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Données écologiques sur la bryoflore de la ville de Cuenca (Espagne)

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Nova Hedwigia 56 1—2 113—129 Stuttgart, Februar 1993

Données écologiques sur la bryoflore de la ville de Cuenca (Espagne)

de

Vincent Mazimpaka, Francisco Lara et Carmen López-García

Departamento de Biología (Botánica). Facultad de Ciencias. Universidad Autónoma de Madrid.

Ciudad Universitaria de Canto Blanco. E-28049 Madrid

Avec 5 figures et 5 tableaux

Mazimpaka, V., F. Lara & C. López-García (1993): Données écologiques sur la bryoflore de la ville de

Cuenca (Espagne). - Nova Hedwigia 56: 113-129.

Resume: La ville de Cuenca (Espagne) a servi de cadre pour analyser la diversité bryofloristique et la

distribution des bryophytes dans le milieu urbain méditerranéen á ombroclimat sec. Les principaux traits

de la bryoflore de cette ville sont: une tres faible représentation des hépatiques et une forte prédominance

des mousses acrocarpes plus ou moins toxitolérantes. La distribution des bryophytes dans le milieu

urbain étudié est influencée par le déficit d'humidité atmosphérique, les caractéristiques du substrat et

l'activité humaine.

Abstract: The city of Cuenca (Spain) is used as an example for an analysis of bryophyte diversity and

distribution in dry mediterranean and urban environments. Two features characterize the bryoflora of

this city: a scarce occurrence of hepatics and a fair prédominance of more or less toxitolerant acro-

carpous mosses. Bryophytes distribution in the city is mainly influenced by atmospheric humidity déficit,

substratum characteristics and human activity.

Introduction

L'étude écologique des bryophytes qui vivent dans les milieux industriéis et urbains

contribue a une meilleure connaissance de la biologie de ees organismes. Ces recher-

ches nous procurent les bases nécessaires pour l'utilisation des muscinées comme

bioindicateurs du niveau de pollution du milieu ambiant, ainsi que l'ont demontre,

entre autres, Gilbert (1968, 1970a, 1970b, 1971), Leblanc & De Sloover (1970), Rao

& Leblanc (1967), Daly (1970), Sergio (1981), Sergio & Bento-Pereira (1981), Sergio

& Sim-Sim (1985), Bento-Pereira & Sergio (1983), Stringer & Stringer (1974).

En Espagne, au cours des quinze derniéres années, les bryophytes urbains ont attiré

Pattention de différents groupes de bryologues et, dans l'intervalle qui nous separe

de la parution du premier travail effectué dans ce domaine (Esteve et al. 1977), plus

d'une dizaine d'articles et de communications sur ce sujet ont vu le jour. Dans cette

meme ligne, nous présentons les résultats concernant l'écologie des bryophytes de

la ville de Cuenca.

0029-5035/93/0056-0113 $4.25© 1993 J. Cramer in der Gebrüder Borntraeger

Verlagsbuchhandlung, D-1000 Berlin • D-7000 Stuttgart

113

Traits physiographiques

Cuenca est une petite capitale de province (42.000 habitants, 100 Ha) du centre de

la Péninsule Ibérique (30TWK73). Elle est située dans la zone de contact entre les

montagnes de la "Serranía de Cuenca" et les hauts plateaux de "Castilla-La-

Mancha". Cet emplacement correspond á un relief plus ou moins accidenté et a une

altitude moyenne assez élevée (1050 m). L'ensemble urbain comprend deux parties

bien différentes (fig. 1): d'une part, la zone ancienne oü se trouvent les principaux

monuments de la ville (cathédrale, musée, maisons suspendues, etc).; d'autre part,

la zone moderne, oü reside la majorité de la population et dans laquelle ont lieu les

principales activités commerciales et administratives de la province.

L'enceinte de la vieille ville est construite sur un abrupt promontoire calcaire, longé

par les vallées étroites et profondes des riviéres Huécar et Júcar. Les principales ca-

ractéristiques de la vieille ville sont: rúes étroites a forte pente, basse intensité du

trafíc automobile et absence de zones vertes.

Les quartiers modernes se dressent sur les colimes qui s'étendent au pied du promon

toire mentionné plus haut. Étant donné que cette zone renferme les principaux cen

tres administratifs et commericaux de la province, la fréquentation humaine et la

circulation des véhicules a moteur y sont intenses. Les zones vertes dont l'étendue

ne dépasse pas 10% de la superficie urbaine, se limitent a trois pares et quelques jar-

dins sitúes dans les environs de bátiments officiels et dans les zones résidentielles (cf.

fig. 1).

Cuenca est bátie sur des affleurements de calcaire crétacé tres utilisé pour les con-

structions. Par contre, le granite, representé par quelques matériaux de construction

importes d'autres régions du pays, est extrémement rare. Le climat de la zone est

du type méditerranéen continental a forte sécheresse estivale (fig. 2).

Cuenca ne dispose pas de systémes de mesure de la pollution atmosphérique. Cepen-

dant, une exploration exhaustive a confirmé l'absence d'industries polluantes. Les

émissions des véhicules a moteur (a peu prés 15000) et le chauffage central, pendant

Thiver, constituent done la principale source de pollution.

Méthodologie

Les deux zones définies dans la ville de Cuenca ont été explorées indépendamment, en suivant des itiné-

raires fixés d'avance. La récolte des échantillons a été effectuée tout au long de l'année 1988, en tenant

compte de la classification des habitats urbains proposée par Ron et al. 1987. En combinant la nature

et le degré de compacité du substrat, son caractére acide ou basique et le degré d'humidité du milieu,

nous avons défini les habitats suivants:

1. Terrisciaphile (TI): sois ombragés, humides.

2. Terrihéliophile (T2): sois exposés, non humides.

3. Saxicole-chasmophile (SC): rochers et substrats artificiéis durs, subdivisés comme suit: rochers cal-

caires humides (SCl), rochers calcaires secs (SC2), ciment et mortier (SC3), granite humide (SC4), granite

sec (SC5).

4. Épiphyte (E): base et tronc des arbres.

5. La riviére Huécar, canalisée le long de son trajet urbain, traverse Cuenca, nous a conduits á considérer

114

330 m

^*> riviéres t \ zone moderne

■i pares et jardins r:~j zone

|i)'V/ pentes abruptes

Fig. 1. Situation et plan schématique de la ville de Cuenca.

M:30,2 35

30

... 25

2 20

r\

(mm)

70

60

50

-1

20

10

P.572

H—I—I—I—I—I h—I—I—I 1—h-EFMAMJJASOND

Fig. 2. Diagramme ombrothermique (1931-1960). T: température annuelle moyenne. M: moyenne des

máximums du mois le plus chaud. m: moyenne des minimums du mois le plus froid. P: pluviosité annuel

le moyenne.

115

1'habitat rhéophile (R), non reconnu dans les agglomérations étudiées par Ron et al. (1987). Signalons

enfin que, chaqué fois que cela a été possible, les releves ont été réalisés sur 1 dm2.

L'ordre et la nomenclature des taxons sont ceux de Corley et al. (1981) pour les mousses, et de Grolle

(1983) pour les hépatique. Les échantillons récoltés sont déposés dans l'herbier du Jardín Botanique de

Madrid (MA).

Resultáis et discussion

Spectre bryofloristique

Parmi les 49 taxons recensés dans la ville de Cuenca (tabl. I), deux appartiennent

au groupe des hépatiques. Cette pauvreté en hépatiques es un trait commun aux mi-

lieux urbains de l'intérieur de la Péninsule Ibérique (Esteve et al. 1977, Ballesteros

& Ron 1985, Vicente et al. 1986, Viera & Ron 1986, Mazimpaka et al. 1988, Lara

& Mazimpaka 1989, Soria & Ron 1989, Heras & Soria 1990). A premiére vue, la rai-

son de cette pauvreté reside dans les conditions écologique propres au climat médi-

terranéen continental et sec, qui ne favorise pas l'existence de stations suffisamment

saturées d'humidité pour satisfaire les exigences hydriques de ce groupe. Cependant,

quelques données suggérent que cette explication n'est que partiellement valable:

a. Sous les mémes conditions climatiques, les milieux naturels des environs de ees

villes sont plus riches en hépatiques, dont le nombre est toutefois toujours inférieur

a celui des mousses.

b. La ville de Cuenca est baignée par deux cours d'eau, ce qui entraíne une augmen-

tation de l'humidité atmosphérique dans certaines zones, pourtant presque totale-

ment dépourvues d'hépatiques.

c. Dans les autres villes étudiées, Lunularia cruciata est la seule hépatique réguliére-

ment présente en milieu urbain (elle est signalée dans 8 villes sur 9) du fait de son

caractére toxitolérant (Daly 1970; Gilbert 1970a, b). Les autres hépatiques apparais-

sent rarement et sont toujours liées a des biotopes humides et peu perturbes par les

activités humaines.

Ces données confirment que, dans les milieux urbains méditerranéens l'effet de la

sécheresse climatique est renforcé par la pression humaine qui, compte tenu de la

pollution atmosphérique, de la réduction des habitats naturels et de l'altération

chimique et physique des substrats (Gilbert 1968), rend tres difficile Pinstallation et

la prolifération des hépatiques dans ces milieux.

Les 47 taxons restants se répartissent en 11 familles de mousses (fig. 3). La représen-

tation relative de ces familles souligne une prépondérance d'acrocarpes de petite

taille et á biotype cespiteux ou en coussinet sensu Mágdefrau (1982), plutót dévelop-

pées dans les habitats terricoles exposés (Bryaceae, Pottiaceae) ou saxicoles

(Grimmiaceae). Le succés de ces organismes en milieu urbain est un fait constaté

dans toutes les villes du centre de la Péninsule Ibérique étudiées par Ron et al.

(1987). D'aprés les données disponibles (Rao 1982), un tel succés serait dü á l'effet

combiné de trois facteurs: stratégie reproductive efficace, résistance aux effets de

la pollution gráce a une adéquate combinaison biotype-habitat, et réduction de la

116

Tableau I. Distribution des bryophytes dans les principaux types d'habitats a Cuenca. TI: terrisciaphile. T2: terrihéliophile. SC: saxicole-chasmophile. SC1:

rochers calcaires humides. SC2: rochers calcaires secs. SC3: ciment et mortier. SC4: briques et tuiles. SC5: rochers de granite secs. R: rhéophile. E: épiphyte.

TI T2 SCl SC2 SC3 SC4 SC5 R

Targonia hypophylla L.

Lunularia cruciata (L.) Lindb.

Fissidens crassipes Wils. ex B., S. & G.

Pleuridium acuminaíum Lindb.

Tortula ruralis (Hedw.) Gaertn., Meyer et Scherb.

T. intermedia (Brid.) De Not.

T. virescens (De Not.) De Not.

T. papulosa Wils.

T. muralis Hedw.

T. muralis Hedw. var. aesíiva Hedw.

Pterygoneurum ovatum (Hedw.) Dix.

Phascum cuspidatum Hedw.

Barbula unquiculata Hedw.

B. convoluta Hedw.

Pseudocrossidium hornschuchianum (K.F. Schultz) Zander

Didymodon acutus (Brid.) K. Saito

D. luridus Hornsch. ex Spreng.

D. vinealis (Brid.) Zander

D. tophaceus (Brid.) Lisa

Eucladium verticillatum (Brid.) B., S. & G.

Gymnostomum calcareum Nees & Hornsch.

Schistidium apocarpum (Hedw.) B. & S.

Grimmia anodon B. & S.

G. pulvinata (Hedw.) Sm.

G. orbicularis Bruch ex Wils.

Fuñaría hygrometrica Hedw.

Bryum copulare Hedw.

B. torguescens B. & S.

B. provinciale Philib.

B. caespiticium Hedw.

B. argenteum Hedw.

B. bicolor Dicks.

B. radiculosum Brid.

Orthotrichum cupulatum Brid.

O. pumilum Sw.

O. diaphanum Brid.

Thamnobryum alopecurum (Hedw.) Nieuwl.

Cratoneuron filicinum (Hedw.) Spruce

Amblystegium serpens (Hedw.) B., S. & G.

A. riparium (Hedw.) B., S. & G.

Homalothecium sericeum (Hedw.) B., S. & G.

H. lutescens (Hedw.) Robins.

Brachythecium rutabulum (Hedw.) B., S. & G.

Rhynchostegium ripariodes (Hedw.) Card.

R. confertum (Dicks.) B., S. & G.

R. megapolitanum (Web. & Mohr) B., S. & G.

Eurhynchium pulchellum (Hedw.) Jenn.

Rhynchostegiella curviseta (Brid.) Limpr.

Hypnum cupressiforme Hedw.

TOTAL

1

2

2

1

1

4

1

1

7

3

1

2

5

3

Fissidentaceae

Dicranaceae

Pottiaceae

Qrimmiaceae

Funariaceae

Bryaceae

Orthotrichaceae

Thamniaceae

Amblystegiaceae

Brachytheciaceae

Hypnaceae

Nombre de taxons

Fig. 3. Importance numérique des différentes famules de mousses.

concurrence. Le type pleurocarpe est representé par 13 espéces, dont la majorité ap-

partiennent aux Brachytheciaceae et aux Amblystegiaceae (fig. 3). Ce sont de terri-

coles sciaphiles fréquemment signalées dans les villes pourvues de zones vertes bien

entretenues et non exposées a une pollution intense.

Bryophytes et milieu urbain

Cet aspect est envisagé pour examiner la distribution des bryophytes dans les diffé-

rents milieux urbains, et, dans la mesure du possible, évaluer leur degré d'adapta-

tion aux conditions écologiques particuliéres de ees milieux.

En fonction du pourcentage que représente le nombre d'habitáis colonisés par cha

qué taxon par rapport au nombre total d'habitats reconnus dans la ville, nous avons

établi 5 classes: I (1-20%), II (21-40%), III (41-60%), IV (61-80%), V (81-100%).

Les bryophytes de Cuenca se répartissent dans les classes I a IV, cette derniére étant

uniquement constituée par Tortula muralis. Cette mousse s'est révélée comme la

plus répandue dans le milieu urbain: non seulement elle colonise le plus grand nom

bre d'habitats (7 sur un total de 9), mais encoré elle est présente dans toutes les zones

de la ville, en particulier aux endroits oü abondent les substrats artificiéis (trottoirs,

dallages, murs, bords de rúes, toits, etc.). Dans tous les cas, elle a montré des signes

de fertilité (sporophytes ou gamétanges) et les gamétophytes étaient en bon état.

Ceci, et le fait que cette espéce est moins ahondante dans les milieux naturels de la

región, confirme son caractére toxitolérant et urbanicole.

La classe III est constituée par 8 mousses: Tortula intermedia. Barbulla unguiculata,

Didymodon acutus, D. vinealis, Bryum torquescens, B. caespiticium, B. argenteum

et B. radiculosum. II s'agit de taxons fréquents dans toute la ville et spécialement

118

abondants dans les habitats suivants: sois exposés (T2), rochers calcaires (SC1-SC2),

ciment et mortier érodés (SC3). Seules les stations soumises á une intense activité

humaine (passage de piétons, trafic automobile intensif, lavage régulier des trottoirs

et des bases de murs) constituent l'exception, puisqu'elles sont uniquement coloni-

sées par Bryum argenteum. Les signes de fertilité ont été observes dans 50% de ees

bryophytes (tabl. II, fig. 4) et ceux qui en sont dépourvus — Didymodon vinealis,

Bryum caespiticium, B. argenteum — les portent tres rarement dans les milieux na-

turels. Ce sont des mousses toxitolérantes qui, en combinant une bonne adaptation

aux rigueurs estivales du climat méditerranéen et une stratégie reproductive efficace

(développement de propagules et raccourcissement de la phase protonématique), se

comportent comme de vraies opportunistes et colonisent les substrats disponibles

dans tous les milieux urbains non excessivement degrades par Tactivité humaine.

Tableau II. Taxons de la classe III. Signes reproductifs (SR) et fréquences absolues dans les habitats.

rortula

intermedia

Barbula

unguículata

Didymodon acutus

D. vinealis

Bryum

torquescens

B. caespiticium

B. argenteum

B. radiculosum

SR

Fr.

Fr.

F.

-

Pr.

-

-

Pr.F.

0

3

0

3

1

0

0

1

1

2

1

2

0

4

12

1

sci

0

1

1

0

1

1

1

6

SC2

6

2

1

4

0

3

4

0

SC3

2

2

0

4

3

4

2

1

sc4

0

0

0

0

0

0

0

0

sc5

0

0

1

0

1

1

1

0

R

0

0

0

0

0

0

0

0

E

1

0

0

1

0

0

0

0

Signes reproductifs: Fr.= présence de sporophytes. F.= présence

de gamétanges. Pr.= présence de propagules.

Nombre de taxons

■i Nombre de taxons avec signes de fertilité

Fig. 4. Distribution quantitatives des taxons avec ou sans signes de fertilité dans les classes I-IV.

119

La classe II englobe 18 taxons representes dans 2-3 habitats (tabl. III). En compa-

rant ees données avec celles des autres villes de la región (Esteve et al. 1977, Ron

et al. 1987, Lara & Mazimpaka 1989, Soria & Ron 1989, Heras & Soria 1990), on

constate que ce sont des bryophytes habituellement présents dans le milieu urbain,

oü leur distribution est conditionnée par le nombre réduit de substrats qu'ils coloni-

sent et par la pression résultant de Pactivité humaine.

En effet, dans les zones rurales, ees bryophytes colonisent deux ou trois habitats

plus ou moins semblables. Dans les milieux urbains, leur fréquence dépendra non

seulement de la disponibilité et abondance de ees habitats, mais aussi de leur degré

d'exposition aux effets de Pactivité humaine et en particulier de la pollution.

Dans la ville de Cuenca, la plupart des taxons de ce groupe montrent une remarqua-

ble affinité pour Pun des habitats: Amblystegium serpens pour le terrisciaphile, Bar-

bula convoluta, Pseudocrossidium hornschuchianum et Fuñaría hygrometrica pour

le terrihéliophile; Lunularia cruciata, Fissidens crassipes et Didymodon tophaceus

pour les rochers calcaires humides; Schistidium apocarpum, Grimmia pulvinata,

Orthotrichum cupulatum et Homalothecium sericeum pour les rochers calcaires secs

et Orthotrichum diaphanum pour Pépiphyte. Bien que ees habitats soient abondants

dans la ville étudiée, ees bryophytes n'y sont présents que dans les stations les moins

perturbées: zones vertes, rúes á faible trafic, murs et rochers non exposés. Ceci ex-

Tableau III. Taxons de la classe II. Signes reproductifs (SR) et fréquences absolues dans les habitats.

Lunularia

cruciata

Fissidens

crassipes

Tortula muralis

var. aestiva

Phascum

cuspídatum

Barbula

convoluta

Pseudocrossidium

hornschuchianum

Didymodon

luridus

D. tophaceus

Schistidium

apocarpum

Grimmia anodon

G. pulvinata

Fuñaría

hygrometrica

Bryum capillare

B. bicolor

Orthotrichum

cupulatum

0. diaphanum

ñmblystegium

serpens

Homalothecium

sericeum

SR

Pr.

Fr.

Fr.

Fr.

-

-

-

Fr.

-

Fj

Fi

Fi

Pl

Fi

Pr.Fr

-

-

Ti

1

0

0

2

1

0

2

1

0

0

0

0

0

0

0

0

4

2

T2

0

0

2

2

4

7

1

0

0

0

0

3

0

0

0

0

0

0

sc1

3

8

0

0

0

0

0

7

0

0

0

0

1

2

0

0

1

0

sc2

0

0

1

0

0

1

0

0

11

2

5

0

1

0

5

1

0

3

se.

0

0

1

0

1

1

0

1

2

1

3

1

1

1

1

1

0

1

sc4

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

sc5

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

1

0

0

0

0

0

0

0

R

0

1

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

E

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

1

16

0

0

120

pliquerait la vitalité des échantillons examines et la haute proportion de bryophytes

avec des signes de fertilité: 50% (tabl. III, fig. 4). Cependant, presque tous les mem-

bres de ce groupe montrent une tres faible fréquence, abondance et vitalité dans les

autres habitats, ce qui se comprend bien quand on observe le tableau III: par ordre

d'importance décroissante, le deuxiéme ou troisiéme habitat correspond, dans la

majorité des cas, a SC3 (ciment et mortier). Du fait de la nature du substrat et de

sa facile désagrégation, c'est un habitat favorable aux bryophytes. Toutefois, Pex-

position aux effets nocifs de Pactivité humaine rend difficile sa colonisation par des

bryophytes non ou modérément toxitolérants, comme ceux de la classe II.

La classe I est formée par 22 taxons, representes dans un seul habitat. La prédomi-

nance numérique de cette classe (44.9%) constitue un des traits caractéristiques de

la bryoflore de Cuenca. En plus de taxons comme Amblystegium riparium, Brachy-

thecium rutabulum, Eurhynchium pulchellum, Hypnum cupressiforme et Rhyncho-

stegium megapolitanum, fréquemment sígnales dans les milieux urbains riches en

zones vertes, on trouve un nombre important de bryophytes rares dans les milieux

urbains méditerranéens, notamment: Targionia hypophylla, Pleuridium acumina-

tum, Eucladium verticillatum, Gymnostomum calcareum, Grimmia orbicularis,

Orthotrichum pumilum, Cratoneuron filicinum et Rhynchostegiella curviseta.

Dans tous les cas, il s'agit de bryophytes occupant un nombre de niches tres réduit:

sois humides et ombragés, rochers calcaires humides, arbres ages sitúes a Pintérieur

des pares. Malgré leur sensibilité a la pollution, les gamétophytes des échantillons

étudiés ne montraient pas d'altérations morphologiques et 36.4% des représentants

du groupe présentaient des signes de fertilité (tabl. IV, fig. 4). Les raisons de cela

pourraient étre: le bas niveau de pollution de la ville, la structure urbaine favorable

á Pexistence de stations protégées des effets nocifs de Pactivité humaine, mais aussi

l'abondance de substrats rocheux calcaires et humides, capables de neutraliser les

précipitations acides et de favoriser ainsi le développement des bryophytes non aci-

diphiles ou basiphiles.

Groupements bryophytiques des habitats urbains

Les caractéristiques écologiques de chaqué habitat, son degré d'exposition a la pol

lution et Pusage que le citadin en fait, sont, entre autres, les facteurs qui sont a Pori-

gine des différences importantes entre les groupements bryophytiques présents dans

les principaux habitats.

Terrisciaphile (TI)

L'irrigation et Parrosage dont bénéficient les sois ombragés a Pintérier des pares et

jardins, en font un milieu frais et riche en éléments nutritifs, done favorable au dé

veloppement des muscinées. En outre, les bryophytes regoivent des arbres la protec-

tion nécessaire contre les précipitations acides et Pimpact des particules toxiques

(Gilbert 1968, Rao 1982). Tels sont les facteurs qui déterminent la richesse bryoflori-

stique de cet habitat, ou sont representes 40.8% (fig. 5) des taxons recensés dans

la ville (8 sont exclusifs de Phabitat terrisciaphile: tabl. I).

121

Tableau IV. Taxons de la classe I. Signes reproductifs (SR) et fréquences absolues dans les habitats.

Targionla

hypophylla

Pleurídíum

acuminatum

Tortula ruralis

T. virescens

T. papulosa

Pterygoneuron

ovatum

Eucladium

verticillatum

Gymnostomum

calcareum

Grimmia

orbicularis

Bryum

provinciale

Orthotrichum

pumilum

Thamnobryum

alopecurum

Cratoneuron

fílicinum

ñmblystegíum

riparium

Homalothecium

lutescens

Brachythecium

rutabulum

Rhynchostegium

riparoídes

R. confertum

R. megapolitanum

Eurhynchium

pulchellum

Rhynchostegiella

curviseta

Hypnum

cupressiforme

SR

Fr.

Fr.

-

-

Pr.

Fr.

-

-

Pr.

Pr.

Fr.

-

-

-

-

-

Fr.

-

Fr.

F.

Fr.

-

1

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

1

0

5

2

4

0

0

8

11

0

1

T2

0

0

0

0

0

1

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

se,

0

1

0

0

0

0

6

1

0

0

0

0

3

0

0

0

1

2

0

0

1

0

sc7

0

0

0

0

0

0

0

0

2

1

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

sc3

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

sc4

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

se,

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

R

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

E

0

0

1

1

1

0

0

0

0

0

15

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

Dans les pares et jardins anciens, le groupement de base est formé par Amblyste

gium riparium, Brachythecium rutabulum, Eurhynchium pulchellum, Hypnum

cupressiforme et Rhynchostegium megapolitanum. Dans les pelouses d'áge plus

récent, sur sol plus ou moins compact mais réguliérement irrigué, les petits talus non

oceupés par le gazon son colonisés par Brachythecium rutabulum, Amglystegium

serpens et Rhynchostegium megapolitanum. Quand Tapport d'eau diminue, le grou

pement se modifie. Les pleurocarpes plus exigeantes vis a vis de rhumidité (A. ripa

rium, E. pulchellum, etc.) sont alors progressivement remplacées par des acrocarpes

comme Barbula unguiculata, Didymodon luridus, D. vinealis, Bryum radiculosum,

Phascum cuspidatum...

Terrihéliophile (T2)

Les talus sablonneux et les affleurements de sol nu dans les friches et en lisiére des

pares correspondent a des conditions écologiques plus sélectives que dans le cas pré-

122

25

Nombre de taxons par habitat

Fig. 5. Richesse bryofloristique des différents types d'habitats.

cédent, ce qui entraine une réduction du nombre de taxons (30.697o du total, fig. 5)

et la disparition des pleurocarpes (tabl. I). En effet, les bryophytes rencontrés dans

cet habitat sont tous des acrocarpes photophiles á tendance xérophile, bien adaptées

au milieu rudéral méditerraneen. Ces espéces constituent des formations cespiteuses

denses et généralement de petite taille, dans lesquelles prédominent Tortula muralis,

Pseudocrossidium horschuchianum, Fuñaría hygrometrica, Didymodon vinealis et

Brywn caespiticium.

Rochers calcaires humides (SC1)

L'existence de nombreuses fontaines et de rochers calcaires suintants, fait de cet

habitat un des plus riches en bryophytes (20 taxons, tabl. I, fig. 5), parmi lesquels

Fissidens crassipes, Didymodon tophaceus, Eucladium verticillatum, Gymnosto-

mum calcareum, Cratoneuron filicinum et Bryum radiculosum forment un groupe

ment tuficole, rarement representé dans les milieux urbains espagnols (Esteve et al.

1977, Heras & Soria 1990).

Rochers calcaires secs (SC2)

Les affleurements rocheux naturels et les blocs calcaires employes dans la construc-

tion, portent une bryoflore constituée de 18 taxons (fig. 5), parmi lesquels on peut

distinguer des saxicoles stricts, des chomophytes et des exochomophytes (tabl. I).

Le groupement saxicole des roches calcaires est formé par Schistidium apocarpum,

Tortula intermedia, Orthotrichum cupulatum, Grimmia pulvinata, G. orbicularis et

G. anodon. La modification de ce groupement s'opére suivant une double tendance:

123

- dans les stations soumises a une forte action anthropique (trafic intense, pollution,

lavage, etc.), il subit un appauvrissement prononcé qui, dans les cas extremes, le

réduit a la seule présence de Grimmia pulvinata.

- dans les stations situées a l'abri de cette action, apparaissent des terricoles a ten-

dance chomophile et exochomophile, comme Tortula muralis, Didymodon vinealis,

Pseudocrossidium hornschuchianum, Bryum caespiticium, Barbula unguiculata et

Bryum argenteum, qui s'installent sur la fine couche de terre accumulée dans les fis-

sures et rugosités des rochers.

Ciment et mortier (SC3)

Du fait de l'emploi généralisé de ees matériaux, ce type de substrat est le plus répan-

du en ville. Par ailleurs, il s'est revelé comme le plus riche en bryophytes (fig. 5):

21 taxons (42.8%) repartís entre saxicoles basiphiles ou indifférents et terricoles á

tendance chomophile ou exochomophile. Cette richesse est favorisée par le caractére

basique de ees substrats facilement désagrégés par Pérosion. Cependant, il convient

de remarquer qu'aucun des taxons rencontrés dans cet habitat n'en est exclusif. La

nature artificielle des substrats et leur haut degré d'exposition aux effets de l'action

anthropique, rendent cet habitat uniquement accessible aux bryophytes ubiquistes

et toxitolérants.

Le groupement bryophytique est ici a base de Tortula muralis var. muralis, Didymo

don vinealis, Grimmis pulvinata, Bryum caespiticium et B. argenteum. Au fur et a

mesure que les murs vieillissent, d'autres Pottiacées et Bryacées (tabl. I) s'incorpo-

rent progressivement au groupement qui, au terme de son évolution, peut reunir

plus de 10 bryophytes dans une seule station, Cependant, le centre de la zone mo-

derne, soumis a une pression anthropique maximale, n'exhibe pas cette richesse:

c'est uniquement au pied des vieux murs que l'on trouve un groupement appauvri,

dans lequel Tortula muralis var. muralis et Bryum argenteum sont les seuls taxons

abondamment representes.

Briques et tuiles (SC4)

Malgré Putilisation tres répandue de ees matériaux, leur colonisation par les bryo

phytes est tres faible dans toutes les villes du centre de la Péninsule Ibérique (Ron

et al. 1987, Lara et al. 1991). La ville de Cuenca constitue un des exemples de pau-

vreté extreme, puisque seules quelques populations de Tortula muralis var. muralis

ont été récoltées dans ce type d'habitat.

Rochers de granite secs (SC5)

Les substrats acides sont tres rares a Cuenca: seulement quelques blocs de pierre

employés dans la construction our pour de dallage des rúes de la vieille ville. Parmi

les 6 mousses recensées dans ce type d'habitat, seule Grimmiapulvinata est une saxi-

cole stricte, alors que Tortula muralis, Didymodon acutus, Bryum torquescens, B.

124

caespiticium et B. argenteum sont des exochomophiles, qui se fixent sur la fine

couche de terre accumulée dans les anfractuosités des pierres.

Rhéophile (R)

Seúl Fissidens crassipes a été recueilli dans le lit canalisé de la riviere Huécar.

Épiphyte (E)

Les troénes (Ligustrum lucidum Aitón fil.) et les marroniers d'Inde (Aesculus hip-

pocastanum L.) sont les phorophytes dominants dans la ville de Cuenca. Viennent

ensuite les peupliers (Populus nigra L. et P. alba L.), les ormes (Ulmuspumila L.),

les müriers (Morus nigra L.), les tilleuls (Tiliaplatyphyllos Scop.) et les frenes (Fra-

xinus angustifolia Vahl), moins abondants mais tout aussi importants comme por-

teurs de bryophytes. Malgré cette diversité de phorophytes, 8 bryophytes seulement

ont été recueillis sur les arbres (tabl. I). Tortula papulosa, T. virescens et Orthotri

chum pumilum sont exclusivement épiphytes dans le cadre de notre étude, tandis

que Tortula ruralis, T. intermedia, Didymodon vinealis, Orthotrichum cupulatum

et O. diaphanum ont été récoltés aussi sur d'autres substrats.

Cette faible representation des épiphytes est un trait commun a la majorité des villes

du centre de la Péninsule Ibérique. Excepté Granada (Esteve et al. 1977), Segovia

(Lara & Mazimpaka 1989, Lara et al. 1991) et Vitoria (Heras & Soria 1990), plutót

riches en épiphytes, les autres villes étudiées ont une bryoflore corticicole regroupant

environ 6-8 taxons, dont la moitié seulement sont des épiphytes stricts. La rareté des

épiphytes dans ees milieux urbains est la conséquence des effets combines de la sé-

cheresse climatique, de la pollution et de la situation des zones vertes par rapport

au centre urbain.

Dans les milieux méditerranéens, seuls les Orthotrichum et quelques Tortula consti-

tuent la base des groupements bryophytiques des trones; contrairement a ceux des

régions tempérées humides, ees groupements se caractérisent par une faible diversi

té. Si Ton considere que les phorophytes sont les mémes ou appartiennent aux

mémes groupes taxonomiques, il s'ensuit que le climat est le facteur responsable de

cette différence. Divers auteurs (Barkman 1958, Culberson 1955, Slack 1977, Hé-

brard 1987, 1989) ont étudié cet aspect. D'aprés leurs conclusions, la sécheresse esti-

vale accusée et les valeurs basses de rhumidité atmosphérique durant la majeure

partie de 1'année qui caractérisent entre autres les zones centrales de la Péninsule

Ibérique, sont probablement responsables de la pauvreté de ees régions en épiphytes.

Seules les formes de petite taille a biotype cespiteux ou en coussinet, colonisent ici

avec succés les trones des arbres. Ces conditions sont encoré plus sévéres pour les

épiphytes en milieu urbain. En effet, Pincidence de la pollution sur la germination

des spores, la survie des protonémas, le développement et la reproduction des bryo

phytes, est suffisante pour faire disparaitre les muscinées épiphytes de n'importe

quel milieu pollué (Gilbert 1968, 1970a, b, Le Blanc & De Sloover 1970, Rao 1982,

Francis & Petersen 1989, Kapur & Chopra 1989). On comprend done que, dans la

125

majorité des cas, la bryoflore épiphyte urbaine soit réduite a quelques espéces toxi-

tolérantes et que, dans les villes intensément polluées comme Madrid (Mazimpaka

et al. 1988), les zones vertes situées au centre soient pratiquement dépourvues

d'épiphytes.

L'existence de zones vertes n'est done pas une condition suffisante pour qu'un mi-

lieu urbain soit riche en épiphytes. L'étendue, Fáge, et surtout la localisation de ees

zones par rapport au centre de la ville, sont les facteurs qui déterminent cette riches-

se. On rencontre ainsi, á la périphérie des villes mentionées plus haut pour leur ri-

chesse en épiphytes, c'est-á-dire dans des zones oü les effets de la pollution et de la

pression anthropique sont moindres, de vastes pares d'origine ancienne.

Comparaison des habitats urbains

L'activité humaine est, a priori, un facteur homogéneéisateur du milieu urbain.

Pour évaluer le degré d'exactitude de cette affirmation, les données du tableau I ont

été soumises a une analyse de similitude, en utilisant le coefficient de Sorensen

(1948) dont les valeurs sont données au tableau V. De Fexamen de ce tableau, on

déduit:

- une nette séparation des habitats SC4 (briques et tuiles), R (rhéophile) et E (épi

phyte): les valeurs de leur es. (coefficient de similitude) sont significativement

basses;

- une similitude significative de Fhabitat SC3 (ciment et mortier) avec les habitats

T2 (terrihéliophile) et SC2 (rochers calcaires secs) ainsi qu'une haute fréquence des

valeurs du es. comprises entre 30 et 55 pour les paires d'habitats terricoles et

saxicoles.

La séparation des habitats SC4 et R est fondee sur leur extreme pauvreté en musci-

nées. Quant á Fhabitat épiphyte, la nature organique du substrat agit sélectivement

en limitant Faccés des bryophytes provenant d'autres habitats. La valeur non négli-

geable du coefficient de similitude obtenue entre E, SC2 et SC3 est précisément due

á la présence dans ees habitats de mousses cortico-saxicoles (Orthotrichum diapha-

num, O. cupulatum), exochomophiles ou chasmophiles, capables de coloniser les

trones d'arbres (tab. I).

Tableau V. Coefficients de similitude de Sorensen pour les habitats urbains.

Ti

T2

SC,

SC2

SC3

sc«

sc5

R

E

T

_

40.

35.

21.

39.

9.

15.

0.

7.

00

00

05

02

52

38

00

14

T

_

34.

54.

61.

12.

38.

0.

17.

28

55

11

50

09

00

39

SC

_

31.

39.

9.

38.

9.

0.

57

02

52

46

52

00

SC

_

76.

10.

41.

0.

30.

92

52

66

00

76

SC3

9

37

0

27

-

.09

.03

.00

.58

SC4

28

0

0

57

00

00

SC

-

0.

0.

s

00

00

R

-

0.00

E

-

126

Par ailleurs, la similitude des habitats saxicoles et terricoles exposés est en relation

avec la forte présence á leur niveau de bryophytes urbanicoles, relativement toxitolé-

rants. Ainsi, la création d'un environnement artificiel profondément modifié par

Tactivité humaine entraíne la régression des espéces les plus sensibles a ees change-

ments et favorise par contre les bryophytes résistant bien a la pollution. Ces der-

niers, bénéficiant de l'absence de concurrence, se développent dans la plupart des

habitats disponibles, ce qui contribue a une banalisation et une homogénéisation

plus ou moins prononcée du peuplement muscinal en milieu urbain.

Conclusión

Dans les milieux urbains méditerranéens a ombroclimat sec, la diversité et la richesse

bryofloristique sont sensiblement déterminées par l'interaction des facteurs climati-

ques et des effets de Pactivité humaine. Méme dans les villes peu polluées comme

Cuenca, l'action anthropique exerce une grande influence sur la distribution des

bryophytes. Ainsi, les stations les plus riches du point de vue bryofloristique sont

aussi les mieux protégées des effets de Pactivité humaine. Celles qui leur sont expo-

sées sont au contraire pauvres et uniquement colonisées par des muscinées toxitolé-

rants, tres répandues en milieu urbain.

Remerciements

Nos vifs remerciements á Jean-Pierre Hébrard pour la correction et amélioration du manuscrit.

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