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MASTER «URBANISME ET AMÉNAGEMENT» Spécialité : Stratégies territoriales et politiques publiques X Mémoire de fin d’études 2 ème année Mémoire de recherche 2 ème année Héloïse Filez LE TRAITE DE CONCESSION D’AMENAGEMENT, AU SERVICE DU PROJET URBAIN Directeur de mémoire : Bruno Schmit 2012

Le traité de concession d'aménagement, au service du projet urbain

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2010-2012 Institut d'Urbanisme de Paris Master Urbanisme et Aménagement

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MASTER «URBANISME ET AMÉNAGEMENT» Spécialité : Stratégies territoriales et politiques

publiques

X Mémoire de fin d’études 2ème année

□ Mémoire de recherche 2ème année

Héloïse Filez

LE TRAITE DE CONCESSION D’AMENAGEMENT, AU SERVICE DU PROJET URBAIN

Directeur de mémoire : Bruno Schmit

2012

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RESUME :

Le traité de concession d’aménagement est un contrat d’aménagement par lequel une collectivité

territoriale transfère la maîtrise d’ouvrage d’une opération publique à un aménageur.

Comment concéder une opération d’aménagement sans en perdre le contrôle ? Quels outils, quelles

méthodes utiliser ?

Les cahiers des charges types de 1960 et 1977 peuvent être utilisés comme sources d’inspiration

pour rédiger les traités de concession d’aménagement (TCA) actuels. Toutefois, le TCA n’est plus un

simple duplicata de modèles cinquantenaires. Les contrats d’aménagement font en effet l’objet de

négociations âpres. Pour que ces négociations servent les intérêts de la collectivité territoriale, celle-

ci doit s’appuyer sur des études préalables approfondies, dessinant un projet dont la faisabilité a été

prouvée. Il est alors possible d’utiliser le TCA pour élaborer une vision partagée du projet, de ses

objectifs, de sa gouvernance et pour prévoir les arènes de négociations ainsi que les outils de suivi de

projet.

MOTS-CLES :

Traité de concession d’aménagement ; projet urbain ; ZAC ; négociation ; gouvernance ; urbanisme

opérationnel ; contrat.

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En premier lieu, je souhaite remercier Sonia Guelton, pour son aide et sa présence tout au

long de ce deuxième semestre et pour sa participation au jury de soutenance de ce

mémoire.

Je souhaite ensuite remercier Bruno Schmit, pour ses conseils dans la construction du sujet

de ce mémoire, pour son témoignage de praticien, pour sa relecture attentive et, enfin, pour

les pistes de réflexion qu’il m’a suggérées.

J’exprime enfin toute ma gratitude à Jean-François Bizet et Richard Trapiztine, pour leur

grande disponibilité et la qualité de nos échanges qui ont nourri ce travail.

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Sommaire  

Introduction _______________________________________________________________ 2

I. Elaborer les traités de concession, en mêlant la négociation et les modèles___________ 6

I. A. Faire la place à la négociation____________________________________________ 6 I. A. 1.) 1960‐1982 : le temps des documents‐types _____________________________ 6 I. A. 2.) 1982‐2005 : la montée en puissance de la négociation et des ZAC conventionnées _________________________________________________________ 8 I. A. 3.) 2005‐2012 : vers une pleine utilisation de la liberté contractuelle ? _________ 12

I. B. Mobiliser les clauses issues des cahiers des charges type_____________________ 24

II. Traduire la dynamique de projet ____________________________________________ 29

II. A. Préciser les attentes du concédant ______________________________________ 29 II. A. 1.) Traduire les objectifs en axes‐projet _________________________________ 29 II. A. 2.) Les outils de mise en œuvre________________________________________ 34

II. B. Détailler la méthode de projet__________________________________________ 38 II. B. 1.) Le TCA comme pierre angulaire des autres documents juridiques __________ 39 II. B. 2.) L’articulation des missions de l’aménageur ____________________________ 40 II. B. 3.) Officialiser la gouvernance _________________________________________ 42 II. B. 4.) Les outils de suivi du projet ________________________________________ 45

Conclusion________________________________________________________________ 48

Bibliographie______________________________________________________________ 51

Lexique __________________________________________________________________ 54

Table des figures___________________________________________________________ 55

Annexes__________________________________________________________________ 56 Décret n°60‐554 du 1er juin 1960 approuvant le cahier des charges type de concession d’opération d’aménagement urbain, JORF DU 12 JUIN 1960, p.5324 à 5328 ____________________________ 57

Décret n°70‐513 du 5 juin 1970 portant approbation de la convention type relative à l’aménagement et à l’équipement des zones d’aménagement concerté visées à l’article 4‐3 du décret n°68‐1107 du 3 décembre 1968, JORF DU 19 JUIN 1970, p.5711 à 5714. _______________ 63

Décret n°77‐204 du 18 février 1977, relative au cahier des charges type pour la concession d’aménagement des zones d’aménagement concerté, à l’exclusion des opérations de rénovation urbaine, JORF 6 MARS 1977, p.1275 à 1280____________________________________________ 67

 

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INTRODUCTION 

Les  traités de concession d’aménagement sont des outils d’urbanisme opérationnel moins 

connus que la procédure de ZAC. Ce contrat organise pourtant les relations entre l’aménageur et la 

collectivité territoriale dans  la durée (en moyenne 8 ans), dans une situation où  la prise de risque 

pour chacune des deux parties n’est pas négligeable – risque économique pour  le concessionnaire, 

au minimum risque politique pour le concédant.  

D’un point de vue  juridique,  le  traité de concession est un contrat d’aménagement, un contrat de 

droit  public.  Selon  le  guide  des  procédures  de  passation  des  concessions  d’aménagement1,  « une 

concession  d’aménagement  est  un  contrat  administratif  par  lequel  une  personne  publique,  appelée  «  le 

concédant », dûment compétente en matière d’aménagement, confie à un opérateur, public ou privé, appelé « 

le  concessionnaire  »,  la  réalisation  d’une  opération  d’aménagement.  La  concession  d’aménagement 

s’accompagne du transfert de la maîtrise d’ouvrage de l’opération du concédant au concessionnaire.» 

 

La notion d’aménagement est assez floue. L’article L.300‐1 présente ainsi une série d’objectifs : 

« Les actions ou opérations d'aménagement ont pour objets de mettre en œuvre un projet urbain, une 

politique  locale de  l'habitat, d'organiser  le maintien,  l'extension ou  l'accueil des activités économiques, 

de  favoriser  le développement des  loisirs et du  tourisme, de  réaliser des équipements collectifs ou des 

locaux  de  recherche  ou  d'enseignement  supérieur,  de  lutter  contre  l'insalubrité,  de  permettre  le 

renouvellement  urbain,  de  sauvegarder  ou  de mettre  en  valeur  le  patrimoine  bâti  ou  non  bâti  et  les 

espaces naturels. 

L'aménagement, au sens du présent  livre, désigne  l'ensemble des actes des collectivités  locales ou des 

établissements publics de coopération  intercommunale qui visent, dans  le cadre de  leurs compétences, 

d'une part, à conduire ou à autoriser des actions ou des opérations définies dans  l'alinéa précédent et, 

d'autre part, à assurer l'harmonisation de ces actions ou de ces opérations. » 

A  la  suite  de  Serge  Lasvignes2,  on  considère  généralement  que  la  définition  d’une  opération 

d’aménagement repose sur deux critères principaux.  

D’une part, l’opération d’aménagement correspond à un certain niveau de complexité.  

« [..]  l’opération  combine  différents  types  d’actions  (ex. :  réalisation  d’équipements,  restauration 

d’immeubles, aménagement de terrains…). »3 

 

Il s’agit d’autre part d’une opération publique cohérente, d’une certaine ampleur.  

                                                            1 p.4, in Ministère de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement (2011) Concessions d’aménagement, Guide des procédures de passation, France, 106 p. 2 CE, 28 juillet 1993, Commune de Chamonix‐Mont‐Blanc, RDP 1993, 1452, Concl. Lasvignes. 3 Idem. 

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Elle « tradui[t] et [met] en œuvre une volonté d’aménagement, c’est‐à‐dire un effort d’organisation des 

activités  et  d’ordonnancement  de  l’urbanisation»4,  avec  des  «incidences  urbaines  importantes »5, 

notamment « quand elle porte  sur une portion  significative du  territoire  communal que  l’on ouvre à 

l’urbanisation ou que l’on restaure, notamment par l’installation d’équipements ».  

Ce dernier critère  ‐ une opération qui porte sur une portion significative du territoire ‐ est discutable. 

Le  code  de  l’urbanisme  ne  prévoit  en  effet  aucun  critère  de  taille  minimum  pour  définir  une 

opération d’aménagement. Seul compte la présence d’un programme d’équipements publics.  

 

La  réalisation  d’une  opération  d’aménagement  peut  être  organisée  par  un  traité  de  concession. 

Selon Jérôme Michon6, un traité de concession d’aménagement répond à quatre objectifs : 

1.)  « présenter  le  programme  prévisionnel  de  construction  et  d’équipement  prévus  dans 

l’opération », 

2.)  « inventorier  et  expliciter  les  caractéristiques  qualitatives  [et]  [..]  Quantitatives  des 

prestations attendues », 

3.) « préciser le cadre juridique applicable à l’ensemble de l’opération : 

   ‐ la « qualification d’opération d’aménagement au sens L.300‐1 du code de l’urbanisme », 

   ‐ la « présentation des clauses de garantie réciproque entre les parties », 

   ‐ les « éventuelles sanctions ou pénalités applicables en cas de manquement à une obligation 

contractuelle », 

4.) « préciser  les conditions dans  lesquelles sera gérée  l’opération d’aménagement concernée 

ainsi que les conditions dans lesquelles il pourra être mis fin au dit traité de concession ». 

 

Comment mettre le traité de concession au service du projet du concédant ? Par principe, la 

concession d’aménagement  implique une  forme de délégation, un  transfert de pouvoir. Comment 

concéder, (concedere signifie « se retirer » en latin, comme le rappelle Laurent Richer) sans perdre le 

contrôle ? A travers le traité de concession, le concédant organise le pilotage à distance d’un projet 

urbain. Il s’assure que le résultat corresponde aux ambitions de départ. De quels leviers dispose t‐il ? 

 

Ces questions conduisent à  s’interroger  sur  l’existence d’outils à mettre en place pour  intégrer au 

mieux  le projet du concédant. De nombreux manuels et articles, tout en  invoquant la spécificité de 

chaque projet urbain donc de chaque traité de concession, présentent des « bonnes pratiques », des 

                                                            4 Conclusions de Serge Lavignes liées à la décision du Conseil d’Etat précitée. 5 p. 591, in RICHER, Laurent (2010) Droit des contrats administratifs, France, LGDJ, 7ème édition, 713 p. 6 p.147, MICHON, Jérôme  (2008) Les concessions d’aménagement, nouvelles règles de concurrence, nouvelles procédures de passation, nouvel encadrement financier, France, Le Moniteur, 246 p. 

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« pistes »7 ou des « points  [..] à négocier »8. L’exercice n’est pas sans  limite et ne peut prétendre à 

l’exhaustivité. 

  « Il était cependant important, au‐delà d’une rédaction obligatoirement réductrice, d’attirer l’attention 

des partenaires sur de nombreux points qu’ils devront traiter, voire négocier sans qu’aucune d’entre eux 

n’impose à l’autre un modèle préétabli. L’attention est donc portée sur les points de contrôle obligatoire 

ou souhaitable du concessionnaire sur l’activité du concédant. »9 

  «  Il est quasiment impossible de dresser une liste exhaustive des clauses à insérer dans tous les traités 

de concession d’aménagement. L’exercice déboucherait nécessairement sur de sérieuses  imperfections, 

du fait d’une inadéquation avec chaque cas particulier. [..] Autant cette diversité est importante, autant 

la panoplie de  clauses utilisables est phénoménale. Voici  cependant quelques pistes  rédactionnelles à 

retenir. » 

Il s’agit bien ici d’ouvrir le champ des possibles et non pas de présenter le traité de concession idéal.  

 

Contrairement aux auteurs précités,  le choix a été fait de se pencher exclusivement sur les articles 

intégrant le projet urbain, qu’ils fixent des objectifs à atteindre ou présentent des outils de gestion 

de  projet.  L’approche  pour  laquelle  j’ai  opté  est  celle  d’une mise  en  perspective  historique,  en 

remontant aux cahiers des charges type de 1960, de 1970 et de 1977. L’objectif est de distinguer les 

outils présents dans  les  textes d’origine, de ceux qui se sont affirmés après  la décentralisation,  les 

uns  comme  les  autres  s’interpénétrant  parfaitement  dans  le  processus  d’élaboration  actuel  des 

traités.  En  se penchant  sur  la  gestion  de projet,  il  s’agira  aussi de distinguer  les  innovations  des 

outils  imposés  par  le  droit.  On  s’intéressera  exclusivement  aux  relations  entre  aménageur  et 

collectivité territoriale, tout autre concédant étant écarté.  

La méthode  de  travail  choisie  combine  la  recherche  documentaire10,  l’analyse  de  six  traités  de 

concession signés entre 2003 et 2011, ainsi que deux entretiens.  

 

Le  principe  de  concession  d’aménagement  remonte  à  la  politique  de  grands  travaux 

d’Haussmann,  où  un  concessionnaire  privé  finançait  la  restructuration  des  îlots  et  des  espaces 

publics, en échange de charges foncières à commercialiser. Un décret de 1959 introduit la concession 

d’aménagement dans le code de l’urbanisme et dès 1960, un cahier des charges définit un modèle de 

rédaction. Les traités de concession ont donc une histoire et on retrouve encore, dans  les contrats 

                                                            7 p.145, in MICHON, Jérôme (2008) Les concessions d’aménagement, nouvelles règles de concurrence, nouvelles procédures de passation, nouvel encadrement financier, France, Le Moniteur, 246 p. 8  p.184,  in  BONAMY,  Patricia,  PELCRAN,  Anne  (2010)  Les  concessions  d’aménagement  en  pratique,  France, Litec, 298 p. 9 Idem. 10 Recherches menées au Centre de Ressources Documentaires Aménagement Logement Nature du Ministère de  l’Ecologie,  du  Développement  Durable  et  de  l’Energie,  à  la  Bibliothèque  Nationale  de  France,  à  la bibliothèque de la faculté de droit de Créteil, au centre de documentation de l’IAU‐IF. 

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récents, des  formules cinquantenaires. L’élaboration d’un  traité de concession  repose à  la  fois sur 

des formules héritées et des négociations formelles et informelles (I). 

Mettre  le  traité de concession au service du projet urbain, c’est s’en servir pour définir, expliciter, 

structurer  la dynamique de projet, dans  toutes  ses  composantes : objectifs quantitatifs, objectifs 

qualitatifs, outils de suivi de projet, participation aux prises de décision, volets du projet définis en 

co‐élaboration, arènes de négociation formelles (II). 

 

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I. ELABORER  LES  TRAITES  DE  CONCESSION,  EN  MELANT  LA NEGOCIATION ET LES MODELES  

Les  traités  de  concession  actuels  sont  le  fruit  d’une  longue  histoire,  qui  a  vu,  pendant  plusieurs 

décennies,  des modèles  obligatoires  de  contrat  organiser  les  relations  entre  concessionnaire  et 

concédant. Ces modèles sont aujourd’hui des sources d’inspiration dans la rédaction des traités. De 

nombreux outils protégeant les intérêts du concédant sont en effet prévus dès 1960 (B).  

En supprimant le caractère obligatoire des modèles, la décentralisation a ouvert grand la porte à la 

liberté contractuelle et  la négociation du contenu des  traités de concession. Ces négociations ont 

toutefois  été  en  partie  formalisées  et  encadrées  lors  de  la  transformation  des  procédures  de 

passation des concessions d’aménagement en 2009 (A). 

I. A. Faire la place à la négociation 

I. A. 1.) 1960‐1982 : le temps des documents‐types 

En  application  de  la  loi  d’orientation  foncière11(LOF),  l’article  4  du  décret  n°68‐1107  du  3 

décembre 1968 présente trois situations pour la mise en œuvre des ZAC : 

 1°) soit une réalisation directe, par la personne morale qui a pris l’initiative de l’opération 

 2°) soit réalisé par un établissement public ou concédé à une société d’économie mixte 

 3°)  soit  confiés,  par  cette  personne  morale,  à  une  personne  publique  ou  privée  sous  les 

stipulations d’une convention. 

La LOF distingue deux types de contrats d’aménagement : 

 ‐ les conventions d’aménagement 

 ‐ les concessions d’aménagement 

La rédaction de ces contrats d’aménagement se  fait dans un cadre très contraint. Des documents‐

types  sont  mis  au  point.  Pour  sortir  du  cadre,  il  est  nécessaire  d’obtenir  l’approbation  du 

gouvernement  ou  de  ses  représentants,  par  arrêté  interministériel12.  Les  concessions 

d’aménagement  sont  élaborées  selon  le  cahier  des  charges  type  de  concession  d’opération 

d’aménagement urbain annexé au décret du 1er juin 196013, puis à partir de 197714, sur le modèle du 

                                                            11 Loi n°67‐1253 du 30 décembre 1967, dite loi d’orientation foncière, JORF du 3 janvier 1968, p.3 à 13. 12  p.138,  JACQUOT, Henri  et MARTIN, Olivier  (1993)  « Conventions  et  concessions  de  ZAC,  les  incertitudes actuelles », p.133 à 152, in Association française de droit de l’urbanisme, Colloque national, « Les 25 ans de la zone d’aménagement concerté », Bilan et propositions,   Caen, 19 et 20 novembre 1992, Droit et Ville, 1993, n°36. 13  Décret  n°60‐554  du  1er  juin  1960  approuvant  le  cahier  des  charges  type  de  concession  d’opération d’aménagement  urbain,  JORF  du  12  juin  1960,  p.5324  à  5328,  cahier  des  charges  type  de  concession d’opérations d’aménagement urbain en application de l’article 78‐1 du code de l’urbanisme et de l’habitation 

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cahier des  charges  type pour  la  concession d’aménagement des  zones d’aménagement  concerté15. 

Les conventions d’aménagement sont élaborées selon  la convention‐type, approuvée par décret en 

197016.  

 

  Néanmoins, l’existence de structures obligatoires ne signifie pas que ces contrats sont figés.  

D’une  part,  entre  1960  et  1977,  le  régime  de  la  concession  d’aménagement  évolue 

fortement. En 1960, le risque économique est porté par le concessionnaire : un potentiel déficit sera 

à  sa  charge,  tandis  qu’un  excédent  sera  partagé  avec  le  concédant.  Le  concessionnaire  réalise 

équipements  primaires  et  secondaires  nécessaires  à  l’opération,  y  compris  en  dehors  de  son 

périmètre. Le concédant exerce un contrôle fort sur les différentes étapes du projet.  

A l’inverse, en 1977, si les contrôles sur le projet restent forts, le risque économique est entièrement 

supporté par le concédant17. La réalisation des équipements de superstructure18 et des équipements 

primaires extérieurs à la zone font partie des missions du concédant.  

L’équilibre de la concession a donc été fortement modifié au profit du concessionnaire.  

                                                                                                                                                                                          14 Décret n°77‐204 du 18 février 1977, relative au cahier des charges type pour la concession d’aménagement des  zones d’aménagement concerté, à  l’exclusion des opérations de  rénovation urbaine,  JORF 6 mars 1977, p.1275 à 1280. 15 Les opérations de rénovation urbaine, aujourd’hui supprimées, disposaient de leur propre cahier des charges annexé à un décret du 27 mai 1961. 16 Décret n°70‐513 du 5  juin 1970 portant approbation de  la convention  type  relative à  l’aménagement et à l’équipement des  zones d’aménagement  concerté visées à  l’article 4‐3 du décret n°68‐1107 du 3 décembre 1968, JORF du 19 juin 1970, p.5711 à 5714. 17 Voir I.B, p.22 18 « Il en est de même des mandats de délégation de maîtrise d’ouvrage qui peuvent être passés en application de  l’article  4  de  la  loi  MOP  du  12  juillet  1985.  Cette  dernière  n’étant  « pas  applicable  aux  ouvrages d’infrastructure réalisés dans  le cadre d’une ZAC ou d’un  lotissement »,  il en résulte, par une  interprétation a contrario qui semble très répandue (mais qui n’est absolument pas évidente), que la réalisation des ouvrages de superstructure situé « dans le cadre » d’une ZAC (ou d’un lotissement ?) ne pourrait se faire qu’aux termes d’une convention de mandat conforme à la loi MOP. » p.146‐147, in JACQUOT, Henri et MARTIN, Olivier (1993) « Conventions et concessions de ZAC, les incertitudes actuelles », p.133 à 152, in Association française de droit de l’urbanisme, Colloque national, « Les 25 ans de la zone d’aménagement concerté », Bilan et propositions,   Caen, 19 et 20 novembre 1992, Droit et Ville, 1993, n°36. 

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Le traité de concession d’aménagement, au service du projet urbain – Mémoire de fin d’études – Héloïse Filez

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Figure 1: Contrats d'aménagement et documents‐types qui y sont liés  (Schéma : Héloïse Filez)  D’autre part,  le  cahier des  charges de 1977  introduit deux  clauses  facultatives, qui peuvent  faire 

l’objet de négociations. 

Ainsi, l’article 2. « Missions du concessionnaire » indique : 

« Pour réaliser cet aménagement, le concessionnaire doit pour sa part : 

[..] 

b) réaliser les équipements d’infrastructure primaire situées à l’intérieur de la zone ou nécessaires à son 

accordement  immédiat avec  les réseaux extérieurs. Un état de ces équipements est annexé au présent 

cahier des charges. (1) » 

« (1) alinéa facultatif à  insérer dans  le cas où  la réalisation de ces équipements primaire rentre dans  la 

concession. Dans ce cas, cet alinéa doit faire l’objet d’une décision explicite du concédant. » 

De manière similaire, l’insertion d’une date de présentation des avant‐projets par le concessionnaire 

est facultative.  

 

Durant cette période, la protection du concédant passe donc par des modèles obligatoires, qui, sans 

être totalement rigides, s’adaptent peu au projet lui‐même.  

I. A. 2.) 1982‐2005 : la montée en puissance de la négociation et des ZAC conventionnées 

La  décentralisation  amorce  une  nouvelle  phase  pour  les  contrats  d’aménagement,  en 

matière de négociation et de relations aux aménageurs privés. 

 

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D’une part,  les  lois de décentralisation, notamment  les  lois du 2 mars 1982 sur  les droits et 

libertés des communes, des départements et des régions et du 22 juillet 1982, supprime les tutelles 

techniques  qui  pèsent  sur  les  collectivités  territoriales.  Cette  levée  des  tutelles  incluent  les 

contraintes résultant des cahiers des charges, qui deviennent de simples modèles.  

Toutefois, Jean‐François Bizet explique que les cahiers des charges types ont continué à être utilisés 

jusque dans  les années 2000 pour deux  raisons. Non  seulement ces modèles étaient bien conçus, 

mais les collectivités territoriales et les services de l’Etat qui les accompagnaient étaient peu habitués 

à  la  négociation.  Les  pratiques  de  négociation  se  sont  donc  développées  de  manière  très 

progressives. 

« C’est  vrai  qu’à  partir  de  1982,  la  liberté  contractuelle  ayant  été  donné  totalement,  les  collectivités 

étaient libres de la rédaction de leur contrat. Ceci étant quelques observations. Premièrement, les cahiers 

des charges n’étaient pas si mal faits que ça. Les collectivités comme les concessionnaires ont continué à 

les utiliser [..] moyennant quelques améliorations, formelles le plus souvent. [..] Deuxièmement, la liberté 

ne s’acquiert pas d’un coup. Les collectivités ont eu beaucoup de mal à se glisser dans  le moule de  la 

liberté contractuelle, c’est‐à‐dire à se mettre à négocier. Et ce d’autant que  les services d’Etat étaient 

encore très présents à l’époque, [..] [qu’ils] n’ont pas l’habitude de la négociation, ils n’ont pas l’habitude 

de la liberté, ils sont là pour appliquer et non pas pour innover ou pour créer. » «  « Par conséquent, les 

habitudes anciennes ont perduré jusque dans les années 2000, la loi  SRU ayant été un moteur important 

de l’évolution des choses. »  

La  fin  du  caractère  obligatoire  a  une  autre  conséquence majeure :  l’affaiblissement  de  la 

distinction entre concession et convention d’aménagement. 

Précédemment, conventions et concessions se distinguaient par la nature du contenu du contrat19 et 

par  la  nature  « publique »  de  l’aménageur.  En  perdant  leur  caractère  obligatoire,  les  cahiers  des 

charges type ne peuvent plus participer à  la définition juridique du contenu du contrat. La question 

se pose alors, pour la doctrine, de savoir ce qui différencie fondamentalement les concessions et les 

conventions d’aménagement.  

 

Cette  question  est  essentielle  dans  la  mesure  où  la  signature  d’une  concession  implique, 

notamment, pour le concessionnaire, un accès au droit d’expropriation.  

En  effet,  bien  que  la  convention‐type  prévoie  dans  son  article  6  le  recours  à  l’expropriation,  dès 

1973, une circulaire en limite l’utilisation:  

 

                                                            19  Selon MALLARD,  Jacques  et  PIETTE,  Jean‐Jacques  (1993)  « Mode  de  réalisation  de  la  ZAC  et  partenariat public‐privé », p.105 à 125 in Association française de droit de l’urbanisme, Colloque national, « Les 25 ans de la zone d’aménagement concerté », Bilan et propositions,  Caen, 19 et 20 novembre 1992, Droit et Ville, 1993, n°36; ainsi qu’Etienne Fatôme dans l’article « Concession d’aménagement » du Dalloz Immobilier Urbanisme de 1993. Cette théorie est critiquée par Olivier Martin et Henri Jacquot.  

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« Bien que les textes réglementaires [..] prévoient explicitement [..] que la collectivité pourra exproprier 

les  terrains  compris dans  le périmètre de  la  zone,  il n’est pas douteux que  l’utilisation massive de  la 

procédure  d’expropriation  serait,  dans  ce  cas,  inopportune  –  et  ce,  d’autant  plus  que  les  terrains 

expropriés, puis aménagés, seraient dévolus à titre définitif à des personnes de droit privé. 

Il  convient  donc  de  limiter  l’usage  de  la  procédure  d’expropriation  à  l’acquisition  de  terrains  dont  la 

surface est faible par rapport à  la surface totale de  la zone – de  l’ordre de 5 à 10 p.100 pour  fixer  les 

idées – et à la condition expresse que la « réalisation de la zone soit d’utilité publique » » 

 

Henri Jacquot et Olivier Martin20, dans les années 1990, distinguent trois modes d’intervention, selon 

le programme de l’opération. 

  programme de l’opération et degré d’interventionnisme nécessaire. 

Equilibre économique 

Convention d’aménagement 

Simple  encadrement  de  la collectivité  

Equilibre économique grâce au marché 

Concession d’aménagement 

‐ secteur du logement social ‐ zone  de  reconversion 

économique ‐ programme de longue durée 

L’équilibre  économique  ne  peut  être atteint  sans  financement  public  mais un intérêt commercial demeure. 

Régie  Fort  aspect  « équipements publics » 

Pas d’aspect commercial 

Figure 2: Tableau de synthèse  réalisé à partir des pages 151 et 152 de  l’article :  JACQUOT, Henri et MARTIN, Olivier, 

« Conventions et concessions de ZAC, les incertitudes actuelles », Droit et Ville, 1993, n°36 

 

Dès leur origine, les traités de concession d’aménagement devaient être garants de l’intérêt général 

face aux intérêts privés. La concession repose en effet sur l’articulation de la puissance publique et 

de l’intervention privée. Les cocontractants ont tout deux intérêt à la réalisation de l’opération mais 

rarement pour  les mêmes motifs. La transparence et  les garanties apportées par  le concessionnaire 

assurent  donc  que  la  concession  ne  soit  pas  détournée  de  sa  vocation  d’origine  (au  sens  d’un 

détournement de procédure). 

Or, nombreux sont  les observateurs qui  relèvent qu’une majorité de ZAC conventionnées sont en 

fait  des  opérations  privées.  L’opérateur  privé  se  serait  contenté  de  fait  valider  son  projet  par  la 

collectivité territoriale.  

 

«[..] derrière les apparences formelles, la plupart des ZAC conventionnées sont des opérations d’initiative 

privée. En  les prenant à  leur compte  les collectivités reconnaissent  leur  intérêt général et s’assurent en 

même temps un certain contrôle sur elles ; mais les collectivités les auraient‐elles entreprises si elles ne 

                                                            20 JACQUOT, Henri et MARTIN, Olivier (1993) « Conventions et concessions de ZAC, les incertitudes actuelles », p.133  à 152  in  Association  française  de  droit  de  l’urbanisme,  Colloque  national,  « Les  25  ans  de  la  zone d’aménagement concerté », Bilan et propositions,  Caen, 19 et 20 novembre 1992, Droit et Ville, 1993, n°36. 

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leur avaient pas été proposées et préparées par des aménageurs généralement doublés de constructeurs 

intéressés ?»21 

 

« La première est constituée par ce qu’il faut bien appeler une certaine dérive dans  l’utilisation qui est 

faite  de  la  procédure  de  ZAC.[..] De  nombreuses  ZAC  dites  privées  (c’est‐à‐dire  qui  sont  confiées  par 

convention à un aménageur privé) se présentent en effet comme une opération de construction qu’un 

promoteur‐constructeur est autorisé par une collectivité publique à réaliser dans le cadre de la procédure 

de  ZAC  parce que  cette  procédure présente  un  certain nombre d’avantages  (dont  celui  de  permettre 

d’écarter  le POS)  [..] Quant à  la deuxième  raison, elle  tient à  la décentralisation des  compétences en 

matière de ZAC, décentralisation qui ne permet pas à  l’Etat de s’opposer – tout au moins de s’opposer 

aussi facilement qu’auparavant – à cette utilisation de la procédure de ZAC »22 

 

Dans  ce  contexte,  il paraît délicat de mobiliser des prérogatives de puissance publique  telles que 

l’expropriation, dans la mesure où ce qui fonde leur utilisation est la notion d’utilité publique.  

 

Les opérateurs privés réclament toutefois une unification des régimes entre la concession et la 

convention, ainsi que l’accès aux prérogatives de puissance publique.  

D’après  l’article de  Jacques Mallard  et  Jean‐Jacques Piette23,  ces « ZAC privées »  (définies  comme 

« conventionnées avec un opérateur privé »24) sont de plus en plus nombreuses. 

 

« Il y a vingt cinq ans, la ZAC a marqué un changement profond par rapport à l’urbanisme public exclusif 

de la ZUP modèle 1958. [..] 

 le nombre total des créations de ZAC privées a durablement stagné (à faible niveau) entre 1970 et 1980. 

Il  faut en effet attendre  la période 1986‐90 pour voir ce type de ZAC occuper une place, que  l’on peut 

qualifier d’importante, avec 29% du total des créations (soit une proportion devenue supérieure à celle 

du secteur public qui ne s’élève plus qu’à 24 % sur la même période) » [le reste, 47%, étant porté par les 

SEM]. 

 

Plutôt qu’une distinction concession/convention, Jacques Mallard et Jean‐Jacques Piette préconisent 

une distinction entre aménagement direct et indirect, selon que le concédant ou le concessionnaire 

porte le risque économique de l’opération. Afin de lever les réserves sur la mobilisation de la DUP au 

service d’un aménageur privé,  les auteurs recommandent un contrôle renforcé du concédant et  le 

                                                            21 p.150, ibid. 22 FATOME, Etienne et RICHER, Laurent  (1994), « Nature et contenu du contrat d’aménagement », Revue de droit immobilier, n°16(2), avril‐juin 1994, p.169 à 177. 23 MALLARD,  Jacques et PIETTE,  Jean‐Jacques  (1993) « Mode de  réalisation de  la  ZAC et partenariat public‐privé », p.105 à 125, in Association française de droit de l’urbanisme, Colloque national, « Les 25 ans de la zone d’aménagement concerté », Bilan et propositions, Caen, 19 et 20 novembre 1992, Droit et Ville, 1993, n°36. 24 p.106, ibid. 

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retour  d’un  cahier  des  charges  type  obligatoire,  pour  encadrer  les  conventions  bénéficiant  de 

prérogatives de puissance publique.  

Ces recommandations seront partiellement suivies dans les nouvelles procédures mises en place à la 

fin des années 2000 : si  le cahier des charges obligatoire n’a pas fait de retour,  le critère du risque 

économique est déterminant lors du choix des procédures de passation.   

 

Après  la décentralisation,  les collectivités territoriales ont continué d’utiliser  les cahiers des charges 

type  pour préserver  leurs  intérêts. Néanmoins,  l’émergence des  « ZAC privées »,  sur  lesquelles  le 

concédant exerce un contrôle moindre, et les revendications des aménagements privés questionnent 

les équilibres entre opération d’intérêt général, pouvoirs exorbitants,  intérêts privés et contrôle sur 

le projet. 

I. A. 3.) 2005‐2012 : vers une pleine utilisation de la liberté contractuelle ? 

a.)  Les éléments obligatoires 

Bien  que  les  contrats‐types  ne  soient  plus  obligatoires,  un  traité  de  concession,  qui  « précise  les 

obligations des deux parties »25, présente toujours plusieurs éléments incontournables, selon les articles 

L.300‐5 du code de l’urbanisme :  

 

« ‐ son objet, sa durée, les conditions de prorogation ou de modification du contrat 

 ‐  les modalités de rachat, de résiliation, de déchéance par  le concédant, ainsi que, éventuellement,  les 

conditions et les modalités d'indemnisation du concessionnaire. » 26 

 

Dans  le cas d’une SEM  locale,  l’article 1523‐2 du code général des collectivités  territoriales prévoit 

que le traité de concession doit, en supplément, obligatoirement indiqué :  

 

«4° Les conditions dans  lesquelles  le concédant peut consentir des avances  justifiées par un besoin de 

trésorerie  temporaire  de  l'opération  ;  celles‐ci  doivent  être  en  rapport  avec  les  besoins  réels  de 

l'opération mis en évidence par le compte rendu financier visé à l'article L. 300‐5 du code de l'urbanisme ; 

ces avances font  l'objet d'une convention approuvée par  l'organe délibérant du concédant et précisant 

leur montant, leur durée, l'échéancier de leur remboursement ainsi que leur rémunération éventuelle ; le 

bilan de la mise en œuvre de cette convention est présenté à l'organe délibérant du concédant en annexe 

du compte rendu annuel à la collectivité ;  

5°  Les modalités  de  rémunération  de  la  société  ou  de  calcul  du  coût  de  son  intervention,  librement 

négociées entre les parties ;  

                                                            25 Article L.300‐5 du code de l’urbanisme, consulté le 20/08/2012. 26 Idem. 

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6° Les pénalités applicables en cas de défaillance de  la société ou de mauvaise exécution du  traité de 

concession. » 

b.)  La  transformation  des  pratiques :  nouvelles  procédures  de  passation  et  études préalables 

Le processus actuel d’élaboration des traités de concession d’aménagement est  le fruit d’une 

transformation  du  droit  qui  s’étale  sur  presque  dix  ans.  Dès  2001,  la  méthode  de  choix  des 

aménageurs  pour  les  concessions  publiques  d’aménagement  (de  gré  à  gré)  est  critiquée  par  la 

Commission Européenne : 

 

« dès  2001,  le  gouvernement  français  avait  été  destinataire  d’une  lettre  de mise  en  demeure  de  la 

Commission Européenne ayant pour objet « la compatibilité avec  le droit communautaire de certaines 

dispositions relatives aux conditions et modalités d’octroi régissant les conventions d’aménagement. »27  

 

Cette incompatibilité avec le droit européen de la concurrence reposait sur la restriction d’accès aux 

concessions  publiques  d’aménagement  (et  aux  prérogatives  de  puissance  publiques  qui  y  sont  

liées), réservées aux établissements publics et aux SEM. 

 

A  la  suite d’arrêts de  la  justice administrative  française  (arrêt CAA de Bordeaux, Sodegis) et de  la 

Cour  de  justice  des  communautés  européennes  ainsi  que  d’interventions  de  la  Commission 

Européenne, la réglementation française subit une série de modifications en 2005, en 2006 et enfin 

en 2009.  

 

Une  loi  est  adoptée  le  20  juillet  200528.  Le  système  des  contrats  d’aménagement  est  d’une  part 

unifié,  en  fusionnant  les  conventions  publiques  d’aménagement  et  les  conventions 

d’aménagement29. D’autre part,  la  loi ouvre  l’accès des concessions d’aménagement à  l’ensemble 

des opérateurs. L’aménagement « à  la française » perd donc son statut sui generis, qui  le mettait à 

l’écart  des  procédures  liées  aux  délégations  de  service  public  et  de marchés  publics.  La  notion 

d’aménagement, telle que définie par l’article L.300‐1 du code de l’urbanisme, recouvre en effet de 

multiples  aspects  « urbain,  social,  économique  et  environnementale »30.  Elle  est  associée  à  l’intérêt 

                                                            27 In F. Llorens et P. Soler Couteaux « Les conventions d’aménagement de la loi SRU sous les feux de Bruxelles » (2001)  Contrats‐marchés  publics,  n°12,  p.3  cité  page  4  et  5  par  Bonamy,  Patricia,  Pelcran,  Anne(2010)  Les concessions d’aménagement en pratique, France, Litec, 298 p. 28Loi n°2005‐809 du 20  juillet 2005  relative aux concessions d'aménagement,  JORF n°168 du 21  juillet 2005, texte 1 sur 123. 29 Vocables issus de la loi SRU du 13 décembre 2000. 30 p.109,  in DEMEURE, Sylvain, MARTIN, Jean‐Yves et RICARD, Michel (2008) La ZAC, réalisation, financement, commercialisation, France, Le Moniteur, 2ème édition, 258 p. 

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général, de manière plus prononcée qu’en droit communautaire, où l’aménagement est une activité 

concurrentielle, de « prestation de services »31, similaire à un marché de travaux.  

 

Un décret en 200932 vient modifier entièrement le décret d’application de 200633, jugé insuffisant. 

Il abandonne partiellement la procédure sui generis de choix des aménageurs. En s’inspirant le droit 

européen,  ce  décret  distingue  plusieurs  procédures  de  passation :  les  petites  concessions 

d’aménagement  passées  par  une  procédure  adaptée,  les  « concessions‐marchés »  qui  suivent  le 

droit communautaire  lié aux marchés de  travaux et  les « concessions‐concessions » qui  suivent  le 

droit communauté lié aux concessions. Ces trois types de concessions sont définis selon l’ampleur du 

risque économique pris par  l’aménageur ainsi que  le montant attendu des dépenses et recettes de 

l’opération d’aménagement. 

                                                            31 p.111, ibid. 32 Décret n° 2009‐889 du 22  juillet  2009  relatif  aux  concessions d'aménagement,  JORF n°0169  du 24  juillet 2009, p.12370, texte n° 4 33 Décret n°2006‐959 du 31 juillet 2006 relatif aux conditions de passation des concessions d'aménagement et des marchés conclus par les concessionnaires et modifiant le code de l'urbanisme, JORF n°177 du 2 août 2006, p.11468, texte n° 17. 

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 Figure 3 : Schéma de synthèse Source : p.7, guide du MEDDTL34 

 

                                                            34  Ministère  de  l'Écologie,  du  Développement  durable,  des  Transports  et  du  Logement,  Concessions d’aménagement, Guide des procédures de passation, juillet 2011, 106 p. 

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Figure 4 : Démarche de choix de la procédure de passation de la concession d’aménagement Source : p.10 et 11 du guide du MEDDTL. 

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De  cette  mise  en  concurrence  des  aménageurs,  plusieurs  observateurs  attendent  une 

révolution dans la méthode d’élaboration des traités de concession. 

Pour  Patricia  Bonamy  et  Anne  Pelcran,  cette  mise  en  concurrence  peut  être  l’occasion  d’une 

meilleure utilisation des  fonds publics, à  condition que  le  concédant abandonne  les documents‐

types. Les traités de concession d’aménagement doivent s’adapter véritablement aux projets qu’ils 

se proposent de porter. 

 

 « La mise en concurrence n’a pas de vertu propre autre que celle de permettre une meilleure utilisation 

des  fonds  publics.  Un  tel  objectif  ne  saurait  être  atteint  si,  ayant  rempli  les  obligations  de mise  en 

concurrence, le concédant continuait, comme par le passé, d’utiliser des contrats types »35 

 

Patricia Bonamy et Anne Pelcran appellent donc les concédants à une pleine utilisation de la liberté 

contractuelle.  

 

Mais pour que cette  liberté contractuelle  soit véritablement au  service des  intérêts du concédant, 

celui‐ci doit être sûr de la faisabilité de son projet.  Richard Trapiztine souligne ainsi que la mise au 

point d’un pré‐projet avant  la consultation des aménageurs est  la clé pour que  les négociations se 

déroulent en faveur de la collectivité. 

 

« Si la collectivité n’a pas pris soin de vérifier la faisabilité de ce qu’elle souhaite, la discussion peut être 

très difficile. »36 

 

Les  études  préalables  affinent  les  attentes  de  la  collectivité  concédante.  Elles  participent  à  la 

définition d’un pré‐projet. Elles vont nourrir  le dossier de consultation des aménageurs en vue de 

l’attribution de la concession d’aménagement.  

Les études préalables donnent lieu à un premier niveau d’arbitrages: 

‐ sur les actions d’aménagement en accompagnement de l’opération ; 

‐ en matière d’orientations, de  règles ou de prescriptions qui  guideront  le plan d’ensemble du 

projet ; 

‐ en matière d’acquisitions et sur les modalités de celles‐ci ; 

‐ sur les équipements d’infrastructure et de superstructure, à la charge ou non de l’aménageur ; 

‐ sur le programme de construction ; 

‐ sur le bilan financier prévisionnel.  

 

                                                            35 p.183,  in BONAMY, Patricia, PELCRAN, Anne  (2010)  Les  concessions d’aménagement  en pratique,  France, Litec, 298 p. 36 Entretien du 20 août 2012. 

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Richard Trapiztine, dans un article  intitulé « Concessions d’aménagement, Vers une  révolution des 

pratiques »37, distingue chez les collectivités territoriales deux approches : la « voie volontariste » et la 

« voie  semi  libérale ».  Il  définit  ainsi  deux  niveaux  d’implication  des  concédants.  L’implication  du 

concédant a de multiples impacts, sur les motivations et contenus des études préalables, sur le degré 

de  précision  du  projet  (« étude  pré‐projet »  ou  simple  « étude  préalable  d’aménagement et  de 

faisabilité»38), sur les mesures d’anticipation foncières adoptées ou non. 

 

« Cela  dépend  de  la  politique  de  la  collectivité.  Si,  pour  faire  simple,  la  collectivité  est  plutôt  une 

collectivité de type libéral, elle aura tendance à laisser le débat ouvert, à laisser agir la concurrence entre 

les  opérateurs  et  à  choisir  au  final  celui  qui  apportera  les meilleures  garanties  de  bonne  fin.  Si  la 

collectivité est assez interventionniste, elle impose ses choix, après en avoir vérifié la faisabilité. » 

 

Les nouvelles procédures de passation  rendent de plus en plus nécessaires des études préalables 

approfondies. Elles transforment la relation de la collectivité territoriale au projet urbain, la poussant 

à adopter une approche d’anticipation et de réflexion prospective, plutôt que une attitude attentiste 

vis‐à‐vis des promoteurs‐constructeurs.  

 

Cette transformation des pratiques du côté des collectivités territoriales n’est pas  liée uniquement 

aux  nouvelles  procédures  de  passation.  Richard  Trapiztine  souligne  en  particulier  l’influence  des 

établissements publics fonciers ainsi que des intercommunalités ‐ qui gagnent en expérience ‐ et de 

la  réforme de  la  fiscalité  ‐ qui  conduit  à  l’adoption de différentes  stratégies  liant développement 

urbain, équipements et recettes fiscales. 

 

« On assiste depuis quelques années à une  transformation des pratiques, qui  est  liée d’une part à  la 

montée en puissance des établissements publics fonciers, [..] à  l’expérience des  intercommunalités, des 

communautés  d’agglomération,  des  communautés  de  communes,  [..]  à  une  vision  plus  globale  de 

l’aménagement, à des échelles de  territoire plus pertinentes. On  sent monter au  sein des  collectivités 

locales une prise de conscience qui  n’existait pas il y a 4‐5 ans. 

Aujourd’hui,  les  réformes  qui  ont  vu  le  jour,  notamment  la  réformes  de  la  taxe  d’aménagement,   les 

amènent à avoir un regard prospectif sur leur développement et de ne plus laisser faire un urbanisme au 

coup  par  coup,  avec,  à  la  sortie,  des  retards  d’équipements  qu’il  faudra  ensuite  faire  supporter  par 

l’ensemble de la collectivité. 

Il  y  a  donc  une  prise  de  conscience. On  est  plus  dans  une  logique  d’urbanisme  de  projet,  régler  les 

problèmes dans le préventif, plutôt que comme il y a une dizaine d’années, dans le curatif. »39 

                                                            37  TRAPITZINE,  Richard  (2006)  « Concessions  d’aménagement,  Vers  une  révolution  des  pratiques »,  Etudes foncières, n°120, mars‐avril 2006, p.16 à 21. 38 p.19, ibid. 39 Entretien avec Richard Trapitzine. 

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c.)  Les moments de négociation 

Une  autre  conséquence  majeure  de  l’ouverture  à  la  concurrence  est  en  effet  le 

développement  des  pratiques  de  négociation.  Pour  Jean‐François  Bizet,  le  développement  de  la 

négociation  et  l’évolution  du  contenu  des  TCA  est  en  grande  partie  liée  à  l’ouverture  à  la 

concurrence.   

La mise  en  concurrence  des  aménageurs  implique  en  effet  une  égalité  de  traitement  entre  eux. 

L’ensemble  des  concessionnaires,  y  compris  les  SEM  et  les  Sociétés  Publiques  Locales 

d’Aménagement (SPLA), peut se retrouver en situation d’assumer une part de risque.  

 « A partir de la fin des années 1990, cette liberté contractuelle s’est accompagnée de la remise en cause 

de  la  reprise  du  risque  par  la  collectivité  concédante.  On  sentait  poindre  en  2000  une  liberté 

contractuelle totale, mais une  liberté contractuelle qui s’accompagnait d’une prise en charge du risque 

par le concessionnaire. »40 

« A partir du moment où les SEM ont été mise en concurrence, [..] on a négocié les cahiers des charges, 

pour couvrir les risques » 

 

L’évaluation du  risque économique, autrement dit  la  responsabilité d’assumer un déficit potentiel,  

est  liée  à  celle  des  autres  aléas  de  l’opération :  évolution  du  coût  du  foncier,  aléa  dans  le 

déroulement des travaux, découverte de sols pollués, évolution du programme ou des exigences du 

concédant.  Cette  évaluation  donne  lieu  à  ce  que  Jean‐François  Bizet  appelle  une  « matrice  des 

risques »41. Chaque  risque est examiné en vue de déterminer de quelle mesure  il peut mettre en 

péril  l’opération  donc  le  porteur  du  risque  économique,  et  comment  il  est  partagé  entre  les  co‐

contractants. Cette question de la gestion des risques a conduit à un durcissement dans les relations 

entre le concessionnaire et le concédant, dans les négociations autour du traité de concession mais 

aussi  au  cours de  la  vie du projet.  L’aménagement  serait  selon  Jean‐François Bizet  rentré dans  le 

monde des affaires. 

 « Cela a changé fondamentalement la relation concédant‐concessionnaire. La SEM résiste aux 4 volontés 

du maire.   Les directeurs de SEM,  les présidents de SEM (même s’ils sont d’un côté maire et de  l’autre 

président  de  la  SEM)  font  davantage  attention  aux  comptes  et  aux  déficits.  Les  commissaires  aux 

comptes ont aujourd’hui l’obligation de faire provisionner les déficits. Si vous provisionnez mais que vous 

n’avez pas suffisamment de fonds propres, vous pouvez être en faillite, donc ça change quand même la 

nature des choses. » 

                                                            40 Entretien avec Jean‐François Bizet. 41 Idem. 

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« Avant, on allait dans le bureau du maire, on mettait le nom du maire, la date de la délibération et on 

signait. » «Aujourd’hui, pour la ZAC des Batignolles, la concession s’est négociée sur deux mois, peut‐être 

trois. » « Il y a une vraie négociation. »  

 

«Comme  il  y a une procédure de  concurrence,  il  faut que  la négociation  se  fasse  sur un plan de non 

rupture de l’égalité entre les concurrents. Cela multiplie les négociations entre plusieurs candidats. 

Quand la collectivité en a choisi un, la SEM se protège, la ville veut obtenir plus. Il faut penser à l’égalité 

de traitement, donc ne pas aboutir à un traité de concession fondamentalement différent de celui qu’on 

a proposé au départ. Cela a changé la nature des relations entre les parties au moment la négociation du 

contrat, [..], y a des confrontations, des vraies négociations donc de vraies rédactions. Et puis pendant la 

durée de vie du contrat, les relations ont changé aussi, la SEM ne se laisse pas imposer des choses » 

 

 

Figure 5: De la mise en concurrence au développement des traités de concession d'aménagement (Schéma : Héloïse Filez)  

« On  rentre  dans  le  droit  commun.  [..]  La  relation  concédant‐concessionnaire  et  l’activité 

d’aménagement est rentré dans le monde des affaires. » « Entre le concédant et le concessionnaire, une 

vraie  relation d’affaires s’est établie.  Je m’en  tiens au contrat et si vous voulez m’imposer cela,  il  faut 

m’indemniser.  Si  vous m’indemnisez,  cela  veut  peut  être  dire  que  l’indemnisation  remet  en  cause  le 

principe de concurrence et qu’il faudra remettre en concurrence. Si vous refusez de m’indemniser, je peux 

aller devant le juge du contrat » 

« Donc  on  retrouve  les  mêmes  négociations,  les  mêmes  contentieux. »  « Les  contentieux 

d’indemnisation, les contentieux de résiliation des contrats vont beaucoup se développer dans les années 

à venir. » « Les traités de concession posent des préoccupations juridiques graves qui ne sont pas encore 

complètement traitées. On n’a peu de jurisprudence pour nous éclairer. »42 

  

                                                            42 Idem. 

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La prise en charge du risque économique détermine en outre le rapport de force entre les 

parties. La partie qui assume au final le risque économique est en position de force pour la suite des 

négociations. Elle est en mesure d’accroître son pouvoir de décision et son niveau d’exigences dans 

ce partenariat.  

Si  le  concédant  assume  le  risque  économique,  il pourra  imposer plus  facilement  certaines de  ses 

orientations en matière de projet. A  l’inverse, si  le concessionnaire, en particulier dans  le cas d’un 

aménageur privé, accepte de prendre  le  risque,  c’est à  la  fois un  soulagement pour  le  concédant, 

mais cela va pousser  le concessionnaire à être extrêmement prudent vis‐à‐vis de tout aléa ou prise 

de décision qui pourrait impacter le bilan financier.  

Le statut des SEM est en cela un peu particulier. On peut considérer que  la collectivité  territoriale 

concédante,  qui  fait  partie  des  actionnaires  de  la  SEM,  prend  en  charge  une  partie  du  risque  de 

manière indirecte, y compris lorsque la SEM annonce en être porteuse. 

 

 

Une part de négociation est intégrée au processus de passation. L’article R*.300‐8 du code 

de  l’urbanisme  prévoit  en  effet  l’engagement  libre  de  toute  discussion  avec  un  ou  plusieurs 

candidats. 

Cette négociation se fait sur la base du traité de concession élaboré par le concédant. Dans le cadre 

de  l’ouverture  à  la  concurrence,  le  traité  de  concession  et  ses  annexes  correspondent  à  l’acte 

d’engagement  du  candidat :  il  est  donc  signé  par  l’aspirant  concessionnaire  lors  de  la  remise  des 

offres.  

La  négociation  a  lieu  après  réception  des  offres  et  examen  des  candidatures,  notamment  après 

l’avis  de  la  commission  consultative  des  concessions  d’aménagement.  Cette  commission 

consultative,  composée  de  membres  de  l’organe  délibérant  du  concédant,  se  prononce  sur  les 

candidatures. 

L’article L.300‐9* dispose ainsi :  

 

« Lorsque  le  concédant  est une  collectivité  territoriale ou un groupement de  collectivités  territoriales, 

l'organe délibérant désigne en son sein à  la représentation proportionnelle à  la plus forte moyenne  les 

membres composant la commission chargée d'émettre un avis sur les propositions reçues, préalablement 

à  l'engagement  des  discussions mentionnées  à  l'article  R.*300‐8.  Il  désigne  la  personne  habilitée  à 

engager ces discussions et à signer la convention. Cette personne peut recueillir l'avis de la commission à 

tout moment de la procédure. » 

 

L’exécutif du concédant est  la personne compétente pour négocier avec  les soumissionnaires d’un 

appel  d’offre.  Selon  les  règles  régissant  les  délégations  de  service  public,  il  ne  peut  se  faire 

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représenter.  Il  est  par  ailleurs  déconseillé  qu’il  y  aille  seul.  Jérôme  Michon  recommande  la 

constitution d’un comité de négociation,  intégrant des membres de chacun des services mobilisés 

dans  le  cadre  d’une  concession  d’aménagement (service  financier,  service  juridique,  service 

technique ou urbanisme) et un secrétaire de séance. Du côté du soumissionnaire, le négociateur doit 

avoir capacité à engager contractuellement  l’entreprise. Il doit en outre figurer dans  les documents 

signés par l’aménageur lors de la remise de l’offre. 

 

Le  contenu  de  la  négociation  est  lui  aussi  encadré  juridiquement.  Tout  d’abord,  la 

négociation ne doit pas  impliquer un  changement des  « caractéristiques  essentielles » de  l’opération 

définies dans le dossier de consultation. Ces caractéristiques portent sur : 

 ‐  l’objet de l’opération,  

 ‐ la nature juridique du traité de concession,  

 ‐ les principaux axes d’aménagement retenus, 

 ‐  les compétences et expériences requises pour entreprendre un tel aménagement,  

 ‐ le volet financier de la concession et la localisation de l’opération. 

 De  plus,  la  négociation  ne  doit  pas  conduire  à  une  modification  radicale  de  l’offre  du 

soumissionnaire qui pourrait alors être considérée comme un « dépôt d’une nouvelle offre postérieure à 

la date limite de réception des plis. » 43 

Enfin,  cette  négociation  doit  s’inscrire  dans  les  critères  d’attribution  définis  dans  le  dossier  de 

consultation.  En  effet,  ce  sont  ces  critères  qui  motivent  le  rejet  du  soumissionnaire.  A  titre 

d’exemples,  Jérôme Michon  cite :  le  caractère pluridisciplinaire de  l’équipe proposée  (aménageur, 

urbaniste, financier, juriste), le degré d’expérience de l’équipe sur les missions de maîtrise d’ouvrage, 

la méthodologie proposée (évaluée grâce à une note méthodologique),  le calendrier de réalisation, 

ou encore les outils de suivi du projet mis à disposition par le concessionnaire44.  

 

 

Cette présentation du déroulement de la négociation ne doit toutefois pas induire le lecteur 

en erreur. Bien que  la procédure  s’inspire du droit  communautaire,  la passation d’une  concession 

d’aménagement  n’est  toujours  pas  considérée  comme  un  marché  ordinaire.  Les  aspirants 

concessionnaires déposent notamment des « propositions d’aménagement » et non pas des offres.  

                                                            43 p.168, MICHON, Jérôme (2008) Les concessions d’aménagement, nouvelles règles de concurrence, nouvelles procédures de passation, nouvel encadrement financier, France, Le Moniteur, 246 p. 44  « engagement  du  soumissionnaire  à  des  procédures  concrètes  de  transparence  en matière  de  gestion  de l’opération  (allusion au volet financier et à  la gestion du temps [..] avec  l’idée de rendre compte à  intervalles réguliers à l’autorité concédante) »,  ibid. 

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De plus, si on a officiellement quitté le système d’accord de gré à gré, le choix de l’aménageur reste 

intuiti personae45. Il continue de reposer sur la confiance entre les futurs partenaires. Ce choix se fait 

selon les critères du dossier de consultation, mais ceux‐ci restent flous : le droit français a conservé le 

côté humain, que ne peuvent saisir des critères techniques. 

 

De plus, il semble, que, dans la pratique, une part non négligeable de la négociation se passe encore 

en amont. 

 «La  phase  de  négociation  est  particulière  à  chaque  cas  de  figure.  Souvent  dans  les  opérations 

d’aménagement, il y a déjà des candidats qui se sont manifestés. Les candidats opérateurs sont souvent 

déjà en concurrence les uns avec les autres, se sont positionnés sur des parties de foncier. Ils essayent de 

capter une part de  la réalisation du programme à  leur profit et  la commune se trouve en présence de 

plusieurs candidats. 

[…] en général,  les candidats opérateurs discutent préalablement au  lancement de  la consultation avec 

la collectivité.  Et la collectivité a souvent, au travers de ces négociations occultes, déjà fait son choix. 

Les opérateurs sont déjà en place, ils ont des références. La commune préfère un opérateur qui a fait ses 

preuves, qui apportent une expérience, plutôt que d’aller chercher quelqu’un qui a l’air bon sur le papier 

mais  qui  s’avéra  difficile  à  gérer,  à  manœuvrer.  [..]  La  négociation  est  à  la  fois  en  amont  de  la 

consultation et un peu en aval, mais souvent, le choix est plus ou moins fait préalablement. » 

 

Alors que, jusqu’à la décentralisation, la défense des intérêts du concédant reposait par des modèles 

obligatoires, elle se développe aujourd’hui par la négociation et la liberté contractuelle.  

L’intégration du projet  tel que  voulu par  le  concédant  trouve  ses  fondements dans  la qualité des 

études  préalables,  dans  l’anticipation  des  aléas  liés  aux  projets,  dans  la  définition  précise  des 

attentes de la collectivité et dans l’existence ou non d’une vision partagée entre les deux parties du 

processus de projet. 

 

 

 

 

                                                            45 « "Intuitu personae" est une locution latine qualifiant un contrat conclu en considération de la personne avec laquelle il a été passé. » Source :  dictionnaire  de  droit  privé  de  Serge  Braudo,  sur  le  site  internet :  http://www.dictionnaire‐juridique.com/definition/intuitu‐personae.php, consulté le 7 septembre 2012. 

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I. B. Mobiliser les clauses issues des cahiers des charges type 

La substance des traités de concession actuels est  largement héritée du cahier des charges type de 

1977 voire de 1960. 

 

Dès 1960,  le  traité de  concession organise  le  transfert en direction du  concessionnaire de 

préoccupations  d’intérêt  général  tels  que  le  relogement,  des  prérogatives  de  puissance  publique 

dont l’expropriation ou  encore la préparation des documents de déclaration d’utilité publique. 

 

Il précise  les principaux éléments d’accord autour d’une première version du projet. Le cahier des 

charges  indique  d’une  part  les  modalités  de  financement  toujours  utilisées  aujourd’hui : 

participations  du  concédant,  emprunts,  subventions  d’autres  acteurs  publics…    Il  indique  que  le 

concédant n’a pas de contrôle sur les emprunts contractés par le concessionnaire.  

Des plans en annexe (plan du périmètre et plan de l’avant‐projet), un « dossier définitif de l’opération » 

(article 3),  comprenant « le plan  fixant  le  volume  et  l’implantation des bâtiments »,  ainsi que  le plan de 

trésorerie  (recettes  et  dépenses  prévisionnelles  échelonnées  dans  le  temps)  et  le  phasage  de 

l’opération si nécessaire donnent les grandes lignes de l’opération.  

La  remise en  gestion des  équipements publics est  en outre organisée, et plus particulièrement  la 

remise lors de «la mise en service et au plus tard à la réception »46 de tous les docs nécessaires à leur bon 

entretien : « une collection complète des dessins des ouvrages tels qu’ils auront été exécutés ainsi que tous les 

documents nécessaires à leur exploitation rationnelle ».47 

 

Des contrôles du concédant sur  le déroulement de  l’opération sont mis en place dans  le cahier des 

charges de 1960. Deux dates sont fixées pour  la remise, par  le concédant, des comptes annuels de 

l’opération et de l’état prévisionnel des dépenses et recettes. L’article 9 prévoit de plus la soumission 

à  l’approbation du  concédant, des  avant‐projets d’exécution  et projets d’exécution.  Le  cahier des 

charges  type  empêche  par  ailleurs  toute modification  des  ouvrages  au  cours  de  l’exécution  des 

travaux sans l’autorisation du concédant. Il autorise le concédant à avoir accès aux chantiers, à suivre 

l’opération, tout en formulant ses observations au concessionnaire et non aux entreprises. 

Le cahier des charges de 1960 se penche aussi sur  la question du cahier des charges de cession de 

terrain, qui doit inclure des clauses liées à la DUP, aux servitudes d’intérêt général et aux obligations 

dans la gestion des parties communes. 

 

                                                             46 Cahier des charges type de 1960, art.19 et cahier des charges type de 1977, art 16. 47 Idem. 

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  Le cahier des charges de 1977 développe le transfert de préoccupations d’intérêt général en 

approfondissant la question du relogement (article 8 ter) qui devient une activité partenariale et en 

autorisant les occupations temporaires.  

Ce  cahier  des  charges  marque  en  outre  l’officialisation  des  tâches  de  coordination  du 

concessionnaire48, des tâches de contrôle général des travaux et de leur parfait achèvement (article 

11), ainsi que de contrôle de l’établissement du calendrier d’exécution, que le concessionnaire devra 

faire respecter.  

 

Les  dispositifs  intégrant  une  première  vision  du  projet  dans  le  traité  de  concession  évoluent.  La 

durée  de  8  ans  apparaît,  comme  durée  maximale  de  la  concession,  dont  la  prorogation  peut 

uniquement  avoir  lieu  pour  « des motifs  exceptionnels »,  et  doit  être  autorisée  par  trois ministres 

(article 5). 

En annexe,  la description de  l’opération n’est plus assurée par  le dossier d’exécution, mais par  le 

dossier  de  ZAC.  Le  cahier  des  charges  de  1977  prévoit  par  ailleurs  la  possibilité  de  demander  la 

révision du programme et du bilan financier (art 18§3).  

 

Les dispositifs de contrôle s’étoffent. Les outils financiers prennent  la forme d’un état prévisionnel 

actualisé des dépenses et recettes, présentant à la fois ce qui a été réalisé et le reste à réaliser, ainsi 

que  la  « charge  résiduelle  pour  le  concédant ».  Le  cahier  des  charges  liste  six  types  de  dépenses 

attendues pour  le budget prévisionnel, que  l’on  retrouve aujourd’hui dans  les budgets  classiques. 

Sont aussi mis en place le plan de trésorerie actualisé de l’opération avec l’échéancier des dépenses 

et recettes (dont le montant des emprunts et la participation financière annuelle du concédant), ainsi 

que la note de conjoncture « sur les conditions physiques et financières de réalisation de l’opération au cours 

de l’année écoulée comparées aux prévisions initiales et sur les prévisions à venir. ». 

Le  cahier de  charges de 1977 marque en outre  l’apparition des documents prévisionnels annuels 

non financiers, tels que le programme des acquisitions immobilières et  le programme des travaux. 

Le  cahier des  charges de  cession de  terrain  est  réorganisé  en  trois  titres  et  se dote de  rubriques 

supplémentaires :  les  droits  et  obligations  pendant  la  durée  des  travaux  (titre  II),  «les  règles  et 

servitudes de droit privé » (titre III). 

D’autre part,  le  cahier des  charges  limite  le  contrôle du  concédant  sur  les missions hors  cadre du 

cahier des charges, dont pourraient être porteur le concessionnaire49.  

 

                                                            48 Article 2. f) : « d’une manière générale, assurer l’ensemble des études, les tâches de gestion et la coordination indispensables pour la bonne fin de l’opération »  49  Il est précisé que  l’accord du concédant n’est nécessaire que  lorsque ces missions sont « en  rapport avec l’aménagement de la zone concédée » (article 4). 

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Enfin,  le  cahier  des  charges  de  1977  marque  une  évolution  sur  la  question  du  partage  des 

responsabilités. Si une faute  lourde du concessionnaire est constatée,  les  indemnités aux tiers sont 

entièrement à sa charge et non plus prise en compte au bilan de l’opération. 

 

  Plusieurs  clauses,  initialement  prévues  dans  le  cahier  des  charges  type  de  1960  et/ou  de 

1977, traitent de sujets sensibles en matière de gestion de projet. Elles montrent que  les questions 

d’aujourd’hui  avaient  parfois  leur  réponse  hier,  bien  qu’elles  ne  soient  pas  forcément  toujours 

adaptables aux problématiques actuelles. 

Premièrement, un phasage minimum du projet était prévu dans  les cahiers des charges  types. Le 

cahier  des  charges  de  1960  intégrait  ainsi  une  date  de  clôture  de  la  concession,  une  date  de 

présentation  des  comptes  définitifs  de  l’opération  et  une  date  d’approbation  des  avant‐projets 

d’exécution (qui devient facultative dans le cahier des charges de 1977). 

Deuxièmement,  la question de  l’attribution du résidu en clôture d’opération a connu des réponses 

variées d’un cahier des charges type à l’autre (et est aujourd’hui le produit d’équilibre délicat, propre 

à chaque projet). En 1960, le déficit est absorbé par le concessionnaire, mais l’excédent est partagé 

entre  les  2  cocontractants.50  En  1977,  le  résidu  semble  entièrement  à  la  charge  du  concédant. 

L’excédent lui revient au concédant. La possibilité d’un déficit n’est pas explicitement évoquée, mais 

l’article 22 précise que  le montant définitif de  la participation publique est fixé à partir du bilan de 

clôture. Il est donc fort probable que cette participation publique ajustable absorbe le déficit s’il y a 

lieu. Laurent Richer et Etienne Fâtome expliquent ainsi : 

 

« La conséquence  logique de cette difficulté de mesurer  le risque économique d'opérations de ce type 

est qu'elles ne peuvent que très difficilement être aux risques et périls d'un aménageur. C'est d'ailleurs 

pourquoi le cahier des charges type de concession d'aménagement de ZAC approuvé par le décret du 18 

février 1977, qui reste largement utilisé, contient un article 22 qui prévoit la prise en charge du déficit par 

la collectivité puisque cet article est ainsi rédigé : « Après achèvement des opérations concédées, le bilan 

de  clôture  est  arrêté  et  approuvé  par  le  concédant.  Ce  bilan  précise  le  montant  définitif  de  la 

participation financière du concédant aux travaux d'aménagement » »51 

 Troisièmement,  la rémunération du concessionnaire est  le  jeu d’arrangements multiples. En 1960, 

elle correspond un pourcentage  fixe des dépenses, mais  révisable. En 1977, un coefficient selon  la 

taille de l’opération est affecté au pourcentage et les possibilités de révision sont encadrées. 

                                                            50 Article 25 : « Au  cas où  les produits encaissés par  la  société auraient permis de  couvrir  intégralement  les charges et  laisseraient apparaître un excédent, cet excédent, après prélèvement des  impôts éventuels,  serait versé pour moitié au concédant et pour le reste affecté conformément aux statuts de la société.  Si, au contraire, les comptes définitifs sont déficitaires, le déficit serait à la charge de la société. » 51 FATOME, Etienne et RICHER, Laurent (2007), « La procédure de passation des concessions d'aménagement », Actualité Juridique Droit Administratif, p.409. Consulté en ligne le 30 août 2012 sur : http://edu.u‐bordeaux4.fr. 

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Quatrièmement, l’organisation de la remise en gestion a fait l’objet de plusieurs dispositifs. C’est un 

moment délicat, où  le concédant doit s’approprier et prendre en charge  l’ouvrage construit par  le 

concessionnaire. En 1960, cette remise en gestion est précédée d’une réception provisoire. Au plus 

tard, à  la deuxième  réception, définitive  cette  fois,  les ouvrages  sont  considérés  comme  remis en 

gestion. Le cahier des charges de 1977 voie la disparition de la réception provisoire. 

 

Cinquièmement, en matière de contrôle du concédant sur le projet, se pose la question du choix des 

hommes de l’art. Parfaitement libre dans le cahier des charges de 196052, ce choix se fait « en accord 

avec  le concédant » en 1977. Cette association au choix de  la maîtrise d’œuvre notamment, se fait 

par  une  participation  aux  commissions  d’analyse  des  offres.  La  participation  aux  passations  de 

marchés est en outre prévue dès 1960 : « Le concédant et les services de contrôle compétents seront 

représentés au sein du bureau appelé à juger les offres reçues » (article 10). 

Sixièmement,  le concédant a un pouvoir de contrôle sur  les bénéficiaires  (noms, qualité, prix) dès 

1960.  Un  comité  « présidé  par  le  préfet  et  comprenant  le  directeur  des  domaines  et  le  directeur 

départemental de la construction » doit aussi approuver la liste des bénéficiaires (article 17). 

Enfin, le cahier des charges type de 1977 intègre la possibilité d’une reprise par le concédant (mais  

aux  risques  et  périls  du  concessionnaire),  quand  la  cession  d’une  partie  ou  de  la  totalité  de  la 

concession  a  été  réalisée  sans  accord  du  concédant,  ou  lorsque  l’inaction  ou  un  retard  du 

concessionnaire a été constatée.  

                                                            52 Article 15 : « La société peut faire appel, pour l’exécution de sa mission, aux hommes de l’art et aux services de son choix. » 

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 Figure 6 : Quelques unes des évolutions entre les cahiers des charges (Tableau: Héloïse Filez)  

Au  final,  la  rédaction des  traités de concession s’inspire d’articles anciens qui assureraient déjà  les 

intérêts  du  concédant  dans  le  cadre  des  contrats‐types.  L’élaboration  des  traités  de  concession 

repose de plus sur des négociations  formelles et  informelles. Celles‐ci sont menées sur  la base des 

études préalables et de  la proposition  soumise par  l’aspirant concessionnaire, dans  le cadre d’une 

procédure  de  choix  de  l’aménageur  profondément  renouvelée  depuis  2009.  Ces  négociations 

peuvent déboucher en outre sur la rédaction de formules et la mise en place d’outils plus à même de 

structurer le processus de projet urbain.  

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II. TRADUIRE LA DYNAMIQUE DE PROJET 

La  rédaction  d’un  traité  de  concession  protège  les  intérêts  du  concédant  de  plusieurs manières. 

L’opération d’aménagement doit d’une part répondre aux objectifs tant quantitatifs que qualitatifs 

qui ont présidés à son lancement, et que le traité peut intégrer à titre de rappel (A). D’autre part, la 

rédaction du traité de concession est  l’occasion de mettre au point une méthode de projet partagé 

par les contractants (B). 

II. A. Préciser les attentes du concédant 

II. A. 1.) Traduire les objectifs en axes‐projet 

Dans un premier temps, le traité de concession inscrit l’opération d’aménagement envisagée 

dans un cadre d’objectifs plus larges.  

Il  doit,  tout  d’abord,  établir  un  lien  entre  la  concession  et  un  ou  plusieurs  des  objectifs  d’une 

opération  d’aménagement  tels  que  prévus  à  l’article  L.300‐1.  On  l’a  vu,  une  concession 

d’aménagement peut en effet avoir « pour objets de mettre en œuvre un projet urbain, une politique locale 

de  l'habitat,  d'organiser  le  maintien,  l'extension  ou  l'accueil  des  activités  économiques,  de  favoriser  le 

développement des loisirs et du tourisme, de réaliser des équipements collectifs ou des locaux de recherche ou 

d'enseignement supérieur, de lutter contre l'insalubrité, de permettre le renouvellement urbain, de sauvegarder 

ou  de mettre  en  valeur  le  patrimoine  bâti  ou  non  bâti  et  les  espaces  naturels. »53 Ce  lien  fait partie des 

éléments  qui  garantissent  la  qualification  du  traité  et  donc  sa  sécurité  juridique.  Ces  objectifs 

peuvent être approfondis et aborder, par exemple,  l’impact environnemental du  futur quartier,  la 

mixité  sociale et  fonctionnelle,  la pertinence des  investissements publics  réalisés dans  le  cadre de 

l’opération…  

 

Le  traité  de  concession  rappelle  d’autre  part  les  objectifs  issus  d’autres  démarches  territoriales 

(SCOT,  PLU,  PLH  …).  Celles‐ci  ont  pu  mettre  en  avant  des  besoins  en  matière  de  logements, 

d’équipements, de surfaces d’activités. Par ce  rappel,  le  traité de concession donne un  fondement 

solide au projet urbain, en le réinscrivant dans une politique urbaine cohérente : 

  

« La  commune de Guérande a,  lors de  l’élaboration du Plan  Local d’Urbanisme, approuvé  le 7  février 

2006,  identifié  des  zones  susceptibles  d’accueillir  dans  les  années  à  venir  de  nouveaux  logements, 

l’objectif  étant  de  favoriser  la  greffe  de  nouveaux  quartiers  sur  la  ville  existante.  La  zone de Maison 

Neuve, située en frange nord/ouest de l’agglomération a été considérée comme un site particulièrement 

                                                            53 Code de l’urbanisme, article L.300‐1. 

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bien  adapté  pour  la mise  en œuvre  de  ces  principes  d’urbanisme.  Elle  a  donc  été  classée  en  zone  à 

urbaniser (zone AU). 

 

Parallèlement, le Programme Local de l’Habitat élaboré par Cap Atlantique sur la presqu’île guérandaise 

a démontré, compte  tenu de  l’évolution économique et démographique de  l’agglomération, un besoin 

accru  de  logements  adaptés  à  différentes  catégories  de  ménages  (jeunes  actifs,  jeunes  ménages, 

personnes âgées). Face à  ce constat, un objectif de 150  logements par an dont 21  logements  locatifs 

sociaux et 30 logements en accession aidée a été fixé pour la commune de Guérande.» 54 

 

Le traité de concession présente en outre  les éléments du programme de construction. Grâce à ce 

programme,  la  collectivité  territoriale  définit  la  vocation  de  la  zone  à  aménager,  les  fonctions 

urbaines qui y seront accueillies. Elle a établit grâce aux études préalables le nombre approximatif de 

logements ou de m² d’activités attendus, la répartition entre les différentes typologies de logements,  

le ratio entre les surfaces de plancher dédiées aux activités de production et les surfaces dédiées au 

tertiaire… Le traité précise le type d’activités désirées (exemple de la ZAC dédiée aux éco‐activités, à 

Roncq). 

 

Le traité de concession peut aussi mobiliser des référentiels qualité (les cibles définies dans le cadre 

de  l’appel  à  projet  du  ministère  de  l’Ecologie,  du  Développement  Durable,  du  Transport  et  du 

Logement, les objectifs mobilisées sur d’autres opérations exemplaires), ou encore le concept urbain 

qui  porte  le  projet  de  territoire  (« l’éco‐rempart »  de  Edouardo  Souto  de Moura,  dans  le  cas  de 

l’opération sur la ville de Guérande). 

 

                                                            54 TCA ZAC Eco‐rempart Maison Neuve, p.5, extrait du préambule 

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Grâce aux études préalables,  la collectivité a, par ailleurs, déterminé  le standard de qualité de son 

opération, qu’elle soit environnementale, architecturale, urbaine, paysagère...  

Objectifs de performances environnementales au niveau de la conception 

 ‐ « conception  des  espaces  publics  (valorisation  du  site  d’origine  et  de  ses  caractéristiques 

biogéographiques,  limitation  de  l’imperméabilisation,  objectifs  en  termes  d’éco‐gestion,  revêtement, éclairage public…) ; » 

‐  « conditions de choix des matériaux ». ‐ « choix de réaliser ou non un réseau de chaleur » ; ‐ « sources en matière d’énergies renouvelables » ; ‐ « réseau d’assainissement » ‐ « collecte et évacuation des déchets ; » ‐ « objectifs de confort (bruit, pollution, …) »55  

Au niveau de la réalisation  Gestion des chantiers « ‐  Devenir des déchets ‐ Réduction des nuisances ‐ Prévention des pollutions diffuses et partielles ‐ Gestion des déblais et remblais ‐ Déconstructions sélectives »56   

Objectifs de qualité urbaine Au niveau de la conception du quartier 

 ‐ de la prise en compte de la topographie du site et de la valorisation du patrimoine existant ‐ d’un ratio espaces ouverts/espace bâti  ‐ des éléments qui contribuent à la mixité fonctionnelle du quartier  ‐ des éléments qui contribuent à la mixité sociale et intergénérationnelle ‐ de  la  recherche  d’un  compromis  entre  des  formes  urbaines  compactes  innovantes  et  le  maintien 

d’espaces extérieurs privatisés (balcon, terrasse, jardin...)  

Au niveau de la conception des liaisons  ‐ de l’organisation des déplacements en privilégiant les modes doux  ‐ des facteurs de localisation à intégrer dans la localisation d’une nouvelle centralité ‐ de la réflexion sur les relations interquartiers et les liaisons aux polarités existantes  Figure 7 : Exemples de critères de qualité 

 

Si  les objectifs présentés  ci‐dessus abordent des  thèmes  classiques en matière de développement 

durable  et  de  qualité  urbaine,  ils  sont  loin  d’être  systématiquement  intégrés  dans  les  traités  de 

concessions. 

 

 

                                                            55 p.78, in MEDDTL 56 Idem. 

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Dans un deuxième  temps,  le  traité de  concession présente  ce qui est  souvent  le  cœur de 

l’opération  pour  le  concédant :  le  programme  d’équipements  publics.  Au‐delà  de  la  liste  des 

équipements, le traité garantit les engagements de l’aménageur sur les ouvrages à réaliser. Il précise 

l’emprise des voiries et la répartition des différents modes de déplacement, le nombre des arbres, le 

mobilier public prévu, le type d’éclairage, la couleur des revêtements... 

Plus le niveau de détail sera élevé, plus l’aménageur sera guidé dans la réalisation du projet et le 

résultat se rapprochera des ambitions initiales du concédant. 

Le concédant dispose parfois déjà de guides, de chartes, de documents de référence cristallisant ses 

exigences  en  matière  de  conception  urbaine  et  paysagère.  Un  guide  sur  les  zones  d’activités 

économique définit ainsi des grands éléments de conception en matière de matériaux, de couleurs, 

de gabarits, de choix de mobilier urbain… Lorsqu’une partie de ses éléments a déjà été définie, elle 

gagne à être intégrée directement au traité de concession, dans les annexes.  

 

 

Ces  lignes directrices du projet  ‐ qu’elles dessinent  les attentes du concédant sur  le projet 

d’aménagement d’ensemble ou sur le programme d’équipements publics ‐ doivent être présentées 

de la manière la plus précise possible, par le biais: 

‐ de  références  aux  études  préalables,  au  dossier  de  création  de  la  ZAC  et  à  l’étude 

d’impact (voire leur annexion au traité);  

‐ d’une  description  des  ambitions  du  projet  en  préambule,  dans  l’objet  du  contrat,  …,  qui 

définissent la qualité urbaine (espaces publics, déplacements, services publics…), architecturale, 

paysagère, environnementale… attendue à l’échelle du projet. 

Cette description peut faire  l’objet d’un dessin, sous  la forme d’un plan de référence ou d’un plan‐

guide annexé au traité de concession. 

‐ de  la description  la  plus  précise possible des  équipements publics  et  aménagements  que  le 

concessionnaire doit  réaliser. Elle peut se  faire par une clause prévoyant un avenant une  fois 

terminée la phase d’études opérationnelles, pour permettre l’intégration, en annexe du TCA, des 

documents techniques (coupe des voies, types de matériaux, plantations, végétaux…)  

‐ la  présentation  en  annexe  de  prescriptions  établies  antérieurement  au  projet :  catalogue  de 

matériaux  et  de  structures,  charte  des  espaces  publics,  cahier  de  recommandations 

architecturales,  urbaines  et  paysagères  des  zones  d’activités  du  PLU,  règlement 

d’assainissement…. 

 

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A titre d’exemple,  le TCA de Valorparc57 présente son parti pris d’aménagement dans son article 1 

(« objet du contrat ») et fait le lien avec les annexes.  

« Le parti d’aménagement se décline suivant  le respect et  la mise en valeur de  la qualité paysagère du 

site, dont le mont d’Halluin constitue une des vues lointaines à préserver. L’autre point remarquable fait 

partie également de la thématique du relief, et des visions depuis la RD 617 dans les deux zones AUCa et 

AUDm sur les terrains à aménager de Valorparc. Ce relief et ces vues induisent un traitement de toitures 

des constructions futures du site sous la forme de « cinquième façade ». Le maintien de percées visuelles 

et de parcelles  valorisées par  le  végétal  et  le  système naturel de  recueil des  eaux pluviales  constitue 

l’épine  dorsale  du  projet,  dont  la  qualité  est  particulièrement  développée  dans  les  annexes  1  et  2. 

L’opération comprend l'ensemble des travaux d’aménagement à réaliser pour répondre aux besoins des 

futurs  usagers  des  constructions  à  édifier  à  l'intérieur  du  périmètre  de  la  concession  selon  le  plan 

d’aménagement  joint en Annexes 4 et 4bis et  la qualité définie en annexe 1, ces travaux étant réalisés 

dans le cadre de la concession d’aménagement (programme technique en Annexe 3 et aspects qualitatifs 

en annexe 2). Le concessionnaire assure la maîtrise d’ouvrage des travaux et équipements concourant à 

l’opération et prévus dans la concession (voir à se référer à l’annexe 6). » 

Cinq annexes à ce traité de concession (qui en comptent 17) nous intéressent particulièrement :  

« Annexe 1  ‐ Etude d’aménagement de  la  zone AUCa de Valorparc à Roncq par  le groupement Didier Debarge sur 13,2 hectares Annexe 2 ‐ Aspect qualitatifs[..] Annexe 13 – Catalogue des matériaux Annexe 14 – Catalogue des structures Annexe 15 – Charte des espaces publics »58   

                                                            57 p. 8,  in  Lille métropole, Traité de  concession  relatif à  l’aménagement de  la  zone d’activités de Valorparc, Roncq, 25 juin 2010. 58 p.33, ibid. 

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 Figure 8 : Intégration des lignes directrices du projet (Schéma : Héloïse Filez)  

II. A. 2.) Les outils de mise en œuvre 

a.)  L’intégration des objectifs dans les procédures de passation  

Au vu de la durée de l’opération, le MEDDTL recommande la mise en place d’un processus de 

recherche  de  qualité,  à  travers  une  série  de  thématiques  et  d’objectifs  priorisés,  plutôt  que  des 

prescriptions.  

 

Cette recherche commence dès le dossier de consultation des aménageurs. Elle peut faire partie des 

critères d’attribution de  la concession d’aménagement, au même titre que  les capacités techniques 

et  financière ou  l’aptitude  à  conduire  l’opération d’aménagement projetée. Ce ou  ces  critères de 

qualité doit  faire  l’objet d’une définition précise :  le  juge pourrait y voir une manière de cacher  les 

motifs  véritables  du  choix  de  l’aménageur.  Le  guide  du MEDDTL  considère  ainsi  que  la  formule 

« « l’aménageur  devra  intégrer  les  préoccupations  en  matière  de  développement  durable »  est 

insuffisant[e]. »59  Le  dossier  de  consultation  précise  donc,  par  exemple,  les  dimensions  du 

développement  durable.  Cette  insertion  dans  le  dossier  de  consultation  est  importante,  dans  la 

                                                            59 p.78, in MEDDTL 

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mesure  où  ces  critères  de  choix  de  l’aménageur  dessinent  les  marges  de  négociation  avec  les 

candidats.60 

 

Le  traité de  concession est de plus  le moyen d’imposer  le développement durable  (ou  tout autre 

critère  de  qualité)  comme  un  critère  potentiel  d’attribution  dans  le  cadre  des marchés  avec  les 

entreprises, ou dans le cadre de consultation de promoteurs‐constructeurs en vue de l’attribution 

des  charges  foncières.  Le  traité  de  concession  peut  ainsi  rendre  systématique  l’organisation  de 

consultation  promoteurs  pour  les  cessions,  en mettant  bien  en  avant  la  recherche  de  la  qualité 

(exemple :  les performances énergétiques) dans  le dossier de consultation. Jean‐François Bizet note 

que le concédant impose parfois dans ces concours de promoteurs, un type de constructeurs ou un 

type de logements. 

b.)  Le niveau de détail dans le cahier des charges de cession de terrain (CCCT) 

Les conventions élaborées sur  le modèle annexé au décret du 1er  juin 1960 prévoyaient un 

contrôle  du  concédant,  au  moment  des  cessions  de  charges  foncières.  Un  article61  prévoyait 

l’accord du concédant sur le nom du bénéficiaire et le prix, ainsi que la mise en place d’un cahier des 

charges de cession de terrain. Depuis la loi SRU62, l’approbation du cahier des charges de cession de 

terrain  par  le  concédant,  à  chaque  cession,  a  été  intégrée  dans  l’article  L.311‐6  du  code  de 

l’urbanisme. Ce cahier des charges indique a minima :  

‐ le nombre de m² de surface de plancher autorisée 

‐ les prescriptions urbanistiques, techniques et architecturales liées à la parcelle, pour la durée de 

réalisation de la zone d’aménagement concertée. 

 

D’autres éléments peuvent y être  introduits. Le TCA prévoit ainsi des thématiques élargies pour  le 

CCCT,  qui  traitera  aussi  des  questions  environnementales,  paysagères,  énergétiques,  d’éco‐

construction… S’il est précis dans ces prescriptions,  le CCCT est un outil puissant de mise en œuvre 

du projet. Le processus même de sa rédaction est organisable par  le traité de concession (exemple 

d’une co‐élaboration avec  le concédant). Le CCCT peut enfin préparer  les conditions de gestion des 

espaces communs.  

 Le CCCT est une pièce fondamentale du projet, à rédiger rapidement.                                                               60 Voir partie I.A. Faire la place à la négociation. 61 Article 17 du cahier des charges type de concession d’opérations d’aménagement urbain en application de l’article 78‐1 du code de l’urbanisme et de l’habitation, annexé au décret n°60‐554 du 1er juin 1960 approuvant le cahier des charges type de concession d’opération d’aménagement urbain, JORF du 12  juin 1960, p.5324 à 5328. 62 Loi n° 2000‐1208 du 13 décembre 2000 relative à la solidarité et au renouvellement urbains. 

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« On  peut mettre  un  projet  de  CCCT  en  annexe  au  contrat  de  concession.  Le  CCCT  va  imposer  au 

constructeur  de  respecter,  somme  toute,  l’esprit  de  l’aménagement.  L’esprit  de  l’aménagement  se 

retrouve  dans  le  traité  de  concession. Donc  il  y  a  une  forme  de  chaînage,  entre  la  concession  et  les 

obligations que  l’aménageur va  imposer au promoteur par  le biais du CCCT.  Il y a une  logique qui est 

implacable » 

« Je préfère lorsque le CCCT est rédigé très en amont, peut‐être pas au moment où on signe le contrat, 

mais  très  rapidement après. Sur  le  terrain,  ce CCCT a une  importance  fondamentale  sur  la qualité de 

l’aménagement. »63 

 

Quand le terrain du futur constructeur n’a pas été cédé par l’aménageur, il n’est a priori pas soumis 

au cahier des charges de cession des terrains. Toutefois, les conditions de réalisation et de gestion du 

projet  du  constructeur64  font  souvent  l’objet  d’échanges  entre  l’aménageur  et  le  promoteur‐

constructeur, lors de la négociation des conventions d’association65. 

c.)  Imposer la contractualisation entre l’aménageur et les promoteurs 

En plus du  cahier des  charges de  cession de  terrain,  le  traité de  concession peut  imposer 

d’autres outils de contractualisation entre l’aménageur et les promoteurs. Il indique l’intégration des 

objectifs de qualité dès  les négociations des avant‐contrats de vente. Le contrat de vente contient 

en effet une description du programme envisagé par  le  constructeur.  L’aménageur a  la possibilité 

d’aller au‐delà d’une simple définition de la nature du programme, en négociant la contractualisation 

de prescriptions en matière de qualité (matériaux, performances environnementales…). 

 

Pour  que  cette  contractualisation  soit  effective,  le  traité  de  concession  encourage  l’aménageur  à 

introduire des clauses de contrôle en direction des promoteurs, par l’insertion de clauses pénales ou 

de retenue de garantie66.  

 

  Cette  chaîne  de  contractualisation  collectivité  territoriale‐aménageur‐utilisateur  final  est 

délicate à mettre en place. Les promoteurs sont relativement frileux face à cette contractualisation 

et exigent des contreparties. La collectivité territoriale a donc tout intérêt à être moteur vis‐à‐vis des 

exigences qu’elle porte et à s’investir dans le développement des opérations. 

 

                                                            63 Entretien avec Jean‐François Bizet. 64 Au moins lorsque le projet implique la réalisation d’équipements privés ouverts au public. 65 Conventions d’association avec  les constructeurs, dans  le cadre d’une procédure de ZAC (article L.311‐5 du code de l’urbanisme). 66  p.52,  in  Ministère  de  l'Écologie,  du  Développement  durable,  des  Transports  et  du  Logement  (2011) Concessions d’aménagement, Guide des procédures de passation, France, 106 p. 

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« Dans mon expérience,  les opérateurs classiques, les groupes immobiliers, ne sont pas favorables à ce 

genre de conventionnement, d’accompagnement de projet. [..] 

Mais dans la mesure où la collectivité apporte dans la corbeille une part d’intérêt au développement de 

l’opération, [..]  les opérateurs peuvent comprendre qu’ils ont tout intérêt à jouer le jeu. 

[..]  Il  faut que  la  collectivité ait une  force de  conviction  suffisante pour  entraîner dans  son  sillage  les 

opérateurs en question. Tout naturellement, ils n’ont pas envie de se lier de cette façon‐là. Chaque fois 

que  j’en  ai  parlé,  autant  les  collectivités  sont  preneuses,  autant  on  a  dû  mal  à  trouver  le  bon 

opérateur. »67 

d.)  Le recours à un conseil extérieur 

Le  traité de  concession peut, en outre, prévoir  le  recours  à un expert extérieur en haute 

qualité environnementale, qui conseillera l’aménageur dans l’exécution de ses missions. 

 

De manière  similaire, afin d’assurer  la  cohérence urbaine et architecturale du projet,  ce  traité est 

l’occasion  d’organiser  la  soumission  des  projets  des  constructeurs  à  un  assistant  au  maître 

d’ouvrage  (AMO), mandaté  par  le  concédant.  Le  TCA  précise  que  l’aménageur  doit  inclure  cette 

soumission dans  le CCCT. Dans un article du Cahier de  l’IAU‐IF68, Richard Trapiztine suggère  la mise 

en place d’une AMO avec des missions élargies. Celle‐ci serait notamment en charge du suivi de  la 

conception  des  projets  de  l’aménageur  et  des  constructeurs,  afin  d’assurer  leur  cohérence. 

Idéalement,  cette  AMO  resterait mobilisée  dans  l’après‐projet.  Elle  évaluerait  périodiquement  la 

qualité environnementale du quartier et réaliserait des bilans carbone. 

 

                                                            67 Entretien avec Richard Trapitzine. 68 TRAPITZINE, Richard  (2012) « Quel avenir pour  les concessions d'aménagement ? », p.46‐49  in  IAU  Ile‐de‐France, Urbanisme de projet, Cahiers de l’IAU Ile‐de‐France, n°162, mai 2012, 180 p. 

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 Figure 9 : Outils assurant la mise en œuvre des objectifs du concédant (Schéma : Héloïse Filez)   

II. B. Détailler la méthode de projet 

En exigeant dans le traité de concession le détail de la méthode de projet, le concédant s’assure à la 

fois que  les spécificités de son projet seront bien prises en compte, que  le concessionnaire a bien 

mesuré les différents aléas et difficultés et que les actions proposées sont à la mesure des enjeux. Il 

organise en outre  la gouvernance du projet – ses arènes, comme ses dispositifs de circulation de 

l’information.  

 

Avoir un  traité de  concession qui détaille  le processus de projet est donc une des  façons pour  le 

concédant d’en assurer son bon déroulement.  

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Le traité de concession d’aménagement, au service du projet urbain – Mémoire de fin d’études – Héloïse Filez

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 Figure 10 : Définir la méthode de projet (Schéma : Héloïse Filez) 

II. B. 1.) Le TCA comme pierre angulaire des autres documents juridiques 

Selon Patrick Hocreitère69, dans  le cadre d’un projet urbain,  la  règle  s’incarne  sous quatre  formes 

différentes : 

  ‐ la norme d’urbanisme et les instruments de planification urbaine, 

  ‐ les procédures opérationnelles, 

  ‐ les contrats (traité de concession), 

  ‐ les outils de financement des équipements publics. 

S’il  n’y  a  pas  de  hiérarchie  entre  chacun  de  ces  types  de  documents,  le  traité  de  concession  est 

utilisable  comme  document  pilote,  articulant  l’ensemble  des  outils.  Il  présente  les  outils  de 

financement  mobilisés.  Il  évoque  les  procédures  opérationnelles  déjà  mises  en  œuvre  (et  les 

délibérations correspondantes) ainsi que celles à venir, plus particulièrement celles à  la charge de 

concessionnaire. Il indique les normes d’urbanisme en application sur le périmètre du projet. Jérôme 

                                                            69 HOCREITERE, Patrick (2012) « Des montages opérationnels en évolution », p. 134‐137,  in IAU Ile‐de‐France, Urbanisme de projet, Cahiers de l’IAU Ile‐de‐France, n°162, mai 2012, 180 p. 

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Le traité de concession d’aménagement, au service du projet urbain – Mémoire de fin d’études – Héloïse Filez

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Michon70 recommande même  l’annexion du « rapport de présentation de  la proposition de révision » du 

document d’urbanisme indiquant les modifications proposées au droit des sols en vigueur.  

II. B. 2.) L’articulation des missions de l’aménageur 

L’article L.300‐4§3 du code de  l’urbanisme  liste d’une part  les « missions » de  l’aménageur 

dans le cadre d’une concession d’aménagement. Il s’agit de : 

‐ la maîtrise d’ouvrage des travaux et équipements 

‐ la réalisation des études et de toutes missions nécessaires à leur exécution 

‐ les acquisitions des biens 

‐ les cessions des biens 

 

Cet article reflète la vision traditionnelle des missions de l’aménageur, « qui réalise une opération dont 

la  substance,  pour  reprendre  la  formule  du  Professeur  Gilli,  consiste  à  « revendre  des  terrains  à  peine 

aménagés »71. 

Bien que cette  liste ne  révèle pas  la complexité des missions de  l’aménageur, elle est,  selon  Jean‐

François  Bizet  et Monique Ambal,  incontournable.  En  effet,  si  toutes  les missions  précisées  dans 

l’article L.300‐4§3 ne sont pas présentes dans le traité, la qualification juridique du contrat peut être 

interrogée72. 

 

  D’autre part, cette complexité de l’action de l’aménageur a des facettes multiples.  

Dans le cadre du TCA, le concédant délègue à l’aménageur des prérogatives de puissance publique, 

que sont le droit de préemption et le droit d’expropriation. Si le transfert du droit de préemption est 

conseillé, celui du droit d’expropriation n’a rien d’obligatoire. Au contraire,  la commune peut avoir 

intérêt à  la conserver, afin d’assurer  la validité de  la demande de déclaration d’utilité publique et 

d’établir une relation directe avec les services préfectoraux qui auront à se prononcer. L’opportunité 

de ce  transfert au concessionnaire est à estimer, d’après Anne Pelcran et Patricia Bonamy73, selon 

« les expériences antérieures dont il peut faire état ». 

 

L’aménageur est en outre un « ensemblier » sur qui  repose une maîtrise globale du projet.  Il a en 

charge :  

                                                            70  MICHON,  Jérôme  (2006)  Les  concessions  d’aménagement,  nouvelles  règles  de  concurrence,  nouvelles procédures de passation, nouvel encadrement financier, France, Le Moniteur, 246 p. 71 JACQUOT, Henri et MARTIN, Olivier (1993) « Conventions et concessions de ZAC, les incertitudes actuelles », p.133  à 152,  in  Association  française  de  droit  de  l’urbanisme,  Colloque  national,  « Les  25  ans  de  la  zone d’aménagement concerté », Bilan et propositions, Caen, 19 et 20 novembre 1992, Droit et Ville, 1993, n°36. 72 Voir p.30  à 33,  in BIZET,  Jean‐François, AMBAL, Monique  (2010) « Aménagement, partenariat, montages. Guide de l'aménagement opérationnel », in Les cahiers d’actualités habitat, n°132, février 2010, 108 p. 73BONAMY, Patricia, PELCRAN, Anne (2010) Les concessions d’aménagement en pratique, France, Litec, 298 p. 

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‐ la  réalisation  ou  le  pilotage  des  études  opérationnelles,  ce  qui  implique,  selon  le  guide  du 

MEDDTL, les études opérationnelles nécessaires à la mise en place d’actions de gestion urbaine 

et d’accompagnement social.74 

‐ la gestion administrative, comptable et financière de l’opération, dont la mise en place de tous 

les moyens  financiers  possibles  pour  garantir  la  bonne  réalisation  de  l’opération :  en  ZAC,  la 

négociation des conventions de participation ou d’association selon les articles L.311‐4 et L.311‐

5 du code de l’urbanisme. 

‐ la gestion globale de l’opération et l’optimisation de l’articulation des procédures : 

o coordination  des  différents  opérateurs  et  des  prestations  de  service  (études,  audit, 

animation, maîtrise d’œuvre) ; 

o suivi et coordination de la réalisation des aménagements ; 

o mise en place d’actions partenariales. 

 

De  plus,  le  traité  de  concession  d’aménagement  offre  la  possibilité  de  confier  des  « tâches 

immatérielles », dont  la  conduite d’OPAH, OPAH‐RU, d’opération de  restauration  immobilière, de 

résorption de l’habitat insalubre, de mission d’accompagnement social dans le cadre du relogement, 

ce qui implique des tâches spécifiques à mener :  

 

Type  Objectifs  Quelques unes des tâches de l’aménageur ANRU  ‐ désenclavement 

  ‐ diversification sociale   ‐ diversification fonctionnelle 

‐ articulation des interventions des bailleurs sociaux, ‐ reconstitution d’une offre de logements hors site, ‐ recompositions foncières à l’échelle des quartiers, ‐ démolition/reconstruction sur au moins 10% du parc, ‐ requalification des espaces publics et intermédiaires, ‐ restructurations commerciales,  ‐ coordination des actions de gestion urbaine de proximité en phase  chantier puis en 

vue de  la pérennisation des  investissements, coordination des actions de relogement (MOUS, travailleurs sociaux), 

 ‐ la mise en place de système de circulation de l’information, de surveillance et d’alerte, 

pour permettre une  gestion optimisée des procédures, dans un processus de projet extrêmement complexe, 

‐ la  mise  en  place  d’instances  appropriées :  comités  techniques,  commissions interbailleurs, lieux de parole et de médiation à destination des habitants, 

 Centre ancien  ‐  réhabilitation  des 

logements   ‐  revitalisation  du tissu économique   ‐  restructuration  des tissus dégradés  

‐ « approche  complète  en  direction  des  nouveaux  propriétaires  investisseurs,  pour répondre à des besoins de requalification importants qui nécessitent la mutation de la propriété des immeubles dégradés ou vacants, 

 ‐ conduite de la chaîne du logement et de la revitalisation du tissu économique : 

o l’acquisition de logements, immeubles parcelles, friches et terrains, o le relogement des occupants en étroite liaison avec les personnes publiques 

concernées, o la  définition  du  programme  de  travaux  dans  les  logements  à  la  vente 

(regroupement de plusieurs logements, types de travaux à réaliser), o la programmation et les études liées aux permis de construire, déclarations 

de travaux et autres autorisations d’urbanisme, o la  définition  et  la  réalisation  des  travaux  d’aménagement,  actions  de 

curetage, de démolition, de suppression et de regroupement de logements, 

                                                            74  p.47,  in  Ministère  de  l'Écologie,  du  Développement  durable,  des  Transports  et  du  Logement  (2011) Concessions d’aménagement, Guide des procédures de passation, France, 106 p. 

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Le traité de concession d’aménagement, au service du projet urbain – Mémoire de fin d’études – Héloïse Filez

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voire de redistribution d’accès et d’aération des îlots, o la définition et la réalisation de stationnement résidentiel, o la  revente  des  logements  et  immeubles  acquis  à  des  propriétaires 

investisseurs dans le cadre des programmes définis, o la  constitution  de  produits  immobiliers  et  financiers  en  direction  des 

propriétaires investisseurs se traduisant par une assistance pour la mise en œuvre  des  travaux  prescrits,  ainsi  que  les  modalités  de  financement (dossiers de subventions et de prêts), le suivi des travaux , 

 ‐ accompagnement des propriétaires traditionnels en place, occupants et bailleurs, pour 

réaliser  les  travaux  de  requalification  significatifs  sur  leur  patrimoine  qui  se  traduit par : 

o une  information  sur  les  travaux  prescrits  au  titre  des  PRI,  les  travaux subventions dans le cadre des OPAH, OPAH RU et d’une façon générale, les possibilités de prêts associés à ces travaux, 

o des aides et conseils au montage des dossiers [..], o un suivi des travaux pour conformité aux procédures PRI et OPAH »75 

 S’il a été décidé que  l’aménageur mènerait, par exemple, une opération de  résorption de l’habitat  insalubre,  le  traité peut détailler  les  tâches  qui  y  sont  liées,  tels qu’assister  « les services de la DDVS pour la préparation des rapports d’insalubrité », identifier les différents immeubles  [..]  dont  l’acquisition  et  la  démolition,  totale  ou  partielle,  sont  nécessaires  au traitement durable de l’insalubrité »76...  

Figure 11 : Exemples de tâches de l’aménageur par type de projet  

Toutefois,  la  concession  d’aménagement  n’est  pas  prévue  pour  encadrer  la  gestion  et  le 

suivi des espaces urbains en fonctionnement (ce qui est notamment essentiel dans une démarche 

de développement durable). En parallèle de  la concession, Richard Trapitzine suggère donc  la mise 

en  place  de  système  contractuel,  de  droit  privé,  qui  structurerait  la  dynamique multi‐acteurs  du 

projet.  Elle  intégrerait,  dans  le  cas  par  exemple  d’une  opération  sur  le  littoral,  les  opérateurs 

immobiliers,  les  hôteliers,  les  syndicats  d’office  de  tourisme,  les  associations  locales  d’animation 

culturelle…  Cette  contractualisation,  fondée  sur  le  volontariat,  est  suspendue  à  l’existence,  pour 

chaque signataire, d’un intérêt à s’engager.  

II. B. 3.) Officialiser la gouvernance 

La  réussite  du  projet  repose  sur  la  communication  entre  l’ensemble  des  acteurs  et  sur  la 

négociation. Si une bonne part de celle‐ci se déroule de manière  informelle,  le traité de concession 

organise les cadres de négociation formels, au bénéfice du concédant. 

 

En  traduisant  le  système  de  gouvernance  et  les  rapports  de  force  dans  le  traité  de 

concession,  ce  dernier  prépare  des  « arènes »  de  discussion  et  facilite  l’articulation  entre  les 

différents acteurs et les différentes échelles. 

Le concept d’ « arènes de négociation » vient de la science politique. Il désigne des espaces de prise 

de  décision  parallèles  aux  organes  délibérants  institutionnels.  Alain  Faure,  enseignant  à  l’Institut 

                                                                                                                                                                                          75 Exemple de détail des tâches proposé par le MEDDTL, p.48‐49 in Ministère de l'Écologie, du Développement durable,  des  Transports  et  du  Logement  (2011)  Concessions  d’aménagement,  Guide  des  procédures  de passation, France, 106 p. 76 p.49, ibid.  

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d’Etudes Politiques de Grenoble et chercheur au laboratoire PACTE, définit ainsi les arènes locales de 

négociation : 

« Enfin, un troisième espace est constitué par les "arènes" de controverses publiques (Jobert, 1996) dans 

lesquelles différents groupes de pression  s'affrontent pour orienter  les  "référentiels"  (Muller, 1996) de 

l'action  publique  locale.  Sur  un  modèle  plutôt  entrepreneurial  l'élu,  participe  ici  à  l'élaboration  de 

nouvelles formes d'organisation (telles que la gouvernance et le polycentrisme décisionnel), formes dont 

la principale caractéristique est qu’elles produisent des priorités d'intervention publique marginalement 

codifiées par l'État. » 

Rapportées aux logiques des projets urbains, ces espaces politiques formels ou informels sont le lieu 

d’échanges  entre  des  acteurs  qui  ne  sont  pas  systématiquement  associés  à  la  prise  de  décision : 

acteurs  économiques,  associations  de  riverains  ou  environnementales,  animateurs  et  agents 

sociaux…  Dans  le  cas  des  traités  de  concession,  il  s’agit  de  souligner  d’une  part  la  composition 

variable de ces espaces de discussion autour du projet, qui ne se résume pas au maire et au chef de 

projet  côté aménageur. D’autre part,  il  s’agit de pointer  la nature  spécifique de  ces moments de 

prise  de  décision,  occasionnels  (car mis  en  place  dans  le  cadre  d’une  opération  d’aménagement 

particulière),  et hors des  circuits  institutionnels démocratiques  (l’organe délibérant du  concédant, 

ses commissions de travail). 

 

Ces dispositifs de négociation adoptent des formes variables selon les acteurs qu’ils accueillent : 

‐ comité de pilotage, 

‐ comité technique, 

‐ commissions spécialisées, 

‐ commission consultative, 

‐ … 

 

Une  commission  consultative des  concessions d’aménagement, voire un  comité de négociation, a 

dû,  par  ailleurs,  être  constituée  au  sein  de  l’autorité  concédante,  au  moment  du  choix  de 

l’aménageur.  Ces membres  peuvent  devenir  les  représentants  du  concédant  dans  les  différentes 

instances précitées. 

 

La répartition des votes entre le concédant et le concessionnaire et la composition de ces dispositifs 

révèle les rapports de force au sein du projet : un acteur pourra t‐il emporter la décision à lui seule 

ou un consensus entre tous les partenaires est‐il toujours nécessaire ? Afin d’éviter les blocages dans 

un comité où l’aménageur et la collectivité territoriale auraient le même nombre de représentants, 

le maire peut bénéficier d’une deuxième voix en cas d’égalité. 

 

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Par ailleurs,  la  réussite d’un projet  implique une  connaissance  fine des besoins des usagers et de 

l’opinion publique, portés par les acteurs locaux : c’est tout l’intérêt d’une commission consultative 

réunissant le CAUE, les directions départementales de l’Etat, les chambres consulaires. 

 

Les  arènes  de  négociation  correspondent  à  des  moments  plus  ou  moins  cruciaux  du 

processus de projet. Le traité liste ces moments et décisions‐clés, qui sont notamment : 

1.) le prix d’achat des terrains, 

2.) les modalités d’acquisition (amiable/préemption/expropriation), 

3.) le choix de la maîtrise d’œuvre, 

Anne Pelcran et Patricia Bonamy soulignent toutefois les risques en matière de sécurité juridique que 

fait courir la participation directe du concédant au choix du maître d’œuvre, des bureaux de contrôle 

et des entreprises.  

 

« De nombreuses conventions prévoient la présence à titre facultatif d’un représentant du concédant à la 

CAO  du  concessionnaire.  Une  telle  initiative  semble  de  bon  aloi.  Cependant,  on  se  doit  d’attirer 

l’attention  des  cocontractants  sur  le  risque  d’illégalité  d’une  telle modalité.  En  effet,  si  elle n’est  pas 

maîtrisée pour ce qui concerne le Code des marchés publics, l’article 23 prévoit de manière exhaustive les 

membres  consultatifs de  la CAO ; or  la  seule hypothèse  est  celle « des personnalités désignées par  le 

président de la CAO en raison de leur compétence en la matière de la consultation. » Il ne semble pas que 

cette possibilité permette de justifier la présence de la collectivité concédante.»77 

 

De son côté, Jean‐François Bizet78 pose deux limites à l’intervention du concédant dans le choix de la 

maîtrise d’œuvre. Si le concédant doit être consulté, l’aménageur doit conserver une liberté de choix. 

Sans liberté de choix, la SEM n’est plus qu’un mandataire, qui n’a pas à assumer une part du risque 

économique. D’autre part, les aménageurs privés, type Bouygues ou Vinci sont souvent organisés en 

structures intégrées, combinant aménagement, promotion et travaux.  

4.) la validation des avant‐projets sommaires et définitifs,  

Dans  le  cas des ouvrages  revenant  au  concédant, Anne Pelcran  et Patricia Bonamy  suggèrent  en 

outre l’approbation du dossier de consultation des entreprises.  

5.) le niveau des prix des cessions de charges foncières, 

6.) le choix des acquéreurs de terrains et des constructeurs, 

7.) l’approbation du cahier des charges de cession de terrain, 

Bien que l’approbation du CCCT par le concédant soit prévue par le code de l’urbanisme dans le cas 

des ZAC,  le traité de concession peut rappeler cette approbation, afin que toutes  les procédures de 

                                                            77 p.187‐188, in BONAMY, Patricia, PELCRAN, Anne (2010) Les concessions d’aménagement en pratique, France, Litec, 298 p. 78 Entretien du 5 septembre 2012. 

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réalisation  de  l’opération  (y  compris  hors  ZAC)  intègrent  ce  cahier  des  charges  et  ce  contrôle  du 

concédant. 

8.) la renégociation du traité quand certaines conditions spécifiques sont remplies. 

Le traité de concession prévoit des clauses de revoyure, pour contrer la dérive du bilan financier ou 

lorsque certains événements (prescription de fouilles archéologiques, découverte de pollution, coûts 

fonciers sous‐estimés, …) se réalisent. 

Toutefois,  l’évaluation  du  risque  est  de  la  responsabilité  du  concessionnaire :  il  s’agit  donc  d’une 

garantie offerte par le concédant, afin d’éviter l’échec de son projet.  

II. B. 4.) Les outils de suivi du projet 

Certains  dispositifs  de  contrôle  sont  rendus  obligatoires,  par  l’utilisation  de  fonds  publics  ou  de 

prérogatives de puissances publique, par la procédure de ZAC… . Mais le traité est libre d’en prévoir 

autant  que  nécessaire.  Ces  outils  participeront  notamment  au  déploiement  d’un  système 

d’information entre les partenaires. 

 

On peut distinguer quatre moments dans la gestion du projet : 

‐ le lancement de la concession d’aménagement 

Le traité de concession d’aménagement et ses annexes présentent un état 0 ou une première version 

des outils de suivi du projet. 

 

‐ les comptes‐rendus annuels. 

Anne  Pelcran  et  Patricia  Bonamy  préconisent  un  encadrement  des  dates  d’envoi  des  comptes‐

rendus annuel, avec des pénalités si la date‐limite de remise est dépassée ou si l’envoi est incomplet. 

 

‐ le suivi au fil de l’eau 

Ce suivi se met souvent en place de manière informelle, mais il peut aussi être prévu par le traité de 

concession. 

Jean‐François Bizet souligne que les comptes‐rendus annuels sont loin d’être suffisants pour assurer 

le suivi de projet. 

« Il est évident que ces obligations  légales minimales – en ce sens qu’elles sont obligatoires, qu’on doit 

les  retrouver  dans  les  traités  de  concessions  et  dans  les  pratiques  entre  la  collectivité  et  son 

concessionnaire  – ne  sont pas  suffisant. Aujourd’hui, on  va plus  loin. Quand on prend  en  charge des 

risques, que  ce  soit du  côté du  concessionnaire ou du  côté du  concédant, on veut avoir des  comptes‐

rendus  beaucoup  plus  importants.  On  va  donc  augmenter  le  contenu  des  comptes‐rendus,  on  va 

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augmenter  les  fréquences  de  réunions,  on  va  augmenter  le  contrôle  de  la  ville,  on  va  augmenter  la 

fréquence de la relation. »79 

 

‐ la clôture de la concession. 

Pour que la clôture de la concession se déroule au mieux, les deux contractants doivent anticiper au 

maximum. 

Cette anticipation commence avec la remise des ouvrages dans des conditions apaisées. 

Anne  Pelcran  préconise  l’insertion  de  la  date même  de  transfert  de  propriété  des  équipements, 

plutôt  que  d’indiquer  « dès  l’achèvement  des  travaux ».  De  manière  moins  contraignante  pour 

l’aménageur,  le traité de concession peut  introduire un mécanisme d’information  lorsque  la mise à 

disposition de l’équipement approche.  

Lors de la remise des biens, la présence des deux parties est conseillée afin d’établir une constatation 

de  l’existant,  de  permettre  au  concédant  de  formuler  des  réserves  et  au  concessionnaire  de  lui 

remettre  le dossier des ouvrage  exécutés  et  le dossier d’intervention ultérieur  sur  l’ouvrage.  Le 

traité  de  la  zone  d’activités  de  Valoparc  à  Roncq  présente  en  outre  une  liste  minimale  des 

documents  à  remettre  par  type  d’ouvrage  (voirie  et  espaces  publics,  assainissement,  ouvrages 

spécifiques ou mixtes, eau potable et  incendie,  réseaux de communications électroniques, parc et 

jardins). 

Le  traité de  concession exige en  supplément une « fiche ouvrage », dont  il détaille  les différentes 

rubriques et présente un modèle en annexe.  

 

L’opération de clôture débouche obligatoirement sur un quitus délivré par  le concédant, assurant 

que la mission du concessionnaire, les transferts de propriété et de responsabilité sont achevés. 

Cette mission  de  clôture  peut  faire  l’objet  d’une  rémunération  spécifique  ou  des  pénalités  de 

retard, afin d’inciter le concessionnaire à préparer les opérations administratives et comptables. 

 

Commentaires du tableau ci‐dessous :  1 * : obligatoire dans le dossier de création ou dans le dossier de réalisation de la ZAC 2 ** : obligatoire quand le concédant (ou toute autre personne publique) participe (apport financier, terrain…) à l’opération ou quand le concessionnaire est une SEM. Un contrôle s’exerce, a minima, par un compte‐rendu annuel. 3 Un  point  sur  les  activités  immobilières menées  par  le  concessionnaire  pour  le  compte  du  concédant  est obligatoire, pour les communes de plus de 2 000 habitants, conformément à l’article L.2241‐1 du CGCT. Chaque année, un bilan des  acquisitions‐cessions  réalisées doit être  approuvé par  l’organe délibérant et  annexé  au compte administratif de la commune.  

                                                            79 Entretien le 5 septembre 2012 avec Jean‐François Bizet. 

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 Figure 12 : Tableau de synthèse des différents outils de projet (Tableau : Héloïse Filez) 

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CONCLUSION 

 Cet approfondissement  technique  s’est efforcé de montrer quelques unes possibilités que 

pourrait offrir un traité de concession conçu comme un référentiel projet. Le traité de concession est 

moins  le moment  de  réinventer  les  outils  de  gestion  de  projet,  que  l’occasion  de  construire  une 

vision partagée du contenu du projet et de la manière dont il va être mené. Il impose négociations, 

explicitations, épreuves des rapports de force en présence. 

 

 Figure 13 : Le traité de concession, au service du projet urbain (Schéma : Héloïse Filez) 

 

L’une des pistes pour poursuivre  ce  travail  serait  l’exploration des dispositifs absents des  traités, 

mais qui  se mettent  tout de même en place. Bien que  cette part de  l’informel ait  tendance à  se 

réduire80, ces dispositifs n’en existent pas moins. On n’a en effet examiné que ce qui pouvait être 

                                                            80 Entretien avec Jean‐François Bizet. 

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prévu  dans  un  traité.  Il  faudrait  le mettre  en  perspective  avec  les  pratiques.  A  titre  d’exemple, 

l’absence des comités de pilotage ou de comité technique dans  le traité de concession ne veut pas 

systématiquement dire qu’ils seront  inexistants. Peut‐être  le concédant en sera‐t‐il désavantagé et 

ces comités seront‐ils moins réguliers que s’ils avaient  fait  l’objet de négociations  formelles? Peut‐

être,  à  l’inverse,  suivront‐ils  le  rythme  du  projet,  mensuels  en  période  d’élaboration  ou  de 

transformation forte du projet, plus espacés en période calme ? 

 

Le contrat d’aménagement est un outil ancien. Les appels à la transformation de son contenu 

face  « aux  enjeux  actuels »,  les  annonces  de  son  renouveau  ne  manquent  pas.  Avec  la  liberté 

contractuelle qui s’est ouverte depuis 1982 et la réforme de la procédure de passation véritablement 

en place depuis 2009 ne pourrait‐on s’attendre à une transformation du contenu des traités ? À leur 

spécialisation ? À une meilleure intégration des spécificités du projet urbain qu’il met en œuvre ?  

Les  interrogations de Sylvain Demeure,  Jean‐Yves Martin, Michel Ricard81 sur  l’avenir des ZAC sont 

aisément  transposables  aux  concessions  d’aménagement.  Tout  d’abord,  la mise  en  concurrence 

pour  l’attribution  des  concessions  d’aménagement  alourdit  la  procédure  (dont  la mise  en œuvre 

prendrait environ un an de plus82). Par ailleurs, le transfert de la réalisation des études préalables aux 

collectivités concédantes remet en cause « la pratique des partenariats avec  les aménageurs dès  le 

stade des études amont»83.  

En parallèle, d’autres outils d’aménagement, moins contraints, sont en développement. La loi a en 

effet récemment créé deux outils permettant d’aller au‐delà du cadre des traités de concession : les 

sociétés publiques  locales d’aménagement  (SPLA) et  les contrats d’aménagement dans  le cadre du 

Grand Paris.  Ils  incluent notamment des missions d’études préalables,  la réalisation de programme 

de  construction  et  leur  gestion.  Ces  outils  sont  en  outre  libérés  de  toute  obligation  de mise  en 

concurrence  lors du choix de  l’aménageur. On retrouve  là  la philosophie des anciennes concessions 

d’aménagement. Ces contrats mobilisent des outils hors du droit commun, aux pouvoirs exorbitants, 

au nom de  l’intérêt public. Les SPLA  impliquent en outre une très grande proximité de  la puissance 

publique, dans  les modalités de contrôle du concédant  (on parle de « quasi‐régie »84). Malgré  leur 

faible  nombre  jusqu’en  200985,  on  peut  s’interroger  sur  un  développement  des  SPLA  au  vu  des 

                                                            81  DEMEURE,  Sylvain,  MARTIN,  Jean‐Yves  et  RICARD,  Michel,  La  ZAC,  réalisation,  financement, commercialisation, éditions Le Moniteur, 2ème édition, 2008, 258 p. 82 p.4 in Association des études foncières, Centre d’Etudes sur les réseaux, les transports et l’urbanisme (2011) La  forme  et  les modalités  de  la  contractualisation  en  aménagement,  France,  Editions  du  Certu,  fiche  n°4, novembre 2011, 6 p. 83  p.221,  DEMEURE,  Sylvain,  MARTIN,  Jean‐Yves  et  RICARD,  Michel,  La  ZAC,  réalisation,  financement, commercialisation, éditions Le Moniteur, 2ème édition, 2008, 258 p. 84 p.3 in Association des études foncières, Centre d’Etudes sur les réseaux, les transports et l’urbanisme (2011) La  forme  et  les modalités  de  la  contractualisation  en  aménagement,  France,  Editions  du  Certu,  fiche  n°4, novembre 2011, 6 p. 85 Le CERTU indique que seules 7 SPLA ont été crées en 2006 et 2009, p.3, ibid. 

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désavantages  liés  à  la mise  en  concurrence.  Jean‐François  Bizet  annonce même  une montée  en 

puissance  de  ce  type  d’aménageur86.  Ces  outils  marquent‐ils  le  déclin  des  concessions 

d’aménagement de  droit  commun  et  des  aménageurs  publics  autonomes? Ou  les  fondements  de 

l’ancien  système  –  qui  séparait  la  concession  « ordinaire »  ouverte  aux  acteurs  privés  de  la 

concession réservée aux aménageurs publics, hors du droit de  la concurrence ‐  sont‐ils toujours en 

place ? 

 

    

   

                                                            86 « En aménagement,  les  SPLA  vont prendre une part  importante du marché. Beaucoup de  SPLA  se  créent, beaucoup de SEM se transforment », entretien.  

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BIBLIOGRAPHIE 

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o HOCREITERE,  Patrick  (2010)  « Les  concessions  d’aménagement,  bilan  et  perspectives », Etudes foncières, p.22 à 25. 

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 Association  française  de  droit  de  l’urbanisme,  Colloque  national,  « Les  25  ans  de  la  zone d’aménagement  concerté »,  Bilan  et  propositions,  Caen,  19  et  20  novembre  1992,  Droit  et  Ville, 1993, n°36. 

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 BIZET,  Jean‐François,  AMBAL, Monique  (2010)  « Aménagement,  partenariat, montages.  Guide  de l'aménagement opérationnel », in Les cahiers d’actualités habitat, n°132, février 2010, 108 p.  FATOME,  Etienne  et  RICHER,  Laurent  (2007),  « La  procédure  de  passation  des  concessions d'aménagement », Actualité  Juridique Droit Administratif, p.409. Consulté en  ligne  le 30 août 2012 sur : http://edu.u‐bordeaux4.fr   FATOME,  Etienne  et  RICHER,  Laurent  (1994),  « Nature  et  contenu  du  contrat  d’aménagement », Revue de droit immobilier, n°16(2), avril‐juin 1994, p.169 à 177.  FAURE, Alain (1997). « Les apprentissages du métier d'élu  local. La tribu,  le système et  les arènes. » In: Pôle Sud, N°7 ‐ 1997. pp. 72‐79.  IAU Ile‐de‐France, Urbanisme de projet, Cahiers de l’IAU Ile‐de‐France, n°162, mai 2012, 180 p. 

o HOCREITERE, Patrick (2012) « Des montages opérationnels en évolution », p. 134‐137 

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 TRAPITZINE,  Richard  (2006)  « Concessions  d’aménagement,  Vers  une  révolution  des  pratiques », Etudes foncières, n°120, mars‐avril 2006, p.16 à 21. 

  

Sources juridiques  

Code de l’urbanisme en vigueur entre juin et septembre 2012  

Lois Loi n°2005‐809 du 20 juillet 2005 relative aux concessions d'aménagement, JORF n°168 du 21 juillet 2005, texte 1 sur 123.  Loi n° 2000‐1208 du 13 décembre 2000  relative à  la solidarité et au  renouvellement urbains,  JORF n°289 du 14 décembre 2000 page 19777  Loi n°67‐1253 du 30 décembre 1967, dite loi d’orientation foncière, JORF du 3 janvier 1968, p.3 à 13.  

Décrets  Décret n° 2009‐889 du 22  juillet 2009  relatif aux concessions d'aménagement,  JORF n°0169 du 24 juillet 2009, p.12370, texte n° 4  Décret  n°2006‐959  du  31  juillet  2006  relatif  aux  conditions  de  passation  des  concessions d'aménagement  et  des  marchés  conclus  par  les  concessionnaires  et  modifiant  le  code  de l'urbanisme, JORF n°177 du 2 août 2006, p.11468, texte n° 17.  

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Décret  n°77‐204  du  18  février  1977,  relative  au  cahier  des  charges  type  pour  la  concession d’aménagement  des  zones  d’aménagement  concerté,  à  l’exclusion  des  opérations  de  rénovation urbaine, JORF 6 mars 1977, p.1275 à 1280  Décret n°70‐513 du 5 juin 1970 portant approbation de la convention type relative à l’aménagement et à l’équipement des zones d’aménagement concerté visées à l’article 4‐3 du décret n°68‐1107 du 3 décembre 1968, JORF du 19 juin 1970, p.5711 à 5714.  Décret n°68‐1107 du 3 décembre 1968 relatif à l’application de l’article 16 du code de l’urbanisme et de l’habitation  Décret n°60‐554 du 1er  juin 1960 approuvant  le cahier des charges  type de concession d’opération d’aménagement urbain, JORF du 12 juin 1960, p.5324 à 5328  

Contrats d’aménagement  Commune de Bois d’Arcy, Convention d’aménagement  relative à  la  réalisation de  la ZAC dite « La Croix Bonnet », Bois d’Arcy, 6 février 2003, 11 p.  Commune de Guérande, Traité de concession d’aménagement relative à la ZAC Eco‐rempart Maison Neuve, Guérande, 14 novembre 2011, 32 p.  Communauté  de  communes  du  Provinois,  Traité  de  concession  d’aménagement  relatif  à l’aménagement de la zone d’aménagement concerté du Provinois, Provins, 16 décembre 2011, 22 p.  Lille métropole,  Traité  de  concession  relatif  à  l’aménagement  de  la  zone  d’activités  de Valorparc, Roncq, 25 juin 2010, 33p.  Lille  métropole,  Traité  de  concession  relative  à  l’aménagement  du  parc  d’activités  de  Herlies, commune de Herlies, 25 juin 2010, 34 p.  Nantes Métropole, Traité de concession d’aménagement de  la ZAC de  la Fleuriaye  II, Carquefou, 8 février 2011, 32 p.   Sites internet  Légifrance   Maire.info, La Fédération nationale des sociétés d’économie mixte veut défendre  le caractère public de l'aménagement urbain « mis en péril » par un recours contre la loi SRU déposé par la Commission européenne, 15 mars 2002, consulté le 20 juin 2012.  Maire.info, Conventions publiques d’aménagement (CPA) : les grandes lignes de l’avant ‐projet de loi, 16 mars 2005, consulté le 20 juin 2012.   Entretiens  Entretien avec Richard Trapiztine, urbaniste et dirigeant d’Urbanconsult, le 20 août 2012.  Entretien  avec  Jean‐François  Bizet,  avocat  au  sein  de DS  Avocat,  professeur  de  droit  public,  le  5 septembre 2012. 

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LEXIQUE 

  

 

AMO  Assistance à maîtrise d’ouvrage 

CAUE  Conseil d’architecture, d’urbanisme et d’environnement 

CCCT  Cahier des charges de cession de terrain 

CGCT  Code Général des Collectivités Territoriales 

CRFA  Compte‐rendu financier annuel 

DUP  Déclaration d’utilité publique 

LOF  Loi d’orientation foncière 

MEDDTL  Ministère  de  l’Ecologie,  du  Développement  Durable,  du  Transport  et  du 

Logement 

OPAH  Opération programmée d’amélioration de l’habitat 

PRI  Périmètre de restauration immobilière 

RHI  Résorption de l’habitat insalubre 

SEML  Société d’économie mixte locale 

SPLA  Société publique locale d’aménagement 

TCA  Traité de concession d’aménagement 

ZAC  Zone d’aménagement concerté 

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TABLE DES FIGURES 

Figure 1: Contrats d'aménagement et documents‐types qui y sont liés ________________________ 8  Figure 2: Tableau de synthèse réalisé à partir des pages 151 et 152 de l’article : JACQUOT, Henri et MARTIN, Olivier, « Conventions et concessions de ZAC, les incertitudes actuelles », Droit et Ville, 1993, n°36____________________________________________________________________________ 10  Figure 3 : Schéma de synthèse Source : p.7, guide du MEDDTL______________________________ 15  Figure 4 : Démarche de choix de la procédure de passation de la concession d’aménagement ____ 16  Figure 5: De la mise en concurrence au développement des traités de concession d'aménagement 20  Figure 6 : Quelques unes des évolutions entre les cahiers des charges________________________ 28  Figure 7 : Exemples de critères de qualité ______________________________________________ 31  Figure 8 : Intégration des lignes directrices du projet _____________________________________ 34  Figure 9 : Outils assurant la mise en œuvre des objectifs du concédant _______________________ 38  Figure 10 : Définir la méthode de projet _______________________________________________ 39  Figure 11 : Exemples de tâches de l’aménageur par type de projet __________________________ 42  Figure 12 : Tableau de synthèse des différents outils de projet______________________________ 47  Figure 13 : Le traité de concession, au service du projet urbain _____________________________ 48  

 

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ANNEXES 

 

Décret n°60‐554 du 1er juin 1960 approuvant le cahier des charges type de concession d’opération d’aménagement urbain, JORF DU 12 JUIN 1960, p.5324 à 5328 ______________________________ 57  

Décret n°70‐513 du 5 juin 1970 portant approbation de la convention type relative à l’aménagement et à l’équipement des zones d’aménagement concerté visées à l’article 4‐3 du décret n°68‐1107 du 3 décembre 1968, JORF DU 19 JUIN 1970, p.5711 à 5714. ____________________________________ 63  

Décret n°77‐204 du 18 février 1977, relative au cahier des charges type pour la concession d’aménagement des zones d’aménagement concerté, à l’exclusion des opérations de rénovation urbaine, JORF 6 MARS 1977, p.1275 à 1280______________________________________________ 67  

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Décret  n°60‐554  du  1er  juin  1960  approuvant  le  cahier  des  charges  type  de  concession d’opération d’aménagement urbain, JORF DU 12 JUIN 1960, p.5324 à 5328  

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Décret  n°70‐513  du  5  juin  1970  portant  approbation  de  la  convention  type  relative  à l’aménagement et à l’équipement des zones d’aménagement concerté visées à l’article 4‐3 du décret n°68‐1107 du 3 décembre 1968, JORF DU 19 JUIN 1970, p.5711 à 5714.   

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 Décret n°77‐204 du 18 février 1977, relative au cahier des charges type pour la concession d’aménagement  des  zones  d’aménagement  concerté,  à  l’exclusion  des  opérations  de rénovation urbaine, JORF 6 MARS 1977, p.1275 à 1280   

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