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Le réseau des FIER: une «réussite», selon CharestBachand demande à Investissement Québec d’enquêter, plutôt qu’au vérificateur généralROBERT DUTRISAC
Québec — Le premier ministre Jean Charest a qualifié, hier, le réseau des FIER de «réussite» au moment même où son ministre Raymond Ba
chand annonçait qu’il ordonnait à Investissement Québec de mener une enquête interne sur ces so
ciétés privées de capital de risque régional qui sont financées aux deux tiers par des fonds publics.
La chef de l’opposition officielle, Pauline Ma- rois, a réclamé plutôt une enquête en bonne et due forme du vérificateur général cju Québec sur les 30 FIER régionaux auxquels l’État a consenti 200 millions, ce que le gouvernement a rejeté du
revers de la main. Le porte-parole péquiste en matière d’économie, le député de Rousseau, François Legault, y est allé hier d’autres révélations sur des conflits d’intérêts possibles qui impliqueraient Va- lier Boivin, l’associé de Pietro Perrino. La députée de Taschereau, Agnès Maltais, s'est intéressée à l'hôtel de luxe pour chiens et chats, l’hôtel Muzo
de Montréal, dans lequel a investi le FIER Mon- testrie Capital, ce qui a permis au ministre des Finances et du Développement économique, de l’Innovation et de l'Exportation, Raymond Bachand, de se porter à la défense «des millions de Québécois
VOIR PAGE A 8: FIER
■ La chronique de Michel David : Le prétendant ■ L’éditorial de Jean-Robert Sansfaçon: Une mécanique douteuse > Pages A 3 et A 6♦ w w w .led e v o i r . e o ni ♦
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Sommet trilatéral À Washington
Karzaï et Zardari promettent d’être plus fermes envers les talibansCLAUDE LÉVESQUE
Le président américain Barack Obama a reçu hier à la Maison-Blanche ses homologues Hamid Karzaï de l’Afghanistan et Asif Ali Zarda
ri du Pakistan, deux personnages clés dans sa stratégie de lutte contre l’extrémisme, alors que les talibans ne s’avouent vaincus dans aucun de ces deux pays.
Washington tente de convaincre ses deux alliés de collaborer plus étroitement dans le combat contre ces insurgés islamistes qui disposent de bases des deux côtés d’une frontière poreuse.
Mission accomplie ou en voie de l’être, s’il faut en croire le pré sident américain. «Je suis heureux que ces deux hommes, les dirigeants élus de l’Afghanistan et du Pakistan, mesurent totalement la gravité de la menace à laquelle nous sommes confrontés, et aient réaffirmé leur engagement à y faire face», a dit Barack Obama, aux côtés des deux pré sidents, hier après-midi.
Les relations entre les trois pays sont souvent houleuses, marquées par dç fréquentes ré
criminations. Hier, la secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, a été obligée d’exprimer sa «profonde tristesse» devant la mort de nombreux civils afghans dans ce qui apparaît comme une nouvelle
VOIR PAGE A 8: TALIBANS
Asif Ali Zardari
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Hamid Karzaï
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0V0 : LA MAGIE OPÈRE ENCORE
JACQUES GRENIER LE DEVOIR
SOUS une pluie de papillons multicolores et une chaude musique, près de 2500 spectateurs ont ovationné les 53 artistes, lors d’une finale festive et carnavalesque d’Ovo, le tout nouveau spectacle du Cirque du Soleil signé par la chorégraphe brésilienne Deborah Colker. La critique de Luc Boulanger en page B 8.
Un CanadienRETENU AU SOUDAN
L’ONUcontreditOttawaIl est permis de survoler d’autres pays pour rentrer au CanadaHÉLÈNE BUZZETTI
Ottawa — Alors que la Cour fédérale entend ce matin la cause d’Abousfian Abdelrazik, ce Canadien coincé au Soudan que le gouverne
ment conservateur ne veut pas ramener au pays, un haut représentant de l’ONU contredit la logique d’Ottawa. Rien n’empêche son retour au Canada, pas même la géographie!
M. Abdelrazik vit à ïambassade canadienne de Khartoum depuis un an. Il demande en vain à Ottawa des documents de voyage temporaires afin de retrouver sa famille à Montréal. Le gouvernement de Stephen Harper refuse sous prétexte que l’homme est inscrit sur la liste terroriste des Nations unies. Or, même l’équipe de surveillance d’al-Qaïda et des talibans à l’ONU qui veille au respect de cette liste estime qu'Ottawa se trompe.
En entrevue avec Le Devoir hier, le coordonnateur de cette équipe, Richard Barrett, a rappelé que l’ONU a prévu une exemption pour les citoyens rentrant dans leur pays d’origine, que le gel des actifs doit être appliqué avec discernement et qu’il n’y aurait pas de conséquences si
VOIR PAGE A 8: OTTAWA
REUTERSStephen Harper en compagnie du premier ministre tchèque
SOMMET CANADA-UE
Vers un vaste pacte commercialQuébec compte sur l’appui de Bruxelles
■ A lire en pages B 1 et B 3
INDEX
Annonces.... . B4Avis publics. .BSBourse........ . B 2Culture....... . B 8Décès.......... . B 4Economie... . B IÉditorial ..... . A 6
Idées .......... A 7Météo............B 6Monde...........A 5Mots croisés. B 6Sports...........B 6Sudoku......... B 5Télévision....B 7
L’espace serait-il devenu un dépotoir?14 000 débris de plus de 10 cm en orbite autour de la TerrePAULINE GRAVEL
Le 10 février 2009, le satellite américain Iridium 33 percutait un vieux satellite russe hors service. La collision créa un nuage de débris, dont 750 d’entre eux avaient une taille su
périeure à 10 cm. L’accident provoqua l'émoi dans les 50 pays qui opèrent des satellites dans l’espace. Il suscita une prise de conscience plus vive encore de ce fléau qui ne cesse de s’amplifier.
Aujourd’hui s’entame à l’Institut de droit aérien et spatial (IDAS) de l’Université McGill le Congrès internatio
nal et interdisciplinaire sur les débris spatiaux. Des spécialistes des quatre coins du globe y discuteront des stratégies qui permettraient de remédier à ce problème, ainsi que des améliorations à apporter aux directives adoptées par le
Tous ces objets, petitset grands, se déplacent à des vitesses allant de 3 à 8 km/s
VOIR PAGE A 8: ESPACE
REUTERS«Les petits morceaux sont plus dangereux que les plus gros, car on peu! voir les plus gros et ainsi tenter de les éviter en déviant la trajectoire du satellite», dit un chercheur.
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ACTUALITESLa bataille contre l’embargo européen s’engage
Le Bloc veut habiller les athlètes canadiens avec des peaux de phoqueAMÉLIEDAOUST-BOISVERT
Nos athlètes pourraient devenir les porte-étendard des chasseurs de phoques de
vant les caméras du monde entier aux Jeux de Vancouver. Hier, la Chambre des communes a adopté à l’unanimité une motion du Bloc québécois qui demande qu’on incorpore des produits du loup-marin aux vêtements officiels de l'équipe canadienne en 2010.
«Le Canada défendra avec vigueur son industrie du phoque, tant au pays que devant les tribunaux internationaux», a indiqué M. Harper à Prague. Le spectre d’une poursuite devant les tribunaux de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a laissé l’Union européenne de glace. Elle estime que sa motion n’est pas une «mesure protectionniste».
M. Harper a joué de prudence, craignant manifestement que le dossier du phoque entrave les négociations en vue d’un accord commercial entre l’UE et le Canada. Pour lui, «si nous devions fonder nos relations commerciales avec l’Union européenne uniquement sur les enjeux reliés à la chasse aux phoques, nous n’aurions jamais de liens commerciaux». L’embargo européen sur les produits du phoque voté avec une forte majorité par le Parlement européen mardi doit encore obtenir l’aval des différents gouvernements avant de prendre effet en octobre.
A l’Assemblée nationale, le ministre des Relations internationales, Pierre Arcand, a déposé une motion condamnant la décision du Parlement européen. «Nous avons mis notre réseau à contribution, a-t-il dit,
en particulier notre délégation générale à Bruxelles.» Rappelons que mardi, tous les députés à l’exception d’Amir Kha- dir ont appelé le Canada à contester la décision de l’UE deyant l’OMC.
A l'instar du premier ministre Jean Charest, qui considère que la décision repose sur des émotions plutôt que sur des faits, Lyne Morisette, biologiste à l’UQAR, s’étonne que l’Union européenne agisse en mettant la science de côté. «La gestion de la chasse aux phoques est impeccable, dit-elle, bien mieux que d’autres chasses commerciales. Comment des arguments aussi émotifs ont-ils pu se frayer un chemin aussi haut dans les structures gouvernementales?» Cette année, les quotas de chasse ont été établis à 280 000 phoques du Groenland sur une population de 5 millions et demi. Seules 60 000 bêtes ont été abattues ce printemps.
Quelles conséquences auraient une baisse de la chasse pour les écosystèmes du golfe? Selon Lyne Morissette, la population de phoques se stabilisera d’elle-même. Elle rejette que les stocks de morue, déjà très mal en point, en souffrent davantage. «C’est l’homme qui a entraîné le déclin de la morue, pas le phoque», rappelle-t-elle. Malheureusement, les morues, observe la biologiste, «ne sont pas aussi mignonnes que les phoques avec leurs grands yeux, l’UE ne s’outre pas contre les océans qui se vident.» Pour elle, le problème de l’embargo réside dans son impact pour les 6000 chasseurs qui vivent de cette «industrie importante, en accord avec les principes de développement durable».
Le Devoir
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Percée canadienne pour combattre la grippe A (HINI)
La souche du virus décryptéeLa maladie sera éventuellement plus facile à diagnostiquer et la mise au point d’un vaccin sera facilitéeAvec désormais 2000 infections dans le monde, le virus de la grippe continue de sévir, mais il est de mieux en mieux cerné. En déterminant la séquence complète de la souche du virus, des chercheurs canadiens auront permis au monde entier de faire un pas de géant dans la compréhension de cette forme d’influenza et de ses mutations possibles.
LISA-MARIE G E R VA IS
Des chercheurs canadiens du Laboratoire national de microbiologie de Winnipeg ont
réussi à décrypter la souche du virus qui court actuellement au Canada et à établir sa grande ressemblance avec celui qui a infecté les Mexicains et qui a causé la mort de 42 d’entre eux. Une première mondiale dont s’est réjouie la ministre de la Santé, Leona Aglukkaq, en conférence de presse hier. «C’est une preuve de l’excellence scientifique canadienne», a-t-elle souligné.
En plus de faciliter l’élaboration d’un vaccin, la séquence complète de la souche du virus de la grippe A (H1N1), qui provient du Mexique, permettra de raffiner les tests de dépistage pour les rendre plus rapides. Il existerait à l’heure actuelle des tests permettant de prédire si l’influenza est de type A B ou C et Hl. «Mais ces tests ne permettent pas de différencier un Hl d’un autre», a expliqué Jean- Pierre Vaillancourt, épidémiologiste et professeur à la faculté de médecine vétérinaire de l'Université de Montréal. «On est maintenant en bien meilleure posture pour adapter le test afin
BRIAN HARKIN AFPLes Mexicains ont recommencé à fréquenter les restaurants.
qu’il soit spécifique, et en mesure d’aller chercher rapidement les particularités uniques de ce virus-là», a-t-il ajouté.
Le décryptage de la souche ne permet pas de prévoir le pouvoir pathogène çlu virus, a néanmoins averti Eric Frost, spécialiste en microbiologie et infectiologie à l'Université de Sherbrooke.
Vers un vaccin ?Ainsi, on a désormais la certi
tude que le virus propagé au Canada et ailleurs dans le monde par des voyageurs ayant fait un séjour au Mexique est le même que celui qui infecte les Mexicains. Mais, également l’assurance que le vaccin existant ne sera pas efficace. Par contre, l’information obtenue sur la souche va permettre de comparer plus rapidement les séquences similaires entre le virus et certains vaccins, croit Eric Frost.
Des chercheurs tentent actuellement de décoder la souche du virus qui a infecté
des porcs de l’Alberta et qui a poussé certains pays, dont la Chine, à interdire l’importation de produits dérivés de cet animal. «Ce serait intéressant de savoir si le virus des porcs est similaire à celui chez les humains. On pourrait alors adapter pour les humains le vaccin destiné au porc», a soutenu M. Frost en précisant qu’on sauverait ainsi beaucoup de temps.
En tout, quelque 200 infections attribuables à la grippe A ont été confirmées au Canada depuis la mi-avril. Presque tous les malades canadiens souffrent d’une forme bénigne de la maladie. La seule exception est une jeune fille de l’Alberta, qui se rétablirait bien.
Maintenant qu’ils connaissent la structure du virus, les autorités croient que les infections graves et les décès constatés au Mexique sont peut-être attribuables à de multiples facteurs étrangers à la grippe elle-même, dont l’état préalable de santé des victimes, leur bagage géné
tique et leur environnement.Selon Eric Frost, s’il n’y a pas
encore de cas d’infectiofra graves au Canada, c’est que les personnes ayant contracté le virus sont des personnes en bonne santé, du moins suffisamment pour voyager. «On va pouvoir évaluer la virulence et la pathogénécité du virus lorsqu’il se sera propagé à d’autres personnes plus vulnérables, comme des personnes âgées et des bébés», a-t-il souligné.
Dix cas au QuébecEn dépit des efforts de pré
vention, le Québec a toutefois vu son nombre de malades grimper à dix, hier, avec la confirmation de six nouveaux cas. Au Canada, l’Agence canadienne d’inspection des aliments a insisté sur le fait qu’aucun animal ne faisait son entrée dans la chaîne alimentaire avant d’avoir été examiné tout juste avant son abattage.
Quant aux Canadiens à l’étranger, la Chine a par ailleurs levé hier la quarantaine imposée depuis cinq jours à une vingtaine d’étudiants de l’Université de Montréal. Certains pays continuent pourtant d’user de mesures de contrôle rigoureuses par crainte de voir se propager le virus. Ainsi, les autorités haïtiennes ont refusé l’entrée au pays à un bateau mexicain d’aide humanitaire qui transportait 70 tonnes de nourriture.
Au Mexique, épicentre de l’épidémie, la vie reprend tranquillement son cours avec la réouverture des commerces et des restaurants. Les différents établissements scolaires rouvriront leurs portes au cours des prochains jours.
Le Devoir Avec La Presse canadienne
et U Associated Press
Recommandation du Réseau des ingénieurs québécois
L’État doit aider les entreprises à mettre en place des programmes d’économie d’énergieLOU IS-GILLES FRANCŒUR
Le Réseau des ingénieurs québécois (RIQ) estime que Québec doit mettre sur
pied un fonds national d’efficacité énergétique afin de faire en sorte d’accélérer substantiellement les progrès dans ce domaine, surtout du côté de la grande entreprise, qui consomme la part du lion en énergie avec 40 % du total global.
Sinon, prédit l’organisme qui représente environ 54 000 des 58 000 ingénieurs du Québec, les objectifs que le Québec s’est donné en matière d’efficacité énergétique d’ici 2015 risquent
fort de ne pas être atteints.Un tel fonds, expliquait hier
le président du RIQ, Etienne Coulombe, permettrait aux entreprises d’envisager des réductions de consommation d’énergie, électricité ou combustibles fossiles, qui ne seraient pas rentables à court ou à moyen terme.
Avec un tel fonds, comme il en existe d’ailleurs plusieurs aux Etats-Unis, le gouvernement finance les projets de moyen et long terme. Les entreprises remboursent cette dette avec les économies financières réalisées. Elles bénéficient par la suite des économies sans qu’il en ait coûté
François Gendronavocat
LL.L., M.A., Ph.D.
Vieux Montréal 514.845.5545
qn sou aux contribuables. Aux Etats-Unis, de tels fonds sont aussi disponibles pour les contribuables, qui financent ainsi souvent de coûteuses rénovations.
Hémorragie de capitauxPour le RIQ, cette mesure
constituerait le socle d’une véritable politique d’efficacité énergétique. Les mégawattheures économisés pourraient être revendus à profit à nos voisins. Quant aux combustibles fossiles, le RIQ ajoute qu’il est urgent de mettre un terme à l’hémorragie de capitaux que leur consommation engendre, laquelle atteint 20 milliards par an si en plus des combustibles on ajoute la valeur des voitures importées d'ailleurs.
Dans ce domaine, le RIQ préconise le développement d’une «industrie des véhicules hybrides et électriques au Québec».
Pour y arriver, il faut développer l’expertise québécoise dans la technologie des piles, adapter la sécurité routière pour faciliter la coexistence avec les hybrides et les tout- électriques, mettre en place des programmes d’achat et de remplacement des flottes, établir un réseau de soutien technique et de recharge et plani
fier la gestion du réseau électrique pour faire face à cette demande malgré tout marginale globalement.
Comme les ingénieurs sont convaincus que la demande en électricité continuera de croître, ils proposent de continuer à miser sur l’hydroélectricité, sur la modernisation des vieilles centrales, sur la restauration de Gentilly-2. S’ils avalisent presque toutes les politiques en place, ils recommandent cependant à Hydro-Qué- bec d’intégrer désormais l’éolien avec l’hydraulique dans les futurs grands projets, ce qu’Hydro pourrait encore faire avec les projets de la Rupert et de la Romaine.
Ils suggèrent enfin à Québec de, forcer la main de la société d’Etat afin qu’elle intensifie le recours aux énergies vertes, principalement l’éolien, le phq- tovoltaïque et la géothermie. À leur avis, on doit stimuler l’autoproduction en obligeant Hydro- Québec à acheter cette production «à des tarifs préférentiels» suffisamment élevés pour que cette microproduction puisse servir à l’enrichissement collectif tout en augmentant la sécurité énergétique.
Le Devoir
v.i*'. * ' ; pheUN BLOGUE COLLECTIFDES JOURNALISTES DU DEVOIR
CARNETSDUDEV0IR.COM
LE DEVOIR LE .JE U I) I M A I 2 O O !» A 3
POLITIQUELe prétendant
Michel David
A Québec, plusieurs font des gorges chaudes des ambitions de Raymond Ba- chand, qui rêvait d’être ministre des Finances depuis longtemps, mais qui vise encore
plus hautLe départ de Philippe Couillard a laissé un
grand vide. L'ancien ministre de la Santé en imposait tellement qu’on tenait plus ou moins pour acquis qu’il succéderait un jour ou l’autre à Jean Charest. Les anciens lieutenants de Robert Bou- rassa lui avaient même offert leurs services, mais il en est arrivé à la conclusion que son heure était passée. La façon politiquement suicidaire dont il s’est recyclé dans le secteur privé atteste du fait qu’il a définitivement tourné la page.
Si plusieurs doutent que M. Charest sollicite un quatrième mandat, bien malin celui qui pourrait prédire aujourd’hui qui sera le prochain chef. Il n’y a actuellement personne qui ne s’impose d’emblée, ni à Québec ni à Ottawa. Le ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, a peut-être d’authentiques racines libérales, mais il n’a pas l’étoffe d’un premier ministre.
Pour peu qu’elle se révèle durable, l’idylle entre Nathalie Normandeau et le député adé- quiste François Bonnardel risque de disqualifier la vice-première ministre. Il est déjà suffisamment embêtant qu’une ministre partage sa vie avec un membre de l’opposition. Dans le cas d’une première ministre, ce serait tout simplement impensable.
Le retour en forme du ministre des Ressources naturelles, Claude Béchard, a réjoui tout le monde, mais son état de santé demeurera un objet de préoccupation. D’ailleurs, il est bien possible que son combat contre le cancer l’ait amené à revoir ses priorités.
Si M. Charest décide de passer à autre chose, M. Bachand peut légitimement aspirer à lui succéder. D'autant plus qu’après trois mandats libéraux de suite, la perspective d’un long séjour dans l’opposition, qui a rebuté M. Couillard, pourrait en décourager d’autres.
♦ ♦ ♦Les temps sont difficiles pour un ministre des
Finances et du Développement économique, mais l’économie finira bien par se relever. Encore faudrait-il que M. Bachand soit en mesure d’en profiter.
Depuis le départ de Monique Jérôme-Forget, il lui a aussi succédé comme tête de Turc de l’opposition et il n’en mène pas large. Dans le dossier des Fonds d’intervention économique régionale (FIER), François Legault semble jouer avec lui comme un chat qui fait durer le plaisir avant d’attraper la souris. Même François Bonnardel réussit à tirer son épingle du jeu.
En toute justice, on ne peut pas exiger d’un ministre qu’il connaisse le dossier de chaque entreprise qui participe à un programme, même s’il semble évident que les règles de fonctionnement des FIER comportent de sérieuses lacunes, particulièrement en ce qui concerne les conflits d’intérêts.
En revanche, à partir du moment où certains de ces dossiers se retrouvent au centre du débat public, un ministre doit s’en saisir personnellement et rapidement. On peut comprendre que les premières questions de M. Legault aient pris M. Bachand au dépourvu, mais il n’est pas normal qu’il donne l’impression d’aller d’une surprise à l’autre depuis une semaine.
«S’il y a un cas qui semble irrégulier au député de Rousseau, je vais le porter à l’attention des autorités d’investissement Québec, et le président d’investissement Québec prendra les sanctions s’il trouve une irrégularité, C’est comme ça que ça fonctionne», a déclaré le ministre des Finances.
Désolé, mais ça ne devrait pas fonctionner comme ça. Depuis quand un ministre s’en remet- il à l’opposition pour savoir ce qui ne va pas dans son ministère? Dès qu’il y a le moindre doute, il doit s’empresser d’aller au fond des choses.
♦ ♦ ♦Au contraire, dès que l’affaire a éclaté au grand
jour, M. Bachand s’est employé à embrouiller les choses. En mettant dans le même sac Claude Blanchet et les hommes d’affaires libéraux, qui détiennent tous des actions d’entreprises dans lesquelles des FIER ont investi, il cherchait sciemment à tromper la population.
Il savait très bien qu’à la différence du conjoint de Pauline Marois, MM. Pietro Perrino, Valier Boivin et Charles Sirois agissent comme administrateurs de FIER qui ont investi dans des entreprises dont ils sont eux-mêmes actionnaires.
On peut comprendre que la Fédération des chambres de commerce du Québec se porte à la défense de ses membres, comme Ta fait sa présidente, Françoise Bertrand, en accusant l’opposition de se livrer à une chasse aux sorcières.
Le devoir d’un ministre est de défendre l’intérêt public, en l’occurrence l’argent des contribuables investi dans les FIER, mais cela ne semble pas préoccuper M. Bachand. Après avoir vu la façon dont la direction d’investissement Québec a tenté de minimiser l’affaire au départ, il devient presque risible de lui demander de faire elle-même le ménage.
Le ridicule ne tue pas, dit-on. En politique, il peut cependant causer un tort immense, surtout à un prétendant au trône. Hier, à l’Assemblée nationale, il était franchement ahurissant d’entendre le ministre des Finances défendre bec et ongles un investissement du FIER de l’Estrie dans un hôtel de luxe pour chiens et chats à Montréal.
Deux diplomates en poste à Moscou expulsés
Le Canada victime de représailles russes contre l’OTANL’alliance militaire avait elle-même expulsé deux diplomates russesL’expulsion par la Russie de deux diplomates canadiens travaillant à l’OTAN a créé une onde de choc à Ottawa. Le gouvernement Harper a jugé ce geste «inacceptable» et a demandé à Moscou de mieux se comporter sur la scène internationale.
ALEC CASTONGUAY
Ottawa — Ce n’est peut-être plus la guerre froide, mais la tension entre Ottawa et Moscou depuis quelques
mois est bien visible. L’incident diplomatique d’hier ne fait qu’ajouter à la rhétorique musclée entre les deux pays.
Tôt hier matin, l’ambassadeur canadien à Moscou, Ralph Lysyshyn, a été convoqué au ministère russe des Affaires étrangères pour se faire dire que deux diplomates canadiens au service de l’OTAN étaient expulsés du pays. Il s’agit de la directrice du bureau d’information de l’OTAN à Moscou, Isabelle François, et de son adjoint,Mark Opgenorth.
La Russie dit avoir fait ce geste en guise de représailles contre l’OTAN, qui avait elle aussi expulsé deux diplomates russes de ses bureaux à Bruxelles la semaine dernière. L’Alliance atlantique accusait les deux diplomates russes d’avoir trempé dans une affaire d’espionnage.
Plus précisément, il s’agit de l'affaire Herman Simm, du nom de ce haut fonctionnaire de l’Estonie condamné à 12 ans de prison en février dernier par la justice de son pays pour avoir livré près de 2000 documents secrets de l’OTAN à la Russie. Herman Simm a dit avoir fourni les documents à des membres du service de renseignement russe. Moscou a toujours nié ces allégations.
Le geste du Kremlin a fortement indisposé le Canada hier. Le ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, a rencontré vers 17h hier soir l’ambassadeur de Russie au Canada, Georgyi Mamedov, pour obtenir des explications. «Nous avons de très sérieuses objections à cette façon de procéder», a-t-il dit, ajoutant qu’il trouvait cette décision de la Russie «bizarre» étant donné que l'OTAN et Moscou tentent de rebâtir les ponts brisés par la guerre en Géorgie l’été dernier.
Pas une relation idéale, dit Harper
En voyage à Prague pour le Sommet Canada-Union européenne, le premier ministre Stephen Harper n’a pas mâché ses mots, affirmant que la Russie doit commencer à se comporter de manière plus «acceptable» sur la scène internationale. «Nous sommes préoccupés par certains comportements des Russes, a-t-il dit. Nous voudrions que les Russes se comportent de façon plus acceptable.»
Selon le premier ministre, la Russie a
« Ça aurait pu être des
Français, des
Allemands
ou n’importe qui qui travaille au centre
d’infomation
de l’OTAN»
le droit de procéder à des représailles diplomatiques, mais il a laissé entendre que sa cible était mauvaise. «La Russie a le droit de répliquer, mais cela ne change rien au fait que les diplomates ne faisaient rien d'illégal ou de contraire à l’éthique.»
Ottawa, qui est en froid avec Moscou depuis plusieurs mois sur les questions de l’Arctique et des vols militaires russes près de l’espace aérien canadien, estime que cette tension va se poursuivre encore un moment. «C’est la réalité, a dit Stephen Harper. Ce n’est pas la guerre froide, mais ce n’est pas une relation idéale.»
Il a néanmoins réaffirmé sa volonté de rapprochement avec la Russie «tout en communiquant clairement les messages sur plusieurs dossiers, y compris ceux des droits de l’homme, de la démocratie et de l’espionnage».
A l’ambassade de Russie à Ottawa, on tentait de minimiser l'incident hier. Un porte-parole, Vladimir Lapshin, a soutenu que la cible des représailles était l’OTAN et non le Canada. «De ce que je com
prends, les Canadiens étaient les seuls représentants de l’OTAN à Moscou, a-t-il dit au réseau CTV. Ç’aurait pu être des Français, des Allemands ou n’importe qui travaillant au centre d’information de l’OTAN à Moscou.» M. Lapshin a soutenu que c'est avant tout l’OTAN qui est responsable de cette guerre diplomatique.
L’OTAN regrette le geste de Moscou
- Vladimir Lapshin
A Bruxelles, le secrétaire général de l’OTAN, Jaap de Hoop Scheffer, a dit «profondément regretter» la décision russe d’expulser les deux diplomates canadiens, la qualifiant «d’injustifiée».
«La mesure prise par la Russie est très malheureuse et contre-productive au regard de
nos efforts pour restaurer le dialogue et la coopération avec la Russie», a affirmé Jaap de Hoop Scheffer dans une déclaration écrite. En effet, l’Alliance atlantique avait décidé à son sommet de Stras- bourg-Kehl, début avril, de relancer le dialogue avec la Russie malgré la guerre en Géorgie à l’été 2008.
La décision de renouer avec la Russie «reste valide», a néanmoins déclaré Jaap de Hoop Scheffer, qui a ajouté que le Bureau d’information de l’OTAN à Moscou, qui sert à renseigner les Russes sur l’Alliance atlantique, resterait ouvert même s’il est «très affecté» par la sanction russe.
Les relations entre la Russie et l'OTAN sont marquées par de fortes tensions. Plus tôt cette semaine, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a annoncé qu'il ne participera pas au Conseil Russie-OTAN, prévu fin mai. La décision de l'OTAN de mener des exercices militaires en Géorgie a aussi soulevé Tire de Moscou. Ces exercices s'ouvraient officiellement hier.
Le Devoir Avec T Agence-France Presse
Une députée libérale accusée de maltraiter des employéesOttawa — La députée libérale fédéra
le Ruby Dhalla a choisi de quitter son poste de porte-parole du parti en
matière de jeunesse et de multiculturalisme, hier, pendant qu’elle essaie de prouver son innocence dans une histoire de mauvais traitement d’employés.
Mme Dhalla s’est retrouvée au centre d’une controverse à la suite d’allégations de la part de deux aides familiales embauchées pour prendre soin de sa mère.
Dans une déclaration émise hier, Mme Dhalla a dit avoir abandonné son poste de porte-parole afin de pouvoir consacrer toute son énergie à prouver son innocence et à défendre vigoureusement sa réputation.
La députée a ajouté qu’elle travaillerait avec les autorités pour s’assurer «de rétablir les faits» en ce qui a trait à l’expérience de sa famille avec les aides familiales.
Mme Dhalla, qui demeure néanmoins députée de la circonscription ontarienne de Brampton-Springdale, a indiqué que
le chef libéral, Michael Ignatieff, avait accepté sa démission de ses fonctions de porte-parole chargée de la jeunesse et du multiculturalisme.
Dans un bref communiqué de presse, M. Ignatieff a de son côté affirmé attendre «avec intérêt que les faits concernant le recours par sa famille à des aides résidants soient établis».
Magdalene Gordon, âgée de 31 ans, et Richelyn Tongson, 37 ans, affirment quelles gagnaient 250 $ par semaine alors qu’elles travaillaient de 12 à 16 heures par jour au domicile familial de Mme Dhalla à Mississauga, en Ontario. La députée aurait de plus saisi leur passeport.
Les deux femmes avancent également avoir été contraintes par les autres membres de la famille de la députée à laver des voitures, cirer des chaussures et nettoyer des cliniques de chiropractie appartenant à la famille Dhalla.
La Presse canadienne
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« Ce n’est pas la guerre
froide, mais
ce n’est pas
une relation
idéale »- Stephen
Harper
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ACTUALITESMONTRÉAL
Un évaluateur congédié pour avoir voulu jouer avec les chiffres à son avantageJEANNE CORRIVEAU
La Ville de Montréal a congédié un évaluateur soupçonné d’avoir tenté de réduire la va
leur foncière d’un immeuble commercial qu’il cherchait à acquérir, a appris Le Devoir. Le stratagème de l’employé aurait été découvert avant que celui-ci n’ait pu réaliser son plan, a-t-on indiqué à la Ville.
C’est à la suite d’une plainte que la Ville a entamé une enquête sur un évaluateur à son emploi depuis 1990. Selon les informations fournies par la Ville, il s’agirait d’un acte isolé. L’employé, qui travaille au service de l’évaluation foncière, aurait tenté de faire baisser la valeur d’un bâtiment commercial dans le but éventuel de s’en porter acquéreur. Le propriétaire de l’immeuble en question aurait refusé d’être associé à une telle démarche, a soutenu hier Jean-Yves Hinse, directeur des services professionnels à la Ville.
Même si la transaction ne s’est jamais réalisée et même si aucune modification n’a été finalement apportée au rôle foncier, la Ville a congédié l’employé le 12 décembre dernier, lui reprochant de s’être placé en situation de conflit d’intérêts et d’avoir voulu tirer un avantage indu de la situation. L’homme était suspendu sans solde depuis le mois de novembre. Aucune plainte n’a été déposée à la police. «C’est vraiment un cas
isolé extrêmement regrettable, mais il est clair que la Ville ne pouvait faire autrement que de mettre fin au lien d’emploi pour une question de bris de confiance», a expliqué M. Hinse.
Congédiement contestéComme le syndicat des pro
fessionnels municipaux de la Ville a contesté le congédiement, le dossier a été confié à un arbitre qui entendra la cause le 19 mai prochain. En raison de la tenue de cette audience, M. Hinse n’a pas voulu dévoiler tous les éléments de preuve que détient la Ville.
Le syndicat des professionnels a déposé un grief, car selon lui, un doute raisonnable subsiste quant aux reproches qui sont faits à l’employé. «C’est l’arbitre qui devra statuer à savoir si [sic] les preuves de la Ville sont suffisantes et si la sanction est appropriée», a indiqué Gisèle Jolin, présidente du syndicat.
En septembre 2008, la Ville avait congédié le chef de projets à la Direction des systèmes d’information, Gilles Parent, à la suite de la découverte d’une fraude de 8 millions de dollars qu’il avait orchestrée après avoir développé un système de surfacturation. Récemment, un cadre a lui aussi été congédié en lien avec cette affaire. La Sûreté du Québec enquête actuellement sur cette fraude.
Le Devoir
Mort d’un homme dans une clinique médicale
Chaoulli tente de rétablir sa réputationLe médecin accuse la coroner d’avoir été biaisée,mais il n’a pas l’intention de la poursuivre en justice pour autant
Deux semaines après la parution du rapport de la coroner Catherine Rudel-Tessier, le Dr Jacques Chaoulli donne sa version des faits sur les circonstances de la mort d’un patient dans la salle d’attente de la clinique Viau. Il en profite pour recommander fortement que toutes les cliniques sans rendez- vous aient une infirmière de triage.
LISA-MARIE GERVAIS
Estimant sa réputation entachée, le Dr Jacques Chaoulli a tenu hier à rétablir la vérité
et à réfuter publiquement certaines accusations «graves et sérieuses» contenues dans le rapport de la coroner sur la mort de Jean-Jacques Sauvageau, survenue le 11 janvier 2008 dans la salle d’attente de la clinique Viau. En plus de l’accuser à tort de ne pas avoir tenté de manœuvres de réanimation sur le corps du malade, la coroner, Catherine Rudel-Tessier, ainsi que son témoin expert, la D" Colette Lachaîne, de la Santé publique du Québec, auraient selon lui «semé, de manière indue, l’inquiétude au sein de la population en faisant croire que des médecins de la clinique laissent mourir des gens dans la
salle d’attente sans leur porter assistance».
«Son travail a été biaisé. [La coroner] a fait des erreurs de droit et de faits en plus de terroriser la population. C’est grave», a- t-il soutenu en conférence de presse. Selon le D' Chaoulli, le patient en question, décédé à la suite d’embolies pulmonaires bilatérales massives, était déjà mort lorsqu’il est arrivé à son chevet et que, contrairement à ce qu’a mentionné la coroner dans son rapport, tenter de réanimer un cadavre est «contraire à l’éthique».
Mort subiteLe D1 Chaoulli maintient que
le patient est décédé de façon foudroyante et qu’il présentait des signes de mort subite tels la rigidité des membres et le relâchement des sphincters, ce
JACQUES NADEAU LE DEVOIRJacques Chaoulli
qu’auraient également rapporté d’autres témoins. Il s’étonne donc que la coroner ait rejeté cette «preuve testimoniale» qui a été démontrée lors de l’enquête. Le Dr Chaoulli maintient qu’il avait le droit de constater ce décès et de décider de ne pas réanimer le patient, un privilège que les médecins ont en tout temps contrairement aux ambulanciers et aux policiers, exception faite des cas de morts évidentes, par exemple la décapitation. «La coroner a commis là une erreur de droit», a-t-il insisté.
S’il affirme avoir beaucoup appris, il admet, en rétrospective, qu’il demanderait aux personnes de la salle d’attente de sortir, de manière à isoler la scène. «Mais vous savez, c’est toujours facile à dire après», a-t-il reconnu.
Le Dr Chaoulli a suggéré que toutes les cliniques sans rendez-vous aient une infirmière dédiée au triage, une recommandation qui va dans le sens de celles émises par la coroner.
Jacques Chaoulli, célèbre pour avoir obtenu de la Cour suprême le droit d’ouvrir une clinique privée, a rectifié le tir en précisant que la clinique Viau n’était pas privée au sens strict et qu’il n’en était pas le propriétaire.
Il a aussi affirmé qu’il n’intenterait pas de poursuites. «Je suis dans une démarche de compréhension et de rapprochement avant tout avec la famille de M. Sauvageau, a-t-il dit. J’offre toute ma collaboration pour des dialogues positifs de manière à faire avancer cette difficile question des morts subites.»
Le Devoir
La SHDM se retire de deux projets importantsSes dirigeants estiment ne pas avoir l’expertise nécessaire pour gérer le développement de grands ensembles
JEANNE CORRIVEAU
La Société d’habitation et de développement de Montréal (SHDM), sévèrement blâmée
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de l’Êglise catholique de Montréal
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pour sa gestion du dossier du Faubourg Contrecœur, vient de se retirer de la gestion de deux projets de développement immobilier importants, soit ceux des secteurs du golf de l’île de Montréal et de Bellechasse. La Ville de Montréal a donc confié la planification de ces deux projets à ses propres fonctionnaires.
En mai 2008, quelques mois avant que soient dévoilées les irrégularités dans la gestion de la SHDM, la Ville de Montréal avait mandaté celle-ci afin qu’elle élabore des plans d’affaires pour le développement de terrains adjacents au Club de golf de l’fle de Montréal, dans l’arrondissement de Riviére-des-Prairies-Pointe- aux-Trembles (RDP-PAT). et du secteur Bellechasse, dans Rose mont-La PetitePatrie.
Le premier terrain, d’une superficie de 28 hectares, voisin du Club de golf de l’île de Montréal, a été aménagé en 1999. A la demande de l’arrondissement de RDP-PAT, la Ville avait confié à la SHDM le soin de concocter un plan d’affaires et d’assurer la mise en œuvre des projets immobiliers qui devaient y être réalisés. On vantait alors «l’expertise développée par la SHDM en matière de viabilité de grands sites».
La SHDM avait reçu un mandat semblable pour la mise en valeur du secteur Bel
lechasse, un terrain de 11,5 hectares situé dans le quadrilatère bordé des rues Saint- Denis et Bellechasse, du boulevard Saint-Laurent et de l’emprise de la voie ferrée du CP. Le projet prévoit la construction de 1500 logements, ainsi que des commerces et des bureaux sur ce terrain situé à proximité du métro Rosemont. La Société de transport de Montréal (STM) détient 40 % du site et la Ville, 20 %, alors que le reste appartient à des intérêts privés.
La SHDM a récemment demandé à l’administration Tremblay de se désister des deux dossiers. Lors de la réunion hebdomadaire du comité exécutif la semaine dernière, les élus ont mandaté le Service de mise en valeur du territoire et du patrimoine afin qu’il prenne la relève de la SHDM.
«Je ne crois pas que la SHDM ait le mandat et la profondeur pour faire de grands plans d’ensemble, a expliqué au Devoir le directeur général de la SHDM, Guy Hébert. Dans le cas du 6000, Saint-Denis [secteur Bellechasse], le projet implique le déménagement d'un garage d’autobus et le déplacement d’un viaduc. On pense que le mandat de la SHDM, c’est d’être complémentaire à ce projet. On va d’ailleurs y partici
per, mais tous les arrondissements ont des services d’urbanisme et on ne veut pas se substituer à eux. On veut travailler en partenariat avec eux.»
M. Hébert soutient que ni la tourmente entourant la SHDM et la gestion déficiente du projet du Faubourg Contrecœur ni la publication de rapports accablants du vérificateur général de la Ville et de la firme Sam- son Bélair Deloitte & Touche la semaine dernière ont influencé la décision de la SHDM. «Il n’y aurait pas eu de Contrecœur, et la SHDM se serait désistée quand même», a-t-il dit en rappelant que la SHDM souhaitait concentrer ses efforts dans le démarrage de projets de développement et dans la construction de logements abordables. «On devrait aller dans des endroits où le privé ne va pas, et travailler sur des projets qui sont plus expérimentaux, comme d’anciens entrepôts, des projets pour les familles ou à caractère environnemental», a-t-il dit.
Rappelons que la SHDM, de même que son ancien directeur général Martial Fillion, ont été durement critiqués pour la gestion de diverses transactions effectuées en 2007 et 2008 et qu’une enquête a été confiée à la Sûreté du Québec.
Le Devoir
L’affaire Airbus rebondit à la commission OliphantJIM BROWN
Ottawa — Le spectre de l’affaire Airbus est revenu hanter Brian Mulroney hier. Le rapport d’un expert en comptabilité a soulevé bien des
questions à propos des liens financiers qui unissent Karlheinz Schreiber et l’ex-premier ministre.
Mais en fin de compte, rien n’a permis de relier M. Mulroney à la vente controversée d’avions Airbus à Air Canada, en 1988, une transaction qui l'a poursuivi pendant des années malgré ses proclamations répétées d’innocence.
Le rapport comptable, rédigé par la firme Navigant Consulting et déposé dans le cadre de l’enquête publique sur les relations d'affaires entre MM. Mulroney et Schreiber, n’a pas non plus permis de trouver de trace écrite des 300 000 $ que M. Schreiber dit avoir versés à M. Mulroney afin qu’il fasse du lobbying pour d’un autre projet, soit la construction de véhicules militaires blindés de conception allemande au Canada. Cela s’explique en bonne partie par le fait que les sommes échangées entre MM. Schreiber et Mulroney l’ont été en argent comptant.
Le rapport montre que l’argent reçu par M. Schreiber pour son rôle d'intermédiaire dans la transaction des Airbus a probablement été versé plus tard dans un compte bancaire suisse au nom de code «Britan».
M. Schreiber a affirmé qu’il avait ensuite retiré du compte Britan 300 (XX) 8 afin de payer M. Mulroney pour ses services de lobbying pour le pro
jet Bear Head en 1993-94. Ce projet prévoyait que la firme allemande Thyssen AG implante une usine au Canada pour y construire des véhicules blindés et les exporter.
Steven Whitla, de Navigant, a déclaré dans son témoignage que bien que la documentation reste incomplète, on pouvait raisonnablement conclure que la majeure partie des sommes contenues dans le compte Britan provenait des commissions reçues par M. Schreiber pour le projet Airbus. M. Whitla a cependant été incapable de remonter la filière financière jusqu'à M. Mulroney. Bien que les montants retirés par M. Schreiber semblent équivaloir aux versements faits à M. Mulroney, les paiements ont toujours été effectués en argent comptant. Il n’est donc pas possible de prouver que l’argent a été remis à M. Mulroney, a précisé M. Whitla.
Richard Wolson, l’avocat en chef de la commission Oliphant, a aussi indiqué que même si l’argent du compte Britan a été utilisé pour payer M. Mulroney, cela ne signifie pas que l’ancien premier ministre savait que cet argent provenait à l’origine de la transaction avec Airbus.
Soupçonné par la GRC de malversations dans le dossier Airbus, M. Mulroney avait intenté une poursuite pour diffamation. Il avait conclu une entente à l’amiable avec Ottawa, avait reçu des excuses publiques de la part du gouvernement canadien et une compensation financière du gouvernement libéral de Jean Chrétien.
La Presse canadienne
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LE MONDEAfghanistan
Cent morts dans des frappes américaines, dont une majorité de civils
REUTERSDes villageois examinaient hier les dégâts causés par les frappes américaines dans le district de Bala Buluk.
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Herat — Plus de 100 personnes, parmi lesquelles une majorité de civils, dont des
femmes et des enfants, ont été tuées lundi dans l’ouest de l’Afghanistan, selon les autorités locales, dans des combats et bombardements des forces américaines qui ont ouvert une enquête.
De violents combats opposant des talibans aux forces afghanes et internationales ont éclaté lundi dans le district de Bala Buluk de la province de Farah, où les insurgés sont bien implantés.
«Je me suis rendu à Farah. Au cours des combats et des bombardements, plus de 100 personnes ont été tuées. Parmi elles figurent de 25 à 30 talibans et les autres sont des civils, parmi lesquels des femmes et des enfants», a expliqué hier Abdul Rauf Ahmadi, porte-parole de la police afghane dans l’ouest du pays.
Dans la matinée, le chef de la police de la province, Abdul Ghafar Watandar, avait assuré avoir vu les cadavres de 30 civils apportés en camion par des villageois. Pour sa part, une porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) Jessica Barry qu’une équipe avait vu sur place «les corps de dizaines de personnes tuées, parmi lesquelles des femmes et des enfants». «La plupart des maisons de la zone visée ont été réduites en ruines», a-t- elle déclaré.
Lors d’une déclaration à Washington aux côtés des présidents afghans et pakistanais, Hamid Karzaï et Asjf Ali Zarda- ri. la secrétaire d’Etat Hillary Clinton a exprimé ses «regrets personnels» et «la sympathie» de
l’administration américaine «à propos des pertes en vies humaines en Afghanistan». «Nous les regrettons profondément», a-t- elle dit.
De son côté, l’armée américaine a ouvert une enquête conjointe avec les autorités afghanes. Le général américain David McKiernan, commandant les forces internationales en Afghanistan, a pour sa part affirmé que 25 talibans ainsi qu’un nombre encore indéterminé de civils avaient été tués au cours de combats et bom
bardements dans l’ouest du pays.
Le gouverneur de Farah, Ro- hul Amin, n’était pas non plus en mesure de confirmer le nombre de victimes. «La zone bombardée est sous le contrôle des talibans», a-t-il déclaré.
Les affrontements ont été déclenchés par une attaque menée par des insurgés contre deux villages, au cours de laquelle ces derniers ont tué trois policiers et assassiné trois civils accusés de travailler pour le gouvernement, provo
quant l’intervention des forces afghanes et américaines.
Les forces étrangères en Afghanistan tuent régulièrement des civils lors des combats et des bombardements contre les insurgés. Ces bavures provoquent la colère de la population et des autorités afghanes. En 2008, 2118 civils ont été tués dans des violences, selon l’ONU, qui estime que les forces progouvernementales sont responsables de la mort de 39 % d’entre eux.
Agence France-Presse
Les juges colombiens sous écouteLes magistrats exigent des explications du président Uribe
Bogota — Les présidents des plus hautes cours colombiennes, dont la Cour su
prême, ont adressé mardi soir une demande d’explication sans précédent au président Alvaro Uribe après la révélation d’écoutes pratiquées sur les magistrats.
Dans une lettre ouverte signée des présidents des plus hautes instances judiciaires où il est rappelé que le service ayant pratiqué les écoutes, le département administratif de sécurité, dépend directement de la présidence colombienne, les magistrats demandent à Alvaro Uribe «qu’il s’exprime directement sur cette grave affaire».
Des enquêtes délicatesLes magistrats qualifient «de
grave atteinte à l’autonomie et l’indépendance de la justice et par conséquent à toute la démocratie», les écoutes pratiquées sur les juges, en particulier ceux qui enquêtaient sur le scandale dit de la parapolitique, qui a mis en lumière les liens entre plusieurs dizaines de parlementaires de la majorité et des groupes paramilitaires. Ils appellent le président dont les rapports avec la magistrature
sont notoirement tendus depuis des mois, à offrir des garanties pour les «attaques» et «vexations» dont sont victimes les magistrats cessent
Le 26 avril, le procureur général Mario Iguarân avait confirmé le scandale d’espionnage révélé par un hebdomadaire d’investigation en février, touchant des opposants, des membres du gouvernement, des magistrats et des journalistes. Il avait qualifié les faits d’«atteinte à la sécurité de l’État» et de «violation injustifiable des droits des citoyens».
L’appel à Alvaro Uribe, est signé de la Cour suprême, du Conseil d’État, de la Cour constitutionnelle et du Conseil supérieur de la magistrature.
Dans un rapport sur la Colombie publié en octobre, l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch avait directement accusé le gouvernement d’Alvaro Uribe de freiner les enquêtes de la Cour suprême sur les liens entre paramilitaires et classe politique, évoquant des actes de «sabotage» et d'«obstruction».
Agence France-Presse
Ledépartement administratif de sécurité
dépend
directement de laprésidencecolombienne
Conséquence de la crise
104 millions de personnes sous-alimentées de plus
Les deux maux de la Géorgie
IRAKI.I GEDEN1DZE REUTERSLe président de la Géorgie, Mikheil Saakachvili, a rencontré hier des mutins.
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EN BREF
Le Maine légalise le mariage homosexuelNew York—Le Maine est devenu hier le 5‘ Etat américain à légaliser le mariage homosexuel, après la promulgation par le gouverneur d’une loi approuvée par les législateurs. Le Sénat avait adopté plus tôt le projet de loi en faveur du mariage homosexuel, déjà approuvé par la Chambre des représentants. Le mariage entre personnes du même sexe est permis dans trois autres Etats du nord-est (le Connecticut, le Massachusetts et le Vermont) etl’Iowa (centre). Le New Hampshire) a lui aussi franchi récemment un pas vers la reconnaissance du mariage homosexuel, qui a été adopté par un vote du Sénat -AFP
Aznavour ambassadeur d’Arménie en SuisseErevan — Le chanteur français d’origine arménienne Charles Aznavour a été officiellement nommé ambassadeur d’Arménie en Suisse, a annoncé hier la présidence de ce pays du Caucase. Le président Serge Sarkissian a aussi nommé le chanteur représentant permanent de l’Arménie auprès du bureau des Nations unies à Genève. - AFP
Décapités pour vol à main armée et meurtreRiyad — Deux Yéménites, reconnus coupables de vol à main armée et meurtre, ont été décapités au sabre hier dans la province de Jizane. Dabi Akhrach et Mohammed Naami avaient été condamnés à mort pour le meurtre d’un de leurs compatriotes, Ahmed Qassam, tué par balle dans une série d’attaques et de vols à main armée, a précisé le ministère dans un. Ces décapitations portent à 28 le nombre d’exécutions en Arabie depuis le début de 2009. -AFP
L’OTAN a entamé hier des manoeuvres militaires en Géorgie dans un climat de tension ravivée avec la Russie, qui a livré un bref conflit armé contre son voisin l’an dernier et parle aujourd’hui de provocation. Sur le plan intérieur, les manifestations se succèdent pour demander la démission du président.
HÉLÈNEDESPIC-POPOV1C
Un petit pays frontalier de la Russie dont les tankistes se mutinent de temps à autre
et qui de surcroît ne contrôle pas l’ensemble de son territoire est-il un candidat sérieux à l’adhésion à l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord? A priori non, même si, dans le cas de la Géorgie, c’est son vœu le plus cher.
Force est de de constater qu’après avoir monté en épingle mardi la mutinerie de la base de Moukhrovani, près de Tbilissi, vite imputée à de noires visées russes, la Géorgie, soudain consciente des implications de cet épisode sur son image, s’est mise à rétropé- daler. La mutinerie, a expliqué hier à Paris, la présidente du Conseil de sécurité nationale, Ekaterine Tkechelachvili, était «à petite échelle». Ce n’était pas toute une base, même pas toute une unité, juste «quelques soldats et officiers» liés à «d’anciens généraux démis de l’armée». «Mais même une mutinerie non résolue pendant un jour ou deux aurait pu empêcher la tenue des exercices de l’OTAN qui ont commencé aujourd’hui [mercredi)», a dit l’ancienne ministre des affaires étrangères. Ces manœuvres, qui sont en fait des exercices conjoints entre les pays de l’OTAN et ceux du Partenariat pour la paix, ont tellement exaspéré le Kremlin que Tbilissi veut voir sa main dans cette mutinerie.
La faute au présidentPour la Russie, la faute in
combe au bouillant président géorgien Mikheil Saakachvili.
«Si le président géorgien souffre d’une indigestion, cela signifie que nous l’avons empoisonné. Je n’arrête pas de le dire: il faut envoyer en Géorgie des infirmiers et non des militaires», a déclaré hier l’ambassadeur russe auprès de l’OTAN, Dmitri Rogozi- ne. En termes plus diplomatiques, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Grigori Karassine a expliqué par téléphone à son homologue américain Daniel Fried qu’«î7 se passe
« Si le président géorgien
en Géorgie ce que nous avons toujours craint: l’aggravation d’une situation politique incontrôlable qui est interprétée comme des agissements de l’ennemi qu’est la Russie».
La Géorgie vit en effet une époque de contestation inhabituelle. Même si elle n’a pas rassemblé des foules assez nombreuses pour s’emparer du pouvoir, l’opposition harcèle le gouvernement par de petites manifestations quasi quotidiennes depuis le 9 avril. Lui trouver des liens avec des mutins soi-disant liés à la Russie relève donc de la bonne aubaine, même si, officiellement, on prêche la patience. Un des officiers mis en cause, s’est-on empressé do dire à Tbilissi,
venait d’adhérer au parti d’Irakli Alassania, un ancien diplomate considéré comme le chef de file de l’opposition moderniste. Plus que jamais, l’existence d’un conflit larvé avec le voisin russe s'avère être un frein puissant à la démocratisation du pays. Car il est toujours plus facile d’agiter la menace russe que de mener le dialogue.
Contrairement à ce qu’aurait souhaité Moscou, sur fond
d'expulsions réciproques de diplomates, l’OTAN n’a pas annulé les exercices prévus. Mais le
secrétaire général de l’alliance, Jaap de Hoop Scheffer, a cru bon de rappeler à l’ordre Tbilissi pour la présentation qui en avait été faite en Géorgie. «Ce n'est pas un exercice de l’OTAN, mais de l’OTAN et de ses partenaires, qui est accueilli par la Géorgie», a-t-il souligné. La Russie estime que ces manœuvres enfreignent les dispositions du cessez-le-feu conclu après la guerre d’août 2008 en Ossétie du sud. Tbilissi rétorque que Moscou ne les respecte pas en occupant toujours 20 % de son territoire. «La politique russe reste la même: la Russie veut établir son monopole sur la région», dit Ekaterine Tkechelachvili.
Libération
Paris — La faim dans le monde touchera 104 millions de personnes de plus en 2009 en
raison de la crise, portant le nombre total de personnes sous-alimentées à près d’un milliard, a estimé hier Jacques Diouf, directeur de l’agence de l'ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
«Nous estimons que 104 millions de personnes supplémentaires n’auront pas un accès adéquat à la nourriture cette année en raison de la crise économique et financière», a déclaré M. Diouf lors d’une conférence de presse à Paris. «Nous arriverons à peu près à un milliard de personnes qui seront privées de leur droit fondamental à l’alimentation», a- t-il précisé, ajoutant que ce niveau n’avait jamais été atteint par le passé.
En 2008, le nombre de personnes sous-alimentées avait augmenté de 40 millions sous l’effet de la flambée des prix des produits alimentaires, a dé-
N> Djamena — Les rebelles tchadiens qui affichent
comme «objectiffinal» N’Djamena ont été bombardés par l’armée dans l’est du Tchad, a affirmé hier le gouvernement tchadien, qui condamne «l’agression manifeste, de grande envergure» lancée, selon lui, par Khartoum.
Les rebelles ont été «localisés et traités’par nos avions. Il n’y a eu aucunement de combat, ils ont évité les forces gouvernementales», a déclaré le ministre tchadien de l’Intérieur et de la Sécurité publique Ahmat Maha- mat Bachir, assurant que le calme régnait «dans toutes les villes de l’Est».
«Depuis 72 heures, ces rebelles ont contourné les points névralgiques gardés par nos forces de défense et de sécurité. Ils se sont infiltrés par d'autres bouchons et sont arrivés autour de la sous- préfecture de Kerfi, à environ 45 km au sud de Goz Beïda», a ajouté M. Bachir, qui a été clair:
claré M. Diouf, précisant que la hausse en 2007 avait concerné 75 millions de personnes.
L’insécurité alimentaire affecte principalement 32 pays dans le monde qui nécessitent une aide d’urgence, a ajouté M. Diouf, estimant par ailleurs qu’il fallait doubler la production alimentaire mondiale.
Le patron de la FAO a également appelé les pays développés à tenir leurs engagements en matière d'aide aux pays pauvres, en dépit de la crise, fi a souligné que les sommes nécessaires pour cela étaient sans commune mesure avec celles dépensées récemment pour aider le secteur bancaire. «On ne peut pas comparer les mille milliards dollars dépensés pour faire face à la crise financière [...] avec les sommes qui sont nécessaires pour permettre aux personnes de satisfaire leur besoin le plus fondamental, qui est de manger», a-t-il argumenté.
«Quelles que soient les conditions, ils ne prendront aucune ville de l’Est. Toutes les dispositions sont prises.»
Il a ensuite a indiqué qu’une colonne de rebelles avait été «répérée et fixée et suivie de près» dans une localité non précisée du nord-est de la Centrafrique, frontalière du sudest du Tchad. «Elle est fixée par nos forces qui ne tarderont pas à l'atteindre», a- t-il ajouté.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a interrompu ses distributions de nourriture dans le camp de Goz Amir (22 000 réfugiés). La chargée de communication du bureau régional du PAM à Dakar, Judith Schuler, a indiqué que le PAM continuait «la distribution dans les 11 autres camps de l’est du Tchad, mais avait arrêté mardi les vols humanitaires du PAM sur Goz Beïda, Farchana, Koukou et Dogdore».
Agence France-Presse
souffre d’une indigestion, cela signifie
que nous l’avons empoisonné »
Agence France-Presse
Tchad
Les rebelles poursuivent leur progression
A 6 LE DEVOIR, L E J E U D I 7 MAI 2 () 0 9
EDITORIALFIER
Mécanique douteuseLes révélations faites par les partis d’opposition à l’Assemblée nationale sur le fonctionnement des Fonds d’intervention économique régionaux (FIER) gérés par Investissement Québec ont de quoi faire dresser les cheveux sur la tête. Bien sûr, les allégations de conflits d’intérêts doivent être éclaircies, de même que la destination régionale des fonds. Mais l’usage même de ces millions soulève des questions.
En commission parlementaire cette semaine, le ministre du Développement économique, M. Raymond Bachand, n’a pas pu fournir d’explication satisfaisante à plusieurs situations troublantes révélées par l’opposition au sujet des FIER Comment expliquer que deux FIER l’un du Saguenay et l’autre de Laval, dirigés par des sympathisants libéraux, aient effectué neuf investissements dans des entreprises dont ces mêmes sympathisants sont aussi actionnaires? Comment expliquer
qu’un autre libéral connu ait obtenu 4 millions de quatre FIER différents pour une même entreprise?
A l’origine, les FIER ont été créés pour encourager l’investissement dans des projets de démarrage qui ne trouvent pas de capital de risque, surtout en région. En théorie, le FIER devait être un fonds dans lequel des investisseurs privés placent de l’argent qui sera réinvesti dans des entreprises, enrichi d’une mise gouvernementale du double.
En général, lorsqu’une banque ou une société de capital de risque joue un tel rôle auprès d’une entreprise qui ne possède pas l’argent
nécessaire pour se développer, elle exige un rendement de 20 à 30 % par année en plus d’un certain nombre d’options d’achat d’actions à être exercées si la compagnie inscrit son titre en Bourse., Dans le cas d’un FIER l’investisseur public (l’Etat) qui contribue pour les deux tiers n’exige pas de rentabilité à court terme pour lui-même. Si le projet réussit, l’argent retourne au FIER S’il échoue, c’est la mise gouvernementale qui disparaît en premier, avant celle du partenaire privé.
Dans le cas de ce dernier, c’est différent L’argent placé dans un FIER doit rapporter, et vite, comme pour toute société de capital de risque. Il
faut donc bien choisir les projets pour réaliser des gains élevés, qui seront multipliés si l’entreprise réussit son passage à la Bourse. Or, comme on n'est jamais si bien servi que par soi-même, pourquoi ne pas créer son propre FIER siéger au conseil et choisir sa propre entreprise pour y investir l’argent du FIER? Ainsi, l’argent gouvernemental servira de levier pour faire grimper la mise de finvestisseur, et par la suite, la valeur des titres des actionnaires. Ce n’est donc pas un hasard si la formule intéresse tant d’investisseurs qui s’y connaissent en capital de risque.
Pour qu’une telle mécanique ne tourne pas au détournement de fonds publics, plusieurs conditions s’imposent un, que les FIER ne se substituent pas au capital de risque du marché; deux, que seuls les projets régionaux qui ne pourraient voir le jour autrement fassent l’objet d’une aide gouvernementale; trois, que personne ne soit en situation de conflit d’intérêts à aucun moment du processus; quatre, que les FIER ne servent pas de simple levier financier pour des investisseurs à la recherche d’un profit maximum dans des entreprises où ils sont déjà actionnaires; cinq, que l’ensemble des opérations soit sous la supervision d’administrateurs neutres; six, qu’une évaluation exhaustive et transparente soit rendue publique tous les ans par Investissement Québec.
Pour le moment, trop d’indices laissent croire que certains FIER seraient tombés sous le contrôle d’individus trop bien informés qui utiliseraient les fonds publics pour leur enrichissement personnel. Seul le vérificateur général peut faire la lumière sur la question.
MAISON DU FESTIVAL DE JAZZ
Jazz aluminium
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Jean-RobertSansfaçon
in juin, un touriste débarqué à Montréal et errant coin Sainte-Catherine et de Bleury ne saura pas que la nouvelle Maison du Festival Rio Tinto Alcan ne cache pas un musée de l’aluminium, mais bel et bien un antre du jazz!
L’industrie culturelle québécoise est cruellement soumise aux commandites et aux dons d’entreprises. Cette dépendance est telle que le président fondateur du Festival international de jazz de Montréal, Alain Simard, le dit d’emblée: sans financement privé, pas de maison du jazz. On devine la suite: sans promesse d’affichage au donateur, pas de commandite.
Le résultat de ce jeu comptable est pour le moins navrant: la maison du jazz pourrait aussi bien abriter un entrepôt de chaussure. ou une usine de pois en conserve, qu’en saurions-nous? Rien dans son appellation n’évoquera la chaleur d’un rythme musical. Révoltant! A l’ère florissante des PPP, que nous réserve-t-on pour la future salle de l’OSM?
La maison du jazz-aluminium aura coûté davantage en fonds publics qu’en commandites, mais le donateur remporte le concours toponymique. L’Etat encourage, en quelque sorte, cette course à l’affichage commercial. Il versera sa part publique seulement si le privé a accepté de contribuer. Résultat? La commandite fait foi de bougie d’allumage. Cette maison de la musique, qui aurait pu dignement offrir sa devanture à un grand nom du jazz tel Oscar Peterson, fait dans le métal blanc et le conglomérat anglo-australien.
Jusqu’à quand d’ailleurs? Qu’on se rappelle le Centre Molson, changé par un coup de baguette comptable en Centre Bell. Ne serait-ce que pour
la pérennité du nom d’une institution culturelle, le choix de son appellation ne devrait pas être dicté par des impératifs financiers. Sans compter qu'aucune entreprise — l’actualité nous le rappelle sans cesse — n’est à l’abri d’une déconvenue, quelle qu’elle soit.
Le milieu universitaire a depuis longtemps succombé aux caprices des donateurs. Mais les pavillons Jean Coutu (Université de Montréal) ou Schulich (Université McGill) honorent non seulement de grands bienfaiteurs et hommes d’affaires, mais d’anciens étudiants attachés à leur aima mater. La différence est de taille.
Dans un passé pas si lointain, le Québec était en guerre contre l’affichage en anglais, y voyant une attaque fine à l’âme de sa culture, sa langue française. Notre charte ne peut toutefois rien contre l’assaut publicitaire, qui s’insinue sournoisement dans la toponymie de ces bâtiments, si culturels et soutenus par des fonds publics soient-ils.
La dépendance des institutions culturelles envers les commanditaires serait telle qu’il serait devenu un «luxe» d’appeler un chat un chat? Il faudrait donc courber l’échine, contribuer à la banalisation du phénomène et donner platement dans l’aluminium plutôt que dans l’hommage aux plus grands? Reste à compter alors sur la pudeur et la sobriété du cercle des richissimes. Un rappel à ceux-là: le mécénat n’a rien de la propagande, mais tout de l’impératif moral et privé.
tnachouinanKaledevoir.com
Marie-AndréeChoiiinard
LE DEVOIRFONDÉ PAR HENRI BOURASSA LE 10 JANVIER 1910. FAIS CE QUE DOISDirecteur BERNARD DESCÔTEAUXRédacteur en chef JEAN-ROBERT SANSFAÇONVice-présidente, finances et administration CATHERINE LABERGEDirectrice de l’information JOSÉE BOILEAUDirecteurs adjoints de l’information PIERRE BEAULIEU, LOUIS LAPIERRE, JEAN-FRANÇOIS NADEAU Directeur artistique CHRISTIAN T1FFET Directrice, ventes publicitaires MANON BÉLAND
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Le laxisme de la ministre et la retraite du maire
L’administration Tremblay n’arrive plus à démontrer une quelconque rigueur dans sa gestion de la ville de Montréal. Le dossier des compteurs d’eau est le dernier dossier d’une longue liste de cas problématiques pour l’administration de Gé- rald Tremblay. Et le plus surprenant est que malgré toutes ces importantes allégations, la ministre des Affaires municipales et de la métropole, madame Nathalie Normandeau, s’en lave les mains et refuse de prendre ses responsabilités et de remettre à sa place une administration en constante perte de vitesse. Est-ce à cause des allégeances libérales de monsieur Tremblay?
Comme dans le cas de la privatisation de la SHDM, la ministre Normandeau ne peut cette fois-ci se défiler de ses responsabilités envers la plus grande ville du Québec et elle doit sommer la Ville de Montréal de respecter les lois et règlements régissant les villes. Ce n’est pas en annonçant un code d’éthique pour les villes truffé d’exceptions qu’elle rendra l’administration municipale plus acceptable. D’ailleurs, son propre gouvernement tarde depuis 2003 à nommer (J'un commissaire à l’éthique au Québec.A titre de contribuables municipaux, souhaitons-nous que cela prenne moins de temps de la part de madame Normandeau.
Avec le dévoilement de nombreux dossiers troublants pour son administration, il serait peut-être temps que le maire sortant Gérald Tremblay songe à prendre sa retraite afin de faire place à un renouveau souhaitable pour le développement de notre ville. Merci Monsieur Tremblay et bonne retraite!
André TremblayLe 6 mai 2009
L
Amour, divorce etPHILIPPE BERNIER ARCANDDoctorant en sociologie à l’UQAM
Des événements d’ordre privé se retrouvent désormais dans les pages internationales et politiques des quotidiens. On peut penser, au cours des
derniers jours, aux révélations sur les infidélités du sénateur américain John Edwards par sa femme Elizabeth ou encore à la demande de divorce de Veronica Lario à son mari, le président du Conseil italien, Silvio Berlusconi. Le Québec n'est pas en reste avec la médiatisation de l’union entre la vice- première ministre Nathalie Normandeau et le député adéquiste François Bonnardel.
La médiatisation de la vie privée des politiciens n’a rien de surprenant: le politicien n’est plus uniquement présenté à ses citoyens dans son rôle d'homme — ou de femme, le cas échéant! — politique. On le présente désormais dans les médias sous de multiples identités, qui n’ont souvent pourtant aucun lien avec sa fonction politique, comme celle de père, de mari, de partisan d’une équipe sportive, etc. Les identités qui relevaient autrefois de la vie privée se retrouvent aujourd’hui dans la vie publique.
La frontière entre l’espace public et le
LETTRES
Mal de cœurLe ministre des Finances du Québec, mon
sieur Raymond Bachand, peut bien tenter d'associer le Parti québécois à la crise des FIER, cela ne prend pas la tête à Papineau pour réaliser que cela ressemble davantage à une opération de diversion indigne du ministre nouvellement en poste. Même les médias ont révélé la faiblesse de l’attaque de monsieur Bachand en indiquant que Claude Blanchet était un simple actionnaire d’une compagnie ayant obtenu du financement d'un FIER, et non un dirigeant de cette entreprise, comme cela est le cas pour plusieurs collaborateurs et contributeurs du PLQ. La nuance est importante et les médias l’ont très rapidement révélée. Cette tentative de diversion n’est qu’un pétard mouillé qui indique très clairement à quel point le gouvernement Charest est embrouillé dans une autre sinistre histoire au parfum de scandale.
Alors qu’ils devaient servir au développement des régions concernées, les Fonds d’intervention économique régionaux (FIER) ont davantage servi des intérêts dans les centres urbains. Nous apprenions que le premier investissement du FIER Gaspésie a été fait dans une compagnie de l’Outaouais et que l’un des deux FIER du Saguenay-Lac- Saint-Jean avait investi tout son argent dans la région montréalaise! Face à ces faits accablants, le ministre Bachand a été incapable de défendre l’utilisation des fonds publics faisant partie des FIER.
Le gouvernement québécois se retrouve avec un déficit budgétaire et les régions vivent très durement les effets de la présente crise mondiale. Elles n’ont pas à subir les tractations politiques libérales les privant d’importantes sommes prévues initialement pour favoriser le développement économique en région. Confronté à un sérieux problème éthique dans sa gestion des affaires de l’État, le gouvernement Charest devrait donc immédiatement demander au vérificateur général
IBRE OPINIO
politiqueprivé n’a cessé d’être bouleversée depuis les années 1970 à cause, notamment et se Ion divers sociologues, de la télévision comme média de masse, de l’individualisme hédoniste et de la mise en scène de l’intimité. Dans les médias, on assiste à une croissance constante de l’exposition de l’espace privé sur la scène publique.
La télévision permet de regarder ce qui était autrefois caché, car relevant de l’espace privé. En effet, il suffit maintenant d’ouvrir son téléviseur pour voir au quotidien l’intimité d’individus à Loft Story ou encore de voir des invités sur le plateau de Tout le monde en parle raconter leur vécu à la première personne. Il en va de même avec les politiciens.
Le succès du politicien ne se mesure pas uniquement par ses compétences pour résoudre des problèmes sociaux, économiques et politiques, mais aussi par sa notoriété. Le politicien doit passer par les médias pour atteindre le public. En mal de notoriété, les politiciens doivent se plier au jeu des médias et exposer leur vie privée et leur intimité.
Il y a toutefois lieu de se demander si cet effacement des frontières entre l’espace public et l'espace privé est dû à une curiosité de la population envers les politi-
du Québec de mettre son nez dans cette affaire de FIER afin de dresser un portrait global et non partisan de la situation. Cela laissera au moins la perception que le gouvernement Charest ne se moque pas tant que cela du sort des régions du Québec qui se battent avec courage pour se sortir de la crise.
Olivier Lemieux Longueuil, le 6 mai 2009
L’ange du quatrièmeDe passage quelques jours à l’Institut de
cardiologie de Montréal (ICM) pour une intervention qui n’intéresse personne, j’ai rencontré un ange cardiologue. Je l’ai observé pendant trois jours. Vêtu de blanc, il semblait voler au-dessus du quatrième étage.
Je l’ai entendu se réjouir haut, fort et sincèrement de l’arrivée d’une infirmière qu’il connaissait et qui venait se joindre à l’équipe. Je l’ai vu, avec délicatesse, vulgariser pour ma voisine de chambre, les propos d’un autre cardiologue qui était avec lui et qui tenait un langage incompréhensible. [...]
Je ne sais pas pourquoi, mais il faut dire que c’est une créature céleste; il a compris que je faisais entièrement confiance à la capacité de l’équipe médicale de me soigner judicieusement, mais que du même coup, je doutais de la compétence quant à la gestion de «mon c^s» par l’organisation dont elle fait partie. A l’ICM comme ailleurs, les batailles corporatistes, syndicales et bureaucratiques font rage et minent l’efficacité de l’organisation.
Créature extraterrestre, le cardiologue m’a traité comme je le voulais. En me laissant croire que je gagnais sur le système, il a fait son boulot dans les règles de l’art dans un univers parsemé d’embûches inacceptables. Il m’appelait «mon ami». Je ne l’avais jamais rencontré de ma vie. Il s’ap- pelle Reda Ibrahim. Salut mon ami.
Benoit Gignac Le 2 mai 2009
N
ciens ou à un désir d’exhibition de ces derniers. En effet, le politicien a tout avantage dans sa stratégie de communication à exposer sa vie privée.
Les citoyens préfèrent s’identifier à un politicien plutôt que d’adhérer à ses idées. Pour s’identifier à un politicien, la population a besoin de comprendre qui il est. C’est dans la vie privée que le citoyen retrouve le plus de similitudes entre lui et le politicien.
Avec une bonne stratégie de communication politique, il est possible de prendre avantage de cette confusion qui existe entre l’espace public et l’espace privé. Ainsi, les événements heureux ou malheureux de la vie privée du politicien permettent d’afficher son humanité, de le présenter en tant que femme ou en tant qu’homme plutôt qu’uniquement en tant que politicien.En montrant ses sentiments, le politicien démontre qu’il est comme tout le monde, ce qui favorise le processus d’identification par la population. Il se dégage de cette démarche une apparence de sincérité, ce qui permet au politicien de se construire une \ image positive. En revanche, c’est la démocratie qui en souffre puisque cette personnification du politicien ne fait qu’éclipser les programmes et les idées politiques.
LE DEVOIR. L E .1 E l! 1> I 7 M A 1 2 0 0 9 A 7
IDEES
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PEDRO RUIZ LE DEVOIR
Modernisation de la rue Notre-Dame et du complexe Turcot
Montréal à la croisée des cheminsCOLLECTIF D’AUTEURS
u cours des derniers mois, le gouvernement du Québec a annoncé des investissements de plusieurs milliards de dollars pour rénover et développer les infrastructures de transport sur l’île de Montréal, des investissements salués par la grande majorité des Montréalais puisque plusieurs de ces infrastructures, telles que l'échangeur Tur
cot et le métro de Montréal, ont plus de 40 ans et que les besoins de transport de notre métropole croissent rapidement.
La reconstruction du complexe Turcot et la transformation de la rue Notre-Dame sont une occasion unique de réaliser des projets dont les choix de fonctions, de gabarit et d’implantation contribueront à transformer Montréal en une grande métropole avec un centre-ville dynamique où la créativité, le développement des affaires, la protection de l’environnement et la qualité de vie seront au rendez-vous.
Qualité de vieAujourd’hui cependant, avec l’accroissement
continu de la population dans les banlieues, l’augmentation constante de la circulation, du parc automobile et de la congestion routière, un constat s’impose. Il n’est plus possible d’accroître le nombre de véhicules sur l’île de Montréal, en particulier au centre-ville, sans affecter la qualité de vie des résidants et des travailleurs des quartiers centraux, sans nuire à l’économie locale, mais aussi régionale, et sans compromettre l’avenir de notre planète.
Toutes les métropoles font face à la même problématique et optent pour des solutions nouvelles qui permettent d’améliorer la mobilité
des personnes et des marchandises tout en contribuant à la lutte aux changements climatiques, à l'amélioration de la qualité de l’air, à la revitalisation des quartiers centraux, à la réduction de notre dépendance au pétrole et à la relance économique. Montréal ne peut pas échapper à ce processus.
Choix collectifsDans la mesure où le gouvernement du Qué
bec souhaite investir plus de 3 milliards de dollars dans la modernisation de la rue Notre-Dame et la reconstruction du complexe Turcot, mais ne dispose pas des fonds nécessaires pour construire tous les projets actuellement à l’étude, nous devons collectivement faire des choix. Ces choix, tout en visant à obtenir le maximum de gains pour les investissements consentis, devront permettre de bâtir un meilleur équilibre entre l’usage de la voiture, du camionnage et des transports collectifs et actifs dans le milieu urbain.
Heureusement, ce ne sont pas les solutions qui manquent pour améliorer la mobilité dans l’axe est-ouest de l’autoroute et offrir des solutions de rechange à l’usage de l’auto en solo, notamment aux 65 % de navetteurs qui empruntent cet axe matin et soir: la construction d’une ligne de tramway, la navette ferroviaire entre l’aéroport et le centre-ville de Montréal, l’accroissement de l’achalandage du train de Rigaud, les voies réservées pour autobus et le Viabus de l’Est.
Services durablesLa reconstruction de l’échangeur Turcot sur plu
sieurs années exige de planifier et d’implanter des mesures de mitigation en transports collectifs avant que les travaux commencent afin de limiter l’étranglement routier et économique. Cela représente une belle occasion de mettre en place des services qui demeureront après les travaux. Les choisir en même temps que se définit le concept du nouveau Turcot permettrait certainement d’améliorer ce
dernier, de contribuer au développement économique et urbain des secteurs traversés et à la diminution véhiculaire dans l'axe est-ouest
Tel que suggéré par le vérificateur général, le gouvernement du Québec et la Ville de Montréal doivent procéder à une «analyse comparée et documentée des différents scénarios possibles» pour permettre une meilleure prise en compte des incidences à court et à long termes des projets de transport sur la santé, le contexte social, l’économie, l’environnement, I’utilisation des ressources naturelles pour mieux servir la communauté.
Vision du transportC’est pourquoi nous unissons nos voix aujour
d’hui sur la nécessité de doter Montréal d’une vision du transport et de l’aménagement, en particulier dans l’axe est-ouest de l’autoroute, objet des prochaines consultations, pour les prochaines décennies. Le gouvernement du Québec, la Ville de Montréal et l’ensemble des acteurs de notre collectivité doivent prendre part à ce débat, afin de trouver des solutions concrètes et globales pour l'avenir des citoyens et des entreprises tout en évitant un immobilisme qui se ferait également au détriment de Montréal et de sa grande région.
Montréal est à la croisée des chemins et nous ne pouvons manquer cette occasion unique de réaliser une ville à l’image de ce que nous sommes et de ce que nous serons, en harmonie avec nos valeurs et nos aspirations. Boston, San Francisco, Vancouver, Portland, New York, les villes européennes le font Pourquoi pas nous?
Ont signé cette lettre: Florence Junca- Adenot, André Portier, Steven Guilbeault,
David Brown, Gérard Beaudet, Louis Brisson, Pierre Gauthier, David B.Hanna,
Louise Vandelac, Hélène Lauzon, Pierre Morrissette, Michel Ducharme, Gaétan
Chateauneuf et Nancy Néant tan
Accord économique avec l’Europe
La recherche doit faire partie des négociationsMICHEL LEBLANCPrésident et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain
LUC V I N ETRecteur de l’Université de Montréal
Hier marquait l’annonce du lancement, par le Canada et l’Union européenne (UE), de négociations visant à conclure un accord économique global. Nous applaudissons ce progrès et invitons aujourd’hui le gouvernement du Cana
da à dép oyer les efforts requis pour que la recherche, l’innovation et la mobilité des chercheurs figurent au nombre des sujets qui feront l’objet de discussions et de résolutions concrètes dans le contexte de ces négociations.
Nous soutenons que la recherche, l’innovation et la mobilité des chercheurs sont de véritables moteurs du développement économique et que ces enjeux devraient être inclus dans cet accord économique international. Notre suggestion relative à la politique internationale canadienne est en phase avec le plan économique Avantage Canada et la Stratégie des sciences et de la technologie.
Le Canada a le besoin, la capacité et la responsabilité de participer à l’avancement des connaissances et à la découverte de solutions aux grands
défis planétaires de notre époque, et cette participation aura un impact significatif sur notre économie.
Politique de rechercheNous proposons donc que le gouvernement
du Canada saisisse l’occasion qui se présente par ces négociations Canada-Europe pour prendre la direction de la planification et de l’organisation d’une politique de recherche mondialisée. Ces négociations sont une occasion de revoir en profondeur la stratégie canadienne d’internationalisation de la recherche non seulement avec l’Europe, mais aussi de façon générale, et d’instituer un changement de paradigme.
Les collaborations à l’échelle internationale accélèrent les projets de recherche, enrichissent et maximisent les retombées locales de ces activités, tout en en partageant les risques. Pour une ville universitaire à l’avant-garde comme Montréal, nous n’avons d’autre choix que d’y être actifs et d’en faire la promotion.
Programme-cadreL’UE a déjà mis en place une structure, le sep
tième Programme-cadre pour la recherche et le développement (PC), qui détermine les aires prioritaires et qui soutient financièrement les initiatives majeures de recherche en Europe.
Ce septième PC, doté d’un budget de 54 milliards d’euros pour la période de sept ans qui se
termine en 2013, n’est pas restreint aux pays membres de l’UE. L’existence de ce véhicule de soutien aux initiatives de recherche européenne invite à examiner quels moyens seraient les plus appropriés et les plus fructueux pour accroître la participation du Canada à la recherche européenne.
Collaboration et ouvertureCette question mérite d’être inscrite dans le
mandat de négociation. Il serait ainsi particulièrement intéressant d’envisager la possibilité pour les Canadiens d’influencer les orientations de si vastes programmes de recherche et pour nos chercheurs d’agir à titre de chercheurs principaux et de gérer des projets de recherche d’en- vergure lancés sous ces auspices.
À l’évidence, les négociateurs des deux côtés de l’Atlantique se verront confier le mandat de maximiser les retombées positives d’une plus grande collaboration et d’une plus grande ouverture entre le Canada et l'UE. Nous encourageons avec vigueur l’inclusion des questions de recherche, d’innovation et de mobilité des chercheurs dans le mandat de négociation, et nous souhaitons que des avancées précises deviennent des divisions de cette entente. Le gouvernement du Canada a devant lui une occasion très concrète d’ajouter une autre dimension au leadership qu’il exerce en matière de développement et d’intégration économiques.
Anglaid, de Michel Brûlé
La réduction d’une langueDANIEL GRENIERDoctorant en études littéraires à l’UQAM
^ ' l titre de jeune Québécois montréalais, francophone de langue, d’appartenan-
Ace, de culture et d’ouverture, je désire ici exprimer mon désaveu de la récente publication de l’éditeur et auteur Michel Brûlé, Anglaid. Je désire condam- --........ ner et décrier cet effort malsain et mal
honnête de réduire une langue — et par la même occasion les gens qui la parlent — à des clichés d’apparence raciste. Je désire exprimer mon désaccord complet et intégral quant à la teneur, les propos, l’intention, les figures de style, les virgules, les conjonctions de coordination présentes à l’intérieur de l’œuvre de M. Brûlé.
J’ai grandi dans le respect de la différence, voire l’amour de la différence, et même s’il ne s’agit pas de nier le passé historique, je suis en mesure d’affirmer ici que le français, l’anglais, l’espagnol et le mandarin ne peuvent être réduits à des langues «calculées» sur une échelle de beauté ou de laideur. [...]
PolémisteJe suis en colère parce que j’ai l’impression
que M. Brûlé non seulement ne comprends pas la portée de son «acte», mais aussi qu’il tirera un malin plaisir de la polémique qui s’en suivra. Je m’interroge: qu’un tel «acte», si irrespectueux envers une si grande part de la population non seulement du Québec, mais du monde entier, soit annoncé fièrement et grossièrement à la sortie d’un pont (Jacques-Carder en l’occurrence) me révolte. La censure, après tout, ne serait peut- être pas toujours négative.
D’abord, comment peut-on intituler un livre qui parle de la supposée laideur d’une langue avec un mot-valise de si mauvais goût? M. Brûlé n’a manifestement pas vu le beau film Ridicule, de Patrice Leconte. Il aurait su alors qu’on évite, dans la cour des grands, ce genre de facilités d’esthétique et d’esprit.
[...] M. Brûlé n’a manifestement pas lu ce petit essai de vulgarisation linguistique de Marina Yaguello, Catalogue des idées reçues sur la langue. Il aurait appris alors que depuis les années inoubliables des fascismes européens, on essaie le plus possible d’éviter d’entretenir des préjugés ridicules sur les langues, les étrangers, les autres et les gens en général. Et cela, même si on appartient de cœur et d’âme à une minorité qui essaie de survivre au milieu d’un océan de plus en plus absorbant.
Mélange culturelJe tiens à souligner que même si parfois je res
sens une petite montée nationaliste lorsque je marche sur la rue Sainte-Catherine et que je n’entends que de l’anglais, je suis en amour avec le mélange culturel absolument inédit qui caractérise Montréal. Il s’agit là plus d’une chance que d’une engeance, et bien que nous nous devions d’être vigilants pour au moins préserver cet équilibre précaire, il est fini ce temps où on se lançait des pierres et qu’un étudiant de l’UQAM ne pouvait pas travailler sur l’œuvre romanesque de Mordecai Richler. M. Richler a, au cours de sa vie, écrit et dit des choses à propos des francophones et de leurs luttes qui méritent d’être oubliées, mais il a également écrit de superbes romans dans une langue que, personnellement, je considère davantage que celle de M. Brûlé.
L’anglais est une belle langue. Quand M. Brûlé aura lu, entendu, savouré les mêmes choses que plusieurs millions de personnes, comme moi, il s’apercevra que même si la langue anglaise a produit son lot de bêtises, comme toutes les aubes, elle a aussi presque inventé la démocratie moderne, elle a été à la source de la Déclaration d’indépendance, elle a libéré la France, elle a écrit Macbeth, Stanzas In Meditation, Ulysses, Paradise Lost, Mrs Dalloway, Midnight's Children, Underworld, Lolita, elle a chanté Johnny Cash, Radiohead, Nina Simone, Tom Waits, Bjôrk, John Lennon (un petit mot très laid au passage: «peace»), elle a joué Audrey Hepburn, Scarlett Johansson, Woody Allen, Marlon Brando [...].
Elle est comme toutes les autres choses difficiles et belles, qu’on croit tenir, mais qui nous glissent constamment entre les doigts. Si M. Brûlé avait lu, entendu, savouré les mêmes choses que moi, il aurait su que l’anglais, comme toutes les autres langues, n’est pas un personnage auquel on peut attribuer des défauts et des qualités humaines. Et lui et moi aurions pu éviter ce genre d’anthropomorphisme réducteur. [...]
Ecrivez-nous!Le Devoir se fait un plaisir de publier dans cette page les commentaires et les analyses de ses lecteurs. Étant donné l’abondance de courrier, nous vous demandons de limiter votre contribution à 8000 caractères (y compris les espaces), ou 1100 mots. Inutile de nous téléphoner pour assurer le suivi de votre envoi: si le texte est retenu, nous communiquerons avec son auteur. Nous vous encourageons à utiliser le courriel {re- [email protected]) ou un autre support électronique, mais dans tous les cas, n'oubliez pas d’indiquer vos coordonnées complètes, y compris votre numéro de téléphone.
L’ÉQUIPE DU DEVOIRRÉDACTION Information génCrulc et tnttropolilaini- : Gérald Dallaire 'adjoint au directeur de l information). Marie-Andrée Chouinard tiditorialiste. responsable de la pane Idées). Stéphane Üaillariteon (général). Clairandrée Cauchy (éducation), Jeanne Corriveau tuf pitres municipales). Fabien Dt-Rlisc (consommation), lean Dion tsports). UmiaOillea Francceur (envinmnemmt), l’auline Grave! (sciences), lirian Myli-a (justice et faits de société). loulae-Maude Riom Soucy (santé), Alexandre Shields (général), Hiilipix- Papineau (pupitre) : information imlititiue : Michel David (chroniqueur). Hélène Buzzetti et Alec CastonRitay (correspondants parlementaires à Ottawa), Antoine Robitallle et Robert Dutrisac (correspondants parlementaires à Québec). Kathleen Lévesque (reporter) ; information culturelle Michel Hélair (théâtre et cahier Culture), Guillaume Bourgault-Côté (reporter). Paul Cauchon (médias). Frédérique Doyon (reporter). Caroline MontpeUt (livres). Isabelle Paré (reporter). Odile Tremblay (einéma). Paul Bennett (pupitre cahiers spéciaux et culturels du week-end). Julie Carpentier (pupitre) : information économique : Gérard Bérubé (adjoint au directeur de iinfurmation), François Desjardins (reporter), Eric Desrosiers (reporter), Claude Turcotte (reporter), Dominique Reny (pupitre) ; information Internationale Guy Talllefer (adjoint au directeur de l'infiirmation). Serge Truffaut (éditorialiste). Claude Lévesque (reporter). Jean-Pierre legault (pupitre international, page éditoriale et cahier Perspectives) ; Diane Précourt (responsable des pages thématiques) . Jacques Grenier et Jacques Nadeau tphotographes) ; Michel Garneau trariraturiste) ; Michèle Malenfant et Christine Dumazet (correctrices) -, Benoît Monger (responsable du site Internet). Emilie Folie-Bolvin et Vincent Cauchy Irommis Internet) : Amélie Gaudreau (secrétaire il la rédaction): Jean-Jacques Coulombc et Étienne Plamondon-Ëmnnd (commis à la rédaction). DOCUMENTATION Gilles Paré (directeur). Manon Demme t Montréal). Olivier Spéciel (Québec). Monique libérer (Ottawa) PUBLICITÉ Julie Chrétien (directrice adjointe). Amélie Bessette, Jean de Hilly. Jennifer lioily I tenters, Jean François Bossé, Manon Bollard. Marlène Côté. Richard Douangmala, Amélie Maltais. Claire Paquet, Klyssa Portier. Chantal Rainville. Isabelle Sanchez, Nadia Sebaï (publicitaires). Sylvie Laporte, Martine Bérubé (secrétaire). PRODUCTION Christian Goulet (directeur de production). Olivier Zuida /directeur adjoint), Michel Hernatchez, Danielle Cantata, Richard Des Cormiers. Donald Fillon. Yannick Morin, Nathalie Zemailis. INFORMATIQUE Yanick Martel (administrateur Web), Hansel Matthews (technicien informatique) PROMOTION, DISTRIBUTION ET TIRAGE Caroline Simard (responsable service à la clientèle), Nancy Beaulieu. Manon Blanchette. Nathalie Fillon, Marte-Lune Houde-Brisebois ; Jean Robert Divers (responsable promotion). ADMINISTRATION Stéphane Roger (contrôleur). Olena Bilyakova (responsable des services comptables). Claudette Béliveau (adjointe administrative), Céline Furoy, Ghislaine LaSeur, Claudine Chevrier, Monique Protean, Danielle Ross.
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ACTUALITESFIERSUITE UE LA PAGE 1
qui sont propriétaires de chiens et de chats».Lors de la période de questions à l’Assemblée na
tionale, Jean Charest, a déclaré que les FIER (Fonds d’intervention économique régionale) «sont le miroir également de leur économie régionale», un «succès» qui a permis de créer 2000 nouveaux emplois et d’en maintenir 5000 autres. Il a accusé l’opposition officielle de salir des réputations, notamment celle de üza Frulla, qui siège au conseil d’administration d’IQ FIER la filiale d’investissement Québec (IQ) chargée de superviser le réseau des 30 FIER-Régions et des 14 FIER-Soutien.
Pauline Marois a dénoncé le fait que Raymond Bachand demande à IQ de «s’enquêter sur eux- mêmes» alors que l’organisme, tout comme le ministre, ont «d’abord innocenté tout le monde pour
ensuite se rétracter». Cette enquête interne «n’est absolument pas crédible», juge-t-elle.
La chef péquiste a toutefois reconnu que le vérificateur général n’a pas d’autorité directe sur les FIER étant donné que ce sont des sociétés privées.
Dans une lettre adressée à Robert Cloutier, le président du conseil d’IQ, Raymond Bachand demande à IQ FIER, présidé par l’ancien député libéral démissionnaire Jean-Sébastien Lamoureux, de revoir des dossiers FIER avec l’aide de ses vérificateurs internes et externes, soit le vérificateur général et Deloitte et Touche, en plus de «soumettre un rapport de conformité au comité de vérification d’investissement Québec». IQ FIER doit procéder à «un examen minutieux de la gouvernance du programme et des règles de conflits d’intérêts». La gouvernance des FIER «comporte un degré de complexité» puisqu’il fait concilier l’intérêt public, les bonnes pratiques d’affaires et «l’esprit d’entreprise des entrepreneurs», écrit le ministre. L’exercice doit se conclure par la formulation de
recommandations au ministre sur des changements à apporter au programme, «en particulier [un changement] au pourcentage d’investissement devant être effectué dans la région d'origine».
De son côté, le député de Shefford et portepa- role adéquiste en matière de finances, François Bonnardel, est revenu sur le cas des FIER 1D, de Montréal, Anges Québec, ID Capital et Télésystèmes, une société de Charles Sirois et de sa famille, qqatre entités qui partagent la même adresse. A M. Bachand, le député a posé, à deux reprises, une question simple à laquelle il n’a pas obtenu de réponse: «Est-ce qu un investisseur peut démarrer un FIER, obtenir deux fois son investissement de l’argent des contribuables, siéger au conseil d’administration de ce FIER et réinvestir ces fonds publics dans ses propres entreprises?»
François Legault s’est à nouveau penché sur les cas du FIER Boréal-02 et du FIER Ville-Marie, tous deux dirigés par Pietro Perrino et Valier Boivin, deux sympathisants libéraux. Les deux FIER ont investi
375 000 $ et 1 million dans les Systèmes BUS, une sodété dont M. Boivin est à la fois actionnaire et administrateur. Systèmes BUS a été revendue à perte depuis pour quelque 500 000 $, selon le PQ. Or, Valier Boivin a perçu en tant qu’avocat des honoraires de 202 000 $ de la jeune entreprise en 2006 et 2007. «Est-ce qu’il peut nous dire si, oui ou non, il y a eu conflit d’intérêts?» a demandé M. Legault au ministre.
Pour sa part, Agnès Maltais n’a pas manqué d’en faire sourire plus d’un au Salon bleu quand elle a décrit l’objet d’un placement de 250 000 $ que le FIER Montrestrie a fait à l’extérieur de sa région. L’hôtel Muzo, qui a pignon sur rue à Montréal, est un hôtel de luxe pour chiens et chats avec «télévision, webcam, gym, limousine, collations, lit douillet, bol surélevé», a signalé la députée. «R n’y a pas de sotte entreprise», a répliqué Raymond Bachand, qui a dénoncé «cette argumentation méprisante, hautaine envers les industries de service du Québec».
Le Devoir
De plus en plus de debris dans l'espaceLa collision entre un satellite américain et un satellite russe hors service
met en évidence les dangers des objets spatiaux abandonnés10 000 objets répertoriés autour de la TerreLes nuages de débris spatiaux se
situent dans 2 zones principales^ . Résidus
-.-«rV'" C?:;Orbite géostationnaire
'(siiMe à 35 785 km au-dessus de la Têrre)• Satellites de télécommunications
Résidus
■ Orbite basse‘(gravite autour de la Terre à une altitude
comprise entre 200 et 2 000 km) ••
w' Station Spatiale Internationale\ et satellites scientitiques
Autresfragments
50 000 autres objets,pouvant être dangereux,ne sont pas répertoriés
Vaisseaux en activité Vaisseaux abandonnés
Débris de fusées
Objetsde missions spatiales
La quantité de débris augmente chaque année14 OOO , ■; f ; . r-
12 000
TALIBANSSUITE UE LA PAGE 1
bavure commise lundi par l’aviation américaine.Le Pakistan, lui, a eu droit aux félicitations de
Mme Clinton pour l’offensive militaire qu’il mène depuis une dizaine de jours contre des talibans installés dans plusieurs districts de sa province du nord-ouest. Cette campagne pourrait s’intensifier au cours des prochaines heures, et la crainte d’un affrontement majeur dans la vallée de Swat a provoqué l’exode de dizaines de milliers de personnes.
L’octroi au Pakistan d’une aide d’urgence d’environ 1 milliard de dollars, en plus de versements annuels de 1,5 milliard pendant cinq ans, est actuellement à l’étude au Congrès américain. Cette assistance à la fois civile et militaire ne sera sans doute pas octroyée sans conditions.
Les Etats-Unis reprochent depuis longtemps aux autorités pakistanaises de manquer de fermeté envers les talibans installés dans les régions frontalières de l’Afghanistan.
Le président Obama compte déployer dans ce dernier pays quelque 21 000 soldats supplémentaires cette année, ce qui y portera le çontingent américain à 68 000 hommes. Les Etats-Unis n’ont pas de troupes au Pakistan, mais ils y font des frappes aériennes avec l’appui discret des autorités.
Ces derniers mois, Washington s’est inquiétée de la progression des talibans pakistanais vers des zones de plus en plus proches d’Isla- i mabad, la capitale d’un pays disposant de l’ar- i me nucléaire.
En février, les Etats-Unis ont reproché au gouvernement pakistanais de conclure avec les talibans de la vallée de Swat un accord leur permettant d’imposer la charia, la loi islamique, en échange d’un engagement à renoncer à leurs patrouilles armées. Washington a ensuite reproché à Islamabad de tarder à réagir quand les talibans ont rompu cette promesse et ont même imposé leur présence dans d’autres districts.
«Ma démocratie se montrera à la hauteur, le peuple pakistanais se tiendra aux côtés du peuple américain et du peuple afghan», a assuré hier Azif Ali Zardari.
«Je demande à nos frères et sœurs du Pakistan de compter sur nous: l’Afghanistan fera tout ce qui est possible pour apporter la paix et la prospérité à nos deux pays», a renchéri Hamid Karzaï.
Les deux hommes ont participé hier matin à des réunions de travail avec des ministres des trois pays avant de rencontrer, d’abord séparément puis ensemble, Barack Obama. C’était la première fois depuis sa prise de fonction en janvier que le président américain réunissait MM. Zardari et Karzaï.
Le programme a commencé en matinée par la signature d’un document engageant Islamabad et Kaboul à résoudre d’ici la fin de l’année le vieux problème du transit des importations et des exportations de l’Afghanistan, un pays qui n’a pas d’accès à la mer.
Les dernières informations indiquent qu’on a affaire à une crise régionale. Au Pakistan, plus de 40 000 personnes ont fui Mingora, le chef- lieu du district de Swat, où l’armée a assuré hier avoir tué 35 talibans dans les plus violents combats depuis l’accord de cessez-le-feu de février, rendu de facto caduc. Les militaires ont également affirmé avoir abattu 27 talibans dans le district voisin de Buner.
D’autre part, les informations selon lesquelles des dizaines de civils, dont des femmes et des enfants selon la Croix-Rouge, avaient été tués lundi dans des combats et des bombardements américains dans la province de Farah en Afghanistan sont venues rappeler que la situation est tout aussi préoccupante dans ce pays.
Le Devoir Avec l’Agence France-Presse
RectificatifDans le texte «Mort d’une écrivaine phare du féminisme américain» publié en une de notre édition du mercredi 6 mai 2009, il aurait fallu lire que le titre français de l’ouvrage The Feminine Mystique est Im Femme mystifée et que son auteu- re est, évidemment, Betty Friedan.
ESPACESUITE UE LA PAGE 1
Comité pour les utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (CUPEEA) des Nations unies en janvier 2007 dans Je but de limiter et de réduire les débris spatiaux. A l’heure actuelle, parmi les quelque 14 000 débris de plus de 10 cm en orbite autour de la Terre, seuls 850 environ sont des engins opérationnels, le plus souvent des satellites d’observation ou de télécommunications. Parmi ces débris figurent de vieux satellites hors d’usage, des têtes de fusées de lancement, des résidus de collision ou d’explosion de satellites. On estime que 300 000 débris additionnels, comme des boulons, mesurant entre 1 cm et 10 cm pollueraient l’espace, qui est également infesté de plusieurs millions de détritus inférieurs à 1 cm, comme des éclats de peinture. Tous ces objets, petits et grands, se déplacent à des vitesses allant de 3 à 8 km/sec. «Il faut comprendre que quand un débris, comme un boulon, par exemple, rencontre un satellite qui se déplace à la même vitesse, mais en sens inverse, l’impact est dévastateur», explique Hugues Gilbert, directeur politique et des relations extérieures de l’Agence spatiale canadienne, qui relate par ailleurs la chute sur le sol canadien de composantes d’un satellite militaire soviétique en 1978.
Les débris qui retombent sur Terre sont néanmoins rarissimes, préviennent les spécialistes. Même les collisions entre satellites ou avec de gros débris ne sont pas légions. Mais le nombre de débris ne cessant d’augmenter, les risques que les satellites soient endommagés par des débris s’accroissent. «Et étant donné que ces débris entrent régulièrement en collision entre eux, ils génèrent toujours plus de morceaux», souligne Ram Jakhu de 1TDAS de l’Université McGill.
«Les petits morceaux sont même plus dangereux que les plus gros, car on peut voir les plus gros et ainsi tenter de les éviter en déviant la trajectoire du satellite», poursuit le chercheur. Grâce aux données recueillies par la United States Space Surveillance Networks, des cartes de la position des plus gros débris spatiaux sont produites chaque jour et affichées sur Internet. Leur précision demande toutefois à être accrue pour véritablement aider à prévenir les collisions.
In durée de vie des débris spatiaux dépend de l’altitude à laquelle ils se trouvent, explique Gérard Brachet, qui fut président du CUPEEA de 2006 à 2008. Ceux qui sont le plus près de nous, soit à 300 km, voire 400 km au-dessus de la surface de la Terre, rentrent dans l’atmosphère naturellement et retombent sur Terre au bout de quelques années. Ceux qui gravitent sur une orbite de 800 km à 900 km continueront à tourner autour de la Terre pendant des dizaines d’années. Quant aux satellites géostationnaires de télécommunications qui se situent à 36 000 kilomètres d’altitude au-dessus de l’équateur, «ils sont tellement loin de la Terre qu'il n’y a plus d’atmosphère résiduelle. Il n'y a donc plus aucune possibilité qu'ils rentrent dans l’atmosphère et qu'ils s’y
désintègrent», précise le spécialiste français. «La recommandation faite [par les directives du CUPEEA] est de déplacer les satellites qui ont terminé leur vie utile dans une orbite cimetière située 300 km plus haut, où ils ne risqueront plus de gêner les satellites opérationnels.»
Débarrasser l’espace de tous ces débris quasi impérissables demeure aujourd’hui un véritable dilemme. «La seule chose que l’on peut faire à l’heure actuelle est de réduire la production de débris en incitant les opérateurs de satellites à ne plus abandonner de pièces dans l’espace et en renforçant les satellites afin qu’ils résistent mieux aux impacts de petits débris», affirme Ram Jakhu de l’IDAS.
Les directives du CUPEEA recommandent aux opérateurs de satellites de prévoir une petite réserve d’ergol (carburant) en fin de vie du satellite afin de pouvoir lui donner une impulsion qui lui permettra de se rapprocher de la Terre d’une centaine de kilomètres, indique Gérard Brachet. «Cela permettrait par simple effet naturel de freinage atmosphérique un retour dans l’atmosphère. L’objectif est d’assurer une désintégration du satellite dans l’atmosphère en moins de 25 ans», explique-t-il, avant de préciser que les étages supérieurs des fusées qui sont également mis en orbite au moment du lancement des satellites peuvent aussi être repoussés, grâce à un peu d’ergol, à une altitude plus basse où le freinage atmosphérique les conduira en quelques années dans l’atmosphère, où ils y brûleront.
Des recherches se poursuivent par ailleurs pour tenter de mettre au point des stratégies qui permettraient de nettoyer l’espace de tous les débris qui l’encombrent. «Nous n 'avons toutefois pas de solutions techniques et économiques pour l’instant, affirme M. Brachet Quelques idées circulent, comme celle visant à utiliser des lasers de grande puissance pour désintégrer les débris les plus dangereux.»
«Un nettoyage naturel de l’espace a tout de même lieu, poursuit M. Brachet En 2008, 750 débris sont rentrés dans l’atmosphère naturellement, simplement par le freinage atmosphérique. Et ce nettoyage devrait s’accélérer puisque débute cette année un cycle solaire plus intense où l’activité solaire devrait s’accroître, ce qui augmentera la densité atmosphérique. Un tel phénomène aura un impact important sur la rapidité de rentrée des débris spatiaux dans l’atmosphère, où ils se désintégreront. Il pourrait ainsi accélérer de 10 ou 15 % la disparition des débris. »
Les directives adoptées par le CUPEEA ne sont pas des règles juridiques, mais de simples règles de bonne conduite, fait remarquer M. Brachet. Mais comme elles ont été élaborées avec l’accord de toutes les parties, il y a donc un consensus de la part de tous les acteurs sur la nécessité de suivre ces directives. «Car quand vous créez des débris dans l'espace, vous créez des problèmes pour vous- mêmes autant que pour les autres. C’est pour cette raison que ni les Américains ni les Russes n’ont pas fait de tests de destruction de satellite dans l'espace depuis plus de 20 ans, contrairement aux Chinois, qui ont procédé à la destruction d’un de leurs satellites en janvier 2007 et ont ainsi produit 2500 débris supplémentaires à longue durée de vie», déplore-t-il.
Le Devoir
OTTAWASUITE UE LA PAGE 1
l’avion d’Abousfian Abdelrazik survolait d’autres pays, comme le craint Ottawa. C’est tout l’argumentaire des avocats d’Ottawa, qu’ils utiliseront ce matin, qui s’envole...
«Oui, bien sûr, dans certaines circonstances, une personne inscrite sur cette liste peut revenir dans son pays», a dit Richard Barrett en entrevue téléphonique hier alors qu’il se trouvait au siège de l’ONU, à New York.
M. Abdelrazik n’a pas un sou parce que ses actifs ont été gelés comme le prévoit la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU. En théorie, personne ne peut lui donner d’argent non plus. Ottawa se réfugie derrière cet argument pour ne pas rapatrier à ses frais son ressortissant.
Erreur, rétorque Richard Barrett. «L’idée derrière le gel des actijs d’une personne, c’est d’empêcher qu’elle obtienne quelque chose qui pourrait servir à des fins terroristes», explique-t-il. «Vous devez utiliser votre intelligence et votre jugement pour déterminer si cela est un risque dans les circonstances.» Il n’est pas question d’interpréter ce gel comme l’interdiction d’acheter un billet d’avion, de bateau ou de train, estime-t-il.
M. Barrett ajoute que dans le doute, le Canada peut s’adresser au comité du Conseil de sécurité pour s’assurer qu’il n’y a pas de problème. H refuse de dire si cela a été fait, ce genre de discussions étant confidentielles.
«Les gouvernements disposent d’une certaine latitude pour décider, précise-t-il. Evidemment, le Conseil de sécurité s’en remet au gros bon sens des Etats, des gouvernements pour mettre en œuvre le régime de sanctions prévu. On n’enverrait personne à Ottawa pour s’assurer que c’est fait correctement. On estime que le gouvernement du Canada est parfaitement capable de comprendre et de mettre en œuvre la résolution.»
Survol inoffensifM. Barrett a accordé une entrevue à la radio de
Radio-Canada la semaine dernière. Cette fois, il va un peu plus loin en démolissant l’argument géographique d’Ottawa. Dans son factum dont Le DeiwV a obtenu copie le mois dernier, le gouvernement fédéral faisait valoir que l’exemption prévue par l’ONU permettant de rapatrier une personne dans son pays d’origine (mais son pays uniquement) ne serait d’aucune utilité dans le cas Abdelrazik. Aux fins de sa cause, Ottawa considère en effet que survoler un pays équivaut à y entrer. Comme l’avion de M. Abdelrazik allant du Soudan au Canada survolerait assurément d’autres pays, Ottawa conclut qu’un tel voyage violerait la résolution de l’ONU. Il refuse donc de le cautionner.
Encore une fois, Richard Barrett estime qu’Otta- wa a tout faux. «Le survol d’un pays ne constitue pas un transit, assure-t-il. Sur la scène internationale, ce n ’est pas ce qui est entendu par ‘transit”. Un transit est interprété comme un endroit où vous atterrissez ou un pays où vous entrez et dont vous devez repartir pour continuer votre voyage. Lorsque vous prenez un vol direct du Canada vers le Mexique, on ne considère pas que vous faites un transit par les Etats-Unis même si vous survolez les Etats-Unis.»
D’ailleurs, la même semaine où Ottawa déposait son argumentaire rendant la géographie responsable du sort de M. Abdelrazik, l’ONU accordait une exemption à un Somalien se trouvant en Grande-Bretagne afin qu’il rentre chez lui. L’exemption s’appliquait uniquement au Kenya, pays où son avion a fait escale, mais pas à tous les pays européens qu’il a survolés.
Abousfian Abdelrazik s’est rendu au Soudan en 2003 pour visiter sa mère malade. Il a été arrêté et incarcéré à la demande du Canada, soutient Khartoum. M. Abdelrazik prétend avoir été torturé, mais Ottawa ne le croit pas. En 2006, les Etats-Unis ont fait ajouter son nom à la liste terroriste internationale. Il n’est donc plus capable de rentrer au pays. Ses avocats s’adressent à la Cour fédérale pour forcer Ottawa à lui délivrer des documents de voyage. Ottawa exige qu’il fasse d’abord retirer son nom de la liste internationale.
Richard Barrett a précisé que la résolution de l’ONU permettait à un pays de rapatrier ses ressortissants considérés comme terroristes, mais elle ne l’y oblige pas. Le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) et la Gendarmerie royale du Canada (GRC) ont tous deux écrit qu’ils n’avaient rien à reprocher à M. Abdelrazik.
Le Devoir
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