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LE SECTEUR AÉRONAUTIQUE ET SPATIAL MAROCAIN :
Évaluation de l’impact de la crise économique et financière mondiale de 2008
ANNÉE UNIVERSITAIRE 2012/2013
Par :
Mr. ABASSI Amine, Mlle. LAMINE Aicha et Mr. DIDI Mohamed
Un travail encadré par le professeur : Mr. ABDOUH Mohammed
REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier très vivement le professeur Mohammed
ABDOUH pour l'intérêt qu'il a porté à notre encadrement tout au
long des séances d’exposés et discussions, pour son aide précieuse et
surtout pour sa confiance en notre capacité à élaborer un tel travail.
Que les professeurs membres du jury, le soient tout autant, pour
nous avoir fait honneur d’évaluer ce présent rapport.
Par ailleurs, ce projet ne sera pas abouti sans l’aide du Groupement
des Industries Marocaines Aéronautiques et Spatiales (GIMAS) et la
Direction des Etudes et des Prévisions Financières (DEPF) en la
personne de son responsable des études sectorielles, qui nous ont
apporté les informations nécessaires. Aussi sommes-nous
extrêmement reconnaissants envers eux pour leur intérêt et
leur implication dans notre travail.
Un grand merci à la doctorante, Mlle Fatima Ez-zahra Taoukif, pour
sa relecture et ses conseils qu’ils nous ont permis de finaliser ce
rapport.
Bien évidemment, nous ne n’oublions pas de remercier nos proches
pour leur patience et leur encouragement sans bornes.
2
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION GÉNÉRALE ............................................................. 3
CHAPITRE 1 : SITUATION DU SECTEUR AÉRONAUTIQUE ET SPATIAL AU MAROC
DE 2004 JUSQU’AVANT LA CRISE EN 2007 ......................................... 7
1. Contexte du secteur aéronautique et spatial marocain ................. 8
a. Contexte mondial ........................................................ 8
b. Contexte national ....................................................... 10
2. Performances et chiffres du secteur sur la période 2004-2007 .......12
a. Evolution des exportations aéronautiques .......................... 12
b. Les investissements dans l’industrie aéronautique ................ 13
CHAPITRE 2 : SITUATION DU SECTEUR AÉRONAUTIQUE ET SPATIAL AU MAROC
APRÈS LE DÉCLENCHEMENT DE LA CRISE EN 2008 JUSQU’À 2012 ……………… 16
1. Contexte du secteur aéronautique et spatial marocain ................17
a. Contexte mondial ....................................................... 17
b. Contexte national ....................................................... 20
2. Performances et chiffres du secteur sur la période 2008-2012 ......22
a. Evolution des exportations aéronautiques .......................... 22
b. Les investissements dans l’industrie aéronautique ............... 25
3. Perspectives après 2012 ......................................................29
CONCLUSION GÉNÉRALE ...............................................................32
ANNEXE ...................................................................................34
LISTE DES ACRONYMES .................................................................37
LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES ....................................................38
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES .....................................................39
3
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Le Maroc en transition sur tous les niveaux, tel est le message qu’on essaye
de communiquer depuis plus d’une décennie. Or, le développement de toute nation
est étroitement lié à la force de son économie. Mais il n’y a ni miracle ni fatalité,
une économie forte, se construit. C’est ainsi que, le Maroc, depuis une décennie,
s’est engagé dans un grand chantier de modernisation et de réformes structurelles
et sectorielles pour assurer le développement économique du pays.
Face aux défis qui lui s’imposent, le Maroc a été obligé d’avoir une vision stratégique
globale et intégrée pour gagner en visibilité et savoir saisir les opportunités que lui
présente son ouverture à l’économie mondiale. Des opportunités qui créent de la
richesse et permettent au Maroc de bien se positionner dans l’échiquier mondial.
Ainsi, il paraît indispensable de concentrer les efforts sur les filières pour lesquelles
notre pays dispose d’avantages compétitifs clairs et exploitables.
Parmi ces secteurs, dans lesquels le Maroc a des avantages compétitifs,
l’aéronautique et le spatial connait une forte croissance soutenue dans le monde et
affiche des perspectives très prometteuses, en raison de la forte demande en avions
résultante de la croissance du trafic aérien et le développement des compagnies
aériennes à bas coûts. Cependant, le secteur fait face à une refonte complète de sa
carte industrielle avec l'arrivée de nouveaux opérateurs «low-cost».
La concurrence s’acharne et exerce une forte pression sur les prix, obligeant ainsi
les industriels à trouver des solutions de production plus compétitives tout en
respectant les exigences de sécurité et en préservant la haute qualité des pièces
fabriquées. Ainsi, la recherche de bases aéronautiques compétitives de qualité, est
devenue une condition de survie pour tous les opérateurs intervenants dans la chaine
de valeur aéronautique, d’où le besoin de se tourner vers les pays émergents.
Dans ce contexte favorable et porteur, le Maroc ambitionne de tirer profit de ce
mouvement d’externalisation et drainer les investissements d'une industrie mondiale
très exigeante. Outre sa proximité avec l’Europe, le Royaume dispose à cet effet, de
plusieurs atouts dont une main-d’œuvre de qualité et moins chère, des coûts de
4
productions compétitifs mais aussi une offre aéronautique intégrée et assez bien
développée.
D’une dizaine à une centaine d’opérateurs de référence internationaux dont BOEING,
AIRBUS, SAFRAN et récemment BOMBARDIER dans moins d’une décennie, le secteur
aéronautique marocain, basé principalement sur la sous-traitance, connait un fort
dynamisme avec une croissance annuelle de 20 %. Aujourd’hui, Il compte plus de
9500 employés et dégage un chiffre d’affaires à l’export de près d’un milliard
d’euros. Il s’agit d’un tissu industriel diversifié, couvrant la production, les services,
la maintenance et l’ingénierie.
Eu égard à ces potentiels qu’il dégage et les opportunités qu’il présente, L’État dans
son rôle moteur et catalyseur, a affiché sa volonté de faire du secteur, un pôle
aéronautique d’excellence. L’industrie aéronautique marocaine retenue comme
étant un des nouveaux métiers mondiaux du Maroc, se voit investi d’un caractère
stratégique dans la nouvelle stratégie industrielle nationale dénommée « Pacte
d’Émergence ».
Ainsi, le gouvernement marocain a décidé d'accompagner le développement de la
filière par la mise en place de plusieurs mesures concrètes. L’objectif affiché se
chiffre à environ 4 milliards de Dirhams de PIB additionnels et une création de 15000
nouveaux emplois directs à l’horizon 2015.
Cependant, l’automne 2008 constitue un tournant majeur sans précédent dans
l’économie mondiale. Partie de la chute des prix de l’immobilier américain, la crise
financière des subprimes amorcée en 2007, se répercute par la suite sur la sphère
réelle et finit par étouffer la croissance mondiale jusqu’à aujourd’hui. Cette crise
aigüe a touché toutes les économies et de larges pans de l’activité économique. Face
à un blocage de financement et une demande en repli, une vague de faillite secoue
les plus fragiles des entreprises.
Dans un contexte de mondialisation, d’ouverture de l’économie et une forte
interdépendance avec l’Europe, en récession, le Maroc n’a pas été épargné de cette
crise. Si l’impact paraît limité au départ, petit à petit, des difficultés ont commencé
à être ressenties. La contagion se passe par quatre principaux domaines qui ont été
directement affectés par la crise : le tourisme, les transferts des MRE, les
5
investissements directs étrangers (IDE) et la demande étrangère adressée au Maroc
pour les secteurs exportateurs.
D’une part, il est orienté principalement à l’export, et d’autre part, il est constitué
majoritairement d’entreprises françaises, le secteur aéronautique marocain très
dépendant de l’extérieur se trouve ainsi exposé à une conjoncture difficile et
l’impact négatif de la crise paraît inévitable.
Ceci nous amène à poser un certain nombre de questions auxquelles on va essayer
d’apporter des éléments de réponses :
Quel est donc le poids du secteur aéronautique et sa contribution à
l’économie marocaine avant la crise ? Et dans quelle mesure cela a pu
changer après ?
L’essor et le développement qu’a connu le secteur s’est-il arrêté avec la
crise ou bien au contraire, il continue dans son fort dynamisme ?
Force est de constater, que le secteur aéronautique et spatial a fait l’objet de
quelques études, qui se sont toutefois penchées davantage sur les atouts que
présente le Maroc et les mesures étatiques en la matière. Voulant enrichir la
bibliothèque de notre faculté puisqu’ on pense que c’est pour la première fois qu’on
traite un tel sujet, le présent travail de recherche s’inscrit en complément des
études déjà établies et tente d’aborder la question d’évolution de contexte et les
performances réalisées sur deux périodes qui paraissent en rupture : l’avant-crise et
l’après-crise.
En effet, le terme crise vient du grec krisis qui signifie « décider» ou « faire un
choix ». De nos jours, ce terme est utilisé pour désigner une période de difficultés,
mais cette difficulté est à surpasser, par quoi ? Par des actions adéquates. Mais agir
exige de s’informer au préalable et être à l’écoute active des mutations.
Dans ce cadre, afin de traiter ces problématiques, on a opté pour le plan suivant :
Un premier chapitre portera sur la présentation de situation du secteur durant la
période allant de 2004 à 2007 c’est-à-dire avant le déclenchement de la crise
6
économique et financière. On essayera dans le deuxième chapitre d’exposer la
situation du secteur durant la période d’après crise plus précisément de 2008 à 2012.
On a choisi de traiter les deux parties d’une façon symétrique. Après un rappel du
contexte mondial et national du secteur aéronautique sur la période étudiée, on
exposera ses performances au niveau des exportations et donc le degré de
compétitivité extérieure de la sous-traitance marocaine. Après, le point suivant
portera sur les investissements, comme élément d’évaluation de la confiance des
opérateurs dans la santé du secteur au Maroc, mais aussi sur ses perspectives du
développement futur et sa capacité d’attraction des capitaux étrangers. L’étude et
l’analyse de ses évolutions sur les deux périodes, nous permettront de bien saisir les
mutations de l’après crise.
7
CHAPITRE 1 :
SITUATION DU SECTEUR AÉRONAUTIQUE ET SPATIAL
AU MAROC
DE 2004 JUSQU’AVANT LA CRISE EN 2007
8
INTRODUCTION :
Durant la période 2004-2007, l’industrie aéronautique nationale a évolué dans un
contexte international porteur. Aussi, la croissance du marché du trafic aérien a été
forte et soutenue. Cette situation a eu des retombées positives sur le secteur et a
permis de consolider et d’accélérer son développement.
Dans le cadre de ce chapitre, on propose d’analyser dans un premier temps le
contexte international et national durant cette période. Ensuite, on va étudier par
rapport à ce contexte, les performances du secteur réalisées.
1.1 CONTEXTE DU SECTEUR AÉRONAUTIQUE ET SPATIAL MAROCAIN :
1.1.1 Contexte mondial :
Le secteur aéronautique mondial est constitué d’un ensemble limité
d’avionneurs mondiaux (duopole Boeing et EADS dont les chiffres d’affaires
ont atteint respectivement 45,8 milliards et 34,2 milliards d’euros en 2005), d’un
nombre relativement limité de systémiers, motoristes et équipementiers
internationaux et de nombreux fournisseurs de composants et sous-équipements.
Il se distingue par un caractère hautement stratégique et un marché en plein
expansion. Néanmoins, le caractère cyclique de l’activité dans un
environnement concurrentiel ouvert, ainsi que les contraintes liées à l’organisation
productive, ont introduit un certain nombre de tendances, notamment le
désengagement progressif des États, la concentration et l’internationalisation des
acteurs industriels, ainsi que de profondes mutations des stratégies des
compagnies aériennes. Ces tendances ont contraint les grands donneurs d’ordre
mondiaux à réorienter leurs stratégies dans le sens à la fois d’une réduction
drastique du nombre de fournisseurs directs et d’une externalisation accrue
notamment vers les pays émergents1.
Le retour à la croissance du trafic mondial : Au cours des dernières années, l’industrie aéronautique a connu une période
difficile. Le marasme qui a suivi les attentats du 11 septembre et l’épidémie SRAS a
occasionné de lourdes pertes au niveau des compagnies aériennes et a affecté la
1 DEPF (2012), « Le secteur aéronautique marocain face aux nouvelles mutations mondiales ».
9
demande de nouveaux appareils. Toutefois, un vent de reprise souffle depuis 2004
et les transporteurs aériens retrouvent le chemin de la rentabilité.
En effet, le trafic aérien a augmenté de près de 6 % en 2006, soutenu par le
dynamisme de la croissance mondiale (environ 3.9 % en 2006), l’émergence des
compagnies à bas coûts et la libéralisation accrue du marché. Les pertes nettes
cumulées des compagnies aériennes ont également reculé, selon l’association
internationale du transport aérien (IATA), à un niveau estimé à 500 millions de dollars,
contre 3.2 milliards de dollars en 2005. Renouant ainsi avec les profits, les
transporteurs reprennent leurs investissements de capacité (commandes de
nouveaux avions et renouvellement des flottes existantes).2
Une progression globale des marchés aéronautiques mais une
intensification de la concurrence :
La construction aéronautique évolue sur cette période dans un environnement
favorable et se développe à un rythme annuel de l’ordre de 5 %. Le chiffre d’affaires
du secteur « construction aéronautique et spatial » est représenté à 82 % par
l’aéronautique dont 56 % pour l’aéronautique civile, véritable moteur de croissance
pour les acteurs du secteur.3
Figure 1: Répartition du chiffre d'affaires mondial en 2004 par pays
2 L’Observatoire De l’Entreprenariat (2008) « Étude sectorielle sur l’aéronautique ». 3 Id
Etats-Unis56%
France12%
Royaume-Uni12%
Allemagne7%
Japon4%
Québec3%
Reste du Canada2%
Reste du monde4%
Total : 288 Milliards $ US
Source : le ministère du Développement économique, de l’Innovation et de
l’Exportation du Québec (MDEIE)
10
Des perspectives d’évolution prometteuses : Sur la période 2006-2025, le trafic mondial de passagers devrait croitre
annuellement de 4.8 % et le trafic de fret (de marchandises) de 6 % selon les
prévisions d’Airbus pour le marché mondial. La demande mondiale de nouveaux gros
avions de ligne est évaluée à 22 663 appareils, soit une valeur d’environ 2.6 trillions
de dollars. Ces besoins représentent une moyenne annuelle supérieure à 1 100
livraisons de nouveaux avions. La flotte mondiale (marchandises et passagers) va
ainsi quasi doubler en vingt ans, pour passer de plus de 17 000 appareils à près de
33 500. Le lancement des nouveaux avions (A380, B787, A350) conforte cette
tendance et les deux leaders, Boeing comme Airbus, affichent déjà des carnets de
commandes bien garnis représentant cinq ans de chiffre d’affaires.4
1.1.2 Contexte national :
La sous-traitance aéronautique au Maroc, quasi absente en 2000, affiche sur
cette période une croissance annuelle de deux chiffres, estimée à 20 %. En l’espace
de trois ans, Il s'agit donc d'une filière jeune se caractérisant par une forte présence
française. Le nombre d'entreprises ayant fait le choix du Maroc pour l'externalisation
de leurs activités de sous-traitance a doublé. La réussite des premières installations
et joint-venture montées au Maroc, a fait que des groupes de référence dans le
secteur aéronautique se tournent vers le Maroc.
Dans la majorité des cas, les sociétés implantées travaillent exclusivement pour le
compte de leur maison mère sous forme de livraisons captives, bénéficiant de
l’assurance, qualité de celle-ci. Á la fin 2007, le Royaume abritait plus d'une
quarantaine d'entreprises opérant comme fournisseurs pour le compte des donneurs
d'ordres basés en Europe et aux États-Unis, telles que Airbus, Boeing et Dassault, à
ce titre plus de (77 %) de ces entreprises sont implantées à Casablanca ,Tanger vient
en 2ème lieu de 17 %, suivie de Rabat puis Marrakech.
Cependant, quelques filiales sont indépendantes et possèdent des certifications et
agréments. Ainsi, pratiquement toutes les entreprises marocaines intervenant dans
la sous-traitance aéronautique, hors opérations de maintenance pour les exploitants
nationaux civils ou militaires, ont une vocation exportatrice, soit directement, soit
4 Id
11
au travers d'une sous-traitance de rang inférieur pour des sociétés déjà établies sur
le sol marocain elles-mêmes exportatrices. Au niveau des investissements les
entreprises françaises représentent 72 % des investissements consentis dans le
secteur suivies par les entreprises nationales avec 21 %, la part des entreprises
américaines ne dépasse pas 3 %.
Une diversité des activités développées :
Le secteur aéronautique présente un tissu industriel diversifié allant des études
jusqu’à la maintenance des avions, en passant par le composite, le traitement des
surfaces, l’assemblage, etc. Parmi ces métiers, 7 filières majoritaires se dégagent
et représentent à elles seules près de 75 % 5 des effectifs actuels du secteur
aéronautique Marocain. Ces filières sont :
Câblage
Middle Management
Composite (Drapage et assemblage composite)
Mécatronique
Chaudronnerie
Ajustage
Usinage
La diversité des métiers développés permet de rendre le Maroc une destination
séduisante.
Les pays concurrents :6
Le secteur aéronautique national est confronté à une rude concurrence qui
provient notamment des pays de l’Europe de l’Est et de la Tunisie. De même, les
professionnels ont mis en garde contre les menaces émanant de l’Asie, notamment
la Chine.
- L’Europe de l’Est : une tradition aéronautique reconnue
Les pays de l'Europe de l'Est (La Roumanie, la Pologne, la République tchèque)
avaient développé une industrie aéronautique assez solide. S’ils ont perdu leurs
5 Données 2006, d’après l’étude « Industrie Aéronautique aux Maroc : Un challenge au service de
la compétitivité », CRI du Grand Casablanca
6 Inspiré de l’étude sur l’aéronautique réalisée par ODE.
12
débouchés historiques au début des années 90 (URSS), ils ont pu maintenir leur
performance à l'exportation, grâce aux investissements européens et américains.
Toutefois, cette région rencontre encore des difficultés notamment sur la santé
financière fragile de ses entreprises locales qui n’ont pas réussi à se développer.
D'autre part, il y a un risque de perdre l’atout d’une main-d’œuvre bon marché
puisque leur adhésion récente à l'Union Européenne implique un alignement des
salaires pratiqués sur les standards européens.
- Tunisie : un tissu aéronautique assez étendu
Similaire au Maroc, la Tunisie par ses atouts dont sa proximité géographique et
linguistique de l’Europe, accueille de plus en plus d'entreprises du secteur
aéronautique. Elle a ainsi développé son savoir-faire et son expérience dans le
domaine. Des entreprises comme Groupe Safran et Zodiac Aerospace de France ou
encore Eurocast des États-Unis y produisent des composants électriques et
électroniques destinés pour Airbus, Boeing, Eurocopter, Dassault, Embraer et
Bombardier.
1.2 PERFORMANCES ET CHIFFRES DU SECTEUR SUR LA PERIODE 2004-
2007 :
1.2.1 Évolution des exportations aéronautiques :
Depuis 2004, les exportations du secteur aéronautique connaissent une
croissance importante, passant d’un poids de 0.91 % à 2.41 % des exportations totales
en s’établissant à plus de 3 milliards de dirhams en 20077. En effet, la période 2004-
2007 a enregistré une augmentation des exportations de + 278.63 %, soit + 2.229
milliards de dirhams sur ces 4 années, avec un taux de croissance moyen de 55.86 %
par an sur la période.
7 D’après l’office de changes, les exportations FOB réalisées en 2007 étaient de 125.5169 milliards de
dirhams et 87. 8965 milliards en 2004.
13
1.2.2 Les investissements dans l’industrie aéronautique :
Une des particularités de l’industrie aéronautique, est qu’elle est une industrie
ayant une forte intensité capitalistique, qui nécessite d’importants investissements
productifs .Cela va sans dire la place de R&D dans une telle industrie de pointe.
D’ailleurs, le cas des entreprises aéronautiques installées au Maroc, ne fait pas une
exception à cette spécificité.
Figure 3: Evolution des investissements cumulés depuis 2002
(en Millions Dhs)
Sur la période 2004-2007, les investissements se sont quasiment multipliés par 5 ;
soit des investissements supplémentaires de près de 2.2 milliards de dirhams avec
une croissance moyenne de 52.4 % par an. En effet, cette période a enregistré des
nouvelles implantations de grande taille.
500
900
1500
2700
2002 2004 2005 2006 2008
Données : Etude sur le secteur
aéronautique réalisé par DEPF,
Office des changes.
Pour 2004 : Bilan des 2èmes
assises de l’industrie
nationale.
Source : GIMAS
TCAM de 56 %
0,8
1,505
2,589
3,029
0
0,5
1
1,5
2
2,5
3
3,5
2004 2005 2006 2007
+ 88.13 %
+ 72.03 %
+ 17 %
TCAM de 55.86 %
Figure 2: Evolution du Chiffre d'affaires annuel à l'export entre
2004 et 2007 (en millions DHs)
14
Figure 4: Evolution du nombre d'implantations
L’installation de grands opérateurs internationaux :
A – Le groupe Safran 8
Le groupe Safran est présent au Maroc à travers :
Labinal Maroc : dont l’activité consiste en la vente, Ingénierie & technologie
et fabrication des câblages électriques. Ce site industriel a été créé en 2004
sur la route Aïn Attig à Rabat.
Aircelle Maroc : installée sur la technopole aéroport Mohamed V en 2005,
cette usine est spécialisée dans les calculs, la conception, le support en
service, et le support en production. Montant d’investissement : 170 millions
DHs.
MATIS Aerospace : installée également sur la Technopôle de l'aéroport
Mohamed V, cette société a pour activité la fabrication de câbles de
signalisation lumineux et auditifs et les câbles de moteurs.
Snecma Morocco Engine Services : c’est une société commune entre Royal
Air Maroc (49 %) et Snecma Services (51 %), créé en 1999. Elle est spécialisée
dans la maintenance et la réparation de moteurs d’avion.
Teuchos Maroc : société d’ingénierie et d’études aéronautiques et spatiales
installée sur Casablanca, créée en 2005.
8 Source : Site web de Groupe SAFRAN
0
10
20
30
40
50
60
2001 2002 2004 2006
Source : GIMAS
15
CONCLUSION :
Dans un contexte porteur, le nombre d’implantations d’entreprises
aéronautiques s’est fortement augmenté et les exportations ont atteint 3 milliards
de dirhams. Les performances réalisées et le dynamisme qu’a affiché le secteur
indiquent clairement qu’on est face à une industrie nationale attractive et
compétitive sur la scène internationale.
16
2
CHAPITRE 2 :
SITUATION DU SECTEUR AÉRONAUTIQUE ET SPATIAL
AU MAROC
APRÈS LE DÉCLENCHEMENT DE LA CRISE EN 2008 JUSQU’À 2012
17
INTRODUCTION :
La première partie de ce travail a montré comment le Maroc, dans un contexte
mondial porteur et d’essor de l’industrie aéronautique, a pu accueillir une base
aéronautique de qualité, crédibilisée par des opérateurs de référence internationaux.
Ce dynamisme a permis le développement du secteur au Maroc et lui a donné un rôle
important comme moteur de l’émergence de l’industrie nationale dans la scène
internationale.
Cependant, la période qui suit 2007 et allant jusqu’à nos jours se caractérise par des
perturbations importantes de l’environnement économique, financier, politique et
social, international et national. Il s’agit, en particulier, de la crise économique et
financière de 2008 dite de subprimes, la crise de l’euro en 2010, le printemps arabe
en 2011 mais aussi de la flambée des cours de matières premières dont les produits
énergétiques et la récession qu’ont connu nos principaux partenaires.
Cela nous conduit à se questionner sur les impacts possibles de cette conjoncture sur
le secteur aéronautique marocain, qui est d’ailleurs, très sensible aux perturbations.
On cherchera aussi comment le secteur a-t-il traversé cette crise et comment s’est
porté le dynamisme de son développement d’avant crise.
Tout d’abord, on traitera les points repères de cette conjoncture concernant le
secteur aéronautique ainsi que ses performances au niveau des exportations et donc
le degré de compétitivité extérieure de la sous-traitance marocaine. Après, le point
suivant portera sur les investissements, comme élément d’évaluation de confiance
des opérateurs dans la santé du secteur au Maroc, mais aussi sur ses perspectives du
développement futur.
2.1 CONTEXTE DU SECTEUR AÉRONAUTIQUE ET SPATIAL MAROCAIN :
2.1.1 Contexte mondial :
L’année 2008 constitue un exercice remarquable pour l'industrie aéronautique
mondiale avec le déclenchement de la crise économique et financière et sa
propagation à l’échelle mondiale. Les commandes enregistrées par le duopole
aéronautique mondial « Boeing, Airbus » se sont établies à près de 1 439 appareils,
qui est toutefois un chiffre historiquement élevé, alors qu'elles ont atteint 2 754 en
18
20079, soit une baisse de 91.4 %. En effet, plusieurs compagnies aériennes (surtout
du Moyen-Orient et de la Chine) ont reporté ou annulé leurs commandes auprès
des deux avionneurs. D’ailleurs, Airbus a subi 118 annulations au titre de 2008. Les
compagnies de leasing ont connu, elles aussi, des difficultés de financement.
L’année 2009 a été marquée par une absence de visibilité chez les opérateurs du
secteur, et les prévisions étaient pour une baisse des commandes. En effet, la
récession qu’ont connu les pays les plus développés suite à la crise économique et
financière mondiale a impacté de façon négative les flux du transport aérien et
l’activité des compagnies aériennes dont la majorité a enregistré des déficits. Plus
précisément, le trafic aérien a enregistré, pour l'année 2009, une baisse sans
précédent depuis la Seconde Guerre mondiale, enregistrant un recul par rapport à
2008, de - 3.5 % pour le trafic de passagers et – 10.1 % pour celui de marchandises10.
À la fin 2009, après quatre années de prises de commandes excessives, les deux
grands constructeurs aéronautiques sont arrivés à enregistrer une diminution de
248.4 % par rapport à 2008 avec 413 commandes nettes dont 271 pour Airbus et 142
pour Boeing qui a subi 121 annulations de commandes11. Cependant, 2009 est une
année pourtant favorable avec un niveau de production très élevé dépassant les
objectifs des constructeurs. Le duopole (Airbus et Boeing) a livré 979 d’avions en
2009 contre 812 en 200812 et les carnets de commandes sont pleins pour les 6 années
à venir. De même, aucun des deux constructeurs n'a renoncé ou décaler ses nouveaux
programmes.
Depuis, les compagnies aériennes ont commencé à retrouver leurs niveaux d’activité
d’avant la crise. Le trafic aérien a progressé en 2010, selon IATA, de + 8,2 % dans le
9 Données : Journal « Le Figaro », 15/01/2009, archive en ligne (consulté le 24.05.2013) d’après
Banque de France
10 : Journal « La Tribune », 27/01/2010, archive en ligne (consulté le 24.05.2013) d’après
l’Association Internationale du Transport Aérien.
11 Données : Wikipédia en ligne, d’après Flightglobal.com (consulté le 25.05.2013)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Concurrence_entre_Airbus_et_Boeing
-vérifiées avec données du journal « La Tribune », paru en 10/01/2010, archive en ligne (consulté le
25.05.2013)
12 Id
19
secteur passagers et + 20.6 % pour les marchandises par rapport à 2009. Cette reprise
se confirme en 2011, même dans un contexte de hausse des prix du pétrole et de
crise de l’euro, avec un trafic de passagers de 5.1 % de plus qu’en 2010 et une hausse
de 0.7 % pour le fret.13 Il est à noter que cette croissance du marché de l'aviation
civile est portée principalement par les compagnies à bas coûts et les pays émergents
asiatiques et surtout le Moyen-Orient et l’Afrique.
Ainsi, cette reprise du marché du transport aérien, va se porter sur l’industrie
aéronautique et 2010 constitue une année de sortie de la crise et un début
d’amélioration progressive de la situation économique. Les résultats commerciaux
des deux rivaux, Boeing et Airbus, confirment une reprise et une cadence de
production élevée. Avec, au total 972 avions livrés dont un score historique de 510
avions pour Airbus jamais atteint avant. Airbus a enregistré 574 (271 en 2009)
nouvelles commandes contre 530 (142 en 2009) pour son rival. Fin 2011, les nouvelles
commandes du duopole atteignent 2 224 avions, ainsi, les records de la période
d’avant-crise commencent à être rattrapés.
La vigueur des marchés émergents d'Asie-Pacifique et du Moyen-Orient permet de
soutenir la croissance de l’industrie aéronautique dans les années à venir. D’ailleurs,
chez les deux, le programme industriel est également chargé car tous les
programmes vont connaître des hausses de cadence et l’annonce de l’embauche de
4 500 personnes par Airbus en 201114 ne fait que confirmer ce constat : il n’y a plus
de crise.15
Une résilience assez remarquable de l’industrie aéronautique, selon l’expression des
experts du cabinet AlixPartner, face à une crise qui a dévasté la plupart des
industries. «Après trois années de croissance forte (+15 à + 17 %), le coup de frein a
été sévère mais l'activité est restée positive avec une hausse de 2 % dans le monde »16.
En effet, l’aéronautique est une industrie à cycle long, ce qui lisse les creux et les
13 D’après l’Association Internationale du Transport Aérien (IATA). 14 Source : Web site d’EADS.
http://www.eads.com/eads/france/fr/presse/press.fr_20120117_airbus_nypc.html
15 Données issues de journal « La Tribune », publié le 17/01/2011. 16 D’après le Journal « Le Figaro », publié le 06/07/2010, archive mis en ligne
20
rebonds d'activité, déjà lorsque la crise a éclaté les carnets de commandes bien
remplis qui représentaient 6 à 7 ans d’activité chez Airbus et Boeing.
Cependant dans ce contexte difficile, la structure de l'industrie aéronautique est en
train de changer et le duopole (Airbus et Boeing) serait bientôt mis à mal par l'arrivée
de nouveaux concurrents en particulier sur le marché des courts et moyens courriers
à savoir le canadien Bombardier, le japonais Mitsubishi, le brésilien Embraer et le
chinois Comac. Aussi, l’aéronautique change de modèle industriel : Boeing a ouvert
la voie, suivi d'Airbus, en optant pour l'externalisation de pans entiers d'avions à de
grands partenaires.17
2.1.2 Contexte national :
Dans la perspective de booster l’élan des exportations et de consolider son
positionnement extérieur, le Maroc a recouru ces dernières années à la
multiplication des accords internationaux de partenariat, à la promotion de la sous-
traitance et au développement de nouvelles niches de production à fort potentiel de
croissance.
Ainsi, le Maroc a mis en œuvre une stratégie basée sur le ciblage volontariste des
secteurs où il dispose d’avantages comparatifs. Cette stratégie ambitionne de
promouvoir les secteurs orientés à l’export à travers le développement de nouveaux
métiers en l’occurrence l’offshoring, l’aéronautique, l’automobile et l’électronique
mais également le repositionnement du textile d’habillement et la promotion de
l’industrie de transformation des fruits et légumes.
Cette politique volontariste devrait permettre de réduire de plus de 50 % le déficit
de la balance commerciale (soit une réduction équivalant à 34 milliards de dirhams
à l’horizon 2015).
L’année 2010 a enregistré la première participation marocaine au salon aéronautique
de « Farnborough» qui est organisé tous les deux ans. Cet évènement constitue avec
celui du « Bourget », les deux plus grands rendez-vous de l'industrie aéronautique
mondiale. L’objectif principal de la présence marocaine au salon de Farnborough,
était d’attirer des grandes compagnies étrangères, notamment les investisseurs
17 D’après une étude du cabinet Alixpartner, réalisée en 2010.
21
anglo-saxons. En effet, le Maroc, plus confiant dans ses atouts et son offre
compétitive, « voudrait véritablement internationaliser son offre aéronautique en
matière d’investissement, afin de tirer profit de toutes les évolutions que connaît
le secteur à l’échelle internationale», selon Fathallah Sijilmassi, président de
l’Agence marocaine pour le développement des investissements (AMDI), qui a été
d’ailleurs présent dans ce salon d’aéronautique.
Selon, Ahmed Réda Chami, ministre de l’Industrie, du commerce et des nouvelles
technologies, « le Maroc a besoin d’attirer beaucoup plus d’investisseurs étrangers,
notamment d’Angleterre, des États-Unis ou d’Italie. Nous ne devons pas rester
focalisés sur la France, mais d’ouvrir nos horizons vers d’autres pays et d’autres
métiers aéronautiques».
Formation des employés qualifiés : Création de l’Institut des Métiers de
l’Aéronautique (I.M.A)
Jusqu’avant 2010, les industriels du secteur déclarent que le marché de l’emploi
ne répond que partiellement à leurs besoins en ressources humaines formées aux
métiers de l’aéronautique. Ce secteur, en plein essor, a amplement besoin de
personnel qualifié. De même, cette rareté d’une main-d’œuvre qualifiée tend à tirer
les salaires vers le haut et à provoquer donc une dégradation de la compétitivité de
la filière18.
Ainsi, et afin d’apporter une réponse à ces besoins, l’Institut des Métiers de
l’Aéronautique (IMA) a été créé en 2010 pour un investissement global de 113,5
millions de dirhams. Il s’agit d’un partenariat entre le public représenté par les
ministères de l’emploi et de la formation professionnelle, de l’industrie, de
l’économie et des finances et le privé avec GIMAS, l’Agence française de
développement (AFD et l’Union des industries des métiers de la métallurgie (UIMM)19.
La création de l’IMA vient accompagner les ambitions du « pacte d’Émergence », à
travers la formation à l’horizon 2015 de 15 000 lauréats 20 . Les profils formés
18 Inspiré de l’étude intitulée : « Dynamiques des relations inter-firmes : Quelle stratégie pour
une sous-traitance aéronautique marocaine compétitive ?»
19 Journal « L’économiste» parue en 10 mai 2010.
20 D’après le Pacte d’Emergence.
22
présentent des qualifications dans les différents métiers de l’aéronautique :
assemblage, composite, mécanique de précision… .
La crise et le milieu industriel aéronautique marocain
Dans un entretien avec l’Économiste 21 paru en 2010, Mr. Hamid Benbrahim
Andaloussi, président du Groupement des industries marocaines aéronautiques et
spatiales (GIMAS) et délégué général du groupe Safran au Maroc a indiqué que «Nous
sommes dans une situation contrastée. Beaucoup d’entreprises sont aujourd’hui
dans des situations difficiles, mais en même temps nos carnets de commandes sont
bien chargés pour les six prochaines années». Il a ajouté : «les difficultés
conjoncturelles rencontrées actuellement par plusieurs grandes entreprises
conduiront à une baisse de l’activité estimée entre 5 à 10 %».
Ainsi, bien que le secteur aéronautique soit toujours affecté par la conjoncture, les
industriels marocains restent toutefois optimistes quant à ses évolutions futures.
2.2 PERFORMANCES ET CHIFFRES DU SECTEUR SUR LA PERIODE 2008-
2012 :
2.2.1 Évolution des exportations aéronautiques :
Malgré des effets conjoncturels, non négligeables, de la crise économique et
financière internationale de 2008 sur le secteur, les exportations aéronautiques
marocaines ont mieux résisté à la crise avec un taux de croissance de 29 % sur la
période 2008-2009 et de 102 % sur toute la période 2008-2012 avec + 3.213 milliards
de dirhams. Toutefois, on remarque un ralentissement en 2012 : l’année a enregistré
un taux de croissance de 9.5 %, soit une diminution de 13.14 points de pourcentage
par rapport au taux de croissance annuel moyen de la période 2008-2011 (22.64 %).
21 « L’Économiste », Édition N° 3326 du 23/07/2010
23
Figure 5: Evolution du chiffre d'affaires annuel à l'export entre 2005 et 2012 (en millions de dirhams)
Pour la période d’avant-crise, 2004-2007, les exportations du secteur ont affiché un
taux de croissance annuel moyen (TCAM) de 55.86 %. De 2008 à 2010, les exportations
ont accusé une augmentation moyenne de 22.18 % par an, soit donc une diminution
de 19.69 points de pourcentage par rapport à la période 2005-2007. La période 2008-
2012, a connu un TCAM de 19.22 %. Autrement dit, avec le TCAM d’avant crise, de
2004/2007, le secteur pourrait avoir un chiffre d’affaires à l’export de 18.6 milliards
de dirhams en 2012 contre 6.36 milliards réalisés : soit donc un écart de -192.45 %.
Ainsi, même si les exportations ont été épargnées d’un net repli, pendant la
mauvaise conjoncture économique de la crise, elles n’ont pas pu reprendre leur
performance de la période avant crise.
Analyse mensuelle des exportations aéronautiques sur la période 2009-
2012 :
Après la forte résistance des exportations pendant 2008, celles-ci ont connu une
bonne partie sur le 1er semestre 2009 :
1505
25893029 3150
4063
4702
58106363
0
1000
2000
3000
4000
5000
6000
7000
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Chiffre d'affaires annuel à l'export (en millions de Dhs)
+15.7%
+23.6%
+9.5%
+29%
+ 17%+ 72%
Données : Etude sur le secteur aéronautique, réalisée par DEPF, d’après l’Office
des changes.
+ 4%
24
Figure 6: Variation des exportations en 2009 par rapport à la même
période 2008 en %
Elles ont progressé de 23 % par rapport au 1er semestre 2008, avec un pic en avril de
+ 57.2 %. La même chose pour le 2ème semestre (+ 14.72 %) avec toutefois des
diminutions pour 3 mois mais compensé par un pic de 95.45 % enregistré en juillet.
Figure 7: Variation des exportations en 2010 par rapport à la même période 2009 en %
Les exportations aéronautiques ont connu une contraction de – 4.76 % sur le 1er
semestre 2010, par rapport à la même période en 2009. Avant de reprendre leur
1,310,8 10,6
57,2
45,8
12,5
95,5
-18,2 -34,8
50,9
-26,5
21,4
-60
-40
-20
0
20
40
60
80
100
120
-24,35
2,21
-13,88-23,59
-9,07
40,06
-18
64,97
37,13 37,548,57
116,87
-40
-20
0
20
40
60
80
100
120
140
25
performance dans le 2ème semestre avec un pic de + 116.87 % en décembre et
enregistrant une progression de + 47.84 % contre le 2ème semestre 2009.
Figure 8: Variation des exportations en 2011 par rapport à la même période 2010 en %
Le même scénario se répète pour 2011 : une faible augmentation de 0.38 % par
rapport au 1er semestre 2010 et une reprise de +26.89 % durant le 2ème semestre.
Cette tendance montre le caractère cyclique de l’activité aéronautique, déjà cité
en haut, et sa sensibilité aux aléas de la conjoncture mondiale de cette période
(crise économique en 2008, printemps arabe en 2011…).
2.2.2 Les investissements dans l’industrie aéronautique :
Avec l’arrivée de chaque crise, confiance, optimisme et entrepreneuriat
cèdent leur place à l’attentisme, l’incertitude et une absence de visibilité à moyen
terme : l’entrepreneur n'assume plus son rôle d'investisseur, parce qu'il ne veut plus
prendre de risque. Cet état de méfiance limite ou reporte des investissements et se
propage à travers l’interdépendance des économies pour n’épargner personne.
Toutefois, il ne semble pas que ce soit le cas du secteur aéronautique au Maroc.
L’ensemble des investissements sont maintenus, et aucun désinvestissement ni
migration d’entreprises n’ont été enregistrées au cours de cette période. Au
contraire, les chiffres d’investissements sont à la hausse et les nouvelles
implantations continuent.
36,63
-5,92 -7,4
1,37
-12,75 -11,7
39,51
33,27
12,38
20,2
58,5
-2,5
-20
-10
0
10
20
30
40
50
60
70
26
Figure 9: Evolution des investissements cumulés depuis 2002
(en millions Dhs)
La dynamique d’investissement se poursuit et s’améliore par rapport à la période
d’avant-crise. En effet, une année après le déclenchement de la crise économique
et financière en septembre 2008, les investissements ont progressé de 43.8 % en
s’établissant à un montant de 350 millions d’euros selon le GIMAS soit donc 3.8
milliards de dirhams. Sur la période 2004-2009, les investissements ont progressé
d’un taux annuel moyen de 70 %.
Figure 10: Evolution du nombre d'implantations
Ainsi, les investissements dans le secteur, ont fortement augmenté au cours de ces
dernières années comme en témoigne le nombre important des implantations, qui
s’est doublé ces dernières années passant de plus de 50 entreprises en 2006 à 105 en
2012. Le dernier investissement en date dans ce secteur, et pas des moindres, est
500900
1500
2700
3850
2002 2004 2005 2006 2008 2009
105
0
20
40
60
80
100
120
2001 2002 2004 2006 2008 2010 2012
Données : GIMAS
Données : GIMAS 14/12/2012
27
celui de la société canadienne Bombardier (troisième constructeur mondial d'avions
civils) avec 200 millions de dollars.
Tableau 1 : Principaux investissements sur la période 2009-2012
Année Raison social Investisseur Activités Montant d’investissement
2009 Zodiac Aerospace
Maroc
Le groupe Zodiac Aerospace
la fabrication et conception d’éléments mécaniques
aéronautiques…
135 Mdhs
2010 Nexans Maroc Le groupe Nexans Câblages aéronautiques
110 Mdhs
2011
Lelma Joint-venture entre les français Mecachrome et
l’Electrolyse
Traitement de surfaces
90 Mdhs
Bombardier Maroc
Bombardier Inc. Fabrication de composantes
1 700 Mdhs
2012 Ratier Figeac Maroc
Filiale française Ratier Figeac du groupe américain
United Technologies Corporation
(U.T.C)
Assemblage des équipements de cabines et de mini manches de cockpits
98 Mdhs
L’installation du Bombardier Aéronautique au Maroc :
En novembre 2011, le constructeur aéronautique canadien, Bombardier
Aéronautique22, troisième constructeur d'avions civils au monde, a annoncé qu’il a
signé un mémorandum d'entente avec le gouvernement marocain afin d’établir une
unité industrielle au Maroc, qui sera spécialisée dans la production de composants
aéronautiques d’avions Bombardier.
22 Bombardier Aéronautique filiale du groupe canadien Bombardier Inc. est basée à Montréal, au
Canada, avec un effectif de 35 500 employés dans des sites de production, d'ingénierie et de services
dans 25 pays. La filiale a réalisé en 2010 un chiffre d’affaires de 9.4 milliards $ US. En 2012, elle a
affiché un chiffre d’affaires de 8.6 milliards $ US tandis que 233 avions ont été livrés.
28
Il s'agit d'un grand projet d’une valeur de 200 millions $ US (1,66 milliard de dirhams)
en équipements, en immeubles et en coûts de démarrage dans les huit prochaines
années. La mise en place progressive de l’ensemble du projet industriel s’étalera sur
8 ans alors que la production à la nouvelle usine devrait commencer en 2013. Dans
un premier temps, l’usine réalisera d’abord des composants et des structures simples
pour les commandes de vol de ses avions CRJ. À l’horizon 2020, cet investissement
devrait générer 850 emplois directs et près de 4 000 emplois indirects au Maroc.
Les fabricants de pièces et de sous-ensembles déjà installés au Maroc, sont réjouis
de voir un premier donneur d'ordre, Bombardier, s'installer dans la région de
Casablanca. En effet, le groupe travaillait déjà avec plusieurs entreprises implantées
au Maroc, comme Aircelle et l'entreprise d'usinage SERMP.
Benoît Martin-Laprade, directeur général de l'usine d'Aircelle à Nouacer donne cette
image : «L'implantation de Bombardier Aéronautique au Maroc, c'est comme
l'arrivée d'une star dans une équipe de soccer : ça donne de la crédibilité à toute
l'équipe. ». «Le fait de voir un poids lourd s'installer, ça donne un rayonnement
supplémentaire à ce qui se fait au Maroc, affirme-t-il. Ça crédibilise toute la filière
aéronautique. Ça ne peut être que bénéfique», indique M. Martin-Laprade. Pour le
directeur des investissements de l'Agence marocaine de développement des
investissements (AMDI), Ahmed Fassi Fihri, « Bombardier Aéronautique jouera
carrément le rôle de locomotive, comme Renault l'a fait en ouvrant une usine à
Tanger».
L’enthousiasme des industriels aéronautiques au Maroc :
Selon une enquête23 du magazine hebdomadaire française, L’Usine Nouvelle, parue
dans son édition n° 3282 : Au dernier salon aéronautique de Marrakech qui s'est tenu
début avril 2012, des filiales d'entreprises françaises (Lisi, SERMP , Mecachrome,
Segula Technologies...) qui constituent 90 % des entreprises présentes dans le
secteur au Maroc, avaient exprimé leurs intentions de projets avancés
d'agrandissement ou de création d'usines, d'embauches, de lancement d'activités….
Autant d'opportunités d'affaires que ces entreprises ne veulent manquer à aucun prix.
« Le marché est porteur. On a énormément de sollicitations », explique Bruno
23 Intitulée « les PME françaises multiplient les investissements à Tanger et à Casablanca ».
29
Vazzoler, le président du département aéronautique et défense de Segula
Technologies. Sa filiale marocaine d'une centaine de personnes compte ainsi tripler
ses capacités de production et développer son offre de tôlerie et de prestations de
traitement de surface sur la technopole de Casablanca. L'entreprise y consacrera un
investissement d'environ 5 millions d'euros.
Le Piston français mène un projet industriel important à Casablanca. Pour augmenter
sa production de pièces de moteurs, de structure, d'équipements de freins et de
cockpits, il lancera l'an prochain un projet d'extension d'usine de 3000 mètres carrés,
de quoi doubler sa surface. « Cela répond à nos besoins de croissance, explique
Vincent Fontaine le directeur de l'usine. Nous visons un chiffre d'affaires de 12
millions d'euros en 2015, contre 7,1 millions l'an dernier».
Ainsi, ces initiatives sont représentatives de l'enthousiasme de l'industrie
aéronautique marocaine mais aussi de leur confiance dans l’état du secteur au Maroc
et ses perspectives du développement. De même, l'implantation du géant canadien
Bombardier ne fait que réaffirmer la capacité du Royaume à attirer des
investissements étrangers de renom, malgré une conjoncture internationale
marquée par la crise économique. D’autre part, le projet Bombardier Maroc
constituera une locomotive pour le développement du secteur national de
l'aéronautique, en raison des retombées économiques escomptées en terme,
notamment, d'ancrage industriel via une forte chaine d'intégration verticale, ainsi
que de la contribution au développement des exportations nationales.
2.3 PERSPECTIVES APRES 2012 :
La compagnie aérienne indonésienne à bas coûts, Lion Air, a signé début mars
2013 la plus grosse commande de l’histoire de l’aéronautique en achetant 234 Airbus
de la famille A320 pour plus de 18.5 milliards d'euros. La livraison des 234 appareils
devrait s’étaler jusqu’en 2020 24 . Avant, en février, l’allemande, Luftansa, a
officialisé l’achat de 102 avions Airbus d’un montant de près de 9 milliards d’euros
24 Communiqué d’Airbus en ligne (consulte le 18.05.2013) :
http://www.airbus.com/no_cache/newsevents/news-events-single/detail/lion-air-fait-lacquisition-de-
234-appareils-de-la-famille-a320/
30
pour des livraisons qui s'étaleraient jusqu’à 2025.25. Et récemment en avril, Turkish
Airlines a passé une commande de 82 avions livrés avant 2015, chez le même
constructeur pour un montant d’environ 7.23 milliards d’euros avec, en outre, une
option d’achat de 35 avions supplémentaires. Si cette option était exercée, la
commande s'élèverait à plus de 11,8 milliards d'euros pour 117 avions26. Au total, sur
les quatre premiers mois de l’année 2013, Airbus a reçu 493 commandes nettes et
vise 700 commandes brutes sur l'ensemble de l'exercice 2013.27
Cette avalanche de commandes illustre le succès phénoménal de l'A320. Le best-
seller d'Airbus s'est déjà vendu à plus de 7 000 exemplaires et pour satisfaire tous ses
clients, Airbus va faire tourner ses usines à plein régime : 42 A320 sortent des chaînes
par mois. Un avion, dont plusieurs composantes sont produites au Maroc : il s’agit
principalement d’équipements qui font partie du moteur de l’avion, de câblages et
de pièces dans la structure de l’avion.
Ainsi, ces grosses commandes auront nécessairement d’importantes retombées sur
le tissu industriel marocain, et les professionnels du secteur n’ont qu’à se réjouir de
ce constat. Bruno Igounenc DG d’Eads Maroc-Aviation , explique que les nouvelles
grosses commandes vont apporter plus de visibilité pour les opérateurs locaux,
surtout que près de la moitié de leur activité se fait avec le géant européen mais
aussi ,beaucoup de pièces sont fabriquées localement28 : En effet, EADS Maroc-
Aviation, Safran, Dassault, Bombardier …, tous ces opérateurs mondiaux achètent au
Maroc directement ou indirectement en y faisant fabriquer et assembler une partie
25 Communiqué d’Airbus en ligne (consulté le 18.05.2013) :
http://www.airbus.com/newsevents/news-events-single/detail/airbus-in-hamburg-lufthansa-takes-
delivery-of-its-first-airbus-a320-equipped-with-sharklets/
26 Communiqué d’Airbus en ligne (consulté le 18.05.2013) :
http://www.airbus.com/no_cache/newsevents/news-events-single/detail/turkish-airlines-passe-sa-plus-
importante-commande-aupres-dairbus/
* N.B : Les montants de commandes sont calculés au prix catalogues d’après le journal « le Monde »
(archive en ligne de 15.03.2013, consulté le 18.05.2013). Toutefois, dans ces cas de grosses
commandes, les compagnies aériennes parviennent à obtenir des réductions de prix importantes.
27 Site de « Zone Bourse » (consulté le 18.05.2013) :
http://www.zonebourse.com/EADS-4637/actualite/Airbus-carnet-de-commandes-gonfle-par-Turkish-
Airlines-en-avril-16830344/
28 Le journal « L’Economiste » édition N° 3993 du 2013/03/21, archives en ligne (consulté le
18.05.2013)
31
des câbles et des composants. Eads Maroc-Aviation, par exemple, fabrique les pièces
composites du cockpit et les structures plancher pour les Airbus A320 selon le DG de
l’entreprise. Mr. Hamid Benbrahim Andaloussi, président du GIMAS, déclare pour «
l’Économiste » qu’« Airbus est obligé d’augmenter la cadence des achats chez les
fournisseurs marocains pour suivre les nouvelles commandes ». Une autre donnée
importante est qu’ « Il y a 8.000 Marocains qui travaillent avec les sous-traitants
d’Airbus », selon Fouad Attar, vice-président Airbus MENA.29
L’année 2013 a été marquée aussi par l’entrée en service de l’unité de production
de Bombardier et l’ouverture dans la zone franche de Tanger de 2 nouvelles usines
de MK Aero et Lelma appartenant aux groupes français Mecachrome et L’Electrolyse.
29 D’après le journal de « L’Économiste » édition N° 3993 du 2013/03/21, archives en ligne (consulté
le 18.05.2013)
32
CONCLUSION GÉNÉRALE
Notre objectif était de savoir comment le secteur aéronautique et spatial s’est
comporté après la crise en faisant des comparaisons chronologiques de ses
performances enregistrées avec la période d’avant-crise. Car, il s’agit pour nous de
voir dans quelle mesure peut-on parler d’une industrie aéronautique et spatiale
marocaine et a-t-elle suffisamment de poids mais aussi contribue-t-elle positivement
et de façon significative à l’économie nationale ? Sinon, pour nous, il ne veut pas la
peine d’étudier un quelconque impact de la crise par une diminution de performance.
Or, il s’avérait que l’industrie aéronautique et spatiale marocaine a pris son envol
avant même la crise. Ainsi, l’étude d’un impact possible de ladite crise apparaît utile
voire cruciale, pour évaluer la résilience du secteur face à une conjoncture des plus
mauvaises et savoir si cet envol et essor du secteur s’est arrêté ou bien il continue
dans son dynamisme et ainsi analyser les causes.
Pour répondre à ces questions, on a choisi de mettre l’accent sur deux indicateurs,
qui paraissent convenables pour cette étude : Les exportations et les investissements.
Car, on est en train d’étudier un secteur exportateur et les exportations sont ainsi
un indicateur de la performance commerciale et la compétitivité nationale du
secteur. Les investissements, eux, nous enseignent sur l’attractivité de la base
aéronautique marocaine et la confiance des opérateurs dans la santé et les
réalisations de la filière, mais aussi sur ses perspectives du développement futur.
Ainsi, à partir de ce travail de recherche, on est parvenu à ce que le secteur a montré
une résilience face à la crise économique et financière internationale de 2008.
Malgré la mauvaise conjoncture internationale et ses effets non négligeables sur tous
les secteurs, les exportations aéronautiques marocaines ont affiché un taux de
croissance de 29 % sur la période 2008-2009 et de 102 % sur toute la période 2008-
2012 ou + 3.213 milliards de dirhams.
De même, les implantations ont continué et la dernière installation du géant
canadien Bombardier nous donne une bonne image de la capacité du Maroc à attirer
des opérateurs de renom malgré les perturbations et les instabilités qui ont marqué
33
la dernière période. Au total, le nombre des implantations s’est doublé arrivant à
105 entreprises en 2012 avec un effectif de 9500 employés.
Ainsi, la croissance à deux chiffres qu’affiche le secteur depuis ces dernières années,
est soutenue. L’État et les opérateurs du secteur, ne comptent pas s'arrêter ici et ne
cachent pas leur ambition de doubler la taille du secteur à l’horizon 2020.
Toutefois, tout en essayant d’apporter des éléments d’analyse, notre travail
comporte des limites et des contraintes. Les principales limites résident dans le
manque d’informations officiels détaillées, ceci nous a compliqué la tâche et on était
obligé de ne pas tenir compte des statistiques non confirmées et ne couvrant pas
suffisamment toute la période analysée, comme le cas de l’emploi. Aussi, on n’a pas
pu consulter les départements et les acteurs concernés par l’étude.
Cependant, ce travail nous a donné l’occasion de connaitre en quelque sorte la
situation d’un secteur national assez jeune et inconnu de grand public et nous
étudiants. On est arrivé en fin de compte à saisir les enjeux qui attendent l’industrie
aéronautique nationale et son rôle de moteur dans l’industrie marocaine.
Ceci, nous amène à se pencher sur une nouvelle piste de recherche. En effet, si le
secteur aéronautique présente un dynamisme de développement important,
comment peut-t-on tirer un effet d’entrainement important sur les autres industries
nationales émergentes telles que l’électronique et la mécatronique.
34
ANNEXE SUR LA FILIÈRE AÉRONAUTIQUE
L’industrie aéronautique comprend les activités de développement et de
fabrication ou de maintenance d’aéronefs, de moteurs, de matériel et de pièces
d’aéronefs. Elle englobe les produits connexes, les équipements et les systèmes de
simulation, de navigation, de guidage, de contrôle, de communication, de
surveillance et de défense pour les aéronefs. Le secteur spatial concerne les vols
dans l'espace. Ces deux sous-secteurs ont des applications à la fois civiles et
militaires.
Qui dit le secteur aéronautique dit l’industrie aéronautique
À côté des activités de développement et de fabrication ou de maintenance
d’aéronefs, de moteurs, de matériels et de pièces d’aéronefs, l’industrie
aéronautique est une industrie particulière dans la mesure où elle figure parmi les
industries de pointe, qui demande une sécurité absolue ce qui implique d’importants
investissements en production et surtout en recherche et développement offrant
ainsi un haut niveau technologique et une main-d’œuvre hautement qualifiée en bref
un solide savoir-faire.
Qui dit industrie aéronautique dit industrie stratégique
L'industrie aérospatiale est duale : c'est une activité à la fois civile ou commerciale,
et militaire. L'aspect militaire de ce secteur lui donne son caractère stratégique.
Ceci justifie le traditionnel soutien financier des gouvernements nationaux vis-à-vis
de cette industrie.
Les activités de l’aéronautique et du spatial peuvent se segmenter en fonction de
leur marché (avions civils, avions militaires, spatial, hélicoptères civils, hélicoptères
militaires), mais aussi en fonction des grandes catégories d’acteurs impliqués, à
savoir :
LES MAITRES D’ŒUVRE /SYSTEMIERS :
Ils sont au sommet de la chaine de production de l’aérospatiale c'est-à-dire ils sont
des donneurs d’ordres, leur fonction s’incarne dans l’architecture des grands
systèmes ainsi que leur assemblage, ces donneurs d’ordre dévouent à des sous-
traitants la réalisation d’une grande partie de l’activité.
35
LES MOTORISTES :
Ils conçoivent et fabriquent les moteurs, ils se distinguent par une large autonomie
dans la filière, car ils conservent la propriété de leurs produits dont ils assurent la
conception, le développement, la commercialisation et pour lesquels la maintenance
et la fourniture de pièces détachées constituent une activité non négligeable.
LES EQUIPEMENTIERS :
Ce sont des fabricants qui travaillent directement avec les grands donneurs d’ordres
et ils sont chargés de la conception et de la réalisation de sous-ensembles complets
qui appartiennent à des programmes d’aéronefs (trains d’atterrissage, nacelles), leur
implication technique dans le programme d’aéronef est très importante.
LES APPORTEURS DE SERVICES :
Ils sont sous forme de bureaux d’études liés à la conception et au développement,
les services d’exploitation avec la maintenance et la formation, les services
informatiques et concepteurs de logiciels spécialisés.
LES AUTRES FOURNISSEURS :
Ils sont des sous-traitants de capacité ou de spécialité (pneumatiques, peintures,
traitement de surface). Un fournisseur de spécialité, est un fournisseur qui répond à
des demandes spécifiques de la part des donneurs d’ordres, cette demande qui leur
est adressée est avant tout basée sur la qualité. Ceux–ci disposent d’équipements
pointus pour y répondre, et leur relation avec les donneurs d’ordres est en
contrepartie relativement stable. Pour ce qui est du fournisseur de capacité, il
répond à une demande plus banale et plus ponctuelle liée à la fourniture de pièces
moins élaborées et pouvant bénéficier d’un cycle de production plus long.
Caractéristiques de l’industrie aéronautique
L’industrie aéronautique et spatiale se caractérise des autres industries par
différents éléments fondamentaux qui sous-tendent ses logiques et son organisation :
Une industrie qui produit en petite ou moyenne série :
L’aéronautique n’est pas une industrie de production de masse, ce qui la différencie
de la plupart des autres industries
C’est une industrie de haute technologie :
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L’industrie aéronautique et spatiale est une industrie de haute technologie du fait
même des contraintes qui pèsent sur la destination finale des produits. Les risques
d’accidents aériens obligent à la recherche d’une sécurité la plus haute possible
Une forte cyclicité de l’activité :
La cyclicité est une autre caractéristique de cette industrie, insérée dans le marché
mondial, l'industrie aéronautique est sensible à la conjoncture générale et au climat
des affaires. Par conséquent, le secteur est connu par son caractère fortement
cyclique.
C’est une industrie de pointe :
D'abord, elle fait partie des industries de pointe en ce sens qu'elle met en œuvre les
hautes technologies et en favorise la diffusion dans les autres branches d'activité.
Une industrie fortement exportatrice :
C’est une industrie qui contribue positivement à la balance commerciale des pays
exportateurs (Europe et USA).
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LISTE DES ACRONYMES
ABREVIATION SIGNIFICATION
D DEPF Direction des Etudes et des Prévisions Financières
G GIMAS Groupement des Industries Marocaines Aéronautiques et Spatiales
I IDE Investissements directs étrangers
R R&D Recherche et Développement
T TCAM Taux de Croissance Annuel Moyen
U UE Union Européen
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LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES
Les Figures :
Figure 1: Répartition du chiffre d'affaires mondial en 2004 par pays .................. 9
Figure 2: Evolution du chiffre d'affaires annuel à l'export entre 2004 et 2007 .... 13
Figure 3: Evolution des investissements cumulés depuis 2002 ......................... 13
Figure 4: Evolution du nombre d'implantations ............................................ 14
Figure 5: Evolution du chiffre d'affaires annuel à l'export entre 2004 et 2012 ..... 23
Figure 6: Variation des exportations en 2009 par rapport à la même période 2008
en % ..................................................................................................... 24
Figure 7: Variation des exportations en 2010 par rapport à la même période 2009
en % ..................................................................................................... 24
Figure 8: Variation des exportations en 2011 par rapport à la même période 2010
en % ..................................................................................................... 25
Figure 9: Evolution des investissements cumulés depuis 2002 (en millions Dhs) ... 26
Figure 10 : Evolution du nombre d'implantations ........................................... 26
Les Tableaux :
Tableau 1 : Principaux investissements sur la période 2009-2012...................... 27
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RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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firmes : Quelle stratégie pour une sous-traitance aéronautique marocaine
compétitive ? », 2008.
Cabinet IXEUS, « Etude sectorielle de la sous-traitance aéronautique au
Maroc », 2005.
CRI du Grand Casablanca, « Industrie Aéronautique aux Maroc : Un
challenge au service de la compétitivité », 2008.
Direction des Études et des Prévisions Financières (Maroc), « Le secteur
aéronautique marocain face aux nouvelles mutations mondiales », 2012.
Ministère canadien du Développement économique, de l'Innovation et de
l'Exportation, « Stratégie de développement de l'industrie aéronautique
québécoise », 2006.
L’Observatoire De l’Entreprenariat, « Étude sectorielle sur l’aéronautique »,
2008.
Petit T, IAURIF, « La filière industrielle aérospatiale en Île-de-France »,
2005.
Presse nationale : « L’Economiste », « La Vie Eco » et « Le Matin »
Presse étrangère : « L’Usine Nouvelle », « Le Monde », « La Tribune » et
« La Presse ».
Webographie :
GIMAS, http://www.gimas.org , consultés en 22.04.2013
Groupe aéronautique Safran, http://www.safran-group.com, consultés en
22.05.2013
Observatoire Marocain de l'Industrie, http://www.omi.gov.ma, consultés en
11.05.2013
Pacte d’Émergence, http://www.emergence.gov.ma , consultés en
03.05.2013
Portail marocain de l’aéronautique, http://www.aeronautique.ma,
consultés en 22.04.2013