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Jacques JARRY Corpus des inscriptions latines et étrangères du Poitou. Tome 3 : périodes Renaissance (1453-1643) et Moderne (1643-1789). Collection mémoires et travaux Édition ADANE 2011

Corpus des inscriptions latines et étrangères du Poitou, période Renaissance (1453-1643) et Moderne (1643-1789) par Jacques Jarry

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Jacques JARRY

Corpus des inscriptions

latines et étrangères du Poitou.

Tome 3 : périodes Renaissance (1453-1643) et Moderne (1643-1789).

Collection mémoires et travaux

Édition ADANE 2011

Photographie de couverture :

Vienne, Poitiers, gravure du XVIe, légende en allemand et en latin, œuvre d’un étudiant

allemand de l’université de Poitiers chantant les louanges du vin.

Saisie du manuscrit : Jacques Jarry.

Assistante de saisie, mise en page : Marie-Claude Bakkal-Lagarde.

Relecture : Claudine Allag.

PROLOGUE

I. INSCRIPTION DE LA RENAISSANCE (1453-1643) CHARENTE-MARITIME ......................................................................................................... 9

DEUX-SÈVRES ....................................................................................................................... 33

LOIRE-ATLANTIQUE ........................................................................................................... 71

VENDÉE .................................................................................................................................. 72

VIENNE ................................................................................................................................... 92

Inscriptions hébraïques ........................................................................................................... 146

Inscriptions arabes .................................................................................................................. 155

Inscriptions grecques dans la culture poitevine ...................................................................... 156

Inscriptions de la Renaissance concernant des Poitevins hors du Poitou............................... 166

II.INSCRIPTIONS MODERNES (DEPUIS 1643)

DEUX-SÈVRES ..................................................................................................................... 176

VENDÉE ................................................................................................................................ 207

VIENNE ................................................................................................................................. 229

Inscriptions concernant des Poitevins hors du Poitou ............................................................ 271

Inscriptiones falsae vel alienae .............................................................................................. 277

ANNEXES ............................................................................................................................. 285

BIBLIOGRAPHIE CRÉDIT PHOTOGRAPHIQUE

INDEX DES NOMS DE LIEUX ANCIENS INDEX DES NOMS DE LIEUX INDEX DES NOMS D’AUTEURS ET PERSONNAGES ANTIQUES INDEX NOMINUM RENAISSANCE

INDEX NOMINUM D’ÉPOQUE MODERNE INDEX NOMINUM D’ÉPOQUE CONTEMPORAINE

INDEX DES FONCTIONS D'ÉPOQUE RENAISSANCE INDEX DES FONCTIONS D'ÉPOQUE RENAISSANCE EN LATIN INDEX DES FONCTIONS D’ÉPOQUE MODERNE INDEX DES FONCTIONS D’ÉPOQUE MODERNE EN LATIN

TABLE DETAILLEE 308

-4-

-5-

Prologue

Le latin, bien sûr, n’a pas disparu de nos régions avec la prise de Constantinople. Il semble

même ressusciter lors de la Renaissance. Il devient plus correct, se réfère aux sources antiques et

non plus à la seule Patrologie et respecte, infiniment mieux que le latin médiéval, l’orthographe

et les règles de versification.

Il devient plus châtié, plus cicéronien. Mais à mesure qu’il s’embellit il se fige. Il cesse d’être

une langue vivante, une langue d’usage courant, incorrecte certes aux yeux des grammairiens

mais seule employée dans les Universités, dans les publications d’ouvrages sur la théologie ou le

droit et pour la correspondance administrative.

Dès le règne de François Ier

, il perd ce dernier privilège au profit du patois du domaine royal,

Pays de la Loire et Ile-de-France, qui devient par là même la langue officielle et prend le nom de

français. Le latin reste néanmoins la langue internationale des Universités (les cours s’y font tou-

jours en latin) et celle, bien sûr, de l’Église catholique mais là encore la montée du protestan-

tisme en Europe occidentale a restreint son usage.

Certains érudits comme les Sainte-Marthe et le curé Bion écrivent un latin châtié, composent des

hexamètres ou des distiques élégiaques corrects. Cependant certaines inscriptions officielles té-

moignent désormais, en dépit des efforts des Jésuites et des Oratoriens, d’un relâchement dans le

niveau des études.

Plus précisément la Renaissance s’accompagne d’un effort pour mieux écrire quand on se pique

d’écrire en latin, mais par la suite de hauts fonctionnaires font preuve d’une désolante inculture

tel Marcel1, commissaire de la Marine, qui tenta d’interpréter l’inscription d’Arles que nous

avons reproduite ici parmi les Inscriptiones falsae vel alienae. Pire encore, l’ineffable Beaumes-

nil, qui fit preuve dans ses relevés d’autant d’ignorance que d’outrecuidance, n’hésite pas à for-

ger des inscriptions, voire des fausses sculptures. L’expulsion des jésuites au XVIIIe siècle a sans

doute notablement contribué à cette dégénérescence.

Avec le progrès des sciences et des arts, le XIXe

siècle a vu revenir le sérieux dans les études

latines. On apprend plus sérieusement dans les collèges. Les érudits réalisent des compilations

comme le Pauly-Wissowa et le Larousse qui n’ont pas d’équivalent à l’époque actuelle. Cer-

taines collections comme le C. I. L et la Patrologie de Migne continuent d’utiliser le latin qui

reste toujours, en Europe du moins, langue internationale. La Patrologie grecque a été entière-

ment traduite en latin.(près de 200 volumes in 8°). Jusque vers 1900 on continue d’utiliser le

latin pour rédiger des thèses de doctorat.

Cette tendance à renforcer le sérieux des études latines (et grecques) se poursuivit longtemps.

Bien que l’étude du vers latin ait disparu des programmes quelque part entre les deux guerres,

jusque vers 1970 les études littéraires faisaient une part prééminente au latin. Il était impensable

de vouloir entrer à Normale Sup. sans être excellent en latin et, dans les classes de Khâgne et

d’Hypokhâgne, un barbarisme vous mettait automatiquement en dessous de la moyenne.

1 Page 281.

-6-

Quo tempora, quo mores. Certains candidats au concours de l’École font aujourd’hui l’impasse

en latin. Des élèves de lycée, censés avoir fait du latin, ne reconnaissent même pas les déclinai-

sons.

Bien plus l’Église elle-même, depuis le Vatican II, a cessé d’utiliser le latin dans la liturgie afin

de se rapprocher des fidèles. Horresco referens : je soupçonne certains jeunes prêtres d’être in-

capables de lire leur bréviaire et encore moins la Vulgate.

Néanmoins, grâce à Dieu, au moins jusqu’au milieu du XXe

siècle, la hiérarchie n’était pas tou-

chée par ce phénomène de décadence regrettable, et les rares inscriptions latines des églises mo-

dernes (les églises polonaises en ont beaucoup plus que les nôtres) restent à l’abri de tout solé-

cisme et bien sûr de tout barbarisme.

-7-

I - INSCRIPTIONS DE LA RENAISSANCE (1453-1643)

CHARENTE

Charente, Saint-Gervais, église, épitaphe de maître Roussier, docteur en théologie2.

EPITAPHIUM

QUOD SIBI IPSE SCRIPSIT M

PETRUS ROUSSIER PRESBYTER

DOCTOR THEOLOGUS PARISIENSIS

IHS † MA

QUIS HIC SEPULTUS QUAERIS ? IPSE EDISSEDA

NUPER LOCUTUS, ET STYLO ET LINGUAE

NUNC ALTERO LICEBIT SUM EGO SUSSEN

AEDIS RECTOR HUJUS REPARAT….. SIMUL

ANDEGAVO ORIUNDUS DOCTOR ET SORBONIO

CUI LITTERAE DANT NOMEN ET TUUS FAU

SED NOMEN: IPSE ABIVI ABIBIT HOC QUOQUE

ET NIHIL HIC ORBIS QUOD PERENNET POSSIDET

VIS AETIORE VOCE ME TECUM LOQUI

HUMANA CUNCTA FUMUS UMBR...

SCENAE IMAGO ET VERBO UT ABSOLU

EXTREMUM HOC TE ALLO…

TER...UT GAUDEANT TU A

ITI PETRUS ROU… IE

NOS LU[CEAT]

NO DOMINI MDCXXX

REQUIESCAT IN PACE

Restitution :

EPITAPHIUM

QUOD SIBI IPSE SCRIPSIT M[AGISTER]

PETRUS ROUSSIER PRESBYTER

DOCTOR THEOLOGUS PARISIENSIS

IHS † MA[RIA

QUIS HIC SEPULTUS QUAERIS ? IPSE ET DISSERTATIONES

NUPER LOCUTUS, ET STYLO ET LINGUA EDIDI

NUNC ALTERO LICEBIT. SUM EGO SUSTINENS

AEDIS RECTOR HUJUS REPARATOR SIMUL

ANDEGAVO ORIUNDUS DOCTOR ET SORBONIO

CUI LITTERAE DANT NOMEN ET TUUS FAV(OR)

SED NOMEN : IPSE ABIVI. ABIBIT HOC QUOQUE

ET NIHIL HIC ORBIS QUOD PERENNE ET POSSIDET

VIS AETIORE VOCE ME TECUM LOQUI

2 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère série,

tome XXVIII, p. 225.

-8-

HUMANA CUNCTA FUMUS UMBRA ET

SCENAE IMAGO ET VERBO UT ABSOLVAM UNO

EXTREMUM HOC TE ALLOQUAR

TERMINALE UT GAUDEANT TU ATQUE

PERITI PETRUS ROUSSIERUS

NOS LUCEAT

ANNO DOMINI MDCXXX

REQUIESCAT IN PACE

Épitaphe écrite pour lui-même par le maître Pierre Roussier, prêtre, docteur en théologie de

l’université de Paris.

Jésus sauveur des hommes † Marie.

Tu demandes qui est enseveli ici ? J’ai jadis parlé pour faire des exposés par la plume et par le

discours et maintenant ce sera à un autre de le faire. Je suis le recteur, en charge (sustinens) de la

maison (du Seigneur) et c’est moi qui l’ai réparée d’autre part. En même temps, originaire

d’Angers, je suis sorti docteur de l’université d’Angers et de la Sorbonne, moi à qui les Lettres et

ta faveur font un nom mais ce n’est qu’un nom. Moi-même je suis parti et cela (ce nom) s’en ira

aussi et rien de ce que le monde possède n’est éternel. Tu veux que je te parle d’une voix plus

calme (aetiore pour aeciore = aequiore, ou peut-être aetheriore plus éthérée). Tout ce qui est

humain n’est que fumée et ombre et images de théâtre et pour tout dire en un mot, je te dirai en

fin de compte, pour que se réjouissent toi et les connaisseurs... Que Pierre Roussier, nous éclaire.

En l’an du Seigneur 1630. Qu’il repose en paix!

Le ET entre les mots perenne et possidet résulte peut-être d’une erreur de lecture. Quod perenne

possident est plus compréhensible. Verbo ut absolvam… est une expression très employée chez

les auteurs latins3.

3 Ciceron, Philippe, II, 54 ; Terence, Andria, 46 ; Caton, De Agricultura, CLVII, 7 et sv. ; Plaute, Rudens, 653.

-9-

CHARENTE-MARITIME

.

Charente-Maritime, Dampierre-sur-Boutonne, château.

Je laisse la parole pour la description4 des Paysages et monuments du Poitou au savant commen-

tateur de Musset, sans être absolument d’accord avec ce qu’il dit de ses prédécesseurs Noguès et

Audiat : On a réalisé dans la décoration de cette galerie le rêve de ne laisser aucune partie

vierge de sculptures. Ornée de pendentifs admirablement variés, elle se divise en 93 caissons,

presque tous avec une image sculptée en relief sur la pierre, ordinairement accompagnée d’une

légende. Trois caissons seulement occupent la largeur de la voûte. Ils sont rangés en sept diffé-

rentes sections. Entre chaque section apparaissent, tantôt le triple croissant entrelacé, flanqué

de deux représentations identiques du chiffre royal d’Henri II, tantôt le même chiffre entre deux

reproductions semblables du triple croissant5.

M. Noguès s’est demandé si ces sculptures, ces légendes, étaient de simples jeux intellectuels ou

s’il y a une idée suivie dans l’ensemble des caissons ?

Il a cherché lui-même à les relier les uns aux autres, à y découvrir la trame de la vie ou des sen-

timents de celui ou de celle qui les a inspirés, à voir s’il n’y a pas là une histoire douloureuse, un

drame figuré. Y a t-il réussi ? Pas absolument ou tout au moins aurait-il dû rechercher ou mettre

en parallèle, une fois trouvée, la vie de l’inspirateur de cette page monumentale. Il ne l’a pas fait.

Nous essaierons de le faire, bien simplement d’ailleurs, en faisant parler des biographes du

temps. Mais, moins concluant que M. Noguès, un peu plus toutefois que M. Audiat qui s’arrête

uniquement aux jeux intellectuels, nous ferons deux parts dans ces tableaux et dans ces inscrip-

tions. Il n’est guère de monuments des XVIe et XVII

e siècles qui n’aient fait parler la pierre. Les

citations bibliques, les mots heureux de la littérature classique, certains adages courants font gé-

néralement les frais de ces enseignements lapidaires.

Faut-il y voir toujours le reflet d’une impression ou d’un sentiment personnel, spontané et vécu ?

Tel n’est pas notre avis. La nature humaine est plus complexe et moins franche que cela, chez les

uns, plus humble et plus délicate chez les autres. Les uns ne disent pas, par calcul, ce qu’ils pen-

sent ou ce qu’ils éprouvent; les autres parce qu’il leur répugne de mettre le public au courant de

leurs misères et de leurs douleurs. Aussi, les inscriptions que les maisons de ces siècles nous ont

conservées sont-elles plutôt cherchées que spontanées. Elles visent, pour la plupart, à l’effet.

N’en est-il pas ainsi de beaucoup de caissons de Dampierre. Par contre, trouverons-nous

quelques-unes de ces pensées gravées dans la pierre, qui refléteront bien la vie, les sentiments,

les douleurs, les épreuves de l’une de celles auxquelles nous croyons pouvoir attribuer

l’inspiration de ces charmantes sculptures6.

M. Audiat et M. Noguès ont décrit successivement, et avec de nombreux commentaires, les cais-

sons des galeries de Dampierre. Nous ne pouvons ici nous étendre aussi longuement, mais une

simple énumération nous est autorisée ; les voici avec leurs inscriptions.

4 Illustrations en noir et blanc extraites de : Fulcanelli (1930), Demeures Philosophales de Fulcanelli, dessins de Julien Cham-pagne. 5 Citation de M. Noguès par Audiat dans : Robuchon J., Musset G, Berthelé J. (1888-1890), Paysages et monuments du Poitou, Deux-Sèvres, Charente-Maritime, Paris, Imprimerie typographique de la Société des imprimeries réunies, tome IX, Dampierre-sur-Boutonne, p. 3 6 Robuchon J., Musset G., Berthelé J. (1888-1890), Paysages et monuments du Poitou, Deux-Sèvres, Charente-Maritime, Pa-ris, Imprimerie typographique de la Société des imprimeries réunies, tome IX, Dampierre-sur-Boutonne, p. 3.

-10-

1ÈRE

SÉRIE

Elle comprend six caissons avec inscriptions, deux anépigraphes et un monogramme.

1 Deux arbres plantés en terre : l’un est couvert de feuilles, l’autre desséché.

SORTE(S), NON OMNIBUS, AEQUE

(aeque pour aequae)

Le sort n’est pas le même pour tous

-11-

2 Une tour sous une pluie de lingots d’or nous apprend que l’or ouvre les portes fermées.

AURO CLAUSA PATENT

Avec de l’or les endroits fermés s’ouvrent.

3 Cinq têtes de fleurs sur une même tige, sous le tranchant d’une épée ; deux petites à côté.

NUTRI ETIAM RESPONSA FERUNTUR

Soigne tes biens et tu auras des récompenses.

4 Un coup de dé.

UT CUMQUE

Au hasard

5

MODICE FIDEI, QUARE DUBITASTI

Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ?

Citation scripturaire.

-12-

6 Une prison dont la porte est renversée avec cette inscription.

NŪC SCIO VERE

commencement de la phrase de saint Pierre

NUNC SCIO VERE QUIA MISIT DOMINUS

etc. (Actes des Apôtres)7

Maintenant je sais vraiment pourquoi

le Seigneur m’a envoyé.

Le texte complet est le suivant : Et Petrus ad se reversus dixit : Nunc scio vere quia misit Domi-

nus angelum suum et eripuit me de manu Herodis, et de omni exspectatione plebis Iudaeorum.

2E

SÉRIE

7 Actes des Apôtres, XII, 2.

-13-

1 Une double étoile à six pointes, qui ressemble fort au soleil, et qu’un nuage cache à une fleur

penchée sous cette ombre mortelle.

REVERTERE, ET, REVERTAR

Tu reviendras et je reviendrai (revivrai).

Allusion à la Résurrection des morts ?

2 Une poire représente la digne récompense du travail.

DIGNA MERCES LABORE

Digne salaire du travail

3 Un serpent qui se mord la queue.

NOSCE TE IPSUM

Connais-toi toi-même

4 Un animal dans une cage.

AMPENSA LIBERTAS VERA CAPI INTUS

La vraie liberté est quand on est tenu à l’intérieur

Orthographe tardive de appensa au poids (en donnant la valeur, l’idée exacte) (cf. ampendix

pour appendix)8.

8 Festus Grammaticus, De la signification des mots, 21 ; Ciceron, 14.

-14-

Voilà ou mène l’abus de la liberté, après tout, la liberté est dans l’esprit et ce n’est pas la prison

qui arrête son essor.

5 Mais nos amours doivent avoir plus d’éclat et ne pas se cacher ainsi ; n’est-ce pas ce que dit

cette phrase espagnole.

NON SON TALES NUS AMORES

NON SON TALES NUESTROS AMORES

Nos amours ne sont pas telles

La sculpture a perdu son relief et la vue du sujet pourrait donner d’ailleurs une interprétation

toute autre. De plus, en espagnol moderne, on aurait :

NO SON TALES NUESTROS AMORES.

6 À l’ouverture d’un boisseau apparaît un flambeau allumé ; c’est la lumière, mais la lumière

modeste et c’est ainsi que vous devez briller.

SIC LUCEAT LUX VESTRA

Qu’ainsi resplendisse votre lumière

7 Un serpent dont la tête est séparée du tronc lutte contre l’adversité.

DUM. SPIRO. SPERABO.

Tant que je respire, j’espère

-15-

8 Deux vases, l’un d’un riche travail, l’autre d’un travail grossier.

ALIUD. VAS. IN. HONOREM

ALIUD. VAS. IN CONTUMELIAM

L’un des vases est fait pour honorer,

l’autre pour faire un affront

9 Ainsi, en s’échappant de la lanterne, la lumière tombe et s’éteint.

SIC PERIT INCONSTANS.

Ainsi périt-elle, inconstante

3E

SÉRIE

1 Une meule de rémouleur surmontée d’un couteau.

DISCIPULUS POTIOR MAGISTRO

Le disciple est plus puissant que le maître

C’est la meule qui enseigne, mais combien le couteau est plus utile.

2 Tête de Méduse.

CUSTOS RERUM PRUDENTIA

La prudence garde les choses

M. Audiat rappelle l’analogie de cet adage avec la devise de Marguerite de France, duchesse de

Berry : C’est la prudence qui garde tout, avec une branche d’olivier qu’entoure un serpent.

-16-

3 Une main consumée par le feu de l’autel. Mucius Scaevola voyait le bonheur dans le sacrifice.

FELIX INFORTUNIUM

Heureux malheur

4 Un arbre desséché.

MELIUS. SPERARE. LICEBAT.

Il était permis d’espérer mieux

5 Deux pèlerins se saluent, en se quittant avec quelques mots en vieux français.

TROP. TARD. COGNEV.

TROP. TOST. LAISSE.

Nous verrons dans un instant qu’il serait difficile à Catherine de Clermont, l’inspiratrice suppo-

sée de ces rébus d’appliquer cette idée à son premier mariage, effectuée en 1558, un an avant la

fin du règne de Henri II.

6 Un arbre vert entre deux secs.

SI IN VIRIDI. IN ARIDO QUID

Si le bois vert est (un peu épargné), que sera-ce du

bois sec ? (Luc9)

9 Luc, XXIII, 3.

-17-

7 Un labyrinthe.

FATA VIAM INVENIENT.

Les destins (les parques) trouveront la route

8 Le caisson qui suit répond.

MIHI CELUM (pour cælum)

À moi le ciel

9 Puis la devise de Catherine de Médicis et d’Henri II, avec le croissant.

DONEC TOTUM IMPLEAT ORBEM.

Jusqu’à ce qu’il remplisse le monde entier

M. Nogues y cherche l’expression d’un vœu, d’un rêve d’avenir ! M. de Musset n’y voit qu’une

attention gracieuse envers le souverain.

-18-

4 eme

SÉRIE

1 Un rocher, qui représente la constance dans les péril, résiste aux flots soulevés.

IN. PERICULIS CONSTANTIA

Constance au moment du danger

2 Un dessin très effacé où se distinguent trois épis.

MIHI. MO(RI) LVCRVM

Mourir est un gain pour moi

-19-

3 Une main sort d’un nuage et présente un rameau d’olivier ; c’est en effet, dans la sagesse ou la

prudence qu’est le soulagement de la douleur.

PRUDENTIA LINITUR DOLOR

La douleur est lénifiée par la prudence

4 Une étoile avec le verset 5 chapitre I de saint Jean.

LUZ IN TENEBRIS LUCET

La lumière luit dans les ténèbres

Le latin lux est devenu l’espagnol luz. L’auteur des inscriptions devait connaître encore mieux

l’espagnol que le latin.

5 Image et gravure très abimées quelques lettres visibles.

CO PIA ...

-20-

6 Un serpent se mord la queue, emble de l’infini dans la durée, avec un simple mot.

AMICITIA

Amitié

7 Au septie caisson, on distingue une fleur fruste qui s’épanouit aux rayons du soleil.

Phylactère anépigraphique

8 Un bouclier avec un mot de la femme spartiate.

AUT. HUNC AUT. SUPER HUNC.

Ou celui-ci ou plus que celui-ci

-21-

9 Virgile10 a inspiré le caisson suivant.

TU NE CEDE MALIS

Toi, ne cède pas à la tentation des pommes

Peut-être s'agit-il d'une allusion à la Genèse. L’image représente un arbre chargé de fruits qui

regarde un voyageur.

5eme

SÉRIE

10 Virgile, Énéide, VI, 95.

-22-

1 Le démon, avec une légende en espagnol qui rappelle son endurcissement.

MAS PENADO MAS PERDIDO

Y MENOS ARREPANTIDO

Plus il a été puni, plus il s’est perdu, moins il s’est repenti

2 La couronne de lauriers, représentée dans le caisson, ne sera accordée qu’à celui qui l’aura lé-

gitimement gagnée.

NEMO ACCIPIT QUI NON

LEGITIME CERTAVERIT

Personne ne la reçoit sans l’avoir légitimement gagnée

En espagnol moderne arrepantido est devenu arrepentido.

3 Un canon qui éclate en se brisant.

SI NON PERCUSSERO TERREBO

Si je ne puis frapper, au moins j’aurai inspiré l’épouvante

4 Narcisse s’efforce de tirer d’un bassin l’image funeste, cause de sa métamorphose en fleur.

VT PER QUAS PERIIT VIVERE POSSIT AQUAS

Qu’il puisse vivre par les eaux par lesquelles il a péri

Ne serait-ce pas une critique d’une arme imparfaite plutôt que l’image d’un courage impuissant ?

-23-

5 C’est un de ces adages trop connus pour qu’il puisse être oublié ; ici, c’est une figuration,

l’arche flottant au milieu du Déluge.

VERITAS VINCIT

La vérité triomphe

6 Tombeau sur lequel on lit :

T. AIACIS

pour TELAMONIDIS AIACIS

D’Ajax fils de Telamon

Le dessin représente une personne qui s’arrache les cheveux de

désespoir :

VICTA. IACET VIRTUS

Le courage gît à terre, vaincu

7 Et qui se donnent une foi mutuelle, pour arriver à l’union intime personnifiée par deux co-

lombes :

CONCORDIA NUTRIT AMOREM

La concorde nourrit l’amour

8 Ce qu’il nous offre, c’est l’amitié ou l’amour représenté par deux mains qui se pressent.

ACCIPE DAQUE FIDEM

Reçois et donne ta confiance

-24-

9 Une colombe tenant en son bec une branche d’olivier nous rappelle qu’il ne faut pas refuser ce

que le destin nous offre :

SI TE FATA VOCANT

Si les destins t’appellent

(allusion : accepte et donne ta confiance)

6e SÉRIE

-25-

1 Perçant les nuées, une main lance sept boules qui rebondissent contre un rocher.

CONCVSSVS SVRGO.

Heurté, je rebondis

2 C'est un arbre mort, aux branches coupées, aux racines déchaussées, que nous présente ce bas-

relief.

Anépigraphique

3 Une tour hexagonale, composée de plaques de rivées porte divers emblèmes de chevalerie

pièces d'armure et pièces honorables: targes, armet, brassard, gantelets, couronne et guirlandes

SIC ITVR AD ASTRA

C'est ainsi qu'on s'immortalise

Virgile, Enéide, XI, 641

-26-

4 Un lierre est figuré enroulé autour d'un tronc d'arbre mort, dont toutes les branches ont été cou-

pées de main d'homme.

INIMICA.AMICITIA.

L'amitié ennemie

5 Une main céleste, dont le bras est bardé de fer, brandit l'épée et la spatule. Sur le phylactère

PERCVTIAM ET SANABO.

Je blesserai et je guérirai

6 Clos de son étroit couvercle, la panse rebondie mais fendue, un vulgaire pot de terre remplit, de

sa majesté plébéienne et lézardée, la surface de ce caisson

INTVS.SOLA.FIENT.MANIFESTA.RVINA

À l’intérieur (les sous) n’apparaîtront que par sa

seule ruine

Sola est un ablatif singulier comme ruina.

Le contenu de la tirelire n’apparaît que quand on la brise.

-27-

7 Le soleil, perçant les nues, darde ses rayons vers un nid de farlouse, contenant un petit œuf et

posé sur un tertre gazonné. Le phylactère, qui donne au bas-relief sa signification, porte l'inscrip-

tion

NEC. TE. NEC. SINE. TE.

Non pas toi, mais rien sans toi

8 Un jeune gladiateur, presque un enfant, s'acharnant à taillader, à grands coups d'épée, une

ruche emplie de gâteaux de miel et dont il a ôté le couvercle.

MELITVS.GLADIVS.

Le glaive miellé

9 Sur une banderole un centaure portant les signes sur sénat romain

SPQR

Senatus Populusque Romanus

Le sénat et le peuple romain

7EME

SÉRIE

-28-

1 Un livre ouvert avec un dicton, écho du Moyen-Âge, mais où n’apparaît pas comme le croit M.

Noguès une confirmation éclatante de l’enchaînement qui a présidé au choix de toutes les idées

qui ont été jetées sur ce plafond :

EN RIEN, GIST TOUT

Est-il écrit sur les pages blanches d’un livre où toute science en effet peut être contenue ?

2 Un mot de flatterie au roi Henri II, accompagnant son chiffre surmonté d’une couronne

royale :

-29-

IN TE OMNIS DOMINATA RECUMBIT

Qui a été traduit librement, grâce à un sous-entendu :

En toi, dominée, elle repose

3- Puis une note douloureuse témoigne de l’échec sentimental de ce roi (Jean de Vivonne ?)

SIC TRISTIS AURA RESEDIT

C’est ainsi que tristement la brise se calme

Un dauphin entortillé autour d’un arbre rappelle le calme après la tempête. Le dauphin a bien sûr

un sens symbolique. Signalons, comme on le verra plus loin, que la devise des Gouffier compor-

tait un dauphin.

4 Un caducée entre deux cornes d’abondance, un rêve d’avenir ou l’affirmation d’une réalité ?

VIRTVTI FORTVNA COMES

La fortune est le compagnon du courage

5 Puis une idée générale où nous ne voyons rien qui puisse se rapporter spécialement au seigneur

de Dompierre, à moins que ce ne soit à la disgrâce et à la mort de Claude Clermont, par ses im-

prudences:

-30-

PROPRIIS PEREO PENNIS

Je péris par mes propres plumes

Les armes les plus dangereuses sont celles que vous

fournissez contre vous.

6 La vigilance est figurée par le dragon ailé à la gueule béante qui garde les pommes d’or dans le

jardin des Hespérides avec cette devise du cardinal de Ferrare :

AB INSOMNI NON CUSTODITA DRAGONE

Elles ne sont pas gardées par un vigilant dragon

Les pommes d’or du verger des Hespérides, lesquelles communément sont prises pour la vertu,

dit Paradis, furent apportées par Hercule nonobstant qu’elles fussent soigneusement gardées par

le dragon vigilant.

7 Quatre cornes d'où s'échappent des flammes

FRVSTRA

Vainement

-31-

8

POTIVS MORI QVAM FOEDARI

Plutôt mourir qu’être déshonoré

9

AETERNVS HIC DOMINVS

C’est lui l’éternel maître

Les trois dernières allégories annoncent l’amour, c’est en vain (FRVSTRA) que les torches

s’allument, qu'avec le mariage l’amour ne vivra qu’autant il les entretiendra (DONEC IGNES)

tant qu’il y aura les feux (de l’amour) mais que ces torches seront bientôt renversées. Dans cette

mosaïque de formules neuves ou vieilles comme le monde, il est difficile de trouver un thème

général. Néanmoins, l’inspiration générale est mélancolique et on se demande comment une en-

fant de seize ans a pu succomber si facilement à la tristesse. Car c’est à une enfant de seize ans

qu’on attribue la construction et l’achèvement des galeries de Dampierre-sur-Boutonne. En effet

Catherine de Clermont, devenue un an auparavant madame d’Annebaut, avait seize ans en 1559,

année de la mort de Henri II, époque à laquelle les allusions des caissons et les emblèmes font

remonter la construction du château. En tout cas, les emblèmes d’Henri II et le caisson à ses

armes nous empêchent de dépasser la date de 1559. C’est sans doute à cette disgrâce venue du

Dauphin, devenu roi, que fait allusion le dauphin (cétacé) entortillé autour d’une ancre avec sa

légende.

INTVS OMNIS DOMINATA RECUMBIT

À l'intérieur, entièrement dominée, elle repose

-32-

Mais qui était Claude Catherine de Clermont, qui si jeune semble avoir été si triste ? Son père

Claude de Clermont, était paraît-il un homme de valeur mais peu diplomate. D’après Brantôme :

Dampierre fut disgracié et chassé hors de la court, par la menée de Mme de Chastillon, qui sur-

prit et intercepta quelques lettres qui faisoient contre son maistre et Mme de Valentinois, que le

Roy aymoit, si qu’il fut chassé de la court pour n’y tourner plus11.

Sa disgrâce fut provoquée par une étourderie et il en fut de même de sa mort. Une embuscade

avait été dressée dans les environs de Boulogne contre Lord Gray, par Dampierre, seigneur des

Cars et Tavannes. Ses acolytes firent faux bond à Dampierre qui s’y rendit seul et périt, laissant

Jeanne de Vivonne (la mère de Catherine de Clermont) veuve à vingt-cinq ans. Ceci se passait

en 1545. Catherine ne connaît guère son père et à quinze ans elle épousa un veuf beaucoup plus

âgé qu’elle. Ceci explique bien des choses. Son mari, peu après les travaux d'embellissement du

château, eut le bon goût de mourir en 1562 à la bataille de Dreux dans les rangs de l’armée du

duc de Guise.

En tout cas Claude Catherine de Clermont fut, comme le prouvait déjà le choix des décorations

du château de Dampierre, une dame très instruite12.

Quand des ambassadeurs polonais vinrent reconnaître le duc d’Anjou pour leur roi, la reine Ca-

therine se servit d’elle comme interprète pour les audiences qu’elle leur donna, et elle leur fit des

réponses avec tant de grâce et d’élégance qu’ils furent obligés d’avouer qu’elle n’était pas moins

la merveille du monde que l’ornement de la cour et du royaume de France. Signalons cependant

que son second mari, le maréchal de Tavannes-Dreux aurait conseillé à Charles IX de faire la

Saint-Barthélemy13.

Daurat, professeur de grec au Collège de France, composa à son intention ce poème (Poemata,

158614) où il la compare à Camille :

AD BONARVM ARTIVM STVDIOSISSIMAM

HEROINNAM CAMILLAM, COMITISSAM DE RETZ

VIRGILIO MERVIT CELEBRARI VATE CAMILLA

BELATRIX, ET OPVS VIRGO IMITATA VIRVM

TE PLVS LAVDARET VATES, SI VIVERET IDEM

QVAE CRAS DOCTIS FEMINA DOCTA VIRIS

CORPORE NOBILIORUM EN EST, SIT CLARA CAMILLA

MARTE VIRŪM, TU SI CLARIOR ARTE VIRŪM15.

À l’héroïque Camille, très férue des beaux-arts et des belles-lettres, comtesse de Retz. Belle Ca-

mille, elle a mérité d’être célébrée par le devin Virgile et vierge elle a imité l’œuvre des hommes.

Le devin te célèbrerait plus s’il vivait, toi qui seras demain une femme instruite par des hommes

instruits. Elle appartient au corps de la plus haute noblesse, Camille s’est illustrée dans l’art guer-

rier des hommes, toi tu es plus célèbre dans les beaux-arts des hommes.

Le jeu de mots de la fin rappelle la devise du génie militaire : Arte et Marte.

11 Brantôme (vers 1540-1614), Œuvres, éd. Société Histoire de France, tome IV, p. 289. 12 Castelnau M. (1731), Les mémoires, Additions, édition 1731, tome II, p. 101-sqq. 13 Ce second mari appartenait à la même famille que son père. 14 Dorat ou Daurat J. (1586), professeur de grec au Collège de France, Poematia (sic), 1586, in 8°. 15 Robuchon J., Vallette R., Rochebrune O. de (1888-1894), Paysages et Monuments du Poitou, tome VIII, Dampierre-sur-Boutonne, p. 9.

-33-

DEUX-SÈVRES

.

Deux-Sèvres, Airvault, épitaphe de Simon Pidoux.

D.O.M. (Domino Optimo Maximo)

HIC JACET

SIMON PIDOUX AUREAE VALLIS

ABBAS REGULARIS

QUI RELIGIOSUS CANONICUS

HUJUS ABBATIAE

SUFFRAGIIS CAPITULARIIS FRATRUM

DESIGNATUR ANNO 1500, 4 MAII

OBIIT IN DOMINO ANNO 1566 17 NOVEMBRIS

P. D. (Precate Dominum)

PRO ANIMA EJUS

Au Dieu, très bon, très grand, tout puissant. Ici repose Simon Pidoux d’Airvault, abbé régulier

qui, religieux et chanoine de cette abbaye, est désigné par les suffrages capitulaires des frères le

4 mai de l’an 1500. Il est mort dans le Seigneur le 17 novembre de l’an 1566. Priez le Seigneur

(precate Dominum) pour son âme.

D. O. M. est la transcription chrétienne de I. O. M. pour Iovi Optimo Maximo, cf. l’inscription16

de Notre-Dame de Niort, l’épitaphe de Bonnivet à Oiron (p. 49) et les inscriptions des Poitevins

enterrés à Rome (p. 166).

Deux-Sèvres, Champdeniers, 6 rue de la Croix , blason sur une cheminée17.

AET(as) + masque

C1630

L’âge est un masque

16 Notre-Dame de Niort, cf. Jarry J (2011), Inscriptions latines et étrangères du Poitou, tome II, Période médiévale, p. 29 ; dans cet ouvrage l’épitaphe de Bonnivet à Oiron p. 48 et les inscriptions des Poitevins enterrés à Rome, p. 159. 17 Collectif (2011), Activités 2010, bulletin de l’ADANE, p. 4 (traduction par Jacques Jarry).

-34-

Deux-Sèvres, Champdeniers, église Notre-Dame, épitaphe de Gaufredus18.

GAUFREDUS A BERNARDO

SCUTIFER DUM VIVET DNS DE

PRECHAPON. HIC SUAM TERRE

PARTEM REDDIDIT (SIC) DIE 28

MARTIS

ANNO DNI 1535 TANDEM RESŪP

TURUS DUM INTERIM CORPORIS

CONTAGIA EXPIAT SPUS COEM

JUDICEM VIATOR PLA

CATO

MARCESCIT OCIO VIRTUS

Restitution :

GAUFREDUS A BERNARDO

SCUTIFER DUM VIVEBAT DOMINUS DE

PRECHAPON. HIC SUAM TERRE

PARTEM REDDIDIT DIE 28 MARTIS

ANNO DOMINI 1535 TANDEM RESUMP

TURUS DUM INTERIM CORPORIS

CONTAGIA EXPIAT SEPULTUS COMMUNEM

JUDICEM VIATOR PLACATO

MARCESCIT OTIO VIRTUS

Gaufredus, fils de Bernard, écuyer, quand il était vivant, seigneur de Prechapon

Il a rendu sa part de terre19 le 28 mars de l’année du Seigneur 1535

Un jour il ressuscitera enfin. En attendant, qu’il expie, enseveli,

Les méfaits de son corps, voyageur, apaise (par tes prières) le juge commun

La vertu se corrompt dans l’oisiveté20.

Pour le thème de la Résurrection, cf. l’épitaphe du sire de Broc à Vernay.

La première publication dans le Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest en 1870-73,

donnait Préchapon. L’inscription de l’église, encore visible actuellement, semble porter

Dréchabon mais le Dictionnaire de Ledain donne Préchapon, 1535 (église de Champdeniers), et

Préchappon, 1564 (not. Saint-Maixent)21.

L’inscription MARCESCIT OTIO VIRTUS se trouve aussi dans une église du Limousin22.

18 Desaivre L. (1870-1873), Simple Note sur la maison noble de la Vergnaye et les épitaphes des églises de Champdeniers et de Surin, Bulletin de la Société de statistique des Deux-Sèvres, 2

e série, tome I, p. 42; Desaivre L. (1876-1878), La plate tombe de

l’église d’Échiré, Bulletin de la Société de statistique des Deux-Sèvres, 1876-1878, 2e série, tome III, p. 354.

19 Il ne s’agit pas de ses terres mais d’une allusion au célèbre memento quia pulvis es, cf. Breuillac E., Girard G. (1912), Musée lapidaire, catalogue, Mémoires de la Société historique et statistique des Deux-Sèvres, 1912, tome VIII, p. 205. 20 S’agirait-il de la devise de la famille de Gaufredus ? (cf. les inscriptions d’Oiron), Bulletin de la Société de statistique des Deux-Sèvres, 1870-1873, tome I, p. 421. 21 Ledain B. (1902), Dictionnaire topographique des Deux-Sèvres, p. 221. 22Texier abbé (1850-1851), Manuel d’épigraphie suivi de Recueil des inscriptions du Limousin, Mémoires de la Société des anti-quaires de l’Ouest, 1850, tome XVIII, p. 201-202; abbaye de L’Artige.

-35-

Deux-Sèvres, Champdeniers, inscriptions de la cure23.

La maison de Guibellin a été achetée par les bénédictins pour leur servir de presbytère. Sa

situation concorde avec celle de la cure actuelle restée sans doute là où les bénédictins

installèrent un curé au XIIIe siècle. Rien cependant n’y rappelle une époque aussi reculée.

Une inscription énigmatique, gravée sur le linteau d’une porte du mur méridional semble

indiquer qu’elle a été rebâtie au milieu du XVIe siècle.

SVMPTVS NE SVPERET CENSUM

F. Z. G. 1605

Que les dépenses ne dépassent pas la fortune.

frère Zacharie Gondallier 1605

Les initiales sont celles de frère Zacharie Gondallier, alors vicaire ou plutôt coadjuteur du curé

Martin Richard et curé lui-même de Saint-Denis en 1607. En 1877, lorsqu’on installa des

chambres au rez-de-chaussée pour le curé et son vicaire, l’aménagement fit découvrir une

inscription, non moins énigmatique que la précédente et due, sans doute, elle aussi au frère

Gondallier.

Cette inscription, aujourd’hui de nouveau cachée sous l’enduit du mur, orne le linteau d’une

porte intérieure bouchée, à l’angle sud-ouest de la chambre du prêtre. On en a conservé une

copie. L’inscription est en belles capitales romaines :

1604

SOLI PATEAT JOVI

PROCUL ESTE PROPHANI (sic)

1604

Qu’elle s’ouvre au seul Jupiter.

Que les profanes s’en tiennent éloignés.

On peut aussi comprendre. Qu’elle s’ouvre à Jupiter Soleil24 .

L’allusion à Jupiter étonne de la part d’un curé et, si le mot profanus vient bien du grec

prophanes, d’ordinaire, il s’écrit avec un f. Ce brave frère Zacharias fait étalage de sa science et

succombe au péché d’orgueil25.

L’inscription décorait sans doute l’entrée de l’oratoire particulier du curé ou plus simplement la

porte de sa chambre.

Deux-Sèvres, Chauray, église Saint-Pierre.

L'église Saint-Pierre26 date du XIIe siècle pour ses parties les plus anciennes : l’abside et la porte

principale. Le reste de l’édifice est du XIX e

siècle pour l’essentiel.

OPUS

JOHA

Oeuvre

de Jean.

23 Desaivre L. (1893), Histoire de Champdeniers, p. 124-125; réédité en 1984. 24 Cf. l’inscription du cadran solaire de Saint-Maixent. 25 Desaivre L. (1893), Histoire de Champdeniers, p. 125, réédité en 1984. 26 Musée de l’Histoire Vivante, AB, pl. 781, 5-9.

-36-

Deux-Sèvres, Fressines, église du prieuré Saint-Martin.

Fragment d’inscription provenant de l’église de Fressines27 et portant la date de 1532.

... IN HONORE DOI S MA

... ANDREAS DOAINEAV ERE

... MILLES° QUIC° XXXII° PAR A

... UNA MISSA …EDOMAD…A

...A TA TESTAMENTI OIA ST NOTA

... VIDERIT EXORET PRO ANIMA

Cette inscription riche en abréviations doit être restituée de la façon suivante :

IN HONORE DOMINI SANCTAE MARIAE

ANDREAS DOAINEAU ERE[XIT

MILLESIMO QUINTO CENTESIMOI XXXII PARATA EST

UNA MISSA HEBDOMADARIA …

ACTA TESTAMENTI OMNIA SUNT NOTA

QUI VIDERIT EXORET PRO ANIMA EJUS.

En l’honneur du Seigneur et de la sainte Vierge Marie, André Doaineau a érigé. En 1532, elle a

été terminée. Une messe hebdomadaire. Tous les actes du testament sont notés. Que celui qui

l'aura vu prie pour son âme.

La formule In Honore… se retrouve dans l’inscription du couvent des Carmélites de Niort.

D’autres inscriptions font état de chanoines hebdomadaires mais pas de messe hebdomadaire.

Deux-Sèvres, Frontenay-Rohan-Rohan, église Saint-Pierre, inscription sur la cloche.

Cette cloche, mise à la retraite comme les deux cloches de l’église de Pougne, se trouve actuel-

lement reléguée le long du deuxième pilier, à droite de l’entrée actuelle. L’inscription est en

lettres gothiques malgré la date assez tardive puisqu’elle date du milieu du règne de François Ier

.

Certaines lettres sont séparées par des médaillons circulaires agrémentés d’une inscription, elle-

même circulaire, dont les lettres sont parfaitement illisibles. La nef de l’église est parfaitement

obscure et seule une petite lampe de poche, en éclairage rasant (comme à Pougne-Hérisson) nous

a permis de la déchiffrer. Quelquefois la technique d’impression sur le bronze semble n’avoir pas

parfaitement fonctionné, notamment dans le cas du mot DOMN. Enfin, une lettre reste étrange et

n’a été rétablie que parce qu’elle est la première de deux lettre encadrant une fleur de lys après la

date de 1537. Il faut y voir probablement un F bizarre : F(rancisco) fleur de lys R(ege).

Finalement, on obtient le résultat suivant, première ligne (presque tout autour de la cloche) :

S. I. BAPTISTA ORA PRO NOBIS DOMN † E †M†MAULLER CHABBET

E†M†F†B L AN MIL CCCCC XXXVII F fleur de lys R.

Les noms propres restent douteux mais le texte, une fois les abréviations rétablies serait :

Sancte Ioannes Baptista ora pro nobis Domine… L’an 1537. Francisco rege.

Saint Jean Baptiste, prie pour nous, Seigneur... L’an 1537, sous le règne de François (Ier

).

27 Roy E. (1885-1886), Catalogue du musée lapidaire, Bulletin de la Société de statistique, tome VI, p. 689; Breuillac E-M, Girard G. (1912), Mémoires de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, 8

e année, tome III, p. 213-214; Musée de l’Histoire

Vivante A.B, Pl. 853, S.9 ; Barbier C. (1885), Communications, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1885, 2e série,

tome III, p. 435.

-37-

Les noms de personnes, dans l’intervalle marqué en pointillés, sont moins sûrs que le texte latin

et la date en français.

Deuxième ligne :

PH. DE LA BOURG COUSIC

Il s’agit probablement du nom du parrain ou du donateur.

La lettre que nous avons interprétée par un G, ressemble malheureusement au F de Francisco

rege. Pourtant un F est ici exclu.

Les lettres séparées par des médaillons sont probablement des initiales et les médaillons fournis-

sent les armoiries de ces personnes.

Deux-Sèvres, La Meilleraye, château.

Inscription sur une table en marbre28 mutilée, concernant peut-être un ancêtre du cardinal de

Richelieu.

Sur le piedestal :

FRAN. MO

Fran est probablement pour Fran(ciscus)

Il s’agirait de François du Plessis, seigneur de Beaulieu, en Anjou. C’est un nom qu’ont porté

beaucoup de membres de la famille du Plessis (celle de Richelieu)29.

Pour Mo…, on songe à Montpensier (peu probable), Montmorillon ou Monachus (surnom

d’Antoine du Plessis).

L’inscription a été donnée au musée en 1814.

Deux-Sèvres, Les Alleuds, abbaye Notre-Dame.

Le dessin d’Arthur Bouneault30 provenant de l’abbaye des Alleuds présente un petit fronton

sculpté en relief dans une pierre de forme semi-cylindrique de 1,25 mètres de tour pour 0,85

mètre de hauteur et 0,10 mètre de rayon. Il est surmonté d’un écusson de… à trois écureuils de ...

posés 2 et 1, écusson timbré d’une crosse abbatiale et placé dans un cartouche style Renaissance.

Au bas du fronton est gravée l’inscription :

COR. MONDUM CR

EA IN ME DEUS 1573

Dieu crée (ou bien abréviation de creavit :

a créé) le monde en moi. 1573

Cor ici ne signifie pas cœur. C’est une référence à la deuxième épître aux Corinthiens. Mondum

est bien sûr, une erreur pour mundum.

La citation complète est la suivante31 :

28 Monnet E., Léaud T. et al. (1889), Document pour servir à l’histoire du musée Révolutionnaire de Niort, Mémoires de la Société de statistique des Deux-Sèvres, 3

e série, tome VI, p. 264; Boisière M. (1841-1843), Rapport sur les Mémoires de la Société de

statistiques des Deux-Sèvres, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1841-1843, 1ère

série, tome III, p. 33; sur Richelieu cf. Martineau M. (1865-1867), Notice généalogique sur la famille de Plessis-Richelieu, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère série, tome XII, p. 53.

29 Sur le cardinal, voir : Lacroix L. abbé (1890), Richelieu à Luçon, sa jeunesse et son épiscopat, Paris Letouzay et Ané; voir éga-lement Theodori Amidenii, Summorum pontificum et S.R.E. cardinalium omnium suo aevo defunctorum, elogia, Cf. l’inscription de La Meilleraye (vide supra note 28). 30 Breuillac E. (1888-1890) Procès verbal de séance, Bulletin de la Société de statistique des Deux-Sèvres, tome VII, 1888-1890, p. 434. 31 II Corinthiens, V, 19; Genèse, I, 1; Psaume, CXLVIII, 5; Sapientia, I, 14, Ecclésiaste, XVIII, 1-2; Macchabées, VII, 28; Macca-bées, C XIII, 19; Jean, I, 3; Colossiens, I, 16; Hébreux, II,3, Apocalypse, IV, 11; X, 6.

-38-

Quoniam quidem Deus erat in Christo mundum reconcilians sibi, non reputans illis delicta

ipsorum et posuit in nobis verbum reconciliationis.

La pierre qui se voit actuellement dans le cimetière de Chef-Boutonne sur la tombe d’un

particulier, provient de l’abbaye des Alleuds.

Deux-Sèvres, Loubigné, chartrier.

Épitaphe de Pierre de La Cousture32, œuvre de Jacques Ayrault, curé, de Loubigné, protégé du

défunt :

VIATOR PLORA ET ORA

(SI NOS) PETRI DE LA COUSTURE RENOM(INATI) EQUITIS CORPUS SOLO

DOLEMUS CONDI, ANI(MAM COELO) FRUI GAUDEMUS. SI GENUS QUAERIS EX

ANTIQUISSIMA INTER LEMOVICENSES (FAMIL)IA FUIT. SI PRIMA VITAE STUDIA,

CUM UTROQUE BIRONO EDUCATUS MAXIMAM (VIRTU)TIS LAUDEM TULIT.SI

ANIMI GENEROSITATEM ET IN ARTE MILITARI PERITIAM ; XV ANNIS (TEMPORE

PRI)MO A BIRONO DUCE MAJORI VEXILLO DONATUS EST. SI FORTUNAM

LOUBINIAC(ENSI PARE)NTIAE (QUAE UT IN INSIGNIBUS ITA IN CANORIBUS

CRUCEM HABET) MATRIMONIO SE CONJUNXIT.SI RELIGIONIS ARDOREM,

CONJUGEM SIBI NON PRIUS JUNXIT QUAM IPSAM MATREM, QUE NON LONGO

POST EX HAERETICA TABE TRADUXERIT AD CHRISTUM. SI MORES DEMONSTRAT

NOMEN NOBILITATEMQUE GENERIS DUXISSE VIRTUTIBUS VEL IPSA FATETUR

INVIDIA.SI AETATEM, AD LV AETATIS VITAM IPSAM TRADUXIT. SI FUTURI

CAUTIONEM, DECENNEM FILIUM D. JACOBI AYRAULT SACERDOTIS IN

CANONICO JURE DOCTORIS ET LOUBINIACENSIS PAROCHI PRUDENTIAE AC

QUINQUE. SUPERSTITES FILIAS UXORIS VIDUAE MARGARITAE SAVATAE PIETATI

CREDIDIT. SI FIDEI PROBATIONEM NECNON CHARITATIS PERFECTIONEM, TER

QUOTANNIS SACROSANCTUM MISSAE SACRIFICIUM CIRCA FESTUM

INCARNACIONIS DNI CELEBRARI EADEMQUE DE CAUSA NUMMUM PAROCHIO

PERPETUI REDITUS DONO DONARI, TRESQUE SIMUL MISTURAE MODIOS TRIBUS

INTER PARECIANORUM INDIGENTIORIBUS (PARTIA)RI VOLUIT, DECREVIT,

JUSSIT.

SI VITAE CLAUSULAM, EADEM VIRTUS QUAE VITAM ORNAVIT, ORNAVIT ET

MORTEM, X KAL. NOVEMB. ANNO SALUTIS MDCCC(III)… NON MORITUR JUSTUS

SED POST MORTEM VIVIT.

CI GIST LA COUTURE RENOM

QUI VIVRA MORT MALGRE L’ENVIE

CAR LA MORT LUI OTANT LA VIE

LUI LAISSA LA FIN DE SON NOM.

(NON O)PUS EST TUMULUM SCRIPTIS DECORARE SUPERBIS

AETERNUM CELEBRAVIT NOMEN ET ARMA LOCIS

IADD AETERNAM

Passant, pleure et prie.

Si nous nous désolons de voir enfermé dans le sol le corps de Pierre de la Cousture, chevalier

renommé, nous nous réjouissons de ce que son âme jouit du ciel. Si tu veux savoir son nom, il

est d’une très ancienne famille limousine. Si tu veux savoir ce qu’il a étudié dans sa vie, il a été

instruit avec les deux Biron, et il a reçu les plus grands éloges. Si tu veux connaître la noblesse

32 Barnet A. (1873), Analyses et extraits du chartrier de Loubigné, Bulletin de la Société Statistique, Sciences, Lettres et Arts du département des Deux-Sèvres N° 2-6, février-Juin 1873, p. 468-469.

-39-

de son courage et ses talents militaires, à quinze ans il reçut du général de Biron la charge d’une

grande unité de cavalerie. Si tu veux savoir quel fut son destin, il s’unit à une famille de

Loubigné, (qui avait une croix dans ses armes comme dans son hymne). Si tu veux savoir quel

fut son ardeur religieuse, il n’a pas consenti à l’épouser avant qu’il n’ait tiré sa mère, en peu de

temps, de la corruption hérétique ? Si tu veux connaître ses mœurs, il montre que son nom et la

noblesse de sa race l’ont conduit à la vertu, les envieux eux-mêmes l’admettent. Si tu veux

connaître son âge, il a vécu jusqu’à 55 ans. Si tu veux savoir s’il a pris soin de l’avenir, il a

confié son fils de dix ans à la compétence du prêtre Jacques Ayrault, docteur en droit canon et

curé de Loubigné et ses cinq filles survivantes à la piété d’une veuve, Marguerite Savate. Si tu

veux vérifier sa piété et même la perfection de sa charité sache que trois fois par an il a fait

célébrer le saint sacrifice de la messe lors de la fête de l’Incarnation du Seigneur et pour la même

raison et il a voulu décrété et ordonner de donner de l’argent par le don à la paroisse d’un revenu

perpétuel et de partager des boisseaux de mélange entre trois des paroissiens les plus pauvres.

Si tu veux savoir comment s’est terminée sa vie, sache que la même vertu qui fit l’ornement de

sa vie fit aussi l’ornement de sa mort. (Il est mort) le dixième jour avant les Calendes de

novembre 1603. Il ne meurt pas juste, mais survit à sa mort.

Il n’est pas besoin de décorer son tombeau d’écrits superbes. Dans la région son nom et ses

exploits guerriers le célèbrent éternellement.

Les quatre lettes I. A. D. D. qui précèdent aeternam restent mystérieuses. On pourrait à la

rigueur restituer : In adorationem Domini Dei aeternam. Pour l’adoration éternelle du Seigneur

Dieu.

Anthoine de la Faye et Jehan, son oncle, qui l’avaient précédé comme seigneurs du même lieu,

méritent d’être aussi mentionnés. Le second pour avoir sous Louis XII, prit part aux guerres

d’Italie ; le premier pour avoir aidé à lever en 1529 la rançon de François Ier

à Niort ; tous les

deux pour avoir tué dans une rixe, près du village de La Bataille, un maçon du pays, meurtre

pour lequel ils obtinrent du roi, l’année 1516, une lettre de rémission.

À la septième ligne, on ne peut guère restituer que parentiae. Il semble qu’il y ait eu confusion

entre parentia qui signifie obéissance et parentela qui signifie parenté, alliance.

Deux-Sèvres, Marnes33, croix hosannière, inscription sur le socle.

N B P G

Sont-ce des initiales ? Peut-être s’agit-il quand même de quelques formules oubliées telles que:

Nostrum baptisma, Patris gratia.

Marnes apparaît dans un acte de donation consenti par Charles le Chauve à Orléans et daté du 17

janvier 1585 en faveur de Saint-Filibert. Illis libenter concessimus : id est Modernas, cum

Ecclesiis et cum decimis et cum omnibus appendiciis suis.

L’acte nous apprend le nom latin de Marnes, Modernae. Mais Dauzat cite Madronas, au VIIe

siècle (culte de la déesse-Mère).

33Beauchet-Filleau (1881), Notes, Bulletin de la Société de statistique des Deux-Sèvres, tome IV, p. 419 ; Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère série, tome VIII, p. 631.

-40-

Deux-Sèvres, Melle, église Saint-Pierre, cimetière.

Dalle découverte lors d’une opération de nivellement à proximité de l’église Saint-Pierre34,

épitaphe protestante en latin.

SCIRE ID [SI VOLITIS

VI[ATORES

CORPUS C[LARIS(SIMAE) DOM(INAE).

CATHARI(NA) [BARDON

CLARIS(SIMI) V[IRI ADAMI

FONTANI

CONJUNX

ET

REQUIESCIT

OBIIT NON. AUGUST

ANNO DNI 1603

NATA ANN. 85

CARIS(SIMAE) MATRI(S) MEMO(RIAE)

HUNC TUMULUM

EREXIT I(OSEPHUS FONTANUS

ILLUST. PRIN(CEPS) HENRI(CI)

BORBO(NIS) CONSI(LIARUS) ABITE

Si vous voulez le savoir, voyageurs, (ici repose) le corps de la très illustre dame

Catherine Bardon, épouse du très illustre Adam Desfontaines.

Et elle repose. Elle est morte lors des nones d’août de l’an du Seigneur 1603 et elle naquit en l’an

1585. I. Desfontaines conseiller du très illustre prince Henri de Bourbon a érigé ce tombeau à la

mémoire de sa très chère mère. Allez.

La plaque funéraire recouvrait les restes de Catherine Bardon, épouse d’Adam Desfontaines,

docteur en médecine. Elle décéda en 1603. Son fils, Joseph Desfontaines, était conseiller du

prince Henri de Bourbon, c’est-à-dire Henri IV (l’absence de toute désignation supplémentaire

écarte l’idée d’un prince d’une branche cadette). Ce Joseph Desfontaines fut peut-être conseiller

au Parlement. En tout cas, il figure en 1598 comme candidat à l’une des places réservées aux

réformés. Il fut ancien de l’église réformée de Melle, et reçut plusieurs fois des protestants du

Poitou des témoignages de la plus haute estime. Cest ainsi qu’en 1596, ils le choisissent pour les

représenter au synode national de Saumur; en 1597 il assista à l’assemblée de Châtellerault ;

l’année suivante il rendit compte de cette mission à l’assemblée provinciale.

Le Tiers-État l’envoya à son tour en 1601 à l’assemblée de Sainte-Foy et en 1605 à celle de

Châtellerault dont il fut secrétaire. Mais, surtout, il fonda le collège de Melle qui porte

aujourd’hui son nom.

Quand il mourut en 1623 à l’âge de soixante-dix ans, la religion réformée dominait encore à

Melle. La vieille église Saint-Pierre servait aux cérémonies du culte réformé et son ancien

cimetière recevait les défunts de l’une et l’autre religion.

34 Desaivre L. (1876-1878), Une épitaphe protestante au commencement du XVII

e siècle, Bulletin de la Société de statistique des

Deux-Sèvres, tome III, 1876-1878, p. 285; Lévrier G. (1864), Précis historique de la ville de Melle, Melle.

-41-

Catherine Bordon appartenait certainement à la religion réformée comme le prouvent le début de

l’inscription et le mot inhabituel qui la termine.

Ce qui rend cette épitaphe protestante exceptionnelle est qu’elle est rédigée en latin. Il n’en

existe qu’un autre exemple très connu, l’épitaphe du duc de Rohan qui, pendant la guerre de

Trente Ans, fut tué en 1638 au siège de Rheinfelden et enterré dans l’ancienne église Saint-Pierre

de Genève. Néanmoins une autre épitaphe protestante en Vendée est rédigée en latin (vide

infra)35.

Deux-Sèvres, Melle, église Saint-Savinien.

Les lions de l’église Saint-Savinien36 évoquent étrangement ceux de l’église de Jaca, sur la route

de Huesca en Aragon. À Jaca, une inscription évoque le rôle bénéfique du lion dans l’imagerie

chrétienne au Moyen-Âge (sauf peut-être quand ils se permettent certains écarts tel celui de dé-

vorer un abbé de Saint-Savin-sur-Gartempe au cours d’un pèlerinage en Terre Sainte)37.

PARCERE STERNENTI LEO CHRISTUSQUE PETENTI

IMPERIUM MORTIS CONCULCANS EST LEO FORTIS

Le lion épargne celui qui se prosterne devant lui et le Christ celui qui l’implore.

Le lion courageux foule aux pieds l’empire de la mort.

Deux-Sèvres, Ménigoute, chapelle Boucard du XVe siècle.

Ce sceau du chapitre montre sous un dais gothique38 la Vierge nimbée et couronnée debout,

tenant dans ses bras l’enfant Jésus, à sa droite et à sa gauche, deux autres dais contenant les

figures de saint Pierre et de saint Paul.

S. THESAURAR ET CAPITULI ECCLESIE DE MENIGOUSTE

Sceau de la Trésorerie et du Chapitre de Ménigoute.

Ménigoute semble n’avoir jamais possédé de nom latin : Manygoste 1300 ; Menigouste

1324 (archives Barre) ; Menigout, 1327 (archives historiques Poitiers XI) ; Manigoute ou

Mainigouste 1328 (ibid) ; Manigouste 1374 (charte, Thouars) ; Manigoste 1377 (archives

Barre) ; Magnigouste 1474 (ibid) ; Magnigoste 1492 (ibid).

Ménigoute faisait donc partie des localités créées lors des grands défrichements du XIIIe

siècle,

exceptionnellement elle n’a pas reçu le nom d’un saint39.

Deux-Sèvres, Ménigoute, croix hosannière.

Plantée derrière l’église40 et orientée comme elle, cette croix41, rendez-vous de la procession an-

nuelle des Rameaux et où se chantait l’Hosanna filio David, occupait le centre du cimetière qui

35 Anonyme (1894), Fontenay-le-Comte, cimetière protestant, Mémoires de la la Société des antiquaires de l’Ouest, 2

e série, tome

XVII, p. 199-200. 36 Le Roux H. (1963), Recherches sur l’église Saint-Savinien à Melle, Bulletin de la la Société des antiquaires de l’Ouest, 4

e série,

tome VII . p. 251-303. 37 Jarry J. (2010), Un repas ecclésiastique, Bulletin de l’Association pour le développement de l’archéologie sur Niort et les envi-rons, n° 22, p. 54-57. 38 Girard G. (1913), Inventaire des sceaux matrices du musée de Niort, Mémoires de la Société de statistique des Deux-Sèvres, tome IX, 1913, p. 84. 39 Ledain B. (1902), Dictionnaire topographique des Deux-Sèvres, p. 177. 40 Anonyme (1894), Fontenay-le-Comte, cimetière protestant, Mémoires de la la Société des antiquaires de l’Ouest, 2

e série, tome

XVII, p. 199-200

-42-

se développait au sud de la collégiale et débordait à l’est. Sa forme est celle d’une pile à cinq

pans munie en avant d’un pupitre où se plaçait le missel pour la récitation de l’évangile et flan-

quée à chaque angle d’une petite colonnette dont le chapiteau est sculpté d’un double tas de

feuilles. Au sommet la pile se transforme en pyramide tronquée, avec clochetons à la base et

feuillage aux arêtes, l’amortissement se fait par une frise où on voit entre deux rangs de moulures

l’écusson du donateur qui porte une croix sur un croissant avec la devise :

I DIE APRILI

1592

Spes mea

DEUS

Ludovicus Goujon

hujusecclesiae

canonicus 1 die Aprilis 1529

Ier

avril

1592

Dieu est mon espoir

Ludovic Goujon,

chanoine de cette

église, le 1 avril 1529.

La formule Spes mea Deus se retrouve dans une inscription de la chapelle construite par les

seigneurs de Saint-Gelais à Angoulême ainsi qu’au château de La Pellissonière à Le Boupère

(Alba Petra 1147) en Vendée. Pour ces deux inscriptions, vide infra.

Il semble également qu’il y ait eu jadis un cadran solaire à Ménigoute.

Deux-Sèvres, Niort.

Fragment d’inscription en un mélange de capitales et de cursives42.

DIV VIVAT Qu’il vive longtemps.

Deux Sèvres, Niort.

Inscription43 :

DHR

AVENDA

PPHPA

D. 1603

Interprétée de la façon suivante :

DOMINUS HENRICUS REX

AVE NOSTRA DOMINA

PRIMA PETRA HUJUS POSITA

ANNO DOMINI 1603.

Traduction :

Notre seigneur le roi Henri.

Ave Notre Dame.

La première pierre en a été posée

en l’an du Seigneur 1603.

41 Robuchon J., Vallette R., Rochebrune O. de (1888-1894), Paysages et monuments du Poitou, tome V, p. 3. 42 Breuillac E., Girard G. (1912), Musée lapidaire, catalogue, Mémoires de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, tome VIII, 1912, p. 218, n° 195. 43 Breuillac E., Girard G. (1912), Musée lapidaire, catalogue, Mémoires de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, tome VIII, 1912, p. 218, n° 196.

-43-

Lettres en relief. On aimait beaucoup autrefois ce genre de rébus, comme on a pu le constater

pour les inscriptions médiévales des églises de Poitiers.

L’inscription laisserait supposer qu’il s’agissait d’un chantier de l’église Notre-Dame qui a peut-

être été réparée ou a fait l’objet d’une adjonction sous Henri IV.

Deux-Sèvres, Niort.

Écusson placé sur une cheminée44, rue des Halles à Niort (XVIe siècle).

A IN DOMINO CONFIDO B J’ai foi en le Seigneur.

On retrouve la même inscription sur la clef de voûte de l’église de Saint-Marc-la-Lande.

A et B sont certainement des initiales.

Deux-Sèvres, Niort45.

Fragment de l’épitaphe de Baudean-Parabère, comte de Neuilleau et de La Roche-Ruffin,

inscription sur une plaque de marbre noir.

EX MORTE VITA La vie sort de la mort.

Ce thème de la vie éternelle procurée par la mort revient fréquemment dans nos inscriptions. Il

s’agissait probablement de la devise de la famille du comte.

Deux-Sèvres, Niort, copie Arthur Bouneault46.

AVIT BENE V

A IEC C EPE M°C°

CX° SCDO: HM NC E

SSA SOLVAT ET

CVL EVI NET VITA

SOLVAT ET C…

Ce texte bourré d’abréviations et de ligatures est vraiment très difficile à reproduire en caractères

d’imprimerie. Le lecteur est prié de se reporter au dessin de A. Bouneault, colonne de gauche.

On peut le restituer de la façon suivante :

SERVAVIT BENE V

A IESOUS (avec le sigma) EPIPHANIAE

M°C

CCCLX°SECUNDO: HUMUS NUNC ET

OSSA SOLVAT ET

VIN)CULA AEVI NUNC ET VITAM

SOLVAT ET...

… a bien conservé la (vie ?)

Depuis l’épiphanie de Jésus

1462. La terre maintenant

dissout même les os et

maintenant elle délivre (solvat pour solvit)

des chaînes de ce monde et de la vie...

44 Breuillac E., Girard G. (1912), Musée lapidaire, catalogue, Mémoires de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, tome VIII, 1912, p. 308. 45 Breuillac E., Girard G. (1912), Musée lapidaire, catalogue, Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, tome VIII, 1912; Arnault C. (1839), Notice historique sur l'église Notre-Dame de Niort, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère série,

tome VI, 1839, p. 163. 46 Bouneault A., Recueil de dessins, bibliothèque municipale de Niort, n° 825.

-44-

Nous n’avons restitué que trois C de centaines, correspondant aux VIN de vincula. Il est exclu

que cette inscription date du début des Guerres de religion. Le style était alors totalement

différent. La prétention, l’usage abusif des lettres grecques le placent nettement à la Renaissance.

Le texte est d’ailleurs d’une banalité désolante.

Pour vincula, cf. l’inscription de Breloux et l’épitaphe de l’évêque Ebroïn à l’abbaye Saint-

Cyprien de Poitiers.

Deux-Sèvres, Niort, église des Cordeliers.

Épitaphe d’un gardien au service des Cordeliers47, Jean Léger, licencié en théologie, mort le 12

septembre 1625. C’est lui qui releva de ses ruines l'église qui avait beaucoup souffert des ravages

des guerres de Religion. Les bâtiments avaient été incendiés et trois religieuses avaient trouvé la

mort.

Le texte de l’inscription contient des lettres liées et quelques mots abrégés. Le chiffre 2 dans la

date de l’année de la mort et dans celle du mois a une forme particulière.

HIC INFERIUS, IACET REVERENDUS ADMODUM PATER

AC FRATER IOANNES LEGER LICENTIATUS

IN THEOLOGIA, QUI INFERIORA CON

CULCANS SUPERNA SUSCEPIT EVADOVA [AEVI A DOMINO VALE]

DUM VIVERET SEIPSUM

FRATRESQUE SUOS QUIBUS GUAR

DIANUS ERAT IMPRIMIS HORTA[BA]

TUR, INFIMA NIMIRUM HUJUS

DOMUS TEMPORALIA PROVEXIT ET AUXIT. OBBIIT (sic)

AUTEM ANNO DOMINI 1625 DIE VERO SEPTEMBRIS 12

QUI CALCATIS PRECES EJUS ATTENDITE.

Ici, plus bas, repose le révérend père et frère Jean Léger, licencié en théologie, qui tout en foulant

les espaces inférieurs a reçu du Seigneur du monde (aevi) ce qui est dans les cieux. Adieu. Tant

qu’il était vivant, d’abord il s’exhortait lui-même et surtout ses frères dont il était le gardien. Il a

bien fait progresser les biens temporels très réduits de ce monastère et les a augmentés.

Mais il est mort l’an du Seigneur 1625 le 12 septembre. Vous qui marchez (sur cette tombe)

prenez soin de prier pour lui.

Deux-Sèvres, Niort, église des Cordeliers48.

Sur une pierre tombale :

PHILIPPVS PHILIPPI BASTARDI FILLIVS (sic) ANNVM

CIRCITER NATVS. HIC JACET. OBIIT VICECIMO (sic)

TERTIO APRILIS ANNO SALVTIS 1635.

NASCENDO FRATEM (sic) DEDIT HVIC NATVRA GEMELLVM

ALEXIN. SOLVS NVNC JACET HOC TVMVLO.

Philippe, fils de Philippe Bâtard, âgé d’environ un an repose ici. Il est mort le 23 avril de l’an du

Salut 1635. Quand il naquit, la nature lui a donné un frère jumeau, Alexis. Maintenant il repose

seul ici en ce tombeau.

47 Largeault A. abbé, (1895-1897), Inscriptions métriques composées par Alcuin à la fin du VIII

e siècle, Bulletin de la Société des

antiquaires de l’Ouest, 1895-1897, 2e série, tome VII, p. 467.

48 Actuellement temple protestant, Breuillac E., Girard G. (1912), Musée lapidaire, catalogue, Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, 1912, tome VIII, p. 283.

-45-

Deux-Sèvres, Niort, église Notre-Dame, cimetière.

SISTE VIATOR,

REM HABES PAVCIS HIC PERIERE SIMVL,

HOMO OCCVBVIT SERPENTIS VENENO.

Arrête-toi, voyageur. Voici la chose en peu de mots. Ils ont péri ensemble. L'homme a succombé

au venin du serpent.

Tout ces faits sont attestés par Bion, curé de Notre-Dame de Niort49 qui a vu la pierre tumulaire

représentant l'homme d'un côté et le serpent de l'autre.

La pierre se trouvait jadis au musée du Pilori. Le serpent est en réalité un dragon (des fac-similés

en bronze, agrémentés d’une notice historique se trouvent actuellement à l’entrée de la rue

Ricard, dont ils sont le principal ornement (cependant l’inscription n’est pas reproduite en

entier). Il n’est pas impossible que le dragon soit une allusion aux dragonnades, ce qui ferait de

l’inscription une inscription du XVIIe siècle.

Ce curé Bion n’a rien à voir avec le curé d’Antran dans la Vienne dont nous retrouverons

l’épitaphe un peu plus loin. De même qu’il y eut plusieurs curés du nom de Bion à Antran, il y

eut plusieurs curés du nom de Bion à Niort. Cependant, même si la découverte de la sculpture et

de l’inscription s’est faite au temps des dragonnades qui, sur l’initiative de Louvois, débutèrent

en 1681, on voit mal pourquoi les protestants auraient fait appel au témoignage d’un curé. Il y a

dans cette sombre histoire de serpent ou de dragon quelque chose qui nous échappe.

En tout cas, il ne s’agit pas d’un canular du curé Bion, qui n’aurait certainement pas résisté au

plaisir de fabriquer un hexamètre.

Le bulletin de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres50 fournit quelques détails

supplémentaires : Ce tombeau était en forme de toit dont l’un des côtés représentait un

personnage en costume de soldat romain, portant par dessus sa tunique un court manteau à agrafe

et tenant un glaive sur la poitrine. La tête est couverte d’un casque et les cheveux tombent sur les

épaules. Sur l’autre côté est sculpté un serpent ailé. L’extrémité du côté de la tête est décorée

d’une croix, l’autre est coupée.

La pierre fut transportée au moulin des Loups, commune d’Échiré, lors de la destruction du

cimetière de Notre-Dame. Puis la pierre fut abandonnée au fermier qui y fixa une barrière en

retaillant l’un des bords. C’est dans cet état qu’elle était quand, en 1934, monsieur de Savignac

en fit don à la Société de statistique.

Deux-Sèvres, Niort, rue Saint-Jean, façade au n°44

Dans un cartouche :

NE QUID NIMIS

LL

Ne quid nimis

Les deux L sont certainement des initiales.

Qu’il n’y ait rien de trop.

49 Garnier (1841-1843), Notice sur le comte d’Orfeuille, ch. Dissertation sur l’existence des dragons, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère série, tome III, p. 341.

50 Breuillac E., Girard G. (1912), Musée lapidaire, catalogue, Mémoires de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, tome VIII, 1912, p. 217.

-46-

Deux-Sèvres, Niort, sceaux de la mairie.

1- Sceau du maire aux Causes51. Il fut employé comme sceau dans l’aveu du fief de la mairie en

1579 et comme contre-sceau dans l’aveu de 161152 :

SIGILLUM MAJORIS DE NIORTO AD CAUSAS. Sceau du maire de Niort pour les affaires.

2- Sceau de l’aveu de 161153 :

SIGILLUM MAJORIS COMMUNIAE NIORTENSIS . Sceau du maire de la commune de Niort.

Rappelons que Niort dérivé du celte novo-ritu54. Le nom est attesté dès le VIIe

siècle : Noiordo

vico (mais la lecture de Benjamin Fillon est discutable) Villa Niorto, vers 940 (cartulaire de

Saint-Maixent, I-28); Castrum Niortinse, 951, (Font. XIII-48, Saint-Jean d’Angély); Pagus et

Vicaria Niortinsis 971 (ibid. XIII-187); Villa Niortinsis in vicaria Basiachinse, vers 978

(cartulaire de Saint-Maixent 64)55.

Deux-Sèvres, Oiron, château56.

HIC TERMINUS HAERET C’est ici la fin.

Devise des Gouffier tirée de l’Énéïde.

Deux-Sèvres, Oiron, château57.

TRANQUILLITAS NOCET La Tranquillité nuit.

Deux-Sèvres, Oiron, château.

SAEPE JUVANT CONTRARIA Souvent les contraires plaisent.

Deux-Sèvres, Oiron, château.

Inscriptions sur les médaillons du portique du château58, portique dont les arcades s’appuient sur

des colonnes qui font saillie extérieurement. Les colonnes qui servent de base à ces contreforts

sont très curieuses en ce que les arêtes prismatiques qui les décorent serpentent autour de leur fût

et leur donnent à une certaine distance l’aspect de colonnes légèrement torses. Entre chaque

division se trouvent incrustés, dans des cadres au milieu de guirlandes et de faisceaux, onze

médaillons en marbre blanc représentant des personnages célèbres de l’Antiquité et du Moyen-

Âge, avec leurs noms et leurs attributs.

51 Actes de la Société, Bulletin de la Société de statistique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, 1890-91, pl. II après la p. 51. 52Archives de la Vienne, XVI

e siècle.

53Actes de la Société, Bulletin de la Société de statistique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, 1890-91, p. 52. 54 Pour rito voir Lambert (P.-Y.), La langue gauloise, p. 37; rito, gué (gall. rhyd); po pour noviio, ibid. p.146 est attesté depuis le VII

e

siècle Noiordo vic. 55 Ledain B. (1902), Dictionnaire du département des Deux-Sèvres comprenant les noms de lieux anciens et modernes, éd. Alfred Dupont, p. 193. 56 Chergé C.-L.-G. de (1839), Notice historique sur le château, l’église collégiale et l’hospice d’Oiron, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère série, tome VI, p. 163.

57 Robuchon J., Vallette R., Rochebrune O. de (1888-1894), Paysages et monuments du Poitou, Oiron; Chergé C.-L.-G. de (1839), Notice historique sur le château, l’église collégiale et l’hospice d’Oiron, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère série,

tome VI, p. 163. 58 Chergé C.-L.-G. (1839), Notice historique sur le château, l'église collégiale et l'hospice d'Oiron, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère série, tome VI, 1839, p. 175.

-47-

Premier médaillon sur le côté droit de la tour gauche, personnage dont la tête est coiffée d’un

turban surmonté d’un croissant doré :

1) MAHOMET SOLTAN

2) AUGUSTUS PATER DIVUS

3) IMPERATOR GALBA

4) ANTONIUS AUG. IMPERATOR

5) IMPERATOR VESPASIANUS

6) TITUS VESP. IMPER.

7) IMPERATOR ADRIANUS

8) illisible

9) PHILIPPUS IMPERATOR

10) TRAJANUS IMPERATOR.

11) NERO IMPERATOR.

1) MAHOMET SULTAN

2) AUGUSTUS PATER DIVUS

3) EMPEREUR GALBA

4) ANTONIUS AUG. EMPEREUR

5) EMPEREUR VESPASIANUS

6) TITUS FILS DE VESPASIEN EMPEREUR

7) EMPEREUR ADRIANUS

8) illisible

9) PHILIPPE EMPEREUR

10) TRAJAN EMPEREUR

11) NERON EMPEREUR

Un seul de ces cadres renferme au milieu du médaillon l’épée et le baudrier flottant, emblème de

la charge de grand écuyer de France.

Bien sûr, en ce qui concerne Antonius Aug. Imperator, il ne peut s’agir de Marc-Antoine qu’on

voit mal affublé du nom de son rival. Il faut lire certainement ANTONINUS (Titus Aurelius

Fulvius) qui est resté dans l’histoire en tant qu’Antonin le Pieux.

Deux-Sèvres, Oiron, collégiale Saint-Maurice

Épitaphe de Charles Gouffier qui fut chevalier de Malte. D’après une copie ancienne, elle se

voyait jadis dans la chapelle Saint-Jean de l’église d’Oiron59. Les tombeaux de Gouffier et de

Philippa de Montmorency, femme de l’amiral Bonnivet, ornés de statues et de bas-reliefs en

marbre portent gravées au-dessus des effigies des défunts les épitaphes suivantes en capitales

carrées.

CY GIST FEV. DE BONNE MEMOIRE MRE ARTUS GOUFFIER EN SON VIVAT CHLR

(en son vivant chevalier).

DE L’ORDRE COTE DE CARVAX ET DESTAPES BARO DE MAULEVRIER ET

PASSAVANT SEIGNEUR DE BOISY BOURG SUR CHARETE DE SAINT LOUP ET

D’OYRO GOUVERNR ET LIEUTENANT GNAL DU ROY EN SES PAYS DE DAULPHIE

ET GRAND ME.

DE FRACE FUDATR DE CESTE EGLE LEQL TRESPASSA A MOPELLIER LE XIII JOUR

DE MAY 1519 PRIEZ DIEU POUR LUY.

Au-dessus de la statue couchée de l’amiral Bonnivet :

CY GIST MESSE GUILL GOUFFIER EN SON VIVĀT CHLR DE L’ORDRE SRDE

BONNIVET CREVECOEUR GRAND ADMIRAL DE FRANCE QUI TRESPASSA EN LA

BATAILLE DEVAT PAVIE LE 24 FEVRIER 1524. PRIEZ DIEU POUR LUI.

Enfin au-dessous de la statue de Philippa de Montmorency :

CY GIST FEV. DAME DE MONTMORENCY EN SON VIVĀT FEME EN PREMIERES

NOPCES DE FEV MRE CHARLES DE MELEUN GRAND ME DE FRANCE ET EN

SECONDES NOPCES DE FEV MESRE GUILLE GOUFFIER CHLR SEIGR DE BOISY

BONIVET ET D’OIRŌ PREMIER CHABELLA DU ROY CHARLES VII ET DEPUIS

59 Cf. recueil de Dom Fonteneau.

-48-

GOUVERNR DU FILZ DU ROY CHARLES VIII E LAQUELLE TRESPASSA A CHINO LE

XX DE NOBRE 1516. PRIEZ DIEU POUR ELLE.

Dans toutes ces inscriptions en français les n en finale sont indiqués par une barre d’abréviation.

La famille des Gouffier s’était vu accorder la terre d’Oiron en 1449 par Charles VII, qui l’avait

confisquée à Jean de Xainçois, et octroyée à Guillaume Gouffier, seigneur de Bonnivet, de Boisy

et baron de Roannes et Maulévrier, conseiller chambellan du roi, sénéchal de Saintonge,

précepteur de Charles VII pendant la jeunesse de celui-ci et gouverneur de la province de

Touraine. Dix ans plus tard, Guillaume Gouffier obtint de Louis XI le droit de haute justice. Un

de ses fils, Pierre, fut tué à Marignan en 1515. Guillaume remarié à Philippa de Montmorency,

veuve de Charles de Melun, grand maître de France en eut entre autres enfants Artus Gouffier,

favori de Charles VIII et de Louis XII, Guillaume Gouffier qui fut l’amiral Bonnivet et plusieurs

autres qui devinrent évêques et cardinaux. Artus Gouffier fonda une collégiale dans l’église

d’Oiron qu’il fit reconstruire et ce fut Claude neveu de l’amiral, duc de Roannes, marquis de

Boissy, comte de Maulévrier, grand écuyer de France, capitaine de cent gentilhommes de la

maison du roi qui acheva la construction du château d’Oiron commencé en 1548 et orna l’église

des tombeaux de Philippa de Montmorency, d’Artus Gouffier et de l’amiral de Bonnivet.

On trouve reproduit dans L’art de la Terre chez les Poitevins par M. Benjamin Fillon60

l’épitaphe suivante recueillie par l’auteur et qui appartient à la même famille :

CI GIST DAME HELENE DE HANGEST VEUVE MR LE GRAND MAITRE DE BOISY

QU’ELLE AIMA UNIQUEMENT EN SA VIE ET PLOURA DIX HUIT ANNEES. PRIEZ

DIEU POUR ELLE.

Hélène de Hangest, femme d’Artus Gouffier, morte en 1539, était la mère de Claude Gouffier et

elle surveilla les premiers travaux de construction de la collégiale d’Oiron qui fut achevée par

son fils.

Ce Claude Gouffier épousa successivement cinq femmes dont l’une était Jacqueline de la

Trémouille et leur fille Claude épousa Léonor Chabot, comte de Charny, grand écuyer de

France.

Bonnivet se distingua fâcheusement à la bataille de Pavie en conseillant l’offensive à François Ier

et trouva la mort sur le champ de bataille. Son château de Bonnivet était situé dans la vallée du

Pallud, près de Vendeuvre, au nord de Poitiers. Il l’avait construit en 1506 pour dépiter le

connétable de Bourbon son ennemi qui, pour se venger, aurait dit : je ne vois à ce château qu’un

seul défaut, c’est que la cage est trop grande pour l’oiseau61.

Des Gouffier, cette trop splendide demeure qui portait sur ses murs des ancres avec un dauphin

entrelacé et la devise Festina lente passa en 1645 aux Rochechouart et en 1741 aux Chasteigner.

Il a été démoli à la fin du XIXe

siècle dernier et les moulages de quelques-uns de ses bas-reliefs

étaient encore au musée de Poitiers au début du siècle dernier. Artus II de Gouffier, descendant

du fondateur du château d’Oiron, le vendit en 1667 à François III d’Aubusson, qui épousa sa

sœur Charlotte Gouffier. François d’Aubusson, maréchal de France, colonel des gardes

françaises, vice-roi de Sicile (au même titre par exemple qu’un évêque in partibus) et gouverneur

du dauphin, fit de nouveaux embellissements au château qui, en 1698, passa à la maison d’Antin

car Arthenaise de Rochechouart, épouse de Louis Montespan, en fit l’acquisition pour son fils

60 Fillon B. (1864), L’art de la Terre chez les Poitevins, éd. Clouzot. 61 Lecointre-Dupont (1836), Notice sur le château de Bonnivet, Mémoires de la Société des antiquaires de l ‘Ouest, 1

ère série,

tome II, p. 222.

-49-

Louis Antoine de Pardailhan (rendu célèbre, sous le nom de Pardailan, par le roman de Miguel

Zevaco au début du XXe

siècle), duc d’Antin, pair de France qui paracheva la construction du

château et lui donna son aspect actuel.

Madame de Montespan fonda dans le village d’Oiron, à côté du château, un hôpital qui existait

encore au début du XXe

siècle. Son souvenir est en outre rappelé par une fondation de 1695

(inscription française) dans la chapelle de Cersigny, près de Vivonne et par celle de Fontevrault.

D’autres inscriptions en français de 1620 et 1623 rappellent aussi le souvenir des Rochechouart.

Les Gouffier portaient d’or à trois jumelles de sable écartelé d’or à la croix de gueules

cantonnées de seize alérions d’azur qui sont Montmorency en raison de l’alliance de Guillaume

Gouffier, père de l’amiral avec Philippa de Montmorency.

Deux-Sèvres, Oiron, collégiale Saint-Maurice.

Inscription en gothique carrée sur le livre d'un autel62 daté de 1540.

RESPICE FINEM Regarde la fin.

Une tête de mort est dessinée à côté de l’inscription.

Dans cette même église signature d’un tableau du rosaire :

1631

MLBD PC

Deux-Sèvres, Oiron, épitaphe de l’amiral Bonnivet.

Les inscriptions qui vont suivre sont des épitaphes de membres de la famille Gouffier63. Deux

d’entre elles sont en grec (ce qui est assez exceptionnel à l’époque), celle d’Artus de Boisy et

celle de l’épouse de l’amiral Bonnivet, Philippa de Montmorency. Pour comprendre comment la

participation des deux Gouffier aux grands évènements de l’époque et notamment aux guerres

d’Italie a pu influer sur le choix du grec dans les inscriptions d’Oiron et dans celle de la cathé-

drale Saint-Pierre à Poitiers, résumons brièvement la carrière des deux protagonistes.

Artus Gouffier, comte d’Étampes et de Caravas, est né vers 1475 et mourut à Montpellier en

1519. Élevé auprès de Charles VIII, il fut successivement bailli de Vermandois (1503), chambel-

lan, du roi (1512), capitaine de Chinon (1514), grand-maître de France (1515) et gouverneur du

Dauphiné (1516). Il suivit Charles VIII, Louis XII et François Ier

dans les guerres d’Italie où il a

pu rencontrer des réfugiés grecs d’Orient. Il fut chargé de négociations diplomatiques impor-

tantes, notamment en 1516 de la conclusion du traité de Noyon avec Charles-Quint.

Guillaume Gouffier, seigneur de Bonnivet, amiral de France était nettement plus jeune. Né vers

1488, il mourut le 24 février 1525 à la bataille de Pavie. Il ne fut heureux ni comme diplomate

car il tenta en vain d’empêcher l’élection de Charles-Quint comme empereur de Germanie ni

comme politicien car il fut l’auteur de la fatale brouille entre François Ier

et le connétable de

Bourbon qui aurait dit de l’admirable château de Bonnivet : Je n’y vois qu’un défaut, c’est que la

cage est trop grande pour l’oiseau. Il ne fut pas plus heureux comme général car il fit en 1523

une campagne désastreuse en Italie et deux ans plus tard, en conseillant l’offensive, fut en partie

responsable du désastre de Pavie. Il ne fut pas plus heureux en amour, si l’on en croit Brantôme,

qui en fait le héros de la plutôt désagréable aventure que Marguerite de Navarre a racontée dans

62 Barbier de Montault X. abbé (1883-1885), Communication, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2

e série, tome III,

1883-1885, p. 579. 63 Chergé C.-L.-G. de (1839), Notice historique sur le château, l'église collégiale et l'hospice d'Oiron, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère série, tome VI, p. 209, 234. Les inscriptions grecques sont reproduites en majuscules dans le tome VI, p.

233.

-50-

la quatrième nouvelle de son Heptaméron64. Mais abandonnons le qu’en dira-t-on pour une épi-

taphe beaucoup plus louangeuse.

D.O.M. (Domino Optimo Maximo)

ADMONES LECTOR, QUISQUIS ET TANDEM, QUI CINERI HUIC MEO BENE

PRECATVRUS HUC PEDEM CONFERS. LVCTVM MEI ERGO ISTHAEC LEGENS

MINIME INSECTARI SVM NIMIRVM VIVVS AC RERVM ADEO QVAS IN VITA

PRAECLARE GESSI FORTVNATVS ET LOCVPLES VT FAMA DE ME LVTVM

IN DIES MEI IPSIVS VITAM EXCITET ITAQVE SVM VIVVS SED CVM IN

HOMINVM COMMVNI VITA SVPERESSEM ET FATVM PERSENSI ET SORTEM

SVSTINVI. QVI SIM IGITVR REQVIRIS

AETAS CERTE TVA CELARE NON DEBVIT, SVM, LECTOR, EGO ILLE

GVILLELMVS ANTIQVA E BOESINARVM FAMILIA ATAVORVM AEMVLVS

ET PARENTIS QVANDO ADHVC TVA ISTA LVCE VTERER CVLTOR PRAECIPVVS

AT CVIVSMODI ESSENT FVNCTIONVM CVRAE QVIBVS ME POTIVS HAEC

GALLIAE BENE MERENTEM EFFECERIT

BELLICA ARMORVMQVE CVM MIHI AD MAGNI ILLIVS FRANCISCI

VALESII , FORTISSIMI PRINCIPIS, CONSPECTVM VIAM COMMVNIVISSET VIRTVS.

MERITORVM TANDEM MEORVM CONSCIVS FIDEMQVE MEAM REVERITVS

SVPREMAM ORAE MARITIMAE PRAEFECTVRAM AC IMMENSI ILLIVS OCEANI

GVBERNACVLA SOLERTIAE QVAE QVOQVO VERVM MIHI FVIT ERIGIT

COMMITTIT DIFFVSVM AC LEGE OMNI SOLVTVM IMPERIVM SVAS IN

COPIAS MANDAT DEVOVETQVE, MIHI VT ESSET IN POSTERVM TERRA

MARIQVE NOMINIS HOSTIS FVGANDI PROFLIGANDIQVE LOCVS. ID

DEME SATIS SVPERQVE SENSIIT INSVBRIVM AGER CANTABRIA DEVICTA

ITALIA PERTERREFACTA. QVIDQVID DENIQVE IMPERII FINIBVS ALLVITVR

SED ISTHAEC DE ME DIVTIVS SVSTINERE NON POTVIT INVIDIA. SIQVIDEM

OB PRINCIPIS MEI OCVLOS DVM ILLE AD TICINVM CONFLIGERET TOT.

MIHI DECRETIS HONORIBVS, TOT IN RE BELLICA PERICVLIS EXHAVSTIS

TOT CONFECTIS HOSTIVM COPIIS, QVANDO VVLNERVM. GRAVITAS ELEVARI

NON POTVIT, SPIRITVM INTER VICTRICES MANVS INVICTVS EXHALO, AC

STRENVE DIMICANS VICTORIAM MIHI CADENS COMPARSI : NIHIL QVICQVAM

DE ME ISTHINC EMIGRANS CONQVESTVS, QVAM REGIS FORTVNAM

LACRYMIS NON POTVISSE PERSEQVI, CVM ILLE VICISSIM FATVM HOC

MEVM INGEMISCERET

HAEC DE ME LECTOR, VT NESCIRES, CLAVDIVS EX FRATRE NEPOS

EQVITII REGII MAGISTER CVRAVIT SEDVLVS

VALE ITAQVE ET MEI INTERITVS MEMORIAM HABE, NAM

QVAE MEA SVNT CAETERA, POSTERIS TVIS NON EXCIDENT.

Souviens-toi, lecteur, qui que tu sois, qui mettras les pieds ici pour prier dans une bonne inten-

tion sur mes cendres, ne sois surtout pas trop affligé en lisant ce qui concerne mon deuil. Je suis

assurément en vie ; heureux et riche des choses que j’ai faites à merveille pendant ma vie, que

ma gloire fasse revenir mes cendres à ma vie à moi pour un temps. Ce texte pour des jours et des

jours. Donc je suis en vie. Mais comme j’ai survécu dans la vie quotidienne des hommes, j’ai

ressenti profondément la destinée et j’ai subi les coups du sort.

Tu te demandes donc qui je suis.

64 Marguerite de Navarre (1559), Heptaméron, éd. Folio classique, transcription par Michel François.

-51-

Certainement ton époque n’a pas dû les passer sous silence ; lecteur je suis Guillaume de

l’antique famille de Boisy, j’étais l’émule de mes ancêtres et quand je bénéficiais encore de cette

lumière (dont tu jouis), j'honorais tout particulièrement mon père. Mais quelles étaient les

charges et les fonctions pendant lesquelles de préférence le courage à la guerre et aux armes

m'ont fait bien mériter de la France et comme ce courage avait bien fortifié ma réputation auprès

de ce grand François de Valois, prince très courageux, conscient enfin de mes mérites et plein de

respect pour ma loyauté, il constitue pour l'habileté que j’avais montrée en quelque lieu que ce

soit, l’administration suprême des rivages maritimes et le gouvernement de l’immense océan.

Il me confie un commandement général au-dessus de toute loi sur ses troupes, il m’en charge et

me le consacre pour que j’aie par la suite la possibilité de mettre en fuite et de terrasser les en-

nemis de son nom sur terre et sur mer. Grâce à moi, c’est ce qu’éprouva assez et même trop le

pays des Insubres épouvanté et tout le pays des Cantabres terrassé, et l'Italie épouvantée et tout

ce qui est baigné par les frontières de mon commandement.

Mais cela, l’envie ne put le supporter plus longtemps. Donc sous les yeux de mon prince, tandis

qu’il combattait sur le Tessin, après que tant d’honneurs me furent décernés, après tant de dan-

gers connus à la guerre, après avoir épuisé tant de troupes ennemies, quand il ne peut alléger la

gravité de mes blessures, invaincu je rendis l’âme entre les mains du vainqueur, et combattant

avec ardeur, en tombant j’ai manqué la victoire. Quittant ce monde, ne me plaignant de rien, si-

non de n’avoir pu suivre en larmes la fortune de mon roi tandis que celui-ci en revanche gémis-

sait sur mon destin.

Claudius, au cas où tu l'ignorerais, mon neveu, maître de la cavalerie royale, a pris soin avec zèle

de faire ce monument.

Adieu donc et souviens-toi de mon décès, car tout ce qui me concerne encore ne sera pas perdu

pour tes descendants.

Le latin est prétentieux mais exact, bien que cet ut nescires de la fin (au lieu de ne nescires) fasse

sourciller. Le sens est d'ailleurs ne nescires, pour que tu n’ignores pas.

À la ligne 4, on se demande si lutum n’est pas pour luctum.

Deux-Sèvres, Oiron, épitaphe du soldat basque qui captura François Ier

à la bataille de Pavie.

Après l’épitaphe de Bonnivet responsable du désastre de Pavie, il paraît logique de publier celle

du soldat basque qui captura François Ier

et pour ce haut fait fut anobli par Charles-Quint,

d’autant plus que cette épitaphe a été signalée par un poitevin et publiée dans le Bulletin de la

Société des antiquaires de l’Ouest.

Cette épitaphe a été découverte dans le bourg d’Hernani (aucun rapport, semble-t-il, avec la tra-

gédie de Victor Hugo), dans la province de Guipuzcoa, à peu de distance de la frontière.

Ce noble espagnol, à qui sa capture avait valu l’anoblissement, s’appelait Jean de Urbieta :

HOC HACET IN TEMPLO MAGNUS DE URBIETA JOHANNES

NATALE HERNANI CUI DEDIT ANTE SOLUM

PAPIAE VINDEX, GALLORUM TERROR : HONOR

HISPANI ASSERTOR : BELLICA AD ARMA POTENS

GALLORUM REGEM FRANCISCUM FOEDERE BELLI

CAPTIVUM DUXIT : RES EA MARTIS OPUS.

ERIGIT HOC VITAE PARITER MORTISQUE TROPHEUM

PATRIA ; SI PIETAS EST TIBI, FUNDE PRECES.

-52-

Traduction :

Ici gît dans ce temple le grand Jean de Urbieta

lui à qui Hernani a jadis donné naissance, le vengeur de Pavie, la terreur des Français, le défen-

seur de l’honneur de l’Espagne. Bon combattant, il a fait prisonnier le roi des français par le droit

de la guerre. Ainsi va la guerre. Sa patrie lui a érigé ce trophée à la fois pour sa vie et sa mort. Si

tu as du patriotisme, offre-lui des prières.

Ce soldat basque appartenait à l’escadron de don Diego de Mendoza. Comme nous l’avons déjà

dit son exploit lui valut de Charles-Quint un titre de noblesse.

Deux-Sèvres, Oiron, épitaphe d’Artus de Boisy.

Janus Lascaris65

Ce texte est caractérisé par une série de fautes d’orthographe dues au iotacisme est

une faute pour aoriste de approuvé.

Traduction du texte grec :

À François, roi de France pleurant son compagnon

Comme Achille né d’une déesse a pleuré Patrocle

et comme Alexandre le Grand a proclamé que c’était un autre Alexandre

rivalisant avec eux, le roi actuel déplore

Artus de Boisy66

, réclamant ce qui pourrait le guérir

Zeus, que la cendre lui soit légère, et protège-le

Qu’il en tire profit et autant de gloire que son courage en supporte

Cette inscription grecque a été transcrite en latin de la façon suivante :

AD FRANCISCUM REGEM GALLORUM QUI LUCTU

COMITEM PERSEQUITUR

FATA MENOETIADAE PELIDES, MAGNUS ET ILLUM

FLEVIT ALEXANDER, QUI VELUT ALTER ERAT

AEMULUS ILLORUM NUNC REX DESIDERAT ARTUM

BOEZIN, UTI CHARUM MULTA GEMENS COMITEM

HUIC SIT TERRA LEVIS, SIS CUSTOS, O PATER, ALTUM

Jacobus Ludovicus

65 Chergé C.-L.-G. de (1839), Notice historique sur le château, l'église collégiale et l'hospice d'Oiron, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère série, tome VI, p. 231 sqq.

66 Cet illustre personnage et sa famille n’ont rien à voir avec une célèbre chanson d’étudiants (qui brave d’ailleurs un des interdits les plus sacro-saints de la grammaire latine), habebat gambam boisi, et ut non videretur, sub illa ponebatur...

-53-

Traduction de cette traduction infidèle du texte grec en latin :

À François, roi de France, que l’affliction continue d’attacher à son compagnon, le fils de Pélée a

pleuré le destin du fils de Menetius (Patrocle) et Alexandre le Grand pleura celui qui était

comme un second lui-même.

Voulant les imiter, le roi regrette Arthus de Boisy, pleurant abondamment sur son cher

compagnon.

Que la terre lui soit légère, ô Père, sois son gardien. Qu’il reçoive autant d’honneurs qu’en

requiert son esprit élevé.

Un contemporain, plus fidèle au sens du troisième vers, s’en est inspiré pour écrire la poésie

suivante :

Patrocle fut d’Achille regretté

Ephestion l’a d’Alexandre esté

qui estimait amy comme soy-mesmes

Ce roy francoys de leurs venures supresmes

imitateur, plainct Artus de Boisy

qui mérita d’estre par luy choisy

pour myeulx aimé, Dieu lui doint lieu celeste

Et ne luy soit la tombe cy moleste

que le cler nom de Boisy et d’Artus ne vive autant que vivent les vertus.

Épitaphe du marquis de Boisy sur une plaque de cuivre en ovale dans la chapelle du Rosaire :

J’ay compté dans ma race une suite d’ayeux

Du vieux sang de Gouffier souverain d’Acquitaine

Ma vertu me donnoit une preuve certaine

d’être né d’une tige illustre en demi-dieux

Mon épée a gravé ma gloire en mille lieux

Tous les peuples du Rhin, de Flandre et de Lorraine

Savent bien si je suis soldat et capitaine

Digne du lit d’honneur où je dors glorieux

la valeur et l’adresse à mon sang naturelle

N’ont jamais soutenu ni combat ni querelle

Ni chocqué d’ennemis que mon bras n’ait vaincu

J’ai trouvé la fortune et surmonté l’envie

Passant que veux-tu plus ? Vois comme j’ay vécu

Et juge de ma mort par l’éclat de ma vie

Collardeau

(prononciation moderne de ) est une allusion à un fait bien connu de

l’histoire antique. Après la bataille d’Issus où la mère, la femme et les deux filles de Darius

tombèrent au pouvoir du vainqueur, Alexandre, accompagné d’Héphaistion alla visiter les

princesses captives Sysigambis, la mère de Darius, se prosterna devant Héphaistion, le prenant

pour Alexandre. Réalisant son erreur, elle se jeta aux pieds du roi, qui la releva avec bonté avec

ces paroles : Vous ne vous êtes pas trompée, ma mère, celui-ci est aussi Alexandre.

Il faut donc traduire le troisième vers : Alexandre le Grand a approuvé ( est un aoriste,

à la troisième personne, incorrect de approuver avec prononciation moderne du alpha

iota) la forme correcte est ), en disant : lui aussi c’est Alexandre. est également

une forme moderne pour . D’autre part le epsilon final de a été élidé devant le

omicron de l’article qui suit. Ce vers semble avoir échappé à la sagacité de tous les

contemporains qui n’étaient pas aussi ignorants du grec déjà moderne à cette époque que les

-54-

commentateurs de la fameuse inscription de Mitovius (en effet les mots grecs introduits en

français à cette époque ont une orthographe qui s’inspire de la prononciation moderne) mais ils

ne se doutaient pas de l’ignorance de certains Grecs recueillis en Occident après la chute de

Constantinople. Ils n’imaginaient pas qu’on pût remplacer un alpha iota par un epsilon ou un

upsilon par un iota.

Deux-Sèvres, Oiron, épitaphe de Philippa de Montmorency67.

Ici encore est pour . L’auteur fait une faute analogue à celle de Janus Lascaris qui a

écrit pour . Il a vaguement compris mais il n’a pas vu que le texte

précisait : deux filles.

En ce tombeau gît la Montmorency Philippa leur mère, illustre par ses mœurs, qui a engendré

des hommes illustres et deux filles. Elle a engendré de nombreux généraux de bonne race et de

nombreuse femmes très héroïques. Elle fait résonner les cieux de la gloire de ses enfants de haut

rang, ne pleure pas ô voyageur, une telle femme, honore-la plutôt et vénère-la.

PHILIPPAE MOMORANTIAE EPITAPHIUM

SUB HAC PHILIPPA MOLE MOMORANTI

MATRONA RARIS SINGULARIS MORIBUS

FOECUNDA CLARIS SEXU UTROQUE PARTUBUS

JACET, VIATOR, NAM DUCES, ANTISTITES

HEROICAS QUE ENIXA PRORSUS FOEMINAS

LAUDE ALTA TANGIT LIBERORUM SYDERA

COELUMQUE PULSAT AUREIS VIRTUTIBUS

NE FLE VIATOR, TALEM ENIM FLERE EST NEFAS

MIRARE SORTEM POTIUS HANC ET SUSPICE

Sous cette pierre gît Philippa de Montmorency, dame exceptionnelle par ses mœurs

remarquables. Féconde, elle engendra d’illustres enfants des deux sexes. Voyageuse, elle qui mit

au monde des généraux, des leaders et des femmes tout à fait héroïques, elle atteint le haut des

cieux grâce aux louanges décernées à ses enfants et fait retentir le ciel de leurs vertus dorées. Ne

pleure pas, voyageur, car il est sacrilège de pleurer une telle (femme). Admire plutôt ce destin et

lève tes regards vers les cieux.

67 Chergé C.-L.-G. de (1839), Notice historique sur le château, l'église collégiale et l'hospice d'Oiron, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère série, tome VI, p. 231-sqq.

-55-

Traduction en vers par Clément Marot :

Sobz ceste tombe cy

gist de Montmorency

Philippa, noble dame

belle de corps et d’âme

qui de Dieu tant receut

qu’en son ventre conceupt

grands seigneurs magnifiques

et dames héroîques

Si que des enfants d’elle la vertu immortelle

par hault les précieulx

l’eslève jusqu’aux cieulx,

passans, ne pleurez point

pleurer ne vient à point

De cette dame bonne

plutôt faut qu’on s’étonne

de son si grand bonheur

accompaigné d’honneur.

Philippa de Montmorency n’eut pour tout mérite que de devenir l’épouse de l’amiral Bonnivet.

Elle fut loin d’atteindre la notoriété discutable de Françoise de Montmorency, dite Fosseuse.

L’auteur grec de son épitaphe est lui aussi, un illustre inconnu et n’a jamais atteint le niveau de

Janus Lascaris (si vraiment Janus Lascaris est l’auteur de l’éloge funèbre d’Artus de Boisy). En

réalité le niveau du grec des deux éloges funèbres est à peu près le même ce qui fait douter de

l’attribution à Janus Lascaris.

Rappelons la carrière de cet illustre hellénisant. Bien sûr, il n’a rien à voir avec la dynastie des

empereurs de Nicée. Il a été surnommé Rhyndacenus parce que sa famille était originaire du

village de Ryndakios en Phrygie (qui lors de sa naissance était déjà sous occupation turque). Né

à Constantinople vers 1445, il devint le protégé du cardinal Bessarion et s’en alla à Padova faire

ses études, sous la protection de saint Antoine. Il se rendit ensuite à Florence où Laurent de

Médicis le mit à la tête de sa bibliothèque. En 1494, il suivit Charles VIII lors de son retour en

France, se lia avec Guillaume Budé et organisa la bibliothèque de Blois. En 1503, Louis XII en

fit son ambassadeur à Venise. Il y resta jusqu’en 1509 et retourna ensuite à Milan, tomba en

disgrâce et fut appelé par Léon X à diriger la bibliothèque du Quirinal. Après un voyage en

France en 1518, il organisa à Milan un institut d’études grecques qui ne dura guère que trois ans.

Il vécut ensuite à Rome dans la retraite et mourut vers 1535. Comme éditeur de textes classiques

à Florence d’abord, puis à Venise, il a puissamment contribué au développement de l’étude du

grec en Italie et même en France.

Lorsqu’Artus de Boisy mourut en 1512, Janus Lascaris était déjà depuis longtemps retourné en

Italie. Son voyage suivant en France est bien postérieur aux funérailles puisqu’il n’a lieu qu’en

1518. Le fait que Lascaris était tombé en semi-disgrâce auprès de Louis XII vers 1510 fait douter

de la possibilité qu’on ait fait appel à lui en 1512 ou 1513.

Deux-Sèvres, Périgné, église Saint-Martin, inscription à l’intérieur.

Pilier68 le plus rapproché de l'autel, au-dessus du chapiteau.

68 Beauchet-Filleau (1871-1873), Épitaphes diverses, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2

e série, tome XIII, 1871-

1873, p. 388.

-56-

PRIOR HANC ECCLESIAM RESTAVRAVIT ANNO DOMINI 1620.

Le prieur a restauré cette église l’an du Seigneur 1620.

Deux-Sèvres, Pougne-Hérisson, église d’Hérisson.

Inscription sur la cloche de l’église de Hérisson en face du « nombril du monde ».

SANCTE GEORGI ORA PRO NOBIS Saint Georges prie pour nous.

L’inscription que nous n’avons pas pu vérifier de visu, se prolonge à droite. Elle a été transcrite

de la façon suivante :

1571 MEEIT. I. TARN. IDE

On peut restituer sans craindre d’erreur me fecit au début de l’inscription (ce qui prouve que le

lecteur n’a pas fait très attention). Ensuite vient probablement le nom du fondeur (s’il s’agissait

du donateur on aurait : me fieri jussit. Malheureusement, on ne peut verifier le nom du fondeur

sans aller vérifier au sommet de la façade sur une cloche inaccessible.

Les cloches du XVIe siècle ayant survécu sont un peu moins rares que celles du XV

ème69, rien que

dans les Deux-Sèvres nous avons :

- celle de l’église de Frontenay-Rohan-Rohan 1537

- celle de l’hospice de Ménigoute, 1537, provenant des Forges.

- une de celles de Pougnes 1542

- une de l’église de Saint-Jouin-de-Marnes 1570

- église de Saint-Germier 1580, provenant du château de La Mothe-Saint-Héraye.

- Saint-Jouin-de-Marnes 1581

- l’hospice d’Oiron 1589, provenant de l’abbaye de Fontevrault.

Deux-Sèvres, Pougne-Hérisson, église de Pougnes, inscriptions des cloches.

Cloches de 154270.

69 Largeault A. (1890), Les plus anciennes cloches connues du département, Bulletin de la Société de statistique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, tome VII, n° 1-3, p. 467. 70 Berthelé J. (1889), Anciens fondeurs de cloches poitevins, 11-18 ; Essai sur l’art campanaire, p. 300-309 ; Bulletin archéologique de France.

-57-

SANCTE IACOBE ORA PRO NOBIS

JE FEU FAITE L’AN

DE GRACE MDXLII.

Cloches de 1554.

S. GABRIEL ORA PRO NOBIS DEUM

MADEMOYSELLE JACQUETE CHICHEE, CLAUDE DE PUYGNES (écusson) LOUYSE

DE POUYGNES L’AN MVCLIV.

Deux-Sèvres, Prahecq, château de la Voûte.

Inscription en initiales71 à l’intérieur d’une sorte d’écusson au dessus d’une fenêtre du premier

étage d’une dépendance du château de la Voûte, à droite de la façade de celui-ci de l’autre côté

d’un petit chemin. La maison est depuis peu de temps en ruine. L’inscription se voit très bien

d’un escalier qui conduit au premier étage en dessous de l’inscription, qui nous a été signalée par

madame Claudine Allag.

I.D L B

RI. BMR

1614.

À première vue, on songerait aux initiales du propriétaire. Le cas est fréquent dans la région, par

exemple lorsqu’Abraham Papot a été chassé par les dragons de la maison qu’il occupait à Vau-

moreau72. Auparavant il avait acquis un autre bâtiment à la Billaudière, à Fressines et laissé

l’inscription suivante :

A P .

MC 1650.

71 L.D.B.R.D.F. (Louys de Bourbon Roy de France) ; M.D.M.M.D.R. (Marie de Médicis, Mère du Roy) G.D.F.D.O.F.V.D.R. Gaston de France Duc d’Orléans, Frère Unique du Roy) M.M.D.F. (Marillac, maréchal de France) Morgain S.-M. (2009), Richelieu, de l'évêque au ministre, Richelieu, un chrétien en politique, Annuaire de la Société d’Émulation de la Vendée, n° 16, Richelieu, p. 197. 72 Thézard J. (1936), Histoire du protestantisme en Poitou.

-58-

Sur la dépendance de sa propre maison (qui fut reconstruite en 1811, comme en témoigne une

inscription), ne figure à deux endroits différents, que la date de construction 1629. Mais sur la

maison d’en face figure l’inscription M.G. 1587. Un fragment de linteau remployé dans la cons-

truction d’une écurie nous a fourni le nom du constructeur (16)00 et au dessous M. GIRAUD. Il

est d’ailleurs fort possible que le C de la Billaudière, assez effacé soit en réalité un G. Un point

d’histoire locale qui reste à éclaircir.

Malheureusement l’inscription de Prahecq est trop compliquée pour qu’il s’agisse d’initiales. On

ne connaît guère comme seigneur de la Voûte à l’époque, que Jacques Berlouin73 qui propriétaire

du château en 1565 devint en 1597 maire de Niort (c’était donc un partisan d’Henri IV). La

charge fut reprise en 1620 par son fils Jacques. En tout cas leurs initiales ne donnent absolument

rien. En lisant l’ouvrage du chanoine Demellier74, nous avons songé à Laurent Breillac, (LB)

sergent au château de Prahecq qui fut envoyé en renfort à la garnison des Sables-d’Olonne pour

repousser un débarquement espagnol. Mais ceci se passe en 1674. En 1614, le sergent en ques-

tion n’était certainement pas encore né75.

Finalement, l’inscription ne correspondant à aucune formule courante ni à aucune inscription

bien-pensante, nous avons songé à une phrase latine commémorant quelque événement impor-

tant de l’an 1614. Que se passe-t-il à cette date ? Le prince de Condé (père du grand) reçoit le 15

mai 1614 par le traité de sainte Menehould 450000 livres de rente, et le duc de Longueville une

pension de 100 000 livres et le duc de Mayenne 300 000 livres « pour se marier ». Cela ne suffit

pas à calmer l’agitation des princes et Marie de Médicis entreprit avec son fils un voyage mili-

taire dans l’Ouest (Louis XIII est encore mineur, il ne deviendra majeur que le 2 octobre).

L’inscription pourrait être une inscription latine commémorant le passage de la reine mère :

Juvenis Dominus Ludovicus Borbonis

Pia Benedicta Maria Regina

Notre jeune seigneur Louis de Bourbon

La pieuse et bénie reine Marie.

Bien évidemment les monnaies de Louis XIII portent d’ordinaire la mention Ludovicus XIII D.G.

Francorum et Navarrae rex, mais semble-t-il, après le coup d’état de 1617 (assassinat de Conci-

ni, maréchal d’Ancre et arrivée au pouvoir d’Albert de Luynes).

L’auteur de l’inscription était-il un nostalgique de la Ligue. La guerre civile ne s’est terminée

qu’en 1598 avec la soumission du duc de Mercœur et en 1614 l’ouest de la France est pratique-

ment en état de guerre civile. Les protestants ont fait cause commune avec le prince de Condé

passé au catholicisme, bien que son père, assassiné à Jarnac, ait été protestant.

La guerre civile devait bientôt reprendre en Poitou et le 30 novembre 1615, cinq jours après ce

qu’il est convenu d’appeler les mariages espagnols. Les insurgés songent à intercepter le cortège

royal de retour de Bordeaux, où avait été célébré le mariage avec l’infante. Le prince de Condé

avait franchi la Loire grâce à l’inaction du Maréchal de Boisdauphin. Mais une partie de ses

troupes fut défaite, le dernier lundi de novembre par les capitaines des gardes de Sa Majesté76.

Ce ne fut d’ailleurs qu’un succès sans lendemain, car peu après, la régente achetait la paix à des

conditions fort onéreuses (Traité de Loudun, 3 mai 1616). Le traité de Loudun, suivant Riche-

73 Renseignement dû à la courtoisie de madame Claudine Allag. 74 Demellier Abbé (1990), Prahecq et ses environs, Res Universis, p. 126. 75 Gendron C., Poirault L. (1991), Châteaux, manoirs et logis des Deux-Sèvres, Chronique de la Voûte, éd. Association pour la promotion du Patrimoine, p. 278. 76 Brethé E. (1980), Le combat du 30 Novembre 1615 entre Melle et Saint-Maixent, Bulletin de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, tome XIII, p. 44-sqq. La défaite des troupes de Mr le Prince de Condé par les capitaines des gardes de Sa Ma-jesté Paris MDCXV..

-59-

lieu, ne coûta au Trésor pas moins de 6 millions de livres dont 1 500 000 furent attribuées au seul

Condé.

Rappelons à tout hasard qu’en 1616, le duc de Bouillon proposa de déclarer nul le mariage de

Marie de Médicis et de faire passer la couronne de la tête de Louis XIII, « roi illégitime » sur

celle de Condé.

Deux-Sèvres, Saint-Généroux, église d’origine carolingienne.

D’après la légende77, Saint Généroux (Generosus) s’est réfugié dans une caverne à quelques

milles de son monastère d’Ension, à quelques pas du Thouet. Ses disciples se creusèrent dans le

roc des habitations troglodytes voisines de celles du père. Saint Généroux rappelons-le mourut le

16 juillet 521.

À une époque inconnue, peut-être lors des invasions normandes, il fut déposé dans un sarco-

phage de pierre taillé, comme c’est fréquent dans notre région, de manière à encadrer la tête et il

fut transporté au-dessus de la porte de l’ancienne sacristie aujourd’hui transformée en chapelle

de la Sainte Vierge. Ce sarcophage y servait de linteau et était surmonté d’une fresque représen-

tant le saint abbé avec cette inscription placée au-dessus et coupée en deux par l’arceau de la

porte : GENE ROSUS

Cette fresque aussi bien que trois autres de la même église a été détruite ou recouverte de trois

couches de badigeon par ordre de M. Segrétain des Monuments historiques en 1844.

L’une de ces fresques représentait l’apôtre Jean avec l’inscription : IOA NNES.

Celle de Saint-Généroux avait 1,33 mètre de hauteur. La figure était jeune et les cheveux très

courts. Dans la main gauche le saint portait un livre carré fermé par une boucle avec un ruban

sortant de la boucle78.

Deux-Sèvres, Saint-Jouin-de-Marnes, église-abbatiale Saint-Jouin.

L’inscription est en caractères gothiques79 :

REVERENDUS IN CHRISTO PATER ET DOMINUS

ARTHURUS DE COSSE EPISCOPUS CONSTANTIENSIS

ET ABBAS HUJUS MONASTERII HANC NOLAM

BIS FRACTAM BIS RESTAURARI JUSSIT

MENSE MAIO 1581, FRATRE F. DU MESNARD

EJUSDEM DOMINI ABBATIS VICARIO ID PROCURANTE.

Le révérend dans le Christ père et seigneur Arthur de Cossé, évêque de Constance et abbé de ce

monastère a fait restaurer deux fois cette cloche deux fois brisées, au mois de mai 1581, alors

que le frère F. du Mesnard, vicaire du même Seigneur, abbé, s’en occupait.

77 Chamard Dom F. (1878-1879), Histoire écclésiastique du Poitou (suite 1), Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2

e

série, tome II, 1878-1879, p. 202-sqq. 78 Procès-verbal de 1845. 79 Lerosey Abbé A. (1917-1918), L’Abbaye d’Ension ou de Saint-Jouin-de-Marnes (suite et fin), Mémoires de la Société historique et statistique des Deux-Sèvres, tome XIII-XIV, p. 416.

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Deux-Sèvres, Saint-Jouin de Marnes, épitaphe de Pierre d’Amboise80.

Cette épitaphe disparue a été publiée dans la Gallia Christiana81.

EXIGUO CLAUSTRO VITAE DILECTOR HONESTAE

HUJUS SARCOPHAGI PULVERE, PETRE, JACES

CUI GENEROSA DEDIT ARTUS AMBOSIA82 CLAROS

STIRPS, PATER ABBATEM TEQUE JOVINUS AIT

URBIS PICTAVIAE MODERAMINA PRAESUL AGEBAS

DORMIS CUM PATRIBUS, PULVIS ET OSSA, PETRE

ANNIS MILLENIS QUINGENTIS QUINQUE LOCATUR

PRIMA SEPTEMBRIS MORS TIBI VITA FUIT.

Toi qui aimais une vie honorable dans un tout petit cloître, Pierre, tu reposes dans la poussière de

ce sarcophage. Toi à qui la noble famille d’Amboise a donné un corps illustre, Saint-Jouin

t’appelle aussi abbé. En tant qu’évêque tu gouvernais la ville de Poitiers.

Tu dors, Pierre, avec tes pères, poussière et ossements. Ta mort eut lieu le 1er

septembre 1505.

Elle fut pour toi la vie.

Cette inscription disparue est également revendiquée par la ville de Dissay dans la Vienne (vide

infra).

Deux-Sèvres, Saint-Jouin-de-Marnes, épitaphe du moine Jean Olivier.

Le moine Jean Olivier de l’abbaye de Saint-Jouin-de-Marnes83 est devenu célèbre par la suite en

qualité d’évêque d’Angers.

REVERENDI PATRIS DNI JOHANNIS OLIVARII ANDINI

PONTIFICIS EPITAPHIUM, Q. IPSE DE SEIPSO PAULO ANTE MORTEM CONSCRIPSIT

INQUIRIS HOSPES QUI SUM.NON SUM AMPLIUS

QUID AGAM ? PUTRESCO ET VERMIUM GREGES ALO

QUI FUERIM ? INEPTUS JANUS OLIVARIUS

PECCATOR UNUS OMNIUM PREMAXIMUS

UNDE? URBE NATUS NOBILI IN LUTETIA

QUO FUNCTUS OLIM MUNERE IN RE PUBLICA

PRIMO ARCHIABBAS, ANDIUM POST PONTIFEX

QUAE OTIA? SACRATAS PAGINAS EVOLVERE

QUID IN HAC URNA SUPERIT? OSSA ET CINIS

AT QUO ANIMUS? HOSPES COTINE SCIRE HOC NEPHAS

ARCHANA DIVUM NON DECET SCRUTARIER

NON QUID NEGOCII SIT JOVI CUM MANIBUS

SATIS SUPERQUE NOSCI ERIT, FIDELIUM

POST FATA MENTES NON MORI, AT QUIESCERE

DONEC RESURGANT IN PRIORE CORPORE

ANGUSTIORE, QUAM ANTEA, FELICIUS

VICTURE IN AEVUM CUM BEATIS OMNIBUS

JAM NOSTI ABUNDE QUI FUERIM. AT ALTISSIMIS

80 Lerosey Abbé A. (1915), L’abbaye d’Ension ou de Saint-Jouin de Marnes, Mémoires de la Société historique et scientifiques des Deux-Sèvres, 11

e année, tome XI-XII, p. 177-sqq.

81 Gallia Christiana, tome II, col. 1202. 82 Artus signifie «membres», rien à voir avec Artus de Boisy. L’inscription de la collégiale de Dissay (vide infra) reprend l’épitaphe et notamment l’expression : artus claros. Ambosia est devenu Ambasia. Dauzat : in vico Ambatiensi, au IV

esiècle , Ambatia villa.

83 Lerosey A. abbé (1915), L’abbaye d’Ension ou de Saint-Jouin-de-Marnes, 1ère

partie, Mémoires de la Société historique et scien-tifiques des Deux-Sèvres, tome XI-XII, p. 179.

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QUANDO IN TENEBRIS NEQUEO NUNC TE AGNOSCERE

SALTEM HOSPES, UNUM HOC, TETE UT AGNOSCAS ROGO

OPTESQ. VERAM MORTUIS PACEM OMNIBUS.

Cotine à la ligne 13 semble étrange. En réalité, il s’agit de quotiens (devenu cotiens) dont la ter-

minaison a été massacré par un scribe ignare.

Épitaphe du révérend père et seigneur Jean Olivier, pontife d’Angers, qu’il a écrite sur lui-même

peu avant sa mort. O mon hôte, tu demandes qui je suis. Je ne suis plus. Ce que je fais ? Je pour-

ris et j’alimente des troupeaux de vers. Qui ai-je été ? L’inepte Jean Olivier. Un pécheur, le plus

grand de tous. De quel endroit ? Je suis né dans une noble ville à Lutèce. Jadis quelles fonctions

ai-je occupées dans l’état ? D’abord j’ai été grand abbé, ensuite pontife d’Angers. À quoi je pas-

sais mon temps libre ? À tourner les pages des livres saints. Qu’est-ce qu’il en restera dans cette

urne ? Des os et de la cendre ? Mais où ira l’âme? O mon hôte, retiens combien il vaut mieux ne

pas le savoir. Il convient de ne pas scruter les secrets des dieux. Mais qu’est-ce que Jupiter a à

faire des mânes ? C’est assez et c’est même trop de savoir que les esprits des fidèles ne meurent

pas, mais reposent, jusqu’à ce qu’ils ressuscitent dans le corps d’avant, plus étroit qu’avant, pour

vivre plus heureusement pour l’éternité avec tous les saints. Maintenant tu sais suffisamment qui

j’ai été. Dans les ténèbres supérieures je ne peux maintenant t’apercevoir. Au moins, mon hôte,

je te demande de reconnaître et de souhaiter la vraie paix pour tous les morts.

À lire ce texte étrange, je n’irai pas jusqu’à demander, comme le fit un jour Louis XVI à je ne

sais quel évêque, « Monseigneur, croyez-vous en Dieu ? », mais néanmoins ces réflexions tout à

fait Renaissance et bien dignes d’un sage antique, ne sont guère conformes dans l’esprit, sinon

dans la lettre, aux enseignements de l’église romaine. Mais, bien certainement, elles n’ont pu être

divulguées qu’après une mort qu’une publication trop rapide aurait risqué de hâter.

De plus on trouvait sur le tombeau une inscription, due elle aussi à la plume de l’évêque, avec sa

devise :

SPES MEA DEUS A JUVENTUTE MEA Mon espoir est Dieu depuis ma jeunesse

Son écusson portait : d’azur à six besans d’or posés 3, 2, 1 au chef d’argent au mion, issant de

sable armé et lampassé de gueules.

Deux-Sèvres, Saint-Léger-de-Montbrun, alphabet sur la cloche.

La cloche84 transportée à Fleury porte en effet les dix-sept premières lettres de l’alphabet. Il

existe des frappes similaires à la frappe de Fleury, dans les Deux-Sèvres sur une cloche de 1542

à Pougnes, dans la Gironde sur une cloche de 1605 à Saint-Médard de la Jalle, dans l’Isère sur

une cloche de 1631 à Chichilianne. Il faut rapprocher la présence de l’alphabet sur la cloche de

l’alphabet que l’évêque trace sur la cendre ou fait graver lors de la consécration de l’église.

Au IXe

siècle, Rémy d’Auxerre voyait dans cet alphabet le symbole des éléments de la foi que

l’on enseignait aux néophytes : Quid autem per alphabetum, nisi initia et rudimenta doctrinae

sacrae intelligi convenit.

84 Berthelé J. (1890), Les plus anciennes cloches connues du département des Deux-Sèvres, Bulletin de la Société de statistique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, tome VII, n° 1-3, p. 462-467.

-62-

Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, épitaphe de Jean Chevalier.

OBIIT FUIT PRAELATUS ISTE JACET TUMULATUS

FULTUS PRAESIDIO VIRGO MARIA TUO

ECCE JOANNES HABET NOMEN ? SED MILITIS OMEN

NOBILIS ATQUE PROBUS CONSILIISQUE GLOBUS

OMNIA CONSTRUXIT ET TEGMINA VOLTA.

PACEM DATQUE PIAE VIR BONUS ECCLESIAE

ISTE MONACHORUM DUX TUTOR PAUPERIORUM

CHRISTI THESAURUM FUNDIT IN OMNE THORUM

IN SENIS DUCTUS? VIRTUTIS STEMMATE FULTUS

ALTER UT AGAPIUS VIR FUIT ISTE PIUS.

CUM PRECE PLOREMUS, PLORANDO CONTOGITEMUS

SPIRITUS ARCE POLI, SIT CARO VENTRE SOLI

L’auteur de l’inscription85 aurait voulu élaborer des hexamètres léonins. C’est pour cette raison

que le volta de la fin du cinquième qui n’a aucun sens, doit être remplacé par voluit. Le sens très

alambiqué devient le suivant :

Jadis, il fut prélat. Il repose enterré, soutenu par ta protection ô vierge Marie. Voici, il s’appelle

Jean mais on avait prédit qu’il serait soldat. Il fut noble et intègre et dispensa une masse de con-

seils. Il a tout construit et voulut des défenses. Cet homme bon donne la paix à la pieuse église. Il

fut le chef des moines et le protecteur des plus pauvres. Il répand le trésor du Christ sur tous les

lits de mort. Amené à la soixantaine, soutenu d’une guirlande de vertus, cet homme pieux fut un

second Agapius. Comme nous l’implorons par nos prières, par notre information que son esprit

soit au Paradis et sa chair dans le ventre de la terre.

Jean Chevalier, fut abbé de Saint-Maixent à partir de 144086.

En réalité, il ne s’agit pas d’hexamètres léonins. Ces vers sont impossibles à scander et seules les

rimes léonines sont observées. Il ne s’agit pas non plus de vers presque modernes avec le même

nombre de syllabes avant les rimes. Néanmoins conflemus fournit à l’avant-dernier vers une sy-

métrie parfaite et un sens plus acceptable que cogitemus.

Répétons-le contogitemus n’existe pas. Il est cependant possible d’obtenir un distique élégiaque

(hexamètre pentamètre) pour les deux derniers vers au prix d’une modification minime :

CVM PRECE|PLOREMVS| PLORAN|DO CO|NTIONE CO|GITEMVS

SPIRITUS|ARCE PO|LI| SIT CARO| VENTRE SO|LI

Le sens devient légèrement différent :

Comme nous implorons par nos prières, pensons en implorant dans notre harangue, que son es-

prit soit au Paradis et sa chair dans le ventre de la terre.

Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, 7 rue de la Calabre.

Inscription de l’hôtel de la Madeleine 1627, la maison n°7 rue de la Calabre87, après avoir été la

demeure de Méry de Maigné, seigneur de L’Isle est devenue en 1438 l’hôtel des confrères ou

chapelains de Sainte-Marie-Madeleine, sorte de communauté de prêtres chargés d’aider les curés

de la paroisse dans leurs services religieux et jouissant pour leur entretien de revenus ou

85 Abbé de Saint-Maixent; Lévesque L. (1891), Inscriptions de la ville de Saint-Maixent du X

e au XIX

e siècle, Mémoires de la Socié-

té de statistique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, tome VIII, p. 259. 86 Beauchet-Filleau (1660), Dictionnaire des familles de l’Ancien Poitou, 1

ère édition.

87 Robuchon J., Vallette R., Rochebrune O. de (1888-1894), Paysages et monuments du Poitou, tome V.

-63-

stipendia de certaines chapelles qui existaient autrefois dans les églises de Saint-Saturnin et de

Saint-Léger.

L’ancien hôtel a été remplacé par une construction assez vaste, qui se distingue par deux jolies

tourelles tronquées placées au-dessus de la porte d'entrée.

La Magdelaine fut pendant quelques années le lieu de délibération du corps de ville à ses débuts.

Elle a été reconstruite en 1627, comme l’indique la date inscrite sous une des fenêtres de sa fa-

çade. Cette fenêtre ornée et encastrée dans une simple muraille porte à son fronton la date de

1627 encadrant un L surmonté d’une couronne sur un champ de fleur de lys :

16 L 27

PORTIO MEA DEUS

Dieu est ce qui me revient

La légende se continue au fronton des deux autres fenêtres de la façade :

AMAVIT EAM DOMINVS

ET ILLAM SOLVS ORNAVIT.

Dieu l’a aimée

et il en fut le seul ornement

Cf. la modeste inscription reproduite un peu plus haut.

Un pont dormant mettait la cour en communication avec l’îlot du château. Il a été construit en

1577 et sa date a été fournie par le jeton suivant en cuivre, qui avait été cloué sur un morceau de

bois placé dans une cavité creusée tout exprès dans la pierre et qu’on a retrouvé en place. Il por-

tait l’inscription :

HOC OPUS HIC LABOR. NAUTONNIER R.

CURIA MONETAR. FRANCIAE

On en a besoin. Voilà le travail. Nautonnier

R.

Service des monnaies de France.

Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l’École, 74 avenue Gambetta.

Cette inscription identique quant aux caractères et du même lapicide se trouve à la fenêtre de la

maison 74 avenue Gambetta. Ni date, ni initiale ne couronnent l’ensemble.

16 L 27

TRACTENT FABRILIA FABRI

PV PV SB SB FM

16 L 27

C’est aux artisans de s’occuper des travaux d’artisans.

PV PV SB SB FM

S’agit-il d’une dépendance de La Madeleine ? Ou y a t-il simple réminiscence de la part du gra-

veur dont le nom correspond probablement à l’un des monogrammes. Il ne s’agit pas ici

d’abréviations religieuses Pater venerandus ou Sanctus benedictus.

FM par contre ne peut guère s’expliquer que par des initiales.

Le L majuscule entre les éléments de la date reste lui aussi difficile à expliquer. S’agirait-il de

l’initiale du nom du roi Louis XIII ?

Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, église Saint-Léger.

Au sommet d’une arcade du collatéral de droite de l’ancienne église paroissiale de Saint-Léger88,

on voit un écusson aux initiales HG daté de 1628. Il s’agit d’une époque de reconstruction de

l’église détruite par les protestants en 1568. Sur le mur du côté gauche un autre écusson aux

initiales GB porte gravé un arbre avec la devise :

88 Lévesque L. (1891), Inscriptions de la ville de Saint-Maixent du X

e au XIX

e, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3

e

série, tome VIII, p. 272-274, dessin de Bouneault A., Recueil de dessins, bibliothèque municipale de Niort.

-64-

VIRTUTE

ET LABORE

Par le courage

et par le travail

Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l’École, Grand-Rue.

Inscription sur la façade au n° 2089.

LOCVM ORNAT

HOMO 1567

L’homme orne sa demeure 1567.

Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École.

Inscriptions triomphales en l’honneur du duc d’Anjou, mentionnées par le Journal de Guillaume

et Michel Le Riche90 dont voici le texte :

Le Vendredi 30 janvier 1573, lesdits sieurs Henri duc d’Anjou (plus tard Henri III), accompagné

de son frère François, duc d’Alençon, du roi de Navarre, du prince de Condé, du duc de Guise

et d’une foule de seigneurs se rendant au siège de La Rochelle, arrivèrent en notre ville (Saint

Maixent) où l’infanterie de cette ville, avec enseignes déployées l’attendait Porte Chalon,. Le

duc entra par la Porte des Leçons, où il n’y avait aucun appareil, mais bien à la porte Chalon où

cent jeunes hommes de cette ville l’attendoient, ayant le poële de taffetas blanc, noir ou verd,

pour le recueillir, tous l’arquebuse et leur fournissement en bon équipage et avaient leurs

enseignes et tambourins. A laquelle entrée y avait les armes du Roi, en belle et riche peinture et

fort grand écusson tournoyés de chapeaux de lierre sur lequel étaient écrits les mots :

GALLORUM GEMINIS STANT LILIA FULTA COLUMNIS

JUSTITIA ET PIETAS GALLICA SCEPTRA.

Les lys de France sont étayés par deux colonnes jumelles

La justice et la piété sont les sceptres de la France

Il y avait aussi l’écusson du duc d’Anjou avec ces mots :

DIVO ENRICO ALEXANDRO CAROLI NONI REGIS AUGUSTISSIMI

FOELICISSIMI FRATRI.DIVI ENRICI REGIS FILIO. DUCI MAGNO ET

EXERCITUS IMPERATORI RUPELLAM OBSIDERE PARANTI 1573.

Au divin Henri Alexandre, frère du très auguste et très heureux roi Charles IX, fils du divin roi

Henri (Henri II), grand général et commandant en chef de l’armée, lui qui se prépare à assiéger

La Rochelle.

À la première ligne la publication de la Société de statistique des Deux-Sèvres donne : ERRICO.

89 Lévesque L. (1891), Inscriptions de la ville de Saint-Maixent du Xau XIX

e, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest,

série 3, tome VIII, p. 264-265. 90 La Fontenelle de Vaudoré A. D. de (1846), Journal de Guillaume et de Michel Le Riche : avocats du roi à Saint-Maixent. Saint-Maixent, Reversé.

-65-

En-dessous de l’écusson était écrit :

RUPIS INACCESSAE DORINIS JUGA CONDITA COELO MAGNUS

ALEXANDER VICTOR SUPERAVIT ET ILLINC HOSTES DEPULERAT NUNC TE

RUPELLA REBELLIS CREDIS ALEXANDRI MAJORIS FULMINA FERRE.

Alexandre le Grand a triomphé victorieusement des constructions montant jusqu’au ciel d’un

rocher inaccessible à Dorini (?) et il en avait chassé l’ennemi. Maintenant, toi, La Rochelle

rebelle, crois-tu pouvoir supporter les foudres d’un plus grand Alexandre ?

En réalité ce passage a été mal compris par le chroniqueur. Il ne s’agit pas de Dorinis mais de

Tyriis, ville réputée inexpugnable et dont Alexandre s’est emparé après un siège de sept mois

que nous a rapporté Quinte-Curce91.

Comme Tyr, La Rochelle était réputée imprenable (Richelieu, plus tard, mettra encore plus de

temps pour s’en emparer). De plus, il ne s’agit pas d’un texte en prose mais d’hexamètres :

RUPIS IN|ACCES|SAE TYRI|IS JUGA|CONDITA|COELO

MAGNUS A|LEXAN|DER VIC|TORSUPE|RAVIT

ILLINC|HOSTES|DEPULE|RAT NUNC|TE RU|PELLA|

La fin de ce morceau d’éloquence, malheureusement, ne se laisse pas scander.

Le dernier vers (depulerat-ruppella) est presque léonin.

Au-dessus de l’écusson de monsieur d’Alençon était écrit :

HERCULIS EST NOMEN, GENUS ALTO A SANGUINE REGUM

PRIMA AETAS, VICIAXQUE ANIMUS PUERILIBUS ANNIS

ME FORE MAJOREM FACTIS MAGNO HERCULE MONSTRAT

J’ai le nom d’Hercule, ma race provient du noble sang des rois, je suis à la fleur de l’âge, et un

courage impétueux pendant mes années d’enfance montre bien que je serai plus grand que le

grand Hercule.

Ces vers font allusion à un épisode très connu de la mythologie. Dès le berceau, Héraclès étouffa

deux serpents que Héra avait envoyés pour le tuer92.

Malheureusement la scansion n’est pas à la hauteur de l’inspiration. Le premier vers est correct

(ce qui prouve que l’auteur était effectivement en mal d’hexamètres).

Herculis| est no|men genus| alto a | sanguine|regum.

Mais le second vers ne se scande que grâce à deux élisions vocaliques : Prima ae|tas vici|axque

ani|mūs pǔĕ|rilibus| annis. Par dessus le marché, viciax n’existe pas. Le dernier vers est

également boîteux et l’introduction de factis provoque une succession de trois spondées.

Majo|rem fac|tis magno. Il est cependant possible de rafistoler ces vers de mirliton, mais en

sacrifiant l’impossible puerilibus pourtant bien conforme à la légende.

Prima ae|tas au|dax ani|mus pul|cherrimis| annis.

Me fore| majo|rem ma|gno ope|re Hercule |monstrat.

91 Q. Curtii Rufi ; Historiarum Alexandri magni Mace is libri superstites, ed. Hachette, 1921, liber IV ; prise de Tyr après un siège de sept mois p. 4-20, p. 67-71. 92 Pindare, Néméennes, I, 33-sqq, Théocrite, Idylle, 24.

-66-

On pourrait aussi écrire : Me fore| majo|rem |maximo |Hercule |constat

Bien sûr, la construction de major avec un ablatif reste douteuse.

Et sur l'écusson du roi de Navarre :

FOEDERE LILIGERIS SOCIAS TUAS LILIA FRANCIS RE(DDIS)

REGNO MAGNUS, MAGNA QUOQUE CONJUGE MAJOR

MAXIME ES VIRTUTE ANIMI TUA SCEPTRA GUBERNAS.

Le début du texte forme un hexamètre, à la seule condition (qu’exige aussi la grammaire) de

remplacer tuas par tua : Foedere| lilige|ris soci|as tua| Lilia | Francis.

Par un pacte, tu rends et tu associes tes lys aux lys de France (aux français porteurs de lys), tu es

grand par ton royaume et vraiment tu es rendu aussi plus grand par une grande épouse, par la

vertu de ton courage, tu gouvernes ton royaume.

P. Arcère dans son Histoire de La Rochelle93 a donné dans la plus pure tradition des belles

infidèles de cette époque une traduction qui malheureusement ne brille même pas par la beauté :

Du sommet sourcilleux

d’un roc inaccessible

Jadis un héros invincible

Chassa des barbares surpris

D’un héros plus fameux

Que le vainqueur d’Arbelle ;

Braveras-tu la foudre

Orgueilleuse Rochelle

Bientôt tu n’auras plus

Qu’un nom et des débris.

Il donnait d’ailleurs une version légèrement différente de l’épigramme, version plus conforme

aux règles de la prosodie latine :

RUPES A|NACCES|SAE QUON|DAM JUGA| CONDITA|COELO

MAGNUS A|LEXAN|DER VIC|TOR SUPE|RAVIT ET|ILLINC

HOSTES| DEPULE|RAT. NUNC|TE RU|PELLA RE|BELLIS

CREDIS A|LEXAN|DRI MA|JORIS|FULMINA| FERRE.

Il est question dans le Compte des recettes et dépenses de la ville de Saint-Maixent pour l’année

1574-1575 publiée dans le Bulletin de la Société de statistique des Deux-Sèvres94 de la somme

que coûta le pesle ou pavillon faict pour l’entrée de Monsieur de France, frère du Roy.

93 Arcère L.-E (1756), Histoire de la Rochelle et du Pays d’Aulnis, La Rochelle Desbordes, p. 451. 94 Frappier P. (1876), Compte des recettes et dépenses de la ville de Saint-Maixent pour l’année 1574-1575, Bulletin de la Société de statistique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, 1876, tome III, p. 78.

-67-

Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, hôtel Balizy.

Inscriptions sur les médaillons95 :

CA THO

IM P

GAL BA

IM P

Cette transformation de Caton en empereur est vraiment cocasse.

On voit en outre au-dessus de la porte de la tourelle un écusson peu déchiffrable, avec semble-t-

il, un lion dans le champ. Un second écusson est, lui, absolument indéchiffrable.

Deux-Sèvres, Saint-Marc-la-Lande, église Saint-Marc,

Inscription sur la clef de voûte de l’escalier96.

IN DOMINO CONFIDO J’ai foi en le Seigneur.

Seconde inscription97 provenant de la chapelle de la commanderie des Antonins de la Grande

Lande aujourd’hui église paroissiale de la commune de Saint-Marc-la-Lande :

VOVISSIMA

T

S. CRASTINA98

Le premier mot est une erreur pour Votissima à qui l’on fait beaucoup de vœux

Existe-t-il une Sainte Crastine ? Crastinus, en latin, signifie, du lendemain.

Deuxième inscription de la chapelle des Antonins :

VTON COEUR

ASSAN. NE

RE VN AVE

Si le nom de Marie En ton cœur est gravé

En passant ne oublie

De lui dire un ave

Deux-Sèvres, Thouars, château.

Épitaphe de Jean de la Trémouille99, archevêque d'Auch et cardinal du Saint-Siège qui mourut à

Milan en 1507 et fut inhumé à Thouars en 1507 dans le château de ses ancêtres.

95 Lévesque L. (1891), Inscriptions de la ville de Saint-Maixent du X

e au XIX

e, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest,

1891, 3e serie, tome VIII, p. 262-263, Bouneault A., Recueil de dessins, bibliothèque municipale de Niort, p. 233-352.

96 Breuillac E., Girard G. (1912), Musée lapidaire, catalogue, Mémoires de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, tome VIII, 1912, n° 157. 97 Desaivre L. (1889-1890), Information, Bulletin de la Société de statistique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, tome VII, 1889-1890, p. 501 ; Desaivre L. (1874-1875), Simple note sur l’église de Saint-Marc-la-Lande, Bulletin de la So-ciété de statistique, sciences, lettres et arts des Deux-Sèvres, tome II, p. 234-239. 98 Breuillac E., Girard G. (1912), Catalogue du musée lapidaire du musée départemental (ancien Hôtel de Ville) Niort, Mémoires de la Société historique et statistique des Deux-Sèvres, 2

e série, tome VIII, 1912, p. 258, inscription n° 74.

99 La Fontenelle de Vaudoré (1839), discours d’installation, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1 ère

série, tome II, 3e

tr., p. 508; Farault A. (1914), Répertoire des dessins archéologiques d’Arthur Bouneault à la bibliothèque municipale de Niort. Mé-moires de la Société de statistique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, tome X, p. 233.

-68-

PICTAVIVM ANTISTES

HAC REQUIESCIT HUMO

Le leader des Pictons

repose en cette terre.

Une autre épitaphe de Jean de la Trémouille, aujourd’hui disparue a été conservée par la Gallia

Christiana.

AUSCO|RUM PRAE|SUL, SA|CRO QUI| CARDINE| FULGET

PICTAVUM| ANTIS|TES HIC REQUI|ESCIT HU|MO

IPSE PE|DO DIG|NUS QUI| NUSQUAM| SANCTIOR| ALTER

NEC FUIT| ILLE TA|MEN| NOBILI|TATE MI|NOR

MENDICOS ALUIT DIVES, CASTUSQUE SACERDOS

JUSTITIAE CULTOR, CONSCIA CULPA PROCUL

ITALIAM FATO QUAERENS, SANCTUMQUE PARENTEM

AETATIS FLOREM MORS INOPINA RAPIT

JOHANNES TRIMOLIUS SUPERAS CONCESSIT AD AURES

ILLIC QUO NOMEN LUNA DEDIT MEDIA.

QUINGENTOS SEPTEM SOL TUNC COMPLEVERAT ANNOS

MILLEQUE, QUO CHRISTUS NATUS IN ORBE FUIT.

Évêque d’Auch qui resplendit de la sainte dignité cardinalice, leader du Poitou il repose ici dans

la terre. Il fut digne de la houlette et nul ne fut plus saint que lui. Il ne céda à personne en no-

blesse. Riche il nourrit les mendiants, il fut un prêtre chaste, il cultiva la justice et s’abstint de

pécher consciemment. Il chercha son destin en Italie et une mort inopinée enleva ce père saint à

la fleur de l’âge. Jean de la Trémouille s’en est allé vers les sommets de l’atmosphère (aures

pour auras) là où la demi-lune a donné son nom. On était en l’an 1507 (le soleil avait accompli

507 ans) depuis que le Christ était né dans le monde.

Le vers antepénultième : Illic quo nomen Luna dedit media, reste mystérieux. Il ne s’agit proba-

blement pas d’une allusion scripturaire bien que luna apparaisse fréquemment dans l’Ancien

Testament mais jamais accompagnée de media. On se demande si media n’est pas une erreur de

la Gallia Christiana pour mille, qui manque à la ligne suivante pour la date. L’opposition entre

sol et luna est voulue. À la rigueur on pourrait voir dans ce vers mystérieux une allusion à un

passage de l’Ecclésiastique100: luna et stellae.

Et luna in omnibus in tempore suo

Ostensio temporis et signum aevi

A luna signum diei festi

Luminare quod minuitur in consummatione

Mensis secundum nomen ejus est.

Crescens mirabiliter in consummatione

Vas castrorum in excelsis

In firmamento caeli resplendens gloriose

Species caeli gloria stellarum101.

100 Ecclésiastique, XLIII, 6-9. 101 Cf. également : Isaïe III, 13 et Romains VIII, 21.

-69-

Deux-Sèvres, Thouars, église et abbaye Saint-Laon.

Deux inscriptions sont gravées au-dessus de la statue de Nicolas Lecoq102. La première en carac-

tères gothiques du XVe

siècle fut copiée avec quelques erreurs par Gaignières en 1699 mais

beaucoup de mots ont disparu depuis cette époque.

ABBAS COMDAM NICOLAUS

RESTRUXIT

ET... CUI PAU…

HUNC DEUS PREFECIT CENOBIO QUOD SIC REFECIT.

MORIBUS ET VITA FAMATUS CESSIT AB ORBE

... A SORDE MUNDATUS FUNGITUR ITA

LUSTRA DUCENTENA QUADRINGENTI SIQUIDAM ANNI

PENTHADECEM NAMQZ VIM CLAUDUNT TEMPORIS EJUS

AUGUSTI HIC… PACE FRUATUR. AMEN.

Traduction :

Un jour l’abbé Nicolas

a reconstruit

et ... celui à qui….

Lui, Dieu l’a mis à la tête du monastère qu’il a ainsi refait. Célèbre par ses mœurs, par sa vie, il a

quitté le monde… Purifié par son deuil, il achève sa destinée. Deux cent lustres (un lustre fait

cinq ans) et quatre cents et encore cinquante ans (1450) (siquidam pour siquidem) mettent de

fait (namque) un terme au temps qui lui est alloué. En Août… Qu’il jouisse de la paix Amen.

Les lignes ne correspondent qu’à l’édition par le Mémoire de la Société des antiquaires de

l’Ouest de la copie de Gaignières. À la dernière ligne, il est peu probable qu’il faille rattacher

augusti à temporis ejus.

À la troisième ligne pau doit probablement être complété en pauperes et serait ainsi une allusion

à la charité du défunt comme à Poitiers, dans l’église Saint-Hilaire-le-Grand.

La date de 1450 ne laisse pas subsister de doute. Il s’agit bien de Nicolas Gadart.

L’autre inscription, celle du tombeau de Nicolas Lecoq est la suivante :

HIC JACET

NICOLAUS, MISERATIONE DIVINA ABBAS HUJUS REGALIS

MONASTERII QUI DUM VIXIT, ANNO SC 1479, MARGARITAM

JACOBI REGIS FILIAM, LUDOVICUS XI, DUM ESSET DELPHINUS

VIENNENSIS UXOREM, SPELIVIT (sic) IN CAPELLA SEPULCHRI

DOMINI N. J. C. A SE AEDIFICATA, ULTIMUS REGULARIUM

ABBATUM CESSIT EX HAC VITA MELIOR CUM DEO

FRUITURUS.

Traduction :

Ici repose Nicolas, par la miséricorde divine, abbé de ce monastère de Réau, qui pendant sa vie,

en l’année sainte 1479, a enseveli Marguerite, fille du roi Jacques (d’Écosse), alors que Louis XI

était dauphin du Viennois, son épouse. Dans la chapelle du tombeau de Notre Seigneur Jésus

Christ, qu’il avait fait édifier, le dernier des abbés réguliers a quitté cette vie pour jouir d’une vie

meilleure avec Dieu (melior pour meliore).

102 Imbert H. (1870), Histoire de Thouars, Mémoires de la Société de statistique des Deux-Sèvres, tome X, 1870, p. 55.

-70-

Une autre inscription a été ajoutée.

HOC EJUS SEPULCHRUM REFORMAVIT A°D° 1658 ABRAHAM RIBIER

EJUSDEM MONASTERII ABBAS, QUI AD PRISTINAM DISCIPLINAM

REGULAREM IN EO RESTAURANDAM CANONICOS REGULARES CONGREG.

GALLICAA (sic)

HUC VOCARE COACTUS EST, ANNO DONI 1655.

Traduction :

Ce tombeau a été rénové en l’an du Seigneur 1658 par Abraham Ribier, abbé de ce même mo-

nastère, qui, pour y restaurer l’ancienne discipline de la règle, fut contraint de faire venir ici les

chanoines réguliers de la congrégation française (gallicaa pour gallicae), en l’an du Seigneur

1655.

En parcourant le recueil de Gaignières103, nous avons pu constater qu’à la fin du XVIIe

siècle

deux tombeaux existaient dans le chœur de l’église Saint-Laon, l’un à gauche du maître autel et

l’autre à droite. Le premier contenait les restes de Gadart, le second avait été élevé en l’honneur

de Lecoq. L’épitaphe de Lecoq a probablement été déplacée à l’occasion de travaux. On a cru

bien faire en la réunissant à celle de Gadart.

Deux-Sèvres, Usseau, église abbatiale du prieuré bénédictin Saint-Pierre.

Il s’agit d’une inscription sur une cloche fondue en 1683, actuellement dans le clocher de

l’église104. Sur les trois sceaux de la cloche, l’un est un sceau à navette représentant la Vierge à

l’Enfant au-dessus d’un écu aux trois fleurs de lis brisé d’un bâtement en bande et timbré d’une

crosse, avec cette légende en lettres capitales :

IO(A)NNA D. BORBONIO ABAT. MONAST.

BEAT MARIE DE REGULA.

Jeanne de Bourbon abbesse du monastère

de la bienheureuse Marie de la Règle.

Il s’agit d’un sceau connu qui figure sur l’acte de réception de Bourbon-Montpensier, abbesse de

Notre Dame de la Règle à Limoges, le 18 janvier 1572. Jeanne de Bourbon passa de cette ab-

baye à l’abbaye de la Trinité à Poitiers, toujours comme abbesse en 1574 : par permutation avec

Françoise de Rohan en 1598. Elle devait abdiquer en faveur de Jeanne Guichard. Jeanne de

Bourbon dut emporter à la Trinité son sceau d’abbesse de la Règle, ce qui explique son impres-

sion sur la cloche en 1683.

103 Bouchot H. (1891), Inventaire des dessins exécutés pour Roger de Gaignières et conservés aux départements des estampes et des manuscrits, Bibliothèque nationale, Paris, E. Plon, Nourrit et Cie, 2 tomes. 104 Salvini J. (194 ?), Mélanges, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 4

e série, p. 643-647.

-71-

LOIRE-ATLANTIQUE

.

Loire-Atlantique, Les Moutiers, Prigny105.

Trésor de Glasgow dont un vase porte une inscription mentionnant un grand domaine devenu la

propriété du diocèse de Poitiers (déchiffrée par T. Reinach).

PRYMIAGOS ECCLESIAE PICTAVENSIS Prigny, de l'église de Poitiers

Il s'agit de Prigny dans le Pays de Retz, précisément Les Moutiers-en-Retz, commune de Loire-

Atlantique qui dépendait du diocèse de Poitiers. Le trésor aurait été volé par des pirates irlandais

vers 406 et nous savons par des légendes irlandaises et par la tradition de saint Patrick qu'un roi

irlandais, Niel, a opéré à cette époque un raid à l'embouchure de la Loire.

105 Besnier M. (1926), Étude sur la découverte d'un trésor d'argenterie près de Glasgow, Comptes-rendus des séances de l'Aca-démie des Inscriptions et Belles-Lettres, 70

e année, N. 1, p. 49-50 ; Reinach T. (1921), Comptes rendus de L’Académie des Ins-

criptions et Belles-Lettres, 1921, p. 409 et suivantes, Ginot E. (1926), Séance du 18 mars 1926, communication, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1925-1927, 3

e série, tome VII, p. 255.

-72-

VENDÉE

.

Vendée, Beaufou.

Les habitants106 de la ville avaient la réputation d’être divisés entre deux groupes affublés de

noms latins : Populus servus fidei et Populus Mariae. Dans la muraille de l’autel de la Vierge,

une pierre porte les armes de France avec la date de 1631, probablement en souvenir d’un pas-

sage de Louis XIII dans la paroisse. De plus, une des marches du grand portail de l’église porte

l’inscription107 :

VIVE PIE, QUI VIS PLACIDA DISCEDERE MORTE

DAT VITAE PIETAS UT MORIARE PIE.

Vis pieusement, toi qui veux t’en aller en mourant paisiblement.

La piété donne à la vie de mourir pieusement.

Cette inscription est gravée dans la muraille de l’autel de la Vierge, une pierre porte les armes de

France avec la date de 1631, souvenir probable d’un passage de Louis XIII dans la paroisse.

Vendée, Beaulieu-sous-la-Roche, sceau108.

S. CAPELLENI DE

BELLO LOCO

Sceau du chapelain

de Beaulieu

Tête de saint Jean-Baptiste dans un plat, avec un oiseau au-dessus. Ce sceau nous fournit

l’équivalent latin du nom de Beaulieu.

Vendée, Château-d’Olonne, abbaye Saint-Jean-L’Orbestier, sceau.

Rappelons que l’abbaye de Saint-Jean-d’Orbestier109 est dans le diocèse de Luçon.

Ce sceau ogival du XVIe

siècle, de 4,8 centimètres, présente sous un dais à deux ogives, saint

Jean décapité. Debout, il tient dans sa main gauche un agneau pascal dans un nimbe. Au-dessous,

dans une ogive, la tête de saint Jean.

S.CONVENTUS DE ORBISTEIRO Sceau du couvent d’Orbestier

La matrice est en bronze avec appendice.

106 Collins G.-H. (1897), La Vendée à travers les légendes, Revue du Bas-Poitou, 1897, p. 47. 107 Collins G.-H. (1897), La Vendée à travers les légendes, Revue du Bas-Poitou, 1897, p. 49. 108 Baudry F. abbé (1863), Chapelle de Notre Dame du Breuil commune Le Bernard, Annuaire de la Société d’émulation de la Vendée, 9

e année, p. 99.

109 Girard G. (1913), Inventaire des sceaux-matrices du musée de Niort, Mémoires de la Société de statistique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, tome IX, p. 85.

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Vendée, Châteauneuf, église.

Inscription en lettres gothiques sur la cloche110 :

†ANDRIEU ACQUAIN ET ANDRIEU QUI QUE ANO

ET JEHENNE DE BERE ET MICHE BONHEUR

ME LEVERENT L AN MCCCCIIII XX VII (1487).

Je laisse à la sagacité du lecteur le soin de retrouver l’orthographe exacte : me levèrent est pour

m’élevèrent.

La façon de transcrire 80 en chiffres romains est assez particulière.

À la première ligne, en dépit des apparences, il s’agit d’un nom propre et non de quinque anno.

Vendée, Fontenay-le-Comte, chapelle des Jacobins.

Inscription funéraire du frère F. Leroy111, professeur de théologie, 15 juin 1467 :

HIC JACET MAG(ISTER) RELIGIO

SUS VIR T P REGIS SACRE

THEOLO(GI)E PFESSOR (PROFESSOR) ET FIDEI ME

MOR Q(UI) OBIIT ANO DNI MIL

CCCC LXVII ME(N)S(E) IUNII

REQUIESCAT IN PACE AMEN

Ici repose, le maître, le religieux, T. P. Roy, professeur de théologie sacrée, soucieux de la foi,

qui est mort en l’an du Seigneur 1467 au mois de juin. Qu’il repose en paix Amen.

Les deux lettres TP qui précèdent le nom de Leroy sont étranges. Il ne peut s’agir des initiales du

prénom de ce professeur de théologie qui commençait par un F, mais d’abréviations. On songe à

pius ou piissimus mais T ne saurait convenir qu’à une fonction monastique. Peut-être thesaura-

rius ?

Cette pierre avait été encastrée dans la façade de l’ancienne chapelle des Jacobins dont le contre-

fort se voit encore rue Saint-Jean.

Fondé en 1219 ou 1220 par Savary de Mauléon, seigneur de Fontenay, le couvent des Jacobins

s’élevait au centre d’un vaste enclos nommé Belair. Ce couvent, dont les religieux travaillaient à

l’instruction de la jeunesse, subit de nombreuses vicissitudes. Il fut détruit en 1370 par un incen-

die, son église fut ruinée par les guerres de Religion et le couvent fut vendu comme bien national

pendant la Révolution.

Vendée, Fontenay-le-Comte, chapelle des Jésuites.

Inscription gravée sur une tablette de marbre noir112 au-dessous de la tribune : avril 1636.

IHS

AMDG

Jesus Hominum Salvator.

Ad Majorem Dei Gloriam.

L’inscription se passe de commentaires. Cf. l’inscription de Nouaillé-Maupertuis ad majorem

Dei doxam.

110 Berthelé J. (1899), La vieille cloche de l’église de Châteauneuf, Revue du Bas-Poitou, 1897, p. 102 -109. 111 Vallette R. (1895), Essais d’épigraphie vendéenne, Revue du Bas-Poitou, p. 81. 112 Valette R. (1897), Essai d’épigraphie vendéenne, Revue du Bas-Poitou, p. 485.

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Vendée, Fontenay-le-Comte, château de Terreneuve, construit à partir de 1595.

Inscription grecque sur la porte d’entrée113.

Loin de Jupiter et de son tonnerre

Je préfère le repos aux honneurs.

pour La faute d’orthographe suppose un auteur grec, prononçant à la moderne,

sans distinguer les voyelles brèves des voyelles longues.

En tout cas ce distique grec a inspiré le poème suivant à Nicolas Rapin :

Vents, soufflez en toute saison

Un bon ayr en cette mayson

Que jamais ni fièvre, ni peste

Ni les maux qui viennent d’excez

Envie, querelle ou procez,

Ceux qui s’y tiendront, ne moleste.

Inscription latine :

Ars anima mundi. L’art est l’âme du monde.

S'agit-il d'une allusion aux idées de Léonard de Vinci.

Vendée, Fontenay-le-Comte, cimetière de la paroisse114.

Inscription gravée sur le cercueil en pierre où a été déposé le corps de René Moreau, curé de

Notre-Dame :

DILECTUS DEO ET HOMINIBUS Aimé de Dieu et des hommes

L’inscription continue en français :

ICY REPOSE LA DEPOUILLE MORTELLE

DU VENERABLE MESSIRE

RENE MOREAU

Sur l’autre face elle reprend en latin :

DOMINE TU NOSTI QUIA AMO TE

ET ANIMAM MEAM PONO PRO TE

Seigneur, tu sais que je t’aime,

je donne ma vie pour toi.

René Moreau, curé de Notre-Dame de Fontenay, bachelier de la Sorbonne et vicaire général du

diocèse de La Rochelle, était né le 16 septembre 1605 à La Chapronnière, village de la paroisse

de Notre-Dame-de-Moulins, près de Mauléon, aujourd’hui Châtillon-sur-Sèvre, alors dans le

diocèse de Maillezais. Il est mort en odeur de sainteté, à Fontenay-le-Comte le 28 janvier 1671.

Les deux inscriptions sont tirées de l’Écriture115.

Pour l’inscription du cercueil de pierre, il s’agit d’un renvoi à l’Ecclésiastique116 :

Dilectus Deo et hominibus Moyses

Cujus memoria in benedictione est

113 Robuchon J., Vallette R., Rochebrune O. de (1892), Paysages et Monuments du Poitou, Vendée, tome X, Fontenay-le-Comte. 114 Trémond E. (1897), Essais d’épigraphie vendéenne, Revue du Bas-Poitou, 1897, p. 486. 115 Psaumes, I, 20; Luc II, 14. 116 Ecclesiastique, XLV, 1-2, Samuel, XLVI, 16 : Dilectus a domino Deo suo Samuel propheta Domini.

-75-

Similem eum fecit in gloria sanctorum

Et magnificavit eum in timore inimicorum

Et in verbis suis monstra placavit.

Quant à l’inscription de la face orientale du tombeau, elle a été faite de deux textes juxtaposés de

l’Évangile selon Jean117 :

Dicit ei tertio. Simon Ioannis, amas me ? Contristatus est Petrus, quia dixit ei tertio. Amas me?

et dixit ei. Domine, tu omnia nosti, tu scis quia amo te. Dixit ei : pasce oves meas118.

Sicut novit me Pater, et ego agnosco Patrem et animam meam pono pro ovibus meis.

Vendée, Fontenay-le-Comte, cimetière protestant119.

Tombeau de Matthieu de Vendée, au cimetière protestant de Fontenay. D’après une procuration

de sa veuve à son fils aîné pour aller récupérer ses hardes, il mourut à Bordeaux, en 1612 :

D. O. M. (Domino Optimo Maximo)

MATHEUS VENDEUS PIETATE LAUDANDUS

FORTITUDINE INSIGNIS HIC SITUS EST, QUI CUM

OPTIMAM SUAE AETATIS PARTEM IN BELLICIS

EXPEDITIONIBUS CONSUMPSISSET, SIBI QUIETEM

CUM PUBLICA SALUTE PREPARAVIT, TUMULTUANTE

AESTU CIVILI REGEM ET PATRIAM VIRIBUS ET

FACULTATIBUS SUIS STRENUE ET LIBERALITER

DEFENDIT, OB ID ADMIRANDUS QUOD IN IPSIS

THUBARUM CLANGORIBUS ET FURIOSI MARTIS

HORRENDIS FRAGORIBUS, NUMQUAM ANIMUM

A PIIS CHRISTIANIS EXERCITATIONIBUS AVOCAVIT;

SIBI FAMAM PERENNEM, SUIS SPLENDOREM

ADEPTUS EST.VIXIT ANNOS LXIII. PERRETTA

GOGUETA UXOR AMANTISSIMA, PAULUS, MARIA

ET MARGUERITA VENDEI SUPERSTITES

LIBERI. M. M. P. P.

Matthieu Vendée, qui doit être loué pour sa piété, et d’un courage exceptionnel, se trouve ici, lui

qui comme il avait passé la meilleure partie de sa vie dans des expéditions militaires, s’était pré-

paré une vie tranquille en tant que citoyen, mais quand se déchaîna la tempête des guerres ci-

viles, il défendit le roi et la patrie de sa personne et de ses biens avec courage et générosité. Il

faut l’admirer parce que, au beau milieu des clameurs des trompettes et du fracas de furieux

combats, il ne s’est jamais laissé détourner de ses pieux exercices de chrétien, et il s’est acquis

une gloire immortelle de même que la considération pour les siens. Il a vécu 63 ans. Perrette Go-

guette, son épouse très aimante, Paul, Marie et Marguerite Vendée ses enfants survivants…

Les quatre dernières lettres constituent une abréviation, sans doute faut-il comprendre :

MONUMENTUM MEMORIAE PIE POSUERUNT.

Ont construit pieusement ce monument à sa mémoire.

117 Jean, XXI-17. 118 Jean, X-15. 119 Drochon A.-B. abbé (1879), Journal de Messire Paul de Vendée, seigneur de Vendée et de Boix Chapeleau, notes, Mémoires de la Société de statistique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, 2

e série, tome XVII, p. 199-200.

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D’ordinaire les protestants ne composaient pas d’épitaphes en latin. Cependant nous verrons que

l’inscription de Saint-Pierre-de-Melle faisait exception. Il en est de même de l’épitaphe à Genève

du duc de Rohan, qui a été tué à Rheinfelden, pendant la guerre de Trente Ans.

Vendée, Fontenay-le-Comte, cloche municipale.

Cette inscription figurait sur la cloche municipale fondue en 1466 sur l’ordre des habitants de

Fontenay-le-Comte120. Le texte de l’inscription est le suivant :

SANCTE VENANTI ORA PRO NOBIS

AN(NO) MIL CCCCLXVI ME FIT J.

GALLOYS A SON DEVIS A LA

REQUESTE

DES HABITANTS P(OUR) CE

LEFEVRE CE PROMOUVANS LORS

ESTANT FABRICOUR

CHE CEANS

SAINT VENANT PRIE POUR NOUS

AN 1466 ME FIT J.

GALLOYS A SON DEVIS A LA

REQUESTE

DES HABITANTS P(OUR) CE

LEFEVRE CE PROMOUVANS LORS

ESTANT FABRICOUR

CHE CEANS

À la première ligne après l’invocation à saint Venant, un petit bas-relief représente un buste,

peut-être la figure du reliquaire de la tête de saint Venant, patron de la paroisse, que détenait à

cette époque l’église Notre-Dame. La première ligne se termine par un petit bas-relief, représen-

tant la Vierge, suivi d’une longue guirlande.

Sur les filets placés au-dessous de ces deux lignes, filets qui semblent avoir été prévus pour une

inscription beaucoup plus longue, on voit une grande croix décorée de feuillage, sur lequel on a

appliqué un petit crucifix et que l’on a accompagné de deux bas-reliefs représentant la Vierge et

sainte Madeleine.

Vendée, Fontenay-le-Comte, église Notre-Dame.

Inscription de la maison de Villepréau, séjour de prédilection de Julien Collardeau, construite en

1615, sur le pilier gauche121 :

DOM

IVLIANVS COLLARDEVS

EXCOGNITOR REGIS MISSAM

ANNIVERSARIAM EO JOVIS

DIE QVI POST PANVAGIA

FACTVS EST IN GRATIAM

TOGATI ORDINIS CELEBRARI

SVO TESTAMENTO CVRAVIT

ANNO R.S. MDCXXXVI

IVL. P(ERIIT)

Au Seigneur très bon très grand, Julien Collardeau, procureur du roi, a pris soin par son

testament de faire célébrer une messe annuelle le jeudi après la fête de la Vierge (en grec

) en reconnaissance pour la noblesse de robe. Il périt en juillet de l’année 1636 du

Rédempteur et Sauveur.

Il faut probablement comprendre le R.S. de l’avant-dernière ligne par Redemptoris Salvatoris.

120 Vallette R. (1895), Essais d’épigraphie vendéenne, Revue du Bas-Poitou, p. 81. 121 Valette R. (1897), Essai d’épigraphie vendéenne, Revue du Bas-Poitou, p. 484.

-77-

Comme on peut le constater, il s’agit d’une fondation de messe par Julien Collardeau, troisième

du nom, ancien procureur du roi, doyen des échevins de Fontenay, et auteur de nombreux

ouvrages, notamment d’un poème en vers français intitulé : Tableau des victoires du roi

Louis XIII.

Inscription sur une plaque de marbre noir incrustée dans la cheminée de la chambre haute :

URBIS QUI IN PROSPECTU EST ITERUM MAJOR EXTRUXI CIDDCXV. DILIGE

FELICES MISERIS SUCCURRE VEL ULTRO.

Maire de nouveau de la ville qu’on voit d’ici. Je l’ai construite en l’an 1615. Aime les heureux,

aide les malheureux au minimum (ou plus).

Vendée, Fontenay-le-Comte, église Notre-Dame.

Épitaphe fragmentaire de Françoise Bouldron, femme de Raoul Gallier-Picard122, seigneur de

Guinefolle (septembre 1621).

...C]OR ET ANIMAM ADVERTE

...IM]MATURA COELO VICTIMA

...I]LLUSTRIS SED VIRTUTIBUS AD[NOTATA

...SED ALIQOT MENSIBUS BEATAM

...V]ITAM DAT PROLO SUAVISSIMAE MOR(TE

…NUN]C MORTEM IMMORTALITATE TERRAS

…OBII]T.ANNO DNI MDCXXI ERGO VBI AD

…E]IVS MORTALES EXVVIAS MOESTISSIMUS

...CA]RVS D RADULPHVS GALLIER PICARD

…AD P]OSTEROS MEMORIAE AC DESIDERII SVI

…MONIMENTVM

…TUAE] ANIMAE PARS ALTERA NOSTRA

...INQU]IT, DICAM VIVERE AN MORI

...NON INTER]EST MIHI CREDE EST MORS MEA VITA

…SUPER]VIVIS, MORTUA, STANTE VIRO

…IN] MEDIAM RAPIUNT TE FUNERA VITAM

…PEREAS TOTA, SUPERSTES EGO.

Tourne ton cœur et tes pensées ... victime prématurée au ciel ... illustre mais très connue pour ses

vertus... heureuse un certain nombre de mois... elle donne la vie à sa très douce progéniture par

sa mort ... maintenant que tu effraies la mort par l’immortalité (terras est probablement une faute

de lecture pour terreas) ... elle est morte en l’an 1621 donc où ...

très triste, ses dépouilles mortelles ... son cher seigneur Rodolphe Gallier-Picard (a laissé à la

postérité) cette commémoration de ta mémoire et de son affection.

De ton âme la seconde moitié est nôtre. ... dit-il, je dirai que vivre ou mourir est peu important,

crois-moi la mort est ma vie ... tu survis, morte, car ton mari est là ... les funérailles t’enlèvent au

milieu de ta vie ... même si tu péris entièrement, moi qui survis je suis là.

À la cinquième ligne, prolo est une faute pour proli, datif de proles.

Bien que l’inscription soit fragmentaire, il n’y a guère d’interruption ni de hiatus dans le sens. De

deux choses l’une, ou l’inscription était admirablement composée ou équilibrée ; ou bien

122 Valette R. (1897), Essai d’épigraphie vendéenne, Revue du Bas-Poitou, 1897, p. 478-492.

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l’espace manquant à gauche est beaucoup moins important que ne le laisse entendre la

publication de la Revue du Bas-Poitou. Mais, dans ce cas, il serait délicat et dangereux de

pousser plus loin la restitution. En tout cas, il ne s’agit pas d’hexamètres. Une longue succession

de brèves cor et animam exclut toute prétention à la scansion latine. Cependant vi|tam dat|proli

su|avem|morte, elle donne une vie suave à sa progéniture par la mort, fournit une fin

d’hexamètre que quelque béotien a massacrée en introduisant un superlatif. De toute façon, ce

détail, ajouté à l’absence de la partie gauche de l’inscription, condamne toute tentative de

restitution.

Cette épitaphe gravée sur une plaque de marbre noir est déposée à la bibliothèque du collège de

Fontenay-le-Comte. Françoise Bouldron succomba en donnant le jour à un fils qui fut baptisé

Jean-François et eut pour parrain un gouverneur du Poitou, l’auteur des célèbres maximes. Raoul

Gallier appartenait à une très ancienne famille bourgeoise de Fontenay, anoblie dès le

commencement du XVe siècle.

L’hôtel de Guinefolle, chef-lieu de la seigneurie de ce nom, était situé à l’endroit où s’élèvent

actuellement le calvaire et le cercle catholique. Cette seigneurie bénéficiait de moyenne et basse

justice et ne relevait directement du roi que pour une partie, pour une autre partie elle dépendait

de Grissais qui avait haute justice. À la fin du XVIe

siècle, les Gallier réussirent à acquérir les

deux fiefs.

Vendée, Fontenay-le-Comte, église Notre-Dame.

Inscription de la chapelle sépulcrale des Collardeau123 :

O SACELLUM IN GRATIA

FAVORUM SUMPTIBUS

SVIS CONFICI PROCURAVIT

COLLARDEUS COGNITOR

AN DOM. MDCXXIX

Collardeau enquêteur a fait faire ce petit sanctuaire à ses frais en remerciement de faveurs. En

l’an du Seigneur 1629.

Cette inscription fut trouvée par M. de Fontaines lorsqu’il rebâtit la tour qui se dresse encore sur

la terrasse de la maison que, en 1897, son petit-fils habitait sur les bords de la Vendée. Elle

consacre le souvenir d’une famille qui, après avoir donné à Fontenay-le-Comte de savants

magistrats aux XVIe

et XVIIe

siècles a, depuis, complètement disparu pour cause de revers

financiers. Ses seuls représentants à la fin du XIXe

siècle étaient d’obscurs paysans de Chaillé-

les-Marais.

Signalons qu’à la deuxième ligne, croyant sans doute à PICTAVORUM, la Revue du Bas-Poitou

écrit TAVORUM.

123 Valette R. (1897), Essai d’épigraphie vendéenne, Revue du Bas-Poitou, p. 482.

-79-

Vendée, Fontenay-le-Comte, église Notre-Dame.

Épitaphe124 du révérend Paul Audebert 1507.

HIC REQUIESCIT PAULUS AUDEBERTI

IN SACRA FACULTATE PARIENSI DOCTOR

HUJUS ECCLIAE(ECCLESIAE) RECTOR, VIR ERUDITISSIMUS

PIETATE, INGENIO INSIGNIS

OBIIT ANNO A NATALI XCI MDVII

VIGESIMA DIE MAII

QUIESCAT IN PACE

Ici repose le révérend Paul Audebert docteur de la Faculté sacrée de Paris, recteur de cette église,

personnage très érudit, remarquable par sa piété et son esprit. Il mourut à l’âge de 91 ans, le 20

mai 1507. Qu’il repose en paix.

Pariensi, bien sûr est pour Parisiensi.

Vendée, Fontenay-le-Comte, église Notre-Dame.

Inscription tumulaire de Jérôme Letard125, protonotaire apostolique, doyen de Saint-Pierre de

Fontenay, 1509.

HIC REQUIESCIT PAC IERMS LETARD

PNOTARIUS APOSTS SACTI PETRI F

ONTANACESIS DECANUS QUAM PRIMA OFFICIOR.

U GENERA EXERCEDO USQUE AD FINEM

FIRMITER PERSEVERAVIT. CLARE VIXIT

SACTEQUE OBIIT DUODECIMA DIE MENSIS

AUGUSTI ANNO DNI MDIX AET. LXVIII

CUJUS ANIMA QUIESCAT IN PACE.

Une fois de plus la multiplicité des abréviations nous oblige à faciliter la tâche du lecteur en

procédant à une restitution :

HIC REQUIESCIT IN PACE HIERONYMUS LETARD

PROTONOTARIUS APOSTOLICUS SANCTI PETRI F

ONTANACENSIS DECANUS QUAM PLURIMA OFFICIOR

UM GENERA EXERCENDO USQUE AD FINEM

FIRMITER PERSEVERAVIT.CLARE VIXIT

SANCTEQUE OBIIT DUODECIMA DIE MENSIS

AUGUSTI ANNO DOMINI MDIX AETATIS LXVIII

CUJUS ANIMA QUIESCAT IN PACE

Ici repose en paix Jérôme Letard, protonotaire apostolique de Saint-Pierre, doyen de Fontenay.

Exerçant quantité de genres de fonctions, il persévéra fermement jusqu’à la fin. Il vécut avec

éclat et saintement. Il mourut le 12 août de l’an du Seigneur 1509 à l’âge de 68 ans. Que son âme

repose en paix.

124 Valette R. (1895), Essai d’épigraphie vendéenne (suite), Revue du Bas-Poitou, p. 341. 125 Valette R. (1895), Essai d’épigraphie vendéenne (suite), Revue du Bas-Poitou, p. 341.

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Vendée, Fontenay-le-Comte, église Notre-Dame.

Inscription de l’une des cloches coulée en 1351126.

ANNO DOMINI MCCCLI

IN HONORE SANCTI PET

RI ME FIERI IUSSIT

PETRVS MEIGNAN PBTR (PRESBYTER)

En l'an du Seigneur 1351

en l'honneur de saint Pierre,

Pierre Meignan, prêtre, m’a fait faire.

Vendée, Fontenay-le-Comte, église Notre-Dame.

Inscription de la frise extérieure de l’ancienne chapelle Saint-Pierre127.

PAX HUIC DOMUI LR 1542 Paix à cette maison LR 1542

Vendée, Fontenay-le-Comte, église Notre-Dame.

Inscription sur la frise extérieure de l’ancienne chapelle Saint-Pierre128

:

IHS (Iesus Hominum Salvator) ROGAVIT PRO TE PATRE 1543 DEO

Jésus Sauveur des hommes a demandé pour toi à Dieu le Père. 1543

La construction de rogo avec un datif (Deo) n’est pas classique. Il aurait fallu : a Deo.

Vendée, Fontenay-le-Comte, église Saint-Nicolas.

Tombeau de Charles X (le premier129, celui de la Ligue, mort en 1590), enterré à droite du grand

autel. Le pilier au bas duquel reposait le défunt portait en dessous les armes de France.

L’inscription fut lue par Dom Marzet en 1786. À cette époque, la dalle portait encore

l’inscription URNA CINERUM (urne des cendres) :

OBIIT PIISSIMUS

PRINCEPS NONA

MAII 1590

Le très pieux

prince est mort le 9

mai 1590.

Vendée, Fontenay-le-Comte, église Saint-Nicolas.

Inscription funéraire de Gaultier Doineau130, prêtre et médecin, inhumé dans l’une des chapelles

de l’église Saint-Nicolas de Fontenay-le-Comte, le 11 novembre 1348.

HIC JACET

MAGISTER GALTERIUS DOINEAU, SACERDOS

PREDICATOR ET MEDICUS QUI OBIIT AN

DNI MCCCXLVIII IN FESTO BI

MARTINI. ANIMA EIS REQUIESCAT

IN PACE AMEN

126 Berthelé J. (1888), À travers les cloches du Bas-Poitou, Revue du Bas-Poitou, 1888, p. 354 sqq. 127 Valette R. (1895), Essai d’épigraphie vendéenne (suite), Revue du Bas-Poitou, p. 343. 128 Valette R. (1895), Essai d’épigraphie vendéenne (suite), Revue du Bas-Poitou, p. 343 129 Fontaines G. de (1894), Les œuvres en plomb trouvées dans les sépultures de l’ouest, Revue du Bas-Poitou, p. 26. 130 Valette R. (1895), Épigraphie fontainesienne, Revue du Bas-Poitou, p. 341. 130 Valette R. (1895), Épigraphie fontainesienne, Revue du Bas-Poitou, p. 341.

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Restitution :

HIC JACET

MAGISTER GALTERIUS DOINEAU, SACERDOS

PREDICATOR ET MEDICUS QUI OBIIT ANNO

DOMINI MCCCXLVIII IN FESTO BEATI

MARTINI ANIMA EIUS REQUIESCAT

IN PACE AMEN.

Ici repose le maître Gaultier Doineau prêtre et médecin qui mourut en l’an du Seigneur 1348, le

jour de la fête de saint Martin. Que son âme repose en paix. Amen.

Vendée, Fontenay-le-Comte, église Saint-Nicolas.

Autre inscription située en bas du mur dans le sanctuaire. En effet les entrailles du premier

Charles X furent placées au bas du mur de face sous une dalle sur laquelle Dom Marzet131 lut

encore en 1786 :

URNA VISCERUM

NONA MAII 1590

Urne des entrailles

9 mai 1590.

Il s’agit du jour du mois et non des nones qui tombaient le 7 mai.

En effet l’infortuné roi de la Ligue succomba le 9 mai 1590 des atteintes de la gravelle. Son

corps emporté de Fontenay le 19 juillet fut inhumé en grande pompe au château Gaillon. Mais

comme on prétendait qu’il avait été empoisonné, une autopsie avait été ordonnée et les cendres

du célèbre cardinal recueillies dans une urne funéraire furent placées sous les dalles du

sanctuaire.

Vendée, Fontenay-le-Comte, enseigne d’apothicaire du XVIe siècle.

Il s’agit d’un cartouche132 en pierre daté de 1507 :

A LA PÔME CYTHRINE

AUT CORCYREI SUNT HAEC DE FRONDIBUS HORTI

AUT HAEC MASSITI POMA DRACONIS ERANT

OLLYVIER MAREPON

MDIX

Traduction :

À la pomme Cythrine

Ou bien il s’agit d’après le feuillage du jardin de Corcyre (Corfou).

Ou bien il s’agit des pommes du dragon de Massite.

Olivier Marepon

1509

Il s’agit cette fois-ci d’une citation de Martial, Épigrammes133. Pendant la Renaissance les

Fontenaisiens avaient des Lettres.

131 Marzet Dom (1786) 132 Valette R. (1895), Essais d’épigraphie vendéenne (suite), Revue du Bas-Poitou, p. 342. 133 Martial, Épigrammes, Livre XIII, épigr. XXXVII.

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Vendée, Fontenay-le-Comte, Grande Fontaine.

Inscription de la Grande Fontaine134. Liénard de la Ran y a sculpté en 1542 les armoiries

concédées à sa famille par François Ier

:

1542

FELICIUM INGENIORUM FONS ET SCATURIGO

1542

Fontaine et source des esprits heureux.

Vendée, Fontenay-le-Comte, hôpital.

Cette inscription est sur la cloche135 de la communauté des Tertiaires régulières franciscaines,

dites Tiercelettes, avant que le couvent ne devienne hôpital :

SIT NOMEN DOMINI BENEDICTUM 1634 Que le nom du Seigneur soit béni 1634.

Vendée, Fontenay-le-Comte, jardin de Jean Gaultron.

Placée au dessus de la porte du jardin136 copiant l’inscription de la rue Rapin137 publié ci-après,

la gravure représente un fronton avec au milieu un écusson portant un soleil d’or sur champ

d’azur avec un œil au centre; au-dessus de l’écusson un casque à deux panaches retombant.

L’inscription est copiée de la précédente (du moins je suppose que l’érudit en a eu l’idée le

premier) mais la disposition est différente :

LAU DATO

INGE NTIA

RURA EXIGUUM

COLITO

Fais l’éloge des très vastes campagnes

Mais soigne un petit domaine

La Revue du Poitou indique que cette inscription se trouvait sur la porte de Jean Gaultron,

capitaine du château.

Vendée, Fontenay-le-Comte, métairie de la Ruine, autrefois l’Ortie.

Inscription138 placée sur la porte : ORTIE

Écusson entouré de deux tiges d’ortie :

HIC P RIMUS

LABO RUM

F. RATIO M.B. 1621

C’est ici la première

des épreuves,

François Raison, 1621.

Les armes sont celles de la corporation des poissonniers de Fontenay-le-Comte dont François

Raison était syndic en 1621. Elles étaient de gueules à la balance d’or, ayant un poisson pour

fléau et accompagné de deux étoiles d’argent et d’une quinte feuille d’or en pointe.

M.B. seraient-elles des initiales ?

134 Robuchon J., Vallette R., Rochebrune O. de (1888-1894), Paysages et Monuments du Poitou, tome IX, p. 37. 135 Vallette R. (1897), Essais d’épigraphie vendéenne (suite), Revue du Bas-Poitou, p. 479. 136 Valette R. (1895), Essais d’épigraphie vendéenne, Capitaine du château, Revue du Bas-Poitou, p. 343. 137 Page 84. 138 Trémont E. de (1897), Essai d’épigraphie vendéenne (suite), Revue du Bas-Poitou, p. 479.

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Vendée, Fontenay-le-Comte, place Belliard.

Inscription au fronton de la maison de Jean Morisson139."Peu et paix" était la devise des

Morisson.

PEU ET PAIX

N… QUOD ... ED ... NI ... JUSTUMQUE ... M ET

HUJUSCE DOMUS... ANTERIOREM PARTE..

OT ... AI ... RANT

FI ... ES ... RIA

ARCHITECTI ANNO I60. MENSE

AUGUSTO

L’inscription est malheureusement très fragmentaire, il est difficile d’en faire une restitution. On

songerait à quelque chose comme:

Peu et paix

N(ihil) quod ed(ificavi ) ni(si probum ) justumque aede)m. et

hujusce domus anteriorem partem [sacerd

ot(i … restaurav)erant

Fi(del)es In memo)riam

architecti ... Anno 160 ? Mense

Augusto.

Dans ce que j’ai édifié, il n’y a rien que d’honnête et de juste. Une chambre et la partie antérieure

de cette maison, les fidèles les restaurèrent ... En mémoire de l’architecte ... en l’an I60 (?), au

mois d’août.

Nous avons préféré dans la restitution sacerdotis à quot, ou bien à dotis, car l’inscription

présente visiblement un caractère religieux.

Vendée, Fontenay-le-Comte, rue Belesbat, maison de Michel Tiraqueau 1545140.

1- Sur la porte d’entrée :

NIHIL NIMIUM CUPERE Ne rien désirer de trop.

Il s’agit d’une citation de Pline141.

2- Dans un cartouche placé à l’angle du pavillon occidental.

INDULGENTER FORTUNA DECIDIT CUM EO

QUI JURE DICI NON INFELIX POTEST

La fortune se montre indulgente pour celui qui, à bon droit, ne peut être appelé malheureux.

Il s’agit d’une citation de l’Illiade142.

3- Inscription sur la porte d’une pièce du rez-de-chaussée :

SECURA QUIES ET NESCIA FALLERE VITA Un repos sûr et une vie qui ne saurait choir.

Il s’agit cette fois d’une citation des Géorgiques143.

139 Vallette R. (1897), Essais d’épigraphie vendéenne (suite), Revue du Bas-Poitou, p. 479. 140 Valette R. (1895), Essai d’épigraphie vendéenne (suite), Revue du Bas-Poitou, p. 347. 141 Pline, Histoire Naturelle, livre VII, 32. 142 L’IIliade, Chant VII, vers 50-sqq. ; traduction E. Lasserre, librairie Garnier, p.115.

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4- Sur la frise d’une maison côté nord :

EXTREMA PER ILLOS JUSTICIA EXCEDENS TERRIS VESTIGIA FECIT.

Chez eux au moment de quitter la terre, la Justice a laissé la dernière trace de ses pas.

Il s’agit à nouveau d’une citation des Géorgiques144, constituant un vers et demi :

et patiens operum exiguoque assueta juventus

sacra deum sanctique patres, extrema per illos

justicia excedens terris vestigia fecit.

5- Sur la porte de la pépinière et du verger :

HIC PLANTAS TENERO ABSCINDENS DE CORPORE MATRUM

DEPOSUIT SULCIS. HIC STIRPES OBRUIT ARVO145.

L’un détachant des plants du corps tendre des mères, les a déposés dans des sillons ; l’autre en-

terre dans le guéret les souches.

Il s’agit à nouveau d’une citation un peu tronquée des Géorgiques146. Le passage continuait de la

façon suivante : Quadrifidasque sudes et acuto robore vallo.

Après leur avoir donné la forme de scions à quatre brins ou à bouts effilés.

6- Inscription cette fois-ci scripturaire sur la porte de l’oratoire :

PAX HOMINIBUS BONAE VOLUNTATIS. Paix aux hommes de bonne volonté.

Il s’agit ici d’une citation scripturaire des Psaumes147 : Benigne fac, Domine, in bona voluntate

tua, Sion. Et de l’Évangile selon saint Luc148 : Gloria in altissimis Deo, et in terra pax hominibus

bonae voluntatis.

Vendée, Fontenay-le-Comte, rue Rapin, maison Jarnigaude.

Inscription sur la porte d’entrée postérieure à 1636, gravée sur l’ordre du propriétaire Julien

Colardeau :

HOC ERAT IN VOTIS URBIS DEPONERE CURAS

INTERDUM ET SOLIS HIC INDULGERE CAMOENIS

Cela faisait partie de mes vœux de mettre en attendant de côté les soucis de la ville et de me

consacrer aux neuf sœurs seules.

Traduction en vers (un peu infidèle) de Hanaël Jousseaume149 :

Je voulais, déposant les soucis de la ville

Au culte des neuf sœurs consacrer cet asile.

143 Virgile, Georgiques, Livre II, vers 467. 144 Virgile, Géorgiques, Livre II, vers 472-74. 145 Virgile, Géorgiques, Livre II, vers 23-24. 146 Virgile, Géorgiques, Livre II, vers 23-24 147 Psaumes, I, 20. 148 Luc, II-14. 149 Jousseaume H.

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Il s’agit d’une allusion à la satire VI d’Horace150 que l’auteur paraphrase. Celle-ci a inspiré, à La

Fontaine, la fable Le rat de ville et le rat des champs.

Camenae, nymphes aux chants prophétiques plus tard identifiées avec les muses151.

L’inscription occupe encore aujourd’hui la même place qu’au temps de Julien Collardeau.

Seulement, la porte qu’elle surmontait autrefois a été depuis transformée en fenêtre. Cette fenêtre

fut celle de Hanaël Joussaume. Cette ancienne demeure située à l’extrémité sud de la ville, entre

la villa du célèbre mathématicien Viète et celle du non moins illustre Rapin doit son nom de

Jarnigaude à celui de son premier propriétaire.

Le 17 octobre 1583, elle fut anoblie par contrat fait à Jehan Chasteau, conseiller du roi en

l’élection de Fontenay, receveur des finances de la reine d’Écosse, douairière de France, par les

sieurs Chandon et Gallier.

Après avoir passé entre les mains de nombreux propriétaires, elle devint la «maison des champs»

du procureur du roi et poète Julien Collardeau qui y fit graver le distique ci-dessus. En 1787, la

Jarnigaude fut achetée par le poète Hanaël Joussaume.

En ce qui concerne le Colardeau signalé plus haut, il s'agit probablement du Collardeau

(l'orthographe des noms était fantaisiste à l'époque) qui a composé l'épitaphe du comte de Boisy

(voir une des inscriptions précédentes).

Signalons que ce distique est reproduit dans Les Paysages et Monuments du Poitou152.

Vendée, Fontenay-le-Comte, rue Rapin.

Maison de campagne de François Viète153, mathématicien célèbre qui est né à Fontenay-le-

Comte en 1540 et mort à Paris en 1603. À droite et à gauche de l’écusson, on lit l’inscription :

LAUDATO INGENTIA RURA EXIGUUM COLITO

Loue les domaines immenses mais prend bien soin d’un bien exigu.

L’inscription est tirée des Géorgiques154. Les deux vers complets sont les suivants :

Durus uterque labor. Laudato ingentia rura,

Exiguum colito. Necron etiam aspera rusci

Traduction en vers (un peu infidèle) par Hanaël Jousseaume155 dont nous venons de parler :

Des domaines pompeux, admire la splendeur

Mais sous un humble toit abrite ton bonheur.

Vendée, Fontenay-le-Comte, épitaphe de Nicolas Rapin.

Épitaphe de Nicolas Rapin156 composée par lui-même (distique élégiaque ? ).

TANDEM| RAPINUS| HEIC QUI|ESCIT |ILLE QUI

NUNQUAM| QUIES|CIT,| UT QUIES| ESSET| BONIS

150 Horace, Satire, livre II, 6 151 Tite Live, Histoire romaine, CXXI, 3; Ovide, Métamorphoses XV, 482 ; Ovide, Fastes, III, 275 ; Virgile, Bucoliques, III, 3, 59. 152 Robuchon J., Vallette R., Rochebrune O. de (1892), Paysages et Monuments du Poitou, Vendée, tome X, Fontenay-le-Comte. 153 Robuchon J., Vallette R., Rochebrune O. de (1892), Paysages et Monuments du Poitou, Vendée, tome X, Fontenay-le-Comte ; Revue du Bas-Poitou, 1895, p. 346. 154 Virgiles, Georgiques, liber II, vers 412-413. 155 Jousseaume H. 156 Tremond E. de (1896), Essais d’épigraphie vendéenne, Revue du Bas-Poitou 1896, p. 405.

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IMPUNE| NUNC GRAS|SENTUR |ET FUR ET LA|TRO

MUSAE| AD SEPUL|CRUM GAL|LICAE ET LATINAE GEMENT

Enfin Rapin repose ici, lui qui ne s’est jamais reposé, afin que les bons se reposent. Que

sévissent maintenant en toute imunité le voleur et le brigand et que les muses gémissent près de

son tombeau en français et en latin.

Le troisème vers est incorrect car le u de impune est long. Il faudrait aussi lātrones à la fin du

vers.

Le dernier vers n’est ni un pentamètre ni même un hexamètre.

L’orthographe latinae pour latine sent son Moyen-Âge.

Nicolas Rapin157 l’a traduite lui-même en français de la façon suivante :

Cy-dessous reposent les os

de Rapin, quiconques en sa vie

n’eût repos, tant il eût d’envie

de tenir les bons en repos.

Desrobez et volez sans crainte

Maintenant larrons et voleurs

Les Muses verseront leurs pleurs

Sur son tombeau gravant la plainte.

La Revue du Bas-Poitou cite d’autres vers célèbres de Nicolas Rapin (distique élégiaque) :

Quo fug|iam ex|torris sine| munere|, privus et| exspes

Conjuge| cum ca|ra, | pignori|busque no|vem.

Où fuirai-je, banni, sans fonctions, isolé, sans espoir,

avec ma chère épouse et neuf hypothèques.

La même revue158 cite deux autres vers :

Sic mediis olim ludebam miles in armis

Dura sub invicto principe castra se|quens.

C’est ainsi que jadis je jouais au soldat au milieu des armées,

menant la dure vie des camps sous un prince invaincu.

Le premier vers est malheureusement impossible à scander.

Le second est correct pour invicto en application de la règle qui dit que la voyelle brève suivie de

deux consonnes peut rester brève ou devenir longue si la première consonne est une muette.

Vendée, Fontenay-le-Comte, rue Saint-Nicolas.

Inscription sur le linteau d’une porte de la cour intérieure d’une maison159.

MER FRANCISCUS ACHARDUS

PRESBITER PICTAVIENSIS

NUNC FONTANACUS

Maître François Achard

prêtre de Poitiers,

maintenant Fontenaisien

157 Boudeloton E. (1892), Nicolas Rapin d’après des documents inédits, extrait des œuvres latines et françaises de Nicolas Rapin, poictevin, Paris chez Olivier de Varenne, rue Saint Jacques, 1610, Revue du Bas-Poitou, 1892, p. 457. 158 Tremond E. de (1892), Essais d’épigraphie vendéenne, Revue du Bas-Poitou, p. 461 159 Valette R. (1897), Essai d’épigraphie vendéenne, Revue du Bas-Poitou, p. 483.

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SUFFICIT MIHI GRACIA TUA

DOMINE

NAM VIRTUS IN INFIRMITATE

PERFICITUR

MDCXXXII

Ta grâce me suffit,

Seigneur,

car la vertu s’accomplit dans la

faiblesse.

1632

Mer au tout début est probablement pour magister.

Il s’agit d'une allusion à la deuxième épître de saint Paul aux Corinthiens160. Le texte complet est

le suivant : Propter quod ter Dominum rogavi ut discederet a me et dixit mihi : Sufficit tibi

gratia mea nam virtus in infirmitate perficitur. Libenter igitur gloriabor in infirmitatibus meis, ut

inhabitet in me virtus Christi. Propter quod placeo mihi in infirmitatibus meis, in contumeliis, in

necessitatibus, in persecutionibus, in angustiis pro Christo : cum enim infirmor, tunc potens sum.

Vendée, Fontenay-le-Comte, Saint-Médard-des-Prés.

Inscription sur marbre noir, encastrée dans la cheminée du logis de Villepréau, maison de

campagne de Julien Collardeau161 en 1615 :

URBIS QUAE IN PROSPECTU EST

ITERUM MAJOR EXTRUXI CIDDCXV

DILIGE FELICES MISERIS SUCCURRE, VEL ULTRO

Étant maire pour la deuxième fois de la ville qui est en face, j’ai bâti (cette maison en 1615).

Aime les heureux, porte secours aux malheureux et même davantage.

La transcription de la date à la fin de la deuxième ligne est erronée. Il faut sans doute lire :

AED(em) MDCXV

Vendée, Fontenay-le-Comte, salon de Haute-Roche.

Inscription grecque placée jadis sur la cheminée du salon de Haute-Roche162, ancienne habitation

de François Mézière, médecin :

T. E. M

Par le labeur et par la pratique (l’exercice).

Si notre traduction ou plutôt transcription est exacte, le texte grec doit être pris dans un sens

plutôt militaire. T. E. M. pourrait être une traduction du grec en latin : Tribulatione et militia.

En réalité, les trois majuscules d’abréviation en-dessous de l’inscription grecque font problème.

Le dernier M pourrait être l’abréviation de Mézière. S’agirait-il des initiales d’un ancêtre de

François Mézière ?

L’inscription était gravée en lettres d’or sur une plaque de marbre noir.

Vendée, Île d’Yeu, église Notre-Dame du Port.

Inscription sur la plus petite cloche de l’église163 :

160 Corinthiens XII, 8-10. 161 Valette R. (1894), Essai d’épigraphie vendéenne, Revue du Bas-Poitou, p. 414 ; Valette R. (1896), Essai d’épigraphie ven-déenne, Revue du Bas-Poitou, p. 407. 162 Vallette R. (1897), Essais d’épigraphie vendéenne (suite), Revue du Bas-Poitou, p. 402.

-88-

EX DONO IOANNES VIGNAUD SACERDOTIS Par un don de Jean Vignaud, prêtre.

Vendée, Le Boupère, château de La Pellissonière.

Inscription sur une cheminée du XVIe siècle164 :

SPES MEA DEUS Dieu est mon espoir.

L’inscription est la même que celle de la chapelle du Salut, consacrée à saint Gelais, à

Angoulême (vide infra).

Vendée, La Réorthe, château de l’Aubraye.

Le château165, proprement dit, entouré de douves profondes n’était abordable que par un second

pont-levis, dont la porte, couronnée de créneaux, était ornée, au-dessus de son linteau de deux

écussons qui ont été martelés pendant la Révolution et autour desquels on lisait les deux inscrip-

tions suivantes :

AD ALTIORA CONTENDIMUS OMNES

1575

VIVET AD ESTREMUM

1577

Nous cherchons tous à atteindre les sommets

1575

Il vivra jusqu’à la fin

1577

Vendée, Le Bernard, la Cour du Breuil166.

SIX CURIAE DECAM THALLEMONDENCIS Sceau de la curie du doyen de Talmont.

Decanus est devenu decamus et l’abréviation six pour sigillum est un peu étrange.

Vendée, Luçon, médaille trouvée près de la cathédrale.

Cette médaille167 comporte plusieurs abréviations, l’une en espagnol, les autres en latin.

Horizontalement on lit :

N.S. D. MONST. Nuestra señora de Montserrat

Sur le revers de la médaille, on voit saint Benoît, debout, vêtu de la longue coule monastique. Il

élève de la main droite une croix trèflée et de l’autre soutient le livre de la règle bénédictine. Près

de lui le corbeau qui est son attribut iconographique, devant ses pieds un cartouche oblong, porte

la croix dite de Saint-Benoît.

Entre les quatre bras de la croix :

C S P B Crux sancti Patris Benedicti. Croix du Saint Père Benoît

163 Valette R. (1897), Essai d’épigraphie vendéenne, Revue du Bas-Poitou, p. 478-492 ; Samuel, XXII, 31 ; Psaume, VII, 2 ; XV, 1 ; XVI, 7, XVII, 31, LXX, 1, LXXII, 28, Proverbe, XVI, 20. 164 Robuchon J., Vallette R., Rochebrune O. de (1888-1894), Paysages et Monuments du Poitou, Vendée, tome X, Le Boupère 165 Robuchon J., Vallette R., Rochebrune O. de (1888-1894), Paysages et Monuments du Poitou, Vendée, tome X, La Réorthe 166 Baudry F. abbé (1861-1862), Fouilles archéologiques du Bernard (suite), Société d’émulation de la Vendée, p. 114. 167 Charbonneau-Lassay L. (1919), Une curieuse médaille de Saint-Benoît trouvée à Luçon et une croix reliquaire provenant de Saint-Mars-des-Prés (Vendée), Revue du Bas-Poitou, p. 182-sqq.

-89-

Sur la ligne verticale de la croix :

C S S M L Crux sacra sit mihi lux. Que la Sainte Croix soit ma lumière

Sur la ligne horizontale :

N D S M D Non Draco sit mihi dux Que le dragon ne soit pas mon guide.

En haut de l’inscription en bordure :

IHS Iesus Hominum Salvator Jésus le Sauveur

Puis les lettres :

V R S N S M V

S M Q L I V B

Vade retro Satana

nunquam suade mihi vana

Sunt mala quae libas,

ipse venena bibas

Retire-toi, satan.

Ne me conseille jamais tes vanités.

Les breuvages que tu offres, c'est le mal.

Bois toi-même tes poisons.

Ce type de croix mystérieuse, à laquelle l’Église permet de reconnaître une vertu talismanique ne

paraît pas être antérieure au XVe

siècle, époque à laquelle elle fut peinte en l’abbaye de Metten

(Bayern) sur un évangéliaire. En 1647, elle reçut d’un sensationnel procès à Nuremberg une

célébrité qui s’étendit rapidement à toute l’Europe occidentale.

Vendée, Pétosse, église, pierre tombale.

En l’absence d’éléments de datation, nous avons longuement hésité avant de ranger cette inscrip-

tion parmi les inscriptions de la Renaissance. En effet, l’église de Pétosse est une église romane

datant du XIIe

ou du XIIIe

siècle. L’inscription commémorative d’un défunt enterré sous le dal-

lage même de l’église est donc notablement postérieure. Or les lettres sont curieusement nor-

males (plus même que celles de l’inscription de Chauray) sans aucune trace d’onciale ou de go-

-90-

thique. D’autre part, la date au-dessus du sommet de la croix est à droite en chiffres arabes (20),

à gauche en chiffres romains (XX). Or les chiffres arabes ont été introduits en Occident par le

pape Silvestre II (Gerbert d’Aurillac) au Xe siècle mais ils ont mis beaucoup de temps à supplan-

ter les chiffres romains. La forme alambiquée du sommet de la croix ferait également pencher

pour une date assez basse. C’est pourquoi nous avons préféré ranger cette inscription parmi

celles de la Renaissance.

Il ne reste que peu de chose de l’inscription effacée par les pas des fidèles.

En haut de la croix XX (très effacé : peut-être un chrisme de chaque côté du bras vertical de la

croix (voir photographie).

À droite de la croix : NDO H(lettres assez nettes) ABR (extrêmement effacé)

Il est probable qu’il faut restituer A MUNDO HOC … ABREPTUS pour « Arraché à ce

monde ... ».

Les lettres sont trop effacées entre Mundo hoc et abreptus pour tenter une restitution. Et comme

on peut le constater en regardant la photographie, tout ceci reste très douteux.

De l’autre côté … CRO, sans doute pour SEPUL]CRO.

Vendée, Xanton-Chassenon, Les Villardières.

À l’extrémité du bourg, sur le chemin de Rochefort à Faymoreau, sur la porte de la

gentilhommière des Villardières.

ON A BEAU SA

MAISON BASTIR

SI DIEU N’Y

MET LA MAIN

CELA N’EST

QUE BASTIR

EN VAIN

1600

Cf. avec l’inscription de Poitiers, rue Saint-Paul168 empruntée au Psaume169 CXXVII :

Canticum graduum Salomonis.

Nisi Dominus aedificaverit domum

In vanum laboraverunt qui aedificant eam

Nisi Dominus custodierit civitatem

Frustra vigilat qui custodit eam

Vanum est vobis ante lucem surgere.

Surgite postquam sederitis

Qui manducatis panem doloris

Cum dederit dilectis suis somnum.

168 Page 268; Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère série, tome XXVIII, inscr. 262, pl. VI.

169 Psaume, CXXVI, CXXVII, 1-2

-91-

La nouvelle édition de 1945 donne le texte suivant :

Canticum ascensionum Salomonis.

Nisi Dominus aedificaverit domum

In vanum laborant qui aedificant eam.

Nisi Dominus custodierit civitatem,

In vanum vigilat custos.

Vanum est vobis surgere ante lucem

Sedere in multam noctem

Qui manducatis panem duri laboris

Quoniam largitur dilectis suis in somno.

On retrouve ce texte dans une inscription du portail occidental de l’église de Neuillac en

Saintonge :

HEC EST DOMUS DOMINI FIRMITER EDIFICATA BENE FUNDATA EST SUPRA

FIRMAM PETRAM

CETTE PORTE A ETE RTE (REFAITE ? ) EN L’AN 1610

L’inscription de Neuillac ajoute : supra firmam petram, qui signifie « sur une pierre solide ».

-92-

VIENNE

Vienne, Anche-sur-le-Clain.

Inscription gravée en capitales irrégulières sur le linteau d’une fenêtre de maison. Elle concerne

un capitaine de la garde de monseigneur le comte du Lude, gouverneur du Poitou. Il s’agit ici

encore d’un souvenir des guerres de Religion en Poitou :

LE LOGIS DU CAPITAINE

WALTON, CAPITAINE, DE LA

GARDE DE MONSEIGNEUR LE

CONTE DU LUDE 1585.

Le nom de Guy d’Aillon, comte du Lude, revenant à maintes reprises, il est peut-être utile de

rappeler le rôle qu’il joua en Poitou pendant les guerres de religion. Nommé gouverneur de la

province, il fut d’abord obligé d’évacuer Poitiers devant l’avance des troupes protestantes de La

Rochefoucault et Sainte-Gemme.

La ville fut pillée et les églises endommagées170. L’armée du maréchal Saint-André ayant repris

la ville, Poitiers fut de nouveau pillé, cette fois par les catholiques, pour rétablir l’équilibre.

L’édit d’Amboise mit fin à la guerre. Mais les hostilités reprirent en 1568 et le comte du Lude

compléta les défenses du Poitou, levant une milice urbaine pour contribuer à la défense de la

ville. En 1569, Henri de Guise et son frère Mayenne vinrent renforcer le comte du Lude avec

huit cents soldats. Coligny investit la ville le 24 juillet mais le siège ne dura que quelques

semaines. C'est pendant ces combats que François d’Aillon, frère du comte de Lude et Antoine

d’Aunoux (voir les inscriptions les concernant), perdit la vie. Nous retrouvons encore, quelques

années après, le comte du Lude à Poitiers s’efforçant d’empêcher le massacre de la Saint-

Barthélémy de se reproduire en Poitou. Peu après les intrigues de Jean de la Haye, lieutenant

général du Poitou, qui était du parti des Politiques, échouèrent en raison de l’opposition de

François de Lauzon, ce qui causa sa mort. Au moment où Henri III voulut liquider la Ligue, le

comte du Lude organisa en 1577 une réunion de toutes les compagnies laïques et ecclésiastiques

du Poitou pour les associer à l’Acte d’Union et il y réussit malgré une vigoureuse résistance où

s’est distingué justement François de Lauzon. Il était précisément le leader du parti des

Politiques (pour François de Lauzon, voir son épitaphe à l'église Saint-Porchaire de Poitiers).

Vienne, Antran.

Inscription gravée sur une ardoise carrée171 de 0, 24 mètre de côté, encadrée dans une pierre

sculptée sur la façade de la cure. Jean Bion était en même temps doyen du chapitre de

Châtellerault. Il y fut enterré dans la collégiale. Il y eut d’autres Bion, curés d’Antran aux XVIIIe

et XIXe

siècles. Ils ne semblent pas parents des Bion de Niort qui ont donné eux aussi de

nombreux prêtres au diocèse à la même époque.

170 Longuemar A. Le Touzé de (1857), Essai historique sur l’église Saint-Hilaire-le-Grand, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère série, tome XXIII, p. 1-386.

171 Debien G. (1931), Communication, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3e série, tome IX, 1931-1934, p. 152.

-93-

IOANNES BION CURIO ECCLE

SIAM PROPE CADENTEM AERE

PROPRIO A RUINA REPARAVIT

ANNO 1635

PETRUS BION EJUS NEPOS ET

SUCCESSOR DOMUM FUNDIT

EVERSUM SUIS SUMPTIS ET

CURA INTEGRE RESTITUIT

REEDIFICAVIT ET PERFECIT

ANNO 1643

Jean Bion prêtre

a réparé de son

propre argent

l’église ruinée qui était sur le point de s’écrouler

en l’an 1635.

Pierre Bion son neveu

et successeur, à ses frais, fait renaître l’édifice abattu

et par ses soins l’a rénové d’une manière

irréprochable et il l’a reconstruit de manière

parfaite en l’an 1643.

L’emploi du mot curio au sens de curé ou de prêtre est étrange.

Vienne, Ayron, château.

Cette inscription de 1547172, date de la mort de François Ier

, représente un homme armé encadré

de l'inscription :

NE QVID AGAT LIVOR Que l'envie ne fasse rien

Son dessin fut envoyé en 1920 à M. Chauvet par H. Brun, propriétaire du château.

Vienne, Bourg-Archambault.

Le pavage173 en carreaux émaillés figure une roue divisée en nombreux compartiments trilobés

encadrant des fleurs de lys, des crosses et des monogrammes. L’écusson de France y alterne avec

celui de Pierre de Sacierge.

DOMAT OMNIA VIRTUS Le courage triomphe de tout (dompte tout).

Vienne, Dercé, église.

Les fonts baptismaux174 sont datés de 1622 avec l’inscription :

QUOTQUOT IN CHRISTO BAPTIZATI ESTIS, CHRISTUM INDUISTIS I622.

Dans la mesure où vous avez été baptisés dans le Christ, vous avez revêtu le Christ 1622.

Il s’agit d’une citation scripturaire, Épître aux Romains175 dont le texte est le suivant : Quid ergo

dicemus, permanebimus in peccato ut gratia abundet, Absit. Qui enim mortui sumus peccato,

quomodo adhuc vivemus in illo. An ignoratis quia quicumque baptizati sumus in Christo Iesu, in

morte ipsius baptizati sumus.

En réalité la citation n’est pas très exacte. En effet, il est écrit au verset 3 du chapitre VI : An

ignoratis quia quicumque baptizati sumus in Christo Iesu ; in morte ipsius baptizati sumus ?

Consepulti enim sumus cum illo per baptismum in mortem : ut quomodo Christus surrexit a mor-

tuis per gloriam Patris, ita et nos in novitate vitae ambulemus.

172 Patte E. (1934-1935), Dons, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3

e série, tome X, p. 361.

173 Collectif (1860), Répertoire archéologique du département de la Vienne, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1ère

série, 2

e-3

e tr. 1860, p. 291.

174 Eygun F. (1938), Procès verbal de séance, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3e série, tome XI, 1

er tr 1938, p.

555. 175 Épître aux Romains, VI-1, 4; III-28; Eph II,18; III-12; Hébreux X-19

-94-

Vienne, Dissay, collégiale Saint-Pierre et Saint-Paul de Dissay.

Pierre d’Amboise y fut enterré avec cette épitaphe métrique176.

EXIGUO CLAUSTRO VITAE DILECTOR HONESTAE, HUJUS SARCOPHAGI PULVERE,

PETRE, JACES CUI GENEROSA DEDIT ARTUS AMBASIA CLAROS STIRPS, PATER

TEQUE JOVINUS AIT URBIS PICTAVICAE MODERAMINA, PRAESUL, AGEBAS.

DORMIS CUM PATRIBUS, PULVIS ET OSSA, PETRE ANNIS MILLENIS QUINGENTIS

QUINQUE LOCATUR PRIMA SEPTEMBRIS MORS TIBI VITA FUIT177.

Il s’agit de distiques élégiaques (hexamètre + pentamètre) :

Exigu|o cla|ustro vi|tae di|lector ho|nestae

Hujus |sarcopha|gi| pulvere|, Petre, ja|ces

Cui gene|rosa de|dit artus Am|basia| claros

Stirps, pater| abba|tem| teque Jo|vinus a|it.

Urbis |Pictavi|cae mode|ramina| praesul a|gebas

Dormis| cum patri|bus| pulvis et| ossa, Pe|tre.

Annis millenis quingentis quinque locatur

Primo Septembris mors tibi vita fuit.

Le second vers, pentamètre, normalement comporte deux hémistiches. Le premier hémistiche

comporte deux dactyles, plus une syllabe indifférente. Ici, il comporte un spondée suivi d’un

dactyle. Le second hémistiche par contre est correct et comporte effectivement deux dactyles

avant une syllabe brève.

Toi qui aimais une vie honnête, dans un asile réduit tu reposes, Pierre, poussière dans ce

sarcophage. Toi, à qui la généreuse famille d’Amboise a donné un corps illustre, Saint-Jouin de

Marnes te dit aussi abbé. Évêque, tu assurais le gouvernement de la ville de Poitiers. Tu dors

Pierre, poussière et ossements, avec tes parents.

Il est déposé (ici) en l’an 1505.

Le premier septembre. Pour toi la mort fut la vie (céleste).

Pierre d’Amboise ne reposait donc pas seul, il a du faire transporter ici ses parents patribus.

Pater Jovinus est une allusion au fait qu’il fut abbé de Saint-Jouin-de-Marnes. Cette inscription

disparue a déjà été mentionnée pour ce lieu.

Des vitraux de la collégiale, il ne subsiste que seize panneaux placés sans ordre dans les fenêtres

de la galerie.

Le dessin des panneaux figure des losanges à fleurons crucifères ou une tenture damassée dont la

bordure est inscrite en minuscules romaines. Ces inscriptions sont d’ordinaire dépourvues de

sens et ne donnent ni signature d’artiste ni marque d’atelier, mais parfois aussi elles répètent un

verset des Évangiles178 :

BENEDICTUS DOMINUS DEUS

176 Robuchon J., Vallette R., Rochebrune O. de (1888-1894), Paysages et Monuments du Poitou, Vienne, tome IV. 177 Gallia Christiana, col. 1202. 178 Luc, I- 68

-95-

Le texte complet est le suivant :

Benedictus Dominus Deus Israel

Quia visitavit, et fecit redemptionem plebis suae.

Et crexit cornu salutis nobis

In domo David pueri sui.

Sicut locutus est per os sanctorum

Qui a saeculo sunt, prophetarum ejus.

Le panneau est délimité par deux pilastres ou colonnes qui portent un écriteau en gothique carrée

expliquant le sujet. Les textes sont abrégés ou même un peu différents de la Vulgate. Ils se

terminent par un renvoi au chapitre dont ils sont tirés :

1- Vierge assise sur un banc allaitant l’enfant Jésus demi-nu. Saint Luc accompagné de son bœuf

écrit, sur ses genoux, l’histoire de l’allaitement179.

BEATA UBERA QUAE SUXISTI. Bienheureuses les mamelles que tu as tétées.

Le texte complet est le suivant : Mulier de turba matrem Jesu benedicit. Factum est autem, cum

haec diceret : extollens vocem quaedam mulier de turba dixit illi : Beatus venter qui te portavit

et ubera quae suxisti. At ille dixit : Quinimmo beati, qui audiunt verbum Dei et custodiunt illud.

2- Saint Joseph précède l’âne sur lequel est assise la Sainte Vierge tenant dans ses bras son

enfant emmaillotté. Saint Matthieu et son ange relate la fuite en Égypte180.

ACCIPE PUERUM ET FUGE IN AEGYPTUM Prends l’enfant et fuis en Égypte.

Le texte complet est le suivant : Fuga in Aegyptum et trucidatio innocentium.

Qui cum recessissent, ecce angelus Domini apparuit in somnis Joseph, dicens : Surge et accipe

puerum et matrem ejus, et fuge in Aegyptum, et esto ibi usque dum dicam tibi. Futurum est enim

ut Herodes quaerat puerum ad perdendum eum. Qui consurgens accepit puerum et matrem ejus

nocte et secessit in Aegyptum.

3- Le Christ assis sur un pavé, les yeux bandés, est souffleté par deux Juifs. Saint Marc qui se

reconnaît à son lion181, écrit :

MINISTRI ALAPIS EUM CEDEBANT (Marc) Les serviteurs lui donnaient des soufflets.

Le texte complet est le suivant : Et coeperunt quidam conspuere eum et velare faciem eius, et

colaphis eum caedere, et dicere ei : Prophetiza. Et ministri alapis eum caedebant.

Le texte est repris par Jean182 : Et veniebant ad eum et dicebant Ave rex Judaeorum et dabant ei

alapas.

Alapa est un mot assez rare, employé par Pétrone dans le Satyricon et par Phèdre183.

179 Luc, XI-27 180 Matthieu, II, 13-14 181 Marc, XIV-5 182 Jean, XIX-3 183 Pétrone, Satyricon, 38-9; Phèdre, Fabula, livre V, Calvus et Musca fable 3, vers 2 ; livre II, 5-25.

-96-

4- Jésus, assis, les mains liées en avant et vêtu de pourpre violette est brutalement couronné

d’épines. Saint Jean, imberbe, écrit sur ses genoux ; son aigle tient au bec l’écritoire184 :

MILITES POPULITES ( PLECTENTES) CORONAM SPINIS.

Les soldats tressant la couronne d'épines.

Le texte complet est le suivant : Et milites plectentes coronam de spinis imposuerunt capiti ejus

et veste purpurea circumdederunt eum. Et veniebant ad eum et dicebant : Ave, rex Judaeorum et

dabant ei alapas. Exivit iterum Pilatus foras et dicit eis. Ecce adduco vobis eum foras ut

cognoscatis quia in eo nullam causam invenio in eo causam.

5- La sibylle de Delphes, la couronne en main annonce la venue miraculeuse d’un prophète qui

se nommera Jésus et sera couronné d’épines.

NASCI DEBERE PROPHETA ABSQUE MARIS COÏTU NOMINE JHESUS QUI CORONAT

(sic pour CORONABITUR)

Un prophète doit naître de la fécondation de la mer (jeu de mot avec Marie, la Vierge Marie, cf.

Ave maris stella) du nom de Jésus qui sera couronné.

Saint Luc, assis sur un banc, son bœuf couché derrière lui, écrit sur un papier tendu. Ce texte est

à rapprocher de Luc185 : ecce concipis in utero et paries filium et vocabis nomen ejus Jesum, hic

erit magnus et Filius Altissimi vocabitur et dabit illi Dominus Deus sedem David patris ejus, et

regnabit in domo Jacob in aeternum et regni ejus non erit finis.

6- Le Christ attaché à une colonne, les mains derrière le dos, est frappé avec des fouets par deux

bourreaux. Saint Matthieu, assisté de son ange, dit de Pilate186 :

JESUS FLAGELLATUM TRADIDIT Il a livré Jésus à la flagellation.

Le texte complet est le suivant : Tunc dimisit illis Barabbam. Jesum autem flagellatum tradidit

eis ut crucifigeretur.

7- Le Christ meurt sur la croix. La Vierge défaille. Saint Jean la soutient. Saint Jean l’imberbe

est assis sur un rocher vert. Il tient à la main une coupe d’où sortent trois dragons pour

symboliser le poison qui y est contenu et qu’il but sur l’ordre de Domitien187.

IN LOCO CALVARIE CRUCIFIXERUNT EUM. Ils le crucifièrent à l’endroit du calvaire.

Le texte complet est le suivant : In Calvariae loco crucifixus. Et baiulans sibi crucem exivit in

eum, qui dicitur Calvariae locum, hebraice autem Golgotha ubi crucifixerunt eum et cum eo

alios duos hinc et hinc, medium autem Jesum.

Jésus ressuscite arborant une croix de triomphe. Le soldat qui garde le tombeau met sa main

devant ses yeux, car il est ébloui par la lumière.

184 Jean, XIX-2 185 Luc, I-31,32 186 Mathieu, XXVII- 26 187 Jean, XIX, 17-18

-97-

Saint Matthieu dit avec son Évangile188 :

ET TERCIA DIE RESURGET

RESURREXIT SICUT DIXIT

Et le troisième jour il ressuscitera,

il a ressuscité comme il l’a dit.

Le texte complet est le suivant : Respondens autem angelus dixit mulieribus. Nolite timere vos

scio enim quod Jesum, qui crucifixus est, quaeritis Non est hic: surrexit enim, sicut dixit.

Cf. Matthieu189: Domine, recordati sumus quia seductor ille dixit adhuc vivens : Post tres dies

resurgam, Jube ergo, custodiri sepulchrum usque in diem tertium, ne forte veniant discipuli ejus,

et furentur eum et dicant plebi : Surrexit a mortuis et erit novissimus error pejor priore.

Vienne, Journet, église du prieuré de Villesalem.

Inscription sur le bas-côté nord190.

IHS MA[RIA]

LAN 1612

SPES

MEA

DEUS

M. DAVIGNON

Jésus sauveur des

hommes. Marie

l’an 1612

Mon espoir est (en)

Dieu

M. Davignon.

IHS est comme chacun sait l’abréviation de Jesus Hominum Salvator et une allusion à

l’orthographe grecque du nom.

Les références à l’Écriture sont les suivantes : Spes non in homine ponenda191. Spes sed in

Deo192.

Vienne, Leignes-sur-Fontaine, église, inscriptions dites de «la Contre-Réforme».

Au pignon193:

Je fus ruynée l’an 1569 et re(staurée) 1613

Au-dessus de la porte:

1613 DOMUS MEA DOMUS ORATIONIS EST SIRET (nom du curé)194.

188 Mathieu, XXVIII-6 189 Mathieu, XXVII-63,64 190 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère série,

tome XXVIII, inscr. 219; Lalande M. de (1868), Notice sur le prieuré de Villesalem, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1868, 1

ère série, tome XXXIII, p. 419.

191 Psaumes XLIII-7 ; LI-7,9 ; Sapientia III-11 ; V-15 ; Isaïe XX-5 192 Samuel XXII, 31 ; Psaumes VII-2; XV, 1; XVI-7 ; XVII-31 ; LXX-1 ; LXXI-28; Proverbes : XVI-20 (cf. Psaumes XIII-6 ; LXX-5 ; XC-9). 193 Salvini J. (1955), Les murs de l'église de Leignes. Un monument épigraphique de la Contre-Réforme, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 4

e série, tome III, 1955, p. 297

194 Luc, XIX-46.

-98-

Sur la tranche à gauche de la porte :

JESVS ; sur la droite : MARIA.

Sur le montant gauche :

VENITE, FILII, AUDITE ME, TIMOREM DOMINI DOCEBO VOS195 EGO MATER

PVLCHRE DILECTIONIS ET SANCTE SPEI, IN ME GRATIA OMNIS VIE ET

VERITATIS196.

Venez mes enfants, écoutez-moi, je vous enseignerai la crainte du Seigneur197. Moi je suis la

mère de la belle affection et du saint espoir, en moi est la grâce de toute voie et de toute vérité198.

Le texte complet du Psaume199, révision de 1945, est le suivant :

Venite, filii, audite me.

Timorem Domini docebo vos.

Quis est homo qui diligit vitam.

Desiderat dies, ut bonis fruatur ?

Ego200 mater pulchrae dilectionis et timoris et cognitionis et sanctae spei. In me gratia omnis

viae et veritatis. In me omnis spes vitae et virtutis.

Sur le montant droit :

TE SOVIENE DE LA MOR, DU JUGEMENT DU PARADIS ET L’ENFER.

À l’angle nord-est de la croisée, on lit :

Je fus ruynée l’an 1562 par les hérétiques. Je dis ruynée TOUT À FAIT et remise en bon estat

par la piété des catholiques qui ont payé pour cet efaict la somme de 12 cent livres l’an 161.

Louange À Dieu.

FILII HOMINUM [DELINQU]ENTES ERRAVERUNT ET DERELIQUERUNT PACTUM

TUUM INCENDERUNT SANCTUARIUM TUUM IGNI, ALTARIA TUA

DESTRUXERUNT, SACERDOTES TUI OCCIDERUNT GLADIO. ANNO DOMINI 1567

Les fils des hommes ... ont erré et renoncé à ton pacte. Ils ont incendié ton sanctuaire par le feu.

Ils ont détruit tes autels et tes prêtres ont été tués par l’épée, l’an du Seigneur 1567.

À la première ligne du texte latin, il faut peut-être lire delinquentes suivant le Psaume201 XXX :

Dixit injustus ut delinquat in semetipso.

Non est timor Dei ante oculos ejus.

À la dernière ligne, il faudrait lire soit sacerdotes tuos occiderunt, soit sacerdotes tui occisi sunt.

À l’angle sud-est de la croisée, deux inscriptions devaient souligner les effigies de saint Antoine

et saint Hubert.

195 Psaume, XXXIV-12. 196 Ecclésiaste, 24-25. 197 Psaume, XXXIII. 198 Ecclésiaste, XXIV-(XXV). 199Psaume, XXXIV-12 200 Psaume, XXXIV. 201 Psaume, XXXV-2

-99-

SAINCT ANTHOINE

O HUBERTE SANCTISSIME, DEFENDE NOS A LUPO(RUM) RABIO(SORUM)

CONVENTU

Saint Antoine,

O très saint Hubert, défend-nous de la meute des loups enragés !

Saint Hubert était, en effet, invoqué contre la rage.

Sur la table d’autel :

BEATA VICERA (sic pour viscera) MARIE VIRGINIS QUE PORTAVERUNT AETERII

PATRIS FILIUM

Bienheureuse, les entrailles de la Vierge Marie qui ont porté le fils du Père céleste.

Aeterii pour aetherii.

Et sur la tranche :

SANCTA MARIA, MATER DEI, ORA PRO NOBIS NUNC ET IN HORA MORTIS NOSTRE

Sainte Marie, mère de Dieu, prie pour nous maintenant et à l’heure de notre mort.

Sur la porte septentrionale, on voit un arc brisé surbaissé. L’inscription est autour de l’arc :

BENEDIC, DOMINE, DOMUM ISTAM ET OMNES INSIDIAS INIMICI AB EA LONGE

REPELLE ET ANGELI TUI IN PACE NOS IN EA CUSTODIANT SEMPER.

Bénis, Seigneur, cette maison, repousse d’elle toutes les embûches de l’ennemi et que tes anges

toujours nous y gardent en paix.

Sur le montant de droite :

O DOMINE JESU, INTROIBO IN DOMUM TUAM ET CAULAUDABO TE DEUM

SALVATOREM MEUM. DOCEBO INIQUUS VIAS TUAS UT IMPII AD TE

CONVERTENTUR.

O Seigneur Jésus, j’entrerai dans ta maison et je te louerai, Dieu, mon Sauveur. J’enseignerai,

indigne, tes voies, pour que les impies se convertissent à Toi.

Caulaudabo pour Collaudabo

Sur le bénitier : AQUA BENEDICTA. Eau bénite

À proximité d’un bloc de pierre cubique aux angles abattus :

AQUA BENEDICTA SIT NOBIS SALUS ET VITA.

Que l’eau bénite nous soit le salut et la vie.

Et l’effigie de saint Hilaire, patron de la paroisse avec l’invocation :

SANCTE HILARI. Saint Hilaire

Ces inscriptions reflètent des thèmes courant à cette époque de Contre-Réforme, notamment la

dévotion à la Vierge et aux âmes du Purgatoire.

-100-

Vienne, Leugny-sur-Creuse, église Saint-Hilaire, épitaphe de Jean Couturier.

Cette pierre in situ gravée de 0,60 mètre de haut pour 0,40 mètre de large constate la dédicace de

l'agrandissement de l'église Saint-Hilaire de Leugny202.

MAGISTER IOANES COUTURIER

RECTOR AEDIFICAVIT ANNO 1600 ET

SUBSEQUENTI DEDICARE FECIT. UNA

CUM ECCLESIA, A DNO PONTIFICE PIC

TAVENSI DIE XXI IVNII

ORATE PRO EO

Le maître Jean Couturier,

recteur, a érigé en l’an 1600 et

l’année suivante il l’a fait consacrer, en

même temps que l’église, par le seigneur

évêque de Poitiers le 21 juin.

Priez pour lui.

Vienne, Lhommaizé, église romane Saint-Jean-Baptiste, clef de voûte.

CHORVM HVJUS ECCL. A FUNDAMENTIS

EXTRUXIT G. GRANGIER RECTOR

Le recteur G. Grangier a construit le chœur de cette église depuis les fondations.

Vienne, L’Isle-Jourdain, église du Vigeau.

Cette épitaphe de François du Fou, rédigée moitié en français et moitié en latin, se lit sur une

tombe de l’église du Vigeau, près de l’Isle-Jourdain.

François du Fou était le fils d’Yves du Fou, gentilhomme breton de la Cornouaille, seigneur du

Fou en Poitou, grand sénéchal de la province, conseiller et chambellan de Louis XI. François du

Fou avait servi sous Charles VIII et Louis XII pendant les guerres d’Italie où il perdit un œil. Il

fut chambellan de François Ier

, comme son père l’avait été de Louis XI et comme lui encore, il

fut capitaine de la ville et du château de Lusignan. Une maladie grave le contraignit de quitter la

cour et il passa les dix dernières années de sa vie dans son château du Vigeau où il mourut.

Il avait épousé Louise de Polignac, dont il eut un fils François du Fou, baron du Vigeau, qui en

1531, succéda à son père dans la charge de capitaine et gouverneur de la ville de Lusignan.

SAGE FRANCOIS DU FOU PORTANT LE NOM

CY GIST JADIS CHEVALIER DE PROUESSE

DUQUEL SERA IMMORTEL LE RENOM

CAR DE VERTUS AVAIT ORNE NOBLESSE

REPOS PRENAIT LE VIGEN TRES HEUREUX

SOUBS TEL SEIGNEUR PTECTEUR DE JUSTICE

AUX HUMBLES DOUX AUX PVERS (pervers) RIGOUREUX

CHARITABLE REPUGNANT A TOUT VICE

DU ROI FRANCOIS CHAMBELLAN IL ESTOIT

DE LUZIGNAN AUSSI FUT CAPITAINE

MAIS DIEU VOIANT Q TROP MIEUX MERITOIT

PAR SA GRACE LE RETIRE DE PEINE.

OBIIT DIE 6 SEPTEB 1536

LIS ERAT AN TERRA HUNC AN COELUM AN MUNDUS HABERET

ET JUS QUISQUE SUUM CUM RATIONE PROBAT

JUDICIS AETERNI LATA EST SENTENTIA COELO

MENS ERIT ET MUNDO NON MORITURUS HONOS TERRA TEGET CORPUS

202 Longuemar A. Le Touzé de (1864), Épigraphie du Haut-Poitou, Poitiers, inscr. 186.

-101-

MORS HAEC MANDATA REPENTE EXEQUITUR SIC RES ORDINE SECTA MANET.

On se disputait pour savoir si la terre ou le ciel ou le monde le recevrait. Et chacun justifie son

choix par ses raisons.

Le Juge éternel a décidé que son esprit irait au ciel et que les honneurs ne lui manqueraient pas

en ce monde. La terre couvrira son corps.

La mort exécute immédiatement ces décisions. C’est ainsi que le différend reste tranché comme

il se doit.

Vienne, Loudun203.

ALIGERUM FULMEN

FREGIT DEUS ALIGE

R IGNE DUM DEMONS

TRAT UTI EST FORT

IOR IGNIS AMOR 1579

Le dieu qui a des ailes a brisé par le feu le tonnerre ailé démontrant ainsi que l’amour est un feu

plus fort. 1579.

Le latin de l’inscription est douteux, il faudrait une proposition infinitive après démonstrat et un

quam serait préférable avant le dernier ignis : de plus, fortis a ici le sens français de fort.

Il s’agit bien entendu d’une allusion à la représentation mythologique de l’amour avec des ailes

et le dieu du tonnerre est Jupiter dont les frasques amoureuses avec les mortelles ont défrayé la

chronique mythologique.

Ignis bien sûr est entendu dans les deux sens.

Vienne, Loudun.

Billet inédit d'Etienne Pasquier à Scévole de Sainte-Marthe204 qui habitait à Loudun (deux

distiques latins).

VIRO COMMENDATISSIMO ET MULTIS NOMINIBUS SIBI CONJUNCTISSIMO

QVAS MOLES MITTIS, TIBI, SAMMARTHANE REMITTO

SINT LICET INGENIO MVNERA DIGNA TVO

NAM QVAMVIS RERVM CVPIAM FABER ESSE TVARVM

JVS EGO (SI CAPIAM) DIRVO AMICITIAE.

À un homme très recommandable et pourvu de nombreux noms.

Je te renvoie, Sainte-Marthe, les merveilles que tu m’envoies. Bien que ce soit des cadeaux

dignes de ton esprit. Car bien que je désire être l’auteur de tes travaux je détruirais si je le faisais

les convenances de l’amitié.

Vienne, Loudun, bâtiment de l’Union chrétienne.

Inscription funéraire de Gaucher II205, dit Scévole Ier

de Sainte-Marthe mort à Loudun206 en

1623. Dans le Mémoire de la Société des Antiquaires de l'Ouest, M. Arnaud Poirier écrit qu’il a

203 Chevallier Rufigny colonel (1830), Procès verbal de séance du 18 janvier 1830, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3

e série, tome VIII, p. 561.

204 Plattard J. (1930), Un billet inédit d’Étienne Pasquier à Scevole de Sainte-Marthe, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3

e série, tome VIII, p. 826-827.

-102-

vu dans l’église Saint-Pierre du marché une dalle qui recouvrait le corps de Scévole et qui dispa-

rut par la suite.

Il est probable qu’elle fut alors transportée dans l’ancien hôtel de Sainte-Marthe depuis long-

temps démoli, car le fragment dont il s’agit a été conservé dans la famille des derniers proprié-

taires de l’hôtel avec un grand nombre d’autres pierres sculptées de même provenance.

D[OMINO

SCAEVOLAE SAMMAR[THAE

IVLODVNVM COGNITO

F. SCAEVOLAE FRANCIS[CAE

QVESTORIAE DIGNITATI[S

PRAESIDI[VM] ITERVM SVSCE[PIT

MVNERIBVS E VARIIS QVE LEGAT(VS

(Que pour quae)

CI]VILIS SAPIENTIAE. LAVDE PE[REGIT

PICTONVM SANTONVM BRITANNORVM

MERITO DIFFICILLIMIS TEMPO[RIBVS

FIDEI DOCTRINAE SINGVLARIS

NOMINE HĒRICO III ET H[ENRICO IV

REGIBVS ACCEPTO AB ILLIS AD

MAGENSIA [MAGNIFICENTIA] REGNI COMITIA

QVE PRVDENTER VERSATO

SIVE LATINA SIVE GALLICA

SOLVTA. ITIDEM ORATIO[NE

QUIBVS GALLORVM DOCT[A

RITE PARENTAVIT CON[CILIA

AC]TIS FOEDERATORVM PA[RI

OPE ou plutôt ZELO] EO PRAECIPVAE ADNITE[TVR

(pour Adnititur).

Loudun, au seigneur François de Scévole connu sous le nom de François de Scévole de Sainte-

Marthe. Il a reçu pour la deuxième fois la charge de la dignité de questeur de France.

À la suite des diverses tâches qu’ambassadeur il a accomplies, loué pour sa sagesse politique,

unique en son genre pour son mérite en des temps difficiles pour les Poitevins, les Saintongeais

et les Bretons, pour sa réputation de fidélité au dogme, il fut accepté par les rois Henri III et Hen-

ri IV dans les plus grands conseils du royaume dont il a savamment résolu les problèmes car il

était versé à la fois en éloquence latine et en éloquence française.

De la même façon qu’il présida les savantes assemblées des Français, il s’efforce avec la même

vigueur (ou : le même zèle) de régler les problèmes des alliés.

Ce terme de foederati (traduit par alliés) reste obscur. S’agirait-il de l’alliance conclue entre

Henri III et Henri IV contre le duc de Guise et plus tard du soutien accordé par le parti des Poli-

tiques à Henri IV (voir ci-dessus l’épitaphe de Lauson).

205 Arnault-Poirier (1846), Monuments de l’arrondissement de Loudun, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome XIII, p. 127; Bouralière A. de la (1889), Procès Verbal de séance, communication, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2

e série, tome V, p. 55 (relevé de M. Roger Drouault).

206 Dauzat A., Rostaing C. (1978), Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, p. 390; Laucidunensis 895 ; Losdunum 1050, du nom d’homme gaulois laucus.

-103-

Scévole de Sainte-Marthe a joué un rôle important dans les évènements de cette époque. Ce rôle

est attesté par un passage du livre IV de l’Histoire de Thou207 : Ubi de Guisii morte allatum est et

rex, misso ad eos Scevola Sammarthano… quare hoc severitatis exemplo erga pejora meritos

usus esset, exponendum curasset, primo universi metu linguam tenuere, quasi silentio factum

approbantes; dein ubi ex pavore animos collegerunt neque principia successus, qui debuerant

sequi, animadverterunt, paulatim in licentiam verborum se effundere, protestantium terrorem

ingerere, regem in occulto prius, mox et palam criminari, qui dum ultioni ardentius indulget,

imprudentia sua res protestantium contra animi sententiam promoveret.

Quand on apprit la mort du duc de Guise, le roi après leur avoir envoyé Scévole de Sainte-

Marthe (...) avait tenu à montrer en usant de cet exemple de sévérité comment il fallait agir en-

vers ceux qui méritaient le pire. D’abord tous par crainte tinrent leur langue, comme s’ils ap-

prouvaient l’acte par leur silence. Ensuite une fois que cessant de trembler ils eurent rassemblé

leurs esprits et qu’ils ne constatèrent pas les débuts du succès qui aurait dû s’ensuivre, peu à peu,

ils donnèrent libre cours à leurs discours, ils inspirèrent la terreur des protestants et ils accusèrent

le roi, d’abord en secret, bientôt ouvertement d’avoir favorisé par son imprudence la cause des

protestants en donnant libre cours à sa passion de vengeance contre les avis de la raison.

Le rôle de Scévole dans les évènements du règne d’Henri III est confirmé par un passage d’un

article des Mémoires208 consacré aux évènements de cette période.

En 1579, la ville renouvela ses instances auprès des magistrats venus dans ses murs pour tenir

ses grands jours. Elle avait pour organe son maire Scévole de Sainte-Marthe, originaire de Lou-

dun que sa charge de trésorier de France fixait à Poitiers où il avait obtenu depuis trois ans le

titre de bourgeois. Cet aimable poète vivait dans la familiarité du président Harlay et de l’avocat

général Brisson, tous deux élèves de l’Université de Poitiers. Il leur fit promettre de redemander

pour les échevins la garde du château.

Un autre passage nous parle du rôle de Scévole comme trésorier de France209. La Ligue avait

elle-même tracé à ces financiers leur chemin en les accusant de s’entendre avec les ministres

pour exploiter à leur profit les calamités publiques en les désignant aux vengeances populaires.

La plupart d’entre eux restèrent en effet fidèles à la cause royale. Attaqués dans les États de

Blois qui demandaient leur suppression, ils avaient été défendus par Scévole de Sainte-Marthe,

qui, parlant au nom de trois cents de ses collègues, avait hardiment décliné la juridiction de

l’assemblée en lui reprochant d’être sortie de la confusion de ses cabales et non de la volonté

librement exprimée du pays. À Poitiers, dans les intervalles de ses fréquents voyages, Scévole

mettait au service de la cause royale l’amabilité de son caractère, sa vive et insinuante parole et

jusqu’aux modestes accords de sa lyre de poète.

Vienne, Loudun, collège.

Ce collège libre fut fondé par Guy Chauvet en 1610.

MARMORE QUISQUIS IN HOC OCULOS MENTEMQUE MORARIS, IN PATRIAM

AUCTORIS DIC, ROGO, QUANTUS AMOR.

207 Ouvré H. (1854), Essai sur l'histoire de la Ligue à Poitiers, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère série, tome

XXI, p. 164. 208 Ouvré H. (1854), Essai sur l'histoire de la Ligue à Poitiers, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère série, tome

XXI, p. 113. 209 Ouvré H. (1854), Essai sur l'histoire de la Ligue à Poitiers, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère série, tome

XXI, p. 164.

-104-

Toi qui que tu sois qui arrêteras les yeux et l’esprit sur ce marbre,

dis combien grand fut l’amour de l’auteur pour sa patrie.

Vienne, Loudun, église Saint-Hilaire-du-Martray.

Inscription de Louis de Rochechouart en capitales carrées210 :

EX MUNIFCEN NOBILISS D. D.

JOH LUDOVIC DE

ROCHECHOART

DE CHANDENIER HUJUS DOMI

FUNDAT ET LIBERA XPI FIDEL

OPE HOC ALTARE DIVINO

NUMINI

44° ANNO POST TOTI CON

VEN EVERS AB HAERET ERE

CTUM FUIT ET DICATUM ANO

1612 P. TURONEN PRIORE

EX MUNIFICENTIA NOBILISSIMI DOMINI

JOHANNIS LUDOVICI DE

ROCHECHOART

DE CHANDENIER HUJUS DOMI

FUNDATORIS ET LIBERATORIS XPI (CHRISTI)

FIDELIUM

OPE HOC ALTARE DIVINO NUMINI

44 (QUADRAGESIMO QUARTO) ANNO POST

TOTIUS CON

VENTUS EVERSIONEM AB HAERETICIS ERE

CTUM FUIT ET DICATUM ANO

1612 P. TURONENSE PRIORE

Par la générosité du très noble seigneur Louis de Rochechouart211 de Champdeniers fondateur et

libérateur de cette maison et avec l'assistance des fidèles du Christ cet autel a été consacré à la

Divinité la quarante quatrième année après la destruction du couvent tout entier par les

hérétiques. Il fut édifié et consacré en l’an 1612, alors que Pierre de Tours était prieur.

Vienne, Loudun, inscription due à Louis de la Ruelle.

Dans le deuxième volume des œuvres de Scévole de Sainte-Marthe212

dans l’exemplaire de la

bibliothèque de la ville de Niort, une inscription latine est placée en tête du plan de la ville dans

le cartouche de droite.

210 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome XXVIII, p. 312, inscr. 212. 211 Pour les Mortemart et Rochechouart, voir : Drochon A.- B. abbé (1875), Château-Larcher et ses seigneurs, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome XXXIX, p. 275. 212 Arnould M. (1918), Compte-rendu et chronique, séance du 11 juillet 1918, Communication, Bulletin de la Société des anti-quaires de l’Ouest, 3

e série, tome IV, 1916-1918, p. 417.

-105-

HOC AETERNITATE CONSECRAT PICTAVIUM IN LAUDEM

DEI OPTIMI MAXIMI VINDICIS SUI, QUO PROPUGNANTE

CESSIT INANIS HOSTIUM OBSIDII, PER SESQUIMENSEM

AB ANTE IX CAL. SEXTIL. USQ. AD VII SEPTEBR. MDLXIX

L’inscription a été traduite de la façon suivante :

Poitiers consacre ce témoignage pour l’éternité à la louange du Dieu, très bon, très grand, son

Sauveur, qui en combattant pour lui a fait cesser le vain siège des ennemis, qui dura un mois et

demi, du neuvième jour d’avant les calendes d’août au septième jour de septembre 1569.

Cette inscription n’est pas de Sainte-Marthe, mais de son cousin et ami Louis de la Ruelle,

chanoine de la cathédrale et docte régent de l’Université de Poitiers, dont il recueillit un certain

nombre d’épigrammes latins (sic), à la fin de son volume de 1573, et à qui il dédie son ode bien

connue, intitulée : Les louanges de Poitiers.

Cette inscription sert de titre à l’une des meilleures piécettes latines de l’auteur, six distiques, où

Poitiers se plaint de toutes les luttes soutenues depuis les Vandales et les Arabes jusqu’à

Coligny. À la cité dolente échappe ce fier aveu :

SED MIHI | FATA|LE EST : SI | BELLUM IN|DIXERIT | HOSTIS

CHRISTO AUT | REGI, IN | ME PROTINUS | ARMA RU|UNT

Pour moi c’est la destinée, si l’ennemi a déclaré la guerre au Christ ou au roi, les armes se

précipitent droit sur moi (je m’arme immédiatement).

En réalité, le quatrième pied de l’hexamètre est incorrect. Le in de indixerit était long. Avec

bellum duxerit le vers redevient normal.

Le plan s’est contenté de la seule inscription en prose ; son texte ne diffère de celui du volume

que par quatre lettres : d’abord il porte consecrat au lieu de consecrabat. Louis de la Ruelle avait

employé l’imparfait selon l’habitude antique qui fait écrire à l’auteur d’une lettre scribebam et

non pas scribo. Plus loin de la Ruelle avait daté la fin du siège : VII ID SEPT qui est devenu VII,

sept, ce qui revient d’ailleurs au même, le sept avant les ides de septembre étant le 7 septembre,

ce qui est bien le jour de la levée du siège. Mais les deux datations s’opposent, une antique et une

moderne.

Vienne, Loudun, poésie de Scévole de Sainte-Marthe.

Il s’agit cette fois-ci d’une ode de Scévole de Sainte-Marthe213 sur la naissance du fils de Jean de

la Haye. Celui-ci est resté célèbre pour avoir fait pendre Jacques Herbert, maire de Poitiers, qui

avait collaboré avec les protestants pendant le premier siège de Poitiers qui se termina le 1er

août

1562. Ce Jean de la Haye a été plus tard du parti des Politiques ou Malcontents214.

NON IL|LUM SO|LAS, PRAE|STAT QUIBUS | IMPIGER | ARTES

EXER|CERE TO|GAE JUVAT|, ET FORE | NATA FO|VERE

SAEPE ETI|AM PATRI|AE, CUM | RES ID ׀ POSTULAT, ARMA

TEMPORE | SUMPTA PLA|CENT, ET ׀ PALLADE| CLARET U|TRAQUE.

FORTU|NATE PU|ER, TA|LI QUI| PATRE CREA|TUS

213 Chergé C.-L.-G. de (1841), Notice biographique sur Jean de la Haye, lieutenant général du Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère série, tome XII, p. 186.

214 Vide supra, commentaire de l’inscription d’Anche-sur-le Clain, Jarry J. (2010), Les guerres de religions en Poitou, Bulletin de l’Association pour le Développement de l’Archéologie sur Niort et les Environs, n° 22, p. 83-94.

-106-

QUOD SECTERE DOMI TANTAE VIRTUTIS HABEBIS

EXEMPLUM NULLO MERITO DELEBILE SAECLO.

Ne te désole pas pour lui, il excelle dans les arts auxquels il se consacre. Il se plaît à faire des

effets de toge (d’éloquence) et à tenir en haleine les audiences locales; de plus, souvent quand les

circonstances l’exigent il lui plaît de prendre les armes pour la patrie, il s’illustre dans les deux

talents de Minerve ; heureux enfant créé par un tel père. Avec tant de vertu, tu auras à suivre un

exemple qu’à bon droit aucun siècle ne saura détruire.

FORE pour foris au deuxième vers n’est peut-être pas classique mais exigé par les scansions.

Le cinquième vers est difficile à scander le cre de creatus étant normalement bref. Crevisti four-

nirait une solution.

Habena, mot rare se retrouve dans une inscription moderne de Fontenay-le-Comte (p.208).

Sectere est un peu étrange on penserait plutôt à sectari.

Le nom de sainte Marthe apparaît souvent sous la forme italienne (ou latine avec abréviation de

Sanctus en san) Sanmartha. On se demande si Scevole de Sainte-Marthe, qui avait des Lettres,

n’a pas voulu en faire une allusion au mot sanscrit samartha, conforme approprié, adéquat, utile,

bon, qui prend comme nom le sens supplémentaire de capacité, compétence. Mais la soif de

savoir de la Renaissance s’étendait-elle au sanscrit ?

Vienne, Loudun, poésie de Scévole de Sainte-Marthe dédiée aux citoyens de Poitiers215 (dis-

tiques élégiaques).

IN AELIUM, AD CIVES PICTAVIENSES

QUALIS UBI ACTEON216 MUTATA FRONTE FIGURAM

EXUIT ET SIMILIS DESIIT ESSE SUI

IPSE SUIS CANIBUS, QUOS PRAEDAE ASSUEVERAT OLIM

DISCERPTO MISERE CORPORE PRAEDA FUIT

SIC QUOQUE MUTATA COEPIT CUM MENTE VIDERI

AELIUS ET SIMILIS DESIIT ESSE SUI

CIVIBUS IPSE SUIS, QUOS PRAEDA ASSUEVERAT OLIM

DISCERPTO IN PARTES CORPORE PRAEDA FUIT

NE TAMEN ID FIERI DIVUM SINE NUMINE CREDAS

PAR FUIT HIS FATUM, PAR QUI CRIMEN ERAT

VIDERAT ARCANUM CYBELES HIC, ILLE DIANAE

ILLE POENAS SOLVIT ET ISTE DEAE

À Aelius, aux citoyens de Poitiers.

De même qu’Actéon, changeant de physionomie, perd son apparence et cesse d’être semblable à

lui-même, lui-même lorsque son corps est misérablement déchiré par les chiens, ceux que jadis il

avait accoutumés (à chasser) le gibier, Elie lui aussi se mit à paraître, l’esprit modifié et cessa

d’être semblable à lui-même, lui-même, son corps mis en morceaux, il fut la proie de ses

concitoyens qu’il avait jadis accoutumé à chasser le gibier. Ne crois pas cependant que ce dernier

miracle se soit produit sans l’intervention de la divinité. Ceux qui ont partagé le crime ont

215 Chergé C.-L.-G. de (1841), Notice biographique sur Jean de la Haye, lieutenant général du Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère série, tome XII, p. 212.

216 Acteon s’écrit normalement Actaeon (élision vocalique entre ubi et ac).

-107-

partagé le destin. L’un avait vu le secret de Cybèle, l’autre celui de Diane ; ce dernier a été puni

par Diane et l’autre par la grande déesse.

Au cinquième vers la scansion oblige à considérer mutata comme un ablatif singulier.

La lecture de P. Brun pour le dernier vers est légèrement différente :

ILLE SUAE POENAS SOLVIT ET ISTE

SUAE.

Chacun des deux a été puni par la sienne.

L’un a été puni (poenas solvit) par la sienne,

l’autre par la sienne

Sans le premier suae le vers n’est plus un pentamètre.

Vienne, Loudun, poésie de Scévole de Sainte-Marthe.

Cette poésie217 est dédiée au frère Louis, prosénéchal de Poitiers.

AD FONTEM LODOICI FRATRIS PICTONUM PROSENESCALLI

LIMPIDE FONS, VITREO QUI CLANI ALLUBERIS AMNE

ET PENE AQUALES ANNULUS ADDIDIT AMNES

QUEM SIBI FRATERNUS LABOR IN JUCUNDA PARAVIT

OTIA, POST RAUCI TAEDIA MILLE FORI

CREDE MIHI, NON TE DOMINO SERVIRE PIGEBIT

NECTAREO CUJUS FLUMINE DIVES ERIS

TU MODO CLAMOSA CUM LIBER AB URBE LAVATUM

SUCCEDET RIPIS, ORA MANUSQUE TUIS

PROESTA TE NITIDUM ET TREMULO SPLENDENTIA FUNDO

SAXULA FAC LENI MURMURE MOTA STREPANT

EFFICIET CERTE AONIIS PERMISTUS UT UNDIS

QUALIS ES, AETERNIS LIMPIDUS AMNE FLUAS.

À la fontaine du frère Louis, prosénéchal de Poitiers.

Fontaine limpide qui est lavée par le cours transparent du Clain

Toi qui ajoutes à peine quelques courants

Filets d’eau que le travail du frère a préparés pour d’agréables siestes

Après les mille fatigues de la rauque assemblée

Crois-moi, tu ne seras pas mécontente de servir ton maître

Tu seras riche de son fleuve de nectar

Seulement, quand, libéré de la ville bruyante, il viendra,

Se laver sur tes rives le visage et les mains

Fais-toi belle et fais que sur ton fond s’agitent de petits cailloux

Résonnant en avançant, d’un doux murmure

Il fera certainement que, mêlée aux ondes des Muses

Tu couleras, telle que tu es, en un cours éternel.

Alluberis est une forme du verbe très rare allubo (ablubo), qui résulte d’une confusion entre

abluo ; laver, et adlubesco (allubesco) qui signifie complaire.

Proesta est pour praesta (praesto) cf. dans le poème suivant colebris.

Aeternis à la dernière ligne se rapporte bien sûr à undis et non à anne.

217 Ginot E. (1936-38), Le pont Joubert et ses fontaines, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3

e série, tome XI, p. 278.

-108-

Vienne, Loudun, Rossay, chapelle de Bois-Rogue.

Ce bas-relief sur un tombeau a été réalisé entre 1526 et 1557. L'inscription en vers latins, séparés

en deux quatrains placés l’un en face de l’autre et gravés en jolis caractères gothiques brisés

minuscules se lit en bas d’un bas-relief représentant le cadavre d’un homme dont le visage reflète

encore les affres de l’agonie. Ce tombeau est lui-même encadré dans une arcade ogivale trilobée

accolée au mur intérieur de la chapelle de Bois-Rogue à Rossay (1,70 mètres de long pour 0, 75

mètre de haut) :

QUĪSQUĬS ĂD|ĒS QUĪ | MŌRTĔ CĂ|DĒS STĀ | RĒSPĬCĔ | PLŌRA

VĒRMĬBŬS | ĒXPŌ|NĪT FĒ|TORĀ |CŌRPORA |RĒDDIT

MORS TŬĂ MŌRS XPI TRĀNS(IT) MŪNDĪ GLORIA COELI

QUI TERITIS TRITIS SIMILES ERITIS BENE SCITIS

MORS FACIT EXOLUM RES AUFERT ATQ(UE) COLOREM

SUM QUOD ERIS MODUM CINERIS PRO ME PRECOR ORA

ET DOLORES INFERNI SINT MEMORANDI TIBI

QUOS PEDIBUS P(ER)MITIS PRECIBUS RELEVARE VELITIS

Toi, qui que tu sois qui te trouves, ici, et qui (un jour) tomberas mort, arrête-toi, regarde et pleure

ta mort, qui t’expose aux vers et rend les corps putrides. Ta mort est la mort du Christ.

Les gloires de ce monde passent mais la gloire est au ciel vous qui foulez le sol sachez bien que

vous serez semblables à ce qu’on foule aux pieds.

La mort fait dépérir, elle enlève choses et couleurs ; je suis ce que tu seras, semblable aux

cendres, je t’en prie, prie pour moi, rappelle-toi les douleurs de l'enfer. Veuillez relever par vos

prières ceux que vous foulez aux pieds.

FETORA est employé probablement pour FETOSA.

EXOLUM pourrait être une abréviation de EXSOLUTUM.

PERMITIS est pour PERMITTIS remettre, abandonner, confier (aux pieds). D’où notre

traduction de fouler aux pieds (calcare).

Le troisième vers ne se scande que si l’on prend XPI pour une syllabe.

MORS TŬĂ| MŌRS XPI| TRĀNS[IT]| MŪNDĪ| GLORIA| COELI.

Le quatrième vers peut se scander mais le quatrième pied reste bizarre (tribraque plutôt que

dactyle)

QUI TERI|TIS TRI|TIS SIMI|LES ERI|TIS BENE |SCITIS, peut se corriger en :

QUI TERI|TIS TRI|TIS SIMI|LES FI|TIS BENE |SCITO.

Quelque béotien a dû faire une erreur de copie.

Pour le deuxième quatrain, exolus n’existe pas. En le remplaçant par exoletum, on obtient des

vers possibles.

MORS FACIT | EXOLE|TUM RES | AUFERT | ATQ(UE) CO|LOREM

SUM QUOD E|RIS MODUM CINE|RIS PRO | ME PRECOR | ORA

-109-

Mais le ci de cinio est bref. Il faudrait:

SUM QUOD E|RIS MODO | TERRAE | PRO | ME PRECOR | ORA

Le vers primitif a sans doute été modifié pour bénéficier d’allitérations typiquement françaises

(ou héritées de vers léonins): eris, cineris, precor, ora. Plus loin pedibus, pecibus, permitis,

velitis.

Notez aussi à l’avant dernier vers les deux groupes de sept syllabes: et dolores inferni sunt

memorandi tibi

Vienne, Mirebeau.

Inscription218, dite du prince de Conti, gravée sur deux pierres trouvées dans les décombres

d'une tour située au nord-ouest de l'enceinte fortifiée de la ville. Cette inscription commémore le

siège soutenu à l’époque de la Ligue qui, en 1590, s’était emparée de Mirebeau. La ville fut

délivrée l’année suivante par l’armée du prince de Conti :

19 SEPTEMBRIS 1590

HANC VRBEM IN[ ]TI HOSTES OBSIDIONE

PREMENTES

VASTARVNT [ ]SES ET TENVERE DECEM

POST DECIMVM [ ]CEPS † HOSTI REVEXIT

CONTYVS PATRIOS OBSIDIONE LARES

6 JVLII 1591

REPARATA REGNANTE NAPOLEO I 15 AUG. 1806, S. L. AMIET URBIS PRAEFECTO

Restitution :

19 SEPTEMBRIS 1590

HANC VRBEM INSTANTI HOSTES OBSIDIONE PREMENTES

VASTAVERUNT MENSES ET TENUERE DECEM.

POST DECIMUM PRINCEPS † EX HOSTI REVEXIT

CONTYUS PATRIOS OBSIDIONE LARES 6 JUILLET 1591.

REPARATA REGNANTE NAPOLEO I 15 AUG. 1806, S. L. AMIET URBIS PRAEFECTO

L’ennemi bloquant la ville par un siège pressant, la dévasta et l’occupa dix mois. Après le

dixième mois, le prince de Conti, par un siège, l’arracha à l’ennemi et ramena les lares

traditionnels (patrios) de la ville ; le 6 juin 1591.

L’inscription a été réparée sous le règne de Napoléon 1er

, le 15 août 1806, S. L. Amiet étant

préfet.

Sur le siège de Mirebeau par le prince de Conti en 1591, l’inscription n’apprend rien mais elle a

le grand mérite de donner la date exacte de la prise de la ville ce que n’indique aucun récit

historique, pas même d’Aubigné dans ses Mémoires219.

Néanmoins un document conservé dans les archives de la préfecture de la Vienne apporte la

preuve que c’est en septembre 1590 que fut prise la ville de Mirebeau. Le 6 juillet 1591, est-ce la

date où fut gravée l’inscription ?

218 Roblin E. (1874-1876), Note sur une inscription gravée sur une pierre provenant des démolitions d’une tour de Mirebeau, Bulle-tin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère série, tome XIV, p. 225-228.

219 Aubigné A. T. d’ (sd), Mémoires de Théodore Agrippa d’Aubigné, éd. Ludovic Lalanne 1854, Paris, Charpentier.

-110-

Vienne, Montamisé.

Sur un linteau220 de porte du XVe

siècle, de chaque côté du sommet de l'accolade ornée d’une

fleur de lys, se lisent, gravées en lettres gothiques, les paroles de l’Ave Maria :

GRATIA PLENA DOMINVS TECVM Je vous salue Marie pleine de grâce.

Le Seigneur est avec vous.

Abréviation de l'ancien Ave Maria gratia plena. Dominus tecum.

M. Eygun rapproche ce linteau de celui de la porte dite de l’Ave Maria, rue Saint-Fortunat, à

Poitiers.

Vienne, Montamisé, église paroissiale Notre-Dame.

Sur une cloche en bronze221 portant le nom de Quiteria, l'inscription qui contourne la panse de la

cloche nomme le sacristain, les parrains et la marraine. L'invocation seule est en latin. Les

caractères sont en majuscules romaines, serrées entre deux lignes, celle d'en bas est double.

† S. QVITERIA ORA

PRO NOBIS GRIBBON

COVTRE222 ET 1583

(fleur de lys) PRĪN

RARTUS, PRĪN

M. GVIONET MRNE

† Sainte Quitere, prie

pour nous. Gribbon

Coutre 1583, parrain

Rartus, parrain

M. Guionet, marraine.

Vienne, Nouaillé-Maupertuis.

Épitaphe du 33e abbé de Nouaillé223, Audebertus Porret.

EST AUDEBERTUS PORRET ABBAS SUB EA COOPERTUS

PETRA … MITIS PIUS ATQUE PUDICUS

UNC PRAECELSA MANUS BENEDICQUE SACER JUNIANUS

CUI PUER ET CANUS SERVIVIT COTIDIANUS.

220 Eygun F. (1937), Procès verbal de séance du 15 avril 1937, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3

e série, tome XI,

p. 374. 221 Ducrocq T. (1871-1873), Note sur un dépôt de 3700 petits bronze frappés sous le règne de Constantin trouvés à Quinçay près Monts, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2

e série, tome XIII, p. 388.

222 Auber C.-A., abbé (1840), Histoire de la cathédrale de Poitiers, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1ère

série, tome VII. 223 Nobiliacum selon la Gallia Christiana, col. 1243.

-111-

Traduction :

Audebert Porret est couvert sous cette pierre… Doux, pieux et chaste. Vénéré (saint) Junien bé-

nis-le, ta main est illustre, toi qu’il a servi quotidiennement comme enfant puis blanchi par les

ans.

Si l’on transporte abbas dans l’intervalle laissé par le copiste au second vers et si l’on considère

le U de Audebert comme une demi-consonne (il se prononçait à l’époque comme un l dur polo-

nais ou russe), on obtient quatre hexamètres :

EST AU|DEBER|TUS POR|RET SUB E|A COO|PERTUS

PETRA |ABBAS| MITIS| PIUS |ATQUE PU|DICUS

HUNC PRAE|CELSA MA|NUS BENE|DICQUE SAC|ER JU|NIANUS

CUI PUER| ET CA|NUS SER|VIVIT: COTIDI|ANUS.

Évidemment, il faudrait considérer le i de pius comme long et ne pas faire l’élision vocalique

entre petra et abbas. On peut y remédier de la façon suivante, à vrai dire inélégante :

Petra ab|bas mi|tis fuit|et pius| atque pu|dicus.

D’autre part huic au datif conviendrait mieux que hunc. Praecelsa manu à l’ablatif ruinerait

l’hexamètre. Les deux derniers pieds du vers final sont discutables.

Visiblement les spécialistes de composition d’épitaphes faisaient des efforts méritoires, à coups

de mots rares et d’élisions pour obtenir des vers cohérents, mais leurs clients, moins instruits,

corrigeaient parfois sans souci de la scansion ce qui leur paraissait trop tiré par les cheveux.

Vienne, Nouaillé-Maupertuis, église du prieuré Notre-Dame d’Availles ou de Sainte-Marie.

De même que l’inscription de Pétosse (vide infra) en Vendée, celle-ci nous a posé de sérieux

problèmes de datation. Elle a été repérée par Marie-Claude Bakkal-Lagarde au milieu d’un

ensemble hétéroclite de débris de chapiteaux romans dans un dépôt lapidaire. À première vue, on

dirait une inscription classique. Le style et la gravure ne dépareraient pas une exposition

d’inscriptions du Poitou gallo-romain.

… AT AMD* DOXAM

… R I S

* trois lettres réunies

Malheureusement la ligature du A et du D à la première ligne est étrange. D’autre part, le mot

grec DOXA (= gloria) n’a jamais été latinisé en latin classique et reste superbement ignoré du

Gaffiot. Tout ceci nous ferait plutôt songer à quelque érudit précieux de la Renaissance (ce qui

nous interdit, dans l’état lamentable de l’inscription, d’essayer d’y retrouver des formules

classiques).

En bas, la présence d’un espace vide, à gauche de RIS, élimine toute possibilité de présence d’un

T ou d’un E. La lettre qui précède était un I (peu probable) ou un A. L’élimination du T exclut de

prime abord pater ou mater au génitif. Mais il reste mare au génitif et une infinité de deuxièmes

-112-

personnes passives au singulier (à l’indicatif ou au subjonctif, selon le type de conjugaison).

Cependant on voit mal un verbe passif à la deuxième personne du singulier terminer une

inscription monumentale.

À la première ligne, après -at (terminaison d’un verbe), on a une combinaison de A M (partie

inférieure du a ) et D. On retrouve donc la formule chère à l’ordre de Jésus Ad majorem Dei

Gloriam. Mais on a Doxam au lieu de Gloriam. Le sens est d’ailleurs équivalent. L’utilisation du

mot grec doxa fait bien entendu songer à la Renaissance et le fait que la formule traditionnelle

AMDG n’est pas utilisée la rendrait antérieure à la fondation de l’ordre des jésuites en 1534

(approuvée en 1540 par une bulle du pape Paul III). Les deux formules devaient coexister et le

choix par Ignace de Loyola de MDG a fait définitivement pencher la balance en faveur de gloria.

À la deuxième ligne, on songerait à Patris mais la barre supérieure du T apparaîtrait sur la pierre.

Peut-être Ter]ris224.

Le mot doxa225 au Moyen-Âge était employé dans la liturgie, témoin cet office de saint Ithier,

évêque de Nevers.

Lucem doxam et gaudia

Quibus gaudet recolentes

Ecce prostratos scelerum

Doxe particeps superum

La lumière la gloire et la joie dont il se réjouit

Ils les repassent dans leurs esprits

mais les voici terrassés de crimes

Lui qui participe de la gloire des cieux.

Il est également une inscription métrique qui nomme les saints représentés sur l’autel d’or de

Bâle (maintenant au musée de Cluny).

Qui est Hel, fortis, medicus, soter, Benedictus

prospice, terrigenes clemens mediator ousias.

Qui est Hel ? médecin courageux, sauveur, Benoît,

médiateur clément, veilles au bien de ce monde.

Vienne, Nouaillé-Maupertuis, inscription sur un missel.

À la première page226, on voit deux tableaux, celui de la Crucifixion et celui de la Glorification

de Dieu, célébré par les chœurs des anges, annoncé par les prophètes et manifesté par les

Évangiles, gouvernant le monde qu’il a racheté, établissant l’Église et répudiant l’Ancienne Loi.

La marge intérieure, très étroite, étale des monceaux de fleurs. En bas et sur un des côtés se

succèdent trois prophètes et trois patriarches. Ceux-là, le turban sur la tête, parce qu’ils sont juifs,

tiennent un phylactère où est écrit leur nom, Daniel, Samuel, Ézéchiel. Ils montrent du doigt le

Messie qui va venir. Les patriarches émergent des nuages et se détachent sur un fond étoilé. Le

premier n’a pas de nom ; il s’agit sans doute d’Abraham ; puis vient Jacob au front chauve et

David qui s'appuie sur sa harpe.

Le trône de Dieu est en bois, avec un siège et des accoudoirs terminés par des lions, car selon la

prophétie le lion de Juda sort vainqueur de l’épreuve.

VICIT LEO DE TRIBU JUDA. Le lion de la tribu de Juda sort vainqueur.

224 Pour la plus grande gloire de Dieu sur la Terre, Psaume XVIII, 1 ; LXXXVIII, 8 ; XCVI, 6 ; Sap. XIII, 4-6 ; Is II, 10-21, VI, 3 ; XXIV, 14. 225 Anonyme (1881), Trésor de l’abbaye, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2

e série, tome IV, p. 356.

226 Robuchon J., Drochon A.-B. abbé, Barbier de Montault Monseigneur X. (1884-1892), Paysages et Monuments du Poitou, Vienne, tome II, Nouaillé-Maupertuis.

-113-

Il s’agit d’un passage de l’Apocalypse227, le texte complet est le suivant : Et ego flebam multum,

quoniam nemo dignus inventus est aperire librum, nec videre eum. Et unus de senioribus dixit

mihi. Ne fleveris : ecce vicit leo de tribu Juda, radix David, aperire librum et solvere septem

signacula ejus.

Vienne, Ormes, ancienne châtellenie Saint-Martin.

Inscription sur une cloche de l’église228 :

† IHS SANCTE MARTINE ORA PRO NOBIS

HERCULES DE ROHAN, DUC DE MONBAZON, PAIR,

VENEUR DE FRANCE GOUVERNEUR POUR LE ROY

EN LA VILLE, CHASTEAU, CONTE ET EVECHE DE

NANTES, LEUTENANT (sic) GENERAL POUR SA MAJESTE

EN NORMANDIE, FONDATEUR DE CETTE EGLISE DE POIZAY 1615.

Une partie de l’ancienne paroisse de Poizay-le-Joli dépendait de la baronnie de La Haye, le

surplus étant au duché de Châtellerault. Le 18 mars 1547, Guillaume de Morenne, écuyer,

conseiller du roi et son receveur général, prit possession de la baronnie de La Haye et, le 4

octobre 1534, il céda ses droits sur la partie de cette terre comprenant Poizay-le-Joli à Louis de

Rohan, comte de Montbazon et seigneur de Guéméné. Hercule de Rohan, son fils, lui ayant

succédé, fonda l’église de Poizay où se trouve le clocher en question.

Vienne, Poitiers229.

AD ILLVSTRISS. GVYSIAE DVCEM CVM

PICTAVIVM ADVENISSET AD VRBIS DEFENSIONEM

SALVE NOSTRORVM SANGVIS CLARISSIM(VS) REGVM

SALVE GVYSEA COE(LI) SPES COLVMENQVE DOMVS

QVIS DEVS AUT BONA QVAE NOBIS TE REDDIDIT AVRA

VT PATRIAM IN TANTIS LVCTIBVS ASPICERES ?

JAM DEERAT NVMEN CVI FVNDERE THVRA PRECESQVE

POSSET CONTINVIS HOSTE PREMENTE MINIS

QVANDO SVPERVENIENS TV SPEM ROBVRQVE DEDISTII

ET TIMOR ET PLANCTVS MOX ABIERE PROCVL

ERGO AGE, NEC PROAVIS, PATRIO NEC CEDE VALORI

EN PAR MATERIES HIC TIBI LAVDIS ADEST

N. RAPIN

Au très illustre duc de Guise, alors qu'il arrivait à Poitiers pour défendre la ville. Salut, sang très

illustre de nos rois, salut la maison de Guise, espoir du ciel et pilier de l'église. Quel Dieu ou

quelle bonne aura t'a rendu à nous, pour que tu trouves la patrie en un tel deuil ?

Déjà on n'avait plus de divinité à qui on puisse dédier encens et prières, alors que l'ennemi nous

pressait de menaces continuelles, quand, survenu, tu nous as donné l'espoir et la force, et bientôt

227 Apocalypse, V, 4-5. 228 Barbier A. (1892-1894), Inscriptions recueillies aux Ormes-Saint-Martin en 1894, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2

e série, tome VI, p. 520-522; Argenson R. Voyer d’ (1855), Notice sur l’ancienne châtellenie de Ormes-Saint-Martin, Bulle-

tin de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome XXII, p. 232. 229 Babinet L. (1888), Le siège de Poitiers en 1569, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2

e série, tome XI, p. 567,

annexe 3.

-114-

la crainte et les pleurs ont disparu très loin. Donc, vas-y, ne sois pas inférieur à tes ancêtres ni au

courage de ton père, car il y a ici matière à te procurer une gloire égale.

Minis (de minae, synonyme de cunicula) pourrait à cette basse époque avoir le sens de mines,

creusées sous les remparts de la ville.

Nostrorum sanguis clarissimus regum, le duc de Guise se prétenda le descendant de

Charlemagne.

Le jeu de mots Rapin et cuniculus est involontaire.

Vienne, Poitiers.

D. O. M.230

FRANCISCO RUPISOARDO

MORTEMARTO ADOLESCENTI

GALLO NOBILIS. ET OPT.

QUEM PIA MATER IOANNA

DE SAULX. A TAVANNES

EX CIVILIUM BELLORUM

FLAMMIS ERUPTUM ROMA

AD PERDISCENDAS PACIS

BELLIQ. ARTES MISERAT

SAEVA PLEURITIDE ABSUMTO.

Au Seigneur très bon très grand

À François Rochechouart

Mortemart adolescent

Français noble et

Que sa mère Jeanne

De Saulx avait arraché de Tavannes

À Rome arraché aux flammes de la guerre civile

pour apprendre les arts de la Paix

et de la guerre il a été enlevé par une sauvage pleurésie.

Nobilis est étrange, on s’attendrait à: nobili est optimo.

Vienne, Poitiers, abbaye de la Trinité.

Ce monument231 était déjà en place à la fin de l’année 1555 pour recevoir la dépouille mortelle

de Louis de Clermont (qui portait le même nom que son père) et de Renée d’Amboise. Louis de

Clermont était abbé commendataire de l’abbaye de Cerisay-la-Forêt dans le diocèse de Bayeux.

Le martyrologe de l’abbaye de la Trinité dit en effet :

OBIIT ILLUSTRIS DOMINUS LUDOVICUS DE CLERMONT SANCTE SEDIS

APOSTOLICE PROTHONOTARIUS ET ABBAS COMMENDATARIUS DE CERISAY,

INHUMATUS IN SEPULCHRO HUJUSCE ECCLESIAE DIE VIGENTESIMA SEXTA

DECEMBRIS ANNO MILLESIMO QUINGENTESIMO QUINQUAGESIMO QUINTO

REQUIESCAT IN PACE.

Est décédé l’illustre seigneur Louis de Clermont protonotaire du Saint Siège apostolique et abbé

commendataire de Cerisay. Il a été inhumé dans le sépulcre de cette église le 26 décembre 1555.

Qu’il repose en paix.

Cette mention est confirmée par la notice consacrée à Louis de Clermont abbé de Cerisay-la-

Forêt dans la Gallia Christiana :

Sepultus est in ecclesia sanctissima Trinitatis Pictaviensis, ante altare et reliquias S. Antoninae

martyris, justa (sic) matrem suam Renatam prope sepulcrum martyris domini, quod mira prorsus

elegantia sculpendam(sic) curavit pia matrona.

230 Ouvré H. (1854), Essai sur l'histoire de la Ligue à Poitiers, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère série, tome

XXI, p. 250. 231 Crozet R. (1937), Étude sur la mise en tombeau de l’abbaye de la Trinité de Poitiers aujourd’hui à Notre Dame la Grande, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3

e série, tome XI, p. 404-405.

-115-

Il a été enseveli dans la très sainte église de la Trinité de Poitiers devant l’autel et les reliques de

sainte Antonine, martyre, à côté de sa mère Renée près du tombeau du seigneur martyr que la

pieuse dame a fait sculpter avec une élégance vraiment admirable.

D’après la Gallia Christiana, l’abbé de Cerisay est mort le 25 décembre 1555 et non le 26.

Quoi qu’il en soit le fait que la Mise au Tombeau servit à l’ornementation d’une sépulture de

famille est accusé par l’inscription qu’on lit à la base du sarcophage :

IN TE DOMINE SPERAVI, NON CONFUNDAR IN AETERNUM232.

Il s’agit du tout début du psaume qui commence de la façon suivante :

In finem Psalmus David, pro extasi

In te Domine, speravi Non confundar in aeternum

In justitia tua libera me. Inclina ad me aurem tuam.

Cette traduction a été corrigée en 1945 de la façon suivante :

Magistro chori Psalmus Davidis

Ad te Domine confugio,ne confundar in aeternum

In justitia tua libera me. Inclina ad me aurem tuam.

Vienne, Poitiers, abbaye de Sainte-Croix

Inscription du moine Isembert233 pour une capsa de l’abbaye de Sainte-Croix de Poitiers.

DE CAPSA QUAM ISEMBERTUS MONACHUS FECIT

EN ARCA HAEC CLAUSTRO CUSTODIT MAXIMO CAPSAM

QUAE SALVATORIS POLLET HONORE PRO

VIRGINIS HIC MATRIS CONDUNTUR MUNERA SACRA

QUAE DOMINUM MUNDI EDIDIT EX UTERO

MARTINUS PRAESUL SIMUL HIC SABAQUE EREMITA

PRINCEPS ET PETRUS, PARITER MARTYRQUE EMERAMNUS

EN JESU CHRISTI PICTA CONSTITIT IMAGO

IN CAPSAE GREMIO, QUATTUOR ET PROCERUM

PETRUS CUM PAULO SANCTISSIMA VIRGO MARIA

ET MICHAËL PRINCEPS RECTE TENENT LATERA

HOC OPUS, HOC ETENIM JUSSU CONFECIT ISEMBERT

HOC RODULPH PICTOR ARTE MANUQUE DEDIT

AMBOBUS, CHRISTE, REGNA TU REDDE POLORUM

HOC OMNES SANCTI, POSCITE NOS PRECIBUS.

De la cassette que fit le moine Isembert

Voici que cette armoire garde dans le très grand cloître la cassette

Qui brille de l’honneur pieux du Sauveur

Ici sont préservés les présents sacrés de la mère

Qui a fait sortir de son sein le Seigneur du monde

L’évêque Martin et de même l’hermite Saba

232 Psaume XXXI-2. 233 Anonyme (1881), Trésor de l’abbaye, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2

e série, tome IV, p. 356.

-116-

Et le prince Pierre de même que le martyr Emeramnus

Voici l’image peinte de Jésus-Christ

Dans le sein de la cassette, quatre des apôtres

Pierre avec Paul et la très sainte Vierge Marie

Et le prince Michel gardent parfaitement les côtés.

Cette œuvre, Isembert en effet l’a fabriquée sur ordre

Le peintre Rodolphe l’a donnée de son art et de sa main

Christ, rend leur les royaumes des mondes

Tous les saints, réclamez-nous par vos prières.

Vienne, Poitiers, bibliothèque, manuscrit 547.

Ce manuscrit234 a été complété par un pupitre situé dans le chœur, un peu au-dessous. Il cachait

l'entrée au-dessous du caveau des Rochechouart. Le manuscrit 547 de la bibliothèque de Poitiers

nous donne un joli dessin. Il est formé, dit Dreux du Radier, par un pélican en cuivre qui s’ouvre

l’estomac. Le sang qui en sort est reçu par neuf petits qui l’environnent, le bec ouvert. Le pélican

a pour base un tétraèdre avec les douze vers suivants gravés sur les faces.

Première face :

QVID NOTAT| HAEC RAPI|DE LANI|AT QVAE VISCERA| ROSTRO

QVAEQVE NO|VEM PVL|LOS|, SANGVINE| TINGIT A|VIS ?

HAEC TOTI|DEM RELI|QVIS RA|PTO SIBI| CONJVGE| NATIS

MATER A|MICIT|IAE | DAT MONU|MENTA SU|AE

Deuxième face :

CONJVGIS | IMMERIT|A PERI|ERVNT GAVDIA | MORTE

ET MEA | SPES OM|NIS | FVNERE | FACTA SV|O EST

AT SVPER EST IN|TACTA FI|DES, IM|MOTA VO|LVNTAS

PECTORIS | ARDOR I|DEM,| QVI FVIT | ANTE, MA|NET

Le a de immerita à l’ablatif est long.

Troisième face :

NVNC PROCVL | HINC MEVS | IGNIS A|BEST, AT VT | ANTE SO|LEBAT

FERVIDVS | INGENU|O PECTORE | VIVIT A|MOR

HOC FACIT | INVIO|LATA FI|DES, SIC | MORTE VI|RESCIT

ET MICAT | EXTINC|TO | CASTA FA|VILLA FO|CO

Première face :

Que pense cet oiseau qui de son bec déchire ses entrailles et teint de son sang ses neuf poussins?

Son époux ayant été enlevé, la mère par amitié donne aux nouveau-nés qui lui restent la preuve

de son amitié.

Deuxième face :

Les joies ont disparu par la mort imméritée de l’époux et tout espoir a disparu pour moi par son

trépas. Mais il subsiste une foi intacte, une volonté immuable, ardeur de mon coeur, telle qu’elles

furent autrefois.

234 Rambaud P. (1907-1908), Le tombeau de la famille Rochechouart-Mortemart, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3

e série, tome I, p. 463.

-117-

Troisième face :

Mon ardeur est partie loin mais tel qu’il était autrefois, mon amour fervent vit dans sa poitrine

ingénue. C’est ce qui fait la fidélité inviolée, ainsi reverdit par la mort et, le foyer éteint, la braise

chaste luit encore.

D’après Dreux du Radier, les inscriptions seraient dues à Abel de Sainte-Marthe. Elles illustrent

en tout cas l’amour qu’éprouvait Jeanne de Saulze pour son mari et ses enfants.

Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre.

Inscription235 rapportée par l’abbé Auber dans son Histoire de la cathédrale de Poitiers236 où

l’épitaphe de François d’Aillon, seigneur de Briançon, frère du comte du Lude, gouverneur du

Poitou, qui périt pendant le siège de Poitiers par l’amiral de Coligny se lisait autrefois :

GENEROSISSIMO FRANCISCO DALLONIO LUDIO DOMINO DE

BRIĀCON, PRIMI ORDINIS EQUITI, PRUDENTISSIMO LIBERALISSIMO

HUMANISSIMO PIETATIS RELIGIONIS FORTITUDINIS PROBATIONIS A VITAE

VIRTUTIS RETINENTISSIMO AEQUI ET BONI SEMPER AMATISSIMO ET

STUDIOSISSIMO

QUI TERTIO BELLO SACRO, PICTAVI AB HUGUENOTIS ET GERMANIS REM

PUB[LICAM]

CHRISTIANAM CHRISTUM ET REGEM EXOSIS OBSESSI DUM PRIUS AD

LAZARIANAM

PORTAM SUA VIRTUTE FUGATIS HOSTIBUS, COHORTUM PRAE

FECTUS STRENUUS MILITIS NON MINUS QUAM INVICTI DUCIS

PARTIBUS FUNGENS QUASSATOS ET DIRUTOS MUROS AMBI

RET IRRUPTIONI EXCIPIENDAE ET PROPELLANDAE MAGIS QUAM

MORTI VITANDAE PROVIDENS AENEI TORMENTI GLOBO PERCUS

SUS INTERIIT EHEU EHEU ADOLESCENTIS OPTIMI FORTISS[IMI

CAPUT OMNIBUS CARISS[IMUM] TETERRIMIS ET FAUCIBUS IGNI VOMIS[SUS

POUR VOMITUS).

FERREUS TRANSVOLANS GLOBUS CONFREGIT EVULSIT DISSI

PAVIT EHEU EHEU CAPUT SALUTI PUBLICE DEVOTŪ TRUNCO

CORPORE PER TECTA VICOSQUE URBIS CUI

CAVEBAT INCAUTUS GLOBUS TRUNCATUM

DISJECIT

ANNA BATARNAIA MATER LUCTUOSA PROH DOLOR FILIO

CARISS VIDUS PICTONICE PRO-REX RENATUS ET ALTER

FRANCISCUS DALLOANEI FRATRES CARISS FRATRI CARISS

SUMO CUM MARMORE POSUERUNT ANNO CHRISTI 1569

VIXIT AN 31MENS I DI. XXI OBIIT DECIMO

KAL SEPTEM ANNO CHRISTI 1569

Traduction de l’abbé Auber :

À l’illustre mémoire de François d’Aillon (ou Daillon) du Lude, seigneur de Briançon, chevalier

du premier ordre (celui du roi), aussi expérimenté que généreux, aussi pieux qu’humain, doué

d’autant de religion que de courage, aussi fidèle à l’honneur qu’aux vertus de sa noble race. Tout

235 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère série,

tome XXVIII, inscr. 166, p. 280. 236 Auber abbé (1839-1840), Histoire de la cathédrale de Poitiers, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome XXVIII, p. 270 ; épitaphe, p. 280.

-118-

ce qui fut bon et juste eut constamment son estime et sa prédilection. Pendant la troisième guerre

de religion, Poitiers étant assiégé par les Huguenots et les Allemands, que détestent la chose

publique chrétienne, le Christ et le roi, comme à la porte Lazarienne après avoir mis en fuite par

son courage les ennemis, commandant diligent de ses cohortes, jouant le rôle d'un soldat non

moins que d'un capitaine invaincu, il visitait les murs battus en brèche et en partie écroulés, plus

attentif à supporter et repousser l’assaut qu’à éviter la mort qui le menaçait, lorsqu’un coup de

canon vint le frapper et mettre fin à sa vie. Le boulet vomi par la gueule enflammée du canon

écrasa, brisa, dissémina cette tête jeune encore, si chère à tous ceux qui aiment le courage et la

bonté. Cette tête dévouée au salut public, séparée de son corps, mutiliée par le boulet, fut

dispersée, répandue dans les rues et sur les maisons de la ville, à laquelle il veillait, sans songer à

leur douleur.

Anne de Batarnaia, sa mère inconsolable, Guy gouverneur du Poitou pour le roi, René et un

autre François d’Aillon, ses frères, ont consacré ce monument de leur douleur à un fils chéri, à

un frère tendrement aimé, l’an de Jésus-Christ 1569.

Il vécut 31 ans, 1 mois et 21 jours et mourut le dixième jour avant les calendes de septembre, le

23 août 1569.

Commentaire de M. Le Touzé de Longuemar : François d’Aillon, seigneur de Briançon était

frère du comte du Lude, gouverneur du Poitou et périt pendant le siège de Poitiers par Coligny.

L'abbé Auber s'est trop souvent laisser emporter sur les ailes de l'éloquence; nous ajoutons une

traduction plus terre à terre et plus respectueuse du texte :

Au très magnanime François d'Aillon du Lude, seigneur de Briançon, chevalier de première

classe, très avisé et très généreux, très affable, très attaché à la piété à la religion, au courage, à la

maîtrise de soi, à la vertu dans la vie, très épris et très attaché à l'équité et aux biens auxquels il

fut très attaché. Pendant la troisième guerre de Religion, alors que Poitiers était assiégé par les

Huguenots et les Allemands qui détestaient l'état chrétien, le Christ et le roi, alors qu'au début par

son courage, il avait mis l'ennemi en fuite à la porte Lazare, général (préfet des cohortes)

diligent, assumant le rôle d'un soldat aussi bien que d'un chef invaincu, alors qu'il faisait le tour

des murailles battues en brèche et écroulées, plus attentif à soutenir et repousser l'assaut qu'à

éviter la mort, il mourut frappé d'un boulet d'une machine de guerre de bronze (canon).

Malheur ! le boulet de fer, prenant son vol, vomi par l'horrible gueule enflammée, a écrasé,

arraché, projeté et mis en pièce la tête de cet excellent et très courageux jeune homme. Malheur,

malheur, cette tête dévouée au salut public séparée du corps, le boulet imprévu, dont on ne peut

se garder, l'a dispersée, tranchée par les toits et les quartiers dont il avait la garde. Anne de

Batarnaia, oh douleur, plongée dans le deuil, à son fils très chéri et Guy vice-roi du Poitou

(gouverneur de par le roi) René et un autre François d'Aillon, ses frères très chéris, à leur frère

très chéri ont fait ce monument de marbre en l'an du Christ 1569.

Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre, cartulaire.

Le cartulaire237 mentionne les efforts méritoires de l’évêque Guillaume pour préserver les biens

du clergé des usurpations de laïques.

Domino Willelmo episcopo ecclesiam Pictavorum regente et pro jure ejusdem ecclesiae persecu-

tionem laudabiliter patiente.

Traduction :

237 Raison R. (1936), L’abbaye de l’Absie en Gâtine 1120-1735, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3

e série, tome

XIII, p. 371 ; Ledain B. (1895) Cartulaire et charte de l’abbaye de l’Absie (date : 1185), Archives historiques du Poitou, tome XXV, p. 80.

-119-

Alors que le seigneur évêque Guillaume régissait l’église de Poitiers et digne d’éloges supportait

la persécution pour le bon droit de ladite église.

L’office que l’on célèbre en son honneur rappelle cette persécution et présente les usurpations

des féodaux comme une pratique généralisée à l’époque.

Laïcae potestati res ecclesiasticas tunc temporis fere ubique nvadenti fortiter obstitit, calum-

niamque ac persecutionem pro tuendis ecclesiae suis juribus, invicta constantia perpessus est.

Il s’opposa courageusement au pouvoir laïc qui à cette époque presque partout empiétait sur les

biens de l’église et, avec une constance inébranlable, il supporta la calomnie et la persécution

pour garder à l’église ses droits.

Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre, chapelle du Saint-Sacrement.

Inscription238 :

PAVLO V CATHOL. ECL. PONT. MAXIMO

LODOICO XIII FRANC. REGE CHRISTMO ET

HENRICO LODOVICO RUPIPOSEO HVJVS VRBIS

EPISC ET PROTECT REVERENDISSIMO EREC

TVM FVIT HOC MONUMENTVM 1616

PRODESSE NON EST OBBESSE

Restitution :

PAVLO V CATHOLICAE ECCLESIAE PONTIFICE MAXIMO

LVDOVICO XIII FRANCIAE REGE CHRISTIANISSIMO ET

HENRICO LUDOVICO RUPI POSEO HVJVS VRBIS

EPISCOPO ET PROTECTORE REVERENDISSIMO EREC

TVM FVIT HOC MONUMENTVM 1616.

PRODESSE NON EST OBESSE

Alors que Paul V était le souverain pontife de l’église catholique, Louis XIII le roi de France et

qu’Henri-Louis de La Roche-Posay était l’évêque et le protecteur de cette ville, ce monument a

été érigé en 1616. Être utile n’est pas nuire.

Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre, épitaphe.

Épitaphe de René Lefèvre239 qui mourut avant le siège de Poitiers. Il était membre d’une famille

illustre de Loudun et son père Guillaume Lefèvre avait été procureur du roi au baillage. Après

avoir suivi le barreau de Paris, il vint professer le droit civil à Poitiers, fut nommé par François

Ier

conseiller au Parlement de Paris, en même temps que Tiraqueau, et devint en 1549 doyen de

Saint-Pierre après Bertrand de Kneringuen, par une de ces nominations qui depuis le Concordat

étaient moins celles des chapitres que celles de la Cour. Dix ans après, il reçut la charge de

président à la troisième chambre des enquêtes. Fort érudit, il avait dans le chapitre de la

cathédrale un frère, Guillaume Lefèvre, professeur d’hébreu que ses études liaient à Robert

Étienne. René mort à 67 ans fut enterré dans l’église de Poitiers et ne bénéficia que d’une courte

inscription :

238 Auber C.-A. abbé (1849), Histoire de la cathédrale de Poitiers. Quatrie partie : depuis la seconde moitié du XII

e siècle jusqu’en

1849, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1ère

série, tome XVII, p. 321. 239 Auber C.-A. abbé (1849), Histoire de la cathédrale de Poitiers. Quatrie partie: depuis la seconde moitié du XII

e siècle jusqu’en

1849, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1ère

série, tome XVII, p. 1-554.

-120-

HIC JACET NOBILIS VIR DOMINUS RENATUS LEFEVRE

DOCTOR REGENS IN HAC UNIVERSITATE

PRAESESQUE IN SENATU PARISIENSI

QUI OBIIT 20 MAR.1569

Ci-gît noble homme Messire René Lefèvre,

docteur régent de cette université et

président au Parlement de Paris,

qui mourut le 20 mars 1569.

Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre, épitaphe.

Épitaphe du sous-doyen, Abel de la Fontaine240

, issu d’une famille alliée aux Sainte-Marthe, il

suivit de près son supérieur dans la tombe. Inhumé près de lui, il eut droit lui aussi à une épitaphe

de la plus grande simplicité :

HIC JACET ABELIUS DE LA FONTAINE ,

CANONICUIS ET SUBDECANUS HUJUS

ECCLESIAE

ANTEA PASTOR SANCTI MELLANI IN

NORMANNIA,

QUI DECESSIT 16 JULII 1570

DEUS MISERETUR EJUS ANIMAE

Ci git Abel de la Fontaine,

Chanoine et sous-doyen de cette

église

curé de Saint-Mellaine en Normandie

qui mourut le 16 juillet 1570

Que Dieu ait pitié de son âme.

Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre, tableau.

Un tableau241 sur le mur sud du déambulatoire de la cathédrale représentait le Christ ressuscité,

entouré d’une trentaine de personnages, dont le donateur. Devant le portrait du donateur, une

inscription en latin dit que le tableau a été donné par Toussaint Johannet, chanoine et préchantre

des musiciens de l’église en l’an du Seigneur 1598. Le nom du peintre est indiqué : Nicolas Pin-

son, marié à Catherine Mervache, d’une famille de peintres du Poitou:

TOUSSANUS JOHANNET CANONICUS ET SYMPHONIACORUM

HUJUS ECCLESIAE PRAECANTOR HANC TABULAM

ANNO DOMINI 1598 DEO DEDICAT AETATIS SUAE 43.

N. PINSON FECIT.

Toussaint Johannet chanoine et préchantre du chœur

de cette église dédie ce tableau

à Dieu en l’an du Seigneur 1598, à l’âge de 43 ans.

Nicolas Pinson a fait.

Vienne, Poitiers, chapelle du lycée.

Épitaphe d’Aimeri Réginald de Traversay242. Président du Présidial de Poitiers, il posa en 1608

la première pierre de la chapelle du collège des jésuites qui est aujourd’hui la chapelle du lycée

de Poitiers :

QUISQUIS ES HOSPES VENERARE MAGNI PRAESIDIS

MANES ET QUOD DE AUREO FERREI

240 Gallia Christiana, tome II, colonne 1221. 241 Revue historique du Centre-Ouest, tome IV, 2005, p. 403. 242 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère série,

tome XXVIII, inscr. 220, p. 317.

-121-

SECULI VIRO LITTERIS AUREIS

HOC MARMORE PRAESCRIBIT LEGE

EMERICUS REGINALDUS TRAVARZERUS NOBILI STIRPE

SATUS ANTON. REGINALDUS TRAVARZ. IN ARMORICORUM

PRIMA CURIA SENATOREM PRIMICERIUM PARENTEM

RECTEQUE VIVENDI MAGISTRATUM HABUIT; EX ORE

PASSERATIM LITTERAS AMAENIORES EX ORACULO CUJACII

JURIS ET LEGUM ARCANA PERDIDICIT. MOX A DUOBUS

REGIBUS GENIUM EJUS STUPENTIBUS AB HONORE VARIO (VARIIS)

MACTATUR AB HENRI(CO) III TRIBUS COMPETITORIBUS

PRAELATUS ANN(ORUM) AETAT(IS) XXI REGIAE ADVOCATIONIS OFFICIO

DONATUR QUOD CUM PARI FIDE ET FACUNDIA IX ANN(OS).

IMPLESSET EX ADVOCATU AB HENR(ICO) IV NON PER MONE-

TAE PORTICUM, SED JANUAM VIRTUTI AC DOCTRINAE PA-

TENTEM AD PICTONICI SENATUS PRAESIDATUM REGALI

MUNIFICENTIA PROVEHITUR, CUI TAM SANCTE PRAEFUIT

JUBEQUE DICUNDO PROFUIT ANN. XXIII UT BONUS ESSE

QUEM VIDERI MAGIS STUDEBAT TANDEM POST URBIS PRAEFEC

TURAM SEVERE GESTAM, POST MULTAS LEGATIONES AD

REGES FELICITER GESTAS CORREPTUS MORBO CAPITALI VIR CAPITALIS OBIIT V

ID. JUN ANN. CHR. (1617)

GLORIAE FORENSIS XXXII, AETAT. LIV QUOD BENE DE SE

BENE DE BONIS MONIBUS (MORIBUS ?) ET DOCTIS, BENE DE TOTA

RE PUBLICA GALLICANA MERENTISSIMO (M. V.)

Qui que tu sois visiteur, vénère les mânes d'un grand président et lis ce qui est écrit en lettres

d’or sur ce marbre à propos de l’homme en or d’un siècle de fer.

Aimeri Réginald de Traversay, né (satus) d’une noble famille, eut pour père Antoine Réginald de

Traversay, le premier sénateur de la première chambre du Parlement de Bretagne et ce fut lui qui

lui apprit à vivre comme il se doit. De sa bouche, il a appris à fond les belles-lettres et de cet

oracle les mystères du droit civil et des lois. Bientôt, il est récompensé, et de différents honneurs,

par deux rois qui s’extasiaient sur son génie et Henri III, le préférant à trois compétiteurs, lui

attribue à l’âge de 21 ans la charge d’avocat royal ; office qu’il a rempli avec autant de fidélité

que d’éloquence pendant 9 ans. Puis cessant d’être avocat, grâce à Henri IV, il fut amené par la

générosité royale à la présidence du Sénat poitevin, non en s’ouvrant la voie par le versement

d’espèce mais parce que la porte fut grande ouverte à la vertu et à la science. Il le présida

saintement, il rendit service tout en disant «ordonne» pendant 23 ans tandis qu’il essayait d’être

bon plutôt que de paraître bon, après une préfecture de la ville rigoureusement gérée.

Après plusieurs ambassades heureusement effectuées chez les rois, cet homme éminent mourut

détruit par une maladie mortelle le cinquième jour avant les ides de juin de l’an du Christ 1617.

Après 32 ans de renommée dans la vie publique, à l’âge de 54 ans après avoir bien mérité de lui-

même, des bonnes mœurs et des savants et de toute la chose publique française.

À l’avant-dernière ligne les Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest de 1843

lisent bonis omnibus. La traduction devient : de tous les bons et savants.

En 1602, ce même Émery Regnauld, président du présidial de Poitiers, avait fondé une chapelle

et la sépulture de sa famille dans l’église de Saint-Paul. Il avait été maire en 1605 et avait en

1608 posé la première pierre du collège des jésuites, établi l’année précédente par lettre patentes.

-122-

Le terme de passeratim, « à la manière des moineaux », est employé à bon escient car il est tiré

des œuvres du jurisconsulte Charisius (Aurelius Arcadius Charisius243) dans le Digeste.

Il a été malheureusement impossible de traduire le jeu de mots : morbo capitali, vir capitalis.

Vienne, Poitiers, chapelle du Lycée (ancien collège des jésuites).

Inscription sur un tableau représentant la circoncision244 :

LUDOVICUS FINSONIUS

BELGA BRUGENSIS FECIT ANO 1615

Louis Finsonius,

belge de Bruges, a fait en l’an 1615.

Vienne, Poitiers, couvent des Carmélites.

Petit fragment d'inscription gothique provenant du couvent des Carmélites245 de Poitiers,

anciennement église Saint-Hilaire-de-La-Celle.

Vienne, Poitiers, couvent des Cordeliers.

Ces épitaphes des Mortemart246 étaient autrefois disposées autour d’un piédestal supportant la

statue d’un défunt et de sa femme agenouillés autour d’un prie-Dieu, au couvent des Cordeliers à

Poitiers. Les inscriptions sont gravées au-dessous des statues agenouillées devant leur prie-Dieu :

D. D. REN MORTMARTIO EX ANTQ RUPICHOARD FAM

ORIUND PRINC DE TONN REG IN SANCT CONVENTU CONS UTR ORD EQ TORG. L.

HAST PRAEF QUINQUE REGIB FIDEL

OBSEQ CLEM MUNIF AET AN LX PIE SCT MORT CON CHAR IOA DE SAULX

ILLUSTR DUC GASP DE SAULX COM DE TAVANNE DIGN QUONDAM GALL POLEM

F UXOR OBSEQ MUTUI AMOR PIG CERT B MN P C DEC AN 1587.

Restitution :

DOMINO RENATO MORTMARTIO EX ANTIQUA RUPICHOARD FAMILIA

ORIUNDO PRINCIPI DE TONNERRE REGALI IN SANCTO CONVENTO CONSILIARIO

UTRIUSQUE ORDINIS EQUITI TORQUATO LEVIUM HASTATORUM PRAEFECTO

QUINQUE REGIBUS FIDELITER

OBSEQUENTI CLEMENTI MUNIFICO AETATE ANNORUM LX PIE SANCTE MORTUO

CONNESTABILI CHARLES IOANNES DE SAULX ILLUSTRISSIMO DUCI GASPARDO

DE SAULX COMITI DE TAVANNE DIGNO QUONDAM GALLORUM POLEMARCHO

FIDELIS UXOR OBSEQUENS MUTUI AMORIS PIGNORE CERTO BENE

MONUMENTUM POSUIT CALENDAS DECEMBRES ANNI 1587.

Au seigneur René de Mortemart, sorti de l’antique famille de Rupichouart (Rochechouart),

prince de Tonnerre, conseiller royal dans la sainte assemblée, chevalier des deux ordres, décoré,

préfet des lanciers légers, conseiller obéissant de cinq rois, complaisant, clément et généreux, à

l'âge de 60 ans, mort pieusement et saintement.

243 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère série,

tome XXVIII, inscr. 261, p. 353 244 Barbier de Montault X. abbé (1885), Procès verbal de séance du 19 mars 1885, Lecture, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2

e série, p. 451.

245 Couvent des Carmélites, n° 718 ; Desaivre L. (1879), Pierre commémorative du monastère des Carmélites de Niort consacrée

en 1675, Bulletin de la Société de statistique, sciences, lettres et arts des Deux-Sèvres, tome IV, p. 378-392

246 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1ère

série, tome XXVIII, inscr. 174.

-123-

Au connétable Charles-Jean de Saulx, au très illustre duc Gaspard de Saulx, comte de Tavanne,

jadis digne commandant en chef des armées françaises, sa femme fidèle obéissante en gage

assuré d’un amour partagé a fait édifier comme il faut ce monument aux calendes de décembre

de l’année 1587.

Ce Gaspard de Saulx, comte de Tavannes est d’une autre génération que Bonnivet ou Artus de

Boisy. Page de François Ier

, il fut fait prisonnier à la bataille de Pavie où mourut Bonnivet. Il se

signala ensuite, comme lieutenant de la compagnie du duc d’Orléans, fils du roi, lors de

l’expédition de Provence, à Cérisoles, au siège de Metz et à la prise de Calais (1568). Lieutenant

du roi en Bourgogne, il se signala par sa cruauté dans la répression du protestantisme. Il fut le

conseiller militaire du duc d’Anjou aux batailles de Jarnac et de Moncontour et en récompense

fut nommé maréchal de France. Il fut aussi l’un des inspirateurs de la Saint-Barthélemy. Il allait

accompagner de nouveau le duc d’Anjou au siège de La Rochelle quand il mourut soudainement

(1573). Sa veuve éplorée a donc attendu 14 ans avant de se déclarer inconsolable.

Épitaphe en grec :

Ce texte est parfaitement incompréhensible à quelqu’un qui n’est pas habitué au grec moderne et

à ses particularités de prononciation. D’autant plus que l’auteur n’a aucune notion d’orthographe

et écrit suivant la prononciation. Traduit, non pas en grec classique, mais en langage un peu plus

châtié, on obtiendrait :

,

Elle est bien l’ornement de mes travaux, maintenant elle garde son âme dans les cieux, ma

compagne, mon cœur, mais le tombeau a tes restes.

en grec moderne est l’équivalent de : dans + l’article (grec ancien ). Traduction de l’épitaphe grecque de Mortemart247.

L’auteur de l’article fournit à partir des deux derniers vers, tout en remplaçant les gamma des

deux premiers mots du deuxième vers par des pi, une traduction qui n’est justifiée que pour les

deux derniers vers, et encore en remplaçant le kappa par un khi.

Cette traduction est la suivante :

Le monde garde le souvenir de mes haut faits, ma patrie la douleur de ma perte, mon épouse mon

cœur, mon tombeau mes restes. Le mot spanis « insuffisance » ne fournit aucun sens valable.

Ce chef-d’œuvre montre bien que le niveau intellectuel des réfugiés de Constantinople n’était

pas celui d’Anne Comnène. Le Poitou n’a pas hérité des meilleurs et on se demande ce que les

traducteurs de l’époque ont bien pu y comprendre.

247 Rambaud P. (1908), Le tombeau de la famille de Rochechouart-Mortemart, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3

e

série, tome I, p. 452.

-124-

D’autre part, la diffusion des études grecques en France ne s’est guère améliorée depuis l’époque

déjà lointaine de la mort d’Artus de Boisy.

Épitaphe latine composée pour son mari par madame de Mortemart :

† HOC VENERANDUS CINIS, TIBI PONO MIHIQUE SEPULCHRUM

HIC COMES IPSE MEI, SUM COMES IPSA TUI

VIVUS ERAS MEUS ET TUA SUM POST FUNERA, TECUM

CORPORE DUM NEQUEO, PECTORE SEMPER ERO

SIC INGRATA TUA PERAGAM MIHI TEMPORA MORTE

DONEC IN AETERNA VITA SIT UNA DOMO

D.O.M.

DA VIOLAS HOSPES PARVA HAC

MORTMARTUS IN URNA

MAXIMUS INGENIO NUPER ET

ENSE JACET

QUAM FERRO SEXTRAQZ POTENS

ET STRENUUS ARMIS

TAM PURA INNOCUUS RELLI

GIONE FUIT

PLURA NEFAS DIXISSE POLO SI

QUEM FAMA LOCAVIT

ALTIUS HUMANO SE CUPIT

ORE CANO.

Cendre vénérable, je te fais un tombeau pour toi et pour moi. Tu es mon compagnon, je suis ta

compagne. Vivant, tu étais à moi et je suis tienne après les funérailles, si je ne puis être avec toi

par le corps, j’y serai toujours par le cœur. J’accomplirai ce temps que ta mort me rend

déplaisant jusqu’à ce que la vie soit une dans la demeure éternelle.

Au Dieu très bon, très grand, Salut

Donne des violettes (ou des giroflées).

Mortemart est l’hôte de cette petite urne. Il repose, lui qui fut très grand naguère par l’esprit et

par l’épée. Il fut aussi puissant par le fer et par le bras et performant dans les armes qu’il fut

innocent par une foi pure. Il ne convient pas d’en dire plus en ce monde de quelqu’un qu’a exalté

la renommée. Il veut être plus qu’un visage humain blanchi par l’âge.

Nous n’avons pas trouvé d’explication pour le mot daviolas. La seule solution qui se présente à

l’esprit est une erreur d’un lapicide un peu obtus. L’auteur de l’épitaphe, pour l’inviter à passer à

la ligne, avait gribouillé : de viro laus. (Ici commence) la louange du type. Le graveur n’a rien

compris et gravé ce qu’il a cru lire.

Ce daviolas, que de Longuemar n’a pas compris puisqu’il n’a pas séparé les deux mots, reste

étrange. Hospes l’est également. On s’adresse ordinairement au passant par viator. Mortemart est

l’hôte de cette petite urne, serait plus satisfaisant. Pourquoi des violettes? Les armoiries des de

Saulx Tavannes portaient au lion d’or armé de gueules en champ d’azur, timbré d’une tête de

lion empanaché d’or et d’azur. De plus il faudrait un complément après da violas, par exemple in

urnam.

-125-

Vienne, Poitiers, couvent des Jacobins.

Petit fragment d'une tombe, gravée au trait248, portant quelques mots d'une inscription rappelant

le souvenir d'un échevin ou Scabinus de Poitiers, provenant des environs de l'église des Jacobins.

Le texte latin n’est pas indiqué dans la liste.

Vienne, Poitiers, dolmen de La Pierre-Levée.

Le dolmen situé à l’est de Poitiers était jadis couvert de noms de maîtres et d’écoliers

appartenant à diverses contrées d’Europe. Voici quelques-uns de ces noms conservés sur une

ancienne gravure devenue si rare que M. de Chergé a dû en faire une reproduction qui fut insérée

dans les Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest de 1838, accompagnée d’un

commentaire de M. Mangon de La Lande.

On y lit, disposés en tous sens, les noms d’Hogenberg, allemand, 1560, Georgius Braun, 1580,

archidiacre et doyen de Notre-Dame de Cologne, autour du Theatrum urbium où figure la Pierre

Levée dont le dessin très inexact a été effectué par Georgius Houfnaglius249 (Hufnagel), nom

qu’accompagne la date de 1561. Puis viennent :

ORTELIUS, géographe d’Anvers

HENRI GOLTZ, du duché de Juliers (Jülich) peintre et graveur célèbre.

GERARD MERCATOR, mathématicien bien connu des géographes.

ROBERTUS VAN HAFTEN

ROBERTUS GYFANIUS

248 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome XXVIII, Église des Jacobins, n° 717. 249 Houfnaglius G. (1561), Pictavia vulgo Poictiers. La pierre levée demie lieue de Poictiers. Prospectus Montis Henrici vulgo Mon-therri ; Robuchon J., Vallette R., Rochebrune O. de (1888-1894), Paysages et Monuments du Poitou, Vienne, Poitiers, tome I, Gaillard N. (1836), De quelques descriptions de Poitiers et du Poitou qu'on rencontre dans des ouvrages de géographie et des voyages publiés aux XVIe et XVIIe siècles, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome II, 1836, p. 129.

-126-

BURANUS, pédagogue (dont le nom évoque les célèbres Carmina Burana).

JOANNES A BLOMEDAEL

GUILHELMUS MOSTAERT

Sur un tableau de Beaumesnil (toujours lui), on voit apparaître à côté de la Pierre Levée un

magnifique dolmen, avec une inscription latine250 :

HIC LAPIS SUPERAT GRAVITATE COLOSSUM

PONDERIS ET GRANDI SIDERA MOLE PETIT.

Cette pierre surpasse le colosse par la pesanteur de son poids et de sa masse énorme cherche à

gagner les cieux.

Mercator, dans son récit de voyage, dit que la Pierre Levée est à un demi-mille environ de

Poitiers sur la grand-route qui conduit à Bourges. On y voit un bloc énorme (ingens saxum), de

forme carrée, soutenu par cinq pierres. On a composé sur elle un distique (de eo distichon

exstat).

D’autres, par la suite, ont prétendu que le distique était gravé sur la pierre. Mais Beaumesnil le

réfute. Rappelons à ce propos l’épigramme de Scaliger sur Poitiers (distique élégiaque).

Si studium| est ani|mae, veni|unt a| corpore| vires

Galliaque | a meri|tis | poscit u|trumque si|bi

Haec studiis, aliaeque belli exercentur amore

Pictavium est animus, ceteraque corpus erunt.

Si l’étude est le fait de l’âme, les forces viennent du corps.

La Gaule, par ses mérites, réclame l’une et l’autre chose,

l’une se pratique par les études, les autres par l’amour de la guerre.

Poitiers c’est l’âme, le reste ce sera le corps.

Vienne, Poitiers, église des Carmes251.

Inscription derrière le maître autel.

EX MUNIFICENT. NOBILISS. D. D.

IOH. LUDOVIC D ROCHECHOART

D. D. CHANDENIER I. HUJUS

DOMI

FUNDAT. ET LIBERA. XPI FIDEL.

OPE. HOC ALTARE DIVINO

NUMINI

44° ANNO POST TOTI. CON

VEN. EVERS. AB HAERET. ERE

CTUM FUIT ET DICATUM ANO

1612. P. TURONEN. PRIORE.

La multiplicité des abréviations oblige à restitution.

EX MUNIFICENTIA NOBILISSIMI DOMINI

IOHANNIS LUDOVICI DE ROCHECHOUART

DOMINI DE CHANDENIER I, HUJUS DOMI

FUNDATORIS ET LIBERATORIS. CHRISTI

FIDELIUM

OPE, HOC ALTARE DIVINO

NUMINI

XLIV ° ANNO POST TOTIUS CON

VENTUS EVERSIONNEM AB HAERETICIS

ERECTUM FUIT ET DICATUM ANNO

1612 PETRO TURONENSI PRIORE.

250 Mangor de la Lande (1836), Dissertation sur la Pierre Levée de Poitiers, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère

série, tome II, p. 45. 251 Arnault-Poirier (1846), Monuments de l'arrondissement de Loudun, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère

série, tome XIII, 1846, p. 145 sqq.

-127-

Grâce à la générosité du très noble sire Jean Louis de Rochechouart, seigneur de Champdeniers,

fondateur et libérateur de cette maison, avec l’assistance des fidèles du Christ, cet autel, 44 ans

après la destruction du couvent tout entier par les hérétiques a été érigé et consacré à la Divinité,

l’an 1612. Pierre de Tours étant prieur.

Vienne, Poitiers, église des Carmes.

Inscription252 sur le mur de l’église, il y aurait trois solutions à ce rébus :

H 3° R

G 1571.

Henrico tertio regnante

Anno Gratiae 1577

Henrico tertio rege

Galliae 1577

Henricus tertius rex

Galliae 1577

La troisième solution est la moins acceptable, si du moins le o de l’ablatif est visible.

1577 est l’année de l’Édit de Poitiers et de la paix de Bergerac.

Vienne, Poitiers, église des Carmes.

Épitaphe de Louis de Lormen253, seigneur de Falouriet et de Magnicourt, décédé en 1616 :

GRA ME CAELO GRA CONDIT HUMO

La grâce (divine) me garde dans le ciel, la grâce me garde dans la terre.

Vienne, Poitiers, église des Cordeliers, 1592.

Nous mentionnons ce texte, bien que français254, car il conserve le souvenir des guerres de

Religion avec l’inscription de François d’Aillon et celle du logis de Walton.

Il s’agit d’une épitaphe qu’on a fait suivre d’un sonnet en l’honneur du défunt et du baron de

Villequier, vicomte de la Guerche, capitaine de cinquante hommes d’armes sous les ordres

duquel il avait servi.

Ce sonnet était inscrit sur un tableau où figurait un homme d’armes avec tout son attirail

guerrier.

CI GIST LE CORPS DE DEFUNT NOBLE JEAN D’ARCHIAC ESCUYER

SIEUR DES PIRIERS LEQUEL DECEDA LE 6e

JOUR DU MOIS DE FEVRIER 1592 AU

VOIAGE QU’IL FIT EN LA COMPAGNIE DE FEU MONSEIGNEUR LE VICOMTE DE LA

GUERCHE

GOUVERNEUR DU PAYS DE POICTOU.

Au-dessous, on lit le sonnet :

LA VILLE DE POITIERS PORTERA TEMOIGNAGE

QUE J’AI TOUJOURS SUIVI LE CHEMIN DE VERTU

J’AI CONTRE L’HERETIQUE ARDEMMENT COMBATTU

QUAND AUTOUR DE POITIERS IL EXERÇOIT SA RAGE

J’AI MONTRE LES EFFETS DE MON FERME COURAGE

QUAND LE GRAND VILLEQUIER BRAVEMENT REVÊTU

D’HONNEUR ET DE MERITE ENFIN FUT ABATTU

CAR IL MOURUT AUSSI EN LA FLEUR DE SON AGE

252 Arnault-Poirier (1846), Monuments de l'arrondissement de Loudun, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère

série, tome XIII, p. 145 sqq. 253Arnault-Poirier (1846), Monuments de l'arrondissement de Loudun, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère

série, tome XIII, p. 145 sqq. 254 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome XXVIII, p. 291.

-128-

MON AME EST À PRESENT ELEVEE EN UN LIEU

OU ELLE VOIT TOUJOURS ET CONTEMPLE SON DIEU

CHANTANT INCESSAMMENT SES GRACES ET SES LOUANGES

POITIERS RETIENT DE MOI LA MEMOIRE ET LES OS

MAIS DIEU RETIENT MON AME EN LA TROUPE DES ANGES

ET LA REND BIENHEUREUSE EN ETERNEL REPOS.

Vienne, Poitiers, église des Jacobins.

Petit fragment d’une tombe gravée au trait portant le souvenir d’un échevin ou scabinus. L’église

des jacobins est depuis longtemps disparu.

Vienne, Poitiers, église Montierneuf.

Première inscription concernant René Caillet :

HIC ANTE JACENT ANTISTITIS OSSA RENATI

CAILLETI GENITI SANGUINE CHIZEIO

QUI TERRIS QUONDAM SŪMO NŪC REGNAT OLYMPO

NAM FUIT HIC MAGNO PDITUS INGENIO

CONSILIIS CLARUS SERVATIS LEGIBUS AUXIT

CLAUSTRA MONASTERII ET ILLE NOVI :

OCCUBUIT JUNII DECIMA JAM QUINQZ PERACTIS

IMPERII LUSTRIS NŪC ASTRA POLI 1529

Restitution :

HIC ANTE JACENT ANTISTITIS OSSA RENATI

CAILLETI GENITI SANGUINE CHIZEIO

QUI TERRIS QUONDAM SUMMO NUNC REGNAT OLYMPO

NAM FUIT HIC MAGNO PRAEDITUS INGENIO

CONSILIIS CLARUS SERVATIS LEGIBUS AUXIT

CLAUSTRA MONASTERII ET ILLE NOVI

OCCUBUIT JUNII DECIMA JAM QUINQUE PERACTIS

IMPERII LUSTRIS. NUNC ASTRA POLI 1529.

Ici devant, gisent les ossements du préposé René Caillet né du sang (de la famille) de Chizé qui

jadis régna sur les terres et règne maintenant au sommet de l’Olympe. Il fut jadis doté d’une

grande intelligence illustre par ses conseils dans le respect des lois, il agrandit aussi la clôture du

nouveau monastère ; il a été couché (dans la tombe) le 10 juin après avoir déjà passé cinq lustres

à la tête (du couvent). Ce sont maintenant les astres du Paradis. 1529.

Le 5 de 1529 a conservé sa forme ancienne.

L’auteur de l’inscription a latinisé l’orthographe française de Chizé qui s’appelait jadis Chiziacus

en 1045 et Casiacus vers 1060255.

Une autre inscription concernant René Caillet est mentionnée dans le recueil de Dom

Fonteneau (vide infra).

255 Dauzat A, Rostaing C. (1978), Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, p. 188.

-129-

Vienne, Poitiers, église Notre-Dame-La-Grande.

Cette inscription256 fut gravée à la fin du XVIe

siècle pour consacrer la restauration d’une statue

équestre, un bas-relief de Constantin257, qui décorait le mur latéral de Notre-Dame-La-Grande et

que les protestants avaient abattue en 1562. Les trois dates 340, 1562 et 1597 représentent trois

époques, celle de la fondation présumée, celle de la mutilation et celle de la restauration du

monument :

QUAM CONSTANTINO

PIETAS EREXERAT OLIM 340

AST HOSTIS RABIES

RUPERAT EFFIGIEM 1562

RESTITUIT VETERES

CUPIENS IMITARIER HUJUS

VIDUS EQUES TEMPLI

COENOBIARCHA PIUS 1597

Cette effigie que la piété avait érigée à Constantin en

340, voici que la rage de l’ennemi l’a détruite en 1562.

Elle a été restaurée dans le désir d’imiter les anciens par

Guy, chevalier de cet Ordre, pieux supérieur du

monastère en 1597.

Enlevée en 1808 avec l’inscription, la statue n’a point été replacée mais l’inscription, longtemps

reléguée dans la chapelle des fonts baptismaux, a été rétablie au début du XIXe

par le curé

Monrousseau.

Imitarier est probablement pour imitari. Mais imitarer (première personne du subjonctif

imparfait avec adjonction d’un i), n’est pas exclu. Cependant cupio se construit normalement

avec un infinitif.

Vienne, Poitiers, église Notre-Dame-La-Grande.

Cette épitaphe d’Antoine d’Aunoux avait été peinte au bas du portrait d’Antoine de Saint-Jean,

seigneur d’Aunoux, qui fut inhumé en grande pompe dans l’église Notre-Dame. On l’y voyait

encore en 1790. Elle fut composée par le poète Nicolas Rapin, en hommage à ce brave mestre du

camp des bandes de Piémont et du régiment de Brissac qui fut tué d’un coup de mousquet le 23

août 1569, au siège de Poitiers, par l’amiral de Coligny. L’épitaphe latine a été conservée dans

L’histoire du Poitou de Thibaudeau258. D’Aunoux, qui s’était distingué sous les règnes de

François 1er

et Henri II contre les Espagnols en Italie a pris par la suite une part active aux

guerres de Religion.

Commandant de la place de Saint-Maixent et disposant d’une partie du régiment de Brissac et

des bandes de Piémont, il fut appelé par le comte du Lude, gouverneur du Poitou, assiégé dans

Poitiers depuis le 27 juillet par l’armée protestante dirigée par l’amiral Coligny. D’Aunoux, avec

500 soldats d’élite, quitta Saint-Maixent dans la nuit du 31 juillet, força le retranchement qui

défendait les abords de la porte de la Tranchée et fut reçu en libérateur dans les murs de Poitiers

par le lieutenant général Jean de La Haye.

Il prit dès lors une part très active à la défense de la ville et ce fut à l’attaque d’une tour, dont le

capitaine La Noue Bras de Fer s’était emparée, qu’il reçut à la tête le coup de mousquet dont il

trépassa259.

256 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome XXVIII, 1863, p. 295, inscr. 184; Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome VI, 1839, p. 130 ; Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2

e série, tome IV, 1886-1888, p. 540.

257 Gabet P. (1989), Un « cavalier Constantin » méconnu à la Chaussée Saint-Victor (Loir-et-Cher), Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 5

e série, tome VIII, 2

e trimestre; Cf. Le cavalier Constantin de Saint-Hilaire de Melle et l’épitaphe de Constan-

tin de Saint-Hilaire-le-Grand (vide supra). 258 Thibaudeau (1839), Histoire du Poitou, édition De Sainte-Hermine, Robin et Cie, Niort. 259 Chergé C. de, Filleau R. (1840-1854), Histoire, biographie et généalogie des familles de l'Ancien Poitou, 9 volumes imprimés.

-130-

Voici le texte de deux épitaphes :

QUI JUVAT HOS CINERES MORITURA ORNARE TABELLA

ET MAGNUM VANA DETERE ARTE, DECUS.

ISTA QUIBUS NIHIL ET PROPRIIS VIRTUTIBUS ACTUM

DENTUR AT HUIC ALIA EST. MORS SUPERATUR A VITA.

À quoi sert-il d’orner ces cendres d’une inscription destinée à périr et par un art creux en

diminuer la grande gloire ?

Que ces écrits soient faits pour ceux qui n’ont rien fait par leurs propres vertus, mais pour lui il

en est autrement. La vie l’emporte sur la mort.

En réalité, le latin classique exigerait quem ou quod juvat. Detere est pour deterere (de detero,

detrivi, detritum).

La seconde épitaphe est en français :

Je suis d’Aunoux, si tu veux d’avantage

sçavoir de moi, Saincte postérité

Lis ce qu’on a des guerres récité

d’Henri second prince de haut courage

durant son règne il ne s’est fait voiage

ou des premiers connus je n’aye été

Ayant desja monstré ma loyauté

au roy Françoys en la fleur de mon age

Le Bourguignon, l’Espagnol, le Lombart

et qui pis est m’estre propre soldart

rebelle au roy, a senti ma main forte

Que veux-tu plus ? Je dirois voluntiers

de quelle mort je mourus à Poictiers

Si les vaillants mouroient d’une autre sorte.

Vienne, Poitiers, église Notre-Dame-La-Grande

Cette inscription260 est gravée sur la grosse cloche de l’édifice. Elle avait été fondue en 1522,

puis fut refondue en 1818. Un estampage a été conservé et figure dans le recueil de Dom

Fonteneau 261 :

HOSTES FUGO. MORTUOS PLORO. FESTA DECORO

MARIA PLENA GRATIA. VOX MEA CUNCTORUM

TERROR EST DEMONIORUM.

MISERENDO NOS EXAUDI ASSISTENTES TUAE LAUDI CUM AURES SONITU

DEMULCENS CYMBALA STIRPE CONCEPTA REGIA,

FUGANT (confugiant) ANNO DOMINI MILLESIMO LXXVII SACRUM COMMENDAVIT

CULTUM VIM SACHENQUE (sacramentumque ?).

Je mets en fuite les ennemis, je pleure les morts, je décore les fêtes, Marie pleine de grâce.

Ma voix est la terreur de tout ce qui est démoniaque.

260Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère série,

tome XXVIII, inscr. 171. 261 Fonds Dom Fonteneau, bibliothèque municipale de Poitiers.

-131-

Écoute nos prières en ayant pitié de nous, quand nous, les assistants, avons recours à tes

louanges. La vibration qui caresse les oreilles avec son timbre, lorsqu’est conçue une progéniture

royale.

L’an du Seigneur 1577. Elle a fait valoir le culte sacré, la force et le sacrement.

Fugant ou plutôt Fugiant n’est probablement pas à sa place, il devait venir après demoniorum.

Il manque, semble-t-il, quelque chose après le début de phrase : cum aures sonitu demulcens,

stirpe concepta regia.

Vienne, Poitiers, église Notre-Dame-la-Grande.

Étude sur la mise au tombeau de l’abbaye de la Trinité de Poitiers262, aujourd’hui à Notre-Dame-

la-Grande, inscription sur la base du sarcophage de Jeanne de Clermont dont la statue a

malheureusement disparu, à côté de la mise au tombeau élevée entre 1543 et 1545.

IN TE, DOMINE, SPERAVI, NON CONFUNDAR IN AETERNOM (sic)

C’est en toi Seigneur, que j’ai espéré, je ne serai pas confondu pour l’éternité.

Il s’agit d’une citation du début du Psaume XXX263. Le texte complet est le suivant :

In finem Psalmus David, pro extasi ( texte de 1945 : Magistro chori Psalmus Davidis)

In te, Domine, speravi

Non confundar in aeternum

In iustitia tua libera me.

Inclina ad me aurem tuam

Accelera ut eruas me.

Esto mihi in Deum protectorem

Et in domum refugii, ut salvum me facias

Le texte de saint Jérôme a été corrigé en 1945 de la façon suivante :

Ad te Domine confugio : ne confundar

In aeternum in iustitia tua libera me.

La version révisée du 24 mars 1945 pour les trois dernières lignes est un texte assez différent :

Festina, ut eripias me

Esto mihi petra refugii

Arx munita, ut salves me

Vienne, Poitiers, église Notre-Dame-la-Grande, statue de Constantin.

Une statue de Constantin264 ornait jadis le flanc sud de Notre-Dame-la-Grande. Elle fut détruite

en 1562 au cours des guerres de Religion et restaurée en 1592. Dans un récit d’un voyage qu’il

effectua en Poitou (1599) le Bâlois Thomas Platter mentionne l’inscription de 1592 :

QUAM CONSTANTINI PIETAS EREXERAT OLIM 340

AST HOSTIS RABIES STRAVERAT EFFIGIEM 1562

262 Crozet R. (1936-1938), Étude sur la mise au tombeau de l'abbaye de la Trinité de Poitiers aujourd'hui à notre-Dame-la-Grande, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3

e série, tome XI, 1937, p. 405.

263 Psaume, XXX, 1-3. 264 Dez G. (1973-74 ), Encore le Constantin de Notre-Dame la Grande et celui d’Aulnay-de-Saintonge, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest tome XII, p. 265-274.

-132-

RESTITUIT VETERES265 CUPIENS IMITARIER HIJUS VIDUS EQUES TEMPLI

COENOBIARCHA 1592.

La statue que la piété avait jadis érigée à Constantin en 340, mais que la rage de l’ennemi avait

renversée en 1562, a été refaite avec le désir d’imiter les anciens par le pieux abbé de ce temple

Guy Chevalier 1592266.

Vienne, Poitiers, église Saint-Germain.

Cette inscription très mutilée, longue de 0,45 mètre, haute de 0,20 mètre, du temps de M.

Le Touzé de Longuemar, se trouvait prise dans le mur de l’abside de Saint-Germain de Poitiers :

DEO ET NATURE REDDO. SIMPLICIA

ACTA P[ROFE]SSI[ONIS] EI[US] SINT DEO GRATA

ROBERTUS CHARMOLUS MEDICUS

SUESSIONEN[SIS] . DIOCESIS

Je rends (grâces) à Dieu et à la nature

Que les actes simples de sa profession soient agréables à Dieu

Robert Charmolus médecin du diocèse de Soissons.

Soissons, capitale de la tribu des Suessiones, s’est appelée Augusta Ouessonon au IIe

siècle,

Augusta Suessionum au IVe siècle et Suessio en 561267.

Vienne, Poitiers, église Saint-Gervais et Saint-Protais.

DOMUS DOMINI EDIFICATA La maison du Seigneur a été édifiée268.

Cf. en Saintonge, l’inscription sur la voussure de l’église de Nieul-lès-Saintes :

HEC EST DOMVS DOMINI FIRMITER EDIFICATA, BENE FVNDATA ET SVPER

FIRMAM PETRAM.

Vienne, Poitiers, église Saint-Paul, épitaphe de Jean Bouchet.

Cet échantillon de l’éloquence latine d’un jeune étudiant de la faculté de Poitiers se lisait

autrefois dans l’église Saint-Paul. Elle a été conservée dans le recueil de Dom Fonteneau.

Mathurin Reys s’est contenté de la dédicace française. L’épitaphe latine paraît due à Jean de

Fricques, originaire de Picardie et cette annotation rappelle que pendant tout le Moyen-Âge

l’université de Poitiers était fréquentée par des étudiants de toute l’Europe, notamment de

Hollande et d’Allemagne269 (Cf. La Pierre Levée à Poitiers).

Voici l’épitaphe de Jean Bouchet :

A DOCTE ET JEUNE JEAN ANTHOINE BOUCHET

MORT LE 10 SEPTEMBRE 1573

A 19 ANS 8 MOIS 5 JOURS 10 HEURES DIEU LUI FASSE

PARDON. SON COMPAGNON D’ETUDES MATHURIN REYS

266 Cf. Beaumesnil, supplément folio 45°. 267 Dauzat A., Rostaing C. (1978), Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, p. 659. 268 On trouve cette mention dans l’église de Neuillac (17). 269 Cf. La Pierre Levée à Poitiers ; Houfnaglius G. (1561), Pictavia vulgo Poictiers. La pierre levée demie lieue de Poictiers. Pros-pectus Montis Henrici vulgo Montherri ; Robuchon J., Vallette R., Rochebrune O. de (1892), Paysages et Monuments du Poitou, Vendée, tome I, Mémoires de la la Société des antiquaires de l’Ouest, tome II, 1836, p. 129.

-133-

IN PRAEMATURUM JOANNIS

BOUCHETI OBITUM

EPITAPHIUM

HOC JACET IN TUMULO BOUCHESIUS INVIDIA CUJUS

VITAE ILLUM RAPUIT MORTIS AVARA DIES

ILLE OBIIT JUVENIS VIVENTE AETATE MINORE

CUNCTA FUERE ANIMO PENE MEMORA SUO

MORS ILLUM DOMUIT VICTRIX DE CORPORE VICTOR

IS MORTEM VITA, MORIBUS, ARTE, ANIMO

JOANNES DE FRICQUES PICARDUS

HAS EGO FUNDO PRECES SOCIUS, DANS OPTIMUS ILLI

PAVENT ET AETERNA IN PACE QUIESCAT. AMEN

Épitaphe pour le décès prématuré de Jean-Anthoine Bouchet.

Bouchet repose dans ce tombeau. Envieux de sa vie, le jour avide de sa mort l’a enlevé.

Il est mort jeune à un âge tendre,

rappelle-toi que son esprit était presque parfait

la mort a triomphé de lui, elle a été victorieuse de son corps mais lui, il a été victorieux de la

mort par sa vie, ses mœurs, son art et son esprit.

Jean de Fricques, Picard,

Moi, son camarade, je fonde ces prières

et qu’il repose dans une paix éternelle. Amen

Le latin reste très médiéval avec l’emploi français du « de » suivi de l’ablatif au lieu du génitif.

À l'avant-dernière ligne, dans optimus illi pavent, pavent fait problème. Il faut probablement

comprendre :

DNS (DOMINUS) OPTIMUS ILLI FAVEAT Que le Seigneur très bon lui soit favorable.

Vienne, Poitiers, église Saint-Porchaire, châsse.

Inscription de la châsse de Saint-Porchaire270.

IN HOC TVMVLO REQUIESCI SCS PORCHARIVS

Dans ce tombeau repose saint Porchaire.

Vienne, Poitiers, église Saint-Porchaire, sacristie.

Au-dessus de la porte de la sacristie271, épitaphe de François de Lauzon surmontée de son buste

et de celui de sa femme Hilairette Boynet. Il fut maire de Poitiers en 1573 au lendemain de la

Saint-Barthélemy :

ILLUS V FR. LOSONI ILLUSTRISSIMO VIRO FRANCISCO LOSONI

Vienne, Poitiers, église Saint-Porchaire, sacristie.

Inscription, relevée par l’abbé de Clisson en 1750, au-dessus d’un écu rond illisible.

VXOR LVDOVICI MARGARITE….CARLOVET OBIIT SEPT. 1736.

Femme de Louis, Marguerite Carlovet mourut en septembre 1736.

270 Eygun F. (1955-1956), Saint-Porchaire de Poitiers, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 4

e série, tome III, p. 89-

114. 271 Eygun F. (1955-1956), Saint-Porchaire de Poitiers, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 4

e série, tome III, 112.

-134-

Vienne, Poitiers, église Saint-Porchaire, cloches.

Comme en témoigne son inscription272, la seconde cloche de Saint-Porchaire était chargée de

sonner pour écarter l’orage.

A FULGURE ET TEMPESTATE LIBERA NOS DOMINE SANCTE MICHAEL ORA PRO

NOBIS IOANNE PREVOST DULAS PRIOR ANNO DOMINI 1771.

Seigneur délivre-nous de l’éclair et de la tempête. Saint Michel prie pour nous. Jean-Prévost Du-

las, prieur l’an du Seigneur 1771.

La troisième cloche refondue en 1805 contient en son airain un fragment du bourdon de la grosse

horloge, jadis installée par Jean de Berry dans le beffroi de la ville qu’il avait construit en face de

Notre-Dame-la-Grande :

EGO CURA DD FRANCISCI NICOLAI DUPUY STI PORCHARII RECTORIS COLLECTA

EX ANTIQUA CAMPANA GALLICE DICTA « LA GROSSE HORLOGE »

ORIOR MEUM MARIAE NOMEN A DDO CLAUDIO REMICO DE VAUBOIS DUCE

STRENUISSIMO NECNON PICTAVIENSI SENATORE ILLUSTRISSIMO ET A DDA

MARIA IOANNA PERINA LUDOVICA BERUDE DDI HUGONIS ALEXANDRI JOSEPHI

LEUNIER DUCIS D ARTITAE REGIONIS A VIGENNA UXORE PIISSIMA

BENEDICTIONEMQUE A DDO REVERENDISSIMO PICTAVIENSI EPISCOPO DE

PRADT ACCEPI ANNO 1805.

Traduction :

Moi, grâce au Seigneur François Nicolas Dupuy recteur de Saint-Porchaire, j’ai été récupérée de

la vieille cloche qu’on appelait en français le Grosse Horloge.

Je tire mon nom de Marie au seigneur Claude Rémy de Vaubois, général très actif ainsi que très

illustre sénateur poitevin et à la dame Marie Jeanne Perrine Louise Bérude épouse du Seigneur

Hugues Alexandre Joseph Meunier duc de la région d’Artois, de Vienne épouse très pieuse et

j’ai reçu la bénédiction du très révérend évêque de Poitiers monseigneur de Pradt en l’an 1805.

Artita ajouté à regio doit bien signifier Artois, si bizarre que cela puisse paraître. Pour Artois, on

trouve en effet, Artites et in pago Adratinse en 835273. Plus tard en 987, on trouve Adertensis

pagus et en 1250 Terra Artesii.

Vienne, Poitiers, église Saint-Porchaire, épitaphe.

Cette épitaphe de François de Lauzon se trouve dans l’église de Saint-Porchaire où François de

Lauzon274, seigneur de Lirec et de Mazay, juge conservateur des privilèges et maire de la ville

de Poitiers vers 1573, avait été enseveli en 1594.

Par sa vigilance et son activité, il révéla au grand jour les menées de Jean de La Haye, lieutenant

général de la sénéchaussée du Poitou. Ce dernier, maire de Poitiers, en 1562, après avoir

énergiquement contribué en 1569 à la défense de la ville, était devenu le leader de la faction «des

politiques» ou «malcontents» qui fit plus ou moins cause commune avec les protestants. Il

termina, écrit M. Le Touzé de Longuemar, par une mort violente une vie consacrée à l’intrigue.

François de Lauzon prit part à la défense de Poitiers en 1569 en qualité de capitaine de l’une des

six compagnies des gens de pied de la milice et fut l’un des députés poitevins envoyés à Henri III

272 Eygun F. (1955-1956), Saint-Porchaire de Poitiers, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 4

e série, tome III, p. 108.

273 Vincent A. (1957), Toponymie de la France, Bruxelles, p. 103. 274 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère série,

tome XXVIII, p. 292-294, inscr.182.

-135-

pour lui montrer qu’il n’était pas nécessaire de leur faire signer l’acte d’Union pour s’assurer de

leur fidélité, protestation qui n’en fut pas moins suivie d’un acte d’adhésion complet. Les de

Lauzon, vieille famille du Poitou, ont fourni à Poitiers un grand nombre d’échevins et de

magistrats. Le fragment conservé est le suivant :

ILLUS V. FR. LOSONI IM

ANTECEDENTE ANTE

VIND. REG. PICT. URBI. PEG.

MIL. COMES ILLUS PICT. V.

1594 AN ET AET. 67 M

BOYNETA UX. C. TRESQ.

Z. D. PAT. ET REP. CUI IN

MP

Dreux du Radier fournit le texte complet :

ILLUSTRISSIMO VIRO FRANCISCO LOSONI IMO

SOLONI AETATIS LEGUM ANARCHIA

ANTECEDENTE ANTECESSORI PRIORUM LEGUM

CONCILIARO AC

VINDICI REGIS PICTONUM URBIS PEGASO

EXERCITUUM PROFECTO QUI LEGATIS

MILITIAE, COMES ILLUSTRIS PICTONUM UNDE SUBIIT

OBIIT XI KAL. JANUARII

ANNO 1594 ET AETATIS LXVII MAXIMO BONORUM OMNIUM MAERORE

HYLBOYNETA, UXOR CARISSIMA, TRESQUE FILII SUPERSTITES, BENE DE PATRE

BENE DE PATRIA ET REPUBLICA CUI IN PRAECIPUIS HONORIBUS SERVIVIT

MERITI POSUERE

Au très illustre personnage François de Lauzon, dépassant même son prédécesseur. Solon, auteur

des premières lois par l’anarchie des lois de son époque, conseiller et répondant du roi, Pégase de

la ville des Pictons qui, bien sûr, fut nommé lieutenant dans le service des armées, lui qui fut

l’illustre comte du Poitou dont il était originaire, il mourut le onzième jour avant les calendes de

janvier 1594 à l’âge de 67 ans, au grand chagrin de tous les hommes de bien. Hylboyneta sa très

chère femme, et les trois fils qui lui survécurent, ayant bien mérité de leur père, de la patrie, de la

chose publique qu’il avait servie dans les charges les plus importantes, ont édifié ce monument.

En ce qui concerne Pégase, il ne s’agit pas du cheval mythologique mais d’un célèbre

jurisconsulte romain qui fut consul sous Vespasien275.

Remarquer l’anagramme : SOLONI, LOSONI.

Vienne, Poitiers, église Saint-Porchaire, inscription sur un anneau.

Présentation par M. Richard d’une bague en or276 du XVe

siècle avec anneau de verre émaillé à

l’extérieur de têtes de mort et de larmes se détachant en blanc sur fond noir.

275 Juvénal, Satires, IV, 77. 276 Richard A. (1910-1912), Séance du 15 février 1912, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3

e série, tome 2,

p. 475.

-136-

La tranche intérieure de l’anneau porte la devise :

IN MANIBUS TUIS SORTES MEAE Mon sort est entre tes mains.

Vienne, Poitiers, épitaphe.

Il s'agit d'une épitaphe pour les morts lors du siège de Poitiers de 1569277.

DE VICTORIA FOELICITATE CAROLIS REGIS CHRISTIANISS.(IMI) DVCE

HENRICO ANDEGAVENSI REGVLO, EJVS FRATRE PARTA

HOSTI DVM FRATREM OPPONIT, JVSTVMQVE TYRANNIS

REX DOMINVM, ET TANTIS JUSQVE PIVMQVE MALIS

HOSTE TRIVMPHATO REGIS CLEMENTIA VICTRIX

ERIGIT INVICTA PARTA TROPHOEA MANV

AGNOSCVNTQVE SVOS DOMINOS CEDVNTQVE TYRANNI

ET FUNESTA BONIS TEMPORA TEMPORIBVS

NON ALIO INFESTOS POTVIT SVPERERE REBELLES

PRINCIPE, NEC MERITO SUBDERE COLLA JUGO. M. LIBER COEVVS (COAEVVS)

Pour victoire obtenue par bonheur par Henri d’Anjou, général de sang royal du roi très chrétien

Charles IX, son frère tandis que le roi oppose à l’ennemi son frère, un maître juste aux tyrans, le

droit et la piété à tant de méchants. L’ennemi une fois vaincu, la clémence victorieuse du roi

érige d’une main invaincue les trophées obtenus. Les tyrans reconnaissent leur maître et

renoncent, et les temps funestes cèdent la place aux temps bienheureux. Il n’aurait pu triompher

des rebelles ennemis, ni mettre leurs cous sous le joug qu’ils méritent avec un autre prince. M.

Liber, un contemporain.

Superere est pour superare, coevus pour coaevus.

Vienne, Poitiers, gravure en allemand et en latin278.

Il s’agit de la légende d’une gravure du XVIème

, œuvre d’un étudiant allemand de l’université de

Poitiers chantant les louanges du vin.

277 Babinet L. (1888), Le siège de Poitiers en 1569, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2

e série, tome XI, 1888, p.

567. 278 Robuchon J., Vallette R., Rochebrune O. de (1888-1894), Paysages et Monuments du Poitou, Vienne, Poitiers, tome I, p. 6.

-137-

In einer Ahm Wein steckt viel Ehr, Poitiers

Nec preciosa nimis, parvoque parabilis aere Laus erit, in parvo gratia larga mero

Ein kleine Freigab Lob gebirt

Ein karger Filz gehasset wird

Ein Trunck Wein manchmal Kunst erweckt Viel

Ehr in ein Weinfaßlein steckt

Allemand : Dans un petit pichet de vin il y a beaucoup d’honneur (Poitiers).

Latin : Pas trop précieux et comparable à une petite fortune.

Il sera l’objet de louange et on trouvera grand réconfort dans un peu de vin pur.

Allemand

Une petite largesse engendre des louanges.

Un avare parcimonieux est l’objet de

haine.

Un coup de vin réveille souvent le talent.

Il y a beaucoup d’honneur dans un tonnelet de

vin.

Parabilis signifie déjà « à bon marché ». Parvo aere est une redondance.

Vienne, Poitiers, jeton du cardinal de Richelieu.

Ce jeton279 est daté de 1641 :

Droit

Revers

ARMAND JO. CAR. DUX DE

RICHELIEU

SURGENS STABILIVIT IULUS

Armand Jean, cardinal duc de

Richelieu

Se dressant il a stabilisé le monde.

Jo. est pour Johannes.

IULUS reste mystérieux. Sans doute s’agit-il d’une erreur pour Tellus, le monde, à moins de lire

ILLIUS et qu’un mot ait été oublié.

Vienne, Poitiers, musée des Antiquaires de l’Ouest.

Sceau du cardinal Hippolyte de Médicis280 dont la reproduction a été offerte par le comte de

Beauchamp à la Société des antiquaires de l’Ouest :

HIP(POLYTUS) TITULI SANCTI LAURENTII IN

DAM(ASO) DIA(CONUS) CAR(DINALIS) DE MEDICI

SANCTAE ROMANAE ECCLESIAE VICE CAN(CELLARIUS)

PERU(SIAE)UMBR(IAE) ZE LEGAT(US)

Hippolyte, diacre, de l’église de Saint-Laurent de Damas, cardinal de Médicis, vice-chancelier de

la Sainte-Église romaine et légat de Pérouse et de l’Ombrie.

Le cardinal Hippolyte de Médicis était le fils naturel de Julien II. Il est né à Urbino en 1511 et il

est mort à Itri, province de Caserta en 1535. Il fut nommé archevêque d’Avignon en 1527, puis

promu cardinal en 1529 et envoyé comme légat auprès de Charles-Quint. Irrité du peu d’estime

que Paul III semblait avoir pour lui, il dissipa sa vie extrêmement brève en dissipation, en

279 Vide supra ; Barbier de Montault X. abbé (1874), Procès verbal de séance du 19 mars 1874, Bulletin de la Société des anti-quaires de l’Ouest, 1

ère série, tome XIV, 1874-1876, p. 14.

280 Ginot E., Roux de (1908), Comptes-rendus et chroniques du 1er trimestre, du conte R. Beauchamp, Bulletin de la Société des

antiquaires de l’Ouest 3e série, tome I, p. 251.

-138-

aventures galantes et en intrigues politiques. On pense que son cousin, Alexandre de Médicis, le

fit empoisonner.

Les lettres ZE et non pas ZC représentent une orthographe fréquente de QUE.

Vienne, Poitiers, musée des Augustins.

Inscription funéraire281 en l'honneur d'officiers suisses mort au service de la France.

STA MILES, VEL, QVISQVIS ALIVS SIS, QVI TAM

CITO TRANSIS. HIC JACET RODOLPHVS, ILLIVS

RODOLPHI REDINGI QVONDAM FILIVS, QVI TRIBVS

GALLIARVM REGIBVS IN TRIBVS QVAM MAXIME

CRVENTIS PROELIIS ALIISQVE REBVS BELLICIS

FIDELITER COLLONELLVS SERVIERAT. AC TVM

DEMVM IN PATRIA SECEDENS, IBIQVE MAJORIS

OFFICIO FVNGENS INTER HOMINES AGERE

DESIIT VT DEO PERENNITER FRVERETVR.

CVJVS TAMEN VESTIGIA HIC FILIVS NON SOLVM

IMITARI SED ET QVODAM MODO TRANSILIRE

COEPERAT, CVM IN AETATE 36 NONDVM POSITVS,

QVATER NIHILOMINVS OFFICIO PRAEFECTI IN QVATVOR

DECVRIIS A REGIBVS HENRICO IIII ET LVDOVICO

XIII HONORATVS FVERAT. SED, PROH DOLOR, HIC

IMMATVRA MORTE 23 IANVARII 1616, AETATIS

SVAE, 36, A NOBIS ABSTRACTVS HICQVE SEPVLTVS EST

QVEM DOMVS TOTA LVGET PATRIAQVE CHARA

GEMIT TV QVOQVE, LECTOR, PRO IPSO DEVM DEPRECARI MEMENTO

Arrête-toi, soldat ou qui que tu sois, qui passes si vite. Ci-gît Rodolphe, fils défunt de ce fameux

Rodolphe Reding, lequel avait fidèlement servi comme colonel trois rois de France, dans trois

combats aussi sanglants que possible et dans d'autres faits de guerre ; puis enfin se retirant dans

sa patrie et remplissant là une charge de maire, cessa de vivre parmi les hommes afin de jouir de

Dieu éternellement.

Son fils cependant avait commencé non seulement à suivre ses traces, et même en quelque sorte

à les dépasser, lorsqu'il mourut n'ayant pas encore atteint sa 36e

année, il avait néanmoins déjà

été honoré de l'office du Préfet dans quatre décuries par les rois Henri IV et Louis XIII, mais, oh

malheur, il nous fut enlevé par une mort prématurée le 23 janvier 1616 à l'âge de 36 ans et fut

enterré là. Sa maison tout entière le pleure et sa chère patrie gémit ; toi aussi, lecteur, souviens-

toi de prier Dieu pour lui.

Vienne, Poitiers, musée des Augustins.

Tombe d’un officier suisse282, G. Reding, découverte au 29, rue des Carmes, près de l’ancienne

église. Elle était située non loin de celle de son oncle Rodolphe, comme l’indique le passage

suivant gravé sur le marbre :

QUOS PAR CONDITIO, QUOS SANGUIS VITAQUE JUNXIT

PALLIDA MORS JUNCTOS VULT REMANERE VIROS

281 Gaillard H., Pouliot M. (1919-1921), Compte-rendu et chronique de séance, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3

e

série, tome IV, 2e- 3

e tr. 1921, p. 640-641.

282 Gaillard H., Pouliot M. (1919-1921), Compte-rendu et chronique de séance, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3e

série, tome IV, 2e- 3

e tr. 1921, p. 640-641.

-139-

ERGO VEL UT TERRIS COELO SIC AMBO SUPREMO

VIVITE PERPETUO CONDITIONE PARI.

Ceux qu’une condition égale, que le sang et la vie ont unis, la mort blême veut qu’ils restent des

hommes unis. Donc comme sur terre, de même au firmament, vivez perpétuellement égaux par

votre condition.

Vienne, Poitiers, musée des Augustins.

Épitaphe d'un officier suisse283 mort au service de la France :

AR ... ARMA GERENS, QVATERNIS MILITVM HELVETIORVM COHORTIBVS

IMPERAVIT AC TANDEM POST MVLTOS VARIIS CRVENTISQVE

IN PVGNIS ET OBSIDIONIBVS IN HVJVSCE VRBIS PRAESIDIO MILITVM PRAEFECTI

MVNERE FVNGENS OCCVBVIT DIE VI OCTOBRIS, ANNO MDCXVIII, AETATIS XLIII

Traduction de l'abbé Aignan :

Ar ... portant les armes, commandant (successivement) quatre cohortes de soldats suisses et enfin

après beaucoup de travaux épuisants par des combats et des sièges variés et sanglants,

remplissait la charge de préfet des soldats en la garnison de notre ville, lorsqu'il mourut le 6

octobre 1618, à l'âge de 43 ans.

Vienne, Poitiers, manuscrit.

Inscription dans la colonne de gauche d’un manuscrit284 :

UNDE CIVIS JHERUSALEM POSTEA MERUIT FIERI, QUAM ECIAM SALOMON REX

ET DUX FILIORUM HISRAHEL SIBI MATRIMONIALITER COPULAVIT.

Traduction.

Pour cette raison, par la suite, elle a mérité de devenir citoyen de Jérusalem et Salomon roi et

guide des fils d’Israël a prise en mariage.

S’agirait-il de la reine de Saba ?

Vienne, Poitiers, monastère de Saint-Bernard.

Empreinte du sceau de la congrégation des Feuillants de Poitiers285 :

† MONAST S. BERN. PICT. CONGR. FVL.

Restitution :

† MONASTERIUM SANCTI BERNARDI PICTAVIENSIS CONGREGATIONIS

FULGENTIUM

Monastère de Saint-Bernard de la congrégation poitevine des Feuillants.

283 Gaillard H., Pouliot M. (1921), Compte-rendu et chronique de séance, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3

e série,

tome VI, 2e- 3

e tr., p. 640-641.

284 Pau G., Camus M.-T. (1998), Une bien curieuse image, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 5e série, tome XII, p.

267. 285 Collection du musée de la Société des antiquaires de l’Ouest.

-140-

Vienne, Poitiers, poème de Scévole de Sainte-Marthe sur sa venue à Poitiers286 :

Dein coelebrem Astroeae sacris sum missus in urbem

Pictonidum, si qua naturam expellere furca

Atque leves possem de mente fugare Camoenas

Sed tamen hoc frustra,nam quo mecumque ferebam

(Tantus amor)semper comitem se adjungit eunti

Fida cohors, jussitque animum juvenile calentem

Spernere lucrosas, vulgus quas appetit artes

Vix bene contigeram limosa litora Clani

Cum Iani occurrit nobis miseranda Perusae

Pieris287.

Ego extincti miseratus fata poetae

Absolvi, attendens operi quodcumque vocatus

Delius, et placidae mihi successere Sorores

Nec mora, cum pomuli jam pervenisset in ora

Cultior, et genium liber haud ingratus haberet

Gaudebam alterius sub nomine nostra libenter

Scripta legi invidia vacuus, tutique periclum

Ingenii tacite sic me fecisse juvabat.

Traduction de Jean Brunel :

Puisqu’on m’envoya sacrifier au culte d’Astrée dans l’illustre cité des Pictons, en espérant que je

pourrai chasser le naturel à coups de fouet288 et chasser de mon esprit les légères Camènes289.

Mais ce fut en vain. Car partout où j’allais toujours la fidèle troupe (telle est la force de leur

amour) se joignait à moi et ordonnait à mon jeune esprit plein de chaleur de mépriser les métiers

lucratifs auxquels le vulgaire aspire. À peine avais-je atteint les rives bourbeuses du Clain,

qu’accourut vers moi la pitoyable Piéride (genre de Muse) de Jean de la Péruse…

Et moi prenant en pitié le destin du poète défunt, j’achevai l’ouvrage insérant dans sa trame ce

que me suggérait le dieu de Délos, et les Sœurs me furent indulgentes et voici qu’aussitôt que le

livre mieux achevé fut arrivé sous les yeux du public et qu’il montra sa vraie valeur, je me

réjouis de voir que sous le nom d’un autre c’était mes écrits que l’on lisait avec plaisir, sans être

victime de la jalousie, et il me plaisait d’avoir ainsi fait sans bruit et sans danger l’épreuve de

mon talent.

Le premier vers ne se laisse pas scander parce que mittor a été remplacé par sum missus. Si l’on

effectue la rectification les deux premiers vers redeviennent normaux.

Dein coe|lebrem As|troeae | sacris | mittor in | urbem

Pictoni|dum, si qua | naturam ex|pellere |furca.

La suite redevient normale:

Atque le|ves pos|sem de | mente fu|gare Ca|moenas

Sed tamen | hoc frus|tra,nam | quo me|cumque fe|rebam.

Cependant le re du dernier mot est douloureux.

286 Brunel J. (2003), La Pléiade en Poitou. L’activité littéraire à Poitiers au cours des années de 1554 à 1559, Revue d’histoire du Centre-ouest, tome II, p. 15. 287 Ad Philippum, Portoeum. Poemata 1587, Silvarum liber III, 1

ère pièce, p. 131-136.

288 Horace, Épitres, I, 10-24. 289 Vide supra, Fontenay Renaissance.

-141-

Vienne, Poitiers, objet.

Inscription en Platt Deutsch sur une corne de buffle290 au-dessous du dessin d’un canon :

Als ick beginne hèt Schissen dat sal (soll) manich(en) man verdre

Auf Hochdeutsch

Als ich beginne das Schiessen, das soll manchen Mann verdriessen (oder verderben)

Quand je commencerai à tirer, cela fâchera (ou ruinera) beaucoup de monde.

291

Vienne, Poitiers, pierre sculptée.

Petit fronton sculpté en relief (dessin d'Arthur Bouneault292) dans une pierre de forme semi-

cylindrique de 1, 25 mètre de circonférence pour 0, 85 mètre de hauteur et 0, 10 mètre de rayon.

Il est surmonté d’un écusson à trois écureuils, dont l’un est isolé des deux autres. Cet écusson est

timbré d’une crosse abbatiale et placé dans un cartouche de style Renaissance.

En bas du fronton est gravée une inscription :

COR ... MONDUM CR

EA (VIT) ... IN ME DEVS 1573

A créé le monde (mondum pour mundum),

en moi, Dieu 1573.

Peut-être Cor est-il tout simplement une référence à l’épître aux Corinthiens293, qui fait allusion

en quelque sorte à la Création : Si qua ergo in Christo nova creatura, vetera transierunt : ecce

facta sunt omnia nova.

On peut également comprendre : Corpore mundum creavit in me Deus.

290 Gennes C. de (1862), Séance du 19 juin 1862, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère série, 1862-1864, tome X,

p. 238, ilustration p. 259. 291 Source : http://Gallica.bnf.fr/ Bibliothèque de la ville de Compiègne, extrait du Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère série, 1862, tome X, p. 259.

292 Beauchet-Filleau M. (1936), Sur une vieille pierre sculptée de Chef-Boutonne, Bulletin de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, 1

ère série, tome VII, p. 235-236.

293 Corinthiens, V-17.

-142-

Léonard de Vinci n’aurait pas désavoué une telle phrase, mais l’église catholique certainement.

Cette pierre qui se voit actuellement dans le cimetière de Chef-Boutonne est la sépulture d’un

particulier et provient de l’abbaye des Alleuds.

Dans la liste des abbés figure René Levesque de Marconnay, qui a exercé du 20 juillet 1558 au

13 avril 1574. Cependant ces armes (les trois écureuils) n’appartiennent pas à René Levesque

mais à Guillaume de Massacré, fils de Hélie, écuyer du seigneur de la Mercerie et de Marie

Vigier. Il a été prieur de Ruffigné et aumônier de Saint-Liguaire où il est le vingt-troisième sur la

liste des aumôniers294.

Voici ce qu’en dit la Gallia Christiana : Guillelmus de Massacré nobili gente oriundus, vir frugi

et pacis amator, monasterium regebat 1571, 1575 et 1584, cujus aedes abbatiales, ceteraque

aedificia resarcivit. Niorti defunctus II 0ct. 1586, proindeque is est abbas, qui cum nonnullis

monachis a haereticis captus 12 Julii 1575. Ruppellamque deductus, ibi carceri manciatus fuit.

Guillaume de Massacré, de noble race, homme sage et ami de la paix, dirigeait ce monastère en

1571, 1575 et 1584, et il en répara les bâtiments de l’abbaye, et les autres édifices. Il mourut à

Niort le 11 octobre 1586 ; de plus il s’agit de l’abbé qui avec plusieurs moines a été capturé par

les hérétiques le 12 juin 1575. Emmené à La Rochelle, il y fut jeté en prison.

Manciatus est étrange. Sans doute une mauvaise lecture pour mancipatus qui, lui non plus, n’est

pas très classique. Mais E. Breuillac a mentionné Guillaume de Massacré, dans son étude sur

Saint-Liguaire295. Les Massacré portent d'argent à trois écureuils de sable, tenant une pomme de

pin, deux et un296.

Les Lévesque de Marconnay portent d’or à trois bandes de gueules297.

Vienne, Poitiers, recueil de Dom Fonteneau, inscription concernant René Caillet.

HIC JACET DEFUNCTUS REVERENDUS PATER †

DOMINUS RENATUS CAILLET IN DECRETIS LICENCIATUS

DUM VIVERET HUJUS MONASTERII ABBAS QUI OBIIT †

DIES JOVIS DECIMA MENSIS JUNII ANNO DOMINI †

MILLESIMO QUINGENTESIMO VIGESIMO NONO

AIA (ANIMA) EJUS REQUIESCAT IN PACE AMEN PATER

NOSTER AVE MARIA

Ici repose, défunt, le révérend père

le seigneur René Caillet licencié en droit,

pendant sa vie, abbé de ce monastère qui décéda

le jeudi 10 juin de l’an du Seigneur

mille cinq cent vingt neuf.

Que son âme repose en paix. Amen. Pater

Noster. Ave Maria.

294 Avant que la Caisse d’épargne ne lui fasse l’emprunt de ses armes. 295 Breuillac-Laydet E. (1906), Saint-Liguaire. Notes du temps passé, Bulletin de la Société historique des Deux-Sèvres, tome II, p. 1-67. 296 Clairembault, Les généalogies des principales noblesses de France, Noblesse d’Angoumois ; Noblesse du Limousin, Biblio-thèque Nationale. 297 Carré de Busserole J.-X. (18..), Catalogue général, preuves de noblesse et armoiries des familles nobles du Poitou, tome II, p. 191; Gouget A. (1866), Armorial du Poitou et état des nobles réservés dans toutes les élections de la généralité, Niort, Robin et L. Fabre.

-143-

À la fin, après Amen, il s’agit du titre des prières qui doivent être dites pour le repos de l’âme du

défunt.

Deux circonstances assez remarquables sont liées au souvenir de cet abbé. La première concerne

son élection. Au moment où Louis de Rochechouart, dernier abbé du monastère venait de

mourir, Jacques d’Amboise évêque de Clermont, abbé de Cluny, permit aux religieux d’élire un

successeur pour le remplacer (16 juin 1505). Alors qu’ils étaient réunis pour procéder à

l’élection, les religieux virent paraître Jacques du Fou, commissaire du roi, qui leur intima

l’ordre au nom du roi, et en vertu des missives du pape, dont il fit état, d’élire comme abbé

François de Châtillon, religieux de leur ordre.

Les religieux déclarèrent alors appeler comme d’abus au Parlement et procédèrent à l’élection de

René Caillet qui se montra digne de leur choix, si on en croit l'épitaphe.

Une seconde circonstance corrobore cette opinion. Un peu plus tard, il fut chargé par

l’archevêque de Bordeaux, primat d’Aquitaine, conjointement avec un autre dignitaire

ecclésiastique, d’examiner si Louis de Tonnerre, élu comme évêque par le chapitre de la

cathédrale de Poitiers, était propre au gouvernement de son diocèse et de le confirmer par les

autorités s’ils le trouvaient tel (1521).

Vienne, Poitiers, rue Cloche-Perse.

Inscription298 sur une fenêtre Renaissance, n°9.

DUM CASA LUCEAM. Pourvu que j’éclaire la maison.

Il faut lire CASAM. Le A devait avoir une barre d’abréviation qui a disparu avec le temps.

Vienne, Poitiers, rue du Marché.

HOC EST

REFUGION (sic)

MEUM 1557

IN DNO

CONFIDO

Ceci est

mon refuge

1557

Dans le Seigneur,

je mets ma confiance

Vienne, Poitiers, tableau représentant le siège de Poitiers.

Dans la salle de réunion de la Société des antiquaires de l’Ouest299, au temps de M. Le Touzé de

Longuemar, un tableau représentant le siège de Poitiers en 1569, sur un grand panneau de bois

visible de l’escalier portait une légende. L’inscription latine est due à Louis de La Ruelle, cha-

noine de la cathédrale et docteur régent de l'université de Poitiers, cousin germain de Scévole de

Sainte-Marthe, dont il recueille un certain nombre d'épigrammes latines à la fin de son volume

de 1573 et à qui il dédie des louanges de Poitiers :

HOC AETERNITATI CONSECRAT PICTAVIVM IN LAVDEM

D. O. M. VINDICIS. SVI, QVO PROPVGNANTE

CESSIT INANES HOSTIVM OBSIDIO, PER SESQVIMENSĒ

AB ANTE IX CAL SEXTIL VS AD VII SEPTEB MDLXIX

298 Eygun F. (1936), Inventaire des objets entrés dans les collections du musée dans les années 1935-1936, photographie n° 5668, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3

e série, tome XI, p. 416.

299 Arnould M. (1918), Compte-rendu et chronique, séance du 11 juillet 1918, Communication, Bulletin de la Société des anti-quaires de l’Ouest, 3

e série, tome IV, p. 418.

-144-

Restitution :

HOC AETERNITATI CONSECRAT PICTAVIUM IN LAUDEM

DEI OPTIMI MAXIMI VINDICIS SUI. QUO PROPUGNANTE

CESSIT INANES HOSTIUM OBSIDIUM, PER SESQUIMENSEM

AB ANTE IX CALENDAS SEXTILIS USQUE AD VII SEPTEMBRIS MDLXIX

Le Poitou consacre ceci pour l’éternité en louange du Dieu, très bon, très grand, qui l’a vengé, et

dont l’aide au combat a fait cesser le vain siège de l’ennemi, pendant un mois et demi du

neuvième jour avant les calendes d’août au 7 septembre 1569.

Il faudrait non pas inanis obsidio mais inane obsidium.

D’autre part, il ne s’agit pas d’hexamètres.

Louis de La Ruelle est également l'auteur de six distiques consacrés aux différents sièges de

Poitiers. Il y fait parler la ville :

SED MIHI| FATA|LE EST. SI| BELLVM IN|DIXERIT| HOSTIS

CHRISTO AVT| REGI. IN| ME| PROTINVS| ARMA RV|VNT

Mais pour moi c'est fatal, si l'ennemi a déclaré la guerre

au Christ ou au roi, mon armure aussitôt se rue sur moi.

Le premier vers commence comme un hexamètre si l’on admet l’élision de la voyelle e devant

est : SED MIHI| FATA|LE EST. SI. Mais pour BELLVM IN|DIXERIT il faut admettre une

élision du -um de bellum devant le in- de indixerit. Dans le pentamètre suivant, l’auteur fait

usage d’une nouvelle élision : regi in.

Vienne, Saint-Benoît-de-Quinçay.

25e

abbé : « Clemens I, abbas Quinciaci jacet in inferiore parte navis basilicae Quinciacae, cum

hac inscriptione » :

CLEMENS CLEMENTIA REXIT IN HAC ABBATIA, SANCTI BENEDICTI QUINCIACI,

ARENS AUSTER RAPUIT ANNIS OCTODECIM JUNIA PRESENTA SECUNDI MENSIS …

HIC VIXIT ANNO DOMINI MILLESIMO QUATER CENTESIMO QUOQUE DENO

Traduction :

Clement a gouverné avec clémence dans cette abbaye de Saint-Benoît-de-Quinçay. Le vent brû-

lant du Midi l’a enlevé à son âge le 18 juin … Il a cessé de vivre en l’an du Seigneur 1410.

La fin de l’avant-dernière ligne n’a pas été comprise par le copiste qui semble avoir mal lu cer-

taines indications. Il devait y avoir Octodecimo (die) junii Praesentis secundi mensis aegrotatio-

nis pour le 18 juin le second mois de la présente maladie.

Vienne, Saint-Benoît-de-Quinçay.

31e

abbé : «Franciscus d’Agard electus 1507, memoratur ad annum 1520. Sepelitur juxta Cle-

mentem abbatem cum hoc epitaphio»300.

HIC JACET DOMNUS FRANCISCUS D’AGART RELIGIOSUS SANCTI BENEDICTI,

ABBAS MONASTERII HUJUS LEMOVICENSIS. LICENTIATUS IN JURE CANONICO,

QUI OBIIT 1507, MENSIS OCTOBRIS, DIE IX.

300 Gallia Christiana, col. 1291.

-145-

Traduction :

Ici repose le seigneur François d’Agart religieux bénédictin, abbé de ce monastère, limousin,

licencié en droit canon qui mourut le 9 octobre 1507.

Vienne, Saint-Romain, église.

Inscription disposée en légende autour d’un écusson sur lequel on voit un rameau de vigne avec

une grappe de raisin. Cet écusson est sculpté en saillie sur la façade de l’église :

Iohes doucet p et rector huius ecclesie.

JOHANNES DOUCET PRESBYTER ET RECTOR HUJUS ECCLESIAE.

Jean Doucet, prêtre et recteur de cette église.

-146-

Inscriptions hébraïques

Deux-Sèvres, Exoudun, Boissec, inscription hébraïque.

Cette inscription datée de 1609 a été publiée pour la première fois dans les Paysages et monu-

ments du Poitou301. Elle est mentionnée après la Place-Forte dans un chapitre consacré au pavil-

lon de Boissec. En bas de page, l’ouvrage mentionne en ces termes l’inscription de Boissec : « Je

terminerai ce qui a trait à la description monumentale d’Exoudun en signalant cette inscription

tracée en caractères hébraïques au-dessus de la porte d’une vieille maison de la grand-rue».

Les Paysages et monuments du Poitou en fournissent un dessin très précis comportant même des

traces de points-voyelles (les points inventés par les Massorètes et qui continuent d’être d’un

usage courant). La pierre, après avoir passé un certain temps au temple de La Couarde, a été

transportée par la suite au Musée du Protestantisme à Beaussais. Une photographie en a été pu-

bliée récemment dans un ouvrage protestant comme en-tête du chapitre IV, intitulé « Dix ans

après la Révocation ».

Le texte est le suivant :

1689

Il s’agit d’une citation d’Isaïe302 qui, depuis très longtemps et encore aujourd’hui en Israël, est

inscrite sur le fronton des maisons en témoignage d’allégresse et de réjouissance (accompagnée

le plus souvent de la danse de la hora). La traduction française dans la version Segond (1941)

est : « Je mettrai dans les lieux stériles le cyprès ».

La Vulgate donne la traduction suivante : Ponam in solitudine abietem.

Rappelons le texte complet du verset qui explique la faveur dont il jouissait dans les communau-

tés juives où il symbolisait un espoir et dans l’Israël actuel qui s’est attaché à faire refleurir le

désert : Dabo in solitudinem cedrum et spinam et myrtum et lignum olivae; ponam in deserto

abietem, ulmum et buxum simul.

301 Robuchon J., Vallette R., Rochebrune O. de (1888-1894), Paysages et Monuments du Poitou, tome VII, Deux-Sèvres, Exou-dun, Boissec, p. 24. 302 Isaïe, XLI-19.

-147-

L’inscription devait être gravée sur la porte d’un Bet Knesset ou d’un Bet Midrasch. En fait même un libanais maronite souscrirait à ce programme : ����� �� � � � � ��Cette inscription a généralement été interprétée comme une inscription scripturaire. Il s’agirait d’une citation d’Isaïe qui signifierait : Je ferai pousser des cyprès dans le désert. La date en chiffres arabes d’après le style de la gravure est contemporaine de l’inscription.

Dans la publication générale des inscriptions du Bas-Poitou303, nous avions mentionné cette inscription hébraïque de Boissec datée de 1609. Il est cependant curieux que cette inscription comporte une date en chiffres arabes et que, bien que très postérieure aux inscriptions de 1a Vienne mentionnées dans le Corpus des inscriptions hébraïques, elle présente une très grande analogie avec celles-ci dans la forme des caractères. Toutes les inscriptions de 1a Vienne, Loudun, Montreuil-Bonnin, Vellèches sont antérieures à l’expulsion des Juifs hors des principales localités du Poitou par Alphonse de Poitiers, frère de Saint-Louis en 1249. D’autre part, l’inscription hébraïque du donjon de Montreuil-Bonnin est datée non pas de l’ère chrétienne, ce qui est pour le moins surprenant, mais de l’ère juive du monde, qui débute en 3760 avant notre ère.

L’inscription de Boissec n’est mentionnée dans aucun des recueils d’inscriptions hébraïques.

La lecture traditionnelle est:

Je ferai pousser des cyprès dans le désert (Isaïe, lecture Ernest Renan). Le texte d’Isaïe est le suivant: Et super omnes cedros Libani sublimes et erectas, et super omnes quercus Basan304.

Il y aurait donc eu, au début du XVIIe siècle, une communauté juive à Boissec, commune de Loudun et Vellèches. Niort en avait également une, rue de la Juiverie, mais elle n’a pas laissé de traces épigraphiques. Il existait également un cimetière hébreu au lieu-dit le chêne vert.

En réalité, tous les Juifs n’ont pas quitté le Poitou après l’édit d’expulsion lancé par Alphonse de Poitiers. Philippe le Bel doit réitérer la mesure en 1291 (toujours contre paiement d’une indemnité par les bourgeois pour compenser le manque à gagner de l’administration royale). Mais les Juifs ayant offert des sommes plus considérables encore, il semble que la mesure n’ait été suivie d'aucun effet. Au début du XVIIe siècle, les Juifs étaient toujours là. Ils utilisaient toujours le même genre de lettres, mais ils avaient cessé de compter en ère du monde (l’ère du monde hébraïque diffère d’ailleurs de l’ère du monde chrétien, celle utilisée par exemple dans Théophane).

Deux-Sèvres, Exoudun, inscription hébraïque.Cette inscription a été découverte sur la façade d’une maison à Exoudun et signalée pour la pre-mière fois par M. Silas Michelin d’Exoudun. Elle a été publiée par E. A. Chabauty dans le le premier tome de l’éphémère Revue d’archéologie fondée par monseigneur Barbier de Montault. Cette revue a également publié les lettres adressées en réponse par différents personages à M. Silas Michelin, qui leur avait fait part de sa découverte.

303 Jarry J. (1998), Chronique toponymique - À propos de toponymes d'origines prélatine et précelte, toponymes celtiques, latins et germaniques en Poitou; frontières, pénétrations germaniques et autres, Bulletin de l’Association pour le développement de l’archéologie sur Niort et les environs, n° 10, p. 17-20.304 Isaïe, II-13.

-148-

L’inscription semble avoir disparu et, à la différence des inscriptions de Boissec et de Beaussais,

nous ne disposons d’aucun dessin. Cependant M. Chabauty en a laissé une lecture, avec les

points-voyelles qu’aurait selon lui comportés l’inscription.

1689

M. Chabauty y voit une transcription de trois mots d’Isaïe305, dont il cite le texte latin : Dabo in

solitudinem cedrum et spinam et Myrtum et lignum olivae : ponam in deserto abietem, ulmum et

buxum simul ut videant et sciant et excogitent. Les trois mots en question seraient dabo, deserto

et abietem. Puis, faisant preuve de beaucoup d’imagination, il suppose qu’au lendemain de la

Révocation de l’édit de Nantes un pasteur protestant a sorti de sa Bible hébraïque (?) ces trois

mots pour exprimer, sans qu’un voisin malveillant aille le dénoncer, sa douleur d’être rejeté au

désert (n’oublions pas que les pasteurs prêchaient au désert et que jusqu’à nos jours des cyprès

(abies ?) ornent les cimetières protestants : se non è vero...

E. Renan y a, lui aussi, vu une reproduction d’Isaïe XLI, 19. Par contre le révérend-père Rigaud,

à la lecture de l’estampage, qui aurait lui aussi disparu, y vit une citation du livre des Proverbes.

Le révérend-père Schrader qui fonda l’Université catholique de Poitiers a donné la version sui-

vante : « j’ai placé (ou je placerai) un cyprès au milieu des saules du rivage ».

Enfin le rédacteur en chef du grand Larousse universel, alors en voie de confection, Alfred De-

berle, n’a retenu dans le début que le mot rabbi et il voit dans le troisième mot, dont la troisième

lettre est un noun final, une date comme dans l’inscription du donjon de Montreuil-Bonnin.

Cet article est vraiment étrange. Visiblement, l’auteur de l’article parle de l’inscription de Bois-

sec-Exoudun, de même que la lettre d’E. Renan, mais le texte fourni en tête de l’article est com-

plètement différent. Même un imprimeur absolument ignorant de l’alphabet hébreu n’aurait pu

transformer une inscription à ce point.

D’autre part le révérend-père Schrader que M. Michelin a consulté à propos de l’inscription parle

visiblement de l’inscription de Boissec-Exoudun. Le second mot de l’inscription de Boissec-

Exoudun, , signifie effectivement saule, aussi bien que de la même façon : désert peut

signifier rivage.

Existait-il une seconde inscription hébreue à Exoudun ? Le caractère incohérent de cette publica-

tion archéologique qui n’a connu qu’une existence éphèmère condamne toute recherche. Conten-

tons-nous par conséquent d’essayer de deviner ce qu’elle pouvait signifier.

est probablement une déformation de le grand rabbin.

Le dernier mot reste obscur. S’agirait-il d’un nom propre?

Comme le premier mot est à peu près le même que dans l’inscription de Boissec-Exoudun, le

sens pourrait être : le grand rabbin un tel a posé.

En tout cas un fait, est certain : pour avoir posé tant de problèmes, sans même essayer de les ré-

soudre, la revue de monseigneur Barbier de Montault a bien mérité de disparaître promptement.

305 Isaïe, XLI,18.

-149-

Vienne, Loudun, château de La Pierre-Perdue, donjon.

Dessin de L. Trincant306

d’après G. Nahon307

, pierre cylindrique :

Rabbi Yizhaq b(en) R(abbi)

Nehemeyah N(oho) Eden

Rabbi Isaac, fils de rabbi

Néhémie, qu’il repose dans l’Éden.

L’inscription est antérieure à 1299, date à laquelle les juifs sont déjà expulsés de Loudun.

Vienne, Loudun, château de La Pierre-Perdue, donjon, inscription funéraire.

Pierre perdue, copie conservée dans la collection Joseph Moreau de La Ronde au musée

Charbonneau-Lassay308.

Yehudah b(en) Ra(bbi) Yizhaq Juda, fils de Rabbi Isaac.

La tombe a été remployée par les ouvriers de Philippe Auguste comme marche de l’escalier du

donjon circulaire. Dans la transcription manuscrite, le zadeħ de Yizhaq est donné sous sa forme

finale. S’agit-il d’une erreur du lapicide ou d’une erreur de l’auteur de la transcription ?

Vienne, Loudun, château de La Pierre-Perdue, donjon, inscription funéraire.

D’après G. Nahon309

, pierre perdue310, photographie au musée Charbonneau-Lassay :

(Me)ir b(en) R(abbi) Mosheh Meir fils du rabbi Moïse.

Vienne, Montreuil-Bonnin, donjon du château, premier étage, gravure.

D’après G. Nahon311, pierre calcaire dure à 0,75 mètre du plancher de 0,44 X 0,21 mètre ; hau-

teur des lettres 0,15 mètre.

306 Clairambault M., B. N. 1022 fonds 156; Trincant L.: Lettre à Duchesne (av. 1626); Schwab M. (1919), Epitaphes hébraïques à Loudun, Revue des études juives, tome LXIX, p. 221-222; Nahon G. (1995), Corpus des inscriptions de la France médiévale 1 Poitou-Charente. Labande E.-R. dir., Favreau R., Michaud J. (1977), Corpus des inscriptions de la France médiévale, tome I, Poi-tou-Charente, éd. Du CNRS, p. 43-44. 307 Nahon G. (1995), Corpus des inscriptions de la France médiévale, 1 Poitou-Charente. Loudun ; Labande E.-R. dir., Favreau R., Michaud J. (1977), Corpus des inscriptions de la France médiévale, tome I, Poitou-Charente, éd. Du CNRS, p. 318. 308 Nahon G. (1995), Corpus des inscriptions de la France médiévale 1 Poitou-Charente. Loudun ; Département de la Vienne (excepté la ville de Poitiers) ; Labande E.-R. dir., Favreau R., Michaud J. (1977), Corpus des inscriptions de la France médiévale, tome I, Poitou-Charente, éd. Du CNRS, p. N°273, p. 46. 309 Nahon G. (1986), Inscriptions hébraïques et juives de la France médiévale, p. 320. 310 Lasteyrie R. de. (1901), Séance de la section d’archéologie du 22 avril, Bulletin archéologique du CTHS, 1901, XVIV; Berger P. (1901), Séance de la section d’archéologie du 13 mai 1901, ibid, CIII-CIV ; Drouault R (1901), Inscription hébraïque trouvée à Lou-dun (Vienne), imprimerie nationale, p. 281-283; Schwab M. (1919), Épitaphes hébraïques de Loudun, Revue des études juives, tome LXIX, p. 221-223; Nahon G. (1995), Corpus des inscriptions de la France médiévale, 1 Poitou-Charente, Département de la Vienne (excepté la ville de Poitiers) ; Labande E.-R. dir., Favreau R., Michaud J. (1977), Corpus des inscriptions de la France médiévale, tome I, Poitou-Charente, éd. Du CNRS, p. 44-46. 311 Nahon G. (1986), Inscriptions hébraïques et juives de la France médiévale, p. 320 ; Du Puis Vaillant F. (1838), Notice histo-rique sur le château de Montreuil Bonnin, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère série, tome XXXIV, 1869, 238-

240; Cousseau abbé (1843), L’inscription hébraïque du donjon de Montreuil Bonnin, Séances générales tenues en 1843, Société française pour la conservation des Monuments historiques, Caen, 1843, p. 241-242 ; Marsonnière J. de la (1843), séance du 6 juin, 8h du matin. Congrès archéologique annuel (Poitiers) éd. A de Caumont, Bulletin Monumental, tome VIII, 1843, p. 601-602 ; Lon-guemar A. Le Touzé de (1862-1863), Note de M. De Longuemar sur l’inscription indiquée au n°6, Bulletin et mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome XXXIV, 1862-1863, p. 325 pl. II ; Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome XXVIII, 1863, p. 88-90, p. 219-220 ; Schwab M. (1904), Rapport sur les

-150-

Ani Shemuel mi. Bezalu

Hayiti tafus be-khan be yeraħ

we adar E[zrenu be Shem A]

bi shenat d[alet]=(quatre)

alafim

t(av) t(av) q(of) z(adeħ) h(eh)

Moi, Samuel de Besalu

Je fus emprisonné ici en la lunaison

d’Adar II

Notre secours au nom du Seigneur

En l’an quatre mille

995. (21 février 1235)

Remarqué par Félix du Puis-Vaillant, le grafitto fut interprété pour la première fois par l’abbé

Cousseau. L'estampage fut réalisé en 1863 par monsieur Le Touzé de Longuemar. Le plancher

du premier étage ayant disparu ainsi que la majeure partie de l’escalier, l’inscription est

actuellement accessible uniquement par une échelle dressée à l’extérieur du donjon. En dépit de

la petitesse des caractères, la gravure est nette et relativement profonde.

À la première ligne, le mot final présente une difficulté d’interprétation. On distingue nettement

het, zadeh, lamed, waw, ce qui écarte la lecture à laquelle s’était arrêtée M. Schwab : Bayonah,

Bayonne.

Monsieur Le Touzé de Longuemar avait lu Baslou et l’avait interprété par Vasles (près de

Montreuil-Bonin) ou Bâle.

La première lecture suppose la transcription par un beth du son v, ce qui est peu fréquent au

Moyen-Âge mais possible en Espagne où la prononciation du b et du v ne diffère pas. Cependant

l’interprétation Besalu ne correspond pas aux transcriptions hébraïques connues du nom de la

ville espagnole (s n’est pas rendu par zadeh mais par sin). Cependant, monsieur Nahon confirme

cette interprétation. La communauté juive espagnole de Besalu est bien connue et il y a eu des

échanges entre Gérone et Paris. C’est ainsi que Jonas ben Abraham de Gérone, parent de

Nahmanide, vint étudier à cette époque auprès de Rabbi Yehiel à Paris312.

Samuel a pu prendre cette route et se trouvait par hasard à Lusignan lors de son emprisonnement.

Vienne, Poitiers, inscription hébraïque sur un plat.

Inscription sur un plat analogue à celui de l’inscription arabe publiée plus loin ainsi qu’à celle

qui figure sur un grand chandelier et sur un plateau en cuivre jaune repoussé d’Elne en Roussil-

lon.

Inscriptions Hébraïques en France, p. 214-215; p. 303-306 ; Berger P. (1899), Séance du 10 février, Comptes-rendus de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres, 4

e série 27-121-2; Schwab M. (1904), Rapport sur les Inscriptions hébraïques en

France, inscription 3036; Vincent Dr. (1930), Les Juifs en Poitou au Bas Moyen-Âge, Revue d’histoire économique et Sociale, n° 18, p. 313; Crozet R. (1952), Le château de Montreuil Bonnin, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1952-1953, 4

e série,

tome II, p. 510 ; Nahon G. (1995), Montreuil Bonnin, Corpus des inscriptions hébraïques et juives de la France médiévale, n° 273, vol. 1, p. 50. 312 Chavel H. D. (1963), Les écrits de Rabbi Moïse ben Nahman, Jérusalem, tome I, p. 228.

-151-

Transcrite en caractères latins, l’inscription donne:

RAMEHU - SCHENABI

exaltate eum

qui est prophète.

Peut-être s’agissait-il d’une transcription en lettres latines de l’hébreu ?

Ce serait une réminiscence du verset d’Isaïe313 annonçant le Messie : Qui evangelizas Sion,

exalta in fortitudine vocem tuam, exaltat, noli timere. Dic civitatibus Juda: Ecce Deus vester.

La devise conviendrait à l’agneau triomphateur représenté sur des plats.

Vienne, Poitiers, amulette hébraïque.

D’après une reproduction en plâtre donnée par le capitaine de Fouchin314. Dans les deux textes,

l’un de sept lignes et demie, l’autre de huit lignes (un peu moins larges que les premières), on

retrouve absolument les mêmes lettres, plus nettes à la cinquième ligne du deuxième texte qu’à

celle du premier texte, moins nettes par contre aux deux dernières lignes : elles se complètent

réciproquement.

Il n’y aura point parmi vous de stérile, ni de l’un ni de l’autre sexe (Deutéronome315).

ברינך תהיה מכל העמהים

313 Isaïe, XL, 9. 314 Schwab M. (1895-1897), Une amulette hébraïque, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2

e série, tome VII, p. 516-

517 ; Schwab M. (1862-1864), Inscriptions diverses, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, une amulette hébraïque, 1ère

série, tome X, p. 324-325, pl. III. 315 Deutéronome, VII-14.

-152-

Ce verset est suivi des initiales désignant discrètement les diverses dénominations, qualifications

et attributions de Dieu. Après quoi on lit un autre vers de L’Ancien Testament : O mon Dieu gué-

ris la maintenant. C’est l’invocation adressée à Dieu par Moïse en faveur de sa sœur Miriam

alors malade (Nombres316).

Puis viennent des séries de traits s’entrecoupant dans tous les sens, ou en angles, ou en parallélo-

grammes, ou en arcs de cercles, aux extrémités annelées ou simplement arrondies. Au milieu de

la cinquième ligne sont les quatre lettres équivalentes de Mazel tov avec une allusion à l’idée

d’espoir. À la fin, on voit de nouveau des abréviations de prières ou de sentences juives.

On serait donc en présence d’une amulette contre la stérilité que des époux privés d’enfant por-

taient sur eux. Elle a dû être confectionnée au XVIème

.

En dépit de la défense mosaïque de vrai sortilège (Nombres317), des gens crédules ne se conten-

taient pas de prier Dieu, mais recouraient à des voies détournées pour éloigner d’eux les malé-

fices et le mauvais sort, pour annuler les effets pernicieux de l’esprit malfaisant et le meilleur

moyen de s’en préserver, c’était de les démasquer par leurs noms.

Vienne, Poitiers, médaille au musée.

Médaille en cuivre de 35 millimètres de diamètre318, avec sur la face, le Christ de profil à droite,

cheveux longs, sans oreille apparente, barbe courte, robe à encolure ronde et matii dans le

champ. Son nom en hébreu : Adonai Jesus.

Au revers, inscription hébraïque traduite par le chanoine Chabaudy : Messias Agnus venit pro

salute mea, voluntare purgavit et absorbuit scelus meum cruci.

L’agneau et Messie est venu pour mon salut, de par sa volonté il a racheté et absorbé mon péché

sur la croix.

En réalité, les juifs ne fabriquaient jamais de monnaie, car c’est interdit par la religion juive.

Cependant les juifs espagnols avaient coutume de fabriquer des pièces en l’honneur de certains

rabbins présentés avec un couvre-chef (ce qui n’est pas le cas ici). Les juifs espagnols avaient

316 Nombres, XII-13. 317 Nombres, XXIII-23. 318 Barbier de Montault X, (1889), Le prototype des figures similaires du Christ à Poitiers, Oiron et Thouars, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2

e série, tome V, p. 122.

-153-

également l’habitude de frapper des pièces d’or ou d’argent à l’occasion de certaines naissances, cette fois encore ce n’est pas le cas, la pièce est en cuivre. Côté face, à côté du profil, on peut voir la lettre . Le nom de Jésus en hébreu est , mais il est improbable, voire inimaginable, qu’une monnaie frappée en hébreu soit dédiée à Jésus. À la rigueur, on pourrait interpréter cette inscription comme de l’arabe écrit en lettres hé-braïques. À la première ligne de l’inscription, on retrouve le nom de Jésus, puis vient une expli-cation de sa naissance: �� ����� �� �� � � Mais le wau de � �� est oublié et deux lettres du nom de Marie sont interverties. Le scripteur a

écrit ����� . Cependant, on se demande pourquoi un séfarade s’est senti obligé de donner la généalogie de Jésus et pourquoi il l’a fait en arabe. À la fin de l’inscription, on lit ���� , dans la loi religieuse :

la révélation. Le sens général devient : Jésus né du Père et né de Marie dans la révélation. Le �

qui a pris la place du dans l’arabe syrien est du même sens que l’absence d’article. Rappelons

que les lettres syriaques correspondantes dévier, s’écater, pécher ( mais le correspon-

dant de �� en philologie sémitique est ).

Celui qui a conçu la médaille est donc originaire du Proche Orient et comprend l’arabe local et le syriaque. Si jeu de mots il y a, il s’agit certainement d’un hébreu venu en Espagne avec les Omeyades ; malheureusement, on ignore d’où vient la médaille. Des amis israëliens ont donné la solution suivante :

peut-être faire jour après jour une mer de félicité Il s’agirait d’un personnage procédant à une cérémonie religieuse, sans doute une circoncision, d’où la mention d’une mer de félicité. Les mêmes amis israéliens m’ont proposé une autre solution. La première ligne serait du yiddisch.

Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre, inscription hébraïque.Inscription en hébreu sur le tabernacle de la chapelle du Sacré-Cœur de Jésus :

Yahveh

Comme chacun sait, il s'agit, chez les Hébreux, du nom réel de Dieu (celui qui est) qu’il est interdit de prononcer. Le nom couramment utilisé dans la liturgie est Adonai, le Seigneur.

Vienne, Vellèches, château de Marmande, donjon, inscription hébraïque.Propriété de M. Gabriel Leblanc, au premier étage à gauche de la fenêtre, gravure sur trois pierres319 d’un mur de calcaire rose clair, à 1,43 mètre du plancher (hauteur 0,24; 0,29 et 0,33 mètre).

319 Labande E.-R. dir., Favreau R., Michaud J. (1977), Corpus des inscriptions de la France médiévale, tome I, Poitou-Charente, éd. Du CNRS, p. 144-145.

-154-

Shelomoh b[en] R[abbi] Shelomoh

He[yeh] n[a] e[zri] uma[gini]

Salomon, fils de Rabbi Salomon (Seigneur), sois mon sauveur et mon bouclier.

Les cinq derniers caractères sont surmontés d’un point indiquant qu’ils constituent une

abréviation.

Cette inscription très joliment gravée n’est qu’un grafitto. Le waw de la dernière ligne précédant

magi indique qu’il s’agit d’un emprunt aux Psaumes320.

Le he initial de la troisième pierre semble servir de finale au nom de Shelemoh, gravé sur la

pierre médiane.

Le château, le donjon et la tour furent démantelés au cours de la seconde moitié du XIIIe

siècle;

le château daterait du XIe

siècle, le donjon et la tour auraient été construits pendant la première

moitié du XIIIe siècle, terminus ad quem pour la gravure de l’inscription321.

320Ashkenazi S., D. Jarden Ozar Rashe Tevot (1965), Thesaurus of Hebrew abbreviations Jérusalem, p. 179; Psaumes XXX-11; CXV, 9-11. 321 Argenson R. Voyer d’ (1853), Le château des seigneurs de Marmande, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

èresérie, 1853, tome XX, p. 129-145; Souty P. (1967), La seigneurie de Marmande aux XI

e et XII

e siècles, Les amis du Vieux Chi-

non, n° 7, p. 3-11. Rappelons à ce sujet le cas d’un juif incarcéré entre 1200 et 1268, il s’agit du médecin Vignetus arrêté sur l’ordre de la vicomtesse de Châtellerault; Lazard L. (1888), Les Juifs de Toulouse, Revue des études juives 17, p. 210-234.

-155-

Inscriptions arabes

Vienne, Poitiers, inscription sur un plat du musée. Plat en cuivre jaune repoussé, inscription arabe transcrite en lettres latines322 : Arat gel vatek al-zeit. L'inscription a été traduite par un érudit italien Michelangelo Lanci : Tempus manifestatio-nis tuae apparuit. Variante de Jérémie323: Venit dies tuus tempus invitationis promettant la délivrance des Israélites captifs ou bien une imitation de la promesse d'Isaïe : Prope est ut veniat tempus ejus324. En réalité, il s'agit probablement d'une imitation d'un plat comportant une inscription arabe. Pour satisfaire une clientèle habituée aux caractères latins, le potier a fait lire l'inscription arabe puis l'a transcrite en caractères latins. Il n'a d'ailleurs pas bien compris la lecture qu'en a faite un locu-teur arabe, interverti le tau et le kof de ��� et rectifié le dernier mot à l'allemande pour obtenir un équivalent de �����, die Zeit. Quelles pouvaient être les inscriptions primitives ? Arat est assez facile à expliquer :

� Le temps est venu.

����� �� � Le moment est venu (gel vatek).

Le dernier mot germanisé pourrait s'interpréter comme un nom complément de ���. Mais il faudrait alors contrevenir à une règle fondamentale de la grammaire arabe : le nom qui est déterminé par un complément de nom ne prend pas d'article. On pourrait comprendre ��� « l'huile », mais il faut interpréter ����� « pour l'huile » et le sens « le temps pour l'huile est venu » n'est guère satisfaisant. Je proposerai donc �� �� « pour le fait de goûter », « de déguster». Le sens devient donc : le temps de déguster est venu, ce qui pour un plat est beaucoup plus lo-gique. L'omission du � transformée s'explique par le fait que le lecteur était soit libanais soit syriens du sud, soit égyptien du nord, pays où le qof ne se prononce pas. On m'objectera que le qof a été prononcé dans le mot ��� et pas dans le mot ����. Mais en général, le qof de ��� reste prononcé au Liban et en Syrie du Sud325. Néanmoins le plat en question continue à poser des problèmes. Le dessin du fond représente l'Annonciation, un ange à genoux devant la Vierge, tandis qu'au-dessous de sa tête vole un oiseau qui pourrait représenter le saint-Esprit. Il y a évidement une autre interprétation et une autre transcription possible, en alphabet arabe :

����� ����� �� � � (Jugement dernier) le moment est venu de le divulguer. Aussi bien que dans l'autre cas, la grammaire arabe n'est guère respectée. Il faudrait aussi donner une autre interprétation à la figure centrale (féminine semble-t-il) devant laquelle s'incline l'ange. Tout le contenu ne va guère avec le texte hébreu transcrit sur un plat analogue.

322 Longuemar A. Le Touzé de (1862-1864), Note de M. De Longuemar sur l’inscription indiquée au n°6, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome X, p. 325-sqq, p. 120, pl. III. 323 Jérémie, L, 31. 324 Isaïe, XIV, 1. 325 Gaillard de la Dionnerie H., De Fouchier (1862-1864), Notes sur quatre plats en cuivre à inscriptions curieuses, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1ère série, 4e tr. 1862, tome X, p. 119-120 et planche p. 121.

-156-

Inscriptions grecques dans la culture poitevine

.

Deux-Sèvres, Oiron, épitaphe d’Artus de Boisy.

Janus Lascaris

faute due au iotacisme pour aoriste de approuvé

est un iotacisme pour

Traduction du texte grec :

À François, roi de France pleurant son compagnon

Comme Achille né d’une déesse a pleuré Patrocle

et comme Alexandre le Grand a fait de même

rivalisant avec eux, le roi actuel déplore

Artus de Boisy326 réclamant ce qui pourrait le guérir

Zeus, que la cendre lui soit légère, et protège-le

Qu’il ait autant de gloire que son courage en supporte.

Cette traduction est assez inexacte et, comme il s’agit ici d’une étude de la pénétration du grec en

Poitou, le moment est venu de se demander à quel point on en était à la Renaissance dans l’étude

du grec.

Tout d’abord, la préposition initiale est peu conforme au goût classique qui aurait exigé un datif,

ou bien signifiant « au sujet de ». Cet emploi évoque plutôt le grec moderne. La deuxième

ligne débute d’une façon tout à fait classique et même archaïsante. Mais on attendrait

au nominatif. Le verbe qui suit après une élision dont on se demande la

signification, ne correspond à rien ni en grec classique ni en Katharevousa. On ne

peut guère comprendre que l’adjectif qui signifie malheureux, infortuné, qui a

beaucoup souffert, en langage homérique. Mais la phrase manque alors de verbe. On songerait à , sans doute au présent troisième personne. Le sens serait : Achille infortuné laisse aller

Patrocle en pensant : Je suis Patrocle.

À la troisième ligne, est pour , toujours comme en grec moderne (je

rétablis le epsilon supposé par l’élision) est un aoriste massacré de , approuver. Le

alpha iota est prononcé comme un epsilon, suivant les règles de l’iotacisme. Le de est inexplicable. Le graveur a-t-il pris ce mot pour un substantif sur le modèle d’?

Comme nous l’avons dit précédemment le traducteur n’a rien compris et n’a même pas reconnu

326 Cet illustre personnage et sa famille n’ont rien à voir avec une célèbre chanson d’étudiants (qui brave d’ailleurs un des interdits les plus sacro-saints de la grammaire latine), habebat gambam boisi, et ut non videretur, sub illa ponebatur...

-157-

qu’il s’agissait d’un épisode bien connu de l’histoire grecque, celui de Sisygambis confondant

Alexandre et Parménion après la bataille d’Issos327. L’élision de l’epsilon initial de est

caractéristique de la Katharevousa.

À la ligne 5, l’auteur pèche par excès de classicisme négligeant la contraction pour et

revient à l’ultraclassicisme en mettant un verbe au singulier après un sujet au pluriel neutre. Par

dessus le marché, il n’existe pas de verbe . Il faudrait au minimum Au dernier vers le mot est lui aussi ultra-classique sinon homérique.

À l’avant-dernière ligne, l’auteur fait à nouveau d’un article un pronom, comme en grec moderne

pour . Puis il fait à nouveau erreur. Il prend pour un mot de la seconde déclinaison et

se trompe dans la déclinaison du relatif qui le suit Les deux optatifs des deux derniers vers sont un purisme mais on s’attendrait à un optatif (ou à

un subjonctif). Toujours le iotacisme.

La traduction devient :

À François, roi des Celtes pleurant son compagnon

Comme Achille né de Zeus, lui l’infortuné a laissé aller Patrocle (en pensant). Je suis Patrocle

Et comme (Alexandre) le Grand a approuvé en disant « Lui aussi c’est Alexandre »

Rivalisant avec eux le roi maintenant se lamente vivement

Sur Artus de Boisy, réclamant ce qui guérirait un ami,

Zeus, que la cendre lui soit légère et préserve-le

Et qu’il ait autant de gloire qu’en apporte le courage.

Bien sûr Achille n’est pas né de Zeus, mais de Thetis et Pélée. L’auteur de l’épitaphe semble

l’ignorer. Le traducteur du XVIe a eu le bon esprit de rectifier.

Deux-Sèvres, Oiron, épitaphe de Philippa de Montmorency.

Michaël Cinerius

est pour (iotacisme, l’auteur a fait la même faute que l’auteur de l’épitaphe d’Arthus

de Boisy qui écrit pour .

En ce tombeau gît Philippa Montmorency, leur mère, illustre par ses mœurs, qui a engendré des

hommes illustres et deux filles. Elle a engendré de nombreux généraux de bonne race et de

nombreuse femmes très héroïques. Elle fait résonner les cieux de la gloire de ses enfants de haut

rang, ne pleure pas, ô voyageur, une telle femme, honore-la plutôt et vénère-la.

327 Qui a eu lieu en 333, comme en témoigne le procédé mnémotechnique cher aux écoliers allemands : Drei, drei, drei, bei Issos grosse Keilerei.

-158-

Essayons d’analyser ce texte d’un illustre inconnu, Michaël Cinerius, de la même façon que nous

l’avons fait pour celui du soi-disant Janus Lascaris.

Le début est parfait. L’auteur emploie correctement à la troisième ligne l’adjectif qui a

disparu en grec moderne et avait la même forme au masculin et au féminin. Ce n’est qu’à la

quatrième ligne qu’il fait une faute due au iotacisme et écrit pour . Le reste est

parfaitement correct, à part peut-être pour , comme en grec moderne.

Finalement que penser de ces épitaphes grecques ? Celle de Cinerius, sans être dépourvue de

fautes, reste encore acceptable. On peut à la rigueur mettre ces inexactitudes sur le compte du

graveur, bien que les fautes dues au iotacisme soient plutôt à mettre au compte de l’auteur. Mais

l’épitaphe d’Artus de Boisy est écrite en un grec impossible qui mêle les archaïsmes à des

formes tout à fait modernes. Que faut-il en penser ? Janus Lascaris, certes, est arrivé très tôt en

Italie. Né en 1445 à Constantinople, il a dû quitter la ville avant 1453, à moins de 8 ans, et est

allé étudier à Padova en Italie. Aurait-il oublié sa langue maternelle ? On s’explique mal alors

qu’il ait été le directeur du Collège grec du Quirinal et le rénovateur de l’étude du grec en

Europe occidentale. Il ne peut être l’auteur de tant de fautes.

Il est une solution simple. On a attribué par erreur l’épitaphe d’Artus de Boisy à Lascaris et celle

de Philippa à Cinerius alors que c’était l’inverse ? La solution est tentante. Mais si l’on y

réfléchit bien, l’épitaphe de Philippa est sans envergure tandis que le début de celle d’Artus de

Boisy est extêmement astucieuse, si astucieuse que ni les contemporains ni les traducteurs

modernes n’y ont rien compris. Il met en parallèle Patrocle, qui se fit prendre pour Achille en

empruntant son armure, et Héphestion que la mère de Darius prit pour Alexandre. Ce parallèle

nécessite une solide connaissance des chants XVI et XVII de L’Illiade et de l’histoire

d’Alexandre. Nul à l’époque ne l’a compris.

Mais alors pourquoi tant de fautes grossières ? La seule explication qui vient à l’esprit est qu’un

grec inculte, échappé de Constantinople dans la tourmente, s’est vaguement souvenu d’une

épitaphe écrite (sans doute pour quelqu’un d’autre) par Janus Lascaris, mais, la mémoire et la

connaissance du grec classique lui faisant défaut, il a accumulé les bévues. Néanmoins, il a été

honnête en un sens puisqu’il a mis le nom du véritable auteur sous cette élucubration.

L’épitaphe des Mortemart à la cathédrale de Poitiers est ejusdem farinae. Mais bien sûr on ne

peut affirmer que le perpétrateur ait été le même.

Un dernier détail pourquoi faire d’Achille le fils de Zeus ? En réalité, Zeus et Poseidon, tous les

deux, voulaient épouser Thétis. Mais une prophétie courait que le fils de Thétis serait supérieur à

son père. C’est pourquoi ils lui donnèrent pour époux un simple mortel. Telle est du moins

l’interprétation mythologique que nous connaissons. Les grecs de Constantinople connaissaient

peut-être des interprétations différentes. La mythologie est fluctuante.

Un problème se pose alors. Jusqu’à quelle date cette méconnaissance du grec s’est-elle

prolongée ? Celle qui confia à un grec ignare le soin de l’épitaphe de son mari adoré, le sire de

Tavannes, l’a fait sans doute peu de temps après la mort de celui-ci en 1587. L’inscription de la

porte d’entrée du château de Terreneuve est d’un niveau très supérieur. C’est néanmoins l’œuvre

d’un réfugié (de deuxième ou troisième génération) qui ne fait pas la différence entre oméga et

omicron, qui ne fait plus la différence entre une voyelle brève et une voyelle longue. Ce n’est pas

l’œuvre d’un savant helléniste. Et nous sommes à l’extrême fin du XVIe siècle, en 1595 ou 1596.

On a toujours considéré la Renaissance comme un retour en force de la culture classique latino-

grecque, de celle de la fin de la République et de l’Empire romain, de celle, il y a trente ou

quarante ans, de nos hypokhagnes et khagnes, d’une culture latine indissolublement liée à la

culture hellénique. Ce n’est pas le cas à la Renaissance. Certes on a abandonné le latin d’église,

que l’on n’avait jamais oublié, pour un latin plus élégant, celui de Virgile, de César et de

-159-

Cicéron. On a lancé des idées nouvelles, mais la langue grecque elle-même reste l’apanage de

précieuses avant la lettre, qui font appel sans trop de discernement à des grecs plus ou moins

ignares qui se targuent de leur origine pour gagner un peu d’argent et un séjour gratuit dans

quelque château. C’est un peu comme si, à notre époque, faute de mieux, nous faisions appel à

des réfugiés afghans du camp de Calais pour rédiger quelque document en iranien classique.

Tout compte fait, si l’Italie a connu un véritable Quattrocento, suivi d’un épanouissement au

Cinquecento, notre XVIe

siècle n’a été qu’un Rinascimento emprunté, un effet secondaire des

guerres d’Italie. Notre langue ne se fixera, notre littérature ne s’épanouira qu’au XVIIème

. Quoi

de plus normal ? L’Italie est plus près que nous de Constantinople.

En tout cas, visiblement, le grec n’est encore chez nous qu’un accessoire. Et les inscriptions

grecques de nos châteaux poitevins renseignent beaucoup plus sur les proches ancêtres du grec

moderne que sur le niveau d’hellénisme atteint par nos élites cultivées.

Vendée, Fontenay-le-Comte, château de Terreneuve.

Inscription grecque328 sur la porte d’entrée du château construit à partir de 1595

Loin de Jupiter et de son tonnerre ( pour . Je préfère le repos aux honneurs.

au moyen est très classique.

Ce qui a inspiré à Nicolas Rapin le poème suivant :

Vents, soufflez en toute saison

Un bon ayr en cette mayson

Que jamais ni fièvre, ni peste

Ni les maux qui viennent d’excez

Envie, querelle ou procez ;

Ceux qui s’y tiendront, ne moleste.

Inscription latine :

ARS ANIMA MUNDI L’art est l’âme du Monde.

Il s'agit d'une allusion aux idées de Léonard de Vinci.

Vendée, Fontenay-le-Comte, salon de Haute Roche.

Inscription grecque placée jadis sur la cheminée du salon de Haute Roche329, ancienne habitation

de François Mézière, médecin.

T.E.M

Par le labeur et par la pratique (l’exercice)

Initiales ( ?)

Les trois majuscules d’abréviation en dessous de l’inscription grecque font problème. Le dernier

M pourrait être l’abréviation de Mézière. S’agirait-il des initiales d’un ancêtre de François

Mézière ? Peut-être s’agit-il d’une traduction latine : tribulatione et militia.

L’inscription était gravée en lettres d’or sur une plaque de marbre noir.

328 Robuchon J., Vallette R., Rochebrune O. de (1888-1894), Paysages et monuments du Poitou, Vendée, Fontenay-le-Comte, tome IX. 329 Valette R. (1896), Essai d’épigraphie vendéenne, Revue du Bas-Poitou, 1896, p. 399-408.

-160-

Vienne, Boismorand, chapelle.

Sur les peintures murales de cette chapelle330, se voient un certain nombre de graffitti du XVIe

siècle, de lecture difficile, tracés en lettre grecques par des Moussy qui ont parfois signé et daté,

par exemple un de 1500 (un Pierre de Moussy ?) et un autre de 1504 (ou Gaston de Moussy ?) .

Haute-Vienne, Grandmont, reliquaire.

Deuxième inscription sur la partie inférieure du reliquaire331, en grec dont subsiste une traduction

latine :

CUM BREVEM DORMISSET SOMNUM IN TRIPLICI ARBORE

UNIVERSI REX DEUS, IDEM AC HOMO, VERBUM MULTAM

GRATIAM IMPERTITUS EST LIGNO

OMNIS ENIM MORBIS INFLAMMATUS REFRIGERATUR

QUICUMQUE CONFUGIT AD RAMOS TRIPLICIS ARBORIS

AST EGO PERCUSSUS IN MEDIO MERIDIE

CUCURRI, VENI, RAMOS SUBII

TU VERO UMBRA TUA SUSCIPE ME ET PULCHRE TEGE

O ARBOR INUMBRANS TOTAM TERRAM

ET MODICUM ROREM HERMON MIHI INSTILLA

QUI ORTUS SUM EX STIRPE ILLUSTRI, DUCARUM REX

CUJUS STIRPIS SURCULUS EST IMPERATRIX MATER

AVIAE MEAE DECUS REGUM

CONJUX ALEXII ROMANORUM IMPERATOR

CERTE VENEROR TE UNICUM SERVATOREM MEUM

EGO FAMULUS TUUS ALEXIUS, ORIGINE DUCAS

330 Salvini J. (1939), Les ensembles décoratifs dans le diocèse de Poitiers, entre la Guerre de Cents Ans et les Guerres de Reli-gion, Appendice 1, La chapelle de Boismorand, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3

e série, tome XII, p. 113.

331 Texier M. (1850), Manuel d’épigraphie suivi du recueil des inscriptions du Limousin, Mémoires de de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère série, tome XVII, p. 186-187, p. 538, planche III.

-161-

Comme il avait fait un bref somme sur l’arbre triple (de la croix)

Dieu, roi de l’Univers, mais aussi homme a communiqué au bois quantité de grâces.

En effet quiconque brûle des fièvres de la maladie en est rafraîchi

Ainsi que quiconque se réfugie auprès des ramures de l’arbre triple

Quant à moi, frappé en plein midi, je suis venu, j’ai couru, je suis allé sous tes branches

Mais Toi, que ton ombre me recueille et me couvre comme il faut

O arbre qui met à l’ombre la terre entière

Mont Hermon, fais goutter sur moi un peu de rosée

Moi qui suis sorti d’une race illustre, roi des Ducas

L’impératrice mère est le rejeton de cette race

Mes aïeules ont été la parure des rois

Époux d’Alexis, empereur des Romains

Bien sûr, je te vénère, o mon Sauveur unique

Je suis ton serviteur moi, Alexis, de la famille des Ducas.

Bien sûr, ce grec impérial bien qu’un peu précieux est parfait, à part le du huitième vers

qui reflète la prononciation du grec parlé à l’époque. Nous ne sommes qu’au lendemain de la

véritable Renaissance du temps des Comnène, marquée par l’œuvre d’Anne Comnène (1083-

1148), renaissance qui coincide avec le début des Croisades qui ont eu pour effet secondaire de

permettre une sorte de reconquista de l’Asie Mineure sur les Musulmans. La traduction a été

effectuée par un français qui connaissait fort bien le grec mais qui, gêné par les mots difficiles,

n’a pu éviter quelques erreurs. Par exemple, il a traduit gardien, par servaetor, qui si-

gnifie plutôt observateur, guetteur. Libérateur non plus n’a pas été traduit. Il n’a

d’ailleurs pas le sens du lotus d’Égypte mais le sens (dans l’Odyssée) du pays des Lotophages,

qui trouvaient dans le lotus un oubli semblable à celui que procure l’opium. Ducarum rex est

étrange. Les Ducas sont une famille ou plutôt une dynastie. signifie: je suis troublé à ta

vue. Il a un sens beaucoup plus fort que veneror. La traduction de par avia (grand-

mère paternelle ou maternelle) est également hasardeuse. Ce mot forgé par Ducas n’est pas clas-

sique et signifie plutôt aïeule. Enfin le mot a visiblement glissé chez Ducas vers le sens

qu’il a en grec moderne, celui de bien et non pas de bellement. La traduction par Pulchre tege

prouve sans erreur possible que le traducteur est un Franc et qu’il ignore les subtilités du grec de

l’époque.

Il ne faut pas non plus oublier qu’on assiste au XIIe siècle (la période des grands défrichements et

d’une croissance en flèche de la population) à une sorte de Renaissance avant la lettre. Déjà la

Reconquista avait stimulé l’étude indirecte de l’Antiquité par l’intermédiaire des traductions

arabes. La conquête par les Croisés des rivages de la Méditerranée orientale (Palestine et Syrie)

et la création momentanée d’un empire franc de Constantinople ont stimulé l’étude du grec332.

Le Mont Saint-Michel, à cette époque, serait devenu un grand centre de traduction à partir du

grec333 et non plus seulement par l’intermédiaire de l’arabe. En réalité, ce mouvement de redé-

couverte des auteurs grecs, surtout Aristote, a été l’œuvre de savants italiens comme par exemple

Jacques de Venise et Burgundio de Pise († 1193).

Maintenant le grand problème est de savoir quand ce texte a été traduit.

332 Mondot J.-F. (2009-2010), La science portée par la logique, Les Cahiers de Science et Vie, N° 114. 333 Guggenheim S. (2008), Aristote au Mont Saint-Michel, édition du Seuil 2008, 288 p.

-162-

Vienne, Poitiers, couvent des Cordeliers.

Épitaphe grecque des Mortemart334. Rappelons que les Mortemart sont une branche de la famille

de Rochechouart qui tire son nom du village de Mortemart (Haute-Vienne). Cette famille re-

monte à Aimery Ier

qui fut sénéchal de Toulouse en 1351335.

Un certain Bonseignen avait remplacé par et imaginé une traduction fantaisiste336:

Le monde garde le souvenir de mes hauts faits, ma patrie la douleur de ma perte, le ciel mon

âme, mon épouse mon cœur, le tombeau mes restes.

Les règles de prononciation permettent de retrouver derrière le second vers écrit de façon

phonétique l’orthographe normale.

Elle qui fut bien l’ornement de mes travaux, mon cœur, ma compagne, garde son âme dans les

cieux (astres), le tombeau a ses restes.

Le grec est du niveau de celui de l’épitaphe d’Artus de Boisy à Oiron. À la première ligne

comme en démotique) remplace qui déjà n’est pas classique et remplace

dans la koinè est une orthographe iotacisante pour subit aussi les effets

du iotacisme (iota pour epsilon iota) et le kappa est sonorisé après un nu. De plus, il y a dyslexie

(comme dans l’hypogée de Mellebaude) si bien que a remplacé

L’auteur ce ces vers est encore plus ignare que ceux des poésies de Oiron. Il écrit vraiment de

façon complètement phonétique. Les réfugiés de la prise de Constantinople n’étaient pas tous des

lettrés et le Poitou n’a pas hérité des meilleurs. Remarquez le sta () équivalent du stim boli

( ) qui a donné, comme chacun sait, Istambul.

Un détail risquerait de nous faire revenir sur la valeur littéraire des épitaphes grecques d’Artus de

Boisy et de Philippa de Montmorency, celui de la signature de la première épitaphe, celle

d’Artus de Boisy. En effet, Janus Lascaris, sans être apparenté à la dynastie des Lascaris de

l’empire de Nicée, après la quatrième croisade, est néanmoins un personnage fort célèbre. Janus

Lascaris, surnommé Ryndacenus parce qu’il était originaire de Ryndacos en Asie Mineure est né

à Constantinople vers 1445 et mort à Rome vers 1535. Protégé du cardinal Bessarion il fit,

probablement après la prise de Constantinople (il avait à peu près huit ans à cette époque), ses

études à Padoue en Italie. Il se rendit ensuite à Florence, après la mort de Bessarion en 1472 et

334Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires des antiquaires de l’Ouest, 1

ère série, tome XXVIII,

inscr. 177. 335 Argenson R. Voyer d’ (1853), Le château des seigneurs de Marmande, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

èresérie, 1853, tome XX, p. 109; Drochon A.- B. abbé (1875), Château-Larcher et ses seigneurs, Bulletin de la Société des anti-

quaires de l’Ouest , tome XXXIX, p. 275; bulletins des séances du 18 juin au 27 août 1835, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1840, 1

ère série, tome II, p. 89.

336 Rambaud P. (1907-1908), Le tombeau de la famille Rochechouart-Mortemart, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3

e série, tome I, p. 462.

-163-

Laurent de Medicis, le nomma bibliothécaire de la bibliothèque de Florence. En 1494, il suivit

Charles VIII lors de son retour en France se lia à Guillaume Budé et contribua à mettre sur pied

la bibliothèque royale de Blois. En 1503, Louis XII en fit son ambassadeur à Venise. Il y resta

jusqu’en 1509, année où il perdit la faveur du souverain et se retira à Milan. Léon X en 1513

l’appela à Rome pour diriger le Collège pontifical grec du Quirinal. Après un nouveau voyage en

France en 1518, il fut chargé d’établir à Milan une école de grec, qui ne dura guère que trois ans.

À partir de 1525, il prit sa retraite à Rome. Il a édité, à Florence puis à Venise, un très grand

nombre de textes grecs classiques et, ce faisant, il aurait puissamment contribué au

développement de l’étude du grec en Italie et en France.

Voyons maintenant quelle fut la carrière de celui dont il aurait écrit l’épitaphe, Artus de Boisy

(Artus Gouffier, comte d’Etampes et de Caravas, seigneur de Boisy). Il est né vers 1475 et mort

à Montpellier en 1519. Élevé auprès de Charles VIII, il fut successivement bailli de Vermandois

(1503) chambellan (1519), capitaine de Chinon (1514) et gouverneur du Dauphiné (1516). Il

suivit Charles VIII, Louis XII et François Ier

, dans leurs expéditions en Italie. Il fut chargé de

négociations diplomatiques importantes, notamment en 1516, après Marignan, lors de la

conclusion du traité de Noyon avec Charles Quint.

En conclusion, Janus Lascaris a fort bien pu entrer en contact avec Artus de Boisy, soit en

France, soit en Italie. Mais, comme nous l’avons dit plus haut la date des funérailles de Artus ne

coincide ni avec son séjour en France, ni même avec la période où il était très apprécié à la cour

de France. De plus, bien qu’il ait quitté sa Phrygie natale à un âge assez tendre, je doute qu’il ait

commis des fautes d’orthographe aussi énormes. Le notamment est impardonnable.

S’il avait été aussi faible en grec classique, il n’aurait jamais joué dans la Renaissance

intellectuelle de la fin du XVe siècle un rôle aussi important.

Donc, ou bien la bonne foi de la famille de Boisy a été abusée, ou bien elle n’a pas compris

grand chose à l’envoi de Janus Lascaris et chargé de l’inscription des grecs ignares qui ont

multiplié les fautes.

L’auteur de la seconde inscription est, lui, parfaitement inconnu et son profil correspond sans le

moindre doute à celui du grec mal dégrossi que les hasards de l’effondrement de l’empire

byzantin ont propulsé vers l’Occident et qui a pu arguer de sa qualité (nous sommes à l’époque

de la Renaissance) pour se trouver chez des ignorants une sinécure quelconque.

Vienne, Poitiers, rue Saint-Antoine.

Campanile de l’aumônerie337, seconde moitié du XVIIe siècle.

Qui domine sur mer (et) retient les vaisseaux !

Cette inscription de Poitiers est dite « du marin philosophe ». Peut-être s’agit-il du petit poisson

baptisé remore.

337 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome XXVIII, inscr. 199.

-164-

Vienne, Poitiers, rue Saint-Étienne.

Inscription au-dessus des fenêtres supérieures d’une maison338. Elle a pu être inspirée par la

précédente.

NEC SPE NEC METU

MEDIIS TRANQUILLUS

IN UNDIS

Traduction : Il n’est ni espoir, ni crainte, quand on est tranquille au milieu des eaux.

Vienne

A)TOI CLUS

En réalité339, il n’y a pas de t oncial mais une barre postérieure au-dessus d’un C.

Il s’agit tout simplement de l’abbé Ato (ou Aton) bien connu par les inscriptions d’Alcuin340.

Nous apprenons par l’inscription que Ato était d’origine grecque, Ato n’était qu’une abréviation

et qu’il s’appelait en réalité Atoioclus, en grec :

Il s’agit d’un de ces noms grecs formés sur un adjectif et le suffixe, tels qu’Agathoclès

, le tyran de Syracuse et Aristoclès .

338 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome XXVIII, pl. VI. 339 Photo extraite de Labande E.-R. dir., Favreau R., Michaud J. (1977), Corpus des inscriptions de la France médiévale, tome I, Poitou-Charente, éd. Du CNRS. 340 Alcuin voir Jarry J. (2007), Inscriptions latines et étrangères du Poitou, édition de l’Association pour le développement de l’archéologie sur Niort et les environs, tome I, p. 165, 166, 175 et 176.

-165-

Athoos, en grec avec iota souscrit signifie innocent en français. Il est remarquable que le

scripteur ait pris soin, en transcrivant le mot en lettres latines, d’exprimer l'iota souscrit. On

savait un peu de grec à cette époque.

À Saint-Savin-sur-Gartempe également, la présence de lettres grecques isolées sur une plaque

regrattée pour faire place à une inscription latine commémorant le martyre du frère d’un évêque,

laisse supposer que certaines personnes savaient encore le grec. Mais dans ce cas précis, il s'agit

peut-être d’une inscription antique réutilisée.

Nous n’avons pas tenu compte des quelques lettres grecques des inscriptions de Maillezais, ni du

Kurie Eleeison de l’église Notre-Dame à Niort, ni d’un graffitto du souterrain vendéen de

Moulin Papon à La Roche-sur-Yon341. Il s’agit là d’un grec, si j’ose dire naturalisé et inclus

définitivement dans la liturgie romaine catholique.

Finalement le grec a retrouvé (péniblement) une audience à la Renaissance comme partout

ailleurs en Europe, mais il a été moins absent qu’on a bien voulu le dire de la culture du Moyen

Âge.

Vienne, Poitiers, épitaphe de Rodolphe Reding342.

ARCHIDIACONI PERFUNCTUS HONORE DECENTER, CONSILIUM PLEBIS, LUX

CLERI PICTAVIENSIS

QUEM SATIS EGREGIE DITARAT SUMMA SOPHIAE, RODULPHUS JACET HIC,

FACTUS DE PULVERE PULVIS, PICTAVIS URBS, HUGE TANTO VIDUATA MINISTRO

TUNDE, DOLENDO, PECTUS LACEROS TIBI DIRIGE CRINES

DUMMODO PERSONA CAREAS HUNC AEQUIPARANDA

NEC TAMEN IN LACRYMIS UNQUAM TUA VOTA COERCI

SPIRITUS IN VENIAM RODULPHI PROMEREATUR

ID PUER, IDQUE SERES, LECTOR QUOQUE PROSCAT ID IPSUM.

Il s’acquitta convenablement de la tâche honorifique d’archidiacre. Il fut le conseiller du peuple,

la lumière du clergé poitevin. Il était vraiment admirablement doté de l’apogée de la sagesse.

Rodolphe repose ici, fait poussière de poussière. Ville de Poitiers, privée d’un tel serviteur,

frappe-toi la poitrine dans ta douleur, remets en ordre tes cheveux bouleversés, tant que tu seras

privée d’une personne équivalente. Et pourtant ne réfrène jamais tes vœux dans des larmes. Que

le Saint-Esprit soit amené à pardonner à Rodolphe. Que les enfants et que les uns après les autres

les lecteurs aussi en prennent soin.

Coerci est pour coerce (de coerceo). Promereo a plutôt le sens de se comporter en bien ou en

mal vis à vis de quelqu’un. Seres est pour series ; proscat est pour le déponent prosequatur acti-

vé sur le modèle du grec : Huge est une transcription du grec , bien, à merveilles, parfaitement (ignoré du Gaffiot) qui

ne transcrit que la forme à esprit doux .

341 Page 216. 342 Touchard M. (1853-1855), Notice sur Raoul Ardent, savant poitevin du XI

e , Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest,

1ère

série, tome VII, p. 6.

-166-

Inscriptions de la Renaissance concernant des Poitevins hors du Poitou

.

Charente-maritime, Angoulême, cathédrale Saint-Pierre.

Inscription de la chapelle du Salut à Saint-Gelais, reconstituée au chevet de la cathédrale.

SPES MEA DEUS Dieu est mon espoir.

Cette chapelle avait été édifiée par les seigneurs de Saint-Gelais (Deux-Sèvres). Un des pignons

était décoré d’un petit singe (singelet). Les seigneurs de Saint-Gelais ne se prenaient pas trop au

sérieux343.

Rappelons au lecteur que, selon l’Église, saint Gelais serait également le saint patron d’un cer-

tain président. En effet, les deux premières syllabes de son nom signifient le petit singe en japo-

nais.

En tout cas, ce fut Jacques de Saint-Gelais, évêque d’Uzès et doyen du chapitre de la cathédrale

d’Angoulême qui jeta les fondements de la chapelle de Notre-Dame du Salut, au commencement

du XVIe

siècle, pour y déposer les restes de son frère Octavien, évêque d’Angoulême, mort au

début de l’année 1502. Cette chapelle, destinée par la suite à servir de sépulture à l’illustre fa-

mille de Saint-Gelais, n’était pas encore terminée en 1553. Elle avait la forme d’un rectangle de

9,30 mètres de long sur 7 mètres de large344.

Inscription sur le tympan orné d’arabesques avec un écusson aux armes des Saint-Gelais.

TVNC SALTABOR DVM APPARVERIT GLORIA TVA.

Je danserai quand sera apparue ta gloire.

Il faut comprendre saltabo. Salto dans la Bible est toujours employé à l’actif, notamment dans II

Samuelis et dans I Paralipomenon.

Chaque côté du fronton est orné de deux médaillons. Celui de droite renfermait le buste de

Jacques de Saint-Gelais avec tout autour l’inscription suivante :

IA DE S G UTIC E D.

C'est-à-dire :

JACOBUS DE ST GELAIS UTICENSIS EPISCOPUS DECANUS.

Jacques de Saint-Gelais évêque d’Uzès, doyen.

Celui de gauche porte le buste d’Octavien avec l’inscription :

DE S G

OCTAVIANUS DE ST GELAIS

Au-dessous d’un cartouche on lit également :

MISERICORDIA ET VERITAS BVIAVERVNT SIBI

JVSTITIA ET PAX OSCVLATAE SVNT.

343 Durand R. (1981), Saint-Gelais au péril des dragons 1681-1981, 394 p. 344 Terneau de Rochebrune A. (1863), Notice descriptive de la chapelle Notre-Dame du salut connue sous le nom de chapelle de Saint-Gelais, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère série, tome XXVIII, 1863, p. 401-416.

-167-

Il faut comprendre biviaverunt verbe latin forgé sur bivium.

La miséricorde et la vérité ont abouti au même endroit (bivium) ; on a embrassé la justice et la

paix.

Face ouest :

KAROLUS IPSE FUI CUJUS NATALIA CLARO

SANGUINE TRACTA PETENT GELASIANUS EGO

PECCAVI IN DOMINUM (SPERO)CLEMENCIA VOTIS

ANNUO ET ALTA MEIS OBSECRO PARCE.

Je fus moi-même Charles dont la naissance (l’arbre généalogique) est issue d’un sang illustre. Je

suis un Saint-Gelais. J’ai péché contre le Seigneur et j’en espère la clémence. Je t’en conjure,

épargne-moi.

On voit encore à gauche de l’autel dédié à saint Pierre la reproduction de ces mêmes ornements

du côté de l’église, avec une inscription rappelant que la chapelle est dédiée à la Vierge :

HAEC SACRA NOMEN HABET VULGARE CAPELLA SALUTIS.

ANGELICUM ALMA PARENS, QUANDO RECEPIT AVE.

Cette chapelle sacrée s’appelle vulgairement la chapelle du salut. Mais son nom angélique est la

mère bienfaisante, quand elle a reçu l’Ave.

Après angelicum, nomen est sous-entendu. L’inscription est une allusion à l’Annonciation angé-

lique345.

Testament de Jacques évêque d’Uzès (Uticensis), qui stipulait qu’on inscrive sur sa tombe le

distique suivant :

GELASIUS JACOBUS UTENSIS EPISCOPUS OLIM

IPSIUS ECCLESIAE DECANUS. ECCE JACET

Jacques de Saint-Gelais, évêque d’Uzès, jadis lui-même doyen de cette église, voici qu’il repose.

Signalons enfin une épitaphe qui a jadis existé sur le tombeau d’Octavien. Elle est mentionnée

dans la Gallia Christiana :

HOCQUE EPITAPHIO SUB ISTO TITULO

A GERMANO SUO DONATUS EST OCTAVIANUS.

OCTAVIANUS EGO, QUI SUMMI CULMEN HONORIS

ATTIGERAM, MODICO SUBTEGOR ECCE SOLO

ENGOLISMO SACRAE DEDERAT MIHI JURA CATHEDRAE

TEMPORE SED PERIIT GLORIA TANTA BREVI.

NON MEDIOS VITAE NATURA RELIQUERAT ANNOS

DEBITA QUANDO FERAE SOLVO TRIBUTA NECI

DISCITE MORTALES, CELERI QUAM VITA VOLATU

PRAETERIIT, ATQUE LAEVI TRANSIT, UT AURA PEDES,

SPIRITUS ASTRA PETENS, MISERUM ME. CORPUS HUMATUM

LIQUIT, AD EXTREMUM SPERO REDIRE DIEM.

345 Saint Matthieu, I-20.

-168-

SPIRITUS | ASTRA PE|TENS, MISE|RUM ME|. CORPUS HU|MATUM

LIQUIT, AD | EXTRE|MUM SPERO RE|DIRE DI|EM.

Et Octavien a reçu en cadeau ceci comme épitaphe de son cousin germain sous cette forme. Moi

Octavien qui avait atteint le plus haut degré des honneurs, voici que je suis recouvert d’un tout

petit peu de sol, Angoulême m’avait donné le droit de siéger sur le trône consacré (de l’évêque).

Mais en peu de temps tant de gloire a péri. La nature ne m’avait pas laissé la moitié de la durée

d’une vie quand je m’acquitte du tribut dû à la mort féroce. Apprenez, mortels combien la vie a

passé d’un vol rapide, combien elle traverse comme un souffle, d’un pied malheureux. Tandis

que l’esprit gagne les astres, malheureux que je suis, mon corps enterré se dissout, j’espère reve-

nir le dernier jour (celui de la résurrection).

À la dixième ligne, pedes qui s’accorde avec laevi devrait être écrit pedis. Le scripteur a du voir

dans laevi pedes un nominatif pluriel qu’exclut le verbe au singulier.

Liquit est pour liquitur.

La forme Engolismo qui, semble-t-il, ne peut être ici que le sujet de dederat, étonne346. De même

laevi pedes ne peuvent être le sujet du verbe au transitif singulier. Le texte original portait certai-

nement pedis. De toute façon, il aurait fallu pede laevo, comme pede aequo347 ou crepante

pede348. Mais comme chacun sait, les exigences de la scansion ...

Les deux premiers vers, à condition de remplacer summi par summum (qui s’accorde alors avec

culmen), constitue un dystique élégiaque.

OCTA|VIANUS E|GO, QUI| SUMMUM| CULMEN HO|NORIS

ATTIGE|RAM, MODI|CO| SUBTEGOR| ECCE SO|LO

Il en est de même pour les deux dernières lignes.

Haute-Marne, Langres, cathédrale Saint-Mammès.

Cette inscription349 du milieu du XVIe

siècle concerne un évêque de Poitiers. Elle se voit sur les

caissons de la voûte de la chapelle de l’Invention de la Sainte-Croix des Fonts-Baptismaux, à la

cathédrale Saint-Mammès à Langres.

NOBLE HOMME MAISTRE JEHAN DAMONCOURT DE PIEPAPE

ABBE DE LONGAY A FAICT FAIRE CETTE CHAPELLE.

À droite et à gauche du cintre de la porte d’entrée, l’abbé fit représenter ses armes de gueules au

sautoir sur croix de Saint André d’or avec sa devise :

NEC MORS NEC VITA Ni la vie, ni la mort.

Jean d’Amoncourt devint évêque de Poitiers en 1551 et il le resta pendant huit ans. On a fait de

lui le fils du seigneur de Montigny-sur-Aube en Bourgogne. D’autres le considèrent comme ori-

ginaire de Piépape dans le sud de la Champagne. Un sien parent, le cardinal de Givry, qui fut à la

346 Dauzat A., Rostaing C. (1978), Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, p. 19, Ecolisma, VI

e siècle, Icolissima

monnaie mérovingienne, Engolismensis en 1015-1028. 347 Virgile, Enéide XII, 465. 348 Horace, Epodes, XVI, 48. 349 Bonvallet A. (1880-1882), Jean d’Amoncourt VIII° du nom, évêque de Poitiers 1551-1558, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1880-1882, 2

e série, tome II, p. 347.

-169-

fois et en même temps évêque de Langres, d’Amiens et de Poitiers, résigna en sa faveur l’évêché

de Poitiers.

Le nouvel évêque fut sacré cette même année 1551 dans la chapelle du château épiscopal de

Mussy par l’éminent cardinal, assisté des évêques de Châlons-sur-Saône et de Bethleem (in par-

tibus). Mais il ne fit son entrée solennelle à Poitiers que le 25 août 1555. Il avait fait édifier à

Langres la chapelle de l’Invention (de la Sainte-Croix) qu’on appelait la Potière, ou chapelle de

Potiers, par allusion aux fonctions du constructeur. Quand il mourut le 7 août 1559, on l’y enter-

ra, malheureusement avec l’inscription principale en français. Rappelons qu’un colonel de Pié-

pape, sans doute de la même famille, commanda le corps expéditionnaire français en Palestine, à

la fin de la première guerre mondiale.

Indre-et-Loire, Marcilly-sur-Vienne, église Saint-Blaise.

Inscription du tombeau de Jean d’Armagnac350.

HIC JACET JOHANNES D’ARMAGNAC

DUM VIVIT, EQUES, CONSILIARIUS A

SECRETIORIBUS REGIS, NECNON

PRAEFECTUS SACRI CUBICULI PALATIIQUE

RECTOR PROVINCIAE URBISQUE

IULIODUNENSIS, A SCELERATISSIMO

NEFANDISSIMO OLIM A PEDIBUS

EJUS SERVO, POST MODUM NEGOTIIS

PRAEPOSITO, DUOBUS PUGIONIS ICTIBUS

CAESUS, DIE OBIIT VI CAL. MAII 1636

LODOICA DAVIAU, CARISSIMA EJUS CONJUX,

ULTO SANGUINE, INTERFECTORE

SUPPLICIO ROTAE AFFECTO, HAEC

FLENS, DOLENS ET IN AETERNUM

MOEREBUNDA, CUM TRIBUS DILECT

ISSIMIS LIBERIS APPENDI CURAVIT

PERGE, VIATOR ET ORA

Ici repose Jean d’Armagnac qui, pendant sa vie, fut chevalier conseiller secret du roi, de même

que premier valet de chambre au Palais et gouverneur de la province et de la ville de Loudun. Il

fut tué de deux coups de poignard par un très infâme et très criminel ancien domestique, devenu

par la suite responsable des affaires, il mourut le sixième jour avant les calendes de mai 1636.

Ludovica Daviau, sa très chère épouse, une fois vengée, le meurtrier ayant subi le supplice de la

roue, pleurant dans sa douleur et affligée pour l’éternité avec ses trois enfants très chéris, a fait

faire cette inscription.

Va, passant et prie.

D’après La Gazette de France : ... le 21 à une heure après midy, le sieur d’Armagnac, premier

valet de chambre du roy et gouverneur de Loudun, receut en son logis de cette ville deux coups

de poignard dans la poitrine par un gascon autres fois son domestique, dont il mourut le 24.

350 Souty (1921), Compte-rendu de séance 17 novembre 1921, Communication, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3

e série, tome V, p. 738-739; Barbier A. (1885), Jean II d’Armagnac et Urbain Grandier (1617-1635), Mémoires de la Société des

antiquaires de l’Ouest, 2eme

série, tome VIII, p. 183-380.

-170-

Quelques jours après, cette même gazette raconte que le trois du même mois, le nommé Duluc,

qui avait assassiné le sieur d’Armagnac, fut roué à la croix de Tirouer.

Italie, Rome, église Saint-Grégoire-le-Grand.

L’inscription de monseigneur de La Roche-Posay351, évêque de Poitiers, constate une fondation

pieuse opérée par un évêque de Poitiers dans l’église de Saint-Grégoire-le-Grand sur le mont

Caelius, une des sept collines de Rome.

ANNO 1616. HENRICUS LUDOVICUS CASTANEUS

DE LA ROCHE POSAY EPISCOPUS PICTAVENSIS

UNAQUAQUE IN ORBEM SAECULORUM

RECURRENTE FERIA TERTIA, PRO SUA CUM

EXCESSERIT, PARENTISQUE LUDOVICI

CASTANEI ROCHEPOZAE ET ALIARUM

DITIONUM TOPARCHAE ATQUE HENRICI III

FRANCORUM REGIS APUD GREGORIUM XIII

P.M. ORATORIS, ANIMA EXPIANDA. EX LEGE

CENSUS COLLOCATI. AETERNUM SACRUM

IN HOC SACRARIO PERSOLVI

CONFICIQUE DEMANDAVIT

En l’an 1616, Henri Louis Châtain de La Roche-Posay, évêque de Poitiers, chaque fois que re-

viendra le troisième jour férié dans les siècles des siècles, priez pour la rémission des péchés de

son âme à lui quand il sera sorti (de la vie) et de l’âme de son père Louis Châtain, seigneur de La

Roche-Posay et autres fiefs dans la province et porte-parole du roi de France Henri III auprès du

souverain pontife Grégoire XIII. Son âme doit expier. Les sommes ont été versées légalement. Il

a demandé que dans ce sanctuaire on s'acquitte éternellement de cet office et qu'on le célèbre.

Italie, Rome, église Saint-Louis-des-Français.

Épitaphe de Pierre de Brilhac, abbé de Notre-Dame la Grande à Poitiers352.

D.O.M. (Domino Optimo Maximo)

HIC JACET NOBILIS VIR PETRVS

DE BRILHAC PRESBITER ABBAS

DIVAE MARIAE MAJORIS

PICTAVENSIS

Au dessous sa devise:

FVLGENT PER SYDERA ROSAE

OBIIT DIE X MENSIS FEBRVARII

ANNO DOMINI MDCXX

AETATIS SVAE XXX

Ici repose le noble Pierre

de Brilhac prêtre abbé

de Notre-Dame-la-Grande

à Poitiers.

Les roses brillent parmi les astres.

Il est mort le 10 février

en l’an du Seigneur 1620

à 30 ans.

Les armoiries de de Pierre de Brilhac sont gravées, surmontées d’un chapeau à trois rangées de

houppes. Elles ont tellement souffert du frottement des pieds qu’on n’y distingue plus qu’un

chevron.

351 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome XXVIII, p. 315-316, inscr. 218. 352 Barbier A. (1853-1855), Note sur les inscriptions envoyées par lui de Rome le 20 mai 1854, Bulletin de la Société des anti-quaires de l’Ouest, 1

ère série, tome VII, p. 245.

-171-

Italie, Rome, église Saint-Louis-des-Français353.

Un certain nombre d’inscriptions disparues ont été publiées par monseigneur Barbier de Mon-

tault. Elles étaient mentionnées dans une liste des objets précieux que l’église Saint-Louis-des-

Français mettait à la disposition du Saint-Père pour payer l’énorme indemnité exigée par Napo-

léon Bonaparte après le traité de Tolentino.

La plus longue inscription concerne un pape français, né à Loudun. Un contemporain, François

Le Proust dit de lui : Le pape Bon-compagnon, Grégoire trésième qui, natif de Loudun, et creu

estre Milanois pour avoir esté dès son bas aage nourri et élevé…

CHARITATE INTENTI INTER TAM MULTA PIETATIS

OFFICIA QUAE NOS PRO MUNERE NOSTRO CONVENIT

EXERCERE SACRA INTERDUM LOCA SPEALI

PRIVILEGIO ONSIGNIMUS UT INDE FIDELIUM

DEFUNCT SALUTI AMPLIUS CONSULATUR QUICIRCA

UT ECCLIA S. LUDOVICI NATIONIS GALLICANAE

DE URBE SIMILI USQ. ADHUC PRIVILEGIO MINIME

DECORATA AC IN EA CAPPELLA QUAM DILECTUS

FILIUS MATTHEUS CONTARELLUS CENOMANUS

DATARIUS ET PRAELATUS NOSTER DOMESTICUS

SUB INVOCAE BEATI MATTHAEI APLI ET EVANG

SUMPTUOSE INSTITUENDAM ATQ INSTRUENDAM

DE BONIS SIBI ADEO COLLATIS CURAT EJUSDEMQ

CAPPELLAE ALTARE HOC SPEALI DONO ILLUSTRERETUR

NOS FERVENTI QUIQ. DEVOTIONE AC PRECIBUS DTI

MATTHAEI INCLINATI AUCTE NOBIS A DNO TRADITA

CONCEDIMUS UT QUOTIES MISSA AP PTUM ALTARE

CELEBRARITUR PRO ANIMA CUJUSCUMQ FIDELIS

QUAE IN CHARITATE DEO CONJUNCTA AB HAC LUCE

MIGRAVERIT IPSA DE THESAURO ECCLIAE

INDULGENTIAM CONSEQUATUR QUATENUS DNI NRI

IESU XPI ET BEATISSIMAE VIRGINIS MARIAE

BEATORUM APOST PETRI ET PAULI ALLORUMQUE

SANCTOR. OIUM MERITIS SUFFRAGANTIBUS

A PURGATORII PAENIS LIBERETUR QUIN ETIAM

DUM CAPPELLA PTA INSTRUITUR MISSAE

PRAEDICTAE AD ALTARE CRUCIFIXI SITUM IN DTA

ECCLIA POSSINT CUM EADEM INDULGENTIA CELEBRARI

DATUM ROMAE APUD S. PETR AN INCARNAT DNICAE

MDLXXIV NONO KAL IAN PONTUS NRI ANNO III

M DATARIUS CAES GLORIERUS

A DE ALEXIIS

353 Ouvré H. (1854), Essai sur l'histoire de la Ligue à Poitiers, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère série, tome

VII, p.78, 251, 278, 311, 339; Barbier A. (1853-1855), Note sur les inscriptions envoyées par lui de Rome le 20 mai 1854, Bulletin de la société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère série, tome VII, p. 243-248.

-172-

Restitution :

CHARITATE INTENTI INTER TAM MULTA PIETATIS

OFFICIA QUAE NOS PRO MUNERE NOSTRO CONVENIT

EXERCERE SACRA INTERDUM LOCA SPECIALIA

PRIVILEGIO INSIGNIMUS UT INDE FIDELIUM

DEFUNCTORUM SALUTI AMPLIUS CONSULATUR, QUOCIRCA

UT ECCLESIA SANCTI LUDOVICI NATIONIS GALLICANAE

DE URBE SIMILI USQUE ADHUC PRIVILEGIO MINIME

DECORATA AC IN EA CAPPELLA QUAM DILECTUS

FILIUS MATTHEUS CONTARELLUS CENOMANUS

DATARIUS ET PRAELATUS NOSTER DOMESTICUS

SUB INVOCATIONE BEATI MATTHAEI APOSTOLI ET EVANGELISTAE

SUMPTUOSE INSTITUENDAM ATQUE INSTRUENDAM

DE BONIS SIBI A DEO COLLATIS CURAT EJUSDEMQUE

CAPPELLAE ALTARE HOC SPECIALI DONO ILLUSTRETUR.

NOS FERVENTI QUOQUE DEVOTIONE AC PRECIBUS DICTI

MATTHAEI INCLINATI AUCTORITATE NOBIS A DOMINO TRADITA

CELEBRABITUR PRO ANIMA CUJUSCUMQUE FIDELIS

QUAE IN CHARITATE DEO CONJUNCTA AB HAC LUCE

MIGRAVERIT IPSA DE THESAURO ECCLESIAE

INDULGENTIAM CONSEQUATUR QUATENUS DOMINI NOSTRI

IESU CHRISTI ET BEATISSIMAE VIRGINIS MARIAE

BEATORUM APOSTOLORUM PETRI ET PAULI ALIORUMQUE

SANCTORUM OMNIUM MERITIS SUFFRAGANTIBUS.

A PURGATORII PAENIS LIBERETUR QUIN ETIAM

DUM CAPPELLA PRAEDICTA INSTRUITUR MISSAE

PRAEDICTAE AD ALTARE CRUCIFIXI SITUM IN DICTA

ECCLESIA POSSINT CUM EADEM INDULGENTIA CELEBRARI

DATUM ROMAE APUD SANCTUM PETRUM ANNO INCARNATIONIS DOMINICAE

MDLXXIV NONO KALENDARUM IANUARIORUM PONTIFICATUS NOSTRI ANNO III

M DATARIUS CAES. GLORIERUS

A DE ALEXIIS

Dans une intention charitable, parmi tant de devoirs de piété qu’il nous incombe d’exercer en

raison de notre charge, nous avons cependant doté d’un privilège certains endroits spéciaux afin

que par là on veille mieux au salut des fidèles défunts. C’est pourquoi l’église de Saint-Louis des

Français qui bénéficiait jusqu’ici de très peu de privilèges en comparaison de la ville, dans la

chapelle que notre cher fils Matteo Contarelli de Cénomanie354, notre datarius et notre prélat do-

mestique, sous l’invocation de saint Matthieu apôtre et évangéliste, fait aménager et construire

somptueusement à ses frais grâce aux biens que Dieu lui a conférés, pour que l’autel de cette

même chapelle ait l’éclat d’un don spécial. Sous l’effet supplémentaire d’une dévotion fervente

et de prières pour le dit saint Matthieu, en vertu de l’autorité qui nous a été conférée par le Sei-

gneur, nous accordons qu’une messe sera célébrée toutes les fois sur ledit autel pour l’âme de

tout fidèle qui par la charité spéciale à Dieu aura quitté ce monde, entraînant une indulgence plé-

nière de la part de la munificence de l’église, avec l’appui des mérites de notre Seigneur Jésus-

Christ et de la très bienheureuse Vierge Marie, des bienheureux apôtres Pierre et Paul et de tous

les autres saints. Qu’elle soit libérée des peines du Purgatoire. Bien plus, pendant l’aménagement

354 Cenomanie, peuple de Gaule Cisalpine; Tite Live, Histoire romaine, livre V, 35,1.

-173-

de la susdite chapelle, que les susdites messes puissent être célébrées avec la même indulgence

(plénière) sur l’autel du crucifix situé dans la dite église.

Fait à Rome à Saint-Pierre, l’an de l’Incarnation du Seigneur 1574, le neuvième jour des ca-

lendes de janvier, la troisième année de notre pontificat.

Le datarius César Gloriero. A. de Alexiis .

Similis de urbe, en comparaison de la ville. En réalité similis se construit plutôt avec le génitif, le

datif inter, ac, ut tampam, cum. Peut-être faudrait-il traduire : l’église de Saint-Louis des français

qui jusqu’ici avait peu bénéficié d’un privilège semblable de la part de la ville.

Une autre inscription mentionnée par monseigneur Barbier de Montault concerne le cardinal

d’Ossat, que le fait, lorsqu’il était ambassadeur de France à Rome, d’avoir obtenu l’absolution

pour Henri IV a rendu célèbre355.

MONUMENTUM

ARNALDO OSSATO SRE PRESBYTERO CARDINALI

OB INSIGNIA IN SUOS REGES UNIVERSAMQUE

CHRISTIANAM REM PUBLICAM

MERITA

INGENTI APUD OMNES FAMA ADMINISTRATORIS

DUDUM IAM A PETRO BOSSU ET RENATO COURTIN

UTROQUE A SECRETIS

AN. CICICC IV VIX AB OBITU IPSIUS EXCITATUM

SED AEVITATE NOVAQUE TEMPLI MOLITIONE DISIECTUM

COMES MATHAEUS DE BASQUIAT DE LA HOUZE

ET DE BONNEGARDE EQUES HIEROSOLIMITANUS

PRIDEM AD UTRIUSQUE SICILIAE REGEM

MOX AD P. P. CLEMENTEM XIII. LUDOVICI XV ORATOR

AD PERENNANDAM CONTERRANEI SUI MEMORIAM

Ce monument est pour Arnaud d’Ossat de la Sainte-Église romaine, prêtre et cardinal, à cause

des services insignes rendus à ses rois et à l’ensemble de la communauté chrétienne, avec une

excellente réputation d’administrateur auprès de tous, (ce monument) a été élevé depuis quelque

temps déjà par Pierre Bossu et René Courtin tous les deux a secretis, l’an juste après sa mort,

mais sous l’effet du temps et pour servir à une nouvelle construction, il a été remployé. Le comte

Matthieu de Basquiat de la Houze et de Bonnegarde, chevalier de l’ordre de Saint-Jean de Jéru-

salem il y a déjà quelque temps, s’adresse au roi des Deux-Siciles et bientôt s’adressera au pape

Clément XIII, l’envoyé de Louis XV pour conserver à jamais la mémoire de son compatriote.

CICICC IV reste étrange. Les deux premiers I seraient-ils des abréviations pour C ? On obtient

alors six C pour 604. Arnaud d’Ossat est mort le 15 mars 1604. SRE est une abréviation pour

sanctae romanae ecclesiae. Les inscriptions de Saint-Louis-des-Français font usage

d’abréviations surprenantes.

355 Barbier A. (1853-1855), Note sur les inscriptions envoyées par lui de Rome le 20 mai 1854, Bulletin de la Société des anti-quaires de l’Ouest, 1

ère série, tome VII, 1853-1855, p. 255.

-174-

C’est le cas par exemple de l’inscription suivante356.

ROMANUS

UT QUAM VIVUS COLUERAT

DEVOTIONEM

ERGA BUM ET S. PANTALEONEM

AD TRIGINTA ANNOS ET ULTRA

IN HAC ECCLESIA.

LITANUS357 QUOLIBET ANNI SABATO

CAETERISQUE SOLEMNITATIBUS

CANTU OPERAM SUAM PRAEBENS

MORTUUS ETIAM DEMONSTRAVIT

HIC VIVENS SEPULCHRUM ELEGIT

UBI MORTUUS FIDELIUM PRECES

IMPLORAT

Romain, dans sa vie, avait cultivé la dévotion

à la bienheureuse Vierge Marie et à saint

Pantaleon.

Pendant plus de trente ans, dans cette église,

il pria tous les samedis de l’année et pour

toutes les autres fêtes solennelles, il offrit ses

services au chœur (par le chant). Il l’a montré

encore une fois mort.

Vivant, il a choisi de trouver ici son tombeau

où, mort, il implore les prières des fidèles.

BVM est une abréviation pour beatam virginem Mariam. Si on veut obtenir une onomatopée

française, il faudrait écrire : Beata optima virgo Maria

Enfin, pour terminer en beauté cette énumération des trésors épigraphiques de Saint-Louis des

Français à Rome, signalons un ensemble de tableaux (avec inscriptions)358 illustrant différents

épisodes de la vie de Clovis et de sa conversion au christianisme. Nous reproduirons ici le pas-

sage concernant la bataille de Vouillé en 507. Mais laissons la parole à monseigneur Barbier de

Montault : l’inscription est sous un tableau qui montre l’armée franque marchant à la suite de

Clovis devant qui on porte l’oriflamme rouge attaché à la croix avec ces mots AURI FLAMMA

et la bannière blanche de France aux trois fleurs de lys d’or. Un cerf que poursuivent des sol-

dats indique le gué de Mougon. L’armée passe le Clain et va camper sur l’autre rive. Dans le

lointain la bataille s’engage et Clovis tue Alaric.

CHRISTI COLIS FAVE ASTE, PERVIA

FLUMINA PRAEBE

JAMQUE INIMICA TIBI GOTTHICA

SIGNA CADANT.

Que tu favorises les adorateurs du Christ et

offre des passages à gué sur les fleuves.

Que déjà les enseignes de l’ennemi goth

tombent à tes pieds.

Le gué de Mougon ne correspond pas au gué de La Biche où la légende voit traditionnellement le

lieu du miracle et du passage de l’armée. Ce détail prouve tout simplement que l’auteur des ta-

bleaux relatant la conversion de Clovis et ses exploits au service de l’église de Rome, s’en est

tenu pour la bataille de Vouillé non pas aux témoignages traditionnels, ceux de Grégoire de

Tours, de Frédégaire et des Gesta Francorum, mais à celui d’Hincmar qui dans sa Vita sancti

Remigii dit expressément que la bataille eut lieu : in campo Mogotinse super fluvium Clino, mil-

liario decimo ab urbe Pictavo359.

356 Barbier A. (1853-1855), Note sur les inscriptions envoyées par lui de Rome le 20 mai 1854, Bulletin de la société des anti-quaires de l’Ouest, 1

ère série, tome VII, p. 552.

357 Litanus, mot nouveau, créé à partir de litaneia () prière. 358 Barbier A. (1853-1855), Note sur les inscriptions envoyées par lui de Rome le 20 mai 1854, Bulletin de la Société des anti-quaires de l’Ouest, 1

ère série, tome VII, p. 552.

359 Jarry J. (1989), La bataille de Vouillé. Les effets d’une confusion hagiographique, Bulletin de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, 2

e série, tome XXII, n°1, 1

er trimestre 1989 ; 2

e série, tome XXIII, n°1, 1

er trimestre 1990, p. 279-307; Barbier A.

(1853-1855), Note sur les inscriptions envoyées par lui de Rome le 20 mai 1854, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère série, tome VII, p. 245.

-175-

Italie, Rome, église Sainte-Marie-des-Miracles.

Épitaphe de René Marchant de La Garenne360.

D.O.M. (Domino Optimo Maximo)

RENATO MARCHANT A GARENNA NOBILI PIC

TAVO PROPTER SINGVLAREM MORVM

SVAVITATEM ET ANIMI CANDOREM OM

NIBVS CHARO IOHANNES MARCHANT PA

TRVVS NEPOTI DILECTO QVOD SIBI AB ILLO

PRAESTARI OPTAVERAT POSVIT OBIIT V

KAL OCTOBRE MDCXXXIX

AETATIS SVAE XXXI

À René Marchant de la Garenne,

noble Poitevin, cher à tous en rai-

son de l’extraordinaire douceur de

son caractère et de la candeur de

son âme, Jean Marchant son oncle,

pour son neveu aimé, a érigé ce

monument, qu’il aurait souhaité à

l’inverse, que celui-ci fasse pour

lui. Il est mort le cinquième jour

avant les calendes d’octobre en

1639 à 31 ans.

Charo est bien sûr pour caro (datif de carus).

360 Barbier A. (1853-1855), Note sur les inscriptions envoyées par lui de Rome le 20 mai 1854, Bulletin de la Société des anti-quaires de l’Ouest, 1

ère série, tome VII, 1853-1855, p. 254.

-176-

II. INSCRIPTIONS MODERNES (DEPUIS 1643)

DEUX-SÈVRES

Deux-Sèvres, Beauvoir, église du Cormenier

Inscription déposée au presbytère361.

LUDOVICI MAGNI

MUNIFICENTIA

HOC TEMPLUM RESTAURATUM

1682

Ce temple a été restauré par la générosité de Louis-le-Grand en 1682.

Deux-Sèvres, Bouin.

Clef de cintre d’une petite porte de grange, propriété de M. Siteau dans les années 1970.

MIHI ESSE SUFFICIT EGO SUM ATQUE FUI ET SEMPER ERO 1679.

Il me suffit d’être. Je suis et j’ai été et je serai toujours 1679.

La clef de cintre du portail à côté de la petite porte est décorée d’un monogramme en relief où

s’entrelacent les lettres AMG. Au-dessous de cette clef, inscription latine entre deux palmes362.

ASPIRET VOTIS VIRGO GRATA MEIS Que la Vierge réponde favorablement à mes vœux

Quant à AMG, s’agit-il d’initiales ou d’une abréviation de Ad Majorem Gloriam (cf. Nouaillé-

Maupertuis) ?

Deux-Sèvres, Celles-sur-Belle, abbaye Notre-Dame.

Inscription gravée sur un mur363.

361 Desaivre L. (1888-1890), Inscription du XVII

e siècle gravée sur l'un des grands piliers au sud de la halle de Beauvoir-sur-Niort,

Bulletin de la Société de statistique, sciences, lettres et arts des Deux-Sèvres, tome VII, p. 63-64, Robuchon J., Vallette Robuchon J., Vallette R., Rochebrune O. de (1888-1894), Paysages et Monuments du Poitou, Vendée, tome VIII, Beauvoir-sur-Niort , photo-graphies Jules Robuchon, notices divers auteurs , Paris : Imprimerie typographique de la Société des imprimeries réunies, pagina-tion multiple, ill. 45 cm. 362 Bouneault A. (s.d), Recueil de dessins, bibliothèque municipale de Niort, pl. 323. 363 Traver E. (1933), Un architecte en Poitou au XVII

e siècle : Le Duc dit Toscane, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest,

3 eme

série, tome X, p. 681.

-177-

Abside :

CONSTRVCTA SUB LVDOVICO XIV

DESTRVCTA AB HAERETICIS

ANNO 1568 ANNO 1669

RESTAVRATA

OPERE F. LE DVC DIC TOSCANE

Construite sous Louis XIV

détruite par les hérétiques

en 1568, restaurée en 1669.

Leduc dit Toscane

Transept :

F. LEDVC DICTVS TOSCANE

HVIVSCE TOTIVS OPERIS

CONSTRVCTOR 1669

F. Leduc dit Toscane

qui a construit l’ensemble de cette

œuvre 1669.

Les travaux s'arrêtèrent en 1682, comme l'indique l'inscription gravée en haut de l'avant du

dernier pilastre de la façade sud :

ME FESIT ANNO

PAR

FRANÇOIS LE DVC

DIT TOSCANE

Il m’a fait en l’an

1682 par

François Leduc,

dit Toscane

Deux-Sèvres, Échiré, château de Mursay.

Inscription sur le grand escalier.

DIFFICILE EST IMO Il est difficile (de partir) d’en-bas.

On ignore si cette inscription364 est destinée à rappeler à la postérité les pénibles et difficiles

débuts de la fille de Constant d’Aubigné.

Peut-être s’agit-il aussi des difficultés qu’a causé la construction du château de Mursay, bâti dans

des terres alluviales qui ont nécessité des fondations profondes.

Deux-Sèvres, Exoudun, Bagnault, prieuré Notre-Dame de Font-Blanche.

Cette inscription commémore une réfection du XVIIIe

siècle. Elle se trouve au-dessus des

armoiries de Leduc avec la date de 1712.

TANDEM ALIQUANDO

A DOMINO FACTUM EST

ISTUD

ET EST MIRABILE IN

OCULIS NOSTRIS

Enfin, à un certain moment,

ceci a été exécuté par le Seigneur

et c’est admirable à

nos yeux.

Deux-Sèvres, Frontenay-Rohan-Rohan, église Sainte-Macrine365.

EXPECTO RESURRECTIONEM MORTUORUM J’attends la résurrection des morts366.

364 Desaivre L. (1879), Pierre commémorative du monastère des Carmélites de Niort consacrée en 1675, Bulletin de la Société de statistique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, tome IV, p. 387. 365 Breuillac E. (1906), Saint-Liguaire, notes du temps passé, Mémoires de la Société Historique, p. 15-17. 366 Regum XVII, 17-24; Regum IV, 36- 38; Mathieu IX, 18-26; Luc, VII, 11-17; Jean, XI, 17-45; Actes IX, 36-43.

-178-

Deux-Sèvres, Javarzay.

Inscriptions367 concernant François de Rochechouart, gouverneur de Gênes. Un de ses châteaux,

celui de la Motte-Chandenier comportait une statue de Fabricius que le jésuite Léonard Frizon a

décrite dans un poème latin après avoir visité le château en 1659 :

HENRICI STUDIO MAGNI HAUD INDIGNUS, AD ARCES

FABRICIUS BELLI DICTAS COGNOMINE FONTIS

SECESSIT, STATUISQUE DECUS REGALIBUS ADDIDIT

Traduction :

Digne de l’attention du grand Henri, Fabricius s’en est allé vers les citadelles qu’on appelle du

nom de Fontainebleau (Belli fontis, la fontaine de la guerre) et ajouta de la splendeur aux statues

royales.

Cette courte mention vient immédiatement après celle de la statue de la Vierge donnée par les

Gênois à leur gouverneur, que l’on voit encore dans la chapelle de la Motte.

FRANSCISCUS (sic) IMPOSUIT GENUAE,QUI PARTA FIDELI

SERVARET VALIDAQUE MANU, REGEMQUE REFERRET

PRO QUO BIS GEMINUM PARIO DE MARMORE MANU

PUBLICA GRAVAVIT CIVES MUNIMENTA DICARUNT.

Traduction :

Il mit François à la tête de Gênes, pour la conserver, une fois acquise, d’une main fidèle et ferme

et pour en référer au roi. Pour cette raison on a fait faire aux frais de la ville une statue double en

marbre de Paros, les citoyens lui ont dédié ce monument commémoratif (munimentum pour

monumentum).

Bis geminum est une allusion au sujet double de la statue : une Vierge à l’Enfant.

Franciscus devrait être à l’accusatif. La formule manu publica pour publico sumptu ou publico

munere est également étrange.

En réalité, la statue n’était pas en marbre de Paros mais en albâtre.

FRANC. DE ROCHECHOUART PRO LUDOVICO FRANCORUM

REGE XII GENUAM GUBERNANTE HIERON.FLISCUS

LAVANIAE COMES MUNIFICENTISSIMUM MUNUS DEDIT

Alors que François de Rochechouart était gouverneur de Gênes pour le compte de Louis XII, roi

de France, Jérôme Fliscus, comte de Lavania, a fait ce cadeau très magnifique.

Deux-Sèvres, Hanc, Le Breuil Coiffaud.

Inscription datée sur une clef de cintre368 .

SI DEUS EST PRO NOBIS

QUIS CONTRA NOS 1665.

Si Dieu est pour nous,

qui est contre nous

367 Desaivre L. (1898-1899), François de Rochechouart, gouverneur de Gêne, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2

e

série, tome VIII, p. 579. 368 Brethé É. (1975) Notes sur quelques inscriptions des XVI

e et XVII

e siècles, Bulletin de la Société historique et scientifiques des

Deux-Sèvres, Congrès de Bressuire.

-179-

Deux-Sèvres, La Crèche, château de Bougoin, inscription sur le cadran solaire.

Ce château369 comporte deux tours du XIIe siècle, mais la plus grande partie de l'édifice est beau-

coup plus récente. Il appartint jadis au général Monnet de l’Orbeau, qui en 1809 livra presque

sans résistance Flessingue aux Anglais et fut disgracié pour lâcheté par Napoléon. La présence

de l’inscription nous a été signalée par M. Franck Monnet du Breuil de François. Elle se trouve

au-dessus du cadran :

NULLI FALLAX Il ne trompe personne.

Ce texte est à joindre à la liste déjà appréciable des inscriptions de cadrans solaires en Poitou

(surtout à Saint-Maixent-l'École, ainsi qu’à Ménigoute).

Malheureusement la plus fréquente Omnes vulnerant, ultima necat370 (ou postuma necat) n’est

pas représentée ici.

Deux-Sèvres, La Forêt-sur-Sèvre, La Ronde, La Jobetière.

Médaillon contenant une enseigne de pèlerinage de Pitié, trouvé à La Jobetière371.

JESU NAZARENUS REX VOI OR (Judearum)372 Jésus de Nazareth, roi des Juifs.

Deux-Sèvres, Louin, four banal.

Cette inscription de 1711 fut remployée lors de la construction du four banal373.

1711 C.L

AURENCE

CONSTRU

XIT 1711

En 1711,

C. Laurence

a construit.

1711

Ce Laurence est le prieur qui fit refondre par Pierre et Nicolas Aubry la grosse cloche encore

existante.

Deux-Sèvres, Magné, gué de Mennevault.

Inscription sur la porte d’un chai374 :

HVC PATER O L[A]ENAEE, TVIS HIC OMNIA PLENA

MVNERIBVS TIB[I] PAMPINEO, GRAVIDVS AVTVMNO

FLORET AGER SPVMAT PLENIS VINDEMIA LABRIS.

369 Breuillac E. (1891-1892), Le château de Bougouin, Bulletin de la Société de statistique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, tome VIII, p. 88. 370 Traduction : Toutes vous blessent, et la dernière vous tue. 371 (1888-1890), Procès verbal de la séance du 5 décembre 1888, Mémoires de la Société de statistique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, tome VIII, p. 179. 372 Marc XV-9,18 Luc XXIII-37, Iohannes. XVIII-39; XIX-21. 373 Robuchon J., Vallette R., Rochebrune O. de (1892), Paysages et Monuments du Poitou, Vendée, tome VI, Deux-Sèvres, Louin, photographies Jules Robuchon, notices divers auteurs - Paris ; Imprimerie typographique de la Société des imprimeries réunies, pagination multiple ; ill. 45 cm. 374 Lary L. (1886), Extrait du procès verbal de séance du 3 février 1886, Bulletin de la Société de statistique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, tome VI, p. 272.

-180-

M. Lary a prétendu qu’il s’agissait de l’invocation à Bacchus qui précède le second livre des

Géorgiques : « Vigne, ô dieu du pressoir, ici tout est rempli de tes présents ; en ton honneur,

chargé des pampres de l’automne, le verger est paré de fruits brillants comme des fleurs et la

vendange écume dans les cuves pleines jusqu’aux bords ».

En réalité, il ne s’agit pas du tout début du second livre qui débute ainsi :

Hactenus arvorum cultus et sidera caeli :

nunc te, Bacche, canam, necnon silvestria tecum

virgulta et prolem tarde crescentis olivae.

Voilà pour la culture de la terre et les constellations du ciel. Maintenant, c’est toi, Bacchus que je

vais chanter et avec toi les jeunes plants des forêts ainsi que le rejeton de l’olivier lent à croître.

Les vers de l’inscription viennent ensuite. En tout cas, ce vigneron avait des Lettres.

Deux-Sèvres, Mauléon, anciennement Châtillon-sur-Sèvre, abbaye de La Trinité.

Les travaux de construction furent achevés en 1757, comme en témoigne l’inscription suivante :

ME MAGISTRAM POSUIT MANU JACOBUS BUFFEBRAND DE COUDRAY HUJUSCE

DOMUS PRIOR AMANTISSIMUS GRATULANTIBUS A. STAPPART, DUBOIS,

LEFEVRE, PISSEAU, BENARD, PAUPAILLE, DUHAMEL.

Moi, pierre maîtresse, Jacques Buffebrand de Coudray prieur, très aimé de cette maison, m’a

posée de sa main, avec les félicitations de A. Stappart, Dubois, Lefevre, Pisseau, Benard,

Paupaille, Duhamel.

Deux-Sèvres, Mauléon, anciennement Châtillon-sur-Sèvre, château.

Inscription commémorant la construction du château375.

DOMUM HANC NOBILEM

SITU AMOENO AC SUPERBIS AULAEIS

VALDE CONSTRUCTUM

VETERE QUASI PENITUS EVERSA

ADVIGILANTE D. LECOEUR ARCHITECTO PARISIENSI

GENTIS SUAE COMMODITATI APTAVIT

AMPLIOREM ELEGANTIOREMQUE FECIT

LUDOVICUS LA CAZE BENEGHARNEN

QUI UNA CUM CONJUGE DILECTISSIMA

AMALIA

PRIMUM LAPIDEM IMPOSUIT

ANNO SALUTIS MDCCCLXXXVI

ULTERIUS ADJECTO SACELLO.

Cette noble demeure, bien construite en un endroit agréable avec de magnifiques rinceaux, alors

que la vieille demeure était presque complètement ruinée, sous la supervision de D. Lecoeur,

architecte parisien, Louis La Caze Benegharnen l’a adaptée au confort de sa famille et l’à rendue

plus vaste et plus élégante, lui qui, avec sa très chère épouse Amalia, a posé la première pierre en

l’année du salut 1886, après avoir ajouté plus loin un petit sanctuaire.

375 Procès verbal de la séance du 5 décembre 1888, Châtillon-sur-Sèvre, anciennement Mauléon, Bulletin de la Société de statis-tique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, tome VIII, 1891-1892.

-181-

Deux-Sèvres, Melle, église Saint-Pierre.

Inscription moderne376 en vers sur une pierre tombale de l’église Saint-Pierre.

QUEM TEGIT ALBENTI TUMULO LAPIS ISTE SEPULTUM

NON ANNIS PERIIT QUAMVIS POST FUNERA MELLAE

NEC SOBOLEM COELEBS, NEC NOMEN LIQUERIT ULLUM

VIVET IN AETERNUM SOLEMNI MUNERE NOTUS

VERE NOVO, QUOTIES VETERUM DE MORE PARENTUM

INNUPTI JUVENES LEGATA AD PRATA VOCATI

TER SALICE OBLATA, REGEM SACRARE PARABUNT

ET QUOTIES AD FESTA, CHORIS SALTANTIBUS IBIT

AEQUALES DUCENS VIRGO REGINA PUELLAS

NOS MEMORI AD TUMULUM VENIEMUS VOCE CANENTES

SALVE, O LAETITIAE DATOR, O PATER ALME JOCORUM

Celui que cette pierre recouvre enseveli dans un blanc tombeau

n’a pas péri par l’âge, bien qu’après ses funérailles à Melle,

célibataire, il n’ait laissé ni rejeton, ni nom.

Il vivra pour l’éternité, connu pour ses largesses solennelles

À chaque nouveau printemps, toutes les fois selon la coutume des anciens

les jeunes gens célibataires, appelés dans les prés qu’il a légués

après avoir offert trois fois du saule se prépareront à consacrer un roi

et toutes les fois à la fête, au milieu des chœurs dansant, se rendra

la Vierge reine, emmenant les jeunes filles de son âge.

Nous en souvenant, nous viendrons chanter à son tombeau

Salut, pourvoyeur de réjouissances, père bienfaisant des jeux.

En réalité, il ne s’agit pas de vers latins. Le premier vers avec une succession de brèves ti tumulo

lapis est impossible à scander.

Deux-Sèvres, Ménigoute, abbaye des Châteliers.

Dalle funéraire du dernier prieur de l’abbaye377.

D.O.M. (Domino Optimo Maximo)

HIC JACET JACOBVS

LEISIN SCHNEIDER

ORDINIS CISTERCIENSIS

RELIGIOSVS PRESBITER

PROFESSVS DE

FVSNIACO PRIOR

HVJUS DOMVS PER

QVATVOR ANNO

HYDROPISIA APPRESSVS

OBDORMIVIT IN DOMINO

III CALENDAS

SEPTEMBRIS ANNI

376 Jarry J. (1995), Inscriptions d’époques médiévale et moderne, Bulletin de l’Association pour le développement de l’archéologie sur Niort et les environs, n°7, p. 49-50. 377 Ledain B. (1883), Catalogue de la galerie lapidaire du musée de la Société des antiquaires de l’ouest, XIV

e siècle, Mémoires de

la Société des antiquaires de l’Ouest, 2e série, tome VI, p. 537, n° 862.

-182-

MDCCLXXXIV

QVINQVAGINTA FERE

ANNOS NATUS

REQVIESCAT IN

PACE AMEN

Au Seigneur très bon très grand. Ici repose Jacques Leisin-Schneider, prêtre et religieux de

l’ordre de Citeaux qui a reçu les ordres à Fusniaco, ayant exercé comme prieur de cette maison

pendant 4 ans ; saisi d’hydropisie, il s’endormit dans le Seigneur le 3e jour avant les Calendes de

septembre de l’an 1784, âgé de presque 50 ans. Qu’il repose en paix. Amen.

La faute appressus pour oppressus (de opprimere) vient droit d'une confusion avec apprehendo,

apprehensus.

Nous n’avons pu trouver l’origine de Fusniaco. S’agirait-il d’une erreur d’orthographe pour

Fusciacum, qui a donné Fussey en Côte-d’Or (Fusciacum 978-1024) et Fussy dans le Cher

(Fusciacum, 1070)?

Cependant, comme Schneider est un nom alsacien ou allemand, il pourrait s’agir, à la rigueur, du

nom latin de la ville prussienne de Poznan, Posen en allemand.

Deux-Sèvres, Niort.

Fragment de croix en pierre avec inscription378, provenant peut-être de l’église de Maillezais.

TIBI

CHRISTE

DEUS

DOMUM HANC COMMENDO

AMEN

À toi

Christ

Dieu,

je confie cette maison,

Amen.

Autre inscription probablement de même provenance :

OMNIA MANSVRIS TEGO SVBIICIENDA

Traduction :

Je couvre tout ce qu’il faut mettre en-dessous pour ceux qui resteront.

Il s’agit d’ailleurs d’une reproduction du début de la seconde partie de la grande inscription du

Carmel (vide infra).

Deux-Sèvres, Niort, Carmel.

Pierre avec inscription commémorative379, hauteur : 0,92 mètre, largeur : 0,59 mètre.

Cette pierre est blasonnée à droite aux arbres du Carmel et à gauche aux armes des Nesmond

dont Artémise de Mougon, épouse de S. de Nesmond était mandataire :

378 Breuillac E., Girard G. (1912), Catalogue du musée lapidaire du musée départemental (ancien Hôtel de Ville) Niort, Mémoires de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, 2

e série, 1912, tome VIII, p. 275-sqq, n°138.

379 Desaivre L. (1879), Pierre commémorative du monastère des Carmélites de Niort consacrée en 1675, Bulletin de la Société de statistique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, tome IV, p. 384; Breuillac E., Girard G. (1912), Catalogue du musée lapidaire du musée départemental (ancien Hôtel de Ville) Niort, Mémoires de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, 2

e série, 1912, tome VIII, p. 274, n° 68; Desaivre L. (1888), Communication, bulletin de la Société historique et scientifique

des Deux-Sèvres, n°1-3 janvier mars, p. 53-54.

-183-

IMITA(TIO)

PA (sous les arbres du Carmel)

AD ILON DEI OIP BEAT.VIRG

MARIÆ & OIVM STORVM

FIRMISSIMAE Q VNIONIS INER

ILOC DE PASSIONE ET PARISIENSIS

DE INCARNATE MONRIVM

PERENNIVS

MONIMENVM REVERENDISSA

MATER AGNES DE JESU MARIA

PRIORISSA PRIMITIVI CONVENTVS

PARISIENS NE HIC FAELICITER POSVIT

AD AN AETERNOS PER MANVS

NOBILISSAE

ET PIISSAE

DNAE D. ARTEMISIAE

DE MOVGON †

NOIA MANSVRIS TEGO SVBIICIENDA

CORONIS PALAM

NEC PRIVS ILLE QM RUAT

ORBIS ERVNT

AN REP. SAL. 1675

14 MARS

Cette inscription bourrée d’abréviations sui generis et probablement mal déchiffrée et mal

reproduite dans une publication d’une imprimerie de Niort, exige une restitution :

IMITA(TIO)

PA (sous les armes du Carmel)

AD ILLUSTRATIONEM DEI OMNIPOTENTIS (ET)BEATAE VIRGINIS

MARIAE ET OMNIVM SANCTORVM

FIRMISSIMAEQVE VNIONIS. INTER

HOC DE PASSIONE ET PARISIENSE

DE INCARNATIONE MONASTERIVM PERENNIVS

MONIMENTVM REVERENDISSIMA

MATER AGNES DE JESV MARIA

PRIORISSA PRIMITIVI CONVENTVS

PARISIENSIS. HIC FELICITER POSVIT

AD ANNOS AETERNOS PER MANVS

NOBILISSIMAE ET PIISSIMAE DOMINAE ARTEMISIAE

DE MOUGON †

OMNIA MANSVRIS TEGO SVBIICIENDA

CORONIS PALAM

NEC PRIVS ILLE QVAM RVAT

ORBIS ERVNT

ANNO REPARATAE SALVTIS 1675.

14 MARS.

-184-

En illustration du Dieu Tout-Puissant et de la bienheureuse Vierge Marie et de tous les saints et

de l’Union indissoluble de ce monastère de la Passion et de celui de l’Incarnation à Paris, ce

monument plus qu’éternel. La très révérende mère Agnès de Jésus Marie, prieure du couvent

primitif à Paris m’a édifié ici joyeusement pour l’éternité grâce à la très noble et très pieuse

dame Artémise de Mougon.

† Je recouvre pour ceux qui resteront tous les bâtiments (tout ce qui est en-dessous) avec des

corniches (coronis) devant (palam), et ils subsisteront tant que ce monde ne s’écroulera pas.

L’année du salut retrouvé 1675, le 14 mars.

Rappelons que Leduc, dit Toscane, fut l’architecte du couvent des Carmélites.

Comme on peut le constater, le latin des Carmélites ainsi que les abréviations employées, sortent

de l’ordinaire. En tout cas elles avaient des Lettres. Perennius est sans doute une allusion au très

célèbre aere perennius. Orbis ille est une allusion au dies irae, dies illa (mundum solvet in

favillam).

L’auteur de l’article des Mémoires de la Société historique consacré au Carmel de Niort a préféré

une autre restitution de NOIA qu’il a compris comme NOMINA ce qui à vrai dire est plus

proche de NOIA que OMNIA. Il traduit : Je cache les noms sous des couronnes qui ne sauraient

se flétrir et je garderai mon secret jusqu’à la fin du monde.

Cette interprétation, certes brillante, est contredite par le fait que les noms de deux Carmélites

étaient conservés sur leurs inscriptions funéraires. Les Carmélites vivaient certes dans un univers

d’exaltation, un univers à part. Mais de là à donner à leur inscription un sens exagérément mys-

tique...

Un autre érudit, mentionné par l’auteur de l’article, a restitué NOXIA(M) au sens de faute, un

équivalent de peccatum. Mais le sens devient encore plus bizarre. En dépit de l’épisode de Ma-

rie-Madeleine et de la parabole du fils prodigue, je ne pense pas que les Carmélites croyaient à la

rédemption par le péché.

Parmi les Carmélites poitevines citons Marthe du Vigeau380, une des premières favorites de

François Ier

, alors qu’il n’était encore que duc d’Angoulême. Elle fut l’une des étoiles de l’hôtel

de Rambouillet. Elle avait pris pour symbole les papillons qui vont se brûler les ailes avec la

devise :

OBLECTO SED URO J’amuse mais je brûle.

D’après le qu’en dira-t-on le prince de Condé « ce petit homme tant joli, qui toujours baisait sa

mignonne » fut l’un de ces papillons.

Deux-Sèvres, Niort, Carmel.

Inscription funéraire381 provenant de l’ancienne communauté des Carmélites, inscription qui

avait été déposée au Carmel, rue de Strasbourg à Niort.

D’après les souvenirs du docteur A. Tonnet, la première prieure à Niort serait morte en 1653.

Dom Fonteneau cite sœur Marie de Saint-Hiérome comme prieure à Niort la même année.

380 Desaivre L. (1879), Pierre commémorative du monastère des Carmélites de Niort consacrée en 1675, Bulletin de la Société de statistique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, tome IV, p. 392. 381 Breuillac E., Girard G. (1912), Musée lapidaire, catalogue, Mémoires de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, tome VIII, p. 264, n° 201

-185-

Celle à qui l’épitaphe fut destinée est donc probablement la troisième :

MERS

PRO

COVVE

N ONOE

PARIS QVI

LA CHARGE EN PLU

SIEU]RS MONASTERES D[E

LORDRE EST DECE

DEE PRIEURE DE CEL

UY CY PLENE DE MER

ITES ET VERTUS

LE 17 OCTOBRE

1666 AAGEE DE 71

ANS ... MOIS ET D.

RELIG... ON ... 55

ANS...MOIS

Comme le début de l’inscription comporte des mots qui semblent latins, comme par exemple

pro, on pourrait croire que l’inscription, comme c’est souvent le cas, débutait en latin pour

continuer en français. En réalité, on peut très bien restituer depuis le début un texte français :

PROFESSE

DV COVVE

N[T DE L’IMITATI]ON DE

PARIS QUI [ASSVMA]

De plus, le nom de la défunte devait figurer au début de l’inscription. Il est malheureusement

impossible de le retrouver.

Cette inscription se compare à une autre inscription du Carmel :

CI GIST SR JEANNE DE LA NATIVITE

PROFESSE DU COVVENT DE L’IN

CAR (NATI) ON DE PARIS OU ELLE FIT

PROFESSION LE … AVRIL 1665

AVANT

TION DE DECEDEE

EMBRE AGEE DE

On pouvait voir en 1904 une portion de l’ancien cloître, avec deux épitaphes de Carmélites

gravées en capitales romaines sur les dalles du pavé, et toutes les deux inscrites dans une seule

pierre, l’une de 0,70 mètre de long, l’autre un peu moins de 0,60 (rognée), largeur 0,32 mètre.

Deux-Sèvres, Niort, église des Cordeliers (aujourd’hui temple protestant).

Inscription révélée vers 1974 par la démolition de divers immeubles à l’angle des rues du

Temple et de la République382. Nous reproduisions l’inscription telle qu’elle a été jadis

communiquée par monsieur Brethé, mais les intervalles sont indiqués par (...) et ne semblent pas

correspondre aux distances réelles entre les mots qui subsistent.

382 Brethé É. (1975), Notes sur quelques inscriptions des XVI

e et XVII

e siècles, Bulletin de la Société historique des Deux-Sèvres;

Congrès de Bressuire, p. 487.

-186-

S EPITAPHION (…)RVS SERAPHICI CVSTOS (.)ASTOR

OVILIS JACET HIC SIMON NUMINE N(E) HABENS

(…)LVDI QUONDAM (…)T SEMINA TVRBA E(...)

ODO IN COELIS (…)S AUCTA METIT. DECEMBRIS 1622.

On pourrait rétablir de la façon suivante :

S EPITAPHION AERARIVS SERAPHICI CVSTOS PASTOR

OVILIS JACET HIC SIMON NUMINE NOMEN HABENS

MAG. LVDI QUONDAM FVIT .SEMINA TVRBATA EX

ODO IN COELIS…S AVCTA METIT. DECEMBRIS 1622.

Épitaphe : trésorier et gardien du trésor (reliques ?), pasteur de ses ouailles, ici repose Simon qui

a reçu ce nom de la divinité. Il fut jadis maître d’école. La moisson qu’il a semée, dérangée par

son exode, il la récolte augmentée dans les cieux. Décembre 1622.

À la dernière ligne après coelis, il faut restituer altis ou plus probablement supernis (en

abréviation ?), à moins que ce ne soit tout simplement bis : augmentée deux fois.

Deux-Sèvres, Niort, église Notre-Dame, chapelle des Parabères.

Autrefois dans la chapelle des Parabères à l’église Notre-Dame de Niort, les tombeaux, élevés en

1684 par la duchesse de Navarre et renversés en 1793, y ont été l’objet d’une restauration en

1853 où l’épitaphe reparaît dans un contexte différent.

Les trois remarquables statues funéraires dont l’une est restée inconnue avaient été recueillies

dans le musée révolutionnaire, constitué de restes rassemblés dans les couvents et églises

endommagés. Rendues à Notre-Dame en 1816, elles furent placées sous l’orgue où elles restèrent

jusqu’en 1853. La plaque en marbre noir a été retrouvée. On lit au revers en capitales romaines

dorées :

EX MORTE VITA La vie vient de la mort

Cette inscription décorait la porte principale de l’abattoir lors de la création du marché couvert

en 1869. Cet abattoir faisait partie du vaste bâtiment élevée 1803 par le maire Brisson, en

bordure de la rue Canon, qui prit cette même année le nom de rue Brisson par arrêté du préfet

Dupuis.

Deux-Sèvres, Niort, église Notre-Dame.

Inscription383 dans une bouteille de verre cachetée de cire, commémorant la construction de la

sacristie.

+

383Largeault A. abbé (1882-1884), La noblesse d’échevinage à Niort, Bulletin de la Société de statistique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, tome V, p. 469.

-187-

DOM

ANNO DOMINI MDCCCLXXXIII

ILLMO (ILLUSTRISSIMO) LEONE PAPA XIII REGNANTE

REVMO (REVERENDISSIMO) HENRICO BELLOT DES MINIERES

PICTAVIENSEM REGENTE ECCLESIAM

STEPHANO RICHARD VICARIO GENERALI

ARCHIPRESBYTERO NIORTENSI RECTORE HUJUS PARAECIAE

T. LEAUD PRAESIDENTE CONCILIO FABRICAE

HAEC SACRISTIA ERECTA EST

EX ARTE D. LOUE, OPIFICE BOUNEAU

+

Au Seigneur très bon très grand. En l’an du Seigneur 1873, alors que le très illustre Léon XIII

régnait comme pape et que le très révérend Henri Bellot des Minières régentait l’église de

Poitiers, qu’Étienne Richard, vicaire général, archiprêtre de Niort était recteur de cette paroisse,

et que T. Léaud présidait la chambre de commerce (?), cette sacristie a été édifiée, par la

technique de D. Loué, sur les plans de Bouneau.

Remarquer le terme regnante pour désigner l’autorité du pape. Celui-ci qui se considérait comme

prisonnier au Vatican, n’avait pas encore digéré la perte de ses états temporels (septembre 1870).

Deux Sèvres, Niort, église Notre-Dame, épitaphe de Thibaud de Boutteville.

L'épitaphe latine de Pierre-Thibaut de Boutteville384, a été composée par le curé Bion, moitié en

prose et moitié en vers; elle fut gravée par J.-P. Chevalereau, graveur à Niort. Elle était jadis

placée au-dessus de la sépulture du défunt, à côté de la chaire, face à l’ouest :

HIC JACET D. D. PETRUS THIBAULT DE BOUTTEVILLE

REGIS A CONSILIIS IN CURIA SENATORE APUD NIORTAEOS

MAJOR VIGILANTISSIMUS, NECNON LEGIONIS REGIAE TRIBUNUS

CUM OMNIUM CIVIUM LUCTU, DIEM SUPREMUM

OBIIT 4 OCTBR ANNO REPARATAE SALUTIS 1743.

SUAE VERO AETATIS 61, ET OFFICII MAJORATUS 15.

QUI FUIT ASSIDUO PATRIAE TUTELA LABORE

MILITIS HOSPITIUM MARTIA TECTA PARANS

ANNIS QUI CIVES TER-QUINIS PECTORE GESSIT

HUNC CITIUS RAPUIT, PROH DOLOR, ATRA DIES

HUNC LABOR EXTINXIT, MERITA NUNC PACE FRUATUR

SUMME PATER, PATREM DA SIMILEM PATRIAE.

Ce qui a été traduit de la façon suivante :

Ci-gît Messire Pierre Thibault de Boutteville,

Conseiller du roi, juge-magistrat au siège royal de Niort

Maire et capitaine de cette ville, plein de vigilance et d’activité

Il mourut, pleuré et regretté de tous ses concitoyens

Le 4 octobre de l’an de notre salut 1743.

La 61e année de son âge et la 15

e de sa mairie.

Il était par son activité incessante le génie tutélaire de la cité.

384 Largeault A. abbé (1885), Quelques inscriptions de l’église Notre-Dame de Niort, Mémoires de la Société de statistique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, tome II, 3

e série, p. 97.

-188-

Tout occupé à construire des casernes pour le logement des soldats,

Pendant 15 ans, il administra avec dévouement ses concitoyens.

Un jour noir l’enleva hélas trop tôt.

Il a succombé sous le poids du labeur, qu’il jouisse maintenant d’un repos mérité.

Père suprême, donne à la cité un père qui lui ressemble.

À la deuxième et à la troisième ligne, le curé Bion emploie volontairement des termes utilisés

dans la Rome antique, senator, curia, tribunus legionis, que le traducteur a tant bien que mal

rendus par les mots correspondant aux fonctions réelles du XVIIIe

siècle. Le tribunus legionis

n’est guère que le commandant de la police municipale. La Curie n’est qu’une sorte de conseil

municipal où siègent non des sénateurs mais des conseillers, bien sûr royaux. Ceci dit, le curé

Bion a fait ici un gros effort d’éloquence.

En effet, le curé Bion s’est efforcé, du moins pour les six dernières lignes de l’épitaphe, de faire

des vers et il semble qu’il y ait réussi. Il a choisi le distique élégiaque, un hexamètre suivi d’un

pentamètre. Cinq des six vers se scandent facilement:

Qui fruit | assidu|o patri|ae tu|tela la|bore (le sixième pied est un trochée).

Militis| hospiti|um|Martia|tecta pa|rans (pentamètre).

Annis | qui ci|ves ter|quinis| pectore | gessit

Hunc citi|us rapu|it |proh dolor| atra di|es (pentamètre).

Hunc labor|extin|xit meri|ta nunc| pace fru|atur (le dernier pied est un trochée).

Summe pa|ter patrem|da|simi|lem patri|ae (pentamètre).

Deux-Sèvres, Niort, église Notre-Dame.

Épitaphe de Dominique Marcellin-Fontanes385 par le curé Bion :

HUNC QUATUOR LUSTRIS LABENTIBUS IMPROBA MORTIS

VIS STRAVIT. MUSAE SOLAQUE VIRTUS AMOR

ILLE POESIS ERAT, MORUM, VIRTUTIS AMICUS

PURUS AMICITIA, RELIGIONE FUIT

INVIDA MORS RAPUIT, SED VITAM SCRIPTA TUENTUR

QUI LEGIS HAEC, IN EUM FUNDE DOLENDO PRECES.

Ce qui a été traduit de la façon suivante :

Son quatrième lustre n’était pas achevé que la mort dans sa fureur l’a moissonné. La poésie était

ses seules amours, la piété ses seules délices. Des muses, de la vertu, il fut l’amant passionné,

chaste dans ses amitiés, pur dans sa foi religieuse. La mort jalouse nous l’a enlevé, mais ses

écrits nous le conservent vivant. Toi qui lis ces vers, répands, sur celui qui n’est plus, tes prières

avec tes larmes.

La traduction qui vise à égaler l’éloquence de son modèle pèche par quelques excès. Improba

stravit mortis vis signifie plutôt : la violence perverse de la mort l’a terrassé. Il faut également

comprendre immédiatement après : il aimait les muses et la seule vertu (musae solaque virtus

amor erant).

Qu’en est-il de la scansion ? À nouveau le curé Bion a donné dans le distique élégiaque :

Hunc quatu|or lus|tris la|bentibus|improba|mortis (le dernier pied est un trochée).

385 Largeault A. abbé (1885), Quelques inscriptions de l’église Notre-Dame de Niort, Mémoires de la Société de statistique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, tome II, 3

e série, p. 101.

-189-

Vis stra|vit. Mu|sae|solaque|virtus a|mor

Ille po|esis e|rat mo|rum vir|tutis a|micus

Purus a|miciti|a |religi|one fu|it.

Invida|mors rapu|it sed|vitam|scripta tu|entur.

Qui legis|haec in e|um|funde do|lendo pre|ces.

À la deuxième ligne, le amori fourni par le texte du bulletin est impossible. Il s’agit bien d’un

nominatif : amor. La traduction devient: il n’aimait que les muses et la seule vertu.

Traduction terre-à-terre :

Après le passage de quatre lustres la mort perverse l’a terrassé. Il aimait les muses et la seule

vertu. Il était l’ami de la poésie et de la vertu dans les mœurs. Il fut pur dans l’amitié et dans la

religion. La mort l’a enlevé par jalousie. Mais ses écrits lui conservent la vie. Toi qui lit ces

lignes, dans ta douleur, répand pour lui des prières.

Les lignes 2 et 3 se répètent, l’inspiration semble avoit fait défaut au curé Bion.

Le dernier hexamètre esrt presque léonin: Invida|mors rapu|it sed|vitam|scripta tu|entur.

Deux-Sèvres, Niort, église Saint-André.

Inscription sur une pierre provenant de la façade de l’église386, jadis au musée du Pilori. Hauteur

1,45 mètre ; largeur 1,28 mètre.

POST EXTINCTAM HERESIM

CALVINI ET LUTHERI ANNO 1688

EX AERARIO LUDOVICI MAGNI

FRANCORUM REGIS

HANC ECCLESIAM AMRLIARE(AMELIORARE) ET

REDIFICARE(REAEDIFICARE) CURAVIT JOSEPHUS

IOUSLARD EQUES TORQUATUS

PRESES ET PROPRETOR CURIAE NIORT

MEDIANTIBUS DOMINIS F. DE

SAILLANS PICT. EPISCOPO ET

N. JOSEPHUS DE FOUCAULT

USTIUS PROVINCIAE PREFECTO

STUDIO I. BASTON. RECTORIS

USTIUS ET ECCLESIAE

I. ARNAUDET PATRONO ET

L. HERBAULT MARG. FABR.

Après l’extinction de l’hérésie de Calvin et de Luther en 1688 aux frais de Louis-le-Grand, roi de

France, Joseph Jouslard, chevalier décoré, président et suppléant du gouverneur au Sénat de

Niort, a fait rénover et reconstruire cette église, grâce aux seigneurs F. de Saillans, évêque de

Poitiers et N. Joseph de Foucault, gouverneur de cette (ustius est pour istius) province et par les

soins de J. Baston, recteur de cette église.

J. Arnaudet était chef de chantier et L. Herbault ouvrier.

386 Breuillac E., Girard G. (1912), Catalogue du musée lapidaire du musée départemental (ancien Hôtel de Ville) Niort, Mémoires de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, 2

e série, tome VIII, p. 275-sqq, n° 91.

-190-

Le terme de Marg. nous échappe, il ne s’agit pas d’un nom propre mais d’une abréviation (peut-

être de marginare, entourer d’une bordure ?).

La curie de Niort n’est autre que le conseil municipal.

Deux Sèvres, Niort, église Saint-André387.

EX DONIS LVDOVICI 14 REGIS FRANCIAE ECCLESIA SANCTI

ANDREAE DE NIORT AUGMENTATA EST STVDIO ET

MINISTERIO JOSEPH BOULARD PRESIDIS ET PROPRETORIS GENERALIS

SEDIS REGIAE NYORTENSIS ET RECTORIS ECCLESIAE I BASTON 23

JUILLET 1688.

I. N. S.

FAICT PAR NOUS P. GILIZEAU, I. MORO, MASON I. CAILLIER.

Grâce aux dons de Louis XIV roi de France, l’église Saint-André de Niort a été agrandie

(augmentata pour aucta) par les soins et par le ministère de Joseph Boulard, président et

lieutenant général du siège royal de Niort et de I. Baston, recteur de cette église. Juillet 1688.

I. N. S. reste obscur : In nomine senioris, au nom du Seigneur, mais d’ordinaire on dit : in

nomine Domini. On peut aussi interpréter : Im nostram salutem. Pour notre salut.

Deux-Sèvres, Niort, épitaphe du curé Bion.

Dans les années qui ont suivi la guerre de 70, on voyait encore, encastrée dans le pavement du

chœur de l’église Notre-Dame388, derrière le maître-autel, une plate-tombe faite du marbre jaune

des carrières d’Ardin. Elle portait l’inscription suivante :

HIC JACET

J. DE DEO REN. BION HUJ. ECCL

RECTOR ANIMARUM ERAT

ZELATOR PAUPERUM PATER

G.REGIS AMATOR OBIIT DIE 7

MAII AN 1774 PLENUS MERITIS

REQ IN PACE

HIC JACET

JOHANNES DE DEO RENATUS BION HUJUS

ECCLESIAE

RECTOR. ANIMARUM ERAT

ZELATOR PAUPERUM PATER

GREGIS AMATOR. OBIIT DIE VII

MAII ANNO 1774 PLENUS MERITIS

REQUIESCAT IN PACE.

L’épitaphe a été traduite de la façon suivante :

Ci-gît Jean de Dieu René Bion curé de cette église

Zélé pour le salut des âmes

Il fut le père des pauvres

L’ami de son troupeau. Il mourut le

7 mai de l’an 1774. Plein de mérites

Qu’il repose en paix.

Deux-Sèvres, Niort, fontaine du Port.

En 1803, Brisson, maire de Niort, confia à Bernard d’Agesci la construction d’une fontaine à

l’extrémité de l’ancien port389. L’artiste lui donna la forme d’un temple antique au milieu duquel

387 Roy E. (1887), Catalogue du musée lapidaire, Bulletin de la Société de statistique des Deux-Sèvres, tome VI, n° 201, p. 695 ; Breuillac E., Girard G. (1912), Catalogue du musée lapidaire, Mémoires de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, tome VIII, n° 291. 388 Largeault A. abbé (1885), Quelques inscriptions de l’église Notre-Dame de Niort, Mémoires de la Société de statistique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, 3

e serie, tome II, p. 102.

389 Breuillac E., Girard G. (1912), Musée lapidaire, catalogue, Mémoires de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, tome VIII, p. 264, ibid n° 211.

-191-

un dauphin versait dans un bassin trois jets d’eau en même temps. Une tête de lion, aujourd’hui

perdue, donnait un quatrième jet.

La façade principale portait l’inscription :

OMNIBUS EFFUNDIT Elle verse pour tout le monde.

À l’entrée du port, on voyait également l’inscription suivante :

PRIMO CONSULE NAP. PONAPARTE

PRAEF(ECTO) DUPIN AED(ILE) BRISSON

ANNO RP XI

Napoléon Bonaparte étant premier consul,

Dupin préfet et Brisson maire,

l’an XI de la République.

En l’an XI (1803) Bernard d’Agesci, fut chargé de fournir le dessin d’une porte monumentale

destinée au jardin botanique créé dans l'enceinte du château (donc près du donjon actuel). Il

sculpta lui-même les bas-reliefs qui ornaient les pilastres représentant les attributs de

l’agriculture et de l’horticulture. Des vases du genre antique, contenant des aloès, terminaient le

couronnement de la corniche.

On y lisait l’inscription390 :

UTILE DULCI C'est utile à la douceur

Peut-être l’auteur de l’inscription a-t-il voulu écrire : dulcesci, il est utile de s’adoucir.

C'est sur l’emplacement de ce jardin que fut élevé l’hôtel de la Préfecture en 1828.

Deux-Sèvres, Niort, pont, plaque de marbre noir.

(CURAVIT) INSTAURANDUM

ANNO 1863

A installé

An 1863

Il s’agit de la fin de l’inscription391 placée sur la porte du pont à Niort, rappelant sa restauration

pendant que Jacques Brisson était maire et Guillaume Pellot intendant du Poitou. Cette

inscription serait la suite de la plaque de la rue Brisson, mais il reste une lacune de plus d’une

ligne.

Deux-Sèvres, Niort, rue Jean-Jacques Rousseau.

Inscription392

en lettres dorées :

HUNC DOMUM

VENDITIT (sic) AMICO 1818

ANDREAS CHARIER DE LA MARCARDIERE, HOC

AEDIFICAVIT MONUMENTUM, ANNO, DOMINI 1790.

Traduction :

Il a vendu cette maison à un ami.

André Charier de la Marcardière a édifié ce monument en l’an du Seigneur 1790.

390 Ravan H. (1839), Notice sur les ouvrages et la vie d’A. Bernard, peintre natif de Niort, Revue littéraire de l'Ouest. Journal des travaux de la Société [Mémoires], Niort, tome II, p. 142. 391Desaivre L. (1888), Procès verbal de la séance du 3 juillet 1888, de Mme Prévost, Bulletin de la Société de statistique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, tome VII, p. 322. 392 Bouneault A. (s.d.), Recueil de dessins, bibliothèque municipale de Niort, pl. 873.

-192-

Deux-Sèvres, Niort, rue Yver, n°11.

Pierre inscrite393 commémorant la construction d’un nouveau marché (pompeusement qualifié de

forum) et qui correspond aux halles actuelles. Dimensions : longueur 1,52 mètre, largeur 0,62

mètre, épaisseur 0,105 mètre, lettres 0,03 mètre :

NOBILLISS VIR DOM DOM HONORAR SVPPL. LIBELL

MAGIST SUPR APVD PICTONES PRAEFECTVS

PAVL SPIRIT DE LA BOURDONNAYE

EQUES

MARC DE LA BOURDONNAYE ET DU TYMEVR

COM DE BLOSSAC

QUOD NOVVM HOC FORVM PARTIM AERE

PVBLICO PARTIM OPPIDANO CONSTRUENDVM

NECNON ORNANDUM CURAVERIT.

Restitution des abréviations :

NOBILISSIMVS VIR DOMINVS DOMINVS HONORARIVS SVPPLICVM LIBELLORVM

MAGISTER SVPREMVS APVD PICTONES PRAEFECTVS

PAVLVS SPIRITVS DE LA BOURDONNAYE

COMES DE BLOSSAC

QUOD NOVVM HOC FORVM PARTIM AERE

PVBLICO PARTIM OPPIDANO CONSTRUENDUM

NECNON ORNANDVM CVRAVERIT.

Le très noble homme Messire, maître honoraire des suppliques, gouverneur général du Poitou,

Paul-Esprit de la Bourdonnaye, chevalier Marc-Esprit de La Bourdonnaye et du Tymeur, comte

de Blossac, aura pris soin de faire construire et orner ce nouveau forum, en partie avec des fonds

publics, en partie avec l’argent de la ville394.

Ce comte de Blossac est probablement le gouverneur du Poitou qui créa les célèbres jardins de

Blossac à Poitiers.

393 Breuillac E., Girard G. (1912), Musée lapidaire, catalogue, Mémoires de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, tome VIII, 1912, p. 264. 394 Desaivre L. (1911), Inscriptions découvertes rue Yver, numéro 11, dans l’ancienne maison de Mathieu Rouget de Gourcez, maire de Niort de 1769 à 1789, Niort, l’auteur, In-8°, 14 p., pl.

-193-

Fragment d’inscription provenant des halles et mentionnant un autre maître des suppliques.

C AUDIUS PELLOT

SUPPLICIUM LIBELLORUM MAGISTER

ATQUE

APUD PICTONES, LEMOVICES

EGOLISMENSES, SANCTONES

AQUITANOSQUE PRAEFECTUS

Claude Pellot,

maître des suppliques et

gouverneur

du Poitou, du Limousin,

de l’Angoumois, de Saintonge

et de l’Aquitaine.

La pierre de l’inscription a été regravée après avoir été divisée en deux plaques différentes. Sur

la première a été gravé :

UNA MENSURA. UNUM PONDUS Une mesure, un poids.

Et sur la seconde :

MARTI PEREGRINO À Mars étranger (aux soldats étrangers).

Des inscriptions sur des plaques en marbre noir indiquaient quelles marchandises on pouvait

vendre à tel endroit ; il s’agit bien entendu des anciennes halles installées en 1803 par le maire

Brisson :

NEPTUNO ALITORI À Neptune nourricier.

Il s’agissait alors de la poissonnerie de mer.

Une autre plaque disait :

DITAT ET ALIT DIVA CERES La divine Cérès enrichit et nourrit.

C'est là que se trouvait la halle aux blés.

Une troisième disait :

SANA SUIS AFFERT ALIMONIA SEPARA NATIS Quand elle est pure elle apporte à

ses enfants des nourritures spéciales.

C’est là que se trouvait la poissonnerie de rivière.

Une autre annonçait :

AFFATIM HIC TELLUS OLEARIA DONA

MINISTRAT

En abondance, cette terre procure des dons

oléagineux.

Bien sûr il s’agissait du marché des huiles et des oléagineux.

La suivante :

NOSTRA HIC ARIES DAT VESTIMENTA BOOTI Ici le bélier nous fournit nos

vêtements.

Il s’agit de l’endroit où l’on vendait des étoffes.

Booti reste inexplicable : bottes ? bottes fourrées avec de la laine ?

La dernière :

PRIMA HOMINUM NUTRIX POMONA Pomone est la première nourrice des

hommes.

Il s’agit, bien entendu, du marché aux primeurs.

-194-

Signalons, enfin, une plaque commémorative de l’inauguration des halles :

PRAEF. DVPIN AD VSVM PVBLICVM HAS AEDES

STRVERE CVRAVIT AED BRISSON ANNO RP XI.

Le préfet Dupin a fait construire ce bâtiment pour l’usage public alors que Brisson était maire,

l’an XI de la République.

La construction struere curavit n’est pas très correcte. AED est probablement pour aedilis.

Bernard d’Agesci a également peint un tableau, la Vierge à l’enfant Jésus, avec l’inscription :

LILIA FLORENT IN DOMO DOMINI Les lys fleurissent dans la Maison du Seigneur.

Deux-Sèvres, Oiron, hospice.

Agnus de 1683, septième année du pontificat d’Innocent X, hauteur 0,15 mètre; largeur 0,11

mètre :

En haut :

ECCE. A DEI QVI TOL P MVNDI

Restitution :

ECCE AGNUS DEI QUI TOLLIT PECCATA MUNDI

Voici l’agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde.

Au-dessous :

INNOC. XI PONT. MAX. . A. VII, 1683

Innocent XI pontife, la septième année (de

son pontificat) 1683.

Deux-Sèvres, Périgné, église Saint-Martin.

Inscription située sur le chevet de l’église395 restaurée par François Leduc, dit Toscane.

PRIOR HANC ECL

ESIA RESTAUR

AN DNI 1690

Restitution:

PRIOR HANC ECCLESIAM

RESTAURAVIT

ANNO DOMINI 1690

Le Prieur a restauré cette église en l’an du Seigneur 1690.

Deux-Sèvres, Périgné, église Saint-Martin.

Inscription placée au pied de l'autel du côté de l'évangile396.

HIC JACET PATER MOBILLON CANONICVS REGVLARIS

HVJVS ECCLESIAE QVONDAM PRIOR QVI OBIIT DECIMA

TERTIA JVNII ANNO 1711 AETATIS SVAE SEXAGESIMO QVARTO

REQVIESCAT IN PACE.

Ici repose le père Mobillon, chanoine régulier de cette église, jadis prieur, qui mourut le 13 juin

1711 à l’âge de 64 ans. Qu’il repose en paix.

395 Beauchet-Filleau M. (1871-1873), Épitaphes diverses, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1871-1873, 1

ère série,

tome XIII p. 388; Traver E. (1933), Un architecte en Poitou au XVIIe siècle Le Duc dit Toscane, Bulletin de la Société des antiquaires

de l’Ouest, 3e série, tome X, 1931-1935, ill. p. 688.

396 Beauchet-Filleau M. (1871-1873), Épitaphes diverses, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1871-1873, 1ère

série, tome XIII p. 388.

-195-

Deux-Sèvres, Saint-Jouin de Marne, inscription du portail de l’abbaye397.

AN D MDCCXVII PONT

CLEM XI XVII R.LVDO XV

II ELEVATA EST PORTA

MAIOR HVIVS MONASTERII

STI IOVINI ORDI S. BENEDIC

CONGREGATIO STI MAVRI

ADVERSVS QVAM NON

PRAEVALEANT PORTAE

INFERNA

ANNO MDCCXVII PONTIFICIS

CLEMENTIS XI XVIImo ANNO REGIS LUDOVICI XV

SECUNDO ANNO ELEVATA EST PORTA

MAJOR HUJUS MONASTERII

SANCTI JOVINI ORDINIS SANCTI BENEDICTI

CONGREGATIONIS SANCTI MAURITII

ADVERSUS QUAM NON

PRAEVALEANT PORTAE

INFERNAE

L’an 1717, la 17e année du pontife Clément XI et la deuxième année du roi Louis XV, on a élevé

la grande porte de ce monastère de Saint-Jouin de l’ordre de Saint-Benoît de la congrégation de

Saint-Maurice. Que ne prévalent pas contre elle les portes de l’enfer.

Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, abbaye.

Inscription au-dessus de la porte d’entrée de l’ancienne abbaye398.

SACRO FOEDERE

TRIUMPHANTE LUDOVICO XIIII

ET MARIA THERESA AUSTRI

ACA AUGUSTA, PACE RESTITUTA

HOC COENOBIUM A CENTUM

ANNIS DEVASTATUM AUGUSTIUS

REPARATUM.

ANNO 1660

LILIA FLORENT

Par une alliance sacrée

Alors que triomphent Louis XIV

et l’auguste Marie-Thérèse d’Autriche,

la paix ayant été rétablie,

ce monastère dévasté depuis cent ans

a été réparé de façon plus auguste encore.

An 1660.

les lys fleurissent.

En effet, la réparation du monastère en 1660 est postérieure d’un an à la paix des Pyrénées avec

l'Espagne, un des points essentiels du traité était le mariage de Louis XIV avec l'infante Marie-

397 Lerosey A. abbé (1915), L’abbaye d’Ension ou de Saint-Jouin de Marnes, Mémoires de la Société historique et scientifiques des Deux-Sèvres, 11

e année, tome XI-XII, 1915, p. 3-196.

398 Lévesque L. (1891), Inscriptions de la ville de Saint-Maixent du Xe au XIX

e, Mémoires de la Société de statistique, sciences,

lettres et arts du département des Deux-Sèvres, 3e série, tome VIII, p. 354, pl. II.

-196-

Thérèse, fille aînée de Philippe IV. Celle-ci renonçait à l’héritage paternel, moyennant une dot de

500 000 écus d’or, payable à termes fixes.

Mazarin devait mourir en 1661, un an après.

Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, abbaye.

Inscription de la pierre de fondation de la grande porte de l’abbaye.

SB PAX SM Les initiales SB, SM signifient Sanctus Benedictus, Sanctus Maurus, saint Maur

avait été le disciple préféré de saint Benoît. Le L est pour lapidem, puisqu’il s’agit de la pierre de

fondation, dedicaverunt est sous-entendu.

Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, abbaye.

Inscription dans la pierre de fondation du chapitre, de la sacristie et du grand dortoir.

o

S

SB SM

LAPIDI ANGULARI HUNC

MONACHI CONGREGA[TI]ONIS STI MAURI

DEDICARUNT. 19 MARTII 1661.

Bien que lapidi angulari soit au datif et et hunc à l’accusatif, il faut sans doute traduire :

Les moines de la congrégation de Saint-Maur ont consacré cette pierre angulaire le 19 mars

1661.

SB et SM sont les abréviations de Sanctus Benedictus et Sanctus Maurius.

Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, abbaye.

Inscription de la première pierre de l’église neuve de l’abbaye :

Α Ω

SANMAXENSIS ECCLESIAE A MONACHIS BENEDICTINIS

CONGREGAT(IONIS). S(ANC)TI MAURI REPARATAE LAPIS PRIMARIUS

A R. P. PRIORE HUJUS MONASTERII INAUGURATUS ET

A SERENISSIMO DUCE MAZARINO COLLOCATUS

XII KAL. JAN AN. MDCLXX

La pierre de fondation de l'église de Saint-Maixent, réparée par les moines bénédictins de Saint-

Maur, a été inaugurée par le révérend père prieur de ce monastère et mise en place par le sérénis-

sime duc Mazarin, le douzième jour avant les calendes de janvier de l’an 1670.

À ce propos, nous reproduisons ici le texte concernant l’introduction de la congrégation de Saint-

Maur à Saint-Maixent : Lapidis primi, pro constructione hujus monasterii appositi, memoriale

-197-

sempiternum. Jamdiu regalis hujus coenobii Sancti Maxentii aedificia, antiquae pietatis regum

monumenta(quae a furantibus Calvinianae haeresis fautoribus impie diruta, non sine piorum

luctu per centum annos visa sunt, aequata solo jacuerunt). Et licet a viginti septem annis, mo-

nasterium istud, famosae congregationis Sancti Mauri in Gallia, ordinis Sancti Benedicti fod

citibus (?(quod civibus)) adunatum fuerit, cum omnimodo spe quantocius restaurandorum eo-

rumdem aedificiorum, veluti optatae strictioris observantiae inanimum, nullos tamen vires, nul-

las facultates moliendi opus suppeditavit, totum hoc viginti septem annorum intraspatium (in-

terstitium ?) per hoc non sine aliquo corporum et observationis sanctae gravamine, tempore

cedere coacti, toleravimus usque ad presentem annum, quo, extinctis majori ex parte antiquae

observantiae patribus, si quae forsitan residuae nobis facultates exercaverin (exercuerunt), tam

laboriosum opus aggredi tentamus, factoque hoc voto, ab illa parte quae templi quondam augus-

ti murum contigit incipimus, ubi sacristiae, capitulo et dormitoriis lata sex pedum sternuntur,

fundamenta apponere, scilicet, primarium lapidem, R.P. domino Placido Chouquet, visitatore

ejusdem congregationis in hac provincia Casalis Benedicti assistente R.P. domno Jacobo Ser-

gent priore, ceterisque monachis, quorum nomina ordine supposita leguntur, cum forma et ins-

criptione praefati lapidis, qui positus fuit intra murum capituli, a parte orientis retro sedem su-

perioris, cum caelesti benedictione, solemnique majorum campanarum sonitu. In quorum fidem,

post caetera praesentium monachorum chirographia, praesentem actum, ego scriba, capituli

jussu, subscripsi die 23, mensis Aprilis anno 1661.

Fr. Jacobus Sergent, prior, Fr. Felix Sarlande; Fr. Fiacrus Ponet, Fr. Jacobus Flaviny; Fr.

Godofredus Pays, Fr. Petrus Clerc, Fr. Jacobus Lolier, Fr. Jacobus Clodière, Fr. Raphaël

Boyge, scriba capituli399.

Souvenir plus qu’éternel de la première pierre posée avant la construction de ce monastère. De-

puis longtemps les édifices de ce monastère royal de Saint-Maixent, souvenir monumental de

l’antique piété des rois qui, de façon impie, ont été détruits par les partisans de l’hérésie calvi-

niste, ont apparu tels quels pendant cent ans : ils étaient rasés au sol, au grand chagrin des gens

pieux. Et bien que depuis vingt-sept ans ce monastère, qui a été mis par les citoyens à la disposi-

tion de la célèbre congrégation de Saint-Maur en France, de l’ordre de Saint-Benoît, avec de

toute façon l’espoir de restaurer le plus vite possible ces mêmes édifices, en raison de l’espoir

d’une observance plus stricte de la règle, le monastère ne fournit aucune main d’œuvre, aucun

moyen d’entreprendre, et toute cette manière de faire pendant vingt-sept ans ne fut pas sans avoir

des conséquences pénibles pour la santé et la sainte observance. Obligés de faire la part de la

modernité, nous l’avons toléré jusqu’à cette année, mais après la disparition de la majeure partie

des pères de l’antique observance, et en tout cas dans la mesure du reste de nos possibilités, nous

essayons de nous attaquer à ce travail pénible, et après en avoir fait le vœu, nous commençons à

poser des fondations larges de six pieds dans la partie qui touche au mur de ce temple jadis au-

guste, où on terrasse pour la sacristie, le chapitre et les dortoirs. Autrement dit, on se met à poser

la première pierre avec le révérend père le seigneur Placide Chouquet comme prieur, Casal Be-

noît comme visiteur de cette même congrégation dans cette province, en la présence du révérend

père le seigneur Jacques Sergent, prieur, et des autres moines dont on lit les noms dans l’ordre

qui convient, en taillant la dite pierre et en y gravant une inscription, pierre qui fut posée à

l’intérieur du mur du chapitre du côté est en arrière du siège du Supérieur, avec la bénédiction du

Ciel, au son solennel des plus grandes cloches. En foi de quoi, après tout le reste, les moines pré-

sents ont signé et moi, scribe, sur l’ordre du chapitre j’ai signé le présent acte le 23 avril 1661.

399 Richard A. (1887), Introduction de la congrégation de Saint-Maur en l’abbaye de Saint Maixent; Archives historiques du Poitou, tome XVIII, p. 363; Lévesque L. (1891), Inscriptions de la ville de Saint-Maixent du X

e au XIX

e, Mémoires de la Société de statis-

tique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, 3e série, tome VIII, p. 281.

-198-

Frère Jacques Sergent, prieur, frère Felix Sarlande, frère Fiacre Pomet, frère Jacques Flaviny,

frère Godefroy Pays, frère Pierre Clerc, frère Jacques Lolier, frère Jacques Cladière, frère Ra-

phaël Boyge, scribe du chapitre.

Inscription de la première pierre de l’église neuve de l’abbaye, découverte dans une boîte de fer

avec le nom de tous les religieux appartenant à la communauté.

Ad aeternam Christi Jesu, regis aeterni, gloriam et ecclesiae Sanmaxensis reparatae memoriam,

anno a Nativitate eiusde(m) millesimo sexentesimo, septuagesimo, summo ecclesiae antistite

Clemente X, episcopo Pictaviensi, Dno Gilberto de Clerembaut, Gallis imperante Ludovico

XIIII, congregationis Sancti Mauri, benedictinae, praeposito generali reverendissimo patre

domno Bernardo Audebert, monasterii hujus abbate Do Gaspard d’Humières, equite Melitensi,

ac priore reverendo patre Ambrosio Fregeac, duodecimo Calendas Junias, timpanis, buccinis

atque tormentis bellicis resonantibus, visu plausuque civium, solemnissime primarium hic repa-

randae ecclesiae lapis, juxta eiusdem inscriptionem est collocatus : cuius in medio inserta est

haec theca ferrea, in qua sacrae divi Herculani martyris reliquiae : item et capsae sanctissimi

Patris Benedicti lignea particula, nec non saeva massa vulgo Agnus Dei continetur. In quorum

omnium testimonium et indubitatam fidem Reverendus Pater Prior supradictus cum omnibus

religiosis hoc in monasterio tunc temporis sub suavissimo sanctae regulae jugo degentibus,

praesenti instrumento subsignati, die et anno quib(us) supra…

Pour la gloire éternelle de Jésus-Christ, roi éternel et en souvenir de la réparation de l’église de

Saint-Maixent, en l’an de la Nativité mille six cent soixante-dix, alors que Clément X était le

chef suprême de l’église, que Gilbert de Clérembault était évêque de Poitiers, que Louis XIV

régnait sur les Gaules, que le très révérend père Dom Bernard Audebert était supérieur général

de la congrégation bénédictine de Saint-Maur, que Dom Gaspard d’Humières, chevalier de

Malte, était abbé de ce monastère et que le révérend père Ambroise Frégeac était prieur, le dou-

zième jour avant les calendes de juin, alors que résonnaient les tambourins, les buccins et les

machines de guerre, à la vue et aux applaudissements de nos concitoyens, en premier cette pierre

d’angle de l’église qui doit être réparée très solennellement, a été posée à côté de l’inscription de

cette même (église). Au milieu, on a inséré cette boîte de fer où sont contenues les reliques sa-

crées du divin martyr Herculanus de même que des fragments de bois du cercueil du très saint

père Benoît, ainsi qu’une énorme quantité d’Agnus Dei. En témoignage de toutes ces choses et

d’une foi indubitable, le susdit révérend père avec tous les religieux du monastère qui vivent ici

sous le joug très suave de la sainte règle, après avoir signé le présent procès-verbal, l’année indi-

quée plus haut.

Les dates de reconstruction, 1672 et 1674, sont inscrites sur la clef de voûte de l’église sur la

deuxième et sur la quatrième travée de la grande nef.

Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, cloche.

Cette cloche a été fondue en 1719 pour la somme de 2500 livres. Après avoir été transportée à la

Révolution dans le beffroi de l’hôtel de ville, dit Tour de l’Horloge, elle en fut descendue le 21

novembre 1851 et replacée dans le clocher de l’église où l’on installait la nouvelle horloge de la

cité :

† ANNO A NATIVITATE DNI 1719 DIE 25 MENS.

NOVEMB. SUB PONTIFICATU CLEMENTIS XI

REGNANTE LUDOV. XV † ABBATE HUJUS

MORII SERENISSIMO PRINC. HONOR. FRANCI

DE GRIMALDI EX PCIPIBUS MONCECI PRIORE DOM

NICL VIGNOLES CURA ET SUMPTIBUS

-199-

MONACH.REGALIS ABB. STI MAX ORDINIS STI

BENED.CONGR STI MAURI ; HAECCE CAMPANA

REFECTA EST IN HONOREM DEI B. V. MARIAE

ET STI MAXENTII STUS BENEDICTUS

FAIT PAR N. DE LA PAIX ET J. LEBRUN

Le nombre trop élevé d’abréviations nous oblige à proposer une restitution :

† ANNO A NATIVITATE DOMINI 1719 DIE 25 MENSIS

NOVEMBRIS SUB PONTIFICATU CLEMENTIS XI

REGNANTE LUDOVICO XV † ABBATE HUJUS

MONASTERII SERENISSIMO PRINCIPE HONORATO FRANCISCO

DE GRIMALDI EX PRINCIPIBUS MONCECI, PRIORE DOMINO

NICOLAS VIGNOLES CURA ET SUMPTIBUS

MONACHORUM REGALIS ABBATIAE SANCTI MAXENTII ORDINIS SANCTI

BENEDICTI CONGREGATIONIS SANCTI MAURI. HAECCE CAMPANA

REFECTA EST IN HONOREM DEI, BEATAE VIRGINIS MARIAE

ET SANCTI MAXENTII SANCTUS BENEDICTUS.

Traduction :

En l’an de la Nativité du Seigneur 1719, le 25 du mois de novembre sous le pontificat de

Clément XI, sous le règne de Louis XV, alors que l’abbé de ce monastère était le sérénissime

prince Honoré François de Grimaldi de la famille des princes de Monaco, et que Dom Nicolas

Vignoles était prieur. Par les soins et aux frais du royal abbé des moines de Saint-Maixent de

l’ordre de Saint-Benoît de la congrégation de Saint-Maur, cette cloche a été refaite en l’honneur

de Dieu et de la bienheureuse Vierge Marie et de saint Maixent, saint Benoît.

J. Berthelé400 a reproduit le même texte, mais avec des variantes :

† ANNO NATIVITATE DNI 1719 DIE 25 MENS

NOVEMB SUB PONTIFCATU CLEMENTIS XI

REGNANTE LUDOV XV

† ABBATE HUIUS MORII SERENISSIMO PRIN

HONOR FRANCI DE GRIMALDI EX PCIPIBUS

MONCECI PRIORE DOM NICL

VIGNOLES CURA ET SUMPTIBUS MONACH.

REGAL. ABB. STI MAX. ORDIN. STI BENED.

CONG. STI MAURI HAECCE CAMPANA REFECTA

Des fleurs de lys succèdent au début de l’inscription, puis on lit au-dessous de cette ligne la suite

de l’inscription :

EST IN HONOREM DEI B.V. MARIAE

ET STI MAXENTII STUS BENEDICTUS

FAICT PAR N. D. DE LA PAIX ET I. LEBRUN.

Cela a été fait par N. D. de la Paix et I. Lebrun en l’honneur de Dieu, de la bienheureuse Vierge

Marie et de saint Maixent, saint Benoît.

À la hauteur du cartouche contenant le nom des fondeurs, on voit plusieurs reproductions en

relief du sceau ovale de l’abbaye :

400 Berthelé J. (1889), Recherches pour servir à l’histoire des arts en Poitou, Melle, éd. Lacuve, p. 200-296.

-200-

SIGILLUM MONASTERII SANCTI MAXENTII.

Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, église des Bénédictins.

Pierre commémorative placée au-dessus de la porte d’entrée de la chapelle de l’ancienne maison

des bénédictins (couvent Notre-Dame des Anges), transformée depuis en hôpital401.

La partie centrale de l’inscription est occupée par une croix surmontant le monogramme dii

Christ IHS, au-dessus du H un cœur enflammé.

D.O.M. ET B.

TEMPLUM

MONIALIUM B[EATARUM] AEDIFICATUM

DOMINI IOANNIS TEXIER

FUNDATORIS

IHS

V. HOC;

SUMPTIBUS

EST IN FUNDO CLARISSIMI

HUIUSCE MONASTERII

Anno MDCLXXVIII, 1678

Au Seigneur très bon, très grand. Ce temple a été édifié aux frais des bienheureuses moniales sur

le terrain du très illustre seigneur Jean Texier, fondateur de ce monastère. En l’an 1678.

Jésus sauveur des hommes.

Ce fut en 1629, par l’entremise de monseigneur de la Rocheposay, alors évêque de Poitiers, que

l’abbesse de Fontevrault envoya le cloître des religieuses bénédictines à Saint-Maixent-l'École,

dans le local qu’offrait Jean Texier. Mais d’après la date de l’inscription, nous voyons que

l’église du couvent ne fut terminée qu’en 1678, après la fondation du monastère402.

401 Lévesque L. (1891), Inscriptions de la ville de Saint-Maixent du X

e au XIX

e, Mémoires de la Société de statistique, sciences,

lettres et arts du département des Deux-Sèvres, 3e série, tome VIII, p. 287.

402 Lévêque L. (1884), Revue poitevine et saintongeaise, n° 8, 15 octobre.

-201-

Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, épitaphe de Catherine Sauzeau.

Épitaphe reproduite par Beauchet-Filleau dans son Dictionnaire des familles de l’ancien

Poitou403 :

SISTE VIATOR

CONJUGIS OPPRESSI QUAESO PARTIRE DOLOREM

IN TUMULO, JUVENIS CONJUX PLORANDA QUIESCIT

ARTUBUS IMBELLIS, SED CORDIS DOTIBUS IMPAR

INGENIO POLLENS, MERITIS AC NOMINE CLARA

RELIGIONIS AMANS, NULLI PIETATE SECUNDA ;

JUSSA DEI SERVANS, NULLI PIETATE SECUNDA,

CARA SUIS, MUTUO DILEXIT AMORE PARENTES

SPONSA BEANS SPONSUM VIRTUTIS FOEDERE PURO

DIGNA PARENS. EHEU, NI MORS CITA RUPERAT ILLUD.

Arrête-toi, voyageur.

Je te prie de prendre part à la douleur d’un mari accablé. La jeune épouse digne d’être pleurée

repose en ce tombeau. Paisible de traits, mais sans pareille pour les dons du cœur, brillante par

l’esprit, illustre par ses mérites et par son nom, elle aimait la religion et pour la piété ne cédait à

personne, observant les commandements de Dieu, pour la piété elle ne cédait à personne. Chère

aux siens, elle chérit ses parents d’un amour réciproque. Épouse, elle rendit son époux heureux

par un pacte sans tache et plein de vertu. Elle fut une mère digne. Hélas si seulement une mort

rapide n’avait brisée cela.

Beans semble un mot anglais égaré dans une sauce latine. Il s’agit pourtant sans le moindre doute

du participe présent du verbe beo, rendre heureux.

Deux Sèvres, Saint-Maixent-l'École, hospice Chaigneau, détruit.

Un cadran solaire formé d’une épaisse plaque octogonale d’ardoise, existait à l’hospice Chai-

gneau. Il a été recueilli lors de la démolition de cet édifice par le docteur Beaudelin. Ce cadran

porte en son centre un croissant surmonté d’un cœur à l’intérieur duquel on lit la légende INRI.

Au-dessous le monogramme IHS et plus bas trois clous de la passion. À droite du croissant se

trouve le nom propre de la donatrice, Gabrielle Chevalier de la Coindardière.

En outre ce cadran porte plusieurs inscriptions. L’une d’elles reste peu lisible et semble posté-

rieure. Sur la table au-dessus du cœur on distingue :

LATET ULTIMA HORA UT

OBSERVENTUR OMNES HORAE.

Inscription autour du cadran.

Première ligne :

L...VS VMBRA

403 Beauchet-Filleau H. ( 1889), Dictionnaire généalogique des familles de l’ancien Poitou, tome I, p. 402 ; Lévesque L. (1891), Inscriptions de la ville de Saint-Maixent du X

e au XIX

e, Mémoires de la Société de statistique, sciences, lettres et arts du départe-

ment des Deux-Sèvres, 3e série, tome VIII, p. 310.

-202-

Deuxième inscription sur le pourtour du cadran débutant en bas.

ULTIMA LATET UBI EST HUMILITAS IBI

EST SAPIENTIA NOLITE CON(FIDERE IN PRIN

CIPIBUS) IN QUIBUS NON EST SALUS.NON

EM(ENDATIO E)ORUM… TR(AD)AM EOS DESIDE

RIIS CORDIS EORUM CARITATE VULNE

RATUS SUM ET AMORE LANGUEO

Il faut remarquer la forme carrée des U et le curieux mélange de capitales et de cursives.

La dernière heure (l'heure de la mort) reste inconnue pour qu'on fasse attention à toutes les

heures.

L’ombre...

Il faut probablement restituer avant Umbra : I]L[LI]VS.

À la cinquième ligne, il faut également restituer : EMENDATIO.

Le sens devient alors : son ombre, celle du piton, dont l’ombre indique les heures.

Traduction du texte principal :

La dernière reste inconnue. Là où il y a de l’humilité, là est la sagesse. N’ayez pas confiance en

des principes qui n’apportent pas le salut. Ils n’ont pas le pouvoir de corriger. Je les abandonne

aux désirs du cœur. J’ai été blessé par leur tendresse et je me languis d’amour.

Sur un autre cadran solaire, simple cube de pierre, on voit : Soli Soli Soli. Il s’agit visiblement

d’un simple jeu de mots sur les datif, nominatif masculin pluriel et génitif des mots : sol, solus et

solum. On peut traduire, par exemple : seuls pour le seul soleil.

Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l’École, rue de la Croix, n°2.

L’inscription au numéro 2 rue de la Croix, au coin de la rue Vauclair, se situe sur un fond de

cheminée historiée du XVIIIe siècle. Le soleil répand ses rayons sur la campagne où s’agitent des

bergers : FRŰHLING

Il s’agit bien entendu du mot allemand, qui s’écrit avec un Umlaut et signifie le printemps.

Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, avenue de la mairie, n°17.

Inscription sur une maison404 :

OMNIA † PATIENTIA †VINCIT

ANNO 1780

La patience triomphe de tout.

An 1780

Cf. la célèbre phrase de Virgile : Labor omnia vincit improbus405.

404 Lévesque L. (1891), Inscriptions de la ville de Saint-Maixent du X

e au XIX

e, Mémoires de la Société de statistique, sciences,

lettres et arts du département des Deux-Sèvres, 3e série, tome VIII, p. 311-312.

405 Reprise d'une phrase répartie sur deux vers dans : Virgile, Les Georgiques, I, 146. La phrase originale est au parfait Labor omnia vincit improbus, Improbus étant renvoyé au début du vers suivant (du 145 au 146).

-203-

Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l’École, Grand'Rue, n°22.

L’inscription a été trouvée en faisant démolir une terrasse, longueur : 64 centimètres, hauteur de

lettres de la première ligne 4,5 centimètres, de la seconde ligne : 4 centimètres :

HOC ALIT HAEC

RECREANT 1690.

Cela nourrit et celles-ci

distraient 1690.

Une autre pierre recueillie dans les mêmes restes de démolition et qui, vraisemblablement, faisait

partie de l’ancien mur d’enceinte porte la date de 1649.

Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, rue Chalon, n°73.

Inscription sur une cheminée écussonnée d’un livre ouvert et datée.

A | DO

PRILI | S

ANNO | 1783

En avril de l’an 1783.

Au Seigneur.

S, bien qu’il soit situé à droite de la ligne médiane, va avec le mot Aprilis.

Deux-Sèvres, Saint-Marc-la-Lande, inscriptions de la cure.

Les curés de Saint-Marc-la-Lande406 ont toujours eu l’excellente idée de couvrir d’inscriptions

pieuses les murs de la cure.

Inscription sur le linteau de la grand’porte :

BEATUS PAUPER SPIRITU QUIS

EST HIC

Bienheureux le pauvre en esprit. Tel est celui qui est

ici.

Inscription sur la porte de la cure :

SIC TRANSIT POMPA MUNDI Ainsi passe la pompe de ce monde

On retrouve ici l’expression fameuse : Sic transit gloria mundi.

Une autre inscription à Nouaillé-Maupertuis donne : Ad majorem Dei doxam407 au lieu de la

devise classique de l’ordre de Jésus : Ad majorem Dei gloriam…

Dans le corridor, trois autres inscriptions sont placées autour d’une niche sur la porte du jardin.

Inscription en l’honneur de la Vierge Marie :

AVE REGINA CORDIS MEI

MATER MEA VITA DULCEDO

ET SPES MEA CHARISSIMA

Salut reine de mon cœur,

mère, ma vie, douceur

et mon espoir le plus cher.

Seconde inscription au même endroit :

MARIA NOMEN SUB QUO NEMINI MARIE nom dont personne ne doit

406 Rousseau abbé (1874-1875), Courte notice sur l’ordre hospitalier de Saint-Antoine du Viennois, Bulletin de la Société de statis-tique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, 2

e série, tome II, 1874-1875, p. 232-248.

407 Page 114-115.

-204-

DESPERANDUM

VIVE JESUS VIVE MIE

I6 MPQ 72

désespérer

Vive Jésus Vive Marie

1672 MPQ

Les lettres MPQ sont réunies en un monogramme. La jambe droite du M forme en même temps

la tige du P, et la boucle du a est entrelacée dans les branches de l’angle inférieur du M.

Inscription sur le linteau d’une autre porte :

SI PECCARE VIS QUAERE

UBI TE NON VIDEAT DE(US)

ET FAC QUOD VIS

Si tu veux pécher cherche

un endroit où Dieu ne te voit pas

et fais ce que tu veux

Un dernier fragment provient de la chapelle ou du cloître des Antonins de la Grande-Lande,

aujourd’hui église paroissiale de la commune de Saint-Marc-la-Lande.

VOVISSIMA

T

S. CRASTINV

Vovissima est probablement une erreur pour votissima, celle à qui on fait beaucoup de vœux.

Crastinus est plus délicat à interpréter. Y aurait-il eu un saint Crastinus ?

Deux-Sèvres, Sainte-Néomaye, église paroissiale Sainte-Néomaye.

Le bénitier de l’église408 porte une inscription du XVIIIe

siècle, 1775 ou 1788, autour de la

vasque supportée par un pilier :

LE COUTURIER HUJUSCE GREGIS PASTOR

ET ECCLESIAE RECTOR HOC VAS

ELABORAVIT

Le Couturier, pasteur de ce troupeau

et recteur de cette église a fait faire ce

vase

Deux-Sèvres, Thouars, épitaphe de Louis de la Tremoïlle.

Au XVIIe

siècle, Henri de La Tremoïlle409 fit graver pour Louis de La Tremoïlle l’épitaphe

suivante :

LUDOVICUS TREMOLIUS HIC JACET QUI CAROLO VIII

LUDOVICO XII ET FRANCISCO I REGIBUS SAEPISSIME

EXERCITIBUS PRAEFECTUS, REBELLES DELEVIT

GALLICI NOMINIS HOSTES DOMUIT, BRITANNIAE

MEDIOLANIQUE DUCATUS GALLORUM IMPERIO

RESTITUIT ET REBUS UBIQUE FELICITER GESTIS

AEDEM HUNC GRATUS ERGA DEUM A FUNDAMENTIS

EXTRUXIT. OBIIT TICINENSI PROELIO, DIE XX

FEBRUAR, ANNO MDXXIV, AET. LXV.

Ici repose Louis de La Tremoïlle qui, très souvent, sous le règne de CharlesVIII, Louis XII et

François Ier

, commanda les armées, détruisit les rebelles, dompta les ennemis du nom français,

rendit à la souveraineté de la France les duchés de Bretagne et de Milan et, après avoir partout

408 Bouneault A. (1888-1889), Compte-rendu et chronique, Bulletin de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, p. 501; Breuillac É., Girard G. (1912), Catalogue du musée lapidaire du musée départemental (ancien Hôtel de Ville) Niort, Mémoires de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, 2

e série, tome VIII, p. 258.

409 Imbert H. (1870), Histoire de Thouars, Mémoires de la Société de statistique des Deux-Sèvres, 2e série, tome X, p. 232; Imbert

H. (1875), Cartulaire de l’abbaye Saint-Jean de Thouars, Notice, Mémoires de la Société de statistique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, 2

e série, tome XIV, p. XX.

-205-

réussi dans ses entreprises, par gratitude envers Dieu, il a édifié cette église de fond en comble. Il

est mort à la bataille du Tessin en 1524 à l’âge de 55 ans.

Ce tombeau est placé au milieu du chœur entre les deux autres monuments funéraires de la

famille de La Tremoïlle. Rappelons, à propos des tombeaux des de La Trémoïlle (ou la

Trémouille) dans l’église de Thouars, qu’un procès verbal fut dressé en 1658 pour constater

qu’une inscription gravée sur une pierre de la maison abbatiale avait été mutilée de façon à faire

disparaître les mots : primi hujus loci fundatoris legitimus successor, qui se lisaient après le nom

du duc de Thouars. L’abbé passa condamnation pour le tombeau, mais il se refusa à reconnaître

les droits de Henri de La Trémoïlle comme fondateur. Il n’y consentit que le 9 novembre 1663.

Ragot et Thibaudeau, notaires à Thouars, prirent acte de sa déclaration.

Deux-Sèvres, Thouars, pavillon de Marie de la Tour d’Auvergne.

Il reste peu de traces des aménagements intérieurs du château, sauf quelques éléments sur place

ou conservés dans les collections du musée Henri Barré. Le mobilier a disparu, soit détruit, soit

vendu comme en 1790. Il reste aujourd’hui différents éléments de décors des XVII-XVIIIe

siècles. Le cabinet ou « boudoir » conserve son plafond à compartiments peints. Il est composé

d’une cinquantaine de caissons représentant soit des compositions florales, soit des symboles liés

à la famille des La Trémoïlle.

Le motif le plus connu et le plus intéressant, en ce qui nous concerne, représente deux tours d’où

s’échappent des flammes se rassemblant en une seule. Une mention en lettres d’or surmonte ce

motif et fait allusion à l’union de Marie de la Tour d’Auvergne avec Henri de La Trémoïlle.

SIC UNICA FLAMMA DUOBUS

Ainsi il n’y a qu’une flamme pour

deux

-206-

Deux-Sèvres, Surimeau, statue.

Inscription sur le socle et derrière une statue410 de Bacchus découverte à Surimeau :

HORTEREL FECIT 1721. Horterel a fait 1721.

L’auteur, Hurtrelle ou Hurtrel, est né à Béthune en 1648 et mourut à Gennevilliers le 11 mars

1724 à 76 ans.

Deux-Sèvres, Xaintray, le bourg.

Dans le bourg, une porte de maison orientée vers le nord date de Louis XIII. Elle porte le blason

raturé des de Granges avec, très effacée, la devise :

POST TENEBRAS SPERO LUCEM Après les ténèbres, j’espère la lumière.

Sur le linteau d’une autre fenêtre, on lit près d’un buste grossier de Notre-Dame :

NOLITE MALEDICTIONES MEI

MEI NEMO MISERET (au lieu de miseretur)

Ne me maudissez pas,

personne n’a pitié de moi.

Le latin est bizarre. D’ordinaire, nolo se construit avec un infinitif et non pas avec un accusatif

pluriel.

410 Léaud T. (1888-1889), Note sur la statue de Bacchus trouvée à Surimeau près de Niort, Bulletin de la Société de statistique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, tome VII, p. 604-609.

-207-

VENDÉE

Vendée, Beauvoir-sur-Mer, église Saint-Philibert

Inscription sur la plus grosse cloche411 :

L’an de N. S. J. Ch. 1865. PIUS PP IX CAROLUS COLAT, EPISCOPUS LUCIONENSIS

RENATUS MARIA SOULET. RECTOR DE BEAUVOIR (main) PETRUS GALLET ?

MAGISTER, PATRINUS, CELESTIA MIGNON, MATRINA. MON NOM EST CELESTE-

MARIE.

Pie IX pape, Charles Colat, évêque de Luçon, René-Marie Soulet, recteur de Beauvoir. Parrain,

Pierre Gallet, magister, marraine, Céleste Mignon. Mon nom est Céleste-Marie.

Autre cloche :

L’an de NS. J. C. 1865. LAUDO DEUM, PLEBEM VOCO, DEFUNCTOS PLORO, PESTEM

FUGO (main) FESTA DECORO; HENRICUS LEPOT PATRINUS, SERAPHIA AUVINET,

MATRINA. RENATUS-MARIA SOLLET. RECTOR. BEAUVOIR.

Bollée, père et fils, fondeurs accordeurs au Mans.

Je loue Dieu, j’appelle le peuple, je pleure les défunts, je fais fuir la peste, je célèbre les fêtes.

Parrain Henri Lepot, marraine Séraphie Auvinet, René-Marie Sollet, recteur, Beauvoir.

Vendée, Bouin, église Notre-Dame

Inscription sur la grosse cloche412.

CONFITEBOR DOMINI NIMIS IN ORE MEO ET IN MEDIOS MULTORUM

LAUDABO EUM413.

J.ROUSSEAU RECTOR INSULAE VULGO BOUIN ANNO DOMINI 1839

MARIA EX ASSUMPTIONE JOSEPHINA HENRICA NOMINARUNT

D. D. JOSEPHUS DURAND ET HENRICA NATHALIA CAECILIA GUIGNARD.

VORUZ FRATRES ME NAMNETIBUS CONFLAVERUNT.

Je louerai de ma bouche hautement l’Éternel. Je le célèbrerai au milieu de la multitude. J Rous-

seau, recteur de l’île appelée vulgairement Bouin. En l’an du Seigneur 1839. Les seigneurs Jo-

seph Durand et Henriette Nathalie Cécile Guignard m’ont nommée Marie de l’Assomption, Jo-

séphine Henriette. Les frères Voruz m’ont fondue à Nantes.

La référence des Psaumes dans la Vulgate est CVIII, 30 : Confitebor Domino nimis in ore meo.

Et in medio multorum laudabo eum. Quia astitit a dextris pauperis, ut salvam faceret a perse-

quentibus animam meam.

Inscription de la cloche moyenne414 :

MAGNIFICATE DOMINUM MECUM : ET EXULTAMUS NOMEN EJUS IN IDIPSUM415.

411 Teillet L. abbé. (1890), À travers les cloches du Bas-Poitou, Revue du Bas-Poitou, p. 40-42. 412 Teillet L. abbé. (1890), À travers les cloches du Bas-Poitou, Revue du Bas-Poitou, p. 37-52. 413 Psaumes, CIX-30. 414 Teillet L. abbé. (1890), À travers les cloches du Bas Poitou, Revue du Bas-Poitou, p. 43-45. 415 Psaumes XXXIII-4.

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Magnifiez le Seigneur avec moi et célébrez la gloire de son nom.

Les références coïncident avec celles de la Vulgate qui continue : Exquisivi Dominum et exaudi-

vit me. Et ex omnibus tribulationibus meis eripuit me.

Vendée, Fontenay-le-Comte, grande fontaine.

Inscription en l’honneur du maire Augustin Jolly de Saint-Picq416, placée naguère sur un pilier à

côté de la grande fontaine.

LUDOVICO DECIMO QUINTO

SUB FELICISSIMIS AUSPICIIS HABENAS REGNI

MODERANTE

DOM AUGUSTINUS JOLLY DE SAINT PICQ

REGIS A CONSILIIS

AC IN SUPREMA FONTENACIENSI CURIA PROPRAETOR

INTEGERRIMUS

ANNUENTIBUS AMICIS, INHIANTE PLEBE

EXIGENTE VIRTUTE, COMPROBANTE COELO

URBI PRAEFECTUS

OPPIDO DECUS ET NYMPHIS HONOREM

RESTITUEBAT

CUI NUNC ET IN PERPETUUM

FELICIA, FAUSTA FORTUNATAQUE SINT

OMNIA MDCCXXVII.

Sous le règne de Louis XV qui, sous les plus heureux auspices, tenait les rênes du royaume, le

seigneur Augustin Jolly de Saint-Picq, conseiller du Roi, et très intègre suppléant du gouverneur

au Sénat de Fontenay, avec l’assentiment de ses amis (et) la béate admiration du peuple,

répondant aux exigences de la vertu, avec l’approbation du ciel, préfet de la ville, il avait rendu

leur belle allure aux remparts et aux nymphes leur splendeur.

Que pour lui maintenant et à perpétuité, tout soit heureux, favorable et fortuné. 1727.

Vendée, Fontenay-le-Comte, le Pont-aux-Chèvres.

Inscription417 placée sur le piédestal de statue de Louis XIV qui surmontait la porte du Pont aux

Chèvres (1674) :

LVDOVICO XIV

FRANCIAE ET NAVARRAE REGI

GLORIOSISSIMO

IOANNIS BABIN MAIORIS

SUMPTIBUS ET CVRIS

ANNO DOMINI MCCLXXIV

À Louis XIV,

roi très glorieux de France et de Navarre,

aux frais et par les soins de

Jean Babin, sieur de Belmont, maire,

l’an du Seigneur 1674.

La porte dite "Porte-aux-Chèvres", qui s’ouvrait sur le Faubourg Saint-Martin et a donné son

nom à une des rues de Fontenay, avait été surmontée d’une statue de Louis XIV à l’occasion de

sa venue en 1674, alors qu’était édile Jean Babin, sieur de Belmont, d’une ancienne famille

fontenaisienne, longtemps fixée aux environs de La Châtaigneraie.

416 Valette R. (1899), Essais d’épigraphie vendéenne (suite), Revue du Bas-Poitou, 1899, p. 505. 417 Valette R. (1897), Essais d’épigraphie vendéenne (suite), Revue du Bas-Poitou, p. 491; Valette R. (1899), Essais d’épigraphie vendéenne (suite), Revue du Bas-Poitou, p. 373.

-209-

Vendée, Fontenay-le-Comte, ancien clos Saint-Louis.

Inscription sur le mur d’une des servitudes de la maison418 de M. Arthur de La Voûte en 1703 :

OPVS LITERIS PVBLICIS H

VIVS AEDIS SVMPTIBVS PERP

ETVO REFICIENDVM

AD PERPETVAM MEM

ORIAM ERECTI ERIGE

NTISQVE FRANCISCI

DVCHESNE SCUTTIFERI

L’ouvrage de cet édifice, par écrit, par des actes, oit être réparé à perpétuité aux frais de l’état.

En mémoire perpétuelle de l’ouvrage érigé et de celui qui l’érige, l’écuyer François Duchesne.

Vendée, Fontenay-le-Comte, ancien clos Saint-Louis.

Incription murale en lettres rouges, sur une boiserie, au-dessus d’une porte intérieure de la mai-

son419 d’Arthur de La Voûte.

1704

HOC AEDIFICIVM CONSTRVXIT

DOMINA DVMESNIL ANO QVO VIVIS

EXCESSIT 1704 ILLVDQUE PERFECIT

ET ORNAVIT FRANCISCVS A QVERCV SCV

TIFER DNVS DUMESNIL AD PERPETVAM

MEMORIAM CHARISSIMAE MARIAE CONJV(GIS

DICTAE DOMINAE MARIAE DE MORIENNE.

Dame Dumesnil a construit cet édifice l’année où elle est sortie du monde des vivants en 1704.

François Duchesne écuyer, seigneur Dumesnil l’a achevé et décoré en la mémoire perpétuelle de

sa très chère épouse, ladite dame Marie de Morienne.

Normalement on devrait avoir : e vivis excessit

Vendée, Fontenay-le-Comte, église Notre-Dame.

Épitaphe de René Moreau, curé de Notre-Dame420, extrait d’un registre de comptes pour la fa-

brique de Notre-Dame en 1742 :

DOMINE TU NOSTI QUIA AMO TE ET

ANIMAM MEAM PONO PRO TE.

Seigneur tu sais que je t’aime et

que je mets mon âme à ta disposition

René Moreau, curé de Notre-Dame de Fontenay, bachelier en Sorbonne et vicaire général du

diocèse de la Rochelle, né le 10 septembre 1695 à La Chapronnière, paroisse de Notre -Dame de

Moulins près de Mauléon (Châtillon-sur-Sèvre) dépendant alors du diocèse de Maillezais, mort

en odeur de sainteté à Fontenay-le-Comte le 28 janvier 1671421.

L’inscription française est tirée de l’Ecclésiaste422 :

XLV. Dilectus Deo et hominibus… Moyses, cujus memoria in benedictione est. Similem eum fecit

in gloria sanctorum et magnificavit eum in timore inimicorum. Et in verbis suis monstra placa-

418 Valette R. (1899), Essais d’épigraphie vendéenne (suite), Revue du Bas-Poitou, p. 501. 419 Valette R. (1899), Essais d’épigraphie vendéenne (suite), Revue du Bas-Poitou, p. 501. 420 Valette R. (1897), Essais d’épigraphie vendéenne (suite), Revue du Bas-Poitou, 1897, p. 489 ; Valette R. (1899), Essais d’épigraphie vendéenne (suite), Revue du Bas-Poitou, 1899, p. 478-498. 421 Fillon B. (1849), Vie de René Moreau, Fontenay-le-Comte; Chergé C. (1856), Vie des Saints du Poitou, Poitiers. 422 Ecclésiaste, XLV, 1-sqq. ; XLVI, 16- sqq.

-210-

vit. Glorificavit illum in cospectu regum et jussit illi coram populo suo et ostendit illi glorial

suam. In fide et lenitate ipsius sanctum fecit illum et elegit eum ex omni carne

XLVI Dilectus a Domino suo Samuel, propheta Domini. Renovavit Imperium. Et unxit principes

in gente sua. In lege Domini congregationem judicavit. Et vidit Deus Jacob. Et in fide sua proba-

tus est propheta. Et cognitus est in verbis suis fidelis. Quia vidit Deum lucis.

Et invocavit Dominum omnipotentem. In oppugnando hostes circumstantes undique, in oblatione

agni inviolati. Et intonuit de caelo Dominus et in sonitu magno auditam fecit vocem suam.

Quant à l’inscription latine, elle a été imposée à partir de deux textes de l’évangile selon saint

Jean, XXI,17 : Contristatus est Petrus quia dixit ei tertio : amas me ? Domine, tu omnia nosti, tu

scis quia amo te.

Saint Jean, X,15 : Et animam meam pono pro ovibus meis.

L’inscription commémorative n’est évidemment pas celle de la première pierre tombale. La

forme des lettres doit plutôt la faire attribuer à la première moitié du XVIIIe

siècle. Il y a donc

lieu de croire qu’elle figurait sur le tombeau dont il est question dans le passage suivant du jour-

nal de famille de J. D. Fillon, notaire et margillier de Notre-Dame :

Le 29 novembre 1751, j’ai fait mettre un tombeau sur la fosse de M. Moreau jadis curé de Notre-

Dame. M. Lemercier était alors curé de cette église.

Plus bas, on lit : « Il n’y en a plus miette ».

À trois reprises, on remplaça les pierres tombales car les fidèles, par vénération, en emportaient

de petites parcelles considérées comme un remède souverain contre les maladies (cf. le traite-

ment des enfants macouins à la Grange Saint-Gelais).

Vendée, Fontenay-le-Comte, église Notre-Dame.

Inscription commémorative de la flèche de Notre-Dame423 en 1700 :

A D MVII C

HAEC PYRAMIS REAEDIFICATA FUIT

ET PRIMVS LAPIS REPOSITVS A D.

CAROLO MORICEAV EQVITI D(omino)

DE CHEVSSE IN CVRIA

FONTENIACENSI

SENECALLO INTEGERRIMO M.

MARTII.

En l’an du Seigneur 1700,

cette pyramide a été édifiée

et la première pierre a été posée par le sei-

gneur

Charles Moriceau, chevalier seigneur de

Cheusse, sénéchal très

intègre au Sénat de Fontenay, au mois de

mars.

La transcription de 700 par VII C au lieu de DCC est originale.

Vendée, Fontenay-le-Comte, église Notre-Dame.

Cette inscription424 en français gravée sur cuivre en l’honneur de réparations en 1745 est agré-

mentée d’un petit médaillon représentant une souche de laurier en pleine croissance, avec la lé-

gende suivante :

ET ADHUC SEPES DURAT AVORUM.

(sepes pour saepes).

Encore maintenant perdure la haie des aïeux.

Peut-être y a-t-il un jeu de mots avec le mot spes : l’espoir des aïeux.

423 Valette R., Essais d’épigraphie vendéenne (suite) Revue du Bas-Poitou, 1899, p. 500 424 Valette R., Essais d’épigraphie vendéenne (suite), Revue du Bas-Poitou, 1899, p. 501.

-211-

Vendée, Fontenay-le-Comte, église Notre-Dame.

Sur le manuscrit tenu par la Vierge, un extrait de

Deutéronome, VI.

Diliges

Dominum Deum

Tuum

Deut. Ch VI

Et tu aimeras l’Éternel, ton Dieu.

La formule complète Deutéronome 6-5 est :

Diliges Dominum Deum tuum ex toto corde tuo et ex

tota anima tua et ex tota fortitudine tua.

Et tu aimeras l'Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur, et

de toute ton âme, et de toute ta force.

Sur le socle de la statue de la Vierge figure un extrait

d’ Isaïe, 11- 1

EGREDIETUR VIRGA DE RADICE

JESSE, ET FLOS DE RADICE EJUS ASCENDET

Un rameau sortira de la racine de Jessé et une fleur

montera de la racine

-212-

Cet autel est consacré à la Vierge Marie, comme l’atteste le panneau central décoré d’une cou-

ronne disposé, au-dessus d’un grand M entouré d’une banderole inscrite. De part et d’autre de ce

panneau, on trouve trois blasons inscrits. Inscriptions, de gauche à droite :

Virgo Potems

Vierge puissante

Virgo Clemens

Vierge clémente

Refugium Peccatorum

Refuge des pécheurs

Regina sim labe originali conceptor ora pro nobis

Reine qui conçut sans tache originelle, prie pour nous

Consolatrix afflictorum

Consolation des affligés

Auxilium Christianorum

Aide des chrétiens

Salus infirmorum

Le salut des infirmes

-213-

Vendée, La Flocellière, château.

Au cours du XVIIIe

siècle, François de Granges-Surgères fit poser sur la porte de l’orangerie425,

au rez-de-chaussée de la partie orientale, ses armes et sa devise426 :

POST TENEBRAS SPERO LUCEM Après les ténèbres, j’espère la lumière.

À l’église, on retrouve la même inscription sur la plaque de marbre qui porte l’épitaphe de son

gendre Gilles.

Vendée, La Flocellière, Notre-Dame-de-Lorette, chapelle du couvent des Carmes.

Une inscription a été retrouvée en 1836 dans les décombres de l’ancienne église conventuelle des

Carmes. Lors de la restauration de l’édifice au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, elle fut

encastrée dans le mur ouest de la chapelle Notre-Dame de Lorette. L’inscription relate la

bénédiction de la première pierre.

AN MDCXL ECCAM CATLAM VRBANNO

VIII LVCIONENSE PETRO ELIO GALA

ET NAAR REGNV LVDOVICO XIII RE NTE B.

MARIAE THEODORO STRATIO

PRONVNCIATVRO

ET LVCAAS A ANTONO GVBERNAT BIS SEQ

IACOBVS DE MAILLE BREZE REGIS

CONSILIARIS

CATAPRACTORQVE COMTV DVX SERENIS

DNS ET MARCHIO DE LA ROSELIERE CO

CV CONIVGE NOBILIS IVLIANA D ANGE

NNES CLARIS STIRPIS MARCHION D RA

BOVE REGINAE FRANCORV PALATINA DO

MNA ECCLAE HVI ET COENOBII FVND

ATOR LAPID ISTVM POSVIT QVI DIV

IN SOLO IN SOLEMN QVAMD VMILT ELIG

DIV SOLVM CAELVM FELICIORES POSSID

EBVNT AETERNVM. DIE XXIX IVNII LV

CON EP VIC ADMIRAVIT BENEDIXIT.

Restitution :

ANNO MDCXL ECCLESIAM CATHOLICAM VRBA

NNO VIII LVCIONENSE PETRO AELIO GALLIAE

ET NAVARRAE REGNVM LVDOVICO XIII REGENTE

MARIAE THEODORO STRATIO PRONVNCIATVRO

ET LVCAAS ANTONIO GVBERNATORE BIS SEQV ACITER

IACOBVS DE MAILLE BREZE REGIS CONSILIARIS

CATAPRACTOR QVE COMTVS DVX SERENISSIMVS

DOMINVS ET MARCHIO DE LA ROSCELIERE

CVM CONJVGE NOBILISSIMA IVLIANA D’ANGE

425 Robuchon J., Vallette R., Rochebrune O. de (1888-1894), Paysages et Monuments du Poitou, tome X. 426 La Vulgate, Job I- 17-12.

-214-

OMNES CLARISSIMAE STIRPIS MARCHIONESSA DE RA

BOVE REGINAE FRANCORVM PALATINA

DOMINA ECCLESIAE HVJVS ET COENOBII FVND

ATOR LAPIDEM ISTVM POSVIT QVI DIV

IN SOLO IN SOLEMNIBVS QVAMDIV VMILITATEM ELIGUNT

DIV SOLVM CAELVM FELICIORES POSSID

EBVNT AETERNVM. DIE XXIX IVNII LV

CIONENSIS EPISCOPUS VICARIVS ADMIRAVIT BENEDIXIT.

En l’an 1640, alors que le pape Urbain VIII gouvernait l’église catholique, Petronus-Elius

(Pierre-Elie) Luçon et Louis XIII le royaume de Gaule et de Navarre ; alors que Marie-Théodore

Stratius assumait la prononciature et que Louis Antoine était gouverneur, deux fois de suite,

Jacques de Maille-Brézé, conseiller du roi, catapractor (chargé d’exécution), comte, duc

sérénissime, seigneur et marquis de La Roselière, avec son épouse la très noble Julienne d’Angé

de très illustre lignage, marquise de Rambouillet, reine de la maison de Franconie et du Palatinat

(Franken Pfalz), seigneur de cette église et fondateur du monastère, a posé cette pierre. Tous

dans la mesure où ils choisissent l’humilité dans la vie courante (solemnibus) sur cette terre (in

solo), encore plus heureux, seront les seuls à posséder le ciel pour l’éternité. Le 29 juin l’évêque

de Luçon, vicaire apostolique a admiré et a béni.

Le latin de l’inscription, tout en étant prétentieux, reste exécrable. Qui en est responsable ?

Le lapicide qui, semble-t-il, n’a rien compris à ce qu’il était censé graver, ou la faible

connaissance du latin de l’entourage de Jacques de Maillé-Brézé ? On ne sait.

Voyons maintenant de quel Maillé-Brézé il s’agit. Au XVIIe

siècle, la famille de Maillé-Brézé

compte deux personnages célèbres. Urbain marquis de Maillé-Brézé (1597-1650), gouverneur de

Saumur en 1626, qui prit part au siège de La Rochelle, participa aux campagnes de Piémont

(1629-1630) et fut envoyé en 1631 comme ambassadeur auprès de Gustave-Adolphe. Nommé

lieutenant général et représentant du roi à l’armée d’Allemagne pendant la Guerre de Trente Ans,

avec le maréchal de La Force, il prit Heidelberg et Speyer passa l’année suivante dans les Pays-

Bas et remporta sur les Espagnols la victoire d’Avein. Il avait épousé une sœur du cardinal de

Richelieu et sa fille Claire-Clémence devint l'épouse du grand Condé. Son fils Jean-Armand de

Maillé-Brézé, duc de Fronsac (1619-1646), colonel à l’âge de 15 ans, fit sous les ordres de son

père les guerres de Picardie et de Flandre, fut nommé surintendant de la navigation en 1636 ;

grand maître des galères en 1639, et prit à 21 ans de 1640 à 1645, le commandement d’une

escadre avec laquelle il battit une flotte espagnole près de Cadix. L’année suivante, il battit de

nouveau les Espagnols près de Carthagène et mit le siège devant Orbitello où il périt.

Malheureusement aucun de ces deux grands personnages ne correspond au signalement de notre

Jacques de Maillé-Brézé, qui doit être un frère cadet du second Maillé-Brézé. Le fait qu’il ait

épousé la fille de l’électeur palatin ne s’explique pas autrement. La mention d’une reine

(Franken-Pfalz) résulterait de la participation de son père, aux côtés des Suédois, aux campagnes

d’Allemagne de la guerre de Trente ans. Rappelons que l’électeur Palatin Frédéric V a été à

l’origine de la guerre de Trente ans en prenant la couronne de Bohême après la défenestration de

Prague en 1619. Il dut s’enfuir après la victoire de Wallenstein à la Montagne Blanche en 1620.

De là vient peut- être ce titre de regina. Sa fille serait née d'un mariage avec Élisabeth, fille du

roi d’Angleterre et d’Écosse Jacques 1er

.

-215-

Vendée, Landeronde, église Saint-Sauveur.

Le Bulletin de la Société archéologique du Tarn-et-Garonne nous dit que la cloche du monastère

de La Foucaudière427 fut faite sous le pontificat de Jacques Des Prez, 23e évêque de Montauban,

qui eut en commande les abbayes de l’Étoile de Nouaillé, de Saint-Benoît, de Quinçay et de

Montierneuf. D’après le curé de la paroisse P. Lejeune, la cloche fut refondue en 1707 avec une

nouvelle inscription :

D. O. M. A REG. PACIF. IT. TUMU. L. TV

LXVII BELLVM C M EXCVSSIT,

EPIS MONTABB ME RESTITVIT

IOANNE DENT. VNIVERS. FAM. ANTONINAE

ABBAS GENERAL ME FLANDO SVB HONORE

D. ANTONII CVRAVIT SONORAM. HENRICVS

LEJEVNE HUMILIS PRAECEPTOR LUBENS

MERITO ME SACRAVIT (1707).

Restitution :

DOMINO OPTIMO MAXIMO A REGNO PACIFICATO ITERVM TUMULTO FACTO

MDLXVII BELLVM CIVILE ME EXCVSSIT,

EPISCOPVS MONTIS ALBANI ABBAS ME RESTITVIT

IONANNE DENTHON VNIVERSITATIS FAMOSAE ANTONINAE

ABBAS GENERALIS ME FLANDO SVB HONORE

DIVI ANTONINI CVRAVIT SONORAM. HENRICVS

LEJEVNE HUMILIS PRAECEPTOR LUBENS

MERITO ME SACRAVIT (1707).

À la ligne 6, faciendam est sous entendu pour : curavit sonoram faciendam.

Après la pacification du royaume, une nouvelle insurrection ayant eu lieu, la guerre civile m’a

brisée mais l’évêque abbé de Montauban m’a restaurée.

Jean Denthon, abbé général du fameux ordre des Antonins, a pris soin en me fondant en

l’honneur de Saint Antoine de me rendre sonore. Henri Lejeune, humble précepteur, m’a consa-

crée de bon gré en 1707.

L’ancienne inscription, d’après le père Léger, était la suivante :

STI ANTONI ORA PRO NOBIS Saint Antoine prie pour nous

MESSIRE JACQUES DEPREZ L’ACHESQUE (ARCHEVÊQUE, ABBÉ ?) DE

MONTAUBAN SEIGNEUR DE LA FOUCAUDIÈRE PAR SA CLÉMENCE NOUS A FAIT

FAIRE EN 1574.

L’évêque de Montauban devait être seigneur de La Foucaudière, ce qui expliquerait son inter-

vention aussi bien en 1574 qu’en 1707.

Cette interprétation, fort logique et approuvée par de savants épigraphistes du Vatican, sembla

emporter tous les suffrages.

427 Ménard A. (1868), Compte-rendu et chronique de la séance du 2 avril 1868, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère série, tome XII, p. 34.

-216-

Signalons néanmoins qu’elle est en contradiction avec la publication précédente du Bulletin de la

Société des antiquaires de l’Ouest 428 qui fournit la transcription de l’abbé P. Lejeune :

D.O.M.429 A REG. PACIF. IT. FL. ALT. L.

LXVII BELLVM C M EXCVSSIT,

EPIS MONTABB ME RESTITVIT

IONANNE DENT. VNIVERS. FAM. ANTONINAE

ABBAS GENERAL ME FLANDO SVB HONORE

D. ANTONII CVRAVIT SONORAM. HENRICVS

LEJEVNE HUMILIS PRAECEPTOR LUBENS

MERITO ME SACRAVIT (1707).

La première ligne devient en traduction : fondue à nouveau (iterum flata) par un roi pacifique, de

nouveau (alteras).

L’ancienne inscription, qu’a rapportée l’abbé P. Lejeune, et que semble ignorer le Bulletin de la

Société des antiquaires de l'Ouest, était la suivante :

STI ANTONII ORA PRO NOBIS

Saint Antoine prie pour nous

Messire Jacques Depres, acbesque (archevêque) de Montauban seigneur de la Foucaudière par sa

clémence nous a fait faire en 1574.

Si la cloche précédente a été fondue en 1574, deux ans après la Saint-Barthélémy, on ne peut

interpréter LXVII comme une date. Les restitutions a regno pacifico iterum facto altero tumultu

s’expliquent également difficilement.

Ne pourrait-on pas restituer :

REGE PACIFICO ITERUM FLATA ALTERA LIBRARUM LXVII BELLVM CIVILE ME

EXCVSSIT EPISCOPVS MONTALBENSIS ABBAS ME RESTITVIT etc.

Sous un roi pacifique de nouveau, on en a fondu une autre pour 67 livres. La guerre civile m’a

brisée mais l’évêque abbé de Montauban m’a restaurée.

Le chiffre LXVII, à la deuxième ligne, ne saurait être une date « tranquille » en raison de la men-

tion d’une guerre civile. Il ne peut s’agir de 1567, antérieur à la fonte de la première cloche, ni de

1667, date à laquelle la Fronde était terminée (1652).

Le curé Lejeune avait des Lettres, comme l’indique l’emploi de la formule classique : Votum

solvit libens merito (V. S. L. M.). La somme de 67 livres paraît faible. Aurait-on oublié un

chiffre devant LXVII ?

428 Breuillac É., Girard G. (1912), Catalogue du musée lapidaire du musée départemental (ancien Hôtel de Ville) Niort, Mémoires de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, 2

e série, tome VIII, p. 341.

429 Domino Optimo Maximo.

-217-

Vendée, La Roche-sur-Yon, Moulin-Papon, abri souterrain.

Paroi ouest430, registre 1, inscription gravée maladroitement à la pointe.

C

Registre 2, à gauche des deux grandes barres parallèles :

VIXIT IN]ASILO (pour asylo, du grec qui signifie lieu de refuge, lieu d’asile.

À droite des deux barres parallèles :

LARG[EAU]

DEC]ANUS ou CAPELL]ANUS

RECTORQUE

Tout à fait à droite un Sacré Cœur, au-dessus peut-être (fils), qu’on semble retrouver tout

à fait à droite.

L’inscription est datée par le Sacré Cœur. Il s’agit probablement du refuge (de l’asile) d’un

prêtre pendant les Guerres de Vendée.

Vendée, Le Perrier, église, inscription sur la grosse cloche431

.

EGO NOMINOR JOANNES BAPTISTA ET FIDELES AB (sic) SACRA

VOCO. ME CONDIDIT ERNESTUS BOLLEE, ANNNO 1855,

PATRINUS JACOBUS LAMBERT, OLIM RECTOR HUJUSCE

PAROCHIAE ; MATRINA : MARIA VRIGNEAU.

Je m’appelle Jean-Baptiste et j’appelle les fidèles aux cérémonies sacrées.

C’est Ernest Bollée qui m’a fondue, en l’an 1855.

Jacques Lambert, recteur de cette paroisse, est mon parrain. Ma marraine est Marie Vrigneau.

Vendée, Luçon, cathédrale Notre-Dame de l’Assomption.

À la suite de l’inscription funéraire de monseigneur Soyer dont nous n’avons pas pu retrouver le

texte, inscription commémorant la déposition du cœur de monseigneur Paillou qui administra les

deux diocèses de Luçon et de La Rochelle.

IBIDEM REPOSITUM EST

COR

ILL ET REVER D. D. GABRIELIS LAURENTII

PAILLOU RUPELL EPIS

FELICIS MEMORIAE PONTIFICIS

ALTARIA DOMINI UBIQUE SUBVERSA RESTITUTENS

430 Bakkal-Lagarde M.-C. (2003), La cavité de Moulin-Papon à La Roche-sur-Yon, Bulletin de l'Association pour le développement de l'archéologie sur Niort et les environs, n°15, p. 95-100 (relevé François Picaud, Samir et Karim Bakkal, mise au net Marie-Claude Bakkal-Lagarde). 431 Teillet L. abbé (1891), À travers les cloches du Bas-Poitou, Revue du Bas-Poitou, p. 191-sqq.

-218-

Restitution :

IBIDEM REPOSITUM EST

COR

ILLUSTRIS ET REVERENDI D. D. GABRIELIS LAURENTII

PAILLOU RUPELLENSIS EPISCOPI

FELICIS MEMORIAE PONTIFICIS

ALTARIA DOMINI UBIQUE SUBVERSA RESTITUTENS

LUCIONENSEM ECCLESIAM DIOCESI RUPELLENSI TUNC ADUNATAM

AB ANNO 1805 AD AN(NUM) 1821 GUBERNAVIT

Au même endroit a été déposé le cœur dudit illustre et révérend Gabriel Laurent Paillou, évêque

de La Rochelle, pontife d’heureuse mémoire qui, restaurant les autels du Seigneur qui avaient été

partout détruits (il s’agit bien entendu d’autels détruits pendant la guerre de Vendée et rétablis

après le Concordat), gouverna de 1805 à 1821 l’église de Luçon alors rattachée au diocèse de La

Rochelle.

Les deux DD à la troisième ligne font problème. Peut-être : Deo Dedicatus pour consacré à Dieu.

Plus probablement Dominus de (titre nobiliaire).

Repositem est, bien sûr, une faute pour repositum.

À la sixième ligne, il y a confusion entre restitutor et restituens.

Vendée, Luçon, cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption.

Les cloches de Luçon432 furent brisées par les huguenots le 18 février 1567, réparées puis brisées

à nouveau par les soldats de Soubise en mars 1622. Elles furent refondues en 1710-1717. La plus

grosse, avec un poids de 3 982 livres, portait l’inscription suivante :

VOCOR JOANNES BAPTISTA, ILLUSTRISS. AC REVERENDISS. DD JOANNES

FRANCISCUS DE LESCURE EPISCOPUS ET BARO LUCIONIS ET VENERABILE

CAPITULUM INSIGNIS ECCLESIAE CATHEDRALIS LUCIONIS ME SUMPTIBUS

FABREFECERUNT AD USUM EJUSDEM ECCLESIAE ET D. O. M.433 DEDICAVERUNT

MENSE JULIO ANNO REPARATAE SALUTIS 1714 LUDOVICO MAGNO REGNANTE

VINCENTE ET TRIUMPHANTE

Je m’appelle Jean-Baptiste. Le très illustre et très révérend seigneur Jean-François de Lescure,

évêque et baron de Luçon, et le vénérable chapitre de la célèbre église cathédrale de Luçon

m’ont fabriquée à leurs frais pour être utilisée dans cette même église et ils m’ont dédiée au

Dieu, très bon, très grand au mois de juillet de l’année de repentance et de salut 1714, sous le

règne de Louis le Grand, vainqueur et triomphant.

Sur la plus petite cloche réservée aux baptêmes et aux enterrements des enfants se lisait la

gracieuse inscription suivante :

DIVO HILARIO DICATA PARVULORUM HILARES IN ECCLESIAM CHRISTI TUM

MILITANTEM TUM TRIUMPHANTEM INGRESSUS PRONUNTIO

Consacré au divin Hilaire, je célèbre l’entrée joyeuse des tout petits dans l’église du Christ tantôt

militante et tantôt triomphante.

432 Ingold A. (1889), À travers les cloches du Bas-Poitou, Revue du Bas-Poitou, 1889, p. 144 sqq. 433 Domino Optimo Maximo

-219-

Aucun document ne nous apprend par qui ces cloches ont été fabriquées, sans doute par quelque

fondeur ambulant.

Remarquer le jeu de mots : Hilarius et Hilares.

Pendant la Révolution, quatre cloches furent condamnées et expédiées au sieur Thomas,

directeur de la monnaie à Nantes. Il restait donc quatre cloches, dont la plus grande s’appelait

Jean. En mars 1844, vers la fin de l’épiscopat de monseigneur Soyer, le produit d’une

souscription fut offert à la cathédrale par ce prélat et les chanoines pour l’acquisition d’une

cloche destinée à sonner les offices canoniaux. Cette cloche fut l’œuvre « du sieur Bollée, habile

fondeur du Mans ». Elle portait l’inscription suivante434 :

ILLUSTRISSIMUS AC REVERENDISSIMUS RENATUS FRANCISCUS SOYER EPISC.

LUCIONENSIS ET ILL. DD A MENUET VIC. GEN C. SOYER, VIC. GEN. B. GOURAUD

CAN. VIC. GE N. J BAUDOIN ARCHIPRESB D. BOISSEAU CAN. J. PAPIN

THES.CUSTOS A DORION CAN. ME AD USUM INS. ECCL. CATH. LUCION. SUIS

SUMPTIBUS CONFLAVERUNT NOMINE MARIAE VOCAVERUNT DEOQUE O. M.

DEDICAVERUNT MENSE JULIO ANNO REP. SALUTIS MDCCCXLIV PONTIFIC. SS DD

GREGORII PP XVI A. XIV.

Le très illustre et très révérend René François Soyer, évêque de Luçon, et l’illustre seigneur

A. Menuet, vicaire général, C. Soyer, vicaire général, B. Gouraud, chanoine vicaire général,

J. Baudoin, archiprêtre, D. Boisseau, chanoine, J. Papin, trésorier et gardien, A. Dorion, chanoine

m’ont fait fondre à leurs frais pour servir à l’église cathédrale de Luçon. Ils m’appelèrent Marie

et me consacrèrent au Dieu très bon, très grand. Au mois de juillet de l’année de repentance et de

salut 1844, sous le pontificat du très saint seigneur Grégoire XVI, la quatorzième année de son

pontificat.

Peu après, le conseil d’administration décida de refondre la cloche du chapitre pour la mettre en

harmonie avec deux nouvelles cloches qu’on se proposait d’acheter.

Le 26 mars 1847, monseigneur Baillès annonça sa résolution d’ajouter à la sonnerie un bourdon

acheté uniquement à l’aide de généreuses donations435 :

ILLUSTRISSIMUS AC REVERENDISSIMUS DD JAC. MAR. JOS. BAILLES, EPISC.

LUCION. CUM CLERO LUCIONENSI PIISQUE FIDELIBUS ZELO ZELANTESQ PRO

DOMINO DEO EXERCITUUM AD MAJOREM EJUS GLORIAM LATIUS PRO

CLAMANDAM, SUIS IMPENSIS QUORUM COMPUTUM EXTAT IN ACTUS FABRICAE

INSIGNIS HUJUSCE ECCLESIAE ME CONDIDERUNT ET REGINAE ANGELORUM

DEDICAVERUNT DIE 25 MENSIS AUG. ANN. DOM.1847

Plus bas :

REGINA ANGELORUM ORA PRO NOBIS

Et :

ERNEST BOLLEE» FUD. CENOMAN.

PONDERO (sic) 5420 KILOGR.

434 Ingold A. (1889), À travers les cloches du Bas-Poitou, Revue du Bas-Poitou, 1889, p. 146-sqq. 435 Ingold A. (1889), À travers les cloches du Bas-Poitou, Revue du Bas-Poitou, 1889, p. 147-sqq.

-220-

Le très illustre et très révérend seigneur Jacques-Marie-Joseph Bailles, évêque de Luçon avec le

clergé de Luçon et des fidèles pieux, pleins de zèle pour le Seigneur dieu des Armées, pour

proclamer plus largement sa plus grande gloire, à leurs frais (le montant versé est indiqué sur les

comptes de construction de cette célèbre église) m’ont construite et m’ont consacrée à la reine

des Anges le 25 août de l’An du Seigneur 1847.

Reine des Anges, prie pour nous.

Ernest Bollee du Mans l’a fondue.

D’un poids de 5420 kgs (sic !)

Cloche de saint Benoît436 :

SANCTI BENEDICTI, COENOBII QUONDAM ET ECCLESIAE LUCION. PATRONI

LAUDES CONCINO, SIMUL ET HABEO NOMEN SUMPTIBUS CLERI, FIDELIUM ET

GUBER NII INSIGNI HUIC ECCLES. CATH. LUCION. DONATA SUM, ET AB

ILLUSTR.AC REV. DD JAC. MAR JOS. EP. LUCION. DOM CONSECRATA DIE 25

MENSIS AUG. ANN. DOM. 1847

Plus bas :

SANCTE BENEDICTE, ORA PRO NOBIS.

Je chante les louanges de saint Benoît, patron jadis du cloître et de l’église de Luçon et je porte

en même temps son nom. J’ai été donnée à cette célèbre église cathédrale de Luçon aux frais du

clergé, des fidèles et du gouvernement et j’ai été consacrée au Seigneur par l’illustre et révérend

seigneur Jacques Marie Joseph évêque de Luçon. Le 25 août de l’an du Seigneur 1847.

Saint Benoît, prie pour nous (suivi du nom du graveur).

Cloche de saint Mathurin :

DIVI MATHURINI MEMORIAM ET NOMEN SERVANS IN TERRIS QUAS OLIM

PATRONUS TUTABATUR EJUS RESONO, GLORIAM SUMPTIBUS GUBERN. NECNON

ET CLERI FIDELIUMQUE DONIS CONFLATA, ILL. AC REV.D. JAC. MAR. JOS. EP.

LUCION. MUNUS HOC ET D.O.M.437 CONSECRATIONEM ACCEPI DIE 25 MENSIS

ANN. DOMINI 1847

Au-dessous :

SANCTE MATHURINE ORA PRO NOBIS.

Je fais retentir la gloire, la mémoire et le nom de saint Mathurin sur les terres que jadis il

protégeait en tant que saint patron. Fondue aux frais du gouvernement ainsi que grâce aux dons

du clergé et des fidèles, j’ai reçu cette charge et la consécration au Dieu très bon, très grand, de

l’illustre et révérend seigneur Jacques Marie Joseph, évêque de Luçon, le 25 du mois de l’année

du Seigneur 1847.

Saint Mathurin, prie pour nous.

436 Ingold A. (1889), À travers les cloches du Bas-Poitou, Revue du Bas-Poitou, 1889, p. 148-sqq. 437 Domino Optimo Maximo.

-221-

Cloche de sainte Marie438 :

AB ILLIS AC REV. DD JAC. MAR. JOS. D.O.M. DICATA DIE 25 MENS. AUG. AN. DOM.

1847 VICES TENEO UTPOTE SORORIBUS MELIUS CONSONANS OMNINO SIMILIS

CAMPANAE SIC INSCRIPTAE ILLUSTRISSIMUS (à partir de ce mot voir la première

inscription).

Au-dessous :

SANCTA MARIA MATER CHRISTI AUDI ROGANTES FAMULOS.

Consacrée au Seigneur très bon, très grand par eux et par le Révérend Seigneur Jacques Marie

Joseph le 25 août de l’An du Seigneur 1847, je remplis mon rôle parce que je suis ainsi mieux en

harmonie avec mes sœurs. Je suis en tout point semblable à la cloche qui portait l’inscription

….(vide supra).

Sainte Marie, mère du Christ, entends, tes serviteurs qui t’adressent des demandes.

En 1850, le conseil de fabrique décida la refonte des deux cloches anciennes de monseigneur de

Lescure usées et en désaccord avec les nouvelles. On ajouta deux lignes à l’inscription la plus

grande439 :

ANNO AUTEM 1850 RENOVATA EST UT AQUILAE JUVENTUS MEA ME SIQUIDEM

REFUDIT ERNEST BOLLEE» MEQUE D.O.M. ITERUM CONSECRAVIT ILLUSTRIS AC

REVERENDISS. LUCION. EPISC. MAR. JOS. BAILLES Q

Au-dessous :

PATRIN. COM. AUGUSTUS DE LA ROCHEJAQUELIN IN EXERCIT. DUX GEN. SUPE

MATRIN. VICE COM. GENOVEFA HELENA HENRICA DE BESSAY.

En l’an 1850, ma jeunesse a été restaurée comme celle de l’aigle440, car Ernest Bollee m’a

refondue et le très illustre et très révérend évêque de Luçon, Marie Joseph Bailles, m’a

reconsacrée au Dieu très bon très grand.

Mon parrain fut Auguste de la Rochejaquelein, dans l’armée général en chef. Ma marraine fut la

vicomtesse Geneviève Hélène-Henri de Bessay.

Sur la petite cloche saint Hilaire, on lit à la suite de l’inscription déjà mentionnée441:

ME FUDIT ERNEST BOLLEE ANNO DOMINI 1850 ET ME DEO D.O. M442

CONSECRAVIT ILLUSTR. AC REVERENDISS. LUC X. EPISC. JAC. MAR. JOS.

BAILLES.

Ernest Bollée m’a fondue en l’an du Seigneur 1850 et m’a consacrée à Dieu, au Seigneur très

bon, très grand, le très illustre et très révérend évêque de Luçon, Jacques Marie Joseph Bailles.

438 Ingold A. (1889), À travers les cloches du Bas-Poitou, Revue du Bas-Poitou, 1889, p. 148-sqq. 439 Ingold A. (1889), À travers les cloches du Bas-Poitou, Revue du Bas-Poitou, 1889, p. 149-sqq. 440 Cf. les inscriptions médiévales de Sainte-Radegonde. 441 Ingold A. (1889), À travers les cloches du Bas-Poitou, Revue du Bas-Poitou, 1889, p. 150-sqq. 442 Domino Optimo Maximo.

-222-

Au-dessous représentation de saint Hilaire avec ces mots :

SAINT HILAIRE UT

On trouve également des inscriptions sur d’autres cloches d’églises ou de chapelles de la ville de

Fontenay-le-Comte. Au Carmel, cloche de 50 kgs avec l’inscription suivante443 :

ERNESTUS BOLLEE GRATUS ME CONFLAVIT ET EX MAJORI PARTE DONAVIT DUM

GALLICE LOQUENTEM MAGIUM AUDIRET, JUSSU ILL REVER. DD JAC. MAR. JOS.

EPISC. LUCION. A QUO BENEDICTA JOSEPH NOMEN ACCEPI DIE 25 MENS. AUG.

AN. D. 1847

Ernest Bollee, reconnaissant, m’a fondue et l’a fait en grande partie gratuitement pour avoir

entendu une traduction du latin du (livre de) Maggi sur l’ordre du révérend seigneur Jacques

Marie Joseph, évêque de Luçon, par qui j’ai été bénie. Elle a reçu le nom de Joseph, le 25 août

1847.

En effet le chanoine Bourbon avait traduit sur l’ordre de monseigneur Bailles le traité latin de

Maggi sur les cloches, pour l’offrir à monsieur Bollee et l’aider dans ses travaux.

La cloche des Ursulines ne comporte qu’une inscription française avec une petite adjonction en

latin444 :

SIT NOMEN DOMINI BENEDICTUM. Que le nom du Seigneur soit béni.

Vendée, Luçon, cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption.

Dans le transept sud de la cathédrale, on peut voir un autel marial portant des inscriptions en la-

tin. Ces inscriptions sont peintes en dorure sur un fond de couleur bleue. L’ensemble est très

effacé. Les textes sont de part et d’autre d’une plaque représentant la mandorle de la Vierge,

mandorle elle-même inscrite.

À gauche d’une vierge en mandorle,

présentée ci-après :

IMMAGO BEATAE MATRIS

IMAGE DE LA BIENHEUREUSE MERE

(DE DIEU)

À sa droite :

MISERERE NOSTRI

AIE PITIE DE NOUS

443 Ingold A. (1899), À travers les cloches du Bas-Poitou, Revue du Bas-Poitou, 1889, p. 151-sqq. 444 Ingold A. (1899), À travers les cloches du Bas-Poitou, Revue du Bas-Poitou, 1889, p. 152-sqq.

-223-

EPISCOPI

LUCIONENSIS

VENERANDISSIMI

AUGUSTINI

Traduction : Du très vénérable Augustin, évêque de Luçon.

Vendée, Luçon, cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption.

Plaque commémorative en marbre en l’honneur de six évêques, située sur le mur nord. Au sol,

une plaque de caveau porte une inscription en français issue des Psaumes.

Caveau

des évêques

Le Seigneur est

mon berger

je ne crains aucun

mal

Psaume 22

Inscription en haut :

Hic in pace quiescant

expectantes beatam spem et adventum gloriae magni Dei

IIImi ac Revrni in XP° Patres Lucionen episcopi

-224-

Restitution de la 3e ligne : illustrissimi ac reverendissimi Christo Patres Lucionensis episcopus.

Traduction :

Que reposent en Paix

en attendant l’espoir bienheureux et l’arrivée de la gloire du grand Dieu,

les pères très illustres et très révérends dans la Christ, les évêques de Luçon.

Sur deux colonnes, sont mentionnés des évêques de Luçon, avec à leur gauche leur blason.

Claudius Antonius Francis-

cus

Jacquemet Gauthier

d’Ancyse

Lucionensis Episcopus

(1758-1775)

Natus anno 1706

obiit die 27 octobris 1775

Clodoveus Nicolaus Joseph

Catteau

Lucionensis episcopus

(1877-1915)

Natus die 21 martii 1836

obiit die 28 novembris 1915

Renatus Franciscus

Soyer

Lucionensis episcopus

(1821-1845)

Natus anno 1767

obiit die 5 mai 1845

Gustavus Lazarrus

Garnier

Lucionensis episcopus

(1916-1940

Natus die 1 aprilis 1857

obiit die 30 januarii 1940

Custodire legem

(Protéger la loi)

Jacobus Maria Joseph

Balles

Lucionensis episcopus

(1846-1856)

Natus die 31 marti 1798

obiit Romae die 17 novembris

1873

Antoninis Maria

Cazeaux

Lucionensis episcopus

(1941-1967)

Natus die 13 junii 1897

obiit die 1a julii 1975

Veritatem in Caritate

(Vérité dans la Charité)

Vendée, Luçon, cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption, cloître.

Contigü au côté sud de la cathédrale,

le cloître possède trois galeries. La

plus au sud possède sur son mur mé-

ridional, une plaque de marbre, tandis

qu’un peu plus au nord, le mur porte

les traces d’une plaque de forme iden-

tique aujourd’hui disparue. La plaque

qui reste et dont nous faisons état est

très détériorée, elle est brisée en plu-

sieurs morceaux. Il est possible qu’un

motif ait été gravé dans sa partie supé-

rieure, mais aujourd’hui il ne nous est

pas possible de le confirmer.

-225-

Les lettres, gravées sur ce marbre gris sombre à noir, ont été réhaussées par de la peinture rouge ;

l’inscription est soignée et régulière.

D O M

STA VIATOR ET HIC VIDE

INCISUM [NON] PERITURO MARMORI

NOMEN

ILLUSTRISSIMI AC REVERENDISSIMI

DOMINO DOMINI SAMUELIS GUILLELMI

VERTHAMON

EX NOBILI APUD LEMOVICES PROSAPIA

LUCIONENSIS EPISCOPI

NOMEN

PERENNIBUS NOTIS

IN LIBRO VITAE CONSIGNATUM

DIEM EXPLEVIT ULTIMUM

VENERANDUS ANTISTES

KAL. NOVEMB. ANNO MDCCLVIII

ÆTERNUM HOC MÆSTISSIMI POSUERE

MONUMENTUM AMANTISSIMO FRATRI

ILLUSTRISSIMUS AC REVERENDISSIMUS

DD

MICHAEL DE VERTHAMON

DE CHAVAGNAC EPISCOPUS

MONTALBANENSIS, NEC NON SOROR

DD MARIA THERESIA DE

VERTHAMON, COMITISSA DE

LESCOURS CUM LACRIMIS

FIDEI GAUDIO

TEMPERATIS.

Au Dieu très bon très grand, arrête-toi, voyageur et regarde gravé dans le marbre impérissable le

nom du très illustre et très révérend Samuel Guillaume de Verthamon d’une noble famille limou-

sine, évêque de Luçon, nom consigné dans le livre de vie, pour être connu éternellement. Ce pré-

lat vénérable a vécu son dernier jour aux calendes de novembre de l’an 1758, dans la plus grand

affliction ont construit à leur frère très aimant ce monument le très illustre et très révérend Mi-

chael de Verthamon de Chavagnac évêque de Montauban, ainsi que sa sœur Dame Marie-

Thérèse comtesse de Lescours avec des larmes de foi, tempérées de joie.

Vendée, Luçon, collège Richelieu.

Inscription gravée lors de la pose de la première pierre du collège445.

D. O. M. (Deo Optimo Maximo)

GYMNASII CATHOLICI

QUOD IN URBE SUA

ADJUVANTE INEXHAUSTA CLERI FIDELIUMQUE

445 Valette R. (1907), Le Gué de Velluire, Revue du Bas-Poitou, 1900, p. 387. p. 377-395.

-226-

MUNIFICENTIA SUMPTUOSE AEDIFICANDUM

FELICITER AUDENS

IPSE CURAVIT PIISSIMUS PRAESUL

PRIMARIUM PONIT LAPIDEM

MONUMENTUMQUE B.MARIAE V. AC. JOSEPHO DICAT

DD JAC. MAR JOS. BAILLES LUCION EP PIISS

XV JULII MDCCCLI.

Restitution des trois dernières lignes :

MONUMENTUMQUE BEATAE MARIAE VIRGINIS AC JOSEPHO DICAT

DICTUS DOMINUS JACOBUS MARIA JOSEPH BAILLES LUCIONIS EPISCOPUS

PIISSIMUS. XV JULII MDCCCLI

À Dieu, très bon, très grand.

Du collège catholique que, dans sa ville, a fait édifier somptueusement, avec la générosité

inépuisable du clergé et des fidèles, et avec une heureuse audace, le très pieux évêque, il pose la

première pierre et consacre le monument à la bienheureuse Marie Vierge et à Joseph, ledit

seigneur Jacques-Marie-Joseph Bailles, évêque très pieux de Luçon, le 15 juillet I851.

Vendée, Saint-Cyr-en-Talmondais, château de la Cour d'Aron.

Inscription sur un linteau de fenêtre446, à l’intérieur d’un petit cartouche :

CARITAS GENERIS HUMANI La charité du genre humain (pour le genre humain).

Vendée, Saint-Cyr-en-Talmondais, église447.

1864

SUMME FABER RERUM QUI PERSPICIS OMNIA SOLUS

AD TE DIRECTO CALCE VIATOR EAT. AMEN

1864

Souverain ouvrier-créateur du monde, qui seul perçoit toutes choses

Que le voyageur aille à toi d’un pas direct. Amen.

Vendée, Saint-Hilaire-de-Riez, Les Mattes.

C’est dans un combat près du village des Mattes que tomba glorieusement, pendant la

chouannerie de 1815, Louis de la Rochejaquelein, le frère de Henri de la Rochejaquelein. Sur

deux faces du mausolée qui lui a été érigé, on voit se répéter l’inscription latine:

CECIDIT Il est tombé.

Vendée, Saint-Juire-Champgillon, un canon en bronze.

LE FIER

ULTIMA RATIO

REGUM

Le Fier

Dernière raison des rois (ou bien : dernier argument des rois).

Sur la culasse, on voit un double écusson aux armes des Mougon avec cette devise :

NESCIT LABI VIRTUS Le courage ne sait pas chanceler.

446 Robuchon J., Vallette R., Rochebrune O. de (1888-1894), Paysages et Monuments du Poitou, tome XI. 447 Robuchon J., Vallette R., Rochebrune O. de (1888-1894), Paysages et Monuments du Poitou, tome XI.

-227-

Vendée, Saint-Laurent-sur-Sèvre, épitaphe du père de Montfort.

Le père de Montfort a été enterré une première fois à Saint-Laurent-sur-Sèvre448, dans la chapelle

Notre-Dame de l’église. Sur les instances de madame la marquise de Bouillé qui avait été guérie

miraculeusement par le serviteur de Dieu quelques années après la mort de celui-ci, monseigneur

de Champflour, évêque de La Rochelle, permit qu’on relevât le corps du père de Montfort de

dessous le marchepied de l’autel de la Sainte Vierge et qu’on le plaçât contre le mur latéral du

même sanctuaire du côté de l’Évangile, sur un modeste mausolée.

Cette exhumation se fit dans la nuit du 12 novembre 1717, en présence de monsieur François

Triault, alors vicaire de Saint-Laurent-sur-Sèvre et qui était en 1740 curé de Saint-Aubin-les-

Ormeaux, de monsieur le marquis de Trezidedy, de mademoiselle d’Auvais et de la sœur

Mathurine, qui payait les frais du caveau et du marbre sur lequel a été gravée l’inscription

suivante :

QUOD CERNIS VIATOR

LUMEN OBSCURUM

VIRUM CARITATIS IGNE CONSUMPTUM

OMNIBUS OMNIA FACTUM

LUDOVICUM MARIAM GRIGNON DE MONTFORT

SI VITAM PETIS, NULLA INTEGRIOR

SI POENITENTIAM, NULLA AUSTERIOR

SI ZELUM, NULLUS ARDENTIOR

SI PIETATEM IN MARIAM

NULLUS BERNARDO SIMILIOR

SACERDOS CHRISTI CHRISTUM MORIBUS EXPRESSIT

VERBIS UBIQUE DOCUIT

INDEFESSUS, NONNISI IN FERETRO RECUBUIT

PAUPERUM PATER

ORPHANORUM PATRONUS

PECCATORUM RECONCILIATOR

MORS GLORIOSA VITAE SIMILIS

UT VIXERAT, DEVIXIT

AD COELUM DEO MATURUS EVOLAVIT

DIE 28 APRILIS

ANNO DOMINI 1716 OBIIT

43 AETATIS SUAE.

Ce que tu vois, passant, est une lumière obscurcie, un homme consummé par le feu de la charité,

qui a été tout pour tous, Louis-Marie Grignon de Montfort. Si tu veux connaître sa vie, il n’en fut

pas de plus intègre. Si tu veux savoir comme il faisait pénitence, il n’en fut pas de plus austère.

Si tu veux connaître son zèle, il n’en fut pas de plus ardent. Sa piété envers Marie, il n’en fut pas

de plus semblable à saint Bernard, Prêtre du Christ, il a exprimé le Christ par ses mœurs, et

partout il l’a enseigné par ses paroles. Infatigable, il ne s’est reposé que dans le cercueil. Père des

pauvres, patron des orphelins, il a remis sur pied les pécheurs, Une mort glorieuse a été

semblable à sa vie. Il est mort comme il a vécu. Quand Dieu l’a jugé mûr il s’est envolé vers le

ciel. Le 28 avril de l’an du Seigneur 1716 il est mort à l’âge de 43 ans.

448Anonyme (1897), Chroniques, Revue du Bas-Poitou, 1897, p. 504-512.

-228-

Le tombeau du père de Montfort fut ouvert à nouveau le 30 novembre 1812, ainsi que celui de la

sœur Marie-Louise de Jésus qui était adjacent. On y trouva une ardoise carrée d’un pied de côté

sur laquelle étaient écrits les mots suivants surmontés du nom de Jésus :

HIC JACET MAGISTER LUDOVICUS MARIA GRIGNON DE MONTFORT

SACERDOS ET MISSIONARIUS APOSTOLICUS QUI DECESSIT

IN ODORE SANCTITATIS, DIE 28 MENSIS APRILIS, ANNO DOMINI 1716, AETATIS

SUAE 44449.

Ici repose le maître Louis-Marie Grignon de Montfort, prêtre et missionaire apostolique qui

mourut en odeur de sainteté le 28 avril de l’an du Seigneur 1716, à l’âge de 44 ans.

449 Anonyme (1897), Chroniques, Revue du Bas-Poitou, 1897, p. 505.

-229-

VIENNE

.

Vienne, Antigny, église Notre-Dame.

Inscription de René d’Alougny, sieur de Boismorand. Cette inscription est peinte sur la cage

d’escalier du clocher450 de l’église d’Antigny, près de Saint-Savin-sur-Gartempe et du château de

Boismorand :

IN HONOREM SANCTISSIMAE TRIADIS, SACRA

TISSIMAE VIRGINIS DEIPARAE, BEATISSIMAE

VIRGINIS ET MARTIRIS CATHARINAE CAETER

ORUMQUE SANCTORUM. RENATUS D’ALOU

GNI EQUES TORQUATUS AC DOMINUS

UTRIUSQUE BOISMORANT. SACELLUM HOC

RESTAURARI MISSAMQ(ue) IN EO QUALIBET

HEBDOMADA CELEBRARE CURAVIT ANNO

DOMINI 1642. AETATIS VERO SUAE.

En l’honneur de la très sainte Trinité, de la très sacrée Vierge Mère de Dieu, de la très

bienheureuse Catherine, vierge et martyre et de tous les autres saints ; René d’Alougny, chevalier

décoré et seigneur des deux Boismorant, a fait restaurer ce petit sanctuaire et célébrer une messe

toutes les semaines en l’an du Seigneur 1642 et à l’âge de...

René d’Alougny eut deux frères, Guy d’Alougny, chevalier de l’ordre de Saint-Jean-de-

Jérusalem et Charles d’Alougny, capitaine au régiment de Lorraine. Un autre d’Alougny devint

maréchal de France sous Louis XIV.

La construction celebrare curavit est assez libre. Le latin classique voudrait : missam curavit

faciendam (cf Caesar curavit pontem faciendum).

Vienne, Antigny.

Inscription en remploi451, la tête en bas, à l’angle d’un mur de clôture, à droite dans le passage

qui mène à la cure.

IN VIAM PACIS

DIRIGE GRESSUS

1659

RECTOR HIERO

NYMUS JAQUET

HAEC FIERI CURAVIT

Dirige tes pas sur la voie de la paix, 1659, le recteur Hieronyme (Jérôme) Jaquet a fait faire ça (a

pris soin que ça se fasse).

Visiblement le recteur Jaquet ignore lui aussi la formule : Haec curavit facienda.

450 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome XXVIII, inscr. 231. 451 De la Croix C. Révérend-Père (1883-1885) Inscriptions du XVI

e et du XVII

e siècle, Bulletin de la Société des antiquaires de

l’Ouest, 2e série, tome III, p. 372.

-230-

Vienne, Archigny, abbaye de l’Étoile, épitaphe du dernier abbé régulier.

Au XVIIIe

siècle, le dernier abbé de l’Étoile452, Joseph Dreux, demeura seul dans son abbaye, à

peine assisté d’un domestique. Poussé par le désespoir, né de la solitude, il finit par se suicider

en se jetant dans un puits. Le roi indigné de ce suicide donna en 1759 toute l’abbaye et toute la

mense monacale aussi bien qu’abbatiale à l’abbé Lacorne du chapitre.

Alors que les épitaphes des abbés de l’Étoile nous sont connues seulement par des copies,

relevées aux XVIIe

et XVIIIe

siècles, et qu’aucune de leurs pierres tombales n’a survécu aux

destructions du XIXe

siècle, Dom Joseph Dreux est le seul abbé dont la pierre tombale ait été

conservée. Elle se trouve actuellement dans la métairie de Chenu, créée par les moines à

quelques centaines de pas au Nord de l’abbaye. La dalle grossièrement travaillée ne porte pas de

longue épitaphe comme les autres. L’inscription est toute simple :

HIC JACET

RVS D JOSEPHUS

DREUX ABBAS DE

STELLA OBIIT 13

JULII ANNO 1758

Ici repose

le révérend Dom Joseph

Dreux, abbé de

l’Étoile. Il est mort le 13

juillet de l’an 1758.

Au début il faut bien entendu restituer : HIC JACET REVERENDUS DOMINUS

Rappelons que l’abbaye honore par son nom la mémoire de l’ermite de Fontgombault : Petri de

Stella ou de Stellis.

Vienne, Bourdimont, château.

Inscription en italien de la chapelle de La Magdeleine453. Il s'agit d’une reprise ironique de la

célèbre apostrophe de Dante : Voi ch’entrate, lasciate ogni speranza. Mais au prix d’une légère

modification, le sens est complètement retourné :

ABBIATE OGNI SPERANZA,

VOI CHE ENTRATE

Vous qui entrez, ayez toutes sortes d’espoirs.

Vienne, Fontaine-le-Comte, abbatiale,

L’épitaphe de T. Bellanger, religieux, est disposée en losange et se lit sur une dalle dans la nef454.

HIC JACET R.P.

TUSSANUS BELLAN

GERUS ETATIS 69 PRO

FESSIONIS. REQU

IESCAT IN PA

CE AMEN

OBIIT AN[NO]

1710

452Garda C. (1986), La fin tragique de Joseph Dreux, dernier abbé régulier de l’Etoile, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 4

e série, tome XIX, 3

e trimestre, p. 539.

453 Robuchon J., Vallette R., Rochebrune O. de (1888-1894), Paysages et Monuments du Poitou, La Vienne, tome III 454 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère série,

tome XXVIII, inscr. n° 282.

-231-

Ici repose le révérend père Toussaint Bellanger à l’âge de 69 ans, qui avait reçu les ordres. Qu’il

repose en paix! Amen. Il est mort en l’an 1710.

Vienne, Fontaine-le-Comte, abbatiale.

Selon Salvini455, l’abbaye de Fontaine-le-Comte a été fondée en même temps que l’abbaye de

Sablonceaux en Saintonge, et par le même personnage, d’où les similitudes architecturales.

L’épitaphe du chanoine Jacques Lannoy, année 1736456 a été relevée sur une des dalles

tumulaires de la nef :

HIC JA+CET

JACOBUS LANNOY

HUJUSCE ECCLESI

AE CANONICUS REC(tor)

QUONDAM PRIOR DE

COSTINA OBIIT

XIV JUNII MDCC

XXXVI AET(ate) LVII

PROF. XXXVI

REQUIESCAT

IN PACE AMEN

Ici repose Jacques Lannoy, chanoine et recteur de cette église, jadis prieur de Costina (Fontaine-

le-Comte). Il est mort le 14 juin 1736 à l’âge de 57 ans, après avoir été 36 ans dans les ordres.

Qu’il repose en paix, Amen !

Vienne, Haroué, château.

Vers 1900, on a retrouvé dans les archives du château457 d’Haroué, appartenant à la famille de

Beauvau, la copie manuscrite de deux inscriptions campanaires se rapportant à cette famille et

datées de 1653.

Première inscription :

HILARIUS NOMEN QUOD MIHI IMPOSUERUNT

D. DOMINUS IACOBUS DE BEAUVAU EQUES

DOMINUS DU RIVAY FUNDATOR HUJUS LOCI

ET D. DOMINA MARIA DE CANPET DE SAVION

SPONSA D. DOMINI MARCHIONIS DU RIVAY DUM

MIHI BENEDICTIONEM LARGIEBATUR MAGISTER

IOANNES LE RICHE PRESBYTER PASTOR ET

RECTOR HUIUS ECCLESIAE ANNO DOMINI 1653.

C’est Hilaire le nom que m’ont donné le seigneur Jacques de Beauvau et le chevalier seigneur du

Rivay, fondateur de ce lieu, et dame Marie du Canpet de Savion, épouse du seigneur marquis du

455 Salvini J. (1954), Fontaine-le-Comte, église saintongeaise en Poitou, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 4

e série,

tome II, p. 843-846. 456 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère série,

tome XXVIII, inscr n°. 289. 457 Maidy G. (1916-1918), Deux inscriptions campanaires de 1653, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3

e série, tome

IV, p. 121-129.

-232-

Rivay, tandis que m’octroyait sa bénédiction maître Jean Leriche prêtre, pasteur et recteur de

cette église, l’an du Seigneur 1653.

Le Rivay est dans la commune de Léméré, canton de Richelieu, arrondissement de Chinon.

HUJUS LOCI, à la troisième ligne, désigne Léméré en Indre-et-Loire. Il y a également un

Lamairé de même origine dans les Deux-Sèvres. Le nom proviendrait du nom d’homme

germanique Lathoman plutôt que du gaulois Lamarius ou Latumaros (nom Lamariacum en

1092)458.

Deuxième inscription :

MARIAM ME NOMINARUNT D. DOMINUS IA

COBUS DE BEAUVAU EQUES, MARCHIO DU RIVAY ETC

ET DOMINA ANNA SE VELLEFAUX, SPONSA

AEGIDII SANGLIER, EQUITIS DOMINI DE IOUE

MIHI BENEDIXIT MAGISTER IOANNES LE RICHE

PRESBYTER PASTOR HUIUS ECCLESIAE

ANNO DNI 1653

M’ont nommée Marie, le seigneur Jacques de Beauvau chevalier, le marquis du Rivay et dame

Anne de Vellefaux, épouse d’Egidius Sanglier, chevalier, seigneur de Joué. Maître Jean Leriche,

prêtre et pasteur de cette église m’a bénie, l’an du Seigneur 1653.

IOUE : il faut lire Joué. Il s’agit soit de Joué, commune de Ceaux, dans le canton de Loudun

dans la Vienne, soit de Joué-les-Tours, en Indre-et-Loire (Gaudiacus au VIe siècle)459.

La famille de Sanglier est sans doute originaire du fief de La Barre-Sanglier, situé dans la

commune de Saint-Lin dans les Deux-Sèvres, et elle a quitté de bonne heure le Poitou pour

s’établir en Anjou et en Touraine.

Vienne, La Puye, église Saint-Hilaire de Cenan, inscription funéraire.

Cette inscription provient de l’ancienne église fontevriste de La Puye460, aujourd’hui église pa-

roissiale. Malheureusement lorsqu’on démolit l’église en 1867, les ouvriers furent laissés à eux-

mêmes et on ne fit aucune recherche pour trouver les restes du personnage à qui se rapportait

l’inscription. Celle-ci est gravée sur une plaque de cuivre et encadrée par une torsade également

gravée.

La hauteur de l’encadrement est de 0,55 mètre sur 0,51 mètre.

Ce texte a été copié avec beaucoup de soin par l’abbé Marmay, supérieur général des Filles de la

Croix. La congrégation des Filles de la Croix occupait, depuis 1820, à La Puye les bâtiments du

monastère fondé par l’ordre de Fontevrault au XIIe siècle.

458 Dauzat A., Rostaing C. (1978), Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, p. 380 459 Dauzat A., Rostaing C. (1978), Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, p. 313 460 Anonyme (1886-1887), Inscription funéraire de l’église de La Puye (Vienne), Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2

e série, tome IV, p. 481-482.

-233-

HOC JACET SUB TUMULO VENERABILIS

QUONDAM NEC MINUS AMABILIS DAVID COR

DIER IN MONASTERIO FONTEBRALD S. IOAN DE

HABITU XX ANNIS PRIOR DIGNITATE MAGNUS, HUC

MILITATE MAJOR, CHARITATE ET MAXIMUS. NON TAM PRAE

FUIT IMPERIO QUAM PROFUIT EXEMPLO NEC TAM VISUS EST

AUTHORITATE DOMINARI QUAM VITA IN OMNES PIETATE FAMULARI

SIBI QUIDEM AUSTERUS AT ALIIS MITISSIMUS QUANTUM INSTARET

ORATIONI QUANTIS AFFLIGERET SE JEJUNIIS QUANTA CHARITATE

ASSIDERET AEGROTIS ET QUAM FREQUENTER INTERESSET CHORO

DICTU NON FACILE TANTO IN DEUM AMORE FLAGRABAT UT

ETIAM EXTRA CLAUSTRA SI QUANDO DEGERE COGERETUR

SURGERET ORATURUS. FUIT MERITO OBEDIENTIAE SUBLIMIS

RELIGIOSUS CULTOR CASTITATIS ET PAUPERTATIS. AMATOR

SINGULARIS OMNI TANDEM SCIENTIARUM ET VIRTUTUM

LAUDE ADEO INCLARUIT UT AUGUSTISSIMA PRINCEPS

NOSTRA IOANNA BAPTISTIS A BORBONIO EUM IN

VICARIUM SUUM GENERALEM ET SINGULARUM ORDINIS

NOSTRI PROVINCIARUM VISITATOREM NON SEMEL

ABBATIAE S. AUSONII ENGOLISMENSIS VISITATOR APOSTO

LICUS MERITO FUIT CONSTITUTUS. DUM AUTEM PROVIN

-234-

CIAE AREMORICAE MUNUS IMPLERET PERVENIT. AD

OPPIDUM NOMINE LUSSAC, UBI MORBO DETENTUS

MORTEMQUE SIBI PROPINQUAM PRAESENTIENS ECCLESIAE

SACRAMENTA HUMILLIMA DEVOTIONE SUSCEPIT

CORPUSQUE SUUM POST OBITUM HUC ASPORTANDUM

COMMENDAVIT POST VERO TOT EXANTLATOS LABORES

PRAECLARUS ILLE VIR QUI SIBI NUNQUAM NEC NOSTRO

ORDINI VIXERAT SATIS DEO IN AETERNUM VICTURUS

MIGRAVIT A SAECULO LXVIII ANNOS NATUS DIE XIII

AUG ANNO DNI MDCLXIX QUOT EUM LACHRYMAE

SUBSEQUUTAE SINT INCREDIBILE NAM

QUOCUNQ’ ASPICERES LUCTUS GEMITUSQUE SONABANT

REQUIESCAT IN PACE

AMEN

Ici repose, sous ce tombeau, celui qui fut jadis vénérable et non moins aimable David Cordier,

qui fut de son état prieur pendant vingt ans du monastère Saint-Jean à Fontevrault. Il fut grand

par sa dignité, plus grand encore par son dévouement et très grand par sa charité. Ce n’est pas

tellement qu’il ait exercé le commandement, il a plutôt été utile par l’exemple. Il n’a pas

tellement semblé dominer par son autorité que dans sa vie il a servi tout le monde par sa piété,

sévère envers lui-même mais très doux envers les autres. Il n’est pas facile de dire combien il

incitait par son éloquence, combien il s’exténuait par le jeûne, combien il assistait les malades

par sa charité, combien il participait fréquemment aux chœurs. Il brûlait d’un tel amour pour

Dieu que, même s’il était obligé de passer un moment en dehors du cloître, il se levait pour prier.

Il fut à juste titre un religieux exceptionnel par son obéissance, il cultivait la chasteté et aimait la

pauvreté. Unique en son genre, il devint si célèbre, grâce à toutes les louanges adressées à ses

connaissances et à ses vertus, que notre très auguste princesse Jeanne-Baptiste de Bourbon en fit

son vicaire général et le visiteur exceptionnel de toutes les provinces de notre ordre. Plus d’une

fois, il fut à bon droit nommé visiteur apostolique de l’abbaye de Saint-Ausone à Angoulême.

Tandis qu’il remplissait ses fonctions dans la province d’Armorique, il parvint à une forteresse

du nom de Lussac461 où, succombant à la maladie et pressentant que la mort était proche, il reçut

les sacrements de l’église avec la plus humble dévotion et recommanda de faire transporter ici

son corps après sa mort. Après tant de labeurs épuisants, cet homme très illustre qui n’avait

jamais assez vécu pour lui-même et pour notre ordre, a quitté ce monde pour vivre pour Dieu

pour l’éternité à l’âge du 68 ans, le 13 août de l’an du Seigneur 1669. On ne peut imaginer

combien de larmes l’ont suivi, car, où qu’on porte son regard, retentissaient l’affliction et les

gémissements.

Qu’il repose en paix.

Amen.

Vienne, Lhommaizé, église romane saint Jean-Baptiste.

Inscription sur une clef de voûte.

1605 CHORUM HUJUS ECCL. A FUNDAMENTIS EXTRUXIT G. GRANGIER RECTOR

Le recteur G. Grangier a élevé le chœur de cette église depuis les fondations 1605.

461 Lussac en Charente, cf. Luxé en Charente de Luciaco en 1110, Lucius + suffice –acum, Dauzat A., Rostaing C. (1978), Dic-tionnaire étymologique des noms de lieux en France, p. 401

-235-

Vienne, Loudun, bâtiment de l’Union chrétienne.

Au début du XIXe siècle, on lisait encore sur la façade de la deuxième partie des bâtiments462, du

côté du petit jardin et au-dessous de la fenêtre du grenier à gauche :

FRANCISCVS PROTEVS HAS AEDES NVPER

ACQVISITAS RVINIS PROPE DEFORMATAS

RESTAVRAVIT QVAS DEVS CVSTODIAT

SVIS CHRISTV POSTERIS COLETIB CONSERVET

EISQVE BENEDICAT I AETER

Les deux dernières lignes doivent être restituées de la façon suivante :

SVIS CHRISTVM POSTERIS COLENTIBVS CONSERVET

EISQVE BENEDICAT IN AETERNVM (ou : IN AETERNITATEM)

François Protée a restauré ces bâtiments qu’il venait d’acquérir et tombés en ruine. Que Dieu les

conserve pour ses descendants qui honorent le Christ et les bénisse pour l’éternité.

Vienne, Loudun, fontaine du frère Louis, vers de Scévole de Sainte-Marthe463.

AD FONTEM LODOÏCI FRATRIS PICTONUM PROSENESCALLI

LIMPIDE FONS, VITREO QUI CLANI ALLUBERIS AMNI

ET PENE AQUALEOS ANNULUS ADDIS AMNES

QUEM SIBI FRATERNUS LABOR IN JUCUNDA PARAVIT

OTIA, POST RAUCI TAEDIA MILLE FORI

CREDE MIHI, NON TE DOMINO SERVIRE PIGEBIT

NECTAREO CUJUS FLUMINE DIVES ERIS.

TU MODO CLAMOSA CUM LIBER AB URBE LAVATUM

SUCCEDET RIPIS ORA MANUSQUE TUIS

PRAESTA TE NITIDUM ET TREMULO SPLENDENTIA FUNDO

SAXULA FAC LENI MURMURE MOTA STREPANT

EFFICIET CERTE AONIIS PERMISTUS ET UNDIS

QUALIS ES, AETERNO LIMPIDUS AMNE FLUAS

À la fontaine du frère Louis, prosénéchal de Poitiers.

Fontaine limpide qui te glisse vers le cours transparent du Clain. Toi qui ajoutes à peine quelques

courants (filets d’eau) que le travail du frère a préparés pour d’agréables siestes. Après les mille

fatigues de la rauque assemblée, crois-moi tu ne seras pas mécontente de servir ton maître. Tu

seras riche de son fleuve de nectar. Seulement quand libéré, de la ville bruyante, il viendra se

laver sur tes rives les mains et le visage, fais-toi belle et fais sur ton fond s’agiter de petits cail-

loux brillants résonnant, en avançant d’un doux murmure. Il fera certes que, mêlée aux ondes des

Muses, tu couleras, telle que tu es, limpide, en un cours éternel.

Adluberis est une erreur pour Adlaberis.

462 Arnault-Poirier (1846), Monuments de l'arrondissement de Loudun, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère

série, tome XIII, p. 167. 463 Ginot E. (1936-1938), Le Pont Joubert et ses fontaines, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3

e série, p. 278 p.

267-285.

-236-

Vienne, Loudun, prison des Carmes.

Sur les murs de l’ancien cachot de la prison des Carmes de Loudun464, les religieux détenus pour

des fautes disciplinaires ont, à diverses reprises, tracé des sentences et des invocations qui toutes

respirent la résignation. Voici les plus remarquables :

MITTAT MIHI

DNS AUXILIUM

DE SCTO [SPIRITU]

Que le Seigneur m’envoie du

secours par le Saint-Esprit !

NUNC INCIPIO

CRISTI DISCIP

ULUS ESSE

Je commence maintenant à

être le disciple du Christ

DONEC ASPIRET DIES

DIES DOMINI

DI. JUDICANTIS

DI. VIDENTIS HOEDOS

Jusqu’à ce qu’approche le

jour, le jour du Seigneur, le

jour du Jugement, le jour où il

distinguera les boucs de

ceux...

AB QUIBUS

AMAVI

AMO DEŪ

AMABO

J’ai aimé,

j’aime Dieu,

je l’aimerai

EXPECTANS

EXPECTAVI

EXPECTO

EXPECTABO

DOMINUM

En l’attendant,

j’ai attendu,

j’attends, j’attendrai

le Seigneur

Remarquez les curieuses erreurs d'orthographe, comme subsequintae pour subsecutae ; Ion et

Ioana écrit sans h ; princeps pour principissa ; authoritate pour auctoritate.

Hoedus s’écrit d’ordinaire haedus465. Il s’agit d’une citation scripturaire : Et il mettra les brebis à

sa droite, et les boucs à sa gauche466.

Et congregabuntur ante eum ones gentes et separabis eos ab invicem, sicut pastor segregat oves

ab hoedis et statuet oves quidem a dextris suis, haedos autem sinistris.

464 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère série,

tome XXVIII, inscr. 266-268. 465 Il s’agit d’une citation scripturaire: Matthieu, XXV, 33. 466 Matthieu, XXV, 33.

-237-

Vienne, Loudun, prison des Carmes.

Extrait tiré de l’Imitation467.

SI TU SCIS TACERE ET PATI

JESUS PORTANS USQUE AD MORTEM

DUBIO AUXILIUM DOMINI

[INCH]OLATUS MEUS PROLONGATUS EST

[CUM HABITA] ANTIBUS CEDAR MI JESU VENI

NOCTE MECUM, MEC[UM DIE]

JESUS

MEA SPES

UNICA

Si tu sais te taire et souffrir

Jésus dans le doute portant la croix jusqu’à la mort

Quant au secours du Seigneur (mon) séjour en ce pays étranger (incolatus) a été prolongé avec

les habitants de Cedar468. Mon Jésus viens avec moi la nuit, avec moi le jour, Jésus mon unique

espoir469.

Pour l’espoir dans la vie éternelle, voir : Jonas, Romains, Corinthiens, Hébreux470.

Vienne, Lusignan, faubourg d’Enjambes.

Inscription protestante sur une cheminée d’une maison471 du XVIIe siècle :

ON A BEAU SA MAISON BATIR.

SI LE SEIGNEUR N’Y MET LA MAIN CELA N’EST QUE BATIR EN VAIN.

1644.

Il s’agit bien entendu de la traduction d’un passage célèbre des Psaumes472. Cf. l’inscription de

Xanton-Chassenon en Vendée ainsi qu’une inscription moderne (en latin) de Poitiers, conservée

aujourd’hui au musée.

Vienne, Marigny-Brizay, manoir du Grand Méoc.

L’inscription se trouve sur la cheminée principale du manoir du Grand Meoc473

.

PATRIAE COMPLURIES PROFUISSE NON ULTIMA LAUS EST.

Avoir servi bien des fois la patrie n’est pas le plus grand (dernier) mérite.

467 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère série,

tome XXVIII, inscr. 269. 468 Jeremie, II, 1-10 et pour le Cedron : Jonas, XVIII, 1 ; Samuel XV, 23 ; IV Rois, XXIII, 4-12 ; Jean, XVIII, 1. 469 Cf. Thomas a Kempis, De imitatione Christi, caput 2, liber 2, De humili sumissione. 470 Jonas III-15,16, VI-40; Romains, V-2I ; Corinthiens, XIII- 12; Hebreux, XI-1. 471 Robuchon J., Vallette R., Rochebrune O. de (1888-1894), Paysages et Monuments du Poitou, tome II, Vienne, Lusignan. 472 Psaumes, CXXVI- CXXVII; vide supra. 473 Courtis C. de (1859-1861), Séance du 4 août, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome IX, p. 100.

-238-

Vienne, Montamisé, maison.

Avant d’être remployée474, elle a sans doute été gravée à la porte d’entrée de quelque cabaret :

QUI INTRAT INTUS ET

NON HABET PECUNIAM

(RESERAT) PORTAS ET CIR

CUMVENI EGREDIAT FORAS

Que celui qui entre à l’intérieur et

n’a pas d’argent,

ouvre la porte et faisant demi-tour (circum

veni pour circumveniens) sorte dehors.

Reserat est à l'indicatif mais egrediat est au subjonctif (pour egrediatur).

Cf. au bourg de La Grimaudière les deux lignes placées au-dessous de la représentation peinte

d’un cadran de pendule dont l’aiguille marque 11.30 heures :

I SIT POINT DE CREDIT

QUE LEGUILLE NE SOIT A MIDI

ou bien l’enseigne du barbier romain :

CRAS TIBI RESECABIT DOCTA NOVACULA GRATIS

Demain, pour toi, le rasoir habile rasera gratis.

Vienne, Montazay.

Épitaphe du visiteur J. Pignard 1661475, relevée par M. Brouillet :

HIC JACET VENERABILIS

ADMODUM PATER JACOBUS

PIGNARD NON MINUS

SANCTITATE QUAM DOCTRINA

ILLUSTRIS SUMMAE ET THEOLOGIAE

MAGISTER EGREGIUS PRO ALTERA

VICE HUJUSCE PROVINCIAE

VISITATORIS MUNERE FUNGENS

SEXAGENARIUS OBDORMIVIT

IN DOMINO ANNO SALUTIS MDCLXI

(PERMANEANT

OCULI MEI ET COR MEUM

IBI CUNCTIS

DIEBUS)

Petite inscription gravée dans un cœur.

Ici repose le très vénérable père Jacques Pignard, illustre autant par sa sainteté que par sa

science, et professeur emeritus de la somme et de la théologie, éminent aussi bien dans l’une que

dans l’autre.

Il a exercé la charge de visiteur de cette province. Il s’endormit à 60 ans dans le Seigneur, l’an de

grâce 1661. Que restent ici mes yeux et mon cœur pour toujours.

474Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome XXVIII, p. 295-296, inscr. 185. 475 Longuemar A. Le Touzé de (1883), Épigraphie, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome XXVIII, p. 337, inscr. 238.

-239-

Commentaire de M. Le Touzé de Longuemar : Le Père Pignard était un religieux distingué de

l’ordre de Fontevrault, visiteur du monastère de Montazay, qui appartenait à la province de

Bretagne, une des quatre entre lesquelles se divisait cet ordre, les trois autres étant la France,

l’Auvergne et la Gascogne. Il intervint dans les débats qui eurent lieu au sujet de la juridiction de

l’abbesse, qui est alors Jeanne de Bourbon et qui fut confirmée en 1641 par un arrêt du conseil

royal. La citation de la fin est scripturaire476.

Vienne, Montreuil-Bonnin, Chiré.

Après l’épitaphe477 de monseigneur Jean-Louis-Jacques chevalier, seigneur de Chiré, né le 29

juillet 1711 et mort le 21 août 1762, le texte suivant est gravé sur sa tombe placée au milieu du

chœur de l’église de Chiré en Montreuil-Bonnin :

STATVTVM EST HOMINIBVS SEMEL

MORI478

Il est réservé aux hommes de mourir une

fois.

Le texte complet est le suivant : Et quemadmodum statutum est hominibus semel mori post hoc

autem judicium. sic et Christus semel oblatus est ad multorum exhaurienda peccata|secundo sine

peccato apparebit exspectantibus se, in salutem.

Vienne, Poitiers.

VNT

OB INGENTIA(MERITA)

RVNT

T ET ALIQVAM ETIAM

I]GNATA EST

HODIE MIHI CRAS TIBI

À cause d’énormes mérites et encore une

certaine... Elle a été pardonnée.

Aujourd'hui c'est moi, demain ce sera toi

Malheureusement l'inscription479 de provenance inconnue sur marbre noir est trop fragmentaire

pour qu'on puisse procéder à une restitution valable. Les deux dernières lignes laissent cependant

supposer qu’il s’agit d’une inscription funéraire.

Vienne, Poitiers, abbaye Saint-Cyprien.

Inscription480 sur pierre de 1663 trouvée à l’emplacement de l’ancienne abbaye Saint-Cyprien de

Poitiers en 1867, célébrant la pose de la première pierre de l’édifice.

VENERABILIS D. I RABERREU

VICARIVS GENERALIS D(OMINI)

BENIGNI BRUNO ABBATIS

COMM]ENDATARII HVIVS. MON(ASTERII) CONC[ILIABVL]

I HUNC PRIMVM LAPIDEM. R[E

AE] DIFICATIONIS POSUIT DIE I ME[N]

SIS DECEMB 1663

476 Proverbes, XXIII, 26, 33 ; Ecclesiaste, V, 7- 9-11 ; Samuel XI-2; Genèse, III, 6, XXXIV- 2 ; II Chroniques, VII-16. 477 Pouliot M. (1928), Communication, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3

e série, tome VIII, p. 11.

478 Épître aux Hébreux, IX-27. 479 Ledain B. (1883), Catalogue de la galerie lapidaire du musée de la Société des antiquaires de l’Ouest, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2

e série, tome VI, p. 543, n° 870.

480 Ledain B. (1883), Catalogue de la galerie lapidaire du musée de la Société des antiquaires de l’Ouest, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2

e série, tome VI, p. 531, N° 853.

-240-

Le vénérable seigneur J. Ravereus, vicaire général du bienveillant seigneur Bruno, abbé com-

mendataire de ce monastère, a posé la première pierre de la réédification de cette salle de conseil

le 1er

décembre 1663.

Vienne, Poitiers, ancienne maison de Guy Chauvet.

L'inscription figurait sur le fronton d’une lucarne de l’ancienne maison de Guy Chauvet, fonda-

teur du collège de Loudun :

ESSE NON VIDERI Être n’est pas paraître.

Vienne, Poitiers, Calvaire, Agnus de Clément XI.

Hauteur : 7 centimètres ; largeur : 5,5 centimètres.

CLEMENS XI PON(TIFEX) MAI 1701 Clément XI, Pontife, mai 1701

D’un côté, formule usuelle :

ECCE AGNUS DEI QVI TOLLIT

PECCATA MVNDI

Voici l’Agneau de Dieu qui ôte les péchés du

monde.

De l’autre, saint Augustin :

S AVGVSTINVS ECCL DOCTOR Saint Augustin, docteur de l’Église.

Vienne, Poitiers, Calvaire, Agnus de Clément XIII.

Hauteur : 5 centimètres ; largeur : 4 centimètres.

CLEMENS XIII

SANCTVS CAROLVS BOROME

Clément XIII,

Saint-Charles Borromée

Clément XIII fut pontife de 1758 à 1769, saint Charles Borromée est figuré en buste et de profil,

vêtu de la mozette, comme le prescrit la sacrée congrégation des rites.

Vienne, Poitiers, Calvaire, terrain des Dames, graffiti, inscription de 1658481.

M. DEC

D]IVIN[I

MDCLVIII

MEMORIA (ou MEMENTO) DECORIS

DIVINI

1658

En mémoire de la gloire de Dieu 1658, ou : Souviens toi de la gloire de Dieu 1658.

Vienne, Poitiers, Carmel482.

Cette inscription gravée en lettres jadis dorées sur une plaque de cuivre rectangulaire de 0,61 sur

0, 51 mètre présente en partie haute les armes du roi et à sa droite celles de la reine mère Anne

d'Autriche ; en bas, au-dessous de l'inscription, on voit les armes des Carmélites.

IESVS MARIA IOSEPH

THERESIA

LVDOVICI DECIMI QVARTI REGIS CHRISTIANISSIMI MVNIFICEN

TIA, CHRISTIANISSIMAE ANNAE AVSTRIACAE REGINAE MATRIS,

481 Poiraud M. (1892-1894), Objets divers, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2

e série, tome VI, p. 290.

482 Pouliot M. (1926), Une inscription de l’ancien Carmel de Poitiers, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3e série,

tome VII, p. 424-433.

-241-

BENEVOLENTIA, AC REGIA VTRIVSQVE PIETATE HOC MONAS

TERIVM MONIALIVM CARMELITARVM CONSTRVITVR HAEC

REGEM SVIS PRECIBVS EXORAVIT VT DOTARET ILLE ANNVA

TRIVM MILLIV LIBRARVM ATTRIBVTIONE DOTAVIT VT ERIGERET

AMBO AD PACEM CVM REGE CATHOLICO ET MATRIMONIA CVM

SERENISSIMA HISPANIARŪ INFANTE MARIA THERESA AVSTRIA

CA PROPERANTES HAEC SVAE PIETATIS MONVMENTA DEDERE.

DEINDE DICTO INITO MATRIMONIO AC REBVS CVM SERENIS

SIMO HISPANIARŪ REGE FELICITER COMPOSITIS REDIENS

REX CHRISTIANISSIMVS, HVNC PRIMARIVM LAPIDEM POSVIT

ANNO IMPERII S VI DECIMO OCTAVO ET REPARATAE SALVTIS

MDCLX DIE … MENSIS IVLII

QVOD FELIX FAVSTVMQVE SIT

Traduction de François Eygun :

Jésus Marie Joseph Thérèse.

Ce monastère des Carmélites est construit par la munificence du roi très chrétien Louis XIV, la

bienveillance de sa mère la reine très chrétienne Anne d'Autriche et la royale piété de l'un et de

l'autre. Celle-ci implora du roi une dotation et celui-ci en la fondant, dota le monastère et lui

attribua annuellement 3000 livres. Tous deux ont donné ce témoignage de leur piété en allant

conclure la paix avec le roi catholique et décider le mariage avec la sérénissime infante

d'Espagne, Marie-Thérèse d'Autriche.

Ensuite ledit mariage étant accompli et toutes choses heureusement conclues avec le sérénissime

roi d'Espagne, à son retour le roi très chrétien posa la première pierre, la 19e année de son règne

en l'an du salut 1660, le même jour de juillet. Puisse cet évènement être heureux et favorable!

Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre483.

Épitaphe de l’abbé de Saillant, évêque de Poitiers. Il mourut le 8 février 1698 dans la chapelle de

Saint-André, près de l’autel, du côté de l’Évangile. Son oraison funèbre fut prononcée par le

révérend père Chasme, du collège des jésuites, et l’on grava sur sa tombe l’épitaphe suivante :

HIC SITUS EST DD.FRANCISCUS IGNATIUS

DE BAGLION DE SAILLANT

E PERUSIAE PRINCIPUM PROSAPIA ET REGIO

STEMMATE CLARUS

EX MILITARI PRAEFECTURA IN ORATORIO DOMINI JESU

FAMILIAM ADLECTUS

A SUIS SODALIBUS SUPERIOR GENERALIS EXPETITUIS

LUDOVICI MAGNI NUNCUPATIONE

AD TRECORENSEM PRIMUM, DEINDE PICTAVIENSEM

EPISCOPATUM ASSUMPTUS

IN QUOCUMQUE GRADU STATUQUE SUMMUS

VIRTUTIBUS OMNIBUS

PASTORALI IMPRIMIS CARITATE ABSOLUTUS

DEO HOMINIBUSQUE VALDE DILECTUS

OBIIT PICTTAVII DIE JAN. 26

ANNO DOMINI MDCXCVIII.

483 Auber C.-A. abbé (1839-1840), Histoire de la cathédrale de Poitiers, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère

série, tome XVII, p. 380.

-242-

Ici se trouve le seigneur François Ignace de Baglion de Saillant, de la famille des princes de Pe-

rugia, illustré par son antique origine royale, après une carrière militaire, il s’engagea dans la

congrégation de l’Oratoire du Seigneur Jésus. Il fut choisi comme supérieur général par ses com-

pagnons. Désigné par Louis le Grand, il fut pris comme évêque de Tréguier ( ?) puis de Poitiers.

À tous les échelons, il atteignit les plus hautes positions et les plus hautes distinctions. Il atteignit

la perfection dans toutes les vertus et surtout dans l’affection pour ses ouailles. Il fut très aimé de

Dieu et des hommes. Il mourut à Poitiers le 26 juin de l’an du Seigneur 1698.

Il existe également un éloge en vers de Baglion de Saillant qui rappelle sa grande bonté. Le R.P.

Chesnon s’en est inspiré lorsqu’il a prononcé l’éloge funèbre de l’évêque. Cet éloge avait été

composé lors de son passage à Tréguier.

NON UL|LUS MELI|OR VO|BIS NON |LENIOR| UNQUAM

CONTIGE|RIT DO|MUS SUPER|IS ? NEC A|MICIOR| ULLUS

QUIPPE IL|LUM NON |TAM QUAE| CRINES| INFULA| VESTIT

SACRAE NON TAM ILLUM TRUBEAE QUAM CANDIDA MORUM

TEMPERI|ES COM|MENDAT, ET| IGNEA| PECTORE IN| ALTO

VIS ANIMI,QUAE MULTA OCULIS FRONTIQUE SERENO

ELUCET, FACILIS MELLITAE ELOQUENTIA LINGUAE

ET MOLLES FANDI ILLECEBRAE, BLANDIQUE NITORES

ELOQUENTIAE, QUIBUS ILLA POTENS ADDUCERE MENTES

QUO VELIT, ARCANAQUE ACCENDERE PECTORA MOTUS

Personne n’est meilleur que vous, personne jamais de plus doux n’a accédé aux honneurs, per-

sonne n’a jamais été plus amical. Quelle chasuble l’habille en dehors d’un seul cilice.

Rien ne le recommande plus aux ornements sacrés que l’éblouissant équilibre des mœurs et

l’ardente vigueur de l’esprit dans sa noble poitrine, qui se manifeste nettement dans son regard et

sur son front serein, la libre éloquence d’une langue douce comme le miel et les charmes moel-

leux de la diction, les éclats caressants de l’éloquence qui permettaient à celle-ci d’amener les

esprits où elle voulait, déterminée à embraser les secrets des cœurs.

Sauf pour le cinquième vers, la scansion est correcte. L’auteur use de l’élision vocalique: quippe

il au troisième vers mais, rien de plus normal. Par contre, le quatrième vers est faux et le mot

latin trubeae n’existe pas. Il s’agit d’une erreur pour tropaea, mot tiré du grec et signifiant les

trophées. Ni le sens ni l’orthographe ne conviennent et par dessus le marché deux lettres sont

interverties. Il eût été pourtant facile de faire un vers correct avec le mot vestis : Sacra il|lum

non|vestis : tam quam|candida| morum.

De toute façon, où l’auteur est-il allé chercher ce mot étrange de tropaea, brisant par là le rythme

du vers, alors que tout le reste est correct ? On se demande s’il ne s’agit pas là d’une initiative

intempestive de quelque dignitaire ecclésiastique, soucieux de montrer qu’il avait des Lettres.

Rappelons quelques étapes de sa carrière François Ignace de Baglion de Saillant, italien de la

famille des Baglioni, originaire de Perugia était le fils de Léonor, baron de Jons et seigneur de

Saillant, l’un des vingt-quatre gentilshommes de la Maison du Roi Louis XIII et de Jean-

Françoise de Henry, elle-même fille d’Artus de la Salle et de Denise de Bellièvre.

-243-

Il portait « d’azur à un lion léopardé ayant sa patte dextre sur un tronc d’arbre écoté et posé en

pal sur une terrasse accompagné de trois fleurs de lys rangées en chef sous un lambel à quatre

pendants, le tout d’or484 ».

François-Ignace eut une carrière encore plus brillante que celle de son frère aîné François. Il ser-

vit très jeune dans un régiment de cavalerie du prince de Condé. Il fit coup sur coup quatre cam-

pagnes et fut plusieurs fois blessé. Malheureusement, à l’occasion de La Fronde, il suivit son

supérieur hiérarchique le prince de Condé dans la rébellion. À la bataille d’Étampes où Condé

fut vaincu par Turenne, Ignace de Baglion eut le genou fracassé d’une balle de mousquet (1652).

Il continua de guerroyer en Flandre où, dans les rangs des Espagnols, le grand Condé dépensait

inutilement son génie. Colonel à 22 ans, et probablement, du fait de sa rébellion, sans avenir mi-

litaire, Ignace se rendit compte de la vanité des exploits guerriers et il entra dans la Congrégation

de l’Oratoire. Il remplit diverses fonctions avec beaucoup de talent et de diplomatie et il était

déjà à la tête d’une des maisons de l’Ordre à Montmorency quand il fut choisi comme confesseur

de la princesse de Hanovre, abbesse de Maubuisson et de toute la communauté. Choisi comme

premier assistant du général de l’Oratoire, Ignace devint en même temps supérieur des Orato-

riens de la rue Saint-Honoré à Paris et adjoint au procureur-général.

Condé cependant ne l’avait pas oublié. Quand il voulut faire accorder à la Princesse palatine une

abbaye de renom, c’est à De Baglion qu’il fit appel pour négocier en Allemagne et mener à bien

l’entreprise. Finalement la princesse refusa de venir en France ; ce qui n’empêcha pas tous les

personnages mêlés à la négociation, et Condé tout le premier, de rendre hommage aux qualités

de diplomate qu’avait déployées De Baglion. Une mission plus délicate encore l’attendait : faire

cesser la discorde et la zizanie dans un couvent de filles de la noblesse. Il s’en acquitta avec tant

de brio que Louis XIV le pressentit pour l’évêché de Tréguier. Promu depuis peu général de

l’Ordre, Ignace refusa tout d’abord ce qui fit honneur à sa modestie pour n’accepter l’évêché

que, semble-t-il, contraint et forcé. Le choix ayant été ratifié par le Saint-Siège le 12 juin 1679, il

fut consacré en l’église Saint-Honoré le 23 juillet par son protecteur François de Harlay, assisté

des évêques de Saint-Malo et de Cahors.

Dès qu’il eût pris possession de son siège, il sentit combien l’ignorance de la langue locale pré-

venait tout contact avec les fidèles. Il réussit en un temps record à assimiler le breton si parfaite-

ment qu’il en vint à le parler comme sa langue maternelle et à faire des sermons en breton. On fit

à cette occasion le jeu de mots suivant «ailleurs les enfants apprennent la langue de leur père

mais à Tréguier le père a appris la langue de ses enfants» (Chesnon)485.

Cependant, De Baglion cultiva tant la faveur du roi qu’en 1682 il fit des excès de gallicanisme

Le roi le désigna pour l’évêché de Poitiers. Mais Innocent XI, courroucé contre les évêques qui

avaient pris part à l’assemblée de 1682, refusa de ratifier la nomination (d’envoyer les bulles).

Comme le Vatican considère toutes choses sub specie aeternitatis, la ratification se fit attendre

huit longues années. Pendant ces années de patience, de Baglion fit preuve de la plus grande dis-

crétion vis-à-vis du doyen, des chanoines et du Chapitre de la cathédrale de Poitiers, soucieux de

ne pas empiéter sur leurs prérogatives. Finalement, en 1694, Ignace prêta serment au roi et fut

investi. C’est en présence du chapitre que Paul-François Hillairet, prêtre du diocèse prononça

l’éloge de la famille du futur évêque et le sien propre.

Dans son nouveau poste, l’évêque fit preuve des mêmes qualités de bienveillance et de charité

qui l’avaient distingué en Bretagne. L’histoire ne dit pas s’il se donna la peine d’apprendre le

patois poitevin. Il mourut relativement jeune à l’âge de 64 ans.

484 Bibliothèque Nationale, pièces originales 266, f. fr. 26650, n° 3484. 485 On a même prêté ce mot à Louis XIV en personne.

-244-

Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre.

Épitaphe de l’évêque de Poitiers, de La Poype de Vertrieu 1732486.

HIC JACET ILLUSTRISSIMUS AC REVERENDISSIMUS IN DOMINO D. D.

EPISCOPUS PICTAVIENSIS

LUGDUNI COMES ET VICARIUS GENERALIS

GENTIS NOBILITATE CLARUS MERITIS CLARIOR

AD EPISCOPATUM PROVECTUS

OMNIS COMMODI IMMEMOR, NON SIBI

SED GREGI VIXIT

PASTOR BONUS

PAUPERUM PATER, UT EGENOS SUBLEVARET

IPSE FACTUS EGENUS

DOMUS DEI DECOREM SUMME DILEXIT

HUJUSQUE SANCTUARII RESTAURATOR MUNIFICENTUS

LITTERAS MIRIFICE COLUIT

UNIVERSITATIS BENEFACTOR INSIGNIS

DIGNUS HILARII SUCCESSOR

HAERESIM FORTITER DEBELLAVIT

SUPERATA TEMPORUM INFELICITATE

UNA FUIT PASTORIS OVIUMQUE FIDES

NEC TAM IMPERAVIT QUAM SUASIT

NE NOS RELINQUERET DESOLATOS

COADJUTOREM ELEGIT

NOSTRUM IN MAERORE SOLATIUM

TANDEM APOSTOLICIS LABORIBUS FRACTUS

DILECTUS DEO

ET HOMINIBUS OBDORMIVIT IN DOMINO DIE 3 FEBRUARII ANNO SALUTIS

MDCCXXXII

AETATIS LXXVII

EPISCOPUS XXX

REQUIESCAT IN PACE.

Ci-gît le très illustre et révérendissime dans le Seigneur, le seigneur Jean-Claude de La Poype de

Vertrieu, évêque de Poitiers, comte de Lyon et vicaire général, illustre par la noblesse de sa

famille, encore plus illustre par ses mérites, une fois porté à l’épiscopat ; entièrement oublieux de

son confort, il vécut non pour lui-même mais pour son troupeau en bon pasteur.

Père des pauvres, pour soulager les indigents, il devint lui-même indigent. Il aima par-dessus tout

la parure de la maison de Dieu. Après avoir restauré ce sanctuaire avec munificence, il cultiva

merveilleusement les lettres. Il fut un remarquable bienfaiteur de l’université. Digne successeur

d’Hilaire, il combattit courageusement l’hérésie. Une fois surmontés les malheurs des temps, la

foi du pasteur et celle de ses ouailles fut la même. Il persuada plutôt qu’il ne commanda. Pour ne

pas nous laisser dans l’affliction, il a choisi un coadjuteur. Il fut notre consolation dans la

tristesse.

Enfin brisé par ses travaux apostoliques, aimé de Dieu et des hommes, il s’est endormi dans le

Seigneur le 3 février l’an du Salut 1732, à l’âge de 77 ans, après trente ans d’épiscopat. Qu’il

repose en paix !

486 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome XXVIII, inscr. 288.

-245-

Le coadjuteur Jérôme-Louis de Foudras de Courcenay, neveu de La Poype, évêque in partibus

de Thlae en Lycie, lui succéda à l’évêché de Poitiers.

Munificentus est bien sûr pour munificens.

Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre.

Épitaphe de Foudras de Courcenay487. Il avait restauré, dit-on, la chapelle des évêques. Nous ne

savons pas en quoi consistaient ces réparations. Il s’agit probablement de peintures murales ou

de quelque décoration des autels. En tout cas, c’est ici qu’il reposa après sa mort le 13 août 1748,

à l’âge de 63 ans. Le 11 février 1749, son oraison funèbre fut prononcée en présence d’un

immense auditoire qui remplissait la vaste nef de la cathédrale, par Zacharias de Guillot, chantre

de Sainte-Radegonde. Son épitaphe sur sa tombe dans la chapelle des évêques est la suivante :

HIC JACET

COMMUNI MORTALIUM FATO TUMULATUS

REVERENDUS IN DEO PATER

HIERONYMUS LUD. DE FOUDRAS DE COURTENAY

LUGDUNI COMES INCLYTUS

IN CELEBERRIMA PICTONUM ACADEMIA

DOCTOR INSIGNIS

AB ANTECESSORE ET CONSANGUINEO PRAESULE PIISSIMO

COADJUTOR EXPETITUS

THLOANENSIS EPISCOPUS CONSECRATUS

PICTAVIENSIS DEMUM FACTUS ANTISTES

ET SANCTI LEODEGARII ABBAS

IN EO MAXIME EFFULSERUNT

VERUS DEI TIMOR, CANDOR MORUM

IN SACRIS CELEBRANDIS RELIGIOSA MAJESTAS

IN PROMOVENDA ANIMARUM SALUTE ARDENS ZELUS

ROMANAE SEDI ET SANAE FIDEI ADDICTISSIMUS

DISCIPLINAE ECCLESIASTICAE ZELATOR PRUDENS

VASTISSIMAE DIOECESIS ILLUSTRATOR PROVIDUS

PER XVI ANNOS GUBERNATOR INDEFESSUS

SUMMO PROBORUM OMNIUM LUCTU OBIIT

DIE DECIMA TERTIA MENSIS AUGUSTI

ANNO MDCCXLVIII

AETATIS SUAE LXIII

REQUIESCAT IN PACE

Ici repose enseveli, par le destin commun aux mortels, le père révérend en Dieu, Jérôme-Louis

de Foudras de Courcenay, illustre comte de Lyon, remarquable docteur de la très célèbre

académie de Poitiers, choisi comme coadjuteur par son prédécesseur, un évêque très pieux, qui

fut son parent, consacré évêque de Thlae (?). Il fut fait alors prélat de Poitiers et abbé de Saint-

Léger.

Chez lui resplendirent au plus haut point la véritable crainte de Dieu, l’innocence des mœurs, la

majesté religieuse lors de la célébration des sacrements, le zèle ardent pour assurer le salut des

âmes. Très attaché au siège de Rome et à la foi orthodoxe, il a maintenu avec compétence la

discipline ecclésiastique. Il donna de l’éclat à un très vaste diocèse aux intérêts duquel il veillait.

487 Collectif (1844), Histoire littéraire du Poitou, Ordre chronologique des évêques de Poitiers, p. 34; Auber C.-A. (1849), Histoire de la Cathédrale de Poitiers, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère série, tome XVII, p. 394.

-246-

Pendant seize ans, timonier infatigable, il mourut, au très grand deuil de tous les gens de bien, le

13 août 1748 à l’âge de 63 ans. Qu’il repose en paix.

L’adjectif thloanensis reste étrange. S’agirait-il d’un évêché in partibus ? On a effectivement

l’impression d’un évêché in partibus mais aucun nom antique du Proche-Orient n’y correspond.

Peut-être Tholonensis, de Toulon ? (cf. Tholonensis episcopi, 878488).

Peut-être s’agit-il aussi d’un adjectif forgé sur Thlae en Lycie (voir inscription précédente).

Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre.

Première épitaphe de la comtesse de Blossac489.

L’épouse du comte de la Bourdonnaye de Blossac, intendant du Poitou, dont tous les Poitevins

connaissent le nom en raison de la présence à Poitiers des jardins de Blossac. Pour la récompen-

ser de son exceptionnel intérêt pour la religion et de son zèle, le Chapitre tint à donner à sa dé-

pouille mortelle un lieu de repos dans la cathédrale. Après le service funèbre qui fut célébré le

lendemain de son décès, la sainte femme fut déposée au pied des marches du sanctuaire sous une

dalle de marbre noir portant l’inscription suivante :

D.O.M. (Domino Optimo Maximo)

AD MEMORIAM CLARISSIMAE DNAE, MAGDALENAE

LUDOVICAE CAROLAE LEPELLETIER DE LA HOUSSAYE

CLARISSIMI DD PAULI SPIRITUS MARIAE DE LA BOURDONNAYE

COMITIS DE BLOSSAC, APUD PICTONES PROVINCIAE PRAEFECTI

UXORIS DIGNISSIMAE ET DILECTISSIMAE

A GENERE HABUIT NOMEN AMPLISSIMIS MUNERIBUS ET

HONORIBUS ILLUSTRATUM

A NATURA ORIS ET SERMONIS DIGNITATEM

MORUM SANCTIMONIAE PARENS

AC INSTITUTIONE ARTIUM MULTARUM EXCELLENTIAM

MORUM PERITA, HOMINUM INTELLECTUS JUDICIO PERSPICAX

ANIMO TAMEN LONGE PRAESTANTIOR EXTITIT.

IN EXQUISITISSIMA URBANITATE PRISCI MORIS FEMINA

CANDORE, PIETATE, OBSEQUIO, CARITATE, FILIAE, CONJUGIS, MATRIS

NOMEN SUSTINUIT, VICES OBIIT, DECUS OBTINUIT

PIAE GENITRICIS PLURIES ORBATAE AMOR ET SOLATIUM

INDIVIDUI CONJUX AMANTISSIMA

CONNUBIO FELIX, IV FILIOS TOTIDEMQUE FILIAS DEO ET

PATRIAE FELICITER EDUCAVIT.

AT QUAE PRIMA FUIT CURA ET SUPREMA

SANCTAE RELIGIONIS

FIDE SIMPLICI ET INCONCUSSA, SPE HUMILI, FERVENTI CHARITATE

ALUMNA PIISSIMA, CULTRIX INDEFESSA, FILIA AMABILISSIMA

ORATIONI INTENTA, SACRAE MENSAE FREQUENTISSIMA

ITA AD ARAS AFFIXA

UT EXTARET SPECTANTIBUS DIVINAE PRAESENTIAE ARGUMENTUM

PIIS QUIBUSCUMQUE OPERIBUS PRAESENTIA, OPIBUS,

EXEMPLO PRAESIDERE…

488 Dauzat A., Rostaing C. (1978), Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, p. 676. 489 Auber C.-A. abbé, (1849), Histoire de la Cathédrale de Poitiers, tome II, p. 405-406.

-247-

HANC SIBI, PRAEFECTI SPONSI AEMULA, PRAEFECTURAM DEPUTAVIT

TOT VIRTUTIBUS TEMPESTIVAM, COELO, FUNERI IMMATURAM

(QUANTO OMNIUM ORDINUM LUCTU ET DESIDERIO)

PRAEPROPERA MORS EX OCULIS ABSTULIT, EX ANIMIS

AUFERET NUNQUAM

DIE 3 APRILIS ANNO SALUTIS 1764, AETATIS FERE 41

TRISTES RELIQVIAE UT APUD SE REQUIESCERENT

INSIGNIBUS HUJUS ECCLESIAE CANONICI VOTO COMMUNI PETIERUNT

Au Dieu très bon, très grand.

À la mémoire de la très illustre noble dame Madeleine Louise Charlotte Lepelletier de la Hous-

saye, très digne et très chère épouse du très illustre seigneur Paul-Esprit-Marie de la Bourdon-

naye, comte de Blossac, gouverneur de la province du Poitou.

De par sa famille, elle détint un nom illustré par les charges et les honneurs les plus importants et

de sa nature, la dignité du visage et de la conversation, obéissant à la pureté de ses mœurs et

grâce à une éducation en différentes disciplines, elle était dotée de principes excellents, elle

comprenait et jugeait les gens par un jugement pénétrant. Cependant, c’est par les sentiments

qu’elle se montra de loin supérieure.

Avec une urbanité exquise, femme, elle conserva les mœurs d’autrefois et se montra digne de

son nom par son innocence, sa piété, sa complaisance, sa tendresse en tant que fille, en tant

qu’épouse et en tant que mère. Puis elle mourut et elle fut couverte d’honneurs.

Amour et consolation d’une mère pieuse, privée plusieurs fois de ses enfants, épouse très ai-

mante d’un époux inséparable, heureuse dans son mariage, elle éduqua heureusement pour Dieu

et pour la patrie quatre fils et autant de filles.

Mais ce qui fut son premier et son plus grand souci fut la sainte religion. Par une foi simple et

inébranlable, par une humble espérance, par une affection fervente, élève très pieuse, d’une dé-

votion infatigable, fille digne d’être aimée, elle écoutait attentivement les sermons et recevait très

fréquemment la sainte communion, suspendue aux autels, pour donner la preuve aux assistants

de la présence divine. En toutes sortes d’œuvres pieuses, elle donnait l’exemple par sa présence

et par ses largesses... Émule de son mari gouverneur, elle prenait la direction.

Avec tant de vertus, trop précoce et prématurée pour le ciel et les funérailles (au très grand cha-

grin et au très grand regret de tous les ordres de la cité), une mort trop hâtive l’a soustraite aux

regards, mais elle ne l’enlèvera jamais au souvenir des esprits.

Le 3 avril de l’année du Salut 1764, à l’âge de presque 41 ans, les chanoines de cette église, à

l’unanimité ont demandé que ses tristes restes reposent auprès d’eux avec distinction.

Seconde épitaphe de la comtesse de Blossac, 1754.

Monsieur de Blossac490 ne se contenta pas de cette expression de la douleur ecclésiastique ; il

voulut exprimer la sienne propre sur une plaque de marbre blanc encadrée de marbre rouge et

fixée au pilier voisin, à droite au-dessus du bénitier. On y lit encore l’inscription suivante dont

les lettres dorées en creux sont restées parfaitement lisibles :

UXORI

DILECTISSIMAE ET CLARISSIMAE

MAGDALENAE LUDOVICAE CAROLAE

LE PELLETIER DE LA HOUSSAYE

CUI MINIMA LAUS NOBILITAS GENERIS, VARIIS MUNERIBUS

ET HONORIBUS DECORATAE,

490 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome XXVIII, inscr. 297

-248-

FIRMA FIDE PIETATE CONSTANTI, INDEFESSA CHARITATE, MAGIS

SPECTANDAE.

ANIMI SIMUL ET INGENII DOTIBUS ORNATAE

PARENTIBUS, SPONSO, LIBERIS NEC NON CIVIBUS CHARISSIMAE.

VARIIS PIE ET GLORIOSE BREVIORIS(HEU NIMIUM)

VITAE MUNERIBUS FUNCTAE, PAULUS SPIRITUS MARIA

DE LA BOURDONNAYE, COMES DE BLOSSAC

HUJUS PROVINCIAE PRAEFECTUS CONJUX MOESTISSIMUS

HOC DILECTIONIS DOLORISQUE POSUIT MONUMENTUM

OBIIT 3 AVRIL 1764. ANNOS FERE 41 NATA

DE PROFUNDIS

À l’épouse très aimée et très illustre, Madeleine-Louise-Charlotte Le Pelletier de La Houssaye,

dont le moindre mérite est d’être de sang noble, récompensée de charges et d’honneurs, plus

remarquable encore par une foi solide, une piété constante et une infatigable charité, ornée en

même temps des dons de l’esprit et de l’intelligence, très chère à ses parents, à son époux, à ses

enfants et même aux citoyens. Elle s’acquitta pieusement et glorieusement des diverses charges

d’une vie (hélas beaucoup trop) brève.

Paul-Esprit-Marie de La Bourdonnaye, comte de Blossac, gouverneur de cette province, époux

très affligé, a édifié ce monument en témoignage de son amour et de sa douleur. Elle mourut le 3

avril 1764 à l’âge de presque 41 ans. De profundis.

Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre.

Inscription au-dessus d’un tableau491, avec l’ange gardien du donateur montrant d’une main

l’image de la Trinité et de la Sainte-Famille et laissant échapper ces mots :

PARCE ILLE DOMINE (Ille employé pour Illui) Épargne-le, Seigneur

Le donateur dit :

MARIA MATER DEI, MEMENTO MEI Marie, mère de Dieu, souviens-toi de moi.

Il a devant lui un pupitre sur lequel un psautier est ouvert, laissant lire ces versets du psaume:

AVERTE FACIEM TVAM A PECCATIS MEIS ET OMNES INIQVITATES MEAS DELE.

COR MVNDVM CREA]VIT DÉ NIHILO492…

Traduction :

Détourne ta face de mes péchés et détruis toutes mes iniquités car le monde493 Dieu l’a créé du

néant.

La deuxième ligne est bizarre : cor creavit ne fournit aucun sens. L’inscription portait Cor, abré-

viation de Corinthiens, cf. Épître aux Corynthiens dans l’inscription des Alleuds (Renais-

sance)494.

En face, l’autre coin est occupé par un évêque revêtu de ses habits sacerdotaux, la crosse à la

main droite, un livre à la gauche. C’est le patron du donateur dont le nom ST RENATVS brille

sur sa tête et qui émet pour lui une humble prière :

491 Auber C.-A. abbé (1839-1840), Histoire de la cathédrale de Poitiers, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère

série, tome V, p. 56. 492 Psaumes CII ; CIV-15; Genèse I ; Psaume CXLVIII-5; Sapientiaux I-14; Ecclesiaste XVIII-1; II Maccabées VII-28. 493 Corinthiens V-21 ; VI-9,16. 494 Corinthiens V-19.

-249-

NON INTRES IN IVDICIVM CVM SERVO TVO DOMINE

Tu ne feras pas passer en jugement ton serviteur, Seigneur.

Enfin, grande inscription entre le bon chapelain et le saint évêque :

SACRATISSIMAM

HANC FAMILIAM

VNA CVM ALIIS

QVINQVE MISTERIIS

RENATVS LORIN PRIMVS

ISTIVS ECCLESIAE

CAPPELLANVS SVIS

SVMPTIBVS DEPING(ERE)

VOLVIT ET

FVN(DAVIT

ANNO DO[MI]NI

AETATIS 57

ORATE DEVM PRO EO

Cette très sacrée

Sainte Famille

avec les

cinq autres mystères,

René Lorin, premier

chapelain de cette église,

à ses frais

a voulu les faire peindre

et l’a installée

en l’an du Seigneur…

à l’âge de 57 ans.

Priez Dieu pour lui.

D’après le style des lettres, l’inscription remonte non pas à 1793, comme on l’a parfois affirmé,

mais au milieu du règne de Louis XIV.

En effet, René Lorin était déjà chapelain et bachelier le 22 mars 1641. De 1647 à 1656, il fut

secrétaire des bacheliers, le 16 décembre 1656, il était marguillier des bacheliers, il est mort

avant le 2 janvier 1690.

Vienne, Poitiers cathédrale Saint-Pierre.

Inscription commémorative de la fête de la Fédération495 en 1790. Le 11 avril 1790, les gardes

nationaux de plusieurs départements voisins réunis à Poitiers font chanter un Te Deum dans la

cathédrale. Le drapeau de la Fédération est déposé en tant que « monument éternel » de ce pacte

sacré. Au-dessous de cet étendard fut attaché un « placard en bronze» sur lequel on lisait

l’inscription suivante :

PRIMA SEDENTE LEGISLATURA LUDOVICO DECIMO SEXTO LEGUM ET GALLICAE

LIBERTATIS RESTITUTORE DD ANSELMO JOSEPHO LUDOVICO DROUAULD HUJUS

CIVITATIS MAJORE VIGILANTISSIMO, ILLIUSQUE MILITIAE NATIONALIS DUCE

GENERALI INCLYTISSIMO DD ROCHO, VICE COMITI DE CHASTEIGNER. EADEM

MILITIA CIVICA SIMUL CUM OMNIBUS URBIUM ET VICORUM MILITIIS HOC

MONUMENTUM AMORIS PATRII PIGNUSQUE FOEDERIS AETERNI CONSECRAVIT.

UNDECIMA DIE MENSIS APRILIS ANNO 1790 ET ANNO PRIMO GALLICAE

LIBERTATIS

Ce qui donne, traduit, comme le dirait Marcel Pagnol496, en français républicain :

Alors que siégeait la première Législative, sous le règne de Louis XVI, qui rétablit les lois et la

liberté des Français, messire Anselme Joseph Louis Drouault étant le maire très vigilant de cette

ville, et le très illustre messire Roch, vicomte de Chasteigner, général en chef de la Garde natio-

nale, cette même Garde nationale, avec toutes les Gardes nationales des villes et des villages, a

495 Auber C.-A. abbé (1849), Histoire de la Cathédrale de Poitiers, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère série,

tome XVII, p. 394. 496 Pagnol M. (1957), La Gloire de mon père.

-250-

consacré cette marque d’amour de la patrie et ce témoignage d’une fédération éternelle. Le 11

avril 1790 et l’an I de la liberté de la France.

Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre.

Épitaphe de Jean-Baptiste de Bouillé497 qui mourut le 14 janvier 1842. Son monument funéraire

consiste en une table de marbre blanc, encadrée de deux colonnettes sur lesquelles retombe une

archivolte de plein cintre surmonté de la croix, et dont le tympan, creusé en forme de niche circu-

laire, reçoit le buste en marbre du prélat, de grandeur naturelle. En-dessous de l’éloge funèbre,

un bas-relief reproduit l’apparition de la croix miraculeuse vue à Migné498 le 17 décembre 1826

et la bénédiction de la première pierre de l’église que le prélat fit reconstruire en cette occasion.

Épitaphe du prélat :

DOM PM

ILLMI ET REVMI IN CHRISTO PATRIS

DD IOAN BAPTISTAE DE BOUILLE

NOBILIS ARVERNI

QUEM

REGUM LUDOV XVI ET LUDOV XVIII AULA

VIDIT SACERDOTEM

MARTINICA INSULA

DILEXIT PASTOREM

PICTAVIENSIS ECCLESIA

LUCET PONTIFICEM

OBIIT DIE XIV JANUARII ANNO R. S. MDCCCXLIII

AETATIS LXXXIII PONTIFICATUS XXIII

OPTIMO PASTORI

CLERUS POPULUSQUE PICTAVIENSIS

VENERATIONE ET DESIDERIIS UNANIMES499

ORANTES POSUERE

QUAESIVIT BONA GENTIS SUAE

ET PLACUIT ILLIS POTESTAS EJUS. MATTH. XIV

Restitution de la première partie du texte, jusqu’à SACERDOTEM :

DOMINO OPTIMO MAXIMO, ET PIAE MEMORIAE

ILLUSTRISSIMI ET REVERENDISSIMI IN CHRISTO PATRIS

DOMINI IOANNIS BAPTISTAE DE BOUILLE

NOBILIS ARVERNI

QUEM

REGUM LUDOVICI XVI ET LUDOVICI XVIII AULA

VIDIT SACERDOTEM

Au Seigneur, très bon, très grand, et à la pieuse mémoire du très illustre et très révérend père

dans le Christ, le seigneur Jean-Baptiste de Bouillé, noble d’Auvergne que la cour des rois Louis

XVI et Louis XVIII a vu comme prêtre. L’île de la Martinique l’a apprécié comme pasteur et

l’église de Poitiers l’a fait briller comme pontife. Il est mort le 14 janvier de l’année de la ré-

497 Auber C.-A. abbé (1849), Histoire de la Cathédrale de Poitiers, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère série,

tome XVII, p. 526 498 Migné-Auxances dans la Vienne, Magniaco en 989. 499 Unanimis est rare, mais attesté chez Claudien et dans la Vulgate.

-251-

demption du salut 1842, à l’âge de 83 ans, la 23e

année de son pontificat. À l’excellent pasteur,

le clergé et le peuple du Poitou, unanimes dans leur vénération et leur volonté, ont posé (cette

plaque) en prières. Il a cherché à faire le bien pour son peuple et son pouvoir leur a plu.

La référence scripturaire500 est la suivante : Jesus secedens in desertum multiplicat panes.

Au-dessous du monument, deux anges un peu lourds et de figure un peu vieillotte tiennent

l’écusson de la branche aînée de Bouillé, de gueules à la croix ancrée d’argent, avec la devise a

vero bello Christi, blason qui remonte au temps des Croisades. En bas de la peinture commémo-

rative du miracle de l’apparition de la croix, seconde inscription :

IN MEMORIAM CRUCIS QUAE MAGNIACI

APPARUIT DIE XVII XBRIS MDCCCXXVI

J. B. EP. ANNO SEQUENTI LAPIDEM PRIMARIAM BENEDICIT

NOVAE ECCLESIAE MEGNIACENSIS.

En mémoire de la croix qui apparut à Migné le 17 octobre 1826.

Jean Baptiste, évêque, l’année suivante, bénit la première pierre de la nouvelle église de Migné.

Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre.

Épitaphe de l’évêque Joseph-André Guitton501 parti de Poitiers le 30 avril pour une visite

pastorale à l’archiprêtré de Niort, il y mourut subitement le 7 mai. Le corps du prélat fut ramené

à Poitiers où il fut inhumé. Un monument assez simple lui fut élevé dans le même

entrecolonnement où se lit l’épitaphe de l’évêque de Bouillé. Il consiste en une table de marbre

blanc, entourée d’un cadre de marbre noir que surmonte une croix. Le monument est divisé en

deux parties : la première contient l’écusson sculpté du défunt d’azur à la croix de Saint André

d’argent dans la deuxième est gravée en lettres d’or l’inscription :

HIC JACET

ILL AC REV. JOSEPHUS ANDREAS

GUITTON

EPISCOPUS PICTAVIENSIS

QUEM MORS PRAEMATURA

E MEDIO MOERENTIS CLERI

POPULI DESIDERANTIS

PIUM POPULUMQUE SERVIENTEM

NIORTI ERIPUIT

DIE MAII VII ANNO CHRISTI

MDCCCXLIX

CUJUS ANIMA REQUIESCAT IN PACE

Ici repose

le très illustre et très révérend Joseph André

Guitton,

évêque de Poitiers

qu’une mort prématurée,

du milieu du clergé en pleurs

et du peuple qui le regrettait

a enlevé

à Niort lui qui était pieux et qui servait le

peuple. Le 7 mai de l’année du Christ 1849.

Que son âme repose en paix.

Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre.

Inscription sur une peinture à gauche de l’entrée de l’abside, inscription à demi effacée lors

d’une restauration de la peinture :

SACRATISSIMAM HANC FAMILIAM, UNA CUM ALIIS QUINQUE MYSTERIIS

RENATUS I CNN (CANONICUS) PRIMUS ISTIUS ECCLESIAE CAPPELLANUS SUIS

500 Mathieu, XIV-13,21 ; multiplication des pains, cf. Marc VI- 33,44 ; Luc VIII-1,9 ; Johannes VI-1,13 501 Auber C.-A. abbé (1849), Histoire de la Cathédrale de Poitiers, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère série,

tome XV, 18 p. 535-sqq.

-252-

SUMPTIBUS DEPINGI VOLUIT ETIAM (NUNC) ... FUND(ITUS) ... ANNO DOMINI ...

AETATIS SUAE 5 ... ORATE DEUM PRO EO.

Cette très sainte famille en même temps que les autres cinq mystères, René, chanoine, premier

chapelain de cette église a fait peindre à ses frais et en plus... de fond en comble ... l’an du

Seigneur ... à l’âge de ... Priez Dieu pour lui.

Il devait donc avoir entre 50 et 59 ans à cette époque.

Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre.

ANNO DOMINI MDCCCCXII

DIE MARTII I

INSTANTE

RRDD L. HUMBRECHT EP. PICTAV.

PIVS X PNT. MAX.

HANC CATHEDRALEM ECCLESIAM

AVXIT

DIGNITATE BASILICAE MINORIS

Le 1er

mars 1912, en présence du révérend-seigneur L. Humbrecht évêque de Poitiers, Pie X,

souverain pontife, a élevé cette cathédrale à la dignité de basilique mineure.

Vienne, Poitiers, chapelle Saint-Savin.

Ce tableau, d’une longueur de 1,77 mètre sur une largeur de 1,27 mètre, représente saint Étienne

debout, vu de trois-quarts, entre deux colonnes brisées, habillé d’une dalmatique rouge. Il tient à

la main droite une palme, la gauche levée sur sa poitrine, ses yeux tournés vers le ciel

s’expliquent par la devise video caelos apertos. À gauche sur la base d’un pilier, on lit

l’inscription :

EX DONO

DOM F. C. GLORIA

CANTORIS ET CANONICI

HUJUS ECCLESIAE 1783

À la suite d’un don du

sieur F. C. Gloria,

chantre et chanoine de

cette église, 1783.

À droite, dans un cartouche, sont peintes les armoiries suivantes : écu ovale d’or à deux losanges

d’azur posées en face, au chef d’azur chargé de trois besants d’or, timbré d’une couronne, en bas

la croix de Saint Louis.

Il s’agit des armoiries des Tudert502.

Vienne, Poitiers, château.

Agnus Dei trouvé lors des travaux de l’abattoir503 à l'emplacement des fondations du château.

AGNE DI MISERE MEI. QVI CRI. TOLLIS

AGNE DEI MISERERE MEI QVI CRIMINA

TOLLIS (MUNDI)

Agneau de Dieu, aie pitié de moi.

Toi qui enlèves les crimes du monde.

502 Barbier De Montault X. Mgr (1885), Un agnus de Grégoire XI découvert dans les fondations du château de Poitiers, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2

e série, tome VIII, p. 97-159.

503 Barbier De Montault X. Mgr (1885), Un agnus de Grégoire XI découvert dans les fondations du château de Poitiers, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2

e série, tome VIII, p. 97-159, planche p. 160.

-253-

Au-dessus de l’agneau :

GREGR P. P. XI GREGORIUS PONTIFEX PAPA XI Grégoire XI, pontife et pape.

Il s’agirait d’agni placés dans les fondations du château pour attirer la protection du ciel. Jean,

duc de Berry, commença la construction de l’édifice en 1375 et le pape Grégoire XI gouvernait

alors l’église (1370-1378).

Vienne, Poitiers, cimetière de l’hôpital des Champs.

Cette épitaphe504 a été lue sur la tombe de la très haute dame Angadresme de Carvoisin,

marquise de Pleumartin :

HAEC ERAT PLENA OPERIBUS BONIS

ET ELEMOSYNIS QUAS FACIEBAT

Elle était toute pleine de bonnes œuvres

et des aumônes qu’elle faisait.

Nous avons conservé la traduction de plena par pleine, en dépit de son caractère un peu bizarre,

car l’inscription a voulu s’inspirer de la formule : Ave Maria, gratia plena.

En réalité l’inscription s’inspire des Actes des Apôtres505 et elle exprime l’espoir de ressusciter.

In Joppe Tabitham ressuscitat.

In Joppe autem fuit quaedam discipula, nomine Tabitha, quae interpretata dicitur Dorcas. Haec

erat plena operibus bonis et eleemosynis, quas faciebat. Factum est autem in diebus illis ut

infirmata moreretur. Quam cum lavissent, posuerunt eam in coenaculo.

Comme on peut le constater, cette citation latine est plus qu’un auto-éloge. C’est un appel à la

résurrection.

Vienne, Poitiers, couvent des Feuillants506, sceau.

† MONAST. S. BERN. PICT. CONGR. FUL.

C’est à dire, si l’on restitue les abréviations :

504 Prouhet Dr. (1906), Les seigneurs, le château, la terre de la Mothe-Saint-Héray, Mémoires de la Société de statistique des Deux-Sèvres, tome II, p. 307. 505 Actes des Apôtres IX, 36-37 506 Barbier C. (1880-1882), Inventaire des sceaux matrices du musée des antiquaires de l’Ouest, Bulletin de la Société des anti-quaires de l’Ouest, 2

e série, tome II, p. 515.

-254-

† MONASTERIUM SANCTI BERNARDI PICTAVIENSIS CONGREGATIONIS

FULIENSIUM

Monastère de Saint-Bernard, de la congrégation des Feuillants à Poitiers.

Dans le champ, on voit la Sainte Vierge avec l’enfant Jésus debout entre deux rosiers fleuris.

Vienne, Poitiers, couvent de La Visitation507.

VIVE † JESUS

JESU, MARIA, JOSEPH STE

AUGUSTINE S. F. D. SALESII SUC

CURRITE NOBIS

LA CHARITE DE LA PIERRE FONDAMENTALE

DE CET EDIFICE LA PREMIERE A

ETE POSEE PAR LA SUPERIEURE

ET TOUTE LA CMTE(COMMUNAUTE) DES RELIGIEUSES DE

LA VISITATION STE MARIE DE POITIERS

LE 10 JUILLET 1676 DIEU SOIT BENI

Traduction : Jésus, Marie, Joseph, sainte Augustine de la communauté de saint-François de

Sales, venez à notre secours.

S. F. D. à la troisième ligne pourrait être l’abréviation de : SANCTI FRANCISCI DE (SALES)

Vienne, Poitiers, église Notre-Dame-la-Grande, chapelle Sainte-Anne, XVe siècle.

Inscription peinte sur le mur de la chapelle :

D.O.M (Deo Optimo Maximo)

HIS CREDITUM CUM

DILEXISSET DILEXIT IN FINEM

HIC JACET

COR

IOHANN. LEONIS ROBERT

ECCL. PICTAV. CANON. HONOR.

HUJUS PARROCHIAE RECTORIS

CUJUS

SPE NON IN HOMINIB.CONFISA

FIDE NON FICTA

CARITATE BENIGNA

ZELO DOM. ORATIONES EJUS CUJUS MAXIMA EX PARTE DECORATAE

VITA IMMACULATA APUD DEUM COMMENDATUR

QUI

PRO VIGILANTIS ECCLESIAE CUSTODIA

PASTORALIS ELOQUENTIE SUAVITATE

FELICIS INGENII MANSUETUDINE

BONORUM OMNIUM MEMORIA DIGNUS

507 Bizard P. (1912), Compte-rendu et chronique de la séance du 23 mai 1912, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3

e série, tome II, p. 524.

-255-

OMNIBUSQUE AD EXTREMUM

DOLORES INTER AMARISSIMOS EXEMPLUM FORTE

FLEBILIS OBIIT DERELINQUENS

PRIDIE IDIB MART

A XPI MDCCCLIV

AETATIS SUAE 56

JUSTUS AUTEM SI MORTE PRAEOCCUPATUS FUERIT

IN REFRIGERIO ERIT

SAP. IV, 7

R. I. P. (Requiescat in pace)

Au Dieu très bon, très grand.

Ceux auxquels il aimait faire confiance, il les a aimés jusqu’à la fin. Ici repose le cœur de Jean-

Léon Robert, chanoine honoraire de l’église de Poitiers, recteur de cette paroisse, lui qui n’a ja-

mais mis son espoir dans les hommes, dont la foi n’était pas feinte, dont la charité était bienveil-

lante, lui dont les discours étaient essentiellement décorés par son zèle pour le Seigneur, lui dont

la vie immaculée est une recommandation auprès de Dieu.

En raison de la garde qu’il a faite de l’église vigilente, de la douceur de son éloquence pastorale,

de la mansuétude de son heureux tempérament, digne du souvenir de toutes les bonnes gens,

laissant à tous jusqu’au bout un exemple de courage au milieu des douleurs les plus pénibles, il

est mort de manière lamentable la veille des ides de mars, l’an du Christ 1854, à l’âge de 56 ans.

Mais il est juste, s’il a été préoccupé par la mort, (il jouira du) du bonheur éternel et rafraîchis-

sant.

Que le lecteur se garde bien de traduire refrigerium par réfrigérateur dans la citation scripturaire.

Refrigerium, qui a en latin le sens de lieu rafraîchissant, est employé par Tertullien, Adversus

Marcionem508, dans le sens de bonheur éternel. Il suit en cela la traduction de la Vulgate509 :

Imposuisti homines super capita nostra

Transivimus per ignem et aquam

Et eduxisti nos in refrigerium

Cette traduction est d’ailleurs un peu fantaisiste et elle a été corrigée dans la nouvelle édition de

1945 de la façon suivante :

Incedere fecisti homines super capita nostra

Transivimus per ignem et aquam

Sed relaxationem dedisti nobis

Le texte complet de la citation scripturaire510 est le suivant :

Justus autem si morte praeoccupatus fuerit

In refrigerio erit ;

Senectus enim venerabilis est, non diuturna

aeque annorum numero computata.

Vienne, Poitiers, église Saint-Hilaire-le-Grand.

Inscription du déambulatoire de l’abside :

D.O.M.

508 Tertullien, Adversus Marcionem, III-24. 509 Psaumes, LXV, LXVI-12. 510 Sapientiaux, IV-7,8.

-256-

HIC DEPOSITUM EST

COR

ILLUSMI ET REVMI DD CAR FRAN

DAVIAU DU BOIS DE SANZAY

EX NOBILI PICTAV PROSAPIA

AN NATI MDCCXXXVI

DOCT. THEOL

VIC PRIMUM GEN PICT DIOCES NECNON S.HILARII MAGNI CANONICI

ARCHIEPISCOPI DEIN VIENNENSIS INDEQUE BURDIGALENSIS

QUI ET PAR FRANCIAE

REGII ORDINIS SANCTI SPIRITUS COMMENDATOR

OBIIT IN DOM

DIE JULII XI AN MDCCCXXVI

FIDE POTENS ALTA SCIRE CUI DATUM,

TENAX TUERI PRISCA DESPECTO METU

DOLENS DOLENTI, LARGUS OMNI PAUPERI,

FIRMANS LABENTEM ATQUE ERRANTI OBVIUS, SUIS

DILECTUS ET IIS CARUS QUI FORIS ERANT

DEO FRUATUR TOT PER QUEM NORINT DEUM

HANC TABELLAM

PII AC MOERENTES FRATER, FRATRIS FILIUS ET NEPOTES

POSUERE

DIE XI JANUARII AN MDCCCXXVII.

Restitution des treize premières lignes :

DEO OPTIMO MAXIMO

HIC DEPOSITUM EST

COR

ILLUSTRISSIMI ET REVERENDISSIMI DOMINI CAROLI FRANCISCI

DAVIAU DU BOIS DE SANZAY

EX NOBILI PICTAVENSI PROSAPIA

ANNO NATI MDCCXXXVI

DOCTORIS THEOLOGIAE

VICARII PRIMUM GENERALIS PICTAVENSIS DIOCESIS NECNON SANCTI HILARII

MAGNI CANONICI

ARCHIEPISCOPI DEIN VIENNENSIS INDEQUE BURDIGALENSIS

QUI ET PAR FRANCIAE

REGIS ORDINIS SANCTI SPIRITUS COMMENDATOR

OBIIT IN DOMINO

DIE JULII XI ANNI MDCCCXXVI etc

Au Seigneur très bon très grand. Ici a été déposé le cœur du très illustre et très révérend seigneur

Charles-François Daviau Dubois de Sanzay d’une noble famille poitevine, né an l’an 1736,

docteur en théologie, d’abord vicaire général du diocèse de Poitiers et en même temps chanoine

de Saint-Hilaire-le-Grand, ensuite archevêque de Vienne et par la suite de Bordeaux,, qui fut

aussi pair de France et commandeur de l’ordre royal du Saint-Esprit. Il mourut dans le Seigneur

le 11 juillet de l’an 1826.

Puissant par la foi, lui auquel il a été donné de connaître les choses d’en-haut, méprisant la peur,

il montra de l’obstination pour préserver les choses d’autrefois ; il souffrit avec le souffrant, il fut

généreux avec tous les pauvres ; il a réconforté celui qui se laissait aller et il a été au-devant de

-257-

celui qui se perdait. Aimé des siens et cher à ceux qui étaient à l’extérieur (de l’église). Qu’il

profite de Dieu, autant qu’ils ont appris grâce à lui à connaître Dieu.

Pieux dans l’affliction, son frère, son neveu et ses petits-enfants ont posé cette pierre le 11

janvier 1827.

Vienne, Poitiers, église Saint-Jean de Montierneuf.

Inscription commentant la restauration de l’église511.

ANNO DNI

MD CCCXVII

REDUCE VELUT DIVINITUS AD TRONUM

CHRSSO PRINCIPE LUDOVICO XVIII

CLEMENTIA COMITANTE PATERNA OBVIIS UNDIQUE CORDIBUS

TEMPLUM HOC

LABENTE SECLO XI A GUILLELMO VI PICT. COMITE ERECTUM

NUPER HEU ! TETERRIMA REVOLUTIONE POLLUTUM DIRUTUMQUE

COELO INDULGENTE

SUPPLICIBUS, TUM VENERABILIBUS DIOCESIS GUBERNATORIBUS

DE MOUSSAC, SOYER, DARGENCE, DE BEAUREGARD

TUM ECCAE. PAROCHLIS RECTORIS SOLLICITI FCI SABOURIN

AC PIORUM LARGITORUMQUE CIVIUM VOTIS

E RUINIS EMERSIT

EXCELLORUM PRINCIPUM PHILPI ARTHESIA COMITIS FILII

QUOQUE EJUS

LUDCI ANTII ENGULISMAE DUCIS

NUTUI PERMUNIFICO HILARITER OBSEQUENTIBUS

DUHAMEL NOBSMO

COMITE, VIGI LTMO

PROVINCIAE A REGE

PRAEFECTO

GUISCHARD D’ORFEUIL PROVIDENSSO

URBIS PRAEPOSITO

BRUMAULD DE BEAUREGARD DICTI PRAEFECTI PRAESIDE LEGATO

ITEMQ, FILLEAU, DICTI URBIS PRAEPOSITI VICES GERENTE

OPERI INSTANTIBUS

GUIGNARD, COUTEAULT ET DOIGNY

THIBAULT-DESGATS, ET CLEMENT, DOIGNY, COUTURIER, THOMAS

MUNIA PAROCHIAE TEMPORALIA GERENTIBUS

PRIMO LAPIDE SUPPOSITO MANU PRAEDICTI

NOBILSSI COMITIS DUHAMEL

DIE MENSIS MAII - III

Les travaux de réparation durèrent près de 6 ans et ce ne fut que sur la fin de l’année 1822 que le

service reprit dans la vieille église de Guillaume VI.

ANNO DOMINI

MD CCCXVII

REDUCE VELUT DIVINITUS AD TRONUM

CHRISTIANISSIMO PRINCIPE LUDOVICO XVIII

CLEMENTIA COMITANTE PATERNA OBVIIS UNDIQUE CORDIBUS

TEMPLUM HOC

511 Chergé C.-L.-G. d (1843), Mémoires historique sur l'abbaye de Montierneuf de Poitiers, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère série, tome XI, p. 237-238.

-258-

LABENTE SAECULO XI A GUILLELMO VI PICTAVIENSI. COMITE ERECTUM

NUPER HEU ! TETERRIMA REVOLUTIONE POLLUTUM DIRUTUMQUE

COELO INDULGENTE

SUPPLICIBUS TUM VENERABILIBUS DIOCESIS GUBERNATORIBUS

DEMOUSSAC, SOYER, DARGENCE, DE BEAUREGARD

TUM ECCLESIAE. PAROCHIALIS RECTORIS SOLLICITI, FRANCISCI SABOURIN

AC PIORUM LARGITORUMQUE CIVIUM VOTIS

E RUINIS EMERSIT

EXCELLENTISSIMORUM PRINCIPUM PHILIPPI ARTHESIAE COMITIS FILII

QUOQUE EJUS

LUDOVICI ANTONII ENGULISMAE DUCIS

NUTUI PERMUNIFICO HILARITER OBSEQUENTIBUS

DUHAMEL NOBILISSIMO COMITE, VIGILANTISSIMO PROVINCIAE A REGE

PRAEFECTO

GUISCHARD D’ORFEUIL PROVIDENTISSIMO URBIS PRAEPOSITO

BRUMAULD DEBEAUREGARD DICTI PRAEFECTI PRAESIDE LEGATO

ITEMQUE FILLEAU, DICTI URBIS PRAEPOSITI VICES GERENTE

OPERI INSTANTIBUS

GUIGNARD, COUTEAULT ET DOIGNY

THIBAULT-DESGATS, ET CLEMENT, DOIGNY, COUTURIER, THOMAS

MUNIA PAROCHIAE TEMPORALIA GERENTIBUS

PRIMO LAPIDE SUPPOSITO MANU PRAEDICTI

NOBILISSIMI COMITIS DUHAMEL

DIE MENSIS MAII - III

L’an du Seigneur 1817, le prince très chrétien Louis XVIII était revenu sur le trône par un effet

de la volonté divine, alors que pourtant les cœurs lui étaient acquis grâce à sa clémence pater-

nelle. Alors que le XIe

siècle allait à sa fin, ce temple a été érigé par Guillaume VI, comte du

Poitou.

Récemment, hélas, au déclin du siècle, il fut souillé et détruit par la plus horrible des révolutions.

Grâce au ciel, écoutant les supplications de vénérables personnalités du diocèse, le gouverneur

De Moussac, Soyer, Dargence, De Beauregard, grâce aux offrandes du recteur plein de sollici-

tude de l’église paroissiale François Sabourin et de pieux donateurs parmi les citoyens, elle s’est

relevée de ses ruines.

À l’injonction très généreuse de leurs excellences les princes Philippe, fils du comte d’Artois et

de Louis Antonin, duc d’Angoulême.

Obéissant joyeusement, le très noble comte Duhamel très vigilant et le très prévoyant maire de la

ville Brumault de Beauregard, de même Filleau qui remplace le dit préposé à la ville pressant

l’accomplissement de l’ouvrage Guignard, Couteault et Doigny, Couturer et Thomas, gérant les

intérêts temporels de la paroisse, la première pierre a été posée de la main dudit très noble comte

Duhamel le 3 mai.

Vienne, Poitiers, église Sainte-Opportune.

Inscriptions sur le reliquaire en forme de croix de Sainte Opportune512, dont l’église possède une

belle relique de sa sainte patronne, qui renferme avec des ossements d’autres saints, paraît-il, un

fragment de la vraie Croix.

512 Lecointre-Dupont G. (1876), Note sur un reliquaire en forme de croix de l’ancienne église Sainte-Opportune de Poitiers, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère série, tome XIV, p. 371-377.

-259-

Les côtés de la croix sont recouverts de feuilles d’argent sur lesquelles ont été clouées après coup

quatre bandes, également d’argent, d’inégale largeur, qui en se développant sur la face principale

en dessous des verres, présentent les inscriptions suivantes en caractères du XVIIIe siècle :

NON NOBIS DONE (DOMINE)

O CRUX AVE

SPES

UNICA

STA

OPPOR

TUNA

16 IHS 79

Ce n’est pas pour nous Seigneur

Croix salut

espoir

unique

Sainte

Opportune

Jésus Sauveur des hommes.1679

Sur les bras de la croix, des deux côtés de la rosace, en une ligne horizontale :

O CRUX, AVE, SPES UNICA

Au-dessous de la rosace, en une ligne verticale :

RELIQUAIRE DE LA VRAIE CROIX

Sur la même face, à l’intérieur :

MATHURINUS COLLON. AEDITUUS513

SANCTAE OPPORTUNAE FIERI

CURAVIT

Mathurin Collon, gardien de

Sainte Opportune a fait faire.

Enfin sur les côtés à l’extérieur :

OS DE SAINTE OPPORTUNE ET AUTRES SAINTES RELIQUES

NON NOBIS, DOMINE, NON NOBIS.

Ce n’est pas pour nous, Seigneur, pas pour nous.

IHS est à la fois l’abréviation de Jesus Hominum Salvator et une allusion au début de

l’orthographe grecque du mot Jésus.

Vienne, Poitiers, église Sainte-Radegonde.

Inscription d’ne cloche fondue en 1613 :

STEMMATA QUAE GERO SATIS OSTENDUNT ME ESSE REGALEM

Les guirlandes (symbole généalogique) que je porte montrent bien que je suis royale.

Vienne, Poitiers, église Sainte-Radegonde, crypte.

Action de grâces d’Anne d’Autriche pour la guérison de son fils Louis XIV, par l’intercession de

la patronne de Poitiers :

D. O. M. (Deo Optimo Maximo)

ANNA AUSTRIACA GALLIAE ET NAVARRAE REGINA

MEMOR REDDITAE SALUTIS FILIO KARISSIMO

LUDOVICQ XIV ; REGI CHRISTIANISSIMO(QUEM

APUD GEROSIACUM NAVALE, ANNO 1658

513 Pour aeditumus, gardien d’un temple. La forme exacte est aeditumus, selon Varron R. 1, 2, 1. Cependant à partir de Cicéron, aeditunus est préféré à aeditumus.

-260-

FEBRIENTEM, DIVAE RADEGUNDIS PATROCINIO

MOERENS ADDIXERAT) LAMPADEM ARGENTEAM

DIU NOCTUQUE INEXTINGUIBILEM TUMULO

TANTAE LIBERATRICIS APPENDIT, DUASQUE IN HAC

REGIA ECCLESIA MISSAS DE PROPRIO D.

RADEGUNDIS IN AETERNUM SOLEMNI RITU

SINGULIS DIEBUS XXIX IUNII ET XIII IULII

CELEBRANDAS DOTE PRAESTITA CONSTITUIT

SUOQUE NOMINE REGIUM (QUI TUNC ERIT)

IN SENATU PICTAVIENSI PROTOPATRONUM

HISCE VOTIVIS MISTERIIS ADESSE JUSSIT,

CAETERAQUE PERAGI VOLUIT,

QUAE AUTOGRAPHO

DIEI XII SEPTEMBRIS ANNO 1658 CONTINENTUR

(Monogramme AL couronné, trois fois répété, peut-être initiales : Anna, Ludovicus).

Anne d'Autriche, reine de France et de Navarre, en souvenir de la santé rendue à son fils très

cher, Louis XIV, roi très chrétien (que dans son affliction elle avait voué à la protection de la

divine Radegonde, alors qu’il avait la fièvre en 1658 près du chantier de constructions navales de

Boulogne) a suspendu près du tombeau de celle qui libère si bien (des tourments) une lampe

d’argent qui ne doit s’éteindre ni jour ni nuit, a constitué un fonds pour que soient célébrées

éternellement dans cette église royale, au bénéfice de sainte Radegonde, deux messes solennelles

le 29 juin et le 13 juillet et a ordonné qu’en son nom, celui qui sera alors le président royal du

sénat de Poitiers assiste à ces mystères votifs et elle a fait procéder à d’autres dispositions qui

sont mentionnées dans une lettre autographe du 13 septembre de l’année 1658.

L’inscription a été transcrite incorrectement par M. A. Le Touzé de Longuemar dans son

Epigraphie du Bas-Poitou514.

Gerosiacum est bien entendu une erreur pour Gesoriacum (Boulogne).

Dans misteriis tiré du grec le upsilon est transcrit pas un i et non comme aujourd’hui par un y.

Cette habitude durera jusqu’à la restauration.

Vienne, Poitiers, église Sainte-Radegonde, vitraux du XIXe siècle.

Série 3515 :

1) DECENNIS CAPTIVA REGIBUS ADDUCITUR

2) IMPOSITO VELAMINE DIACONISSA CONSECRATUR.

3) MULIERES LEPROSAS MINISTRAT ET OSCULATUR

4) AVENIS MIRACULOSE CRESCENTIBUS A PERSECUTIONE REGIS LIBERATUR.

5) S. MEDARDUS EPISCOPUS NOVIOMENSIS516.

6) S. FORTUNATUS EPISCOPUS PICTAVIENSIS.

7) S. PIENTIUS EPISCOPUS PICTAVIENSIS.

514 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome XXVIII, p. 336, inscr 237. 515 Favreau R. (1998), Le programme iconographique des vitraux du XIX

e siècle à Sainte-Radegonde, Bulletin de la Société des

antiquaires de l’Ouest, 5e série, tome XII, 2

e trimestre, p. 83-108.

516 Dauzat A., Rostaing C. (1978), Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, p. 493.

-261-

8) S. EUPHRONIUS EPISCOPUS TURONENSIS

9) S. GERMANUS EPISCOPUS BURDIGALENSIS.

10) S. LEONTIUS EPISCOPUS BURDIGALENSIS.

11) EX DONO CLERI PICTAVIENSIS.

Traduction:

1) À dix ans, elle est arrivée aux rois

2) Prenant le voile, elle est consacrée comme diaconnesse

3) Elle s’occupe de lépreuses et les embrasse

4) Elle est libérée de la persécution du roi par des mauvaises herbes qui poussent

miraculeusement.

5) Saint Médard, évêque de Neufmesnil

6) Saint Fortunat, évêque de Poitiers

7) Saint Pient, évêque de Poitiers

8) Saint Euphronius, évêque de Tours

9) Saint Germain, évêque de Bordeaux

10) Saint Léonce, évêque de Bordeaux

11) Par un don du clergé de Poitiers.

Série 4 :

1) MONASTERIUM HILARITER INGREDITUR.

2) DOMINICAM CRUCEM CUM EXALTATIONE RECIPIT.

3) NATURA COELO APPARITIONE CHRISTI DIGNATUR.

4) DEFUNCTA AD SEPULCRUM IN BASILICA B. MARIAE ADDUCITUR.

5) S. GREGORIUS EPISCOPUS TURONENSIS.

6) S. AREDIUS ABBAS.

7) S. JUNIANUS PRESBYTER.

Traduction:

1) Elle entre joyeusement au monastère

2) Elle reçoit avec exhaltation la croix du Seigneur

3) La nature est jugée digne de l’apparition du Christ au ciel

4) Défunte, elle est menée au tombeau dans la basilique de Sainte-Marie

5) Grégoire, évêque de Tours

6) Saint Aredius, abbé

7) Saint Junien, prêtre

Série 5 :

1) B. GUNTRANUS ECCLESIIS DONA LARGITUR.

2) B. CARLOMANUS HABITUM SANCTAE RELIGIONIS SUSCIPIT.

3) D. CAROLUS MAGNUS IMPERATOR A S.LEONE CORONATUR.

4) VEXILLUM A PARISIENSI EPISCOPO ACCIPIT.

Traduction:

1) Le bienheureux Gontran fait des dons aux églises

2) Le bienheureux Carloman revêt l’habit de la sainte religion

3) L’empereur Charlemagne est couronné par Saint Léon

4) Il reçoit un drapeau de l’évêque de Paris.

-262-

Série 6 :

1) SANCTA CLOTILDIS CLODOVAEO VICTORI ET CHRISTUM PROFITENTI OBVIAM

VENIT517.

2) S. RADEGUNDIS FANUM CUM IDOLO INCENDI JUBET.

3) S. BATHILDIS FILIORUM INFANTIUM TUITIONEM GERIT

4) S. IOANNA VALESIA ANNUNTIARUM FUNDATRIX REGULAM TRADIT.

Traduction:

1) Sainte Clothide vient au devant de Clovis victorieux et confessant le Christ

2) Sainte Radegonde fait incendier un temple avec une idole

3) Sainte Bathilde prend la garde de ses enfants tout petits

4) Sainte Jeanne de Valois fondatrice de l’ordre de l’annonciation transmet la règle.

Vienne, Poitiers, évêque de Poitiers monseigneur Pie.

Monseigneur Pie, chartrain518, devenu Poitevin, peut être comparé à Fulbert de Chartres, Poite-

vin devenu chartrain.

Il écrivit notamment les vers suivants :

Me de pauperibus natum suscepit alendum

Nam puero faciles providit adesse magistros

Et juvenem perduxit ad hoc ut episcopus essem.

Il m’a recueilli pour m’élever, moi qui était né dans une famille pauvre, car il a procuré à l’enfant

des maîtres d’humeur facile. Et il a permis à ce jeune homme d’accéder à la dignité épiscopale.

Vienne, Poitiers, grand séminaire.

Médaille519 en laiton, un peu fruste, pesant 10 grammes, offerte par le grand séminaire à la

Société des antiquaires de l’Ouest.

D’un côté, la Sainte Vierge couronnée, tenant un sceptre de la main droite et portant sur le bras

gauche l’enfant Jésus, à ses pieds on voit une ancre et un croissant. En légende :

S. MATER GRATIAE 1695 Sainte (Marie) mère de la Grâce 1695

Sur l’autre face, on voit un saint, nimbé, tenant de la main gauche une épée nue ; son pied

s’appuie sur un animal couché, mais dressant la tête.

S. LANDELIN MARTYR PAS(SUS)

ANO 640

Saint Landelin qui a subi le martyr

En l’An 640

Saint Landelin, abbé, fonda l’abbaye de Saint-Crespin, où il fut enterré ; sa fête est célébrée le 15

juin, jour de son décès. Il serait né soit en 680, soit en 686, soit en 691.

517 Jarry J. (1989), La bataille de Vouillé, Les effets d’une confusion hagiographique, Bulletin de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, 2

e série, tome XXII, n°1, 1

er trimestre ; Le Roux H. (1993), Recherche sur le lieu de la victoire de Clovis sur les

Wisigoths en 507, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 5e série, tome VII, 3

e trimestre.

518 Pouget M. du (1988), Un prélat romantique Louis-Edouard Pie (1815-1880), Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 5

e série, tome II, p. 56 ; Gadille J. (1967), La pensée et l’action politique des évêques français au début de la III

e République,

tome I, Paris, p. 301. 519 De la Marsonnière, (1885), Compte-rendu et chronique de la séance du jeudi 2 juillet 1885, Bulletin de la Société des anti-quaires de l’Ouest, 2

e série, tome III, p. 571.

-263-

Vienne, Poitiers, Hôtel-Dieu, inscription de Michel de Craon, provincial.

Cette inscription provient de l’ancien Hôtel-Dieu520 de Poitiers qui, à cette date, était tenu par les

religieuses hospitalières de Loches, dont la devise était Jésus, Maria, Joseph. Elle était jadis au

musée de Poitiers :

JESUS MARIA JOSEPH

CHARITAS

RDUS PATER MICHAL DECRON

PROVINCIAE TURONIAE MINI

BENE MERITUS PROALIS HUNC

PRIMARIUM LAPIDEM APPOSUIT

DIE 28 JUNII ANNO DOMINI

1675

JESUS MARIA JOSEPH

CHARITAS

R(EVEREN)DUS PATER MICHA(E)L DE CRON

PROVINCIAE TURONIAE MINI [MORUM

BENE MERITUS PRO[VINCI]ALIS HUNC

PRIMARIUM LAPIDEM APPOSUIT

DIE 28 JUNII ANNO DOMINI

1675

Jésus, Marie, Joseph,

Charité.

Le révérend père Michel de Craon, provincial qui a rendu bien des services des Minimes de la

provonce de Tours a posé cette première pierre le 28 juin de l’an du Seigneur 1675.

Vienne, Poitiers, hôtel de ville.

Cette inscription en l’honneur de Philippe Mauduyt521 était autrefois dans la salle de l’hôtel de

ville qui servait de lieu de réunion à la faculté de médecine. Au-dessous de l’inscription, sont

placées les armes de la faculté (un Christ en croix et trois fleurs de lys en chef) et au-dessous les

armes de la famille Mauduyt (un chevron accompagné d’une fleur et trois étoiles en chef).

ACADEMICORUM JURIUM VINDICI ET DEFENSORI

ACERRIMO CLARISSIMO VIRO PHILIPPO

MAUDUYT DE LA GREVE, REGIS CONSILIARIO

IN SALUBERRIMA FACULTATE DOCTORI

PERITISSIMO AC SERENISSIMI LUDOVICI

ARMANDI BORBONII PRINCIPIS DE CONTI

HUJUSQUE PROVINCIAE GUBERNATORIS

ACCEPTISSIMO MEDICO FIDISSIMO OB

SINGULARIA IN UNIVERSITATEM PICTAVI

ENSEM MERITA HOC PERENNE GRATI

ANIMI MONUMENTUM PONENDUM STATUERE

EJUSDEM UNIVERSITATIS RECTOR ET

PROCERES SOLENNI DECRETO DIEI

DECIMAE QUINTAE MENSIS MARTII ANNO

DOMINI MILLESIMO SEPTENGENTESIMO

VIGESIMO PRIMO.

Au vengeur et défenseur des droits académiques, au très énergique et très illustre Philippe

Mauduyt de La Grève, conseiller du roi, docteur très expérimenté dans une faculté très solide et

très fidèle, médecin du prince sérénissime Louis Armand Bourbon de Conti, gouverneur bien

aimé de cette province, médecin très renommé, très fidèles, en raison de ses mérites singuliers

envers l’université de Poitiers, le recteur et les maîtres de cette même université ont décidé par

520 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome XXVIIII, p. 341-342, inscr 244. 521 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome XXVIII, p. 365-366, inscr. 284.

-264-

un décret solennel de faire édifier ce monument en témoignage éternel de leur gratitude, le 15

mars en l’an du Seigneur 1721.

Vienne, Poitiers, lycée, la chapelle.

À droite et à gauche de l’autel :

IN NOMINE

JESU OMNE

GENU FLEC

TATUR ETC

AD PHILIPP. II

QUAM ADMI

RABILE EST

NOMEN TUUM

IN UNIVERSA

TERRA

PSALMO VIII

Que tout genou se ploie au nom de Jésus, etc522.

Combien admirable est ton nom dans toute la Terre523.

Le verset du Psaume est le suivant : victori pro torcularibus canticum David (8-2). Domine,

Dominus noster. Quam admirabile est nomen tuum in universa terra. Quoniam elevata est

magnificentia tua super caelos (nouvelle traduction: qui extulisti majestatem tuam super caelos).

La citation de l’épître aux Philippiens est la suivante : ut in nomine Iesu omne genu flectat

caelestium et terrestrium et infernorum.

Vienne, Poitiers, musée.

Cette inscription524 datée de 1658 provient probablement du terrain des Dames du Calvaire.

MDEC

IVIN

MDCLVIII

MAJOR DEI GLORIA

À la première ligne, peut-être faut-il restituer : Mysterium doctrinae ecclesiae christianae ?

La traduction devient alors :

Le mystère de la doctrine de l’église chrétienne.

La plus grande gloire de Dieu, juin 1658.

La formule finale rappelle la devise des jésuites : Ad majorem Dei Gloriam. Vide supra,

Nouaillé-Maupertuis Ad majorem Dei doxam.

Vienne, Poitiers, musée.

Inscription (funéraire ?) sur marbre blanc525.

JU]DICIS EIVS QVONDA.

]T BARONIS DVPLESSIS D[

]E CHERCOIS MONTPIPEAV

E. ETC. SPECTABILES

CO]DICIS EIVS QVONDAM

ET BARONIS DVPLESSIS D(OMINI D)E

CHERCOIS MONTPIPEAV

E. ETC. SPECTABILES

522 Épître aux Philippiens, II - 10, Acta Apostolorum Epistula ad Philippenses. 523 Psaumes, VIII. 524 Poiraud M. (1892-1894), Objets divers, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2

e série, tome VI, p. 290.

525 Ledain B. (1883), Musée de la Société des antiquaires de l’Ouest, catalogue du musée lapidaire, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2

e série, tome LVI, p. 538, inscr. n° 865.

-265-

]RMAE COETEROSQIE CO[

GREGIAE, QVIBUS PROEC

]QVAS VTINAM DE MAR [

]VIIS PROEBERE SCVL[

FORMAE COETEROSQUE CO

EGREGIAE, QVIBUS PRŒCLARA[S

ANTIQVAS VTINAM DE MARMORE

CONVIVIIS PRŒBERE SCVLPTURAS

Un jour son juge ... et du baron Duplessis... et de Chercois-Montpipeau … des ... remarquables

de forme et d'autres (objets) confectionnés de ... exceptionnelle, par lesquelles ... de très illustres

antiquités ... dans l’espoir d’offrir lors des festins des sculptures de marbre.

Après egregiae, il est probable qu'on a sous-entendu formae; proebere est pour praebere.

Le début du texte est très douteux. Il y a de nombreuses possibilités : Medicis, in dicis, judicis et

même dicis du verbe dico, mais aucune ne semble convenir au sens général de l’inscription.

Seul Judicis ejus (son juge) semble convenir à une inscription funéraire. Mais la mention de con-

vivia semble contredire cette interprétation. S’agirait-il d’un éloge funéraire du baron Duplessis ?

Vienne, Poitiers, musée.

Inscription en espagnol sur un reliquaire526 :

LECHE DE LA VIRGEN MARIA Lait de la Vierge Marie.

Les inscriptions en espagnol sont très rares en Poitou. À part une inscription latine où lux est

spagnolisé en luz à Dompierre-sur-Boutonne, il en est une autre complète, toujours dans la même

ville.

Vienne, Poitiers, musée.

Cette inscription flamande527, gravée sur un marbre blanc et dont les lettres sont remplies de

mastic noir pour les faire mieux ressortir, provient d’un guéridon Louis XIV. Elle devait être

primitivement carrée mais elle fut taillée en rond pour s’adapter au meuble :

CAPPELE GILLIS

HENDRICK GHEWESEN

FRE(DERICK)

RAEDPENSIONARIS DER STADT

OST]ENDE GECOMMITTEERDEN

TER VERGADERINGHE VAN D’HEEREN

DE ECKE EN DE LEDEN DESER

RAEDE VAN VLAEDEREN OVERL

DEN 20 NOV 1759

R. I. P. (Requiescat in pace)

Cappele Gilles-Henri (ou Frédéric) ci-devant pensionnaire de la ville d’Ostende, député vers

l’assemblée de messieurs le doyen et les membres de ce conseil des Flandres.

Décédé le 20 novembre 1759

Qu’il repose en paix.

Vienne, Poitiers, musée.

Au musée des Augustins528, inscriptions hollandaises sur des assiettes décorées du portrait du

stathouder de Hollande.

526 Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2

e série, tome IX, p. 83 ; n° de catalogue 3308.

527 Barbier C. (1875), Inscription en flamand trouvée à Poitiers, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1ère

série, tome XIV, p. 204-229.

-266-

Nu siet men wer verschijnen529 Maintenant on voit de nouveau paraître.

De Oranje son aan’t Roer van Staat Le soleil d’Orange est gouvernement de l'état.

Nederland’s Heil en Toeverlaat De la Hollande le salut et la rédemption.

Har vijand aan het verdwijnez530 Tandis que l’ennemi en est à disparaître.

Vienne, Poitiers, rue des Hautes-Treilles.

Cette inscription sur pierre de 1752 fut trouvée en 1867, dans les fondations d’une maison531.

C’est la première pierre d’une ancienne chapelle du couvent des Augustins, dont l’église trans-

formée en bazar est située dans le voisinage :

PRIMVM HVNC LAPIDEM POSVIT R. P. FERDINAND FRERE. SACR THEOLOG PROF

HVIVSCE CONVENTUS PRIOR AN DOM MDCCLII BENED XIV PONT LVD XV

REGNANTE.

Le révérend père Ferdinand Frère a posé la première pierre, professeur de théologie sacrée,

prieur de ce couvent, l’an du Seigneur 1752, alors que Benoît XV était pontife et que régnait

Louis XV.

Vienne, Poitiers, rue du Moulin-à-Vent.

Elle est située sur une maison532, sur la porte d'appartement du 2e étage.

VENTER PLVMA VENVS

LAVDEM FVGIENDA SEQVENTI

MELIOR VIGILANTIA SOMNO

Le ventre, le lit de plume et Vénus (métaphore pour la

gourmandise, la paresse et la volupté) doivent être évité,

par celui qui poursuit la gloire. La vigilance est préférable

au sommeil.

Les deux premières lignes forment un hexamètre. La

troisième ligne, commençant par deux brèves, ne saurait en

aucun cas constituer un hexamètre.

Venter| pluma Ve|nus lau|dem fugi|enda se|quenti

Le texte est extrait de l’ouvrage Emblemata écrit par Junius

Hadrianus533.

528 Gaillard H. (1919-1921), Note sur des assiettes décorées du portrait du stathouder de Hollande Guillaume V, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3

e série, tome V, p. 789-791, n° 3898.

529 Allemand: verscheinen. 530 Allemand: Vijand, feind, verdwijnez, verschwinden. 531 Ménard (1867), Compte-rendu et chronique de la séance du 18 juillet 1867, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2

e

série, tome XI, p. 515; Ledain B. (1883), Catalogue de la galerie lapidaire du musée de la Société des antiquaires de l’ouest, Mé-moires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2

e série, tome VI, p. 533 n° 855.

532 Bleau A. abbé (1891), Une maison du XVI° siècle à Poitiers, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2e série, tome V,

p. 445-448. 533 Junius Hadrianus ou Adriaen de Jonghe (1565), Emblemata

-267-

Vienne, Poitiers, rue d’Orléans.

Inscription découverte en 1869, provenant de l’ancien couvent des Jacobins, établissement des

frères de la Doctrine Chrétienne534 situé dans le voisinage et détruit pour percer l’actuelle rue

d’Orléans .

HAEC TRIA MONV

MĒTA AD SEPVL

TVRĀ FE CŌSTUCTA

PER

R. P. FID AN. BACON

P. G. HVIVSCE CŌVET

ALV NUS IDIB.

DECEM.

ANI DNI 1684 RE

QVIESCAT IN PACE

AMEN

HAEC TRIA MONV

MENTA AD SEPVL

TVRAM FUERVNT CONSTRUCTA PER

REVERENDVM PATREM FIDEI ANDREAM BACON

PRAEPOSITVM (ou priorem) GENERALEM HVIVSCE

CONVENTUS

ALVMNUS IDIBVS

DECEMBRIS

ANNI DOMINI 1684 RE

QVIESCAT IN PACE

AMEN

Ces trois monuments ont été construits comme sépulture par le révérend père de la Foi André

Bacon, qui fut préfet général et élève de ce couvent (mort) aux ides de décembre de l’an du Sei-

gneur 1684.

Qu’il repose en paix! Amen.

Vienne, Poitiers, rue du Puygarreau et angle de la rue de l’Éperon535.

Inscription funéraire trouvée en 1882 dans les fondations d’une maison :

HIC JACET V

ENERABILIS

PATER PETRV[S]

DELAVBE QVI

EXCESSIT E VI

VIS DIE IX AVG

Ici repose le

vénérable

père Pierre

Delaube qui

quitta les

vivants le 9 août...

L’inscription, d’après l’écriture, serait du XVIIe siècle.

Vienne, Poitiers, rue Saint-Antoine.

Sur le campanile de l’aumônerie536

de la seconde moitié du XVIIe siècle

537.

Qui domine sur mer et retient les vaisseaux !

est un mot rare tiré de Hérodote538.

534 Ledain B. (1883), Catalogue de la galerie lapidaire du musée de la Société des antiquaires de l’Ouest, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1883, 2

e série, tome VI, p. 531, n° 852.

535 Ledain B. (1882), Séance du 7 décembre 1882, de M. A. Richard, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2e série,

tome II, p. 515; Ledain B. (1883), Catalogue de la galerie lapidaire du musée de la Société des antiquaires de l’ouest, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 2

e série, tome VI, p. 536, n° 861.

536Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome XXVIII, inscr. 199. 537 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome XXVIII, inscr. 199. 538 Hérodote, V-36.

-268-

Vienne, Poitiers, rue Saint-Étienne

Cette inscription de Poitiers539

est dite «du marin philosophe».

NEC SPE NEC METV

MEDIIS TRANQUILLVS

IN VNDIS

Il n’est ni espoir, ni crainte,

quand on est tranquille au milieu

des eaux.

L’inscription doit être mise en rapport avec l’inscription grecque précédente.

Vienne, Poitiers, rue Saint-Paul.

Cette inscription sur une fenêtre, anciennement rue Saint-Paul, est aujourd’hui déposée au

musée540 :

NISI DOMINUS†EDIFICAVERIT†DOMUM†IN

VANUM†LABORAVERUNT†EDIFICANTES†EAM.

Si le Seigneur n’a pas édifié la maison,

c’est en vain qu’ont travaillé ceux qui la construisent.

Cf. avec l’inscription de Xanton-Chassenon541.

Il s’agit du début du Psaume CXXVII : Canticum graduum Salomonis. Nisi Dominus

aedificaverit domum in vanum laboraverunt qui aedificant eam.

Peut-être n’y a-t-il pas d’abréviation de aedificantes. Le graveur a oublié le qui.

Vienne, Poitiers, rue de Queue-de-Vache542.

(AVE MARIA) GRATIA PLENA DNS

TECUM

Salut Marie pleine de grâce, Dieu est avec

toi

Vienne, Saint-Savin-sur-Gartempe, chapelle543.

EX DONO

DOM. F. C. GLORIA

CANTORIS ET CANONICI

HUJUS ECCLESIAE 1783.

Par un don

du Seigneur F. C. Gloire,

chantre et chanoine

de cette église 1783.

539 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome XXVIII, pl. 540 Longuemar A. Le Touzé de (1863), Épigraphie du Haut-Poitou, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère série,

tome XXVIII, inscr. 262, pl.VI. 541 Psaume, CXXVII-1. 542 Longuemar A. Le Touzé de (1883), Épigraphie, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère série tome XXVIII,

inscr. 191. 543 Salvini J. (1931-33), Rapport sur les travaux de la Société des Antiquaires de l'Ouest, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3

e série, tome IX.

-269-

Vienne, La Roche-Posay.

Épitaphe de monseigneur de La Roche-Posay, évêque de Poitiers :

HENRICUS LUDOVICUS CASTANEUS544

DE LA ROCHEPOSAY EPISCOPUS

PICTAVIENSIS INTER MAJORES SUOS

HOC SIBI VIVENS MONUMENTUM

PRÆSTRUXIT ANNO CHRISTI 1650

AETATIS 73

Henri Louis Châtaigner de La Roche-Posay évêque de Poitiers s’est fait de son vivant édifier

d’avance ce monument parmi ses ancêtres, en l’an du Christ 1650, à l’âge de 73 ans.

Vienne, Saint-Martin l’Ars, abbaye Notre-Dame de La Réau.

En 1660 eut lieu la cérémonie du baptême d’une cloche fondue aux frais des chanoines545. Elle

avait pour parrain Pierre Barbarin, président du présidial de Poitiers, seigneur de Joussé ; sa mar-

raine était Marie-Anne de Maurienne qui devait épouser Elie le Maye seigneur de Château-

Garnier et Moyseaux. La cloche portait l’inscription suivante :

SANCTA MARIA PATRONA ECCLESIAE BEATAE

MARIAE DE REGALI ORA PRO HABITANTIBUS IN EA

FUNDATA SUM SUMPTIBUS CANONICORUM

REGULARIUM HUJUS DOMUS ANNO SALUTIS 1660.

Traduction :

Sainte Marie patronne de l’église de la bienheureuse Marie à Réau, prie pour ceux qui y habitent.

J’ai été fondue aux frais des chanoines réguliers de cette maison en l’an du salut 1660.

«À cette époque», ajoute M. François Eygun, «le fondeur, étranger à la région, était probable-

ment domicilié au Dorat, capitale de la Basse-Marche, comme il l’était encore neuf ans plus tard,

d’après l’inscription de la cloche d’Asnois».

Vienne, Saint-Secondin, gravure sur la croix546

.

ILLA CRUX PIO

DONO LUDOVICI

LARGEAU HIC

POSITA FUIT

ANNO DOMINI

1758

Traduction :

Cette croix a été élevée grâce à un don pieux

de Louis Largeau

en l’an du Seigneur

1758.

544 De Rochebrune O., De chasteignier A. (1890), La Roche-Posay, note d’histoire et d’archéologie, Revue du Bas-Poitou, p. 317-327 ; illustration De Rochebrune O., Revue du Bas-Poitou, p. 358. 545 Eygun F. (1938), L’abbaye de Notre Dame de la Réau, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 3

e série, tome XV,

p. 143. 546 Longuemar A. Le Touzé de (1883), Épigraphie, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1

ère série tome XXVIII, inscr.

294.

-270-

Vienne, Savigny-l’Évescault, église Saint-Pierre et Saint-Paul.

Première série de vitraux547 :

CHRISTUS REDEMPTOR

BONUM CERTANEM (sic) CERTAVI (dans un phylactère). J’ai mené un bon combat.

Il s’agit là d’une citation de l’épître de saint Paul à Timothée548 : Bonum certamen certavi,

cursum consummavi, fidem servavi.

IN FIDE ET SPE

C’est la devise de la famille De Lattre de Tassigny : d’azur à la face d’or accompagnée de trois

étoiles d’argent rangées en chef et d’une canette de même, becquée et membrée de gueules.

NEC CUPII NEC METUI Je n’ai pas convoité et je n’ai pas craint

C’est là, la devise de la famille Blanchot : d’argent au sautoir d’azur, chargé en cœur d’un

croissant d’or.

HEREDITAS SANCTA Sainte hérédité

Sur le deuxième écu, un personnage vêtu de blanc, auréolé, tenant d’une main une épée et de

l’autre la palme du martyre, ce qui serait une autre représentation de saint Julien549.

S. JULIAN(E O)RA [PRO NOBIS… Saint Julien, prie pour nous

Vienne, Ternay, château.

Inscriptions accompagnant les peintures de la Renaissance représentant dans la tour des scènes

tirées à la fois de la mythologie païenne et de la tradition biblique. Sur un ébrasement de la

fenêtre, un amour, traîné par un lion dans une coquille formant char, se dirige du côté de Vénus.

Sur l’ébrasement opposé, on distingue très nettement un coq noir au-dessus duquel on lit en

lettres d’or sur fond noir :

... EST QUANDO JACUISSE NOCET

Peut-être :

PRODEST QUANDO JACUISSE NOCET

Traduction :

Il est utile quand il nuit de rester étendu !

Il est utile quand il fait nuit de rester couché, en effet le coq réveille au moment où il faut cesser

de dormir.

Sur la face opposée, au-dessus de la cheminée, est représenté l’atelier de Vulcain. À droite, un

fourneau près duquel un cyclope tire le soufflet. Directement sur le manteau, l’inscription

suivante est encore déchiffrable :

VULCANE, DUM FERRUM MOLIS, EN CONJUGEM MARS PERMOLIT

Vulcain, tandis que tu mouds le fer, voici que Mars met à mal (broie) ton épouse.

Admirez le jeu de mots : molis, permolit. L’artiste, en effet, représente de l’autre côté de la

chambre Vénus et Mars, qui, pour continuer dans la même veine, n’y vont pas mollo.

547 Morillon A.-M. (2001), Les vitraux de l’église de Savigny, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, 5

e série, tome XV, 1

er

et 3e trimestres, p. 101-118.

548 II Epistula Ad Timotheum, IV-7 549 Robuchon J., Vallette R., Rochebrune O. de (1892), Paysages et Monuments du Poitou, Vienne, tome II-IV.

-271-

Inscriptions concernant des Poitevins hors du Poitou

.

Charente-maritime, Saintes, cathédrale Saint-Pierre.

-272-

Inscription commémorant, dans la cathédrale Saint-Pierre à Saintes, un gouverneur qui aurait été

d’origine un peu poitevine :

INTREPIDAE VIRTUTIS MILITIS

INDOMITAE CONSTANTIAE DUCIS

EXIMIAE PRUDENTIAE GUBERNATORIS

L. D. BERNARDI DE MASSES

CRISTIANISS. REGIS A CONSILISS (sic)

ENGOLISMENS, SANTON, RUPELLENS

LEMOVIC. PROVINC.

PRAEFECTO

Soldat d’un courage intrépide, général d’une fermeté indomptable, gouverneur d’une constance

exceptionnelle, L. D. Bernard de Masses, conseiller du roi très chrétien, préfet des provinces

d’Angoumois, de la Saintonge, de La Rochelle et du Limousin.

L’inscription continue sous une forme différente :

EXIGUA EST, SED MULTA TEGIT QUAM CERNIS URNA

CORDA SIMUL AT IIS INVIA CORPORIBUS

NAM QUI SANTONICAE GENTIS DUM VITA MANERET

CORDA UNUS TENUIT VINCTA SUO

IDEM SANTONIBUS MORIENS COR LIQUIT UNO

MANEANT OMNIA CORDA LOCO

Elle est exiguë, mais l’urne que tu vois renferme à elle seule beaucoup de cœurs tout en ne pou-

vant pas recevoir de corps. Car celui du peuple de Saintonge qui, tant qu’il a vécu, tint tous les

cœurs enchaînés au sien seul, le même, à sa mort a laissé son cœur aux Santons pour que tous les

cœurs restent perpétuellement en un même endroit.

Chose curieuse, l’auteur de l’inscription a eu certainement l’ambition d’écrire en hexamètres car,

au prix d’une très légère modification, Exigua| est sed| multa te|git quae| cernitur| urna, le

premier vers devient un hexamètre. Mais il a très vite renoncé car le second vers est absolument

impossible à scander.

Rappelons qu’une interprétation très approximative de l’inscription latine a été gravée sur une

plaque de marbre par des gens sans doute bien intentionnés, probablement au XIXe

siècle. D’un

style ampoulé, elle déclare et déclame :

Au guerrier d’un courage intrépide, au général d’une fermeté inébranlable, à l’administrateur

d’une rare prudence, messire Bertrand de Masses, conseiller du roi très chrétien, gouverneur des

provinces d’Angoumois, Saintonge, Aunis et Limousin, cet espace est étroit mais, pour un seul

corps, songe que de cœurs ce tombeau renferme pour jamais. Celui qui dort ici, vivant, de la

Saintonge enchaîna les cœurs par ses bienfaits et, mourant, il légua son cœur à cette terre.

-273-

Eure-et-Loir, Saint-Eliph.

Inscription tumulaire de Dreux du Radier composée par lui-même550 :

HIC JACET

JOANES FRANCISCUS

DREUX

PECCATOR UNUS E MULTIS

ARTIBUS INGENUIS VIXI JURI

QUE DICATUS

UNUS UNA FUIT CURA PLA

CERE BONIS

PLURIMA SCRIPTA MIHI SUNT

ET MIHI PLURIMA LECTA

O UTINAM RECTE LECTA

QUE SCRIPTA SINT

NATUS DIE X MAII ANNO

MDCCXIV

DENATUS DIE I MARTIS

ANNO MDCCLXXXI

BENEFICIORUM MEMOR NECNON

VOLUNTATUM DEFUNCTI SERVA

TISSIMA AGNITIONIS SUE

MONIMENTUM HOC POSUIT

MARIA FRANSCISCA BUARD

ANNO MDCCLXXX

SCULPSIT JOANNES DU VAL

Ici repose

Jean-François

Dreux,

pécheur. Seul j’ai vécu de beaucoup de

professions libérales et je me suis consacré

au droit.

Seul, il a un seul souci, celui de plaire

aux bonnes gens.

J’ai fait de nombreux écrits

et j’ai beaucoup lu.

Plût au ciel que tout cela ait été lu

et écrit correctement.

Né le 10 mars

1714,

mort le 1er

mars

1780.

En souvenir de ses bienfaits, et de plus

soucieuse de respecter les volontés du défunt,

Marie-Françoise Buard a élevé ce monument

en témoignage de sa reconnaissance

l’an 1781.

C’est Jean Duval qui l'a sculpté.

Les neuf dernières lignes ont été ajoutées par la suite.

Val-de-Marne, Champigny-sur-Marne.

On voit l’épitaphe d’Henri de Boulay de La Roche-sur-Yon, duc de Montpensier sur son tom-

beau mutilé en 1793. On a fort maltraité sa statue en marbre blanc à genoux devant un prie-Dieu.

Sur deux des faces du tombeau sont gravées trois inscriptions, dont deux allégoriques tirées de

l’Écriture et, au-dessus de la porte de la chapelle, un éloge historique en vers latins d’une facture

élégante qui rappelle les vertus d’Henri, les liens qui l’unissaient à son épouse et sa fin aussi

consolante devant Dieu que glorieuse devant les hommes, toutes choses heureusement résumées

dans les deux derniers vers :

FELIX QVI POTVIT MERITIS VTRVMQVE PROBATVS

SIC ANIMAM COELO PATRIAE SIC REDDERE VITAM

Heureux qui a pu, grâce à ses mérites, éprouver les deux choses, rendre son âme au ciel et sa vie

à la patrie.

550 Peschot abbé (1904-1906), Séance du 15 février 1906, lettre, Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome X, 2

e

série, p. 462, la biographie consacrée à Dreux-Duradier par Dugast Matifaux, dans la Gazette vendéenne des 17 et 24 février 1866, et la biographie complète de ses œuvres dans La France littéraire de Quérard et dans le catalogue des ouvrages imprimés ou manuscrits de Dreux-Duradier composé par lui même et publié avec son éloge et quelques additions par Haillet de la Couronne Rouen, Machwell, 1776, in 12°, tiré à 60 exemplaires. Ce Dreux-Durandier (ou Dreux du Radier), si connu au milieu du XIX

e siècle que nul ne se sent obligé de relater d’où il vient,

semble avoir été originaire du Poitou. Il est célèbre pour avoir écrit en 1754, La bibliothèque historique et critique du Poitou.

-274-

Grèce, Lemnos.

Épitaphe invraisemblable du poitevin Louis François Clergeau, né à Poitiers 18 rue de la Prévô-

té551. En 1792, il tomba malade à Lemnos et son état était si désespéré que des Anglais partant

pour Basra annoncèrent sa mort au consul d’Angleterre, son ami. Celui-ci, du nom de William

Jhoon, écrivit au vice-consul de Lemnos de faire ériger à ses frais un mausolée pour Louis-

François Clergeau. Il en rédigea l’épitaphe que le vice-consul donna en riant au voyageur fran-

çais :

EXPECTAT HIC RESVRRECTIONEM CLARVS AC DOCTVS LVDOVICVS CLERGEAV,

GALLVS PICTAVIENSIS

QVI LINGVAM INDICAM, MALABARICAM, TVRCAM, ARABICAM, COETERASQVE

OLIM LOCVTVS, NVNC SILET

FVIT DEI PIISSIMVS VINDEX

BARBAROS AC INFIDELES MVLTOTIES

DEBELLAVIT

ORBEM VISITAVIT

NVNC MISSVM AD TRAVACORENSEM REGEM

PERACTA NEGOTIATIONE, TIPPOO SAIB

IMPERATOR

HONORIBVS, MAXIMISQVE MVNERIBVS

ILLVSTRAVIT

HINC DISCE VIATOR, SAPIENTIAM PIETATEMQVE

QVIBVS VIVET AD POSTEROS

REVERTENDO AD PATRIAM E VIVIS RECESSIT

IN INSVLA LEMNOS

DIE … AETATIS OCTO

SVPRA VIGENTI

AMICVS VERO WILLIAM JHOON

ANGLICVS, IN PERSIA CONSVL

EI DEVOTISSIMVS

HVNC LAPIDEM PONERE JUSSIT

L’illustre et savant Louis Clergeau, français de Poitiers, attend ici la résurrection. Il a pratiqué

jadis les langues indiennes du Malabar, turque, arabe et d’autres, maintenant il se tait. Il fut très

pieux, soldat de Dieu, il combattit souvent les barbares et les infidèles, il visita le monde. Envoyé

chez le roi de Travancore, l’empereur Tippo Sahib, pour avoir bien mené la négociation,

l’illustra des plus grands honneurs. Enseigne, voyageur, à la postérité la sagesse et la piété dont il

vivra. Retournant dans sa patrie, il a quitté les vivants dans l’île de Lemnos le ... à l’âge de 28

ans passé. Son ami W. J. (William Jhoon) consul d’Angleterre en Perse, qui lui était très dévoué,

a fait poser cette pierre.

Louis Clergeau a écrit en bas de ce document une note supplémentaire :

HUNC ABSOLUTE SPOLIAVERUNT MARATTAE

Les Mahrattes l’ont absolument dépouillé.

551 Carré H. (1895-1896), Histoire d’une lettre de cachet et d’un aventurier poitevin (1785-1896), Bulletin de la Société des anti-quaires de l’Ouest, 2

e série, tome VII, p. 113.

-275-

La vie de Louis Clergeau fut passionnante. Il part en 1789, l’année de la Révolution, pour l’Île

de France, actuelle Île Maurice, après avoir été jeté en prison par lettre de cachet et s’en être

échappé d’une manière rocambolesque. Le trajet de Bordeaux à l’Île-de-France demandait alors

quatre mois et demi. La vie dans les colonies était fort chère. On ne trouvait pas pension à moins

de 3000 livres. Les menus étaient fort exotiques, tous les jours du chevreuil au safran et du

pigeon au piment. Les fruits, par contre, mangues et ananas, étaient excellents. Les objets

manufacturés étaient hors de prix, à moins que les navires qui les apportent n’arrivent en grand

nombre à la fois. Les chaussures locales ne plaisaient pas à Clergeau qui commanda les siennes à

Poitiers et les fit venir par bateau.

Aux colonies, Clergeau qui avait mené à Paris une vie de patachon et fait la connaissance des

lettres de cachet, ne put se faire avocat car, même là-bas, il fallait un diplôme. Il projeta donc

d’entrer dans les bureaux de la marine. Il travailla quelques mois dans ces bureaux puis il se mit

au négoce, acheta des esclaves noirs et réalisa une petite fortune.

Puis il se prit de querelle avec des officiers du régiment de Walsh552 et les provoqua en duel. Il

avait en effet grandi dans une ville où régnait la passion des duels. À la fin de l’Ancien Régime,

à Poitiers, on voyait souvent des étudiants roturiers se battre en duel avec des officiers nobles. Si

les étudiants avaient perdu le privilège de porter les armes, ils n’en disposaient pas moins d’une

forte organisation, ils se choisissaient des leaders, un prévôt, un lieutenant du prévôt,

s’entraînaient à l’escrime et ils forçaient parfois les régiments à quitter la ville. Donc Louis

Clergeau, qui avait subi un entraînement intensif à Poitiers, croisa le fer avec trois officiers

différents et donna un coup d’épée à chacun sans être lui-même blessé. Un des vaincus portait le

nom de Mac-Mahon, mais on ignore s'il s’agissait d’un ancêtre du maréchal. S’il avait été plus

adroit, peut-être aurait-on évité la défaite de Sedan. En tout cas, en raison du scandale, Clergeau

fut envoyé à l’île Bourbon. De là, il partit pour l’Inde.

Il partit donc pour la côte des Malabars553, mais, à peine débarqué, tomba entre les mains des

Mahrattes qui le réduisirent en esclavage (cf. l’apostille à l’inscription). Il réussit à s’enfuir,

gagna le Coromandel, et bien que dépourvu de tout, il parcourut le Bengale et les états du Grand

Mogol. Il tomba malade à Calicut, où il séjourna deux mois chez le patriarche portugais, puis il

entra au service du célèbre Tippo Sahib qui le combla d’honneurs et de présents. Il partagea les

malheurs de ce prince, tomba entre les mains des Anglais qui l’emmenèrent à Bombay, puis le

relâchèrent sur parole.

Il s’embarqua alors pour Macao et visita la Chine, puis, par l’Asie Centrale, il gagna la

Caspienne et la Perse. Il parcourt ensuite le Khorassan en compagnie d’un consul anglais de

Basra, chez qui il va se reposer des fatigues de ses voyages. Il séjourne à Bagdad, auprès d’un

certain M. Rousseau, consul de France, franchit le désert de Syrie, arrive enfin à Alexandrette

(Iskenderun en Turquie) et de là s’embarque pour Chypre.

On était en 1792, mais les évènements de France ne semblaient pas l’inquiéter. Il tombe

grièvement malade à Lemnos, et des Anglais qui allaient à Basra annoncèrent sa mort à son ami

le consul. Sur le champ, ce personnage du nom de John écrit au vice-consul de Lemnos de faire

ériger à ses frais un mausolée pour Louis-François Clergeault, en rédige l'épitaphe que le vice-

consul remit en riant au voyageur français. Elle subsiste dans la correspondance de Clergerie.

C’est elle que nous avons reproduite ci-dessus.

552 Régiment formé d’écossais et irlandais exilés après la célèbre insurrection jacobite de 1745. 553 Rappelons le roman célèbre de l’abbé Leroy : Un jules chez les Malabars ; du même auteur : Quand les ascenseurs se sou-viennent et On a butté le sacristain.

-276-

Mais sa carrière ne s’arrêta pas là. Une fois remis sur pied, il visita Alexandrie et Le Caire,

Athènes et Istanbul, la Pologne et la Russie. Il se rendit à Saint-Petersbourg où il réussit à se

faire présenter (présenter seulement) à l’impératrice Catherine II, qui lui remit un brevet de

capitaine de l’armée russe ad honores, c’est à dire sans solde ni traitement. Mais ce grade lui

permettait de paraître à la cour.

De là, il gagna le Danemark, puis Hamburg, Francfort et la Suisse, mais ne put entrer en France.

Échappé jadis d’une prison française, il est maintenant assimilé aux émigrés, car il est resté hors

de France au delà des délais fixés par la loi. Il repart en Valachie avec un secrétaire de la

Sublime Porte, le grec Persiani (?). Mais le mal du pays le reprend. Il vient à Londres. Les

Anglais lui refusent un passeport. Il va à Douvres, se jette dans une barque et à force de rames

rejoint un navire américain et débarque à Calais. Il avait trente et un ans.

Il fut traduit devant le tribunal de la Seine puis devant le tribunal de la Vienne. Le Directoire le

gracie. Mais le ministère de la police générale reprend son affaire et il est condamné à la

déportation. Finalement il est à nouveau gracié, revient à Poitiers, s’y marie en 1798. Il ne trouva

pas le calme dans son ménage et sa vie continua d’être agitée pendant de longues années, non

plus par les voyages, mais par les querelles conjugales. Celles-ci ne l’empêchèrent pas

d’atteindre l’âge avancé de 101 ans (1765-1866).

-277-

Inscriptiones falsae vel alienae

.

Inscriptions considérées comme fausses par le Corpus Inscriptionum Latinarum:

Charente-Maritime, Aulnay-de-Saintonge554.

Inscription de Caius Julius Drutedo et Balorice :

DM (DIS MANIBVS)

PRO SALVTE IMPERATORIS MARCI AURELII ANTONINI FELICIS

AVGVSTI BRITANNICI PONTIFICIS MAXIMI TRIBVNICIAE

POTESTATES XV IMPERATORIS II COS. DESIGNATI III PATRIS

PATRIAE CAIVS IVLIVS DRVTEDO ET BALORICE TAVROBOLVM

FECERVNT EX VOTO

Traduction:

Aux Dieux mânes pour le salut de Marcus Aurelius Antoninus, heureux Auguste Britanicus,

Pontifex Maximus, 15 puissances tribuniciennes, 2 fois empereur, consul désigné 3 fois, père de

la patrie, Caius Julius Drutedo et Balorice ont fait ce torobole à la suite d’un vœu.

Cette inscription, de même que l’inscription suivante de Lucius Carneolus, est considérée par

certains comme fausse uniquement parce que l’abbé Méry est le seul à l’avoir vue. Néanmoins

nous reproduirons ici l’argumentation du Corpus Inscriptionum Latinarum : « Nam recte

Esperandieu monet, cum titulus ad Antoninum Severi filium referendus sit et «Pii» omissum esse

et pro cos II, des. III exspectari cos III des III ; Praererea nomen Drutedo haustum est ex titulo

Santonico n. 1092, denique formula «taurobolum fecerunt ex voto» valde offendit”.

Charente-Maritime, Aulnay-de-Saintonge.

Inscription de Lucius Carneolus à Aulnay555 :

D. M. ET M. L. CARNEO LI K

I. GAL AN. LI M. VI MIL. ANN. XXV

M. CARNEOLVS P. O. F. M. P. F. I. et SA D.

Restitution :

DIS MANIBVS ET M. L. CARNEOLVS LI K[OHORTIS]

I GAL[LORVM] AN[NS] LI M[ENSIBVS] VI, MIL ANN[IS] XXV.

M. CARNEOLVS P[ATRI] O[PTIMO] F[ILIVS] M[ONVMENTVM] P[VBLICE] F[IERI]

J[VSSIT] et S[VSB] A[SCIA] D[EDICAVIT]

Traduction:

Aux Dieux Mânes et à la mémoire de Lucius Carneolus de la 1ère

cohorte Gallica de 51 ans et 6

mois qui a été soldat pendant 25 ans, Marcus Carneolus son fils a fait faire ce monument

publique à son illustre père et l’a dédié.

Nous reproduirons également dans ce cas les commentaires du Corpus Inscriptionum

Latinarum : « Mery epist. In Affiches du Poitou556 cum Bourignonis notis «ego non vidi». Inde

554 Corpus Inscriptionum Latinarum, tome I, p. 42 555 Corpus Inscriptionum Latinarum, tome I, p. 42

-278-

Musset et «Paysages du Poitou» p. 7 «quod non vidi»557 cum adnotationibus Villefossii et p. 417;

Esperandieu Poitou n. 76, tab. 52».

Et propter auctorem et propter ipsius tituli indolem inter falsos relegari.

Signalons que le Corpus Inscriptionum Latinarum considère également comme fausses toutes les

inscriptions relevées au XVIIIe

siècle par Beaumesnil, ce qui est peut-être exagéré. Les

imprécisions pourraient tout aussi bien provenir d’une ignorance provinciale de la titulature

impériale ou de la formulation exacte d’une inscription militaire. Les bornes milliaires étaient

plus précises parce qu’elles jouaient un rôle officiel.

Charente, Jarnac.

In castello Jarnac in 1818 diruto, in muro horrei quod est in area558 :

SATOR AREPO TENET OPERA ROTAS

Le commentaire très justifié du Corpus Inscriptionum Latinarum est le suivant : Titulus medii

aevi, de quo diximus ego559.

Idem titulus pro amuleto (slavice zapis) contra morbos in Bosnia adhuc adhibetur560.

En réalité, cette inscription a peut-être servi d’amulette, mais il s’agit surtout d’un jeu de société

car elle peut se lire dans les deux sens, de droite à gauche et de gauche à droite, sans d’ailleurs

obtenir de sens satisfaisant. Bien plus, cette palindrome permet de construire un carré magique :

SATOR

AREPO

TENET

OPERA

ROTAS

Le semeur Arepo conduit les roues avec soin.

Ce carré magique est d’origine antique. Il est représenté en particulier dans la palestre de

Pompéi, se retrouve au milieu d’inscriptions paléochrétiennes et a fait l’objet d’un commentaire

de Carcopino.

Cette phrase n’est pas d’ailleurs la seule en son genre. Il en est une autre, de sens un peu plus

satisfaisant, qui se lit également dans les deux sens, de droite à gauche et de gauche à droite :

ROMA TIBI SVBITO MOTIBVS IBIT AMOR

Rome l’amour te viendra par les mouvements (de l’âme ou du corps ?).

Le grec n’est pas en reste sur le latin. Une phrase grecque peut se lire dans les deux sens mais, à

la différence de la première phrase latine, elle présente un sens.

Lave les fautes (les illégalités), pas la seule apparence.

Bien sûr il faut comprendre comme une forme dorique et remplacer le heta par un alpha.

556 Méry J. abbé, (1785), Épistémologie, Affiches du Poitou, p. 13 557 Musset M.-G. (1888), note manuscrite, Bulletin archéologique du Comité des travaux historiques de 1888, p. 366 365-367 558 Rainguet P.-D. (1864), Études historiques, littéraires et scientifiques sur l’arrondissement de Jonzac, 1

ère édition 1864, p. 41;

réédition des éditions de la Tour Gile, 1998. 559 Corpus Inscriptionum Latinarum, vol. XII, n°202; Allmer A. (1890), Revue Épigraphique du midi de la France, tome 3, p. 286. 560 Glueck C.-F. (1894), Wissenschaftliche Mittheilungen aus Bosnien und Herzegovina 2, p. 424

-279-

Vendée, Fontenay-le-Comte, Saint-Médard.

L’illustre Benjamin Fillon a inclus dans la publication d’une gravure d’objets donts des vases en

verre découverts dans la villa gallo-romaine de Saint-Médard une inscription sur une tablette,

inscription qui n’a jamais été retrouvée depuis. Cette tablette inscrite provenait d’une découverte

fortuite au XVIIe

siècle, au cimetière des Alyscamps près d’Arles. L’inscription avait alors mis

en branle l’imagination créatrice des érudits méridionaux de l’époque, qui rivalisèrent justement

d’érudition pour retrouver derrière les abréviations le texte original. L’histoire des deux décou-

vertes et des savantes discussions qui s’ensuivirent a été admirablement élucidée par M. Jacques

Santrot qui a réalisé, pour faire parler les objets un véritable travail de chartiste et s’est montré

dans ses investigations un modèle de recherche consciencieuse. Que le lecteur veuille bien con-

sulter les articles extrêmement précis et documentés qu’il a consacrés à ce problème.

L’inscription disait :

SAN. A.B.C. SAC. HOL.

DIA. IN TER. DEF. AMP.

AREL. CAL. MAR. OLIM

III

Nous ne reproduirons pour mémoire que deux des innombrables interprétations plus ou moins

rocambolesques suscitées par ce texte (pour la suite se reporter aux articles de M. Jacques San-

trot).

SAN[CTITATIS] A[ULI] B[ALBI] C[AUSA] SAC[RUM]

HOL[OCAUSTUM] D[IANAE] IN TER[RA]

DEF[ODIUNTUR] AMP[ULLAE] AREL[ATE]

CAL[ENDIS MARTIIS OLIM III[TERTIIS]

Pour la guérison de Aulus Balbus en holocauste sacré à Diane on a enfoui dans la terre de petites

fioles à Arles aux Calendes de Mars jadis troisièmes (de l’année).

Toujours du même érudit, le commissaire de la Marine, Pierre-Guillaume Marcel.

SANCTOS ANATILI BARDI CINERES SACERDOS

HOLOCAUSTUM DIANAE IN TERRIS

DEFODIT AMPULLIS ARELATE

CALENDIS MARTIIS OLIM III [TERTIIS].

Le prêtre a enfoui dans les cendres saintes du barde Anatilus dans des fioles à Arles, aux Ca-

lendes de Mars, jadis troisièmes (de l’année).

J’en passe et des meilleures. Toutes ces lectures rocambolesques ont fait ranger l’inscription

parmi les fausses.

Olim après l’indication du mois était trop étrange. Interprété comme une abréviation

d’Olympiade, il supposait un iotacisme anachronique. Enfin la succession des trois premières

lettres de l’alphabet ABC ne correspondait à aucune abréviation courante connue.

En réalité il est inutile de recourir à d’aussi savantes interprétations L’inscription loin d’être un

faux comme l’a prétendu le C.I.L., abusé par ce monceau d’interprétations saugrenues, est un

simple constat de guérison :

SAN ATVS AVLVS B(AEBIVS ?) C. SACCELLO HOLOVERI

DIAZMYRNIS IN TERRA DEFVNCTORVM AMPLISSIMA

ARELATIS CAMPI ALIS MARITIMI OLIM III (TER)

-280-

Aulus Baebius (?) (Balbus étant un cognomen est exclus) C(?) a été guéri par un sachet de véri-

table collyre à la myrrhe, dans le plus grand cimetière d’Arles, les Alyscamps, jadis près de la

mer. Trois fois.

Diasmyrnes apparaît dans une inscription de Poitiers. C’était le collyre destiné à remédier à la

maladie dénommée aspritudo epiphorae et à l’impetus lippitudinis (lippitude, attaque inflamma-

toire).

Aulus Baebius ( ?) (dont nous ignorons le cognomen, Clarus ?) devait être un personnage consi-

dérable pour mériter une pareille inscription publicitaire !

Quant à la mention de maritimus, au bord de la mer, n’oublions pas qu’Arles est au sommet de la

Camargue qui n’était à cette époque qu’un ensemble de marécages. Une légende, souvenir du

golfe des Pictons, veut bien que Niort ait été jadis un port de mer.

Vienne, Limoges, inscription fausse trouvée à Rome.

Nous joindrons à cet ensemble d’inscriptions fausses ou réputées telles une inscription assez

voisine et assez connue, afin que le lecteur puisse se faire une idée de la façon dont peut se

présenter une inscription fausse.

Voici ce qu’en dit le Corpus Inscriptionum Latinarum : « Reperta dicitur Romae (anno 1739,

TEX ; anno 1789, Merimee, saeculo XVII ineunte Esperandieu) a marmorario quodam emit de

Troy, director scholae franco-gallicae (école de peinture et sculpture) Beaune ».

TR PP COS. VII EX IMP.

CAES. DIVI TIT. AEL. HADRIANO AUT DIVI TRAIANI

PARTHICI MAX. FIL. DIVI NERVAE NEPOTI AUG.

PONT. MAX. PP TR P. II COS I ARENAE

LEMON. AEDIF. LEG. XX ET LEG. XIIII PER P.M.

II DD IMP. CAES.T. AUREL. FUL. ANTONI

DIVI FIL. HADRIANI AUG PONT MAX. ARENAE AU

SENSIS TR. POT. III D. D

Si nous restituons les abréviations, nous obtenons le texte suivant :

TRIBUNICIAE POTESTATES VII, CONSULI SEX IMPERATORI

CAESARI DIVO. TITO AELIO HADRIANO AUT DIVI TRAIANI

PARTHICI MAXIMI FILIO DIVI NERVAE NEPOTI AUGUSTO

PONTIFICI MAXIMO, PATRI PATRIAE, TRIBUNICIAE POTESTATES II CONSULI I

ARENAE

LEMONENSIS AEDIFICIUM LEGIONE XX ET LEGIONE XIIII PERFECTUM PONTIFEX

MAXIMUS

II DONO DEDICAVIT. IMPERATOR CAESAR TITUS AURELIUS FULVIUS ANTONINUS

DIVI FILIUS HADRIANI AUGUSTI PONTIFEX MAXIMUS ARENAE (NEM)AU

SENSIS (AEDIFICIUM) TRIBUNICIAE POTESTATES III DONO DEDICAVIT.

Si notre restitution des abréviations est exacte, la traduction serait la suivante :

Le deuxième pontifex maximus a dédié en don l’édifice des arènes de Poitiers achevé par les

XXe

et XIVe

légions à l’empereur Cesar sept puissances tribuniciennes, six fois consul, Titus

Aelius Hadrianus fils du divin Trajan parthicus maximus, petit-fils du divin Nerva, Auguste

Pontifex Maximus, père de la patrie, puissances tribuniciennes II, consul une fois.

-281-

L’empereur César Titus Aurelius Fulvius Antoninus fil du divin Hadrien Auguste, pontifex

maximus a dédié en don alors qu’il avait pour la troisième fois la puissance tribunicienne

l’édifice de l’arène de Nîmes.

(Hadrien s’appelait Titus Aurelius Fulvius Hadrianus. L’auteur du faux a confondu A.F. avec un

M, abréviation de Aelius à moins d’une erreur de lecture CIL).

Commentaire du Corpus Inscriptionum Latinarum : « E. Beaumarchais schedis pendent omnes.

Legros ms Essais historiques, p. 385, (cit. Esperandieu), Duroux Essai, tab ; II, 8, p. 79 ; Allou ?,

Bulletin de la Société du Limousin, I, 1822, p.69 ; Ardant, ibid. 3, 1848, p.30 seq et p. 83 ;

Mérimée, Voyage en Auvergne, p. 192 ; Texier, Manuel, p.95 n 28; Esperandieu, Lemovices,

p.123, Propter arenae Lemov. (v.6, cf. v. 11 12, arenae (Ne)mausensis) titulum a Beaumesnile

fictum, etsi Romae repertus dicitur, hic exhibuit ».

L’auteur de l’inscription connaissait certainement le latin et assez bien la titulature impériale,

bien que la préposition aut sur les bornes milliaires ne se rencontre pas avant les indications de

filiation. Mais Hadrien s’appelait Publius Aelius Hadrianus et non Titus Aelius Hadrianus. La

confusion reprise d’ailleurs par un épigraphiste poitevin du siècle dernier vient d’une erreur entre

AEL(AELIUS) et A FL, le E et le F se ressemblant. Rappelons qu’Antonin s’appelait Titus

Aurelius Fulvius Antoninus. L’auteur de l’inscription a donc fait une double confusion. Pour

Hadrien, les indications de filiation sont correctes. Mais, sur les bornes milliaires, les indications

de filiation d’Antonin sont différentes : Traiani Parthici nepos, divi Nervae pronepos, Titus

Aurelius Fulvius Hadrianus Antoninus. Il va donc tout lieu de croire qu’il s’agit d’un faux assez

bien documenté, mais d’un faux.

D’autre part, il est fort peu probable que deux légions aient été rappelées du limes rhénan pour

construire des arènes. Il s’agissait tout simplement de flatter l’orgueil local des Poitevins en leur

faisant croire que leurs arènes étaient antérieures à celles de Nîmes.

Au moins étaient-ils, à l’époque, fiers de leurs arènes qu’une municipalité iconoclaste n’a pas

hésité à deux reprises à faire détruire.

Vienne, Poitiers, inscription sur une plaque de bronze.

Cette inscription561 se trouvait dans un lot de ferraille acheté par un commerçant de Neuillé. Le

texte a été communiqué par la direction de l’Institut des sourds-muets. Il s’agit d’une plaque de

bronze jaune de 22,8 centimètres de long, d’une épaisseur de 6 à 7 centimètres, d’un poids de

3,750 kilogrammes. Les lettres ont respectivement 5 et 8 centimètres de hauteur.

IMP. CAESAR DIVI VESPASIANI F.

DOMITIAN. AVG. GERM.

PONT. MAX. TRIB. POTEST. IMP. VIII

COS. XIV P. P. SALVTEM DICIT.

IIIIVIRIS ET DECVRIONIBVS OSTRE

L. MINVCIO RVFO… COS

XIIII K. AVGVSTAS

IMP. CAES. DIVI VESPASIANI F. DOMITIANVS

AVG. INDVLGENTISSIMVS ERGA LEGIONARIOS

SVOS ET DILIGENTISSIMVS PRINCEPS

561 Ce texte a été communiqué par la direction de l’Institut des sourds-muets à Poitiers, bulletins de l’Institut des sourds-muets, 1

er

trimestre 1961, tome VI, p. 67-72

-282-

P. BOVIVM SABINVM CIV. ANAGNIN. AB OCTA

VIS ORDINIBVS AD PRIMIPILVM TRANSDVCT.

BELLO GERM. QVOD EIVS OPERA

XX LAES. FERME VVLNERIBVS

CASTELLVM SERVATVM ESSE CONSTITERIT

ET LEGIONVM INCOLVMITATE DEFENSA

BENE DE PRINCIPE ET DE RE PVB. MERVERIT

SVBSICIVA CONSEQUI IVBEO

QVAE AD AVGVSTI LIBERALITATEM PERTINENTIA

ADHVC NON ADSIGNATA EXTANT LIMITI

BVS SEN. ET OSTRANIS

ET PRINCIPIS AEPISTVLA PRAECLARVM CON

FIRMET VIRTVTIS EXEMPLVM AG CA TR

VALETE DXII K AVG. IN ALBANO

L’empereur César, fils du divin Vespasien, Domitien, Auguste, Germanicus, pontifex maximus,

puissance tribunicienne, imperator 8 fois, …, consul quatorze fois, père de la patrie, salue les

quatuorviri et les décurions de Ostra.

Sous le consulat de L. Minucius Rufus, le 14e jour avant les calendes d’août (19 juillet).

L’empereur César, fils du divin Vespasien, Domitien, Auguste, princeps très plein d’attentions

pour ses légionnaires et très zélé. Comme P. Bovius Sabinus, citoyen d’Anagni, promu de

centurion du 8e ordre au primipilat, pendant la guerre de Germanie a, par son œuvre, et bien qu’il

ait reçu de l’ennemi environ vingt blessures, défendu fermement un castellum, comme cela a été

prouvé et comme il a assuré aussi le salut de la légion, il a bien mérité du princeps et de l’état,

j’ordonne qu’il obtienne les subseciva qui ressortent de la libéralité de l’empereur et qui n’ont

pas encore été assignés sur les confins des cités de Sena et d’Ostra, et je veux qu’une lettre du

princeps confirme ce remarquable exemple de courage AG CA TR (Augustus Germanicus,

Caesar, Tribunicia Potestas. Adieu).

Le douzième jour avant les calendes d’août à Albanum (au palais du mont Albain).

Effectivement, l’empereur Domitien a bien été consul pour la quatorzième fois avec L. Minutius

Rufus en 88 après J.-C.

L’inscription fait allusion aux expéditions de Domitien en Germanie contre les Chattes (ou

Cattes) en 8 et 98 après J-C562 et à l’indulgence de l’empereur pour les soldats dont il a augmenté

la solde563. Domitien aimait à se rendre au mont Albain pour chasser à l’arc et il y célébra les

fêtes de Minerve dites Quinquennalia564. Quant aux subseciva ou subsiciva (orthographe de

Suétone), il s’agit des espaces qui s’étendaient après les opérations d’arpentage entre les limites

naturelles de la colonie et les terrains arpentés et divisés en centuries (centuriations) ou bien alors

ceux qui, à l’intérieur des terrains des centuriations n’avaient pas été distribués, maquis, rochers,

marais, forêts. Les subseciva appartenaient à l’autorité qui avait fait les assignations, c’est-à-dire,

pour les colonies, à l’empereur. Il pouvait les vendre ou les donner aux colonies ou aux

municipes ou même à de simples particuliers. Certains furent occupés sans titres de propriété par

des paysans qui défrichaient, mais Vespasien, pour qui comme chacun sait l’argent n’avait pas

562 Suétone, De Vita duodecim Caesarum , Vita Domitiani, VI-1. 563 Suétone, De Vita duodecim Caesarum, Vita Domitiani, VII-5. 564 Suétone, De Vita duodecim Caesarum, Vita Domitiani, IV-11; XIX-1.

-283-

d’odeur, et son fils Titus les réclamèrent. Domitien devait faire l’abandon définitif aux occupants

des subseciva que le fisc aurait pu réclamer.

Effectivement l’empereur Domitien a bien été consul pour la XIVe

fois avec L. Minutius Rufus

en 88 A.D.

Quant aux deux localités mentionnées, ce sont Sena Gallica, aujourd’hui Senigallia sur

l’Adriatique à 25 kilomètres d’Ancône, et Ostra, à 15 kilomètres de Senigallia et à l’intérieur des

terres. Le document illustrerait donc deux évènements précis du règne de Domitien, l’expédition

de Germanie et la liquidation des terres de l’État, sous forme de récompenses à ses vétérans.

Malheureusement, l’inscription doit être fausse. La plaque est en bronze jaune, inconnu du temps

des Romains. Elle aurait dû être en bronze verdâtre. La forme des M est bizarre. Les points de

séparation, caractéristiques des inscriptions de la décadence et du Haut Moyen-Âge, sont sur la

ligne inférieure alors qu’ils auraient dû être à mi-hauteur des mots (il suffit pour s’en rendre

compte de consulter les planches de monsieur Le Touzé de Longuemar).

De plus, dans l’indication consulaire de l’année, le nom de l’empereur devrait venir en premier

lieu ; or, soit il est remplacé par des tirets, soit il vient en seconde place, après L. Minucius

Rufus. Enfin, on trouve dans le document, successivement, les deux formes XIIII et XIV.

D’autre part, la puissance tribunicienne n’est pas chiffrée. Ce devrait être la VIIe

jusqu’au 12

septembre 88, la VIIIe

à partir du 13. Admettons qu’il y ait eu confusion, que le rédacteur ait

repoussé le nombre des puissances tribuniciennes après les salutations impériales ; celles-ci dans

le deuxième semestre de 88 devraient être au nombre de XVII ou de XVIII et non de VIIII.

D’autre part imp. est inutile. Enfin à cette date, Domitien se dit aussi Censor perpetuus, Dans les

documents de ce genre, le consulat vient toujours en tête et l’empereur, s’il est consul, passe

toujours avant son collègue.

Ce qui est pire encore, c’est qu’on trouve dans César565 et dans Suétone566 une anecdote presque

semblable. Il s’agit de l’histoire du centurion Scaeva qui, avec un œil arraché, la cuisse et

l’épaule transpercées, son bouclier transpercé par 120 coups, continua à défendre la porte du

castellum qui lui avait été confiée.

Nous voyons dans notre texte revenir les mêmes expressions que dans le texte de César : Ab

octavis ordinibus ad primipilum se traducere pronuntiavit, il le fit passer de la huitie classe des

centurions au primipilat, ainsi que erat de se meritus et de re publica, il avait bien mérité de lui

et de l’état, et enfin ejus enim ope … castel-lum… conservatum esse.

Il était bien entendu que c’est grâce à lui que la redoute avait été sauvée.

D’ailleurs le texte complet de César est le suivant567 : Nostri non amplius XX omnibus sunt

proeliis desiderati. Sed in castello nemo fuit omnino militum quin vulneraretur, quattuorque ex

VIII cohorte centuriones oculos amiserunt. Et cum laboris sui periculique testimonium adferre

vellent, milia sagittarum circiter XXX in castellum conjecta Caesari renumeraverunt, scutoque

ad eum relato Scaevae centurionis inventa sunt in eo foramina CXX. Quem Caesar, ut erat de se

meritus et de republica, donatum milibus CC nummum ab octavis ordinibus ad primipilum se

565 César, Bellum civile, III-5, 3. 566 Suétone, De Vita duodecim Caesarum, Vita Caesar, LXVIII-7, 199. 567 Il s’agit d’un épisode du siège de Dyrrachium.

-284-

traducere pronuntiavit (ejus enim ope castellum magna ex parte conservatum esse constabat)

cohortemque postea duplici stipendio, frumento, veste, cibariis militaribusque donis amplissime

donavit.

Les récits de semblables actions abondent dans la littérature latine. Rappelons par exemple, lors

du désastre de Lollius, l’exploit d’Arrius se sacrifiant pour sauver l’aigle de la Ve Alaudae568.

Il semble donc bien que l’inscription soit fausse. Mais remonte-t-elle pour autant au XVIIIe siècle

comme le prétend l’auteur de l’article du bulletin ? Certes, on ne prête qu’aux riches et, à cette

époque, on lisait de travers les inscriptions quand on n'en inventait pas. Néanmoins, le Corpus

Inscriptionum Latinarum exagère sans doute quand il rejette comme nulles et non avenues toutes

les inscriptions trouvées à cette époque. D’autre part, le motif invoqué par l’auteur est un peu

étrange. Il s’agirait, dit-il, de donner des lettres de noblesse à la ville d’Ostra jalouse du passé

prestigieux de Senigallia. À l’époque de la Renaissance italienne et des libertés communales,

c’est fort possible. Au XVIIIe siècle, on voit moins nettement l’intérêt d’une telle mise en scène.

D’autre part, la faute Ostre pour Ostrae est typique des inscriptions du Moyen-Âge. Il en est de

même de la faute XIIII pour XIV, qui est typique des inscriptions de basse époque et du Moyen-

Âge (par exemple sur la borne d’Antonin à Antigny, XIV est écrit normalement). Par contre,

dans l’inscription de l’arcosolium de gauche de l’hypogée des Dunes 14 est écrit XIIII569. Il

s’agirait donc d’un faux du Moyen-Âge mais d’une époque où l’on recommençait à s’intéresser à

César, à la Rome païenne, autrement dit une époque proche du Quattrocento.

Mais s’il s’agissait de donner des lettres de noblesse non pas à Ostra mais à Anagni, d’où le

légionnaire Bovius Sabinus est originaire ? Pour nous, Anagni évoque un incident célèbre où le

pape Boniface se fait souffleter par Sciarra Colonna à l’instigation de Philippe le Bel. Mais on

oublie trop souvent que le pape Boniface VIII, qui symbolisa pour les Italiens la résistance à la

France et au pouvoir temporel avant la honte que signifia le transfert de la papauté à Avignon

(une seconde captivité de Babylone), est né précisément à Anagni vers 1217. Il devint pape le 24

décembre 1294. N’aurait-on pas fabriqué l’inscription pour évoquer le passé déjà glorieux de la

ville où était né un pape si populaire ? D’où les imperfections médiévales de ce latin voulu

classique.

568 César, Bellum civile, III-5, 1, LIII ; cf. Jarry J. (2011), Inscriptions latines et étrangères du Poitou, éd. ADANE, tome II, période-médiévale, p. 52. 569 Corpus Inscriptionum Latinarum, tome I, p. 142.

-285-

ANNEXES

-286-

BIBLIOGRAPHIE

Auteurs antiques

Caton, Agricola, De Agri Cultura, César, Bellum civili ou De bello civili ou La guerre des Gaules Ciceron, Philippe Festus, Festus grammaticus Homère, L’IIliade Juvénal, Satires Martial, Épigrammes Ovide, Fastes Ovide, Métamorphoses Pétrone, Satyricon Phèdre, Fabula Pindare, Néméennes Plaute, Rudens Pline, Naturalis historia ou Histoire naturelle Suétone, De vita duodecim Caesarum libri ou La Vie des douze Césars Terence, Andria, ou l’ Andrienne Tertullien, Adversus Marcionem. Théocrite, Idylle Tite Live, Histoire romaine Virgile, Bucoliques, Virgile, Énéide Virgile, Georgiques

La Vulgate, Bible en latin (réalisée en grande par-tie par Jérôme de Stridon au début du V

e siècle, et

reconnue comme « authentique » par l'Église ca-tholique lors du concile de Trente). L’Ancien testament Le pentateuque : La Genèse, L’Exode , Le Lévitique, Les Nombres , Deutéronome Les livres historiques : Josué , Juges , Ruth, 1 Sa-muel , 2 Samuel ,1 Rois , 2 Rois ,1 Chroniques , 2 Chroniques , Esdras , Néhémie , Esther Les livres sapientiaux : Job, Les Psaumes ; Les Pro-verbes, Ecclésiaste, Cantique des cantiques, La sagesse, l’Ecclésiastique Les prophètes : Isaïe, Jérémie, Lamentations, Ézé-chiel, Daniel, Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Mi-chée, Nahum, Habacuc, Sophonie, Aggée, Zacharie, Malachie Le nouveau testament Matthieu, Marc, Luc ,Jean, Actes Romains ,1 Corin-thiens, 2 Corinthiens , Galates ,Éphésiens , Philip-piens, Colossiens, 1 Thessaloniciens ,2 Thessaloni-ciens, 1 Timothée, 2 Timothée, Tite, Philémon , Hébreux, Jacques, 1 Pierre, 2 Pierre, 1 Jean, 2 Jean 3 Jean, Jude , Apocalypse

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partie et 3e

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CRÉDIT PHOTOGRAPHIQUE Allag Claudine,

Bakkal-Lagarde Marie-Claude,

Begaud Jean-Marc,

Durant Roger,

Jarry Frédéric,

Jarry Jacques,

Monnet Franck,

Sarrazin Jacques et Valérie.

- 295 -

INDEX DES NOMS DE LIEUX ANCIENS

Aegyptus, aujourd’hui Égypte, 95 Alba Petra en 1147, aujourd’hui Le Boupère, 42 Andegavo, Andegavum aujourd’hui Angers, 7 Andini, nom de tribu qui a donné Angers, 60 Arthesia, aujourd’hui Arthois, 257 Artites, in pago Adratinse (835), Terra Artesii (1250) Artita regio,

134 Arverni, aujourd’hui Arvernes, 250 Brugensis, de Bruges, 122 Burdigalensis, de Bordeaux, 256, 261 Casiacus aujourd’hui Chizé, 128 Chizeio, adjectif Chiziacus, nominatif Chizeium aujourd’hui

Chizé, 128 Clani, nominatif Clanum, aujourd’hui le Clain, 107 Constantiensis, adjectif Constance, 59 Corcyrei, nominatif Corcyreum, Corfou, 81 Costina, aujourd’hui Fontaine-le-Comte, 231 Engulismae, nominatif Engulisma, aujourd’hui Angoulême, 257 Fontanacensis, de Fontenay-le-Comte, 79 Fontanacus adjectif pour Fontanacensis, de Fontenay-le-Comte,

86 Fonteniacensis, de Fontenay-le-Comte, 210 Fusciacum, 1070, aujourd’hui Fussy, 182 Fusciacum, Fusciacum 978-1024, aujourd’hui Fussey, 182 Gelasianus, de Saint-Gelais, 167 Genua, aujourd’hui Gênes, 178 Gesoriacum, erreur pour Gerosiacum, aujourd’hui Boulogne,

260 Loubiniacensi, Loubiniacensis, aujourd’hui Loubigné, 38 Lucionensis, de Luçon, 207, 218, 219, 222, 223, 225 Lutetia, aujourd’hui Lutèce, 60 Madronas, aujourd’hui Marnes, 39

Megniacensis, de Migné, 251 Mellae, Metullum, aujourd’hui Melle, 181 Modernae, aujourd’hui Marnes, 39 Monceci, nominatif Moncecum, aujourd’hui Monaco, 199 Montalbensis, de Montauban, 216 Mortmartus, aujourd’hui Mortemart, 124 Niortensis, de Niort, 46, 187 Olympus aujoud’hui Olympe, 128 Ossatum, aujourd’hui Ossat, 173 Padova, Padua, pour Padoue, 55 Parisiensi, Parisiensis, de Paris, 7, 79, 120, 183, 261 Pictavensis, de Poitiers, 71, 170, 256 Pictaviensis, de Poitiers, 86, 114, 139, 165, 198, 244, 245, 250,

251, 254, 258, 260, 269, 274 Rochepozae, aujourd’hui La Roche Posay, 170 Rupella, aujourd’hui La Rochelle, 65 Rupellensis, de La Rochelle, 218 Sancti-Mellani in Normania, Sanctus Mellanius aujourd’hui

Saint-Mellaine en Normandie, 120 Sena Gallica, aujourd’hui Senigallia, 283 Sorbonio, sorbonium, aujourd’hui La Sorbonne, 7 Suessionensis, de Soissons, 132 Thallemondencis, de Talmont-Saint-Hilaire, 88 Tholonensis, de Toulon, 246 Trecorensem, Trecorensis, de Tréguier, 241 Turonensis, de Tours, 104, 261 Uticensis, d’Uzès, 167 Novo-Ritu, nominatif Novus Ritus, Noiordo vico, nominatif

Noiordus Vicus, Villa Niorto vers 940 (cartulaire de Saint-Maixent, I-28 ); Castrum Niortinse, 951, (Font. XIII-48, Saint-Jean d’Angély); Pagus et Vicaria Niortinsis 971 (ibid. XIII-187), 46

INDEX DES NOMS DE LIEUX

Adriatique, 283 Agart, 144 Airvault, 33 Alençon, 64, 65 Alexandrie, 276 Allemagne, 132 Alleuds (Les), abbaye, 37, 38, 142 Amboise, 92 Amiens, 169 Anagni, 284 Anche-sur-le-Clain, 92 Ancône, 283 Angers, 8, 60, 61 Angoulême, 42, 88, 168 Angoulême, abbaye Saint-Ausone, 234 Angoulême, cathédrale, 166 Angoumois, 193, 272 Anjou, 32, 37, 64, 123, 136, 232 Antigny, 229, 284 Antigny, église, 229 Antran, 45, 92 Aquitaine, 53, 143, 193 Arbelle, 66 Archigny, abbaye de l’Étoile, 230 Ardin, 190 Artois, 134 Asie centrale, 275 Asie mineure, 162 Asnois, 269 Athènes, 276 Aubraye (L’), 88 Auch, 67, 68

Aulnay-de-Saintonge, 277 Auxerre, 61 Avignon, 137, 284 Ayron, château, 93 Babylone, 284 Bagdad, 275 Bâle, 131, 150 Barre-Sanglier (Fief de la), 232 Basra, 275 Bayonne, 150 Beaufou, 72 Beaulieu-sous-La-Roche, 37 Beaune, 280 Beaussais, 146, 148 Beauvau, 231, 232 BEAUVOIR, ÉGLISE, 176 Beauvoir-sur-Mer, église, 207 Belmont, 208 Bengale, 275 Berlouin (Jacques), 58 Bessay, 221 Bethleem, 169 Béthune, 206 Blois, 55, 103, 163 Boismorand, 229 Boismorand, chapelle, 160 Bois-Rogue, 108 Boissec, 146, 148 Boissy, 48 Boisy, 48 Bombay, 275 Bordeaux, 58, 75, 143, 256, 275

Bouillé, 227 Bouillon, 59 Bouin, 176, 207 Boulogne, 32, 260 Bourdimont, le château, 230 Bourg-Archambault, 93 Bourges, 126 Bourgogne, 123, 168 Breloux, actuellement commune de La

Crèche, 44 Bretagne, 204 Breuil Coiffaud, 178 Briançon, 117, 118 Brissac, 129 Bruges, 122 Cadix, 214 Cahors, 243 Calais, 123, 276 Calicut, 275 Cantabres, 51 Cantabria, 50 Caravas, 49 Caserta, 137 Caspienne, 275 Cathagène, 214 Ceaux, 232 Cedar, 237 Cénomanie, 172 Cerisay-la-Forêt, 114 Cérisoles, 123 Cersigny, 49 Chaillé-les-Marais, 78

- 296 -

Châlons-sur-Saône, 169 Champdeniers, 104 Champdeniers, église Notre-Dame, 34 Champigny-sur-Marne, 273 CHANDENIER, 104 Château-Garnier, 269 Châteauneuf, église, 73 Châtellerault, 40, 92, 113 Châtelliers (Les), 181 Châtillon-sur-Sèvre, 74 Châtillon-sur-Sèvre, abbaye de la

Trinité, 180 Châtillon-sur-Sèvre, le château, 180 Chauray, 35, 89 Chef-Boutonne, 38, 142 Chenu, 230 Chichilianne, 61 Chine, 275 Chinon, 49, 163, 232 Chiré, 239 Chizé, 128 Chypre, 275 Clain, 107, 140, 235 Clermont, 143 Clovis, 174 Cluny, 143 Condé, 64 Constance, 59 Constantinople, 54, 55, 123, 158, 159,

162 Corcyre, 81 Cornouaille, 100 Coromandel, 275 Damas, église Saint-Laurent, 137 Dampierre-sur-Boutonne, 32 Dampierre-sur-Boutonne, le château,

9 Danemark, 276 Dauphiné, 49, 163 Délos, 140 Delphes, 96 Dercé, église, 93 Dissay, 60 Dissay, collégiale, 94 Dorat, 269 Dorini, 65 Douvres, 276 Dreux, 32 Duc de Rohan, 76 Échiré, château de Mursay, 177 Échiré, Les Loups, 45 Écosse, 85 Égypte, 95, 161 Ension, 59 Étampes, 49 Exoudun, 146 Exoudun, Bagnault, prieuré Notre-

Dame de Font-Blanche, 177 Exoudun, Boissec, 148 Falouriet, 127 Faymoreau, 90 Finsonius (Louis), 122 Flandre, 53, 243, 265 Flessingue, 179 Fleury, 61 Florence, 55, 162, 163 Fontainebleau, 178 Fontaine-le-Comte, 230, 231 Font-Blanche, 177 Fontenay-le-Comte, 74, 75, 76, 77, 78,

79, 80, 81, 82, 85, 106, 208, 222

Fontenay-le-Comte, ancien cimetière paroissial, 74

Fontenay-le-Comte, chapelle des Jacobins, 73

Fontenay-le-Comte, chapelle des Jésuites, 73

Fontenay-le-Comte, château de Terreneuve, 74, 159

Fontenay-le-Comte, cimetière protestant, 75

Fontenay-le-Comte, clos Saint-Louis, 209

Fontenay-le-Comte, église Notre-Dame, 77, 78, 79, 80, 210, 211

Fontenay-le-Comte, église Saint-Nicolas, 80, 81

Fontenay-le-Comte, Grande Fontaine, 82, 208

Fontenay-le-Comte, jardin de Jean Gaultron, 82

Fontenay-le-Comte, le Pont aux Chèvres, 208

Fontenay-le-Comte, métairie de la Ruine, 82

Fontenay-le-Comte, place Belliard, 83 Fontenay-le-Comte, rue Rapin, 84, 85 Fontenay-le-Comte, rue Saint-Nicolas,

86 Fontenay-le-Comte, Saint-Médard-

des-Prés, 87 Fontenay-le-Comte, salon de Haute

Roche, 87, 159 Fontenay-le-Comte,40 rue Rabelais,

couvent-hôpital, 82 Fontevrault, 49 Fontevrault, 56 Fontevrault, monastère Saint-Jean,

234 Fou, 100 Foucaudière (La), 215 France, 51, 55 Francfort, 276 Frédégaire, 174 Fressines, 57 Fressines, église, 36 Fronsac, 214 Frontenay-Rohan-Rohan, 36, 56 Frontenay-Rohan-Rohan, église Sainte

Macrine, 177 Fusniaco, 181, 182 Fussey, 182 Fussy, 182 Gaillon, château, 81 Galliae, 50 Gênes, 178 Genève, 41, 76 Gennevilliers, 206 Germanie, 282, 283 Gérone, 150 Glasgow, 71 Golgotha, 96 Grande Lande, La, 67 Grandmont, 160 Grimaudière (La), 238 Grissais, 78 Guéméné, 113 Guerche, 127 Guillaume VI, comte du Poitou, 258 Guinefolle, 78 Guipzcoa, 51 Guise, 32, 64

Hamburg, 276 Hanc, le Breuil Coiffaud, 178 Haroué, château, 231 Heidelberg, 214 Henri IV, 58 Hernani, 51 Hollande, 132 Île Bourbon, 275 Île d’Yeu, 87 Île de France, aujourd’hui île Maurice,

275 Inde, 275 Insubres, 51 Isère, 61 Iskenderun, 275 Israël, 95 Issos, 157 Issus, bataille d’, 53 Istambul, 162 Istanbul, 276 Italia, 50 Italie, 100, 158, 163 Italie, Guerres d’, 39, 49 Itri, 137 Jarnac, 58, 123, 278 Javarzay, 178 Jerusalem, 173 Jérusalem, 139 Joué, 232 Joué-les-Tours, 232 Juliers, Jülich, 125 Khorassan, 275 L’Isle, 62 L’Îsle-Jourdain, 100 La Bataille, 39 La Billaudière, 57, 58 La Bourdonnaye comitis de Blossac

(Pauli spiritus Mariae), 246 La Chapronnière, 74 La Châtaigneraie, 208 La Couarde, 146 La Cousture, 38 La Crèche, château de Bougouin, 179 La Flocellière, château, 213 La Forêt-sur-Sèvre, La Ronde, La

Jobetière, 179 La Haye, 113 La Meilleraye, 37 La Mothe-Saint-Héraye, 56 La Motte, 178 La Motte Chandenier, 178 La Pellissonère, 88 La Pellissonière, 42 La Puye, 232 La Réorthe, château de l’Aubraye, 88 La Rochelle, 64, 65, 66, 74, 123, 142,

214, 217, 218, 227, 272 La Roche-Posay, 269 La Roche-Ruffin, 43 La Roche-sur-Yon, Moulin Papon, 217 La Sorbonne, 74 Landeronde, 215 Langres, 169 Langres, cathédrale Saint-Mammès,

168 Lauzon, 133 Lavania, 178 Le Bernard, la Coure du Breuil, 88 Le Boupère, 42 Le Boupère, château de La

Pellissonère, 88

- 297 -

Le Caire, 276 Le Couturier, 204 Le Fou, 100 Le Mans, 207, 220 Le Perron, 217 Leigne-sur-Fontaine, 97 Léméré, 232 Lemnos, 274, 275 Les Carmes, 213 Les Cordeliers, 44 Leugny-sur-Creuse, église Saint-Hilaire,

100 Lhommaizé, église, 100, 234 Liban, 155 Limoges, 280 Limousin, 193, 272 Lirec, 134 Loches, 263 Londres, 276 Longueville, 58 Lorraine, 53 Loubigné, 38, 39 Loudun, 58, 101, 103, 104, 105, 107,

119, 147, 149, 169, 171, 232, 235, 236, 237, 240

Loudun, collège, 103 Loudun, église Saint-Hilaire du

Martray, 104 Loudun, prison des Carmes, 236, 237 Loudun, Rossay, chapelle de Bois

Rogue, 108 Loudun, union chrétienne, 101, 235 Louin, 179 Louin, gué de Mennevault, 179 Louis XII, 55 Luçon, 72, 88, 207, 214, 217, 218, 219,

220, 221, 222, 226 Luçon, cathédrale, 217, 218, 222, 223 Luçon, collège Richelieu, 225 Luçon, Notre-Dame de Lorette, 213 Lude, 118 Lusignan, 100, 150, 237 Lussac, 234 Lutèce, 61 Luynes, 58 Luzignan, aujourd’hui Lusignan, 100 Lycie, 245, 246 Lyon, 245 Macao, 275 Magnicourt, 127 Manygoste 1300 ; Menigouste

1324 (arch. Barre); Menigout, 1327 (arch. hist. Poitiers XI); Manigoute ou Mainigouste 1328 (ibid); Manigouste 1374 (charte, Thouars); Manigoste 1377 (arch. Barre.) ; Magnigouste 1474 (ibid), 41

Mahrattes, 274, 275 Maillezais, 74, 165, 182 Malabars, 275 Marcilly-sur-Vienne, église, 169 Marconnay, 142 Marignan, 48, 163 Marigny-Brizay, manoir du Grand

Méoc, 237 Marmande, 153 Marnes, 39 Marnes, croix hosannière, 39 Martinique, 250 Massacré, 142

Massite, 81 Maubuisson, 243 Mauléon, 74 Mauléon, abbaye de la Trinité, 180 Mauléon, le château, 180 Maulévrier, 48 Maurienne, 269 Mayenne, 58 Mazay, 134 Melle, 40, 76, 181 Melle, église Saint-Pierre, 40, 181 Ménigoute, 41, 42, 179 Ménigoute, croix hosannière, 41 Ménigoute, Les châtelliers, 181 Ménigoute, les Forges, 56 Mercerie, 142 Metten, aujourd’hui Bayern en

Bavière, 89 Metz, 123 Migné, 250, 251 Milan, 55, 67, 163, 204 Minières, 187 Mirebeau, 109 Mirebeau, enceinte fortifiée, 109 Mogotinse, 174 Monaco, 199 Monbazon, 113 Moncontour, 123 Mont Albain, 282 Montamisé, 110, 238 Montamisé, église paroissiale Notre-

Dame, 110 Montauban, 215, 216 Montazay, monastère, 239 Montigny-sur-Aube, 168 Montmorency, 48, 243 Montpellier, 49, 163 Montreuil-Bonnin, 147, 148, 149 Montreuil-Bonnin, Chiré, 239 Montserrat, 88 Mortemart, 122, 162 Mougon, 174, 182 Moulin Papon, 217 Moulins, 74 Moutiers (Les), 71 Moutiers-en-Retz, 71 Moyseaux, 269 Nantes, 113, 207 Navarre, 64, 66 Neuillac, 132 Neuilleau, 43 Nieul-lès-Saintes, 132 Nîmes, 281 NIORT, 191 Niort, 39, 42, 43, 46, 58, 92, 189 Niort, 11 rue Yver, 192 Niort, Carmel, 182, 184 Niort, cimetière de Notre-Dame, 45 Niort, église des Cordeliers, 44, 45, 185 Niort, église des Cordeliers, 44 Niort, église Notre-Dame, 186, 187,

188, 190 Niort, église Saint-André, 182, 189,

190 Niort, fontaine du Port, 190 Niort, rue des Halles, 43 Niort, rue Jean-Jacques Rousseau, 191 Notre-Dame de la Réau, 269 Notre-Dame de Lorette, 213 Nouaillé-Maupertuis, abbaye de

l’Étoile, 215

Nouaillé-Maupertuis, église, 111 Nouaillé-Maupertuis, missel, 110, 112 Noyon, 49, 163 Nuremberg, 89 Octavien, évêque d’Angoulême, 166 Oiron, 33, 48, 49, 52, 156, 157, 162 Oiron, château, 46 Oiron, collégiale Saint-Maurice, 47, 49 Oiron, hospice, 194 Olympe, 128 Ombrie, 137 Orbitello, 214 Orléans, 39, 123 Ormes, châtellenie Saint-Martin, 113 Ortie, commune de Fontenay-le-

Comte, 82 Ossat, 173 Ostende, 265 Ostra, 282, 283 Oyron, 48 Padoue, 158, 162 Palatinat, 214 Palestine, 169 Pallud, vallée du, 48 Paris, 79, 85, 119, 120, 150, 184, 275 Paris, La Sorbonne, 8 Paros, 178 Pavie, 47, 48, 49, 51, 123 Pays de Retz, 71 Pays-Bas, 214 Périgné, 55 Périgné, église, 194 Perouse, 137 Perse, 274, 275 Perugia, 242 Pétosse, 111 Pétosse, église, 89 Phrygie, 55, 163 Piémont, 129 Piepape, 168, 169 Pierre Levée, 126 Piriers, 127 Pise, autrefois Pisae, 161 Poitiers, 43, 44, 48, 49, 60, 71, 86, 90,

92, 94, 100, 103, 105, 106, 107, 110, 113, 116, 117, 118, 119, 120, 121, 122, 125, 126, 127, 128, 129, 130, 131, 132, 134, 135, 136, 137, 139, 141, 143, 144, 147, 148, 151, 158, 163, 165, 168, 169, 170, 187,

189, 192, 198,齘200, 235, 237, 239, 241, 243, 244, 245, 246, 249, 250, 251, 252, 254, 255, 256, 260, 263, 269, 274, 275, 276

Poitiers, abbaye de la Trinité, 131 Poitiers, abbaye Saint-Cyprien, 239 Poitiers, abbaye Sainte-Croix, 115 Poitiers, ancien couvent des Carmes,

240 Poitiers, bibliothèque, 116 Poitiers, cathédrale Saint-Pierre, 119,

120, 153, 241, 244, 245, 246, 248, 249, 250, 251

Poitiers, chapelle du lycée, 122 Poitiers, chapelle du Lycée, 120, 264 Poitiers, château, 252 Poitiers, couvent de la Visitation, 254 Poitiers, église abbatiale de

Montierneuf, 215 Poitiers, église des Carmes, 126, 127 Poitiers, église des Jacobins, 128

- 298 -

Poitiers, église Notre-Dame La Grande, 129, 130, 131, 254

Poitiers, église Notre-Dame-La-Grande, 170

Poitiers, église Sainte-Radegonde, 259 Poitiers, église Saint-Germain, 132 Poitiers, église Saint-Gervais, Saint-

Protais, 132 Poitiers, église Saint-Hilaire-le-Grand,

255 Poitiers, église Saint-Paul, 132 Poitiers, église Saint-Porchaire, 133,

134 POITIERS, ÉPITAPHE DE RODOLPHE

REDING, 165 Poitiers, Grand Séminaire, 262 Poitiers, gravure, 3, 136 Poitiers, Hôtel de Ville, 263 Poitiers, Hôtel-Dieu, 263 Poitiers, La Pierre levée, dolmen, 125 Poitiers, le Calvaire, 240 Poitiers, Les Augustins, musée, 138,

139 Poitiers, Les Carmélites, couvent, 122 Poitiers, Les Cordeliers, couvent, 122 POITIERS, LES CORDELIERS, ÉGLISE,

114, 127 Poitiers, Les Feuillants, 139, 253, 254 Poitiers, Les Jacobins, église, 125 Poitiers, maison Guy Chauvet, 240 Poitiers, manuscrit, 139 Poitiers, Montierneuf, 257 Poitiers, Montierneuf, église, 128 Poitiers, musée, 152, 155, 264, 265 Poitiers, musée des Antiquaires de

l'Ouest, 137, 143 Poitiers, Notre-Dame La Grande,

église, 129 Poitiers, plaque de bronze, 281 Poitiers, plateau, 150 Poitiers, rue d’Orléans, 267 Poitiers, rue de Queue de Vache, 268 Poitiers, rue des Hautes Treilles, 266 Poitiers, rue du Marché, 143 Poitiers, rue du Moulin à Vent, 266 Poitiers, rue du Puygarreau et de

l'Éperon, 267 Poitiers, rue Saint-Antoine, 163, 164,

267, 268 Poitiers, rue Saint-Paul, 268 Poitiers, Saint-Pierre, cathédrale, 117 Poitiers, Saint-Pierre, cathédrale,, 119 Poitiers,église Sainte-Radegonde, 260 Poitou, 40, 58, 68, 78, 92, 100, 111,

117, 118, 120, 123, 127, 129, 134, 135, 144, 146, 147, 156, 162, 179, 191, 192, 232, 246, 247, 251, 265

Poizay-le-Joli, 113 Polignac, 100 Pologne, 276 Porte Châlon, Saint-Maixent L’École,

64 Pougne-Hérisson, 56 Pougnes, 61 Poznan, en allemand Posen, 182 Prahecq, 57, 58 Préchapon, 34 Prigny, 71 Provence, 123 Quinçay, 215 Quinciacus, 144

Quirinal, 158, 163 Rambouillet, 214 Reau, 269 Rheinfelden, 41, 76 Rhin, 53 Richelieu, 232 Rivay, 231, 232 Roannes, 48 Rochechouart, 178 Rochefort, 90 Rome, 33, 55, 162, 163, 174 Rome, église Sainte-Marie des

Miracles, 175 Rome, église Saint-Louis des Français,

170, 171 Rome, mont Caelius, 170 Rome, Saint-Pierre de, 173 Rossay, chapelle de Bois Rogue, 108 Ruffigné, 142 Rupella, 65 Rupichouart, 122 Russie, 276 Ryndacos, 162 Ryndakios en Phrygie, 55 Sables-d’Olonne, 58 Saint-Aubin les Ormeaux, 227 Saint-Benoît, 215 Saint-Benoît-de-Quinçay, 144 Saint-Crespin, abbaye, 262 Saint-Cyr-en-Talmondais, 226 Saint-Cyr-en-Talmondais, château de la

cour d'Aron, 226 Sainte-Foy, 40 Saint-Eliph, 273 Sainte-Néomaye, église, 204 Saint-Filibert, 39 Saint-Gelais, 166 Saint-Gelais, la Grange, 210 Saint-Généroux, 59 Saint-Gervais, 7 Saint-Hilaire, 181 Saint-Hilaire de Riez, Les Mattes, 226 Saint-Hilaire-de-La-Celle, 122 Saint-Jean-d’Orbestier, 72 Saint-Jouin de Marnes, 59, 60, 94, 195 Saint-Jouin-de-Marnes, 56, 60 Saint-Juire Champgillon, 226 Saint-Laurent sur Sèvre, 227 Saint-Léger-de-Montbrun, 61 Saint-Liguaire, 142 Saint-Lin, fief de la Barre-Sanglier, 232 Saint-Maixent, 64 Saint-Maixent l'Ecole, 129 Saint-Maixent l'École, 129 Saint-Maixent L'École, 62, 64 Saint-Maixent l'École, abbaye, 195,

196 Saint-Maixent l'École, ancien hospice,

201 Saint-Maixent l'École, ancienne église

des bénédictins, 200 Saint-Maixent l'Ecole, avenue de la

mairie, 202 Saint-Maixent L'École, avenue

Gambetta, 63 Saint-Maixent l'École, église, cloche,

198 Saint-Maixent l'École, Grand'Rue, 203 Saint-Maixent L'École, hôtel Balizy, 67 Saint-Maixent l'Ecole, rue Chalon, 203

Saint-Maixent L'École, rue de la Calabre, 62

Saint-Maixent l'École, rue de la Croix, 202

Saint-Maixent L'École, Saint-Léger, 63 Saint-Maixent-L’École, 196, 197, 198,

199, 201 Saint-Maixent-L’École, abbaye, 196 Saint-Maixent-l'École, 179 Saint-Malo, 243 Saint-Marc-la-Lande, 203, 204 Saint-Marc-la-Lande, église, 43, 67 Saint-Martin l’Ars, 269 Saint-Medard de la Jalle, 61 Saint-Médard des Prés, 87 Saint-Mellaine en Normandie, 120 Saint-Menehould, traité de, 58 Saintonge, 132, 193, 272 Saint-Petersbourg, 276 Saint-Romain, église, 145 Saint-Savin-sur-Gartempe, 165, 229 Saint-Secondin, 269 Saumur, 40 Savate (Marguerite), 39 Savigny-l’Évescault, église, 270 Sedan, 275 Sena, 282 Sicile, 173 Soissons, 132 Speyer, 214 SUISSE, 165, 276 Surimeau, 206 Syrie, 155, 275 Talmont-Saint-Hilaire, 88 Tavannes, 32, 122, 123, 124, 158 Ternay, château, 270 Terreneuve, 158 Tessin, 51, 205 Thlae, 245, 246 Thloanensis, 246 Thouars, 67, 204, 205 Tirouer (Croix de), 170 Tolentino, 171 Tonnerre, 122 Touraine, 48, 232 Tours, 104, 127, 174 Travancore, 274 Tréguier, 243 Troye, 280 Turquie, 275 Tyr, 65 Tyriis, aujourd’hui Tyr, 65 Urbino, 137 Uzès, 166 Vasles, 150 Vatican, 215 Vaumoreau, 57 Vellèches, 147 Vellèches, château de Marmande, 153 Vendée, 78 Vendeuvre, 48 Venise, 55, 161, 163 Vermandois, 49, 163 Vernay, 34 Vigeau, 100 Vigen, aujourd’hui Vigeau, 100 Villardières (Les), 90 Villepréau, 87 Villequier, 127 Villesalem, 97 Vivonne, 49

- 299 -

Vouillé, 174 Walton, Logis de, 127

Xaintray, le bourg, 206 Xanton-Chassenon, 237, 268

Xanton-Chassenon, Les Villardières, 90

INDEX DES NOMS D’AUTEURS ET PERSONNAGES ANTIQUES

Abraham, 112 Achille, 52, 53, 156 Acteon, 106 Adrianus ou Adrien, imperator, 47 Agathoclès ou , 164 Aiacis ou Ajax, 23 Alexander, 52 Alexandre, 157 Alexandre le Grand, 52, 53, 65, 156 Antonin, 281 Antonin le Pieux, 47 Antonius Augustus, imperator, 47 Arepo, 278 Arrius, 284 Astrée, 140 Auguste, 282 Augustus, 281 Augustus pater divus, imperator, 47 Bacchus, 180 Balorice, 277 Barabbam, Barrabas, 96 Bovius Sabinus P., légionnaire, 282 Bovius Sabinus, légionnaire, 284 Caesar, 281 Caius Julius Drutedo, 277 Camènes, 140 Carlomanus, 261 Carolus magnus, 261 Catho ou Caton, 67 Cérès, 193 César Titus Aurelius Fulvius Antoninus,

282, 283 Constantin, 129 Cybeles, 106, 107 Daniel, 112 Darius, 53, 158 David, 95, 112, 131 Dianae, 106 Diane, 107 Domitianus, 281 Domitien, 96, 282, 283 Elie, 106 Emeramnus, martyr, 116 Ephestion, 53 Ezechiel, 112 Galba, 67 Galba, imperator, 47 Grégoire de Tours, 174 Guntranus, 261 Hadrien, 281 Hephaistion, 53 Héphaistion, 53 Héphestion, 158 Héra, 65 Heraclès, 65 Hercule, 30, 65

Herodes, 12, 95 Hincmar, 174 Isaïe, 146, 147 Jacob, 112 Jupiter, 74, 101 Lucius Carneolus, 277 Mahomet, soltan, 47 Marc-Antoine, 47 Marcionem, 255 Mars, 193 Martin, évêque, 115 Menetius, M père de Patrocle,

53 Minucius Rufus L., 282, 283 Mucius Scevola (Caius), 16 Neptune, 193 Nero ou Néron, imperator, 47 Niel, roi irlandais, 71 Parménion, 157 Patrocle, 52, 53, 156 Pégase, jurisconsulte romain, 135 Pelée, 53 Pelides, 52 Petrone, 95 Phèdre, 95 Philippe le Bel, 284 Philippus ou Philippe, imperator, 47 Piéride, muse de Jean de la Péruse,

140 Pilate, 96 Pline, 83 Pomone, 193 Poseidon, 158 Publius Aelius Hadrianus, 281 Quinte Curce, 65 Radegundis, 260 Saba, 139 Saba, ermite, 115 saint Antoine, 55, 98, 215, 216 saint Augustin, 240 saint Benoît, 88, 196, 199, 220 saint Bernard, 227, 254 saint Crastinus, 204 saint Gelais, 88, 166 saint Hilaire, 99, 221, 222 saint Hubert, 98 saint Jean, 19, 72, 96, 210 saint Jean Baptiste, 72 saint Jean-Baptiste, 36 saint Jérôme, 131 saint Joseph, 95, 226, 254, 263 saint Landelin, abbé, 262 saint Luc, 84, 95, 96 saint Maixent, 199 saint Mathurin, 220 saint Matthieu, 95, 96, 97, 172

saint Maur, 196 saint Michel, 116, 134 saint Pantaleon, 174 saint Patrick, 71 saint Paul, 41, 87, 116, 270 saint Pierre, 12, 41, 80, 116, 167 SAINT VENANT, 76 sainte Crastine, 67 sainte Madeleine, 76 sainte Opportune, 259 sainte Radegonde, 259, 260 saint-Léger, 63 Salomon, rex, roi, 139 Samuel, 112 Sancta Quiteria, 110 Sanctae Bathildis, 262 sanctae Opportunae ou sainte

Opportune, 259 Sanctae Radegundis, 262 Sanctus Benedictus ou saint Benoît,

196, 199 Sanctus Georgius ou Saint Georges, 56 Sanctus Ionna Valesia, 262 Sanctus Joseph, 254 Sanctus Leone, 261 Sanctus Maurius ou saint Maur, 196,

198 Sanctus Pantaleonus, 174 Sanctus Venantuis, 76 Scaeva, centurion, 283 Sisygambis, 157 Solon, 135 Suetone, 283 Sysigambis, 53 Telamon, 23 Telamonidis, Telamonides, 23 Tertullien, 255 Theophane, 147 Thetis, 158 Timothée, 270 Titus, 283 Titus Aelius Hadrianus, 281 Titus Aurelius Fulvius, 47 Titus Aurelius Fulvius Antoninus, 281 Titus Aurelius Fulvius Hadrianus

Antoninus, 281 Titus Vespasianus, imperator, 47 Trajanus ou Trajan, imperator, 47 Vénus, 270 Vespasianus, 281 Vespasianus ou vespasien, imperator,

47 Vespasien, 135, 282 Virgile, 32 Zeus, 52, 156, 158

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INDEX NOMINUM RENAISSANCE

A. de Alexiis, 171, 172, 173 Abraham (Jonas ben), 150 Achard (François), prêtre, 86 Acquain (Andrieu), 73 Agapius, 62 Agart (Franciscus d’), religieux

bénédictin, 144 Aillon (François d’), Seigneur de

Briançon, 92, 118, 127 Aillon (Guy d'), comte du Lude, 92 Aillon (René d’), seigneur de Briançon,

118 Aimery Ier, sénéchal de Toulouse, 162 Albert de Luynes, 58 Amboise (Jacques d’), évêque, 143 Amboise (Pierre d’), abbé de Saint-

Jouin de Marnes, évêque de Poitiers, 60, 94

Ambosiae (Artus), 60 Anjou, duc d’, 64 Annebaut, madame d', 31 Archiac (Jean d’), Seigneur des Piriers,

127 Armagnac (Johannes d’), 169 Arnaldus ossatus, presbyter cardinali,

173 Artum Boezin ou Artus Boesis, 52 Ato ou Aton, abbé, Atoioclus ou

, 164 Aubigné (Théodore Agrippa d’), poète

(►1552-1630), 109 Aubusson (François III d'), comte de la

Feuillade, maréchal de France, colonel des gardes françaises, vice-roi de Sicile, 48

Audebertus (Paulus), docteur de la Faculté sacrée de Paris, 79

Aunoux (Antoine d’) seigneur de Saint-Jean, 92, 129, 130

Ayrault (Jacques), curé de Loubigné, 38, 39

Barbarin (Pierre), président du présidial de Poitiers, seigneur de Joussé, 269

Bardon (Catharina ou Catherine), 40 Basquiat de la Houze et de

Bonnegarde (Mathieu de), 173 Bâtard (Alexis), 44 Batarnaia (Anne de), 118 Baudeau-Parabère, comte de

Neuilleau et de la Roche-Ruffin, 43 Berry (Jean de), prieur, 134 Bérude (Marie Jeanne Perrine Louise),

épouse du Seigneur Hugues Alexandre Joseph Meunier, duc de la région d’Artois, 134

Besalu (Samuel de), 150 Bessarion, cardinal, 55, 162 Bion (Ioannes ou Jean), curé, 93 Bion (Petrus ou Pierre), 93 Bion, curé de Notre-Dame de Niort, 45 Bironus ou Biron, 38 Blomedael (Joannes A.), 126 Boisdauphin, maréchal de, 58 Boisy, 51 Boisy (Artus Gouffier), comte

d’Etampes et de Caravas, 47

Boisy (Artus Gouffier), comte d’Etampes et de Caravas, seigneur de), 49, 53, 85, 123, 124, 156, 157, 158, 162, 163

Bonnivet, 33, 123 Bonnivet Crèvecœur, grand amiral de

France, 47, 48, 49 Bordon (Catharina ou Catherine), 40,

41 Bossu (Petrus ou Pierre), 173 Bouchetus ou Bouchet (Jean Anthoine

ou Jean Antoine), 132 Bouchetus ou Bouchet (Joannes ou

Jean), 133 Bouillon, duc de, 59 Bouldron (Françoise), 77 Bouldron (Jean-François), 78 Bourbon-Montpensier (Jeanne de),

abbesse, 70 Boynet (Hilairette), 133 Brantôme, 49 Braun (Georgius), archidiacre et doyen

de Notre-Dame de Cologne, 125 Breillac (Laurent), sergent, 58 Brilhac (Pierre de), abbé, 170 Brisson, avocat général, 103 Broc, sire de, 34 Budée (Guillaume), 55, 163 Buranus, pédagogue, 126 Burgundio de Pise, 161 Cailleti ou Caillet (Renato ou René),

128, 142, 143 Camillam ou Camille, comitissam de

Retz, comtesse de Retz, 32 Castaneus Rochepozae ou Castaneus

de La Roche-Posay (Henricus Ludovicus), évêque de Poitiers, 170

Chabot (Léonor), comte de Charny, grand écuyer de France, 48

Chandon, sieur, 85 Charles de Melun, 47 Charles II dit le Chauve, 39 Charles IX, 32, 64, 136 Charles Quint ou de Habsbourg, 49,

137, 163 Charles VII, 47, 48 Charles VIII, 48, 49, 55, 100, 163 Charles X, 80, 81 Chasteau (Jehan), conseiller du roi, 85 Chasteigner, 48 Chastillon, Madame de, 32 Châtillon (François de), abbé, 143 Chauvet (Guy), 103 Chevalier (Jean), abbé de Saint-

Maixent, 62 Claudius, maître de la cavalerie royale,

51 Clement I, abbas, 144 Clementus XIII, 173 Clermont (Catherine de), 16 Clermont (Claude-Catherine de), 29,

31, 32 Clermont (Jeanne de), 131 Clermont, (Louis de), protonotaire du

Saint Siège apostolique, abbé commendataire de Cerisay, 114

Colardeau (Julien), 84

Collardeau, 53 Collardeus ou Collardeau (Iulianus ou

Julien), procureur du roi , poète, 76 Collardeus, Collardeau, enquêteur, 78 Comnène (Anne d’), 123 Comnène (Anne), 161 Concini, maréchal d’Ancre, 58 Contarelli de Cénomanie (Matteo), 172 Conti, prince de, 109 Contyus, princeps, 109 Cosse (Arthurus de ou Arthur de),

episcopus Constantiensis , aujourd’hui Constance en Suisse, 59

Courtin (Renato ou René), 173 Couturier (Jean), 100 DALLONIO (FRANCISCO), 117 Damoncourt de Piepape (Jehan), abbé

de Longay, évêque de Poitiers, 168 Dampierre, seigneur des Cars et

Tavannes, 32 Daviau (Ludovica), 169 Desfontaines (Adam), docteur en

médecine, 40 Desfontaines (Joseph), conseiller

d’Henri IV, 40 Doaineau (André), 36 Doineau (Gaultier), prêtre, médecin,

80, 81 Doucet (Johannes ou Jean), presbyter,

rector, 145 Duc de Mercœur, 58 Duluc, 170 Enricus Alexandrus Carolus, 64 Etienne (Robert), 119 Faye (Antoine de la), 39 Faye (Jehan de la), 39 Fontanus (Adamus) ou Desfontaines

(Adam), docteur en médecine, 40 Fontanus (Iosephus), 40 Fou (Jacques du), commissaire du roi,

143 Franciscus regem Gallorum, François

Ier, roi de France, 52 Franciscus Valesius, François de Valois,

50 François 1er, 1494-1547, 129 François du Fou, 100 François du Plessis, seigneur de

Beaulieu, 37 François Ier, 39, 48, 49, 51, 100, 123,

156, 163 François Ier), 119 François Ier, roi de France, 52, 53 François, duc d’Alençon, 64 Françoys, roi, 130 Fricques (Joannes de), Picardus ou

Fricques (Jean de), 132 Gallier-Picard (Radulphus ou

Rodolphe), seigneur de Guinefolle, 77, 78, 85

Gaspard II, comte de Coligny, baron de Beaupont et Beauvoir, Montjuif, Roissiat, Chevignat, seigneur de Châtillon, amiral de France, 92, 117, 118, 129

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Gaufredus (Bernardus ou Bernard), scutifer, dominus de Prechapon, 34

Givry, cardinal de, 168 Gloriero (Caesar ou César), datarius,

171 Goltz (Henri), peintre graveur, 125 Gondallier (Zacharie), 35 Gouffier, 46, 49 Gouffier (Artus II de), 48, 49 Gouffier (Artus), 48 Gouffier (Artus), 47, 48 Gouffier (Charles), chevalier de Malte,

47 Gouffier (Charlotte), 48 Gouffier (Claude), 48 Gouffier (Guillaume), 47, 48, 49 Gouffier (Guillaume), seigneur de

Bonnivet, amiral de France, 49 Goujon (Ludovic), chanoine, 42 Grangier (G.), recteur, 100 Gray, lord, 32 Grégoire XIII, 170 Gribbon Coutre, 110 Guerche, vicomte de la, 127 Guibellin, 35 Guichard (Jeanne), 70 Guillaume, évêque de Poitiers, 118 Guillelmus, 50 Guionet, 110 Guise (Henri de), 92 Guise, duc de, 64, 113 Guy, chevalier, 129 Guy, gouverneur du Poitou, 118 Guy, vice-roi du Poitou, 118 Guysiae, ducem, 113 Gyfanius (Robertus), 125 Hangest (Hélène de), 48 Haye (Jean de la), lieutenant général

du, 92, 105, 129, 134 Henri Alexandre, 64 Henri d' Anjou, 136 Henri de Bourbon, 40 Henri II, 16, 17, 31, 64 Henri II, 1519-1559, 129 Henri III, 92, 102, 121, 134, 170 Henri IV, 43, 102, 121, 138, 173 Henri IV, roi de Navarre, 64 Henri, duc d’Anjou, futur Henri III, 64 Henricus Borbonis, Henri de Bourbon,

40 Henricus tertius rex, 127 Henricus, rex, 42 Herbert (Jacques), maire de Poitiers,

105 Hercule, 65 Hercules, 65 Hogenberg, 125 Houfnagluis (Georgius), également

Hufnagel, 125 Hylboyneta, 135 Isaac (Rabbi), 149 Jacques de Venise, 161 Janus Lascaris, 55, 156, 158, 162, 163 Janus Olivarius, 60 Jean d'Armagnac, 169 Jean de La Trémouille, 68 Jean Olivier,seigneur, pontife

d’Angers, 61 Johannet (Toussanus ou Toussaint),

canonicus, symphoniacus,

chanoine, préchantre du choeur, 120

Johannis Olivarii, 60 Juda (fils de Rabbi Isaac), 149 Julien II de Médicis, 137 Karolus Gelasianus ou Charles de

Saint-Gelais, 167 Kneringen (Bertrand de), 119 La Cousture (Petrus ou Pierre), 38 La Fontaine (Abel de), 120 La Fontaine (Abelius de), canonicuis,

subdecanus, 120 La Noue Bras de Fer, capitaine, 129 La Péruse (Jean de), 140 La Roche Posay (Henri-Louis de),

évêque, 119 La Roche-Posay, Monseigneur de,

évêque de Poitiers, 170 Lanci (Michelangelo), 155 Laurent de Medicis, 55, 163 Lauson, 102 Lauzon (François de), 92 Lauzon (François de), seigneur de Lirec

et de Mazay, 134 Le Maye (Elie), seigneur de Château-

Garnier et Moyseaux, 269 Lecoq (Nicolas), 69 Lefèvre (Guillaume), 119 Lefèvre (Renatus ou René), 119 Lefèvre (René), 120 Léon X, 55 Léon XIII, 163 Léonard de Vinci, 74 Leonard de Vinci, ►1452-1519, 142 Letard (Hieronymus ou Jérôme),

protonotaire apostolique), 79 Lévesque de Marconnay, 142 Levesque de Marconnay (René), abbé,

142 Liénard de la Ran, 82 Longueville, duc de, 58 Lormen (Louis de), seigneur de

Falouriet et de Magnicourt, 127 Losonus (Franciscus), Lauzon (François

de), seigneur de Lirec et de Mazay (►1527-1594), 135

Louis (Frère), prosénéchal de Poitiers, 107

Louis XI, 48, 69, 100 Louis XII, 39, 48, 49, 55, 100, 163 Louis XIII, 58, 59 Louis XIII, roi (►1601-1643), 63, 72,

77, 119, 138, 206, 214, 242 Louis XV, 173 Louise de Polignac, 100 Lozonus ou Lauzon (Franciscus,

François de), 133 Lude, comte du, gouverneur du

Poitou, 129 Ludovicus Borbonis, 58 Ludovicus XIII D.G. Francorum et

Navarrae rex, 58 Ludovicus XIII ou Louis XIII, 119 Ludovicus XV, 173 Marepon (Ollyvier ou Olivier), 81 Marguerita Vendei ou Vendee, 75 Marguerite de France, duchesse de

Berry, 15 Marguerite de Navarre, 49 Marguerite, fille du roi Jacques

d’Écosse, 69

Maria Regina, 58 Maria Vendei ou Vendee, 75 Marie de Médicis, 58, 59 Marot (Clément), 55 Massacré (Guillaume de), 142 Massacré (Hélie), écuyer, 142 MatheusVendeus, 75 Matthieu de Vendée, 75 Maurienne (Marie-Anne de), 269 Mayenne, duc de, 58, 92 Medicis ( Alexandre de), 138 Médicis (Catherine de), 17 Medicis (Hippolytus ou Hyppolite de),

diacre, cardinal, vice-chancelier, légat, 137

Meignan (Petrus ou Pierre), presbyter, 80

Meir (fils du rabbi Moïse), 149 Melun (Charles de), grand maître de

France, 48 Mendoza (Diego de), 52 Mercator (Gerard), mathématicien,

125 Mesnard, frater, vicarius, 59 Meunier (Hugues Alexandre Joseph),

duc de la région d’Artois, de Vienne, 134

Mézière (François), médecin, 87, 159 Michaël Cinerius, 157, 158 Miche Bonheur, 73 Moïse (Rabbi), 149 Monrousseau, curé, 129 Montespan (Louis de), 48 Montespan, madame de, 49 Montmorency, 49 Montmorency (Françoise de), dite

Fosseuse, 55 Montmorency (Philippa de), 47, 48, 49,

54, 55, 157, 162 Montserrat, Señora de, 88 Moreau (René), curé de Notre-Dame,

74, 210 Moreau (René), curé de Notre-Dame,

bachelier, vicaire, 209 Morenne (Guillaume de), écuyer,

conseiller du roi, receveur général, 113

Morisson (Jean), 83 Mortemart, 122, 124, 158, 162 Mortemart (René de), 122 Mortemart, Madame de, 124 Mostaert (Guilhelmus ou Guillaume),

126 Moussy (Gaston de), 160 Moussy (Pierre de), 160 Nahmanide, 150 Nautonnier R., 63 Ortelius, géographe, 125 Ossat (Arnaud d’), 173 Paolo ou Paul V, 119 Paolo V, 119 Papot (Abraham), 57 Pardailhan, 49 Pardaillan (Louis Antoine de), 49 Pasquier (Etienne), 101 Patrocle, 158 Paul III, 137 Paul V, 119 Paulus Vendei ou Vendee, 75 Peretta Gogueta, 75 Perrette Goguette, 75

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Philippe Auguste, (►1165-1223), 149 Picard, 133 Pidoux Aureae Vallis ou Pidoux

d’Airvault (Simon), 33 Pierre d’Amboise, 60 Pierre de Tours, 127 Pinson (Nicolas), 120 Platter (Thomas), 131 Porret (Audebert), 110 Prechapon, seigneur de, 34 Prince de Condé, 64 Prince de Condé, 59 Prince de Condé, celui du temps de

Marie de Médicis, 58 Prince de Condé, Henri II celui du

temps de Marie de Médicis, 58 Raison (François), 82 Rapin (Nicolas), poète (►1535-1608),

74, 85, 86, 113, 129, 159 Rartus, 110 Reding (G.), officier suisse, 138 Reding (Rodolphe), 138 Reding (Rodolphe), fils de Rodolphe

Reding, 138 Rémy d’Auxerre, 61 Reys (Mathurin), 132 Richard (Martin), curé, 35 Rochechoart de Chandenier (Iohannes

Ludovicus ou Jean Ludovic de), 104 Rochechoart de Chandenier (Iohannes

Ludovicus ou Jean-Ludovic de), 126 Rochechouart, 49 Rochechouart (Arthenaise de), 48 Rochechouart (Jean-Louis de),

seigneur de Champdeniers, 127 Rochechouart (Louis de), abbé, 104,

143

Rochechouart de champdeniers (Louis de), 104

Rochechouart, prince de Tonnerre, 122

Rochefoucauld (François de la), 78 Rodolphe, 165 Rohan (Françoise de), 70 Rohan (Hercule de), 113 Rohan (Louis de), comte de

Montbazon, seigneur de Guéméné, 113

Rohan, duc de, 41 Roussier (Petrus ou Pierre), presbyter,

doctor theologus, 7, 8 Ruelle (Louis de la), chanoine, 104,

105, 143, 144 Rupichouart, 122 Ryndacenus, cognomen de Ianus ou

Janus Lascaris, 162 Sacierge (Pierre de), 93 Saint Père Benoît, 88, 89 Saint-André, maréchal de, 92 Sainte Marthe, 120 Sainte-Marthe (François-Scévole Ier de)

dit Gaucher II, questeur de France, (►1536-1623), 101, 102, 103, 104, 105, 106, 107, 140, 143, 235

Saint-Gelais (Jacques de), évêque d’Uzès, 166, 167

Saint-Gelais, seigneur de, 42 Saint-Maigné (Méry de), seigneur de

l’Isle, 62 Salomon (Fils de Rabbi), 154 Salomon ou Salomo, 91 Sanmarthae voir Sainte-Marthe

(François-Scevole de), questeur de France, 102

Saulx (Charles-Jean de), 123

Saulx (Gaspard de, comte de Tavanne), 123

Saulx (Gaspard de, Comte de Tavanne), 123

Saulze (Jeanne de), 117 Silvestre II pape, dans le civil Gerbert

d’Aurillac, 90 Siret (Curé), 97 Tavannes, maréchal de, 32 Tiraqueau (André), 119 Tonnerre (Louis de), 143 Tours (Pierre de), prieur, 104 Travarzerus (Antoninus Reginaldus),

121 Travarzerus (Emericus Reginaldus),

121 Traversay (Aimeri Reginald de), 121 Traversay (Antoine Reginald de), 121 Trémouille (Jean de la), archevêque

d'Auch et cardinal, 67, 68 Trimouille (Jacqueline de la), 48 Urbieta (Jean de), 51, 52 Valentinois, Madame de, 32 Van Haften (Robertus), 125 Vaubois (Claude Rémy de), sénateur

poitevin, 134 Viète (François), mathématicien

(►1540-1603), 85 Vigier (Marie), 142 Vignaud (Ioannes), sacerdos, 88 Vignaud (Jean), prêtre, 88 Villequier, Baron de, 127 Vivonne (Jeanne de), 32 Walton, capitaine, 92 Xainçois (Jean de), 48 Yehiel (Rabbi), 150 Yves du Fou, 100 Zacharias, frère, 35

INDEX NOMINUM D’ÉPOQUE MODERNE

Agnes, reverendissima mater, révérende mère, prieure, 183, 184

Alougny (Charles d’), capitaine au régiment de Lorraine, 229

Alougny (Guy d’), chevalier de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, 229

Alougny (Renatus ou René d’), eques, torquatus, utriusque Boismorant seigneur des deux Boismorant(d), 229

Alougny, maréchal de France, 229 Angé (Julienne d’), 214 Annae Austriacae reginae matris ou

Anne d’Autriche, reine-mère de France, 240, 241, 259, 260

Arnaudet (I. pour Iohanes ? Jean), chef de chantier, 189

Aubigné (Constant d’), 177 Aubry (Nicolas), 179 Aubry (Pierre), 179 Audebert (Bernardus ou Bernard), 198 Auvais, mademoiselle d’, 227 Bacon (André), révérend père, 267 Baglion de Saillant (Franciscus Ignatius

de ou François-Ignace), 241, 242 Baglioni, 242

Baston (J.), 189 Beauvau (Iacobus ou Jacques de),

seigneur du Rivay, 231, 232 Bellanger (Toussaint), 230, 231 Bellièvre (Denise de), 242 Bellot des Minières (Henri), 187 Benard, 180 Benoît XV, 266 Bion, curé, 187 Blanchot, 270 Blossac, comte de, 192 Boniface VIII, (►1235-1303), 284 Borromée (Saint-Charles), 240 Bouille (Ioannis Baptistae de ou Jean-

Baptiste), 250 Bouillé (Jean-Baptiste de), 250 Bouillé, marquise de, 227 Boulard (Joseph), 190 Boulay (Henri de), de la Roche-sur-Yon

et duc de Montpensier, 273 Bourbon (Jeanne de), abbesse, 239 Bourbon (Jeanne-Baptiste de),

princesse, 234 Bourbon de Conti, (Louis-Armand),

gouverneur, 263

Boutteville (Petrus-Thibaut de ou Pierre-Thibaut de), 187

Boyge (Raphaël), scriba capituli, 197 Bruno, abbas, abbé, 239 Buard (Maria Francisca ou Marie-

Françoise), 273 Buffebrand de Coudray (Jacques), 180 Calvin, 189 Cappele (Gillis-Hendrick ghewesen

Frederik ou Gilles-Henri ou Frederic), 265

Carlovet (Marguerite), 133 Casalis (Benedictus ou Benoît), 197 Catherine II, 276 Charier de la Marcadière (André), 191 Charles VIII, 204 Chasme, révérend-père, 241 Chauvet (Guy), 240 Chercois-Montpipeau, 265 Chevalereau (J.P.), graveur, 187 Chouquet (Placid), 197 Clemens ou Clément XI, 240 Clemens ou Clément XIII, 240 Clemens XI ou Clement XI, 195, 198 Clement X, 198 Clerc (Petrus ou Pierre), Frater, 197

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Clérembault (Gilbertus ou Gilbert de), 198

Clergeau (Louis-François), 274, 275 Clodiere (Jacobus ou Jacques), Frater,

197 Cordier (David), prieur, 233, 234 Craon (Michel de), révérend-père, 263 Daviau Dubois de Sanzay (Caroli

Francisci ou Charles-François), docteur en théologie, vicaire, chanoine), 256

De Lattre de Tassigny, 270 Delaube (Pierre), père, 267 Depres (Jacques), archevêque, 216 Dom Marzet, 81 Dreux (Joseph), abbé, 230 Dreux du Radier (Jean-François),

avocat (►1714-1780), 116, 117, 135, 273

Dreux-Duradier, 273 Drouauld (Anselmus Josephus

Ludovicus), maire, 249 Dubois, 180 Duchesne (Franciscus ou François),

écuyer, 209 Duchesne (Francisi, ou François),

écuyer, 209 Duchesse de Navarre, 186 Dulas (Jean-Prévost), prieur, 134 Duplessis, baron, 265 Duval (Jean), sculpteur, 273 Fabricius, 178 Ferdinand, frère, professeur de

théologie sacrée, prieur, 266 Flaviny (Jacobus ou Jacques), Frater,

197 Fliscus (Hieronymus ou Jérôme), comte

de Lavania, 178 Fontanes (Dominique Marcellin),

(►1753-1772), 188 Foucault (N. Josephus de), gouverneur,

189 Foudras de Courcenay (Hieronymus

Ludovicus ou Jérôme-Louis), 245 Franciscus, 178 François Ier, 204 Frégeac (Ambroise), révérend-père,

prieur, 198 Frizon (Léonard), jésuite, 178 Gaignières, 69 Gloria (C.), chanteur, chanoine, 252 Granges, 206 Granges-Surgères (François), 213 Granges-Surgères (Gilles), 213 Grangier (G.), recteur, 234 Gregoire XIII, pape, 171 Grignon de Montfort (Louis-Marie),

227, 228 Grimaldi (Honoratus Franciscus ou

Honoré-François de), 198, 199 Guillot (Zacharias de), chantre, 245 Gustave-Adolphe, 214 Hanovre, princesse de, 243 Harlay (François de), 243 Henri (Jean-Françoise de), 242 Herbault (L.), ouvrier, 189 Hillairet (Paul-François), 243 Humières (Dom Gaspard d'), chevalier

de Malte, 198 Innocent XI, pape, 194 Innocent XI, pape, 243

Iouslard (Josephus), 189 ISEMBERTUS, MONACHUS OU MOINE,

115 Jaquet (Hieronymus ou Jérôme),

rector, 229 Jean Louis Jacques, chevalier, seigneur

de Chiré, 239 Jeanne de la Nativité, 185 Jhoon (William), consul, 274 Jolly de Saint-Picq (Augustin), maire,

conseiller du Roi, 208 Jouslard (Joseph), chevalier, président,

suppléant du gouverneur, 189 Junius Hadrianus ou Adriaen de

Jonghe, (►1511-1575), 266 La Boudonnaye de Blossac, comte de,

246 La Bourdonnaye (Marc de), 192 La Caze Benegharnen (Amalia), 180 La Caze Benegharnen (Louis), 180 La Roche-Posay (Henri Louis Châtain

de ), évêque, 170 La Tremoïlle (Henri de), 204 La Tremoïlle (Louis de), 204 Lacorne, abbé, 230 Lannoy (Jacobus ou Jacques),

chanoine, 231 Largeau (Louis), 269 Laurence, prieur, 179 Léaud (T.), président de la chambre de

commerce, 187 Lebrun (I.), 199 Lecoeur (D.), architecte parisien, 180 Leduc (François), dit Toscane (►1660-

1689), 177, 184, 194 Lefevre, 180 Leisin Schneider (Jacobus), 181 Leonor, baron de Jons et seigneur de

Saillant, 242 Lepelletier de la Houssaye (Magdalena

Ludovica Carola ou Madeleine Louis Charles), 246

Lepot (Henri), 207 Leriche (Jean), prêtre, 232 Lescure (Jean-François de), évêque de

luçon, baron, 218 Lodoïci, frater pro senescallus, 235 Lolie (Jacobus ou Jacques), 197 Lorin (Renatus ou René), chapelain,

bachelier, 249 Louis XII, 178, 204 Louis XIV (Louis-Dieudonné), dit le Roi-

Soleil ou Louis le Grand (►1638-1715), 176, 189, 190, 195, 218, 229, 243, 259, 265

Louis XV, 199, 208, 266 Louis XVI, 61, 249, 250 Luçon (Petronius-Elius), 214 Ludovicus ou Louis XV, 195 Ludovicus XIV ou Louis XIV (Louis-

Dieudonné), dit le Roi-Soleil ou Louis le Grand (►1638-1715), 177, 189, 195, 198, 208, 240

Ludovicus XVI, 250 Luther, 189 Mac Mahon, 275 Maillé-Brézé (Jacques de), conseiller

du roi, 214 Maillé-Brézé (Jean-Armand de), 214 Maillé-Brézé (Urbain), marquis de, 214 Marchant (Jean), 175

Marchant a Garenna ou Marchant de La Garenne (Renatus ou René), 175

Marie-Louise de Jésus, sœur en religion, 228

Marie-Thérèse d’Autriche, 195, 241 Massacré (Guillelmus ou Guillaume

de), 142 Mathurine, sœur en religion, 227 Mauduyt (Philippe), 263 Mazarin, cardinal, 196 Mobillon, pater canonicus regularis,

chanoine régulier, 194 Monnet de l’Orbeau, général, 179 Moriceau (Carolo ou Charles), seigneur

de Cheusse, sénéchal de Fontenay, 210

Morienne (Maria(e) de ou Marie de), dame Dumesnil, 209

Mougon (Artémise de ou Artemisia de), 182

Napoléon Bonaparte, 109, 171, 179 Nesmond (S. de), 182 Paupaille, 180 Pays (Godofredus ou Godefroy), 197 Pellot (Claude), maître des suppliques,

gouverneur du Poitou, 193 Philippe IV, roi d’Espagne, 196 Pignard (Jacobus ou Jacques),

admodum pater, père professeur émérite, 238

Pisseau, 180 Ponet (Fiacrus ou Fiacre), Frater, 197 Poype de Vertrieu (Jean-Claude de la),

évêque, 244 Prince de Condé, 243 Protée (François), 235 Proust (François le), 171 Raberreu (I.), vicarius generalis vicaire

général, 239 Ribier (Abraham), abbé, 70 Richard (Étienne), vicaire général,

archiprêtre, recteur, 187 Richelieu (Armand Jean du Plessis),

cardinal-duc, (►1585-1642), 59, 65, 137, 214

Roch, vicomte de Chasteigner, 249 Rochechouart (François de), 178 Rocheposay , Monseigneur de la, 200 Rocho, vice comiti de Chasteigner, 249 Rodolphe, peintre, 116 Roselière, marquis de la, 214 Saillans (F), évêque, 189 Sainte-Marthe (Abel de), ►1630 -

1706, 117 Salle (Artus de la), 242 Sanglier (Egidius), 232 Sarlande (Felix), Frater, 197 Sauzeau (Catherine), 201 Sciarra Colonna, 284 Sergent (Jacobus ou Jacques), priore

ou prieur, 197 Simon, 186 Soubise, 218 Stappart (A.), 180 Stratius (Marie-Théodore), 214 Texier (Jean), 200 Tippo Sahib, (►1750-1799), 274 Trezidedy, marquis de, 227 Triault (François), vicaire, 227 Turenne, 243 Urbain VIII, pape, 214

- 304 -

Vellefaux (Anne), épouse d’Egidius Sanglier, 232

Vignoles (Nicolas), 199 Voûte (Arthur de la), 209

INDEX NOMINUM D’ÉPOQUE CONTEMPORAINE

Agesci (Bernard d'), 190, 191 Auvinet (Séraphia ou Seraphie), 207 Babin (Jean), sieur de Belmont, maire,

208 Bailles (Jacques-Marie-Joseph), évêque

de Luçon, 219, 220, 221, 222, 226 Baillès, monseigneur, 219 Bakkal-Lagarde (Marie-Claude), 111 Barbier de Montault, monseigneur,

147, 148, 171, 173, 174 Baudouin (J.), archiprêtre, 219 Beauregard (Brumauld de), 257, 258 Bessay (Geneviève Hélène Henri

de),vicontesse, 221 Bion (René), curé, 188, 190 Bion (René), curé, poète, 188 Boisseau (D.), chanoine, 219 Bollee (Ernestus ou Ernest), fondeur,

217 Bollée (Ernestus ou Ernest), fondeur,

219, 221, 222 Bouneau (Arthur), 187 Bourbon, chanoine, 222 Bourdonnaye (Paul-Esprit de la),

chevalier, 192 Bourdonnaye (Paul-Esprit-Marie,

comte de Blossac), 248 Bourdonnaye du Tymeur (Marc-Esprit

de la), comte de Blossac, 192 Brethé (Émile), 185 Brilhac (Petrus de ou Pierre de),

presbyter, abbas, 170 Brilhac (Pierre de), prêtre, abbé, 170 Brisson (Jacques), maire de Niort, 186,

191 Brisson, maire, 190, 191, 193, 194 Brouillet (M.), 238 Campet de Savion (Maria ou Marie),

dame, 232 Carcopino, historien (►1881-1970),

278 Chabauty (E. A.), 147, 148 Chevalier de la Coindardière

(Gabrielle), 201 Clement, 257, 258 Clément XI, 199 Clergeau (Louis-François), 275 Colat (Carolus ou Charles), 207 Colat (Charles), évêque, 207 Cousseau, abbé, 150 Couteault, 257, 258 Couturer, 257 Couturier, 258 Dargence, 257, 258

De Beauregard, 257, 258 De Moussac, gouverneur, 258 Deberle (A.), 148 Denthon (Jean), abbé général de

l'ordre des Antonins, 215 DEPREZ (JACQUES), ARCHEVÊQUE,

ABBÉ DE MONTAUBAN, 215 Doigny, 257, 258 Dom Fonteneau, 128, 130, 132, 142,

184 Dorion (A.), chanoine, 219 DUHAMEL, COMTE, 180, 258 Dupin, préfet, 191, 194 Dupuis, préfet, 186 Durand (Joseph), 207 Eygun (François), 110, 269 Filelau, 258 Frédéric V, 214 Gallet (Petrus ou Pierre), 207 Gallet (Pierre), 207 Gouraid (B.), chanoine, vicaire général,

219 Grégoire XVI, 219 Guignard, 257, 258 Guillelmo VI ou Guillaume VI, 257, 258 Guitton (Josephus-Andreas ou Joseph-

André), évêque, 251 Horterel, Hurtrelle ou Hurtrel, 206 Humbrecht (L.), évêque, 252 Jean-Baptiste, évêque, 251 La Rochejaquelein (Auguste de),

genéral en chef, 221 Lambert (Jacobus ou Jacques), rector

ou recteur, 217 Larg[eau], 217 Léger, père, 215 Lejeune (Henri), précepteur, 215 Léon XIII, pape, 187 Lepot (Henricus), 207 Leriche (Jean), prêtre, 232 Loué (D.), 187 Louis Antonin, duc d’Angoulême, 258 Louis XVIII, 250, 258 Ludovicus XVIII ou Louis XVIII, 250, 257 Marmay, abbé, supérieur général, 232 Menuet (A.), vicaire, 219 Michelin (M.), 148 Michelin (Silas), 147 Mignon (Celesta), 207 Mignon (Céleste), 207 Monnet (Franck), 179 Moreau de le Ronde (Joseph), 149 Moussac, gubernator, 257 Nahon (G.), 149

Napoléon Bonaparte, 191 Orfeuil (Guischard d’), 257 Paillou (Gabriel-Laurent), évêque de La

Rochelle, pontife, 218 Papin (J.), trésorier, gardien, 219 Pellot (Guillaume), intendant du

Poitou, 191 Philippe, fils de la comtesse d’Arthois,

257 Philippe, prince, fils du comte d’Artois,

258 Pie X, souverain pontife, 252 Pieix, pape, 207 Puis-Vaillant (Félix du), 150 Regnauld (Emery), président du

présidial de Poitiers, 121 Renan (E.), 148 Robert (Jean-Léon), chanoine, recteur,

255 Rochejaquelein (Henri de la), 226 Rochejaquelein (Louis de la), 226 Rousseau, consul de France, 275 Sabourin (Franciscus), 257 Schrader, 148 Schwab (M.), 150 Siteau (M.), 176 Sollet (ou Soulet) (Renatus Maria ou

René-Marie), recteur de Beauvoir, 207

Sollet (René-Marie), 207 Soulet (Renatus Maria ou René-Marie)

recteur de Beauvoir, 207 Soyer, 257, 258 Soyer (C.), vicaire général, 219 Soyer (Renatus Franciscus ou René-

François), 219 Soyer, monseigneur, 217 Thibault-Desgats, 257, 258 Thomas, 257, 258 Tonnet (A.), docteur, 184 Traversay (E. Réginald de), 120 Trincant (L.), 149 Verthamon (Samuel Guillaume de),

évêque, 225 Verthamon de Chavagnac (Marie-

Thérèse), comtesse de Lescours, 225

Verthamon de Chavagnac (Michael de), évêque, 225

Voruz, fondeur, 207 Vrigneau (Maria ou Marie), matrina ou

marraine, 217

- 305 -

INDEX DES FONCTIONS D'ÉPOQUE RENAISSANCE

abbé, 41, 59, 60, 61, 62, 69, 94, 132, 142, 143, 144, 145, 170, 262

abbé commendataire, 114 abbé régulier, 33, 69 ambassadeur, 32, 102, 163 amiral, 117 apothicaire, 81 archevêque, 67, 137, 143 archidiacre, 125, 165 architecte, 83 aumônier, 142 avocat général, 103 avocat royal, 121 bailli, 163 baron, 100 bourgeois, 103 capitaine, 48, 49, 53, 92, 100, 127,

134, 163 cardinal, 67, 81, 137, 173 chambellan, 47, 48, 49, 100, 163 chanoine, 143 chanoine, subdecanus, 120 chevalier, 117, 122, 129 citoyen, 139 coadjuteur, 35 colonel, 138, 169 commandant en chef, 64 commissaire du roi, 143 comte, 43, 48, 92, 117, 118, 129 conseiller, 48, 100, 122, 135, 165 conseiller au Parlement, 40 conseiller du Parlement de Paris, 119 conseiller royal, 122, 169 curé, 38, 62, 92, 120 député, 134 diacre, 137 docteur de la Faculté sacrée de Paris,

79 docteur en théologie, 7, 8 docteur régent, 143 docteur régent d’université, 120 douairière de France, 85 doyen, 92, 125 doyen des échevins, 77

doyen du chapitre, 166 duc, 48, 102, 113 échevin, 103, 135 écuyer, 34, 142 enquêteur, 78 évêque, 60, 68, 94, 115, 119, 143, 166,

170 général, 64, 113, 118 géographe, 125 gouverneur, 48, 49, 78, 92, 100, 113,

117, 118, 127, 129, 163, 169 grand écuyer, 48 grand sénéchal, 100 grand-maître, 49 graveur, 125 interprète, 32 juge conservateur des privilèges, 134 Jurisconsulte, 122 larron, 86 lecteur, 50 legat, 137 légat, 137 licencié en droit, 142 lieutenant, 113 lieutenant général, 92, 134 maçon, 39 magister, 80, 81 magistrat, 103, 135 maire, 103, 134, 138, 193, 208 maréchal, 92 marquis, 48 marraine, 110 mathématicien, 85, 125 médecin, 80, 87, 112, 159 ministre, 103 monseigneur, 61, 92 page, 123 pair de France, 49, 113 pape, 90, 112, 143, 171, 173 parrain, 110 pédagogue, 126 peintre, 125 père, 267 pirate, 71

poissonnier, 82 pontife, 61, 170, 194 porte-parole, 170 précepteur, 48 predicateur, 80 préfet, 109 préfet des cohortes, 118 préfet des lanciers, 122 prélat domestique, 172 préposé, 128 président, 121 président du Présidial, 120, 121 prêtre, 8, 80, 170, 173 prieur, 56, 127, 142 primat, 143 prince, 51, 80, 116 procureur du roi, 77, 85, 119 professeur d’Hébreu, 119 prosénéchal, 107 protonotaire apostolique, 79 rabbin, 148 recteur, 8 reine, 32 roi, 32, 48, 49, 51 sacerdoce, 80, 81, 83, 88 sacristain, 110 seigneur, 47, 117, 118, 127, 134, 142,

170 sénateur, 121 sénéchal, 48 serviteur, 165 soldat, 51, 53, 174 sous-doyen, 120 souverain pontife, 119 travaux, 63 trésorier, 103 valet de chambre, 169 veneur, 113 vicaire, 59 vicaire général, 74 vice-chancelier, 137 vicomte, 127 vicomte, 127 voleur, 86

INDEX DES FONCTIONS D'ÉPOQUE RENAISSANCE EN LATIN

abbas, 59, 114, 142, 144, 170 abbas regularis, 33 advocatus, 121 antistes, 68 antistitis, 128 ARCHIDIACONUS, 165 architectus, 83 asecretioribus, 169 canonicuis, subdecanus, 120 canonicus, 33, 42, 120 capitulum, 33 cardinalus, 137, 173 coenobiarcha, 129 cognitor, 78 COHORTUM PRAEFECTUS, 117 collonellus, 138 CONNESTABILIS, 122 consiliarius, 169

CONSILIUM, 165 datarius, 172, 173 decanus, 88, 167 diaconus, 137 doctor, 7 doctor theologus, 7 dominus, 12, 33, 34, 43, 44, 98, 130,

142 dux, 38, 137 episcopus decanus, 166 eques, 38, 169 eques templi, 129 EQUITII REGII MAGISTER, 50 escuyer, 127 excognitor regis, 76 faber, 63 foederati, 102 imperator, 64

latro, 86 lector, 50 legatus, 102, 137 licentiatus in theologia, 44 magister, 7, 100 medicus, 80, 112, 132 POLEMARCHIUS, 122 pontifex, 60 praefectus, 50, 109, 122, 138, 139 praefectus sacri cubiculi, 169 praelatus, 62, 121 praesidatus, 121 praesidis, 120 predicator, 80 presbyter, 7, 80, 145, 170, 173 primo archiabbas, 60 princeps, 50, 80, 109 prior, 56, 97, 104, 135

- 306 -

prosenescallus, 107 questeur, 102 questor, 102 rector, 7, 100, 145, 169 reverendi patris, 60 rex, 136

sacerdos, 80, 81, 83 sacra facultate pariensi doctor, 79 scutifer, 34 seigneur, 200, 250 senator, 121 subdecanus, 120

symphoniacus, 120 togatus ordo, 76 TORQUATUS, 122 viator, 34, 38, 45, 54 vicarius, 59 vice cancellarius, 137

INDEX DES FONCTIONS D’ÉPOQUE MODERNE

abbé, 198, 199, 215, 216, 240 abbé général, 215 abbesse, 200 ambassadeur, 173, 214 ARCHEVÊQUE, 215, 256 archiprêtre, 187 architecte, 180 artiste, 190 avocat, 275 bachelier, 249 barbier, 238 baron, 218, 265 capitaine, 187, 229, 276 cardinal, 196, 214 carmélite, 184 chanoine, 231, 252, 255, 256, 268 chanoine régulier, 194 chanteur, 252 chantre, 245, 268 chapelain, 249 chargé d'exécution, 214 chef de chantier, 189 chevalier, 189, 192, 201, 210, 229,

232, 239 chevalier de l’ordre de Saint-Jean de

Jérusalem, 229 chevalier de Malte, 198 citoyen, 187 coadjuteur, 245 colonel, 214 commandant de la police municipale,

188 commandeur, 256 comte, 178, 192, 214, 244, 245, 248 comtesse, 225, 246, 247 conseil royal, 188 conseiller municipal, 188 conseiller royal, 187, 208, 214, 263,

272 consul, 274, 275 curé, 188, 190, 216 docteur en théologie, 256 domestique, 230 donatrice, 201 doyen, 265

duc, 196, 214, 273 duc sérénissime, 214 duchesse, 186 épouse, 201 étudiant, 275 évêque, 189, 198, 200, 207, 214, 215,

216, 218, 219, 220, 221, 222, 226, 227, 241, 244, 245, 248, 249, 251, 252, 269

feuillant, 139 gardien du trésor, 186 général, 272 général en chef de la Garde Nationale,

249 gouverneur, 178, 189, 192, 193, 214,

247, 248, 258, 263, 272 gouverneur général, 192 grand maître, 214 graveur, 187 infante, 241 jésuite, 178 juge, 187 legatus, 121, 135 lieutenant du prévôt, 275 lieutenant général, 190, 214 MAGISTER, 50, 87 magistrat, 187 maire, 186, 187, 190, 191, 194 maître, 263 maître des suppliques, 193 maître des suppliques, 193 maître honoraire des suppliques, 192 maréchal, 214, 229 marguillier des bacheliers, 249 marquis, 214, 232 marquise, 214 médecin, 263 mère, 201 moine, 196 nourrice, 193 ouvrier, 189 pair de France, 256 pape, 187, 214, 253 pasteur, 186, 232, 244, 251 père, 190, 194, 239

père suprême, 188 pontife, 194, 199, 215, 240, 252, 253,

266 precepteur, 215 préfet, 186, 191, 194, 208, 272 prélat, 245, 250 premier chapelain, 252 président, 189, 190 président de la chambre de

commerce, 187 président du sénat, 260 prêtre, 182, 232 prévôt, 275 prieur, 179, 180, 181, 182, 194, 196,

198, 199, 234, 266 prieure, 184 prince, 199 professeur de théologie, 266 prononciature, 214 recteur, 187, 189, 190, 229, 232, 234,

255, 263 reine, 214 religieux, 182, 198 révérend, 187 révérende mère, 184 reverend-père, 196 révérend-père, 198, 231, 250, 263,

266, 267 roi, 241 scutifer, 34 seigneur, 189, 207, 209, 210, 214, 226,

229, 232, 239, 240, 256 sénéchal, 210 soldat, 188, 193, 218, 272 supérieur général, 198 suppléant du gouverneur, 208 surintendant, 214 trésorier, 186 vicaire apostolique, 214 vicaire général, 187, 234, 240, 244,

256 vice-consul, 275 visiteur apostolique, 234 voyageur, 201, 226

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INDEX DES FONCTIONS D’ÉPOQUE MODERNE EN LATIN

abbas, 215, 216, 221, 230, 245, 261 abbas generalis, 215, 216 aedituus, 259 aerarius, 186 amicus, 274 archiepiscopus, 216, 256 archipresbyter, 187, 219 canonicus, 231, 251, 256, 268 canonicus regularis, 194 cantor, 268 capitulum, 218 cappellanus, 249 carmelitae, 241 catapractor, 213 coadjutor, 244, 245 comes, 192, 244, 245 comitis, 257 conjuga, 201 consiliaris, 213 consiliaris regis, 213 consul, 274 doctor, 263 doctor insignis, 245 doctor theologus, 256 dominus, 189, 194, 200, 231, 232, 237,

248, 252, 256 dominus honorarius supplicium

libellorum, 192

dux, 62, 257, 272 dux generalis superior, 221 episcopus, 207, 214, 218, 219, 220,

221, 241, 244, 245, 269 eques, 189, 192, 231, 232 fabricus, 189 frater, 197 fulgentes, 139 gubernator, 213, 257, 263, 272 imperator, 274 legiones, 187 magister, 192, 207, 231, 232 magister supremus, 192 major, 187 marchio, 213, 232 marchionessa, 214 Marchionis, 231 matrina, 207, 217 medicus, 263 milites, 272 monialis, 241 papa, 253 pastor, 231, 232, 244, 250, 254 pastor ovilis, 186 patrinus, 207 patronus, 189 pontifex, 199, 250, 253, 282 praeceptor, 215

praefectus, 192, 193, 208, 248 praesipositur, 267 presbiter, 181 presbyter, 231, 232 preses, 189 primus capellanus, 251 princeps, 233, 236, 241, 281 Prior, 180, 181, 194, 196, 197, 198,

199, 231, 233, 266, 267 priorissa, 183 propretor curia, 189 rector, 187, 189, 190, 207, 217, 231,

234, 254 reginae, 214 rex, 213, 241, 274 scriba capituli, 197 scuttifer, 209 senator, 187, 188 seraphici custos, 186 sergent, 197 supplicium libellorum magister, 193 torquatus, 189 universitatis rector, 263 viator, 201, 227, 274 vicarius generalis, 244 vindex, 274

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TABLE DETAILLEE Prologue .................................................................................................................................................................. 5

I - INSCRIPTIONS DE LA RENAISSANCE (1453-1643) ............................................ 7

CHARENTE ........................................................................................................................................................... 7 Charente, Saint-Gervais, église, épitaphe de maître Roussier, docteur en théologie. ............................................. 7 CHARENTE-MARITIME ............................................................................................................................................. 9 Charente-Maritime, Dampierre-sur-Boutonne, château. ......................................................................................... 9 DEUX-SÈVRES ........................................................................................................................................................ 33 Deux-Sèvres, Airvault, épitaphe de Simon Pidoux. .............................................................................................. 33 Deux-Sèvres, Champdeniers, 6 rue de la Croix , blason sur une cheminée. ......................................................... 33 Deux-Sèvres, Champdeniers, église Notre-Dame, épitaphe de Gaufredus. .......................................................... 34 Deux-Sèvres, Champdeniers, inscriptions de la cure. ........................................................................................... 35 Deux-Sèvres, Chauray, église Saint-Pierre. .......................................................................................................... 35 Deux-Sèvres, Fressines, église du prieuré Saint-Martin. ...................................................................................... 36 Deux-Sèvres, Frontenay-Rohan-Rohan, église Saint-Pierre, inscription sur la cloche. ........................................ 36 Deux-Sèvres, La Meilleraye, château.................................................................................................................... 37 Deux-Sèvres, Les Alleuds, abbaye Notre-Dame. .................................................................................................. 37 Deux-Sèvres, Loubigné, chartrier. ........................................................................................................................ 38 Deux-Sèvres, Marnes, croix hosannière, inscription sur le socle. ......................................................................... 39 Deux-Sèvres, Melle, église Saint-Pierre, cimetière. .............................................................................................. 40 Deux-Sèvres, Melle, église Saint-Savinien. .......................................................................................................... 41 Deux-Sèvres, Ménigoute, chapelle Boucard du XV

e siècle. .................................................................................. 41

Deux-Sèvres, Ménigoute, croix hosannière. ......................................................................................................... 41 Deux-Sèvres, Niort. ............................................................................................................................................... 42 Deux Sèvres, Niort. ............................................................................................................................................... 42 Deux-Sèvres, Niort. ............................................................................................................................................... 43 Deux-Sèvres, Niort. ............................................................................................................................................... 43 Deux-Sèvres, Niort, copie Arthur Bouneault. ....................................................................................................... 43 Deux-Sèvres, Niort, église des Cordeliers............................................................................................................. 44 Deux-Sèvres, Niort, église des Cordeliers............................................................................................................. 44 Deux-Sèvres, Niort, église Notre-Dame, cimetière. .............................................................................................. 45 Deux-Sèvres, Niort, rue Saint-Jean, façade au n°44 ............................................................................................. 45 Deux-Sèvres, Niort, sceaux de la mairie. .............................................................................................................. 46 Deux-Sèvres, Oiron, château. ................................................................................................................................ 46 Deux-Sèvres, Oiron, château. ................................................................................................................................ 46 Deux-Sèvres, Oiron, château. ................................................................................................................................ 46 Deux-Sèvres, Oiron, château. ................................................................................................................................ 46 Deux-Sèvres, Oiron, collégiale Saint-Maurice ...................................................................................................... 47 Deux-Sèvres, Oiron, collégiale Saint-Maurice. ..................................................................................................... 49 Deux-Sèvres, Oiron, épitaphe de l’amiral Bonnivet. ............................................................................................ 49 Deux-Sèvres, Oiron, épitaphe du soldat basque qui captura François I

er à la bataille de Pavie. ............................ 51

Deux-Sèvres, Oiron, épitaphe d’Artus de Boisy. .................................................................................................. 52 Deux-Sèvres, Oiron, épitaphe de Philippa de Montmorency. ............................................................................... 54 Deux-Sèvres, Périgné, église Saint-Martin, inscription à l’intérieur. .................................................................... 55 Deux-Sèvres, Pougne-Hérisson, église d’Hérisson. .............................................................................................. 56 Deux-Sèvres, Pougne-Hérisson, église de Pougnes, inscriptions des cloches....................................................... 56 Deux-Sèvres, Prahecq, château de la Voûte. ......................................................................................................... 57 Deux-Sèvres, Saint-Généroux, église d’origine carolingienne. ............................................................................ 59 Deux-Sèvres, Saint-Jouin-de-Marnes, église-abbatiale Saint-Jouin. ..................................................................... 59 Deux-Sèvres, Saint-Jouin de Marnes, épitaphe de Pierre d’Amboise. .................................................................. 60 Deux-Sèvres, Saint-Jouin-de-Marnes, épitaphe du moine Jean Olivier. ............................................................... 60 Deux-Sèvres, Saint-Léger-de-Montbrun, alphabet sur la cloche. ......................................................................... 61 Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, épitaphe de Jean Chevalier. ....................................................................... 62 Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, 7 rue de la Calabre. .................................................................................... 62 Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l’École, 74 avenue Gambetta. ................................................................................. 63

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Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, église Saint-Léger. ..................................................................................... 63 Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l’École, Grand-Rue. ................................................................................................ 64 Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École. .................................................................................................................... 64 Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, hôtel Balizy. ............................................................................................... 67 Deux-Sèvres, Saint-Marc-la-Lande, église Saint-Marc, ........................................................................................ 67 Deux-Sèvres, Thouars, château. ............................................................................................................................ 67 Deux-Sèvres, Thouars, église et abbaye Saint-Laon. ............................................................................................ 69 Deux-Sèvres, Usseau, église abbatiale du prieuré bénédictin Saint-Pierre. .......................................................... 70 LOIRE-ATLANTIQUE ............................................................................................................................................... 71 Loire-Atlantique, Les Moutiers, Prigny. ............................................................................................................... 71 VENDÉE ................................................................................................................................................................. 72 Vendée, Beaufou. .................................................................................................................................................. 72 Vendée, Beaulieu-sous-la-Roche, sceau. .............................................................................................................. 72 Vendée, Château-d’Olonne, abbaye Saint-Jean-L’Orbestier, sceau. ..................................................................... 72 Vendée, Châteauneuf, église. ................................................................................................................................ 73 Vendée, Fontenay-le-Comte, chapelle des Jacobins. ............................................................................................ 73 Vendée, Fontenay-le-Comte, chapelle des Jésuites. .............................................................................................. 73 Vendée, Fontenay-le-Comte, château de Terreneuve, construit à partir de 1595. ................................................. 74 Vendée, Fontenay-le-Comte, cimetière de la paroisse. ......................................................................................... 74 Vendée, Fontenay-le-Comte, cimetière protestant. ............................................................................................... 75 Vendée, Fontenay-le-Comte, cloche municipale................................................................................................... 76 Vendée, Fontenay-le-Comte, église Notre-Dame. ................................................................................................ 76 Vendée, Fontenay-le-Comte, église Notre-Dame. ................................................................................................ 77 Vendée, Fontenay-le-Comte, église Notre-Dame. ................................................................................................ 78 Vendée, Fontenay-le-Comte, église Notre-Dame. ................................................................................................ 79 Vendée, Fontenay-le-Comte, église Notre-Dame. ................................................................................................ 79 Vendée, Fontenay-le-Comte, église Notre-Dame. ................................................................................................ 80 Vendée, Fontenay-le-Comte, église Notre-Dame. ................................................................................................ 80 Vendée, Fontenay-le-Comte, église Notre-Dame. ................................................................................................ 80 Vendée, Fontenay-le-Comte, église Saint-Nicolas. ............................................................................................... 80 Vendée, Fontenay-le-Comte, église Saint-Nicolas. ............................................................................................... 80 Vendée, Fontenay-le-Comte, église Saint-Nicolas. ............................................................................................... 81 Vendée, Fontenay-le-Comte, enseigne d’apothicaire du XVI

e siècle. ................................................................... 81

Vendée, Fontenay-le-Comte, Grande Fontaine. .................................................................................................... 82 Vendée, Fontenay-le-Comte, hôpital. ................................................................................................................... 82 Vendée, Fontenay-le-Comte, jardin de Jean Gaultron. ......................................................................................... 82 Vendée, Fontenay-le-Comte, métairie de la Ruine, autrefois l’Ortie. ................................................................... 82 Vendée, Fontenay-le-Comte, place Belliard. ........................................................................................................ 83 Vendée, Fontenay-le-Comte, rue Belesbat, maison de Michel Tiraqueau 1545. .................................................. 83 Vendée, Fontenay-le-Comte, rue Rapin, maison Jarnigaude. ............................................................................... 84 Vendée, Fontenay-le-Comte, rue Rapin. ............................................................................................................... 85 Vendée, Fontenay-le-Comte, épitaphe de Nicolas Rapin. ..................................................................................... 85 Vendée, Fontenay-le-Comte, rue Saint-Nicolas. ................................................................................................... 86 Vendée, Fontenay-le-Comte, Saint-Médard-des-Prés. .......................................................................................... 87 Vendée, Fontenay-le-Comte, salon de Haute-Roche. ........................................................................................... 87 Vendée, Île d’Yeu, église Notre-Dame du Port. .................................................................................................... 87 Vendée, Le Boupère, château de La Pellissonière. ............................................................................................... 88 Vendée, La Réorthe, château de l’Aubraye. .......................................................................................................... 88 Vendée, Le Bernard, la Cour du Breuil. ................................................................................................................ 88 Vendée, Luçon, médaille trouvée près de la cathédrale. ....................................................................................... 88 Vendée, Pétosse, église, pierre tombale. ............................................................................................................... 89 Vendée, Xanton-Chassenon, Les Villardières. ...................................................................................................... 90 VIENNE .................................................................................................................................................................. 92 Vienne, Anche-sur-le-Clain. ................................................................................................................................. 92 Vienne, Antran. ..................................................................................................................................................... 92 Vienne, Ayron, château. ........................................................................................................................................ 93 Vienne, Bourg-Archambault. ................................................................................................................................ 93 Vienne, Dercé, église. ........................................................................................................................................... 93

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Vienne, Dissay, collégiale Saint-Pierre et Saint-Paul de Dissay. .......................................................................... 94 Vienne, Journet, église du prieuré de Villesalem. ................................................................................................. 97 Vienne, Leignes-sur-Fontaine, église, inscriptions dites de «la Contre-Réforme». .............................................. 97 Vienne, Leugny-sur-Creuse, église Saint-Hilaire, épitaphe de Jean Couturier. .................................................. 100 Vienne, Lhommaizé, église romane Saint-Jean-Baptiste, clef de voûte. ............................................................. 100 Vienne, L’Isle-Jourdain, église du Vigeau. ......................................................................................................... 100 Vienne, Loudun. .................................................................................................................................................. 101 Vienne, Loudun. .................................................................................................................................................. 101 Vienne, Loudun, bâtiment de l’Union chrétienne. .............................................................................................. 101 Vienne, Loudun, collège. .................................................................................................................................... 103 Vienne, Loudun, église Saint-Hilaire-du-Martray............................................................................................... 104 Vienne, Loudun, inscription due à Louis de la Ruelle. ....................................................................................... 104 Vienne, Loudun, poésie de Scévole de Sainte-Marthe. ....................................................................................... 105 Vienne, Loudun, poésie de Scévole de Sainte-Marthe dédiée aux citoyens de Poitiers (distiques élégiaques). . 106 Vienne, Loudun, poésie de Scévole de Sainte-Marthe. ....................................................................................... 107 Vienne, Loudun, Rossay, chapelle de Bois-Rogue. ............................................................................................ 108 Vienne, Mirebeau. ............................................................................................................................................... 109 Vienne, Montamisé. ............................................................................................................................................ 110 Vienne, Montamisé, église paroissiale Notre-Dame. .......................................................................................... 110 Vienne, Nouaillé-Maupertuis. ............................................................................................................................. 110 Vienne, Nouaillé-Maupertuis, église du prieuré Notre-Dame d’Availles ou de Sainte-Marie. ........................... 111 Vienne, Nouaillé-Maupertuis, inscription sur un missel. .................................................................................... 112 Vienne, Ormes, ancienne châtellenie Saint-Martin. ............................................................................................ 113 Vienne, Poitiers. .................................................................................................................................................. 113 Vienne, Poitiers. .................................................................................................................................................. 114 Vienne, Poitiers, abbaye de la Trinité. ................................................................................................................ 114 Vienne, Poitiers, abbaye de Sainte-Croix ............................................................................................................ 115 Vienne, Poitiers, bibliothèque, manuscrit 547. ................................................................................................... 116 Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre. ............................................................................................................ 117 Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre, cartulaire. ........................................................................................... 118 Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre, chapelle du Saint-Sacrement. ............................................................ 119 Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre, épitaphe. ............................................................................................ 119 Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre, épitaphe. ............................................................................................ 120 Vienne, Poitiers, chapelle du lycée. .................................................................................................................... 120 Vienne, Poitiers, chapelle du Lycée (ancien collège des jésuites). ..................................................................... 122 Vienne, Poitiers, couvent des Carmélites. ........................................................................................................... 122 Vienne, Poitiers, couvent des Cordeliers............................................................................................................. 122 Vienne, Poitiers, couvent des Jacobins. .............................................................................................................. 125 Vienne, Poitiers, dolmen de La Pierre-Levée. ..................................................................................................... 125 Vienne, Poitiers, église des Carmes. ................................................................................................................... 126 Vienne, Poitiers, église des Carmes. ................................................................................................................... 127 Vienne, Poitiers, église des Carmes. ................................................................................................................... 127 Vienne, Poitiers, église des Cordeliers, 1592. ..................................................................................................... 127 Vienne, Poitiers, église des Jacobins. .................................................................................................................. 128 Vienne, Poitiers, église Montierneuf. .................................................................................................................. 128 Vienne, Poitiers, église Notre-Dame-La-Grande. ............................................................................................... 129 Vienne, Poitiers, église Notre-Dame-La-Grande. ............................................................................................... 129 Vienne, Poitiers, église Notre-Dame-La-Grande ................................................................................................ 130 Vienne, Poitiers, église Notre-Dame-la-Grande. ................................................................................................. 131 Vienne, Poitiers, église Notre-Dame-la-Grande, statue de Constantin. .............................................................. 131 Vienne, Poitiers, église Saint-Germain. .............................................................................................................. 132 Vienne, Poitiers, église Saint-Gervais et Saint-Protais. ...................................................................................... 132 Vienne, Poitiers, église Saint-Paul, épitaphe de Jean Bouchet. ........................................................................... 132 Vienne, Poitiers, église Saint-Porchaire, châsse. ................................................................................................. 133 Vienne, Poitiers, église Saint-Porchaire, sacristie. .............................................................................................. 133 Vienne, Poitiers, église Saint-Porchaire, sacristie. .............................................................................................. 133 Vienne, Poitiers, église Saint-Porchaire, cloches. ............................................................................................... 134 Vienne, Poitiers, église Saint-Porchaire, épitaphe............................................................................................... 134 Vienne, Poitiers, église Saint-Porchaire, inscription sur un anneau. ................................................................... 135 Vienne, Poitiers, épitaphe. .................................................................................................................................. 136

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Vienne, Poitiers, gravure en allemand et en latin. ............................................................................................... 136 Vienne, Poitiers, jeton du cardinal de Richelieu. ................................................................................................ 137 Vienne, Poitiers, musée des Antiquaires de l’Ouest............................................................................................ 137 Vienne, Poitiers, musée des Augustins. .............................................................................................................. 138 Vienne, Poitiers, musée des Augustins. .............................................................................................................. 138 Vienne, Poitiers, musée des Augustins. .............................................................................................................. 139 Vienne, Poitiers, manuscrit. ................................................................................................................................ 139 Vienne, Poitiers, monastère de Saint-Bernard. .................................................................................................... 139 Vienne, Poitiers, poème de Scévole de Sainte-Marthe sur sa venue à Poitiers : ................................................. 140 Vienne, Poitiers, objet. ........................................................................................................................................ 141 Vienne, Poitiers, pierre sculptée. ......................................................................................................................... 141 Vienne, Poitiers, recueil de Dom Fonteneau, inscription concernant René Caillet. ............................................ 142 Vienne, Poitiers, rue Cloche-Perse. ..................................................................................................................... 143 Vienne, Poitiers, rue du Marché. ......................................................................................................................... 143 Vienne, Poitiers, tableau représentant le siège de Poitiers. ................................................................................. 143 Vienne, Saint-Benoît-de-Quinçay. ...................................................................................................................... 144 Vienne, Saint-Benoît-de-Quinçay. ...................................................................................................................... 144 Vienne, Saint-Romain, église. ............................................................................................................................. 145 Inscriptions hébraïques ....................................................................................................................................... 146 Deux-Sèvres, Exoudun, Boissec, inscription hébraïque. ..................................................................................... 146 Deux-Sèvres, Exoudun, inscription hébraïque. ................................................................................................... 147 Vienne, Loudun, château de La Pierre-Perdue, donjon. ...................................................................................... 149 Vienne, Loudun, château de La Pierre-Perdue, donjon, inscription funéraire..................................................... 149 Vienne, Loudun, château de La Pierre-Perdue, donjon, inscription funéraire..................................................... 149 Vienne, Montreuil-Bonnin, donjon du château, premier étage, gravure. ............................................................ 149 Vienne, Poitiers, inscription hébraïque sur un plat.............................................................................................. 150 Vienne, Poitiers, amulette hébraïque. .................................................................................................................. 151 Vienne, Poitiers, médaille au musée. .................................................................................................................. 152 Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre, inscription hébraïque. ........................................................................ 153 Vienne, Vellèches, château de Marmande, donjon, inscription hébraïque. ......................................................... 153 Inscriptions arabes .............................................................................................................................................. 155 Inscriptions grecques dans la culture poitevine .................................................................................................. 156 Deux-Sèvres, Oiron, épitaphe d’Artus de Boisy. ................................................................................................ 156 Deux-Sèvres, Oiron, épitaphe de Philippa de Montmorency. ............................................................................. 157 Vendée, Fontenay-le-Comte, château de Terreneuve. ......................................................................................... 159 Vendée, Fontenay-le-Comte, salon de Haute Roche. .......................................................................................... 159 Vienne, Boismorand, chapelle. ........................................................................................................................... 160 Haute-Vienne, Grandmont, reliquaire. ................................................................................................................ 160 Vienne, Poitiers, couvent des Cordeliers............................................................................................................. 162 Vienne, Poitiers, rue Saint-Antoine. .................................................................................................................... 163 Vienne, Poitiers, rue Saint-Étienne. .................................................................................................................... 164 Vienne ................................................................................................................................................................. 164 Vienne, Poitiers, épitaphe de Rodolphe Reding. ................................................................................................. 165 Inscriptions de la Renaissance concernant des Poitevins hors du Poitou ........................................................... 166 Charente-maritime, Angoulême, cathédrale Saint-Pierre. ................................................................................... 166 Haute-Marne, Langres, cathédrale Saint-Mammès. ............................................................................................ 168 Indre-et-Loire, Marcilly-sur-Vienne, église Saint-Blaise. ................................................................................... 169 Italie, Rome, église Saint-Grégoire-le-Grand. ..................................................................................................... 170 Italie, Rome, église Saint-Louis-des-Français. .................................................................................................... 170 Italie, Rome, église Saint-Louis-des-Français. .................................................................................................... 171 Italie, Rome, église Sainte-Marie-des-Miracles. ................................................................................................. 175

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II. INSCRIPTIONS MODERNES (DEPUIS 1643) .................................................. 176 DEUX-SÈVRES ...................................................................................................................................................... 176 Deux-Sèvres, Beauvoir, église du Cormenier ..................................................................................................... 176 Deux-Sèvres, Bouin. ........................................................................................................................................... 176 Deux-Sèvres, Celles-sur-Belle, abbaye Notre-Dame. ......................................................................................... 176 Deux-Sèvres, Échiré, château de Mursay. ........................................................................................................... 177 Deux-Sèvres, Exoudun, Bagnault, prieuré Notre-Dame de Font-Blanche. ......................................................... 177 Deux-Sèvres, Frontenay-Rohan-Rohan, église Sainte-Macrine. ......................................................................... 177 Deux-Sèvres, Javarzay. ....................................................................................................................................... 178 Deux-Sèvres, Hanc, Le Breuil Coiffaud. ............................................................................................................ 178 Deux-Sèvres, La Crèche, château de Bougoin, inscription sur le cadran solaire. ............................................... 179 Deux-Sèvres, La Forêt-sur-Sèvre, La Ronde, La Jobetière. ................................................................................ 179 Deux-Sèvres, Louin, four banal. ......................................................................................................................... 179 Deux-Sèvres, Magné, gué de Mennevault........................................................................................................... 179 Deux-Sèvres, Mauléon, anciennement Châtillon-sur-Sèvre, abbaye de La Trinité. ............................................ 180 Deux-Sèvres, Mauléon, anciennement Châtillon-sur-Sèvre, château. ................................................................ 180 Deux-Sèvres, Melle, église Saint-Pierre. ............................................................................................................ 181 Deux-Sèvres, Ménigoute, abbaye des Châteliers. ............................................................................................... 181 Deux-Sèvres, Niort. ............................................................................................................................................. 182 Deux-Sèvres, Niort, Carmel. ............................................................................................................................... 182 Deux-Sèvres, Niort, Carmel. ............................................................................................................................... 184 Deux-Sèvres, Niort, église des Cordeliers (aujourd’hui temple protestant). ....................................................... 185 Deux-Sèvres, Niort, église Notre-Dame, chapelle des Parabères. ....................................................................... 186 Deux-Sèvres, Niort, église Notre-Dame.............................................................................................................. 186 Deux Sèvres, Niort, église Notre-Dame, épitaphe de Thibaud de Boutteville. ................................................... 187 Deux-Sèvres, Niort, église Notre-Dame.............................................................................................................. 188 Deux-Sèvres, Niort, église Saint-André. ............................................................................................................. 189 Deux Sèvres, Niort, église Saint-André. ............................................................................................................. 190 Deux-Sèvres, Niort, épitaphe du curé Bion. ........................................................................................................ 190 Deux-Sèvres, Niort, fontaine du Port. ................................................................................................................. 190 Deux-Sèvres, Niort, pont, plaque de marbre noir. ............................................................................................... 191 Deux-Sèvres, Niort, rue Jean-Jacques Rousseau. ................................................................................................ 191 Deux-Sèvres, Niort, rue Yver, n°11. ................................................................................................................... 192 Deux-Sèvres, Oiron, hospice. .............................................................................................................................. 194 Deux-Sèvres, Périgné, église Saint-Martin. ........................................................................................................ 194 Deux-Sèvres, Périgné, église Saint-Martin. ........................................................................................................ 194 Deux-Sèvres, Saint-Jouin de Marne, inscription du portail de l’abbaye. ............................................................ 195 Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, abbaye. ..................................................................................................... 195 Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, abbaye. ..................................................................................................... 196 Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, abbaye. ..................................................................................................... 196 Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, abbaye. ..................................................................................................... 196 Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, cloche. ...................................................................................................... 198 Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, église des Bénédictins. ............................................................................. 200 Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, épitaphe de Catherine Sauzeau. ............................................................... 201 Deux Sèvres, Saint-Maixent-l'École, hospice Chaigneau, détruit. ...................................................................... 201 Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l’École, rue de la Croix, n°2. ................................................................................ 202 Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, avenue de la mairie, n°17. ........................................................................ 202 Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l’École, Grand'Rue, n°22. ..................................................................................... 203 Deux-Sèvres, Saint-Maixent-l'École, rue Chalon, n°73. ..................................................................................... 203 Deux-Sèvres, Saint-Marc-la-Lande, inscriptions de la cure. ............................................................................... 203 Deux-Sèvres, Sainte-Néomaye, église paroissiale Sainte-Néomaye. .................................................................. 204 Deux-Sèvres, Thouars, épitaphe de Louis de la Tremoïlle. ................................................................................ 204 Deux-Sèvres, Thouars, pavillon de Marie de la Tour d’Auvergne...................................................................... 205 Deux-Sèvres, Surimeau, statue. .......................................................................................................................... 206 Deux-Sèvres, Xaintray, le bourg. ........................................................................................................................ 206

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VENDÉE ............................................................................................................................................................... 207 Vendée, Beauvoir-sur-Mer, église Saint-Philibert .............................................................................................. 207 Vendée, Bouin, église Notre-Dame ..................................................................................................................... 207 Vendée, Fontenay-le-Comte, grande fontaine. .................................................................................................... 208 Vendée, Fontenay-le-Comte, le Pont-aux-Chèvres. ............................................................................................ 208 Vendée, Fontenay-le-Comte, ancien clos Saint-Louis. ....................................................................................... 209 Vendée, Fontenay-le-Comte, ancien clos Saint-Louis. ....................................................................................... 209 Vendée, Fontenay-le-Comte, église Notre-Dame. .............................................................................................. 209 Vendée, Fontenay-le-Comte, église Notre-Dame. .............................................................................................. 210 Vendée, Fontenay-le-Comte, église Notre-Dame. .............................................................................................. 210 Vendée, Fontenay-le-Comte, église Notre-Dame. .............................................................................................. 211 Vendée, La Flocellière, château. ......................................................................................................................... 213 Vendée, La Flocellière, Notre-Dame-de-Lorette, chapelle du couvent des Carmes. .......................................... 213 Vendée, Landeronde, église Saint-Sauveur. ........................................................................................................ 215 Vendée, La Roche-sur-Yon, Moulin-Papon, abri souterrain. .............................................................................. 217 Vendée, Le Perrier, église, inscription sur la grosse cloche. ............................................................................... 217 Vendée, Luçon, cathédrale Notre-Dame de l’Assomption. ................................................................................. 217 Vendée, Luçon, cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption. ................................................................................. 218 Vendée, Luçon, cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption. ................................................................................. 222 Vendée, Luçon, cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption. ................................................................................. 223 Vendée, Luçon, cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption, cloître...................................................................... 224 Vendée, Luçon, collège Richelieu....................................................................................................................... 225 Vendée, Saint-Cyr-en-Talmondais, château de la Cour d'Aron. ......................................................................... 226 Vendée, Saint-Cyr-en-Talmondais, église........................................................................................................... 226 Vendée, Saint-Hilaire-de-Riez, Les Mattes. ........................................................................................................ 226 Vendée, Saint-Juire-Champgillon, un canon en bronze. ..................................................................................... 226 Vendée, Saint-Laurent-sur-Sèvre, épitaphe du père de Montfort. ....................................................................... 227 VIENNE ................................................................................................................................................................ 229 Vienne, Antigny, église Notre-Dame. ................................................................................................................. 229 Vienne, Antigny. ................................................................................................................................................. 229 Vienne, Archigny, abbaye de l’Étoile, épitaphe du dernier abbé régulier. .......................................................... 230 Vienne, Bourdimont, château. ............................................................................................................................. 230 Vienne, Fontaine-le-Comte, abbatiale, ................................................................................................................ 230 Vienne, Fontaine-le-Comte, abbatiale. ................................................................................................................ 231 Vienne, Haroué, château. .................................................................................................................................... 231 Vienne, La Puye, église Saint-Hilaire de Cenan, inscription funéraire. .............................................................. 232 Vienne, Lhommaizé, église romane saint Jean-Baptiste. .................................................................................... 234 Vienne, Loudun, bâtiment de l’Union chrétienne. .............................................................................................. 235 Vienne, Loudun, prison des Carmes. .................................................................................................................. 236 Vienne, Loudun, prison des Carmes. .................................................................................................................. 237 Vienne, Lusignan, faubourg d’Enjambes. ........................................................................................................... 237 Vienne, Marigny-Brizay, manoir du Grand Méoc. ............................................................................................. 237 Vienne, Montamisé, maison. ............................................................................................................................... 238 Vienne, Montazay. .............................................................................................................................................. 238 Vienne, Montreuil-Bonnin, Chiré. ...................................................................................................................... 239 Vienne, Poitiers. .................................................................................................................................................. 239 Vienne, Poitiers, abbaye Saint-Cyprien. ............................................................................................................. 239 Vienne, Poitiers, ancienne maison de Guy Chauvet............................................................................................ 240 Vienne, Poitiers, Calvaire, Agnus de Clément XI. .............................................................................................. 240 Vienne, Poitiers, Calvaire, Agnus de Clément XIII............................................................................................. 240 Vienne, Poitiers, Calvaire, terrain des Dames, graffiti, inscription de 1658. ...................................................... 240 Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre. ............................................................................................................ 241 Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre. ............................................................................................................ 244 Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre. ............................................................................................................ 245 Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre. ............................................................................................................ 246 Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre. ............................................................................................................ 248 Vienne, Poitiers cathédrale Saint-Pierre. ............................................................................................................. 249 Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre. ............................................................................................................ 250 Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre. ............................................................................................................ 251

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Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre. ............................................................................................................ 251 Vienne, Poitiers, cathédrale Saint-Pierre. ............................................................................................................ 252 Vienne, Poitiers, chapelle Saint-Savin. ............................................................................................................... 252 Vienne, Poitiers, château. .................................................................................................................................... 252 Vienne, Poitiers, cimetière de l’hôpital des Champs. .......................................................................................... 253 Vienne, Poitiers, couvent des Feuillants, sceau. .................................................................................................. 253 Vienne, Poitiers, couvent de La Visitation. ......................................................................................................... 254 Vienne, Poitiers, église Notre-Dame-la-Grande, chapelle Sainte-Anne, XV

e siècle. .......................................... 254

Vienne, Poitiers, église Saint-Hilaire-le-Grand. .................................................................................................. 255 Vienne, Poitiers, église Saint-Jean de Montierneuf............................................................................................. 257 Vienne, Poitiers, église Sainte-Opportune. ......................................................................................................... 258 Vienne, Poitiers, église Sainte-Radegonde. ......................................................................................................... 259 Vienne, Poitiers, église Sainte-Radegonde, crypte. ............................................................................................. 259 Vienne, Poitiers, église Sainte-Radegonde, vitraux du XIX

e siècle. ................................................................... 260

Vienne, Poitiers, évêque de Poitiers monseigneur Pie. ....................................................................................... 262 Vienne, Poitiers, grand séminaire. ...................................................................................................................... 262 Vienne, Poitiers, Hôtel-Dieu, inscription de Michel de Craon, provincial. ......................................................... 263 Vienne, Poitiers, hôtel de ville. ........................................................................................................................... 263 Vienne, Poitiers, lycée, la chapelle. .................................................................................................................... 264 Vienne, Poitiers, musée. ...................................................................................................................................... 264 Vienne, Poitiers, musée. ...................................................................................................................................... 264 Vienne, Poitiers, musée. ...................................................................................................................................... 265 Vienne, Poitiers, musée. ...................................................................................................................................... 265 Vienne, Poitiers, musée. ..................................................................................................................................... 265 Vienne, Poitiers, rue des Hautes-Treilles. ........................................................................................................... 266 Vienne, Poitiers, rue du Moulin-à-Vent. ............................................................................................................. 266 Vienne, Poitiers, rue d’Orléans. .......................................................................................................................... 267 Vienne, Poitiers, rue du Puygarreau et angle de la rue de l’Éperon. ................................................................... 267 Vienne, Poitiers, rue Saint-Antoine. .................................................................................................................... 267 Vienne, Poitiers, rue Saint-Étienne ..................................................................................................................... 268 Vienne, Poitiers, rue Saint-Paul. ......................................................................................................................... 268 Vienne, Poitiers, rue de Queue-de-Vache. .......................................................................................................... 268 Vienne, Saint-Savin-sur-Gartempe, chapelle. ..................................................................................................... 268 Vienne, La Roche-Posay. .................................................................................................................................... 269 Vienne, Saint-Martin l’Ars, abbaye Notre-Dame de La Réau. ........................................................................... 269 Vienne, Saint-Secondin, gravure sur la croix. ..................................................................................................... 269 Vienne, Savigny-l’Évescault, église Saint-Pierre et Saint-Paul. ......................................................................... 270 Vienne, Ternay, château. ..................................................................................................................................... 270 Inscriptions concernant des Poitevins hors du Poitou ........................................................................................ 271 Charente-maritime, Saintes, cathédrale Saint-Pierre. .......................................................................................... 271 Eure-et-Loir, Saint-Eliph..................................................................................................................................... 273 Val-de-Marne, Champigny-sur-Marne. ............................................................................................................... 273 Grèce, Lemnos. ................................................................................................................................................... 274 Inscriptiones falsae vel alienae ........................................................................................................................... 277 Charente-Maritime, Aulnay-de-Saintonge. ......................................................................................................... 277 Charente-Maritime, Aulnay-de-Saintonge. ......................................................................................................... 277 Charente, Jarnac. ................................................................................................................................................. 278 Vendée, Fontenay-le-Comte, Saint-Médard. ....................................................................................................... 279 Vienne, Limoges, inscription fausse trouvée à Rome. ........................................................................................ 280 Vienne, Poitiers, inscription sur une plaque de bronze. ...................................................................................... 281 ANNEXES ............................................................................................................................................................. 285

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BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................. 286

CRÉDIT PHOTOGRAPHIQUE ............................................................................ 294 INDEX DES NOMS DE LIEUX ANCIENS ......................................................... 295 INDEX DES NOMS DE LIEUX ........................................................................... 295

INDEX DES NOMS D’AUTEURS ET PERSONNAGES ANTIQUES .............. 299 INDEX NOMINUM RENAISSANCE .................................................................. 300 INDEX NOMINUM D’ÉPOQUE MODERNE ..................................................... 302 INDEX NOMINUM D’ÉPOQUE CONTEMPORAINE ...................................... 304 INDEX DES FONCTIONS D'ÉPOQUE RENAISSANCE ................................... 305

INDEX DES FONCTIONS D'ÉPOQUE RENAISSANCE EN LATIN ............... 305 INDEX DES FONCTIONS D’ÉPOQUE MODERNE .......................................... 306 INDEX DES FONCTIONS D’ÉPOQUE MODERNE EN LATIN ...................... 307

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La Crèche, Deux-Sèvres, France

Mars 2012

ISSN 978-2-9539407-2-5

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