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Jacques JARRY
Corpus des inscriptions
latines et étrangères du Poitou.
Tome 3 : périodes Renaissance (1453-1643) et Moderne (1643-1789).
Collection mémoires et travaux
Édition ADANE 2011
Photographie de couverture :
Vienne, Poitiers, gravure du XVIe, légende en allemand et en latin, œuvre d’un étudiant
allemand de l’université de Poitiers chantant les louanges du vin.
Saisie du manuscrit : Jacques Jarry.
Assistante de saisie, mise en page : Marie-Claude Bakkal-Lagarde.
Relecture : Claudine Allag.
PROLOGUE
I. INSCRIPTION DE LA RENAISSANCE (1453-1643) CHARENTE-MARITIME ......................................................................................................... 9
DEUX-SÈVRES ....................................................................................................................... 33
LOIRE-ATLANTIQUE ........................................................................................................... 71
VENDÉE .................................................................................................................................. 72
VIENNE ................................................................................................................................... 92
Inscriptions hébraïques ........................................................................................................... 146
Inscriptions arabes .................................................................................................................. 155
Inscriptions grecques dans la culture poitevine ...................................................................... 156
Inscriptions de la Renaissance concernant des Poitevins hors du Poitou............................... 166
II.INSCRIPTIONS MODERNES (DEPUIS 1643)
DEUX-SÈVRES ..................................................................................................................... 176
VENDÉE ................................................................................................................................ 207
VIENNE ................................................................................................................................. 229
Inscriptions concernant des Poitevins hors du Poitou ............................................................ 271
Inscriptiones falsae vel alienae .............................................................................................. 277
ANNEXES ............................................................................................................................. 285
BIBLIOGRAPHIE CRÉDIT PHOTOGRAPHIQUE
INDEX DES NOMS DE LIEUX ANCIENS INDEX DES NOMS DE LIEUX INDEX DES NOMS D’AUTEURS ET PERSONNAGES ANTIQUES INDEX NOMINUM RENAISSANCE
INDEX NOMINUM D’ÉPOQUE MODERNE INDEX NOMINUM D’ÉPOQUE CONTEMPORAINE
INDEX DES FONCTIONS D'ÉPOQUE RENAISSANCE INDEX DES FONCTIONS D'ÉPOQUE RENAISSANCE EN LATIN INDEX DES FONCTIONS D’ÉPOQUE MODERNE INDEX DES FONCTIONS D’ÉPOQUE MODERNE EN LATIN
TABLE DETAILLEE 308
-5-
Prologue
Le latin, bien sûr, n’a pas disparu de nos régions avec la prise de Constantinople. Il semble
même ressusciter lors de la Renaissance. Il devient plus correct, se réfère aux sources antiques et
non plus à la seule Patrologie et respecte, infiniment mieux que le latin médiéval, l’orthographe
et les règles de versification.
Il devient plus châtié, plus cicéronien. Mais à mesure qu’il s’embellit il se fige. Il cesse d’être
une langue vivante, une langue d’usage courant, incorrecte certes aux yeux des grammairiens
mais seule employée dans les Universités, dans les publications d’ouvrages sur la théologie ou le
droit et pour la correspondance administrative.
Dès le règne de François Ier
, il perd ce dernier privilège au profit du patois du domaine royal,
Pays de la Loire et Ile-de-France, qui devient par là même la langue officielle et prend le nom de
français. Le latin reste néanmoins la langue internationale des Universités (les cours s’y font tou-
jours en latin) et celle, bien sûr, de l’Église catholique mais là encore la montée du protestan-
tisme en Europe occidentale a restreint son usage.
Certains érudits comme les Sainte-Marthe et le curé Bion écrivent un latin châtié, composent des
hexamètres ou des distiques élégiaques corrects. Cependant certaines inscriptions officielles té-
moignent désormais, en dépit des efforts des Jésuites et des Oratoriens, d’un relâchement dans le
niveau des études.
Plus précisément la Renaissance s’accompagne d’un effort pour mieux écrire quand on se pique
d’écrire en latin, mais par la suite de hauts fonctionnaires font preuve d’une désolante inculture
tel Marcel1, commissaire de la Marine, qui tenta d’interpréter l’inscription d’Arles que nous
avons reproduite ici parmi les Inscriptiones falsae vel alienae. Pire encore, l’ineffable Beaumes-
nil, qui fit preuve dans ses relevés d’autant d’ignorance que d’outrecuidance, n’hésite pas à for-
ger des inscriptions, voire des fausses sculptures. L’expulsion des jésuites au XVIIIe siècle a sans
doute notablement contribué à cette dégénérescence.
Avec le progrès des sciences et des arts, le XIXe
siècle a vu revenir le sérieux dans les études
latines. On apprend plus sérieusement dans les collèges. Les érudits réalisent des compilations
comme le Pauly-Wissowa et le Larousse qui n’ont pas d’équivalent à l’époque actuelle. Cer-
taines collections comme le C. I. L et la Patrologie de Migne continuent d’utiliser le latin qui
reste toujours, en Europe du moins, langue internationale. La Patrologie grecque a été entière-
ment traduite en latin.(près de 200 volumes in 8°). Jusque vers 1900 on continue d’utiliser le
latin pour rédiger des thèses de doctorat.
Cette tendance à renforcer le sérieux des études latines (et grecques) se poursuivit longtemps.
Bien que l’étude du vers latin ait disparu des programmes quelque part entre les deux guerres,
jusque vers 1970 les études littéraires faisaient une part prééminente au latin. Il était impensable
de vouloir entrer à Normale Sup. sans être excellent en latin et, dans les classes de Khâgne et
d’Hypokhâgne, un barbarisme vous mettait automatiquement en dessous de la moyenne.
1 Page 281.
-6-
Quo tempora, quo mores. Certains candidats au concours de l’École font aujourd’hui l’impasse
en latin. Des élèves de lycée, censés avoir fait du latin, ne reconnaissent même pas les déclinai-
sons.
Bien plus l’Église elle-même, depuis le Vatican II, a cessé d’utiliser le latin dans la liturgie afin
de se rapprocher des fidèles. Horresco referens : je soupçonne certains jeunes prêtres d’être in-
capables de lire leur bréviaire et encore moins la Vulgate.
Néanmoins, grâce à Dieu, au moins jusqu’au milieu du XXe
siècle, la hiérarchie n’était pas tou-
chée par ce phénomène de décadence regrettable, et les rares inscriptions latines des églises mo-
dernes (les églises polonaises en ont beaucoup plus que les nôtres) restent à l’abri de tout solé-
cisme et bien sûr de tout barbarisme.
-7-
I - INSCRIPTIONS DE LA RENAISSANCE (1453-1643)
CHARENTE
Charente, Saint-Gervais, église, épitaphe de maître Roussier, docteur en théologie2.
EPITAPHIUM
QUOD SIBI IPSE SCRIPSIT M
PETRUS ROUSSIER PRESBYTER
DOCTOR THEOLOGUS PARISIENSIS
IHS † MA
QUIS HIC SEPULTUS QUAERIS ? IPSE EDISSEDA
NUPER LOCUTUS, ET STYLO ET LINGUAE
NUNC ALTERO LICEBIT SUM EGO SUSSEN
AEDIS RECTOR HUJUS REPARAT….. SIMUL
ANDEGAVO ORIUNDUS DOCTOR ET SORBONIO
CUI LITTERAE DANT NOMEN ET TUUS FAU
SED NOMEN: IPSE ABIVI ABIBIT HOC QUOQUE
ET NIHIL HIC ORBIS QUOD PERENNET POSSIDET
VIS AETIORE VOCE ME TECUM LOQUI
HUMANA CUNCTA FUMUS UMBR...
SCENAE IMAGO ET VERBO UT ABSOLU
EXTREMUM HOC TE ALLO…
TER...UT GAUDEANT TU A
ITI PETRUS ROU… IE
NOS LU[CEAT]
NO DOMINI MDCXXX
REQUIESCAT IN PACE
Restitution :
EPITAPHIUM
QUOD SIBI IPSE SCRIPSIT M[AGISTER]
PETRUS ROUSSIER PRESBYTER
DOCTOR THEOLOGUS PARISIENSIS
IHS † MA[RIA
QUIS HIC SEPULTUS QUAERIS ? IPSE ET DISSERTATIONES
NUPER LOCUTUS, ET STYLO ET LINGUA EDIDI
NUNC ALTERO LICEBIT. SUM EGO SUSTINENS
AEDIS RECTOR HUJUS REPARATOR SIMUL
ANDEGAVO ORIUNDUS DOCTOR ET SORBONIO
CUI LITTERAE DANT NOMEN ET TUUS FAV(OR)
SED NOMEN : IPSE ABIVI. ABIBIT HOC QUOQUE
ET NIHIL HIC ORBIS QUOD PERENNE ET POSSIDET
VIS AETIORE VOCE ME TECUM LOQUI
2 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère série,
tome XXVIII, p. 225.
-8-
HUMANA CUNCTA FUMUS UMBRA ET
SCENAE IMAGO ET VERBO UT ABSOLVAM UNO
EXTREMUM HOC TE ALLOQUAR
TERMINALE UT GAUDEANT TU ATQUE
PERITI PETRUS ROUSSIERUS
NOS LUCEAT
ANNO DOMINI MDCXXX
REQUIESCAT IN PACE
Épitaphe écrite pour lui-même par le maître Pierre Roussier, prêtre, docteur en théologie de
l’université de Paris.
Jésus sauveur des hommes † Marie.
Tu demandes qui est enseveli ici ? J’ai jadis parlé pour faire des exposés par la plume et par le
discours et maintenant ce sera à un autre de le faire. Je suis le recteur, en charge (sustinens) de la
maison (du Seigneur) et c’est moi qui l’ai réparée d’autre part. En même temps, originaire
d’Angers, je suis sorti docteur de l’université d’Angers et de la Sorbonne, moi à qui les Lettres et
ta faveur font un nom mais ce n’est qu’un nom. Moi-même je suis parti et cela (ce nom) s’en ira
aussi et rien de ce que le monde possède n’est éternel. Tu veux que je te parle d’une voix plus
calme (aetiore pour aeciore = aequiore, ou peut-être aetheriore plus éthérée). Tout ce qui est
humain n’est que fumée et ombre et images de théâtre et pour tout dire en un mot, je te dirai en
fin de compte, pour que se réjouissent toi et les connaisseurs... Que Pierre Roussier, nous éclaire.
En l’an du Seigneur 1630. Qu’il repose en paix!
Le ET entre les mots perenne et possidet résulte peut-être d’une erreur de lecture. Quod perenne
possident est plus compréhensible. Verbo ut absolvam… est une expression très employée chez
les auteurs latins3.
3 Ciceron, Philippe, II, 54 ; Terence, Andria, 46 ; Caton, De Agricultura, CLVII, 7 et sv. ; Plaute, Rudens, 653.
-9-
CHARENTE-MARITIME
.
Charente-Maritime, Dampierre-sur-Boutonne, château.
Je laisse la parole pour la description4 des Paysages et monuments du Poitou au savant commen-
tateur de Musset, sans être absolument d’accord avec ce qu’il dit de ses prédécesseurs Noguès et
Audiat : On a réalisé dans la décoration de cette galerie le rêve de ne laisser aucune partie
vierge de sculptures. Ornée de pendentifs admirablement variés, elle se divise en 93 caissons,
presque tous avec une image sculptée en relief sur la pierre, ordinairement accompagnée d’une
légende. Trois caissons seulement occupent la largeur de la voûte. Ils sont rangés en sept diffé-
rentes sections. Entre chaque section apparaissent, tantôt le triple croissant entrelacé, flanqué
de deux représentations identiques du chiffre royal d’Henri II, tantôt le même chiffre entre deux
reproductions semblables du triple croissant5.
M. Noguès s’est demandé si ces sculptures, ces légendes, étaient de simples jeux intellectuels ou
s’il y a une idée suivie dans l’ensemble des caissons ?
Il a cherché lui-même à les relier les uns aux autres, à y découvrir la trame de la vie ou des sen-
timents de celui ou de celle qui les a inspirés, à voir s’il n’y a pas là une histoire douloureuse, un
drame figuré. Y a t-il réussi ? Pas absolument ou tout au moins aurait-il dû rechercher ou mettre
en parallèle, une fois trouvée, la vie de l’inspirateur de cette page monumentale. Il ne l’a pas fait.
Nous essaierons de le faire, bien simplement d’ailleurs, en faisant parler des biographes du
temps. Mais, moins concluant que M. Noguès, un peu plus toutefois que M. Audiat qui s’arrête
uniquement aux jeux intellectuels, nous ferons deux parts dans ces tableaux et dans ces inscrip-
tions. Il n’est guère de monuments des XVIe et XVII
e siècles qui n’aient fait parler la pierre. Les
citations bibliques, les mots heureux de la littérature classique, certains adages courants font gé-
néralement les frais de ces enseignements lapidaires.
Faut-il y voir toujours le reflet d’une impression ou d’un sentiment personnel, spontané et vécu ?
Tel n’est pas notre avis. La nature humaine est plus complexe et moins franche que cela, chez les
uns, plus humble et plus délicate chez les autres. Les uns ne disent pas, par calcul, ce qu’ils pen-
sent ou ce qu’ils éprouvent; les autres parce qu’il leur répugne de mettre le public au courant de
leurs misères et de leurs douleurs. Aussi, les inscriptions que les maisons de ces siècles nous ont
conservées sont-elles plutôt cherchées que spontanées. Elles visent, pour la plupart, à l’effet.
N’en est-il pas ainsi de beaucoup de caissons de Dampierre. Par contre, trouverons-nous
quelques-unes de ces pensées gravées dans la pierre, qui refléteront bien la vie, les sentiments,
les douleurs, les épreuves de l’une de celles auxquelles nous croyons pouvoir attribuer
l’inspiration de ces charmantes sculptures6.
M. Audiat et M. Noguès ont décrit successivement, et avec de nombreux commentaires, les cais-
sons des galeries de Dampierre. Nous ne pouvons ici nous étendre aussi longuement, mais une
simple énumération nous est autorisée ; les voici avec leurs inscriptions.
4 Illustrations en noir et blanc extraites de : Fulcanelli (1930), Demeures Philosophales de Fulcanelli, dessins de Julien Cham-pagne. 5 Citation de M. Noguès par Audiat dans : Robuchon J., Musset G, Berthelé J. (1888-1890), Paysages et monuments du Poitou, Deux-Sèvres, Charente-Maritime, Paris, Imprimerie typographique de la Société des imprimeries réunies, tome IX, Dampierre-sur-Boutonne, p. 3 6 Robuchon J., Musset G., Berthelé J. (1888-1890), Paysages et monuments du Poitou, Deux-Sèvres, Charente-Maritime, Pa-ris, Imprimerie typographique de la Société des imprimeries réunies, tome IX, Dampierre-sur-Boutonne, p. 3.
-10-
1ÈRE
SÉRIE
Elle comprend six caissons avec inscriptions, deux anépigraphes et un monogramme.
1 Deux arbres plantés en terre : l’un est couvert de feuilles, l’autre desséché.
SORTE(S), NON OMNIBUS, AEQUE
(aeque pour aequae)
Le sort n’est pas le même pour tous
-11-
2 Une tour sous une pluie de lingots d’or nous apprend que l’or ouvre les portes fermées.
AURO CLAUSA PATENT
Avec de l’or les endroits fermés s’ouvrent.
3 Cinq têtes de fleurs sur une même tige, sous le tranchant d’une épée ; deux petites à côté.
NUTRI ETIAM RESPONSA FERUNTUR
Soigne tes biens et tu auras des récompenses.
4 Un coup de dé.
UT CUMQUE
Au hasard
5
MODICE FIDEI, QUARE DUBITASTI
Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ?
Citation scripturaire.
-12-
6 Une prison dont la porte est renversée avec cette inscription.
NŪC SCIO VERE
commencement de la phrase de saint Pierre
NUNC SCIO VERE QUIA MISIT DOMINUS
etc. (Actes des Apôtres)7
Maintenant je sais vraiment pourquoi
le Seigneur m’a envoyé.
Le texte complet est le suivant : Et Petrus ad se reversus dixit : Nunc scio vere quia misit Domi-
nus angelum suum et eripuit me de manu Herodis, et de omni exspectatione plebis Iudaeorum.
2E
SÉRIE
7 Actes des Apôtres, XII, 2.
-13-
1 Une double étoile à six pointes, qui ressemble fort au soleil, et qu’un nuage cache à une fleur
penchée sous cette ombre mortelle.
REVERTERE, ET, REVERTAR
Tu reviendras et je reviendrai (revivrai).
Allusion à la Résurrection des morts ?
2 Une poire représente la digne récompense du travail.
DIGNA MERCES LABORE
Digne salaire du travail
3 Un serpent qui se mord la queue.
NOSCE TE IPSUM
Connais-toi toi-même
4 Un animal dans une cage.
AMPENSA LIBERTAS VERA CAPI INTUS
La vraie liberté est quand on est tenu à l’intérieur
Orthographe tardive de appensa au poids (en donnant la valeur, l’idée exacte) (cf. ampendix
pour appendix)8.
8 Festus Grammaticus, De la signification des mots, 21 ; Ciceron, 14.
-14-
Voilà ou mène l’abus de la liberté, après tout, la liberté est dans l’esprit et ce n’est pas la prison
qui arrête son essor.
5 Mais nos amours doivent avoir plus d’éclat et ne pas se cacher ainsi ; n’est-ce pas ce que dit
cette phrase espagnole.
NON SON TALES NUS AMORES
NON SON TALES NUESTROS AMORES
Nos amours ne sont pas telles
La sculpture a perdu son relief et la vue du sujet pourrait donner d’ailleurs une interprétation
toute autre. De plus, en espagnol moderne, on aurait :
NO SON TALES NUESTROS AMORES.
6 À l’ouverture d’un boisseau apparaît un flambeau allumé ; c’est la lumière, mais la lumière
modeste et c’est ainsi que vous devez briller.
SIC LUCEAT LUX VESTRA
Qu’ainsi resplendisse votre lumière
7 Un serpent dont la tête est séparée du tronc lutte contre l’adversité.
DUM. SPIRO. SPERABO.
Tant que je respire, j’espère
-15-
8 Deux vases, l’un d’un riche travail, l’autre d’un travail grossier.
ALIUD. VAS. IN. HONOREM
ALIUD. VAS. IN CONTUMELIAM
L’un des vases est fait pour honorer,
l’autre pour faire un affront
9 Ainsi, en s’échappant de la lanterne, la lumière tombe et s’éteint.
SIC PERIT INCONSTANS.
Ainsi périt-elle, inconstante
3E
SÉRIE
1 Une meule de rémouleur surmontée d’un couteau.
DISCIPULUS POTIOR MAGISTRO
Le disciple est plus puissant que le maître
C’est la meule qui enseigne, mais combien le couteau est plus utile.
2 Tête de Méduse.
CUSTOS RERUM PRUDENTIA
La prudence garde les choses
M. Audiat rappelle l’analogie de cet adage avec la devise de Marguerite de France, duchesse de
Berry : C’est la prudence qui garde tout, avec une branche d’olivier qu’entoure un serpent.
-16-
3 Une main consumée par le feu de l’autel. Mucius Scaevola voyait le bonheur dans le sacrifice.
FELIX INFORTUNIUM
Heureux malheur
4 Un arbre desséché.
MELIUS. SPERARE. LICEBAT.
Il était permis d’espérer mieux
5 Deux pèlerins se saluent, en se quittant avec quelques mots en vieux français.
TROP. TARD. COGNEV.
TROP. TOST. LAISSE.
Nous verrons dans un instant qu’il serait difficile à Catherine de Clermont, l’inspiratrice suppo-
sée de ces rébus d’appliquer cette idée à son premier mariage, effectuée en 1558, un an avant la
fin du règne de Henri II.
6 Un arbre vert entre deux secs.
SI IN VIRIDI. IN ARIDO QUID
Si le bois vert est (un peu épargné), que sera-ce du
bois sec ? (Luc9)
9 Luc, XXIII, 3.
-17-
7 Un labyrinthe.
FATA VIAM INVENIENT.
Les destins (les parques) trouveront la route
8 Le caisson qui suit répond.
MIHI CELUM (pour cælum)
À moi le ciel
9 Puis la devise de Catherine de Médicis et d’Henri II, avec le croissant.
DONEC TOTUM IMPLEAT ORBEM.
Jusqu’à ce qu’il remplisse le monde entier
M. Nogues y cherche l’expression d’un vœu, d’un rêve d’avenir ! M. de Musset n’y voit qu’une
attention gracieuse envers le souverain.
-18-
4 eme
SÉRIE
1 Un rocher, qui représente la constance dans les péril, résiste aux flots soulevés.
IN. PERICULIS CONSTANTIA
Constance au moment du danger
2 Un dessin très effacé où se distinguent trois épis.
MIHI. MO(RI) LVCRVM
Mourir est un gain pour moi
-19-
3 Une main sort d’un nuage et présente un rameau d’olivier ; c’est en effet, dans la sagesse ou la
prudence qu’est le soulagement de la douleur.
PRUDENTIA LINITUR DOLOR
La douleur est lénifiée par la prudence
4 Une étoile avec le verset 5 chapitre I de saint Jean.
LUZ IN TENEBRIS LUCET
La lumière luit dans les ténèbres
Le latin lux est devenu l’espagnol luz. L’auteur des inscriptions devait connaître encore mieux
l’espagnol que le latin.
5 Image et gravure très abimées quelques lettres visibles.
CO PIA ...
-20-
6 Un serpent se mord la queue, emble de l’infini dans la durée, avec un simple mot.
AMICITIA
Amitié
7 Au septie caisson, on distingue une fleur fruste qui s’épanouit aux rayons du soleil.
Phylactère anépigraphique
8 Un bouclier avec un mot de la femme spartiate.
AUT. HUNC AUT. SUPER HUNC.
Ou celui-ci ou plus que celui-ci
-21-
9 Virgile10 a inspiré le caisson suivant.
TU NE CEDE MALIS
Toi, ne cède pas à la tentation des pommes
Peut-être s'agit-il d'une allusion à la Genèse. L’image représente un arbre chargé de fruits qui
regarde un voyageur.
5eme
SÉRIE
10 Virgile, Énéide, VI, 95.
-22-
1 Le démon, avec une légende en espagnol qui rappelle son endurcissement.
MAS PENADO MAS PERDIDO
Y MENOS ARREPANTIDO
Plus il a été puni, plus il s’est perdu, moins il s’est repenti
2 La couronne de lauriers, représentée dans le caisson, ne sera accordée qu’à celui qui l’aura lé-
gitimement gagnée.
NEMO ACCIPIT QUI NON
LEGITIME CERTAVERIT
Personne ne la reçoit sans l’avoir légitimement gagnée
En espagnol moderne arrepantido est devenu arrepentido.
3 Un canon qui éclate en se brisant.
SI NON PERCUSSERO TERREBO
Si je ne puis frapper, au moins j’aurai inspiré l’épouvante
4 Narcisse s’efforce de tirer d’un bassin l’image funeste, cause de sa métamorphose en fleur.
VT PER QUAS PERIIT VIVERE POSSIT AQUAS
Qu’il puisse vivre par les eaux par lesquelles il a péri
Ne serait-ce pas une critique d’une arme imparfaite plutôt que l’image d’un courage impuissant ?
-23-
5 C’est un de ces adages trop connus pour qu’il puisse être oublié ; ici, c’est une figuration,
l’arche flottant au milieu du Déluge.
VERITAS VINCIT
La vérité triomphe
6 Tombeau sur lequel on lit :
T. AIACIS
pour TELAMONIDIS AIACIS
D’Ajax fils de Telamon
Le dessin représente une personne qui s’arrache les cheveux de
désespoir :
VICTA. IACET VIRTUS
Le courage gît à terre, vaincu
7 Et qui se donnent une foi mutuelle, pour arriver à l’union intime personnifiée par deux co-
lombes :
CONCORDIA NUTRIT AMOREM
La concorde nourrit l’amour
8 Ce qu’il nous offre, c’est l’amitié ou l’amour représenté par deux mains qui se pressent.
ACCIPE DAQUE FIDEM
Reçois et donne ta confiance
-24-
9 Une colombe tenant en son bec une branche d’olivier nous rappelle qu’il ne faut pas refuser ce
que le destin nous offre :
SI TE FATA VOCANT
Si les destins t’appellent
(allusion : accepte et donne ta confiance)
6e SÉRIE
-25-
1 Perçant les nuées, une main lance sept boules qui rebondissent contre un rocher.
CONCVSSVS SVRGO.
Heurté, je rebondis
2 C'est un arbre mort, aux branches coupées, aux racines déchaussées, que nous présente ce bas-
relief.
Anépigraphique
3 Une tour hexagonale, composée de plaques de rivées porte divers emblèmes de chevalerie
pièces d'armure et pièces honorables: targes, armet, brassard, gantelets, couronne et guirlandes
SIC ITVR AD ASTRA
C'est ainsi qu'on s'immortalise
Virgile, Enéide, XI, 641
-26-
4 Un lierre est figuré enroulé autour d'un tronc d'arbre mort, dont toutes les branches ont été cou-
pées de main d'homme.
INIMICA.AMICITIA.
L'amitié ennemie
5 Une main céleste, dont le bras est bardé de fer, brandit l'épée et la spatule. Sur le phylactère
PERCVTIAM ET SANABO.
Je blesserai et je guérirai
6 Clos de son étroit couvercle, la panse rebondie mais fendue, un vulgaire pot de terre remplit, de
sa majesté plébéienne et lézardée, la surface de ce caisson
INTVS.SOLA.FIENT.MANIFESTA.RVINA
À l’intérieur (les sous) n’apparaîtront que par sa
seule ruine
Sola est un ablatif singulier comme ruina.
Le contenu de la tirelire n’apparaît que quand on la brise.
-27-
7 Le soleil, perçant les nues, darde ses rayons vers un nid de farlouse, contenant un petit œuf et
posé sur un tertre gazonné. Le phylactère, qui donne au bas-relief sa signification, porte l'inscrip-
tion
NEC. TE. NEC. SINE. TE.
Non pas toi, mais rien sans toi
8 Un jeune gladiateur, presque un enfant, s'acharnant à taillader, à grands coups d'épée, une
ruche emplie de gâteaux de miel et dont il a ôté le couvercle.
MELITVS.GLADIVS.
Le glaive miellé
9 Sur une banderole un centaure portant les signes sur sénat romain
SPQR
Senatus Populusque Romanus
Le sénat et le peuple romain
7EME
SÉRIE
-28-
1 Un livre ouvert avec un dicton, écho du Moyen-Âge, mais où n’apparaît pas comme le croit M.
Noguès une confirmation éclatante de l’enchaînement qui a présidé au choix de toutes les idées
qui ont été jetées sur ce plafond :
EN RIEN, GIST TOUT
Est-il écrit sur les pages blanches d’un livre où toute science en effet peut être contenue ?
2 Un mot de flatterie au roi Henri II, accompagnant son chiffre surmonté d’une couronne
royale :
-29-
IN TE OMNIS DOMINATA RECUMBIT
Qui a été traduit librement, grâce à un sous-entendu :
En toi, dominée, elle repose
3- Puis une note douloureuse témoigne de l’échec sentimental de ce roi (Jean de Vivonne ?)
SIC TRISTIS AURA RESEDIT
C’est ainsi que tristement la brise se calme
Un dauphin entortillé autour d’un arbre rappelle le calme après la tempête. Le dauphin a bien sûr
un sens symbolique. Signalons, comme on le verra plus loin, que la devise des Gouffier compor-
tait un dauphin.
4 Un caducée entre deux cornes d’abondance, un rêve d’avenir ou l’affirmation d’une réalité ?
VIRTVTI FORTVNA COMES
La fortune est le compagnon du courage
5 Puis une idée générale où nous ne voyons rien qui puisse se rapporter spécialement au seigneur
de Dompierre, à moins que ce ne soit à la disgrâce et à la mort de Claude Clermont, par ses im-
prudences:
-30-
PROPRIIS PEREO PENNIS
Je péris par mes propres plumes
Les armes les plus dangereuses sont celles que vous
fournissez contre vous.
6 La vigilance est figurée par le dragon ailé à la gueule béante qui garde les pommes d’or dans le
jardin des Hespérides avec cette devise du cardinal de Ferrare :
AB INSOMNI NON CUSTODITA DRAGONE
Elles ne sont pas gardées par un vigilant dragon
Les pommes d’or du verger des Hespérides, lesquelles communément sont prises pour la vertu,
dit Paradis, furent apportées par Hercule nonobstant qu’elles fussent soigneusement gardées par
le dragon vigilant.
7 Quatre cornes d'où s'échappent des flammes
FRVSTRA
Vainement
-31-
8
POTIVS MORI QVAM FOEDARI
Plutôt mourir qu’être déshonoré
9
AETERNVS HIC DOMINVS
C’est lui l’éternel maître
Les trois dernières allégories annoncent l’amour, c’est en vain (FRVSTRA) que les torches
s’allument, qu'avec le mariage l’amour ne vivra qu’autant il les entretiendra (DONEC IGNES)
tant qu’il y aura les feux (de l’amour) mais que ces torches seront bientôt renversées. Dans cette
mosaïque de formules neuves ou vieilles comme le monde, il est difficile de trouver un thème
général. Néanmoins, l’inspiration générale est mélancolique et on se demande comment une en-
fant de seize ans a pu succomber si facilement à la tristesse. Car c’est à une enfant de seize ans
qu’on attribue la construction et l’achèvement des galeries de Dampierre-sur-Boutonne. En effet
Catherine de Clermont, devenue un an auparavant madame d’Annebaut, avait seize ans en 1559,
année de la mort de Henri II, époque à laquelle les allusions des caissons et les emblèmes font
remonter la construction du château. En tout cas, les emblèmes d’Henri II et le caisson à ses
armes nous empêchent de dépasser la date de 1559. C’est sans doute à cette disgrâce venue du
Dauphin, devenu roi, que fait allusion le dauphin (cétacé) entortillé autour d’une ancre avec sa
légende.
INTVS OMNIS DOMINATA RECUMBIT
À l'intérieur, entièrement dominée, elle repose
-32-
Mais qui était Claude Catherine de Clermont, qui si jeune semble avoir été si triste ? Son père
Claude de Clermont, était paraît-il un homme de valeur mais peu diplomate. D’après Brantôme :
Dampierre fut disgracié et chassé hors de la court, par la menée de Mme de Chastillon, qui sur-
prit et intercepta quelques lettres qui faisoient contre son maistre et Mme de Valentinois, que le
Roy aymoit, si qu’il fut chassé de la court pour n’y tourner plus11.
Sa disgrâce fut provoquée par une étourderie et il en fut de même de sa mort. Une embuscade
avait été dressée dans les environs de Boulogne contre Lord Gray, par Dampierre, seigneur des
Cars et Tavannes. Ses acolytes firent faux bond à Dampierre qui s’y rendit seul et périt, laissant
Jeanne de Vivonne (la mère de Catherine de Clermont) veuve à vingt-cinq ans. Ceci se passait
en 1545. Catherine ne connaît guère son père et à quinze ans elle épousa un veuf beaucoup plus
âgé qu’elle. Ceci explique bien des choses. Son mari, peu après les travaux d'embellissement du
château, eut le bon goût de mourir en 1562 à la bataille de Dreux dans les rangs de l’armée du
duc de Guise.
En tout cas Claude Catherine de Clermont fut, comme le prouvait déjà le choix des décorations
du château de Dampierre, une dame très instruite12.
Quand des ambassadeurs polonais vinrent reconnaître le duc d’Anjou pour leur roi, la reine Ca-
therine se servit d’elle comme interprète pour les audiences qu’elle leur donna, et elle leur fit des
réponses avec tant de grâce et d’élégance qu’ils furent obligés d’avouer qu’elle n’était pas moins
la merveille du monde que l’ornement de la cour et du royaume de France. Signalons cependant
que son second mari, le maréchal de Tavannes-Dreux aurait conseillé à Charles IX de faire la
Saint-Barthélemy13.
Daurat, professeur de grec au Collège de France, composa à son intention ce poème (Poemata,
158614) où il la compare à Camille :
AD BONARVM ARTIVM STVDIOSISSIMAM
HEROINNAM CAMILLAM, COMITISSAM DE RETZ
VIRGILIO MERVIT CELEBRARI VATE CAMILLA
BELATRIX, ET OPVS VIRGO IMITATA VIRVM
TE PLVS LAVDARET VATES, SI VIVERET IDEM
QVAE CRAS DOCTIS FEMINA DOCTA VIRIS
CORPORE NOBILIORUM EN EST, SIT CLARA CAMILLA
MARTE VIRŪM, TU SI CLARIOR ARTE VIRŪM15.
À l’héroïque Camille, très férue des beaux-arts et des belles-lettres, comtesse de Retz. Belle Ca-
mille, elle a mérité d’être célébrée par le devin Virgile et vierge elle a imité l’œuvre des hommes.
Le devin te célèbrerait plus s’il vivait, toi qui seras demain une femme instruite par des hommes
instruits. Elle appartient au corps de la plus haute noblesse, Camille s’est illustrée dans l’art guer-
rier des hommes, toi tu es plus célèbre dans les beaux-arts des hommes.
Le jeu de mots de la fin rappelle la devise du génie militaire : Arte et Marte.
11 Brantôme (vers 1540-1614), Œuvres, éd. Société Histoire de France, tome IV, p. 289. 12 Castelnau M. (1731), Les mémoires, Additions, édition 1731, tome II, p. 101-sqq. 13 Ce second mari appartenait à la même famille que son père. 14 Dorat ou Daurat J. (1586), professeur de grec au Collège de France, Poematia (sic), 1586, in 8°. 15 Robuchon J., Vallette R., Rochebrune O. de (1888-1894), Paysages et Monuments du Poitou, tome VIII, Dampierre-sur-Boutonne, p. 9.
-33-
DEUX-SÈVRES
.
Deux-Sèvres, Airvault, épitaphe de Simon Pidoux.
D.O.M. (Domino Optimo Maximo)
HIC JACET
SIMON PIDOUX AUREAE VALLIS
ABBAS REGULARIS
QUI RELIGIOSUS CANONICUS
HUJUS ABBATIAE
SUFFRAGIIS CAPITULARIIS FRATRUM
DESIGNATUR ANNO 1500, 4 MAII
OBIIT IN DOMINO ANNO 1566 17 NOVEMBRIS
P. D. (Precate Dominum)
PRO ANIMA EJUS
Au Dieu, très bon, très grand, tout puissant. Ici repose Simon Pidoux d’Airvault, abbé régulier
qui, religieux et chanoine de cette abbaye, est désigné par les suffrages capitulaires des frères le
4 mai de l’an 1500. Il est mort dans le Seigneur le 17 novembre de l’an 1566. Priez le Seigneur
(precate Dominum) pour son âme.
D. O. M. est la transcription chrétienne de I. O. M. pour Iovi Optimo Maximo, cf. l’inscription16
de Notre-Dame de Niort, l’épitaphe de Bonnivet à Oiron (p. 49) et les inscriptions des Poitevins
enterrés à Rome (p. 166).
Deux-Sèvres, Champdeniers, 6 rue de la Croix , blason sur une cheminée17.
AET(as) + masque
C1630
L’âge est un masque
16 Notre-Dame de Niort, cf. Jarry J (2011), Inscriptions latines et étrangères du Poitou, tome II, Période médiévale, p. 29 ; dans cet ouvrage l’épitaphe de Bonnivet à Oiron p. 48 et les inscriptions des Poitevins enterrés à Rome, p. 159. 17 Collectif (2011), Activités 2010, bulletin de l’ADANE, p. 4 (traduction par Jacques Jarry).
-34-
Deux-Sèvres, Champdeniers, église Notre-Dame, épitaphe de Gaufredus18.
GAUFREDUS A BERNARDO
SCUTIFER DUM VIVET DNS DE
PRECHAPON. HIC SUAM TERRE
PARTEM REDDIDIT (SIC) DIE 28
MARTIS
ANNO DNI 1535 TANDEM RESŪP
TURUS DUM INTERIM CORPORIS
CONTAGIA EXPIAT SPUS COEM
JUDICEM VIATOR PLA
CATO
MARCESCIT OCIO VIRTUS
Restitution :
GAUFREDUS A BERNARDO
SCUTIFER DUM VIVEBAT DOMINUS DE
PRECHAPON. HIC SUAM TERRE
PARTEM REDDIDIT DIE 28 MARTIS
ANNO DOMINI 1535 TANDEM RESUMP
TURUS DUM INTERIM CORPORIS
CONTAGIA EXPIAT SEPULTUS COMMUNEM
JUDICEM VIATOR PLACATO
MARCESCIT OTIO VIRTUS
Gaufredus, fils de Bernard, écuyer, quand il était vivant, seigneur de Prechapon
Il a rendu sa part de terre19 le 28 mars de l’année du Seigneur 1535
Un jour il ressuscitera enfin. En attendant, qu’il expie, enseveli,
Les méfaits de son corps, voyageur, apaise (par tes prières) le juge commun
La vertu se corrompt dans l’oisiveté20.
Pour le thème de la Résurrection, cf. l’épitaphe du sire de Broc à Vernay.
La première publication dans le Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest en 1870-73,
donnait Préchapon. L’inscription de l’église, encore visible actuellement, semble porter
Dréchabon mais le Dictionnaire de Ledain donne Préchapon, 1535 (église de Champdeniers), et
Préchappon, 1564 (not. Saint-Maixent)21.
L’inscription MARCESCIT OTIO VIRTUS se trouve aussi dans une église du Limousin22.
18 Desaivre L. (1870-1873), Simple Note sur la maison noble de la Vergnaye et les épitaphes des églises de Champdeniers et de Surin, Bulletin de la Société de statistique des Deux-Sèvres, 2
e série, tome I, p. 42; Desaivre L. (1876-1878), La plate tombe de
l’église d’Échiré, Bulletin de la Société de statistique des Deux-Sèvres, 1876-1878, 2e série, tome III, p. 354.
19 Il ne s’agit pas de ses terres mais d’une allusion au célèbre memento quia pulvis es, cf. Breuillac E., Girard G. (1912), Musée lapidaire, catalogue, Mémoires de la Société historique et statistique des Deux-Sèvres, 1912, tome VIII, p. 205. 20 S’agirait-il de la devise de la famille de Gaufredus ? (cf. les inscriptions d’Oiron), Bulletin de la Société de statistique des Deux-Sèvres, 1870-1873, tome I, p. 421. 21 Ledain B. (1902), Dictionnaire topographique des Deux-Sèvres, p. 221. 22Texier abbé (1850-1851), Manuel d’épigraphie suivi de Recueil des inscriptions du Limousin, Mémoires de la Société des anti-quaires de l’Ouest, 1850, tome XVIII, p. 201-202; abbaye de L’Artige.
-35-
Deux-Sèvres, Champdeniers, inscriptions de la cure23.
La maison de Guibellin a été achetée par les bénédictins pour leur servir de presbytère. Sa
situation concorde avec celle de la cure actuelle restée sans doute là où les bénédictins
installèrent un curé au XIIIe siècle. Rien cependant n’y rappelle une époque aussi reculée.
Une inscription énigmatique, gravée sur le linteau d’une porte du mur méridional semble
indiquer qu’elle a été rebâtie au milieu du XVIe siècle.
SVMPTVS NE SVPERET CENSUM
F. Z. G. 1605
Que les dépenses ne dépassent pas la fortune.
frère Zacharie Gondallier 1605
Les initiales sont celles de frère Zacharie Gondallier, alors vicaire ou plutôt coadjuteur du curé
Martin Richard et curé lui-même de Saint-Denis en 1607. En 1877, lorsqu’on installa des
chambres au rez-de-chaussée pour le curé et son vicaire, l’aménagement fit découvrir une
inscription, non moins énigmatique que la précédente et due, sans doute, elle aussi au frère
Gondallier.
Cette inscription, aujourd’hui de nouveau cachée sous l’enduit du mur, orne le linteau d’une
porte intérieure bouchée, à l’angle sud-ouest de la chambre du prêtre. On en a conservé une
copie. L’inscription est en belles capitales romaines :
1604
SOLI PATEAT JOVI
PROCUL ESTE PROPHANI (sic)
1604
Qu’elle s’ouvre au seul Jupiter.
Que les profanes s’en tiennent éloignés.
On peut aussi comprendre. Qu’elle s’ouvre à Jupiter Soleil24 .
L’allusion à Jupiter étonne de la part d’un curé et, si le mot profanus vient bien du grec
prophanes, d’ordinaire, il s’écrit avec un f. Ce brave frère Zacharias fait étalage de sa science et
succombe au péché d’orgueil25.
L’inscription décorait sans doute l’entrée de l’oratoire particulier du curé ou plus simplement la
porte de sa chambre.
Deux-Sèvres, Chauray, église Saint-Pierre.
L'église Saint-Pierre26 date du XIIe siècle pour ses parties les plus anciennes : l’abside et la porte
principale. Le reste de l’édifice est du XIX e
siècle pour l’essentiel.
OPUS
JOHA
Oeuvre
de Jean.
23 Desaivre L. (1893), Histoire de Champdeniers, p. 124-125; réédité en 1984. 24 Cf. l’inscription du cadran solaire de Saint-Maixent. 25 Desaivre L. (1893), Histoire de Champdeniers, p. 125, réédité en 1984. 26 Musée de l’Histoire Vivante, AB, pl. 781, 5-9.
-36-
Deux-Sèvres, Fressines, église du prieuré Saint-Martin.
Fragment d’inscription provenant de l’église de Fressines27 et portant la date de 1532.
... IN HONORE DOI S MA
... ANDREAS DOAINEAV ERE
... MILLES° QUIC° XXXII° PAR A
... UNA MISSA …EDOMAD…A
...A TA TESTAMENTI OIA ST NOTA
... VIDERIT EXORET PRO ANIMA
Cette inscription riche en abréviations doit être restituée de la façon suivante :
IN HONORE DOMINI SANCTAE MARIAE
ANDREAS DOAINEAU ERE[XIT
MILLESIMO QUINTO CENTESIMOI XXXII PARATA EST
UNA MISSA HEBDOMADARIA …
ACTA TESTAMENTI OMNIA SUNT NOTA
QUI VIDERIT EXORET PRO ANIMA EJUS.
En l’honneur du Seigneur et de la sainte Vierge Marie, André Doaineau a érigé. En 1532, elle a
été terminée. Une messe hebdomadaire. Tous les actes du testament sont notés. Que celui qui
l'aura vu prie pour son âme.
La formule In Honore… se retrouve dans l’inscription du couvent des Carmélites de Niort.
D’autres inscriptions font état de chanoines hebdomadaires mais pas de messe hebdomadaire.
Deux-Sèvres, Frontenay-Rohan-Rohan, église Saint-Pierre, inscription sur la cloche.
Cette cloche, mise à la retraite comme les deux cloches de l’église de Pougne, se trouve actuel-
lement reléguée le long du deuxième pilier, à droite de l’entrée actuelle. L’inscription est en
lettres gothiques malgré la date assez tardive puisqu’elle date du milieu du règne de François Ier
.
Certaines lettres sont séparées par des médaillons circulaires agrémentés d’une inscription, elle-
même circulaire, dont les lettres sont parfaitement illisibles. La nef de l’église est parfaitement
obscure et seule une petite lampe de poche, en éclairage rasant (comme à Pougne-Hérisson) nous
a permis de la déchiffrer. Quelquefois la technique d’impression sur le bronze semble n’avoir pas
parfaitement fonctionné, notamment dans le cas du mot DOMN. Enfin, une lettre reste étrange et
n’a été rétablie que parce qu’elle est la première de deux lettre encadrant une fleur de lys après la
date de 1537. Il faut y voir probablement un F bizarre : F(rancisco) fleur de lys R(ege).
Finalement, on obtient le résultat suivant, première ligne (presque tout autour de la cloche) :
S. I. BAPTISTA ORA PRO NOBIS DOMN † E †M†MAULLER CHABBET
E†M†F†B L AN MIL CCCCC XXXVII F fleur de lys R.
Les noms propres restent douteux mais le texte, une fois les abréviations rétablies serait :
Sancte Ioannes Baptista ora pro nobis Domine… L’an 1537. Francisco rege.
Saint Jean Baptiste, prie pour nous, Seigneur... L’an 1537, sous le règne de François (Ier
).
27 Roy E. (1885-1886), Catalogue du musée lapidaire, Bulletin de la Société de statistique, tome VI, p. 689; Breuillac E-M, Girard G. (1912), Mémoires de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, 8
e année, tome III, p. 213-214; Musée de l’Histoire
Vivante A.B, Pl. 853, S.9 ; Barbier C. (1885), Communications, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1885, 2e série,
tome III, p. 435.
-37-
Les noms de personnes, dans l’intervalle marqué en pointillés, sont moins sûrs que le texte latin
et la date en français.
Deuxième ligne :
PH. DE LA BOURG COUSIC
Il s’agit probablement du nom du parrain ou du donateur.
La lettre que nous avons interprétée par un G, ressemble malheureusement au F de Francisco
rege. Pourtant un F est ici exclu.
Les lettres séparées par des médaillons sont probablement des initiales et les médaillons fournis-
sent les armoiries de ces personnes.
Deux-Sèvres, La Meilleraye, château.
Inscription sur une table en marbre28 mutilée, concernant peut-être un ancêtre du cardinal de
Richelieu.
Sur le piedestal :
FRAN. MO
Fran est probablement pour Fran(ciscus)
Il s’agirait de François du Plessis, seigneur de Beaulieu, en Anjou. C’est un nom qu’ont porté
beaucoup de membres de la famille du Plessis (celle de Richelieu)29.
Pour Mo…, on songe à Montpensier (peu probable), Montmorillon ou Monachus (surnom
d’Antoine du Plessis).
L’inscription a été donnée au musée en 1814.
Deux-Sèvres, Les Alleuds, abbaye Notre-Dame.
Le dessin d’Arthur Bouneault30 provenant de l’abbaye des Alleuds présente un petit fronton
sculpté en relief dans une pierre de forme semi-cylindrique de 1,25 mètres de tour pour 0,85
mètre de hauteur et 0,10 mètre de rayon. Il est surmonté d’un écusson de… à trois écureuils de ...
posés 2 et 1, écusson timbré d’une crosse abbatiale et placé dans un cartouche style Renaissance.
Au bas du fronton est gravée l’inscription :
COR. MONDUM CR
EA IN ME DEUS 1573
Dieu crée (ou bien abréviation de creavit :
a créé) le monde en moi. 1573
Cor ici ne signifie pas cœur. C’est une référence à la deuxième épître aux Corinthiens. Mondum
est bien sûr, une erreur pour mundum.
La citation complète est la suivante31 :
28 Monnet E., Léaud T. et al. (1889), Document pour servir à l’histoire du musée Révolutionnaire de Niort, Mémoires de la Société de statistique des Deux-Sèvres, 3
e série, tome VI, p. 264; Boisière M. (1841-1843), Rapport sur les Mémoires de la Société de
statistiques des Deux-Sèvres, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1841-1843, 1ère
série, tome III, p. 33; sur Richelieu cf. Martineau M. (1865-1867), Notice généalogique sur la famille de Plessis-Richelieu, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère série, tome XII, p. 53.
29 Sur le cardinal, voir : Lacroix L. abbé (1890), Richelieu à Luçon, sa jeunesse et son épiscopat, Paris Letouzay et Ané; voir éga-lement Theodori Amidenii, Summorum pontificum et S.R.E. cardinalium omnium suo aevo defunctorum, elogia, Cf. l’inscription de La Meilleraye (vide supra note 28). 30 Breuillac E. (1888-1890) Procès verbal de séance, Bulletin de la Société de statistique des Deux-Sèvres, tome VII, 1888-1890, p. 434. 31 II Corinthiens, V, 19; Genèse, I, 1; Psaume, CXLVIII, 5; Sapientia, I, 14, Ecclésiaste, XVIII, 1-2; Macchabées, VII, 28; Macca-bées, C XIII, 19; Jean, I, 3; Colossiens, I, 16; Hébreux, II,3, Apocalypse, IV, 11; X, 6.
-38-
Quoniam quidem Deus erat in Christo mundum reconcilians sibi, non reputans illis delicta
ipsorum et posuit in nobis verbum reconciliationis.
La pierre qui se voit actuellement dans le cimetière de Chef-Boutonne sur la tombe d’un
particulier, provient de l’abbaye des Alleuds.
Deux-Sèvres, Loubigné, chartrier.
Épitaphe de Pierre de La Cousture32, œuvre de Jacques Ayrault, curé, de Loubigné, protégé du
défunt :
VIATOR PLORA ET ORA
(SI NOS) PETRI DE LA COUSTURE RENOM(INATI) EQUITIS CORPUS SOLO
DOLEMUS CONDI, ANI(MAM COELO) FRUI GAUDEMUS. SI GENUS QUAERIS EX
ANTIQUISSIMA INTER LEMOVICENSES (FAMIL)IA FUIT. SI PRIMA VITAE STUDIA,
CUM UTROQUE BIRONO EDUCATUS MAXIMAM (VIRTU)TIS LAUDEM TULIT.SI
ANIMI GENEROSITATEM ET IN ARTE MILITARI PERITIAM ; XV ANNIS (TEMPORE
PRI)MO A BIRONO DUCE MAJORI VEXILLO DONATUS EST. SI FORTUNAM
LOUBINIAC(ENSI PARE)NTIAE (QUAE UT IN INSIGNIBUS ITA IN CANORIBUS
CRUCEM HABET) MATRIMONIO SE CONJUNXIT.SI RELIGIONIS ARDOREM,
CONJUGEM SIBI NON PRIUS JUNXIT QUAM IPSAM MATREM, QUE NON LONGO
POST EX HAERETICA TABE TRADUXERIT AD CHRISTUM. SI MORES DEMONSTRAT
NOMEN NOBILITATEMQUE GENERIS DUXISSE VIRTUTIBUS VEL IPSA FATETUR
INVIDIA.SI AETATEM, AD LV AETATIS VITAM IPSAM TRADUXIT. SI FUTURI
CAUTIONEM, DECENNEM FILIUM D. JACOBI AYRAULT SACERDOTIS IN
CANONICO JURE DOCTORIS ET LOUBINIACENSIS PAROCHI PRUDENTIAE AC
QUINQUE. SUPERSTITES FILIAS UXORIS VIDUAE MARGARITAE SAVATAE PIETATI
CREDIDIT. SI FIDEI PROBATIONEM NECNON CHARITATIS PERFECTIONEM, TER
QUOTANNIS SACROSANCTUM MISSAE SACRIFICIUM CIRCA FESTUM
INCARNACIONIS DNI CELEBRARI EADEMQUE DE CAUSA NUMMUM PAROCHIO
PERPETUI REDITUS DONO DONARI, TRESQUE SIMUL MISTURAE MODIOS TRIBUS
INTER PARECIANORUM INDIGENTIORIBUS (PARTIA)RI VOLUIT, DECREVIT,
JUSSIT.
SI VITAE CLAUSULAM, EADEM VIRTUS QUAE VITAM ORNAVIT, ORNAVIT ET
MORTEM, X KAL. NOVEMB. ANNO SALUTIS MDCCC(III)… NON MORITUR JUSTUS
SED POST MORTEM VIVIT.
CI GIST LA COUTURE RENOM
QUI VIVRA MORT MALGRE L’ENVIE
CAR LA MORT LUI OTANT LA VIE
LUI LAISSA LA FIN DE SON NOM.
(NON O)PUS EST TUMULUM SCRIPTIS DECORARE SUPERBIS
AETERNUM CELEBRAVIT NOMEN ET ARMA LOCIS
IADD AETERNAM
Passant, pleure et prie.
Si nous nous désolons de voir enfermé dans le sol le corps de Pierre de la Cousture, chevalier
renommé, nous nous réjouissons de ce que son âme jouit du ciel. Si tu veux savoir son nom, il
est d’une très ancienne famille limousine. Si tu veux savoir ce qu’il a étudié dans sa vie, il a été
instruit avec les deux Biron, et il a reçu les plus grands éloges. Si tu veux connaître la noblesse
32 Barnet A. (1873), Analyses et extraits du chartrier de Loubigné, Bulletin de la Société Statistique, Sciences, Lettres et Arts du département des Deux-Sèvres N° 2-6, février-Juin 1873, p. 468-469.
-39-
de son courage et ses talents militaires, à quinze ans il reçut du général de Biron la charge d’une
grande unité de cavalerie. Si tu veux savoir quel fut son destin, il s’unit à une famille de
Loubigné, (qui avait une croix dans ses armes comme dans son hymne). Si tu veux savoir quel
fut son ardeur religieuse, il n’a pas consenti à l’épouser avant qu’il n’ait tiré sa mère, en peu de
temps, de la corruption hérétique ? Si tu veux connaître ses mœurs, il montre que son nom et la
noblesse de sa race l’ont conduit à la vertu, les envieux eux-mêmes l’admettent. Si tu veux
connaître son âge, il a vécu jusqu’à 55 ans. Si tu veux savoir s’il a pris soin de l’avenir, il a
confié son fils de dix ans à la compétence du prêtre Jacques Ayrault, docteur en droit canon et
curé de Loubigné et ses cinq filles survivantes à la piété d’une veuve, Marguerite Savate. Si tu
veux vérifier sa piété et même la perfection de sa charité sache que trois fois par an il a fait
célébrer le saint sacrifice de la messe lors de la fête de l’Incarnation du Seigneur et pour la même
raison et il a voulu décrété et ordonner de donner de l’argent par le don à la paroisse d’un revenu
perpétuel et de partager des boisseaux de mélange entre trois des paroissiens les plus pauvres.
Si tu veux savoir comment s’est terminée sa vie, sache que la même vertu qui fit l’ornement de
sa vie fit aussi l’ornement de sa mort. (Il est mort) le dixième jour avant les Calendes de
novembre 1603. Il ne meurt pas juste, mais survit à sa mort.
Il n’est pas besoin de décorer son tombeau d’écrits superbes. Dans la région son nom et ses
exploits guerriers le célèbrent éternellement.
Les quatre lettes I. A. D. D. qui précèdent aeternam restent mystérieuses. On pourrait à la
rigueur restituer : In adorationem Domini Dei aeternam. Pour l’adoration éternelle du Seigneur
Dieu.
Anthoine de la Faye et Jehan, son oncle, qui l’avaient précédé comme seigneurs du même lieu,
méritent d’être aussi mentionnés. Le second pour avoir sous Louis XII, prit part aux guerres
d’Italie ; le premier pour avoir aidé à lever en 1529 la rançon de François Ier
à Niort ; tous les
deux pour avoir tué dans une rixe, près du village de La Bataille, un maçon du pays, meurtre
pour lequel ils obtinrent du roi, l’année 1516, une lettre de rémission.
À la septième ligne, on ne peut guère restituer que parentiae. Il semble qu’il y ait eu confusion
entre parentia qui signifie obéissance et parentela qui signifie parenté, alliance.
Deux-Sèvres, Marnes33, croix hosannière, inscription sur le socle.
N B P G
Sont-ce des initiales ? Peut-être s’agit-il quand même de quelques formules oubliées telles que:
Nostrum baptisma, Patris gratia.
Marnes apparaît dans un acte de donation consenti par Charles le Chauve à Orléans et daté du 17
janvier 1585 en faveur de Saint-Filibert. Illis libenter concessimus : id est Modernas, cum
Ecclesiis et cum decimis et cum omnibus appendiciis suis.
L’acte nous apprend le nom latin de Marnes, Modernae. Mais Dauzat cite Madronas, au VIIe
siècle (culte de la déesse-Mère).
33Beauchet-Filleau (1881), Notes, Bulletin de la Société de statistique des Deux-Sèvres, tome IV, p. 419 ; Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère série, tome VIII, p. 631.
-40-
Deux-Sèvres, Melle, église Saint-Pierre, cimetière.
Dalle découverte lors d’une opération de nivellement à proximité de l’église Saint-Pierre34,
épitaphe protestante en latin.
SCIRE ID [SI VOLITIS
VI[ATORES
CORPUS C[LARIS(SIMAE) DOM(INAE).
CATHARI(NA) [BARDON
CLARIS(SIMI) V[IRI ADAMI
FONTANI
CONJUNX
ET
REQUIESCIT
OBIIT NON. AUGUST
ANNO DNI 1603
NATA ANN. 85
CARIS(SIMAE) MATRI(S) MEMO(RIAE)
HUNC TUMULUM
EREXIT I(OSEPHUS FONTANUS
ILLUST. PRIN(CEPS) HENRI(CI)
BORBO(NIS) CONSI(LIARUS) ABITE
Si vous voulez le savoir, voyageurs, (ici repose) le corps de la très illustre dame
Catherine Bardon, épouse du très illustre Adam Desfontaines.
Et elle repose. Elle est morte lors des nones d’août de l’an du Seigneur 1603 et elle naquit en l’an
1585. I. Desfontaines conseiller du très illustre prince Henri de Bourbon a érigé ce tombeau à la
mémoire de sa très chère mère. Allez.
La plaque funéraire recouvrait les restes de Catherine Bardon, épouse d’Adam Desfontaines,
docteur en médecine. Elle décéda en 1603. Son fils, Joseph Desfontaines, était conseiller du
prince Henri de Bourbon, c’est-à-dire Henri IV (l’absence de toute désignation supplémentaire
écarte l’idée d’un prince d’une branche cadette). Ce Joseph Desfontaines fut peut-être conseiller
au Parlement. En tout cas, il figure en 1598 comme candidat à l’une des places réservées aux
réformés. Il fut ancien de l’église réformée de Melle, et reçut plusieurs fois des protestants du
Poitou des témoignages de la plus haute estime. Cest ainsi qu’en 1596, ils le choisissent pour les
représenter au synode national de Saumur; en 1597 il assista à l’assemblée de Châtellerault ;
l’année suivante il rendit compte de cette mission à l’assemblée provinciale.
Le Tiers-État l’envoya à son tour en 1601 à l’assemblée de Sainte-Foy et en 1605 à celle de
Châtellerault dont il fut secrétaire. Mais, surtout, il fonda le collège de Melle qui porte
aujourd’hui son nom.
Quand il mourut en 1623 à l’âge de soixante-dix ans, la religion réformée dominait encore à
Melle. La vieille église Saint-Pierre servait aux cérémonies du culte réformé et son ancien
cimetière recevait les défunts de l’une et l’autre religion.
34 Desaivre L. (1876-1878), Une épitaphe protestante au commencement du XVII
e siècle, Bulletin de la Société de statistique des
Deux-Sèvres, tome III, 1876-1878, p. 285; Lévrier G. (1864), Précis historique de la ville de Melle, Melle.
-41-
Catherine Bordon appartenait certainement à la religion réformée comme le prouvent le début de
l’inscription et le mot inhabituel qui la termine.
Ce qui rend cette épitaphe protestante exceptionnelle est qu’elle est rédigée en latin. Il n’en
existe qu’un autre exemple très connu, l’épitaphe du duc de Rohan qui, pendant la guerre de
Trente Ans, fut tué en 1638 au siège de Rheinfelden et enterré dans l’ancienne église Saint-Pierre
de Genève. Néanmoins une autre épitaphe protestante en Vendée est rédigée en latin (vide
infra)35.
Deux-Sèvres, Melle, église Saint-Savinien.
Les lions de l’église Saint-Savinien36 évoquent étrangement ceux de l’église de Jaca, sur la route
de Huesca en Aragon. À Jaca, une inscription évoque le rôle bénéfique du lion dans l’imagerie
chrétienne au Moyen-Âge (sauf peut-être quand ils se permettent certains écarts tel celui de dé-
vorer un abbé de Saint-Savin-sur-Gartempe au cours d’un pèlerinage en Terre Sainte)37.
PARCERE STERNENTI LEO CHRISTUSQUE PETENTI
IMPERIUM MORTIS CONCULCANS EST LEO FORTIS
Le lion épargne celui qui se prosterne devant lui et le Christ celui qui l’implore.
Le lion courageux foule aux pieds l’empire de la mort.
Deux-Sèvres, Ménigoute, chapelle Boucard du XVe siècle.
Ce sceau du chapitre montre sous un dais gothique38 la Vierge nimbée et couronnée debout,
tenant dans ses bras l’enfant Jésus, à sa droite et à sa gauche, deux autres dais contenant les
figures de saint Pierre et de saint Paul.
S. THESAURAR ET CAPITULI ECCLESIE DE MENIGOUSTE
Sceau de la Trésorerie et du Chapitre de Ménigoute.
Ménigoute semble n’avoir jamais possédé de nom latin : Manygoste 1300 ; Menigouste
1324 (archives Barre) ; Menigout, 1327 (archives historiques Poitiers XI) ; Manigoute ou
Mainigouste 1328 (ibid) ; Manigouste 1374 (charte, Thouars) ; Manigoste 1377 (archives
Barre) ; Magnigouste 1474 (ibid) ; Magnigoste 1492 (ibid).
Ménigoute faisait donc partie des localités créées lors des grands défrichements du XIIIe
siècle,
exceptionnellement elle n’a pas reçu le nom d’un saint39.
Deux-Sèvres, Ménigoute, croix hosannière.
Plantée derrière l’église40 et orientée comme elle, cette croix41, rendez-vous de la procession an-
nuelle des Rameaux et où se chantait l’Hosanna filio David, occupait le centre du cimetière qui
35 Anonyme (1894), Fontenay-le-Comte, cimetière protestant, Mémoires de la la Société des antiquaires de l’Ouest, 2
e série, tome
XVII, p. 199-200. 36 Le Roux H. (1963), Recherches sur l’église Saint-Savinien à Melle, Bulletin de la la Société des antiquaires de l’Ouest, 4
e série,
tome VII . p. 251-303. 37 Jarry J. (2010), Un repas ecclésiastique, Bulletin de l’Association pour le développement de l’archéologie sur Niort et les envi-rons, n° 22, p. 54-57. 38 Girard G. (1913), Inventaire des sceaux matrices du musée de Niort, Mémoires de la Société de statistique des Deux-Sèvres, tome IX, 1913, p. 84. 39 Ledain B. (1902), Dictionnaire topographique des Deux-Sèvres, p. 177. 40 Anonyme (1894), Fontenay-le-Comte, cimetière protestant, Mémoires de la la Société des antiquaires de l’Ouest, 2
e série, tome
XVII, p. 199-200
-42-
se développait au sud de la collégiale et débordait à l’est. Sa forme est celle d’une pile à cinq
pans munie en avant d’un pupitre où se plaçait le missel pour la récitation de l’évangile et flan-
quée à chaque angle d’une petite colonnette dont le chapiteau est sculpté d’un double tas de
feuilles. Au sommet la pile se transforme en pyramide tronquée, avec clochetons à la base et
feuillage aux arêtes, l’amortissement se fait par une frise où on voit entre deux rangs de moulures
l’écusson du donateur qui porte une croix sur un croissant avec la devise :
I DIE APRILI
1592
Spes mea
DEUS
Ludovicus Goujon
hujusecclesiae
canonicus 1 die Aprilis 1529
Ier
avril
1592
Dieu est mon espoir
Ludovic Goujon,
chanoine de cette
église, le 1 avril 1529.
La formule Spes mea Deus se retrouve dans une inscription de la chapelle construite par les
seigneurs de Saint-Gelais à Angoulême ainsi qu’au château de La Pellissonière à Le Boupère
(Alba Petra 1147) en Vendée. Pour ces deux inscriptions, vide infra.
Il semble également qu’il y ait eu jadis un cadran solaire à Ménigoute.
Deux-Sèvres, Niort.
Fragment d’inscription en un mélange de capitales et de cursives42.
DIV VIVAT Qu’il vive longtemps.
Deux Sèvres, Niort.
Inscription43 :
DHR
AVENDA
PPHPA
D. 1603
Interprétée de la façon suivante :
DOMINUS HENRICUS REX
AVE NOSTRA DOMINA
PRIMA PETRA HUJUS POSITA
ANNO DOMINI 1603.
Traduction :
Notre seigneur le roi Henri.
Ave Notre Dame.
La première pierre en a été posée
en l’an du Seigneur 1603.
41 Robuchon J., Vallette R., Rochebrune O. de (1888-1894), Paysages et monuments du Poitou, tome V, p. 3. 42 Breuillac E., Girard G. (1912), Musée lapidaire, catalogue, Mémoires de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, tome VIII, 1912, p. 218, n° 195. 43 Breuillac E., Girard G. (1912), Musée lapidaire, catalogue, Mémoires de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, tome VIII, 1912, p. 218, n° 196.
-43-
Lettres en relief. On aimait beaucoup autrefois ce genre de rébus, comme on a pu le constater
pour les inscriptions médiévales des églises de Poitiers.
L’inscription laisserait supposer qu’il s’agissait d’un chantier de l’église Notre-Dame qui a peut-
être été réparée ou a fait l’objet d’une adjonction sous Henri IV.
Deux-Sèvres, Niort.
Écusson placé sur une cheminée44, rue des Halles à Niort (XVIe siècle).
A IN DOMINO CONFIDO B J’ai foi en le Seigneur.
On retrouve la même inscription sur la clef de voûte de l’église de Saint-Marc-la-Lande.
A et B sont certainement des initiales.
Deux-Sèvres, Niort45.
Fragment de l’épitaphe de Baudean-Parabère, comte de Neuilleau et de La Roche-Ruffin,
inscription sur une plaque de marbre noir.
EX MORTE VITA La vie sort de la mort.
Ce thème de la vie éternelle procurée par la mort revient fréquemment dans nos inscriptions. Il
s’agissait probablement de la devise de la famille du comte.
Deux-Sèvres, Niort, copie Arthur Bouneault46.
AVIT BENE V
A IEC C EPE M°C°
CX° SCDO: HM NC E
SSA SOLVAT ET
CVL EVI NET VITA
SOLVAT ET C…
Ce texte bourré d’abréviations et de ligatures est vraiment très difficile à reproduire en caractères
d’imprimerie. Le lecteur est prié de se reporter au dessin de A. Bouneault, colonne de gauche.
On peut le restituer de la façon suivante :
SERVAVIT BENE V
A IESOUS (avec le sigma) EPIPHANIAE
M°C
CCCLX°SECUNDO: HUMUS NUNC ET
OSSA SOLVAT ET
VIN)CULA AEVI NUNC ET VITAM
SOLVAT ET...
… a bien conservé la (vie ?)
Depuis l’épiphanie de Jésus
1462. La terre maintenant
dissout même les os et
maintenant elle délivre (solvat pour solvit)
des chaînes de ce monde et de la vie...
44 Breuillac E., Girard G. (1912), Musée lapidaire, catalogue, Mémoires de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, tome VIII, 1912, p. 308. 45 Breuillac E., Girard G. (1912), Musée lapidaire, catalogue, Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, tome VIII, 1912; Arnault C. (1839), Notice historique sur l'église Notre-Dame de Niort, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère série,
tome VI, 1839, p. 163. 46 Bouneault A., Recueil de dessins, bibliothèque municipale de Niort, n° 825.
-44-
Nous n’avons restitué que trois C de centaines, correspondant aux VIN de vincula. Il est exclu
que cette inscription date du début des Guerres de religion. Le style était alors totalement
différent. La prétention, l’usage abusif des lettres grecques le placent nettement à la Renaissance.
Le texte est d’ailleurs d’une banalité désolante.
Pour vincula, cf. l’inscription de Breloux et l’épitaphe de l’évêque Ebroïn à l’abbaye Saint-
Cyprien de Poitiers.
Deux-Sèvres, Niort, église des Cordeliers.
Épitaphe d’un gardien au service des Cordeliers47, Jean Léger, licencié en théologie, mort le 12
septembre 1625. C’est lui qui releva de ses ruines l'église qui avait beaucoup souffert des ravages
des guerres de Religion. Les bâtiments avaient été incendiés et trois religieuses avaient trouvé la
mort.
Le texte de l’inscription contient des lettres liées et quelques mots abrégés. Le chiffre 2 dans la
date de l’année de la mort et dans celle du mois a une forme particulière.
HIC INFERIUS, IACET REVERENDUS ADMODUM PATER
AC FRATER IOANNES LEGER LICENTIATUS
IN THEOLOGIA, QUI INFERIORA CON
CULCANS SUPERNA SUSCEPIT EVADOVA [AEVI A DOMINO VALE]
DUM VIVERET SEIPSUM
FRATRESQUE SUOS QUIBUS GUAR
DIANUS ERAT IMPRIMIS HORTA[BA]
TUR, INFIMA NIMIRUM HUJUS
DOMUS TEMPORALIA PROVEXIT ET AUXIT. OBBIIT (sic)
AUTEM ANNO DOMINI 1625 DIE VERO SEPTEMBRIS 12
QUI CALCATIS PRECES EJUS ATTENDITE.
Ici, plus bas, repose le révérend père et frère Jean Léger, licencié en théologie, qui tout en foulant
les espaces inférieurs a reçu du Seigneur du monde (aevi) ce qui est dans les cieux. Adieu. Tant
qu’il était vivant, d’abord il s’exhortait lui-même et surtout ses frères dont il était le gardien. Il a
bien fait progresser les biens temporels très réduits de ce monastère et les a augmentés.
Mais il est mort l’an du Seigneur 1625 le 12 septembre. Vous qui marchez (sur cette tombe)
prenez soin de prier pour lui.
Deux-Sèvres, Niort, église des Cordeliers48.
Sur une pierre tombale :
PHILIPPVS PHILIPPI BASTARDI FILLIVS (sic) ANNVM
CIRCITER NATVS. HIC JACET. OBIIT VICECIMO (sic)
TERTIO APRILIS ANNO SALVTIS 1635.
NASCENDO FRATEM (sic) DEDIT HVIC NATVRA GEMELLVM
ALEXIN. SOLVS NVNC JACET HOC TVMVLO.
Philippe, fils de Philippe Bâtard, âgé d’environ un an repose ici. Il est mort le 23 avril de l’an du
Salut 1635. Quand il naquit, la nature lui a donné un frère jumeau, Alexis. Maintenant il repose
seul ici en ce tombeau.
47 Largeault A. abbé, (1895-1897), Inscriptions métriques composées par Alcuin à la fin du VIII
e siècle, Bulletin de la Société des
antiquaires de l’Ouest, 1895-1897, 2e série, tome VII, p. 467.
48 Actuellement temple protestant, Breuillac E., Girard G. (1912), Musée lapidaire, catalogue, Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, 1912, tome VIII, p. 283.
-45-
Deux-Sèvres, Niort, église Notre-Dame, cimetière.
SISTE VIATOR,
REM HABES PAVCIS HIC PERIERE SIMVL,
HOMO OCCVBVIT SERPENTIS VENENO.
Arrête-toi, voyageur. Voici la chose en peu de mots. Ils ont péri ensemble. L'homme a succombé
au venin du serpent.
Tout ces faits sont attestés par Bion, curé de Notre-Dame de Niort49 qui a vu la pierre tumulaire
représentant l'homme d'un côté et le serpent de l'autre.
La pierre se trouvait jadis au musée du Pilori. Le serpent est en réalité un dragon (des fac-similés
en bronze, agrémentés d’une notice historique se trouvent actuellement à l’entrée de la rue
Ricard, dont ils sont le principal ornement (cependant l’inscription n’est pas reproduite en
entier). Il n’est pas impossible que le dragon soit une allusion aux dragonnades, ce qui ferait de
l’inscription une inscription du XVIIe siècle.
Ce curé Bion n’a rien à voir avec le curé d’Antran dans la Vienne dont nous retrouverons
l’épitaphe un peu plus loin. De même qu’il y eut plusieurs curés du nom de Bion à Antran, il y
eut plusieurs curés du nom de Bion à Niort. Cependant, même si la découverte de la sculpture et
de l’inscription s’est faite au temps des dragonnades qui, sur l’initiative de Louvois, débutèrent
en 1681, on voit mal pourquoi les protestants auraient fait appel au témoignage d’un curé. Il y a
dans cette sombre histoire de serpent ou de dragon quelque chose qui nous échappe.
En tout cas, il ne s’agit pas d’un canular du curé Bion, qui n’aurait certainement pas résisté au
plaisir de fabriquer un hexamètre.
Le bulletin de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres50 fournit quelques détails
supplémentaires : Ce tombeau était en forme de toit dont l’un des côtés représentait un
personnage en costume de soldat romain, portant par dessus sa tunique un court manteau à agrafe
et tenant un glaive sur la poitrine. La tête est couverte d’un casque et les cheveux tombent sur les
épaules. Sur l’autre côté est sculpté un serpent ailé. L’extrémité du côté de la tête est décorée
d’une croix, l’autre est coupée.
La pierre fut transportée au moulin des Loups, commune d’Échiré, lors de la destruction du
cimetière de Notre-Dame. Puis la pierre fut abandonnée au fermier qui y fixa une barrière en
retaillant l’un des bords. C’est dans cet état qu’elle était quand, en 1934, monsieur de Savignac
en fit don à la Société de statistique.
Deux-Sèvres, Niort, rue Saint-Jean, façade au n°44
Dans un cartouche :
NE QUID NIMIS
LL
Ne quid nimis
Les deux L sont certainement des initiales.
Qu’il n’y ait rien de trop.
49 Garnier (1841-1843), Notice sur le comte d’Orfeuille, ch. Dissertation sur l’existence des dragons, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère série, tome III, p. 341.
50 Breuillac E., Girard G. (1912), Musée lapidaire, catalogue, Mémoires de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, tome VIII, 1912, p. 217.
-46-
Deux-Sèvres, Niort, sceaux de la mairie.
1- Sceau du maire aux Causes51. Il fut employé comme sceau dans l’aveu du fief de la mairie en
1579 et comme contre-sceau dans l’aveu de 161152 :
SIGILLUM MAJORIS DE NIORTO AD CAUSAS. Sceau du maire de Niort pour les affaires.
2- Sceau de l’aveu de 161153 :
SIGILLUM MAJORIS COMMUNIAE NIORTENSIS . Sceau du maire de la commune de Niort.
Rappelons que Niort dérivé du celte novo-ritu54. Le nom est attesté dès le VIIe
siècle : Noiordo
vico (mais la lecture de Benjamin Fillon est discutable) Villa Niorto, vers 940 (cartulaire de
Saint-Maixent, I-28); Castrum Niortinse, 951, (Font. XIII-48, Saint-Jean d’Angély); Pagus et
Vicaria Niortinsis 971 (ibid. XIII-187); Villa Niortinsis in vicaria Basiachinse, vers 978
(cartulaire de Saint-Maixent 64)55.
Deux-Sèvres, Oiron, château56.
HIC TERMINUS HAERET C’est ici la fin.
Devise des Gouffier tirée de l’Énéïde.
Deux-Sèvres, Oiron, château57.
TRANQUILLITAS NOCET La Tranquillité nuit.
Deux-Sèvres, Oiron, château.
SAEPE JUVANT CONTRARIA Souvent les contraires plaisent.
Deux-Sèvres, Oiron, château.
Inscriptions sur les médaillons du portique du château58, portique dont les arcades s’appuient sur
des colonnes qui font saillie extérieurement. Les colonnes qui servent de base à ces contreforts
sont très curieuses en ce que les arêtes prismatiques qui les décorent serpentent autour de leur fût
et leur donnent à une certaine distance l’aspect de colonnes légèrement torses. Entre chaque
division se trouvent incrustés, dans des cadres au milieu de guirlandes et de faisceaux, onze
médaillons en marbre blanc représentant des personnages célèbres de l’Antiquité et du Moyen-
Âge, avec leurs noms et leurs attributs.
51 Actes de la Société, Bulletin de la Société de statistique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, 1890-91, pl. II après la p. 51. 52Archives de la Vienne, XVI
e siècle.
53Actes de la Société, Bulletin de la Société de statistique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, 1890-91, p. 52. 54 Pour rito voir Lambert (P.-Y.), La langue gauloise, p. 37; rito, gué (gall. rhyd); po pour noviio, ibid. p.146 est attesté depuis le VII
e
siècle Noiordo vic. 55 Ledain B. (1902), Dictionnaire du département des Deux-Sèvres comprenant les noms de lieux anciens et modernes, éd. Alfred Dupont, p. 193. 56 Chergé C.-L.-G. de (1839), Notice historique sur le château, l’église collégiale et l’hospice d’Oiron, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère série, tome VI, p. 163.
57 Robuchon J., Vallette R., Rochebrune O. de (1888-1894), Paysages et monuments du Poitou, Oiron; Chergé C.-L.-G. de (1839), Notice historique sur le château, l’église collégiale et l’hospice d’Oiron, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère série,
tome VI, p. 163. 58 Chergé C.-L.-G. (1839), Notice historique sur le château, l'église collégiale et l'hospice d'Oiron, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère série, tome VI, 1839, p. 175.
-47-
Premier médaillon sur le côté droit de la tour gauche, personnage dont la tête est coiffée d’un
turban surmonté d’un croissant doré :
1) MAHOMET SOLTAN
2) AUGUSTUS PATER DIVUS
3) IMPERATOR GALBA
4) ANTONIUS AUG. IMPERATOR
5) IMPERATOR VESPASIANUS
6) TITUS VESP. IMPER.
7) IMPERATOR ADRIANUS
8) illisible
9) PHILIPPUS IMPERATOR
10) TRAJANUS IMPERATOR.
11) NERO IMPERATOR.
1) MAHOMET SULTAN
2) AUGUSTUS PATER DIVUS
3) EMPEREUR GALBA
4) ANTONIUS AUG. EMPEREUR
5) EMPEREUR VESPASIANUS
6) TITUS FILS DE VESPASIEN EMPEREUR
7) EMPEREUR ADRIANUS
8) illisible
9) PHILIPPE EMPEREUR
10) TRAJAN EMPEREUR
11) NERON EMPEREUR
Un seul de ces cadres renferme au milieu du médaillon l’épée et le baudrier flottant, emblème de
la charge de grand écuyer de France.
Bien sûr, en ce qui concerne Antonius Aug. Imperator, il ne peut s’agir de Marc-Antoine qu’on
voit mal affublé du nom de son rival. Il faut lire certainement ANTONINUS (Titus Aurelius
Fulvius) qui est resté dans l’histoire en tant qu’Antonin le Pieux.
Deux-Sèvres, Oiron, collégiale Saint-Maurice
Épitaphe de Charles Gouffier qui fut chevalier de Malte. D’après une copie ancienne, elle se
voyait jadis dans la chapelle Saint-Jean de l’église d’Oiron59. Les tombeaux de Gouffier et de
Philippa de Montmorency, femme de l’amiral Bonnivet, ornés de statues et de bas-reliefs en
marbre portent gravées au-dessus des effigies des défunts les épitaphes suivantes en capitales
carrées.
CY GIST FEV. DE BONNE MEMOIRE MRE ARTUS GOUFFIER EN SON VIVAT CHLR
(en son vivant chevalier).
DE L’ORDRE COTE DE CARVAX ET DESTAPES BARO DE MAULEVRIER ET
PASSAVANT SEIGNEUR DE BOISY BOURG SUR CHARETE DE SAINT LOUP ET
D’OYRO GOUVERNR ET LIEUTENANT GNAL DU ROY EN SES PAYS DE DAULPHIE
ET GRAND ME.
DE FRACE FUDATR DE CESTE EGLE LEQL TRESPASSA A MOPELLIER LE XIII JOUR
DE MAY 1519 PRIEZ DIEU POUR LUY.
Au-dessus de la statue couchée de l’amiral Bonnivet :
CY GIST MESSE GUILL GOUFFIER EN SON VIVĀT CHLR DE L’ORDRE SRDE
BONNIVET CREVECOEUR GRAND ADMIRAL DE FRANCE QUI TRESPASSA EN LA
BATAILLE DEVAT PAVIE LE 24 FEVRIER 1524. PRIEZ DIEU POUR LUI.
Enfin au-dessous de la statue de Philippa de Montmorency :
CY GIST FEV. DAME DE MONTMORENCY EN SON VIVĀT FEME EN PREMIERES
NOPCES DE FEV MRE CHARLES DE MELEUN GRAND ME DE FRANCE ET EN
SECONDES NOPCES DE FEV MESRE GUILLE GOUFFIER CHLR SEIGR DE BOISY
BONIVET ET D’OIRŌ PREMIER CHABELLA DU ROY CHARLES VII ET DEPUIS
59 Cf. recueil de Dom Fonteneau.
-48-
GOUVERNR DU FILZ DU ROY CHARLES VIII E LAQUELLE TRESPASSA A CHINO LE
XX DE NOBRE 1516. PRIEZ DIEU POUR ELLE.
Dans toutes ces inscriptions en français les n en finale sont indiqués par une barre d’abréviation.
La famille des Gouffier s’était vu accorder la terre d’Oiron en 1449 par Charles VII, qui l’avait
confisquée à Jean de Xainçois, et octroyée à Guillaume Gouffier, seigneur de Bonnivet, de Boisy
et baron de Roannes et Maulévrier, conseiller chambellan du roi, sénéchal de Saintonge,
précepteur de Charles VII pendant la jeunesse de celui-ci et gouverneur de la province de
Touraine. Dix ans plus tard, Guillaume Gouffier obtint de Louis XI le droit de haute justice. Un
de ses fils, Pierre, fut tué à Marignan en 1515. Guillaume remarié à Philippa de Montmorency,
veuve de Charles de Melun, grand maître de France en eut entre autres enfants Artus Gouffier,
favori de Charles VIII et de Louis XII, Guillaume Gouffier qui fut l’amiral Bonnivet et plusieurs
autres qui devinrent évêques et cardinaux. Artus Gouffier fonda une collégiale dans l’église
d’Oiron qu’il fit reconstruire et ce fut Claude neveu de l’amiral, duc de Roannes, marquis de
Boissy, comte de Maulévrier, grand écuyer de France, capitaine de cent gentilhommes de la
maison du roi qui acheva la construction du château d’Oiron commencé en 1548 et orna l’église
des tombeaux de Philippa de Montmorency, d’Artus Gouffier et de l’amiral de Bonnivet.
On trouve reproduit dans L’art de la Terre chez les Poitevins par M. Benjamin Fillon60
l’épitaphe suivante recueillie par l’auteur et qui appartient à la même famille :
CI GIST DAME HELENE DE HANGEST VEUVE MR LE GRAND MAITRE DE BOISY
QU’ELLE AIMA UNIQUEMENT EN SA VIE ET PLOURA DIX HUIT ANNEES. PRIEZ
DIEU POUR ELLE.
Hélène de Hangest, femme d’Artus Gouffier, morte en 1539, était la mère de Claude Gouffier et
elle surveilla les premiers travaux de construction de la collégiale d’Oiron qui fut achevée par
son fils.
Ce Claude Gouffier épousa successivement cinq femmes dont l’une était Jacqueline de la
Trémouille et leur fille Claude épousa Léonor Chabot, comte de Charny, grand écuyer de
France.
Bonnivet se distingua fâcheusement à la bataille de Pavie en conseillant l’offensive à François Ier
et trouva la mort sur le champ de bataille. Son château de Bonnivet était situé dans la vallée du
Pallud, près de Vendeuvre, au nord de Poitiers. Il l’avait construit en 1506 pour dépiter le
connétable de Bourbon son ennemi qui, pour se venger, aurait dit : je ne vois à ce château qu’un
seul défaut, c’est que la cage est trop grande pour l’oiseau61.
Des Gouffier, cette trop splendide demeure qui portait sur ses murs des ancres avec un dauphin
entrelacé et la devise Festina lente passa en 1645 aux Rochechouart et en 1741 aux Chasteigner.
Il a été démoli à la fin du XIXe
siècle dernier et les moulages de quelques-uns de ses bas-reliefs
étaient encore au musée de Poitiers au début du siècle dernier. Artus II de Gouffier, descendant
du fondateur du château d’Oiron, le vendit en 1667 à François III d’Aubusson, qui épousa sa
sœur Charlotte Gouffier. François d’Aubusson, maréchal de France, colonel des gardes
françaises, vice-roi de Sicile (au même titre par exemple qu’un évêque in partibus) et gouverneur
du dauphin, fit de nouveaux embellissements au château qui, en 1698, passa à la maison d’Antin
car Arthenaise de Rochechouart, épouse de Louis Montespan, en fit l’acquisition pour son fils
60 Fillon B. (1864), L’art de la Terre chez les Poitevins, éd. Clouzot. 61 Lecointre-Dupont (1836), Notice sur le château de Bonnivet, Mémoires de la Société des antiquaires de l ‘Ouest, 1
ère série,
tome II, p. 222.
-49-
Louis Antoine de Pardailhan (rendu célèbre, sous le nom de Pardailan, par le roman de Miguel
Zevaco au début du XXe
siècle), duc d’Antin, pair de France qui paracheva la construction du
château et lui donna son aspect actuel.
Madame de Montespan fonda dans le village d’Oiron, à côté du château, un hôpital qui existait
encore au début du XXe
siècle. Son souvenir est en outre rappelé par une fondation de 1695
(inscription française) dans la chapelle de Cersigny, près de Vivonne et par celle de Fontevrault.
D’autres inscriptions en français de 1620 et 1623 rappellent aussi le souvenir des Rochechouart.
Les Gouffier portaient d’or à trois jumelles de sable écartelé d’or à la croix de gueules
cantonnées de seize alérions d’azur qui sont Montmorency en raison de l’alliance de Guillaume
Gouffier, père de l’amiral avec Philippa de Montmorency.
Deux-Sèvres, Oiron, collégiale Saint-Maurice.
Inscription en gothique carrée sur le livre d'un autel62 daté de 1540.
RESPICE FINEM Regarde la fin.
Une tête de mort est dessinée à côté de l’inscription.
Dans cette même église signature d’un tableau du rosaire :
1631
MLBD PC
Deux-Sèvres, Oiron, épitaphe de l’amiral Bonnivet.
Les inscriptions qui vont suivre sont des épitaphes de membres de la famille Gouffier63. Deux
d’entre elles sont en grec (ce qui est assez exceptionnel à l’époque), celle d’Artus de Boisy et
celle de l’épouse de l’amiral Bonnivet, Philippa de Montmorency. Pour comprendre comment la
participation des deux Gouffier aux grands évènements de l’époque et notamment aux guerres
d’Italie a pu influer sur le choix du grec dans les inscriptions d’Oiron et dans celle de la cathé-
drale Saint-Pierre à Poitiers, résumons brièvement la carrière des deux protagonistes.
Artus Gouffier, comte d’Étampes et de Caravas, est né vers 1475 et mourut à Montpellier en
1519. Élevé auprès de Charles VIII, il fut successivement bailli de Vermandois (1503), chambel-
lan, du roi (1512), capitaine de Chinon (1514), grand-maître de France (1515) et gouverneur du
Dauphiné (1516). Il suivit Charles VIII, Louis XII et François Ier
dans les guerres d’Italie où il a
pu rencontrer des réfugiés grecs d’Orient. Il fut chargé de négociations diplomatiques impor-
tantes, notamment en 1516 de la conclusion du traité de Noyon avec Charles-Quint.
Guillaume Gouffier, seigneur de Bonnivet, amiral de France était nettement plus jeune. Né vers
1488, il mourut le 24 février 1525 à la bataille de Pavie. Il ne fut heureux ni comme diplomate
car il tenta en vain d’empêcher l’élection de Charles-Quint comme empereur de Germanie ni
comme politicien car il fut l’auteur de la fatale brouille entre François Ier
et le connétable de
Bourbon qui aurait dit de l’admirable château de Bonnivet : Je n’y vois qu’un défaut, c’est que la
cage est trop grande pour l’oiseau. Il ne fut pas plus heureux comme général car il fit en 1523
une campagne désastreuse en Italie et deux ans plus tard, en conseillant l’offensive, fut en partie
responsable du désastre de Pavie. Il ne fut pas plus heureux en amour, si l’on en croit Brantôme,
qui en fait le héros de la plutôt désagréable aventure que Marguerite de Navarre a racontée dans
62 Barbier de Montault X. abbé (1883-1885), Communication, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2
e série, tome III,
1883-1885, p. 579. 63 Chergé C.-L.-G. de (1839), Notice historique sur le château, l'église collégiale et l'hospice d'Oiron, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère série, tome VI, p. 209, 234. Les inscriptions grecques sont reproduites en majuscules dans le tome VI, p.
233.
-50-
la quatrième nouvelle de son Heptaméron64. Mais abandonnons le qu’en dira-t-on pour une épi-
taphe beaucoup plus louangeuse.
D.O.M. (Domino Optimo Maximo)
ADMONES LECTOR, QUISQUIS ET TANDEM, QUI CINERI HUIC MEO BENE
PRECATVRUS HUC PEDEM CONFERS. LVCTVM MEI ERGO ISTHAEC LEGENS
MINIME INSECTARI SVM NIMIRVM VIVVS AC RERVM ADEO QVAS IN VITA
PRAECLARE GESSI FORTVNATVS ET LOCVPLES VT FAMA DE ME LVTVM
IN DIES MEI IPSIVS VITAM EXCITET ITAQVE SVM VIVVS SED CVM IN
HOMINVM COMMVNI VITA SVPERESSEM ET FATVM PERSENSI ET SORTEM
SVSTINVI. QVI SIM IGITVR REQVIRIS
AETAS CERTE TVA CELARE NON DEBVIT, SVM, LECTOR, EGO ILLE
GVILLELMVS ANTIQVA E BOESINARVM FAMILIA ATAVORVM AEMVLVS
ET PARENTIS QVANDO ADHVC TVA ISTA LVCE VTERER CVLTOR PRAECIPVVS
AT CVIVSMODI ESSENT FVNCTIONVM CVRAE QVIBVS ME POTIVS HAEC
GALLIAE BENE MERENTEM EFFECERIT
BELLICA ARMORVMQVE CVM MIHI AD MAGNI ILLIVS FRANCISCI
VALESII , FORTISSIMI PRINCIPIS, CONSPECTVM VIAM COMMVNIVISSET VIRTVS.
MERITORVM TANDEM MEORVM CONSCIVS FIDEMQVE MEAM REVERITVS
SVPREMAM ORAE MARITIMAE PRAEFECTVRAM AC IMMENSI ILLIVS OCEANI
GVBERNACVLA SOLERTIAE QVAE QVOQVO VERVM MIHI FVIT ERIGIT
COMMITTIT DIFFVSVM AC LEGE OMNI SOLVTVM IMPERIVM SVAS IN
COPIAS MANDAT DEVOVETQVE, MIHI VT ESSET IN POSTERVM TERRA
MARIQVE NOMINIS HOSTIS FVGANDI PROFLIGANDIQVE LOCVS. ID
DEME SATIS SVPERQVE SENSIIT INSVBRIVM AGER CANTABRIA DEVICTA
ITALIA PERTERREFACTA. QVIDQVID DENIQVE IMPERII FINIBVS ALLVITVR
SED ISTHAEC DE ME DIVTIVS SVSTINERE NON POTVIT INVIDIA. SIQVIDEM
OB PRINCIPIS MEI OCVLOS DVM ILLE AD TICINVM CONFLIGERET TOT.
MIHI DECRETIS HONORIBVS, TOT IN RE BELLICA PERICVLIS EXHAVSTIS
TOT CONFECTIS HOSTIVM COPIIS, QVANDO VVLNERVM. GRAVITAS ELEVARI
NON POTVIT, SPIRITVM INTER VICTRICES MANVS INVICTVS EXHALO, AC
STRENVE DIMICANS VICTORIAM MIHI CADENS COMPARSI : NIHIL QVICQVAM
DE ME ISTHINC EMIGRANS CONQVESTVS, QVAM REGIS FORTVNAM
LACRYMIS NON POTVISSE PERSEQVI, CVM ILLE VICISSIM FATVM HOC
MEVM INGEMISCERET
HAEC DE ME LECTOR, VT NESCIRES, CLAVDIVS EX FRATRE NEPOS
EQVITII REGII MAGISTER CVRAVIT SEDVLVS
VALE ITAQVE ET MEI INTERITVS MEMORIAM HABE, NAM
QVAE MEA SVNT CAETERA, POSTERIS TVIS NON EXCIDENT.
Souviens-toi, lecteur, qui que tu sois, qui mettras les pieds ici pour prier dans une bonne inten-
tion sur mes cendres, ne sois surtout pas trop affligé en lisant ce qui concerne mon deuil. Je suis
assurément en vie ; heureux et riche des choses que j’ai faites à merveille pendant ma vie, que
ma gloire fasse revenir mes cendres à ma vie à moi pour un temps. Ce texte pour des jours et des
jours. Donc je suis en vie. Mais comme j’ai survécu dans la vie quotidienne des hommes, j’ai
ressenti profondément la destinée et j’ai subi les coups du sort.
Tu te demandes donc qui je suis.
64 Marguerite de Navarre (1559), Heptaméron, éd. Folio classique, transcription par Michel François.
-51-
Certainement ton époque n’a pas dû les passer sous silence ; lecteur je suis Guillaume de
l’antique famille de Boisy, j’étais l’émule de mes ancêtres et quand je bénéficiais encore de cette
lumière (dont tu jouis), j'honorais tout particulièrement mon père. Mais quelles étaient les
charges et les fonctions pendant lesquelles de préférence le courage à la guerre et aux armes
m'ont fait bien mériter de la France et comme ce courage avait bien fortifié ma réputation auprès
de ce grand François de Valois, prince très courageux, conscient enfin de mes mérites et plein de
respect pour ma loyauté, il constitue pour l'habileté que j’avais montrée en quelque lieu que ce
soit, l’administration suprême des rivages maritimes et le gouvernement de l’immense océan.
Il me confie un commandement général au-dessus de toute loi sur ses troupes, il m’en charge et
me le consacre pour que j’aie par la suite la possibilité de mettre en fuite et de terrasser les en-
nemis de son nom sur terre et sur mer. Grâce à moi, c’est ce qu’éprouva assez et même trop le
pays des Insubres épouvanté et tout le pays des Cantabres terrassé, et l'Italie épouvantée et tout
ce qui est baigné par les frontières de mon commandement.
Mais cela, l’envie ne put le supporter plus longtemps. Donc sous les yeux de mon prince, tandis
qu’il combattait sur le Tessin, après que tant d’honneurs me furent décernés, après tant de dan-
gers connus à la guerre, après avoir épuisé tant de troupes ennemies, quand il ne peut alléger la
gravité de mes blessures, invaincu je rendis l’âme entre les mains du vainqueur, et combattant
avec ardeur, en tombant j’ai manqué la victoire. Quittant ce monde, ne me plaignant de rien, si-
non de n’avoir pu suivre en larmes la fortune de mon roi tandis que celui-ci en revanche gémis-
sait sur mon destin.
Claudius, au cas où tu l'ignorerais, mon neveu, maître de la cavalerie royale, a pris soin avec zèle
de faire ce monument.
Adieu donc et souviens-toi de mon décès, car tout ce qui me concerne encore ne sera pas perdu
pour tes descendants.
Le latin est prétentieux mais exact, bien que cet ut nescires de la fin (au lieu de ne nescires) fasse
sourciller. Le sens est d'ailleurs ne nescires, pour que tu n’ignores pas.
À la ligne 4, on se demande si lutum n’est pas pour luctum.
Deux-Sèvres, Oiron, épitaphe du soldat basque qui captura François Ier
à la bataille de Pavie.
Après l’épitaphe de Bonnivet responsable du désastre de Pavie, il paraît logique de publier celle
du soldat basque qui captura François Ier
et pour ce haut fait fut anobli par Charles-Quint,
d’autant plus que cette épitaphe a été signalée par un poitevin et publiée dans le Bulletin de la
Société des antiquaires de l’Ouest.
Cette épitaphe a été découverte dans le bourg d’Hernani (aucun rapport, semble-t-il, avec la tra-
gédie de Victor Hugo), dans la province de Guipuzcoa, à peu de distance de la frontière.
Ce noble espagnol, à qui sa capture avait valu l’anoblissement, s’appelait Jean de Urbieta :
HOC HACET IN TEMPLO MAGNUS DE URBIETA JOHANNES
NATALE HERNANI CUI DEDIT ANTE SOLUM
PAPIAE VINDEX, GALLORUM TERROR : HONOR
HISPANI ASSERTOR : BELLICA AD ARMA POTENS
GALLORUM REGEM FRANCISCUM FOEDERE BELLI
CAPTIVUM DUXIT : RES EA MARTIS OPUS.
ERIGIT HOC VITAE PARITER MORTISQUE TROPHEUM
PATRIA ; SI PIETAS EST TIBI, FUNDE PRECES.
-52-
Traduction :
Ici gît dans ce temple le grand Jean de Urbieta
lui à qui Hernani a jadis donné naissance, le vengeur de Pavie, la terreur des Français, le défen-
seur de l’honneur de l’Espagne. Bon combattant, il a fait prisonnier le roi des français par le droit
de la guerre. Ainsi va la guerre. Sa patrie lui a érigé ce trophée à la fois pour sa vie et sa mort. Si
tu as du patriotisme, offre-lui des prières.
Ce soldat basque appartenait à l’escadron de don Diego de Mendoza. Comme nous l’avons déjà
dit son exploit lui valut de Charles-Quint un titre de noblesse.
Deux-Sèvres, Oiron, épitaphe d’Artus de Boisy.
Janus Lascaris65
Ce texte est caractérisé par une série de fautes d’orthographe dues au iotacisme est
une faute pour aoriste de approuvé.
Traduction du texte grec :
À François, roi de France pleurant son compagnon
Comme Achille né d’une déesse a pleuré Patrocle
et comme Alexandre le Grand a proclamé que c’était un autre Alexandre
rivalisant avec eux, le roi actuel déplore
Artus de Boisy66
, réclamant ce qui pourrait le guérir
Zeus, que la cendre lui soit légère, et protège-le
Qu’il en tire profit et autant de gloire que son courage en supporte
Cette inscription grecque a été transcrite en latin de la façon suivante :
AD FRANCISCUM REGEM GALLORUM QUI LUCTU
COMITEM PERSEQUITUR
FATA MENOETIADAE PELIDES, MAGNUS ET ILLUM
FLEVIT ALEXANDER, QUI VELUT ALTER ERAT
AEMULUS ILLORUM NUNC REX DESIDERAT ARTUM
BOEZIN, UTI CHARUM MULTA GEMENS COMITEM
HUIC SIT TERRA LEVIS, SIS CUSTOS, O PATER, ALTUM
Jacobus Ludovicus
65 Chergé C.-L.-G. de (1839), Notice historique sur le château, l'église collégiale et l'hospice d'Oiron, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère série, tome VI, p. 231 sqq.
66 Cet illustre personnage et sa famille n’ont rien à voir avec une célèbre chanson d’étudiants (qui brave d’ailleurs un des interdits les plus sacro-saints de la grammaire latine), habebat gambam boisi, et ut non videretur, sub illa ponebatur...
-53-
Traduction de cette traduction infidèle du texte grec en latin :
À François, roi de France, que l’affliction continue d’attacher à son compagnon, le fils de Pélée a
pleuré le destin du fils de Menetius (Patrocle) et Alexandre le Grand pleura celui qui était
comme un second lui-même.
Voulant les imiter, le roi regrette Arthus de Boisy, pleurant abondamment sur son cher
compagnon.
Que la terre lui soit légère, ô Père, sois son gardien. Qu’il reçoive autant d’honneurs qu’en
requiert son esprit élevé.
Un contemporain, plus fidèle au sens du troisième vers, s’en est inspiré pour écrire la poésie
suivante :
Patrocle fut d’Achille regretté
Ephestion l’a d’Alexandre esté
qui estimait amy comme soy-mesmes
Ce roy francoys de leurs venures supresmes
imitateur, plainct Artus de Boisy
qui mérita d’estre par luy choisy
pour myeulx aimé, Dieu lui doint lieu celeste
Et ne luy soit la tombe cy moleste
que le cler nom de Boisy et d’Artus ne vive autant que vivent les vertus.
Épitaphe du marquis de Boisy sur une plaque de cuivre en ovale dans la chapelle du Rosaire :
J’ay compté dans ma race une suite d’ayeux
Du vieux sang de Gouffier souverain d’Acquitaine
Ma vertu me donnoit une preuve certaine
d’être né d’une tige illustre en demi-dieux
Mon épée a gravé ma gloire en mille lieux
Tous les peuples du Rhin, de Flandre et de Lorraine
Savent bien si je suis soldat et capitaine
Digne du lit d’honneur où je dors glorieux
la valeur et l’adresse à mon sang naturelle
N’ont jamais soutenu ni combat ni querelle
Ni chocqué d’ennemis que mon bras n’ait vaincu
J’ai trouvé la fortune et surmonté l’envie
Passant que veux-tu plus ? Vois comme j’ay vécu
Et juge de ma mort par l’éclat de ma vie
Collardeau
(prononciation moderne de ) est une allusion à un fait bien connu de
l’histoire antique. Après la bataille d’Issus où la mère, la femme et les deux filles de Darius
tombèrent au pouvoir du vainqueur, Alexandre, accompagné d’Héphaistion alla visiter les
princesses captives Sysigambis, la mère de Darius, se prosterna devant Héphaistion, le prenant
pour Alexandre. Réalisant son erreur, elle se jeta aux pieds du roi, qui la releva avec bonté avec
ces paroles : Vous ne vous êtes pas trompée, ma mère, celui-ci est aussi Alexandre.
Il faut donc traduire le troisième vers : Alexandre le Grand a approuvé ( est un aoriste,
à la troisième personne, incorrect de approuver avec prononciation moderne du alpha
iota) la forme correcte est ), en disant : lui aussi c’est Alexandre. est également
une forme moderne pour . D’autre part le epsilon final de a été élidé devant le
omicron de l’article qui suit. Ce vers semble avoir échappé à la sagacité de tous les
contemporains qui n’étaient pas aussi ignorants du grec déjà moderne à cette époque que les
-54-
commentateurs de la fameuse inscription de Mitovius (en effet les mots grecs introduits en
français à cette époque ont une orthographe qui s’inspire de la prononciation moderne) mais ils
ne se doutaient pas de l’ignorance de certains Grecs recueillis en Occident après la chute de
Constantinople. Ils n’imaginaient pas qu’on pût remplacer un alpha iota par un epsilon ou un
upsilon par un iota.
Deux-Sèvres, Oiron, épitaphe de Philippa de Montmorency67.
Ici encore est pour . L’auteur fait une faute analogue à celle de Janus Lascaris qui a
écrit pour . Il a vaguement compris mais il n’a pas vu que le texte
précisait : deux filles.
En ce tombeau gît la Montmorency Philippa leur mère, illustre par ses mœurs, qui a engendré
des hommes illustres et deux filles. Elle a engendré de nombreux généraux de bonne race et de
nombreuse femmes très héroïques. Elle fait résonner les cieux de la gloire de ses enfants de haut
rang, ne pleure pas ô voyageur, une telle femme, honore-la plutôt et vénère-la.
PHILIPPAE MOMORANTIAE EPITAPHIUM
SUB HAC PHILIPPA MOLE MOMORANTI
MATRONA RARIS SINGULARIS MORIBUS
FOECUNDA CLARIS SEXU UTROQUE PARTUBUS
JACET, VIATOR, NAM DUCES, ANTISTITES
HEROICAS QUE ENIXA PRORSUS FOEMINAS
LAUDE ALTA TANGIT LIBERORUM SYDERA
COELUMQUE PULSAT AUREIS VIRTUTIBUS
NE FLE VIATOR, TALEM ENIM FLERE EST NEFAS
MIRARE SORTEM POTIUS HANC ET SUSPICE
Sous cette pierre gît Philippa de Montmorency, dame exceptionnelle par ses mœurs
remarquables. Féconde, elle engendra d’illustres enfants des deux sexes. Voyageuse, elle qui mit
au monde des généraux, des leaders et des femmes tout à fait héroïques, elle atteint le haut des
cieux grâce aux louanges décernées à ses enfants et fait retentir le ciel de leurs vertus dorées. Ne
pleure pas, voyageur, car il est sacrilège de pleurer une telle (femme). Admire plutôt ce destin et
lève tes regards vers les cieux.
67 Chergé C.-L.-G. de (1839), Notice historique sur le château, l'église collégiale et l'hospice d'Oiron, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère série, tome VI, p. 231-sqq.
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Traduction en vers par Clément Marot :
Sobz ceste tombe cy
gist de Montmorency
Philippa, noble dame
belle de corps et d’âme
qui de Dieu tant receut
qu’en son ventre conceupt
grands seigneurs magnifiques
et dames héroîques
Si que des enfants d’elle la vertu immortelle
par hault les précieulx
l’eslève jusqu’aux cieulx,
passans, ne pleurez point
pleurer ne vient à point
De cette dame bonne
plutôt faut qu’on s’étonne
de son si grand bonheur
accompaigné d’honneur.
Philippa de Montmorency n’eut pour tout mérite que de devenir l’épouse de l’amiral Bonnivet.
Elle fut loin d’atteindre la notoriété discutable de Françoise de Montmorency, dite Fosseuse.
L’auteur grec de son épitaphe est lui aussi, un illustre inconnu et n’a jamais atteint le niveau de
Janus Lascaris (si vraiment Janus Lascaris est l’auteur de l’éloge funèbre d’Artus de Boisy). En
réalité le niveau du grec des deux éloges funèbres est à peu près le même ce qui fait douter de
l’attribution à Janus Lascaris.
Rappelons la carrière de cet illustre hellénisant. Bien sûr, il n’a rien à voir avec la dynastie des
empereurs de Nicée. Il a été surnommé Rhyndacenus parce que sa famille était originaire du
village de Ryndakios en Phrygie (qui lors de sa naissance était déjà sous occupation turque). Né
à Constantinople vers 1445, il devint le protégé du cardinal Bessarion et s’en alla à Padova faire
ses études, sous la protection de saint Antoine. Il se rendit ensuite à Florence où Laurent de
Médicis le mit à la tête de sa bibliothèque. En 1494, il suivit Charles VIII lors de son retour en
France, se lia avec Guillaume Budé et organisa la bibliothèque de Blois. En 1503, Louis XII en
fit son ambassadeur à Venise. Il y resta jusqu’en 1509 et retourna ensuite à Milan, tomba en
disgrâce et fut appelé par Léon X à diriger la bibliothèque du Quirinal. Après un voyage en
France en 1518, il organisa à Milan un institut d’études grecques qui ne dura guère que trois ans.
Il vécut ensuite à Rome dans la retraite et mourut vers 1535. Comme éditeur de textes classiques
à Florence d’abord, puis à Venise, il a puissamment contribué au développement de l’étude du
grec en Italie et même en France.
Lorsqu’Artus de Boisy mourut en 1512, Janus Lascaris était déjà depuis longtemps retourné en
Italie. Son voyage suivant en France est bien postérieur aux funérailles puisqu’il n’a lieu qu’en
1518. Le fait que Lascaris était tombé en semi-disgrâce auprès de Louis XII vers 1510 fait douter
de la possibilité qu’on ait fait appel à lui en 1512 ou 1513.
Deux-Sèvres, Périgné, église Saint-Martin, inscription à l’intérieur.
Pilier68 le plus rapproché de l'autel, au-dessus du chapiteau.
68 Beauchet-Filleau (1871-1873), Épitaphes diverses, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2
e série, tome XIII, 1871-
1873, p. 388.
-56-
PRIOR HANC ECCLESIAM RESTAVRAVIT ANNO DOMINI 1620.
Le prieur a restauré cette église l’an du Seigneur 1620.
Deux-Sèvres, Pougne-Hérisson, église d’Hérisson.
Inscription sur la cloche de l’église de Hérisson en face du « nombril du monde ».
SANCTE GEORGI ORA PRO NOBIS Saint Georges prie pour nous.
L’inscription que nous n’avons pas pu vérifier de visu, se prolonge à droite. Elle a été transcrite
de la façon suivante :
1571 MEEIT. I. TARN. IDE
On peut restituer sans craindre d’erreur me fecit au début de l’inscription (ce qui prouve que le
lecteur n’a pas fait très attention). Ensuite vient probablement le nom du fondeur (s’il s’agissait
du donateur on aurait : me fieri jussit. Malheureusement, on ne peut verifier le nom du fondeur
sans aller vérifier au sommet de la façade sur une cloche inaccessible.
Les cloches du XVIe siècle ayant survécu sont un peu moins rares que celles du XV
ème69, rien que
dans les Deux-Sèvres nous avons :
- celle de l’église de Frontenay-Rohan-Rohan 1537
- celle de l’hospice de Ménigoute, 1537, provenant des Forges.
- une de celles de Pougnes 1542
- une de l’église de Saint-Jouin-de-Marnes 1570
- église de Saint-Germier 1580, provenant du château de La Mothe-Saint-Héraye.
- Saint-Jouin-de-Marnes 1581
- l’hospice d’Oiron 1589, provenant de l’abbaye de Fontevrault.
Deux-Sèvres, Pougne-Hérisson, église de Pougnes, inscriptions des cloches.
Cloches de 154270.
69 Largeault A. (1890), Les plus anciennes cloches connues du département, Bulletin de la Société de statistique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, tome VII, n° 1-3, p. 467. 70 Berthelé J. (1889), Anciens fondeurs de cloches poitevins, 11-18 ; Essai sur l’art campanaire, p. 300-309 ; Bulletin archéologique de France.
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SANCTE IACOBE ORA PRO NOBIS
JE FEU FAITE L’AN
DE GRACE MDXLII.
Cloches de 1554.
S. GABRIEL ORA PRO NOBIS DEUM
MADEMOYSELLE JACQUETE CHICHEE, CLAUDE DE PUYGNES (écusson) LOUYSE
DE POUYGNES L’AN MVCLIV.
Deux-Sèvres, Prahecq, château de la Voûte.
Inscription en initiales71 à l’intérieur d’une sorte d’écusson au dessus d’une fenêtre du premier
étage d’une dépendance du château de la Voûte, à droite de la façade de celui-ci de l’autre côté
d’un petit chemin. La maison est depuis peu de temps en ruine. L’inscription se voit très bien
d’un escalier qui conduit au premier étage en dessous de l’inscription, qui nous a été signalée par
madame Claudine Allag.
I.D L B
RI. BMR
1614.
À première vue, on songerait aux initiales du propriétaire. Le cas est fréquent dans la région, par
exemple lorsqu’Abraham Papot a été chassé par les dragons de la maison qu’il occupait à Vau-
moreau72. Auparavant il avait acquis un autre bâtiment à la Billaudière, à Fressines et laissé
l’inscription suivante :
A P .
MC 1650.
71 L.D.B.R.D.F. (Louys de Bourbon Roy de France) ; M.D.M.M.D.R. (Marie de Médicis, Mère du Roy) G.D.F.D.O.F.V.D.R. Gaston de France Duc d’Orléans, Frère Unique du Roy) M.M.D.F. (Marillac, maréchal de France) Morgain S.-M. (2009), Richelieu, de l'évêque au ministre, Richelieu, un chrétien en politique, Annuaire de la Société d’Émulation de la Vendée, n° 16, Richelieu, p. 197. 72 Thézard J. (1936), Histoire du protestantisme en Poitou.
-58-
Sur la dépendance de sa propre maison (qui fut reconstruite en 1811, comme en témoigne une
inscription), ne figure à deux endroits différents, que la date de construction 1629. Mais sur la
maison d’en face figure l’inscription M.G. 1587. Un fragment de linteau remployé dans la cons-
truction d’une écurie nous a fourni le nom du constructeur (16)00 et au dessous M. GIRAUD. Il
est d’ailleurs fort possible que le C de la Billaudière, assez effacé soit en réalité un G. Un point
d’histoire locale qui reste à éclaircir.
Malheureusement l’inscription de Prahecq est trop compliquée pour qu’il s’agisse d’initiales. On
ne connaît guère comme seigneur de la Voûte à l’époque, que Jacques Berlouin73 qui propriétaire
du château en 1565 devint en 1597 maire de Niort (c’était donc un partisan d’Henri IV). La
charge fut reprise en 1620 par son fils Jacques. En tout cas leurs initiales ne donnent absolument
rien. En lisant l’ouvrage du chanoine Demellier74, nous avons songé à Laurent Breillac, (LB)
sergent au château de Prahecq qui fut envoyé en renfort à la garnison des Sables-d’Olonne pour
repousser un débarquement espagnol. Mais ceci se passe en 1674. En 1614, le sergent en ques-
tion n’était certainement pas encore né75.
Finalement, l’inscription ne correspondant à aucune formule courante ni à aucune inscription
bien-pensante, nous avons songé à une phrase latine commémorant quelque événement impor-
tant de l’an 1614. Que se passe-t-il à cette date ? Le prince de Condé (père du grand) reçoit le 15
mai 1614 par le traité de sainte Menehould 450000 livres de rente, et le duc de Longueville une
pension de 100 000 livres et le duc de Mayenne 300 000 livres « pour se marier ». Cela ne suffit
pas à calmer l’agitation des princes et Marie de Médicis entreprit avec son fils un voyage mili-
taire dans l’Ouest (Louis XIII est encore mineur, il ne deviendra majeur que le 2 octobre).
L’inscription pourrait être une inscription latine commémorant le passage de la reine mère :
Juvenis Dominus Ludovicus Borbonis
Pia Benedicta Maria Regina
Notre jeune seigneur Louis de Bourbon
La pieuse et bénie reine Marie.
Bien évidemment les monnaies de Louis XIII portent d’ordinaire la mention Ludovicus XIII D.G.
Francorum et Navarrae rex, mais semble-t-il, après le coup d’état de 1617 (assassinat de Conci-
ni, maréchal d’Ancre et arrivée au pouvoir d’Albert de Luynes).
L’auteur de l’inscription était-il un nostalgique de la Ligue. La guerre civile ne s’est terminée
qu’en 1598 avec la soumission du duc de Mercœur et en 1614 l’ouest de la France est pratique-
ment en état de guerre civile. Les protestants ont fait cause commune avec le prince de Condé
passé au catholicisme, bien que son père, assassiné à Jarnac, ait été protestant.
La guerre civile devait bientôt reprendre en Poitou et le 30 novembre 1615, cinq jours après ce
qu’il est convenu d’appeler les mariages espagnols. Les insurgés songent à intercepter le cortège
royal de retour de Bordeaux, où avait été célébré le mariage avec l’infante. Le prince de Condé
avait franchi la Loire grâce à l’inaction du Maréchal de Boisdauphin. Mais une partie de ses
troupes fut défaite, le dernier lundi de novembre par les capitaines des gardes de Sa Majesté76.
Ce ne fut d’ailleurs qu’un succès sans lendemain, car peu après, la régente achetait la paix à des
conditions fort onéreuses (Traité de Loudun, 3 mai 1616). Le traité de Loudun, suivant Riche-
73 Renseignement dû à la courtoisie de madame Claudine Allag. 74 Demellier Abbé (1990), Prahecq et ses environs, Res Universis, p. 126. 75 Gendron C., Poirault L. (1991), Châteaux, manoirs et logis des Deux-Sèvres, Chronique de la Voûte, éd. Association pour la promotion du Patrimoine, p. 278. 76 Brethé E. (1980), Le combat du 30 Novembre 1615 entre Melle et Saint-Maixent, Bulletin de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, tome XIII, p. 44-sqq. La défaite des troupes de Mr le Prince de Condé par les capitaines des gardes de Sa Ma-jesté Paris MDCXV..
-59-
lieu, ne coûta au Trésor pas moins de 6 millions de livres dont 1 500 000 furent attribuées au seul
Condé.
Rappelons à tout hasard qu’en 1616, le duc de Bouillon proposa de déclarer nul le mariage de
Marie de Médicis et de faire passer la couronne de la tête de Louis XIII, « roi illégitime » sur
celle de Condé.
Deux-Sèvres, Saint-Généroux, église d’origine carolingienne.
D’après la légende77, Saint Généroux (Generosus) s’est réfugié dans une caverne à quelques
milles de son monastère d’Ension, à quelques pas du Thouet. Ses disciples se creusèrent dans le
roc des habitations troglodytes voisines de celles du père. Saint Généroux rappelons-le mourut le
16 juillet 521.
À une époque inconnue, peut-être lors des invasions normandes, il fut déposé dans un sarco-
phage de pierre taillé, comme c’est fréquent dans notre région, de manière à encadrer la tête et il
fut transporté au-dessus de la porte de l’ancienne sacristie aujourd’hui transformée en chapelle
de la Sainte Vierge. Ce sarcophage y servait de linteau et était surmonté d’une fresque représen-
tant le saint abbé avec cette inscription placée au-dessus et coupée en deux par l’arceau de la
porte : GENE ROSUS
Cette fresque aussi bien que trois autres de la même église a été détruite ou recouverte de trois
couches de badigeon par ordre de M. Segrétain des Monuments historiques en 1844.
L’une de ces fresques représentait l’apôtre Jean avec l’inscription : IOA NNES.
Celle de Saint-Généroux avait 1,33 mètre de hauteur. La figure était jeune et les cheveux très
courts. Dans la main gauche le saint portait un livre carré fermé par une boucle avec un ruban
sortant de la boucle78.
Deux-Sèvres, Saint-Jouin-de-Marnes, église-abbatiale Saint-Jouin.
L’inscription est en caractères gothiques79 :
REVERENDUS IN CHRISTO PATER ET DOMINUS
ARTHURUS DE COSSE EPISCOPUS CONSTANTIENSIS
ET ABBAS HUJUS MONASTERII HANC NOLAM
BIS FRACTAM BIS RESTAURARI JUSSIT
MENSE MAIO 1581, FRATRE F. DU MESNARD
EJUSDEM DOMINI ABBATIS VICARIO ID PROCURANTE.
Le révérend dans le Christ père et seigneur Arthur de Cossé, évêque de Constance et abbé de ce
monastère a fait restaurer deux fois cette cloche deux fois brisées, au mois de mai 1581, alors
que le frère F. du Mesnard, vicaire du même Seigneur, abbé, s’en occupait.
77 Chamard Dom F. (1878-1879), Histoire écclésiastique du Poitou (suite 1), Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2
e
série, tome II, 1878-1879, p. 202-sqq. 78 Procès-verbal de 1845. 79 Lerosey Abbé A. (1917-1918), L’Abbaye d’Ension ou de Saint-Jouin-de-Marnes (suite et fin), Mémoires de la Société historique et statistique des Deux-Sèvres, tome XIII-XIV, p. 416.
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Deux-Sèvres, Saint-Jouin de Marnes, épitaphe de Pierre d’Amboise80.
Cette épitaphe disparue a été publiée dans la Gallia Christiana81.
EXIGUO CLAUSTRO VITAE DILECTOR HONESTAE
HUJUS SARCOPHAGI PULVERE, PETRE, JACES
CUI GENEROSA DEDIT ARTUS AMBOSIA82 CLAROS
STIRPS, PATER ABBATEM TEQUE JOVINUS AIT
URBIS PICTAVIAE MODERAMINA PRAESUL AGEBAS
DORMIS CUM PATRIBUS, PULVIS ET OSSA, PETRE
ANNIS MILLENIS QUINGENTIS QUINQUE LOCATUR
PRIMA SEPTEMBRIS MORS TIBI VITA FUIT.
Toi qui aimais une vie honorable dans un tout petit cloître, Pierre, tu reposes dans la poussière de
ce sarcophage. Toi à qui la noble famille d’Amboise a donné un corps illustre, Saint-Jouin
t’appelle aussi abbé. En tant qu’évêque tu gouvernais la ville de Poitiers.
Tu dors, Pierre, avec tes pères, poussière et ossements. Ta mort eut lieu le 1er
septembre 1505.
Elle fut pour toi la vie.
Cette inscription disparue est également revendiquée par la ville de Dissay dans la Vienne (vide
infra).
Deux-Sèvres, Saint-Jouin-de-Marnes, épitaphe du moine Jean Olivier.
Le moine Jean Olivier de l’abbaye de Saint-Jouin-de-Marnes83 est devenu célèbre par la suite en
qualité d’évêque d’Angers.
REVERENDI PATRIS DNI JOHANNIS OLIVARII ANDINI
PONTIFICIS EPITAPHIUM, Q. IPSE DE SEIPSO PAULO ANTE MORTEM CONSCRIPSIT
INQUIRIS HOSPES QUI SUM.NON SUM AMPLIUS
QUID AGAM ? PUTRESCO ET VERMIUM GREGES ALO
QUI FUERIM ? INEPTUS JANUS OLIVARIUS
PECCATOR UNUS OMNIUM PREMAXIMUS
UNDE? URBE NATUS NOBILI IN LUTETIA
QUO FUNCTUS OLIM MUNERE IN RE PUBLICA
PRIMO ARCHIABBAS, ANDIUM POST PONTIFEX
QUAE OTIA? SACRATAS PAGINAS EVOLVERE
QUID IN HAC URNA SUPERIT? OSSA ET CINIS
AT QUO ANIMUS? HOSPES COTINE SCIRE HOC NEPHAS
ARCHANA DIVUM NON DECET SCRUTARIER
NON QUID NEGOCII SIT JOVI CUM MANIBUS
SATIS SUPERQUE NOSCI ERIT, FIDELIUM
POST FATA MENTES NON MORI, AT QUIESCERE
DONEC RESURGANT IN PRIORE CORPORE
ANGUSTIORE, QUAM ANTEA, FELICIUS
VICTURE IN AEVUM CUM BEATIS OMNIBUS
JAM NOSTI ABUNDE QUI FUERIM. AT ALTISSIMIS
80 Lerosey Abbé A. (1915), L’abbaye d’Ension ou de Saint-Jouin de Marnes, Mémoires de la Société historique et scientifiques des Deux-Sèvres, 11
e année, tome XI-XII, p. 177-sqq.
81 Gallia Christiana, tome II, col. 1202. 82 Artus signifie «membres», rien à voir avec Artus de Boisy. L’inscription de la collégiale de Dissay (vide infra) reprend l’épitaphe et notamment l’expression : artus claros. Ambosia est devenu Ambasia. Dauzat : in vico Ambatiensi, au IV
esiècle , Ambatia villa.
83 Lerosey A. abbé (1915), L’abbaye d’Ension ou de Saint-Jouin-de-Marnes, 1ère
partie, Mémoires de la Société historique et scien-tifiques des Deux-Sèvres, tome XI-XII, p. 179.
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QUANDO IN TENEBRIS NEQUEO NUNC TE AGNOSCERE
SALTEM HOSPES, UNUM HOC, TETE UT AGNOSCAS ROGO
OPTESQ. VERAM MORTUIS PACEM OMNIBUS.
Cotine à la ligne 13 semble étrange. En réalité, il s’agit de quotiens (devenu cotiens) dont la ter-
minaison a été massacré par un scribe ignare.
Épitaphe du révérend père et seigneur Jean Olivier, pontife d’Angers, qu’il a écrite sur lui-même
peu avant sa mort. O mon hôte, tu demandes qui je suis. Je ne suis plus. Ce que je fais ? Je pour-
ris et j’alimente des troupeaux de vers. Qui ai-je été ? L’inepte Jean Olivier. Un pécheur, le plus
grand de tous. De quel endroit ? Je suis né dans une noble ville à Lutèce. Jadis quelles fonctions
ai-je occupées dans l’état ? D’abord j’ai été grand abbé, ensuite pontife d’Angers. À quoi je pas-
sais mon temps libre ? À tourner les pages des livres saints. Qu’est-ce qu’il en restera dans cette
urne ? Des os et de la cendre ? Mais où ira l’âme? O mon hôte, retiens combien il vaut mieux ne
pas le savoir. Il convient de ne pas scruter les secrets des dieux. Mais qu’est-ce que Jupiter a à
faire des mânes ? C’est assez et c’est même trop de savoir que les esprits des fidèles ne meurent
pas, mais reposent, jusqu’à ce qu’ils ressuscitent dans le corps d’avant, plus étroit qu’avant, pour
vivre plus heureusement pour l’éternité avec tous les saints. Maintenant tu sais suffisamment qui
j’ai été. Dans les ténèbres supérieures je ne peux maintenant t’apercevoir. Au moins, mon hôte,
je te demande de reconnaître et de souhaiter la vraie paix pour tous les morts.
À lire ce texte étrange, je n’irai pas jusqu’à demander, comme le fit un jour Louis XVI à je ne
sais quel évêque, « Monseigneur, croyez-vous en Dieu ? », mais néanmoins ces réflexions tout à
fait Renaissance et bien dignes d’un sage antique, ne sont guère conformes dans l’esprit, sinon
dans la lettre, aux enseignements de l’église romaine. Mais, bien certainement, elles n’ont pu être
divulguées qu’après une mort qu’une publication trop rapide aurait risqué de hâter.
De plus on trouvait sur le tombeau une inscription, due elle aussi à la plume de l’évêque, avec sa
devise :
SPES MEA DEUS A JUVENTUTE MEA Mon espoir est Dieu depuis ma jeunesse
Son écusson portait : d’azur à six besans d’or posés 3, 2, 1 au chef d’argent au mion, issant de
sable armé et lampassé de gueules.
Deux-Sèvres, Saint-Léger-de-Montbrun, alphabet sur la cloche.
La cloche84 transportée à Fleury porte en effet les dix-sept premières lettres de l’alphabet. Il
existe des frappes similaires à la frappe de Fleury, dans les Deux-Sèvres sur une cloche de 1542
à Pougnes, dans la Gironde sur une cloche de 1605 à Saint-Médard de la Jalle, dans l’Isère sur
une cloche de 1631 à Chichilianne. Il faut rapprocher la présence de l’alphabet sur la cloche de
l’alphabet que l’évêque trace sur la cendre ou fait graver lors de la consécration de l’église.
Au IXe
siècle, Rémy d’Auxerre voyait dans cet alphabet le symbole des éléments de la foi que
l’on enseignait aux néophytes : Quid autem per alphabetum, nisi initia et rudimenta doctrinae
sacrae intelligi convenit.
84 Berthelé J. (1890), Les plus anciennes cloches connues du département des Deux-Sèvres, Bulletin de la Société de statistique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, tome VII, n° 1-3, p. 462-467.
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Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, épitaphe de Jean Chevalier.
OBIIT FUIT PRAELATUS ISTE JACET TUMULATUS
FULTUS PRAESIDIO VIRGO MARIA TUO
ECCE JOANNES HABET NOMEN ? SED MILITIS OMEN
NOBILIS ATQUE PROBUS CONSILIISQUE GLOBUS
OMNIA CONSTRUXIT ET TEGMINA VOLTA.
PACEM DATQUE PIAE VIR BONUS ECCLESIAE
ISTE MONACHORUM DUX TUTOR PAUPERIORUM
CHRISTI THESAURUM FUNDIT IN OMNE THORUM
IN SENIS DUCTUS? VIRTUTIS STEMMATE FULTUS
ALTER UT AGAPIUS VIR FUIT ISTE PIUS.
CUM PRECE PLOREMUS, PLORANDO CONTOGITEMUS
SPIRITUS ARCE POLI, SIT CARO VENTRE SOLI
L’auteur de l’inscription85 aurait voulu élaborer des hexamètres léonins. C’est pour cette raison
que le volta de la fin du cinquième qui n’a aucun sens, doit être remplacé par voluit. Le sens très
alambiqué devient le suivant :
Jadis, il fut prélat. Il repose enterré, soutenu par ta protection ô vierge Marie. Voici, il s’appelle
Jean mais on avait prédit qu’il serait soldat. Il fut noble et intègre et dispensa une masse de con-
seils. Il a tout construit et voulut des défenses. Cet homme bon donne la paix à la pieuse église. Il
fut le chef des moines et le protecteur des plus pauvres. Il répand le trésor du Christ sur tous les
lits de mort. Amené à la soixantaine, soutenu d’une guirlande de vertus, cet homme pieux fut un
second Agapius. Comme nous l’implorons par nos prières, par notre information que son esprit
soit au Paradis et sa chair dans le ventre de la terre.
Jean Chevalier, fut abbé de Saint-Maixent à partir de 144086.
En réalité, il ne s’agit pas d’hexamètres léonins. Ces vers sont impossibles à scander et seules les
rimes léonines sont observées. Il ne s’agit pas non plus de vers presque modernes avec le même
nombre de syllabes avant les rimes. Néanmoins conflemus fournit à l’avant-dernier vers une sy-
métrie parfaite et un sens plus acceptable que cogitemus.
Répétons-le contogitemus n’existe pas. Il est cependant possible d’obtenir un distique élégiaque
(hexamètre pentamètre) pour les deux derniers vers au prix d’une modification minime :
CVM PRECE|PLOREMVS| PLORAN|DO CO|NTIONE CO|GITEMVS
SPIRITUS|ARCE PO|LI| SIT CARO| VENTRE SO|LI
Le sens devient légèrement différent :
Comme nous implorons par nos prières, pensons en implorant dans notre harangue, que son es-
prit soit au Paradis et sa chair dans le ventre de la terre.
Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, 7 rue de la Calabre.
Inscription de l’hôtel de la Madeleine 1627, la maison n°7 rue de la Calabre87, après avoir été la
demeure de Méry de Maigné, seigneur de L’Isle est devenue en 1438 l’hôtel des confrères ou
chapelains de Sainte-Marie-Madeleine, sorte de communauté de prêtres chargés d’aider les curés
de la paroisse dans leurs services religieux et jouissant pour leur entretien de revenus ou
85 Abbé de Saint-Maixent; Lévesque L. (1891), Inscriptions de la ville de Saint-Maixent du X
e au XIX
e siècle, Mémoires de la Socié-
té de statistique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, tome VIII, p. 259. 86 Beauchet-Filleau (1660), Dictionnaire des familles de l’Ancien Poitou, 1
ère édition.
87 Robuchon J., Vallette R., Rochebrune O. de (1888-1894), Paysages et monuments du Poitou, tome V.
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stipendia de certaines chapelles qui existaient autrefois dans les églises de Saint-Saturnin et de
Saint-Léger.
L’ancien hôtel a été remplacé par une construction assez vaste, qui se distingue par deux jolies
tourelles tronquées placées au-dessus de la porte d'entrée.
La Magdelaine fut pendant quelques années le lieu de délibération du corps de ville à ses débuts.
Elle a été reconstruite en 1627, comme l’indique la date inscrite sous une des fenêtres de sa fa-
çade. Cette fenêtre ornée et encastrée dans une simple muraille porte à son fronton la date de
1627 encadrant un L surmonté d’une couronne sur un champ de fleur de lys :
16 L 27
PORTIO MEA DEUS
Dieu est ce qui me revient
La légende se continue au fronton des deux autres fenêtres de la façade :
AMAVIT EAM DOMINVS
ET ILLAM SOLVS ORNAVIT.
Dieu l’a aimée
et il en fut le seul ornement
Cf. la modeste inscription reproduite un peu plus haut.
Un pont dormant mettait la cour en communication avec l’îlot du château. Il a été construit en
1577 et sa date a été fournie par le jeton suivant en cuivre, qui avait été cloué sur un morceau de
bois placé dans une cavité creusée tout exprès dans la pierre et qu’on a retrouvé en place. Il por-
tait l’inscription :
HOC OPUS HIC LABOR. NAUTONNIER R.
CURIA MONETAR. FRANCIAE
On en a besoin. Voilà le travail. Nautonnier
R.
Service des monnaies de France.
Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l’École, 74 avenue Gambetta.
Cette inscription identique quant aux caractères et du même lapicide se trouve à la fenêtre de la
maison 74 avenue Gambetta. Ni date, ni initiale ne couronnent l’ensemble.
16 L 27
TRACTENT FABRILIA FABRI
PV PV SB SB FM
16 L 27
C’est aux artisans de s’occuper des travaux d’artisans.
PV PV SB SB FM
S’agit-il d’une dépendance de La Madeleine ? Ou y a t-il simple réminiscence de la part du gra-
veur dont le nom correspond probablement à l’un des monogrammes. Il ne s’agit pas ici
d’abréviations religieuses Pater venerandus ou Sanctus benedictus.
FM par contre ne peut guère s’expliquer que par des initiales.
Le L majuscule entre les éléments de la date reste lui aussi difficile à expliquer. S’agirait-il de
l’initiale du nom du roi Louis XIII ?
Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, église Saint-Léger.
Au sommet d’une arcade du collatéral de droite de l’ancienne église paroissiale de Saint-Léger88,
on voit un écusson aux initiales HG daté de 1628. Il s’agit d’une époque de reconstruction de
l’église détruite par les protestants en 1568. Sur le mur du côté gauche un autre écusson aux
initiales GB porte gravé un arbre avec la devise :
88 Lévesque L. (1891), Inscriptions de la ville de Saint-Maixent du X
e au XIX
e, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3
e
série, tome VIII, p. 272-274, dessin de Bouneault A., Recueil de dessins, bibliothèque municipale de Niort.
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VIRTUTE
ET LABORE
Par le courage
et par le travail
Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l’École, Grand-Rue.
Inscription sur la façade au n° 2089.
LOCVM ORNAT
HOMO 1567
L’homme orne sa demeure 1567.
Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École.
Inscriptions triomphales en l’honneur du duc d’Anjou, mentionnées par le Journal de Guillaume
et Michel Le Riche90 dont voici le texte :
Le Vendredi 30 janvier 1573, lesdits sieurs Henri duc d’Anjou (plus tard Henri III), accompagné
de son frère François, duc d’Alençon, du roi de Navarre, du prince de Condé, du duc de Guise
et d’une foule de seigneurs se rendant au siège de La Rochelle, arrivèrent en notre ville (Saint
Maixent) où l’infanterie de cette ville, avec enseignes déployées l’attendait Porte Chalon,. Le
duc entra par la Porte des Leçons, où il n’y avait aucun appareil, mais bien à la porte Chalon où
cent jeunes hommes de cette ville l’attendoient, ayant le poële de taffetas blanc, noir ou verd,
pour le recueillir, tous l’arquebuse et leur fournissement en bon équipage et avaient leurs
enseignes et tambourins. A laquelle entrée y avait les armes du Roi, en belle et riche peinture et
fort grand écusson tournoyés de chapeaux de lierre sur lequel étaient écrits les mots :
GALLORUM GEMINIS STANT LILIA FULTA COLUMNIS
JUSTITIA ET PIETAS GALLICA SCEPTRA.
Les lys de France sont étayés par deux colonnes jumelles
La justice et la piété sont les sceptres de la France
Il y avait aussi l’écusson du duc d’Anjou avec ces mots :
DIVO ENRICO ALEXANDRO CAROLI NONI REGIS AUGUSTISSIMI
FOELICISSIMI FRATRI.DIVI ENRICI REGIS FILIO. DUCI MAGNO ET
EXERCITUS IMPERATORI RUPELLAM OBSIDERE PARANTI 1573.
Au divin Henri Alexandre, frère du très auguste et très heureux roi Charles IX, fils du divin roi
Henri (Henri II), grand général et commandant en chef de l’armée, lui qui se prépare à assiéger
La Rochelle.
À la première ligne la publication de la Société de statistique des Deux-Sèvres donne : ERRICO.
89 Lévesque L. (1891), Inscriptions de la ville de Saint-Maixent du Xau XIX
e, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest,
série 3, tome VIII, p. 264-265. 90 La Fontenelle de Vaudoré A. D. de (1846), Journal de Guillaume et de Michel Le Riche : avocats du roi à Saint-Maixent. Saint-Maixent, Reversé.
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En-dessous de l’écusson était écrit :
RUPIS INACCESSAE DORINIS JUGA CONDITA COELO MAGNUS
ALEXANDER VICTOR SUPERAVIT ET ILLINC HOSTES DEPULERAT NUNC TE
RUPELLA REBELLIS CREDIS ALEXANDRI MAJORIS FULMINA FERRE.
Alexandre le Grand a triomphé victorieusement des constructions montant jusqu’au ciel d’un
rocher inaccessible à Dorini (?) et il en avait chassé l’ennemi. Maintenant, toi, La Rochelle
rebelle, crois-tu pouvoir supporter les foudres d’un plus grand Alexandre ?
En réalité ce passage a été mal compris par le chroniqueur. Il ne s’agit pas de Dorinis mais de
Tyriis, ville réputée inexpugnable et dont Alexandre s’est emparé après un siège de sept mois
que nous a rapporté Quinte-Curce91.
Comme Tyr, La Rochelle était réputée imprenable (Richelieu, plus tard, mettra encore plus de
temps pour s’en emparer). De plus, il ne s’agit pas d’un texte en prose mais d’hexamètres :
RUPIS IN|ACCES|SAE TYRI|IS JUGA|CONDITA|COELO
MAGNUS A|LEXAN|DER VIC|TORSUPE|RAVIT
ILLINC|HOSTES|DEPULE|RAT NUNC|TE RU|PELLA|
La fin de ce morceau d’éloquence, malheureusement, ne se laisse pas scander.
Le dernier vers (depulerat-ruppella) est presque léonin.
Au-dessus de l’écusson de monsieur d’Alençon était écrit :
HERCULIS EST NOMEN, GENUS ALTO A SANGUINE REGUM
PRIMA AETAS, VICIAXQUE ANIMUS PUERILIBUS ANNIS
ME FORE MAJOREM FACTIS MAGNO HERCULE MONSTRAT
J’ai le nom d’Hercule, ma race provient du noble sang des rois, je suis à la fleur de l’âge, et un
courage impétueux pendant mes années d’enfance montre bien que je serai plus grand que le
grand Hercule.
Ces vers font allusion à un épisode très connu de la mythologie. Dès le berceau, Héraclès étouffa
deux serpents que Héra avait envoyés pour le tuer92.
Malheureusement la scansion n’est pas à la hauteur de l’inspiration. Le premier vers est correct
(ce qui prouve que l’auteur était effectivement en mal d’hexamètres).
Herculis| est no|men genus| alto a | sanguine|regum.
Mais le second vers ne se scande que grâce à deux élisions vocaliques : Prima ae|tas vici|axque
ani|mūs pǔĕ|rilibus| annis. Par dessus le marché, viciax n’existe pas. Le dernier vers est
également boîteux et l’introduction de factis provoque une succession de trois spondées.
Majo|rem fac|tis magno. Il est cependant possible de rafistoler ces vers de mirliton, mais en
sacrifiant l’impossible puerilibus pourtant bien conforme à la légende.
Prima ae|tas au|dax ani|mus pul|cherrimis| annis.
Me fore| majo|rem ma|gno ope|re Hercule |monstrat.
91 Q. Curtii Rufi ; Historiarum Alexandri magni Mace is libri superstites, ed. Hachette, 1921, liber IV ; prise de Tyr après un siège de sept mois p. 4-20, p. 67-71. 92 Pindare, Néméennes, I, 33-sqq, Théocrite, Idylle, 24.
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On pourrait aussi écrire : Me fore| majo|rem |maximo |Hercule |constat
Bien sûr, la construction de major avec un ablatif reste douteuse.
Et sur l'écusson du roi de Navarre :
FOEDERE LILIGERIS SOCIAS TUAS LILIA FRANCIS RE(DDIS)
REGNO MAGNUS, MAGNA QUOQUE CONJUGE MAJOR
MAXIME ES VIRTUTE ANIMI TUA SCEPTRA GUBERNAS.
Le début du texte forme un hexamètre, à la seule condition (qu’exige aussi la grammaire) de
remplacer tuas par tua : Foedere| lilige|ris soci|as tua| Lilia | Francis.
Par un pacte, tu rends et tu associes tes lys aux lys de France (aux français porteurs de lys), tu es
grand par ton royaume et vraiment tu es rendu aussi plus grand par une grande épouse, par la
vertu de ton courage, tu gouvernes ton royaume.
P. Arcère dans son Histoire de La Rochelle93 a donné dans la plus pure tradition des belles
infidèles de cette époque une traduction qui malheureusement ne brille même pas par la beauté :
Du sommet sourcilleux
d’un roc inaccessible
Jadis un héros invincible
Chassa des barbares surpris
D’un héros plus fameux
Que le vainqueur d’Arbelle ;
Braveras-tu la foudre
Orgueilleuse Rochelle
Bientôt tu n’auras plus
Qu’un nom et des débris.
Il donnait d’ailleurs une version légèrement différente de l’épigramme, version plus conforme
aux règles de la prosodie latine :
RUPES A|NACCES|SAE QUON|DAM JUGA| CONDITA|COELO
MAGNUS A|LEXAN|DER VIC|TOR SUPE|RAVIT ET|ILLINC
HOSTES| DEPULE|RAT. NUNC|TE RU|PELLA RE|BELLIS
CREDIS A|LEXAN|DRI MA|JORIS|FULMINA| FERRE.
Il est question dans le Compte des recettes et dépenses de la ville de Saint-Maixent pour l’année
1574-1575 publiée dans le Bulletin de la Société de statistique des Deux-Sèvres94 de la somme
que coûta le pesle ou pavillon faict pour l’entrée de Monsieur de France, frère du Roy.
93 Arcère L.-E (1756), Histoire de la Rochelle et du Pays d’Aulnis, La Rochelle Desbordes, p. 451. 94 Frappier P. (1876), Compte des recettes et dépenses de la ville de Saint-Maixent pour l’année 1574-1575, Bulletin de la Société de statistique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, 1876, tome III, p. 78.
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Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, hôtel Balizy.
Inscriptions sur les médaillons95 :
CA THO
IM P
GAL BA
IM P
Cette transformation de Caton en empereur est vraiment cocasse.
On voit en outre au-dessus de la porte de la tourelle un écusson peu déchiffrable, avec semble-t-
il, un lion dans le champ. Un second écusson est, lui, absolument indéchiffrable.
Deux-Sèvres, Saint-Marc-la-Lande, église Saint-Marc,
Inscription sur la clef de voûte de l’escalier96.
IN DOMINO CONFIDO J’ai foi en le Seigneur.
Seconde inscription97 provenant de la chapelle de la commanderie des Antonins de la Grande
Lande aujourd’hui église paroissiale de la commune de Saint-Marc-la-Lande :
VOVISSIMA
T
S. CRASTINA98
Le premier mot est une erreur pour Votissima à qui l’on fait beaucoup de vœux
Existe-t-il une Sainte Crastine ? Crastinus, en latin, signifie, du lendemain.
Deuxième inscription de la chapelle des Antonins :
VTON COEUR
ASSAN. NE
RE VN AVE
Si le nom de Marie En ton cœur est gravé
En passant ne oublie
De lui dire un ave
Deux-Sèvres, Thouars, château.
Épitaphe de Jean de la Trémouille99, archevêque d'Auch et cardinal du Saint-Siège qui mourut à
Milan en 1507 et fut inhumé à Thouars en 1507 dans le château de ses ancêtres.
95 Lévesque L. (1891), Inscriptions de la ville de Saint-Maixent du X
e au XIX
e, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest,
1891, 3e serie, tome VIII, p. 262-263, Bouneault A., Recueil de dessins, bibliothèque municipale de Niort, p. 233-352.
96 Breuillac E., Girard G. (1912), Musée lapidaire, catalogue, Mémoires de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, tome VIII, 1912, n° 157. 97 Desaivre L. (1889-1890), Information, Bulletin de la Société de statistique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, tome VII, 1889-1890, p. 501 ; Desaivre L. (1874-1875), Simple note sur l’église de Saint-Marc-la-Lande, Bulletin de la So-ciété de statistique, sciences, lettres et arts des Deux-Sèvres, tome II, p. 234-239. 98 Breuillac E., Girard G. (1912), Catalogue du musée lapidaire du musée départemental (ancien Hôtel de Ville) Niort, Mémoires de la Société historique et statistique des Deux-Sèvres, 2
e série, tome VIII, 1912, p. 258, inscription n° 74.
99 La Fontenelle de Vaudoré (1839), discours d’installation, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1 ère
série, tome II, 3e
tr., p. 508; Farault A. (1914), Répertoire des dessins archéologiques d’Arthur Bouneault à la bibliothèque municipale de Niort. Mé-moires de la Société de statistique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, tome X, p. 233.
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PICTAVIVM ANTISTES
HAC REQUIESCIT HUMO
Le leader des Pictons
repose en cette terre.
Une autre épitaphe de Jean de la Trémouille, aujourd’hui disparue a été conservée par la Gallia
Christiana.
AUSCO|RUM PRAE|SUL, SA|CRO QUI| CARDINE| FULGET
PICTAVUM| ANTIS|TES HIC REQUI|ESCIT HU|MO
IPSE PE|DO DIG|NUS QUI| NUSQUAM| SANCTIOR| ALTER
NEC FUIT| ILLE TA|MEN| NOBILI|TATE MI|NOR
MENDICOS ALUIT DIVES, CASTUSQUE SACERDOS
JUSTITIAE CULTOR, CONSCIA CULPA PROCUL
ITALIAM FATO QUAERENS, SANCTUMQUE PARENTEM
AETATIS FLOREM MORS INOPINA RAPIT
JOHANNES TRIMOLIUS SUPERAS CONCESSIT AD AURES
ILLIC QUO NOMEN LUNA DEDIT MEDIA.
QUINGENTOS SEPTEM SOL TUNC COMPLEVERAT ANNOS
MILLEQUE, QUO CHRISTUS NATUS IN ORBE FUIT.
Évêque d’Auch qui resplendit de la sainte dignité cardinalice, leader du Poitou il repose ici dans
la terre. Il fut digne de la houlette et nul ne fut plus saint que lui. Il ne céda à personne en no-
blesse. Riche il nourrit les mendiants, il fut un prêtre chaste, il cultiva la justice et s’abstint de
pécher consciemment. Il chercha son destin en Italie et une mort inopinée enleva ce père saint à
la fleur de l’âge. Jean de la Trémouille s’en est allé vers les sommets de l’atmosphère (aures
pour auras) là où la demi-lune a donné son nom. On était en l’an 1507 (le soleil avait accompli
507 ans) depuis que le Christ était né dans le monde.
Le vers antepénultième : Illic quo nomen Luna dedit media, reste mystérieux. Il ne s’agit proba-
blement pas d’une allusion scripturaire bien que luna apparaisse fréquemment dans l’Ancien
Testament mais jamais accompagnée de media. On se demande si media n’est pas une erreur de
la Gallia Christiana pour mille, qui manque à la ligne suivante pour la date. L’opposition entre
sol et luna est voulue. À la rigueur on pourrait voir dans ce vers mystérieux une allusion à un
passage de l’Ecclésiastique100: luna et stellae.
Et luna in omnibus in tempore suo
Ostensio temporis et signum aevi
A luna signum diei festi
Luminare quod minuitur in consummatione
Mensis secundum nomen ejus est.
Crescens mirabiliter in consummatione
Vas castrorum in excelsis
In firmamento caeli resplendens gloriose
Species caeli gloria stellarum101.
100 Ecclésiastique, XLIII, 6-9. 101 Cf. également : Isaïe III, 13 et Romains VIII, 21.
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Deux-Sèvres, Thouars, église et abbaye Saint-Laon.
Deux inscriptions sont gravées au-dessus de la statue de Nicolas Lecoq102. La première en carac-
tères gothiques du XVe
siècle fut copiée avec quelques erreurs par Gaignières en 1699 mais
beaucoup de mots ont disparu depuis cette époque.
ABBAS COMDAM NICOLAUS
RESTRUXIT
ET... CUI PAU…
HUNC DEUS PREFECIT CENOBIO QUOD SIC REFECIT.
MORIBUS ET VITA FAMATUS CESSIT AB ORBE
... A SORDE MUNDATUS FUNGITUR ITA
LUSTRA DUCENTENA QUADRINGENTI SIQUIDAM ANNI
PENTHADECEM NAMQZ VIM CLAUDUNT TEMPORIS EJUS
AUGUSTI HIC… PACE FRUATUR. AMEN.
Traduction :
Un jour l’abbé Nicolas
a reconstruit
et ... celui à qui….
Lui, Dieu l’a mis à la tête du monastère qu’il a ainsi refait. Célèbre par ses mœurs, par sa vie, il a
quitté le monde… Purifié par son deuil, il achève sa destinée. Deux cent lustres (un lustre fait
cinq ans) et quatre cents et encore cinquante ans (1450) (siquidam pour siquidem) mettent de
fait (namque) un terme au temps qui lui est alloué. En Août… Qu’il jouisse de la paix Amen.
Les lignes ne correspondent qu’à l’édition par le Mémoire de la Société des antiquaires de
l’Ouest de la copie de Gaignières. À la dernière ligne, il est peu probable qu’il faille rattacher
augusti à temporis ejus.
À la troisième ligne pau doit probablement être complété en pauperes et serait ainsi une allusion
à la charité du défunt comme à Poitiers, dans l’église Saint-Hilaire-le-Grand.
La date de 1450 ne laisse pas subsister de doute. Il s’agit bien de Nicolas Gadart.
L’autre inscription, celle du tombeau de Nicolas Lecoq est la suivante :
HIC JACET
NICOLAUS, MISERATIONE DIVINA ABBAS HUJUS REGALIS
MONASTERII QUI DUM VIXIT, ANNO SC 1479, MARGARITAM
JACOBI REGIS FILIAM, LUDOVICUS XI, DUM ESSET DELPHINUS
VIENNENSIS UXOREM, SPELIVIT (sic) IN CAPELLA SEPULCHRI
DOMINI N. J. C. A SE AEDIFICATA, ULTIMUS REGULARIUM
ABBATUM CESSIT EX HAC VITA MELIOR CUM DEO
FRUITURUS.
Traduction :
Ici repose Nicolas, par la miséricorde divine, abbé de ce monastère de Réau, qui pendant sa vie,
en l’année sainte 1479, a enseveli Marguerite, fille du roi Jacques (d’Écosse), alors que Louis XI
était dauphin du Viennois, son épouse. Dans la chapelle du tombeau de Notre Seigneur Jésus
Christ, qu’il avait fait édifier, le dernier des abbés réguliers a quitté cette vie pour jouir d’une vie
meilleure avec Dieu (melior pour meliore).
102 Imbert H. (1870), Histoire de Thouars, Mémoires de la Société de statistique des Deux-Sèvres, tome X, 1870, p. 55.
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Une autre inscription a été ajoutée.
HOC EJUS SEPULCHRUM REFORMAVIT A°D° 1658 ABRAHAM RIBIER
EJUSDEM MONASTERII ABBAS, QUI AD PRISTINAM DISCIPLINAM
REGULAREM IN EO RESTAURANDAM CANONICOS REGULARES CONGREG.
GALLICAA (sic)
HUC VOCARE COACTUS EST, ANNO DONI 1655.
Traduction :
Ce tombeau a été rénové en l’an du Seigneur 1658 par Abraham Ribier, abbé de ce même mo-
nastère, qui, pour y restaurer l’ancienne discipline de la règle, fut contraint de faire venir ici les
chanoines réguliers de la congrégation française (gallicaa pour gallicae), en l’an du Seigneur
1655.
En parcourant le recueil de Gaignières103, nous avons pu constater qu’à la fin du XVIIe
siècle
deux tombeaux existaient dans le chœur de l’église Saint-Laon, l’un à gauche du maître autel et
l’autre à droite. Le premier contenait les restes de Gadart, le second avait été élevé en l’honneur
de Lecoq. L’épitaphe de Lecoq a probablement été déplacée à l’occasion de travaux. On a cru
bien faire en la réunissant à celle de Gadart.
Deux-Sèvres, Usseau, église abbatiale du prieuré bénédictin Saint-Pierre.
Il s’agit d’une inscription sur une cloche fondue en 1683, actuellement dans le clocher de
l’église104. Sur les trois sceaux de la cloche, l’un est un sceau à navette représentant la Vierge à
l’Enfant au-dessus d’un écu aux trois fleurs de lis brisé d’un bâtement en bande et timbré d’une
crosse, avec cette légende en lettres capitales :
IO(A)NNA D. BORBONIO ABAT. MONAST.
BEAT MARIE DE REGULA.
Jeanne de Bourbon abbesse du monastère
de la bienheureuse Marie de la Règle.
Il s’agit d’un sceau connu qui figure sur l’acte de réception de Bourbon-Montpensier, abbesse de
Notre Dame de la Règle à Limoges, le 18 janvier 1572. Jeanne de Bourbon passa de cette ab-
baye à l’abbaye de la Trinité à Poitiers, toujours comme abbesse en 1574 : par permutation avec
Françoise de Rohan en 1598. Elle devait abdiquer en faveur de Jeanne Guichard. Jeanne de
Bourbon dut emporter à la Trinité son sceau d’abbesse de la Règle, ce qui explique son impres-
sion sur la cloche en 1683.
103 Bouchot H. (1891), Inventaire des dessins exécutés pour Roger de Gaignières et conservés aux départements des estampes et des manuscrits, Bibliothèque nationale, Paris, E. Plon, Nourrit et Cie, 2 tomes. 104 Salvini J. (194 ?), Mélanges, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 4
e série, p. 643-647.
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LOIRE-ATLANTIQUE
.
Loire-Atlantique, Les Moutiers, Prigny105.
Trésor de Glasgow dont un vase porte une inscription mentionnant un grand domaine devenu la
propriété du diocèse de Poitiers (déchiffrée par T. Reinach).
PRYMIAGOS ECCLESIAE PICTAVENSIS Prigny, de l'église de Poitiers
Il s'agit de Prigny dans le Pays de Retz, précisément Les Moutiers-en-Retz, commune de Loire-
Atlantique qui dépendait du diocèse de Poitiers. Le trésor aurait été volé par des pirates irlandais
vers 406 et nous savons par des légendes irlandaises et par la tradition de saint Patrick qu'un roi
irlandais, Niel, a opéré à cette époque un raid à l'embouchure de la Loire.
105 Besnier M. (1926), Étude sur la découverte d'un trésor d'argenterie près de Glasgow, Comptes-rendus des séances de l'Aca-démie des Inscriptions et Belles-Lettres, 70
e année, N. 1, p. 49-50 ; Reinach T. (1921), Comptes rendus de L’Académie des Ins-
criptions et Belles-Lettres, 1921, p. 409 et suivantes, Ginot E. (1926), Séance du 18 mars 1926, communication, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1925-1927, 3
e série, tome VII, p. 255.
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VENDÉE
.
Vendée, Beaufou.
Les habitants106 de la ville avaient la réputation d’être divisés entre deux groupes affublés de
noms latins : Populus servus fidei et Populus Mariae. Dans la muraille de l’autel de la Vierge,
une pierre porte les armes de France avec la date de 1631, probablement en souvenir d’un pas-
sage de Louis XIII dans la paroisse. De plus, une des marches du grand portail de l’église porte
l’inscription107 :
VIVE PIE, QUI VIS PLACIDA DISCEDERE MORTE
DAT VITAE PIETAS UT MORIARE PIE.
Vis pieusement, toi qui veux t’en aller en mourant paisiblement.
La piété donne à la vie de mourir pieusement.
Cette inscription est gravée dans la muraille de l’autel de la Vierge, une pierre porte les armes de
France avec la date de 1631, souvenir probable d’un passage de Louis XIII dans la paroisse.
Vendée, Beaulieu-sous-la-Roche, sceau108.
S. CAPELLENI DE
BELLO LOCO
Sceau du chapelain
de Beaulieu
Tête de saint Jean-Baptiste dans un plat, avec un oiseau au-dessus. Ce sceau nous fournit
l’équivalent latin du nom de Beaulieu.
Vendée, Château-d’Olonne, abbaye Saint-Jean-L’Orbestier, sceau.
Rappelons que l’abbaye de Saint-Jean-d’Orbestier109 est dans le diocèse de Luçon.
Ce sceau ogival du XVIe
siècle, de 4,8 centimètres, présente sous un dais à deux ogives, saint
Jean décapité. Debout, il tient dans sa main gauche un agneau pascal dans un nimbe. Au-dessous,
dans une ogive, la tête de saint Jean.
S.CONVENTUS DE ORBISTEIRO Sceau du couvent d’Orbestier
La matrice est en bronze avec appendice.
106 Collins G.-H. (1897), La Vendée à travers les légendes, Revue du Bas-Poitou, 1897, p. 47. 107 Collins G.-H. (1897), La Vendée à travers les légendes, Revue du Bas-Poitou, 1897, p. 49. 108 Baudry F. abbé (1863), Chapelle de Notre Dame du Breuil commune Le Bernard, Annuaire de la Société d’émulation de la Vendée, 9
e année, p. 99.
109 Girard G. (1913), Inventaire des sceaux-matrices du musée de Niort, Mémoires de la Société de statistique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, tome IX, p. 85.
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Vendée, Châteauneuf, église.
Inscription en lettres gothiques sur la cloche110 :
†ANDRIEU ACQUAIN ET ANDRIEU QUI QUE ANO
ET JEHENNE DE BERE ET MICHE BONHEUR
ME LEVERENT L AN MCCCCIIII XX VII (1487).
Je laisse à la sagacité du lecteur le soin de retrouver l’orthographe exacte : me levèrent est pour
m’élevèrent.
La façon de transcrire 80 en chiffres romains est assez particulière.
À la première ligne, en dépit des apparences, il s’agit d’un nom propre et non de quinque anno.
Vendée, Fontenay-le-Comte, chapelle des Jacobins.
Inscription funéraire du frère F. Leroy111, professeur de théologie, 15 juin 1467 :
HIC JACET MAG(ISTER) RELIGIO
SUS VIR T P REGIS SACRE
THEOLO(GI)E PFESSOR (PROFESSOR) ET FIDEI ME
MOR Q(UI) OBIIT ANO DNI MIL
CCCC LXVII ME(N)S(E) IUNII
REQUIESCAT IN PACE AMEN
Ici repose, le maître, le religieux, T. P. Roy, professeur de théologie sacrée, soucieux de la foi,
qui est mort en l’an du Seigneur 1467 au mois de juin. Qu’il repose en paix Amen.
Les deux lettres TP qui précèdent le nom de Leroy sont étranges. Il ne peut s’agir des initiales du
prénom de ce professeur de théologie qui commençait par un F, mais d’abréviations. On songe à
pius ou piissimus mais T ne saurait convenir qu’à une fonction monastique. Peut-être thesaura-
rius ?
Cette pierre avait été encastrée dans la façade de l’ancienne chapelle des Jacobins dont le contre-
fort se voit encore rue Saint-Jean.
Fondé en 1219 ou 1220 par Savary de Mauléon, seigneur de Fontenay, le couvent des Jacobins
s’élevait au centre d’un vaste enclos nommé Belair. Ce couvent, dont les religieux travaillaient à
l’instruction de la jeunesse, subit de nombreuses vicissitudes. Il fut détruit en 1370 par un incen-
die, son église fut ruinée par les guerres de Religion et le couvent fut vendu comme bien national
pendant la Révolution.
Vendée, Fontenay-le-Comte, chapelle des Jésuites.
Inscription gravée sur une tablette de marbre noir112 au-dessous de la tribune : avril 1636.
†
IHS
AMDG
†
Jesus Hominum Salvator.
Ad Majorem Dei Gloriam.
L’inscription se passe de commentaires. Cf. l’inscription de Nouaillé-Maupertuis ad majorem
Dei doxam.
110 Berthelé J. (1899), La vieille cloche de l’église de Châteauneuf, Revue du Bas-Poitou, 1897, p. 102 -109. 111 Vallette R. (1895), Essais d’épigraphie vendéenne, Revue du Bas-Poitou, p. 81. 112 Valette R. (1897), Essai d’épigraphie vendéenne, Revue du Bas-Poitou, p. 485.
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Vendée, Fontenay-le-Comte, château de Terreneuve, construit à partir de 1595.
Inscription grecque sur la porte d’entrée113.
Loin de Jupiter et de son tonnerre
Je préfère le repos aux honneurs.
pour La faute d’orthographe suppose un auteur grec, prononçant à la moderne,
sans distinguer les voyelles brèves des voyelles longues.
En tout cas ce distique grec a inspiré le poème suivant à Nicolas Rapin :
Vents, soufflez en toute saison
Un bon ayr en cette mayson
Que jamais ni fièvre, ni peste
Ni les maux qui viennent d’excez
Envie, querelle ou procez,
Ceux qui s’y tiendront, ne moleste.
Inscription latine :
Ars anima mundi. L’art est l’âme du monde.
S'agit-il d'une allusion aux idées de Léonard de Vinci.
Vendée, Fontenay-le-Comte, cimetière de la paroisse114.
Inscription gravée sur le cercueil en pierre où a été déposé le corps de René Moreau, curé de
Notre-Dame :
DILECTUS DEO ET HOMINIBUS Aimé de Dieu et des hommes
L’inscription continue en français :
ICY REPOSE LA DEPOUILLE MORTELLE
DU VENERABLE MESSIRE
RENE MOREAU
Sur l’autre face elle reprend en latin :
DOMINE TU NOSTI QUIA AMO TE
ET ANIMAM MEAM PONO PRO TE
Seigneur, tu sais que je t’aime,
je donne ma vie pour toi.
René Moreau, curé de Notre-Dame de Fontenay, bachelier de la Sorbonne et vicaire général du
diocèse de La Rochelle, était né le 16 septembre 1605 à La Chapronnière, village de la paroisse
de Notre-Dame-de-Moulins, près de Mauléon, aujourd’hui Châtillon-sur-Sèvre, alors dans le
diocèse de Maillezais. Il est mort en odeur de sainteté, à Fontenay-le-Comte le 28 janvier 1671.
Les deux inscriptions sont tirées de l’Écriture115.
Pour l’inscription du cercueil de pierre, il s’agit d’un renvoi à l’Ecclésiastique116 :
Dilectus Deo et hominibus Moyses
Cujus memoria in benedictione est
113 Robuchon J., Vallette R., Rochebrune O. de (1892), Paysages et Monuments du Poitou, Vendée, tome X, Fontenay-le-Comte. 114 Trémond E. (1897), Essais d’épigraphie vendéenne, Revue du Bas-Poitou, 1897, p. 486. 115 Psaumes, I, 20; Luc II, 14. 116 Ecclesiastique, XLV, 1-2, Samuel, XLVI, 16 : Dilectus a domino Deo suo Samuel propheta Domini.
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Similem eum fecit in gloria sanctorum
Et magnificavit eum in timore inimicorum
Et in verbis suis monstra placavit.
Quant à l’inscription de la face orientale du tombeau, elle a été faite de deux textes juxtaposés de
l’Évangile selon Jean117 :
Dicit ei tertio. Simon Ioannis, amas me ? Contristatus est Petrus, quia dixit ei tertio. Amas me?
et dixit ei. Domine, tu omnia nosti, tu scis quia amo te. Dixit ei : pasce oves meas118.
Sicut novit me Pater, et ego agnosco Patrem et animam meam pono pro ovibus meis.
Vendée, Fontenay-le-Comte, cimetière protestant119.
Tombeau de Matthieu de Vendée, au cimetière protestant de Fontenay. D’après une procuration
de sa veuve à son fils aîné pour aller récupérer ses hardes, il mourut à Bordeaux, en 1612 :
D. O. M. (Domino Optimo Maximo)
MATHEUS VENDEUS PIETATE LAUDANDUS
FORTITUDINE INSIGNIS HIC SITUS EST, QUI CUM
OPTIMAM SUAE AETATIS PARTEM IN BELLICIS
EXPEDITIONIBUS CONSUMPSISSET, SIBI QUIETEM
CUM PUBLICA SALUTE PREPARAVIT, TUMULTUANTE
AESTU CIVILI REGEM ET PATRIAM VIRIBUS ET
FACULTATIBUS SUIS STRENUE ET LIBERALITER
DEFENDIT, OB ID ADMIRANDUS QUOD IN IPSIS
THUBARUM CLANGORIBUS ET FURIOSI MARTIS
HORRENDIS FRAGORIBUS, NUMQUAM ANIMUM
A PIIS CHRISTIANIS EXERCITATIONIBUS AVOCAVIT;
SIBI FAMAM PERENNEM, SUIS SPLENDOREM
ADEPTUS EST.VIXIT ANNOS LXIII. PERRETTA
GOGUETA UXOR AMANTISSIMA, PAULUS, MARIA
ET MARGUERITA VENDEI SUPERSTITES
LIBERI. M. M. P. P.
Matthieu Vendée, qui doit être loué pour sa piété, et d’un courage exceptionnel, se trouve ici, lui
qui comme il avait passé la meilleure partie de sa vie dans des expéditions militaires, s’était pré-
paré une vie tranquille en tant que citoyen, mais quand se déchaîna la tempête des guerres ci-
viles, il défendit le roi et la patrie de sa personne et de ses biens avec courage et générosité. Il
faut l’admirer parce que, au beau milieu des clameurs des trompettes et du fracas de furieux
combats, il ne s’est jamais laissé détourner de ses pieux exercices de chrétien, et il s’est acquis
une gloire immortelle de même que la considération pour les siens. Il a vécu 63 ans. Perrette Go-
guette, son épouse très aimante, Paul, Marie et Marguerite Vendée ses enfants survivants…
Les quatre dernières lettres constituent une abréviation, sans doute faut-il comprendre :
MONUMENTUM MEMORIAE PIE POSUERUNT.
Ont construit pieusement ce monument à sa mémoire.
117 Jean, XXI-17. 118 Jean, X-15. 119 Drochon A.-B. abbé (1879), Journal de Messire Paul de Vendée, seigneur de Vendée et de Boix Chapeleau, notes, Mémoires de la Société de statistique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, 2
e série, tome XVII, p. 199-200.
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D’ordinaire les protestants ne composaient pas d’épitaphes en latin. Cependant nous verrons que
l’inscription de Saint-Pierre-de-Melle faisait exception. Il en est de même de l’épitaphe à Genève
du duc de Rohan, qui a été tué à Rheinfelden, pendant la guerre de Trente Ans.
Vendée, Fontenay-le-Comte, cloche municipale.
Cette inscription figurait sur la cloche municipale fondue en 1466 sur l’ordre des habitants de
Fontenay-le-Comte120. Le texte de l’inscription est le suivant :
SANCTE VENANTI ORA PRO NOBIS
AN(NO) MIL CCCCLXVI ME FIT J.
GALLOYS A SON DEVIS A LA
REQUESTE
DES HABITANTS P(OUR) CE
LEFEVRE CE PROMOUVANS LORS
ESTANT FABRICOUR
CHE CEANS
SAINT VENANT PRIE POUR NOUS
AN 1466 ME FIT J.
GALLOYS A SON DEVIS A LA
REQUESTE
DES HABITANTS P(OUR) CE
LEFEVRE CE PROMOUVANS LORS
ESTANT FABRICOUR
CHE CEANS
À la première ligne après l’invocation à saint Venant, un petit bas-relief représente un buste,
peut-être la figure du reliquaire de la tête de saint Venant, patron de la paroisse, que détenait à
cette époque l’église Notre-Dame. La première ligne se termine par un petit bas-relief, représen-
tant la Vierge, suivi d’une longue guirlande.
Sur les filets placés au-dessous de ces deux lignes, filets qui semblent avoir été prévus pour une
inscription beaucoup plus longue, on voit une grande croix décorée de feuillage, sur lequel on a
appliqué un petit crucifix et que l’on a accompagné de deux bas-reliefs représentant la Vierge et
sainte Madeleine.
Vendée, Fontenay-le-Comte, église Notre-Dame.
Inscription de la maison de Villepréau, séjour de prédilection de Julien Collardeau, construite en
1615, sur le pilier gauche121 :
DOM
IVLIANVS COLLARDEVS
EXCOGNITOR REGIS MISSAM
ANNIVERSARIAM EO JOVIS
DIE QVI POST PANVAGIA
FACTVS EST IN GRATIAM
TOGATI ORDINIS CELEBRARI
SVO TESTAMENTO CVRAVIT
ANNO R.S. MDCXXXVI
IVL. P(ERIIT)
Au Seigneur très bon très grand, Julien Collardeau, procureur du roi, a pris soin par son
testament de faire célébrer une messe annuelle le jeudi après la fête de la Vierge (en grec
) en reconnaissance pour la noblesse de robe. Il périt en juillet de l’année 1636 du
Rédempteur et Sauveur.
Il faut probablement comprendre le R.S. de l’avant-dernière ligne par Redemptoris Salvatoris.
120 Vallette R. (1895), Essais d’épigraphie vendéenne, Revue du Bas-Poitou, p. 81. 121 Valette R. (1897), Essai d’épigraphie vendéenne, Revue du Bas-Poitou, p. 484.
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Comme on peut le constater, il s’agit d’une fondation de messe par Julien Collardeau, troisième
du nom, ancien procureur du roi, doyen des échevins de Fontenay, et auteur de nombreux
ouvrages, notamment d’un poème en vers français intitulé : Tableau des victoires du roi
Louis XIII.
Inscription sur une plaque de marbre noir incrustée dans la cheminée de la chambre haute :
URBIS QUI IN PROSPECTU EST ITERUM MAJOR EXTRUXI CIDDCXV. DILIGE
FELICES MISERIS SUCCURRE VEL ULTRO.
Maire de nouveau de la ville qu’on voit d’ici. Je l’ai construite en l’an 1615. Aime les heureux,
aide les malheureux au minimum (ou plus).
Vendée, Fontenay-le-Comte, église Notre-Dame.
Épitaphe fragmentaire de Françoise Bouldron, femme de Raoul Gallier-Picard122, seigneur de
Guinefolle (septembre 1621).
...C]OR ET ANIMAM ADVERTE
...IM]MATURA COELO VICTIMA
...I]LLUSTRIS SED VIRTUTIBUS AD[NOTATA
...SED ALIQOT MENSIBUS BEATAM
...V]ITAM DAT PROLO SUAVISSIMAE MOR(TE
…NUN]C MORTEM IMMORTALITATE TERRAS
…OBII]T.ANNO DNI MDCXXI ERGO VBI AD
…E]IVS MORTALES EXVVIAS MOESTISSIMUS
...CA]RVS D RADULPHVS GALLIER PICARD
…AD P]OSTEROS MEMORIAE AC DESIDERII SVI
…MONIMENTVM
…TUAE] ANIMAE PARS ALTERA NOSTRA
...INQU]IT, DICAM VIVERE AN MORI
...NON INTER]EST MIHI CREDE EST MORS MEA VITA
…SUPER]VIVIS, MORTUA, STANTE VIRO
…IN] MEDIAM RAPIUNT TE FUNERA VITAM
…PEREAS TOTA, SUPERSTES EGO.
Tourne ton cœur et tes pensées ... victime prématurée au ciel ... illustre mais très connue pour ses
vertus... heureuse un certain nombre de mois... elle donne la vie à sa très douce progéniture par
sa mort ... maintenant que tu effraies la mort par l’immortalité (terras est probablement une faute
de lecture pour terreas) ... elle est morte en l’an 1621 donc où ...
très triste, ses dépouilles mortelles ... son cher seigneur Rodolphe Gallier-Picard (a laissé à la
postérité) cette commémoration de ta mémoire et de son affection.
De ton âme la seconde moitié est nôtre. ... dit-il, je dirai que vivre ou mourir est peu important,
crois-moi la mort est ma vie ... tu survis, morte, car ton mari est là ... les funérailles t’enlèvent au
milieu de ta vie ... même si tu péris entièrement, moi qui survis je suis là.
À la cinquième ligne, prolo est une faute pour proli, datif de proles.
Bien que l’inscription soit fragmentaire, il n’y a guère d’interruption ni de hiatus dans le sens. De
deux choses l’une, ou l’inscription était admirablement composée ou équilibrée ; ou bien
122 Valette R. (1897), Essai d’épigraphie vendéenne, Revue du Bas-Poitou, 1897, p. 478-492.
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l’espace manquant à gauche est beaucoup moins important que ne le laisse entendre la
publication de la Revue du Bas-Poitou. Mais, dans ce cas, il serait délicat et dangereux de
pousser plus loin la restitution. En tout cas, il ne s’agit pas d’hexamètres. Une longue succession
de brèves cor et animam exclut toute prétention à la scansion latine. Cependant vi|tam dat|proli
su|avem|morte, elle donne une vie suave à sa progéniture par la mort, fournit une fin
d’hexamètre que quelque béotien a massacrée en introduisant un superlatif. De toute façon, ce
détail, ajouté à l’absence de la partie gauche de l’inscription, condamne toute tentative de
restitution.
Cette épitaphe gravée sur une plaque de marbre noir est déposée à la bibliothèque du collège de
Fontenay-le-Comte. Françoise Bouldron succomba en donnant le jour à un fils qui fut baptisé
Jean-François et eut pour parrain un gouverneur du Poitou, l’auteur des célèbres maximes. Raoul
Gallier appartenait à une très ancienne famille bourgeoise de Fontenay, anoblie dès le
commencement du XVe siècle.
L’hôtel de Guinefolle, chef-lieu de la seigneurie de ce nom, était situé à l’endroit où s’élèvent
actuellement le calvaire et le cercle catholique. Cette seigneurie bénéficiait de moyenne et basse
justice et ne relevait directement du roi que pour une partie, pour une autre partie elle dépendait
de Grissais qui avait haute justice. À la fin du XVIe
siècle, les Gallier réussirent à acquérir les
deux fiefs.
Vendée, Fontenay-le-Comte, église Notre-Dame.
Inscription de la chapelle sépulcrale des Collardeau123 :
O SACELLUM IN GRATIA
FAVORUM SUMPTIBUS
SVIS CONFICI PROCURAVIT
COLLARDEUS COGNITOR
AN DOM. MDCXXIX
Collardeau enquêteur a fait faire ce petit sanctuaire à ses frais en remerciement de faveurs. En
l’an du Seigneur 1629.
Cette inscription fut trouvée par M. de Fontaines lorsqu’il rebâtit la tour qui se dresse encore sur
la terrasse de la maison que, en 1897, son petit-fils habitait sur les bords de la Vendée. Elle
consacre le souvenir d’une famille qui, après avoir donné à Fontenay-le-Comte de savants
magistrats aux XVIe
et XVIIe
siècles a, depuis, complètement disparu pour cause de revers
financiers. Ses seuls représentants à la fin du XIXe
siècle étaient d’obscurs paysans de Chaillé-
les-Marais.
Signalons qu’à la deuxième ligne, croyant sans doute à PICTAVORUM, la Revue du Bas-Poitou
écrit TAVORUM.
123 Valette R. (1897), Essai d’épigraphie vendéenne, Revue du Bas-Poitou, p. 482.
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Vendée, Fontenay-le-Comte, église Notre-Dame.
Épitaphe124 du révérend Paul Audebert 1507.
HIC REQUIESCIT PAULUS AUDEBERTI
IN SACRA FACULTATE PARIENSI DOCTOR
HUJUS ECCLIAE(ECCLESIAE) RECTOR, VIR ERUDITISSIMUS
PIETATE, INGENIO INSIGNIS
OBIIT ANNO A NATALI XCI MDVII
VIGESIMA DIE MAII
QUIESCAT IN PACE
Ici repose le révérend Paul Audebert docteur de la Faculté sacrée de Paris, recteur de cette église,
personnage très érudit, remarquable par sa piété et son esprit. Il mourut à l’âge de 91 ans, le 20
mai 1507. Qu’il repose en paix.
Pariensi, bien sûr est pour Parisiensi.
Vendée, Fontenay-le-Comte, église Notre-Dame.
Inscription tumulaire de Jérôme Letard125, protonotaire apostolique, doyen de Saint-Pierre de
Fontenay, 1509.
HIC REQUIESCIT PAC IERMS LETARD
PNOTARIUS APOSTS SACTI PETRI F
ONTANACESIS DECANUS QUAM PRIMA OFFICIOR.
U GENERA EXERCEDO USQUE AD FINEM
FIRMITER PERSEVERAVIT. CLARE VIXIT
SACTEQUE OBIIT DUODECIMA DIE MENSIS
AUGUSTI ANNO DNI MDIX AET. LXVIII
CUJUS ANIMA QUIESCAT IN PACE.
Une fois de plus la multiplicité des abréviations nous oblige à faciliter la tâche du lecteur en
procédant à une restitution :
HIC REQUIESCIT IN PACE HIERONYMUS LETARD
PROTONOTARIUS APOSTOLICUS SANCTI PETRI F
ONTANACENSIS DECANUS QUAM PLURIMA OFFICIOR
UM GENERA EXERCENDO USQUE AD FINEM
FIRMITER PERSEVERAVIT.CLARE VIXIT
SANCTEQUE OBIIT DUODECIMA DIE MENSIS
AUGUSTI ANNO DOMINI MDIX AETATIS LXVIII
CUJUS ANIMA QUIESCAT IN PACE
Ici repose en paix Jérôme Letard, protonotaire apostolique de Saint-Pierre, doyen de Fontenay.
Exerçant quantité de genres de fonctions, il persévéra fermement jusqu’à la fin. Il vécut avec
éclat et saintement. Il mourut le 12 août de l’an du Seigneur 1509 à l’âge de 68 ans. Que son âme
repose en paix.
124 Valette R. (1895), Essai d’épigraphie vendéenne (suite), Revue du Bas-Poitou, p. 341. 125 Valette R. (1895), Essai d’épigraphie vendéenne (suite), Revue du Bas-Poitou, p. 341.
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Vendée, Fontenay-le-Comte, église Notre-Dame.
Inscription de l’une des cloches coulée en 1351126.
ANNO DOMINI MCCCLI
IN HONORE SANCTI PET
RI ME FIERI IUSSIT
PETRVS MEIGNAN PBTR (PRESBYTER)
En l'an du Seigneur 1351
en l'honneur de saint Pierre,
Pierre Meignan, prêtre, m’a fait faire.
Vendée, Fontenay-le-Comte, église Notre-Dame.
Inscription de la frise extérieure de l’ancienne chapelle Saint-Pierre127.
PAX HUIC DOMUI LR 1542 Paix à cette maison LR 1542
Vendée, Fontenay-le-Comte, église Notre-Dame.
Inscription sur la frise extérieure de l’ancienne chapelle Saint-Pierre128
:
IHS (Iesus Hominum Salvator) ROGAVIT PRO TE PATRE 1543 DEO
Jésus Sauveur des hommes a demandé pour toi à Dieu le Père. 1543
La construction de rogo avec un datif (Deo) n’est pas classique. Il aurait fallu : a Deo.
Vendée, Fontenay-le-Comte, église Saint-Nicolas.
Tombeau de Charles X (le premier129, celui de la Ligue, mort en 1590), enterré à droite du grand
autel. Le pilier au bas duquel reposait le défunt portait en dessous les armes de France.
L’inscription fut lue par Dom Marzet en 1786. À cette époque, la dalle portait encore
l’inscription URNA CINERUM (urne des cendres) :
OBIIT PIISSIMUS
PRINCEPS NONA
MAII 1590
Le très pieux
prince est mort le 9
mai 1590.
Vendée, Fontenay-le-Comte, église Saint-Nicolas.
Inscription funéraire de Gaultier Doineau130, prêtre et médecin, inhumé dans l’une des chapelles
de l’église Saint-Nicolas de Fontenay-le-Comte, le 11 novembre 1348.
HIC JACET
MAGISTER GALTERIUS DOINEAU, SACERDOS
PREDICATOR ET MEDICUS QUI OBIIT AN
DNI MCCCXLVIII IN FESTO BI
MARTINI. ANIMA EIS REQUIESCAT
IN PACE AMEN
126 Berthelé J. (1888), À travers les cloches du Bas-Poitou, Revue du Bas-Poitou, 1888, p. 354 sqq. 127 Valette R. (1895), Essai d’épigraphie vendéenne (suite), Revue du Bas-Poitou, p. 343. 128 Valette R. (1895), Essai d’épigraphie vendéenne (suite), Revue du Bas-Poitou, p. 343 129 Fontaines G. de (1894), Les œuvres en plomb trouvées dans les sépultures de l’ouest, Revue du Bas-Poitou, p. 26. 130 Valette R. (1895), Épigraphie fontainesienne, Revue du Bas-Poitou, p. 341. 130 Valette R. (1895), Épigraphie fontainesienne, Revue du Bas-Poitou, p. 341.
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Restitution :
HIC JACET
MAGISTER GALTERIUS DOINEAU, SACERDOS
PREDICATOR ET MEDICUS QUI OBIIT ANNO
DOMINI MCCCXLVIII IN FESTO BEATI
MARTINI ANIMA EIUS REQUIESCAT
IN PACE AMEN.
Ici repose le maître Gaultier Doineau prêtre et médecin qui mourut en l’an du Seigneur 1348, le
jour de la fête de saint Martin. Que son âme repose en paix. Amen.
Vendée, Fontenay-le-Comte, église Saint-Nicolas.
Autre inscription située en bas du mur dans le sanctuaire. En effet les entrailles du premier
Charles X furent placées au bas du mur de face sous une dalle sur laquelle Dom Marzet131 lut
encore en 1786 :
URNA VISCERUM
NONA MAII 1590
Urne des entrailles
9 mai 1590.
Il s’agit du jour du mois et non des nones qui tombaient le 7 mai.
En effet l’infortuné roi de la Ligue succomba le 9 mai 1590 des atteintes de la gravelle. Son
corps emporté de Fontenay le 19 juillet fut inhumé en grande pompe au château Gaillon. Mais
comme on prétendait qu’il avait été empoisonné, une autopsie avait été ordonnée et les cendres
du célèbre cardinal recueillies dans une urne funéraire furent placées sous les dalles du
sanctuaire.
Vendée, Fontenay-le-Comte, enseigne d’apothicaire du XVIe siècle.
Il s’agit d’un cartouche132 en pierre daté de 1507 :
A LA PÔME CYTHRINE
AUT CORCYREI SUNT HAEC DE FRONDIBUS HORTI
AUT HAEC MASSITI POMA DRACONIS ERANT
OLLYVIER MAREPON
MDIX
Traduction :
À la pomme Cythrine
Ou bien il s’agit d’après le feuillage du jardin de Corcyre (Corfou).
Ou bien il s’agit des pommes du dragon de Massite.
Olivier Marepon
1509
Il s’agit cette fois-ci d’une citation de Martial, Épigrammes133. Pendant la Renaissance les
Fontenaisiens avaient des Lettres.
131 Marzet Dom (1786) 132 Valette R. (1895), Essais d’épigraphie vendéenne (suite), Revue du Bas-Poitou, p. 342. 133 Martial, Épigrammes, Livre XIII, épigr. XXXVII.
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Vendée, Fontenay-le-Comte, Grande Fontaine.
Inscription de la Grande Fontaine134. Liénard de la Ran y a sculpté en 1542 les armoiries
concédées à sa famille par François Ier
:
1542
FELICIUM INGENIORUM FONS ET SCATURIGO
1542
Fontaine et source des esprits heureux.
Vendée, Fontenay-le-Comte, hôpital.
Cette inscription est sur la cloche135 de la communauté des Tertiaires régulières franciscaines,
dites Tiercelettes, avant que le couvent ne devienne hôpital :
SIT NOMEN DOMINI BENEDICTUM 1634 Que le nom du Seigneur soit béni 1634.
Vendée, Fontenay-le-Comte, jardin de Jean Gaultron.
Placée au dessus de la porte du jardin136 copiant l’inscription de la rue Rapin137 publié ci-après,
la gravure représente un fronton avec au milieu un écusson portant un soleil d’or sur champ
d’azur avec un œil au centre; au-dessus de l’écusson un casque à deux panaches retombant.
L’inscription est copiée de la précédente (du moins je suppose que l’érudit en a eu l’idée le
premier) mais la disposition est différente :
LAU DATO
INGE NTIA
RURA EXIGUUM
COLITO
Fais l’éloge des très vastes campagnes
Mais soigne un petit domaine
La Revue du Poitou indique que cette inscription se trouvait sur la porte de Jean Gaultron,
capitaine du château.
Vendée, Fontenay-le-Comte, métairie de la Ruine, autrefois l’Ortie.
Inscription138 placée sur la porte : ORTIE
Écusson entouré de deux tiges d’ortie :
HIC P RIMUS
LABO RUM
F. RATIO M.B. 1621
C’est ici la première
des épreuves,
François Raison, 1621.
Les armes sont celles de la corporation des poissonniers de Fontenay-le-Comte dont François
Raison était syndic en 1621. Elles étaient de gueules à la balance d’or, ayant un poisson pour
fléau et accompagné de deux étoiles d’argent et d’une quinte feuille d’or en pointe.
M.B. seraient-elles des initiales ?
134 Robuchon J., Vallette R., Rochebrune O. de (1888-1894), Paysages et Monuments du Poitou, tome IX, p. 37. 135 Vallette R. (1897), Essais d’épigraphie vendéenne (suite), Revue du Bas-Poitou, p. 479. 136 Valette R. (1895), Essais d’épigraphie vendéenne, Capitaine du château, Revue du Bas-Poitou, p. 343. 137 Page 84. 138 Trémont E. de (1897), Essai d’épigraphie vendéenne (suite), Revue du Bas-Poitou, p. 479.
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Vendée, Fontenay-le-Comte, place Belliard.
Inscription au fronton de la maison de Jean Morisson139."Peu et paix" était la devise des
Morisson.
PEU ET PAIX
N… QUOD ... ED ... NI ... JUSTUMQUE ... M ET
HUJUSCE DOMUS... ANTERIOREM PARTE..
OT ... AI ... RANT
FI ... ES ... RIA
ARCHITECTI ANNO I60. MENSE
AUGUSTO
L’inscription est malheureusement très fragmentaire, il est difficile d’en faire une restitution. On
songerait à quelque chose comme:
Peu et paix
N(ihil) quod ed(ificavi ) ni(si probum ) justumque aede)m. et
hujusce domus anteriorem partem [sacerd
ot(i … restaurav)erant
Fi(del)es In memo)riam
architecti ... Anno 160 ? Mense
Augusto.
Dans ce que j’ai édifié, il n’y a rien que d’honnête et de juste. Une chambre et la partie antérieure
de cette maison, les fidèles les restaurèrent ... En mémoire de l’architecte ... en l’an I60 (?), au
mois d’août.
Nous avons préféré dans la restitution sacerdotis à quot, ou bien à dotis, car l’inscription
présente visiblement un caractère religieux.
Vendée, Fontenay-le-Comte, rue Belesbat, maison de Michel Tiraqueau 1545140.
1- Sur la porte d’entrée :
NIHIL NIMIUM CUPERE Ne rien désirer de trop.
Il s’agit d’une citation de Pline141.
2- Dans un cartouche placé à l’angle du pavillon occidental.
INDULGENTER FORTUNA DECIDIT CUM EO
QUI JURE DICI NON INFELIX POTEST
La fortune se montre indulgente pour celui qui, à bon droit, ne peut être appelé malheureux.
Il s’agit d’une citation de l’Illiade142.
3- Inscription sur la porte d’une pièce du rez-de-chaussée :
SECURA QUIES ET NESCIA FALLERE VITA Un repos sûr et une vie qui ne saurait choir.
Il s’agit cette fois d’une citation des Géorgiques143.
139 Vallette R. (1897), Essais d’épigraphie vendéenne (suite), Revue du Bas-Poitou, p. 479. 140 Valette R. (1895), Essai d’épigraphie vendéenne (suite), Revue du Bas-Poitou, p. 347. 141 Pline, Histoire Naturelle, livre VII, 32. 142 L’IIliade, Chant VII, vers 50-sqq. ; traduction E. Lasserre, librairie Garnier, p.115.
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4- Sur la frise d’une maison côté nord :
EXTREMA PER ILLOS JUSTICIA EXCEDENS TERRIS VESTIGIA FECIT.
Chez eux au moment de quitter la terre, la Justice a laissé la dernière trace de ses pas.
Il s’agit à nouveau d’une citation des Géorgiques144, constituant un vers et demi :
et patiens operum exiguoque assueta juventus
sacra deum sanctique patres, extrema per illos
justicia excedens terris vestigia fecit.
5- Sur la porte de la pépinière et du verger :
HIC PLANTAS TENERO ABSCINDENS DE CORPORE MATRUM
DEPOSUIT SULCIS. HIC STIRPES OBRUIT ARVO145.
L’un détachant des plants du corps tendre des mères, les a déposés dans des sillons ; l’autre en-
terre dans le guéret les souches.
Il s’agit à nouveau d’une citation un peu tronquée des Géorgiques146. Le passage continuait de la
façon suivante : Quadrifidasque sudes et acuto robore vallo.
Après leur avoir donné la forme de scions à quatre brins ou à bouts effilés.
6- Inscription cette fois-ci scripturaire sur la porte de l’oratoire :
PAX HOMINIBUS BONAE VOLUNTATIS. Paix aux hommes de bonne volonté.
Il s’agit ici d’une citation scripturaire des Psaumes147 : Benigne fac, Domine, in bona voluntate
tua, Sion. Et de l’Évangile selon saint Luc148 : Gloria in altissimis Deo, et in terra pax hominibus
bonae voluntatis.
Vendée, Fontenay-le-Comte, rue Rapin, maison Jarnigaude.
Inscription sur la porte d’entrée postérieure à 1636, gravée sur l’ordre du propriétaire Julien
Colardeau :
HOC ERAT IN VOTIS URBIS DEPONERE CURAS
INTERDUM ET SOLIS HIC INDULGERE CAMOENIS
Cela faisait partie de mes vœux de mettre en attendant de côté les soucis de la ville et de me
consacrer aux neuf sœurs seules.
Traduction en vers (un peu infidèle) de Hanaël Jousseaume149 :
Je voulais, déposant les soucis de la ville
Au culte des neuf sœurs consacrer cet asile.
143 Virgile, Georgiques, Livre II, vers 467. 144 Virgile, Géorgiques, Livre II, vers 472-74. 145 Virgile, Géorgiques, Livre II, vers 23-24. 146 Virgile, Géorgiques, Livre II, vers 23-24 147 Psaumes, I, 20. 148 Luc, II-14. 149 Jousseaume H.
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Il s’agit d’une allusion à la satire VI d’Horace150 que l’auteur paraphrase. Celle-ci a inspiré, à La
Fontaine, la fable Le rat de ville et le rat des champs.
Camenae, nymphes aux chants prophétiques plus tard identifiées avec les muses151.
L’inscription occupe encore aujourd’hui la même place qu’au temps de Julien Collardeau.
Seulement, la porte qu’elle surmontait autrefois a été depuis transformée en fenêtre. Cette fenêtre
fut celle de Hanaël Joussaume. Cette ancienne demeure située à l’extrémité sud de la ville, entre
la villa du célèbre mathématicien Viète et celle du non moins illustre Rapin doit son nom de
Jarnigaude à celui de son premier propriétaire.
Le 17 octobre 1583, elle fut anoblie par contrat fait à Jehan Chasteau, conseiller du roi en
l’élection de Fontenay, receveur des finances de la reine d’Écosse, douairière de France, par les
sieurs Chandon et Gallier.
Après avoir passé entre les mains de nombreux propriétaires, elle devint la «maison des champs»
du procureur du roi et poète Julien Collardeau qui y fit graver le distique ci-dessus. En 1787, la
Jarnigaude fut achetée par le poète Hanaël Joussaume.
En ce qui concerne le Colardeau signalé plus haut, il s'agit probablement du Collardeau
(l'orthographe des noms était fantaisiste à l'époque) qui a composé l'épitaphe du comte de Boisy
(voir une des inscriptions précédentes).
Signalons que ce distique est reproduit dans Les Paysages et Monuments du Poitou152.
Vendée, Fontenay-le-Comte, rue Rapin.
Maison de campagne de François Viète153, mathématicien célèbre qui est né à Fontenay-le-
Comte en 1540 et mort à Paris en 1603. À droite et à gauche de l’écusson, on lit l’inscription :
LAUDATO INGENTIA RURA EXIGUUM COLITO
Loue les domaines immenses mais prend bien soin d’un bien exigu.
L’inscription est tirée des Géorgiques154. Les deux vers complets sont les suivants :
Durus uterque labor. Laudato ingentia rura,
Exiguum colito. Necron etiam aspera rusci
Traduction en vers (un peu infidèle) par Hanaël Jousseaume155 dont nous venons de parler :
Des domaines pompeux, admire la splendeur
Mais sous un humble toit abrite ton bonheur.
Vendée, Fontenay-le-Comte, épitaphe de Nicolas Rapin.
Épitaphe de Nicolas Rapin156 composée par lui-même (distique élégiaque ? ).
TANDEM| RAPINUS| HEIC QUI|ESCIT |ILLE QUI
NUNQUAM| QUIES|CIT,| UT QUIES| ESSET| BONIS
150 Horace, Satire, livre II, 6 151 Tite Live, Histoire romaine, CXXI, 3; Ovide, Métamorphoses XV, 482 ; Ovide, Fastes, III, 275 ; Virgile, Bucoliques, III, 3, 59. 152 Robuchon J., Vallette R., Rochebrune O. de (1892), Paysages et Monuments du Poitou, Vendée, tome X, Fontenay-le-Comte. 153 Robuchon J., Vallette R., Rochebrune O. de (1892), Paysages et Monuments du Poitou, Vendée, tome X, Fontenay-le-Comte ; Revue du Bas-Poitou, 1895, p. 346. 154 Virgiles, Georgiques, liber II, vers 412-413. 155 Jousseaume H. 156 Tremond E. de (1896), Essais d’épigraphie vendéenne, Revue du Bas-Poitou 1896, p. 405.
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IMPUNE| NUNC GRAS|SENTUR |ET FUR ET LA|TRO
MUSAE| AD SEPUL|CRUM GAL|LICAE ET LATINAE GEMENT
Enfin Rapin repose ici, lui qui ne s’est jamais reposé, afin que les bons se reposent. Que
sévissent maintenant en toute imunité le voleur et le brigand et que les muses gémissent près de
son tombeau en français et en latin.
Le troisème vers est incorrect car le u de impune est long. Il faudrait aussi lātrones à la fin du
vers.
Le dernier vers n’est ni un pentamètre ni même un hexamètre.
L’orthographe latinae pour latine sent son Moyen-Âge.
Nicolas Rapin157 l’a traduite lui-même en français de la façon suivante :
Cy-dessous reposent les os
de Rapin, quiconques en sa vie
n’eût repos, tant il eût d’envie
de tenir les bons en repos.
Desrobez et volez sans crainte
Maintenant larrons et voleurs
Les Muses verseront leurs pleurs
Sur son tombeau gravant la plainte.
La Revue du Bas-Poitou cite d’autres vers célèbres de Nicolas Rapin (distique élégiaque) :
Quo fug|iam ex|torris sine| munere|, privus et| exspes
Conjuge| cum ca|ra, | pignori|busque no|vem.
Où fuirai-je, banni, sans fonctions, isolé, sans espoir,
avec ma chère épouse et neuf hypothèques.
La même revue158 cite deux autres vers :
Sic mediis olim ludebam miles in armis
Dura sub invicto principe castra se|quens.
C’est ainsi que jadis je jouais au soldat au milieu des armées,
menant la dure vie des camps sous un prince invaincu.
Le premier vers est malheureusement impossible à scander.
Le second est correct pour invicto en application de la règle qui dit que la voyelle brève suivie de
deux consonnes peut rester brève ou devenir longue si la première consonne est une muette.
Vendée, Fontenay-le-Comte, rue Saint-Nicolas.
Inscription sur le linteau d’une porte de la cour intérieure d’une maison159.
MER FRANCISCUS ACHARDUS
PRESBITER PICTAVIENSIS
NUNC FONTANACUS
Maître François Achard
prêtre de Poitiers,
maintenant Fontenaisien
157 Boudeloton E. (1892), Nicolas Rapin d’après des documents inédits, extrait des œuvres latines et françaises de Nicolas Rapin, poictevin, Paris chez Olivier de Varenne, rue Saint Jacques, 1610, Revue du Bas-Poitou, 1892, p. 457. 158 Tremond E. de (1892), Essais d’épigraphie vendéenne, Revue du Bas-Poitou, p. 461 159 Valette R. (1897), Essai d’épigraphie vendéenne, Revue du Bas-Poitou, p. 483.
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SUFFICIT MIHI GRACIA TUA
DOMINE
NAM VIRTUS IN INFIRMITATE
PERFICITUR
MDCXXXII
Ta grâce me suffit,
Seigneur,
car la vertu s’accomplit dans la
faiblesse.
1632
Mer au tout début est probablement pour magister.
Il s’agit d'une allusion à la deuxième épître de saint Paul aux Corinthiens160. Le texte complet est
le suivant : Propter quod ter Dominum rogavi ut discederet a me et dixit mihi : Sufficit tibi
gratia mea nam virtus in infirmitate perficitur. Libenter igitur gloriabor in infirmitatibus meis, ut
inhabitet in me virtus Christi. Propter quod placeo mihi in infirmitatibus meis, in contumeliis, in
necessitatibus, in persecutionibus, in angustiis pro Christo : cum enim infirmor, tunc potens sum.
Vendée, Fontenay-le-Comte, Saint-Médard-des-Prés.
Inscription sur marbre noir, encastrée dans la cheminée du logis de Villepréau, maison de
campagne de Julien Collardeau161 en 1615 :
URBIS QUAE IN PROSPECTU EST
ITERUM MAJOR EXTRUXI CIDDCXV
DILIGE FELICES MISERIS SUCCURRE, VEL ULTRO
Étant maire pour la deuxième fois de la ville qui est en face, j’ai bâti (cette maison en 1615).
Aime les heureux, porte secours aux malheureux et même davantage.
La transcription de la date à la fin de la deuxième ligne est erronée. Il faut sans doute lire :
AED(em) MDCXV
Vendée, Fontenay-le-Comte, salon de Haute-Roche.
Inscription grecque placée jadis sur la cheminée du salon de Haute-Roche162, ancienne habitation
de François Mézière, médecin :
T. E. M
Par le labeur et par la pratique (l’exercice).
Si notre traduction ou plutôt transcription est exacte, le texte grec doit être pris dans un sens
plutôt militaire. T. E. M. pourrait être une traduction du grec en latin : Tribulatione et militia.
En réalité, les trois majuscules d’abréviation en-dessous de l’inscription grecque font problème.
Le dernier M pourrait être l’abréviation de Mézière. S’agirait-il des initiales d’un ancêtre de
François Mézière ?
L’inscription était gravée en lettres d’or sur une plaque de marbre noir.
Vendée, Île d’Yeu, église Notre-Dame du Port.
Inscription sur la plus petite cloche de l’église163 :
160 Corinthiens XII, 8-10. 161 Valette R. (1894), Essai d’épigraphie vendéenne, Revue du Bas-Poitou, p. 414 ; Valette R. (1896), Essai d’épigraphie ven-déenne, Revue du Bas-Poitou, p. 407. 162 Vallette R. (1897), Essais d’épigraphie vendéenne (suite), Revue du Bas-Poitou, p. 402.
-88-
EX DONO IOANNES VIGNAUD SACERDOTIS Par un don de Jean Vignaud, prêtre.
Vendée, Le Boupère, château de La Pellissonière.
Inscription sur une cheminée du XVIe siècle164 :
SPES MEA DEUS Dieu est mon espoir.
L’inscription est la même que celle de la chapelle du Salut, consacrée à saint Gelais, à
Angoulême (vide infra).
Vendée, La Réorthe, château de l’Aubraye.
Le château165, proprement dit, entouré de douves profondes n’était abordable que par un second
pont-levis, dont la porte, couronnée de créneaux, était ornée, au-dessus de son linteau de deux
écussons qui ont été martelés pendant la Révolution et autour desquels on lisait les deux inscrip-
tions suivantes :
AD ALTIORA CONTENDIMUS OMNES
1575
VIVET AD ESTREMUM
1577
Nous cherchons tous à atteindre les sommets
1575
Il vivra jusqu’à la fin
1577
Vendée, Le Bernard, la Cour du Breuil166.
SIX CURIAE DECAM THALLEMONDENCIS Sceau de la curie du doyen de Talmont.
Decanus est devenu decamus et l’abréviation six pour sigillum est un peu étrange.
Vendée, Luçon, médaille trouvée près de la cathédrale.
Cette médaille167 comporte plusieurs abréviations, l’une en espagnol, les autres en latin.
Horizontalement on lit :
N.S. D. MONST. Nuestra señora de Montserrat
Sur le revers de la médaille, on voit saint Benoît, debout, vêtu de la longue coule monastique. Il
élève de la main droite une croix trèflée et de l’autre soutient le livre de la règle bénédictine. Près
de lui le corbeau qui est son attribut iconographique, devant ses pieds un cartouche oblong, porte
la croix dite de Saint-Benoît.
Entre les quatre bras de la croix :
C S P B Crux sancti Patris Benedicti. Croix du Saint Père Benoît
163 Valette R. (1897), Essai d’épigraphie vendéenne, Revue du Bas-Poitou, p. 478-492 ; Samuel, XXII, 31 ; Psaume, VII, 2 ; XV, 1 ; XVI, 7, XVII, 31, LXX, 1, LXXII, 28, Proverbe, XVI, 20. 164 Robuchon J., Vallette R., Rochebrune O. de (1888-1894), Paysages et Monuments du Poitou, Vendée, tome X, Le Boupère 165 Robuchon J., Vallette R., Rochebrune O. de (1888-1894), Paysages et Monuments du Poitou, Vendée, tome X, La Réorthe 166 Baudry F. abbé (1861-1862), Fouilles archéologiques du Bernard (suite), Société d’émulation de la Vendée, p. 114. 167 Charbonneau-Lassay L. (1919), Une curieuse médaille de Saint-Benoît trouvée à Luçon et une croix reliquaire provenant de Saint-Mars-des-Prés (Vendée), Revue du Bas-Poitou, p. 182-sqq.
-89-
Sur la ligne verticale de la croix :
C S S M L Crux sacra sit mihi lux. Que la Sainte Croix soit ma lumière
Sur la ligne horizontale :
N D S M D Non Draco sit mihi dux Que le dragon ne soit pas mon guide.
En haut de l’inscription en bordure :
IHS Iesus Hominum Salvator Jésus le Sauveur
Puis les lettres :
V R S N S M V
S M Q L I V B
Vade retro Satana
nunquam suade mihi vana
Sunt mala quae libas,
ipse venena bibas
Retire-toi, satan.
Ne me conseille jamais tes vanités.
Les breuvages que tu offres, c'est le mal.
Bois toi-même tes poisons.
Ce type de croix mystérieuse, à laquelle l’Église permet de reconnaître une vertu talismanique ne
paraît pas être antérieure au XVe
siècle, époque à laquelle elle fut peinte en l’abbaye de Metten
(Bayern) sur un évangéliaire. En 1647, elle reçut d’un sensationnel procès à Nuremberg une
célébrité qui s’étendit rapidement à toute l’Europe occidentale.
Vendée, Pétosse, église, pierre tombale.
En l’absence d’éléments de datation, nous avons longuement hésité avant de ranger cette inscrip-
tion parmi les inscriptions de la Renaissance. En effet, l’église de Pétosse est une église romane
datant du XIIe
ou du XIIIe
siècle. L’inscription commémorative d’un défunt enterré sous le dal-
lage même de l’église est donc notablement postérieure. Or les lettres sont curieusement nor-
males (plus même que celles de l’inscription de Chauray) sans aucune trace d’onciale ou de go-
-90-
thique. D’autre part, la date au-dessus du sommet de la croix est à droite en chiffres arabes (20),
à gauche en chiffres romains (XX). Or les chiffres arabes ont été introduits en Occident par le
pape Silvestre II (Gerbert d’Aurillac) au Xe siècle mais ils ont mis beaucoup de temps à supplan-
ter les chiffres romains. La forme alambiquée du sommet de la croix ferait également pencher
pour une date assez basse. C’est pourquoi nous avons préféré ranger cette inscription parmi
celles de la Renaissance.
Il ne reste que peu de chose de l’inscription effacée par les pas des fidèles.
En haut de la croix XX (très effacé : peut-être un chrisme de chaque côté du bras vertical de la
croix (voir photographie).
À droite de la croix : NDO H(lettres assez nettes) ABR (extrêmement effacé)
Il est probable qu’il faut restituer A MUNDO HOC … ABREPTUS pour « Arraché à ce
monde ... ».
Les lettres sont trop effacées entre Mundo hoc et abreptus pour tenter une restitution. Et comme
on peut le constater en regardant la photographie, tout ceci reste très douteux.
De l’autre côté … CRO, sans doute pour SEPUL]CRO.
Vendée, Xanton-Chassenon, Les Villardières.
À l’extrémité du bourg, sur le chemin de Rochefort à Faymoreau, sur la porte de la
gentilhommière des Villardières.
ON A BEAU SA
MAISON BASTIR
SI DIEU N’Y
MET LA MAIN
CELA N’EST
QUE BASTIR
EN VAIN
1600
Cf. avec l’inscription de Poitiers, rue Saint-Paul168 empruntée au Psaume169 CXXVII :
Canticum graduum Salomonis.
Nisi Dominus aedificaverit domum
In vanum laboraverunt qui aedificant eam
Nisi Dominus custodierit civitatem
Frustra vigilat qui custodit eam
Vanum est vobis ante lucem surgere.
Surgite postquam sederitis
Qui manducatis panem doloris
Cum dederit dilectis suis somnum.
168 Page 268; Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère série, tome XXVIII, inscr. 262, pl. VI.
169 Psaume, CXXVI, CXXVII, 1-2
-91-
La nouvelle édition de 1945 donne le texte suivant :
Canticum ascensionum Salomonis.
Nisi Dominus aedificaverit domum
In vanum laborant qui aedificant eam.
Nisi Dominus custodierit civitatem,
In vanum vigilat custos.
Vanum est vobis surgere ante lucem
Sedere in multam noctem
Qui manducatis panem duri laboris
Quoniam largitur dilectis suis in somno.
On retrouve ce texte dans une inscription du portail occidental de l’église de Neuillac en
Saintonge :
HEC EST DOMUS DOMINI FIRMITER EDIFICATA BENE FUNDATA EST SUPRA
FIRMAM PETRAM
CETTE PORTE A ETE RTE (REFAITE ? ) EN L’AN 1610
L’inscription de Neuillac ajoute : supra firmam petram, qui signifie « sur une pierre solide ».
-92-
VIENNE
Vienne, Anche-sur-le-Clain.
Inscription gravée en capitales irrégulières sur le linteau d’une fenêtre de maison. Elle concerne
un capitaine de la garde de monseigneur le comte du Lude, gouverneur du Poitou. Il s’agit ici
encore d’un souvenir des guerres de Religion en Poitou :
LE LOGIS DU CAPITAINE
WALTON, CAPITAINE, DE LA
GARDE DE MONSEIGNEUR LE
CONTE DU LUDE 1585.
Le nom de Guy d’Aillon, comte du Lude, revenant à maintes reprises, il est peut-être utile de
rappeler le rôle qu’il joua en Poitou pendant les guerres de religion. Nommé gouverneur de la
province, il fut d’abord obligé d’évacuer Poitiers devant l’avance des troupes protestantes de La
Rochefoucault et Sainte-Gemme.
La ville fut pillée et les églises endommagées170. L’armée du maréchal Saint-André ayant repris
la ville, Poitiers fut de nouveau pillé, cette fois par les catholiques, pour rétablir l’équilibre.
L’édit d’Amboise mit fin à la guerre. Mais les hostilités reprirent en 1568 et le comte du Lude
compléta les défenses du Poitou, levant une milice urbaine pour contribuer à la défense de la
ville. En 1569, Henri de Guise et son frère Mayenne vinrent renforcer le comte du Lude avec
huit cents soldats. Coligny investit la ville le 24 juillet mais le siège ne dura que quelques
semaines. C'est pendant ces combats que François d’Aillon, frère du comte de Lude et Antoine
d’Aunoux (voir les inscriptions les concernant), perdit la vie. Nous retrouvons encore, quelques
années après, le comte du Lude à Poitiers s’efforçant d’empêcher le massacre de la Saint-
Barthélémy de se reproduire en Poitou. Peu après les intrigues de Jean de la Haye, lieutenant
général du Poitou, qui était du parti des Politiques, échouèrent en raison de l’opposition de
François de Lauzon, ce qui causa sa mort. Au moment où Henri III voulut liquider la Ligue, le
comte du Lude organisa en 1577 une réunion de toutes les compagnies laïques et ecclésiastiques
du Poitou pour les associer à l’Acte d’Union et il y réussit malgré une vigoureuse résistance où
s’est distingué justement François de Lauzon. Il était précisément le leader du parti des
Politiques (pour François de Lauzon, voir son épitaphe à l'église Saint-Porchaire de Poitiers).
Vienne, Antran.
Inscription gravée sur une ardoise carrée171 de 0, 24 mètre de côté, encadrée dans une pierre
sculptée sur la façade de la cure. Jean Bion était en même temps doyen du chapitre de
Châtellerault. Il y fut enterré dans la collégiale. Il y eut d’autres Bion, curés d’Antran aux XVIIIe
et XIXe
siècles. Ils ne semblent pas parents des Bion de Niort qui ont donné eux aussi de
nombreux prêtres au diocèse à la même époque.
170 Longuemar A. Le Touzé de (1857), Essai historique sur l’église Saint-Hilaire-le-Grand, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère série, tome XXIII, p. 1-386.
171 Debien G. (1931), Communication, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3e série, tome IX, 1931-1934, p. 152.
-93-
IOANNES BION CURIO ECCLE
SIAM PROPE CADENTEM AERE
PROPRIO A RUINA REPARAVIT
ANNO 1635
PETRUS BION EJUS NEPOS ET
SUCCESSOR DOMUM FUNDIT
EVERSUM SUIS SUMPTIS ET
CURA INTEGRE RESTITUIT
REEDIFICAVIT ET PERFECIT
ANNO 1643
Jean Bion prêtre
a réparé de son
propre argent
l’église ruinée qui était sur le point de s’écrouler
en l’an 1635.
Pierre Bion son neveu
et successeur, à ses frais, fait renaître l’édifice abattu
et par ses soins l’a rénové d’une manière
irréprochable et il l’a reconstruit de manière
parfaite en l’an 1643.
L’emploi du mot curio au sens de curé ou de prêtre est étrange.
Vienne, Ayron, château.
Cette inscription de 1547172, date de la mort de François Ier
, représente un homme armé encadré
de l'inscription :
NE QVID AGAT LIVOR Que l'envie ne fasse rien
Son dessin fut envoyé en 1920 à M. Chauvet par H. Brun, propriétaire du château.
Vienne, Bourg-Archambault.
Le pavage173 en carreaux émaillés figure une roue divisée en nombreux compartiments trilobés
encadrant des fleurs de lys, des crosses et des monogrammes. L’écusson de France y alterne avec
celui de Pierre de Sacierge.
DOMAT OMNIA VIRTUS Le courage triomphe de tout (dompte tout).
Vienne, Dercé, église.
Les fonts baptismaux174 sont datés de 1622 avec l’inscription :
QUOTQUOT IN CHRISTO BAPTIZATI ESTIS, CHRISTUM INDUISTIS I622.
Dans la mesure où vous avez été baptisés dans le Christ, vous avez revêtu le Christ 1622.
Il s’agit d’une citation scripturaire, Épître aux Romains175 dont le texte est le suivant : Quid ergo
dicemus, permanebimus in peccato ut gratia abundet, Absit. Qui enim mortui sumus peccato,
quomodo adhuc vivemus in illo. An ignoratis quia quicumque baptizati sumus in Christo Iesu, in
morte ipsius baptizati sumus.
En réalité la citation n’est pas très exacte. En effet, il est écrit au verset 3 du chapitre VI : An
ignoratis quia quicumque baptizati sumus in Christo Iesu ; in morte ipsius baptizati sumus ?
Consepulti enim sumus cum illo per baptismum in mortem : ut quomodo Christus surrexit a mor-
tuis per gloriam Patris, ita et nos in novitate vitae ambulemus.
172 Patte E. (1934-1935), Dons, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3
e série, tome X, p. 361.
173 Collectif (1860), Répertoire archéologique du département de la Vienne, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1ère
série, 2
e-3
e tr. 1860, p. 291.
174 Eygun F. (1938), Procès verbal de séance, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3e série, tome XI, 1
er tr 1938, p.
555. 175 Épître aux Romains, VI-1, 4; III-28; Eph II,18; III-12; Hébreux X-19
-94-
Vienne, Dissay, collégiale Saint-Pierre et Saint-Paul de Dissay.
Pierre d’Amboise y fut enterré avec cette épitaphe métrique176.
EXIGUO CLAUSTRO VITAE DILECTOR HONESTAE, HUJUS SARCOPHAGI PULVERE,
PETRE, JACES CUI GENEROSA DEDIT ARTUS AMBASIA CLAROS STIRPS, PATER
TEQUE JOVINUS AIT URBIS PICTAVICAE MODERAMINA, PRAESUL, AGEBAS.
DORMIS CUM PATRIBUS, PULVIS ET OSSA, PETRE ANNIS MILLENIS QUINGENTIS
QUINQUE LOCATUR PRIMA SEPTEMBRIS MORS TIBI VITA FUIT177.
Il s’agit de distiques élégiaques (hexamètre + pentamètre) :
Exigu|o cla|ustro vi|tae di|lector ho|nestae
Hujus |sarcopha|gi| pulvere|, Petre, ja|ces
Cui gene|rosa de|dit artus Am|basia| claros
Stirps, pater| abba|tem| teque Jo|vinus a|it.
Urbis |Pictavi|cae mode|ramina| praesul a|gebas
Dormis| cum patri|bus| pulvis et| ossa, Pe|tre.
Annis millenis quingentis quinque locatur
Primo Septembris mors tibi vita fuit.
Le second vers, pentamètre, normalement comporte deux hémistiches. Le premier hémistiche
comporte deux dactyles, plus une syllabe indifférente. Ici, il comporte un spondée suivi d’un
dactyle. Le second hémistiche par contre est correct et comporte effectivement deux dactyles
avant une syllabe brève.
Toi qui aimais une vie honnête, dans un asile réduit tu reposes, Pierre, poussière dans ce
sarcophage. Toi, à qui la généreuse famille d’Amboise a donné un corps illustre, Saint-Jouin de
Marnes te dit aussi abbé. Évêque, tu assurais le gouvernement de la ville de Poitiers. Tu dors
Pierre, poussière et ossements, avec tes parents.
Il est déposé (ici) en l’an 1505.
Le premier septembre. Pour toi la mort fut la vie (céleste).
Pierre d’Amboise ne reposait donc pas seul, il a du faire transporter ici ses parents patribus.
Pater Jovinus est une allusion au fait qu’il fut abbé de Saint-Jouin-de-Marnes. Cette inscription
disparue a déjà été mentionnée pour ce lieu.
Des vitraux de la collégiale, il ne subsiste que seize panneaux placés sans ordre dans les fenêtres
de la galerie.
Le dessin des panneaux figure des losanges à fleurons crucifères ou une tenture damassée dont la
bordure est inscrite en minuscules romaines. Ces inscriptions sont d’ordinaire dépourvues de
sens et ne donnent ni signature d’artiste ni marque d’atelier, mais parfois aussi elles répètent un
verset des Évangiles178 :
BENEDICTUS DOMINUS DEUS
176 Robuchon J., Vallette R., Rochebrune O. de (1888-1894), Paysages et Monuments du Poitou, Vienne, tome IV. 177 Gallia Christiana, col. 1202. 178 Luc, I- 68
-95-
Le texte complet est le suivant :
Benedictus Dominus Deus Israel
Quia visitavit, et fecit redemptionem plebis suae.
Et crexit cornu salutis nobis
In domo David pueri sui.
Sicut locutus est per os sanctorum
Qui a saeculo sunt, prophetarum ejus.
Le panneau est délimité par deux pilastres ou colonnes qui portent un écriteau en gothique carrée
expliquant le sujet. Les textes sont abrégés ou même un peu différents de la Vulgate. Ils se
terminent par un renvoi au chapitre dont ils sont tirés :
1- Vierge assise sur un banc allaitant l’enfant Jésus demi-nu. Saint Luc accompagné de son bœuf
écrit, sur ses genoux, l’histoire de l’allaitement179.
BEATA UBERA QUAE SUXISTI. Bienheureuses les mamelles que tu as tétées.
Le texte complet est le suivant : Mulier de turba matrem Jesu benedicit. Factum est autem, cum
haec diceret : extollens vocem quaedam mulier de turba dixit illi : Beatus venter qui te portavit
et ubera quae suxisti. At ille dixit : Quinimmo beati, qui audiunt verbum Dei et custodiunt illud.
2- Saint Joseph précède l’âne sur lequel est assise la Sainte Vierge tenant dans ses bras son
enfant emmaillotté. Saint Matthieu et son ange relate la fuite en Égypte180.
ACCIPE PUERUM ET FUGE IN AEGYPTUM Prends l’enfant et fuis en Égypte.
Le texte complet est le suivant : Fuga in Aegyptum et trucidatio innocentium.
Qui cum recessissent, ecce angelus Domini apparuit in somnis Joseph, dicens : Surge et accipe
puerum et matrem ejus, et fuge in Aegyptum, et esto ibi usque dum dicam tibi. Futurum est enim
ut Herodes quaerat puerum ad perdendum eum. Qui consurgens accepit puerum et matrem ejus
nocte et secessit in Aegyptum.
3- Le Christ assis sur un pavé, les yeux bandés, est souffleté par deux Juifs. Saint Marc qui se
reconnaît à son lion181, écrit :
MINISTRI ALAPIS EUM CEDEBANT (Marc) Les serviteurs lui donnaient des soufflets.
Le texte complet est le suivant : Et coeperunt quidam conspuere eum et velare faciem eius, et
colaphis eum caedere, et dicere ei : Prophetiza. Et ministri alapis eum caedebant.
Le texte est repris par Jean182 : Et veniebant ad eum et dicebant Ave rex Judaeorum et dabant ei
alapas.
Alapa est un mot assez rare, employé par Pétrone dans le Satyricon et par Phèdre183.
179 Luc, XI-27 180 Matthieu, II, 13-14 181 Marc, XIV-5 182 Jean, XIX-3 183 Pétrone, Satyricon, 38-9; Phèdre, Fabula, livre V, Calvus et Musca fable 3, vers 2 ; livre II, 5-25.
-96-
4- Jésus, assis, les mains liées en avant et vêtu de pourpre violette est brutalement couronné
d’épines. Saint Jean, imberbe, écrit sur ses genoux ; son aigle tient au bec l’écritoire184 :
MILITES POPULITES ( PLECTENTES) CORONAM SPINIS.
Les soldats tressant la couronne d'épines.
Le texte complet est le suivant : Et milites plectentes coronam de spinis imposuerunt capiti ejus
et veste purpurea circumdederunt eum. Et veniebant ad eum et dicebant : Ave, rex Judaeorum et
dabant ei alapas. Exivit iterum Pilatus foras et dicit eis. Ecce adduco vobis eum foras ut
cognoscatis quia in eo nullam causam invenio in eo causam.
5- La sibylle de Delphes, la couronne en main annonce la venue miraculeuse d’un prophète qui
se nommera Jésus et sera couronné d’épines.
NASCI DEBERE PROPHETA ABSQUE MARIS COÏTU NOMINE JHESUS QUI CORONAT
(sic pour CORONABITUR)
Un prophète doit naître de la fécondation de la mer (jeu de mot avec Marie, la Vierge Marie, cf.
Ave maris stella) du nom de Jésus qui sera couronné.
Saint Luc, assis sur un banc, son bœuf couché derrière lui, écrit sur un papier tendu. Ce texte est
à rapprocher de Luc185 : ecce concipis in utero et paries filium et vocabis nomen ejus Jesum, hic
erit magnus et Filius Altissimi vocabitur et dabit illi Dominus Deus sedem David patris ejus, et
regnabit in domo Jacob in aeternum et regni ejus non erit finis.
6- Le Christ attaché à une colonne, les mains derrière le dos, est frappé avec des fouets par deux
bourreaux. Saint Matthieu, assisté de son ange, dit de Pilate186 :
JESUS FLAGELLATUM TRADIDIT Il a livré Jésus à la flagellation.
Le texte complet est le suivant : Tunc dimisit illis Barabbam. Jesum autem flagellatum tradidit
eis ut crucifigeretur.
7- Le Christ meurt sur la croix. La Vierge défaille. Saint Jean la soutient. Saint Jean l’imberbe
est assis sur un rocher vert. Il tient à la main une coupe d’où sortent trois dragons pour
symboliser le poison qui y est contenu et qu’il but sur l’ordre de Domitien187.
IN LOCO CALVARIE CRUCIFIXERUNT EUM. Ils le crucifièrent à l’endroit du calvaire.
Le texte complet est le suivant : In Calvariae loco crucifixus. Et baiulans sibi crucem exivit in
eum, qui dicitur Calvariae locum, hebraice autem Golgotha ubi crucifixerunt eum et cum eo
alios duos hinc et hinc, medium autem Jesum.
Jésus ressuscite arborant une croix de triomphe. Le soldat qui garde le tombeau met sa main
devant ses yeux, car il est ébloui par la lumière.
184 Jean, XIX-2 185 Luc, I-31,32 186 Mathieu, XXVII- 26 187 Jean, XIX, 17-18
-97-
Saint Matthieu dit avec son Évangile188 :
ET TERCIA DIE RESURGET
RESURREXIT SICUT DIXIT
Et le troisième jour il ressuscitera,
il a ressuscité comme il l’a dit.
Le texte complet est le suivant : Respondens autem angelus dixit mulieribus. Nolite timere vos
scio enim quod Jesum, qui crucifixus est, quaeritis Non est hic: surrexit enim, sicut dixit.
Cf. Matthieu189: Domine, recordati sumus quia seductor ille dixit adhuc vivens : Post tres dies
resurgam, Jube ergo, custodiri sepulchrum usque in diem tertium, ne forte veniant discipuli ejus,
et furentur eum et dicant plebi : Surrexit a mortuis et erit novissimus error pejor priore.
Vienne, Journet, église du prieuré de Villesalem.
Inscription sur le bas-côté nord190.
IHS MA[RIA]
LAN 1612
SPES
MEA
DEUS
M. DAVIGNON
Jésus sauveur des
hommes. Marie
l’an 1612
Mon espoir est (en)
Dieu
M. Davignon.
IHS est comme chacun sait l’abréviation de Jesus Hominum Salvator et une allusion à
l’orthographe grecque du nom.
Les références à l’Écriture sont les suivantes : Spes non in homine ponenda191. Spes sed in
Deo192.
Vienne, Leignes-sur-Fontaine, église, inscriptions dites de «la Contre-Réforme».
Au pignon193:
Je fus ruynée l’an 1569 et re(staurée) 1613
Au-dessus de la porte:
1613 DOMUS MEA DOMUS ORATIONIS EST SIRET (nom du curé)194.
188 Mathieu, XXVIII-6 189 Mathieu, XXVII-63,64 190 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère série,
tome XXVIII, inscr. 219; Lalande M. de (1868), Notice sur le prieuré de Villesalem, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1868, 1
ère série, tome XXXIII, p. 419.
191 Psaumes XLIII-7 ; LI-7,9 ; Sapientia III-11 ; V-15 ; Isaïe XX-5 192 Samuel XXII, 31 ; Psaumes VII-2; XV, 1; XVI-7 ; XVII-31 ; LXX-1 ; LXXI-28; Proverbes : XVI-20 (cf. Psaumes XIII-6 ; LXX-5 ; XC-9). 193 Salvini J. (1955), Les murs de l'église de Leignes. Un monument épigraphique de la Contre-Réforme, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 4
e série, tome III, 1955, p. 297
194 Luc, XIX-46.
-98-
Sur la tranche à gauche de la porte :
JESVS ; sur la droite : MARIA.
Sur le montant gauche :
VENITE, FILII, AUDITE ME, TIMOREM DOMINI DOCEBO VOS195 EGO MATER
PVLCHRE DILECTIONIS ET SANCTE SPEI, IN ME GRATIA OMNIS VIE ET
VERITATIS196.
Venez mes enfants, écoutez-moi, je vous enseignerai la crainte du Seigneur197. Moi je suis la
mère de la belle affection et du saint espoir, en moi est la grâce de toute voie et de toute vérité198.
Le texte complet du Psaume199, révision de 1945, est le suivant :
Venite, filii, audite me.
Timorem Domini docebo vos.
Quis est homo qui diligit vitam.
Desiderat dies, ut bonis fruatur ?
Ego200 mater pulchrae dilectionis et timoris et cognitionis et sanctae spei. In me gratia omnis
viae et veritatis. In me omnis spes vitae et virtutis.
Sur le montant droit :
TE SOVIENE DE LA MOR, DU JUGEMENT DU PARADIS ET L’ENFER.
À l’angle nord-est de la croisée, on lit :
Je fus ruynée l’an 1562 par les hérétiques. Je dis ruynée TOUT À FAIT et remise en bon estat
par la piété des catholiques qui ont payé pour cet efaict la somme de 12 cent livres l’an 161.
Louange À Dieu.
FILII HOMINUM [DELINQU]ENTES ERRAVERUNT ET DERELIQUERUNT PACTUM
TUUM INCENDERUNT SANCTUARIUM TUUM IGNI, ALTARIA TUA
DESTRUXERUNT, SACERDOTES TUI OCCIDERUNT GLADIO. ANNO DOMINI 1567
Les fils des hommes ... ont erré et renoncé à ton pacte. Ils ont incendié ton sanctuaire par le feu.
Ils ont détruit tes autels et tes prêtres ont été tués par l’épée, l’an du Seigneur 1567.
À la première ligne du texte latin, il faut peut-être lire delinquentes suivant le Psaume201 XXX :
Dixit injustus ut delinquat in semetipso.
Non est timor Dei ante oculos ejus.
À la dernière ligne, il faudrait lire soit sacerdotes tuos occiderunt, soit sacerdotes tui occisi sunt.
À l’angle sud-est de la croisée, deux inscriptions devaient souligner les effigies de saint Antoine
et saint Hubert.
195 Psaume, XXXIV-12. 196 Ecclésiaste, 24-25. 197 Psaume, XXXIII. 198 Ecclésiaste, XXIV-(XXV). 199Psaume, XXXIV-12 200 Psaume, XXXIV. 201 Psaume, XXXV-2
-99-
SAINCT ANTHOINE
O HUBERTE SANCTISSIME, DEFENDE NOS A LUPO(RUM) RABIO(SORUM)
CONVENTU
Saint Antoine,
O très saint Hubert, défend-nous de la meute des loups enragés !
Saint Hubert était, en effet, invoqué contre la rage.
Sur la table d’autel :
BEATA VICERA (sic pour viscera) MARIE VIRGINIS QUE PORTAVERUNT AETERII
PATRIS FILIUM
Bienheureuse, les entrailles de la Vierge Marie qui ont porté le fils du Père céleste.
Aeterii pour aetherii.
Et sur la tranche :
SANCTA MARIA, MATER DEI, ORA PRO NOBIS NUNC ET IN HORA MORTIS NOSTRE
Sainte Marie, mère de Dieu, prie pour nous maintenant et à l’heure de notre mort.
Sur la porte septentrionale, on voit un arc brisé surbaissé. L’inscription est autour de l’arc :
BENEDIC, DOMINE, DOMUM ISTAM ET OMNES INSIDIAS INIMICI AB EA LONGE
REPELLE ET ANGELI TUI IN PACE NOS IN EA CUSTODIANT SEMPER.
Bénis, Seigneur, cette maison, repousse d’elle toutes les embûches de l’ennemi et que tes anges
toujours nous y gardent en paix.
Sur le montant de droite :
O DOMINE JESU, INTROIBO IN DOMUM TUAM ET CAULAUDABO TE DEUM
SALVATOREM MEUM. DOCEBO INIQUUS VIAS TUAS UT IMPII AD TE
CONVERTENTUR.
O Seigneur Jésus, j’entrerai dans ta maison et je te louerai, Dieu, mon Sauveur. J’enseignerai,
indigne, tes voies, pour que les impies se convertissent à Toi.
Caulaudabo pour Collaudabo
Sur le bénitier : AQUA BENEDICTA. Eau bénite
À proximité d’un bloc de pierre cubique aux angles abattus :
AQUA BENEDICTA SIT NOBIS SALUS ET VITA.
Que l’eau bénite nous soit le salut et la vie.
Et l’effigie de saint Hilaire, patron de la paroisse avec l’invocation :
SANCTE HILARI. Saint Hilaire
Ces inscriptions reflètent des thèmes courant à cette époque de Contre-Réforme, notamment la
dévotion à la Vierge et aux âmes du Purgatoire.
-100-
Vienne, Leugny-sur-Creuse, église Saint-Hilaire, épitaphe de Jean Couturier.
Cette pierre in situ gravée de 0,60 mètre de haut pour 0,40 mètre de large constate la dédicace de
l'agrandissement de l'église Saint-Hilaire de Leugny202.
MAGISTER IOANES COUTURIER
RECTOR AEDIFICAVIT ANNO 1600 ET
SUBSEQUENTI DEDICARE FECIT. UNA
CUM ECCLESIA, A DNO PONTIFICE PIC
TAVENSI DIE XXI IVNII
ORATE PRO EO
Le maître Jean Couturier,
recteur, a érigé en l’an 1600 et
l’année suivante il l’a fait consacrer, en
même temps que l’église, par le seigneur
évêque de Poitiers le 21 juin.
Priez pour lui.
Vienne, Lhommaizé, église romane Saint-Jean-Baptiste, clef de voûte.
CHORVM HVJUS ECCL. A FUNDAMENTIS
EXTRUXIT G. GRANGIER RECTOR
Le recteur G. Grangier a construit le chœur de cette église depuis les fondations.
Vienne, L’Isle-Jourdain, église du Vigeau.
Cette épitaphe de François du Fou, rédigée moitié en français et moitié en latin, se lit sur une
tombe de l’église du Vigeau, près de l’Isle-Jourdain.
François du Fou était le fils d’Yves du Fou, gentilhomme breton de la Cornouaille, seigneur du
Fou en Poitou, grand sénéchal de la province, conseiller et chambellan de Louis XI. François du
Fou avait servi sous Charles VIII et Louis XII pendant les guerres d’Italie où il perdit un œil. Il
fut chambellan de François Ier
, comme son père l’avait été de Louis XI et comme lui encore, il
fut capitaine de la ville et du château de Lusignan. Une maladie grave le contraignit de quitter la
cour et il passa les dix dernières années de sa vie dans son château du Vigeau où il mourut.
Il avait épousé Louise de Polignac, dont il eut un fils François du Fou, baron du Vigeau, qui en
1531, succéda à son père dans la charge de capitaine et gouverneur de la ville de Lusignan.
SAGE FRANCOIS DU FOU PORTANT LE NOM
CY GIST JADIS CHEVALIER DE PROUESSE
DUQUEL SERA IMMORTEL LE RENOM
CAR DE VERTUS AVAIT ORNE NOBLESSE
REPOS PRENAIT LE VIGEN TRES HEUREUX
SOUBS TEL SEIGNEUR PTECTEUR DE JUSTICE
AUX HUMBLES DOUX AUX PVERS (pervers) RIGOUREUX
CHARITABLE REPUGNANT A TOUT VICE
DU ROI FRANCOIS CHAMBELLAN IL ESTOIT
DE LUZIGNAN AUSSI FUT CAPITAINE
MAIS DIEU VOIANT Q TROP MIEUX MERITOIT
PAR SA GRACE LE RETIRE DE PEINE.
OBIIT DIE 6 SEPTEB 1536
LIS ERAT AN TERRA HUNC AN COELUM AN MUNDUS HABERET
ET JUS QUISQUE SUUM CUM RATIONE PROBAT
JUDICIS AETERNI LATA EST SENTENTIA COELO
MENS ERIT ET MUNDO NON MORITURUS HONOS TERRA TEGET CORPUS
202 Longuemar A. Le Touzé de (1864), Épigraphie du Haut-Poitou, Poitiers, inscr. 186.
-101-
MORS HAEC MANDATA REPENTE EXEQUITUR SIC RES ORDINE SECTA MANET.
On se disputait pour savoir si la terre ou le ciel ou le monde le recevrait. Et chacun justifie son
choix par ses raisons.
Le Juge éternel a décidé que son esprit irait au ciel et que les honneurs ne lui manqueraient pas
en ce monde. La terre couvrira son corps.
La mort exécute immédiatement ces décisions. C’est ainsi que le différend reste tranché comme
il se doit.
Vienne, Loudun203.
ALIGERUM FULMEN
FREGIT DEUS ALIGE
R IGNE DUM DEMONS
TRAT UTI EST FORT
IOR IGNIS AMOR 1579
Le dieu qui a des ailes a brisé par le feu le tonnerre ailé démontrant ainsi que l’amour est un feu
plus fort. 1579.
Le latin de l’inscription est douteux, il faudrait une proposition infinitive après démonstrat et un
quam serait préférable avant le dernier ignis : de plus, fortis a ici le sens français de fort.
Il s’agit bien entendu d’une allusion à la représentation mythologique de l’amour avec des ailes
et le dieu du tonnerre est Jupiter dont les frasques amoureuses avec les mortelles ont défrayé la
chronique mythologique.
Ignis bien sûr est entendu dans les deux sens.
Vienne, Loudun.
Billet inédit d'Etienne Pasquier à Scévole de Sainte-Marthe204 qui habitait à Loudun (deux
distiques latins).
VIRO COMMENDATISSIMO ET MULTIS NOMINIBUS SIBI CONJUNCTISSIMO
QVAS MOLES MITTIS, TIBI, SAMMARTHANE REMITTO
SINT LICET INGENIO MVNERA DIGNA TVO
NAM QVAMVIS RERVM CVPIAM FABER ESSE TVARVM
JVS EGO (SI CAPIAM) DIRVO AMICITIAE.
À un homme très recommandable et pourvu de nombreux noms.
Je te renvoie, Sainte-Marthe, les merveilles que tu m’envoies. Bien que ce soit des cadeaux
dignes de ton esprit. Car bien que je désire être l’auteur de tes travaux je détruirais si je le faisais
les convenances de l’amitié.
Vienne, Loudun, bâtiment de l’Union chrétienne.
Inscription funéraire de Gaucher II205, dit Scévole Ier
de Sainte-Marthe mort à Loudun206 en
1623. Dans le Mémoire de la Société des Antiquaires de l'Ouest, M. Arnaud Poirier écrit qu’il a
203 Chevallier Rufigny colonel (1830), Procès verbal de séance du 18 janvier 1830, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3
e série, tome VIII, p. 561.
204 Plattard J. (1930), Un billet inédit d’Étienne Pasquier à Scevole de Sainte-Marthe, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3
e série, tome VIII, p. 826-827.
-102-
vu dans l’église Saint-Pierre du marché une dalle qui recouvrait le corps de Scévole et qui dispa-
rut par la suite.
Il est probable qu’elle fut alors transportée dans l’ancien hôtel de Sainte-Marthe depuis long-
temps démoli, car le fragment dont il s’agit a été conservé dans la famille des derniers proprié-
taires de l’hôtel avec un grand nombre d’autres pierres sculptées de même provenance.
D[OMINO
SCAEVOLAE SAMMAR[THAE
IVLODVNVM COGNITO
F. SCAEVOLAE FRANCIS[CAE
QVESTORIAE DIGNITATI[S
PRAESIDI[VM] ITERVM SVSCE[PIT
MVNERIBVS E VARIIS QVE LEGAT(VS
(Que pour quae)
CI]VILIS SAPIENTIAE. LAVDE PE[REGIT
PICTONVM SANTONVM BRITANNORVM
MERITO DIFFICILLIMIS TEMPO[RIBVS
FIDEI DOCTRINAE SINGVLARIS
NOMINE HĒRICO III ET H[ENRICO IV
REGIBVS ACCEPTO AB ILLIS AD
MAGENSIA [MAGNIFICENTIA] REGNI COMITIA
QVE PRVDENTER VERSATO
SIVE LATINA SIVE GALLICA
SOLVTA. ITIDEM ORATIO[NE
QUIBVS GALLORVM DOCT[A
RITE PARENTAVIT CON[CILIA
AC]TIS FOEDERATORVM PA[RI
OPE ou plutôt ZELO] EO PRAECIPVAE ADNITE[TVR
(pour Adnititur).
Loudun, au seigneur François de Scévole connu sous le nom de François de Scévole de Sainte-
Marthe. Il a reçu pour la deuxième fois la charge de la dignité de questeur de France.
À la suite des diverses tâches qu’ambassadeur il a accomplies, loué pour sa sagesse politique,
unique en son genre pour son mérite en des temps difficiles pour les Poitevins, les Saintongeais
et les Bretons, pour sa réputation de fidélité au dogme, il fut accepté par les rois Henri III et Hen-
ri IV dans les plus grands conseils du royaume dont il a savamment résolu les problèmes car il
était versé à la fois en éloquence latine et en éloquence française.
De la même façon qu’il présida les savantes assemblées des Français, il s’efforce avec la même
vigueur (ou : le même zèle) de régler les problèmes des alliés.
Ce terme de foederati (traduit par alliés) reste obscur. S’agirait-il de l’alliance conclue entre
Henri III et Henri IV contre le duc de Guise et plus tard du soutien accordé par le parti des Poli-
tiques à Henri IV (voir ci-dessus l’épitaphe de Lauson).
205 Arnault-Poirier (1846), Monuments de l’arrondissement de Loudun, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome XIII, p. 127; Bouralière A. de la (1889), Procès Verbal de séance, communication, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2
e série, tome V, p. 55 (relevé de M. Roger Drouault).
206 Dauzat A., Rostaing C. (1978), Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, p. 390; Laucidunensis 895 ; Losdunum 1050, du nom d’homme gaulois laucus.
-103-
Scévole de Sainte-Marthe a joué un rôle important dans les évènements de cette époque. Ce rôle
est attesté par un passage du livre IV de l’Histoire de Thou207 : Ubi de Guisii morte allatum est et
rex, misso ad eos Scevola Sammarthano… quare hoc severitatis exemplo erga pejora meritos
usus esset, exponendum curasset, primo universi metu linguam tenuere, quasi silentio factum
approbantes; dein ubi ex pavore animos collegerunt neque principia successus, qui debuerant
sequi, animadverterunt, paulatim in licentiam verborum se effundere, protestantium terrorem
ingerere, regem in occulto prius, mox et palam criminari, qui dum ultioni ardentius indulget,
imprudentia sua res protestantium contra animi sententiam promoveret.
Quand on apprit la mort du duc de Guise, le roi après leur avoir envoyé Scévole de Sainte-
Marthe (...) avait tenu à montrer en usant de cet exemple de sévérité comment il fallait agir en-
vers ceux qui méritaient le pire. D’abord tous par crainte tinrent leur langue, comme s’ils ap-
prouvaient l’acte par leur silence. Ensuite une fois que cessant de trembler ils eurent rassemblé
leurs esprits et qu’ils ne constatèrent pas les débuts du succès qui aurait dû s’ensuivre, peu à peu,
ils donnèrent libre cours à leurs discours, ils inspirèrent la terreur des protestants et ils accusèrent
le roi, d’abord en secret, bientôt ouvertement d’avoir favorisé par son imprudence la cause des
protestants en donnant libre cours à sa passion de vengeance contre les avis de la raison.
Le rôle de Scévole dans les évènements du règne d’Henri III est confirmé par un passage d’un
article des Mémoires208 consacré aux évènements de cette période.
En 1579, la ville renouvela ses instances auprès des magistrats venus dans ses murs pour tenir
ses grands jours. Elle avait pour organe son maire Scévole de Sainte-Marthe, originaire de Lou-
dun que sa charge de trésorier de France fixait à Poitiers où il avait obtenu depuis trois ans le
titre de bourgeois. Cet aimable poète vivait dans la familiarité du président Harlay et de l’avocat
général Brisson, tous deux élèves de l’Université de Poitiers. Il leur fit promettre de redemander
pour les échevins la garde du château.
Un autre passage nous parle du rôle de Scévole comme trésorier de France209. La Ligue avait
elle-même tracé à ces financiers leur chemin en les accusant de s’entendre avec les ministres
pour exploiter à leur profit les calamités publiques en les désignant aux vengeances populaires.
La plupart d’entre eux restèrent en effet fidèles à la cause royale. Attaqués dans les États de
Blois qui demandaient leur suppression, ils avaient été défendus par Scévole de Sainte-Marthe,
qui, parlant au nom de trois cents de ses collègues, avait hardiment décliné la juridiction de
l’assemblée en lui reprochant d’être sortie de la confusion de ses cabales et non de la volonté
librement exprimée du pays. À Poitiers, dans les intervalles de ses fréquents voyages, Scévole
mettait au service de la cause royale l’amabilité de son caractère, sa vive et insinuante parole et
jusqu’aux modestes accords de sa lyre de poète.
Vienne, Loudun, collège.
Ce collège libre fut fondé par Guy Chauvet en 1610.
MARMORE QUISQUIS IN HOC OCULOS MENTEMQUE MORARIS, IN PATRIAM
AUCTORIS DIC, ROGO, QUANTUS AMOR.
207 Ouvré H. (1854), Essai sur l'histoire de la Ligue à Poitiers, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère série, tome
XXI, p. 164. 208 Ouvré H. (1854), Essai sur l'histoire de la Ligue à Poitiers, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère série, tome
XXI, p. 113. 209 Ouvré H. (1854), Essai sur l'histoire de la Ligue à Poitiers, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère série, tome
XXI, p. 164.
-104-
Toi qui que tu sois qui arrêteras les yeux et l’esprit sur ce marbre,
dis combien grand fut l’amour de l’auteur pour sa patrie.
Vienne, Loudun, église Saint-Hilaire-du-Martray.
Inscription de Louis de Rochechouart en capitales carrées210 :
EX MUNIFCEN NOBILISS D. D.
JOH LUDOVIC DE
ROCHECHOART
DE CHANDENIER HUJUS DOMI
FUNDAT ET LIBERA XPI FIDEL
OPE HOC ALTARE DIVINO
NUMINI
44° ANNO POST TOTI CON
VEN EVERS AB HAERET ERE
CTUM FUIT ET DICATUM ANO
1612 P. TURONEN PRIORE
EX MUNIFICENTIA NOBILISSIMI DOMINI
JOHANNIS LUDOVICI DE
ROCHECHOART
DE CHANDENIER HUJUS DOMI
FUNDATORIS ET LIBERATORIS XPI (CHRISTI)
FIDELIUM
OPE HOC ALTARE DIVINO NUMINI
44 (QUADRAGESIMO QUARTO) ANNO POST
TOTIUS CON
VENTUS EVERSIONEM AB HAERETICIS ERE
CTUM FUIT ET DICATUM ANO
1612 P. TURONENSE PRIORE
Par la générosité du très noble seigneur Louis de Rochechouart211 de Champdeniers fondateur et
libérateur de cette maison et avec l'assistance des fidèles du Christ cet autel a été consacré à la
Divinité la quarante quatrième année après la destruction du couvent tout entier par les
hérétiques. Il fut édifié et consacré en l’an 1612, alors que Pierre de Tours était prieur.
Vienne, Loudun, inscription due à Louis de la Ruelle.
Dans le deuxième volume des œuvres de Scévole de Sainte-Marthe212
dans l’exemplaire de la
bibliothèque de la ville de Niort, une inscription latine est placée en tête du plan de la ville dans
le cartouche de droite.
210 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome XXVIII, p. 312, inscr. 212. 211 Pour les Mortemart et Rochechouart, voir : Drochon A.- B. abbé (1875), Château-Larcher et ses seigneurs, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome XXXIX, p. 275. 212 Arnould M. (1918), Compte-rendu et chronique, séance du 11 juillet 1918, Communication, Bulletin de la Société des anti-quaires de l’Ouest, 3
e série, tome IV, 1916-1918, p. 417.
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HOC AETERNITATE CONSECRAT PICTAVIUM IN LAUDEM
DEI OPTIMI MAXIMI VINDICIS SUI, QUO PROPUGNANTE
CESSIT INANIS HOSTIUM OBSIDII, PER SESQUIMENSEM
AB ANTE IX CAL. SEXTIL. USQ. AD VII SEPTEBR. MDLXIX
L’inscription a été traduite de la façon suivante :
Poitiers consacre ce témoignage pour l’éternité à la louange du Dieu, très bon, très grand, son
Sauveur, qui en combattant pour lui a fait cesser le vain siège des ennemis, qui dura un mois et
demi, du neuvième jour d’avant les calendes d’août au septième jour de septembre 1569.
Cette inscription n’est pas de Sainte-Marthe, mais de son cousin et ami Louis de la Ruelle,
chanoine de la cathédrale et docte régent de l’Université de Poitiers, dont il recueillit un certain
nombre d’épigrammes latins (sic), à la fin de son volume de 1573, et à qui il dédie son ode bien
connue, intitulée : Les louanges de Poitiers.
Cette inscription sert de titre à l’une des meilleures piécettes latines de l’auteur, six distiques, où
Poitiers se plaint de toutes les luttes soutenues depuis les Vandales et les Arabes jusqu’à
Coligny. À la cité dolente échappe ce fier aveu :
SED MIHI | FATA|LE EST : SI | BELLUM IN|DIXERIT | HOSTIS
CHRISTO AUT | REGI, IN | ME PROTINUS | ARMA RU|UNT
Pour moi c’est la destinée, si l’ennemi a déclaré la guerre au Christ ou au roi, les armes se
précipitent droit sur moi (je m’arme immédiatement).
En réalité, le quatrième pied de l’hexamètre est incorrect. Le in de indixerit était long. Avec
bellum duxerit le vers redevient normal.
Le plan s’est contenté de la seule inscription en prose ; son texte ne diffère de celui du volume
que par quatre lettres : d’abord il porte consecrat au lieu de consecrabat. Louis de la Ruelle avait
employé l’imparfait selon l’habitude antique qui fait écrire à l’auteur d’une lettre scribebam et
non pas scribo. Plus loin de la Ruelle avait daté la fin du siège : VII ID SEPT qui est devenu VII,
sept, ce qui revient d’ailleurs au même, le sept avant les ides de septembre étant le 7 septembre,
ce qui est bien le jour de la levée du siège. Mais les deux datations s’opposent, une antique et une
moderne.
Vienne, Loudun, poésie de Scévole de Sainte-Marthe.
Il s’agit cette fois-ci d’une ode de Scévole de Sainte-Marthe213 sur la naissance du fils de Jean de
la Haye. Celui-ci est resté célèbre pour avoir fait pendre Jacques Herbert, maire de Poitiers, qui
avait collaboré avec les protestants pendant le premier siège de Poitiers qui se termina le 1er
août
1562. Ce Jean de la Haye a été plus tard du parti des Politiques ou Malcontents214.
NON IL|LUM SO|LAS, PRAE|STAT QUIBUS | IMPIGER | ARTES
EXER|CERE TO|GAE JUVAT|, ET FORE | NATA FO|VERE
SAEPE ETI|AM PATRI|AE, CUM | RES ID ׀ POSTULAT, ARMA
TEMPORE | SUMPTA PLA|CENT, ET ׀ PALLADE| CLARET U|TRAQUE.
FORTU|NATE PU|ER, TA|LI QUI| PATRE CREA|TUS
213 Chergé C.-L.-G. de (1841), Notice biographique sur Jean de la Haye, lieutenant général du Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère série, tome XII, p. 186.
214 Vide supra, commentaire de l’inscription d’Anche-sur-le Clain, Jarry J. (2010), Les guerres de religions en Poitou, Bulletin de l’Association pour le Développement de l’Archéologie sur Niort et les Environs, n° 22, p. 83-94.
-106-
QUOD SECTERE DOMI TANTAE VIRTUTIS HABEBIS
EXEMPLUM NULLO MERITO DELEBILE SAECLO.
Ne te désole pas pour lui, il excelle dans les arts auxquels il se consacre. Il se plaît à faire des
effets de toge (d’éloquence) et à tenir en haleine les audiences locales; de plus, souvent quand les
circonstances l’exigent il lui plaît de prendre les armes pour la patrie, il s’illustre dans les deux
talents de Minerve ; heureux enfant créé par un tel père. Avec tant de vertu, tu auras à suivre un
exemple qu’à bon droit aucun siècle ne saura détruire.
FORE pour foris au deuxième vers n’est peut-être pas classique mais exigé par les scansions.
Le cinquième vers est difficile à scander le cre de creatus étant normalement bref. Crevisti four-
nirait une solution.
Habena, mot rare se retrouve dans une inscription moderne de Fontenay-le-Comte (p.208).
Sectere est un peu étrange on penserait plutôt à sectari.
Le nom de sainte Marthe apparaît souvent sous la forme italienne (ou latine avec abréviation de
Sanctus en san) Sanmartha. On se demande si Scevole de Sainte-Marthe, qui avait des Lettres,
n’a pas voulu en faire une allusion au mot sanscrit samartha, conforme approprié, adéquat, utile,
bon, qui prend comme nom le sens supplémentaire de capacité, compétence. Mais la soif de
savoir de la Renaissance s’étendait-elle au sanscrit ?
Vienne, Loudun, poésie de Scévole de Sainte-Marthe dédiée aux citoyens de Poitiers215 (dis-
tiques élégiaques).
IN AELIUM, AD CIVES PICTAVIENSES
QUALIS UBI ACTEON216 MUTATA FRONTE FIGURAM
EXUIT ET SIMILIS DESIIT ESSE SUI
IPSE SUIS CANIBUS, QUOS PRAEDAE ASSUEVERAT OLIM
DISCERPTO MISERE CORPORE PRAEDA FUIT
SIC QUOQUE MUTATA COEPIT CUM MENTE VIDERI
AELIUS ET SIMILIS DESIIT ESSE SUI
CIVIBUS IPSE SUIS, QUOS PRAEDA ASSUEVERAT OLIM
DISCERPTO IN PARTES CORPORE PRAEDA FUIT
NE TAMEN ID FIERI DIVUM SINE NUMINE CREDAS
PAR FUIT HIS FATUM, PAR QUI CRIMEN ERAT
VIDERAT ARCANUM CYBELES HIC, ILLE DIANAE
ILLE POENAS SOLVIT ET ISTE DEAE
À Aelius, aux citoyens de Poitiers.
De même qu’Actéon, changeant de physionomie, perd son apparence et cesse d’être semblable à
lui-même, lui-même lorsque son corps est misérablement déchiré par les chiens, ceux que jadis il
avait accoutumés (à chasser) le gibier, Elie lui aussi se mit à paraître, l’esprit modifié et cessa
d’être semblable à lui-même, lui-même, son corps mis en morceaux, il fut la proie de ses
concitoyens qu’il avait jadis accoutumé à chasser le gibier. Ne crois pas cependant que ce dernier
miracle se soit produit sans l’intervention de la divinité. Ceux qui ont partagé le crime ont
215 Chergé C.-L.-G. de (1841), Notice biographique sur Jean de la Haye, lieutenant général du Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère série, tome XII, p. 212.
216 Acteon s’écrit normalement Actaeon (élision vocalique entre ubi et ac).
-107-
partagé le destin. L’un avait vu le secret de Cybèle, l’autre celui de Diane ; ce dernier a été puni
par Diane et l’autre par la grande déesse.
Au cinquième vers la scansion oblige à considérer mutata comme un ablatif singulier.
La lecture de P. Brun pour le dernier vers est légèrement différente :
ILLE SUAE POENAS SOLVIT ET ISTE
SUAE.
Chacun des deux a été puni par la sienne.
L’un a été puni (poenas solvit) par la sienne,
l’autre par la sienne
Sans le premier suae le vers n’est plus un pentamètre.
Vienne, Loudun, poésie de Scévole de Sainte-Marthe.
Cette poésie217 est dédiée au frère Louis, prosénéchal de Poitiers.
AD FONTEM LODOICI FRATRIS PICTONUM PROSENESCALLI
LIMPIDE FONS, VITREO QUI CLANI ALLUBERIS AMNE
ET PENE AQUALES ANNULUS ADDIDIT AMNES
QUEM SIBI FRATERNUS LABOR IN JUCUNDA PARAVIT
OTIA, POST RAUCI TAEDIA MILLE FORI
CREDE MIHI, NON TE DOMINO SERVIRE PIGEBIT
NECTAREO CUJUS FLUMINE DIVES ERIS
TU MODO CLAMOSA CUM LIBER AB URBE LAVATUM
SUCCEDET RIPIS, ORA MANUSQUE TUIS
PROESTA TE NITIDUM ET TREMULO SPLENDENTIA FUNDO
SAXULA FAC LENI MURMURE MOTA STREPANT
EFFICIET CERTE AONIIS PERMISTUS UT UNDIS
QUALIS ES, AETERNIS LIMPIDUS AMNE FLUAS.
À la fontaine du frère Louis, prosénéchal de Poitiers.
Fontaine limpide qui est lavée par le cours transparent du Clain
Toi qui ajoutes à peine quelques courants
Filets d’eau que le travail du frère a préparés pour d’agréables siestes
Après les mille fatigues de la rauque assemblée
Crois-moi, tu ne seras pas mécontente de servir ton maître
Tu seras riche de son fleuve de nectar
Seulement, quand, libéré de la ville bruyante, il viendra,
Se laver sur tes rives le visage et les mains
Fais-toi belle et fais que sur ton fond s’agitent de petits cailloux
Résonnant en avançant, d’un doux murmure
Il fera certainement que, mêlée aux ondes des Muses
Tu couleras, telle que tu es, en un cours éternel.
Alluberis est une forme du verbe très rare allubo (ablubo), qui résulte d’une confusion entre
abluo ; laver, et adlubesco (allubesco) qui signifie complaire.
Proesta est pour praesta (praesto) cf. dans le poème suivant colebris.
Aeternis à la dernière ligne se rapporte bien sûr à undis et non à anne.
217 Ginot E. (1936-38), Le pont Joubert et ses fontaines, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3
e série, tome XI, p. 278.
-108-
Vienne, Loudun, Rossay, chapelle de Bois-Rogue.
Ce bas-relief sur un tombeau a été réalisé entre 1526 et 1557. L'inscription en vers latins, séparés
en deux quatrains placés l’un en face de l’autre et gravés en jolis caractères gothiques brisés
minuscules se lit en bas d’un bas-relief représentant le cadavre d’un homme dont le visage reflète
encore les affres de l’agonie. Ce tombeau est lui-même encadré dans une arcade ogivale trilobée
accolée au mur intérieur de la chapelle de Bois-Rogue à Rossay (1,70 mètres de long pour 0, 75
mètre de haut) :
QUĪSQUĬS ĂD|ĒS QUĪ | MŌRTĔ CĂ|DĒS STĀ | RĒSPĬCĔ | PLŌRA
VĒRMĬBŬS | ĒXPŌ|NĪT FĒ|TORĀ |CŌRPORA |RĒDDIT
MORS TŬĂ MŌRS XPI TRĀNS(IT) MŪNDĪ GLORIA COELI
QUI TERITIS TRITIS SIMILES ERITIS BENE SCITIS
MORS FACIT EXOLUM RES AUFERT ATQ(UE) COLOREM
SUM QUOD ERIS MODUM CINERIS PRO ME PRECOR ORA
ET DOLORES INFERNI SINT MEMORANDI TIBI
QUOS PEDIBUS P(ER)MITIS PRECIBUS RELEVARE VELITIS
Toi, qui que tu sois qui te trouves, ici, et qui (un jour) tomberas mort, arrête-toi, regarde et pleure
ta mort, qui t’expose aux vers et rend les corps putrides. Ta mort est la mort du Christ.
Les gloires de ce monde passent mais la gloire est au ciel vous qui foulez le sol sachez bien que
vous serez semblables à ce qu’on foule aux pieds.
La mort fait dépérir, elle enlève choses et couleurs ; je suis ce que tu seras, semblable aux
cendres, je t’en prie, prie pour moi, rappelle-toi les douleurs de l'enfer. Veuillez relever par vos
prières ceux que vous foulez aux pieds.
FETORA est employé probablement pour FETOSA.
EXOLUM pourrait être une abréviation de EXSOLUTUM.
PERMITIS est pour PERMITTIS remettre, abandonner, confier (aux pieds). D’où notre
traduction de fouler aux pieds (calcare).
Le troisième vers ne se scande que si l’on prend XPI pour une syllabe.
MORS TŬĂ| MŌRS XPI| TRĀNS[IT]| MŪNDĪ| GLORIA| COELI.
Le quatrième vers peut se scander mais le quatrième pied reste bizarre (tribraque plutôt que
dactyle)
QUI TERI|TIS TRI|TIS SIMI|LES ERI|TIS BENE |SCITIS, peut se corriger en :
QUI TERI|TIS TRI|TIS SIMI|LES FI|TIS BENE |SCITO.
Quelque béotien a dû faire une erreur de copie.
Pour le deuxième quatrain, exolus n’existe pas. En le remplaçant par exoletum, on obtient des
vers possibles.
MORS FACIT | EXOLE|TUM RES | AUFERT | ATQ(UE) CO|LOREM
SUM QUOD E|RIS MODUM CINE|RIS PRO | ME PRECOR | ORA
-109-
Mais le ci de cinio est bref. Il faudrait:
SUM QUOD E|RIS MODO | TERRAE | PRO | ME PRECOR | ORA
Le vers primitif a sans doute été modifié pour bénéficier d’allitérations typiquement françaises
(ou héritées de vers léonins): eris, cineris, precor, ora. Plus loin pedibus, pecibus, permitis,
velitis.
Notez aussi à l’avant dernier vers les deux groupes de sept syllabes: et dolores inferni sunt
memorandi tibi
Vienne, Mirebeau.
Inscription218, dite du prince de Conti, gravée sur deux pierres trouvées dans les décombres
d'une tour située au nord-ouest de l'enceinte fortifiée de la ville. Cette inscription commémore le
siège soutenu à l’époque de la Ligue qui, en 1590, s’était emparée de Mirebeau. La ville fut
délivrée l’année suivante par l’armée du prince de Conti :
19 SEPTEMBRIS 1590
HANC VRBEM IN[ ]TI HOSTES OBSIDIONE
PREMENTES
VASTARVNT [ ]SES ET TENVERE DECEM
POST DECIMVM [ ]CEPS † HOSTI REVEXIT
CONTYVS PATRIOS OBSIDIONE LARES
6 JVLII 1591
REPARATA REGNANTE NAPOLEO I 15 AUG. 1806, S. L. AMIET URBIS PRAEFECTO
Restitution :
19 SEPTEMBRIS 1590
HANC VRBEM INSTANTI HOSTES OBSIDIONE PREMENTES
VASTAVERUNT MENSES ET TENUERE DECEM.
POST DECIMUM PRINCEPS † EX HOSTI REVEXIT
CONTYUS PATRIOS OBSIDIONE LARES 6 JUILLET 1591.
REPARATA REGNANTE NAPOLEO I 15 AUG. 1806, S. L. AMIET URBIS PRAEFECTO
L’ennemi bloquant la ville par un siège pressant, la dévasta et l’occupa dix mois. Après le
dixième mois, le prince de Conti, par un siège, l’arracha à l’ennemi et ramena les lares
traditionnels (patrios) de la ville ; le 6 juin 1591.
L’inscription a été réparée sous le règne de Napoléon 1er
, le 15 août 1806, S. L. Amiet étant
préfet.
Sur le siège de Mirebeau par le prince de Conti en 1591, l’inscription n’apprend rien mais elle a
le grand mérite de donner la date exacte de la prise de la ville ce que n’indique aucun récit
historique, pas même d’Aubigné dans ses Mémoires219.
Néanmoins un document conservé dans les archives de la préfecture de la Vienne apporte la
preuve que c’est en septembre 1590 que fut prise la ville de Mirebeau. Le 6 juillet 1591, est-ce la
date où fut gravée l’inscription ?
218 Roblin E. (1874-1876), Note sur une inscription gravée sur une pierre provenant des démolitions d’une tour de Mirebeau, Bulle-tin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère série, tome XIV, p. 225-228.
219 Aubigné A. T. d’ (sd), Mémoires de Théodore Agrippa d’Aubigné, éd. Ludovic Lalanne 1854, Paris, Charpentier.
-110-
Vienne, Montamisé.
Sur un linteau220 de porte du XVe
siècle, de chaque côté du sommet de l'accolade ornée d’une
fleur de lys, se lisent, gravées en lettres gothiques, les paroles de l’Ave Maria :
GRATIA PLENA DOMINVS TECVM Je vous salue Marie pleine de grâce.
Le Seigneur est avec vous.
Abréviation de l'ancien Ave Maria gratia plena. Dominus tecum.
M. Eygun rapproche ce linteau de celui de la porte dite de l’Ave Maria, rue Saint-Fortunat, à
Poitiers.
Vienne, Montamisé, église paroissiale Notre-Dame.
Sur une cloche en bronze221 portant le nom de Quiteria, l'inscription qui contourne la panse de la
cloche nomme le sacristain, les parrains et la marraine. L'invocation seule est en latin. Les
caractères sont en majuscules romaines, serrées entre deux lignes, celle d'en bas est double.
† S. QVITERIA ORA
PRO NOBIS GRIBBON
COVTRE222 ET 1583
(fleur de lys) PRĪN
RARTUS, PRĪN
M. GVIONET MRNE
† Sainte Quitere, prie
pour nous. Gribbon
Coutre 1583, parrain
Rartus, parrain
M. Guionet, marraine.
Vienne, Nouaillé-Maupertuis.
Épitaphe du 33e abbé de Nouaillé223, Audebertus Porret.
EST AUDEBERTUS PORRET ABBAS SUB EA COOPERTUS
PETRA … MITIS PIUS ATQUE PUDICUS
UNC PRAECELSA MANUS BENEDICQUE SACER JUNIANUS
CUI PUER ET CANUS SERVIVIT COTIDIANUS.
220 Eygun F. (1937), Procès verbal de séance du 15 avril 1937, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3
e série, tome XI,
p. 374. 221 Ducrocq T. (1871-1873), Note sur un dépôt de 3700 petits bronze frappés sous le règne de Constantin trouvés à Quinçay près Monts, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2
e série, tome XIII, p. 388.
222 Auber C.-A., abbé (1840), Histoire de la cathédrale de Poitiers, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1ère
série, tome VII. 223 Nobiliacum selon la Gallia Christiana, col. 1243.
-111-
Traduction :
Audebert Porret est couvert sous cette pierre… Doux, pieux et chaste. Vénéré (saint) Junien bé-
nis-le, ta main est illustre, toi qu’il a servi quotidiennement comme enfant puis blanchi par les
ans.
Si l’on transporte abbas dans l’intervalle laissé par le copiste au second vers et si l’on considère
le U de Audebert comme une demi-consonne (il se prononçait à l’époque comme un l dur polo-
nais ou russe), on obtient quatre hexamètres :
EST AU|DEBER|TUS POR|RET SUB E|A COO|PERTUS
PETRA |ABBAS| MITIS| PIUS |ATQUE PU|DICUS
HUNC PRAE|CELSA MA|NUS BENE|DICQUE SAC|ER JU|NIANUS
CUI PUER| ET CA|NUS SER|VIVIT: COTIDI|ANUS.
Évidemment, il faudrait considérer le i de pius comme long et ne pas faire l’élision vocalique
entre petra et abbas. On peut y remédier de la façon suivante, à vrai dire inélégante :
Petra ab|bas mi|tis fuit|et pius| atque pu|dicus.
D’autre part huic au datif conviendrait mieux que hunc. Praecelsa manu à l’ablatif ruinerait
l’hexamètre. Les deux derniers pieds du vers final sont discutables.
Visiblement les spécialistes de composition d’épitaphes faisaient des efforts méritoires, à coups
de mots rares et d’élisions pour obtenir des vers cohérents, mais leurs clients, moins instruits,
corrigeaient parfois sans souci de la scansion ce qui leur paraissait trop tiré par les cheveux.
Vienne, Nouaillé-Maupertuis, église du prieuré Notre-Dame d’Availles ou de Sainte-Marie.
De même que l’inscription de Pétosse (vide infra) en Vendée, celle-ci nous a posé de sérieux
problèmes de datation. Elle a été repérée par Marie-Claude Bakkal-Lagarde au milieu d’un
ensemble hétéroclite de débris de chapiteaux romans dans un dépôt lapidaire. À première vue, on
dirait une inscription classique. Le style et la gravure ne dépareraient pas une exposition
d’inscriptions du Poitou gallo-romain.
… AT AMD* DOXAM
… R I S
* trois lettres réunies
Malheureusement la ligature du A et du D à la première ligne est étrange. D’autre part, le mot
grec DOXA (= gloria) n’a jamais été latinisé en latin classique et reste superbement ignoré du
Gaffiot. Tout ceci nous ferait plutôt songer à quelque érudit précieux de la Renaissance (ce qui
nous interdit, dans l’état lamentable de l’inscription, d’essayer d’y retrouver des formules
classiques).
En bas, la présence d’un espace vide, à gauche de RIS, élimine toute possibilité de présence d’un
T ou d’un E. La lettre qui précède était un I (peu probable) ou un A. L’élimination du T exclut de
prime abord pater ou mater au génitif. Mais il reste mare au génitif et une infinité de deuxièmes
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personnes passives au singulier (à l’indicatif ou au subjonctif, selon le type de conjugaison).
Cependant on voit mal un verbe passif à la deuxième personne du singulier terminer une
inscription monumentale.
À la première ligne, après -at (terminaison d’un verbe), on a une combinaison de A M (partie
inférieure du a ) et D. On retrouve donc la formule chère à l’ordre de Jésus Ad majorem Dei
Gloriam. Mais on a Doxam au lieu de Gloriam. Le sens est d’ailleurs équivalent. L’utilisation du
mot grec doxa fait bien entendu songer à la Renaissance et le fait que la formule traditionnelle
AMDG n’est pas utilisée la rendrait antérieure à la fondation de l’ordre des jésuites en 1534
(approuvée en 1540 par une bulle du pape Paul III). Les deux formules devaient coexister et le
choix par Ignace de Loyola de MDG a fait définitivement pencher la balance en faveur de gloria.
À la deuxième ligne, on songerait à Patris mais la barre supérieure du T apparaîtrait sur la pierre.
Peut-être Ter]ris224.
Le mot doxa225 au Moyen-Âge était employé dans la liturgie, témoin cet office de saint Ithier,
évêque de Nevers.
Lucem doxam et gaudia
Quibus gaudet recolentes
Ecce prostratos scelerum
Doxe particeps superum
La lumière la gloire et la joie dont il se réjouit
Ils les repassent dans leurs esprits
mais les voici terrassés de crimes
Lui qui participe de la gloire des cieux.
Il est également une inscription métrique qui nomme les saints représentés sur l’autel d’or de
Bâle (maintenant au musée de Cluny).
Qui est Hel, fortis, medicus, soter, Benedictus
prospice, terrigenes clemens mediator ousias.
Qui est Hel ? médecin courageux, sauveur, Benoît,
médiateur clément, veilles au bien de ce monde.
Vienne, Nouaillé-Maupertuis, inscription sur un missel.
À la première page226, on voit deux tableaux, celui de la Crucifixion et celui de la Glorification
de Dieu, célébré par les chœurs des anges, annoncé par les prophètes et manifesté par les
Évangiles, gouvernant le monde qu’il a racheté, établissant l’Église et répudiant l’Ancienne Loi.
La marge intérieure, très étroite, étale des monceaux de fleurs. En bas et sur un des côtés se
succèdent trois prophètes et trois patriarches. Ceux-là, le turban sur la tête, parce qu’ils sont juifs,
tiennent un phylactère où est écrit leur nom, Daniel, Samuel, Ézéchiel. Ils montrent du doigt le
Messie qui va venir. Les patriarches émergent des nuages et se détachent sur un fond étoilé. Le
premier n’a pas de nom ; il s’agit sans doute d’Abraham ; puis vient Jacob au front chauve et
David qui s'appuie sur sa harpe.
Le trône de Dieu est en bois, avec un siège et des accoudoirs terminés par des lions, car selon la
prophétie le lion de Juda sort vainqueur de l’épreuve.
VICIT LEO DE TRIBU JUDA. Le lion de la tribu de Juda sort vainqueur.
224 Pour la plus grande gloire de Dieu sur la Terre, Psaume XVIII, 1 ; LXXXVIII, 8 ; XCVI, 6 ; Sap. XIII, 4-6 ; Is II, 10-21, VI, 3 ; XXIV, 14. 225 Anonyme (1881), Trésor de l’abbaye, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2
e série, tome IV, p. 356.
226 Robuchon J., Drochon A.-B. abbé, Barbier de Montault Monseigneur X. (1884-1892), Paysages et Monuments du Poitou, Vienne, tome II, Nouaillé-Maupertuis.
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Il s’agit d’un passage de l’Apocalypse227, le texte complet est le suivant : Et ego flebam multum,
quoniam nemo dignus inventus est aperire librum, nec videre eum. Et unus de senioribus dixit
mihi. Ne fleveris : ecce vicit leo de tribu Juda, radix David, aperire librum et solvere septem
signacula ejus.
Vienne, Ormes, ancienne châtellenie Saint-Martin.
Inscription sur une cloche de l’église228 :
† IHS SANCTE MARTINE ORA PRO NOBIS
HERCULES DE ROHAN, DUC DE MONBAZON, PAIR,
VENEUR DE FRANCE GOUVERNEUR POUR LE ROY
EN LA VILLE, CHASTEAU, CONTE ET EVECHE DE
NANTES, LEUTENANT (sic) GENERAL POUR SA MAJESTE
EN NORMANDIE, FONDATEUR DE CETTE EGLISE DE POIZAY 1615.
Une partie de l’ancienne paroisse de Poizay-le-Joli dépendait de la baronnie de La Haye, le
surplus étant au duché de Châtellerault. Le 18 mars 1547, Guillaume de Morenne, écuyer,
conseiller du roi et son receveur général, prit possession de la baronnie de La Haye et, le 4
octobre 1534, il céda ses droits sur la partie de cette terre comprenant Poizay-le-Joli à Louis de
Rohan, comte de Montbazon et seigneur de Guéméné. Hercule de Rohan, son fils, lui ayant
succédé, fonda l’église de Poizay où se trouve le clocher en question.
Vienne, Poitiers229.
AD ILLVSTRISS. GVYSIAE DVCEM CVM
PICTAVIVM ADVENISSET AD VRBIS DEFENSIONEM
SALVE NOSTRORVM SANGVIS CLARISSIM(VS) REGVM
SALVE GVYSEA COE(LI) SPES COLVMENQVE DOMVS
QVIS DEVS AUT BONA QVAE NOBIS TE REDDIDIT AVRA
VT PATRIAM IN TANTIS LVCTIBVS ASPICERES ?
JAM DEERAT NVMEN CVI FVNDERE THVRA PRECESQVE
POSSET CONTINVIS HOSTE PREMENTE MINIS
QVANDO SVPERVENIENS TV SPEM ROBVRQVE DEDISTII
ET TIMOR ET PLANCTVS MOX ABIERE PROCVL
ERGO AGE, NEC PROAVIS, PATRIO NEC CEDE VALORI
EN PAR MATERIES HIC TIBI LAVDIS ADEST
N. RAPIN
Au très illustre duc de Guise, alors qu'il arrivait à Poitiers pour défendre la ville. Salut, sang très
illustre de nos rois, salut la maison de Guise, espoir du ciel et pilier de l'église. Quel Dieu ou
quelle bonne aura t'a rendu à nous, pour que tu trouves la patrie en un tel deuil ?
Déjà on n'avait plus de divinité à qui on puisse dédier encens et prières, alors que l'ennemi nous
pressait de menaces continuelles, quand, survenu, tu nous as donné l'espoir et la force, et bientôt
227 Apocalypse, V, 4-5. 228 Barbier A. (1892-1894), Inscriptions recueillies aux Ormes-Saint-Martin en 1894, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2
e série, tome VI, p. 520-522; Argenson R. Voyer d’ (1855), Notice sur l’ancienne châtellenie de Ormes-Saint-Martin, Bulle-
tin de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome XXII, p. 232. 229 Babinet L. (1888), Le siège de Poitiers en 1569, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2
e série, tome XI, p. 567,
annexe 3.
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la crainte et les pleurs ont disparu très loin. Donc, vas-y, ne sois pas inférieur à tes ancêtres ni au
courage de ton père, car il y a ici matière à te procurer une gloire égale.
Minis (de minae, synonyme de cunicula) pourrait à cette basse époque avoir le sens de mines,
creusées sous les remparts de la ville.
Nostrorum sanguis clarissimus regum, le duc de Guise se prétenda le descendant de
Charlemagne.
Le jeu de mots Rapin et cuniculus est involontaire.
Vienne, Poitiers.
D. O. M.230
FRANCISCO RUPISOARDO
MORTEMARTO ADOLESCENTI
GALLO NOBILIS. ET OPT.
QUEM PIA MATER IOANNA
DE SAULX. A TAVANNES
EX CIVILIUM BELLORUM
FLAMMIS ERUPTUM ROMA
AD PERDISCENDAS PACIS
BELLIQ. ARTES MISERAT
SAEVA PLEURITIDE ABSUMTO.
Au Seigneur très bon très grand
À François Rochechouart
Mortemart adolescent
Français noble et
Que sa mère Jeanne
De Saulx avait arraché de Tavannes
À Rome arraché aux flammes de la guerre civile
pour apprendre les arts de la Paix
et de la guerre il a été enlevé par une sauvage pleurésie.
Nobilis est étrange, on s’attendrait à: nobili est optimo.
Vienne, Poitiers, abbaye de la Trinité.
Ce monument231 était déjà en place à la fin de l’année 1555 pour recevoir la dépouille mortelle
de Louis de Clermont (qui portait le même nom que son père) et de Renée d’Amboise. Louis de
Clermont était abbé commendataire de l’abbaye de Cerisay-la-Forêt dans le diocèse de Bayeux.
Le martyrologe de l’abbaye de la Trinité dit en effet :
OBIIT ILLUSTRIS DOMINUS LUDOVICUS DE CLERMONT SANCTE SEDIS
APOSTOLICE PROTHONOTARIUS ET ABBAS COMMENDATARIUS DE CERISAY,
INHUMATUS IN SEPULCHRO HUJUSCE ECCLESIAE DIE VIGENTESIMA SEXTA
DECEMBRIS ANNO MILLESIMO QUINGENTESIMO QUINQUAGESIMO QUINTO
REQUIESCAT IN PACE.
Est décédé l’illustre seigneur Louis de Clermont protonotaire du Saint Siège apostolique et abbé
commendataire de Cerisay. Il a été inhumé dans le sépulcre de cette église le 26 décembre 1555.
Qu’il repose en paix.
Cette mention est confirmée par la notice consacrée à Louis de Clermont abbé de Cerisay-la-
Forêt dans la Gallia Christiana :
Sepultus est in ecclesia sanctissima Trinitatis Pictaviensis, ante altare et reliquias S. Antoninae
martyris, justa (sic) matrem suam Renatam prope sepulcrum martyris domini, quod mira prorsus
elegantia sculpendam(sic) curavit pia matrona.
230 Ouvré H. (1854), Essai sur l'histoire de la Ligue à Poitiers, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère série, tome
XXI, p. 250. 231 Crozet R. (1937), Étude sur la mise en tombeau de l’abbaye de la Trinité de Poitiers aujourd’hui à Notre Dame la Grande, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3
e série, tome XI, p. 404-405.
-115-
Il a été enseveli dans la très sainte église de la Trinité de Poitiers devant l’autel et les reliques de
sainte Antonine, martyre, à côté de sa mère Renée près du tombeau du seigneur martyr que la
pieuse dame a fait sculpter avec une élégance vraiment admirable.
D’après la Gallia Christiana, l’abbé de Cerisay est mort le 25 décembre 1555 et non le 26.
Quoi qu’il en soit le fait que la Mise au Tombeau servit à l’ornementation d’une sépulture de
famille est accusé par l’inscription qu’on lit à la base du sarcophage :
IN TE DOMINE SPERAVI, NON CONFUNDAR IN AETERNUM232.
Il s’agit du tout début du psaume qui commence de la façon suivante :
In finem Psalmus David, pro extasi
In te Domine, speravi Non confundar in aeternum
In justitia tua libera me. Inclina ad me aurem tuam.
Cette traduction a été corrigée en 1945 de la façon suivante :
Magistro chori Psalmus Davidis
Ad te Domine confugio,ne confundar in aeternum
In justitia tua libera me. Inclina ad me aurem tuam.
Vienne, Poitiers, abbaye de Sainte-Croix
Inscription du moine Isembert233 pour une capsa de l’abbaye de Sainte-Croix de Poitiers.
DE CAPSA QUAM ISEMBERTUS MONACHUS FECIT
EN ARCA HAEC CLAUSTRO CUSTODIT MAXIMO CAPSAM
QUAE SALVATORIS POLLET HONORE PRO
VIRGINIS HIC MATRIS CONDUNTUR MUNERA SACRA
QUAE DOMINUM MUNDI EDIDIT EX UTERO
MARTINUS PRAESUL SIMUL HIC SABAQUE EREMITA
PRINCEPS ET PETRUS, PARITER MARTYRQUE EMERAMNUS
EN JESU CHRISTI PICTA CONSTITIT IMAGO
IN CAPSAE GREMIO, QUATTUOR ET PROCERUM
PETRUS CUM PAULO SANCTISSIMA VIRGO MARIA
ET MICHAËL PRINCEPS RECTE TENENT LATERA
HOC OPUS, HOC ETENIM JUSSU CONFECIT ISEMBERT
HOC RODULPH PICTOR ARTE MANUQUE DEDIT
AMBOBUS, CHRISTE, REGNA TU REDDE POLORUM
HOC OMNES SANCTI, POSCITE NOS PRECIBUS.
De la cassette que fit le moine Isembert
Voici que cette armoire garde dans le très grand cloître la cassette
Qui brille de l’honneur pieux du Sauveur
Ici sont préservés les présents sacrés de la mère
Qui a fait sortir de son sein le Seigneur du monde
L’évêque Martin et de même l’hermite Saba
232 Psaume XXXI-2. 233 Anonyme (1881), Trésor de l’abbaye, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2
e série, tome IV, p. 356.
-116-
Et le prince Pierre de même que le martyr Emeramnus
Voici l’image peinte de Jésus-Christ
Dans le sein de la cassette, quatre des apôtres
Pierre avec Paul et la très sainte Vierge Marie
Et le prince Michel gardent parfaitement les côtés.
Cette œuvre, Isembert en effet l’a fabriquée sur ordre
Le peintre Rodolphe l’a donnée de son art et de sa main
Christ, rend leur les royaumes des mondes
Tous les saints, réclamez-nous par vos prières.
Vienne, Poitiers, bibliothèque, manuscrit 547.
Ce manuscrit234 a été complété par un pupitre situé dans le chœur, un peu au-dessous. Il cachait
l'entrée au-dessous du caveau des Rochechouart. Le manuscrit 547 de la bibliothèque de Poitiers
nous donne un joli dessin. Il est formé, dit Dreux du Radier, par un pélican en cuivre qui s’ouvre
l’estomac. Le sang qui en sort est reçu par neuf petits qui l’environnent, le bec ouvert. Le pélican
a pour base un tétraèdre avec les douze vers suivants gravés sur les faces.
Première face :
QVID NOTAT| HAEC RAPI|DE LANI|AT QVAE VISCERA| ROSTRO
QVAEQVE NO|VEM PVL|LOS|, SANGVINE| TINGIT A|VIS ?
HAEC TOTI|DEM RELI|QVIS RA|PTO SIBI| CONJVGE| NATIS
MATER A|MICIT|IAE | DAT MONU|MENTA SU|AE
Deuxième face :
CONJVGIS | IMMERIT|A PERI|ERVNT GAVDIA | MORTE
ET MEA | SPES OM|NIS | FVNERE | FACTA SV|O EST
AT SVPER EST IN|TACTA FI|DES, IM|MOTA VO|LVNTAS
PECTORIS | ARDOR I|DEM,| QVI FVIT | ANTE, MA|NET
Le a de immerita à l’ablatif est long.
Troisième face :
NVNC PROCVL | HINC MEVS | IGNIS A|BEST, AT VT | ANTE SO|LEBAT
FERVIDVS | INGENU|O PECTORE | VIVIT A|MOR
HOC FACIT | INVIO|LATA FI|DES, SIC | MORTE VI|RESCIT
ET MICAT | EXTINC|TO | CASTA FA|VILLA FO|CO
Première face :
Que pense cet oiseau qui de son bec déchire ses entrailles et teint de son sang ses neuf poussins?
Son époux ayant été enlevé, la mère par amitié donne aux nouveau-nés qui lui restent la preuve
de son amitié.
Deuxième face :
Les joies ont disparu par la mort imméritée de l’époux et tout espoir a disparu pour moi par son
trépas. Mais il subsiste une foi intacte, une volonté immuable, ardeur de mon coeur, telle qu’elles
furent autrefois.
234 Rambaud P. (1907-1908), Le tombeau de la famille Rochechouart-Mortemart, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3
e série, tome I, p. 463.
-117-
Troisième face :
Mon ardeur est partie loin mais tel qu’il était autrefois, mon amour fervent vit dans sa poitrine
ingénue. C’est ce qui fait la fidélité inviolée, ainsi reverdit par la mort et, le foyer éteint, la braise
chaste luit encore.
D’après Dreux du Radier, les inscriptions seraient dues à Abel de Sainte-Marthe. Elles illustrent
en tout cas l’amour qu’éprouvait Jeanne de Saulze pour son mari et ses enfants.
Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre.
Inscription235 rapportée par l’abbé Auber dans son Histoire de la cathédrale de Poitiers236 où
l’épitaphe de François d’Aillon, seigneur de Briançon, frère du comte du Lude, gouverneur du
Poitou, qui périt pendant le siège de Poitiers par l’amiral de Coligny se lisait autrefois :
GENEROSISSIMO FRANCISCO DALLONIO LUDIO DOMINO DE
BRIĀCON, PRIMI ORDINIS EQUITI, PRUDENTISSIMO LIBERALISSIMO
HUMANISSIMO PIETATIS RELIGIONIS FORTITUDINIS PROBATIONIS A VITAE
VIRTUTIS RETINENTISSIMO AEQUI ET BONI SEMPER AMATISSIMO ET
STUDIOSISSIMO
QUI TERTIO BELLO SACRO, PICTAVI AB HUGUENOTIS ET GERMANIS REM
PUB[LICAM]
CHRISTIANAM CHRISTUM ET REGEM EXOSIS OBSESSI DUM PRIUS AD
LAZARIANAM
PORTAM SUA VIRTUTE FUGATIS HOSTIBUS, COHORTUM PRAE
FECTUS STRENUUS MILITIS NON MINUS QUAM INVICTI DUCIS
PARTIBUS FUNGENS QUASSATOS ET DIRUTOS MUROS AMBI
RET IRRUPTIONI EXCIPIENDAE ET PROPELLANDAE MAGIS QUAM
MORTI VITANDAE PROVIDENS AENEI TORMENTI GLOBO PERCUS
SUS INTERIIT EHEU EHEU ADOLESCENTIS OPTIMI FORTISS[IMI
CAPUT OMNIBUS CARISS[IMUM] TETERRIMIS ET FAUCIBUS IGNI VOMIS[SUS
POUR VOMITUS).
FERREUS TRANSVOLANS GLOBUS CONFREGIT EVULSIT DISSI
PAVIT EHEU EHEU CAPUT SALUTI PUBLICE DEVOTŪ TRUNCO
CORPORE PER TECTA VICOSQUE URBIS CUI
CAVEBAT INCAUTUS GLOBUS TRUNCATUM
DISJECIT
ANNA BATARNAIA MATER LUCTUOSA PROH DOLOR FILIO
CARISS VIDUS PICTONICE PRO-REX RENATUS ET ALTER
FRANCISCUS DALLOANEI FRATRES CARISS FRATRI CARISS
SUMO CUM MARMORE POSUERUNT ANNO CHRISTI 1569
VIXIT AN 31MENS I DI. XXI OBIIT DECIMO
KAL SEPTEM ANNO CHRISTI 1569
Traduction de l’abbé Auber :
À l’illustre mémoire de François d’Aillon (ou Daillon) du Lude, seigneur de Briançon, chevalier
du premier ordre (celui du roi), aussi expérimenté que généreux, aussi pieux qu’humain, doué
d’autant de religion que de courage, aussi fidèle à l’honneur qu’aux vertus de sa noble race. Tout
235 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère série,
tome XXVIII, inscr. 166, p. 280. 236 Auber abbé (1839-1840), Histoire de la cathédrale de Poitiers, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome XXVIII, p. 270 ; épitaphe, p. 280.
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ce qui fut bon et juste eut constamment son estime et sa prédilection. Pendant la troisième guerre
de religion, Poitiers étant assiégé par les Huguenots et les Allemands, que détestent la chose
publique chrétienne, le Christ et le roi, comme à la porte Lazarienne après avoir mis en fuite par
son courage les ennemis, commandant diligent de ses cohortes, jouant le rôle d'un soldat non
moins que d'un capitaine invaincu, il visitait les murs battus en brèche et en partie écroulés, plus
attentif à supporter et repousser l’assaut qu’à éviter la mort qui le menaçait, lorsqu’un coup de
canon vint le frapper et mettre fin à sa vie. Le boulet vomi par la gueule enflammée du canon
écrasa, brisa, dissémina cette tête jeune encore, si chère à tous ceux qui aiment le courage et la
bonté. Cette tête dévouée au salut public, séparée de son corps, mutiliée par le boulet, fut
dispersée, répandue dans les rues et sur les maisons de la ville, à laquelle il veillait, sans songer à
leur douleur.
Anne de Batarnaia, sa mère inconsolable, Guy gouverneur du Poitou pour le roi, René et un
autre François d’Aillon, ses frères, ont consacré ce monument de leur douleur à un fils chéri, à
un frère tendrement aimé, l’an de Jésus-Christ 1569.
Il vécut 31 ans, 1 mois et 21 jours et mourut le dixième jour avant les calendes de septembre, le
23 août 1569.
Commentaire de M. Le Touzé de Longuemar : François d’Aillon, seigneur de Briançon était
frère du comte du Lude, gouverneur du Poitou et périt pendant le siège de Poitiers par Coligny.
L'abbé Auber s'est trop souvent laisser emporter sur les ailes de l'éloquence; nous ajoutons une
traduction plus terre à terre et plus respectueuse du texte :
Au très magnanime François d'Aillon du Lude, seigneur de Briançon, chevalier de première
classe, très avisé et très généreux, très affable, très attaché à la piété à la religion, au courage, à la
maîtrise de soi, à la vertu dans la vie, très épris et très attaché à l'équité et aux biens auxquels il
fut très attaché. Pendant la troisième guerre de Religion, alors que Poitiers était assiégé par les
Huguenots et les Allemands qui détestaient l'état chrétien, le Christ et le roi, alors qu'au début par
son courage, il avait mis l'ennemi en fuite à la porte Lazare, général (préfet des cohortes)
diligent, assumant le rôle d'un soldat aussi bien que d'un chef invaincu, alors qu'il faisait le tour
des murailles battues en brèche et écroulées, plus attentif à soutenir et repousser l'assaut qu'à
éviter la mort, il mourut frappé d'un boulet d'une machine de guerre de bronze (canon).
Malheur ! le boulet de fer, prenant son vol, vomi par l'horrible gueule enflammée, a écrasé,
arraché, projeté et mis en pièce la tête de cet excellent et très courageux jeune homme. Malheur,
malheur, cette tête dévouée au salut public séparée du corps, le boulet imprévu, dont on ne peut
se garder, l'a dispersée, tranchée par les toits et les quartiers dont il avait la garde. Anne de
Batarnaia, oh douleur, plongée dans le deuil, à son fils très chéri et Guy vice-roi du Poitou
(gouverneur de par le roi) René et un autre François d'Aillon, ses frères très chéris, à leur frère
très chéri ont fait ce monument de marbre en l'an du Christ 1569.
Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre, cartulaire.
Le cartulaire237 mentionne les efforts méritoires de l’évêque Guillaume pour préserver les biens
du clergé des usurpations de laïques.
Domino Willelmo episcopo ecclesiam Pictavorum regente et pro jure ejusdem ecclesiae persecu-
tionem laudabiliter patiente.
Traduction :
237 Raison R. (1936), L’abbaye de l’Absie en Gâtine 1120-1735, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3
e série, tome
XIII, p. 371 ; Ledain B. (1895) Cartulaire et charte de l’abbaye de l’Absie (date : 1185), Archives historiques du Poitou, tome XXV, p. 80.
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Alors que le seigneur évêque Guillaume régissait l’église de Poitiers et digne d’éloges supportait
la persécution pour le bon droit de ladite église.
L’office que l’on célèbre en son honneur rappelle cette persécution et présente les usurpations
des féodaux comme une pratique généralisée à l’époque.
Laïcae potestati res ecclesiasticas tunc temporis fere ubique nvadenti fortiter obstitit, calum-
niamque ac persecutionem pro tuendis ecclesiae suis juribus, invicta constantia perpessus est.
Il s’opposa courageusement au pouvoir laïc qui à cette époque presque partout empiétait sur les
biens de l’église et, avec une constance inébranlable, il supporta la calomnie et la persécution
pour garder à l’église ses droits.
Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre, chapelle du Saint-Sacrement.
Inscription238 :
PAVLO V CATHOL. ECL. PONT. MAXIMO
LODOICO XIII FRANC. REGE CHRISTMO ET
HENRICO LODOVICO RUPIPOSEO HVJVS VRBIS
EPISC ET PROTECT REVERENDISSIMO EREC
TVM FVIT HOC MONUMENTVM 1616
PRODESSE NON EST OBBESSE
Restitution :
PAVLO V CATHOLICAE ECCLESIAE PONTIFICE MAXIMO
LVDOVICO XIII FRANCIAE REGE CHRISTIANISSIMO ET
HENRICO LUDOVICO RUPI POSEO HVJVS VRBIS
EPISCOPO ET PROTECTORE REVERENDISSIMO EREC
TVM FVIT HOC MONUMENTVM 1616.
PRODESSE NON EST OBESSE
Alors que Paul V était le souverain pontife de l’église catholique, Louis XIII le roi de France et
qu’Henri-Louis de La Roche-Posay était l’évêque et le protecteur de cette ville, ce monument a
été érigé en 1616. Être utile n’est pas nuire.
Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre, épitaphe.
Épitaphe de René Lefèvre239 qui mourut avant le siège de Poitiers. Il était membre d’une famille
illustre de Loudun et son père Guillaume Lefèvre avait été procureur du roi au baillage. Après
avoir suivi le barreau de Paris, il vint professer le droit civil à Poitiers, fut nommé par François
Ier
conseiller au Parlement de Paris, en même temps que Tiraqueau, et devint en 1549 doyen de
Saint-Pierre après Bertrand de Kneringuen, par une de ces nominations qui depuis le Concordat
étaient moins celles des chapitres que celles de la Cour. Dix ans après, il reçut la charge de
président à la troisième chambre des enquêtes. Fort érudit, il avait dans le chapitre de la
cathédrale un frère, Guillaume Lefèvre, professeur d’hébreu que ses études liaient à Robert
Étienne. René mort à 67 ans fut enterré dans l’église de Poitiers et ne bénéficia que d’une courte
inscription :
238 Auber C.-A. abbé (1849), Histoire de la cathédrale de Poitiers. Quatrie partie : depuis la seconde moitié du XII
e siècle jusqu’en
1849, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1ère
série, tome XVII, p. 321. 239 Auber C.-A. abbé (1849), Histoire de la cathédrale de Poitiers. Quatrie partie: depuis la seconde moitié du XII
e siècle jusqu’en
1849, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1ère
série, tome XVII, p. 1-554.
-120-
HIC JACET NOBILIS VIR DOMINUS RENATUS LEFEVRE
DOCTOR REGENS IN HAC UNIVERSITATE
PRAESESQUE IN SENATU PARISIENSI
QUI OBIIT 20 MAR.1569
Ci-gît noble homme Messire René Lefèvre,
docteur régent de cette université et
président au Parlement de Paris,
qui mourut le 20 mars 1569.
Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre, épitaphe.
Épitaphe du sous-doyen, Abel de la Fontaine240
, issu d’une famille alliée aux Sainte-Marthe, il
suivit de près son supérieur dans la tombe. Inhumé près de lui, il eut droit lui aussi à une épitaphe
de la plus grande simplicité :
HIC JACET ABELIUS DE LA FONTAINE ,
CANONICUIS ET SUBDECANUS HUJUS
ECCLESIAE
ANTEA PASTOR SANCTI MELLANI IN
NORMANNIA,
QUI DECESSIT 16 JULII 1570
DEUS MISERETUR EJUS ANIMAE
Ci git Abel de la Fontaine,
Chanoine et sous-doyen de cette
église
curé de Saint-Mellaine en Normandie
qui mourut le 16 juillet 1570
Que Dieu ait pitié de son âme.
Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre, tableau.
Un tableau241 sur le mur sud du déambulatoire de la cathédrale représentait le Christ ressuscité,
entouré d’une trentaine de personnages, dont le donateur. Devant le portrait du donateur, une
inscription en latin dit que le tableau a été donné par Toussaint Johannet, chanoine et préchantre
des musiciens de l’église en l’an du Seigneur 1598. Le nom du peintre est indiqué : Nicolas Pin-
son, marié à Catherine Mervache, d’une famille de peintres du Poitou:
TOUSSANUS JOHANNET CANONICUS ET SYMPHONIACORUM
HUJUS ECCLESIAE PRAECANTOR HANC TABULAM
ANNO DOMINI 1598 DEO DEDICAT AETATIS SUAE 43.
N. PINSON FECIT.
Toussaint Johannet chanoine et préchantre du chœur
de cette église dédie ce tableau
à Dieu en l’an du Seigneur 1598, à l’âge de 43 ans.
Nicolas Pinson a fait.
Vienne, Poitiers, chapelle du lycée.
Épitaphe d’Aimeri Réginald de Traversay242. Président du Présidial de Poitiers, il posa en 1608
la première pierre de la chapelle du collège des jésuites qui est aujourd’hui la chapelle du lycée
de Poitiers :
QUISQUIS ES HOSPES VENERARE MAGNI PRAESIDIS
MANES ET QUOD DE AUREO FERREI
240 Gallia Christiana, tome II, colonne 1221. 241 Revue historique du Centre-Ouest, tome IV, 2005, p. 403. 242 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère série,
tome XXVIII, inscr. 220, p. 317.
-121-
SECULI VIRO LITTERIS AUREIS
HOC MARMORE PRAESCRIBIT LEGE
EMERICUS REGINALDUS TRAVARZERUS NOBILI STIRPE
SATUS ANTON. REGINALDUS TRAVARZ. IN ARMORICORUM
PRIMA CURIA SENATOREM PRIMICERIUM PARENTEM
RECTEQUE VIVENDI MAGISTRATUM HABUIT; EX ORE
PASSERATIM LITTERAS AMAENIORES EX ORACULO CUJACII
JURIS ET LEGUM ARCANA PERDIDICIT. MOX A DUOBUS
REGIBUS GENIUM EJUS STUPENTIBUS AB HONORE VARIO (VARIIS)
MACTATUR AB HENRI(CO) III TRIBUS COMPETITORIBUS
PRAELATUS ANN(ORUM) AETAT(IS) XXI REGIAE ADVOCATIONIS OFFICIO
DONATUR QUOD CUM PARI FIDE ET FACUNDIA IX ANN(OS).
IMPLESSET EX ADVOCATU AB HENR(ICO) IV NON PER MONE-
TAE PORTICUM, SED JANUAM VIRTUTI AC DOCTRINAE PA-
TENTEM AD PICTONICI SENATUS PRAESIDATUM REGALI
MUNIFICENTIA PROVEHITUR, CUI TAM SANCTE PRAEFUIT
JUBEQUE DICUNDO PROFUIT ANN. XXIII UT BONUS ESSE
QUEM VIDERI MAGIS STUDEBAT TANDEM POST URBIS PRAEFEC
TURAM SEVERE GESTAM, POST MULTAS LEGATIONES AD
REGES FELICITER GESTAS CORREPTUS MORBO CAPITALI VIR CAPITALIS OBIIT V
ID. JUN ANN. CHR. (1617)
GLORIAE FORENSIS XXXII, AETAT. LIV QUOD BENE DE SE
BENE DE BONIS MONIBUS (MORIBUS ?) ET DOCTIS, BENE DE TOTA
RE PUBLICA GALLICANA MERENTISSIMO (M. V.)
Qui que tu sois visiteur, vénère les mânes d'un grand président et lis ce qui est écrit en lettres
d’or sur ce marbre à propos de l’homme en or d’un siècle de fer.
Aimeri Réginald de Traversay, né (satus) d’une noble famille, eut pour père Antoine Réginald de
Traversay, le premier sénateur de la première chambre du Parlement de Bretagne et ce fut lui qui
lui apprit à vivre comme il se doit. De sa bouche, il a appris à fond les belles-lettres et de cet
oracle les mystères du droit civil et des lois. Bientôt, il est récompensé, et de différents honneurs,
par deux rois qui s’extasiaient sur son génie et Henri III, le préférant à trois compétiteurs, lui
attribue à l’âge de 21 ans la charge d’avocat royal ; office qu’il a rempli avec autant de fidélité
que d’éloquence pendant 9 ans. Puis cessant d’être avocat, grâce à Henri IV, il fut amené par la
générosité royale à la présidence du Sénat poitevin, non en s’ouvrant la voie par le versement
d’espèce mais parce que la porte fut grande ouverte à la vertu et à la science. Il le présida
saintement, il rendit service tout en disant «ordonne» pendant 23 ans tandis qu’il essayait d’être
bon plutôt que de paraître bon, après une préfecture de la ville rigoureusement gérée.
Après plusieurs ambassades heureusement effectuées chez les rois, cet homme éminent mourut
détruit par une maladie mortelle le cinquième jour avant les ides de juin de l’an du Christ 1617.
Après 32 ans de renommée dans la vie publique, à l’âge de 54 ans après avoir bien mérité de lui-
même, des bonnes mœurs et des savants et de toute la chose publique française.
À l’avant-dernière ligne les Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest de 1843
lisent bonis omnibus. La traduction devient : de tous les bons et savants.
En 1602, ce même Émery Regnauld, président du présidial de Poitiers, avait fondé une chapelle
et la sépulture de sa famille dans l’église de Saint-Paul. Il avait été maire en 1605 et avait en
1608 posé la première pierre du collège des jésuites, établi l’année précédente par lettre patentes.
-122-
Le terme de passeratim, « à la manière des moineaux », est employé à bon escient car il est tiré
des œuvres du jurisconsulte Charisius (Aurelius Arcadius Charisius243) dans le Digeste.
Il a été malheureusement impossible de traduire le jeu de mots : morbo capitali, vir capitalis.
Vienne, Poitiers, chapelle du Lycée (ancien collège des jésuites).
Inscription sur un tableau représentant la circoncision244 :
LUDOVICUS FINSONIUS
BELGA BRUGENSIS FECIT ANO 1615
Louis Finsonius,
belge de Bruges, a fait en l’an 1615.
Vienne, Poitiers, couvent des Carmélites.
Petit fragment d'inscription gothique provenant du couvent des Carmélites245 de Poitiers,
anciennement église Saint-Hilaire-de-La-Celle.
Vienne, Poitiers, couvent des Cordeliers.
Ces épitaphes des Mortemart246 étaient autrefois disposées autour d’un piédestal supportant la
statue d’un défunt et de sa femme agenouillés autour d’un prie-Dieu, au couvent des Cordeliers à
Poitiers. Les inscriptions sont gravées au-dessous des statues agenouillées devant leur prie-Dieu :
D. D. REN MORTMARTIO EX ANTQ RUPICHOARD FAM
ORIUND PRINC DE TONN REG IN SANCT CONVENTU CONS UTR ORD EQ TORG. L.
HAST PRAEF QUINQUE REGIB FIDEL
OBSEQ CLEM MUNIF AET AN LX PIE SCT MORT CON CHAR IOA DE SAULX
ILLUSTR DUC GASP DE SAULX COM DE TAVANNE DIGN QUONDAM GALL POLEM
F UXOR OBSEQ MUTUI AMOR PIG CERT B MN P C DEC AN 1587.
Restitution :
DOMINO RENATO MORTMARTIO EX ANTIQUA RUPICHOARD FAMILIA
ORIUNDO PRINCIPI DE TONNERRE REGALI IN SANCTO CONVENTO CONSILIARIO
UTRIUSQUE ORDINIS EQUITI TORQUATO LEVIUM HASTATORUM PRAEFECTO
QUINQUE REGIBUS FIDELITER
OBSEQUENTI CLEMENTI MUNIFICO AETATE ANNORUM LX PIE SANCTE MORTUO
CONNESTABILI CHARLES IOANNES DE SAULX ILLUSTRISSIMO DUCI GASPARDO
DE SAULX COMITI DE TAVANNE DIGNO QUONDAM GALLORUM POLEMARCHO
FIDELIS UXOR OBSEQUENS MUTUI AMORIS PIGNORE CERTO BENE
MONUMENTUM POSUIT CALENDAS DECEMBRES ANNI 1587.
Au seigneur René de Mortemart, sorti de l’antique famille de Rupichouart (Rochechouart),
prince de Tonnerre, conseiller royal dans la sainte assemblée, chevalier des deux ordres, décoré,
préfet des lanciers légers, conseiller obéissant de cinq rois, complaisant, clément et généreux, à
l'âge de 60 ans, mort pieusement et saintement.
243 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère série,
tome XXVIII, inscr. 261, p. 353 244 Barbier de Montault X. abbé (1885), Procès verbal de séance du 19 mars 1885, Lecture, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2
e série, p. 451.
245 Couvent des Carmélites, n° 718 ; Desaivre L. (1879), Pierre commémorative du monastère des Carmélites de Niort consacrée
en 1675, Bulletin de la Société de statistique, sciences, lettres et arts des Deux-Sèvres, tome IV, p. 378-392
246 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1ère
série, tome XXVIII, inscr. 174.
-123-
Au connétable Charles-Jean de Saulx, au très illustre duc Gaspard de Saulx, comte de Tavanne,
jadis digne commandant en chef des armées françaises, sa femme fidèle obéissante en gage
assuré d’un amour partagé a fait édifier comme il faut ce monument aux calendes de décembre
de l’année 1587.
Ce Gaspard de Saulx, comte de Tavannes est d’une autre génération que Bonnivet ou Artus de
Boisy. Page de François Ier
, il fut fait prisonnier à la bataille de Pavie où mourut Bonnivet. Il se
signala ensuite, comme lieutenant de la compagnie du duc d’Orléans, fils du roi, lors de
l’expédition de Provence, à Cérisoles, au siège de Metz et à la prise de Calais (1568). Lieutenant
du roi en Bourgogne, il se signala par sa cruauté dans la répression du protestantisme. Il fut le
conseiller militaire du duc d’Anjou aux batailles de Jarnac et de Moncontour et en récompense
fut nommé maréchal de France. Il fut aussi l’un des inspirateurs de la Saint-Barthélemy. Il allait
accompagner de nouveau le duc d’Anjou au siège de La Rochelle quand il mourut soudainement
(1573). Sa veuve éplorée a donc attendu 14 ans avant de se déclarer inconsolable.
Épitaphe en grec :
Ce texte est parfaitement incompréhensible à quelqu’un qui n’est pas habitué au grec moderne et
à ses particularités de prononciation. D’autant plus que l’auteur n’a aucune notion d’orthographe
et écrit suivant la prononciation. Traduit, non pas en grec classique, mais en langage un peu plus
châtié, on obtiendrait :
,
Elle est bien l’ornement de mes travaux, maintenant elle garde son âme dans les cieux, ma
compagne, mon cœur, mais le tombeau a tes restes.
en grec moderne est l’équivalent de : dans + l’article (grec ancien ). Traduction de l’épitaphe grecque de Mortemart247.
L’auteur de l’article fournit à partir des deux derniers vers, tout en remplaçant les gamma des
deux premiers mots du deuxième vers par des pi, une traduction qui n’est justifiée que pour les
deux derniers vers, et encore en remplaçant le kappa par un khi.
Cette traduction est la suivante :
Le monde garde le souvenir de mes haut faits, ma patrie la douleur de ma perte, mon épouse mon
cœur, mon tombeau mes restes. Le mot spanis « insuffisance » ne fournit aucun sens valable.
Ce chef-d’œuvre montre bien que le niveau intellectuel des réfugiés de Constantinople n’était
pas celui d’Anne Comnène. Le Poitou n’a pas hérité des meilleurs et on se demande ce que les
traducteurs de l’époque ont bien pu y comprendre.
247 Rambaud P. (1908), Le tombeau de la famille de Rochechouart-Mortemart, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3
e
série, tome I, p. 452.
-124-
D’autre part, la diffusion des études grecques en France ne s’est guère améliorée depuis l’époque
déjà lointaine de la mort d’Artus de Boisy.
Épitaphe latine composée pour son mari par madame de Mortemart :
† HOC VENERANDUS CINIS, TIBI PONO MIHIQUE SEPULCHRUM
HIC COMES IPSE MEI, SUM COMES IPSA TUI
VIVUS ERAS MEUS ET TUA SUM POST FUNERA, TECUM
CORPORE DUM NEQUEO, PECTORE SEMPER ERO
SIC INGRATA TUA PERAGAM MIHI TEMPORA MORTE
DONEC IN AETERNA VITA SIT UNA DOMO
D.O.M.
DA VIOLAS HOSPES PARVA HAC
MORTMARTUS IN URNA
MAXIMUS INGENIO NUPER ET
ENSE JACET
QUAM FERRO SEXTRAQZ POTENS
ET STRENUUS ARMIS
TAM PURA INNOCUUS RELLI
GIONE FUIT
PLURA NEFAS DIXISSE POLO SI
QUEM FAMA LOCAVIT
ALTIUS HUMANO SE CUPIT
ORE CANO.
Cendre vénérable, je te fais un tombeau pour toi et pour moi. Tu es mon compagnon, je suis ta
compagne. Vivant, tu étais à moi et je suis tienne après les funérailles, si je ne puis être avec toi
par le corps, j’y serai toujours par le cœur. J’accomplirai ce temps que ta mort me rend
déplaisant jusqu’à ce que la vie soit une dans la demeure éternelle.
Au Dieu très bon, très grand, Salut
Donne des violettes (ou des giroflées).
Mortemart est l’hôte de cette petite urne. Il repose, lui qui fut très grand naguère par l’esprit et
par l’épée. Il fut aussi puissant par le fer et par le bras et performant dans les armes qu’il fut
innocent par une foi pure. Il ne convient pas d’en dire plus en ce monde de quelqu’un qu’a exalté
la renommée. Il veut être plus qu’un visage humain blanchi par l’âge.
Nous n’avons pas trouvé d’explication pour le mot daviolas. La seule solution qui se présente à
l’esprit est une erreur d’un lapicide un peu obtus. L’auteur de l’épitaphe, pour l’inviter à passer à
la ligne, avait gribouillé : de viro laus. (Ici commence) la louange du type. Le graveur n’a rien
compris et gravé ce qu’il a cru lire.
Ce daviolas, que de Longuemar n’a pas compris puisqu’il n’a pas séparé les deux mots, reste
étrange. Hospes l’est également. On s’adresse ordinairement au passant par viator. Mortemart est
l’hôte de cette petite urne, serait plus satisfaisant. Pourquoi des violettes? Les armoiries des de
Saulx Tavannes portaient au lion d’or armé de gueules en champ d’azur, timbré d’une tête de
lion empanaché d’or et d’azur. De plus il faudrait un complément après da violas, par exemple in
urnam.
-125-
Vienne, Poitiers, couvent des Jacobins.
Petit fragment d'une tombe, gravée au trait248, portant quelques mots d'une inscription rappelant
le souvenir d'un échevin ou Scabinus de Poitiers, provenant des environs de l'église des Jacobins.
Le texte latin n’est pas indiqué dans la liste.
Vienne, Poitiers, dolmen de La Pierre-Levée.
Le dolmen situé à l’est de Poitiers était jadis couvert de noms de maîtres et d’écoliers
appartenant à diverses contrées d’Europe. Voici quelques-uns de ces noms conservés sur une
ancienne gravure devenue si rare que M. de Chergé a dû en faire une reproduction qui fut insérée
dans les Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest de 1838, accompagnée d’un
commentaire de M. Mangon de La Lande.
On y lit, disposés en tous sens, les noms d’Hogenberg, allemand, 1560, Georgius Braun, 1580,
archidiacre et doyen de Notre-Dame de Cologne, autour du Theatrum urbium où figure la Pierre
Levée dont le dessin très inexact a été effectué par Georgius Houfnaglius249 (Hufnagel), nom
qu’accompagne la date de 1561. Puis viennent :
ORTELIUS, géographe d’Anvers
HENRI GOLTZ, du duché de Juliers (Jülich) peintre et graveur célèbre.
GERARD MERCATOR, mathématicien bien connu des géographes.
ROBERTUS VAN HAFTEN
ROBERTUS GYFANIUS
248 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome XXVIII, Église des Jacobins, n° 717. 249 Houfnaglius G. (1561), Pictavia vulgo Poictiers. La pierre levée demie lieue de Poictiers. Prospectus Montis Henrici vulgo Mon-therri ; Robuchon J., Vallette R., Rochebrune O. de (1888-1894), Paysages et Monuments du Poitou, Vienne, Poitiers, tome I, Gaillard N. (1836), De quelques descriptions de Poitiers et du Poitou qu'on rencontre dans des ouvrages de géographie et des voyages publiés aux XVIe et XVIIe siècles, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome II, 1836, p. 129.
-126-
BURANUS, pédagogue (dont le nom évoque les célèbres Carmina Burana).
JOANNES A BLOMEDAEL
GUILHELMUS MOSTAERT
Sur un tableau de Beaumesnil (toujours lui), on voit apparaître à côté de la Pierre Levée un
magnifique dolmen, avec une inscription latine250 :
HIC LAPIS SUPERAT GRAVITATE COLOSSUM
PONDERIS ET GRANDI SIDERA MOLE PETIT.
Cette pierre surpasse le colosse par la pesanteur de son poids et de sa masse énorme cherche à
gagner les cieux.
Mercator, dans son récit de voyage, dit que la Pierre Levée est à un demi-mille environ de
Poitiers sur la grand-route qui conduit à Bourges. On y voit un bloc énorme (ingens saxum), de
forme carrée, soutenu par cinq pierres. On a composé sur elle un distique (de eo distichon
exstat).
D’autres, par la suite, ont prétendu que le distique était gravé sur la pierre. Mais Beaumesnil le
réfute. Rappelons à ce propos l’épigramme de Scaliger sur Poitiers (distique élégiaque).
Si studium| est ani|mae, veni|unt a| corpore| vires
Galliaque | a meri|tis | poscit u|trumque si|bi
Haec studiis, aliaeque belli exercentur amore
Pictavium est animus, ceteraque corpus erunt.
Si l’étude est le fait de l’âme, les forces viennent du corps.
La Gaule, par ses mérites, réclame l’une et l’autre chose,
l’une se pratique par les études, les autres par l’amour de la guerre.
Poitiers c’est l’âme, le reste ce sera le corps.
Vienne, Poitiers, église des Carmes251.
Inscription derrière le maître autel.
EX MUNIFICENT. NOBILISS. D. D.
IOH. LUDOVIC D ROCHECHOART
D. D. CHANDENIER I. HUJUS
DOMI
FUNDAT. ET LIBERA. XPI FIDEL.
OPE. HOC ALTARE DIVINO
NUMINI
44° ANNO POST TOTI. CON
VEN. EVERS. AB HAERET. ERE
CTUM FUIT ET DICATUM ANO
1612. P. TURONEN. PRIORE.
La multiplicité des abréviations oblige à restitution.
EX MUNIFICENTIA NOBILISSIMI DOMINI
IOHANNIS LUDOVICI DE ROCHECHOUART
DOMINI DE CHANDENIER I, HUJUS DOMI
FUNDATORIS ET LIBERATORIS. CHRISTI
FIDELIUM
OPE, HOC ALTARE DIVINO
NUMINI
XLIV ° ANNO POST TOTIUS CON
VENTUS EVERSIONNEM AB HAERETICIS
ERECTUM FUIT ET DICATUM ANNO
1612 PETRO TURONENSI PRIORE.
250 Mangor de la Lande (1836), Dissertation sur la Pierre Levée de Poitiers, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère
série, tome II, p. 45. 251 Arnault-Poirier (1846), Monuments de l'arrondissement de Loudun, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère
série, tome XIII, 1846, p. 145 sqq.
-127-
Grâce à la générosité du très noble sire Jean Louis de Rochechouart, seigneur de Champdeniers,
fondateur et libérateur de cette maison, avec l’assistance des fidèles du Christ, cet autel, 44 ans
après la destruction du couvent tout entier par les hérétiques a été érigé et consacré à la Divinité,
l’an 1612. Pierre de Tours étant prieur.
Vienne, Poitiers, église des Carmes.
Inscription252 sur le mur de l’église, il y aurait trois solutions à ce rébus :
H 3° R
G 1571.
Henrico tertio regnante
Anno Gratiae 1577
Henrico tertio rege
Galliae 1577
Henricus tertius rex
Galliae 1577
La troisième solution est la moins acceptable, si du moins le o de l’ablatif est visible.
1577 est l’année de l’Édit de Poitiers et de la paix de Bergerac.
Vienne, Poitiers, église des Carmes.
Épitaphe de Louis de Lormen253, seigneur de Falouriet et de Magnicourt, décédé en 1616 :
GRA ME CAELO GRA CONDIT HUMO
La grâce (divine) me garde dans le ciel, la grâce me garde dans la terre.
Vienne, Poitiers, église des Cordeliers, 1592.
Nous mentionnons ce texte, bien que français254, car il conserve le souvenir des guerres de
Religion avec l’inscription de François d’Aillon et celle du logis de Walton.
Il s’agit d’une épitaphe qu’on a fait suivre d’un sonnet en l’honneur du défunt et du baron de
Villequier, vicomte de la Guerche, capitaine de cinquante hommes d’armes sous les ordres
duquel il avait servi.
Ce sonnet était inscrit sur un tableau où figurait un homme d’armes avec tout son attirail
guerrier.
CI GIST LE CORPS DE DEFUNT NOBLE JEAN D’ARCHIAC ESCUYER
SIEUR DES PIRIERS LEQUEL DECEDA LE 6e
JOUR DU MOIS DE FEVRIER 1592 AU
VOIAGE QU’IL FIT EN LA COMPAGNIE DE FEU MONSEIGNEUR LE VICOMTE DE LA
GUERCHE
GOUVERNEUR DU PAYS DE POICTOU.
Au-dessous, on lit le sonnet :
LA VILLE DE POITIERS PORTERA TEMOIGNAGE
QUE J’AI TOUJOURS SUIVI LE CHEMIN DE VERTU
J’AI CONTRE L’HERETIQUE ARDEMMENT COMBATTU
QUAND AUTOUR DE POITIERS IL EXERÇOIT SA RAGE
J’AI MONTRE LES EFFETS DE MON FERME COURAGE
QUAND LE GRAND VILLEQUIER BRAVEMENT REVÊTU
D’HONNEUR ET DE MERITE ENFIN FUT ABATTU
CAR IL MOURUT AUSSI EN LA FLEUR DE SON AGE
252 Arnault-Poirier (1846), Monuments de l'arrondissement de Loudun, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère
série, tome XIII, p. 145 sqq. 253Arnault-Poirier (1846), Monuments de l'arrondissement de Loudun, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère
série, tome XIII, p. 145 sqq. 254 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome XXVIII, p. 291.
-128-
MON AME EST À PRESENT ELEVEE EN UN LIEU
OU ELLE VOIT TOUJOURS ET CONTEMPLE SON DIEU
CHANTANT INCESSAMMENT SES GRACES ET SES LOUANGES
POITIERS RETIENT DE MOI LA MEMOIRE ET LES OS
MAIS DIEU RETIENT MON AME EN LA TROUPE DES ANGES
ET LA REND BIENHEUREUSE EN ETERNEL REPOS.
Vienne, Poitiers, église des Jacobins.
Petit fragment d’une tombe gravée au trait portant le souvenir d’un échevin ou scabinus. L’église
des jacobins est depuis longtemps disparu.
Vienne, Poitiers, église Montierneuf.
Première inscription concernant René Caillet :
HIC ANTE JACENT ANTISTITIS OSSA RENATI
CAILLETI GENITI SANGUINE CHIZEIO
QUI TERRIS QUONDAM SŪMO NŪC REGNAT OLYMPO
NAM FUIT HIC MAGNO PDITUS INGENIO
CONSILIIS CLARUS SERVATIS LEGIBUS AUXIT
CLAUSTRA MONASTERII ET ILLE NOVI :
OCCUBUIT JUNII DECIMA JAM QUINQZ PERACTIS
IMPERII LUSTRIS NŪC ASTRA POLI 1529
Restitution :
HIC ANTE JACENT ANTISTITIS OSSA RENATI
CAILLETI GENITI SANGUINE CHIZEIO
QUI TERRIS QUONDAM SUMMO NUNC REGNAT OLYMPO
NAM FUIT HIC MAGNO PRAEDITUS INGENIO
CONSILIIS CLARUS SERVATIS LEGIBUS AUXIT
CLAUSTRA MONASTERII ET ILLE NOVI
OCCUBUIT JUNII DECIMA JAM QUINQUE PERACTIS
IMPERII LUSTRIS. NUNC ASTRA POLI 1529.
Ici devant, gisent les ossements du préposé René Caillet né du sang (de la famille) de Chizé qui
jadis régna sur les terres et règne maintenant au sommet de l’Olympe. Il fut jadis doté d’une
grande intelligence illustre par ses conseils dans le respect des lois, il agrandit aussi la clôture du
nouveau monastère ; il a été couché (dans la tombe) le 10 juin après avoir déjà passé cinq lustres
à la tête (du couvent). Ce sont maintenant les astres du Paradis. 1529.
Le 5 de 1529 a conservé sa forme ancienne.
L’auteur de l’inscription a latinisé l’orthographe française de Chizé qui s’appelait jadis Chiziacus
en 1045 et Casiacus vers 1060255.
Une autre inscription concernant René Caillet est mentionnée dans le recueil de Dom
Fonteneau (vide infra).
255 Dauzat A, Rostaing C. (1978), Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, p. 188.
-129-
Vienne, Poitiers, église Notre-Dame-La-Grande.
Cette inscription256 fut gravée à la fin du XVIe
siècle pour consacrer la restauration d’une statue
équestre, un bas-relief de Constantin257, qui décorait le mur latéral de Notre-Dame-La-Grande et
que les protestants avaient abattue en 1562. Les trois dates 340, 1562 et 1597 représentent trois
époques, celle de la fondation présumée, celle de la mutilation et celle de la restauration du
monument :
QUAM CONSTANTINO
PIETAS EREXERAT OLIM 340
AST HOSTIS RABIES
RUPERAT EFFIGIEM 1562
RESTITUIT VETERES
CUPIENS IMITARIER HUJUS
VIDUS EQUES TEMPLI
COENOBIARCHA PIUS 1597
Cette effigie que la piété avait érigée à Constantin en
340, voici que la rage de l’ennemi l’a détruite en 1562.
Elle a été restaurée dans le désir d’imiter les anciens par
Guy, chevalier de cet Ordre, pieux supérieur du
monastère en 1597.
Enlevée en 1808 avec l’inscription, la statue n’a point été replacée mais l’inscription, longtemps
reléguée dans la chapelle des fonts baptismaux, a été rétablie au début du XIXe
par le curé
Monrousseau.
Imitarier est probablement pour imitari. Mais imitarer (première personne du subjonctif
imparfait avec adjonction d’un i), n’est pas exclu. Cependant cupio se construit normalement
avec un infinitif.
Vienne, Poitiers, église Notre-Dame-La-Grande.
Cette épitaphe d’Antoine d’Aunoux avait été peinte au bas du portrait d’Antoine de Saint-Jean,
seigneur d’Aunoux, qui fut inhumé en grande pompe dans l’église Notre-Dame. On l’y voyait
encore en 1790. Elle fut composée par le poète Nicolas Rapin, en hommage à ce brave mestre du
camp des bandes de Piémont et du régiment de Brissac qui fut tué d’un coup de mousquet le 23
août 1569, au siège de Poitiers, par l’amiral de Coligny. L’épitaphe latine a été conservée dans
L’histoire du Poitou de Thibaudeau258. D’Aunoux, qui s’était distingué sous les règnes de
François 1er
et Henri II contre les Espagnols en Italie a pris par la suite une part active aux
guerres de Religion.
Commandant de la place de Saint-Maixent et disposant d’une partie du régiment de Brissac et
des bandes de Piémont, il fut appelé par le comte du Lude, gouverneur du Poitou, assiégé dans
Poitiers depuis le 27 juillet par l’armée protestante dirigée par l’amiral Coligny. D’Aunoux, avec
500 soldats d’élite, quitta Saint-Maixent dans la nuit du 31 juillet, força le retranchement qui
défendait les abords de la porte de la Tranchée et fut reçu en libérateur dans les murs de Poitiers
par le lieutenant général Jean de La Haye.
Il prit dès lors une part très active à la défense de la ville et ce fut à l’attaque d’une tour, dont le
capitaine La Noue Bras de Fer s’était emparée, qu’il reçut à la tête le coup de mousquet dont il
trépassa259.
256 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome XXVIII, 1863, p. 295, inscr. 184; Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome VI, 1839, p. 130 ; Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2
e série, tome IV, 1886-1888, p. 540.
257 Gabet P. (1989), Un « cavalier Constantin » méconnu à la Chaussée Saint-Victor (Loir-et-Cher), Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 5
e série, tome VIII, 2
e trimestre; Cf. Le cavalier Constantin de Saint-Hilaire de Melle et l’épitaphe de Constan-
tin de Saint-Hilaire-le-Grand (vide supra). 258 Thibaudeau (1839), Histoire du Poitou, édition De Sainte-Hermine, Robin et Cie, Niort. 259 Chergé C. de, Filleau R. (1840-1854), Histoire, biographie et généalogie des familles de l'Ancien Poitou, 9 volumes imprimés.
-130-
Voici le texte de deux épitaphes :
QUI JUVAT HOS CINERES MORITURA ORNARE TABELLA
ET MAGNUM VANA DETERE ARTE, DECUS.
ISTA QUIBUS NIHIL ET PROPRIIS VIRTUTIBUS ACTUM
DENTUR AT HUIC ALIA EST. MORS SUPERATUR A VITA.
À quoi sert-il d’orner ces cendres d’une inscription destinée à périr et par un art creux en
diminuer la grande gloire ?
Que ces écrits soient faits pour ceux qui n’ont rien fait par leurs propres vertus, mais pour lui il
en est autrement. La vie l’emporte sur la mort.
En réalité, le latin classique exigerait quem ou quod juvat. Detere est pour deterere (de detero,
detrivi, detritum).
La seconde épitaphe est en français :
Je suis d’Aunoux, si tu veux d’avantage
sçavoir de moi, Saincte postérité
Lis ce qu’on a des guerres récité
d’Henri second prince de haut courage
durant son règne il ne s’est fait voiage
ou des premiers connus je n’aye été
Ayant desja monstré ma loyauté
au roy Françoys en la fleur de mon age
Le Bourguignon, l’Espagnol, le Lombart
et qui pis est m’estre propre soldart
rebelle au roy, a senti ma main forte
Que veux-tu plus ? Je dirois voluntiers
de quelle mort je mourus à Poictiers
Si les vaillants mouroient d’une autre sorte.
Vienne, Poitiers, église Notre-Dame-La-Grande
Cette inscription260 est gravée sur la grosse cloche de l’édifice. Elle avait été fondue en 1522,
puis fut refondue en 1818. Un estampage a été conservé et figure dans le recueil de Dom
Fonteneau 261 :
HOSTES FUGO. MORTUOS PLORO. FESTA DECORO
MARIA PLENA GRATIA. VOX MEA CUNCTORUM
TERROR EST DEMONIORUM.
MISERENDO NOS EXAUDI ASSISTENTES TUAE LAUDI CUM AURES SONITU
DEMULCENS CYMBALA STIRPE CONCEPTA REGIA,
FUGANT (confugiant) ANNO DOMINI MILLESIMO LXXVII SACRUM COMMENDAVIT
CULTUM VIM SACHENQUE (sacramentumque ?).
Je mets en fuite les ennemis, je pleure les morts, je décore les fêtes, Marie pleine de grâce.
Ma voix est la terreur de tout ce qui est démoniaque.
260Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère série,
tome XXVIII, inscr. 171. 261 Fonds Dom Fonteneau, bibliothèque municipale de Poitiers.
-131-
Écoute nos prières en ayant pitié de nous, quand nous, les assistants, avons recours à tes
louanges. La vibration qui caresse les oreilles avec son timbre, lorsqu’est conçue une progéniture
royale.
L’an du Seigneur 1577. Elle a fait valoir le culte sacré, la force et le sacrement.
Fugant ou plutôt Fugiant n’est probablement pas à sa place, il devait venir après demoniorum.
Il manque, semble-t-il, quelque chose après le début de phrase : cum aures sonitu demulcens,
stirpe concepta regia.
Vienne, Poitiers, église Notre-Dame-la-Grande.
Étude sur la mise au tombeau de l’abbaye de la Trinité de Poitiers262, aujourd’hui à Notre-Dame-
la-Grande, inscription sur la base du sarcophage de Jeanne de Clermont dont la statue a
malheureusement disparu, à côté de la mise au tombeau élevée entre 1543 et 1545.
IN TE, DOMINE, SPERAVI, NON CONFUNDAR IN AETERNOM (sic)
C’est en toi Seigneur, que j’ai espéré, je ne serai pas confondu pour l’éternité.
Il s’agit d’une citation du début du Psaume XXX263. Le texte complet est le suivant :
In finem Psalmus David, pro extasi ( texte de 1945 : Magistro chori Psalmus Davidis)
In te, Domine, speravi
Non confundar in aeternum
In iustitia tua libera me.
Inclina ad me aurem tuam
Accelera ut eruas me.
Esto mihi in Deum protectorem
Et in domum refugii, ut salvum me facias
Le texte de saint Jérôme a été corrigé en 1945 de la façon suivante :
Ad te Domine confugio : ne confundar
In aeternum in iustitia tua libera me.
La version révisée du 24 mars 1945 pour les trois dernières lignes est un texte assez différent :
Festina, ut eripias me
Esto mihi petra refugii
Arx munita, ut salves me
Vienne, Poitiers, église Notre-Dame-la-Grande, statue de Constantin.
Une statue de Constantin264 ornait jadis le flanc sud de Notre-Dame-la-Grande. Elle fut détruite
en 1562 au cours des guerres de Religion et restaurée en 1592. Dans un récit d’un voyage qu’il
effectua en Poitou (1599) le Bâlois Thomas Platter mentionne l’inscription de 1592 :
QUAM CONSTANTINI PIETAS EREXERAT OLIM 340
AST HOSTIS RABIES STRAVERAT EFFIGIEM 1562
262 Crozet R. (1936-1938), Étude sur la mise au tombeau de l'abbaye de la Trinité de Poitiers aujourd'hui à notre-Dame-la-Grande, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3
e série, tome XI, 1937, p. 405.
263 Psaume, XXX, 1-3. 264 Dez G. (1973-74 ), Encore le Constantin de Notre-Dame la Grande et celui d’Aulnay-de-Saintonge, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest tome XII, p. 265-274.
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RESTITUIT VETERES265 CUPIENS IMITARIER HIJUS VIDUS EQUES TEMPLI
COENOBIARCHA 1592.
La statue que la piété avait jadis érigée à Constantin en 340, mais que la rage de l’ennemi avait
renversée en 1562, a été refaite avec le désir d’imiter les anciens par le pieux abbé de ce temple
Guy Chevalier 1592266.
Vienne, Poitiers, église Saint-Germain.
Cette inscription très mutilée, longue de 0,45 mètre, haute de 0,20 mètre, du temps de M.
Le Touzé de Longuemar, se trouvait prise dans le mur de l’abside de Saint-Germain de Poitiers :
DEO ET NATURE REDDO. SIMPLICIA
ACTA P[ROFE]SSI[ONIS] EI[US] SINT DEO GRATA
ROBERTUS CHARMOLUS MEDICUS
SUESSIONEN[SIS] . DIOCESIS
Je rends (grâces) à Dieu et à la nature
Que les actes simples de sa profession soient agréables à Dieu
Robert Charmolus médecin du diocèse de Soissons.
Soissons, capitale de la tribu des Suessiones, s’est appelée Augusta Ouessonon au IIe
siècle,
Augusta Suessionum au IVe siècle et Suessio en 561267.
Vienne, Poitiers, église Saint-Gervais et Saint-Protais.
DOMUS DOMINI EDIFICATA La maison du Seigneur a été édifiée268.
Cf. en Saintonge, l’inscription sur la voussure de l’église de Nieul-lès-Saintes :
HEC EST DOMVS DOMINI FIRMITER EDIFICATA, BENE FVNDATA ET SVPER
FIRMAM PETRAM.
Vienne, Poitiers, église Saint-Paul, épitaphe de Jean Bouchet.
Cet échantillon de l’éloquence latine d’un jeune étudiant de la faculté de Poitiers se lisait
autrefois dans l’église Saint-Paul. Elle a été conservée dans le recueil de Dom Fonteneau.
Mathurin Reys s’est contenté de la dédicace française. L’épitaphe latine paraît due à Jean de
Fricques, originaire de Picardie et cette annotation rappelle que pendant tout le Moyen-Âge
l’université de Poitiers était fréquentée par des étudiants de toute l’Europe, notamment de
Hollande et d’Allemagne269 (Cf. La Pierre Levée à Poitiers).
Voici l’épitaphe de Jean Bouchet :
A DOCTE ET JEUNE JEAN ANTHOINE BOUCHET
MORT LE 10 SEPTEMBRE 1573
A 19 ANS 8 MOIS 5 JOURS 10 HEURES DIEU LUI FASSE
PARDON. SON COMPAGNON D’ETUDES MATHURIN REYS
266 Cf. Beaumesnil, supplément folio 45°. 267 Dauzat A., Rostaing C. (1978), Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, p. 659. 268 On trouve cette mention dans l’église de Neuillac (17). 269 Cf. La Pierre Levée à Poitiers ; Houfnaglius G. (1561), Pictavia vulgo Poictiers. La pierre levée demie lieue de Poictiers. Pros-pectus Montis Henrici vulgo Montherri ; Robuchon J., Vallette R., Rochebrune O. de (1892), Paysages et Monuments du Poitou, Vendée, tome I, Mémoires de la la Société des antiquaires de l’Ouest, tome II, 1836, p. 129.
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IN PRAEMATURUM JOANNIS
BOUCHETI OBITUM
EPITAPHIUM
HOC JACET IN TUMULO BOUCHESIUS INVIDIA CUJUS
VITAE ILLUM RAPUIT MORTIS AVARA DIES
ILLE OBIIT JUVENIS VIVENTE AETATE MINORE
CUNCTA FUERE ANIMO PENE MEMORA SUO
MORS ILLUM DOMUIT VICTRIX DE CORPORE VICTOR
IS MORTEM VITA, MORIBUS, ARTE, ANIMO
JOANNES DE FRICQUES PICARDUS
HAS EGO FUNDO PRECES SOCIUS, DANS OPTIMUS ILLI
PAVENT ET AETERNA IN PACE QUIESCAT. AMEN
Épitaphe pour le décès prématuré de Jean-Anthoine Bouchet.
Bouchet repose dans ce tombeau. Envieux de sa vie, le jour avide de sa mort l’a enlevé.
Il est mort jeune à un âge tendre,
rappelle-toi que son esprit était presque parfait
la mort a triomphé de lui, elle a été victorieuse de son corps mais lui, il a été victorieux de la
mort par sa vie, ses mœurs, son art et son esprit.
Jean de Fricques, Picard,
Moi, son camarade, je fonde ces prières
et qu’il repose dans une paix éternelle. Amen
Le latin reste très médiéval avec l’emploi français du « de » suivi de l’ablatif au lieu du génitif.
À l'avant-dernière ligne, dans optimus illi pavent, pavent fait problème. Il faut probablement
comprendre :
DNS (DOMINUS) OPTIMUS ILLI FAVEAT Que le Seigneur très bon lui soit favorable.
Vienne, Poitiers, église Saint-Porchaire, châsse.
Inscription de la châsse de Saint-Porchaire270.
IN HOC TVMVLO REQUIESCI SCS PORCHARIVS
Dans ce tombeau repose saint Porchaire.
Vienne, Poitiers, église Saint-Porchaire, sacristie.
Au-dessus de la porte de la sacristie271, épitaphe de François de Lauzon surmontée de son buste
et de celui de sa femme Hilairette Boynet. Il fut maire de Poitiers en 1573 au lendemain de la
Saint-Barthélemy :
ILLUS V FR. LOSONI ILLUSTRISSIMO VIRO FRANCISCO LOSONI
Vienne, Poitiers, église Saint-Porchaire, sacristie.
Inscription, relevée par l’abbé de Clisson en 1750, au-dessus d’un écu rond illisible.
VXOR LVDOVICI MARGARITE….CARLOVET OBIIT SEPT. 1736.
Femme de Louis, Marguerite Carlovet mourut en septembre 1736.
270 Eygun F. (1955-1956), Saint-Porchaire de Poitiers, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 4
e série, tome III, p. 89-
114. 271 Eygun F. (1955-1956), Saint-Porchaire de Poitiers, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 4
e série, tome III, 112.
-134-
Vienne, Poitiers, église Saint-Porchaire, cloches.
Comme en témoigne son inscription272, la seconde cloche de Saint-Porchaire était chargée de
sonner pour écarter l’orage.
A FULGURE ET TEMPESTATE LIBERA NOS DOMINE SANCTE MICHAEL ORA PRO
NOBIS IOANNE PREVOST DULAS PRIOR ANNO DOMINI 1771.
Seigneur délivre-nous de l’éclair et de la tempête. Saint Michel prie pour nous. Jean-Prévost Du-
las, prieur l’an du Seigneur 1771.
La troisième cloche refondue en 1805 contient en son airain un fragment du bourdon de la grosse
horloge, jadis installée par Jean de Berry dans le beffroi de la ville qu’il avait construit en face de
Notre-Dame-la-Grande :
EGO CURA DD FRANCISCI NICOLAI DUPUY STI PORCHARII RECTORIS COLLECTA
EX ANTIQUA CAMPANA GALLICE DICTA « LA GROSSE HORLOGE »
ORIOR MEUM MARIAE NOMEN A DDO CLAUDIO REMICO DE VAUBOIS DUCE
STRENUISSIMO NECNON PICTAVIENSI SENATORE ILLUSTRISSIMO ET A DDA
MARIA IOANNA PERINA LUDOVICA BERUDE DDI HUGONIS ALEXANDRI JOSEPHI
LEUNIER DUCIS D ARTITAE REGIONIS A VIGENNA UXORE PIISSIMA
BENEDICTIONEMQUE A DDO REVERENDISSIMO PICTAVIENSI EPISCOPO DE
PRADT ACCEPI ANNO 1805.
Traduction :
Moi, grâce au Seigneur François Nicolas Dupuy recteur de Saint-Porchaire, j’ai été récupérée de
la vieille cloche qu’on appelait en français le Grosse Horloge.
Je tire mon nom de Marie au seigneur Claude Rémy de Vaubois, général très actif ainsi que très
illustre sénateur poitevin et à la dame Marie Jeanne Perrine Louise Bérude épouse du Seigneur
Hugues Alexandre Joseph Meunier duc de la région d’Artois, de Vienne épouse très pieuse et
j’ai reçu la bénédiction du très révérend évêque de Poitiers monseigneur de Pradt en l’an 1805.
Artita ajouté à regio doit bien signifier Artois, si bizarre que cela puisse paraître. Pour Artois, on
trouve en effet, Artites et in pago Adratinse en 835273. Plus tard en 987, on trouve Adertensis
pagus et en 1250 Terra Artesii.
Vienne, Poitiers, église Saint-Porchaire, épitaphe.
Cette épitaphe de François de Lauzon se trouve dans l’église de Saint-Porchaire où François de
Lauzon274, seigneur de Lirec et de Mazay, juge conservateur des privilèges et maire de la ville
de Poitiers vers 1573, avait été enseveli en 1594.
Par sa vigilance et son activité, il révéla au grand jour les menées de Jean de La Haye, lieutenant
général de la sénéchaussée du Poitou. Ce dernier, maire de Poitiers, en 1562, après avoir
énergiquement contribué en 1569 à la défense de la ville, était devenu le leader de la faction «des
politiques» ou «malcontents» qui fit plus ou moins cause commune avec les protestants. Il
termina, écrit M. Le Touzé de Longuemar, par une mort violente une vie consacrée à l’intrigue.
François de Lauzon prit part à la défense de Poitiers en 1569 en qualité de capitaine de l’une des
six compagnies des gens de pied de la milice et fut l’un des députés poitevins envoyés à Henri III
272 Eygun F. (1955-1956), Saint-Porchaire de Poitiers, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 4
e série, tome III, p. 108.
273 Vincent A. (1957), Toponymie de la France, Bruxelles, p. 103. 274 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère série,
tome XXVIII, p. 292-294, inscr.182.
-135-
pour lui montrer qu’il n’était pas nécessaire de leur faire signer l’acte d’Union pour s’assurer de
leur fidélité, protestation qui n’en fut pas moins suivie d’un acte d’adhésion complet. Les de
Lauzon, vieille famille du Poitou, ont fourni à Poitiers un grand nombre d’échevins et de
magistrats. Le fragment conservé est le suivant :
ILLUS V. FR. LOSONI IM
ANTECEDENTE ANTE
VIND. REG. PICT. URBI. PEG.
MIL. COMES ILLUS PICT. V.
1594 AN ET AET. 67 M
BOYNETA UX. C. TRESQ.
Z. D. PAT. ET REP. CUI IN
MP
Dreux du Radier fournit le texte complet :
ILLUSTRISSIMO VIRO FRANCISCO LOSONI IMO
SOLONI AETATIS LEGUM ANARCHIA
ANTECEDENTE ANTECESSORI PRIORUM LEGUM
CONCILIARO AC
VINDICI REGIS PICTONUM URBIS PEGASO
EXERCITUUM PROFECTO QUI LEGATIS
MILITIAE, COMES ILLUSTRIS PICTONUM UNDE SUBIIT
OBIIT XI KAL. JANUARII
ANNO 1594 ET AETATIS LXVII MAXIMO BONORUM OMNIUM MAERORE
HYLBOYNETA, UXOR CARISSIMA, TRESQUE FILII SUPERSTITES, BENE DE PATRE
BENE DE PATRIA ET REPUBLICA CUI IN PRAECIPUIS HONORIBUS SERVIVIT
MERITI POSUERE
Au très illustre personnage François de Lauzon, dépassant même son prédécesseur. Solon, auteur
des premières lois par l’anarchie des lois de son époque, conseiller et répondant du roi, Pégase de
la ville des Pictons qui, bien sûr, fut nommé lieutenant dans le service des armées, lui qui fut
l’illustre comte du Poitou dont il était originaire, il mourut le onzième jour avant les calendes de
janvier 1594 à l’âge de 67 ans, au grand chagrin de tous les hommes de bien. Hylboyneta sa très
chère femme, et les trois fils qui lui survécurent, ayant bien mérité de leur père, de la patrie, de la
chose publique qu’il avait servie dans les charges les plus importantes, ont édifié ce monument.
En ce qui concerne Pégase, il ne s’agit pas du cheval mythologique mais d’un célèbre
jurisconsulte romain qui fut consul sous Vespasien275.
Remarquer l’anagramme : SOLONI, LOSONI.
Vienne, Poitiers, église Saint-Porchaire, inscription sur un anneau.
Présentation par M. Richard d’une bague en or276 du XVe
siècle avec anneau de verre émaillé à
l’extérieur de têtes de mort et de larmes se détachant en blanc sur fond noir.
275 Juvénal, Satires, IV, 77. 276 Richard A. (1910-1912), Séance du 15 février 1912, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3
e série, tome 2,
p. 475.
-136-
La tranche intérieure de l’anneau porte la devise :
IN MANIBUS TUIS SORTES MEAE Mon sort est entre tes mains.
Vienne, Poitiers, épitaphe.
Il s'agit d'une épitaphe pour les morts lors du siège de Poitiers de 1569277.
DE VICTORIA FOELICITATE CAROLIS REGIS CHRISTIANISS.(IMI) DVCE
HENRICO ANDEGAVENSI REGVLO, EJVS FRATRE PARTA
HOSTI DVM FRATREM OPPONIT, JVSTVMQVE TYRANNIS
REX DOMINVM, ET TANTIS JUSQVE PIVMQVE MALIS
HOSTE TRIVMPHATO REGIS CLEMENTIA VICTRIX
ERIGIT INVICTA PARTA TROPHOEA MANV
AGNOSCVNTQVE SVOS DOMINOS CEDVNTQVE TYRANNI
ET FUNESTA BONIS TEMPORA TEMPORIBVS
NON ALIO INFESTOS POTVIT SVPERERE REBELLES
PRINCIPE, NEC MERITO SUBDERE COLLA JUGO. M. LIBER COEVVS (COAEVVS)
Pour victoire obtenue par bonheur par Henri d’Anjou, général de sang royal du roi très chrétien
Charles IX, son frère tandis que le roi oppose à l’ennemi son frère, un maître juste aux tyrans, le
droit et la piété à tant de méchants. L’ennemi une fois vaincu, la clémence victorieuse du roi
érige d’une main invaincue les trophées obtenus. Les tyrans reconnaissent leur maître et
renoncent, et les temps funestes cèdent la place aux temps bienheureux. Il n’aurait pu triompher
des rebelles ennemis, ni mettre leurs cous sous le joug qu’ils méritent avec un autre prince. M.
Liber, un contemporain.
Superere est pour superare, coevus pour coaevus.
Vienne, Poitiers, gravure en allemand et en latin278.
Il s’agit de la légende d’une gravure du XVIème
, œuvre d’un étudiant allemand de l’université de
Poitiers chantant les louanges du vin.
277 Babinet L. (1888), Le siège de Poitiers en 1569, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2
e série, tome XI, 1888, p.
567. 278 Robuchon J., Vallette R., Rochebrune O. de (1888-1894), Paysages et Monuments du Poitou, Vienne, Poitiers, tome I, p. 6.
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In einer Ahm Wein steckt viel Ehr, Poitiers
Nec preciosa nimis, parvoque parabilis aere Laus erit, in parvo gratia larga mero
Ein kleine Freigab Lob gebirt
Ein karger Filz gehasset wird
Ein Trunck Wein manchmal Kunst erweckt Viel
Ehr in ein Weinfaßlein steckt
Allemand : Dans un petit pichet de vin il y a beaucoup d’honneur (Poitiers).
Latin : Pas trop précieux et comparable à une petite fortune.
Il sera l’objet de louange et on trouvera grand réconfort dans un peu de vin pur.
Allemand
Une petite largesse engendre des louanges.
Un avare parcimonieux est l’objet de
haine.
Un coup de vin réveille souvent le talent.
Il y a beaucoup d’honneur dans un tonnelet de
vin.
Parabilis signifie déjà « à bon marché ». Parvo aere est une redondance.
Vienne, Poitiers, jeton du cardinal de Richelieu.
Ce jeton279 est daté de 1641 :
Droit
Revers
ARMAND JO. CAR. DUX DE
RICHELIEU
SURGENS STABILIVIT IULUS
Armand Jean, cardinal duc de
Richelieu
Se dressant il a stabilisé le monde.
Jo. est pour Johannes.
IULUS reste mystérieux. Sans doute s’agit-il d’une erreur pour Tellus, le monde, à moins de lire
ILLIUS et qu’un mot ait été oublié.
Vienne, Poitiers, musée des Antiquaires de l’Ouest.
Sceau du cardinal Hippolyte de Médicis280 dont la reproduction a été offerte par le comte de
Beauchamp à la Société des antiquaires de l’Ouest :
HIP(POLYTUS) TITULI SANCTI LAURENTII IN
DAM(ASO) DIA(CONUS) CAR(DINALIS) DE MEDICI
SANCTAE ROMANAE ECCLESIAE VICE CAN(CELLARIUS)
PERU(SIAE)UMBR(IAE) ZE LEGAT(US)
Hippolyte, diacre, de l’église de Saint-Laurent de Damas, cardinal de Médicis, vice-chancelier de
la Sainte-Église romaine et légat de Pérouse et de l’Ombrie.
Le cardinal Hippolyte de Médicis était le fils naturel de Julien II. Il est né à Urbino en 1511 et il
est mort à Itri, province de Caserta en 1535. Il fut nommé archevêque d’Avignon en 1527, puis
promu cardinal en 1529 et envoyé comme légat auprès de Charles-Quint. Irrité du peu d’estime
que Paul III semblait avoir pour lui, il dissipa sa vie extrêmement brève en dissipation, en
279 Vide supra ; Barbier de Montault X. abbé (1874), Procès verbal de séance du 19 mars 1874, Bulletin de la Société des anti-quaires de l’Ouest, 1
ère série, tome XIV, 1874-1876, p. 14.
280 Ginot E., Roux de (1908), Comptes-rendus et chroniques du 1er trimestre, du conte R. Beauchamp, Bulletin de la Société des
antiquaires de l’Ouest 3e série, tome I, p. 251.
-138-
aventures galantes et en intrigues politiques. On pense que son cousin, Alexandre de Médicis, le
fit empoisonner.
Les lettres ZE et non pas ZC représentent une orthographe fréquente de QUE.
Vienne, Poitiers, musée des Augustins.
Inscription funéraire281 en l'honneur d'officiers suisses mort au service de la France.
STA MILES, VEL, QVISQVIS ALIVS SIS, QVI TAM
CITO TRANSIS. HIC JACET RODOLPHVS, ILLIVS
RODOLPHI REDINGI QVONDAM FILIVS, QVI TRIBVS
GALLIARVM REGIBVS IN TRIBVS QVAM MAXIME
CRVENTIS PROELIIS ALIISQVE REBVS BELLICIS
FIDELITER COLLONELLVS SERVIERAT. AC TVM
DEMVM IN PATRIA SECEDENS, IBIQVE MAJORIS
OFFICIO FVNGENS INTER HOMINES AGERE
DESIIT VT DEO PERENNITER FRVERETVR.
CVJVS TAMEN VESTIGIA HIC FILIVS NON SOLVM
IMITARI SED ET QVODAM MODO TRANSILIRE
COEPERAT, CVM IN AETATE 36 NONDVM POSITVS,
QVATER NIHILOMINVS OFFICIO PRAEFECTI IN QVATVOR
DECVRIIS A REGIBVS HENRICO IIII ET LVDOVICO
XIII HONORATVS FVERAT. SED, PROH DOLOR, HIC
IMMATVRA MORTE 23 IANVARII 1616, AETATIS
SVAE, 36, A NOBIS ABSTRACTVS HICQVE SEPVLTVS EST
QVEM DOMVS TOTA LVGET PATRIAQVE CHARA
GEMIT TV QVOQVE, LECTOR, PRO IPSO DEVM DEPRECARI MEMENTO
Arrête-toi, soldat ou qui que tu sois, qui passes si vite. Ci-gît Rodolphe, fils défunt de ce fameux
Rodolphe Reding, lequel avait fidèlement servi comme colonel trois rois de France, dans trois
combats aussi sanglants que possible et dans d'autres faits de guerre ; puis enfin se retirant dans
sa patrie et remplissant là une charge de maire, cessa de vivre parmi les hommes afin de jouir de
Dieu éternellement.
Son fils cependant avait commencé non seulement à suivre ses traces, et même en quelque sorte
à les dépasser, lorsqu'il mourut n'ayant pas encore atteint sa 36e
année, il avait néanmoins déjà
été honoré de l'office du Préfet dans quatre décuries par les rois Henri IV et Louis XIII, mais, oh
malheur, il nous fut enlevé par une mort prématurée le 23 janvier 1616 à l'âge de 36 ans et fut
enterré là. Sa maison tout entière le pleure et sa chère patrie gémit ; toi aussi, lecteur, souviens-
toi de prier Dieu pour lui.
Vienne, Poitiers, musée des Augustins.
Tombe d’un officier suisse282, G. Reding, découverte au 29, rue des Carmes, près de l’ancienne
église. Elle était située non loin de celle de son oncle Rodolphe, comme l’indique le passage
suivant gravé sur le marbre :
QUOS PAR CONDITIO, QUOS SANGUIS VITAQUE JUNXIT
PALLIDA MORS JUNCTOS VULT REMANERE VIROS
281 Gaillard H., Pouliot M. (1919-1921), Compte-rendu et chronique de séance, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3
e
série, tome IV, 2e- 3
e tr. 1921, p. 640-641.
282 Gaillard H., Pouliot M. (1919-1921), Compte-rendu et chronique de séance, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3e
série, tome IV, 2e- 3
e tr. 1921, p. 640-641.
-139-
ERGO VEL UT TERRIS COELO SIC AMBO SUPREMO
VIVITE PERPETUO CONDITIONE PARI.
Ceux qu’une condition égale, que le sang et la vie ont unis, la mort blême veut qu’ils restent des
hommes unis. Donc comme sur terre, de même au firmament, vivez perpétuellement égaux par
votre condition.
Vienne, Poitiers, musée des Augustins.
Épitaphe d'un officier suisse283 mort au service de la France :
AR ... ARMA GERENS, QVATERNIS MILITVM HELVETIORVM COHORTIBVS
IMPERAVIT AC TANDEM POST MVLTOS VARIIS CRVENTISQVE
IN PVGNIS ET OBSIDIONIBVS IN HVJVSCE VRBIS PRAESIDIO MILITVM PRAEFECTI
MVNERE FVNGENS OCCVBVIT DIE VI OCTOBRIS, ANNO MDCXVIII, AETATIS XLIII
Traduction de l'abbé Aignan :
Ar ... portant les armes, commandant (successivement) quatre cohortes de soldats suisses et enfin
après beaucoup de travaux épuisants par des combats et des sièges variés et sanglants,
remplissait la charge de préfet des soldats en la garnison de notre ville, lorsqu'il mourut le 6
octobre 1618, à l'âge de 43 ans.
Vienne, Poitiers, manuscrit.
Inscription dans la colonne de gauche d’un manuscrit284 :
UNDE CIVIS JHERUSALEM POSTEA MERUIT FIERI, QUAM ECIAM SALOMON REX
ET DUX FILIORUM HISRAHEL SIBI MATRIMONIALITER COPULAVIT.
Traduction.
Pour cette raison, par la suite, elle a mérité de devenir citoyen de Jérusalem et Salomon roi et
guide des fils d’Israël a prise en mariage.
S’agirait-il de la reine de Saba ?
Vienne, Poitiers, monastère de Saint-Bernard.
Empreinte du sceau de la congrégation des Feuillants de Poitiers285 :
† MONAST S. BERN. PICT. CONGR. FVL.
Restitution :
† MONASTERIUM SANCTI BERNARDI PICTAVIENSIS CONGREGATIONIS
FULGENTIUM
Monastère de Saint-Bernard de la congrégation poitevine des Feuillants.
283 Gaillard H., Pouliot M. (1921), Compte-rendu et chronique de séance, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3
e série,
tome VI, 2e- 3
e tr., p. 640-641.
284 Pau G., Camus M.-T. (1998), Une bien curieuse image, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 5e série, tome XII, p.
267. 285 Collection du musée de la Société des antiquaires de l’Ouest.
-140-
Vienne, Poitiers, poème de Scévole de Sainte-Marthe sur sa venue à Poitiers286 :
Dein coelebrem Astroeae sacris sum missus in urbem
Pictonidum, si qua naturam expellere furca
Atque leves possem de mente fugare Camoenas
Sed tamen hoc frustra,nam quo mecumque ferebam
(Tantus amor)semper comitem se adjungit eunti
Fida cohors, jussitque animum juvenile calentem
Spernere lucrosas, vulgus quas appetit artes
Vix bene contigeram limosa litora Clani
Cum Iani occurrit nobis miseranda Perusae
Pieris287.
Ego extincti miseratus fata poetae
Absolvi, attendens operi quodcumque vocatus
Delius, et placidae mihi successere Sorores
Nec mora, cum pomuli jam pervenisset in ora
Cultior, et genium liber haud ingratus haberet
Gaudebam alterius sub nomine nostra libenter
Scripta legi invidia vacuus, tutique periclum
Ingenii tacite sic me fecisse juvabat.
Traduction de Jean Brunel :
Puisqu’on m’envoya sacrifier au culte d’Astrée dans l’illustre cité des Pictons, en espérant que je
pourrai chasser le naturel à coups de fouet288 et chasser de mon esprit les légères Camènes289.
Mais ce fut en vain. Car partout où j’allais toujours la fidèle troupe (telle est la force de leur
amour) se joignait à moi et ordonnait à mon jeune esprit plein de chaleur de mépriser les métiers
lucratifs auxquels le vulgaire aspire. À peine avais-je atteint les rives bourbeuses du Clain,
qu’accourut vers moi la pitoyable Piéride (genre de Muse) de Jean de la Péruse…
Et moi prenant en pitié le destin du poète défunt, j’achevai l’ouvrage insérant dans sa trame ce
que me suggérait le dieu de Délos, et les Sœurs me furent indulgentes et voici qu’aussitôt que le
livre mieux achevé fut arrivé sous les yeux du public et qu’il montra sa vraie valeur, je me
réjouis de voir que sous le nom d’un autre c’était mes écrits que l’on lisait avec plaisir, sans être
victime de la jalousie, et il me plaisait d’avoir ainsi fait sans bruit et sans danger l’épreuve de
mon talent.
Le premier vers ne se laisse pas scander parce que mittor a été remplacé par sum missus. Si l’on
effectue la rectification les deux premiers vers redeviennent normaux.
Dein coe|lebrem As|troeae | sacris | mittor in | urbem
Pictoni|dum, si qua | naturam ex|pellere |furca.
La suite redevient normale:
Atque le|ves pos|sem de | mente fu|gare Ca|moenas
Sed tamen | hoc frus|tra,nam | quo me|cumque fe|rebam.
Cependant le re du dernier mot est douloureux.
286 Brunel J. (2003), La Pléiade en Poitou. L’activité littéraire à Poitiers au cours des années de 1554 à 1559, Revue d’histoire du Centre-ouest, tome II, p. 15. 287 Ad Philippum, Portoeum. Poemata 1587, Silvarum liber III, 1
ère pièce, p. 131-136.
288 Horace, Épitres, I, 10-24. 289 Vide supra, Fontenay Renaissance.
-141-
Vienne, Poitiers, objet.
Inscription en Platt Deutsch sur une corne de buffle290 au-dessous du dessin d’un canon :
Als ick beginne hèt Schissen dat sal (soll) manich(en) man verdre
Auf Hochdeutsch
Als ich beginne das Schiessen, das soll manchen Mann verdriessen (oder verderben)
Quand je commencerai à tirer, cela fâchera (ou ruinera) beaucoup de monde.
291
Vienne, Poitiers, pierre sculptée.
Petit fronton sculpté en relief (dessin d'Arthur Bouneault292) dans une pierre de forme semi-
cylindrique de 1, 25 mètre de circonférence pour 0, 85 mètre de hauteur et 0, 10 mètre de rayon.
Il est surmonté d’un écusson à trois écureuils, dont l’un est isolé des deux autres. Cet écusson est
timbré d’une crosse abbatiale et placé dans un cartouche de style Renaissance.
En bas du fronton est gravée une inscription :
COR ... MONDUM CR
EA (VIT) ... IN ME DEVS 1573
A créé le monde (mondum pour mundum),
en moi, Dieu 1573.
Peut-être Cor est-il tout simplement une référence à l’épître aux Corinthiens293, qui fait allusion
en quelque sorte à la Création : Si qua ergo in Christo nova creatura, vetera transierunt : ecce
facta sunt omnia nova.
On peut également comprendre : Corpore mundum creavit in me Deus.
290 Gennes C. de (1862), Séance du 19 juin 1862, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère série, 1862-1864, tome X,
p. 238, ilustration p. 259. 291 Source : http://Gallica.bnf.fr/ Bibliothèque de la ville de Compiègne, extrait du Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère série, 1862, tome X, p. 259.
292 Beauchet-Filleau M. (1936), Sur une vieille pierre sculptée de Chef-Boutonne, Bulletin de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, 1
ère série, tome VII, p. 235-236.
293 Corinthiens, V-17.
-142-
Léonard de Vinci n’aurait pas désavoué une telle phrase, mais l’église catholique certainement.
Cette pierre qui se voit actuellement dans le cimetière de Chef-Boutonne est la sépulture d’un
particulier et provient de l’abbaye des Alleuds.
Dans la liste des abbés figure René Levesque de Marconnay, qui a exercé du 20 juillet 1558 au
13 avril 1574. Cependant ces armes (les trois écureuils) n’appartiennent pas à René Levesque
mais à Guillaume de Massacré, fils de Hélie, écuyer du seigneur de la Mercerie et de Marie
Vigier. Il a été prieur de Ruffigné et aumônier de Saint-Liguaire où il est le vingt-troisième sur la
liste des aumôniers294.
Voici ce qu’en dit la Gallia Christiana : Guillelmus de Massacré nobili gente oriundus, vir frugi
et pacis amator, monasterium regebat 1571, 1575 et 1584, cujus aedes abbatiales, ceteraque
aedificia resarcivit. Niorti defunctus II 0ct. 1586, proindeque is est abbas, qui cum nonnullis
monachis a haereticis captus 12 Julii 1575. Ruppellamque deductus, ibi carceri manciatus fuit.
Guillaume de Massacré, de noble race, homme sage et ami de la paix, dirigeait ce monastère en
1571, 1575 et 1584, et il en répara les bâtiments de l’abbaye, et les autres édifices. Il mourut à
Niort le 11 octobre 1586 ; de plus il s’agit de l’abbé qui avec plusieurs moines a été capturé par
les hérétiques le 12 juin 1575. Emmené à La Rochelle, il y fut jeté en prison.
Manciatus est étrange. Sans doute une mauvaise lecture pour mancipatus qui, lui non plus, n’est
pas très classique. Mais E. Breuillac a mentionné Guillaume de Massacré, dans son étude sur
Saint-Liguaire295. Les Massacré portent d'argent à trois écureuils de sable, tenant une pomme de
pin, deux et un296.
Les Lévesque de Marconnay portent d’or à trois bandes de gueules297.
Vienne, Poitiers, recueil de Dom Fonteneau, inscription concernant René Caillet.
HIC JACET DEFUNCTUS REVERENDUS PATER †
DOMINUS RENATUS CAILLET IN DECRETIS LICENCIATUS
DUM VIVERET HUJUS MONASTERII ABBAS QUI OBIIT †
DIES JOVIS DECIMA MENSIS JUNII ANNO DOMINI †
MILLESIMO QUINGENTESIMO VIGESIMO NONO
AIA (ANIMA) EJUS REQUIESCAT IN PACE AMEN PATER
NOSTER AVE MARIA
Ici repose, défunt, le révérend père
le seigneur René Caillet licencié en droit,
pendant sa vie, abbé de ce monastère qui décéda
le jeudi 10 juin de l’an du Seigneur
mille cinq cent vingt neuf.
Que son âme repose en paix. Amen. Pater
Noster. Ave Maria.
294 Avant que la Caisse d’épargne ne lui fasse l’emprunt de ses armes. 295 Breuillac-Laydet E. (1906), Saint-Liguaire. Notes du temps passé, Bulletin de la Société historique des Deux-Sèvres, tome II, p. 1-67. 296 Clairembault, Les généalogies des principales noblesses de France, Noblesse d’Angoumois ; Noblesse du Limousin, Biblio-thèque Nationale. 297 Carré de Busserole J.-X. (18..), Catalogue général, preuves de noblesse et armoiries des familles nobles du Poitou, tome II, p. 191; Gouget A. (1866), Armorial du Poitou et état des nobles réservés dans toutes les élections de la généralité, Niort, Robin et L. Fabre.
-143-
À la fin, après Amen, il s’agit du titre des prières qui doivent être dites pour le repos de l’âme du
défunt.
Deux circonstances assez remarquables sont liées au souvenir de cet abbé. La première concerne
son élection. Au moment où Louis de Rochechouart, dernier abbé du monastère venait de
mourir, Jacques d’Amboise évêque de Clermont, abbé de Cluny, permit aux religieux d’élire un
successeur pour le remplacer (16 juin 1505). Alors qu’ils étaient réunis pour procéder à
l’élection, les religieux virent paraître Jacques du Fou, commissaire du roi, qui leur intima
l’ordre au nom du roi, et en vertu des missives du pape, dont il fit état, d’élire comme abbé
François de Châtillon, religieux de leur ordre.
Les religieux déclarèrent alors appeler comme d’abus au Parlement et procédèrent à l’élection de
René Caillet qui se montra digne de leur choix, si on en croit l'épitaphe.
Une seconde circonstance corrobore cette opinion. Un peu plus tard, il fut chargé par
l’archevêque de Bordeaux, primat d’Aquitaine, conjointement avec un autre dignitaire
ecclésiastique, d’examiner si Louis de Tonnerre, élu comme évêque par le chapitre de la
cathédrale de Poitiers, était propre au gouvernement de son diocèse et de le confirmer par les
autorités s’ils le trouvaient tel (1521).
Vienne, Poitiers, rue Cloche-Perse.
Inscription298 sur une fenêtre Renaissance, n°9.
DUM CASA LUCEAM. Pourvu que j’éclaire la maison.
Il faut lire CASAM. Le A devait avoir une barre d’abréviation qui a disparu avec le temps.
Vienne, Poitiers, rue du Marché.
HOC EST
REFUGION (sic)
MEUM 1557
IN DNO
CONFIDO
Ceci est
mon refuge
1557
Dans le Seigneur,
je mets ma confiance
Vienne, Poitiers, tableau représentant le siège de Poitiers.
Dans la salle de réunion de la Société des antiquaires de l’Ouest299, au temps de M. Le Touzé de
Longuemar, un tableau représentant le siège de Poitiers en 1569, sur un grand panneau de bois
visible de l’escalier portait une légende. L’inscription latine est due à Louis de La Ruelle, cha-
noine de la cathédrale et docteur régent de l'université de Poitiers, cousin germain de Scévole de
Sainte-Marthe, dont il recueille un certain nombre d'épigrammes latines à la fin de son volume
de 1573 et à qui il dédie des louanges de Poitiers :
HOC AETERNITATI CONSECRAT PICTAVIVM IN LAVDEM
D. O. M. VINDICIS. SVI, QVO PROPVGNANTE
CESSIT INANES HOSTIVM OBSIDIO, PER SESQVIMENSĒ
AB ANTE IX CAL SEXTIL VS AD VII SEPTEB MDLXIX
298 Eygun F. (1936), Inventaire des objets entrés dans les collections du musée dans les années 1935-1936, photographie n° 5668, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3
e série, tome XI, p. 416.
299 Arnould M. (1918), Compte-rendu et chronique, séance du 11 juillet 1918, Communication, Bulletin de la Société des anti-quaires de l’Ouest, 3
e série, tome IV, p. 418.
-144-
Restitution :
HOC AETERNITATI CONSECRAT PICTAVIUM IN LAUDEM
DEI OPTIMI MAXIMI VINDICIS SUI. QUO PROPUGNANTE
CESSIT INANES HOSTIUM OBSIDIUM, PER SESQUIMENSEM
AB ANTE IX CALENDAS SEXTILIS USQUE AD VII SEPTEMBRIS MDLXIX
Le Poitou consacre ceci pour l’éternité en louange du Dieu, très bon, très grand, qui l’a vengé, et
dont l’aide au combat a fait cesser le vain siège de l’ennemi, pendant un mois et demi du
neuvième jour avant les calendes d’août au 7 septembre 1569.
Il faudrait non pas inanis obsidio mais inane obsidium.
D’autre part, il ne s’agit pas d’hexamètres.
Louis de La Ruelle est également l'auteur de six distiques consacrés aux différents sièges de
Poitiers. Il y fait parler la ville :
SED MIHI| FATA|LE EST. SI| BELLVM IN|DIXERIT| HOSTIS
CHRISTO AVT| REGI. IN| ME| PROTINVS| ARMA RV|VNT
Mais pour moi c'est fatal, si l'ennemi a déclaré la guerre
au Christ ou au roi, mon armure aussitôt se rue sur moi.
Le premier vers commence comme un hexamètre si l’on admet l’élision de la voyelle e devant
est : SED MIHI| FATA|LE EST. SI. Mais pour BELLVM IN|DIXERIT il faut admettre une
élision du -um de bellum devant le in- de indixerit. Dans le pentamètre suivant, l’auteur fait
usage d’une nouvelle élision : regi in.
Vienne, Saint-Benoît-de-Quinçay.
25e
abbé : « Clemens I, abbas Quinciaci jacet in inferiore parte navis basilicae Quinciacae, cum
hac inscriptione » :
CLEMENS CLEMENTIA REXIT IN HAC ABBATIA, SANCTI BENEDICTI QUINCIACI,
ARENS AUSTER RAPUIT ANNIS OCTODECIM JUNIA PRESENTA SECUNDI MENSIS …
HIC VIXIT ANNO DOMINI MILLESIMO QUATER CENTESIMO QUOQUE DENO
Traduction :
Clement a gouverné avec clémence dans cette abbaye de Saint-Benoît-de-Quinçay. Le vent brû-
lant du Midi l’a enlevé à son âge le 18 juin … Il a cessé de vivre en l’an du Seigneur 1410.
La fin de l’avant-dernière ligne n’a pas été comprise par le copiste qui semble avoir mal lu cer-
taines indications. Il devait y avoir Octodecimo (die) junii Praesentis secundi mensis aegrotatio-
nis pour le 18 juin le second mois de la présente maladie.
Vienne, Saint-Benoît-de-Quinçay.
31e
abbé : «Franciscus d’Agard electus 1507, memoratur ad annum 1520. Sepelitur juxta Cle-
mentem abbatem cum hoc epitaphio»300.
HIC JACET DOMNUS FRANCISCUS D’AGART RELIGIOSUS SANCTI BENEDICTI,
ABBAS MONASTERII HUJUS LEMOVICENSIS. LICENTIATUS IN JURE CANONICO,
QUI OBIIT 1507, MENSIS OCTOBRIS, DIE IX.
300 Gallia Christiana, col. 1291.
-145-
Traduction :
Ici repose le seigneur François d’Agart religieux bénédictin, abbé de ce monastère, limousin,
licencié en droit canon qui mourut le 9 octobre 1507.
Vienne, Saint-Romain, église.
Inscription disposée en légende autour d’un écusson sur lequel on voit un rameau de vigne avec
une grappe de raisin. Cet écusson est sculpté en saillie sur la façade de l’église :
Iohes doucet p et rector huius ecclesie.
JOHANNES DOUCET PRESBYTER ET RECTOR HUJUS ECCLESIAE.
Jean Doucet, prêtre et recteur de cette église.
-146-
Inscriptions hébraïques
Deux-Sèvres, Exoudun, Boissec, inscription hébraïque.
Cette inscription datée de 1609 a été publiée pour la première fois dans les Paysages et monu-
ments du Poitou301. Elle est mentionnée après la Place-Forte dans un chapitre consacré au pavil-
lon de Boissec. En bas de page, l’ouvrage mentionne en ces termes l’inscription de Boissec : « Je
terminerai ce qui a trait à la description monumentale d’Exoudun en signalant cette inscription
tracée en caractères hébraïques au-dessus de la porte d’une vieille maison de la grand-rue».
Les Paysages et monuments du Poitou en fournissent un dessin très précis comportant même des
traces de points-voyelles (les points inventés par les Massorètes et qui continuent d’être d’un
usage courant). La pierre, après avoir passé un certain temps au temple de La Couarde, a été
transportée par la suite au Musée du Protestantisme à Beaussais. Une photographie en a été pu-
bliée récemment dans un ouvrage protestant comme en-tête du chapitre IV, intitulé « Dix ans
après la Révocation ».
Le texte est le suivant :
1689
Il s’agit d’une citation d’Isaïe302 qui, depuis très longtemps et encore aujourd’hui en Israël, est
inscrite sur le fronton des maisons en témoignage d’allégresse et de réjouissance (accompagnée
le plus souvent de la danse de la hora). La traduction française dans la version Segond (1941)
est : « Je mettrai dans les lieux stériles le cyprès ».
La Vulgate donne la traduction suivante : Ponam in solitudine abietem.
Rappelons le texte complet du verset qui explique la faveur dont il jouissait dans les communau-
tés juives où il symbolisait un espoir et dans l’Israël actuel qui s’est attaché à faire refleurir le
désert : Dabo in solitudinem cedrum et spinam et myrtum et lignum olivae; ponam in deserto
abietem, ulmum et buxum simul.
301 Robuchon J., Vallette R., Rochebrune O. de (1888-1894), Paysages et Monuments du Poitou, tome VII, Deux-Sèvres, Exou-dun, Boissec, p. 24. 302 Isaïe, XLI-19.
-147-
L’inscription devait être gravée sur la porte d’un Bet Knesset ou d’un Bet Midrasch. En fait même un libanais maronite souscrirait à ce programme : ����� �� � � � � ��Cette inscription a généralement été interprétée comme une inscription scripturaire. Il s’agirait d’une citation d’Isaïe qui signifierait : Je ferai pousser des cyprès dans le désert. La date en chiffres arabes d’après le style de la gravure est contemporaine de l’inscription.
Dans la publication générale des inscriptions du Bas-Poitou303, nous avions mentionné cette inscription hébraïque de Boissec datée de 1609. Il est cependant curieux que cette inscription comporte une date en chiffres arabes et que, bien que très postérieure aux inscriptions de 1a Vienne mentionnées dans le Corpus des inscriptions hébraïques, elle présente une très grande analogie avec celles-ci dans la forme des caractères. Toutes les inscriptions de 1a Vienne, Loudun, Montreuil-Bonnin, Vellèches sont antérieures à l’expulsion des Juifs hors des principales localités du Poitou par Alphonse de Poitiers, frère de Saint-Louis en 1249. D’autre part, l’inscription hébraïque du donjon de Montreuil-Bonnin est datée non pas de l’ère chrétienne, ce qui est pour le moins surprenant, mais de l’ère juive du monde, qui débute en 3760 avant notre ère.
L’inscription de Boissec n’est mentionnée dans aucun des recueils d’inscriptions hébraïques.
La lecture traditionnelle est:
Je ferai pousser des cyprès dans le désert (Isaïe, lecture Ernest Renan). Le texte d’Isaïe est le suivant: Et super omnes cedros Libani sublimes et erectas, et super omnes quercus Basan304.
Il y aurait donc eu, au début du XVIIe siècle, une communauté juive à Boissec, commune de Loudun et Vellèches. Niort en avait également une, rue de la Juiverie, mais elle n’a pas laissé de traces épigraphiques. Il existait également un cimetière hébreu au lieu-dit le chêne vert.
En réalité, tous les Juifs n’ont pas quitté le Poitou après l’édit d’expulsion lancé par Alphonse de Poitiers. Philippe le Bel doit réitérer la mesure en 1291 (toujours contre paiement d’une indemnité par les bourgeois pour compenser le manque à gagner de l’administration royale). Mais les Juifs ayant offert des sommes plus considérables encore, il semble que la mesure n’ait été suivie d'aucun effet. Au début du XVIIe siècle, les Juifs étaient toujours là. Ils utilisaient toujours le même genre de lettres, mais ils avaient cessé de compter en ère du monde (l’ère du monde hébraïque diffère d’ailleurs de l’ère du monde chrétien, celle utilisée par exemple dans Théophane).
Deux-Sèvres, Exoudun, inscription hébraïque.Cette inscription a été découverte sur la façade d’une maison à Exoudun et signalée pour la pre-mière fois par M. Silas Michelin d’Exoudun. Elle a été publiée par E. A. Chabauty dans le le premier tome de l’éphémère Revue d’archéologie fondée par monseigneur Barbier de Montault. Cette revue a également publié les lettres adressées en réponse par différents personages à M. Silas Michelin, qui leur avait fait part de sa découverte.
303 Jarry J. (1998), Chronique toponymique - À propos de toponymes d'origines prélatine et précelte, toponymes celtiques, latins et germaniques en Poitou; frontières, pénétrations germaniques et autres, Bulletin de l’Association pour le développement de l’archéologie sur Niort et les environs, n° 10, p. 17-20.304 Isaïe, II-13.
-148-
L’inscription semble avoir disparu et, à la différence des inscriptions de Boissec et de Beaussais,
nous ne disposons d’aucun dessin. Cependant M. Chabauty en a laissé une lecture, avec les
points-voyelles qu’aurait selon lui comportés l’inscription.
1689
M. Chabauty y voit une transcription de trois mots d’Isaïe305, dont il cite le texte latin : Dabo in
solitudinem cedrum et spinam et Myrtum et lignum olivae : ponam in deserto abietem, ulmum et
buxum simul ut videant et sciant et excogitent. Les trois mots en question seraient dabo, deserto
et abietem. Puis, faisant preuve de beaucoup d’imagination, il suppose qu’au lendemain de la
Révocation de l’édit de Nantes un pasteur protestant a sorti de sa Bible hébraïque (?) ces trois
mots pour exprimer, sans qu’un voisin malveillant aille le dénoncer, sa douleur d’être rejeté au
désert (n’oublions pas que les pasteurs prêchaient au désert et que jusqu’à nos jours des cyprès
(abies ?) ornent les cimetières protestants : se non è vero...
E. Renan y a, lui aussi, vu une reproduction d’Isaïe XLI, 19. Par contre le révérend-père Rigaud,
à la lecture de l’estampage, qui aurait lui aussi disparu, y vit une citation du livre des Proverbes.
Le révérend-père Schrader qui fonda l’Université catholique de Poitiers a donné la version sui-
vante : « j’ai placé (ou je placerai) un cyprès au milieu des saules du rivage ».
Enfin le rédacteur en chef du grand Larousse universel, alors en voie de confection, Alfred De-
berle, n’a retenu dans le début que le mot rabbi et il voit dans le troisième mot, dont la troisième
lettre est un noun final, une date comme dans l’inscription du donjon de Montreuil-Bonnin.
Cet article est vraiment étrange. Visiblement, l’auteur de l’article parle de l’inscription de Bois-
sec-Exoudun, de même que la lettre d’E. Renan, mais le texte fourni en tête de l’article est com-
plètement différent. Même un imprimeur absolument ignorant de l’alphabet hébreu n’aurait pu
transformer une inscription à ce point.
D’autre part le révérend-père Schrader que M. Michelin a consulté à propos de l’inscription parle
visiblement de l’inscription de Boissec-Exoudun. Le second mot de l’inscription de Boissec-
Exoudun, , signifie effectivement saule, aussi bien que de la même façon : désert peut
signifier rivage.
Existait-il une seconde inscription hébreue à Exoudun ? Le caractère incohérent de cette publica-
tion archéologique qui n’a connu qu’une existence éphèmère condamne toute recherche. Conten-
tons-nous par conséquent d’essayer de deviner ce qu’elle pouvait signifier.
est probablement une déformation de le grand rabbin.
Le dernier mot reste obscur. S’agirait-il d’un nom propre?
Comme le premier mot est à peu près le même que dans l’inscription de Boissec-Exoudun, le
sens pourrait être : le grand rabbin un tel a posé.
En tout cas un fait, est certain : pour avoir posé tant de problèmes, sans même essayer de les ré-
soudre, la revue de monseigneur Barbier de Montault a bien mérité de disparaître promptement.
305 Isaïe, XLI,18.
-149-
Vienne, Loudun, château de La Pierre-Perdue, donjon.
Dessin de L. Trincant306
d’après G. Nahon307
, pierre cylindrique :
Rabbi Yizhaq b(en) R(abbi)
Nehemeyah N(oho) Eden
Rabbi Isaac, fils de rabbi
Néhémie, qu’il repose dans l’Éden.
L’inscription est antérieure à 1299, date à laquelle les juifs sont déjà expulsés de Loudun.
Vienne, Loudun, château de La Pierre-Perdue, donjon, inscription funéraire.
Pierre perdue, copie conservée dans la collection Joseph Moreau de La Ronde au musée
Charbonneau-Lassay308.
Yehudah b(en) Ra(bbi) Yizhaq Juda, fils de Rabbi Isaac.
La tombe a été remployée par les ouvriers de Philippe Auguste comme marche de l’escalier du
donjon circulaire. Dans la transcription manuscrite, le zadeħ de Yizhaq est donné sous sa forme
finale. S’agit-il d’une erreur du lapicide ou d’une erreur de l’auteur de la transcription ?
Vienne, Loudun, château de La Pierre-Perdue, donjon, inscription funéraire.
D’après G. Nahon309
, pierre perdue310, photographie au musée Charbonneau-Lassay :
(Me)ir b(en) R(abbi) Mosheh Meir fils du rabbi Moïse.
Vienne, Montreuil-Bonnin, donjon du château, premier étage, gravure.
D’après G. Nahon311, pierre calcaire dure à 0,75 mètre du plancher de 0,44 X 0,21 mètre ; hau-
teur des lettres 0,15 mètre.
306 Clairambault M., B. N. 1022 fonds 156; Trincant L.: Lettre à Duchesne (av. 1626); Schwab M. (1919), Epitaphes hébraïques à Loudun, Revue des études juives, tome LXIX, p. 221-222; Nahon G. (1995), Corpus des inscriptions de la France médiévale 1 Poitou-Charente. Labande E.-R. dir., Favreau R., Michaud J. (1977), Corpus des inscriptions de la France médiévale, tome I, Poi-tou-Charente, éd. Du CNRS, p. 43-44. 307 Nahon G. (1995), Corpus des inscriptions de la France médiévale, 1 Poitou-Charente. Loudun ; Labande E.-R. dir., Favreau R., Michaud J. (1977), Corpus des inscriptions de la France médiévale, tome I, Poitou-Charente, éd. Du CNRS, p. 318. 308 Nahon G. (1995), Corpus des inscriptions de la France médiévale 1 Poitou-Charente. Loudun ; Département de la Vienne (excepté la ville de Poitiers) ; Labande E.-R. dir., Favreau R., Michaud J. (1977), Corpus des inscriptions de la France médiévale, tome I, Poitou-Charente, éd. Du CNRS, p. N°273, p. 46. 309 Nahon G. (1986), Inscriptions hébraïques et juives de la France médiévale, p. 320. 310 Lasteyrie R. de. (1901), Séance de la section d’archéologie du 22 avril, Bulletin archéologique du CTHS, 1901, XVIV; Berger P. (1901), Séance de la section d’archéologie du 13 mai 1901, ibid, CIII-CIV ; Drouault R (1901), Inscription hébraïque trouvée à Lou-dun (Vienne), imprimerie nationale, p. 281-283; Schwab M. (1919), Épitaphes hébraïques de Loudun, Revue des études juives, tome LXIX, p. 221-223; Nahon G. (1995), Corpus des inscriptions de la France médiévale, 1 Poitou-Charente, Département de la Vienne (excepté la ville de Poitiers) ; Labande E.-R. dir., Favreau R., Michaud J. (1977), Corpus des inscriptions de la France médiévale, tome I, Poitou-Charente, éd. Du CNRS, p. 44-46. 311 Nahon G. (1986), Inscriptions hébraïques et juives de la France médiévale, p. 320 ; Du Puis Vaillant F. (1838), Notice histo-rique sur le château de Montreuil Bonnin, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère série, tome XXXIV, 1869, 238-
240; Cousseau abbé (1843), L’inscription hébraïque du donjon de Montreuil Bonnin, Séances générales tenues en 1843, Société française pour la conservation des Monuments historiques, Caen, 1843, p. 241-242 ; Marsonnière J. de la (1843), séance du 6 juin, 8h du matin. Congrès archéologique annuel (Poitiers) éd. A de Caumont, Bulletin Monumental, tome VIII, 1843, p. 601-602 ; Lon-guemar A. Le Touzé de (1862-1863), Note de M. De Longuemar sur l’inscription indiquée au n°6, Bulletin et mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome XXXIV, 1862-1863, p. 325 pl. II ; Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome XXVIII, 1863, p. 88-90, p. 219-220 ; Schwab M. (1904), Rapport sur les
-150-
Ani Shemuel mi. Bezalu
Hayiti tafus be-khan be yeraħ
we adar E[zrenu be Shem A]
bi shenat d[alet]=(quatre)
alafim
t(av) t(av) q(of) z(adeħ) h(eh)
Moi, Samuel de Besalu
Je fus emprisonné ici en la lunaison
d’Adar II
Notre secours au nom du Seigneur
En l’an quatre mille
995. (21 février 1235)
Remarqué par Félix du Puis-Vaillant, le grafitto fut interprété pour la première fois par l’abbé
Cousseau. L'estampage fut réalisé en 1863 par monsieur Le Touzé de Longuemar. Le plancher
du premier étage ayant disparu ainsi que la majeure partie de l’escalier, l’inscription est
actuellement accessible uniquement par une échelle dressée à l’extérieur du donjon. En dépit de
la petitesse des caractères, la gravure est nette et relativement profonde.
À la première ligne, le mot final présente une difficulté d’interprétation. On distingue nettement
het, zadeh, lamed, waw, ce qui écarte la lecture à laquelle s’était arrêtée M. Schwab : Bayonah,
Bayonne.
Monsieur Le Touzé de Longuemar avait lu Baslou et l’avait interprété par Vasles (près de
Montreuil-Bonin) ou Bâle.
La première lecture suppose la transcription par un beth du son v, ce qui est peu fréquent au
Moyen-Âge mais possible en Espagne où la prononciation du b et du v ne diffère pas. Cependant
l’interprétation Besalu ne correspond pas aux transcriptions hébraïques connues du nom de la
ville espagnole (s n’est pas rendu par zadeh mais par sin). Cependant, monsieur Nahon confirme
cette interprétation. La communauté juive espagnole de Besalu est bien connue et il y a eu des
échanges entre Gérone et Paris. C’est ainsi que Jonas ben Abraham de Gérone, parent de
Nahmanide, vint étudier à cette époque auprès de Rabbi Yehiel à Paris312.
Samuel a pu prendre cette route et se trouvait par hasard à Lusignan lors de son emprisonnement.
Vienne, Poitiers, inscription hébraïque sur un plat.
Inscription sur un plat analogue à celui de l’inscription arabe publiée plus loin ainsi qu’à celle
qui figure sur un grand chandelier et sur un plateau en cuivre jaune repoussé d’Elne en Roussil-
lon.
Inscriptions Hébraïques en France, p. 214-215; p. 303-306 ; Berger P. (1899), Séance du 10 février, Comptes-rendus de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres, 4
e série 27-121-2; Schwab M. (1904), Rapport sur les Inscriptions hébraïques en
France, inscription 3036; Vincent Dr. (1930), Les Juifs en Poitou au Bas Moyen-Âge, Revue d’histoire économique et Sociale, n° 18, p. 313; Crozet R. (1952), Le château de Montreuil Bonnin, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1952-1953, 4
e série,
tome II, p. 510 ; Nahon G. (1995), Montreuil Bonnin, Corpus des inscriptions hébraïques et juives de la France médiévale, n° 273, vol. 1, p. 50. 312 Chavel H. D. (1963), Les écrits de Rabbi Moïse ben Nahman, Jérusalem, tome I, p. 228.
-151-
Transcrite en caractères latins, l’inscription donne:
RAMEHU - SCHENABI
exaltate eum
qui est prophète.
Peut-être s’agissait-il d’une transcription en lettres latines de l’hébreu ?
Ce serait une réminiscence du verset d’Isaïe313 annonçant le Messie : Qui evangelizas Sion,
exalta in fortitudine vocem tuam, exaltat, noli timere. Dic civitatibus Juda: Ecce Deus vester.
La devise conviendrait à l’agneau triomphateur représenté sur des plats.
Vienne, Poitiers, amulette hébraïque.
D’après une reproduction en plâtre donnée par le capitaine de Fouchin314. Dans les deux textes,
l’un de sept lignes et demie, l’autre de huit lignes (un peu moins larges que les premières), on
retrouve absolument les mêmes lettres, plus nettes à la cinquième ligne du deuxième texte qu’à
celle du premier texte, moins nettes par contre aux deux dernières lignes : elles se complètent
réciproquement.
Il n’y aura point parmi vous de stérile, ni de l’un ni de l’autre sexe (Deutéronome315).
ברינך תהיה מכל העמהים
313 Isaïe, XL, 9. 314 Schwab M. (1895-1897), Une amulette hébraïque, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2
e série, tome VII, p. 516-
517 ; Schwab M. (1862-1864), Inscriptions diverses, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, une amulette hébraïque, 1ère
série, tome X, p. 324-325, pl. III. 315 Deutéronome, VII-14.
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Ce verset est suivi des initiales désignant discrètement les diverses dénominations, qualifications
et attributions de Dieu. Après quoi on lit un autre vers de L’Ancien Testament : O mon Dieu gué-
ris la maintenant. C’est l’invocation adressée à Dieu par Moïse en faveur de sa sœur Miriam
alors malade (Nombres316).
Puis viennent des séries de traits s’entrecoupant dans tous les sens, ou en angles, ou en parallélo-
grammes, ou en arcs de cercles, aux extrémités annelées ou simplement arrondies. Au milieu de
la cinquième ligne sont les quatre lettres équivalentes de Mazel tov avec une allusion à l’idée
d’espoir. À la fin, on voit de nouveau des abréviations de prières ou de sentences juives.
On serait donc en présence d’une amulette contre la stérilité que des époux privés d’enfant por-
taient sur eux. Elle a dû être confectionnée au XVIème
.
En dépit de la défense mosaïque de vrai sortilège (Nombres317), des gens crédules ne se conten-
taient pas de prier Dieu, mais recouraient à des voies détournées pour éloigner d’eux les malé-
fices et le mauvais sort, pour annuler les effets pernicieux de l’esprit malfaisant et le meilleur
moyen de s’en préserver, c’était de les démasquer par leurs noms.
Vienne, Poitiers, médaille au musée.
Médaille en cuivre de 35 millimètres de diamètre318, avec sur la face, le Christ de profil à droite,
cheveux longs, sans oreille apparente, barbe courte, robe à encolure ronde et matii dans le
champ. Son nom en hébreu : Adonai Jesus.
Au revers, inscription hébraïque traduite par le chanoine Chabaudy : Messias Agnus venit pro
salute mea, voluntare purgavit et absorbuit scelus meum cruci.
L’agneau et Messie est venu pour mon salut, de par sa volonté il a racheté et absorbé mon péché
sur la croix.
En réalité, les juifs ne fabriquaient jamais de monnaie, car c’est interdit par la religion juive.
Cependant les juifs espagnols avaient coutume de fabriquer des pièces en l’honneur de certains
rabbins présentés avec un couvre-chef (ce qui n’est pas le cas ici). Les juifs espagnols avaient
316 Nombres, XII-13. 317 Nombres, XXIII-23. 318 Barbier de Montault X, (1889), Le prototype des figures similaires du Christ à Poitiers, Oiron et Thouars, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2
e série, tome V, p. 122.
-153-
également l’habitude de frapper des pièces d’or ou d’argent à l’occasion de certaines naissances, cette fois encore ce n’est pas le cas, la pièce est en cuivre. Côté face, à côté du profil, on peut voir la lettre . Le nom de Jésus en hébreu est , mais il est improbable, voire inimaginable, qu’une monnaie frappée en hébreu soit dédiée à Jésus. À la rigueur, on pourrait interpréter cette inscription comme de l’arabe écrit en lettres hé-braïques. À la première ligne de l’inscription, on retrouve le nom de Jésus, puis vient une expli-cation de sa naissance: �� ����� �� �� � � Mais le wau de � �� est oublié et deux lettres du nom de Marie sont interverties. Le scripteur a
écrit ����� . Cependant, on se demande pourquoi un séfarade s’est senti obligé de donner la généalogie de Jésus et pourquoi il l’a fait en arabe. À la fin de l’inscription, on lit ���� , dans la loi religieuse :
la révélation. Le sens général devient : Jésus né du Père et né de Marie dans la révélation. Le �
qui a pris la place du dans l’arabe syrien est du même sens que l’absence d’article. Rappelons
que les lettres syriaques correspondantes dévier, s’écater, pécher ( mais le correspon-
dant de �� en philologie sémitique est ).
Celui qui a conçu la médaille est donc originaire du Proche Orient et comprend l’arabe local et le syriaque. Si jeu de mots il y a, il s’agit certainement d’un hébreu venu en Espagne avec les Omeyades ; malheureusement, on ignore d’où vient la médaille. Des amis israëliens ont donné la solution suivante :
peut-être faire jour après jour une mer de félicité Il s’agirait d’un personnage procédant à une cérémonie religieuse, sans doute une circoncision, d’où la mention d’une mer de félicité. Les mêmes amis israéliens m’ont proposé une autre solution. La première ligne serait du yiddisch.
Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre, inscription hébraïque.Inscription en hébreu sur le tabernacle de la chapelle du Sacré-Cœur de Jésus :
Yahveh
Comme chacun sait, il s'agit, chez les Hébreux, du nom réel de Dieu (celui qui est) qu’il est interdit de prononcer. Le nom couramment utilisé dans la liturgie est Adonai, le Seigneur.
Vienne, Vellèches, château de Marmande, donjon, inscription hébraïque.Propriété de M. Gabriel Leblanc, au premier étage à gauche de la fenêtre, gravure sur trois pierres319 d’un mur de calcaire rose clair, à 1,43 mètre du plancher (hauteur 0,24; 0,29 et 0,33 mètre).
319 Labande E.-R. dir., Favreau R., Michaud J. (1977), Corpus des inscriptions de la France médiévale, tome I, Poitou-Charente, éd. Du CNRS, p. 144-145.
-154-
Shelomoh b[en] R[abbi] Shelomoh
He[yeh] n[a] e[zri] uma[gini]
Salomon, fils de Rabbi Salomon (Seigneur), sois mon sauveur et mon bouclier.
Les cinq derniers caractères sont surmontés d’un point indiquant qu’ils constituent une
abréviation.
Cette inscription très joliment gravée n’est qu’un grafitto. Le waw de la dernière ligne précédant
magi indique qu’il s’agit d’un emprunt aux Psaumes320.
Le he initial de la troisième pierre semble servir de finale au nom de Shelemoh, gravé sur la
pierre médiane.
Le château, le donjon et la tour furent démantelés au cours de la seconde moitié du XIIIe
siècle;
le château daterait du XIe
siècle, le donjon et la tour auraient été construits pendant la première
moitié du XIIIe siècle, terminus ad quem pour la gravure de l’inscription321.
320Ashkenazi S., D. Jarden Ozar Rashe Tevot (1965), Thesaurus of Hebrew abbreviations Jérusalem, p. 179; Psaumes XXX-11; CXV, 9-11. 321 Argenson R. Voyer d’ (1853), Le château des seigneurs de Marmande, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
èresérie, 1853, tome XX, p. 129-145; Souty P. (1967), La seigneurie de Marmande aux XI
e et XII
e siècles, Les amis du Vieux Chi-
non, n° 7, p. 3-11. Rappelons à ce sujet le cas d’un juif incarcéré entre 1200 et 1268, il s’agit du médecin Vignetus arrêté sur l’ordre de la vicomtesse de Châtellerault; Lazard L. (1888), Les Juifs de Toulouse, Revue des études juives 17, p. 210-234.
-155-
Inscriptions arabes
Vienne, Poitiers, inscription sur un plat du musée. Plat en cuivre jaune repoussé, inscription arabe transcrite en lettres latines322 : Arat gel vatek al-zeit. L'inscription a été traduite par un érudit italien Michelangelo Lanci : Tempus manifestatio-nis tuae apparuit. Variante de Jérémie323: Venit dies tuus tempus invitationis promettant la délivrance des Israélites captifs ou bien une imitation de la promesse d'Isaïe : Prope est ut veniat tempus ejus324. En réalité, il s'agit probablement d'une imitation d'un plat comportant une inscription arabe. Pour satisfaire une clientèle habituée aux caractères latins, le potier a fait lire l'inscription arabe puis l'a transcrite en caractères latins. Il n'a d'ailleurs pas bien compris la lecture qu'en a faite un locu-teur arabe, interverti le tau et le kof de ��� et rectifié le dernier mot à l'allemande pour obtenir un équivalent de �����, die Zeit. Quelles pouvaient être les inscriptions primitives ? Arat est assez facile à expliquer :
� Le temps est venu.
����� �� � Le moment est venu (gel vatek).
Le dernier mot germanisé pourrait s'interpréter comme un nom complément de ���. Mais il faudrait alors contrevenir à une règle fondamentale de la grammaire arabe : le nom qui est déterminé par un complément de nom ne prend pas d'article. On pourrait comprendre ��� « l'huile », mais il faut interpréter ����� « pour l'huile » et le sens « le temps pour l'huile est venu » n'est guère satisfaisant. Je proposerai donc �� �� « pour le fait de goûter », « de déguster». Le sens devient donc : le temps de déguster est venu, ce qui pour un plat est beaucoup plus lo-gique. L'omission du � transformée s'explique par le fait que le lecteur était soit libanais soit syriens du sud, soit égyptien du nord, pays où le qof ne se prononce pas. On m'objectera que le qof a été prononcé dans le mot ��� et pas dans le mot ����. Mais en général, le qof de ��� reste prononcé au Liban et en Syrie du Sud325. Néanmoins le plat en question continue à poser des problèmes. Le dessin du fond représente l'Annonciation, un ange à genoux devant la Vierge, tandis qu'au-dessous de sa tête vole un oiseau qui pourrait représenter le saint-Esprit. Il y a évidement une autre interprétation et une autre transcription possible, en alphabet arabe :
����� ����� �� � � (Jugement dernier) le moment est venu de le divulguer. Aussi bien que dans l'autre cas, la grammaire arabe n'est guère respectée. Il faudrait aussi donner une autre interprétation à la figure centrale (féminine semble-t-il) devant laquelle s'incline l'ange. Tout le contenu ne va guère avec le texte hébreu transcrit sur un plat analogue.
322 Longuemar A. Le Touzé de (1862-1864), Note de M. De Longuemar sur l’inscription indiquée au n°6, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome X, p. 325-sqq, p. 120, pl. III. 323 Jérémie, L, 31. 324 Isaïe, XIV, 1. 325 Gaillard de la Dionnerie H., De Fouchier (1862-1864), Notes sur quatre plats en cuivre à inscriptions curieuses, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1ère série, 4e tr. 1862, tome X, p. 119-120 et planche p. 121.
-156-
Inscriptions grecques dans la culture poitevine
.
Deux-Sèvres, Oiron, épitaphe d’Artus de Boisy.
Janus Lascaris
faute due au iotacisme pour aoriste de approuvé
est un iotacisme pour
Traduction du texte grec :
À François, roi de France pleurant son compagnon
Comme Achille né d’une déesse a pleuré Patrocle
et comme Alexandre le Grand a fait de même
rivalisant avec eux, le roi actuel déplore
Artus de Boisy326 réclamant ce qui pourrait le guérir
Zeus, que la cendre lui soit légère, et protège-le
Qu’il ait autant de gloire que son courage en supporte.
Cette traduction est assez inexacte et, comme il s’agit ici d’une étude de la pénétration du grec en
Poitou, le moment est venu de se demander à quel point on en était à la Renaissance dans l’étude
du grec.
Tout d’abord, la préposition initiale est peu conforme au goût classique qui aurait exigé un datif,
ou bien signifiant « au sujet de ». Cet emploi évoque plutôt le grec moderne. La deuxième
ligne débute d’une façon tout à fait classique et même archaïsante. Mais on attendrait
au nominatif. Le verbe qui suit après une élision dont on se demande la
signification, ne correspond à rien ni en grec classique ni en Katharevousa. On ne
peut guère comprendre que l’adjectif qui signifie malheureux, infortuné, qui a
beaucoup souffert, en langage homérique. Mais la phrase manque alors de verbe. On songerait à , sans doute au présent troisième personne. Le sens serait : Achille infortuné laisse aller
Patrocle en pensant : Je suis Patrocle.
À la troisième ligne, est pour , toujours comme en grec moderne (je
rétablis le epsilon supposé par l’élision) est un aoriste massacré de , approuver. Le
alpha iota est prononcé comme un epsilon, suivant les règles de l’iotacisme. Le de est inexplicable. Le graveur a-t-il pris ce mot pour un substantif sur le modèle d’?
Comme nous l’avons dit précédemment le traducteur n’a rien compris et n’a même pas reconnu
326 Cet illustre personnage et sa famille n’ont rien à voir avec une célèbre chanson d’étudiants (qui brave d’ailleurs un des interdits les plus sacro-saints de la grammaire latine), habebat gambam boisi, et ut non videretur, sub illa ponebatur...
-157-
qu’il s’agissait d’un épisode bien connu de l’histoire grecque, celui de Sisygambis confondant
Alexandre et Parménion après la bataille d’Issos327. L’élision de l’epsilon initial de est
caractéristique de la Katharevousa.
À la ligne 5, l’auteur pèche par excès de classicisme négligeant la contraction pour et
revient à l’ultraclassicisme en mettant un verbe au singulier après un sujet au pluriel neutre. Par
dessus le marché, il n’existe pas de verbe . Il faudrait au minimum Au dernier vers le mot est lui aussi ultra-classique sinon homérique.
À l’avant-dernière ligne, l’auteur fait à nouveau d’un article un pronom, comme en grec moderne
pour . Puis il fait à nouveau erreur. Il prend pour un mot de la seconde déclinaison et
se trompe dans la déclinaison du relatif qui le suit Les deux optatifs des deux derniers vers sont un purisme mais on s’attendrait à un optatif (ou à
un subjonctif). Toujours le iotacisme.
La traduction devient :
À François, roi des Celtes pleurant son compagnon
Comme Achille né de Zeus, lui l’infortuné a laissé aller Patrocle (en pensant). Je suis Patrocle
Et comme (Alexandre) le Grand a approuvé en disant « Lui aussi c’est Alexandre »
Rivalisant avec eux le roi maintenant se lamente vivement
Sur Artus de Boisy, réclamant ce qui guérirait un ami,
Zeus, que la cendre lui soit légère et préserve-le
Et qu’il ait autant de gloire qu’en apporte le courage.
Bien sûr Achille n’est pas né de Zeus, mais de Thetis et Pélée. L’auteur de l’épitaphe semble
l’ignorer. Le traducteur du XVIe a eu le bon esprit de rectifier.
Deux-Sèvres, Oiron, épitaphe de Philippa de Montmorency.
Michaël Cinerius
est pour (iotacisme, l’auteur a fait la même faute que l’auteur de l’épitaphe d’Arthus
de Boisy qui écrit pour .
En ce tombeau gît Philippa Montmorency, leur mère, illustre par ses mœurs, qui a engendré des
hommes illustres et deux filles. Elle a engendré de nombreux généraux de bonne race et de
nombreuse femmes très héroïques. Elle fait résonner les cieux de la gloire de ses enfants de haut
rang, ne pleure pas, ô voyageur, une telle femme, honore-la plutôt et vénère-la.
327 Qui a eu lieu en 333, comme en témoigne le procédé mnémotechnique cher aux écoliers allemands : Drei, drei, drei, bei Issos grosse Keilerei.
-158-
Essayons d’analyser ce texte d’un illustre inconnu, Michaël Cinerius, de la même façon que nous
l’avons fait pour celui du soi-disant Janus Lascaris.
Le début est parfait. L’auteur emploie correctement à la troisième ligne l’adjectif qui a
disparu en grec moderne et avait la même forme au masculin et au féminin. Ce n’est qu’à la
quatrième ligne qu’il fait une faute due au iotacisme et écrit pour . Le reste est
parfaitement correct, à part peut-être pour , comme en grec moderne.
Finalement que penser de ces épitaphes grecques ? Celle de Cinerius, sans être dépourvue de
fautes, reste encore acceptable. On peut à la rigueur mettre ces inexactitudes sur le compte du
graveur, bien que les fautes dues au iotacisme soient plutôt à mettre au compte de l’auteur. Mais
l’épitaphe d’Artus de Boisy est écrite en un grec impossible qui mêle les archaïsmes à des
formes tout à fait modernes. Que faut-il en penser ? Janus Lascaris, certes, est arrivé très tôt en
Italie. Né en 1445 à Constantinople, il a dû quitter la ville avant 1453, à moins de 8 ans, et est
allé étudier à Padova en Italie. Aurait-il oublié sa langue maternelle ? On s’explique mal alors
qu’il ait été le directeur du Collège grec du Quirinal et le rénovateur de l’étude du grec en
Europe occidentale. Il ne peut être l’auteur de tant de fautes.
Il est une solution simple. On a attribué par erreur l’épitaphe d’Artus de Boisy à Lascaris et celle
de Philippa à Cinerius alors que c’était l’inverse ? La solution est tentante. Mais si l’on y
réfléchit bien, l’épitaphe de Philippa est sans envergure tandis que le début de celle d’Artus de
Boisy est extêmement astucieuse, si astucieuse que ni les contemporains ni les traducteurs
modernes n’y ont rien compris. Il met en parallèle Patrocle, qui se fit prendre pour Achille en
empruntant son armure, et Héphestion que la mère de Darius prit pour Alexandre. Ce parallèle
nécessite une solide connaissance des chants XVI et XVII de L’Illiade et de l’histoire
d’Alexandre. Nul à l’époque ne l’a compris.
Mais alors pourquoi tant de fautes grossières ? La seule explication qui vient à l’esprit est qu’un
grec inculte, échappé de Constantinople dans la tourmente, s’est vaguement souvenu d’une
épitaphe écrite (sans doute pour quelqu’un d’autre) par Janus Lascaris, mais, la mémoire et la
connaissance du grec classique lui faisant défaut, il a accumulé les bévues. Néanmoins, il a été
honnête en un sens puisqu’il a mis le nom du véritable auteur sous cette élucubration.
L’épitaphe des Mortemart à la cathédrale de Poitiers est ejusdem farinae. Mais bien sûr on ne
peut affirmer que le perpétrateur ait été le même.
Un dernier détail pourquoi faire d’Achille le fils de Zeus ? En réalité, Zeus et Poseidon, tous les
deux, voulaient épouser Thétis. Mais une prophétie courait que le fils de Thétis serait supérieur à
son père. C’est pourquoi ils lui donnèrent pour époux un simple mortel. Telle est du moins
l’interprétation mythologique que nous connaissons. Les grecs de Constantinople connaissaient
peut-être des interprétations différentes. La mythologie est fluctuante.
Un problème se pose alors. Jusqu’à quelle date cette méconnaissance du grec s’est-elle
prolongée ? Celle qui confia à un grec ignare le soin de l’épitaphe de son mari adoré, le sire de
Tavannes, l’a fait sans doute peu de temps après la mort de celui-ci en 1587. L’inscription de la
porte d’entrée du château de Terreneuve est d’un niveau très supérieur. C’est néanmoins l’œuvre
d’un réfugié (de deuxième ou troisième génération) qui ne fait pas la différence entre oméga et
omicron, qui ne fait plus la différence entre une voyelle brève et une voyelle longue. Ce n’est pas
l’œuvre d’un savant helléniste. Et nous sommes à l’extrême fin du XVIe siècle, en 1595 ou 1596.
On a toujours considéré la Renaissance comme un retour en force de la culture classique latino-
grecque, de celle de la fin de la République et de l’Empire romain, de celle, il y a trente ou
quarante ans, de nos hypokhagnes et khagnes, d’une culture latine indissolublement liée à la
culture hellénique. Ce n’est pas le cas à la Renaissance. Certes on a abandonné le latin d’église,
que l’on n’avait jamais oublié, pour un latin plus élégant, celui de Virgile, de César et de
-159-
Cicéron. On a lancé des idées nouvelles, mais la langue grecque elle-même reste l’apanage de
précieuses avant la lettre, qui font appel sans trop de discernement à des grecs plus ou moins
ignares qui se targuent de leur origine pour gagner un peu d’argent et un séjour gratuit dans
quelque château. C’est un peu comme si, à notre époque, faute de mieux, nous faisions appel à
des réfugiés afghans du camp de Calais pour rédiger quelque document en iranien classique.
Tout compte fait, si l’Italie a connu un véritable Quattrocento, suivi d’un épanouissement au
Cinquecento, notre XVIe
siècle n’a été qu’un Rinascimento emprunté, un effet secondaire des
guerres d’Italie. Notre langue ne se fixera, notre littérature ne s’épanouira qu’au XVIIème
. Quoi
de plus normal ? L’Italie est plus près que nous de Constantinople.
En tout cas, visiblement, le grec n’est encore chez nous qu’un accessoire. Et les inscriptions
grecques de nos châteaux poitevins renseignent beaucoup plus sur les proches ancêtres du grec
moderne que sur le niveau d’hellénisme atteint par nos élites cultivées.
Vendée, Fontenay-le-Comte, château de Terreneuve.
Inscription grecque328 sur la porte d’entrée du château construit à partir de 1595
Loin de Jupiter et de son tonnerre ( pour . Je préfère le repos aux honneurs.
au moyen est très classique.
Ce qui a inspiré à Nicolas Rapin le poème suivant :
Vents, soufflez en toute saison
Un bon ayr en cette mayson
Que jamais ni fièvre, ni peste
Ni les maux qui viennent d’excez
Envie, querelle ou procez ;
Ceux qui s’y tiendront, ne moleste.
Inscription latine :
ARS ANIMA MUNDI L’art est l’âme du Monde.
Il s'agit d'une allusion aux idées de Léonard de Vinci.
Vendée, Fontenay-le-Comte, salon de Haute Roche.
Inscription grecque placée jadis sur la cheminée du salon de Haute Roche329, ancienne habitation
de François Mézière, médecin.
T.E.M
Par le labeur et par la pratique (l’exercice)
Initiales ( ?)
Les trois majuscules d’abréviation en dessous de l’inscription grecque font problème. Le dernier
M pourrait être l’abréviation de Mézière. S’agirait-il des initiales d’un ancêtre de François
Mézière ? Peut-être s’agit-il d’une traduction latine : tribulatione et militia.
L’inscription était gravée en lettres d’or sur une plaque de marbre noir.
328 Robuchon J., Vallette R., Rochebrune O. de (1888-1894), Paysages et monuments du Poitou, Vendée, Fontenay-le-Comte, tome IX. 329 Valette R. (1896), Essai d’épigraphie vendéenne, Revue du Bas-Poitou, 1896, p. 399-408.
-160-
Vienne, Boismorand, chapelle.
Sur les peintures murales de cette chapelle330, se voient un certain nombre de graffitti du XVIe
siècle, de lecture difficile, tracés en lettre grecques par des Moussy qui ont parfois signé et daté,
par exemple un de 1500 (un Pierre de Moussy ?) et un autre de 1504 (ou Gaston de Moussy ?) .
Haute-Vienne, Grandmont, reliquaire.
Deuxième inscription sur la partie inférieure du reliquaire331, en grec dont subsiste une traduction
latine :
CUM BREVEM DORMISSET SOMNUM IN TRIPLICI ARBORE
UNIVERSI REX DEUS, IDEM AC HOMO, VERBUM MULTAM
GRATIAM IMPERTITUS EST LIGNO
OMNIS ENIM MORBIS INFLAMMATUS REFRIGERATUR
QUICUMQUE CONFUGIT AD RAMOS TRIPLICIS ARBORIS
AST EGO PERCUSSUS IN MEDIO MERIDIE
CUCURRI, VENI, RAMOS SUBII
TU VERO UMBRA TUA SUSCIPE ME ET PULCHRE TEGE
O ARBOR INUMBRANS TOTAM TERRAM
ET MODICUM ROREM HERMON MIHI INSTILLA
QUI ORTUS SUM EX STIRPE ILLUSTRI, DUCARUM REX
CUJUS STIRPIS SURCULUS EST IMPERATRIX MATER
AVIAE MEAE DECUS REGUM
CONJUX ALEXII ROMANORUM IMPERATOR
CERTE VENEROR TE UNICUM SERVATOREM MEUM
EGO FAMULUS TUUS ALEXIUS, ORIGINE DUCAS
330 Salvini J. (1939), Les ensembles décoratifs dans le diocèse de Poitiers, entre la Guerre de Cents Ans et les Guerres de Reli-gion, Appendice 1, La chapelle de Boismorand, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3
e série, tome XII, p. 113.
331 Texier M. (1850), Manuel d’épigraphie suivi du recueil des inscriptions du Limousin, Mémoires de de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère série, tome XVII, p. 186-187, p. 538, planche III.
-161-
Comme il avait fait un bref somme sur l’arbre triple (de la croix)
Dieu, roi de l’Univers, mais aussi homme a communiqué au bois quantité de grâces.
En effet quiconque brûle des fièvres de la maladie en est rafraîchi
Ainsi que quiconque se réfugie auprès des ramures de l’arbre triple
Quant à moi, frappé en plein midi, je suis venu, j’ai couru, je suis allé sous tes branches
Mais Toi, que ton ombre me recueille et me couvre comme il faut
O arbre qui met à l’ombre la terre entière
Mont Hermon, fais goutter sur moi un peu de rosée
Moi qui suis sorti d’une race illustre, roi des Ducas
L’impératrice mère est le rejeton de cette race
Mes aïeules ont été la parure des rois
Époux d’Alexis, empereur des Romains
Bien sûr, je te vénère, o mon Sauveur unique
Je suis ton serviteur moi, Alexis, de la famille des Ducas.
Bien sûr, ce grec impérial bien qu’un peu précieux est parfait, à part le du huitième vers
qui reflète la prononciation du grec parlé à l’époque. Nous ne sommes qu’au lendemain de la
véritable Renaissance du temps des Comnène, marquée par l’œuvre d’Anne Comnène (1083-
1148), renaissance qui coincide avec le début des Croisades qui ont eu pour effet secondaire de
permettre une sorte de reconquista de l’Asie Mineure sur les Musulmans. La traduction a été
effectuée par un français qui connaissait fort bien le grec mais qui, gêné par les mots difficiles,
n’a pu éviter quelques erreurs. Par exemple, il a traduit gardien, par servaetor, qui si-
gnifie plutôt observateur, guetteur. Libérateur non plus n’a pas été traduit. Il n’a
d’ailleurs pas le sens du lotus d’Égypte mais le sens (dans l’Odyssée) du pays des Lotophages,
qui trouvaient dans le lotus un oubli semblable à celui que procure l’opium. Ducarum rex est
étrange. Les Ducas sont une famille ou plutôt une dynastie. signifie: je suis troublé à ta
vue. Il a un sens beaucoup plus fort que veneror. La traduction de par avia (grand-
mère paternelle ou maternelle) est également hasardeuse. Ce mot forgé par Ducas n’est pas clas-
sique et signifie plutôt aïeule. Enfin le mot a visiblement glissé chez Ducas vers le sens
qu’il a en grec moderne, celui de bien et non pas de bellement. La traduction par Pulchre tege
prouve sans erreur possible que le traducteur est un Franc et qu’il ignore les subtilités du grec de
l’époque.
Il ne faut pas non plus oublier qu’on assiste au XIIe siècle (la période des grands défrichements et
d’une croissance en flèche de la population) à une sorte de Renaissance avant la lettre. Déjà la
Reconquista avait stimulé l’étude indirecte de l’Antiquité par l’intermédiaire des traductions
arabes. La conquête par les Croisés des rivages de la Méditerranée orientale (Palestine et Syrie)
et la création momentanée d’un empire franc de Constantinople ont stimulé l’étude du grec332.
Le Mont Saint-Michel, à cette époque, serait devenu un grand centre de traduction à partir du
grec333 et non plus seulement par l’intermédiaire de l’arabe. En réalité, ce mouvement de redé-
couverte des auteurs grecs, surtout Aristote, a été l’œuvre de savants italiens comme par exemple
Jacques de Venise et Burgundio de Pise († 1193).
Maintenant le grand problème est de savoir quand ce texte a été traduit.
332 Mondot J.-F. (2009-2010), La science portée par la logique, Les Cahiers de Science et Vie, N° 114. 333 Guggenheim S. (2008), Aristote au Mont Saint-Michel, édition du Seuil 2008, 288 p.
-162-
Vienne, Poitiers, couvent des Cordeliers.
Épitaphe grecque des Mortemart334. Rappelons que les Mortemart sont une branche de la famille
de Rochechouart qui tire son nom du village de Mortemart (Haute-Vienne). Cette famille re-
monte à Aimery Ier
qui fut sénéchal de Toulouse en 1351335.
Un certain Bonseignen avait remplacé par et imaginé une traduction fantaisiste336:
Le monde garde le souvenir de mes hauts faits, ma patrie la douleur de ma perte, le ciel mon
âme, mon épouse mon cœur, le tombeau mes restes.
Les règles de prononciation permettent de retrouver derrière le second vers écrit de façon
phonétique l’orthographe normale.
Elle qui fut bien l’ornement de mes travaux, mon cœur, ma compagne, garde son âme dans les
cieux (astres), le tombeau a ses restes.
Le grec est du niveau de celui de l’épitaphe d’Artus de Boisy à Oiron. À la première ligne
comme en démotique) remplace qui déjà n’est pas classique et remplace
dans la koinè est une orthographe iotacisante pour subit aussi les effets
du iotacisme (iota pour epsilon iota) et le kappa est sonorisé après un nu. De plus, il y a dyslexie
(comme dans l’hypogée de Mellebaude) si bien que a remplacé
L’auteur ce ces vers est encore plus ignare que ceux des poésies de Oiron. Il écrit vraiment de
façon complètement phonétique. Les réfugiés de la prise de Constantinople n’étaient pas tous des
lettrés et le Poitou n’a pas hérité des meilleurs. Remarquez le sta () équivalent du stim boli
( ) qui a donné, comme chacun sait, Istambul.
Un détail risquerait de nous faire revenir sur la valeur littéraire des épitaphes grecques d’Artus de
Boisy et de Philippa de Montmorency, celui de la signature de la première épitaphe, celle
d’Artus de Boisy. En effet, Janus Lascaris, sans être apparenté à la dynastie des Lascaris de
l’empire de Nicée, après la quatrième croisade, est néanmoins un personnage fort célèbre. Janus
Lascaris, surnommé Ryndacenus parce qu’il était originaire de Ryndacos en Asie Mineure est né
à Constantinople vers 1445 et mort à Rome vers 1535. Protégé du cardinal Bessarion il fit,
probablement après la prise de Constantinople (il avait à peu près huit ans à cette époque), ses
études à Padoue en Italie. Il se rendit ensuite à Florence, après la mort de Bessarion en 1472 et
334Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires des antiquaires de l’Ouest, 1
ère série, tome XXVIII,
inscr. 177. 335 Argenson R. Voyer d’ (1853), Le château des seigneurs de Marmande, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
èresérie, 1853, tome XX, p. 109; Drochon A.- B. abbé (1875), Château-Larcher et ses seigneurs, Bulletin de la Société des anti-
quaires de l’Ouest , tome XXXIX, p. 275; bulletins des séances du 18 juin au 27 août 1835, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1840, 1
ère série, tome II, p. 89.
336 Rambaud P. (1907-1908), Le tombeau de la famille Rochechouart-Mortemart, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3
e série, tome I, p. 462.
-163-
Laurent de Medicis, le nomma bibliothécaire de la bibliothèque de Florence. En 1494, il suivit
Charles VIII lors de son retour en France se lia à Guillaume Budé et contribua à mettre sur pied
la bibliothèque royale de Blois. En 1503, Louis XII en fit son ambassadeur à Venise. Il y resta
jusqu’en 1509, année où il perdit la faveur du souverain et se retira à Milan. Léon X en 1513
l’appela à Rome pour diriger le Collège pontifical grec du Quirinal. Après un nouveau voyage en
France en 1518, il fut chargé d’établir à Milan une école de grec, qui ne dura guère que trois ans.
À partir de 1525, il prit sa retraite à Rome. Il a édité, à Florence puis à Venise, un très grand
nombre de textes grecs classiques et, ce faisant, il aurait puissamment contribué au
développement de l’étude du grec en Italie et en France.
Voyons maintenant quelle fut la carrière de celui dont il aurait écrit l’épitaphe, Artus de Boisy
(Artus Gouffier, comte d’Etampes et de Caravas, seigneur de Boisy). Il est né vers 1475 et mort
à Montpellier en 1519. Élevé auprès de Charles VIII, il fut successivement bailli de Vermandois
(1503) chambellan (1519), capitaine de Chinon (1514) et gouverneur du Dauphiné (1516). Il
suivit Charles VIII, Louis XII et François Ier
, dans leurs expéditions en Italie. Il fut chargé de
négociations diplomatiques importantes, notamment en 1516, après Marignan, lors de la
conclusion du traité de Noyon avec Charles Quint.
En conclusion, Janus Lascaris a fort bien pu entrer en contact avec Artus de Boisy, soit en
France, soit en Italie. Mais, comme nous l’avons dit plus haut la date des funérailles de Artus ne
coincide ni avec son séjour en France, ni même avec la période où il était très apprécié à la cour
de France. De plus, bien qu’il ait quitté sa Phrygie natale à un âge assez tendre, je doute qu’il ait
commis des fautes d’orthographe aussi énormes. Le notamment est impardonnable.
S’il avait été aussi faible en grec classique, il n’aurait jamais joué dans la Renaissance
intellectuelle de la fin du XVe siècle un rôle aussi important.
Donc, ou bien la bonne foi de la famille de Boisy a été abusée, ou bien elle n’a pas compris
grand chose à l’envoi de Janus Lascaris et chargé de l’inscription des grecs ignares qui ont
multiplié les fautes.
L’auteur de la seconde inscription est, lui, parfaitement inconnu et son profil correspond sans le
moindre doute à celui du grec mal dégrossi que les hasards de l’effondrement de l’empire
byzantin ont propulsé vers l’Occident et qui a pu arguer de sa qualité (nous sommes à l’époque
de la Renaissance) pour se trouver chez des ignorants une sinécure quelconque.
Vienne, Poitiers, rue Saint-Antoine.
Campanile de l’aumônerie337, seconde moitié du XVIIe siècle.
Qui domine sur mer (et) retient les vaisseaux !
Cette inscription de Poitiers est dite « du marin philosophe ». Peut-être s’agit-il du petit poisson
baptisé remore.
337 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome XXVIII, inscr. 199.
-164-
Vienne, Poitiers, rue Saint-Étienne.
Inscription au-dessus des fenêtres supérieures d’une maison338. Elle a pu être inspirée par la
précédente.
NEC SPE NEC METU
MEDIIS TRANQUILLUS
IN UNDIS
Traduction : Il n’est ni espoir, ni crainte, quand on est tranquille au milieu des eaux.
Vienne
A)TOI CLUS
En réalité339, il n’y a pas de t oncial mais une barre postérieure au-dessus d’un C.
Il s’agit tout simplement de l’abbé Ato (ou Aton) bien connu par les inscriptions d’Alcuin340.
Nous apprenons par l’inscription que Ato était d’origine grecque, Ato n’était qu’une abréviation
et qu’il s’appelait en réalité Atoioclus, en grec :
Il s’agit d’un de ces noms grecs formés sur un adjectif et le suffixe, tels qu’Agathoclès
, le tyran de Syracuse et Aristoclès .
338 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome XXVIII, pl. VI. 339 Photo extraite de Labande E.-R. dir., Favreau R., Michaud J. (1977), Corpus des inscriptions de la France médiévale, tome I, Poitou-Charente, éd. Du CNRS. 340 Alcuin voir Jarry J. (2007), Inscriptions latines et étrangères du Poitou, édition de l’Association pour le développement de l’archéologie sur Niort et les environs, tome I, p. 165, 166, 175 et 176.
-165-
Athoos, en grec avec iota souscrit signifie innocent en français. Il est remarquable que le
scripteur ait pris soin, en transcrivant le mot en lettres latines, d’exprimer l'iota souscrit. On
savait un peu de grec à cette époque.
À Saint-Savin-sur-Gartempe également, la présence de lettres grecques isolées sur une plaque
regrattée pour faire place à une inscription latine commémorant le martyre du frère d’un évêque,
laisse supposer que certaines personnes savaient encore le grec. Mais dans ce cas précis, il s'agit
peut-être d’une inscription antique réutilisée.
Nous n’avons pas tenu compte des quelques lettres grecques des inscriptions de Maillezais, ni du
Kurie Eleeison de l’église Notre-Dame à Niort, ni d’un graffitto du souterrain vendéen de
Moulin Papon à La Roche-sur-Yon341. Il s’agit là d’un grec, si j’ose dire naturalisé et inclus
définitivement dans la liturgie romaine catholique.
Finalement le grec a retrouvé (péniblement) une audience à la Renaissance comme partout
ailleurs en Europe, mais il a été moins absent qu’on a bien voulu le dire de la culture du Moyen
Âge.
Vienne, Poitiers, épitaphe de Rodolphe Reding342.
ARCHIDIACONI PERFUNCTUS HONORE DECENTER, CONSILIUM PLEBIS, LUX
CLERI PICTAVIENSIS
QUEM SATIS EGREGIE DITARAT SUMMA SOPHIAE, RODULPHUS JACET HIC,
FACTUS DE PULVERE PULVIS, PICTAVIS URBS, HUGE TANTO VIDUATA MINISTRO
TUNDE, DOLENDO, PECTUS LACEROS TIBI DIRIGE CRINES
DUMMODO PERSONA CAREAS HUNC AEQUIPARANDA
NEC TAMEN IN LACRYMIS UNQUAM TUA VOTA COERCI
SPIRITUS IN VENIAM RODULPHI PROMEREATUR
ID PUER, IDQUE SERES, LECTOR QUOQUE PROSCAT ID IPSUM.
Il s’acquitta convenablement de la tâche honorifique d’archidiacre. Il fut le conseiller du peuple,
la lumière du clergé poitevin. Il était vraiment admirablement doté de l’apogée de la sagesse.
Rodolphe repose ici, fait poussière de poussière. Ville de Poitiers, privée d’un tel serviteur,
frappe-toi la poitrine dans ta douleur, remets en ordre tes cheveux bouleversés, tant que tu seras
privée d’une personne équivalente. Et pourtant ne réfrène jamais tes vœux dans des larmes. Que
le Saint-Esprit soit amené à pardonner à Rodolphe. Que les enfants et que les uns après les autres
les lecteurs aussi en prennent soin.
Coerci est pour coerce (de coerceo). Promereo a plutôt le sens de se comporter en bien ou en
mal vis à vis de quelqu’un. Seres est pour series ; proscat est pour le déponent prosequatur acti-
vé sur le modèle du grec : Huge est une transcription du grec , bien, à merveilles, parfaitement (ignoré du Gaffiot) qui
ne transcrit que la forme à esprit doux .
341 Page 216. 342 Touchard M. (1853-1855), Notice sur Raoul Ardent, savant poitevin du XI
e , Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest,
1ère
série, tome VII, p. 6.
-166-
Inscriptions de la Renaissance concernant des Poitevins hors du Poitou
.
Charente-maritime, Angoulême, cathédrale Saint-Pierre.
Inscription de la chapelle du Salut à Saint-Gelais, reconstituée au chevet de la cathédrale.
SPES MEA DEUS Dieu est mon espoir.
Cette chapelle avait été édifiée par les seigneurs de Saint-Gelais (Deux-Sèvres). Un des pignons
était décoré d’un petit singe (singelet). Les seigneurs de Saint-Gelais ne se prenaient pas trop au
sérieux343.
Rappelons au lecteur que, selon l’Église, saint Gelais serait également le saint patron d’un cer-
tain président. En effet, les deux premières syllabes de son nom signifient le petit singe en japo-
nais.
En tout cas, ce fut Jacques de Saint-Gelais, évêque d’Uzès et doyen du chapitre de la cathédrale
d’Angoulême qui jeta les fondements de la chapelle de Notre-Dame du Salut, au commencement
du XVIe
siècle, pour y déposer les restes de son frère Octavien, évêque d’Angoulême, mort au
début de l’année 1502. Cette chapelle, destinée par la suite à servir de sépulture à l’illustre fa-
mille de Saint-Gelais, n’était pas encore terminée en 1553. Elle avait la forme d’un rectangle de
9,30 mètres de long sur 7 mètres de large344.
Inscription sur le tympan orné d’arabesques avec un écusson aux armes des Saint-Gelais.
TVNC SALTABOR DVM APPARVERIT GLORIA TVA.
Je danserai quand sera apparue ta gloire.
Il faut comprendre saltabo. Salto dans la Bible est toujours employé à l’actif, notamment dans II
Samuelis et dans I Paralipomenon.
Chaque côté du fronton est orné de deux médaillons. Celui de droite renfermait le buste de
Jacques de Saint-Gelais avec tout autour l’inscription suivante :
IA DE S G UTIC E D.
C'est-à-dire :
JACOBUS DE ST GELAIS UTICENSIS EPISCOPUS DECANUS.
Jacques de Saint-Gelais évêque d’Uzès, doyen.
Celui de gauche porte le buste d’Octavien avec l’inscription :
DE S G
OCTAVIANUS DE ST GELAIS
Au-dessous d’un cartouche on lit également :
MISERICORDIA ET VERITAS BVIAVERVNT SIBI
JVSTITIA ET PAX OSCVLATAE SVNT.
343 Durand R. (1981), Saint-Gelais au péril des dragons 1681-1981, 394 p. 344 Terneau de Rochebrune A. (1863), Notice descriptive de la chapelle Notre-Dame du salut connue sous le nom de chapelle de Saint-Gelais, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère série, tome XXVIII, 1863, p. 401-416.
-167-
Il faut comprendre biviaverunt verbe latin forgé sur bivium.
La miséricorde et la vérité ont abouti au même endroit (bivium) ; on a embrassé la justice et la
paix.
Face ouest :
KAROLUS IPSE FUI CUJUS NATALIA CLARO
SANGUINE TRACTA PETENT GELASIANUS EGO
PECCAVI IN DOMINUM (SPERO)CLEMENCIA VOTIS
ANNUO ET ALTA MEIS OBSECRO PARCE.
Je fus moi-même Charles dont la naissance (l’arbre généalogique) est issue d’un sang illustre. Je
suis un Saint-Gelais. J’ai péché contre le Seigneur et j’en espère la clémence. Je t’en conjure,
épargne-moi.
On voit encore à gauche de l’autel dédié à saint Pierre la reproduction de ces mêmes ornements
du côté de l’église, avec une inscription rappelant que la chapelle est dédiée à la Vierge :
HAEC SACRA NOMEN HABET VULGARE CAPELLA SALUTIS.
ANGELICUM ALMA PARENS, QUANDO RECEPIT AVE.
Cette chapelle sacrée s’appelle vulgairement la chapelle du salut. Mais son nom angélique est la
mère bienfaisante, quand elle a reçu l’Ave.
Après angelicum, nomen est sous-entendu. L’inscription est une allusion à l’Annonciation angé-
lique345.
Testament de Jacques évêque d’Uzès (Uticensis), qui stipulait qu’on inscrive sur sa tombe le
distique suivant :
GELASIUS JACOBUS UTENSIS EPISCOPUS OLIM
IPSIUS ECCLESIAE DECANUS. ECCE JACET
Jacques de Saint-Gelais, évêque d’Uzès, jadis lui-même doyen de cette église, voici qu’il repose.
Signalons enfin une épitaphe qui a jadis existé sur le tombeau d’Octavien. Elle est mentionnée
dans la Gallia Christiana :
HOCQUE EPITAPHIO SUB ISTO TITULO
A GERMANO SUO DONATUS EST OCTAVIANUS.
OCTAVIANUS EGO, QUI SUMMI CULMEN HONORIS
ATTIGERAM, MODICO SUBTEGOR ECCE SOLO
ENGOLISMO SACRAE DEDERAT MIHI JURA CATHEDRAE
TEMPORE SED PERIIT GLORIA TANTA BREVI.
NON MEDIOS VITAE NATURA RELIQUERAT ANNOS
DEBITA QUANDO FERAE SOLVO TRIBUTA NECI
DISCITE MORTALES, CELERI QUAM VITA VOLATU
PRAETERIIT, ATQUE LAEVI TRANSIT, UT AURA PEDES,
SPIRITUS ASTRA PETENS, MISERUM ME. CORPUS HUMATUM
LIQUIT, AD EXTREMUM SPERO REDIRE DIEM.
345 Saint Matthieu, I-20.
-168-
SPIRITUS | ASTRA PE|TENS, MISE|RUM ME|. CORPUS HU|MATUM
LIQUIT, AD | EXTRE|MUM SPERO RE|DIRE DI|EM.
Et Octavien a reçu en cadeau ceci comme épitaphe de son cousin germain sous cette forme. Moi
Octavien qui avait atteint le plus haut degré des honneurs, voici que je suis recouvert d’un tout
petit peu de sol, Angoulême m’avait donné le droit de siéger sur le trône consacré (de l’évêque).
Mais en peu de temps tant de gloire a péri. La nature ne m’avait pas laissé la moitié de la durée
d’une vie quand je m’acquitte du tribut dû à la mort féroce. Apprenez, mortels combien la vie a
passé d’un vol rapide, combien elle traverse comme un souffle, d’un pied malheureux. Tandis
que l’esprit gagne les astres, malheureux que je suis, mon corps enterré se dissout, j’espère reve-
nir le dernier jour (celui de la résurrection).
À la dixième ligne, pedes qui s’accorde avec laevi devrait être écrit pedis. Le scripteur a du voir
dans laevi pedes un nominatif pluriel qu’exclut le verbe au singulier.
Liquit est pour liquitur.
La forme Engolismo qui, semble-t-il, ne peut être ici que le sujet de dederat, étonne346. De même
laevi pedes ne peuvent être le sujet du verbe au transitif singulier. Le texte original portait certai-
nement pedis. De toute façon, il aurait fallu pede laevo, comme pede aequo347 ou crepante
pede348. Mais comme chacun sait, les exigences de la scansion ...
Les deux premiers vers, à condition de remplacer summi par summum (qui s’accorde alors avec
culmen), constitue un dystique élégiaque.
OCTA|VIANUS E|GO, QUI| SUMMUM| CULMEN HO|NORIS
ATTIGE|RAM, MODI|CO| SUBTEGOR| ECCE SO|LO
Il en est de même pour les deux dernières lignes.
Haute-Marne, Langres, cathédrale Saint-Mammès.
Cette inscription349 du milieu du XVIe
siècle concerne un évêque de Poitiers. Elle se voit sur les
caissons de la voûte de la chapelle de l’Invention de la Sainte-Croix des Fonts-Baptismaux, à la
cathédrale Saint-Mammès à Langres.
NOBLE HOMME MAISTRE JEHAN DAMONCOURT DE PIEPAPE
ABBE DE LONGAY A FAICT FAIRE CETTE CHAPELLE.
À droite et à gauche du cintre de la porte d’entrée, l’abbé fit représenter ses armes de gueules au
sautoir sur croix de Saint André d’or avec sa devise :
NEC MORS NEC VITA Ni la vie, ni la mort.
Jean d’Amoncourt devint évêque de Poitiers en 1551 et il le resta pendant huit ans. On a fait de
lui le fils du seigneur de Montigny-sur-Aube en Bourgogne. D’autres le considèrent comme ori-
ginaire de Piépape dans le sud de la Champagne. Un sien parent, le cardinal de Givry, qui fut à la
346 Dauzat A., Rostaing C. (1978), Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, p. 19, Ecolisma, VI
e siècle, Icolissima
monnaie mérovingienne, Engolismensis en 1015-1028. 347 Virgile, Enéide XII, 465. 348 Horace, Epodes, XVI, 48. 349 Bonvallet A. (1880-1882), Jean d’Amoncourt VIII° du nom, évêque de Poitiers 1551-1558, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1880-1882, 2
e série, tome II, p. 347.
-169-
fois et en même temps évêque de Langres, d’Amiens et de Poitiers, résigna en sa faveur l’évêché
de Poitiers.
Le nouvel évêque fut sacré cette même année 1551 dans la chapelle du château épiscopal de
Mussy par l’éminent cardinal, assisté des évêques de Châlons-sur-Saône et de Bethleem (in par-
tibus). Mais il ne fit son entrée solennelle à Poitiers que le 25 août 1555. Il avait fait édifier à
Langres la chapelle de l’Invention (de la Sainte-Croix) qu’on appelait la Potière, ou chapelle de
Potiers, par allusion aux fonctions du constructeur. Quand il mourut le 7 août 1559, on l’y enter-
ra, malheureusement avec l’inscription principale en français. Rappelons qu’un colonel de Pié-
pape, sans doute de la même famille, commanda le corps expéditionnaire français en Palestine, à
la fin de la première guerre mondiale.
Indre-et-Loire, Marcilly-sur-Vienne, église Saint-Blaise.
Inscription du tombeau de Jean d’Armagnac350.
HIC JACET JOHANNES D’ARMAGNAC
DUM VIVIT, EQUES, CONSILIARIUS A
SECRETIORIBUS REGIS, NECNON
PRAEFECTUS SACRI CUBICULI PALATIIQUE
RECTOR PROVINCIAE URBISQUE
IULIODUNENSIS, A SCELERATISSIMO
NEFANDISSIMO OLIM A PEDIBUS
EJUS SERVO, POST MODUM NEGOTIIS
PRAEPOSITO, DUOBUS PUGIONIS ICTIBUS
CAESUS, DIE OBIIT VI CAL. MAII 1636
LODOICA DAVIAU, CARISSIMA EJUS CONJUX,
ULTO SANGUINE, INTERFECTORE
SUPPLICIO ROTAE AFFECTO, HAEC
FLENS, DOLENS ET IN AETERNUM
MOEREBUNDA, CUM TRIBUS DILECT
ISSIMIS LIBERIS APPENDI CURAVIT
PERGE, VIATOR ET ORA
Ici repose Jean d’Armagnac qui, pendant sa vie, fut chevalier conseiller secret du roi, de même
que premier valet de chambre au Palais et gouverneur de la province et de la ville de Loudun. Il
fut tué de deux coups de poignard par un très infâme et très criminel ancien domestique, devenu
par la suite responsable des affaires, il mourut le sixième jour avant les calendes de mai 1636.
Ludovica Daviau, sa très chère épouse, une fois vengée, le meurtrier ayant subi le supplice de la
roue, pleurant dans sa douleur et affligée pour l’éternité avec ses trois enfants très chéris, a fait
faire cette inscription.
Va, passant et prie.
D’après La Gazette de France : ... le 21 à une heure après midy, le sieur d’Armagnac, premier
valet de chambre du roy et gouverneur de Loudun, receut en son logis de cette ville deux coups
de poignard dans la poitrine par un gascon autres fois son domestique, dont il mourut le 24.
350 Souty (1921), Compte-rendu de séance 17 novembre 1921, Communication, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3
e série, tome V, p. 738-739; Barbier A. (1885), Jean II d’Armagnac et Urbain Grandier (1617-1635), Mémoires de la Société des
antiquaires de l’Ouest, 2eme
série, tome VIII, p. 183-380.
-170-
Quelques jours après, cette même gazette raconte que le trois du même mois, le nommé Duluc,
qui avait assassiné le sieur d’Armagnac, fut roué à la croix de Tirouer.
Italie, Rome, église Saint-Grégoire-le-Grand.
L’inscription de monseigneur de La Roche-Posay351, évêque de Poitiers, constate une fondation
pieuse opérée par un évêque de Poitiers dans l’église de Saint-Grégoire-le-Grand sur le mont
Caelius, une des sept collines de Rome.
ANNO 1616. HENRICUS LUDOVICUS CASTANEUS
DE LA ROCHE POSAY EPISCOPUS PICTAVENSIS
UNAQUAQUE IN ORBEM SAECULORUM
RECURRENTE FERIA TERTIA, PRO SUA CUM
EXCESSERIT, PARENTISQUE LUDOVICI
CASTANEI ROCHEPOZAE ET ALIARUM
DITIONUM TOPARCHAE ATQUE HENRICI III
FRANCORUM REGIS APUD GREGORIUM XIII
P.M. ORATORIS, ANIMA EXPIANDA. EX LEGE
CENSUS COLLOCATI. AETERNUM SACRUM
IN HOC SACRARIO PERSOLVI
CONFICIQUE DEMANDAVIT
En l’an 1616, Henri Louis Châtain de La Roche-Posay, évêque de Poitiers, chaque fois que re-
viendra le troisième jour férié dans les siècles des siècles, priez pour la rémission des péchés de
son âme à lui quand il sera sorti (de la vie) et de l’âme de son père Louis Châtain, seigneur de La
Roche-Posay et autres fiefs dans la province et porte-parole du roi de France Henri III auprès du
souverain pontife Grégoire XIII. Son âme doit expier. Les sommes ont été versées légalement. Il
a demandé que dans ce sanctuaire on s'acquitte éternellement de cet office et qu'on le célèbre.
Italie, Rome, église Saint-Louis-des-Français.
Épitaphe de Pierre de Brilhac, abbé de Notre-Dame la Grande à Poitiers352.
D.O.M. (Domino Optimo Maximo)
HIC JACET NOBILIS VIR PETRVS
DE BRILHAC PRESBITER ABBAS
DIVAE MARIAE MAJORIS
PICTAVENSIS
Au dessous sa devise:
FVLGENT PER SYDERA ROSAE
OBIIT DIE X MENSIS FEBRVARII
ANNO DOMINI MDCXX
AETATIS SVAE XXX
Ici repose le noble Pierre
de Brilhac prêtre abbé
de Notre-Dame-la-Grande
à Poitiers.
Les roses brillent parmi les astres.
Il est mort le 10 février
en l’an du Seigneur 1620
à 30 ans.
Les armoiries de de Pierre de Brilhac sont gravées, surmontées d’un chapeau à trois rangées de
houppes. Elles ont tellement souffert du frottement des pieds qu’on n’y distingue plus qu’un
chevron.
351 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome XXVIII, p. 315-316, inscr. 218. 352 Barbier A. (1853-1855), Note sur les inscriptions envoyées par lui de Rome le 20 mai 1854, Bulletin de la Société des anti-quaires de l’Ouest, 1
ère série, tome VII, p. 245.
-171-
Italie, Rome, église Saint-Louis-des-Français353.
Un certain nombre d’inscriptions disparues ont été publiées par monseigneur Barbier de Mon-
tault. Elles étaient mentionnées dans une liste des objets précieux que l’église Saint-Louis-des-
Français mettait à la disposition du Saint-Père pour payer l’énorme indemnité exigée par Napo-
léon Bonaparte après le traité de Tolentino.
La plus longue inscription concerne un pape français, né à Loudun. Un contemporain, François
Le Proust dit de lui : Le pape Bon-compagnon, Grégoire trésième qui, natif de Loudun, et creu
estre Milanois pour avoir esté dès son bas aage nourri et élevé…
CHARITATE INTENTI INTER TAM MULTA PIETATIS
OFFICIA QUAE NOS PRO MUNERE NOSTRO CONVENIT
EXERCERE SACRA INTERDUM LOCA SPEALI
PRIVILEGIO ONSIGNIMUS UT INDE FIDELIUM
DEFUNCT SALUTI AMPLIUS CONSULATUR QUICIRCA
UT ECCLIA S. LUDOVICI NATIONIS GALLICANAE
DE URBE SIMILI USQ. ADHUC PRIVILEGIO MINIME
DECORATA AC IN EA CAPPELLA QUAM DILECTUS
FILIUS MATTHEUS CONTARELLUS CENOMANUS
DATARIUS ET PRAELATUS NOSTER DOMESTICUS
SUB INVOCAE BEATI MATTHAEI APLI ET EVANG
SUMPTUOSE INSTITUENDAM ATQ INSTRUENDAM
DE BONIS SIBI ADEO COLLATIS CURAT EJUSDEMQ
CAPPELLAE ALTARE HOC SPEALI DONO ILLUSTRERETUR
NOS FERVENTI QUIQ. DEVOTIONE AC PRECIBUS DTI
MATTHAEI INCLINATI AUCTE NOBIS A DNO TRADITA
CONCEDIMUS UT QUOTIES MISSA AP PTUM ALTARE
CELEBRARITUR PRO ANIMA CUJUSCUMQ FIDELIS
QUAE IN CHARITATE DEO CONJUNCTA AB HAC LUCE
MIGRAVERIT IPSA DE THESAURO ECCLIAE
INDULGENTIAM CONSEQUATUR QUATENUS DNI NRI
IESU XPI ET BEATISSIMAE VIRGINIS MARIAE
BEATORUM APOST PETRI ET PAULI ALLORUMQUE
SANCTOR. OIUM MERITIS SUFFRAGANTIBUS
A PURGATORII PAENIS LIBERETUR QUIN ETIAM
DUM CAPPELLA PTA INSTRUITUR MISSAE
PRAEDICTAE AD ALTARE CRUCIFIXI SITUM IN DTA
ECCLIA POSSINT CUM EADEM INDULGENTIA CELEBRARI
DATUM ROMAE APUD S. PETR AN INCARNAT DNICAE
MDLXXIV NONO KAL IAN PONTUS NRI ANNO III
M DATARIUS CAES GLORIERUS
A DE ALEXIIS
353 Ouvré H. (1854), Essai sur l'histoire de la Ligue à Poitiers, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère série, tome
VII, p.78, 251, 278, 311, 339; Barbier A. (1853-1855), Note sur les inscriptions envoyées par lui de Rome le 20 mai 1854, Bulletin de la société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère série, tome VII, p. 243-248.
-172-
Restitution :
CHARITATE INTENTI INTER TAM MULTA PIETATIS
OFFICIA QUAE NOS PRO MUNERE NOSTRO CONVENIT
EXERCERE SACRA INTERDUM LOCA SPECIALIA
PRIVILEGIO INSIGNIMUS UT INDE FIDELIUM
DEFUNCTORUM SALUTI AMPLIUS CONSULATUR, QUOCIRCA
UT ECCLESIA SANCTI LUDOVICI NATIONIS GALLICANAE
DE URBE SIMILI USQUE ADHUC PRIVILEGIO MINIME
DECORATA AC IN EA CAPPELLA QUAM DILECTUS
FILIUS MATTHEUS CONTARELLUS CENOMANUS
DATARIUS ET PRAELATUS NOSTER DOMESTICUS
SUB INVOCATIONE BEATI MATTHAEI APOSTOLI ET EVANGELISTAE
SUMPTUOSE INSTITUENDAM ATQUE INSTRUENDAM
DE BONIS SIBI A DEO COLLATIS CURAT EJUSDEMQUE
CAPPELLAE ALTARE HOC SPECIALI DONO ILLUSTRETUR.
NOS FERVENTI QUOQUE DEVOTIONE AC PRECIBUS DICTI
MATTHAEI INCLINATI AUCTORITATE NOBIS A DOMINO TRADITA
CELEBRABITUR PRO ANIMA CUJUSCUMQUE FIDELIS
QUAE IN CHARITATE DEO CONJUNCTA AB HAC LUCE
MIGRAVERIT IPSA DE THESAURO ECCLESIAE
INDULGENTIAM CONSEQUATUR QUATENUS DOMINI NOSTRI
IESU CHRISTI ET BEATISSIMAE VIRGINIS MARIAE
BEATORUM APOSTOLORUM PETRI ET PAULI ALIORUMQUE
SANCTORUM OMNIUM MERITIS SUFFRAGANTIBUS.
A PURGATORII PAENIS LIBERETUR QUIN ETIAM
DUM CAPPELLA PRAEDICTA INSTRUITUR MISSAE
PRAEDICTAE AD ALTARE CRUCIFIXI SITUM IN DICTA
ECCLESIA POSSINT CUM EADEM INDULGENTIA CELEBRARI
DATUM ROMAE APUD SANCTUM PETRUM ANNO INCARNATIONIS DOMINICAE
MDLXXIV NONO KALENDARUM IANUARIORUM PONTIFICATUS NOSTRI ANNO III
M DATARIUS CAES. GLORIERUS
A DE ALEXIIS
Dans une intention charitable, parmi tant de devoirs de piété qu’il nous incombe d’exercer en
raison de notre charge, nous avons cependant doté d’un privilège certains endroits spéciaux afin
que par là on veille mieux au salut des fidèles défunts. C’est pourquoi l’église de Saint-Louis des
Français qui bénéficiait jusqu’ici de très peu de privilèges en comparaison de la ville, dans la
chapelle que notre cher fils Matteo Contarelli de Cénomanie354, notre datarius et notre prélat do-
mestique, sous l’invocation de saint Matthieu apôtre et évangéliste, fait aménager et construire
somptueusement à ses frais grâce aux biens que Dieu lui a conférés, pour que l’autel de cette
même chapelle ait l’éclat d’un don spécial. Sous l’effet supplémentaire d’une dévotion fervente
et de prières pour le dit saint Matthieu, en vertu de l’autorité qui nous a été conférée par le Sei-
gneur, nous accordons qu’une messe sera célébrée toutes les fois sur ledit autel pour l’âme de
tout fidèle qui par la charité spéciale à Dieu aura quitté ce monde, entraînant une indulgence plé-
nière de la part de la munificence de l’église, avec l’appui des mérites de notre Seigneur Jésus-
Christ et de la très bienheureuse Vierge Marie, des bienheureux apôtres Pierre et Paul et de tous
les autres saints. Qu’elle soit libérée des peines du Purgatoire. Bien plus, pendant l’aménagement
354 Cenomanie, peuple de Gaule Cisalpine; Tite Live, Histoire romaine, livre V, 35,1.
-173-
de la susdite chapelle, que les susdites messes puissent être célébrées avec la même indulgence
(plénière) sur l’autel du crucifix situé dans la dite église.
Fait à Rome à Saint-Pierre, l’an de l’Incarnation du Seigneur 1574, le neuvième jour des ca-
lendes de janvier, la troisième année de notre pontificat.
Le datarius César Gloriero. A. de Alexiis .
Similis de urbe, en comparaison de la ville. En réalité similis se construit plutôt avec le génitif, le
datif inter, ac, ut tampam, cum. Peut-être faudrait-il traduire : l’église de Saint-Louis des français
qui jusqu’ici avait peu bénéficié d’un privilège semblable de la part de la ville.
Une autre inscription mentionnée par monseigneur Barbier de Montault concerne le cardinal
d’Ossat, que le fait, lorsqu’il était ambassadeur de France à Rome, d’avoir obtenu l’absolution
pour Henri IV a rendu célèbre355.
MONUMENTUM
ARNALDO OSSATO SRE PRESBYTERO CARDINALI
OB INSIGNIA IN SUOS REGES UNIVERSAMQUE
CHRISTIANAM REM PUBLICAM
MERITA
INGENTI APUD OMNES FAMA ADMINISTRATORIS
DUDUM IAM A PETRO BOSSU ET RENATO COURTIN
UTROQUE A SECRETIS
AN. CICICC IV VIX AB OBITU IPSIUS EXCITATUM
SED AEVITATE NOVAQUE TEMPLI MOLITIONE DISIECTUM
COMES MATHAEUS DE BASQUIAT DE LA HOUZE
ET DE BONNEGARDE EQUES HIEROSOLIMITANUS
PRIDEM AD UTRIUSQUE SICILIAE REGEM
MOX AD P. P. CLEMENTEM XIII. LUDOVICI XV ORATOR
AD PERENNANDAM CONTERRANEI SUI MEMORIAM
Ce monument est pour Arnaud d’Ossat de la Sainte-Église romaine, prêtre et cardinal, à cause
des services insignes rendus à ses rois et à l’ensemble de la communauté chrétienne, avec une
excellente réputation d’administrateur auprès de tous, (ce monument) a été élevé depuis quelque
temps déjà par Pierre Bossu et René Courtin tous les deux a secretis, l’an juste après sa mort,
mais sous l’effet du temps et pour servir à une nouvelle construction, il a été remployé. Le comte
Matthieu de Basquiat de la Houze et de Bonnegarde, chevalier de l’ordre de Saint-Jean de Jéru-
salem il y a déjà quelque temps, s’adresse au roi des Deux-Siciles et bientôt s’adressera au pape
Clément XIII, l’envoyé de Louis XV pour conserver à jamais la mémoire de son compatriote.
CICICC IV reste étrange. Les deux premiers I seraient-ils des abréviations pour C ? On obtient
alors six C pour 604. Arnaud d’Ossat est mort le 15 mars 1604. SRE est une abréviation pour
sanctae romanae ecclesiae. Les inscriptions de Saint-Louis-des-Français font usage
d’abréviations surprenantes.
355 Barbier A. (1853-1855), Note sur les inscriptions envoyées par lui de Rome le 20 mai 1854, Bulletin de la Société des anti-quaires de l’Ouest, 1
ère série, tome VII, 1853-1855, p. 255.
-174-
C’est le cas par exemple de l’inscription suivante356.
ROMANUS
UT QUAM VIVUS COLUERAT
DEVOTIONEM
ERGA BUM ET S. PANTALEONEM
AD TRIGINTA ANNOS ET ULTRA
IN HAC ECCLESIA.
LITANUS357 QUOLIBET ANNI SABATO
CAETERISQUE SOLEMNITATIBUS
CANTU OPERAM SUAM PRAEBENS
MORTUUS ETIAM DEMONSTRAVIT
HIC VIVENS SEPULCHRUM ELEGIT
UBI MORTUUS FIDELIUM PRECES
IMPLORAT
Romain, dans sa vie, avait cultivé la dévotion
à la bienheureuse Vierge Marie et à saint
Pantaleon.
Pendant plus de trente ans, dans cette église,
il pria tous les samedis de l’année et pour
toutes les autres fêtes solennelles, il offrit ses
services au chœur (par le chant). Il l’a montré
encore une fois mort.
Vivant, il a choisi de trouver ici son tombeau
où, mort, il implore les prières des fidèles.
BVM est une abréviation pour beatam virginem Mariam. Si on veut obtenir une onomatopée
française, il faudrait écrire : Beata optima virgo Maria
Enfin, pour terminer en beauté cette énumération des trésors épigraphiques de Saint-Louis des
Français à Rome, signalons un ensemble de tableaux (avec inscriptions)358 illustrant différents
épisodes de la vie de Clovis et de sa conversion au christianisme. Nous reproduirons ici le pas-
sage concernant la bataille de Vouillé en 507. Mais laissons la parole à monseigneur Barbier de
Montault : l’inscription est sous un tableau qui montre l’armée franque marchant à la suite de
Clovis devant qui on porte l’oriflamme rouge attaché à la croix avec ces mots AURI FLAMMA
et la bannière blanche de France aux trois fleurs de lys d’or. Un cerf que poursuivent des sol-
dats indique le gué de Mougon. L’armée passe le Clain et va camper sur l’autre rive. Dans le
lointain la bataille s’engage et Clovis tue Alaric.
CHRISTI COLIS FAVE ASTE, PERVIA
FLUMINA PRAEBE
JAMQUE INIMICA TIBI GOTTHICA
SIGNA CADANT.
Que tu favorises les adorateurs du Christ et
offre des passages à gué sur les fleuves.
Que déjà les enseignes de l’ennemi goth
tombent à tes pieds.
Le gué de Mougon ne correspond pas au gué de La Biche où la légende voit traditionnellement le
lieu du miracle et du passage de l’armée. Ce détail prouve tout simplement que l’auteur des ta-
bleaux relatant la conversion de Clovis et ses exploits au service de l’église de Rome, s’en est
tenu pour la bataille de Vouillé non pas aux témoignages traditionnels, ceux de Grégoire de
Tours, de Frédégaire et des Gesta Francorum, mais à celui d’Hincmar qui dans sa Vita sancti
Remigii dit expressément que la bataille eut lieu : in campo Mogotinse super fluvium Clino, mil-
liario decimo ab urbe Pictavo359.
356 Barbier A. (1853-1855), Note sur les inscriptions envoyées par lui de Rome le 20 mai 1854, Bulletin de la société des anti-quaires de l’Ouest, 1
ère série, tome VII, p. 552.
357 Litanus, mot nouveau, créé à partir de litaneia () prière. 358 Barbier A. (1853-1855), Note sur les inscriptions envoyées par lui de Rome le 20 mai 1854, Bulletin de la Société des anti-quaires de l’Ouest, 1
ère série, tome VII, p. 552.
359 Jarry J. (1989), La bataille de Vouillé. Les effets d’une confusion hagiographique, Bulletin de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, 2
e série, tome XXII, n°1, 1
er trimestre 1989 ; 2
e série, tome XXIII, n°1, 1
er trimestre 1990, p. 279-307; Barbier A.
(1853-1855), Note sur les inscriptions envoyées par lui de Rome le 20 mai 1854, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère série, tome VII, p. 245.
-175-
Italie, Rome, église Sainte-Marie-des-Miracles.
Épitaphe de René Marchant de La Garenne360.
D.O.M. (Domino Optimo Maximo)
RENATO MARCHANT A GARENNA NOBILI PIC
TAVO PROPTER SINGVLAREM MORVM
SVAVITATEM ET ANIMI CANDOREM OM
NIBVS CHARO IOHANNES MARCHANT PA
TRVVS NEPOTI DILECTO QVOD SIBI AB ILLO
PRAESTARI OPTAVERAT POSVIT OBIIT V
KAL OCTOBRE MDCXXXIX
AETATIS SVAE XXXI
À René Marchant de la Garenne,
noble Poitevin, cher à tous en rai-
son de l’extraordinaire douceur de
son caractère et de la candeur de
son âme, Jean Marchant son oncle,
pour son neveu aimé, a érigé ce
monument, qu’il aurait souhaité à
l’inverse, que celui-ci fasse pour
lui. Il est mort le cinquième jour
avant les calendes d’octobre en
1639 à 31 ans.
Charo est bien sûr pour caro (datif de carus).
360 Barbier A. (1853-1855), Note sur les inscriptions envoyées par lui de Rome le 20 mai 1854, Bulletin de la Société des anti-quaires de l’Ouest, 1
ère série, tome VII, 1853-1855, p. 254.
-176-
II. INSCRIPTIONS MODERNES (DEPUIS 1643)
DEUX-SÈVRES
Deux-Sèvres, Beauvoir, église du Cormenier
Inscription déposée au presbytère361.
LUDOVICI MAGNI
MUNIFICENTIA
HOC TEMPLUM RESTAURATUM
1682
Ce temple a été restauré par la générosité de Louis-le-Grand en 1682.
Deux-Sèvres, Bouin.
Clef de cintre d’une petite porte de grange, propriété de M. Siteau dans les années 1970.
MIHI ESSE SUFFICIT EGO SUM ATQUE FUI ET SEMPER ERO 1679.
Il me suffit d’être. Je suis et j’ai été et je serai toujours 1679.
La clef de cintre du portail à côté de la petite porte est décorée d’un monogramme en relief où
s’entrelacent les lettres AMG. Au-dessous de cette clef, inscription latine entre deux palmes362.
ASPIRET VOTIS VIRGO GRATA MEIS Que la Vierge réponde favorablement à mes vœux
Quant à AMG, s’agit-il d’initiales ou d’une abréviation de Ad Majorem Gloriam (cf. Nouaillé-
Maupertuis) ?
Deux-Sèvres, Celles-sur-Belle, abbaye Notre-Dame.
Inscription gravée sur un mur363.
361 Desaivre L. (1888-1890), Inscription du XVII
e siècle gravée sur l'un des grands piliers au sud de la halle de Beauvoir-sur-Niort,
Bulletin de la Société de statistique, sciences, lettres et arts des Deux-Sèvres, tome VII, p. 63-64, Robuchon J., Vallette Robuchon J., Vallette R., Rochebrune O. de (1888-1894), Paysages et Monuments du Poitou, Vendée, tome VIII, Beauvoir-sur-Niort , photo-graphies Jules Robuchon, notices divers auteurs , Paris : Imprimerie typographique de la Société des imprimeries réunies, pagina-tion multiple, ill. 45 cm. 362 Bouneault A. (s.d), Recueil de dessins, bibliothèque municipale de Niort, pl. 323. 363 Traver E. (1933), Un architecte en Poitou au XVII
e siècle : Le Duc dit Toscane, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest,
3 eme
série, tome X, p. 681.
-177-
Abside :
CONSTRVCTA SUB LVDOVICO XIV
DESTRVCTA AB HAERETICIS
ANNO 1568 ANNO 1669
RESTAVRATA
OPERE F. LE DVC DIC TOSCANE
Construite sous Louis XIV
détruite par les hérétiques
en 1568, restaurée en 1669.
Leduc dit Toscane
Transept :
F. LEDVC DICTVS TOSCANE
HVIVSCE TOTIVS OPERIS
CONSTRVCTOR 1669
F. Leduc dit Toscane
qui a construit l’ensemble de cette
œuvre 1669.
Les travaux s'arrêtèrent en 1682, comme l'indique l'inscription gravée en haut de l'avant du
dernier pilastre de la façade sud :
ME FESIT ANNO
PAR
FRANÇOIS LE DVC
DIT TOSCANE
Il m’a fait en l’an
1682 par
François Leduc,
dit Toscane
Deux-Sèvres, Échiré, château de Mursay.
Inscription sur le grand escalier.
DIFFICILE EST IMO Il est difficile (de partir) d’en-bas.
On ignore si cette inscription364 est destinée à rappeler à la postérité les pénibles et difficiles
débuts de la fille de Constant d’Aubigné.
Peut-être s’agit-il aussi des difficultés qu’a causé la construction du château de Mursay, bâti dans
des terres alluviales qui ont nécessité des fondations profondes.
Deux-Sèvres, Exoudun, Bagnault, prieuré Notre-Dame de Font-Blanche.
Cette inscription commémore une réfection du XVIIIe
siècle. Elle se trouve au-dessus des
armoiries de Leduc avec la date de 1712.
TANDEM ALIQUANDO
A DOMINO FACTUM EST
ISTUD
ET EST MIRABILE IN
OCULIS NOSTRIS
Enfin, à un certain moment,
ceci a été exécuté par le Seigneur
et c’est admirable à
nos yeux.
Deux-Sèvres, Frontenay-Rohan-Rohan, église Sainte-Macrine365.
EXPECTO RESURRECTIONEM MORTUORUM J’attends la résurrection des morts366.
364 Desaivre L. (1879), Pierre commémorative du monastère des Carmélites de Niort consacrée en 1675, Bulletin de la Société de statistique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, tome IV, p. 387. 365 Breuillac E. (1906), Saint-Liguaire, notes du temps passé, Mémoires de la Société Historique, p. 15-17. 366 Regum XVII, 17-24; Regum IV, 36- 38; Mathieu IX, 18-26; Luc, VII, 11-17; Jean, XI, 17-45; Actes IX, 36-43.
-178-
Deux-Sèvres, Javarzay.
Inscriptions367 concernant François de Rochechouart, gouverneur de Gênes. Un de ses châteaux,
celui de la Motte-Chandenier comportait une statue de Fabricius que le jésuite Léonard Frizon a
décrite dans un poème latin après avoir visité le château en 1659 :
HENRICI STUDIO MAGNI HAUD INDIGNUS, AD ARCES
FABRICIUS BELLI DICTAS COGNOMINE FONTIS
SECESSIT, STATUISQUE DECUS REGALIBUS ADDIDIT
Traduction :
Digne de l’attention du grand Henri, Fabricius s’en est allé vers les citadelles qu’on appelle du
nom de Fontainebleau (Belli fontis, la fontaine de la guerre) et ajouta de la splendeur aux statues
royales.
Cette courte mention vient immédiatement après celle de la statue de la Vierge donnée par les
Gênois à leur gouverneur, que l’on voit encore dans la chapelle de la Motte.
FRANSCISCUS (sic) IMPOSUIT GENUAE,QUI PARTA FIDELI
SERVARET VALIDAQUE MANU, REGEMQUE REFERRET
PRO QUO BIS GEMINUM PARIO DE MARMORE MANU
PUBLICA GRAVAVIT CIVES MUNIMENTA DICARUNT.
Traduction :
Il mit François à la tête de Gênes, pour la conserver, une fois acquise, d’une main fidèle et ferme
et pour en référer au roi. Pour cette raison on a fait faire aux frais de la ville une statue double en
marbre de Paros, les citoyens lui ont dédié ce monument commémoratif (munimentum pour
monumentum).
Bis geminum est une allusion au sujet double de la statue : une Vierge à l’Enfant.
Franciscus devrait être à l’accusatif. La formule manu publica pour publico sumptu ou publico
munere est également étrange.
En réalité, la statue n’était pas en marbre de Paros mais en albâtre.
FRANC. DE ROCHECHOUART PRO LUDOVICO FRANCORUM
REGE XII GENUAM GUBERNANTE HIERON.FLISCUS
LAVANIAE COMES MUNIFICENTISSIMUM MUNUS DEDIT
Alors que François de Rochechouart était gouverneur de Gênes pour le compte de Louis XII, roi
de France, Jérôme Fliscus, comte de Lavania, a fait ce cadeau très magnifique.
Deux-Sèvres, Hanc, Le Breuil Coiffaud.
Inscription datée sur une clef de cintre368 .
SI DEUS EST PRO NOBIS
QUIS CONTRA NOS 1665.
Si Dieu est pour nous,
qui est contre nous
367 Desaivre L. (1898-1899), François de Rochechouart, gouverneur de Gêne, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2
e
série, tome VIII, p. 579. 368 Brethé É. (1975) Notes sur quelques inscriptions des XVI
e et XVII
e siècles, Bulletin de la Société historique et scientifiques des
Deux-Sèvres, Congrès de Bressuire.
-179-
Deux-Sèvres, La Crèche, château de Bougoin, inscription sur le cadran solaire.
Ce château369 comporte deux tours du XIIe siècle, mais la plus grande partie de l'édifice est beau-
coup plus récente. Il appartint jadis au général Monnet de l’Orbeau, qui en 1809 livra presque
sans résistance Flessingue aux Anglais et fut disgracié pour lâcheté par Napoléon. La présence
de l’inscription nous a été signalée par M. Franck Monnet du Breuil de François. Elle se trouve
au-dessus du cadran :
NULLI FALLAX Il ne trompe personne.
Ce texte est à joindre à la liste déjà appréciable des inscriptions de cadrans solaires en Poitou
(surtout à Saint-Maixent-l'École, ainsi qu’à Ménigoute).
Malheureusement la plus fréquente Omnes vulnerant, ultima necat370 (ou postuma necat) n’est
pas représentée ici.
Deux-Sèvres, La Forêt-sur-Sèvre, La Ronde, La Jobetière.
Médaillon contenant une enseigne de pèlerinage de Pitié, trouvé à La Jobetière371.
JESU NAZARENUS REX VOI OR (Judearum)372 Jésus de Nazareth, roi des Juifs.
Deux-Sèvres, Louin, four banal.
Cette inscription de 1711 fut remployée lors de la construction du four banal373.
1711 C.L
AURENCE
CONSTRU
XIT 1711
En 1711,
C. Laurence
a construit.
1711
Ce Laurence est le prieur qui fit refondre par Pierre et Nicolas Aubry la grosse cloche encore
existante.
Deux-Sèvres, Magné, gué de Mennevault.
Inscription sur la porte d’un chai374 :
HVC PATER O L[A]ENAEE, TVIS HIC OMNIA PLENA
MVNERIBVS TIB[I] PAMPINEO, GRAVIDVS AVTVMNO
FLORET AGER SPVMAT PLENIS VINDEMIA LABRIS.
369 Breuillac E. (1891-1892), Le château de Bougouin, Bulletin de la Société de statistique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, tome VIII, p. 88. 370 Traduction : Toutes vous blessent, et la dernière vous tue. 371 (1888-1890), Procès verbal de la séance du 5 décembre 1888, Mémoires de la Société de statistique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, tome VIII, p. 179. 372 Marc XV-9,18 Luc XXIII-37, Iohannes. XVIII-39; XIX-21. 373 Robuchon J., Vallette R., Rochebrune O. de (1892), Paysages et Monuments du Poitou, Vendée, tome VI, Deux-Sèvres, Louin, photographies Jules Robuchon, notices divers auteurs - Paris ; Imprimerie typographique de la Société des imprimeries réunies, pagination multiple ; ill. 45 cm. 374 Lary L. (1886), Extrait du procès verbal de séance du 3 février 1886, Bulletin de la Société de statistique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, tome VI, p. 272.
-180-
M. Lary a prétendu qu’il s’agissait de l’invocation à Bacchus qui précède le second livre des
Géorgiques : « Vigne, ô dieu du pressoir, ici tout est rempli de tes présents ; en ton honneur,
chargé des pampres de l’automne, le verger est paré de fruits brillants comme des fleurs et la
vendange écume dans les cuves pleines jusqu’aux bords ».
En réalité, il ne s’agit pas du tout début du second livre qui débute ainsi :
Hactenus arvorum cultus et sidera caeli :
nunc te, Bacche, canam, necnon silvestria tecum
virgulta et prolem tarde crescentis olivae.
Voilà pour la culture de la terre et les constellations du ciel. Maintenant, c’est toi, Bacchus que je
vais chanter et avec toi les jeunes plants des forêts ainsi que le rejeton de l’olivier lent à croître.
Les vers de l’inscription viennent ensuite. En tout cas, ce vigneron avait des Lettres.
Deux-Sèvres, Mauléon, anciennement Châtillon-sur-Sèvre, abbaye de La Trinité.
Les travaux de construction furent achevés en 1757, comme en témoigne l’inscription suivante :
ME MAGISTRAM POSUIT MANU JACOBUS BUFFEBRAND DE COUDRAY HUJUSCE
DOMUS PRIOR AMANTISSIMUS GRATULANTIBUS A. STAPPART, DUBOIS,
LEFEVRE, PISSEAU, BENARD, PAUPAILLE, DUHAMEL.
Moi, pierre maîtresse, Jacques Buffebrand de Coudray prieur, très aimé de cette maison, m’a
posée de sa main, avec les félicitations de A. Stappart, Dubois, Lefevre, Pisseau, Benard,
Paupaille, Duhamel.
Deux-Sèvres, Mauléon, anciennement Châtillon-sur-Sèvre, château.
Inscription commémorant la construction du château375.
DOMUM HANC NOBILEM
SITU AMOENO AC SUPERBIS AULAEIS
VALDE CONSTRUCTUM
VETERE QUASI PENITUS EVERSA
ADVIGILANTE D. LECOEUR ARCHITECTO PARISIENSI
GENTIS SUAE COMMODITATI APTAVIT
AMPLIOREM ELEGANTIOREMQUE FECIT
LUDOVICUS LA CAZE BENEGHARNEN
QUI UNA CUM CONJUGE DILECTISSIMA
AMALIA
PRIMUM LAPIDEM IMPOSUIT
ANNO SALUTIS MDCCCLXXXVI
ULTERIUS ADJECTO SACELLO.
Cette noble demeure, bien construite en un endroit agréable avec de magnifiques rinceaux, alors
que la vieille demeure était presque complètement ruinée, sous la supervision de D. Lecoeur,
architecte parisien, Louis La Caze Benegharnen l’a adaptée au confort de sa famille et l’à rendue
plus vaste et plus élégante, lui qui, avec sa très chère épouse Amalia, a posé la première pierre en
l’année du salut 1886, après avoir ajouté plus loin un petit sanctuaire.
375 Procès verbal de la séance du 5 décembre 1888, Châtillon-sur-Sèvre, anciennement Mauléon, Bulletin de la Société de statis-tique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, tome VIII, 1891-1892.
-181-
Deux-Sèvres, Melle, église Saint-Pierre.
Inscription moderne376 en vers sur une pierre tombale de l’église Saint-Pierre.
QUEM TEGIT ALBENTI TUMULO LAPIS ISTE SEPULTUM
NON ANNIS PERIIT QUAMVIS POST FUNERA MELLAE
NEC SOBOLEM COELEBS, NEC NOMEN LIQUERIT ULLUM
VIVET IN AETERNUM SOLEMNI MUNERE NOTUS
VERE NOVO, QUOTIES VETERUM DE MORE PARENTUM
INNUPTI JUVENES LEGATA AD PRATA VOCATI
TER SALICE OBLATA, REGEM SACRARE PARABUNT
ET QUOTIES AD FESTA, CHORIS SALTANTIBUS IBIT
AEQUALES DUCENS VIRGO REGINA PUELLAS
NOS MEMORI AD TUMULUM VENIEMUS VOCE CANENTES
SALVE, O LAETITIAE DATOR, O PATER ALME JOCORUM
Celui que cette pierre recouvre enseveli dans un blanc tombeau
n’a pas péri par l’âge, bien qu’après ses funérailles à Melle,
célibataire, il n’ait laissé ni rejeton, ni nom.
Il vivra pour l’éternité, connu pour ses largesses solennelles
À chaque nouveau printemps, toutes les fois selon la coutume des anciens
les jeunes gens célibataires, appelés dans les prés qu’il a légués
après avoir offert trois fois du saule se prépareront à consacrer un roi
et toutes les fois à la fête, au milieu des chœurs dansant, se rendra
la Vierge reine, emmenant les jeunes filles de son âge.
Nous en souvenant, nous viendrons chanter à son tombeau
Salut, pourvoyeur de réjouissances, père bienfaisant des jeux.
En réalité, il ne s’agit pas de vers latins. Le premier vers avec une succession de brèves ti tumulo
lapis est impossible à scander.
Deux-Sèvres, Ménigoute, abbaye des Châteliers.
Dalle funéraire du dernier prieur de l’abbaye377.
D.O.M. (Domino Optimo Maximo)
HIC JACET JACOBVS
LEISIN SCHNEIDER
ORDINIS CISTERCIENSIS
RELIGIOSVS PRESBITER
PROFESSVS DE
FVSNIACO PRIOR
HVJUS DOMVS PER
QVATVOR ANNO
HYDROPISIA APPRESSVS
OBDORMIVIT IN DOMINO
III CALENDAS
SEPTEMBRIS ANNI
376 Jarry J. (1995), Inscriptions d’époques médiévale et moderne, Bulletin de l’Association pour le développement de l’archéologie sur Niort et les environs, n°7, p. 49-50. 377 Ledain B. (1883), Catalogue de la galerie lapidaire du musée de la Société des antiquaires de l’ouest, XIV
e siècle, Mémoires de
la Société des antiquaires de l’Ouest, 2e série, tome VI, p. 537, n° 862.
-182-
MDCCLXXXIV
QVINQVAGINTA FERE
ANNOS NATUS
REQVIESCAT IN
PACE AMEN
Au Seigneur très bon très grand. Ici repose Jacques Leisin-Schneider, prêtre et religieux de
l’ordre de Citeaux qui a reçu les ordres à Fusniaco, ayant exercé comme prieur de cette maison
pendant 4 ans ; saisi d’hydropisie, il s’endormit dans le Seigneur le 3e jour avant les Calendes de
septembre de l’an 1784, âgé de presque 50 ans. Qu’il repose en paix. Amen.
La faute appressus pour oppressus (de opprimere) vient droit d'une confusion avec apprehendo,
apprehensus.
Nous n’avons pu trouver l’origine de Fusniaco. S’agirait-il d’une erreur d’orthographe pour
Fusciacum, qui a donné Fussey en Côte-d’Or (Fusciacum 978-1024) et Fussy dans le Cher
(Fusciacum, 1070)?
Cependant, comme Schneider est un nom alsacien ou allemand, il pourrait s’agir, à la rigueur, du
nom latin de la ville prussienne de Poznan, Posen en allemand.
Deux-Sèvres, Niort.
Fragment de croix en pierre avec inscription378, provenant peut-être de l’église de Maillezais.
TIBI
CHRISTE
DEUS
DOMUM HANC COMMENDO
AMEN
À toi
Christ
Dieu,
je confie cette maison,
Amen.
Autre inscription probablement de même provenance :
OMNIA MANSVRIS TEGO SVBIICIENDA
Traduction :
Je couvre tout ce qu’il faut mettre en-dessous pour ceux qui resteront.
Il s’agit d’ailleurs d’une reproduction du début de la seconde partie de la grande inscription du
Carmel (vide infra).
Deux-Sèvres, Niort, Carmel.
Pierre avec inscription commémorative379, hauteur : 0,92 mètre, largeur : 0,59 mètre.
Cette pierre est blasonnée à droite aux arbres du Carmel et à gauche aux armes des Nesmond
dont Artémise de Mougon, épouse de S. de Nesmond était mandataire :
378 Breuillac E., Girard G. (1912), Catalogue du musée lapidaire du musée départemental (ancien Hôtel de Ville) Niort, Mémoires de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, 2
e série, 1912, tome VIII, p. 275-sqq, n°138.
379 Desaivre L. (1879), Pierre commémorative du monastère des Carmélites de Niort consacrée en 1675, Bulletin de la Société de statistique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, tome IV, p. 384; Breuillac E., Girard G. (1912), Catalogue du musée lapidaire du musée départemental (ancien Hôtel de Ville) Niort, Mémoires de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, 2
e série, 1912, tome VIII, p. 274, n° 68; Desaivre L. (1888), Communication, bulletin de la Société historique et scientifique
des Deux-Sèvres, n°1-3 janvier mars, p. 53-54.
-183-
IMITA(TIO)
PA (sous les arbres du Carmel)
AD ILON DEI OIP BEAT.VIRG
MARIÆ & OIVM STORVM
FIRMISSIMAE Q VNIONIS INER
ILOC DE PASSIONE ET PARISIENSIS
DE INCARNATE MONRIVM
PERENNIVS
MONIMENVM REVERENDISSA
MATER AGNES DE JESU MARIA
PRIORISSA PRIMITIVI CONVENTVS
PARISIENS NE HIC FAELICITER POSVIT
AD AN AETERNOS PER MANVS
NOBILISSAE
ET PIISSAE
DNAE D. ARTEMISIAE
DE MOVGON †
NOIA MANSVRIS TEGO SVBIICIENDA
CORONIS PALAM
NEC PRIVS ILLE QM RUAT
ORBIS ERVNT
AN REP. SAL. 1675
14 MARS
Cette inscription bourrée d’abréviations sui generis et probablement mal déchiffrée et mal
reproduite dans une publication d’une imprimerie de Niort, exige une restitution :
IMITA(TIO)
PA (sous les armes du Carmel)
AD ILLUSTRATIONEM DEI OMNIPOTENTIS (ET)BEATAE VIRGINIS
MARIAE ET OMNIVM SANCTORVM
FIRMISSIMAEQVE VNIONIS. INTER
HOC DE PASSIONE ET PARISIENSE
DE INCARNATIONE MONASTERIVM PERENNIVS
MONIMENTVM REVERENDISSIMA
MATER AGNES DE JESV MARIA
PRIORISSA PRIMITIVI CONVENTVS
PARISIENSIS. HIC FELICITER POSVIT
AD ANNOS AETERNOS PER MANVS
NOBILISSIMAE ET PIISSIMAE DOMINAE ARTEMISIAE
DE MOUGON †
OMNIA MANSVRIS TEGO SVBIICIENDA
CORONIS PALAM
NEC PRIVS ILLE QVAM RVAT
ORBIS ERVNT
ANNO REPARATAE SALVTIS 1675.
14 MARS.
-184-
En illustration du Dieu Tout-Puissant et de la bienheureuse Vierge Marie et de tous les saints et
de l’Union indissoluble de ce monastère de la Passion et de celui de l’Incarnation à Paris, ce
monument plus qu’éternel. La très révérende mère Agnès de Jésus Marie, prieure du couvent
primitif à Paris m’a édifié ici joyeusement pour l’éternité grâce à la très noble et très pieuse
dame Artémise de Mougon.
† Je recouvre pour ceux qui resteront tous les bâtiments (tout ce qui est en-dessous) avec des
corniches (coronis) devant (palam), et ils subsisteront tant que ce monde ne s’écroulera pas.
L’année du salut retrouvé 1675, le 14 mars.
Rappelons que Leduc, dit Toscane, fut l’architecte du couvent des Carmélites.
Comme on peut le constater, le latin des Carmélites ainsi que les abréviations employées, sortent
de l’ordinaire. En tout cas elles avaient des Lettres. Perennius est sans doute une allusion au très
célèbre aere perennius. Orbis ille est une allusion au dies irae, dies illa (mundum solvet in
favillam).
L’auteur de l’article des Mémoires de la Société historique consacré au Carmel de Niort a préféré
une autre restitution de NOIA qu’il a compris comme NOMINA ce qui à vrai dire est plus
proche de NOIA que OMNIA. Il traduit : Je cache les noms sous des couronnes qui ne sauraient
se flétrir et je garderai mon secret jusqu’à la fin du monde.
Cette interprétation, certes brillante, est contredite par le fait que les noms de deux Carmélites
étaient conservés sur leurs inscriptions funéraires. Les Carmélites vivaient certes dans un univers
d’exaltation, un univers à part. Mais de là à donner à leur inscription un sens exagérément mys-
tique...
Un autre érudit, mentionné par l’auteur de l’article, a restitué NOXIA(M) au sens de faute, un
équivalent de peccatum. Mais le sens devient encore plus bizarre. En dépit de l’épisode de Ma-
rie-Madeleine et de la parabole du fils prodigue, je ne pense pas que les Carmélites croyaient à la
rédemption par le péché.
Parmi les Carmélites poitevines citons Marthe du Vigeau380, une des premières favorites de
François Ier
, alors qu’il n’était encore que duc d’Angoulême. Elle fut l’une des étoiles de l’hôtel
de Rambouillet. Elle avait pris pour symbole les papillons qui vont se brûler les ailes avec la
devise :
OBLECTO SED URO J’amuse mais je brûle.
D’après le qu’en dira-t-on le prince de Condé « ce petit homme tant joli, qui toujours baisait sa
mignonne » fut l’un de ces papillons.
Deux-Sèvres, Niort, Carmel.
Inscription funéraire381 provenant de l’ancienne communauté des Carmélites, inscription qui
avait été déposée au Carmel, rue de Strasbourg à Niort.
D’après les souvenirs du docteur A. Tonnet, la première prieure à Niort serait morte en 1653.
Dom Fonteneau cite sœur Marie de Saint-Hiérome comme prieure à Niort la même année.
380 Desaivre L. (1879), Pierre commémorative du monastère des Carmélites de Niort consacrée en 1675, Bulletin de la Société de statistique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, tome IV, p. 392. 381 Breuillac E., Girard G. (1912), Musée lapidaire, catalogue, Mémoires de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, tome VIII, p. 264, n° 201
-185-
Celle à qui l’épitaphe fut destinée est donc probablement la troisième :
MERS
PRO
COVVE
N ONOE
PARIS QVI
LA CHARGE EN PLU
SIEU]RS MONASTERES D[E
LORDRE EST DECE
DEE PRIEURE DE CEL
UY CY PLENE DE MER
ITES ET VERTUS
LE 17 OCTOBRE
1666 AAGEE DE 71
ANS ... MOIS ET D.
RELIG... ON ... 55
ANS...MOIS
Comme le début de l’inscription comporte des mots qui semblent latins, comme par exemple
pro, on pourrait croire que l’inscription, comme c’est souvent le cas, débutait en latin pour
continuer en français. En réalité, on peut très bien restituer depuis le début un texte français :
PROFESSE
DV COVVE
N[T DE L’IMITATI]ON DE
PARIS QUI [ASSVMA]
De plus, le nom de la défunte devait figurer au début de l’inscription. Il est malheureusement
impossible de le retrouver.
Cette inscription se compare à une autre inscription du Carmel :
CI GIST SR JEANNE DE LA NATIVITE
PROFESSE DU COVVENT DE L’IN
CAR (NATI) ON DE PARIS OU ELLE FIT
PROFESSION LE … AVRIL 1665
AVANT
TION DE DECEDEE
EMBRE AGEE DE
On pouvait voir en 1904 une portion de l’ancien cloître, avec deux épitaphes de Carmélites
gravées en capitales romaines sur les dalles du pavé, et toutes les deux inscrites dans une seule
pierre, l’une de 0,70 mètre de long, l’autre un peu moins de 0,60 (rognée), largeur 0,32 mètre.
Deux-Sèvres, Niort, église des Cordeliers (aujourd’hui temple protestant).
Inscription révélée vers 1974 par la démolition de divers immeubles à l’angle des rues du
Temple et de la République382. Nous reproduisions l’inscription telle qu’elle a été jadis
communiquée par monsieur Brethé, mais les intervalles sont indiqués par (...) et ne semblent pas
correspondre aux distances réelles entre les mots qui subsistent.
382 Brethé É. (1975), Notes sur quelques inscriptions des XVI
e et XVII
e siècles, Bulletin de la Société historique des Deux-Sèvres;
Congrès de Bressuire, p. 487.
-186-
S EPITAPHION (…)RVS SERAPHICI CVSTOS (.)ASTOR
OVILIS JACET HIC SIMON NUMINE N(E) HABENS
(…)LVDI QUONDAM (…)T SEMINA TVRBA E(...)
ODO IN COELIS (…)S AUCTA METIT. DECEMBRIS 1622.
On pourrait rétablir de la façon suivante :
S EPITAPHION AERARIVS SERAPHICI CVSTOS PASTOR
OVILIS JACET HIC SIMON NUMINE NOMEN HABENS
MAG. LVDI QUONDAM FVIT .SEMINA TVRBATA EX
ODO IN COELIS…S AVCTA METIT. DECEMBRIS 1622.
Épitaphe : trésorier et gardien du trésor (reliques ?), pasteur de ses ouailles, ici repose Simon qui
a reçu ce nom de la divinité. Il fut jadis maître d’école. La moisson qu’il a semée, dérangée par
son exode, il la récolte augmentée dans les cieux. Décembre 1622.
À la dernière ligne après coelis, il faut restituer altis ou plus probablement supernis (en
abréviation ?), à moins que ce ne soit tout simplement bis : augmentée deux fois.
Deux-Sèvres, Niort, église Notre-Dame, chapelle des Parabères.
Autrefois dans la chapelle des Parabères à l’église Notre-Dame de Niort, les tombeaux, élevés en
1684 par la duchesse de Navarre et renversés en 1793, y ont été l’objet d’une restauration en
1853 où l’épitaphe reparaît dans un contexte différent.
Les trois remarquables statues funéraires dont l’une est restée inconnue avaient été recueillies
dans le musée révolutionnaire, constitué de restes rassemblés dans les couvents et églises
endommagés. Rendues à Notre-Dame en 1816, elles furent placées sous l’orgue où elles restèrent
jusqu’en 1853. La plaque en marbre noir a été retrouvée. On lit au revers en capitales romaines
dorées :
EX MORTE VITA La vie vient de la mort
Cette inscription décorait la porte principale de l’abattoir lors de la création du marché couvert
en 1869. Cet abattoir faisait partie du vaste bâtiment élevée 1803 par le maire Brisson, en
bordure de la rue Canon, qui prit cette même année le nom de rue Brisson par arrêté du préfet
Dupuis.
Deux-Sèvres, Niort, église Notre-Dame.
Inscription383 dans une bouteille de verre cachetée de cire, commémorant la construction de la
sacristie.
+
383Largeault A. abbé (1882-1884), La noblesse d’échevinage à Niort, Bulletin de la Société de statistique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, tome V, p. 469.
-187-
DOM
ANNO DOMINI MDCCCLXXXIII
ILLMO (ILLUSTRISSIMO) LEONE PAPA XIII REGNANTE
REVMO (REVERENDISSIMO) HENRICO BELLOT DES MINIERES
PICTAVIENSEM REGENTE ECCLESIAM
STEPHANO RICHARD VICARIO GENERALI
ARCHIPRESBYTERO NIORTENSI RECTORE HUJUS PARAECIAE
T. LEAUD PRAESIDENTE CONCILIO FABRICAE
HAEC SACRISTIA ERECTA EST
EX ARTE D. LOUE, OPIFICE BOUNEAU
+
Au Seigneur très bon très grand. En l’an du Seigneur 1873, alors que le très illustre Léon XIII
régnait comme pape et que le très révérend Henri Bellot des Minières régentait l’église de
Poitiers, qu’Étienne Richard, vicaire général, archiprêtre de Niort était recteur de cette paroisse,
et que T. Léaud présidait la chambre de commerce (?), cette sacristie a été édifiée, par la
technique de D. Loué, sur les plans de Bouneau.
Remarquer le terme regnante pour désigner l’autorité du pape. Celui-ci qui se considérait comme
prisonnier au Vatican, n’avait pas encore digéré la perte de ses états temporels (septembre 1870).
Deux Sèvres, Niort, église Notre-Dame, épitaphe de Thibaud de Boutteville.
L'épitaphe latine de Pierre-Thibaut de Boutteville384, a été composée par le curé Bion, moitié en
prose et moitié en vers; elle fut gravée par J.-P. Chevalereau, graveur à Niort. Elle était jadis
placée au-dessus de la sépulture du défunt, à côté de la chaire, face à l’ouest :
HIC JACET D. D. PETRUS THIBAULT DE BOUTTEVILLE
REGIS A CONSILIIS IN CURIA SENATORE APUD NIORTAEOS
MAJOR VIGILANTISSIMUS, NECNON LEGIONIS REGIAE TRIBUNUS
CUM OMNIUM CIVIUM LUCTU, DIEM SUPREMUM
OBIIT 4 OCTBR ANNO REPARATAE SALUTIS 1743.
SUAE VERO AETATIS 61, ET OFFICII MAJORATUS 15.
QUI FUIT ASSIDUO PATRIAE TUTELA LABORE
MILITIS HOSPITIUM MARTIA TECTA PARANS
ANNIS QUI CIVES TER-QUINIS PECTORE GESSIT
HUNC CITIUS RAPUIT, PROH DOLOR, ATRA DIES
HUNC LABOR EXTINXIT, MERITA NUNC PACE FRUATUR
SUMME PATER, PATREM DA SIMILEM PATRIAE.
Ce qui a été traduit de la façon suivante :
Ci-gît Messire Pierre Thibault de Boutteville,
Conseiller du roi, juge-magistrat au siège royal de Niort
Maire et capitaine de cette ville, plein de vigilance et d’activité
Il mourut, pleuré et regretté de tous ses concitoyens
Le 4 octobre de l’an de notre salut 1743.
La 61e année de son âge et la 15
e de sa mairie.
Il était par son activité incessante le génie tutélaire de la cité.
384 Largeault A. abbé (1885), Quelques inscriptions de l’église Notre-Dame de Niort, Mémoires de la Société de statistique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, tome II, 3
e série, p. 97.
-188-
Tout occupé à construire des casernes pour le logement des soldats,
Pendant 15 ans, il administra avec dévouement ses concitoyens.
Un jour noir l’enleva hélas trop tôt.
Il a succombé sous le poids du labeur, qu’il jouisse maintenant d’un repos mérité.
Père suprême, donne à la cité un père qui lui ressemble.
À la deuxième et à la troisième ligne, le curé Bion emploie volontairement des termes utilisés
dans la Rome antique, senator, curia, tribunus legionis, que le traducteur a tant bien que mal
rendus par les mots correspondant aux fonctions réelles du XVIIIe
siècle. Le tribunus legionis
n’est guère que le commandant de la police municipale. La Curie n’est qu’une sorte de conseil
municipal où siègent non des sénateurs mais des conseillers, bien sûr royaux. Ceci dit, le curé
Bion a fait ici un gros effort d’éloquence.
En effet, le curé Bion s’est efforcé, du moins pour les six dernières lignes de l’épitaphe, de faire
des vers et il semble qu’il y ait réussi. Il a choisi le distique élégiaque, un hexamètre suivi d’un
pentamètre. Cinq des six vers se scandent facilement:
Qui fruit | assidu|o patri|ae tu|tela la|bore (le sixième pied est un trochée).
Militis| hospiti|um|Martia|tecta pa|rans (pentamètre).
Annis | qui ci|ves ter|quinis| pectore | gessit
Hunc citi|us rapu|it |proh dolor| atra di|es (pentamètre).
Hunc labor|extin|xit meri|ta nunc| pace fru|atur (le dernier pied est un trochée).
Summe pa|ter patrem|da|simi|lem patri|ae (pentamètre).
Deux-Sèvres, Niort, église Notre-Dame.
Épitaphe de Dominique Marcellin-Fontanes385 par le curé Bion :
HUNC QUATUOR LUSTRIS LABENTIBUS IMPROBA MORTIS
VIS STRAVIT. MUSAE SOLAQUE VIRTUS AMOR
ILLE POESIS ERAT, MORUM, VIRTUTIS AMICUS
PURUS AMICITIA, RELIGIONE FUIT
INVIDA MORS RAPUIT, SED VITAM SCRIPTA TUENTUR
QUI LEGIS HAEC, IN EUM FUNDE DOLENDO PRECES.
Ce qui a été traduit de la façon suivante :
Son quatrième lustre n’était pas achevé que la mort dans sa fureur l’a moissonné. La poésie était
ses seules amours, la piété ses seules délices. Des muses, de la vertu, il fut l’amant passionné,
chaste dans ses amitiés, pur dans sa foi religieuse. La mort jalouse nous l’a enlevé, mais ses
écrits nous le conservent vivant. Toi qui lis ces vers, répands, sur celui qui n’est plus, tes prières
avec tes larmes.
La traduction qui vise à égaler l’éloquence de son modèle pèche par quelques excès. Improba
stravit mortis vis signifie plutôt : la violence perverse de la mort l’a terrassé. Il faut également
comprendre immédiatement après : il aimait les muses et la seule vertu (musae solaque virtus
amor erant).
Qu’en est-il de la scansion ? À nouveau le curé Bion a donné dans le distique élégiaque :
Hunc quatu|or lus|tris la|bentibus|improba|mortis (le dernier pied est un trochée).
385 Largeault A. abbé (1885), Quelques inscriptions de l’église Notre-Dame de Niort, Mémoires de la Société de statistique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, tome II, 3
e série, p. 101.
-189-
Vis stra|vit. Mu|sae|solaque|virtus a|mor
Ille po|esis e|rat mo|rum vir|tutis a|micus
Purus a|miciti|a |religi|one fu|it.
Invida|mors rapu|it sed|vitam|scripta tu|entur.
Qui legis|haec in e|um|funde do|lendo pre|ces.
À la deuxième ligne, le amori fourni par le texte du bulletin est impossible. Il s’agit bien d’un
nominatif : amor. La traduction devient: il n’aimait que les muses et la seule vertu.
Traduction terre-à-terre :
Après le passage de quatre lustres la mort perverse l’a terrassé. Il aimait les muses et la seule
vertu. Il était l’ami de la poésie et de la vertu dans les mœurs. Il fut pur dans l’amitié et dans la
religion. La mort l’a enlevé par jalousie. Mais ses écrits lui conservent la vie. Toi qui lit ces
lignes, dans ta douleur, répand pour lui des prières.
Les lignes 2 et 3 se répètent, l’inspiration semble avoit fait défaut au curé Bion.
Le dernier hexamètre esrt presque léonin: Invida|mors rapu|it sed|vitam|scripta tu|entur.
Deux-Sèvres, Niort, église Saint-André.
Inscription sur une pierre provenant de la façade de l’église386, jadis au musée du Pilori. Hauteur
1,45 mètre ; largeur 1,28 mètre.
POST EXTINCTAM HERESIM
CALVINI ET LUTHERI ANNO 1688
EX AERARIO LUDOVICI MAGNI
FRANCORUM REGIS
HANC ECCLESIAM AMRLIARE(AMELIORARE) ET
REDIFICARE(REAEDIFICARE) CURAVIT JOSEPHUS
IOUSLARD EQUES TORQUATUS
PRESES ET PROPRETOR CURIAE NIORT
MEDIANTIBUS DOMINIS F. DE
SAILLANS PICT. EPISCOPO ET
N. JOSEPHUS DE FOUCAULT
USTIUS PROVINCIAE PREFECTO
STUDIO I. BASTON. RECTORIS
USTIUS ET ECCLESIAE
I. ARNAUDET PATRONO ET
L. HERBAULT MARG. FABR.
Après l’extinction de l’hérésie de Calvin et de Luther en 1688 aux frais de Louis-le-Grand, roi de
France, Joseph Jouslard, chevalier décoré, président et suppléant du gouverneur au Sénat de
Niort, a fait rénover et reconstruire cette église, grâce aux seigneurs F. de Saillans, évêque de
Poitiers et N. Joseph de Foucault, gouverneur de cette (ustius est pour istius) province et par les
soins de J. Baston, recteur de cette église.
J. Arnaudet était chef de chantier et L. Herbault ouvrier.
386 Breuillac E., Girard G. (1912), Catalogue du musée lapidaire du musée départemental (ancien Hôtel de Ville) Niort, Mémoires de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, 2
e série, tome VIII, p. 275-sqq, n° 91.
-190-
Le terme de Marg. nous échappe, il ne s’agit pas d’un nom propre mais d’une abréviation (peut-
être de marginare, entourer d’une bordure ?).
La curie de Niort n’est autre que le conseil municipal.
Deux Sèvres, Niort, église Saint-André387.
EX DONIS LVDOVICI 14 REGIS FRANCIAE ECCLESIA SANCTI
ANDREAE DE NIORT AUGMENTATA EST STVDIO ET
MINISTERIO JOSEPH BOULARD PRESIDIS ET PROPRETORIS GENERALIS
SEDIS REGIAE NYORTENSIS ET RECTORIS ECCLESIAE I BASTON 23
JUILLET 1688.
I. N. S.
FAICT PAR NOUS P. GILIZEAU, I. MORO, MASON I. CAILLIER.
Grâce aux dons de Louis XIV roi de France, l’église Saint-André de Niort a été agrandie
(augmentata pour aucta) par les soins et par le ministère de Joseph Boulard, président et
lieutenant général du siège royal de Niort et de I. Baston, recteur de cette église. Juillet 1688.
I. N. S. reste obscur : In nomine senioris, au nom du Seigneur, mais d’ordinaire on dit : in
nomine Domini. On peut aussi interpréter : Im nostram salutem. Pour notre salut.
Deux-Sèvres, Niort, épitaphe du curé Bion.
Dans les années qui ont suivi la guerre de 70, on voyait encore, encastrée dans le pavement du
chœur de l’église Notre-Dame388, derrière le maître-autel, une plate-tombe faite du marbre jaune
des carrières d’Ardin. Elle portait l’inscription suivante :
HIC JACET
J. DE DEO REN. BION HUJ. ECCL
RECTOR ANIMARUM ERAT
ZELATOR PAUPERUM PATER
G.REGIS AMATOR OBIIT DIE 7
MAII AN 1774 PLENUS MERITIS
REQ IN PACE
HIC JACET
JOHANNES DE DEO RENATUS BION HUJUS
ECCLESIAE
RECTOR. ANIMARUM ERAT
ZELATOR PAUPERUM PATER
GREGIS AMATOR. OBIIT DIE VII
MAII ANNO 1774 PLENUS MERITIS
REQUIESCAT IN PACE.
L’épitaphe a été traduite de la façon suivante :
Ci-gît Jean de Dieu René Bion curé de cette église
Zélé pour le salut des âmes
Il fut le père des pauvres
L’ami de son troupeau. Il mourut le
7 mai de l’an 1774. Plein de mérites
Qu’il repose en paix.
Deux-Sèvres, Niort, fontaine du Port.
En 1803, Brisson, maire de Niort, confia à Bernard d’Agesci la construction d’une fontaine à
l’extrémité de l’ancien port389. L’artiste lui donna la forme d’un temple antique au milieu duquel
387 Roy E. (1887), Catalogue du musée lapidaire, Bulletin de la Société de statistique des Deux-Sèvres, tome VI, n° 201, p. 695 ; Breuillac E., Girard G. (1912), Catalogue du musée lapidaire, Mémoires de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, tome VIII, n° 291. 388 Largeault A. abbé (1885), Quelques inscriptions de l’église Notre-Dame de Niort, Mémoires de la Société de statistique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, 3
e serie, tome II, p. 102.
389 Breuillac E., Girard G. (1912), Musée lapidaire, catalogue, Mémoires de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, tome VIII, p. 264, ibid n° 211.
-191-
un dauphin versait dans un bassin trois jets d’eau en même temps. Une tête de lion, aujourd’hui
perdue, donnait un quatrième jet.
La façade principale portait l’inscription :
OMNIBUS EFFUNDIT Elle verse pour tout le monde.
À l’entrée du port, on voyait également l’inscription suivante :
PRIMO CONSULE NAP. PONAPARTE
PRAEF(ECTO) DUPIN AED(ILE) BRISSON
ANNO RP XI
Napoléon Bonaparte étant premier consul,
Dupin préfet et Brisson maire,
l’an XI de la République.
En l’an XI (1803) Bernard d’Agesci, fut chargé de fournir le dessin d’une porte monumentale
destinée au jardin botanique créé dans l'enceinte du château (donc près du donjon actuel). Il
sculpta lui-même les bas-reliefs qui ornaient les pilastres représentant les attributs de
l’agriculture et de l’horticulture. Des vases du genre antique, contenant des aloès, terminaient le
couronnement de la corniche.
On y lisait l’inscription390 :
UTILE DULCI C'est utile à la douceur
Peut-être l’auteur de l’inscription a-t-il voulu écrire : dulcesci, il est utile de s’adoucir.
C'est sur l’emplacement de ce jardin que fut élevé l’hôtel de la Préfecture en 1828.
Deux-Sèvres, Niort, pont, plaque de marbre noir.
(CURAVIT) INSTAURANDUM
ANNO 1863
A installé
An 1863
Il s’agit de la fin de l’inscription391 placée sur la porte du pont à Niort, rappelant sa restauration
pendant que Jacques Brisson était maire et Guillaume Pellot intendant du Poitou. Cette
inscription serait la suite de la plaque de la rue Brisson, mais il reste une lacune de plus d’une
ligne.
Deux-Sèvres, Niort, rue Jean-Jacques Rousseau.
Inscription392
en lettres dorées :
HUNC DOMUM
VENDITIT (sic) AMICO 1818
ANDREAS CHARIER DE LA MARCARDIERE, HOC
AEDIFICAVIT MONUMENTUM, ANNO, DOMINI 1790.
Traduction :
Il a vendu cette maison à un ami.
André Charier de la Marcardière a édifié ce monument en l’an du Seigneur 1790.
390 Ravan H. (1839), Notice sur les ouvrages et la vie d’A. Bernard, peintre natif de Niort, Revue littéraire de l'Ouest. Journal des travaux de la Société [Mémoires], Niort, tome II, p. 142. 391Desaivre L. (1888), Procès verbal de la séance du 3 juillet 1888, de Mme Prévost, Bulletin de la Société de statistique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, tome VII, p. 322. 392 Bouneault A. (s.d.), Recueil de dessins, bibliothèque municipale de Niort, pl. 873.
-192-
Deux-Sèvres, Niort, rue Yver, n°11.
Pierre inscrite393 commémorant la construction d’un nouveau marché (pompeusement qualifié de
forum) et qui correspond aux halles actuelles. Dimensions : longueur 1,52 mètre, largeur 0,62
mètre, épaisseur 0,105 mètre, lettres 0,03 mètre :
NOBILLISS VIR DOM DOM HONORAR SVPPL. LIBELL
MAGIST SUPR APVD PICTONES PRAEFECTVS
PAVL SPIRIT DE LA BOURDONNAYE
EQUES
MARC DE LA BOURDONNAYE ET DU TYMEVR
COM DE BLOSSAC
QUOD NOVVM HOC FORVM PARTIM AERE
PVBLICO PARTIM OPPIDANO CONSTRUENDVM
NECNON ORNANDUM CURAVERIT.
Restitution des abréviations :
NOBILISSIMVS VIR DOMINVS DOMINVS HONORARIVS SVPPLICVM LIBELLORVM
MAGISTER SVPREMVS APVD PICTONES PRAEFECTVS
PAVLVS SPIRITVS DE LA BOURDONNAYE
COMES DE BLOSSAC
QUOD NOVVM HOC FORVM PARTIM AERE
PVBLICO PARTIM OPPIDANO CONSTRUENDUM
NECNON ORNANDVM CVRAVERIT.
Le très noble homme Messire, maître honoraire des suppliques, gouverneur général du Poitou,
Paul-Esprit de la Bourdonnaye, chevalier Marc-Esprit de La Bourdonnaye et du Tymeur, comte
de Blossac, aura pris soin de faire construire et orner ce nouveau forum, en partie avec des fonds
publics, en partie avec l’argent de la ville394.
Ce comte de Blossac est probablement le gouverneur du Poitou qui créa les célèbres jardins de
Blossac à Poitiers.
393 Breuillac E., Girard G. (1912), Musée lapidaire, catalogue, Mémoires de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, tome VIII, 1912, p. 264. 394 Desaivre L. (1911), Inscriptions découvertes rue Yver, numéro 11, dans l’ancienne maison de Mathieu Rouget de Gourcez, maire de Niort de 1769 à 1789, Niort, l’auteur, In-8°, 14 p., pl.
-193-
Fragment d’inscription provenant des halles et mentionnant un autre maître des suppliques.
C AUDIUS PELLOT
SUPPLICIUM LIBELLORUM MAGISTER
ATQUE
APUD PICTONES, LEMOVICES
EGOLISMENSES, SANCTONES
AQUITANOSQUE PRAEFECTUS
Claude Pellot,
maître des suppliques et
gouverneur
du Poitou, du Limousin,
de l’Angoumois, de Saintonge
et de l’Aquitaine.
La pierre de l’inscription a été regravée après avoir été divisée en deux plaques différentes. Sur
la première a été gravé :
UNA MENSURA. UNUM PONDUS Une mesure, un poids.
Et sur la seconde :
MARTI PEREGRINO À Mars étranger (aux soldats étrangers).
Des inscriptions sur des plaques en marbre noir indiquaient quelles marchandises on pouvait
vendre à tel endroit ; il s’agit bien entendu des anciennes halles installées en 1803 par le maire
Brisson :
NEPTUNO ALITORI À Neptune nourricier.
Il s’agissait alors de la poissonnerie de mer.
Une autre plaque disait :
DITAT ET ALIT DIVA CERES La divine Cérès enrichit et nourrit.
C'est là que se trouvait la halle aux blés.
Une troisième disait :
SANA SUIS AFFERT ALIMONIA SEPARA NATIS Quand elle est pure elle apporte à
ses enfants des nourritures spéciales.
C’est là que se trouvait la poissonnerie de rivière.
Une autre annonçait :
AFFATIM HIC TELLUS OLEARIA DONA
MINISTRAT
En abondance, cette terre procure des dons
oléagineux.
Bien sûr il s’agissait du marché des huiles et des oléagineux.
La suivante :
NOSTRA HIC ARIES DAT VESTIMENTA BOOTI Ici le bélier nous fournit nos
vêtements.
Il s’agit de l’endroit où l’on vendait des étoffes.
Booti reste inexplicable : bottes ? bottes fourrées avec de la laine ?
La dernière :
PRIMA HOMINUM NUTRIX POMONA Pomone est la première nourrice des
hommes.
Il s’agit, bien entendu, du marché aux primeurs.
-194-
Signalons, enfin, une plaque commémorative de l’inauguration des halles :
PRAEF. DVPIN AD VSVM PVBLICVM HAS AEDES
STRVERE CVRAVIT AED BRISSON ANNO RP XI.
Le préfet Dupin a fait construire ce bâtiment pour l’usage public alors que Brisson était maire,
l’an XI de la République.
La construction struere curavit n’est pas très correcte. AED est probablement pour aedilis.
Bernard d’Agesci a également peint un tableau, la Vierge à l’enfant Jésus, avec l’inscription :
LILIA FLORENT IN DOMO DOMINI Les lys fleurissent dans la Maison du Seigneur.
Deux-Sèvres, Oiron, hospice.
Agnus de 1683, septième année du pontificat d’Innocent X, hauteur 0,15 mètre; largeur 0,11
mètre :
En haut :
ECCE. A DEI QVI TOL P MVNDI
Restitution :
ECCE AGNUS DEI QUI TOLLIT PECCATA MUNDI
Voici l’agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde.
Au-dessous :
INNOC. XI PONT. MAX. . A. VII, 1683
Innocent XI pontife, la septième année (de
son pontificat) 1683.
Deux-Sèvres, Périgné, église Saint-Martin.
Inscription située sur le chevet de l’église395 restaurée par François Leduc, dit Toscane.
PRIOR HANC ECL
ESIA RESTAUR
AN DNI 1690
Restitution:
PRIOR HANC ECCLESIAM
RESTAURAVIT
ANNO DOMINI 1690
Le Prieur a restauré cette église en l’an du Seigneur 1690.
Deux-Sèvres, Périgné, église Saint-Martin.
Inscription placée au pied de l'autel du côté de l'évangile396.
HIC JACET PATER MOBILLON CANONICVS REGVLARIS
HVJVS ECCLESIAE QVONDAM PRIOR QVI OBIIT DECIMA
TERTIA JVNII ANNO 1711 AETATIS SVAE SEXAGESIMO QVARTO
REQVIESCAT IN PACE.
Ici repose le père Mobillon, chanoine régulier de cette église, jadis prieur, qui mourut le 13 juin
1711 à l’âge de 64 ans. Qu’il repose en paix.
395 Beauchet-Filleau M. (1871-1873), Épitaphes diverses, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1871-1873, 1
ère série,
tome XIII p. 388; Traver E. (1933), Un architecte en Poitou au XVIIe siècle Le Duc dit Toscane, Bulletin de la Société des antiquaires
de l’Ouest, 3e série, tome X, 1931-1935, ill. p. 688.
396 Beauchet-Filleau M. (1871-1873), Épitaphes diverses, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1871-1873, 1ère
série, tome XIII p. 388.
-195-
Deux-Sèvres, Saint-Jouin de Marne, inscription du portail de l’abbaye397.
AN D MDCCXVII PONT
CLEM XI XVII R.LVDO XV
II ELEVATA EST PORTA
MAIOR HVIVS MONASTERII
STI IOVINI ORDI S. BENEDIC
CONGREGATIO STI MAVRI
ADVERSVS QVAM NON
PRAEVALEANT PORTAE
INFERNA
ANNO MDCCXVII PONTIFICIS
CLEMENTIS XI XVIImo ANNO REGIS LUDOVICI XV
SECUNDO ANNO ELEVATA EST PORTA
MAJOR HUJUS MONASTERII
SANCTI JOVINI ORDINIS SANCTI BENEDICTI
CONGREGATIONIS SANCTI MAURITII
ADVERSUS QUAM NON
PRAEVALEANT PORTAE
INFERNAE
L’an 1717, la 17e année du pontife Clément XI et la deuxième année du roi Louis XV, on a élevé
la grande porte de ce monastère de Saint-Jouin de l’ordre de Saint-Benoît de la congrégation de
Saint-Maurice. Que ne prévalent pas contre elle les portes de l’enfer.
Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, abbaye.
Inscription au-dessus de la porte d’entrée de l’ancienne abbaye398.
SACRO FOEDERE
TRIUMPHANTE LUDOVICO XIIII
ET MARIA THERESA AUSTRI
ACA AUGUSTA, PACE RESTITUTA
HOC COENOBIUM A CENTUM
ANNIS DEVASTATUM AUGUSTIUS
REPARATUM.
ANNO 1660
LILIA FLORENT
Par une alliance sacrée
Alors que triomphent Louis XIV
et l’auguste Marie-Thérèse d’Autriche,
la paix ayant été rétablie,
ce monastère dévasté depuis cent ans
a été réparé de façon plus auguste encore.
An 1660.
les lys fleurissent.
En effet, la réparation du monastère en 1660 est postérieure d’un an à la paix des Pyrénées avec
l'Espagne, un des points essentiels du traité était le mariage de Louis XIV avec l'infante Marie-
397 Lerosey A. abbé (1915), L’abbaye d’Ension ou de Saint-Jouin de Marnes, Mémoires de la Société historique et scientifiques des Deux-Sèvres, 11
e année, tome XI-XII, 1915, p. 3-196.
398 Lévesque L. (1891), Inscriptions de la ville de Saint-Maixent du Xe au XIX
e, Mémoires de la Société de statistique, sciences,
lettres et arts du département des Deux-Sèvres, 3e série, tome VIII, p. 354, pl. II.
-196-
Thérèse, fille aînée de Philippe IV. Celle-ci renonçait à l’héritage paternel, moyennant une dot de
500 000 écus d’or, payable à termes fixes.
Mazarin devait mourir en 1661, un an après.
Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, abbaye.
Inscription de la pierre de fondation de la grande porte de l’abbaye.
SB PAX SM Les initiales SB, SM signifient Sanctus Benedictus, Sanctus Maurus, saint Maur
avait été le disciple préféré de saint Benoît. Le L est pour lapidem, puisqu’il s’agit de la pierre de
fondation, dedicaverunt est sous-entendu.
Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, abbaye.
Inscription dans la pierre de fondation du chapitre, de la sacristie et du grand dortoir.
o
S
SB SM
LAPIDI ANGULARI HUNC
MONACHI CONGREGA[TI]ONIS STI MAURI
DEDICARUNT. 19 MARTII 1661.
Bien que lapidi angulari soit au datif et et hunc à l’accusatif, il faut sans doute traduire :
Les moines de la congrégation de Saint-Maur ont consacré cette pierre angulaire le 19 mars
1661.
SB et SM sont les abréviations de Sanctus Benedictus et Sanctus Maurius.
Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, abbaye.
Inscription de la première pierre de l’église neuve de l’abbaye :
Α Ω
SANMAXENSIS ECCLESIAE A MONACHIS BENEDICTINIS
CONGREGAT(IONIS). S(ANC)TI MAURI REPARATAE LAPIS PRIMARIUS
A R. P. PRIORE HUJUS MONASTERII INAUGURATUS ET
A SERENISSIMO DUCE MAZARINO COLLOCATUS
XII KAL. JAN AN. MDCLXX
La pierre de fondation de l'église de Saint-Maixent, réparée par les moines bénédictins de Saint-
Maur, a été inaugurée par le révérend père prieur de ce monastère et mise en place par le sérénis-
sime duc Mazarin, le douzième jour avant les calendes de janvier de l’an 1670.
À ce propos, nous reproduisons ici le texte concernant l’introduction de la congrégation de Saint-
Maur à Saint-Maixent : Lapidis primi, pro constructione hujus monasterii appositi, memoriale
-197-
sempiternum. Jamdiu regalis hujus coenobii Sancti Maxentii aedificia, antiquae pietatis regum
monumenta(quae a furantibus Calvinianae haeresis fautoribus impie diruta, non sine piorum
luctu per centum annos visa sunt, aequata solo jacuerunt). Et licet a viginti septem annis, mo-
nasterium istud, famosae congregationis Sancti Mauri in Gallia, ordinis Sancti Benedicti fod
citibus (?(quod civibus)) adunatum fuerit, cum omnimodo spe quantocius restaurandorum eo-
rumdem aedificiorum, veluti optatae strictioris observantiae inanimum, nullos tamen vires, nul-
las facultates moliendi opus suppeditavit, totum hoc viginti septem annorum intraspatium (in-
terstitium ?) per hoc non sine aliquo corporum et observationis sanctae gravamine, tempore
cedere coacti, toleravimus usque ad presentem annum, quo, extinctis majori ex parte antiquae
observantiae patribus, si quae forsitan residuae nobis facultates exercaverin (exercuerunt), tam
laboriosum opus aggredi tentamus, factoque hoc voto, ab illa parte quae templi quondam augus-
ti murum contigit incipimus, ubi sacristiae, capitulo et dormitoriis lata sex pedum sternuntur,
fundamenta apponere, scilicet, primarium lapidem, R.P. domino Placido Chouquet, visitatore
ejusdem congregationis in hac provincia Casalis Benedicti assistente R.P. domno Jacobo Ser-
gent priore, ceterisque monachis, quorum nomina ordine supposita leguntur, cum forma et ins-
criptione praefati lapidis, qui positus fuit intra murum capituli, a parte orientis retro sedem su-
perioris, cum caelesti benedictione, solemnique majorum campanarum sonitu. In quorum fidem,
post caetera praesentium monachorum chirographia, praesentem actum, ego scriba, capituli
jussu, subscripsi die 23, mensis Aprilis anno 1661.
Fr. Jacobus Sergent, prior, Fr. Felix Sarlande; Fr. Fiacrus Ponet, Fr. Jacobus Flaviny; Fr.
Godofredus Pays, Fr. Petrus Clerc, Fr. Jacobus Lolier, Fr. Jacobus Clodière, Fr. Raphaël
Boyge, scriba capituli399.
Souvenir plus qu’éternel de la première pierre posée avant la construction de ce monastère. De-
puis longtemps les édifices de ce monastère royal de Saint-Maixent, souvenir monumental de
l’antique piété des rois qui, de façon impie, ont été détruits par les partisans de l’hérésie calvi-
niste, ont apparu tels quels pendant cent ans : ils étaient rasés au sol, au grand chagrin des gens
pieux. Et bien que depuis vingt-sept ans ce monastère, qui a été mis par les citoyens à la disposi-
tion de la célèbre congrégation de Saint-Maur en France, de l’ordre de Saint-Benoît, avec de
toute façon l’espoir de restaurer le plus vite possible ces mêmes édifices, en raison de l’espoir
d’une observance plus stricte de la règle, le monastère ne fournit aucune main d’œuvre, aucun
moyen d’entreprendre, et toute cette manière de faire pendant vingt-sept ans ne fut pas sans avoir
des conséquences pénibles pour la santé et la sainte observance. Obligés de faire la part de la
modernité, nous l’avons toléré jusqu’à cette année, mais après la disparition de la majeure partie
des pères de l’antique observance, et en tout cas dans la mesure du reste de nos possibilités, nous
essayons de nous attaquer à ce travail pénible, et après en avoir fait le vœu, nous commençons à
poser des fondations larges de six pieds dans la partie qui touche au mur de ce temple jadis au-
guste, où on terrasse pour la sacristie, le chapitre et les dortoirs. Autrement dit, on se met à poser
la première pierre avec le révérend père le seigneur Placide Chouquet comme prieur, Casal Be-
noît comme visiteur de cette même congrégation dans cette province, en la présence du révérend
père le seigneur Jacques Sergent, prieur, et des autres moines dont on lit les noms dans l’ordre
qui convient, en taillant la dite pierre et en y gravant une inscription, pierre qui fut posée à
l’intérieur du mur du chapitre du côté est en arrière du siège du Supérieur, avec la bénédiction du
Ciel, au son solennel des plus grandes cloches. En foi de quoi, après tout le reste, les moines pré-
sents ont signé et moi, scribe, sur l’ordre du chapitre j’ai signé le présent acte le 23 avril 1661.
399 Richard A. (1887), Introduction de la congrégation de Saint-Maur en l’abbaye de Saint Maixent; Archives historiques du Poitou, tome XVIII, p. 363; Lévesque L. (1891), Inscriptions de la ville de Saint-Maixent du X
e au XIX
e, Mémoires de la Société de statis-
tique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, 3e série, tome VIII, p. 281.
-198-
Frère Jacques Sergent, prieur, frère Felix Sarlande, frère Fiacre Pomet, frère Jacques Flaviny,
frère Godefroy Pays, frère Pierre Clerc, frère Jacques Lolier, frère Jacques Cladière, frère Ra-
phaël Boyge, scribe du chapitre.
Inscription de la première pierre de l’église neuve de l’abbaye, découverte dans une boîte de fer
avec le nom de tous les religieux appartenant à la communauté.
Ad aeternam Christi Jesu, regis aeterni, gloriam et ecclesiae Sanmaxensis reparatae memoriam,
anno a Nativitate eiusde(m) millesimo sexentesimo, septuagesimo, summo ecclesiae antistite
Clemente X, episcopo Pictaviensi, Dno Gilberto de Clerembaut, Gallis imperante Ludovico
XIIII, congregationis Sancti Mauri, benedictinae, praeposito generali reverendissimo patre
domno Bernardo Audebert, monasterii hujus abbate Do Gaspard d’Humières, equite Melitensi,
ac priore reverendo patre Ambrosio Fregeac, duodecimo Calendas Junias, timpanis, buccinis
atque tormentis bellicis resonantibus, visu plausuque civium, solemnissime primarium hic repa-
randae ecclesiae lapis, juxta eiusdem inscriptionem est collocatus : cuius in medio inserta est
haec theca ferrea, in qua sacrae divi Herculani martyris reliquiae : item et capsae sanctissimi
Patris Benedicti lignea particula, nec non saeva massa vulgo Agnus Dei continetur. In quorum
omnium testimonium et indubitatam fidem Reverendus Pater Prior supradictus cum omnibus
religiosis hoc in monasterio tunc temporis sub suavissimo sanctae regulae jugo degentibus,
praesenti instrumento subsignati, die et anno quib(us) supra…
Pour la gloire éternelle de Jésus-Christ, roi éternel et en souvenir de la réparation de l’église de
Saint-Maixent, en l’an de la Nativité mille six cent soixante-dix, alors que Clément X était le
chef suprême de l’église, que Gilbert de Clérembault était évêque de Poitiers, que Louis XIV
régnait sur les Gaules, que le très révérend père Dom Bernard Audebert était supérieur général
de la congrégation bénédictine de Saint-Maur, que Dom Gaspard d’Humières, chevalier de
Malte, était abbé de ce monastère et que le révérend père Ambroise Frégeac était prieur, le dou-
zième jour avant les calendes de juin, alors que résonnaient les tambourins, les buccins et les
machines de guerre, à la vue et aux applaudissements de nos concitoyens, en premier cette pierre
d’angle de l’église qui doit être réparée très solennellement, a été posée à côté de l’inscription de
cette même (église). Au milieu, on a inséré cette boîte de fer où sont contenues les reliques sa-
crées du divin martyr Herculanus de même que des fragments de bois du cercueil du très saint
père Benoît, ainsi qu’une énorme quantité d’Agnus Dei. En témoignage de toutes ces choses et
d’une foi indubitable, le susdit révérend père avec tous les religieux du monastère qui vivent ici
sous le joug très suave de la sainte règle, après avoir signé le présent procès-verbal, l’année indi-
quée plus haut.
Les dates de reconstruction, 1672 et 1674, sont inscrites sur la clef de voûte de l’église sur la
deuxième et sur la quatrième travée de la grande nef.
Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, cloche.
Cette cloche a été fondue en 1719 pour la somme de 2500 livres. Après avoir été transportée à la
Révolution dans le beffroi de l’hôtel de ville, dit Tour de l’Horloge, elle en fut descendue le 21
novembre 1851 et replacée dans le clocher de l’église où l’on installait la nouvelle horloge de la
cité :
† ANNO A NATIVITATE DNI 1719 DIE 25 MENS.
NOVEMB. SUB PONTIFICATU CLEMENTIS XI
REGNANTE LUDOV. XV † ABBATE HUJUS
MORII SERENISSIMO PRINC. HONOR. FRANCI
DE GRIMALDI EX PCIPIBUS MONCECI PRIORE DOM
NICL VIGNOLES CURA ET SUMPTIBUS
-199-
MONACH.REGALIS ABB. STI MAX ORDINIS STI
BENED.CONGR STI MAURI ; HAECCE CAMPANA
REFECTA EST IN HONOREM DEI B. V. MARIAE
ET STI MAXENTII STUS BENEDICTUS
FAIT PAR N. DE LA PAIX ET J. LEBRUN
Le nombre trop élevé d’abréviations nous oblige à proposer une restitution :
† ANNO A NATIVITATE DOMINI 1719 DIE 25 MENSIS
NOVEMBRIS SUB PONTIFICATU CLEMENTIS XI
REGNANTE LUDOVICO XV † ABBATE HUJUS
MONASTERII SERENISSIMO PRINCIPE HONORATO FRANCISCO
DE GRIMALDI EX PRINCIPIBUS MONCECI, PRIORE DOMINO
NICOLAS VIGNOLES CURA ET SUMPTIBUS
MONACHORUM REGALIS ABBATIAE SANCTI MAXENTII ORDINIS SANCTI
BENEDICTI CONGREGATIONIS SANCTI MAURI. HAECCE CAMPANA
REFECTA EST IN HONOREM DEI, BEATAE VIRGINIS MARIAE
ET SANCTI MAXENTII SANCTUS BENEDICTUS.
Traduction :
En l’an de la Nativité du Seigneur 1719, le 25 du mois de novembre sous le pontificat de
Clément XI, sous le règne de Louis XV, alors que l’abbé de ce monastère était le sérénissime
prince Honoré François de Grimaldi de la famille des princes de Monaco, et que Dom Nicolas
Vignoles était prieur. Par les soins et aux frais du royal abbé des moines de Saint-Maixent de
l’ordre de Saint-Benoît de la congrégation de Saint-Maur, cette cloche a été refaite en l’honneur
de Dieu et de la bienheureuse Vierge Marie et de saint Maixent, saint Benoît.
J. Berthelé400 a reproduit le même texte, mais avec des variantes :
† ANNO NATIVITATE DNI 1719 DIE 25 MENS
NOVEMB SUB PONTIFCATU CLEMENTIS XI
REGNANTE LUDOV XV
† ABBATE HUIUS MORII SERENISSIMO PRIN
HONOR FRANCI DE GRIMALDI EX PCIPIBUS
MONCECI PRIORE DOM NICL
VIGNOLES CURA ET SUMPTIBUS MONACH.
REGAL. ABB. STI MAX. ORDIN. STI BENED.
CONG. STI MAURI HAECCE CAMPANA REFECTA
Des fleurs de lys succèdent au début de l’inscription, puis on lit au-dessous de cette ligne la suite
de l’inscription :
EST IN HONOREM DEI B.V. MARIAE
ET STI MAXENTII STUS BENEDICTUS
FAICT PAR N. D. DE LA PAIX ET I. LEBRUN.
Cela a été fait par N. D. de la Paix et I. Lebrun en l’honneur de Dieu, de la bienheureuse Vierge
Marie et de saint Maixent, saint Benoît.
À la hauteur du cartouche contenant le nom des fondeurs, on voit plusieurs reproductions en
relief du sceau ovale de l’abbaye :
400 Berthelé J. (1889), Recherches pour servir à l’histoire des arts en Poitou, Melle, éd. Lacuve, p. 200-296.
-200-
SIGILLUM MONASTERII SANCTI MAXENTII.
Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, église des Bénédictins.
Pierre commémorative placée au-dessus de la porte d’entrée de la chapelle de l’ancienne maison
des bénédictins (couvent Notre-Dame des Anges), transformée depuis en hôpital401.
La partie centrale de l’inscription est occupée par une croix surmontant le monogramme dii
Christ IHS, au-dessus du H un cœur enflammé.
D.O.M. ET B.
TEMPLUM
MONIALIUM B[EATARUM] AEDIFICATUM
DOMINI IOANNIS TEXIER
FUNDATORIS
IHS
V. HOC;
SUMPTIBUS
EST IN FUNDO CLARISSIMI
HUIUSCE MONASTERII
Anno MDCLXXVIII, 1678
Au Seigneur très bon, très grand. Ce temple a été édifié aux frais des bienheureuses moniales sur
le terrain du très illustre seigneur Jean Texier, fondateur de ce monastère. En l’an 1678.
Jésus sauveur des hommes.
Ce fut en 1629, par l’entremise de monseigneur de la Rocheposay, alors évêque de Poitiers, que
l’abbesse de Fontevrault envoya le cloître des religieuses bénédictines à Saint-Maixent-l'École,
dans le local qu’offrait Jean Texier. Mais d’après la date de l’inscription, nous voyons que
l’église du couvent ne fut terminée qu’en 1678, après la fondation du monastère402.
401 Lévesque L. (1891), Inscriptions de la ville de Saint-Maixent du X
e au XIX
e, Mémoires de la Société de statistique, sciences,
lettres et arts du département des Deux-Sèvres, 3e série, tome VIII, p. 287.
402 Lévêque L. (1884), Revue poitevine et saintongeaise, n° 8, 15 octobre.
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Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, épitaphe de Catherine Sauzeau.
Épitaphe reproduite par Beauchet-Filleau dans son Dictionnaire des familles de l’ancien
Poitou403 :
SISTE VIATOR
CONJUGIS OPPRESSI QUAESO PARTIRE DOLOREM
IN TUMULO, JUVENIS CONJUX PLORANDA QUIESCIT
ARTUBUS IMBELLIS, SED CORDIS DOTIBUS IMPAR
INGENIO POLLENS, MERITIS AC NOMINE CLARA
RELIGIONIS AMANS, NULLI PIETATE SECUNDA ;
JUSSA DEI SERVANS, NULLI PIETATE SECUNDA,
CARA SUIS, MUTUO DILEXIT AMORE PARENTES
SPONSA BEANS SPONSUM VIRTUTIS FOEDERE PURO
DIGNA PARENS. EHEU, NI MORS CITA RUPERAT ILLUD.
Arrête-toi, voyageur.
Je te prie de prendre part à la douleur d’un mari accablé. La jeune épouse digne d’être pleurée
repose en ce tombeau. Paisible de traits, mais sans pareille pour les dons du cœur, brillante par
l’esprit, illustre par ses mérites et par son nom, elle aimait la religion et pour la piété ne cédait à
personne, observant les commandements de Dieu, pour la piété elle ne cédait à personne. Chère
aux siens, elle chérit ses parents d’un amour réciproque. Épouse, elle rendit son époux heureux
par un pacte sans tache et plein de vertu. Elle fut une mère digne. Hélas si seulement une mort
rapide n’avait brisée cela.
Beans semble un mot anglais égaré dans une sauce latine. Il s’agit pourtant sans le moindre doute
du participe présent du verbe beo, rendre heureux.
Deux Sèvres, Saint-Maixent-l'École, hospice Chaigneau, détruit.
Un cadran solaire formé d’une épaisse plaque octogonale d’ardoise, existait à l’hospice Chai-
gneau. Il a été recueilli lors de la démolition de cet édifice par le docteur Beaudelin. Ce cadran
porte en son centre un croissant surmonté d’un cœur à l’intérieur duquel on lit la légende INRI.
Au-dessous le monogramme IHS et plus bas trois clous de la passion. À droite du croissant se
trouve le nom propre de la donatrice, Gabrielle Chevalier de la Coindardière.
En outre ce cadran porte plusieurs inscriptions. L’une d’elles reste peu lisible et semble posté-
rieure. Sur la table au-dessus du cœur on distingue :
LATET ULTIMA HORA UT
OBSERVENTUR OMNES HORAE.
Inscription autour du cadran.
Première ligne :
L...VS VMBRA
403 Beauchet-Filleau H. ( 1889), Dictionnaire généalogique des familles de l’ancien Poitou, tome I, p. 402 ; Lévesque L. (1891), Inscriptions de la ville de Saint-Maixent du X
e au XIX
e, Mémoires de la Société de statistique, sciences, lettres et arts du départe-
ment des Deux-Sèvres, 3e série, tome VIII, p. 310.
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Deuxième inscription sur le pourtour du cadran débutant en bas.
ULTIMA LATET UBI EST HUMILITAS IBI
EST SAPIENTIA NOLITE CON(FIDERE IN PRIN
CIPIBUS) IN QUIBUS NON EST SALUS.NON
EM(ENDATIO E)ORUM… TR(AD)AM EOS DESIDE
RIIS CORDIS EORUM CARITATE VULNE
RATUS SUM ET AMORE LANGUEO
Il faut remarquer la forme carrée des U et le curieux mélange de capitales et de cursives.
La dernière heure (l'heure de la mort) reste inconnue pour qu'on fasse attention à toutes les
heures.
L’ombre...
Il faut probablement restituer avant Umbra : I]L[LI]VS.
À la cinquième ligne, il faut également restituer : EMENDATIO.
Le sens devient alors : son ombre, celle du piton, dont l’ombre indique les heures.
Traduction du texte principal :
La dernière reste inconnue. Là où il y a de l’humilité, là est la sagesse. N’ayez pas confiance en
des principes qui n’apportent pas le salut. Ils n’ont pas le pouvoir de corriger. Je les abandonne
aux désirs du cœur. J’ai été blessé par leur tendresse et je me languis d’amour.
Sur un autre cadran solaire, simple cube de pierre, on voit : Soli Soli Soli. Il s’agit visiblement
d’un simple jeu de mots sur les datif, nominatif masculin pluriel et génitif des mots : sol, solus et
solum. On peut traduire, par exemple : seuls pour le seul soleil.
Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l’École, rue de la Croix, n°2.
L’inscription au numéro 2 rue de la Croix, au coin de la rue Vauclair, se situe sur un fond de
cheminée historiée du XVIIIe siècle. Le soleil répand ses rayons sur la campagne où s’agitent des
bergers : FRŰHLING
Il s’agit bien entendu du mot allemand, qui s’écrit avec un Umlaut et signifie le printemps.
Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, avenue de la mairie, n°17.
Inscription sur une maison404 :
OMNIA † PATIENTIA †VINCIT
ANNO 1780
La patience triomphe de tout.
An 1780
Cf. la célèbre phrase de Virgile : Labor omnia vincit improbus405.
404 Lévesque L. (1891), Inscriptions de la ville de Saint-Maixent du X
e au XIX
e, Mémoires de la Société de statistique, sciences,
lettres et arts du département des Deux-Sèvres, 3e série, tome VIII, p. 311-312.
405 Reprise d'une phrase répartie sur deux vers dans : Virgile, Les Georgiques, I, 146. La phrase originale est au parfait Labor omnia vincit improbus, Improbus étant renvoyé au début du vers suivant (du 145 au 146).
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Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l’École, Grand'Rue, n°22.
L’inscription a été trouvée en faisant démolir une terrasse, longueur : 64 centimètres, hauteur de
lettres de la première ligne 4,5 centimètres, de la seconde ligne : 4 centimètres :
HOC ALIT HAEC
RECREANT 1690.
Cela nourrit et celles-ci
distraient 1690.
Une autre pierre recueillie dans les mêmes restes de démolition et qui, vraisemblablement, faisait
partie de l’ancien mur d’enceinte porte la date de 1649.
Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, rue Chalon, n°73.
Inscription sur une cheminée écussonnée d’un livre ouvert et datée.
A | DO
PRILI | S
ANNO | 1783
En avril de l’an 1783.
Au Seigneur.
S, bien qu’il soit situé à droite de la ligne médiane, va avec le mot Aprilis.
Deux-Sèvres, Saint-Marc-la-Lande, inscriptions de la cure.
Les curés de Saint-Marc-la-Lande406 ont toujours eu l’excellente idée de couvrir d’inscriptions
pieuses les murs de la cure.
Inscription sur le linteau de la grand’porte :
BEATUS PAUPER SPIRITU QUIS
EST HIC
Bienheureux le pauvre en esprit. Tel est celui qui est
ici.
Inscription sur la porte de la cure :
SIC TRANSIT POMPA MUNDI Ainsi passe la pompe de ce monde
On retrouve ici l’expression fameuse : Sic transit gloria mundi.
Une autre inscription à Nouaillé-Maupertuis donne : Ad majorem Dei doxam407 au lieu de la
devise classique de l’ordre de Jésus : Ad majorem Dei gloriam…
Dans le corridor, trois autres inscriptions sont placées autour d’une niche sur la porte du jardin.
Inscription en l’honneur de la Vierge Marie :
AVE REGINA CORDIS MEI
MATER MEA VITA DULCEDO
ET SPES MEA CHARISSIMA
Salut reine de mon cœur,
mère, ma vie, douceur
et mon espoir le plus cher.
Seconde inscription au même endroit :
MARIA NOMEN SUB QUO NEMINI MARIE nom dont personne ne doit
406 Rousseau abbé (1874-1875), Courte notice sur l’ordre hospitalier de Saint-Antoine du Viennois, Bulletin de la Société de statis-tique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, 2
e série, tome II, 1874-1875, p. 232-248.
407 Page 114-115.
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DESPERANDUM
VIVE JESUS VIVE MIE
I6 MPQ 72
désespérer
Vive Jésus Vive Marie
1672 MPQ
Les lettres MPQ sont réunies en un monogramme. La jambe droite du M forme en même temps
la tige du P, et la boucle du a est entrelacée dans les branches de l’angle inférieur du M.
Inscription sur le linteau d’une autre porte :
SI PECCARE VIS QUAERE
UBI TE NON VIDEAT DE(US)
ET FAC QUOD VIS
Si tu veux pécher cherche
un endroit où Dieu ne te voit pas
et fais ce que tu veux
Un dernier fragment provient de la chapelle ou du cloître des Antonins de la Grande-Lande,
aujourd’hui église paroissiale de la commune de Saint-Marc-la-Lande.
VOVISSIMA
T
S. CRASTINV
Vovissima est probablement une erreur pour votissima, celle à qui on fait beaucoup de vœux.
Crastinus est plus délicat à interpréter. Y aurait-il eu un saint Crastinus ?
Deux-Sèvres, Sainte-Néomaye, église paroissiale Sainte-Néomaye.
Le bénitier de l’église408 porte une inscription du XVIIIe
siècle, 1775 ou 1788, autour de la
vasque supportée par un pilier :
LE COUTURIER HUJUSCE GREGIS PASTOR
ET ECCLESIAE RECTOR HOC VAS
ELABORAVIT
Le Couturier, pasteur de ce troupeau
et recteur de cette église a fait faire ce
vase
Deux-Sèvres, Thouars, épitaphe de Louis de la Tremoïlle.
Au XVIIe
siècle, Henri de La Tremoïlle409 fit graver pour Louis de La Tremoïlle l’épitaphe
suivante :
LUDOVICUS TREMOLIUS HIC JACET QUI CAROLO VIII
LUDOVICO XII ET FRANCISCO I REGIBUS SAEPISSIME
EXERCITIBUS PRAEFECTUS, REBELLES DELEVIT
GALLICI NOMINIS HOSTES DOMUIT, BRITANNIAE
MEDIOLANIQUE DUCATUS GALLORUM IMPERIO
RESTITUIT ET REBUS UBIQUE FELICITER GESTIS
AEDEM HUNC GRATUS ERGA DEUM A FUNDAMENTIS
EXTRUXIT. OBIIT TICINENSI PROELIO, DIE XX
FEBRUAR, ANNO MDXXIV, AET. LXV.
Ici repose Louis de La Tremoïlle qui, très souvent, sous le règne de CharlesVIII, Louis XII et
François Ier
, commanda les armées, détruisit les rebelles, dompta les ennemis du nom français,
rendit à la souveraineté de la France les duchés de Bretagne et de Milan et, après avoir partout
408 Bouneault A. (1888-1889), Compte-rendu et chronique, Bulletin de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, p. 501; Breuillac É., Girard G. (1912), Catalogue du musée lapidaire du musée départemental (ancien Hôtel de Ville) Niort, Mémoires de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, 2
e série, tome VIII, p. 258.
409 Imbert H. (1870), Histoire de Thouars, Mémoires de la Société de statistique des Deux-Sèvres, 2e série, tome X, p. 232; Imbert
H. (1875), Cartulaire de l’abbaye Saint-Jean de Thouars, Notice, Mémoires de la Société de statistique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, 2
e série, tome XIV, p. XX.
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réussi dans ses entreprises, par gratitude envers Dieu, il a édifié cette église de fond en comble. Il
est mort à la bataille du Tessin en 1524 à l’âge de 55 ans.
Ce tombeau est placé au milieu du chœur entre les deux autres monuments funéraires de la
famille de La Tremoïlle. Rappelons, à propos des tombeaux des de La Trémoïlle (ou la
Trémouille) dans l’église de Thouars, qu’un procès verbal fut dressé en 1658 pour constater
qu’une inscription gravée sur une pierre de la maison abbatiale avait été mutilée de façon à faire
disparaître les mots : primi hujus loci fundatoris legitimus successor, qui se lisaient après le nom
du duc de Thouars. L’abbé passa condamnation pour le tombeau, mais il se refusa à reconnaître
les droits de Henri de La Trémoïlle comme fondateur. Il n’y consentit que le 9 novembre 1663.
Ragot et Thibaudeau, notaires à Thouars, prirent acte de sa déclaration.
Deux-Sèvres, Thouars, pavillon de Marie de la Tour d’Auvergne.
Il reste peu de traces des aménagements intérieurs du château, sauf quelques éléments sur place
ou conservés dans les collections du musée Henri Barré. Le mobilier a disparu, soit détruit, soit
vendu comme en 1790. Il reste aujourd’hui différents éléments de décors des XVII-XVIIIe
siècles. Le cabinet ou « boudoir » conserve son plafond à compartiments peints. Il est composé
d’une cinquantaine de caissons représentant soit des compositions florales, soit des symboles liés
à la famille des La Trémoïlle.
Le motif le plus connu et le plus intéressant, en ce qui nous concerne, représente deux tours d’où
s’échappent des flammes se rassemblant en une seule. Une mention en lettres d’or surmonte ce
motif et fait allusion à l’union de Marie de la Tour d’Auvergne avec Henri de La Trémoïlle.
SIC UNICA FLAMMA DUOBUS
Ainsi il n’y a qu’une flamme pour
deux
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Deux-Sèvres, Surimeau, statue.
Inscription sur le socle et derrière une statue410 de Bacchus découverte à Surimeau :
HORTEREL FECIT 1721. Horterel a fait 1721.
L’auteur, Hurtrelle ou Hurtrel, est né à Béthune en 1648 et mourut à Gennevilliers le 11 mars
1724 à 76 ans.
Deux-Sèvres, Xaintray, le bourg.
Dans le bourg, une porte de maison orientée vers le nord date de Louis XIII. Elle porte le blason
raturé des de Granges avec, très effacée, la devise :
POST TENEBRAS SPERO LUCEM Après les ténèbres, j’espère la lumière.
Sur le linteau d’une autre fenêtre, on lit près d’un buste grossier de Notre-Dame :
NOLITE MALEDICTIONES MEI
MEI NEMO MISERET (au lieu de miseretur)
Ne me maudissez pas,
personne n’a pitié de moi.
Le latin est bizarre. D’ordinaire, nolo se construit avec un infinitif et non pas avec un accusatif
pluriel.
410 Léaud T. (1888-1889), Note sur la statue de Bacchus trouvée à Surimeau près de Niort, Bulletin de la Société de statistique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, tome VII, p. 604-609.
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VENDÉE
Vendée, Beauvoir-sur-Mer, église Saint-Philibert
Inscription sur la plus grosse cloche411 :
L’an de N. S. J. Ch. 1865. PIUS PP IX CAROLUS COLAT, EPISCOPUS LUCIONENSIS
RENATUS MARIA SOULET. RECTOR DE BEAUVOIR (main) PETRUS GALLET ?
MAGISTER, PATRINUS, CELESTIA MIGNON, MATRINA. MON NOM EST CELESTE-
MARIE.
Pie IX pape, Charles Colat, évêque de Luçon, René-Marie Soulet, recteur de Beauvoir. Parrain,
Pierre Gallet, magister, marraine, Céleste Mignon. Mon nom est Céleste-Marie.
Autre cloche :
L’an de NS. J. C. 1865. LAUDO DEUM, PLEBEM VOCO, DEFUNCTOS PLORO, PESTEM
FUGO (main) FESTA DECORO; HENRICUS LEPOT PATRINUS, SERAPHIA AUVINET,
MATRINA. RENATUS-MARIA SOLLET. RECTOR. BEAUVOIR.
Bollée, père et fils, fondeurs accordeurs au Mans.
Je loue Dieu, j’appelle le peuple, je pleure les défunts, je fais fuir la peste, je célèbre les fêtes.
Parrain Henri Lepot, marraine Séraphie Auvinet, René-Marie Sollet, recteur, Beauvoir.
Vendée, Bouin, église Notre-Dame
Inscription sur la grosse cloche412.
CONFITEBOR DOMINI NIMIS IN ORE MEO ET IN MEDIOS MULTORUM
LAUDABO EUM413.
J.ROUSSEAU RECTOR INSULAE VULGO BOUIN ANNO DOMINI 1839
MARIA EX ASSUMPTIONE JOSEPHINA HENRICA NOMINARUNT
D. D. JOSEPHUS DURAND ET HENRICA NATHALIA CAECILIA GUIGNARD.
VORUZ FRATRES ME NAMNETIBUS CONFLAVERUNT.
Je louerai de ma bouche hautement l’Éternel. Je le célèbrerai au milieu de la multitude. J Rous-
seau, recteur de l’île appelée vulgairement Bouin. En l’an du Seigneur 1839. Les seigneurs Jo-
seph Durand et Henriette Nathalie Cécile Guignard m’ont nommée Marie de l’Assomption, Jo-
séphine Henriette. Les frères Voruz m’ont fondue à Nantes.
La référence des Psaumes dans la Vulgate est CVIII, 30 : Confitebor Domino nimis in ore meo.
Et in medio multorum laudabo eum. Quia astitit a dextris pauperis, ut salvam faceret a perse-
quentibus animam meam.
Inscription de la cloche moyenne414 :
MAGNIFICATE DOMINUM MECUM : ET EXULTAMUS NOMEN EJUS IN IDIPSUM415.
411 Teillet L. abbé. (1890), À travers les cloches du Bas-Poitou, Revue du Bas-Poitou, p. 40-42. 412 Teillet L. abbé. (1890), À travers les cloches du Bas-Poitou, Revue du Bas-Poitou, p. 37-52. 413 Psaumes, CIX-30. 414 Teillet L. abbé. (1890), À travers les cloches du Bas Poitou, Revue du Bas-Poitou, p. 43-45. 415 Psaumes XXXIII-4.
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Magnifiez le Seigneur avec moi et célébrez la gloire de son nom.
Les références coïncident avec celles de la Vulgate qui continue : Exquisivi Dominum et exaudi-
vit me. Et ex omnibus tribulationibus meis eripuit me.
Vendée, Fontenay-le-Comte, grande fontaine.
Inscription en l’honneur du maire Augustin Jolly de Saint-Picq416, placée naguère sur un pilier à
côté de la grande fontaine.
LUDOVICO DECIMO QUINTO
SUB FELICISSIMIS AUSPICIIS HABENAS REGNI
MODERANTE
DOM AUGUSTINUS JOLLY DE SAINT PICQ
REGIS A CONSILIIS
AC IN SUPREMA FONTENACIENSI CURIA PROPRAETOR
INTEGERRIMUS
ANNUENTIBUS AMICIS, INHIANTE PLEBE
EXIGENTE VIRTUTE, COMPROBANTE COELO
URBI PRAEFECTUS
OPPIDO DECUS ET NYMPHIS HONOREM
RESTITUEBAT
CUI NUNC ET IN PERPETUUM
FELICIA, FAUSTA FORTUNATAQUE SINT
OMNIA MDCCXXVII.
Sous le règne de Louis XV qui, sous les plus heureux auspices, tenait les rênes du royaume, le
seigneur Augustin Jolly de Saint-Picq, conseiller du Roi, et très intègre suppléant du gouverneur
au Sénat de Fontenay, avec l’assentiment de ses amis (et) la béate admiration du peuple,
répondant aux exigences de la vertu, avec l’approbation du ciel, préfet de la ville, il avait rendu
leur belle allure aux remparts et aux nymphes leur splendeur.
Que pour lui maintenant et à perpétuité, tout soit heureux, favorable et fortuné. 1727.
Vendée, Fontenay-le-Comte, le Pont-aux-Chèvres.
Inscription417 placée sur le piédestal de statue de Louis XIV qui surmontait la porte du Pont aux
Chèvres (1674) :
LVDOVICO XIV
FRANCIAE ET NAVARRAE REGI
GLORIOSISSIMO
IOANNIS BABIN MAIORIS
SUMPTIBUS ET CVRIS
ANNO DOMINI MCCLXXIV
À Louis XIV,
roi très glorieux de France et de Navarre,
aux frais et par les soins de
Jean Babin, sieur de Belmont, maire,
l’an du Seigneur 1674.
La porte dite "Porte-aux-Chèvres", qui s’ouvrait sur le Faubourg Saint-Martin et a donné son
nom à une des rues de Fontenay, avait été surmontée d’une statue de Louis XIV à l’occasion de
sa venue en 1674, alors qu’était édile Jean Babin, sieur de Belmont, d’une ancienne famille
fontenaisienne, longtemps fixée aux environs de La Châtaigneraie.
416 Valette R. (1899), Essais d’épigraphie vendéenne (suite), Revue du Bas-Poitou, 1899, p. 505. 417 Valette R. (1897), Essais d’épigraphie vendéenne (suite), Revue du Bas-Poitou, p. 491; Valette R. (1899), Essais d’épigraphie vendéenne (suite), Revue du Bas-Poitou, p. 373.
-209-
Vendée, Fontenay-le-Comte, ancien clos Saint-Louis.
Inscription sur le mur d’une des servitudes de la maison418 de M. Arthur de La Voûte en 1703 :
OPVS LITERIS PVBLICIS H
VIVS AEDIS SVMPTIBVS PERP
ETVO REFICIENDVM
AD PERPETVAM MEM
ORIAM ERECTI ERIGE
NTISQVE FRANCISCI
DVCHESNE SCUTTIFERI
L’ouvrage de cet édifice, par écrit, par des actes, oit être réparé à perpétuité aux frais de l’état.
En mémoire perpétuelle de l’ouvrage érigé et de celui qui l’érige, l’écuyer François Duchesne.
Vendée, Fontenay-le-Comte, ancien clos Saint-Louis.
Incription murale en lettres rouges, sur une boiserie, au-dessus d’une porte intérieure de la mai-
son419 d’Arthur de La Voûte.
1704
HOC AEDIFICIVM CONSTRVXIT
DOMINA DVMESNIL ANO QVO VIVIS
EXCESSIT 1704 ILLVDQUE PERFECIT
ET ORNAVIT FRANCISCVS A QVERCV SCV
TIFER DNVS DUMESNIL AD PERPETVAM
MEMORIAM CHARISSIMAE MARIAE CONJV(GIS
DICTAE DOMINAE MARIAE DE MORIENNE.
Dame Dumesnil a construit cet édifice l’année où elle est sortie du monde des vivants en 1704.
François Duchesne écuyer, seigneur Dumesnil l’a achevé et décoré en la mémoire perpétuelle de
sa très chère épouse, ladite dame Marie de Morienne.
Normalement on devrait avoir : e vivis excessit
Vendée, Fontenay-le-Comte, église Notre-Dame.
Épitaphe de René Moreau, curé de Notre-Dame420, extrait d’un registre de comptes pour la fa-
brique de Notre-Dame en 1742 :
DOMINE TU NOSTI QUIA AMO TE ET
ANIMAM MEAM PONO PRO TE.
Seigneur tu sais que je t’aime et
que je mets mon âme à ta disposition
René Moreau, curé de Notre-Dame de Fontenay, bachelier en Sorbonne et vicaire général du
diocèse de la Rochelle, né le 10 septembre 1695 à La Chapronnière, paroisse de Notre -Dame de
Moulins près de Mauléon (Châtillon-sur-Sèvre) dépendant alors du diocèse de Maillezais, mort
en odeur de sainteté à Fontenay-le-Comte le 28 janvier 1671421.
L’inscription française est tirée de l’Ecclésiaste422 :
XLV. Dilectus Deo et hominibus… Moyses, cujus memoria in benedictione est. Similem eum fecit
in gloria sanctorum et magnificavit eum in timore inimicorum. Et in verbis suis monstra placa-
418 Valette R. (1899), Essais d’épigraphie vendéenne (suite), Revue du Bas-Poitou, p. 501. 419 Valette R. (1899), Essais d’épigraphie vendéenne (suite), Revue du Bas-Poitou, p. 501. 420 Valette R. (1897), Essais d’épigraphie vendéenne (suite), Revue du Bas-Poitou, 1897, p. 489 ; Valette R. (1899), Essais d’épigraphie vendéenne (suite), Revue du Bas-Poitou, 1899, p. 478-498. 421 Fillon B. (1849), Vie de René Moreau, Fontenay-le-Comte; Chergé C. (1856), Vie des Saints du Poitou, Poitiers. 422 Ecclésiaste, XLV, 1-sqq. ; XLVI, 16- sqq.
-210-
vit. Glorificavit illum in cospectu regum et jussit illi coram populo suo et ostendit illi glorial
suam. In fide et lenitate ipsius sanctum fecit illum et elegit eum ex omni carne
XLVI Dilectus a Domino suo Samuel, propheta Domini. Renovavit Imperium. Et unxit principes
in gente sua. In lege Domini congregationem judicavit. Et vidit Deus Jacob. Et in fide sua proba-
tus est propheta. Et cognitus est in verbis suis fidelis. Quia vidit Deum lucis.
Et invocavit Dominum omnipotentem. In oppugnando hostes circumstantes undique, in oblatione
agni inviolati. Et intonuit de caelo Dominus et in sonitu magno auditam fecit vocem suam.
Quant à l’inscription latine, elle a été imposée à partir de deux textes de l’évangile selon saint
Jean, XXI,17 : Contristatus est Petrus quia dixit ei tertio : amas me ? Domine, tu omnia nosti, tu
scis quia amo te.
Saint Jean, X,15 : Et animam meam pono pro ovibus meis.
L’inscription commémorative n’est évidemment pas celle de la première pierre tombale. La
forme des lettres doit plutôt la faire attribuer à la première moitié du XVIIIe
siècle. Il y a donc
lieu de croire qu’elle figurait sur le tombeau dont il est question dans le passage suivant du jour-
nal de famille de J. D. Fillon, notaire et margillier de Notre-Dame :
Le 29 novembre 1751, j’ai fait mettre un tombeau sur la fosse de M. Moreau jadis curé de Notre-
Dame. M. Lemercier était alors curé de cette église.
Plus bas, on lit : « Il n’y en a plus miette ».
À trois reprises, on remplaça les pierres tombales car les fidèles, par vénération, en emportaient
de petites parcelles considérées comme un remède souverain contre les maladies (cf. le traite-
ment des enfants macouins à la Grange Saint-Gelais).
Vendée, Fontenay-le-Comte, église Notre-Dame.
Inscription commémorative de la flèche de Notre-Dame423 en 1700 :
A D MVII C
HAEC PYRAMIS REAEDIFICATA FUIT
ET PRIMVS LAPIS REPOSITVS A D.
CAROLO MORICEAV EQVITI D(omino)
DE CHEVSSE IN CVRIA
FONTENIACENSI
SENECALLO INTEGERRIMO M.
MARTII.
En l’an du Seigneur 1700,
cette pyramide a été édifiée
et la première pierre a été posée par le sei-
gneur
Charles Moriceau, chevalier seigneur de
Cheusse, sénéchal très
intègre au Sénat de Fontenay, au mois de
mars.
La transcription de 700 par VII C au lieu de DCC est originale.
Vendée, Fontenay-le-Comte, église Notre-Dame.
Cette inscription424 en français gravée sur cuivre en l’honneur de réparations en 1745 est agré-
mentée d’un petit médaillon représentant une souche de laurier en pleine croissance, avec la lé-
gende suivante :
ET ADHUC SEPES DURAT AVORUM.
(sepes pour saepes).
Encore maintenant perdure la haie des aïeux.
Peut-être y a-t-il un jeu de mots avec le mot spes : l’espoir des aïeux.
423 Valette R., Essais d’épigraphie vendéenne (suite) Revue du Bas-Poitou, 1899, p. 500 424 Valette R., Essais d’épigraphie vendéenne (suite), Revue du Bas-Poitou, 1899, p. 501.
-211-
Vendée, Fontenay-le-Comte, église Notre-Dame.
Sur le manuscrit tenu par la Vierge, un extrait de
Deutéronome, VI.
Diliges
Dominum Deum
Tuum
Deut. Ch VI
Et tu aimeras l’Éternel, ton Dieu.
La formule complète Deutéronome 6-5 est :
Diliges Dominum Deum tuum ex toto corde tuo et ex
tota anima tua et ex tota fortitudine tua.
Et tu aimeras l'Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur, et
de toute ton âme, et de toute ta force.
Sur le socle de la statue de la Vierge figure un extrait
d’ Isaïe, 11- 1
EGREDIETUR VIRGA DE RADICE
JESSE, ET FLOS DE RADICE EJUS ASCENDET
Un rameau sortira de la racine de Jessé et une fleur
montera de la racine
-212-
Cet autel est consacré à la Vierge Marie, comme l’atteste le panneau central décoré d’une cou-
ronne disposé, au-dessus d’un grand M entouré d’une banderole inscrite. De part et d’autre de ce
panneau, on trouve trois blasons inscrits. Inscriptions, de gauche à droite :
Virgo Potems
Vierge puissante
Virgo Clemens
Vierge clémente
Refugium Peccatorum
Refuge des pécheurs
Regina sim labe originali conceptor ora pro nobis
Reine qui conçut sans tache originelle, prie pour nous
Consolatrix afflictorum
Consolation des affligés
Auxilium Christianorum
Aide des chrétiens
Salus infirmorum
Le salut des infirmes
-213-
Vendée, La Flocellière, château.
Au cours du XVIIIe
siècle, François de Granges-Surgères fit poser sur la porte de l’orangerie425,
au rez-de-chaussée de la partie orientale, ses armes et sa devise426 :
POST TENEBRAS SPERO LUCEM Après les ténèbres, j’espère la lumière.
À l’église, on retrouve la même inscription sur la plaque de marbre qui porte l’épitaphe de son
gendre Gilles.
Vendée, La Flocellière, Notre-Dame-de-Lorette, chapelle du couvent des Carmes.
Une inscription a été retrouvée en 1836 dans les décombres de l’ancienne église conventuelle des
Carmes. Lors de la restauration de l’édifice au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, elle fut
encastrée dans le mur ouest de la chapelle Notre-Dame de Lorette. L’inscription relate la
bénédiction de la première pierre.
AN MDCXL ECCAM CATLAM VRBANNO
VIII LVCIONENSE PETRO ELIO GALA
ET NAAR REGNV LVDOVICO XIII RE NTE B.
MARIAE THEODORO STRATIO
PRONVNCIATVRO
ET LVCAAS A ANTONO GVBERNAT BIS SEQ
IACOBVS DE MAILLE BREZE REGIS
CONSILIARIS
CATAPRACTORQVE COMTV DVX SERENIS
DNS ET MARCHIO DE LA ROSELIERE CO
CV CONIVGE NOBILIS IVLIANA D ANGE
NNES CLARIS STIRPIS MARCHION D RA
BOVE REGINAE FRANCORV PALATINA DO
MNA ECCLAE HVI ET COENOBII FVND
ATOR LAPID ISTVM POSVIT QVI DIV
IN SOLO IN SOLEMN QVAMD VMILT ELIG
DIV SOLVM CAELVM FELICIORES POSSID
EBVNT AETERNVM. DIE XXIX IVNII LV
CON EP VIC ADMIRAVIT BENEDIXIT.
Restitution :
ANNO MDCXL ECCLESIAM CATHOLICAM VRBA
NNO VIII LVCIONENSE PETRO AELIO GALLIAE
ET NAVARRAE REGNVM LVDOVICO XIII REGENTE
MARIAE THEODORO STRATIO PRONVNCIATVRO
ET LVCAAS ANTONIO GVBERNATORE BIS SEQV ACITER
IACOBVS DE MAILLE BREZE REGIS CONSILIARIS
CATAPRACTOR QVE COMTVS DVX SERENISSIMVS
DOMINVS ET MARCHIO DE LA ROSCELIERE
CVM CONJVGE NOBILISSIMA IVLIANA D’ANGE
425 Robuchon J., Vallette R., Rochebrune O. de (1888-1894), Paysages et Monuments du Poitou, tome X. 426 La Vulgate, Job I- 17-12.
-214-
OMNES CLARISSIMAE STIRPIS MARCHIONESSA DE RA
BOVE REGINAE FRANCORVM PALATINA
DOMINA ECCLESIAE HVJVS ET COENOBII FVND
ATOR LAPIDEM ISTVM POSVIT QVI DIV
IN SOLO IN SOLEMNIBVS QVAMDIV VMILITATEM ELIGUNT
DIV SOLVM CAELVM FELICIORES POSSID
EBVNT AETERNVM. DIE XXIX IVNII LV
CIONENSIS EPISCOPUS VICARIVS ADMIRAVIT BENEDIXIT.
En l’an 1640, alors que le pape Urbain VIII gouvernait l’église catholique, Petronus-Elius
(Pierre-Elie) Luçon et Louis XIII le royaume de Gaule et de Navarre ; alors que Marie-Théodore
Stratius assumait la prononciature et que Louis Antoine était gouverneur, deux fois de suite,
Jacques de Maille-Brézé, conseiller du roi, catapractor (chargé d’exécution), comte, duc
sérénissime, seigneur et marquis de La Roselière, avec son épouse la très noble Julienne d’Angé
de très illustre lignage, marquise de Rambouillet, reine de la maison de Franconie et du Palatinat
(Franken Pfalz), seigneur de cette église et fondateur du monastère, a posé cette pierre. Tous
dans la mesure où ils choisissent l’humilité dans la vie courante (solemnibus) sur cette terre (in
solo), encore plus heureux, seront les seuls à posséder le ciel pour l’éternité. Le 29 juin l’évêque
de Luçon, vicaire apostolique a admiré et a béni.
Le latin de l’inscription, tout en étant prétentieux, reste exécrable. Qui en est responsable ?
Le lapicide qui, semble-t-il, n’a rien compris à ce qu’il était censé graver, ou la faible
connaissance du latin de l’entourage de Jacques de Maillé-Brézé ? On ne sait.
Voyons maintenant de quel Maillé-Brézé il s’agit. Au XVIIe
siècle, la famille de Maillé-Brézé
compte deux personnages célèbres. Urbain marquis de Maillé-Brézé (1597-1650), gouverneur de
Saumur en 1626, qui prit part au siège de La Rochelle, participa aux campagnes de Piémont
(1629-1630) et fut envoyé en 1631 comme ambassadeur auprès de Gustave-Adolphe. Nommé
lieutenant général et représentant du roi à l’armée d’Allemagne pendant la Guerre de Trente Ans,
avec le maréchal de La Force, il prit Heidelberg et Speyer passa l’année suivante dans les Pays-
Bas et remporta sur les Espagnols la victoire d’Avein. Il avait épousé une sœur du cardinal de
Richelieu et sa fille Claire-Clémence devint l'épouse du grand Condé. Son fils Jean-Armand de
Maillé-Brézé, duc de Fronsac (1619-1646), colonel à l’âge de 15 ans, fit sous les ordres de son
père les guerres de Picardie et de Flandre, fut nommé surintendant de la navigation en 1636 ;
grand maître des galères en 1639, et prit à 21 ans de 1640 à 1645, le commandement d’une
escadre avec laquelle il battit une flotte espagnole près de Cadix. L’année suivante, il battit de
nouveau les Espagnols près de Carthagène et mit le siège devant Orbitello où il périt.
Malheureusement aucun de ces deux grands personnages ne correspond au signalement de notre
Jacques de Maillé-Brézé, qui doit être un frère cadet du second Maillé-Brézé. Le fait qu’il ait
épousé la fille de l’électeur palatin ne s’explique pas autrement. La mention d’une reine
(Franken-Pfalz) résulterait de la participation de son père, aux côtés des Suédois, aux campagnes
d’Allemagne de la guerre de Trente ans. Rappelons que l’électeur Palatin Frédéric V a été à
l’origine de la guerre de Trente ans en prenant la couronne de Bohême après la défenestration de
Prague en 1619. Il dut s’enfuir après la victoire de Wallenstein à la Montagne Blanche en 1620.
De là vient peut- être ce titre de regina. Sa fille serait née d'un mariage avec Élisabeth, fille du
roi d’Angleterre et d’Écosse Jacques 1er
.
-215-
Vendée, Landeronde, église Saint-Sauveur.
Le Bulletin de la Société archéologique du Tarn-et-Garonne nous dit que la cloche du monastère
de La Foucaudière427 fut faite sous le pontificat de Jacques Des Prez, 23e évêque de Montauban,
qui eut en commande les abbayes de l’Étoile de Nouaillé, de Saint-Benoît, de Quinçay et de
Montierneuf. D’après le curé de la paroisse P. Lejeune, la cloche fut refondue en 1707 avec une
nouvelle inscription :
D. O. M. A REG. PACIF. IT. TUMU. L. TV
LXVII BELLVM C M EXCVSSIT,
EPIS MONTABB ME RESTITVIT
IOANNE DENT. VNIVERS. FAM. ANTONINAE
ABBAS GENERAL ME FLANDO SVB HONORE
D. ANTONII CVRAVIT SONORAM. HENRICVS
LEJEVNE HUMILIS PRAECEPTOR LUBENS
MERITO ME SACRAVIT (1707).
Restitution :
DOMINO OPTIMO MAXIMO A REGNO PACIFICATO ITERVM TUMULTO FACTO
MDLXVII BELLVM CIVILE ME EXCVSSIT,
EPISCOPVS MONTIS ALBANI ABBAS ME RESTITVIT
IONANNE DENTHON VNIVERSITATIS FAMOSAE ANTONINAE
ABBAS GENERALIS ME FLANDO SVB HONORE
DIVI ANTONINI CVRAVIT SONORAM. HENRICVS
LEJEVNE HUMILIS PRAECEPTOR LUBENS
MERITO ME SACRAVIT (1707).
À la ligne 6, faciendam est sous entendu pour : curavit sonoram faciendam.
Après la pacification du royaume, une nouvelle insurrection ayant eu lieu, la guerre civile m’a
brisée mais l’évêque abbé de Montauban m’a restaurée.
Jean Denthon, abbé général du fameux ordre des Antonins, a pris soin en me fondant en
l’honneur de Saint Antoine de me rendre sonore. Henri Lejeune, humble précepteur, m’a consa-
crée de bon gré en 1707.
L’ancienne inscription, d’après le père Léger, était la suivante :
STI ANTONI ORA PRO NOBIS Saint Antoine prie pour nous
MESSIRE JACQUES DEPREZ L’ACHESQUE (ARCHEVÊQUE, ABBÉ ?) DE
MONTAUBAN SEIGNEUR DE LA FOUCAUDIÈRE PAR SA CLÉMENCE NOUS A FAIT
FAIRE EN 1574.
L’évêque de Montauban devait être seigneur de La Foucaudière, ce qui expliquerait son inter-
vention aussi bien en 1574 qu’en 1707.
Cette interprétation, fort logique et approuvée par de savants épigraphistes du Vatican, sembla
emporter tous les suffrages.
427 Ménard A. (1868), Compte-rendu et chronique de la séance du 2 avril 1868, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère série, tome XII, p. 34.
-216-
Signalons néanmoins qu’elle est en contradiction avec la publication précédente du Bulletin de la
Société des antiquaires de l’Ouest 428 qui fournit la transcription de l’abbé P. Lejeune :
D.O.M.429 A REG. PACIF. IT. FL. ALT. L.
LXVII BELLVM C M EXCVSSIT,
EPIS MONTABB ME RESTITVIT
IONANNE DENT. VNIVERS. FAM. ANTONINAE
ABBAS GENERAL ME FLANDO SVB HONORE
D. ANTONII CVRAVIT SONORAM. HENRICVS
LEJEVNE HUMILIS PRAECEPTOR LUBENS
MERITO ME SACRAVIT (1707).
La première ligne devient en traduction : fondue à nouveau (iterum flata) par un roi pacifique, de
nouveau (alteras).
L’ancienne inscription, qu’a rapportée l’abbé P. Lejeune, et que semble ignorer le Bulletin de la
Société des antiquaires de l'Ouest, était la suivante :
STI ANTONII ORA PRO NOBIS
Saint Antoine prie pour nous
Messire Jacques Depres, acbesque (archevêque) de Montauban seigneur de la Foucaudière par sa
clémence nous a fait faire en 1574.
Si la cloche précédente a été fondue en 1574, deux ans après la Saint-Barthélémy, on ne peut
interpréter LXVII comme une date. Les restitutions a regno pacifico iterum facto altero tumultu
s’expliquent également difficilement.
Ne pourrait-on pas restituer :
REGE PACIFICO ITERUM FLATA ALTERA LIBRARUM LXVII BELLVM CIVILE ME
EXCVSSIT EPISCOPVS MONTALBENSIS ABBAS ME RESTITVIT etc.
Sous un roi pacifique de nouveau, on en a fondu une autre pour 67 livres. La guerre civile m’a
brisée mais l’évêque abbé de Montauban m’a restaurée.
Le chiffre LXVII, à la deuxième ligne, ne saurait être une date « tranquille » en raison de la men-
tion d’une guerre civile. Il ne peut s’agir de 1567, antérieur à la fonte de la première cloche, ni de
1667, date à laquelle la Fronde était terminée (1652).
Le curé Lejeune avait des Lettres, comme l’indique l’emploi de la formule classique : Votum
solvit libens merito (V. S. L. M.). La somme de 67 livres paraît faible. Aurait-on oublié un
chiffre devant LXVII ?
428 Breuillac É., Girard G. (1912), Catalogue du musée lapidaire du musée départemental (ancien Hôtel de Ville) Niort, Mémoires de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, 2
e série, tome VIII, p. 341.
429 Domino Optimo Maximo.
-217-
Vendée, La Roche-sur-Yon, Moulin-Papon, abri souterrain.
Paroi ouest430, registre 1, inscription gravée maladroitement à la pointe.
C
Registre 2, à gauche des deux grandes barres parallèles :
VIXIT IN]ASILO (pour asylo, du grec qui signifie lieu de refuge, lieu d’asile.
À droite des deux barres parallèles :
LARG[EAU]
DEC]ANUS ou CAPELL]ANUS
RECTORQUE
Tout à fait à droite un Sacré Cœur, au-dessus peut-être (fils), qu’on semble retrouver tout
à fait à droite.
L’inscription est datée par le Sacré Cœur. Il s’agit probablement du refuge (de l’asile) d’un
prêtre pendant les Guerres de Vendée.
Vendée, Le Perrier, église, inscription sur la grosse cloche431
.
EGO NOMINOR JOANNES BAPTISTA ET FIDELES AB (sic) SACRA
VOCO. ME CONDIDIT ERNESTUS BOLLEE, ANNNO 1855,
PATRINUS JACOBUS LAMBERT, OLIM RECTOR HUJUSCE
PAROCHIAE ; MATRINA : MARIA VRIGNEAU.
Je m’appelle Jean-Baptiste et j’appelle les fidèles aux cérémonies sacrées.
C’est Ernest Bollée qui m’a fondue, en l’an 1855.
Jacques Lambert, recteur de cette paroisse, est mon parrain. Ma marraine est Marie Vrigneau.
Vendée, Luçon, cathédrale Notre-Dame de l’Assomption.
À la suite de l’inscription funéraire de monseigneur Soyer dont nous n’avons pas pu retrouver le
texte, inscription commémorant la déposition du cœur de monseigneur Paillou qui administra les
deux diocèses de Luçon et de La Rochelle.
IBIDEM REPOSITUM EST
COR
ILL ET REVER D. D. GABRIELIS LAURENTII
PAILLOU RUPELL EPIS
FELICIS MEMORIAE PONTIFICIS
ALTARIA DOMINI UBIQUE SUBVERSA RESTITUTENS
430 Bakkal-Lagarde M.-C. (2003), La cavité de Moulin-Papon à La Roche-sur-Yon, Bulletin de l'Association pour le développement de l'archéologie sur Niort et les environs, n°15, p. 95-100 (relevé François Picaud, Samir et Karim Bakkal, mise au net Marie-Claude Bakkal-Lagarde). 431 Teillet L. abbé (1891), À travers les cloches du Bas-Poitou, Revue du Bas-Poitou, p. 191-sqq.
-218-
Restitution :
IBIDEM REPOSITUM EST
COR
ILLUSTRIS ET REVERENDI D. D. GABRIELIS LAURENTII
PAILLOU RUPELLENSIS EPISCOPI
FELICIS MEMORIAE PONTIFICIS
ALTARIA DOMINI UBIQUE SUBVERSA RESTITUTENS
LUCIONENSEM ECCLESIAM DIOCESI RUPELLENSI TUNC ADUNATAM
AB ANNO 1805 AD AN(NUM) 1821 GUBERNAVIT
Au même endroit a été déposé le cœur dudit illustre et révérend Gabriel Laurent Paillou, évêque
de La Rochelle, pontife d’heureuse mémoire qui, restaurant les autels du Seigneur qui avaient été
partout détruits (il s’agit bien entendu d’autels détruits pendant la guerre de Vendée et rétablis
après le Concordat), gouverna de 1805 à 1821 l’église de Luçon alors rattachée au diocèse de La
Rochelle.
Les deux DD à la troisième ligne font problème. Peut-être : Deo Dedicatus pour consacré à Dieu.
Plus probablement Dominus de (titre nobiliaire).
Repositem est, bien sûr, une faute pour repositum.
À la sixième ligne, il y a confusion entre restitutor et restituens.
Vendée, Luçon, cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption.
Les cloches de Luçon432 furent brisées par les huguenots le 18 février 1567, réparées puis brisées
à nouveau par les soldats de Soubise en mars 1622. Elles furent refondues en 1710-1717. La plus
grosse, avec un poids de 3 982 livres, portait l’inscription suivante :
VOCOR JOANNES BAPTISTA, ILLUSTRISS. AC REVERENDISS. DD JOANNES
FRANCISCUS DE LESCURE EPISCOPUS ET BARO LUCIONIS ET VENERABILE
CAPITULUM INSIGNIS ECCLESIAE CATHEDRALIS LUCIONIS ME SUMPTIBUS
FABREFECERUNT AD USUM EJUSDEM ECCLESIAE ET D. O. M.433 DEDICAVERUNT
MENSE JULIO ANNO REPARATAE SALUTIS 1714 LUDOVICO MAGNO REGNANTE
VINCENTE ET TRIUMPHANTE
Je m’appelle Jean-Baptiste. Le très illustre et très révérend seigneur Jean-François de Lescure,
évêque et baron de Luçon, et le vénérable chapitre de la célèbre église cathédrale de Luçon
m’ont fabriquée à leurs frais pour être utilisée dans cette même église et ils m’ont dédiée au
Dieu, très bon, très grand au mois de juillet de l’année de repentance et de salut 1714, sous le
règne de Louis le Grand, vainqueur et triomphant.
Sur la plus petite cloche réservée aux baptêmes et aux enterrements des enfants se lisait la
gracieuse inscription suivante :
DIVO HILARIO DICATA PARVULORUM HILARES IN ECCLESIAM CHRISTI TUM
MILITANTEM TUM TRIUMPHANTEM INGRESSUS PRONUNTIO
Consacré au divin Hilaire, je célèbre l’entrée joyeuse des tout petits dans l’église du Christ tantôt
militante et tantôt triomphante.
432 Ingold A. (1889), À travers les cloches du Bas-Poitou, Revue du Bas-Poitou, 1889, p. 144 sqq. 433 Domino Optimo Maximo
-219-
Aucun document ne nous apprend par qui ces cloches ont été fabriquées, sans doute par quelque
fondeur ambulant.
Remarquer le jeu de mots : Hilarius et Hilares.
Pendant la Révolution, quatre cloches furent condamnées et expédiées au sieur Thomas,
directeur de la monnaie à Nantes. Il restait donc quatre cloches, dont la plus grande s’appelait
Jean. En mars 1844, vers la fin de l’épiscopat de monseigneur Soyer, le produit d’une
souscription fut offert à la cathédrale par ce prélat et les chanoines pour l’acquisition d’une
cloche destinée à sonner les offices canoniaux. Cette cloche fut l’œuvre « du sieur Bollée, habile
fondeur du Mans ». Elle portait l’inscription suivante434 :
ILLUSTRISSIMUS AC REVERENDISSIMUS RENATUS FRANCISCUS SOYER EPISC.
LUCIONENSIS ET ILL. DD A MENUET VIC. GEN C. SOYER, VIC. GEN. B. GOURAUD
CAN. VIC. GE N. J BAUDOIN ARCHIPRESB D. BOISSEAU CAN. J. PAPIN
THES.CUSTOS A DORION CAN. ME AD USUM INS. ECCL. CATH. LUCION. SUIS
SUMPTIBUS CONFLAVERUNT NOMINE MARIAE VOCAVERUNT DEOQUE O. M.
DEDICAVERUNT MENSE JULIO ANNO REP. SALUTIS MDCCCXLIV PONTIFIC. SS DD
GREGORII PP XVI A. XIV.
Le très illustre et très révérend René François Soyer, évêque de Luçon, et l’illustre seigneur
A. Menuet, vicaire général, C. Soyer, vicaire général, B. Gouraud, chanoine vicaire général,
J. Baudoin, archiprêtre, D. Boisseau, chanoine, J. Papin, trésorier et gardien, A. Dorion, chanoine
m’ont fait fondre à leurs frais pour servir à l’église cathédrale de Luçon. Ils m’appelèrent Marie
et me consacrèrent au Dieu très bon, très grand. Au mois de juillet de l’année de repentance et de
salut 1844, sous le pontificat du très saint seigneur Grégoire XVI, la quatorzième année de son
pontificat.
Peu après, le conseil d’administration décida de refondre la cloche du chapitre pour la mettre en
harmonie avec deux nouvelles cloches qu’on se proposait d’acheter.
Le 26 mars 1847, monseigneur Baillès annonça sa résolution d’ajouter à la sonnerie un bourdon
acheté uniquement à l’aide de généreuses donations435 :
ILLUSTRISSIMUS AC REVERENDISSIMUS DD JAC. MAR. JOS. BAILLES, EPISC.
LUCION. CUM CLERO LUCIONENSI PIISQUE FIDELIBUS ZELO ZELANTESQ PRO
DOMINO DEO EXERCITUUM AD MAJOREM EJUS GLORIAM LATIUS PRO
CLAMANDAM, SUIS IMPENSIS QUORUM COMPUTUM EXTAT IN ACTUS FABRICAE
INSIGNIS HUJUSCE ECCLESIAE ME CONDIDERUNT ET REGINAE ANGELORUM
DEDICAVERUNT DIE 25 MENSIS AUG. ANN. DOM.1847
Plus bas :
REGINA ANGELORUM ORA PRO NOBIS
Et :
ERNEST BOLLEE» FUD. CENOMAN.
PONDERO (sic) 5420 KILOGR.
434 Ingold A. (1889), À travers les cloches du Bas-Poitou, Revue du Bas-Poitou, 1889, p. 146-sqq. 435 Ingold A. (1889), À travers les cloches du Bas-Poitou, Revue du Bas-Poitou, 1889, p. 147-sqq.
-220-
Le très illustre et très révérend seigneur Jacques-Marie-Joseph Bailles, évêque de Luçon avec le
clergé de Luçon et des fidèles pieux, pleins de zèle pour le Seigneur dieu des Armées, pour
proclamer plus largement sa plus grande gloire, à leurs frais (le montant versé est indiqué sur les
comptes de construction de cette célèbre église) m’ont construite et m’ont consacrée à la reine
des Anges le 25 août de l’An du Seigneur 1847.
Reine des Anges, prie pour nous.
Ernest Bollee du Mans l’a fondue.
D’un poids de 5420 kgs (sic !)
Cloche de saint Benoît436 :
SANCTI BENEDICTI, COENOBII QUONDAM ET ECCLESIAE LUCION. PATRONI
LAUDES CONCINO, SIMUL ET HABEO NOMEN SUMPTIBUS CLERI, FIDELIUM ET
GUBER NII INSIGNI HUIC ECCLES. CATH. LUCION. DONATA SUM, ET AB
ILLUSTR.AC REV. DD JAC. MAR JOS. EP. LUCION. DOM CONSECRATA DIE 25
MENSIS AUG. ANN. DOM. 1847
Plus bas :
SANCTE BENEDICTE, ORA PRO NOBIS.
Je chante les louanges de saint Benoît, patron jadis du cloître et de l’église de Luçon et je porte
en même temps son nom. J’ai été donnée à cette célèbre église cathédrale de Luçon aux frais du
clergé, des fidèles et du gouvernement et j’ai été consacrée au Seigneur par l’illustre et révérend
seigneur Jacques Marie Joseph évêque de Luçon. Le 25 août de l’an du Seigneur 1847.
Saint Benoît, prie pour nous (suivi du nom du graveur).
Cloche de saint Mathurin :
DIVI MATHURINI MEMORIAM ET NOMEN SERVANS IN TERRIS QUAS OLIM
PATRONUS TUTABATUR EJUS RESONO, GLORIAM SUMPTIBUS GUBERN. NECNON
ET CLERI FIDELIUMQUE DONIS CONFLATA, ILL. AC REV.D. JAC. MAR. JOS. EP.
LUCION. MUNUS HOC ET D.O.M.437 CONSECRATIONEM ACCEPI DIE 25 MENSIS
ANN. DOMINI 1847
Au-dessous :
SANCTE MATHURINE ORA PRO NOBIS.
Je fais retentir la gloire, la mémoire et le nom de saint Mathurin sur les terres que jadis il
protégeait en tant que saint patron. Fondue aux frais du gouvernement ainsi que grâce aux dons
du clergé et des fidèles, j’ai reçu cette charge et la consécration au Dieu très bon, très grand, de
l’illustre et révérend seigneur Jacques Marie Joseph, évêque de Luçon, le 25 du mois de l’année
du Seigneur 1847.
Saint Mathurin, prie pour nous.
436 Ingold A. (1889), À travers les cloches du Bas-Poitou, Revue du Bas-Poitou, 1889, p. 148-sqq. 437 Domino Optimo Maximo.
-221-
Cloche de sainte Marie438 :
AB ILLIS AC REV. DD JAC. MAR. JOS. D.O.M. DICATA DIE 25 MENS. AUG. AN. DOM.
1847 VICES TENEO UTPOTE SORORIBUS MELIUS CONSONANS OMNINO SIMILIS
CAMPANAE SIC INSCRIPTAE ILLUSTRISSIMUS (à partir de ce mot voir la première
inscription).
Au-dessous :
SANCTA MARIA MATER CHRISTI AUDI ROGANTES FAMULOS.
Consacrée au Seigneur très bon, très grand par eux et par le Révérend Seigneur Jacques Marie
Joseph le 25 août de l’An du Seigneur 1847, je remplis mon rôle parce que je suis ainsi mieux en
harmonie avec mes sœurs. Je suis en tout point semblable à la cloche qui portait l’inscription
….(vide supra).
Sainte Marie, mère du Christ, entends, tes serviteurs qui t’adressent des demandes.
En 1850, le conseil de fabrique décida la refonte des deux cloches anciennes de monseigneur de
Lescure usées et en désaccord avec les nouvelles. On ajouta deux lignes à l’inscription la plus
grande439 :
ANNO AUTEM 1850 RENOVATA EST UT AQUILAE JUVENTUS MEA ME SIQUIDEM
REFUDIT ERNEST BOLLEE» MEQUE D.O.M. ITERUM CONSECRAVIT ILLUSTRIS AC
REVERENDISS. LUCION. EPISC. MAR. JOS. BAILLES Q
Au-dessous :
PATRIN. COM. AUGUSTUS DE LA ROCHEJAQUELIN IN EXERCIT. DUX GEN. SUPE
MATRIN. VICE COM. GENOVEFA HELENA HENRICA DE BESSAY.
En l’an 1850, ma jeunesse a été restaurée comme celle de l’aigle440, car Ernest Bollee m’a
refondue et le très illustre et très révérend évêque de Luçon, Marie Joseph Bailles, m’a
reconsacrée au Dieu très bon très grand.
Mon parrain fut Auguste de la Rochejaquelein, dans l’armée général en chef. Ma marraine fut la
vicomtesse Geneviève Hélène-Henri de Bessay.
Sur la petite cloche saint Hilaire, on lit à la suite de l’inscription déjà mentionnée441:
ME FUDIT ERNEST BOLLEE ANNO DOMINI 1850 ET ME DEO D.O. M442
CONSECRAVIT ILLUSTR. AC REVERENDISS. LUC X. EPISC. JAC. MAR. JOS.
BAILLES.
Ernest Bollée m’a fondue en l’an du Seigneur 1850 et m’a consacrée à Dieu, au Seigneur très
bon, très grand, le très illustre et très révérend évêque de Luçon, Jacques Marie Joseph Bailles.
438 Ingold A. (1889), À travers les cloches du Bas-Poitou, Revue du Bas-Poitou, 1889, p. 148-sqq. 439 Ingold A. (1889), À travers les cloches du Bas-Poitou, Revue du Bas-Poitou, 1889, p. 149-sqq. 440 Cf. les inscriptions médiévales de Sainte-Radegonde. 441 Ingold A. (1889), À travers les cloches du Bas-Poitou, Revue du Bas-Poitou, 1889, p. 150-sqq. 442 Domino Optimo Maximo.
-222-
Au-dessous représentation de saint Hilaire avec ces mots :
SAINT HILAIRE UT
On trouve également des inscriptions sur d’autres cloches d’églises ou de chapelles de la ville de
Fontenay-le-Comte. Au Carmel, cloche de 50 kgs avec l’inscription suivante443 :
ERNESTUS BOLLEE GRATUS ME CONFLAVIT ET EX MAJORI PARTE DONAVIT DUM
GALLICE LOQUENTEM MAGIUM AUDIRET, JUSSU ILL REVER. DD JAC. MAR. JOS.
EPISC. LUCION. A QUO BENEDICTA JOSEPH NOMEN ACCEPI DIE 25 MENS. AUG.
AN. D. 1847
Ernest Bollee, reconnaissant, m’a fondue et l’a fait en grande partie gratuitement pour avoir
entendu une traduction du latin du (livre de) Maggi sur l’ordre du révérend seigneur Jacques
Marie Joseph, évêque de Luçon, par qui j’ai été bénie. Elle a reçu le nom de Joseph, le 25 août
1847.
En effet le chanoine Bourbon avait traduit sur l’ordre de monseigneur Bailles le traité latin de
Maggi sur les cloches, pour l’offrir à monsieur Bollee et l’aider dans ses travaux.
La cloche des Ursulines ne comporte qu’une inscription française avec une petite adjonction en
latin444 :
SIT NOMEN DOMINI BENEDICTUM. Que le nom du Seigneur soit béni.
Vendée, Luçon, cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption.
Dans le transept sud de la cathédrale, on peut voir un autel marial portant des inscriptions en la-
tin. Ces inscriptions sont peintes en dorure sur un fond de couleur bleue. L’ensemble est très
effacé. Les textes sont de part et d’autre d’une plaque représentant la mandorle de la Vierge,
mandorle elle-même inscrite.
À gauche d’une vierge en mandorle,
présentée ci-après :
IMMAGO BEATAE MATRIS
IMAGE DE LA BIENHEUREUSE MERE
(DE DIEU)
À sa droite :
MISERERE NOSTRI
AIE PITIE DE NOUS
443 Ingold A. (1899), À travers les cloches du Bas-Poitou, Revue du Bas-Poitou, 1889, p. 151-sqq. 444 Ingold A. (1899), À travers les cloches du Bas-Poitou, Revue du Bas-Poitou, 1889, p. 152-sqq.
-223-
EPISCOPI
LUCIONENSIS
VENERANDISSIMI
AUGUSTINI
Traduction : Du très vénérable Augustin, évêque de Luçon.
Vendée, Luçon, cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption.
Plaque commémorative en marbre en l’honneur de six évêques, située sur le mur nord. Au sol,
une plaque de caveau porte une inscription en français issue des Psaumes.
Caveau
des évêques
†
Le Seigneur est
mon berger
je ne crains aucun
mal
Psaume 22
Inscription en haut :
Hic in pace quiescant
expectantes beatam spem et adventum gloriae magni Dei
IIImi ac Revrni in XP° Patres Lucionen episcopi
-224-
Restitution de la 3e ligne : illustrissimi ac reverendissimi Christo Patres Lucionensis episcopus.
Traduction :
Que reposent en Paix
en attendant l’espoir bienheureux et l’arrivée de la gloire du grand Dieu,
les pères très illustres et très révérends dans la Christ, les évêques de Luçon.
Sur deux colonnes, sont mentionnés des évêques de Luçon, avec à leur gauche leur blason.
Claudius Antonius Francis-
cus
Jacquemet Gauthier
d’Ancyse
Lucionensis Episcopus
(1758-1775)
Natus anno 1706
obiit die 27 octobris 1775
Clodoveus Nicolaus Joseph
Catteau
Lucionensis episcopus
(1877-1915)
Natus die 21 martii 1836
obiit die 28 novembris 1915
Renatus Franciscus
Soyer
Lucionensis episcopus
(1821-1845)
Natus anno 1767
obiit die 5 mai 1845
Gustavus Lazarrus
Garnier
Lucionensis episcopus
(1916-1940
Natus die 1 aprilis 1857
obiit die 30 januarii 1940
Custodire legem
(Protéger la loi)
Jacobus Maria Joseph
Balles
Lucionensis episcopus
(1846-1856)
Natus die 31 marti 1798
obiit Romae die 17 novembris
1873
Antoninis Maria
Cazeaux
Lucionensis episcopus
(1941-1967)
Natus die 13 junii 1897
obiit die 1a julii 1975
Veritatem in Caritate
(Vérité dans la Charité)
Vendée, Luçon, cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption, cloître.
Contigü au côté sud de la cathédrale,
le cloître possède trois galeries. La
plus au sud possède sur son mur mé-
ridional, une plaque de marbre, tandis
qu’un peu plus au nord, le mur porte
les traces d’une plaque de forme iden-
tique aujourd’hui disparue. La plaque
qui reste et dont nous faisons état est
très détériorée, elle est brisée en plu-
sieurs morceaux. Il est possible qu’un
motif ait été gravé dans sa partie supé-
rieure, mais aujourd’hui il ne nous est
pas possible de le confirmer.
-225-
Les lettres, gravées sur ce marbre gris sombre à noir, ont été réhaussées par de la peinture rouge ;
l’inscription est soignée et régulière.
D O M
STA VIATOR ET HIC VIDE
INCISUM [NON] PERITURO MARMORI
NOMEN
ILLUSTRISSIMI AC REVERENDISSIMI
DOMINO DOMINI SAMUELIS GUILLELMI
VERTHAMON
EX NOBILI APUD LEMOVICES PROSAPIA
LUCIONENSIS EPISCOPI
NOMEN
PERENNIBUS NOTIS
IN LIBRO VITAE CONSIGNATUM
DIEM EXPLEVIT ULTIMUM
VENERANDUS ANTISTES
KAL. NOVEMB. ANNO MDCCLVIII
ÆTERNUM HOC MÆSTISSIMI POSUERE
MONUMENTUM AMANTISSIMO FRATRI
ILLUSTRISSIMUS AC REVERENDISSIMUS
DD
MICHAEL DE VERTHAMON
DE CHAVAGNAC EPISCOPUS
MONTALBANENSIS, NEC NON SOROR
DD MARIA THERESIA DE
VERTHAMON, COMITISSA DE
LESCOURS CUM LACRIMIS
FIDEI GAUDIO
TEMPERATIS.
Au Dieu très bon très grand, arrête-toi, voyageur et regarde gravé dans le marbre impérissable le
nom du très illustre et très révérend Samuel Guillaume de Verthamon d’une noble famille limou-
sine, évêque de Luçon, nom consigné dans le livre de vie, pour être connu éternellement. Ce pré-
lat vénérable a vécu son dernier jour aux calendes de novembre de l’an 1758, dans la plus grand
affliction ont construit à leur frère très aimant ce monument le très illustre et très révérend Mi-
chael de Verthamon de Chavagnac évêque de Montauban, ainsi que sa sœur Dame Marie-
Thérèse comtesse de Lescours avec des larmes de foi, tempérées de joie.
Vendée, Luçon, collège Richelieu.
Inscription gravée lors de la pose de la première pierre du collège445.
D. O. M. (Deo Optimo Maximo)
GYMNASII CATHOLICI
QUOD IN URBE SUA
ADJUVANTE INEXHAUSTA CLERI FIDELIUMQUE
445 Valette R. (1907), Le Gué de Velluire, Revue du Bas-Poitou, 1900, p. 387. p. 377-395.
-226-
MUNIFICENTIA SUMPTUOSE AEDIFICANDUM
FELICITER AUDENS
IPSE CURAVIT PIISSIMUS PRAESUL
PRIMARIUM PONIT LAPIDEM
MONUMENTUMQUE B.MARIAE V. AC. JOSEPHO DICAT
DD JAC. MAR JOS. BAILLES LUCION EP PIISS
XV JULII MDCCCLI.
Restitution des trois dernières lignes :
MONUMENTUMQUE BEATAE MARIAE VIRGINIS AC JOSEPHO DICAT
DICTUS DOMINUS JACOBUS MARIA JOSEPH BAILLES LUCIONIS EPISCOPUS
PIISSIMUS. XV JULII MDCCCLI
À Dieu, très bon, très grand.
Du collège catholique que, dans sa ville, a fait édifier somptueusement, avec la générosité
inépuisable du clergé et des fidèles, et avec une heureuse audace, le très pieux évêque, il pose la
première pierre et consacre le monument à la bienheureuse Marie Vierge et à Joseph, ledit
seigneur Jacques-Marie-Joseph Bailles, évêque très pieux de Luçon, le 15 juillet I851.
Vendée, Saint-Cyr-en-Talmondais, château de la Cour d'Aron.
Inscription sur un linteau de fenêtre446, à l’intérieur d’un petit cartouche :
CARITAS GENERIS HUMANI La charité du genre humain (pour le genre humain).
Vendée, Saint-Cyr-en-Talmondais, église447.
1864
SUMME FABER RERUM QUI PERSPICIS OMNIA SOLUS
AD TE DIRECTO CALCE VIATOR EAT. AMEN
1864
Souverain ouvrier-créateur du monde, qui seul perçoit toutes choses
Que le voyageur aille à toi d’un pas direct. Amen.
Vendée, Saint-Hilaire-de-Riez, Les Mattes.
C’est dans un combat près du village des Mattes que tomba glorieusement, pendant la
chouannerie de 1815, Louis de la Rochejaquelein, le frère de Henri de la Rochejaquelein. Sur
deux faces du mausolée qui lui a été érigé, on voit se répéter l’inscription latine:
CECIDIT Il est tombé.
Vendée, Saint-Juire-Champgillon, un canon en bronze.
LE FIER
ULTIMA RATIO
REGUM
Le Fier
Dernière raison des rois (ou bien : dernier argument des rois).
Sur la culasse, on voit un double écusson aux armes des Mougon avec cette devise :
NESCIT LABI VIRTUS Le courage ne sait pas chanceler.
446 Robuchon J., Vallette R., Rochebrune O. de (1888-1894), Paysages et Monuments du Poitou, tome XI. 447 Robuchon J., Vallette R., Rochebrune O. de (1888-1894), Paysages et Monuments du Poitou, tome XI.
-227-
Vendée, Saint-Laurent-sur-Sèvre, épitaphe du père de Montfort.
Le père de Montfort a été enterré une première fois à Saint-Laurent-sur-Sèvre448, dans la chapelle
Notre-Dame de l’église. Sur les instances de madame la marquise de Bouillé qui avait été guérie
miraculeusement par le serviteur de Dieu quelques années après la mort de celui-ci, monseigneur
de Champflour, évêque de La Rochelle, permit qu’on relevât le corps du père de Montfort de
dessous le marchepied de l’autel de la Sainte Vierge et qu’on le plaçât contre le mur latéral du
même sanctuaire du côté de l’Évangile, sur un modeste mausolée.
Cette exhumation se fit dans la nuit du 12 novembre 1717, en présence de monsieur François
Triault, alors vicaire de Saint-Laurent-sur-Sèvre et qui était en 1740 curé de Saint-Aubin-les-
Ormeaux, de monsieur le marquis de Trezidedy, de mademoiselle d’Auvais et de la sœur
Mathurine, qui payait les frais du caveau et du marbre sur lequel a été gravée l’inscription
suivante :
QUOD CERNIS VIATOR
LUMEN OBSCURUM
VIRUM CARITATIS IGNE CONSUMPTUM
OMNIBUS OMNIA FACTUM
LUDOVICUM MARIAM GRIGNON DE MONTFORT
SI VITAM PETIS, NULLA INTEGRIOR
SI POENITENTIAM, NULLA AUSTERIOR
SI ZELUM, NULLUS ARDENTIOR
SI PIETATEM IN MARIAM
NULLUS BERNARDO SIMILIOR
SACERDOS CHRISTI CHRISTUM MORIBUS EXPRESSIT
VERBIS UBIQUE DOCUIT
INDEFESSUS, NONNISI IN FERETRO RECUBUIT
PAUPERUM PATER
ORPHANORUM PATRONUS
PECCATORUM RECONCILIATOR
MORS GLORIOSA VITAE SIMILIS
UT VIXERAT, DEVIXIT
AD COELUM DEO MATURUS EVOLAVIT
DIE 28 APRILIS
ANNO DOMINI 1716 OBIIT
43 AETATIS SUAE.
Ce que tu vois, passant, est une lumière obscurcie, un homme consummé par le feu de la charité,
qui a été tout pour tous, Louis-Marie Grignon de Montfort. Si tu veux connaître sa vie, il n’en fut
pas de plus intègre. Si tu veux savoir comme il faisait pénitence, il n’en fut pas de plus austère.
Si tu veux connaître son zèle, il n’en fut pas de plus ardent. Sa piété envers Marie, il n’en fut pas
de plus semblable à saint Bernard, Prêtre du Christ, il a exprimé le Christ par ses mœurs, et
partout il l’a enseigné par ses paroles. Infatigable, il ne s’est reposé que dans le cercueil. Père des
pauvres, patron des orphelins, il a remis sur pied les pécheurs, Une mort glorieuse a été
semblable à sa vie. Il est mort comme il a vécu. Quand Dieu l’a jugé mûr il s’est envolé vers le
ciel. Le 28 avril de l’an du Seigneur 1716 il est mort à l’âge de 43 ans.
448Anonyme (1897), Chroniques, Revue du Bas-Poitou, 1897, p. 504-512.
-228-
Le tombeau du père de Montfort fut ouvert à nouveau le 30 novembre 1812, ainsi que celui de la
sœur Marie-Louise de Jésus qui était adjacent. On y trouva une ardoise carrée d’un pied de côté
sur laquelle étaient écrits les mots suivants surmontés du nom de Jésus :
HIC JACET MAGISTER LUDOVICUS MARIA GRIGNON DE MONTFORT
SACERDOS ET MISSIONARIUS APOSTOLICUS QUI DECESSIT
IN ODORE SANCTITATIS, DIE 28 MENSIS APRILIS, ANNO DOMINI 1716, AETATIS
SUAE 44449.
Ici repose le maître Louis-Marie Grignon de Montfort, prêtre et missionaire apostolique qui
mourut en odeur de sainteté le 28 avril de l’an du Seigneur 1716, à l’âge de 44 ans.
449 Anonyme (1897), Chroniques, Revue du Bas-Poitou, 1897, p. 505.
-229-
VIENNE
.
Vienne, Antigny, église Notre-Dame.
Inscription de René d’Alougny, sieur de Boismorand. Cette inscription est peinte sur la cage
d’escalier du clocher450 de l’église d’Antigny, près de Saint-Savin-sur-Gartempe et du château de
Boismorand :
IN HONOREM SANCTISSIMAE TRIADIS, SACRA
TISSIMAE VIRGINIS DEIPARAE, BEATISSIMAE
VIRGINIS ET MARTIRIS CATHARINAE CAETER
ORUMQUE SANCTORUM. RENATUS D’ALOU
GNI EQUES TORQUATUS AC DOMINUS
UTRIUSQUE BOISMORANT. SACELLUM HOC
RESTAURARI MISSAMQ(ue) IN EO QUALIBET
HEBDOMADA CELEBRARE CURAVIT ANNO
DOMINI 1642. AETATIS VERO SUAE.
En l’honneur de la très sainte Trinité, de la très sacrée Vierge Mère de Dieu, de la très
bienheureuse Catherine, vierge et martyre et de tous les autres saints ; René d’Alougny, chevalier
décoré et seigneur des deux Boismorant, a fait restaurer ce petit sanctuaire et célébrer une messe
toutes les semaines en l’an du Seigneur 1642 et à l’âge de...
René d’Alougny eut deux frères, Guy d’Alougny, chevalier de l’ordre de Saint-Jean-de-
Jérusalem et Charles d’Alougny, capitaine au régiment de Lorraine. Un autre d’Alougny devint
maréchal de France sous Louis XIV.
La construction celebrare curavit est assez libre. Le latin classique voudrait : missam curavit
faciendam (cf Caesar curavit pontem faciendum).
Vienne, Antigny.
Inscription en remploi451, la tête en bas, à l’angle d’un mur de clôture, à droite dans le passage
qui mène à la cure.
IN VIAM PACIS
DIRIGE GRESSUS
1659
RECTOR HIERO
NYMUS JAQUET
HAEC FIERI CURAVIT
Dirige tes pas sur la voie de la paix, 1659, le recteur Hieronyme (Jérôme) Jaquet a fait faire ça (a
pris soin que ça se fasse).
Visiblement le recteur Jaquet ignore lui aussi la formule : Haec curavit facienda.
450 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome XXVIII, inscr. 231. 451 De la Croix C. Révérend-Père (1883-1885) Inscriptions du XVI
e et du XVII
e siècle, Bulletin de la Société des antiquaires de
l’Ouest, 2e série, tome III, p. 372.
-230-
Vienne, Archigny, abbaye de l’Étoile, épitaphe du dernier abbé régulier.
Au XVIIIe
siècle, le dernier abbé de l’Étoile452, Joseph Dreux, demeura seul dans son abbaye, à
peine assisté d’un domestique. Poussé par le désespoir, né de la solitude, il finit par se suicider
en se jetant dans un puits. Le roi indigné de ce suicide donna en 1759 toute l’abbaye et toute la
mense monacale aussi bien qu’abbatiale à l’abbé Lacorne du chapitre.
Alors que les épitaphes des abbés de l’Étoile nous sont connues seulement par des copies,
relevées aux XVIIe
et XVIIIe
siècles, et qu’aucune de leurs pierres tombales n’a survécu aux
destructions du XIXe
siècle, Dom Joseph Dreux est le seul abbé dont la pierre tombale ait été
conservée. Elle se trouve actuellement dans la métairie de Chenu, créée par les moines à
quelques centaines de pas au Nord de l’abbaye. La dalle grossièrement travaillée ne porte pas de
longue épitaphe comme les autres. L’inscription est toute simple :
HIC JACET
RVS D JOSEPHUS
DREUX ABBAS DE
STELLA OBIIT 13
JULII ANNO 1758
Ici repose
le révérend Dom Joseph
Dreux, abbé de
l’Étoile. Il est mort le 13
juillet de l’an 1758.
Au début il faut bien entendu restituer : HIC JACET REVERENDUS DOMINUS
Rappelons que l’abbaye honore par son nom la mémoire de l’ermite de Fontgombault : Petri de
Stella ou de Stellis.
Vienne, Bourdimont, château.
Inscription en italien de la chapelle de La Magdeleine453. Il s'agit d’une reprise ironique de la
célèbre apostrophe de Dante : Voi ch’entrate, lasciate ogni speranza. Mais au prix d’une légère
modification, le sens est complètement retourné :
ABBIATE OGNI SPERANZA,
VOI CHE ENTRATE
Vous qui entrez, ayez toutes sortes d’espoirs.
Vienne, Fontaine-le-Comte, abbatiale,
L’épitaphe de T. Bellanger, religieux, est disposée en losange et se lit sur une dalle dans la nef454.
†
HIC JACET R.P.
TUSSANUS BELLAN
GERUS ETATIS 69 PRO
FESSIONIS. REQU
IESCAT IN PA
CE AMEN
OBIIT AN[NO]
1710
452Garda C. (1986), La fin tragique de Joseph Dreux, dernier abbé régulier de l’Etoile, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 4
e série, tome XIX, 3
e trimestre, p. 539.
453 Robuchon J., Vallette R., Rochebrune O. de (1888-1894), Paysages et Monuments du Poitou, La Vienne, tome III 454 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère série,
tome XXVIII, inscr. n° 282.
-231-
Ici repose le révérend père Toussaint Bellanger à l’âge de 69 ans, qui avait reçu les ordres. Qu’il
repose en paix! Amen. Il est mort en l’an 1710.
Vienne, Fontaine-le-Comte, abbatiale.
Selon Salvini455, l’abbaye de Fontaine-le-Comte a été fondée en même temps que l’abbaye de
Sablonceaux en Saintonge, et par le même personnage, d’où les similitudes architecturales.
L’épitaphe du chanoine Jacques Lannoy, année 1736456 a été relevée sur une des dalles
tumulaires de la nef :
HIC JA+CET
JACOBUS LANNOY
HUJUSCE ECCLESI
AE CANONICUS REC(tor)
QUONDAM PRIOR DE
COSTINA OBIIT
XIV JUNII MDCC
XXXVI AET(ate) LVII
PROF. XXXVI
REQUIESCAT
IN PACE AMEN
Ici repose Jacques Lannoy, chanoine et recteur de cette église, jadis prieur de Costina (Fontaine-
le-Comte). Il est mort le 14 juin 1736 à l’âge de 57 ans, après avoir été 36 ans dans les ordres.
Qu’il repose en paix, Amen !
Vienne, Haroué, château.
Vers 1900, on a retrouvé dans les archives du château457 d’Haroué, appartenant à la famille de
Beauvau, la copie manuscrite de deux inscriptions campanaires se rapportant à cette famille et
datées de 1653.
Première inscription :
HILARIUS NOMEN QUOD MIHI IMPOSUERUNT
D. DOMINUS IACOBUS DE BEAUVAU EQUES
DOMINUS DU RIVAY FUNDATOR HUJUS LOCI
ET D. DOMINA MARIA DE CANPET DE SAVION
SPONSA D. DOMINI MARCHIONIS DU RIVAY DUM
MIHI BENEDICTIONEM LARGIEBATUR MAGISTER
IOANNES LE RICHE PRESBYTER PASTOR ET
RECTOR HUIUS ECCLESIAE ANNO DOMINI 1653.
C’est Hilaire le nom que m’ont donné le seigneur Jacques de Beauvau et le chevalier seigneur du
Rivay, fondateur de ce lieu, et dame Marie du Canpet de Savion, épouse du seigneur marquis du
455 Salvini J. (1954), Fontaine-le-Comte, église saintongeaise en Poitou, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 4
e série,
tome II, p. 843-846. 456 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère série,
tome XXVIII, inscr n°. 289. 457 Maidy G. (1916-1918), Deux inscriptions campanaires de 1653, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3
e série, tome
IV, p. 121-129.
-232-
Rivay, tandis que m’octroyait sa bénédiction maître Jean Leriche prêtre, pasteur et recteur de
cette église, l’an du Seigneur 1653.
Le Rivay est dans la commune de Léméré, canton de Richelieu, arrondissement de Chinon.
HUJUS LOCI, à la troisième ligne, désigne Léméré en Indre-et-Loire. Il y a également un
Lamairé de même origine dans les Deux-Sèvres. Le nom proviendrait du nom d’homme
germanique Lathoman plutôt que du gaulois Lamarius ou Latumaros (nom Lamariacum en
1092)458.
Deuxième inscription :
MARIAM ME NOMINARUNT D. DOMINUS IA
COBUS DE BEAUVAU EQUES, MARCHIO DU RIVAY ETC
ET DOMINA ANNA SE VELLEFAUX, SPONSA
AEGIDII SANGLIER, EQUITIS DOMINI DE IOUE
MIHI BENEDIXIT MAGISTER IOANNES LE RICHE
PRESBYTER PASTOR HUIUS ECCLESIAE
ANNO DNI 1653
M’ont nommée Marie, le seigneur Jacques de Beauvau chevalier, le marquis du Rivay et dame
Anne de Vellefaux, épouse d’Egidius Sanglier, chevalier, seigneur de Joué. Maître Jean Leriche,
prêtre et pasteur de cette église m’a bénie, l’an du Seigneur 1653.
IOUE : il faut lire Joué. Il s’agit soit de Joué, commune de Ceaux, dans le canton de Loudun
dans la Vienne, soit de Joué-les-Tours, en Indre-et-Loire (Gaudiacus au VIe siècle)459.
La famille de Sanglier est sans doute originaire du fief de La Barre-Sanglier, situé dans la
commune de Saint-Lin dans les Deux-Sèvres, et elle a quitté de bonne heure le Poitou pour
s’établir en Anjou et en Touraine.
Vienne, La Puye, église Saint-Hilaire de Cenan, inscription funéraire.
Cette inscription provient de l’ancienne église fontevriste de La Puye460, aujourd’hui église pa-
roissiale. Malheureusement lorsqu’on démolit l’église en 1867, les ouvriers furent laissés à eux-
mêmes et on ne fit aucune recherche pour trouver les restes du personnage à qui se rapportait
l’inscription. Celle-ci est gravée sur une plaque de cuivre et encadrée par une torsade également
gravée.
La hauteur de l’encadrement est de 0,55 mètre sur 0,51 mètre.
Ce texte a été copié avec beaucoup de soin par l’abbé Marmay, supérieur général des Filles de la
Croix. La congrégation des Filles de la Croix occupait, depuis 1820, à La Puye les bâtiments du
monastère fondé par l’ordre de Fontevrault au XIIe siècle.
458 Dauzat A., Rostaing C. (1978), Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, p. 380 459 Dauzat A., Rostaing C. (1978), Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, p. 313 460 Anonyme (1886-1887), Inscription funéraire de l’église de La Puye (Vienne), Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2
e série, tome IV, p. 481-482.
-233-
HOC JACET SUB TUMULO VENERABILIS
QUONDAM NEC MINUS AMABILIS DAVID COR
DIER IN MONASTERIO FONTEBRALD S. IOAN DE
HABITU XX ANNIS PRIOR DIGNITATE MAGNUS, HUC
MILITATE MAJOR, CHARITATE ET MAXIMUS. NON TAM PRAE
FUIT IMPERIO QUAM PROFUIT EXEMPLO NEC TAM VISUS EST
AUTHORITATE DOMINARI QUAM VITA IN OMNES PIETATE FAMULARI
SIBI QUIDEM AUSTERUS AT ALIIS MITISSIMUS QUANTUM INSTARET
ORATIONI QUANTIS AFFLIGERET SE JEJUNIIS QUANTA CHARITATE
ASSIDERET AEGROTIS ET QUAM FREQUENTER INTERESSET CHORO
DICTU NON FACILE TANTO IN DEUM AMORE FLAGRABAT UT
ETIAM EXTRA CLAUSTRA SI QUANDO DEGERE COGERETUR
SURGERET ORATURUS. FUIT MERITO OBEDIENTIAE SUBLIMIS
RELIGIOSUS CULTOR CASTITATIS ET PAUPERTATIS. AMATOR
SINGULARIS OMNI TANDEM SCIENTIARUM ET VIRTUTUM
LAUDE ADEO INCLARUIT UT AUGUSTISSIMA PRINCEPS
NOSTRA IOANNA BAPTISTIS A BORBONIO EUM IN
VICARIUM SUUM GENERALEM ET SINGULARUM ORDINIS
NOSTRI PROVINCIARUM VISITATOREM NON SEMEL
ABBATIAE S. AUSONII ENGOLISMENSIS VISITATOR APOSTO
LICUS MERITO FUIT CONSTITUTUS. DUM AUTEM PROVIN
-234-
CIAE AREMORICAE MUNUS IMPLERET PERVENIT. AD
OPPIDUM NOMINE LUSSAC, UBI MORBO DETENTUS
MORTEMQUE SIBI PROPINQUAM PRAESENTIENS ECCLESIAE
SACRAMENTA HUMILLIMA DEVOTIONE SUSCEPIT
CORPUSQUE SUUM POST OBITUM HUC ASPORTANDUM
COMMENDAVIT POST VERO TOT EXANTLATOS LABORES
PRAECLARUS ILLE VIR QUI SIBI NUNQUAM NEC NOSTRO
ORDINI VIXERAT SATIS DEO IN AETERNUM VICTURUS
MIGRAVIT A SAECULO LXVIII ANNOS NATUS DIE XIII
AUG ANNO DNI MDCLXIX QUOT EUM LACHRYMAE
SUBSEQUUTAE SINT INCREDIBILE NAM
QUOCUNQ’ ASPICERES LUCTUS GEMITUSQUE SONABANT
REQUIESCAT IN PACE
AMEN
Ici repose, sous ce tombeau, celui qui fut jadis vénérable et non moins aimable David Cordier,
qui fut de son état prieur pendant vingt ans du monastère Saint-Jean à Fontevrault. Il fut grand
par sa dignité, plus grand encore par son dévouement et très grand par sa charité. Ce n’est pas
tellement qu’il ait exercé le commandement, il a plutôt été utile par l’exemple. Il n’a pas
tellement semblé dominer par son autorité que dans sa vie il a servi tout le monde par sa piété,
sévère envers lui-même mais très doux envers les autres. Il n’est pas facile de dire combien il
incitait par son éloquence, combien il s’exténuait par le jeûne, combien il assistait les malades
par sa charité, combien il participait fréquemment aux chœurs. Il brûlait d’un tel amour pour
Dieu que, même s’il était obligé de passer un moment en dehors du cloître, il se levait pour prier.
Il fut à juste titre un religieux exceptionnel par son obéissance, il cultivait la chasteté et aimait la
pauvreté. Unique en son genre, il devint si célèbre, grâce à toutes les louanges adressées à ses
connaissances et à ses vertus, que notre très auguste princesse Jeanne-Baptiste de Bourbon en fit
son vicaire général et le visiteur exceptionnel de toutes les provinces de notre ordre. Plus d’une
fois, il fut à bon droit nommé visiteur apostolique de l’abbaye de Saint-Ausone à Angoulême.
Tandis qu’il remplissait ses fonctions dans la province d’Armorique, il parvint à une forteresse
du nom de Lussac461 où, succombant à la maladie et pressentant que la mort était proche, il reçut
les sacrements de l’église avec la plus humble dévotion et recommanda de faire transporter ici
son corps après sa mort. Après tant de labeurs épuisants, cet homme très illustre qui n’avait
jamais assez vécu pour lui-même et pour notre ordre, a quitté ce monde pour vivre pour Dieu
pour l’éternité à l’âge du 68 ans, le 13 août de l’an du Seigneur 1669. On ne peut imaginer
combien de larmes l’ont suivi, car, où qu’on porte son regard, retentissaient l’affliction et les
gémissements.
Qu’il repose en paix.
Amen.
Vienne, Lhommaizé, église romane saint Jean-Baptiste.
Inscription sur une clef de voûte.
1605 CHORUM HUJUS ECCL. A FUNDAMENTIS EXTRUXIT G. GRANGIER RECTOR
Le recteur G. Grangier a élevé le chœur de cette église depuis les fondations 1605.
461 Lussac en Charente, cf. Luxé en Charente de Luciaco en 1110, Lucius + suffice –acum, Dauzat A., Rostaing C. (1978), Dic-tionnaire étymologique des noms de lieux en France, p. 401
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Vienne, Loudun, bâtiment de l’Union chrétienne.
Au début du XIXe siècle, on lisait encore sur la façade de la deuxième partie des bâtiments462, du
côté du petit jardin et au-dessous de la fenêtre du grenier à gauche :
FRANCISCVS PROTEVS HAS AEDES NVPER
ACQVISITAS RVINIS PROPE DEFORMATAS
RESTAVRAVIT QVAS DEVS CVSTODIAT
SVIS CHRISTV POSTERIS COLETIB CONSERVET
EISQVE BENEDICAT I AETER
Les deux dernières lignes doivent être restituées de la façon suivante :
SVIS CHRISTVM POSTERIS COLENTIBVS CONSERVET
EISQVE BENEDICAT IN AETERNVM (ou : IN AETERNITATEM)
François Protée a restauré ces bâtiments qu’il venait d’acquérir et tombés en ruine. Que Dieu les
conserve pour ses descendants qui honorent le Christ et les bénisse pour l’éternité.
Vienne, Loudun, fontaine du frère Louis, vers de Scévole de Sainte-Marthe463.
AD FONTEM LODOÏCI FRATRIS PICTONUM PROSENESCALLI
LIMPIDE FONS, VITREO QUI CLANI ALLUBERIS AMNI
ET PENE AQUALEOS ANNULUS ADDIS AMNES
QUEM SIBI FRATERNUS LABOR IN JUCUNDA PARAVIT
OTIA, POST RAUCI TAEDIA MILLE FORI
CREDE MIHI, NON TE DOMINO SERVIRE PIGEBIT
NECTAREO CUJUS FLUMINE DIVES ERIS.
TU MODO CLAMOSA CUM LIBER AB URBE LAVATUM
SUCCEDET RIPIS ORA MANUSQUE TUIS
PRAESTA TE NITIDUM ET TREMULO SPLENDENTIA FUNDO
SAXULA FAC LENI MURMURE MOTA STREPANT
EFFICIET CERTE AONIIS PERMISTUS ET UNDIS
QUALIS ES, AETERNO LIMPIDUS AMNE FLUAS
À la fontaine du frère Louis, prosénéchal de Poitiers.
Fontaine limpide qui te glisse vers le cours transparent du Clain. Toi qui ajoutes à peine quelques
courants (filets d’eau) que le travail du frère a préparés pour d’agréables siestes. Après les mille
fatigues de la rauque assemblée, crois-moi tu ne seras pas mécontente de servir ton maître. Tu
seras riche de son fleuve de nectar. Seulement quand libéré, de la ville bruyante, il viendra se
laver sur tes rives les mains et le visage, fais-toi belle et fais sur ton fond s’agiter de petits cail-
loux brillants résonnant, en avançant d’un doux murmure. Il fera certes que, mêlée aux ondes des
Muses, tu couleras, telle que tu es, limpide, en un cours éternel.
Adluberis est une erreur pour Adlaberis.
462 Arnault-Poirier (1846), Monuments de l'arrondissement de Loudun, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère
série, tome XIII, p. 167. 463 Ginot E. (1936-1938), Le Pont Joubert et ses fontaines, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3
e série, p. 278 p.
267-285.
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Vienne, Loudun, prison des Carmes.
Sur les murs de l’ancien cachot de la prison des Carmes de Loudun464, les religieux détenus pour
des fautes disciplinaires ont, à diverses reprises, tracé des sentences et des invocations qui toutes
respirent la résignation. Voici les plus remarquables :
MITTAT MIHI
DNS AUXILIUM
DE SCTO [SPIRITU]
Que le Seigneur m’envoie du
secours par le Saint-Esprit !
NUNC INCIPIO
CRISTI DISCIP
ULUS ESSE
Je commence maintenant à
être le disciple du Christ
DONEC ASPIRET DIES
DIES DOMINI
DI. JUDICANTIS
DI. VIDENTIS HOEDOS
Jusqu’à ce qu’approche le
jour, le jour du Seigneur, le
jour du Jugement, le jour où il
distinguera les boucs de
ceux...
AB QUIBUS
AMAVI
AMO DEŪ
AMABO
J’ai aimé,
j’aime Dieu,
je l’aimerai
EXPECTANS
EXPECTAVI
EXPECTO
EXPECTABO
DOMINUM
En l’attendant,
j’ai attendu,
j’attends, j’attendrai
le Seigneur
Remarquez les curieuses erreurs d'orthographe, comme subsequintae pour subsecutae ; Ion et
Ioana écrit sans h ; princeps pour principissa ; authoritate pour auctoritate.
Hoedus s’écrit d’ordinaire haedus465. Il s’agit d’une citation scripturaire : Et il mettra les brebis à
sa droite, et les boucs à sa gauche466.
Et congregabuntur ante eum ones gentes et separabis eos ab invicem, sicut pastor segregat oves
ab hoedis et statuet oves quidem a dextris suis, haedos autem sinistris.
464 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère série,
tome XXVIII, inscr. 266-268. 465 Il s’agit d’une citation scripturaire: Matthieu, XXV, 33. 466 Matthieu, XXV, 33.
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Vienne, Loudun, prison des Carmes.
Extrait tiré de l’Imitation467.
SI TU SCIS TACERE ET PATI
JESUS PORTANS USQUE AD MORTEM
DUBIO AUXILIUM DOMINI
[INCH]OLATUS MEUS PROLONGATUS EST
[CUM HABITA] ANTIBUS CEDAR MI JESU VENI
NOCTE MECUM, MEC[UM DIE]
JESUS
MEA SPES
UNICA
Si tu sais te taire et souffrir
Jésus dans le doute portant la croix jusqu’à la mort
Quant au secours du Seigneur (mon) séjour en ce pays étranger (incolatus) a été prolongé avec
les habitants de Cedar468. Mon Jésus viens avec moi la nuit, avec moi le jour, Jésus mon unique
espoir469.
Pour l’espoir dans la vie éternelle, voir : Jonas, Romains, Corinthiens, Hébreux470.
Vienne, Lusignan, faubourg d’Enjambes.
Inscription protestante sur une cheminée d’une maison471 du XVIIe siècle :
ON A BEAU SA MAISON BATIR.
SI LE SEIGNEUR N’Y MET LA MAIN CELA N’EST QUE BATIR EN VAIN.
1644.
Il s’agit bien entendu de la traduction d’un passage célèbre des Psaumes472. Cf. l’inscription de
Xanton-Chassenon en Vendée ainsi qu’une inscription moderne (en latin) de Poitiers, conservée
aujourd’hui au musée.
Vienne, Marigny-Brizay, manoir du Grand Méoc.
L’inscription se trouve sur la cheminée principale du manoir du Grand Meoc473
.
PATRIAE COMPLURIES PROFUISSE NON ULTIMA LAUS EST.
Avoir servi bien des fois la patrie n’est pas le plus grand (dernier) mérite.
467 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère série,
tome XXVIII, inscr. 269. 468 Jeremie, II, 1-10 et pour le Cedron : Jonas, XVIII, 1 ; Samuel XV, 23 ; IV Rois, XXIII, 4-12 ; Jean, XVIII, 1. 469 Cf. Thomas a Kempis, De imitatione Christi, caput 2, liber 2, De humili sumissione. 470 Jonas III-15,16, VI-40; Romains, V-2I ; Corinthiens, XIII- 12; Hebreux, XI-1. 471 Robuchon J., Vallette R., Rochebrune O. de (1888-1894), Paysages et Monuments du Poitou, tome II, Vienne, Lusignan. 472 Psaumes, CXXVI- CXXVII; vide supra. 473 Courtis C. de (1859-1861), Séance du 4 août, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome IX, p. 100.
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Vienne, Montamisé, maison.
Avant d’être remployée474, elle a sans doute été gravée à la porte d’entrée de quelque cabaret :
QUI INTRAT INTUS ET
NON HABET PECUNIAM
(RESERAT) PORTAS ET CIR
CUMVENI EGREDIAT FORAS
Que celui qui entre à l’intérieur et
n’a pas d’argent,
ouvre la porte et faisant demi-tour (circum
veni pour circumveniens) sorte dehors.
Reserat est à l'indicatif mais egrediat est au subjonctif (pour egrediatur).
Cf. au bourg de La Grimaudière les deux lignes placées au-dessous de la représentation peinte
d’un cadran de pendule dont l’aiguille marque 11.30 heures :
I SIT POINT DE CREDIT
QUE LEGUILLE NE SOIT A MIDI
ou bien l’enseigne du barbier romain :
CRAS TIBI RESECABIT DOCTA NOVACULA GRATIS
Demain, pour toi, le rasoir habile rasera gratis.
Vienne, Montazay.
Épitaphe du visiteur J. Pignard 1661475, relevée par M. Brouillet :
HIC JACET VENERABILIS
ADMODUM PATER JACOBUS
PIGNARD NON MINUS
SANCTITATE QUAM DOCTRINA
ILLUSTRIS SUMMAE ET THEOLOGIAE
MAGISTER EGREGIUS PRO ALTERA
VICE HUJUSCE PROVINCIAE
VISITATORIS MUNERE FUNGENS
SEXAGENARIUS OBDORMIVIT
IN DOMINO ANNO SALUTIS MDCLXI
(PERMANEANT
OCULI MEI ET COR MEUM
IBI CUNCTIS
DIEBUS)
Petite inscription gravée dans un cœur.
Ici repose le très vénérable père Jacques Pignard, illustre autant par sa sainteté que par sa
science, et professeur emeritus de la somme et de la théologie, éminent aussi bien dans l’une que
dans l’autre.
Il a exercé la charge de visiteur de cette province. Il s’endormit à 60 ans dans le Seigneur, l’an de
grâce 1661. Que restent ici mes yeux et mon cœur pour toujours.
474Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome XXVIII, p. 295-296, inscr. 185. 475 Longuemar A. Le Touzé de (1883), Épigraphie, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome XXVIII, p. 337, inscr. 238.
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Commentaire de M. Le Touzé de Longuemar : Le Père Pignard était un religieux distingué de
l’ordre de Fontevrault, visiteur du monastère de Montazay, qui appartenait à la province de
Bretagne, une des quatre entre lesquelles se divisait cet ordre, les trois autres étant la France,
l’Auvergne et la Gascogne. Il intervint dans les débats qui eurent lieu au sujet de la juridiction de
l’abbesse, qui est alors Jeanne de Bourbon et qui fut confirmée en 1641 par un arrêt du conseil
royal. La citation de la fin est scripturaire476.
Vienne, Montreuil-Bonnin, Chiré.
Après l’épitaphe477 de monseigneur Jean-Louis-Jacques chevalier, seigneur de Chiré, né le 29
juillet 1711 et mort le 21 août 1762, le texte suivant est gravé sur sa tombe placée au milieu du
chœur de l’église de Chiré en Montreuil-Bonnin :
STATVTVM EST HOMINIBVS SEMEL
MORI478
Il est réservé aux hommes de mourir une
fois.
Le texte complet est le suivant : Et quemadmodum statutum est hominibus semel mori post hoc
autem judicium. sic et Christus semel oblatus est ad multorum exhaurienda peccata|secundo sine
peccato apparebit exspectantibus se, in salutem.
Vienne, Poitiers.
VNT
OB INGENTIA(MERITA)
RVNT
T ET ALIQVAM ETIAM
I]GNATA EST
HODIE MIHI CRAS TIBI
À cause d’énormes mérites et encore une
certaine... Elle a été pardonnée.
Aujourd'hui c'est moi, demain ce sera toi
Malheureusement l'inscription479 de provenance inconnue sur marbre noir est trop fragmentaire
pour qu'on puisse procéder à une restitution valable. Les deux dernières lignes laissent cependant
supposer qu’il s’agit d’une inscription funéraire.
Vienne, Poitiers, abbaye Saint-Cyprien.
Inscription480 sur pierre de 1663 trouvée à l’emplacement de l’ancienne abbaye Saint-Cyprien de
Poitiers en 1867, célébrant la pose de la première pierre de l’édifice.
VENERABILIS D. I RABERREU
VICARIVS GENERALIS D(OMINI)
BENIGNI BRUNO ABBATIS
COMM]ENDATARII HVIVS. MON(ASTERII) CONC[ILIABVL]
I HUNC PRIMVM LAPIDEM. R[E
AE] DIFICATIONIS POSUIT DIE I ME[N]
SIS DECEMB 1663
476 Proverbes, XXIII, 26, 33 ; Ecclesiaste, V, 7- 9-11 ; Samuel XI-2; Genèse, III, 6, XXXIV- 2 ; II Chroniques, VII-16. 477 Pouliot M. (1928), Communication, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3
e série, tome VIII, p. 11.
478 Épître aux Hébreux, IX-27. 479 Ledain B. (1883), Catalogue de la galerie lapidaire du musée de la Société des antiquaires de l’Ouest, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2
e série, tome VI, p. 543, n° 870.
480 Ledain B. (1883), Catalogue de la galerie lapidaire du musée de la Société des antiquaires de l’Ouest, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2
e série, tome VI, p. 531, N° 853.
-240-
Le vénérable seigneur J. Ravereus, vicaire général du bienveillant seigneur Bruno, abbé com-
mendataire de ce monastère, a posé la première pierre de la réédification de cette salle de conseil
le 1er
décembre 1663.
Vienne, Poitiers, ancienne maison de Guy Chauvet.
L'inscription figurait sur le fronton d’une lucarne de l’ancienne maison de Guy Chauvet, fonda-
teur du collège de Loudun :
ESSE NON VIDERI Être n’est pas paraître.
Vienne, Poitiers, Calvaire, Agnus de Clément XI.
Hauteur : 7 centimètres ; largeur : 5,5 centimètres.
CLEMENS XI PON(TIFEX) MAI 1701 Clément XI, Pontife, mai 1701
D’un côté, formule usuelle :
ECCE AGNUS DEI QVI TOLLIT
PECCATA MVNDI
Voici l’Agneau de Dieu qui ôte les péchés du
monde.
De l’autre, saint Augustin :
S AVGVSTINVS ECCL DOCTOR Saint Augustin, docteur de l’Église.
Vienne, Poitiers, Calvaire, Agnus de Clément XIII.
Hauteur : 5 centimètres ; largeur : 4 centimètres.
CLEMENS XIII
SANCTVS CAROLVS BOROME
Clément XIII,
Saint-Charles Borromée
Clément XIII fut pontife de 1758 à 1769, saint Charles Borromée est figuré en buste et de profil,
vêtu de la mozette, comme le prescrit la sacrée congrégation des rites.
Vienne, Poitiers, Calvaire, terrain des Dames, graffiti, inscription de 1658481.
M. DEC
D]IVIN[I
MDCLVIII
MEMORIA (ou MEMENTO) DECORIS
DIVINI
1658
En mémoire de la gloire de Dieu 1658, ou : Souviens toi de la gloire de Dieu 1658.
Vienne, Poitiers, Carmel482.
Cette inscription gravée en lettres jadis dorées sur une plaque de cuivre rectangulaire de 0,61 sur
0, 51 mètre présente en partie haute les armes du roi et à sa droite celles de la reine mère Anne
d'Autriche ; en bas, au-dessous de l'inscription, on voit les armes des Carmélites.
IESVS MARIA IOSEPH
THERESIA
LVDOVICI DECIMI QVARTI REGIS CHRISTIANISSIMI MVNIFICEN
TIA, CHRISTIANISSIMAE ANNAE AVSTRIACAE REGINAE MATRIS,
481 Poiraud M. (1892-1894), Objets divers, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2
e série, tome VI, p. 290.
482 Pouliot M. (1926), Une inscription de l’ancien Carmel de Poitiers, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3e série,
tome VII, p. 424-433.
-241-
BENEVOLENTIA, AC REGIA VTRIVSQVE PIETATE HOC MONAS
TERIVM MONIALIVM CARMELITARVM CONSTRVITVR HAEC
REGEM SVIS PRECIBVS EXORAVIT VT DOTARET ILLE ANNVA
TRIVM MILLIV LIBRARVM ATTRIBVTIONE DOTAVIT VT ERIGERET
AMBO AD PACEM CVM REGE CATHOLICO ET MATRIMONIA CVM
SERENISSIMA HISPANIARŪ INFANTE MARIA THERESA AVSTRIA
CA PROPERANTES HAEC SVAE PIETATIS MONVMENTA DEDERE.
DEINDE DICTO INITO MATRIMONIO AC REBVS CVM SERENIS
SIMO HISPANIARŪ REGE FELICITER COMPOSITIS REDIENS
REX CHRISTIANISSIMVS, HVNC PRIMARIVM LAPIDEM POSVIT
ANNO IMPERII S VI DECIMO OCTAVO ET REPARATAE SALVTIS
MDCLX DIE … MENSIS IVLII
QVOD FELIX FAVSTVMQVE SIT
Traduction de François Eygun :
Jésus Marie Joseph Thérèse.
Ce monastère des Carmélites est construit par la munificence du roi très chrétien Louis XIV, la
bienveillance de sa mère la reine très chrétienne Anne d'Autriche et la royale piété de l'un et de
l'autre. Celle-ci implora du roi une dotation et celui-ci en la fondant, dota le monastère et lui
attribua annuellement 3000 livres. Tous deux ont donné ce témoignage de leur piété en allant
conclure la paix avec le roi catholique et décider le mariage avec la sérénissime infante
d'Espagne, Marie-Thérèse d'Autriche.
Ensuite ledit mariage étant accompli et toutes choses heureusement conclues avec le sérénissime
roi d'Espagne, à son retour le roi très chrétien posa la première pierre, la 19e année de son règne
en l'an du salut 1660, le même jour de juillet. Puisse cet évènement être heureux et favorable!
Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre483.
Épitaphe de l’abbé de Saillant, évêque de Poitiers. Il mourut le 8 février 1698 dans la chapelle de
Saint-André, près de l’autel, du côté de l’Évangile. Son oraison funèbre fut prononcée par le
révérend père Chasme, du collège des jésuites, et l’on grava sur sa tombe l’épitaphe suivante :
HIC SITUS EST DD.FRANCISCUS IGNATIUS
DE BAGLION DE SAILLANT
E PERUSIAE PRINCIPUM PROSAPIA ET REGIO
STEMMATE CLARUS
EX MILITARI PRAEFECTURA IN ORATORIO DOMINI JESU
FAMILIAM ADLECTUS
A SUIS SODALIBUS SUPERIOR GENERALIS EXPETITUIS
LUDOVICI MAGNI NUNCUPATIONE
AD TRECORENSEM PRIMUM, DEINDE PICTAVIENSEM
EPISCOPATUM ASSUMPTUS
IN QUOCUMQUE GRADU STATUQUE SUMMUS
VIRTUTIBUS OMNIBUS
PASTORALI IMPRIMIS CARITATE ABSOLUTUS
DEO HOMINIBUSQUE VALDE DILECTUS
OBIIT PICTTAVII DIE JAN. 26
ANNO DOMINI MDCXCVIII.
483 Auber C.-A. abbé (1839-1840), Histoire de la cathédrale de Poitiers, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère
série, tome XVII, p. 380.
-242-
Ici se trouve le seigneur François Ignace de Baglion de Saillant, de la famille des princes de Pe-
rugia, illustré par son antique origine royale, après une carrière militaire, il s’engagea dans la
congrégation de l’Oratoire du Seigneur Jésus. Il fut choisi comme supérieur général par ses com-
pagnons. Désigné par Louis le Grand, il fut pris comme évêque de Tréguier ( ?) puis de Poitiers.
À tous les échelons, il atteignit les plus hautes positions et les plus hautes distinctions. Il atteignit
la perfection dans toutes les vertus et surtout dans l’affection pour ses ouailles. Il fut très aimé de
Dieu et des hommes. Il mourut à Poitiers le 26 juin de l’an du Seigneur 1698.
Il existe également un éloge en vers de Baglion de Saillant qui rappelle sa grande bonté. Le R.P.
Chesnon s’en est inspiré lorsqu’il a prononcé l’éloge funèbre de l’évêque. Cet éloge avait été
composé lors de son passage à Tréguier.
NON UL|LUS MELI|OR VO|BIS NON |LENIOR| UNQUAM
CONTIGE|RIT DO|MUS SUPER|IS ? NEC A|MICIOR| ULLUS
QUIPPE IL|LUM NON |TAM QUAE| CRINES| INFULA| VESTIT
SACRAE NON TAM ILLUM TRUBEAE QUAM CANDIDA MORUM
TEMPERI|ES COM|MENDAT, ET| IGNEA| PECTORE IN| ALTO
VIS ANIMI,QUAE MULTA OCULIS FRONTIQUE SERENO
ELUCET, FACILIS MELLITAE ELOQUENTIA LINGUAE
ET MOLLES FANDI ILLECEBRAE, BLANDIQUE NITORES
ELOQUENTIAE, QUIBUS ILLA POTENS ADDUCERE MENTES
QUO VELIT, ARCANAQUE ACCENDERE PECTORA MOTUS
Personne n’est meilleur que vous, personne jamais de plus doux n’a accédé aux honneurs, per-
sonne n’a jamais été plus amical. Quelle chasuble l’habille en dehors d’un seul cilice.
Rien ne le recommande plus aux ornements sacrés que l’éblouissant équilibre des mœurs et
l’ardente vigueur de l’esprit dans sa noble poitrine, qui se manifeste nettement dans son regard et
sur son front serein, la libre éloquence d’une langue douce comme le miel et les charmes moel-
leux de la diction, les éclats caressants de l’éloquence qui permettaient à celle-ci d’amener les
esprits où elle voulait, déterminée à embraser les secrets des cœurs.
Sauf pour le cinquième vers, la scansion est correcte. L’auteur use de l’élision vocalique: quippe
il au troisième vers mais, rien de plus normal. Par contre, le quatrième vers est faux et le mot
latin trubeae n’existe pas. Il s’agit d’une erreur pour tropaea, mot tiré du grec et signifiant les
trophées. Ni le sens ni l’orthographe ne conviennent et par dessus le marché deux lettres sont
interverties. Il eût été pourtant facile de faire un vers correct avec le mot vestis : Sacra il|lum
non|vestis : tam quam|candida| morum.
De toute façon, où l’auteur est-il allé chercher ce mot étrange de tropaea, brisant par là le rythme
du vers, alors que tout le reste est correct ? On se demande s’il ne s’agit pas là d’une initiative
intempestive de quelque dignitaire ecclésiastique, soucieux de montrer qu’il avait des Lettres.
Rappelons quelques étapes de sa carrière François Ignace de Baglion de Saillant, italien de la
famille des Baglioni, originaire de Perugia était le fils de Léonor, baron de Jons et seigneur de
Saillant, l’un des vingt-quatre gentilshommes de la Maison du Roi Louis XIII et de Jean-
Françoise de Henry, elle-même fille d’Artus de la Salle et de Denise de Bellièvre.
-243-
Il portait « d’azur à un lion léopardé ayant sa patte dextre sur un tronc d’arbre écoté et posé en
pal sur une terrasse accompagné de trois fleurs de lys rangées en chef sous un lambel à quatre
pendants, le tout d’or484 ».
François-Ignace eut une carrière encore plus brillante que celle de son frère aîné François. Il ser-
vit très jeune dans un régiment de cavalerie du prince de Condé. Il fit coup sur coup quatre cam-
pagnes et fut plusieurs fois blessé. Malheureusement, à l’occasion de La Fronde, il suivit son
supérieur hiérarchique le prince de Condé dans la rébellion. À la bataille d’Étampes où Condé
fut vaincu par Turenne, Ignace de Baglion eut le genou fracassé d’une balle de mousquet (1652).
Il continua de guerroyer en Flandre où, dans les rangs des Espagnols, le grand Condé dépensait
inutilement son génie. Colonel à 22 ans, et probablement, du fait de sa rébellion, sans avenir mi-
litaire, Ignace se rendit compte de la vanité des exploits guerriers et il entra dans la Congrégation
de l’Oratoire. Il remplit diverses fonctions avec beaucoup de talent et de diplomatie et il était
déjà à la tête d’une des maisons de l’Ordre à Montmorency quand il fut choisi comme confesseur
de la princesse de Hanovre, abbesse de Maubuisson et de toute la communauté. Choisi comme
premier assistant du général de l’Oratoire, Ignace devint en même temps supérieur des Orato-
riens de la rue Saint-Honoré à Paris et adjoint au procureur-général.
Condé cependant ne l’avait pas oublié. Quand il voulut faire accorder à la Princesse palatine une
abbaye de renom, c’est à De Baglion qu’il fit appel pour négocier en Allemagne et mener à bien
l’entreprise. Finalement la princesse refusa de venir en France ; ce qui n’empêcha pas tous les
personnages mêlés à la négociation, et Condé tout le premier, de rendre hommage aux qualités
de diplomate qu’avait déployées De Baglion. Une mission plus délicate encore l’attendait : faire
cesser la discorde et la zizanie dans un couvent de filles de la noblesse. Il s’en acquitta avec tant
de brio que Louis XIV le pressentit pour l’évêché de Tréguier. Promu depuis peu général de
l’Ordre, Ignace refusa tout d’abord ce qui fit honneur à sa modestie pour n’accepter l’évêché
que, semble-t-il, contraint et forcé. Le choix ayant été ratifié par le Saint-Siège le 12 juin 1679, il
fut consacré en l’église Saint-Honoré le 23 juillet par son protecteur François de Harlay, assisté
des évêques de Saint-Malo et de Cahors.
Dès qu’il eût pris possession de son siège, il sentit combien l’ignorance de la langue locale pré-
venait tout contact avec les fidèles. Il réussit en un temps record à assimiler le breton si parfaite-
ment qu’il en vint à le parler comme sa langue maternelle et à faire des sermons en breton. On fit
à cette occasion le jeu de mots suivant «ailleurs les enfants apprennent la langue de leur père
mais à Tréguier le père a appris la langue de ses enfants» (Chesnon)485.
Cependant, De Baglion cultiva tant la faveur du roi qu’en 1682 il fit des excès de gallicanisme
Le roi le désigna pour l’évêché de Poitiers. Mais Innocent XI, courroucé contre les évêques qui
avaient pris part à l’assemblée de 1682, refusa de ratifier la nomination (d’envoyer les bulles).
Comme le Vatican considère toutes choses sub specie aeternitatis, la ratification se fit attendre
huit longues années. Pendant ces années de patience, de Baglion fit preuve de la plus grande dis-
crétion vis-à-vis du doyen, des chanoines et du Chapitre de la cathédrale de Poitiers, soucieux de
ne pas empiéter sur leurs prérogatives. Finalement, en 1694, Ignace prêta serment au roi et fut
investi. C’est en présence du chapitre que Paul-François Hillairet, prêtre du diocèse prononça
l’éloge de la famille du futur évêque et le sien propre.
Dans son nouveau poste, l’évêque fit preuve des mêmes qualités de bienveillance et de charité
qui l’avaient distingué en Bretagne. L’histoire ne dit pas s’il se donna la peine d’apprendre le
patois poitevin. Il mourut relativement jeune à l’âge de 64 ans.
484 Bibliothèque Nationale, pièces originales 266, f. fr. 26650, n° 3484. 485 On a même prêté ce mot à Louis XIV en personne.
-244-
Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre.
Épitaphe de l’évêque de Poitiers, de La Poype de Vertrieu 1732486.
HIC JACET ILLUSTRISSIMUS AC REVERENDISSIMUS IN DOMINO D. D.
EPISCOPUS PICTAVIENSIS
LUGDUNI COMES ET VICARIUS GENERALIS
GENTIS NOBILITATE CLARUS MERITIS CLARIOR
AD EPISCOPATUM PROVECTUS
OMNIS COMMODI IMMEMOR, NON SIBI
SED GREGI VIXIT
PASTOR BONUS
PAUPERUM PATER, UT EGENOS SUBLEVARET
IPSE FACTUS EGENUS
DOMUS DEI DECOREM SUMME DILEXIT
HUJUSQUE SANCTUARII RESTAURATOR MUNIFICENTUS
LITTERAS MIRIFICE COLUIT
UNIVERSITATIS BENEFACTOR INSIGNIS
DIGNUS HILARII SUCCESSOR
HAERESIM FORTITER DEBELLAVIT
SUPERATA TEMPORUM INFELICITATE
UNA FUIT PASTORIS OVIUMQUE FIDES
NEC TAM IMPERAVIT QUAM SUASIT
NE NOS RELINQUERET DESOLATOS
COADJUTOREM ELEGIT
NOSTRUM IN MAERORE SOLATIUM
TANDEM APOSTOLICIS LABORIBUS FRACTUS
DILECTUS DEO
ET HOMINIBUS OBDORMIVIT IN DOMINO DIE 3 FEBRUARII ANNO SALUTIS
MDCCXXXII
AETATIS LXXVII
EPISCOPUS XXX
REQUIESCAT IN PACE.
Ci-gît le très illustre et révérendissime dans le Seigneur, le seigneur Jean-Claude de La Poype de
Vertrieu, évêque de Poitiers, comte de Lyon et vicaire général, illustre par la noblesse de sa
famille, encore plus illustre par ses mérites, une fois porté à l’épiscopat ; entièrement oublieux de
son confort, il vécut non pour lui-même mais pour son troupeau en bon pasteur.
Père des pauvres, pour soulager les indigents, il devint lui-même indigent. Il aima par-dessus tout
la parure de la maison de Dieu. Après avoir restauré ce sanctuaire avec munificence, il cultiva
merveilleusement les lettres. Il fut un remarquable bienfaiteur de l’université. Digne successeur
d’Hilaire, il combattit courageusement l’hérésie. Une fois surmontés les malheurs des temps, la
foi du pasteur et celle de ses ouailles fut la même. Il persuada plutôt qu’il ne commanda. Pour ne
pas nous laisser dans l’affliction, il a choisi un coadjuteur. Il fut notre consolation dans la
tristesse.
Enfin brisé par ses travaux apostoliques, aimé de Dieu et des hommes, il s’est endormi dans le
Seigneur le 3 février l’an du Salut 1732, à l’âge de 77 ans, après trente ans d’épiscopat. Qu’il
repose en paix !
486 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome XXVIII, inscr. 288.
-245-
Le coadjuteur Jérôme-Louis de Foudras de Courcenay, neveu de La Poype, évêque in partibus
de Thlae en Lycie, lui succéda à l’évêché de Poitiers.
Munificentus est bien sûr pour munificens.
Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre.
Épitaphe de Foudras de Courcenay487. Il avait restauré, dit-on, la chapelle des évêques. Nous ne
savons pas en quoi consistaient ces réparations. Il s’agit probablement de peintures murales ou
de quelque décoration des autels. En tout cas, c’est ici qu’il reposa après sa mort le 13 août 1748,
à l’âge de 63 ans. Le 11 février 1749, son oraison funèbre fut prononcée en présence d’un
immense auditoire qui remplissait la vaste nef de la cathédrale, par Zacharias de Guillot, chantre
de Sainte-Radegonde. Son épitaphe sur sa tombe dans la chapelle des évêques est la suivante :
HIC JACET
COMMUNI MORTALIUM FATO TUMULATUS
REVERENDUS IN DEO PATER
HIERONYMUS LUD. DE FOUDRAS DE COURTENAY
LUGDUNI COMES INCLYTUS
IN CELEBERRIMA PICTONUM ACADEMIA
DOCTOR INSIGNIS
AB ANTECESSORE ET CONSANGUINEO PRAESULE PIISSIMO
COADJUTOR EXPETITUS
THLOANENSIS EPISCOPUS CONSECRATUS
PICTAVIENSIS DEMUM FACTUS ANTISTES
ET SANCTI LEODEGARII ABBAS
IN EO MAXIME EFFULSERUNT
VERUS DEI TIMOR, CANDOR MORUM
IN SACRIS CELEBRANDIS RELIGIOSA MAJESTAS
IN PROMOVENDA ANIMARUM SALUTE ARDENS ZELUS
ROMANAE SEDI ET SANAE FIDEI ADDICTISSIMUS
DISCIPLINAE ECCLESIASTICAE ZELATOR PRUDENS
VASTISSIMAE DIOECESIS ILLUSTRATOR PROVIDUS
PER XVI ANNOS GUBERNATOR INDEFESSUS
SUMMO PROBORUM OMNIUM LUCTU OBIIT
DIE DECIMA TERTIA MENSIS AUGUSTI
ANNO MDCCXLVIII
AETATIS SUAE LXIII
REQUIESCAT IN PACE
Ici repose enseveli, par le destin commun aux mortels, le père révérend en Dieu, Jérôme-Louis
de Foudras de Courcenay, illustre comte de Lyon, remarquable docteur de la très célèbre
académie de Poitiers, choisi comme coadjuteur par son prédécesseur, un évêque très pieux, qui
fut son parent, consacré évêque de Thlae (?). Il fut fait alors prélat de Poitiers et abbé de Saint-
Léger.
Chez lui resplendirent au plus haut point la véritable crainte de Dieu, l’innocence des mœurs, la
majesté religieuse lors de la célébration des sacrements, le zèle ardent pour assurer le salut des
âmes. Très attaché au siège de Rome et à la foi orthodoxe, il a maintenu avec compétence la
discipline ecclésiastique. Il donna de l’éclat à un très vaste diocèse aux intérêts duquel il veillait.
487 Collectif (1844), Histoire littéraire du Poitou, Ordre chronologique des évêques de Poitiers, p. 34; Auber C.-A. (1849), Histoire de la Cathédrale de Poitiers, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère série, tome XVII, p. 394.
-246-
Pendant seize ans, timonier infatigable, il mourut, au très grand deuil de tous les gens de bien, le
13 août 1748 à l’âge de 63 ans. Qu’il repose en paix.
L’adjectif thloanensis reste étrange. S’agirait-il d’un évêché in partibus ? On a effectivement
l’impression d’un évêché in partibus mais aucun nom antique du Proche-Orient n’y correspond.
Peut-être Tholonensis, de Toulon ? (cf. Tholonensis episcopi, 878488).
Peut-être s’agit-il aussi d’un adjectif forgé sur Thlae en Lycie (voir inscription précédente).
Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre.
Première épitaphe de la comtesse de Blossac489.
L’épouse du comte de la Bourdonnaye de Blossac, intendant du Poitou, dont tous les Poitevins
connaissent le nom en raison de la présence à Poitiers des jardins de Blossac. Pour la récompen-
ser de son exceptionnel intérêt pour la religion et de son zèle, le Chapitre tint à donner à sa dé-
pouille mortelle un lieu de repos dans la cathédrale. Après le service funèbre qui fut célébré le
lendemain de son décès, la sainte femme fut déposée au pied des marches du sanctuaire sous une
dalle de marbre noir portant l’inscription suivante :
D.O.M. (Domino Optimo Maximo)
AD MEMORIAM CLARISSIMAE DNAE, MAGDALENAE
LUDOVICAE CAROLAE LEPELLETIER DE LA HOUSSAYE
CLARISSIMI DD PAULI SPIRITUS MARIAE DE LA BOURDONNAYE
COMITIS DE BLOSSAC, APUD PICTONES PROVINCIAE PRAEFECTI
UXORIS DIGNISSIMAE ET DILECTISSIMAE
A GENERE HABUIT NOMEN AMPLISSIMIS MUNERIBUS ET
HONORIBUS ILLUSTRATUM
A NATURA ORIS ET SERMONIS DIGNITATEM
MORUM SANCTIMONIAE PARENS
AC INSTITUTIONE ARTIUM MULTARUM EXCELLENTIAM
MORUM PERITA, HOMINUM INTELLECTUS JUDICIO PERSPICAX
ANIMO TAMEN LONGE PRAESTANTIOR EXTITIT.
IN EXQUISITISSIMA URBANITATE PRISCI MORIS FEMINA
CANDORE, PIETATE, OBSEQUIO, CARITATE, FILIAE, CONJUGIS, MATRIS
NOMEN SUSTINUIT, VICES OBIIT, DECUS OBTINUIT
PIAE GENITRICIS PLURIES ORBATAE AMOR ET SOLATIUM
INDIVIDUI CONJUX AMANTISSIMA
CONNUBIO FELIX, IV FILIOS TOTIDEMQUE FILIAS DEO ET
PATRIAE FELICITER EDUCAVIT.
AT QUAE PRIMA FUIT CURA ET SUPREMA
SANCTAE RELIGIONIS
FIDE SIMPLICI ET INCONCUSSA, SPE HUMILI, FERVENTI CHARITATE
ALUMNA PIISSIMA, CULTRIX INDEFESSA, FILIA AMABILISSIMA
ORATIONI INTENTA, SACRAE MENSAE FREQUENTISSIMA
ITA AD ARAS AFFIXA
UT EXTARET SPECTANTIBUS DIVINAE PRAESENTIAE ARGUMENTUM
PIIS QUIBUSCUMQUE OPERIBUS PRAESENTIA, OPIBUS,
EXEMPLO PRAESIDERE…
488 Dauzat A., Rostaing C. (1978), Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, p. 676. 489 Auber C.-A. abbé, (1849), Histoire de la Cathédrale de Poitiers, tome II, p. 405-406.
-247-
HANC SIBI, PRAEFECTI SPONSI AEMULA, PRAEFECTURAM DEPUTAVIT
TOT VIRTUTIBUS TEMPESTIVAM, COELO, FUNERI IMMATURAM
(QUANTO OMNIUM ORDINUM LUCTU ET DESIDERIO)
PRAEPROPERA MORS EX OCULIS ABSTULIT, EX ANIMIS
AUFERET NUNQUAM
DIE 3 APRILIS ANNO SALUTIS 1764, AETATIS FERE 41
TRISTES RELIQVIAE UT APUD SE REQUIESCERENT
INSIGNIBUS HUJUS ECCLESIAE CANONICI VOTO COMMUNI PETIERUNT
Au Dieu très bon, très grand.
À la mémoire de la très illustre noble dame Madeleine Louise Charlotte Lepelletier de la Hous-
saye, très digne et très chère épouse du très illustre seigneur Paul-Esprit-Marie de la Bourdon-
naye, comte de Blossac, gouverneur de la province du Poitou.
De par sa famille, elle détint un nom illustré par les charges et les honneurs les plus importants et
de sa nature, la dignité du visage et de la conversation, obéissant à la pureté de ses mœurs et
grâce à une éducation en différentes disciplines, elle était dotée de principes excellents, elle
comprenait et jugeait les gens par un jugement pénétrant. Cependant, c’est par les sentiments
qu’elle se montra de loin supérieure.
Avec une urbanité exquise, femme, elle conserva les mœurs d’autrefois et se montra digne de
son nom par son innocence, sa piété, sa complaisance, sa tendresse en tant que fille, en tant
qu’épouse et en tant que mère. Puis elle mourut et elle fut couverte d’honneurs.
Amour et consolation d’une mère pieuse, privée plusieurs fois de ses enfants, épouse très ai-
mante d’un époux inséparable, heureuse dans son mariage, elle éduqua heureusement pour Dieu
et pour la patrie quatre fils et autant de filles.
Mais ce qui fut son premier et son plus grand souci fut la sainte religion. Par une foi simple et
inébranlable, par une humble espérance, par une affection fervente, élève très pieuse, d’une dé-
votion infatigable, fille digne d’être aimée, elle écoutait attentivement les sermons et recevait très
fréquemment la sainte communion, suspendue aux autels, pour donner la preuve aux assistants
de la présence divine. En toutes sortes d’œuvres pieuses, elle donnait l’exemple par sa présence
et par ses largesses... Émule de son mari gouverneur, elle prenait la direction.
Avec tant de vertus, trop précoce et prématurée pour le ciel et les funérailles (au très grand cha-
grin et au très grand regret de tous les ordres de la cité), une mort trop hâtive l’a soustraite aux
regards, mais elle ne l’enlèvera jamais au souvenir des esprits.
Le 3 avril de l’année du Salut 1764, à l’âge de presque 41 ans, les chanoines de cette église, à
l’unanimité ont demandé que ses tristes restes reposent auprès d’eux avec distinction.
Seconde épitaphe de la comtesse de Blossac, 1754.
Monsieur de Blossac490 ne se contenta pas de cette expression de la douleur ecclésiastique ; il
voulut exprimer la sienne propre sur une plaque de marbre blanc encadrée de marbre rouge et
fixée au pilier voisin, à droite au-dessus du bénitier. On y lit encore l’inscription suivante dont
les lettres dorées en creux sont restées parfaitement lisibles :
UXORI
DILECTISSIMAE ET CLARISSIMAE
MAGDALENAE LUDOVICAE CAROLAE
LE PELLETIER DE LA HOUSSAYE
CUI MINIMA LAUS NOBILITAS GENERIS, VARIIS MUNERIBUS
ET HONORIBUS DECORATAE,
490 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome XXVIII, inscr. 297
-248-
FIRMA FIDE PIETATE CONSTANTI, INDEFESSA CHARITATE, MAGIS
SPECTANDAE.
ANIMI SIMUL ET INGENII DOTIBUS ORNATAE
PARENTIBUS, SPONSO, LIBERIS NEC NON CIVIBUS CHARISSIMAE.
VARIIS PIE ET GLORIOSE BREVIORIS(HEU NIMIUM)
VITAE MUNERIBUS FUNCTAE, PAULUS SPIRITUS MARIA
DE LA BOURDONNAYE, COMES DE BLOSSAC
HUJUS PROVINCIAE PRAEFECTUS CONJUX MOESTISSIMUS
HOC DILECTIONIS DOLORISQUE POSUIT MONUMENTUM
OBIIT 3 AVRIL 1764. ANNOS FERE 41 NATA
DE PROFUNDIS
À l’épouse très aimée et très illustre, Madeleine-Louise-Charlotte Le Pelletier de La Houssaye,
dont le moindre mérite est d’être de sang noble, récompensée de charges et d’honneurs, plus
remarquable encore par une foi solide, une piété constante et une infatigable charité, ornée en
même temps des dons de l’esprit et de l’intelligence, très chère à ses parents, à son époux, à ses
enfants et même aux citoyens. Elle s’acquitta pieusement et glorieusement des diverses charges
d’une vie (hélas beaucoup trop) brève.
Paul-Esprit-Marie de La Bourdonnaye, comte de Blossac, gouverneur de cette province, époux
très affligé, a édifié ce monument en témoignage de son amour et de sa douleur. Elle mourut le 3
avril 1764 à l’âge de presque 41 ans. De profundis.
Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre.
Inscription au-dessus d’un tableau491, avec l’ange gardien du donateur montrant d’une main
l’image de la Trinité et de la Sainte-Famille et laissant échapper ces mots :
PARCE ILLE DOMINE (Ille employé pour Illui) Épargne-le, Seigneur
Le donateur dit :
MARIA MATER DEI, MEMENTO MEI Marie, mère de Dieu, souviens-toi de moi.
Il a devant lui un pupitre sur lequel un psautier est ouvert, laissant lire ces versets du psaume:
AVERTE FACIEM TVAM A PECCATIS MEIS ET OMNES INIQVITATES MEAS DELE.
COR MVNDVM CREA]VIT DÉ NIHILO492…
Traduction :
Détourne ta face de mes péchés et détruis toutes mes iniquités car le monde493 Dieu l’a créé du
néant.
La deuxième ligne est bizarre : cor creavit ne fournit aucun sens. L’inscription portait Cor, abré-
viation de Corinthiens, cf. Épître aux Corynthiens dans l’inscription des Alleuds (Renais-
sance)494.
En face, l’autre coin est occupé par un évêque revêtu de ses habits sacerdotaux, la crosse à la
main droite, un livre à la gauche. C’est le patron du donateur dont le nom ST RENATVS brille
sur sa tête et qui émet pour lui une humble prière :
491 Auber C.-A. abbé (1839-1840), Histoire de la cathédrale de Poitiers, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère
série, tome V, p. 56. 492 Psaumes CII ; CIV-15; Genèse I ; Psaume CXLVIII-5; Sapientiaux I-14; Ecclesiaste XVIII-1; II Maccabées VII-28. 493 Corinthiens V-21 ; VI-9,16. 494 Corinthiens V-19.
-249-
NON INTRES IN IVDICIVM CVM SERVO TVO DOMINE
Tu ne feras pas passer en jugement ton serviteur, Seigneur.
Enfin, grande inscription entre le bon chapelain et le saint évêque :
SACRATISSIMAM
HANC FAMILIAM
VNA CVM ALIIS
QVINQVE MISTERIIS
RENATVS LORIN PRIMVS
ISTIVS ECCLESIAE
CAPPELLANVS SVIS
SVMPTIBVS DEPING(ERE)
VOLVIT ET
FVN(DAVIT
ANNO DO[MI]NI
AETATIS 57
ORATE DEVM PRO EO
Cette très sacrée
Sainte Famille
avec les
cinq autres mystères,
René Lorin, premier
chapelain de cette église,
à ses frais
a voulu les faire peindre
et l’a installée
en l’an du Seigneur…
à l’âge de 57 ans.
Priez Dieu pour lui.
D’après le style des lettres, l’inscription remonte non pas à 1793, comme on l’a parfois affirmé,
mais au milieu du règne de Louis XIV.
En effet, René Lorin était déjà chapelain et bachelier le 22 mars 1641. De 1647 à 1656, il fut
secrétaire des bacheliers, le 16 décembre 1656, il était marguillier des bacheliers, il est mort
avant le 2 janvier 1690.
Vienne, Poitiers cathédrale Saint-Pierre.
Inscription commémorative de la fête de la Fédération495 en 1790. Le 11 avril 1790, les gardes
nationaux de plusieurs départements voisins réunis à Poitiers font chanter un Te Deum dans la
cathédrale. Le drapeau de la Fédération est déposé en tant que « monument éternel » de ce pacte
sacré. Au-dessous de cet étendard fut attaché un « placard en bronze» sur lequel on lisait
l’inscription suivante :
PRIMA SEDENTE LEGISLATURA LUDOVICO DECIMO SEXTO LEGUM ET GALLICAE
LIBERTATIS RESTITUTORE DD ANSELMO JOSEPHO LUDOVICO DROUAULD HUJUS
CIVITATIS MAJORE VIGILANTISSIMO, ILLIUSQUE MILITIAE NATIONALIS DUCE
GENERALI INCLYTISSIMO DD ROCHO, VICE COMITI DE CHASTEIGNER. EADEM
MILITIA CIVICA SIMUL CUM OMNIBUS URBIUM ET VICORUM MILITIIS HOC
MONUMENTUM AMORIS PATRII PIGNUSQUE FOEDERIS AETERNI CONSECRAVIT.
UNDECIMA DIE MENSIS APRILIS ANNO 1790 ET ANNO PRIMO GALLICAE
LIBERTATIS
Ce qui donne, traduit, comme le dirait Marcel Pagnol496, en français républicain :
Alors que siégeait la première Législative, sous le règne de Louis XVI, qui rétablit les lois et la
liberté des Français, messire Anselme Joseph Louis Drouault étant le maire très vigilant de cette
ville, et le très illustre messire Roch, vicomte de Chasteigner, général en chef de la Garde natio-
nale, cette même Garde nationale, avec toutes les Gardes nationales des villes et des villages, a
495 Auber C.-A. abbé (1849), Histoire de la Cathédrale de Poitiers, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère série,
tome XVII, p. 394. 496 Pagnol M. (1957), La Gloire de mon père.
-250-
consacré cette marque d’amour de la patrie et ce témoignage d’une fédération éternelle. Le 11
avril 1790 et l’an I de la liberté de la France.
Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre.
Épitaphe de Jean-Baptiste de Bouillé497 qui mourut le 14 janvier 1842. Son monument funéraire
consiste en une table de marbre blanc, encadrée de deux colonnettes sur lesquelles retombe une
archivolte de plein cintre surmonté de la croix, et dont le tympan, creusé en forme de niche circu-
laire, reçoit le buste en marbre du prélat, de grandeur naturelle. En-dessous de l’éloge funèbre,
un bas-relief reproduit l’apparition de la croix miraculeuse vue à Migné498 le 17 décembre 1826
et la bénédiction de la première pierre de l’église que le prélat fit reconstruire en cette occasion.
Épitaphe du prélat :
DOM PM
ILLMI ET REVMI IN CHRISTO PATRIS
DD IOAN BAPTISTAE DE BOUILLE
NOBILIS ARVERNI
QUEM
REGUM LUDOV XVI ET LUDOV XVIII AULA
VIDIT SACERDOTEM
MARTINICA INSULA
DILEXIT PASTOREM
PICTAVIENSIS ECCLESIA
LUCET PONTIFICEM
OBIIT DIE XIV JANUARII ANNO R. S. MDCCCXLIII
AETATIS LXXXIII PONTIFICATUS XXIII
OPTIMO PASTORI
CLERUS POPULUSQUE PICTAVIENSIS
VENERATIONE ET DESIDERIIS UNANIMES499
ORANTES POSUERE
QUAESIVIT BONA GENTIS SUAE
ET PLACUIT ILLIS POTESTAS EJUS. MATTH. XIV
Restitution de la première partie du texte, jusqu’à SACERDOTEM :
DOMINO OPTIMO MAXIMO, ET PIAE MEMORIAE
ILLUSTRISSIMI ET REVERENDISSIMI IN CHRISTO PATRIS
DOMINI IOANNIS BAPTISTAE DE BOUILLE
NOBILIS ARVERNI
QUEM
REGUM LUDOVICI XVI ET LUDOVICI XVIII AULA
VIDIT SACERDOTEM
Au Seigneur, très bon, très grand, et à la pieuse mémoire du très illustre et très révérend père
dans le Christ, le seigneur Jean-Baptiste de Bouillé, noble d’Auvergne que la cour des rois Louis
XVI et Louis XVIII a vu comme prêtre. L’île de la Martinique l’a apprécié comme pasteur et
l’église de Poitiers l’a fait briller comme pontife. Il est mort le 14 janvier de l’année de la ré-
497 Auber C.-A. abbé (1849), Histoire de la Cathédrale de Poitiers, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère série,
tome XVII, p. 526 498 Migné-Auxances dans la Vienne, Magniaco en 989. 499 Unanimis est rare, mais attesté chez Claudien et dans la Vulgate.
-251-
demption du salut 1842, à l’âge de 83 ans, la 23e
année de son pontificat. À l’excellent pasteur,
le clergé et le peuple du Poitou, unanimes dans leur vénération et leur volonté, ont posé (cette
plaque) en prières. Il a cherché à faire le bien pour son peuple et son pouvoir leur a plu.
La référence scripturaire500 est la suivante : Jesus secedens in desertum multiplicat panes.
Au-dessous du monument, deux anges un peu lourds et de figure un peu vieillotte tiennent
l’écusson de la branche aînée de Bouillé, de gueules à la croix ancrée d’argent, avec la devise a
vero bello Christi, blason qui remonte au temps des Croisades. En bas de la peinture commémo-
rative du miracle de l’apparition de la croix, seconde inscription :
IN MEMORIAM CRUCIS QUAE MAGNIACI
APPARUIT DIE XVII XBRIS MDCCCXXVI
J. B. EP. ANNO SEQUENTI LAPIDEM PRIMARIAM BENEDICIT
NOVAE ECCLESIAE MEGNIACENSIS.
En mémoire de la croix qui apparut à Migné le 17 octobre 1826.
Jean Baptiste, évêque, l’année suivante, bénit la première pierre de la nouvelle église de Migné.
Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre.
Épitaphe de l’évêque Joseph-André Guitton501 parti de Poitiers le 30 avril pour une visite
pastorale à l’archiprêtré de Niort, il y mourut subitement le 7 mai. Le corps du prélat fut ramené
à Poitiers où il fut inhumé. Un monument assez simple lui fut élevé dans le même
entrecolonnement où se lit l’épitaphe de l’évêque de Bouillé. Il consiste en une table de marbre
blanc, entourée d’un cadre de marbre noir que surmonte une croix. Le monument est divisé en
deux parties : la première contient l’écusson sculpté du défunt d’azur à la croix de Saint André
d’argent dans la deuxième est gravée en lettres d’or l’inscription :
HIC JACET
ILL AC REV. JOSEPHUS ANDREAS
GUITTON
EPISCOPUS PICTAVIENSIS
QUEM MORS PRAEMATURA
E MEDIO MOERENTIS CLERI
POPULI DESIDERANTIS
PIUM POPULUMQUE SERVIENTEM
NIORTI ERIPUIT
DIE MAII VII ANNO CHRISTI
MDCCCXLIX
CUJUS ANIMA REQUIESCAT IN PACE
Ici repose
le très illustre et très révérend Joseph André
Guitton,
évêque de Poitiers
qu’une mort prématurée,
du milieu du clergé en pleurs
et du peuple qui le regrettait
a enlevé
à Niort lui qui était pieux et qui servait le
peuple. Le 7 mai de l’année du Christ 1849.
Que son âme repose en paix.
Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre.
Inscription sur une peinture à gauche de l’entrée de l’abside, inscription à demi effacée lors
d’une restauration de la peinture :
SACRATISSIMAM HANC FAMILIAM, UNA CUM ALIIS QUINQUE MYSTERIIS
RENATUS I CNN (CANONICUS) PRIMUS ISTIUS ECCLESIAE CAPPELLANUS SUIS
500 Mathieu, XIV-13,21 ; multiplication des pains, cf. Marc VI- 33,44 ; Luc VIII-1,9 ; Johannes VI-1,13 501 Auber C.-A. abbé (1849), Histoire de la Cathédrale de Poitiers, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère série,
tome XV, 18 p. 535-sqq.
-252-
SUMPTIBUS DEPINGI VOLUIT ETIAM (NUNC) ... FUND(ITUS) ... ANNO DOMINI ...
AETATIS SUAE 5 ... ORATE DEUM PRO EO.
Cette très sainte famille en même temps que les autres cinq mystères, René, chanoine, premier
chapelain de cette église a fait peindre à ses frais et en plus... de fond en comble ... l’an du
Seigneur ... à l’âge de ... Priez Dieu pour lui.
Il devait donc avoir entre 50 et 59 ans à cette époque.
Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre.
ANNO DOMINI MDCCCCXII
DIE MARTII I
INSTANTE
RRDD L. HUMBRECHT EP. PICTAV.
PIVS X PNT. MAX.
HANC CATHEDRALEM ECCLESIAM
AVXIT
DIGNITATE BASILICAE MINORIS
Le 1er
mars 1912, en présence du révérend-seigneur L. Humbrecht évêque de Poitiers, Pie X,
souverain pontife, a élevé cette cathédrale à la dignité de basilique mineure.
Vienne, Poitiers, chapelle Saint-Savin.
Ce tableau, d’une longueur de 1,77 mètre sur une largeur de 1,27 mètre, représente saint Étienne
debout, vu de trois-quarts, entre deux colonnes brisées, habillé d’une dalmatique rouge. Il tient à
la main droite une palme, la gauche levée sur sa poitrine, ses yeux tournés vers le ciel
s’expliquent par la devise video caelos apertos. À gauche sur la base d’un pilier, on lit
l’inscription :
EX DONO
DOM F. C. GLORIA
CANTORIS ET CANONICI
HUJUS ECCLESIAE 1783
À la suite d’un don du
sieur F. C. Gloria,
chantre et chanoine de
cette église, 1783.
À droite, dans un cartouche, sont peintes les armoiries suivantes : écu ovale d’or à deux losanges
d’azur posées en face, au chef d’azur chargé de trois besants d’or, timbré d’une couronne, en bas
la croix de Saint Louis.
Il s’agit des armoiries des Tudert502.
Vienne, Poitiers, château.
Agnus Dei trouvé lors des travaux de l’abattoir503 à l'emplacement des fondations du château.
AGNE DI MISERE MEI. QVI CRI. TOLLIS
AGNE DEI MISERERE MEI QVI CRIMINA
TOLLIS (MUNDI)
Agneau de Dieu, aie pitié de moi.
Toi qui enlèves les crimes du monde.
502 Barbier De Montault X. Mgr (1885), Un agnus de Grégoire XI découvert dans les fondations du château de Poitiers, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2
e série, tome VIII, p. 97-159.
503 Barbier De Montault X. Mgr (1885), Un agnus de Grégoire XI découvert dans les fondations du château de Poitiers, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2
e série, tome VIII, p. 97-159, planche p. 160.
-253-
Au-dessus de l’agneau :
GREGR P. P. XI GREGORIUS PONTIFEX PAPA XI Grégoire XI, pontife et pape.
Il s’agirait d’agni placés dans les fondations du château pour attirer la protection du ciel. Jean,
duc de Berry, commença la construction de l’édifice en 1375 et le pape Grégoire XI gouvernait
alors l’église (1370-1378).
Vienne, Poitiers, cimetière de l’hôpital des Champs.
Cette épitaphe504 a été lue sur la tombe de la très haute dame Angadresme de Carvoisin,
marquise de Pleumartin :
HAEC ERAT PLENA OPERIBUS BONIS
ET ELEMOSYNIS QUAS FACIEBAT
Elle était toute pleine de bonnes œuvres
et des aumônes qu’elle faisait.
Nous avons conservé la traduction de plena par pleine, en dépit de son caractère un peu bizarre,
car l’inscription a voulu s’inspirer de la formule : Ave Maria, gratia plena.
En réalité l’inscription s’inspire des Actes des Apôtres505 et elle exprime l’espoir de ressusciter.
In Joppe Tabitham ressuscitat.
In Joppe autem fuit quaedam discipula, nomine Tabitha, quae interpretata dicitur Dorcas. Haec
erat plena operibus bonis et eleemosynis, quas faciebat. Factum est autem in diebus illis ut
infirmata moreretur. Quam cum lavissent, posuerunt eam in coenaculo.
Comme on peut le constater, cette citation latine est plus qu’un auto-éloge. C’est un appel à la
résurrection.
Vienne, Poitiers, couvent des Feuillants506, sceau.
† MONAST. S. BERN. PICT. CONGR. FUL.
C’est à dire, si l’on restitue les abréviations :
504 Prouhet Dr. (1906), Les seigneurs, le château, la terre de la Mothe-Saint-Héray, Mémoires de la Société de statistique des Deux-Sèvres, tome II, p. 307. 505 Actes des Apôtres IX, 36-37 506 Barbier C. (1880-1882), Inventaire des sceaux matrices du musée des antiquaires de l’Ouest, Bulletin de la Société des anti-quaires de l’Ouest, 2
e série, tome II, p. 515.
-254-
† MONASTERIUM SANCTI BERNARDI PICTAVIENSIS CONGREGATIONIS
FULIENSIUM
Monastère de Saint-Bernard, de la congrégation des Feuillants à Poitiers.
Dans le champ, on voit la Sainte Vierge avec l’enfant Jésus debout entre deux rosiers fleuris.
Vienne, Poitiers, couvent de La Visitation507.
VIVE † JESUS
JESU, MARIA, JOSEPH STE
AUGUSTINE S. F. D. SALESII SUC
CURRITE NOBIS
LA CHARITE DE LA PIERRE FONDAMENTALE
DE CET EDIFICE LA PREMIERE A
ETE POSEE PAR LA SUPERIEURE
ET TOUTE LA CMTE(COMMUNAUTE) DES RELIGIEUSES DE
LA VISITATION STE MARIE DE POITIERS
LE 10 JUILLET 1676 DIEU SOIT BENI
Traduction : Jésus, Marie, Joseph, sainte Augustine de la communauté de saint-François de
Sales, venez à notre secours.
S. F. D. à la troisième ligne pourrait être l’abréviation de : SANCTI FRANCISCI DE (SALES)
Vienne, Poitiers, église Notre-Dame-la-Grande, chapelle Sainte-Anne, XVe siècle.
Inscription peinte sur le mur de la chapelle :
D.O.M (Deo Optimo Maximo)
HIS CREDITUM CUM
DILEXISSET DILEXIT IN FINEM
HIC JACET
COR
IOHANN. LEONIS ROBERT
ECCL. PICTAV. CANON. HONOR.
HUJUS PARROCHIAE RECTORIS
CUJUS
SPE NON IN HOMINIB.CONFISA
FIDE NON FICTA
CARITATE BENIGNA
ZELO DOM. ORATIONES EJUS CUJUS MAXIMA EX PARTE DECORATAE
VITA IMMACULATA APUD DEUM COMMENDATUR
QUI
PRO VIGILANTIS ECCLESIAE CUSTODIA
PASTORALIS ELOQUENTIE SUAVITATE
FELICIS INGENII MANSUETUDINE
BONORUM OMNIUM MEMORIA DIGNUS
507 Bizard P. (1912), Compte-rendu et chronique de la séance du 23 mai 1912, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3
e série, tome II, p. 524.
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OMNIBUSQUE AD EXTREMUM
DOLORES INTER AMARISSIMOS EXEMPLUM FORTE
FLEBILIS OBIIT DERELINQUENS
PRIDIE IDIB MART
A XPI MDCCCLIV
AETATIS SUAE 56
JUSTUS AUTEM SI MORTE PRAEOCCUPATUS FUERIT
IN REFRIGERIO ERIT
SAP. IV, 7
R. I. P. (Requiescat in pace)
Au Dieu très bon, très grand.
Ceux auxquels il aimait faire confiance, il les a aimés jusqu’à la fin. Ici repose le cœur de Jean-
Léon Robert, chanoine honoraire de l’église de Poitiers, recteur de cette paroisse, lui qui n’a ja-
mais mis son espoir dans les hommes, dont la foi n’était pas feinte, dont la charité était bienveil-
lante, lui dont les discours étaient essentiellement décorés par son zèle pour le Seigneur, lui dont
la vie immaculée est une recommandation auprès de Dieu.
En raison de la garde qu’il a faite de l’église vigilente, de la douceur de son éloquence pastorale,
de la mansuétude de son heureux tempérament, digne du souvenir de toutes les bonnes gens,
laissant à tous jusqu’au bout un exemple de courage au milieu des douleurs les plus pénibles, il
est mort de manière lamentable la veille des ides de mars, l’an du Christ 1854, à l’âge de 56 ans.
Mais il est juste, s’il a été préoccupé par la mort, (il jouira du) du bonheur éternel et rafraîchis-
sant.
Que le lecteur se garde bien de traduire refrigerium par réfrigérateur dans la citation scripturaire.
Refrigerium, qui a en latin le sens de lieu rafraîchissant, est employé par Tertullien, Adversus
Marcionem508, dans le sens de bonheur éternel. Il suit en cela la traduction de la Vulgate509 :
Imposuisti homines super capita nostra
Transivimus per ignem et aquam
Et eduxisti nos in refrigerium
Cette traduction est d’ailleurs un peu fantaisiste et elle a été corrigée dans la nouvelle édition de
1945 de la façon suivante :
Incedere fecisti homines super capita nostra
Transivimus per ignem et aquam
Sed relaxationem dedisti nobis
Le texte complet de la citation scripturaire510 est le suivant :
Justus autem si morte praeoccupatus fuerit
In refrigerio erit ;
Senectus enim venerabilis est, non diuturna
aeque annorum numero computata.
Vienne, Poitiers, église Saint-Hilaire-le-Grand.
Inscription du déambulatoire de l’abside :
D.O.M.
508 Tertullien, Adversus Marcionem, III-24. 509 Psaumes, LXV, LXVI-12. 510 Sapientiaux, IV-7,8.
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HIC DEPOSITUM EST
COR
ILLUSMI ET REVMI DD CAR FRAN
DAVIAU DU BOIS DE SANZAY
EX NOBILI PICTAV PROSAPIA
AN NATI MDCCXXXVI
DOCT. THEOL
VIC PRIMUM GEN PICT DIOCES NECNON S.HILARII MAGNI CANONICI
ARCHIEPISCOPI DEIN VIENNENSIS INDEQUE BURDIGALENSIS
QUI ET PAR FRANCIAE
REGII ORDINIS SANCTI SPIRITUS COMMENDATOR
OBIIT IN DOM
DIE JULII XI AN MDCCCXXVI
FIDE POTENS ALTA SCIRE CUI DATUM,
TENAX TUERI PRISCA DESPECTO METU
DOLENS DOLENTI, LARGUS OMNI PAUPERI,
FIRMANS LABENTEM ATQUE ERRANTI OBVIUS, SUIS
DILECTUS ET IIS CARUS QUI FORIS ERANT
DEO FRUATUR TOT PER QUEM NORINT DEUM
HANC TABELLAM
PII AC MOERENTES FRATER, FRATRIS FILIUS ET NEPOTES
POSUERE
DIE XI JANUARII AN MDCCCXXVII.
Restitution des treize premières lignes :
DEO OPTIMO MAXIMO
HIC DEPOSITUM EST
COR
ILLUSTRISSIMI ET REVERENDISSIMI DOMINI CAROLI FRANCISCI
DAVIAU DU BOIS DE SANZAY
EX NOBILI PICTAVENSI PROSAPIA
ANNO NATI MDCCXXXVI
DOCTORIS THEOLOGIAE
VICARII PRIMUM GENERALIS PICTAVENSIS DIOCESIS NECNON SANCTI HILARII
MAGNI CANONICI
ARCHIEPISCOPI DEIN VIENNENSIS INDEQUE BURDIGALENSIS
QUI ET PAR FRANCIAE
REGIS ORDINIS SANCTI SPIRITUS COMMENDATOR
OBIIT IN DOMINO
DIE JULII XI ANNI MDCCCXXVI etc
Au Seigneur très bon très grand. Ici a été déposé le cœur du très illustre et très révérend seigneur
Charles-François Daviau Dubois de Sanzay d’une noble famille poitevine, né an l’an 1736,
docteur en théologie, d’abord vicaire général du diocèse de Poitiers et en même temps chanoine
de Saint-Hilaire-le-Grand, ensuite archevêque de Vienne et par la suite de Bordeaux,, qui fut
aussi pair de France et commandeur de l’ordre royal du Saint-Esprit. Il mourut dans le Seigneur
le 11 juillet de l’an 1826.
Puissant par la foi, lui auquel il a été donné de connaître les choses d’en-haut, méprisant la peur,
il montra de l’obstination pour préserver les choses d’autrefois ; il souffrit avec le souffrant, il fut
généreux avec tous les pauvres ; il a réconforté celui qui se laissait aller et il a été au-devant de
-257-
celui qui se perdait. Aimé des siens et cher à ceux qui étaient à l’extérieur (de l’église). Qu’il
profite de Dieu, autant qu’ils ont appris grâce à lui à connaître Dieu.
Pieux dans l’affliction, son frère, son neveu et ses petits-enfants ont posé cette pierre le 11
janvier 1827.
Vienne, Poitiers, église Saint-Jean de Montierneuf.
Inscription commentant la restauration de l’église511.
ANNO DNI
MD CCCXVII
REDUCE VELUT DIVINITUS AD TRONUM
CHRSSO PRINCIPE LUDOVICO XVIII
CLEMENTIA COMITANTE PATERNA OBVIIS UNDIQUE CORDIBUS
TEMPLUM HOC
LABENTE SECLO XI A GUILLELMO VI PICT. COMITE ERECTUM
NUPER HEU ! TETERRIMA REVOLUTIONE POLLUTUM DIRUTUMQUE
COELO INDULGENTE
SUPPLICIBUS, TUM VENERABILIBUS DIOCESIS GUBERNATORIBUS
DE MOUSSAC, SOYER, DARGENCE, DE BEAUREGARD
TUM ECCAE. PAROCHLIS RECTORIS SOLLICITI FCI SABOURIN
AC PIORUM LARGITORUMQUE CIVIUM VOTIS
E RUINIS EMERSIT
EXCELLORUM PRINCIPUM PHILPI ARTHESIA COMITIS FILII
QUOQUE EJUS
LUDCI ANTII ENGULISMAE DUCIS
NUTUI PERMUNIFICO HILARITER OBSEQUENTIBUS
DUHAMEL NOBSMO
COMITE, VIGI LTMO
PROVINCIAE A REGE
PRAEFECTO
GUISCHARD D’ORFEUIL PROVIDENSSO
URBIS PRAEPOSITO
BRUMAULD DE BEAUREGARD DICTI PRAEFECTI PRAESIDE LEGATO
ITEMQ, FILLEAU, DICTI URBIS PRAEPOSITI VICES GERENTE
OPERI INSTANTIBUS
GUIGNARD, COUTEAULT ET DOIGNY
THIBAULT-DESGATS, ET CLEMENT, DOIGNY, COUTURIER, THOMAS
MUNIA PAROCHIAE TEMPORALIA GERENTIBUS
PRIMO LAPIDE SUPPOSITO MANU PRAEDICTI
NOBILSSI COMITIS DUHAMEL
DIE MENSIS MAII - III
Les travaux de réparation durèrent près de 6 ans et ce ne fut que sur la fin de l’année 1822 que le
service reprit dans la vieille église de Guillaume VI.
ANNO DOMINI
MD CCCXVII
REDUCE VELUT DIVINITUS AD TRONUM
CHRISTIANISSIMO PRINCIPE LUDOVICO XVIII
CLEMENTIA COMITANTE PATERNA OBVIIS UNDIQUE CORDIBUS
TEMPLUM HOC
511 Chergé C.-L.-G. d (1843), Mémoires historique sur l'abbaye de Montierneuf de Poitiers, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère série, tome XI, p. 237-238.
-258-
LABENTE SAECULO XI A GUILLELMO VI PICTAVIENSI. COMITE ERECTUM
NUPER HEU ! TETERRIMA REVOLUTIONE POLLUTUM DIRUTUMQUE
COELO INDULGENTE
SUPPLICIBUS TUM VENERABILIBUS DIOCESIS GUBERNATORIBUS
DEMOUSSAC, SOYER, DARGENCE, DE BEAUREGARD
TUM ECCLESIAE. PAROCHIALIS RECTORIS SOLLICITI, FRANCISCI SABOURIN
AC PIORUM LARGITORUMQUE CIVIUM VOTIS
E RUINIS EMERSIT
EXCELLENTISSIMORUM PRINCIPUM PHILIPPI ARTHESIAE COMITIS FILII
QUOQUE EJUS
LUDOVICI ANTONII ENGULISMAE DUCIS
NUTUI PERMUNIFICO HILARITER OBSEQUENTIBUS
DUHAMEL NOBILISSIMO COMITE, VIGILANTISSIMO PROVINCIAE A REGE
PRAEFECTO
GUISCHARD D’ORFEUIL PROVIDENTISSIMO URBIS PRAEPOSITO
BRUMAULD DEBEAUREGARD DICTI PRAEFECTI PRAESIDE LEGATO
ITEMQUE FILLEAU, DICTI URBIS PRAEPOSITI VICES GERENTE
OPERI INSTANTIBUS
GUIGNARD, COUTEAULT ET DOIGNY
THIBAULT-DESGATS, ET CLEMENT, DOIGNY, COUTURIER, THOMAS
MUNIA PAROCHIAE TEMPORALIA GERENTIBUS
PRIMO LAPIDE SUPPOSITO MANU PRAEDICTI
NOBILISSIMI COMITIS DUHAMEL
DIE MENSIS MAII - III
L’an du Seigneur 1817, le prince très chrétien Louis XVIII était revenu sur le trône par un effet
de la volonté divine, alors que pourtant les cœurs lui étaient acquis grâce à sa clémence pater-
nelle. Alors que le XIe
siècle allait à sa fin, ce temple a été érigé par Guillaume VI, comte du
Poitou.
Récemment, hélas, au déclin du siècle, il fut souillé et détruit par la plus horrible des révolutions.
Grâce au ciel, écoutant les supplications de vénérables personnalités du diocèse, le gouverneur
De Moussac, Soyer, Dargence, De Beauregard, grâce aux offrandes du recteur plein de sollici-
tude de l’église paroissiale François Sabourin et de pieux donateurs parmi les citoyens, elle s’est
relevée de ses ruines.
À l’injonction très généreuse de leurs excellences les princes Philippe, fils du comte d’Artois et
de Louis Antonin, duc d’Angoulême.
Obéissant joyeusement, le très noble comte Duhamel très vigilant et le très prévoyant maire de la
ville Brumault de Beauregard, de même Filleau qui remplace le dit préposé à la ville pressant
l’accomplissement de l’ouvrage Guignard, Couteault et Doigny, Couturer et Thomas, gérant les
intérêts temporels de la paroisse, la première pierre a été posée de la main dudit très noble comte
Duhamel le 3 mai.
Vienne, Poitiers, église Sainte-Opportune.
Inscriptions sur le reliquaire en forme de croix de Sainte Opportune512, dont l’église possède une
belle relique de sa sainte patronne, qui renferme avec des ossements d’autres saints, paraît-il, un
fragment de la vraie Croix.
512 Lecointre-Dupont G. (1876), Note sur un reliquaire en forme de croix de l’ancienne église Sainte-Opportune de Poitiers, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère série, tome XIV, p. 371-377.
-259-
Les côtés de la croix sont recouverts de feuilles d’argent sur lesquelles ont été clouées après coup
quatre bandes, également d’argent, d’inégale largeur, qui en se développant sur la face principale
en dessous des verres, présentent les inscriptions suivantes en caractères du XVIIIe siècle :
NON NOBIS DONE (DOMINE)
O CRUX AVE
SPES
UNICA
STA
OPPOR
TUNA
16 IHS 79
Ce n’est pas pour nous Seigneur
Croix salut
espoir
unique
Sainte
Opportune
Jésus Sauveur des hommes.1679
Sur les bras de la croix, des deux côtés de la rosace, en une ligne horizontale :
O CRUX, AVE, SPES UNICA
Au-dessous de la rosace, en une ligne verticale :
RELIQUAIRE DE LA VRAIE CROIX
Sur la même face, à l’intérieur :
MATHURINUS COLLON. AEDITUUS513
SANCTAE OPPORTUNAE FIERI
CURAVIT
Mathurin Collon, gardien de
Sainte Opportune a fait faire.
Enfin sur les côtés à l’extérieur :
OS DE SAINTE OPPORTUNE ET AUTRES SAINTES RELIQUES
NON NOBIS, DOMINE, NON NOBIS.
Ce n’est pas pour nous, Seigneur, pas pour nous.
IHS est à la fois l’abréviation de Jesus Hominum Salvator et une allusion au début de
l’orthographe grecque du mot Jésus.
Vienne, Poitiers, église Sainte-Radegonde.
Inscription d’ne cloche fondue en 1613 :
STEMMATA QUAE GERO SATIS OSTENDUNT ME ESSE REGALEM
Les guirlandes (symbole généalogique) que je porte montrent bien que je suis royale.
Vienne, Poitiers, église Sainte-Radegonde, crypte.
Action de grâces d’Anne d’Autriche pour la guérison de son fils Louis XIV, par l’intercession de
la patronne de Poitiers :
D. O. M. (Deo Optimo Maximo)
ANNA AUSTRIACA GALLIAE ET NAVARRAE REGINA
MEMOR REDDITAE SALUTIS FILIO KARISSIMO
LUDOVICQ XIV ; REGI CHRISTIANISSIMO(QUEM
APUD GEROSIACUM NAVALE, ANNO 1658
513 Pour aeditumus, gardien d’un temple. La forme exacte est aeditumus, selon Varron R. 1, 2, 1. Cependant à partir de Cicéron, aeditunus est préféré à aeditumus.
-260-
FEBRIENTEM, DIVAE RADEGUNDIS PATROCINIO
MOERENS ADDIXERAT) LAMPADEM ARGENTEAM
DIU NOCTUQUE INEXTINGUIBILEM TUMULO
TANTAE LIBERATRICIS APPENDIT, DUASQUE IN HAC
REGIA ECCLESIA MISSAS DE PROPRIO D.
RADEGUNDIS IN AETERNUM SOLEMNI RITU
SINGULIS DIEBUS XXIX IUNII ET XIII IULII
CELEBRANDAS DOTE PRAESTITA CONSTITUIT
SUOQUE NOMINE REGIUM (QUI TUNC ERIT)
IN SENATU PICTAVIENSI PROTOPATRONUM
HISCE VOTIVIS MISTERIIS ADESSE JUSSIT,
CAETERAQUE PERAGI VOLUIT,
QUAE AUTOGRAPHO
DIEI XII SEPTEMBRIS ANNO 1658 CONTINENTUR
(Monogramme AL couronné, trois fois répété, peut-être initiales : Anna, Ludovicus).
Anne d'Autriche, reine de France et de Navarre, en souvenir de la santé rendue à son fils très
cher, Louis XIV, roi très chrétien (que dans son affliction elle avait voué à la protection de la
divine Radegonde, alors qu’il avait la fièvre en 1658 près du chantier de constructions navales de
Boulogne) a suspendu près du tombeau de celle qui libère si bien (des tourments) une lampe
d’argent qui ne doit s’éteindre ni jour ni nuit, a constitué un fonds pour que soient célébrées
éternellement dans cette église royale, au bénéfice de sainte Radegonde, deux messes solennelles
le 29 juin et le 13 juillet et a ordonné qu’en son nom, celui qui sera alors le président royal du
sénat de Poitiers assiste à ces mystères votifs et elle a fait procéder à d’autres dispositions qui
sont mentionnées dans une lettre autographe du 13 septembre de l’année 1658.
L’inscription a été transcrite incorrectement par M. A. Le Touzé de Longuemar dans son
Epigraphie du Bas-Poitou514.
Gerosiacum est bien entendu une erreur pour Gesoriacum (Boulogne).
Dans misteriis tiré du grec le upsilon est transcrit pas un i et non comme aujourd’hui par un y.
Cette habitude durera jusqu’à la restauration.
Vienne, Poitiers, église Sainte-Radegonde, vitraux du XIXe siècle.
Série 3515 :
1) DECENNIS CAPTIVA REGIBUS ADDUCITUR
2) IMPOSITO VELAMINE DIACONISSA CONSECRATUR.
3) MULIERES LEPROSAS MINISTRAT ET OSCULATUR
4) AVENIS MIRACULOSE CRESCENTIBUS A PERSECUTIONE REGIS LIBERATUR.
5) S. MEDARDUS EPISCOPUS NOVIOMENSIS516.
6) S. FORTUNATUS EPISCOPUS PICTAVIENSIS.
7) S. PIENTIUS EPISCOPUS PICTAVIENSIS.
514 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome XXVIII, p. 336, inscr 237. 515 Favreau R. (1998), Le programme iconographique des vitraux du XIX
e siècle à Sainte-Radegonde, Bulletin de la Société des
antiquaires de l’Ouest, 5e série, tome XII, 2
e trimestre, p. 83-108.
516 Dauzat A., Rostaing C. (1978), Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, p. 493.
-261-
8) S. EUPHRONIUS EPISCOPUS TURONENSIS
9) S. GERMANUS EPISCOPUS BURDIGALENSIS.
10) S. LEONTIUS EPISCOPUS BURDIGALENSIS.
11) EX DONO CLERI PICTAVIENSIS.
Traduction:
1) À dix ans, elle est arrivée aux rois
2) Prenant le voile, elle est consacrée comme diaconnesse
3) Elle s’occupe de lépreuses et les embrasse
4) Elle est libérée de la persécution du roi par des mauvaises herbes qui poussent
miraculeusement.
5) Saint Médard, évêque de Neufmesnil
6) Saint Fortunat, évêque de Poitiers
7) Saint Pient, évêque de Poitiers
8) Saint Euphronius, évêque de Tours
9) Saint Germain, évêque de Bordeaux
10) Saint Léonce, évêque de Bordeaux
11) Par un don du clergé de Poitiers.
Série 4 :
1) MONASTERIUM HILARITER INGREDITUR.
2) DOMINICAM CRUCEM CUM EXALTATIONE RECIPIT.
3) NATURA COELO APPARITIONE CHRISTI DIGNATUR.
4) DEFUNCTA AD SEPULCRUM IN BASILICA B. MARIAE ADDUCITUR.
5) S. GREGORIUS EPISCOPUS TURONENSIS.
6) S. AREDIUS ABBAS.
7) S. JUNIANUS PRESBYTER.
Traduction:
1) Elle entre joyeusement au monastère
2) Elle reçoit avec exhaltation la croix du Seigneur
3) La nature est jugée digne de l’apparition du Christ au ciel
4) Défunte, elle est menée au tombeau dans la basilique de Sainte-Marie
5) Grégoire, évêque de Tours
6) Saint Aredius, abbé
7) Saint Junien, prêtre
Série 5 :
1) B. GUNTRANUS ECCLESIIS DONA LARGITUR.
2) B. CARLOMANUS HABITUM SANCTAE RELIGIONIS SUSCIPIT.
3) D. CAROLUS MAGNUS IMPERATOR A S.LEONE CORONATUR.
4) VEXILLUM A PARISIENSI EPISCOPO ACCIPIT.
Traduction:
1) Le bienheureux Gontran fait des dons aux églises
2) Le bienheureux Carloman revêt l’habit de la sainte religion
3) L’empereur Charlemagne est couronné par Saint Léon
4) Il reçoit un drapeau de l’évêque de Paris.
-262-
Série 6 :
1) SANCTA CLOTILDIS CLODOVAEO VICTORI ET CHRISTUM PROFITENTI OBVIAM
VENIT517.
2) S. RADEGUNDIS FANUM CUM IDOLO INCENDI JUBET.
3) S. BATHILDIS FILIORUM INFANTIUM TUITIONEM GERIT
4) S. IOANNA VALESIA ANNUNTIARUM FUNDATRIX REGULAM TRADIT.
Traduction:
1) Sainte Clothide vient au devant de Clovis victorieux et confessant le Christ
2) Sainte Radegonde fait incendier un temple avec une idole
3) Sainte Bathilde prend la garde de ses enfants tout petits
4) Sainte Jeanne de Valois fondatrice de l’ordre de l’annonciation transmet la règle.
Vienne, Poitiers, évêque de Poitiers monseigneur Pie.
Monseigneur Pie, chartrain518, devenu Poitevin, peut être comparé à Fulbert de Chartres, Poite-
vin devenu chartrain.
Il écrivit notamment les vers suivants :
Me de pauperibus natum suscepit alendum
Nam puero faciles providit adesse magistros
Et juvenem perduxit ad hoc ut episcopus essem.
Il m’a recueilli pour m’élever, moi qui était né dans une famille pauvre, car il a procuré à l’enfant
des maîtres d’humeur facile. Et il a permis à ce jeune homme d’accéder à la dignité épiscopale.
Vienne, Poitiers, grand séminaire.
Médaille519 en laiton, un peu fruste, pesant 10 grammes, offerte par le grand séminaire à la
Société des antiquaires de l’Ouest.
D’un côté, la Sainte Vierge couronnée, tenant un sceptre de la main droite et portant sur le bras
gauche l’enfant Jésus, à ses pieds on voit une ancre et un croissant. En légende :
S. MATER GRATIAE 1695 Sainte (Marie) mère de la Grâce 1695
Sur l’autre face, on voit un saint, nimbé, tenant de la main gauche une épée nue ; son pied
s’appuie sur un animal couché, mais dressant la tête.
S. LANDELIN MARTYR PAS(SUS)
ANO 640
Saint Landelin qui a subi le martyr
En l’An 640
Saint Landelin, abbé, fonda l’abbaye de Saint-Crespin, où il fut enterré ; sa fête est célébrée le 15
juin, jour de son décès. Il serait né soit en 680, soit en 686, soit en 691.
517 Jarry J. (1989), La bataille de Vouillé, Les effets d’une confusion hagiographique, Bulletin de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, 2
e série, tome XXII, n°1, 1
er trimestre ; Le Roux H. (1993), Recherche sur le lieu de la victoire de Clovis sur les
Wisigoths en 507, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 5e série, tome VII, 3
e trimestre.
518 Pouget M. du (1988), Un prélat romantique Louis-Edouard Pie (1815-1880), Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 5
e série, tome II, p. 56 ; Gadille J. (1967), La pensée et l’action politique des évêques français au début de la III
e République,
tome I, Paris, p. 301. 519 De la Marsonnière, (1885), Compte-rendu et chronique de la séance du jeudi 2 juillet 1885, Bulletin de la Société des anti-quaires de l’Ouest, 2
e série, tome III, p. 571.
-263-
Vienne, Poitiers, Hôtel-Dieu, inscription de Michel de Craon, provincial.
Cette inscription provient de l’ancien Hôtel-Dieu520 de Poitiers qui, à cette date, était tenu par les
religieuses hospitalières de Loches, dont la devise était Jésus, Maria, Joseph. Elle était jadis au
musée de Poitiers :
JESUS MARIA JOSEPH
CHARITAS
RDUS PATER MICHAL DECRON
PROVINCIAE TURONIAE MINI
BENE MERITUS PROALIS HUNC
PRIMARIUM LAPIDEM APPOSUIT
DIE 28 JUNII ANNO DOMINI
1675
JESUS MARIA JOSEPH
CHARITAS
R(EVEREN)DUS PATER MICHA(E)L DE CRON
PROVINCIAE TURONIAE MINI [MORUM
BENE MERITUS PRO[VINCI]ALIS HUNC
PRIMARIUM LAPIDEM APPOSUIT
DIE 28 JUNII ANNO DOMINI
1675
Jésus, Marie, Joseph,
Charité.
Le révérend père Michel de Craon, provincial qui a rendu bien des services des Minimes de la
provonce de Tours a posé cette première pierre le 28 juin de l’an du Seigneur 1675.
Vienne, Poitiers, hôtel de ville.
Cette inscription en l’honneur de Philippe Mauduyt521 était autrefois dans la salle de l’hôtel de
ville qui servait de lieu de réunion à la faculté de médecine. Au-dessous de l’inscription, sont
placées les armes de la faculté (un Christ en croix et trois fleurs de lys en chef) et au-dessous les
armes de la famille Mauduyt (un chevron accompagné d’une fleur et trois étoiles en chef).
ACADEMICORUM JURIUM VINDICI ET DEFENSORI
ACERRIMO CLARISSIMO VIRO PHILIPPO
MAUDUYT DE LA GREVE, REGIS CONSILIARIO
IN SALUBERRIMA FACULTATE DOCTORI
PERITISSIMO AC SERENISSIMI LUDOVICI
ARMANDI BORBONII PRINCIPIS DE CONTI
HUJUSQUE PROVINCIAE GUBERNATORIS
ACCEPTISSIMO MEDICO FIDISSIMO OB
SINGULARIA IN UNIVERSITATEM PICTAVI
ENSEM MERITA HOC PERENNE GRATI
ANIMI MONUMENTUM PONENDUM STATUERE
EJUSDEM UNIVERSITATIS RECTOR ET
PROCERES SOLENNI DECRETO DIEI
DECIMAE QUINTAE MENSIS MARTII ANNO
DOMINI MILLESIMO SEPTENGENTESIMO
VIGESIMO PRIMO.
Au vengeur et défenseur des droits académiques, au très énergique et très illustre Philippe
Mauduyt de La Grève, conseiller du roi, docteur très expérimenté dans une faculté très solide et
très fidèle, médecin du prince sérénissime Louis Armand Bourbon de Conti, gouverneur bien
aimé de cette province, médecin très renommé, très fidèles, en raison de ses mérites singuliers
envers l’université de Poitiers, le recteur et les maîtres de cette même université ont décidé par
520 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome XXVIIII, p. 341-342, inscr 244. 521 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome XXVIII, p. 365-366, inscr. 284.
-264-
un décret solennel de faire édifier ce monument en témoignage éternel de leur gratitude, le 15
mars en l’an du Seigneur 1721.
Vienne, Poitiers, lycée, la chapelle.
À droite et à gauche de l’autel :
IN NOMINE
JESU OMNE
GENU FLEC
TATUR ETC
AD PHILIPP. II
QUAM ADMI
RABILE EST
NOMEN TUUM
IN UNIVERSA
TERRA
PSALMO VIII
Que tout genou se ploie au nom de Jésus, etc522.
Combien admirable est ton nom dans toute la Terre523.
Le verset du Psaume est le suivant : victori pro torcularibus canticum David (8-2). Domine,
Dominus noster. Quam admirabile est nomen tuum in universa terra. Quoniam elevata est
magnificentia tua super caelos (nouvelle traduction: qui extulisti majestatem tuam super caelos).
La citation de l’épître aux Philippiens est la suivante : ut in nomine Iesu omne genu flectat
caelestium et terrestrium et infernorum.
Vienne, Poitiers, musée.
Cette inscription524 datée de 1658 provient probablement du terrain des Dames du Calvaire.
MDEC
IVIN
MDCLVIII
MAJOR DEI GLORIA
À la première ligne, peut-être faut-il restituer : Mysterium doctrinae ecclesiae christianae ?
La traduction devient alors :
Le mystère de la doctrine de l’église chrétienne.
La plus grande gloire de Dieu, juin 1658.
La formule finale rappelle la devise des jésuites : Ad majorem Dei Gloriam. Vide supra,
Nouaillé-Maupertuis Ad majorem Dei doxam.
Vienne, Poitiers, musée.
Inscription (funéraire ?) sur marbre blanc525.
JU]DICIS EIVS QVONDA.
]T BARONIS DVPLESSIS D[
]E CHERCOIS MONTPIPEAV
E. ETC. SPECTABILES
CO]DICIS EIVS QVONDAM
ET BARONIS DVPLESSIS D(OMINI D)E
CHERCOIS MONTPIPEAV
E. ETC. SPECTABILES
522 Épître aux Philippiens, II - 10, Acta Apostolorum Epistula ad Philippenses. 523 Psaumes, VIII. 524 Poiraud M. (1892-1894), Objets divers, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2
e série, tome VI, p. 290.
525 Ledain B. (1883), Musée de la Société des antiquaires de l’Ouest, catalogue du musée lapidaire, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2
e série, tome LVI, p. 538, inscr. n° 865.
-265-
]RMAE COETEROSQIE CO[
GREGIAE, QVIBUS PROEC
]QVAS VTINAM DE MAR [
]VIIS PROEBERE SCVL[
FORMAE COETEROSQUE CO
EGREGIAE, QVIBUS PRŒCLARA[S
ANTIQVAS VTINAM DE MARMORE
CONVIVIIS PRŒBERE SCVLPTURAS
Un jour son juge ... et du baron Duplessis... et de Chercois-Montpipeau … des ... remarquables
de forme et d'autres (objets) confectionnés de ... exceptionnelle, par lesquelles ... de très illustres
antiquités ... dans l’espoir d’offrir lors des festins des sculptures de marbre.
Après egregiae, il est probable qu'on a sous-entendu formae; proebere est pour praebere.
Le début du texte est très douteux. Il y a de nombreuses possibilités : Medicis, in dicis, judicis et
même dicis du verbe dico, mais aucune ne semble convenir au sens général de l’inscription.
Seul Judicis ejus (son juge) semble convenir à une inscription funéraire. Mais la mention de con-
vivia semble contredire cette interprétation. S’agirait-il d’un éloge funéraire du baron Duplessis ?
Vienne, Poitiers, musée.
Inscription en espagnol sur un reliquaire526 :
LECHE DE LA VIRGEN MARIA Lait de la Vierge Marie.
Les inscriptions en espagnol sont très rares en Poitou. À part une inscription latine où lux est
spagnolisé en luz à Dompierre-sur-Boutonne, il en est une autre complète, toujours dans la même
ville.
Vienne, Poitiers, musée.
Cette inscription flamande527, gravée sur un marbre blanc et dont les lettres sont remplies de
mastic noir pour les faire mieux ressortir, provient d’un guéridon Louis XIV. Elle devait être
primitivement carrée mais elle fut taillée en rond pour s’adapter au meuble :
CAPPELE GILLIS
HENDRICK GHEWESEN
FRE(DERICK)
RAEDPENSIONARIS DER STADT
OST]ENDE GECOMMITTEERDEN
TER VERGADERINGHE VAN D’HEEREN
DE ECKE EN DE LEDEN DESER
RAEDE VAN VLAEDEREN OVERL
DEN 20 NOV 1759
R. I. P. (Requiescat in pace)
Cappele Gilles-Henri (ou Frédéric) ci-devant pensionnaire de la ville d’Ostende, député vers
l’assemblée de messieurs le doyen et les membres de ce conseil des Flandres.
Décédé le 20 novembre 1759
Qu’il repose en paix.
Vienne, Poitiers, musée.
Au musée des Augustins528, inscriptions hollandaises sur des assiettes décorées du portrait du
stathouder de Hollande.
526 Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2
e série, tome IX, p. 83 ; n° de catalogue 3308.
527 Barbier C. (1875), Inscription en flamand trouvée à Poitiers, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1ère
série, tome XIV, p. 204-229.
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Nu siet men wer verschijnen529 Maintenant on voit de nouveau paraître.
De Oranje son aan’t Roer van Staat Le soleil d’Orange est gouvernement de l'état.
Nederland’s Heil en Toeverlaat De la Hollande le salut et la rédemption.
Har vijand aan het verdwijnez530 Tandis que l’ennemi en est à disparaître.
Vienne, Poitiers, rue des Hautes-Treilles.
Cette inscription sur pierre de 1752 fut trouvée en 1867, dans les fondations d’une maison531.
C’est la première pierre d’une ancienne chapelle du couvent des Augustins, dont l’église trans-
formée en bazar est située dans le voisinage :
PRIMVM HVNC LAPIDEM POSVIT R. P. FERDINAND FRERE. SACR THEOLOG PROF
HVIVSCE CONVENTUS PRIOR AN DOM MDCCLII BENED XIV PONT LVD XV
REGNANTE.
Le révérend père Ferdinand Frère a posé la première pierre, professeur de théologie sacrée,
prieur de ce couvent, l’an du Seigneur 1752, alors que Benoît XV était pontife et que régnait
Louis XV.
Vienne, Poitiers, rue du Moulin-à-Vent.
Elle est située sur une maison532, sur la porte d'appartement du 2e étage.
VENTER PLVMA VENVS
LAVDEM FVGIENDA SEQVENTI
MELIOR VIGILANTIA SOMNO
Le ventre, le lit de plume et Vénus (métaphore pour la
gourmandise, la paresse et la volupté) doivent être évité,
par celui qui poursuit la gloire. La vigilance est préférable
au sommeil.
Les deux premières lignes forment un hexamètre. La
troisième ligne, commençant par deux brèves, ne saurait en
aucun cas constituer un hexamètre.
Venter| pluma Ve|nus lau|dem fugi|enda se|quenti
Le texte est extrait de l’ouvrage Emblemata écrit par Junius
Hadrianus533.
528 Gaillard H. (1919-1921), Note sur des assiettes décorées du portrait du stathouder de Hollande Guillaume V, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3
e série, tome V, p. 789-791, n° 3898.
529 Allemand: verscheinen. 530 Allemand: Vijand, feind, verdwijnez, verschwinden. 531 Ménard (1867), Compte-rendu et chronique de la séance du 18 juillet 1867, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2
e
série, tome XI, p. 515; Ledain B. (1883), Catalogue de la galerie lapidaire du musée de la Société des antiquaires de l’ouest, Mé-moires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2
e série, tome VI, p. 533 n° 855.
532 Bleau A. abbé (1891), Une maison du XVI° siècle à Poitiers, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2e série, tome V,
p. 445-448. 533 Junius Hadrianus ou Adriaen de Jonghe (1565), Emblemata
-267-
Vienne, Poitiers, rue d’Orléans.
Inscription découverte en 1869, provenant de l’ancien couvent des Jacobins, établissement des
frères de la Doctrine Chrétienne534 situé dans le voisinage et détruit pour percer l’actuelle rue
d’Orléans .
HAEC TRIA MONV
MĒTA AD SEPVL
TVRĀ FE CŌSTUCTA
PER
R. P. FID AN. BACON
P. G. HVIVSCE CŌVET
ALV NUS IDIB.
DECEM.
ANI DNI 1684 RE
QVIESCAT IN PACE
AMEN
HAEC TRIA MONV
MENTA AD SEPVL
TVRAM FUERVNT CONSTRUCTA PER
REVERENDVM PATREM FIDEI ANDREAM BACON
PRAEPOSITVM (ou priorem) GENERALEM HVIVSCE
CONVENTUS
ALVMNUS IDIBVS
DECEMBRIS
ANNI DOMINI 1684 RE
QVIESCAT IN PACE
AMEN
Ces trois monuments ont été construits comme sépulture par le révérend père de la Foi André
Bacon, qui fut préfet général et élève de ce couvent (mort) aux ides de décembre de l’an du Sei-
gneur 1684.
Qu’il repose en paix! Amen.
Vienne, Poitiers, rue du Puygarreau et angle de la rue de l’Éperon535.
Inscription funéraire trouvée en 1882 dans les fondations d’une maison :
HIC JACET V
ENERABILIS
PATER PETRV[S]
DELAVBE QVI
EXCESSIT E VI
VIS DIE IX AVG
Ici repose le
vénérable
père Pierre
Delaube qui
quitta les
vivants le 9 août...
L’inscription, d’après l’écriture, serait du XVIIe siècle.
Vienne, Poitiers, rue Saint-Antoine.
Sur le campanile de l’aumônerie536
de la seconde moitié du XVIIe siècle
537.
Qui domine sur mer et retient les vaisseaux !
est un mot rare tiré de Hérodote538.
534 Ledain B. (1883), Catalogue de la galerie lapidaire du musée de la Société des antiquaires de l’Ouest, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1883, 2
e série, tome VI, p. 531, n° 852.
535 Ledain B. (1882), Séance du 7 décembre 1882, de M. A. Richard, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2e série,
tome II, p. 515; Ledain B. (1883), Catalogue de la galerie lapidaire du musée de la Société des antiquaires de l’ouest, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2
e série, tome VI, p. 536, n° 861.
536Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome XXVIII, inscr. 199. 537 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome XXVIII, inscr. 199. 538 Hérodote, V-36.
-268-
Vienne, Poitiers, rue Saint-Étienne
Cette inscription de Poitiers539
est dite «du marin philosophe».
NEC SPE NEC METV
MEDIIS TRANQUILLVS
IN VNDIS
Il n’est ni espoir, ni crainte,
quand on est tranquille au milieu
des eaux.
L’inscription doit être mise en rapport avec l’inscription grecque précédente.
Vienne, Poitiers, rue Saint-Paul.
Cette inscription sur une fenêtre, anciennement rue Saint-Paul, est aujourd’hui déposée au
musée540 :
NISI DOMINUS†EDIFICAVERIT†DOMUM†IN
VANUM†LABORAVERUNT†EDIFICANTES†EAM.
Si le Seigneur n’a pas édifié la maison,
c’est en vain qu’ont travaillé ceux qui la construisent.
Cf. avec l’inscription de Xanton-Chassenon541.
Il s’agit du début du Psaume CXXVII : Canticum graduum Salomonis. Nisi Dominus
aedificaverit domum in vanum laboraverunt qui aedificant eam.
Peut-être n’y a-t-il pas d’abréviation de aedificantes. Le graveur a oublié le qui.
Vienne, Poitiers, rue de Queue-de-Vache542.
(AVE MARIA) GRATIA PLENA DNS
TECUM
Salut Marie pleine de grâce, Dieu est avec
toi
Vienne, Saint-Savin-sur-Gartempe, chapelle543.
EX DONO
DOM. F. C. GLORIA
CANTORIS ET CANONICI
HUJUS ECCLESIAE 1783.
Par un don
du Seigneur F. C. Gloire,
chantre et chanoine
de cette église 1783.
539 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome XXVIII, pl. 540 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère série,
tome XXVIII, inscr. 262, pl.VI. 541 Psaume, CXXVII-1. 542 Longuemar A. Le Touzé de (1883), Épigraphie, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère série tome XXVIII,
inscr. 191. 543 Salvini J. (1931-33), Rapport sur les travaux de la Société des Antiquaires de l'Ouest, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3
e série, tome IX.
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Vienne, La Roche-Posay.
Épitaphe de monseigneur de La Roche-Posay, évêque de Poitiers :
HENRICUS LUDOVICUS CASTANEUS544
DE LA ROCHEPOSAY EPISCOPUS
PICTAVIENSIS INTER MAJORES SUOS
HOC SIBI VIVENS MONUMENTUM
PRÆSTRUXIT ANNO CHRISTI 1650
AETATIS 73
Henri Louis Châtaigner de La Roche-Posay évêque de Poitiers s’est fait de son vivant édifier
d’avance ce monument parmi ses ancêtres, en l’an du Christ 1650, à l’âge de 73 ans.
Vienne, Saint-Martin l’Ars, abbaye Notre-Dame de La Réau.
En 1660 eut lieu la cérémonie du baptême d’une cloche fondue aux frais des chanoines545. Elle
avait pour parrain Pierre Barbarin, président du présidial de Poitiers, seigneur de Joussé ; sa mar-
raine était Marie-Anne de Maurienne qui devait épouser Elie le Maye seigneur de Château-
Garnier et Moyseaux. La cloche portait l’inscription suivante :
SANCTA MARIA PATRONA ECCLESIAE BEATAE
MARIAE DE REGALI ORA PRO HABITANTIBUS IN EA
FUNDATA SUM SUMPTIBUS CANONICORUM
REGULARIUM HUJUS DOMUS ANNO SALUTIS 1660.
Traduction :
Sainte Marie patronne de l’église de la bienheureuse Marie à Réau, prie pour ceux qui y habitent.
J’ai été fondue aux frais des chanoines réguliers de cette maison en l’an du salut 1660.
«À cette époque», ajoute M. François Eygun, «le fondeur, étranger à la région, était probable-
ment domicilié au Dorat, capitale de la Basse-Marche, comme il l’était encore neuf ans plus tard,
d’après l’inscription de la cloche d’Asnois».
Vienne, Saint-Secondin, gravure sur la croix546
.
ILLA CRUX PIO
DONO LUDOVICI
LARGEAU HIC
POSITA FUIT
ANNO DOMINI
1758
Traduction :
Cette croix a été élevée grâce à un don pieux
de Louis Largeau
en l’an du Seigneur
1758.
544 De Rochebrune O., De chasteignier A. (1890), La Roche-Posay, note d’histoire et d’archéologie, Revue du Bas-Poitou, p. 317-327 ; illustration De Rochebrune O., Revue du Bas-Poitou, p. 358. 545 Eygun F. (1938), L’abbaye de Notre Dame de la Réau, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3
e série, tome XV,
p. 143. 546 Longuemar A. Le Touzé de (1883), Épigraphie, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1
ère série tome XXVIII, inscr.
294.
-270-
Vienne, Savigny-l’Évescault, église Saint-Pierre et Saint-Paul.
Première série de vitraux547 :
CHRISTUS REDEMPTOR
BONUM CERTANEM (sic) CERTAVI (dans un phylactère). J’ai mené un bon combat.
Il s’agit là d’une citation de l’épître de saint Paul à Timothée548 : Bonum certamen certavi,
cursum consummavi, fidem servavi.
IN FIDE ET SPE
C’est la devise de la famille De Lattre de Tassigny : d’azur à la face d’or accompagnée de trois
étoiles d’argent rangées en chef et d’une canette de même, becquée et membrée de gueules.
NEC CUPII NEC METUI Je n’ai pas convoité et je n’ai pas craint
C’est là, la devise de la famille Blanchot : d’argent au sautoir d’azur, chargé en cœur d’un
croissant d’or.
HEREDITAS SANCTA Sainte hérédité
Sur le deuxième écu, un personnage vêtu de blanc, auréolé, tenant d’une main une épée et de
l’autre la palme du martyre, ce qui serait une autre représentation de saint Julien549.
S. JULIAN(E O)RA [PRO NOBIS… Saint Julien, prie pour nous
Vienne, Ternay, château.
Inscriptions accompagnant les peintures de la Renaissance représentant dans la tour des scènes
tirées à la fois de la mythologie païenne et de la tradition biblique. Sur un ébrasement de la
fenêtre, un amour, traîné par un lion dans une coquille formant char, se dirige du côté de Vénus.
Sur l’ébrasement opposé, on distingue très nettement un coq noir au-dessus duquel on lit en
lettres d’or sur fond noir :
... EST QUANDO JACUISSE NOCET
Peut-être :
PRODEST QUANDO JACUISSE NOCET
Traduction :
Il est utile quand il nuit de rester étendu !
Il est utile quand il fait nuit de rester couché, en effet le coq réveille au moment où il faut cesser
de dormir.
Sur la face opposée, au-dessus de la cheminée, est représenté l’atelier de Vulcain. À droite, un
fourneau près duquel un cyclope tire le soufflet. Directement sur le manteau, l’inscription
suivante est encore déchiffrable :
VULCANE, DUM FERRUM MOLIS, EN CONJUGEM MARS PERMOLIT
Vulcain, tandis que tu mouds le fer, voici que Mars met à mal (broie) ton épouse.
Admirez le jeu de mots : molis, permolit. L’artiste, en effet, représente de l’autre côté de la
chambre Vénus et Mars, qui, pour continuer dans la même veine, n’y vont pas mollo.
547 Morillon A.-M. (2001), Les vitraux de l’église de Savigny, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 5
e série, tome XV, 1
er
et 3e trimestres, p. 101-118.
548 II Epistula Ad Timotheum, IV-7 549 Robuchon J., Vallette R., Rochebrune O. de (1892), Paysages et Monuments du Poitou, Vienne, tome II-IV.
-271-
Inscriptions concernant des Poitevins hors du Poitou
.
Charente-maritime, Saintes, cathédrale Saint-Pierre.
-272-
Inscription commémorant, dans la cathédrale Saint-Pierre à Saintes, un gouverneur qui aurait été
d’origine un peu poitevine :
INTREPIDAE VIRTUTIS MILITIS
INDOMITAE CONSTANTIAE DUCIS
EXIMIAE PRUDENTIAE GUBERNATORIS
L. D. BERNARDI DE MASSES
CRISTIANISS. REGIS A CONSILISS (sic)
ENGOLISMENS, SANTON, RUPELLENS
LEMOVIC. PROVINC.
PRAEFECTO
Soldat d’un courage intrépide, général d’une fermeté indomptable, gouverneur d’une constance
exceptionnelle, L. D. Bernard de Masses, conseiller du roi très chrétien, préfet des provinces
d’Angoumois, de la Saintonge, de La Rochelle et du Limousin.
L’inscription continue sous une forme différente :
EXIGUA EST, SED MULTA TEGIT QUAM CERNIS URNA
CORDA SIMUL AT IIS INVIA CORPORIBUS
NAM QUI SANTONICAE GENTIS DUM VITA MANERET
CORDA UNUS TENUIT VINCTA SUO
IDEM SANTONIBUS MORIENS COR LIQUIT UNO
MANEANT OMNIA CORDA LOCO
Elle est exiguë, mais l’urne que tu vois renferme à elle seule beaucoup de cœurs tout en ne pou-
vant pas recevoir de corps. Car celui du peuple de Saintonge qui, tant qu’il a vécu, tint tous les
cœurs enchaînés au sien seul, le même, à sa mort a laissé son cœur aux Santons pour que tous les
cœurs restent perpétuellement en un même endroit.
Chose curieuse, l’auteur de l’inscription a eu certainement l’ambition d’écrire en hexamètres car,
au prix d’une très légère modification, Exigua| est sed| multa te|git quae| cernitur| urna, le
premier vers devient un hexamètre. Mais il a très vite renoncé car le second vers est absolument
impossible à scander.
Rappelons qu’une interprétation très approximative de l’inscription latine a été gravée sur une
plaque de marbre par des gens sans doute bien intentionnés, probablement au XIXe
siècle. D’un
style ampoulé, elle déclare et déclame :
Au guerrier d’un courage intrépide, au général d’une fermeté inébranlable, à l’administrateur
d’une rare prudence, messire Bertrand de Masses, conseiller du roi très chrétien, gouverneur des
provinces d’Angoumois, Saintonge, Aunis et Limousin, cet espace est étroit mais, pour un seul
corps, songe que de cœurs ce tombeau renferme pour jamais. Celui qui dort ici, vivant, de la
Saintonge enchaîna les cœurs par ses bienfaits et, mourant, il légua son cœur à cette terre.
-273-
Eure-et-Loir, Saint-Eliph.
Inscription tumulaire de Dreux du Radier composée par lui-même550 :
HIC JACET
JOANES FRANCISCUS
DREUX
PECCATOR UNUS E MULTIS
ARTIBUS INGENUIS VIXI JURI
QUE DICATUS
UNUS UNA FUIT CURA PLA
CERE BONIS
PLURIMA SCRIPTA MIHI SUNT
ET MIHI PLURIMA LECTA
O UTINAM RECTE LECTA
QUE SCRIPTA SINT
NATUS DIE X MAII ANNO
MDCCXIV
DENATUS DIE I MARTIS
ANNO MDCCLXXXI
BENEFICIORUM MEMOR NECNON
VOLUNTATUM DEFUNCTI SERVA
TISSIMA AGNITIONIS SUE
MONIMENTUM HOC POSUIT
MARIA FRANSCISCA BUARD
ANNO MDCCLXXX
SCULPSIT JOANNES DU VAL
Ici repose
Jean-François
Dreux,
pécheur. Seul j’ai vécu de beaucoup de
professions libérales et je me suis consacré
au droit.
Seul, il a un seul souci, celui de plaire
aux bonnes gens.
J’ai fait de nombreux écrits
et j’ai beaucoup lu.
Plût au ciel que tout cela ait été lu
et écrit correctement.
Né le 10 mars
1714,
mort le 1er
mars
1780.
En souvenir de ses bienfaits, et de plus
soucieuse de respecter les volontés du défunt,
Marie-Françoise Buard a élevé ce monument
en témoignage de sa reconnaissance
l’an 1781.
C’est Jean Duval qui l'a sculpté.
Les neuf dernières lignes ont été ajoutées par la suite.
Val-de-Marne, Champigny-sur-Marne.
On voit l’épitaphe d’Henri de Boulay de La Roche-sur-Yon, duc de Montpensier sur son tom-
beau mutilé en 1793. On a fort maltraité sa statue en marbre blanc à genoux devant un prie-Dieu.
Sur deux des faces du tombeau sont gravées trois inscriptions, dont deux allégoriques tirées de
l’Écriture et, au-dessus de la porte de la chapelle, un éloge historique en vers latins d’une facture
élégante qui rappelle les vertus d’Henri, les liens qui l’unissaient à son épouse et sa fin aussi
consolante devant Dieu que glorieuse devant les hommes, toutes choses heureusement résumées
dans les deux derniers vers :
FELIX QVI POTVIT MERITIS VTRVMQVE PROBATVS
SIC ANIMAM COELO PATRIAE SIC REDDERE VITAM
Heureux qui a pu, grâce à ses mérites, éprouver les deux choses, rendre son âme au ciel et sa vie
à la patrie.
550 Peschot abbé (1904-1906), Séance du 15 février 1906, lettre, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome X, 2
e
série, p. 462, la biographie consacrée à Dreux-Duradier par Dugast Matifaux, dans la Gazette vendéenne des 17 et 24 février 1866, et la biographie complète de ses œuvres dans La France littéraire de Quérard et dans le catalogue des ouvrages imprimés ou manuscrits de Dreux-Duradier composé par lui même et publié avec son éloge et quelques additions par Haillet de la Couronne Rouen, Machwell, 1776, in 12°, tiré à 60 exemplaires. Ce Dreux-Durandier (ou Dreux du Radier), si connu au milieu du XIX
e siècle que nul ne se sent obligé de relater d’où il vient,
semble avoir été originaire du Poitou. Il est célèbre pour avoir écrit en 1754, La bibliothèque historique et critique du Poitou.
-274-
Grèce, Lemnos.
Épitaphe invraisemblable du poitevin Louis François Clergeau, né à Poitiers 18 rue de la Prévô-
té551. En 1792, il tomba malade à Lemnos et son état était si désespéré que des Anglais partant
pour Basra annoncèrent sa mort au consul d’Angleterre, son ami. Celui-ci, du nom de William
Jhoon, écrivit au vice-consul de Lemnos de faire ériger à ses frais un mausolée pour Louis-
François Clergeau. Il en rédigea l’épitaphe que le vice-consul donna en riant au voyageur fran-
çais :
EXPECTAT HIC RESVRRECTIONEM CLARVS AC DOCTVS LVDOVICVS CLERGEAV,
GALLVS PICTAVIENSIS
QVI LINGVAM INDICAM, MALABARICAM, TVRCAM, ARABICAM, COETERASQVE
OLIM LOCVTVS, NVNC SILET
FVIT DEI PIISSIMVS VINDEX
BARBAROS AC INFIDELES MVLTOTIES
DEBELLAVIT
ORBEM VISITAVIT
NVNC MISSVM AD TRAVACORENSEM REGEM
PERACTA NEGOTIATIONE, TIPPOO SAIB
IMPERATOR
HONORIBVS, MAXIMISQVE MVNERIBVS
ILLVSTRAVIT
HINC DISCE VIATOR, SAPIENTIAM PIETATEMQVE
QVIBVS VIVET AD POSTEROS
REVERTENDO AD PATRIAM E VIVIS RECESSIT
IN INSVLA LEMNOS
DIE … AETATIS OCTO
SVPRA VIGENTI
AMICVS VERO WILLIAM JHOON
ANGLICVS, IN PERSIA CONSVL
EI DEVOTISSIMVS
HVNC LAPIDEM PONERE JUSSIT
L’illustre et savant Louis Clergeau, français de Poitiers, attend ici la résurrection. Il a pratiqué
jadis les langues indiennes du Malabar, turque, arabe et d’autres, maintenant il se tait. Il fut très
pieux, soldat de Dieu, il combattit souvent les barbares et les infidèles, il visita le monde. Envoyé
chez le roi de Travancore, l’empereur Tippo Sahib, pour avoir bien mené la négociation,
l’illustra des plus grands honneurs. Enseigne, voyageur, à la postérité la sagesse et la piété dont il
vivra. Retournant dans sa patrie, il a quitté les vivants dans l’île de Lemnos le ... à l’âge de 28
ans passé. Son ami W. J. (William Jhoon) consul d’Angleterre en Perse, qui lui était très dévoué,
a fait poser cette pierre.
Louis Clergeau a écrit en bas de ce document une note supplémentaire :
HUNC ABSOLUTE SPOLIAVERUNT MARATTAE
Les Mahrattes l’ont absolument dépouillé.
551 Carré H. (1895-1896), Histoire d’une lettre de cachet et d’un aventurier poitevin (1785-1896), Bulletin de la Société des anti-quaires de l’Ouest, 2
e série, tome VII, p. 113.
-275-
La vie de Louis Clergeau fut passionnante. Il part en 1789, l’année de la Révolution, pour l’Île
de France, actuelle Île Maurice, après avoir été jeté en prison par lettre de cachet et s’en être
échappé d’une manière rocambolesque. Le trajet de Bordeaux à l’Île-de-France demandait alors
quatre mois et demi. La vie dans les colonies était fort chère. On ne trouvait pas pension à moins
de 3000 livres. Les menus étaient fort exotiques, tous les jours du chevreuil au safran et du
pigeon au piment. Les fruits, par contre, mangues et ananas, étaient excellents. Les objets
manufacturés étaient hors de prix, à moins que les navires qui les apportent n’arrivent en grand
nombre à la fois. Les chaussures locales ne plaisaient pas à Clergeau qui commanda les siennes à
Poitiers et les fit venir par bateau.
Aux colonies, Clergeau qui avait mené à Paris une vie de patachon et fait la connaissance des
lettres de cachet, ne put se faire avocat car, même là-bas, il fallait un diplôme. Il projeta donc
d’entrer dans les bureaux de la marine. Il travailla quelques mois dans ces bureaux puis il se mit
au négoce, acheta des esclaves noirs et réalisa une petite fortune.
Puis il se prit de querelle avec des officiers du régiment de Walsh552 et les provoqua en duel. Il
avait en effet grandi dans une ville où régnait la passion des duels. À la fin de l’Ancien Régime,
à Poitiers, on voyait souvent des étudiants roturiers se battre en duel avec des officiers nobles. Si
les étudiants avaient perdu le privilège de porter les armes, ils n’en disposaient pas moins d’une
forte organisation, ils se choisissaient des leaders, un prévôt, un lieutenant du prévôt,
s’entraînaient à l’escrime et ils forçaient parfois les régiments à quitter la ville. Donc Louis
Clergeau, qui avait subi un entraînement intensif à Poitiers, croisa le fer avec trois officiers
différents et donna un coup d’épée à chacun sans être lui-même blessé. Un des vaincus portait le
nom de Mac-Mahon, mais on ignore s'il s’agissait d’un ancêtre du maréchal. S’il avait été plus
adroit, peut-être aurait-on évité la défaite de Sedan. En tout cas, en raison du scandale, Clergeau
fut envoyé à l’île Bourbon. De là, il partit pour l’Inde.
Il partit donc pour la côte des Malabars553, mais, à peine débarqué, tomba entre les mains des
Mahrattes qui le réduisirent en esclavage (cf. l’apostille à l’inscription). Il réussit à s’enfuir,
gagna le Coromandel, et bien que dépourvu de tout, il parcourut le Bengale et les états du Grand
Mogol. Il tomba malade à Calicut, où il séjourna deux mois chez le patriarche portugais, puis il
entra au service du célèbre Tippo Sahib qui le combla d’honneurs et de présents. Il partagea les
malheurs de ce prince, tomba entre les mains des Anglais qui l’emmenèrent à Bombay, puis le
relâchèrent sur parole.
Il s’embarqua alors pour Macao et visita la Chine, puis, par l’Asie Centrale, il gagna la
Caspienne et la Perse. Il parcourt ensuite le Khorassan en compagnie d’un consul anglais de
Basra, chez qui il va se reposer des fatigues de ses voyages. Il séjourne à Bagdad, auprès d’un
certain M. Rousseau, consul de France, franchit le désert de Syrie, arrive enfin à Alexandrette
(Iskenderun en Turquie) et de là s’embarque pour Chypre.
On était en 1792, mais les évènements de France ne semblaient pas l’inquiéter. Il tombe
grièvement malade à Lemnos, et des Anglais qui allaient à Basra annoncèrent sa mort à son ami
le consul. Sur le champ, ce personnage du nom de John écrit au vice-consul de Lemnos de faire
ériger à ses frais un mausolée pour Louis-François Clergeault, en rédige l'épitaphe que le vice-
consul remit en riant au voyageur français. Elle subsiste dans la correspondance de Clergerie.
C’est elle que nous avons reproduite ci-dessus.
552 Régiment formé d’écossais et irlandais exilés après la célèbre insurrection jacobite de 1745. 553 Rappelons le roman célèbre de l’abbé Leroy : Un jules chez les Malabars ; du même auteur : Quand les ascenseurs se sou-viennent et On a butté le sacristain.
-276-
Mais sa carrière ne s’arrêta pas là. Une fois remis sur pied, il visita Alexandrie et Le Caire,
Athènes et Istanbul, la Pologne et la Russie. Il se rendit à Saint-Petersbourg où il réussit à se
faire présenter (présenter seulement) à l’impératrice Catherine II, qui lui remit un brevet de
capitaine de l’armée russe ad honores, c’est à dire sans solde ni traitement. Mais ce grade lui
permettait de paraître à la cour.
De là, il gagna le Danemark, puis Hamburg, Francfort et la Suisse, mais ne put entrer en France.
Échappé jadis d’une prison française, il est maintenant assimilé aux émigrés, car il est resté hors
de France au delà des délais fixés par la loi. Il repart en Valachie avec un secrétaire de la
Sublime Porte, le grec Persiani (?). Mais le mal du pays le reprend. Il vient à Londres. Les
Anglais lui refusent un passeport. Il va à Douvres, se jette dans une barque et à force de rames
rejoint un navire américain et débarque à Calais. Il avait trente et un ans.
Il fut traduit devant le tribunal de la Seine puis devant le tribunal de la Vienne. Le Directoire le
gracie. Mais le ministère de la police générale reprend son affaire et il est condamné à la
déportation. Finalement il est à nouveau gracié, revient à Poitiers, s’y marie en 1798. Il ne trouva
pas le calme dans son ménage et sa vie continua d’être agitée pendant de longues années, non
plus par les voyages, mais par les querelles conjugales. Celles-ci ne l’empêchèrent pas
d’atteindre l’âge avancé de 101 ans (1765-1866).
-277-
Inscriptiones falsae vel alienae
.
Inscriptions considérées comme fausses par le Corpus Inscriptionum Latinarum:
Charente-Maritime, Aulnay-de-Saintonge554.
Inscription de Caius Julius Drutedo et Balorice :
DM (DIS MANIBVS)
PRO SALVTE IMPERATORIS MARCI AURELII ANTONINI FELICIS
AVGVSTI BRITANNICI PONTIFICIS MAXIMI TRIBVNICIAE
POTESTATES XV IMPERATORIS II COS. DESIGNATI III PATRIS
PATRIAE CAIVS IVLIVS DRVTEDO ET BALORICE TAVROBOLVM
FECERVNT EX VOTO
Traduction:
Aux Dieux mânes pour le salut de Marcus Aurelius Antoninus, heureux Auguste Britanicus,
Pontifex Maximus, 15 puissances tribuniciennes, 2 fois empereur, consul désigné 3 fois, père de
la patrie, Caius Julius Drutedo et Balorice ont fait ce torobole à la suite d’un vœu.
Cette inscription, de même que l’inscription suivante de Lucius Carneolus, est considérée par
certains comme fausse uniquement parce que l’abbé Méry est le seul à l’avoir vue. Néanmoins
nous reproduirons ici l’argumentation du Corpus Inscriptionum Latinarum : « Nam recte
Esperandieu monet, cum titulus ad Antoninum Severi filium referendus sit et «Pii» omissum esse
et pro cos II, des. III exspectari cos III des III ; Praererea nomen Drutedo haustum est ex titulo
Santonico n. 1092, denique formula «taurobolum fecerunt ex voto» valde offendit”.
Charente-Maritime, Aulnay-de-Saintonge.
Inscription de Lucius Carneolus à Aulnay555 :
D. M. ET M. L. CARNEO LI K
I. GAL AN. LI M. VI MIL. ANN. XXV
M. CARNEOLVS P. O. F. M. P. F. I. et SA D.
Restitution :
DIS MANIBVS ET M. L. CARNEOLVS LI K[OHORTIS]
I GAL[LORVM] AN[NS] LI M[ENSIBVS] VI, MIL ANN[IS] XXV.
M. CARNEOLVS P[ATRI] O[PTIMO] F[ILIVS] M[ONVMENTVM] P[VBLICE] F[IERI]
J[VSSIT] et S[VSB] A[SCIA] D[EDICAVIT]
Traduction:
Aux Dieux Mânes et à la mémoire de Lucius Carneolus de la 1ère
cohorte Gallica de 51 ans et 6
mois qui a été soldat pendant 25 ans, Marcus Carneolus son fils a fait faire ce monument
publique à son illustre père et l’a dédié.
Nous reproduirons également dans ce cas les commentaires du Corpus Inscriptionum
Latinarum : « Mery epist. In Affiches du Poitou556 cum Bourignonis notis «ego non vidi». Inde
554 Corpus Inscriptionum Latinarum, tome I, p. 42 555 Corpus Inscriptionum Latinarum, tome I, p. 42
-278-
Musset et «Paysages du Poitou» p. 7 «quod non vidi»557 cum adnotationibus Villefossii et p. 417;
Esperandieu Poitou n. 76, tab. 52».
Et propter auctorem et propter ipsius tituli indolem inter falsos relegari.
Signalons que le Corpus Inscriptionum Latinarum considère également comme fausses toutes les
inscriptions relevées au XVIIIe
siècle par Beaumesnil, ce qui est peut-être exagéré. Les
imprécisions pourraient tout aussi bien provenir d’une ignorance provinciale de la titulature
impériale ou de la formulation exacte d’une inscription militaire. Les bornes milliaires étaient
plus précises parce qu’elles jouaient un rôle officiel.
Charente, Jarnac.
In castello Jarnac in 1818 diruto, in muro horrei quod est in area558 :
SATOR AREPO TENET OPERA ROTAS
Le commentaire très justifié du Corpus Inscriptionum Latinarum est le suivant : Titulus medii
aevi, de quo diximus ego559.
Idem titulus pro amuleto (slavice zapis) contra morbos in Bosnia adhuc adhibetur560.
En réalité, cette inscription a peut-être servi d’amulette, mais il s’agit surtout d’un jeu de société
car elle peut se lire dans les deux sens, de droite à gauche et de gauche à droite, sans d’ailleurs
obtenir de sens satisfaisant. Bien plus, cette palindrome permet de construire un carré magique :
SATOR
AREPO
TENET
OPERA
ROTAS
Le semeur Arepo conduit les roues avec soin.
Ce carré magique est d’origine antique. Il est représenté en particulier dans la palestre de
Pompéi, se retrouve au milieu d’inscriptions paléochrétiennes et a fait l’objet d’un commentaire
de Carcopino.
Cette phrase n’est pas d’ailleurs la seule en son genre. Il en est une autre, de sens un peu plus
satisfaisant, qui se lit également dans les deux sens, de droite à gauche et de gauche à droite :
ROMA TIBI SVBITO MOTIBVS IBIT AMOR
Rome l’amour te viendra par les mouvements (de l’âme ou du corps ?).
Le grec n’est pas en reste sur le latin. Une phrase grecque peut se lire dans les deux sens mais, à
la différence de la première phrase latine, elle présente un sens.
Lave les fautes (les illégalités), pas la seule apparence.
Bien sûr il faut comprendre comme une forme dorique et remplacer le heta par un alpha.
556 Méry J. abbé, (1785), Épistémologie, Affiches du Poitou, p. 13 557 Musset M.-G. (1888), note manuscrite, Bulletin archéologique du Comité des travaux historiques de 1888, p. 366 365-367 558 Rainguet P.-D. (1864), Études historiques, littéraires et scientifiques sur l’arrondissement de Jonzac, 1
ère édition 1864, p. 41;
réédition des éditions de la Tour Gile, 1998. 559 Corpus Inscriptionum Latinarum, vol. XII, n°202; Allmer A. (1890), Revue Épigraphique du midi de la France, tome 3, p. 286. 560 Glueck C.-F. (1894), Wissenschaftliche Mittheilungen aus Bosnien und Herzegovina 2, p. 424
-279-
Vendée, Fontenay-le-Comte, Saint-Médard.
L’illustre Benjamin Fillon a inclus dans la publication d’une gravure d’objets donts des vases en
verre découverts dans la villa gallo-romaine de Saint-Médard une inscription sur une tablette,
inscription qui n’a jamais été retrouvée depuis. Cette tablette inscrite provenait d’une découverte
fortuite au XVIIe
siècle, au cimetière des Alyscamps près d’Arles. L’inscription avait alors mis
en branle l’imagination créatrice des érudits méridionaux de l’époque, qui rivalisèrent justement
d’érudition pour retrouver derrière les abréviations le texte original. L’histoire des deux décou-
vertes et des savantes discussions qui s’ensuivirent a été admirablement élucidée par M. Jacques
Santrot qui a réalisé, pour faire parler les objets un véritable travail de chartiste et s’est montré
dans ses investigations un modèle de recherche consciencieuse. Que le lecteur veuille bien con-
sulter les articles extrêmement précis et documentés qu’il a consacrés à ce problème.
L’inscription disait :
SAN. A.B.C. SAC. HOL.
DIA. IN TER. DEF. AMP.
AREL. CAL. MAR. OLIM
III
Nous ne reproduirons pour mémoire que deux des innombrables interprétations plus ou moins
rocambolesques suscitées par ce texte (pour la suite se reporter aux articles de M. Jacques San-
trot).
SAN[CTITATIS] A[ULI] B[ALBI] C[AUSA] SAC[RUM]
HOL[OCAUSTUM] D[IANAE] IN TER[RA]
DEF[ODIUNTUR] AMP[ULLAE] AREL[ATE]
CAL[ENDIS MARTIIS OLIM III[TERTIIS]
Pour la guérison de Aulus Balbus en holocauste sacré à Diane on a enfoui dans la terre de petites
fioles à Arles aux Calendes de Mars jadis troisièmes (de l’année).
Toujours du même érudit, le commissaire de la Marine, Pierre-Guillaume Marcel.
SANCTOS ANATILI BARDI CINERES SACERDOS
HOLOCAUSTUM DIANAE IN TERRIS
DEFODIT AMPULLIS ARELATE
CALENDIS MARTIIS OLIM III [TERTIIS].
Le prêtre a enfoui dans les cendres saintes du barde Anatilus dans des fioles à Arles, aux Ca-
lendes de Mars, jadis troisièmes (de l’année).
J’en passe et des meilleures. Toutes ces lectures rocambolesques ont fait ranger l’inscription
parmi les fausses.
Olim après l’indication du mois était trop étrange. Interprété comme une abréviation
d’Olympiade, il supposait un iotacisme anachronique. Enfin la succession des trois premières
lettres de l’alphabet ABC ne correspondait à aucune abréviation courante connue.
En réalité il est inutile de recourir à d’aussi savantes interprétations L’inscription loin d’être un
faux comme l’a prétendu le C.I.L., abusé par ce monceau d’interprétations saugrenues, est un
simple constat de guérison :
SAN ATVS AVLVS B(AEBIVS ?) C. SACCELLO HOLOVERI
DIAZMYRNIS IN TERRA DEFVNCTORVM AMPLISSIMA
ARELATIS CAMPI ALIS MARITIMI OLIM III (TER)
-280-
Aulus Baebius (?) (Balbus étant un cognomen est exclus) C(?) a été guéri par un sachet de véri-
table collyre à la myrrhe, dans le plus grand cimetière d’Arles, les Alyscamps, jadis près de la
mer. Trois fois.
Diasmyrnes apparaît dans une inscription de Poitiers. C’était le collyre destiné à remédier à la
maladie dénommée aspritudo epiphorae et à l’impetus lippitudinis (lippitude, attaque inflamma-
toire).
Aulus Baebius ( ?) (dont nous ignorons le cognomen, Clarus ?) devait être un personnage consi-
dérable pour mériter une pareille inscription publicitaire !
Quant à la mention de maritimus, au bord de la mer, n’oublions pas qu’Arles est au sommet de la
Camargue qui n’était à cette époque qu’un ensemble de marécages. Une légende, souvenir du
golfe des Pictons, veut bien que Niort ait été jadis un port de mer.
Vienne, Limoges, inscription fausse trouvée à Rome.
Nous joindrons à cet ensemble d’inscriptions fausses ou réputées telles une inscription assez
voisine et assez connue, afin que le lecteur puisse se faire une idée de la façon dont peut se
présenter une inscription fausse.
Voici ce qu’en dit le Corpus Inscriptionum Latinarum : « Reperta dicitur Romae (anno 1739,
TEX ; anno 1789, Merimee, saeculo XVII ineunte Esperandieu) a marmorario quodam emit de
Troy, director scholae franco-gallicae (école de peinture et sculpture) Beaune ».
TR PP COS. VII EX IMP.
CAES. DIVI TIT. AEL. HADRIANO AUT DIVI TRAIANI
PARTHICI MAX. FIL. DIVI NERVAE NEPOTI AUG.
PONT. MAX. PP TR P. II COS I ARENAE
LEMON. AEDIF. LEG. XX ET LEG. XIIII PER P.M.
II DD IMP. CAES.T. AUREL. FUL. ANTONI
DIVI FIL. HADRIANI AUG PONT MAX. ARENAE AU
SENSIS TR. POT. III D. D
Si nous restituons les abréviations, nous obtenons le texte suivant :
TRIBUNICIAE POTESTATES VII, CONSULI SEX IMPERATORI
CAESARI DIVO. TITO AELIO HADRIANO AUT DIVI TRAIANI
PARTHICI MAXIMI FILIO DIVI NERVAE NEPOTI AUGUSTO
PONTIFICI MAXIMO, PATRI PATRIAE, TRIBUNICIAE POTESTATES II CONSULI I
ARENAE
LEMONENSIS AEDIFICIUM LEGIONE XX ET LEGIONE XIIII PERFECTUM PONTIFEX
MAXIMUS
II DONO DEDICAVIT. IMPERATOR CAESAR TITUS AURELIUS FULVIUS ANTONINUS
DIVI FILIUS HADRIANI AUGUSTI PONTIFEX MAXIMUS ARENAE (NEM)AU
SENSIS (AEDIFICIUM) TRIBUNICIAE POTESTATES III DONO DEDICAVIT.
Si notre restitution des abréviations est exacte, la traduction serait la suivante :
Le deuxième pontifex maximus a dédié en don l’édifice des arènes de Poitiers achevé par les
XXe
et XIVe
légions à l’empereur Cesar sept puissances tribuniciennes, six fois consul, Titus
Aelius Hadrianus fils du divin Trajan parthicus maximus, petit-fils du divin Nerva, Auguste
Pontifex Maximus, père de la patrie, puissances tribuniciennes II, consul une fois.
-281-
L’empereur César Titus Aurelius Fulvius Antoninus fil du divin Hadrien Auguste, pontifex
maximus a dédié en don alors qu’il avait pour la troisième fois la puissance tribunicienne
l’édifice de l’arène de Nîmes.
(Hadrien s’appelait Titus Aurelius Fulvius Hadrianus. L’auteur du faux a confondu A.F. avec un
M, abréviation de Aelius à moins d’une erreur de lecture CIL).
Commentaire du Corpus Inscriptionum Latinarum : « E. Beaumarchais schedis pendent omnes.
Legros ms Essais historiques, p. 385, (cit. Esperandieu), Duroux Essai, tab ; II, 8, p. 79 ; Allou ?,
Bulletin de la Société du Limousin, I, 1822, p.69 ; Ardant, ibid. 3, 1848, p.30 seq et p. 83 ;
Mérimée, Voyage en Auvergne, p. 192 ; Texier, Manuel, p.95 n 28; Esperandieu, Lemovices,
p.123, Propter arenae Lemov. (v.6, cf. v. 11 12, arenae (Ne)mausensis) titulum a Beaumesnile
fictum, etsi Romae repertus dicitur, hic exhibuit ».
L’auteur de l’inscription connaissait certainement le latin et assez bien la titulature impériale,
bien que la préposition aut sur les bornes milliaires ne se rencontre pas avant les indications de
filiation. Mais Hadrien s’appelait Publius Aelius Hadrianus et non Titus Aelius Hadrianus. La
confusion reprise d’ailleurs par un épigraphiste poitevin du siècle dernier vient d’une erreur entre
AEL(AELIUS) et A FL, le E et le F se ressemblant. Rappelons qu’Antonin s’appelait Titus
Aurelius Fulvius Antoninus. L’auteur de l’inscription a donc fait une double confusion. Pour
Hadrien, les indications de filiation sont correctes. Mais, sur les bornes milliaires, les indications
de filiation d’Antonin sont différentes : Traiani Parthici nepos, divi Nervae pronepos, Titus
Aurelius Fulvius Hadrianus Antoninus. Il va donc tout lieu de croire qu’il s’agit d’un faux assez
bien documenté, mais d’un faux.
D’autre part, il est fort peu probable que deux légions aient été rappelées du limes rhénan pour
construire des arènes. Il s’agissait tout simplement de flatter l’orgueil local des Poitevins en leur
faisant croire que leurs arènes étaient antérieures à celles de Nîmes.
Au moins étaient-ils, à l’époque, fiers de leurs arènes qu’une municipalité iconoclaste n’a pas
hésité à deux reprises à faire détruire.
Vienne, Poitiers, inscription sur une plaque de bronze.
Cette inscription561 se trouvait dans un lot de ferraille acheté par un commerçant de Neuillé. Le
texte a été communiqué par la direction de l’Institut des sourds-muets. Il s’agit d’une plaque de
bronze jaune de 22,8 centimètres de long, d’une épaisseur de 6 à 7 centimètres, d’un poids de
3,750 kilogrammes. Les lettres ont respectivement 5 et 8 centimètres de hauteur.
IMP. CAESAR DIVI VESPASIANI F.
DOMITIAN. AVG. GERM.
PONT. MAX. TRIB. POTEST. IMP. VIII
COS. XIV P. P. SALVTEM DICIT.
IIIIVIRIS ET DECVRIONIBVS OSTRE
L. MINVCIO RVFO… COS
XIIII K. AVGVSTAS
IMP. CAES. DIVI VESPASIANI F. DOMITIANVS
AVG. INDVLGENTISSIMVS ERGA LEGIONARIOS
SVOS ET DILIGENTISSIMVS PRINCEPS
561 Ce texte a été communiqué par la direction de l’Institut des sourds-muets à Poitiers, bulletins de l’Institut des sourds-muets, 1
er
trimestre 1961, tome VI, p. 67-72
-282-
P. BOVIVM SABINVM CIV. ANAGNIN. AB OCTA
VIS ORDINIBVS AD PRIMIPILVM TRANSDVCT.
BELLO GERM. QVOD EIVS OPERA
XX LAES. FERME VVLNERIBVS
CASTELLVM SERVATVM ESSE CONSTITERIT
ET LEGIONVM INCOLVMITATE DEFENSA
BENE DE PRINCIPE ET DE RE PVB. MERVERIT
SVBSICIVA CONSEQUI IVBEO
QVAE AD AVGVSTI LIBERALITATEM PERTINENTIA
ADHVC NON ADSIGNATA EXTANT LIMITI
BVS SEN. ET OSTRANIS
ET PRINCIPIS AEPISTVLA PRAECLARVM CON
FIRMET VIRTVTIS EXEMPLVM AG CA TR
VALETE DXII K AVG. IN ALBANO
L’empereur César, fils du divin Vespasien, Domitien, Auguste, Germanicus, pontifex maximus,
puissance tribunicienne, imperator 8 fois, …, consul quatorze fois, père de la patrie, salue les
quatuorviri et les décurions de Ostra.
Sous le consulat de L. Minucius Rufus, le 14e jour avant les calendes d’août (19 juillet).
L’empereur César, fils du divin Vespasien, Domitien, Auguste, princeps très plein d’attentions
pour ses légionnaires et très zélé. Comme P. Bovius Sabinus, citoyen d’Anagni, promu de
centurion du 8e ordre au primipilat, pendant la guerre de Germanie a, par son œuvre, et bien qu’il
ait reçu de l’ennemi environ vingt blessures, défendu fermement un castellum, comme cela a été
prouvé et comme il a assuré aussi le salut de la légion, il a bien mérité du princeps et de l’état,
j’ordonne qu’il obtienne les subseciva qui ressortent de la libéralité de l’empereur et qui n’ont
pas encore été assignés sur les confins des cités de Sena et d’Ostra, et je veux qu’une lettre du
princeps confirme ce remarquable exemple de courage AG CA TR (Augustus Germanicus,
Caesar, Tribunicia Potestas. Adieu).
Le douzième jour avant les calendes d’août à Albanum (au palais du mont Albain).
Effectivement, l’empereur Domitien a bien été consul pour la quatorzième fois avec L. Minutius
Rufus en 88 après J.-C.
L’inscription fait allusion aux expéditions de Domitien en Germanie contre les Chattes (ou
Cattes) en 8 et 98 après J-C562 et à l’indulgence de l’empereur pour les soldats dont il a augmenté
la solde563. Domitien aimait à se rendre au mont Albain pour chasser à l’arc et il y célébra les
fêtes de Minerve dites Quinquennalia564. Quant aux subseciva ou subsiciva (orthographe de
Suétone), il s’agit des espaces qui s’étendaient après les opérations d’arpentage entre les limites
naturelles de la colonie et les terrains arpentés et divisés en centuries (centuriations) ou bien alors
ceux qui, à l’intérieur des terrains des centuriations n’avaient pas été distribués, maquis, rochers,
marais, forêts. Les subseciva appartenaient à l’autorité qui avait fait les assignations, c’est-à-dire,
pour les colonies, à l’empereur. Il pouvait les vendre ou les donner aux colonies ou aux
municipes ou même à de simples particuliers. Certains furent occupés sans titres de propriété par
des paysans qui défrichaient, mais Vespasien, pour qui comme chacun sait l’argent n’avait pas
562 Suétone, De Vita duodecim Caesarum , Vita Domitiani, VI-1. 563 Suétone, De Vita duodecim Caesarum, Vita Domitiani, VII-5. 564 Suétone, De Vita duodecim Caesarum, Vita Domitiani, IV-11; XIX-1.
-283-
d’odeur, et son fils Titus les réclamèrent. Domitien devait faire l’abandon définitif aux occupants
des subseciva que le fisc aurait pu réclamer.
Effectivement l’empereur Domitien a bien été consul pour la XIVe
fois avec L. Minutius Rufus
en 88 A.D.
Quant aux deux localités mentionnées, ce sont Sena Gallica, aujourd’hui Senigallia sur
l’Adriatique à 25 kilomètres d’Ancône, et Ostra, à 15 kilomètres de Senigallia et à l’intérieur des
terres. Le document illustrerait donc deux évènements précis du règne de Domitien, l’expédition
de Germanie et la liquidation des terres de l’État, sous forme de récompenses à ses vétérans.
Malheureusement, l’inscription doit être fausse. La plaque est en bronze jaune, inconnu du temps
des Romains. Elle aurait dû être en bronze verdâtre. La forme des M est bizarre. Les points de
séparation, caractéristiques des inscriptions de la décadence et du Haut Moyen-Âge, sont sur la
ligne inférieure alors qu’ils auraient dû être à mi-hauteur des mots (il suffit pour s’en rendre
compte de consulter les planches de monsieur Le Touzé de Longuemar).
De plus, dans l’indication consulaire de l’année, le nom de l’empereur devrait venir en premier
lieu ; or, soit il est remplacé par des tirets, soit il vient en seconde place, après L. Minucius
Rufus. Enfin, on trouve dans le document, successivement, les deux formes XIIII et XIV.
D’autre part, la puissance tribunicienne n’est pas chiffrée. Ce devrait être la VIIe
jusqu’au 12
septembre 88, la VIIIe
à partir du 13. Admettons qu’il y ait eu confusion, que le rédacteur ait
repoussé le nombre des puissances tribuniciennes après les salutations impériales ; celles-ci dans
le deuxième semestre de 88 devraient être au nombre de XVII ou de XVIII et non de VIIII.
D’autre part imp. est inutile. Enfin à cette date, Domitien se dit aussi Censor perpetuus, Dans les
documents de ce genre, le consulat vient toujours en tête et l’empereur, s’il est consul, passe
toujours avant son collègue.
Ce qui est pire encore, c’est qu’on trouve dans César565 et dans Suétone566 une anecdote presque
semblable. Il s’agit de l’histoire du centurion Scaeva qui, avec un œil arraché, la cuisse et
l’épaule transpercées, son bouclier transpercé par 120 coups, continua à défendre la porte du
castellum qui lui avait été confiée.
Nous voyons dans notre texte revenir les mêmes expressions que dans le texte de César : Ab
octavis ordinibus ad primipilum se traducere pronuntiavit, il le fit passer de la huitie classe des
centurions au primipilat, ainsi que erat de se meritus et de re publica, il avait bien mérité de lui
et de l’état, et enfin ejus enim ope … castel-lum… conservatum esse.
Il était bien entendu que c’est grâce à lui que la redoute avait été sauvée.
D’ailleurs le texte complet de César est le suivant567 : Nostri non amplius XX omnibus sunt
proeliis desiderati. Sed in castello nemo fuit omnino militum quin vulneraretur, quattuorque ex
VIII cohorte centuriones oculos amiserunt. Et cum laboris sui periculique testimonium adferre
vellent, milia sagittarum circiter XXX in castellum conjecta Caesari renumeraverunt, scutoque
ad eum relato Scaevae centurionis inventa sunt in eo foramina CXX. Quem Caesar, ut erat de se
meritus et de republica, donatum milibus CC nummum ab octavis ordinibus ad primipilum se
565 César, Bellum civile, III-5, 3. 566 Suétone, De Vita duodecim Caesarum, Vita Caesar, LXVIII-7, 199. 567 Il s’agit d’un épisode du siège de Dyrrachium.
-284-
traducere pronuntiavit (ejus enim ope castellum magna ex parte conservatum esse constabat)
cohortemque postea duplici stipendio, frumento, veste, cibariis militaribusque donis amplissime
donavit.
Les récits de semblables actions abondent dans la littérature latine. Rappelons par exemple, lors
du désastre de Lollius, l’exploit d’Arrius se sacrifiant pour sauver l’aigle de la Ve Alaudae568.
Il semble donc bien que l’inscription soit fausse. Mais remonte-t-elle pour autant au XVIIIe siècle
comme le prétend l’auteur de l’article du bulletin ? Certes, on ne prête qu’aux riches et, à cette
époque, on lisait de travers les inscriptions quand on n'en inventait pas. Néanmoins, le Corpus
Inscriptionum Latinarum exagère sans doute quand il rejette comme nulles et non avenues toutes
les inscriptions trouvées à cette époque. D’autre part, le motif invoqué par l’auteur est un peu
étrange. Il s’agirait, dit-il, de donner des lettres de noblesse à la ville d’Ostra jalouse du passé
prestigieux de Senigallia. À l’époque de la Renaissance italienne et des libertés communales,
c’est fort possible. Au XVIIIe siècle, on voit moins nettement l’intérêt d’une telle mise en scène.
D’autre part, la faute Ostre pour Ostrae est typique des inscriptions du Moyen-Âge. Il en est de
même de la faute XIIII pour XIV, qui est typique des inscriptions de basse époque et du Moyen-
Âge (par exemple sur la borne d’Antonin à Antigny, XIV est écrit normalement). Par contre,
dans l’inscription de l’arcosolium de gauche de l’hypogée des Dunes 14 est écrit XIIII569. Il
s’agirait donc d’un faux du Moyen-Âge mais d’une époque où l’on recommençait à s’intéresser à
César, à la Rome païenne, autrement dit une époque proche du Quattrocento.
Mais s’il s’agissait de donner des lettres de noblesse non pas à Ostra mais à Anagni, d’où le
légionnaire Bovius Sabinus est originaire ? Pour nous, Anagni évoque un incident célèbre où le
pape Boniface se fait souffleter par Sciarra Colonna à l’instigation de Philippe le Bel. Mais on
oublie trop souvent que le pape Boniface VIII, qui symbolisa pour les Italiens la résistance à la
France et au pouvoir temporel avant la honte que signifia le transfert de la papauté à Avignon
(une seconde captivité de Babylone), est né précisément à Anagni vers 1217. Il devint pape le 24
décembre 1294. N’aurait-on pas fabriqué l’inscription pour évoquer le passé déjà glorieux de la
ville où était né un pape si populaire ? D’où les imperfections médiévales de ce latin voulu
classique.
568 César, Bellum civile, III-5, 1, LIII ; cf. Jarry J. (2011), Inscriptions latines et étrangères du Poitou, éd. ADANE, tome II, période-médiévale, p. 52. 569 Corpus Inscriptionum Latinarum, tome I, p. 142.
-286-
BIBLIOGRAPHIE
Auteurs antiques
Caton, Agricola, De Agri Cultura, César, Bellum civili ou De bello civili ou La guerre des Gaules Ciceron, Philippe Festus, Festus grammaticus Homère, L’IIliade Juvénal, Satires Martial, Épigrammes Ovide, Fastes Ovide, Métamorphoses Pétrone, Satyricon Phèdre, Fabula Pindare, Néméennes Plaute, Rudens Pline, Naturalis historia ou Histoire naturelle Suétone, De vita duodecim Caesarum libri ou La Vie des douze Césars Terence, Andria, ou l’ Andrienne Tertullien, Adversus Marcionem. Théocrite, Idylle Tite Live, Histoire romaine Virgile, Bucoliques, Virgile, Énéide Virgile, Georgiques
La Vulgate, Bible en latin (réalisée en grande par-tie par Jérôme de Stridon au début du V
e siècle, et
reconnue comme « authentique » par l'Église ca-tholique lors du concile de Trente). L’Ancien testament Le pentateuque : La Genèse, L’Exode , Le Lévitique, Les Nombres , Deutéronome Les livres historiques : Josué , Juges , Ruth, 1 Sa-muel , 2 Samuel ,1 Rois , 2 Rois ,1 Chroniques , 2 Chroniques , Esdras , Néhémie , Esther Les livres sapientiaux : Job, Les Psaumes ; Les Pro-verbes, Ecclésiaste, Cantique des cantiques, La sagesse, l’Ecclésiastique Les prophètes : Isaïe, Jérémie, Lamentations, Ézé-chiel, Daniel, Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Mi-chée, Nahum, Habacuc, Sophonie, Aggée, Zacharie, Malachie Le nouveau testament Matthieu, Marc, Luc ,Jean, Actes Romains ,1 Corin-thiens, 2 Corinthiens , Galates ,Éphésiens , Philip-piens, Colossiens, 1 Thessaloniciens ,2 Thessaloni-ciens, 1 Timothée, 2 Timothée, Tite, Philémon , Hébreux, Jacques, 1 Pierre, 2 Pierre, 1 Jean, 2 Jean 3 Jean, Jude , Apocalypse
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partie et 3e
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CRÉDIT PHOTOGRAPHIQUE Allag Claudine,
Bakkal-Lagarde Marie-Claude,
Begaud Jean-Marc,
Durant Roger,
Jarry Frédéric,
Jarry Jacques,
Monnet Franck,
Sarrazin Jacques et Valérie.
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INDEX DES NOMS DE LIEUX ANCIENS
Aegyptus, aujourd’hui Égypte, 95 Alba Petra en 1147, aujourd’hui Le Boupère, 42 Andegavo, Andegavum aujourd’hui Angers, 7 Andini, nom de tribu qui a donné Angers, 60 Arthesia, aujourd’hui Arthois, 257 Artites, in pago Adratinse (835), Terra Artesii (1250) Artita regio,
134 Arverni, aujourd’hui Arvernes, 250 Brugensis, de Bruges, 122 Burdigalensis, de Bordeaux, 256, 261 Casiacus aujourd’hui Chizé, 128 Chizeio, adjectif Chiziacus, nominatif Chizeium aujourd’hui
Chizé, 128 Clani, nominatif Clanum, aujourd’hui le Clain, 107 Constantiensis, adjectif Constance, 59 Corcyrei, nominatif Corcyreum, Corfou, 81 Costina, aujourd’hui Fontaine-le-Comte, 231 Engulismae, nominatif Engulisma, aujourd’hui Angoulême, 257 Fontanacensis, de Fontenay-le-Comte, 79 Fontanacus adjectif pour Fontanacensis, de Fontenay-le-Comte,
86 Fonteniacensis, de Fontenay-le-Comte, 210 Fusciacum, 1070, aujourd’hui Fussy, 182 Fusciacum, Fusciacum 978-1024, aujourd’hui Fussey, 182 Gelasianus, de Saint-Gelais, 167 Genua, aujourd’hui Gênes, 178 Gesoriacum, erreur pour Gerosiacum, aujourd’hui Boulogne,
260 Loubiniacensi, Loubiniacensis, aujourd’hui Loubigné, 38 Lucionensis, de Luçon, 207, 218, 219, 222, 223, 225 Lutetia, aujourd’hui Lutèce, 60 Madronas, aujourd’hui Marnes, 39
Megniacensis, de Migné, 251 Mellae, Metullum, aujourd’hui Melle, 181 Modernae, aujourd’hui Marnes, 39 Monceci, nominatif Moncecum, aujourd’hui Monaco, 199 Montalbensis, de Montauban, 216 Mortmartus, aujourd’hui Mortemart, 124 Niortensis, de Niort, 46, 187 Olympus aujoud’hui Olympe, 128 Ossatum, aujourd’hui Ossat, 173 Padova, Padua, pour Padoue, 55 Parisiensi, Parisiensis, de Paris, 7, 79, 120, 183, 261 Pictavensis, de Poitiers, 71, 170, 256 Pictaviensis, de Poitiers, 86, 114, 139, 165, 198, 244, 245, 250,
251, 254, 258, 260, 269, 274 Rochepozae, aujourd’hui La Roche Posay, 170 Rupella, aujourd’hui La Rochelle, 65 Rupellensis, de La Rochelle, 218 Sancti-Mellani in Normania, Sanctus Mellanius aujourd’hui
Saint-Mellaine en Normandie, 120 Sena Gallica, aujourd’hui Senigallia, 283 Sorbonio, sorbonium, aujourd’hui La Sorbonne, 7 Suessionensis, de Soissons, 132 Thallemondencis, de Talmont-Saint-Hilaire, 88 Tholonensis, de Toulon, 246 Trecorensem, Trecorensis, de Tréguier, 241 Turonensis, de Tours, 104, 261 Uticensis, d’Uzès, 167 Novo-Ritu, nominatif Novus Ritus, Noiordo vico, nominatif
Noiordus Vicus, Villa Niorto vers 940 (cartulaire de Saint-Maixent, I-28 ); Castrum Niortinse, 951, (Font. XIII-48, Saint-Jean d’Angély); Pagus et Vicaria Niortinsis 971 (ibid. XIII-187), 46
INDEX DES NOMS DE LIEUX
Adriatique, 283 Agart, 144 Airvault, 33 Alençon, 64, 65 Alexandrie, 276 Allemagne, 132 Alleuds (Les), abbaye, 37, 38, 142 Amboise, 92 Amiens, 169 Anagni, 284 Anche-sur-le-Clain, 92 Ancône, 283 Angers, 8, 60, 61 Angoulême, 42, 88, 168 Angoulême, abbaye Saint-Ausone, 234 Angoulême, cathédrale, 166 Angoumois, 193, 272 Anjou, 32, 37, 64, 123, 136, 232 Antigny, 229, 284 Antigny, église, 229 Antran, 45, 92 Aquitaine, 53, 143, 193 Arbelle, 66 Archigny, abbaye de l’Étoile, 230 Ardin, 190 Artois, 134 Asie centrale, 275 Asie mineure, 162 Asnois, 269 Athènes, 276 Aubraye (L’), 88 Auch, 67, 68
Aulnay-de-Saintonge, 277 Auxerre, 61 Avignon, 137, 284 Ayron, château, 93 Babylone, 284 Bagdad, 275 Bâle, 131, 150 Barre-Sanglier (Fief de la), 232 Basra, 275 Bayonne, 150 Beaufou, 72 Beaulieu-sous-La-Roche, 37 Beaune, 280 Beaussais, 146, 148 Beauvau, 231, 232 BEAUVOIR, ÉGLISE, 176 Beauvoir-sur-Mer, église, 207 Belmont, 208 Bengale, 275 Berlouin (Jacques), 58 Bessay, 221 Bethleem, 169 Béthune, 206 Blois, 55, 103, 163 Boismorand, 229 Boismorand, chapelle, 160 Bois-Rogue, 108 Boissec, 146, 148 Boissy, 48 Boisy, 48 Bombay, 275 Bordeaux, 58, 75, 143, 256, 275
Bouillé, 227 Bouillon, 59 Bouin, 176, 207 Boulogne, 32, 260 Bourdimont, le château, 230 Bourg-Archambault, 93 Bourges, 126 Bourgogne, 123, 168 Breloux, actuellement commune de La
Crèche, 44 Bretagne, 204 Breuil Coiffaud, 178 Briançon, 117, 118 Brissac, 129 Bruges, 122 Cadix, 214 Cahors, 243 Calais, 123, 276 Calicut, 275 Cantabres, 51 Cantabria, 50 Caravas, 49 Caserta, 137 Caspienne, 275 Cathagène, 214 Ceaux, 232 Cedar, 237 Cénomanie, 172 Cerisay-la-Forêt, 114 Cérisoles, 123 Cersigny, 49 Chaillé-les-Marais, 78
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Châlons-sur-Saône, 169 Champdeniers, 104 Champdeniers, église Notre-Dame, 34 Champigny-sur-Marne, 273 CHANDENIER, 104 Château-Garnier, 269 Châteauneuf, église, 73 Châtellerault, 40, 92, 113 Châtelliers (Les), 181 Châtillon-sur-Sèvre, 74 Châtillon-sur-Sèvre, abbaye de la
Trinité, 180 Châtillon-sur-Sèvre, le château, 180 Chauray, 35, 89 Chef-Boutonne, 38, 142 Chenu, 230 Chichilianne, 61 Chine, 275 Chinon, 49, 163, 232 Chiré, 239 Chizé, 128 Chypre, 275 Clain, 107, 140, 235 Clermont, 143 Clovis, 174 Cluny, 143 Condé, 64 Constance, 59 Constantinople, 54, 55, 123, 158, 159,
162 Corcyre, 81 Cornouaille, 100 Coromandel, 275 Damas, église Saint-Laurent, 137 Dampierre-sur-Boutonne, 32 Dampierre-sur-Boutonne, le château,
9 Danemark, 276 Dauphiné, 49, 163 Délos, 140 Delphes, 96 Dercé, église, 93 Dissay, 60 Dissay, collégiale, 94 Dorat, 269 Dorini, 65 Douvres, 276 Dreux, 32 Duc de Rohan, 76 Échiré, château de Mursay, 177 Échiré, Les Loups, 45 Écosse, 85 Égypte, 95, 161 Ension, 59 Étampes, 49 Exoudun, 146 Exoudun, Bagnault, prieuré Notre-
Dame de Font-Blanche, 177 Exoudun, Boissec, 148 Falouriet, 127 Faymoreau, 90 Finsonius (Louis), 122 Flandre, 53, 243, 265 Flessingue, 179 Fleury, 61 Florence, 55, 162, 163 Fontainebleau, 178 Fontaine-le-Comte, 230, 231 Font-Blanche, 177 Fontenay-le-Comte, 74, 75, 76, 77, 78,
79, 80, 81, 82, 85, 106, 208, 222
Fontenay-le-Comte, ancien cimetière paroissial, 74
Fontenay-le-Comte, chapelle des Jacobins, 73
Fontenay-le-Comte, chapelle des Jésuites, 73
Fontenay-le-Comte, château de Terreneuve, 74, 159
Fontenay-le-Comte, cimetière protestant, 75
Fontenay-le-Comte, clos Saint-Louis, 209
Fontenay-le-Comte, église Notre-Dame, 77, 78, 79, 80, 210, 211
Fontenay-le-Comte, église Saint-Nicolas, 80, 81
Fontenay-le-Comte, Grande Fontaine, 82, 208
Fontenay-le-Comte, jardin de Jean Gaultron, 82
Fontenay-le-Comte, le Pont aux Chèvres, 208
Fontenay-le-Comte, métairie de la Ruine, 82
Fontenay-le-Comte, place Belliard, 83 Fontenay-le-Comte, rue Rapin, 84, 85 Fontenay-le-Comte, rue Saint-Nicolas,
86 Fontenay-le-Comte, Saint-Médard-
des-Prés, 87 Fontenay-le-Comte, salon de Haute
Roche, 87, 159 Fontenay-le-Comte,40 rue Rabelais,
couvent-hôpital, 82 Fontevrault, 49 Fontevrault, 56 Fontevrault, monastère Saint-Jean,
234 Fou, 100 Foucaudière (La), 215 France, 51, 55 Francfort, 276 Frédégaire, 174 Fressines, 57 Fressines, église, 36 Fronsac, 214 Frontenay-Rohan-Rohan, 36, 56 Frontenay-Rohan-Rohan, église Sainte
Macrine, 177 Fusniaco, 181, 182 Fussey, 182 Fussy, 182 Gaillon, château, 81 Galliae, 50 Gênes, 178 Genève, 41, 76 Gennevilliers, 206 Germanie, 282, 283 Gérone, 150 Glasgow, 71 Golgotha, 96 Grande Lande, La, 67 Grandmont, 160 Grimaudière (La), 238 Grissais, 78 Guéméné, 113 Guerche, 127 Guillaume VI, comte du Poitou, 258 Guinefolle, 78 Guipzcoa, 51 Guise, 32, 64
Hamburg, 276 Hanc, le Breuil Coiffaud, 178 Haroué, château, 231 Heidelberg, 214 Henri IV, 58 Hernani, 51 Hollande, 132 Île Bourbon, 275 Île d’Yeu, 87 Île de France, aujourd’hui île Maurice,
275 Inde, 275 Insubres, 51 Isère, 61 Iskenderun, 275 Israël, 95 Issos, 157 Issus, bataille d’, 53 Istambul, 162 Istanbul, 276 Italia, 50 Italie, 100, 158, 163 Italie, Guerres d’, 39, 49 Itri, 137 Jarnac, 58, 123, 278 Javarzay, 178 Jerusalem, 173 Jérusalem, 139 Joué, 232 Joué-les-Tours, 232 Juliers, Jülich, 125 Khorassan, 275 L’Isle, 62 L’Îsle-Jourdain, 100 La Bataille, 39 La Billaudière, 57, 58 La Bourdonnaye comitis de Blossac
(Pauli spiritus Mariae), 246 La Chapronnière, 74 La Châtaigneraie, 208 La Couarde, 146 La Cousture, 38 La Crèche, château de Bougouin, 179 La Flocellière, château, 213 La Forêt-sur-Sèvre, La Ronde, La
Jobetière, 179 La Haye, 113 La Meilleraye, 37 La Mothe-Saint-Héraye, 56 La Motte, 178 La Motte Chandenier, 178 La Pellissonère, 88 La Pellissonière, 42 La Puye, 232 La Réorthe, château de l’Aubraye, 88 La Rochelle, 64, 65, 66, 74, 123, 142,
214, 217, 218, 227, 272 La Roche-Posay, 269 La Roche-Ruffin, 43 La Roche-sur-Yon, Moulin Papon, 217 La Sorbonne, 74 Landeronde, 215 Langres, 169 Langres, cathédrale Saint-Mammès,
168 Lauzon, 133 Lavania, 178 Le Bernard, la Coure du Breuil, 88 Le Boupère, 42 Le Boupère, château de La
Pellissonère, 88
- 297 -
Le Caire, 276 Le Couturier, 204 Le Fou, 100 Le Mans, 207, 220 Le Perron, 217 Leigne-sur-Fontaine, 97 Léméré, 232 Lemnos, 274, 275 Les Carmes, 213 Les Cordeliers, 44 Leugny-sur-Creuse, église Saint-Hilaire,
100 Lhommaizé, église, 100, 234 Liban, 155 Limoges, 280 Limousin, 193, 272 Lirec, 134 Loches, 263 Londres, 276 Longueville, 58 Lorraine, 53 Loubigné, 38, 39 Loudun, 58, 101, 103, 104, 105, 107,
119, 147, 149, 169, 171, 232, 235, 236, 237, 240
Loudun, collège, 103 Loudun, église Saint-Hilaire du
Martray, 104 Loudun, prison des Carmes, 236, 237 Loudun, Rossay, chapelle de Bois
Rogue, 108 Loudun, union chrétienne, 101, 235 Louin, 179 Louin, gué de Mennevault, 179 Louis XII, 55 Luçon, 72, 88, 207, 214, 217, 218, 219,
220, 221, 222, 226 Luçon, cathédrale, 217, 218, 222, 223 Luçon, collège Richelieu, 225 Luçon, Notre-Dame de Lorette, 213 Lude, 118 Lusignan, 100, 150, 237 Lussac, 234 Lutèce, 61 Luynes, 58 Luzignan, aujourd’hui Lusignan, 100 Lycie, 245, 246 Lyon, 245 Macao, 275 Magnicourt, 127 Manygoste 1300 ; Menigouste
1324 (arch. Barre); Menigout, 1327 (arch. hist. Poitiers XI); Manigoute ou Mainigouste 1328 (ibid); Manigouste 1374 (charte, Thouars); Manigoste 1377 (arch. Barre.) ; Magnigouste 1474 (ibid), 41
Mahrattes, 274, 275 Maillezais, 74, 165, 182 Malabars, 275 Marcilly-sur-Vienne, église, 169 Marconnay, 142 Marignan, 48, 163 Marigny-Brizay, manoir du Grand
Méoc, 237 Marmande, 153 Marnes, 39 Marnes, croix hosannière, 39 Martinique, 250 Massacré, 142
Massite, 81 Maubuisson, 243 Mauléon, 74 Mauléon, abbaye de la Trinité, 180 Mauléon, le château, 180 Maulévrier, 48 Maurienne, 269 Mayenne, 58 Mazay, 134 Melle, 40, 76, 181 Melle, église Saint-Pierre, 40, 181 Ménigoute, 41, 42, 179 Ménigoute, croix hosannière, 41 Ménigoute, Les châtelliers, 181 Ménigoute, les Forges, 56 Mercerie, 142 Metten, aujourd’hui Bayern en
Bavière, 89 Metz, 123 Migné, 250, 251 Milan, 55, 67, 163, 204 Minières, 187 Mirebeau, 109 Mirebeau, enceinte fortifiée, 109 Mogotinse, 174 Monaco, 199 Monbazon, 113 Moncontour, 123 Mont Albain, 282 Montamisé, 110, 238 Montamisé, église paroissiale Notre-
Dame, 110 Montauban, 215, 216 Montazay, monastère, 239 Montigny-sur-Aube, 168 Montmorency, 48, 243 Montpellier, 49, 163 Montreuil-Bonnin, 147, 148, 149 Montreuil-Bonnin, Chiré, 239 Montserrat, 88 Mortemart, 122, 162 Mougon, 174, 182 Moulin Papon, 217 Moulins, 74 Moutiers (Les), 71 Moutiers-en-Retz, 71 Moyseaux, 269 Nantes, 113, 207 Navarre, 64, 66 Neuillac, 132 Neuilleau, 43 Nieul-lès-Saintes, 132 Nîmes, 281 NIORT, 191 Niort, 39, 42, 43, 46, 58, 92, 189 Niort, 11 rue Yver, 192 Niort, Carmel, 182, 184 Niort, cimetière de Notre-Dame, 45 Niort, église des Cordeliers, 44, 45, 185 Niort, église des Cordeliers, 44 Niort, église Notre-Dame, 186, 187,
188, 190 Niort, église Saint-André, 182, 189,
190 Niort, fontaine du Port, 190 Niort, rue des Halles, 43 Niort, rue Jean-Jacques Rousseau, 191 Notre-Dame de la Réau, 269 Notre-Dame de Lorette, 213 Nouaillé-Maupertuis, abbaye de
l’Étoile, 215
Nouaillé-Maupertuis, église, 111 Nouaillé-Maupertuis, missel, 110, 112 Noyon, 49, 163 Nuremberg, 89 Octavien, évêque d’Angoulême, 166 Oiron, 33, 48, 49, 52, 156, 157, 162 Oiron, château, 46 Oiron, collégiale Saint-Maurice, 47, 49 Oiron, hospice, 194 Olympe, 128 Ombrie, 137 Orbitello, 214 Orléans, 39, 123 Ormes, châtellenie Saint-Martin, 113 Ortie, commune de Fontenay-le-
Comte, 82 Ossat, 173 Ostende, 265 Ostra, 282, 283 Oyron, 48 Padoue, 158, 162 Palatinat, 214 Palestine, 169 Pallud, vallée du, 48 Paris, 79, 85, 119, 120, 150, 184, 275 Paris, La Sorbonne, 8 Paros, 178 Pavie, 47, 48, 49, 51, 123 Pays de Retz, 71 Pays-Bas, 214 Périgné, 55 Périgné, église, 194 Perouse, 137 Perse, 274, 275 Perugia, 242 Pétosse, 111 Pétosse, église, 89 Phrygie, 55, 163 Piémont, 129 Piepape, 168, 169 Pierre Levée, 126 Piriers, 127 Pise, autrefois Pisae, 161 Poitiers, 43, 44, 48, 49, 60, 71, 86, 90,
92, 94, 100, 103, 105, 106, 107, 110, 113, 116, 117, 118, 119, 120, 121, 122, 125, 126, 127, 128, 129, 130, 131, 132, 134, 135, 136, 137, 139, 141, 143, 144, 147, 148, 151, 158, 163, 165, 168, 169, 170, 187,
189, 192, 198,齘200, 235, 237, 239, 241, 243, 244, 245, 246, 249, 250, 251, 252, 254, 255, 256, 260, 263, 269, 274, 275, 276
Poitiers, abbaye de la Trinité, 131 Poitiers, abbaye Saint-Cyprien, 239 Poitiers, abbaye Sainte-Croix, 115 Poitiers, ancien couvent des Carmes,
240 Poitiers, bibliothèque, 116 Poitiers, cathédrale Saint-Pierre, 119,
120, 153, 241, 244, 245, 246, 248, 249, 250, 251
Poitiers, chapelle du lycée, 122 Poitiers, chapelle du Lycée, 120, 264 Poitiers, château, 252 Poitiers, couvent de la Visitation, 254 Poitiers, église abbatiale de
Montierneuf, 215 Poitiers, église des Carmes, 126, 127 Poitiers, église des Jacobins, 128
- 298 -
Poitiers, église Notre-Dame La Grande, 129, 130, 131, 254
Poitiers, église Notre-Dame-La-Grande, 170
Poitiers, église Sainte-Radegonde, 259 Poitiers, église Saint-Germain, 132 Poitiers, église Saint-Gervais, Saint-
Protais, 132 Poitiers, église Saint-Hilaire-le-Grand,
255 Poitiers, église Saint-Paul, 132 Poitiers, église Saint-Porchaire, 133,
134 POITIERS, ÉPITAPHE DE RODOLPHE
REDING, 165 Poitiers, Grand Séminaire, 262 Poitiers, gravure, 3, 136 Poitiers, Hôtel de Ville, 263 Poitiers, Hôtel-Dieu, 263 Poitiers, La Pierre levée, dolmen, 125 Poitiers, le Calvaire, 240 Poitiers, Les Augustins, musée, 138,
139 Poitiers, Les Carmélites, couvent, 122 Poitiers, Les Cordeliers, couvent, 122 POITIERS, LES CORDELIERS, ÉGLISE,
114, 127 Poitiers, Les Feuillants, 139, 253, 254 Poitiers, Les Jacobins, église, 125 Poitiers, maison Guy Chauvet, 240 Poitiers, manuscrit, 139 Poitiers, Montierneuf, 257 Poitiers, Montierneuf, église, 128 Poitiers, musée, 152, 155, 264, 265 Poitiers, musée des Antiquaires de
l'Ouest, 137, 143 Poitiers, Notre-Dame La Grande,
église, 129 Poitiers, plaque de bronze, 281 Poitiers, plateau, 150 Poitiers, rue d’Orléans, 267 Poitiers, rue de Queue de Vache, 268 Poitiers, rue des Hautes Treilles, 266 Poitiers, rue du Marché, 143 Poitiers, rue du Moulin à Vent, 266 Poitiers, rue du Puygarreau et de
l'Éperon, 267 Poitiers, rue Saint-Antoine, 163, 164,
267, 268 Poitiers, rue Saint-Paul, 268 Poitiers, Saint-Pierre, cathédrale, 117 Poitiers, Saint-Pierre, cathédrale,, 119 Poitiers,église Sainte-Radegonde, 260 Poitou, 40, 58, 68, 78, 92, 100, 111,
117, 118, 120, 123, 127, 129, 134, 135, 144, 146, 147, 156, 162, 179, 191, 192, 232, 246, 247, 251, 265
Poizay-le-Joli, 113 Polignac, 100 Pologne, 276 Porte Châlon, Saint-Maixent L’École,
64 Pougne-Hérisson, 56 Pougnes, 61 Poznan, en allemand Posen, 182 Prahecq, 57, 58 Préchapon, 34 Prigny, 71 Provence, 123 Quinçay, 215 Quinciacus, 144
Quirinal, 158, 163 Rambouillet, 214 Reau, 269 Rheinfelden, 41, 76 Rhin, 53 Richelieu, 232 Rivay, 231, 232 Roannes, 48 Rochechouart, 178 Rochefort, 90 Rome, 33, 55, 162, 163, 174 Rome, église Sainte-Marie des
Miracles, 175 Rome, église Saint-Louis des Français,
170, 171 Rome, mont Caelius, 170 Rome, Saint-Pierre de, 173 Rossay, chapelle de Bois Rogue, 108 Ruffigné, 142 Rupella, 65 Rupichouart, 122 Russie, 276 Ryndacos, 162 Ryndakios en Phrygie, 55 Sables-d’Olonne, 58 Saint-Aubin les Ormeaux, 227 Saint-Benoît, 215 Saint-Benoît-de-Quinçay, 144 Saint-Crespin, abbaye, 262 Saint-Cyr-en-Talmondais, 226 Saint-Cyr-en-Talmondais, château de la
cour d'Aron, 226 Sainte-Foy, 40 Saint-Eliph, 273 Sainte-Néomaye, église, 204 Saint-Filibert, 39 Saint-Gelais, 166 Saint-Gelais, la Grange, 210 Saint-Généroux, 59 Saint-Gervais, 7 Saint-Hilaire, 181 Saint-Hilaire de Riez, Les Mattes, 226 Saint-Hilaire-de-La-Celle, 122 Saint-Jean-d’Orbestier, 72 Saint-Jouin de Marnes, 59, 60, 94, 195 Saint-Jouin-de-Marnes, 56, 60 Saint-Juire Champgillon, 226 Saint-Laurent sur Sèvre, 227 Saint-Léger-de-Montbrun, 61 Saint-Liguaire, 142 Saint-Lin, fief de la Barre-Sanglier, 232 Saint-Maixent, 64 Saint-Maixent l'Ecole, 129 Saint-Maixent l'École, 129 Saint-Maixent L'École, 62, 64 Saint-Maixent l'École, abbaye, 195,
196 Saint-Maixent l'École, ancien hospice,
201 Saint-Maixent l'École, ancienne église
des bénédictins, 200 Saint-Maixent l'Ecole, avenue de la
mairie, 202 Saint-Maixent L'École, avenue
Gambetta, 63 Saint-Maixent l'École, église, cloche,
198 Saint-Maixent l'École, Grand'Rue, 203 Saint-Maixent L'École, hôtel Balizy, 67 Saint-Maixent l'Ecole, rue Chalon, 203
Saint-Maixent L'École, rue de la Calabre, 62
Saint-Maixent l'École, rue de la Croix, 202
Saint-Maixent L'École, Saint-Léger, 63 Saint-Maixent-L’École, 196, 197, 198,
199, 201 Saint-Maixent-L’École, abbaye, 196 Saint-Maixent-l'École, 179 Saint-Malo, 243 Saint-Marc-la-Lande, 203, 204 Saint-Marc-la-Lande, église, 43, 67 Saint-Martin l’Ars, 269 Saint-Medard de la Jalle, 61 Saint-Médard des Prés, 87 Saint-Mellaine en Normandie, 120 Saint-Menehould, traité de, 58 Saintonge, 132, 193, 272 Saint-Petersbourg, 276 Saint-Romain, église, 145 Saint-Savin-sur-Gartempe, 165, 229 Saint-Secondin, 269 Saumur, 40 Savate (Marguerite), 39 Savigny-l’Évescault, église, 270 Sedan, 275 Sena, 282 Sicile, 173 Soissons, 132 Speyer, 214 SUISSE, 165, 276 Surimeau, 206 Syrie, 155, 275 Talmont-Saint-Hilaire, 88 Tavannes, 32, 122, 123, 124, 158 Ternay, château, 270 Terreneuve, 158 Tessin, 51, 205 Thlae, 245, 246 Thloanensis, 246 Thouars, 67, 204, 205 Tirouer (Croix de), 170 Tolentino, 171 Tonnerre, 122 Touraine, 48, 232 Tours, 104, 127, 174 Travancore, 274 Tréguier, 243 Troye, 280 Turquie, 275 Tyr, 65 Tyriis, aujourd’hui Tyr, 65 Urbino, 137 Uzès, 166 Vasles, 150 Vatican, 215 Vaumoreau, 57 Vellèches, 147 Vellèches, château de Marmande, 153 Vendée, 78 Vendeuvre, 48 Venise, 55, 161, 163 Vermandois, 49, 163 Vernay, 34 Vigeau, 100 Vigen, aujourd’hui Vigeau, 100 Villardières (Les), 90 Villepréau, 87 Villequier, 127 Villesalem, 97 Vivonne, 49
- 299 -
Vouillé, 174 Walton, Logis de, 127
Xaintray, le bourg, 206 Xanton-Chassenon, 237, 268
Xanton-Chassenon, Les Villardières, 90
INDEX DES NOMS D’AUTEURS ET PERSONNAGES ANTIQUES
Abraham, 112 Achille, 52, 53, 156 Acteon, 106 Adrianus ou Adrien, imperator, 47 Agathoclès ou , 164 Aiacis ou Ajax, 23 Alexander, 52 Alexandre, 157 Alexandre le Grand, 52, 53, 65, 156 Antonin, 281 Antonin le Pieux, 47 Antonius Augustus, imperator, 47 Arepo, 278 Arrius, 284 Astrée, 140 Auguste, 282 Augustus, 281 Augustus pater divus, imperator, 47 Bacchus, 180 Balorice, 277 Barabbam, Barrabas, 96 Bovius Sabinus P., légionnaire, 282 Bovius Sabinus, légionnaire, 284 Caesar, 281 Caius Julius Drutedo, 277 Camènes, 140 Carlomanus, 261 Carolus magnus, 261 Catho ou Caton, 67 Cérès, 193 César Titus Aurelius Fulvius Antoninus,
282, 283 Constantin, 129 Cybeles, 106, 107 Daniel, 112 Darius, 53, 158 David, 95, 112, 131 Dianae, 106 Diane, 107 Domitianus, 281 Domitien, 96, 282, 283 Elie, 106 Emeramnus, martyr, 116 Ephestion, 53 Ezechiel, 112 Galba, 67 Galba, imperator, 47 Grégoire de Tours, 174 Guntranus, 261 Hadrien, 281 Hephaistion, 53 Héphaistion, 53 Héphestion, 158 Héra, 65 Heraclès, 65 Hercule, 30, 65
Herodes, 12, 95 Hincmar, 174 Isaïe, 146, 147 Jacob, 112 Jupiter, 74, 101 Lucius Carneolus, 277 Mahomet, soltan, 47 Marc-Antoine, 47 Marcionem, 255 Mars, 193 Martin, évêque, 115 Menetius, M père de Patrocle,
53 Minucius Rufus L., 282, 283 Mucius Scevola (Caius), 16 Neptune, 193 Nero ou Néron, imperator, 47 Niel, roi irlandais, 71 Parménion, 157 Patrocle, 52, 53, 156 Pégase, jurisconsulte romain, 135 Pelée, 53 Pelides, 52 Petrone, 95 Phèdre, 95 Philippe le Bel, 284 Philippus ou Philippe, imperator, 47 Piéride, muse de Jean de la Péruse,
140 Pilate, 96 Pline, 83 Pomone, 193 Poseidon, 158 Publius Aelius Hadrianus, 281 Quinte Curce, 65 Radegundis, 260 Saba, 139 Saba, ermite, 115 saint Antoine, 55, 98, 215, 216 saint Augustin, 240 saint Benoît, 88, 196, 199, 220 saint Bernard, 227, 254 saint Crastinus, 204 saint Gelais, 88, 166 saint Hilaire, 99, 221, 222 saint Hubert, 98 saint Jean, 19, 72, 96, 210 saint Jean Baptiste, 72 saint Jean-Baptiste, 36 saint Jérôme, 131 saint Joseph, 95, 226, 254, 263 saint Landelin, abbé, 262 saint Luc, 84, 95, 96 saint Maixent, 199 saint Mathurin, 220 saint Matthieu, 95, 96, 97, 172
saint Maur, 196 saint Michel, 116, 134 saint Pantaleon, 174 saint Patrick, 71 saint Paul, 41, 87, 116, 270 saint Pierre, 12, 41, 80, 116, 167 SAINT VENANT, 76 sainte Crastine, 67 sainte Madeleine, 76 sainte Opportune, 259 sainte Radegonde, 259, 260 saint-Léger, 63 Salomon, rex, roi, 139 Samuel, 112 Sancta Quiteria, 110 Sanctae Bathildis, 262 sanctae Opportunae ou sainte
Opportune, 259 Sanctae Radegundis, 262 Sanctus Benedictus ou saint Benoît,
196, 199 Sanctus Georgius ou Saint Georges, 56 Sanctus Ionna Valesia, 262 Sanctus Joseph, 254 Sanctus Leone, 261 Sanctus Maurius ou saint Maur, 196,
198 Sanctus Pantaleonus, 174 Sanctus Venantuis, 76 Scaeva, centurion, 283 Sisygambis, 157 Solon, 135 Suetone, 283 Sysigambis, 53 Telamon, 23 Telamonidis, Telamonides, 23 Tertullien, 255 Theophane, 147 Thetis, 158 Timothée, 270 Titus, 283 Titus Aelius Hadrianus, 281 Titus Aurelius Fulvius, 47 Titus Aurelius Fulvius Antoninus, 281 Titus Aurelius Fulvius Hadrianus
Antoninus, 281 Titus Vespasianus, imperator, 47 Trajanus ou Trajan, imperator, 47 Vénus, 270 Vespasianus, 281 Vespasianus ou vespasien, imperator,
47 Vespasien, 135, 282 Virgile, 32 Zeus, 52, 156, 158
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INDEX NOMINUM RENAISSANCE
A. de Alexiis, 171, 172, 173 Abraham (Jonas ben), 150 Achard (François), prêtre, 86 Acquain (Andrieu), 73 Agapius, 62 Agart (Franciscus d’), religieux
bénédictin, 144 Aillon (François d’), Seigneur de
Briançon, 92, 118, 127 Aillon (Guy d'), comte du Lude, 92 Aillon (René d’), seigneur de Briançon,
118 Aimery Ier, sénéchal de Toulouse, 162 Albert de Luynes, 58 Amboise (Jacques d’), évêque, 143 Amboise (Pierre d’), abbé de Saint-
Jouin de Marnes, évêque de Poitiers, 60, 94
Ambosiae (Artus), 60 Anjou, duc d’, 64 Annebaut, madame d', 31 Archiac (Jean d’), Seigneur des Piriers,
127 Armagnac (Johannes d’), 169 Arnaldus ossatus, presbyter cardinali,
173 Artum Boezin ou Artus Boesis, 52 Ato ou Aton, abbé, Atoioclus ou
, 164 Aubigné (Théodore Agrippa d’), poète
(►1552-1630), 109 Aubusson (François III d'), comte de la
Feuillade, maréchal de France, colonel des gardes françaises, vice-roi de Sicile, 48
Audebertus (Paulus), docteur de la Faculté sacrée de Paris, 79
Aunoux (Antoine d’) seigneur de Saint-Jean, 92, 129, 130
Ayrault (Jacques), curé de Loubigné, 38, 39
Barbarin (Pierre), président du présidial de Poitiers, seigneur de Joussé, 269
Bardon (Catharina ou Catherine), 40 Basquiat de la Houze et de
Bonnegarde (Mathieu de), 173 Bâtard (Alexis), 44 Batarnaia (Anne de), 118 Baudeau-Parabère, comte de
Neuilleau et de la Roche-Ruffin, 43 Berry (Jean de), prieur, 134 Bérude (Marie Jeanne Perrine Louise),
épouse du Seigneur Hugues Alexandre Joseph Meunier, duc de la région d’Artois, 134
Besalu (Samuel de), 150 Bessarion, cardinal, 55, 162 Bion (Ioannes ou Jean), curé, 93 Bion (Petrus ou Pierre), 93 Bion, curé de Notre-Dame de Niort, 45 Bironus ou Biron, 38 Blomedael (Joannes A.), 126 Boisdauphin, maréchal de, 58 Boisy, 51 Boisy (Artus Gouffier), comte
d’Etampes et de Caravas, 47
Boisy (Artus Gouffier), comte d’Etampes et de Caravas, seigneur de), 49, 53, 85, 123, 124, 156, 157, 158, 162, 163
Bonnivet, 33, 123 Bonnivet Crèvecœur, grand amiral de
France, 47, 48, 49 Bordon (Catharina ou Catherine), 40,
41 Bossu (Petrus ou Pierre), 173 Bouchetus ou Bouchet (Jean Anthoine
ou Jean Antoine), 132 Bouchetus ou Bouchet (Joannes ou
Jean), 133 Bouillon, duc de, 59 Bouldron (Françoise), 77 Bouldron (Jean-François), 78 Bourbon-Montpensier (Jeanne de),
abbesse, 70 Boynet (Hilairette), 133 Brantôme, 49 Braun (Georgius), archidiacre et doyen
de Notre-Dame de Cologne, 125 Breillac (Laurent), sergent, 58 Brilhac (Pierre de), abbé, 170 Brisson, avocat général, 103 Broc, sire de, 34 Budée (Guillaume), 55, 163 Buranus, pédagogue, 126 Burgundio de Pise, 161 Cailleti ou Caillet (Renato ou René),
128, 142, 143 Camillam ou Camille, comitissam de
Retz, comtesse de Retz, 32 Castaneus Rochepozae ou Castaneus
de La Roche-Posay (Henricus Ludovicus), évêque de Poitiers, 170
Chabot (Léonor), comte de Charny, grand écuyer de France, 48
Chandon, sieur, 85 Charles de Melun, 47 Charles II dit le Chauve, 39 Charles IX, 32, 64, 136 Charles Quint ou de Habsbourg, 49,
137, 163 Charles VII, 47, 48 Charles VIII, 48, 49, 55, 100, 163 Charles X, 80, 81 Chasteau (Jehan), conseiller du roi, 85 Chasteigner, 48 Chastillon, Madame de, 32 Châtillon (François de), abbé, 143 Chauvet (Guy), 103 Chevalier (Jean), abbé de Saint-
Maixent, 62 Claudius, maître de la cavalerie royale,
51 Clement I, abbas, 144 Clementus XIII, 173 Clermont (Catherine de), 16 Clermont (Claude-Catherine de), 29,
31, 32 Clermont (Jeanne de), 131 Clermont, (Louis de), protonotaire du
Saint Siège apostolique, abbé commendataire de Cerisay, 114
Colardeau (Julien), 84
Collardeau, 53 Collardeus ou Collardeau (Iulianus ou
Julien), procureur du roi , poète, 76 Collardeus, Collardeau, enquêteur, 78 Comnène (Anne d’), 123 Comnène (Anne), 161 Concini, maréchal d’Ancre, 58 Contarelli de Cénomanie (Matteo), 172 Conti, prince de, 109 Contyus, princeps, 109 Cosse (Arthurus de ou Arthur de),
episcopus Constantiensis , aujourd’hui Constance en Suisse, 59
Courtin (Renato ou René), 173 Couturier (Jean), 100 DALLONIO (FRANCISCO), 117 Damoncourt de Piepape (Jehan), abbé
de Longay, évêque de Poitiers, 168 Dampierre, seigneur des Cars et
Tavannes, 32 Daviau (Ludovica), 169 Desfontaines (Adam), docteur en
médecine, 40 Desfontaines (Joseph), conseiller
d’Henri IV, 40 Doaineau (André), 36 Doineau (Gaultier), prêtre, médecin,
80, 81 Doucet (Johannes ou Jean), presbyter,
rector, 145 Duc de Mercœur, 58 Duluc, 170 Enricus Alexandrus Carolus, 64 Etienne (Robert), 119 Faye (Antoine de la), 39 Faye (Jehan de la), 39 Fontanus (Adamus) ou Desfontaines
(Adam), docteur en médecine, 40 Fontanus (Iosephus), 40 Fou (Jacques du), commissaire du roi,
143 Franciscus regem Gallorum, François
Ier, roi de France, 52 Franciscus Valesius, François de Valois,
50 François 1er, 1494-1547, 129 François du Fou, 100 François du Plessis, seigneur de
Beaulieu, 37 François Ier, 39, 48, 49, 51, 100, 123,
156, 163 François Ier), 119 François Ier, roi de France, 52, 53 François, duc d’Alençon, 64 Françoys, roi, 130 Fricques (Joannes de), Picardus ou
Fricques (Jean de), 132 Gallier-Picard (Radulphus ou
Rodolphe), seigneur de Guinefolle, 77, 78, 85
Gaspard II, comte de Coligny, baron de Beaupont et Beauvoir, Montjuif, Roissiat, Chevignat, seigneur de Châtillon, amiral de France, 92, 117, 118, 129
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Gaufredus (Bernardus ou Bernard), scutifer, dominus de Prechapon, 34
Givry, cardinal de, 168 Gloriero (Caesar ou César), datarius,
171 Goltz (Henri), peintre graveur, 125 Gondallier (Zacharie), 35 Gouffier, 46, 49 Gouffier (Artus II de), 48, 49 Gouffier (Artus), 48 Gouffier (Artus), 47, 48 Gouffier (Charles), chevalier de Malte,
47 Gouffier (Charlotte), 48 Gouffier (Claude), 48 Gouffier (Guillaume), 47, 48, 49 Gouffier (Guillaume), seigneur de
Bonnivet, amiral de France, 49 Goujon (Ludovic), chanoine, 42 Grangier (G.), recteur, 100 Gray, lord, 32 Grégoire XIII, 170 Gribbon Coutre, 110 Guerche, vicomte de la, 127 Guibellin, 35 Guichard (Jeanne), 70 Guillaume, évêque de Poitiers, 118 Guillelmus, 50 Guionet, 110 Guise (Henri de), 92 Guise, duc de, 64, 113 Guy, chevalier, 129 Guy, gouverneur du Poitou, 118 Guy, vice-roi du Poitou, 118 Guysiae, ducem, 113 Gyfanius (Robertus), 125 Hangest (Hélène de), 48 Haye (Jean de la), lieutenant général
du, 92, 105, 129, 134 Henri Alexandre, 64 Henri d' Anjou, 136 Henri de Bourbon, 40 Henri II, 16, 17, 31, 64 Henri II, 1519-1559, 129 Henri III, 92, 102, 121, 134, 170 Henri IV, 43, 102, 121, 138, 173 Henri IV, roi de Navarre, 64 Henri, duc d’Anjou, futur Henri III, 64 Henricus Borbonis, Henri de Bourbon,
40 Henricus tertius rex, 127 Henricus, rex, 42 Herbert (Jacques), maire de Poitiers,
105 Hercule, 65 Hercules, 65 Hogenberg, 125 Houfnagluis (Georgius), également
Hufnagel, 125 Hylboyneta, 135 Isaac (Rabbi), 149 Jacques de Venise, 161 Janus Lascaris, 55, 156, 158, 162, 163 Janus Olivarius, 60 Jean d'Armagnac, 169 Jean de La Trémouille, 68 Jean Olivier,seigneur, pontife
d’Angers, 61 Johannet (Toussanus ou Toussaint),
canonicus, symphoniacus,
chanoine, préchantre du choeur, 120
Johannis Olivarii, 60 Juda (fils de Rabbi Isaac), 149 Julien II de Médicis, 137 Karolus Gelasianus ou Charles de
Saint-Gelais, 167 Kneringen (Bertrand de), 119 La Cousture (Petrus ou Pierre), 38 La Fontaine (Abel de), 120 La Fontaine (Abelius de), canonicuis,
subdecanus, 120 La Noue Bras de Fer, capitaine, 129 La Péruse (Jean de), 140 La Roche Posay (Henri-Louis de),
évêque, 119 La Roche-Posay, Monseigneur de,
évêque de Poitiers, 170 Lanci (Michelangelo), 155 Laurent de Medicis, 55, 163 Lauson, 102 Lauzon (François de), 92 Lauzon (François de), seigneur de Lirec
et de Mazay, 134 Le Maye (Elie), seigneur de Château-
Garnier et Moyseaux, 269 Lecoq (Nicolas), 69 Lefèvre (Guillaume), 119 Lefèvre (Renatus ou René), 119 Lefèvre (René), 120 Léon X, 55 Léon XIII, 163 Léonard de Vinci, 74 Leonard de Vinci, ►1452-1519, 142 Letard (Hieronymus ou Jérôme),
protonotaire apostolique), 79 Lévesque de Marconnay, 142 Levesque de Marconnay (René), abbé,
142 Liénard de la Ran, 82 Longueville, duc de, 58 Lormen (Louis de), seigneur de
Falouriet et de Magnicourt, 127 Losonus (Franciscus), Lauzon (François
de), seigneur de Lirec et de Mazay (►1527-1594), 135
Louis (Frère), prosénéchal de Poitiers, 107
Louis XI, 48, 69, 100 Louis XII, 39, 48, 49, 55, 100, 163 Louis XIII, 58, 59 Louis XIII, roi (►1601-1643), 63, 72,
77, 119, 138, 206, 214, 242 Louis XV, 173 Louise de Polignac, 100 Lozonus ou Lauzon (Franciscus,
François de), 133 Lude, comte du, gouverneur du
Poitou, 129 Ludovicus Borbonis, 58 Ludovicus XIII D.G. Francorum et
Navarrae rex, 58 Ludovicus XIII ou Louis XIII, 119 Ludovicus XV, 173 Marepon (Ollyvier ou Olivier), 81 Marguerita Vendei ou Vendee, 75 Marguerite de France, duchesse de
Berry, 15 Marguerite de Navarre, 49 Marguerite, fille du roi Jacques
d’Écosse, 69
Maria Regina, 58 Maria Vendei ou Vendee, 75 Marie de Médicis, 58, 59 Marot (Clément), 55 Massacré (Guillaume de), 142 Massacré (Hélie), écuyer, 142 MatheusVendeus, 75 Matthieu de Vendée, 75 Maurienne (Marie-Anne de), 269 Mayenne, duc de, 58, 92 Medicis ( Alexandre de), 138 Médicis (Catherine de), 17 Medicis (Hippolytus ou Hyppolite de),
diacre, cardinal, vice-chancelier, légat, 137
Meignan (Petrus ou Pierre), presbyter, 80
Meir (fils du rabbi Moïse), 149 Melun (Charles de), grand maître de
France, 48 Mendoza (Diego de), 52 Mercator (Gerard), mathématicien,
125 Mesnard, frater, vicarius, 59 Meunier (Hugues Alexandre Joseph),
duc de la région d’Artois, de Vienne, 134
Mézière (François), médecin, 87, 159 Michaël Cinerius, 157, 158 Miche Bonheur, 73 Moïse (Rabbi), 149 Monrousseau, curé, 129 Montespan (Louis de), 48 Montespan, madame de, 49 Montmorency, 49 Montmorency (Françoise de), dite
Fosseuse, 55 Montmorency (Philippa de), 47, 48, 49,
54, 55, 157, 162 Montserrat, Señora de, 88 Moreau (René), curé de Notre-Dame,
74, 210 Moreau (René), curé de Notre-Dame,
bachelier, vicaire, 209 Morenne (Guillaume de), écuyer,
conseiller du roi, receveur général, 113
Morisson (Jean), 83 Mortemart, 122, 124, 158, 162 Mortemart (René de), 122 Mortemart, Madame de, 124 Mostaert (Guilhelmus ou Guillaume),
126 Moussy (Gaston de), 160 Moussy (Pierre de), 160 Nahmanide, 150 Nautonnier R., 63 Ortelius, géographe, 125 Ossat (Arnaud d’), 173 Paolo ou Paul V, 119 Paolo V, 119 Papot (Abraham), 57 Pardailhan, 49 Pardaillan (Louis Antoine de), 49 Pasquier (Etienne), 101 Patrocle, 158 Paul III, 137 Paul V, 119 Paulus Vendei ou Vendee, 75 Peretta Gogueta, 75 Perrette Goguette, 75
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Philippe Auguste, (►1165-1223), 149 Picard, 133 Pidoux Aureae Vallis ou Pidoux
d’Airvault (Simon), 33 Pierre d’Amboise, 60 Pierre de Tours, 127 Pinson (Nicolas), 120 Platter (Thomas), 131 Porret (Audebert), 110 Prechapon, seigneur de, 34 Prince de Condé, 64 Prince de Condé, 59 Prince de Condé, celui du temps de
Marie de Médicis, 58 Prince de Condé, Henri II celui du
temps de Marie de Médicis, 58 Raison (François), 82 Rapin (Nicolas), poète (►1535-1608),
74, 85, 86, 113, 129, 159 Rartus, 110 Reding (G.), officier suisse, 138 Reding (Rodolphe), 138 Reding (Rodolphe), fils de Rodolphe
Reding, 138 Rémy d’Auxerre, 61 Reys (Mathurin), 132 Richard (Martin), curé, 35 Rochechoart de Chandenier (Iohannes
Ludovicus ou Jean Ludovic de), 104 Rochechoart de Chandenier (Iohannes
Ludovicus ou Jean-Ludovic de), 126 Rochechouart, 49 Rochechouart (Arthenaise de), 48 Rochechouart (Jean-Louis de),
seigneur de Champdeniers, 127 Rochechouart (Louis de), abbé, 104,
143
Rochechouart de champdeniers (Louis de), 104
Rochechouart, prince de Tonnerre, 122
Rochefoucauld (François de la), 78 Rodolphe, 165 Rohan (Françoise de), 70 Rohan (Hercule de), 113 Rohan (Louis de), comte de
Montbazon, seigneur de Guéméné, 113
Rohan, duc de, 41 Roussier (Petrus ou Pierre), presbyter,
doctor theologus, 7, 8 Ruelle (Louis de la), chanoine, 104,
105, 143, 144 Rupichouart, 122 Ryndacenus, cognomen de Ianus ou
Janus Lascaris, 162 Sacierge (Pierre de), 93 Saint Père Benoît, 88, 89 Saint-André, maréchal de, 92 Sainte Marthe, 120 Sainte-Marthe (François-Scévole Ier de)
dit Gaucher II, questeur de France, (►1536-1623), 101, 102, 103, 104, 105, 106, 107, 140, 143, 235
Saint-Gelais (Jacques de), évêque d’Uzès, 166, 167
Saint-Gelais, seigneur de, 42 Saint-Maigné (Méry de), seigneur de
l’Isle, 62 Salomon (Fils de Rabbi), 154 Salomon ou Salomo, 91 Sanmarthae voir Sainte-Marthe
(François-Scevole de), questeur de France, 102
Saulx (Charles-Jean de), 123
Saulx (Gaspard de, comte de Tavanne), 123
Saulx (Gaspard de, Comte de Tavanne), 123
Saulze (Jeanne de), 117 Silvestre II pape, dans le civil Gerbert
d’Aurillac, 90 Siret (Curé), 97 Tavannes, maréchal de, 32 Tiraqueau (André), 119 Tonnerre (Louis de), 143 Tours (Pierre de), prieur, 104 Travarzerus (Antoninus Reginaldus),
121 Travarzerus (Emericus Reginaldus),
121 Traversay (Aimeri Reginald de), 121 Traversay (Antoine Reginald de), 121 Trémouille (Jean de la), archevêque
d'Auch et cardinal, 67, 68 Trimouille (Jacqueline de la), 48 Urbieta (Jean de), 51, 52 Valentinois, Madame de, 32 Van Haften (Robertus), 125 Vaubois (Claude Rémy de), sénateur
poitevin, 134 Viète (François), mathématicien
(►1540-1603), 85 Vigier (Marie), 142 Vignaud (Ioannes), sacerdos, 88 Vignaud (Jean), prêtre, 88 Villequier, Baron de, 127 Vivonne (Jeanne de), 32 Walton, capitaine, 92 Xainçois (Jean de), 48 Yehiel (Rabbi), 150 Yves du Fou, 100 Zacharias, frère, 35
INDEX NOMINUM D’ÉPOQUE MODERNE
Agnes, reverendissima mater, révérende mère, prieure, 183, 184
Alougny (Charles d’), capitaine au régiment de Lorraine, 229
Alougny (Guy d’), chevalier de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, 229
Alougny (Renatus ou René d’), eques, torquatus, utriusque Boismorant seigneur des deux Boismorant(d), 229
Alougny, maréchal de France, 229 Angé (Julienne d’), 214 Annae Austriacae reginae matris ou
Anne d’Autriche, reine-mère de France, 240, 241, 259, 260
Arnaudet (I. pour Iohanes ? Jean), chef de chantier, 189
Aubigné (Constant d’), 177 Aubry (Nicolas), 179 Aubry (Pierre), 179 Audebert (Bernardus ou Bernard), 198 Auvais, mademoiselle d’, 227 Bacon (André), révérend père, 267 Baglion de Saillant (Franciscus Ignatius
de ou François-Ignace), 241, 242 Baglioni, 242
Baston (J.), 189 Beauvau (Iacobus ou Jacques de),
seigneur du Rivay, 231, 232 Bellanger (Toussaint), 230, 231 Bellièvre (Denise de), 242 Bellot des Minières (Henri), 187 Benard, 180 Benoît XV, 266 Bion, curé, 187 Blanchot, 270 Blossac, comte de, 192 Boniface VIII, (►1235-1303), 284 Borromée (Saint-Charles), 240 Bouille (Ioannis Baptistae de ou Jean-
Baptiste), 250 Bouillé (Jean-Baptiste de), 250 Bouillé, marquise de, 227 Boulard (Joseph), 190 Boulay (Henri de), de la Roche-sur-Yon
et duc de Montpensier, 273 Bourbon (Jeanne de), abbesse, 239 Bourbon (Jeanne-Baptiste de),
princesse, 234 Bourbon de Conti, (Louis-Armand),
gouverneur, 263
Boutteville (Petrus-Thibaut de ou Pierre-Thibaut de), 187
Boyge (Raphaël), scriba capituli, 197 Bruno, abbas, abbé, 239 Buard (Maria Francisca ou Marie-
Françoise), 273 Buffebrand de Coudray (Jacques), 180 Calvin, 189 Cappele (Gillis-Hendrick ghewesen
Frederik ou Gilles-Henri ou Frederic), 265
Carlovet (Marguerite), 133 Casalis (Benedictus ou Benoît), 197 Catherine II, 276 Charier de la Marcadière (André), 191 Charles VIII, 204 Chasme, révérend-père, 241 Chauvet (Guy), 240 Chercois-Montpipeau, 265 Chevalereau (J.P.), graveur, 187 Chouquet (Placid), 197 Clemens ou Clément XI, 240 Clemens ou Clément XIII, 240 Clemens XI ou Clement XI, 195, 198 Clement X, 198 Clerc (Petrus ou Pierre), Frater, 197
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Clérembault (Gilbertus ou Gilbert de), 198
Clergeau (Louis-François), 274, 275 Clodiere (Jacobus ou Jacques), Frater,
197 Cordier (David), prieur, 233, 234 Craon (Michel de), révérend-père, 263 Daviau Dubois de Sanzay (Caroli
Francisci ou Charles-François), docteur en théologie, vicaire, chanoine), 256
De Lattre de Tassigny, 270 Delaube (Pierre), père, 267 Depres (Jacques), archevêque, 216 Dom Marzet, 81 Dreux (Joseph), abbé, 230 Dreux du Radier (Jean-François),
avocat (►1714-1780), 116, 117, 135, 273
Dreux-Duradier, 273 Drouauld (Anselmus Josephus
Ludovicus), maire, 249 Dubois, 180 Duchesne (Franciscus ou François),
écuyer, 209 Duchesne (Francisi, ou François),
écuyer, 209 Duchesse de Navarre, 186 Dulas (Jean-Prévost), prieur, 134 Duplessis, baron, 265 Duval (Jean), sculpteur, 273 Fabricius, 178 Ferdinand, frère, professeur de
théologie sacrée, prieur, 266 Flaviny (Jacobus ou Jacques), Frater,
197 Fliscus (Hieronymus ou Jérôme), comte
de Lavania, 178 Fontanes (Dominique Marcellin),
(►1753-1772), 188 Foucault (N. Josephus de), gouverneur,
189 Foudras de Courcenay (Hieronymus
Ludovicus ou Jérôme-Louis), 245 Franciscus, 178 François Ier, 204 Frégeac (Ambroise), révérend-père,
prieur, 198 Frizon (Léonard), jésuite, 178 Gaignières, 69 Gloria (C.), chanteur, chanoine, 252 Granges, 206 Granges-Surgères (François), 213 Granges-Surgères (Gilles), 213 Grangier (G.), recteur, 234 Gregoire XIII, pape, 171 Grignon de Montfort (Louis-Marie),
227, 228 Grimaldi (Honoratus Franciscus ou
Honoré-François de), 198, 199 Guillot (Zacharias de), chantre, 245 Gustave-Adolphe, 214 Hanovre, princesse de, 243 Harlay (François de), 243 Henri (Jean-Françoise de), 242 Herbault (L.), ouvrier, 189 Hillairet (Paul-François), 243 Humières (Dom Gaspard d'), chevalier
de Malte, 198 Innocent XI, pape, 194 Innocent XI, pape, 243
Iouslard (Josephus), 189 ISEMBERTUS, MONACHUS OU MOINE,
115 Jaquet (Hieronymus ou Jérôme),
rector, 229 Jean Louis Jacques, chevalier, seigneur
de Chiré, 239 Jeanne de la Nativité, 185 Jhoon (William), consul, 274 Jolly de Saint-Picq (Augustin), maire,
conseiller du Roi, 208 Jouslard (Joseph), chevalier, président,
suppléant du gouverneur, 189 Junius Hadrianus ou Adriaen de
Jonghe, (►1511-1575), 266 La Boudonnaye de Blossac, comte de,
246 La Bourdonnaye (Marc de), 192 La Caze Benegharnen (Amalia), 180 La Caze Benegharnen (Louis), 180 La Roche-Posay (Henri Louis Châtain
de ), évêque, 170 La Tremoïlle (Henri de), 204 La Tremoïlle (Louis de), 204 Lacorne, abbé, 230 Lannoy (Jacobus ou Jacques),
chanoine, 231 Largeau (Louis), 269 Laurence, prieur, 179 Léaud (T.), président de la chambre de
commerce, 187 Lebrun (I.), 199 Lecoeur (D.), architecte parisien, 180 Leduc (François), dit Toscane (►1660-
1689), 177, 184, 194 Lefevre, 180 Leisin Schneider (Jacobus), 181 Leonor, baron de Jons et seigneur de
Saillant, 242 Lepelletier de la Houssaye (Magdalena
Ludovica Carola ou Madeleine Louis Charles), 246
Lepot (Henri), 207 Leriche (Jean), prêtre, 232 Lescure (Jean-François de), évêque de
luçon, baron, 218 Lodoïci, frater pro senescallus, 235 Lolie (Jacobus ou Jacques), 197 Lorin (Renatus ou René), chapelain,
bachelier, 249 Louis XII, 178, 204 Louis XIV (Louis-Dieudonné), dit le Roi-
Soleil ou Louis le Grand (►1638-1715), 176, 189, 190, 195, 218, 229, 243, 259, 265
Louis XV, 199, 208, 266 Louis XVI, 61, 249, 250 Luçon (Petronius-Elius), 214 Ludovicus ou Louis XV, 195 Ludovicus XIV ou Louis XIV (Louis-
Dieudonné), dit le Roi-Soleil ou Louis le Grand (►1638-1715), 177, 189, 195, 198, 208, 240
Ludovicus XVI, 250 Luther, 189 Mac Mahon, 275 Maillé-Brézé (Jacques de), conseiller
du roi, 214 Maillé-Brézé (Jean-Armand de), 214 Maillé-Brézé (Urbain), marquis de, 214 Marchant (Jean), 175
Marchant a Garenna ou Marchant de La Garenne (Renatus ou René), 175
Marie-Louise de Jésus, sœur en religion, 228
Marie-Thérèse d’Autriche, 195, 241 Massacré (Guillelmus ou Guillaume
de), 142 Mathurine, sœur en religion, 227 Mauduyt (Philippe), 263 Mazarin, cardinal, 196 Mobillon, pater canonicus regularis,
chanoine régulier, 194 Monnet de l’Orbeau, général, 179 Moriceau (Carolo ou Charles), seigneur
de Cheusse, sénéchal de Fontenay, 210
Morienne (Maria(e) de ou Marie de), dame Dumesnil, 209
Mougon (Artémise de ou Artemisia de), 182
Napoléon Bonaparte, 109, 171, 179 Nesmond (S. de), 182 Paupaille, 180 Pays (Godofredus ou Godefroy), 197 Pellot (Claude), maître des suppliques,
gouverneur du Poitou, 193 Philippe IV, roi d’Espagne, 196 Pignard (Jacobus ou Jacques),
admodum pater, père professeur émérite, 238
Pisseau, 180 Ponet (Fiacrus ou Fiacre), Frater, 197 Poype de Vertrieu (Jean-Claude de la),
évêque, 244 Prince de Condé, 243 Protée (François), 235 Proust (François le), 171 Raberreu (I.), vicarius generalis vicaire
général, 239 Ribier (Abraham), abbé, 70 Richard (Étienne), vicaire général,
archiprêtre, recteur, 187 Richelieu (Armand Jean du Plessis),
cardinal-duc, (►1585-1642), 59, 65, 137, 214
Roch, vicomte de Chasteigner, 249 Rochechouart (François de), 178 Rocheposay , Monseigneur de la, 200 Rocho, vice comiti de Chasteigner, 249 Rodolphe, peintre, 116 Roselière, marquis de la, 214 Saillans (F), évêque, 189 Sainte-Marthe (Abel de), ►1630 -
1706, 117 Salle (Artus de la), 242 Sanglier (Egidius), 232 Sarlande (Felix), Frater, 197 Sauzeau (Catherine), 201 Sciarra Colonna, 284 Sergent (Jacobus ou Jacques), priore
ou prieur, 197 Simon, 186 Soubise, 218 Stappart (A.), 180 Stratius (Marie-Théodore), 214 Texier (Jean), 200 Tippo Sahib, (►1750-1799), 274 Trezidedy, marquis de, 227 Triault (François), vicaire, 227 Turenne, 243 Urbain VIII, pape, 214
- 304 -
Vellefaux (Anne), épouse d’Egidius Sanglier, 232
Vignoles (Nicolas), 199 Voûte (Arthur de la), 209
INDEX NOMINUM D’ÉPOQUE CONTEMPORAINE
Agesci (Bernard d'), 190, 191 Auvinet (Séraphia ou Seraphie), 207 Babin (Jean), sieur de Belmont, maire,
208 Bailles (Jacques-Marie-Joseph), évêque
de Luçon, 219, 220, 221, 222, 226 Baillès, monseigneur, 219 Bakkal-Lagarde (Marie-Claude), 111 Barbier de Montault, monseigneur,
147, 148, 171, 173, 174 Baudouin (J.), archiprêtre, 219 Beauregard (Brumauld de), 257, 258 Bessay (Geneviève Hélène Henri
de),vicontesse, 221 Bion (René), curé, 188, 190 Bion (René), curé, poète, 188 Boisseau (D.), chanoine, 219 Bollee (Ernestus ou Ernest), fondeur,
217 Bollée (Ernestus ou Ernest), fondeur,
219, 221, 222 Bouneau (Arthur), 187 Bourbon, chanoine, 222 Bourdonnaye (Paul-Esprit de la),
chevalier, 192 Bourdonnaye (Paul-Esprit-Marie,
comte de Blossac), 248 Bourdonnaye du Tymeur (Marc-Esprit
de la), comte de Blossac, 192 Brethé (Émile), 185 Brilhac (Petrus de ou Pierre de),
presbyter, abbas, 170 Brilhac (Pierre de), prêtre, abbé, 170 Brisson (Jacques), maire de Niort, 186,
191 Brisson, maire, 190, 191, 193, 194 Brouillet (M.), 238 Campet de Savion (Maria ou Marie),
dame, 232 Carcopino, historien (►1881-1970),
278 Chabauty (E. A.), 147, 148 Chevalier de la Coindardière
(Gabrielle), 201 Clement, 257, 258 Clément XI, 199 Clergeau (Louis-François), 275 Colat (Carolus ou Charles), 207 Colat (Charles), évêque, 207 Cousseau, abbé, 150 Couteault, 257, 258 Couturer, 257 Couturier, 258 Dargence, 257, 258
De Beauregard, 257, 258 De Moussac, gouverneur, 258 Deberle (A.), 148 Denthon (Jean), abbé général de
l'ordre des Antonins, 215 DEPREZ (JACQUES), ARCHEVÊQUE,
ABBÉ DE MONTAUBAN, 215 Doigny, 257, 258 Dom Fonteneau, 128, 130, 132, 142,
184 Dorion (A.), chanoine, 219 DUHAMEL, COMTE, 180, 258 Dupin, préfet, 191, 194 Dupuis, préfet, 186 Durand (Joseph), 207 Eygun (François), 110, 269 Filelau, 258 Frédéric V, 214 Gallet (Petrus ou Pierre), 207 Gallet (Pierre), 207 Gouraid (B.), chanoine, vicaire général,
219 Grégoire XVI, 219 Guignard, 257, 258 Guillelmo VI ou Guillaume VI, 257, 258 Guitton (Josephus-Andreas ou Joseph-
André), évêque, 251 Horterel, Hurtrelle ou Hurtrel, 206 Humbrecht (L.), évêque, 252 Jean-Baptiste, évêque, 251 La Rochejaquelein (Auguste de),
genéral en chef, 221 Lambert (Jacobus ou Jacques), rector
ou recteur, 217 Larg[eau], 217 Léger, père, 215 Lejeune (Henri), précepteur, 215 Léon XIII, pape, 187 Lepot (Henricus), 207 Leriche (Jean), prêtre, 232 Loué (D.), 187 Louis Antonin, duc d’Angoulême, 258 Louis XVIII, 250, 258 Ludovicus XVIII ou Louis XVIII, 250, 257 Marmay, abbé, supérieur général, 232 Menuet (A.), vicaire, 219 Michelin (M.), 148 Michelin (Silas), 147 Mignon (Celesta), 207 Mignon (Céleste), 207 Monnet (Franck), 179 Moreau de le Ronde (Joseph), 149 Moussac, gubernator, 257 Nahon (G.), 149
Napoléon Bonaparte, 191 Orfeuil (Guischard d’), 257 Paillou (Gabriel-Laurent), évêque de La
Rochelle, pontife, 218 Papin (J.), trésorier, gardien, 219 Pellot (Guillaume), intendant du
Poitou, 191 Philippe, fils de la comtesse d’Arthois,
257 Philippe, prince, fils du comte d’Artois,
258 Pie X, souverain pontife, 252 Pieix, pape, 207 Puis-Vaillant (Félix du), 150 Regnauld (Emery), président du
présidial de Poitiers, 121 Renan (E.), 148 Robert (Jean-Léon), chanoine, recteur,
255 Rochejaquelein (Henri de la), 226 Rochejaquelein (Louis de la), 226 Rousseau, consul de France, 275 Sabourin (Franciscus), 257 Schrader, 148 Schwab (M.), 150 Siteau (M.), 176 Sollet (ou Soulet) (Renatus Maria ou
René-Marie), recteur de Beauvoir, 207
Sollet (René-Marie), 207 Soulet (Renatus Maria ou René-Marie)
recteur de Beauvoir, 207 Soyer, 257, 258 Soyer (C.), vicaire général, 219 Soyer (Renatus Franciscus ou René-
François), 219 Soyer, monseigneur, 217 Thibault-Desgats, 257, 258 Thomas, 257, 258 Tonnet (A.), docteur, 184 Traversay (E. Réginald de), 120 Trincant (L.), 149 Verthamon (Samuel Guillaume de),
évêque, 225 Verthamon de Chavagnac (Marie-
Thérèse), comtesse de Lescours, 225
Verthamon de Chavagnac (Michael de), évêque, 225
Voruz, fondeur, 207 Vrigneau (Maria ou Marie), matrina ou
marraine, 217
- 305 -
INDEX DES FONCTIONS D'ÉPOQUE RENAISSANCE
abbé, 41, 59, 60, 61, 62, 69, 94, 132, 142, 143, 144, 145, 170, 262
abbé commendataire, 114 abbé régulier, 33, 69 ambassadeur, 32, 102, 163 amiral, 117 apothicaire, 81 archevêque, 67, 137, 143 archidiacre, 125, 165 architecte, 83 aumônier, 142 avocat général, 103 avocat royal, 121 bailli, 163 baron, 100 bourgeois, 103 capitaine, 48, 49, 53, 92, 100, 127,
134, 163 cardinal, 67, 81, 137, 173 chambellan, 47, 48, 49, 100, 163 chanoine, 143 chanoine, subdecanus, 120 chevalier, 117, 122, 129 citoyen, 139 coadjuteur, 35 colonel, 138, 169 commandant en chef, 64 commissaire du roi, 143 comte, 43, 48, 92, 117, 118, 129 conseiller, 48, 100, 122, 135, 165 conseiller au Parlement, 40 conseiller du Parlement de Paris, 119 conseiller royal, 122, 169 curé, 38, 62, 92, 120 député, 134 diacre, 137 docteur de la Faculté sacrée de Paris,
79 docteur en théologie, 7, 8 docteur régent, 143 docteur régent d’université, 120 douairière de France, 85 doyen, 92, 125 doyen des échevins, 77
doyen du chapitre, 166 duc, 48, 102, 113 échevin, 103, 135 écuyer, 34, 142 enquêteur, 78 évêque, 60, 68, 94, 115, 119, 143, 166,
170 général, 64, 113, 118 géographe, 125 gouverneur, 48, 49, 78, 92, 100, 113,
117, 118, 127, 129, 163, 169 grand écuyer, 48 grand sénéchal, 100 grand-maître, 49 graveur, 125 interprète, 32 juge conservateur des privilèges, 134 Jurisconsulte, 122 larron, 86 lecteur, 50 legat, 137 légat, 137 licencié en droit, 142 lieutenant, 113 lieutenant général, 92, 134 maçon, 39 magister, 80, 81 magistrat, 103, 135 maire, 103, 134, 138, 193, 208 maréchal, 92 marquis, 48 marraine, 110 mathématicien, 85, 125 médecin, 80, 87, 112, 159 ministre, 103 monseigneur, 61, 92 page, 123 pair de France, 49, 113 pape, 90, 112, 143, 171, 173 parrain, 110 pédagogue, 126 peintre, 125 père, 267 pirate, 71
poissonnier, 82 pontife, 61, 170, 194 porte-parole, 170 précepteur, 48 predicateur, 80 préfet, 109 préfet des cohortes, 118 préfet des lanciers, 122 prélat domestique, 172 préposé, 128 président, 121 président du Présidial, 120, 121 prêtre, 8, 80, 170, 173 prieur, 56, 127, 142 primat, 143 prince, 51, 80, 116 procureur du roi, 77, 85, 119 professeur d’Hébreu, 119 prosénéchal, 107 protonotaire apostolique, 79 rabbin, 148 recteur, 8 reine, 32 roi, 32, 48, 49, 51 sacerdoce, 80, 81, 83, 88 sacristain, 110 seigneur, 47, 117, 118, 127, 134, 142,
170 sénateur, 121 sénéchal, 48 serviteur, 165 soldat, 51, 53, 174 sous-doyen, 120 souverain pontife, 119 travaux, 63 trésorier, 103 valet de chambre, 169 veneur, 113 vicaire, 59 vicaire général, 74 vice-chancelier, 137 vicomte, 127 vicomte, 127 voleur, 86
INDEX DES FONCTIONS D'ÉPOQUE RENAISSANCE EN LATIN
abbas, 59, 114, 142, 144, 170 abbas regularis, 33 advocatus, 121 antistes, 68 antistitis, 128 ARCHIDIACONUS, 165 architectus, 83 asecretioribus, 169 canonicuis, subdecanus, 120 canonicus, 33, 42, 120 capitulum, 33 cardinalus, 137, 173 coenobiarcha, 129 cognitor, 78 COHORTUM PRAEFECTUS, 117 collonellus, 138 CONNESTABILIS, 122 consiliarius, 169
CONSILIUM, 165 datarius, 172, 173 decanus, 88, 167 diaconus, 137 doctor, 7 doctor theologus, 7 dominus, 12, 33, 34, 43, 44, 98, 130,
142 dux, 38, 137 episcopus decanus, 166 eques, 38, 169 eques templi, 129 EQUITII REGII MAGISTER, 50 escuyer, 127 excognitor regis, 76 faber, 63 foederati, 102 imperator, 64
latro, 86 lector, 50 legatus, 102, 137 licentiatus in theologia, 44 magister, 7, 100 medicus, 80, 112, 132 POLEMARCHIUS, 122 pontifex, 60 praefectus, 50, 109, 122, 138, 139 praefectus sacri cubiculi, 169 praelatus, 62, 121 praesidatus, 121 praesidis, 120 predicator, 80 presbyter, 7, 80, 145, 170, 173 primo archiabbas, 60 princeps, 50, 80, 109 prior, 56, 97, 104, 135
- 306 -
prosenescallus, 107 questeur, 102 questor, 102 rector, 7, 100, 145, 169 reverendi patris, 60 rex, 136
sacerdos, 80, 81, 83 sacra facultate pariensi doctor, 79 scutifer, 34 seigneur, 200, 250 senator, 121 subdecanus, 120
symphoniacus, 120 togatus ordo, 76 TORQUATUS, 122 viator, 34, 38, 45, 54 vicarius, 59 vice cancellarius, 137
INDEX DES FONCTIONS D’ÉPOQUE MODERNE
abbé, 198, 199, 215, 216, 240 abbé général, 215 abbesse, 200 ambassadeur, 173, 214 ARCHEVÊQUE, 215, 256 archiprêtre, 187 architecte, 180 artiste, 190 avocat, 275 bachelier, 249 barbier, 238 baron, 218, 265 capitaine, 187, 229, 276 cardinal, 196, 214 carmélite, 184 chanoine, 231, 252, 255, 256, 268 chanoine régulier, 194 chanteur, 252 chantre, 245, 268 chapelain, 249 chargé d'exécution, 214 chef de chantier, 189 chevalier, 189, 192, 201, 210, 229,
232, 239 chevalier de l’ordre de Saint-Jean de
Jérusalem, 229 chevalier de Malte, 198 citoyen, 187 coadjuteur, 245 colonel, 214 commandant de la police municipale,
188 commandeur, 256 comte, 178, 192, 214, 244, 245, 248 comtesse, 225, 246, 247 conseil royal, 188 conseiller municipal, 188 conseiller royal, 187, 208, 214, 263,
272 consul, 274, 275 curé, 188, 190, 216 docteur en théologie, 256 domestique, 230 donatrice, 201 doyen, 265
duc, 196, 214, 273 duc sérénissime, 214 duchesse, 186 épouse, 201 étudiant, 275 évêque, 189, 198, 200, 207, 214, 215,
216, 218, 219, 220, 221, 222, 226, 227, 241, 244, 245, 248, 249, 251, 252, 269
feuillant, 139 gardien du trésor, 186 général, 272 général en chef de la Garde Nationale,
249 gouverneur, 178, 189, 192, 193, 214,
247, 248, 258, 263, 272 gouverneur général, 192 grand maître, 214 graveur, 187 infante, 241 jésuite, 178 juge, 187 legatus, 121, 135 lieutenant du prévôt, 275 lieutenant général, 190, 214 MAGISTER, 50, 87 magistrat, 187 maire, 186, 187, 190, 191, 194 maître, 263 maître des suppliques, 193 maître des suppliques, 193 maître honoraire des suppliques, 192 maréchal, 214, 229 marguillier des bacheliers, 249 marquis, 214, 232 marquise, 214 médecin, 263 mère, 201 moine, 196 nourrice, 193 ouvrier, 189 pair de France, 256 pape, 187, 214, 253 pasteur, 186, 232, 244, 251 père, 190, 194, 239
père suprême, 188 pontife, 194, 199, 215, 240, 252, 253,
266 precepteur, 215 préfet, 186, 191, 194, 208, 272 prélat, 245, 250 premier chapelain, 252 président, 189, 190 président de la chambre de
commerce, 187 président du sénat, 260 prêtre, 182, 232 prévôt, 275 prieur, 179, 180, 181, 182, 194, 196,
198, 199, 234, 266 prieure, 184 prince, 199 professeur de théologie, 266 prononciature, 214 recteur, 187, 189, 190, 229, 232, 234,
255, 263 reine, 214 religieux, 182, 198 révérend, 187 révérende mère, 184 reverend-père, 196 révérend-père, 198, 231, 250, 263,
266, 267 roi, 241 scutifer, 34 seigneur, 189, 207, 209, 210, 214, 226,
229, 232, 239, 240, 256 sénéchal, 210 soldat, 188, 193, 218, 272 supérieur général, 198 suppléant du gouverneur, 208 surintendant, 214 trésorier, 186 vicaire apostolique, 214 vicaire général, 187, 234, 240, 244,
256 vice-consul, 275 visiteur apostolique, 234 voyageur, 201, 226
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INDEX DES FONCTIONS D’ÉPOQUE MODERNE EN LATIN
abbas, 215, 216, 221, 230, 245, 261 abbas generalis, 215, 216 aedituus, 259 aerarius, 186 amicus, 274 archiepiscopus, 216, 256 archipresbyter, 187, 219 canonicus, 231, 251, 256, 268 canonicus regularis, 194 cantor, 268 capitulum, 218 cappellanus, 249 carmelitae, 241 catapractor, 213 coadjutor, 244, 245 comes, 192, 244, 245 comitis, 257 conjuga, 201 consiliaris, 213 consiliaris regis, 213 consul, 274 doctor, 263 doctor insignis, 245 doctor theologus, 256 dominus, 189, 194, 200, 231, 232, 237,
248, 252, 256 dominus honorarius supplicium
libellorum, 192
dux, 62, 257, 272 dux generalis superior, 221 episcopus, 207, 214, 218, 219, 220,
221, 241, 244, 245, 269 eques, 189, 192, 231, 232 fabricus, 189 frater, 197 fulgentes, 139 gubernator, 213, 257, 263, 272 imperator, 274 legiones, 187 magister, 192, 207, 231, 232 magister supremus, 192 major, 187 marchio, 213, 232 marchionessa, 214 Marchionis, 231 matrina, 207, 217 medicus, 263 milites, 272 monialis, 241 papa, 253 pastor, 231, 232, 244, 250, 254 pastor ovilis, 186 patrinus, 207 patronus, 189 pontifex, 199, 250, 253, 282 praeceptor, 215
praefectus, 192, 193, 208, 248 praesipositur, 267 presbiter, 181 presbyter, 231, 232 preses, 189 primus capellanus, 251 princeps, 233, 236, 241, 281 Prior, 180, 181, 194, 196, 197, 198,
199, 231, 233, 266, 267 priorissa, 183 propretor curia, 189 rector, 187, 189, 190, 207, 217, 231,
234, 254 reginae, 214 rex, 213, 241, 274 scriba capituli, 197 scuttifer, 209 senator, 187, 188 seraphici custos, 186 sergent, 197 supplicium libellorum magister, 193 torquatus, 189 universitatis rector, 263 viator, 201, 227, 274 vicarius generalis, 244 vindex, 274
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TABLE DETAILLEE Prologue .................................................................................................................................................................. 5
I - INSCRIPTIONS DE LA RENAISSANCE (1453-1643) ............................................ 7
CHARENTE ........................................................................................................................................................... 7 Charente, Saint-Gervais, église, épitaphe de maître Roussier, docteur en théologie. ............................................. 7 CHARENTE-MARITIME ............................................................................................................................................. 9 Charente-Maritime, Dampierre-sur-Boutonne, château. ......................................................................................... 9 DEUX-SÈVRES ........................................................................................................................................................ 33 Deux-Sèvres, Airvault, épitaphe de Simon Pidoux. .............................................................................................. 33 Deux-Sèvres, Champdeniers, 6 rue de la Croix , blason sur une cheminée. ......................................................... 33 Deux-Sèvres, Champdeniers, église Notre-Dame, épitaphe de Gaufredus. .......................................................... 34 Deux-Sèvres, Champdeniers, inscriptions de la cure. ........................................................................................... 35 Deux-Sèvres, Chauray, église Saint-Pierre. .......................................................................................................... 35 Deux-Sèvres, Fressines, église du prieuré Saint-Martin. ...................................................................................... 36 Deux-Sèvres, Frontenay-Rohan-Rohan, église Saint-Pierre, inscription sur la cloche. ........................................ 36 Deux-Sèvres, La Meilleraye, château.................................................................................................................... 37 Deux-Sèvres, Les Alleuds, abbaye Notre-Dame. .................................................................................................. 37 Deux-Sèvres, Loubigné, chartrier. ........................................................................................................................ 38 Deux-Sèvres, Marnes, croix hosannière, inscription sur le socle. ......................................................................... 39 Deux-Sèvres, Melle, église Saint-Pierre, cimetière. .............................................................................................. 40 Deux-Sèvres, Melle, église Saint-Savinien. .......................................................................................................... 41 Deux-Sèvres, Ménigoute, chapelle Boucard du XV
e siècle. .................................................................................. 41
Deux-Sèvres, Ménigoute, croix hosannière. ......................................................................................................... 41 Deux-Sèvres, Niort. ............................................................................................................................................... 42 Deux Sèvres, Niort. ............................................................................................................................................... 42 Deux-Sèvres, Niort. ............................................................................................................................................... 43 Deux-Sèvres, Niort. ............................................................................................................................................... 43 Deux-Sèvres, Niort, copie Arthur Bouneault. ....................................................................................................... 43 Deux-Sèvres, Niort, église des Cordeliers............................................................................................................. 44 Deux-Sèvres, Niort, église des Cordeliers............................................................................................................. 44 Deux-Sèvres, Niort, église Notre-Dame, cimetière. .............................................................................................. 45 Deux-Sèvres, Niort, rue Saint-Jean, façade au n°44 ............................................................................................. 45 Deux-Sèvres, Niort, sceaux de la mairie. .............................................................................................................. 46 Deux-Sèvres, Oiron, château. ................................................................................................................................ 46 Deux-Sèvres, Oiron, château. ................................................................................................................................ 46 Deux-Sèvres, Oiron, château. ................................................................................................................................ 46 Deux-Sèvres, Oiron, château. ................................................................................................................................ 46 Deux-Sèvres, Oiron, collégiale Saint-Maurice ...................................................................................................... 47 Deux-Sèvres, Oiron, collégiale Saint-Maurice. ..................................................................................................... 49 Deux-Sèvres, Oiron, épitaphe de l’amiral Bonnivet. ............................................................................................ 49 Deux-Sèvres, Oiron, épitaphe du soldat basque qui captura François I
er à la bataille de Pavie. ............................ 51
Deux-Sèvres, Oiron, épitaphe d’Artus de Boisy. .................................................................................................. 52 Deux-Sèvres, Oiron, épitaphe de Philippa de Montmorency. ............................................................................... 54 Deux-Sèvres, Périgné, église Saint-Martin, inscription à l’intérieur. .................................................................... 55 Deux-Sèvres, Pougne-Hérisson, église d’Hérisson. .............................................................................................. 56 Deux-Sèvres, Pougne-Hérisson, église de Pougnes, inscriptions des cloches....................................................... 56 Deux-Sèvres, Prahecq, château de la Voûte. ......................................................................................................... 57 Deux-Sèvres, Saint-Généroux, église d’origine carolingienne. ............................................................................ 59 Deux-Sèvres, Saint-Jouin-de-Marnes, église-abbatiale Saint-Jouin. ..................................................................... 59 Deux-Sèvres, Saint-Jouin de Marnes, épitaphe de Pierre d’Amboise. .................................................................. 60 Deux-Sèvres, Saint-Jouin-de-Marnes, épitaphe du moine Jean Olivier. ............................................................... 60 Deux-Sèvres, Saint-Léger-de-Montbrun, alphabet sur la cloche. ......................................................................... 61 Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, épitaphe de Jean Chevalier. ....................................................................... 62 Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, 7 rue de la Calabre. .................................................................................... 62 Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l’École, 74 avenue Gambetta. ................................................................................. 63
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Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, église Saint-Léger. ..................................................................................... 63 Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l’École, Grand-Rue. ................................................................................................ 64 Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École. .................................................................................................................... 64 Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, hôtel Balizy. ............................................................................................... 67 Deux-Sèvres, Saint-Marc-la-Lande, église Saint-Marc, ........................................................................................ 67 Deux-Sèvres, Thouars, château. ............................................................................................................................ 67 Deux-Sèvres, Thouars, église et abbaye Saint-Laon. ............................................................................................ 69 Deux-Sèvres, Usseau, église abbatiale du prieuré bénédictin Saint-Pierre. .......................................................... 70 LOIRE-ATLANTIQUE ............................................................................................................................................... 71 Loire-Atlantique, Les Moutiers, Prigny. ............................................................................................................... 71 VENDÉE ................................................................................................................................................................. 72 Vendée, Beaufou. .................................................................................................................................................. 72 Vendée, Beaulieu-sous-la-Roche, sceau. .............................................................................................................. 72 Vendée, Château-d’Olonne, abbaye Saint-Jean-L’Orbestier, sceau. ..................................................................... 72 Vendée, Châteauneuf, église. ................................................................................................................................ 73 Vendée, Fontenay-le-Comte, chapelle des Jacobins. ............................................................................................ 73 Vendée, Fontenay-le-Comte, chapelle des Jésuites. .............................................................................................. 73 Vendée, Fontenay-le-Comte, château de Terreneuve, construit à partir de 1595. ................................................. 74 Vendée, Fontenay-le-Comte, cimetière de la paroisse. ......................................................................................... 74 Vendée, Fontenay-le-Comte, cimetière protestant. ............................................................................................... 75 Vendée, Fontenay-le-Comte, cloche municipale................................................................................................... 76 Vendée, Fontenay-le-Comte, église Notre-Dame. ................................................................................................ 76 Vendée, Fontenay-le-Comte, église Notre-Dame. ................................................................................................ 77 Vendée, Fontenay-le-Comte, église Notre-Dame. ................................................................................................ 78 Vendée, Fontenay-le-Comte, église Notre-Dame. ................................................................................................ 79 Vendée, Fontenay-le-Comte, église Notre-Dame. ................................................................................................ 79 Vendée, Fontenay-le-Comte, église Notre-Dame. ................................................................................................ 80 Vendée, Fontenay-le-Comte, église Notre-Dame. ................................................................................................ 80 Vendée, Fontenay-le-Comte, église Notre-Dame. ................................................................................................ 80 Vendée, Fontenay-le-Comte, église Saint-Nicolas. ............................................................................................... 80 Vendée, Fontenay-le-Comte, église Saint-Nicolas. ............................................................................................... 80 Vendée, Fontenay-le-Comte, église Saint-Nicolas. ............................................................................................... 81 Vendée, Fontenay-le-Comte, enseigne d’apothicaire du XVI
e siècle. ................................................................... 81
Vendée, Fontenay-le-Comte, Grande Fontaine. .................................................................................................... 82 Vendée, Fontenay-le-Comte, hôpital. ................................................................................................................... 82 Vendée, Fontenay-le-Comte, jardin de Jean Gaultron. ......................................................................................... 82 Vendée, Fontenay-le-Comte, métairie de la Ruine, autrefois l’Ortie. ................................................................... 82 Vendée, Fontenay-le-Comte, place Belliard. ........................................................................................................ 83 Vendée, Fontenay-le-Comte, rue Belesbat, maison de Michel Tiraqueau 1545. .................................................. 83 Vendée, Fontenay-le-Comte, rue Rapin, maison Jarnigaude. ............................................................................... 84 Vendée, Fontenay-le-Comte, rue Rapin. ............................................................................................................... 85 Vendée, Fontenay-le-Comte, épitaphe de Nicolas Rapin. ..................................................................................... 85 Vendée, Fontenay-le-Comte, rue Saint-Nicolas. ................................................................................................... 86 Vendée, Fontenay-le-Comte, Saint-Médard-des-Prés. .......................................................................................... 87 Vendée, Fontenay-le-Comte, salon de Haute-Roche. ........................................................................................... 87 Vendée, Île d’Yeu, église Notre-Dame du Port. .................................................................................................... 87 Vendée, Le Boupère, château de La Pellissonière. ............................................................................................... 88 Vendée, La Réorthe, château de l’Aubraye. .......................................................................................................... 88 Vendée, Le Bernard, la Cour du Breuil. ................................................................................................................ 88 Vendée, Luçon, médaille trouvée près de la cathédrale. ....................................................................................... 88 Vendée, Pétosse, église, pierre tombale. ............................................................................................................... 89 Vendée, Xanton-Chassenon, Les Villardières. ...................................................................................................... 90 VIENNE .................................................................................................................................................................. 92 Vienne, Anche-sur-le-Clain. ................................................................................................................................. 92 Vienne, Antran. ..................................................................................................................................................... 92 Vienne, Ayron, château. ........................................................................................................................................ 93 Vienne, Bourg-Archambault. ................................................................................................................................ 93 Vienne, Dercé, église. ........................................................................................................................................... 93
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Vienne, Dissay, collégiale Saint-Pierre et Saint-Paul de Dissay. .......................................................................... 94 Vienne, Journet, église du prieuré de Villesalem. ................................................................................................. 97 Vienne, Leignes-sur-Fontaine, église, inscriptions dites de «la Contre-Réforme». .............................................. 97 Vienne, Leugny-sur-Creuse, église Saint-Hilaire, épitaphe de Jean Couturier. .................................................. 100 Vienne, Lhommaizé, église romane Saint-Jean-Baptiste, clef de voûte. ............................................................. 100 Vienne, L’Isle-Jourdain, église du Vigeau. ......................................................................................................... 100 Vienne, Loudun. .................................................................................................................................................. 101 Vienne, Loudun. .................................................................................................................................................. 101 Vienne, Loudun, bâtiment de l’Union chrétienne. .............................................................................................. 101 Vienne, Loudun, collège. .................................................................................................................................... 103 Vienne, Loudun, église Saint-Hilaire-du-Martray............................................................................................... 104 Vienne, Loudun, inscription due à Louis de la Ruelle. ....................................................................................... 104 Vienne, Loudun, poésie de Scévole de Sainte-Marthe. ....................................................................................... 105 Vienne, Loudun, poésie de Scévole de Sainte-Marthe dédiée aux citoyens de Poitiers (distiques élégiaques). . 106 Vienne, Loudun, poésie de Scévole de Sainte-Marthe. ....................................................................................... 107 Vienne, Loudun, Rossay, chapelle de Bois-Rogue. ............................................................................................ 108 Vienne, Mirebeau. ............................................................................................................................................... 109 Vienne, Montamisé. ............................................................................................................................................ 110 Vienne, Montamisé, église paroissiale Notre-Dame. .......................................................................................... 110 Vienne, Nouaillé-Maupertuis. ............................................................................................................................. 110 Vienne, Nouaillé-Maupertuis, église du prieuré Notre-Dame d’Availles ou de Sainte-Marie. ........................... 111 Vienne, Nouaillé-Maupertuis, inscription sur un missel. .................................................................................... 112 Vienne, Ormes, ancienne châtellenie Saint-Martin. ............................................................................................ 113 Vienne, Poitiers. .................................................................................................................................................. 113 Vienne, Poitiers. .................................................................................................................................................. 114 Vienne, Poitiers, abbaye de la Trinité. ................................................................................................................ 114 Vienne, Poitiers, abbaye de Sainte-Croix ............................................................................................................ 115 Vienne, Poitiers, bibliothèque, manuscrit 547. ................................................................................................... 116 Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre. ............................................................................................................ 117 Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre, cartulaire. ........................................................................................... 118 Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre, chapelle du Saint-Sacrement. ............................................................ 119 Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre, épitaphe. ............................................................................................ 119 Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre, épitaphe. ............................................................................................ 120 Vienne, Poitiers, chapelle du lycée. .................................................................................................................... 120 Vienne, Poitiers, chapelle du Lycée (ancien collège des jésuites). ..................................................................... 122 Vienne, Poitiers, couvent des Carmélites. ........................................................................................................... 122 Vienne, Poitiers, couvent des Cordeliers............................................................................................................. 122 Vienne, Poitiers, couvent des Jacobins. .............................................................................................................. 125 Vienne, Poitiers, dolmen de La Pierre-Levée. ..................................................................................................... 125 Vienne, Poitiers, église des Carmes. ................................................................................................................... 126 Vienne, Poitiers, église des Carmes. ................................................................................................................... 127 Vienne, Poitiers, église des Carmes. ................................................................................................................... 127 Vienne, Poitiers, église des Cordeliers, 1592. ..................................................................................................... 127 Vienne, Poitiers, église des Jacobins. .................................................................................................................. 128 Vienne, Poitiers, église Montierneuf. .................................................................................................................. 128 Vienne, Poitiers, église Notre-Dame-La-Grande. ............................................................................................... 129 Vienne, Poitiers, église Notre-Dame-La-Grande. ............................................................................................... 129 Vienne, Poitiers, église Notre-Dame-La-Grande ................................................................................................ 130 Vienne, Poitiers, église Notre-Dame-la-Grande. ................................................................................................. 131 Vienne, Poitiers, église Notre-Dame-la-Grande, statue de Constantin. .............................................................. 131 Vienne, Poitiers, église Saint-Germain. .............................................................................................................. 132 Vienne, Poitiers, église Saint-Gervais et Saint-Protais. ...................................................................................... 132 Vienne, Poitiers, église Saint-Paul, épitaphe de Jean Bouchet. ........................................................................... 132 Vienne, Poitiers, église Saint-Porchaire, châsse. ................................................................................................. 133 Vienne, Poitiers, église Saint-Porchaire, sacristie. .............................................................................................. 133 Vienne, Poitiers, église Saint-Porchaire, sacristie. .............................................................................................. 133 Vienne, Poitiers, église Saint-Porchaire, cloches. ............................................................................................... 134 Vienne, Poitiers, église Saint-Porchaire, épitaphe............................................................................................... 134 Vienne, Poitiers, église Saint-Porchaire, inscription sur un anneau. ................................................................... 135 Vienne, Poitiers, épitaphe. .................................................................................................................................. 136
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Vienne, Poitiers, gravure en allemand et en latin. ............................................................................................... 136 Vienne, Poitiers, jeton du cardinal de Richelieu. ................................................................................................ 137 Vienne, Poitiers, musée des Antiquaires de l’Ouest............................................................................................ 137 Vienne, Poitiers, musée des Augustins. .............................................................................................................. 138 Vienne, Poitiers, musée des Augustins. .............................................................................................................. 138 Vienne, Poitiers, musée des Augustins. .............................................................................................................. 139 Vienne, Poitiers, manuscrit. ................................................................................................................................ 139 Vienne, Poitiers, monastère de Saint-Bernard. .................................................................................................... 139 Vienne, Poitiers, poème de Scévole de Sainte-Marthe sur sa venue à Poitiers : ................................................. 140 Vienne, Poitiers, objet. ........................................................................................................................................ 141 Vienne, Poitiers, pierre sculptée. ......................................................................................................................... 141 Vienne, Poitiers, recueil de Dom Fonteneau, inscription concernant René Caillet. ............................................ 142 Vienne, Poitiers, rue Cloche-Perse. ..................................................................................................................... 143 Vienne, Poitiers, rue du Marché. ......................................................................................................................... 143 Vienne, Poitiers, tableau représentant le siège de Poitiers. ................................................................................. 143 Vienne, Saint-Benoît-de-Quinçay. ...................................................................................................................... 144 Vienne, Saint-Benoît-de-Quinçay. ...................................................................................................................... 144 Vienne, Saint-Romain, église. ............................................................................................................................. 145 Inscriptions hébraïques ....................................................................................................................................... 146 Deux-Sèvres, Exoudun, Boissec, inscription hébraïque. ..................................................................................... 146 Deux-Sèvres, Exoudun, inscription hébraïque. ................................................................................................... 147 Vienne, Loudun, château de La Pierre-Perdue, donjon. ...................................................................................... 149 Vienne, Loudun, château de La Pierre-Perdue, donjon, inscription funéraire..................................................... 149 Vienne, Loudun, château de La Pierre-Perdue, donjon, inscription funéraire..................................................... 149 Vienne, Montreuil-Bonnin, donjon du château, premier étage, gravure. ............................................................ 149 Vienne, Poitiers, inscription hébraïque sur un plat.............................................................................................. 150 Vienne, Poitiers, amulette hébraïque. .................................................................................................................. 151 Vienne, Poitiers, médaille au musée. .................................................................................................................. 152 Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre, inscription hébraïque. ........................................................................ 153 Vienne, Vellèches, château de Marmande, donjon, inscription hébraïque. ......................................................... 153 Inscriptions arabes .............................................................................................................................................. 155 Inscriptions grecques dans la culture poitevine .................................................................................................. 156 Deux-Sèvres, Oiron, épitaphe d’Artus de Boisy. ................................................................................................ 156 Deux-Sèvres, Oiron, épitaphe de Philippa de Montmorency. ............................................................................. 157 Vendée, Fontenay-le-Comte, château de Terreneuve. ......................................................................................... 159 Vendée, Fontenay-le-Comte, salon de Haute Roche. .......................................................................................... 159 Vienne, Boismorand, chapelle. ........................................................................................................................... 160 Haute-Vienne, Grandmont, reliquaire. ................................................................................................................ 160 Vienne, Poitiers, couvent des Cordeliers............................................................................................................. 162 Vienne, Poitiers, rue Saint-Antoine. .................................................................................................................... 163 Vienne, Poitiers, rue Saint-Étienne. .................................................................................................................... 164 Vienne ................................................................................................................................................................. 164 Vienne, Poitiers, épitaphe de Rodolphe Reding. ................................................................................................. 165 Inscriptions de la Renaissance concernant des Poitevins hors du Poitou ........................................................... 166 Charente-maritime, Angoulême, cathédrale Saint-Pierre. ................................................................................... 166 Haute-Marne, Langres, cathédrale Saint-Mammès. ............................................................................................ 168 Indre-et-Loire, Marcilly-sur-Vienne, église Saint-Blaise. ................................................................................... 169 Italie, Rome, église Saint-Grégoire-le-Grand. ..................................................................................................... 170 Italie, Rome, église Saint-Louis-des-Français. .................................................................................................... 170 Italie, Rome, église Saint-Louis-des-Français. .................................................................................................... 171 Italie, Rome, église Sainte-Marie-des-Miracles. ................................................................................................. 175
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II. INSCRIPTIONS MODERNES (DEPUIS 1643) .................................................. 176 DEUX-SÈVRES ...................................................................................................................................................... 176 Deux-Sèvres, Beauvoir, église du Cormenier ..................................................................................................... 176 Deux-Sèvres, Bouin. ........................................................................................................................................... 176 Deux-Sèvres, Celles-sur-Belle, abbaye Notre-Dame. ......................................................................................... 176 Deux-Sèvres, Échiré, château de Mursay. ........................................................................................................... 177 Deux-Sèvres, Exoudun, Bagnault, prieuré Notre-Dame de Font-Blanche. ......................................................... 177 Deux-Sèvres, Frontenay-Rohan-Rohan, église Sainte-Macrine. ......................................................................... 177 Deux-Sèvres, Javarzay. ....................................................................................................................................... 178 Deux-Sèvres, Hanc, Le Breuil Coiffaud. ............................................................................................................ 178 Deux-Sèvres, La Crèche, château de Bougoin, inscription sur le cadran solaire. ............................................... 179 Deux-Sèvres, La Forêt-sur-Sèvre, La Ronde, La Jobetière. ................................................................................ 179 Deux-Sèvres, Louin, four banal. ......................................................................................................................... 179 Deux-Sèvres, Magné, gué de Mennevault........................................................................................................... 179 Deux-Sèvres, Mauléon, anciennement Châtillon-sur-Sèvre, abbaye de La Trinité. ............................................ 180 Deux-Sèvres, Mauléon, anciennement Châtillon-sur-Sèvre, château. ................................................................ 180 Deux-Sèvres, Melle, église Saint-Pierre. ............................................................................................................ 181 Deux-Sèvres, Ménigoute, abbaye des Châteliers. ............................................................................................... 181 Deux-Sèvres, Niort. ............................................................................................................................................. 182 Deux-Sèvres, Niort, Carmel. ............................................................................................................................... 182 Deux-Sèvres, Niort, Carmel. ............................................................................................................................... 184 Deux-Sèvres, Niort, église des Cordeliers (aujourd’hui temple protestant). ....................................................... 185 Deux-Sèvres, Niort, église Notre-Dame, chapelle des Parabères. ....................................................................... 186 Deux-Sèvres, Niort, église Notre-Dame.............................................................................................................. 186 Deux Sèvres, Niort, église Notre-Dame, épitaphe de Thibaud de Boutteville. ................................................... 187 Deux-Sèvres, Niort, église Notre-Dame.............................................................................................................. 188 Deux-Sèvres, Niort, église Saint-André. ............................................................................................................. 189 Deux Sèvres, Niort, église Saint-André. ............................................................................................................. 190 Deux-Sèvres, Niort, épitaphe du curé Bion. ........................................................................................................ 190 Deux-Sèvres, Niort, fontaine du Port. ................................................................................................................. 190 Deux-Sèvres, Niort, pont, plaque de marbre noir. ............................................................................................... 191 Deux-Sèvres, Niort, rue Jean-Jacques Rousseau. ................................................................................................ 191 Deux-Sèvres, Niort, rue Yver, n°11. ................................................................................................................... 192 Deux-Sèvres, Oiron, hospice. .............................................................................................................................. 194 Deux-Sèvres, Périgné, église Saint-Martin. ........................................................................................................ 194 Deux-Sèvres, Périgné, église Saint-Martin. ........................................................................................................ 194 Deux-Sèvres, Saint-Jouin de Marne, inscription du portail de l’abbaye. ............................................................ 195 Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, abbaye. ..................................................................................................... 195 Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, abbaye. ..................................................................................................... 196 Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, abbaye. ..................................................................................................... 196 Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, abbaye. ..................................................................................................... 196 Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, cloche. ...................................................................................................... 198 Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, église des Bénédictins. ............................................................................. 200 Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, épitaphe de Catherine Sauzeau. ............................................................... 201 Deux Sèvres, Saint-Maixent-l'École, hospice Chaigneau, détruit. ...................................................................... 201 Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l’École, rue de la Croix, n°2. ................................................................................ 202 Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, avenue de la mairie, n°17. ........................................................................ 202 Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l’École, Grand'Rue, n°22. ..................................................................................... 203 Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, rue Chalon, n°73. ..................................................................................... 203 Deux-Sèvres, Saint-Marc-la-Lande, inscriptions de la cure. ............................................................................... 203 Deux-Sèvres, Sainte-Néomaye, église paroissiale Sainte-Néomaye. .................................................................. 204 Deux-Sèvres, Thouars, épitaphe de Louis de la Tremoïlle. ................................................................................ 204 Deux-Sèvres, Thouars, pavillon de Marie de la Tour d’Auvergne...................................................................... 205 Deux-Sèvres, Surimeau, statue. .......................................................................................................................... 206 Deux-Sèvres, Xaintray, le bourg. ........................................................................................................................ 206
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VENDÉE ............................................................................................................................................................... 207 Vendée, Beauvoir-sur-Mer, église Saint-Philibert .............................................................................................. 207 Vendée, Bouin, église Notre-Dame ..................................................................................................................... 207 Vendée, Fontenay-le-Comte, grande fontaine. .................................................................................................... 208 Vendée, Fontenay-le-Comte, le Pont-aux-Chèvres. ............................................................................................ 208 Vendée, Fontenay-le-Comte, ancien clos Saint-Louis. ....................................................................................... 209 Vendée, Fontenay-le-Comte, ancien clos Saint-Louis. ....................................................................................... 209 Vendée, Fontenay-le-Comte, église Notre-Dame. .............................................................................................. 209 Vendée, Fontenay-le-Comte, église Notre-Dame. .............................................................................................. 210 Vendée, Fontenay-le-Comte, église Notre-Dame. .............................................................................................. 210 Vendée, Fontenay-le-Comte, église Notre-Dame. .............................................................................................. 211 Vendée, La Flocellière, château. ......................................................................................................................... 213 Vendée, La Flocellière, Notre-Dame-de-Lorette, chapelle du couvent des Carmes. .......................................... 213 Vendée, Landeronde, église Saint-Sauveur. ........................................................................................................ 215 Vendée, La Roche-sur-Yon, Moulin-Papon, abri souterrain. .............................................................................. 217 Vendée, Le Perrier, église, inscription sur la grosse cloche. ............................................................................... 217 Vendée, Luçon, cathédrale Notre-Dame de l’Assomption. ................................................................................. 217 Vendée, Luçon, cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption. ................................................................................. 218 Vendée, Luçon, cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption. ................................................................................. 222 Vendée, Luçon, cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption. ................................................................................. 223 Vendée, Luçon, cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption, cloître...................................................................... 224 Vendée, Luçon, collège Richelieu....................................................................................................................... 225 Vendée, Saint-Cyr-en-Talmondais, château de la Cour d'Aron. ......................................................................... 226 Vendée, Saint-Cyr-en-Talmondais, église........................................................................................................... 226 Vendée, Saint-Hilaire-de-Riez, Les Mattes. ........................................................................................................ 226 Vendée, Saint-Juire-Champgillon, un canon en bronze. ..................................................................................... 226 Vendée, Saint-Laurent-sur-Sèvre, épitaphe du père de Montfort. ....................................................................... 227 VIENNE ................................................................................................................................................................ 229 Vienne, Antigny, église Notre-Dame. ................................................................................................................. 229 Vienne, Antigny. ................................................................................................................................................. 229 Vienne, Archigny, abbaye de l’Étoile, épitaphe du dernier abbé régulier. .......................................................... 230 Vienne, Bourdimont, château. ............................................................................................................................. 230 Vienne, Fontaine-le-Comte, abbatiale, ................................................................................................................ 230 Vienne, Fontaine-le-Comte, abbatiale. ................................................................................................................ 231 Vienne, Haroué, château. .................................................................................................................................... 231 Vienne, La Puye, église Saint-Hilaire de Cenan, inscription funéraire. .............................................................. 232 Vienne, Lhommaizé, église romane saint Jean-Baptiste. .................................................................................... 234 Vienne, Loudun, bâtiment de l’Union chrétienne. .............................................................................................. 235 Vienne, Loudun, prison des Carmes. .................................................................................................................. 236 Vienne, Loudun, prison des Carmes. .................................................................................................................. 237 Vienne, Lusignan, faubourg d’Enjambes. ........................................................................................................... 237 Vienne, Marigny-Brizay, manoir du Grand Méoc. ............................................................................................. 237 Vienne, Montamisé, maison. ............................................................................................................................... 238 Vienne, Montazay. .............................................................................................................................................. 238 Vienne, Montreuil-Bonnin, Chiré. ...................................................................................................................... 239 Vienne, Poitiers. .................................................................................................................................................. 239 Vienne, Poitiers, abbaye Saint-Cyprien. ............................................................................................................. 239 Vienne, Poitiers, ancienne maison de Guy Chauvet............................................................................................ 240 Vienne, Poitiers, Calvaire, Agnus de Clément XI. .............................................................................................. 240 Vienne, Poitiers, Calvaire, Agnus de Clément XIII............................................................................................. 240 Vienne, Poitiers, Calvaire, terrain des Dames, graffiti, inscription de 1658. ...................................................... 240 Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre. ............................................................................................................ 241 Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre. ............................................................................................................ 244 Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre. ............................................................................................................ 245 Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre. ............................................................................................................ 246 Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre. ............................................................................................................ 248 Vienne, Poitiers cathédrale Saint-Pierre. ............................................................................................................. 249 Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre. ............................................................................................................ 250 Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre. ............................................................................................................ 251
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Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre. ............................................................................................................ 251 Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre. ............................................................................................................ 252 Vienne, Poitiers, chapelle Saint-Savin. ............................................................................................................... 252 Vienne, Poitiers, château. .................................................................................................................................... 252 Vienne, Poitiers, cimetière de l’hôpital des Champs. .......................................................................................... 253 Vienne, Poitiers, couvent des Feuillants, sceau. .................................................................................................. 253 Vienne, Poitiers, couvent de La Visitation. ......................................................................................................... 254 Vienne, Poitiers, église Notre-Dame-la-Grande, chapelle Sainte-Anne, XV
e siècle. .......................................... 254
Vienne, Poitiers, église Saint-Hilaire-le-Grand. .................................................................................................. 255 Vienne, Poitiers, église Saint-Jean de Montierneuf............................................................................................. 257 Vienne, Poitiers, église Sainte-Opportune. ......................................................................................................... 258 Vienne, Poitiers, église Sainte-Radegonde. ......................................................................................................... 259 Vienne, Poitiers, église Sainte-Radegonde, crypte. ............................................................................................. 259 Vienne, Poitiers, église Sainte-Radegonde, vitraux du XIX
e siècle. ................................................................... 260
Vienne, Poitiers, évêque de Poitiers monseigneur Pie. ....................................................................................... 262 Vienne, Poitiers, grand séminaire. ...................................................................................................................... 262 Vienne, Poitiers, Hôtel-Dieu, inscription de Michel de Craon, provincial. ......................................................... 263 Vienne, Poitiers, hôtel de ville. ........................................................................................................................... 263 Vienne, Poitiers, lycée, la chapelle. .................................................................................................................... 264 Vienne, Poitiers, musée. ...................................................................................................................................... 264 Vienne, Poitiers, musée. ...................................................................................................................................... 264 Vienne, Poitiers, musée. ...................................................................................................................................... 265 Vienne, Poitiers, musée. ...................................................................................................................................... 265 Vienne, Poitiers, musée. ..................................................................................................................................... 265 Vienne, Poitiers, rue des Hautes-Treilles. ........................................................................................................... 266 Vienne, Poitiers, rue du Moulin-à-Vent. ............................................................................................................. 266 Vienne, Poitiers, rue d’Orléans. .......................................................................................................................... 267 Vienne, Poitiers, rue du Puygarreau et angle de la rue de l’Éperon. ................................................................... 267 Vienne, Poitiers, rue Saint-Antoine. .................................................................................................................... 267 Vienne, Poitiers, rue Saint-Étienne ..................................................................................................................... 268 Vienne, Poitiers, rue Saint-Paul. ......................................................................................................................... 268 Vienne, Poitiers, rue de Queue-de-Vache. .......................................................................................................... 268 Vienne, Saint-Savin-sur-Gartempe, chapelle. ..................................................................................................... 268 Vienne, La Roche-Posay. .................................................................................................................................... 269 Vienne, Saint-Martin l’Ars, abbaye Notre-Dame de La Réau. ........................................................................... 269 Vienne, Saint-Secondin, gravure sur la croix. ..................................................................................................... 269 Vienne, Savigny-l’Évescault, église Saint-Pierre et Saint-Paul. ......................................................................... 270 Vienne, Ternay, château. ..................................................................................................................................... 270 Inscriptions concernant des Poitevins hors du Poitou ........................................................................................ 271 Charente-maritime, Saintes, cathédrale Saint-Pierre. .......................................................................................... 271 Eure-et-Loir, Saint-Eliph..................................................................................................................................... 273 Val-de-Marne, Champigny-sur-Marne. ............................................................................................................... 273 Grèce, Lemnos. ................................................................................................................................................... 274 Inscriptiones falsae vel alienae ........................................................................................................................... 277 Charente-Maritime, Aulnay-de-Saintonge. ......................................................................................................... 277 Charente-Maritime, Aulnay-de-Saintonge. ......................................................................................................... 277 Charente, Jarnac. ................................................................................................................................................. 278 Vendée, Fontenay-le-Comte, Saint-Médard. ....................................................................................................... 279 Vienne, Limoges, inscription fausse trouvée à Rome. ........................................................................................ 280 Vienne, Poitiers, inscription sur une plaque de bronze. ...................................................................................... 281 ANNEXES ............................................................................................................................................................. 285
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BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................. 286
CRÉDIT PHOTOGRAPHIQUE ............................................................................ 294 INDEX DES NOMS DE LIEUX ANCIENS ......................................................... 295 INDEX DES NOMS DE LIEUX ........................................................................... 295
INDEX DES NOMS D’AUTEURS ET PERSONNAGES ANTIQUES .............. 299 INDEX NOMINUM RENAISSANCE .................................................................. 300 INDEX NOMINUM D’ÉPOQUE MODERNE ..................................................... 302 INDEX NOMINUM D’ÉPOQUE CONTEMPORAINE ...................................... 304 INDEX DES FONCTIONS D'ÉPOQUE RENAISSANCE ................................... 305
INDEX DES FONCTIONS D'ÉPOQUE RENAISSANCE EN LATIN ............... 305 INDEX DES FONCTIONS D’ÉPOQUE MODERNE .......................................... 306 INDEX DES FONCTIONS D’ÉPOQUE MODERNE EN LATIN ...................... 307
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La Crèche, Deux-Sèvres, France
Mars 2012
ISSN 978-2-9539407-2-5
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