendance des personnes, des peuples et de l’univers.
» Améliorer le sort des autres.
Valeurs et chemin de croissance :
» Courage de vivre et compassion.
» Créativité, intériorité et empathie.
Matériel nécessaire :
» Cœur dessiné sur un carré de papier.
» Crayons de couleur.
» Technique de pliage du carré de papier.
» Conte de la libellule (voir section 3 – allégories, chansons et autres textes).
» Carte de condoléances.
Description :
1. Introduction (5 minutes)
» Rappel sobre de ce qui est arrivé (décès, démarches d’entraide, etc.).
» Dire que notre rencontre nous permettra de continuer à faire du bien aux personnes touchées par
l’événement.
2. Des émotions plein le cœur (25 minutes)
» L’élève exprime la gamme de ses émotions en coloriant un cœur de plusieurs couleurs.
Si je suis triste, j’utilise la couleur bleue.
Si je suis fâché, j’utilise la couleur rouge.
Si je m’ennuie, j’utilise la couleur grise.
Si je suis inquiet, j’utilise la couleur jaune.
Si j’ai peur, j’utilise la couleur verte.
Si je me demande quoi faire, j’utilise la couleur orange.
Partage facultatif où l’élève présente son cœur.
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3. Analogie par pliage du carré de papier en fleur (5 minutes)
» Plier un carré de papier sur lequel il y a un cœur de dessiné en deux pour former une vague. La
vague des émotions nous envahit, puis s’apaise, puis revient. C’est normal!
» Replier pour former une fleur. Tout cela va se transformer avec le temps. Quels sont les beaux
souvenirs qui peuvent te rester? Donner quelques exemples de souvenirs inoubliables.
» Inviter les élèves à s’exprimer.
4. Conte de la libellule (5 minutes) - Voir section 3
» Questionnement : Que se passe-t-il quand on perd une personne qu’on aime?
5. Carte de condoléances pour la personne en deuil (10 min.)
» Pour lui dire que nous sommes avec elle et que nous pensons à elle.
» On la signe puis, en estampant nos pouces, on dessine des fleurs.
Adaptée par Jean-Pierre Boucher d’une animation de Judith Cusson Animateur de vie spirituelle et d’engagement communautaire
Commission scolaire du Val-des-Cerfs
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ANIMATION D’INTERVENTION
LE COFFRE AUX SOUVENIRS
CLIENTÈLE CIBLE :
POUR TOUS LES ÉLÈVES ENDEUILLÉS
Objectifs visés :
» Conserver précieusement les objets ou événements qui rappellent les moments partagés avec la
personne décédée.
» Rendre hommage à la personne décédée.
Axe d’intervention liée à la vie spirituelle et à l’engagement communautaire :
» Chercher du sens à travers les personnes, les événements heureux ou malheureux, la nature, la
science, etc.
» Améliorer le sort des autres.
Valeurs et chemin de croissance :
» Courage de vivre et compassion.
» Créativité, courage et intériorité.
Matériel nécessaire :
» Boîtes (une par participant).
» Accessoires de bricolage.
» Objets précieux rappelant la personne décédée.
Description :
1. Inviter l’élève endeuillé à confectionner sa boîte souvenir.
2. Échanger sur l’importance de se rappeler de bons souvenirs de la personne décédée.
3. Questionner l’élève sur l’effet ressenti suite à ce moment de créativité.
Référence :
CORPORATION DES THANATOLOGUES DU QUÉBEC (2005). «Un baume pour le cœur».
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ANIMATION DE POSTVENTION
GROUPE D’ENTRAIDE POUR ADOLESCENTS EN DEUIL
CLIENTÈLE CIBLE :
POUR LES ADOLESCENTS, ADAPTABLE POUR LES 7 À 11 ANS ET POUR LES ADULTES.
Ce type d’intervention permet aux jeunes d’exprimer leurs sentiments, de s’apporter un soutien mutuel et
d’apprendre à s’adapter à la séparation, au divorce ou à la mort d’un membre de leur famille. C’est
également une occasion de découvrir leurs forces intérieures et spirituelles. C’est faire de l’événement
malheureux une occasion de croissance et de maturité. Ce type d’intervention doit être planifié sur une
longue période.
Objectifs visés :
» Transformer la perte en un gain.
» Donner aux jeunes des techniques spécifiques pour faire face à leurs problèmes et pour passer à
travers différentes étapes du deuil.
» Pour les jeunes dont les parents sont séparés ou divorcés et avec ceux qui ont vécu un décès.
Axe d’intervention liée à la vie spirituelle et à l’engagement communautaire :
» Chercher du sens à travers les personnes, les événements heureux ou malheureux, la nature, la
science, etc.
» Améliorer le sort des autres.
Valeurs et chemin de croissance :
» Courage de vivre et compassion
» Courage et intériorité
Matériel nécessaire :
» Il existe plusieurs outils pour supporter ce genre de démarche. Nous proposons l’outil cité en
référence et disponible seulement à la bibliothèque nationale. Il s’agit d’un cartable rassemblant une
suite d’animation s’échelonnant sur plusieurs rencontres.
Description :
Pour une description complète, consultez la référence bibliographique, dans l’épreuve…Grandir
ensemble/Sessions pour jeunes de Jean Monbourquette, Myrna Ladouceur et Monique Viau.
Référence :
MONBOURQUETTE, J., LADOUCEUR, M. et VIAU, M. (1991). Dans l’épreuve…Grandir ensemble-sessions
pour jeunes : séparation, divorce et décès. Montréal : Éditions paulines.
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2. OUTILS POUR LA RELATION D’AIDE
NOTES IMPORTANTES POUR L’ACCOMPAGNEMENT DES ENDEUILLÉES :
Pour offrir un bon accompagnement, il est important de bien saisir certains concepts et d’adopter certaines
attitudes. Voici quelques informations qui pourront vous aider :
» Le degré d’attachement envers la personne décédée déterminera l’intensité du deuil.
» Empathie : c’est la capacité à écouter la souffrance de l’autre sans la prendre en pitié. Comprendre ses
mots, saisir sa réalité profonde et les émotions ressenties.
» Compassion : Avoir la foi que l’endeuillé a les ressources internes nécessaires pour traverser son deuil.
Attitude de solidarité entre l’accompagnateur spirituel et l’endeuillé.
» Sentiments fondamentaux : négatif (colère, peine et peur) et positif (joie, paix, amour et humour). Le
sentiment de culpabilité peut être persistant chez plusieurs endeuillés.
» Laisser raconter l’histoire de la personne décédée, plusieurs fois selon le besoin.
» Être dans le moment présent, favoriser l’écoute plutôt que la parole et écouter son instinct.
» Si l’élève se met à pleurer, le prendre dans ses bras pourrait l’empêcher de vivre ce qu’il a à vivre.
Mieux vaut attendre en silence qu’il puisse continuer, donner des mouchoirs et offrir des gestes
tendres plus tard.
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ATTITUDES AIDANTES POUR ACCOMPAGNER
Être un bon observateur
Surveillez la façon qu’a chaque enfant de se comporter. Il est généralement plus utile de poser des
questions permettant de mieux comprendre que de fournir des réponses rapides.
Patience et disponibilité
Les enfants ne réagissent pas toujours de façon immédiate et évidente.
Offrir la sécurité
La présence d’adultes faisant preuve d’amour les rassure. Ils se sentent en sécurité dans les bras d’une
personne douce et tendre.
La simplicité
Pour décrire la mort à un enfant, il faut s’ajuster à leur langage. Être simple et direct est la meilleure façon
de faire.
Honnêteté
Exprimez vos propres sentiments face à la situation. Offrant ainsi à l’enfant un modèle pour l’expression de
ses sentiments. Tu as le droit de pleurer.
La libre expression
Permettre à l’enfant d’exprimer une gamme complète de sentiments. La colère, la culpabilité, le désespoir
et la protestation…
Prendre le temps d’écouter
Comment écouter véritablement ?
Flexibilité
Il n’y a pas un enfant qui va réagir de la même manière. Au moment de l’épreuve et au cours des mois qui
suivront, soyez patient et flexible et surtout ajustez-vous aux besoins de chacun.
Explorez vos propres inquiétudes
L’adulte doit reconnaître ses propres sentiments; le doute, la peur… afin de mieux appuyer l’enfant dans ce
qu’il vit.
Référence :
Tiré d’une formation offerte par Lucie Vézina, psychologue
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PISTES DE COMMUNICATION
» Quelqu’un que tu aimes vient de mourir.
» Tu vas ressentir ce que l’on appelle le deuil.
» Comment s’appelle cette personne que tu aimes et qui vient de mourir?
» Qui elle était pour toi?
» Est-ce que tu pourrais dessiner cette personne?
» Je vais maintenant t’expliquer ce qui se passe quand on est mort. Tu sais personne ne sait tout sur la
mort (même les grandes personnes), alors si jamais il y a des choses que tu ne comprends pas
n’hésite pas à poser des questions aux adultes qui t’entourent.
» Quand on est mort le cœur de la personne a cessé de battre et elle ne ressent plus rien. La personne
n’a ni froid, ni faim, ni mal. Son corps a arrêté de vivre.
» Quand quelqu’un que tu aimes meurt, c’est normal de se sentir bizarre à l’intérieur.
» Au début, on n’y croit pas vraiment, on pense que quelqu’un nous fait une mauvaise blague.
Est-ce que tu as pensé ça toi aussi?
» Mais les adultes ne font jamais de blague avec la mort. Dans la vraie vie, quand on meurt, c’est pour
vrai.
» Je sais que souvent à la télé, on voit des bonhommes de bande dessinée, mourir et quelques secondes
après se relever et continuer à vivre, mais c’est juste à la télé que ça se passe comme ça. On le sait
qu’à la télé ils font semblant.
» Mais dans la vraie vie, quand on est mort… on ne fait pas semblant. On est mort pour de vrai et ça
veut dire que c’est pour toujours.
» C’est normal de pleurer, quand on a de la peine car c’est très difficile d’imaginer qu’on ne verra plus
jamais la personne que l’on aime parce qu’elle est morte pour toujours. Et même si on a très envie
qu’il/qu’elle revienne elle ne reviendra pas.
» Est-ce que toi aussi tu as de la peine comme moi?
» Qu’est-ce que tu fais quand tu as de la peine?
» C’est important de parler à quelqu’un et de lui raconter combien on est triste. On a tous le droit de
pleurer quand on s’ennuie de quelqu’un, même les adultes autour de toi peuvent pleurer, même les
garçons peuvent pleurer car il ne faut surtout pas bloquer tout ce chagrin dans notre cœur, il faut le
laisser sortir. Que l’on soit une fille ou un garçon, un papa ou une maman, on pleure quand on est
triste.
Référence :
Tiré d’une formation offerte par Lucie Vézina, psychologue
15 :37
LES ÉMOTIONS RENCONTRÉES PAR L’ENFANT EN DEUIL
Émotions Croyances et comportements L’accompagnement
Colère passagère
Peur ou malaise
Exprimé sous forme de maux
physiques. Que l’on doit tenir
compte.
Parfois, mêmes malaises que le
défunt.
Besoin d’être rassuré qu’il ne
mourra pas bientôt.
Souhaite que son appréhension soit
décodée.
Distraction, irritabilité et
panique
Sous l’effet de la charge émotive. L’adulte est perçu par l’enfant
comme des gens forts et voir
l’adulte perturbé et en pleurs, fait
vivre de la panique chez l’enfant.
Culpabilité
Nourrit par la pensée magique,
l’enfant peut s’attribuer la
responsabilité de la mort du défunt.
Manifestation : à travers un
amalgame de regrets, souvent
exprimé par des reproches.
Écouter l’enfant afin qu’il puisse
extérioriser ce sentiment.
Être vrai.
Ne surtout pas spéculer sur le sujet
ou les circonstances du décès.
Ajouter que personne n’est
responsable.
Sentiment d’abandon
L’impuissance de ne pouvoir
changer la situation.
Solitude et vide intérieur qui ne
peuvent être résolus par des
questions.
« La résurrection seule »comme si
seule la personne décédée pouvait
redonner du sens à la vie.
Douleur vécue en isolement et en
silence.
Être très réceptif aux insinuations
de l’enfant.
Et à son retrait au sein de la famille.
Peurs
Son sentiment de sécurité est
ébranlé.
Peur des conséquences matérielles
d’un décès parental :
déménagement, appauvrissement.
Rassurer l’enfant de la présence du
parent restant, qui veille sur lui. Lui
confirmer par des gestes affectueux
et en mots combien on l’aime.
Besoin de sentir que l’adulte peut
reprendre le contrôle de la situation
et que l’on prend soin de lui comme
avant.
Besoin d’entendre que ça va mieux
et qu’on reprend goût à la vie.
Tristesse
Sentiment de vide et de manque. C’est un besoin pour l’enfant de voir
pleurer les grands, car ça confirme
que le défunt manque aussi aux
autres, pas juste à lui.
Jalousie
« Trop » de pleurs peut amener
l’enfant à se demander si la
personne qui est décédée était plus
aimée que lui.
Comportements excessifs pour
attirer l’attention.
Il faut rassurer ce sentiment
d’ambivalence en lui exprimant qu’il
est aimé tout autant.
Référence :
Tiré d’une formation offerte par Lucie Vézina, psychologue
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LES ÉTAPES DU DEUIL
L’intervenant peut aider l’endeuillé à nommer et reconnaître l’étape dans laquelle il se trouve. Cela peut l’aider à
constater que ce qu’il vit est « normal ». Il est important de savoir que ces étapes peuvent se vivre dans un
mouvement d’aller et retour. C’est seulement après avoir vécu l’étape de l’héritage qu’on peut dire que le deuil
est résolu. Cette étape peut être amorcée par les enfants mais les plus jeunes n’auront pas la maturité pour
compléter cette étape.
Choc et déni
Les personnes proches sont surprises, abasourdies. Elles ne croient pas que c’est vrai. Si la mort n’était pas
prévue (accident, crise cardiaque, suicide, etc.), le phénomène se trouve amplifié. On entend des choses
comme :
« Ben voyons, ça se peut pas, elle ne peut pas être morte, j’ai l’impression qu’elle va m’appeler dans 5 minutes.
J’ai l’impression que je vais me réveiller demain matin et que tout le monde va me dire que c’est une blague,
qu’elle n’est pas décédée. »
C’est la première étape qui survient après l’annonce du décès. Souvent, durant le temps où le salon funéraire ou
les funérailles ont lieu, les proches se trouvent dans cette étape. Les émotions n’arrivent pas très bien à trouver
leur chemin. Les proches peuvent vivre plusieurs émotions mixtes; pleurer beaucoup, être en colère contre la
personne décédée, être tellement surpris qu’on n’est pas capable de pleurer du tout, etc.
La protestation
Les personnes comprennent que la personne est décédée et elles font un « sevrage » de la présence physique de
la personne. Cependant, la mort n’est pas vraiment acceptée. On entend des choses comme :
« Pourquoi c’est arrivé à elle, une si bonne personne! »
Si c’est un parent qui a perdu un enfant (ce qui est extrêmement douloureux)
« Il n’y a pas de raison pour laquelle un enfant meure avant son parent. J’aurais dû partir avant lui ».
La désorganisation
C’est ici que la tristesse va envahir les cœurs. Ça peut même parfois se transformer en dépression si c’est un
meilleur ami, un conjoint ou un enfant. Les proches ont de la difficulté à imaginer leur vie sans la personne. Les
proches prennent conscience de la souffrance et du vide laissé par la perte. L’isolement peut survenir à cette
étape. Une personne peut aussi être portée à prendre des décisions brusques qu'elle regrettera par la suite;
déménagement, vente d’objets, etc.
La réorganisation
Les proches de la personne commencent peu à peu à accepter la mort. La vie quotidienne est réorganisée sans
la présence de la personne décédée. Le sentiment de culpabilité des proches est moins grand. Les personnes
peuvent se laisser aller à des instants de bonheur.
L’héritage
Les beaux moments vécus avec la personne refont surface. On peut commencer à voir l’héritage positif laissé
par la personne décédée, ce qu’on a appris d’elle. Dans le cas d’un accident, le pardon de la famille peut
survenir à cette étape. C’est comme si on acceptait de laisser partir la personne.
Référence : Comité deuil de la Commission scolaire des Patriotes, juin 2009
17 :37
RENCONTRE INDIVIDUELLE D’ACCOMPAGNEMENT
DES MOTS POUR LE DIRE
CLIENTÈLE CIBLE :
POUR TOUS LES ÉLÈVES ENDEUILLÉS
Objectifs visés :
» Permette à l’élève d’exprimer son ressenti face à ce deuil.
» Écrire une lettre à la personne décédée.
Axe d’intervention lié à la vie spirituelle et à l’engagement communautaire :
» Chercher du sens à travers les personnes, les événements heureux ou malheureux, la nature, la
science, etc.
» Découvrir l’interdépendance des personnes, des peuples et de l’univers.
Valeurs et chemin de croissance :
» Courage de vivre et paix.
» Courage et intériorité.
Matériel nécessaire :
» Papier
» Crayon
Description :
1. L’élève est invité à partager, par écrit, tout ce qu’il aimerait dire à la personne décédée.
2. Rappeler qu’écrire peut faire du bien émotionnellement.
3. L’élève dispose de la lettre comme bon lui semble.
4. L’élève peut répéter l’exercice selon ses besoins.
Référence :
CORPORATION DES THANATOLOGUES DU QUÉBEC (2005). «Un baume pour le cœur».
18 :37
RENCONTRE INDIVIDUELLE D’ACCOMPAGNEMENT
RENCONTRE INDIVIDUELLE LORS D’UN DEUIL
CLIENTÈLE CIBLE :
POUR TOUS LES ÉLÈVES ENDEUILLÉS
Objectif visé :
» Aider l’élève à vivre son deuil.
Axe d’intervention liée à la vie spirituelle et à l’engagement communautaire :
» Chercher du sens à travers les personnes, les événements heureux ou malheureux, la nature, la
science, etc.
» Découvrir l’interdépendance des personnes, des peuples et de l’univers.
Valeurs et chemin de croissance :
» Courage de vivre et paix
» Courage et intériorité
Matériel nécessaire :
*Attitude d’empathie et de sympathie
Recommandation :
1. Il est conseillé de questionner brièvement les enfants endeuillés et d’utiliser une activité
kinesthésique2. Les enfants préfèrent communiquer par le jeu.
2. Avec les adolescents, une écoute active est fortement recommandée. Ils ont besoin d’être
entendus et soutenus dans cette épreuve.
3. Laisser RACONTER l’histoire de la personne décédée, plusieurs fois si besoin.
4. Questions suggérées : Pourrais-tu me décrire…? Comment te sens-tu? Te sens-tu coupable de ce
décès? Qui peut t’aider à traverser ce deuil? Je me sens à l’aise avec… ton inconfort et/ou ta
souffrance, etc. peux-tu élaborer?
5. Être dans le moment présent, favoriser l’écoute plutôt que la parole et écouter son instinct.
6. Il est recommandé de revoir l’élève à une fréquence rapprochée au début (au moment du décès,
3 semaines après et 3 mois après) pour rallonger l’intervalle des rencontres progressivement (6
mois après le décès, 1 an après, aux dates significatives et au besoin).
Référence :
Comité deuil de la Commission scolaire des Patriotes, juin 2009
2 Pour des exemples d’activité kinesthésique : Foch, Claire et Bessette, Sylvie (2003). J’écoute ma
toute petite voix; Guide d’animation d’un groupe de soutien aux enfants en deuil et aux adultes qui
les accompagnent. St-Hyacinthe : Les Amis du Crépuscule.
19 :37
3. ALLÉGORIES, CHANSONS ET AUTRES TEXTES
L’allégorie a pour objectif d’attirer l’attention consciente de l’individu et de déjouer ses mécanismes de
défense afin de lui permettre d’entrer en contact avec les forces de son inconscient, riches de possibilités
et de solutions.
Cette section comporte une allégorie, une chanson et un conte sélectionnés parce qu’ils représentent un
caractère universel.
En complément, on retrouve à la section 5 des références de livres pour enfants et adultes ainsi que
différents sites internet.
20 :37
ALLÉGORIE : LE VOYAGE DE GOUTTE-BLEUE
Elles tombaient une à une et de façon désordonnée, lors d’un orage où les éclairs se faisaient voir à des
kilomètres à la ronde et où le tonnerre frappait si fort qu’il fallait presque se boucher les oreilles pour
protéger ses tympans.
Goutte-Bleue et plusieurs de ses amies se regroupèrent en touchant terre et dévalèrent ensemble la
montagne en s’amusant gaiement et en se taquinant entre elles. C’est ainsi qu’elles atteignirent bientôt un
ruisseau et se joignirent à toutes ces gouttes réunies pour cheminer vers de nouveaux horizons. Non loin,
un embranchement les fit dévier dans une rivière au cours rapide et puissant. Là, elles s’amusèrent
follement en dévalant des cascades et en dégringolant des chutes d’une hauteur inimaginable. Elles se
dispersaient parfois en allant se frapper rudement sur des rochers pointus ou sur des troncs d’arbres
traînant çà et là sur le cours d’eau. Mais, plus loin, elles finissaient par se retrouver et elles continuaient le
parcours ensemble. Elles avaient commencé à remarquer que certaines d’entre elles, plus fatiguées,
s’arrêtaient pour se reposer sur des rochers et que, sous les chauds rayons du soleil, elles disparaissaient
d’une façon mystérieuse. Elles se transformaient soudain en une fine vapeur et s’élevaient délicatement
vers le ciel.
Au début, elles n’y prêtaient pas beaucoup attention, mais comme le phénomène se reproduisait de plus en
plus souvent à mesure qu’elles atteignaient les lacs de la vallée, elles commencèrent à se demander ce
qu’il advenait de leurs amies qui, ainsi, montaient étrangement vers le ciel et devenaient invisibles à leurs
yeux.
Elles se promirent alors que si l’une d’entre elles disparaissait de cette façon, elle reviendrait dire aux
autres ce qui se passait là-haut.
Un jour de soleil torride, Goutte-Bleue, fatiguée, se reposait sur le bord d’un lac, endormie douillettement
sur un sable chaud. Elle réalisa soudain que, bientôt, ce serait la fin pour elle. Goutte-Bleue se sentit
irrésistiblement attirée vers le ciel, transformée en une bruine fine qui flotta gentiment vers le firmament.
Elle voyait bien ses amies, en bas, mais elle n’avait pas eu le temps de les saluer avant de s’envoler.
Lorsque ses copines s’aperçurent de sa disparition, il n’y avait plus rien à faire. Étonnées et inquiètes, elles
regardèrent ensemble vers le domaine des étoiles, mais ne distinguèrent rien de particulier dans cet
espace infini.
Lorsqu’elle arriva là-haut, Goutte-Bleue reconnut plusieurs gouttelettes qu’elle avait côtoyées lors de son
séjour sur la terre. Elle s’associa à elles et à bien d’autres pour former un majestueux nuage, radieux, doux,
moelleux et baignant dans une atmosphère veloutée et confortable. Elle voyait ses amies en bas. Elle
aurait beaucoup aimé communiquer avec elles pour leur dire ce qui était arrivé, mais… alors elle comprit
que, même si ses amies regardaient là-haut, elles n’auraient aucune réaction. Car, ainsi transformée en un
nuage si extraordinaire où régnaient la tendresse, la douceur, la paix, l’harmonie, la quiétude et la sérénité,
Goutte-Bleue était méconnaissable.
Référence :
Allégo rit avec les jeunes : histoires magiques interactives. p. 147
21 :37
CHANSON : LA VIE EST SI FRAGILE
On n'choisit pas toujours la route
Ni même le moment du départ
On n'efface pas toujours le doute,
La vieille peur d'être en retard
Et la vie est si fragile...
On n'choisit jamais de vieillir
On voudrait rêver un peu plus
La vie n'est pas faite pour mourir
On meurt souvent bien entendu
Car la vie est si fragile...
On n'atteint pas toujours le but
Qu'on s'était fixé autrefois
On n'reçoit pas souvent son dû
La justice choisit où elle va
Et la vie est si fragile...
On est seulement ce que l'on peut
On est rarement ce que l'on croit
Et sitôt on se pense un Dieu
Sitôt on reçoit une croix
Et la vie est si fragile...
Car le temps est là
Toujours là
seule justice ici-bas
On est si fragile...
On marche sur l'or ou sur l'argile
Dépend de ce qu'on a reçu
On reste tout aussi fragile
Pourquoi donc se marcher dessus?
Car la vie est si fragile...
AUTEUR : Luc de Larochellière
*Texte adapté aux élèves à partir du 3e cycle du primaire
22 :37
CONTE : HISTOIRE D'UNE LIBELLULE
Au fond d’un vieux marécage vivaient quelques larves qui
ne pouvaient comprendre pourquoi nul du groupe ne revenait après avoir
rampé le long des tiges de lys jusqu’à la surface de l’eau.
Elles se promirent l’une à l’autre que la prochaine qui serait appelée à monter
reviendrait dire aux autres ce qui lui était arrivé.
Bientôt, l’une se sentit poussée de façon irrésistible à gagner la surface ; elle
se reposa au sommet d’une feuille de lys et subit une magnifique
transformation qui fit d’elle une libellule avec de fort jolies ailes.
Elle essaya en vain de tenir sa promesse. Volant d’un bout à
l’autre du marais, elle voyait bien ses amies en bas. Alors, elle
comprit que même si elles avaient pu la voir, elles n’auraient
pas reconnu comme une des leurs une créature si radieuse.
AUTEUR : Walter Dudley Cavert
23 :37
4. AUTRES OUTILS POUR AIDER LES INTERVENANTS ET LES PARENTS
Cette section est réservée pour outiller rapidement les intervenants lors d’un décès.
Dans l’ordre :
» Modèle de lettre sur le thème: Apprivoiser la perte d’un parent.
» Modèle de lettre sur le thème : Décès d’un membre du personnel.
» Modèle de lettre sur le thème : Décès d’un élève.
» Suggestions pratiques pour aider les enfants endeuillés.
» Conseils afin d’aider les enfants à composer avec le deuil.
24 :37
MODÈLE DE LETTRE : APPRIVOISER LA PERTE D’UN PARENT
Ville, le jour mois année
Cher Monsieur _______________et / ou Madame ________________,
Nous tenions à vos offrir nos sincères condoléances pour le décès de votre conjointe. Puisse (année)
apporter à votre famille plusieurs petits moments de bonheur et de consolation. (cette phrase était écrite
dans un contexte de jour de l’an…)
Nous avons pensé vous offrir 2 cahiers (un pour x et un pour y) que nous trouvons fort bien faits et qui
pourraient leur être utiles dans les mois à venir pour apprivoiser la perte de leur mère. En effet, le cahier
"Des souvenirs pour la vie" vise à aider l'enfant qui vient de perdre une personne chère. Les activités
proposées lui permettent d'explorer les réactions habituelles suite à la mort d'un être significatif. Cet
ouvrage encourage l'enfant à participer activement et favorise les échanges significatifs avec un adulte. Il
normalise ses réactions et l'incite à exprimer ses émotions.
En souhaitant que cela puisse être utile à votre famille, veuillez recevoir, monsieur _______________ et /
ou madame _________________, l’expression de nos sentiments les plus sincères.
Nom de l’AVSEC
Animateur de vie spirituelle et d’engagement communautaire
Nom du directeur ou de la directrice
Direction de l’école ______________
Référence
Des souvenirs pour la vie de Josée Jacques
.
25 :37
MODÈLE DE LETTRE : DÉCÈS D’UN MEMBRE DU PERSONNEL
Ville, le jour mois année
Chers parents,
C’est avec beaucoup de chagrin que nous vous informons que monsieur __________ est décédé
subitement la fin de semaine dernière. Monsieur ___________ était un concierge très apprécié de notre
école depuis plus de 25 ans.
La communauté de l’école _____________ est attristée du décès de monsieur ____________ et nos
pensées accompagnent sa famille durant cette difficile épreuve.
Les enseignants ont discuté de cet événement avec les élèves dans leur classe respective. De plus, des
professionnels de la Commission scolaire ______________ se sont rendus sur les lieux de l’école
aujourd’hui afin d’offrir un soutien aux employés et aux élèves. De l’aide sera également disponible aux
élèves ainsi qu’aux employés tout au long de la semaine.
Vous trouverez, ci-joint, quelques conseils utiles si vous souhaitez parler de la mort avec vos enfants à la
maison. Si vous avez des questions ou des craintes au sujet de la réaction de votre enfant, n’hésitez pas à
communiquer avec nous.
Nous profitons de l’occasion pour transmettre nos sincères condoléances à la famille _____________ en
ces temps difficiles.
Nom du directeur ou de la directrice
Direction de l’école ______________
Envoyer le document : »Suggestions pratiques pour aider les enfants endeuillés ».
26 :37
MODÈLE DE LETTRE : DÉCÈS D’UN ÉLÈVE
Ville, le jour mois année
Chers parents,
C’est avec beaucoup de chagrin que nous devons vous informer que ________________________(nom de
l’élève), un de nos élèves dans la classe de madame ___________est décédé subitement la fin de semaine
dernière.
La communauté de l’école ____________________ (nom de l’école) est attristée du décès
de_____________________ et nos pensées accompagnent la famille _______________ durant cette
épreuve.
Les enseignants ont discuté de cet événement avec les élèves dans leur classe respective. De plus, des
professionnels de la Commission scolaire se sont rendus sur les lieux de l’école aujourd’hui afin d’offrir un
soutien aux employés et aux élèves. De l’aide sera également disponible aux élèves et aux employés tout
au long de la semaine.
Vous trouverez ci-joint quelques consignes utiles si vous souhaitez parler de la mort avec vos enfants à la
maison. Si vous avez des questions ou des craintes au sujet de la réaction de votre enfant, n’hésitez pas à
communiquer avec nous.
Nous profitons de l’occasion pour transmettre nos sincères condoléances à la famille __________________
en ces temps difficiles.
Nom du directeur ou de la directrice
Direction de l’école ______________
Inclure le document : « Suggestions pratiques pour aider les enfants endeuillés ».
27 :37
SUGGESTIONS PRATIQUES POUR AIDER LES ENFANTS ENDEUILLÉS
Afin d’aider les enfants à faire face à la mort, il est important de comprendre leur vision de la mort.
Généralement, les enfants ont une conception de la mort mais certaines de leurs idées peuvent être
erronées. Quand la mort touche leur monde, ils ont un grand besoin de savoir ce qui se passe. Voici
quelques suggestions pour aider l’enfant dans sa démarche :
» Les enfants pensent de façon concrète. Il faut donc utiliser des mots concrets pour expliquer la mort.
Prenez en exemple les gens qu’ils connaissent, dites que la personne morte ne pourra plus respirer,
marcher, courir, manger, parler ou jouer.
» Gardez en mémoire que les pensées des enfants sont centrées sur eux-mêmes. Écoutez les messages
derrière leurs questions. Souvent les enfants craignent que leurs pensées puissent avoir causé la mort
ou que la mort puisse emporter quelqu’un qu’ils aiment. Assurez-les qu’ils ne sont pas responsables de
ce décès. Des membres de la famille vont continuer de prendre soin d’eux.
» Réitérez souvent que la mort est une finalité et que la personne ne reviendra pas. Cela n’est pas facile
à comprendre pour les enfants. Dites aux enfants : «Nous ne verrons plus _______________ (la
personne décédée) mais nous pouvons penser à ______________ et regarder des photos».
» Parlez des causes du décès avec les enfants. Si c’est à la suite d’un accident ou d’une maladie,
expliquez-leur que les accidents et les maladies n’entraînent pas automatiquement la mort. Écoutez
attentivement et insistez sur le fait que la mort ne peut pas être causée par les pensées, les souhaits,
les sentiments ou parce que l’enfant n’a pas été sage.
» Ne cachez pas vos sentiments aux enfants. Soyez ouverts, ce faisant, vous montrez votre chagrin et
confirmez la tristesse que vos enfants et vous éprouvez.
» Dites clairement aux enfants qu’ils sont libres d’exprimer leurs pensées et leurs émotions. Il est
important que les enfants aient un endroit sécuritaire pour exprimer leurs émotions et recevoir des
réponses à leurs questions. Ne forcez pas les enfants à avoir une discussion sur la mort, laissez-les
décider quand et comment ils veulent parler du sujet.
» Choisissez bien les termes que vous utilisez avec les enfants car ils prennent tout au mot. Dire que la
personne décédée est «allée dormir et ne se réveillera plus» peut conduire à la peur de dormir.
» L’enfant peut ressentir une grande colère et peut même dire qu’il déteste la personne décédée. Ne le
critiquez pas mais aidez-le afin qu’il puisse comprendre la raison de sa colère (perte et peine). Cela lui
permettra de comprendre ce qu’il vit.
» Permettez-lui de parler d’autres pertes dans sa vie, telles que le décès d’un animal ou d’une autre
personne qui était importante pour lui. En discutant d’une situation du passé, vous pouvez l’aider à
comprendre et mieux vivre la situation présente.
» Encouragez l’enfant à faire quelque chose comme une carte de condoléances pour la famille de la
personne décédée ou écrire une lettre concernant la personne. Cette façon de «faire» donne à l’enfant
une sensation de pouvoir sur la situation. Il a besoin de savoir qu’il peut «faire» quelque chose pour
aider quelqu’un à se sentir mieux.
Référence :
Young children, may 1994.
28 :37
CONSEILS AFIN D’AIDER LES ENFANTS À COMPOSER AVEC LE DEUIL
Lorsque la mortalité touche un enfant, parler avec un adulte bienveillant peut être un élément positif. Si
l’enfant veut parler de la mort, prévoyez du temps.
Ne cachez pas vos propres émotions à l’enfant. En demeurant ouvert, vous lui démontrez qu’il est normal
de vivre une période de deuil et vous validez ainsi la tristesse qu’il ressent.
Si l’enfant le souhaite, encouragez-le à faire un geste pour la famille du défunt. Ce geste peut soulager
l’enfant s’il a l’impression de venir en aide aux personnes dans le besoin.
L’idée que les enfants se font de la mort évolue avec l’âge. Les renseignements qui suivent pourront vous
être utiles au moment de déterminer comment aider votre enfant à la maison.
Enfants de trois à six ans
» Ces enfants croient que la mort n’est pas définitive. Ils peuvent ne pas être touchés par le décès car ils
s’attendent à ce que la personne décédée revienne bientôt.
» Ils lient des évènements qui n’ont rien en commun (par exemple : leur grand-père est mort d’un mal de
tête…. leur maman a mal à la tête aussi.)
» Ils ont besoin de se faire expliquer les sentiments qu’ils ou que d’autres personnes éprouvent (par
exemple : ils peuvent pleurer, ils peuvent être en colère).
Enfants de six à neuf ans
» La plupart de ces enfants comprennent que la mort est définitive, mais certains croient que la
personne décédée va revenir.
» Il faut leur expliquer la cause du décès et faire la distinction entre maladie grave et maladie ordinaire.
Les enfants ont peur que leurs parents meurent, sentiment qui est accru s’ils viennent d’une famille
monoparentale.
» Ces enfants voient la mort comme une bête féroce qui vient vous chercher ou comme une maladie
qu’ils peuvent attraper. Ils peuvent refuser d’entrer dans une maison où quelqu’un est mort.
» Ils ont besoin de se faire expliquer les sentiments qu’ils éprouvent (par exemple : la colère).
» Ils peuvent lier la mort à la violence et demander qui est le meurtrier.
» Ils ont besoin d’entendre qu’ils ne sont aucunement responsables du décès.
Enfants de neuf à douze ans
» Ces enfants sont conscients que la mort est définitive. Ils comprennent les répercussions du décès sur
eux et s’inquiètent pour leur sécurité.
» Ils peuvent ressentir plus de chagrin, de colère et de culpabilité.
Enfin, prenez le temps de faire un câlin. Les enfants ont besoin de beaucoup de réconfort lors de moments
difficiles.
29 :37
5. COMPLÉMENT D’INFORMATIONS
Cette section se veut un complément d’informations utiles pour aborder la question du deuil. Vous y
trouverez :
» Le rôle des rituels dans le processus du deuil et la structure des rituels.
» La conception de la mort et les différents rites associés selon les traditions religieuses ou spirituelles.
» Une bibliographie.
Par ailleurs, elle complète les informations qu’on retrouve dans le document de base. Tout comme les
autres sections du document, l’utilisateur peut la bonifier.
30 :37
LE RÔLE DES RITUELS DANS LE PROCESSUS DU DEUIL ET LA STRUCTURE DES RITUELS:
Comme le mentionne Chantal Dauray, « les rituels sont des rythmes de vie essentiels, des pauses
indispensables. (…) Se rassembler est un besoin fondamentalement humain. Voilà pourquoi les rituels sont
universels et intemporels. (…) Dans toutes les cultures, ils témoignent de notre besoin d’appartenance à un
groupe. Par leur constance, leur signification commune et leurs gestes répétitifs, les rituels constituent des
repères réconfortants dans un monde changeant et trop souvent privé de sens. Ces rendez-vous privilégiés
augmentent le contrôle qu’on a sur notre vie. L’équivalent d’un doudou pour adultes quoi !»
Pour d’autres détails, vous pouvez consulter la référence bibliographique, « Réinventez vos cérémonies,
fêtes et rituels !: des idées pour les moments forts de la vie » de Chantal Dauray.
Structure des rituels
Les informations ci-dessous viennent d’une formation donnée par l’organisme HO Rites de passage.3
» Les ingrédients de base :
Une intention claire et un geste significatif dans un contenant approprié.
Pour être certain que nous allons faire poser un geste significatif aux personnes endeuillées, il est
important de les impliquer dans la création du rituel, afin qu’il réponde vraiment à leur besoin.
» La structure de base du rituel :
L’intention (préparation) : un des aspects le plus important de la cérémonie est la clarté de l’intention,
du but. Pourquoi faites-vous cette cérémonie? Pour quoi ou pour qui la faites-vous? Formulez
l’intention simplement et clairement et tentez de la maintenir tout au long de la cérémonie.
L’ouverture du rituel :
Quelle qualité ou quelle présence voulons-nous entrer dans notre cœur?
Le cœur du rituel :
C’est ici que nous transformons notre monde intérieur en représentant rituellement les
changements désirés dans l’espace sacré, transformant du même coup le monde extérieur.
La fermeture :
Planifiée ou non, la cérémonie tirera à sa fin. Pensée puissante, sentiments et intuition auront
besoin d’une forme de fermeture.
L’intégration :
En simplicité, s’asseoir en silence et partager. C’est aussi le moment de remercier, d’exprimer de
la gratitude pour tout ce qui s’est passé.
3 Ho Rites de passage, Catherine Dajczman, 1-877-990-0319 ou Ho_ritesdepassage@yahoo.ca
31 :37
Les actions rituelles :
Ce sont des éléments qui favorisent l’expérimentation du rituel. On les appelle aussi le contenant dans
lequel se retrouvent les ingrédients présentés ci-haut.
» L’utilisation de l’eau, de la terre, du feu, de l’air
» La construction d’un espace sacré, le déplacement à l’intérieur ou l’extérieur de cet espace
» L’utilisation du corps, de la voix
» L’utilisation d’instruments de musique
» L’utilisation de nourriture, de symboles
» Se retrouver dans la nature
» Les pratiques telles la méditation, la respiration consciente, la vigile, le chant, le silence, etc.
32 :37
LA CONCEPTION DE LA MORT ET LES DIFFÉRENTS RITES ASSOCIÉS SELON LES TRADITIONS
RELIGIEUSES OU SPIRITUELLES
Il est évident que, face aux croyances entourant la mort, les animateurs de vie spirituelle et d’engagement
communautaire doivent adopter une attitude séculière. Ils ne doivent pas promouvoir les croyances
associées à une religion plus qu’à une autre. Cependant, il est important d’avoir un minimum de
connaissances sur les rites associés aux autres religions ou mouvements spirituels, afin de mieux
comprendre un élève qui vivrait cette réalité.
Chaque mouvement religieux ou spirituel a des rites différents, mais, au bout du compte, le but est toujours
le même : assurer un repos paisible pour la personne décédée. Mais, de surcroît, les rites sont surtout
importants pour les personnes survivantes. Assister à des rites ou effectuer des rituels aide les personnes
survivantes à passer à travers leur deuil, peu importe la tradition. Autant le salon funéraire ou les
funérailles sont importants pour se faire une image du mort, autant, la cérémonie de « l’héritage » peut être
signifiante et symbolique.
Il y a une multitude de conceptions différentes des rites en fonction des pays et des cultures. Un rite
s’adapte à la culture d’un pays, donc un rite bouddhiste peut être différent d’un pays à l’autre. Par
exemple, en Inde on lègue souvent le corps d’une personne décédée au Gange. Cette pratique est interdite
au Canada. Donc, les personnes d’origine Hindou vont parfois jeter les cendres de la personne décédée
dans le fleuve ou dans une rivière.
On assiste aujourd’hui à l’émergence de rites qu’on pourrait dire « athée ou séculier ». C’est une réalité; de
moins en moins de gens sont croyants. Par exemple, certaines personnes liront des textes de poésie ou
utiliseront des chansons inspirantes pour dire un dernier adieu; aucune référence à un mouvement
religieux ne sera faite. Souvent ces cérémonies se déroulent directement au salon funéraire, sans passer
par l’église, comme dans la tradition judéo-chrétienne québécoise.
Les informations qui suivent sont tirées de : MAGAZINE la gruyère, www.lagruyere.ch, Rites
funéraires, Différents, mais si proches, Nicolas Kessler , 31 octobre 2006
33 :37
RITES FUNÉRAIRES, DIFFÉRENTS, MAIS SI PROCHES
Lors du décès d’un croyant, chaque religion applique ses propres rites funéraires. À la veille de la Toussaint,
«La Gruyère» s’est intéressée aux pratiques d’autres grandes religions, pas si éloignées de la tradition
catholique à certains moments…
Dans toutes les religions, les rites funéraires possèdent la même finalité : accompagner le défunt du mieux
possible vers sa nouvelle demeure. Souvent, ils sont aussi un moyen pour les proches de se rassurer face à
leur propre mort.
En s’intéressant aux religions juives, bouddhistes, musulmanes, orthodoxes et hindoues, il est intéressant
de constater le soin qu’apportent les différents mouvements au corps du défunt. Tout est ensuite entrepris
pour assurer les meilleures conditions de départ de la personne décédée vers sa nouvelle destinée :
évocation de mérites, prières, formules et gestes rituels… Dans un dernier temps, pour prouver que la vie
continue malgré cette mort, une collation ou un moment d’amitié réunit les proches présents lors du
dernier adieu.
Judaïsme
Dans la tradition juive, la mort peut être considérée comme le début de la vie. En effet, selon leurs
croyances, si le corps retourne à la poussière, l’âme se dirige vers son Créateur. L’au-delà est donc le lieu
de la résurrection des corps. Celle-ci doit intervenir le jour où le messie promis arrivera.
Les proches accompagnent les mourants à l’aide de psaumes et de prières. Une fois décédée, la personne
est lavée en signe de purification, puis veillée. Une bougie est dès lors allumée et placée à proximité de la
tête, afin d’évoquer l’immortalité de l’âme. Le défunt est ensuite enveloppé dans un linceul – souvent son
châle de prière – puis enterré dans un cimetière normalement réservé à la communauté juive.
Après une oraison funèbre célébrée par le rabbin, la famille et les proches se retrouvent pour prendre un
repas léger. Le partage de nourriture est un signe pour attester que la vie continue. Pour la famille débute
alors une semaine sans la moindre activité, suivie d’un mois sans réjouissances. Une année après la mort,
une nouvelle cérémonie est organisée au cimetière et, à ce moment, une pierre avec une inscription en
hébreu est déposée sur la tombe.
Bouddhisme
Dans la philosophie bouddhiste, lorsqu’un être humain meurt, l’âme de celui-ci se réincarne en fonction du
karma produit par les actes et les pensées du défunt. Cette réincarnation peut donc être heureuse (parmi
les humains ou les dieux) ou malheureuse (dans les enfers, parmi les esprits affamés ou les animaux). La
mort souhaitée est cependant la libération sans retour, au nirvana.
Dès l’agonie de la personne, tout est fait pour lui assurer la sérénité. Son corps est placé sur le côté droit,
par analogie avec la position du « lion couché » adoptée par Bouddha lorsqu’il expira. Des moines récitent
des mantras et des bénédictions pendant les jours qui suivent le décès. Ces paroles doivent éviter une
renaissance défavorable pendant le processus de dissolution de la conscience.
Trois jours après le décès intervient la crémation. Elle est accompagnée d’un rituel de purification et
d’offrandes. Au Tibet, une prière (le Bardo Thödol) est récitée pendant les quarante-neuf jours qui suivent le
décès pour guider la conscience durant l’état intermédiaire entre mort et renaissance.
34 :37
Islam
Dans la religion musulmane, la mort n’est pas conçue en tant que fin définitive, mais au contraire en tant
qu’accès à un autre monde. La mort n’est donc pas redoutée, mais envisagée de manière naturelle,
comme une étape nécessaire à la destinée de l’être humain. À la suite d’un décès, tout enterrement doit
être réalisé dans les plus brefs délais. En pays musulman, une personne qui meurt avant midi est mise en
terre le même jour.
Avant cela, la toilette est l’élément le plus important des rites funéraires en Islam. Quelques minutes après
le décès, une pré-toilette est pratiquée par le plus intime du défunt. Une deuxième toilette est ensuite
effectuée. Dans un cercueil très simple, le corps est ensuite mis en bière sur le côté pour faire face à La
Mecque. Si cela est possible, il sera enterré dans un « carré musulman », mais ceux-ci sont très rares; les
cimetières fribourgeois n’en comptent d’ailleurs aucun.
Malgré tout, le deuil ne doit pas affecter la vie courante de la famille au-delà de trois jours. En revanche, la
veuve doit tenir le deuil pendant quatre mois et dix jours. Le deuil de la femme turque est plus sévère. Elle
doit rester endeuillée plus de douze mois, porter la tenue noire et le foulard blanc et ne consommer aucune
substance excitante comme le café par exemple.
Église orthodoxe
Pour les orthodoxes, la mort est une naissance à la vie nouvelle, la rentrée dans la vie spirituelle.
Traditionnellement, le corps est porté à l’église, cercueil ouvert. Pendant l’office religieux, fleurs, bougies et
prières correspondent à ce qui se passe sur le plan spirituel : l’illumination et l’éclosion de l’âme dans le
monde de l’esprit. Le pope répand de l’encens et verse de l’huile consacrée sur le front du défunt.
L’enterrement a lieu trois jours après le décès, le temps que l’âme se sépare du corps. L’ascension vers
Dieu se poursuit quarante jours, le temps pour l’âme de se purifier et d’accomplir l’effort de détachement
du corps.
Le paradis est vu comme un jardin. C’est un état de vie dans la présence de Dieu. L’enfer correspond à la
séparation d’avec Dieu. Pour la religion orthodoxe, il existe deux sortes de mort. Elle parle d’agonie lorsque
l’individu ne veut pas quitter son enveloppe charnelle. À l’inverse, la dormition concerne les mourants qui
s’endorment en s’étant préparés et qui vivent la mort comme un passage.
Hindouisme
La base de la pensée hindoue repose sur le concept d’une loi divine universelle (le dharma). Celle-ci est un
principe moral de causalité qui règle le processus naturel de la perpétuelle transformation de la création.
La destinée de l’homme dépend du karma, le fruit des actions et des pensées. Les hindous vivent dans un
système de castes et de sous-castes, au sein desquelles ils se réincarnent selon leur karma. La finalité est
de sortir de ce cycle de douleurs, de misère et de mort sans fin. Cette libéralisation s’obtient par une sévère
éthique, par une grande foi dans la vérité éternelle et par des techniques de réintégration spirituelle
qu’enseigne le yoga.
À la mort du défunt, le corps est baigné, puis revêtu de blanc (ou parfois de rouge pour les femmes) et
couvert de fleurs. Il est ensuite porté en convoi funèbre sur un bûcher orienté vers le sud où il sera brûlé.
Les cendres et les os sont pour finir déposés dans une jarre et immergés dans un fleuve sacré.
Détachée du corps, l’âme devient un fantôme alimenté par les vœux, les prières et la nourriture offerte par
les proches du défunt. Par la suite, il franchit les épreuves pour rejoindre le pays des morts. Arrivé à ce
stade, il attend une nouvelle naissance ou la libération finale.
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BIBLIOGRAPHIE
Il existe plusieurs choix de livres pour la petite enfance, l’enfance et l’adolescence à propos des deuils. Il
est important que les parents, les enseignants et tous les autres intervenants lisent d'abord eux-mêmes les
livres avant d’intervenir auprès des jeunes. Voici la référence bibliographique de quelques-uns de ces
livres :
Note : tous ces livres sont disponibles à la bibliothèque nationale.
LIVRES POUR LES ENFANTS
DEMERS, Dominique (2000). Vieux Thomas et la petite fée. Saint-Lambert : Dominique et compagnie.
DUFOUR, Michel (2000). Allégo rit avec les jeunes : [Histoires magiques interactives]. Chicoutimi : Éditions
JCL.
FOCH, Claire (2008). Émilie a perdu sa mamie. St-Lambert : Éditions Enfants Québec.
JACQUES, Josée (2003). Des souvenirs pour la vie. [Saint-Laurent] : Éditions FPR.
PLANTE, Anne (1992). Histoire de Charlotte, Philippe et grand-père : pour expliquer la mort à un enfant qui
va perdre un grand-parent. Montréal : Éditions paulines.
PLANTE, Anne (1992). Histoire de Jonathan : pour expliquer la mort d'un enfant dans la famille. Montréal :
Éditions paulines.
PLANTE, Anne (1992). Histoire de Josée : pour expliquer la mort à un enfant qui va perdre un parent.
Montréal : Éditions paulines.
SAINT-EXUPERY, Antoine de (2010). Le Petit Prince. Paris : Gallimard.
THOUIN, Lise (2002). Boule de rêve. Montréal : Fondation Boule de Rêve.
VARLEY, Susan (2010). Au revoir Blaireau. [Paris] : Gallimard jeunesse.
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LIVRES POUR LES ADULTES
CORPORATION DES THANATOLOGUES DU QUÉBEC (2005). «Un baume pour le cœur».
DAURAY, Chantal (2006). Réinventez vos cérémonies, fêtes et rituels!: des idées pour les moments forts de
la vie. [Saint-Laurent] : Québec Loisirs.
ERNOULT-DELCOURT, Annick (1992). Apprivoiser l’absence : adieu mon enfant. [Paris]: Fayard.
FOCH, Claire et BESSETTE, Sylvie (2003). J’écoute ma toute petite voix : Guide d’animation d’un groupe de
soutien aux enfants en deuil et aux adultes qui les accompagnent. St-Hyacinthe : Les Amis du Crépuscule.
IRELAND, Marie (2003). Apprivoiser le deuil : surmonter la disparition d’un être cher. [Alleur]: Marabout.
JACQUES, Josée (2010). Les saisons du deuil : la mort, tisserande de la vie. Montréal : Éditions Quebecor.
JOBIN, Anne-Marie (2010). Le nouveau journal créatif : à la rencontre de soi par l’écriture, le dessin et le
collage. Montréal : Le Jour.
MICHAUD, Joselito (2006). Passages obligés. Outremont : Libre expression.
MONBOURQUETTE, Jean (2007). Grandir : Aimer, perdre et grandir. Ottawa : Novalis.
MONBOURQUETTE, Jean (1996). Groupe d’entraide pour personnes en deuil : Comment l’organiser et le
diriger? Outremont : Novalis.
MONBOURQUETTE, J., LADOUCEUR, M. et VIAU, M. (1991). Dans l’épreuve…Grandir ensemble/Sessions
pour jeunes : séparation, divorce et décès. Montréal : Éditions paulines.
PETIT, Richard (2007). Détour imposé. Montréal: Édition La Semaine.
PINARD, Suzanne (2005). De l’autre côté des larmes ÷ guide pour une traversée consciente du deuil.
Boucherville: Édition de Mortagne.
THOUIN, Lise (2003). De l’autre côté des choses : l’itinéraire bouleversant d’une passeuse d’âmes.
Montréal : Éditions Le Perséa.
SCHMITT, Éric-Emmanuel (2009). Oscar et la dame rose. Paris : Albin Michel.
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SITES INTERNET
AGENCE DE LA SANTÉ PUBLIQUE DU CANADA, http://www.phac-aspc.gc.ca/hp-ps/dca-dea/index-fra.php,
page consultée le 18 janvier 2011.
APAVECQ (Association professionnelle des animateurs de vie spirituelle et d’engagement communautaire
du Québec) www.apavecq.qc.ca
CENTRE HOSPITALIER UNIVERSITAIRE SAINTE-JUSTINE, http://www.chu-sainte-justine.org/famille/CISE-
description.aspx?id_sujet=100062&ID_Menu=668&ItemID=2a&id_page=1454&refv=Deuil%20périnatal,
page consulté le 18 janvier 2011.
COMMISSION SCOLAIRE DES MONTS-ET-MARÉES ET COMMISSION SCOLAIRE DES PHARES, SASEC (Service
d’animation spirituelle et d’engagement communautaire) (2008). «Les deuils et le jeune à l’école»,
http://www.apavecq.qc.ca/, page consultée le 18 janvier 2011.
CONSEIL DE LA FAMILLE ET DE L’ENFANCE DU QUÉBEC, http://www.cfe.gouv.qc.ca/, page consultée le 18
janvier 2011.
LES COOPÉRATIVES FUNÉRAIRES DU QUÉBEC, http://www.fcfq.qc.ca/4_1_1.htm, page consultée le 18
janvier 2011.
MAISON MONBOURQUETTE, Ne restez pas seul devant la mort, www.maisonmonbourquette.com, page
consultée le 18 janvier 2011.
SANTÉ CANADA, http://www.hc-sc.gc.ca/hl-vs/mental/index-fra.php, page consultée le 18 janvier 2011.
SANTÉ ET SERVICES SOCIAUX DU QUÉBEC, http://www.msss.gouv.qc.ca/, page consultée le 18 janvier
2011.
SOLIDARITÉ-DEUIL D’ENFANT, http://www.sdequebec.ca/livres.asp, page consultée le 18 janvier 2011.
UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE, 2006. «Éduquer l’enfant à la mort en utilisant des ouvrages pédagogiques»,
http://ncre.educ.usherbrooke.ca/articles/v9n1/03_Abras.pdf, page consultée le 18 janvier 2011.
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