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161 Hédi DRIDI ENTRE AUTOCHTONES ET PUNIQUES QUELLE IDENTITÉ POUR ṣid à AntAs (sArdAigne) 1 Le thème de ce colloque m’a incité à rouvrir le dossier de Ṣid à Antas pour tenter, dans un cadre limité, d’évaluer la part des influences autochtones dans la genèse de cette divinité. Évoquer Ṣid et son temple à Antas est aussi une occasion pour moi de rendre hommage à l’œuvre de Monsieur Mh.-H. Fantar, l’éditeur des premières inscriptions puniques et néopuniques provenant du site. I. Introduction Le temple de Ṣid est implanté dans la vallée d’Antas, au sud-ouest de la Sardaigne, dans une zone boisée, située en retrait par rapport à la côte où se trouvent les principaux établissements phéniciens et puniques. L’édifice, situé sur une petite colline, était connu depuis au moins 1838 par la description qu’en a faite Alberto Della Marmora 2 . Ce dernier a reconnu les restes d’un temple pour ainsi dire intact ainsi que des fragments de sa titulature latine. Mais l’état lacunaire de l’inscription ne lui permit ni d’identifier la divinité tutélaire, ni de dater l’édifice. Il a ensuite fallu attendre les années 1967-1968 pour disposer de données plus consistantes, grâce aux fouilles menées par une mission conjointe de la Surintendance aux antiquités de Cagliari et de l’Université de Rome. La fouille proprement dite a été précédée, en 1966, par une campagne de prospection et de décapage de surface qui a permis de récolter plusieurs objets de natures et d’époques différentes, dispersés autour de l’édifice. Il s’agissait de pointes de flèches et de javelots; de monnaies puniques et romaines ; de plusieurs fragments d’antéfixes en terre cuite; de gargouilles à protomés de lion ; de fragments de plaques en terre cuite figurées; d’amulettes en os et en pâte de verre ; de perles de colliers; de plusieurs pièces de plomb fondu ainsi que de fragments notables de statuettes représentant des personnages des deux sexes. En plus de ces pièces, l’équipe a également glané plusieurs fragments de piédestaux portant des inscriptions puniques. C’est également lors de cette campagne que furent retrouvés de nouveaux fragments de la titulature latine de l’architrave repérée par Della Marmora, ainsi qu’une dédicace également latine sur une plaquette en bronze 3 . 1. Au cours de la rédaction de cette communication, j’ai pu bénéficier des conférences données par Madame Maria Giulia Amadasi Guzzo au mois de juin 2004, dans le cadre de la direction d’études de Monsieur François Bron à la IV e section de l’EPHE. Je tiens par ailleurs à remercier Messieurs François Bron et Arnaud Sérandour pour avoir bien voulu relire le manuscrit. Il va de soi que les opinions exprimées ici sont celles de l’auteur et n’engagent que lui. 2. Della Marmora 1860. Cet ouvrage fut traduit en italien en 1868 par Spano (G.). L’édition italienne la plus récente date de 1997 (Della Marmora 1997). 3. Sotgiu 1968-1970. Voir également Barreca 1969, p. 14.

Entre Autochtones et Puniques quelle identité Pour Ṣid à Antas (Sardaigne)

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Hédi DriDi

EntrE AutochtonEs Et PuniquEsquEllE idEntité Pour sid à AntAs (sArdAigne)1

Le thème de ce colloque m’a incité à rouvrir le dossier de s id à Antas pour tenter, dans un cadre limité, d’évaluer la part des influences autochtones dans la genèse de cette divinité. Évoquer s id et son temple à Antas est aussi une occasion pour moi de rendre hommage à l’œuvre de Monsieur Mh.-H. Fantar, l’éditeur des premières inscriptions puniques et néopuniques provenant du site.

i. introduction

Le temple de s id est implanté dans la vallée d’Antas, au sud-ouest de la sardaigne, dans une zone boisée, située en retrait par rapport à la côte où se trouvent les principaux établissements phéniciens et puniques.

L’édifice, situé sur une petite colline, était connu depuis au moins 1838 par la description qu’en a faite Alberto Della Marmora2. Ce dernier a reconnu les restes d’un temple pour ainsi dire intact ainsi que des fragments de sa titulature latine. Mais l’état lacunaire de l’inscription ne lui permit ni d’identifier la divinité tutélaire, ni de dater l’édifice.

Il a ensuite fallu attendre les années 1967-1968 pour disposer de données plus consistantes, grâce aux fouilles menées par une mission conjointe de la surintendance aux antiquités de Cagliari et de l’Université de Rome. La fouille proprement dite a été précédée, en 1966, par une campagne de prospection et de décapage de surface qui a permis de récolter plusieurs objets de natures et d’époques différentes, dispersés autour de l’édifice. Il s’agissait de pointes de flèches et de javelots; de monnaies puniques et romaines ; de plusieurs fragments d’antéfixes en terre cuite; de gargouilles à protomés de lion ; de fragments de plaques en terre cuite figurées; d’amulettes en os et en pâte de verre ; de perles de colliers; de plusieurs pièces de plomb fondu ainsi que de fragments notables de statuettes représentant des personnages des deux sexes. En plus de ces pièces, l’équipe a également glané plusieurs fragments de piédestaux portant des inscriptions puniques. C’est également lors de cette campagne que furent retrouvés de nouveaux fragments de la titulature latine de l’architrave repérée par Della Marmora, ainsi qu’une dédicace également latine sur une plaquette en bronze3.

1. Au cours de la rédaction de cette communication, j’ai pu bénéficier des conférences données par Madame Maria Giulia Amadasi Guzzo au mois de juin 2004, dans le cadre de la direction d’études de Monsieur François Bron à la IVe section de l’EPHE. Je tiens par ailleurs à remercier Messieurs François Bron et Arnaud sérandour pour avoir bien voulu relire le manuscrit. Il va de soi que les opinions exprimées ici sont celles de l’auteur et n’engagent que lui.

2. Della Marmora 1860. Cet ouvrage fut traduit en italien en 1868 par spano (G.). L’édition italienne la plus récente date de 1997 (Della Marmora 1997).

3. sotgiu 1968-1970. Voir également Barreca 1969, p. 14.

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Plus tard, au cours des deux dernières décennies, d’autres campagnes de fouilles et de prospection furent mises en place. Outre le matériel qu’elles ont livré4, elles ont permis une meilleure compréhension de l’évolution du site.

Le corpus épigraphique d’Antas est relativement consistant. Il se compose d’une majorité de textes puniques (28) souvent fragmentaires5, de deux textes néopuniques6 et deux latins7.

La majorité, pour ne pas dire la totalité des inscriptions puniques désignent s D ’DR BBY (ou B’BY, sous une forme ‘vocalisée’) comme destinataire des vœux8. Les inscriptions latines indiquent pour leur part et sans aucune ambiguïté que Sardus Pater BAB[...] était la divinité tutélaire de ce temple à l’époque impériale9. Leur confrontation a permis à M.G. Amadasi Guzzo d’établir, dès la publication des fouilles d’Antas, une correspondance entre les deux théonymes10.

ii. sd ’dr BBY et sardus Pater BAB[…

Mais si cette correspondance a été unanimement admise et si la traduction de la première épithète de s D, ’DR, n’a pas soulevé de discussions particulières11, la seconde, BBY (ou B’BY), que l’on retrouve également dans la titulature latine, a suscité plusieurs interprétations. La première a voulu voir dans ce vocable un toponyme12. ses auteurs, ont de toute évidence fait le rapprochement entre le pater de la titulature latine et le BBY punique, ils n’ont cependant pas voulu établir un lien sémantique entre les deux épithètes, estimant sans doute que dans la titulature latine, la seconde serait redondante. D’autres commentateurs, tout en préférant voir dans ce vocable une épithète plutôt qu’un toponyme, n’ont pas proposé de traduction13. Ce n’est qu’à

4. Ainsi, en 1984, la fouille de trois tombes à puits, situées à l’Ouest du temple a permis de mettre au jour une statuette en bronze représentant un homme barbu, nu, portant un couvre-chef à calotte. Il tient de sa main gauche un javelot et lève la main droite dans un geste de bénédiction (Barreca 1985). Plus tard, les campagnes de fouille menées en 1990, puis en 1995, ont fourni de nouveaux textes puniques (Garbini 1997, p. 59) ainsi que plusieurs amulettes, ex-votos et du petit matériel en bronze, en os, en céramique, etc. (Bernardini, Manfredi et Garbini 1997, p. 106 ; Phoinikes, n° 206-290, p. 272-289).

5. 18 inscriptions issues des fouilles de 1966-1967 (Fantar 1969), une inscription publiée par M.-L. Uberti (Uberti 1980) et 9 inscriptions publiées par G. Garbini (Garbini 1997 pour Antas 22 à 25 = Phoinikes n° 282 à 285 et Bernardini, Manfredi et Garbini 1997 pour Antas 26 à 30 = Phoinikes n° 286 à 290). La numérotation au moyen de chiffres arabes est celle de G. Garbini (Garbini 1997).

6. si la nature de l’écriture de la première (Fantar 1969, Insc XX, p. 91, pl. XXXVIII, 1) est assurée, celle de la seconde, une plaquette de bronze dans un très mauvais état de conservation, l’est moins (Fantar 1969, Insc XXI, p. 91, pl. XXXVIII, 2).

7. sotgiu 1968-1970.8. Fantar 1969, Insc I ; Insc VI + XIII (?) ; Insc VII ; Insc VIII (?) ; Insc IX ; Insc X ; Insc XI ; Insc XII ; Insc XVIII. La

probabilité que le théonyme sD apparaisse également dans les autres inscriptions, fragmentaires, reste par ailleurs assez élevée. Une seule exception, pour le moment, est constituée par une inscription incomplète, récemment publiée par G. Garbini qui l’a traduite, avec réserve, par : « Al Si[gno]re Melqart sulla roccia (?) ... [dalle sue] parti più grandi a quelle più piccole, quando erano ... e ha(nno) posto nel suo kr un recinto (?) ... » (Garbini 1997, Antas 25, p. 66). Ce texte qui semble commémorer la rénovation ou l’érection d’un temple dédié à Milqart, est toutefois contredit par les données archéologiques. Les fouilles ne semblent pas avoir révélé d’autres structures que celles du temple de sid, du moins pour le moment.

9. En effet, qu’il s’agisse de la grande inscription commémorant la restructuration du temple à l’époque de Caracalla (en 213-217 ap. J.-C., voir sotgiu 1968-1970) ou de la dédicace sur bronze mise au jour en 1967 (Barreca 1969, p. 14), les témoignages épigraphiques sont éloquents.

10. MGAG 1969, p. 95.11. Les commentateurs s’accordent en effet à la traduire par « Puissant », « le Puissant ». seul J. Ferron s’est distingué

en estimant qu’à « l’épithète de pater se rapportant à Sardus répond celle de ’DR, juxtaposée à sD » (Ferron 1973, p. 275), ce qui l’a incité à traduire sD ’DR par « sid, le chef » (Ferron 1973, p. 278).

12. Fantar 1969, note 2, p. 54. Pour M.-G. Amadasi Guzzo, « il frammento di parola bab... che segue il nome di Sardus Pater sull’iscrizione dell’architrave del tempio di Antas farebbe pensare alla possibilità che il b non sia preposizione, ma faccia parte del nome del luogo » (MGAG 1969, note 2, p. 100).

13. Voir sznycer 1969-1970, p. 70 : « Le dernier mot, B’BY (avec la variante BBY), reste encore mystérieux ». Voir également BÉS, p. 372. signalons toutefois les hypothèses de R. du Mesnil du Buisson et de F. Mazza qui ont voulu

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la suite de G. Garbini qui a estimé que l’équivalence « *bab(ba)i = padre » était probable14 que la traduction de BBY (B’BY) par « padre »15 ou « Padre venerabile »16, trouva un écho favorable auprès des spécialistes.

si l’on accepte la traduction proposée par G. Garbini, la présence dans la titulature latine de ce temple de deux épithètes ayant la même signification : Pater et BAB[...] donnerait une lecture « pleonastica » comme le faisait remarquer F. Mazza17. Mais cela suffit-il à la rejeter ? Les titulatures latines ‘pléonastiques’ ne sont pas rares, en particulier en Afrique où l’on pourrait citer en exemple le cas de Ba‘al Qarnaïm, devenu à l’époque romaine Saturnus Balcaranensis18. Une telle tournure permettait probablement de conserver aux yeux et surtout aux oreilles des fidèles autochtones, l’identité du Ba‘al punique tout en lui conférant un habillage, une interpretatio romaine.

Admettons donc que Pater constitue une véritable traduction de la seconde épithète punique BBY (B’BY). On pourrait alors se demander pour quelles raisons a-t-on traduit cette dernière épithète au détriment de la première (’DR) ? Un tel choix pourrait soit indiquer que c’est avant tout sous son aspect de Père, d’ancêtre que sid a été perçu par les Romains, soit que ces derniers ont fait correspondre sardus Pater à la séquence sid ’DR. Dans les deux cas, le maintien de BAB[ dans la titulature latine indique que cette épithète - qui constituait par ailleurs le seul élément reconnaissable de l’ancienne divinité pour la population exclusivement punicophone - était caractéristique de cette divinité.

Dans la mesure où la culture punique et en particulier l’écriture s’est maintenue en sardaigne (comme en Afrique) jusqu’à la pleine époque impériale, on pourrait supposer que Sardus Pater BAB[...], la nouvelle titulature de sid ’DR BBY résulte d’une interpretatio romana qui a permis aux latins de qualifier une divinité que la population du sud-ouest de la sardaigne, c’est-à-dire de la zone de peuplement punique de l’île revendiquait comme son ancêtre. Sardus représenterait donc une référence ‘récente’, à mettre en relation avec la sardaigne de l’époque punique et non pas une sardaigne des origines. Cela paraît d’autant plus probable que l’ethnique ŠDN attesté à Carthage, désignait des Puniques originaires ou liés, d’une manière ou d’une autre, à la sardaigne : l’examen de la quinzaine d’inscriptions dans lesquelles il apparaît (ŠRDN, ŠRDN’, ŠRDNY, ŠRDNT) montre en effet qu’à l’exception de trois inscriptions incomplètes, au moins un ascendant ou un descendant de ces personnages, portait un nom phénico-punique19.

iii. sid ancêtre, mais de qui ?

Dans son article de 1969, G. Garbini, citant à l’appui de sa traduction de l’épithète BBY par Père, des expressions infantiles recueillies en sardaigne : « babbài, abài », etc., a estimé que celle-ci faisait probablement référence à une divinité indigène20. selon cet auteur, le BBY (ou B’BY) punique et le BAB[...] latin désigneraient donc une divinité paléosarde, « Bab(b)ai », c’est-à-dire père, dont le nom se serait fossilisé dans la titulature de sid puis celle de Sardus Pater. Cette interprétation a visiblement emporté l’adhésion d’une grande partie des spécialistes du monde phénicien et punique21. Mais aussi séduisante qu’elle puisse être, elle ne peut nous dispenser d’envisager l’hypothèse alternative, celle de l’origine punique du culte de sid.

rattacher cette épithète à l’univers égyptien (du Mesnil du Buisson 1973, p. 228-233 et Mazza 1988). Ce dernier a en particulier rapproché B’BY/ BBY de la divinité égyptienne Bàbys/Bébon mentionnée par Hellanicos de Lesbos et Plutarque (Mazza 1988, p. 50-53 et notes 22 et 23, p. 50 pour les références littéraires).

14. Garbini 1969, p. 320. G. Tore semble avoir également abouti au même résultat (Tore 1973, p. 237).15. Grottanelli 1973, p. 159.16. Barreca 1984, p. 143 ; Uberti et Costa 1980, p. 197, etc.17. Mazza 1988, p. 49.18. Voir Saturne i, p. 32 ; Saturne Africain, p. 108-109 ; DCPP s.v. Bou Qournein.19. Il s’agit des inscriptions suivantes : CiS I 280 ; 444 ; 879 ; 2022 ; 2245 ; 3320 ; 3700 ; 4000 ; 4005 ; 4523 ; 4696 ;

4771 ; 4772 ; 5114. Pour cet ethnique, voir Halff 1965, p. 144 ; Benz 1972, p. 426.20. Garbini 1969, p. 320-321.21. Comme en témoignent les publications parues depuis cet article (voir notamment DCPP s.v. Babay ; Bernardini,

Manfredi et Garbini 1997).

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iii.1. l’origine du vocable BBY/B’BYDans sa démonstration, G. Garbini, attribue les expressions « babbài, abài », à un fond

paléosarde. Mais en réalité, et comme il le reconnaît lui-même22, le passage de ’BY à Babi/BaBa/Babbai s’observe dans plusieurs langues et en particulier dans les langues sémitiques23. Cela est notamment le cas pour l’arabe maghrébin contemporain : en Tunisie, l’expression employée pour dire « mon père » est « Baba »24, dans certaines localités, on a par ailleurs conservé le suffixe Y, traduisant la possession, « Babbay ». Il serait donc tout aussi légitime de rattacher le terme BBY au phénico-punique qu’au paléosarde. Deux arguments au moins militent pour la première possibilité. En premier lieu, il semble que ce n’est pas uniquement en sardaigne que sid était perçu comme père. Une inscription phénicienne mise au jour à Thèbes en Égypte, mentionne un certain ’B s[D] (= sD est mon père ou sD père)25. En second lieu, il faut rappeler qu’il n’existe à l’heure actuelle aucun élément objectif permettant d’affirmer que les sardes non ‘punicisés’ ont participé d’une manière ou d’une autre au culte de sid, ni que le temple de sid s’est établi à l’emplacement d’un lieu de culte paléosarde26.

iii.2. l’origine ethnique et géographique des fidèles Au sein du corpus onomastique d’Antas, les anthroponymes collectés sont tous d’origine

phénico-punique27. Ce fait est confirmé par la nature du matériel recueilli autour du temple. Qu’il s’agisse des pointes de flèches ou de javelots en fer, des centaines de monnaies puniques et romaines (républicaines et impériales), des amulettes en os et en pâte de verre, des perles de colliers ou des fragments de statuettes (en bronze, en marbre, en albâtre, en ivoire ou en terre cuite), etc., tout ce matériel relève de la sphère punique et romaine et ne semble pas trahir une fréquentation nuragique28.

Par ailleurs, les inscriptions puniques indiquent que certains parmi les visiteurs de ce temple étaient visiblement des notables, descendants des lignées de suffètes et/ou membres de l’assemblée du peuple de sulcis (HsLKY) et de Cagliari (’KRLY / HKRL’)29.

Ce lieu de culte apparaît ainsi comme un sanctuaire fédéral extra-urbain, un lieu de pèlerinage, qui devait attirer l’ensemble des Puniques (et/ou ‘assimilés’), de sardaigne et probablement d’ailleurs.

22. Garbini 1969, p. 320.23. Voir DrS I s.v. B’/B.24. Cette expression est également attestée en Algérie et au Maroc : « Dans l’Aurès et dans un grand nombre d’autres

régions d’Algérie et du Maroc, les enfants utilisent pour dire «mon père» le mot baba. C’est le cas en particulier chez les Béni Iznacen, les Matmata, les Beni salah ainsi que chez les Ait sadden, et c’est ce même mot, dans ce même sens, que Germaine Laoust a recueilli en Maurétanie chez les Zenaga » (Tillion 2000 p. 255).

25. rÉS 1512, 2. Voir également Grottanelli 1973, p. 159.26. L’hypothèse avancée notamment par G. Tore, selon laquelle il y aurait « un preesistente culto nuragico » dans

les environs d’Antas (Tore 1973, p. 237) ne repose en réalité que sur de faibles éléments : une possible phase nuragique, attestée « esclusivamente da reperti non abbondanti » dans un habitat distant d’une centaine de mètres du temple (Cecchini 1969, p. 147 et 150) ; un petit bronze isolé (Tore 1973, p. 236) et un ex-voto en bronze. Concernant cette dernière pièce, son éditeur écrivait : « La scarsa documentazione nuragica del territorio che fa capo a Fluminimaggiore contribuisce, insieme alla tecnica perfetta, a far vedere nella faretrina votiva un prodotto dell’esportazione nuragica fra le genti di cultura punica insediatesi nella valle di Antas » (Acquaro 1969b, p. 128). Quant à la présence sur le site de tombes à puits nuragiques datant du début de l’âge du Fer (début du IXe s. av. J.-C. Voir Bernardini, Manfredi et Garbini 1997, p. 105), elle ne constitue pas à notre avis un argument sérieux en faveur de l’existence d’un culte protosarde à Antas.

27. C’est ce qu’a également noté G. Garbini (Bernardini, Manfredi et Garbini 1997, p. 110).28. Barreca 1969, p. 14 et, pour les campagnes plus récentes, Barreca 1985, Bernardini, Manfredi et Garbini 1997,

p. 106 et le catalogue reproduit dans Phoinikes, n° 206-281, p. 272-287.29. Fantar 1969, Insc I, 2 (où le dédicant est membre de l’assemblée du peuple de Cagliari) ; Insc II, 1-2 (où le dédicant

est membre de l’assemblée du peuple de Cagliari et descendant d’un suffète) ; Insc III, 2-4 (où le dédicant compte au moins deux suffètes parmi ses ascendants et est membre de l’assemblée du peuple de sulcis) ; Insc XII, 2 (où le dédicant ou son ancêtre est suffète) ; Phoinikes n° 288, p. 288 (= Antas 28) où le dédicant est suffète et membre de l’assemblée du peuple de Cagliari.

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En dehors d’Antas, les données épigraphiques pertinentes concernant sid ne sont pas nombreuses. Il n’est connu qu’à travers quatre inscriptions carthaginoises mentionnant, pour les trois premières, des individus appartenant au temple de sid-Tinnit M‘RT30 et pour la dernière, un serviteur de sid-Milqart31. sid apparaît toutefois à plusieurs reprises dans des noms théophores, non seulement en sardaigne et à Carthage mais également à El-Hofra, à Guelma, en Égypte et en Phénicie. Malgré leur rareté, ces témoignages attestent de la notoriété de sid en dehors de la sardaigne32. Ils indiquent par ailleurs que son culte était loin d’être exclusif puisque cette divinité cohabitait avec Šadrapa33, Horon34, Milqart35 ainsi qu’avec des divinités féminines à Antas36 et avec Tinnit et Milqart à Carthage.

iii.3. les données chronologiques Lors des fouilles du temple d’Antas, c’est dans la zone de la volée d’escaliers, placée

contre le côté sud-est du temple, que l’on a pu observer une séquence stratigraphique cohérente dans laquelle F. Barreca a identifié trois phases distinctes.

La première phase, appelée ‘époque punique archaïque’ a été datée entre le VIe et le Ve s. av. J.-C. Vers la fin du VIe ou au début du Ve s. av. J.-C., une clôture quadrangulaire entourait une roche sacrée. L’ensemble prenait place à l’intérieur d’un édifice de plan quadrangulaire, orienté nord-ouest - sud-ouest37 ;

La deuxième phase, ‘tardo-punique’, a été datée du IIIe s. av. J.-C. C’est celle de la transformation du temple qui conservera toutefois son ‘noyau’, c’est-à-dire la roche sacrée : construction du mur de clôture de la cour en blocs soigneusement taillés et stuqués, construction d’une paroi dans l’axe longitudinal de l’édifice qui a divisé l’arrière du temple en deux pièces38 ;

Enfin, la troisième phase est datée de l’époque impériale (IIe-IIIe s. ap. J.-C.). Au cours de cette période, la transformation fut plus radicale puisque le temple de la période précédente fut noyé dans un terre-plein qui constituera le noyau d’un podium destiné à soutenir le nouvel édifice. L’accès se faisant grâce à une volée d’escaliers39 ;

Cette première périodisation fut ensuite affinée, grâce à l’étude plus approfondie du matériel archéologique et aux données récoltées lors des campagnes successives de fouilles et de prospection40. C’est dans le cadre de l’exposition PHOiNiKES B SHrDN qui s’est tenue en 1997 que les résultats de ces recherches furent présentés. On signala ainsi que le téménos, qui était jusque là considéré comme punique, s’est révélé plus tardif. En effet, une étude stratigraphique a permis de démontrer qu’il reposait sur un niveau contenant du matériel datant des IIe-IIIe s. ap. J.-C. La difficulté de retrouver les états puniques de ce temple semble due au fait que les structures datant de cette époque ont été intégrées dans les restructurations romaines41. Enfin, sous la domination romaine, le sanctuaire aurait subi une première reconstruction à l’époque

30. CiS I, 247, 5-6 ; 248, 3 ; 249, 4-5.31. CiS I, 256, 3-4.32. Pour une liste de ces différentes attestations, voir MGAG 1969, p. 96-97. Voir également Grottanelli 1973, p. 159-160.

A Carthage, G. Halff a répertorié une centaine de références portant sur une dizaine d’anthroponymes théophores de sid différents, ce qui place cette divinité en cinquième position en matière de popularité (Halff 1965, p. 70).

33. Fantar 1969, Insc. IX, pl. XXXVII (indiquée de façon erronée Insc XIX).34. Fantar 1969, Insc VI (+ XIII), pl. XXVIII, 1 + XXXIII, 1.35. Garbini 1997, Antas 25, p. 66.36. En effet, le décapage de surface qui a permis de mettre au jour les inscriptions a également fourni de nombreuses

statuettes fragmentaires de type grec, représentant des personnages non seulement masculins mais aussi féminins. M.-A. Minutola qui a étudié ce matériel a notamment identifié les figures d’Asklépios, d’Aphrodite, de Déméter et de Koré (voir Minutola 1976-1977).

37. Barreca 1969, p. 34-36 et fig. 5.38. Barreca 1969, p. 36-38, fig. 6.39. Barreca 1969, p. 38-40, fig. 7.40. Voir ci-dessus.41. Bernardini, Manfredi et Garbini 1997, p. 106.

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augustéenne (Ier s. av. J.-C.), puis une « radicale riedificazione »42 sous Caracalla, au IIIe s. ap. J.-C. Entre ces deux moments, il semble avoir connu diverses phases intermédiaires. Grâce à la grande quantité d’ex-votos recueillie, nous savons par ailleurs que le temple a connu une période de grande fréquentation entre le IVe et le IIIe s. av. J.-C. Quant aux limites de la séquence chronologique, elles ne semblent pas avoir varié depuis la publication du premier compte rendu de F. Barreca. Toutefois, comme le rappelle P. Bernardini, la présence de tombes à puits nuragiques à proximité du temple indique que le site a été occupé au début du IXe s. av. J.-C. (= début de l’âge du fer)43.

A l’examen de ces données chronologiques, il apparaît qu’un hiatus d’au moins un, voire deux siècles sépare les tombes nuragiques mises au jour sur le site, des premières phases du temple punique. Les vestiges archéologiques ne permettent donc pas, dans l’état actuel de nos connaissances, de valider l’hypothèse d’une continuité d’occupation du site d’Antas au cours de la première moitié du premier millénaire av. J.-C., ni celle de la permanence d’un culte d’origine nuragique à Antas.

iii.4. l’apport des sources littérairesLes tenants d’une origine autochtone de Sardus Pater citent souvent à l’appui de leur hypothèse

les sources classiques qui le présentent comme le premier colonisateur de la sardaigne44. En réalité, ces sources datent toutes de l’époque hellénistique au plus tôt45. Plusieurs

indices, le lien de parenté de Sardus/Sardos avec Héraklès/Makéris/Milqart, son origine libyenne, indiquent, quoiqu’en pensent les défenseurs d’une origine pré-phénicienne de Sardus, qu’elles ne reflètent qu’un passé récent, celui de la colonisation phénicienne, voire la période punique de l’île. C’était déjà l’avis de M.G. Amadasi Guzzo qui affirmait : « sembra che le connessioni di Sardus Pater con l’Africa sottolineate delle fonti siano piuttosto legati all’ambiente punico e non riguardino epoche molto precedenti che gli autori difficilmente potevano conoscere »46.

Il est fort probable que ces récits de colonisation et de peuplement de la sardaigne transmis par les sources classiques, soient un écho de l’idéologie développée et diffusée de manière autonome par les autorités puniques (religieuses et politiques) du quart sud-ouest de la sardaigne.

Une telle démarche est loin d’être inconcevable pour peu que l’on admette la relative indépendance des cités puniques et en particulier celles de sardaigne par rapport à Carthage. Dotées de suffètes et d’assemblées propres47, elles pouvaient légitimement nourrir l’ambition de se démarquer de la métropole africaine ou, du moins, de cultiver leurs spécificités en élaborant un récit étiologique, en se dotant d’une divinité tutélaire et en entretenant des relations directes avec les grands sanctuaires internationaux comme celui de Delphes48.

Cette proposition, confortée par l’absence de phase nuragique immédiatement antérieure à l’édification du premier temple, fragilise donc l’hypothèse du culte indigène précédent celui de

42. Bernardini, Manfredi et Garbini 1997, p. 105.43. Bernardini, Manfredi et Garbini 1997.44. Elles indiquent en effet que Sardus/Sardos, fils d’Hercule (= Milqart) est parti de Libye pour peupler l’île à laquelle

il donna son nom (voir Bianchi 1963, p. 107-108 ; MGAG 1969, p. 101 ; Tronchetti 1986, p. 121-124 ; Zucca 1989, p. 17-21 et dernièrement Bernardini 2002). Une majorité parmi les archéologues, les historiens ou les épigraphistes qui se sont intéressés au temple d’Antas ont alors recherché une divinité protosarde, antérieure au sid phénico-punique. C’est ainsi que Barreca (F.) parlait d’un « gran dio protosardo (paredro della grande Madre, fecondatore e, presumibilmente, cacciatore come moltissimi suoi adoratori) » (Barreca 1979, p. 143).

45. Bianchi 1963, p. 99-100. Dans le Dictionnaire de la civilisation phénicienne et punique, A. Roobaert indique quant à elle que la plupart des sources ne sont pas antérieures au Ier s. ap. J.-C. (DCPP, s.v. sardos/sardus Pater).

46. MGAG 1969, p. 104. Voir également Bonnet 1988, p. 263.47. Outre les suffètes et les assemblées du peuple de Cagliari et de sulcis, mentionnés plus haut, plusieurs inscriptions

attestent de l’existence d’assemblées du peuple pour d’autres villes puniques de sardaigne : voir CiS I 5606 pour l’île de san Pietro (’YN sM) ; Moscati 1968 pour Bitia (BYT‘N). Pour la question de l’assemblée du peuple, voir également sznycer 1975.

48. Rappelons en effet que dans sa Périégèse, Pausanias mentionne l’offrande par les sardes d’une statue de bronze représentant leur dieu éponyme, sardos au sanctuaire de Delphes (Pausanias X 17, 1-2).

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En conclusion, je voudrais rappeler que cette communication n’avait pas la prétention de régler le problème de l’identité de sid mais uniquement de souligner que l’hypothèse du caractère punique de sid ’DR BBY reste encore pertinente.

L’épithète BBY s’explique parfaitement, me semble-t-il, dans un cadre uniquement punique et il n’est donc pas nécessaire de recourir à l’explication paléosarde qui n’est pas confortée par les données matérielles.

L’ensemble de la population qui a fréquenté ce sanctuaire avant la domination romaine était visiblement punique comme en témoignent les données onomastiques et toponymiques issues des inscriptions.

sur le plan chronologique, les archéologues reconnaissent l’existence d’un hiatus entre les tombes nuragiques et l’édification du temple.

Enfin, étant donné les dates tardives des sources classiques, il nous semble permis de postuler que les sardes qui y sont évoqués sont en réalité les Puniques de sardaigne.

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