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ÉQUIDéS ET BOVIDéS DE LA MéDITERRANéE ANTIQUE Rites et combats. Jeux et savoirs Actes du colloque organisé par l’axe Animal et sociétés méditerranéennes, Réseau interdisciplinaire d’études diachroniques sur l’animal (AniMed) UMR 5140 « Archéologie des sociétés méditerranéennes » Sous l’égide de la Maison des Sciences de l’Homme, Montpellier (Programme 2010-2012) et intégré aux célébrations du 500 ième anniversaire de la Confrérie des gardians d’Arles l’Antico Counfrarié di Gardians de Sant-Jorgi Espace Van Gogh Arles, 26 au 28 avril 2012 Édités par Armelle GARDEISEN et Christophe CHANDEZON Ouvrage publié avec le concours du Centre National de la Recherche Scientifique, l’UMR 5140 Archéologie des Sociétés Méditerranéennes, l’EA 4424 CRISES, le Labex ARCHIMEDE au titre du programme « IA » ANR-11-LABX-0032-01 MONOGRAPHIES D’ARCHéOLOGIE MéDITERRANéENNE HORS-SéRIE N°6 Publication de l’UMR 5140 du CNRS « Archéologie des Sociétés Méditerranéennes » Édition de l’Association pour le Développement de l’Archéologie en Languedoc-Roussillon Lattes 2014

Lepetz S., Boury L., Boulestin B. (2014) – Une accumulation d’équidés du Bas-Empire à la Rochette (Charente), Le Trou qui Fume. In : Gardeisen A., Chandezon C. (dir.), Équidés

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Équidés et bovidés de la Méditerranée antique

Rites et combats. Jeux et savoirs

Actes du colloque organisé par l’axeAnimal et sociétés méditerranéennes, Réseau interdisciplinaire d’études diachroniques sur l’animal (AniMed)

UMR 5140 « Archéologie des sociétés méditerranéennes »

Sous l’égide de la Maison des Sciences de l’Homme, Montpellier (Programme 2010-2012)

et intégré aux célébrations du 500ième anniversaire de la Confrérie des gardians d’Arlesl’Antico Counfrarié di Gardians de Sant-Jorgi

Espace Van GoghArles, 26 au 28 avril 2012

Édités par Armelle Gardeisen et Christophe Chandezon

Ouvrage publié avec le concours du Centre National de la Recherche Scientifique, l’UMR 5140 Archéologie des Sociétés Méditerranéennes, l’EA 4424 CRISES, le Labex ARCHIMEDE au titre du programme « IA » ANR-11-LABX-0032-01

Monographies d’archéologie Méditerranéenne

hors-série n°6

Publication de l’UMR 5140 du CNRS « Archéologie des Sociétés Méditerranéennes »Édition de l’Association pour le Développement de l’Archéologie en Languedoc-Roussillon

Lattes2014

L’accumulation d’os d’équidés à la périphérie des villes antiques en Gaule est un phénomène repéré depuis quelques années et qui commence à être étudié et mieux compris (Lepetz et al 2010 ; Lepetz et al, 2013). Relevant de pratiques hygiénistes et artisanales ces assemblages osseux se caractérisent par la présence, de manière extrêmement abondante (souvent plusieurs milliers d’os) et quasi exclusive, de restes d’équidés ; ils sont parfois mêlés à quelques restes de chien. Ces os présentent souvent de fines traces de découpe au couteau reflétant le prélèvement des tendons et de la peau, parfois de la viande, et des traces de scie liées à la récupération de la matière première. Ces dépôts sont en outre situés à proximité des nécropoles et très souvent les os sont trouvés au contact des cadavres humains, dans le remplissage des tombes, dans leur environnement proche (Évreux, Chartres, Louvres). Mais les analyses ont bien montré qu’aucun lien ne devait être établi entre les deux types de restes et que la proximité topographique des cimetières et des charniers tenait à la nature de ces activités, celle qui consistait à gérer le cadavre des bêtes mortes et celle qui mène à enterrer ses morts à l’extérieur des villes.

À la campagne, l’évacuation des cadavres animaux est moins problématique puisqu’elle s’effectue de manière plus épisodique, moins massive, qu’il existe de vastes espaces

disponibles et qu’ils ne sont pas encombrés. Ainsi, nombreux sont les sites archéologiques livrant des squelettes complets dans des fossés ou des fosses ; il s’agit dans la plupart des cas d’individus isolés.

Le site de La Rochette, à cet égard, se présente différemment : le contexte est rural, mais l’accumulation d’os mis au jour lors des fouilles est très importante. Il convient donc ici de décrire le dépôt et de s’interroger sur sa signification.

1. un réseau coMplexe

L’entrée du Trou qui Fume et le début du réseau qui lui est associé ont été découverts en 1967 par des membres de l’Association spéléologique charentaise. Elle est située sur la commune de La Rochette (Charente), à une vingtaine de kilomètres au nord-est d’Angoulême (fig. 1). Elle s’ouvre en bordure est de la forêt de La Braconne, vaste forêt domaniale de 3900 ha, sur un plateau calcaire qui se rattache au karst de La Rochefoucauld. Le réseau, creusé dans l’étage récifal oxfordien supérieur, se compose d’une succession de salles et de galeries formant un ensemble labyrinthique de nombreuses diaclases parallèles reliées par des boyaux argileux en interstates. L’ensemble constitue la plus grande cavité charentaise

Une accumulation d’équidés du Bas-Empireà la Rochette (Charente), Le Trou qui Fume

par Sébastien lepetz, Loïc boury et Bruno boulestin

Résumé : Le site du « Trou qui fume » sur la commune de La Rochette (Charente) est une grande cavité ayant livré des restes humains de l’âge du Fer et des milliers d’os animaux essentiellement datés du Bas-Empire. Il s’agit essentiellement de carcasses complètes remaniées secondairement. On rencontre les restes d’un chevreuil, d’un renard et d’un lièvre pour la faune sauvage, et au moins douze caprinés, six bœufs, cinq porcs, et quelques chiens pour la faune domestique mais l’essentiel de l’assemblage est constitué d’équidés. Une quarantaine d’individus ont été reconnus et parmi eux sans doute environ un tiers d’hybrides. L’explication la plus probable pour expliquer ce dépôt est celle d’un charnier constitué d’animaux jetés volontairement et de bêtes tombées accidentellement.

Mots-clés : cheval, hybrides, période romaine, archéozoologie

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actuellement connue (12823 m de développement à l’automne 2009 et 45 m de dénivellation), où chaque zone a reçu un nom tiré d’un des ouvrages des aventures d’Astérix, chaque salle et quelques galeries celui d’un personnage (fig. 2).

Dès les premières explorations, la présence de restes humains et animaux et de céramique fut constatée, principalement au fond de la faille au sommet de laquelle s’ouvre l’entrée, où ils s’écoulaient par une trémie (fig. 3). En 1992, une prospection spéléoarchéologique de la zone d’entrée, destinée à préciser la provenance de ces vestiges, a abouti à la désobstruction d’un boyau situé dans le puits d’accès à la cavité, qui débouchait dans une nouvelle galerie, baptisée galerie Décubitus, située à mi-hauteur environ entre la surface et le fond de la faille. À cette occasion, il fut confirmé que les restes osseux et la céramique provenaient bien de cette galerie, mais que pour autant elle n’en était pas le lieu d’origine : ils venaient d’un endroit situé encore au-dessus d’elle, plus ou moins sous la doline d’entrée. Il ne fut cependant pas possible de poursuivre cette piste : aucun passage n’était d’emblée praticable et la prospection fut arrêtée compte tenu du danger important que présentait l’accès à la galerie. Mais l’association apparente des restes humains recueillis au cours des différentes explorations de la cavité avec du mobilier céramique semblant pour l’essentiel se rapporter au premier âge du Fer conduisait à supposer l’existence d’une sépulture collective hallstattienne.

L’intérêt potentiel d’un tel ensemble – les pratiques funéraires pour cette période restant pratiquement inconnues dans la région ou en grotte – motiva donc la réalisation d’un sondage à partir de l’extérieur en 2009. Celui-ci permit de confirmer que les vestiges trouvés dans la galerie Décubitus et dans le réseau profond provenaient de la partie supérieure de la faille, à l’origine à ciel ouvert, et d’attester la présence dans la cavité d’utilisations plus récentes que celles qui étaient documentées par les ramassages, de l’époque romaine et du Moyen Âge. Ces résultats conduisirent à lancer en 2010 une opération de fouille programmée, qui se poursuivit et se termina en 2011 et qui permit de mettre au jour un vaste assemblage d’ossements animaux, décrit ici.

La zone d’entrée du Trou qui Fume possède une topogra-phie relativement complexe (fig. 3). À ciel ouvert sur environ 5 m de longueur, la faille où se situent les dépôts archéolo-giques se poursuit au sud-ouest en sous-sol pour constituer le début du réseau. Seul le niveau du Bas Moyen Âge se continue sous la zone couverte, jusqu’au puits au bas de la pente d’en-trée, soit sur une distance d’environ 6 m. Au nord-est, la faille se divise en deux diaclases parallèles. La plus au sud se pour-suit sur quelques mètres ; elle constitue la partie haute d’une autre faille dans laquelle se développe la galerie Décubitus qui n’est séparée de la diaclase que par un bouchon rocheux suspendu – et qui se poursuit en profondeur jusqu’à 30 m. La

Fig. 1 : Localisation générale du site du Trou qui Fume (fond IGN au 1:25000 1731 est).

une aCCuMulation d’équidés du bas-eMpire à la roChette (Charente), le trou qui fuMe 297

Fig. 2 : Plan d’ensemble du réseau du Trou qui Fume / Les Duffaits. A : doline du Trou Amiault ; B : doline ; C : entrée des Duffaits ; D : entrée du Trou qui Fume ; 1 : réseau des Néo Romains ; 2 : réseau des Romains ; 3 : réseau des Goths ; 4 : réseau des Gaulois ; 5 : réseau des Normands ; 6 : réseau des Grecs ; 7 : réseau des Égyptiens ; 8 : réseau des Anglais ; 9 : réseau des Corses ; 10 : réseau des

Vikings ; 11 : réseau des Belges. Relevé topographique : Association spéléologique charentaise.

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seconde diaclase longe la première pour déboucher dans la paroi nord-ouest de la galerie Décubitus. C’est par ces deux diaclases que les couches archéologiques de l’entrée se sont déversées dans la galerie.

Si dans sa partie supérieure la faille apparaît globalement verticale, sa paroi nord-est présente dans sa portion haute une

légère obliquité vers l’extérieur et sa paroi sud-est, d’abord verticale, est ensuite nettement rentrante. Il en résulte un décalage marqué entre les contours de la cavité au niveau du sol et en profondeur, à hauteur des couches romaines et de l’âge du Fer (fig. 4). De fait, d’une part ces couches ne sont à strictement parler à ciel ouvert que dans les carrés E27, E28 et E29 ; ailleurs,

Fig. 3 : Topographie de la zone d’entrée du Trou qui Fume à l’issue du sondage de 2009.A : topographie en plan ; B : coupe selon la faille. Les doubles flèches A et B indiquent l’emplacement des coupes stratigraphiques des

figures 5 et 6. Levée topographique : B. Boulestin, B. Delage et P. Vauvillier. ; report et plan : P. Vauvillier ; DAO : B. Boulestin.

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elles sont couvertes par les ressauts des parois ou, comme dans la galerie d’accès au réseau, par des voûtes ; on notera d’ailleurs que pour toute la moitié sud-est de la faille, c’est l’ensemble des niveaux archéologiques, jusqu’à ceux du Bas Moyen Âge / époque moderne qui sont recouverts. D’autre part, c’est naturellement dans cette zone à ciel ouvert stricto sensu que se sont initialement déposés les matériels jetés dans la faille depuis la surface.

2. stratigraphie générale du site

Le remplissage de la partie haute de la faille d’entrée est constitué essentiellement de colluvions extérieures et de dépôts anthropiques interstratifiés. Il en résulte une stratigraphie relativement complexe, mais habituelle pour ce type de milieu, en particulier dans une zone où se combinent les influences extérieures et karstiques (fig. 5 et 6). Elle présente d’ailleurs d’importantes variations selon le grand axe de la faille – certaines unités existent dans un secteur, mais pas dans les autres –, consécutives à plusieurs phénomènes :

- à l’est, un sous-tirage du comblement dans les diaclases à l’origine d’un important pendage sud-ouest / nord-est à partir de la bande E24 et d’un piégeage des couches à leur entrée. Ce phénomène est notable dès le niveau d’éboulis de base, dont la configuration a naturellement commandé celle des dépôts postérieurs ;

- des différences de remplissage entre zones en fonction de leur couverture : les apports extérieurs sont majoritaires dans celles à ciel ouvert, tandis que dans celles couvertes par la voûte ou des ressauts de paroi les phénomènes karstiques ont joué un rôle plus important ;

- une différence de fonctionnement entre la galerie et la partie ouverte de la faille. La majorité des dépôts étant de nature détritique et correspondant à des apports depuis la surface, ils n’existent pas dans la galerie. A contrario, celle-ci étant abritée est la seule à avoir été occupée au sens strict, à la fin du Moyen Âge.

Hormis les variations longitudinales, la stratigraphie en montre de transversales, dues aux phénomènes précédemment mentionnés auxquels s’ajoute la présence d’un important effet de paroi sud-est. Ces phénomènes sont majeurs dans les zones moyennes et nord-est de la faille, avec une rupture stratigraphique nette à la jonction entre partie à l’air libre et partie couverte, source de difficultés pour suivre les niveaux de l’une à l’autre. Dans l’entrée, ces mêmes niveaux sont mieux lisibles dans l’effet de paroi, mais ils y restent généralement moins bien définissables et, surtout, ont tendance à se mélanger (diffusion verticale des sédiments et des artefacts qu’ils contiennent due aux phénomènes de lessivage). Cela explique que les unités contre la paroi sud-est aient reçu un numéro particulier, même si d’évidence elles en continuaient d’autres. Enfin, à la variation des unités s’ajoute transversalement un pendage général nord-ouest / sud-est, qui s’accentue contre la paroi en raison de l’effet du même nom.

Le niveau anthropisé le plus ancien reconnu dans la cavité date du Bronze ancien. Il est uniquement présent dans la galerie Décubitus et son évaluation limitée ne permet pas de le caractériser précisément. Mais il s’agit probablement d’un niveau détritique constitué par des rejets depuis l’extérieur. Dans la partie supérieure du site (fig. 7), les dépôts les plus anciens sont deux dépôts humains, directement au contact d’un éboulis stérile. Le plus ancien date du Hallstatt C ou du début du Hallstatt D1 et le plus récent est de La Tène A2 / B1 et ils sont séparés par un niveau détritique attribuable au Hallstatt D1. Ils sont surmontés par un autre niveau détritique, datable du Haut-Empire romain, lui-même recouvert une forte accumulation d’os animaux. Le comblement supérieur de la faille comprend des apports, toujours détritiques, de l’époque carolingienne et du début de l’époque moderne. Pour ces deux périodes, il existe toutefois deux témoignages structurés d’une utilisation de la cavité par l’homme. D’une part le dépôt d’un jeune adulte masculin carolingien privé de sépulture, qui bien qu’il n’illustre qu’un fait divers vient documenter la pratique

Fig. 4 : Plan général du secteur archéologique. 1 : contour de la faille en surface ; 2 : contour de la faille au niveau du sommet de l’éboulis de base ; doubles flèches A et B : emplacements des coupes stratigraphiques des figures 5 et 6. La zone en blanc correspond à la seule non

couverte à l’époque romaine et à l’âge du Fer. Topographie et DAO : B. Boulestin.

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Fig. 5 : Coupe transversale du remplissage en E28 (coupe A). 1 : os animal. Pour la situation de la coupe, voir les figures 3 et 4 ; pour l’attribution des unités stratigraphiques, voir la figure 7. Relevé et DAO : B. Boulestin.

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de l’élimination d’un cadavre, qui toute banale qu’elle est partout et de tout temps n’est que très rarement démontrée en archéologie. D’autre part un sol rubéfié du Bas Moyen Âge situé dans la galerie d’accès au réseau, qui atteste une ou plusieurs occupations occasionnelles dans ce qui constituait alors un abri naturel commode.

L’ample accumulation d’ossements animaux posés sur les niveaux du Haut-Empire se subdivise en deux sous-ensembles :

- un niveau inférieur, qui comprend l’unité U108 dans la partie nord-ouest de la faille et sa variante U109, à la fraction fine quasi totalement lessivée, dans l’effet de paroi sud-est ;

- un niveau supérieur, constitué par une seule unité, U107, à sédiment noir très charbonneux et riche en os animaux brûlés, qui s’étale à partir du carré 2816 où elle forme un dôme (fig. 8).

Les restes fauniques de U108 / U109 sont essentiellement

Fig. 6 : Coupe transversale du remplissage à l’entrée du réseau (coupe B). Pour la situation de la coupe, voir les figures 3 et 4 ; pour l’attribution des unités stratigraphiques, voir la figure 7. Relevé et DAO : B. Boulestin.

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présents dans les bandes E26 à E28. Au-delà, dans la bande E29, on en trouve contre la paroi sud-est, en 2915, mais quasiment pas en 2916. En deçà, dans la bande E25, ils se raréfient et dans la galerie d’accès au réseau il n’y en a pratiquement plus. Le niveau forme d’ailleurs globalement un cône centré en 27-2816. Toutes ces observations sont consistantes avec l’idée de rejets effectués depuis le bord de

la faille et dont les éléments se sont étalés, entraînés par des phénomènes gravitationnels et les sous-tirages – 2716 et 2816 étant les deux carrés qui ne sont couverts ni par une voûte ni par des ressauts de paroi. La même remarque peut être faite à propos du dôme formé par U107 en 2816. Les restes fauniques apparaissent extrêmement concentrés et fortement mélangés (fig. 8 et 9).

Fig. 7 : Relations entre unités stratigraphiques et attributions. DAO : B. Boulestin.

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Fig. 8 : Unité U108, vue générale du décapage du niveau supérieur. La zone noire en bas à gauche correspond à une infiltration de sédiment charbonneux à partir de U107. Photo : B. Boulestin.

Fig. 9 : Unité U108, détail du décapage du niveau supérieur dans le carré 2615. Photo : B. Boulestin.

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Fig. 10 : Céramique provenant du charnier et de son sommet. Dessins : B. Boulestin et J. Gomez de Soto.

Fig. 11 : Vases provenant de l’entrée de la galerie d’accès au réseau. L’échelle est graduée en centimètres. Photos : B. Boulestin.

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Ces niveaux n’ont livré que peu de tessons. La plupart sont des fragments de panse de vases en céramique commune de type indéterminable (1). Le seul récipient restituable est orné d’un décor lissé, en pâte blanc-gris clair et couverte noire, et porte une anse ensellée (une seconde, en vis-à-vis, devait sans doute exister ; figure 10, no 1). À défaut de parallèle exact connu, un rapprochement peut être suggéré avec les ovoïdes du type Santrot 250 (Santrot et Santrot, 1979), dont des variantes

tardives existent jusqu’au IIIe siècle apr. J.-C. (Lauranceau et al., 1988 : 239). On peut donc proposer une datation entre 250 et 330 apr. J.-C., ou à partir du milieu du IIIe s. au vu du seul décor (des décors lissés comparables existent sur des pots sans anse et des dolia à partir de cette date, que l’on retrouve encore pendant le Haut Moyen Âge).

Deux autres récipients, bien que dissociés de l’accumulation osseuse lui sont subcontemporains ou immédiatement

Fig. 12 : Datations radiocarbone pour le charnier. Les chiffres entre parenthèses indiquent les probabilités correspondant à chaque intervalle ; les chiffres en gras correspondent aux intervalles de plus grande probabilité. Tous les résultats sont donnés à 2σ ; les calibrations classiques ont toutes été refaites à l’aide du programme Calib® en ligne (version 6.0html) et la calibration bayésienne a

été réalisée (sur l’ensemble de la séquence romaine) avec BCal.

Fig. 13 : Vestiges d’équidés in situ. On remarque (A) des cervicales en connexions et (B) des os de membres antérieurs présentant une proximité anatomique.

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postérieurs. Ils proviennent de son sommet à l’entrée de la galerie d’accès au réseau et étaient très certainement complets à l’origine. Il s’agit de deux vases ovoïdes, le premier sans col, en céramique commune grise, à lèvre en bourrelet, orné sous une gorge d’une bande de décor à la roulette sur trois registres (fig. 10, no2 et 11), le second en pâte fine à couverte brun clair métallescente, à ouverture évasée cannelée à l’intérieur, muni d’une unique petite anse ensellée et dont la panse est ornée d’une légère cannelure au niveau de l’attache inférieure de cette dernière (fig. 10, no3 et 11). Le premier est du type Santrot 250 apparu dans la seconde moitié du Ier siècle (Santrot et Santrot, op. cit.). Plus précisément, avec son bord en bourrelet c’est une sous-variante de la variante 250d, datable du IIIe siècle (Lauranceau et al., op. cit. : nos 89-90, p.239). La forme du second n’est pas répertoriée, mais elle peut toutefois être datée par son dépôt de concert avec le vase précédent. L’unité 108 a par ailleurs livré un gros anneau en fer à l’usage ubiquiste qui n’apporte pas d’information complémentaire.

La datation proposée du dépôt demandait à être confirmée par le radiocarbonne. Les différentes phases d’occupation ro-maine ont fait l’objet d’une datation sur des échantillons osseux, par SMA, ou sur du charbon, puis d’une calibration classique et d’une calibration bayésienne. Pour le Bas-Empire, les résultats obtenus sur des os provenant des deux unités du charnier U108 et U109 (fig. 12) sont en accord avec la proposition de datation donnée pour le seul récipient déterminable qu’il a livré, en par-ticulier ceux de la calibration bayésienne qui réduit significati-vement les intervalles chronologiques. Le terminus ante quem fourni par les deux vases provenant de l’entrée de la galerie est également cohérent avec ces dates. L’assemblage faunique a donc été constitué entre la seconde moitié du IIIe s. apr. J.-C. et le premier quart, tout au plus la première moitié du IVe s.

3. l’accuMulation d’osseMents

La majorité des restes animaux date donc de cette époque. Plusieurs ossements issus des couches inférieures font probablement partie du même dépôt initial mais les phénomènes d’aspirations ont très fortement perturbé les niveaux et certains os ont été éliminés des décomptes faute d’un contexte de découverte clairement identifié. Cette prudence est d’autant de rigueur que d’autres restes de chevaux ont été trouvés dans l’US 118 mais les datations radiocarbone ont montré que ces restes étaient hallstattiens.

Plus de 3700 restes fauniques ont donc été récoltés. La fouille s’est révélée être assez complexe car dépendant des conditions environnementales particulières, du manque de place et de l’état des ossements. Quelques restes en connexion (notamment des vertèbres d’équidés) ont été mis au jour mais il est clair que les animaux n’étaient pas en connexion dans la faille, que

Fig. 14 : Répartition des restes et nombres minimum d’individus déterminés.

Fig. 15 : Représentation figurée de la répartition anatomique des caprinés.

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leurs os étaient majoritairement dispersés, que les segments anatomiques étaient disjoints (fig. 13).

Il s’agit pour l’essentiel d’os d’équidés (84 % soit 3163 restes), et dans des proportions moindres, de restes de caprinés (NR=275), de bœuf (NR=240), et de porc (NR=93) ; l’assemblage comportait par ailleurs des milliers de fragments d’os attribuables aux solipèdes et provenant des os longs, des vertèbres, de côtes brisés mais qui n’ont pas été décomptés (fig. 14).

Les caprinés, dont seuls les moutons ont été reconnus, sont représentés par douze individus parmi lesquels le tamisage des sédiments a permis de mettre en évidence la présence d’au moins deux très jeunes agneaux de moins de 1 mois et demi. Pour cette espèce, il semble que l’ensemble du squelette ne soit pas également représenté : il existe une surreprésentation des éléments du crâne, plus particulièrement des mandibules, et des bas de pattes (fig. 15 et 16). S’il est probable que les conditions de conservation ont défavorisé les côtes et les vertèbres, on doit envisager, étant donné la rareté des os longs, que seules certaines parties des animaux ont été jetées. Les données dentaires révèlent que toutes les classes d’âges sont représentées avec une majorité d’individus de plus de 36 mois.

Le bœuf est représenté par 240 os issus d’au moins six individus. Toutes les parties du squelette sont représentées dans des proportions équivalentes sauf les vertèbres et les coxaux qui sont déficitaires. Une forte proportion de jeunes s’observe puisque, d’après les stades d’épiphysation des os, quatre individus ont moins de 20 mois (extrémité distale des humérus droits non soudée). Un outil tranchant a laissé les traces de son passage sur un atlas de bovidé marquant la probable décollation de l’animal. Les restes de porc sont, avec moins d’une centaine, les moins nombreux. Cinq individus ont cependant été identifiés (à partir des mandibules). Il existe un fort déficit en os et l’on peut se demander, même si aucune trace de découpe n’a été observée, si tous les animaux ont bien été jetés entiers. L’un des porcs, représenté par une bonne partie de ses os longs, a cependant pu être individualisé. L’analyse des états d’éruption des dents et des niveaux d’usure a permis de reconnaître un individu de moins de 2 mois, deux autres de 2-4 mois, une femelle de 12-14 mois et une autre femelle de 3 à 5 ans.

Près de 85 % des os remontés à la surface par les fouilleurs proviennent d’équidés (3163 os).

Fig. 16 : Répartition anatomique des taxons découverts dans la cavité(hors équidés).

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L’analyse de la répartition anatomique révèle des disparités (fig. 16). Les vertèbres et les côtes sont ainsi relativement peu représentées. Il est sûr que le ramassage lors de la fouille a pu détruire de nombreuses côtes ou vertèbres rendues très fragiles par l’humidité de la cavité. L’os le plus fréquent est le talus dont 34 gauches ont été reconnus, établissant ainsi le nombre minimum d’individus à l’origine du dépôt (fig. 17 et 18). Les os des bas de pattes (calcanéum, métacarpe, phalanges) sont présents dans des proportions élevées (entre 28 et 31 individus) et les os longs (humérus, fémur, tibia, radius, métatarses) s’ils sont 30 % moins nombreux que les talus, présentent des proportions somme toute assez hautes. Un des enseignements de cette analyse est la bonne fréquence des petits os des carpes et des tarses qui n’ont pas tous glissé au fond de la cavité.

Malgré les nombreux mouvements osseux dus au phénomène d’aspiration vers le fond de la faille, on peut penser que les équidés ont très probablement été jetés entiers dans la cavité. Les déficits peuvent venir de l’état d’avancement de la fouille (les niveaux inférieurs n’ont pas encore été explorés et il est possible

qu’une partie des os a glissé dans les strates sous-jacentes), et des effets de la fragmentation des os les plus fragiles.

Ces animaux ne présentent aucune trace de mise à mort ou de découpe de boucherie. Les seules traces observées sont des fines incisions laissées par une lame sur quelques phalanges proximales. On les observe sur les faces crâniale, caudale, et médiale de l’os (fig. 19). Cette intervention sur les équidés est liée au prélèvement du tendon extenseur antérieur des phalanges et du perforé. Ces stigmates ne sont pas compatibles avec les actions parfois décrites de prélèvement de la peau qui se situerait plus haut dans le membre, au niveau des carpes ou des tarses. Bien sûr cela n’empêche pas d’envisager que les bêtes ont été dépouillées mais en l’occurrence l’action de l’homme ici perceptible concerne la récupération d’un autre produit que la peau.

L’état d’épiphysation des os révèle la présence essentiellement d’adultes mais l’extrême éclatement des séries mandibulaires et la dispersion des dents ont empêché toute approche fine de l’âge au décès des animaux. La forme

Fig. 17 : Répartition anatomique des équidés découverts dans la cavité.

une aCCuMulation d’équidés du bas-eMpire à la roChette (Charente), le trou qui fuMe 309

Fig. 18 : Représentation figurée de la répartition anatomique des équidés.

Fig. 19 : Traces de découpe sur la phalange I d’équidés révélant le prélèvement des tendons.

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caractéristique du pubis permet de reconnaître au moins onze coxaux (droits et gauches) de mâles (dont deux sans doute castrés) et 8 de femelles.

Les restes ont en revanche surtout attiré l’attention parce qu’ils présentaient des caractères peu habituels qui indiquaient que le cheval n’était pas le seul représentant des solipèdes mais qu’un certain nombre de mules avaient aussi été déposées dans la faille. La distinction ostéologique entre les chevaux et les hybrides n’est pas aisée et se fonde sur des caractères morphoscopiques que révèlent une observation attentive de certaines parties d’os ou une analyse métrique (Eisenmann 1986, Johnstone 2004). Ces critères ne sont pas présents sur tous les os et ils sont en outre plus ou moins marqués selon les individus ; par ailleurs ils diffèrent selon les taxons en présence, selon qu’il s’agisse du mulet ou du bardot. En partie parce que les os sont mal reconnus, l’importance des os d’hybrides dans les assemblages osseux est mal connue. Sans doute la rareté relative des os d’équidés, par rapport à ceux de bœuf ou de porc par exemple, a aussi joué en la défaveur d’une approche systématique et poussée de cette recherche. Enfin, on peut aussi penser que la place des mulets dans les économies antique et médiévale est mal évaluée par ceux qui ont en charge l’étude de leur reste osseux.

En effet, l’analyse du travail de C. Johnstone (2004) révèle une sous-estimation patente de la fréquence des hybrides dans les assemblages archéozoologiques. Son étude semble indiquer que plus de 35 % des os d’équidés des Gaules sont des os de mule (contre 40 % dans les pays du Rhin, la vallée du Danube, les Balkans, et près de 20 % en Grande Bretagne). Ces valeurs pour la Gaule du nord semblent très élevées eu égard aux observations qui ont pu être faites sur certains larges assemblages urbains (Amiens, Evreux, Mâcon …), mais il faut remarquer qu’à La Rochette, où des mules complètes sont bien présentes, si les radius, les scapulas et les phalanges sont relativement facilement isolés, très nombreux sont les os qui n’ont pas été reconnus à l’œil nu et il existe donc bien un problème de détermination taxinomique de ces vestiges. Au Trou qui Fume la moitié des scapulas permettant une diagnose (« cheval assuré » ou « hybride assuré ou possible ») ont été déterminées comme appartenant à des mules ; ce taux baisse à 23 % si l’on classe a priori tous les indéterminés dans la catégorie « cheval » ; 10 des 31 radius complets sont issus « d’hybrides » (ou « d’hybrides possibles ») ; les décomptes à partir des fémurs, humérus, tibias et métatarses sont moins précis (fig. 16), mais on peut évaluer le ratio à un minimum de 30 % d’hybrides dans le dépôt.

Fig. 20 : Différence du logarithme décimal des longueurs osseuses à l’individu de référence à La Rochette et sur deux sites de comparaison. La ligne correspond au cheval de référence. Le triangle : la moyenne des données. Pour La Rochette en noir : les hybrides. Pour Châlons-en-Champagne et Mâcon, la détermination cheval / hybride n’est pas reportée.

une aCCuMulation d’équidés du bas-eMpire à la roChette (Charente), le trou qui fuMe 311

L’autre apport de cet assemblage est qu’il fournit un corpus important de mesures qui permettent d’évaluer la taille des animaux. Pour bien faire, il faudrait pouvoir établir les hauteurs au garrot en fonction de chacune des deux formes présentes mais cela est difficile étant donné l’absence d’attribution de certains os. L’évaluation de la taille est donnée à partir des coefficients de May (1985). La moyenne globale s’établit à 1,42 m avec une étendue allant de 1,26 à 1,59 m. Nous n’avons pas repéré de particularité concernant la taille des mulets qui semblent se situer dans la fourchette générale.

Mais au-delà de la volonté de décrire la stature des équidés vivants dans les campagnes antiques autour du village de La Rochette, l’analyse ostéométrique permet surtout d’aborder des questions plus larges liées à la diversité variétale à cette époque.

Une étude a récemment montré qu’il existait une variété de format de bovins aux époques gauloises et romaines (Duval, Lepetz, Horard-Herbin 2012). Dès la période laténienne, les animaux ne possédaient pas partout les mêmes statures : les contraintes culturelles et environnementales propres aux territoires – et les choix des éleveurs ? – avaient donné naissance à des troupeaux présentant des caractéristiques morphométriques propres. Il existait donc une diversité régionale, voire microrégionale, des formes et des tailles. À partir du début de la période romaine la stature des bœufs augmente, comme c’est le cas pour toutes les espèces domestiques, mais cette évolution n’est pas uniforme et les rythmes de ces changements diffèrent selon les territoires. On observe ainsi une nouvelle mosaïque à la période romaine qui n’est pas calquée sur celle de la période précédente et qui suit des règles qu’il convient encore de comprendre.

On est encore loin de pouvoir faire le même travail pour les équidés, parce que les os sont moins nombreux que ceux de bœuf, mais il semble toutefois exister des différences entre certains territoires ; elles ont été décrites à l’échelle des provinces de l’Empire par Johnstone (2004), elles restent à définir à l’intérieur des provinces occidentales mais les premiers éléments indiquent qu’elles existent bien.

Pour les décrire, différentes méthodes d’analyse peuvent être sollicitées. Parmi elles, l’utilisation des LSI (Log Size Index), développée par Simpson (1941) semble très performante. Elle permet d’évacuer l’emploi des coefficients de hauteur au garrot (mal adapté à une telle approche), permet d’utiliser l’ensemble des os (pas seulement les os

longs), et une variété plus grande de mesures. Elle consiste à calculer la différence du logarithme des mesures effectuées sur le matériel archéologique et de les comparer à un individu ou à une population de référence. Dans le cas présent, nous avons sélectionné un individu archéologique provenant du site de Fresnes-les-Montauban (Pas-de-Calais). Il s’agit d’un cheval mâle adulte daté du IIIe s. apr. J.-C. (Lepetz, 1996).

La projection des mesures de La Rochette révèle que les valeurs (et donc les individus) se distribuent équitablement autour de la valeur « 0 », qui est celle de l’animal de référence. Cette valeur constitue par ailleurs la moyenne des valeurs de La Rochette. Les données issues du site de Châlons-en-Champagne se distribuent de manière équivalente. En revanche les os d’équidés du site de Mâcon (Lepetz et al. 2013) sont globalement bien plus petits. La répartition des mesures sont décalées à gauche de la valeur de référence ainsi que la moyenne. Des études complémentaires sont nécessaires pour évaluer les proportions d’hybrides dans l’assemblage mais il est peu probable qu’ils soient suffisamment importants pour être à l’origine de ce fort écart. De manière similaire il faudra pourvoir travailler sur la largeur des os afin de définir d’éventuelles variations de la gracilité des animaux.

En conclusion, le site de La Rochette fournit plusieurs types d’information :

- Le dépôt permet de décrire les moyens mis en œuvre par les habitants des campagnes de ce territoire pour se débarrasser de cadavres d’animaux, à savoir les jeter dans une cavité naturelle.

- L’analyse de la répartition anatomique et l’étude des traces de découpe permet de révéler que les animaux étaient initialement complets mais que les tendons au moins, (et par extension peut-être aussi la peau ?) ont été prélevés.

- Il n’y a pas lieu de ce fait d’y voir de geste de type rituel.- Il s’agit bien d’animaux complets, accompagnés de rares

autres individus d’espèces différentes (porc, mouton). Les rejets de type domestique sont limités.

- L’analyse de la forme des os révèle la présence d’au moins 25 % d’hybrides.

- La taille des équidés est proche de celles observées sur d’autres sites du Nord de la France.

- Le matériel alimente un corpus qui permet de mettre en évidence une variété des tailles à l’échelle des Gaules. Il conviendra de décrire cette diversité grâce à l’ensemble des assemblages disponibles.

Sébastien LEPETZ, Loïc BOURY, Bruno BOULESTIN312

(1) L’étude de la céramique romaine a été réalisée par J.-F. Buisson et J.

Gomez de Soto, que nous remercions vivement.

NOTES

BIBLIOGRAPHIE

Duval, Lepetz, Horarb-Herbin 2012 : C. Duval, S. Lepetz, M.-P. Horard-Herbin, Diversité des cheptels et diversification des morphotypes bovins dans le tiers Nord-Ouest des Gaules entre la fin de l’âge du Fer et la période romaine, Gallia, 69-2, 2012, p. 79-114.

Eisenmann 1986 : V. Eisenmann, Comparative osteology of modern and fossil horses, half asses and asses, dans R.H. Meadow, H.-P. Uerpmann (éd.), Equids in the Ancient World, Wiesbaden, 1986, p. 67-116.

Laurenceau, Santrot 1988 : N. Lauranceau, M.-H. Santrot, J. Santrot, Nouveautés dans la céramique commune, dans C. Allag, J.-P. Darmon, N. Lauranceau et L. Maurin (dir.), Les fouilles de « Ma Maison ». Études sur Saintes antique, Aquitania Suppl. 3, Bordeaux, 1988, p. 200-261.

Lepetz, Bémilli, Pluton-Kliesh 2010 : S. Lepetz, C. Bémilli, S. Plu-ton-Kliesh, Le site antique du « Clos au Duc » à Evreux (Eure). Sépul-tures de privilégiés ou trous à ordure ?, dans A. Gardeisen, E. Furet et N. Boulbes (éds), Histoire d’équidés : des textes, des images et des os, Mo-nographie d’Archéologie Méditerranéenne, hors série 4, 2010, p. 28-56.

Lepetz 1996 : S. Lepetz, L’animal dans la société gallo-romaine de la France du Nord, Revue Archéologique de Picardie, n° spécial 12, Amiens, 1996.

Lepetz, Rivière, Frère 2013 : S. Lepetz, J. Rivière, S. Frère, Des accumulations de cadavres d’équidés aux portes des villes romaines. Pratiques hygiénistes, récupération de matière première et équarrissage, dans G. Auxiette et P. Méniel (éd.), Les dépôts d’ossements animaux en France, de la fouille à l’interprétation, Archéologie des plantes et des animaux, 4, Monique Mergoil éditions, 2013, p. 221-248.

Johnstone 2004 : C. Johnstone, A Biometric Study of Equids in the Roman World, University of York, Thesis submitted for PHD, University of York, Department of Archaeology, 2004.

May 1985 : E. von May, Widerristhöhe und Langknochenmasse bei Pferden - ein immer noch aktuelles Problem, Zeitschrift für Säugetierkunde, 50.6, 1986, p. 368-382.

Santrot, Santrot 1979 : M.-H. Santrot, J. Santrot, Céramiques communes gallo-romaines d’Aquitaine. Bordeaux-Paris, 1979.