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Revue archéologique duCentre de la FranceNuméro Tome 43 (2004)Varia
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Philippe Blanchard et Patrice Georges
La nécropole mérovingienne du“ Poteau ” à Richelieu (Indre-et-Loire) : apports chrono-typologiques................................................................................................................................................................................................................................................................................................
AvertissementLe contenu de ce site relève de la législation française sur la propriété intellectuelle et est la propriété exclusive del'éditeur.Les œuvres figurant sur ce site peuvent être consultées et reproduites sur un support papier ou numérique sousréserve qu'elles soient strictement réservées à un usage soit personnel, soit scientifique ou pédagogique excluanttoute exploitation commerciale. La reproduction devra obligatoirement mentionner l'éditeur, le nom de la revue,l'auteur et la référence du document.Toute autre reproduction est interdite sauf accord préalable de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législationen vigueur en France.
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Référence électroniquePhilippe Blanchard et Patrice Georges, « La nécropole mérovingienne du “ Poteau ” à Richelieu (Indre-et-Loire) :apports chrono-typologiques », Revue archéologique du Centre de la France [En ligne], Tome 43 | 2004, mis enligne le 01 mai 2006. URL : http://racf.revues.org/182DOI : en cours d'attribution
Éditeur : Fédération pour l’édition de la Revue archéologique du Centre de la France (FÉRACF)http://racf.revues.orghttp://www.revues.org
Document accessible en ligne sur : http://racf.revues.org/182Ce document est le fac-similé de l'édition papier.© Tous droits réservés
RevueArchéologiqueduCentredelaFrance,Tome43,2004:149-169.
Mots-clés: Coffragesdeboisetcoffragesmixtes,HautMoyenÂge,Pratiquesfunéraires,Sarcophages,Tombes.
Keywords: Burials,Chronology,EarlyMiddleAges,Funeralpractices,Sarcophagus,Typology,Wooden-linedravesandstone-linedgraves.
Résumé: Lafouillearchéologiquepréventivedu“Poteau”,menéeenoctobre2002àRichelieu(Indre-et-Loire),aprincipalementpermisdesauverlesvestigesd’unsitefunérairemérovingiencomposéde35sépultures.Lesobservationsdeterrainontcertespermisdecaractérisercetensemble,tantd’un point de vue chronologique que spatial, mais aussi, voire surtout, de mettre en évidencedifférentstypesdesépultures:sarcophages,coffragesdebois,coffragesmixtes,voireundispositifdetransportducorps.Silesdécouvertesetlespublicationsconcernantcettepériodesontnombreuses,lessitesbiendocumentéssurlesujetsontrares.Ladatationdumobilierretrouvéetlescomparaisonsavecd’autressitesrégionauxetextra-régionaux,selonuneapprochechrono-typologique,permettentalorsdemieuxcernerlespratiquesfunérairesmérovingiennesdecettezonelimitropheduPoitouetdelaTouraine.
Abstract: ArescueexcavationinadvanceofroadbuildingnearRichelieu(DepartmentoftheIndre-et-Loire)wascarriedoutinOctober2002.Itbroughttolightsome35gravesbelongingtoaMerovingiancemetery.Observationsmadeduringthefieldworkhelpedourunderstandingofthechronologicalandspatialorganisationoftheremains.Theyalsoshowedtheexistenceofseveraltypesofburials(sarcophagus,woodandmixedstoneandwood-linedburialpits)aswellasasortof stretcherusedtocarrythebody.Althoughmanysitesofthisperiodhavebeendiscoveredandpublished,wellstudiedexamplesarerare.Thedatingofthesmallfindsandthecomparisonwithothersitesbothwithinandoutsideof theregionhavegivenabetterunderstandingofMerovingianburialpracticesinthisareaontheborderofPoitouandTouraine.
** LaboratoireArchéologieetTerritoire,UMR6173CITERES,3placeAnatoleFrance,37000TOURS.PhilippeBlanchardamenélafouilledecesiteenqualitédeResponsabled’Opération.
** INRAPCentre-Île-de-France.Centrearchéologiqued’Orléans(SiteduBRGM),3avenueC.Guillemin45060OrléansCedex2.PatriceGeorgesestintervenuentantqu’archéo-anthropologue,spécialistedel’archéologiefunéraire.
PhilippeBLANCHARD*etPatriceGEORGES**
La nécropole mérovingiennedu “ Po teau ” à R iche l i eu( I n d r e - e t - L o i r e ) : a p p o r t sc h r o n o - t y p o l o g i q u e s
THE MEROVINGIAN CEMETERY AT THE“POTEAU” AT RICHELIEU (DEPARTMENTOF THE INDRE-ET-LOIRE, FRANCE): NEWCHRONOLOGICAL AND TYPOLOGICAL DATA
150 RACF 43, 2002.
(DRACCentre)avec lesmoyensde l’INRAP.Elleapermisdemettreaujourunensemblefunéraired’unetrentainedesépulturesdedifférentstypesetdesfossésquileursontassociésounon.
En tant que telles, ces sépultures, jusqu’alorsconnuesdupropriétaireduterrainetdesonentourageseuls,sontuneinformationarchéologiqued’importancepourlacommunedeRichelieu.Maiscettedécouverten’aurait pas été aussi intéressante si elle n’avait pasdépassélecadredel’histoirelocaleoumêmeceluidelacartearchéologique.Auregarddel’étatdeladocu-mentationdessitesmérovingiens,cettefouilleétaiteneffetl’occasiondecerner,selonlesméthodesactuellesde l’archéologie funéraire, le faciès des pratiquesfunérairesdecettepériode.
1. PRÉSENTATION
1.1. Contexted’intervention
LavilledeRichelieuetsesabordsoccupentlefonddeladépressionduRichelais,vastecuvettebordéepardesplateauxquidépassent les100mdehauteur.Lesite,situésuruneformationgéologiquecomposéedesablesglauconieuxrouxdatantduCénomanien(époquedu Crétacé, ère secondaire)1, est localisé au nord dela commune de Richelieu à moins de 150 m de lalimitecommunaleavecChampigny-sur-Veudes(Fig.1).Ilestbordéàl’estparlaroutedépartementaleRD749,aunordparlapetiteroutedela“Québrie”etàl’ouestet au sud par des parcelles en culture. L’ensemblefunéraire est à la fois sur les parcelles 68, 71 et 72du lieu-dit “LePoteau”mentionné sur les cadastresrévolutionnaireetnapoléonien(Fig.2).Ilestvraisem-blablequeletoponymeproviennedupoteauquiétaitdresséaucentredelachausséesurlapetiteroutedelaQuébrie.C’esttoutdumoinscequelaissentàpenserlesplanscadastrauxlesplusanciens2.
L’environnement archéologique de la communedeRichelieuissued’uneparoissecrééeexnihiloauXVIIes.,estmalconnu.Aucunsiteprécisn’aeneffetétérecensé;cettenécropoleestdonclepremiersiteinventoriésurlacommune(n°37196001).Cepen-dant, quelques indices montrent que la communen’apasétédépourvuedetouteoccupationhumaine.
INTRODUCTION
1. PRÉSENTATION 1.1. Contexted’intervention 1.2. Problématiquegénérale 1.3. Méthodologiesappliquées
2. RÉSULTATS:LAPÉRIODEMÉROVINGIENNE 2.1. Élémentsdedatation 2.2. Implantationdessépultures
etdesfossés 2.3. Compositiondel’ensemble
3. LESMODESFUNÉRAIRES 3.1. Espacesdedécomposition
etarchitecturesfunéraires 3.1.1. Lessarcophages 3.1.2. Lescoffragesdebois 3.1.3. Lescoffragesmixtes 3.1.4. Undispositifdetransport
ducorps? 3.2. Orientationetattitudedescorps 3.3. Desdéfuntshabillés?
4. COMPARAISONS
CONCLUSIONS
BIBLIOGRAPHIE
INTRODUCTION
Laconstructiond’unenouvellevoieroutièredéparte-mentalepouraméliorerladessertedelazoned’activitédeChampigny-Richelieu,localiséeàl’entréenorddeRichelieu(Indre-et-Loire),estàl’origined’unefouillearchéologique préventive. Réalisée entre le 30 sep-tembre et le 21octobre2002, elle fait suite à l’éva-luationdel’ensembledutracémenéparV.Goustard(INRAPCentre-Île-de-France)ennovembreetdécembre2001,surunelongueurtotaled’environ2km.Aucoursdecettedernière,quelquesvestigesfunérairesontétédécouvertsàl’emplacementdufuturgiratoire(débutdutracé),surlaroutedépartementale749(GOUSTARD
2002).Uneopérationd’archéologiepréventiveaalorsétédiligentéeparleServiceRégionaldel’Archéologie
1.Cessablessontplusoumoinsargileux,avecdeslitsdemarnesetd’argilessableusesgrisesetdepetitsbancsdegrèsglauconieux.2.Ils’agitd’unecartedelaroutedeChinonàRichelieuétablieauXVIIIes.etprésentantlechâteauetparcdelaPataudièreetsesenvirons(CoteA.D37,C.190/1)etd’unecarteduboisdelaPataudièreaveclaroutedeChampigny-sur-VeudeàChinon,carteétablieauXVIIIes.(CoteA.D.C190.2).
Lanécropolemérovingiennedu“Poteau”àRichelieu(Indre-et-Loire):apportschrono-typologiques 151
Ainsi,lesindicesdesitessontleplussouventimpré-cis,tantd’unpointdevuespatialquechronologique(BOSSEBOEUF 1890: 8-9 et 38-39, PROVOST 1988, PATRI-
MOINE2001:1161)3.
1.2. Problématiquegénérale
ÀladifférencedelavilledeTours,oùlespremièresfouillesd’unsitefunérairen’onteulieuqu’en1969,ledépartementd’Indre-et-Loireaétédepuistrèslong-tempslesiègedenombreusesétudesanthropologiques(THEUREAU1998), lessitessetrouvantenmajoritéenzonerurale…maisdatantpourlamajoritédelapériodepréhistorique.Lesvoiesderecherchesdelapremièremoitié du XXe s. étaient axées sur la définition des“racesprimitives”.Parailleurs,lescimetièresmérovin-giens,notammentenTouraine,sontappréhendésdepuisle XIXe s., mais essentiellement du point de vue dumobilier:accessoiresvestimentaires,objetspersonnelsdudéfuntetmobilierd’apportproprementdit(AUDIN
1987,BLANCHARD,GEORGES2003a).Lessquelettesont
puintéresserlesarchéologues,maislesinvestigationspaléoanthropologiques se déroulaient en laboratoire,souvent sans rapport avec les données du terrain,notammentpouraideràlacompréhensiondessépul-tures.Defait,l’imagequenousavonsdescimetièresde cette époque est faussée. D’autant plus qu’avantles fouilles de sauvetage, liées à l’aménagement duterritoire, le choix s’est généralement porté sur desnécropoles de cette période importantes en taille etrichesenmobilier.
Lafouilleavaituntripleobjectif.Lepremierétaitd’appréhenderlanécropoled’unpointdevuechronolo-gique et spatial. Le second se devait d’aborder laquestion des pratiques funéraires, en particulier parl’étude, in situ, des squelettes humains dans leurcontexteetenfin,ledernierétaitdel’intégrerdansuneperspectivechrono-typologiquerégionale.Outrel’orga-nisation interne de cette nécropole alto-médiévale(croisementdesinformationsconcernantl’importancede la nécropole, la répartition des tombes, la naturedes artefacts exhumés…), l’étude d’un tel site estl’occasion de définir l’attitude du groupe inhumantvis-à-visdesdéfuntsdontils’estoccupéavecplusoumoinsdeprécaution,d’ostentation…Lamiseenévi-dence des gestes funéraires pose la question de larelation des vivants avec les morts, au moment de
Fig.1:Richelieu“LePoteau”,site:37196001AH.Fig.2:Cadastrerévolutionnaire,Richelieu,sectionA.
3.Ainsi,l’ouvragesurlepatrimoinedescommunesdeTourainementionnelaprésencedemobiliernéolithiquesurlesbordsdelaMable,sansplusdeprécisions(PATRIMOINE2001:1161).Cettemêmeréférenceindiquequel’occupationduhautMoyenÂgen’estattestéequeparquelquestoponymes.
152 RACF 43, 2002.
dépôt, voire après (interventions). En outre, il s’agitdecaractérisercetensembled’unpointdevuetypo-chronologique,cequipermetd’évaluer lavariabilitédescontenantsfunérairesetdelaconfronterauxdon-néesrécoléesparailleurs.Lamultiplicitédesétudeshistoriques et archéologiques concernant la mort(PRIGENT, HUNOT 1996, Archéologie du cimetière chrétien
1996,TREFFORT1996a,TREFFORT1996b,CRUBEZYetal.
2000,CRUBEZYetal.s.d.,etc.)permetauxchercheurs,certesdepuispeu,dedresseruntableaugénéraldespratiquesfunérairespourleMoyenÂgeengénéral,etlehautMoyenÂgeenparticulier.Maintesfouillesmontrenttoutefoisdesparticularitéslocalespouvantse rapporter à une période et/ou un groupe défini.Malgré les contraintes de l’archéologie préventive,dont les modalités d’exécution ne permettent passouvent d’appréhender les ensembles funéraires defaçon optimum (contraintes de temps, d’espace, demoyens,etc.),chaqueinterventionadoncenchargede compléter le tableau général des pratiquesfunéraires:positiondessujets,naturedesensevelisse-ments,etc.
1.3. Méthodologiesappliquées
Au total, la surface ouverte pour l’opération defouille seporteà833m2.Unnettoyagemanuel,quin’apuêtreétendusurl’ensembledelasurfacedécapée,a été régulièrement conforté par des moyens méca-niques.Definespassesontpuainsinousrapprochersignificativementauplusprèsdesstructuressans lesabîmer,voired’excluredefaçoncertainelaprésencedestructuresarchéologiques.
Les sépultures ont été fouillées, enregistrées etanalyséesselonlesméthodesdel’anthropologiedite“deterrain”(DUDAY1990,DUDAYetal.1990,DUDAYet
SELLIER1990,DUDAY1995,etc.),danslecadregénéraldelapaléoethnologiefunéraire:analysedutraitementducadavre,examendesconditionsdedépôt,définitiondu milieu de décomposition, etc. Le relevé détaillédel’orientationetdelapositiondechacundesves-tigesosseux,danslasépultureetlesunsparrapportauxautres,permetainsidedémontrerl’interventionéventuelle de facteurs anthropiques ou naturels quiontpuaffecterlessépultures.Cetapportdesétudesostéo-archéologiquesàlaconnaissancedesensemblessépulcraux et des pratiques funéraires a abouti enFrance,sousl’impulsiond’HenriDuday(Laboratoired’anthropologie de Bordeaux I; UMR 5809 duCNRS),à l’anthropologiedite“deterrain”.Ilestànoter que l’essor de cette méthode, essentiellementutilisée enFrance, mais pas seulement, correspond
au développement de l’archéologie de sauvetage.Pourcesite,dontlesédimentencaissantnefavorisepas, bien au contraire, la conservation du bois, lesobservations ostéo-archéologiques ont souvent étédécisivespourdifférencierlesmilieuxdedécompo-sition.Ellessontalorslepointdedépartd’uneétudedespratiquesfunéraires(chrono-typologie).
Lessarcophagesontétéprélevésenfindefouille.L’und’euxestdéposéàlamairiedeRichelieu,unautreàlaMairiedeChaveignesetlesdeuxderniersontétérécupérés par le Conseil général d’Indre-et-Loire etdéposéauServiceterritoriald’aménagementdusud-ouestdel’Île-Bouchard.
2. RÉSULTATS
Les éléments mis au jour (Fig. 3) sur le sitesemblentserépartirdansdeuxpériodesdifférentes,sansqu’ilsoitpossiblededistingueràl’intérieurdechacuned’elles des phases précises. La première période estattribuable à la première partie du haut Moyen Âge(mérovingien) et la secondepourrait se rapporter aubas Moyen Âge et plus probablement à la périodemoderne voire contemporaine. Cette période n’estcaractériséequeparunmur(M.1)etdesfossésd’orien-tations diverses, tous mêlés inextricablement et enrapport avecun cheminmédiéval.L’étudedesplansànotredisposition,nousapermisdecomprendreleurévolution, voire proposer un phasage (BLANCHARD,
GEORGES2003b).Lesstructuresrelevantdelapériodemérovingienne
sontaunombrede37etserépartissentendeuxcatégo-riesdistinctes(Fig.3).Lapremièrecatégorierassemblelesstructuresfunéraires(35)composéesexclusivementdefossesdesépultures(avecousanssarcophages).Lasecondecatégoriecorrespondauxstructureslinéairesfossoyées et ne concerne que deux éléments (F.3 etF.4).
2.1. Élémentsdedatation
Le matériel mis au jour ne provient que de deuxtombes.Lapremière(S.8),quicontenaitdeuxindividus(unimmatureetunadulte)alivrédeuxfibules,quinzeperles et deux anneaux (Fig. 4); la seconde (S.11)comportant les restes d’un individu adulte, a permisdemettreaujourdeuxpetitsanneauxenalliagecui-vreuxreliésparunepetitechaînetteenfer4.
4.Cettesépultureaétéfouilléelorsdel’opérationd’évaluationarchéologi-queparVincentGoustard(INRAPCÎF).
Lanécropolemérovingiennedu“Poteau”àRichelieu(Indre-et-Loire):apportschrono-typologiques 153
Fig.3:Plandesstructuresdepériodemérovingienne.
RICHELIEU,«LePoteau»
Lanécropolemérovingiennedu“Poteau”àRichelieu(Indre-et-Loire):apportschrono-typologiques 155
2.1.1. Lemobiliermétallique
– Lesfibules
Lapremièrefibule(enregistrée1030.6)aétémiseau jour sur l’individu immaturedeS.8auniveaudel’abdomen,sousl’hémi-thoraxgauche.L’objetdécou-vertcorrespondàunefibuleanséesymétriqueàpiedsscutiformesetsectionarquéeetréaliséedansunalliagecuivreux.Salongueurestde6,9cmpourunelargeurmaximalede2,4cm.L’ardillonenferadisparuetseulsdesfragmentscorrodéssubsistentaucontactdubronze.Elleest caractériséepardespiedsauxextrémitésdecontourarrondi,quasimentsemi-circulaireetdont labaseestéchancréeauniveaude l’anse.Ledécorestcomposé de cercles occulés disposés en triangle.D’aprèsMarie-CécileTruc(1998:13)quiaétudiécesobjetspour laNormandie:“ce typedefibule formeun des groupes les plus homogènes et les pluscohérents,nonseulementd’unpointdevuemorpholo-gique,maiségalementgéographiqueetchronologique”.LadatationproposéeparcettedernièrenesemblepasinterveniravantlasecondemoitiéduVIIes.Cependant,StefanThörle(2001)laplacedanssongroupeIA2avecuneapparitionàpartirdumérovingienancienIII,c’est-à-direentre560/570et600.OnretiendradoncleVIIes.commeutilisationprobabledecettefibule.CesobjetsneparaissentplusutilisésaprèsledébutduVIIIes.IlestintéressantderappelerquelecimetièreduBreuilsur la commune de Courçay (Indre-et-Loire) a livréaudébutdusiècle(BOBEAU1923)unefibuleexactementsemblable et la datation proposée et retenue est duVIIes. (CORDIER1973:34).Demême,cinqfibulesdemêmetypeontétémisesaujourlorsdeprospectiondans leVéron (triangle de confluence entre la Loireet laVienne) sur trois communesdifférentes:Beau-mont-en-Véron,Savigny-en-VéronetHuismes(HUBERT-
PELLETIERetal.2003:137-189).La secondefibule (enregistrée 1030.2) a étémise
aujoursurlesdernièrescôtesdel’hémi-thoraxgauchedel’individuadultedeS.8.L’objetcorrespondàunefibuleanséesymétriqueàpiedscirculairesenalliagecuivreux.Lalongueurestde5,8cmetde1,8cmdelarge. L’ardillon a ici encore disparu, mais quelquestracesdecorrosionindiquentquecelui-ciétaitégale-menten fer.Cettefibulecirculairesecaractérisepardes pieds ronds de petite taille, une anse de sectionplate élargie au sommet en un replat plus large, deformeetdedécor identiqueen toutpointauxpieds,bienquelégèrementinférieurs.Ledécorestinciséparungrandnombredetraitsetquelquespoints.D’aprèsP.Périnquiaobservé lesmotifs,onestenprésence
d’undécortotalementdégénéré,sansdoutelesrémi-niscencesd’unmonstreserpentiformebicéphale,peut-être accostantunmasquehumain.Ladatationde cetype de fibule est plus large que la précédente chezMarie-Cécile Truc (entre leVIIe et le IXe s.), maisellesn’apparaissentpasavantleVIIes.enNormandieet sont utilisées jusqu’auVIIIe s. (TRUC 1998: 37).Cependant,StefanThörle(2001)proposeunedatationplusresserrée,carselonluicetobjetseplacedanssongroupeIID(MérovingienrécentII)entre630/640et670/680. Du point de vue local, l’exemple le plusproche(mêmetype)aétémisaujoursurlacommunedeBeaumont-en-Véron(HUBERT-PELLETIER,CORDIER,
BOUCHER2003:159,objetn°2).
– Lesanneaux
Lesanneaux,aunombredequatre,ontétéretrouvésdansdeuxsépultures,S.8etS.11.Pourl’inhumationS.8,ilsontétémisaujoursurl’individuadultesouslegrilcostalauniveaudel’abdomen.DanslatombeS.11, les anneaux ont été retrouvés sur le côté droitdel’individu,auniveaudel’abdomenetàproximitéde l’avant-bras droit. Il convient d’indiquer que lesanneauxétaient reliéspardesélémentsenferconsi-dérablement corrodés et qui n’ont pas supporté leprélèvement.
L’anneau1030.1(Fig.4)aétémisaujourenposi-tion autour d’une phalange de main. L’anneau d’undiamètremaximalde2,2cmestdeformeovaleetdesectionplano-convexe.Iln’estpasprudentdeproposerunedatationpourcetanneaucarilnepossèdeaucuncritère particulier susceptible de le distinguer desanneauxsimplesfabriquésdurantdenombreuxsiècles.Par conséquent, il nous sembleplusprudentpour ladatationdeseréféreràcelleproposéeparlesfibuleset les perles qui sont des marqueurs chronologiquesbeaucoupplusfiables.
L’anneau1030.9(Fig.4)aluiaussiétémisaujoursur l’individu adulte de la tombe S.8, sous l’hémi-thoraxgauchede l’individu.L’anneaud’undiamètred’1,7 cm possède une section plane d’un côté et enformede“gouttière”surl’autreface.L’anneaupossèdesur le pourtour des cannelures grossières disposéesirrégulièrement.La fonctiondecetobjetn’apuêtrepréciséefauted’avoirtrouvédanslabibliographiedesmodèles comparables. Cependant, au vu des dimen-sions,ilsembleexcluquecetanneauaitpuêtreportéàundoigt,ilestplusprobablequ’ilaitétéassociéàdesélémentsvestimentaires(ceinture?cuir?)ousim-plementportéenpendentifautourd’unlienaujourd’huidisparu.
156 RACF 43, 2002.
Lesanneaux1039.1et1039.2nedoiventpasêtredissociés car ils font partie d’un même ensemble(Fig.5).Eneffet,ilsontétémisaujoursurl’individude la sépulture S.11 et étaient reliés à l’origine parunepetite chaînette en ferdont les éléments se sontdisloqués lorsduprélèvement. Ilspossèdent tous lesdeuxundiamètrede2,3cm,maisl’anneau1039.1estdesectioncirculairealorsque1039.2seraitplutôtdesectionovale.Chaqueanneaupossèdeunmaillondechaînettequivientl’enserrer.Ceux-cisecaractérisentpar une forme de “8” où chaque cercle du chiffrereçoitlepassaged’unautreélémentjusqu’àrelierlesdeuxanneaux.Ce typed’objetaétéobservédans lanécropolemérovingiennedelaMoulineàSaint-Firmin-des-Prés(Loir-et-Cher)et“sembleavoirétépropreauxpays francsde l’ouest” (BURNELL et al. 1994:133-190).Ainsi,ceschaînettesontégalementétémisesaujouren Normandie sur les nécropoles d’Hérouvillette(DECAENS1971:6-7,Fig.4;49,Fig.14)etdeSaint-Martin-de-Verson(LEMIÈRE,LEVALET1980:74-75).Ladatationdecetyped’objetsurlesitede“LaMouline”àSaint-
Firmin-des-Prés (41) est proposée pour une phasetardivedelanécropoleentre625et675ap.J.-C.
2.1.2. Lesperles
Ellessontaunombredequinze(Fig.4)etonttoutesétémisesaujourdanslasépultureS.8,surl’individuadulte,auniveaudelapartieinférieuredugrilcostal.Cesperlesne sontpas localiséesenunpointprécis,ellesontétémisesaujour,pourcertaines,relativementgroupéesetcesdifférenteslocalisationssontprobable-mentàmettresurlecomptedemouvementsintervenuslorsdeladécompositiondespartiesmollesducadavre.Il est impossible de déterminer si ces perles étaientrépartiesàl’origineenunouplusieurscolliers.
Les perles peuvent se répartir en quatre groupesdistincts: 1/ perles en pâte de verre translucide decouleur bleu verdâtre avec de nombreuses bulles etfilandres (1030.5, 1030.8, 1030.10 et 1030.11.1);2/perles côtelées translucides (1030.4 et 1030.11.2)(Fig.4);3/perlesenpâtedeverreopaquedecouleurnoireavecundécord’entrelacsdepâtedeverreblanc(1030.11.3)(Fig.4)et4/perlesenpâtedeverrepoly-chrome.Lesperlesdecederniergroupepeuventêtreelles-mêmessubdiviséesenquatretypesdifférents,àsavoir type 4.1: perle cubique à décor de croisillon(1030.7.2), type 4.2: perle annulaire occulée(1030.7.1), type 4.3: perles cylindriques brun rougeavec vagues irrégulières blanches et lisières jaunes(1030.7.3,1030.11.4à7)ettype4.4:perlebiconiquebrunrougeavecdécorde“dentsdescie”decouleurblancheetlisièresetbandecentralejaunes(1030.3).
Ces différents types de perles ont été observésfréquemmentdansdescimetièresmérovingiensdanslenorddelaFrance,maisaussienIndre-et-Loire.Iln’estpasraredetrouverdesperlesdugroupe1,maiscelles-cinesontpasun indicateur trèsfiablepour ladatationcarellessontenusagependanttoutelapériodemérovingienne (FARAGO-SZEKERES et al. 2000: 45 et
PITON1985:261).Cependant,selonP.Périn(1985:410)
cesperlessemblentêtrepluscaractéristiquesduVIes.DesexemplairescomparablesontétémisaujoursurlesitedeMamort(86)(FARAGO-SZEKERESetal.2000:
46).Les perles côtelées translucides (groupe 2) sont
présentesdanslestombes69,127,140,143,254,267,290, 304 et 400 de la nécropole de Nouvion-en-Ponthieu(80)(PITON1985:260).Demême,onretrouvece type dans la tombe 194 de la nécropole de “LaMouline”àSaint-Firmin-des-Prés(41)et ladatationproposéepourcetteinhumationseplaceversleVIes.(525-600)(BURNELLetal.1994:158).
Fig.5:MobiliermisaujourdanslasépultureS.11.
Lanécropolemérovingiennedu“Poteau”àRichelieu(Indre-et-Loire):apportschrono-typologiques 157
Laperleclasséedanslegroupe3seretrouveéga-lementàNouvion-en-Ponthieu(80)avecunedatationétendueentrelafinduVeetledébutduVIIes.(PITON
1985:260).
Lequatrièmegroupe correspondauxperlespoly-chromesetsedéclineenquatretypesquiseretrouventsurdifférentssites:- Type4.1:sitedeVorges(02)(FLÈCHE1988:fig.35),
sitedeMamort (86) (FARAGO-SZEKERESetal.2000:
46);- Type4.2:sitedeChelles(60)(DUBAIL1992:91-92),
site deVorges (02) (FLÈCHE 1988: fig. 35), site deCourçay(37)(CORDIER1973:31-32),sitedeMamort(86)(FARAGO-SZEKERESetal.2000:46);
- Type4.3:sitedeVorges(02)(FLÈCHE1988:fig.35),sitedeCourcay (37) (CORDIER1973:31-32), sitedeBraives (4260 Belgique) (BRULET, MOUREAU 1979:
57et73),sitedeMamort(86)(FARAGO-SZEKERESet
al.2000:46);- Type4.4:SitedeNeufvy-sur-Aronde(60)(DUBAIL
1992:123-124).
Pour legroupe4, ladatationretenuepardenom-breuxauteursseplaceentrelemilieuduVIeetdébutduVIIes.SelonLegoux(1993)lesperlesdugroupe4apparaissentverslemilieuduVIes.etsegénéralisentjusqu’au premier tiers duVIIe s. Seuls les types 4.2et4.4sepoursuiventjusqu’aumilieuduVIIes.
La présence de réductions, voir de recoupementsnousrévèleunecertaineduréedufonctionnementdecetensemblefunéraire.Lalocalisationdesstructuresfunéraires,leursituationlesunesparrapportauxautresetlesélémentsdedatationévoquésci-dessus(datationdumobilierettypo-chronologie)nousconduisentàvoirunensemblefunéraireduhautMoyenÂgerelativementimportantdatantduVIIes.
2.2. Implantationdessépulturesetdesfossés
Siensoices35sépulturesconstituentunensemblefunérairerelativementimportant,ilfautsignalerd’em-bléequenousne l’avonspasdans son intégralité. Ilest donc difficile de déterminer les modalités d’uneorganisationéventuelle;defait,ilsepourraitquecettedernière nous échappe en grande partie. La surfaceexplorée(833m2)enrapportaunombredesstructuresexhumées(N=43)nouspermetcependantd’élaborerquelqueshypothèsesquantàl’organisationspatiale.
Larépartitiondessépulturesauseindecetensembleestinégale.Leplangénéraldusite(Fig.3)nousmontreeneffetuneorganisationplus lâcheausud-estqu’au
nord-ouest.Pour lamoitié sud-est, nousdénombronsdouze sépultures (S.16, S.20, S.23, S.24, S.25, S.26,S.27,S.28,S.29,S.30,S.31 etS.32) sur une surfaced’environ96m2.Lerestedessépultures,enparticulierles quatre sarcophages, sont tous situés à l’extrémiténord-ouestdel’ensemble.Àladifférencedessépulturesdel’extrémitésud-estqui,hormislasépultureS.20,unpeu à l’écart, se situent sur le même axe, il s’agitvéritablementd’uneconcentration,dansl’environnementimmédiatdesquatresarcophages.Sanspreuveformelle,sicen’estleursituation“centrale”,noussommesdonctentés de penser que les sarcophages ont eu un rôleattractif.Eneffet,àpartirdelasépultureS.17,touteslessépulturessituéesplusaunordnes’organisentplusseulement par rapport à l’axe déterminé par le(s)fossé(s),maisviennentencadrerlessarcophages,dontle sarcophage S.4 marque l’extension la plus à l’est.En outre, la situation de la sépulture S.34, qui estaccoléeausarcophageS.1,tendàaccréditercetteidée.
Sinousnemaîtrisonspas,ni lenombre initialdesépulturesdecetensemblefunéraire,nisatailleeffec-tive,ilsemblenéanmoinsquecederniernes’étendaitpas plus au nord-ouest que la limite induite par lessépultures S.12, S.13 et S.21. Des investigationscomplémentairesn’onteneffetpasmisaujourd’autressépultures au-delà de cette limite. Cet ensemblefunéraires’étendlongitudinalement,parallèlementauxfossésF.3etF.4,quisemblentn’enconstituerqu’un.Ilmarqueeneffetunelimitenettepuisquequ’àl’ouestde cet axe, nous n’avons retrouvé aucune sépulture.Lessépulturesn’ysontpasaccolées.L’espace,viergede sépultures, pourrait être un espace de circulationlelongduquelcetensemblefunéraireauraitétéinstallé(route, chemin…). Le(s) fossé(s) serai(en)t alors enrapportaveccetaménagement.Parailleurs,laquasi-totalitédessépulturesetce(s)fossé(s)sontparallèles.Troissépultures(S.17,S.22etS.30)nesuiventpascetaxe.À l’est, la limiteestmarquéepar les sépulturesS.4, S.15 et S.18, et, dans une moindre mesure, lasépultureS.20.
Lafouilledessépultures23et24arévéléquedessépulturessesituaientsouslaberme.Nousnemaîtri-sonspaseneffetlenombredesépulturessetrouvantsousl’actuelleroutedépartementale749.Nousaurionsdonccirconscritleslimitesnord,estetouestdecettenécropole. L’unique incertitude demeure donc quantàlalimitesud.Cetensemblefunérairemesuraitdoncau moins 30 m de long, pour une largeur maximalede10m.
L’occupationde l’espacefunéraireestclairsemée.Les sépultures ne s’y recoupent que très rarement:sixsépultures (S.29 et S.30, S.25 et S.32 et S.27 et
158 RACF 43, 2002.
S.31)seulementse recoupent.Maisnousavonsnotéla destruction complète de plusieurs sépultures. Lephénomèneestimpliciteetserévèlepardesossementsdissociés,retrouvésdansleremplissagedessépultures(S.1 ou S.35, S.23) (Fig. 6), ou en contact avec ledéfunt(S.26).Demême, laprésenced’ungrosfrag-ment de cuve de sarcophage en réutilisation commebloc de calage dans la sépulture S.26 nous livre unindicedeplussurladestructiondecertainessépultures.Ils signifient la destruction partielle ou complète desépultures primaires, sur une échelle de temps qu’ilestdifficiled’établir.Ilestprobable,maispascertainauregarddesinterventionsremarquéesdanslesarco-phage S.2, qu’il s’agisse d’os “déshumanisés”, enrapportaveclesmodalitésdegestionducimetière.Cephénomène,quirelèvedesmodalitésdegestionréflé-chieounond’unensemblefunéraire,estparticulière-mentbienappréhendépourlescimetièresencontexteurbain. Il révèlegénéralementuneoccupation sur ladurée,dansunendroitdontles“contraintes”d’espacesont effectives. La “réification” (THOMAS 1980) estparfois nécessaire et plus ou moins rapide dans la
gestiond’uncimetière.C’est en effet souvent le casdesespacessépulcrauxquandilssontfermés,limitésous’inscrivantlelongdelimitesstructurantlepaysage.La place étant limitée de fait ou par la volonté dugroupe inhumant, les utilisateurs sont contraints detraiter lesossements aumême titreque le sédiment,voiredemultiplierlesremaniements(ARIÈS1977).Aprèsavoirtraverséletempsdesfunéraillesetletempsdudeuil, écrit J. Leclerc (1990: 17), c’est seulement enentrantdansletempsdel’oubliquelesrestenthumainssortentvéritablementdu temps funéraire.Cesconsi-dérations sur le traitement des vestiges humainsimpliquentquenotrevisiondecetensembleestrévéla-tricedudernierétat.Onpeutdoncimaginerdifférentesconfigurationséventuellesantérieures, tant ilestvraiquelesosépars,mêmesinousn’enavonspastrouvéentrelessépultures(espacesdecirculationd’alors)sontlesigned’unfonctionnementsurladurée.
Certainstoutefoispeuventêtrerattachésàdesinhu-mations réduites, enparticulierquandcesosont étédéposés en même temps que le défunt. C’est parexemplelecaspourlasépultureS.23oùlesoséparssont entre les membres inférieurs du sujet déposés,surlemêmeniveaud’inhumation.Lesargumentssontténusetlerapportentrelesdeuxsujets,celuienplaceet celui dont les os sont disloqués, est impossible àdémontrerdupointdevueostéologique.
2.3. Compositiondel’ensemble
L’échantillondesépulturesnepermetpasd’évaluerl’importance et la répartition spatiale de l’ensemblefunéraire.D’autantplusquetoutepopulationdontondécouvrelesrestesdoittoujoursêtreconsidéréesous-estimée, de façon plus ou moins sensible (LECLERC
1990, MASSET, SELLIER 1990). Il est donc difficile detraiter la représentativité de l’ensemble exhumé afind’en révéler une éventuelle distorsion, signe d’unevolontéculturelle.Gardonseneffetàl’espritquetoutou partie des sujets “absents” se trouvent peut-êtredanslespartiesnonfouilléesoudétruites.
Lemauvaisétatdessquelettesarendud’autantplusdifficileladéterminationduNMIetn’apaspermisdepousser les investigations paléobiologiques.Ainsi, ilaétédifficilededéterminerlesexedetouslesindividusadultes inhuméssurcesdeuxzones.Pourpreuve, letauxdedéterminationestfaible:54,2%(Fig.7).Eneffet,seulstreizeindividusontpuêtresexués.Parmilesindividusensituation(touteslessépultureshormisS.23),nousavonsreconnu24adultes,àsavoiràpartirde l’étude des os oxaux (BRUZEK 1991, BRUZEK et al.
1996):7hommes(S.2-1,S.2-2(?),S.8(US1031)(?),
Fig.6:RéductiondesépulturedanslesarcophageS.1.
Lanécropolemérovingiennedu“Poteau”àRichelieu(Indre-et-Loire):apportschrono-typologiques 159
S.12,S.18,.21etS.22),6femmes(S.6,S.9(?),S.17,S.26,S.34etS.35)et11adultesdontlesexen’apaspu être déterminé (S.4, S.7, S.10, S.11, S.16, S.19,S.23, S.25, S.31, S.32 et S.33). En ce qui concernel’estimation de l’âge au décès, à partir des pointsd’ossification(extrémitésternaledelaclavicule)l’âgedequinzeadultes(1homme,4femmeset10adultes)demeureindéterminé5.
Les restes de treize individus immatures ont étéretrouvésdansleursépulture(1sépulturedouble,avec1adulteet12sépulturesindividuelles).Parmilessujetsimmaturespour lesquelsnous avons estimé l’âge audécès(touteslessépulturessaufS.14,S.20etS.27)6,tous les individus sont âgésd’aumoins2 ans (±24mois)(?)(S.15)etplus(Fig.8).Ilsembleeneffetquenousn’ayons aucun individuprochede la naissanceensépultureindividuelle.Enrevanche,laprésenceduradius droit appartenant à un individu âgé de 6 à24mois (d’après la longueur diaphysaire) dans lesarcophageS.2(situationsecondaire?)nousrévèleleurprésence au sein de cet ensemble. La rareté de cesindividus peut être certes liée aux phénomènes du
Fig.7:tableauderépartitiondesindividusadultesselonl’âgeetlesexe.
Diagnosesexuelle Âge N % N % N % jeunes 3 12,5%Hommes maturesouâgés 3 12,5% 7 29,2% indéterminé 1 4,16% 13 54,2% jeunes 0 0%Femmes maturesouâgés 2 8,3% 6 25% indéterminé 4 16,7% jeunes 0 0%Adultedesexeindet. maturesouâgés 1 4,16% 11 45,8% 11 45,8% indéterminé 10 41,6% Total 24 (100%)
Fig.8:tableaudesestimationsdel’âgeaudécèsdesindividusimmatures.
Sépultures Vestiges Longueursdiaphysaires Estimationdel’âgeaudécès dentaires (enmm)S.1 oui - Entre15et21ans(?)S.2 non RadiusD(incomplet):inf.à85 Entre6et24moisS.3 oui - 4ans(±12mois)S.5 non - IndividuimmatureS.8(US1050) oui - 7ans(±24mois)–8ans(±24mois)S.13 oui - 7ans(±24mois)S.14 non - IndividuimmatureS.15 oui - 2ans(±24mois)(?)S.20 non - IndividuimmatureS.24 oui - 10ans(±30mois)–11ans(±30mois)S.27 non FémurG:310 8-12ansS.28 non - IndividuimmatureS.29 oui - 6ans(±24mois)–7ans(±24mois)S.30 oui - 9ans(±24mois)–10ans(±30mois)
5.Encequiconcernelesadultes,ilestactuellementdifficiled’approcheravecexactitudel’âgeaudécès.Auregarddestravauxrécentsmenéssurlesujet,ilsemblequ’après30ans,lesindicateursd’âgeactuellementdisponiblesnesontquefaiblementliésàl’âgeetilsvarientd’unesériedesquelettesd’âgeetdesexeconnusàl’autre.Ainsi,ilaétédémontréquelaméthoded’estimationdel’âgeaudécèsdesadultes(étudedelasurfaceauriculairedel’ilium)deLovejoyetal.(1985),souventusitée,n’estpasperformante(SCHMITT,BROQUA2000).L’âgeaudécèsdesadultesposantunproblèmemajeur,ildemeureplusprudentdenepasl’estimerpourlesindividusadultesditsmaturesouâgés.Onneprendainsipaslerisqued’enconcluredesinterprétationserronées.Sansprimer,ceraisonnementestassezrépandudanslesétudespaléoanthropologiquesfrançaises(CASTEX1994;MURAIL1996).
6.L’estimationdel’âgeaudécèsdesindividusimmaturesaprioritairementétéobtenueàpartirdel’identificationdudegrédematurationdentaireselonleschémad’éruptionetdeformationdentairesdeUbelaker(1978).Lorsquelesvestigesdentairesfaisaientdéfaut,nousavonsmesurélesoslongsselonlesabaquesstaturalesdeSundick(1978).
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recrutementspécialisépropresàcertainesnécropoles,d’autantplusqu’unegestionextensive(typenécropolerurale)estmoinsdestructricequ’unegestionintensivedel’espacesépulcral(typenécropoleurbaine).Cepen-dant,lefaitquecetensemblefunéraireétaitvraisem-blablementplus importantestunedonnée importantequi doit primer: il est en effet impossible d’exclureunezoneréservéeauxindividusimmaturesprochesdelanaissance.Nousneretiendronsentoutcaspasl’hy-pothèsedeconservationdifférentielle(GUY1996).L’idéerépanduequelesosdesenfantsdontl’âgeestcomprisentre0et5ans,et toutspécialementceuxâgésentre0 et 1 an, disparaîtraient alors que ceux des adultessontconservéspeutsevérifier.Maispourcesite,nousn’avons retrouvé aucune structure de petite taille quiauraitlaisséàpenserqu’ils’agissed’unesépultured’unindividu proche de la naissance dont les os, germesdentaires y compris, auraient complètement disparu.Notonségalementquenousn’avonsretrouvéaucunosépars,nonrattachéàunesépulture.
Sansmêmepousserlesdéveloppementspaléobio-logiques et paléodémographiques, il est évident quelaconfigurationobtenueàpartirdesdonnéespaléobiolo-giques,enparticulierencequiconcernelesindividusimmatures,estéloignéeduschémademortalitépré-jénérienneouarchaïque(SELLIER1996).Sil’onajouteàcelalesréservesquantàladatationdecetensemble,ilestdifficiledeparlerd’ungroupe,mêmesi le faitdelesretrouverdanslemêmeensembleaindéniable-mentunedimensionsociale.
3. LESMODESFUNÉRAIRES
Nousavonsmisaujour35sépulturesaucoursdecette opération d’archéologie préventive. Pour onzed’entreellesseulement(S.5,S.7,S.9,S.10,S.11,S.22,S.23,S.27,S.28,S.33etS.35),nousn’avonspaspudéterminer l’espace de décomposition, en raison dumauvaisétatdeconservationetde représentationdusqueletteet/oudeladifficultédelirelesédiment.
Pour le reste des sépultures (N = 24; 63,2% dutotal), l’espace vide primaire ne fait aucun doute.Aucuned’entreellesn’atoutefoisrévélélestracesducontenantenbois.Lesobservationstaphonomiquesontdonc étédans lamajoritédes casprimordiales, sansqu’ilsoitpourautantpossiblededétermineràchaquefoislecontenant.Ilresteainsisixsépultures(S.8,S.16,S.18,S.24,S.25etS.32),pourlesquellesl’espacevideacertesétéattestéd’unpointdevue taphonomique,maisdont lanatureducontenantdemeure inconnue.Pourcescas,l’absencedepierresensituationprobante
etl’homogénéitédescotesdeprofondeurnepermettentpasd’émettre unehypothèse: ni le coffrage enboisnoncalé,nilecercueilchevillé(puisquenousn’avonspasretrouvédeclous)nepeuventêtreexclus.
Lescontenantsquiontétédéterminéssontdetroistypes: 1/ les sarcophages, 2/ les coffragesmixtes et3/ les coffrages de bois. Il est à noter que seul lepremier type était immédiatement évident au regarddescuves,voireducouvercle,encoreenplace.Encequiconcernelesdeuxautres,nouslesavonsdéterminésàlasuited’uneréflexiond’ordreostéo-archéologique,chacundesélémentsdelasépultureayantétéprisencompteselonsonimportance.
3.1. Espacesdedécompositionetarchitecturesfunéraires
3.1.1. Lessarcophages
Autermedel’opération,cesontquatresarcophagesquiontétémisaujour.Unseul(S.2)étaitentièrementconservé(cuveetcouvercle)(Fig.9).Deux(S.3etS.4)ont subi, tout ou partie, les effets du creusement dufosséF.1,cequiexpliquel’absencedelamajoritédesossementsdusarcophageS.4.
Ils mesurent en moyenne 2,39 m de long, pour0,80m de large à la tête et 0,46 m aux pieds. Lahauteurmoyennedelacuve(àl’intérieur)estde0,35m(Fig.10).
Aucun aménagement particulier (coussin, évide-ment…)nemarquel’extrémitéoùétaitplacéelatêtedes défunts. Si ces sarcophages ont été taillés pourrecevoirdesadultes,desindividusimmatures(squeletteetosépars)yontétéretrouvés.Aucuneparticularitéquantàlatailledescuvesn’aparailleursétéobservée.Ilsnesedistinguentd’ailleurspaslesunsdesautres.
3.1.2. Lescoffragesdebois
À la différence du cercueil, boîte constituée auminimumdecinqplanchesfixéesentreelles(chevilleset/ouclou)etfabriquéeailleursquedanslafosseoùonl’adéposée7,lecoffragedeboisestconstituéinsitu,danslafosse.Ilestdifférentducoffre,quiestunepiècedemobilier.Lesplanchescaléeset/oujuxtaposéessontplacées dans la fosse. Il ne s’agit donc plus d’unestructuremobilequiserviraitàtransporterlecorpsdudéfunt.
7.Letermedecercueil,employédanssonsenspremier,désigneàlafoislecontenantcommemoyendetransportetcommelieudedépôtdéfinitifducorps(ARIÈS1977).
Lanécropolemérovingiennedu“Poteau”àRichelieu(Indre-et-Loire):apportschrono-typologiques 161
Ladéterminationducoffragedeboisaétéréaliséeà l’aide des arguments ostéo-archéologiques et/oud’informationsarchéologiques.Laprésencedeblocscalcaires, alignés le long d’une paroi, sur le mêmeniveaud’inhumationquelesquelette,estunehypothèseforte quant au calage d’un coffrage dont les paroisauraientcomplètementdisparu.Maisilestpossibledecalerdesplanchesavecdusédimentplaquécontrelaparoiet/oudemaintenirlesparoisdeforceparlejeu
despressionsréciproques.Danscecas,aucunvestigedu coffrage ou du calage ne peut orienter l’analyse.Lesargumentstaphonomiquesdeviennentdoncindis-pensables. Il faut en effet diagnostiquer, en fonctiondelapositiondesossementsentreeuxetàl’intérieurde la fosse, un espace vide. À cette étape de laréflexion,lepaléoanthropologuedétermineunespacevide, ce qui laisse le choix entre le coffrage et lecercueilchevillé.C’estlaraisonpourlaquellelesétudes
Fig.9:SarcophagesS.1,S.2(encorenonfouillé)etS.3.
Fig.10:tableaudesdonnéesconcernantlessarcophages.
Sarcophages Longueur Largeurs Hauteur Couvercle (crâne/pieds) (maxi/mini) S.1 2,42m 0,84/0,46m 0,40/0,31m absent S.2 2,38m 0,80/0,48m 0,40/0,29m présent S.3 2,35m 0,80/0,44m 0,40m absent S.4 2,43m 0,75/0,45m 0,30m absent
Lanécropolemérovingiennedu“Poteau”àRichelieu(Indre-et-Loire):apportschrono-typologiques 163
ena retrouvé le longdesparois latérales,couvraientcescontenants.L’incidenced’éventuelstravauxagri-colesn’estpasunehypothèsevalable:sidesenginsavaientfaitsauterdesblocsdecouverture,nousaurionsen effet dû en trouver des traces sur les parties
seserventdumot“contenant”,dontlecaractèregéné-ral regroupe à la fois les coffrages et les cercueils.Mais, les cotes de profondeur peuvent nous aider àtrancher.Si lescotesdeprofondeur,prisesà labasedesossementssonthomogènes(faibleamplitudedesaltitudesrelatives),onnepeutniexclureunefosseàfondplat,nilefondd’uncontenant(coffrageoucer-cueil). En revanche, la détermination d’un profil enfosseconcave,renduparlescotesdeprofondeurdesossements,pourunesépulturedontlesosontindiquéunedécompositionenespacevide, est le signed’unfond non construit, et par voie de conséquence uncoffragedebois.
Ilestànotericiquelaprésencedeblocsdepierrescalcairesn’enfontpasdescoffragesmixtes.Cesontdespierresdecalage,quin’entrentdoncpasàpropre-mentparlerdansl’architecturefunéraire.
LesitedeRichelieualivréneufcoffragesenbois:S.13,S.14,S.15,S.19,S.21,S.29,S.30,S.31etS.34(Fig. 11). Nous sommes certains que les sépulturesS.19, S.21 et S.31 au moins n’avaient pas de fondconstruit.Celanesignifiecependantpasquelecorpsétaitdéposéàmêmelesol…Parailleurs,laprésencedeclousdans la sépultureS.21 (N=2),estdifficileàinterpréter:soitlecouvercledececoffrageenbois,dontlesparoisétaientcalées,étaitcloué,soitlaplancheducouvercleavaitétéclouéeauparavant(planchederécupération).
3.1.3. Lescoffragesmixtes
Lescoffragesmixtesnediffèrentpas,dansl’esprit,descoffragesenboiscaléspardespierresounon.Ils’agit eneffet, comme lesprécédents,de contenantsstatiques du corps mais composés de matériaux dif-férents.DanslecasdeRichelieu,cinqcoffragesmixtesont étémis en évidence: sépulturesS.6,S.12,S.17,S.20 et S.26 (Fig. 12). Ils sont composés de pierrescalcairesetdebois,pourlacouverturemaispasseule-ment.
Laquestiondescouverturesestessentiellecarelleentre pour une bonne part dans la mise en évidencedecescoffragesmixtes.Nousn’avonsretrouvéaucunélémentdecouverturehormispourlessépulturesS.6,S.12etS.17(Fig.13et14).Cependant,lesquelquesdalles calcaires disposées horizontalement dans cessépulturesnepermettentpasàellesseulesdeménagerunespacevide(dallesnombreusesmaistroppetites).Compte tenu de la profondeur des sépultures et desmodalitésdedécapage,etlefaitquelecouvercledusarcophage 2 était encore en place, il semble excluquedesblocscalcairesenformededalle, telsqu’on
Fig.12:SépultureS.12encoffragemixte.Lesélémentsenmatériauxpérissables (couvercleetauniveaudespieds)ontdisparu.
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supérieuresdesblocslatéraux.Nousn’avonsd’ailleurspasdécouvertdeblocséparsentrelessépultures.Dansla mesure où l’espace vide est déterminé à partird’argumentstaphonomiques,seuleunecouvertureenmatièrepérissable(bois)adoncpuleménagersurladurée.Ilest toutefois impossibledesavoirs’ils’agitd’unecouvertured’unseultenantousielleétaitcom-poséedeplusieurséléments.
Pour deux d’entre eux (S.6 et S.17), les cotes deprofondeur(àlabasedesos)nousontindiquéquelesfondsnepouvaientassurémentpasêtreconstruits.En
revanche,l’effetdesolobservésurlesosducoffragemixteS.26nouslaissecroireàunfondconstruit:soitdesplanches,aujourd’huidisparues,surlequelledéfuntétaitplacé,soitundispositifquiauraitpermisd’appor-terlecorps(detypecivièreparexemple),letoutayantétédéposédans la sépulture construite in situ (amé-nagementsdepierres).
3.1.4. Undispositifdetransportducorps?
Les conclusions taphonomiques des observationsréaliséessurl’individuimmature(US1029)dusarco-phage 3 nous amènent à penser qu’il reposait sur undispositifdetransportdontildemeuretoutefoisdifficiledepréciserlesaspects.Denombreusesdislocationsetanomaliesdepositionsemblent indiquerqu’ilexistaitunélémentenmatièrepérissable,quelquepeusurélevé,sur lequel reposait le corps. Sa décomposition, aumomentoùl’espacevidepersistaitdanslesarcophage(réduction des individus précédents, migration des osaucoursdeladécompositionducorps…),aproduitdesdisjonctionsetdesaffaissements(bras/avant-brasdroitsetmoitiésupérieureducorps).Ilesteneffetétabliquelesosprésentsauxpointsde rupturepeuventdanscecas-là être éjectés.Au regard de la découverte de lasépulture6dusitedu“Patis”àMontboucher-sur-Jabron(Drôme),argumentéeparF.Blaizot(1998),ilsembleeneffetqu’ilnereposaitpasàmêmelefonddusarcophage.
3.2. Orientationetattitudedescorps
Touslessujetssontallongéssurledos(décubitusdorsal), majoritairement la tête au nord-ouest et lespiedsausud-est;troissépultures(S.17,S.22etS.30)n’ontpascetteorientation:lesujetS.17asatêteaunord-ouest-ouest,lesujetS.22àl’ouestetlesujetS.30au sud-ouest. Pour la quasi-totalité des sujets, lesmembresinférieursétaientenextension,cequin’étaitpas le cas des individus des sépultures S.25 et S.31(membresinférieursfléchis).
Iln’apasétépossibledereconnaîtrelapositiondesmembressupérieursetdesmainsdel’individu,enraisondel’étatdereprésentationdusquelette,pourlessépul-turessuivantes:S.2,S.3,S.4,S.5,S.13,S.14,S.15,S.23etS.28.Ilsepeutnéanmoinsqu’ilsoitpossible,commedans le cas de la sépulture S.13, de déterminer qu’ilétait allongé sur le dos, les membres inférieurs enextension.Nousavonsdéfiniplusieurstypesd’attitudedes corps en fonction de la position des membresinférieursetsupérieurs.Encequiconcernecesderniers,outrelefaitdedéterminers’ilssontfléchisouenexten-sion,c’estlalocalisationdesmainsquiimporte.Fig.13:ÉlémentsdecouverturedelasépulturemixteS.6
Lanécropolemérovingiennedu“Poteau”àRichelieu(Indre-et-Loire):apportschrono-typologiques 165
Diverses localisationsdesmainspeuventêtredis-tinguées, selonque l’undesmembressupérieurs,oulesdeux,étaientfléchisounon.Nousn’avonscepen-dantpasremarquédepositionparticulièreenfonctiondel’âgedesindividus(adultes-immatures)oudusexedes adultes, tant il est vrai que les effectifs ne sontpastrèsnombreux,etendeçàduseuilstatistique.Dansla majorité des cas, les mains sont en position dite“basse”:enavaldel’abdomen.Notonstoutefoisquedanslamesureoùlapositionmixteexiste(unemainenpositionhaute,dansl’environnementduthorax,etune en position basse: S.21, S.22, S.24 et S.31), ilestdifficiledeclasserlesindividusdontunseulmembresupérieur était observable: S.3 (membre supérieurdroit), S.7 (membre supérieur droit), S.10 (membresupérieurdroit),S.11(membresupérieurdroit),S.16(membre supérieur droit), S.20 (membre supérieurdroit)etS.33(membresupérieurgauche).
3.3 Desdéfuntshabillés?
Longtemps, la fouilledesnécropoles a consisté àexhumerlesobjetsquiaccompagnaientlesdéfunts.Siaujourd’huinotreattentionseportecertesessentielle-mentsurlesquelette,àl’originedelasépulture,iln’en
reste pas moins que les objets, quelle que soit leurnature,sontunedonnéeprimordialedontilfauttenircompte.Outrequ’ilspermettentgénéralementladata-tionde lasépulturedans laquelle ilsontété trouvés,ilspermettent,quandl’enregistrements’estattachéàlessituerparrapportaucorps,d’élaboreréventuelle-mentundiscourssurlesparureset/oulesvêtements.C’estlaraisonpourlaquellelesartefactsdelasépultureS.8,aucontactounonaveclesossements,onttoujoursétédécritsparrapportà l’individu. Ils’agitd’établirleurrelationfonctionnelleparrapportausujet,entenantcompte des modalités de décomposition du cadavre.Lanatureet la localisationdesartefacts (parrapportaux corps, entre eux et dans la fosse) découverts encontextedoiventeneffetêtrediscutées.
LasépultureS.8alivré19artefacts(US1030.1à1030.11)encontactoudansl’environnementdesdeuxsujets (Fig. 15). Hormis une fibule en bronze (US1030.6),retrouvéeenavantdel’étagelombairedusujetimmature, dans l’axe longitudinal du corps, les 18objets proviennent vraisemblablement de l’individuadulte.
Auregarddeleurlocalisation,ilsemblequel’an-neauenbronze(US1030.1),engagédansunephalangeproximale(rayonindéterminé),etlafibuleenbronze
Fig.14:SépultureS.17,couverturecomposéepartiellementdedallescalcaires.
166 RACF 43, 2002.
(US1030.2)situéedansl’hémi-thoraxgauche,ontétéretrouvés en place. La question est nettement plusdélicateencequiconcernelesquinzeperles(US1030.3,1030.4,1030.5,1030.7,1030.8,1030.10et1030.11)etl’autreanneauenbronze(US1030.9).Comptetenudeleurtailleetdeleurpoids,ilsontpueffectivement,entraînésparlesjusdedécomposition,migrersurdesdistancesrelativementimportantes.C’esttoutdumoinsce que nous révèle la position des sept perles (US1030.11)souslapierrecalcaire(enformededalle)laplusaunord.Pourautant,lesautresperlesetl’anneaudebronzeonttousétéretrouvésdansl’environnement
del’hémi-thoraxetducoudegauches(US1030.5).Ilsembledoncquelepointd’originesesituaitprobable-mentauniveauduthorax.L’hypothèselaplusévidenteserait un collier de perles. Cependant, le nombre(N=15)n’accréditepascetteidée…Àmoinsqu’unepartiedecesperles,toutesdecouleur,detailleetdeformedifférentes,étaientenmatièrepérissable.Onpeuten effet imaginer un collier composé en partie deperles en bois. Il se pourrait d’ailleurs que l’anneaudebronze(US1030.9),situéaumêmeendroitquelesperlesUS1030.7,étaitégalementprisdanslecollier.L’autrehypothèsequenousnepouvonspasrejeterestcelled’uncolliernecomportantquequelquesperles,lafonctionserapprochantalorsplusdecelledepen-dentifquedecelled’uncollier.
Uneautrehypothèsepeutêtreégalementavancée.Ces perles pourraient être une décoration cousue oufixéeauvêtementauniveauduthoraxet/ouduventre.Cettepropositionn’exclut toutefoispasuncollier etlaprésenced’élémentsdontnousn’aurionsplusaucunetrace.
LasépultureS.11a livrédeuxanneauxenalliagecuivreux appartenant à une petite chaînette dontquelquesmaillons(enfer)ontétépréservés.Cesélé-mentsdéjàmisaujoursurd’autresfouillessonttrèscertainement à mettre en relation avec des piècesd’habillementsansqu’ilsoitpossibled’enpréciserlanature.
4. COMPARAISONS
Mêmesilarelationàl’habitatest(pourl’instant?)impossibleàdéterminer,laprésencedesépulturesennombresuffitenelle-mêmeàindiqueruneoccupationhumaine relativement à proximité. L’aménagementlinéaire appréhendé par le(s) fossé(s) F.3-F.4, estd’ailleurs l’indication d’une structuration forte dupaysage (limites et/ou d’axes de circulation). Un telensemble funéraire reste cependant très difficile àcaractériser.Peud’exempleslocauxbiendocumentéssonteneffetànotredisposition.Cesensembles,sansobjetsniarchitecturesfunérairesévidentesd’emblée,intéressentlesarchéologuesdepuispeu.Lamultiplicitédesétudesd’archéologiefunéraireapermisdedresserun tableaugénéraldespratiques funérairesdurant leMoyenÂge.Encequiconcernelapériodemérovin-gienne,lesnécropolesdepleinchamp,remarquéesparleurtailleet/oulesobjetsqu’elleslivrentgénéralement,ontlongtempsfocalisél’attentiondeschercheurs.Ledéveloppementd’unearchéologiedesauvetageliéeauxtravaux d’aménagements– l’archéologue ne choisit
Fig.15:SépulturedoubleS.8.
Lanécropolemérovingiennedu“Poteau”àRichelieu(Indre-et-Loire):apportschrono-typologiques 167
pas– a révélé nombre de sites petits et moyens, leplussouventsansobjets,quinesontpascomparablesavec les sites de la même période mentionnés plushaut. Il est donc difficile de trancher entre un biaisméthodologique(seuluntypedesiteaattirélesarchéo-loguespendantlongtemps)ouunesignificationcultu-relle quant à la nature voire l’emplacement de cetensemblefunéraire.
Sur un même site, l’association du sarcophage etducoffrage,sansplusdeprécision,détermineàn’enpas douter le haut Moyen Âge (GALINIÉ 1996: 195).L’analyse chrono-typologique a pour objet d’affiner,autant que faire se peut, cette datation. C’est certesnécessairepourunecompréhensiongénéraledusite,mais aussi, voire surtout, indispensable en termed’étudedel’évolutiondespratiquesfunérairesrégio-nales. Cependant, cette entreprise n’est pas exemptede difficultés. De nombreux écueils en effet se fontjour.Lesétudesdepaléoanthropologiefunérairesysté-matiquesontencoretroprécentespourpouvoirutiliserla majorité des rapports de fouille rédigés jusqu’àprésent.De fait, lapublicationdes travauxcollectifsconduitsparB.Boissavit-Camus,H.Galinié,É.Lorans,D.PrigentetÉ.Zadora-Riosurla“chrono-typologiedestombesenAnjou-Poitou-Touraine”danslecadredu GDR 94 est le seul outil qui existe pour notrerégion.“Raressontencorelesvilles,écritH.Galinié,où les squelettes exhumés à l’occasion des fouillesrécentes ont été soumis à une étude systématique etcomparative,d’unsiteàl’autre”(GALINIÉ1998:9).
Lessarcophagestrapézoïdauxencalcairesontpré-sentssurtouslessitesduhautMoyenÂgeenAnjou-Poitou-Touraine, en particulier en milieu urbain. Onles retrouve également dans les nécropoles rurales,qu’elles soient de plein champ ou liées à un édificereligieux.Cessarcophagessontmonolithes;leurcou-vercleadopteégalementlamêmeformetrapézoïdale,cequiesteffectivementlecaspourlesarcophageS.2.LessarcophagesmonolithesmisaujouràToursdansun contexte urbain semblent apparaître dès leVIe s.maisleurutilisationensérie,danscettevillecommeailleursenAnjouetenPoitou,semblesepoursuivreaumoinsjusqu’auVIIIes.inclus.LessarcophagesdeSaint-MartindeTourssontremployés jusqu’auXe s.inclus(BOISSAVIT-CAMUSetal.1996:262).
Lescoffragesuniquementenbois,sansqu’aucunepierreviennecalerl’ensembledesplanches,nesontpasattestésdansl’étudementionnéeci-dessus.Aucunecomparaisonn’estdoncaprioripossible.Maiscetypede sépulture a été observé à maintes reprises sur lesitedeSaran(Loiret)(JESSETetal.2000).Ilsemblequepourcesite,silescoffragesàfondnonconstruitont
puapparaîtredèslasecondemoitiéduVIes.etper-durer jusqu’à lapremièremoitiéduIXe s., lapleinepérioded’utilisationserésumeàdeuxsiècles:leVIIeet leVIIIe s. Pour les coffrages de bois, les cas lesplusprocheshorsdépartementsontàrecherchersurledépartementdelaVienne(Valdivienne,Cubord-le-ClaireauetCiveaux).CesexemplessontplutôtdatésdesVIeouVIIe s. (BOISSAVIT-CAMUSetal.1996:268).Lescoffragesmixtes,contenantsréalisésinsituàpartirdematériauxcomposites(boisetpierrepourcesite)nediffèrent pas à notre sens, dupoint devuede lamentalitéfunéraire,descoffragesenbois,qu’ilssoientcalés par des pierres calcaires ou non. Bien qu’ilssoient absentsde lachrono-typologie régionale,desexemplesprochesontétéobservésdanslaViennedemanièrelégèrementdifférentepourcetype.Enoutre,ce type de sépulture est un peu plus connu ou toutaumoinsmieuxobservédanslescontextesfunérairesdusudestdelaFrance.Cetypeaétéobservésurlesfouilles de Roissard et de Saint-Julien-en-Génevois(COLLARDELLE1983)dansdescontextesmérovingienstardifs(COLLARDELLEetal.1996:288).
LacomparaisondesstructuresmisesaujoursurlesitedeRichelieuavecdesexemplesrégionauxetextra-régionaux,montrentuneparfaitecohérencedupointdevuedelachrono-typologiepourlehautMoyenÂge.À Tours, les sarcophages monolithes en utilisationprimaireontservidesépultureduVIeauVIIIes.L’utili-sationdescoffragescouvrentégalementtrèslargementcette période. Un exemple régional concernant lescoffrages à fond non construit montre que la pleinepérioded’utilisationsesitueauxVIIeetVIIIes.
CONCLUSIONS
LafouillepréventivedusitedeRichelieuapportedes éléments de connaissance précieux à différentsniveaux.Ainsi, au niveau local, l’opération permetd’apporterunéclairagenouveausurlepeuplementdecette partie de région limitrophe du Poitou et de laTouraine.LacréationexnihilodeRichelieuauXVIIes.n’avaitpasfavorisélesrecherchessurlesoccupationshumaines antérieures à l’édification de la ville. Lediagnosticetlafouilleontenoutrepermisdemettreen évidence une zone funéraire et de proposer unedatationassezprécisepourcelle-ci.
D’unpointdevuepluslargeetconcernantl’aspectfunéraire,l’anthropologiedeterrainnousapermisdemettreenévidencecertainstypesdetombesetd’avan-cerlesargumentsostéo-archéologiquespourlesrecon-naître.Ilfautinsistersurlapossibilitéd’appréhender
168 RACF 43, 2002.
certainstypes,telsquelescoffragesàfondnoncons-truitparexemple,quandaucunélémentdel’architec-turefunérairenepersiste.L’analysedessépulturesesten effet une démarche globale où tous les élémentsdoiventeneffetêtreprisencompteinsitu.
Ladéterminationdediversestombes,dontcertainesappartiennent à des types inconnus dans la région,permetenoutredecompléterlesobservationsinéditessur d’autres sites beaucoup plus importants. L’étudedu mobilier permet d’affiner les datations et de lescorréleraveclatypologiedestombesduhautMoyenÂge.Defait,lesobservationsrécoltéesenfontunsiteimportant. Sans être un ensemble majeur, qui ne sedistingueniparlaqualitédestombes,niparlarichesse
du mobilier exhumé, sa publication doit nous servirdepointdedépartpourcontinuerlacaractérisationdespratiques du haut Moyen Âge de notre région. Cetravail s’inscrit en effet dans l’étude générale despratiques funéraires initiée par la première synthèsevéritableconcernantlachrono-typologiedestombes,établieen1994lorsducolloqueARCHEA(BOISSAVIT-
CAMUSetal.1996).Cette fouille permet de compléter le corpus de
référencessurl’archéologiefunérairemérovingienneenTouraine; cette étudemontre l’aspect lacunairede ladocumentationenlamatière,étatd’ailleursdéjàsoulignéparcertainsauteurscesvingtdernièresannées(CORDIER
1973:27,CORDIER1974:184,BURNELLetal.1994:172).
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