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1 La virologie L’ immunologie La vaccinologie Les approches sociologiques Les formations Les associations LE SIDA de l’Université PARIS DESCARTES Historique & chiffres clés AVRIL 2013

Les cahiers sida

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La virologie

Lrsquo immunologie

La vaccinologie

Les approches sociologiques

Les formations

Les associations

Le sida

de lrsquoUniversiteacute paris descartes

Historique amp chiffres cleacutes

avril 2013

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Freacutedeacuteric DARDEL Preacutesident de lrsquoUniversiteacute

Paris Descartes

EacutediTODepuis les premiers cas deacuteceleacutes aux Etats-Unis en 1980 et la deacutecouverte trois ans plus tard du Virus de lrsquoImmunodeacuteficience Humaine (VIH) par les eacutequipes de Luc Montagnier et Franccediloise Barreacute-Sinoussi lrsquoeacutepideacutemie a atteint plus de 20 millions de personnes agrave travers le monde et srsquoest propageacutee dans tous les pays et toutes les cateacutegories de population Depuis plus de trente ans la lutte contre le sida est un enjeu de santeacute publique majeur agrave lrsquoeacutechelle internationale La preacutevention reste le maicirctre mot et en ces temps ougrave lrsquoon observe une certaine ldquorelacirccherdquo en particulier de la part des jeunes il est important de rappeler qursquoon ne gueacuterit pas du sida et que seul le port du preacuteservatif est un moyen de preacutevention efficace

Ce numeacutero des Cahiers de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes entiegraverement consacreacute au VIH a pour ambition de preacutesenter le panorama le plus large possible des recherches effectueacutees sur cette theacutematique au sein de notre universiteacute Qursquoelles soient drsquoordre meacutedicales biologiques ou sociales elles contribuent toutes agrave la lutte contre ce fleacuteau mondial Certains travaux actuels meneacutes agrave lrsquoInstitut Cochin agrave lrsquohocircpital Necker ou au Centre universitaire des Saints-Pegraveres sont de premiegravere importance et ouvrent des perspectives extrecircmement prometteuses dans les domaines de lrsquoimmunologie de la virologie de la vaccinologie ou encore de la theacuterapie geacutenique Les sciences humaines et sociales permettent de comprendre les aspects humains de la propagation du sida et drsquoimaginer de nouveaux projets de preacutevention et de deacutepistage crsquoest le cas en particulier des eacutetudes meneacutees par le Centre de Population et Deacuteveloppement (CEPED) en Afrique et en Asie les deux continents preacutesentant la plus forte preacutevalence de personnes seacuteropositives

Je tiens agrave remercier et agrave saluer lrsquoensemble de nos partenaires qui ont cofinanceacute la grande majoriteacute des travaux exposeacutes dans ce numeacutero lrsquoAgence Nationale de Recherche contre le Sida et les Heacutepatites Virales (ANRS) Sidaction lrsquoInserm et le CNRS

Enfin vous trouverez les informations concernant les formations proposeacutees par notre universiteacute en rapport avec cette theacutematique ainsi que des renseignements pratiques dont la liste des centres de deacutepistage anonyme et gratuit situeacutes agrave Paris ainsi que les principales associations de lutte contre le sida

Je vous souhaite cher(e)s collegravegues et cher(e)s eacutetudiant(e)s une tregraves bonne lecture

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sOm

ma

ire

Historique et deacutefinition4

Eacutetude des reacuteservoirs VIH8

Les approches socio-culturelles de lrsquoeacutepideacutemie

22recherches en vaccinologie18

Les principales associations 34

Eacutetat des lieux6

La collecte drsquoobjets sur lrsquohistoire et la meacutemoire du sida30

Lrsquoapport des associations dans la reconnaissance drsquoun patient expert28

Les conseils du service interuniversitaire de meacutedecine preacuteventive et liste des centres de deacutepistages anonymes et gratuits

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recherches fondamentales en immunologie et en virologie10

Les formations31

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HISTORIQUE amp DEacuteFINITION1884-1924 Transmissions de reacutetrovirus de singes agrave lrsquoHomme

(chez les chasseurs et lors du deacutepeccedilage de viande de singe)

Les meacutedecins africains observent une augmentation des maladies opportunistesAnneacutees 1970

1981 Les premiers cas de sida observeacutes en Californie et agrave New York sont rapporteacutes dans la communauteacute gay masculine et chez des consommateurs de drogues

1982Le terme de SIDA est creacuteeacute Syndrome de lrsquoImmunoDeacuteficience Acquise

198319831985 1987

1994

Les premiers cas de sida sont deacutecrits en France dont certains rapporteacutes chez des femmes non toxicomanes chez des enfants et des heacutemophiles

Les scientifiques franccedilais identifient le Virus de lrsquoImmunodeacuteficience Humaine (VIH) responsable de la maladie

Les Premiers tests de diagnostic seacuterologique sont deacuteveloppeacutes en France et aux Etats-Unis

Il est deacutemontreacute que lrsquoAZT reacuteduit le risque de transmission du virus de la megravere agrave lrsquoenfant

Mise sur le marcheacute de lrsquoAzidothymidine (AZT) premier meacutedicament utiliseacute dans le traitement de lrsquoinfection

19962003

Mise agrave disposition drsquoune combinaison de trois anti-reacutetroviraux crsquoest la naissance drsquoune nouvelle classe theacuterapeutique les antiproteacuteases

Mise agrave disposition des tests de quantification du virus dans le sang le test de charge virale

Le premier candidat-vaccin contre le sida srsquoavegravere ecirctre un eacutechec

Il est deacutemontreacute que la circoncision reacuteduit lrsquoinfection du VIH chez les hommes heacuteteacuterosexuels

2006

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2008Le prix Nobel de meacutedecine est deacutecerneacute agrave Franccediloise Barreacute-Sinoussi et Luc Montagnier pour leur deacutecouverte du VIH en 1983

Le meacutedicament Atripla combine trois meacutedicaments en la prise drsquoun seul comprimeacute par jour

2009

2013On estime qursquoenviron 34 millions de personnes vivent avec le VIH dans le mondeEn France environ 130 000 personnes sont seacuteropositives lrsquoIle-de-France est la reacutegion la plus toucheacutee par lrsquoeacutepideacutemie qui continue de progresser dans la communauteacute gayLrsquoaccegraves aux traitements dans les pays toucheacutes par lrsquoeacutepideacutemie reste tregraves insuffisant puisqursquoen 2012 moins de 6 millions de personnes infecteacutees recevaient des traitements antireacutetroviraux

LA TRAnsmission Du ViHLa majoriteacute des cas de transmission de VIH a lieu lors de rapports sexuels non proteacutegeacutes La meilleure protection est lrsquousage du preacuteservatif La contamination se fait aussi par voie sanguine notamment chez les consommateurs de drogues Lrsquoutilisation de seringue agrave usage unique reacuteduit consideacuterablement ce risque de transmission La transmission du virus de la megravere agrave lrsquoenfant a lieu in utero ou intra-partum Lrsquoefficaciteacute de la preacutevention de cette transmission par les traitements antireacutetroviraux administreacutes durant la grossesse a permis de reacuteduire consideacuterablement ce risque

LrsquoinFEcTion DE LrsquooRgAnismE pAR LE ViHLe VIH infecte particuliegraverement les lymphocytes T CD4 qui sont des cellules essentielles du systegraveme immunitaire car elles coordonnent de nombreuses reacuteponses immunes notamment face aux infections De fait lrsquoinfection virale est disseacutemineacutee dans tout lrsquoorganisme et le virus est preacutesent dans le sang le sperme le liquide preacute-seacuteminal les seacutecreacutetions cervico-vaginales et le lait maternel Lrsquoinfection se produit par la disseacutemination du virus par voie muqueuse (ex muqueuses vaginales anales et au niveau du gland) ou directement par voie sanguine (seringue)

cycLE Du ViRus Le VIH est un reacutetrovirus dont le geacutenome est un ARN Apregraves lrsquoentreacutee du virus dans la cellule lrsquoARN viral est transcrit en ADN gracircce agrave une enzyme virale la reacuteverse-transcriptase Cet ADN double brin va ensuite srsquointeacutegrer au sein drsquoun chromosome de la cellule Cette cellule infecteacutee peut rester au repos jusqursquoau moment ougrave elle est activeacutee La reacuteplication virale est alors deacuteclencheacutee utilisant la machinerie cellulaire pour produire de multiples particules virales qui vont ecirctre libeacutereacutees et infecter de nouvelles cellules

LEs conseacutequEncEs DE LrsquoinFEcTion pAR LE ViHLrsquoinfection induit une reacuteplication systeacutematique et continue qui augmente au cours du temps entrainant la destruction progressive des lymphocytes T CD4 et lrsquoalteacuteration des deacutefenses immunitaires Le deacuteficit immunitaire ou laquo SIDA raquo pour Syndrome de lrsquoImmuno-Deacuteficience Acquise deacutefini par un taux de lymphocytes CD4 infeacuterieur agrave 200mm3 et par des infections dites opportunistes qui profitent de cette immunodeacutepression pour se deacutevelopperEn lrsquoabsence de traitement le sida survient en moyenne 8 ans apregraves lrsquoinfection par le VIH Les traitements antireacutetroviraux sont deacutesormais initieacutes de plus en plus tocirct apregraves le diagnostic de lrsquoinfection non seulement pour preacuteserver le risque de progression vers le sida mais aussi celui de transmission sexuelle

TRAiTEmEnTs ET REcHERcHEsLes traitements antiviraux disponibles ne permettent pas de gueacuterir lrsquoinfection ils empecircchent lrsquoeacutevolution de lrsquoinfection vers la maladie Ils bloquent la reacuteplication virale et lrsquoinfection de nouvelles cellules en diminuant consideacuterablement la charge virale crsquoest-agrave-dire le nombre de virus preacutesents dans lrsquoorganisme Les recherches actuelles srsquoattachent agrave ameacuteliorer la prescription des traitements existants et agrave deacutevelopper de nouvelles cibles du cycle viral Agrave ce jour il nrsquoexiste aucun vaccin efficace contre lrsquoinfection agrave VIH les recherches se poursuivent non seulement vers les vaccins prophylactiques mais aussi vers les vaccins theacuterapeutiques

Se faire deacutepister crsquoest aussi proteacuteger les autres

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EacuteTaT des LieUX en franceAU 1er DEacuteCEMBRE 2012

LrsquoInstitut de Veille Sanitaire (InVS) publie chaque anneacutee agrave lrsquooccasion de la Journeacutee mondiale du sida des donneacutees actualiseacutees sur lrsquoinfection au Virus drsquoImmunodeacuteficience Humaine (VIH) et les Infections Sexuellement Transmissibles (IST) en France Les donneacutees disponibles pour lrsquoanneacutee 2011 ne montrent pas de rupture par rapport aux anneacutees preacuteceacutedentes

Environ

6100 personnes ont deacutecouvert leur seacuteropositiviteacute en 2011

un chiffre comparable agrave celui de 2010

32 drsquoentre elles lrsquoont fait lors drsquoune consultation en meacutedecine de ville LrsquoIle-de-France la Cocircte drsquoAzur et la Guyane demeurent les reacutegions les plus toucheacutees Enfin on estime toujours que

30 000 personnes vivent avec le VIH et lrsquoignorent

de tests de deacutepistages VIH52 millions

ont eacuteteacute reacutealiseacutes en 2011 soit 4 de plus qursquoen 2010 Dans la moitieacute des cas le diagnostic drsquoinfection VIH est tardif avec un taux de cellules immunitaires (CD4) agrave moins de 350 Pour ameacuteliorer la prise en charge il faudrait deacutesormais arriver agrave deacutepister plus tocirct Les personnes diagnostiqueacutees preacutecocement sont le plus souvent jeunes neacutees en France contamineacutees lors drsquoun rapport homosexuel alors que les personnes diagnostiqueacutees tregraves tardivement sont souvent plus acircgeacutees neacutees en Afrique subsaharienne et contamineacutees lors de rapports heacuteteacuterosexuels

07Les patients deacutecegravedent deacutesormais de comorbiditeacutes quand leur infection est controcircleacutee par des traitements anti-reacutetroviraux Une prise en charge multidisciplinaire en particulier en ce qui concerne les cancers apparait indispensable

Seules

10 des personnes ont deacutecouvert leur seacuteropositiviteacute durant la primo-infection alors que

800 cas de deacutepistages tregraves tardifs(au stade sida) ont eacuteteacute enregistreacutes sur la mecircme peacuteriode (environ 13 ) Augmenter la preacutecociteacute des diagnostics de la maladie reste un enjeu de santeacute publique majeur pour les anneacutees agrave venir

En 2011 2400 hommesayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) ont deacuteclareacute leur seacuteropositiviteacute Cela repreacutesente

40 des deacutepistages positifsune proportion qui ne diminue pas au fil des ans Ces hommes demeurent la population la plus exposeacutee en France puisque lrsquoincidence de lrsquoinfection VIH est 200 fois plus eacuteleveacutee au sein de cette population Lrsquoeacutetude laquo Preacutevagay raquo reacutealiseacutee parmi les HSH freacutequentant les lieux de convivialiteacute gay parisiens eacutevalue cette incidence agrave 38 avec une preacutevalence de 18 Les eacutetudes drsquoautres pays rapportent des estimations drsquoincidence proches pour les populations drsquoHSH avec une moyenne de 25 Ces hommes sont majoritairement neacutes en France et acircgeacutes de 37 ans en moyenne Un tiers drsquoentre eux a effectueacute le test de deacutepistage suite agrave des signes cliniques drsquoinfection et un tiers suite agrave une exposition au VIH Dans 40 des cas ils ont eacuteteacute deacutepisteacutes par un meacutedecin de ville

Chez les heacuteteacuterosexuels neacutes agrave lrsquoeacutetranger la transmission du VIH parait moins importante qursquoauparavant et le nombre de deacutecouvertes de seacuteropositiviteacute diminue depuis 2003 En revanche chez les heacuteteacuterosexuels neacutes en France le nombre de deacutecouvertes de seacuteropositiviteacute est stable depuis plusieurs anneacutees En 2011 on a deacutenombreacute

3500 deacutecouvertes de seacuteropositiviteacutechez les heacuteteacuterosexuels dont

2400 neacutes agrave lrsquoeacutetranger (1400 femmes)et 1100 neacutes en France (600 hommes)

39des hommes heacuteteacuterosexuels avaient atteint le stade sida (moins de 200 CD4) lorsqursquoils ont deacutecouvert leur seacuteropositiviteacute Les usagers de drogues ne repreacutesentent plus que 1 des nouvelles contaminations soit 85 personnes en 2011 Une importante proportion de cette population est neacutee agrave lrsquoeacutetranger en Europe et en Afrique du Nord

Enfin le sida ne repreacutesente plus qursquoun quart des causes de deacutecegraves des patients infecteacutes par le VIH en France sauf en outre-mer ougrave cette proportion reste de 36

Les homosexuels masculins et les heacuteteacuterosexuels neacutes agrave lrsquoeacutetranger restent les populations les plus exposeacutees

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DeacuteFiniTion DEs ReacutesERVoiRs ViHLes traitements antireacutetroviraux ont permis de reacuteduire consideacuterablement la morbiditeacute et la mortaliteacute des patients infecteacutes traiteacutes qui ont deacutesormais une espeacuterance de vie tregraves proche de celle de la population geacuteneacuterale Ces traitements permettent de bloquer la reacuteverse-transcriptase et drsquointerrompre le cycle viral en empecircchant lrsquoinfection de nouvelles cellules Cependant lrsquoinfection reste toujours preacutesente dans lrsquoorganisme du fait que les antireacutetroviraux nrsquoatteignent pas les cellules infecteacutees latentes au repos qui constituent les reacuteservoirs VIHDe fait les personnes seacuteropositives ne peuvent arrecircter leurs traitements (mecircme en cas de charge virale indeacutecelable) car dans ce cas la reacuteplication virale redeacutemarre et le virus est agrave nouveau rapidement produit Ce pheacutenomegravene est ducirc agrave lrsquoexistence de reacuteservoirs du VIH constitueacutes majoritairement de lymphocytes CD4 infecteacutes Les cellules infecteacutees sont preacutesentes de faccedilon diffuse dans tout lrsquoorganisme mais crsquoest dans les tissus lymphoiumldes le tube digestif et les ganglions lymphatiques qursquoelles sont les plus abondantes De mecircme que le systegraveme immunitaire est incapable drsquoinduire des reacuteponses immunes capables de controcircler la reacuteplication virale les cellules reacuteservoirs dormantes ne sont pas reconnues par le systegraveme immunitaire et ne sont donc pas eacutelimineacutees car elles nrsquoexpriment aucun antigegravene viral membranaire

quAnTiFicATion DEs ReacutesERVoiRs Notre laboratoire est impliqueacute depuis plusieurs anneacutees dans cette theacutematique Nous avons notamment caracteacuteriseacute le niveau des reacuteservoirs VIH au sein de nombreuses cohortes de patients et de situations cliniques diffeacuterentes Pour cela nous avons deacuteveloppeacute une technique ultra-sensible de quantification drsquoADN-VIH dans les cellules infecteacutees sanguines et dans les tissus Tout comme le niveau de charge virale sanguine et le taux de lymphocytes CD4 le niveau drsquoADN-VIH permet de connaicirctre le niveau

EacuteTUde desREacuteSERVOIRSVIH

cHRisTinE RouziouxEA 3620 laquo inFEcTion agrave ViH ReacutesERVoiRs ET pHARmAcoLogiE DEs AnTiReacuteTRoViRAux raquo LABoRAToiRE DE ViRoLogiE HocircpiTAL nEckER - EnFAnTs mALADEs

Manipulation sur la paillassecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Christine RouziouxDirecteur drsquouniteacute HUProfesseur des Universiteacutes Praticien des Hocircpitaux Sida Maladies Infectieuses amp Parasitaires Microbiologie Immunologie ImmunopathologiecopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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global drsquoinfection caracteacuteristique de chaque patient Il est preacutedictif du risque de progression vers le sida Cette technique permet eacutegalement drsquoeffectuer le diagnostic de lrsquoinfection du nouveau-neacute de megravere seacuteropositive Le deacuteveloppement drsquoautres techniques de recherche pour quantifier et caracteacuteriser les diffeacuterentes formes drsquoADN-VIH inteacutegreacutees au chromosome ainsi que la mesure de la capaciteacute des reacuteservoirs agrave produire du virus nous permettra de participer agrave la construction drsquoessais theacuterapeutiques visant agrave reacuteduire les reacuteservoirs

LEs conTRocircLEuRs Du ViH Il existe de rares cas de personnes seacuteropositives qui ne preacutesentent aucun signe drsquoeacutevolution clinique et biologique sur plusieurs anneacutees ils sont deacutesigneacutes sous le terme de laquo HIV controcircleurs raquo ou laquo controcircleurs du VIH raquo Ces patients dont le systegraveme immunitaire controcircle naturellement lrsquoinfection sont le sujet de nombreuses recherches physiopathologiques La compreacutehension des meacutecanismes agrave lrsquoorigine de ce controcircle virologique pourrait conduire au deacuteveloppement de nouvelles approches theacuterapeutiques ou vaccinales La mesure du taux drsquoADN-VIH chez ces patients nous a permis de montrer qulsquoils preacutesentent un niveau de reacuteplication virale et de reacuteservoirs particuliegraverement bas mecircme apregraves plus de 10 ans drsquoinfection Deux meacutecanismes pourraient expliquer ces deacutefenses naturelles soit une reacutesistance naturelle des lymphocytes agrave lrsquoinfection ou bien un blocage de la reacuteplication du virus par des facteurs de restriction Lrsquoeacutetude de ces meacutecanismes est prometteuse Une forte proportion de ces sujets laquo controcircleurs du VIH raquo sont porteurs drsquoallegraveles HLA-B27 etou de HLA-B57 Ces allegraveles se reacutevegravelent protecteurs car ils induisent des fonctions de lymphocytes TCD8 plus robustes et plus efficaces contre les cellules infecteacutees activeacutees

LEs pATiEnTs VisconTiNotre groupe de recherches a identifieacute et deacutecrit reacutecemment des cas de patients traiteacutes preacutecocement en primo-infection preacutesentant un controcircle virologique plus de 7 ans apregraves lrsquoarrecirct de leur traitement (Hocqueloux AIDS 2010 Saez-Cirion Plos Pathogens 2013) Cette situation exceptionnelle se reacutevegravele peu freacutequente du fait qursquoelle neacutecessite des conditions particuliegraveres drsquoinitiation tregraves preacutecoce des traitements maintenus au moins deux ans puis interrompus La freacutequence de cette situation est estimeacutee de 7 agrave 10 des patients traiteacutes en primo-infection sans que des facteurs particuliers nrsquoaient eacuteteacute identifieacutes Ces patients laquo controcircleurs post-traitement raquo ou VISCONTI pour Viro-Immunological Sustained Control after Treatment Interruption ne portent pas les allegraveles protecteurs HLA-B27 ou HLA-B57 Ils nrsquoont pas drsquoactiviteacute TCD8 fortes comme les HIV controcircleurs Par contre ils preacutesentent un niveau des reacuteservoirs particuliegraverement faible et certains voient leurs reacuteservoirs diminuer ces derniegraveres anneacutees alors qursquoils ne reccediloivent plus de traitement La culture des cellules lymphocytaires de ces sujets permet de montrer une reacuteplication virale avec une production de virus nrsquoindiquant pas des blocages complets ou la preacutesence de virus deacutefectifs majoritaires Notre hypothegravese est qursquoun meacutecanisme du controcircle virologique en lrsquoabsence de traitement est diffeacuterent de celui des HIV controcircleurs Nous pensons que le traitement tregraves preacutecoce interrompt lrsquoeacutetablissement des reacuteservoirs bloque la laquo tempecircte cytokinique raquo induite lors de la primo-infection tout en preacuteservant des fonctions immunitaires essentielles notamment les reacuteponses immunes inneacutees

TRAiTEmEnTs En pRimo-inFEcTionDegraves 2001 nous avons rapporteacute le fait que des traitements initieacutes degraves la primo-infection induisent une forte reacuteduction du taux drsquoADN-VIH des lymphocytes sanguins beaucoup plus importante que celle induite par des traitements initieacutes en phase chronique De nombreux reacutesultats convergent maintenant et confirment lrsquoimpact important des traitements initieacutes tregraves preacutecocement LrsquoEssai ANRS-OPTIPRIM est le premier essai visant agrave explorer lrsquoimpact drsquoune penta-theacuterapie de 24 mois initieacutee dans les dix semaines suivant la contamination sur le reacuteservoir sanguin Lrsquoessai qui a commenceacute en 2010 va se deacuterouler jusqursquoen 2014 Les preacutelegravevements recueillis au cours de cet essai vont nous permettre de caracteacuteriser finement le reacuteservoir viral en phase tregraves preacutecoce de la primo-infection Nous pourrons eacutegalement caracteacuteriser les reacuteponses immunitaires inneacutees et speacutecifiques analyser la reacuteponse anticorps et rechercher drsquoeacuteventuels meacutecanismes de blocage de la latence virale

nouVELLEs pisTEs THeacuteRApEuTiquEsLrsquoeacutelimination complegravete des cellules reacuteservoirs sera un objectif tregraves difficile agrave atteindre Pour eacuteradiquer lrsquoinfection il faudrait cibler speacutecifiquement le geacutenome viral inteacutegreacute dans les chromosomes Certaines moleacutecules anticanceacutereuses pourraient ecirctre utiliseacutes dans ce contexte Nous explorons de telles pistes avec les eacutequipes des Professeurs Brigitte Autran (Inserm - UMRS 945) et Carine van Lint de lrsquoUniversiteacute de Bruxelles Nous avons exploreacute la capaciteacute des cellules reacuteservoirs TCD4 quiescentes agrave produire du virus en preacutesence de divers activateurs de la latence virale Cela pourrait constituer une nouvelle approche theacuterapeutique Il reste agrave savoir quels seraient les patients qui pourraient beacuteneacuteficier au mieux de tels traitements

Sur la paillassecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I

Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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recHercHes fOndamenTaLesEN IMMUNOLOGIE ET EN VIROLOGIE

AnnE HosmALinDiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE pReacutesEnTATion DE LrsquoAnTigegravenE pAR LEs cELLuLEs DEnDRiTiquEs

Rocircle des cellules dendritiquesLrsquoobjectif de nos recherches est de permettre de trouver de meilleurs protocoles pour eacutelaborer des candidat-vaccins ou des immunotheacuterapies et eacutegalement de deacutecouvrir des paramegravetres preacutedictifs pour aider les deacutecisions theacuterapeutiques concernant lrsquoinfection par le VIH

Nous eacutetudions des cellules particuliegraveres du systegraveme immunitaire les cellules dendritiques Ces cellules sont essentielles dans le deacuteclenchement de la reacuteponse immunitaire et dans lrsquoefficaciteacute des vaccins En effet elles sont les seules qui peuvent activer les lymphocytes T naiumlfs et donc deacuteclencher les reacuteponses immunitaires Elles ont eacuteteacute appeleacutees laquo cellules preacutesentatrices de lrsquoantigegravene professionnelles raquo Certaines sont speacutecialiseacutees dans la laquo preacutesentation croiseacutee de lrsquoantigegravene raquo un processus gracircce auquel les cellules dendritiques sont capables de preacutesenter aux cellules du systegraveme immunitaire certains fragments des microbes qui infectent des cellules voisines ces fragments sont appeleacutes antigegravenes Elles informent ainsi les lymphocytes T et B de lrsquoinfection ce qui initie une strateacutegie complexe de destruction tregraves speacutecifique des cellules infecteacutees Les vaccins contre les virus doivent la plupart du temps passer par des voies de preacutesentation croiseacutees dans les cellules dendritiques Alors seulement le systegraveme immunitaire sera activeacute et capable de reconnaicirctre speacutecifiquement le virus

Les cellules dendritiques sont des sentinelles qui repegraverent lrsquoentreacutee de pathogegravenes dans lrsquoorganisme Elles ont un rocircle de coordination de la reacuteponse immunitaire Elles libegraverent des proteacuteines appeleacutees cytokines pour activer les autres cellules du systegraveme immunitaire et polariser leurs reacuteponses contre les virus les tumeurs les bacteacuteries ou les parasites En particulier les cellules dendritiques plasmacytoiumldes sont les principales productrices drsquoune famille de cytokines appeleacutee interfeacuteron alpha Ces proteacuteines inhibent la multiplication du virus dans les cellules de lrsquohocircte participant ainsi agrave son eacutelimination Nous avons deacutecouvert le deacuteficit du nombre des cellules dendritiques circulantes lors de lrsquoinfection par le VIH et une forte diminution de la production drsquointerfeacuteron 1 dans la primo-infection Le deacuteficit des cellules plasmacytoiumldes est preacutedictif drsquoune perte de controcircle de la reacuteplication virale

Anne HosmalinDirectrice de recherche CNRS MD PhD chef de lrsquoeacutequipe laquo Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques raquocopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Equipe Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiquesAlexandre Lubin - Yolande Richard - Kahina Taleb - Camille Baey - Michaeumll Valente - Vincent Feuillet - Milica Millvojevic - Jean-Pierre Jourdain - Lene Vimeux - Marco Iannetta - Ezgi Yildiz - Anne HosmalincopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Reacuteponses immunitaires

Hyperactivation du systegraveme immunitaireLors de lrsquoinfection par le VIH il existe un cercle vicieux drsquohyperactivation du systegraveme immunitaire Le VIH infecte preacutefeacuterentiellement les lymphocytes CD4 qui sont tregraves importants dans les deacutefenses immunitaires Lorsque ces cellules sont activeacutees le virus peut se multiplier Au niveau de lrsquointestin ces lymphocytes sont en permanence activeacutes par le voisinage des bacteacuteries intestinales Ainsi lrsquohyperactivation du systegraveme immunitaire entrave paradoxalement lrsquoeacutelimination du virus Notre eacutequipe a montreacute que cette hyperactivation pourrait reposer sur une population particuliegravere de globules blancs des monocytes porteurs de la moleacutecule MDC-8 Ceux-ci pourraient devenir une nouvelle cible theacuterapeutique Cette strateacutegie permettrait de compleacuteter lrsquoaction des antireacutetroviraux en interrompant drsquoune maniegravere tregraves cibleacutee le cercle vicieux drsquohyperactivation du systegraveme immunitaire

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Yolande Richard copyVirgile Delacirctre I Service Communi-cation I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

FLoREncE niEDERgAngDiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE pHAgocyTosE ET inVAsion BAcTeacuteRiEnnE

Effets de lrsquoinfection des macrophages par le VIHNotre eacutequipe eacutetudie les effets de lrsquoinfection par le VIH-1 sur les fonctions des macrophages Les macrophages sont des cellules du systegraveme immunitaire issues de la diffeacuterenciation de preacutecurseurs et de monocytes circulants dans les tissus Ils jouent un rocircle majeur dans lrsquoeacutelimination quotidienne des deacutebris cellulaires ainsi que des microorganismes pathogegravenes (fonction de phagocytose et de clairance) et participent agrave lrsquoorchestration des reacuteponses immunitaires par la seacutecreacutetion de meacutediateurs solubles les cytokines Les macrophages repreacutesentent une cible majeure du VIH car ils permettent une reacuteplication virale productive tout en eacutetant reacutesistants aux effets cytotoxiques du virus contrairement aux lymphocytes T Ils jouent un rocircle tregraves important dans le deacuteveloppement de maladies opportunistes et communautaires En particulier se sont deacuteveloppeacutees ces derniegraveres anneacutees des pathologies tregraves seacutevegraveres lieacutees agrave des souches de Salmonelles hyper invasives qui au lieu de donner lieu agrave des infections locales controcircleacutees eacutevoluent en maladie systeacutemique grave chez les patients immunodeacuteprimeacutes en Afrique australe

Nous avons montreacute que les macrophages infecteacutes par le VIH-1 preacutesentent des capaciteacutes reacuteduites de phagocytose de diverses cibles La proteacuteine NEF qui est un facteur de virulence majeur du VIH-1 joue un rocircle primordial dans lrsquoinhibition de la phagocytose en perturbant le trafic intracellulaire indispensable pour une internalisation efficace Nos recherches se concentrent actuellement sur lrsquoeacutetude des eacutetapes plus tardives de maturation de deacutegradation et clairance des bacteacuteries et drsquoactivation des cellules Notre but est de comprendre pourquoi les cellules infecteacutees par le VIH-1 permettent le deacuteveloppement de maladies opportunistes en utilisant en particulier des modegraveles de co-infections par le virus et les souches invasives africaines de bacteacuteries Salmonella Nous recherchons aussi les facteurs viraux impliqueacutes dans ces eacutetapes

yoLAnDE RicHARDDiREcTRicE DE REcHERcHE

Compartiment lymphocytaire B et infections pathogegravenes par VIHSIVLe fonctionnement du compartiment B est profondeacutement alteacutereacute chez les patients infecteacutes par le VIH-1 ou les macaques infecteacutes par les souches pathogegravenes du virus de lrsquoimmunodeacuteficience simienne (SIV) Les Primates Non Humains (comme les macaques Rheacutesus ou cynomolgus) infecteacutes par le SIV (analogue du VIH chez les macaques) repreacutesentent le seul modegravele pertinent permettant de faire progresser les recherches sur le sida Dans ce modegravele nous avons montreacute que la perte en lymphocytes B meacutemoires une caracteacuteristique de la phase chronique deacutebute degraves le stade de primo-infection et nrsquoest que partiellement contrecarreacutee par les theacuterapies antireacutetrovirales mecircme preacutecoces Une population de lymphocytes B dits de la zone marginale speacutecialiseacutee dans la reacuteponse antibacteacuterienne voit aussi sa freacutequence reacuteduite au cours de la primo-infection La perte de ces deux populations compromet la reacuteponse speacutecifique du virus mais aussi les reacuteponses acquises naturellement ou par vaccination contre les pathogegravenes et favorise lrsquoeacutemergence drsquoinfections opportunistes Le contexte inflammatoire de lrsquoinfection surimpose une hyperactiviteacute B deacutetectable dans les tissus peacuteripheacuteriques et muqueux qui est associeacutee agrave une hyperproduction drsquoimmunoglobulines polyclonales degraves la primo-infection

Nous avons reacutecemment montreacute une surexpression de BAFF (pour B-cell Activating Factor of the TNF Family) dans le seacuterum et les tissus des macaques primo-infecteacutes qui pourrait contribuer agrave favoriser une reacuteponse B systeacutemique au deacutetriment de la reacuteponse speacutecifique du VIH-1 mais aussi agrave affecter le compartiment T en modulant via les fonction de cellules preacutesentatrices de lrsquoantigegravene des lymphocytes B activeacutesmeacutemoires Cette hypothegravese est actuellement eacuteprouveacutee in vivo chez le macaque infecteacute traiteacute ou non par une forme soluble du reacutecepteur BAFF-R Les conseacutequences de ce blocage sont eacutevalueacutees en termes de reacuteeacutequilibrage de reacuteponse B et T (TH17TH1) ainsi que de protection des cellules dendritiques

Macrophage deacuteriveacute de monocytes sanguins de

donneurs sains infecteacutes in vitro par du VIH-1 Le marquage

anti-capside p24 est visualiseacute en vert le reacuteseau de microtu-

bules en rouge et le noyau des cellules en bleu

copy Chantal Deschamps (eacutequipe F Niedergang)

Une cellule dendritique avec ses compartiments endosomaux ougrave le VIH peut ecirctre phagocyteacute (en vert) son noyau (en bleu) et ses prolongements chargeacutes drsquoantigegravenes (en rouge)copy Michaeumll Valente Anne Hosmalin I Equipe laquo Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques raquo

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Reacutemi cHEyniER DiREcTEuR DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipEcyTokinEs ET inFEcTions ViRALEs

CytokinesLes cytokines sont des proteacuteines essentielles au fonctionnement du systegraveme immunitaire Seacutecreacuteteacutees par les lymphocytes T et B les cellules dendritiques et les macrophages mais aussi par des cellules nrsquoappartenant pas au systegraveme immunitaire elles ont pour fonction de maintenir lrsquoeacutequilibre homeacuteostatique du systegraveme immunitaire et de moduler les reacuteponses immunitaires

Parmi ces cytokines nous nous inteacuteressons plus particuliegraverement agrave lrsquointerleukine 7 (IL-7) cytokine cleacute de la reacutegulation des populations lymphocytaires T En raison de son rocircle primordial dans la thymopoiumlese et de son action sur la prolifeacuteration et la survie des lymphocytes T peacuteripheacuteriques cette cytokine est utiliseacutee dans des essais cliniques visant agrave ameacuteliorer la reconstitution immunitaire des patients infecteacutes par le VIH Notre eacutequipe participe agrave lrsquoanalyse des conseacutequences immunologiques et virologiques de cette theacuterapie Nous analysons les effets de cette immunotheacuterapie sur la diversiteacute des lymphocytes T des patients et sur le deacuteveloppement des reacuteponses immunitaires T speacutecifiques du virus De plus nous avons identifieacute ces derniegraveres anneacutees une nouvelle proprieacuteteacute de lrsquoIL-7 qui participe agrave la redistribution des cellules de lrsquoimmuniteacute vers les muqueuses portes drsquoentreacutee de la plupart des pathogegravenes Suite agrave cette deacutecouverte nous eacutetudions chez le macaque rheacutesus lrsquoimpact drsquoun traitement par lrsquoIL-7 sur le deacuteveloppement des reacuteponses immunitaires au niveau des muqueuses induites par des stimulations antigeacuteniques locales Dans ces muqueuses nous analysons eacutegalement lrsquoexpression du reacutecepteur de lrsquoIL-7 dans le but drsquoidentifier les cellules impliqueacutees dans la mise en place des reacuteponses immunitaires muqueuses et drsquoen disseacutequer les meacutecanismes drsquoaction

Parmi les cytokines produites en reacuteponse aux infections nous eacutetudions eacutegalement dans le modegravele macaque infecteacute par le SIVmac la reacuteponse interfeacuteron alpha induite par la reacuteplication virale dans les organes cibles de lrsquoinfection Nous nous inteacuteressons particuliegraverement agrave lrsquoexpression des sous-types drsquointerfeacuteron alpha dont la fonction antivirale et lrsquoactiviteacute inhibitrice de la prolifeacuteration cellulaire restent agrave deacutefinir preacuteciseacutement La compreacutehension des meacutecanismes de reacutegulation de la production de ces cytokines et de leur impact agrave la fois sur la reacuteplication virale et sur le systegraveme immunitaire pendant la primo-infection par le SIV devrait permettre drsquoidentifier de nouvelles voies theacuterapeutiques qui en compleacutement des traitements antireacutetroviraux pourraient permettre un meilleur controcircle de la reacuteplication virale

Enfin notre eacutequipe srsquointeacuteresse aux chimiokines des cytokines speacutecialiseacutees dans la migration et le controcircle de lrsquoactivation des cellules du systegraveme immunitaire Nous eacutetudions la production et le rocircle de ces moleacutecules au niveau des muqueuses chez lrsquoindividu sain et infecteacute dans le but de mieux appreacutehender les meacutecanismes responsables de la reacuteduction du nombre de lymphocytes T observeacutee au cours des premiegraveres semaines drsquoinfection

Eacutetagegravere de laboratoirecopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Reacutemi Cheynier

Particules du virus du sida (VIH) en jaune bourgeonnant agrave la surface drsquoun lymphocyte Image acquise par microscopie eacutelectro-nique agrave balayage puis coloriseacuteeS Guadagnini et M-C Preacutevost N Sol-Foulon et O Schwartz J-M Panaud copy Institut Pasteur

Cellules dendritiques plasmacytoiumldes (en vert) dans la zone T de la rate (marqueacutee par un anticorps anti actine en rouge les noyaux cellulaires sont en bleu) un organe lymphoiumlde ougrave se

produit une forte reacuteplication du VIH-1 ce qui srsquoaccompagne drsquoune forte production drsquoInterfeacuteroncopyLeiumlla Perieacute Anne Hosmalin I Equipe laquo Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques raquo

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Florence Margottin-GoguetcopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

JeacuteRocircmE EsTAquiERDiREcTEuR DE REcHERcHE

Lapoptose la mort cellulaire programmeacuteeLa speacutecificiteacute de nos recherches reacuteside drsquoune part dans une recherche drsquoamont qui vise agrave preacuteciser les meacutecanismes biochimiques et moleacuteculaires impliqueacutes dans les processus de mort cellulaire programmeacutee des cellules cibles du VIH et drsquoautre part dans une recherche drsquoaval qui eacutetudie ces meacutecanismes in vivo agrave travers lrsquoanalyse des modegraveles de Primates Non Humains infecteacutes par SIV Ces modegraveles nous permettent par ailleurs de tester de nouvelles approches theacuterapeutiques Nos reacutecents travaux ont permis de mettre en exergue que lrsquoinfection par le VIHSIV entraine lrsquoapoptose des cellules preacutesentatrices de lrsquoantigegravene cellules neacutecessaires agrave lrsquoeacutetablissement de la reacuteponse immunitaire Il srsquoagit en particulier des cellules monocytaires et dendritiques Ainsi une mort preacutematureacutee de ces cellules participerait agrave lrsquoeacutetablissement du deacuteficit immunitaire associeacute au sida et ce degraves la phase de primo-infection (Laforge Plos Pathogens 2011)

JEAn-pHiLippE HERBEuVALDiREcTEuR DE REcHERcHE

Meacutecanismes de mort cellulaireLe deacuteveloppement drsquoune reacuteponse inneacutee est essentiel pour lutter contre les infections virales elle permet de deacutetecter les caracteacuteristiques invariantes des microbes envahisseurs et drsquoactiver le systegraveme immunitaire gracircce agrave la production de proteacuteines antivirales appeleacutees cytokines En preacutesence du VIH les cellules dendritiques plasmacytoiumldes produisent des interfeacuterons alpha un groupe particulier de cytokines anti-virales Parallegravelement elles preacutesentent agrave leur surface la proteacuteine TRAIL reacuteguleacutee par les interfeacuterons alpha qui induit la mort des cellules environnantes qui la reconnaissent gracircce agrave un reacutecepteur speacutecifique Dans les phases tardives du sida le taux drsquointerfeacuterons alpha augmente alors que le nombre de lymphocytes T CD4 diminue massivement par mort cellulaire programmeacutee Cela suggegravere que ces cytokines jouent un rocircle dans la pathologie induite par le VIH Nous avons montreacute que les patients laquo controcircleurs raquo qui controcirclent beaucoup mieux que les autres la reacuteplication du VIH preacutesentent une mutation geacuteneacutetique pour le reacutecepteur de la proteacuteine TRAIL Ce reacutecepteur est deacutefectueux La mutation geacuteneacutetique induit la seacutequestration dans la cellule du reacutecepteur qui ne peut alors plus interagir avec TRAIL empecircchant les lymphocytes T CD4 de reconnaicirctre TRAIL et donc de deacuteclencher leur mort cellulaire programmeacutee Cette mutation associeacutee au profil des patients laquo controcircleurs raquo pourrait expliquer le maintien du nombre de leurs lymphocytes T CD4 ainsi que la non-progression vers la phase sida

Bataille moleacuteculaire entre le virus et la cellule

FLoREncE mARgoTTin-goguET DiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE ReacuteTRoViRus-quiEscEncE ET pRoLiFeacuteRATion Nos travaux consistent agrave analyser les ressorts de la bataille moleacuteculaire entre le VIH et la cellule Notre but est de montrer comment le VIH deacutetourne lrsquoenvironnement cellulaire agrave son avantage pour pouvoir se deacutevelopper et se multiplier Pour ce faire nous eacutetudions les meacutecanismes de deacutefense cellulaire mis en place contre lrsquoinfection virale et particuliegraverement le rocircle joueacute par les proteacuteines auxiliaires dans lrsquoinfection de la cellule

Ces proteacuteines sont longtemps resteacutees peu eacutetudieacutees et mysteacuterieuses Il existe deux types de VIH le VIH-1 et le VIH-2 Le VIH-2 est moins pathogegravene en raison drsquoune interaction diffeacuterente avec lrsquohocircte Les virus VIH-1 et VIH-2 expriment 5 proteacuteines auxiliaires 3 en commun (VIF VPR et NEF) et 2 speacutecifiques (VPU pour VIH-1 et VPX pour VIH-2) Avant 2002 on ne cernait pas exactement leurs rocircles car on ne les eacutetudiait pas dans des environnements cellulaires adapteacutes A partir de cette date il y a eu un tournant important dans lrsquoeacutetude de ces proteacuteines avec la deacutecouverte des premiers facteurs de restriction cellulaire crsquoest-agrave-dire des facteurs cellulaires pouvant empecirccher la reacuteplication virale degraves que le virus a peacuteneacutetreacute dans la cellule Notre groupe srsquoest inteacuteresseacute alors agrave trois de ces proteacuteines auxiliaires que sont VPU VPR et VPX Nous avons chercheacute agrave savoir comment elles sont capables de contrecarrer les facteurs de restriction Ainsi nous avons mis en eacutevidence le fait que le virus utilise des proteacuteines cellulaires les E3 ubiquitine ligases qui sont des enzymes qui favorisent la deacutegradation de facteurs cellulaires Petit agrave petit il a eacuteteacute montreacute que VIF VPR et VPU utilisent les ubiquitines ligases pour aller deacutegrader des facteurs cellulaires qui empecircchent naturellement la reacuteplication du virus Nous avons prouveacute le fait que le VIH et en particulier sa proteacuteine VPR peut utiliser une mecircme enzyme pour aller deacutegrader plusieurs facteurs Nous avons aussi montreacute que le facteur cellulaire de deacutefense inactiveacute par VPX la proteacuteine SAMHD1 inhibe le virus en reacuteduisant la quantiteacute cellulaire des briques indispensables agrave la synthegravese de lrsquoADN viral les dNTP Agrave lrsquoheure actuelle nous orientons nos recherches sur la proteacuteine VPR Nous nrsquoavons pas encore trouveacute lrsquoenvironnement cellulaire dans lequel lrsquoexpression du facteur de deacutefense que VPR inactive est stimuleacute

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sERgE BeacutenicHou DiREcTEuR DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE ViRus ET TRAFic inTRAcELLuLAiRENotre eacutequipe srsquoattache agrave comprendre comment le virus utilise et deacutetourne des voies cellulaires essentielles pour se multiplier ou pour perturber le fonctionnement des cellules du systegraveme immunitaire Nous eacutetudions plus particuliegraverement les proteacuteines virales de reacutegulation VPR et NEF dont le rocircle est primordial au cours de certaines eacutetapes de la reacuteplication virale VPR intervient plutocirct au cours des eacutetapes preacutecoces du cycle viral concernant la reacutetro-transcription du geacutenome viral ARN en ADN ainsi que dans le transport de ce dernier du cytoplasme au noyau ougrave il sera inteacutegreacute au geacutenome de la cellule infecteacutee Au contraire NEF intervient au cours des eacutetapes tardives du cycle de reacuteplication virale pour permettre lrsquoassemblage et la production des particules virales infectieuses Lrsquoun de nos axes de recherche est drsquoessayer de deacutevelopper des strateacutegies permettant de bloquer ces facteurs viraux afin drsquoinhiber speacutecifiquement leurs fonctions essentielles au cours de lrsquoinfection naturelle Pour la proteacuteine NEF nous avons deacuteveloppeacute des outils moleacuteculaires speacutecifiques correspondant agrave des fragments drsquoanticorps simple-chaine de lama ciblant speacutecifiquement cette proteacuteine virale Dans des cellules infecteacutees par le VIH-1 ces fragments drsquoanticorps anti-NEF sont capables drsquoinhiber la totaliteacute des fonctions et des deacutesordres fonctionnels provoqueacutes par NEFCes inhibiteurs de NEF constituent donc des outils originaux pour lrsquoeacutetude fondamentale agrave la fois in vitro et in vivo des fonctions de NEF mais eacutegalement pour le deacuteveloppement de nouvelles strateacutegies theacuterapeutiques antivirales cibleacutees sur la proteacuteine NEF

Serge Beacutenichoucopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Le VIH trouve lrsquoopportuniteacute de se reacutepliquer de faccedilon explosive dans les lymphocytes T activeacutes par les cellules dendritiques Ici on voit des lymphocytes T (contour vert) interagissant avec une cellule dendritique (rouge noyaux en bleu) Image obtenue en microscopie agrave fluorescence copy Vincent Feuillet Institut Cochin

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Steacutephane Emilianicopy Lisa Hayden

Clarisse Berlioz-Torrent

cLARissE BERLioz-ToRREnT ET sTeacutepHAnE EmiLiAni DiREcTEuRs DE REcHERcHE cHEFs DE LrsquoeacutequipE inTERAcTions HocircTEs-ViRusLrsquoutilisation des multitheacuterapies antireacutetrovirales (Highly Active Anti-reacutetroviral Theacuterapies) pour le traitement de toutes les personnes infecteacutees par le VIH a permis drsquoobtenir des progregraves consideacuterables tant en termes drsquoinhibition de la reacuteplication virale qursquoau niveau de lrsquoameacutelioration de lrsquoeacutetat clinique des patients Cependant ces multitheacuterapies ne peuvent ni eacuteradiquer le VIH ni empecirccher lrsquoapparition de virus reacutesistants Lrsquoun des deacutefis des futures strateacutegies theacuterapeutiques consistera agrave inhiber les interactions entre le virus et son environnement cellulaire Nos recherches srsquoinscrivent dans cette perspective et visent agrave ouvrir de nouvelles voies pour le deacuteveloppement de moleacutecules antivirales

Lrsquoinfection par le VIH est caracteacuteriseacutee par des niveaux eacuteleveacutes de reacuteplication virale et par la propagation du virus dans lrsquoorganisme mecircme pendant la phase cliniquement latente et asymptomatique chez les patients Lrsquoune des particulariteacutes de ce virus est drsquoutiliser en grande partie la machinerie cellulaire de son hocircte pour se reacutepliquer Notre objectif est drsquoexplorer les relations entre le VIH et la cellule hocircte de faccedilon agrave mettre agrave jour les meacutecanismes moleacuteculaires qui sous-tendent la pathogeacutenie reacutetrovirale

La production de particules virales infectieuses implique de nombreuses interactions entre proteacuteines virales et cellulaires au cours de la reacuteplication virale Au cours des cinq derniegraveres anneacutees nos projets ont porteacute sur la caracteacuterisation de ces interactions au cours des diffeacuterentes eacutetapes de la reacuteplication du VIH Nous avons identifieacute et valideacute fonctionnellement des cofacteurs cellulaires controcirclant lrsquointeacutegration du geacutenome viral dans le chromosome de la cellule hocircte Nous avons eacutegalement eacutetudieacute les derniers stades de la reacuteplication virale en mettant lrsquoaccent sur le trafic des composants viraux vers le site drsquoassemblage viral le bourgeonnement la libeacuteration et la maturation des particules virales Lrsquointeacuterecirct de nos eacutetudes repose sur le fait que ces cofacteurs cellulaires peuvent potentiellement devenir de nouvelles cibles pour le deacuteveloppement de theacuterapies anti-virales

Vue drsquoun laboratoire copy Virgile Delacirctre I Service Communication Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Microscope agrave fluorescence I Michaeumll Valente et Sonia Amraoui copy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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cARinE Tisneacute DiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE sTRucTuRE DEs ARn inTERAcTions ET AnTi-inFEcTiEux

Structure des ARN interactions et anti-infectieux Notre eacutequipe eacutetudie depuis une dizaine drsquoanneacutees le rocircle des proteacuteines du VIH-1 chaperonnes (NCp7 et VIF) des ARN pour promouvoir la formation du complexe drsquoinitiation de la transcription inverse du VIH-1 Nous avons utiliseacute la reacutesonance magneacutetique nucleacuteaire (RMN) pour obtenir une description meacutecanistique de la formation de ce complexe impliquant lrsquoARNtLys3 et lrsquoARN geacutenomique viral Le VIH-1 deacutetourne un ARN de transfert (ARNt) de la cellule hocircte lrsquoARNtLys3 pour lrsquoutiliser comme amorce de la transcription inverse de son ARN geacutenomique La formation de lrsquohybride ARNtLys3ARN viral consiste en lrsquoappariement des 18 nucleacuteotides du PBS (lsquoPrimer binding sitersquo) agrave la seacutequence compleacutementaire formant lrsquoextreacutemiteacute 3rsquo1113125de lrsquoARNt amorceLa formation du complexe drsquoinitiation de la transcription inverse (ARNtLys3ARN viral) neacutecessite donc la fusion de la structure tridimensionnelle de lrsquoARNt un eacuteveacutenement qui ne se produit pas spontaneacutement agrave la tempeacuterature physiologique de lrsquohocircte mais neacutecessite lrsquoaction de la proteacuteine de nucleacuteocapside (NCp7)

Lrsquoensemble de nos travaux RMN visant agrave comprendre la formation du complexe ARNtARN viral assisteacutee par la proteacuteine de nucleacuteocapside nous a permis drsquoacceacuteder agrave une vision dynamique de la formation du complexe drsquoinitiation et drsquoidentifier les changements conformationnels subis par ces ARN et les eacutetapes importantes du processus de formation du complexe drsquoinitiation Drsquoautre part nous avons montreacute que la proteacuteine VIF entre en compeacutetition avec la NCp7 pour les mecircmes sites de fixation sur lrsquoARNtLys3 Ce reacutesultat pourrait expliquer pourquoi VIF inhibe lrsquohybridation de lrsquoARN viral agrave lrsquoARNtLys3 reacutealiseacute par la NCp7 Nous eacutetudions actuellement par RMN le rocircle des acides nucleacuteiques dans la maturation par la proteacutease virale de la proteacuteine de nucleacuteocapside

En parallegravele nous avons deacuteveloppeacute une meacutethode originale de criblage par fragment guideacutee par la RMN En utilisant lrsquoARNtLys3 comme ARN modegravele nous avons ainsi deacuteveloppeacute une chimiothegraveque ciblant les ARN et contenant par exemple des moleacutecules liant speacutecifiquement un domaine de lrsquoARNt avec une constante de dissociation dans la gamme du micromolaire

BRuno sARguEiL DiREcTEuR DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE meacutecAnismEs moLeacutecu-LAiREs DE LrsquoiniTiATion DE LA TRADucTion

Meacutecanismes moleacuteculaires de la traduction des proteacuteines du VIH Le VIH virus agrave ARN comprend un gegravene codant pour la proteacuteine Gag qui est le centre de sa structure Nous nous inteacuteressons aux aspects moleacuteculaires de la traduction de ce gegravene Cette eacutetude est importante dans la compreacutehension du cycle du virus dans la cellule et donc de lrsquoinfectionIl y a quelques anneacutees nous avons montreacute que la proteacuteine Gag peut ecirctre produite selon un meacutecanisme original drsquoentreacutee interne des ribosomes (eacuteleacutements centraux de la machinerie cellulaire qui produit les proteacuteines) Nous savons que ce processus repose sur la proprieacuteteacute extraordinaire du geacutenome viral de lier directement le ribosome Nous avons eacutetudieacute lrsquoimplication des autres facteurs de traduction cellulaire dans ce processus Nous avons reconstitueacute les diffeacuterents modes de traduction de lrsquoARN viral in vitro afin de mieux en disseacutequer les meacutecanismes Enfin nous avons deacutemontreacute que ce pheacutenomegravene avait lieu non seulement avec des souches de laboratoires mais aussi avec des isolats provenant de patients Nous cherchons eacutegalement agrave identifier les deacuteterminants du passage de la traduction agrave lrsquoeacutetape de dimeacuterisation du geacutenome du virus Cette phase est primordiale pour la propagation du virus Nous avons montreacute lrsquoimplication de nouvelles seacutequences virales dans le processus de dimeacuterisation Nous cherchons maintenant agrave deacutefinir lrsquoimportance fonctionnelle de ces eacuteleacutements dans la physiologie du virus

ARN

Bruno Sargueil

Carine Tisneacute

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THEacuteRAPIE GEacuteNIQUE DE Lrsquo INFECTION AU VIH UNE ARME EN PLUS mARinA cAVAzzAnA - cALVoREsponsABLE Du DeacutepARTEmEnT DE BioTHeacuteRApiE DE LrsquoHocircpiTAL nEckER - EnFAnTs mALADEs

Malgreacute le succegraves incontestable des antireacutetroviraux dans le traitement de lrsquoinfection agrave VIH le patient nrsquoest pour autant pas deacutebarrasseacute de lrsquoagent infectieux Inflammation chronique et dysimmuniteacute persistent malgreacute le traitement aggravant le pronostic agrave moyen et agrave long terme La persistance de la reacuteplication virale dans des sites cryptiques altegravere lrsquohomeacuteostasie lymphoiumlde et myeacuteloiumlde ainsi que leur fonction Ces limites de lrsquoapproche theacuterapeutique conventionnelle incitent agrave rechercher de nouvelles approches curatives En 2009 la preuve de principe qursquoun traitement curatif eacutetait possible a eacuteteacute publieacutee (Gero Hutter N Engl J Med 2009) Un patient seacuteropositif et atteint drsquoune leuceacutemie aigueuml myeacuteloblastique a eacuteteacute greffeacute avec les cellules souches heacutematopoiumleacutetiques (CSH) HLA geacutenoidentiques provenant drsquoun donneur sain homozygote pour la mutation Δ32 du co-reacutecepteur CCR5 indispensable agrave lrsquoentreacutee du VIH dans les cellules heacutematopoiumleacutetiques Malgreacute lrsquoarrecirct de la tritheacuterapie le patient (AIDS 2011) est resteacute plus de 3 ans sans recrudescence de la charge virale Voilagrave la preuve que la theacuterapie geacutenique peut marcher il srsquoagit de preacutelever les CSH du sujet infecteacute leur confeacuterer in vitro agrave lrsquoaide drsquoun vecteur lentiviral la reacutesistance agrave lrsquoinfection par le virus sauvage endogegravene et de les reacuteinjecter au patient

Agrave partir de cette publication nous avons eacutegalement envisageacute une approche par theacuterapie geacutenique pour des sujets adultes seacuteropositifs Deux protocoles sont en cours de preacuteparation agrave lrsquoHocircpital NeckerParis Descartes en collaboration avec lrsquoHocircpital Saint LouisParis Diderot Le premier protocole qui devrait ecirctre soumis agrave lrsquoANSM fin 2013 utilisera un vecteur lentiviral de grade clinique produit par la socieacuteteacute Calimmune Ce vecteur lentiviral produit un ARN compleacutementaire de CCR5 capable drsquoeacuteteindre lrsquoexpression de ce co-reacutecepteur et un peptide membranaire (maC46) capable drsquo inhiber la fusion du virus avec la membrane cellulaire En parallegravele un consortium europeacuteen soutenu par lrsquoANRS regroupant scientifiques et cliniciens de 5 pays autour de cette theacutematique essaie de valider un nouveau vecteur susceptible de pieacuteger le virus agrave trois niveaux diffeacuterents de son cycle biologique lrsquoentreacutee la reacuteplication et lrsquoinfectiviteacute Trois points semblent essentiels pour obtenir un effet clinique comparable agrave ceux rapporteacutes dans le cas du laquo Patient de Berlin raquo

le taux de cellules transduites doit ecirctre augmenteacute il faut leur donner un avantage seacutelectif initial drsquoune faccedilon artificielle sans avoir agrave recourir agrave lrsquoarrecirct de la tritheacuterapie un controcircle de lrsquoinflammation chronique doit ecirctre preacutevu La complexiteacute de cette theacuterapeutique est telle que des

progregraves ne peuvent ecirctre attendus agrave court terme mais la theacuterapie geacutenique ouvre pour cette infection de nouvelles perspectives

Marina Cavazzana-Calvocopy Huguette amp Propser

Manipulation en laboratoire L2 sous hotte agrave flux laminairecopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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recHercHes EN VACCINOLOGIE

oDiLE LAunAy pu-pH agrave LrsquouniVERsiTeacute pARis DEscARTEs cHEF Du cEnTRE DrsquoinVEsTigATion cLiniquE (cic) DE VAccinoLogiE cocHin-pAsTEuR HocircpiTAL cocHin

Centre drsquoInvestigation Clinique de VaccinologieDepuis la deacutecouverte du virus du sida en 1983 de nombreuses eacutequipes travaillent sur la mise au point drsquoun vaccin En France lrsquoAgence Nationale de Recherche contre le SIDA et les heacutepatites virales (ANRS) srsquoest impliqueacutee tregraves rapidement et avec une forte visibiliteacute internationale dans la recherche vaccinale avec des eacutetudes meneacutees chez lrsquoanimal puis chez des volontaires sains acceptant de participer aux essaisLe CIC de vaccinologie Cochin Pasteur actuellement seul centre de recherche clinique franccedilais deacutedieacute agrave la vaccinologie participe depuis plus de 20 ans aux recherches meneacutees par lrsquoANRS et les industriels du vaccin (en particulier Sanofi Pasteur) pour la mise au point drsquoun vaccin preacuteventif Plusieurs essais ont eacuteteacute reacutealiseacutes au CIC explorant la capaciteacute de diffeacuterents candidats vaccins agrave induire une reacuteponse humorale etou cellulaire contre le VIH chez des sujets sains Ces essais se poursuivent avec deux eacutetudes preacutevues pour deacutemarrer en 2013 dans le cadre du VRI (Vaccine Research Institute) une eacutetude explorant lrsquoimmuniteacute muqueuse vaginale de femmes infecteacutees ou non infecteacutees par le VIH et un essai vaccinal eacutevaluant une strateacutegie de vaccination combinant un vaccin recombinant et des lipopeptides du VIH

Plus reacutecemment des essais eacutevaluant la possibiliteacute de stimuler le systegraveme immunitaire de patients deacutejagrave infecteacutes par le VIH dans lrsquoobjectif de pouvoir retarder la mise en route du traitement antireacutetroviral ou de lrsquointerrompre chez des patients deacutejagrave traiteacutes ont eacuteteacute mis en place au CIC avec des vaccins deacuteveloppeacutes par des eacutequipes de recherche franccedilaises de haut niveau Cette approche appeleacutee eacutegalement laquo vaccination theacuterapeutique raquo est un des moyens envisageacutes dans la possibiliteacute drsquoeacuteradication du virus (HIV cure)

Plusieurs essais ont eacuteteacute reacutealiseacutes au CIC explorant la capaciteacute de diffeacuterents candidats vaccins agrave induire une reacuteponse humorale etou cellulaire contre le VIH chez des sujets sains Les participants agrave ces essais sont inclus dans une cohorte coordonneacutee par le CIC permettant leur suivi agrave long terme

Odile Launay

Paillassecopy Virgile Delacirctre

Service CommunicationPhotothegraveque Universiteacute

Paris Descartes

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moRgAnE BomsEL DiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE EnTReacuteE muquEusE Du ViH ET immuniTeacute muquEusEVers un candidat-vaccin qui bloquerait le virus au niveau des muqueuses geacutenitalesLa porte drsquoentreacutee principale du virus du sida est composeacutee par les muqueuses geacutenitales Notre objectif est de produire un vaccin capable drsquoinduire la production drsquoanticorps dirigeacutes contre le VIH pour bloquer le virus degraves son premier contact avec lrsquoorganisme et eacuteviter sa propagation Nous avons mis au point un candidat-vaccin efficace chez le macaque femelle qui induit ce type drsquoanticorps anti-VIH dans les muqueuses vaginales Les premiers essais cliniques ont montreacute que le vaccin est bien toleacutereacute chez la femme et induit bien les anticorps attendus aux niveau vaginal

Pour parvenir agrave de tels reacutesultats nous avons eacutetudieacute un groupe de femmes reacutesistantes agrave lrsquoinfection malgreacute des rapports sexuels non proteacutegeacutes avec des partenaires seacuteropositifs Pour se proteacuteger ces femmes ont deacuteveloppeacute des anticorps vaginaux contre la proteacuteine transmembranaire Gp41 de lrsquoenveloppe du VIH Il srsquoagit de la partie de lrsquoenveloppe virale la moins variable entre toutes les souches virales du sida Gp41 controcircle agrave la fois lrsquoentreacutee du virus dans les cellules de la muqueuse et lrsquoinfection des lymphocytes T CD4 Nous avons caracteacuteriseacute les parties de Gp41 reconnues par ces anticorps et nous les avons utiliseacutees pour le vaccin Le vecteur vaccinal de ce candidat-vaccin le virosome est utiliseacute chez lrsquoHomme depuis plus de 20 ans dans plusieurs vaccins Gracircce agrave sa surface lipidique mimant celle du virus ce virosome permet aux antigegravenes de Gp41 drsquoadopter une structure similaire agrave celle qursquoils ont in situ Cela favorise lrsquoinduction drsquoanticorps neutralisants lors de la vaccination Chez les singes in vivo ce vaccin fonctionne parfaitement contre les sous-types B du VIH responsables de 90 des infections aux Etats-Unis en Ameacuterique latine et en Europe et contre le sous type C preacutepondeacuterant en Afrique et Asie du sud Ce succegraves est prometteur

Nous eacutetudions eacutegalement les meacutecanismes drsquoentreacutee du VIH au niveau geacutenital chez lrsquohomme car ils restaient mal compris et mal eacutetudieacutes Nous avons deacutemontreacute que la face interne du preacutepuce mais aussi lrsquouregravetre constituent des portes drsquoentreacutee du virus Nous avons identifieacute les cellules et les meacutecanismes mis en jeu les cellules de Langerhans dans le preacutepuce et les macrophages preacutesents dans lrsquoeacutepitheacutelium de lrsquouregravetre Ce sont les premiegraveres cellules qui sont envahies par le VIH Ainsi dans lrsquouregravetre les cellules de lrsquoeacutepitheacutelium srsquoarrecirctent de seacutecreacuteter les signaux retenant les macrophages agrave leur niveau en conseacutequence de quoi les macrophages infecteacutes quittent lrsquoeacutepitheacutelium et permettent au virus de se propager Dans la muqueuse de lrsquouregravetre les lymphocytes T CD4 ne sont pas infecteacutes parce qursquoils sont immatures Ils pourront lrsquoecirctre plus tard apregraves migration du VIH dans les ganglions Nous cherchons agrave preacutesent agrave deacuteterminer si les macrophages de lrsquouregravetre constituent des reacuteservoirs permettant au virus de ne pas ecirctre eacutelimineacute totalement par les tritheacuterapies Ces travaux pourraient permettre aussi lrsquoeacutelaboration de nouvelles strateacutegies de preacutevention

Yonatan Ganor et Morgane BomselcopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Conjugueacute entre une cellule de Langerhans en rouge en cours de transmission du VIH en violet agrave une cellule T en vertCe conjugueacute est localiseacute dans lrsquoeacutepiderme de la partie interne du preacutepuce humain adulte infecteacute ex vivocopy Eacutequipe laquo Entreacutee muqueuse du VIH et Immuniteacute muqueuse raquo

Manipulation en laboratoirecopyVirgile Delacirctre Service CommunicationPhotothegraveque Universiteacute Paris Descartes

20Manipulation sous la hotte agrave flux laminairecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

NOUVELLE PISTE ORIGINALE POUR UN VACCIN CONTRE LE SIDA CHEZ LES MACAQUES JEAn-mARiE AnDRiEu pRoFEssEuR agrave LrsquouniVERsiTeacute pARis DEscARTEs

Mon eacutequipe a montreacute chez le macaque que la suppression de lrsquoactivation des lymphocytes T CD4 deacutejagrave toucheacutes par le virus de lrsquoimmunodeacuteficience simienne (SIV) empecircche la reverse transcription de ce dernier son inteacutegration dans le noyau et in fine sa reacuteplication proteacutegeant ainsi le macaque de lrsquoinfection

Lrsquoactivation du lymphocyte T CD4 toucheacute par le VIH chez lrsquohomme et par le SIV chez le macaque est neacutecessaire agrave la reacuteplication initiale du reacutetrovirus puis agrave sa disseacutemination dans lrsquoorganisme Cette observation a conduit les chercheurs agrave deacutevelopper chez le macaque un vaccin oral constitueacute drsquoune bacteacuterie commensale du tube digestif le Lactobacillus plantarum connue pour favoriser lrsquoinhibition de lrsquoactiviteacute des cellules du systegraveme immunitaire eacutetat aussi appeleacute laquo toleacuterance immunitaire raquo

Agrave lrsquoinverse de tous les vaccins antiviraux existants agrave ce jour chez lrsquohomme ou lrsquoanimal ce vaccin laquo toleacuterogeacutenique raquo (qui induit une toleacuterance speacutecifique) oral et sans toxiciteacute nrsquoa geacuteneacutereacute ni anticorps ni lymphocytes cytotoxiques agrave lrsquoeacutegard du virus ou des cellules infecteacutees Par contre ce vaccin a induit une population jusqursquoalors inconnue de lymphocytes CD8 reacutegulateurs (non cytotoxiques et MHC-IBE restreints) agrave lrsquoorigine de la suppression speacutecifique de lrsquoactivation des lymphocytes CD4 infecteacutes par le SIV Cette suppression a inhibeacute la reverse transcription du virus et la suite de son cycle reacuteplicatif dans le lymphocyte T CD4 proteacutegeant ainsi les macaques de lrsquoinfection Sur 16 macaques vaccineacutes ayant reccedilu de fortes doses de deux souches diffeacuterentes de SIV par voie intrarectale 15 ont eacuteteacute totalement proteacutegeacutes au-delagrave de 14 mois

Comme le SIV le VIH requiert lrsquoactivation du lymphocyte CD4 pour srsquoy multiplier Les scientifiques espegraverent que ce prototype de vaccin oral soit transfeacuterable agrave lrsquohomme chez lequel il devrait ecirctre essayeacute agrave titre prophylactique aussi bien que theacuterapeutique Ce nouveau concept de vaccin toleacuterogeacutenique pourrait aussi srsquoappliquer agrave de nombreux deacutesordres immunologiques

Jean-Marie Andrieucopy Virgile Delacirctre I Service Communication Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

21Observation de cellules au microscopecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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Les recherches meneacutees au CEPED sur le VIH concernent les dimensions sociales de lrsquoeacutepideacutemie qui sont agrave prendre en compte tant au niveau de la preacutevention que de lrsquoaccegraves au deacutepistage et de la prise en charge de la maladie Cette prise en compte des aspects sociaux qui existe pour toute question de santeacute est capitale dans le cas du sida maladie stigmatiseacutee qui touche des ressorts sociaux aussi sensibles Nos projets de recherche mobilisent diffeacuterentes sciences sociales anthropologie sociologie deacutemographie pour analyser et deacutecrypter la complexiteacute des contextes sociaux et familiaux qui conditionnent les comportements

Nous interrogeons en particulier parmi les ressorts sociaux en jeu dans la preacutevention et la prise en charge de la maladie les relations de genre les relations conjugales et familiales lrsquoappartenance agrave une cateacutegorie sociale stigmatiseacutee ou minoritaire (ex homosexuels au Seacuteneacutegal) la reconfiguration des reacuteseaux sociaux professionnels ou familiaux lors de la migration qui peut conduire agrave des situations de vulneacuterabiliteacute (ex migrants subsahariens en France)

Les interactions entre relations de genre et risques lieacutes au sida si elles preacutesentent certaines constantes varient cependant fortement drsquoun contexte culturel agrave lrsquoautre A travers lrsquoeacutetude de contextes eacutepideacutemiques sanitaires et socieacutetaux divers les travaux meneacutes au sein du CEPED srsquointeacuteressent agrave la place des relations de genre dans la gestion des risques drsquoinfection par le VIH dans la sexualiteacute qursquoelle soit conjugale ou extra conjugale heacuteteacuterosexuelle ou homosexuelle et dans la gestion des risques de transmission du VIH via la procreacuteation Le CEPED deacuteveloppe des recherches sur le VIH en Afrique (Cocircte drsquoIvoire Seacuteneacutegal Afrique du Sud Cameroun) et en Asie (Thaiumllande Viecirct Nam) mais aussi dans les territoires franccedilais drsquoAmeacuterique ou aupregraves des migrants africains vivant en France ce qui permet drsquoexplorer lrsquoeacutevolution des rapports de genre et de ses interactions avec les risques du sida dans un contexte de migration Eacutemerge en particulier de notre reacuteflexion la question des formes de conjugaliteacute mobiliseacutees par lrsquoeacutepideacutemie de VIH Cette conjugaliteacute qui ne relegraveve que partiellement du registre sociologique plus conventionnel en termes de groupe familial ou de couple correspond deacutesormais agrave une eacutechelle suppleacutementaire dans la compreacutehension des instances imbriqueacutees (individus famille lignage communauteacute nation etc) qui conditionnent les choix sanitaires et reproductifs Reposant sur une fluiditeacute sociologique plus forte dans les arrangements familiaux que dans les institutions traditionnelles comme la parenteacute qui structurent les socieacuteteacutes du Sud cette notion de conjugaliteacute joue un rocircle deacutecisif dans les deacutecisions theacuterapeutiques comme le deacutepistage ou dans les strateacutegies reproductives et notamment parmi les jeunes adultes Elle pose eacutegalement des questions nouvelles de ciblage pour les politiques de santeacute

Les apprOcHes SOCIO-CULTURELLES DE LrsquoEacutePIDEacuteMIE

yVEs cHARBiT DiREcTEuR Du cEnTRE

popuLATion amp DeacuteVELoppEmEnT ET pRoFEssEuR

DE DeacutemogRApHiEYves Charbit

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LEs REcHERcHEs Au cEpED Dans lrsquoensemble le panorama mondial de lrsquoaccegraves aux soins est marqueacute par des formes prononceacutees drsquoineacutegaliteacutes internationales mais eacutegalement par des formes de discrimination locales notamment en matiegravere de genre Toutefois agrave la diffeacuterence des situations plus anciennes caracteacuteriseacutees par un fort enclavement des pays du Sud et un relatif isolement geacuteographique des questions de deacuteveloppement au sein drsquoensembles sous-reacutegionaux les derniegraveres deacutecennies pointent vers une ouverture progressive mais sans eacutequivalent historique agrave la circulation des personnes des ideacutees et des techniques dans un contexte domineacute par lrsquoeacutelargissement des meacutecanismes de reacutegulation de marcheacute Patients techniques virus et normes sont aujourdrsquohui beaucoup plus mobiles que par le passeacute

Lrsquoaccroissement des eacutechanges lieacute tout autant agrave la circulation migratoire qursquoaux nouvelles technologies de communication aboutit agrave un deacutecloisonnement graduel des espaces sanitaires agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacuteduisant lrsquoeacutecart proprement socioeacuteconomique qui seacutepare les pays deacuteveloppeacutes du reste du monde Pour les sciences sociales cette confrontation reacutecente entre socieacuteteacutes traditionnelles et nouvelles opportuniteacutes et contraintes sanitaires offre au passage un champ drsquoeacutetude privileacutegieacute pour observer la plasticiteacute des systegravemes sociaux et leur capaciteacute variable drsquoadaptation aux changements technologiques ou sanitaires

Nos recherches suivent eacutetroitement lrsquoactualiteacute de la lutte contre le sida actuellement nous sommes engageacutes dans les probleacutematiques de laquo When to treat raquo et de laquo Treatment as prevention raquo Nous examinons en Cocircte drsquoIvoire les effets sociaux que pourraient avoir un deacutepistage geacuteneacuteraliseacute et une mise sous traitement preacutecoce qui sont envisageacutes par lrsquoOMS comme un possible moyen drsquoendiguer la pandeacutemie En Afrique du Sud nous participons au vaste projet de recherche TasP qui vise agrave eacutevaluer lrsquoeffet drsquoun programme combinant deacutepistage geacuteneacuteraliseacute et reacutepeacuteteacute et mise sous traitement preacutecoce sur lrsquoincidence du VIH en population

La plupart des recherches sont meneacutees en relation eacutetroite avec des eacutequipes biomeacutedicales dans un constant souci de dialogue sciences socialessciences biomeacutedicales Les eacutetudes de cohortes que certaines enquecirctes ont permis de mettre en place sont un outil privileacutegieacute pour cet exercice mais le tregraves fort ancrage local dont beacuteneacuteficient les eacutequipes par exemple en Cocircte drsquoIvoire et en Thaiumllande permettent aussi drsquoenvisager des renouvellements meacutethodologiques des opeacuterations agrave lrsquoinitiative des eacutequipes partenaires Cette collaboration entre sciences sociales et sciences biomeacutedicales permet drsquoenrichir la panoplie classique de la santeacute publique ou de lrsquoeacutepideacutemiologie en apportant les outils meacutethodologiques speacutecifiques aux sciences sociales analyses qualitatives approfondies ou recueil de donneacutees biographiques qui explorent les histoires des individus mais aussi drsquoinvestiguer la probleacutematique de la mesure des pheacutenomegravenes en population geacuteneacuterale et ses variations spatiales

LEs DimEnsions sociALEs DE LA pReacuteVEnTion Cet axe de recherche se divise en 4 projets

Projet Elihos eacutevaluer les interventions aupregraves des homosexuels masculins au seacuteneacutegalCette eacutetude avait pour objectif drsquoeacutevaluer lrsquoimpact des interventions en cours aupregraves des populations homosexuelles au Seacuteneacutegal afin de mieux orienter les politiques publiques et priveacutees drsquointerventions sanitaires et sociales partenaires Division ISTsida Seacuteneacutegal CHU Le Dantec Universiteacute Cheich Anta DiopFinancement ANRS

Examen meacutedical agrave Dakarcopy IRD

Recherche sur le sida en AfriqueMichel Dukhan I copy IRD

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Projet Prenahtest preacutevention en couplePlus de 25 millions de nouvelles infections par le VIH sont survenues dans le monde en 2012 et la preacutevention demeure une prioriteacute absolue dans la lutte contre la pandeacutemie mecircme agrave lrsquoegravere des traitements antireacutetroviraux Lrsquoobjectif suivi eacutetait drsquoeacutevaluer la faisabiliteacute et lrsquoimpact drsquoune intervention de conseil preacutenatal du VIH orienteacute vers le couple sur la freacutequence du deacutepistage du partenaire et du conseil de couple et sur les comportements sexuels de reproduction et de preacutevention du VIHpartenaires ISPED Inserm Centre Pasteur Cameroun PRAYAS Inde CENISMI Reacutepublique Dominicaine MCCU GeacuteorgieFinancement ANRS EGPAF

Projet Parcours Lrsquoeacutetude srsquointitule Parcours car il srsquoagit de prendre en compte la maladie dans les diffeacuterentes eacutetapes drsquoun parcours de vie (comment et pourquoi on est exposeacute au risque drsquoecirctre infecteacute la deacutecouverte de son infection puis la vie avec la maladie) eacutegalement marqueacutees par une expeacuterience de migration Il srsquoagit drsquoune grande enquecircte en Ile-de-France aupregraves des migrants drsquoAfrique sub-saharienne qui a pour objectifs de caracteacuteriser les besoins de santeacute et drsquoameacuteliorer les strateacutegies de preacutevention de deacutepistages et de prise en charge dans le domaine de lrsquoinfection VIH et de lrsquoheacutepatite Bpartenaires CESP Inserm INPES Ined RAAC sida AIDES FORIM COMEDE Hocircpital CochinFinancement ANRS

Projet TaSP Le traitement antireacutetroviral comme moyen de preacuteventionCette eacutetude srsquoappuie sur lrsquohypothegravese selon laquelle le deacutepistage VIH de tous les membres drsquoune communauteacute suivi de la mise sous traitement immeacutediat de tous les individus infecteacutes par le VIH quel que soit leur statut immunologique ou clinique preacuteviendrait la transmission du VIH Le projet TasP est un essai randomiseacute en grappes conduit en Afrique du Sud (KwaZulu-Natal) visant agrave estimer directement lrsquoimpact du traitement antireacutetroviral initieacute immeacutediatement apregraves le diagnostic de lrsquoinfection par le VIH et quel que soit le niveau de CD4 des patients non encore eacuteligibles au traitement ARV sur lrsquoincidence de nouvelles infections VIH dans la population geacuteneacuterale de la mecircme reacutegionpartenaires Africa Center for Health and Population Studies ISPED Inserm CESP Inserm SE4S Inserm IRD EA 3620 Paris Descartes Hocircpitaux Universitaires de Genegraveve Massachusets General HospitalFinancement ANRS

Parcours de vie eT saNTEacute cHeZ Les MiGraNTs oriGiNaires drsquoafrique subsaHarieNNe vivaNT eN iLe-de-fraNce

wwwparcours-sante-migrationcom

Une eacutetUde actUellement dans ce centre de santeacute

eacutetUde anonyme et confidentielle

lrsquoeacutetUde noUs concerne toUtes et toUs

Pour ameacuteliorer la santeacute

soins et accomPaGnement

Preacutevention

lUtte contre

lrsquoexclUsion

DimEnsions sociALEs DE LA pRisE En cHARgE DEs mALADEs ET pERsonnEs ATTEinTEs

pRisE En cHARgE ET TRAiTEmEnTs

Projet Living with Antiretrovirals (LIWA)En collaboration avec des chercheurs de lrsquoINED de Chiang Mai University et de lrsquoIRD une eacutetude a eacuteteacute meneacutee en Thaiumllande du Nord sur lrsquoimpact des antireacutetroviraux sur la vie des adultes infecteacutes leur famille leur communauteacute et le systegraveme de santeacuteUne enquecircte biographique a eacuteteacute effectueacutee aupregraves de patients infecteacutes par le VIHsida pour explorer lrsquohistoire familiale reacutesidentielle eacuteducative leurs projets drsquoavenir et leurs reacuteseaux sociaux Lrsquoenquecircte recueille eacutegalement la situation financiegravere des patients les sources de soutien financier la couverture meacutedicale lrsquohistoire meacutedicale deacutetailleacutee y compris le statut immunologique et virologique lrsquoobservance aux traitements (prise reacuteguliegravere et adeacutequate du traitement) les effets secondaires lrsquohistoire de lrsquoinfection agrave VIH (mode de contamination) et de sa deacutecouverte lrsquoannonce du reacutesultat du test la vie affective et sexuelle ainsi que les problegravemes de discrimination partenaires Chiang Mai University INED IRD 174Financement Oxfam GB ANRS

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Projet Teens Living With Antiretrovirals (TEEWA) Gracircce aux progregraves meacutedicaux et aux traitements antireacutetroviraux les enfants infecteacutes agrave la naissance survivent agrave la maladie et peuvent deacutesormais parvenir agrave lrsquoacircge adulte Cependant si la mortaliteacute des patients sous antireacutetroviraux srsquoest effondreacutee elle reste eacuteleveacutee chez les adolescents Lrsquoapproche biographique a eacutegalement eacuteteacute utiliseacutee pour reconstituer les trajectoires de vie des adolescents Neacuteanmoins la vie des adolescents eacutetant souvent eacutemailleacutee de lourds traumatismes (maladie et deacutecegraves de lrsquoun ou des deux parents problegravemes de santeacute tregraves seacutevegraveres expeacuteriences de discrimination) la reconstitution de leurs trajectoires de vie est faite non pas aupregraves des adolescents mais aupregraves des parents ou des tuteurs (care-givers) Lrsquoenquecircte recueille en plus des informations sur lrsquohistoire de la maladie de lrsquoenfant les circonstances de deacutecouverte du diagnostic la reacuteveacutelation du diagnostic agrave lrsquoenfant les problegravemes de discrimination et les problegravemes relationnels des tuteurs avec leurs adolescentspartenaires Chiang Mai University INED IRD 174Financement Oxfam GB sidaction

Projet Temprano social Conseacutequences sociales et comportementales drsquoune mise sous traitement ARV tregraves preacutecoce des patients VIH dans lrsquoessai Temprano Cocircte drsquoIvoireLe projet Temprano social srsquoappuie sur un dispositif de recherche existant lrsquoessai clinique randomiseacute Temprano reacutealiseacute en Cocircte drsquoIvoire pour caracteacuteriser le retentissement drsquoun traitement preacutecoce dans toutes les dimensions de la vie sociale Au sein de cet essai clinique il srsquoagit de comparer les effets dans la sphegravere sociale familiale et conjugale drsquoun traitement antireacutetroviral (ARV) tregraves preacutecoce (agrave partir de 800 CD4mm3) par rapport agrave une mise sous traitement selon les recommandations de lrsquoOMS (350 CD4mm3) Ce projet associe ainsi lrsquoeacutequipe PAC-CI qui conduit lrsquoessai clinique Temprano et des eacutequipes de sciences sociales de la santeacute en France (CEPED Inserm CESP) et en Cocircte drsquoIvoire (ENSEA) partenaires ENSEA Cocircte drsquoIvoire PAC CI Cocircte drsquoIvoire ISPED Inserm CESP InsermFinancement ANRS

Projet Parcours volet qualitatif laquo Relations soignants-soigneacutes et prise en charge des patients neacutes en Afrique subsaharienne vivant avec le VIH ou le VHB en France raquo En France la part des populations neacutees en Afrique subsaharienne parmi les personnes vivant avec le VIH ou avec une heacutepatite B est importante Lrsquoobjectif de cette eacutetude est drsquoanalyser les modes de construction de la relation meacutedecin-malade pour le VIH et pour le VHB deux infections chroniques dont la prise en charge meacutedicale et sociale diffegravere sensiblement Il srsquoagit notamment drsquoeacutetudier lrsquoimpact de la preacutecariteacute administrative sur les attitudes et attentes des patients vis-agrave-vis des soignants la compreacutehension qursquoont les patients de la maladie des traitements et leurs attitudes vis-agrave-vis du suivi meacutedical et de lrsquoobservance les adaptations des pratiques professionnelles agrave la prise en charge des malades eacutetrangers la place des soignants dans les reacuteseaux de soutien des patientspartenaires CESP Inserm INPES Ined RAAC sida AIDES FORIM COMEDE Hocircpital CochinFinancement ANRS

Lutte contre le sidaMarianne Donnat I copy IRD

Lutte contre le sida en ThaiumllandeMichael Wadleigh I copy PHPT-IRD

Affichage en Afrique du SudElisabeth Deliry Antheaume I copy IRD

Campagne de preacutevention meneacutee par les clubs jeunes IRD sur le terrainMaurice Fay I copy IRD

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FEmmEs ViH ET pRocReacuteATion

Travaux de thegraveses en cours sur cette theacutematique

Rupture de la prise en charge des adultes VIH au MaliBien qursquoun suivi meacutedical reacutegulier et durable des Personnes Vivant avec le VIH (P V V I H) soit neacutecessaire pour surveiller lrsquoeacutevolution de la maladie et adapter les traitements certaines drsquoentre elles cessent ce suivi pendant plusieurs mois voire plusieurs anneacutees conseacutecutives Elles mettent ainsi en peacuteril la stabiliteacute de leur eacutetat de santeacute et le succegraves des traitements agrave venir Ce constat amegravene agrave proposer une approche compreacutehensive des ruptures de suivi meacutedical des P V V I H visant agrave identifier et analyser les conditions de production de ces ruptures Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude de terrain conduite en milieu hospitalier et associatif agrave Kayes au Mali aupregraves de P V V I H ayant cesseacute le suivi meacutedical de leur infection agrave un moment donneacute de soignants et acteurs associatifs impliqueacutes dans la prise en charge des P V V I H Les reacutesultats amegravenent agrave concilier trois niveaux drsquoanalyse intrinsegravequement lieacutes individuel relationnel et organisationnel seacuteverine carillon

Prise en charge du VIH dans les entreprises en Cocircte drsquoIvoire En Cocircte drsquoIvoire un pays agrave eacutepideacutemie geacuteneacuteraliseacutee (47 de la population est seacuteropositive ndash estimation 2005) seulement 29 des personnes eacuteligibles au traitement en beacuteneacuteficient (2009) alors mecircme que la gratuiteacute des traitements antireacutetroviraux est en place depuis 2008 Cette difficulteacute agrave atteindre une prise en charge universelle tient agrave plusieurs facteurs tant au niveau de lrsquooffre (manque de moyens et dysfonctionnement structurel du service de santeacute publique coordination drsquoune multipliciteacute drsquoacteurs nationaux et internationaux) que du cocircteacute de la demande (ignorance du statut seacuterologique estimeacute agrave 60 ) Crsquoest dans ce contexte que des entreprises priveacutees se sont lanceacutees dans la lutte contre le VIHsida afin de palier au manque de reacuteponse suffisamment forte des acteurs publics Cette recherche analyse la maniegravere dont les grandes entreprises priveacutees repreacutesentent agrave la fois un cadre privileacutegieacute ougrave se mettent en place des strateacutegies innovantes notamment en matiegravere de deacutepistage universel et de prise en charge preacutecoce tout en eacutetant un lieu fortement marqueacute par le risque de rupture de confidentialiteacute et de discrimination envers les personnes vivant avec le VIH Anne Bekelynck

Habilitation agrave Diriger des Recherches

Prise en charge des patients VIH par la famille au Viecirct-Nam Lrsquohypothegravese centrale examineacutee et valideacutee dans le cadre de ce projet est que la famille joue un rocircle structurant des pratiques et attitudes en tant que recours social et sanitaire en relation avec deux autres ensembles drsquoinstitutions dont la place est deacuteterminante dans la lutte contre le VIHsida le secteur sanitaire et les infrastructures communautaires Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude cas-teacutemoin originale en 2006 et 2008 dans la ville de Halong et la commune rurale de Docircng Triecircu A travers de multiples aspects lrsquoeacutepideacutemie VIHsida apparaicirct comme un reacuteveacutelateur des liens familiaux et sociaux en mecircme temps qursquoun moteur de leur eacutevolution dans un contexte de restructuration du secteur sanitaire de deacuteveloppement des associations et de changement des normes favoriseacutes par les reacuteformes du renouveau meneacutees au cours de ces trois derniegraveres deacutecennies myriam de Loenzien

Procreacuteation et VIH dans les territoires franccedilais drsquoAmeacuterique Guadeloupe Guyane Martinique Saint-MartinLrsquoeacutepideacutemie du VIH dans les deacutepartements franccedilais drsquoAmeacuterique (DFA) et la commune de Saint-Martin se caracteacuterise par des taux drsquoincidence six fois supeacuterieurs agrave ceux de la meacutetropole et une transmission heacuteteacuterosexuelle importante - les femmes y repreacutesentent pregraves de la moitieacute des personnes infecteacutees Lrsquoeacutetude avait pour objectif drsquoanalyser les processus de deacutecision de veacutecu et de prise en charge de la procreacuteation pour les femmes vivant avec le VIHsida dans quatre territoires franccedilais de la Caraiumlbe (Guyane Saint-Martin Guadeloupe Martinique) Elle a eacuteteacute reacutealiseacutee par entretiens semi-directifs et observations aupregraves de 41 femmes concerneacutees par la materniteacute (enceintes en deacutesir de grossesse ou ayant eu au moins un enfant depuis leur deacutepistage) et de 94 professionnels de la santeacute et du social qui les prennent en charge Lrsquoanalyse a porteacute sur lrsquooffre de soins les repreacutesentations et les pratiques des femmes et celles des professionnels partenaires LISST CNRSFinancement ANRS Fondation de France

Thegravese sur cette theacutematique

LrsquoEngAgEmEnT AssociATiF DEs FEmmEs DrsquoAFRiquE suBsAHARiEnnE FAcE Au ViH En FRAncE

Cette thegravese srsquointeacuteresse agrave lrsquoengagement asso-ciatif des femmes drsquoAfrique Subsaharienne face au VIH en France Les objectifs sont ici de comprendre comment la mobilisation collective drsquoexpeacuteriences individuelles du VIH en contexte de migration peut traduire une forme ineacutedite drsquoengagement social et politique ndash individuel et collectif ndash dans une socieacuteteacute drsquoaccueil chargeacutee de repreacutesentations colonialistes de lrsquoalteacuteriteacute Elle vise eacutegalement agrave comprendre comment cette mobilisation favorise une revalorisation pour les autres et pour soi de la position des femmes engageacutees face au VIH au sein des systegravemes de genre et sociaux agrave lrsquoœuvre dans les communau-teacutes drsquoorigine et dans la socieacuteteacute drsquoaccueil marjorie gerbier-Aublanc

pour plus de deacutetails sur ces projets voir wwwcepedorg

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Liste des contributeurs du cEpED agrave ces diffeacuterentes recherches Anne Bekelynk Seacuteverine Carillon Myriam de Loenzien Annabel Desgreacutees du Loucirc Marjorie Gerbier-Aublanc Joseph Larmarange Sophie Lecoeur Heacutelegravene Lepinay Joanna Orne-Gliemann Julie Pannetier Veacuteronique Petit Dolores PouretteLutte contre le sida en Thaiumllande

Gonzague Jourdain I copy IRD

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LE RocircLE mAJEuR DEs AssociATions DE pATiEnTs Les patients experts sont concerneacutes par des pathologies diverses (myopathies diabegravete cancers) mais ce travail qui porte plus particuliegraverement sur le VIH a pour hypothegravese que les associations de lutte contre le sida ont eu un rocircle moteur dans la reconnaissance drsquoune expertise profane des malades agrave partir des anneacutees 1980 Les connaissances meacutedicales au deacutepart tregraves limiteacutees sur cette nouvelle eacutepideacutemie expliquent la place importante laisseacutee au veacutecu des personnes concerneacutees Degraves le deacutebut des anneacutees 1980 des associations se sont creacuteeacutees en Ameacuterique du Nord puis en Europe pour fournir un soutien aux personnes concerneacutees attirer lrsquoattention publiquement sur leur situation et deacutefendre puis promouvoir leurs droits Ces associations sont le lieu de la collectivisation drsquoexpeacuteriences individuelles et

LrsquoAPPORT DES ASSOCIATIONS DANS LA LUTTE CONTRE LE SIDALA RECONNAISSANCEDrsquoUN PATIENT ExPERT

Les recherches sur le sida inteacuteressent les sciences sociales et le droit dans la mesure ougrave lrsquoeacutepideacutemie interroge la prise en charge des malades par les socieacuteteacutes et met les deacutemocraties au deacutefi des ineacutegaliteacutes et des discriminations En trente ans lrsquoimage des malades a beaucoup changeacute et les droits des patients se sont affirmeacutes La recherche reacutealiseacutee agrave lrsquoInstitut Droit et Santeacute de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes porte sur ces eacutevolutions majeures et sur la notion de laquo patient expert raquo Son objectif est de reacutefleacutechir agrave cette notion agrave partir drsquoun travail sur archives drsquoune enquecircte par entretiens et drsquoune analyse de textes de lois

laquo Le patient expert raquo est une figure aux contours encore flous et dont la deacutefinition nrsquoest pas stabiliseacutee Elle renvoie geacuteneacuteralement aux personnes concerneacutees par une pathologie chronique qui par leur expeacuterience de la maladie ont accumuleacute un savoir qui leur permet de devenir acteurs dans leur relation aux soins et au systegraveme de santeacute Devenir acteur cela veut dire par exemple ecirctre un interlocuteur pris en compte par les professionnels de santeacute prendre en charge des formations dans des programmes drsquoeacuteducation theacuterapeutique ou encore devenir repreacutesentant des usagers dans diverses instances locales de gouvernance de santeacute laquo Le patient expert raquo est ainsi devenu un nouvel enjeu des politiques publiques et une figure reconnue juridiquement En effet lrsquoexpertise individuelle et collective des patients relegraveve aujourdrsquohui des droits des malades et usagers du systegraveme de santeacute consacreacutes par la loi du 4 mars 2002

Cette recherche est reacutealiseacutee en partenariat avec lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida gracircce agrave un financement du programme PICRI (partenariat institution-citoyens pour la recherche et

lrsquoinnovation) de la reacutegion Ile-de-France

BiBiA pAVARD DocTEuRE En HisToiRE posT-DocToRAnTE agrave LrsquoinsTiTuT DRoiT ET sAnTeacute uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs

Bibia Pavard

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de production drsquoun savoir sur la maladie qui se construit lors de la rencontre entre les patients et les professionnels de santeacute (engageacutes ou non dans les associations) Leurs actions appuyeacutees sur de reacuteelles compeacutetences conduisent agrave des transformations de la loi Du point de vue de la recherche scientifique lrsquoimplication des associations de patients dans la deacutefinition des protocoles drsquoessais theacuterapeutiques au deacutebut des anneacutees 1990 aux Eacutetats-Unis puis en France constitue une rupture drsquoimportance Le groupe sur les traitements et la recherche theacuterapeutique aussi appeleacute groupe TRT-5 creacuteeacute en 1992 par plusieurs associations a ainsi contribueacute agrave la reacuteglementation des autorisations temporaires drsquoutilisations (Deacutecret n˚94-568 du 8 juillet 1994) qui rendent accessibles pour des pathologies rares et graves sur demande des meacutedicaments encore en phase drsquoessais cliniques et qui nrsquoont pas reccedilu drsquoautorisation de mise sur le marcheacute Des acteurs profanes sont donc parvenus agrave faire prendre en compte les besoins des malades dans la reacutegulation de la distribution des meacutedicaments

LEs ARcHiVEs DE LrsquoAssociATion AiDEsLa recherche se concentre sur le cas de lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida depuis sa creacuteation en 1984 A partir des archives de lrsquoassociation mais aussi des archives du ministegravere de la santeacute ou du Parlement il srsquoagit drsquoeacutetudier la maniegravere dont les savoirs profanes produits par lrsquoassociation sont pris en compte comme expertise et comment lrsquoexpertise associative contribue agrave lrsquoeacutemergence de la figure de patient expert Par exemple un des terrains drsquoaction de lrsquoassociation Aides est le droit comme moyen de deacutefendre les malades contre les discriminations mais aussi comme moyen de faire reconnaicirctre leur place dans le systegraveme de santeacute La reacuteponse aux problegravemes immeacutediats rencontreacutes par les personnes concerneacutees par le VIH-sida permet agrave lrsquoassociation de construire une compeacutetence sur les droits des malades qui est agrave la source de la production de textes geacuteneacuteraux destineacutes agrave modifier la loi Cette expertise juridique est reconnue au moment de la reacuteforme de lrsquohocircpital en 1995 un militant du groupe juridique de Aides est ainsi membre du Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere en tant qursquounique repreacutesentant des associations Cette reacuteforme est de plus une premiegravere eacutetape dans la prise en compte lrsquoexpertise des usagers dans le fonctionnement du systegraveme de santeacute agrave travers leur entreacutee dans les conseils drsquoadministration des hocircpitaux En outre la participation drsquoun repreacutesentant de Aides au Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere est agrave lrsquoorigine de la creacuteation du collectif interassociatif sur la santeacute qui repreacutesente une volonteacute drsquoallier associations de patients et associations de consommateurs dans lrsquoobjectif commun de deacutefendre les droits des usagers du systegraveme de santeacute Le collectif interassociatif sur la santeacute a ainsi un rocircle dans la genegravese de la loi du 4 mars 2002 qui consacre les droits individuels (digniteacute consentement eacuteclaireacute accegraves au dossier meacutedical etc) mais aussi collectifs des malades (notamment agrave travers la possibiliteacute pour les associations de patients de repreacutesenter les usagers dans diverses instances de gouvernance de la santeacute) Lrsquoeacutetude meneacutee a aussi pour objectif de mesurer comment ce nouveau droit de repreacutesentation des usagers a affecteacute les strateacutegies militantes des associations dans le domaine de la santeacute Qui sont ces repreacutesentants des patients et usagers Dans quelles instances lrsquoassociation Aides choisit-elle de srsquoinvestir Voit-on apparaicirctre des experts de lrsquoexpertise des patients

Histoire de AIDESCette association a eacuteteacute creacuteeacutee en 1984 agrave lrsquoinitiative de Daniel Defert agrave la suite du deacutecegraves de Michel Foucault Agrave cette eacutepoque pour le fondateur de lrsquoassociation la nouvelle eacutepideacutemie rend saillant un certain nombre drsquoenjeux lieacutes au savoir et au pouvoir dans la meacutedecine aux relations meacutedecins-malades profondeacutement asymeacutetriques et agrave la place des malades dans la socieacuteteacute une place peu consideacutereacutee Crsquoest drsquoautant plus vrai que le sida touche particuliegraverement au deacutepart des populations stigmatiseacutees socialement - les homosexuels les usagers de drogue et certaines populations migrantes ndash et rajoute un autre stigmate celui de la contagion Les rapports de domination dans la prise en charge de la maladie et les risques de discriminations lieacutes agrave lrsquoeacutepideacutemie sont forts Lrsquoassociation Aides a pour objectif de construire les ressources pour redonner un pouvoir de deacutecision et drsquoaction aux personnes concerneacutees par le VIH-sida Lrsquoassociation produit des connaissances et des compeacutetences agrave partir des malades et pour les malades agrave travers la publication de brochures drsquoouvrages de revues et souvent la tenue de permanences teacuteleacutephoniques de renseignements Comme Daniel Defert lrsquoa exprimeacute lors de la Ve

Confeacuterence internationale sur le sida agrave Montreacuteal en juin 1989 la lutte contre le sida fait eacutemerger laquo un nouveau reacuteformateur social le malade raquo alors mecircme que jusque-lagrave ce sont davantage les meacutedecins qui avaient œuvreacute comme reacuteformateurs sociaux

Ressources Institut Droit et Santeacute wwwinstitutdroitsantecomhomefrhtml Association Aides wwwaidesorg Groupe TRT5 wwwtrt-5org Collectif interassociatif sur la santeacute wwwlecissorg

copy Steacutephane Blot

30 1 France Allemagne Grande Bretagne Italie Espagne Portugal Belgique Suisse Roumanie Feacutedeacuteration de Russie Pays-Bas Suegravede Ukraine Turquie Maroc Irlande Grand Ducheacute du Luxembourg Principauteacute de Monaco Suisse Gregravece Italie Malte Danemark Finlande Islande Norvegravege Estonie Lettonie Lituanie Albanie Bosnie Herzeacutegovine Croatie Hongrie Maceacutedoine Pologne Reacutepublique Tchegraveque Serbie Monteacuteneacutegro Slovaquie Armeacutenie Bieacutelorussie Geacuteorgie Moldavie Algeacuterie Tunisie Israeumll Liban Egypte Iran

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La cOLLecTe drsquoObjeTs sUr LrsquoHISTOIRE ET LA MEacuteMOIRE DU SIDA

Le Museacutee des Civilisations de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee (MUCEM) est un museacutee de socieacuteteacute qui traite des grands problegravemes du contemporain Lrsquoeacutepideacutemie de sida par son extension constitue lrsquoun des problegravemes majeurs de notre socieacuteteacute plus de 40 millions de personnes sont seacuteropositives ou malades du sida dans le monde

Georges Henri Riviegravere le fondateur du museacutee national des Arts et Traditions Populaires dont le MUCEM prend la suite srsquoeacutetait assigneacute la tacircche de laquo donner la parole agrave ceux qui ne lrsquoavaient pas raquo Dans cet esprit le MUCEM accorde une place de choix aux exclus de notre socieacuteteacute Or le sida comme les eacutepideacutemies en geacuteneacuteral entraicircne des exclusions lieacutees agrave de mauvaises informations agrave la peur de la contamination mais aussi agrave la peur de ce qui est diffeacuterent Aussi parler du sida crsquoest parler des droits de lrsquohomme et des combats des malades pour ces droits (droits des femmes et des enfants droits des homosexuels bisexuels et transsexuels des migrants et des sans papiers des usagers de drogues des deacutetenus des prostitueacutes) Avec le sida ce sont les malades eux-mecircmes qui se sont battus (pour la premiegravere fois) pour participer aux congregraves scientifiques et aux deacutecisions qui les concernaient Il a sembleacute important que le museacutee en conserve les traces Le museacutee dans ce domaine comme dans drsquoautres a diffeacuterents rocircles

la conservation drsquoobjets fragiles que lrsquoon ne garde pas neacuteces-sairement

entretenir la meacutemoire des exclus dans une meacutemoire nationale et europeacuteenne

inciter agrave deacutebattre car le museacutee est bien sucircr un lieu de preacutesentation et drsquoexposition ougrave peuvent se deacuterouler des rencontres et des deacutebats

Que sont ces objets

Il y a environ 17 000 objets qui ont eacuteteacute collecteacutes en France et dans 49 pays de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee1 Par objets on entend aussi bien des affiches et cartes postales que des tee-shirts des enveloppes de preacuteservatifs des badges et pinrsquos des banderoles pancartes et tracts de manifestation des produits deacuteriveacutes (par exemple des stylos des tasses portant le ruban rouge) des brochures deacutepliants livres videacuteos CD On peut les classer en trois grandes cateacutegories

objets et documents lieacutes agrave lrsquoinformation et agrave la preacutevention objets et documents relatifs agrave la lutte contre lrsquoexclusion et agrave la

solidariteacute (ruban rouge Journeacutee mondiale de lutte contre le sida le 1er deacutecembre)

objets et documents relatifs aux revendications politiques pour les droits des malades Ils sont riches drsquoenseignements dans des domaines annexes agrave la maladie repreacutesentations de la diffeacuterence repreacutesentations du corps de la sexualiteacute et de la maladie rapport au risque ou encore la place des jeunes et des femmes dans la socieacuteteacute

sTeacutepHAnE ABRioLingeacuteniEuR DrsquoeacuteTuDEs Au cnRs

cERLis uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs mucEmSteacutephane Abriol

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Les fOrmaTiOns de LrsquoUniversiTEacute paris descarTes CONSACREacuteES AU VIH

Master infectiologie microbiologie virologie immunologie (IMVI)

Cohabiliteacute avec lrsquouniversiteacute Paris DiderotResponsables du diplocircme Catherine Fridman (option immunologie) Flore Rozenberg (option virologie) Xavier Nassif (option microbiologie)Cette mention vise agrave former des eacutetudiants scientifiques ingeacutenieurs et meacutedecins dans ces trois grandes speacutecialiteacutes en insistant sur la transversaliteacute des concepts et des approches Chaque speacutecialiteacute Recherche est organiseacutee de faccedilon relativement indeacutependante mais similaire avec des passerelles possibles et souhaiteacutees Un tronc commun par speacutecialiteacute drsquoune dureacutee de deux semaines est organiseacute en collaboration avec lrsquoInstitut Pasteur De nombreux deacuteboucheacutes existent dans la recherche publique et priveacutee ainsi que dans lrsquoenseignement supeacuterieur

Le Master 1er anneacutee est proposeacute soit sous forme drsquoun parcours santeacute reacuteserveacute aux eacutetudiants des filiegraveres santeacute (meacutedecine pharmacie odontologie et maiumleutique) soit sous forme drsquoun parcours scientifique du Master 1er anneacutee IMVI ouvert aux eacutetudiants issus de cursus scientifiques

DIU Prise en charge de lrsquoinfection par le VIH

Responsable du diplocircme Jean-Paul ViardEn raison de lrsquoeacutevolution tregraves rapide des connaissances des techniques et des traitements les praticiens doivent acqueacuterir ou reprendre les bases fondamentales neacutecessaires agrave la compreacutehension des meacutecanismes physiopathologiques du suivi virologique et des traitements de lrsquoinfection agrave VIH

DU Maladies auto-immunes et maladies systeacutemiques

Responsable du diplocircme Loiumlc GuillevinLrsquoobjectif est drsquoapporter aux meacutedecins biologistes pharmaciens une formation approfondie sur ces maladies peu enseigneacutees au cours du cursus eacuteleacutements pathogeacuteniques cliniques paracliniques et theacuterapeutiques neacutecessaires

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Les cOnseiLs dU service inTerUniversiTaire DE MEacuteDECINE PREacuteVENTIVE (SIUMPPS)

Comment se proteacuteger Mecircme srsquoil est difficile drsquoaborder la question du preacuteservatif avec son ou sa partenaire crsquoest pourtant le seul moyen de se proteacuteger du sida et des autres ISTCrsquoest pourquoi le centre de meacutedecine preacuteventive de Paris Descartes le SIUMPPS a distribueacute plus de 15 000 preacuteservatifs en 2012

Que faire apregraves une prise de risque Il est impeacuteratif drsquoeacutevaluer le risque reacuteel qui a eacuteteacute encouru Il est conseilleacute de se rendre immeacutediatement aux urgences hospitaliegraveres ou dans un service de maladies infectieuses ou dans un centre de deacutepistage anonyme et gratuit (CDAG) Un test de deacutepistage vous sera alors proposeacute et un meacutedecin vous recevra lors drsquoun entretien qui lui permettra de mesurer et drsquoanalyser le risque drsquoexposition Si le risque drsquoexposition srsquoavegravere important et si le rapport non proteacutegeacute a eu lieu il y a moins de 48h il est alors possible de prendre un traitement drsquourgence preacuteventif qui peut reacuteduire fortement le risque de contamination Crsquoest le Traitement Post-Exposition (TPE) Ce traitement devra ecirctre pris pendant 4 semaines avec un suivi meacutedical et seacuterologique Il est donc impeacuteratif de reacuteagir immeacutediatement apregraves une prise de risque et de ne pas laisser trop de temps passer Si vous avez deacutepasseacute ce deacutelai de 48h il est absolument neacutecessaire de faire un test de deacutepistage en se rendant dans un CDAG aux urgences dans un service de maladies infectieuses ou dans un laboratoire drsquoanalyses meacutedicales avec lrsquoordonnance drsquoun meacutedecin qui pourra eacuteventuellement prescrire un test de Charge virale VIH Attention les tests de deacutepistage ne permettent une deacutetection des anticorps anti VIH dans le sang qursquoagrave partir de la 6e semaine de contamination Il faut donc attendre 6 semaines apregraves un rapport non proteacutegeacute pour savoir si lrsquoon a eacuteteacute infecteacute et il est donc impeacuteratif de se proteacuteger durant cette peacuteriode drsquoincertitude

Le SIUMPPS est composeacute drsquoeacutequipes pluridisciplinaires (infirmiegraveres meacutedecins psychologues et secreacutetaires) agrave la disposition des eacutetudiants Ce service assure un accueil permanent et personnaliseacute des eacutetudiants qui souhaitent demander conseil controcircler leur eacutetat vaccinal obtenir un certificat meacutedical etc Il propose eacutegalement quelques consultations speacutecialiseacutees (nutrition tabac) des consultations psychologiques45 rue des saints-pegraveres paris 6e

Teacutel 01 42 86 38 74 wwwsiumppsuniv-paris5fr

Les centres de deacutepistage anonyme et gratuit existent dans Paris Ils permettent agrave toute personne de savoir si elle est atteinte par le VIH lrsquoheacutepatite B ou C Certains CDAG sont aussi des Centres drsquoInformation de Deacutepistage et de Diagnostic des Infections Sexuellement Transmissibles (CIDDIST) on y deacutepiste des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) plus speacutecifiques

Liste des centres de deacutepistage anonyme et gratuit agrave Paris

1 Centre Croix-Rouge Franccedilaise 43 rue de Valois - Paris 1er Teacutel 01 42 97 48 29 meacutetro Palais Royal-Museacutee du Louvre (lignes 1 7) Bourse (ligne 3)Bus 48Entreacutee porte vitreacutee agrave cocircteacute de la porte de lrsquoimmeuble Deacutepistage UNIQUEMENT sur RDV

2 Centre Meacutedico-Social municipal Figuier2 rue du Figuier - Paris 4e Teacutel 01 49 96 62 70 meacutetro Saint Paul (ligne 1) Pont Marie (ligne 7) - Bus 67 3 Hocircpital Cochin-Tarnier (AP-HP) 89 rue drsquoAssas - Paris 6e (1er eacutetage) Teacutel 01 58 41 18 17 meacutetro Notre Dame des Champs (ligne 12) - RER B Port Royal - Bus 83

4 Hocircpital Fernand Widal (AP-HP) 200 rue du Faubourg Saint Denis - Paris 10e Secteur Bleu Galerie de gauche Porte 3 Teacutel 01 40 05 43 75 meacutetro Gare du Nord (lignes 4 5) La Chapelle (ligne 2) RER B D Gare du Nord - Bus 32

5 Hocircpital Saint-Louis (AP-HP) 42 rue Bichat - Paris 10e Bacirctiment Lailler accessible par la rue sans entrer dans lrsquohocircpital Teacutel 01 42 49 99 24 ou 01 42 49 42 05 (attention beaucoup drsquoaffluence)meacutetro Reacutepublique (lignes 3 5 8 9 11) Goncourt (ligne 11) Colonel Fabien (ligne 2) Jacques Bonsergent (ligne 5)Bus 75

6 Hocircpital Saint-Antoine (AP-HP) 184 rue du Faubourg Saint Antoine - Paris 12e Secteur Jaune Bacirctiment de lrsquoHorloge 1er Sous-sol Porte 19 Teacutel 01 49 28 24 45meacutetro Reuilly-Diderot (lignes 1 8) Faidherbe-Chaligny (ligne 8)Bus 86

7 Hocircpital Pitieacute Salpeacutetriegravere (AP-HP) 47-83 boulevard de lrsquoHocircpital -Paris 13e Teacutel 01 42 16 10 53Autre entreacutee 52 boulevard Vincent Auriol (M1113125 6 Chevaleret) Bacirctiment de Meacutedecine meacutetro St Marcel (ligne 5) Gare drsquoAusterlitz (lignes 5 10) Chevaleret (ligne 6) - RER c Gare drsquoAusterlitz - Bus 91

8 Centre Meacutedico-Social municipal - CDAGCIDDIST Ridder 3 rue de Ridder - Paris 14e Teacutel 01 58 14 30 30 meacutetro Plaisance (ligne 13) - Bus 62

9 Institut Alfred Fournier25 boulevard Saint-Jacques - Paris 14e Teacutel 01 40 78 26 0071meacutetro Saint-Jacques (ligne 6) Glaciegravere (ligne 6)RER B Denfert-Rochereau - Bus 216

10 Hocircpital Bichat (AP-HP) 46 rue Henri Huchard - Paris 18e Secteur Claude Bernard en direction de la Materniteacute en bas de la passerelle agrave gauche Teacutel 01 40 25 84 34 meacutetro Porte de Saint-Ouen (ligne 13) - Bus 81 - PC2

11 Centre Meacutedico-social municipal - CDAGCIDDIST Belleville 218 rue de Belleville - Paris 20e Teacutel 01 40 33 52 00 meacutetro Teacuteleacutegraphe (ligne 11) Place des Fecirctes (lignes 7bis 11) - Bus 60

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pLAn DE pARis DEs cEnTREs DE DeacutepisTAgE AnonymE ET gRATuiT

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Actif santeacutePermettre aux personnes drsquoecirctre acteur de leur santeacute et de la santeacute109 rue Orfila - 75020 ParisTeacutel 09 50 796 160wwwactif-santeorg Actions traitementsMieux informer pour ecirctre mieux soigneacute190 bd de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 43 67 66 00wwwactions-traitementsorgEmail atactions-traitementsorg

Act Up-ParisAssociation de lutte contre le sida dans la rue dans les meacutedias et dans les institutions Cofondatrice de sidactionBp 287 ndash 75011 Paris Teacutel 01 49 29 44 75wwwactupparisorgEmail actupactupparisorg

ArcatAccompagner orienter preacutevenir informer94-102 rue de Buzenval - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 29 29wwwarcat-santeorgEmail infoarcat-santeorg AIDESFaire avancer la lutte contre le sida crsquoest faire avancer la socieacuteteacute toute entiegravere Teacutel 0805 160 011 (gratuit depuis un poste fixe)wwwaidesorg

Diagonale idfPreacutevenir accompagner heacuteberger creacuteer des solidariteacutes20 avenue de la Terrasse - 91260 Juvisy-sur-OrgeTeacutel 01 69 24 85 60wwwdiagonale-idforgEmail diagonaleidfwanadoofr

Habitat et soinsFavoriser lrsquoaccegraves aux soins et au logement de personnes en situation preacutecaire379 avenue du Preacutesident Wilson - 93210 Saint-DenisTeacutel 01 55 87 55 55wwwgroupe-sosorgEmail soshetsasosorg Hf preacuteventionPreacutevention et sensibilisation sur le VIH et les ISTInstitut de la promotion de la santeacute 3 place de la mairie - 78190 TrappesTeacutel 09 53 84 98 33wwwhf-preventioncomEmail contacthf-preventioncom

Le kiosque infos sida et toxicomaniePreacutevention information orientation sida IST toxicomanie36 rue Geoffroy lrsquoAsnier - 75004 ParisTeacutel 01 44 78 00 00wwwlekiosqueorgEmail infolekiosqueorg

Sida info serviceInformation soutien eacutecoute orientation190 boulevard de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 16 16wwwsida-info-serviceorg

Sidaction Agit sur tous les fronts de la lutte contre le sida 228 rue du Faubourg Saint-Martin - 75010 ParisTeacutel 01 53 26 45 55wwwsidactionorgEmail sidactionsidactionorg

Solidariteacute sidaAider Preacutevenir Deacutefendre16 bis avenue Parmentier - 75011 ParisTeacutel 01 53 10 22 22Email infosolidarite-sidaorg

Centre reacutegional drsquoinformation et de preacutevention du sida (Crips) Icircle de FranceAccueil documentation et formation de toutes personnes en ques-tionnement par rapport au VIHsida ou aux infections14 rue Maublanc - 75015 Paris Teacutel 01 56 80 33 33Email infolecripsnet

Sites web drsquoinformation

VIHorgSite drsquoinformations de deacutebats drsquoeacutechanges au service de la lutte contre le sidawwwvihorg

Sida Info PlusEspace drsquoinformation et drsquoeacutechange pour les seacuteropositifswwwsidainfoplusfr

Les ASSOCIATIONS

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Les Cahiers de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes sont eacutediteacutes par LrsquoUniversiteacute Paris Descartes

Directeur de la publication bull Freacutedeacuteric Dardel

Responsables scientifiques bull Yves Charbitbull Anne Hosmalinbull Christine Rouzioux

Reacutedaction en chef bull Pierre-Yves Clausse bull Alice Tschudy

Coordination bull Brigitte Brohard

Maquette bull Agence Avril

Version numeacuterique bull Virgile Delacirctre

Iconographie bull Photothegraveque Universiteacute

Paris Descartesbull Fotoliabull Institut Pasteur

bull Groupe Institut Cochin Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Huguette amp Prosperbull Mairie de Paris--------------------------------------bull Steacutephane Abriolbull Clarisse Berlioz-Torentbull Marina Cavazzana-Calvobull Yves Charbitbull Odile Launaybull Lisa Haydenbull Anne Hosmalinbull Bibia Pavard bull Leiumlla Perieacutebull Bruno Sargueilbull Carine Tisneacutebull Michaeumll Valente

Ont collaboreacute agrave ce numeacutero institut cochin bull Eacutequipe Cytokines

et infections virales

bull Eacutequipe Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Eacutequipe Interactions hocircte-virus

bull Eacutequipe Interfeacuterence moleacuteculaire entre le virus et la cellule

bull Eacutequipe Phagocytose et invasion bacteacuterienne

bull Eacutequipe Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques

bull Eacutequipe Virus et trafic intracellulaire

Hocircpital necker bull Deacutepartement

de biotheacuterapie bull Eacutequipe Infections agrave VIH

Reacuteservoirs Pharmacologie des Antireacutetroviraux et Preacutevention de la Transmission Megravere Enfant

centre universitaire des saints-pegraveresbull Centre de recherche

sur les liens sociaux (CERLIS)

bull Eacutequipe Chimie amp Biologie Nucleacuteos(t)ides et Immunologie pour la Theacuterapie

bull Eacutequipe Reacutegulation de la Transcription et Maladies Geacuteneacutetiques

bull Institut Droit et Santeacute (IDS)

bull Institut de Recherche sur les Vaccins et lrsquoImmunotheacuterapie des cancers et du sida

bull Service Interuniversitaire de meacutedecine preacuteventive (SIUMPPS)

Faculteacute des sciences pharmaceutiques et Biologiques bull Eacutequipe Meacutecanismes

moleacuteculaires de lrsquoinitiation de la traduction

bull Eacutequipe Structure des ARN interactions et anti-infectieux

centre drsquoinvestigation clinique de vaccinologie cochin pasteur

centre population et Deacuteveloppement (cEpED)

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Freacutedeacuteric DARDEL Preacutesident de lrsquoUniversiteacute

Paris Descartes

EacutediTODepuis les premiers cas deacuteceleacutes aux Etats-Unis en 1980 et la deacutecouverte trois ans plus tard du Virus de lrsquoImmunodeacuteficience Humaine (VIH) par les eacutequipes de Luc Montagnier et Franccediloise Barreacute-Sinoussi lrsquoeacutepideacutemie a atteint plus de 20 millions de personnes agrave travers le monde et srsquoest propageacutee dans tous les pays et toutes les cateacutegories de population Depuis plus de trente ans la lutte contre le sida est un enjeu de santeacute publique majeur agrave lrsquoeacutechelle internationale La preacutevention reste le maicirctre mot et en ces temps ougrave lrsquoon observe une certaine ldquorelacirccherdquo en particulier de la part des jeunes il est important de rappeler qursquoon ne gueacuterit pas du sida et que seul le port du preacuteservatif est un moyen de preacutevention efficace

Ce numeacutero des Cahiers de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes entiegraverement consacreacute au VIH a pour ambition de preacutesenter le panorama le plus large possible des recherches effectueacutees sur cette theacutematique au sein de notre universiteacute Qursquoelles soient drsquoordre meacutedicales biologiques ou sociales elles contribuent toutes agrave la lutte contre ce fleacuteau mondial Certains travaux actuels meneacutes agrave lrsquoInstitut Cochin agrave lrsquohocircpital Necker ou au Centre universitaire des Saints-Pegraveres sont de premiegravere importance et ouvrent des perspectives extrecircmement prometteuses dans les domaines de lrsquoimmunologie de la virologie de la vaccinologie ou encore de la theacuterapie geacutenique Les sciences humaines et sociales permettent de comprendre les aspects humains de la propagation du sida et drsquoimaginer de nouveaux projets de preacutevention et de deacutepistage crsquoest le cas en particulier des eacutetudes meneacutees par le Centre de Population et Deacuteveloppement (CEPED) en Afrique et en Asie les deux continents preacutesentant la plus forte preacutevalence de personnes seacuteropositives

Je tiens agrave remercier et agrave saluer lrsquoensemble de nos partenaires qui ont cofinanceacute la grande majoriteacute des travaux exposeacutes dans ce numeacutero lrsquoAgence Nationale de Recherche contre le Sida et les Heacutepatites Virales (ANRS) Sidaction lrsquoInserm et le CNRS

Enfin vous trouverez les informations concernant les formations proposeacutees par notre universiteacute en rapport avec cette theacutematique ainsi que des renseignements pratiques dont la liste des centres de deacutepistage anonyme et gratuit situeacutes agrave Paris ainsi que les principales associations de lutte contre le sida

Je vous souhaite cher(e)s collegravegues et cher(e)s eacutetudiant(e)s une tregraves bonne lecture

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sOm

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Historique et deacutefinition4

Eacutetude des reacuteservoirs VIH8

Les approches socio-culturelles de lrsquoeacutepideacutemie

22recherches en vaccinologie18

Les principales associations 34

Eacutetat des lieux6

La collecte drsquoobjets sur lrsquohistoire et la meacutemoire du sida30

Lrsquoapport des associations dans la reconnaissance drsquoun patient expert28

Les conseils du service interuniversitaire de meacutedecine preacuteventive et liste des centres de deacutepistages anonymes et gratuits

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recherches fondamentales en immunologie et en virologie10

Les formations31

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HISTORIQUE amp DEacuteFINITION1884-1924 Transmissions de reacutetrovirus de singes agrave lrsquoHomme

(chez les chasseurs et lors du deacutepeccedilage de viande de singe)

Les meacutedecins africains observent une augmentation des maladies opportunistesAnneacutees 1970

1981 Les premiers cas de sida observeacutes en Californie et agrave New York sont rapporteacutes dans la communauteacute gay masculine et chez des consommateurs de drogues

1982Le terme de SIDA est creacuteeacute Syndrome de lrsquoImmunoDeacuteficience Acquise

198319831985 1987

1994

Les premiers cas de sida sont deacutecrits en France dont certains rapporteacutes chez des femmes non toxicomanes chez des enfants et des heacutemophiles

Les scientifiques franccedilais identifient le Virus de lrsquoImmunodeacuteficience Humaine (VIH) responsable de la maladie

Les Premiers tests de diagnostic seacuterologique sont deacuteveloppeacutes en France et aux Etats-Unis

Il est deacutemontreacute que lrsquoAZT reacuteduit le risque de transmission du virus de la megravere agrave lrsquoenfant

Mise sur le marcheacute de lrsquoAzidothymidine (AZT) premier meacutedicament utiliseacute dans le traitement de lrsquoinfection

19962003

Mise agrave disposition drsquoune combinaison de trois anti-reacutetroviraux crsquoest la naissance drsquoune nouvelle classe theacuterapeutique les antiproteacuteases

Mise agrave disposition des tests de quantification du virus dans le sang le test de charge virale

Le premier candidat-vaccin contre le sida srsquoavegravere ecirctre un eacutechec

Il est deacutemontreacute que la circoncision reacuteduit lrsquoinfection du VIH chez les hommes heacuteteacuterosexuels

2006

05

2008Le prix Nobel de meacutedecine est deacutecerneacute agrave Franccediloise Barreacute-Sinoussi et Luc Montagnier pour leur deacutecouverte du VIH en 1983

Le meacutedicament Atripla combine trois meacutedicaments en la prise drsquoun seul comprimeacute par jour

2009

2013On estime qursquoenviron 34 millions de personnes vivent avec le VIH dans le mondeEn France environ 130 000 personnes sont seacuteropositives lrsquoIle-de-France est la reacutegion la plus toucheacutee par lrsquoeacutepideacutemie qui continue de progresser dans la communauteacute gayLrsquoaccegraves aux traitements dans les pays toucheacutes par lrsquoeacutepideacutemie reste tregraves insuffisant puisqursquoen 2012 moins de 6 millions de personnes infecteacutees recevaient des traitements antireacutetroviraux

LA TRAnsmission Du ViHLa majoriteacute des cas de transmission de VIH a lieu lors de rapports sexuels non proteacutegeacutes La meilleure protection est lrsquousage du preacuteservatif La contamination se fait aussi par voie sanguine notamment chez les consommateurs de drogues Lrsquoutilisation de seringue agrave usage unique reacuteduit consideacuterablement ce risque de transmission La transmission du virus de la megravere agrave lrsquoenfant a lieu in utero ou intra-partum Lrsquoefficaciteacute de la preacutevention de cette transmission par les traitements antireacutetroviraux administreacutes durant la grossesse a permis de reacuteduire consideacuterablement ce risque

LrsquoinFEcTion DE LrsquooRgAnismE pAR LE ViHLe VIH infecte particuliegraverement les lymphocytes T CD4 qui sont des cellules essentielles du systegraveme immunitaire car elles coordonnent de nombreuses reacuteponses immunes notamment face aux infections De fait lrsquoinfection virale est disseacutemineacutee dans tout lrsquoorganisme et le virus est preacutesent dans le sang le sperme le liquide preacute-seacuteminal les seacutecreacutetions cervico-vaginales et le lait maternel Lrsquoinfection se produit par la disseacutemination du virus par voie muqueuse (ex muqueuses vaginales anales et au niveau du gland) ou directement par voie sanguine (seringue)

cycLE Du ViRus Le VIH est un reacutetrovirus dont le geacutenome est un ARN Apregraves lrsquoentreacutee du virus dans la cellule lrsquoARN viral est transcrit en ADN gracircce agrave une enzyme virale la reacuteverse-transcriptase Cet ADN double brin va ensuite srsquointeacutegrer au sein drsquoun chromosome de la cellule Cette cellule infecteacutee peut rester au repos jusqursquoau moment ougrave elle est activeacutee La reacuteplication virale est alors deacuteclencheacutee utilisant la machinerie cellulaire pour produire de multiples particules virales qui vont ecirctre libeacutereacutees et infecter de nouvelles cellules

LEs conseacutequEncEs DE LrsquoinFEcTion pAR LE ViHLrsquoinfection induit une reacuteplication systeacutematique et continue qui augmente au cours du temps entrainant la destruction progressive des lymphocytes T CD4 et lrsquoalteacuteration des deacutefenses immunitaires Le deacuteficit immunitaire ou laquo SIDA raquo pour Syndrome de lrsquoImmuno-Deacuteficience Acquise deacutefini par un taux de lymphocytes CD4 infeacuterieur agrave 200mm3 et par des infections dites opportunistes qui profitent de cette immunodeacutepression pour se deacutevelopperEn lrsquoabsence de traitement le sida survient en moyenne 8 ans apregraves lrsquoinfection par le VIH Les traitements antireacutetroviraux sont deacutesormais initieacutes de plus en plus tocirct apregraves le diagnostic de lrsquoinfection non seulement pour preacuteserver le risque de progression vers le sida mais aussi celui de transmission sexuelle

TRAiTEmEnTs ET REcHERcHEsLes traitements antiviraux disponibles ne permettent pas de gueacuterir lrsquoinfection ils empecircchent lrsquoeacutevolution de lrsquoinfection vers la maladie Ils bloquent la reacuteplication virale et lrsquoinfection de nouvelles cellules en diminuant consideacuterablement la charge virale crsquoest-agrave-dire le nombre de virus preacutesents dans lrsquoorganisme Les recherches actuelles srsquoattachent agrave ameacuteliorer la prescription des traitements existants et agrave deacutevelopper de nouvelles cibles du cycle viral Agrave ce jour il nrsquoexiste aucun vaccin efficace contre lrsquoinfection agrave VIH les recherches se poursuivent non seulement vers les vaccins prophylactiques mais aussi vers les vaccins theacuterapeutiques

Se faire deacutepister crsquoest aussi proteacuteger les autres

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EacuteTaT des LieUX en franceAU 1er DEacuteCEMBRE 2012

LrsquoInstitut de Veille Sanitaire (InVS) publie chaque anneacutee agrave lrsquooccasion de la Journeacutee mondiale du sida des donneacutees actualiseacutees sur lrsquoinfection au Virus drsquoImmunodeacuteficience Humaine (VIH) et les Infections Sexuellement Transmissibles (IST) en France Les donneacutees disponibles pour lrsquoanneacutee 2011 ne montrent pas de rupture par rapport aux anneacutees preacuteceacutedentes

Environ

6100 personnes ont deacutecouvert leur seacuteropositiviteacute en 2011

un chiffre comparable agrave celui de 2010

32 drsquoentre elles lrsquoont fait lors drsquoune consultation en meacutedecine de ville LrsquoIle-de-France la Cocircte drsquoAzur et la Guyane demeurent les reacutegions les plus toucheacutees Enfin on estime toujours que

30 000 personnes vivent avec le VIH et lrsquoignorent

de tests de deacutepistages VIH52 millions

ont eacuteteacute reacutealiseacutes en 2011 soit 4 de plus qursquoen 2010 Dans la moitieacute des cas le diagnostic drsquoinfection VIH est tardif avec un taux de cellules immunitaires (CD4) agrave moins de 350 Pour ameacuteliorer la prise en charge il faudrait deacutesormais arriver agrave deacutepister plus tocirct Les personnes diagnostiqueacutees preacutecocement sont le plus souvent jeunes neacutees en France contamineacutees lors drsquoun rapport homosexuel alors que les personnes diagnostiqueacutees tregraves tardivement sont souvent plus acircgeacutees neacutees en Afrique subsaharienne et contamineacutees lors de rapports heacuteteacuterosexuels

07Les patients deacutecegravedent deacutesormais de comorbiditeacutes quand leur infection est controcircleacutee par des traitements anti-reacutetroviraux Une prise en charge multidisciplinaire en particulier en ce qui concerne les cancers apparait indispensable

Seules

10 des personnes ont deacutecouvert leur seacuteropositiviteacute durant la primo-infection alors que

800 cas de deacutepistages tregraves tardifs(au stade sida) ont eacuteteacute enregistreacutes sur la mecircme peacuteriode (environ 13 ) Augmenter la preacutecociteacute des diagnostics de la maladie reste un enjeu de santeacute publique majeur pour les anneacutees agrave venir

En 2011 2400 hommesayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) ont deacuteclareacute leur seacuteropositiviteacute Cela repreacutesente

40 des deacutepistages positifsune proportion qui ne diminue pas au fil des ans Ces hommes demeurent la population la plus exposeacutee en France puisque lrsquoincidence de lrsquoinfection VIH est 200 fois plus eacuteleveacutee au sein de cette population Lrsquoeacutetude laquo Preacutevagay raquo reacutealiseacutee parmi les HSH freacutequentant les lieux de convivialiteacute gay parisiens eacutevalue cette incidence agrave 38 avec une preacutevalence de 18 Les eacutetudes drsquoautres pays rapportent des estimations drsquoincidence proches pour les populations drsquoHSH avec une moyenne de 25 Ces hommes sont majoritairement neacutes en France et acircgeacutes de 37 ans en moyenne Un tiers drsquoentre eux a effectueacute le test de deacutepistage suite agrave des signes cliniques drsquoinfection et un tiers suite agrave une exposition au VIH Dans 40 des cas ils ont eacuteteacute deacutepisteacutes par un meacutedecin de ville

Chez les heacuteteacuterosexuels neacutes agrave lrsquoeacutetranger la transmission du VIH parait moins importante qursquoauparavant et le nombre de deacutecouvertes de seacuteropositiviteacute diminue depuis 2003 En revanche chez les heacuteteacuterosexuels neacutes en France le nombre de deacutecouvertes de seacuteropositiviteacute est stable depuis plusieurs anneacutees En 2011 on a deacutenombreacute

3500 deacutecouvertes de seacuteropositiviteacutechez les heacuteteacuterosexuels dont

2400 neacutes agrave lrsquoeacutetranger (1400 femmes)et 1100 neacutes en France (600 hommes)

39des hommes heacuteteacuterosexuels avaient atteint le stade sida (moins de 200 CD4) lorsqursquoils ont deacutecouvert leur seacuteropositiviteacute Les usagers de drogues ne repreacutesentent plus que 1 des nouvelles contaminations soit 85 personnes en 2011 Une importante proportion de cette population est neacutee agrave lrsquoeacutetranger en Europe et en Afrique du Nord

Enfin le sida ne repreacutesente plus qursquoun quart des causes de deacutecegraves des patients infecteacutes par le VIH en France sauf en outre-mer ougrave cette proportion reste de 36

Les homosexuels masculins et les heacuteteacuterosexuels neacutes agrave lrsquoeacutetranger restent les populations les plus exposeacutees

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DeacuteFiniTion DEs ReacutesERVoiRs ViHLes traitements antireacutetroviraux ont permis de reacuteduire consideacuterablement la morbiditeacute et la mortaliteacute des patients infecteacutes traiteacutes qui ont deacutesormais une espeacuterance de vie tregraves proche de celle de la population geacuteneacuterale Ces traitements permettent de bloquer la reacuteverse-transcriptase et drsquointerrompre le cycle viral en empecircchant lrsquoinfection de nouvelles cellules Cependant lrsquoinfection reste toujours preacutesente dans lrsquoorganisme du fait que les antireacutetroviraux nrsquoatteignent pas les cellules infecteacutees latentes au repos qui constituent les reacuteservoirs VIHDe fait les personnes seacuteropositives ne peuvent arrecircter leurs traitements (mecircme en cas de charge virale indeacutecelable) car dans ce cas la reacuteplication virale redeacutemarre et le virus est agrave nouveau rapidement produit Ce pheacutenomegravene est ducirc agrave lrsquoexistence de reacuteservoirs du VIH constitueacutes majoritairement de lymphocytes CD4 infecteacutes Les cellules infecteacutees sont preacutesentes de faccedilon diffuse dans tout lrsquoorganisme mais crsquoest dans les tissus lymphoiumldes le tube digestif et les ganglions lymphatiques qursquoelles sont les plus abondantes De mecircme que le systegraveme immunitaire est incapable drsquoinduire des reacuteponses immunes capables de controcircler la reacuteplication virale les cellules reacuteservoirs dormantes ne sont pas reconnues par le systegraveme immunitaire et ne sont donc pas eacutelimineacutees car elles nrsquoexpriment aucun antigegravene viral membranaire

quAnTiFicATion DEs ReacutesERVoiRs Notre laboratoire est impliqueacute depuis plusieurs anneacutees dans cette theacutematique Nous avons notamment caracteacuteriseacute le niveau des reacuteservoirs VIH au sein de nombreuses cohortes de patients et de situations cliniques diffeacuterentes Pour cela nous avons deacuteveloppeacute une technique ultra-sensible de quantification drsquoADN-VIH dans les cellules infecteacutees sanguines et dans les tissus Tout comme le niveau de charge virale sanguine et le taux de lymphocytes CD4 le niveau drsquoADN-VIH permet de connaicirctre le niveau

EacuteTUde desREacuteSERVOIRSVIH

cHRisTinE RouziouxEA 3620 laquo inFEcTion agrave ViH ReacutesERVoiRs ET pHARmAcoLogiE DEs AnTiReacuteTRoViRAux raquo LABoRAToiRE DE ViRoLogiE HocircpiTAL nEckER - EnFAnTs mALADEs

Manipulation sur la paillassecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Christine RouziouxDirecteur drsquouniteacute HUProfesseur des Universiteacutes Praticien des Hocircpitaux Sida Maladies Infectieuses amp Parasitaires Microbiologie Immunologie ImmunopathologiecopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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global drsquoinfection caracteacuteristique de chaque patient Il est preacutedictif du risque de progression vers le sida Cette technique permet eacutegalement drsquoeffectuer le diagnostic de lrsquoinfection du nouveau-neacute de megravere seacuteropositive Le deacuteveloppement drsquoautres techniques de recherche pour quantifier et caracteacuteriser les diffeacuterentes formes drsquoADN-VIH inteacutegreacutees au chromosome ainsi que la mesure de la capaciteacute des reacuteservoirs agrave produire du virus nous permettra de participer agrave la construction drsquoessais theacuterapeutiques visant agrave reacuteduire les reacuteservoirs

LEs conTRocircLEuRs Du ViH Il existe de rares cas de personnes seacuteropositives qui ne preacutesentent aucun signe drsquoeacutevolution clinique et biologique sur plusieurs anneacutees ils sont deacutesigneacutes sous le terme de laquo HIV controcircleurs raquo ou laquo controcircleurs du VIH raquo Ces patients dont le systegraveme immunitaire controcircle naturellement lrsquoinfection sont le sujet de nombreuses recherches physiopathologiques La compreacutehension des meacutecanismes agrave lrsquoorigine de ce controcircle virologique pourrait conduire au deacuteveloppement de nouvelles approches theacuterapeutiques ou vaccinales La mesure du taux drsquoADN-VIH chez ces patients nous a permis de montrer qulsquoils preacutesentent un niveau de reacuteplication virale et de reacuteservoirs particuliegraverement bas mecircme apregraves plus de 10 ans drsquoinfection Deux meacutecanismes pourraient expliquer ces deacutefenses naturelles soit une reacutesistance naturelle des lymphocytes agrave lrsquoinfection ou bien un blocage de la reacuteplication du virus par des facteurs de restriction Lrsquoeacutetude de ces meacutecanismes est prometteuse Une forte proportion de ces sujets laquo controcircleurs du VIH raquo sont porteurs drsquoallegraveles HLA-B27 etou de HLA-B57 Ces allegraveles se reacutevegravelent protecteurs car ils induisent des fonctions de lymphocytes TCD8 plus robustes et plus efficaces contre les cellules infecteacutees activeacutees

LEs pATiEnTs VisconTiNotre groupe de recherches a identifieacute et deacutecrit reacutecemment des cas de patients traiteacutes preacutecocement en primo-infection preacutesentant un controcircle virologique plus de 7 ans apregraves lrsquoarrecirct de leur traitement (Hocqueloux AIDS 2010 Saez-Cirion Plos Pathogens 2013) Cette situation exceptionnelle se reacutevegravele peu freacutequente du fait qursquoelle neacutecessite des conditions particuliegraveres drsquoinitiation tregraves preacutecoce des traitements maintenus au moins deux ans puis interrompus La freacutequence de cette situation est estimeacutee de 7 agrave 10 des patients traiteacutes en primo-infection sans que des facteurs particuliers nrsquoaient eacuteteacute identifieacutes Ces patients laquo controcircleurs post-traitement raquo ou VISCONTI pour Viro-Immunological Sustained Control after Treatment Interruption ne portent pas les allegraveles protecteurs HLA-B27 ou HLA-B57 Ils nrsquoont pas drsquoactiviteacute TCD8 fortes comme les HIV controcircleurs Par contre ils preacutesentent un niveau des reacuteservoirs particuliegraverement faible et certains voient leurs reacuteservoirs diminuer ces derniegraveres anneacutees alors qursquoils ne reccediloivent plus de traitement La culture des cellules lymphocytaires de ces sujets permet de montrer une reacuteplication virale avec une production de virus nrsquoindiquant pas des blocages complets ou la preacutesence de virus deacutefectifs majoritaires Notre hypothegravese est qursquoun meacutecanisme du controcircle virologique en lrsquoabsence de traitement est diffeacuterent de celui des HIV controcircleurs Nous pensons que le traitement tregraves preacutecoce interrompt lrsquoeacutetablissement des reacuteservoirs bloque la laquo tempecircte cytokinique raquo induite lors de la primo-infection tout en preacuteservant des fonctions immunitaires essentielles notamment les reacuteponses immunes inneacutees

TRAiTEmEnTs En pRimo-inFEcTionDegraves 2001 nous avons rapporteacute le fait que des traitements initieacutes degraves la primo-infection induisent une forte reacuteduction du taux drsquoADN-VIH des lymphocytes sanguins beaucoup plus importante que celle induite par des traitements initieacutes en phase chronique De nombreux reacutesultats convergent maintenant et confirment lrsquoimpact important des traitements initieacutes tregraves preacutecocement LrsquoEssai ANRS-OPTIPRIM est le premier essai visant agrave explorer lrsquoimpact drsquoune penta-theacuterapie de 24 mois initieacutee dans les dix semaines suivant la contamination sur le reacuteservoir sanguin Lrsquoessai qui a commenceacute en 2010 va se deacuterouler jusqursquoen 2014 Les preacutelegravevements recueillis au cours de cet essai vont nous permettre de caracteacuteriser finement le reacuteservoir viral en phase tregraves preacutecoce de la primo-infection Nous pourrons eacutegalement caracteacuteriser les reacuteponses immunitaires inneacutees et speacutecifiques analyser la reacuteponse anticorps et rechercher drsquoeacuteventuels meacutecanismes de blocage de la latence virale

nouVELLEs pisTEs THeacuteRApEuTiquEsLrsquoeacutelimination complegravete des cellules reacuteservoirs sera un objectif tregraves difficile agrave atteindre Pour eacuteradiquer lrsquoinfection il faudrait cibler speacutecifiquement le geacutenome viral inteacutegreacute dans les chromosomes Certaines moleacutecules anticanceacutereuses pourraient ecirctre utiliseacutes dans ce contexte Nous explorons de telles pistes avec les eacutequipes des Professeurs Brigitte Autran (Inserm - UMRS 945) et Carine van Lint de lrsquoUniversiteacute de Bruxelles Nous avons exploreacute la capaciteacute des cellules reacuteservoirs TCD4 quiescentes agrave produire du virus en preacutesence de divers activateurs de la latence virale Cela pourrait constituer une nouvelle approche theacuterapeutique Il reste agrave savoir quels seraient les patients qui pourraient beacuteneacuteficier au mieux de tels traitements

Sur la paillassecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I

Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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recHercHes fOndamenTaLesEN IMMUNOLOGIE ET EN VIROLOGIE

AnnE HosmALinDiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE pReacutesEnTATion DE LrsquoAnTigegravenE pAR LEs cELLuLEs DEnDRiTiquEs

Rocircle des cellules dendritiquesLrsquoobjectif de nos recherches est de permettre de trouver de meilleurs protocoles pour eacutelaborer des candidat-vaccins ou des immunotheacuterapies et eacutegalement de deacutecouvrir des paramegravetres preacutedictifs pour aider les deacutecisions theacuterapeutiques concernant lrsquoinfection par le VIH

Nous eacutetudions des cellules particuliegraveres du systegraveme immunitaire les cellules dendritiques Ces cellules sont essentielles dans le deacuteclenchement de la reacuteponse immunitaire et dans lrsquoefficaciteacute des vaccins En effet elles sont les seules qui peuvent activer les lymphocytes T naiumlfs et donc deacuteclencher les reacuteponses immunitaires Elles ont eacuteteacute appeleacutees laquo cellules preacutesentatrices de lrsquoantigegravene professionnelles raquo Certaines sont speacutecialiseacutees dans la laquo preacutesentation croiseacutee de lrsquoantigegravene raquo un processus gracircce auquel les cellules dendritiques sont capables de preacutesenter aux cellules du systegraveme immunitaire certains fragments des microbes qui infectent des cellules voisines ces fragments sont appeleacutes antigegravenes Elles informent ainsi les lymphocytes T et B de lrsquoinfection ce qui initie une strateacutegie complexe de destruction tregraves speacutecifique des cellules infecteacutees Les vaccins contre les virus doivent la plupart du temps passer par des voies de preacutesentation croiseacutees dans les cellules dendritiques Alors seulement le systegraveme immunitaire sera activeacute et capable de reconnaicirctre speacutecifiquement le virus

Les cellules dendritiques sont des sentinelles qui repegraverent lrsquoentreacutee de pathogegravenes dans lrsquoorganisme Elles ont un rocircle de coordination de la reacuteponse immunitaire Elles libegraverent des proteacuteines appeleacutees cytokines pour activer les autres cellules du systegraveme immunitaire et polariser leurs reacuteponses contre les virus les tumeurs les bacteacuteries ou les parasites En particulier les cellules dendritiques plasmacytoiumldes sont les principales productrices drsquoune famille de cytokines appeleacutee interfeacuteron alpha Ces proteacuteines inhibent la multiplication du virus dans les cellules de lrsquohocircte participant ainsi agrave son eacutelimination Nous avons deacutecouvert le deacuteficit du nombre des cellules dendritiques circulantes lors de lrsquoinfection par le VIH et une forte diminution de la production drsquointerfeacuteron 1 dans la primo-infection Le deacuteficit des cellules plasmacytoiumldes est preacutedictif drsquoune perte de controcircle de la reacuteplication virale

Anne HosmalinDirectrice de recherche CNRS MD PhD chef de lrsquoeacutequipe laquo Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques raquocopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Equipe Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiquesAlexandre Lubin - Yolande Richard - Kahina Taleb - Camille Baey - Michaeumll Valente - Vincent Feuillet - Milica Millvojevic - Jean-Pierre Jourdain - Lene Vimeux - Marco Iannetta - Ezgi Yildiz - Anne HosmalincopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Reacuteponses immunitaires

Hyperactivation du systegraveme immunitaireLors de lrsquoinfection par le VIH il existe un cercle vicieux drsquohyperactivation du systegraveme immunitaire Le VIH infecte preacutefeacuterentiellement les lymphocytes CD4 qui sont tregraves importants dans les deacutefenses immunitaires Lorsque ces cellules sont activeacutees le virus peut se multiplier Au niveau de lrsquointestin ces lymphocytes sont en permanence activeacutes par le voisinage des bacteacuteries intestinales Ainsi lrsquohyperactivation du systegraveme immunitaire entrave paradoxalement lrsquoeacutelimination du virus Notre eacutequipe a montreacute que cette hyperactivation pourrait reposer sur une population particuliegravere de globules blancs des monocytes porteurs de la moleacutecule MDC-8 Ceux-ci pourraient devenir une nouvelle cible theacuterapeutique Cette strateacutegie permettrait de compleacuteter lrsquoaction des antireacutetroviraux en interrompant drsquoune maniegravere tregraves cibleacutee le cercle vicieux drsquohyperactivation du systegraveme immunitaire

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Yolande Richard copyVirgile Delacirctre I Service Communi-cation I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

FLoREncE niEDERgAngDiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE pHAgocyTosE ET inVAsion BAcTeacuteRiEnnE

Effets de lrsquoinfection des macrophages par le VIHNotre eacutequipe eacutetudie les effets de lrsquoinfection par le VIH-1 sur les fonctions des macrophages Les macrophages sont des cellules du systegraveme immunitaire issues de la diffeacuterenciation de preacutecurseurs et de monocytes circulants dans les tissus Ils jouent un rocircle majeur dans lrsquoeacutelimination quotidienne des deacutebris cellulaires ainsi que des microorganismes pathogegravenes (fonction de phagocytose et de clairance) et participent agrave lrsquoorchestration des reacuteponses immunitaires par la seacutecreacutetion de meacutediateurs solubles les cytokines Les macrophages repreacutesentent une cible majeure du VIH car ils permettent une reacuteplication virale productive tout en eacutetant reacutesistants aux effets cytotoxiques du virus contrairement aux lymphocytes T Ils jouent un rocircle tregraves important dans le deacuteveloppement de maladies opportunistes et communautaires En particulier se sont deacuteveloppeacutees ces derniegraveres anneacutees des pathologies tregraves seacutevegraveres lieacutees agrave des souches de Salmonelles hyper invasives qui au lieu de donner lieu agrave des infections locales controcircleacutees eacutevoluent en maladie systeacutemique grave chez les patients immunodeacuteprimeacutes en Afrique australe

Nous avons montreacute que les macrophages infecteacutes par le VIH-1 preacutesentent des capaciteacutes reacuteduites de phagocytose de diverses cibles La proteacuteine NEF qui est un facteur de virulence majeur du VIH-1 joue un rocircle primordial dans lrsquoinhibition de la phagocytose en perturbant le trafic intracellulaire indispensable pour une internalisation efficace Nos recherches se concentrent actuellement sur lrsquoeacutetude des eacutetapes plus tardives de maturation de deacutegradation et clairance des bacteacuteries et drsquoactivation des cellules Notre but est de comprendre pourquoi les cellules infecteacutees par le VIH-1 permettent le deacuteveloppement de maladies opportunistes en utilisant en particulier des modegraveles de co-infections par le virus et les souches invasives africaines de bacteacuteries Salmonella Nous recherchons aussi les facteurs viraux impliqueacutes dans ces eacutetapes

yoLAnDE RicHARDDiREcTRicE DE REcHERcHE

Compartiment lymphocytaire B et infections pathogegravenes par VIHSIVLe fonctionnement du compartiment B est profondeacutement alteacutereacute chez les patients infecteacutes par le VIH-1 ou les macaques infecteacutes par les souches pathogegravenes du virus de lrsquoimmunodeacuteficience simienne (SIV) Les Primates Non Humains (comme les macaques Rheacutesus ou cynomolgus) infecteacutes par le SIV (analogue du VIH chez les macaques) repreacutesentent le seul modegravele pertinent permettant de faire progresser les recherches sur le sida Dans ce modegravele nous avons montreacute que la perte en lymphocytes B meacutemoires une caracteacuteristique de la phase chronique deacutebute degraves le stade de primo-infection et nrsquoest que partiellement contrecarreacutee par les theacuterapies antireacutetrovirales mecircme preacutecoces Une population de lymphocytes B dits de la zone marginale speacutecialiseacutee dans la reacuteponse antibacteacuterienne voit aussi sa freacutequence reacuteduite au cours de la primo-infection La perte de ces deux populations compromet la reacuteponse speacutecifique du virus mais aussi les reacuteponses acquises naturellement ou par vaccination contre les pathogegravenes et favorise lrsquoeacutemergence drsquoinfections opportunistes Le contexte inflammatoire de lrsquoinfection surimpose une hyperactiviteacute B deacutetectable dans les tissus peacuteripheacuteriques et muqueux qui est associeacutee agrave une hyperproduction drsquoimmunoglobulines polyclonales degraves la primo-infection

Nous avons reacutecemment montreacute une surexpression de BAFF (pour B-cell Activating Factor of the TNF Family) dans le seacuterum et les tissus des macaques primo-infecteacutes qui pourrait contribuer agrave favoriser une reacuteponse B systeacutemique au deacutetriment de la reacuteponse speacutecifique du VIH-1 mais aussi agrave affecter le compartiment T en modulant via les fonction de cellules preacutesentatrices de lrsquoantigegravene des lymphocytes B activeacutesmeacutemoires Cette hypothegravese est actuellement eacuteprouveacutee in vivo chez le macaque infecteacute traiteacute ou non par une forme soluble du reacutecepteur BAFF-R Les conseacutequences de ce blocage sont eacutevalueacutees en termes de reacuteeacutequilibrage de reacuteponse B et T (TH17TH1) ainsi que de protection des cellules dendritiques

Macrophage deacuteriveacute de monocytes sanguins de

donneurs sains infecteacutes in vitro par du VIH-1 Le marquage

anti-capside p24 est visualiseacute en vert le reacuteseau de microtu-

bules en rouge et le noyau des cellules en bleu

copy Chantal Deschamps (eacutequipe F Niedergang)

Une cellule dendritique avec ses compartiments endosomaux ougrave le VIH peut ecirctre phagocyteacute (en vert) son noyau (en bleu) et ses prolongements chargeacutes drsquoantigegravenes (en rouge)copy Michaeumll Valente Anne Hosmalin I Equipe laquo Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques raquo

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Reacutemi cHEyniER DiREcTEuR DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipEcyTokinEs ET inFEcTions ViRALEs

CytokinesLes cytokines sont des proteacuteines essentielles au fonctionnement du systegraveme immunitaire Seacutecreacuteteacutees par les lymphocytes T et B les cellules dendritiques et les macrophages mais aussi par des cellules nrsquoappartenant pas au systegraveme immunitaire elles ont pour fonction de maintenir lrsquoeacutequilibre homeacuteostatique du systegraveme immunitaire et de moduler les reacuteponses immunitaires

Parmi ces cytokines nous nous inteacuteressons plus particuliegraverement agrave lrsquointerleukine 7 (IL-7) cytokine cleacute de la reacutegulation des populations lymphocytaires T En raison de son rocircle primordial dans la thymopoiumlese et de son action sur la prolifeacuteration et la survie des lymphocytes T peacuteripheacuteriques cette cytokine est utiliseacutee dans des essais cliniques visant agrave ameacuteliorer la reconstitution immunitaire des patients infecteacutes par le VIH Notre eacutequipe participe agrave lrsquoanalyse des conseacutequences immunologiques et virologiques de cette theacuterapie Nous analysons les effets de cette immunotheacuterapie sur la diversiteacute des lymphocytes T des patients et sur le deacuteveloppement des reacuteponses immunitaires T speacutecifiques du virus De plus nous avons identifieacute ces derniegraveres anneacutees une nouvelle proprieacuteteacute de lrsquoIL-7 qui participe agrave la redistribution des cellules de lrsquoimmuniteacute vers les muqueuses portes drsquoentreacutee de la plupart des pathogegravenes Suite agrave cette deacutecouverte nous eacutetudions chez le macaque rheacutesus lrsquoimpact drsquoun traitement par lrsquoIL-7 sur le deacuteveloppement des reacuteponses immunitaires au niveau des muqueuses induites par des stimulations antigeacuteniques locales Dans ces muqueuses nous analysons eacutegalement lrsquoexpression du reacutecepteur de lrsquoIL-7 dans le but drsquoidentifier les cellules impliqueacutees dans la mise en place des reacuteponses immunitaires muqueuses et drsquoen disseacutequer les meacutecanismes drsquoaction

Parmi les cytokines produites en reacuteponse aux infections nous eacutetudions eacutegalement dans le modegravele macaque infecteacute par le SIVmac la reacuteponse interfeacuteron alpha induite par la reacuteplication virale dans les organes cibles de lrsquoinfection Nous nous inteacuteressons particuliegraverement agrave lrsquoexpression des sous-types drsquointerfeacuteron alpha dont la fonction antivirale et lrsquoactiviteacute inhibitrice de la prolifeacuteration cellulaire restent agrave deacutefinir preacuteciseacutement La compreacutehension des meacutecanismes de reacutegulation de la production de ces cytokines et de leur impact agrave la fois sur la reacuteplication virale et sur le systegraveme immunitaire pendant la primo-infection par le SIV devrait permettre drsquoidentifier de nouvelles voies theacuterapeutiques qui en compleacutement des traitements antireacutetroviraux pourraient permettre un meilleur controcircle de la reacuteplication virale

Enfin notre eacutequipe srsquointeacuteresse aux chimiokines des cytokines speacutecialiseacutees dans la migration et le controcircle de lrsquoactivation des cellules du systegraveme immunitaire Nous eacutetudions la production et le rocircle de ces moleacutecules au niveau des muqueuses chez lrsquoindividu sain et infecteacute dans le but de mieux appreacutehender les meacutecanismes responsables de la reacuteduction du nombre de lymphocytes T observeacutee au cours des premiegraveres semaines drsquoinfection

Eacutetagegravere de laboratoirecopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Reacutemi Cheynier

Particules du virus du sida (VIH) en jaune bourgeonnant agrave la surface drsquoun lymphocyte Image acquise par microscopie eacutelectro-nique agrave balayage puis coloriseacuteeS Guadagnini et M-C Preacutevost N Sol-Foulon et O Schwartz J-M Panaud copy Institut Pasteur

Cellules dendritiques plasmacytoiumldes (en vert) dans la zone T de la rate (marqueacutee par un anticorps anti actine en rouge les noyaux cellulaires sont en bleu) un organe lymphoiumlde ougrave se

produit une forte reacuteplication du VIH-1 ce qui srsquoaccompagne drsquoune forte production drsquoInterfeacuteroncopyLeiumlla Perieacute Anne Hosmalin I Equipe laquo Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques raquo

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Florence Margottin-GoguetcopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

JeacuteRocircmE EsTAquiERDiREcTEuR DE REcHERcHE

Lapoptose la mort cellulaire programmeacuteeLa speacutecificiteacute de nos recherches reacuteside drsquoune part dans une recherche drsquoamont qui vise agrave preacuteciser les meacutecanismes biochimiques et moleacuteculaires impliqueacutes dans les processus de mort cellulaire programmeacutee des cellules cibles du VIH et drsquoautre part dans une recherche drsquoaval qui eacutetudie ces meacutecanismes in vivo agrave travers lrsquoanalyse des modegraveles de Primates Non Humains infecteacutes par SIV Ces modegraveles nous permettent par ailleurs de tester de nouvelles approches theacuterapeutiques Nos reacutecents travaux ont permis de mettre en exergue que lrsquoinfection par le VIHSIV entraine lrsquoapoptose des cellules preacutesentatrices de lrsquoantigegravene cellules neacutecessaires agrave lrsquoeacutetablissement de la reacuteponse immunitaire Il srsquoagit en particulier des cellules monocytaires et dendritiques Ainsi une mort preacutematureacutee de ces cellules participerait agrave lrsquoeacutetablissement du deacuteficit immunitaire associeacute au sida et ce degraves la phase de primo-infection (Laforge Plos Pathogens 2011)

JEAn-pHiLippE HERBEuVALDiREcTEuR DE REcHERcHE

Meacutecanismes de mort cellulaireLe deacuteveloppement drsquoune reacuteponse inneacutee est essentiel pour lutter contre les infections virales elle permet de deacutetecter les caracteacuteristiques invariantes des microbes envahisseurs et drsquoactiver le systegraveme immunitaire gracircce agrave la production de proteacuteines antivirales appeleacutees cytokines En preacutesence du VIH les cellules dendritiques plasmacytoiumldes produisent des interfeacuterons alpha un groupe particulier de cytokines anti-virales Parallegravelement elles preacutesentent agrave leur surface la proteacuteine TRAIL reacuteguleacutee par les interfeacuterons alpha qui induit la mort des cellules environnantes qui la reconnaissent gracircce agrave un reacutecepteur speacutecifique Dans les phases tardives du sida le taux drsquointerfeacuterons alpha augmente alors que le nombre de lymphocytes T CD4 diminue massivement par mort cellulaire programmeacutee Cela suggegravere que ces cytokines jouent un rocircle dans la pathologie induite par le VIH Nous avons montreacute que les patients laquo controcircleurs raquo qui controcirclent beaucoup mieux que les autres la reacuteplication du VIH preacutesentent une mutation geacuteneacutetique pour le reacutecepteur de la proteacuteine TRAIL Ce reacutecepteur est deacutefectueux La mutation geacuteneacutetique induit la seacutequestration dans la cellule du reacutecepteur qui ne peut alors plus interagir avec TRAIL empecircchant les lymphocytes T CD4 de reconnaicirctre TRAIL et donc de deacuteclencher leur mort cellulaire programmeacutee Cette mutation associeacutee au profil des patients laquo controcircleurs raquo pourrait expliquer le maintien du nombre de leurs lymphocytes T CD4 ainsi que la non-progression vers la phase sida

Bataille moleacuteculaire entre le virus et la cellule

FLoREncE mARgoTTin-goguET DiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE ReacuteTRoViRus-quiEscEncE ET pRoLiFeacuteRATion Nos travaux consistent agrave analyser les ressorts de la bataille moleacuteculaire entre le VIH et la cellule Notre but est de montrer comment le VIH deacutetourne lrsquoenvironnement cellulaire agrave son avantage pour pouvoir se deacutevelopper et se multiplier Pour ce faire nous eacutetudions les meacutecanismes de deacutefense cellulaire mis en place contre lrsquoinfection virale et particuliegraverement le rocircle joueacute par les proteacuteines auxiliaires dans lrsquoinfection de la cellule

Ces proteacuteines sont longtemps resteacutees peu eacutetudieacutees et mysteacuterieuses Il existe deux types de VIH le VIH-1 et le VIH-2 Le VIH-2 est moins pathogegravene en raison drsquoune interaction diffeacuterente avec lrsquohocircte Les virus VIH-1 et VIH-2 expriment 5 proteacuteines auxiliaires 3 en commun (VIF VPR et NEF) et 2 speacutecifiques (VPU pour VIH-1 et VPX pour VIH-2) Avant 2002 on ne cernait pas exactement leurs rocircles car on ne les eacutetudiait pas dans des environnements cellulaires adapteacutes A partir de cette date il y a eu un tournant important dans lrsquoeacutetude de ces proteacuteines avec la deacutecouverte des premiers facteurs de restriction cellulaire crsquoest-agrave-dire des facteurs cellulaires pouvant empecirccher la reacuteplication virale degraves que le virus a peacuteneacutetreacute dans la cellule Notre groupe srsquoest inteacuteresseacute alors agrave trois de ces proteacuteines auxiliaires que sont VPU VPR et VPX Nous avons chercheacute agrave savoir comment elles sont capables de contrecarrer les facteurs de restriction Ainsi nous avons mis en eacutevidence le fait que le virus utilise des proteacuteines cellulaires les E3 ubiquitine ligases qui sont des enzymes qui favorisent la deacutegradation de facteurs cellulaires Petit agrave petit il a eacuteteacute montreacute que VIF VPR et VPU utilisent les ubiquitines ligases pour aller deacutegrader des facteurs cellulaires qui empecircchent naturellement la reacuteplication du virus Nous avons prouveacute le fait que le VIH et en particulier sa proteacuteine VPR peut utiliser une mecircme enzyme pour aller deacutegrader plusieurs facteurs Nous avons aussi montreacute que le facteur cellulaire de deacutefense inactiveacute par VPX la proteacuteine SAMHD1 inhibe le virus en reacuteduisant la quantiteacute cellulaire des briques indispensables agrave la synthegravese de lrsquoADN viral les dNTP Agrave lrsquoheure actuelle nous orientons nos recherches sur la proteacuteine VPR Nous nrsquoavons pas encore trouveacute lrsquoenvironnement cellulaire dans lequel lrsquoexpression du facteur de deacutefense que VPR inactive est stimuleacute

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sERgE BeacutenicHou DiREcTEuR DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE ViRus ET TRAFic inTRAcELLuLAiRENotre eacutequipe srsquoattache agrave comprendre comment le virus utilise et deacutetourne des voies cellulaires essentielles pour se multiplier ou pour perturber le fonctionnement des cellules du systegraveme immunitaire Nous eacutetudions plus particuliegraverement les proteacuteines virales de reacutegulation VPR et NEF dont le rocircle est primordial au cours de certaines eacutetapes de la reacuteplication virale VPR intervient plutocirct au cours des eacutetapes preacutecoces du cycle viral concernant la reacutetro-transcription du geacutenome viral ARN en ADN ainsi que dans le transport de ce dernier du cytoplasme au noyau ougrave il sera inteacutegreacute au geacutenome de la cellule infecteacutee Au contraire NEF intervient au cours des eacutetapes tardives du cycle de reacuteplication virale pour permettre lrsquoassemblage et la production des particules virales infectieuses Lrsquoun de nos axes de recherche est drsquoessayer de deacutevelopper des strateacutegies permettant de bloquer ces facteurs viraux afin drsquoinhiber speacutecifiquement leurs fonctions essentielles au cours de lrsquoinfection naturelle Pour la proteacuteine NEF nous avons deacuteveloppeacute des outils moleacuteculaires speacutecifiques correspondant agrave des fragments drsquoanticorps simple-chaine de lama ciblant speacutecifiquement cette proteacuteine virale Dans des cellules infecteacutees par le VIH-1 ces fragments drsquoanticorps anti-NEF sont capables drsquoinhiber la totaliteacute des fonctions et des deacutesordres fonctionnels provoqueacutes par NEFCes inhibiteurs de NEF constituent donc des outils originaux pour lrsquoeacutetude fondamentale agrave la fois in vitro et in vivo des fonctions de NEF mais eacutegalement pour le deacuteveloppement de nouvelles strateacutegies theacuterapeutiques antivirales cibleacutees sur la proteacuteine NEF

Serge Beacutenichoucopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Le VIH trouve lrsquoopportuniteacute de se reacutepliquer de faccedilon explosive dans les lymphocytes T activeacutes par les cellules dendritiques Ici on voit des lymphocytes T (contour vert) interagissant avec une cellule dendritique (rouge noyaux en bleu) Image obtenue en microscopie agrave fluorescence copy Vincent Feuillet Institut Cochin

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Steacutephane Emilianicopy Lisa Hayden

Clarisse Berlioz-Torrent

cLARissE BERLioz-ToRREnT ET sTeacutepHAnE EmiLiAni DiREcTEuRs DE REcHERcHE cHEFs DE LrsquoeacutequipE inTERAcTions HocircTEs-ViRusLrsquoutilisation des multitheacuterapies antireacutetrovirales (Highly Active Anti-reacutetroviral Theacuterapies) pour le traitement de toutes les personnes infecteacutees par le VIH a permis drsquoobtenir des progregraves consideacuterables tant en termes drsquoinhibition de la reacuteplication virale qursquoau niveau de lrsquoameacutelioration de lrsquoeacutetat clinique des patients Cependant ces multitheacuterapies ne peuvent ni eacuteradiquer le VIH ni empecirccher lrsquoapparition de virus reacutesistants Lrsquoun des deacutefis des futures strateacutegies theacuterapeutiques consistera agrave inhiber les interactions entre le virus et son environnement cellulaire Nos recherches srsquoinscrivent dans cette perspective et visent agrave ouvrir de nouvelles voies pour le deacuteveloppement de moleacutecules antivirales

Lrsquoinfection par le VIH est caracteacuteriseacutee par des niveaux eacuteleveacutes de reacuteplication virale et par la propagation du virus dans lrsquoorganisme mecircme pendant la phase cliniquement latente et asymptomatique chez les patients Lrsquoune des particulariteacutes de ce virus est drsquoutiliser en grande partie la machinerie cellulaire de son hocircte pour se reacutepliquer Notre objectif est drsquoexplorer les relations entre le VIH et la cellule hocircte de faccedilon agrave mettre agrave jour les meacutecanismes moleacuteculaires qui sous-tendent la pathogeacutenie reacutetrovirale

La production de particules virales infectieuses implique de nombreuses interactions entre proteacuteines virales et cellulaires au cours de la reacuteplication virale Au cours des cinq derniegraveres anneacutees nos projets ont porteacute sur la caracteacuterisation de ces interactions au cours des diffeacuterentes eacutetapes de la reacuteplication du VIH Nous avons identifieacute et valideacute fonctionnellement des cofacteurs cellulaires controcirclant lrsquointeacutegration du geacutenome viral dans le chromosome de la cellule hocircte Nous avons eacutegalement eacutetudieacute les derniers stades de la reacuteplication virale en mettant lrsquoaccent sur le trafic des composants viraux vers le site drsquoassemblage viral le bourgeonnement la libeacuteration et la maturation des particules virales Lrsquointeacuterecirct de nos eacutetudes repose sur le fait que ces cofacteurs cellulaires peuvent potentiellement devenir de nouvelles cibles pour le deacuteveloppement de theacuterapies anti-virales

Vue drsquoun laboratoire copy Virgile Delacirctre I Service Communication Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Microscope agrave fluorescence I Michaeumll Valente et Sonia Amraoui copy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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cARinE Tisneacute DiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE sTRucTuRE DEs ARn inTERAcTions ET AnTi-inFEcTiEux

Structure des ARN interactions et anti-infectieux Notre eacutequipe eacutetudie depuis une dizaine drsquoanneacutees le rocircle des proteacuteines du VIH-1 chaperonnes (NCp7 et VIF) des ARN pour promouvoir la formation du complexe drsquoinitiation de la transcription inverse du VIH-1 Nous avons utiliseacute la reacutesonance magneacutetique nucleacuteaire (RMN) pour obtenir une description meacutecanistique de la formation de ce complexe impliquant lrsquoARNtLys3 et lrsquoARN geacutenomique viral Le VIH-1 deacutetourne un ARN de transfert (ARNt) de la cellule hocircte lrsquoARNtLys3 pour lrsquoutiliser comme amorce de la transcription inverse de son ARN geacutenomique La formation de lrsquohybride ARNtLys3ARN viral consiste en lrsquoappariement des 18 nucleacuteotides du PBS (lsquoPrimer binding sitersquo) agrave la seacutequence compleacutementaire formant lrsquoextreacutemiteacute 3rsquo1113125de lrsquoARNt amorceLa formation du complexe drsquoinitiation de la transcription inverse (ARNtLys3ARN viral) neacutecessite donc la fusion de la structure tridimensionnelle de lrsquoARNt un eacuteveacutenement qui ne se produit pas spontaneacutement agrave la tempeacuterature physiologique de lrsquohocircte mais neacutecessite lrsquoaction de la proteacuteine de nucleacuteocapside (NCp7)

Lrsquoensemble de nos travaux RMN visant agrave comprendre la formation du complexe ARNtARN viral assisteacutee par la proteacuteine de nucleacuteocapside nous a permis drsquoacceacuteder agrave une vision dynamique de la formation du complexe drsquoinitiation et drsquoidentifier les changements conformationnels subis par ces ARN et les eacutetapes importantes du processus de formation du complexe drsquoinitiation Drsquoautre part nous avons montreacute que la proteacuteine VIF entre en compeacutetition avec la NCp7 pour les mecircmes sites de fixation sur lrsquoARNtLys3 Ce reacutesultat pourrait expliquer pourquoi VIF inhibe lrsquohybridation de lrsquoARN viral agrave lrsquoARNtLys3 reacutealiseacute par la NCp7 Nous eacutetudions actuellement par RMN le rocircle des acides nucleacuteiques dans la maturation par la proteacutease virale de la proteacuteine de nucleacuteocapside

En parallegravele nous avons deacuteveloppeacute une meacutethode originale de criblage par fragment guideacutee par la RMN En utilisant lrsquoARNtLys3 comme ARN modegravele nous avons ainsi deacuteveloppeacute une chimiothegraveque ciblant les ARN et contenant par exemple des moleacutecules liant speacutecifiquement un domaine de lrsquoARNt avec une constante de dissociation dans la gamme du micromolaire

BRuno sARguEiL DiREcTEuR DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE meacutecAnismEs moLeacutecu-LAiREs DE LrsquoiniTiATion DE LA TRADucTion

Meacutecanismes moleacuteculaires de la traduction des proteacuteines du VIH Le VIH virus agrave ARN comprend un gegravene codant pour la proteacuteine Gag qui est le centre de sa structure Nous nous inteacuteressons aux aspects moleacuteculaires de la traduction de ce gegravene Cette eacutetude est importante dans la compreacutehension du cycle du virus dans la cellule et donc de lrsquoinfectionIl y a quelques anneacutees nous avons montreacute que la proteacuteine Gag peut ecirctre produite selon un meacutecanisme original drsquoentreacutee interne des ribosomes (eacuteleacutements centraux de la machinerie cellulaire qui produit les proteacuteines) Nous savons que ce processus repose sur la proprieacuteteacute extraordinaire du geacutenome viral de lier directement le ribosome Nous avons eacutetudieacute lrsquoimplication des autres facteurs de traduction cellulaire dans ce processus Nous avons reconstitueacute les diffeacuterents modes de traduction de lrsquoARN viral in vitro afin de mieux en disseacutequer les meacutecanismes Enfin nous avons deacutemontreacute que ce pheacutenomegravene avait lieu non seulement avec des souches de laboratoires mais aussi avec des isolats provenant de patients Nous cherchons eacutegalement agrave identifier les deacuteterminants du passage de la traduction agrave lrsquoeacutetape de dimeacuterisation du geacutenome du virus Cette phase est primordiale pour la propagation du virus Nous avons montreacute lrsquoimplication de nouvelles seacutequences virales dans le processus de dimeacuterisation Nous cherchons maintenant agrave deacutefinir lrsquoimportance fonctionnelle de ces eacuteleacutements dans la physiologie du virus

ARN

Bruno Sargueil

Carine Tisneacute

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THEacuteRAPIE GEacuteNIQUE DE Lrsquo INFECTION AU VIH UNE ARME EN PLUS mARinA cAVAzzAnA - cALVoREsponsABLE Du DeacutepARTEmEnT DE BioTHeacuteRApiE DE LrsquoHocircpiTAL nEckER - EnFAnTs mALADEs

Malgreacute le succegraves incontestable des antireacutetroviraux dans le traitement de lrsquoinfection agrave VIH le patient nrsquoest pour autant pas deacutebarrasseacute de lrsquoagent infectieux Inflammation chronique et dysimmuniteacute persistent malgreacute le traitement aggravant le pronostic agrave moyen et agrave long terme La persistance de la reacuteplication virale dans des sites cryptiques altegravere lrsquohomeacuteostasie lymphoiumlde et myeacuteloiumlde ainsi que leur fonction Ces limites de lrsquoapproche theacuterapeutique conventionnelle incitent agrave rechercher de nouvelles approches curatives En 2009 la preuve de principe qursquoun traitement curatif eacutetait possible a eacuteteacute publieacutee (Gero Hutter N Engl J Med 2009) Un patient seacuteropositif et atteint drsquoune leuceacutemie aigueuml myeacuteloblastique a eacuteteacute greffeacute avec les cellules souches heacutematopoiumleacutetiques (CSH) HLA geacutenoidentiques provenant drsquoun donneur sain homozygote pour la mutation Δ32 du co-reacutecepteur CCR5 indispensable agrave lrsquoentreacutee du VIH dans les cellules heacutematopoiumleacutetiques Malgreacute lrsquoarrecirct de la tritheacuterapie le patient (AIDS 2011) est resteacute plus de 3 ans sans recrudescence de la charge virale Voilagrave la preuve que la theacuterapie geacutenique peut marcher il srsquoagit de preacutelever les CSH du sujet infecteacute leur confeacuterer in vitro agrave lrsquoaide drsquoun vecteur lentiviral la reacutesistance agrave lrsquoinfection par le virus sauvage endogegravene et de les reacuteinjecter au patient

Agrave partir de cette publication nous avons eacutegalement envisageacute une approche par theacuterapie geacutenique pour des sujets adultes seacuteropositifs Deux protocoles sont en cours de preacuteparation agrave lrsquoHocircpital NeckerParis Descartes en collaboration avec lrsquoHocircpital Saint LouisParis Diderot Le premier protocole qui devrait ecirctre soumis agrave lrsquoANSM fin 2013 utilisera un vecteur lentiviral de grade clinique produit par la socieacuteteacute Calimmune Ce vecteur lentiviral produit un ARN compleacutementaire de CCR5 capable drsquoeacuteteindre lrsquoexpression de ce co-reacutecepteur et un peptide membranaire (maC46) capable drsquo inhiber la fusion du virus avec la membrane cellulaire En parallegravele un consortium europeacuteen soutenu par lrsquoANRS regroupant scientifiques et cliniciens de 5 pays autour de cette theacutematique essaie de valider un nouveau vecteur susceptible de pieacuteger le virus agrave trois niveaux diffeacuterents de son cycle biologique lrsquoentreacutee la reacuteplication et lrsquoinfectiviteacute Trois points semblent essentiels pour obtenir un effet clinique comparable agrave ceux rapporteacutes dans le cas du laquo Patient de Berlin raquo

le taux de cellules transduites doit ecirctre augmenteacute il faut leur donner un avantage seacutelectif initial drsquoune faccedilon artificielle sans avoir agrave recourir agrave lrsquoarrecirct de la tritheacuterapie un controcircle de lrsquoinflammation chronique doit ecirctre preacutevu La complexiteacute de cette theacuterapeutique est telle que des

progregraves ne peuvent ecirctre attendus agrave court terme mais la theacuterapie geacutenique ouvre pour cette infection de nouvelles perspectives

Marina Cavazzana-Calvocopy Huguette amp Propser

Manipulation en laboratoire L2 sous hotte agrave flux laminairecopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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recHercHes EN VACCINOLOGIE

oDiLE LAunAy pu-pH agrave LrsquouniVERsiTeacute pARis DEscARTEs cHEF Du cEnTRE DrsquoinVEsTigATion cLiniquE (cic) DE VAccinoLogiE cocHin-pAsTEuR HocircpiTAL cocHin

Centre drsquoInvestigation Clinique de VaccinologieDepuis la deacutecouverte du virus du sida en 1983 de nombreuses eacutequipes travaillent sur la mise au point drsquoun vaccin En France lrsquoAgence Nationale de Recherche contre le SIDA et les heacutepatites virales (ANRS) srsquoest impliqueacutee tregraves rapidement et avec une forte visibiliteacute internationale dans la recherche vaccinale avec des eacutetudes meneacutees chez lrsquoanimal puis chez des volontaires sains acceptant de participer aux essaisLe CIC de vaccinologie Cochin Pasteur actuellement seul centre de recherche clinique franccedilais deacutedieacute agrave la vaccinologie participe depuis plus de 20 ans aux recherches meneacutees par lrsquoANRS et les industriels du vaccin (en particulier Sanofi Pasteur) pour la mise au point drsquoun vaccin preacuteventif Plusieurs essais ont eacuteteacute reacutealiseacutes au CIC explorant la capaciteacute de diffeacuterents candidats vaccins agrave induire une reacuteponse humorale etou cellulaire contre le VIH chez des sujets sains Ces essais se poursuivent avec deux eacutetudes preacutevues pour deacutemarrer en 2013 dans le cadre du VRI (Vaccine Research Institute) une eacutetude explorant lrsquoimmuniteacute muqueuse vaginale de femmes infecteacutees ou non infecteacutees par le VIH et un essai vaccinal eacutevaluant une strateacutegie de vaccination combinant un vaccin recombinant et des lipopeptides du VIH

Plus reacutecemment des essais eacutevaluant la possibiliteacute de stimuler le systegraveme immunitaire de patients deacutejagrave infecteacutes par le VIH dans lrsquoobjectif de pouvoir retarder la mise en route du traitement antireacutetroviral ou de lrsquointerrompre chez des patients deacutejagrave traiteacutes ont eacuteteacute mis en place au CIC avec des vaccins deacuteveloppeacutes par des eacutequipes de recherche franccedilaises de haut niveau Cette approche appeleacutee eacutegalement laquo vaccination theacuterapeutique raquo est un des moyens envisageacutes dans la possibiliteacute drsquoeacuteradication du virus (HIV cure)

Plusieurs essais ont eacuteteacute reacutealiseacutes au CIC explorant la capaciteacute de diffeacuterents candidats vaccins agrave induire une reacuteponse humorale etou cellulaire contre le VIH chez des sujets sains Les participants agrave ces essais sont inclus dans une cohorte coordonneacutee par le CIC permettant leur suivi agrave long terme

Odile Launay

Paillassecopy Virgile Delacirctre

Service CommunicationPhotothegraveque Universiteacute

Paris Descartes

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moRgAnE BomsEL DiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE EnTReacuteE muquEusE Du ViH ET immuniTeacute muquEusEVers un candidat-vaccin qui bloquerait le virus au niveau des muqueuses geacutenitalesLa porte drsquoentreacutee principale du virus du sida est composeacutee par les muqueuses geacutenitales Notre objectif est de produire un vaccin capable drsquoinduire la production drsquoanticorps dirigeacutes contre le VIH pour bloquer le virus degraves son premier contact avec lrsquoorganisme et eacuteviter sa propagation Nous avons mis au point un candidat-vaccin efficace chez le macaque femelle qui induit ce type drsquoanticorps anti-VIH dans les muqueuses vaginales Les premiers essais cliniques ont montreacute que le vaccin est bien toleacutereacute chez la femme et induit bien les anticorps attendus aux niveau vaginal

Pour parvenir agrave de tels reacutesultats nous avons eacutetudieacute un groupe de femmes reacutesistantes agrave lrsquoinfection malgreacute des rapports sexuels non proteacutegeacutes avec des partenaires seacuteropositifs Pour se proteacuteger ces femmes ont deacuteveloppeacute des anticorps vaginaux contre la proteacuteine transmembranaire Gp41 de lrsquoenveloppe du VIH Il srsquoagit de la partie de lrsquoenveloppe virale la moins variable entre toutes les souches virales du sida Gp41 controcircle agrave la fois lrsquoentreacutee du virus dans les cellules de la muqueuse et lrsquoinfection des lymphocytes T CD4 Nous avons caracteacuteriseacute les parties de Gp41 reconnues par ces anticorps et nous les avons utiliseacutees pour le vaccin Le vecteur vaccinal de ce candidat-vaccin le virosome est utiliseacute chez lrsquoHomme depuis plus de 20 ans dans plusieurs vaccins Gracircce agrave sa surface lipidique mimant celle du virus ce virosome permet aux antigegravenes de Gp41 drsquoadopter une structure similaire agrave celle qursquoils ont in situ Cela favorise lrsquoinduction drsquoanticorps neutralisants lors de la vaccination Chez les singes in vivo ce vaccin fonctionne parfaitement contre les sous-types B du VIH responsables de 90 des infections aux Etats-Unis en Ameacuterique latine et en Europe et contre le sous type C preacutepondeacuterant en Afrique et Asie du sud Ce succegraves est prometteur

Nous eacutetudions eacutegalement les meacutecanismes drsquoentreacutee du VIH au niveau geacutenital chez lrsquohomme car ils restaient mal compris et mal eacutetudieacutes Nous avons deacutemontreacute que la face interne du preacutepuce mais aussi lrsquouregravetre constituent des portes drsquoentreacutee du virus Nous avons identifieacute les cellules et les meacutecanismes mis en jeu les cellules de Langerhans dans le preacutepuce et les macrophages preacutesents dans lrsquoeacutepitheacutelium de lrsquouregravetre Ce sont les premiegraveres cellules qui sont envahies par le VIH Ainsi dans lrsquouregravetre les cellules de lrsquoeacutepitheacutelium srsquoarrecirctent de seacutecreacuteter les signaux retenant les macrophages agrave leur niveau en conseacutequence de quoi les macrophages infecteacutes quittent lrsquoeacutepitheacutelium et permettent au virus de se propager Dans la muqueuse de lrsquouregravetre les lymphocytes T CD4 ne sont pas infecteacutes parce qursquoils sont immatures Ils pourront lrsquoecirctre plus tard apregraves migration du VIH dans les ganglions Nous cherchons agrave preacutesent agrave deacuteterminer si les macrophages de lrsquouregravetre constituent des reacuteservoirs permettant au virus de ne pas ecirctre eacutelimineacute totalement par les tritheacuterapies Ces travaux pourraient permettre aussi lrsquoeacutelaboration de nouvelles strateacutegies de preacutevention

Yonatan Ganor et Morgane BomselcopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Conjugueacute entre une cellule de Langerhans en rouge en cours de transmission du VIH en violet agrave une cellule T en vertCe conjugueacute est localiseacute dans lrsquoeacutepiderme de la partie interne du preacutepuce humain adulte infecteacute ex vivocopy Eacutequipe laquo Entreacutee muqueuse du VIH et Immuniteacute muqueuse raquo

Manipulation en laboratoirecopyVirgile Delacirctre Service CommunicationPhotothegraveque Universiteacute Paris Descartes

20Manipulation sous la hotte agrave flux laminairecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

NOUVELLE PISTE ORIGINALE POUR UN VACCIN CONTRE LE SIDA CHEZ LES MACAQUES JEAn-mARiE AnDRiEu pRoFEssEuR agrave LrsquouniVERsiTeacute pARis DEscARTEs

Mon eacutequipe a montreacute chez le macaque que la suppression de lrsquoactivation des lymphocytes T CD4 deacutejagrave toucheacutes par le virus de lrsquoimmunodeacuteficience simienne (SIV) empecircche la reverse transcription de ce dernier son inteacutegration dans le noyau et in fine sa reacuteplication proteacutegeant ainsi le macaque de lrsquoinfection

Lrsquoactivation du lymphocyte T CD4 toucheacute par le VIH chez lrsquohomme et par le SIV chez le macaque est neacutecessaire agrave la reacuteplication initiale du reacutetrovirus puis agrave sa disseacutemination dans lrsquoorganisme Cette observation a conduit les chercheurs agrave deacutevelopper chez le macaque un vaccin oral constitueacute drsquoune bacteacuterie commensale du tube digestif le Lactobacillus plantarum connue pour favoriser lrsquoinhibition de lrsquoactiviteacute des cellules du systegraveme immunitaire eacutetat aussi appeleacute laquo toleacuterance immunitaire raquo

Agrave lrsquoinverse de tous les vaccins antiviraux existants agrave ce jour chez lrsquohomme ou lrsquoanimal ce vaccin laquo toleacuterogeacutenique raquo (qui induit une toleacuterance speacutecifique) oral et sans toxiciteacute nrsquoa geacuteneacutereacute ni anticorps ni lymphocytes cytotoxiques agrave lrsquoeacutegard du virus ou des cellules infecteacutees Par contre ce vaccin a induit une population jusqursquoalors inconnue de lymphocytes CD8 reacutegulateurs (non cytotoxiques et MHC-IBE restreints) agrave lrsquoorigine de la suppression speacutecifique de lrsquoactivation des lymphocytes CD4 infecteacutes par le SIV Cette suppression a inhibeacute la reverse transcription du virus et la suite de son cycle reacuteplicatif dans le lymphocyte T CD4 proteacutegeant ainsi les macaques de lrsquoinfection Sur 16 macaques vaccineacutes ayant reccedilu de fortes doses de deux souches diffeacuterentes de SIV par voie intrarectale 15 ont eacuteteacute totalement proteacutegeacutes au-delagrave de 14 mois

Comme le SIV le VIH requiert lrsquoactivation du lymphocyte CD4 pour srsquoy multiplier Les scientifiques espegraverent que ce prototype de vaccin oral soit transfeacuterable agrave lrsquohomme chez lequel il devrait ecirctre essayeacute agrave titre prophylactique aussi bien que theacuterapeutique Ce nouveau concept de vaccin toleacuterogeacutenique pourrait aussi srsquoappliquer agrave de nombreux deacutesordres immunologiques

Jean-Marie Andrieucopy Virgile Delacirctre I Service Communication Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

21Observation de cellules au microscopecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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Les recherches meneacutees au CEPED sur le VIH concernent les dimensions sociales de lrsquoeacutepideacutemie qui sont agrave prendre en compte tant au niveau de la preacutevention que de lrsquoaccegraves au deacutepistage et de la prise en charge de la maladie Cette prise en compte des aspects sociaux qui existe pour toute question de santeacute est capitale dans le cas du sida maladie stigmatiseacutee qui touche des ressorts sociaux aussi sensibles Nos projets de recherche mobilisent diffeacuterentes sciences sociales anthropologie sociologie deacutemographie pour analyser et deacutecrypter la complexiteacute des contextes sociaux et familiaux qui conditionnent les comportements

Nous interrogeons en particulier parmi les ressorts sociaux en jeu dans la preacutevention et la prise en charge de la maladie les relations de genre les relations conjugales et familiales lrsquoappartenance agrave une cateacutegorie sociale stigmatiseacutee ou minoritaire (ex homosexuels au Seacuteneacutegal) la reconfiguration des reacuteseaux sociaux professionnels ou familiaux lors de la migration qui peut conduire agrave des situations de vulneacuterabiliteacute (ex migrants subsahariens en France)

Les interactions entre relations de genre et risques lieacutes au sida si elles preacutesentent certaines constantes varient cependant fortement drsquoun contexte culturel agrave lrsquoautre A travers lrsquoeacutetude de contextes eacutepideacutemiques sanitaires et socieacutetaux divers les travaux meneacutes au sein du CEPED srsquointeacuteressent agrave la place des relations de genre dans la gestion des risques drsquoinfection par le VIH dans la sexualiteacute qursquoelle soit conjugale ou extra conjugale heacuteteacuterosexuelle ou homosexuelle et dans la gestion des risques de transmission du VIH via la procreacuteation Le CEPED deacuteveloppe des recherches sur le VIH en Afrique (Cocircte drsquoIvoire Seacuteneacutegal Afrique du Sud Cameroun) et en Asie (Thaiumllande Viecirct Nam) mais aussi dans les territoires franccedilais drsquoAmeacuterique ou aupregraves des migrants africains vivant en France ce qui permet drsquoexplorer lrsquoeacutevolution des rapports de genre et de ses interactions avec les risques du sida dans un contexte de migration Eacutemerge en particulier de notre reacuteflexion la question des formes de conjugaliteacute mobiliseacutees par lrsquoeacutepideacutemie de VIH Cette conjugaliteacute qui ne relegraveve que partiellement du registre sociologique plus conventionnel en termes de groupe familial ou de couple correspond deacutesormais agrave une eacutechelle suppleacutementaire dans la compreacutehension des instances imbriqueacutees (individus famille lignage communauteacute nation etc) qui conditionnent les choix sanitaires et reproductifs Reposant sur une fluiditeacute sociologique plus forte dans les arrangements familiaux que dans les institutions traditionnelles comme la parenteacute qui structurent les socieacuteteacutes du Sud cette notion de conjugaliteacute joue un rocircle deacutecisif dans les deacutecisions theacuterapeutiques comme le deacutepistage ou dans les strateacutegies reproductives et notamment parmi les jeunes adultes Elle pose eacutegalement des questions nouvelles de ciblage pour les politiques de santeacute

Les apprOcHes SOCIO-CULTURELLES DE LrsquoEacutePIDEacuteMIE

yVEs cHARBiT DiREcTEuR Du cEnTRE

popuLATion amp DeacuteVELoppEmEnT ET pRoFEssEuR

DE DeacutemogRApHiEYves Charbit

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LEs REcHERcHEs Au cEpED Dans lrsquoensemble le panorama mondial de lrsquoaccegraves aux soins est marqueacute par des formes prononceacutees drsquoineacutegaliteacutes internationales mais eacutegalement par des formes de discrimination locales notamment en matiegravere de genre Toutefois agrave la diffeacuterence des situations plus anciennes caracteacuteriseacutees par un fort enclavement des pays du Sud et un relatif isolement geacuteographique des questions de deacuteveloppement au sein drsquoensembles sous-reacutegionaux les derniegraveres deacutecennies pointent vers une ouverture progressive mais sans eacutequivalent historique agrave la circulation des personnes des ideacutees et des techniques dans un contexte domineacute par lrsquoeacutelargissement des meacutecanismes de reacutegulation de marcheacute Patients techniques virus et normes sont aujourdrsquohui beaucoup plus mobiles que par le passeacute

Lrsquoaccroissement des eacutechanges lieacute tout autant agrave la circulation migratoire qursquoaux nouvelles technologies de communication aboutit agrave un deacutecloisonnement graduel des espaces sanitaires agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacuteduisant lrsquoeacutecart proprement socioeacuteconomique qui seacutepare les pays deacuteveloppeacutes du reste du monde Pour les sciences sociales cette confrontation reacutecente entre socieacuteteacutes traditionnelles et nouvelles opportuniteacutes et contraintes sanitaires offre au passage un champ drsquoeacutetude privileacutegieacute pour observer la plasticiteacute des systegravemes sociaux et leur capaciteacute variable drsquoadaptation aux changements technologiques ou sanitaires

Nos recherches suivent eacutetroitement lrsquoactualiteacute de la lutte contre le sida actuellement nous sommes engageacutes dans les probleacutematiques de laquo When to treat raquo et de laquo Treatment as prevention raquo Nous examinons en Cocircte drsquoIvoire les effets sociaux que pourraient avoir un deacutepistage geacuteneacuteraliseacute et une mise sous traitement preacutecoce qui sont envisageacutes par lrsquoOMS comme un possible moyen drsquoendiguer la pandeacutemie En Afrique du Sud nous participons au vaste projet de recherche TasP qui vise agrave eacutevaluer lrsquoeffet drsquoun programme combinant deacutepistage geacuteneacuteraliseacute et reacutepeacuteteacute et mise sous traitement preacutecoce sur lrsquoincidence du VIH en population

La plupart des recherches sont meneacutees en relation eacutetroite avec des eacutequipes biomeacutedicales dans un constant souci de dialogue sciences socialessciences biomeacutedicales Les eacutetudes de cohortes que certaines enquecirctes ont permis de mettre en place sont un outil privileacutegieacute pour cet exercice mais le tregraves fort ancrage local dont beacuteneacuteficient les eacutequipes par exemple en Cocircte drsquoIvoire et en Thaiumllande permettent aussi drsquoenvisager des renouvellements meacutethodologiques des opeacuterations agrave lrsquoinitiative des eacutequipes partenaires Cette collaboration entre sciences sociales et sciences biomeacutedicales permet drsquoenrichir la panoplie classique de la santeacute publique ou de lrsquoeacutepideacutemiologie en apportant les outils meacutethodologiques speacutecifiques aux sciences sociales analyses qualitatives approfondies ou recueil de donneacutees biographiques qui explorent les histoires des individus mais aussi drsquoinvestiguer la probleacutematique de la mesure des pheacutenomegravenes en population geacuteneacuterale et ses variations spatiales

LEs DimEnsions sociALEs DE LA pReacuteVEnTion Cet axe de recherche se divise en 4 projets

Projet Elihos eacutevaluer les interventions aupregraves des homosexuels masculins au seacuteneacutegalCette eacutetude avait pour objectif drsquoeacutevaluer lrsquoimpact des interventions en cours aupregraves des populations homosexuelles au Seacuteneacutegal afin de mieux orienter les politiques publiques et priveacutees drsquointerventions sanitaires et sociales partenaires Division ISTsida Seacuteneacutegal CHU Le Dantec Universiteacute Cheich Anta DiopFinancement ANRS

Examen meacutedical agrave Dakarcopy IRD

Recherche sur le sida en AfriqueMichel Dukhan I copy IRD

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Projet Prenahtest preacutevention en couplePlus de 25 millions de nouvelles infections par le VIH sont survenues dans le monde en 2012 et la preacutevention demeure une prioriteacute absolue dans la lutte contre la pandeacutemie mecircme agrave lrsquoegravere des traitements antireacutetroviraux Lrsquoobjectif suivi eacutetait drsquoeacutevaluer la faisabiliteacute et lrsquoimpact drsquoune intervention de conseil preacutenatal du VIH orienteacute vers le couple sur la freacutequence du deacutepistage du partenaire et du conseil de couple et sur les comportements sexuels de reproduction et de preacutevention du VIHpartenaires ISPED Inserm Centre Pasteur Cameroun PRAYAS Inde CENISMI Reacutepublique Dominicaine MCCU GeacuteorgieFinancement ANRS EGPAF

Projet Parcours Lrsquoeacutetude srsquointitule Parcours car il srsquoagit de prendre en compte la maladie dans les diffeacuterentes eacutetapes drsquoun parcours de vie (comment et pourquoi on est exposeacute au risque drsquoecirctre infecteacute la deacutecouverte de son infection puis la vie avec la maladie) eacutegalement marqueacutees par une expeacuterience de migration Il srsquoagit drsquoune grande enquecircte en Ile-de-France aupregraves des migrants drsquoAfrique sub-saharienne qui a pour objectifs de caracteacuteriser les besoins de santeacute et drsquoameacuteliorer les strateacutegies de preacutevention de deacutepistages et de prise en charge dans le domaine de lrsquoinfection VIH et de lrsquoheacutepatite Bpartenaires CESP Inserm INPES Ined RAAC sida AIDES FORIM COMEDE Hocircpital CochinFinancement ANRS

Projet TaSP Le traitement antireacutetroviral comme moyen de preacuteventionCette eacutetude srsquoappuie sur lrsquohypothegravese selon laquelle le deacutepistage VIH de tous les membres drsquoune communauteacute suivi de la mise sous traitement immeacutediat de tous les individus infecteacutes par le VIH quel que soit leur statut immunologique ou clinique preacuteviendrait la transmission du VIH Le projet TasP est un essai randomiseacute en grappes conduit en Afrique du Sud (KwaZulu-Natal) visant agrave estimer directement lrsquoimpact du traitement antireacutetroviral initieacute immeacutediatement apregraves le diagnostic de lrsquoinfection par le VIH et quel que soit le niveau de CD4 des patients non encore eacuteligibles au traitement ARV sur lrsquoincidence de nouvelles infections VIH dans la population geacuteneacuterale de la mecircme reacutegionpartenaires Africa Center for Health and Population Studies ISPED Inserm CESP Inserm SE4S Inserm IRD EA 3620 Paris Descartes Hocircpitaux Universitaires de Genegraveve Massachusets General HospitalFinancement ANRS

Parcours de vie eT saNTEacute cHeZ Les MiGraNTs oriGiNaires drsquoafrique subsaHarieNNe vivaNT eN iLe-de-fraNce

wwwparcours-sante-migrationcom

Une eacutetUde actUellement dans ce centre de santeacute

eacutetUde anonyme et confidentielle

lrsquoeacutetUde noUs concerne toUtes et toUs

Pour ameacuteliorer la santeacute

soins et accomPaGnement

Preacutevention

lUtte contre

lrsquoexclUsion

DimEnsions sociALEs DE LA pRisE En cHARgE DEs mALADEs ET pERsonnEs ATTEinTEs

pRisE En cHARgE ET TRAiTEmEnTs

Projet Living with Antiretrovirals (LIWA)En collaboration avec des chercheurs de lrsquoINED de Chiang Mai University et de lrsquoIRD une eacutetude a eacuteteacute meneacutee en Thaiumllande du Nord sur lrsquoimpact des antireacutetroviraux sur la vie des adultes infecteacutes leur famille leur communauteacute et le systegraveme de santeacuteUne enquecircte biographique a eacuteteacute effectueacutee aupregraves de patients infecteacutes par le VIHsida pour explorer lrsquohistoire familiale reacutesidentielle eacuteducative leurs projets drsquoavenir et leurs reacuteseaux sociaux Lrsquoenquecircte recueille eacutegalement la situation financiegravere des patients les sources de soutien financier la couverture meacutedicale lrsquohistoire meacutedicale deacutetailleacutee y compris le statut immunologique et virologique lrsquoobservance aux traitements (prise reacuteguliegravere et adeacutequate du traitement) les effets secondaires lrsquohistoire de lrsquoinfection agrave VIH (mode de contamination) et de sa deacutecouverte lrsquoannonce du reacutesultat du test la vie affective et sexuelle ainsi que les problegravemes de discrimination partenaires Chiang Mai University INED IRD 174Financement Oxfam GB ANRS

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Projet Teens Living With Antiretrovirals (TEEWA) Gracircce aux progregraves meacutedicaux et aux traitements antireacutetroviraux les enfants infecteacutes agrave la naissance survivent agrave la maladie et peuvent deacutesormais parvenir agrave lrsquoacircge adulte Cependant si la mortaliteacute des patients sous antireacutetroviraux srsquoest effondreacutee elle reste eacuteleveacutee chez les adolescents Lrsquoapproche biographique a eacutegalement eacuteteacute utiliseacutee pour reconstituer les trajectoires de vie des adolescents Neacuteanmoins la vie des adolescents eacutetant souvent eacutemailleacutee de lourds traumatismes (maladie et deacutecegraves de lrsquoun ou des deux parents problegravemes de santeacute tregraves seacutevegraveres expeacuteriences de discrimination) la reconstitution de leurs trajectoires de vie est faite non pas aupregraves des adolescents mais aupregraves des parents ou des tuteurs (care-givers) Lrsquoenquecircte recueille en plus des informations sur lrsquohistoire de la maladie de lrsquoenfant les circonstances de deacutecouverte du diagnostic la reacuteveacutelation du diagnostic agrave lrsquoenfant les problegravemes de discrimination et les problegravemes relationnels des tuteurs avec leurs adolescentspartenaires Chiang Mai University INED IRD 174Financement Oxfam GB sidaction

Projet Temprano social Conseacutequences sociales et comportementales drsquoune mise sous traitement ARV tregraves preacutecoce des patients VIH dans lrsquoessai Temprano Cocircte drsquoIvoireLe projet Temprano social srsquoappuie sur un dispositif de recherche existant lrsquoessai clinique randomiseacute Temprano reacutealiseacute en Cocircte drsquoIvoire pour caracteacuteriser le retentissement drsquoun traitement preacutecoce dans toutes les dimensions de la vie sociale Au sein de cet essai clinique il srsquoagit de comparer les effets dans la sphegravere sociale familiale et conjugale drsquoun traitement antireacutetroviral (ARV) tregraves preacutecoce (agrave partir de 800 CD4mm3) par rapport agrave une mise sous traitement selon les recommandations de lrsquoOMS (350 CD4mm3) Ce projet associe ainsi lrsquoeacutequipe PAC-CI qui conduit lrsquoessai clinique Temprano et des eacutequipes de sciences sociales de la santeacute en France (CEPED Inserm CESP) et en Cocircte drsquoIvoire (ENSEA) partenaires ENSEA Cocircte drsquoIvoire PAC CI Cocircte drsquoIvoire ISPED Inserm CESP InsermFinancement ANRS

Projet Parcours volet qualitatif laquo Relations soignants-soigneacutes et prise en charge des patients neacutes en Afrique subsaharienne vivant avec le VIH ou le VHB en France raquo En France la part des populations neacutees en Afrique subsaharienne parmi les personnes vivant avec le VIH ou avec une heacutepatite B est importante Lrsquoobjectif de cette eacutetude est drsquoanalyser les modes de construction de la relation meacutedecin-malade pour le VIH et pour le VHB deux infections chroniques dont la prise en charge meacutedicale et sociale diffegravere sensiblement Il srsquoagit notamment drsquoeacutetudier lrsquoimpact de la preacutecariteacute administrative sur les attitudes et attentes des patients vis-agrave-vis des soignants la compreacutehension qursquoont les patients de la maladie des traitements et leurs attitudes vis-agrave-vis du suivi meacutedical et de lrsquoobservance les adaptations des pratiques professionnelles agrave la prise en charge des malades eacutetrangers la place des soignants dans les reacuteseaux de soutien des patientspartenaires CESP Inserm INPES Ined RAAC sida AIDES FORIM COMEDE Hocircpital CochinFinancement ANRS

Lutte contre le sidaMarianne Donnat I copy IRD

Lutte contre le sida en ThaiumllandeMichael Wadleigh I copy PHPT-IRD

Affichage en Afrique du SudElisabeth Deliry Antheaume I copy IRD

Campagne de preacutevention meneacutee par les clubs jeunes IRD sur le terrainMaurice Fay I copy IRD

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FEmmEs ViH ET pRocReacuteATion

Travaux de thegraveses en cours sur cette theacutematique

Rupture de la prise en charge des adultes VIH au MaliBien qursquoun suivi meacutedical reacutegulier et durable des Personnes Vivant avec le VIH (P V V I H) soit neacutecessaire pour surveiller lrsquoeacutevolution de la maladie et adapter les traitements certaines drsquoentre elles cessent ce suivi pendant plusieurs mois voire plusieurs anneacutees conseacutecutives Elles mettent ainsi en peacuteril la stabiliteacute de leur eacutetat de santeacute et le succegraves des traitements agrave venir Ce constat amegravene agrave proposer une approche compreacutehensive des ruptures de suivi meacutedical des P V V I H visant agrave identifier et analyser les conditions de production de ces ruptures Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude de terrain conduite en milieu hospitalier et associatif agrave Kayes au Mali aupregraves de P V V I H ayant cesseacute le suivi meacutedical de leur infection agrave un moment donneacute de soignants et acteurs associatifs impliqueacutes dans la prise en charge des P V V I H Les reacutesultats amegravenent agrave concilier trois niveaux drsquoanalyse intrinsegravequement lieacutes individuel relationnel et organisationnel seacuteverine carillon

Prise en charge du VIH dans les entreprises en Cocircte drsquoIvoire En Cocircte drsquoIvoire un pays agrave eacutepideacutemie geacuteneacuteraliseacutee (47 de la population est seacuteropositive ndash estimation 2005) seulement 29 des personnes eacuteligibles au traitement en beacuteneacuteficient (2009) alors mecircme que la gratuiteacute des traitements antireacutetroviraux est en place depuis 2008 Cette difficulteacute agrave atteindre une prise en charge universelle tient agrave plusieurs facteurs tant au niveau de lrsquooffre (manque de moyens et dysfonctionnement structurel du service de santeacute publique coordination drsquoune multipliciteacute drsquoacteurs nationaux et internationaux) que du cocircteacute de la demande (ignorance du statut seacuterologique estimeacute agrave 60 ) Crsquoest dans ce contexte que des entreprises priveacutees se sont lanceacutees dans la lutte contre le VIHsida afin de palier au manque de reacuteponse suffisamment forte des acteurs publics Cette recherche analyse la maniegravere dont les grandes entreprises priveacutees repreacutesentent agrave la fois un cadre privileacutegieacute ougrave se mettent en place des strateacutegies innovantes notamment en matiegravere de deacutepistage universel et de prise en charge preacutecoce tout en eacutetant un lieu fortement marqueacute par le risque de rupture de confidentialiteacute et de discrimination envers les personnes vivant avec le VIH Anne Bekelynck

Habilitation agrave Diriger des Recherches

Prise en charge des patients VIH par la famille au Viecirct-Nam Lrsquohypothegravese centrale examineacutee et valideacutee dans le cadre de ce projet est que la famille joue un rocircle structurant des pratiques et attitudes en tant que recours social et sanitaire en relation avec deux autres ensembles drsquoinstitutions dont la place est deacuteterminante dans la lutte contre le VIHsida le secteur sanitaire et les infrastructures communautaires Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude cas-teacutemoin originale en 2006 et 2008 dans la ville de Halong et la commune rurale de Docircng Triecircu A travers de multiples aspects lrsquoeacutepideacutemie VIHsida apparaicirct comme un reacuteveacutelateur des liens familiaux et sociaux en mecircme temps qursquoun moteur de leur eacutevolution dans un contexte de restructuration du secteur sanitaire de deacuteveloppement des associations et de changement des normes favoriseacutes par les reacuteformes du renouveau meneacutees au cours de ces trois derniegraveres deacutecennies myriam de Loenzien

Procreacuteation et VIH dans les territoires franccedilais drsquoAmeacuterique Guadeloupe Guyane Martinique Saint-MartinLrsquoeacutepideacutemie du VIH dans les deacutepartements franccedilais drsquoAmeacuterique (DFA) et la commune de Saint-Martin se caracteacuterise par des taux drsquoincidence six fois supeacuterieurs agrave ceux de la meacutetropole et une transmission heacuteteacuterosexuelle importante - les femmes y repreacutesentent pregraves de la moitieacute des personnes infecteacutees Lrsquoeacutetude avait pour objectif drsquoanalyser les processus de deacutecision de veacutecu et de prise en charge de la procreacuteation pour les femmes vivant avec le VIHsida dans quatre territoires franccedilais de la Caraiumlbe (Guyane Saint-Martin Guadeloupe Martinique) Elle a eacuteteacute reacutealiseacutee par entretiens semi-directifs et observations aupregraves de 41 femmes concerneacutees par la materniteacute (enceintes en deacutesir de grossesse ou ayant eu au moins un enfant depuis leur deacutepistage) et de 94 professionnels de la santeacute et du social qui les prennent en charge Lrsquoanalyse a porteacute sur lrsquooffre de soins les repreacutesentations et les pratiques des femmes et celles des professionnels partenaires LISST CNRSFinancement ANRS Fondation de France

Thegravese sur cette theacutematique

LrsquoEngAgEmEnT AssociATiF DEs FEmmEs DrsquoAFRiquE suBsAHARiEnnE FAcE Au ViH En FRAncE

Cette thegravese srsquointeacuteresse agrave lrsquoengagement asso-ciatif des femmes drsquoAfrique Subsaharienne face au VIH en France Les objectifs sont ici de comprendre comment la mobilisation collective drsquoexpeacuteriences individuelles du VIH en contexte de migration peut traduire une forme ineacutedite drsquoengagement social et politique ndash individuel et collectif ndash dans une socieacuteteacute drsquoaccueil chargeacutee de repreacutesentations colonialistes de lrsquoalteacuteriteacute Elle vise eacutegalement agrave comprendre comment cette mobilisation favorise une revalorisation pour les autres et pour soi de la position des femmes engageacutees face au VIH au sein des systegravemes de genre et sociaux agrave lrsquoœuvre dans les communau-teacutes drsquoorigine et dans la socieacuteteacute drsquoaccueil marjorie gerbier-Aublanc

pour plus de deacutetails sur ces projets voir wwwcepedorg

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Liste des contributeurs du cEpED agrave ces diffeacuterentes recherches Anne Bekelynk Seacuteverine Carillon Myriam de Loenzien Annabel Desgreacutees du Loucirc Marjorie Gerbier-Aublanc Joseph Larmarange Sophie Lecoeur Heacutelegravene Lepinay Joanna Orne-Gliemann Julie Pannetier Veacuteronique Petit Dolores PouretteLutte contre le sida en Thaiumllande

Gonzague Jourdain I copy IRD

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LE RocircLE mAJEuR DEs AssociATions DE pATiEnTs Les patients experts sont concerneacutes par des pathologies diverses (myopathies diabegravete cancers) mais ce travail qui porte plus particuliegraverement sur le VIH a pour hypothegravese que les associations de lutte contre le sida ont eu un rocircle moteur dans la reconnaissance drsquoune expertise profane des malades agrave partir des anneacutees 1980 Les connaissances meacutedicales au deacutepart tregraves limiteacutees sur cette nouvelle eacutepideacutemie expliquent la place importante laisseacutee au veacutecu des personnes concerneacutees Degraves le deacutebut des anneacutees 1980 des associations se sont creacuteeacutees en Ameacuterique du Nord puis en Europe pour fournir un soutien aux personnes concerneacutees attirer lrsquoattention publiquement sur leur situation et deacutefendre puis promouvoir leurs droits Ces associations sont le lieu de la collectivisation drsquoexpeacuteriences individuelles et

LrsquoAPPORT DES ASSOCIATIONS DANS LA LUTTE CONTRE LE SIDALA RECONNAISSANCEDrsquoUN PATIENT ExPERT

Les recherches sur le sida inteacuteressent les sciences sociales et le droit dans la mesure ougrave lrsquoeacutepideacutemie interroge la prise en charge des malades par les socieacuteteacutes et met les deacutemocraties au deacutefi des ineacutegaliteacutes et des discriminations En trente ans lrsquoimage des malades a beaucoup changeacute et les droits des patients se sont affirmeacutes La recherche reacutealiseacutee agrave lrsquoInstitut Droit et Santeacute de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes porte sur ces eacutevolutions majeures et sur la notion de laquo patient expert raquo Son objectif est de reacutefleacutechir agrave cette notion agrave partir drsquoun travail sur archives drsquoune enquecircte par entretiens et drsquoune analyse de textes de lois

laquo Le patient expert raquo est une figure aux contours encore flous et dont la deacutefinition nrsquoest pas stabiliseacutee Elle renvoie geacuteneacuteralement aux personnes concerneacutees par une pathologie chronique qui par leur expeacuterience de la maladie ont accumuleacute un savoir qui leur permet de devenir acteurs dans leur relation aux soins et au systegraveme de santeacute Devenir acteur cela veut dire par exemple ecirctre un interlocuteur pris en compte par les professionnels de santeacute prendre en charge des formations dans des programmes drsquoeacuteducation theacuterapeutique ou encore devenir repreacutesentant des usagers dans diverses instances locales de gouvernance de santeacute laquo Le patient expert raquo est ainsi devenu un nouvel enjeu des politiques publiques et une figure reconnue juridiquement En effet lrsquoexpertise individuelle et collective des patients relegraveve aujourdrsquohui des droits des malades et usagers du systegraveme de santeacute consacreacutes par la loi du 4 mars 2002

Cette recherche est reacutealiseacutee en partenariat avec lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida gracircce agrave un financement du programme PICRI (partenariat institution-citoyens pour la recherche et

lrsquoinnovation) de la reacutegion Ile-de-France

BiBiA pAVARD DocTEuRE En HisToiRE posT-DocToRAnTE agrave LrsquoinsTiTuT DRoiT ET sAnTeacute uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs

Bibia Pavard

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de production drsquoun savoir sur la maladie qui se construit lors de la rencontre entre les patients et les professionnels de santeacute (engageacutes ou non dans les associations) Leurs actions appuyeacutees sur de reacuteelles compeacutetences conduisent agrave des transformations de la loi Du point de vue de la recherche scientifique lrsquoimplication des associations de patients dans la deacutefinition des protocoles drsquoessais theacuterapeutiques au deacutebut des anneacutees 1990 aux Eacutetats-Unis puis en France constitue une rupture drsquoimportance Le groupe sur les traitements et la recherche theacuterapeutique aussi appeleacute groupe TRT-5 creacuteeacute en 1992 par plusieurs associations a ainsi contribueacute agrave la reacuteglementation des autorisations temporaires drsquoutilisations (Deacutecret n˚94-568 du 8 juillet 1994) qui rendent accessibles pour des pathologies rares et graves sur demande des meacutedicaments encore en phase drsquoessais cliniques et qui nrsquoont pas reccedilu drsquoautorisation de mise sur le marcheacute Des acteurs profanes sont donc parvenus agrave faire prendre en compte les besoins des malades dans la reacutegulation de la distribution des meacutedicaments

LEs ARcHiVEs DE LrsquoAssociATion AiDEsLa recherche se concentre sur le cas de lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida depuis sa creacuteation en 1984 A partir des archives de lrsquoassociation mais aussi des archives du ministegravere de la santeacute ou du Parlement il srsquoagit drsquoeacutetudier la maniegravere dont les savoirs profanes produits par lrsquoassociation sont pris en compte comme expertise et comment lrsquoexpertise associative contribue agrave lrsquoeacutemergence de la figure de patient expert Par exemple un des terrains drsquoaction de lrsquoassociation Aides est le droit comme moyen de deacutefendre les malades contre les discriminations mais aussi comme moyen de faire reconnaicirctre leur place dans le systegraveme de santeacute La reacuteponse aux problegravemes immeacutediats rencontreacutes par les personnes concerneacutees par le VIH-sida permet agrave lrsquoassociation de construire une compeacutetence sur les droits des malades qui est agrave la source de la production de textes geacuteneacuteraux destineacutes agrave modifier la loi Cette expertise juridique est reconnue au moment de la reacuteforme de lrsquohocircpital en 1995 un militant du groupe juridique de Aides est ainsi membre du Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere en tant qursquounique repreacutesentant des associations Cette reacuteforme est de plus une premiegravere eacutetape dans la prise en compte lrsquoexpertise des usagers dans le fonctionnement du systegraveme de santeacute agrave travers leur entreacutee dans les conseils drsquoadministration des hocircpitaux En outre la participation drsquoun repreacutesentant de Aides au Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere est agrave lrsquoorigine de la creacuteation du collectif interassociatif sur la santeacute qui repreacutesente une volonteacute drsquoallier associations de patients et associations de consommateurs dans lrsquoobjectif commun de deacutefendre les droits des usagers du systegraveme de santeacute Le collectif interassociatif sur la santeacute a ainsi un rocircle dans la genegravese de la loi du 4 mars 2002 qui consacre les droits individuels (digniteacute consentement eacuteclaireacute accegraves au dossier meacutedical etc) mais aussi collectifs des malades (notamment agrave travers la possibiliteacute pour les associations de patients de repreacutesenter les usagers dans diverses instances de gouvernance de la santeacute) Lrsquoeacutetude meneacutee a aussi pour objectif de mesurer comment ce nouveau droit de repreacutesentation des usagers a affecteacute les strateacutegies militantes des associations dans le domaine de la santeacute Qui sont ces repreacutesentants des patients et usagers Dans quelles instances lrsquoassociation Aides choisit-elle de srsquoinvestir Voit-on apparaicirctre des experts de lrsquoexpertise des patients

Histoire de AIDESCette association a eacuteteacute creacuteeacutee en 1984 agrave lrsquoinitiative de Daniel Defert agrave la suite du deacutecegraves de Michel Foucault Agrave cette eacutepoque pour le fondateur de lrsquoassociation la nouvelle eacutepideacutemie rend saillant un certain nombre drsquoenjeux lieacutes au savoir et au pouvoir dans la meacutedecine aux relations meacutedecins-malades profondeacutement asymeacutetriques et agrave la place des malades dans la socieacuteteacute une place peu consideacutereacutee Crsquoest drsquoautant plus vrai que le sida touche particuliegraverement au deacutepart des populations stigmatiseacutees socialement - les homosexuels les usagers de drogue et certaines populations migrantes ndash et rajoute un autre stigmate celui de la contagion Les rapports de domination dans la prise en charge de la maladie et les risques de discriminations lieacutes agrave lrsquoeacutepideacutemie sont forts Lrsquoassociation Aides a pour objectif de construire les ressources pour redonner un pouvoir de deacutecision et drsquoaction aux personnes concerneacutees par le VIH-sida Lrsquoassociation produit des connaissances et des compeacutetences agrave partir des malades et pour les malades agrave travers la publication de brochures drsquoouvrages de revues et souvent la tenue de permanences teacuteleacutephoniques de renseignements Comme Daniel Defert lrsquoa exprimeacute lors de la Ve

Confeacuterence internationale sur le sida agrave Montreacuteal en juin 1989 la lutte contre le sida fait eacutemerger laquo un nouveau reacuteformateur social le malade raquo alors mecircme que jusque-lagrave ce sont davantage les meacutedecins qui avaient œuvreacute comme reacuteformateurs sociaux

Ressources Institut Droit et Santeacute wwwinstitutdroitsantecomhomefrhtml Association Aides wwwaidesorg Groupe TRT5 wwwtrt-5org Collectif interassociatif sur la santeacute wwwlecissorg

copy Steacutephane Blot

30 1 France Allemagne Grande Bretagne Italie Espagne Portugal Belgique Suisse Roumanie Feacutedeacuteration de Russie Pays-Bas Suegravede Ukraine Turquie Maroc Irlande Grand Ducheacute du Luxembourg Principauteacute de Monaco Suisse Gregravece Italie Malte Danemark Finlande Islande Norvegravege Estonie Lettonie Lituanie Albanie Bosnie Herzeacutegovine Croatie Hongrie Maceacutedoine Pologne Reacutepublique Tchegraveque Serbie Monteacuteneacutegro Slovaquie Armeacutenie Bieacutelorussie Geacuteorgie Moldavie Algeacuterie Tunisie Israeumll Liban Egypte Iran

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La cOLLecTe drsquoObjeTs sUr LrsquoHISTOIRE ET LA MEacuteMOIRE DU SIDA

Le Museacutee des Civilisations de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee (MUCEM) est un museacutee de socieacuteteacute qui traite des grands problegravemes du contemporain Lrsquoeacutepideacutemie de sida par son extension constitue lrsquoun des problegravemes majeurs de notre socieacuteteacute plus de 40 millions de personnes sont seacuteropositives ou malades du sida dans le monde

Georges Henri Riviegravere le fondateur du museacutee national des Arts et Traditions Populaires dont le MUCEM prend la suite srsquoeacutetait assigneacute la tacircche de laquo donner la parole agrave ceux qui ne lrsquoavaient pas raquo Dans cet esprit le MUCEM accorde une place de choix aux exclus de notre socieacuteteacute Or le sida comme les eacutepideacutemies en geacuteneacuteral entraicircne des exclusions lieacutees agrave de mauvaises informations agrave la peur de la contamination mais aussi agrave la peur de ce qui est diffeacuterent Aussi parler du sida crsquoest parler des droits de lrsquohomme et des combats des malades pour ces droits (droits des femmes et des enfants droits des homosexuels bisexuels et transsexuels des migrants et des sans papiers des usagers de drogues des deacutetenus des prostitueacutes) Avec le sida ce sont les malades eux-mecircmes qui se sont battus (pour la premiegravere fois) pour participer aux congregraves scientifiques et aux deacutecisions qui les concernaient Il a sembleacute important que le museacutee en conserve les traces Le museacutee dans ce domaine comme dans drsquoautres a diffeacuterents rocircles

la conservation drsquoobjets fragiles que lrsquoon ne garde pas neacuteces-sairement

entretenir la meacutemoire des exclus dans une meacutemoire nationale et europeacuteenne

inciter agrave deacutebattre car le museacutee est bien sucircr un lieu de preacutesentation et drsquoexposition ougrave peuvent se deacuterouler des rencontres et des deacutebats

Que sont ces objets

Il y a environ 17 000 objets qui ont eacuteteacute collecteacutes en France et dans 49 pays de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee1 Par objets on entend aussi bien des affiches et cartes postales que des tee-shirts des enveloppes de preacuteservatifs des badges et pinrsquos des banderoles pancartes et tracts de manifestation des produits deacuteriveacutes (par exemple des stylos des tasses portant le ruban rouge) des brochures deacutepliants livres videacuteos CD On peut les classer en trois grandes cateacutegories

objets et documents lieacutes agrave lrsquoinformation et agrave la preacutevention objets et documents relatifs agrave la lutte contre lrsquoexclusion et agrave la

solidariteacute (ruban rouge Journeacutee mondiale de lutte contre le sida le 1er deacutecembre)

objets et documents relatifs aux revendications politiques pour les droits des malades Ils sont riches drsquoenseignements dans des domaines annexes agrave la maladie repreacutesentations de la diffeacuterence repreacutesentations du corps de la sexualiteacute et de la maladie rapport au risque ou encore la place des jeunes et des femmes dans la socieacuteteacute

sTeacutepHAnE ABRioLingeacuteniEuR DrsquoeacuteTuDEs Au cnRs

cERLis uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs mucEmSteacutephane Abriol

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Les fOrmaTiOns de LrsquoUniversiTEacute paris descarTes CONSACREacuteES AU VIH

Master infectiologie microbiologie virologie immunologie (IMVI)

Cohabiliteacute avec lrsquouniversiteacute Paris DiderotResponsables du diplocircme Catherine Fridman (option immunologie) Flore Rozenberg (option virologie) Xavier Nassif (option microbiologie)Cette mention vise agrave former des eacutetudiants scientifiques ingeacutenieurs et meacutedecins dans ces trois grandes speacutecialiteacutes en insistant sur la transversaliteacute des concepts et des approches Chaque speacutecialiteacute Recherche est organiseacutee de faccedilon relativement indeacutependante mais similaire avec des passerelles possibles et souhaiteacutees Un tronc commun par speacutecialiteacute drsquoune dureacutee de deux semaines est organiseacute en collaboration avec lrsquoInstitut Pasteur De nombreux deacuteboucheacutes existent dans la recherche publique et priveacutee ainsi que dans lrsquoenseignement supeacuterieur

Le Master 1er anneacutee est proposeacute soit sous forme drsquoun parcours santeacute reacuteserveacute aux eacutetudiants des filiegraveres santeacute (meacutedecine pharmacie odontologie et maiumleutique) soit sous forme drsquoun parcours scientifique du Master 1er anneacutee IMVI ouvert aux eacutetudiants issus de cursus scientifiques

DIU Prise en charge de lrsquoinfection par le VIH

Responsable du diplocircme Jean-Paul ViardEn raison de lrsquoeacutevolution tregraves rapide des connaissances des techniques et des traitements les praticiens doivent acqueacuterir ou reprendre les bases fondamentales neacutecessaires agrave la compreacutehension des meacutecanismes physiopathologiques du suivi virologique et des traitements de lrsquoinfection agrave VIH

DU Maladies auto-immunes et maladies systeacutemiques

Responsable du diplocircme Loiumlc GuillevinLrsquoobjectif est drsquoapporter aux meacutedecins biologistes pharmaciens une formation approfondie sur ces maladies peu enseigneacutees au cours du cursus eacuteleacutements pathogeacuteniques cliniques paracliniques et theacuterapeutiques neacutecessaires

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Les cOnseiLs dU service inTerUniversiTaire DE MEacuteDECINE PREacuteVENTIVE (SIUMPPS)

Comment se proteacuteger Mecircme srsquoil est difficile drsquoaborder la question du preacuteservatif avec son ou sa partenaire crsquoest pourtant le seul moyen de se proteacuteger du sida et des autres ISTCrsquoest pourquoi le centre de meacutedecine preacuteventive de Paris Descartes le SIUMPPS a distribueacute plus de 15 000 preacuteservatifs en 2012

Que faire apregraves une prise de risque Il est impeacuteratif drsquoeacutevaluer le risque reacuteel qui a eacuteteacute encouru Il est conseilleacute de se rendre immeacutediatement aux urgences hospitaliegraveres ou dans un service de maladies infectieuses ou dans un centre de deacutepistage anonyme et gratuit (CDAG) Un test de deacutepistage vous sera alors proposeacute et un meacutedecin vous recevra lors drsquoun entretien qui lui permettra de mesurer et drsquoanalyser le risque drsquoexposition Si le risque drsquoexposition srsquoavegravere important et si le rapport non proteacutegeacute a eu lieu il y a moins de 48h il est alors possible de prendre un traitement drsquourgence preacuteventif qui peut reacuteduire fortement le risque de contamination Crsquoest le Traitement Post-Exposition (TPE) Ce traitement devra ecirctre pris pendant 4 semaines avec un suivi meacutedical et seacuterologique Il est donc impeacuteratif de reacuteagir immeacutediatement apregraves une prise de risque et de ne pas laisser trop de temps passer Si vous avez deacutepasseacute ce deacutelai de 48h il est absolument neacutecessaire de faire un test de deacutepistage en se rendant dans un CDAG aux urgences dans un service de maladies infectieuses ou dans un laboratoire drsquoanalyses meacutedicales avec lrsquoordonnance drsquoun meacutedecin qui pourra eacuteventuellement prescrire un test de Charge virale VIH Attention les tests de deacutepistage ne permettent une deacutetection des anticorps anti VIH dans le sang qursquoagrave partir de la 6e semaine de contamination Il faut donc attendre 6 semaines apregraves un rapport non proteacutegeacute pour savoir si lrsquoon a eacuteteacute infecteacute et il est donc impeacuteratif de se proteacuteger durant cette peacuteriode drsquoincertitude

Le SIUMPPS est composeacute drsquoeacutequipes pluridisciplinaires (infirmiegraveres meacutedecins psychologues et secreacutetaires) agrave la disposition des eacutetudiants Ce service assure un accueil permanent et personnaliseacute des eacutetudiants qui souhaitent demander conseil controcircler leur eacutetat vaccinal obtenir un certificat meacutedical etc Il propose eacutegalement quelques consultations speacutecialiseacutees (nutrition tabac) des consultations psychologiques45 rue des saints-pegraveres paris 6e

Teacutel 01 42 86 38 74 wwwsiumppsuniv-paris5fr

Les centres de deacutepistage anonyme et gratuit existent dans Paris Ils permettent agrave toute personne de savoir si elle est atteinte par le VIH lrsquoheacutepatite B ou C Certains CDAG sont aussi des Centres drsquoInformation de Deacutepistage et de Diagnostic des Infections Sexuellement Transmissibles (CIDDIST) on y deacutepiste des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) plus speacutecifiques

Liste des centres de deacutepistage anonyme et gratuit agrave Paris

1 Centre Croix-Rouge Franccedilaise 43 rue de Valois - Paris 1er Teacutel 01 42 97 48 29 meacutetro Palais Royal-Museacutee du Louvre (lignes 1 7) Bourse (ligne 3)Bus 48Entreacutee porte vitreacutee agrave cocircteacute de la porte de lrsquoimmeuble Deacutepistage UNIQUEMENT sur RDV

2 Centre Meacutedico-Social municipal Figuier2 rue du Figuier - Paris 4e Teacutel 01 49 96 62 70 meacutetro Saint Paul (ligne 1) Pont Marie (ligne 7) - Bus 67 3 Hocircpital Cochin-Tarnier (AP-HP) 89 rue drsquoAssas - Paris 6e (1er eacutetage) Teacutel 01 58 41 18 17 meacutetro Notre Dame des Champs (ligne 12) - RER B Port Royal - Bus 83

4 Hocircpital Fernand Widal (AP-HP) 200 rue du Faubourg Saint Denis - Paris 10e Secteur Bleu Galerie de gauche Porte 3 Teacutel 01 40 05 43 75 meacutetro Gare du Nord (lignes 4 5) La Chapelle (ligne 2) RER B D Gare du Nord - Bus 32

5 Hocircpital Saint-Louis (AP-HP) 42 rue Bichat - Paris 10e Bacirctiment Lailler accessible par la rue sans entrer dans lrsquohocircpital Teacutel 01 42 49 99 24 ou 01 42 49 42 05 (attention beaucoup drsquoaffluence)meacutetro Reacutepublique (lignes 3 5 8 9 11) Goncourt (ligne 11) Colonel Fabien (ligne 2) Jacques Bonsergent (ligne 5)Bus 75

6 Hocircpital Saint-Antoine (AP-HP) 184 rue du Faubourg Saint Antoine - Paris 12e Secteur Jaune Bacirctiment de lrsquoHorloge 1er Sous-sol Porte 19 Teacutel 01 49 28 24 45meacutetro Reuilly-Diderot (lignes 1 8) Faidherbe-Chaligny (ligne 8)Bus 86

7 Hocircpital Pitieacute Salpeacutetriegravere (AP-HP) 47-83 boulevard de lrsquoHocircpital -Paris 13e Teacutel 01 42 16 10 53Autre entreacutee 52 boulevard Vincent Auriol (M1113125 6 Chevaleret) Bacirctiment de Meacutedecine meacutetro St Marcel (ligne 5) Gare drsquoAusterlitz (lignes 5 10) Chevaleret (ligne 6) - RER c Gare drsquoAusterlitz - Bus 91

8 Centre Meacutedico-Social municipal - CDAGCIDDIST Ridder 3 rue de Ridder - Paris 14e Teacutel 01 58 14 30 30 meacutetro Plaisance (ligne 13) - Bus 62

9 Institut Alfred Fournier25 boulevard Saint-Jacques - Paris 14e Teacutel 01 40 78 26 0071meacutetro Saint-Jacques (ligne 6) Glaciegravere (ligne 6)RER B Denfert-Rochereau - Bus 216

10 Hocircpital Bichat (AP-HP) 46 rue Henri Huchard - Paris 18e Secteur Claude Bernard en direction de la Materniteacute en bas de la passerelle agrave gauche Teacutel 01 40 25 84 34 meacutetro Porte de Saint-Ouen (ligne 13) - Bus 81 - PC2

11 Centre Meacutedico-social municipal - CDAGCIDDIST Belleville 218 rue de Belleville - Paris 20e Teacutel 01 40 33 52 00 meacutetro Teacuteleacutegraphe (ligne 11) Place des Fecirctes (lignes 7bis 11) - Bus 60

33

1

4

5

3

26

7

8 9

10

11

pLAn DE pARis DEs cEnTREs DE DeacutepisTAgE AnonymE ET gRATuiT

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Actif santeacutePermettre aux personnes drsquoecirctre acteur de leur santeacute et de la santeacute109 rue Orfila - 75020 ParisTeacutel 09 50 796 160wwwactif-santeorg Actions traitementsMieux informer pour ecirctre mieux soigneacute190 bd de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 43 67 66 00wwwactions-traitementsorgEmail atactions-traitementsorg

Act Up-ParisAssociation de lutte contre le sida dans la rue dans les meacutedias et dans les institutions Cofondatrice de sidactionBp 287 ndash 75011 Paris Teacutel 01 49 29 44 75wwwactupparisorgEmail actupactupparisorg

ArcatAccompagner orienter preacutevenir informer94-102 rue de Buzenval - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 29 29wwwarcat-santeorgEmail infoarcat-santeorg AIDESFaire avancer la lutte contre le sida crsquoest faire avancer la socieacuteteacute toute entiegravere Teacutel 0805 160 011 (gratuit depuis un poste fixe)wwwaidesorg

Diagonale idfPreacutevenir accompagner heacuteberger creacuteer des solidariteacutes20 avenue de la Terrasse - 91260 Juvisy-sur-OrgeTeacutel 01 69 24 85 60wwwdiagonale-idforgEmail diagonaleidfwanadoofr

Habitat et soinsFavoriser lrsquoaccegraves aux soins et au logement de personnes en situation preacutecaire379 avenue du Preacutesident Wilson - 93210 Saint-DenisTeacutel 01 55 87 55 55wwwgroupe-sosorgEmail soshetsasosorg Hf preacuteventionPreacutevention et sensibilisation sur le VIH et les ISTInstitut de la promotion de la santeacute 3 place de la mairie - 78190 TrappesTeacutel 09 53 84 98 33wwwhf-preventioncomEmail contacthf-preventioncom

Le kiosque infos sida et toxicomaniePreacutevention information orientation sida IST toxicomanie36 rue Geoffroy lrsquoAsnier - 75004 ParisTeacutel 01 44 78 00 00wwwlekiosqueorgEmail infolekiosqueorg

Sida info serviceInformation soutien eacutecoute orientation190 boulevard de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 16 16wwwsida-info-serviceorg

Sidaction Agit sur tous les fronts de la lutte contre le sida 228 rue du Faubourg Saint-Martin - 75010 ParisTeacutel 01 53 26 45 55wwwsidactionorgEmail sidactionsidactionorg

Solidariteacute sidaAider Preacutevenir Deacutefendre16 bis avenue Parmentier - 75011 ParisTeacutel 01 53 10 22 22Email infosolidarite-sidaorg

Centre reacutegional drsquoinformation et de preacutevention du sida (Crips) Icircle de FranceAccueil documentation et formation de toutes personnes en ques-tionnement par rapport au VIHsida ou aux infections14 rue Maublanc - 75015 Paris Teacutel 01 56 80 33 33Email infolecripsnet

Sites web drsquoinformation

VIHorgSite drsquoinformations de deacutebats drsquoeacutechanges au service de la lutte contre le sidawwwvihorg

Sida Info PlusEspace drsquoinformation et drsquoeacutechange pour les seacuteropositifswwwsidainfoplusfr

Les ASSOCIATIONS

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Les Cahiers de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes sont eacutediteacutes par LrsquoUniversiteacute Paris Descartes

Directeur de la publication bull Freacutedeacuteric Dardel

Responsables scientifiques bull Yves Charbitbull Anne Hosmalinbull Christine Rouzioux

Reacutedaction en chef bull Pierre-Yves Clausse bull Alice Tschudy

Coordination bull Brigitte Brohard

Maquette bull Agence Avril

Version numeacuterique bull Virgile Delacirctre

Iconographie bull Photothegraveque Universiteacute

Paris Descartesbull Fotoliabull Institut Pasteur

bull Groupe Institut Cochin Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Huguette amp Prosperbull Mairie de Paris--------------------------------------bull Steacutephane Abriolbull Clarisse Berlioz-Torentbull Marina Cavazzana-Calvobull Yves Charbitbull Odile Launaybull Lisa Haydenbull Anne Hosmalinbull Bibia Pavard bull Leiumlla Perieacutebull Bruno Sargueilbull Carine Tisneacutebull Michaeumll Valente

Ont collaboreacute agrave ce numeacutero institut cochin bull Eacutequipe Cytokines

et infections virales

bull Eacutequipe Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Eacutequipe Interactions hocircte-virus

bull Eacutequipe Interfeacuterence moleacuteculaire entre le virus et la cellule

bull Eacutequipe Phagocytose et invasion bacteacuterienne

bull Eacutequipe Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques

bull Eacutequipe Virus et trafic intracellulaire

Hocircpital necker bull Deacutepartement

de biotheacuterapie bull Eacutequipe Infections agrave VIH

Reacuteservoirs Pharmacologie des Antireacutetroviraux et Preacutevention de la Transmission Megravere Enfant

centre universitaire des saints-pegraveresbull Centre de recherche

sur les liens sociaux (CERLIS)

bull Eacutequipe Chimie amp Biologie Nucleacuteos(t)ides et Immunologie pour la Theacuterapie

bull Eacutequipe Reacutegulation de la Transcription et Maladies Geacuteneacutetiques

bull Institut Droit et Santeacute (IDS)

bull Institut de Recherche sur les Vaccins et lrsquoImmunotheacuterapie des cancers et du sida

bull Service Interuniversitaire de meacutedecine preacuteventive (SIUMPPS)

Faculteacute des sciences pharmaceutiques et Biologiques bull Eacutequipe Meacutecanismes

moleacuteculaires de lrsquoinitiation de la traduction

bull Eacutequipe Structure des ARN interactions et anti-infectieux

centre drsquoinvestigation clinique de vaccinologie cochin pasteur

centre population et Deacuteveloppement (cEpED)

36 wwwparisdescartesfr

03

sOm

ma

ire

Historique et deacutefinition4

Eacutetude des reacuteservoirs VIH8

Les approches socio-culturelles de lrsquoeacutepideacutemie

22recherches en vaccinologie18

Les principales associations 34

Eacutetat des lieux6

La collecte drsquoobjets sur lrsquohistoire et la meacutemoire du sida30

Lrsquoapport des associations dans la reconnaissance drsquoun patient expert28

Les conseils du service interuniversitaire de meacutedecine preacuteventive et liste des centres de deacutepistages anonymes et gratuits

32

recherches fondamentales en immunologie et en virologie10

Les formations31

04

HISTORIQUE amp DEacuteFINITION1884-1924 Transmissions de reacutetrovirus de singes agrave lrsquoHomme

(chez les chasseurs et lors du deacutepeccedilage de viande de singe)

Les meacutedecins africains observent une augmentation des maladies opportunistesAnneacutees 1970

1981 Les premiers cas de sida observeacutes en Californie et agrave New York sont rapporteacutes dans la communauteacute gay masculine et chez des consommateurs de drogues

1982Le terme de SIDA est creacuteeacute Syndrome de lrsquoImmunoDeacuteficience Acquise

198319831985 1987

1994

Les premiers cas de sida sont deacutecrits en France dont certains rapporteacutes chez des femmes non toxicomanes chez des enfants et des heacutemophiles

Les scientifiques franccedilais identifient le Virus de lrsquoImmunodeacuteficience Humaine (VIH) responsable de la maladie

Les Premiers tests de diagnostic seacuterologique sont deacuteveloppeacutes en France et aux Etats-Unis

Il est deacutemontreacute que lrsquoAZT reacuteduit le risque de transmission du virus de la megravere agrave lrsquoenfant

Mise sur le marcheacute de lrsquoAzidothymidine (AZT) premier meacutedicament utiliseacute dans le traitement de lrsquoinfection

19962003

Mise agrave disposition drsquoune combinaison de trois anti-reacutetroviraux crsquoest la naissance drsquoune nouvelle classe theacuterapeutique les antiproteacuteases

Mise agrave disposition des tests de quantification du virus dans le sang le test de charge virale

Le premier candidat-vaccin contre le sida srsquoavegravere ecirctre un eacutechec

Il est deacutemontreacute que la circoncision reacuteduit lrsquoinfection du VIH chez les hommes heacuteteacuterosexuels

2006

05

2008Le prix Nobel de meacutedecine est deacutecerneacute agrave Franccediloise Barreacute-Sinoussi et Luc Montagnier pour leur deacutecouverte du VIH en 1983

Le meacutedicament Atripla combine trois meacutedicaments en la prise drsquoun seul comprimeacute par jour

2009

2013On estime qursquoenviron 34 millions de personnes vivent avec le VIH dans le mondeEn France environ 130 000 personnes sont seacuteropositives lrsquoIle-de-France est la reacutegion la plus toucheacutee par lrsquoeacutepideacutemie qui continue de progresser dans la communauteacute gayLrsquoaccegraves aux traitements dans les pays toucheacutes par lrsquoeacutepideacutemie reste tregraves insuffisant puisqursquoen 2012 moins de 6 millions de personnes infecteacutees recevaient des traitements antireacutetroviraux

LA TRAnsmission Du ViHLa majoriteacute des cas de transmission de VIH a lieu lors de rapports sexuels non proteacutegeacutes La meilleure protection est lrsquousage du preacuteservatif La contamination se fait aussi par voie sanguine notamment chez les consommateurs de drogues Lrsquoutilisation de seringue agrave usage unique reacuteduit consideacuterablement ce risque de transmission La transmission du virus de la megravere agrave lrsquoenfant a lieu in utero ou intra-partum Lrsquoefficaciteacute de la preacutevention de cette transmission par les traitements antireacutetroviraux administreacutes durant la grossesse a permis de reacuteduire consideacuterablement ce risque

LrsquoinFEcTion DE LrsquooRgAnismE pAR LE ViHLe VIH infecte particuliegraverement les lymphocytes T CD4 qui sont des cellules essentielles du systegraveme immunitaire car elles coordonnent de nombreuses reacuteponses immunes notamment face aux infections De fait lrsquoinfection virale est disseacutemineacutee dans tout lrsquoorganisme et le virus est preacutesent dans le sang le sperme le liquide preacute-seacuteminal les seacutecreacutetions cervico-vaginales et le lait maternel Lrsquoinfection se produit par la disseacutemination du virus par voie muqueuse (ex muqueuses vaginales anales et au niveau du gland) ou directement par voie sanguine (seringue)

cycLE Du ViRus Le VIH est un reacutetrovirus dont le geacutenome est un ARN Apregraves lrsquoentreacutee du virus dans la cellule lrsquoARN viral est transcrit en ADN gracircce agrave une enzyme virale la reacuteverse-transcriptase Cet ADN double brin va ensuite srsquointeacutegrer au sein drsquoun chromosome de la cellule Cette cellule infecteacutee peut rester au repos jusqursquoau moment ougrave elle est activeacutee La reacuteplication virale est alors deacuteclencheacutee utilisant la machinerie cellulaire pour produire de multiples particules virales qui vont ecirctre libeacutereacutees et infecter de nouvelles cellules

LEs conseacutequEncEs DE LrsquoinFEcTion pAR LE ViHLrsquoinfection induit une reacuteplication systeacutematique et continue qui augmente au cours du temps entrainant la destruction progressive des lymphocytes T CD4 et lrsquoalteacuteration des deacutefenses immunitaires Le deacuteficit immunitaire ou laquo SIDA raquo pour Syndrome de lrsquoImmuno-Deacuteficience Acquise deacutefini par un taux de lymphocytes CD4 infeacuterieur agrave 200mm3 et par des infections dites opportunistes qui profitent de cette immunodeacutepression pour se deacutevelopperEn lrsquoabsence de traitement le sida survient en moyenne 8 ans apregraves lrsquoinfection par le VIH Les traitements antireacutetroviraux sont deacutesormais initieacutes de plus en plus tocirct apregraves le diagnostic de lrsquoinfection non seulement pour preacuteserver le risque de progression vers le sida mais aussi celui de transmission sexuelle

TRAiTEmEnTs ET REcHERcHEsLes traitements antiviraux disponibles ne permettent pas de gueacuterir lrsquoinfection ils empecircchent lrsquoeacutevolution de lrsquoinfection vers la maladie Ils bloquent la reacuteplication virale et lrsquoinfection de nouvelles cellules en diminuant consideacuterablement la charge virale crsquoest-agrave-dire le nombre de virus preacutesents dans lrsquoorganisme Les recherches actuelles srsquoattachent agrave ameacuteliorer la prescription des traitements existants et agrave deacutevelopper de nouvelles cibles du cycle viral Agrave ce jour il nrsquoexiste aucun vaccin efficace contre lrsquoinfection agrave VIH les recherches se poursuivent non seulement vers les vaccins prophylactiques mais aussi vers les vaccins theacuterapeutiques

Se faire deacutepister crsquoest aussi proteacuteger les autres

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EacuteTaT des LieUX en franceAU 1er DEacuteCEMBRE 2012

LrsquoInstitut de Veille Sanitaire (InVS) publie chaque anneacutee agrave lrsquooccasion de la Journeacutee mondiale du sida des donneacutees actualiseacutees sur lrsquoinfection au Virus drsquoImmunodeacuteficience Humaine (VIH) et les Infections Sexuellement Transmissibles (IST) en France Les donneacutees disponibles pour lrsquoanneacutee 2011 ne montrent pas de rupture par rapport aux anneacutees preacuteceacutedentes

Environ

6100 personnes ont deacutecouvert leur seacuteropositiviteacute en 2011

un chiffre comparable agrave celui de 2010

32 drsquoentre elles lrsquoont fait lors drsquoune consultation en meacutedecine de ville LrsquoIle-de-France la Cocircte drsquoAzur et la Guyane demeurent les reacutegions les plus toucheacutees Enfin on estime toujours que

30 000 personnes vivent avec le VIH et lrsquoignorent

de tests de deacutepistages VIH52 millions

ont eacuteteacute reacutealiseacutes en 2011 soit 4 de plus qursquoen 2010 Dans la moitieacute des cas le diagnostic drsquoinfection VIH est tardif avec un taux de cellules immunitaires (CD4) agrave moins de 350 Pour ameacuteliorer la prise en charge il faudrait deacutesormais arriver agrave deacutepister plus tocirct Les personnes diagnostiqueacutees preacutecocement sont le plus souvent jeunes neacutees en France contamineacutees lors drsquoun rapport homosexuel alors que les personnes diagnostiqueacutees tregraves tardivement sont souvent plus acircgeacutees neacutees en Afrique subsaharienne et contamineacutees lors de rapports heacuteteacuterosexuels

07Les patients deacutecegravedent deacutesormais de comorbiditeacutes quand leur infection est controcircleacutee par des traitements anti-reacutetroviraux Une prise en charge multidisciplinaire en particulier en ce qui concerne les cancers apparait indispensable

Seules

10 des personnes ont deacutecouvert leur seacuteropositiviteacute durant la primo-infection alors que

800 cas de deacutepistages tregraves tardifs(au stade sida) ont eacuteteacute enregistreacutes sur la mecircme peacuteriode (environ 13 ) Augmenter la preacutecociteacute des diagnostics de la maladie reste un enjeu de santeacute publique majeur pour les anneacutees agrave venir

En 2011 2400 hommesayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) ont deacuteclareacute leur seacuteropositiviteacute Cela repreacutesente

40 des deacutepistages positifsune proportion qui ne diminue pas au fil des ans Ces hommes demeurent la population la plus exposeacutee en France puisque lrsquoincidence de lrsquoinfection VIH est 200 fois plus eacuteleveacutee au sein de cette population Lrsquoeacutetude laquo Preacutevagay raquo reacutealiseacutee parmi les HSH freacutequentant les lieux de convivialiteacute gay parisiens eacutevalue cette incidence agrave 38 avec une preacutevalence de 18 Les eacutetudes drsquoautres pays rapportent des estimations drsquoincidence proches pour les populations drsquoHSH avec une moyenne de 25 Ces hommes sont majoritairement neacutes en France et acircgeacutes de 37 ans en moyenne Un tiers drsquoentre eux a effectueacute le test de deacutepistage suite agrave des signes cliniques drsquoinfection et un tiers suite agrave une exposition au VIH Dans 40 des cas ils ont eacuteteacute deacutepisteacutes par un meacutedecin de ville

Chez les heacuteteacuterosexuels neacutes agrave lrsquoeacutetranger la transmission du VIH parait moins importante qursquoauparavant et le nombre de deacutecouvertes de seacuteropositiviteacute diminue depuis 2003 En revanche chez les heacuteteacuterosexuels neacutes en France le nombre de deacutecouvertes de seacuteropositiviteacute est stable depuis plusieurs anneacutees En 2011 on a deacutenombreacute

3500 deacutecouvertes de seacuteropositiviteacutechez les heacuteteacuterosexuels dont

2400 neacutes agrave lrsquoeacutetranger (1400 femmes)et 1100 neacutes en France (600 hommes)

39des hommes heacuteteacuterosexuels avaient atteint le stade sida (moins de 200 CD4) lorsqursquoils ont deacutecouvert leur seacuteropositiviteacute Les usagers de drogues ne repreacutesentent plus que 1 des nouvelles contaminations soit 85 personnes en 2011 Une importante proportion de cette population est neacutee agrave lrsquoeacutetranger en Europe et en Afrique du Nord

Enfin le sida ne repreacutesente plus qursquoun quart des causes de deacutecegraves des patients infecteacutes par le VIH en France sauf en outre-mer ougrave cette proportion reste de 36

Les homosexuels masculins et les heacuteteacuterosexuels neacutes agrave lrsquoeacutetranger restent les populations les plus exposeacutees

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DeacuteFiniTion DEs ReacutesERVoiRs ViHLes traitements antireacutetroviraux ont permis de reacuteduire consideacuterablement la morbiditeacute et la mortaliteacute des patients infecteacutes traiteacutes qui ont deacutesormais une espeacuterance de vie tregraves proche de celle de la population geacuteneacuterale Ces traitements permettent de bloquer la reacuteverse-transcriptase et drsquointerrompre le cycle viral en empecircchant lrsquoinfection de nouvelles cellules Cependant lrsquoinfection reste toujours preacutesente dans lrsquoorganisme du fait que les antireacutetroviraux nrsquoatteignent pas les cellules infecteacutees latentes au repos qui constituent les reacuteservoirs VIHDe fait les personnes seacuteropositives ne peuvent arrecircter leurs traitements (mecircme en cas de charge virale indeacutecelable) car dans ce cas la reacuteplication virale redeacutemarre et le virus est agrave nouveau rapidement produit Ce pheacutenomegravene est ducirc agrave lrsquoexistence de reacuteservoirs du VIH constitueacutes majoritairement de lymphocytes CD4 infecteacutes Les cellules infecteacutees sont preacutesentes de faccedilon diffuse dans tout lrsquoorganisme mais crsquoest dans les tissus lymphoiumldes le tube digestif et les ganglions lymphatiques qursquoelles sont les plus abondantes De mecircme que le systegraveme immunitaire est incapable drsquoinduire des reacuteponses immunes capables de controcircler la reacuteplication virale les cellules reacuteservoirs dormantes ne sont pas reconnues par le systegraveme immunitaire et ne sont donc pas eacutelimineacutees car elles nrsquoexpriment aucun antigegravene viral membranaire

quAnTiFicATion DEs ReacutesERVoiRs Notre laboratoire est impliqueacute depuis plusieurs anneacutees dans cette theacutematique Nous avons notamment caracteacuteriseacute le niveau des reacuteservoirs VIH au sein de nombreuses cohortes de patients et de situations cliniques diffeacuterentes Pour cela nous avons deacuteveloppeacute une technique ultra-sensible de quantification drsquoADN-VIH dans les cellules infecteacutees sanguines et dans les tissus Tout comme le niveau de charge virale sanguine et le taux de lymphocytes CD4 le niveau drsquoADN-VIH permet de connaicirctre le niveau

EacuteTUde desREacuteSERVOIRSVIH

cHRisTinE RouziouxEA 3620 laquo inFEcTion agrave ViH ReacutesERVoiRs ET pHARmAcoLogiE DEs AnTiReacuteTRoViRAux raquo LABoRAToiRE DE ViRoLogiE HocircpiTAL nEckER - EnFAnTs mALADEs

Manipulation sur la paillassecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Christine RouziouxDirecteur drsquouniteacute HUProfesseur des Universiteacutes Praticien des Hocircpitaux Sida Maladies Infectieuses amp Parasitaires Microbiologie Immunologie ImmunopathologiecopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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global drsquoinfection caracteacuteristique de chaque patient Il est preacutedictif du risque de progression vers le sida Cette technique permet eacutegalement drsquoeffectuer le diagnostic de lrsquoinfection du nouveau-neacute de megravere seacuteropositive Le deacuteveloppement drsquoautres techniques de recherche pour quantifier et caracteacuteriser les diffeacuterentes formes drsquoADN-VIH inteacutegreacutees au chromosome ainsi que la mesure de la capaciteacute des reacuteservoirs agrave produire du virus nous permettra de participer agrave la construction drsquoessais theacuterapeutiques visant agrave reacuteduire les reacuteservoirs

LEs conTRocircLEuRs Du ViH Il existe de rares cas de personnes seacuteropositives qui ne preacutesentent aucun signe drsquoeacutevolution clinique et biologique sur plusieurs anneacutees ils sont deacutesigneacutes sous le terme de laquo HIV controcircleurs raquo ou laquo controcircleurs du VIH raquo Ces patients dont le systegraveme immunitaire controcircle naturellement lrsquoinfection sont le sujet de nombreuses recherches physiopathologiques La compreacutehension des meacutecanismes agrave lrsquoorigine de ce controcircle virologique pourrait conduire au deacuteveloppement de nouvelles approches theacuterapeutiques ou vaccinales La mesure du taux drsquoADN-VIH chez ces patients nous a permis de montrer qulsquoils preacutesentent un niveau de reacuteplication virale et de reacuteservoirs particuliegraverement bas mecircme apregraves plus de 10 ans drsquoinfection Deux meacutecanismes pourraient expliquer ces deacutefenses naturelles soit une reacutesistance naturelle des lymphocytes agrave lrsquoinfection ou bien un blocage de la reacuteplication du virus par des facteurs de restriction Lrsquoeacutetude de ces meacutecanismes est prometteuse Une forte proportion de ces sujets laquo controcircleurs du VIH raquo sont porteurs drsquoallegraveles HLA-B27 etou de HLA-B57 Ces allegraveles se reacutevegravelent protecteurs car ils induisent des fonctions de lymphocytes TCD8 plus robustes et plus efficaces contre les cellules infecteacutees activeacutees

LEs pATiEnTs VisconTiNotre groupe de recherches a identifieacute et deacutecrit reacutecemment des cas de patients traiteacutes preacutecocement en primo-infection preacutesentant un controcircle virologique plus de 7 ans apregraves lrsquoarrecirct de leur traitement (Hocqueloux AIDS 2010 Saez-Cirion Plos Pathogens 2013) Cette situation exceptionnelle se reacutevegravele peu freacutequente du fait qursquoelle neacutecessite des conditions particuliegraveres drsquoinitiation tregraves preacutecoce des traitements maintenus au moins deux ans puis interrompus La freacutequence de cette situation est estimeacutee de 7 agrave 10 des patients traiteacutes en primo-infection sans que des facteurs particuliers nrsquoaient eacuteteacute identifieacutes Ces patients laquo controcircleurs post-traitement raquo ou VISCONTI pour Viro-Immunological Sustained Control after Treatment Interruption ne portent pas les allegraveles protecteurs HLA-B27 ou HLA-B57 Ils nrsquoont pas drsquoactiviteacute TCD8 fortes comme les HIV controcircleurs Par contre ils preacutesentent un niveau des reacuteservoirs particuliegraverement faible et certains voient leurs reacuteservoirs diminuer ces derniegraveres anneacutees alors qursquoils ne reccediloivent plus de traitement La culture des cellules lymphocytaires de ces sujets permet de montrer une reacuteplication virale avec une production de virus nrsquoindiquant pas des blocages complets ou la preacutesence de virus deacutefectifs majoritaires Notre hypothegravese est qursquoun meacutecanisme du controcircle virologique en lrsquoabsence de traitement est diffeacuterent de celui des HIV controcircleurs Nous pensons que le traitement tregraves preacutecoce interrompt lrsquoeacutetablissement des reacuteservoirs bloque la laquo tempecircte cytokinique raquo induite lors de la primo-infection tout en preacuteservant des fonctions immunitaires essentielles notamment les reacuteponses immunes inneacutees

TRAiTEmEnTs En pRimo-inFEcTionDegraves 2001 nous avons rapporteacute le fait que des traitements initieacutes degraves la primo-infection induisent une forte reacuteduction du taux drsquoADN-VIH des lymphocytes sanguins beaucoup plus importante que celle induite par des traitements initieacutes en phase chronique De nombreux reacutesultats convergent maintenant et confirment lrsquoimpact important des traitements initieacutes tregraves preacutecocement LrsquoEssai ANRS-OPTIPRIM est le premier essai visant agrave explorer lrsquoimpact drsquoune penta-theacuterapie de 24 mois initieacutee dans les dix semaines suivant la contamination sur le reacuteservoir sanguin Lrsquoessai qui a commenceacute en 2010 va se deacuterouler jusqursquoen 2014 Les preacutelegravevements recueillis au cours de cet essai vont nous permettre de caracteacuteriser finement le reacuteservoir viral en phase tregraves preacutecoce de la primo-infection Nous pourrons eacutegalement caracteacuteriser les reacuteponses immunitaires inneacutees et speacutecifiques analyser la reacuteponse anticorps et rechercher drsquoeacuteventuels meacutecanismes de blocage de la latence virale

nouVELLEs pisTEs THeacuteRApEuTiquEsLrsquoeacutelimination complegravete des cellules reacuteservoirs sera un objectif tregraves difficile agrave atteindre Pour eacuteradiquer lrsquoinfection il faudrait cibler speacutecifiquement le geacutenome viral inteacutegreacute dans les chromosomes Certaines moleacutecules anticanceacutereuses pourraient ecirctre utiliseacutes dans ce contexte Nous explorons de telles pistes avec les eacutequipes des Professeurs Brigitte Autran (Inserm - UMRS 945) et Carine van Lint de lrsquoUniversiteacute de Bruxelles Nous avons exploreacute la capaciteacute des cellules reacuteservoirs TCD4 quiescentes agrave produire du virus en preacutesence de divers activateurs de la latence virale Cela pourrait constituer une nouvelle approche theacuterapeutique Il reste agrave savoir quels seraient les patients qui pourraient beacuteneacuteficier au mieux de tels traitements

Sur la paillassecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I

Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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recHercHes fOndamenTaLesEN IMMUNOLOGIE ET EN VIROLOGIE

AnnE HosmALinDiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE pReacutesEnTATion DE LrsquoAnTigegravenE pAR LEs cELLuLEs DEnDRiTiquEs

Rocircle des cellules dendritiquesLrsquoobjectif de nos recherches est de permettre de trouver de meilleurs protocoles pour eacutelaborer des candidat-vaccins ou des immunotheacuterapies et eacutegalement de deacutecouvrir des paramegravetres preacutedictifs pour aider les deacutecisions theacuterapeutiques concernant lrsquoinfection par le VIH

Nous eacutetudions des cellules particuliegraveres du systegraveme immunitaire les cellules dendritiques Ces cellules sont essentielles dans le deacuteclenchement de la reacuteponse immunitaire et dans lrsquoefficaciteacute des vaccins En effet elles sont les seules qui peuvent activer les lymphocytes T naiumlfs et donc deacuteclencher les reacuteponses immunitaires Elles ont eacuteteacute appeleacutees laquo cellules preacutesentatrices de lrsquoantigegravene professionnelles raquo Certaines sont speacutecialiseacutees dans la laquo preacutesentation croiseacutee de lrsquoantigegravene raquo un processus gracircce auquel les cellules dendritiques sont capables de preacutesenter aux cellules du systegraveme immunitaire certains fragments des microbes qui infectent des cellules voisines ces fragments sont appeleacutes antigegravenes Elles informent ainsi les lymphocytes T et B de lrsquoinfection ce qui initie une strateacutegie complexe de destruction tregraves speacutecifique des cellules infecteacutees Les vaccins contre les virus doivent la plupart du temps passer par des voies de preacutesentation croiseacutees dans les cellules dendritiques Alors seulement le systegraveme immunitaire sera activeacute et capable de reconnaicirctre speacutecifiquement le virus

Les cellules dendritiques sont des sentinelles qui repegraverent lrsquoentreacutee de pathogegravenes dans lrsquoorganisme Elles ont un rocircle de coordination de la reacuteponse immunitaire Elles libegraverent des proteacuteines appeleacutees cytokines pour activer les autres cellules du systegraveme immunitaire et polariser leurs reacuteponses contre les virus les tumeurs les bacteacuteries ou les parasites En particulier les cellules dendritiques plasmacytoiumldes sont les principales productrices drsquoune famille de cytokines appeleacutee interfeacuteron alpha Ces proteacuteines inhibent la multiplication du virus dans les cellules de lrsquohocircte participant ainsi agrave son eacutelimination Nous avons deacutecouvert le deacuteficit du nombre des cellules dendritiques circulantes lors de lrsquoinfection par le VIH et une forte diminution de la production drsquointerfeacuteron 1 dans la primo-infection Le deacuteficit des cellules plasmacytoiumldes est preacutedictif drsquoune perte de controcircle de la reacuteplication virale

Anne HosmalinDirectrice de recherche CNRS MD PhD chef de lrsquoeacutequipe laquo Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques raquocopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Equipe Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiquesAlexandre Lubin - Yolande Richard - Kahina Taleb - Camille Baey - Michaeumll Valente - Vincent Feuillet - Milica Millvojevic - Jean-Pierre Jourdain - Lene Vimeux - Marco Iannetta - Ezgi Yildiz - Anne HosmalincopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Reacuteponses immunitaires

Hyperactivation du systegraveme immunitaireLors de lrsquoinfection par le VIH il existe un cercle vicieux drsquohyperactivation du systegraveme immunitaire Le VIH infecte preacutefeacuterentiellement les lymphocytes CD4 qui sont tregraves importants dans les deacutefenses immunitaires Lorsque ces cellules sont activeacutees le virus peut se multiplier Au niveau de lrsquointestin ces lymphocytes sont en permanence activeacutes par le voisinage des bacteacuteries intestinales Ainsi lrsquohyperactivation du systegraveme immunitaire entrave paradoxalement lrsquoeacutelimination du virus Notre eacutequipe a montreacute que cette hyperactivation pourrait reposer sur une population particuliegravere de globules blancs des monocytes porteurs de la moleacutecule MDC-8 Ceux-ci pourraient devenir une nouvelle cible theacuterapeutique Cette strateacutegie permettrait de compleacuteter lrsquoaction des antireacutetroviraux en interrompant drsquoune maniegravere tregraves cibleacutee le cercle vicieux drsquohyperactivation du systegraveme immunitaire

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Yolande Richard copyVirgile Delacirctre I Service Communi-cation I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

FLoREncE niEDERgAngDiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE pHAgocyTosE ET inVAsion BAcTeacuteRiEnnE

Effets de lrsquoinfection des macrophages par le VIHNotre eacutequipe eacutetudie les effets de lrsquoinfection par le VIH-1 sur les fonctions des macrophages Les macrophages sont des cellules du systegraveme immunitaire issues de la diffeacuterenciation de preacutecurseurs et de monocytes circulants dans les tissus Ils jouent un rocircle majeur dans lrsquoeacutelimination quotidienne des deacutebris cellulaires ainsi que des microorganismes pathogegravenes (fonction de phagocytose et de clairance) et participent agrave lrsquoorchestration des reacuteponses immunitaires par la seacutecreacutetion de meacutediateurs solubles les cytokines Les macrophages repreacutesentent une cible majeure du VIH car ils permettent une reacuteplication virale productive tout en eacutetant reacutesistants aux effets cytotoxiques du virus contrairement aux lymphocytes T Ils jouent un rocircle tregraves important dans le deacuteveloppement de maladies opportunistes et communautaires En particulier se sont deacuteveloppeacutees ces derniegraveres anneacutees des pathologies tregraves seacutevegraveres lieacutees agrave des souches de Salmonelles hyper invasives qui au lieu de donner lieu agrave des infections locales controcircleacutees eacutevoluent en maladie systeacutemique grave chez les patients immunodeacuteprimeacutes en Afrique australe

Nous avons montreacute que les macrophages infecteacutes par le VIH-1 preacutesentent des capaciteacutes reacuteduites de phagocytose de diverses cibles La proteacuteine NEF qui est un facteur de virulence majeur du VIH-1 joue un rocircle primordial dans lrsquoinhibition de la phagocytose en perturbant le trafic intracellulaire indispensable pour une internalisation efficace Nos recherches se concentrent actuellement sur lrsquoeacutetude des eacutetapes plus tardives de maturation de deacutegradation et clairance des bacteacuteries et drsquoactivation des cellules Notre but est de comprendre pourquoi les cellules infecteacutees par le VIH-1 permettent le deacuteveloppement de maladies opportunistes en utilisant en particulier des modegraveles de co-infections par le virus et les souches invasives africaines de bacteacuteries Salmonella Nous recherchons aussi les facteurs viraux impliqueacutes dans ces eacutetapes

yoLAnDE RicHARDDiREcTRicE DE REcHERcHE

Compartiment lymphocytaire B et infections pathogegravenes par VIHSIVLe fonctionnement du compartiment B est profondeacutement alteacutereacute chez les patients infecteacutes par le VIH-1 ou les macaques infecteacutes par les souches pathogegravenes du virus de lrsquoimmunodeacuteficience simienne (SIV) Les Primates Non Humains (comme les macaques Rheacutesus ou cynomolgus) infecteacutes par le SIV (analogue du VIH chez les macaques) repreacutesentent le seul modegravele pertinent permettant de faire progresser les recherches sur le sida Dans ce modegravele nous avons montreacute que la perte en lymphocytes B meacutemoires une caracteacuteristique de la phase chronique deacutebute degraves le stade de primo-infection et nrsquoest que partiellement contrecarreacutee par les theacuterapies antireacutetrovirales mecircme preacutecoces Une population de lymphocytes B dits de la zone marginale speacutecialiseacutee dans la reacuteponse antibacteacuterienne voit aussi sa freacutequence reacuteduite au cours de la primo-infection La perte de ces deux populations compromet la reacuteponse speacutecifique du virus mais aussi les reacuteponses acquises naturellement ou par vaccination contre les pathogegravenes et favorise lrsquoeacutemergence drsquoinfections opportunistes Le contexte inflammatoire de lrsquoinfection surimpose une hyperactiviteacute B deacutetectable dans les tissus peacuteripheacuteriques et muqueux qui est associeacutee agrave une hyperproduction drsquoimmunoglobulines polyclonales degraves la primo-infection

Nous avons reacutecemment montreacute une surexpression de BAFF (pour B-cell Activating Factor of the TNF Family) dans le seacuterum et les tissus des macaques primo-infecteacutes qui pourrait contribuer agrave favoriser une reacuteponse B systeacutemique au deacutetriment de la reacuteponse speacutecifique du VIH-1 mais aussi agrave affecter le compartiment T en modulant via les fonction de cellules preacutesentatrices de lrsquoantigegravene des lymphocytes B activeacutesmeacutemoires Cette hypothegravese est actuellement eacuteprouveacutee in vivo chez le macaque infecteacute traiteacute ou non par une forme soluble du reacutecepteur BAFF-R Les conseacutequences de ce blocage sont eacutevalueacutees en termes de reacuteeacutequilibrage de reacuteponse B et T (TH17TH1) ainsi que de protection des cellules dendritiques

Macrophage deacuteriveacute de monocytes sanguins de

donneurs sains infecteacutes in vitro par du VIH-1 Le marquage

anti-capside p24 est visualiseacute en vert le reacuteseau de microtu-

bules en rouge et le noyau des cellules en bleu

copy Chantal Deschamps (eacutequipe F Niedergang)

Une cellule dendritique avec ses compartiments endosomaux ougrave le VIH peut ecirctre phagocyteacute (en vert) son noyau (en bleu) et ses prolongements chargeacutes drsquoantigegravenes (en rouge)copy Michaeumll Valente Anne Hosmalin I Equipe laquo Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques raquo

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Reacutemi cHEyniER DiREcTEuR DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipEcyTokinEs ET inFEcTions ViRALEs

CytokinesLes cytokines sont des proteacuteines essentielles au fonctionnement du systegraveme immunitaire Seacutecreacuteteacutees par les lymphocytes T et B les cellules dendritiques et les macrophages mais aussi par des cellules nrsquoappartenant pas au systegraveme immunitaire elles ont pour fonction de maintenir lrsquoeacutequilibre homeacuteostatique du systegraveme immunitaire et de moduler les reacuteponses immunitaires

Parmi ces cytokines nous nous inteacuteressons plus particuliegraverement agrave lrsquointerleukine 7 (IL-7) cytokine cleacute de la reacutegulation des populations lymphocytaires T En raison de son rocircle primordial dans la thymopoiumlese et de son action sur la prolifeacuteration et la survie des lymphocytes T peacuteripheacuteriques cette cytokine est utiliseacutee dans des essais cliniques visant agrave ameacuteliorer la reconstitution immunitaire des patients infecteacutes par le VIH Notre eacutequipe participe agrave lrsquoanalyse des conseacutequences immunologiques et virologiques de cette theacuterapie Nous analysons les effets de cette immunotheacuterapie sur la diversiteacute des lymphocytes T des patients et sur le deacuteveloppement des reacuteponses immunitaires T speacutecifiques du virus De plus nous avons identifieacute ces derniegraveres anneacutees une nouvelle proprieacuteteacute de lrsquoIL-7 qui participe agrave la redistribution des cellules de lrsquoimmuniteacute vers les muqueuses portes drsquoentreacutee de la plupart des pathogegravenes Suite agrave cette deacutecouverte nous eacutetudions chez le macaque rheacutesus lrsquoimpact drsquoun traitement par lrsquoIL-7 sur le deacuteveloppement des reacuteponses immunitaires au niveau des muqueuses induites par des stimulations antigeacuteniques locales Dans ces muqueuses nous analysons eacutegalement lrsquoexpression du reacutecepteur de lrsquoIL-7 dans le but drsquoidentifier les cellules impliqueacutees dans la mise en place des reacuteponses immunitaires muqueuses et drsquoen disseacutequer les meacutecanismes drsquoaction

Parmi les cytokines produites en reacuteponse aux infections nous eacutetudions eacutegalement dans le modegravele macaque infecteacute par le SIVmac la reacuteponse interfeacuteron alpha induite par la reacuteplication virale dans les organes cibles de lrsquoinfection Nous nous inteacuteressons particuliegraverement agrave lrsquoexpression des sous-types drsquointerfeacuteron alpha dont la fonction antivirale et lrsquoactiviteacute inhibitrice de la prolifeacuteration cellulaire restent agrave deacutefinir preacuteciseacutement La compreacutehension des meacutecanismes de reacutegulation de la production de ces cytokines et de leur impact agrave la fois sur la reacuteplication virale et sur le systegraveme immunitaire pendant la primo-infection par le SIV devrait permettre drsquoidentifier de nouvelles voies theacuterapeutiques qui en compleacutement des traitements antireacutetroviraux pourraient permettre un meilleur controcircle de la reacuteplication virale

Enfin notre eacutequipe srsquointeacuteresse aux chimiokines des cytokines speacutecialiseacutees dans la migration et le controcircle de lrsquoactivation des cellules du systegraveme immunitaire Nous eacutetudions la production et le rocircle de ces moleacutecules au niveau des muqueuses chez lrsquoindividu sain et infecteacute dans le but de mieux appreacutehender les meacutecanismes responsables de la reacuteduction du nombre de lymphocytes T observeacutee au cours des premiegraveres semaines drsquoinfection

Eacutetagegravere de laboratoirecopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Reacutemi Cheynier

Particules du virus du sida (VIH) en jaune bourgeonnant agrave la surface drsquoun lymphocyte Image acquise par microscopie eacutelectro-nique agrave balayage puis coloriseacuteeS Guadagnini et M-C Preacutevost N Sol-Foulon et O Schwartz J-M Panaud copy Institut Pasteur

Cellules dendritiques plasmacytoiumldes (en vert) dans la zone T de la rate (marqueacutee par un anticorps anti actine en rouge les noyaux cellulaires sont en bleu) un organe lymphoiumlde ougrave se

produit une forte reacuteplication du VIH-1 ce qui srsquoaccompagne drsquoune forte production drsquoInterfeacuteroncopyLeiumlla Perieacute Anne Hosmalin I Equipe laquo Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques raquo

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Florence Margottin-GoguetcopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

JeacuteRocircmE EsTAquiERDiREcTEuR DE REcHERcHE

Lapoptose la mort cellulaire programmeacuteeLa speacutecificiteacute de nos recherches reacuteside drsquoune part dans une recherche drsquoamont qui vise agrave preacuteciser les meacutecanismes biochimiques et moleacuteculaires impliqueacutes dans les processus de mort cellulaire programmeacutee des cellules cibles du VIH et drsquoautre part dans une recherche drsquoaval qui eacutetudie ces meacutecanismes in vivo agrave travers lrsquoanalyse des modegraveles de Primates Non Humains infecteacutes par SIV Ces modegraveles nous permettent par ailleurs de tester de nouvelles approches theacuterapeutiques Nos reacutecents travaux ont permis de mettre en exergue que lrsquoinfection par le VIHSIV entraine lrsquoapoptose des cellules preacutesentatrices de lrsquoantigegravene cellules neacutecessaires agrave lrsquoeacutetablissement de la reacuteponse immunitaire Il srsquoagit en particulier des cellules monocytaires et dendritiques Ainsi une mort preacutematureacutee de ces cellules participerait agrave lrsquoeacutetablissement du deacuteficit immunitaire associeacute au sida et ce degraves la phase de primo-infection (Laforge Plos Pathogens 2011)

JEAn-pHiLippE HERBEuVALDiREcTEuR DE REcHERcHE

Meacutecanismes de mort cellulaireLe deacuteveloppement drsquoune reacuteponse inneacutee est essentiel pour lutter contre les infections virales elle permet de deacutetecter les caracteacuteristiques invariantes des microbes envahisseurs et drsquoactiver le systegraveme immunitaire gracircce agrave la production de proteacuteines antivirales appeleacutees cytokines En preacutesence du VIH les cellules dendritiques plasmacytoiumldes produisent des interfeacuterons alpha un groupe particulier de cytokines anti-virales Parallegravelement elles preacutesentent agrave leur surface la proteacuteine TRAIL reacuteguleacutee par les interfeacuterons alpha qui induit la mort des cellules environnantes qui la reconnaissent gracircce agrave un reacutecepteur speacutecifique Dans les phases tardives du sida le taux drsquointerfeacuterons alpha augmente alors que le nombre de lymphocytes T CD4 diminue massivement par mort cellulaire programmeacutee Cela suggegravere que ces cytokines jouent un rocircle dans la pathologie induite par le VIH Nous avons montreacute que les patients laquo controcircleurs raquo qui controcirclent beaucoup mieux que les autres la reacuteplication du VIH preacutesentent une mutation geacuteneacutetique pour le reacutecepteur de la proteacuteine TRAIL Ce reacutecepteur est deacutefectueux La mutation geacuteneacutetique induit la seacutequestration dans la cellule du reacutecepteur qui ne peut alors plus interagir avec TRAIL empecircchant les lymphocytes T CD4 de reconnaicirctre TRAIL et donc de deacuteclencher leur mort cellulaire programmeacutee Cette mutation associeacutee au profil des patients laquo controcircleurs raquo pourrait expliquer le maintien du nombre de leurs lymphocytes T CD4 ainsi que la non-progression vers la phase sida

Bataille moleacuteculaire entre le virus et la cellule

FLoREncE mARgoTTin-goguET DiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE ReacuteTRoViRus-quiEscEncE ET pRoLiFeacuteRATion Nos travaux consistent agrave analyser les ressorts de la bataille moleacuteculaire entre le VIH et la cellule Notre but est de montrer comment le VIH deacutetourne lrsquoenvironnement cellulaire agrave son avantage pour pouvoir se deacutevelopper et se multiplier Pour ce faire nous eacutetudions les meacutecanismes de deacutefense cellulaire mis en place contre lrsquoinfection virale et particuliegraverement le rocircle joueacute par les proteacuteines auxiliaires dans lrsquoinfection de la cellule

Ces proteacuteines sont longtemps resteacutees peu eacutetudieacutees et mysteacuterieuses Il existe deux types de VIH le VIH-1 et le VIH-2 Le VIH-2 est moins pathogegravene en raison drsquoune interaction diffeacuterente avec lrsquohocircte Les virus VIH-1 et VIH-2 expriment 5 proteacuteines auxiliaires 3 en commun (VIF VPR et NEF) et 2 speacutecifiques (VPU pour VIH-1 et VPX pour VIH-2) Avant 2002 on ne cernait pas exactement leurs rocircles car on ne les eacutetudiait pas dans des environnements cellulaires adapteacutes A partir de cette date il y a eu un tournant important dans lrsquoeacutetude de ces proteacuteines avec la deacutecouverte des premiers facteurs de restriction cellulaire crsquoest-agrave-dire des facteurs cellulaires pouvant empecirccher la reacuteplication virale degraves que le virus a peacuteneacutetreacute dans la cellule Notre groupe srsquoest inteacuteresseacute alors agrave trois de ces proteacuteines auxiliaires que sont VPU VPR et VPX Nous avons chercheacute agrave savoir comment elles sont capables de contrecarrer les facteurs de restriction Ainsi nous avons mis en eacutevidence le fait que le virus utilise des proteacuteines cellulaires les E3 ubiquitine ligases qui sont des enzymes qui favorisent la deacutegradation de facteurs cellulaires Petit agrave petit il a eacuteteacute montreacute que VIF VPR et VPU utilisent les ubiquitines ligases pour aller deacutegrader des facteurs cellulaires qui empecircchent naturellement la reacuteplication du virus Nous avons prouveacute le fait que le VIH et en particulier sa proteacuteine VPR peut utiliser une mecircme enzyme pour aller deacutegrader plusieurs facteurs Nous avons aussi montreacute que le facteur cellulaire de deacutefense inactiveacute par VPX la proteacuteine SAMHD1 inhibe le virus en reacuteduisant la quantiteacute cellulaire des briques indispensables agrave la synthegravese de lrsquoADN viral les dNTP Agrave lrsquoheure actuelle nous orientons nos recherches sur la proteacuteine VPR Nous nrsquoavons pas encore trouveacute lrsquoenvironnement cellulaire dans lequel lrsquoexpression du facteur de deacutefense que VPR inactive est stimuleacute

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sERgE BeacutenicHou DiREcTEuR DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE ViRus ET TRAFic inTRAcELLuLAiRENotre eacutequipe srsquoattache agrave comprendre comment le virus utilise et deacutetourne des voies cellulaires essentielles pour se multiplier ou pour perturber le fonctionnement des cellules du systegraveme immunitaire Nous eacutetudions plus particuliegraverement les proteacuteines virales de reacutegulation VPR et NEF dont le rocircle est primordial au cours de certaines eacutetapes de la reacuteplication virale VPR intervient plutocirct au cours des eacutetapes preacutecoces du cycle viral concernant la reacutetro-transcription du geacutenome viral ARN en ADN ainsi que dans le transport de ce dernier du cytoplasme au noyau ougrave il sera inteacutegreacute au geacutenome de la cellule infecteacutee Au contraire NEF intervient au cours des eacutetapes tardives du cycle de reacuteplication virale pour permettre lrsquoassemblage et la production des particules virales infectieuses Lrsquoun de nos axes de recherche est drsquoessayer de deacutevelopper des strateacutegies permettant de bloquer ces facteurs viraux afin drsquoinhiber speacutecifiquement leurs fonctions essentielles au cours de lrsquoinfection naturelle Pour la proteacuteine NEF nous avons deacuteveloppeacute des outils moleacuteculaires speacutecifiques correspondant agrave des fragments drsquoanticorps simple-chaine de lama ciblant speacutecifiquement cette proteacuteine virale Dans des cellules infecteacutees par le VIH-1 ces fragments drsquoanticorps anti-NEF sont capables drsquoinhiber la totaliteacute des fonctions et des deacutesordres fonctionnels provoqueacutes par NEFCes inhibiteurs de NEF constituent donc des outils originaux pour lrsquoeacutetude fondamentale agrave la fois in vitro et in vivo des fonctions de NEF mais eacutegalement pour le deacuteveloppement de nouvelles strateacutegies theacuterapeutiques antivirales cibleacutees sur la proteacuteine NEF

Serge Beacutenichoucopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Le VIH trouve lrsquoopportuniteacute de se reacutepliquer de faccedilon explosive dans les lymphocytes T activeacutes par les cellules dendritiques Ici on voit des lymphocytes T (contour vert) interagissant avec une cellule dendritique (rouge noyaux en bleu) Image obtenue en microscopie agrave fluorescence copy Vincent Feuillet Institut Cochin

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Steacutephane Emilianicopy Lisa Hayden

Clarisse Berlioz-Torrent

cLARissE BERLioz-ToRREnT ET sTeacutepHAnE EmiLiAni DiREcTEuRs DE REcHERcHE cHEFs DE LrsquoeacutequipE inTERAcTions HocircTEs-ViRusLrsquoutilisation des multitheacuterapies antireacutetrovirales (Highly Active Anti-reacutetroviral Theacuterapies) pour le traitement de toutes les personnes infecteacutees par le VIH a permis drsquoobtenir des progregraves consideacuterables tant en termes drsquoinhibition de la reacuteplication virale qursquoau niveau de lrsquoameacutelioration de lrsquoeacutetat clinique des patients Cependant ces multitheacuterapies ne peuvent ni eacuteradiquer le VIH ni empecirccher lrsquoapparition de virus reacutesistants Lrsquoun des deacutefis des futures strateacutegies theacuterapeutiques consistera agrave inhiber les interactions entre le virus et son environnement cellulaire Nos recherches srsquoinscrivent dans cette perspective et visent agrave ouvrir de nouvelles voies pour le deacuteveloppement de moleacutecules antivirales

Lrsquoinfection par le VIH est caracteacuteriseacutee par des niveaux eacuteleveacutes de reacuteplication virale et par la propagation du virus dans lrsquoorganisme mecircme pendant la phase cliniquement latente et asymptomatique chez les patients Lrsquoune des particulariteacutes de ce virus est drsquoutiliser en grande partie la machinerie cellulaire de son hocircte pour se reacutepliquer Notre objectif est drsquoexplorer les relations entre le VIH et la cellule hocircte de faccedilon agrave mettre agrave jour les meacutecanismes moleacuteculaires qui sous-tendent la pathogeacutenie reacutetrovirale

La production de particules virales infectieuses implique de nombreuses interactions entre proteacuteines virales et cellulaires au cours de la reacuteplication virale Au cours des cinq derniegraveres anneacutees nos projets ont porteacute sur la caracteacuterisation de ces interactions au cours des diffeacuterentes eacutetapes de la reacuteplication du VIH Nous avons identifieacute et valideacute fonctionnellement des cofacteurs cellulaires controcirclant lrsquointeacutegration du geacutenome viral dans le chromosome de la cellule hocircte Nous avons eacutegalement eacutetudieacute les derniers stades de la reacuteplication virale en mettant lrsquoaccent sur le trafic des composants viraux vers le site drsquoassemblage viral le bourgeonnement la libeacuteration et la maturation des particules virales Lrsquointeacuterecirct de nos eacutetudes repose sur le fait que ces cofacteurs cellulaires peuvent potentiellement devenir de nouvelles cibles pour le deacuteveloppement de theacuterapies anti-virales

Vue drsquoun laboratoire copy Virgile Delacirctre I Service Communication Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Microscope agrave fluorescence I Michaeumll Valente et Sonia Amraoui copy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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cARinE Tisneacute DiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE sTRucTuRE DEs ARn inTERAcTions ET AnTi-inFEcTiEux

Structure des ARN interactions et anti-infectieux Notre eacutequipe eacutetudie depuis une dizaine drsquoanneacutees le rocircle des proteacuteines du VIH-1 chaperonnes (NCp7 et VIF) des ARN pour promouvoir la formation du complexe drsquoinitiation de la transcription inverse du VIH-1 Nous avons utiliseacute la reacutesonance magneacutetique nucleacuteaire (RMN) pour obtenir une description meacutecanistique de la formation de ce complexe impliquant lrsquoARNtLys3 et lrsquoARN geacutenomique viral Le VIH-1 deacutetourne un ARN de transfert (ARNt) de la cellule hocircte lrsquoARNtLys3 pour lrsquoutiliser comme amorce de la transcription inverse de son ARN geacutenomique La formation de lrsquohybride ARNtLys3ARN viral consiste en lrsquoappariement des 18 nucleacuteotides du PBS (lsquoPrimer binding sitersquo) agrave la seacutequence compleacutementaire formant lrsquoextreacutemiteacute 3rsquo1113125de lrsquoARNt amorceLa formation du complexe drsquoinitiation de la transcription inverse (ARNtLys3ARN viral) neacutecessite donc la fusion de la structure tridimensionnelle de lrsquoARNt un eacuteveacutenement qui ne se produit pas spontaneacutement agrave la tempeacuterature physiologique de lrsquohocircte mais neacutecessite lrsquoaction de la proteacuteine de nucleacuteocapside (NCp7)

Lrsquoensemble de nos travaux RMN visant agrave comprendre la formation du complexe ARNtARN viral assisteacutee par la proteacuteine de nucleacuteocapside nous a permis drsquoacceacuteder agrave une vision dynamique de la formation du complexe drsquoinitiation et drsquoidentifier les changements conformationnels subis par ces ARN et les eacutetapes importantes du processus de formation du complexe drsquoinitiation Drsquoautre part nous avons montreacute que la proteacuteine VIF entre en compeacutetition avec la NCp7 pour les mecircmes sites de fixation sur lrsquoARNtLys3 Ce reacutesultat pourrait expliquer pourquoi VIF inhibe lrsquohybridation de lrsquoARN viral agrave lrsquoARNtLys3 reacutealiseacute par la NCp7 Nous eacutetudions actuellement par RMN le rocircle des acides nucleacuteiques dans la maturation par la proteacutease virale de la proteacuteine de nucleacuteocapside

En parallegravele nous avons deacuteveloppeacute une meacutethode originale de criblage par fragment guideacutee par la RMN En utilisant lrsquoARNtLys3 comme ARN modegravele nous avons ainsi deacuteveloppeacute une chimiothegraveque ciblant les ARN et contenant par exemple des moleacutecules liant speacutecifiquement un domaine de lrsquoARNt avec une constante de dissociation dans la gamme du micromolaire

BRuno sARguEiL DiREcTEuR DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE meacutecAnismEs moLeacutecu-LAiREs DE LrsquoiniTiATion DE LA TRADucTion

Meacutecanismes moleacuteculaires de la traduction des proteacuteines du VIH Le VIH virus agrave ARN comprend un gegravene codant pour la proteacuteine Gag qui est le centre de sa structure Nous nous inteacuteressons aux aspects moleacuteculaires de la traduction de ce gegravene Cette eacutetude est importante dans la compreacutehension du cycle du virus dans la cellule et donc de lrsquoinfectionIl y a quelques anneacutees nous avons montreacute que la proteacuteine Gag peut ecirctre produite selon un meacutecanisme original drsquoentreacutee interne des ribosomes (eacuteleacutements centraux de la machinerie cellulaire qui produit les proteacuteines) Nous savons que ce processus repose sur la proprieacuteteacute extraordinaire du geacutenome viral de lier directement le ribosome Nous avons eacutetudieacute lrsquoimplication des autres facteurs de traduction cellulaire dans ce processus Nous avons reconstitueacute les diffeacuterents modes de traduction de lrsquoARN viral in vitro afin de mieux en disseacutequer les meacutecanismes Enfin nous avons deacutemontreacute que ce pheacutenomegravene avait lieu non seulement avec des souches de laboratoires mais aussi avec des isolats provenant de patients Nous cherchons eacutegalement agrave identifier les deacuteterminants du passage de la traduction agrave lrsquoeacutetape de dimeacuterisation du geacutenome du virus Cette phase est primordiale pour la propagation du virus Nous avons montreacute lrsquoimplication de nouvelles seacutequences virales dans le processus de dimeacuterisation Nous cherchons maintenant agrave deacutefinir lrsquoimportance fonctionnelle de ces eacuteleacutements dans la physiologie du virus

ARN

Bruno Sargueil

Carine Tisneacute

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THEacuteRAPIE GEacuteNIQUE DE Lrsquo INFECTION AU VIH UNE ARME EN PLUS mARinA cAVAzzAnA - cALVoREsponsABLE Du DeacutepARTEmEnT DE BioTHeacuteRApiE DE LrsquoHocircpiTAL nEckER - EnFAnTs mALADEs

Malgreacute le succegraves incontestable des antireacutetroviraux dans le traitement de lrsquoinfection agrave VIH le patient nrsquoest pour autant pas deacutebarrasseacute de lrsquoagent infectieux Inflammation chronique et dysimmuniteacute persistent malgreacute le traitement aggravant le pronostic agrave moyen et agrave long terme La persistance de la reacuteplication virale dans des sites cryptiques altegravere lrsquohomeacuteostasie lymphoiumlde et myeacuteloiumlde ainsi que leur fonction Ces limites de lrsquoapproche theacuterapeutique conventionnelle incitent agrave rechercher de nouvelles approches curatives En 2009 la preuve de principe qursquoun traitement curatif eacutetait possible a eacuteteacute publieacutee (Gero Hutter N Engl J Med 2009) Un patient seacuteropositif et atteint drsquoune leuceacutemie aigueuml myeacuteloblastique a eacuteteacute greffeacute avec les cellules souches heacutematopoiumleacutetiques (CSH) HLA geacutenoidentiques provenant drsquoun donneur sain homozygote pour la mutation Δ32 du co-reacutecepteur CCR5 indispensable agrave lrsquoentreacutee du VIH dans les cellules heacutematopoiumleacutetiques Malgreacute lrsquoarrecirct de la tritheacuterapie le patient (AIDS 2011) est resteacute plus de 3 ans sans recrudescence de la charge virale Voilagrave la preuve que la theacuterapie geacutenique peut marcher il srsquoagit de preacutelever les CSH du sujet infecteacute leur confeacuterer in vitro agrave lrsquoaide drsquoun vecteur lentiviral la reacutesistance agrave lrsquoinfection par le virus sauvage endogegravene et de les reacuteinjecter au patient

Agrave partir de cette publication nous avons eacutegalement envisageacute une approche par theacuterapie geacutenique pour des sujets adultes seacuteropositifs Deux protocoles sont en cours de preacuteparation agrave lrsquoHocircpital NeckerParis Descartes en collaboration avec lrsquoHocircpital Saint LouisParis Diderot Le premier protocole qui devrait ecirctre soumis agrave lrsquoANSM fin 2013 utilisera un vecteur lentiviral de grade clinique produit par la socieacuteteacute Calimmune Ce vecteur lentiviral produit un ARN compleacutementaire de CCR5 capable drsquoeacuteteindre lrsquoexpression de ce co-reacutecepteur et un peptide membranaire (maC46) capable drsquo inhiber la fusion du virus avec la membrane cellulaire En parallegravele un consortium europeacuteen soutenu par lrsquoANRS regroupant scientifiques et cliniciens de 5 pays autour de cette theacutematique essaie de valider un nouveau vecteur susceptible de pieacuteger le virus agrave trois niveaux diffeacuterents de son cycle biologique lrsquoentreacutee la reacuteplication et lrsquoinfectiviteacute Trois points semblent essentiels pour obtenir un effet clinique comparable agrave ceux rapporteacutes dans le cas du laquo Patient de Berlin raquo

le taux de cellules transduites doit ecirctre augmenteacute il faut leur donner un avantage seacutelectif initial drsquoune faccedilon artificielle sans avoir agrave recourir agrave lrsquoarrecirct de la tritheacuterapie un controcircle de lrsquoinflammation chronique doit ecirctre preacutevu La complexiteacute de cette theacuterapeutique est telle que des

progregraves ne peuvent ecirctre attendus agrave court terme mais la theacuterapie geacutenique ouvre pour cette infection de nouvelles perspectives

Marina Cavazzana-Calvocopy Huguette amp Propser

Manipulation en laboratoire L2 sous hotte agrave flux laminairecopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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recHercHes EN VACCINOLOGIE

oDiLE LAunAy pu-pH agrave LrsquouniVERsiTeacute pARis DEscARTEs cHEF Du cEnTRE DrsquoinVEsTigATion cLiniquE (cic) DE VAccinoLogiE cocHin-pAsTEuR HocircpiTAL cocHin

Centre drsquoInvestigation Clinique de VaccinologieDepuis la deacutecouverte du virus du sida en 1983 de nombreuses eacutequipes travaillent sur la mise au point drsquoun vaccin En France lrsquoAgence Nationale de Recherche contre le SIDA et les heacutepatites virales (ANRS) srsquoest impliqueacutee tregraves rapidement et avec une forte visibiliteacute internationale dans la recherche vaccinale avec des eacutetudes meneacutees chez lrsquoanimal puis chez des volontaires sains acceptant de participer aux essaisLe CIC de vaccinologie Cochin Pasteur actuellement seul centre de recherche clinique franccedilais deacutedieacute agrave la vaccinologie participe depuis plus de 20 ans aux recherches meneacutees par lrsquoANRS et les industriels du vaccin (en particulier Sanofi Pasteur) pour la mise au point drsquoun vaccin preacuteventif Plusieurs essais ont eacuteteacute reacutealiseacutes au CIC explorant la capaciteacute de diffeacuterents candidats vaccins agrave induire une reacuteponse humorale etou cellulaire contre le VIH chez des sujets sains Ces essais se poursuivent avec deux eacutetudes preacutevues pour deacutemarrer en 2013 dans le cadre du VRI (Vaccine Research Institute) une eacutetude explorant lrsquoimmuniteacute muqueuse vaginale de femmes infecteacutees ou non infecteacutees par le VIH et un essai vaccinal eacutevaluant une strateacutegie de vaccination combinant un vaccin recombinant et des lipopeptides du VIH

Plus reacutecemment des essais eacutevaluant la possibiliteacute de stimuler le systegraveme immunitaire de patients deacutejagrave infecteacutes par le VIH dans lrsquoobjectif de pouvoir retarder la mise en route du traitement antireacutetroviral ou de lrsquointerrompre chez des patients deacutejagrave traiteacutes ont eacuteteacute mis en place au CIC avec des vaccins deacuteveloppeacutes par des eacutequipes de recherche franccedilaises de haut niveau Cette approche appeleacutee eacutegalement laquo vaccination theacuterapeutique raquo est un des moyens envisageacutes dans la possibiliteacute drsquoeacuteradication du virus (HIV cure)

Plusieurs essais ont eacuteteacute reacutealiseacutes au CIC explorant la capaciteacute de diffeacuterents candidats vaccins agrave induire une reacuteponse humorale etou cellulaire contre le VIH chez des sujets sains Les participants agrave ces essais sont inclus dans une cohorte coordonneacutee par le CIC permettant leur suivi agrave long terme

Odile Launay

Paillassecopy Virgile Delacirctre

Service CommunicationPhotothegraveque Universiteacute

Paris Descartes

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moRgAnE BomsEL DiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE EnTReacuteE muquEusE Du ViH ET immuniTeacute muquEusEVers un candidat-vaccin qui bloquerait le virus au niveau des muqueuses geacutenitalesLa porte drsquoentreacutee principale du virus du sida est composeacutee par les muqueuses geacutenitales Notre objectif est de produire un vaccin capable drsquoinduire la production drsquoanticorps dirigeacutes contre le VIH pour bloquer le virus degraves son premier contact avec lrsquoorganisme et eacuteviter sa propagation Nous avons mis au point un candidat-vaccin efficace chez le macaque femelle qui induit ce type drsquoanticorps anti-VIH dans les muqueuses vaginales Les premiers essais cliniques ont montreacute que le vaccin est bien toleacutereacute chez la femme et induit bien les anticorps attendus aux niveau vaginal

Pour parvenir agrave de tels reacutesultats nous avons eacutetudieacute un groupe de femmes reacutesistantes agrave lrsquoinfection malgreacute des rapports sexuels non proteacutegeacutes avec des partenaires seacuteropositifs Pour se proteacuteger ces femmes ont deacuteveloppeacute des anticorps vaginaux contre la proteacuteine transmembranaire Gp41 de lrsquoenveloppe du VIH Il srsquoagit de la partie de lrsquoenveloppe virale la moins variable entre toutes les souches virales du sida Gp41 controcircle agrave la fois lrsquoentreacutee du virus dans les cellules de la muqueuse et lrsquoinfection des lymphocytes T CD4 Nous avons caracteacuteriseacute les parties de Gp41 reconnues par ces anticorps et nous les avons utiliseacutees pour le vaccin Le vecteur vaccinal de ce candidat-vaccin le virosome est utiliseacute chez lrsquoHomme depuis plus de 20 ans dans plusieurs vaccins Gracircce agrave sa surface lipidique mimant celle du virus ce virosome permet aux antigegravenes de Gp41 drsquoadopter une structure similaire agrave celle qursquoils ont in situ Cela favorise lrsquoinduction drsquoanticorps neutralisants lors de la vaccination Chez les singes in vivo ce vaccin fonctionne parfaitement contre les sous-types B du VIH responsables de 90 des infections aux Etats-Unis en Ameacuterique latine et en Europe et contre le sous type C preacutepondeacuterant en Afrique et Asie du sud Ce succegraves est prometteur

Nous eacutetudions eacutegalement les meacutecanismes drsquoentreacutee du VIH au niveau geacutenital chez lrsquohomme car ils restaient mal compris et mal eacutetudieacutes Nous avons deacutemontreacute que la face interne du preacutepuce mais aussi lrsquouregravetre constituent des portes drsquoentreacutee du virus Nous avons identifieacute les cellules et les meacutecanismes mis en jeu les cellules de Langerhans dans le preacutepuce et les macrophages preacutesents dans lrsquoeacutepitheacutelium de lrsquouregravetre Ce sont les premiegraveres cellules qui sont envahies par le VIH Ainsi dans lrsquouregravetre les cellules de lrsquoeacutepitheacutelium srsquoarrecirctent de seacutecreacuteter les signaux retenant les macrophages agrave leur niveau en conseacutequence de quoi les macrophages infecteacutes quittent lrsquoeacutepitheacutelium et permettent au virus de se propager Dans la muqueuse de lrsquouregravetre les lymphocytes T CD4 ne sont pas infecteacutes parce qursquoils sont immatures Ils pourront lrsquoecirctre plus tard apregraves migration du VIH dans les ganglions Nous cherchons agrave preacutesent agrave deacuteterminer si les macrophages de lrsquouregravetre constituent des reacuteservoirs permettant au virus de ne pas ecirctre eacutelimineacute totalement par les tritheacuterapies Ces travaux pourraient permettre aussi lrsquoeacutelaboration de nouvelles strateacutegies de preacutevention

Yonatan Ganor et Morgane BomselcopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Conjugueacute entre une cellule de Langerhans en rouge en cours de transmission du VIH en violet agrave une cellule T en vertCe conjugueacute est localiseacute dans lrsquoeacutepiderme de la partie interne du preacutepuce humain adulte infecteacute ex vivocopy Eacutequipe laquo Entreacutee muqueuse du VIH et Immuniteacute muqueuse raquo

Manipulation en laboratoirecopyVirgile Delacirctre Service CommunicationPhotothegraveque Universiteacute Paris Descartes

20Manipulation sous la hotte agrave flux laminairecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

NOUVELLE PISTE ORIGINALE POUR UN VACCIN CONTRE LE SIDA CHEZ LES MACAQUES JEAn-mARiE AnDRiEu pRoFEssEuR agrave LrsquouniVERsiTeacute pARis DEscARTEs

Mon eacutequipe a montreacute chez le macaque que la suppression de lrsquoactivation des lymphocytes T CD4 deacutejagrave toucheacutes par le virus de lrsquoimmunodeacuteficience simienne (SIV) empecircche la reverse transcription de ce dernier son inteacutegration dans le noyau et in fine sa reacuteplication proteacutegeant ainsi le macaque de lrsquoinfection

Lrsquoactivation du lymphocyte T CD4 toucheacute par le VIH chez lrsquohomme et par le SIV chez le macaque est neacutecessaire agrave la reacuteplication initiale du reacutetrovirus puis agrave sa disseacutemination dans lrsquoorganisme Cette observation a conduit les chercheurs agrave deacutevelopper chez le macaque un vaccin oral constitueacute drsquoune bacteacuterie commensale du tube digestif le Lactobacillus plantarum connue pour favoriser lrsquoinhibition de lrsquoactiviteacute des cellules du systegraveme immunitaire eacutetat aussi appeleacute laquo toleacuterance immunitaire raquo

Agrave lrsquoinverse de tous les vaccins antiviraux existants agrave ce jour chez lrsquohomme ou lrsquoanimal ce vaccin laquo toleacuterogeacutenique raquo (qui induit une toleacuterance speacutecifique) oral et sans toxiciteacute nrsquoa geacuteneacutereacute ni anticorps ni lymphocytes cytotoxiques agrave lrsquoeacutegard du virus ou des cellules infecteacutees Par contre ce vaccin a induit une population jusqursquoalors inconnue de lymphocytes CD8 reacutegulateurs (non cytotoxiques et MHC-IBE restreints) agrave lrsquoorigine de la suppression speacutecifique de lrsquoactivation des lymphocytes CD4 infecteacutes par le SIV Cette suppression a inhibeacute la reverse transcription du virus et la suite de son cycle reacuteplicatif dans le lymphocyte T CD4 proteacutegeant ainsi les macaques de lrsquoinfection Sur 16 macaques vaccineacutes ayant reccedilu de fortes doses de deux souches diffeacuterentes de SIV par voie intrarectale 15 ont eacuteteacute totalement proteacutegeacutes au-delagrave de 14 mois

Comme le SIV le VIH requiert lrsquoactivation du lymphocyte CD4 pour srsquoy multiplier Les scientifiques espegraverent que ce prototype de vaccin oral soit transfeacuterable agrave lrsquohomme chez lequel il devrait ecirctre essayeacute agrave titre prophylactique aussi bien que theacuterapeutique Ce nouveau concept de vaccin toleacuterogeacutenique pourrait aussi srsquoappliquer agrave de nombreux deacutesordres immunologiques

Jean-Marie Andrieucopy Virgile Delacirctre I Service Communication Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

21Observation de cellules au microscopecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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Les recherches meneacutees au CEPED sur le VIH concernent les dimensions sociales de lrsquoeacutepideacutemie qui sont agrave prendre en compte tant au niveau de la preacutevention que de lrsquoaccegraves au deacutepistage et de la prise en charge de la maladie Cette prise en compte des aspects sociaux qui existe pour toute question de santeacute est capitale dans le cas du sida maladie stigmatiseacutee qui touche des ressorts sociaux aussi sensibles Nos projets de recherche mobilisent diffeacuterentes sciences sociales anthropologie sociologie deacutemographie pour analyser et deacutecrypter la complexiteacute des contextes sociaux et familiaux qui conditionnent les comportements

Nous interrogeons en particulier parmi les ressorts sociaux en jeu dans la preacutevention et la prise en charge de la maladie les relations de genre les relations conjugales et familiales lrsquoappartenance agrave une cateacutegorie sociale stigmatiseacutee ou minoritaire (ex homosexuels au Seacuteneacutegal) la reconfiguration des reacuteseaux sociaux professionnels ou familiaux lors de la migration qui peut conduire agrave des situations de vulneacuterabiliteacute (ex migrants subsahariens en France)

Les interactions entre relations de genre et risques lieacutes au sida si elles preacutesentent certaines constantes varient cependant fortement drsquoun contexte culturel agrave lrsquoautre A travers lrsquoeacutetude de contextes eacutepideacutemiques sanitaires et socieacutetaux divers les travaux meneacutes au sein du CEPED srsquointeacuteressent agrave la place des relations de genre dans la gestion des risques drsquoinfection par le VIH dans la sexualiteacute qursquoelle soit conjugale ou extra conjugale heacuteteacuterosexuelle ou homosexuelle et dans la gestion des risques de transmission du VIH via la procreacuteation Le CEPED deacuteveloppe des recherches sur le VIH en Afrique (Cocircte drsquoIvoire Seacuteneacutegal Afrique du Sud Cameroun) et en Asie (Thaiumllande Viecirct Nam) mais aussi dans les territoires franccedilais drsquoAmeacuterique ou aupregraves des migrants africains vivant en France ce qui permet drsquoexplorer lrsquoeacutevolution des rapports de genre et de ses interactions avec les risques du sida dans un contexte de migration Eacutemerge en particulier de notre reacuteflexion la question des formes de conjugaliteacute mobiliseacutees par lrsquoeacutepideacutemie de VIH Cette conjugaliteacute qui ne relegraveve que partiellement du registre sociologique plus conventionnel en termes de groupe familial ou de couple correspond deacutesormais agrave une eacutechelle suppleacutementaire dans la compreacutehension des instances imbriqueacutees (individus famille lignage communauteacute nation etc) qui conditionnent les choix sanitaires et reproductifs Reposant sur une fluiditeacute sociologique plus forte dans les arrangements familiaux que dans les institutions traditionnelles comme la parenteacute qui structurent les socieacuteteacutes du Sud cette notion de conjugaliteacute joue un rocircle deacutecisif dans les deacutecisions theacuterapeutiques comme le deacutepistage ou dans les strateacutegies reproductives et notamment parmi les jeunes adultes Elle pose eacutegalement des questions nouvelles de ciblage pour les politiques de santeacute

Les apprOcHes SOCIO-CULTURELLES DE LrsquoEacutePIDEacuteMIE

yVEs cHARBiT DiREcTEuR Du cEnTRE

popuLATion amp DeacuteVELoppEmEnT ET pRoFEssEuR

DE DeacutemogRApHiEYves Charbit

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LEs REcHERcHEs Au cEpED Dans lrsquoensemble le panorama mondial de lrsquoaccegraves aux soins est marqueacute par des formes prononceacutees drsquoineacutegaliteacutes internationales mais eacutegalement par des formes de discrimination locales notamment en matiegravere de genre Toutefois agrave la diffeacuterence des situations plus anciennes caracteacuteriseacutees par un fort enclavement des pays du Sud et un relatif isolement geacuteographique des questions de deacuteveloppement au sein drsquoensembles sous-reacutegionaux les derniegraveres deacutecennies pointent vers une ouverture progressive mais sans eacutequivalent historique agrave la circulation des personnes des ideacutees et des techniques dans un contexte domineacute par lrsquoeacutelargissement des meacutecanismes de reacutegulation de marcheacute Patients techniques virus et normes sont aujourdrsquohui beaucoup plus mobiles que par le passeacute

Lrsquoaccroissement des eacutechanges lieacute tout autant agrave la circulation migratoire qursquoaux nouvelles technologies de communication aboutit agrave un deacutecloisonnement graduel des espaces sanitaires agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacuteduisant lrsquoeacutecart proprement socioeacuteconomique qui seacutepare les pays deacuteveloppeacutes du reste du monde Pour les sciences sociales cette confrontation reacutecente entre socieacuteteacutes traditionnelles et nouvelles opportuniteacutes et contraintes sanitaires offre au passage un champ drsquoeacutetude privileacutegieacute pour observer la plasticiteacute des systegravemes sociaux et leur capaciteacute variable drsquoadaptation aux changements technologiques ou sanitaires

Nos recherches suivent eacutetroitement lrsquoactualiteacute de la lutte contre le sida actuellement nous sommes engageacutes dans les probleacutematiques de laquo When to treat raquo et de laquo Treatment as prevention raquo Nous examinons en Cocircte drsquoIvoire les effets sociaux que pourraient avoir un deacutepistage geacuteneacuteraliseacute et une mise sous traitement preacutecoce qui sont envisageacutes par lrsquoOMS comme un possible moyen drsquoendiguer la pandeacutemie En Afrique du Sud nous participons au vaste projet de recherche TasP qui vise agrave eacutevaluer lrsquoeffet drsquoun programme combinant deacutepistage geacuteneacuteraliseacute et reacutepeacuteteacute et mise sous traitement preacutecoce sur lrsquoincidence du VIH en population

La plupart des recherches sont meneacutees en relation eacutetroite avec des eacutequipes biomeacutedicales dans un constant souci de dialogue sciences socialessciences biomeacutedicales Les eacutetudes de cohortes que certaines enquecirctes ont permis de mettre en place sont un outil privileacutegieacute pour cet exercice mais le tregraves fort ancrage local dont beacuteneacuteficient les eacutequipes par exemple en Cocircte drsquoIvoire et en Thaiumllande permettent aussi drsquoenvisager des renouvellements meacutethodologiques des opeacuterations agrave lrsquoinitiative des eacutequipes partenaires Cette collaboration entre sciences sociales et sciences biomeacutedicales permet drsquoenrichir la panoplie classique de la santeacute publique ou de lrsquoeacutepideacutemiologie en apportant les outils meacutethodologiques speacutecifiques aux sciences sociales analyses qualitatives approfondies ou recueil de donneacutees biographiques qui explorent les histoires des individus mais aussi drsquoinvestiguer la probleacutematique de la mesure des pheacutenomegravenes en population geacuteneacuterale et ses variations spatiales

LEs DimEnsions sociALEs DE LA pReacuteVEnTion Cet axe de recherche se divise en 4 projets

Projet Elihos eacutevaluer les interventions aupregraves des homosexuels masculins au seacuteneacutegalCette eacutetude avait pour objectif drsquoeacutevaluer lrsquoimpact des interventions en cours aupregraves des populations homosexuelles au Seacuteneacutegal afin de mieux orienter les politiques publiques et priveacutees drsquointerventions sanitaires et sociales partenaires Division ISTsida Seacuteneacutegal CHU Le Dantec Universiteacute Cheich Anta DiopFinancement ANRS

Examen meacutedical agrave Dakarcopy IRD

Recherche sur le sida en AfriqueMichel Dukhan I copy IRD

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Projet Prenahtest preacutevention en couplePlus de 25 millions de nouvelles infections par le VIH sont survenues dans le monde en 2012 et la preacutevention demeure une prioriteacute absolue dans la lutte contre la pandeacutemie mecircme agrave lrsquoegravere des traitements antireacutetroviraux Lrsquoobjectif suivi eacutetait drsquoeacutevaluer la faisabiliteacute et lrsquoimpact drsquoune intervention de conseil preacutenatal du VIH orienteacute vers le couple sur la freacutequence du deacutepistage du partenaire et du conseil de couple et sur les comportements sexuels de reproduction et de preacutevention du VIHpartenaires ISPED Inserm Centre Pasteur Cameroun PRAYAS Inde CENISMI Reacutepublique Dominicaine MCCU GeacuteorgieFinancement ANRS EGPAF

Projet Parcours Lrsquoeacutetude srsquointitule Parcours car il srsquoagit de prendre en compte la maladie dans les diffeacuterentes eacutetapes drsquoun parcours de vie (comment et pourquoi on est exposeacute au risque drsquoecirctre infecteacute la deacutecouverte de son infection puis la vie avec la maladie) eacutegalement marqueacutees par une expeacuterience de migration Il srsquoagit drsquoune grande enquecircte en Ile-de-France aupregraves des migrants drsquoAfrique sub-saharienne qui a pour objectifs de caracteacuteriser les besoins de santeacute et drsquoameacuteliorer les strateacutegies de preacutevention de deacutepistages et de prise en charge dans le domaine de lrsquoinfection VIH et de lrsquoheacutepatite Bpartenaires CESP Inserm INPES Ined RAAC sida AIDES FORIM COMEDE Hocircpital CochinFinancement ANRS

Projet TaSP Le traitement antireacutetroviral comme moyen de preacuteventionCette eacutetude srsquoappuie sur lrsquohypothegravese selon laquelle le deacutepistage VIH de tous les membres drsquoune communauteacute suivi de la mise sous traitement immeacutediat de tous les individus infecteacutes par le VIH quel que soit leur statut immunologique ou clinique preacuteviendrait la transmission du VIH Le projet TasP est un essai randomiseacute en grappes conduit en Afrique du Sud (KwaZulu-Natal) visant agrave estimer directement lrsquoimpact du traitement antireacutetroviral initieacute immeacutediatement apregraves le diagnostic de lrsquoinfection par le VIH et quel que soit le niveau de CD4 des patients non encore eacuteligibles au traitement ARV sur lrsquoincidence de nouvelles infections VIH dans la population geacuteneacuterale de la mecircme reacutegionpartenaires Africa Center for Health and Population Studies ISPED Inserm CESP Inserm SE4S Inserm IRD EA 3620 Paris Descartes Hocircpitaux Universitaires de Genegraveve Massachusets General HospitalFinancement ANRS

Parcours de vie eT saNTEacute cHeZ Les MiGraNTs oriGiNaires drsquoafrique subsaHarieNNe vivaNT eN iLe-de-fraNce

wwwparcours-sante-migrationcom

Une eacutetUde actUellement dans ce centre de santeacute

eacutetUde anonyme et confidentielle

lrsquoeacutetUde noUs concerne toUtes et toUs

Pour ameacuteliorer la santeacute

soins et accomPaGnement

Preacutevention

lUtte contre

lrsquoexclUsion

DimEnsions sociALEs DE LA pRisE En cHARgE DEs mALADEs ET pERsonnEs ATTEinTEs

pRisE En cHARgE ET TRAiTEmEnTs

Projet Living with Antiretrovirals (LIWA)En collaboration avec des chercheurs de lrsquoINED de Chiang Mai University et de lrsquoIRD une eacutetude a eacuteteacute meneacutee en Thaiumllande du Nord sur lrsquoimpact des antireacutetroviraux sur la vie des adultes infecteacutes leur famille leur communauteacute et le systegraveme de santeacuteUne enquecircte biographique a eacuteteacute effectueacutee aupregraves de patients infecteacutes par le VIHsida pour explorer lrsquohistoire familiale reacutesidentielle eacuteducative leurs projets drsquoavenir et leurs reacuteseaux sociaux Lrsquoenquecircte recueille eacutegalement la situation financiegravere des patients les sources de soutien financier la couverture meacutedicale lrsquohistoire meacutedicale deacutetailleacutee y compris le statut immunologique et virologique lrsquoobservance aux traitements (prise reacuteguliegravere et adeacutequate du traitement) les effets secondaires lrsquohistoire de lrsquoinfection agrave VIH (mode de contamination) et de sa deacutecouverte lrsquoannonce du reacutesultat du test la vie affective et sexuelle ainsi que les problegravemes de discrimination partenaires Chiang Mai University INED IRD 174Financement Oxfam GB ANRS

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Projet Teens Living With Antiretrovirals (TEEWA) Gracircce aux progregraves meacutedicaux et aux traitements antireacutetroviraux les enfants infecteacutes agrave la naissance survivent agrave la maladie et peuvent deacutesormais parvenir agrave lrsquoacircge adulte Cependant si la mortaliteacute des patients sous antireacutetroviraux srsquoest effondreacutee elle reste eacuteleveacutee chez les adolescents Lrsquoapproche biographique a eacutegalement eacuteteacute utiliseacutee pour reconstituer les trajectoires de vie des adolescents Neacuteanmoins la vie des adolescents eacutetant souvent eacutemailleacutee de lourds traumatismes (maladie et deacutecegraves de lrsquoun ou des deux parents problegravemes de santeacute tregraves seacutevegraveres expeacuteriences de discrimination) la reconstitution de leurs trajectoires de vie est faite non pas aupregraves des adolescents mais aupregraves des parents ou des tuteurs (care-givers) Lrsquoenquecircte recueille en plus des informations sur lrsquohistoire de la maladie de lrsquoenfant les circonstances de deacutecouverte du diagnostic la reacuteveacutelation du diagnostic agrave lrsquoenfant les problegravemes de discrimination et les problegravemes relationnels des tuteurs avec leurs adolescentspartenaires Chiang Mai University INED IRD 174Financement Oxfam GB sidaction

Projet Temprano social Conseacutequences sociales et comportementales drsquoune mise sous traitement ARV tregraves preacutecoce des patients VIH dans lrsquoessai Temprano Cocircte drsquoIvoireLe projet Temprano social srsquoappuie sur un dispositif de recherche existant lrsquoessai clinique randomiseacute Temprano reacutealiseacute en Cocircte drsquoIvoire pour caracteacuteriser le retentissement drsquoun traitement preacutecoce dans toutes les dimensions de la vie sociale Au sein de cet essai clinique il srsquoagit de comparer les effets dans la sphegravere sociale familiale et conjugale drsquoun traitement antireacutetroviral (ARV) tregraves preacutecoce (agrave partir de 800 CD4mm3) par rapport agrave une mise sous traitement selon les recommandations de lrsquoOMS (350 CD4mm3) Ce projet associe ainsi lrsquoeacutequipe PAC-CI qui conduit lrsquoessai clinique Temprano et des eacutequipes de sciences sociales de la santeacute en France (CEPED Inserm CESP) et en Cocircte drsquoIvoire (ENSEA) partenaires ENSEA Cocircte drsquoIvoire PAC CI Cocircte drsquoIvoire ISPED Inserm CESP InsermFinancement ANRS

Projet Parcours volet qualitatif laquo Relations soignants-soigneacutes et prise en charge des patients neacutes en Afrique subsaharienne vivant avec le VIH ou le VHB en France raquo En France la part des populations neacutees en Afrique subsaharienne parmi les personnes vivant avec le VIH ou avec une heacutepatite B est importante Lrsquoobjectif de cette eacutetude est drsquoanalyser les modes de construction de la relation meacutedecin-malade pour le VIH et pour le VHB deux infections chroniques dont la prise en charge meacutedicale et sociale diffegravere sensiblement Il srsquoagit notamment drsquoeacutetudier lrsquoimpact de la preacutecariteacute administrative sur les attitudes et attentes des patients vis-agrave-vis des soignants la compreacutehension qursquoont les patients de la maladie des traitements et leurs attitudes vis-agrave-vis du suivi meacutedical et de lrsquoobservance les adaptations des pratiques professionnelles agrave la prise en charge des malades eacutetrangers la place des soignants dans les reacuteseaux de soutien des patientspartenaires CESP Inserm INPES Ined RAAC sida AIDES FORIM COMEDE Hocircpital CochinFinancement ANRS

Lutte contre le sidaMarianne Donnat I copy IRD

Lutte contre le sida en ThaiumllandeMichael Wadleigh I copy PHPT-IRD

Affichage en Afrique du SudElisabeth Deliry Antheaume I copy IRD

Campagne de preacutevention meneacutee par les clubs jeunes IRD sur le terrainMaurice Fay I copy IRD

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FEmmEs ViH ET pRocReacuteATion

Travaux de thegraveses en cours sur cette theacutematique

Rupture de la prise en charge des adultes VIH au MaliBien qursquoun suivi meacutedical reacutegulier et durable des Personnes Vivant avec le VIH (P V V I H) soit neacutecessaire pour surveiller lrsquoeacutevolution de la maladie et adapter les traitements certaines drsquoentre elles cessent ce suivi pendant plusieurs mois voire plusieurs anneacutees conseacutecutives Elles mettent ainsi en peacuteril la stabiliteacute de leur eacutetat de santeacute et le succegraves des traitements agrave venir Ce constat amegravene agrave proposer une approche compreacutehensive des ruptures de suivi meacutedical des P V V I H visant agrave identifier et analyser les conditions de production de ces ruptures Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude de terrain conduite en milieu hospitalier et associatif agrave Kayes au Mali aupregraves de P V V I H ayant cesseacute le suivi meacutedical de leur infection agrave un moment donneacute de soignants et acteurs associatifs impliqueacutes dans la prise en charge des P V V I H Les reacutesultats amegravenent agrave concilier trois niveaux drsquoanalyse intrinsegravequement lieacutes individuel relationnel et organisationnel seacuteverine carillon

Prise en charge du VIH dans les entreprises en Cocircte drsquoIvoire En Cocircte drsquoIvoire un pays agrave eacutepideacutemie geacuteneacuteraliseacutee (47 de la population est seacuteropositive ndash estimation 2005) seulement 29 des personnes eacuteligibles au traitement en beacuteneacuteficient (2009) alors mecircme que la gratuiteacute des traitements antireacutetroviraux est en place depuis 2008 Cette difficulteacute agrave atteindre une prise en charge universelle tient agrave plusieurs facteurs tant au niveau de lrsquooffre (manque de moyens et dysfonctionnement structurel du service de santeacute publique coordination drsquoune multipliciteacute drsquoacteurs nationaux et internationaux) que du cocircteacute de la demande (ignorance du statut seacuterologique estimeacute agrave 60 ) Crsquoest dans ce contexte que des entreprises priveacutees se sont lanceacutees dans la lutte contre le VIHsida afin de palier au manque de reacuteponse suffisamment forte des acteurs publics Cette recherche analyse la maniegravere dont les grandes entreprises priveacutees repreacutesentent agrave la fois un cadre privileacutegieacute ougrave se mettent en place des strateacutegies innovantes notamment en matiegravere de deacutepistage universel et de prise en charge preacutecoce tout en eacutetant un lieu fortement marqueacute par le risque de rupture de confidentialiteacute et de discrimination envers les personnes vivant avec le VIH Anne Bekelynck

Habilitation agrave Diriger des Recherches

Prise en charge des patients VIH par la famille au Viecirct-Nam Lrsquohypothegravese centrale examineacutee et valideacutee dans le cadre de ce projet est que la famille joue un rocircle structurant des pratiques et attitudes en tant que recours social et sanitaire en relation avec deux autres ensembles drsquoinstitutions dont la place est deacuteterminante dans la lutte contre le VIHsida le secteur sanitaire et les infrastructures communautaires Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude cas-teacutemoin originale en 2006 et 2008 dans la ville de Halong et la commune rurale de Docircng Triecircu A travers de multiples aspects lrsquoeacutepideacutemie VIHsida apparaicirct comme un reacuteveacutelateur des liens familiaux et sociaux en mecircme temps qursquoun moteur de leur eacutevolution dans un contexte de restructuration du secteur sanitaire de deacuteveloppement des associations et de changement des normes favoriseacutes par les reacuteformes du renouveau meneacutees au cours de ces trois derniegraveres deacutecennies myriam de Loenzien

Procreacuteation et VIH dans les territoires franccedilais drsquoAmeacuterique Guadeloupe Guyane Martinique Saint-MartinLrsquoeacutepideacutemie du VIH dans les deacutepartements franccedilais drsquoAmeacuterique (DFA) et la commune de Saint-Martin se caracteacuterise par des taux drsquoincidence six fois supeacuterieurs agrave ceux de la meacutetropole et une transmission heacuteteacuterosexuelle importante - les femmes y repreacutesentent pregraves de la moitieacute des personnes infecteacutees Lrsquoeacutetude avait pour objectif drsquoanalyser les processus de deacutecision de veacutecu et de prise en charge de la procreacuteation pour les femmes vivant avec le VIHsida dans quatre territoires franccedilais de la Caraiumlbe (Guyane Saint-Martin Guadeloupe Martinique) Elle a eacuteteacute reacutealiseacutee par entretiens semi-directifs et observations aupregraves de 41 femmes concerneacutees par la materniteacute (enceintes en deacutesir de grossesse ou ayant eu au moins un enfant depuis leur deacutepistage) et de 94 professionnels de la santeacute et du social qui les prennent en charge Lrsquoanalyse a porteacute sur lrsquooffre de soins les repreacutesentations et les pratiques des femmes et celles des professionnels partenaires LISST CNRSFinancement ANRS Fondation de France

Thegravese sur cette theacutematique

LrsquoEngAgEmEnT AssociATiF DEs FEmmEs DrsquoAFRiquE suBsAHARiEnnE FAcE Au ViH En FRAncE

Cette thegravese srsquointeacuteresse agrave lrsquoengagement asso-ciatif des femmes drsquoAfrique Subsaharienne face au VIH en France Les objectifs sont ici de comprendre comment la mobilisation collective drsquoexpeacuteriences individuelles du VIH en contexte de migration peut traduire une forme ineacutedite drsquoengagement social et politique ndash individuel et collectif ndash dans une socieacuteteacute drsquoaccueil chargeacutee de repreacutesentations colonialistes de lrsquoalteacuteriteacute Elle vise eacutegalement agrave comprendre comment cette mobilisation favorise une revalorisation pour les autres et pour soi de la position des femmes engageacutees face au VIH au sein des systegravemes de genre et sociaux agrave lrsquoœuvre dans les communau-teacutes drsquoorigine et dans la socieacuteteacute drsquoaccueil marjorie gerbier-Aublanc

pour plus de deacutetails sur ces projets voir wwwcepedorg

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Liste des contributeurs du cEpED agrave ces diffeacuterentes recherches Anne Bekelynk Seacuteverine Carillon Myriam de Loenzien Annabel Desgreacutees du Loucirc Marjorie Gerbier-Aublanc Joseph Larmarange Sophie Lecoeur Heacutelegravene Lepinay Joanna Orne-Gliemann Julie Pannetier Veacuteronique Petit Dolores PouretteLutte contre le sida en Thaiumllande

Gonzague Jourdain I copy IRD

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LE RocircLE mAJEuR DEs AssociATions DE pATiEnTs Les patients experts sont concerneacutes par des pathologies diverses (myopathies diabegravete cancers) mais ce travail qui porte plus particuliegraverement sur le VIH a pour hypothegravese que les associations de lutte contre le sida ont eu un rocircle moteur dans la reconnaissance drsquoune expertise profane des malades agrave partir des anneacutees 1980 Les connaissances meacutedicales au deacutepart tregraves limiteacutees sur cette nouvelle eacutepideacutemie expliquent la place importante laisseacutee au veacutecu des personnes concerneacutees Degraves le deacutebut des anneacutees 1980 des associations se sont creacuteeacutees en Ameacuterique du Nord puis en Europe pour fournir un soutien aux personnes concerneacutees attirer lrsquoattention publiquement sur leur situation et deacutefendre puis promouvoir leurs droits Ces associations sont le lieu de la collectivisation drsquoexpeacuteriences individuelles et

LrsquoAPPORT DES ASSOCIATIONS DANS LA LUTTE CONTRE LE SIDALA RECONNAISSANCEDrsquoUN PATIENT ExPERT

Les recherches sur le sida inteacuteressent les sciences sociales et le droit dans la mesure ougrave lrsquoeacutepideacutemie interroge la prise en charge des malades par les socieacuteteacutes et met les deacutemocraties au deacutefi des ineacutegaliteacutes et des discriminations En trente ans lrsquoimage des malades a beaucoup changeacute et les droits des patients se sont affirmeacutes La recherche reacutealiseacutee agrave lrsquoInstitut Droit et Santeacute de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes porte sur ces eacutevolutions majeures et sur la notion de laquo patient expert raquo Son objectif est de reacutefleacutechir agrave cette notion agrave partir drsquoun travail sur archives drsquoune enquecircte par entretiens et drsquoune analyse de textes de lois

laquo Le patient expert raquo est une figure aux contours encore flous et dont la deacutefinition nrsquoest pas stabiliseacutee Elle renvoie geacuteneacuteralement aux personnes concerneacutees par une pathologie chronique qui par leur expeacuterience de la maladie ont accumuleacute un savoir qui leur permet de devenir acteurs dans leur relation aux soins et au systegraveme de santeacute Devenir acteur cela veut dire par exemple ecirctre un interlocuteur pris en compte par les professionnels de santeacute prendre en charge des formations dans des programmes drsquoeacuteducation theacuterapeutique ou encore devenir repreacutesentant des usagers dans diverses instances locales de gouvernance de santeacute laquo Le patient expert raquo est ainsi devenu un nouvel enjeu des politiques publiques et une figure reconnue juridiquement En effet lrsquoexpertise individuelle et collective des patients relegraveve aujourdrsquohui des droits des malades et usagers du systegraveme de santeacute consacreacutes par la loi du 4 mars 2002

Cette recherche est reacutealiseacutee en partenariat avec lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida gracircce agrave un financement du programme PICRI (partenariat institution-citoyens pour la recherche et

lrsquoinnovation) de la reacutegion Ile-de-France

BiBiA pAVARD DocTEuRE En HisToiRE posT-DocToRAnTE agrave LrsquoinsTiTuT DRoiT ET sAnTeacute uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs

Bibia Pavard

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de production drsquoun savoir sur la maladie qui se construit lors de la rencontre entre les patients et les professionnels de santeacute (engageacutes ou non dans les associations) Leurs actions appuyeacutees sur de reacuteelles compeacutetences conduisent agrave des transformations de la loi Du point de vue de la recherche scientifique lrsquoimplication des associations de patients dans la deacutefinition des protocoles drsquoessais theacuterapeutiques au deacutebut des anneacutees 1990 aux Eacutetats-Unis puis en France constitue une rupture drsquoimportance Le groupe sur les traitements et la recherche theacuterapeutique aussi appeleacute groupe TRT-5 creacuteeacute en 1992 par plusieurs associations a ainsi contribueacute agrave la reacuteglementation des autorisations temporaires drsquoutilisations (Deacutecret n˚94-568 du 8 juillet 1994) qui rendent accessibles pour des pathologies rares et graves sur demande des meacutedicaments encore en phase drsquoessais cliniques et qui nrsquoont pas reccedilu drsquoautorisation de mise sur le marcheacute Des acteurs profanes sont donc parvenus agrave faire prendre en compte les besoins des malades dans la reacutegulation de la distribution des meacutedicaments

LEs ARcHiVEs DE LrsquoAssociATion AiDEsLa recherche se concentre sur le cas de lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida depuis sa creacuteation en 1984 A partir des archives de lrsquoassociation mais aussi des archives du ministegravere de la santeacute ou du Parlement il srsquoagit drsquoeacutetudier la maniegravere dont les savoirs profanes produits par lrsquoassociation sont pris en compte comme expertise et comment lrsquoexpertise associative contribue agrave lrsquoeacutemergence de la figure de patient expert Par exemple un des terrains drsquoaction de lrsquoassociation Aides est le droit comme moyen de deacutefendre les malades contre les discriminations mais aussi comme moyen de faire reconnaicirctre leur place dans le systegraveme de santeacute La reacuteponse aux problegravemes immeacutediats rencontreacutes par les personnes concerneacutees par le VIH-sida permet agrave lrsquoassociation de construire une compeacutetence sur les droits des malades qui est agrave la source de la production de textes geacuteneacuteraux destineacutes agrave modifier la loi Cette expertise juridique est reconnue au moment de la reacuteforme de lrsquohocircpital en 1995 un militant du groupe juridique de Aides est ainsi membre du Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere en tant qursquounique repreacutesentant des associations Cette reacuteforme est de plus une premiegravere eacutetape dans la prise en compte lrsquoexpertise des usagers dans le fonctionnement du systegraveme de santeacute agrave travers leur entreacutee dans les conseils drsquoadministration des hocircpitaux En outre la participation drsquoun repreacutesentant de Aides au Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere est agrave lrsquoorigine de la creacuteation du collectif interassociatif sur la santeacute qui repreacutesente une volonteacute drsquoallier associations de patients et associations de consommateurs dans lrsquoobjectif commun de deacutefendre les droits des usagers du systegraveme de santeacute Le collectif interassociatif sur la santeacute a ainsi un rocircle dans la genegravese de la loi du 4 mars 2002 qui consacre les droits individuels (digniteacute consentement eacuteclaireacute accegraves au dossier meacutedical etc) mais aussi collectifs des malades (notamment agrave travers la possibiliteacute pour les associations de patients de repreacutesenter les usagers dans diverses instances de gouvernance de la santeacute) Lrsquoeacutetude meneacutee a aussi pour objectif de mesurer comment ce nouveau droit de repreacutesentation des usagers a affecteacute les strateacutegies militantes des associations dans le domaine de la santeacute Qui sont ces repreacutesentants des patients et usagers Dans quelles instances lrsquoassociation Aides choisit-elle de srsquoinvestir Voit-on apparaicirctre des experts de lrsquoexpertise des patients

Histoire de AIDESCette association a eacuteteacute creacuteeacutee en 1984 agrave lrsquoinitiative de Daniel Defert agrave la suite du deacutecegraves de Michel Foucault Agrave cette eacutepoque pour le fondateur de lrsquoassociation la nouvelle eacutepideacutemie rend saillant un certain nombre drsquoenjeux lieacutes au savoir et au pouvoir dans la meacutedecine aux relations meacutedecins-malades profondeacutement asymeacutetriques et agrave la place des malades dans la socieacuteteacute une place peu consideacutereacutee Crsquoest drsquoautant plus vrai que le sida touche particuliegraverement au deacutepart des populations stigmatiseacutees socialement - les homosexuels les usagers de drogue et certaines populations migrantes ndash et rajoute un autre stigmate celui de la contagion Les rapports de domination dans la prise en charge de la maladie et les risques de discriminations lieacutes agrave lrsquoeacutepideacutemie sont forts Lrsquoassociation Aides a pour objectif de construire les ressources pour redonner un pouvoir de deacutecision et drsquoaction aux personnes concerneacutees par le VIH-sida Lrsquoassociation produit des connaissances et des compeacutetences agrave partir des malades et pour les malades agrave travers la publication de brochures drsquoouvrages de revues et souvent la tenue de permanences teacuteleacutephoniques de renseignements Comme Daniel Defert lrsquoa exprimeacute lors de la Ve

Confeacuterence internationale sur le sida agrave Montreacuteal en juin 1989 la lutte contre le sida fait eacutemerger laquo un nouveau reacuteformateur social le malade raquo alors mecircme que jusque-lagrave ce sont davantage les meacutedecins qui avaient œuvreacute comme reacuteformateurs sociaux

Ressources Institut Droit et Santeacute wwwinstitutdroitsantecomhomefrhtml Association Aides wwwaidesorg Groupe TRT5 wwwtrt-5org Collectif interassociatif sur la santeacute wwwlecissorg

copy Steacutephane Blot

30 1 France Allemagne Grande Bretagne Italie Espagne Portugal Belgique Suisse Roumanie Feacutedeacuteration de Russie Pays-Bas Suegravede Ukraine Turquie Maroc Irlande Grand Ducheacute du Luxembourg Principauteacute de Monaco Suisse Gregravece Italie Malte Danemark Finlande Islande Norvegravege Estonie Lettonie Lituanie Albanie Bosnie Herzeacutegovine Croatie Hongrie Maceacutedoine Pologne Reacutepublique Tchegraveque Serbie Monteacuteneacutegro Slovaquie Armeacutenie Bieacutelorussie Geacuteorgie Moldavie Algeacuterie Tunisie Israeumll Liban Egypte Iran

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La cOLLecTe drsquoObjeTs sUr LrsquoHISTOIRE ET LA MEacuteMOIRE DU SIDA

Le Museacutee des Civilisations de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee (MUCEM) est un museacutee de socieacuteteacute qui traite des grands problegravemes du contemporain Lrsquoeacutepideacutemie de sida par son extension constitue lrsquoun des problegravemes majeurs de notre socieacuteteacute plus de 40 millions de personnes sont seacuteropositives ou malades du sida dans le monde

Georges Henri Riviegravere le fondateur du museacutee national des Arts et Traditions Populaires dont le MUCEM prend la suite srsquoeacutetait assigneacute la tacircche de laquo donner la parole agrave ceux qui ne lrsquoavaient pas raquo Dans cet esprit le MUCEM accorde une place de choix aux exclus de notre socieacuteteacute Or le sida comme les eacutepideacutemies en geacuteneacuteral entraicircne des exclusions lieacutees agrave de mauvaises informations agrave la peur de la contamination mais aussi agrave la peur de ce qui est diffeacuterent Aussi parler du sida crsquoest parler des droits de lrsquohomme et des combats des malades pour ces droits (droits des femmes et des enfants droits des homosexuels bisexuels et transsexuels des migrants et des sans papiers des usagers de drogues des deacutetenus des prostitueacutes) Avec le sida ce sont les malades eux-mecircmes qui se sont battus (pour la premiegravere fois) pour participer aux congregraves scientifiques et aux deacutecisions qui les concernaient Il a sembleacute important que le museacutee en conserve les traces Le museacutee dans ce domaine comme dans drsquoautres a diffeacuterents rocircles

la conservation drsquoobjets fragiles que lrsquoon ne garde pas neacuteces-sairement

entretenir la meacutemoire des exclus dans une meacutemoire nationale et europeacuteenne

inciter agrave deacutebattre car le museacutee est bien sucircr un lieu de preacutesentation et drsquoexposition ougrave peuvent se deacuterouler des rencontres et des deacutebats

Que sont ces objets

Il y a environ 17 000 objets qui ont eacuteteacute collecteacutes en France et dans 49 pays de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee1 Par objets on entend aussi bien des affiches et cartes postales que des tee-shirts des enveloppes de preacuteservatifs des badges et pinrsquos des banderoles pancartes et tracts de manifestation des produits deacuteriveacutes (par exemple des stylos des tasses portant le ruban rouge) des brochures deacutepliants livres videacuteos CD On peut les classer en trois grandes cateacutegories

objets et documents lieacutes agrave lrsquoinformation et agrave la preacutevention objets et documents relatifs agrave la lutte contre lrsquoexclusion et agrave la

solidariteacute (ruban rouge Journeacutee mondiale de lutte contre le sida le 1er deacutecembre)

objets et documents relatifs aux revendications politiques pour les droits des malades Ils sont riches drsquoenseignements dans des domaines annexes agrave la maladie repreacutesentations de la diffeacuterence repreacutesentations du corps de la sexualiteacute et de la maladie rapport au risque ou encore la place des jeunes et des femmes dans la socieacuteteacute

sTeacutepHAnE ABRioLingeacuteniEuR DrsquoeacuteTuDEs Au cnRs

cERLis uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs mucEmSteacutephane Abriol

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Les fOrmaTiOns de LrsquoUniversiTEacute paris descarTes CONSACREacuteES AU VIH

Master infectiologie microbiologie virologie immunologie (IMVI)

Cohabiliteacute avec lrsquouniversiteacute Paris DiderotResponsables du diplocircme Catherine Fridman (option immunologie) Flore Rozenberg (option virologie) Xavier Nassif (option microbiologie)Cette mention vise agrave former des eacutetudiants scientifiques ingeacutenieurs et meacutedecins dans ces trois grandes speacutecialiteacutes en insistant sur la transversaliteacute des concepts et des approches Chaque speacutecialiteacute Recherche est organiseacutee de faccedilon relativement indeacutependante mais similaire avec des passerelles possibles et souhaiteacutees Un tronc commun par speacutecialiteacute drsquoune dureacutee de deux semaines est organiseacute en collaboration avec lrsquoInstitut Pasteur De nombreux deacuteboucheacutes existent dans la recherche publique et priveacutee ainsi que dans lrsquoenseignement supeacuterieur

Le Master 1er anneacutee est proposeacute soit sous forme drsquoun parcours santeacute reacuteserveacute aux eacutetudiants des filiegraveres santeacute (meacutedecine pharmacie odontologie et maiumleutique) soit sous forme drsquoun parcours scientifique du Master 1er anneacutee IMVI ouvert aux eacutetudiants issus de cursus scientifiques

DIU Prise en charge de lrsquoinfection par le VIH

Responsable du diplocircme Jean-Paul ViardEn raison de lrsquoeacutevolution tregraves rapide des connaissances des techniques et des traitements les praticiens doivent acqueacuterir ou reprendre les bases fondamentales neacutecessaires agrave la compreacutehension des meacutecanismes physiopathologiques du suivi virologique et des traitements de lrsquoinfection agrave VIH

DU Maladies auto-immunes et maladies systeacutemiques

Responsable du diplocircme Loiumlc GuillevinLrsquoobjectif est drsquoapporter aux meacutedecins biologistes pharmaciens une formation approfondie sur ces maladies peu enseigneacutees au cours du cursus eacuteleacutements pathogeacuteniques cliniques paracliniques et theacuterapeutiques neacutecessaires

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Les cOnseiLs dU service inTerUniversiTaire DE MEacuteDECINE PREacuteVENTIVE (SIUMPPS)

Comment se proteacuteger Mecircme srsquoil est difficile drsquoaborder la question du preacuteservatif avec son ou sa partenaire crsquoest pourtant le seul moyen de se proteacuteger du sida et des autres ISTCrsquoest pourquoi le centre de meacutedecine preacuteventive de Paris Descartes le SIUMPPS a distribueacute plus de 15 000 preacuteservatifs en 2012

Que faire apregraves une prise de risque Il est impeacuteratif drsquoeacutevaluer le risque reacuteel qui a eacuteteacute encouru Il est conseilleacute de se rendre immeacutediatement aux urgences hospitaliegraveres ou dans un service de maladies infectieuses ou dans un centre de deacutepistage anonyme et gratuit (CDAG) Un test de deacutepistage vous sera alors proposeacute et un meacutedecin vous recevra lors drsquoun entretien qui lui permettra de mesurer et drsquoanalyser le risque drsquoexposition Si le risque drsquoexposition srsquoavegravere important et si le rapport non proteacutegeacute a eu lieu il y a moins de 48h il est alors possible de prendre un traitement drsquourgence preacuteventif qui peut reacuteduire fortement le risque de contamination Crsquoest le Traitement Post-Exposition (TPE) Ce traitement devra ecirctre pris pendant 4 semaines avec un suivi meacutedical et seacuterologique Il est donc impeacuteratif de reacuteagir immeacutediatement apregraves une prise de risque et de ne pas laisser trop de temps passer Si vous avez deacutepasseacute ce deacutelai de 48h il est absolument neacutecessaire de faire un test de deacutepistage en se rendant dans un CDAG aux urgences dans un service de maladies infectieuses ou dans un laboratoire drsquoanalyses meacutedicales avec lrsquoordonnance drsquoun meacutedecin qui pourra eacuteventuellement prescrire un test de Charge virale VIH Attention les tests de deacutepistage ne permettent une deacutetection des anticorps anti VIH dans le sang qursquoagrave partir de la 6e semaine de contamination Il faut donc attendre 6 semaines apregraves un rapport non proteacutegeacute pour savoir si lrsquoon a eacuteteacute infecteacute et il est donc impeacuteratif de se proteacuteger durant cette peacuteriode drsquoincertitude

Le SIUMPPS est composeacute drsquoeacutequipes pluridisciplinaires (infirmiegraveres meacutedecins psychologues et secreacutetaires) agrave la disposition des eacutetudiants Ce service assure un accueil permanent et personnaliseacute des eacutetudiants qui souhaitent demander conseil controcircler leur eacutetat vaccinal obtenir un certificat meacutedical etc Il propose eacutegalement quelques consultations speacutecialiseacutees (nutrition tabac) des consultations psychologiques45 rue des saints-pegraveres paris 6e

Teacutel 01 42 86 38 74 wwwsiumppsuniv-paris5fr

Les centres de deacutepistage anonyme et gratuit existent dans Paris Ils permettent agrave toute personne de savoir si elle est atteinte par le VIH lrsquoheacutepatite B ou C Certains CDAG sont aussi des Centres drsquoInformation de Deacutepistage et de Diagnostic des Infections Sexuellement Transmissibles (CIDDIST) on y deacutepiste des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) plus speacutecifiques

Liste des centres de deacutepistage anonyme et gratuit agrave Paris

1 Centre Croix-Rouge Franccedilaise 43 rue de Valois - Paris 1er Teacutel 01 42 97 48 29 meacutetro Palais Royal-Museacutee du Louvre (lignes 1 7) Bourse (ligne 3)Bus 48Entreacutee porte vitreacutee agrave cocircteacute de la porte de lrsquoimmeuble Deacutepistage UNIQUEMENT sur RDV

2 Centre Meacutedico-Social municipal Figuier2 rue du Figuier - Paris 4e Teacutel 01 49 96 62 70 meacutetro Saint Paul (ligne 1) Pont Marie (ligne 7) - Bus 67 3 Hocircpital Cochin-Tarnier (AP-HP) 89 rue drsquoAssas - Paris 6e (1er eacutetage) Teacutel 01 58 41 18 17 meacutetro Notre Dame des Champs (ligne 12) - RER B Port Royal - Bus 83

4 Hocircpital Fernand Widal (AP-HP) 200 rue du Faubourg Saint Denis - Paris 10e Secteur Bleu Galerie de gauche Porte 3 Teacutel 01 40 05 43 75 meacutetro Gare du Nord (lignes 4 5) La Chapelle (ligne 2) RER B D Gare du Nord - Bus 32

5 Hocircpital Saint-Louis (AP-HP) 42 rue Bichat - Paris 10e Bacirctiment Lailler accessible par la rue sans entrer dans lrsquohocircpital Teacutel 01 42 49 99 24 ou 01 42 49 42 05 (attention beaucoup drsquoaffluence)meacutetro Reacutepublique (lignes 3 5 8 9 11) Goncourt (ligne 11) Colonel Fabien (ligne 2) Jacques Bonsergent (ligne 5)Bus 75

6 Hocircpital Saint-Antoine (AP-HP) 184 rue du Faubourg Saint Antoine - Paris 12e Secteur Jaune Bacirctiment de lrsquoHorloge 1er Sous-sol Porte 19 Teacutel 01 49 28 24 45meacutetro Reuilly-Diderot (lignes 1 8) Faidherbe-Chaligny (ligne 8)Bus 86

7 Hocircpital Pitieacute Salpeacutetriegravere (AP-HP) 47-83 boulevard de lrsquoHocircpital -Paris 13e Teacutel 01 42 16 10 53Autre entreacutee 52 boulevard Vincent Auriol (M1113125 6 Chevaleret) Bacirctiment de Meacutedecine meacutetro St Marcel (ligne 5) Gare drsquoAusterlitz (lignes 5 10) Chevaleret (ligne 6) - RER c Gare drsquoAusterlitz - Bus 91

8 Centre Meacutedico-Social municipal - CDAGCIDDIST Ridder 3 rue de Ridder - Paris 14e Teacutel 01 58 14 30 30 meacutetro Plaisance (ligne 13) - Bus 62

9 Institut Alfred Fournier25 boulevard Saint-Jacques - Paris 14e Teacutel 01 40 78 26 0071meacutetro Saint-Jacques (ligne 6) Glaciegravere (ligne 6)RER B Denfert-Rochereau - Bus 216

10 Hocircpital Bichat (AP-HP) 46 rue Henri Huchard - Paris 18e Secteur Claude Bernard en direction de la Materniteacute en bas de la passerelle agrave gauche Teacutel 01 40 25 84 34 meacutetro Porte de Saint-Ouen (ligne 13) - Bus 81 - PC2

11 Centre Meacutedico-social municipal - CDAGCIDDIST Belleville 218 rue de Belleville - Paris 20e Teacutel 01 40 33 52 00 meacutetro Teacuteleacutegraphe (ligne 11) Place des Fecirctes (lignes 7bis 11) - Bus 60

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7

8 9

10

11

pLAn DE pARis DEs cEnTREs DE DeacutepisTAgE AnonymE ET gRATuiT

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Actif santeacutePermettre aux personnes drsquoecirctre acteur de leur santeacute et de la santeacute109 rue Orfila - 75020 ParisTeacutel 09 50 796 160wwwactif-santeorg Actions traitementsMieux informer pour ecirctre mieux soigneacute190 bd de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 43 67 66 00wwwactions-traitementsorgEmail atactions-traitementsorg

Act Up-ParisAssociation de lutte contre le sida dans la rue dans les meacutedias et dans les institutions Cofondatrice de sidactionBp 287 ndash 75011 Paris Teacutel 01 49 29 44 75wwwactupparisorgEmail actupactupparisorg

ArcatAccompagner orienter preacutevenir informer94-102 rue de Buzenval - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 29 29wwwarcat-santeorgEmail infoarcat-santeorg AIDESFaire avancer la lutte contre le sida crsquoest faire avancer la socieacuteteacute toute entiegravere Teacutel 0805 160 011 (gratuit depuis un poste fixe)wwwaidesorg

Diagonale idfPreacutevenir accompagner heacuteberger creacuteer des solidariteacutes20 avenue de la Terrasse - 91260 Juvisy-sur-OrgeTeacutel 01 69 24 85 60wwwdiagonale-idforgEmail diagonaleidfwanadoofr

Habitat et soinsFavoriser lrsquoaccegraves aux soins et au logement de personnes en situation preacutecaire379 avenue du Preacutesident Wilson - 93210 Saint-DenisTeacutel 01 55 87 55 55wwwgroupe-sosorgEmail soshetsasosorg Hf preacuteventionPreacutevention et sensibilisation sur le VIH et les ISTInstitut de la promotion de la santeacute 3 place de la mairie - 78190 TrappesTeacutel 09 53 84 98 33wwwhf-preventioncomEmail contacthf-preventioncom

Le kiosque infos sida et toxicomaniePreacutevention information orientation sida IST toxicomanie36 rue Geoffroy lrsquoAsnier - 75004 ParisTeacutel 01 44 78 00 00wwwlekiosqueorgEmail infolekiosqueorg

Sida info serviceInformation soutien eacutecoute orientation190 boulevard de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 16 16wwwsida-info-serviceorg

Sidaction Agit sur tous les fronts de la lutte contre le sida 228 rue du Faubourg Saint-Martin - 75010 ParisTeacutel 01 53 26 45 55wwwsidactionorgEmail sidactionsidactionorg

Solidariteacute sidaAider Preacutevenir Deacutefendre16 bis avenue Parmentier - 75011 ParisTeacutel 01 53 10 22 22Email infosolidarite-sidaorg

Centre reacutegional drsquoinformation et de preacutevention du sida (Crips) Icircle de FranceAccueil documentation et formation de toutes personnes en ques-tionnement par rapport au VIHsida ou aux infections14 rue Maublanc - 75015 Paris Teacutel 01 56 80 33 33Email infolecripsnet

Sites web drsquoinformation

VIHorgSite drsquoinformations de deacutebats drsquoeacutechanges au service de la lutte contre le sidawwwvihorg

Sida Info PlusEspace drsquoinformation et drsquoeacutechange pour les seacuteropositifswwwsidainfoplusfr

Les ASSOCIATIONS

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Les Cahiers de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes sont eacutediteacutes par LrsquoUniversiteacute Paris Descartes

Directeur de la publication bull Freacutedeacuteric Dardel

Responsables scientifiques bull Yves Charbitbull Anne Hosmalinbull Christine Rouzioux

Reacutedaction en chef bull Pierre-Yves Clausse bull Alice Tschudy

Coordination bull Brigitte Brohard

Maquette bull Agence Avril

Version numeacuterique bull Virgile Delacirctre

Iconographie bull Photothegraveque Universiteacute

Paris Descartesbull Fotoliabull Institut Pasteur

bull Groupe Institut Cochin Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Huguette amp Prosperbull Mairie de Paris--------------------------------------bull Steacutephane Abriolbull Clarisse Berlioz-Torentbull Marina Cavazzana-Calvobull Yves Charbitbull Odile Launaybull Lisa Haydenbull Anne Hosmalinbull Bibia Pavard bull Leiumlla Perieacutebull Bruno Sargueilbull Carine Tisneacutebull Michaeumll Valente

Ont collaboreacute agrave ce numeacutero institut cochin bull Eacutequipe Cytokines

et infections virales

bull Eacutequipe Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Eacutequipe Interactions hocircte-virus

bull Eacutequipe Interfeacuterence moleacuteculaire entre le virus et la cellule

bull Eacutequipe Phagocytose et invasion bacteacuterienne

bull Eacutequipe Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques

bull Eacutequipe Virus et trafic intracellulaire

Hocircpital necker bull Deacutepartement

de biotheacuterapie bull Eacutequipe Infections agrave VIH

Reacuteservoirs Pharmacologie des Antireacutetroviraux et Preacutevention de la Transmission Megravere Enfant

centre universitaire des saints-pegraveresbull Centre de recherche

sur les liens sociaux (CERLIS)

bull Eacutequipe Chimie amp Biologie Nucleacuteos(t)ides et Immunologie pour la Theacuterapie

bull Eacutequipe Reacutegulation de la Transcription et Maladies Geacuteneacutetiques

bull Institut Droit et Santeacute (IDS)

bull Institut de Recherche sur les Vaccins et lrsquoImmunotheacuterapie des cancers et du sida

bull Service Interuniversitaire de meacutedecine preacuteventive (SIUMPPS)

Faculteacute des sciences pharmaceutiques et Biologiques bull Eacutequipe Meacutecanismes

moleacuteculaires de lrsquoinitiation de la traduction

bull Eacutequipe Structure des ARN interactions et anti-infectieux

centre drsquoinvestigation clinique de vaccinologie cochin pasteur

centre population et Deacuteveloppement (cEpED)

36 wwwparisdescartesfr

04

HISTORIQUE amp DEacuteFINITION1884-1924 Transmissions de reacutetrovirus de singes agrave lrsquoHomme

(chez les chasseurs et lors du deacutepeccedilage de viande de singe)

Les meacutedecins africains observent une augmentation des maladies opportunistesAnneacutees 1970

1981 Les premiers cas de sida observeacutes en Californie et agrave New York sont rapporteacutes dans la communauteacute gay masculine et chez des consommateurs de drogues

1982Le terme de SIDA est creacuteeacute Syndrome de lrsquoImmunoDeacuteficience Acquise

198319831985 1987

1994

Les premiers cas de sida sont deacutecrits en France dont certains rapporteacutes chez des femmes non toxicomanes chez des enfants et des heacutemophiles

Les scientifiques franccedilais identifient le Virus de lrsquoImmunodeacuteficience Humaine (VIH) responsable de la maladie

Les Premiers tests de diagnostic seacuterologique sont deacuteveloppeacutes en France et aux Etats-Unis

Il est deacutemontreacute que lrsquoAZT reacuteduit le risque de transmission du virus de la megravere agrave lrsquoenfant

Mise sur le marcheacute de lrsquoAzidothymidine (AZT) premier meacutedicament utiliseacute dans le traitement de lrsquoinfection

19962003

Mise agrave disposition drsquoune combinaison de trois anti-reacutetroviraux crsquoest la naissance drsquoune nouvelle classe theacuterapeutique les antiproteacuteases

Mise agrave disposition des tests de quantification du virus dans le sang le test de charge virale

Le premier candidat-vaccin contre le sida srsquoavegravere ecirctre un eacutechec

Il est deacutemontreacute que la circoncision reacuteduit lrsquoinfection du VIH chez les hommes heacuteteacuterosexuels

2006

05

2008Le prix Nobel de meacutedecine est deacutecerneacute agrave Franccediloise Barreacute-Sinoussi et Luc Montagnier pour leur deacutecouverte du VIH en 1983

Le meacutedicament Atripla combine trois meacutedicaments en la prise drsquoun seul comprimeacute par jour

2009

2013On estime qursquoenviron 34 millions de personnes vivent avec le VIH dans le mondeEn France environ 130 000 personnes sont seacuteropositives lrsquoIle-de-France est la reacutegion la plus toucheacutee par lrsquoeacutepideacutemie qui continue de progresser dans la communauteacute gayLrsquoaccegraves aux traitements dans les pays toucheacutes par lrsquoeacutepideacutemie reste tregraves insuffisant puisqursquoen 2012 moins de 6 millions de personnes infecteacutees recevaient des traitements antireacutetroviraux

LA TRAnsmission Du ViHLa majoriteacute des cas de transmission de VIH a lieu lors de rapports sexuels non proteacutegeacutes La meilleure protection est lrsquousage du preacuteservatif La contamination se fait aussi par voie sanguine notamment chez les consommateurs de drogues Lrsquoutilisation de seringue agrave usage unique reacuteduit consideacuterablement ce risque de transmission La transmission du virus de la megravere agrave lrsquoenfant a lieu in utero ou intra-partum Lrsquoefficaciteacute de la preacutevention de cette transmission par les traitements antireacutetroviraux administreacutes durant la grossesse a permis de reacuteduire consideacuterablement ce risque

LrsquoinFEcTion DE LrsquooRgAnismE pAR LE ViHLe VIH infecte particuliegraverement les lymphocytes T CD4 qui sont des cellules essentielles du systegraveme immunitaire car elles coordonnent de nombreuses reacuteponses immunes notamment face aux infections De fait lrsquoinfection virale est disseacutemineacutee dans tout lrsquoorganisme et le virus est preacutesent dans le sang le sperme le liquide preacute-seacuteminal les seacutecreacutetions cervico-vaginales et le lait maternel Lrsquoinfection se produit par la disseacutemination du virus par voie muqueuse (ex muqueuses vaginales anales et au niveau du gland) ou directement par voie sanguine (seringue)

cycLE Du ViRus Le VIH est un reacutetrovirus dont le geacutenome est un ARN Apregraves lrsquoentreacutee du virus dans la cellule lrsquoARN viral est transcrit en ADN gracircce agrave une enzyme virale la reacuteverse-transcriptase Cet ADN double brin va ensuite srsquointeacutegrer au sein drsquoun chromosome de la cellule Cette cellule infecteacutee peut rester au repos jusqursquoau moment ougrave elle est activeacutee La reacuteplication virale est alors deacuteclencheacutee utilisant la machinerie cellulaire pour produire de multiples particules virales qui vont ecirctre libeacutereacutees et infecter de nouvelles cellules

LEs conseacutequEncEs DE LrsquoinFEcTion pAR LE ViHLrsquoinfection induit une reacuteplication systeacutematique et continue qui augmente au cours du temps entrainant la destruction progressive des lymphocytes T CD4 et lrsquoalteacuteration des deacutefenses immunitaires Le deacuteficit immunitaire ou laquo SIDA raquo pour Syndrome de lrsquoImmuno-Deacuteficience Acquise deacutefini par un taux de lymphocytes CD4 infeacuterieur agrave 200mm3 et par des infections dites opportunistes qui profitent de cette immunodeacutepression pour se deacutevelopperEn lrsquoabsence de traitement le sida survient en moyenne 8 ans apregraves lrsquoinfection par le VIH Les traitements antireacutetroviraux sont deacutesormais initieacutes de plus en plus tocirct apregraves le diagnostic de lrsquoinfection non seulement pour preacuteserver le risque de progression vers le sida mais aussi celui de transmission sexuelle

TRAiTEmEnTs ET REcHERcHEsLes traitements antiviraux disponibles ne permettent pas de gueacuterir lrsquoinfection ils empecircchent lrsquoeacutevolution de lrsquoinfection vers la maladie Ils bloquent la reacuteplication virale et lrsquoinfection de nouvelles cellules en diminuant consideacuterablement la charge virale crsquoest-agrave-dire le nombre de virus preacutesents dans lrsquoorganisme Les recherches actuelles srsquoattachent agrave ameacuteliorer la prescription des traitements existants et agrave deacutevelopper de nouvelles cibles du cycle viral Agrave ce jour il nrsquoexiste aucun vaccin efficace contre lrsquoinfection agrave VIH les recherches se poursuivent non seulement vers les vaccins prophylactiques mais aussi vers les vaccins theacuterapeutiques

Se faire deacutepister crsquoest aussi proteacuteger les autres

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EacuteTaT des LieUX en franceAU 1er DEacuteCEMBRE 2012

LrsquoInstitut de Veille Sanitaire (InVS) publie chaque anneacutee agrave lrsquooccasion de la Journeacutee mondiale du sida des donneacutees actualiseacutees sur lrsquoinfection au Virus drsquoImmunodeacuteficience Humaine (VIH) et les Infections Sexuellement Transmissibles (IST) en France Les donneacutees disponibles pour lrsquoanneacutee 2011 ne montrent pas de rupture par rapport aux anneacutees preacuteceacutedentes

Environ

6100 personnes ont deacutecouvert leur seacuteropositiviteacute en 2011

un chiffre comparable agrave celui de 2010

32 drsquoentre elles lrsquoont fait lors drsquoune consultation en meacutedecine de ville LrsquoIle-de-France la Cocircte drsquoAzur et la Guyane demeurent les reacutegions les plus toucheacutees Enfin on estime toujours que

30 000 personnes vivent avec le VIH et lrsquoignorent

de tests de deacutepistages VIH52 millions

ont eacuteteacute reacutealiseacutes en 2011 soit 4 de plus qursquoen 2010 Dans la moitieacute des cas le diagnostic drsquoinfection VIH est tardif avec un taux de cellules immunitaires (CD4) agrave moins de 350 Pour ameacuteliorer la prise en charge il faudrait deacutesormais arriver agrave deacutepister plus tocirct Les personnes diagnostiqueacutees preacutecocement sont le plus souvent jeunes neacutees en France contamineacutees lors drsquoun rapport homosexuel alors que les personnes diagnostiqueacutees tregraves tardivement sont souvent plus acircgeacutees neacutees en Afrique subsaharienne et contamineacutees lors de rapports heacuteteacuterosexuels

07Les patients deacutecegravedent deacutesormais de comorbiditeacutes quand leur infection est controcircleacutee par des traitements anti-reacutetroviraux Une prise en charge multidisciplinaire en particulier en ce qui concerne les cancers apparait indispensable

Seules

10 des personnes ont deacutecouvert leur seacuteropositiviteacute durant la primo-infection alors que

800 cas de deacutepistages tregraves tardifs(au stade sida) ont eacuteteacute enregistreacutes sur la mecircme peacuteriode (environ 13 ) Augmenter la preacutecociteacute des diagnostics de la maladie reste un enjeu de santeacute publique majeur pour les anneacutees agrave venir

En 2011 2400 hommesayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) ont deacuteclareacute leur seacuteropositiviteacute Cela repreacutesente

40 des deacutepistages positifsune proportion qui ne diminue pas au fil des ans Ces hommes demeurent la population la plus exposeacutee en France puisque lrsquoincidence de lrsquoinfection VIH est 200 fois plus eacuteleveacutee au sein de cette population Lrsquoeacutetude laquo Preacutevagay raquo reacutealiseacutee parmi les HSH freacutequentant les lieux de convivialiteacute gay parisiens eacutevalue cette incidence agrave 38 avec une preacutevalence de 18 Les eacutetudes drsquoautres pays rapportent des estimations drsquoincidence proches pour les populations drsquoHSH avec une moyenne de 25 Ces hommes sont majoritairement neacutes en France et acircgeacutes de 37 ans en moyenne Un tiers drsquoentre eux a effectueacute le test de deacutepistage suite agrave des signes cliniques drsquoinfection et un tiers suite agrave une exposition au VIH Dans 40 des cas ils ont eacuteteacute deacutepisteacutes par un meacutedecin de ville

Chez les heacuteteacuterosexuels neacutes agrave lrsquoeacutetranger la transmission du VIH parait moins importante qursquoauparavant et le nombre de deacutecouvertes de seacuteropositiviteacute diminue depuis 2003 En revanche chez les heacuteteacuterosexuels neacutes en France le nombre de deacutecouvertes de seacuteropositiviteacute est stable depuis plusieurs anneacutees En 2011 on a deacutenombreacute

3500 deacutecouvertes de seacuteropositiviteacutechez les heacuteteacuterosexuels dont

2400 neacutes agrave lrsquoeacutetranger (1400 femmes)et 1100 neacutes en France (600 hommes)

39des hommes heacuteteacuterosexuels avaient atteint le stade sida (moins de 200 CD4) lorsqursquoils ont deacutecouvert leur seacuteropositiviteacute Les usagers de drogues ne repreacutesentent plus que 1 des nouvelles contaminations soit 85 personnes en 2011 Une importante proportion de cette population est neacutee agrave lrsquoeacutetranger en Europe et en Afrique du Nord

Enfin le sida ne repreacutesente plus qursquoun quart des causes de deacutecegraves des patients infecteacutes par le VIH en France sauf en outre-mer ougrave cette proportion reste de 36

Les homosexuels masculins et les heacuteteacuterosexuels neacutes agrave lrsquoeacutetranger restent les populations les plus exposeacutees

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DeacuteFiniTion DEs ReacutesERVoiRs ViHLes traitements antireacutetroviraux ont permis de reacuteduire consideacuterablement la morbiditeacute et la mortaliteacute des patients infecteacutes traiteacutes qui ont deacutesormais une espeacuterance de vie tregraves proche de celle de la population geacuteneacuterale Ces traitements permettent de bloquer la reacuteverse-transcriptase et drsquointerrompre le cycle viral en empecircchant lrsquoinfection de nouvelles cellules Cependant lrsquoinfection reste toujours preacutesente dans lrsquoorganisme du fait que les antireacutetroviraux nrsquoatteignent pas les cellules infecteacutees latentes au repos qui constituent les reacuteservoirs VIHDe fait les personnes seacuteropositives ne peuvent arrecircter leurs traitements (mecircme en cas de charge virale indeacutecelable) car dans ce cas la reacuteplication virale redeacutemarre et le virus est agrave nouveau rapidement produit Ce pheacutenomegravene est ducirc agrave lrsquoexistence de reacuteservoirs du VIH constitueacutes majoritairement de lymphocytes CD4 infecteacutes Les cellules infecteacutees sont preacutesentes de faccedilon diffuse dans tout lrsquoorganisme mais crsquoest dans les tissus lymphoiumldes le tube digestif et les ganglions lymphatiques qursquoelles sont les plus abondantes De mecircme que le systegraveme immunitaire est incapable drsquoinduire des reacuteponses immunes capables de controcircler la reacuteplication virale les cellules reacuteservoirs dormantes ne sont pas reconnues par le systegraveme immunitaire et ne sont donc pas eacutelimineacutees car elles nrsquoexpriment aucun antigegravene viral membranaire

quAnTiFicATion DEs ReacutesERVoiRs Notre laboratoire est impliqueacute depuis plusieurs anneacutees dans cette theacutematique Nous avons notamment caracteacuteriseacute le niveau des reacuteservoirs VIH au sein de nombreuses cohortes de patients et de situations cliniques diffeacuterentes Pour cela nous avons deacuteveloppeacute une technique ultra-sensible de quantification drsquoADN-VIH dans les cellules infecteacutees sanguines et dans les tissus Tout comme le niveau de charge virale sanguine et le taux de lymphocytes CD4 le niveau drsquoADN-VIH permet de connaicirctre le niveau

EacuteTUde desREacuteSERVOIRSVIH

cHRisTinE RouziouxEA 3620 laquo inFEcTion agrave ViH ReacutesERVoiRs ET pHARmAcoLogiE DEs AnTiReacuteTRoViRAux raquo LABoRAToiRE DE ViRoLogiE HocircpiTAL nEckER - EnFAnTs mALADEs

Manipulation sur la paillassecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Christine RouziouxDirecteur drsquouniteacute HUProfesseur des Universiteacutes Praticien des Hocircpitaux Sida Maladies Infectieuses amp Parasitaires Microbiologie Immunologie ImmunopathologiecopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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global drsquoinfection caracteacuteristique de chaque patient Il est preacutedictif du risque de progression vers le sida Cette technique permet eacutegalement drsquoeffectuer le diagnostic de lrsquoinfection du nouveau-neacute de megravere seacuteropositive Le deacuteveloppement drsquoautres techniques de recherche pour quantifier et caracteacuteriser les diffeacuterentes formes drsquoADN-VIH inteacutegreacutees au chromosome ainsi que la mesure de la capaciteacute des reacuteservoirs agrave produire du virus nous permettra de participer agrave la construction drsquoessais theacuterapeutiques visant agrave reacuteduire les reacuteservoirs

LEs conTRocircLEuRs Du ViH Il existe de rares cas de personnes seacuteropositives qui ne preacutesentent aucun signe drsquoeacutevolution clinique et biologique sur plusieurs anneacutees ils sont deacutesigneacutes sous le terme de laquo HIV controcircleurs raquo ou laquo controcircleurs du VIH raquo Ces patients dont le systegraveme immunitaire controcircle naturellement lrsquoinfection sont le sujet de nombreuses recherches physiopathologiques La compreacutehension des meacutecanismes agrave lrsquoorigine de ce controcircle virologique pourrait conduire au deacuteveloppement de nouvelles approches theacuterapeutiques ou vaccinales La mesure du taux drsquoADN-VIH chez ces patients nous a permis de montrer qulsquoils preacutesentent un niveau de reacuteplication virale et de reacuteservoirs particuliegraverement bas mecircme apregraves plus de 10 ans drsquoinfection Deux meacutecanismes pourraient expliquer ces deacutefenses naturelles soit une reacutesistance naturelle des lymphocytes agrave lrsquoinfection ou bien un blocage de la reacuteplication du virus par des facteurs de restriction Lrsquoeacutetude de ces meacutecanismes est prometteuse Une forte proportion de ces sujets laquo controcircleurs du VIH raquo sont porteurs drsquoallegraveles HLA-B27 etou de HLA-B57 Ces allegraveles se reacutevegravelent protecteurs car ils induisent des fonctions de lymphocytes TCD8 plus robustes et plus efficaces contre les cellules infecteacutees activeacutees

LEs pATiEnTs VisconTiNotre groupe de recherches a identifieacute et deacutecrit reacutecemment des cas de patients traiteacutes preacutecocement en primo-infection preacutesentant un controcircle virologique plus de 7 ans apregraves lrsquoarrecirct de leur traitement (Hocqueloux AIDS 2010 Saez-Cirion Plos Pathogens 2013) Cette situation exceptionnelle se reacutevegravele peu freacutequente du fait qursquoelle neacutecessite des conditions particuliegraveres drsquoinitiation tregraves preacutecoce des traitements maintenus au moins deux ans puis interrompus La freacutequence de cette situation est estimeacutee de 7 agrave 10 des patients traiteacutes en primo-infection sans que des facteurs particuliers nrsquoaient eacuteteacute identifieacutes Ces patients laquo controcircleurs post-traitement raquo ou VISCONTI pour Viro-Immunological Sustained Control after Treatment Interruption ne portent pas les allegraveles protecteurs HLA-B27 ou HLA-B57 Ils nrsquoont pas drsquoactiviteacute TCD8 fortes comme les HIV controcircleurs Par contre ils preacutesentent un niveau des reacuteservoirs particuliegraverement faible et certains voient leurs reacuteservoirs diminuer ces derniegraveres anneacutees alors qursquoils ne reccediloivent plus de traitement La culture des cellules lymphocytaires de ces sujets permet de montrer une reacuteplication virale avec une production de virus nrsquoindiquant pas des blocages complets ou la preacutesence de virus deacutefectifs majoritaires Notre hypothegravese est qursquoun meacutecanisme du controcircle virologique en lrsquoabsence de traitement est diffeacuterent de celui des HIV controcircleurs Nous pensons que le traitement tregraves preacutecoce interrompt lrsquoeacutetablissement des reacuteservoirs bloque la laquo tempecircte cytokinique raquo induite lors de la primo-infection tout en preacuteservant des fonctions immunitaires essentielles notamment les reacuteponses immunes inneacutees

TRAiTEmEnTs En pRimo-inFEcTionDegraves 2001 nous avons rapporteacute le fait que des traitements initieacutes degraves la primo-infection induisent une forte reacuteduction du taux drsquoADN-VIH des lymphocytes sanguins beaucoup plus importante que celle induite par des traitements initieacutes en phase chronique De nombreux reacutesultats convergent maintenant et confirment lrsquoimpact important des traitements initieacutes tregraves preacutecocement LrsquoEssai ANRS-OPTIPRIM est le premier essai visant agrave explorer lrsquoimpact drsquoune penta-theacuterapie de 24 mois initieacutee dans les dix semaines suivant la contamination sur le reacuteservoir sanguin Lrsquoessai qui a commenceacute en 2010 va se deacuterouler jusqursquoen 2014 Les preacutelegravevements recueillis au cours de cet essai vont nous permettre de caracteacuteriser finement le reacuteservoir viral en phase tregraves preacutecoce de la primo-infection Nous pourrons eacutegalement caracteacuteriser les reacuteponses immunitaires inneacutees et speacutecifiques analyser la reacuteponse anticorps et rechercher drsquoeacuteventuels meacutecanismes de blocage de la latence virale

nouVELLEs pisTEs THeacuteRApEuTiquEsLrsquoeacutelimination complegravete des cellules reacuteservoirs sera un objectif tregraves difficile agrave atteindre Pour eacuteradiquer lrsquoinfection il faudrait cibler speacutecifiquement le geacutenome viral inteacutegreacute dans les chromosomes Certaines moleacutecules anticanceacutereuses pourraient ecirctre utiliseacutes dans ce contexte Nous explorons de telles pistes avec les eacutequipes des Professeurs Brigitte Autran (Inserm - UMRS 945) et Carine van Lint de lrsquoUniversiteacute de Bruxelles Nous avons exploreacute la capaciteacute des cellules reacuteservoirs TCD4 quiescentes agrave produire du virus en preacutesence de divers activateurs de la latence virale Cela pourrait constituer une nouvelle approche theacuterapeutique Il reste agrave savoir quels seraient les patients qui pourraient beacuteneacuteficier au mieux de tels traitements

Sur la paillassecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I

Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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recHercHes fOndamenTaLesEN IMMUNOLOGIE ET EN VIROLOGIE

AnnE HosmALinDiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE pReacutesEnTATion DE LrsquoAnTigegravenE pAR LEs cELLuLEs DEnDRiTiquEs

Rocircle des cellules dendritiquesLrsquoobjectif de nos recherches est de permettre de trouver de meilleurs protocoles pour eacutelaborer des candidat-vaccins ou des immunotheacuterapies et eacutegalement de deacutecouvrir des paramegravetres preacutedictifs pour aider les deacutecisions theacuterapeutiques concernant lrsquoinfection par le VIH

Nous eacutetudions des cellules particuliegraveres du systegraveme immunitaire les cellules dendritiques Ces cellules sont essentielles dans le deacuteclenchement de la reacuteponse immunitaire et dans lrsquoefficaciteacute des vaccins En effet elles sont les seules qui peuvent activer les lymphocytes T naiumlfs et donc deacuteclencher les reacuteponses immunitaires Elles ont eacuteteacute appeleacutees laquo cellules preacutesentatrices de lrsquoantigegravene professionnelles raquo Certaines sont speacutecialiseacutees dans la laquo preacutesentation croiseacutee de lrsquoantigegravene raquo un processus gracircce auquel les cellules dendritiques sont capables de preacutesenter aux cellules du systegraveme immunitaire certains fragments des microbes qui infectent des cellules voisines ces fragments sont appeleacutes antigegravenes Elles informent ainsi les lymphocytes T et B de lrsquoinfection ce qui initie une strateacutegie complexe de destruction tregraves speacutecifique des cellules infecteacutees Les vaccins contre les virus doivent la plupart du temps passer par des voies de preacutesentation croiseacutees dans les cellules dendritiques Alors seulement le systegraveme immunitaire sera activeacute et capable de reconnaicirctre speacutecifiquement le virus

Les cellules dendritiques sont des sentinelles qui repegraverent lrsquoentreacutee de pathogegravenes dans lrsquoorganisme Elles ont un rocircle de coordination de la reacuteponse immunitaire Elles libegraverent des proteacuteines appeleacutees cytokines pour activer les autres cellules du systegraveme immunitaire et polariser leurs reacuteponses contre les virus les tumeurs les bacteacuteries ou les parasites En particulier les cellules dendritiques plasmacytoiumldes sont les principales productrices drsquoune famille de cytokines appeleacutee interfeacuteron alpha Ces proteacuteines inhibent la multiplication du virus dans les cellules de lrsquohocircte participant ainsi agrave son eacutelimination Nous avons deacutecouvert le deacuteficit du nombre des cellules dendritiques circulantes lors de lrsquoinfection par le VIH et une forte diminution de la production drsquointerfeacuteron 1 dans la primo-infection Le deacuteficit des cellules plasmacytoiumldes est preacutedictif drsquoune perte de controcircle de la reacuteplication virale

Anne HosmalinDirectrice de recherche CNRS MD PhD chef de lrsquoeacutequipe laquo Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques raquocopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Equipe Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiquesAlexandre Lubin - Yolande Richard - Kahina Taleb - Camille Baey - Michaeumll Valente - Vincent Feuillet - Milica Millvojevic - Jean-Pierre Jourdain - Lene Vimeux - Marco Iannetta - Ezgi Yildiz - Anne HosmalincopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Reacuteponses immunitaires

Hyperactivation du systegraveme immunitaireLors de lrsquoinfection par le VIH il existe un cercle vicieux drsquohyperactivation du systegraveme immunitaire Le VIH infecte preacutefeacuterentiellement les lymphocytes CD4 qui sont tregraves importants dans les deacutefenses immunitaires Lorsque ces cellules sont activeacutees le virus peut se multiplier Au niveau de lrsquointestin ces lymphocytes sont en permanence activeacutes par le voisinage des bacteacuteries intestinales Ainsi lrsquohyperactivation du systegraveme immunitaire entrave paradoxalement lrsquoeacutelimination du virus Notre eacutequipe a montreacute que cette hyperactivation pourrait reposer sur une population particuliegravere de globules blancs des monocytes porteurs de la moleacutecule MDC-8 Ceux-ci pourraient devenir une nouvelle cible theacuterapeutique Cette strateacutegie permettrait de compleacuteter lrsquoaction des antireacutetroviraux en interrompant drsquoune maniegravere tregraves cibleacutee le cercle vicieux drsquohyperactivation du systegraveme immunitaire

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Yolande Richard copyVirgile Delacirctre I Service Communi-cation I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

FLoREncE niEDERgAngDiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE pHAgocyTosE ET inVAsion BAcTeacuteRiEnnE

Effets de lrsquoinfection des macrophages par le VIHNotre eacutequipe eacutetudie les effets de lrsquoinfection par le VIH-1 sur les fonctions des macrophages Les macrophages sont des cellules du systegraveme immunitaire issues de la diffeacuterenciation de preacutecurseurs et de monocytes circulants dans les tissus Ils jouent un rocircle majeur dans lrsquoeacutelimination quotidienne des deacutebris cellulaires ainsi que des microorganismes pathogegravenes (fonction de phagocytose et de clairance) et participent agrave lrsquoorchestration des reacuteponses immunitaires par la seacutecreacutetion de meacutediateurs solubles les cytokines Les macrophages repreacutesentent une cible majeure du VIH car ils permettent une reacuteplication virale productive tout en eacutetant reacutesistants aux effets cytotoxiques du virus contrairement aux lymphocytes T Ils jouent un rocircle tregraves important dans le deacuteveloppement de maladies opportunistes et communautaires En particulier se sont deacuteveloppeacutees ces derniegraveres anneacutees des pathologies tregraves seacutevegraveres lieacutees agrave des souches de Salmonelles hyper invasives qui au lieu de donner lieu agrave des infections locales controcircleacutees eacutevoluent en maladie systeacutemique grave chez les patients immunodeacuteprimeacutes en Afrique australe

Nous avons montreacute que les macrophages infecteacutes par le VIH-1 preacutesentent des capaciteacutes reacuteduites de phagocytose de diverses cibles La proteacuteine NEF qui est un facteur de virulence majeur du VIH-1 joue un rocircle primordial dans lrsquoinhibition de la phagocytose en perturbant le trafic intracellulaire indispensable pour une internalisation efficace Nos recherches se concentrent actuellement sur lrsquoeacutetude des eacutetapes plus tardives de maturation de deacutegradation et clairance des bacteacuteries et drsquoactivation des cellules Notre but est de comprendre pourquoi les cellules infecteacutees par le VIH-1 permettent le deacuteveloppement de maladies opportunistes en utilisant en particulier des modegraveles de co-infections par le virus et les souches invasives africaines de bacteacuteries Salmonella Nous recherchons aussi les facteurs viraux impliqueacutes dans ces eacutetapes

yoLAnDE RicHARDDiREcTRicE DE REcHERcHE

Compartiment lymphocytaire B et infections pathogegravenes par VIHSIVLe fonctionnement du compartiment B est profondeacutement alteacutereacute chez les patients infecteacutes par le VIH-1 ou les macaques infecteacutes par les souches pathogegravenes du virus de lrsquoimmunodeacuteficience simienne (SIV) Les Primates Non Humains (comme les macaques Rheacutesus ou cynomolgus) infecteacutes par le SIV (analogue du VIH chez les macaques) repreacutesentent le seul modegravele pertinent permettant de faire progresser les recherches sur le sida Dans ce modegravele nous avons montreacute que la perte en lymphocytes B meacutemoires une caracteacuteristique de la phase chronique deacutebute degraves le stade de primo-infection et nrsquoest que partiellement contrecarreacutee par les theacuterapies antireacutetrovirales mecircme preacutecoces Une population de lymphocytes B dits de la zone marginale speacutecialiseacutee dans la reacuteponse antibacteacuterienne voit aussi sa freacutequence reacuteduite au cours de la primo-infection La perte de ces deux populations compromet la reacuteponse speacutecifique du virus mais aussi les reacuteponses acquises naturellement ou par vaccination contre les pathogegravenes et favorise lrsquoeacutemergence drsquoinfections opportunistes Le contexte inflammatoire de lrsquoinfection surimpose une hyperactiviteacute B deacutetectable dans les tissus peacuteripheacuteriques et muqueux qui est associeacutee agrave une hyperproduction drsquoimmunoglobulines polyclonales degraves la primo-infection

Nous avons reacutecemment montreacute une surexpression de BAFF (pour B-cell Activating Factor of the TNF Family) dans le seacuterum et les tissus des macaques primo-infecteacutes qui pourrait contribuer agrave favoriser une reacuteponse B systeacutemique au deacutetriment de la reacuteponse speacutecifique du VIH-1 mais aussi agrave affecter le compartiment T en modulant via les fonction de cellules preacutesentatrices de lrsquoantigegravene des lymphocytes B activeacutesmeacutemoires Cette hypothegravese est actuellement eacuteprouveacutee in vivo chez le macaque infecteacute traiteacute ou non par une forme soluble du reacutecepteur BAFF-R Les conseacutequences de ce blocage sont eacutevalueacutees en termes de reacuteeacutequilibrage de reacuteponse B et T (TH17TH1) ainsi que de protection des cellules dendritiques

Macrophage deacuteriveacute de monocytes sanguins de

donneurs sains infecteacutes in vitro par du VIH-1 Le marquage

anti-capside p24 est visualiseacute en vert le reacuteseau de microtu-

bules en rouge et le noyau des cellules en bleu

copy Chantal Deschamps (eacutequipe F Niedergang)

Une cellule dendritique avec ses compartiments endosomaux ougrave le VIH peut ecirctre phagocyteacute (en vert) son noyau (en bleu) et ses prolongements chargeacutes drsquoantigegravenes (en rouge)copy Michaeumll Valente Anne Hosmalin I Equipe laquo Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques raquo

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Reacutemi cHEyniER DiREcTEuR DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipEcyTokinEs ET inFEcTions ViRALEs

CytokinesLes cytokines sont des proteacuteines essentielles au fonctionnement du systegraveme immunitaire Seacutecreacuteteacutees par les lymphocytes T et B les cellules dendritiques et les macrophages mais aussi par des cellules nrsquoappartenant pas au systegraveme immunitaire elles ont pour fonction de maintenir lrsquoeacutequilibre homeacuteostatique du systegraveme immunitaire et de moduler les reacuteponses immunitaires

Parmi ces cytokines nous nous inteacuteressons plus particuliegraverement agrave lrsquointerleukine 7 (IL-7) cytokine cleacute de la reacutegulation des populations lymphocytaires T En raison de son rocircle primordial dans la thymopoiumlese et de son action sur la prolifeacuteration et la survie des lymphocytes T peacuteripheacuteriques cette cytokine est utiliseacutee dans des essais cliniques visant agrave ameacuteliorer la reconstitution immunitaire des patients infecteacutes par le VIH Notre eacutequipe participe agrave lrsquoanalyse des conseacutequences immunologiques et virologiques de cette theacuterapie Nous analysons les effets de cette immunotheacuterapie sur la diversiteacute des lymphocytes T des patients et sur le deacuteveloppement des reacuteponses immunitaires T speacutecifiques du virus De plus nous avons identifieacute ces derniegraveres anneacutees une nouvelle proprieacuteteacute de lrsquoIL-7 qui participe agrave la redistribution des cellules de lrsquoimmuniteacute vers les muqueuses portes drsquoentreacutee de la plupart des pathogegravenes Suite agrave cette deacutecouverte nous eacutetudions chez le macaque rheacutesus lrsquoimpact drsquoun traitement par lrsquoIL-7 sur le deacuteveloppement des reacuteponses immunitaires au niveau des muqueuses induites par des stimulations antigeacuteniques locales Dans ces muqueuses nous analysons eacutegalement lrsquoexpression du reacutecepteur de lrsquoIL-7 dans le but drsquoidentifier les cellules impliqueacutees dans la mise en place des reacuteponses immunitaires muqueuses et drsquoen disseacutequer les meacutecanismes drsquoaction

Parmi les cytokines produites en reacuteponse aux infections nous eacutetudions eacutegalement dans le modegravele macaque infecteacute par le SIVmac la reacuteponse interfeacuteron alpha induite par la reacuteplication virale dans les organes cibles de lrsquoinfection Nous nous inteacuteressons particuliegraverement agrave lrsquoexpression des sous-types drsquointerfeacuteron alpha dont la fonction antivirale et lrsquoactiviteacute inhibitrice de la prolifeacuteration cellulaire restent agrave deacutefinir preacuteciseacutement La compreacutehension des meacutecanismes de reacutegulation de la production de ces cytokines et de leur impact agrave la fois sur la reacuteplication virale et sur le systegraveme immunitaire pendant la primo-infection par le SIV devrait permettre drsquoidentifier de nouvelles voies theacuterapeutiques qui en compleacutement des traitements antireacutetroviraux pourraient permettre un meilleur controcircle de la reacuteplication virale

Enfin notre eacutequipe srsquointeacuteresse aux chimiokines des cytokines speacutecialiseacutees dans la migration et le controcircle de lrsquoactivation des cellules du systegraveme immunitaire Nous eacutetudions la production et le rocircle de ces moleacutecules au niveau des muqueuses chez lrsquoindividu sain et infecteacute dans le but de mieux appreacutehender les meacutecanismes responsables de la reacuteduction du nombre de lymphocytes T observeacutee au cours des premiegraveres semaines drsquoinfection

Eacutetagegravere de laboratoirecopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Reacutemi Cheynier

Particules du virus du sida (VIH) en jaune bourgeonnant agrave la surface drsquoun lymphocyte Image acquise par microscopie eacutelectro-nique agrave balayage puis coloriseacuteeS Guadagnini et M-C Preacutevost N Sol-Foulon et O Schwartz J-M Panaud copy Institut Pasteur

Cellules dendritiques plasmacytoiumldes (en vert) dans la zone T de la rate (marqueacutee par un anticorps anti actine en rouge les noyaux cellulaires sont en bleu) un organe lymphoiumlde ougrave se

produit une forte reacuteplication du VIH-1 ce qui srsquoaccompagne drsquoune forte production drsquoInterfeacuteroncopyLeiumlla Perieacute Anne Hosmalin I Equipe laquo Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques raquo

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Florence Margottin-GoguetcopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

JeacuteRocircmE EsTAquiERDiREcTEuR DE REcHERcHE

Lapoptose la mort cellulaire programmeacuteeLa speacutecificiteacute de nos recherches reacuteside drsquoune part dans une recherche drsquoamont qui vise agrave preacuteciser les meacutecanismes biochimiques et moleacuteculaires impliqueacutes dans les processus de mort cellulaire programmeacutee des cellules cibles du VIH et drsquoautre part dans une recherche drsquoaval qui eacutetudie ces meacutecanismes in vivo agrave travers lrsquoanalyse des modegraveles de Primates Non Humains infecteacutes par SIV Ces modegraveles nous permettent par ailleurs de tester de nouvelles approches theacuterapeutiques Nos reacutecents travaux ont permis de mettre en exergue que lrsquoinfection par le VIHSIV entraine lrsquoapoptose des cellules preacutesentatrices de lrsquoantigegravene cellules neacutecessaires agrave lrsquoeacutetablissement de la reacuteponse immunitaire Il srsquoagit en particulier des cellules monocytaires et dendritiques Ainsi une mort preacutematureacutee de ces cellules participerait agrave lrsquoeacutetablissement du deacuteficit immunitaire associeacute au sida et ce degraves la phase de primo-infection (Laforge Plos Pathogens 2011)

JEAn-pHiLippE HERBEuVALDiREcTEuR DE REcHERcHE

Meacutecanismes de mort cellulaireLe deacuteveloppement drsquoune reacuteponse inneacutee est essentiel pour lutter contre les infections virales elle permet de deacutetecter les caracteacuteristiques invariantes des microbes envahisseurs et drsquoactiver le systegraveme immunitaire gracircce agrave la production de proteacuteines antivirales appeleacutees cytokines En preacutesence du VIH les cellules dendritiques plasmacytoiumldes produisent des interfeacuterons alpha un groupe particulier de cytokines anti-virales Parallegravelement elles preacutesentent agrave leur surface la proteacuteine TRAIL reacuteguleacutee par les interfeacuterons alpha qui induit la mort des cellules environnantes qui la reconnaissent gracircce agrave un reacutecepteur speacutecifique Dans les phases tardives du sida le taux drsquointerfeacuterons alpha augmente alors que le nombre de lymphocytes T CD4 diminue massivement par mort cellulaire programmeacutee Cela suggegravere que ces cytokines jouent un rocircle dans la pathologie induite par le VIH Nous avons montreacute que les patients laquo controcircleurs raquo qui controcirclent beaucoup mieux que les autres la reacuteplication du VIH preacutesentent une mutation geacuteneacutetique pour le reacutecepteur de la proteacuteine TRAIL Ce reacutecepteur est deacutefectueux La mutation geacuteneacutetique induit la seacutequestration dans la cellule du reacutecepteur qui ne peut alors plus interagir avec TRAIL empecircchant les lymphocytes T CD4 de reconnaicirctre TRAIL et donc de deacuteclencher leur mort cellulaire programmeacutee Cette mutation associeacutee au profil des patients laquo controcircleurs raquo pourrait expliquer le maintien du nombre de leurs lymphocytes T CD4 ainsi que la non-progression vers la phase sida

Bataille moleacuteculaire entre le virus et la cellule

FLoREncE mARgoTTin-goguET DiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE ReacuteTRoViRus-quiEscEncE ET pRoLiFeacuteRATion Nos travaux consistent agrave analyser les ressorts de la bataille moleacuteculaire entre le VIH et la cellule Notre but est de montrer comment le VIH deacutetourne lrsquoenvironnement cellulaire agrave son avantage pour pouvoir se deacutevelopper et se multiplier Pour ce faire nous eacutetudions les meacutecanismes de deacutefense cellulaire mis en place contre lrsquoinfection virale et particuliegraverement le rocircle joueacute par les proteacuteines auxiliaires dans lrsquoinfection de la cellule

Ces proteacuteines sont longtemps resteacutees peu eacutetudieacutees et mysteacuterieuses Il existe deux types de VIH le VIH-1 et le VIH-2 Le VIH-2 est moins pathogegravene en raison drsquoune interaction diffeacuterente avec lrsquohocircte Les virus VIH-1 et VIH-2 expriment 5 proteacuteines auxiliaires 3 en commun (VIF VPR et NEF) et 2 speacutecifiques (VPU pour VIH-1 et VPX pour VIH-2) Avant 2002 on ne cernait pas exactement leurs rocircles car on ne les eacutetudiait pas dans des environnements cellulaires adapteacutes A partir de cette date il y a eu un tournant important dans lrsquoeacutetude de ces proteacuteines avec la deacutecouverte des premiers facteurs de restriction cellulaire crsquoest-agrave-dire des facteurs cellulaires pouvant empecirccher la reacuteplication virale degraves que le virus a peacuteneacutetreacute dans la cellule Notre groupe srsquoest inteacuteresseacute alors agrave trois de ces proteacuteines auxiliaires que sont VPU VPR et VPX Nous avons chercheacute agrave savoir comment elles sont capables de contrecarrer les facteurs de restriction Ainsi nous avons mis en eacutevidence le fait que le virus utilise des proteacuteines cellulaires les E3 ubiquitine ligases qui sont des enzymes qui favorisent la deacutegradation de facteurs cellulaires Petit agrave petit il a eacuteteacute montreacute que VIF VPR et VPU utilisent les ubiquitines ligases pour aller deacutegrader des facteurs cellulaires qui empecircchent naturellement la reacuteplication du virus Nous avons prouveacute le fait que le VIH et en particulier sa proteacuteine VPR peut utiliser une mecircme enzyme pour aller deacutegrader plusieurs facteurs Nous avons aussi montreacute que le facteur cellulaire de deacutefense inactiveacute par VPX la proteacuteine SAMHD1 inhibe le virus en reacuteduisant la quantiteacute cellulaire des briques indispensables agrave la synthegravese de lrsquoADN viral les dNTP Agrave lrsquoheure actuelle nous orientons nos recherches sur la proteacuteine VPR Nous nrsquoavons pas encore trouveacute lrsquoenvironnement cellulaire dans lequel lrsquoexpression du facteur de deacutefense que VPR inactive est stimuleacute

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sERgE BeacutenicHou DiREcTEuR DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE ViRus ET TRAFic inTRAcELLuLAiRENotre eacutequipe srsquoattache agrave comprendre comment le virus utilise et deacutetourne des voies cellulaires essentielles pour se multiplier ou pour perturber le fonctionnement des cellules du systegraveme immunitaire Nous eacutetudions plus particuliegraverement les proteacuteines virales de reacutegulation VPR et NEF dont le rocircle est primordial au cours de certaines eacutetapes de la reacuteplication virale VPR intervient plutocirct au cours des eacutetapes preacutecoces du cycle viral concernant la reacutetro-transcription du geacutenome viral ARN en ADN ainsi que dans le transport de ce dernier du cytoplasme au noyau ougrave il sera inteacutegreacute au geacutenome de la cellule infecteacutee Au contraire NEF intervient au cours des eacutetapes tardives du cycle de reacuteplication virale pour permettre lrsquoassemblage et la production des particules virales infectieuses Lrsquoun de nos axes de recherche est drsquoessayer de deacutevelopper des strateacutegies permettant de bloquer ces facteurs viraux afin drsquoinhiber speacutecifiquement leurs fonctions essentielles au cours de lrsquoinfection naturelle Pour la proteacuteine NEF nous avons deacuteveloppeacute des outils moleacuteculaires speacutecifiques correspondant agrave des fragments drsquoanticorps simple-chaine de lama ciblant speacutecifiquement cette proteacuteine virale Dans des cellules infecteacutees par le VIH-1 ces fragments drsquoanticorps anti-NEF sont capables drsquoinhiber la totaliteacute des fonctions et des deacutesordres fonctionnels provoqueacutes par NEFCes inhibiteurs de NEF constituent donc des outils originaux pour lrsquoeacutetude fondamentale agrave la fois in vitro et in vivo des fonctions de NEF mais eacutegalement pour le deacuteveloppement de nouvelles strateacutegies theacuterapeutiques antivirales cibleacutees sur la proteacuteine NEF

Serge Beacutenichoucopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Le VIH trouve lrsquoopportuniteacute de se reacutepliquer de faccedilon explosive dans les lymphocytes T activeacutes par les cellules dendritiques Ici on voit des lymphocytes T (contour vert) interagissant avec une cellule dendritique (rouge noyaux en bleu) Image obtenue en microscopie agrave fluorescence copy Vincent Feuillet Institut Cochin

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Steacutephane Emilianicopy Lisa Hayden

Clarisse Berlioz-Torrent

cLARissE BERLioz-ToRREnT ET sTeacutepHAnE EmiLiAni DiREcTEuRs DE REcHERcHE cHEFs DE LrsquoeacutequipE inTERAcTions HocircTEs-ViRusLrsquoutilisation des multitheacuterapies antireacutetrovirales (Highly Active Anti-reacutetroviral Theacuterapies) pour le traitement de toutes les personnes infecteacutees par le VIH a permis drsquoobtenir des progregraves consideacuterables tant en termes drsquoinhibition de la reacuteplication virale qursquoau niveau de lrsquoameacutelioration de lrsquoeacutetat clinique des patients Cependant ces multitheacuterapies ne peuvent ni eacuteradiquer le VIH ni empecirccher lrsquoapparition de virus reacutesistants Lrsquoun des deacutefis des futures strateacutegies theacuterapeutiques consistera agrave inhiber les interactions entre le virus et son environnement cellulaire Nos recherches srsquoinscrivent dans cette perspective et visent agrave ouvrir de nouvelles voies pour le deacuteveloppement de moleacutecules antivirales

Lrsquoinfection par le VIH est caracteacuteriseacutee par des niveaux eacuteleveacutes de reacuteplication virale et par la propagation du virus dans lrsquoorganisme mecircme pendant la phase cliniquement latente et asymptomatique chez les patients Lrsquoune des particulariteacutes de ce virus est drsquoutiliser en grande partie la machinerie cellulaire de son hocircte pour se reacutepliquer Notre objectif est drsquoexplorer les relations entre le VIH et la cellule hocircte de faccedilon agrave mettre agrave jour les meacutecanismes moleacuteculaires qui sous-tendent la pathogeacutenie reacutetrovirale

La production de particules virales infectieuses implique de nombreuses interactions entre proteacuteines virales et cellulaires au cours de la reacuteplication virale Au cours des cinq derniegraveres anneacutees nos projets ont porteacute sur la caracteacuterisation de ces interactions au cours des diffeacuterentes eacutetapes de la reacuteplication du VIH Nous avons identifieacute et valideacute fonctionnellement des cofacteurs cellulaires controcirclant lrsquointeacutegration du geacutenome viral dans le chromosome de la cellule hocircte Nous avons eacutegalement eacutetudieacute les derniers stades de la reacuteplication virale en mettant lrsquoaccent sur le trafic des composants viraux vers le site drsquoassemblage viral le bourgeonnement la libeacuteration et la maturation des particules virales Lrsquointeacuterecirct de nos eacutetudes repose sur le fait que ces cofacteurs cellulaires peuvent potentiellement devenir de nouvelles cibles pour le deacuteveloppement de theacuterapies anti-virales

Vue drsquoun laboratoire copy Virgile Delacirctre I Service Communication Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Microscope agrave fluorescence I Michaeumll Valente et Sonia Amraoui copy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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cARinE Tisneacute DiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE sTRucTuRE DEs ARn inTERAcTions ET AnTi-inFEcTiEux

Structure des ARN interactions et anti-infectieux Notre eacutequipe eacutetudie depuis une dizaine drsquoanneacutees le rocircle des proteacuteines du VIH-1 chaperonnes (NCp7 et VIF) des ARN pour promouvoir la formation du complexe drsquoinitiation de la transcription inverse du VIH-1 Nous avons utiliseacute la reacutesonance magneacutetique nucleacuteaire (RMN) pour obtenir une description meacutecanistique de la formation de ce complexe impliquant lrsquoARNtLys3 et lrsquoARN geacutenomique viral Le VIH-1 deacutetourne un ARN de transfert (ARNt) de la cellule hocircte lrsquoARNtLys3 pour lrsquoutiliser comme amorce de la transcription inverse de son ARN geacutenomique La formation de lrsquohybride ARNtLys3ARN viral consiste en lrsquoappariement des 18 nucleacuteotides du PBS (lsquoPrimer binding sitersquo) agrave la seacutequence compleacutementaire formant lrsquoextreacutemiteacute 3rsquo1113125de lrsquoARNt amorceLa formation du complexe drsquoinitiation de la transcription inverse (ARNtLys3ARN viral) neacutecessite donc la fusion de la structure tridimensionnelle de lrsquoARNt un eacuteveacutenement qui ne se produit pas spontaneacutement agrave la tempeacuterature physiologique de lrsquohocircte mais neacutecessite lrsquoaction de la proteacuteine de nucleacuteocapside (NCp7)

Lrsquoensemble de nos travaux RMN visant agrave comprendre la formation du complexe ARNtARN viral assisteacutee par la proteacuteine de nucleacuteocapside nous a permis drsquoacceacuteder agrave une vision dynamique de la formation du complexe drsquoinitiation et drsquoidentifier les changements conformationnels subis par ces ARN et les eacutetapes importantes du processus de formation du complexe drsquoinitiation Drsquoautre part nous avons montreacute que la proteacuteine VIF entre en compeacutetition avec la NCp7 pour les mecircmes sites de fixation sur lrsquoARNtLys3 Ce reacutesultat pourrait expliquer pourquoi VIF inhibe lrsquohybridation de lrsquoARN viral agrave lrsquoARNtLys3 reacutealiseacute par la NCp7 Nous eacutetudions actuellement par RMN le rocircle des acides nucleacuteiques dans la maturation par la proteacutease virale de la proteacuteine de nucleacuteocapside

En parallegravele nous avons deacuteveloppeacute une meacutethode originale de criblage par fragment guideacutee par la RMN En utilisant lrsquoARNtLys3 comme ARN modegravele nous avons ainsi deacuteveloppeacute une chimiothegraveque ciblant les ARN et contenant par exemple des moleacutecules liant speacutecifiquement un domaine de lrsquoARNt avec une constante de dissociation dans la gamme du micromolaire

BRuno sARguEiL DiREcTEuR DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE meacutecAnismEs moLeacutecu-LAiREs DE LrsquoiniTiATion DE LA TRADucTion

Meacutecanismes moleacuteculaires de la traduction des proteacuteines du VIH Le VIH virus agrave ARN comprend un gegravene codant pour la proteacuteine Gag qui est le centre de sa structure Nous nous inteacuteressons aux aspects moleacuteculaires de la traduction de ce gegravene Cette eacutetude est importante dans la compreacutehension du cycle du virus dans la cellule et donc de lrsquoinfectionIl y a quelques anneacutees nous avons montreacute que la proteacuteine Gag peut ecirctre produite selon un meacutecanisme original drsquoentreacutee interne des ribosomes (eacuteleacutements centraux de la machinerie cellulaire qui produit les proteacuteines) Nous savons que ce processus repose sur la proprieacuteteacute extraordinaire du geacutenome viral de lier directement le ribosome Nous avons eacutetudieacute lrsquoimplication des autres facteurs de traduction cellulaire dans ce processus Nous avons reconstitueacute les diffeacuterents modes de traduction de lrsquoARN viral in vitro afin de mieux en disseacutequer les meacutecanismes Enfin nous avons deacutemontreacute que ce pheacutenomegravene avait lieu non seulement avec des souches de laboratoires mais aussi avec des isolats provenant de patients Nous cherchons eacutegalement agrave identifier les deacuteterminants du passage de la traduction agrave lrsquoeacutetape de dimeacuterisation du geacutenome du virus Cette phase est primordiale pour la propagation du virus Nous avons montreacute lrsquoimplication de nouvelles seacutequences virales dans le processus de dimeacuterisation Nous cherchons maintenant agrave deacutefinir lrsquoimportance fonctionnelle de ces eacuteleacutements dans la physiologie du virus

ARN

Bruno Sargueil

Carine Tisneacute

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THEacuteRAPIE GEacuteNIQUE DE Lrsquo INFECTION AU VIH UNE ARME EN PLUS mARinA cAVAzzAnA - cALVoREsponsABLE Du DeacutepARTEmEnT DE BioTHeacuteRApiE DE LrsquoHocircpiTAL nEckER - EnFAnTs mALADEs

Malgreacute le succegraves incontestable des antireacutetroviraux dans le traitement de lrsquoinfection agrave VIH le patient nrsquoest pour autant pas deacutebarrasseacute de lrsquoagent infectieux Inflammation chronique et dysimmuniteacute persistent malgreacute le traitement aggravant le pronostic agrave moyen et agrave long terme La persistance de la reacuteplication virale dans des sites cryptiques altegravere lrsquohomeacuteostasie lymphoiumlde et myeacuteloiumlde ainsi que leur fonction Ces limites de lrsquoapproche theacuterapeutique conventionnelle incitent agrave rechercher de nouvelles approches curatives En 2009 la preuve de principe qursquoun traitement curatif eacutetait possible a eacuteteacute publieacutee (Gero Hutter N Engl J Med 2009) Un patient seacuteropositif et atteint drsquoune leuceacutemie aigueuml myeacuteloblastique a eacuteteacute greffeacute avec les cellules souches heacutematopoiumleacutetiques (CSH) HLA geacutenoidentiques provenant drsquoun donneur sain homozygote pour la mutation Δ32 du co-reacutecepteur CCR5 indispensable agrave lrsquoentreacutee du VIH dans les cellules heacutematopoiumleacutetiques Malgreacute lrsquoarrecirct de la tritheacuterapie le patient (AIDS 2011) est resteacute plus de 3 ans sans recrudescence de la charge virale Voilagrave la preuve que la theacuterapie geacutenique peut marcher il srsquoagit de preacutelever les CSH du sujet infecteacute leur confeacuterer in vitro agrave lrsquoaide drsquoun vecteur lentiviral la reacutesistance agrave lrsquoinfection par le virus sauvage endogegravene et de les reacuteinjecter au patient

Agrave partir de cette publication nous avons eacutegalement envisageacute une approche par theacuterapie geacutenique pour des sujets adultes seacuteropositifs Deux protocoles sont en cours de preacuteparation agrave lrsquoHocircpital NeckerParis Descartes en collaboration avec lrsquoHocircpital Saint LouisParis Diderot Le premier protocole qui devrait ecirctre soumis agrave lrsquoANSM fin 2013 utilisera un vecteur lentiviral de grade clinique produit par la socieacuteteacute Calimmune Ce vecteur lentiviral produit un ARN compleacutementaire de CCR5 capable drsquoeacuteteindre lrsquoexpression de ce co-reacutecepteur et un peptide membranaire (maC46) capable drsquo inhiber la fusion du virus avec la membrane cellulaire En parallegravele un consortium europeacuteen soutenu par lrsquoANRS regroupant scientifiques et cliniciens de 5 pays autour de cette theacutematique essaie de valider un nouveau vecteur susceptible de pieacuteger le virus agrave trois niveaux diffeacuterents de son cycle biologique lrsquoentreacutee la reacuteplication et lrsquoinfectiviteacute Trois points semblent essentiels pour obtenir un effet clinique comparable agrave ceux rapporteacutes dans le cas du laquo Patient de Berlin raquo

le taux de cellules transduites doit ecirctre augmenteacute il faut leur donner un avantage seacutelectif initial drsquoune faccedilon artificielle sans avoir agrave recourir agrave lrsquoarrecirct de la tritheacuterapie un controcircle de lrsquoinflammation chronique doit ecirctre preacutevu La complexiteacute de cette theacuterapeutique est telle que des

progregraves ne peuvent ecirctre attendus agrave court terme mais la theacuterapie geacutenique ouvre pour cette infection de nouvelles perspectives

Marina Cavazzana-Calvocopy Huguette amp Propser

Manipulation en laboratoire L2 sous hotte agrave flux laminairecopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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recHercHes EN VACCINOLOGIE

oDiLE LAunAy pu-pH agrave LrsquouniVERsiTeacute pARis DEscARTEs cHEF Du cEnTRE DrsquoinVEsTigATion cLiniquE (cic) DE VAccinoLogiE cocHin-pAsTEuR HocircpiTAL cocHin

Centre drsquoInvestigation Clinique de VaccinologieDepuis la deacutecouverte du virus du sida en 1983 de nombreuses eacutequipes travaillent sur la mise au point drsquoun vaccin En France lrsquoAgence Nationale de Recherche contre le SIDA et les heacutepatites virales (ANRS) srsquoest impliqueacutee tregraves rapidement et avec une forte visibiliteacute internationale dans la recherche vaccinale avec des eacutetudes meneacutees chez lrsquoanimal puis chez des volontaires sains acceptant de participer aux essaisLe CIC de vaccinologie Cochin Pasteur actuellement seul centre de recherche clinique franccedilais deacutedieacute agrave la vaccinologie participe depuis plus de 20 ans aux recherches meneacutees par lrsquoANRS et les industriels du vaccin (en particulier Sanofi Pasteur) pour la mise au point drsquoun vaccin preacuteventif Plusieurs essais ont eacuteteacute reacutealiseacutes au CIC explorant la capaciteacute de diffeacuterents candidats vaccins agrave induire une reacuteponse humorale etou cellulaire contre le VIH chez des sujets sains Ces essais se poursuivent avec deux eacutetudes preacutevues pour deacutemarrer en 2013 dans le cadre du VRI (Vaccine Research Institute) une eacutetude explorant lrsquoimmuniteacute muqueuse vaginale de femmes infecteacutees ou non infecteacutees par le VIH et un essai vaccinal eacutevaluant une strateacutegie de vaccination combinant un vaccin recombinant et des lipopeptides du VIH

Plus reacutecemment des essais eacutevaluant la possibiliteacute de stimuler le systegraveme immunitaire de patients deacutejagrave infecteacutes par le VIH dans lrsquoobjectif de pouvoir retarder la mise en route du traitement antireacutetroviral ou de lrsquointerrompre chez des patients deacutejagrave traiteacutes ont eacuteteacute mis en place au CIC avec des vaccins deacuteveloppeacutes par des eacutequipes de recherche franccedilaises de haut niveau Cette approche appeleacutee eacutegalement laquo vaccination theacuterapeutique raquo est un des moyens envisageacutes dans la possibiliteacute drsquoeacuteradication du virus (HIV cure)

Plusieurs essais ont eacuteteacute reacutealiseacutes au CIC explorant la capaciteacute de diffeacuterents candidats vaccins agrave induire une reacuteponse humorale etou cellulaire contre le VIH chez des sujets sains Les participants agrave ces essais sont inclus dans une cohorte coordonneacutee par le CIC permettant leur suivi agrave long terme

Odile Launay

Paillassecopy Virgile Delacirctre

Service CommunicationPhotothegraveque Universiteacute

Paris Descartes

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moRgAnE BomsEL DiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE EnTReacuteE muquEusE Du ViH ET immuniTeacute muquEusEVers un candidat-vaccin qui bloquerait le virus au niveau des muqueuses geacutenitalesLa porte drsquoentreacutee principale du virus du sida est composeacutee par les muqueuses geacutenitales Notre objectif est de produire un vaccin capable drsquoinduire la production drsquoanticorps dirigeacutes contre le VIH pour bloquer le virus degraves son premier contact avec lrsquoorganisme et eacuteviter sa propagation Nous avons mis au point un candidat-vaccin efficace chez le macaque femelle qui induit ce type drsquoanticorps anti-VIH dans les muqueuses vaginales Les premiers essais cliniques ont montreacute que le vaccin est bien toleacutereacute chez la femme et induit bien les anticorps attendus aux niveau vaginal

Pour parvenir agrave de tels reacutesultats nous avons eacutetudieacute un groupe de femmes reacutesistantes agrave lrsquoinfection malgreacute des rapports sexuels non proteacutegeacutes avec des partenaires seacuteropositifs Pour se proteacuteger ces femmes ont deacuteveloppeacute des anticorps vaginaux contre la proteacuteine transmembranaire Gp41 de lrsquoenveloppe du VIH Il srsquoagit de la partie de lrsquoenveloppe virale la moins variable entre toutes les souches virales du sida Gp41 controcircle agrave la fois lrsquoentreacutee du virus dans les cellules de la muqueuse et lrsquoinfection des lymphocytes T CD4 Nous avons caracteacuteriseacute les parties de Gp41 reconnues par ces anticorps et nous les avons utiliseacutees pour le vaccin Le vecteur vaccinal de ce candidat-vaccin le virosome est utiliseacute chez lrsquoHomme depuis plus de 20 ans dans plusieurs vaccins Gracircce agrave sa surface lipidique mimant celle du virus ce virosome permet aux antigegravenes de Gp41 drsquoadopter une structure similaire agrave celle qursquoils ont in situ Cela favorise lrsquoinduction drsquoanticorps neutralisants lors de la vaccination Chez les singes in vivo ce vaccin fonctionne parfaitement contre les sous-types B du VIH responsables de 90 des infections aux Etats-Unis en Ameacuterique latine et en Europe et contre le sous type C preacutepondeacuterant en Afrique et Asie du sud Ce succegraves est prometteur

Nous eacutetudions eacutegalement les meacutecanismes drsquoentreacutee du VIH au niveau geacutenital chez lrsquohomme car ils restaient mal compris et mal eacutetudieacutes Nous avons deacutemontreacute que la face interne du preacutepuce mais aussi lrsquouregravetre constituent des portes drsquoentreacutee du virus Nous avons identifieacute les cellules et les meacutecanismes mis en jeu les cellules de Langerhans dans le preacutepuce et les macrophages preacutesents dans lrsquoeacutepitheacutelium de lrsquouregravetre Ce sont les premiegraveres cellules qui sont envahies par le VIH Ainsi dans lrsquouregravetre les cellules de lrsquoeacutepitheacutelium srsquoarrecirctent de seacutecreacuteter les signaux retenant les macrophages agrave leur niveau en conseacutequence de quoi les macrophages infecteacutes quittent lrsquoeacutepitheacutelium et permettent au virus de se propager Dans la muqueuse de lrsquouregravetre les lymphocytes T CD4 ne sont pas infecteacutes parce qursquoils sont immatures Ils pourront lrsquoecirctre plus tard apregraves migration du VIH dans les ganglions Nous cherchons agrave preacutesent agrave deacuteterminer si les macrophages de lrsquouregravetre constituent des reacuteservoirs permettant au virus de ne pas ecirctre eacutelimineacute totalement par les tritheacuterapies Ces travaux pourraient permettre aussi lrsquoeacutelaboration de nouvelles strateacutegies de preacutevention

Yonatan Ganor et Morgane BomselcopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Conjugueacute entre une cellule de Langerhans en rouge en cours de transmission du VIH en violet agrave une cellule T en vertCe conjugueacute est localiseacute dans lrsquoeacutepiderme de la partie interne du preacutepuce humain adulte infecteacute ex vivocopy Eacutequipe laquo Entreacutee muqueuse du VIH et Immuniteacute muqueuse raquo

Manipulation en laboratoirecopyVirgile Delacirctre Service CommunicationPhotothegraveque Universiteacute Paris Descartes

20Manipulation sous la hotte agrave flux laminairecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

NOUVELLE PISTE ORIGINALE POUR UN VACCIN CONTRE LE SIDA CHEZ LES MACAQUES JEAn-mARiE AnDRiEu pRoFEssEuR agrave LrsquouniVERsiTeacute pARis DEscARTEs

Mon eacutequipe a montreacute chez le macaque que la suppression de lrsquoactivation des lymphocytes T CD4 deacutejagrave toucheacutes par le virus de lrsquoimmunodeacuteficience simienne (SIV) empecircche la reverse transcription de ce dernier son inteacutegration dans le noyau et in fine sa reacuteplication proteacutegeant ainsi le macaque de lrsquoinfection

Lrsquoactivation du lymphocyte T CD4 toucheacute par le VIH chez lrsquohomme et par le SIV chez le macaque est neacutecessaire agrave la reacuteplication initiale du reacutetrovirus puis agrave sa disseacutemination dans lrsquoorganisme Cette observation a conduit les chercheurs agrave deacutevelopper chez le macaque un vaccin oral constitueacute drsquoune bacteacuterie commensale du tube digestif le Lactobacillus plantarum connue pour favoriser lrsquoinhibition de lrsquoactiviteacute des cellules du systegraveme immunitaire eacutetat aussi appeleacute laquo toleacuterance immunitaire raquo

Agrave lrsquoinverse de tous les vaccins antiviraux existants agrave ce jour chez lrsquohomme ou lrsquoanimal ce vaccin laquo toleacuterogeacutenique raquo (qui induit une toleacuterance speacutecifique) oral et sans toxiciteacute nrsquoa geacuteneacutereacute ni anticorps ni lymphocytes cytotoxiques agrave lrsquoeacutegard du virus ou des cellules infecteacutees Par contre ce vaccin a induit une population jusqursquoalors inconnue de lymphocytes CD8 reacutegulateurs (non cytotoxiques et MHC-IBE restreints) agrave lrsquoorigine de la suppression speacutecifique de lrsquoactivation des lymphocytes CD4 infecteacutes par le SIV Cette suppression a inhibeacute la reverse transcription du virus et la suite de son cycle reacuteplicatif dans le lymphocyte T CD4 proteacutegeant ainsi les macaques de lrsquoinfection Sur 16 macaques vaccineacutes ayant reccedilu de fortes doses de deux souches diffeacuterentes de SIV par voie intrarectale 15 ont eacuteteacute totalement proteacutegeacutes au-delagrave de 14 mois

Comme le SIV le VIH requiert lrsquoactivation du lymphocyte CD4 pour srsquoy multiplier Les scientifiques espegraverent que ce prototype de vaccin oral soit transfeacuterable agrave lrsquohomme chez lequel il devrait ecirctre essayeacute agrave titre prophylactique aussi bien que theacuterapeutique Ce nouveau concept de vaccin toleacuterogeacutenique pourrait aussi srsquoappliquer agrave de nombreux deacutesordres immunologiques

Jean-Marie Andrieucopy Virgile Delacirctre I Service Communication Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

21Observation de cellules au microscopecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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Les recherches meneacutees au CEPED sur le VIH concernent les dimensions sociales de lrsquoeacutepideacutemie qui sont agrave prendre en compte tant au niveau de la preacutevention que de lrsquoaccegraves au deacutepistage et de la prise en charge de la maladie Cette prise en compte des aspects sociaux qui existe pour toute question de santeacute est capitale dans le cas du sida maladie stigmatiseacutee qui touche des ressorts sociaux aussi sensibles Nos projets de recherche mobilisent diffeacuterentes sciences sociales anthropologie sociologie deacutemographie pour analyser et deacutecrypter la complexiteacute des contextes sociaux et familiaux qui conditionnent les comportements

Nous interrogeons en particulier parmi les ressorts sociaux en jeu dans la preacutevention et la prise en charge de la maladie les relations de genre les relations conjugales et familiales lrsquoappartenance agrave une cateacutegorie sociale stigmatiseacutee ou minoritaire (ex homosexuels au Seacuteneacutegal) la reconfiguration des reacuteseaux sociaux professionnels ou familiaux lors de la migration qui peut conduire agrave des situations de vulneacuterabiliteacute (ex migrants subsahariens en France)

Les interactions entre relations de genre et risques lieacutes au sida si elles preacutesentent certaines constantes varient cependant fortement drsquoun contexte culturel agrave lrsquoautre A travers lrsquoeacutetude de contextes eacutepideacutemiques sanitaires et socieacutetaux divers les travaux meneacutes au sein du CEPED srsquointeacuteressent agrave la place des relations de genre dans la gestion des risques drsquoinfection par le VIH dans la sexualiteacute qursquoelle soit conjugale ou extra conjugale heacuteteacuterosexuelle ou homosexuelle et dans la gestion des risques de transmission du VIH via la procreacuteation Le CEPED deacuteveloppe des recherches sur le VIH en Afrique (Cocircte drsquoIvoire Seacuteneacutegal Afrique du Sud Cameroun) et en Asie (Thaiumllande Viecirct Nam) mais aussi dans les territoires franccedilais drsquoAmeacuterique ou aupregraves des migrants africains vivant en France ce qui permet drsquoexplorer lrsquoeacutevolution des rapports de genre et de ses interactions avec les risques du sida dans un contexte de migration Eacutemerge en particulier de notre reacuteflexion la question des formes de conjugaliteacute mobiliseacutees par lrsquoeacutepideacutemie de VIH Cette conjugaliteacute qui ne relegraveve que partiellement du registre sociologique plus conventionnel en termes de groupe familial ou de couple correspond deacutesormais agrave une eacutechelle suppleacutementaire dans la compreacutehension des instances imbriqueacutees (individus famille lignage communauteacute nation etc) qui conditionnent les choix sanitaires et reproductifs Reposant sur une fluiditeacute sociologique plus forte dans les arrangements familiaux que dans les institutions traditionnelles comme la parenteacute qui structurent les socieacuteteacutes du Sud cette notion de conjugaliteacute joue un rocircle deacutecisif dans les deacutecisions theacuterapeutiques comme le deacutepistage ou dans les strateacutegies reproductives et notamment parmi les jeunes adultes Elle pose eacutegalement des questions nouvelles de ciblage pour les politiques de santeacute

Les apprOcHes SOCIO-CULTURELLES DE LrsquoEacutePIDEacuteMIE

yVEs cHARBiT DiREcTEuR Du cEnTRE

popuLATion amp DeacuteVELoppEmEnT ET pRoFEssEuR

DE DeacutemogRApHiEYves Charbit

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LEs REcHERcHEs Au cEpED Dans lrsquoensemble le panorama mondial de lrsquoaccegraves aux soins est marqueacute par des formes prononceacutees drsquoineacutegaliteacutes internationales mais eacutegalement par des formes de discrimination locales notamment en matiegravere de genre Toutefois agrave la diffeacuterence des situations plus anciennes caracteacuteriseacutees par un fort enclavement des pays du Sud et un relatif isolement geacuteographique des questions de deacuteveloppement au sein drsquoensembles sous-reacutegionaux les derniegraveres deacutecennies pointent vers une ouverture progressive mais sans eacutequivalent historique agrave la circulation des personnes des ideacutees et des techniques dans un contexte domineacute par lrsquoeacutelargissement des meacutecanismes de reacutegulation de marcheacute Patients techniques virus et normes sont aujourdrsquohui beaucoup plus mobiles que par le passeacute

Lrsquoaccroissement des eacutechanges lieacute tout autant agrave la circulation migratoire qursquoaux nouvelles technologies de communication aboutit agrave un deacutecloisonnement graduel des espaces sanitaires agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacuteduisant lrsquoeacutecart proprement socioeacuteconomique qui seacutepare les pays deacuteveloppeacutes du reste du monde Pour les sciences sociales cette confrontation reacutecente entre socieacuteteacutes traditionnelles et nouvelles opportuniteacutes et contraintes sanitaires offre au passage un champ drsquoeacutetude privileacutegieacute pour observer la plasticiteacute des systegravemes sociaux et leur capaciteacute variable drsquoadaptation aux changements technologiques ou sanitaires

Nos recherches suivent eacutetroitement lrsquoactualiteacute de la lutte contre le sida actuellement nous sommes engageacutes dans les probleacutematiques de laquo When to treat raquo et de laquo Treatment as prevention raquo Nous examinons en Cocircte drsquoIvoire les effets sociaux que pourraient avoir un deacutepistage geacuteneacuteraliseacute et une mise sous traitement preacutecoce qui sont envisageacutes par lrsquoOMS comme un possible moyen drsquoendiguer la pandeacutemie En Afrique du Sud nous participons au vaste projet de recherche TasP qui vise agrave eacutevaluer lrsquoeffet drsquoun programme combinant deacutepistage geacuteneacuteraliseacute et reacutepeacuteteacute et mise sous traitement preacutecoce sur lrsquoincidence du VIH en population

La plupart des recherches sont meneacutees en relation eacutetroite avec des eacutequipes biomeacutedicales dans un constant souci de dialogue sciences socialessciences biomeacutedicales Les eacutetudes de cohortes que certaines enquecirctes ont permis de mettre en place sont un outil privileacutegieacute pour cet exercice mais le tregraves fort ancrage local dont beacuteneacuteficient les eacutequipes par exemple en Cocircte drsquoIvoire et en Thaiumllande permettent aussi drsquoenvisager des renouvellements meacutethodologiques des opeacuterations agrave lrsquoinitiative des eacutequipes partenaires Cette collaboration entre sciences sociales et sciences biomeacutedicales permet drsquoenrichir la panoplie classique de la santeacute publique ou de lrsquoeacutepideacutemiologie en apportant les outils meacutethodologiques speacutecifiques aux sciences sociales analyses qualitatives approfondies ou recueil de donneacutees biographiques qui explorent les histoires des individus mais aussi drsquoinvestiguer la probleacutematique de la mesure des pheacutenomegravenes en population geacuteneacuterale et ses variations spatiales

LEs DimEnsions sociALEs DE LA pReacuteVEnTion Cet axe de recherche se divise en 4 projets

Projet Elihos eacutevaluer les interventions aupregraves des homosexuels masculins au seacuteneacutegalCette eacutetude avait pour objectif drsquoeacutevaluer lrsquoimpact des interventions en cours aupregraves des populations homosexuelles au Seacuteneacutegal afin de mieux orienter les politiques publiques et priveacutees drsquointerventions sanitaires et sociales partenaires Division ISTsida Seacuteneacutegal CHU Le Dantec Universiteacute Cheich Anta DiopFinancement ANRS

Examen meacutedical agrave Dakarcopy IRD

Recherche sur le sida en AfriqueMichel Dukhan I copy IRD

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Projet Prenahtest preacutevention en couplePlus de 25 millions de nouvelles infections par le VIH sont survenues dans le monde en 2012 et la preacutevention demeure une prioriteacute absolue dans la lutte contre la pandeacutemie mecircme agrave lrsquoegravere des traitements antireacutetroviraux Lrsquoobjectif suivi eacutetait drsquoeacutevaluer la faisabiliteacute et lrsquoimpact drsquoune intervention de conseil preacutenatal du VIH orienteacute vers le couple sur la freacutequence du deacutepistage du partenaire et du conseil de couple et sur les comportements sexuels de reproduction et de preacutevention du VIHpartenaires ISPED Inserm Centre Pasteur Cameroun PRAYAS Inde CENISMI Reacutepublique Dominicaine MCCU GeacuteorgieFinancement ANRS EGPAF

Projet Parcours Lrsquoeacutetude srsquointitule Parcours car il srsquoagit de prendre en compte la maladie dans les diffeacuterentes eacutetapes drsquoun parcours de vie (comment et pourquoi on est exposeacute au risque drsquoecirctre infecteacute la deacutecouverte de son infection puis la vie avec la maladie) eacutegalement marqueacutees par une expeacuterience de migration Il srsquoagit drsquoune grande enquecircte en Ile-de-France aupregraves des migrants drsquoAfrique sub-saharienne qui a pour objectifs de caracteacuteriser les besoins de santeacute et drsquoameacuteliorer les strateacutegies de preacutevention de deacutepistages et de prise en charge dans le domaine de lrsquoinfection VIH et de lrsquoheacutepatite Bpartenaires CESP Inserm INPES Ined RAAC sida AIDES FORIM COMEDE Hocircpital CochinFinancement ANRS

Projet TaSP Le traitement antireacutetroviral comme moyen de preacuteventionCette eacutetude srsquoappuie sur lrsquohypothegravese selon laquelle le deacutepistage VIH de tous les membres drsquoune communauteacute suivi de la mise sous traitement immeacutediat de tous les individus infecteacutes par le VIH quel que soit leur statut immunologique ou clinique preacuteviendrait la transmission du VIH Le projet TasP est un essai randomiseacute en grappes conduit en Afrique du Sud (KwaZulu-Natal) visant agrave estimer directement lrsquoimpact du traitement antireacutetroviral initieacute immeacutediatement apregraves le diagnostic de lrsquoinfection par le VIH et quel que soit le niveau de CD4 des patients non encore eacuteligibles au traitement ARV sur lrsquoincidence de nouvelles infections VIH dans la population geacuteneacuterale de la mecircme reacutegionpartenaires Africa Center for Health and Population Studies ISPED Inserm CESP Inserm SE4S Inserm IRD EA 3620 Paris Descartes Hocircpitaux Universitaires de Genegraveve Massachusets General HospitalFinancement ANRS

Parcours de vie eT saNTEacute cHeZ Les MiGraNTs oriGiNaires drsquoafrique subsaHarieNNe vivaNT eN iLe-de-fraNce

wwwparcours-sante-migrationcom

Une eacutetUde actUellement dans ce centre de santeacute

eacutetUde anonyme et confidentielle

lrsquoeacutetUde noUs concerne toUtes et toUs

Pour ameacuteliorer la santeacute

soins et accomPaGnement

Preacutevention

lUtte contre

lrsquoexclUsion

DimEnsions sociALEs DE LA pRisE En cHARgE DEs mALADEs ET pERsonnEs ATTEinTEs

pRisE En cHARgE ET TRAiTEmEnTs

Projet Living with Antiretrovirals (LIWA)En collaboration avec des chercheurs de lrsquoINED de Chiang Mai University et de lrsquoIRD une eacutetude a eacuteteacute meneacutee en Thaiumllande du Nord sur lrsquoimpact des antireacutetroviraux sur la vie des adultes infecteacutes leur famille leur communauteacute et le systegraveme de santeacuteUne enquecircte biographique a eacuteteacute effectueacutee aupregraves de patients infecteacutes par le VIHsida pour explorer lrsquohistoire familiale reacutesidentielle eacuteducative leurs projets drsquoavenir et leurs reacuteseaux sociaux Lrsquoenquecircte recueille eacutegalement la situation financiegravere des patients les sources de soutien financier la couverture meacutedicale lrsquohistoire meacutedicale deacutetailleacutee y compris le statut immunologique et virologique lrsquoobservance aux traitements (prise reacuteguliegravere et adeacutequate du traitement) les effets secondaires lrsquohistoire de lrsquoinfection agrave VIH (mode de contamination) et de sa deacutecouverte lrsquoannonce du reacutesultat du test la vie affective et sexuelle ainsi que les problegravemes de discrimination partenaires Chiang Mai University INED IRD 174Financement Oxfam GB ANRS

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Projet Teens Living With Antiretrovirals (TEEWA) Gracircce aux progregraves meacutedicaux et aux traitements antireacutetroviraux les enfants infecteacutes agrave la naissance survivent agrave la maladie et peuvent deacutesormais parvenir agrave lrsquoacircge adulte Cependant si la mortaliteacute des patients sous antireacutetroviraux srsquoest effondreacutee elle reste eacuteleveacutee chez les adolescents Lrsquoapproche biographique a eacutegalement eacuteteacute utiliseacutee pour reconstituer les trajectoires de vie des adolescents Neacuteanmoins la vie des adolescents eacutetant souvent eacutemailleacutee de lourds traumatismes (maladie et deacutecegraves de lrsquoun ou des deux parents problegravemes de santeacute tregraves seacutevegraveres expeacuteriences de discrimination) la reconstitution de leurs trajectoires de vie est faite non pas aupregraves des adolescents mais aupregraves des parents ou des tuteurs (care-givers) Lrsquoenquecircte recueille en plus des informations sur lrsquohistoire de la maladie de lrsquoenfant les circonstances de deacutecouverte du diagnostic la reacuteveacutelation du diagnostic agrave lrsquoenfant les problegravemes de discrimination et les problegravemes relationnels des tuteurs avec leurs adolescentspartenaires Chiang Mai University INED IRD 174Financement Oxfam GB sidaction

Projet Temprano social Conseacutequences sociales et comportementales drsquoune mise sous traitement ARV tregraves preacutecoce des patients VIH dans lrsquoessai Temprano Cocircte drsquoIvoireLe projet Temprano social srsquoappuie sur un dispositif de recherche existant lrsquoessai clinique randomiseacute Temprano reacutealiseacute en Cocircte drsquoIvoire pour caracteacuteriser le retentissement drsquoun traitement preacutecoce dans toutes les dimensions de la vie sociale Au sein de cet essai clinique il srsquoagit de comparer les effets dans la sphegravere sociale familiale et conjugale drsquoun traitement antireacutetroviral (ARV) tregraves preacutecoce (agrave partir de 800 CD4mm3) par rapport agrave une mise sous traitement selon les recommandations de lrsquoOMS (350 CD4mm3) Ce projet associe ainsi lrsquoeacutequipe PAC-CI qui conduit lrsquoessai clinique Temprano et des eacutequipes de sciences sociales de la santeacute en France (CEPED Inserm CESP) et en Cocircte drsquoIvoire (ENSEA) partenaires ENSEA Cocircte drsquoIvoire PAC CI Cocircte drsquoIvoire ISPED Inserm CESP InsermFinancement ANRS

Projet Parcours volet qualitatif laquo Relations soignants-soigneacutes et prise en charge des patients neacutes en Afrique subsaharienne vivant avec le VIH ou le VHB en France raquo En France la part des populations neacutees en Afrique subsaharienne parmi les personnes vivant avec le VIH ou avec une heacutepatite B est importante Lrsquoobjectif de cette eacutetude est drsquoanalyser les modes de construction de la relation meacutedecin-malade pour le VIH et pour le VHB deux infections chroniques dont la prise en charge meacutedicale et sociale diffegravere sensiblement Il srsquoagit notamment drsquoeacutetudier lrsquoimpact de la preacutecariteacute administrative sur les attitudes et attentes des patients vis-agrave-vis des soignants la compreacutehension qursquoont les patients de la maladie des traitements et leurs attitudes vis-agrave-vis du suivi meacutedical et de lrsquoobservance les adaptations des pratiques professionnelles agrave la prise en charge des malades eacutetrangers la place des soignants dans les reacuteseaux de soutien des patientspartenaires CESP Inserm INPES Ined RAAC sida AIDES FORIM COMEDE Hocircpital CochinFinancement ANRS

Lutte contre le sidaMarianne Donnat I copy IRD

Lutte contre le sida en ThaiumllandeMichael Wadleigh I copy PHPT-IRD

Affichage en Afrique du SudElisabeth Deliry Antheaume I copy IRD

Campagne de preacutevention meneacutee par les clubs jeunes IRD sur le terrainMaurice Fay I copy IRD

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FEmmEs ViH ET pRocReacuteATion

Travaux de thegraveses en cours sur cette theacutematique

Rupture de la prise en charge des adultes VIH au MaliBien qursquoun suivi meacutedical reacutegulier et durable des Personnes Vivant avec le VIH (P V V I H) soit neacutecessaire pour surveiller lrsquoeacutevolution de la maladie et adapter les traitements certaines drsquoentre elles cessent ce suivi pendant plusieurs mois voire plusieurs anneacutees conseacutecutives Elles mettent ainsi en peacuteril la stabiliteacute de leur eacutetat de santeacute et le succegraves des traitements agrave venir Ce constat amegravene agrave proposer une approche compreacutehensive des ruptures de suivi meacutedical des P V V I H visant agrave identifier et analyser les conditions de production de ces ruptures Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude de terrain conduite en milieu hospitalier et associatif agrave Kayes au Mali aupregraves de P V V I H ayant cesseacute le suivi meacutedical de leur infection agrave un moment donneacute de soignants et acteurs associatifs impliqueacutes dans la prise en charge des P V V I H Les reacutesultats amegravenent agrave concilier trois niveaux drsquoanalyse intrinsegravequement lieacutes individuel relationnel et organisationnel seacuteverine carillon

Prise en charge du VIH dans les entreprises en Cocircte drsquoIvoire En Cocircte drsquoIvoire un pays agrave eacutepideacutemie geacuteneacuteraliseacutee (47 de la population est seacuteropositive ndash estimation 2005) seulement 29 des personnes eacuteligibles au traitement en beacuteneacuteficient (2009) alors mecircme que la gratuiteacute des traitements antireacutetroviraux est en place depuis 2008 Cette difficulteacute agrave atteindre une prise en charge universelle tient agrave plusieurs facteurs tant au niveau de lrsquooffre (manque de moyens et dysfonctionnement structurel du service de santeacute publique coordination drsquoune multipliciteacute drsquoacteurs nationaux et internationaux) que du cocircteacute de la demande (ignorance du statut seacuterologique estimeacute agrave 60 ) Crsquoest dans ce contexte que des entreprises priveacutees se sont lanceacutees dans la lutte contre le VIHsida afin de palier au manque de reacuteponse suffisamment forte des acteurs publics Cette recherche analyse la maniegravere dont les grandes entreprises priveacutees repreacutesentent agrave la fois un cadre privileacutegieacute ougrave se mettent en place des strateacutegies innovantes notamment en matiegravere de deacutepistage universel et de prise en charge preacutecoce tout en eacutetant un lieu fortement marqueacute par le risque de rupture de confidentialiteacute et de discrimination envers les personnes vivant avec le VIH Anne Bekelynck

Habilitation agrave Diriger des Recherches

Prise en charge des patients VIH par la famille au Viecirct-Nam Lrsquohypothegravese centrale examineacutee et valideacutee dans le cadre de ce projet est que la famille joue un rocircle structurant des pratiques et attitudes en tant que recours social et sanitaire en relation avec deux autres ensembles drsquoinstitutions dont la place est deacuteterminante dans la lutte contre le VIHsida le secteur sanitaire et les infrastructures communautaires Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude cas-teacutemoin originale en 2006 et 2008 dans la ville de Halong et la commune rurale de Docircng Triecircu A travers de multiples aspects lrsquoeacutepideacutemie VIHsida apparaicirct comme un reacuteveacutelateur des liens familiaux et sociaux en mecircme temps qursquoun moteur de leur eacutevolution dans un contexte de restructuration du secteur sanitaire de deacuteveloppement des associations et de changement des normes favoriseacutes par les reacuteformes du renouveau meneacutees au cours de ces trois derniegraveres deacutecennies myriam de Loenzien

Procreacuteation et VIH dans les territoires franccedilais drsquoAmeacuterique Guadeloupe Guyane Martinique Saint-MartinLrsquoeacutepideacutemie du VIH dans les deacutepartements franccedilais drsquoAmeacuterique (DFA) et la commune de Saint-Martin se caracteacuterise par des taux drsquoincidence six fois supeacuterieurs agrave ceux de la meacutetropole et une transmission heacuteteacuterosexuelle importante - les femmes y repreacutesentent pregraves de la moitieacute des personnes infecteacutees Lrsquoeacutetude avait pour objectif drsquoanalyser les processus de deacutecision de veacutecu et de prise en charge de la procreacuteation pour les femmes vivant avec le VIHsida dans quatre territoires franccedilais de la Caraiumlbe (Guyane Saint-Martin Guadeloupe Martinique) Elle a eacuteteacute reacutealiseacutee par entretiens semi-directifs et observations aupregraves de 41 femmes concerneacutees par la materniteacute (enceintes en deacutesir de grossesse ou ayant eu au moins un enfant depuis leur deacutepistage) et de 94 professionnels de la santeacute et du social qui les prennent en charge Lrsquoanalyse a porteacute sur lrsquooffre de soins les repreacutesentations et les pratiques des femmes et celles des professionnels partenaires LISST CNRSFinancement ANRS Fondation de France

Thegravese sur cette theacutematique

LrsquoEngAgEmEnT AssociATiF DEs FEmmEs DrsquoAFRiquE suBsAHARiEnnE FAcE Au ViH En FRAncE

Cette thegravese srsquointeacuteresse agrave lrsquoengagement asso-ciatif des femmes drsquoAfrique Subsaharienne face au VIH en France Les objectifs sont ici de comprendre comment la mobilisation collective drsquoexpeacuteriences individuelles du VIH en contexte de migration peut traduire une forme ineacutedite drsquoengagement social et politique ndash individuel et collectif ndash dans une socieacuteteacute drsquoaccueil chargeacutee de repreacutesentations colonialistes de lrsquoalteacuteriteacute Elle vise eacutegalement agrave comprendre comment cette mobilisation favorise une revalorisation pour les autres et pour soi de la position des femmes engageacutees face au VIH au sein des systegravemes de genre et sociaux agrave lrsquoœuvre dans les communau-teacutes drsquoorigine et dans la socieacuteteacute drsquoaccueil marjorie gerbier-Aublanc

pour plus de deacutetails sur ces projets voir wwwcepedorg

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Liste des contributeurs du cEpED agrave ces diffeacuterentes recherches Anne Bekelynk Seacuteverine Carillon Myriam de Loenzien Annabel Desgreacutees du Loucirc Marjorie Gerbier-Aublanc Joseph Larmarange Sophie Lecoeur Heacutelegravene Lepinay Joanna Orne-Gliemann Julie Pannetier Veacuteronique Petit Dolores PouretteLutte contre le sida en Thaiumllande

Gonzague Jourdain I copy IRD

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LE RocircLE mAJEuR DEs AssociATions DE pATiEnTs Les patients experts sont concerneacutes par des pathologies diverses (myopathies diabegravete cancers) mais ce travail qui porte plus particuliegraverement sur le VIH a pour hypothegravese que les associations de lutte contre le sida ont eu un rocircle moteur dans la reconnaissance drsquoune expertise profane des malades agrave partir des anneacutees 1980 Les connaissances meacutedicales au deacutepart tregraves limiteacutees sur cette nouvelle eacutepideacutemie expliquent la place importante laisseacutee au veacutecu des personnes concerneacutees Degraves le deacutebut des anneacutees 1980 des associations se sont creacuteeacutees en Ameacuterique du Nord puis en Europe pour fournir un soutien aux personnes concerneacutees attirer lrsquoattention publiquement sur leur situation et deacutefendre puis promouvoir leurs droits Ces associations sont le lieu de la collectivisation drsquoexpeacuteriences individuelles et

LrsquoAPPORT DES ASSOCIATIONS DANS LA LUTTE CONTRE LE SIDALA RECONNAISSANCEDrsquoUN PATIENT ExPERT

Les recherches sur le sida inteacuteressent les sciences sociales et le droit dans la mesure ougrave lrsquoeacutepideacutemie interroge la prise en charge des malades par les socieacuteteacutes et met les deacutemocraties au deacutefi des ineacutegaliteacutes et des discriminations En trente ans lrsquoimage des malades a beaucoup changeacute et les droits des patients se sont affirmeacutes La recherche reacutealiseacutee agrave lrsquoInstitut Droit et Santeacute de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes porte sur ces eacutevolutions majeures et sur la notion de laquo patient expert raquo Son objectif est de reacutefleacutechir agrave cette notion agrave partir drsquoun travail sur archives drsquoune enquecircte par entretiens et drsquoune analyse de textes de lois

laquo Le patient expert raquo est une figure aux contours encore flous et dont la deacutefinition nrsquoest pas stabiliseacutee Elle renvoie geacuteneacuteralement aux personnes concerneacutees par une pathologie chronique qui par leur expeacuterience de la maladie ont accumuleacute un savoir qui leur permet de devenir acteurs dans leur relation aux soins et au systegraveme de santeacute Devenir acteur cela veut dire par exemple ecirctre un interlocuteur pris en compte par les professionnels de santeacute prendre en charge des formations dans des programmes drsquoeacuteducation theacuterapeutique ou encore devenir repreacutesentant des usagers dans diverses instances locales de gouvernance de santeacute laquo Le patient expert raquo est ainsi devenu un nouvel enjeu des politiques publiques et une figure reconnue juridiquement En effet lrsquoexpertise individuelle et collective des patients relegraveve aujourdrsquohui des droits des malades et usagers du systegraveme de santeacute consacreacutes par la loi du 4 mars 2002

Cette recherche est reacutealiseacutee en partenariat avec lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida gracircce agrave un financement du programme PICRI (partenariat institution-citoyens pour la recherche et

lrsquoinnovation) de la reacutegion Ile-de-France

BiBiA pAVARD DocTEuRE En HisToiRE posT-DocToRAnTE agrave LrsquoinsTiTuT DRoiT ET sAnTeacute uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs

Bibia Pavard

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de production drsquoun savoir sur la maladie qui se construit lors de la rencontre entre les patients et les professionnels de santeacute (engageacutes ou non dans les associations) Leurs actions appuyeacutees sur de reacuteelles compeacutetences conduisent agrave des transformations de la loi Du point de vue de la recherche scientifique lrsquoimplication des associations de patients dans la deacutefinition des protocoles drsquoessais theacuterapeutiques au deacutebut des anneacutees 1990 aux Eacutetats-Unis puis en France constitue une rupture drsquoimportance Le groupe sur les traitements et la recherche theacuterapeutique aussi appeleacute groupe TRT-5 creacuteeacute en 1992 par plusieurs associations a ainsi contribueacute agrave la reacuteglementation des autorisations temporaires drsquoutilisations (Deacutecret n˚94-568 du 8 juillet 1994) qui rendent accessibles pour des pathologies rares et graves sur demande des meacutedicaments encore en phase drsquoessais cliniques et qui nrsquoont pas reccedilu drsquoautorisation de mise sur le marcheacute Des acteurs profanes sont donc parvenus agrave faire prendre en compte les besoins des malades dans la reacutegulation de la distribution des meacutedicaments

LEs ARcHiVEs DE LrsquoAssociATion AiDEsLa recherche se concentre sur le cas de lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida depuis sa creacuteation en 1984 A partir des archives de lrsquoassociation mais aussi des archives du ministegravere de la santeacute ou du Parlement il srsquoagit drsquoeacutetudier la maniegravere dont les savoirs profanes produits par lrsquoassociation sont pris en compte comme expertise et comment lrsquoexpertise associative contribue agrave lrsquoeacutemergence de la figure de patient expert Par exemple un des terrains drsquoaction de lrsquoassociation Aides est le droit comme moyen de deacutefendre les malades contre les discriminations mais aussi comme moyen de faire reconnaicirctre leur place dans le systegraveme de santeacute La reacuteponse aux problegravemes immeacutediats rencontreacutes par les personnes concerneacutees par le VIH-sida permet agrave lrsquoassociation de construire une compeacutetence sur les droits des malades qui est agrave la source de la production de textes geacuteneacuteraux destineacutes agrave modifier la loi Cette expertise juridique est reconnue au moment de la reacuteforme de lrsquohocircpital en 1995 un militant du groupe juridique de Aides est ainsi membre du Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere en tant qursquounique repreacutesentant des associations Cette reacuteforme est de plus une premiegravere eacutetape dans la prise en compte lrsquoexpertise des usagers dans le fonctionnement du systegraveme de santeacute agrave travers leur entreacutee dans les conseils drsquoadministration des hocircpitaux En outre la participation drsquoun repreacutesentant de Aides au Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere est agrave lrsquoorigine de la creacuteation du collectif interassociatif sur la santeacute qui repreacutesente une volonteacute drsquoallier associations de patients et associations de consommateurs dans lrsquoobjectif commun de deacutefendre les droits des usagers du systegraveme de santeacute Le collectif interassociatif sur la santeacute a ainsi un rocircle dans la genegravese de la loi du 4 mars 2002 qui consacre les droits individuels (digniteacute consentement eacuteclaireacute accegraves au dossier meacutedical etc) mais aussi collectifs des malades (notamment agrave travers la possibiliteacute pour les associations de patients de repreacutesenter les usagers dans diverses instances de gouvernance de la santeacute) Lrsquoeacutetude meneacutee a aussi pour objectif de mesurer comment ce nouveau droit de repreacutesentation des usagers a affecteacute les strateacutegies militantes des associations dans le domaine de la santeacute Qui sont ces repreacutesentants des patients et usagers Dans quelles instances lrsquoassociation Aides choisit-elle de srsquoinvestir Voit-on apparaicirctre des experts de lrsquoexpertise des patients

Histoire de AIDESCette association a eacuteteacute creacuteeacutee en 1984 agrave lrsquoinitiative de Daniel Defert agrave la suite du deacutecegraves de Michel Foucault Agrave cette eacutepoque pour le fondateur de lrsquoassociation la nouvelle eacutepideacutemie rend saillant un certain nombre drsquoenjeux lieacutes au savoir et au pouvoir dans la meacutedecine aux relations meacutedecins-malades profondeacutement asymeacutetriques et agrave la place des malades dans la socieacuteteacute une place peu consideacutereacutee Crsquoest drsquoautant plus vrai que le sida touche particuliegraverement au deacutepart des populations stigmatiseacutees socialement - les homosexuels les usagers de drogue et certaines populations migrantes ndash et rajoute un autre stigmate celui de la contagion Les rapports de domination dans la prise en charge de la maladie et les risques de discriminations lieacutes agrave lrsquoeacutepideacutemie sont forts Lrsquoassociation Aides a pour objectif de construire les ressources pour redonner un pouvoir de deacutecision et drsquoaction aux personnes concerneacutees par le VIH-sida Lrsquoassociation produit des connaissances et des compeacutetences agrave partir des malades et pour les malades agrave travers la publication de brochures drsquoouvrages de revues et souvent la tenue de permanences teacuteleacutephoniques de renseignements Comme Daniel Defert lrsquoa exprimeacute lors de la Ve

Confeacuterence internationale sur le sida agrave Montreacuteal en juin 1989 la lutte contre le sida fait eacutemerger laquo un nouveau reacuteformateur social le malade raquo alors mecircme que jusque-lagrave ce sont davantage les meacutedecins qui avaient œuvreacute comme reacuteformateurs sociaux

Ressources Institut Droit et Santeacute wwwinstitutdroitsantecomhomefrhtml Association Aides wwwaidesorg Groupe TRT5 wwwtrt-5org Collectif interassociatif sur la santeacute wwwlecissorg

copy Steacutephane Blot

30 1 France Allemagne Grande Bretagne Italie Espagne Portugal Belgique Suisse Roumanie Feacutedeacuteration de Russie Pays-Bas Suegravede Ukraine Turquie Maroc Irlande Grand Ducheacute du Luxembourg Principauteacute de Monaco Suisse Gregravece Italie Malte Danemark Finlande Islande Norvegravege Estonie Lettonie Lituanie Albanie Bosnie Herzeacutegovine Croatie Hongrie Maceacutedoine Pologne Reacutepublique Tchegraveque Serbie Monteacuteneacutegro Slovaquie Armeacutenie Bieacutelorussie Geacuteorgie Moldavie Algeacuterie Tunisie Israeumll Liban Egypte Iran

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La cOLLecTe drsquoObjeTs sUr LrsquoHISTOIRE ET LA MEacuteMOIRE DU SIDA

Le Museacutee des Civilisations de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee (MUCEM) est un museacutee de socieacuteteacute qui traite des grands problegravemes du contemporain Lrsquoeacutepideacutemie de sida par son extension constitue lrsquoun des problegravemes majeurs de notre socieacuteteacute plus de 40 millions de personnes sont seacuteropositives ou malades du sida dans le monde

Georges Henri Riviegravere le fondateur du museacutee national des Arts et Traditions Populaires dont le MUCEM prend la suite srsquoeacutetait assigneacute la tacircche de laquo donner la parole agrave ceux qui ne lrsquoavaient pas raquo Dans cet esprit le MUCEM accorde une place de choix aux exclus de notre socieacuteteacute Or le sida comme les eacutepideacutemies en geacuteneacuteral entraicircne des exclusions lieacutees agrave de mauvaises informations agrave la peur de la contamination mais aussi agrave la peur de ce qui est diffeacuterent Aussi parler du sida crsquoest parler des droits de lrsquohomme et des combats des malades pour ces droits (droits des femmes et des enfants droits des homosexuels bisexuels et transsexuels des migrants et des sans papiers des usagers de drogues des deacutetenus des prostitueacutes) Avec le sida ce sont les malades eux-mecircmes qui se sont battus (pour la premiegravere fois) pour participer aux congregraves scientifiques et aux deacutecisions qui les concernaient Il a sembleacute important que le museacutee en conserve les traces Le museacutee dans ce domaine comme dans drsquoautres a diffeacuterents rocircles

la conservation drsquoobjets fragiles que lrsquoon ne garde pas neacuteces-sairement

entretenir la meacutemoire des exclus dans une meacutemoire nationale et europeacuteenne

inciter agrave deacutebattre car le museacutee est bien sucircr un lieu de preacutesentation et drsquoexposition ougrave peuvent se deacuterouler des rencontres et des deacutebats

Que sont ces objets

Il y a environ 17 000 objets qui ont eacuteteacute collecteacutes en France et dans 49 pays de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee1 Par objets on entend aussi bien des affiches et cartes postales que des tee-shirts des enveloppes de preacuteservatifs des badges et pinrsquos des banderoles pancartes et tracts de manifestation des produits deacuteriveacutes (par exemple des stylos des tasses portant le ruban rouge) des brochures deacutepliants livres videacuteos CD On peut les classer en trois grandes cateacutegories

objets et documents lieacutes agrave lrsquoinformation et agrave la preacutevention objets et documents relatifs agrave la lutte contre lrsquoexclusion et agrave la

solidariteacute (ruban rouge Journeacutee mondiale de lutte contre le sida le 1er deacutecembre)

objets et documents relatifs aux revendications politiques pour les droits des malades Ils sont riches drsquoenseignements dans des domaines annexes agrave la maladie repreacutesentations de la diffeacuterence repreacutesentations du corps de la sexualiteacute et de la maladie rapport au risque ou encore la place des jeunes et des femmes dans la socieacuteteacute

sTeacutepHAnE ABRioLingeacuteniEuR DrsquoeacuteTuDEs Au cnRs

cERLis uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs mucEmSteacutephane Abriol

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Les fOrmaTiOns de LrsquoUniversiTEacute paris descarTes CONSACREacuteES AU VIH

Master infectiologie microbiologie virologie immunologie (IMVI)

Cohabiliteacute avec lrsquouniversiteacute Paris DiderotResponsables du diplocircme Catherine Fridman (option immunologie) Flore Rozenberg (option virologie) Xavier Nassif (option microbiologie)Cette mention vise agrave former des eacutetudiants scientifiques ingeacutenieurs et meacutedecins dans ces trois grandes speacutecialiteacutes en insistant sur la transversaliteacute des concepts et des approches Chaque speacutecialiteacute Recherche est organiseacutee de faccedilon relativement indeacutependante mais similaire avec des passerelles possibles et souhaiteacutees Un tronc commun par speacutecialiteacute drsquoune dureacutee de deux semaines est organiseacute en collaboration avec lrsquoInstitut Pasteur De nombreux deacuteboucheacutes existent dans la recherche publique et priveacutee ainsi que dans lrsquoenseignement supeacuterieur

Le Master 1er anneacutee est proposeacute soit sous forme drsquoun parcours santeacute reacuteserveacute aux eacutetudiants des filiegraveres santeacute (meacutedecine pharmacie odontologie et maiumleutique) soit sous forme drsquoun parcours scientifique du Master 1er anneacutee IMVI ouvert aux eacutetudiants issus de cursus scientifiques

DIU Prise en charge de lrsquoinfection par le VIH

Responsable du diplocircme Jean-Paul ViardEn raison de lrsquoeacutevolution tregraves rapide des connaissances des techniques et des traitements les praticiens doivent acqueacuterir ou reprendre les bases fondamentales neacutecessaires agrave la compreacutehension des meacutecanismes physiopathologiques du suivi virologique et des traitements de lrsquoinfection agrave VIH

DU Maladies auto-immunes et maladies systeacutemiques

Responsable du diplocircme Loiumlc GuillevinLrsquoobjectif est drsquoapporter aux meacutedecins biologistes pharmaciens une formation approfondie sur ces maladies peu enseigneacutees au cours du cursus eacuteleacutements pathogeacuteniques cliniques paracliniques et theacuterapeutiques neacutecessaires

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Les cOnseiLs dU service inTerUniversiTaire DE MEacuteDECINE PREacuteVENTIVE (SIUMPPS)

Comment se proteacuteger Mecircme srsquoil est difficile drsquoaborder la question du preacuteservatif avec son ou sa partenaire crsquoest pourtant le seul moyen de se proteacuteger du sida et des autres ISTCrsquoest pourquoi le centre de meacutedecine preacuteventive de Paris Descartes le SIUMPPS a distribueacute plus de 15 000 preacuteservatifs en 2012

Que faire apregraves une prise de risque Il est impeacuteratif drsquoeacutevaluer le risque reacuteel qui a eacuteteacute encouru Il est conseilleacute de se rendre immeacutediatement aux urgences hospitaliegraveres ou dans un service de maladies infectieuses ou dans un centre de deacutepistage anonyme et gratuit (CDAG) Un test de deacutepistage vous sera alors proposeacute et un meacutedecin vous recevra lors drsquoun entretien qui lui permettra de mesurer et drsquoanalyser le risque drsquoexposition Si le risque drsquoexposition srsquoavegravere important et si le rapport non proteacutegeacute a eu lieu il y a moins de 48h il est alors possible de prendre un traitement drsquourgence preacuteventif qui peut reacuteduire fortement le risque de contamination Crsquoest le Traitement Post-Exposition (TPE) Ce traitement devra ecirctre pris pendant 4 semaines avec un suivi meacutedical et seacuterologique Il est donc impeacuteratif de reacuteagir immeacutediatement apregraves une prise de risque et de ne pas laisser trop de temps passer Si vous avez deacutepasseacute ce deacutelai de 48h il est absolument neacutecessaire de faire un test de deacutepistage en se rendant dans un CDAG aux urgences dans un service de maladies infectieuses ou dans un laboratoire drsquoanalyses meacutedicales avec lrsquoordonnance drsquoun meacutedecin qui pourra eacuteventuellement prescrire un test de Charge virale VIH Attention les tests de deacutepistage ne permettent une deacutetection des anticorps anti VIH dans le sang qursquoagrave partir de la 6e semaine de contamination Il faut donc attendre 6 semaines apregraves un rapport non proteacutegeacute pour savoir si lrsquoon a eacuteteacute infecteacute et il est donc impeacuteratif de se proteacuteger durant cette peacuteriode drsquoincertitude

Le SIUMPPS est composeacute drsquoeacutequipes pluridisciplinaires (infirmiegraveres meacutedecins psychologues et secreacutetaires) agrave la disposition des eacutetudiants Ce service assure un accueil permanent et personnaliseacute des eacutetudiants qui souhaitent demander conseil controcircler leur eacutetat vaccinal obtenir un certificat meacutedical etc Il propose eacutegalement quelques consultations speacutecialiseacutees (nutrition tabac) des consultations psychologiques45 rue des saints-pegraveres paris 6e

Teacutel 01 42 86 38 74 wwwsiumppsuniv-paris5fr

Les centres de deacutepistage anonyme et gratuit existent dans Paris Ils permettent agrave toute personne de savoir si elle est atteinte par le VIH lrsquoheacutepatite B ou C Certains CDAG sont aussi des Centres drsquoInformation de Deacutepistage et de Diagnostic des Infections Sexuellement Transmissibles (CIDDIST) on y deacutepiste des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) plus speacutecifiques

Liste des centres de deacutepistage anonyme et gratuit agrave Paris

1 Centre Croix-Rouge Franccedilaise 43 rue de Valois - Paris 1er Teacutel 01 42 97 48 29 meacutetro Palais Royal-Museacutee du Louvre (lignes 1 7) Bourse (ligne 3)Bus 48Entreacutee porte vitreacutee agrave cocircteacute de la porte de lrsquoimmeuble Deacutepistage UNIQUEMENT sur RDV

2 Centre Meacutedico-Social municipal Figuier2 rue du Figuier - Paris 4e Teacutel 01 49 96 62 70 meacutetro Saint Paul (ligne 1) Pont Marie (ligne 7) - Bus 67 3 Hocircpital Cochin-Tarnier (AP-HP) 89 rue drsquoAssas - Paris 6e (1er eacutetage) Teacutel 01 58 41 18 17 meacutetro Notre Dame des Champs (ligne 12) - RER B Port Royal - Bus 83

4 Hocircpital Fernand Widal (AP-HP) 200 rue du Faubourg Saint Denis - Paris 10e Secteur Bleu Galerie de gauche Porte 3 Teacutel 01 40 05 43 75 meacutetro Gare du Nord (lignes 4 5) La Chapelle (ligne 2) RER B D Gare du Nord - Bus 32

5 Hocircpital Saint-Louis (AP-HP) 42 rue Bichat - Paris 10e Bacirctiment Lailler accessible par la rue sans entrer dans lrsquohocircpital Teacutel 01 42 49 99 24 ou 01 42 49 42 05 (attention beaucoup drsquoaffluence)meacutetro Reacutepublique (lignes 3 5 8 9 11) Goncourt (ligne 11) Colonel Fabien (ligne 2) Jacques Bonsergent (ligne 5)Bus 75

6 Hocircpital Saint-Antoine (AP-HP) 184 rue du Faubourg Saint Antoine - Paris 12e Secteur Jaune Bacirctiment de lrsquoHorloge 1er Sous-sol Porte 19 Teacutel 01 49 28 24 45meacutetro Reuilly-Diderot (lignes 1 8) Faidherbe-Chaligny (ligne 8)Bus 86

7 Hocircpital Pitieacute Salpeacutetriegravere (AP-HP) 47-83 boulevard de lrsquoHocircpital -Paris 13e Teacutel 01 42 16 10 53Autre entreacutee 52 boulevard Vincent Auriol (M1113125 6 Chevaleret) Bacirctiment de Meacutedecine meacutetro St Marcel (ligne 5) Gare drsquoAusterlitz (lignes 5 10) Chevaleret (ligne 6) - RER c Gare drsquoAusterlitz - Bus 91

8 Centre Meacutedico-Social municipal - CDAGCIDDIST Ridder 3 rue de Ridder - Paris 14e Teacutel 01 58 14 30 30 meacutetro Plaisance (ligne 13) - Bus 62

9 Institut Alfred Fournier25 boulevard Saint-Jacques - Paris 14e Teacutel 01 40 78 26 0071meacutetro Saint-Jacques (ligne 6) Glaciegravere (ligne 6)RER B Denfert-Rochereau - Bus 216

10 Hocircpital Bichat (AP-HP) 46 rue Henri Huchard - Paris 18e Secteur Claude Bernard en direction de la Materniteacute en bas de la passerelle agrave gauche Teacutel 01 40 25 84 34 meacutetro Porte de Saint-Ouen (ligne 13) - Bus 81 - PC2

11 Centre Meacutedico-social municipal - CDAGCIDDIST Belleville 218 rue de Belleville - Paris 20e Teacutel 01 40 33 52 00 meacutetro Teacuteleacutegraphe (ligne 11) Place des Fecirctes (lignes 7bis 11) - Bus 60

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pLAn DE pARis DEs cEnTREs DE DeacutepisTAgE AnonymE ET gRATuiT

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Actif santeacutePermettre aux personnes drsquoecirctre acteur de leur santeacute et de la santeacute109 rue Orfila - 75020 ParisTeacutel 09 50 796 160wwwactif-santeorg Actions traitementsMieux informer pour ecirctre mieux soigneacute190 bd de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 43 67 66 00wwwactions-traitementsorgEmail atactions-traitementsorg

Act Up-ParisAssociation de lutte contre le sida dans la rue dans les meacutedias et dans les institutions Cofondatrice de sidactionBp 287 ndash 75011 Paris Teacutel 01 49 29 44 75wwwactupparisorgEmail actupactupparisorg

ArcatAccompagner orienter preacutevenir informer94-102 rue de Buzenval - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 29 29wwwarcat-santeorgEmail infoarcat-santeorg AIDESFaire avancer la lutte contre le sida crsquoest faire avancer la socieacuteteacute toute entiegravere Teacutel 0805 160 011 (gratuit depuis un poste fixe)wwwaidesorg

Diagonale idfPreacutevenir accompagner heacuteberger creacuteer des solidariteacutes20 avenue de la Terrasse - 91260 Juvisy-sur-OrgeTeacutel 01 69 24 85 60wwwdiagonale-idforgEmail diagonaleidfwanadoofr

Habitat et soinsFavoriser lrsquoaccegraves aux soins et au logement de personnes en situation preacutecaire379 avenue du Preacutesident Wilson - 93210 Saint-DenisTeacutel 01 55 87 55 55wwwgroupe-sosorgEmail soshetsasosorg Hf preacuteventionPreacutevention et sensibilisation sur le VIH et les ISTInstitut de la promotion de la santeacute 3 place de la mairie - 78190 TrappesTeacutel 09 53 84 98 33wwwhf-preventioncomEmail contacthf-preventioncom

Le kiosque infos sida et toxicomaniePreacutevention information orientation sida IST toxicomanie36 rue Geoffroy lrsquoAsnier - 75004 ParisTeacutel 01 44 78 00 00wwwlekiosqueorgEmail infolekiosqueorg

Sida info serviceInformation soutien eacutecoute orientation190 boulevard de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 16 16wwwsida-info-serviceorg

Sidaction Agit sur tous les fronts de la lutte contre le sida 228 rue du Faubourg Saint-Martin - 75010 ParisTeacutel 01 53 26 45 55wwwsidactionorgEmail sidactionsidactionorg

Solidariteacute sidaAider Preacutevenir Deacutefendre16 bis avenue Parmentier - 75011 ParisTeacutel 01 53 10 22 22Email infosolidarite-sidaorg

Centre reacutegional drsquoinformation et de preacutevention du sida (Crips) Icircle de FranceAccueil documentation et formation de toutes personnes en ques-tionnement par rapport au VIHsida ou aux infections14 rue Maublanc - 75015 Paris Teacutel 01 56 80 33 33Email infolecripsnet

Sites web drsquoinformation

VIHorgSite drsquoinformations de deacutebats drsquoeacutechanges au service de la lutte contre le sidawwwvihorg

Sida Info PlusEspace drsquoinformation et drsquoeacutechange pour les seacuteropositifswwwsidainfoplusfr

Les ASSOCIATIONS

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Les Cahiers de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes sont eacutediteacutes par LrsquoUniversiteacute Paris Descartes

Directeur de la publication bull Freacutedeacuteric Dardel

Responsables scientifiques bull Yves Charbitbull Anne Hosmalinbull Christine Rouzioux

Reacutedaction en chef bull Pierre-Yves Clausse bull Alice Tschudy

Coordination bull Brigitte Brohard

Maquette bull Agence Avril

Version numeacuterique bull Virgile Delacirctre

Iconographie bull Photothegraveque Universiteacute

Paris Descartesbull Fotoliabull Institut Pasteur

bull Groupe Institut Cochin Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Huguette amp Prosperbull Mairie de Paris--------------------------------------bull Steacutephane Abriolbull Clarisse Berlioz-Torentbull Marina Cavazzana-Calvobull Yves Charbitbull Odile Launaybull Lisa Haydenbull Anne Hosmalinbull Bibia Pavard bull Leiumlla Perieacutebull Bruno Sargueilbull Carine Tisneacutebull Michaeumll Valente

Ont collaboreacute agrave ce numeacutero institut cochin bull Eacutequipe Cytokines

et infections virales

bull Eacutequipe Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Eacutequipe Interactions hocircte-virus

bull Eacutequipe Interfeacuterence moleacuteculaire entre le virus et la cellule

bull Eacutequipe Phagocytose et invasion bacteacuterienne

bull Eacutequipe Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques

bull Eacutequipe Virus et trafic intracellulaire

Hocircpital necker bull Deacutepartement

de biotheacuterapie bull Eacutequipe Infections agrave VIH

Reacuteservoirs Pharmacologie des Antireacutetroviraux et Preacutevention de la Transmission Megravere Enfant

centre universitaire des saints-pegraveresbull Centre de recherche

sur les liens sociaux (CERLIS)

bull Eacutequipe Chimie amp Biologie Nucleacuteos(t)ides et Immunologie pour la Theacuterapie

bull Eacutequipe Reacutegulation de la Transcription et Maladies Geacuteneacutetiques

bull Institut Droit et Santeacute (IDS)

bull Institut de Recherche sur les Vaccins et lrsquoImmunotheacuterapie des cancers et du sida

bull Service Interuniversitaire de meacutedecine preacuteventive (SIUMPPS)

Faculteacute des sciences pharmaceutiques et Biologiques bull Eacutequipe Meacutecanismes

moleacuteculaires de lrsquoinitiation de la traduction

bull Eacutequipe Structure des ARN interactions et anti-infectieux

centre drsquoinvestigation clinique de vaccinologie cochin pasteur

centre population et Deacuteveloppement (cEpED)

36 wwwparisdescartesfr

05

2008Le prix Nobel de meacutedecine est deacutecerneacute agrave Franccediloise Barreacute-Sinoussi et Luc Montagnier pour leur deacutecouverte du VIH en 1983

Le meacutedicament Atripla combine trois meacutedicaments en la prise drsquoun seul comprimeacute par jour

2009

2013On estime qursquoenviron 34 millions de personnes vivent avec le VIH dans le mondeEn France environ 130 000 personnes sont seacuteropositives lrsquoIle-de-France est la reacutegion la plus toucheacutee par lrsquoeacutepideacutemie qui continue de progresser dans la communauteacute gayLrsquoaccegraves aux traitements dans les pays toucheacutes par lrsquoeacutepideacutemie reste tregraves insuffisant puisqursquoen 2012 moins de 6 millions de personnes infecteacutees recevaient des traitements antireacutetroviraux

LA TRAnsmission Du ViHLa majoriteacute des cas de transmission de VIH a lieu lors de rapports sexuels non proteacutegeacutes La meilleure protection est lrsquousage du preacuteservatif La contamination se fait aussi par voie sanguine notamment chez les consommateurs de drogues Lrsquoutilisation de seringue agrave usage unique reacuteduit consideacuterablement ce risque de transmission La transmission du virus de la megravere agrave lrsquoenfant a lieu in utero ou intra-partum Lrsquoefficaciteacute de la preacutevention de cette transmission par les traitements antireacutetroviraux administreacutes durant la grossesse a permis de reacuteduire consideacuterablement ce risque

LrsquoinFEcTion DE LrsquooRgAnismE pAR LE ViHLe VIH infecte particuliegraverement les lymphocytes T CD4 qui sont des cellules essentielles du systegraveme immunitaire car elles coordonnent de nombreuses reacuteponses immunes notamment face aux infections De fait lrsquoinfection virale est disseacutemineacutee dans tout lrsquoorganisme et le virus est preacutesent dans le sang le sperme le liquide preacute-seacuteminal les seacutecreacutetions cervico-vaginales et le lait maternel Lrsquoinfection se produit par la disseacutemination du virus par voie muqueuse (ex muqueuses vaginales anales et au niveau du gland) ou directement par voie sanguine (seringue)

cycLE Du ViRus Le VIH est un reacutetrovirus dont le geacutenome est un ARN Apregraves lrsquoentreacutee du virus dans la cellule lrsquoARN viral est transcrit en ADN gracircce agrave une enzyme virale la reacuteverse-transcriptase Cet ADN double brin va ensuite srsquointeacutegrer au sein drsquoun chromosome de la cellule Cette cellule infecteacutee peut rester au repos jusqursquoau moment ougrave elle est activeacutee La reacuteplication virale est alors deacuteclencheacutee utilisant la machinerie cellulaire pour produire de multiples particules virales qui vont ecirctre libeacutereacutees et infecter de nouvelles cellules

LEs conseacutequEncEs DE LrsquoinFEcTion pAR LE ViHLrsquoinfection induit une reacuteplication systeacutematique et continue qui augmente au cours du temps entrainant la destruction progressive des lymphocytes T CD4 et lrsquoalteacuteration des deacutefenses immunitaires Le deacuteficit immunitaire ou laquo SIDA raquo pour Syndrome de lrsquoImmuno-Deacuteficience Acquise deacutefini par un taux de lymphocytes CD4 infeacuterieur agrave 200mm3 et par des infections dites opportunistes qui profitent de cette immunodeacutepression pour se deacutevelopperEn lrsquoabsence de traitement le sida survient en moyenne 8 ans apregraves lrsquoinfection par le VIH Les traitements antireacutetroviraux sont deacutesormais initieacutes de plus en plus tocirct apregraves le diagnostic de lrsquoinfection non seulement pour preacuteserver le risque de progression vers le sida mais aussi celui de transmission sexuelle

TRAiTEmEnTs ET REcHERcHEsLes traitements antiviraux disponibles ne permettent pas de gueacuterir lrsquoinfection ils empecircchent lrsquoeacutevolution de lrsquoinfection vers la maladie Ils bloquent la reacuteplication virale et lrsquoinfection de nouvelles cellules en diminuant consideacuterablement la charge virale crsquoest-agrave-dire le nombre de virus preacutesents dans lrsquoorganisme Les recherches actuelles srsquoattachent agrave ameacuteliorer la prescription des traitements existants et agrave deacutevelopper de nouvelles cibles du cycle viral Agrave ce jour il nrsquoexiste aucun vaccin efficace contre lrsquoinfection agrave VIH les recherches se poursuivent non seulement vers les vaccins prophylactiques mais aussi vers les vaccins theacuterapeutiques

Se faire deacutepister crsquoest aussi proteacuteger les autres

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EacuteTaT des LieUX en franceAU 1er DEacuteCEMBRE 2012

LrsquoInstitut de Veille Sanitaire (InVS) publie chaque anneacutee agrave lrsquooccasion de la Journeacutee mondiale du sida des donneacutees actualiseacutees sur lrsquoinfection au Virus drsquoImmunodeacuteficience Humaine (VIH) et les Infections Sexuellement Transmissibles (IST) en France Les donneacutees disponibles pour lrsquoanneacutee 2011 ne montrent pas de rupture par rapport aux anneacutees preacuteceacutedentes

Environ

6100 personnes ont deacutecouvert leur seacuteropositiviteacute en 2011

un chiffre comparable agrave celui de 2010

32 drsquoentre elles lrsquoont fait lors drsquoune consultation en meacutedecine de ville LrsquoIle-de-France la Cocircte drsquoAzur et la Guyane demeurent les reacutegions les plus toucheacutees Enfin on estime toujours que

30 000 personnes vivent avec le VIH et lrsquoignorent

de tests de deacutepistages VIH52 millions

ont eacuteteacute reacutealiseacutes en 2011 soit 4 de plus qursquoen 2010 Dans la moitieacute des cas le diagnostic drsquoinfection VIH est tardif avec un taux de cellules immunitaires (CD4) agrave moins de 350 Pour ameacuteliorer la prise en charge il faudrait deacutesormais arriver agrave deacutepister plus tocirct Les personnes diagnostiqueacutees preacutecocement sont le plus souvent jeunes neacutees en France contamineacutees lors drsquoun rapport homosexuel alors que les personnes diagnostiqueacutees tregraves tardivement sont souvent plus acircgeacutees neacutees en Afrique subsaharienne et contamineacutees lors de rapports heacuteteacuterosexuels

07Les patients deacutecegravedent deacutesormais de comorbiditeacutes quand leur infection est controcircleacutee par des traitements anti-reacutetroviraux Une prise en charge multidisciplinaire en particulier en ce qui concerne les cancers apparait indispensable

Seules

10 des personnes ont deacutecouvert leur seacuteropositiviteacute durant la primo-infection alors que

800 cas de deacutepistages tregraves tardifs(au stade sida) ont eacuteteacute enregistreacutes sur la mecircme peacuteriode (environ 13 ) Augmenter la preacutecociteacute des diagnostics de la maladie reste un enjeu de santeacute publique majeur pour les anneacutees agrave venir

En 2011 2400 hommesayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) ont deacuteclareacute leur seacuteropositiviteacute Cela repreacutesente

40 des deacutepistages positifsune proportion qui ne diminue pas au fil des ans Ces hommes demeurent la population la plus exposeacutee en France puisque lrsquoincidence de lrsquoinfection VIH est 200 fois plus eacuteleveacutee au sein de cette population Lrsquoeacutetude laquo Preacutevagay raquo reacutealiseacutee parmi les HSH freacutequentant les lieux de convivialiteacute gay parisiens eacutevalue cette incidence agrave 38 avec une preacutevalence de 18 Les eacutetudes drsquoautres pays rapportent des estimations drsquoincidence proches pour les populations drsquoHSH avec une moyenne de 25 Ces hommes sont majoritairement neacutes en France et acircgeacutes de 37 ans en moyenne Un tiers drsquoentre eux a effectueacute le test de deacutepistage suite agrave des signes cliniques drsquoinfection et un tiers suite agrave une exposition au VIH Dans 40 des cas ils ont eacuteteacute deacutepisteacutes par un meacutedecin de ville

Chez les heacuteteacuterosexuels neacutes agrave lrsquoeacutetranger la transmission du VIH parait moins importante qursquoauparavant et le nombre de deacutecouvertes de seacuteropositiviteacute diminue depuis 2003 En revanche chez les heacuteteacuterosexuels neacutes en France le nombre de deacutecouvertes de seacuteropositiviteacute est stable depuis plusieurs anneacutees En 2011 on a deacutenombreacute

3500 deacutecouvertes de seacuteropositiviteacutechez les heacuteteacuterosexuels dont

2400 neacutes agrave lrsquoeacutetranger (1400 femmes)et 1100 neacutes en France (600 hommes)

39des hommes heacuteteacuterosexuels avaient atteint le stade sida (moins de 200 CD4) lorsqursquoils ont deacutecouvert leur seacuteropositiviteacute Les usagers de drogues ne repreacutesentent plus que 1 des nouvelles contaminations soit 85 personnes en 2011 Une importante proportion de cette population est neacutee agrave lrsquoeacutetranger en Europe et en Afrique du Nord

Enfin le sida ne repreacutesente plus qursquoun quart des causes de deacutecegraves des patients infecteacutes par le VIH en France sauf en outre-mer ougrave cette proportion reste de 36

Les homosexuels masculins et les heacuteteacuterosexuels neacutes agrave lrsquoeacutetranger restent les populations les plus exposeacutees

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DeacuteFiniTion DEs ReacutesERVoiRs ViHLes traitements antireacutetroviraux ont permis de reacuteduire consideacuterablement la morbiditeacute et la mortaliteacute des patients infecteacutes traiteacutes qui ont deacutesormais une espeacuterance de vie tregraves proche de celle de la population geacuteneacuterale Ces traitements permettent de bloquer la reacuteverse-transcriptase et drsquointerrompre le cycle viral en empecircchant lrsquoinfection de nouvelles cellules Cependant lrsquoinfection reste toujours preacutesente dans lrsquoorganisme du fait que les antireacutetroviraux nrsquoatteignent pas les cellules infecteacutees latentes au repos qui constituent les reacuteservoirs VIHDe fait les personnes seacuteropositives ne peuvent arrecircter leurs traitements (mecircme en cas de charge virale indeacutecelable) car dans ce cas la reacuteplication virale redeacutemarre et le virus est agrave nouveau rapidement produit Ce pheacutenomegravene est ducirc agrave lrsquoexistence de reacuteservoirs du VIH constitueacutes majoritairement de lymphocytes CD4 infecteacutes Les cellules infecteacutees sont preacutesentes de faccedilon diffuse dans tout lrsquoorganisme mais crsquoest dans les tissus lymphoiumldes le tube digestif et les ganglions lymphatiques qursquoelles sont les plus abondantes De mecircme que le systegraveme immunitaire est incapable drsquoinduire des reacuteponses immunes capables de controcircler la reacuteplication virale les cellules reacuteservoirs dormantes ne sont pas reconnues par le systegraveme immunitaire et ne sont donc pas eacutelimineacutees car elles nrsquoexpriment aucun antigegravene viral membranaire

quAnTiFicATion DEs ReacutesERVoiRs Notre laboratoire est impliqueacute depuis plusieurs anneacutees dans cette theacutematique Nous avons notamment caracteacuteriseacute le niveau des reacuteservoirs VIH au sein de nombreuses cohortes de patients et de situations cliniques diffeacuterentes Pour cela nous avons deacuteveloppeacute une technique ultra-sensible de quantification drsquoADN-VIH dans les cellules infecteacutees sanguines et dans les tissus Tout comme le niveau de charge virale sanguine et le taux de lymphocytes CD4 le niveau drsquoADN-VIH permet de connaicirctre le niveau

EacuteTUde desREacuteSERVOIRSVIH

cHRisTinE RouziouxEA 3620 laquo inFEcTion agrave ViH ReacutesERVoiRs ET pHARmAcoLogiE DEs AnTiReacuteTRoViRAux raquo LABoRAToiRE DE ViRoLogiE HocircpiTAL nEckER - EnFAnTs mALADEs

Manipulation sur la paillassecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Christine RouziouxDirecteur drsquouniteacute HUProfesseur des Universiteacutes Praticien des Hocircpitaux Sida Maladies Infectieuses amp Parasitaires Microbiologie Immunologie ImmunopathologiecopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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global drsquoinfection caracteacuteristique de chaque patient Il est preacutedictif du risque de progression vers le sida Cette technique permet eacutegalement drsquoeffectuer le diagnostic de lrsquoinfection du nouveau-neacute de megravere seacuteropositive Le deacuteveloppement drsquoautres techniques de recherche pour quantifier et caracteacuteriser les diffeacuterentes formes drsquoADN-VIH inteacutegreacutees au chromosome ainsi que la mesure de la capaciteacute des reacuteservoirs agrave produire du virus nous permettra de participer agrave la construction drsquoessais theacuterapeutiques visant agrave reacuteduire les reacuteservoirs

LEs conTRocircLEuRs Du ViH Il existe de rares cas de personnes seacuteropositives qui ne preacutesentent aucun signe drsquoeacutevolution clinique et biologique sur plusieurs anneacutees ils sont deacutesigneacutes sous le terme de laquo HIV controcircleurs raquo ou laquo controcircleurs du VIH raquo Ces patients dont le systegraveme immunitaire controcircle naturellement lrsquoinfection sont le sujet de nombreuses recherches physiopathologiques La compreacutehension des meacutecanismes agrave lrsquoorigine de ce controcircle virologique pourrait conduire au deacuteveloppement de nouvelles approches theacuterapeutiques ou vaccinales La mesure du taux drsquoADN-VIH chez ces patients nous a permis de montrer qulsquoils preacutesentent un niveau de reacuteplication virale et de reacuteservoirs particuliegraverement bas mecircme apregraves plus de 10 ans drsquoinfection Deux meacutecanismes pourraient expliquer ces deacutefenses naturelles soit une reacutesistance naturelle des lymphocytes agrave lrsquoinfection ou bien un blocage de la reacuteplication du virus par des facteurs de restriction Lrsquoeacutetude de ces meacutecanismes est prometteuse Une forte proportion de ces sujets laquo controcircleurs du VIH raquo sont porteurs drsquoallegraveles HLA-B27 etou de HLA-B57 Ces allegraveles se reacutevegravelent protecteurs car ils induisent des fonctions de lymphocytes TCD8 plus robustes et plus efficaces contre les cellules infecteacutees activeacutees

LEs pATiEnTs VisconTiNotre groupe de recherches a identifieacute et deacutecrit reacutecemment des cas de patients traiteacutes preacutecocement en primo-infection preacutesentant un controcircle virologique plus de 7 ans apregraves lrsquoarrecirct de leur traitement (Hocqueloux AIDS 2010 Saez-Cirion Plos Pathogens 2013) Cette situation exceptionnelle se reacutevegravele peu freacutequente du fait qursquoelle neacutecessite des conditions particuliegraveres drsquoinitiation tregraves preacutecoce des traitements maintenus au moins deux ans puis interrompus La freacutequence de cette situation est estimeacutee de 7 agrave 10 des patients traiteacutes en primo-infection sans que des facteurs particuliers nrsquoaient eacuteteacute identifieacutes Ces patients laquo controcircleurs post-traitement raquo ou VISCONTI pour Viro-Immunological Sustained Control after Treatment Interruption ne portent pas les allegraveles protecteurs HLA-B27 ou HLA-B57 Ils nrsquoont pas drsquoactiviteacute TCD8 fortes comme les HIV controcircleurs Par contre ils preacutesentent un niveau des reacuteservoirs particuliegraverement faible et certains voient leurs reacuteservoirs diminuer ces derniegraveres anneacutees alors qursquoils ne reccediloivent plus de traitement La culture des cellules lymphocytaires de ces sujets permet de montrer une reacuteplication virale avec une production de virus nrsquoindiquant pas des blocages complets ou la preacutesence de virus deacutefectifs majoritaires Notre hypothegravese est qursquoun meacutecanisme du controcircle virologique en lrsquoabsence de traitement est diffeacuterent de celui des HIV controcircleurs Nous pensons que le traitement tregraves preacutecoce interrompt lrsquoeacutetablissement des reacuteservoirs bloque la laquo tempecircte cytokinique raquo induite lors de la primo-infection tout en preacuteservant des fonctions immunitaires essentielles notamment les reacuteponses immunes inneacutees

TRAiTEmEnTs En pRimo-inFEcTionDegraves 2001 nous avons rapporteacute le fait que des traitements initieacutes degraves la primo-infection induisent une forte reacuteduction du taux drsquoADN-VIH des lymphocytes sanguins beaucoup plus importante que celle induite par des traitements initieacutes en phase chronique De nombreux reacutesultats convergent maintenant et confirment lrsquoimpact important des traitements initieacutes tregraves preacutecocement LrsquoEssai ANRS-OPTIPRIM est le premier essai visant agrave explorer lrsquoimpact drsquoune penta-theacuterapie de 24 mois initieacutee dans les dix semaines suivant la contamination sur le reacuteservoir sanguin Lrsquoessai qui a commenceacute en 2010 va se deacuterouler jusqursquoen 2014 Les preacutelegravevements recueillis au cours de cet essai vont nous permettre de caracteacuteriser finement le reacuteservoir viral en phase tregraves preacutecoce de la primo-infection Nous pourrons eacutegalement caracteacuteriser les reacuteponses immunitaires inneacutees et speacutecifiques analyser la reacuteponse anticorps et rechercher drsquoeacuteventuels meacutecanismes de blocage de la latence virale

nouVELLEs pisTEs THeacuteRApEuTiquEsLrsquoeacutelimination complegravete des cellules reacuteservoirs sera un objectif tregraves difficile agrave atteindre Pour eacuteradiquer lrsquoinfection il faudrait cibler speacutecifiquement le geacutenome viral inteacutegreacute dans les chromosomes Certaines moleacutecules anticanceacutereuses pourraient ecirctre utiliseacutes dans ce contexte Nous explorons de telles pistes avec les eacutequipes des Professeurs Brigitte Autran (Inserm - UMRS 945) et Carine van Lint de lrsquoUniversiteacute de Bruxelles Nous avons exploreacute la capaciteacute des cellules reacuteservoirs TCD4 quiescentes agrave produire du virus en preacutesence de divers activateurs de la latence virale Cela pourrait constituer une nouvelle approche theacuterapeutique Il reste agrave savoir quels seraient les patients qui pourraient beacuteneacuteficier au mieux de tels traitements

Sur la paillassecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I

Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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recHercHes fOndamenTaLesEN IMMUNOLOGIE ET EN VIROLOGIE

AnnE HosmALinDiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE pReacutesEnTATion DE LrsquoAnTigegravenE pAR LEs cELLuLEs DEnDRiTiquEs

Rocircle des cellules dendritiquesLrsquoobjectif de nos recherches est de permettre de trouver de meilleurs protocoles pour eacutelaborer des candidat-vaccins ou des immunotheacuterapies et eacutegalement de deacutecouvrir des paramegravetres preacutedictifs pour aider les deacutecisions theacuterapeutiques concernant lrsquoinfection par le VIH

Nous eacutetudions des cellules particuliegraveres du systegraveme immunitaire les cellules dendritiques Ces cellules sont essentielles dans le deacuteclenchement de la reacuteponse immunitaire et dans lrsquoefficaciteacute des vaccins En effet elles sont les seules qui peuvent activer les lymphocytes T naiumlfs et donc deacuteclencher les reacuteponses immunitaires Elles ont eacuteteacute appeleacutees laquo cellules preacutesentatrices de lrsquoantigegravene professionnelles raquo Certaines sont speacutecialiseacutees dans la laquo preacutesentation croiseacutee de lrsquoantigegravene raquo un processus gracircce auquel les cellules dendritiques sont capables de preacutesenter aux cellules du systegraveme immunitaire certains fragments des microbes qui infectent des cellules voisines ces fragments sont appeleacutes antigegravenes Elles informent ainsi les lymphocytes T et B de lrsquoinfection ce qui initie une strateacutegie complexe de destruction tregraves speacutecifique des cellules infecteacutees Les vaccins contre les virus doivent la plupart du temps passer par des voies de preacutesentation croiseacutees dans les cellules dendritiques Alors seulement le systegraveme immunitaire sera activeacute et capable de reconnaicirctre speacutecifiquement le virus

Les cellules dendritiques sont des sentinelles qui repegraverent lrsquoentreacutee de pathogegravenes dans lrsquoorganisme Elles ont un rocircle de coordination de la reacuteponse immunitaire Elles libegraverent des proteacuteines appeleacutees cytokines pour activer les autres cellules du systegraveme immunitaire et polariser leurs reacuteponses contre les virus les tumeurs les bacteacuteries ou les parasites En particulier les cellules dendritiques plasmacytoiumldes sont les principales productrices drsquoune famille de cytokines appeleacutee interfeacuteron alpha Ces proteacuteines inhibent la multiplication du virus dans les cellules de lrsquohocircte participant ainsi agrave son eacutelimination Nous avons deacutecouvert le deacuteficit du nombre des cellules dendritiques circulantes lors de lrsquoinfection par le VIH et une forte diminution de la production drsquointerfeacuteron 1 dans la primo-infection Le deacuteficit des cellules plasmacytoiumldes est preacutedictif drsquoune perte de controcircle de la reacuteplication virale

Anne HosmalinDirectrice de recherche CNRS MD PhD chef de lrsquoeacutequipe laquo Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques raquocopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Equipe Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiquesAlexandre Lubin - Yolande Richard - Kahina Taleb - Camille Baey - Michaeumll Valente - Vincent Feuillet - Milica Millvojevic - Jean-Pierre Jourdain - Lene Vimeux - Marco Iannetta - Ezgi Yildiz - Anne HosmalincopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Reacuteponses immunitaires

Hyperactivation du systegraveme immunitaireLors de lrsquoinfection par le VIH il existe un cercle vicieux drsquohyperactivation du systegraveme immunitaire Le VIH infecte preacutefeacuterentiellement les lymphocytes CD4 qui sont tregraves importants dans les deacutefenses immunitaires Lorsque ces cellules sont activeacutees le virus peut se multiplier Au niveau de lrsquointestin ces lymphocytes sont en permanence activeacutes par le voisinage des bacteacuteries intestinales Ainsi lrsquohyperactivation du systegraveme immunitaire entrave paradoxalement lrsquoeacutelimination du virus Notre eacutequipe a montreacute que cette hyperactivation pourrait reposer sur une population particuliegravere de globules blancs des monocytes porteurs de la moleacutecule MDC-8 Ceux-ci pourraient devenir une nouvelle cible theacuterapeutique Cette strateacutegie permettrait de compleacuteter lrsquoaction des antireacutetroviraux en interrompant drsquoune maniegravere tregraves cibleacutee le cercle vicieux drsquohyperactivation du systegraveme immunitaire

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Yolande Richard copyVirgile Delacirctre I Service Communi-cation I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

FLoREncE niEDERgAngDiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE pHAgocyTosE ET inVAsion BAcTeacuteRiEnnE

Effets de lrsquoinfection des macrophages par le VIHNotre eacutequipe eacutetudie les effets de lrsquoinfection par le VIH-1 sur les fonctions des macrophages Les macrophages sont des cellules du systegraveme immunitaire issues de la diffeacuterenciation de preacutecurseurs et de monocytes circulants dans les tissus Ils jouent un rocircle majeur dans lrsquoeacutelimination quotidienne des deacutebris cellulaires ainsi que des microorganismes pathogegravenes (fonction de phagocytose et de clairance) et participent agrave lrsquoorchestration des reacuteponses immunitaires par la seacutecreacutetion de meacutediateurs solubles les cytokines Les macrophages repreacutesentent une cible majeure du VIH car ils permettent une reacuteplication virale productive tout en eacutetant reacutesistants aux effets cytotoxiques du virus contrairement aux lymphocytes T Ils jouent un rocircle tregraves important dans le deacuteveloppement de maladies opportunistes et communautaires En particulier se sont deacuteveloppeacutees ces derniegraveres anneacutees des pathologies tregraves seacutevegraveres lieacutees agrave des souches de Salmonelles hyper invasives qui au lieu de donner lieu agrave des infections locales controcircleacutees eacutevoluent en maladie systeacutemique grave chez les patients immunodeacuteprimeacutes en Afrique australe

Nous avons montreacute que les macrophages infecteacutes par le VIH-1 preacutesentent des capaciteacutes reacuteduites de phagocytose de diverses cibles La proteacuteine NEF qui est un facteur de virulence majeur du VIH-1 joue un rocircle primordial dans lrsquoinhibition de la phagocytose en perturbant le trafic intracellulaire indispensable pour une internalisation efficace Nos recherches se concentrent actuellement sur lrsquoeacutetude des eacutetapes plus tardives de maturation de deacutegradation et clairance des bacteacuteries et drsquoactivation des cellules Notre but est de comprendre pourquoi les cellules infecteacutees par le VIH-1 permettent le deacuteveloppement de maladies opportunistes en utilisant en particulier des modegraveles de co-infections par le virus et les souches invasives africaines de bacteacuteries Salmonella Nous recherchons aussi les facteurs viraux impliqueacutes dans ces eacutetapes

yoLAnDE RicHARDDiREcTRicE DE REcHERcHE

Compartiment lymphocytaire B et infections pathogegravenes par VIHSIVLe fonctionnement du compartiment B est profondeacutement alteacutereacute chez les patients infecteacutes par le VIH-1 ou les macaques infecteacutes par les souches pathogegravenes du virus de lrsquoimmunodeacuteficience simienne (SIV) Les Primates Non Humains (comme les macaques Rheacutesus ou cynomolgus) infecteacutes par le SIV (analogue du VIH chez les macaques) repreacutesentent le seul modegravele pertinent permettant de faire progresser les recherches sur le sida Dans ce modegravele nous avons montreacute que la perte en lymphocytes B meacutemoires une caracteacuteristique de la phase chronique deacutebute degraves le stade de primo-infection et nrsquoest que partiellement contrecarreacutee par les theacuterapies antireacutetrovirales mecircme preacutecoces Une population de lymphocytes B dits de la zone marginale speacutecialiseacutee dans la reacuteponse antibacteacuterienne voit aussi sa freacutequence reacuteduite au cours de la primo-infection La perte de ces deux populations compromet la reacuteponse speacutecifique du virus mais aussi les reacuteponses acquises naturellement ou par vaccination contre les pathogegravenes et favorise lrsquoeacutemergence drsquoinfections opportunistes Le contexte inflammatoire de lrsquoinfection surimpose une hyperactiviteacute B deacutetectable dans les tissus peacuteripheacuteriques et muqueux qui est associeacutee agrave une hyperproduction drsquoimmunoglobulines polyclonales degraves la primo-infection

Nous avons reacutecemment montreacute une surexpression de BAFF (pour B-cell Activating Factor of the TNF Family) dans le seacuterum et les tissus des macaques primo-infecteacutes qui pourrait contribuer agrave favoriser une reacuteponse B systeacutemique au deacutetriment de la reacuteponse speacutecifique du VIH-1 mais aussi agrave affecter le compartiment T en modulant via les fonction de cellules preacutesentatrices de lrsquoantigegravene des lymphocytes B activeacutesmeacutemoires Cette hypothegravese est actuellement eacuteprouveacutee in vivo chez le macaque infecteacute traiteacute ou non par une forme soluble du reacutecepteur BAFF-R Les conseacutequences de ce blocage sont eacutevalueacutees en termes de reacuteeacutequilibrage de reacuteponse B et T (TH17TH1) ainsi que de protection des cellules dendritiques

Macrophage deacuteriveacute de monocytes sanguins de

donneurs sains infecteacutes in vitro par du VIH-1 Le marquage

anti-capside p24 est visualiseacute en vert le reacuteseau de microtu-

bules en rouge et le noyau des cellules en bleu

copy Chantal Deschamps (eacutequipe F Niedergang)

Une cellule dendritique avec ses compartiments endosomaux ougrave le VIH peut ecirctre phagocyteacute (en vert) son noyau (en bleu) et ses prolongements chargeacutes drsquoantigegravenes (en rouge)copy Michaeumll Valente Anne Hosmalin I Equipe laquo Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques raquo

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Reacutemi cHEyniER DiREcTEuR DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipEcyTokinEs ET inFEcTions ViRALEs

CytokinesLes cytokines sont des proteacuteines essentielles au fonctionnement du systegraveme immunitaire Seacutecreacuteteacutees par les lymphocytes T et B les cellules dendritiques et les macrophages mais aussi par des cellules nrsquoappartenant pas au systegraveme immunitaire elles ont pour fonction de maintenir lrsquoeacutequilibre homeacuteostatique du systegraveme immunitaire et de moduler les reacuteponses immunitaires

Parmi ces cytokines nous nous inteacuteressons plus particuliegraverement agrave lrsquointerleukine 7 (IL-7) cytokine cleacute de la reacutegulation des populations lymphocytaires T En raison de son rocircle primordial dans la thymopoiumlese et de son action sur la prolifeacuteration et la survie des lymphocytes T peacuteripheacuteriques cette cytokine est utiliseacutee dans des essais cliniques visant agrave ameacuteliorer la reconstitution immunitaire des patients infecteacutes par le VIH Notre eacutequipe participe agrave lrsquoanalyse des conseacutequences immunologiques et virologiques de cette theacuterapie Nous analysons les effets de cette immunotheacuterapie sur la diversiteacute des lymphocytes T des patients et sur le deacuteveloppement des reacuteponses immunitaires T speacutecifiques du virus De plus nous avons identifieacute ces derniegraveres anneacutees une nouvelle proprieacuteteacute de lrsquoIL-7 qui participe agrave la redistribution des cellules de lrsquoimmuniteacute vers les muqueuses portes drsquoentreacutee de la plupart des pathogegravenes Suite agrave cette deacutecouverte nous eacutetudions chez le macaque rheacutesus lrsquoimpact drsquoun traitement par lrsquoIL-7 sur le deacuteveloppement des reacuteponses immunitaires au niveau des muqueuses induites par des stimulations antigeacuteniques locales Dans ces muqueuses nous analysons eacutegalement lrsquoexpression du reacutecepteur de lrsquoIL-7 dans le but drsquoidentifier les cellules impliqueacutees dans la mise en place des reacuteponses immunitaires muqueuses et drsquoen disseacutequer les meacutecanismes drsquoaction

Parmi les cytokines produites en reacuteponse aux infections nous eacutetudions eacutegalement dans le modegravele macaque infecteacute par le SIVmac la reacuteponse interfeacuteron alpha induite par la reacuteplication virale dans les organes cibles de lrsquoinfection Nous nous inteacuteressons particuliegraverement agrave lrsquoexpression des sous-types drsquointerfeacuteron alpha dont la fonction antivirale et lrsquoactiviteacute inhibitrice de la prolifeacuteration cellulaire restent agrave deacutefinir preacuteciseacutement La compreacutehension des meacutecanismes de reacutegulation de la production de ces cytokines et de leur impact agrave la fois sur la reacuteplication virale et sur le systegraveme immunitaire pendant la primo-infection par le SIV devrait permettre drsquoidentifier de nouvelles voies theacuterapeutiques qui en compleacutement des traitements antireacutetroviraux pourraient permettre un meilleur controcircle de la reacuteplication virale

Enfin notre eacutequipe srsquointeacuteresse aux chimiokines des cytokines speacutecialiseacutees dans la migration et le controcircle de lrsquoactivation des cellules du systegraveme immunitaire Nous eacutetudions la production et le rocircle de ces moleacutecules au niveau des muqueuses chez lrsquoindividu sain et infecteacute dans le but de mieux appreacutehender les meacutecanismes responsables de la reacuteduction du nombre de lymphocytes T observeacutee au cours des premiegraveres semaines drsquoinfection

Eacutetagegravere de laboratoirecopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Reacutemi Cheynier

Particules du virus du sida (VIH) en jaune bourgeonnant agrave la surface drsquoun lymphocyte Image acquise par microscopie eacutelectro-nique agrave balayage puis coloriseacuteeS Guadagnini et M-C Preacutevost N Sol-Foulon et O Schwartz J-M Panaud copy Institut Pasteur

Cellules dendritiques plasmacytoiumldes (en vert) dans la zone T de la rate (marqueacutee par un anticorps anti actine en rouge les noyaux cellulaires sont en bleu) un organe lymphoiumlde ougrave se

produit une forte reacuteplication du VIH-1 ce qui srsquoaccompagne drsquoune forte production drsquoInterfeacuteroncopyLeiumlla Perieacute Anne Hosmalin I Equipe laquo Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques raquo

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Florence Margottin-GoguetcopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

JeacuteRocircmE EsTAquiERDiREcTEuR DE REcHERcHE

Lapoptose la mort cellulaire programmeacuteeLa speacutecificiteacute de nos recherches reacuteside drsquoune part dans une recherche drsquoamont qui vise agrave preacuteciser les meacutecanismes biochimiques et moleacuteculaires impliqueacutes dans les processus de mort cellulaire programmeacutee des cellules cibles du VIH et drsquoautre part dans une recherche drsquoaval qui eacutetudie ces meacutecanismes in vivo agrave travers lrsquoanalyse des modegraveles de Primates Non Humains infecteacutes par SIV Ces modegraveles nous permettent par ailleurs de tester de nouvelles approches theacuterapeutiques Nos reacutecents travaux ont permis de mettre en exergue que lrsquoinfection par le VIHSIV entraine lrsquoapoptose des cellules preacutesentatrices de lrsquoantigegravene cellules neacutecessaires agrave lrsquoeacutetablissement de la reacuteponse immunitaire Il srsquoagit en particulier des cellules monocytaires et dendritiques Ainsi une mort preacutematureacutee de ces cellules participerait agrave lrsquoeacutetablissement du deacuteficit immunitaire associeacute au sida et ce degraves la phase de primo-infection (Laforge Plos Pathogens 2011)

JEAn-pHiLippE HERBEuVALDiREcTEuR DE REcHERcHE

Meacutecanismes de mort cellulaireLe deacuteveloppement drsquoune reacuteponse inneacutee est essentiel pour lutter contre les infections virales elle permet de deacutetecter les caracteacuteristiques invariantes des microbes envahisseurs et drsquoactiver le systegraveme immunitaire gracircce agrave la production de proteacuteines antivirales appeleacutees cytokines En preacutesence du VIH les cellules dendritiques plasmacytoiumldes produisent des interfeacuterons alpha un groupe particulier de cytokines anti-virales Parallegravelement elles preacutesentent agrave leur surface la proteacuteine TRAIL reacuteguleacutee par les interfeacuterons alpha qui induit la mort des cellules environnantes qui la reconnaissent gracircce agrave un reacutecepteur speacutecifique Dans les phases tardives du sida le taux drsquointerfeacuterons alpha augmente alors que le nombre de lymphocytes T CD4 diminue massivement par mort cellulaire programmeacutee Cela suggegravere que ces cytokines jouent un rocircle dans la pathologie induite par le VIH Nous avons montreacute que les patients laquo controcircleurs raquo qui controcirclent beaucoup mieux que les autres la reacuteplication du VIH preacutesentent une mutation geacuteneacutetique pour le reacutecepteur de la proteacuteine TRAIL Ce reacutecepteur est deacutefectueux La mutation geacuteneacutetique induit la seacutequestration dans la cellule du reacutecepteur qui ne peut alors plus interagir avec TRAIL empecircchant les lymphocytes T CD4 de reconnaicirctre TRAIL et donc de deacuteclencher leur mort cellulaire programmeacutee Cette mutation associeacutee au profil des patients laquo controcircleurs raquo pourrait expliquer le maintien du nombre de leurs lymphocytes T CD4 ainsi que la non-progression vers la phase sida

Bataille moleacuteculaire entre le virus et la cellule

FLoREncE mARgoTTin-goguET DiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE ReacuteTRoViRus-quiEscEncE ET pRoLiFeacuteRATion Nos travaux consistent agrave analyser les ressorts de la bataille moleacuteculaire entre le VIH et la cellule Notre but est de montrer comment le VIH deacutetourne lrsquoenvironnement cellulaire agrave son avantage pour pouvoir se deacutevelopper et se multiplier Pour ce faire nous eacutetudions les meacutecanismes de deacutefense cellulaire mis en place contre lrsquoinfection virale et particuliegraverement le rocircle joueacute par les proteacuteines auxiliaires dans lrsquoinfection de la cellule

Ces proteacuteines sont longtemps resteacutees peu eacutetudieacutees et mysteacuterieuses Il existe deux types de VIH le VIH-1 et le VIH-2 Le VIH-2 est moins pathogegravene en raison drsquoune interaction diffeacuterente avec lrsquohocircte Les virus VIH-1 et VIH-2 expriment 5 proteacuteines auxiliaires 3 en commun (VIF VPR et NEF) et 2 speacutecifiques (VPU pour VIH-1 et VPX pour VIH-2) Avant 2002 on ne cernait pas exactement leurs rocircles car on ne les eacutetudiait pas dans des environnements cellulaires adapteacutes A partir de cette date il y a eu un tournant important dans lrsquoeacutetude de ces proteacuteines avec la deacutecouverte des premiers facteurs de restriction cellulaire crsquoest-agrave-dire des facteurs cellulaires pouvant empecirccher la reacuteplication virale degraves que le virus a peacuteneacutetreacute dans la cellule Notre groupe srsquoest inteacuteresseacute alors agrave trois de ces proteacuteines auxiliaires que sont VPU VPR et VPX Nous avons chercheacute agrave savoir comment elles sont capables de contrecarrer les facteurs de restriction Ainsi nous avons mis en eacutevidence le fait que le virus utilise des proteacuteines cellulaires les E3 ubiquitine ligases qui sont des enzymes qui favorisent la deacutegradation de facteurs cellulaires Petit agrave petit il a eacuteteacute montreacute que VIF VPR et VPU utilisent les ubiquitines ligases pour aller deacutegrader des facteurs cellulaires qui empecircchent naturellement la reacuteplication du virus Nous avons prouveacute le fait que le VIH et en particulier sa proteacuteine VPR peut utiliser une mecircme enzyme pour aller deacutegrader plusieurs facteurs Nous avons aussi montreacute que le facteur cellulaire de deacutefense inactiveacute par VPX la proteacuteine SAMHD1 inhibe le virus en reacuteduisant la quantiteacute cellulaire des briques indispensables agrave la synthegravese de lrsquoADN viral les dNTP Agrave lrsquoheure actuelle nous orientons nos recherches sur la proteacuteine VPR Nous nrsquoavons pas encore trouveacute lrsquoenvironnement cellulaire dans lequel lrsquoexpression du facteur de deacutefense que VPR inactive est stimuleacute

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sERgE BeacutenicHou DiREcTEuR DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE ViRus ET TRAFic inTRAcELLuLAiRENotre eacutequipe srsquoattache agrave comprendre comment le virus utilise et deacutetourne des voies cellulaires essentielles pour se multiplier ou pour perturber le fonctionnement des cellules du systegraveme immunitaire Nous eacutetudions plus particuliegraverement les proteacuteines virales de reacutegulation VPR et NEF dont le rocircle est primordial au cours de certaines eacutetapes de la reacuteplication virale VPR intervient plutocirct au cours des eacutetapes preacutecoces du cycle viral concernant la reacutetro-transcription du geacutenome viral ARN en ADN ainsi que dans le transport de ce dernier du cytoplasme au noyau ougrave il sera inteacutegreacute au geacutenome de la cellule infecteacutee Au contraire NEF intervient au cours des eacutetapes tardives du cycle de reacuteplication virale pour permettre lrsquoassemblage et la production des particules virales infectieuses Lrsquoun de nos axes de recherche est drsquoessayer de deacutevelopper des strateacutegies permettant de bloquer ces facteurs viraux afin drsquoinhiber speacutecifiquement leurs fonctions essentielles au cours de lrsquoinfection naturelle Pour la proteacuteine NEF nous avons deacuteveloppeacute des outils moleacuteculaires speacutecifiques correspondant agrave des fragments drsquoanticorps simple-chaine de lama ciblant speacutecifiquement cette proteacuteine virale Dans des cellules infecteacutees par le VIH-1 ces fragments drsquoanticorps anti-NEF sont capables drsquoinhiber la totaliteacute des fonctions et des deacutesordres fonctionnels provoqueacutes par NEFCes inhibiteurs de NEF constituent donc des outils originaux pour lrsquoeacutetude fondamentale agrave la fois in vitro et in vivo des fonctions de NEF mais eacutegalement pour le deacuteveloppement de nouvelles strateacutegies theacuterapeutiques antivirales cibleacutees sur la proteacuteine NEF

Serge Beacutenichoucopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Le VIH trouve lrsquoopportuniteacute de se reacutepliquer de faccedilon explosive dans les lymphocytes T activeacutes par les cellules dendritiques Ici on voit des lymphocytes T (contour vert) interagissant avec une cellule dendritique (rouge noyaux en bleu) Image obtenue en microscopie agrave fluorescence copy Vincent Feuillet Institut Cochin

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Steacutephane Emilianicopy Lisa Hayden

Clarisse Berlioz-Torrent

cLARissE BERLioz-ToRREnT ET sTeacutepHAnE EmiLiAni DiREcTEuRs DE REcHERcHE cHEFs DE LrsquoeacutequipE inTERAcTions HocircTEs-ViRusLrsquoutilisation des multitheacuterapies antireacutetrovirales (Highly Active Anti-reacutetroviral Theacuterapies) pour le traitement de toutes les personnes infecteacutees par le VIH a permis drsquoobtenir des progregraves consideacuterables tant en termes drsquoinhibition de la reacuteplication virale qursquoau niveau de lrsquoameacutelioration de lrsquoeacutetat clinique des patients Cependant ces multitheacuterapies ne peuvent ni eacuteradiquer le VIH ni empecirccher lrsquoapparition de virus reacutesistants Lrsquoun des deacutefis des futures strateacutegies theacuterapeutiques consistera agrave inhiber les interactions entre le virus et son environnement cellulaire Nos recherches srsquoinscrivent dans cette perspective et visent agrave ouvrir de nouvelles voies pour le deacuteveloppement de moleacutecules antivirales

Lrsquoinfection par le VIH est caracteacuteriseacutee par des niveaux eacuteleveacutes de reacuteplication virale et par la propagation du virus dans lrsquoorganisme mecircme pendant la phase cliniquement latente et asymptomatique chez les patients Lrsquoune des particulariteacutes de ce virus est drsquoutiliser en grande partie la machinerie cellulaire de son hocircte pour se reacutepliquer Notre objectif est drsquoexplorer les relations entre le VIH et la cellule hocircte de faccedilon agrave mettre agrave jour les meacutecanismes moleacuteculaires qui sous-tendent la pathogeacutenie reacutetrovirale

La production de particules virales infectieuses implique de nombreuses interactions entre proteacuteines virales et cellulaires au cours de la reacuteplication virale Au cours des cinq derniegraveres anneacutees nos projets ont porteacute sur la caracteacuterisation de ces interactions au cours des diffeacuterentes eacutetapes de la reacuteplication du VIH Nous avons identifieacute et valideacute fonctionnellement des cofacteurs cellulaires controcirclant lrsquointeacutegration du geacutenome viral dans le chromosome de la cellule hocircte Nous avons eacutegalement eacutetudieacute les derniers stades de la reacuteplication virale en mettant lrsquoaccent sur le trafic des composants viraux vers le site drsquoassemblage viral le bourgeonnement la libeacuteration et la maturation des particules virales Lrsquointeacuterecirct de nos eacutetudes repose sur le fait que ces cofacteurs cellulaires peuvent potentiellement devenir de nouvelles cibles pour le deacuteveloppement de theacuterapies anti-virales

Vue drsquoun laboratoire copy Virgile Delacirctre I Service Communication Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Microscope agrave fluorescence I Michaeumll Valente et Sonia Amraoui copy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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cARinE Tisneacute DiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE sTRucTuRE DEs ARn inTERAcTions ET AnTi-inFEcTiEux

Structure des ARN interactions et anti-infectieux Notre eacutequipe eacutetudie depuis une dizaine drsquoanneacutees le rocircle des proteacuteines du VIH-1 chaperonnes (NCp7 et VIF) des ARN pour promouvoir la formation du complexe drsquoinitiation de la transcription inverse du VIH-1 Nous avons utiliseacute la reacutesonance magneacutetique nucleacuteaire (RMN) pour obtenir une description meacutecanistique de la formation de ce complexe impliquant lrsquoARNtLys3 et lrsquoARN geacutenomique viral Le VIH-1 deacutetourne un ARN de transfert (ARNt) de la cellule hocircte lrsquoARNtLys3 pour lrsquoutiliser comme amorce de la transcription inverse de son ARN geacutenomique La formation de lrsquohybride ARNtLys3ARN viral consiste en lrsquoappariement des 18 nucleacuteotides du PBS (lsquoPrimer binding sitersquo) agrave la seacutequence compleacutementaire formant lrsquoextreacutemiteacute 3rsquo1113125de lrsquoARNt amorceLa formation du complexe drsquoinitiation de la transcription inverse (ARNtLys3ARN viral) neacutecessite donc la fusion de la structure tridimensionnelle de lrsquoARNt un eacuteveacutenement qui ne se produit pas spontaneacutement agrave la tempeacuterature physiologique de lrsquohocircte mais neacutecessite lrsquoaction de la proteacuteine de nucleacuteocapside (NCp7)

Lrsquoensemble de nos travaux RMN visant agrave comprendre la formation du complexe ARNtARN viral assisteacutee par la proteacuteine de nucleacuteocapside nous a permis drsquoacceacuteder agrave une vision dynamique de la formation du complexe drsquoinitiation et drsquoidentifier les changements conformationnels subis par ces ARN et les eacutetapes importantes du processus de formation du complexe drsquoinitiation Drsquoautre part nous avons montreacute que la proteacuteine VIF entre en compeacutetition avec la NCp7 pour les mecircmes sites de fixation sur lrsquoARNtLys3 Ce reacutesultat pourrait expliquer pourquoi VIF inhibe lrsquohybridation de lrsquoARN viral agrave lrsquoARNtLys3 reacutealiseacute par la NCp7 Nous eacutetudions actuellement par RMN le rocircle des acides nucleacuteiques dans la maturation par la proteacutease virale de la proteacuteine de nucleacuteocapside

En parallegravele nous avons deacuteveloppeacute une meacutethode originale de criblage par fragment guideacutee par la RMN En utilisant lrsquoARNtLys3 comme ARN modegravele nous avons ainsi deacuteveloppeacute une chimiothegraveque ciblant les ARN et contenant par exemple des moleacutecules liant speacutecifiquement un domaine de lrsquoARNt avec une constante de dissociation dans la gamme du micromolaire

BRuno sARguEiL DiREcTEuR DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE meacutecAnismEs moLeacutecu-LAiREs DE LrsquoiniTiATion DE LA TRADucTion

Meacutecanismes moleacuteculaires de la traduction des proteacuteines du VIH Le VIH virus agrave ARN comprend un gegravene codant pour la proteacuteine Gag qui est le centre de sa structure Nous nous inteacuteressons aux aspects moleacuteculaires de la traduction de ce gegravene Cette eacutetude est importante dans la compreacutehension du cycle du virus dans la cellule et donc de lrsquoinfectionIl y a quelques anneacutees nous avons montreacute que la proteacuteine Gag peut ecirctre produite selon un meacutecanisme original drsquoentreacutee interne des ribosomes (eacuteleacutements centraux de la machinerie cellulaire qui produit les proteacuteines) Nous savons que ce processus repose sur la proprieacuteteacute extraordinaire du geacutenome viral de lier directement le ribosome Nous avons eacutetudieacute lrsquoimplication des autres facteurs de traduction cellulaire dans ce processus Nous avons reconstitueacute les diffeacuterents modes de traduction de lrsquoARN viral in vitro afin de mieux en disseacutequer les meacutecanismes Enfin nous avons deacutemontreacute que ce pheacutenomegravene avait lieu non seulement avec des souches de laboratoires mais aussi avec des isolats provenant de patients Nous cherchons eacutegalement agrave identifier les deacuteterminants du passage de la traduction agrave lrsquoeacutetape de dimeacuterisation du geacutenome du virus Cette phase est primordiale pour la propagation du virus Nous avons montreacute lrsquoimplication de nouvelles seacutequences virales dans le processus de dimeacuterisation Nous cherchons maintenant agrave deacutefinir lrsquoimportance fonctionnelle de ces eacuteleacutements dans la physiologie du virus

ARN

Bruno Sargueil

Carine Tisneacute

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THEacuteRAPIE GEacuteNIQUE DE Lrsquo INFECTION AU VIH UNE ARME EN PLUS mARinA cAVAzzAnA - cALVoREsponsABLE Du DeacutepARTEmEnT DE BioTHeacuteRApiE DE LrsquoHocircpiTAL nEckER - EnFAnTs mALADEs

Malgreacute le succegraves incontestable des antireacutetroviraux dans le traitement de lrsquoinfection agrave VIH le patient nrsquoest pour autant pas deacutebarrasseacute de lrsquoagent infectieux Inflammation chronique et dysimmuniteacute persistent malgreacute le traitement aggravant le pronostic agrave moyen et agrave long terme La persistance de la reacuteplication virale dans des sites cryptiques altegravere lrsquohomeacuteostasie lymphoiumlde et myeacuteloiumlde ainsi que leur fonction Ces limites de lrsquoapproche theacuterapeutique conventionnelle incitent agrave rechercher de nouvelles approches curatives En 2009 la preuve de principe qursquoun traitement curatif eacutetait possible a eacuteteacute publieacutee (Gero Hutter N Engl J Med 2009) Un patient seacuteropositif et atteint drsquoune leuceacutemie aigueuml myeacuteloblastique a eacuteteacute greffeacute avec les cellules souches heacutematopoiumleacutetiques (CSH) HLA geacutenoidentiques provenant drsquoun donneur sain homozygote pour la mutation Δ32 du co-reacutecepteur CCR5 indispensable agrave lrsquoentreacutee du VIH dans les cellules heacutematopoiumleacutetiques Malgreacute lrsquoarrecirct de la tritheacuterapie le patient (AIDS 2011) est resteacute plus de 3 ans sans recrudescence de la charge virale Voilagrave la preuve que la theacuterapie geacutenique peut marcher il srsquoagit de preacutelever les CSH du sujet infecteacute leur confeacuterer in vitro agrave lrsquoaide drsquoun vecteur lentiviral la reacutesistance agrave lrsquoinfection par le virus sauvage endogegravene et de les reacuteinjecter au patient

Agrave partir de cette publication nous avons eacutegalement envisageacute une approche par theacuterapie geacutenique pour des sujets adultes seacuteropositifs Deux protocoles sont en cours de preacuteparation agrave lrsquoHocircpital NeckerParis Descartes en collaboration avec lrsquoHocircpital Saint LouisParis Diderot Le premier protocole qui devrait ecirctre soumis agrave lrsquoANSM fin 2013 utilisera un vecteur lentiviral de grade clinique produit par la socieacuteteacute Calimmune Ce vecteur lentiviral produit un ARN compleacutementaire de CCR5 capable drsquoeacuteteindre lrsquoexpression de ce co-reacutecepteur et un peptide membranaire (maC46) capable drsquo inhiber la fusion du virus avec la membrane cellulaire En parallegravele un consortium europeacuteen soutenu par lrsquoANRS regroupant scientifiques et cliniciens de 5 pays autour de cette theacutematique essaie de valider un nouveau vecteur susceptible de pieacuteger le virus agrave trois niveaux diffeacuterents de son cycle biologique lrsquoentreacutee la reacuteplication et lrsquoinfectiviteacute Trois points semblent essentiels pour obtenir un effet clinique comparable agrave ceux rapporteacutes dans le cas du laquo Patient de Berlin raquo

le taux de cellules transduites doit ecirctre augmenteacute il faut leur donner un avantage seacutelectif initial drsquoune faccedilon artificielle sans avoir agrave recourir agrave lrsquoarrecirct de la tritheacuterapie un controcircle de lrsquoinflammation chronique doit ecirctre preacutevu La complexiteacute de cette theacuterapeutique est telle que des

progregraves ne peuvent ecirctre attendus agrave court terme mais la theacuterapie geacutenique ouvre pour cette infection de nouvelles perspectives

Marina Cavazzana-Calvocopy Huguette amp Propser

Manipulation en laboratoire L2 sous hotte agrave flux laminairecopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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recHercHes EN VACCINOLOGIE

oDiLE LAunAy pu-pH agrave LrsquouniVERsiTeacute pARis DEscARTEs cHEF Du cEnTRE DrsquoinVEsTigATion cLiniquE (cic) DE VAccinoLogiE cocHin-pAsTEuR HocircpiTAL cocHin

Centre drsquoInvestigation Clinique de VaccinologieDepuis la deacutecouverte du virus du sida en 1983 de nombreuses eacutequipes travaillent sur la mise au point drsquoun vaccin En France lrsquoAgence Nationale de Recherche contre le SIDA et les heacutepatites virales (ANRS) srsquoest impliqueacutee tregraves rapidement et avec une forte visibiliteacute internationale dans la recherche vaccinale avec des eacutetudes meneacutees chez lrsquoanimal puis chez des volontaires sains acceptant de participer aux essaisLe CIC de vaccinologie Cochin Pasteur actuellement seul centre de recherche clinique franccedilais deacutedieacute agrave la vaccinologie participe depuis plus de 20 ans aux recherches meneacutees par lrsquoANRS et les industriels du vaccin (en particulier Sanofi Pasteur) pour la mise au point drsquoun vaccin preacuteventif Plusieurs essais ont eacuteteacute reacutealiseacutes au CIC explorant la capaciteacute de diffeacuterents candidats vaccins agrave induire une reacuteponse humorale etou cellulaire contre le VIH chez des sujets sains Ces essais se poursuivent avec deux eacutetudes preacutevues pour deacutemarrer en 2013 dans le cadre du VRI (Vaccine Research Institute) une eacutetude explorant lrsquoimmuniteacute muqueuse vaginale de femmes infecteacutees ou non infecteacutees par le VIH et un essai vaccinal eacutevaluant une strateacutegie de vaccination combinant un vaccin recombinant et des lipopeptides du VIH

Plus reacutecemment des essais eacutevaluant la possibiliteacute de stimuler le systegraveme immunitaire de patients deacutejagrave infecteacutes par le VIH dans lrsquoobjectif de pouvoir retarder la mise en route du traitement antireacutetroviral ou de lrsquointerrompre chez des patients deacutejagrave traiteacutes ont eacuteteacute mis en place au CIC avec des vaccins deacuteveloppeacutes par des eacutequipes de recherche franccedilaises de haut niveau Cette approche appeleacutee eacutegalement laquo vaccination theacuterapeutique raquo est un des moyens envisageacutes dans la possibiliteacute drsquoeacuteradication du virus (HIV cure)

Plusieurs essais ont eacuteteacute reacutealiseacutes au CIC explorant la capaciteacute de diffeacuterents candidats vaccins agrave induire une reacuteponse humorale etou cellulaire contre le VIH chez des sujets sains Les participants agrave ces essais sont inclus dans une cohorte coordonneacutee par le CIC permettant leur suivi agrave long terme

Odile Launay

Paillassecopy Virgile Delacirctre

Service CommunicationPhotothegraveque Universiteacute

Paris Descartes

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moRgAnE BomsEL DiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE EnTReacuteE muquEusE Du ViH ET immuniTeacute muquEusEVers un candidat-vaccin qui bloquerait le virus au niveau des muqueuses geacutenitalesLa porte drsquoentreacutee principale du virus du sida est composeacutee par les muqueuses geacutenitales Notre objectif est de produire un vaccin capable drsquoinduire la production drsquoanticorps dirigeacutes contre le VIH pour bloquer le virus degraves son premier contact avec lrsquoorganisme et eacuteviter sa propagation Nous avons mis au point un candidat-vaccin efficace chez le macaque femelle qui induit ce type drsquoanticorps anti-VIH dans les muqueuses vaginales Les premiers essais cliniques ont montreacute que le vaccin est bien toleacutereacute chez la femme et induit bien les anticorps attendus aux niveau vaginal

Pour parvenir agrave de tels reacutesultats nous avons eacutetudieacute un groupe de femmes reacutesistantes agrave lrsquoinfection malgreacute des rapports sexuels non proteacutegeacutes avec des partenaires seacuteropositifs Pour se proteacuteger ces femmes ont deacuteveloppeacute des anticorps vaginaux contre la proteacuteine transmembranaire Gp41 de lrsquoenveloppe du VIH Il srsquoagit de la partie de lrsquoenveloppe virale la moins variable entre toutes les souches virales du sida Gp41 controcircle agrave la fois lrsquoentreacutee du virus dans les cellules de la muqueuse et lrsquoinfection des lymphocytes T CD4 Nous avons caracteacuteriseacute les parties de Gp41 reconnues par ces anticorps et nous les avons utiliseacutees pour le vaccin Le vecteur vaccinal de ce candidat-vaccin le virosome est utiliseacute chez lrsquoHomme depuis plus de 20 ans dans plusieurs vaccins Gracircce agrave sa surface lipidique mimant celle du virus ce virosome permet aux antigegravenes de Gp41 drsquoadopter une structure similaire agrave celle qursquoils ont in situ Cela favorise lrsquoinduction drsquoanticorps neutralisants lors de la vaccination Chez les singes in vivo ce vaccin fonctionne parfaitement contre les sous-types B du VIH responsables de 90 des infections aux Etats-Unis en Ameacuterique latine et en Europe et contre le sous type C preacutepondeacuterant en Afrique et Asie du sud Ce succegraves est prometteur

Nous eacutetudions eacutegalement les meacutecanismes drsquoentreacutee du VIH au niveau geacutenital chez lrsquohomme car ils restaient mal compris et mal eacutetudieacutes Nous avons deacutemontreacute que la face interne du preacutepuce mais aussi lrsquouregravetre constituent des portes drsquoentreacutee du virus Nous avons identifieacute les cellules et les meacutecanismes mis en jeu les cellules de Langerhans dans le preacutepuce et les macrophages preacutesents dans lrsquoeacutepitheacutelium de lrsquouregravetre Ce sont les premiegraveres cellules qui sont envahies par le VIH Ainsi dans lrsquouregravetre les cellules de lrsquoeacutepitheacutelium srsquoarrecirctent de seacutecreacuteter les signaux retenant les macrophages agrave leur niveau en conseacutequence de quoi les macrophages infecteacutes quittent lrsquoeacutepitheacutelium et permettent au virus de se propager Dans la muqueuse de lrsquouregravetre les lymphocytes T CD4 ne sont pas infecteacutes parce qursquoils sont immatures Ils pourront lrsquoecirctre plus tard apregraves migration du VIH dans les ganglions Nous cherchons agrave preacutesent agrave deacuteterminer si les macrophages de lrsquouregravetre constituent des reacuteservoirs permettant au virus de ne pas ecirctre eacutelimineacute totalement par les tritheacuterapies Ces travaux pourraient permettre aussi lrsquoeacutelaboration de nouvelles strateacutegies de preacutevention

Yonatan Ganor et Morgane BomselcopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Conjugueacute entre une cellule de Langerhans en rouge en cours de transmission du VIH en violet agrave une cellule T en vertCe conjugueacute est localiseacute dans lrsquoeacutepiderme de la partie interne du preacutepuce humain adulte infecteacute ex vivocopy Eacutequipe laquo Entreacutee muqueuse du VIH et Immuniteacute muqueuse raquo

Manipulation en laboratoirecopyVirgile Delacirctre Service CommunicationPhotothegraveque Universiteacute Paris Descartes

20Manipulation sous la hotte agrave flux laminairecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

NOUVELLE PISTE ORIGINALE POUR UN VACCIN CONTRE LE SIDA CHEZ LES MACAQUES JEAn-mARiE AnDRiEu pRoFEssEuR agrave LrsquouniVERsiTeacute pARis DEscARTEs

Mon eacutequipe a montreacute chez le macaque que la suppression de lrsquoactivation des lymphocytes T CD4 deacutejagrave toucheacutes par le virus de lrsquoimmunodeacuteficience simienne (SIV) empecircche la reverse transcription de ce dernier son inteacutegration dans le noyau et in fine sa reacuteplication proteacutegeant ainsi le macaque de lrsquoinfection

Lrsquoactivation du lymphocyte T CD4 toucheacute par le VIH chez lrsquohomme et par le SIV chez le macaque est neacutecessaire agrave la reacuteplication initiale du reacutetrovirus puis agrave sa disseacutemination dans lrsquoorganisme Cette observation a conduit les chercheurs agrave deacutevelopper chez le macaque un vaccin oral constitueacute drsquoune bacteacuterie commensale du tube digestif le Lactobacillus plantarum connue pour favoriser lrsquoinhibition de lrsquoactiviteacute des cellules du systegraveme immunitaire eacutetat aussi appeleacute laquo toleacuterance immunitaire raquo

Agrave lrsquoinverse de tous les vaccins antiviraux existants agrave ce jour chez lrsquohomme ou lrsquoanimal ce vaccin laquo toleacuterogeacutenique raquo (qui induit une toleacuterance speacutecifique) oral et sans toxiciteacute nrsquoa geacuteneacutereacute ni anticorps ni lymphocytes cytotoxiques agrave lrsquoeacutegard du virus ou des cellules infecteacutees Par contre ce vaccin a induit une population jusqursquoalors inconnue de lymphocytes CD8 reacutegulateurs (non cytotoxiques et MHC-IBE restreints) agrave lrsquoorigine de la suppression speacutecifique de lrsquoactivation des lymphocytes CD4 infecteacutes par le SIV Cette suppression a inhibeacute la reverse transcription du virus et la suite de son cycle reacuteplicatif dans le lymphocyte T CD4 proteacutegeant ainsi les macaques de lrsquoinfection Sur 16 macaques vaccineacutes ayant reccedilu de fortes doses de deux souches diffeacuterentes de SIV par voie intrarectale 15 ont eacuteteacute totalement proteacutegeacutes au-delagrave de 14 mois

Comme le SIV le VIH requiert lrsquoactivation du lymphocyte CD4 pour srsquoy multiplier Les scientifiques espegraverent que ce prototype de vaccin oral soit transfeacuterable agrave lrsquohomme chez lequel il devrait ecirctre essayeacute agrave titre prophylactique aussi bien que theacuterapeutique Ce nouveau concept de vaccin toleacuterogeacutenique pourrait aussi srsquoappliquer agrave de nombreux deacutesordres immunologiques

Jean-Marie Andrieucopy Virgile Delacirctre I Service Communication Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

21Observation de cellules au microscopecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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Les recherches meneacutees au CEPED sur le VIH concernent les dimensions sociales de lrsquoeacutepideacutemie qui sont agrave prendre en compte tant au niveau de la preacutevention que de lrsquoaccegraves au deacutepistage et de la prise en charge de la maladie Cette prise en compte des aspects sociaux qui existe pour toute question de santeacute est capitale dans le cas du sida maladie stigmatiseacutee qui touche des ressorts sociaux aussi sensibles Nos projets de recherche mobilisent diffeacuterentes sciences sociales anthropologie sociologie deacutemographie pour analyser et deacutecrypter la complexiteacute des contextes sociaux et familiaux qui conditionnent les comportements

Nous interrogeons en particulier parmi les ressorts sociaux en jeu dans la preacutevention et la prise en charge de la maladie les relations de genre les relations conjugales et familiales lrsquoappartenance agrave une cateacutegorie sociale stigmatiseacutee ou minoritaire (ex homosexuels au Seacuteneacutegal) la reconfiguration des reacuteseaux sociaux professionnels ou familiaux lors de la migration qui peut conduire agrave des situations de vulneacuterabiliteacute (ex migrants subsahariens en France)

Les interactions entre relations de genre et risques lieacutes au sida si elles preacutesentent certaines constantes varient cependant fortement drsquoun contexte culturel agrave lrsquoautre A travers lrsquoeacutetude de contextes eacutepideacutemiques sanitaires et socieacutetaux divers les travaux meneacutes au sein du CEPED srsquointeacuteressent agrave la place des relations de genre dans la gestion des risques drsquoinfection par le VIH dans la sexualiteacute qursquoelle soit conjugale ou extra conjugale heacuteteacuterosexuelle ou homosexuelle et dans la gestion des risques de transmission du VIH via la procreacuteation Le CEPED deacuteveloppe des recherches sur le VIH en Afrique (Cocircte drsquoIvoire Seacuteneacutegal Afrique du Sud Cameroun) et en Asie (Thaiumllande Viecirct Nam) mais aussi dans les territoires franccedilais drsquoAmeacuterique ou aupregraves des migrants africains vivant en France ce qui permet drsquoexplorer lrsquoeacutevolution des rapports de genre et de ses interactions avec les risques du sida dans un contexte de migration Eacutemerge en particulier de notre reacuteflexion la question des formes de conjugaliteacute mobiliseacutees par lrsquoeacutepideacutemie de VIH Cette conjugaliteacute qui ne relegraveve que partiellement du registre sociologique plus conventionnel en termes de groupe familial ou de couple correspond deacutesormais agrave une eacutechelle suppleacutementaire dans la compreacutehension des instances imbriqueacutees (individus famille lignage communauteacute nation etc) qui conditionnent les choix sanitaires et reproductifs Reposant sur une fluiditeacute sociologique plus forte dans les arrangements familiaux que dans les institutions traditionnelles comme la parenteacute qui structurent les socieacuteteacutes du Sud cette notion de conjugaliteacute joue un rocircle deacutecisif dans les deacutecisions theacuterapeutiques comme le deacutepistage ou dans les strateacutegies reproductives et notamment parmi les jeunes adultes Elle pose eacutegalement des questions nouvelles de ciblage pour les politiques de santeacute

Les apprOcHes SOCIO-CULTURELLES DE LrsquoEacutePIDEacuteMIE

yVEs cHARBiT DiREcTEuR Du cEnTRE

popuLATion amp DeacuteVELoppEmEnT ET pRoFEssEuR

DE DeacutemogRApHiEYves Charbit

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LEs REcHERcHEs Au cEpED Dans lrsquoensemble le panorama mondial de lrsquoaccegraves aux soins est marqueacute par des formes prononceacutees drsquoineacutegaliteacutes internationales mais eacutegalement par des formes de discrimination locales notamment en matiegravere de genre Toutefois agrave la diffeacuterence des situations plus anciennes caracteacuteriseacutees par un fort enclavement des pays du Sud et un relatif isolement geacuteographique des questions de deacuteveloppement au sein drsquoensembles sous-reacutegionaux les derniegraveres deacutecennies pointent vers une ouverture progressive mais sans eacutequivalent historique agrave la circulation des personnes des ideacutees et des techniques dans un contexte domineacute par lrsquoeacutelargissement des meacutecanismes de reacutegulation de marcheacute Patients techniques virus et normes sont aujourdrsquohui beaucoup plus mobiles que par le passeacute

Lrsquoaccroissement des eacutechanges lieacute tout autant agrave la circulation migratoire qursquoaux nouvelles technologies de communication aboutit agrave un deacutecloisonnement graduel des espaces sanitaires agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacuteduisant lrsquoeacutecart proprement socioeacuteconomique qui seacutepare les pays deacuteveloppeacutes du reste du monde Pour les sciences sociales cette confrontation reacutecente entre socieacuteteacutes traditionnelles et nouvelles opportuniteacutes et contraintes sanitaires offre au passage un champ drsquoeacutetude privileacutegieacute pour observer la plasticiteacute des systegravemes sociaux et leur capaciteacute variable drsquoadaptation aux changements technologiques ou sanitaires

Nos recherches suivent eacutetroitement lrsquoactualiteacute de la lutte contre le sida actuellement nous sommes engageacutes dans les probleacutematiques de laquo When to treat raquo et de laquo Treatment as prevention raquo Nous examinons en Cocircte drsquoIvoire les effets sociaux que pourraient avoir un deacutepistage geacuteneacuteraliseacute et une mise sous traitement preacutecoce qui sont envisageacutes par lrsquoOMS comme un possible moyen drsquoendiguer la pandeacutemie En Afrique du Sud nous participons au vaste projet de recherche TasP qui vise agrave eacutevaluer lrsquoeffet drsquoun programme combinant deacutepistage geacuteneacuteraliseacute et reacutepeacuteteacute et mise sous traitement preacutecoce sur lrsquoincidence du VIH en population

La plupart des recherches sont meneacutees en relation eacutetroite avec des eacutequipes biomeacutedicales dans un constant souci de dialogue sciences socialessciences biomeacutedicales Les eacutetudes de cohortes que certaines enquecirctes ont permis de mettre en place sont un outil privileacutegieacute pour cet exercice mais le tregraves fort ancrage local dont beacuteneacuteficient les eacutequipes par exemple en Cocircte drsquoIvoire et en Thaiumllande permettent aussi drsquoenvisager des renouvellements meacutethodologiques des opeacuterations agrave lrsquoinitiative des eacutequipes partenaires Cette collaboration entre sciences sociales et sciences biomeacutedicales permet drsquoenrichir la panoplie classique de la santeacute publique ou de lrsquoeacutepideacutemiologie en apportant les outils meacutethodologiques speacutecifiques aux sciences sociales analyses qualitatives approfondies ou recueil de donneacutees biographiques qui explorent les histoires des individus mais aussi drsquoinvestiguer la probleacutematique de la mesure des pheacutenomegravenes en population geacuteneacuterale et ses variations spatiales

LEs DimEnsions sociALEs DE LA pReacuteVEnTion Cet axe de recherche se divise en 4 projets

Projet Elihos eacutevaluer les interventions aupregraves des homosexuels masculins au seacuteneacutegalCette eacutetude avait pour objectif drsquoeacutevaluer lrsquoimpact des interventions en cours aupregraves des populations homosexuelles au Seacuteneacutegal afin de mieux orienter les politiques publiques et priveacutees drsquointerventions sanitaires et sociales partenaires Division ISTsida Seacuteneacutegal CHU Le Dantec Universiteacute Cheich Anta DiopFinancement ANRS

Examen meacutedical agrave Dakarcopy IRD

Recherche sur le sida en AfriqueMichel Dukhan I copy IRD

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Projet Prenahtest preacutevention en couplePlus de 25 millions de nouvelles infections par le VIH sont survenues dans le monde en 2012 et la preacutevention demeure une prioriteacute absolue dans la lutte contre la pandeacutemie mecircme agrave lrsquoegravere des traitements antireacutetroviraux Lrsquoobjectif suivi eacutetait drsquoeacutevaluer la faisabiliteacute et lrsquoimpact drsquoune intervention de conseil preacutenatal du VIH orienteacute vers le couple sur la freacutequence du deacutepistage du partenaire et du conseil de couple et sur les comportements sexuels de reproduction et de preacutevention du VIHpartenaires ISPED Inserm Centre Pasteur Cameroun PRAYAS Inde CENISMI Reacutepublique Dominicaine MCCU GeacuteorgieFinancement ANRS EGPAF

Projet Parcours Lrsquoeacutetude srsquointitule Parcours car il srsquoagit de prendre en compte la maladie dans les diffeacuterentes eacutetapes drsquoun parcours de vie (comment et pourquoi on est exposeacute au risque drsquoecirctre infecteacute la deacutecouverte de son infection puis la vie avec la maladie) eacutegalement marqueacutees par une expeacuterience de migration Il srsquoagit drsquoune grande enquecircte en Ile-de-France aupregraves des migrants drsquoAfrique sub-saharienne qui a pour objectifs de caracteacuteriser les besoins de santeacute et drsquoameacuteliorer les strateacutegies de preacutevention de deacutepistages et de prise en charge dans le domaine de lrsquoinfection VIH et de lrsquoheacutepatite Bpartenaires CESP Inserm INPES Ined RAAC sida AIDES FORIM COMEDE Hocircpital CochinFinancement ANRS

Projet TaSP Le traitement antireacutetroviral comme moyen de preacuteventionCette eacutetude srsquoappuie sur lrsquohypothegravese selon laquelle le deacutepistage VIH de tous les membres drsquoune communauteacute suivi de la mise sous traitement immeacutediat de tous les individus infecteacutes par le VIH quel que soit leur statut immunologique ou clinique preacuteviendrait la transmission du VIH Le projet TasP est un essai randomiseacute en grappes conduit en Afrique du Sud (KwaZulu-Natal) visant agrave estimer directement lrsquoimpact du traitement antireacutetroviral initieacute immeacutediatement apregraves le diagnostic de lrsquoinfection par le VIH et quel que soit le niveau de CD4 des patients non encore eacuteligibles au traitement ARV sur lrsquoincidence de nouvelles infections VIH dans la population geacuteneacuterale de la mecircme reacutegionpartenaires Africa Center for Health and Population Studies ISPED Inserm CESP Inserm SE4S Inserm IRD EA 3620 Paris Descartes Hocircpitaux Universitaires de Genegraveve Massachusets General HospitalFinancement ANRS

Parcours de vie eT saNTEacute cHeZ Les MiGraNTs oriGiNaires drsquoafrique subsaHarieNNe vivaNT eN iLe-de-fraNce

wwwparcours-sante-migrationcom

Une eacutetUde actUellement dans ce centre de santeacute

eacutetUde anonyme et confidentielle

lrsquoeacutetUde noUs concerne toUtes et toUs

Pour ameacuteliorer la santeacute

soins et accomPaGnement

Preacutevention

lUtte contre

lrsquoexclUsion

DimEnsions sociALEs DE LA pRisE En cHARgE DEs mALADEs ET pERsonnEs ATTEinTEs

pRisE En cHARgE ET TRAiTEmEnTs

Projet Living with Antiretrovirals (LIWA)En collaboration avec des chercheurs de lrsquoINED de Chiang Mai University et de lrsquoIRD une eacutetude a eacuteteacute meneacutee en Thaiumllande du Nord sur lrsquoimpact des antireacutetroviraux sur la vie des adultes infecteacutes leur famille leur communauteacute et le systegraveme de santeacuteUne enquecircte biographique a eacuteteacute effectueacutee aupregraves de patients infecteacutes par le VIHsida pour explorer lrsquohistoire familiale reacutesidentielle eacuteducative leurs projets drsquoavenir et leurs reacuteseaux sociaux Lrsquoenquecircte recueille eacutegalement la situation financiegravere des patients les sources de soutien financier la couverture meacutedicale lrsquohistoire meacutedicale deacutetailleacutee y compris le statut immunologique et virologique lrsquoobservance aux traitements (prise reacuteguliegravere et adeacutequate du traitement) les effets secondaires lrsquohistoire de lrsquoinfection agrave VIH (mode de contamination) et de sa deacutecouverte lrsquoannonce du reacutesultat du test la vie affective et sexuelle ainsi que les problegravemes de discrimination partenaires Chiang Mai University INED IRD 174Financement Oxfam GB ANRS

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Projet Teens Living With Antiretrovirals (TEEWA) Gracircce aux progregraves meacutedicaux et aux traitements antireacutetroviraux les enfants infecteacutes agrave la naissance survivent agrave la maladie et peuvent deacutesormais parvenir agrave lrsquoacircge adulte Cependant si la mortaliteacute des patients sous antireacutetroviraux srsquoest effondreacutee elle reste eacuteleveacutee chez les adolescents Lrsquoapproche biographique a eacutegalement eacuteteacute utiliseacutee pour reconstituer les trajectoires de vie des adolescents Neacuteanmoins la vie des adolescents eacutetant souvent eacutemailleacutee de lourds traumatismes (maladie et deacutecegraves de lrsquoun ou des deux parents problegravemes de santeacute tregraves seacutevegraveres expeacuteriences de discrimination) la reconstitution de leurs trajectoires de vie est faite non pas aupregraves des adolescents mais aupregraves des parents ou des tuteurs (care-givers) Lrsquoenquecircte recueille en plus des informations sur lrsquohistoire de la maladie de lrsquoenfant les circonstances de deacutecouverte du diagnostic la reacuteveacutelation du diagnostic agrave lrsquoenfant les problegravemes de discrimination et les problegravemes relationnels des tuteurs avec leurs adolescentspartenaires Chiang Mai University INED IRD 174Financement Oxfam GB sidaction

Projet Temprano social Conseacutequences sociales et comportementales drsquoune mise sous traitement ARV tregraves preacutecoce des patients VIH dans lrsquoessai Temprano Cocircte drsquoIvoireLe projet Temprano social srsquoappuie sur un dispositif de recherche existant lrsquoessai clinique randomiseacute Temprano reacutealiseacute en Cocircte drsquoIvoire pour caracteacuteriser le retentissement drsquoun traitement preacutecoce dans toutes les dimensions de la vie sociale Au sein de cet essai clinique il srsquoagit de comparer les effets dans la sphegravere sociale familiale et conjugale drsquoun traitement antireacutetroviral (ARV) tregraves preacutecoce (agrave partir de 800 CD4mm3) par rapport agrave une mise sous traitement selon les recommandations de lrsquoOMS (350 CD4mm3) Ce projet associe ainsi lrsquoeacutequipe PAC-CI qui conduit lrsquoessai clinique Temprano et des eacutequipes de sciences sociales de la santeacute en France (CEPED Inserm CESP) et en Cocircte drsquoIvoire (ENSEA) partenaires ENSEA Cocircte drsquoIvoire PAC CI Cocircte drsquoIvoire ISPED Inserm CESP InsermFinancement ANRS

Projet Parcours volet qualitatif laquo Relations soignants-soigneacutes et prise en charge des patients neacutes en Afrique subsaharienne vivant avec le VIH ou le VHB en France raquo En France la part des populations neacutees en Afrique subsaharienne parmi les personnes vivant avec le VIH ou avec une heacutepatite B est importante Lrsquoobjectif de cette eacutetude est drsquoanalyser les modes de construction de la relation meacutedecin-malade pour le VIH et pour le VHB deux infections chroniques dont la prise en charge meacutedicale et sociale diffegravere sensiblement Il srsquoagit notamment drsquoeacutetudier lrsquoimpact de la preacutecariteacute administrative sur les attitudes et attentes des patients vis-agrave-vis des soignants la compreacutehension qursquoont les patients de la maladie des traitements et leurs attitudes vis-agrave-vis du suivi meacutedical et de lrsquoobservance les adaptations des pratiques professionnelles agrave la prise en charge des malades eacutetrangers la place des soignants dans les reacuteseaux de soutien des patientspartenaires CESP Inserm INPES Ined RAAC sida AIDES FORIM COMEDE Hocircpital CochinFinancement ANRS

Lutte contre le sidaMarianne Donnat I copy IRD

Lutte contre le sida en ThaiumllandeMichael Wadleigh I copy PHPT-IRD

Affichage en Afrique du SudElisabeth Deliry Antheaume I copy IRD

Campagne de preacutevention meneacutee par les clubs jeunes IRD sur le terrainMaurice Fay I copy IRD

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FEmmEs ViH ET pRocReacuteATion

Travaux de thegraveses en cours sur cette theacutematique

Rupture de la prise en charge des adultes VIH au MaliBien qursquoun suivi meacutedical reacutegulier et durable des Personnes Vivant avec le VIH (P V V I H) soit neacutecessaire pour surveiller lrsquoeacutevolution de la maladie et adapter les traitements certaines drsquoentre elles cessent ce suivi pendant plusieurs mois voire plusieurs anneacutees conseacutecutives Elles mettent ainsi en peacuteril la stabiliteacute de leur eacutetat de santeacute et le succegraves des traitements agrave venir Ce constat amegravene agrave proposer une approche compreacutehensive des ruptures de suivi meacutedical des P V V I H visant agrave identifier et analyser les conditions de production de ces ruptures Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude de terrain conduite en milieu hospitalier et associatif agrave Kayes au Mali aupregraves de P V V I H ayant cesseacute le suivi meacutedical de leur infection agrave un moment donneacute de soignants et acteurs associatifs impliqueacutes dans la prise en charge des P V V I H Les reacutesultats amegravenent agrave concilier trois niveaux drsquoanalyse intrinsegravequement lieacutes individuel relationnel et organisationnel seacuteverine carillon

Prise en charge du VIH dans les entreprises en Cocircte drsquoIvoire En Cocircte drsquoIvoire un pays agrave eacutepideacutemie geacuteneacuteraliseacutee (47 de la population est seacuteropositive ndash estimation 2005) seulement 29 des personnes eacuteligibles au traitement en beacuteneacuteficient (2009) alors mecircme que la gratuiteacute des traitements antireacutetroviraux est en place depuis 2008 Cette difficulteacute agrave atteindre une prise en charge universelle tient agrave plusieurs facteurs tant au niveau de lrsquooffre (manque de moyens et dysfonctionnement structurel du service de santeacute publique coordination drsquoune multipliciteacute drsquoacteurs nationaux et internationaux) que du cocircteacute de la demande (ignorance du statut seacuterologique estimeacute agrave 60 ) Crsquoest dans ce contexte que des entreprises priveacutees se sont lanceacutees dans la lutte contre le VIHsida afin de palier au manque de reacuteponse suffisamment forte des acteurs publics Cette recherche analyse la maniegravere dont les grandes entreprises priveacutees repreacutesentent agrave la fois un cadre privileacutegieacute ougrave se mettent en place des strateacutegies innovantes notamment en matiegravere de deacutepistage universel et de prise en charge preacutecoce tout en eacutetant un lieu fortement marqueacute par le risque de rupture de confidentialiteacute et de discrimination envers les personnes vivant avec le VIH Anne Bekelynck

Habilitation agrave Diriger des Recherches

Prise en charge des patients VIH par la famille au Viecirct-Nam Lrsquohypothegravese centrale examineacutee et valideacutee dans le cadre de ce projet est que la famille joue un rocircle structurant des pratiques et attitudes en tant que recours social et sanitaire en relation avec deux autres ensembles drsquoinstitutions dont la place est deacuteterminante dans la lutte contre le VIHsida le secteur sanitaire et les infrastructures communautaires Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude cas-teacutemoin originale en 2006 et 2008 dans la ville de Halong et la commune rurale de Docircng Triecircu A travers de multiples aspects lrsquoeacutepideacutemie VIHsida apparaicirct comme un reacuteveacutelateur des liens familiaux et sociaux en mecircme temps qursquoun moteur de leur eacutevolution dans un contexte de restructuration du secteur sanitaire de deacuteveloppement des associations et de changement des normes favoriseacutes par les reacuteformes du renouveau meneacutees au cours de ces trois derniegraveres deacutecennies myriam de Loenzien

Procreacuteation et VIH dans les territoires franccedilais drsquoAmeacuterique Guadeloupe Guyane Martinique Saint-MartinLrsquoeacutepideacutemie du VIH dans les deacutepartements franccedilais drsquoAmeacuterique (DFA) et la commune de Saint-Martin se caracteacuterise par des taux drsquoincidence six fois supeacuterieurs agrave ceux de la meacutetropole et une transmission heacuteteacuterosexuelle importante - les femmes y repreacutesentent pregraves de la moitieacute des personnes infecteacutees Lrsquoeacutetude avait pour objectif drsquoanalyser les processus de deacutecision de veacutecu et de prise en charge de la procreacuteation pour les femmes vivant avec le VIHsida dans quatre territoires franccedilais de la Caraiumlbe (Guyane Saint-Martin Guadeloupe Martinique) Elle a eacuteteacute reacutealiseacutee par entretiens semi-directifs et observations aupregraves de 41 femmes concerneacutees par la materniteacute (enceintes en deacutesir de grossesse ou ayant eu au moins un enfant depuis leur deacutepistage) et de 94 professionnels de la santeacute et du social qui les prennent en charge Lrsquoanalyse a porteacute sur lrsquooffre de soins les repreacutesentations et les pratiques des femmes et celles des professionnels partenaires LISST CNRSFinancement ANRS Fondation de France

Thegravese sur cette theacutematique

LrsquoEngAgEmEnT AssociATiF DEs FEmmEs DrsquoAFRiquE suBsAHARiEnnE FAcE Au ViH En FRAncE

Cette thegravese srsquointeacuteresse agrave lrsquoengagement asso-ciatif des femmes drsquoAfrique Subsaharienne face au VIH en France Les objectifs sont ici de comprendre comment la mobilisation collective drsquoexpeacuteriences individuelles du VIH en contexte de migration peut traduire une forme ineacutedite drsquoengagement social et politique ndash individuel et collectif ndash dans une socieacuteteacute drsquoaccueil chargeacutee de repreacutesentations colonialistes de lrsquoalteacuteriteacute Elle vise eacutegalement agrave comprendre comment cette mobilisation favorise une revalorisation pour les autres et pour soi de la position des femmes engageacutees face au VIH au sein des systegravemes de genre et sociaux agrave lrsquoœuvre dans les communau-teacutes drsquoorigine et dans la socieacuteteacute drsquoaccueil marjorie gerbier-Aublanc

pour plus de deacutetails sur ces projets voir wwwcepedorg

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Liste des contributeurs du cEpED agrave ces diffeacuterentes recherches Anne Bekelynk Seacuteverine Carillon Myriam de Loenzien Annabel Desgreacutees du Loucirc Marjorie Gerbier-Aublanc Joseph Larmarange Sophie Lecoeur Heacutelegravene Lepinay Joanna Orne-Gliemann Julie Pannetier Veacuteronique Petit Dolores PouretteLutte contre le sida en Thaiumllande

Gonzague Jourdain I copy IRD

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LE RocircLE mAJEuR DEs AssociATions DE pATiEnTs Les patients experts sont concerneacutes par des pathologies diverses (myopathies diabegravete cancers) mais ce travail qui porte plus particuliegraverement sur le VIH a pour hypothegravese que les associations de lutte contre le sida ont eu un rocircle moteur dans la reconnaissance drsquoune expertise profane des malades agrave partir des anneacutees 1980 Les connaissances meacutedicales au deacutepart tregraves limiteacutees sur cette nouvelle eacutepideacutemie expliquent la place importante laisseacutee au veacutecu des personnes concerneacutees Degraves le deacutebut des anneacutees 1980 des associations se sont creacuteeacutees en Ameacuterique du Nord puis en Europe pour fournir un soutien aux personnes concerneacutees attirer lrsquoattention publiquement sur leur situation et deacutefendre puis promouvoir leurs droits Ces associations sont le lieu de la collectivisation drsquoexpeacuteriences individuelles et

LrsquoAPPORT DES ASSOCIATIONS DANS LA LUTTE CONTRE LE SIDALA RECONNAISSANCEDrsquoUN PATIENT ExPERT

Les recherches sur le sida inteacuteressent les sciences sociales et le droit dans la mesure ougrave lrsquoeacutepideacutemie interroge la prise en charge des malades par les socieacuteteacutes et met les deacutemocraties au deacutefi des ineacutegaliteacutes et des discriminations En trente ans lrsquoimage des malades a beaucoup changeacute et les droits des patients se sont affirmeacutes La recherche reacutealiseacutee agrave lrsquoInstitut Droit et Santeacute de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes porte sur ces eacutevolutions majeures et sur la notion de laquo patient expert raquo Son objectif est de reacutefleacutechir agrave cette notion agrave partir drsquoun travail sur archives drsquoune enquecircte par entretiens et drsquoune analyse de textes de lois

laquo Le patient expert raquo est une figure aux contours encore flous et dont la deacutefinition nrsquoest pas stabiliseacutee Elle renvoie geacuteneacuteralement aux personnes concerneacutees par une pathologie chronique qui par leur expeacuterience de la maladie ont accumuleacute un savoir qui leur permet de devenir acteurs dans leur relation aux soins et au systegraveme de santeacute Devenir acteur cela veut dire par exemple ecirctre un interlocuteur pris en compte par les professionnels de santeacute prendre en charge des formations dans des programmes drsquoeacuteducation theacuterapeutique ou encore devenir repreacutesentant des usagers dans diverses instances locales de gouvernance de santeacute laquo Le patient expert raquo est ainsi devenu un nouvel enjeu des politiques publiques et une figure reconnue juridiquement En effet lrsquoexpertise individuelle et collective des patients relegraveve aujourdrsquohui des droits des malades et usagers du systegraveme de santeacute consacreacutes par la loi du 4 mars 2002

Cette recherche est reacutealiseacutee en partenariat avec lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida gracircce agrave un financement du programme PICRI (partenariat institution-citoyens pour la recherche et

lrsquoinnovation) de la reacutegion Ile-de-France

BiBiA pAVARD DocTEuRE En HisToiRE posT-DocToRAnTE agrave LrsquoinsTiTuT DRoiT ET sAnTeacute uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs

Bibia Pavard

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de production drsquoun savoir sur la maladie qui se construit lors de la rencontre entre les patients et les professionnels de santeacute (engageacutes ou non dans les associations) Leurs actions appuyeacutees sur de reacuteelles compeacutetences conduisent agrave des transformations de la loi Du point de vue de la recherche scientifique lrsquoimplication des associations de patients dans la deacutefinition des protocoles drsquoessais theacuterapeutiques au deacutebut des anneacutees 1990 aux Eacutetats-Unis puis en France constitue une rupture drsquoimportance Le groupe sur les traitements et la recherche theacuterapeutique aussi appeleacute groupe TRT-5 creacuteeacute en 1992 par plusieurs associations a ainsi contribueacute agrave la reacuteglementation des autorisations temporaires drsquoutilisations (Deacutecret n˚94-568 du 8 juillet 1994) qui rendent accessibles pour des pathologies rares et graves sur demande des meacutedicaments encore en phase drsquoessais cliniques et qui nrsquoont pas reccedilu drsquoautorisation de mise sur le marcheacute Des acteurs profanes sont donc parvenus agrave faire prendre en compte les besoins des malades dans la reacutegulation de la distribution des meacutedicaments

LEs ARcHiVEs DE LrsquoAssociATion AiDEsLa recherche se concentre sur le cas de lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida depuis sa creacuteation en 1984 A partir des archives de lrsquoassociation mais aussi des archives du ministegravere de la santeacute ou du Parlement il srsquoagit drsquoeacutetudier la maniegravere dont les savoirs profanes produits par lrsquoassociation sont pris en compte comme expertise et comment lrsquoexpertise associative contribue agrave lrsquoeacutemergence de la figure de patient expert Par exemple un des terrains drsquoaction de lrsquoassociation Aides est le droit comme moyen de deacutefendre les malades contre les discriminations mais aussi comme moyen de faire reconnaicirctre leur place dans le systegraveme de santeacute La reacuteponse aux problegravemes immeacutediats rencontreacutes par les personnes concerneacutees par le VIH-sida permet agrave lrsquoassociation de construire une compeacutetence sur les droits des malades qui est agrave la source de la production de textes geacuteneacuteraux destineacutes agrave modifier la loi Cette expertise juridique est reconnue au moment de la reacuteforme de lrsquohocircpital en 1995 un militant du groupe juridique de Aides est ainsi membre du Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere en tant qursquounique repreacutesentant des associations Cette reacuteforme est de plus une premiegravere eacutetape dans la prise en compte lrsquoexpertise des usagers dans le fonctionnement du systegraveme de santeacute agrave travers leur entreacutee dans les conseils drsquoadministration des hocircpitaux En outre la participation drsquoun repreacutesentant de Aides au Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere est agrave lrsquoorigine de la creacuteation du collectif interassociatif sur la santeacute qui repreacutesente une volonteacute drsquoallier associations de patients et associations de consommateurs dans lrsquoobjectif commun de deacutefendre les droits des usagers du systegraveme de santeacute Le collectif interassociatif sur la santeacute a ainsi un rocircle dans la genegravese de la loi du 4 mars 2002 qui consacre les droits individuels (digniteacute consentement eacuteclaireacute accegraves au dossier meacutedical etc) mais aussi collectifs des malades (notamment agrave travers la possibiliteacute pour les associations de patients de repreacutesenter les usagers dans diverses instances de gouvernance de la santeacute) Lrsquoeacutetude meneacutee a aussi pour objectif de mesurer comment ce nouveau droit de repreacutesentation des usagers a affecteacute les strateacutegies militantes des associations dans le domaine de la santeacute Qui sont ces repreacutesentants des patients et usagers Dans quelles instances lrsquoassociation Aides choisit-elle de srsquoinvestir Voit-on apparaicirctre des experts de lrsquoexpertise des patients

Histoire de AIDESCette association a eacuteteacute creacuteeacutee en 1984 agrave lrsquoinitiative de Daniel Defert agrave la suite du deacutecegraves de Michel Foucault Agrave cette eacutepoque pour le fondateur de lrsquoassociation la nouvelle eacutepideacutemie rend saillant un certain nombre drsquoenjeux lieacutes au savoir et au pouvoir dans la meacutedecine aux relations meacutedecins-malades profondeacutement asymeacutetriques et agrave la place des malades dans la socieacuteteacute une place peu consideacutereacutee Crsquoest drsquoautant plus vrai que le sida touche particuliegraverement au deacutepart des populations stigmatiseacutees socialement - les homosexuels les usagers de drogue et certaines populations migrantes ndash et rajoute un autre stigmate celui de la contagion Les rapports de domination dans la prise en charge de la maladie et les risques de discriminations lieacutes agrave lrsquoeacutepideacutemie sont forts Lrsquoassociation Aides a pour objectif de construire les ressources pour redonner un pouvoir de deacutecision et drsquoaction aux personnes concerneacutees par le VIH-sida Lrsquoassociation produit des connaissances et des compeacutetences agrave partir des malades et pour les malades agrave travers la publication de brochures drsquoouvrages de revues et souvent la tenue de permanences teacuteleacutephoniques de renseignements Comme Daniel Defert lrsquoa exprimeacute lors de la Ve

Confeacuterence internationale sur le sida agrave Montreacuteal en juin 1989 la lutte contre le sida fait eacutemerger laquo un nouveau reacuteformateur social le malade raquo alors mecircme que jusque-lagrave ce sont davantage les meacutedecins qui avaient œuvreacute comme reacuteformateurs sociaux

Ressources Institut Droit et Santeacute wwwinstitutdroitsantecomhomefrhtml Association Aides wwwaidesorg Groupe TRT5 wwwtrt-5org Collectif interassociatif sur la santeacute wwwlecissorg

copy Steacutephane Blot

30 1 France Allemagne Grande Bretagne Italie Espagne Portugal Belgique Suisse Roumanie Feacutedeacuteration de Russie Pays-Bas Suegravede Ukraine Turquie Maroc Irlande Grand Ducheacute du Luxembourg Principauteacute de Monaco Suisse Gregravece Italie Malte Danemark Finlande Islande Norvegravege Estonie Lettonie Lituanie Albanie Bosnie Herzeacutegovine Croatie Hongrie Maceacutedoine Pologne Reacutepublique Tchegraveque Serbie Monteacuteneacutegro Slovaquie Armeacutenie Bieacutelorussie Geacuteorgie Moldavie Algeacuterie Tunisie Israeumll Liban Egypte Iran

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La cOLLecTe drsquoObjeTs sUr LrsquoHISTOIRE ET LA MEacuteMOIRE DU SIDA

Le Museacutee des Civilisations de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee (MUCEM) est un museacutee de socieacuteteacute qui traite des grands problegravemes du contemporain Lrsquoeacutepideacutemie de sida par son extension constitue lrsquoun des problegravemes majeurs de notre socieacuteteacute plus de 40 millions de personnes sont seacuteropositives ou malades du sida dans le monde

Georges Henri Riviegravere le fondateur du museacutee national des Arts et Traditions Populaires dont le MUCEM prend la suite srsquoeacutetait assigneacute la tacircche de laquo donner la parole agrave ceux qui ne lrsquoavaient pas raquo Dans cet esprit le MUCEM accorde une place de choix aux exclus de notre socieacuteteacute Or le sida comme les eacutepideacutemies en geacuteneacuteral entraicircne des exclusions lieacutees agrave de mauvaises informations agrave la peur de la contamination mais aussi agrave la peur de ce qui est diffeacuterent Aussi parler du sida crsquoest parler des droits de lrsquohomme et des combats des malades pour ces droits (droits des femmes et des enfants droits des homosexuels bisexuels et transsexuels des migrants et des sans papiers des usagers de drogues des deacutetenus des prostitueacutes) Avec le sida ce sont les malades eux-mecircmes qui se sont battus (pour la premiegravere fois) pour participer aux congregraves scientifiques et aux deacutecisions qui les concernaient Il a sembleacute important que le museacutee en conserve les traces Le museacutee dans ce domaine comme dans drsquoautres a diffeacuterents rocircles

la conservation drsquoobjets fragiles que lrsquoon ne garde pas neacuteces-sairement

entretenir la meacutemoire des exclus dans une meacutemoire nationale et europeacuteenne

inciter agrave deacutebattre car le museacutee est bien sucircr un lieu de preacutesentation et drsquoexposition ougrave peuvent se deacuterouler des rencontres et des deacutebats

Que sont ces objets

Il y a environ 17 000 objets qui ont eacuteteacute collecteacutes en France et dans 49 pays de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee1 Par objets on entend aussi bien des affiches et cartes postales que des tee-shirts des enveloppes de preacuteservatifs des badges et pinrsquos des banderoles pancartes et tracts de manifestation des produits deacuteriveacutes (par exemple des stylos des tasses portant le ruban rouge) des brochures deacutepliants livres videacuteos CD On peut les classer en trois grandes cateacutegories

objets et documents lieacutes agrave lrsquoinformation et agrave la preacutevention objets et documents relatifs agrave la lutte contre lrsquoexclusion et agrave la

solidariteacute (ruban rouge Journeacutee mondiale de lutte contre le sida le 1er deacutecembre)

objets et documents relatifs aux revendications politiques pour les droits des malades Ils sont riches drsquoenseignements dans des domaines annexes agrave la maladie repreacutesentations de la diffeacuterence repreacutesentations du corps de la sexualiteacute et de la maladie rapport au risque ou encore la place des jeunes et des femmes dans la socieacuteteacute

sTeacutepHAnE ABRioLingeacuteniEuR DrsquoeacuteTuDEs Au cnRs

cERLis uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs mucEmSteacutephane Abriol

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Les fOrmaTiOns de LrsquoUniversiTEacute paris descarTes CONSACREacuteES AU VIH

Master infectiologie microbiologie virologie immunologie (IMVI)

Cohabiliteacute avec lrsquouniversiteacute Paris DiderotResponsables du diplocircme Catherine Fridman (option immunologie) Flore Rozenberg (option virologie) Xavier Nassif (option microbiologie)Cette mention vise agrave former des eacutetudiants scientifiques ingeacutenieurs et meacutedecins dans ces trois grandes speacutecialiteacutes en insistant sur la transversaliteacute des concepts et des approches Chaque speacutecialiteacute Recherche est organiseacutee de faccedilon relativement indeacutependante mais similaire avec des passerelles possibles et souhaiteacutees Un tronc commun par speacutecialiteacute drsquoune dureacutee de deux semaines est organiseacute en collaboration avec lrsquoInstitut Pasteur De nombreux deacuteboucheacutes existent dans la recherche publique et priveacutee ainsi que dans lrsquoenseignement supeacuterieur

Le Master 1er anneacutee est proposeacute soit sous forme drsquoun parcours santeacute reacuteserveacute aux eacutetudiants des filiegraveres santeacute (meacutedecine pharmacie odontologie et maiumleutique) soit sous forme drsquoun parcours scientifique du Master 1er anneacutee IMVI ouvert aux eacutetudiants issus de cursus scientifiques

DIU Prise en charge de lrsquoinfection par le VIH

Responsable du diplocircme Jean-Paul ViardEn raison de lrsquoeacutevolution tregraves rapide des connaissances des techniques et des traitements les praticiens doivent acqueacuterir ou reprendre les bases fondamentales neacutecessaires agrave la compreacutehension des meacutecanismes physiopathologiques du suivi virologique et des traitements de lrsquoinfection agrave VIH

DU Maladies auto-immunes et maladies systeacutemiques

Responsable du diplocircme Loiumlc GuillevinLrsquoobjectif est drsquoapporter aux meacutedecins biologistes pharmaciens une formation approfondie sur ces maladies peu enseigneacutees au cours du cursus eacuteleacutements pathogeacuteniques cliniques paracliniques et theacuterapeutiques neacutecessaires

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Les cOnseiLs dU service inTerUniversiTaire DE MEacuteDECINE PREacuteVENTIVE (SIUMPPS)

Comment se proteacuteger Mecircme srsquoil est difficile drsquoaborder la question du preacuteservatif avec son ou sa partenaire crsquoest pourtant le seul moyen de se proteacuteger du sida et des autres ISTCrsquoest pourquoi le centre de meacutedecine preacuteventive de Paris Descartes le SIUMPPS a distribueacute plus de 15 000 preacuteservatifs en 2012

Que faire apregraves une prise de risque Il est impeacuteratif drsquoeacutevaluer le risque reacuteel qui a eacuteteacute encouru Il est conseilleacute de se rendre immeacutediatement aux urgences hospitaliegraveres ou dans un service de maladies infectieuses ou dans un centre de deacutepistage anonyme et gratuit (CDAG) Un test de deacutepistage vous sera alors proposeacute et un meacutedecin vous recevra lors drsquoun entretien qui lui permettra de mesurer et drsquoanalyser le risque drsquoexposition Si le risque drsquoexposition srsquoavegravere important et si le rapport non proteacutegeacute a eu lieu il y a moins de 48h il est alors possible de prendre un traitement drsquourgence preacuteventif qui peut reacuteduire fortement le risque de contamination Crsquoest le Traitement Post-Exposition (TPE) Ce traitement devra ecirctre pris pendant 4 semaines avec un suivi meacutedical et seacuterologique Il est donc impeacuteratif de reacuteagir immeacutediatement apregraves une prise de risque et de ne pas laisser trop de temps passer Si vous avez deacutepasseacute ce deacutelai de 48h il est absolument neacutecessaire de faire un test de deacutepistage en se rendant dans un CDAG aux urgences dans un service de maladies infectieuses ou dans un laboratoire drsquoanalyses meacutedicales avec lrsquoordonnance drsquoun meacutedecin qui pourra eacuteventuellement prescrire un test de Charge virale VIH Attention les tests de deacutepistage ne permettent une deacutetection des anticorps anti VIH dans le sang qursquoagrave partir de la 6e semaine de contamination Il faut donc attendre 6 semaines apregraves un rapport non proteacutegeacute pour savoir si lrsquoon a eacuteteacute infecteacute et il est donc impeacuteratif de se proteacuteger durant cette peacuteriode drsquoincertitude

Le SIUMPPS est composeacute drsquoeacutequipes pluridisciplinaires (infirmiegraveres meacutedecins psychologues et secreacutetaires) agrave la disposition des eacutetudiants Ce service assure un accueil permanent et personnaliseacute des eacutetudiants qui souhaitent demander conseil controcircler leur eacutetat vaccinal obtenir un certificat meacutedical etc Il propose eacutegalement quelques consultations speacutecialiseacutees (nutrition tabac) des consultations psychologiques45 rue des saints-pegraveres paris 6e

Teacutel 01 42 86 38 74 wwwsiumppsuniv-paris5fr

Les centres de deacutepistage anonyme et gratuit existent dans Paris Ils permettent agrave toute personne de savoir si elle est atteinte par le VIH lrsquoheacutepatite B ou C Certains CDAG sont aussi des Centres drsquoInformation de Deacutepistage et de Diagnostic des Infections Sexuellement Transmissibles (CIDDIST) on y deacutepiste des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) plus speacutecifiques

Liste des centres de deacutepistage anonyme et gratuit agrave Paris

1 Centre Croix-Rouge Franccedilaise 43 rue de Valois - Paris 1er Teacutel 01 42 97 48 29 meacutetro Palais Royal-Museacutee du Louvre (lignes 1 7) Bourse (ligne 3)Bus 48Entreacutee porte vitreacutee agrave cocircteacute de la porte de lrsquoimmeuble Deacutepistage UNIQUEMENT sur RDV

2 Centre Meacutedico-Social municipal Figuier2 rue du Figuier - Paris 4e Teacutel 01 49 96 62 70 meacutetro Saint Paul (ligne 1) Pont Marie (ligne 7) - Bus 67 3 Hocircpital Cochin-Tarnier (AP-HP) 89 rue drsquoAssas - Paris 6e (1er eacutetage) Teacutel 01 58 41 18 17 meacutetro Notre Dame des Champs (ligne 12) - RER B Port Royal - Bus 83

4 Hocircpital Fernand Widal (AP-HP) 200 rue du Faubourg Saint Denis - Paris 10e Secteur Bleu Galerie de gauche Porte 3 Teacutel 01 40 05 43 75 meacutetro Gare du Nord (lignes 4 5) La Chapelle (ligne 2) RER B D Gare du Nord - Bus 32

5 Hocircpital Saint-Louis (AP-HP) 42 rue Bichat - Paris 10e Bacirctiment Lailler accessible par la rue sans entrer dans lrsquohocircpital Teacutel 01 42 49 99 24 ou 01 42 49 42 05 (attention beaucoup drsquoaffluence)meacutetro Reacutepublique (lignes 3 5 8 9 11) Goncourt (ligne 11) Colonel Fabien (ligne 2) Jacques Bonsergent (ligne 5)Bus 75

6 Hocircpital Saint-Antoine (AP-HP) 184 rue du Faubourg Saint Antoine - Paris 12e Secteur Jaune Bacirctiment de lrsquoHorloge 1er Sous-sol Porte 19 Teacutel 01 49 28 24 45meacutetro Reuilly-Diderot (lignes 1 8) Faidherbe-Chaligny (ligne 8)Bus 86

7 Hocircpital Pitieacute Salpeacutetriegravere (AP-HP) 47-83 boulevard de lrsquoHocircpital -Paris 13e Teacutel 01 42 16 10 53Autre entreacutee 52 boulevard Vincent Auriol (M1113125 6 Chevaleret) Bacirctiment de Meacutedecine meacutetro St Marcel (ligne 5) Gare drsquoAusterlitz (lignes 5 10) Chevaleret (ligne 6) - RER c Gare drsquoAusterlitz - Bus 91

8 Centre Meacutedico-Social municipal - CDAGCIDDIST Ridder 3 rue de Ridder - Paris 14e Teacutel 01 58 14 30 30 meacutetro Plaisance (ligne 13) - Bus 62

9 Institut Alfred Fournier25 boulevard Saint-Jacques - Paris 14e Teacutel 01 40 78 26 0071meacutetro Saint-Jacques (ligne 6) Glaciegravere (ligne 6)RER B Denfert-Rochereau - Bus 216

10 Hocircpital Bichat (AP-HP) 46 rue Henri Huchard - Paris 18e Secteur Claude Bernard en direction de la Materniteacute en bas de la passerelle agrave gauche Teacutel 01 40 25 84 34 meacutetro Porte de Saint-Ouen (ligne 13) - Bus 81 - PC2

11 Centre Meacutedico-social municipal - CDAGCIDDIST Belleville 218 rue de Belleville - Paris 20e Teacutel 01 40 33 52 00 meacutetro Teacuteleacutegraphe (ligne 11) Place des Fecirctes (lignes 7bis 11) - Bus 60

33

1

4

5

3

26

7

8 9

10

11

pLAn DE pARis DEs cEnTREs DE DeacutepisTAgE AnonymE ET gRATuiT

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Actif santeacutePermettre aux personnes drsquoecirctre acteur de leur santeacute et de la santeacute109 rue Orfila - 75020 ParisTeacutel 09 50 796 160wwwactif-santeorg Actions traitementsMieux informer pour ecirctre mieux soigneacute190 bd de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 43 67 66 00wwwactions-traitementsorgEmail atactions-traitementsorg

Act Up-ParisAssociation de lutte contre le sida dans la rue dans les meacutedias et dans les institutions Cofondatrice de sidactionBp 287 ndash 75011 Paris Teacutel 01 49 29 44 75wwwactupparisorgEmail actupactupparisorg

ArcatAccompagner orienter preacutevenir informer94-102 rue de Buzenval - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 29 29wwwarcat-santeorgEmail infoarcat-santeorg AIDESFaire avancer la lutte contre le sida crsquoest faire avancer la socieacuteteacute toute entiegravere Teacutel 0805 160 011 (gratuit depuis un poste fixe)wwwaidesorg

Diagonale idfPreacutevenir accompagner heacuteberger creacuteer des solidariteacutes20 avenue de la Terrasse - 91260 Juvisy-sur-OrgeTeacutel 01 69 24 85 60wwwdiagonale-idforgEmail diagonaleidfwanadoofr

Habitat et soinsFavoriser lrsquoaccegraves aux soins et au logement de personnes en situation preacutecaire379 avenue du Preacutesident Wilson - 93210 Saint-DenisTeacutel 01 55 87 55 55wwwgroupe-sosorgEmail soshetsasosorg Hf preacuteventionPreacutevention et sensibilisation sur le VIH et les ISTInstitut de la promotion de la santeacute 3 place de la mairie - 78190 TrappesTeacutel 09 53 84 98 33wwwhf-preventioncomEmail contacthf-preventioncom

Le kiosque infos sida et toxicomaniePreacutevention information orientation sida IST toxicomanie36 rue Geoffroy lrsquoAsnier - 75004 ParisTeacutel 01 44 78 00 00wwwlekiosqueorgEmail infolekiosqueorg

Sida info serviceInformation soutien eacutecoute orientation190 boulevard de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 16 16wwwsida-info-serviceorg

Sidaction Agit sur tous les fronts de la lutte contre le sida 228 rue du Faubourg Saint-Martin - 75010 ParisTeacutel 01 53 26 45 55wwwsidactionorgEmail sidactionsidactionorg

Solidariteacute sidaAider Preacutevenir Deacutefendre16 bis avenue Parmentier - 75011 ParisTeacutel 01 53 10 22 22Email infosolidarite-sidaorg

Centre reacutegional drsquoinformation et de preacutevention du sida (Crips) Icircle de FranceAccueil documentation et formation de toutes personnes en ques-tionnement par rapport au VIHsida ou aux infections14 rue Maublanc - 75015 Paris Teacutel 01 56 80 33 33Email infolecripsnet

Sites web drsquoinformation

VIHorgSite drsquoinformations de deacutebats drsquoeacutechanges au service de la lutte contre le sidawwwvihorg

Sida Info PlusEspace drsquoinformation et drsquoeacutechange pour les seacuteropositifswwwsidainfoplusfr

Les ASSOCIATIONS

35

Les Cahiers de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes sont eacutediteacutes par LrsquoUniversiteacute Paris Descartes

Directeur de la publication bull Freacutedeacuteric Dardel

Responsables scientifiques bull Yves Charbitbull Anne Hosmalinbull Christine Rouzioux

Reacutedaction en chef bull Pierre-Yves Clausse bull Alice Tschudy

Coordination bull Brigitte Brohard

Maquette bull Agence Avril

Version numeacuterique bull Virgile Delacirctre

Iconographie bull Photothegraveque Universiteacute

Paris Descartesbull Fotoliabull Institut Pasteur

bull Groupe Institut Cochin Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Huguette amp Prosperbull Mairie de Paris--------------------------------------bull Steacutephane Abriolbull Clarisse Berlioz-Torentbull Marina Cavazzana-Calvobull Yves Charbitbull Odile Launaybull Lisa Haydenbull Anne Hosmalinbull Bibia Pavard bull Leiumlla Perieacutebull Bruno Sargueilbull Carine Tisneacutebull Michaeumll Valente

Ont collaboreacute agrave ce numeacutero institut cochin bull Eacutequipe Cytokines

et infections virales

bull Eacutequipe Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Eacutequipe Interactions hocircte-virus

bull Eacutequipe Interfeacuterence moleacuteculaire entre le virus et la cellule

bull Eacutequipe Phagocytose et invasion bacteacuterienne

bull Eacutequipe Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques

bull Eacutequipe Virus et trafic intracellulaire

Hocircpital necker bull Deacutepartement

de biotheacuterapie bull Eacutequipe Infections agrave VIH

Reacuteservoirs Pharmacologie des Antireacutetroviraux et Preacutevention de la Transmission Megravere Enfant

centre universitaire des saints-pegraveresbull Centre de recherche

sur les liens sociaux (CERLIS)

bull Eacutequipe Chimie amp Biologie Nucleacuteos(t)ides et Immunologie pour la Theacuterapie

bull Eacutequipe Reacutegulation de la Transcription et Maladies Geacuteneacutetiques

bull Institut Droit et Santeacute (IDS)

bull Institut de Recherche sur les Vaccins et lrsquoImmunotheacuterapie des cancers et du sida

bull Service Interuniversitaire de meacutedecine preacuteventive (SIUMPPS)

Faculteacute des sciences pharmaceutiques et Biologiques bull Eacutequipe Meacutecanismes

moleacuteculaires de lrsquoinitiation de la traduction

bull Eacutequipe Structure des ARN interactions et anti-infectieux

centre drsquoinvestigation clinique de vaccinologie cochin pasteur

centre population et Deacuteveloppement (cEpED)

36 wwwparisdescartesfr

06

EacuteTaT des LieUX en franceAU 1er DEacuteCEMBRE 2012

LrsquoInstitut de Veille Sanitaire (InVS) publie chaque anneacutee agrave lrsquooccasion de la Journeacutee mondiale du sida des donneacutees actualiseacutees sur lrsquoinfection au Virus drsquoImmunodeacuteficience Humaine (VIH) et les Infections Sexuellement Transmissibles (IST) en France Les donneacutees disponibles pour lrsquoanneacutee 2011 ne montrent pas de rupture par rapport aux anneacutees preacuteceacutedentes

Environ

6100 personnes ont deacutecouvert leur seacuteropositiviteacute en 2011

un chiffre comparable agrave celui de 2010

32 drsquoentre elles lrsquoont fait lors drsquoune consultation en meacutedecine de ville LrsquoIle-de-France la Cocircte drsquoAzur et la Guyane demeurent les reacutegions les plus toucheacutees Enfin on estime toujours que

30 000 personnes vivent avec le VIH et lrsquoignorent

de tests de deacutepistages VIH52 millions

ont eacuteteacute reacutealiseacutes en 2011 soit 4 de plus qursquoen 2010 Dans la moitieacute des cas le diagnostic drsquoinfection VIH est tardif avec un taux de cellules immunitaires (CD4) agrave moins de 350 Pour ameacuteliorer la prise en charge il faudrait deacutesormais arriver agrave deacutepister plus tocirct Les personnes diagnostiqueacutees preacutecocement sont le plus souvent jeunes neacutees en France contamineacutees lors drsquoun rapport homosexuel alors que les personnes diagnostiqueacutees tregraves tardivement sont souvent plus acircgeacutees neacutees en Afrique subsaharienne et contamineacutees lors de rapports heacuteteacuterosexuels

07Les patients deacutecegravedent deacutesormais de comorbiditeacutes quand leur infection est controcircleacutee par des traitements anti-reacutetroviraux Une prise en charge multidisciplinaire en particulier en ce qui concerne les cancers apparait indispensable

Seules

10 des personnes ont deacutecouvert leur seacuteropositiviteacute durant la primo-infection alors que

800 cas de deacutepistages tregraves tardifs(au stade sida) ont eacuteteacute enregistreacutes sur la mecircme peacuteriode (environ 13 ) Augmenter la preacutecociteacute des diagnostics de la maladie reste un enjeu de santeacute publique majeur pour les anneacutees agrave venir

En 2011 2400 hommesayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) ont deacuteclareacute leur seacuteropositiviteacute Cela repreacutesente

40 des deacutepistages positifsune proportion qui ne diminue pas au fil des ans Ces hommes demeurent la population la plus exposeacutee en France puisque lrsquoincidence de lrsquoinfection VIH est 200 fois plus eacuteleveacutee au sein de cette population Lrsquoeacutetude laquo Preacutevagay raquo reacutealiseacutee parmi les HSH freacutequentant les lieux de convivialiteacute gay parisiens eacutevalue cette incidence agrave 38 avec une preacutevalence de 18 Les eacutetudes drsquoautres pays rapportent des estimations drsquoincidence proches pour les populations drsquoHSH avec une moyenne de 25 Ces hommes sont majoritairement neacutes en France et acircgeacutes de 37 ans en moyenne Un tiers drsquoentre eux a effectueacute le test de deacutepistage suite agrave des signes cliniques drsquoinfection et un tiers suite agrave une exposition au VIH Dans 40 des cas ils ont eacuteteacute deacutepisteacutes par un meacutedecin de ville

Chez les heacuteteacuterosexuels neacutes agrave lrsquoeacutetranger la transmission du VIH parait moins importante qursquoauparavant et le nombre de deacutecouvertes de seacuteropositiviteacute diminue depuis 2003 En revanche chez les heacuteteacuterosexuels neacutes en France le nombre de deacutecouvertes de seacuteropositiviteacute est stable depuis plusieurs anneacutees En 2011 on a deacutenombreacute

3500 deacutecouvertes de seacuteropositiviteacutechez les heacuteteacuterosexuels dont

2400 neacutes agrave lrsquoeacutetranger (1400 femmes)et 1100 neacutes en France (600 hommes)

39des hommes heacuteteacuterosexuels avaient atteint le stade sida (moins de 200 CD4) lorsqursquoils ont deacutecouvert leur seacuteropositiviteacute Les usagers de drogues ne repreacutesentent plus que 1 des nouvelles contaminations soit 85 personnes en 2011 Une importante proportion de cette population est neacutee agrave lrsquoeacutetranger en Europe et en Afrique du Nord

Enfin le sida ne repreacutesente plus qursquoun quart des causes de deacutecegraves des patients infecteacutes par le VIH en France sauf en outre-mer ougrave cette proportion reste de 36

Les homosexuels masculins et les heacuteteacuterosexuels neacutes agrave lrsquoeacutetranger restent les populations les plus exposeacutees

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DeacuteFiniTion DEs ReacutesERVoiRs ViHLes traitements antireacutetroviraux ont permis de reacuteduire consideacuterablement la morbiditeacute et la mortaliteacute des patients infecteacutes traiteacutes qui ont deacutesormais une espeacuterance de vie tregraves proche de celle de la population geacuteneacuterale Ces traitements permettent de bloquer la reacuteverse-transcriptase et drsquointerrompre le cycle viral en empecircchant lrsquoinfection de nouvelles cellules Cependant lrsquoinfection reste toujours preacutesente dans lrsquoorganisme du fait que les antireacutetroviraux nrsquoatteignent pas les cellules infecteacutees latentes au repos qui constituent les reacuteservoirs VIHDe fait les personnes seacuteropositives ne peuvent arrecircter leurs traitements (mecircme en cas de charge virale indeacutecelable) car dans ce cas la reacuteplication virale redeacutemarre et le virus est agrave nouveau rapidement produit Ce pheacutenomegravene est ducirc agrave lrsquoexistence de reacuteservoirs du VIH constitueacutes majoritairement de lymphocytes CD4 infecteacutes Les cellules infecteacutees sont preacutesentes de faccedilon diffuse dans tout lrsquoorganisme mais crsquoest dans les tissus lymphoiumldes le tube digestif et les ganglions lymphatiques qursquoelles sont les plus abondantes De mecircme que le systegraveme immunitaire est incapable drsquoinduire des reacuteponses immunes capables de controcircler la reacuteplication virale les cellules reacuteservoirs dormantes ne sont pas reconnues par le systegraveme immunitaire et ne sont donc pas eacutelimineacutees car elles nrsquoexpriment aucun antigegravene viral membranaire

quAnTiFicATion DEs ReacutesERVoiRs Notre laboratoire est impliqueacute depuis plusieurs anneacutees dans cette theacutematique Nous avons notamment caracteacuteriseacute le niveau des reacuteservoirs VIH au sein de nombreuses cohortes de patients et de situations cliniques diffeacuterentes Pour cela nous avons deacuteveloppeacute une technique ultra-sensible de quantification drsquoADN-VIH dans les cellules infecteacutees sanguines et dans les tissus Tout comme le niveau de charge virale sanguine et le taux de lymphocytes CD4 le niveau drsquoADN-VIH permet de connaicirctre le niveau

EacuteTUde desREacuteSERVOIRSVIH

cHRisTinE RouziouxEA 3620 laquo inFEcTion agrave ViH ReacutesERVoiRs ET pHARmAcoLogiE DEs AnTiReacuteTRoViRAux raquo LABoRAToiRE DE ViRoLogiE HocircpiTAL nEckER - EnFAnTs mALADEs

Manipulation sur la paillassecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Christine RouziouxDirecteur drsquouniteacute HUProfesseur des Universiteacutes Praticien des Hocircpitaux Sida Maladies Infectieuses amp Parasitaires Microbiologie Immunologie ImmunopathologiecopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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global drsquoinfection caracteacuteristique de chaque patient Il est preacutedictif du risque de progression vers le sida Cette technique permet eacutegalement drsquoeffectuer le diagnostic de lrsquoinfection du nouveau-neacute de megravere seacuteropositive Le deacuteveloppement drsquoautres techniques de recherche pour quantifier et caracteacuteriser les diffeacuterentes formes drsquoADN-VIH inteacutegreacutees au chromosome ainsi que la mesure de la capaciteacute des reacuteservoirs agrave produire du virus nous permettra de participer agrave la construction drsquoessais theacuterapeutiques visant agrave reacuteduire les reacuteservoirs

LEs conTRocircLEuRs Du ViH Il existe de rares cas de personnes seacuteropositives qui ne preacutesentent aucun signe drsquoeacutevolution clinique et biologique sur plusieurs anneacutees ils sont deacutesigneacutes sous le terme de laquo HIV controcircleurs raquo ou laquo controcircleurs du VIH raquo Ces patients dont le systegraveme immunitaire controcircle naturellement lrsquoinfection sont le sujet de nombreuses recherches physiopathologiques La compreacutehension des meacutecanismes agrave lrsquoorigine de ce controcircle virologique pourrait conduire au deacuteveloppement de nouvelles approches theacuterapeutiques ou vaccinales La mesure du taux drsquoADN-VIH chez ces patients nous a permis de montrer qulsquoils preacutesentent un niveau de reacuteplication virale et de reacuteservoirs particuliegraverement bas mecircme apregraves plus de 10 ans drsquoinfection Deux meacutecanismes pourraient expliquer ces deacutefenses naturelles soit une reacutesistance naturelle des lymphocytes agrave lrsquoinfection ou bien un blocage de la reacuteplication du virus par des facteurs de restriction Lrsquoeacutetude de ces meacutecanismes est prometteuse Une forte proportion de ces sujets laquo controcircleurs du VIH raquo sont porteurs drsquoallegraveles HLA-B27 etou de HLA-B57 Ces allegraveles se reacutevegravelent protecteurs car ils induisent des fonctions de lymphocytes TCD8 plus robustes et plus efficaces contre les cellules infecteacutees activeacutees

LEs pATiEnTs VisconTiNotre groupe de recherches a identifieacute et deacutecrit reacutecemment des cas de patients traiteacutes preacutecocement en primo-infection preacutesentant un controcircle virologique plus de 7 ans apregraves lrsquoarrecirct de leur traitement (Hocqueloux AIDS 2010 Saez-Cirion Plos Pathogens 2013) Cette situation exceptionnelle se reacutevegravele peu freacutequente du fait qursquoelle neacutecessite des conditions particuliegraveres drsquoinitiation tregraves preacutecoce des traitements maintenus au moins deux ans puis interrompus La freacutequence de cette situation est estimeacutee de 7 agrave 10 des patients traiteacutes en primo-infection sans que des facteurs particuliers nrsquoaient eacuteteacute identifieacutes Ces patients laquo controcircleurs post-traitement raquo ou VISCONTI pour Viro-Immunological Sustained Control after Treatment Interruption ne portent pas les allegraveles protecteurs HLA-B27 ou HLA-B57 Ils nrsquoont pas drsquoactiviteacute TCD8 fortes comme les HIV controcircleurs Par contre ils preacutesentent un niveau des reacuteservoirs particuliegraverement faible et certains voient leurs reacuteservoirs diminuer ces derniegraveres anneacutees alors qursquoils ne reccediloivent plus de traitement La culture des cellules lymphocytaires de ces sujets permet de montrer une reacuteplication virale avec une production de virus nrsquoindiquant pas des blocages complets ou la preacutesence de virus deacutefectifs majoritaires Notre hypothegravese est qursquoun meacutecanisme du controcircle virologique en lrsquoabsence de traitement est diffeacuterent de celui des HIV controcircleurs Nous pensons que le traitement tregraves preacutecoce interrompt lrsquoeacutetablissement des reacuteservoirs bloque la laquo tempecircte cytokinique raquo induite lors de la primo-infection tout en preacuteservant des fonctions immunitaires essentielles notamment les reacuteponses immunes inneacutees

TRAiTEmEnTs En pRimo-inFEcTionDegraves 2001 nous avons rapporteacute le fait que des traitements initieacutes degraves la primo-infection induisent une forte reacuteduction du taux drsquoADN-VIH des lymphocytes sanguins beaucoup plus importante que celle induite par des traitements initieacutes en phase chronique De nombreux reacutesultats convergent maintenant et confirment lrsquoimpact important des traitements initieacutes tregraves preacutecocement LrsquoEssai ANRS-OPTIPRIM est le premier essai visant agrave explorer lrsquoimpact drsquoune penta-theacuterapie de 24 mois initieacutee dans les dix semaines suivant la contamination sur le reacuteservoir sanguin Lrsquoessai qui a commenceacute en 2010 va se deacuterouler jusqursquoen 2014 Les preacutelegravevements recueillis au cours de cet essai vont nous permettre de caracteacuteriser finement le reacuteservoir viral en phase tregraves preacutecoce de la primo-infection Nous pourrons eacutegalement caracteacuteriser les reacuteponses immunitaires inneacutees et speacutecifiques analyser la reacuteponse anticorps et rechercher drsquoeacuteventuels meacutecanismes de blocage de la latence virale

nouVELLEs pisTEs THeacuteRApEuTiquEsLrsquoeacutelimination complegravete des cellules reacuteservoirs sera un objectif tregraves difficile agrave atteindre Pour eacuteradiquer lrsquoinfection il faudrait cibler speacutecifiquement le geacutenome viral inteacutegreacute dans les chromosomes Certaines moleacutecules anticanceacutereuses pourraient ecirctre utiliseacutes dans ce contexte Nous explorons de telles pistes avec les eacutequipes des Professeurs Brigitte Autran (Inserm - UMRS 945) et Carine van Lint de lrsquoUniversiteacute de Bruxelles Nous avons exploreacute la capaciteacute des cellules reacuteservoirs TCD4 quiescentes agrave produire du virus en preacutesence de divers activateurs de la latence virale Cela pourrait constituer une nouvelle approche theacuterapeutique Il reste agrave savoir quels seraient les patients qui pourraient beacuteneacuteficier au mieux de tels traitements

Sur la paillassecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I

Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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recHercHes fOndamenTaLesEN IMMUNOLOGIE ET EN VIROLOGIE

AnnE HosmALinDiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE pReacutesEnTATion DE LrsquoAnTigegravenE pAR LEs cELLuLEs DEnDRiTiquEs

Rocircle des cellules dendritiquesLrsquoobjectif de nos recherches est de permettre de trouver de meilleurs protocoles pour eacutelaborer des candidat-vaccins ou des immunotheacuterapies et eacutegalement de deacutecouvrir des paramegravetres preacutedictifs pour aider les deacutecisions theacuterapeutiques concernant lrsquoinfection par le VIH

Nous eacutetudions des cellules particuliegraveres du systegraveme immunitaire les cellules dendritiques Ces cellules sont essentielles dans le deacuteclenchement de la reacuteponse immunitaire et dans lrsquoefficaciteacute des vaccins En effet elles sont les seules qui peuvent activer les lymphocytes T naiumlfs et donc deacuteclencher les reacuteponses immunitaires Elles ont eacuteteacute appeleacutees laquo cellules preacutesentatrices de lrsquoantigegravene professionnelles raquo Certaines sont speacutecialiseacutees dans la laquo preacutesentation croiseacutee de lrsquoantigegravene raquo un processus gracircce auquel les cellules dendritiques sont capables de preacutesenter aux cellules du systegraveme immunitaire certains fragments des microbes qui infectent des cellules voisines ces fragments sont appeleacutes antigegravenes Elles informent ainsi les lymphocytes T et B de lrsquoinfection ce qui initie une strateacutegie complexe de destruction tregraves speacutecifique des cellules infecteacutees Les vaccins contre les virus doivent la plupart du temps passer par des voies de preacutesentation croiseacutees dans les cellules dendritiques Alors seulement le systegraveme immunitaire sera activeacute et capable de reconnaicirctre speacutecifiquement le virus

Les cellules dendritiques sont des sentinelles qui repegraverent lrsquoentreacutee de pathogegravenes dans lrsquoorganisme Elles ont un rocircle de coordination de la reacuteponse immunitaire Elles libegraverent des proteacuteines appeleacutees cytokines pour activer les autres cellules du systegraveme immunitaire et polariser leurs reacuteponses contre les virus les tumeurs les bacteacuteries ou les parasites En particulier les cellules dendritiques plasmacytoiumldes sont les principales productrices drsquoune famille de cytokines appeleacutee interfeacuteron alpha Ces proteacuteines inhibent la multiplication du virus dans les cellules de lrsquohocircte participant ainsi agrave son eacutelimination Nous avons deacutecouvert le deacuteficit du nombre des cellules dendritiques circulantes lors de lrsquoinfection par le VIH et une forte diminution de la production drsquointerfeacuteron 1 dans la primo-infection Le deacuteficit des cellules plasmacytoiumldes est preacutedictif drsquoune perte de controcircle de la reacuteplication virale

Anne HosmalinDirectrice de recherche CNRS MD PhD chef de lrsquoeacutequipe laquo Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques raquocopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Equipe Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiquesAlexandre Lubin - Yolande Richard - Kahina Taleb - Camille Baey - Michaeumll Valente - Vincent Feuillet - Milica Millvojevic - Jean-Pierre Jourdain - Lene Vimeux - Marco Iannetta - Ezgi Yildiz - Anne HosmalincopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Reacuteponses immunitaires

Hyperactivation du systegraveme immunitaireLors de lrsquoinfection par le VIH il existe un cercle vicieux drsquohyperactivation du systegraveme immunitaire Le VIH infecte preacutefeacuterentiellement les lymphocytes CD4 qui sont tregraves importants dans les deacutefenses immunitaires Lorsque ces cellules sont activeacutees le virus peut se multiplier Au niveau de lrsquointestin ces lymphocytes sont en permanence activeacutes par le voisinage des bacteacuteries intestinales Ainsi lrsquohyperactivation du systegraveme immunitaire entrave paradoxalement lrsquoeacutelimination du virus Notre eacutequipe a montreacute que cette hyperactivation pourrait reposer sur une population particuliegravere de globules blancs des monocytes porteurs de la moleacutecule MDC-8 Ceux-ci pourraient devenir une nouvelle cible theacuterapeutique Cette strateacutegie permettrait de compleacuteter lrsquoaction des antireacutetroviraux en interrompant drsquoune maniegravere tregraves cibleacutee le cercle vicieux drsquohyperactivation du systegraveme immunitaire

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Yolande Richard copyVirgile Delacirctre I Service Communi-cation I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

FLoREncE niEDERgAngDiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE pHAgocyTosE ET inVAsion BAcTeacuteRiEnnE

Effets de lrsquoinfection des macrophages par le VIHNotre eacutequipe eacutetudie les effets de lrsquoinfection par le VIH-1 sur les fonctions des macrophages Les macrophages sont des cellules du systegraveme immunitaire issues de la diffeacuterenciation de preacutecurseurs et de monocytes circulants dans les tissus Ils jouent un rocircle majeur dans lrsquoeacutelimination quotidienne des deacutebris cellulaires ainsi que des microorganismes pathogegravenes (fonction de phagocytose et de clairance) et participent agrave lrsquoorchestration des reacuteponses immunitaires par la seacutecreacutetion de meacutediateurs solubles les cytokines Les macrophages repreacutesentent une cible majeure du VIH car ils permettent une reacuteplication virale productive tout en eacutetant reacutesistants aux effets cytotoxiques du virus contrairement aux lymphocytes T Ils jouent un rocircle tregraves important dans le deacuteveloppement de maladies opportunistes et communautaires En particulier se sont deacuteveloppeacutees ces derniegraveres anneacutees des pathologies tregraves seacutevegraveres lieacutees agrave des souches de Salmonelles hyper invasives qui au lieu de donner lieu agrave des infections locales controcircleacutees eacutevoluent en maladie systeacutemique grave chez les patients immunodeacuteprimeacutes en Afrique australe

Nous avons montreacute que les macrophages infecteacutes par le VIH-1 preacutesentent des capaciteacutes reacuteduites de phagocytose de diverses cibles La proteacuteine NEF qui est un facteur de virulence majeur du VIH-1 joue un rocircle primordial dans lrsquoinhibition de la phagocytose en perturbant le trafic intracellulaire indispensable pour une internalisation efficace Nos recherches se concentrent actuellement sur lrsquoeacutetude des eacutetapes plus tardives de maturation de deacutegradation et clairance des bacteacuteries et drsquoactivation des cellules Notre but est de comprendre pourquoi les cellules infecteacutees par le VIH-1 permettent le deacuteveloppement de maladies opportunistes en utilisant en particulier des modegraveles de co-infections par le virus et les souches invasives africaines de bacteacuteries Salmonella Nous recherchons aussi les facteurs viraux impliqueacutes dans ces eacutetapes

yoLAnDE RicHARDDiREcTRicE DE REcHERcHE

Compartiment lymphocytaire B et infections pathogegravenes par VIHSIVLe fonctionnement du compartiment B est profondeacutement alteacutereacute chez les patients infecteacutes par le VIH-1 ou les macaques infecteacutes par les souches pathogegravenes du virus de lrsquoimmunodeacuteficience simienne (SIV) Les Primates Non Humains (comme les macaques Rheacutesus ou cynomolgus) infecteacutes par le SIV (analogue du VIH chez les macaques) repreacutesentent le seul modegravele pertinent permettant de faire progresser les recherches sur le sida Dans ce modegravele nous avons montreacute que la perte en lymphocytes B meacutemoires une caracteacuteristique de la phase chronique deacutebute degraves le stade de primo-infection et nrsquoest que partiellement contrecarreacutee par les theacuterapies antireacutetrovirales mecircme preacutecoces Une population de lymphocytes B dits de la zone marginale speacutecialiseacutee dans la reacuteponse antibacteacuterienne voit aussi sa freacutequence reacuteduite au cours de la primo-infection La perte de ces deux populations compromet la reacuteponse speacutecifique du virus mais aussi les reacuteponses acquises naturellement ou par vaccination contre les pathogegravenes et favorise lrsquoeacutemergence drsquoinfections opportunistes Le contexte inflammatoire de lrsquoinfection surimpose une hyperactiviteacute B deacutetectable dans les tissus peacuteripheacuteriques et muqueux qui est associeacutee agrave une hyperproduction drsquoimmunoglobulines polyclonales degraves la primo-infection

Nous avons reacutecemment montreacute une surexpression de BAFF (pour B-cell Activating Factor of the TNF Family) dans le seacuterum et les tissus des macaques primo-infecteacutes qui pourrait contribuer agrave favoriser une reacuteponse B systeacutemique au deacutetriment de la reacuteponse speacutecifique du VIH-1 mais aussi agrave affecter le compartiment T en modulant via les fonction de cellules preacutesentatrices de lrsquoantigegravene des lymphocytes B activeacutesmeacutemoires Cette hypothegravese est actuellement eacuteprouveacutee in vivo chez le macaque infecteacute traiteacute ou non par une forme soluble du reacutecepteur BAFF-R Les conseacutequences de ce blocage sont eacutevalueacutees en termes de reacuteeacutequilibrage de reacuteponse B et T (TH17TH1) ainsi que de protection des cellules dendritiques

Macrophage deacuteriveacute de monocytes sanguins de

donneurs sains infecteacutes in vitro par du VIH-1 Le marquage

anti-capside p24 est visualiseacute en vert le reacuteseau de microtu-

bules en rouge et le noyau des cellules en bleu

copy Chantal Deschamps (eacutequipe F Niedergang)

Une cellule dendritique avec ses compartiments endosomaux ougrave le VIH peut ecirctre phagocyteacute (en vert) son noyau (en bleu) et ses prolongements chargeacutes drsquoantigegravenes (en rouge)copy Michaeumll Valente Anne Hosmalin I Equipe laquo Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques raquo

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Reacutemi cHEyniER DiREcTEuR DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipEcyTokinEs ET inFEcTions ViRALEs

CytokinesLes cytokines sont des proteacuteines essentielles au fonctionnement du systegraveme immunitaire Seacutecreacuteteacutees par les lymphocytes T et B les cellules dendritiques et les macrophages mais aussi par des cellules nrsquoappartenant pas au systegraveme immunitaire elles ont pour fonction de maintenir lrsquoeacutequilibre homeacuteostatique du systegraveme immunitaire et de moduler les reacuteponses immunitaires

Parmi ces cytokines nous nous inteacuteressons plus particuliegraverement agrave lrsquointerleukine 7 (IL-7) cytokine cleacute de la reacutegulation des populations lymphocytaires T En raison de son rocircle primordial dans la thymopoiumlese et de son action sur la prolifeacuteration et la survie des lymphocytes T peacuteripheacuteriques cette cytokine est utiliseacutee dans des essais cliniques visant agrave ameacuteliorer la reconstitution immunitaire des patients infecteacutes par le VIH Notre eacutequipe participe agrave lrsquoanalyse des conseacutequences immunologiques et virologiques de cette theacuterapie Nous analysons les effets de cette immunotheacuterapie sur la diversiteacute des lymphocytes T des patients et sur le deacuteveloppement des reacuteponses immunitaires T speacutecifiques du virus De plus nous avons identifieacute ces derniegraveres anneacutees une nouvelle proprieacuteteacute de lrsquoIL-7 qui participe agrave la redistribution des cellules de lrsquoimmuniteacute vers les muqueuses portes drsquoentreacutee de la plupart des pathogegravenes Suite agrave cette deacutecouverte nous eacutetudions chez le macaque rheacutesus lrsquoimpact drsquoun traitement par lrsquoIL-7 sur le deacuteveloppement des reacuteponses immunitaires au niveau des muqueuses induites par des stimulations antigeacuteniques locales Dans ces muqueuses nous analysons eacutegalement lrsquoexpression du reacutecepteur de lrsquoIL-7 dans le but drsquoidentifier les cellules impliqueacutees dans la mise en place des reacuteponses immunitaires muqueuses et drsquoen disseacutequer les meacutecanismes drsquoaction

Parmi les cytokines produites en reacuteponse aux infections nous eacutetudions eacutegalement dans le modegravele macaque infecteacute par le SIVmac la reacuteponse interfeacuteron alpha induite par la reacuteplication virale dans les organes cibles de lrsquoinfection Nous nous inteacuteressons particuliegraverement agrave lrsquoexpression des sous-types drsquointerfeacuteron alpha dont la fonction antivirale et lrsquoactiviteacute inhibitrice de la prolifeacuteration cellulaire restent agrave deacutefinir preacuteciseacutement La compreacutehension des meacutecanismes de reacutegulation de la production de ces cytokines et de leur impact agrave la fois sur la reacuteplication virale et sur le systegraveme immunitaire pendant la primo-infection par le SIV devrait permettre drsquoidentifier de nouvelles voies theacuterapeutiques qui en compleacutement des traitements antireacutetroviraux pourraient permettre un meilleur controcircle de la reacuteplication virale

Enfin notre eacutequipe srsquointeacuteresse aux chimiokines des cytokines speacutecialiseacutees dans la migration et le controcircle de lrsquoactivation des cellules du systegraveme immunitaire Nous eacutetudions la production et le rocircle de ces moleacutecules au niveau des muqueuses chez lrsquoindividu sain et infecteacute dans le but de mieux appreacutehender les meacutecanismes responsables de la reacuteduction du nombre de lymphocytes T observeacutee au cours des premiegraveres semaines drsquoinfection

Eacutetagegravere de laboratoirecopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Reacutemi Cheynier

Particules du virus du sida (VIH) en jaune bourgeonnant agrave la surface drsquoun lymphocyte Image acquise par microscopie eacutelectro-nique agrave balayage puis coloriseacuteeS Guadagnini et M-C Preacutevost N Sol-Foulon et O Schwartz J-M Panaud copy Institut Pasteur

Cellules dendritiques plasmacytoiumldes (en vert) dans la zone T de la rate (marqueacutee par un anticorps anti actine en rouge les noyaux cellulaires sont en bleu) un organe lymphoiumlde ougrave se

produit une forte reacuteplication du VIH-1 ce qui srsquoaccompagne drsquoune forte production drsquoInterfeacuteroncopyLeiumlla Perieacute Anne Hosmalin I Equipe laquo Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques raquo

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Florence Margottin-GoguetcopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

JeacuteRocircmE EsTAquiERDiREcTEuR DE REcHERcHE

Lapoptose la mort cellulaire programmeacuteeLa speacutecificiteacute de nos recherches reacuteside drsquoune part dans une recherche drsquoamont qui vise agrave preacuteciser les meacutecanismes biochimiques et moleacuteculaires impliqueacutes dans les processus de mort cellulaire programmeacutee des cellules cibles du VIH et drsquoautre part dans une recherche drsquoaval qui eacutetudie ces meacutecanismes in vivo agrave travers lrsquoanalyse des modegraveles de Primates Non Humains infecteacutes par SIV Ces modegraveles nous permettent par ailleurs de tester de nouvelles approches theacuterapeutiques Nos reacutecents travaux ont permis de mettre en exergue que lrsquoinfection par le VIHSIV entraine lrsquoapoptose des cellules preacutesentatrices de lrsquoantigegravene cellules neacutecessaires agrave lrsquoeacutetablissement de la reacuteponse immunitaire Il srsquoagit en particulier des cellules monocytaires et dendritiques Ainsi une mort preacutematureacutee de ces cellules participerait agrave lrsquoeacutetablissement du deacuteficit immunitaire associeacute au sida et ce degraves la phase de primo-infection (Laforge Plos Pathogens 2011)

JEAn-pHiLippE HERBEuVALDiREcTEuR DE REcHERcHE

Meacutecanismes de mort cellulaireLe deacuteveloppement drsquoune reacuteponse inneacutee est essentiel pour lutter contre les infections virales elle permet de deacutetecter les caracteacuteristiques invariantes des microbes envahisseurs et drsquoactiver le systegraveme immunitaire gracircce agrave la production de proteacuteines antivirales appeleacutees cytokines En preacutesence du VIH les cellules dendritiques plasmacytoiumldes produisent des interfeacuterons alpha un groupe particulier de cytokines anti-virales Parallegravelement elles preacutesentent agrave leur surface la proteacuteine TRAIL reacuteguleacutee par les interfeacuterons alpha qui induit la mort des cellules environnantes qui la reconnaissent gracircce agrave un reacutecepteur speacutecifique Dans les phases tardives du sida le taux drsquointerfeacuterons alpha augmente alors que le nombre de lymphocytes T CD4 diminue massivement par mort cellulaire programmeacutee Cela suggegravere que ces cytokines jouent un rocircle dans la pathologie induite par le VIH Nous avons montreacute que les patients laquo controcircleurs raquo qui controcirclent beaucoup mieux que les autres la reacuteplication du VIH preacutesentent une mutation geacuteneacutetique pour le reacutecepteur de la proteacuteine TRAIL Ce reacutecepteur est deacutefectueux La mutation geacuteneacutetique induit la seacutequestration dans la cellule du reacutecepteur qui ne peut alors plus interagir avec TRAIL empecircchant les lymphocytes T CD4 de reconnaicirctre TRAIL et donc de deacuteclencher leur mort cellulaire programmeacutee Cette mutation associeacutee au profil des patients laquo controcircleurs raquo pourrait expliquer le maintien du nombre de leurs lymphocytes T CD4 ainsi que la non-progression vers la phase sida

Bataille moleacuteculaire entre le virus et la cellule

FLoREncE mARgoTTin-goguET DiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE ReacuteTRoViRus-quiEscEncE ET pRoLiFeacuteRATion Nos travaux consistent agrave analyser les ressorts de la bataille moleacuteculaire entre le VIH et la cellule Notre but est de montrer comment le VIH deacutetourne lrsquoenvironnement cellulaire agrave son avantage pour pouvoir se deacutevelopper et se multiplier Pour ce faire nous eacutetudions les meacutecanismes de deacutefense cellulaire mis en place contre lrsquoinfection virale et particuliegraverement le rocircle joueacute par les proteacuteines auxiliaires dans lrsquoinfection de la cellule

Ces proteacuteines sont longtemps resteacutees peu eacutetudieacutees et mysteacuterieuses Il existe deux types de VIH le VIH-1 et le VIH-2 Le VIH-2 est moins pathogegravene en raison drsquoune interaction diffeacuterente avec lrsquohocircte Les virus VIH-1 et VIH-2 expriment 5 proteacuteines auxiliaires 3 en commun (VIF VPR et NEF) et 2 speacutecifiques (VPU pour VIH-1 et VPX pour VIH-2) Avant 2002 on ne cernait pas exactement leurs rocircles car on ne les eacutetudiait pas dans des environnements cellulaires adapteacutes A partir de cette date il y a eu un tournant important dans lrsquoeacutetude de ces proteacuteines avec la deacutecouverte des premiers facteurs de restriction cellulaire crsquoest-agrave-dire des facteurs cellulaires pouvant empecirccher la reacuteplication virale degraves que le virus a peacuteneacutetreacute dans la cellule Notre groupe srsquoest inteacuteresseacute alors agrave trois de ces proteacuteines auxiliaires que sont VPU VPR et VPX Nous avons chercheacute agrave savoir comment elles sont capables de contrecarrer les facteurs de restriction Ainsi nous avons mis en eacutevidence le fait que le virus utilise des proteacuteines cellulaires les E3 ubiquitine ligases qui sont des enzymes qui favorisent la deacutegradation de facteurs cellulaires Petit agrave petit il a eacuteteacute montreacute que VIF VPR et VPU utilisent les ubiquitines ligases pour aller deacutegrader des facteurs cellulaires qui empecircchent naturellement la reacuteplication du virus Nous avons prouveacute le fait que le VIH et en particulier sa proteacuteine VPR peut utiliser une mecircme enzyme pour aller deacutegrader plusieurs facteurs Nous avons aussi montreacute que le facteur cellulaire de deacutefense inactiveacute par VPX la proteacuteine SAMHD1 inhibe le virus en reacuteduisant la quantiteacute cellulaire des briques indispensables agrave la synthegravese de lrsquoADN viral les dNTP Agrave lrsquoheure actuelle nous orientons nos recherches sur la proteacuteine VPR Nous nrsquoavons pas encore trouveacute lrsquoenvironnement cellulaire dans lequel lrsquoexpression du facteur de deacutefense que VPR inactive est stimuleacute

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sERgE BeacutenicHou DiREcTEuR DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE ViRus ET TRAFic inTRAcELLuLAiRENotre eacutequipe srsquoattache agrave comprendre comment le virus utilise et deacutetourne des voies cellulaires essentielles pour se multiplier ou pour perturber le fonctionnement des cellules du systegraveme immunitaire Nous eacutetudions plus particuliegraverement les proteacuteines virales de reacutegulation VPR et NEF dont le rocircle est primordial au cours de certaines eacutetapes de la reacuteplication virale VPR intervient plutocirct au cours des eacutetapes preacutecoces du cycle viral concernant la reacutetro-transcription du geacutenome viral ARN en ADN ainsi que dans le transport de ce dernier du cytoplasme au noyau ougrave il sera inteacutegreacute au geacutenome de la cellule infecteacutee Au contraire NEF intervient au cours des eacutetapes tardives du cycle de reacuteplication virale pour permettre lrsquoassemblage et la production des particules virales infectieuses Lrsquoun de nos axes de recherche est drsquoessayer de deacutevelopper des strateacutegies permettant de bloquer ces facteurs viraux afin drsquoinhiber speacutecifiquement leurs fonctions essentielles au cours de lrsquoinfection naturelle Pour la proteacuteine NEF nous avons deacuteveloppeacute des outils moleacuteculaires speacutecifiques correspondant agrave des fragments drsquoanticorps simple-chaine de lama ciblant speacutecifiquement cette proteacuteine virale Dans des cellules infecteacutees par le VIH-1 ces fragments drsquoanticorps anti-NEF sont capables drsquoinhiber la totaliteacute des fonctions et des deacutesordres fonctionnels provoqueacutes par NEFCes inhibiteurs de NEF constituent donc des outils originaux pour lrsquoeacutetude fondamentale agrave la fois in vitro et in vivo des fonctions de NEF mais eacutegalement pour le deacuteveloppement de nouvelles strateacutegies theacuterapeutiques antivirales cibleacutees sur la proteacuteine NEF

Serge Beacutenichoucopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Le VIH trouve lrsquoopportuniteacute de se reacutepliquer de faccedilon explosive dans les lymphocytes T activeacutes par les cellules dendritiques Ici on voit des lymphocytes T (contour vert) interagissant avec une cellule dendritique (rouge noyaux en bleu) Image obtenue en microscopie agrave fluorescence copy Vincent Feuillet Institut Cochin

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Steacutephane Emilianicopy Lisa Hayden

Clarisse Berlioz-Torrent

cLARissE BERLioz-ToRREnT ET sTeacutepHAnE EmiLiAni DiREcTEuRs DE REcHERcHE cHEFs DE LrsquoeacutequipE inTERAcTions HocircTEs-ViRusLrsquoutilisation des multitheacuterapies antireacutetrovirales (Highly Active Anti-reacutetroviral Theacuterapies) pour le traitement de toutes les personnes infecteacutees par le VIH a permis drsquoobtenir des progregraves consideacuterables tant en termes drsquoinhibition de la reacuteplication virale qursquoau niveau de lrsquoameacutelioration de lrsquoeacutetat clinique des patients Cependant ces multitheacuterapies ne peuvent ni eacuteradiquer le VIH ni empecirccher lrsquoapparition de virus reacutesistants Lrsquoun des deacutefis des futures strateacutegies theacuterapeutiques consistera agrave inhiber les interactions entre le virus et son environnement cellulaire Nos recherches srsquoinscrivent dans cette perspective et visent agrave ouvrir de nouvelles voies pour le deacuteveloppement de moleacutecules antivirales

Lrsquoinfection par le VIH est caracteacuteriseacutee par des niveaux eacuteleveacutes de reacuteplication virale et par la propagation du virus dans lrsquoorganisme mecircme pendant la phase cliniquement latente et asymptomatique chez les patients Lrsquoune des particulariteacutes de ce virus est drsquoutiliser en grande partie la machinerie cellulaire de son hocircte pour se reacutepliquer Notre objectif est drsquoexplorer les relations entre le VIH et la cellule hocircte de faccedilon agrave mettre agrave jour les meacutecanismes moleacuteculaires qui sous-tendent la pathogeacutenie reacutetrovirale

La production de particules virales infectieuses implique de nombreuses interactions entre proteacuteines virales et cellulaires au cours de la reacuteplication virale Au cours des cinq derniegraveres anneacutees nos projets ont porteacute sur la caracteacuterisation de ces interactions au cours des diffeacuterentes eacutetapes de la reacuteplication du VIH Nous avons identifieacute et valideacute fonctionnellement des cofacteurs cellulaires controcirclant lrsquointeacutegration du geacutenome viral dans le chromosome de la cellule hocircte Nous avons eacutegalement eacutetudieacute les derniers stades de la reacuteplication virale en mettant lrsquoaccent sur le trafic des composants viraux vers le site drsquoassemblage viral le bourgeonnement la libeacuteration et la maturation des particules virales Lrsquointeacuterecirct de nos eacutetudes repose sur le fait que ces cofacteurs cellulaires peuvent potentiellement devenir de nouvelles cibles pour le deacuteveloppement de theacuterapies anti-virales

Vue drsquoun laboratoire copy Virgile Delacirctre I Service Communication Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Microscope agrave fluorescence I Michaeumll Valente et Sonia Amraoui copy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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cARinE Tisneacute DiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE sTRucTuRE DEs ARn inTERAcTions ET AnTi-inFEcTiEux

Structure des ARN interactions et anti-infectieux Notre eacutequipe eacutetudie depuis une dizaine drsquoanneacutees le rocircle des proteacuteines du VIH-1 chaperonnes (NCp7 et VIF) des ARN pour promouvoir la formation du complexe drsquoinitiation de la transcription inverse du VIH-1 Nous avons utiliseacute la reacutesonance magneacutetique nucleacuteaire (RMN) pour obtenir une description meacutecanistique de la formation de ce complexe impliquant lrsquoARNtLys3 et lrsquoARN geacutenomique viral Le VIH-1 deacutetourne un ARN de transfert (ARNt) de la cellule hocircte lrsquoARNtLys3 pour lrsquoutiliser comme amorce de la transcription inverse de son ARN geacutenomique La formation de lrsquohybride ARNtLys3ARN viral consiste en lrsquoappariement des 18 nucleacuteotides du PBS (lsquoPrimer binding sitersquo) agrave la seacutequence compleacutementaire formant lrsquoextreacutemiteacute 3rsquo1113125de lrsquoARNt amorceLa formation du complexe drsquoinitiation de la transcription inverse (ARNtLys3ARN viral) neacutecessite donc la fusion de la structure tridimensionnelle de lrsquoARNt un eacuteveacutenement qui ne se produit pas spontaneacutement agrave la tempeacuterature physiologique de lrsquohocircte mais neacutecessite lrsquoaction de la proteacuteine de nucleacuteocapside (NCp7)

Lrsquoensemble de nos travaux RMN visant agrave comprendre la formation du complexe ARNtARN viral assisteacutee par la proteacuteine de nucleacuteocapside nous a permis drsquoacceacuteder agrave une vision dynamique de la formation du complexe drsquoinitiation et drsquoidentifier les changements conformationnels subis par ces ARN et les eacutetapes importantes du processus de formation du complexe drsquoinitiation Drsquoautre part nous avons montreacute que la proteacuteine VIF entre en compeacutetition avec la NCp7 pour les mecircmes sites de fixation sur lrsquoARNtLys3 Ce reacutesultat pourrait expliquer pourquoi VIF inhibe lrsquohybridation de lrsquoARN viral agrave lrsquoARNtLys3 reacutealiseacute par la NCp7 Nous eacutetudions actuellement par RMN le rocircle des acides nucleacuteiques dans la maturation par la proteacutease virale de la proteacuteine de nucleacuteocapside

En parallegravele nous avons deacuteveloppeacute une meacutethode originale de criblage par fragment guideacutee par la RMN En utilisant lrsquoARNtLys3 comme ARN modegravele nous avons ainsi deacuteveloppeacute une chimiothegraveque ciblant les ARN et contenant par exemple des moleacutecules liant speacutecifiquement un domaine de lrsquoARNt avec une constante de dissociation dans la gamme du micromolaire

BRuno sARguEiL DiREcTEuR DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE meacutecAnismEs moLeacutecu-LAiREs DE LrsquoiniTiATion DE LA TRADucTion

Meacutecanismes moleacuteculaires de la traduction des proteacuteines du VIH Le VIH virus agrave ARN comprend un gegravene codant pour la proteacuteine Gag qui est le centre de sa structure Nous nous inteacuteressons aux aspects moleacuteculaires de la traduction de ce gegravene Cette eacutetude est importante dans la compreacutehension du cycle du virus dans la cellule et donc de lrsquoinfectionIl y a quelques anneacutees nous avons montreacute que la proteacuteine Gag peut ecirctre produite selon un meacutecanisme original drsquoentreacutee interne des ribosomes (eacuteleacutements centraux de la machinerie cellulaire qui produit les proteacuteines) Nous savons que ce processus repose sur la proprieacuteteacute extraordinaire du geacutenome viral de lier directement le ribosome Nous avons eacutetudieacute lrsquoimplication des autres facteurs de traduction cellulaire dans ce processus Nous avons reconstitueacute les diffeacuterents modes de traduction de lrsquoARN viral in vitro afin de mieux en disseacutequer les meacutecanismes Enfin nous avons deacutemontreacute que ce pheacutenomegravene avait lieu non seulement avec des souches de laboratoires mais aussi avec des isolats provenant de patients Nous cherchons eacutegalement agrave identifier les deacuteterminants du passage de la traduction agrave lrsquoeacutetape de dimeacuterisation du geacutenome du virus Cette phase est primordiale pour la propagation du virus Nous avons montreacute lrsquoimplication de nouvelles seacutequences virales dans le processus de dimeacuterisation Nous cherchons maintenant agrave deacutefinir lrsquoimportance fonctionnelle de ces eacuteleacutements dans la physiologie du virus

ARN

Bruno Sargueil

Carine Tisneacute

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THEacuteRAPIE GEacuteNIQUE DE Lrsquo INFECTION AU VIH UNE ARME EN PLUS mARinA cAVAzzAnA - cALVoREsponsABLE Du DeacutepARTEmEnT DE BioTHeacuteRApiE DE LrsquoHocircpiTAL nEckER - EnFAnTs mALADEs

Malgreacute le succegraves incontestable des antireacutetroviraux dans le traitement de lrsquoinfection agrave VIH le patient nrsquoest pour autant pas deacutebarrasseacute de lrsquoagent infectieux Inflammation chronique et dysimmuniteacute persistent malgreacute le traitement aggravant le pronostic agrave moyen et agrave long terme La persistance de la reacuteplication virale dans des sites cryptiques altegravere lrsquohomeacuteostasie lymphoiumlde et myeacuteloiumlde ainsi que leur fonction Ces limites de lrsquoapproche theacuterapeutique conventionnelle incitent agrave rechercher de nouvelles approches curatives En 2009 la preuve de principe qursquoun traitement curatif eacutetait possible a eacuteteacute publieacutee (Gero Hutter N Engl J Med 2009) Un patient seacuteropositif et atteint drsquoune leuceacutemie aigueuml myeacuteloblastique a eacuteteacute greffeacute avec les cellules souches heacutematopoiumleacutetiques (CSH) HLA geacutenoidentiques provenant drsquoun donneur sain homozygote pour la mutation Δ32 du co-reacutecepteur CCR5 indispensable agrave lrsquoentreacutee du VIH dans les cellules heacutematopoiumleacutetiques Malgreacute lrsquoarrecirct de la tritheacuterapie le patient (AIDS 2011) est resteacute plus de 3 ans sans recrudescence de la charge virale Voilagrave la preuve que la theacuterapie geacutenique peut marcher il srsquoagit de preacutelever les CSH du sujet infecteacute leur confeacuterer in vitro agrave lrsquoaide drsquoun vecteur lentiviral la reacutesistance agrave lrsquoinfection par le virus sauvage endogegravene et de les reacuteinjecter au patient

Agrave partir de cette publication nous avons eacutegalement envisageacute une approche par theacuterapie geacutenique pour des sujets adultes seacuteropositifs Deux protocoles sont en cours de preacuteparation agrave lrsquoHocircpital NeckerParis Descartes en collaboration avec lrsquoHocircpital Saint LouisParis Diderot Le premier protocole qui devrait ecirctre soumis agrave lrsquoANSM fin 2013 utilisera un vecteur lentiviral de grade clinique produit par la socieacuteteacute Calimmune Ce vecteur lentiviral produit un ARN compleacutementaire de CCR5 capable drsquoeacuteteindre lrsquoexpression de ce co-reacutecepteur et un peptide membranaire (maC46) capable drsquo inhiber la fusion du virus avec la membrane cellulaire En parallegravele un consortium europeacuteen soutenu par lrsquoANRS regroupant scientifiques et cliniciens de 5 pays autour de cette theacutematique essaie de valider un nouveau vecteur susceptible de pieacuteger le virus agrave trois niveaux diffeacuterents de son cycle biologique lrsquoentreacutee la reacuteplication et lrsquoinfectiviteacute Trois points semblent essentiels pour obtenir un effet clinique comparable agrave ceux rapporteacutes dans le cas du laquo Patient de Berlin raquo

le taux de cellules transduites doit ecirctre augmenteacute il faut leur donner un avantage seacutelectif initial drsquoune faccedilon artificielle sans avoir agrave recourir agrave lrsquoarrecirct de la tritheacuterapie un controcircle de lrsquoinflammation chronique doit ecirctre preacutevu La complexiteacute de cette theacuterapeutique est telle que des

progregraves ne peuvent ecirctre attendus agrave court terme mais la theacuterapie geacutenique ouvre pour cette infection de nouvelles perspectives

Marina Cavazzana-Calvocopy Huguette amp Propser

Manipulation en laboratoire L2 sous hotte agrave flux laminairecopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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recHercHes EN VACCINOLOGIE

oDiLE LAunAy pu-pH agrave LrsquouniVERsiTeacute pARis DEscARTEs cHEF Du cEnTRE DrsquoinVEsTigATion cLiniquE (cic) DE VAccinoLogiE cocHin-pAsTEuR HocircpiTAL cocHin

Centre drsquoInvestigation Clinique de VaccinologieDepuis la deacutecouverte du virus du sida en 1983 de nombreuses eacutequipes travaillent sur la mise au point drsquoun vaccin En France lrsquoAgence Nationale de Recherche contre le SIDA et les heacutepatites virales (ANRS) srsquoest impliqueacutee tregraves rapidement et avec une forte visibiliteacute internationale dans la recherche vaccinale avec des eacutetudes meneacutees chez lrsquoanimal puis chez des volontaires sains acceptant de participer aux essaisLe CIC de vaccinologie Cochin Pasteur actuellement seul centre de recherche clinique franccedilais deacutedieacute agrave la vaccinologie participe depuis plus de 20 ans aux recherches meneacutees par lrsquoANRS et les industriels du vaccin (en particulier Sanofi Pasteur) pour la mise au point drsquoun vaccin preacuteventif Plusieurs essais ont eacuteteacute reacutealiseacutes au CIC explorant la capaciteacute de diffeacuterents candidats vaccins agrave induire une reacuteponse humorale etou cellulaire contre le VIH chez des sujets sains Ces essais se poursuivent avec deux eacutetudes preacutevues pour deacutemarrer en 2013 dans le cadre du VRI (Vaccine Research Institute) une eacutetude explorant lrsquoimmuniteacute muqueuse vaginale de femmes infecteacutees ou non infecteacutees par le VIH et un essai vaccinal eacutevaluant une strateacutegie de vaccination combinant un vaccin recombinant et des lipopeptides du VIH

Plus reacutecemment des essais eacutevaluant la possibiliteacute de stimuler le systegraveme immunitaire de patients deacutejagrave infecteacutes par le VIH dans lrsquoobjectif de pouvoir retarder la mise en route du traitement antireacutetroviral ou de lrsquointerrompre chez des patients deacutejagrave traiteacutes ont eacuteteacute mis en place au CIC avec des vaccins deacuteveloppeacutes par des eacutequipes de recherche franccedilaises de haut niveau Cette approche appeleacutee eacutegalement laquo vaccination theacuterapeutique raquo est un des moyens envisageacutes dans la possibiliteacute drsquoeacuteradication du virus (HIV cure)

Plusieurs essais ont eacuteteacute reacutealiseacutes au CIC explorant la capaciteacute de diffeacuterents candidats vaccins agrave induire une reacuteponse humorale etou cellulaire contre le VIH chez des sujets sains Les participants agrave ces essais sont inclus dans une cohorte coordonneacutee par le CIC permettant leur suivi agrave long terme

Odile Launay

Paillassecopy Virgile Delacirctre

Service CommunicationPhotothegraveque Universiteacute

Paris Descartes

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moRgAnE BomsEL DiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE EnTReacuteE muquEusE Du ViH ET immuniTeacute muquEusEVers un candidat-vaccin qui bloquerait le virus au niveau des muqueuses geacutenitalesLa porte drsquoentreacutee principale du virus du sida est composeacutee par les muqueuses geacutenitales Notre objectif est de produire un vaccin capable drsquoinduire la production drsquoanticorps dirigeacutes contre le VIH pour bloquer le virus degraves son premier contact avec lrsquoorganisme et eacuteviter sa propagation Nous avons mis au point un candidat-vaccin efficace chez le macaque femelle qui induit ce type drsquoanticorps anti-VIH dans les muqueuses vaginales Les premiers essais cliniques ont montreacute que le vaccin est bien toleacutereacute chez la femme et induit bien les anticorps attendus aux niveau vaginal

Pour parvenir agrave de tels reacutesultats nous avons eacutetudieacute un groupe de femmes reacutesistantes agrave lrsquoinfection malgreacute des rapports sexuels non proteacutegeacutes avec des partenaires seacuteropositifs Pour se proteacuteger ces femmes ont deacuteveloppeacute des anticorps vaginaux contre la proteacuteine transmembranaire Gp41 de lrsquoenveloppe du VIH Il srsquoagit de la partie de lrsquoenveloppe virale la moins variable entre toutes les souches virales du sida Gp41 controcircle agrave la fois lrsquoentreacutee du virus dans les cellules de la muqueuse et lrsquoinfection des lymphocytes T CD4 Nous avons caracteacuteriseacute les parties de Gp41 reconnues par ces anticorps et nous les avons utiliseacutees pour le vaccin Le vecteur vaccinal de ce candidat-vaccin le virosome est utiliseacute chez lrsquoHomme depuis plus de 20 ans dans plusieurs vaccins Gracircce agrave sa surface lipidique mimant celle du virus ce virosome permet aux antigegravenes de Gp41 drsquoadopter une structure similaire agrave celle qursquoils ont in situ Cela favorise lrsquoinduction drsquoanticorps neutralisants lors de la vaccination Chez les singes in vivo ce vaccin fonctionne parfaitement contre les sous-types B du VIH responsables de 90 des infections aux Etats-Unis en Ameacuterique latine et en Europe et contre le sous type C preacutepondeacuterant en Afrique et Asie du sud Ce succegraves est prometteur

Nous eacutetudions eacutegalement les meacutecanismes drsquoentreacutee du VIH au niveau geacutenital chez lrsquohomme car ils restaient mal compris et mal eacutetudieacutes Nous avons deacutemontreacute que la face interne du preacutepuce mais aussi lrsquouregravetre constituent des portes drsquoentreacutee du virus Nous avons identifieacute les cellules et les meacutecanismes mis en jeu les cellules de Langerhans dans le preacutepuce et les macrophages preacutesents dans lrsquoeacutepitheacutelium de lrsquouregravetre Ce sont les premiegraveres cellules qui sont envahies par le VIH Ainsi dans lrsquouregravetre les cellules de lrsquoeacutepitheacutelium srsquoarrecirctent de seacutecreacuteter les signaux retenant les macrophages agrave leur niveau en conseacutequence de quoi les macrophages infecteacutes quittent lrsquoeacutepitheacutelium et permettent au virus de se propager Dans la muqueuse de lrsquouregravetre les lymphocytes T CD4 ne sont pas infecteacutes parce qursquoils sont immatures Ils pourront lrsquoecirctre plus tard apregraves migration du VIH dans les ganglions Nous cherchons agrave preacutesent agrave deacuteterminer si les macrophages de lrsquouregravetre constituent des reacuteservoirs permettant au virus de ne pas ecirctre eacutelimineacute totalement par les tritheacuterapies Ces travaux pourraient permettre aussi lrsquoeacutelaboration de nouvelles strateacutegies de preacutevention

Yonatan Ganor et Morgane BomselcopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Conjugueacute entre une cellule de Langerhans en rouge en cours de transmission du VIH en violet agrave une cellule T en vertCe conjugueacute est localiseacute dans lrsquoeacutepiderme de la partie interne du preacutepuce humain adulte infecteacute ex vivocopy Eacutequipe laquo Entreacutee muqueuse du VIH et Immuniteacute muqueuse raquo

Manipulation en laboratoirecopyVirgile Delacirctre Service CommunicationPhotothegraveque Universiteacute Paris Descartes

20Manipulation sous la hotte agrave flux laminairecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

NOUVELLE PISTE ORIGINALE POUR UN VACCIN CONTRE LE SIDA CHEZ LES MACAQUES JEAn-mARiE AnDRiEu pRoFEssEuR agrave LrsquouniVERsiTeacute pARis DEscARTEs

Mon eacutequipe a montreacute chez le macaque que la suppression de lrsquoactivation des lymphocytes T CD4 deacutejagrave toucheacutes par le virus de lrsquoimmunodeacuteficience simienne (SIV) empecircche la reverse transcription de ce dernier son inteacutegration dans le noyau et in fine sa reacuteplication proteacutegeant ainsi le macaque de lrsquoinfection

Lrsquoactivation du lymphocyte T CD4 toucheacute par le VIH chez lrsquohomme et par le SIV chez le macaque est neacutecessaire agrave la reacuteplication initiale du reacutetrovirus puis agrave sa disseacutemination dans lrsquoorganisme Cette observation a conduit les chercheurs agrave deacutevelopper chez le macaque un vaccin oral constitueacute drsquoune bacteacuterie commensale du tube digestif le Lactobacillus plantarum connue pour favoriser lrsquoinhibition de lrsquoactiviteacute des cellules du systegraveme immunitaire eacutetat aussi appeleacute laquo toleacuterance immunitaire raquo

Agrave lrsquoinverse de tous les vaccins antiviraux existants agrave ce jour chez lrsquohomme ou lrsquoanimal ce vaccin laquo toleacuterogeacutenique raquo (qui induit une toleacuterance speacutecifique) oral et sans toxiciteacute nrsquoa geacuteneacutereacute ni anticorps ni lymphocytes cytotoxiques agrave lrsquoeacutegard du virus ou des cellules infecteacutees Par contre ce vaccin a induit une population jusqursquoalors inconnue de lymphocytes CD8 reacutegulateurs (non cytotoxiques et MHC-IBE restreints) agrave lrsquoorigine de la suppression speacutecifique de lrsquoactivation des lymphocytes CD4 infecteacutes par le SIV Cette suppression a inhibeacute la reverse transcription du virus et la suite de son cycle reacuteplicatif dans le lymphocyte T CD4 proteacutegeant ainsi les macaques de lrsquoinfection Sur 16 macaques vaccineacutes ayant reccedilu de fortes doses de deux souches diffeacuterentes de SIV par voie intrarectale 15 ont eacuteteacute totalement proteacutegeacutes au-delagrave de 14 mois

Comme le SIV le VIH requiert lrsquoactivation du lymphocyte CD4 pour srsquoy multiplier Les scientifiques espegraverent que ce prototype de vaccin oral soit transfeacuterable agrave lrsquohomme chez lequel il devrait ecirctre essayeacute agrave titre prophylactique aussi bien que theacuterapeutique Ce nouveau concept de vaccin toleacuterogeacutenique pourrait aussi srsquoappliquer agrave de nombreux deacutesordres immunologiques

Jean-Marie Andrieucopy Virgile Delacirctre I Service Communication Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

21Observation de cellules au microscopecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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Les recherches meneacutees au CEPED sur le VIH concernent les dimensions sociales de lrsquoeacutepideacutemie qui sont agrave prendre en compte tant au niveau de la preacutevention que de lrsquoaccegraves au deacutepistage et de la prise en charge de la maladie Cette prise en compte des aspects sociaux qui existe pour toute question de santeacute est capitale dans le cas du sida maladie stigmatiseacutee qui touche des ressorts sociaux aussi sensibles Nos projets de recherche mobilisent diffeacuterentes sciences sociales anthropologie sociologie deacutemographie pour analyser et deacutecrypter la complexiteacute des contextes sociaux et familiaux qui conditionnent les comportements

Nous interrogeons en particulier parmi les ressorts sociaux en jeu dans la preacutevention et la prise en charge de la maladie les relations de genre les relations conjugales et familiales lrsquoappartenance agrave une cateacutegorie sociale stigmatiseacutee ou minoritaire (ex homosexuels au Seacuteneacutegal) la reconfiguration des reacuteseaux sociaux professionnels ou familiaux lors de la migration qui peut conduire agrave des situations de vulneacuterabiliteacute (ex migrants subsahariens en France)

Les interactions entre relations de genre et risques lieacutes au sida si elles preacutesentent certaines constantes varient cependant fortement drsquoun contexte culturel agrave lrsquoautre A travers lrsquoeacutetude de contextes eacutepideacutemiques sanitaires et socieacutetaux divers les travaux meneacutes au sein du CEPED srsquointeacuteressent agrave la place des relations de genre dans la gestion des risques drsquoinfection par le VIH dans la sexualiteacute qursquoelle soit conjugale ou extra conjugale heacuteteacuterosexuelle ou homosexuelle et dans la gestion des risques de transmission du VIH via la procreacuteation Le CEPED deacuteveloppe des recherches sur le VIH en Afrique (Cocircte drsquoIvoire Seacuteneacutegal Afrique du Sud Cameroun) et en Asie (Thaiumllande Viecirct Nam) mais aussi dans les territoires franccedilais drsquoAmeacuterique ou aupregraves des migrants africains vivant en France ce qui permet drsquoexplorer lrsquoeacutevolution des rapports de genre et de ses interactions avec les risques du sida dans un contexte de migration Eacutemerge en particulier de notre reacuteflexion la question des formes de conjugaliteacute mobiliseacutees par lrsquoeacutepideacutemie de VIH Cette conjugaliteacute qui ne relegraveve que partiellement du registre sociologique plus conventionnel en termes de groupe familial ou de couple correspond deacutesormais agrave une eacutechelle suppleacutementaire dans la compreacutehension des instances imbriqueacutees (individus famille lignage communauteacute nation etc) qui conditionnent les choix sanitaires et reproductifs Reposant sur une fluiditeacute sociologique plus forte dans les arrangements familiaux que dans les institutions traditionnelles comme la parenteacute qui structurent les socieacuteteacutes du Sud cette notion de conjugaliteacute joue un rocircle deacutecisif dans les deacutecisions theacuterapeutiques comme le deacutepistage ou dans les strateacutegies reproductives et notamment parmi les jeunes adultes Elle pose eacutegalement des questions nouvelles de ciblage pour les politiques de santeacute

Les apprOcHes SOCIO-CULTURELLES DE LrsquoEacutePIDEacuteMIE

yVEs cHARBiT DiREcTEuR Du cEnTRE

popuLATion amp DeacuteVELoppEmEnT ET pRoFEssEuR

DE DeacutemogRApHiEYves Charbit

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LEs REcHERcHEs Au cEpED Dans lrsquoensemble le panorama mondial de lrsquoaccegraves aux soins est marqueacute par des formes prononceacutees drsquoineacutegaliteacutes internationales mais eacutegalement par des formes de discrimination locales notamment en matiegravere de genre Toutefois agrave la diffeacuterence des situations plus anciennes caracteacuteriseacutees par un fort enclavement des pays du Sud et un relatif isolement geacuteographique des questions de deacuteveloppement au sein drsquoensembles sous-reacutegionaux les derniegraveres deacutecennies pointent vers une ouverture progressive mais sans eacutequivalent historique agrave la circulation des personnes des ideacutees et des techniques dans un contexte domineacute par lrsquoeacutelargissement des meacutecanismes de reacutegulation de marcheacute Patients techniques virus et normes sont aujourdrsquohui beaucoup plus mobiles que par le passeacute

Lrsquoaccroissement des eacutechanges lieacute tout autant agrave la circulation migratoire qursquoaux nouvelles technologies de communication aboutit agrave un deacutecloisonnement graduel des espaces sanitaires agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacuteduisant lrsquoeacutecart proprement socioeacuteconomique qui seacutepare les pays deacuteveloppeacutes du reste du monde Pour les sciences sociales cette confrontation reacutecente entre socieacuteteacutes traditionnelles et nouvelles opportuniteacutes et contraintes sanitaires offre au passage un champ drsquoeacutetude privileacutegieacute pour observer la plasticiteacute des systegravemes sociaux et leur capaciteacute variable drsquoadaptation aux changements technologiques ou sanitaires

Nos recherches suivent eacutetroitement lrsquoactualiteacute de la lutte contre le sida actuellement nous sommes engageacutes dans les probleacutematiques de laquo When to treat raquo et de laquo Treatment as prevention raquo Nous examinons en Cocircte drsquoIvoire les effets sociaux que pourraient avoir un deacutepistage geacuteneacuteraliseacute et une mise sous traitement preacutecoce qui sont envisageacutes par lrsquoOMS comme un possible moyen drsquoendiguer la pandeacutemie En Afrique du Sud nous participons au vaste projet de recherche TasP qui vise agrave eacutevaluer lrsquoeffet drsquoun programme combinant deacutepistage geacuteneacuteraliseacute et reacutepeacuteteacute et mise sous traitement preacutecoce sur lrsquoincidence du VIH en population

La plupart des recherches sont meneacutees en relation eacutetroite avec des eacutequipes biomeacutedicales dans un constant souci de dialogue sciences socialessciences biomeacutedicales Les eacutetudes de cohortes que certaines enquecirctes ont permis de mettre en place sont un outil privileacutegieacute pour cet exercice mais le tregraves fort ancrage local dont beacuteneacuteficient les eacutequipes par exemple en Cocircte drsquoIvoire et en Thaiumllande permettent aussi drsquoenvisager des renouvellements meacutethodologiques des opeacuterations agrave lrsquoinitiative des eacutequipes partenaires Cette collaboration entre sciences sociales et sciences biomeacutedicales permet drsquoenrichir la panoplie classique de la santeacute publique ou de lrsquoeacutepideacutemiologie en apportant les outils meacutethodologiques speacutecifiques aux sciences sociales analyses qualitatives approfondies ou recueil de donneacutees biographiques qui explorent les histoires des individus mais aussi drsquoinvestiguer la probleacutematique de la mesure des pheacutenomegravenes en population geacuteneacuterale et ses variations spatiales

LEs DimEnsions sociALEs DE LA pReacuteVEnTion Cet axe de recherche se divise en 4 projets

Projet Elihos eacutevaluer les interventions aupregraves des homosexuels masculins au seacuteneacutegalCette eacutetude avait pour objectif drsquoeacutevaluer lrsquoimpact des interventions en cours aupregraves des populations homosexuelles au Seacuteneacutegal afin de mieux orienter les politiques publiques et priveacutees drsquointerventions sanitaires et sociales partenaires Division ISTsida Seacuteneacutegal CHU Le Dantec Universiteacute Cheich Anta DiopFinancement ANRS

Examen meacutedical agrave Dakarcopy IRD

Recherche sur le sida en AfriqueMichel Dukhan I copy IRD

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Projet Prenahtest preacutevention en couplePlus de 25 millions de nouvelles infections par le VIH sont survenues dans le monde en 2012 et la preacutevention demeure une prioriteacute absolue dans la lutte contre la pandeacutemie mecircme agrave lrsquoegravere des traitements antireacutetroviraux Lrsquoobjectif suivi eacutetait drsquoeacutevaluer la faisabiliteacute et lrsquoimpact drsquoune intervention de conseil preacutenatal du VIH orienteacute vers le couple sur la freacutequence du deacutepistage du partenaire et du conseil de couple et sur les comportements sexuels de reproduction et de preacutevention du VIHpartenaires ISPED Inserm Centre Pasteur Cameroun PRAYAS Inde CENISMI Reacutepublique Dominicaine MCCU GeacuteorgieFinancement ANRS EGPAF

Projet Parcours Lrsquoeacutetude srsquointitule Parcours car il srsquoagit de prendre en compte la maladie dans les diffeacuterentes eacutetapes drsquoun parcours de vie (comment et pourquoi on est exposeacute au risque drsquoecirctre infecteacute la deacutecouverte de son infection puis la vie avec la maladie) eacutegalement marqueacutees par une expeacuterience de migration Il srsquoagit drsquoune grande enquecircte en Ile-de-France aupregraves des migrants drsquoAfrique sub-saharienne qui a pour objectifs de caracteacuteriser les besoins de santeacute et drsquoameacuteliorer les strateacutegies de preacutevention de deacutepistages et de prise en charge dans le domaine de lrsquoinfection VIH et de lrsquoheacutepatite Bpartenaires CESP Inserm INPES Ined RAAC sida AIDES FORIM COMEDE Hocircpital CochinFinancement ANRS

Projet TaSP Le traitement antireacutetroviral comme moyen de preacuteventionCette eacutetude srsquoappuie sur lrsquohypothegravese selon laquelle le deacutepistage VIH de tous les membres drsquoune communauteacute suivi de la mise sous traitement immeacutediat de tous les individus infecteacutes par le VIH quel que soit leur statut immunologique ou clinique preacuteviendrait la transmission du VIH Le projet TasP est un essai randomiseacute en grappes conduit en Afrique du Sud (KwaZulu-Natal) visant agrave estimer directement lrsquoimpact du traitement antireacutetroviral initieacute immeacutediatement apregraves le diagnostic de lrsquoinfection par le VIH et quel que soit le niveau de CD4 des patients non encore eacuteligibles au traitement ARV sur lrsquoincidence de nouvelles infections VIH dans la population geacuteneacuterale de la mecircme reacutegionpartenaires Africa Center for Health and Population Studies ISPED Inserm CESP Inserm SE4S Inserm IRD EA 3620 Paris Descartes Hocircpitaux Universitaires de Genegraveve Massachusets General HospitalFinancement ANRS

Parcours de vie eT saNTEacute cHeZ Les MiGraNTs oriGiNaires drsquoafrique subsaHarieNNe vivaNT eN iLe-de-fraNce

wwwparcours-sante-migrationcom

Une eacutetUde actUellement dans ce centre de santeacute

eacutetUde anonyme et confidentielle

lrsquoeacutetUde noUs concerne toUtes et toUs

Pour ameacuteliorer la santeacute

soins et accomPaGnement

Preacutevention

lUtte contre

lrsquoexclUsion

DimEnsions sociALEs DE LA pRisE En cHARgE DEs mALADEs ET pERsonnEs ATTEinTEs

pRisE En cHARgE ET TRAiTEmEnTs

Projet Living with Antiretrovirals (LIWA)En collaboration avec des chercheurs de lrsquoINED de Chiang Mai University et de lrsquoIRD une eacutetude a eacuteteacute meneacutee en Thaiumllande du Nord sur lrsquoimpact des antireacutetroviraux sur la vie des adultes infecteacutes leur famille leur communauteacute et le systegraveme de santeacuteUne enquecircte biographique a eacuteteacute effectueacutee aupregraves de patients infecteacutes par le VIHsida pour explorer lrsquohistoire familiale reacutesidentielle eacuteducative leurs projets drsquoavenir et leurs reacuteseaux sociaux Lrsquoenquecircte recueille eacutegalement la situation financiegravere des patients les sources de soutien financier la couverture meacutedicale lrsquohistoire meacutedicale deacutetailleacutee y compris le statut immunologique et virologique lrsquoobservance aux traitements (prise reacuteguliegravere et adeacutequate du traitement) les effets secondaires lrsquohistoire de lrsquoinfection agrave VIH (mode de contamination) et de sa deacutecouverte lrsquoannonce du reacutesultat du test la vie affective et sexuelle ainsi que les problegravemes de discrimination partenaires Chiang Mai University INED IRD 174Financement Oxfam GB ANRS

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Projet Teens Living With Antiretrovirals (TEEWA) Gracircce aux progregraves meacutedicaux et aux traitements antireacutetroviraux les enfants infecteacutes agrave la naissance survivent agrave la maladie et peuvent deacutesormais parvenir agrave lrsquoacircge adulte Cependant si la mortaliteacute des patients sous antireacutetroviraux srsquoest effondreacutee elle reste eacuteleveacutee chez les adolescents Lrsquoapproche biographique a eacutegalement eacuteteacute utiliseacutee pour reconstituer les trajectoires de vie des adolescents Neacuteanmoins la vie des adolescents eacutetant souvent eacutemailleacutee de lourds traumatismes (maladie et deacutecegraves de lrsquoun ou des deux parents problegravemes de santeacute tregraves seacutevegraveres expeacuteriences de discrimination) la reconstitution de leurs trajectoires de vie est faite non pas aupregraves des adolescents mais aupregraves des parents ou des tuteurs (care-givers) Lrsquoenquecircte recueille en plus des informations sur lrsquohistoire de la maladie de lrsquoenfant les circonstances de deacutecouverte du diagnostic la reacuteveacutelation du diagnostic agrave lrsquoenfant les problegravemes de discrimination et les problegravemes relationnels des tuteurs avec leurs adolescentspartenaires Chiang Mai University INED IRD 174Financement Oxfam GB sidaction

Projet Temprano social Conseacutequences sociales et comportementales drsquoune mise sous traitement ARV tregraves preacutecoce des patients VIH dans lrsquoessai Temprano Cocircte drsquoIvoireLe projet Temprano social srsquoappuie sur un dispositif de recherche existant lrsquoessai clinique randomiseacute Temprano reacutealiseacute en Cocircte drsquoIvoire pour caracteacuteriser le retentissement drsquoun traitement preacutecoce dans toutes les dimensions de la vie sociale Au sein de cet essai clinique il srsquoagit de comparer les effets dans la sphegravere sociale familiale et conjugale drsquoun traitement antireacutetroviral (ARV) tregraves preacutecoce (agrave partir de 800 CD4mm3) par rapport agrave une mise sous traitement selon les recommandations de lrsquoOMS (350 CD4mm3) Ce projet associe ainsi lrsquoeacutequipe PAC-CI qui conduit lrsquoessai clinique Temprano et des eacutequipes de sciences sociales de la santeacute en France (CEPED Inserm CESP) et en Cocircte drsquoIvoire (ENSEA) partenaires ENSEA Cocircte drsquoIvoire PAC CI Cocircte drsquoIvoire ISPED Inserm CESP InsermFinancement ANRS

Projet Parcours volet qualitatif laquo Relations soignants-soigneacutes et prise en charge des patients neacutes en Afrique subsaharienne vivant avec le VIH ou le VHB en France raquo En France la part des populations neacutees en Afrique subsaharienne parmi les personnes vivant avec le VIH ou avec une heacutepatite B est importante Lrsquoobjectif de cette eacutetude est drsquoanalyser les modes de construction de la relation meacutedecin-malade pour le VIH et pour le VHB deux infections chroniques dont la prise en charge meacutedicale et sociale diffegravere sensiblement Il srsquoagit notamment drsquoeacutetudier lrsquoimpact de la preacutecariteacute administrative sur les attitudes et attentes des patients vis-agrave-vis des soignants la compreacutehension qursquoont les patients de la maladie des traitements et leurs attitudes vis-agrave-vis du suivi meacutedical et de lrsquoobservance les adaptations des pratiques professionnelles agrave la prise en charge des malades eacutetrangers la place des soignants dans les reacuteseaux de soutien des patientspartenaires CESP Inserm INPES Ined RAAC sida AIDES FORIM COMEDE Hocircpital CochinFinancement ANRS

Lutte contre le sidaMarianne Donnat I copy IRD

Lutte contre le sida en ThaiumllandeMichael Wadleigh I copy PHPT-IRD

Affichage en Afrique du SudElisabeth Deliry Antheaume I copy IRD

Campagne de preacutevention meneacutee par les clubs jeunes IRD sur le terrainMaurice Fay I copy IRD

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FEmmEs ViH ET pRocReacuteATion

Travaux de thegraveses en cours sur cette theacutematique

Rupture de la prise en charge des adultes VIH au MaliBien qursquoun suivi meacutedical reacutegulier et durable des Personnes Vivant avec le VIH (P V V I H) soit neacutecessaire pour surveiller lrsquoeacutevolution de la maladie et adapter les traitements certaines drsquoentre elles cessent ce suivi pendant plusieurs mois voire plusieurs anneacutees conseacutecutives Elles mettent ainsi en peacuteril la stabiliteacute de leur eacutetat de santeacute et le succegraves des traitements agrave venir Ce constat amegravene agrave proposer une approche compreacutehensive des ruptures de suivi meacutedical des P V V I H visant agrave identifier et analyser les conditions de production de ces ruptures Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude de terrain conduite en milieu hospitalier et associatif agrave Kayes au Mali aupregraves de P V V I H ayant cesseacute le suivi meacutedical de leur infection agrave un moment donneacute de soignants et acteurs associatifs impliqueacutes dans la prise en charge des P V V I H Les reacutesultats amegravenent agrave concilier trois niveaux drsquoanalyse intrinsegravequement lieacutes individuel relationnel et organisationnel seacuteverine carillon

Prise en charge du VIH dans les entreprises en Cocircte drsquoIvoire En Cocircte drsquoIvoire un pays agrave eacutepideacutemie geacuteneacuteraliseacutee (47 de la population est seacuteropositive ndash estimation 2005) seulement 29 des personnes eacuteligibles au traitement en beacuteneacuteficient (2009) alors mecircme que la gratuiteacute des traitements antireacutetroviraux est en place depuis 2008 Cette difficulteacute agrave atteindre une prise en charge universelle tient agrave plusieurs facteurs tant au niveau de lrsquooffre (manque de moyens et dysfonctionnement structurel du service de santeacute publique coordination drsquoune multipliciteacute drsquoacteurs nationaux et internationaux) que du cocircteacute de la demande (ignorance du statut seacuterologique estimeacute agrave 60 ) Crsquoest dans ce contexte que des entreprises priveacutees se sont lanceacutees dans la lutte contre le VIHsida afin de palier au manque de reacuteponse suffisamment forte des acteurs publics Cette recherche analyse la maniegravere dont les grandes entreprises priveacutees repreacutesentent agrave la fois un cadre privileacutegieacute ougrave se mettent en place des strateacutegies innovantes notamment en matiegravere de deacutepistage universel et de prise en charge preacutecoce tout en eacutetant un lieu fortement marqueacute par le risque de rupture de confidentialiteacute et de discrimination envers les personnes vivant avec le VIH Anne Bekelynck

Habilitation agrave Diriger des Recherches

Prise en charge des patients VIH par la famille au Viecirct-Nam Lrsquohypothegravese centrale examineacutee et valideacutee dans le cadre de ce projet est que la famille joue un rocircle structurant des pratiques et attitudes en tant que recours social et sanitaire en relation avec deux autres ensembles drsquoinstitutions dont la place est deacuteterminante dans la lutte contre le VIHsida le secteur sanitaire et les infrastructures communautaires Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude cas-teacutemoin originale en 2006 et 2008 dans la ville de Halong et la commune rurale de Docircng Triecircu A travers de multiples aspects lrsquoeacutepideacutemie VIHsida apparaicirct comme un reacuteveacutelateur des liens familiaux et sociaux en mecircme temps qursquoun moteur de leur eacutevolution dans un contexte de restructuration du secteur sanitaire de deacuteveloppement des associations et de changement des normes favoriseacutes par les reacuteformes du renouveau meneacutees au cours de ces trois derniegraveres deacutecennies myriam de Loenzien

Procreacuteation et VIH dans les territoires franccedilais drsquoAmeacuterique Guadeloupe Guyane Martinique Saint-MartinLrsquoeacutepideacutemie du VIH dans les deacutepartements franccedilais drsquoAmeacuterique (DFA) et la commune de Saint-Martin se caracteacuterise par des taux drsquoincidence six fois supeacuterieurs agrave ceux de la meacutetropole et une transmission heacuteteacuterosexuelle importante - les femmes y repreacutesentent pregraves de la moitieacute des personnes infecteacutees Lrsquoeacutetude avait pour objectif drsquoanalyser les processus de deacutecision de veacutecu et de prise en charge de la procreacuteation pour les femmes vivant avec le VIHsida dans quatre territoires franccedilais de la Caraiumlbe (Guyane Saint-Martin Guadeloupe Martinique) Elle a eacuteteacute reacutealiseacutee par entretiens semi-directifs et observations aupregraves de 41 femmes concerneacutees par la materniteacute (enceintes en deacutesir de grossesse ou ayant eu au moins un enfant depuis leur deacutepistage) et de 94 professionnels de la santeacute et du social qui les prennent en charge Lrsquoanalyse a porteacute sur lrsquooffre de soins les repreacutesentations et les pratiques des femmes et celles des professionnels partenaires LISST CNRSFinancement ANRS Fondation de France

Thegravese sur cette theacutematique

LrsquoEngAgEmEnT AssociATiF DEs FEmmEs DrsquoAFRiquE suBsAHARiEnnE FAcE Au ViH En FRAncE

Cette thegravese srsquointeacuteresse agrave lrsquoengagement asso-ciatif des femmes drsquoAfrique Subsaharienne face au VIH en France Les objectifs sont ici de comprendre comment la mobilisation collective drsquoexpeacuteriences individuelles du VIH en contexte de migration peut traduire une forme ineacutedite drsquoengagement social et politique ndash individuel et collectif ndash dans une socieacuteteacute drsquoaccueil chargeacutee de repreacutesentations colonialistes de lrsquoalteacuteriteacute Elle vise eacutegalement agrave comprendre comment cette mobilisation favorise une revalorisation pour les autres et pour soi de la position des femmes engageacutees face au VIH au sein des systegravemes de genre et sociaux agrave lrsquoœuvre dans les communau-teacutes drsquoorigine et dans la socieacuteteacute drsquoaccueil marjorie gerbier-Aublanc

pour plus de deacutetails sur ces projets voir wwwcepedorg

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Liste des contributeurs du cEpED agrave ces diffeacuterentes recherches Anne Bekelynk Seacuteverine Carillon Myriam de Loenzien Annabel Desgreacutees du Loucirc Marjorie Gerbier-Aublanc Joseph Larmarange Sophie Lecoeur Heacutelegravene Lepinay Joanna Orne-Gliemann Julie Pannetier Veacuteronique Petit Dolores PouretteLutte contre le sida en Thaiumllande

Gonzague Jourdain I copy IRD

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LE RocircLE mAJEuR DEs AssociATions DE pATiEnTs Les patients experts sont concerneacutes par des pathologies diverses (myopathies diabegravete cancers) mais ce travail qui porte plus particuliegraverement sur le VIH a pour hypothegravese que les associations de lutte contre le sida ont eu un rocircle moteur dans la reconnaissance drsquoune expertise profane des malades agrave partir des anneacutees 1980 Les connaissances meacutedicales au deacutepart tregraves limiteacutees sur cette nouvelle eacutepideacutemie expliquent la place importante laisseacutee au veacutecu des personnes concerneacutees Degraves le deacutebut des anneacutees 1980 des associations se sont creacuteeacutees en Ameacuterique du Nord puis en Europe pour fournir un soutien aux personnes concerneacutees attirer lrsquoattention publiquement sur leur situation et deacutefendre puis promouvoir leurs droits Ces associations sont le lieu de la collectivisation drsquoexpeacuteriences individuelles et

LrsquoAPPORT DES ASSOCIATIONS DANS LA LUTTE CONTRE LE SIDALA RECONNAISSANCEDrsquoUN PATIENT ExPERT

Les recherches sur le sida inteacuteressent les sciences sociales et le droit dans la mesure ougrave lrsquoeacutepideacutemie interroge la prise en charge des malades par les socieacuteteacutes et met les deacutemocraties au deacutefi des ineacutegaliteacutes et des discriminations En trente ans lrsquoimage des malades a beaucoup changeacute et les droits des patients se sont affirmeacutes La recherche reacutealiseacutee agrave lrsquoInstitut Droit et Santeacute de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes porte sur ces eacutevolutions majeures et sur la notion de laquo patient expert raquo Son objectif est de reacutefleacutechir agrave cette notion agrave partir drsquoun travail sur archives drsquoune enquecircte par entretiens et drsquoune analyse de textes de lois

laquo Le patient expert raquo est une figure aux contours encore flous et dont la deacutefinition nrsquoest pas stabiliseacutee Elle renvoie geacuteneacuteralement aux personnes concerneacutees par une pathologie chronique qui par leur expeacuterience de la maladie ont accumuleacute un savoir qui leur permet de devenir acteurs dans leur relation aux soins et au systegraveme de santeacute Devenir acteur cela veut dire par exemple ecirctre un interlocuteur pris en compte par les professionnels de santeacute prendre en charge des formations dans des programmes drsquoeacuteducation theacuterapeutique ou encore devenir repreacutesentant des usagers dans diverses instances locales de gouvernance de santeacute laquo Le patient expert raquo est ainsi devenu un nouvel enjeu des politiques publiques et une figure reconnue juridiquement En effet lrsquoexpertise individuelle et collective des patients relegraveve aujourdrsquohui des droits des malades et usagers du systegraveme de santeacute consacreacutes par la loi du 4 mars 2002

Cette recherche est reacutealiseacutee en partenariat avec lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida gracircce agrave un financement du programme PICRI (partenariat institution-citoyens pour la recherche et

lrsquoinnovation) de la reacutegion Ile-de-France

BiBiA pAVARD DocTEuRE En HisToiRE posT-DocToRAnTE agrave LrsquoinsTiTuT DRoiT ET sAnTeacute uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs

Bibia Pavard

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de production drsquoun savoir sur la maladie qui se construit lors de la rencontre entre les patients et les professionnels de santeacute (engageacutes ou non dans les associations) Leurs actions appuyeacutees sur de reacuteelles compeacutetences conduisent agrave des transformations de la loi Du point de vue de la recherche scientifique lrsquoimplication des associations de patients dans la deacutefinition des protocoles drsquoessais theacuterapeutiques au deacutebut des anneacutees 1990 aux Eacutetats-Unis puis en France constitue une rupture drsquoimportance Le groupe sur les traitements et la recherche theacuterapeutique aussi appeleacute groupe TRT-5 creacuteeacute en 1992 par plusieurs associations a ainsi contribueacute agrave la reacuteglementation des autorisations temporaires drsquoutilisations (Deacutecret n˚94-568 du 8 juillet 1994) qui rendent accessibles pour des pathologies rares et graves sur demande des meacutedicaments encore en phase drsquoessais cliniques et qui nrsquoont pas reccedilu drsquoautorisation de mise sur le marcheacute Des acteurs profanes sont donc parvenus agrave faire prendre en compte les besoins des malades dans la reacutegulation de la distribution des meacutedicaments

LEs ARcHiVEs DE LrsquoAssociATion AiDEsLa recherche se concentre sur le cas de lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida depuis sa creacuteation en 1984 A partir des archives de lrsquoassociation mais aussi des archives du ministegravere de la santeacute ou du Parlement il srsquoagit drsquoeacutetudier la maniegravere dont les savoirs profanes produits par lrsquoassociation sont pris en compte comme expertise et comment lrsquoexpertise associative contribue agrave lrsquoeacutemergence de la figure de patient expert Par exemple un des terrains drsquoaction de lrsquoassociation Aides est le droit comme moyen de deacutefendre les malades contre les discriminations mais aussi comme moyen de faire reconnaicirctre leur place dans le systegraveme de santeacute La reacuteponse aux problegravemes immeacutediats rencontreacutes par les personnes concerneacutees par le VIH-sida permet agrave lrsquoassociation de construire une compeacutetence sur les droits des malades qui est agrave la source de la production de textes geacuteneacuteraux destineacutes agrave modifier la loi Cette expertise juridique est reconnue au moment de la reacuteforme de lrsquohocircpital en 1995 un militant du groupe juridique de Aides est ainsi membre du Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere en tant qursquounique repreacutesentant des associations Cette reacuteforme est de plus une premiegravere eacutetape dans la prise en compte lrsquoexpertise des usagers dans le fonctionnement du systegraveme de santeacute agrave travers leur entreacutee dans les conseils drsquoadministration des hocircpitaux En outre la participation drsquoun repreacutesentant de Aides au Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere est agrave lrsquoorigine de la creacuteation du collectif interassociatif sur la santeacute qui repreacutesente une volonteacute drsquoallier associations de patients et associations de consommateurs dans lrsquoobjectif commun de deacutefendre les droits des usagers du systegraveme de santeacute Le collectif interassociatif sur la santeacute a ainsi un rocircle dans la genegravese de la loi du 4 mars 2002 qui consacre les droits individuels (digniteacute consentement eacuteclaireacute accegraves au dossier meacutedical etc) mais aussi collectifs des malades (notamment agrave travers la possibiliteacute pour les associations de patients de repreacutesenter les usagers dans diverses instances de gouvernance de la santeacute) Lrsquoeacutetude meneacutee a aussi pour objectif de mesurer comment ce nouveau droit de repreacutesentation des usagers a affecteacute les strateacutegies militantes des associations dans le domaine de la santeacute Qui sont ces repreacutesentants des patients et usagers Dans quelles instances lrsquoassociation Aides choisit-elle de srsquoinvestir Voit-on apparaicirctre des experts de lrsquoexpertise des patients

Histoire de AIDESCette association a eacuteteacute creacuteeacutee en 1984 agrave lrsquoinitiative de Daniel Defert agrave la suite du deacutecegraves de Michel Foucault Agrave cette eacutepoque pour le fondateur de lrsquoassociation la nouvelle eacutepideacutemie rend saillant un certain nombre drsquoenjeux lieacutes au savoir et au pouvoir dans la meacutedecine aux relations meacutedecins-malades profondeacutement asymeacutetriques et agrave la place des malades dans la socieacuteteacute une place peu consideacutereacutee Crsquoest drsquoautant plus vrai que le sida touche particuliegraverement au deacutepart des populations stigmatiseacutees socialement - les homosexuels les usagers de drogue et certaines populations migrantes ndash et rajoute un autre stigmate celui de la contagion Les rapports de domination dans la prise en charge de la maladie et les risques de discriminations lieacutes agrave lrsquoeacutepideacutemie sont forts Lrsquoassociation Aides a pour objectif de construire les ressources pour redonner un pouvoir de deacutecision et drsquoaction aux personnes concerneacutees par le VIH-sida Lrsquoassociation produit des connaissances et des compeacutetences agrave partir des malades et pour les malades agrave travers la publication de brochures drsquoouvrages de revues et souvent la tenue de permanences teacuteleacutephoniques de renseignements Comme Daniel Defert lrsquoa exprimeacute lors de la Ve

Confeacuterence internationale sur le sida agrave Montreacuteal en juin 1989 la lutte contre le sida fait eacutemerger laquo un nouveau reacuteformateur social le malade raquo alors mecircme que jusque-lagrave ce sont davantage les meacutedecins qui avaient œuvreacute comme reacuteformateurs sociaux

Ressources Institut Droit et Santeacute wwwinstitutdroitsantecomhomefrhtml Association Aides wwwaidesorg Groupe TRT5 wwwtrt-5org Collectif interassociatif sur la santeacute wwwlecissorg

copy Steacutephane Blot

30 1 France Allemagne Grande Bretagne Italie Espagne Portugal Belgique Suisse Roumanie Feacutedeacuteration de Russie Pays-Bas Suegravede Ukraine Turquie Maroc Irlande Grand Ducheacute du Luxembourg Principauteacute de Monaco Suisse Gregravece Italie Malte Danemark Finlande Islande Norvegravege Estonie Lettonie Lituanie Albanie Bosnie Herzeacutegovine Croatie Hongrie Maceacutedoine Pologne Reacutepublique Tchegraveque Serbie Monteacuteneacutegro Slovaquie Armeacutenie Bieacutelorussie Geacuteorgie Moldavie Algeacuterie Tunisie Israeumll Liban Egypte Iran

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La cOLLecTe drsquoObjeTs sUr LrsquoHISTOIRE ET LA MEacuteMOIRE DU SIDA

Le Museacutee des Civilisations de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee (MUCEM) est un museacutee de socieacuteteacute qui traite des grands problegravemes du contemporain Lrsquoeacutepideacutemie de sida par son extension constitue lrsquoun des problegravemes majeurs de notre socieacuteteacute plus de 40 millions de personnes sont seacuteropositives ou malades du sida dans le monde

Georges Henri Riviegravere le fondateur du museacutee national des Arts et Traditions Populaires dont le MUCEM prend la suite srsquoeacutetait assigneacute la tacircche de laquo donner la parole agrave ceux qui ne lrsquoavaient pas raquo Dans cet esprit le MUCEM accorde une place de choix aux exclus de notre socieacuteteacute Or le sida comme les eacutepideacutemies en geacuteneacuteral entraicircne des exclusions lieacutees agrave de mauvaises informations agrave la peur de la contamination mais aussi agrave la peur de ce qui est diffeacuterent Aussi parler du sida crsquoest parler des droits de lrsquohomme et des combats des malades pour ces droits (droits des femmes et des enfants droits des homosexuels bisexuels et transsexuels des migrants et des sans papiers des usagers de drogues des deacutetenus des prostitueacutes) Avec le sida ce sont les malades eux-mecircmes qui se sont battus (pour la premiegravere fois) pour participer aux congregraves scientifiques et aux deacutecisions qui les concernaient Il a sembleacute important que le museacutee en conserve les traces Le museacutee dans ce domaine comme dans drsquoautres a diffeacuterents rocircles

la conservation drsquoobjets fragiles que lrsquoon ne garde pas neacuteces-sairement

entretenir la meacutemoire des exclus dans une meacutemoire nationale et europeacuteenne

inciter agrave deacutebattre car le museacutee est bien sucircr un lieu de preacutesentation et drsquoexposition ougrave peuvent se deacuterouler des rencontres et des deacutebats

Que sont ces objets

Il y a environ 17 000 objets qui ont eacuteteacute collecteacutes en France et dans 49 pays de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee1 Par objets on entend aussi bien des affiches et cartes postales que des tee-shirts des enveloppes de preacuteservatifs des badges et pinrsquos des banderoles pancartes et tracts de manifestation des produits deacuteriveacutes (par exemple des stylos des tasses portant le ruban rouge) des brochures deacutepliants livres videacuteos CD On peut les classer en trois grandes cateacutegories

objets et documents lieacutes agrave lrsquoinformation et agrave la preacutevention objets et documents relatifs agrave la lutte contre lrsquoexclusion et agrave la

solidariteacute (ruban rouge Journeacutee mondiale de lutte contre le sida le 1er deacutecembre)

objets et documents relatifs aux revendications politiques pour les droits des malades Ils sont riches drsquoenseignements dans des domaines annexes agrave la maladie repreacutesentations de la diffeacuterence repreacutesentations du corps de la sexualiteacute et de la maladie rapport au risque ou encore la place des jeunes et des femmes dans la socieacuteteacute

sTeacutepHAnE ABRioLingeacuteniEuR DrsquoeacuteTuDEs Au cnRs

cERLis uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs mucEmSteacutephane Abriol

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Les fOrmaTiOns de LrsquoUniversiTEacute paris descarTes CONSACREacuteES AU VIH

Master infectiologie microbiologie virologie immunologie (IMVI)

Cohabiliteacute avec lrsquouniversiteacute Paris DiderotResponsables du diplocircme Catherine Fridman (option immunologie) Flore Rozenberg (option virologie) Xavier Nassif (option microbiologie)Cette mention vise agrave former des eacutetudiants scientifiques ingeacutenieurs et meacutedecins dans ces trois grandes speacutecialiteacutes en insistant sur la transversaliteacute des concepts et des approches Chaque speacutecialiteacute Recherche est organiseacutee de faccedilon relativement indeacutependante mais similaire avec des passerelles possibles et souhaiteacutees Un tronc commun par speacutecialiteacute drsquoune dureacutee de deux semaines est organiseacute en collaboration avec lrsquoInstitut Pasteur De nombreux deacuteboucheacutes existent dans la recherche publique et priveacutee ainsi que dans lrsquoenseignement supeacuterieur

Le Master 1er anneacutee est proposeacute soit sous forme drsquoun parcours santeacute reacuteserveacute aux eacutetudiants des filiegraveres santeacute (meacutedecine pharmacie odontologie et maiumleutique) soit sous forme drsquoun parcours scientifique du Master 1er anneacutee IMVI ouvert aux eacutetudiants issus de cursus scientifiques

DIU Prise en charge de lrsquoinfection par le VIH

Responsable du diplocircme Jean-Paul ViardEn raison de lrsquoeacutevolution tregraves rapide des connaissances des techniques et des traitements les praticiens doivent acqueacuterir ou reprendre les bases fondamentales neacutecessaires agrave la compreacutehension des meacutecanismes physiopathologiques du suivi virologique et des traitements de lrsquoinfection agrave VIH

DU Maladies auto-immunes et maladies systeacutemiques

Responsable du diplocircme Loiumlc GuillevinLrsquoobjectif est drsquoapporter aux meacutedecins biologistes pharmaciens une formation approfondie sur ces maladies peu enseigneacutees au cours du cursus eacuteleacutements pathogeacuteniques cliniques paracliniques et theacuterapeutiques neacutecessaires

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Les cOnseiLs dU service inTerUniversiTaire DE MEacuteDECINE PREacuteVENTIVE (SIUMPPS)

Comment se proteacuteger Mecircme srsquoil est difficile drsquoaborder la question du preacuteservatif avec son ou sa partenaire crsquoest pourtant le seul moyen de se proteacuteger du sida et des autres ISTCrsquoest pourquoi le centre de meacutedecine preacuteventive de Paris Descartes le SIUMPPS a distribueacute plus de 15 000 preacuteservatifs en 2012

Que faire apregraves une prise de risque Il est impeacuteratif drsquoeacutevaluer le risque reacuteel qui a eacuteteacute encouru Il est conseilleacute de se rendre immeacutediatement aux urgences hospitaliegraveres ou dans un service de maladies infectieuses ou dans un centre de deacutepistage anonyme et gratuit (CDAG) Un test de deacutepistage vous sera alors proposeacute et un meacutedecin vous recevra lors drsquoun entretien qui lui permettra de mesurer et drsquoanalyser le risque drsquoexposition Si le risque drsquoexposition srsquoavegravere important et si le rapport non proteacutegeacute a eu lieu il y a moins de 48h il est alors possible de prendre un traitement drsquourgence preacuteventif qui peut reacuteduire fortement le risque de contamination Crsquoest le Traitement Post-Exposition (TPE) Ce traitement devra ecirctre pris pendant 4 semaines avec un suivi meacutedical et seacuterologique Il est donc impeacuteratif de reacuteagir immeacutediatement apregraves une prise de risque et de ne pas laisser trop de temps passer Si vous avez deacutepasseacute ce deacutelai de 48h il est absolument neacutecessaire de faire un test de deacutepistage en se rendant dans un CDAG aux urgences dans un service de maladies infectieuses ou dans un laboratoire drsquoanalyses meacutedicales avec lrsquoordonnance drsquoun meacutedecin qui pourra eacuteventuellement prescrire un test de Charge virale VIH Attention les tests de deacutepistage ne permettent une deacutetection des anticorps anti VIH dans le sang qursquoagrave partir de la 6e semaine de contamination Il faut donc attendre 6 semaines apregraves un rapport non proteacutegeacute pour savoir si lrsquoon a eacuteteacute infecteacute et il est donc impeacuteratif de se proteacuteger durant cette peacuteriode drsquoincertitude

Le SIUMPPS est composeacute drsquoeacutequipes pluridisciplinaires (infirmiegraveres meacutedecins psychologues et secreacutetaires) agrave la disposition des eacutetudiants Ce service assure un accueil permanent et personnaliseacute des eacutetudiants qui souhaitent demander conseil controcircler leur eacutetat vaccinal obtenir un certificat meacutedical etc Il propose eacutegalement quelques consultations speacutecialiseacutees (nutrition tabac) des consultations psychologiques45 rue des saints-pegraveres paris 6e

Teacutel 01 42 86 38 74 wwwsiumppsuniv-paris5fr

Les centres de deacutepistage anonyme et gratuit existent dans Paris Ils permettent agrave toute personne de savoir si elle est atteinte par le VIH lrsquoheacutepatite B ou C Certains CDAG sont aussi des Centres drsquoInformation de Deacutepistage et de Diagnostic des Infections Sexuellement Transmissibles (CIDDIST) on y deacutepiste des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) plus speacutecifiques

Liste des centres de deacutepistage anonyme et gratuit agrave Paris

1 Centre Croix-Rouge Franccedilaise 43 rue de Valois - Paris 1er Teacutel 01 42 97 48 29 meacutetro Palais Royal-Museacutee du Louvre (lignes 1 7) Bourse (ligne 3)Bus 48Entreacutee porte vitreacutee agrave cocircteacute de la porte de lrsquoimmeuble Deacutepistage UNIQUEMENT sur RDV

2 Centre Meacutedico-Social municipal Figuier2 rue du Figuier - Paris 4e Teacutel 01 49 96 62 70 meacutetro Saint Paul (ligne 1) Pont Marie (ligne 7) - Bus 67 3 Hocircpital Cochin-Tarnier (AP-HP) 89 rue drsquoAssas - Paris 6e (1er eacutetage) Teacutel 01 58 41 18 17 meacutetro Notre Dame des Champs (ligne 12) - RER B Port Royal - Bus 83

4 Hocircpital Fernand Widal (AP-HP) 200 rue du Faubourg Saint Denis - Paris 10e Secteur Bleu Galerie de gauche Porte 3 Teacutel 01 40 05 43 75 meacutetro Gare du Nord (lignes 4 5) La Chapelle (ligne 2) RER B D Gare du Nord - Bus 32

5 Hocircpital Saint-Louis (AP-HP) 42 rue Bichat - Paris 10e Bacirctiment Lailler accessible par la rue sans entrer dans lrsquohocircpital Teacutel 01 42 49 99 24 ou 01 42 49 42 05 (attention beaucoup drsquoaffluence)meacutetro Reacutepublique (lignes 3 5 8 9 11) Goncourt (ligne 11) Colonel Fabien (ligne 2) Jacques Bonsergent (ligne 5)Bus 75

6 Hocircpital Saint-Antoine (AP-HP) 184 rue du Faubourg Saint Antoine - Paris 12e Secteur Jaune Bacirctiment de lrsquoHorloge 1er Sous-sol Porte 19 Teacutel 01 49 28 24 45meacutetro Reuilly-Diderot (lignes 1 8) Faidherbe-Chaligny (ligne 8)Bus 86

7 Hocircpital Pitieacute Salpeacutetriegravere (AP-HP) 47-83 boulevard de lrsquoHocircpital -Paris 13e Teacutel 01 42 16 10 53Autre entreacutee 52 boulevard Vincent Auriol (M1113125 6 Chevaleret) Bacirctiment de Meacutedecine meacutetro St Marcel (ligne 5) Gare drsquoAusterlitz (lignes 5 10) Chevaleret (ligne 6) - RER c Gare drsquoAusterlitz - Bus 91

8 Centre Meacutedico-Social municipal - CDAGCIDDIST Ridder 3 rue de Ridder - Paris 14e Teacutel 01 58 14 30 30 meacutetro Plaisance (ligne 13) - Bus 62

9 Institut Alfred Fournier25 boulevard Saint-Jacques - Paris 14e Teacutel 01 40 78 26 0071meacutetro Saint-Jacques (ligne 6) Glaciegravere (ligne 6)RER B Denfert-Rochereau - Bus 216

10 Hocircpital Bichat (AP-HP) 46 rue Henri Huchard - Paris 18e Secteur Claude Bernard en direction de la Materniteacute en bas de la passerelle agrave gauche Teacutel 01 40 25 84 34 meacutetro Porte de Saint-Ouen (ligne 13) - Bus 81 - PC2

11 Centre Meacutedico-social municipal - CDAGCIDDIST Belleville 218 rue de Belleville - Paris 20e Teacutel 01 40 33 52 00 meacutetro Teacuteleacutegraphe (ligne 11) Place des Fecirctes (lignes 7bis 11) - Bus 60

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pLAn DE pARis DEs cEnTREs DE DeacutepisTAgE AnonymE ET gRATuiT

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Actif santeacutePermettre aux personnes drsquoecirctre acteur de leur santeacute et de la santeacute109 rue Orfila - 75020 ParisTeacutel 09 50 796 160wwwactif-santeorg Actions traitementsMieux informer pour ecirctre mieux soigneacute190 bd de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 43 67 66 00wwwactions-traitementsorgEmail atactions-traitementsorg

Act Up-ParisAssociation de lutte contre le sida dans la rue dans les meacutedias et dans les institutions Cofondatrice de sidactionBp 287 ndash 75011 Paris Teacutel 01 49 29 44 75wwwactupparisorgEmail actupactupparisorg

ArcatAccompagner orienter preacutevenir informer94-102 rue de Buzenval - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 29 29wwwarcat-santeorgEmail infoarcat-santeorg AIDESFaire avancer la lutte contre le sida crsquoest faire avancer la socieacuteteacute toute entiegravere Teacutel 0805 160 011 (gratuit depuis un poste fixe)wwwaidesorg

Diagonale idfPreacutevenir accompagner heacuteberger creacuteer des solidariteacutes20 avenue de la Terrasse - 91260 Juvisy-sur-OrgeTeacutel 01 69 24 85 60wwwdiagonale-idforgEmail diagonaleidfwanadoofr

Habitat et soinsFavoriser lrsquoaccegraves aux soins et au logement de personnes en situation preacutecaire379 avenue du Preacutesident Wilson - 93210 Saint-DenisTeacutel 01 55 87 55 55wwwgroupe-sosorgEmail soshetsasosorg Hf preacuteventionPreacutevention et sensibilisation sur le VIH et les ISTInstitut de la promotion de la santeacute 3 place de la mairie - 78190 TrappesTeacutel 09 53 84 98 33wwwhf-preventioncomEmail contacthf-preventioncom

Le kiosque infos sida et toxicomaniePreacutevention information orientation sida IST toxicomanie36 rue Geoffroy lrsquoAsnier - 75004 ParisTeacutel 01 44 78 00 00wwwlekiosqueorgEmail infolekiosqueorg

Sida info serviceInformation soutien eacutecoute orientation190 boulevard de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 16 16wwwsida-info-serviceorg

Sidaction Agit sur tous les fronts de la lutte contre le sida 228 rue du Faubourg Saint-Martin - 75010 ParisTeacutel 01 53 26 45 55wwwsidactionorgEmail sidactionsidactionorg

Solidariteacute sidaAider Preacutevenir Deacutefendre16 bis avenue Parmentier - 75011 ParisTeacutel 01 53 10 22 22Email infosolidarite-sidaorg

Centre reacutegional drsquoinformation et de preacutevention du sida (Crips) Icircle de FranceAccueil documentation et formation de toutes personnes en ques-tionnement par rapport au VIHsida ou aux infections14 rue Maublanc - 75015 Paris Teacutel 01 56 80 33 33Email infolecripsnet

Sites web drsquoinformation

VIHorgSite drsquoinformations de deacutebats drsquoeacutechanges au service de la lutte contre le sidawwwvihorg

Sida Info PlusEspace drsquoinformation et drsquoeacutechange pour les seacuteropositifswwwsidainfoplusfr

Les ASSOCIATIONS

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Les Cahiers de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes sont eacutediteacutes par LrsquoUniversiteacute Paris Descartes

Directeur de la publication bull Freacutedeacuteric Dardel

Responsables scientifiques bull Yves Charbitbull Anne Hosmalinbull Christine Rouzioux

Reacutedaction en chef bull Pierre-Yves Clausse bull Alice Tschudy

Coordination bull Brigitte Brohard

Maquette bull Agence Avril

Version numeacuterique bull Virgile Delacirctre

Iconographie bull Photothegraveque Universiteacute

Paris Descartesbull Fotoliabull Institut Pasteur

bull Groupe Institut Cochin Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Huguette amp Prosperbull Mairie de Paris--------------------------------------bull Steacutephane Abriolbull Clarisse Berlioz-Torentbull Marina Cavazzana-Calvobull Yves Charbitbull Odile Launaybull Lisa Haydenbull Anne Hosmalinbull Bibia Pavard bull Leiumlla Perieacutebull Bruno Sargueilbull Carine Tisneacutebull Michaeumll Valente

Ont collaboreacute agrave ce numeacutero institut cochin bull Eacutequipe Cytokines

et infections virales

bull Eacutequipe Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Eacutequipe Interactions hocircte-virus

bull Eacutequipe Interfeacuterence moleacuteculaire entre le virus et la cellule

bull Eacutequipe Phagocytose et invasion bacteacuterienne

bull Eacutequipe Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques

bull Eacutequipe Virus et trafic intracellulaire

Hocircpital necker bull Deacutepartement

de biotheacuterapie bull Eacutequipe Infections agrave VIH

Reacuteservoirs Pharmacologie des Antireacutetroviraux et Preacutevention de la Transmission Megravere Enfant

centre universitaire des saints-pegraveresbull Centre de recherche

sur les liens sociaux (CERLIS)

bull Eacutequipe Chimie amp Biologie Nucleacuteos(t)ides et Immunologie pour la Theacuterapie

bull Eacutequipe Reacutegulation de la Transcription et Maladies Geacuteneacutetiques

bull Institut Droit et Santeacute (IDS)

bull Institut de Recherche sur les Vaccins et lrsquoImmunotheacuterapie des cancers et du sida

bull Service Interuniversitaire de meacutedecine preacuteventive (SIUMPPS)

Faculteacute des sciences pharmaceutiques et Biologiques bull Eacutequipe Meacutecanismes

moleacuteculaires de lrsquoinitiation de la traduction

bull Eacutequipe Structure des ARN interactions et anti-infectieux

centre drsquoinvestigation clinique de vaccinologie cochin pasteur

centre population et Deacuteveloppement (cEpED)

36 wwwparisdescartesfr

07Les patients deacutecegravedent deacutesormais de comorbiditeacutes quand leur infection est controcircleacutee par des traitements anti-reacutetroviraux Une prise en charge multidisciplinaire en particulier en ce qui concerne les cancers apparait indispensable

Seules

10 des personnes ont deacutecouvert leur seacuteropositiviteacute durant la primo-infection alors que

800 cas de deacutepistages tregraves tardifs(au stade sida) ont eacuteteacute enregistreacutes sur la mecircme peacuteriode (environ 13 ) Augmenter la preacutecociteacute des diagnostics de la maladie reste un enjeu de santeacute publique majeur pour les anneacutees agrave venir

En 2011 2400 hommesayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) ont deacuteclareacute leur seacuteropositiviteacute Cela repreacutesente

40 des deacutepistages positifsune proportion qui ne diminue pas au fil des ans Ces hommes demeurent la population la plus exposeacutee en France puisque lrsquoincidence de lrsquoinfection VIH est 200 fois plus eacuteleveacutee au sein de cette population Lrsquoeacutetude laquo Preacutevagay raquo reacutealiseacutee parmi les HSH freacutequentant les lieux de convivialiteacute gay parisiens eacutevalue cette incidence agrave 38 avec une preacutevalence de 18 Les eacutetudes drsquoautres pays rapportent des estimations drsquoincidence proches pour les populations drsquoHSH avec une moyenne de 25 Ces hommes sont majoritairement neacutes en France et acircgeacutes de 37 ans en moyenne Un tiers drsquoentre eux a effectueacute le test de deacutepistage suite agrave des signes cliniques drsquoinfection et un tiers suite agrave une exposition au VIH Dans 40 des cas ils ont eacuteteacute deacutepisteacutes par un meacutedecin de ville

Chez les heacuteteacuterosexuels neacutes agrave lrsquoeacutetranger la transmission du VIH parait moins importante qursquoauparavant et le nombre de deacutecouvertes de seacuteropositiviteacute diminue depuis 2003 En revanche chez les heacuteteacuterosexuels neacutes en France le nombre de deacutecouvertes de seacuteropositiviteacute est stable depuis plusieurs anneacutees En 2011 on a deacutenombreacute

3500 deacutecouvertes de seacuteropositiviteacutechez les heacuteteacuterosexuels dont

2400 neacutes agrave lrsquoeacutetranger (1400 femmes)et 1100 neacutes en France (600 hommes)

39des hommes heacuteteacuterosexuels avaient atteint le stade sida (moins de 200 CD4) lorsqursquoils ont deacutecouvert leur seacuteropositiviteacute Les usagers de drogues ne repreacutesentent plus que 1 des nouvelles contaminations soit 85 personnes en 2011 Une importante proportion de cette population est neacutee agrave lrsquoeacutetranger en Europe et en Afrique du Nord

Enfin le sida ne repreacutesente plus qursquoun quart des causes de deacutecegraves des patients infecteacutes par le VIH en France sauf en outre-mer ougrave cette proportion reste de 36

Les homosexuels masculins et les heacuteteacuterosexuels neacutes agrave lrsquoeacutetranger restent les populations les plus exposeacutees

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DeacuteFiniTion DEs ReacutesERVoiRs ViHLes traitements antireacutetroviraux ont permis de reacuteduire consideacuterablement la morbiditeacute et la mortaliteacute des patients infecteacutes traiteacutes qui ont deacutesormais une espeacuterance de vie tregraves proche de celle de la population geacuteneacuterale Ces traitements permettent de bloquer la reacuteverse-transcriptase et drsquointerrompre le cycle viral en empecircchant lrsquoinfection de nouvelles cellules Cependant lrsquoinfection reste toujours preacutesente dans lrsquoorganisme du fait que les antireacutetroviraux nrsquoatteignent pas les cellules infecteacutees latentes au repos qui constituent les reacuteservoirs VIHDe fait les personnes seacuteropositives ne peuvent arrecircter leurs traitements (mecircme en cas de charge virale indeacutecelable) car dans ce cas la reacuteplication virale redeacutemarre et le virus est agrave nouveau rapidement produit Ce pheacutenomegravene est ducirc agrave lrsquoexistence de reacuteservoirs du VIH constitueacutes majoritairement de lymphocytes CD4 infecteacutes Les cellules infecteacutees sont preacutesentes de faccedilon diffuse dans tout lrsquoorganisme mais crsquoest dans les tissus lymphoiumldes le tube digestif et les ganglions lymphatiques qursquoelles sont les plus abondantes De mecircme que le systegraveme immunitaire est incapable drsquoinduire des reacuteponses immunes capables de controcircler la reacuteplication virale les cellules reacuteservoirs dormantes ne sont pas reconnues par le systegraveme immunitaire et ne sont donc pas eacutelimineacutees car elles nrsquoexpriment aucun antigegravene viral membranaire

quAnTiFicATion DEs ReacutesERVoiRs Notre laboratoire est impliqueacute depuis plusieurs anneacutees dans cette theacutematique Nous avons notamment caracteacuteriseacute le niveau des reacuteservoirs VIH au sein de nombreuses cohortes de patients et de situations cliniques diffeacuterentes Pour cela nous avons deacuteveloppeacute une technique ultra-sensible de quantification drsquoADN-VIH dans les cellules infecteacutees sanguines et dans les tissus Tout comme le niveau de charge virale sanguine et le taux de lymphocytes CD4 le niveau drsquoADN-VIH permet de connaicirctre le niveau

EacuteTUde desREacuteSERVOIRSVIH

cHRisTinE RouziouxEA 3620 laquo inFEcTion agrave ViH ReacutesERVoiRs ET pHARmAcoLogiE DEs AnTiReacuteTRoViRAux raquo LABoRAToiRE DE ViRoLogiE HocircpiTAL nEckER - EnFAnTs mALADEs

Manipulation sur la paillassecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Christine RouziouxDirecteur drsquouniteacute HUProfesseur des Universiteacutes Praticien des Hocircpitaux Sida Maladies Infectieuses amp Parasitaires Microbiologie Immunologie ImmunopathologiecopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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global drsquoinfection caracteacuteristique de chaque patient Il est preacutedictif du risque de progression vers le sida Cette technique permet eacutegalement drsquoeffectuer le diagnostic de lrsquoinfection du nouveau-neacute de megravere seacuteropositive Le deacuteveloppement drsquoautres techniques de recherche pour quantifier et caracteacuteriser les diffeacuterentes formes drsquoADN-VIH inteacutegreacutees au chromosome ainsi que la mesure de la capaciteacute des reacuteservoirs agrave produire du virus nous permettra de participer agrave la construction drsquoessais theacuterapeutiques visant agrave reacuteduire les reacuteservoirs

LEs conTRocircLEuRs Du ViH Il existe de rares cas de personnes seacuteropositives qui ne preacutesentent aucun signe drsquoeacutevolution clinique et biologique sur plusieurs anneacutees ils sont deacutesigneacutes sous le terme de laquo HIV controcircleurs raquo ou laquo controcircleurs du VIH raquo Ces patients dont le systegraveme immunitaire controcircle naturellement lrsquoinfection sont le sujet de nombreuses recherches physiopathologiques La compreacutehension des meacutecanismes agrave lrsquoorigine de ce controcircle virologique pourrait conduire au deacuteveloppement de nouvelles approches theacuterapeutiques ou vaccinales La mesure du taux drsquoADN-VIH chez ces patients nous a permis de montrer qulsquoils preacutesentent un niveau de reacuteplication virale et de reacuteservoirs particuliegraverement bas mecircme apregraves plus de 10 ans drsquoinfection Deux meacutecanismes pourraient expliquer ces deacutefenses naturelles soit une reacutesistance naturelle des lymphocytes agrave lrsquoinfection ou bien un blocage de la reacuteplication du virus par des facteurs de restriction Lrsquoeacutetude de ces meacutecanismes est prometteuse Une forte proportion de ces sujets laquo controcircleurs du VIH raquo sont porteurs drsquoallegraveles HLA-B27 etou de HLA-B57 Ces allegraveles se reacutevegravelent protecteurs car ils induisent des fonctions de lymphocytes TCD8 plus robustes et plus efficaces contre les cellules infecteacutees activeacutees

LEs pATiEnTs VisconTiNotre groupe de recherches a identifieacute et deacutecrit reacutecemment des cas de patients traiteacutes preacutecocement en primo-infection preacutesentant un controcircle virologique plus de 7 ans apregraves lrsquoarrecirct de leur traitement (Hocqueloux AIDS 2010 Saez-Cirion Plos Pathogens 2013) Cette situation exceptionnelle se reacutevegravele peu freacutequente du fait qursquoelle neacutecessite des conditions particuliegraveres drsquoinitiation tregraves preacutecoce des traitements maintenus au moins deux ans puis interrompus La freacutequence de cette situation est estimeacutee de 7 agrave 10 des patients traiteacutes en primo-infection sans que des facteurs particuliers nrsquoaient eacuteteacute identifieacutes Ces patients laquo controcircleurs post-traitement raquo ou VISCONTI pour Viro-Immunological Sustained Control after Treatment Interruption ne portent pas les allegraveles protecteurs HLA-B27 ou HLA-B57 Ils nrsquoont pas drsquoactiviteacute TCD8 fortes comme les HIV controcircleurs Par contre ils preacutesentent un niveau des reacuteservoirs particuliegraverement faible et certains voient leurs reacuteservoirs diminuer ces derniegraveres anneacutees alors qursquoils ne reccediloivent plus de traitement La culture des cellules lymphocytaires de ces sujets permet de montrer une reacuteplication virale avec une production de virus nrsquoindiquant pas des blocages complets ou la preacutesence de virus deacutefectifs majoritaires Notre hypothegravese est qursquoun meacutecanisme du controcircle virologique en lrsquoabsence de traitement est diffeacuterent de celui des HIV controcircleurs Nous pensons que le traitement tregraves preacutecoce interrompt lrsquoeacutetablissement des reacuteservoirs bloque la laquo tempecircte cytokinique raquo induite lors de la primo-infection tout en preacuteservant des fonctions immunitaires essentielles notamment les reacuteponses immunes inneacutees

TRAiTEmEnTs En pRimo-inFEcTionDegraves 2001 nous avons rapporteacute le fait que des traitements initieacutes degraves la primo-infection induisent une forte reacuteduction du taux drsquoADN-VIH des lymphocytes sanguins beaucoup plus importante que celle induite par des traitements initieacutes en phase chronique De nombreux reacutesultats convergent maintenant et confirment lrsquoimpact important des traitements initieacutes tregraves preacutecocement LrsquoEssai ANRS-OPTIPRIM est le premier essai visant agrave explorer lrsquoimpact drsquoune penta-theacuterapie de 24 mois initieacutee dans les dix semaines suivant la contamination sur le reacuteservoir sanguin Lrsquoessai qui a commenceacute en 2010 va se deacuterouler jusqursquoen 2014 Les preacutelegravevements recueillis au cours de cet essai vont nous permettre de caracteacuteriser finement le reacuteservoir viral en phase tregraves preacutecoce de la primo-infection Nous pourrons eacutegalement caracteacuteriser les reacuteponses immunitaires inneacutees et speacutecifiques analyser la reacuteponse anticorps et rechercher drsquoeacuteventuels meacutecanismes de blocage de la latence virale

nouVELLEs pisTEs THeacuteRApEuTiquEsLrsquoeacutelimination complegravete des cellules reacuteservoirs sera un objectif tregraves difficile agrave atteindre Pour eacuteradiquer lrsquoinfection il faudrait cibler speacutecifiquement le geacutenome viral inteacutegreacute dans les chromosomes Certaines moleacutecules anticanceacutereuses pourraient ecirctre utiliseacutes dans ce contexte Nous explorons de telles pistes avec les eacutequipes des Professeurs Brigitte Autran (Inserm - UMRS 945) et Carine van Lint de lrsquoUniversiteacute de Bruxelles Nous avons exploreacute la capaciteacute des cellules reacuteservoirs TCD4 quiescentes agrave produire du virus en preacutesence de divers activateurs de la latence virale Cela pourrait constituer une nouvelle approche theacuterapeutique Il reste agrave savoir quels seraient les patients qui pourraient beacuteneacuteficier au mieux de tels traitements

Sur la paillassecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I

Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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recHercHes fOndamenTaLesEN IMMUNOLOGIE ET EN VIROLOGIE

AnnE HosmALinDiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE pReacutesEnTATion DE LrsquoAnTigegravenE pAR LEs cELLuLEs DEnDRiTiquEs

Rocircle des cellules dendritiquesLrsquoobjectif de nos recherches est de permettre de trouver de meilleurs protocoles pour eacutelaborer des candidat-vaccins ou des immunotheacuterapies et eacutegalement de deacutecouvrir des paramegravetres preacutedictifs pour aider les deacutecisions theacuterapeutiques concernant lrsquoinfection par le VIH

Nous eacutetudions des cellules particuliegraveres du systegraveme immunitaire les cellules dendritiques Ces cellules sont essentielles dans le deacuteclenchement de la reacuteponse immunitaire et dans lrsquoefficaciteacute des vaccins En effet elles sont les seules qui peuvent activer les lymphocytes T naiumlfs et donc deacuteclencher les reacuteponses immunitaires Elles ont eacuteteacute appeleacutees laquo cellules preacutesentatrices de lrsquoantigegravene professionnelles raquo Certaines sont speacutecialiseacutees dans la laquo preacutesentation croiseacutee de lrsquoantigegravene raquo un processus gracircce auquel les cellules dendritiques sont capables de preacutesenter aux cellules du systegraveme immunitaire certains fragments des microbes qui infectent des cellules voisines ces fragments sont appeleacutes antigegravenes Elles informent ainsi les lymphocytes T et B de lrsquoinfection ce qui initie une strateacutegie complexe de destruction tregraves speacutecifique des cellules infecteacutees Les vaccins contre les virus doivent la plupart du temps passer par des voies de preacutesentation croiseacutees dans les cellules dendritiques Alors seulement le systegraveme immunitaire sera activeacute et capable de reconnaicirctre speacutecifiquement le virus

Les cellules dendritiques sont des sentinelles qui repegraverent lrsquoentreacutee de pathogegravenes dans lrsquoorganisme Elles ont un rocircle de coordination de la reacuteponse immunitaire Elles libegraverent des proteacuteines appeleacutees cytokines pour activer les autres cellules du systegraveme immunitaire et polariser leurs reacuteponses contre les virus les tumeurs les bacteacuteries ou les parasites En particulier les cellules dendritiques plasmacytoiumldes sont les principales productrices drsquoune famille de cytokines appeleacutee interfeacuteron alpha Ces proteacuteines inhibent la multiplication du virus dans les cellules de lrsquohocircte participant ainsi agrave son eacutelimination Nous avons deacutecouvert le deacuteficit du nombre des cellules dendritiques circulantes lors de lrsquoinfection par le VIH et une forte diminution de la production drsquointerfeacuteron 1 dans la primo-infection Le deacuteficit des cellules plasmacytoiumldes est preacutedictif drsquoune perte de controcircle de la reacuteplication virale

Anne HosmalinDirectrice de recherche CNRS MD PhD chef de lrsquoeacutequipe laquo Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques raquocopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Equipe Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiquesAlexandre Lubin - Yolande Richard - Kahina Taleb - Camille Baey - Michaeumll Valente - Vincent Feuillet - Milica Millvojevic - Jean-Pierre Jourdain - Lene Vimeux - Marco Iannetta - Ezgi Yildiz - Anne HosmalincopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Reacuteponses immunitaires

Hyperactivation du systegraveme immunitaireLors de lrsquoinfection par le VIH il existe un cercle vicieux drsquohyperactivation du systegraveme immunitaire Le VIH infecte preacutefeacuterentiellement les lymphocytes CD4 qui sont tregraves importants dans les deacutefenses immunitaires Lorsque ces cellules sont activeacutees le virus peut se multiplier Au niveau de lrsquointestin ces lymphocytes sont en permanence activeacutes par le voisinage des bacteacuteries intestinales Ainsi lrsquohyperactivation du systegraveme immunitaire entrave paradoxalement lrsquoeacutelimination du virus Notre eacutequipe a montreacute que cette hyperactivation pourrait reposer sur une population particuliegravere de globules blancs des monocytes porteurs de la moleacutecule MDC-8 Ceux-ci pourraient devenir une nouvelle cible theacuterapeutique Cette strateacutegie permettrait de compleacuteter lrsquoaction des antireacutetroviraux en interrompant drsquoune maniegravere tregraves cibleacutee le cercle vicieux drsquohyperactivation du systegraveme immunitaire

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Yolande Richard copyVirgile Delacirctre I Service Communi-cation I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

FLoREncE niEDERgAngDiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE pHAgocyTosE ET inVAsion BAcTeacuteRiEnnE

Effets de lrsquoinfection des macrophages par le VIHNotre eacutequipe eacutetudie les effets de lrsquoinfection par le VIH-1 sur les fonctions des macrophages Les macrophages sont des cellules du systegraveme immunitaire issues de la diffeacuterenciation de preacutecurseurs et de monocytes circulants dans les tissus Ils jouent un rocircle majeur dans lrsquoeacutelimination quotidienne des deacutebris cellulaires ainsi que des microorganismes pathogegravenes (fonction de phagocytose et de clairance) et participent agrave lrsquoorchestration des reacuteponses immunitaires par la seacutecreacutetion de meacutediateurs solubles les cytokines Les macrophages repreacutesentent une cible majeure du VIH car ils permettent une reacuteplication virale productive tout en eacutetant reacutesistants aux effets cytotoxiques du virus contrairement aux lymphocytes T Ils jouent un rocircle tregraves important dans le deacuteveloppement de maladies opportunistes et communautaires En particulier se sont deacuteveloppeacutees ces derniegraveres anneacutees des pathologies tregraves seacutevegraveres lieacutees agrave des souches de Salmonelles hyper invasives qui au lieu de donner lieu agrave des infections locales controcircleacutees eacutevoluent en maladie systeacutemique grave chez les patients immunodeacuteprimeacutes en Afrique australe

Nous avons montreacute que les macrophages infecteacutes par le VIH-1 preacutesentent des capaciteacutes reacuteduites de phagocytose de diverses cibles La proteacuteine NEF qui est un facteur de virulence majeur du VIH-1 joue un rocircle primordial dans lrsquoinhibition de la phagocytose en perturbant le trafic intracellulaire indispensable pour une internalisation efficace Nos recherches se concentrent actuellement sur lrsquoeacutetude des eacutetapes plus tardives de maturation de deacutegradation et clairance des bacteacuteries et drsquoactivation des cellules Notre but est de comprendre pourquoi les cellules infecteacutees par le VIH-1 permettent le deacuteveloppement de maladies opportunistes en utilisant en particulier des modegraveles de co-infections par le virus et les souches invasives africaines de bacteacuteries Salmonella Nous recherchons aussi les facteurs viraux impliqueacutes dans ces eacutetapes

yoLAnDE RicHARDDiREcTRicE DE REcHERcHE

Compartiment lymphocytaire B et infections pathogegravenes par VIHSIVLe fonctionnement du compartiment B est profondeacutement alteacutereacute chez les patients infecteacutes par le VIH-1 ou les macaques infecteacutes par les souches pathogegravenes du virus de lrsquoimmunodeacuteficience simienne (SIV) Les Primates Non Humains (comme les macaques Rheacutesus ou cynomolgus) infecteacutes par le SIV (analogue du VIH chez les macaques) repreacutesentent le seul modegravele pertinent permettant de faire progresser les recherches sur le sida Dans ce modegravele nous avons montreacute que la perte en lymphocytes B meacutemoires une caracteacuteristique de la phase chronique deacutebute degraves le stade de primo-infection et nrsquoest que partiellement contrecarreacutee par les theacuterapies antireacutetrovirales mecircme preacutecoces Une population de lymphocytes B dits de la zone marginale speacutecialiseacutee dans la reacuteponse antibacteacuterienne voit aussi sa freacutequence reacuteduite au cours de la primo-infection La perte de ces deux populations compromet la reacuteponse speacutecifique du virus mais aussi les reacuteponses acquises naturellement ou par vaccination contre les pathogegravenes et favorise lrsquoeacutemergence drsquoinfections opportunistes Le contexte inflammatoire de lrsquoinfection surimpose une hyperactiviteacute B deacutetectable dans les tissus peacuteripheacuteriques et muqueux qui est associeacutee agrave une hyperproduction drsquoimmunoglobulines polyclonales degraves la primo-infection

Nous avons reacutecemment montreacute une surexpression de BAFF (pour B-cell Activating Factor of the TNF Family) dans le seacuterum et les tissus des macaques primo-infecteacutes qui pourrait contribuer agrave favoriser une reacuteponse B systeacutemique au deacutetriment de la reacuteponse speacutecifique du VIH-1 mais aussi agrave affecter le compartiment T en modulant via les fonction de cellules preacutesentatrices de lrsquoantigegravene des lymphocytes B activeacutesmeacutemoires Cette hypothegravese est actuellement eacuteprouveacutee in vivo chez le macaque infecteacute traiteacute ou non par une forme soluble du reacutecepteur BAFF-R Les conseacutequences de ce blocage sont eacutevalueacutees en termes de reacuteeacutequilibrage de reacuteponse B et T (TH17TH1) ainsi que de protection des cellules dendritiques

Macrophage deacuteriveacute de monocytes sanguins de

donneurs sains infecteacutes in vitro par du VIH-1 Le marquage

anti-capside p24 est visualiseacute en vert le reacuteseau de microtu-

bules en rouge et le noyau des cellules en bleu

copy Chantal Deschamps (eacutequipe F Niedergang)

Une cellule dendritique avec ses compartiments endosomaux ougrave le VIH peut ecirctre phagocyteacute (en vert) son noyau (en bleu) et ses prolongements chargeacutes drsquoantigegravenes (en rouge)copy Michaeumll Valente Anne Hosmalin I Equipe laquo Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques raquo

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Reacutemi cHEyniER DiREcTEuR DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipEcyTokinEs ET inFEcTions ViRALEs

CytokinesLes cytokines sont des proteacuteines essentielles au fonctionnement du systegraveme immunitaire Seacutecreacuteteacutees par les lymphocytes T et B les cellules dendritiques et les macrophages mais aussi par des cellules nrsquoappartenant pas au systegraveme immunitaire elles ont pour fonction de maintenir lrsquoeacutequilibre homeacuteostatique du systegraveme immunitaire et de moduler les reacuteponses immunitaires

Parmi ces cytokines nous nous inteacuteressons plus particuliegraverement agrave lrsquointerleukine 7 (IL-7) cytokine cleacute de la reacutegulation des populations lymphocytaires T En raison de son rocircle primordial dans la thymopoiumlese et de son action sur la prolifeacuteration et la survie des lymphocytes T peacuteripheacuteriques cette cytokine est utiliseacutee dans des essais cliniques visant agrave ameacuteliorer la reconstitution immunitaire des patients infecteacutes par le VIH Notre eacutequipe participe agrave lrsquoanalyse des conseacutequences immunologiques et virologiques de cette theacuterapie Nous analysons les effets de cette immunotheacuterapie sur la diversiteacute des lymphocytes T des patients et sur le deacuteveloppement des reacuteponses immunitaires T speacutecifiques du virus De plus nous avons identifieacute ces derniegraveres anneacutees une nouvelle proprieacuteteacute de lrsquoIL-7 qui participe agrave la redistribution des cellules de lrsquoimmuniteacute vers les muqueuses portes drsquoentreacutee de la plupart des pathogegravenes Suite agrave cette deacutecouverte nous eacutetudions chez le macaque rheacutesus lrsquoimpact drsquoun traitement par lrsquoIL-7 sur le deacuteveloppement des reacuteponses immunitaires au niveau des muqueuses induites par des stimulations antigeacuteniques locales Dans ces muqueuses nous analysons eacutegalement lrsquoexpression du reacutecepteur de lrsquoIL-7 dans le but drsquoidentifier les cellules impliqueacutees dans la mise en place des reacuteponses immunitaires muqueuses et drsquoen disseacutequer les meacutecanismes drsquoaction

Parmi les cytokines produites en reacuteponse aux infections nous eacutetudions eacutegalement dans le modegravele macaque infecteacute par le SIVmac la reacuteponse interfeacuteron alpha induite par la reacuteplication virale dans les organes cibles de lrsquoinfection Nous nous inteacuteressons particuliegraverement agrave lrsquoexpression des sous-types drsquointerfeacuteron alpha dont la fonction antivirale et lrsquoactiviteacute inhibitrice de la prolifeacuteration cellulaire restent agrave deacutefinir preacuteciseacutement La compreacutehension des meacutecanismes de reacutegulation de la production de ces cytokines et de leur impact agrave la fois sur la reacuteplication virale et sur le systegraveme immunitaire pendant la primo-infection par le SIV devrait permettre drsquoidentifier de nouvelles voies theacuterapeutiques qui en compleacutement des traitements antireacutetroviraux pourraient permettre un meilleur controcircle de la reacuteplication virale

Enfin notre eacutequipe srsquointeacuteresse aux chimiokines des cytokines speacutecialiseacutees dans la migration et le controcircle de lrsquoactivation des cellules du systegraveme immunitaire Nous eacutetudions la production et le rocircle de ces moleacutecules au niveau des muqueuses chez lrsquoindividu sain et infecteacute dans le but de mieux appreacutehender les meacutecanismes responsables de la reacuteduction du nombre de lymphocytes T observeacutee au cours des premiegraveres semaines drsquoinfection

Eacutetagegravere de laboratoirecopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Reacutemi Cheynier

Particules du virus du sida (VIH) en jaune bourgeonnant agrave la surface drsquoun lymphocyte Image acquise par microscopie eacutelectro-nique agrave balayage puis coloriseacuteeS Guadagnini et M-C Preacutevost N Sol-Foulon et O Schwartz J-M Panaud copy Institut Pasteur

Cellules dendritiques plasmacytoiumldes (en vert) dans la zone T de la rate (marqueacutee par un anticorps anti actine en rouge les noyaux cellulaires sont en bleu) un organe lymphoiumlde ougrave se

produit une forte reacuteplication du VIH-1 ce qui srsquoaccompagne drsquoune forte production drsquoInterfeacuteroncopyLeiumlla Perieacute Anne Hosmalin I Equipe laquo Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques raquo

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Florence Margottin-GoguetcopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

JeacuteRocircmE EsTAquiERDiREcTEuR DE REcHERcHE

Lapoptose la mort cellulaire programmeacuteeLa speacutecificiteacute de nos recherches reacuteside drsquoune part dans une recherche drsquoamont qui vise agrave preacuteciser les meacutecanismes biochimiques et moleacuteculaires impliqueacutes dans les processus de mort cellulaire programmeacutee des cellules cibles du VIH et drsquoautre part dans une recherche drsquoaval qui eacutetudie ces meacutecanismes in vivo agrave travers lrsquoanalyse des modegraveles de Primates Non Humains infecteacutes par SIV Ces modegraveles nous permettent par ailleurs de tester de nouvelles approches theacuterapeutiques Nos reacutecents travaux ont permis de mettre en exergue que lrsquoinfection par le VIHSIV entraine lrsquoapoptose des cellules preacutesentatrices de lrsquoantigegravene cellules neacutecessaires agrave lrsquoeacutetablissement de la reacuteponse immunitaire Il srsquoagit en particulier des cellules monocytaires et dendritiques Ainsi une mort preacutematureacutee de ces cellules participerait agrave lrsquoeacutetablissement du deacuteficit immunitaire associeacute au sida et ce degraves la phase de primo-infection (Laforge Plos Pathogens 2011)

JEAn-pHiLippE HERBEuVALDiREcTEuR DE REcHERcHE

Meacutecanismes de mort cellulaireLe deacuteveloppement drsquoune reacuteponse inneacutee est essentiel pour lutter contre les infections virales elle permet de deacutetecter les caracteacuteristiques invariantes des microbes envahisseurs et drsquoactiver le systegraveme immunitaire gracircce agrave la production de proteacuteines antivirales appeleacutees cytokines En preacutesence du VIH les cellules dendritiques plasmacytoiumldes produisent des interfeacuterons alpha un groupe particulier de cytokines anti-virales Parallegravelement elles preacutesentent agrave leur surface la proteacuteine TRAIL reacuteguleacutee par les interfeacuterons alpha qui induit la mort des cellules environnantes qui la reconnaissent gracircce agrave un reacutecepteur speacutecifique Dans les phases tardives du sida le taux drsquointerfeacuterons alpha augmente alors que le nombre de lymphocytes T CD4 diminue massivement par mort cellulaire programmeacutee Cela suggegravere que ces cytokines jouent un rocircle dans la pathologie induite par le VIH Nous avons montreacute que les patients laquo controcircleurs raquo qui controcirclent beaucoup mieux que les autres la reacuteplication du VIH preacutesentent une mutation geacuteneacutetique pour le reacutecepteur de la proteacuteine TRAIL Ce reacutecepteur est deacutefectueux La mutation geacuteneacutetique induit la seacutequestration dans la cellule du reacutecepteur qui ne peut alors plus interagir avec TRAIL empecircchant les lymphocytes T CD4 de reconnaicirctre TRAIL et donc de deacuteclencher leur mort cellulaire programmeacutee Cette mutation associeacutee au profil des patients laquo controcircleurs raquo pourrait expliquer le maintien du nombre de leurs lymphocytes T CD4 ainsi que la non-progression vers la phase sida

Bataille moleacuteculaire entre le virus et la cellule

FLoREncE mARgoTTin-goguET DiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE ReacuteTRoViRus-quiEscEncE ET pRoLiFeacuteRATion Nos travaux consistent agrave analyser les ressorts de la bataille moleacuteculaire entre le VIH et la cellule Notre but est de montrer comment le VIH deacutetourne lrsquoenvironnement cellulaire agrave son avantage pour pouvoir se deacutevelopper et se multiplier Pour ce faire nous eacutetudions les meacutecanismes de deacutefense cellulaire mis en place contre lrsquoinfection virale et particuliegraverement le rocircle joueacute par les proteacuteines auxiliaires dans lrsquoinfection de la cellule

Ces proteacuteines sont longtemps resteacutees peu eacutetudieacutees et mysteacuterieuses Il existe deux types de VIH le VIH-1 et le VIH-2 Le VIH-2 est moins pathogegravene en raison drsquoune interaction diffeacuterente avec lrsquohocircte Les virus VIH-1 et VIH-2 expriment 5 proteacuteines auxiliaires 3 en commun (VIF VPR et NEF) et 2 speacutecifiques (VPU pour VIH-1 et VPX pour VIH-2) Avant 2002 on ne cernait pas exactement leurs rocircles car on ne les eacutetudiait pas dans des environnements cellulaires adapteacutes A partir de cette date il y a eu un tournant important dans lrsquoeacutetude de ces proteacuteines avec la deacutecouverte des premiers facteurs de restriction cellulaire crsquoest-agrave-dire des facteurs cellulaires pouvant empecirccher la reacuteplication virale degraves que le virus a peacuteneacutetreacute dans la cellule Notre groupe srsquoest inteacuteresseacute alors agrave trois de ces proteacuteines auxiliaires que sont VPU VPR et VPX Nous avons chercheacute agrave savoir comment elles sont capables de contrecarrer les facteurs de restriction Ainsi nous avons mis en eacutevidence le fait que le virus utilise des proteacuteines cellulaires les E3 ubiquitine ligases qui sont des enzymes qui favorisent la deacutegradation de facteurs cellulaires Petit agrave petit il a eacuteteacute montreacute que VIF VPR et VPU utilisent les ubiquitines ligases pour aller deacutegrader des facteurs cellulaires qui empecircchent naturellement la reacuteplication du virus Nous avons prouveacute le fait que le VIH et en particulier sa proteacuteine VPR peut utiliser une mecircme enzyme pour aller deacutegrader plusieurs facteurs Nous avons aussi montreacute que le facteur cellulaire de deacutefense inactiveacute par VPX la proteacuteine SAMHD1 inhibe le virus en reacuteduisant la quantiteacute cellulaire des briques indispensables agrave la synthegravese de lrsquoADN viral les dNTP Agrave lrsquoheure actuelle nous orientons nos recherches sur la proteacuteine VPR Nous nrsquoavons pas encore trouveacute lrsquoenvironnement cellulaire dans lequel lrsquoexpression du facteur de deacutefense que VPR inactive est stimuleacute

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sERgE BeacutenicHou DiREcTEuR DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE ViRus ET TRAFic inTRAcELLuLAiRENotre eacutequipe srsquoattache agrave comprendre comment le virus utilise et deacutetourne des voies cellulaires essentielles pour se multiplier ou pour perturber le fonctionnement des cellules du systegraveme immunitaire Nous eacutetudions plus particuliegraverement les proteacuteines virales de reacutegulation VPR et NEF dont le rocircle est primordial au cours de certaines eacutetapes de la reacuteplication virale VPR intervient plutocirct au cours des eacutetapes preacutecoces du cycle viral concernant la reacutetro-transcription du geacutenome viral ARN en ADN ainsi que dans le transport de ce dernier du cytoplasme au noyau ougrave il sera inteacutegreacute au geacutenome de la cellule infecteacutee Au contraire NEF intervient au cours des eacutetapes tardives du cycle de reacuteplication virale pour permettre lrsquoassemblage et la production des particules virales infectieuses Lrsquoun de nos axes de recherche est drsquoessayer de deacutevelopper des strateacutegies permettant de bloquer ces facteurs viraux afin drsquoinhiber speacutecifiquement leurs fonctions essentielles au cours de lrsquoinfection naturelle Pour la proteacuteine NEF nous avons deacuteveloppeacute des outils moleacuteculaires speacutecifiques correspondant agrave des fragments drsquoanticorps simple-chaine de lama ciblant speacutecifiquement cette proteacuteine virale Dans des cellules infecteacutees par le VIH-1 ces fragments drsquoanticorps anti-NEF sont capables drsquoinhiber la totaliteacute des fonctions et des deacutesordres fonctionnels provoqueacutes par NEFCes inhibiteurs de NEF constituent donc des outils originaux pour lrsquoeacutetude fondamentale agrave la fois in vitro et in vivo des fonctions de NEF mais eacutegalement pour le deacuteveloppement de nouvelles strateacutegies theacuterapeutiques antivirales cibleacutees sur la proteacuteine NEF

Serge Beacutenichoucopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Le VIH trouve lrsquoopportuniteacute de se reacutepliquer de faccedilon explosive dans les lymphocytes T activeacutes par les cellules dendritiques Ici on voit des lymphocytes T (contour vert) interagissant avec une cellule dendritique (rouge noyaux en bleu) Image obtenue en microscopie agrave fluorescence copy Vincent Feuillet Institut Cochin

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Steacutephane Emilianicopy Lisa Hayden

Clarisse Berlioz-Torrent

cLARissE BERLioz-ToRREnT ET sTeacutepHAnE EmiLiAni DiREcTEuRs DE REcHERcHE cHEFs DE LrsquoeacutequipE inTERAcTions HocircTEs-ViRusLrsquoutilisation des multitheacuterapies antireacutetrovirales (Highly Active Anti-reacutetroviral Theacuterapies) pour le traitement de toutes les personnes infecteacutees par le VIH a permis drsquoobtenir des progregraves consideacuterables tant en termes drsquoinhibition de la reacuteplication virale qursquoau niveau de lrsquoameacutelioration de lrsquoeacutetat clinique des patients Cependant ces multitheacuterapies ne peuvent ni eacuteradiquer le VIH ni empecirccher lrsquoapparition de virus reacutesistants Lrsquoun des deacutefis des futures strateacutegies theacuterapeutiques consistera agrave inhiber les interactions entre le virus et son environnement cellulaire Nos recherches srsquoinscrivent dans cette perspective et visent agrave ouvrir de nouvelles voies pour le deacuteveloppement de moleacutecules antivirales

Lrsquoinfection par le VIH est caracteacuteriseacutee par des niveaux eacuteleveacutes de reacuteplication virale et par la propagation du virus dans lrsquoorganisme mecircme pendant la phase cliniquement latente et asymptomatique chez les patients Lrsquoune des particulariteacutes de ce virus est drsquoutiliser en grande partie la machinerie cellulaire de son hocircte pour se reacutepliquer Notre objectif est drsquoexplorer les relations entre le VIH et la cellule hocircte de faccedilon agrave mettre agrave jour les meacutecanismes moleacuteculaires qui sous-tendent la pathogeacutenie reacutetrovirale

La production de particules virales infectieuses implique de nombreuses interactions entre proteacuteines virales et cellulaires au cours de la reacuteplication virale Au cours des cinq derniegraveres anneacutees nos projets ont porteacute sur la caracteacuterisation de ces interactions au cours des diffeacuterentes eacutetapes de la reacuteplication du VIH Nous avons identifieacute et valideacute fonctionnellement des cofacteurs cellulaires controcirclant lrsquointeacutegration du geacutenome viral dans le chromosome de la cellule hocircte Nous avons eacutegalement eacutetudieacute les derniers stades de la reacuteplication virale en mettant lrsquoaccent sur le trafic des composants viraux vers le site drsquoassemblage viral le bourgeonnement la libeacuteration et la maturation des particules virales Lrsquointeacuterecirct de nos eacutetudes repose sur le fait que ces cofacteurs cellulaires peuvent potentiellement devenir de nouvelles cibles pour le deacuteveloppement de theacuterapies anti-virales

Vue drsquoun laboratoire copy Virgile Delacirctre I Service Communication Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Microscope agrave fluorescence I Michaeumll Valente et Sonia Amraoui copy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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cARinE Tisneacute DiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE sTRucTuRE DEs ARn inTERAcTions ET AnTi-inFEcTiEux

Structure des ARN interactions et anti-infectieux Notre eacutequipe eacutetudie depuis une dizaine drsquoanneacutees le rocircle des proteacuteines du VIH-1 chaperonnes (NCp7 et VIF) des ARN pour promouvoir la formation du complexe drsquoinitiation de la transcription inverse du VIH-1 Nous avons utiliseacute la reacutesonance magneacutetique nucleacuteaire (RMN) pour obtenir une description meacutecanistique de la formation de ce complexe impliquant lrsquoARNtLys3 et lrsquoARN geacutenomique viral Le VIH-1 deacutetourne un ARN de transfert (ARNt) de la cellule hocircte lrsquoARNtLys3 pour lrsquoutiliser comme amorce de la transcription inverse de son ARN geacutenomique La formation de lrsquohybride ARNtLys3ARN viral consiste en lrsquoappariement des 18 nucleacuteotides du PBS (lsquoPrimer binding sitersquo) agrave la seacutequence compleacutementaire formant lrsquoextreacutemiteacute 3rsquo1113125de lrsquoARNt amorceLa formation du complexe drsquoinitiation de la transcription inverse (ARNtLys3ARN viral) neacutecessite donc la fusion de la structure tridimensionnelle de lrsquoARNt un eacuteveacutenement qui ne se produit pas spontaneacutement agrave la tempeacuterature physiologique de lrsquohocircte mais neacutecessite lrsquoaction de la proteacuteine de nucleacuteocapside (NCp7)

Lrsquoensemble de nos travaux RMN visant agrave comprendre la formation du complexe ARNtARN viral assisteacutee par la proteacuteine de nucleacuteocapside nous a permis drsquoacceacuteder agrave une vision dynamique de la formation du complexe drsquoinitiation et drsquoidentifier les changements conformationnels subis par ces ARN et les eacutetapes importantes du processus de formation du complexe drsquoinitiation Drsquoautre part nous avons montreacute que la proteacuteine VIF entre en compeacutetition avec la NCp7 pour les mecircmes sites de fixation sur lrsquoARNtLys3 Ce reacutesultat pourrait expliquer pourquoi VIF inhibe lrsquohybridation de lrsquoARN viral agrave lrsquoARNtLys3 reacutealiseacute par la NCp7 Nous eacutetudions actuellement par RMN le rocircle des acides nucleacuteiques dans la maturation par la proteacutease virale de la proteacuteine de nucleacuteocapside

En parallegravele nous avons deacuteveloppeacute une meacutethode originale de criblage par fragment guideacutee par la RMN En utilisant lrsquoARNtLys3 comme ARN modegravele nous avons ainsi deacuteveloppeacute une chimiothegraveque ciblant les ARN et contenant par exemple des moleacutecules liant speacutecifiquement un domaine de lrsquoARNt avec une constante de dissociation dans la gamme du micromolaire

BRuno sARguEiL DiREcTEuR DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE meacutecAnismEs moLeacutecu-LAiREs DE LrsquoiniTiATion DE LA TRADucTion

Meacutecanismes moleacuteculaires de la traduction des proteacuteines du VIH Le VIH virus agrave ARN comprend un gegravene codant pour la proteacuteine Gag qui est le centre de sa structure Nous nous inteacuteressons aux aspects moleacuteculaires de la traduction de ce gegravene Cette eacutetude est importante dans la compreacutehension du cycle du virus dans la cellule et donc de lrsquoinfectionIl y a quelques anneacutees nous avons montreacute que la proteacuteine Gag peut ecirctre produite selon un meacutecanisme original drsquoentreacutee interne des ribosomes (eacuteleacutements centraux de la machinerie cellulaire qui produit les proteacuteines) Nous savons que ce processus repose sur la proprieacuteteacute extraordinaire du geacutenome viral de lier directement le ribosome Nous avons eacutetudieacute lrsquoimplication des autres facteurs de traduction cellulaire dans ce processus Nous avons reconstitueacute les diffeacuterents modes de traduction de lrsquoARN viral in vitro afin de mieux en disseacutequer les meacutecanismes Enfin nous avons deacutemontreacute que ce pheacutenomegravene avait lieu non seulement avec des souches de laboratoires mais aussi avec des isolats provenant de patients Nous cherchons eacutegalement agrave identifier les deacuteterminants du passage de la traduction agrave lrsquoeacutetape de dimeacuterisation du geacutenome du virus Cette phase est primordiale pour la propagation du virus Nous avons montreacute lrsquoimplication de nouvelles seacutequences virales dans le processus de dimeacuterisation Nous cherchons maintenant agrave deacutefinir lrsquoimportance fonctionnelle de ces eacuteleacutements dans la physiologie du virus

ARN

Bruno Sargueil

Carine Tisneacute

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THEacuteRAPIE GEacuteNIQUE DE Lrsquo INFECTION AU VIH UNE ARME EN PLUS mARinA cAVAzzAnA - cALVoREsponsABLE Du DeacutepARTEmEnT DE BioTHeacuteRApiE DE LrsquoHocircpiTAL nEckER - EnFAnTs mALADEs

Malgreacute le succegraves incontestable des antireacutetroviraux dans le traitement de lrsquoinfection agrave VIH le patient nrsquoest pour autant pas deacutebarrasseacute de lrsquoagent infectieux Inflammation chronique et dysimmuniteacute persistent malgreacute le traitement aggravant le pronostic agrave moyen et agrave long terme La persistance de la reacuteplication virale dans des sites cryptiques altegravere lrsquohomeacuteostasie lymphoiumlde et myeacuteloiumlde ainsi que leur fonction Ces limites de lrsquoapproche theacuterapeutique conventionnelle incitent agrave rechercher de nouvelles approches curatives En 2009 la preuve de principe qursquoun traitement curatif eacutetait possible a eacuteteacute publieacutee (Gero Hutter N Engl J Med 2009) Un patient seacuteropositif et atteint drsquoune leuceacutemie aigueuml myeacuteloblastique a eacuteteacute greffeacute avec les cellules souches heacutematopoiumleacutetiques (CSH) HLA geacutenoidentiques provenant drsquoun donneur sain homozygote pour la mutation Δ32 du co-reacutecepteur CCR5 indispensable agrave lrsquoentreacutee du VIH dans les cellules heacutematopoiumleacutetiques Malgreacute lrsquoarrecirct de la tritheacuterapie le patient (AIDS 2011) est resteacute plus de 3 ans sans recrudescence de la charge virale Voilagrave la preuve que la theacuterapie geacutenique peut marcher il srsquoagit de preacutelever les CSH du sujet infecteacute leur confeacuterer in vitro agrave lrsquoaide drsquoun vecteur lentiviral la reacutesistance agrave lrsquoinfection par le virus sauvage endogegravene et de les reacuteinjecter au patient

Agrave partir de cette publication nous avons eacutegalement envisageacute une approche par theacuterapie geacutenique pour des sujets adultes seacuteropositifs Deux protocoles sont en cours de preacuteparation agrave lrsquoHocircpital NeckerParis Descartes en collaboration avec lrsquoHocircpital Saint LouisParis Diderot Le premier protocole qui devrait ecirctre soumis agrave lrsquoANSM fin 2013 utilisera un vecteur lentiviral de grade clinique produit par la socieacuteteacute Calimmune Ce vecteur lentiviral produit un ARN compleacutementaire de CCR5 capable drsquoeacuteteindre lrsquoexpression de ce co-reacutecepteur et un peptide membranaire (maC46) capable drsquo inhiber la fusion du virus avec la membrane cellulaire En parallegravele un consortium europeacuteen soutenu par lrsquoANRS regroupant scientifiques et cliniciens de 5 pays autour de cette theacutematique essaie de valider un nouveau vecteur susceptible de pieacuteger le virus agrave trois niveaux diffeacuterents de son cycle biologique lrsquoentreacutee la reacuteplication et lrsquoinfectiviteacute Trois points semblent essentiels pour obtenir un effet clinique comparable agrave ceux rapporteacutes dans le cas du laquo Patient de Berlin raquo

le taux de cellules transduites doit ecirctre augmenteacute il faut leur donner un avantage seacutelectif initial drsquoune faccedilon artificielle sans avoir agrave recourir agrave lrsquoarrecirct de la tritheacuterapie un controcircle de lrsquoinflammation chronique doit ecirctre preacutevu La complexiteacute de cette theacuterapeutique est telle que des

progregraves ne peuvent ecirctre attendus agrave court terme mais la theacuterapie geacutenique ouvre pour cette infection de nouvelles perspectives

Marina Cavazzana-Calvocopy Huguette amp Propser

Manipulation en laboratoire L2 sous hotte agrave flux laminairecopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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recHercHes EN VACCINOLOGIE

oDiLE LAunAy pu-pH agrave LrsquouniVERsiTeacute pARis DEscARTEs cHEF Du cEnTRE DrsquoinVEsTigATion cLiniquE (cic) DE VAccinoLogiE cocHin-pAsTEuR HocircpiTAL cocHin

Centre drsquoInvestigation Clinique de VaccinologieDepuis la deacutecouverte du virus du sida en 1983 de nombreuses eacutequipes travaillent sur la mise au point drsquoun vaccin En France lrsquoAgence Nationale de Recherche contre le SIDA et les heacutepatites virales (ANRS) srsquoest impliqueacutee tregraves rapidement et avec une forte visibiliteacute internationale dans la recherche vaccinale avec des eacutetudes meneacutees chez lrsquoanimal puis chez des volontaires sains acceptant de participer aux essaisLe CIC de vaccinologie Cochin Pasteur actuellement seul centre de recherche clinique franccedilais deacutedieacute agrave la vaccinologie participe depuis plus de 20 ans aux recherches meneacutees par lrsquoANRS et les industriels du vaccin (en particulier Sanofi Pasteur) pour la mise au point drsquoun vaccin preacuteventif Plusieurs essais ont eacuteteacute reacutealiseacutes au CIC explorant la capaciteacute de diffeacuterents candidats vaccins agrave induire une reacuteponse humorale etou cellulaire contre le VIH chez des sujets sains Ces essais se poursuivent avec deux eacutetudes preacutevues pour deacutemarrer en 2013 dans le cadre du VRI (Vaccine Research Institute) une eacutetude explorant lrsquoimmuniteacute muqueuse vaginale de femmes infecteacutees ou non infecteacutees par le VIH et un essai vaccinal eacutevaluant une strateacutegie de vaccination combinant un vaccin recombinant et des lipopeptides du VIH

Plus reacutecemment des essais eacutevaluant la possibiliteacute de stimuler le systegraveme immunitaire de patients deacutejagrave infecteacutes par le VIH dans lrsquoobjectif de pouvoir retarder la mise en route du traitement antireacutetroviral ou de lrsquointerrompre chez des patients deacutejagrave traiteacutes ont eacuteteacute mis en place au CIC avec des vaccins deacuteveloppeacutes par des eacutequipes de recherche franccedilaises de haut niveau Cette approche appeleacutee eacutegalement laquo vaccination theacuterapeutique raquo est un des moyens envisageacutes dans la possibiliteacute drsquoeacuteradication du virus (HIV cure)

Plusieurs essais ont eacuteteacute reacutealiseacutes au CIC explorant la capaciteacute de diffeacuterents candidats vaccins agrave induire une reacuteponse humorale etou cellulaire contre le VIH chez des sujets sains Les participants agrave ces essais sont inclus dans une cohorte coordonneacutee par le CIC permettant leur suivi agrave long terme

Odile Launay

Paillassecopy Virgile Delacirctre

Service CommunicationPhotothegraveque Universiteacute

Paris Descartes

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moRgAnE BomsEL DiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE EnTReacuteE muquEusE Du ViH ET immuniTeacute muquEusEVers un candidat-vaccin qui bloquerait le virus au niveau des muqueuses geacutenitalesLa porte drsquoentreacutee principale du virus du sida est composeacutee par les muqueuses geacutenitales Notre objectif est de produire un vaccin capable drsquoinduire la production drsquoanticorps dirigeacutes contre le VIH pour bloquer le virus degraves son premier contact avec lrsquoorganisme et eacuteviter sa propagation Nous avons mis au point un candidat-vaccin efficace chez le macaque femelle qui induit ce type drsquoanticorps anti-VIH dans les muqueuses vaginales Les premiers essais cliniques ont montreacute que le vaccin est bien toleacutereacute chez la femme et induit bien les anticorps attendus aux niveau vaginal

Pour parvenir agrave de tels reacutesultats nous avons eacutetudieacute un groupe de femmes reacutesistantes agrave lrsquoinfection malgreacute des rapports sexuels non proteacutegeacutes avec des partenaires seacuteropositifs Pour se proteacuteger ces femmes ont deacuteveloppeacute des anticorps vaginaux contre la proteacuteine transmembranaire Gp41 de lrsquoenveloppe du VIH Il srsquoagit de la partie de lrsquoenveloppe virale la moins variable entre toutes les souches virales du sida Gp41 controcircle agrave la fois lrsquoentreacutee du virus dans les cellules de la muqueuse et lrsquoinfection des lymphocytes T CD4 Nous avons caracteacuteriseacute les parties de Gp41 reconnues par ces anticorps et nous les avons utiliseacutees pour le vaccin Le vecteur vaccinal de ce candidat-vaccin le virosome est utiliseacute chez lrsquoHomme depuis plus de 20 ans dans plusieurs vaccins Gracircce agrave sa surface lipidique mimant celle du virus ce virosome permet aux antigegravenes de Gp41 drsquoadopter une structure similaire agrave celle qursquoils ont in situ Cela favorise lrsquoinduction drsquoanticorps neutralisants lors de la vaccination Chez les singes in vivo ce vaccin fonctionne parfaitement contre les sous-types B du VIH responsables de 90 des infections aux Etats-Unis en Ameacuterique latine et en Europe et contre le sous type C preacutepondeacuterant en Afrique et Asie du sud Ce succegraves est prometteur

Nous eacutetudions eacutegalement les meacutecanismes drsquoentreacutee du VIH au niveau geacutenital chez lrsquohomme car ils restaient mal compris et mal eacutetudieacutes Nous avons deacutemontreacute que la face interne du preacutepuce mais aussi lrsquouregravetre constituent des portes drsquoentreacutee du virus Nous avons identifieacute les cellules et les meacutecanismes mis en jeu les cellules de Langerhans dans le preacutepuce et les macrophages preacutesents dans lrsquoeacutepitheacutelium de lrsquouregravetre Ce sont les premiegraveres cellules qui sont envahies par le VIH Ainsi dans lrsquouregravetre les cellules de lrsquoeacutepitheacutelium srsquoarrecirctent de seacutecreacuteter les signaux retenant les macrophages agrave leur niveau en conseacutequence de quoi les macrophages infecteacutes quittent lrsquoeacutepitheacutelium et permettent au virus de se propager Dans la muqueuse de lrsquouregravetre les lymphocytes T CD4 ne sont pas infecteacutes parce qursquoils sont immatures Ils pourront lrsquoecirctre plus tard apregraves migration du VIH dans les ganglions Nous cherchons agrave preacutesent agrave deacuteterminer si les macrophages de lrsquouregravetre constituent des reacuteservoirs permettant au virus de ne pas ecirctre eacutelimineacute totalement par les tritheacuterapies Ces travaux pourraient permettre aussi lrsquoeacutelaboration de nouvelles strateacutegies de preacutevention

Yonatan Ganor et Morgane BomselcopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Conjugueacute entre une cellule de Langerhans en rouge en cours de transmission du VIH en violet agrave une cellule T en vertCe conjugueacute est localiseacute dans lrsquoeacutepiderme de la partie interne du preacutepuce humain adulte infecteacute ex vivocopy Eacutequipe laquo Entreacutee muqueuse du VIH et Immuniteacute muqueuse raquo

Manipulation en laboratoirecopyVirgile Delacirctre Service CommunicationPhotothegraveque Universiteacute Paris Descartes

20Manipulation sous la hotte agrave flux laminairecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

NOUVELLE PISTE ORIGINALE POUR UN VACCIN CONTRE LE SIDA CHEZ LES MACAQUES JEAn-mARiE AnDRiEu pRoFEssEuR agrave LrsquouniVERsiTeacute pARis DEscARTEs

Mon eacutequipe a montreacute chez le macaque que la suppression de lrsquoactivation des lymphocytes T CD4 deacutejagrave toucheacutes par le virus de lrsquoimmunodeacuteficience simienne (SIV) empecircche la reverse transcription de ce dernier son inteacutegration dans le noyau et in fine sa reacuteplication proteacutegeant ainsi le macaque de lrsquoinfection

Lrsquoactivation du lymphocyte T CD4 toucheacute par le VIH chez lrsquohomme et par le SIV chez le macaque est neacutecessaire agrave la reacuteplication initiale du reacutetrovirus puis agrave sa disseacutemination dans lrsquoorganisme Cette observation a conduit les chercheurs agrave deacutevelopper chez le macaque un vaccin oral constitueacute drsquoune bacteacuterie commensale du tube digestif le Lactobacillus plantarum connue pour favoriser lrsquoinhibition de lrsquoactiviteacute des cellules du systegraveme immunitaire eacutetat aussi appeleacute laquo toleacuterance immunitaire raquo

Agrave lrsquoinverse de tous les vaccins antiviraux existants agrave ce jour chez lrsquohomme ou lrsquoanimal ce vaccin laquo toleacuterogeacutenique raquo (qui induit une toleacuterance speacutecifique) oral et sans toxiciteacute nrsquoa geacuteneacutereacute ni anticorps ni lymphocytes cytotoxiques agrave lrsquoeacutegard du virus ou des cellules infecteacutees Par contre ce vaccin a induit une population jusqursquoalors inconnue de lymphocytes CD8 reacutegulateurs (non cytotoxiques et MHC-IBE restreints) agrave lrsquoorigine de la suppression speacutecifique de lrsquoactivation des lymphocytes CD4 infecteacutes par le SIV Cette suppression a inhibeacute la reverse transcription du virus et la suite de son cycle reacuteplicatif dans le lymphocyte T CD4 proteacutegeant ainsi les macaques de lrsquoinfection Sur 16 macaques vaccineacutes ayant reccedilu de fortes doses de deux souches diffeacuterentes de SIV par voie intrarectale 15 ont eacuteteacute totalement proteacutegeacutes au-delagrave de 14 mois

Comme le SIV le VIH requiert lrsquoactivation du lymphocyte CD4 pour srsquoy multiplier Les scientifiques espegraverent que ce prototype de vaccin oral soit transfeacuterable agrave lrsquohomme chez lequel il devrait ecirctre essayeacute agrave titre prophylactique aussi bien que theacuterapeutique Ce nouveau concept de vaccin toleacuterogeacutenique pourrait aussi srsquoappliquer agrave de nombreux deacutesordres immunologiques

Jean-Marie Andrieucopy Virgile Delacirctre I Service Communication Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

21Observation de cellules au microscopecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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Les recherches meneacutees au CEPED sur le VIH concernent les dimensions sociales de lrsquoeacutepideacutemie qui sont agrave prendre en compte tant au niveau de la preacutevention que de lrsquoaccegraves au deacutepistage et de la prise en charge de la maladie Cette prise en compte des aspects sociaux qui existe pour toute question de santeacute est capitale dans le cas du sida maladie stigmatiseacutee qui touche des ressorts sociaux aussi sensibles Nos projets de recherche mobilisent diffeacuterentes sciences sociales anthropologie sociologie deacutemographie pour analyser et deacutecrypter la complexiteacute des contextes sociaux et familiaux qui conditionnent les comportements

Nous interrogeons en particulier parmi les ressorts sociaux en jeu dans la preacutevention et la prise en charge de la maladie les relations de genre les relations conjugales et familiales lrsquoappartenance agrave une cateacutegorie sociale stigmatiseacutee ou minoritaire (ex homosexuels au Seacuteneacutegal) la reconfiguration des reacuteseaux sociaux professionnels ou familiaux lors de la migration qui peut conduire agrave des situations de vulneacuterabiliteacute (ex migrants subsahariens en France)

Les interactions entre relations de genre et risques lieacutes au sida si elles preacutesentent certaines constantes varient cependant fortement drsquoun contexte culturel agrave lrsquoautre A travers lrsquoeacutetude de contextes eacutepideacutemiques sanitaires et socieacutetaux divers les travaux meneacutes au sein du CEPED srsquointeacuteressent agrave la place des relations de genre dans la gestion des risques drsquoinfection par le VIH dans la sexualiteacute qursquoelle soit conjugale ou extra conjugale heacuteteacuterosexuelle ou homosexuelle et dans la gestion des risques de transmission du VIH via la procreacuteation Le CEPED deacuteveloppe des recherches sur le VIH en Afrique (Cocircte drsquoIvoire Seacuteneacutegal Afrique du Sud Cameroun) et en Asie (Thaiumllande Viecirct Nam) mais aussi dans les territoires franccedilais drsquoAmeacuterique ou aupregraves des migrants africains vivant en France ce qui permet drsquoexplorer lrsquoeacutevolution des rapports de genre et de ses interactions avec les risques du sida dans un contexte de migration Eacutemerge en particulier de notre reacuteflexion la question des formes de conjugaliteacute mobiliseacutees par lrsquoeacutepideacutemie de VIH Cette conjugaliteacute qui ne relegraveve que partiellement du registre sociologique plus conventionnel en termes de groupe familial ou de couple correspond deacutesormais agrave une eacutechelle suppleacutementaire dans la compreacutehension des instances imbriqueacutees (individus famille lignage communauteacute nation etc) qui conditionnent les choix sanitaires et reproductifs Reposant sur une fluiditeacute sociologique plus forte dans les arrangements familiaux que dans les institutions traditionnelles comme la parenteacute qui structurent les socieacuteteacutes du Sud cette notion de conjugaliteacute joue un rocircle deacutecisif dans les deacutecisions theacuterapeutiques comme le deacutepistage ou dans les strateacutegies reproductives et notamment parmi les jeunes adultes Elle pose eacutegalement des questions nouvelles de ciblage pour les politiques de santeacute

Les apprOcHes SOCIO-CULTURELLES DE LrsquoEacutePIDEacuteMIE

yVEs cHARBiT DiREcTEuR Du cEnTRE

popuLATion amp DeacuteVELoppEmEnT ET pRoFEssEuR

DE DeacutemogRApHiEYves Charbit

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LEs REcHERcHEs Au cEpED Dans lrsquoensemble le panorama mondial de lrsquoaccegraves aux soins est marqueacute par des formes prononceacutees drsquoineacutegaliteacutes internationales mais eacutegalement par des formes de discrimination locales notamment en matiegravere de genre Toutefois agrave la diffeacuterence des situations plus anciennes caracteacuteriseacutees par un fort enclavement des pays du Sud et un relatif isolement geacuteographique des questions de deacuteveloppement au sein drsquoensembles sous-reacutegionaux les derniegraveres deacutecennies pointent vers une ouverture progressive mais sans eacutequivalent historique agrave la circulation des personnes des ideacutees et des techniques dans un contexte domineacute par lrsquoeacutelargissement des meacutecanismes de reacutegulation de marcheacute Patients techniques virus et normes sont aujourdrsquohui beaucoup plus mobiles que par le passeacute

Lrsquoaccroissement des eacutechanges lieacute tout autant agrave la circulation migratoire qursquoaux nouvelles technologies de communication aboutit agrave un deacutecloisonnement graduel des espaces sanitaires agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacuteduisant lrsquoeacutecart proprement socioeacuteconomique qui seacutepare les pays deacuteveloppeacutes du reste du monde Pour les sciences sociales cette confrontation reacutecente entre socieacuteteacutes traditionnelles et nouvelles opportuniteacutes et contraintes sanitaires offre au passage un champ drsquoeacutetude privileacutegieacute pour observer la plasticiteacute des systegravemes sociaux et leur capaciteacute variable drsquoadaptation aux changements technologiques ou sanitaires

Nos recherches suivent eacutetroitement lrsquoactualiteacute de la lutte contre le sida actuellement nous sommes engageacutes dans les probleacutematiques de laquo When to treat raquo et de laquo Treatment as prevention raquo Nous examinons en Cocircte drsquoIvoire les effets sociaux que pourraient avoir un deacutepistage geacuteneacuteraliseacute et une mise sous traitement preacutecoce qui sont envisageacutes par lrsquoOMS comme un possible moyen drsquoendiguer la pandeacutemie En Afrique du Sud nous participons au vaste projet de recherche TasP qui vise agrave eacutevaluer lrsquoeffet drsquoun programme combinant deacutepistage geacuteneacuteraliseacute et reacutepeacuteteacute et mise sous traitement preacutecoce sur lrsquoincidence du VIH en population

La plupart des recherches sont meneacutees en relation eacutetroite avec des eacutequipes biomeacutedicales dans un constant souci de dialogue sciences socialessciences biomeacutedicales Les eacutetudes de cohortes que certaines enquecirctes ont permis de mettre en place sont un outil privileacutegieacute pour cet exercice mais le tregraves fort ancrage local dont beacuteneacuteficient les eacutequipes par exemple en Cocircte drsquoIvoire et en Thaiumllande permettent aussi drsquoenvisager des renouvellements meacutethodologiques des opeacuterations agrave lrsquoinitiative des eacutequipes partenaires Cette collaboration entre sciences sociales et sciences biomeacutedicales permet drsquoenrichir la panoplie classique de la santeacute publique ou de lrsquoeacutepideacutemiologie en apportant les outils meacutethodologiques speacutecifiques aux sciences sociales analyses qualitatives approfondies ou recueil de donneacutees biographiques qui explorent les histoires des individus mais aussi drsquoinvestiguer la probleacutematique de la mesure des pheacutenomegravenes en population geacuteneacuterale et ses variations spatiales

LEs DimEnsions sociALEs DE LA pReacuteVEnTion Cet axe de recherche se divise en 4 projets

Projet Elihos eacutevaluer les interventions aupregraves des homosexuels masculins au seacuteneacutegalCette eacutetude avait pour objectif drsquoeacutevaluer lrsquoimpact des interventions en cours aupregraves des populations homosexuelles au Seacuteneacutegal afin de mieux orienter les politiques publiques et priveacutees drsquointerventions sanitaires et sociales partenaires Division ISTsida Seacuteneacutegal CHU Le Dantec Universiteacute Cheich Anta DiopFinancement ANRS

Examen meacutedical agrave Dakarcopy IRD

Recherche sur le sida en AfriqueMichel Dukhan I copy IRD

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Projet Prenahtest preacutevention en couplePlus de 25 millions de nouvelles infections par le VIH sont survenues dans le monde en 2012 et la preacutevention demeure une prioriteacute absolue dans la lutte contre la pandeacutemie mecircme agrave lrsquoegravere des traitements antireacutetroviraux Lrsquoobjectif suivi eacutetait drsquoeacutevaluer la faisabiliteacute et lrsquoimpact drsquoune intervention de conseil preacutenatal du VIH orienteacute vers le couple sur la freacutequence du deacutepistage du partenaire et du conseil de couple et sur les comportements sexuels de reproduction et de preacutevention du VIHpartenaires ISPED Inserm Centre Pasteur Cameroun PRAYAS Inde CENISMI Reacutepublique Dominicaine MCCU GeacuteorgieFinancement ANRS EGPAF

Projet Parcours Lrsquoeacutetude srsquointitule Parcours car il srsquoagit de prendre en compte la maladie dans les diffeacuterentes eacutetapes drsquoun parcours de vie (comment et pourquoi on est exposeacute au risque drsquoecirctre infecteacute la deacutecouverte de son infection puis la vie avec la maladie) eacutegalement marqueacutees par une expeacuterience de migration Il srsquoagit drsquoune grande enquecircte en Ile-de-France aupregraves des migrants drsquoAfrique sub-saharienne qui a pour objectifs de caracteacuteriser les besoins de santeacute et drsquoameacuteliorer les strateacutegies de preacutevention de deacutepistages et de prise en charge dans le domaine de lrsquoinfection VIH et de lrsquoheacutepatite Bpartenaires CESP Inserm INPES Ined RAAC sida AIDES FORIM COMEDE Hocircpital CochinFinancement ANRS

Projet TaSP Le traitement antireacutetroviral comme moyen de preacuteventionCette eacutetude srsquoappuie sur lrsquohypothegravese selon laquelle le deacutepistage VIH de tous les membres drsquoune communauteacute suivi de la mise sous traitement immeacutediat de tous les individus infecteacutes par le VIH quel que soit leur statut immunologique ou clinique preacuteviendrait la transmission du VIH Le projet TasP est un essai randomiseacute en grappes conduit en Afrique du Sud (KwaZulu-Natal) visant agrave estimer directement lrsquoimpact du traitement antireacutetroviral initieacute immeacutediatement apregraves le diagnostic de lrsquoinfection par le VIH et quel que soit le niveau de CD4 des patients non encore eacuteligibles au traitement ARV sur lrsquoincidence de nouvelles infections VIH dans la population geacuteneacuterale de la mecircme reacutegionpartenaires Africa Center for Health and Population Studies ISPED Inserm CESP Inserm SE4S Inserm IRD EA 3620 Paris Descartes Hocircpitaux Universitaires de Genegraveve Massachusets General HospitalFinancement ANRS

Parcours de vie eT saNTEacute cHeZ Les MiGraNTs oriGiNaires drsquoafrique subsaHarieNNe vivaNT eN iLe-de-fraNce

wwwparcours-sante-migrationcom

Une eacutetUde actUellement dans ce centre de santeacute

eacutetUde anonyme et confidentielle

lrsquoeacutetUde noUs concerne toUtes et toUs

Pour ameacuteliorer la santeacute

soins et accomPaGnement

Preacutevention

lUtte contre

lrsquoexclUsion

DimEnsions sociALEs DE LA pRisE En cHARgE DEs mALADEs ET pERsonnEs ATTEinTEs

pRisE En cHARgE ET TRAiTEmEnTs

Projet Living with Antiretrovirals (LIWA)En collaboration avec des chercheurs de lrsquoINED de Chiang Mai University et de lrsquoIRD une eacutetude a eacuteteacute meneacutee en Thaiumllande du Nord sur lrsquoimpact des antireacutetroviraux sur la vie des adultes infecteacutes leur famille leur communauteacute et le systegraveme de santeacuteUne enquecircte biographique a eacuteteacute effectueacutee aupregraves de patients infecteacutes par le VIHsida pour explorer lrsquohistoire familiale reacutesidentielle eacuteducative leurs projets drsquoavenir et leurs reacuteseaux sociaux Lrsquoenquecircte recueille eacutegalement la situation financiegravere des patients les sources de soutien financier la couverture meacutedicale lrsquohistoire meacutedicale deacutetailleacutee y compris le statut immunologique et virologique lrsquoobservance aux traitements (prise reacuteguliegravere et adeacutequate du traitement) les effets secondaires lrsquohistoire de lrsquoinfection agrave VIH (mode de contamination) et de sa deacutecouverte lrsquoannonce du reacutesultat du test la vie affective et sexuelle ainsi que les problegravemes de discrimination partenaires Chiang Mai University INED IRD 174Financement Oxfam GB ANRS

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Projet Teens Living With Antiretrovirals (TEEWA) Gracircce aux progregraves meacutedicaux et aux traitements antireacutetroviraux les enfants infecteacutes agrave la naissance survivent agrave la maladie et peuvent deacutesormais parvenir agrave lrsquoacircge adulte Cependant si la mortaliteacute des patients sous antireacutetroviraux srsquoest effondreacutee elle reste eacuteleveacutee chez les adolescents Lrsquoapproche biographique a eacutegalement eacuteteacute utiliseacutee pour reconstituer les trajectoires de vie des adolescents Neacuteanmoins la vie des adolescents eacutetant souvent eacutemailleacutee de lourds traumatismes (maladie et deacutecegraves de lrsquoun ou des deux parents problegravemes de santeacute tregraves seacutevegraveres expeacuteriences de discrimination) la reconstitution de leurs trajectoires de vie est faite non pas aupregraves des adolescents mais aupregraves des parents ou des tuteurs (care-givers) Lrsquoenquecircte recueille en plus des informations sur lrsquohistoire de la maladie de lrsquoenfant les circonstances de deacutecouverte du diagnostic la reacuteveacutelation du diagnostic agrave lrsquoenfant les problegravemes de discrimination et les problegravemes relationnels des tuteurs avec leurs adolescentspartenaires Chiang Mai University INED IRD 174Financement Oxfam GB sidaction

Projet Temprano social Conseacutequences sociales et comportementales drsquoune mise sous traitement ARV tregraves preacutecoce des patients VIH dans lrsquoessai Temprano Cocircte drsquoIvoireLe projet Temprano social srsquoappuie sur un dispositif de recherche existant lrsquoessai clinique randomiseacute Temprano reacutealiseacute en Cocircte drsquoIvoire pour caracteacuteriser le retentissement drsquoun traitement preacutecoce dans toutes les dimensions de la vie sociale Au sein de cet essai clinique il srsquoagit de comparer les effets dans la sphegravere sociale familiale et conjugale drsquoun traitement antireacutetroviral (ARV) tregraves preacutecoce (agrave partir de 800 CD4mm3) par rapport agrave une mise sous traitement selon les recommandations de lrsquoOMS (350 CD4mm3) Ce projet associe ainsi lrsquoeacutequipe PAC-CI qui conduit lrsquoessai clinique Temprano et des eacutequipes de sciences sociales de la santeacute en France (CEPED Inserm CESP) et en Cocircte drsquoIvoire (ENSEA) partenaires ENSEA Cocircte drsquoIvoire PAC CI Cocircte drsquoIvoire ISPED Inserm CESP InsermFinancement ANRS

Projet Parcours volet qualitatif laquo Relations soignants-soigneacutes et prise en charge des patients neacutes en Afrique subsaharienne vivant avec le VIH ou le VHB en France raquo En France la part des populations neacutees en Afrique subsaharienne parmi les personnes vivant avec le VIH ou avec une heacutepatite B est importante Lrsquoobjectif de cette eacutetude est drsquoanalyser les modes de construction de la relation meacutedecin-malade pour le VIH et pour le VHB deux infections chroniques dont la prise en charge meacutedicale et sociale diffegravere sensiblement Il srsquoagit notamment drsquoeacutetudier lrsquoimpact de la preacutecariteacute administrative sur les attitudes et attentes des patients vis-agrave-vis des soignants la compreacutehension qursquoont les patients de la maladie des traitements et leurs attitudes vis-agrave-vis du suivi meacutedical et de lrsquoobservance les adaptations des pratiques professionnelles agrave la prise en charge des malades eacutetrangers la place des soignants dans les reacuteseaux de soutien des patientspartenaires CESP Inserm INPES Ined RAAC sida AIDES FORIM COMEDE Hocircpital CochinFinancement ANRS

Lutte contre le sidaMarianne Donnat I copy IRD

Lutte contre le sida en ThaiumllandeMichael Wadleigh I copy PHPT-IRD

Affichage en Afrique du SudElisabeth Deliry Antheaume I copy IRD

Campagne de preacutevention meneacutee par les clubs jeunes IRD sur le terrainMaurice Fay I copy IRD

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FEmmEs ViH ET pRocReacuteATion

Travaux de thegraveses en cours sur cette theacutematique

Rupture de la prise en charge des adultes VIH au MaliBien qursquoun suivi meacutedical reacutegulier et durable des Personnes Vivant avec le VIH (P V V I H) soit neacutecessaire pour surveiller lrsquoeacutevolution de la maladie et adapter les traitements certaines drsquoentre elles cessent ce suivi pendant plusieurs mois voire plusieurs anneacutees conseacutecutives Elles mettent ainsi en peacuteril la stabiliteacute de leur eacutetat de santeacute et le succegraves des traitements agrave venir Ce constat amegravene agrave proposer une approche compreacutehensive des ruptures de suivi meacutedical des P V V I H visant agrave identifier et analyser les conditions de production de ces ruptures Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude de terrain conduite en milieu hospitalier et associatif agrave Kayes au Mali aupregraves de P V V I H ayant cesseacute le suivi meacutedical de leur infection agrave un moment donneacute de soignants et acteurs associatifs impliqueacutes dans la prise en charge des P V V I H Les reacutesultats amegravenent agrave concilier trois niveaux drsquoanalyse intrinsegravequement lieacutes individuel relationnel et organisationnel seacuteverine carillon

Prise en charge du VIH dans les entreprises en Cocircte drsquoIvoire En Cocircte drsquoIvoire un pays agrave eacutepideacutemie geacuteneacuteraliseacutee (47 de la population est seacuteropositive ndash estimation 2005) seulement 29 des personnes eacuteligibles au traitement en beacuteneacuteficient (2009) alors mecircme que la gratuiteacute des traitements antireacutetroviraux est en place depuis 2008 Cette difficulteacute agrave atteindre une prise en charge universelle tient agrave plusieurs facteurs tant au niveau de lrsquooffre (manque de moyens et dysfonctionnement structurel du service de santeacute publique coordination drsquoune multipliciteacute drsquoacteurs nationaux et internationaux) que du cocircteacute de la demande (ignorance du statut seacuterologique estimeacute agrave 60 ) Crsquoest dans ce contexte que des entreprises priveacutees se sont lanceacutees dans la lutte contre le VIHsida afin de palier au manque de reacuteponse suffisamment forte des acteurs publics Cette recherche analyse la maniegravere dont les grandes entreprises priveacutees repreacutesentent agrave la fois un cadre privileacutegieacute ougrave se mettent en place des strateacutegies innovantes notamment en matiegravere de deacutepistage universel et de prise en charge preacutecoce tout en eacutetant un lieu fortement marqueacute par le risque de rupture de confidentialiteacute et de discrimination envers les personnes vivant avec le VIH Anne Bekelynck

Habilitation agrave Diriger des Recherches

Prise en charge des patients VIH par la famille au Viecirct-Nam Lrsquohypothegravese centrale examineacutee et valideacutee dans le cadre de ce projet est que la famille joue un rocircle structurant des pratiques et attitudes en tant que recours social et sanitaire en relation avec deux autres ensembles drsquoinstitutions dont la place est deacuteterminante dans la lutte contre le VIHsida le secteur sanitaire et les infrastructures communautaires Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude cas-teacutemoin originale en 2006 et 2008 dans la ville de Halong et la commune rurale de Docircng Triecircu A travers de multiples aspects lrsquoeacutepideacutemie VIHsida apparaicirct comme un reacuteveacutelateur des liens familiaux et sociaux en mecircme temps qursquoun moteur de leur eacutevolution dans un contexte de restructuration du secteur sanitaire de deacuteveloppement des associations et de changement des normes favoriseacutes par les reacuteformes du renouveau meneacutees au cours de ces trois derniegraveres deacutecennies myriam de Loenzien

Procreacuteation et VIH dans les territoires franccedilais drsquoAmeacuterique Guadeloupe Guyane Martinique Saint-MartinLrsquoeacutepideacutemie du VIH dans les deacutepartements franccedilais drsquoAmeacuterique (DFA) et la commune de Saint-Martin se caracteacuterise par des taux drsquoincidence six fois supeacuterieurs agrave ceux de la meacutetropole et une transmission heacuteteacuterosexuelle importante - les femmes y repreacutesentent pregraves de la moitieacute des personnes infecteacutees Lrsquoeacutetude avait pour objectif drsquoanalyser les processus de deacutecision de veacutecu et de prise en charge de la procreacuteation pour les femmes vivant avec le VIHsida dans quatre territoires franccedilais de la Caraiumlbe (Guyane Saint-Martin Guadeloupe Martinique) Elle a eacuteteacute reacutealiseacutee par entretiens semi-directifs et observations aupregraves de 41 femmes concerneacutees par la materniteacute (enceintes en deacutesir de grossesse ou ayant eu au moins un enfant depuis leur deacutepistage) et de 94 professionnels de la santeacute et du social qui les prennent en charge Lrsquoanalyse a porteacute sur lrsquooffre de soins les repreacutesentations et les pratiques des femmes et celles des professionnels partenaires LISST CNRSFinancement ANRS Fondation de France

Thegravese sur cette theacutematique

LrsquoEngAgEmEnT AssociATiF DEs FEmmEs DrsquoAFRiquE suBsAHARiEnnE FAcE Au ViH En FRAncE

Cette thegravese srsquointeacuteresse agrave lrsquoengagement asso-ciatif des femmes drsquoAfrique Subsaharienne face au VIH en France Les objectifs sont ici de comprendre comment la mobilisation collective drsquoexpeacuteriences individuelles du VIH en contexte de migration peut traduire une forme ineacutedite drsquoengagement social et politique ndash individuel et collectif ndash dans une socieacuteteacute drsquoaccueil chargeacutee de repreacutesentations colonialistes de lrsquoalteacuteriteacute Elle vise eacutegalement agrave comprendre comment cette mobilisation favorise une revalorisation pour les autres et pour soi de la position des femmes engageacutees face au VIH au sein des systegravemes de genre et sociaux agrave lrsquoœuvre dans les communau-teacutes drsquoorigine et dans la socieacuteteacute drsquoaccueil marjorie gerbier-Aublanc

pour plus de deacutetails sur ces projets voir wwwcepedorg

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Liste des contributeurs du cEpED agrave ces diffeacuterentes recherches Anne Bekelynk Seacuteverine Carillon Myriam de Loenzien Annabel Desgreacutees du Loucirc Marjorie Gerbier-Aublanc Joseph Larmarange Sophie Lecoeur Heacutelegravene Lepinay Joanna Orne-Gliemann Julie Pannetier Veacuteronique Petit Dolores PouretteLutte contre le sida en Thaiumllande

Gonzague Jourdain I copy IRD

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LE RocircLE mAJEuR DEs AssociATions DE pATiEnTs Les patients experts sont concerneacutes par des pathologies diverses (myopathies diabegravete cancers) mais ce travail qui porte plus particuliegraverement sur le VIH a pour hypothegravese que les associations de lutte contre le sida ont eu un rocircle moteur dans la reconnaissance drsquoune expertise profane des malades agrave partir des anneacutees 1980 Les connaissances meacutedicales au deacutepart tregraves limiteacutees sur cette nouvelle eacutepideacutemie expliquent la place importante laisseacutee au veacutecu des personnes concerneacutees Degraves le deacutebut des anneacutees 1980 des associations se sont creacuteeacutees en Ameacuterique du Nord puis en Europe pour fournir un soutien aux personnes concerneacutees attirer lrsquoattention publiquement sur leur situation et deacutefendre puis promouvoir leurs droits Ces associations sont le lieu de la collectivisation drsquoexpeacuteriences individuelles et

LrsquoAPPORT DES ASSOCIATIONS DANS LA LUTTE CONTRE LE SIDALA RECONNAISSANCEDrsquoUN PATIENT ExPERT

Les recherches sur le sida inteacuteressent les sciences sociales et le droit dans la mesure ougrave lrsquoeacutepideacutemie interroge la prise en charge des malades par les socieacuteteacutes et met les deacutemocraties au deacutefi des ineacutegaliteacutes et des discriminations En trente ans lrsquoimage des malades a beaucoup changeacute et les droits des patients se sont affirmeacutes La recherche reacutealiseacutee agrave lrsquoInstitut Droit et Santeacute de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes porte sur ces eacutevolutions majeures et sur la notion de laquo patient expert raquo Son objectif est de reacutefleacutechir agrave cette notion agrave partir drsquoun travail sur archives drsquoune enquecircte par entretiens et drsquoune analyse de textes de lois

laquo Le patient expert raquo est une figure aux contours encore flous et dont la deacutefinition nrsquoest pas stabiliseacutee Elle renvoie geacuteneacuteralement aux personnes concerneacutees par une pathologie chronique qui par leur expeacuterience de la maladie ont accumuleacute un savoir qui leur permet de devenir acteurs dans leur relation aux soins et au systegraveme de santeacute Devenir acteur cela veut dire par exemple ecirctre un interlocuteur pris en compte par les professionnels de santeacute prendre en charge des formations dans des programmes drsquoeacuteducation theacuterapeutique ou encore devenir repreacutesentant des usagers dans diverses instances locales de gouvernance de santeacute laquo Le patient expert raquo est ainsi devenu un nouvel enjeu des politiques publiques et une figure reconnue juridiquement En effet lrsquoexpertise individuelle et collective des patients relegraveve aujourdrsquohui des droits des malades et usagers du systegraveme de santeacute consacreacutes par la loi du 4 mars 2002

Cette recherche est reacutealiseacutee en partenariat avec lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida gracircce agrave un financement du programme PICRI (partenariat institution-citoyens pour la recherche et

lrsquoinnovation) de la reacutegion Ile-de-France

BiBiA pAVARD DocTEuRE En HisToiRE posT-DocToRAnTE agrave LrsquoinsTiTuT DRoiT ET sAnTeacute uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs

Bibia Pavard

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de production drsquoun savoir sur la maladie qui se construit lors de la rencontre entre les patients et les professionnels de santeacute (engageacutes ou non dans les associations) Leurs actions appuyeacutees sur de reacuteelles compeacutetences conduisent agrave des transformations de la loi Du point de vue de la recherche scientifique lrsquoimplication des associations de patients dans la deacutefinition des protocoles drsquoessais theacuterapeutiques au deacutebut des anneacutees 1990 aux Eacutetats-Unis puis en France constitue une rupture drsquoimportance Le groupe sur les traitements et la recherche theacuterapeutique aussi appeleacute groupe TRT-5 creacuteeacute en 1992 par plusieurs associations a ainsi contribueacute agrave la reacuteglementation des autorisations temporaires drsquoutilisations (Deacutecret n˚94-568 du 8 juillet 1994) qui rendent accessibles pour des pathologies rares et graves sur demande des meacutedicaments encore en phase drsquoessais cliniques et qui nrsquoont pas reccedilu drsquoautorisation de mise sur le marcheacute Des acteurs profanes sont donc parvenus agrave faire prendre en compte les besoins des malades dans la reacutegulation de la distribution des meacutedicaments

LEs ARcHiVEs DE LrsquoAssociATion AiDEsLa recherche se concentre sur le cas de lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida depuis sa creacuteation en 1984 A partir des archives de lrsquoassociation mais aussi des archives du ministegravere de la santeacute ou du Parlement il srsquoagit drsquoeacutetudier la maniegravere dont les savoirs profanes produits par lrsquoassociation sont pris en compte comme expertise et comment lrsquoexpertise associative contribue agrave lrsquoeacutemergence de la figure de patient expert Par exemple un des terrains drsquoaction de lrsquoassociation Aides est le droit comme moyen de deacutefendre les malades contre les discriminations mais aussi comme moyen de faire reconnaicirctre leur place dans le systegraveme de santeacute La reacuteponse aux problegravemes immeacutediats rencontreacutes par les personnes concerneacutees par le VIH-sida permet agrave lrsquoassociation de construire une compeacutetence sur les droits des malades qui est agrave la source de la production de textes geacuteneacuteraux destineacutes agrave modifier la loi Cette expertise juridique est reconnue au moment de la reacuteforme de lrsquohocircpital en 1995 un militant du groupe juridique de Aides est ainsi membre du Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere en tant qursquounique repreacutesentant des associations Cette reacuteforme est de plus une premiegravere eacutetape dans la prise en compte lrsquoexpertise des usagers dans le fonctionnement du systegraveme de santeacute agrave travers leur entreacutee dans les conseils drsquoadministration des hocircpitaux En outre la participation drsquoun repreacutesentant de Aides au Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere est agrave lrsquoorigine de la creacuteation du collectif interassociatif sur la santeacute qui repreacutesente une volonteacute drsquoallier associations de patients et associations de consommateurs dans lrsquoobjectif commun de deacutefendre les droits des usagers du systegraveme de santeacute Le collectif interassociatif sur la santeacute a ainsi un rocircle dans la genegravese de la loi du 4 mars 2002 qui consacre les droits individuels (digniteacute consentement eacuteclaireacute accegraves au dossier meacutedical etc) mais aussi collectifs des malades (notamment agrave travers la possibiliteacute pour les associations de patients de repreacutesenter les usagers dans diverses instances de gouvernance de la santeacute) Lrsquoeacutetude meneacutee a aussi pour objectif de mesurer comment ce nouveau droit de repreacutesentation des usagers a affecteacute les strateacutegies militantes des associations dans le domaine de la santeacute Qui sont ces repreacutesentants des patients et usagers Dans quelles instances lrsquoassociation Aides choisit-elle de srsquoinvestir Voit-on apparaicirctre des experts de lrsquoexpertise des patients

Histoire de AIDESCette association a eacuteteacute creacuteeacutee en 1984 agrave lrsquoinitiative de Daniel Defert agrave la suite du deacutecegraves de Michel Foucault Agrave cette eacutepoque pour le fondateur de lrsquoassociation la nouvelle eacutepideacutemie rend saillant un certain nombre drsquoenjeux lieacutes au savoir et au pouvoir dans la meacutedecine aux relations meacutedecins-malades profondeacutement asymeacutetriques et agrave la place des malades dans la socieacuteteacute une place peu consideacutereacutee Crsquoest drsquoautant plus vrai que le sida touche particuliegraverement au deacutepart des populations stigmatiseacutees socialement - les homosexuels les usagers de drogue et certaines populations migrantes ndash et rajoute un autre stigmate celui de la contagion Les rapports de domination dans la prise en charge de la maladie et les risques de discriminations lieacutes agrave lrsquoeacutepideacutemie sont forts Lrsquoassociation Aides a pour objectif de construire les ressources pour redonner un pouvoir de deacutecision et drsquoaction aux personnes concerneacutees par le VIH-sida Lrsquoassociation produit des connaissances et des compeacutetences agrave partir des malades et pour les malades agrave travers la publication de brochures drsquoouvrages de revues et souvent la tenue de permanences teacuteleacutephoniques de renseignements Comme Daniel Defert lrsquoa exprimeacute lors de la Ve

Confeacuterence internationale sur le sida agrave Montreacuteal en juin 1989 la lutte contre le sida fait eacutemerger laquo un nouveau reacuteformateur social le malade raquo alors mecircme que jusque-lagrave ce sont davantage les meacutedecins qui avaient œuvreacute comme reacuteformateurs sociaux

Ressources Institut Droit et Santeacute wwwinstitutdroitsantecomhomefrhtml Association Aides wwwaidesorg Groupe TRT5 wwwtrt-5org Collectif interassociatif sur la santeacute wwwlecissorg

copy Steacutephane Blot

30 1 France Allemagne Grande Bretagne Italie Espagne Portugal Belgique Suisse Roumanie Feacutedeacuteration de Russie Pays-Bas Suegravede Ukraine Turquie Maroc Irlande Grand Ducheacute du Luxembourg Principauteacute de Monaco Suisse Gregravece Italie Malte Danemark Finlande Islande Norvegravege Estonie Lettonie Lituanie Albanie Bosnie Herzeacutegovine Croatie Hongrie Maceacutedoine Pologne Reacutepublique Tchegraveque Serbie Monteacuteneacutegro Slovaquie Armeacutenie Bieacutelorussie Geacuteorgie Moldavie Algeacuterie Tunisie Israeumll Liban Egypte Iran

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La cOLLecTe drsquoObjeTs sUr LrsquoHISTOIRE ET LA MEacuteMOIRE DU SIDA

Le Museacutee des Civilisations de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee (MUCEM) est un museacutee de socieacuteteacute qui traite des grands problegravemes du contemporain Lrsquoeacutepideacutemie de sida par son extension constitue lrsquoun des problegravemes majeurs de notre socieacuteteacute plus de 40 millions de personnes sont seacuteropositives ou malades du sida dans le monde

Georges Henri Riviegravere le fondateur du museacutee national des Arts et Traditions Populaires dont le MUCEM prend la suite srsquoeacutetait assigneacute la tacircche de laquo donner la parole agrave ceux qui ne lrsquoavaient pas raquo Dans cet esprit le MUCEM accorde une place de choix aux exclus de notre socieacuteteacute Or le sida comme les eacutepideacutemies en geacuteneacuteral entraicircne des exclusions lieacutees agrave de mauvaises informations agrave la peur de la contamination mais aussi agrave la peur de ce qui est diffeacuterent Aussi parler du sida crsquoest parler des droits de lrsquohomme et des combats des malades pour ces droits (droits des femmes et des enfants droits des homosexuels bisexuels et transsexuels des migrants et des sans papiers des usagers de drogues des deacutetenus des prostitueacutes) Avec le sida ce sont les malades eux-mecircmes qui se sont battus (pour la premiegravere fois) pour participer aux congregraves scientifiques et aux deacutecisions qui les concernaient Il a sembleacute important que le museacutee en conserve les traces Le museacutee dans ce domaine comme dans drsquoautres a diffeacuterents rocircles

la conservation drsquoobjets fragiles que lrsquoon ne garde pas neacuteces-sairement

entretenir la meacutemoire des exclus dans une meacutemoire nationale et europeacuteenne

inciter agrave deacutebattre car le museacutee est bien sucircr un lieu de preacutesentation et drsquoexposition ougrave peuvent se deacuterouler des rencontres et des deacutebats

Que sont ces objets

Il y a environ 17 000 objets qui ont eacuteteacute collecteacutes en France et dans 49 pays de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee1 Par objets on entend aussi bien des affiches et cartes postales que des tee-shirts des enveloppes de preacuteservatifs des badges et pinrsquos des banderoles pancartes et tracts de manifestation des produits deacuteriveacutes (par exemple des stylos des tasses portant le ruban rouge) des brochures deacutepliants livres videacuteos CD On peut les classer en trois grandes cateacutegories

objets et documents lieacutes agrave lrsquoinformation et agrave la preacutevention objets et documents relatifs agrave la lutte contre lrsquoexclusion et agrave la

solidariteacute (ruban rouge Journeacutee mondiale de lutte contre le sida le 1er deacutecembre)

objets et documents relatifs aux revendications politiques pour les droits des malades Ils sont riches drsquoenseignements dans des domaines annexes agrave la maladie repreacutesentations de la diffeacuterence repreacutesentations du corps de la sexualiteacute et de la maladie rapport au risque ou encore la place des jeunes et des femmes dans la socieacuteteacute

sTeacutepHAnE ABRioLingeacuteniEuR DrsquoeacuteTuDEs Au cnRs

cERLis uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs mucEmSteacutephane Abriol

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Les fOrmaTiOns de LrsquoUniversiTEacute paris descarTes CONSACREacuteES AU VIH

Master infectiologie microbiologie virologie immunologie (IMVI)

Cohabiliteacute avec lrsquouniversiteacute Paris DiderotResponsables du diplocircme Catherine Fridman (option immunologie) Flore Rozenberg (option virologie) Xavier Nassif (option microbiologie)Cette mention vise agrave former des eacutetudiants scientifiques ingeacutenieurs et meacutedecins dans ces trois grandes speacutecialiteacutes en insistant sur la transversaliteacute des concepts et des approches Chaque speacutecialiteacute Recherche est organiseacutee de faccedilon relativement indeacutependante mais similaire avec des passerelles possibles et souhaiteacutees Un tronc commun par speacutecialiteacute drsquoune dureacutee de deux semaines est organiseacute en collaboration avec lrsquoInstitut Pasteur De nombreux deacuteboucheacutes existent dans la recherche publique et priveacutee ainsi que dans lrsquoenseignement supeacuterieur

Le Master 1er anneacutee est proposeacute soit sous forme drsquoun parcours santeacute reacuteserveacute aux eacutetudiants des filiegraveres santeacute (meacutedecine pharmacie odontologie et maiumleutique) soit sous forme drsquoun parcours scientifique du Master 1er anneacutee IMVI ouvert aux eacutetudiants issus de cursus scientifiques

DIU Prise en charge de lrsquoinfection par le VIH

Responsable du diplocircme Jean-Paul ViardEn raison de lrsquoeacutevolution tregraves rapide des connaissances des techniques et des traitements les praticiens doivent acqueacuterir ou reprendre les bases fondamentales neacutecessaires agrave la compreacutehension des meacutecanismes physiopathologiques du suivi virologique et des traitements de lrsquoinfection agrave VIH

DU Maladies auto-immunes et maladies systeacutemiques

Responsable du diplocircme Loiumlc GuillevinLrsquoobjectif est drsquoapporter aux meacutedecins biologistes pharmaciens une formation approfondie sur ces maladies peu enseigneacutees au cours du cursus eacuteleacutements pathogeacuteniques cliniques paracliniques et theacuterapeutiques neacutecessaires

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Les cOnseiLs dU service inTerUniversiTaire DE MEacuteDECINE PREacuteVENTIVE (SIUMPPS)

Comment se proteacuteger Mecircme srsquoil est difficile drsquoaborder la question du preacuteservatif avec son ou sa partenaire crsquoest pourtant le seul moyen de se proteacuteger du sida et des autres ISTCrsquoest pourquoi le centre de meacutedecine preacuteventive de Paris Descartes le SIUMPPS a distribueacute plus de 15 000 preacuteservatifs en 2012

Que faire apregraves une prise de risque Il est impeacuteratif drsquoeacutevaluer le risque reacuteel qui a eacuteteacute encouru Il est conseilleacute de se rendre immeacutediatement aux urgences hospitaliegraveres ou dans un service de maladies infectieuses ou dans un centre de deacutepistage anonyme et gratuit (CDAG) Un test de deacutepistage vous sera alors proposeacute et un meacutedecin vous recevra lors drsquoun entretien qui lui permettra de mesurer et drsquoanalyser le risque drsquoexposition Si le risque drsquoexposition srsquoavegravere important et si le rapport non proteacutegeacute a eu lieu il y a moins de 48h il est alors possible de prendre un traitement drsquourgence preacuteventif qui peut reacuteduire fortement le risque de contamination Crsquoest le Traitement Post-Exposition (TPE) Ce traitement devra ecirctre pris pendant 4 semaines avec un suivi meacutedical et seacuterologique Il est donc impeacuteratif de reacuteagir immeacutediatement apregraves une prise de risque et de ne pas laisser trop de temps passer Si vous avez deacutepasseacute ce deacutelai de 48h il est absolument neacutecessaire de faire un test de deacutepistage en se rendant dans un CDAG aux urgences dans un service de maladies infectieuses ou dans un laboratoire drsquoanalyses meacutedicales avec lrsquoordonnance drsquoun meacutedecin qui pourra eacuteventuellement prescrire un test de Charge virale VIH Attention les tests de deacutepistage ne permettent une deacutetection des anticorps anti VIH dans le sang qursquoagrave partir de la 6e semaine de contamination Il faut donc attendre 6 semaines apregraves un rapport non proteacutegeacute pour savoir si lrsquoon a eacuteteacute infecteacute et il est donc impeacuteratif de se proteacuteger durant cette peacuteriode drsquoincertitude

Le SIUMPPS est composeacute drsquoeacutequipes pluridisciplinaires (infirmiegraveres meacutedecins psychologues et secreacutetaires) agrave la disposition des eacutetudiants Ce service assure un accueil permanent et personnaliseacute des eacutetudiants qui souhaitent demander conseil controcircler leur eacutetat vaccinal obtenir un certificat meacutedical etc Il propose eacutegalement quelques consultations speacutecialiseacutees (nutrition tabac) des consultations psychologiques45 rue des saints-pegraveres paris 6e

Teacutel 01 42 86 38 74 wwwsiumppsuniv-paris5fr

Les centres de deacutepistage anonyme et gratuit existent dans Paris Ils permettent agrave toute personne de savoir si elle est atteinte par le VIH lrsquoheacutepatite B ou C Certains CDAG sont aussi des Centres drsquoInformation de Deacutepistage et de Diagnostic des Infections Sexuellement Transmissibles (CIDDIST) on y deacutepiste des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) plus speacutecifiques

Liste des centres de deacutepistage anonyme et gratuit agrave Paris

1 Centre Croix-Rouge Franccedilaise 43 rue de Valois - Paris 1er Teacutel 01 42 97 48 29 meacutetro Palais Royal-Museacutee du Louvre (lignes 1 7) Bourse (ligne 3)Bus 48Entreacutee porte vitreacutee agrave cocircteacute de la porte de lrsquoimmeuble Deacutepistage UNIQUEMENT sur RDV

2 Centre Meacutedico-Social municipal Figuier2 rue du Figuier - Paris 4e Teacutel 01 49 96 62 70 meacutetro Saint Paul (ligne 1) Pont Marie (ligne 7) - Bus 67 3 Hocircpital Cochin-Tarnier (AP-HP) 89 rue drsquoAssas - Paris 6e (1er eacutetage) Teacutel 01 58 41 18 17 meacutetro Notre Dame des Champs (ligne 12) - RER B Port Royal - Bus 83

4 Hocircpital Fernand Widal (AP-HP) 200 rue du Faubourg Saint Denis - Paris 10e Secteur Bleu Galerie de gauche Porte 3 Teacutel 01 40 05 43 75 meacutetro Gare du Nord (lignes 4 5) La Chapelle (ligne 2) RER B D Gare du Nord - Bus 32

5 Hocircpital Saint-Louis (AP-HP) 42 rue Bichat - Paris 10e Bacirctiment Lailler accessible par la rue sans entrer dans lrsquohocircpital Teacutel 01 42 49 99 24 ou 01 42 49 42 05 (attention beaucoup drsquoaffluence)meacutetro Reacutepublique (lignes 3 5 8 9 11) Goncourt (ligne 11) Colonel Fabien (ligne 2) Jacques Bonsergent (ligne 5)Bus 75

6 Hocircpital Saint-Antoine (AP-HP) 184 rue du Faubourg Saint Antoine - Paris 12e Secteur Jaune Bacirctiment de lrsquoHorloge 1er Sous-sol Porte 19 Teacutel 01 49 28 24 45meacutetro Reuilly-Diderot (lignes 1 8) Faidherbe-Chaligny (ligne 8)Bus 86

7 Hocircpital Pitieacute Salpeacutetriegravere (AP-HP) 47-83 boulevard de lrsquoHocircpital -Paris 13e Teacutel 01 42 16 10 53Autre entreacutee 52 boulevard Vincent Auriol (M1113125 6 Chevaleret) Bacirctiment de Meacutedecine meacutetro St Marcel (ligne 5) Gare drsquoAusterlitz (lignes 5 10) Chevaleret (ligne 6) - RER c Gare drsquoAusterlitz - Bus 91

8 Centre Meacutedico-Social municipal - CDAGCIDDIST Ridder 3 rue de Ridder - Paris 14e Teacutel 01 58 14 30 30 meacutetro Plaisance (ligne 13) - Bus 62

9 Institut Alfred Fournier25 boulevard Saint-Jacques - Paris 14e Teacutel 01 40 78 26 0071meacutetro Saint-Jacques (ligne 6) Glaciegravere (ligne 6)RER B Denfert-Rochereau - Bus 216

10 Hocircpital Bichat (AP-HP) 46 rue Henri Huchard - Paris 18e Secteur Claude Bernard en direction de la Materniteacute en bas de la passerelle agrave gauche Teacutel 01 40 25 84 34 meacutetro Porte de Saint-Ouen (ligne 13) - Bus 81 - PC2

11 Centre Meacutedico-social municipal - CDAGCIDDIST Belleville 218 rue de Belleville - Paris 20e Teacutel 01 40 33 52 00 meacutetro Teacuteleacutegraphe (ligne 11) Place des Fecirctes (lignes 7bis 11) - Bus 60

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pLAn DE pARis DEs cEnTREs DE DeacutepisTAgE AnonymE ET gRATuiT

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Actif santeacutePermettre aux personnes drsquoecirctre acteur de leur santeacute et de la santeacute109 rue Orfila - 75020 ParisTeacutel 09 50 796 160wwwactif-santeorg Actions traitementsMieux informer pour ecirctre mieux soigneacute190 bd de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 43 67 66 00wwwactions-traitementsorgEmail atactions-traitementsorg

Act Up-ParisAssociation de lutte contre le sida dans la rue dans les meacutedias et dans les institutions Cofondatrice de sidactionBp 287 ndash 75011 Paris Teacutel 01 49 29 44 75wwwactupparisorgEmail actupactupparisorg

ArcatAccompagner orienter preacutevenir informer94-102 rue de Buzenval - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 29 29wwwarcat-santeorgEmail infoarcat-santeorg AIDESFaire avancer la lutte contre le sida crsquoest faire avancer la socieacuteteacute toute entiegravere Teacutel 0805 160 011 (gratuit depuis un poste fixe)wwwaidesorg

Diagonale idfPreacutevenir accompagner heacuteberger creacuteer des solidariteacutes20 avenue de la Terrasse - 91260 Juvisy-sur-OrgeTeacutel 01 69 24 85 60wwwdiagonale-idforgEmail diagonaleidfwanadoofr

Habitat et soinsFavoriser lrsquoaccegraves aux soins et au logement de personnes en situation preacutecaire379 avenue du Preacutesident Wilson - 93210 Saint-DenisTeacutel 01 55 87 55 55wwwgroupe-sosorgEmail soshetsasosorg Hf preacuteventionPreacutevention et sensibilisation sur le VIH et les ISTInstitut de la promotion de la santeacute 3 place de la mairie - 78190 TrappesTeacutel 09 53 84 98 33wwwhf-preventioncomEmail contacthf-preventioncom

Le kiosque infos sida et toxicomaniePreacutevention information orientation sida IST toxicomanie36 rue Geoffroy lrsquoAsnier - 75004 ParisTeacutel 01 44 78 00 00wwwlekiosqueorgEmail infolekiosqueorg

Sida info serviceInformation soutien eacutecoute orientation190 boulevard de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 16 16wwwsida-info-serviceorg

Sidaction Agit sur tous les fronts de la lutte contre le sida 228 rue du Faubourg Saint-Martin - 75010 ParisTeacutel 01 53 26 45 55wwwsidactionorgEmail sidactionsidactionorg

Solidariteacute sidaAider Preacutevenir Deacutefendre16 bis avenue Parmentier - 75011 ParisTeacutel 01 53 10 22 22Email infosolidarite-sidaorg

Centre reacutegional drsquoinformation et de preacutevention du sida (Crips) Icircle de FranceAccueil documentation et formation de toutes personnes en ques-tionnement par rapport au VIHsida ou aux infections14 rue Maublanc - 75015 Paris Teacutel 01 56 80 33 33Email infolecripsnet

Sites web drsquoinformation

VIHorgSite drsquoinformations de deacutebats drsquoeacutechanges au service de la lutte contre le sidawwwvihorg

Sida Info PlusEspace drsquoinformation et drsquoeacutechange pour les seacuteropositifswwwsidainfoplusfr

Les ASSOCIATIONS

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Les Cahiers de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes sont eacutediteacutes par LrsquoUniversiteacute Paris Descartes

Directeur de la publication bull Freacutedeacuteric Dardel

Responsables scientifiques bull Yves Charbitbull Anne Hosmalinbull Christine Rouzioux

Reacutedaction en chef bull Pierre-Yves Clausse bull Alice Tschudy

Coordination bull Brigitte Brohard

Maquette bull Agence Avril

Version numeacuterique bull Virgile Delacirctre

Iconographie bull Photothegraveque Universiteacute

Paris Descartesbull Fotoliabull Institut Pasteur

bull Groupe Institut Cochin Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Huguette amp Prosperbull Mairie de Paris--------------------------------------bull Steacutephane Abriolbull Clarisse Berlioz-Torentbull Marina Cavazzana-Calvobull Yves Charbitbull Odile Launaybull Lisa Haydenbull Anne Hosmalinbull Bibia Pavard bull Leiumlla Perieacutebull Bruno Sargueilbull Carine Tisneacutebull Michaeumll Valente

Ont collaboreacute agrave ce numeacutero institut cochin bull Eacutequipe Cytokines

et infections virales

bull Eacutequipe Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Eacutequipe Interactions hocircte-virus

bull Eacutequipe Interfeacuterence moleacuteculaire entre le virus et la cellule

bull Eacutequipe Phagocytose et invasion bacteacuterienne

bull Eacutequipe Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques

bull Eacutequipe Virus et trafic intracellulaire

Hocircpital necker bull Deacutepartement

de biotheacuterapie bull Eacutequipe Infections agrave VIH

Reacuteservoirs Pharmacologie des Antireacutetroviraux et Preacutevention de la Transmission Megravere Enfant

centre universitaire des saints-pegraveresbull Centre de recherche

sur les liens sociaux (CERLIS)

bull Eacutequipe Chimie amp Biologie Nucleacuteos(t)ides et Immunologie pour la Theacuterapie

bull Eacutequipe Reacutegulation de la Transcription et Maladies Geacuteneacutetiques

bull Institut Droit et Santeacute (IDS)

bull Institut de Recherche sur les Vaccins et lrsquoImmunotheacuterapie des cancers et du sida

bull Service Interuniversitaire de meacutedecine preacuteventive (SIUMPPS)

Faculteacute des sciences pharmaceutiques et Biologiques bull Eacutequipe Meacutecanismes

moleacuteculaires de lrsquoinitiation de la traduction

bull Eacutequipe Structure des ARN interactions et anti-infectieux

centre drsquoinvestigation clinique de vaccinologie cochin pasteur

centre population et Deacuteveloppement (cEpED)

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DeacuteFiniTion DEs ReacutesERVoiRs ViHLes traitements antireacutetroviraux ont permis de reacuteduire consideacuterablement la morbiditeacute et la mortaliteacute des patients infecteacutes traiteacutes qui ont deacutesormais une espeacuterance de vie tregraves proche de celle de la population geacuteneacuterale Ces traitements permettent de bloquer la reacuteverse-transcriptase et drsquointerrompre le cycle viral en empecircchant lrsquoinfection de nouvelles cellules Cependant lrsquoinfection reste toujours preacutesente dans lrsquoorganisme du fait que les antireacutetroviraux nrsquoatteignent pas les cellules infecteacutees latentes au repos qui constituent les reacuteservoirs VIHDe fait les personnes seacuteropositives ne peuvent arrecircter leurs traitements (mecircme en cas de charge virale indeacutecelable) car dans ce cas la reacuteplication virale redeacutemarre et le virus est agrave nouveau rapidement produit Ce pheacutenomegravene est ducirc agrave lrsquoexistence de reacuteservoirs du VIH constitueacutes majoritairement de lymphocytes CD4 infecteacutes Les cellules infecteacutees sont preacutesentes de faccedilon diffuse dans tout lrsquoorganisme mais crsquoest dans les tissus lymphoiumldes le tube digestif et les ganglions lymphatiques qursquoelles sont les plus abondantes De mecircme que le systegraveme immunitaire est incapable drsquoinduire des reacuteponses immunes capables de controcircler la reacuteplication virale les cellules reacuteservoirs dormantes ne sont pas reconnues par le systegraveme immunitaire et ne sont donc pas eacutelimineacutees car elles nrsquoexpriment aucun antigegravene viral membranaire

quAnTiFicATion DEs ReacutesERVoiRs Notre laboratoire est impliqueacute depuis plusieurs anneacutees dans cette theacutematique Nous avons notamment caracteacuteriseacute le niveau des reacuteservoirs VIH au sein de nombreuses cohortes de patients et de situations cliniques diffeacuterentes Pour cela nous avons deacuteveloppeacute une technique ultra-sensible de quantification drsquoADN-VIH dans les cellules infecteacutees sanguines et dans les tissus Tout comme le niveau de charge virale sanguine et le taux de lymphocytes CD4 le niveau drsquoADN-VIH permet de connaicirctre le niveau

EacuteTUde desREacuteSERVOIRSVIH

cHRisTinE RouziouxEA 3620 laquo inFEcTion agrave ViH ReacutesERVoiRs ET pHARmAcoLogiE DEs AnTiReacuteTRoViRAux raquo LABoRAToiRE DE ViRoLogiE HocircpiTAL nEckER - EnFAnTs mALADEs

Manipulation sur la paillassecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Christine RouziouxDirecteur drsquouniteacute HUProfesseur des Universiteacutes Praticien des Hocircpitaux Sida Maladies Infectieuses amp Parasitaires Microbiologie Immunologie ImmunopathologiecopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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global drsquoinfection caracteacuteristique de chaque patient Il est preacutedictif du risque de progression vers le sida Cette technique permet eacutegalement drsquoeffectuer le diagnostic de lrsquoinfection du nouveau-neacute de megravere seacuteropositive Le deacuteveloppement drsquoautres techniques de recherche pour quantifier et caracteacuteriser les diffeacuterentes formes drsquoADN-VIH inteacutegreacutees au chromosome ainsi que la mesure de la capaciteacute des reacuteservoirs agrave produire du virus nous permettra de participer agrave la construction drsquoessais theacuterapeutiques visant agrave reacuteduire les reacuteservoirs

LEs conTRocircLEuRs Du ViH Il existe de rares cas de personnes seacuteropositives qui ne preacutesentent aucun signe drsquoeacutevolution clinique et biologique sur plusieurs anneacutees ils sont deacutesigneacutes sous le terme de laquo HIV controcircleurs raquo ou laquo controcircleurs du VIH raquo Ces patients dont le systegraveme immunitaire controcircle naturellement lrsquoinfection sont le sujet de nombreuses recherches physiopathologiques La compreacutehension des meacutecanismes agrave lrsquoorigine de ce controcircle virologique pourrait conduire au deacuteveloppement de nouvelles approches theacuterapeutiques ou vaccinales La mesure du taux drsquoADN-VIH chez ces patients nous a permis de montrer qulsquoils preacutesentent un niveau de reacuteplication virale et de reacuteservoirs particuliegraverement bas mecircme apregraves plus de 10 ans drsquoinfection Deux meacutecanismes pourraient expliquer ces deacutefenses naturelles soit une reacutesistance naturelle des lymphocytes agrave lrsquoinfection ou bien un blocage de la reacuteplication du virus par des facteurs de restriction Lrsquoeacutetude de ces meacutecanismes est prometteuse Une forte proportion de ces sujets laquo controcircleurs du VIH raquo sont porteurs drsquoallegraveles HLA-B27 etou de HLA-B57 Ces allegraveles se reacutevegravelent protecteurs car ils induisent des fonctions de lymphocytes TCD8 plus robustes et plus efficaces contre les cellules infecteacutees activeacutees

LEs pATiEnTs VisconTiNotre groupe de recherches a identifieacute et deacutecrit reacutecemment des cas de patients traiteacutes preacutecocement en primo-infection preacutesentant un controcircle virologique plus de 7 ans apregraves lrsquoarrecirct de leur traitement (Hocqueloux AIDS 2010 Saez-Cirion Plos Pathogens 2013) Cette situation exceptionnelle se reacutevegravele peu freacutequente du fait qursquoelle neacutecessite des conditions particuliegraveres drsquoinitiation tregraves preacutecoce des traitements maintenus au moins deux ans puis interrompus La freacutequence de cette situation est estimeacutee de 7 agrave 10 des patients traiteacutes en primo-infection sans que des facteurs particuliers nrsquoaient eacuteteacute identifieacutes Ces patients laquo controcircleurs post-traitement raquo ou VISCONTI pour Viro-Immunological Sustained Control after Treatment Interruption ne portent pas les allegraveles protecteurs HLA-B27 ou HLA-B57 Ils nrsquoont pas drsquoactiviteacute TCD8 fortes comme les HIV controcircleurs Par contre ils preacutesentent un niveau des reacuteservoirs particuliegraverement faible et certains voient leurs reacuteservoirs diminuer ces derniegraveres anneacutees alors qursquoils ne reccediloivent plus de traitement La culture des cellules lymphocytaires de ces sujets permet de montrer une reacuteplication virale avec une production de virus nrsquoindiquant pas des blocages complets ou la preacutesence de virus deacutefectifs majoritaires Notre hypothegravese est qursquoun meacutecanisme du controcircle virologique en lrsquoabsence de traitement est diffeacuterent de celui des HIV controcircleurs Nous pensons que le traitement tregraves preacutecoce interrompt lrsquoeacutetablissement des reacuteservoirs bloque la laquo tempecircte cytokinique raquo induite lors de la primo-infection tout en preacuteservant des fonctions immunitaires essentielles notamment les reacuteponses immunes inneacutees

TRAiTEmEnTs En pRimo-inFEcTionDegraves 2001 nous avons rapporteacute le fait que des traitements initieacutes degraves la primo-infection induisent une forte reacuteduction du taux drsquoADN-VIH des lymphocytes sanguins beaucoup plus importante que celle induite par des traitements initieacutes en phase chronique De nombreux reacutesultats convergent maintenant et confirment lrsquoimpact important des traitements initieacutes tregraves preacutecocement LrsquoEssai ANRS-OPTIPRIM est le premier essai visant agrave explorer lrsquoimpact drsquoune penta-theacuterapie de 24 mois initieacutee dans les dix semaines suivant la contamination sur le reacuteservoir sanguin Lrsquoessai qui a commenceacute en 2010 va se deacuterouler jusqursquoen 2014 Les preacutelegravevements recueillis au cours de cet essai vont nous permettre de caracteacuteriser finement le reacuteservoir viral en phase tregraves preacutecoce de la primo-infection Nous pourrons eacutegalement caracteacuteriser les reacuteponses immunitaires inneacutees et speacutecifiques analyser la reacuteponse anticorps et rechercher drsquoeacuteventuels meacutecanismes de blocage de la latence virale

nouVELLEs pisTEs THeacuteRApEuTiquEsLrsquoeacutelimination complegravete des cellules reacuteservoirs sera un objectif tregraves difficile agrave atteindre Pour eacuteradiquer lrsquoinfection il faudrait cibler speacutecifiquement le geacutenome viral inteacutegreacute dans les chromosomes Certaines moleacutecules anticanceacutereuses pourraient ecirctre utiliseacutes dans ce contexte Nous explorons de telles pistes avec les eacutequipes des Professeurs Brigitte Autran (Inserm - UMRS 945) et Carine van Lint de lrsquoUniversiteacute de Bruxelles Nous avons exploreacute la capaciteacute des cellules reacuteservoirs TCD4 quiescentes agrave produire du virus en preacutesence de divers activateurs de la latence virale Cela pourrait constituer une nouvelle approche theacuterapeutique Il reste agrave savoir quels seraient les patients qui pourraient beacuteneacuteficier au mieux de tels traitements

Sur la paillassecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I

Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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recHercHes fOndamenTaLesEN IMMUNOLOGIE ET EN VIROLOGIE

AnnE HosmALinDiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE pReacutesEnTATion DE LrsquoAnTigegravenE pAR LEs cELLuLEs DEnDRiTiquEs

Rocircle des cellules dendritiquesLrsquoobjectif de nos recherches est de permettre de trouver de meilleurs protocoles pour eacutelaborer des candidat-vaccins ou des immunotheacuterapies et eacutegalement de deacutecouvrir des paramegravetres preacutedictifs pour aider les deacutecisions theacuterapeutiques concernant lrsquoinfection par le VIH

Nous eacutetudions des cellules particuliegraveres du systegraveme immunitaire les cellules dendritiques Ces cellules sont essentielles dans le deacuteclenchement de la reacuteponse immunitaire et dans lrsquoefficaciteacute des vaccins En effet elles sont les seules qui peuvent activer les lymphocytes T naiumlfs et donc deacuteclencher les reacuteponses immunitaires Elles ont eacuteteacute appeleacutees laquo cellules preacutesentatrices de lrsquoantigegravene professionnelles raquo Certaines sont speacutecialiseacutees dans la laquo preacutesentation croiseacutee de lrsquoantigegravene raquo un processus gracircce auquel les cellules dendritiques sont capables de preacutesenter aux cellules du systegraveme immunitaire certains fragments des microbes qui infectent des cellules voisines ces fragments sont appeleacutes antigegravenes Elles informent ainsi les lymphocytes T et B de lrsquoinfection ce qui initie une strateacutegie complexe de destruction tregraves speacutecifique des cellules infecteacutees Les vaccins contre les virus doivent la plupart du temps passer par des voies de preacutesentation croiseacutees dans les cellules dendritiques Alors seulement le systegraveme immunitaire sera activeacute et capable de reconnaicirctre speacutecifiquement le virus

Les cellules dendritiques sont des sentinelles qui repegraverent lrsquoentreacutee de pathogegravenes dans lrsquoorganisme Elles ont un rocircle de coordination de la reacuteponse immunitaire Elles libegraverent des proteacuteines appeleacutees cytokines pour activer les autres cellules du systegraveme immunitaire et polariser leurs reacuteponses contre les virus les tumeurs les bacteacuteries ou les parasites En particulier les cellules dendritiques plasmacytoiumldes sont les principales productrices drsquoune famille de cytokines appeleacutee interfeacuteron alpha Ces proteacuteines inhibent la multiplication du virus dans les cellules de lrsquohocircte participant ainsi agrave son eacutelimination Nous avons deacutecouvert le deacuteficit du nombre des cellules dendritiques circulantes lors de lrsquoinfection par le VIH et une forte diminution de la production drsquointerfeacuteron 1 dans la primo-infection Le deacuteficit des cellules plasmacytoiumldes est preacutedictif drsquoune perte de controcircle de la reacuteplication virale

Anne HosmalinDirectrice de recherche CNRS MD PhD chef de lrsquoeacutequipe laquo Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques raquocopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Equipe Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiquesAlexandre Lubin - Yolande Richard - Kahina Taleb - Camille Baey - Michaeumll Valente - Vincent Feuillet - Milica Millvojevic - Jean-Pierre Jourdain - Lene Vimeux - Marco Iannetta - Ezgi Yildiz - Anne HosmalincopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Reacuteponses immunitaires

Hyperactivation du systegraveme immunitaireLors de lrsquoinfection par le VIH il existe un cercle vicieux drsquohyperactivation du systegraveme immunitaire Le VIH infecte preacutefeacuterentiellement les lymphocytes CD4 qui sont tregraves importants dans les deacutefenses immunitaires Lorsque ces cellules sont activeacutees le virus peut se multiplier Au niveau de lrsquointestin ces lymphocytes sont en permanence activeacutes par le voisinage des bacteacuteries intestinales Ainsi lrsquohyperactivation du systegraveme immunitaire entrave paradoxalement lrsquoeacutelimination du virus Notre eacutequipe a montreacute que cette hyperactivation pourrait reposer sur une population particuliegravere de globules blancs des monocytes porteurs de la moleacutecule MDC-8 Ceux-ci pourraient devenir une nouvelle cible theacuterapeutique Cette strateacutegie permettrait de compleacuteter lrsquoaction des antireacutetroviraux en interrompant drsquoune maniegravere tregraves cibleacutee le cercle vicieux drsquohyperactivation du systegraveme immunitaire

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Yolande Richard copyVirgile Delacirctre I Service Communi-cation I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

FLoREncE niEDERgAngDiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE pHAgocyTosE ET inVAsion BAcTeacuteRiEnnE

Effets de lrsquoinfection des macrophages par le VIHNotre eacutequipe eacutetudie les effets de lrsquoinfection par le VIH-1 sur les fonctions des macrophages Les macrophages sont des cellules du systegraveme immunitaire issues de la diffeacuterenciation de preacutecurseurs et de monocytes circulants dans les tissus Ils jouent un rocircle majeur dans lrsquoeacutelimination quotidienne des deacutebris cellulaires ainsi que des microorganismes pathogegravenes (fonction de phagocytose et de clairance) et participent agrave lrsquoorchestration des reacuteponses immunitaires par la seacutecreacutetion de meacutediateurs solubles les cytokines Les macrophages repreacutesentent une cible majeure du VIH car ils permettent une reacuteplication virale productive tout en eacutetant reacutesistants aux effets cytotoxiques du virus contrairement aux lymphocytes T Ils jouent un rocircle tregraves important dans le deacuteveloppement de maladies opportunistes et communautaires En particulier se sont deacuteveloppeacutees ces derniegraveres anneacutees des pathologies tregraves seacutevegraveres lieacutees agrave des souches de Salmonelles hyper invasives qui au lieu de donner lieu agrave des infections locales controcircleacutees eacutevoluent en maladie systeacutemique grave chez les patients immunodeacuteprimeacutes en Afrique australe

Nous avons montreacute que les macrophages infecteacutes par le VIH-1 preacutesentent des capaciteacutes reacuteduites de phagocytose de diverses cibles La proteacuteine NEF qui est un facteur de virulence majeur du VIH-1 joue un rocircle primordial dans lrsquoinhibition de la phagocytose en perturbant le trafic intracellulaire indispensable pour une internalisation efficace Nos recherches se concentrent actuellement sur lrsquoeacutetude des eacutetapes plus tardives de maturation de deacutegradation et clairance des bacteacuteries et drsquoactivation des cellules Notre but est de comprendre pourquoi les cellules infecteacutees par le VIH-1 permettent le deacuteveloppement de maladies opportunistes en utilisant en particulier des modegraveles de co-infections par le virus et les souches invasives africaines de bacteacuteries Salmonella Nous recherchons aussi les facteurs viraux impliqueacutes dans ces eacutetapes

yoLAnDE RicHARDDiREcTRicE DE REcHERcHE

Compartiment lymphocytaire B et infections pathogegravenes par VIHSIVLe fonctionnement du compartiment B est profondeacutement alteacutereacute chez les patients infecteacutes par le VIH-1 ou les macaques infecteacutes par les souches pathogegravenes du virus de lrsquoimmunodeacuteficience simienne (SIV) Les Primates Non Humains (comme les macaques Rheacutesus ou cynomolgus) infecteacutes par le SIV (analogue du VIH chez les macaques) repreacutesentent le seul modegravele pertinent permettant de faire progresser les recherches sur le sida Dans ce modegravele nous avons montreacute que la perte en lymphocytes B meacutemoires une caracteacuteristique de la phase chronique deacutebute degraves le stade de primo-infection et nrsquoest que partiellement contrecarreacutee par les theacuterapies antireacutetrovirales mecircme preacutecoces Une population de lymphocytes B dits de la zone marginale speacutecialiseacutee dans la reacuteponse antibacteacuterienne voit aussi sa freacutequence reacuteduite au cours de la primo-infection La perte de ces deux populations compromet la reacuteponse speacutecifique du virus mais aussi les reacuteponses acquises naturellement ou par vaccination contre les pathogegravenes et favorise lrsquoeacutemergence drsquoinfections opportunistes Le contexte inflammatoire de lrsquoinfection surimpose une hyperactiviteacute B deacutetectable dans les tissus peacuteripheacuteriques et muqueux qui est associeacutee agrave une hyperproduction drsquoimmunoglobulines polyclonales degraves la primo-infection

Nous avons reacutecemment montreacute une surexpression de BAFF (pour B-cell Activating Factor of the TNF Family) dans le seacuterum et les tissus des macaques primo-infecteacutes qui pourrait contribuer agrave favoriser une reacuteponse B systeacutemique au deacutetriment de la reacuteponse speacutecifique du VIH-1 mais aussi agrave affecter le compartiment T en modulant via les fonction de cellules preacutesentatrices de lrsquoantigegravene des lymphocytes B activeacutesmeacutemoires Cette hypothegravese est actuellement eacuteprouveacutee in vivo chez le macaque infecteacute traiteacute ou non par une forme soluble du reacutecepteur BAFF-R Les conseacutequences de ce blocage sont eacutevalueacutees en termes de reacuteeacutequilibrage de reacuteponse B et T (TH17TH1) ainsi que de protection des cellules dendritiques

Macrophage deacuteriveacute de monocytes sanguins de

donneurs sains infecteacutes in vitro par du VIH-1 Le marquage

anti-capside p24 est visualiseacute en vert le reacuteseau de microtu-

bules en rouge et le noyau des cellules en bleu

copy Chantal Deschamps (eacutequipe F Niedergang)

Une cellule dendritique avec ses compartiments endosomaux ougrave le VIH peut ecirctre phagocyteacute (en vert) son noyau (en bleu) et ses prolongements chargeacutes drsquoantigegravenes (en rouge)copy Michaeumll Valente Anne Hosmalin I Equipe laquo Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques raquo

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Reacutemi cHEyniER DiREcTEuR DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipEcyTokinEs ET inFEcTions ViRALEs

CytokinesLes cytokines sont des proteacuteines essentielles au fonctionnement du systegraveme immunitaire Seacutecreacuteteacutees par les lymphocytes T et B les cellules dendritiques et les macrophages mais aussi par des cellules nrsquoappartenant pas au systegraveme immunitaire elles ont pour fonction de maintenir lrsquoeacutequilibre homeacuteostatique du systegraveme immunitaire et de moduler les reacuteponses immunitaires

Parmi ces cytokines nous nous inteacuteressons plus particuliegraverement agrave lrsquointerleukine 7 (IL-7) cytokine cleacute de la reacutegulation des populations lymphocytaires T En raison de son rocircle primordial dans la thymopoiumlese et de son action sur la prolifeacuteration et la survie des lymphocytes T peacuteripheacuteriques cette cytokine est utiliseacutee dans des essais cliniques visant agrave ameacuteliorer la reconstitution immunitaire des patients infecteacutes par le VIH Notre eacutequipe participe agrave lrsquoanalyse des conseacutequences immunologiques et virologiques de cette theacuterapie Nous analysons les effets de cette immunotheacuterapie sur la diversiteacute des lymphocytes T des patients et sur le deacuteveloppement des reacuteponses immunitaires T speacutecifiques du virus De plus nous avons identifieacute ces derniegraveres anneacutees une nouvelle proprieacuteteacute de lrsquoIL-7 qui participe agrave la redistribution des cellules de lrsquoimmuniteacute vers les muqueuses portes drsquoentreacutee de la plupart des pathogegravenes Suite agrave cette deacutecouverte nous eacutetudions chez le macaque rheacutesus lrsquoimpact drsquoun traitement par lrsquoIL-7 sur le deacuteveloppement des reacuteponses immunitaires au niveau des muqueuses induites par des stimulations antigeacuteniques locales Dans ces muqueuses nous analysons eacutegalement lrsquoexpression du reacutecepteur de lrsquoIL-7 dans le but drsquoidentifier les cellules impliqueacutees dans la mise en place des reacuteponses immunitaires muqueuses et drsquoen disseacutequer les meacutecanismes drsquoaction

Parmi les cytokines produites en reacuteponse aux infections nous eacutetudions eacutegalement dans le modegravele macaque infecteacute par le SIVmac la reacuteponse interfeacuteron alpha induite par la reacuteplication virale dans les organes cibles de lrsquoinfection Nous nous inteacuteressons particuliegraverement agrave lrsquoexpression des sous-types drsquointerfeacuteron alpha dont la fonction antivirale et lrsquoactiviteacute inhibitrice de la prolifeacuteration cellulaire restent agrave deacutefinir preacuteciseacutement La compreacutehension des meacutecanismes de reacutegulation de la production de ces cytokines et de leur impact agrave la fois sur la reacuteplication virale et sur le systegraveme immunitaire pendant la primo-infection par le SIV devrait permettre drsquoidentifier de nouvelles voies theacuterapeutiques qui en compleacutement des traitements antireacutetroviraux pourraient permettre un meilleur controcircle de la reacuteplication virale

Enfin notre eacutequipe srsquointeacuteresse aux chimiokines des cytokines speacutecialiseacutees dans la migration et le controcircle de lrsquoactivation des cellules du systegraveme immunitaire Nous eacutetudions la production et le rocircle de ces moleacutecules au niveau des muqueuses chez lrsquoindividu sain et infecteacute dans le but de mieux appreacutehender les meacutecanismes responsables de la reacuteduction du nombre de lymphocytes T observeacutee au cours des premiegraveres semaines drsquoinfection

Eacutetagegravere de laboratoirecopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Reacutemi Cheynier

Particules du virus du sida (VIH) en jaune bourgeonnant agrave la surface drsquoun lymphocyte Image acquise par microscopie eacutelectro-nique agrave balayage puis coloriseacuteeS Guadagnini et M-C Preacutevost N Sol-Foulon et O Schwartz J-M Panaud copy Institut Pasteur

Cellules dendritiques plasmacytoiumldes (en vert) dans la zone T de la rate (marqueacutee par un anticorps anti actine en rouge les noyaux cellulaires sont en bleu) un organe lymphoiumlde ougrave se

produit une forte reacuteplication du VIH-1 ce qui srsquoaccompagne drsquoune forte production drsquoInterfeacuteroncopyLeiumlla Perieacute Anne Hosmalin I Equipe laquo Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques raquo

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Florence Margottin-GoguetcopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

JeacuteRocircmE EsTAquiERDiREcTEuR DE REcHERcHE

Lapoptose la mort cellulaire programmeacuteeLa speacutecificiteacute de nos recherches reacuteside drsquoune part dans une recherche drsquoamont qui vise agrave preacuteciser les meacutecanismes biochimiques et moleacuteculaires impliqueacutes dans les processus de mort cellulaire programmeacutee des cellules cibles du VIH et drsquoautre part dans une recherche drsquoaval qui eacutetudie ces meacutecanismes in vivo agrave travers lrsquoanalyse des modegraveles de Primates Non Humains infecteacutes par SIV Ces modegraveles nous permettent par ailleurs de tester de nouvelles approches theacuterapeutiques Nos reacutecents travaux ont permis de mettre en exergue que lrsquoinfection par le VIHSIV entraine lrsquoapoptose des cellules preacutesentatrices de lrsquoantigegravene cellules neacutecessaires agrave lrsquoeacutetablissement de la reacuteponse immunitaire Il srsquoagit en particulier des cellules monocytaires et dendritiques Ainsi une mort preacutematureacutee de ces cellules participerait agrave lrsquoeacutetablissement du deacuteficit immunitaire associeacute au sida et ce degraves la phase de primo-infection (Laforge Plos Pathogens 2011)

JEAn-pHiLippE HERBEuVALDiREcTEuR DE REcHERcHE

Meacutecanismes de mort cellulaireLe deacuteveloppement drsquoune reacuteponse inneacutee est essentiel pour lutter contre les infections virales elle permet de deacutetecter les caracteacuteristiques invariantes des microbes envahisseurs et drsquoactiver le systegraveme immunitaire gracircce agrave la production de proteacuteines antivirales appeleacutees cytokines En preacutesence du VIH les cellules dendritiques plasmacytoiumldes produisent des interfeacuterons alpha un groupe particulier de cytokines anti-virales Parallegravelement elles preacutesentent agrave leur surface la proteacuteine TRAIL reacuteguleacutee par les interfeacuterons alpha qui induit la mort des cellules environnantes qui la reconnaissent gracircce agrave un reacutecepteur speacutecifique Dans les phases tardives du sida le taux drsquointerfeacuterons alpha augmente alors que le nombre de lymphocytes T CD4 diminue massivement par mort cellulaire programmeacutee Cela suggegravere que ces cytokines jouent un rocircle dans la pathologie induite par le VIH Nous avons montreacute que les patients laquo controcircleurs raquo qui controcirclent beaucoup mieux que les autres la reacuteplication du VIH preacutesentent une mutation geacuteneacutetique pour le reacutecepteur de la proteacuteine TRAIL Ce reacutecepteur est deacutefectueux La mutation geacuteneacutetique induit la seacutequestration dans la cellule du reacutecepteur qui ne peut alors plus interagir avec TRAIL empecircchant les lymphocytes T CD4 de reconnaicirctre TRAIL et donc de deacuteclencher leur mort cellulaire programmeacutee Cette mutation associeacutee au profil des patients laquo controcircleurs raquo pourrait expliquer le maintien du nombre de leurs lymphocytes T CD4 ainsi que la non-progression vers la phase sida

Bataille moleacuteculaire entre le virus et la cellule

FLoREncE mARgoTTin-goguET DiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE ReacuteTRoViRus-quiEscEncE ET pRoLiFeacuteRATion Nos travaux consistent agrave analyser les ressorts de la bataille moleacuteculaire entre le VIH et la cellule Notre but est de montrer comment le VIH deacutetourne lrsquoenvironnement cellulaire agrave son avantage pour pouvoir se deacutevelopper et se multiplier Pour ce faire nous eacutetudions les meacutecanismes de deacutefense cellulaire mis en place contre lrsquoinfection virale et particuliegraverement le rocircle joueacute par les proteacuteines auxiliaires dans lrsquoinfection de la cellule

Ces proteacuteines sont longtemps resteacutees peu eacutetudieacutees et mysteacuterieuses Il existe deux types de VIH le VIH-1 et le VIH-2 Le VIH-2 est moins pathogegravene en raison drsquoune interaction diffeacuterente avec lrsquohocircte Les virus VIH-1 et VIH-2 expriment 5 proteacuteines auxiliaires 3 en commun (VIF VPR et NEF) et 2 speacutecifiques (VPU pour VIH-1 et VPX pour VIH-2) Avant 2002 on ne cernait pas exactement leurs rocircles car on ne les eacutetudiait pas dans des environnements cellulaires adapteacutes A partir de cette date il y a eu un tournant important dans lrsquoeacutetude de ces proteacuteines avec la deacutecouverte des premiers facteurs de restriction cellulaire crsquoest-agrave-dire des facteurs cellulaires pouvant empecirccher la reacuteplication virale degraves que le virus a peacuteneacutetreacute dans la cellule Notre groupe srsquoest inteacuteresseacute alors agrave trois de ces proteacuteines auxiliaires que sont VPU VPR et VPX Nous avons chercheacute agrave savoir comment elles sont capables de contrecarrer les facteurs de restriction Ainsi nous avons mis en eacutevidence le fait que le virus utilise des proteacuteines cellulaires les E3 ubiquitine ligases qui sont des enzymes qui favorisent la deacutegradation de facteurs cellulaires Petit agrave petit il a eacuteteacute montreacute que VIF VPR et VPU utilisent les ubiquitines ligases pour aller deacutegrader des facteurs cellulaires qui empecircchent naturellement la reacuteplication du virus Nous avons prouveacute le fait que le VIH et en particulier sa proteacuteine VPR peut utiliser une mecircme enzyme pour aller deacutegrader plusieurs facteurs Nous avons aussi montreacute que le facteur cellulaire de deacutefense inactiveacute par VPX la proteacuteine SAMHD1 inhibe le virus en reacuteduisant la quantiteacute cellulaire des briques indispensables agrave la synthegravese de lrsquoADN viral les dNTP Agrave lrsquoheure actuelle nous orientons nos recherches sur la proteacuteine VPR Nous nrsquoavons pas encore trouveacute lrsquoenvironnement cellulaire dans lequel lrsquoexpression du facteur de deacutefense que VPR inactive est stimuleacute

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sERgE BeacutenicHou DiREcTEuR DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE ViRus ET TRAFic inTRAcELLuLAiRENotre eacutequipe srsquoattache agrave comprendre comment le virus utilise et deacutetourne des voies cellulaires essentielles pour se multiplier ou pour perturber le fonctionnement des cellules du systegraveme immunitaire Nous eacutetudions plus particuliegraverement les proteacuteines virales de reacutegulation VPR et NEF dont le rocircle est primordial au cours de certaines eacutetapes de la reacuteplication virale VPR intervient plutocirct au cours des eacutetapes preacutecoces du cycle viral concernant la reacutetro-transcription du geacutenome viral ARN en ADN ainsi que dans le transport de ce dernier du cytoplasme au noyau ougrave il sera inteacutegreacute au geacutenome de la cellule infecteacutee Au contraire NEF intervient au cours des eacutetapes tardives du cycle de reacuteplication virale pour permettre lrsquoassemblage et la production des particules virales infectieuses Lrsquoun de nos axes de recherche est drsquoessayer de deacutevelopper des strateacutegies permettant de bloquer ces facteurs viraux afin drsquoinhiber speacutecifiquement leurs fonctions essentielles au cours de lrsquoinfection naturelle Pour la proteacuteine NEF nous avons deacuteveloppeacute des outils moleacuteculaires speacutecifiques correspondant agrave des fragments drsquoanticorps simple-chaine de lama ciblant speacutecifiquement cette proteacuteine virale Dans des cellules infecteacutees par le VIH-1 ces fragments drsquoanticorps anti-NEF sont capables drsquoinhiber la totaliteacute des fonctions et des deacutesordres fonctionnels provoqueacutes par NEFCes inhibiteurs de NEF constituent donc des outils originaux pour lrsquoeacutetude fondamentale agrave la fois in vitro et in vivo des fonctions de NEF mais eacutegalement pour le deacuteveloppement de nouvelles strateacutegies theacuterapeutiques antivirales cibleacutees sur la proteacuteine NEF

Serge Beacutenichoucopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Le VIH trouve lrsquoopportuniteacute de se reacutepliquer de faccedilon explosive dans les lymphocytes T activeacutes par les cellules dendritiques Ici on voit des lymphocytes T (contour vert) interagissant avec une cellule dendritique (rouge noyaux en bleu) Image obtenue en microscopie agrave fluorescence copy Vincent Feuillet Institut Cochin

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Steacutephane Emilianicopy Lisa Hayden

Clarisse Berlioz-Torrent

cLARissE BERLioz-ToRREnT ET sTeacutepHAnE EmiLiAni DiREcTEuRs DE REcHERcHE cHEFs DE LrsquoeacutequipE inTERAcTions HocircTEs-ViRusLrsquoutilisation des multitheacuterapies antireacutetrovirales (Highly Active Anti-reacutetroviral Theacuterapies) pour le traitement de toutes les personnes infecteacutees par le VIH a permis drsquoobtenir des progregraves consideacuterables tant en termes drsquoinhibition de la reacuteplication virale qursquoau niveau de lrsquoameacutelioration de lrsquoeacutetat clinique des patients Cependant ces multitheacuterapies ne peuvent ni eacuteradiquer le VIH ni empecirccher lrsquoapparition de virus reacutesistants Lrsquoun des deacutefis des futures strateacutegies theacuterapeutiques consistera agrave inhiber les interactions entre le virus et son environnement cellulaire Nos recherches srsquoinscrivent dans cette perspective et visent agrave ouvrir de nouvelles voies pour le deacuteveloppement de moleacutecules antivirales

Lrsquoinfection par le VIH est caracteacuteriseacutee par des niveaux eacuteleveacutes de reacuteplication virale et par la propagation du virus dans lrsquoorganisme mecircme pendant la phase cliniquement latente et asymptomatique chez les patients Lrsquoune des particulariteacutes de ce virus est drsquoutiliser en grande partie la machinerie cellulaire de son hocircte pour se reacutepliquer Notre objectif est drsquoexplorer les relations entre le VIH et la cellule hocircte de faccedilon agrave mettre agrave jour les meacutecanismes moleacuteculaires qui sous-tendent la pathogeacutenie reacutetrovirale

La production de particules virales infectieuses implique de nombreuses interactions entre proteacuteines virales et cellulaires au cours de la reacuteplication virale Au cours des cinq derniegraveres anneacutees nos projets ont porteacute sur la caracteacuterisation de ces interactions au cours des diffeacuterentes eacutetapes de la reacuteplication du VIH Nous avons identifieacute et valideacute fonctionnellement des cofacteurs cellulaires controcirclant lrsquointeacutegration du geacutenome viral dans le chromosome de la cellule hocircte Nous avons eacutegalement eacutetudieacute les derniers stades de la reacuteplication virale en mettant lrsquoaccent sur le trafic des composants viraux vers le site drsquoassemblage viral le bourgeonnement la libeacuteration et la maturation des particules virales Lrsquointeacuterecirct de nos eacutetudes repose sur le fait que ces cofacteurs cellulaires peuvent potentiellement devenir de nouvelles cibles pour le deacuteveloppement de theacuterapies anti-virales

Vue drsquoun laboratoire copy Virgile Delacirctre I Service Communication Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Microscope agrave fluorescence I Michaeumll Valente et Sonia Amraoui copy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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cARinE Tisneacute DiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE sTRucTuRE DEs ARn inTERAcTions ET AnTi-inFEcTiEux

Structure des ARN interactions et anti-infectieux Notre eacutequipe eacutetudie depuis une dizaine drsquoanneacutees le rocircle des proteacuteines du VIH-1 chaperonnes (NCp7 et VIF) des ARN pour promouvoir la formation du complexe drsquoinitiation de la transcription inverse du VIH-1 Nous avons utiliseacute la reacutesonance magneacutetique nucleacuteaire (RMN) pour obtenir une description meacutecanistique de la formation de ce complexe impliquant lrsquoARNtLys3 et lrsquoARN geacutenomique viral Le VIH-1 deacutetourne un ARN de transfert (ARNt) de la cellule hocircte lrsquoARNtLys3 pour lrsquoutiliser comme amorce de la transcription inverse de son ARN geacutenomique La formation de lrsquohybride ARNtLys3ARN viral consiste en lrsquoappariement des 18 nucleacuteotides du PBS (lsquoPrimer binding sitersquo) agrave la seacutequence compleacutementaire formant lrsquoextreacutemiteacute 3rsquo1113125de lrsquoARNt amorceLa formation du complexe drsquoinitiation de la transcription inverse (ARNtLys3ARN viral) neacutecessite donc la fusion de la structure tridimensionnelle de lrsquoARNt un eacuteveacutenement qui ne se produit pas spontaneacutement agrave la tempeacuterature physiologique de lrsquohocircte mais neacutecessite lrsquoaction de la proteacuteine de nucleacuteocapside (NCp7)

Lrsquoensemble de nos travaux RMN visant agrave comprendre la formation du complexe ARNtARN viral assisteacutee par la proteacuteine de nucleacuteocapside nous a permis drsquoacceacuteder agrave une vision dynamique de la formation du complexe drsquoinitiation et drsquoidentifier les changements conformationnels subis par ces ARN et les eacutetapes importantes du processus de formation du complexe drsquoinitiation Drsquoautre part nous avons montreacute que la proteacuteine VIF entre en compeacutetition avec la NCp7 pour les mecircmes sites de fixation sur lrsquoARNtLys3 Ce reacutesultat pourrait expliquer pourquoi VIF inhibe lrsquohybridation de lrsquoARN viral agrave lrsquoARNtLys3 reacutealiseacute par la NCp7 Nous eacutetudions actuellement par RMN le rocircle des acides nucleacuteiques dans la maturation par la proteacutease virale de la proteacuteine de nucleacuteocapside

En parallegravele nous avons deacuteveloppeacute une meacutethode originale de criblage par fragment guideacutee par la RMN En utilisant lrsquoARNtLys3 comme ARN modegravele nous avons ainsi deacuteveloppeacute une chimiothegraveque ciblant les ARN et contenant par exemple des moleacutecules liant speacutecifiquement un domaine de lrsquoARNt avec une constante de dissociation dans la gamme du micromolaire

BRuno sARguEiL DiREcTEuR DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE meacutecAnismEs moLeacutecu-LAiREs DE LrsquoiniTiATion DE LA TRADucTion

Meacutecanismes moleacuteculaires de la traduction des proteacuteines du VIH Le VIH virus agrave ARN comprend un gegravene codant pour la proteacuteine Gag qui est le centre de sa structure Nous nous inteacuteressons aux aspects moleacuteculaires de la traduction de ce gegravene Cette eacutetude est importante dans la compreacutehension du cycle du virus dans la cellule et donc de lrsquoinfectionIl y a quelques anneacutees nous avons montreacute que la proteacuteine Gag peut ecirctre produite selon un meacutecanisme original drsquoentreacutee interne des ribosomes (eacuteleacutements centraux de la machinerie cellulaire qui produit les proteacuteines) Nous savons que ce processus repose sur la proprieacuteteacute extraordinaire du geacutenome viral de lier directement le ribosome Nous avons eacutetudieacute lrsquoimplication des autres facteurs de traduction cellulaire dans ce processus Nous avons reconstitueacute les diffeacuterents modes de traduction de lrsquoARN viral in vitro afin de mieux en disseacutequer les meacutecanismes Enfin nous avons deacutemontreacute que ce pheacutenomegravene avait lieu non seulement avec des souches de laboratoires mais aussi avec des isolats provenant de patients Nous cherchons eacutegalement agrave identifier les deacuteterminants du passage de la traduction agrave lrsquoeacutetape de dimeacuterisation du geacutenome du virus Cette phase est primordiale pour la propagation du virus Nous avons montreacute lrsquoimplication de nouvelles seacutequences virales dans le processus de dimeacuterisation Nous cherchons maintenant agrave deacutefinir lrsquoimportance fonctionnelle de ces eacuteleacutements dans la physiologie du virus

ARN

Bruno Sargueil

Carine Tisneacute

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THEacuteRAPIE GEacuteNIQUE DE Lrsquo INFECTION AU VIH UNE ARME EN PLUS mARinA cAVAzzAnA - cALVoREsponsABLE Du DeacutepARTEmEnT DE BioTHeacuteRApiE DE LrsquoHocircpiTAL nEckER - EnFAnTs mALADEs

Malgreacute le succegraves incontestable des antireacutetroviraux dans le traitement de lrsquoinfection agrave VIH le patient nrsquoest pour autant pas deacutebarrasseacute de lrsquoagent infectieux Inflammation chronique et dysimmuniteacute persistent malgreacute le traitement aggravant le pronostic agrave moyen et agrave long terme La persistance de la reacuteplication virale dans des sites cryptiques altegravere lrsquohomeacuteostasie lymphoiumlde et myeacuteloiumlde ainsi que leur fonction Ces limites de lrsquoapproche theacuterapeutique conventionnelle incitent agrave rechercher de nouvelles approches curatives En 2009 la preuve de principe qursquoun traitement curatif eacutetait possible a eacuteteacute publieacutee (Gero Hutter N Engl J Med 2009) Un patient seacuteropositif et atteint drsquoune leuceacutemie aigueuml myeacuteloblastique a eacuteteacute greffeacute avec les cellules souches heacutematopoiumleacutetiques (CSH) HLA geacutenoidentiques provenant drsquoun donneur sain homozygote pour la mutation Δ32 du co-reacutecepteur CCR5 indispensable agrave lrsquoentreacutee du VIH dans les cellules heacutematopoiumleacutetiques Malgreacute lrsquoarrecirct de la tritheacuterapie le patient (AIDS 2011) est resteacute plus de 3 ans sans recrudescence de la charge virale Voilagrave la preuve que la theacuterapie geacutenique peut marcher il srsquoagit de preacutelever les CSH du sujet infecteacute leur confeacuterer in vitro agrave lrsquoaide drsquoun vecteur lentiviral la reacutesistance agrave lrsquoinfection par le virus sauvage endogegravene et de les reacuteinjecter au patient

Agrave partir de cette publication nous avons eacutegalement envisageacute une approche par theacuterapie geacutenique pour des sujets adultes seacuteropositifs Deux protocoles sont en cours de preacuteparation agrave lrsquoHocircpital NeckerParis Descartes en collaboration avec lrsquoHocircpital Saint LouisParis Diderot Le premier protocole qui devrait ecirctre soumis agrave lrsquoANSM fin 2013 utilisera un vecteur lentiviral de grade clinique produit par la socieacuteteacute Calimmune Ce vecteur lentiviral produit un ARN compleacutementaire de CCR5 capable drsquoeacuteteindre lrsquoexpression de ce co-reacutecepteur et un peptide membranaire (maC46) capable drsquo inhiber la fusion du virus avec la membrane cellulaire En parallegravele un consortium europeacuteen soutenu par lrsquoANRS regroupant scientifiques et cliniciens de 5 pays autour de cette theacutematique essaie de valider un nouveau vecteur susceptible de pieacuteger le virus agrave trois niveaux diffeacuterents de son cycle biologique lrsquoentreacutee la reacuteplication et lrsquoinfectiviteacute Trois points semblent essentiels pour obtenir un effet clinique comparable agrave ceux rapporteacutes dans le cas du laquo Patient de Berlin raquo

le taux de cellules transduites doit ecirctre augmenteacute il faut leur donner un avantage seacutelectif initial drsquoune faccedilon artificielle sans avoir agrave recourir agrave lrsquoarrecirct de la tritheacuterapie un controcircle de lrsquoinflammation chronique doit ecirctre preacutevu La complexiteacute de cette theacuterapeutique est telle que des

progregraves ne peuvent ecirctre attendus agrave court terme mais la theacuterapie geacutenique ouvre pour cette infection de nouvelles perspectives

Marina Cavazzana-Calvocopy Huguette amp Propser

Manipulation en laboratoire L2 sous hotte agrave flux laminairecopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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recHercHes EN VACCINOLOGIE

oDiLE LAunAy pu-pH agrave LrsquouniVERsiTeacute pARis DEscARTEs cHEF Du cEnTRE DrsquoinVEsTigATion cLiniquE (cic) DE VAccinoLogiE cocHin-pAsTEuR HocircpiTAL cocHin

Centre drsquoInvestigation Clinique de VaccinologieDepuis la deacutecouverte du virus du sida en 1983 de nombreuses eacutequipes travaillent sur la mise au point drsquoun vaccin En France lrsquoAgence Nationale de Recherche contre le SIDA et les heacutepatites virales (ANRS) srsquoest impliqueacutee tregraves rapidement et avec une forte visibiliteacute internationale dans la recherche vaccinale avec des eacutetudes meneacutees chez lrsquoanimal puis chez des volontaires sains acceptant de participer aux essaisLe CIC de vaccinologie Cochin Pasteur actuellement seul centre de recherche clinique franccedilais deacutedieacute agrave la vaccinologie participe depuis plus de 20 ans aux recherches meneacutees par lrsquoANRS et les industriels du vaccin (en particulier Sanofi Pasteur) pour la mise au point drsquoun vaccin preacuteventif Plusieurs essais ont eacuteteacute reacutealiseacutes au CIC explorant la capaciteacute de diffeacuterents candidats vaccins agrave induire une reacuteponse humorale etou cellulaire contre le VIH chez des sujets sains Ces essais se poursuivent avec deux eacutetudes preacutevues pour deacutemarrer en 2013 dans le cadre du VRI (Vaccine Research Institute) une eacutetude explorant lrsquoimmuniteacute muqueuse vaginale de femmes infecteacutees ou non infecteacutees par le VIH et un essai vaccinal eacutevaluant une strateacutegie de vaccination combinant un vaccin recombinant et des lipopeptides du VIH

Plus reacutecemment des essais eacutevaluant la possibiliteacute de stimuler le systegraveme immunitaire de patients deacutejagrave infecteacutes par le VIH dans lrsquoobjectif de pouvoir retarder la mise en route du traitement antireacutetroviral ou de lrsquointerrompre chez des patients deacutejagrave traiteacutes ont eacuteteacute mis en place au CIC avec des vaccins deacuteveloppeacutes par des eacutequipes de recherche franccedilaises de haut niveau Cette approche appeleacutee eacutegalement laquo vaccination theacuterapeutique raquo est un des moyens envisageacutes dans la possibiliteacute drsquoeacuteradication du virus (HIV cure)

Plusieurs essais ont eacuteteacute reacutealiseacutes au CIC explorant la capaciteacute de diffeacuterents candidats vaccins agrave induire une reacuteponse humorale etou cellulaire contre le VIH chez des sujets sains Les participants agrave ces essais sont inclus dans une cohorte coordonneacutee par le CIC permettant leur suivi agrave long terme

Odile Launay

Paillassecopy Virgile Delacirctre

Service CommunicationPhotothegraveque Universiteacute

Paris Descartes

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moRgAnE BomsEL DiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE EnTReacuteE muquEusE Du ViH ET immuniTeacute muquEusEVers un candidat-vaccin qui bloquerait le virus au niveau des muqueuses geacutenitalesLa porte drsquoentreacutee principale du virus du sida est composeacutee par les muqueuses geacutenitales Notre objectif est de produire un vaccin capable drsquoinduire la production drsquoanticorps dirigeacutes contre le VIH pour bloquer le virus degraves son premier contact avec lrsquoorganisme et eacuteviter sa propagation Nous avons mis au point un candidat-vaccin efficace chez le macaque femelle qui induit ce type drsquoanticorps anti-VIH dans les muqueuses vaginales Les premiers essais cliniques ont montreacute que le vaccin est bien toleacutereacute chez la femme et induit bien les anticorps attendus aux niveau vaginal

Pour parvenir agrave de tels reacutesultats nous avons eacutetudieacute un groupe de femmes reacutesistantes agrave lrsquoinfection malgreacute des rapports sexuels non proteacutegeacutes avec des partenaires seacuteropositifs Pour se proteacuteger ces femmes ont deacuteveloppeacute des anticorps vaginaux contre la proteacuteine transmembranaire Gp41 de lrsquoenveloppe du VIH Il srsquoagit de la partie de lrsquoenveloppe virale la moins variable entre toutes les souches virales du sida Gp41 controcircle agrave la fois lrsquoentreacutee du virus dans les cellules de la muqueuse et lrsquoinfection des lymphocytes T CD4 Nous avons caracteacuteriseacute les parties de Gp41 reconnues par ces anticorps et nous les avons utiliseacutees pour le vaccin Le vecteur vaccinal de ce candidat-vaccin le virosome est utiliseacute chez lrsquoHomme depuis plus de 20 ans dans plusieurs vaccins Gracircce agrave sa surface lipidique mimant celle du virus ce virosome permet aux antigegravenes de Gp41 drsquoadopter une structure similaire agrave celle qursquoils ont in situ Cela favorise lrsquoinduction drsquoanticorps neutralisants lors de la vaccination Chez les singes in vivo ce vaccin fonctionne parfaitement contre les sous-types B du VIH responsables de 90 des infections aux Etats-Unis en Ameacuterique latine et en Europe et contre le sous type C preacutepondeacuterant en Afrique et Asie du sud Ce succegraves est prometteur

Nous eacutetudions eacutegalement les meacutecanismes drsquoentreacutee du VIH au niveau geacutenital chez lrsquohomme car ils restaient mal compris et mal eacutetudieacutes Nous avons deacutemontreacute que la face interne du preacutepuce mais aussi lrsquouregravetre constituent des portes drsquoentreacutee du virus Nous avons identifieacute les cellules et les meacutecanismes mis en jeu les cellules de Langerhans dans le preacutepuce et les macrophages preacutesents dans lrsquoeacutepitheacutelium de lrsquouregravetre Ce sont les premiegraveres cellules qui sont envahies par le VIH Ainsi dans lrsquouregravetre les cellules de lrsquoeacutepitheacutelium srsquoarrecirctent de seacutecreacuteter les signaux retenant les macrophages agrave leur niveau en conseacutequence de quoi les macrophages infecteacutes quittent lrsquoeacutepitheacutelium et permettent au virus de se propager Dans la muqueuse de lrsquouregravetre les lymphocytes T CD4 ne sont pas infecteacutes parce qursquoils sont immatures Ils pourront lrsquoecirctre plus tard apregraves migration du VIH dans les ganglions Nous cherchons agrave preacutesent agrave deacuteterminer si les macrophages de lrsquouregravetre constituent des reacuteservoirs permettant au virus de ne pas ecirctre eacutelimineacute totalement par les tritheacuterapies Ces travaux pourraient permettre aussi lrsquoeacutelaboration de nouvelles strateacutegies de preacutevention

Yonatan Ganor et Morgane BomselcopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Conjugueacute entre une cellule de Langerhans en rouge en cours de transmission du VIH en violet agrave une cellule T en vertCe conjugueacute est localiseacute dans lrsquoeacutepiderme de la partie interne du preacutepuce humain adulte infecteacute ex vivocopy Eacutequipe laquo Entreacutee muqueuse du VIH et Immuniteacute muqueuse raquo

Manipulation en laboratoirecopyVirgile Delacirctre Service CommunicationPhotothegraveque Universiteacute Paris Descartes

20Manipulation sous la hotte agrave flux laminairecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

NOUVELLE PISTE ORIGINALE POUR UN VACCIN CONTRE LE SIDA CHEZ LES MACAQUES JEAn-mARiE AnDRiEu pRoFEssEuR agrave LrsquouniVERsiTeacute pARis DEscARTEs

Mon eacutequipe a montreacute chez le macaque que la suppression de lrsquoactivation des lymphocytes T CD4 deacutejagrave toucheacutes par le virus de lrsquoimmunodeacuteficience simienne (SIV) empecircche la reverse transcription de ce dernier son inteacutegration dans le noyau et in fine sa reacuteplication proteacutegeant ainsi le macaque de lrsquoinfection

Lrsquoactivation du lymphocyte T CD4 toucheacute par le VIH chez lrsquohomme et par le SIV chez le macaque est neacutecessaire agrave la reacuteplication initiale du reacutetrovirus puis agrave sa disseacutemination dans lrsquoorganisme Cette observation a conduit les chercheurs agrave deacutevelopper chez le macaque un vaccin oral constitueacute drsquoune bacteacuterie commensale du tube digestif le Lactobacillus plantarum connue pour favoriser lrsquoinhibition de lrsquoactiviteacute des cellules du systegraveme immunitaire eacutetat aussi appeleacute laquo toleacuterance immunitaire raquo

Agrave lrsquoinverse de tous les vaccins antiviraux existants agrave ce jour chez lrsquohomme ou lrsquoanimal ce vaccin laquo toleacuterogeacutenique raquo (qui induit une toleacuterance speacutecifique) oral et sans toxiciteacute nrsquoa geacuteneacutereacute ni anticorps ni lymphocytes cytotoxiques agrave lrsquoeacutegard du virus ou des cellules infecteacutees Par contre ce vaccin a induit une population jusqursquoalors inconnue de lymphocytes CD8 reacutegulateurs (non cytotoxiques et MHC-IBE restreints) agrave lrsquoorigine de la suppression speacutecifique de lrsquoactivation des lymphocytes CD4 infecteacutes par le SIV Cette suppression a inhibeacute la reverse transcription du virus et la suite de son cycle reacuteplicatif dans le lymphocyte T CD4 proteacutegeant ainsi les macaques de lrsquoinfection Sur 16 macaques vaccineacutes ayant reccedilu de fortes doses de deux souches diffeacuterentes de SIV par voie intrarectale 15 ont eacuteteacute totalement proteacutegeacutes au-delagrave de 14 mois

Comme le SIV le VIH requiert lrsquoactivation du lymphocyte CD4 pour srsquoy multiplier Les scientifiques espegraverent que ce prototype de vaccin oral soit transfeacuterable agrave lrsquohomme chez lequel il devrait ecirctre essayeacute agrave titre prophylactique aussi bien que theacuterapeutique Ce nouveau concept de vaccin toleacuterogeacutenique pourrait aussi srsquoappliquer agrave de nombreux deacutesordres immunologiques

Jean-Marie Andrieucopy Virgile Delacirctre I Service Communication Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

21Observation de cellules au microscopecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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Les recherches meneacutees au CEPED sur le VIH concernent les dimensions sociales de lrsquoeacutepideacutemie qui sont agrave prendre en compte tant au niveau de la preacutevention que de lrsquoaccegraves au deacutepistage et de la prise en charge de la maladie Cette prise en compte des aspects sociaux qui existe pour toute question de santeacute est capitale dans le cas du sida maladie stigmatiseacutee qui touche des ressorts sociaux aussi sensibles Nos projets de recherche mobilisent diffeacuterentes sciences sociales anthropologie sociologie deacutemographie pour analyser et deacutecrypter la complexiteacute des contextes sociaux et familiaux qui conditionnent les comportements

Nous interrogeons en particulier parmi les ressorts sociaux en jeu dans la preacutevention et la prise en charge de la maladie les relations de genre les relations conjugales et familiales lrsquoappartenance agrave une cateacutegorie sociale stigmatiseacutee ou minoritaire (ex homosexuels au Seacuteneacutegal) la reconfiguration des reacuteseaux sociaux professionnels ou familiaux lors de la migration qui peut conduire agrave des situations de vulneacuterabiliteacute (ex migrants subsahariens en France)

Les interactions entre relations de genre et risques lieacutes au sida si elles preacutesentent certaines constantes varient cependant fortement drsquoun contexte culturel agrave lrsquoautre A travers lrsquoeacutetude de contextes eacutepideacutemiques sanitaires et socieacutetaux divers les travaux meneacutes au sein du CEPED srsquointeacuteressent agrave la place des relations de genre dans la gestion des risques drsquoinfection par le VIH dans la sexualiteacute qursquoelle soit conjugale ou extra conjugale heacuteteacuterosexuelle ou homosexuelle et dans la gestion des risques de transmission du VIH via la procreacuteation Le CEPED deacuteveloppe des recherches sur le VIH en Afrique (Cocircte drsquoIvoire Seacuteneacutegal Afrique du Sud Cameroun) et en Asie (Thaiumllande Viecirct Nam) mais aussi dans les territoires franccedilais drsquoAmeacuterique ou aupregraves des migrants africains vivant en France ce qui permet drsquoexplorer lrsquoeacutevolution des rapports de genre et de ses interactions avec les risques du sida dans un contexte de migration Eacutemerge en particulier de notre reacuteflexion la question des formes de conjugaliteacute mobiliseacutees par lrsquoeacutepideacutemie de VIH Cette conjugaliteacute qui ne relegraveve que partiellement du registre sociologique plus conventionnel en termes de groupe familial ou de couple correspond deacutesormais agrave une eacutechelle suppleacutementaire dans la compreacutehension des instances imbriqueacutees (individus famille lignage communauteacute nation etc) qui conditionnent les choix sanitaires et reproductifs Reposant sur une fluiditeacute sociologique plus forte dans les arrangements familiaux que dans les institutions traditionnelles comme la parenteacute qui structurent les socieacuteteacutes du Sud cette notion de conjugaliteacute joue un rocircle deacutecisif dans les deacutecisions theacuterapeutiques comme le deacutepistage ou dans les strateacutegies reproductives et notamment parmi les jeunes adultes Elle pose eacutegalement des questions nouvelles de ciblage pour les politiques de santeacute

Les apprOcHes SOCIO-CULTURELLES DE LrsquoEacutePIDEacuteMIE

yVEs cHARBiT DiREcTEuR Du cEnTRE

popuLATion amp DeacuteVELoppEmEnT ET pRoFEssEuR

DE DeacutemogRApHiEYves Charbit

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LEs REcHERcHEs Au cEpED Dans lrsquoensemble le panorama mondial de lrsquoaccegraves aux soins est marqueacute par des formes prononceacutees drsquoineacutegaliteacutes internationales mais eacutegalement par des formes de discrimination locales notamment en matiegravere de genre Toutefois agrave la diffeacuterence des situations plus anciennes caracteacuteriseacutees par un fort enclavement des pays du Sud et un relatif isolement geacuteographique des questions de deacuteveloppement au sein drsquoensembles sous-reacutegionaux les derniegraveres deacutecennies pointent vers une ouverture progressive mais sans eacutequivalent historique agrave la circulation des personnes des ideacutees et des techniques dans un contexte domineacute par lrsquoeacutelargissement des meacutecanismes de reacutegulation de marcheacute Patients techniques virus et normes sont aujourdrsquohui beaucoup plus mobiles que par le passeacute

Lrsquoaccroissement des eacutechanges lieacute tout autant agrave la circulation migratoire qursquoaux nouvelles technologies de communication aboutit agrave un deacutecloisonnement graduel des espaces sanitaires agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacuteduisant lrsquoeacutecart proprement socioeacuteconomique qui seacutepare les pays deacuteveloppeacutes du reste du monde Pour les sciences sociales cette confrontation reacutecente entre socieacuteteacutes traditionnelles et nouvelles opportuniteacutes et contraintes sanitaires offre au passage un champ drsquoeacutetude privileacutegieacute pour observer la plasticiteacute des systegravemes sociaux et leur capaciteacute variable drsquoadaptation aux changements technologiques ou sanitaires

Nos recherches suivent eacutetroitement lrsquoactualiteacute de la lutte contre le sida actuellement nous sommes engageacutes dans les probleacutematiques de laquo When to treat raquo et de laquo Treatment as prevention raquo Nous examinons en Cocircte drsquoIvoire les effets sociaux que pourraient avoir un deacutepistage geacuteneacuteraliseacute et une mise sous traitement preacutecoce qui sont envisageacutes par lrsquoOMS comme un possible moyen drsquoendiguer la pandeacutemie En Afrique du Sud nous participons au vaste projet de recherche TasP qui vise agrave eacutevaluer lrsquoeffet drsquoun programme combinant deacutepistage geacuteneacuteraliseacute et reacutepeacuteteacute et mise sous traitement preacutecoce sur lrsquoincidence du VIH en population

La plupart des recherches sont meneacutees en relation eacutetroite avec des eacutequipes biomeacutedicales dans un constant souci de dialogue sciences socialessciences biomeacutedicales Les eacutetudes de cohortes que certaines enquecirctes ont permis de mettre en place sont un outil privileacutegieacute pour cet exercice mais le tregraves fort ancrage local dont beacuteneacuteficient les eacutequipes par exemple en Cocircte drsquoIvoire et en Thaiumllande permettent aussi drsquoenvisager des renouvellements meacutethodologiques des opeacuterations agrave lrsquoinitiative des eacutequipes partenaires Cette collaboration entre sciences sociales et sciences biomeacutedicales permet drsquoenrichir la panoplie classique de la santeacute publique ou de lrsquoeacutepideacutemiologie en apportant les outils meacutethodologiques speacutecifiques aux sciences sociales analyses qualitatives approfondies ou recueil de donneacutees biographiques qui explorent les histoires des individus mais aussi drsquoinvestiguer la probleacutematique de la mesure des pheacutenomegravenes en population geacuteneacuterale et ses variations spatiales

LEs DimEnsions sociALEs DE LA pReacuteVEnTion Cet axe de recherche se divise en 4 projets

Projet Elihos eacutevaluer les interventions aupregraves des homosexuels masculins au seacuteneacutegalCette eacutetude avait pour objectif drsquoeacutevaluer lrsquoimpact des interventions en cours aupregraves des populations homosexuelles au Seacuteneacutegal afin de mieux orienter les politiques publiques et priveacutees drsquointerventions sanitaires et sociales partenaires Division ISTsida Seacuteneacutegal CHU Le Dantec Universiteacute Cheich Anta DiopFinancement ANRS

Examen meacutedical agrave Dakarcopy IRD

Recherche sur le sida en AfriqueMichel Dukhan I copy IRD

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Projet Prenahtest preacutevention en couplePlus de 25 millions de nouvelles infections par le VIH sont survenues dans le monde en 2012 et la preacutevention demeure une prioriteacute absolue dans la lutte contre la pandeacutemie mecircme agrave lrsquoegravere des traitements antireacutetroviraux Lrsquoobjectif suivi eacutetait drsquoeacutevaluer la faisabiliteacute et lrsquoimpact drsquoune intervention de conseil preacutenatal du VIH orienteacute vers le couple sur la freacutequence du deacutepistage du partenaire et du conseil de couple et sur les comportements sexuels de reproduction et de preacutevention du VIHpartenaires ISPED Inserm Centre Pasteur Cameroun PRAYAS Inde CENISMI Reacutepublique Dominicaine MCCU GeacuteorgieFinancement ANRS EGPAF

Projet Parcours Lrsquoeacutetude srsquointitule Parcours car il srsquoagit de prendre en compte la maladie dans les diffeacuterentes eacutetapes drsquoun parcours de vie (comment et pourquoi on est exposeacute au risque drsquoecirctre infecteacute la deacutecouverte de son infection puis la vie avec la maladie) eacutegalement marqueacutees par une expeacuterience de migration Il srsquoagit drsquoune grande enquecircte en Ile-de-France aupregraves des migrants drsquoAfrique sub-saharienne qui a pour objectifs de caracteacuteriser les besoins de santeacute et drsquoameacuteliorer les strateacutegies de preacutevention de deacutepistages et de prise en charge dans le domaine de lrsquoinfection VIH et de lrsquoheacutepatite Bpartenaires CESP Inserm INPES Ined RAAC sida AIDES FORIM COMEDE Hocircpital CochinFinancement ANRS

Projet TaSP Le traitement antireacutetroviral comme moyen de preacuteventionCette eacutetude srsquoappuie sur lrsquohypothegravese selon laquelle le deacutepistage VIH de tous les membres drsquoune communauteacute suivi de la mise sous traitement immeacutediat de tous les individus infecteacutes par le VIH quel que soit leur statut immunologique ou clinique preacuteviendrait la transmission du VIH Le projet TasP est un essai randomiseacute en grappes conduit en Afrique du Sud (KwaZulu-Natal) visant agrave estimer directement lrsquoimpact du traitement antireacutetroviral initieacute immeacutediatement apregraves le diagnostic de lrsquoinfection par le VIH et quel que soit le niveau de CD4 des patients non encore eacuteligibles au traitement ARV sur lrsquoincidence de nouvelles infections VIH dans la population geacuteneacuterale de la mecircme reacutegionpartenaires Africa Center for Health and Population Studies ISPED Inserm CESP Inserm SE4S Inserm IRD EA 3620 Paris Descartes Hocircpitaux Universitaires de Genegraveve Massachusets General HospitalFinancement ANRS

Parcours de vie eT saNTEacute cHeZ Les MiGraNTs oriGiNaires drsquoafrique subsaHarieNNe vivaNT eN iLe-de-fraNce

wwwparcours-sante-migrationcom

Une eacutetUde actUellement dans ce centre de santeacute

eacutetUde anonyme et confidentielle

lrsquoeacutetUde noUs concerne toUtes et toUs

Pour ameacuteliorer la santeacute

soins et accomPaGnement

Preacutevention

lUtte contre

lrsquoexclUsion

DimEnsions sociALEs DE LA pRisE En cHARgE DEs mALADEs ET pERsonnEs ATTEinTEs

pRisE En cHARgE ET TRAiTEmEnTs

Projet Living with Antiretrovirals (LIWA)En collaboration avec des chercheurs de lrsquoINED de Chiang Mai University et de lrsquoIRD une eacutetude a eacuteteacute meneacutee en Thaiumllande du Nord sur lrsquoimpact des antireacutetroviraux sur la vie des adultes infecteacutes leur famille leur communauteacute et le systegraveme de santeacuteUne enquecircte biographique a eacuteteacute effectueacutee aupregraves de patients infecteacutes par le VIHsida pour explorer lrsquohistoire familiale reacutesidentielle eacuteducative leurs projets drsquoavenir et leurs reacuteseaux sociaux Lrsquoenquecircte recueille eacutegalement la situation financiegravere des patients les sources de soutien financier la couverture meacutedicale lrsquohistoire meacutedicale deacutetailleacutee y compris le statut immunologique et virologique lrsquoobservance aux traitements (prise reacuteguliegravere et adeacutequate du traitement) les effets secondaires lrsquohistoire de lrsquoinfection agrave VIH (mode de contamination) et de sa deacutecouverte lrsquoannonce du reacutesultat du test la vie affective et sexuelle ainsi que les problegravemes de discrimination partenaires Chiang Mai University INED IRD 174Financement Oxfam GB ANRS

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Projet Teens Living With Antiretrovirals (TEEWA) Gracircce aux progregraves meacutedicaux et aux traitements antireacutetroviraux les enfants infecteacutes agrave la naissance survivent agrave la maladie et peuvent deacutesormais parvenir agrave lrsquoacircge adulte Cependant si la mortaliteacute des patients sous antireacutetroviraux srsquoest effondreacutee elle reste eacuteleveacutee chez les adolescents Lrsquoapproche biographique a eacutegalement eacuteteacute utiliseacutee pour reconstituer les trajectoires de vie des adolescents Neacuteanmoins la vie des adolescents eacutetant souvent eacutemailleacutee de lourds traumatismes (maladie et deacutecegraves de lrsquoun ou des deux parents problegravemes de santeacute tregraves seacutevegraveres expeacuteriences de discrimination) la reconstitution de leurs trajectoires de vie est faite non pas aupregraves des adolescents mais aupregraves des parents ou des tuteurs (care-givers) Lrsquoenquecircte recueille en plus des informations sur lrsquohistoire de la maladie de lrsquoenfant les circonstances de deacutecouverte du diagnostic la reacuteveacutelation du diagnostic agrave lrsquoenfant les problegravemes de discrimination et les problegravemes relationnels des tuteurs avec leurs adolescentspartenaires Chiang Mai University INED IRD 174Financement Oxfam GB sidaction

Projet Temprano social Conseacutequences sociales et comportementales drsquoune mise sous traitement ARV tregraves preacutecoce des patients VIH dans lrsquoessai Temprano Cocircte drsquoIvoireLe projet Temprano social srsquoappuie sur un dispositif de recherche existant lrsquoessai clinique randomiseacute Temprano reacutealiseacute en Cocircte drsquoIvoire pour caracteacuteriser le retentissement drsquoun traitement preacutecoce dans toutes les dimensions de la vie sociale Au sein de cet essai clinique il srsquoagit de comparer les effets dans la sphegravere sociale familiale et conjugale drsquoun traitement antireacutetroviral (ARV) tregraves preacutecoce (agrave partir de 800 CD4mm3) par rapport agrave une mise sous traitement selon les recommandations de lrsquoOMS (350 CD4mm3) Ce projet associe ainsi lrsquoeacutequipe PAC-CI qui conduit lrsquoessai clinique Temprano et des eacutequipes de sciences sociales de la santeacute en France (CEPED Inserm CESP) et en Cocircte drsquoIvoire (ENSEA) partenaires ENSEA Cocircte drsquoIvoire PAC CI Cocircte drsquoIvoire ISPED Inserm CESP InsermFinancement ANRS

Projet Parcours volet qualitatif laquo Relations soignants-soigneacutes et prise en charge des patients neacutes en Afrique subsaharienne vivant avec le VIH ou le VHB en France raquo En France la part des populations neacutees en Afrique subsaharienne parmi les personnes vivant avec le VIH ou avec une heacutepatite B est importante Lrsquoobjectif de cette eacutetude est drsquoanalyser les modes de construction de la relation meacutedecin-malade pour le VIH et pour le VHB deux infections chroniques dont la prise en charge meacutedicale et sociale diffegravere sensiblement Il srsquoagit notamment drsquoeacutetudier lrsquoimpact de la preacutecariteacute administrative sur les attitudes et attentes des patients vis-agrave-vis des soignants la compreacutehension qursquoont les patients de la maladie des traitements et leurs attitudes vis-agrave-vis du suivi meacutedical et de lrsquoobservance les adaptations des pratiques professionnelles agrave la prise en charge des malades eacutetrangers la place des soignants dans les reacuteseaux de soutien des patientspartenaires CESP Inserm INPES Ined RAAC sida AIDES FORIM COMEDE Hocircpital CochinFinancement ANRS

Lutte contre le sidaMarianne Donnat I copy IRD

Lutte contre le sida en ThaiumllandeMichael Wadleigh I copy PHPT-IRD

Affichage en Afrique du SudElisabeth Deliry Antheaume I copy IRD

Campagne de preacutevention meneacutee par les clubs jeunes IRD sur le terrainMaurice Fay I copy IRD

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FEmmEs ViH ET pRocReacuteATion

Travaux de thegraveses en cours sur cette theacutematique

Rupture de la prise en charge des adultes VIH au MaliBien qursquoun suivi meacutedical reacutegulier et durable des Personnes Vivant avec le VIH (P V V I H) soit neacutecessaire pour surveiller lrsquoeacutevolution de la maladie et adapter les traitements certaines drsquoentre elles cessent ce suivi pendant plusieurs mois voire plusieurs anneacutees conseacutecutives Elles mettent ainsi en peacuteril la stabiliteacute de leur eacutetat de santeacute et le succegraves des traitements agrave venir Ce constat amegravene agrave proposer une approche compreacutehensive des ruptures de suivi meacutedical des P V V I H visant agrave identifier et analyser les conditions de production de ces ruptures Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude de terrain conduite en milieu hospitalier et associatif agrave Kayes au Mali aupregraves de P V V I H ayant cesseacute le suivi meacutedical de leur infection agrave un moment donneacute de soignants et acteurs associatifs impliqueacutes dans la prise en charge des P V V I H Les reacutesultats amegravenent agrave concilier trois niveaux drsquoanalyse intrinsegravequement lieacutes individuel relationnel et organisationnel seacuteverine carillon

Prise en charge du VIH dans les entreprises en Cocircte drsquoIvoire En Cocircte drsquoIvoire un pays agrave eacutepideacutemie geacuteneacuteraliseacutee (47 de la population est seacuteropositive ndash estimation 2005) seulement 29 des personnes eacuteligibles au traitement en beacuteneacuteficient (2009) alors mecircme que la gratuiteacute des traitements antireacutetroviraux est en place depuis 2008 Cette difficulteacute agrave atteindre une prise en charge universelle tient agrave plusieurs facteurs tant au niveau de lrsquooffre (manque de moyens et dysfonctionnement structurel du service de santeacute publique coordination drsquoune multipliciteacute drsquoacteurs nationaux et internationaux) que du cocircteacute de la demande (ignorance du statut seacuterologique estimeacute agrave 60 ) Crsquoest dans ce contexte que des entreprises priveacutees se sont lanceacutees dans la lutte contre le VIHsida afin de palier au manque de reacuteponse suffisamment forte des acteurs publics Cette recherche analyse la maniegravere dont les grandes entreprises priveacutees repreacutesentent agrave la fois un cadre privileacutegieacute ougrave se mettent en place des strateacutegies innovantes notamment en matiegravere de deacutepistage universel et de prise en charge preacutecoce tout en eacutetant un lieu fortement marqueacute par le risque de rupture de confidentialiteacute et de discrimination envers les personnes vivant avec le VIH Anne Bekelynck

Habilitation agrave Diriger des Recherches

Prise en charge des patients VIH par la famille au Viecirct-Nam Lrsquohypothegravese centrale examineacutee et valideacutee dans le cadre de ce projet est que la famille joue un rocircle structurant des pratiques et attitudes en tant que recours social et sanitaire en relation avec deux autres ensembles drsquoinstitutions dont la place est deacuteterminante dans la lutte contre le VIHsida le secteur sanitaire et les infrastructures communautaires Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude cas-teacutemoin originale en 2006 et 2008 dans la ville de Halong et la commune rurale de Docircng Triecircu A travers de multiples aspects lrsquoeacutepideacutemie VIHsida apparaicirct comme un reacuteveacutelateur des liens familiaux et sociaux en mecircme temps qursquoun moteur de leur eacutevolution dans un contexte de restructuration du secteur sanitaire de deacuteveloppement des associations et de changement des normes favoriseacutes par les reacuteformes du renouveau meneacutees au cours de ces trois derniegraveres deacutecennies myriam de Loenzien

Procreacuteation et VIH dans les territoires franccedilais drsquoAmeacuterique Guadeloupe Guyane Martinique Saint-MartinLrsquoeacutepideacutemie du VIH dans les deacutepartements franccedilais drsquoAmeacuterique (DFA) et la commune de Saint-Martin se caracteacuterise par des taux drsquoincidence six fois supeacuterieurs agrave ceux de la meacutetropole et une transmission heacuteteacuterosexuelle importante - les femmes y repreacutesentent pregraves de la moitieacute des personnes infecteacutees Lrsquoeacutetude avait pour objectif drsquoanalyser les processus de deacutecision de veacutecu et de prise en charge de la procreacuteation pour les femmes vivant avec le VIHsida dans quatre territoires franccedilais de la Caraiumlbe (Guyane Saint-Martin Guadeloupe Martinique) Elle a eacuteteacute reacutealiseacutee par entretiens semi-directifs et observations aupregraves de 41 femmes concerneacutees par la materniteacute (enceintes en deacutesir de grossesse ou ayant eu au moins un enfant depuis leur deacutepistage) et de 94 professionnels de la santeacute et du social qui les prennent en charge Lrsquoanalyse a porteacute sur lrsquooffre de soins les repreacutesentations et les pratiques des femmes et celles des professionnels partenaires LISST CNRSFinancement ANRS Fondation de France

Thegravese sur cette theacutematique

LrsquoEngAgEmEnT AssociATiF DEs FEmmEs DrsquoAFRiquE suBsAHARiEnnE FAcE Au ViH En FRAncE

Cette thegravese srsquointeacuteresse agrave lrsquoengagement asso-ciatif des femmes drsquoAfrique Subsaharienne face au VIH en France Les objectifs sont ici de comprendre comment la mobilisation collective drsquoexpeacuteriences individuelles du VIH en contexte de migration peut traduire une forme ineacutedite drsquoengagement social et politique ndash individuel et collectif ndash dans une socieacuteteacute drsquoaccueil chargeacutee de repreacutesentations colonialistes de lrsquoalteacuteriteacute Elle vise eacutegalement agrave comprendre comment cette mobilisation favorise une revalorisation pour les autres et pour soi de la position des femmes engageacutees face au VIH au sein des systegravemes de genre et sociaux agrave lrsquoœuvre dans les communau-teacutes drsquoorigine et dans la socieacuteteacute drsquoaccueil marjorie gerbier-Aublanc

pour plus de deacutetails sur ces projets voir wwwcepedorg

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Liste des contributeurs du cEpED agrave ces diffeacuterentes recherches Anne Bekelynk Seacuteverine Carillon Myriam de Loenzien Annabel Desgreacutees du Loucirc Marjorie Gerbier-Aublanc Joseph Larmarange Sophie Lecoeur Heacutelegravene Lepinay Joanna Orne-Gliemann Julie Pannetier Veacuteronique Petit Dolores PouretteLutte contre le sida en Thaiumllande

Gonzague Jourdain I copy IRD

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LE RocircLE mAJEuR DEs AssociATions DE pATiEnTs Les patients experts sont concerneacutes par des pathologies diverses (myopathies diabegravete cancers) mais ce travail qui porte plus particuliegraverement sur le VIH a pour hypothegravese que les associations de lutte contre le sida ont eu un rocircle moteur dans la reconnaissance drsquoune expertise profane des malades agrave partir des anneacutees 1980 Les connaissances meacutedicales au deacutepart tregraves limiteacutees sur cette nouvelle eacutepideacutemie expliquent la place importante laisseacutee au veacutecu des personnes concerneacutees Degraves le deacutebut des anneacutees 1980 des associations se sont creacuteeacutees en Ameacuterique du Nord puis en Europe pour fournir un soutien aux personnes concerneacutees attirer lrsquoattention publiquement sur leur situation et deacutefendre puis promouvoir leurs droits Ces associations sont le lieu de la collectivisation drsquoexpeacuteriences individuelles et

LrsquoAPPORT DES ASSOCIATIONS DANS LA LUTTE CONTRE LE SIDALA RECONNAISSANCEDrsquoUN PATIENT ExPERT

Les recherches sur le sida inteacuteressent les sciences sociales et le droit dans la mesure ougrave lrsquoeacutepideacutemie interroge la prise en charge des malades par les socieacuteteacutes et met les deacutemocraties au deacutefi des ineacutegaliteacutes et des discriminations En trente ans lrsquoimage des malades a beaucoup changeacute et les droits des patients se sont affirmeacutes La recherche reacutealiseacutee agrave lrsquoInstitut Droit et Santeacute de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes porte sur ces eacutevolutions majeures et sur la notion de laquo patient expert raquo Son objectif est de reacutefleacutechir agrave cette notion agrave partir drsquoun travail sur archives drsquoune enquecircte par entretiens et drsquoune analyse de textes de lois

laquo Le patient expert raquo est une figure aux contours encore flous et dont la deacutefinition nrsquoest pas stabiliseacutee Elle renvoie geacuteneacuteralement aux personnes concerneacutees par une pathologie chronique qui par leur expeacuterience de la maladie ont accumuleacute un savoir qui leur permet de devenir acteurs dans leur relation aux soins et au systegraveme de santeacute Devenir acteur cela veut dire par exemple ecirctre un interlocuteur pris en compte par les professionnels de santeacute prendre en charge des formations dans des programmes drsquoeacuteducation theacuterapeutique ou encore devenir repreacutesentant des usagers dans diverses instances locales de gouvernance de santeacute laquo Le patient expert raquo est ainsi devenu un nouvel enjeu des politiques publiques et une figure reconnue juridiquement En effet lrsquoexpertise individuelle et collective des patients relegraveve aujourdrsquohui des droits des malades et usagers du systegraveme de santeacute consacreacutes par la loi du 4 mars 2002

Cette recherche est reacutealiseacutee en partenariat avec lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida gracircce agrave un financement du programme PICRI (partenariat institution-citoyens pour la recherche et

lrsquoinnovation) de la reacutegion Ile-de-France

BiBiA pAVARD DocTEuRE En HisToiRE posT-DocToRAnTE agrave LrsquoinsTiTuT DRoiT ET sAnTeacute uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs

Bibia Pavard

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de production drsquoun savoir sur la maladie qui se construit lors de la rencontre entre les patients et les professionnels de santeacute (engageacutes ou non dans les associations) Leurs actions appuyeacutees sur de reacuteelles compeacutetences conduisent agrave des transformations de la loi Du point de vue de la recherche scientifique lrsquoimplication des associations de patients dans la deacutefinition des protocoles drsquoessais theacuterapeutiques au deacutebut des anneacutees 1990 aux Eacutetats-Unis puis en France constitue une rupture drsquoimportance Le groupe sur les traitements et la recherche theacuterapeutique aussi appeleacute groupe TRT-5 creacuteeacute en 1992 par plusieurs associations a ainsi contribueacute agrave la reacuteglementation des autorisations temporaires drsquoutilisations (Deacutecret n˚94-568 du 8 juillet 1994) qui rendent accessibles pour des pathologies rares et graves sur demande des meacutedicaments encore en phase drsquoessais cliniques et qui nrsquoont pas reccedilu drsquoautorisation de mise sur le marcheacute Des acteurs profanes sont donc parvenus agrave faire prendre en compte les besoins des malades dans la reacutegulation de la distribution des meacutedicaments

LEs ARcHiVEs DE LrsquoAssociATion AiDEsLa recherche se concentre sur le cas de lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida depuis sa creacuteation en 1984 A partir des archives de lrsquoassociation mais aussi des archives du ministegravere de la santeacute ou du Parlement il srsquoagit drsquoeacutetudier la maniegravere dont les savoirs profanes produits par lrsquoassociation sont pris en compte comme expertise et comment lrsquoexpertise associative contribue agrave lrsquoeacutemergence de la figure de patient expert Par exemple un des terrains drsquoaction de lrsquoassociation Aides est le droit comme moyen de deacutefendre les malades contre les discriminations mais aussi comme moyen de faire reconnaicirctre leur place dans le systegraveme de santeacute La reacuteponse aux problegravemes immeacutediats rencontreacutes par les personnes concerneacutees par le VIH-sida permet agrave lrsquoassociation de construire une compeacutetence sur les droits des malades qui est agrave la source de la production de textes geacuteneacuteraux destineacutes agrave modifier la loi Cette expertise juridique est reconnue au moment de la reacuteforme de lrsquohocircpital en 1995 un militant du groupe juridique de Aides est ainsi membre du Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere en tant qursquounique repreacutesentant des associations Cette reacuteforme est de plus une premiegravere eacutetape dans la prise en compte lrsquoexpertise des usagers dans le fonctionnement du systegraveme de santeacute agrave travers leur entreacutee dans les conseils drsquoadministration des hocircpitaux En outre la participation drsquoun repreacutesentant de Aides au Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere est agrave lrsquoorigine de la creacuteation du collectif interassociatif sur la santeacute qui repreacutesente une volonteacute drsquoallier associations de patients et associations de consommateurs dans lrsquoobjectif commun de deacutefendre les droits des usagers du systegraveme de santeacute Le collectif interassociatif sur la santeacute a ainsi un rocircle dans la genegravese de la loi du 4 mars 2002 qui consacre les droits individuels (digniteacute consentement eacuteclaireacute accegraves au dossier meacutedical etc) mais aussi collectifs des malades (notamment agrave travers la possibiliteacute pour les associations de patients de repreacutesenter les usagers dans diverses instances de gouvernance de la santeacute) Lrsquoeacutetude meneacutee a aussi pour objectif de mesurer comment ce nouveau droit de repreacutesentation des usagers a affecteacute les strateacutegies militantes des associations dans le domaine de la santeacute Qui sont ces repreacutesentants des patients et usagers Dans quelles instances lrsquoassociation Aides choisit-elle de srsquoinvestir Voit-on apparaicirctre des experts de lrsquoexpertise des patients

Histoire de AIDESCette association a eacuteteacute creacuteeacutee en 1984 agrave lrsquoinitiative de Daniel Defert agrave la suite du deacutecegraves de Michel Foucault Agrave cette eacutepoque pour le fondateur de lrsquoassociation la nouvelle eacutepideacutemie rend saillant un certain nombre drsquoenjeux lieacutes au savoir et au pouvoir dans la meacutedecine aux relations meacutedecins-malades profondeacutement asymeacutetriques et agrave la place des malades dans la socieacuteteacute une place peu consideacutereacutee Crsquoest drsquoautant plus vrai que le sida touche particuliegraverement au deacutepart des populations stigmatiseacutees socialement - les homosexuels les usagers de drogue et certaines populations migrantes ndash et rajoute un autre stigmate celui de la contagion Les rapports de domination dans la prise en charge de la maladie et les risques de discriminations lieacutes agrave lrsquoeacutepideacutemie sont forts Lrsquoassociation Aides a pour objectif de construire les ressources pour redonner un pouvoir de deacutecision et drsquoaction aux personnes concerneacutees par le VIH-sida Lrsquoassociation produit des connaissances et des compeacutetences agrave partir des malades et pour les malades agrave travers la publication de brochures drsquoouvrages de revues et souvent la tenue de permanences teacuteleacutephoniques de renseignements Comme Daniel Defert lrsquoa exprimeacute lors de la Ve

Confeacuterence internationale sur le sida agrave Montreacuteal en juin 1989 la lutte contre le sida fait eacutemerger laquo un nouveau reacuteformateur social le malade raquo alors mecircme que jusque-lagrave ce sont davantage les meacutedecins qui avaient œuvreacute comme reacuteformateurs sociaux

Ressources Institut Droit et Santeacute wwwinstitutdroitsantecomhomefrhtml Association Aides wwwaidesorg Groupe TRT5 wwwtrt-5org Collectif interassociatif sur la santeacute wwwlecissorg

copy Steacutephane Blot

30 1 France Allemagne Grande Bretagne Italie Espagne Portugal Belgique Suisse Roumanie Feacutedeacuteration de Russie Pays-Bas Suegravede Ukraine Turquie Maroc Irlande Grand Ducheacute du Luxembourg Principauteacute de Monaco Suisse Gregravece Italie Malte Danemark Finlande Islande Norvegravege Estonie Lettonie Lituanie Albanie Bosnie Herzeacutegovine Croatie Hongrie Maceacutedoine Pologne Reacutepublique Tchegraveque Serbie Monteacuteneacutegro Slovaquie Armeacutenie Bieacutelorussie Geacuteorgie Moldavie Algeacuterie Tunisie Israeumll Liban Egypte Iran

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La cOLLecTe drsquoObjeTs sUr LrsquoHISTOIRE ET LA MEacuteMOIRE DU SIDA

Le Museacutee des Civilisations de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee (MUCEM) est un museacutee de socieacuteteacute qui traite des grands problegravemes du contemporain Lrsquoeacutepideacutemie de sida par son extension constitue lrsquoun des problegravemes majeurs de notre socieacuteteacute plus de 40 millions de personnes sont seacuteropositives ou malades du sida dans le monde

Georges Henri Riviegravere le fondateur du museacutee national des Arts et Traditions Populaires dont le MUCEM prend la suite srsquoeacutetait assigneacute la tacircche de laquo donner la parole agrave ceux qui ne lrsquoavaient pas raquo Dans cet esprit le MUCEM accorde une place de choix aux exclus de notre socieacuteteacute Or le sida comme les eacutepideacutemies en geacuteneacuteral entraicircne des exclusions lieacutees agrave de mauvaises informations agrave la peur de la contamination mais aussi agrave la peur de ce qui est diffeacuterent Aussi parler du sida crsquoest parler des droits de lrsquohomme et des combats des malades pour ces droits (droits des femmes et des enfants droits des homosexuels bisexuels et transsexuels des migrants et des sans papiers des usagers de drogues des deacutetenus des prostitueacutes) Avec le sida ce sont les malades eux-mecircmes qui se sont battus (pour la premiegravere fois) pour participer aux congregraves scientifiques et aux deacutecisions qui les concernaient Il a sembleacute important que le museacutee en conserve les traces Le museacutee dans ce domaine comme dans drsquoautres a diffeacuterents rocircles

la conservation drsquoobjets fragiles que lrsquoon ne garde pas neacuteces-sairement

entretenir la meacutemoire des exclus dans une meacutemoire nationale et europeacuteenne

inciter agrave deacutebattre car le museacutee est bien sucircr un lieu de preacutesentation et drsquoexposition ougrave peuvent se deacuterouler des rencontres et des deacutebats

Que sont ces objets

Il y a environ 17 000 objets qui ont eacuteteacute collecteacutes en France et dans 49 pays de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee1 Par objets on entend aussi bien des affiches et cartes postales que des tee-shirts des enveloppes de preacuteservatifs des badges et pinrsquos des banderoles pancartes et tracts de manifestation des produits deacuteriveacutes (par exemple des stylos des tasses portant le ruban rouge) des brochures deacutepliants livres videacuteos CD On peut les classer en trois grandes cateacutegories

objets et documents lieacutes agrave lrsquoinformation et agrave la preacutevention objets et documents relatifs agrave la lutte contre lrsquoexclusion et agrave la

solidariteacute (ruban rouge Journeacutee mondiale de lutte contre le sida le 1er deacutecembre)

objets et documents relatifs aux revendications politiques pour les droits des malades Ils sont riches drsquoenseignements dans des domaines annexes agrave la maladie repreacutesentations de la diffeacuterence repreacutesentations du corps de la sexualiteacute et de la maladie rapport au risque ou encore la place des jeunes et des femmes dans la socieacuteteacute

sTeacutepHAnE ABRioLingeacuteniEuR DrsquoeacuteTuDEs Au cnRs

cERLis uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs mucEmSteacutephane Abriol

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Les fOrmaTiOns de LrsquoUniversiTEacute paris descarTes CONSACREacuteES AU VIH

Master infectiologie microbiologie virologie immunologie (IMVI)

Cohabiliteacute avec lrsquouniversiteacute Paris DiderotResponsables du diplocircme Catherine Fridman (option immunologie) Flore Rozenberg (option virologie) Xavier Nassif (option microbiologie)Cette mention vise agrave former des eacutetudiants scientifiques ingeacutenieurs et meacutedecins dans ces trois grandes speacutecialiteacutes en insistant sur la transversaliteacute des concepts et des approches Chaque speacutecialiteacute Recherche est organiseacutee de faccedilon relativement indeacutependante mais similaire avec des passerelles possibles et souhaiteacutees Un tronc commun par speacutecialiteacute drsquoune dureacutee de deux semaines est organiseacute en collaboration avec lrsquoInstitut Pasteur De nombreux deacuteboucheacutes existent dans la recherche publique et priveacutee ainsi que dans lrsquoenseignement supeacuterieur

Le Master 1er anneacutee est proposeacute soit sous forme drsquoun parcours santeacute reacuteserveacute aux eacutetudiants des filiegraveres santeacute (meacutedecine pharmacie odontologie et maiumleutique) soit sous forme drsquoun parcours scientifique du Master 1er anneacutee IMVI ouvert aux eacutetudiants issus de cursus scientifiques

DIU Prise en charge de lrsquoinfection par le VIH

Responsable du diplocircme Jean-Paul ViardEn raison de lrsquoeacutevolution tregraves rapide des connaissances des techniques et des traitements les praticiens doivent acqueacuterir ou reprendre les bases fondamentales neacutecessaires agrave la compreacutehension des meacutecanismes physiopathologiques du suivi virologique et des traitements de lrsquoinfection agrave VIH

DU Maladies auto-immunes et maladies systeacutemiques

Responsable du diplocircme Loiumlc GuillevinLrsquoobjectif est drsquoapporter aux meacutedecins biologistes pharmaciens une formation approfondie sur ces maladies peu enseigneacutees au cours du cursus eacuteleacutements pathogeacuteniques cliniques paracliniques et theacuterapeutiques neacutecessaires

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Les cOnseiLs dU service inTerUniversiTaire DE MEacuteDECINE PREacuteVENTIVE (SIUMPPS)

Comment se proteacuteger Mecircme srsquoil est difficile drsquoaborder la question du preacuteservatif avec son ou sa partenaire crsquoest pourtant le seul moyen de se proteacuteger du sida et des autres ISTCrsquoest pourquoi le centre de meacutedecine preacuteventive de Paris Descartes le SIUMPPS a distribueacute plus de 15 000 preacuteservatifs en 2012

Que faire apregraves une prise de risque Il est impeacuteratif drsquoeacutevaluer le risque reacuteel qui a eacuteteacute encouru Il est conseilleacute de se rendre immeacutediatement aux urgences hospitaliegraveres ou dans un service de maladies infectieuses ou dans un centre de deacutepistage anonyme et gratuit (CDAG) Un test de deacutepistage vous sera alors proposeacute et un meacutedecin vous recevra lors drsquoun entretien qui lui permettra de mesurer et drsquoanalyser le risque drsquoexposition Si le risque drsquoexposition srsquoavegravere important et si le rapport non proteacutegeacute a eu lieu il y a moins de 48h il est alors possible de prendre un traitement drsquourgence preacuteventif qui peut reacuteduire fortement le risque de contamination Crsquoest le Traitement Post-Exposition (TPE) Ce traitement devra ecirctre pris pendant 4 semaines avec un suivi meacutedical et seacuterologique Il est donc impeacuteratif de reacuteagir immeacutediatement apregraves une prise de risque et de ne pas laisser trop de temps passer Si vous avez deacutepasseacute ce deacutelai de 48h il est absolument neacutecessaire de faire un test de deacutepistage en se rendant dans un CDAG aux urgences dans un service de maladies infectieuses ou dans un laboratoire drsquoanalyses meacutedicales avec lrsquoordonnance drsquoun meacutedecin qui pourra eacuteventuellement prescrire un test de Charge virale VIH Attention les tests de deacutepistage ne permettent une deacutetection des anticorps anti VIH dans le sang qursquoagrave partir de la 6e semaine de contamination Il faut donc attendre 6 semaines apregraves un rapport non proteacutegeacute pour savoir si lrsquoon a eacuteteacute infecteacute et il est donc impeacuteratif de se proteacuteger durant cette peacuteriode drsquoincertitude

Le SIUMPPS est composeacute drsquoeacutequipes pluridisciplinaires (infirmiegraveres meacutedecins psychologues et secreacutetaires) agrave la disposition des eacutetudiants Ce service assure un accueil permanent et personnaliseacute des eacutetudiants qui souhaitent demander conseil controcircler leur eacutetat vaccinal obtenir un certificat meacutedical etc Il propose eacutegalement quelques consultations speacutecialiseacutees (nutrition tabac) des consultations psychologiques45 rue des saints-pegraveres paris 6e

Teacutel 01 42 86 38 74 wwwsiumppsuniv-paris5fr

Les centres de deacutepistage anonyme et gratuit existent dans Paris Ils permettent agrave toute personne de savoir si elle est atteinte par le VIH lrsquoheacutepatite B ou C Certains CDAG sont aussi des Centres drsquoInformation de Deacutepistage et de Diagnostic des Infections Sexuellement Transmissibles (CIDDIST) on y deacutepiste des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) plus speacutecifiques

Liste des centres de deacutepistage anonyme et gratuit agrave Paris

1 Centre Croix-Rouge Franccedilaise 43 rue de Valois - Paris 1er Teacutel 01 42 97 48 29 meacutetro Palais Royal-Museacutee du Louvre (lignes 1 7) Bourse (ligne 3)Bus 48Entreacutee porte vitreacutee agrave cocircteacute de la porte de lrsquoimmeuble Deacutepistage UNIQUEMENT sur RDV

2 Centre Meacutedico-Social municipal Figuier2 rue du Figuier - Paris 4e Teacutel 01 49 96 62 70 meacutetro Saint Paul (ligne 1) Pont Marie (ligne 7) - Bus 67 3 Hocircpital Cochin-Tarnier (AP-HP) 89 rue drsquoAssas - Paris 6e (1er eacutetage) Teacutel 01 58 41 18 17 meacutetro Notre Dame des Champs (ligne 12) - RER B Port Royal - Bus 83

4 Hocircpital Fernand Widal (AP-HP) 200 rue du Faubourg Saint Denis - Paris 10e Secteur Bleu Galerie de gauche Porte 3 Teacutel 01 40 05 43 75 meacutetro Gare du Nord (lignes 4 5) La Chapelle (ligne 2) RER B D Gare du Nord - Bus 32

5 Hocircpital Saint-Louis (AP-HP) 42 rue Bichat - Paris 10e Bacirctiment Lailler accessible par la rue sans entrer dans lrsquohocircpital Teacutel 01 42 49 99 24 ou 01 42 49 42 05 (attention beaucoup drsquoaffluence)meacutetro Reacutepublique (lignes 3 5 8 9 11) Goncourt (ligne 11) Colonel Fabien (ligne 2) Jacques Bonsergent (ligne 5)Bus 75

6 Hocircpital Saint-Antoine (AP-HP) 184 rue du Faubourg Saint Antoine - Paris 12e Secteur Jaune Bacirctiment de lrsquoHorloge 1er Sous-sol Porte 19 Teacutel 01 49 28 24 45meacutetro Reuilly-Diderot (lignes 1 8) Faidherbe-Chaligny (ligne 8)Bus 86

7 Hocircpital Pitieacute Salpeacutetriegravere (AP-HP) 47-83 boulevard de lrsquoHocircpital -Paris 13e Teacutel 01 42 16 10 53Autre entreacutee 52 boulevard Vincent Auriol (M1113125 6 Chevaleret) Bacirctiment de Meacutedecine meacutetro St Marcel (ligne 5) Gare drsquoAusterlitz (lignes 5 10) Chevaleret (ligne 6) - RER c Gare drsquoAusterlitz - Bus 91

8 Centre Meacutedico-Social municipal - CDAGCIDDIST Ridder 3 rue de Ridder - Paris 14e Teacutel 01 58 14 30 30 meacutetro Plaisance (ligne 13) - Bus 62

9 Institut Alfred Fournier25 boulevard Saint-Jacques - Paris 14e Teacutel 01 40 78 26 0071meacutetro Saint-Jacques (ligne 6) Glaciegravere (ligne 6)RER B Denfert-Rochereau - Bus 216

10 Hocircpital Bichat (AP-HP) 46 rue Henri Huchard - Paris 18e Secteur Claude Bernard en direction de la Materniteacute en bas de la passerelle agrave gauche Teacutel 01 40 25 84 34 meacutetro Porte de Saint-Ouen (ligne 13) - Bus 81 - PC2

11 Centre Meacutedico-social municipal - CDAGCIDDIST Belleville 218 rue de Belleville - Paris 20e Teacutel 01 40 33 52 00 meacutetro Teacuteleacutegraphe (ligne 11) Place des Fecirctes (lignes 7bis 11) - Bus 60

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pLAn DE pARis DEs cEnTREs DE DeacutepisTAgE AnonymE ET gRATuiT

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Actif santeacutePermettre aux personnes drsquoecirctre acteur de leur santeacute et de la santeacute109 rue Orfila - 75020 ParisTeacutel 09 50 796 160wwwactif-santeorg Actions traitementsMieux informer pour ecirctre mieux soigneacute190 bd de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 43 67 66 00wwwactions-traitementsorgEmail atactions-traitementsorg

Act Up-ParisAssociation de lutte contre le sida dans la rue dans les meacutedias et dans les institutions Cofondatrice de sidactionBp 287 ndash 75011 Paris Teacutel 01 49 29 44 75wwwactupparisorgEmail actupactupparisorg

ArcatAccompagner orienter preacutevenir informer94-102 rue de Buzenval - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 29 29wwwarcat-santeorgEmail infoarcat-santeorg AIDESFaire avancer la lutte contre le sida crsquoest faire avancer la socieacuteteacute toute entiegravere Teacutel 0805 160 011 (gratuit depuis un poste fixe)wwwaidesorg

Diagonale idfPreacutevenir accompagner heacuteberger creacuteer des solidariteacutes20 avenue de la Terrasse - 91260 Juvisy-sur-OrgeTeacutel 01 69 24 85 60wwwdiagonale-idforgEmail diagonaleidfwanadoofr

Habitat et soinsFavoriser lrsquoaccegraves aux soins et au logement de personnes en situation preacutecaire379 avenue du Preacutesident Wilson - 93210 Saint-DenisTeacutel 01 55 87 55 55wwwgroupe-sosorgEmail soshetsasosorg Hf preacuteventionPreacutevention et sensibilisation sur le VIH et les ISTInstitut de la promotion de la santeacute 3 place de la mairie - 78190 TrappesTeacutel 09 53 84 98 33wwwhf-preventioncomEmail contacthf-preventioncom

Le kiosque infos sida et toxicomaniePreacutevention information orientation sida IST toxicomanie36 rue Geoffroy lrsquoAsnier - 75004 ParisTeacutel 01 44 78 00 00wwwlekiosqueorgEmail infolekiosqueorg

Sida info serviceInformation soutien eacutecoute orientation190 boulevard de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 16 16wwwsida-info-serviceorg

Sidaction Agit sur tous les fronts de la lutte contre le sida 228 rue du Faubourg Saint-Martin - 75010 ParisTeacutel 01 53 26 45 55wwwsidactionorgEmail sidactionsidactionorg

Solidariteacute sidaAider Preacutevenir Deacutefendre16 bis avenue Parmentier - 75011 ParisTeacutel 01 53 10 22 22Email infosolidarite-sidaorg

Centre reacutegional drsquoinformation et de preacutevention du sida (Crips) Icircle de FranceAccueil documentation et formation de toutes personnes en ques-tionnement par rapport au VIHsida ou aux infections14 rue Maublanc - 75015 Paris Teacutel 01 56 80 33 33Email infolecripsnet

Sites web drsquoinformation

VIHorgSite drsquoinformations de deacutebats drsquoeacutechanges au service de la lutte contre le sidawwwvihorg

Sida Info PlusEspace drsquoinformation et drsquoeacutechange pour les seacuteropositifswwwsidainfoplusfr

Les ASSOCIATIONS

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Les Cahiers de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes sont eacutediteacutes par LrsquoUniversiteacute Paris Descartes

Directeur de la publication bull Freacutedeacuteric Dardel

Responsables scientifiques bull Yves Charbitbull Anne Hosmalinbull Christine Rouzioux

Reacutedaction en chef bull Pierre-Yves Clausse bull Alice Tschudy

Coordination bull Brigitte Brohard

Maquette bull Agence Avril

Version numeacuterique bull Virgile Delacirctre

Iconographie bull Photothegraveque Universiteacute

Paris Descartesbull Fotoliabull Institut Pasteur

bull Groupe Institut Cochin Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Huguette amp Prosperbull Mairie de Paris--------------------------------------bull Steacutephane Abriolbull Clarisse Berlioz-Torentbull Marina Cavazzana-Calvobull Yves Charbitbull Odile Launaybull Lisa Haydenbull Anne Hosmalinbull Bibia Pavard bull Leiumlla Perieacutebull Bruno Sargueilbull Carine Tisneacutebull Michaeumll Valente

Ont collaboreacute agrave ce numeacutero institut cochin bull Eacutequipe Cytokines

et infections virales

bull Eacutequipe Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Eacutequipe Interactions hocircte-virus

bull Eacutequipe Interfeacuterence moleacuteculaire entre le virus et la cellule

bull Eacutequipe Phagocytose et invasion bacteacuterienne

bull Eacutequipe Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques

bull Eacutequipe Virus et trafic intracellulaire

Hocircpital necker bull Deacutepartement

de biotheacuterapie bull Eacutequipe Infections agrave VIH

Reacuteservoirs Pharmacologie des Antireacutetroviraux et Preacutevention de la Transmission Megravere Enfant

centre universitaire des saints-pegraveresbull Centre de recherche

sur les liens sociaux (CERLIS)

bull Eacutequipe Chimie amp Biologie Nucleacuteos(t)ides et Immunologie pour la Theacuterapie

bull Eacutequipe Reacutegulation de la Transcription et Maladies Geacuteneacutetiques

bull Institut Droit et Santeacute (IDS)

bull Institut de Recherche sur les Vaccins et lrsquoImmunotheacuterapie des cancers et du sida

bull Service Interuniversitaire de meacutedecine preacuteventive (SIUMPPS)

Faculteacute des sciences pharmaceutiques et Biologiques bull Eacutequipe Meacutecanismes

moleacuteculaires de lrsquoinitiation de la traduction

bull Eacutequipe Structure des ARN interactions et anti-infectieux

centre drsquoinvestigation clinique de vaccinologie cochin pasteur

centre population et Deacuteveloppement (cEpED)

36 wwwparisdescartesfr

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global drsquoinfection caracteacuteristique de chaque patient Il est preacutedictif du risque de progression vers le sida Cette technique permet eacutegalement drsquoeffectuer le diagnostic de lrsquoinfection du nouveau-neacute de megravere seacuteropositive Le deacuteveloppement drsquoautres techniques de recherche pour quantifier et caracteacuteriser les diffeacuterentes formes drsquoADN-VIH inteacutegreacutees au chromosome ainsi que la mesure de la capaciteacute des reacuteservoirs agrave produire du virus nous permettra de participer agrave la construction drsquoessais theacuterapeutiques visant agrave reacuteduire les reacuteservoirs

LEs conTRocircLEuRs Du ViH Il existe de rares cas de personnes seacuteropositives qui ne preacutesentent aucun signe drsquoeacutevolution clinique et biologique sur plusieurs anneacutees ils sont deacutesigneacutes sous le terme de laquo HIV controcircleurs raquo ou laquo controcircleurs du VIH raquo Ces patients dont le systegraveme immunitaire controcircle naturellement lrsquoinfection sont le sujet de nombreuses recherches physiopathologiques La compreacutehension des meacutecanismes agrave lrsquoorigine de ce controcircle virologique pourrait conduire au deacuteveloppement de nouvelles approches theacuterapeutiques ou vaccinales La mesure du taux drsquoADN-VIH chez ces patients nous a permis de montrer qulsquoils preacutesentent un niveau de reacuteplication virale et de reacuteservoirs particuliegraverement bas mecircme apregraves plus de 10 ans drsquoinfection Deux meacutecanismes pourraient expliquer ces deacutefenses naturelles soit une reacutesistance naturelle des lymphocytes agrave lrsquoinfection ou bien un blocage de la reacuteplication du virus par des facteurs de restriction Lrsquoeacutetude de ces meacutecanismes est prometteuse Une forte proportion de ces sujets laquo controcircleurs du VIH raquo sont porteurs drsquoallegraveles HLA-B27 etou de HLA-B57 Ces allegraveles se reacutevegravelent protecteurs car ils induisent des fonctions de lymphocytes TCD8 plus robustes et plus efficaces contre les cellules infecteacutees activeacutees

LEs pATiEnTs VisconTiNotre groupe de recherches a identifieacute et deacutecrit reacutecemment des cas de patients traiteacutes preacutecocement en primo-infection preacutesentant un controcircle virologique plus de 7 ans apregraves lrsquoarrecirct de leur traitement (Hocqueloux AIDS 2010 Saez-Cirion Plos Pathogens 2013) Cette situation exceptionnelle se reacutevegravele peu freacutequente du fait qursquoelle neacutecessite des conditions particuliegraveres drsquoinitiation tregraves preacutecoce des traitements maintenus au moins deux ans puis interrompus La freacutequence de cette situation est estimeacutee de 7 agrave 10 des patients traiteacutes en primo-infection sans que des facteurs particuliers nrsquoaient eacuteteacute identifieacutes Ces patients laquo controcircleurs post-traitement raquo ou VISCONTI pour Viro-Immunological Sustained Control after Treatment Interruption ne portent pas les allegraveles protecteurs HLA-B27 ou HLA-B57 Ils nrsquoont pas drsquoactiviteacute TCD8 fortes comme les HIV controcircleurs Par contre ils preacutesentent un niveau des reacuteservoirs particuliegraverement faible et certains voient leurs reacuteservoirs diminuer ces derniegraveres anneacutees alors qursquoils ne reccediloivent plus de traitement La culture des cellules lymphocytaires de ces sujets permet de montrer une reacuteplication virale avec une production de virus nrsquoindiquant pas des blocages complets ou la preacutesence de virus deacutefectifs majoritaires Notre hypothegravese est qursquoun meacutecanisme du controcircle virologique en lrsquoabsence de traitement est diffeacuterent de celui des HIV controcircleurs Nous pensons que le traitement tregraves preacutecoce interrompt lrsquoeacutetablissement des reacuteservoirs bloque la laquo tempecircte cytokinique raquo induite lors de la primo-infection tout en preacuteservant des fonctions immunitaires essentielles notamment les reacuteponses immunes inneacutees

TRAiTEmEnTs En pRimo-inFEcTionDegraves 2001 nous avons rapporteacute le fait que des traitements initieacutes degraves la primo-infection induisent une forte reacuteduction du taux drsquoADN-VIH des lymphocytes sanguins beaucoup plus importante que celle induite par des traitements initieacutes en phase chronique De nombreux reacutesultats convergent maintenant et confirment lrsquoimpact important des traitements initieacutes tregraves preacutecocement LrsquoEssai ANRS-OPTIPRIM est le premier essai visant agrave explorer lrsquoimpact drsquoune penta-theacuterapie de 24 mois initieacutee dans les dix semaines suivant la contamination sur le reacuteservoir sanguin Lrsquoessai qui a commenceacute en 2010 va se deacuterouler jusqursquoen 2014 Les preacutelegravevements recueillis au cours de cet essai vont nous permettre de caracteacuteriser finement le reacuteservoir viral en phase tregraves preacutecoce de la primo-infection Nous pourrons eacutegalement caracteacuteriser les reacuteponses immunitaires inneacutees et speacutecifiques analyser la reacuteponse anticorps et rechercher drsquoeacuteventuels meacutecanismes de blocage de la latence virale

nouVELLEs pisTEs THeacuteRApEuTiquEsLrsquoeacutelimination complegravete des cellules reacuteservoirs sera un objectif tregraves difficile agrave atteindre Pour eacuteradiquer lrsquoinfection il faudrait cibler speacutecifiquement le geacutenome viral inteacutegreacute dans les chromosomes Certaines moleacutecules anticanceacutereuses pourraient ecirctre utiliseacutes dans ce contexte Nous explorons de telles pistes avec les eacutequipes des Professeurs Brigitte Autran (Inserm - UMRS 945) et Carine van Lint de lrsquoUniversiteacute de Bruxelles Nous avons exploreacute la capaciteacute des cellules reacuteservoirs TCD4 quiescentes agrave produire du virus en preacutesence de divers activateurs de la latence virale Cela pourrait constituer une nouvelle approche theacuterapeutique Il reste agrave savoir quels seraient les patients qui pourraient beacuteneacuteficier au mieux de tels traitements

Sur la paillassecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I

Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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recHercHes fOndamenTaLesEN IMMUNOLOGIE ET EN VIROLOGIE

AnnE HosmALinDiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE pReacutesEnTATion DE LrsquoAnTigegravenE pAR LEs cELLuLEs DEnDRiTiquEs

Rocircle des cellules dendritiquesLrsquoobjectif de nos recherches est de permettre de trouver de meilleurs protocoles pour eacutelaborer des candidat-vaccins ou des immunotheacuterapies et eacutegalement de deacutecouvrir des paramegravetres preacutedictifs pour aider les deacutecisions theacuterapeutiques concernant lrsquoinfection par le VIH

Nous eacutetudions des cellules particuliegraveres du systegraveme immunitaire les cellules dendritiques Ces cellules sont essentielles dans le deacuteclenchement de la reacuteponse immunitaire et dans lrsquoefficaciteacute des vaccins En effet elles sont les seules qui peuvent activer les lymphocytes T naiumlfs et donc deacuteclencher les reacuteponses immunitaires Elles ont eacuteteacute appeleacutees laquo cellules preacutesentatrices de lrsquoantigegravene professionnelles raquo Certaines sont speacutecialiseacutees dans la laquo preacutesentation croiseacutee de lrsquoantigegravene raquo un processus gracircce auquel les cellules dendritiques sont capables de preacutesenter aux cellules du systegraveme immunitaire certains fragments des microbes qui infectent des cellules voisines ces fragments sont appeleacutes antigegravenes Elles informent ainsi les lymphocytes T et B de lrsquoinfection ce qui initie une strateacutegie complexe de destruction tregraves speacutecifique des cellules infecteacutees Les vaccins contre les virus doivent la plupart du temps passer par des voies de preacutesentation croiseacutees dans les cellules dendritiques Alors seulement le systegraveme immunitaire sera activeacute et capable de reconnaicirctre speacutecifiquement le virus

Les cellules dendritiques sont des sentinelles qui repegraverent lrsquoentreacutee de pathogegravenes dans lrsquoorganisme Elles ont un rocircle de coordination de la reacuteponse immunitaire Elles libegraverent des proteacuteines appeleacutees cytokines pour activer les autres cellules du systegraveme immunitaire et polariser leurs reacuteponses contre les virus les tumeurs les bacteacuteries ou les parasites En particulier les cellules dendritiques plasmacytoiumldes sont les principales productrices drsquoune famille de cytokines appeleacutee interfeacuteron alpha Ces proteacuteines inhibent la multiplication du virus dans les cellules de lrsquohocircte participant ainsi agrave son eacutelimination Nous avons deacutecouvert le deacuteficit du nombre des cellules dendritiques circulantes lors de lrsquoinfection par le VIH et une forte diminution de la production drsquointerfeacuteron 1 dans la primo-infection Le deacuteficit des cellules plasmacytoiumldes est preacutedictif drsquoune perte de controcircle de la reacuteplication virale

Anne HosmalinDirectrice de recherche CNRS MD PhD chef de lrsquoeacutequipe laquo Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques raquocopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Equipe Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiquesAlexandre Lubin - Yolande Richard - Kahina Taleb - Camille Baey - Michaeumll Valente - Vincent Feuillet - Milica Millvojevic - Jean-Pierre Jourdain - Lene Vimeux - Marco Iannetta - Ezgi Yildiz - Anne HosmalincopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Reacuteponses immunitaires

Hyperactivation du systegraveme immunitaireLors de lrsquoinfection par le VIH il existe un cercle vicieux drsquohyperactivation du systegraveme immunitaire Le VIH infecte preacutefeacuterentiellement les lymphocytes CD4 qui sont tregraves importants dans les deacutefenses immunitaires Lorsque ces cellules sont activeacutees le virus peut se multiplier Au niveau de lrsquointestin ces lymphocytes sont en permanence activeacutes par le voisinage des bacteacuteries intestinales Ainsi lrsquohyperactivation du systegraveme immunitaire entrave paradoxalement lrsquoeacutelimination du virus Notre eacutequipe a montreacute que cette hyperactivation pourrait reposer sur une population particuliegravere de globules blancs des monocytes porteurs de la moleacutecule MDC-8 Ceux-ci pourraient devenir une nouvelle cible theacuterapeutique Cette strateacutegie permettrait de compleacuteter lrsquoaction des antireacutetroviraux en interrompant drsquoune maniegravere tregraves cibleacutee le cercle vicieux drsquohyperactivation du systegraveme immunitaire

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Yolande Richard copyVirgile Delacirctre I Service Communi-cation I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

FLoREncE niEDERgAngDiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE pHAgocyTosE ET inVAsion BAcTeacuteRiEnnE

Effets de lrsquoinfection des macrophages par le VIHNotre eacutequipe eacutetudie les effets de lrsquoinfection par le VIH-1 sur les fonctions des macrophages Les macrophages sont des cellules du systegraveme immunitaire issues de la diffeacuterenciation de preacutecurseurs et de monocytes circulants dans les tissus Ils jouent un rocircle majeur dans lrsquoeacutelimination quotidienne des deacutebris cellulaires ainsi que des microorganismes pathogegravenes (fonction de phagocytose et de clairance) et participent agrave lrsquoorchestration des reacuteponses immunitaires par la seacutecreacutetion de meacutediateurs solubles les cytokines Les macrophages repreacutesentent une cible majeure du VIH car ils permettent une reacuteplication virale productive tout en eacutetant reacutesistants aux effets cytotoxiques du virus contrairement aux lymphocytes T Ils jouent un rocircle tregraves important dans le deacuteveloppement de maladies opportunistes et communautaires En particulier se sont deacuteveloppeacutees ces derniegraveres anneacutees des pathologies tregraves seacutevegraveres lieacutees agrave des souches de Salmonelles hyper invasives qui au lieu de donner lieu agrave des infections locales controcircleacutees eacutevoluent en maladie systeacutemique grave chez les patients immunodeacuteprimeacutes en Afrique australe

Nous avons montreacute que les macrophages infecteacutes par le VIH-1 preacutesentent des capaciteacutes reacuteduites de phagocytose de diverses cibles La proteacuteine NEF qui est un facteur de virulence majeur du VIH-1 joue un rocircle primordial dans lrsquoinhibition de la phagocytose en perturbant le trafic intracellulaire indispensable pour une internalisation efficace Nos recherches se concentrent actuellement sur lrsquoeacutetude des eacutetapes plus tardives de maturation de deacutegradation et clairance des bacteacuteries et drsquoactivation des cellules Notre but est de comprendre pourquoi les cellules infecteacutees par le VIH-1 permettent le deacuteveloppement de maladies opportunistes en utilisant en particulier des modegraveles de co-infections par le virus et les souches invasives africaines de bacteacuteries Salmonella Nous recherchons aussi les facteurs viraux impliqueacutes dans ces eacutetapes

yoLAnDE RicHARDDiREcTRicE DE REcHERcHE

Compartiment lymphocytaire B et infections pathogegravenes par VIHSIVLe fonctionnement du compartiment B est profondeacutement alteacutereacute chez les patients infecteacutes par le VIH-1 ou les macaques infecteacutes par les souches pathogegravenes du virus de lrsquoimmunodeacuteficience simienne (SIV) Les Primates Non Humains (comme les macaques Rheacutesus ou cynomolgus) infecteacutes par le SIV (analogue du VIH chez les macaques) repreacutesentent le seul modegravele pertinent permettant de faire progresser les recherches sur le sida Dans ce modegravele nous avons montreacute que la perte en lymphocytes B meacutemoires une caracteacuteristique de la phase chronique deacutebute degraves le stade de primo-infection et nrsquoest que partiellement contrecarreacutee par les theacuterapies antireacutetrovirales mecircme preacutecoces Une population de lymphocytes B dits de la zone marginale speacutecialiseacutee dans la reacuteponse antibacteacuterienne voit aussi sa freacutequence reacuteduite au cours de la primo-infection La perte de ces deux populations compromet la reacuteponse speacutecifique du virus mais aussi les reacuteponses acquises naturellement ou par vaccination contre les pathogegravenes et favorise lrsquoeacutemergence drsquoinfections opportunistes Le contexte inflammatoire de lrsquoinfection surimpose une hyperactiviteacute B deacutetectable dans les tissus peacuteripheacuteriques et muqueux qui est associeacutee agrave une hyperproduction drsquoimmunoglobulines polyclonales degraves la primo-infection

Nous avons reacutecemment montreacute une surexpression de BAFF (pour B-cell Activating Factor of the TNF Family) dans le seacuterum et les tissus des macaques primo-infecteacutes qui pourrait contribuer agrave favoriser une reacuteponse B systeacutemique au deacutetriment de la reacuteponse speacutecifique du VIH-1 mais aussi agrave affecter le compartiment T en modulant via les fonction de cellules preacutesentatrices de lrsquoantigegravene des lymphocytes B activeacutesmeacutemoires Cette hypothegravese est actuellement eacuteprouveacutee in vivo chez le macaque infecteacute traiteacute ou non par une forme soluble du reacutecepteur BAFF-R Les conseacutequences de ce blocage sont eacutevalueacutees en termes de reacuteeacutequilibrage de reacuteponse B et T (TH17TH1) ainsi que de protection des cellules dendritiques

Macrophage deacuteriveacute de monocytes sanguins de

donneurs sains infecteacutes in vitro par du VIH-1 Le marquage

anti-capside p24 est visualiseacute en vert le reacuteseau de microtu-

bules en rouge et le noyau des cellules en bleu

copy Chantal Deschamps (eacutequipe F Niedergang)

Une cellule dendritique avec ses compartiments endosomaux ougrave le VIH peut ecirctre phagocyteacute (en vert) son noyau (en bleu) et ses prolongements chargeacutes drsquoantigegravenes (en rouge)copy Michaeumll Valente Anne Hosmalin I Equipe laquo Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques raquo

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Reacutemi cHEyniER DiREcTEuR DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipEcyTokinEs ET inFEcTions ViRALEs

CytokinesLes cytokines sont des proteacuteines essentielles au fonctionnement du systegraveme immunitaire Seacutecreacuteteacutees par les lymphocytes T et B les cellules dendritiques et les macrophages mais aussi par des cellules nrsquoappartenant pas au systegraveme immunitaire elles ont pour fonction de maintenir lrsquoeacutequilibre homeacuteostatique du systegraveme immunitaire et de moduler les reacuteponses immunitaires

Parmi ces cytokines nous nous inteacuteressons plus particuliegraverement agrave lrsquointerleukine 7 (IL-7) cytokine cleacute de la reacutegulation des populations lymphocytaires T En raison de son rocircle primordial dans la thymopoiumlese et de son action sur la prolifeacuteration et la survie des lymphocytes T peacuteripheacuteriques cette cytokine est utiliseacutee dans des essais cliniques visant agrave ameacuteliorer la reconstitution immunitaire des patients infecteacutes par le VIH Notre eacutequipe participe agrave lrsquoanalyse des conseacutequences immunologiques et virologiques de cette theacuterapie Nous analysons les effets de cette immunotheacuterapie sur la diversiteacute des lymphocytes T des patients et sur le deacuteveloppement des reacuteponses immunitaires T speacutecifiques du virus De plus nous avons identifieacute ces derniegraveres anneacutees une nouvelle proprieacuteteacute de lrsquoIL-7 qui participe agrave la redistribution des cellules de lrsquoimmuniteacute vers les muqueuses portes drsquoentreacutee de la plupart des pathogegravenes Suite agrave cette deacutecouverte nous eacutetudions chez le macaque rheacutesus lrsquoimpact drsquoun traitement par lrsquoIL-7 sur le deacuteveloppement des reacuteponses immunitaires au niveau des muqueuses induites par des stimulations antigeacuteniques locales Dans ces muqueuses nous analysons eacutegalement lrsquoexpression du reacutecepteur de lrsquoIL-7 dans le but drsquoidentifier les cellules impliqueacutees dans la mise en place des reacuteponses immunitaires muqueuses et drsquoen disseacutequer les meacutecanismes drsquoaction

Parmi les cytokines produites en reacuteponse aux infections nous eacutetudions eacutegalement dans le modegravele macaque infecteacute par le SIVmac la reacuteponse interfeacuteron alpha induite par la reacuteplication virale dans les organes cibles de lrsquoinfection Nous nous inteacuteressons particuliegraverement agrave lrsquoexpression des sous-types drsquointerfeacuteron alpha dont la fonction antivirale et lrsquoactiviteacute inhibitrice de la prolifeacuteration cellulaire restent agrave deacutefinir preacuteciseacutement La compreacutehension des meacutecanismes de reacutegulation de la production de ces cytokines et de leur impact agrave la fois sur la reacuteplication virale et sur le systegraveme immunitaire pendant la primo-infection par le SIV devrait permettre drsquoidentifier de nouvelles voies theacuterapeutiques qui en compleacutement des traitements antireacutetroviraux pourraient permettre un meilleur controcircle de la reacuteplication virale

Enfin notre eacutequipe srsquointeacuteresse aux chimiokines des cytokines speacutecialiseacutees dans la migration et le controcircle de lrsquoactivation des cellules du systegraveme immunitaire Nous eacutetudions la production et le rocircle de ces moleacutecules au niveau des muqueuses chez lrsquoindividu sain et infecteacute dans le but de mieux appreacutehender les meacutecanismes responsables de la reacuteduction du nombre de lymphocytes T observeacutee au cours des premiegraveres semaines drsquoinfection

Eacutetagegravere de laboratoirecopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Reacutemi Cheynier

Particules du virus du sida (VIH) en jaune bourgeonnant agrave la surface drsquoun lymphocyte Image acquise par microscopie eacutelectro-nique agrave balayage puis coloriseacuteeS Guadagnini et M-C Preacutevost N Sol-Foulon et O Schwartz J-M Panaud copy Institut Pasteur

Cellules dendritiques plasmacytoiumldes (en vert) dans la zone T de la rate (marqueacutee par un anticorps anti actine en rouge les noyaux cellulaires sont en bleu) un organe lymphoiumlde ougrave se

produit une forte reacuteplication du VIH-1 ce qui srsquoaccompagne drsquoune forte production drsquoInterfeacuteroncopyLeiumlla Perieacute Anne Hosmalin I Equipe laquo Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques raquo

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Florence Margottin-GoguetcopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

JeacuteRocircmE EsTAquiERDiREcTEuR DE REcHERcHE

Lapoptose la mort cellulaire programmeacuteeLa speacutecificiteacute de nos recherches reacuteside drsquoune part dans une recherche drsquoamont qui vise agrave preacuteciser les meacutecanismes biochimiques et moleacuteculaires impliqueacutes dans les processus de mort cellulaire programmeacutee des cellules cibles du VIH et drsquoautre part dans une recherche drsquoaval qui eacutetudie ces meacutecanismes in vivo agrave travers lrsquoanalyse des modegraveles de Primates Non Humains infecteacutes par SIV Ces modegraveles nous permettent par ailleurs de tester de nouvelles approches theacuterapeutiques Nos reacutecents travaux ont permis de mettre en exergue que lrsquoinfection par le VIHSIV entraine lrsquoapoptose des cellules preacutesentatrices de lrsquoantigegravene cellules neacutecessaires agrave lrsquoeacutetablissement de la reacuteponse immunitaire Il srsquoagit en particulier des cellules monocytaires et dendritiques Ainsi une mort preacutematureacutee de ces cellules participerait agrave lrsquoeacutetablissement du deacuteficit immunitaire associeacute au sida et ce degraves la phase de primo-infection (Laforge Plos Pathogens 2011)

JEAn-pHiLippE HERBEuVALDiREcTEuR DE REcHERcHE

Meacutecanismes de mort cellulaireLe deacuteveloppement drsquoune reacuteponse inneacutee est essentiel pour lutter contre les infections virales elle permet de deacutetecter les caracteacuteristiques invariantes des microbes envahisseurs et drsquoactiver le systegraveme immunitaire gracircce agrave la production de proteacuteines antivirales appeleacutees cytokines En preacutesence du VIH les cellules dendritiques plasmacytoiumldes produisent des interfeacuterons alpha un groupe particulier de cytokines anti-virales Parallegravelement elles preacutesentent agrave leur surface la proteacuteine TRAIL reacuteguleacutee par les interfeacuterons alpha qui induit la mort des cellules environnantes qui la reconnaissent gracircce agrave un reacutecepteur speacutecifique Dans les phases tardives du sida le taux drsquointerfeacuterons alpha augmente alors que le nombre de lymphocytes T CD4 diminue massivement par mort cellulaire programmeacutee Cela suggegravere que ces cytokines jouent un rocircle dans la pathologie induite par le VIH Nous avons montreacute que les patients laquo controcircleurs raquo qui controcirclent beaucoup mieux que les autres la reacuteplication du VIH preacutesentent une mutation geacuteneacutetique pour le reacutecepteur de la proteacuteine TRAIL Ce reacutecepteur est deacutefectueux La mutation geacuteneacutetique induit la seacutequestration dans la cellule du reacutecepteur qui ne peut alors plus interagir avec TRAIL empecircchant les lymphocytes T CD4 de reconnaicirctre TRAIL et donc de deacuteclencher leur mort cellulaire programmeacutee Cette mutation associeacutee au profil des patients laquo controcircleurs raquo pourrait expliquer le maintien du nombre de leurs lymphocytes T CD4 ainsi que la non-progression vers la phase sida

Bataille moleacuteculaire entre le virus et la cellule

FLoREncE mARgoTTin-goguET DiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE ReacuteTRoViRus-quiEscEncE ET pRoLiFeacuteRATion Nos travaux consistent agrave analyser les ressorts de la bataille moleacuteculaire entre le VIH et la cellule Notre but est de montrer comment le VIH deacutetourne lrsquoenvironnement cellulaire agrave son avantage pour pouvoir se deacutevelopper et se multiplier Pour ce faire nous eacutetudions les meacutecanismes de deacutefense cellulaire mis en place contre lrsquoinfection virale et particuliegraverement le rocircle joueacute par les proteacuteines auxiliaires dans lrsquoinfection de la cellule

Ces proteacuteines sont longtemps resteacutees peu eacutetudieacutees et mysteacuterieuses Il existe deux types de VIH le VIH-1 et le VIH-2 Le VIH-2 est moins pathogegravene en raison drsquoune interaction diffeacuterente avec lrsquohocircte Les virus VIH-1 et VIH-2 expriment 5 proteacuteines auxiliaires 3 en commun (VIF VPR et NEF) et 2 speacutecifiques (VPU pour VIH-1 et VPX pour VIH-2) Avant 2002 on ne cernait pas exactement leurs rocircles car on ne les eacutetudiait pas dans des environnements cellulaires adapteacutes A partir de cette date il y a eu un tournant important dans lrsquoeacutetude de ces proteacuteines avec la deacutecouverte des premiers facteurs de restriction cellulaire crsquoest-agrave-dire des facteurs cellulaires pouvant empecirccher la reacuteplication virale degraves que le virus a peacuteneacutetreacute dans la cellule Notre groupe srsquoest inteacuteresseacute alors agrave trois de ces proteacuteines auxiliaires que sont VPU VPR et VPX Nous avons chercheacute agrave savoir comment elles sont capables de contrecarrer les facteurs de restriction Ainsi nous avons mis en eacutevidence le fait que le virus utilise des proteacuteines cellulaires les E3 ubiquitine ligases qui sont des enzymes qui favorisent la deacutegradation de facteurs cellulaires Petit agrave petit il a eacuteteacute montreacute que VIF VPR et VPU utilisent les ubiquitines ligases pour aller deacutegrader des facteurs cellulaires qui empecircchent naturellement la reacuteplication du virus Nous avons prouveacute le fait que le VIH et en particulier sa proteacuteine VPR peut utiliser une mecircme enzyme pour aller deacutegrader plusieurs facteurs Nous avons aussi montreacute que le facteur cellulaire de deacutefense inactiveacute par VPX la proteacuteine SAMHD1 inhibe le virus en reacuteduisant la quantiteacute cellulaire des briques indispensables agrave la synthegravese de lrsquoADN viral les dNTP Agrave lrsquoheure actuelle nous orientons nos recherches sur la proteacuteine VPR Nous nrsquoavons pas encore trouveacute lrsquoenvironnement cellulaire dans lequel lrsquoexpression du facteur de deacutefense que VPR inactive est stimuleacute

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sERgE BeacutenicHou DiREcTEuR DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE ViRus ET TRAFic inTRAcELLuLAiRENotre eacutequipe srsquoattache agrave comprendre comment le virus utilise et deacutetourne des voies cellulaires essentielles pour se multiplier ou pour perturber le fonctionnement des cellules du systegraveme immunitaire Nous eacutetudions plus particuliegraverement les proteacuteines virales de reacutegulation VPR et NEF dont le rocircle est primordial au cours de certaines eacutetapes de la reacuteplication virale VPR intervient plutocirct au cours des eacutetapes preacutecoces du cycle viral concernant la reacutetro-transcription du geacutenome viral ARN en ADN ainsi que dans le transport de ce dernier du cytoplasme au noyau ougrave il sera inteacutegreacute au geacutenome de la cellule infecteacutee Au contraire NEF intervient au cours des eacutetapes tardives du cycle de reacuteplication virale pour permettre lrsquoassemblage et la production des particules virales infectieuses Lrsquoun de nos axes de recherche est drsquoessayer de deacutevelopper des strateacutegies permettant de bloquer ces facteurs viraux afin drsquoinhiber speacutecifiquement leurs fonctions essentielles au cours de lrsquoinfection naturelle Pour la proteacuteine NEF nous avons deacuteveloppeacute des outils moleacuteculaires speacutecifiques correspondant agrave des fragments drsquoanticorps simple-chaine de lama ciblant speacutecifiquement cette proteacuteine virale Dans des cellules infecteacutees par le VIH-1 ces fragments drsquoanticorps anti-NEF sont capables drsquoinhiber la totaliteacute des fonctions et des deacutesordres fonctionnels provoqueacutes par NEFCes inhibiteurs de NEF constituent donc des outils originaux pour lrsquoeacutetude fondamentale agrave la fois in vitro et in vivo des fonctions de NEF mais eacutegalement pour le deacuteveloppement de nouvelles strateacutegies theacuterapeutiques antivirales cibleacutees sur la proteacuteine NEF

Serge Beacutenichoucopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Le VIH trouve lrsquoopportuniteacute de se reacutepliquer de faccedilon explosive dans les lymphocytes T activeacutes par les cellules dendritiques Ici on voit des lymphocytes T (contour vert) interagissant avec une cellule dendritique (rouge noyaux en bleu) Image obtenue en microscopie agrave fluorescence copy Vincent Feuillet Institut Cochin

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Steacutephane Emilianicopy Lisa Hayden

Clarisse Berlioz-Torrent

cLARissE BERLioz-ToRREnT ET sTeacutepHAnE EmiLiAni DiREcTEuRs DE REcHERcHE cHEFs DE LrsquoeacutequipE inTERAcTions HocircTEs-ViRusLrsquoutilisation des multitheacuterapies antireacutetrovirales (Highly Active Anti-reacutetroviral Theacuterapies) pour le traitement de toutes les personnes infecteacutees par le VIH a permis drsquoobtenir des progregraves consideacuterables tant en termes drsquoinhibition de la reacuteplication virale qursquoau niveau de lrsquoameacutelioration de lrsquoeacutetat clinique des patients Cependant ces multitheacuterapies ne peuvent ni eacuteradiquer le VIH ni empecirccher lrsquoapparition de virus reacutesistants Lrsquoun des deacutefis des futures strateacutegies theacuterapeutiques consistera agrave inhiber les interactions entre le virus et son environnement cellulaire Nos recherches srsquoinscrivent dans cette perspective et visent agrave ouvrir de nouvelles voies pour le deacuteveloppement de moleacutecules antivirales

Lrsquoinfection par le VIH est caracteacuteriseacutee par des niveaux eacuteleveacutes de reacuteplication virale et par la propagation du virus dans lrsquoorganisme mecircme pendant la phase cliniquement latente et asymptomatique chez les patients Lrsquoune des particulariteacutes de ce virus est drsquoutiliser en grande partie la machinerie cellulaire de son hocircte pour se reacutepliquer Notre objectif est drsquoexplorer les relations entre le VIH et la cellule hocircte de faccedilon agrave mettre agrave jour les meacutecanismes moleacuteculaires qui sous-tendent la pathogeacutenie reacutetrovirale

La production de particules virales infectieuses implique de nombreuses interactions entre proteacuteines virales et cellulaires au cours de la reacuteplication virale Au cours des cinq derniegraveres anneacutees nos projets ont porteacute sur la caracteacuterisation de ces interactions au cours des diffeacuterentes eacutetapes de la reacuteplication du VIH Nous avons identifieacute et valideacute fonctionnellement des cofacteurs cellulaires controcirclant lrsquointeacutegration du geacutenome viral dans le chromosome de la cellule hocircte Nous avons eacutegalement eacutetudieacute les derniers stades de la reacuteplication virale en mettant lrsquoaccent sur le trafic des composants viraux vers le site drsquoassemblage viral le bourgeonnement la libeacuteration et la maturation des particules virales Lrsquointeacuterecirct de nos eacutetudes repose sur le fait que ces cofacteurs cellulaires peuvent potentiellement devenir de nouvelles cibles pour le deacuteveloppement de theacuterapies anti-virales

Vue drsquoun laboratoire copy Virgile Delacirctre I Service Communication Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Microscope agrave fluorescence I Michaeumll Valente et Sonia Amraoui copy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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cARinE Tisneacute DiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE sTRucTuRE DEs ARn inTERAcTions ET AnTi-inFEcTiEux

Structure des ARN interactions et anti-infectieux Notre eacutequipe eacutetudie depuis une dizaine drsquoanneacutees le rocircle des proteacuteines du VIH-1 chaperonnes (NCp7 et VIF) des ARN pour promouvoir la formation du complexe drsquoinitiation de la transcription inverse du VIH-1 Nous avons utiliseacute la reacutesonance magneacutetique nucleacuteaire (RMN) pour obtenir une description meacutecanistique de la formation de ce complexe impliquant lrsquoARNtLys3 et lrsquoARN geacutenomique viral Le VIH-1 deacutetourne un ARN de transfert (ARNt) de la cellule hocircte lrsquoARNtLys3 pour lrsquoutiliser comme amorce de la transcription inverse de son ARN geacutenomique La formation de lrsquohybride ARNtLys3ARN viral consiste en lrsquoappariement des 18 nucleacuteotides du PBS (lsquoPrimer binding sitersquo) agrave la seacutequence compleacutementaire formant lrsquoextreacutemiteacute 3rsquo1113125de lrsquoARNt amorceLa formation du complexe drsquoinitiation de la transcription inverse (ARNtLys3ARN viral) neacutecessite donc la fusion de la structure tridimensionnelle de lrsquoARNt un eacuteveacutenement qui ne se produit pas spontaneacutement agrave la tempeacuterature physiologique de lrsquohocircte mais neacutecessite lrsquoaction de la proteacuteine de nucleacuteocapside (NCp7)

Lrsquoensemble de nos travaux RMN visant agrave comprendre la formation du complexe ARNtARN viral assisteacutee par la proteacuteine de nucleacuteocapside nous a permis drsquoacceacuteder agrave une vision dynamique de la formation du complexe drsquoinitiation et drsquoidentifier les changements conformationnels subis par ces ARN et les eacutetapes importantes du processus de formation du complexe drsquoinitiation Drsquoautre part nous avons montreacute que la proteacuteine VIF entre en compeacutetition avec la NCp7 pour les mecircmes sites de fixation sur lrsquoARNtLys3 Ce reacutesultat pourrait expliquer pourquoi VIF inhibe lrsquohybridation de lrsquoARN viral agrave lrsquoARNtLys3 reacutealiseacute par la NCp7 Nous eacutetudions actuellement par RMN le rocircle des acides nucleacuteiques dans la maturation par la proteacutease virale de la proteacuteine de nucleacuteocapside

En parallegravele nous avons deacuteveloppeacute une meacutethode originale de criblage par fragment guideacutee par la RMN En utilisant lrsquoARNtLys3 comme ARN modegravele nous avons ainsi deacuteveloppeacute une chimiothegraveque ciblant les ARN et contenant par exemple des moleacutecules liant speacutecifiquement un domaine de lrsquoARNt avec une constante de dissociation dans la gamme du micromolaire

BRuno sARguEiL DiREcTEuR DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE meacutecAnismEs moLeacutecu-LAiREs DE LrsquoiniTiATion DE LA TRADucTion

Meacutecanismes moleacuteculaires de la traduction des proteacuteines du VIH Le VIH virus agrave ARN comprend un gegravene codant pour la proteacuteine Gag qui est le centre de sa structure Nous nous inteacuteressons aux aspects moleacuteculaires de la traduction de ce gegravene Cette eacutetude est importante dans la compreacutehension du cycle du virus dans la cellule et donc de lrsquoinfectionIl y a quelques anneacutees nous avons montreacute que la proteacuteine Gag peut ecirctre produite selon un meacutecanisme original drsquoentreacutee interne des ribosomes (eacuteleacutements centraux de la machinerie cellulaire qui produit les proteacuteines) Nous savons que ce processus repose sur la proprieacuteteacute extraordinaire du geacutenome viral de lier directement le ribosome Nous avons eacutetudieacute lrsquoimplication des autres facteurs de traduction cellulaire dans ce processus Nous avons reconstitueacute les diffeacuterents modes de traduction de lrsquoARN viral in vitro afin de mieux en disseacutequer les meacutecanismes Enfin nous avons deacutemontreacute que ce pheacutenomegravene avait lieu non seulement avec des souches de laboratoires mais aussi avec des isolats provenant de patients Nous cherchons eacutegalement agrave identifier les deacuteterminants du passage de la traduction agrave lrsquoeacutetape de dimeacuterisation du geacutenome du virus Cette phase est primordiale pour la propagation du virus Nous avons montreacute lrsquoimplication de nouvelles seacutequences virales dans le processus de dimeacuterisation Nous cherchons maintenant agrave deacutefinir lrsquoimportance fonctionnelle de ces eacuteleacutements dans la physiologie du virus

ARN

Bruno Sargueil

Carine Tisneacute

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THEacuteRAPIE GEacuteNIQUE DE Lrsquo INFECTION AU VIH UNE ARME EN PLUS mARinA cAVAzzAnA - cALVoREsponsABLE Du DeacutepARTEmEnT DE BioTHeacuteRApiE DE LrsquoHocircpiTAL nEckER - EnFAnTs mALADEs

Malgreacute le succegraves incontestable des antireacutetroviraux dans le traitement de lrsquoinfection agrave VIH le patient nrsquoest pour autant pas deacutebarrasseacute de lrsquoagent infectieux Inflammation chronique et dysimmuniteacute persistent malgreacute le traitement aggravant le pronostic agrave moyen et agrave long terme La persistance de la reacuteplication virale dans des sites cryptiques altegravere lrsquohomeacuteostasie lymphoiumlde et myeacuteloiumlde ainsi que leur fonction Ces limites de lrsquoapproche theacuterapeutique conventionnelle incitent agrave rechercher de nouvelles approches curatives En 2009 la preuve de principe qursquoun traitement curatif eacutetait possible a eacuteteacute publieacutee (Gero Hutter N Engl J Med 2009) Un patient seacuteropositif et atteint drsquoune leuceacutemie aigueuml myeacuteloblastique a eacuteteacute greffeacute avec les cellules souches heacutematopoiumleacutetiques (CSH) HLA geacutenoidentiques provenant drsquoun donneur sain homozygote pour la mutation Δ32 du co-reacutecepteur CCR5 indispensable agrave lrsquoentreacutee du VIH dans les cellules heacutematopoiumleacutetiques Malgreacute lrsquoarrecirct de la tritheacuterapie le patient (AIDS 2011) est resteacute plus de 3 ans sans recrudescence de la charge virale Voilagrave la preuve que la theacuterapie geacutenique peut marcher il srsquoagit de preacutelever les CSH du sujet infecteacute leur confeacuterer in vitro agrave lrsquoaide drsquoun vecteur lentiviral la reacutesistance agrave lrsquoinfection par le virus sauvage endogegravene et de les reacuteinjecter au patient

Agrave partir de cette publication nous avons eacutegalement envisageacute une approche par theacuterapie geacutenique pour des sujets adultes seacuteropositifs Deux protocoles sont en cours de preacuteparation agrave lrsquoHocircpital NeckerParis Descartes en collaboration avec lrsquoHocircpital Saint LouisParis Diderot Le premier protocole qui devrait ecirctre soumis agrave lrsquoANSM fin 2013 utilisera un vecteur lentiviral de grade clinique produit par la socieacuteteacute Calimmune Ce vecteur lentiviral produit un ARN compleacutementaire de CCR5 capable drsquoeacuteteindre lrsquoexpression de ce co-reacutecepteur et un peptide membranaire (maC46) capable drsquo inhiber la fusion du virus avec la membrane cellulaire En parallegravele un consortium europeacuteen soutenu par lrsquoANRS regroupant scientifiques et cliniciens de 5 pays autour de cette theacutematique essaie de valider un nouveau vecteur susceptible de pieacuteger le virus agrave trois niveaux diffeacuterents de son cycle biologique lrsquoentreacutee la reacuteplication et lrsquoinfectiviteacute Trois points semblent essentiels pour obtenir un effet clinique comparable agrave ceux rapporteacutes dans le cas du laquo Patient de Berlin raquo

le taux de cellules transduites doit ecirctre augmenteacute il faut leur donner un avantage seacutelectif initial drsquoune faccedilon artificielle sans avoir agrave recourir agrave lrsquoarrecirct de la tritheacuterapie un controcircle de lrsquoinflammation chronique doit ecirctre preacutevu La complexiteacute de cette theacuterapeutique est telle que des

progregraves ne peuvent ecirctre attendus agrave court terme mais la theacuterapie geacutenique ouvre pour cette infection de nouvelles perspectives

Marina Cavazzana-Calvocopy Huguette amp Propser

Manipulation en laboratoire L2 sous hotte agrave flux laminairecopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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recHercHes EN VACCINOLOGIE

oDiLE LAunAy pu-pH agrave LrsquouniVERsiTeacute pARis DEscARTEs cHEF Du cEnTRE DrsquoinVEsTigATion cLiniquE (cic) DE VAccinoLogiE cocHin-pAsTEuR HocircpiTAL cocHin

Centre drsquoInvestigation Clinique de VaccinologieDepuis la deacutecouverte du virus du sida en 1983 de nombreuses eacutequipes travaillent sur la mise au point drsquoun vaccin En France lrsquoAgence Nationale de Recherche contre le SIDA et les heacutepatites virales (ANRS) srsquoest impliqueacutee tregraves rapidement et avec une forte visibiliteacute internationale dans la recherche vaccinale avec des eacutetudes meneacutees chez lrsquoanimal puis chez des volontaires sains acceptant de participer aux essaisLe CIC de vaccinologie Cochin Pasteur actuellement seul centre de recherche clinique franccedilais deacutedieacute agrave la vaccinologie participe depuis plus de 20 ans aux recherches meneacutees par lrsquoANRS et les industriels du vaccin (en particulier Sanofi Pasteur) pour la mise au point drsquoun vaccin preacuteventif Plusieurs essais ont eacuteteacute reacutealiseacutes au CIC explorant la capaciteacute de diffeacuterents candidats vaccins agrave induire une reacuteponse humorale etou cellulaire contre le VIH chez des sujets sains Ces essais se poursuivent avec deux eacutetudes preacutevues pour deacutemarrer en 2013 dans le cadre du VRI (Vaccine Research Institute) une eacutetude explorant lrsquoimmuniteacute muqueuse vaginale de femmes infecteacutees ou non infecteacutees par le VIH et un essai vaccinal eacutevaluant une strateacutegie de vaccination combinant un vaccin recombinant et des lipopeptides du VIH

Plus reacutecemment des essais eacutevaluant la possibiliteacute de stimuler le systegraveme immunitaire de patients deacutejagrave infecteacutes par le VIH dans lrsquoobjectif de pouvoir retarder la mise en route du traitement antireacutetroviral ou de lrsquointerrompre chez des patients deacutejagrave traiteacutes ont eacuteteacute mis en place au CIC avec des vaccins deacuteveloppeacutes par des eacutequipes de recherche franccedilaises de haut niveau Cette approche appeleacutee eacutegalement laquo vaccination theacuterapeutique raquo est un des moyens envisageacutes dans la possibiliteacute drsquoeacuteradication du virus (HIV cure)

Plusieurs essais ont eacuteteacute reacutealiseacutes au CIC explorant la capaciteacute de diffeacuterents candidats vaccins agrave induire une reacuteponse humorale etou cellulaire contre le VIH chez des sujets sains Les participants agrave ces essais sont inclus dans une cohorte coordonneacutee par le CIC permettant leur suivi agrave long terme

Odile Launay

Paillassecopy Virgile Delacirctre

Service CommunicationPhotothegraveque Universiteacute

Paris Descartes

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moRgAnE BomsEL DiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE EnTReacuteE muquEusE Du ViH ET immuniTeacute muquEusEVers un candidat-vaccin qui bloquerait le virus au niveau des muqueuses geacutenitalesLa porte drsquoentreacutee principale du virus du sida est composeacutee par les muqueuses geacutenitales Notre objectif est de produire un vaccin capable drsquoinduire la production drsquoanticorps dirigeacutes contre le VIH pour bloquer le virus degraves son premier contact avec lrsquoorganisme et eacuteviter sa propagation Nous avons mis au point un candidat-vaccin efficace chez le macaque femelle qui induit ce type drsquoanticorps anti-VIH dans les muqueuses vaginales Les premiers essais cliniques ont montreacute que le vaccin est bien toleacutereacute chez la femme et induit bien les anticorps attendus aux niveau vaginal

Pour parvenir agrave de tels reacutesultats nous avons eacutetudieacute un groupe de femmes reacutesistantes agrave lrsquoinfection malgreacute des rapports sexuels non proteacutegeacutes avec des partenaires seacuteropositifs Pour se proteacuteger ces femmes ont deacuteveloppeacute des anticorps vaginaux contre la proteacuteine transmembranaire Gp41 de lrsquoenveloppe du VIH Il srsquoagit de la partie de lrsquoenveloppe virale la moins variable entre toutes les souches virales du sida Gp41 controcircle agrave la fois lrsquoentreacutee du virus dans les cellules de la muqueuse et lrsquoinfection des lymphocytes T CD4 Nous avons caracteacuteriseacute les parties de Gp41 reconnues par ces anticorps et nous les avons utiliseacutees pour le vaccin Le vecteur vaccinal de ce candidat-vaccin le virosome est utiliseacute chez lrsquoHomme depuis plus de 20 ans dans plusieurs vaccins Gracircce agrave sa surface lipidique mimant celle du virus ce virosome permet aux antigegravenes de Gp41 drsquoadopter une structure similaire agrave celle qursquoils ont in situ Cela favorise lrsquoinduction drsquoanticorps neutralisants lors de la vaccination Chez les singes in vivo ce vaccin fonctionne parfaitement contre les sous-types B du VIH responsables de 90 des infections aux Etats-Unis en Ameacuterique latine et en Europe et contre le sous type C preacutepondeacuterant en Afrique et Asie du sud Ce succegraves est prometteur

Nous eacutetudions eacutegalement les meacutecanismes drsquoentreacutee du VIH au niveau geacutenital chez lrsquohomme car ils restaient mal compris et mal eacutetudieacutes Nous avons deacutemontreacute que la face interne du preacutepuce mais aussi lrsquouregravetre constituent des portes drsquoentreacutee du virus Nous avons identifieacute les cellules et les meacutecanismes mis en jeu les cellules de Langerhans dans le preacutepuce et les macrophages preacutesents dans lrsquoeacutepitheacutelium de lrsquouregravetre Ce sont les premiegraveres cellules qui sont envahies par le VIH Ainsi dans lrsquouregravetre les cellules de lrsquoeacutepitheacutelium srsquoarrecirctent de seacutecreacuteter les signaux retenant les macrophages agrave leur niveau en conseacutequence de quoi les macrophages infecteacutes quittent lrsquoeacutepitheacutelium et permettent au virus de se propager Dans la muqueuse de lrsquouregravetre les lymphocytes T CD4 ne sont pas infecteacutes parce qursquoils sont immatures Ils pourront lrsquoecirctre plus tard apregraves migration du VIH dans les ganglions Nous cherchons agrave preacutesent agrave deacuteterminer si les macrophages de lrsquouregravetre constituent des reacuteservoirs permettant au virus de ne pas ecirctre eacutelimineacute totalement par les tritheacuterapies Ces travaux pourraient permettre aussi lrsquoeacutelaboration de nouvelles strateacutegies de preacutevention

Yonatan Ganor et Morgane BomselcopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Conjugueacute entre une cellule de Langerhans en rouge en cours de transmission du VIH en violet agrave une cellule T en vertCe conjugueacute est localiseacute dans lrsquoeacutepiderme de la partie interne du preacutepuce humain adulte infecteacute ex vivocopy Eacutequipe laquo Entreacutee muqueuse du VIH et Immuniteacute muqueuse raquo

Manipulation en laboratoirecopyVirgile Delacirctre Service CommunicationPhotothegraveque Universiteacute Paris Descartes

20Manipulation sous la hotte agrave flux laminairecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

NOUVELLE PISTE ORIGINALE POUR UN VACCIN CONTRE LE SIDA CHEZ LES MACAQUES JEAn-mARiE AnDRiEu pRoFEssEuR agrave LrsquouniVERsiTeacute pARis DEscARTEs

Mon eacutequipe a montreacute chez le macaque que la suppression de lrsquoactivation des lymphocytes T CD4 deacutejagrave toucheacutes par le virus de lrsquoimmunodeacuteficience simienne (SIV) empecircche la reverse transcription de ce dernier son inteacutegration dans le noyau et in fine sa reacuteplication proteacutegeant ainsi le macaque de lrsquoinfection

Lrsquoactivation du lymphocyte T CD4 toucheacute par le VIH chez lrsquohomme et par le SIV chez le macaque est neacutecessaire agrave la reacuteplication initiale du reacutetrovirus puis agrave sa disseacutemination dans lrsquoorganisme Cette observation a conduit les chercheurs agrave deacutevelopper chez le macaque un vaccin oral constitueacute drsquoune bacteacuterie commensale du tube digestif le Lactobacillus plantarum connue pour favoriser lrsquoinhibition de lrsquoactiviteacute des cellules du systegraveme immunitaire eacutetat aussi appeleacute laquo toleacuterance immunitaire raquo

Agrave lrsquoinverse de tous les vaccins antiviraux existants agrave ce jour chez lrsquohomme ou lrsquoanimal ce vaccin laquo toleacuterogeacutenique raquo (qui induit une toleacuterance speacutecifique) oral et sans toxiciteacute nrsquoa geacuteneacutereacute ni anticorps ni lymphocytes cytotoxiques agrave lrsquoeacutegard du virus ou des cellules infecteacutees Par contre ce vaccin a induit une population jusqursquoalors inconnue de lymphocytes CD8 reacutegulateurs (non cytotoxiques et MHC-IBE restreints) agrave lrsquoorigine de la suppression speacutecifique de lrsquoactivation des lymphocytes CD4 infecteacutes par le SIV Cette suppression a inhibeacute la reverse transcription du virus et la suite de son cycle reacuteplicatif dans le lymphocyte T CD4 proteacutegeant ainsi les macaques de lrsquoinfection Sur 16 macaques vaccineacutes ayant reccedilu de fortes doses de deux souches diffeacuterentes de SIV par voie intrarectale 15 ont eacuteteacute totalement proteacutegeacutes au-delagrave de 14 mois

Comme le SIV le VIH requiert lrsquoactivation du lymphocyte CD4 pour srsquoy multiplier Les scientifiques espegraverent que ce prototype de vaccin oral soit transfeacuterable agrave lrsquohomme chez lequel il devrait ecirctre essayeacute agrave titre prophylactique aussi bien que theacuterapeutique Ce nouveau concept de vaccin toleacuterogeacutenique pourrait aussi srsquoappliquer agrave de nombreux deacutesordres immunologiques

Jean-Marie Andrieucopy Virgile Delacirctre I Service Communication Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

21Observation de cellules au microscopecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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Les recherches meneacutees au CEPED sur le VIH concernent les dimensions sociales de lrsquoeacutepideacutemie qui sont agrave prendre en compte tant au niveau de la preacutevention que de lrsquoaccegraves au deacutepistage et de la prise en charge de la maladie Cette prise en compte des aspects sociaux qui existe pour toute question de santeacute est capitale dans le cas du sida maladie stigmatiseacutee qui touche des ressorts sociaux aussi sensibles Nos projets de recherche mobilisent diffeacuterentes sciences sociales anthropologie sociologie deacutemographie pour analyser et deacutecrypter la complexiteacute des contextes sociaux et familiaux qui conditionnent les comportements

Nous interrogeons en particulier parmi les ressorts sociaux en jeu dans la preacutevention et la prise en charge de la maladie les relations de genre les relations conjugales et familiales lrsquoappartenance agrave une cateacutegorie sociale stigmatiseacutee ou minoritaire (ex homosexuels au Seacuteneacutegal) la reconfiguration des reacuteseaux sociaux professionnels ou familiaux lors de la migration qui peut conduire agrave des situations de vulneacuterabiliteacute (ex migrants subsahariens en France)

Les interactions entre relations de genre et risques lieacutes au sida si elles preacutesentent certaines constantes varient cependant fortement drsquoun contexte culturel agrave lrsquoautre A travers lrsquoeacutetude de contextes eacutepideacutemiques sanitaires et socieacutetaux divers les travaux meneacutes au sein du CEPED srsquointeacuteressent agrave la place des relations de genre dans la gestion des risques drsquoinfection par le VIH dans la sexualiteacute qursquoelle soit conjugale ou extra conjugale heacuteteacuterosexuelle ou homosexuelle et dans la gestion des risques de transmission du VIH via la procreacuteation Le CEPED deacuteveloppe des recherches sur le VIH en Afrique (Cocircte drsquoIvoire Seacuteneacutegal Afrique du Sud Cameroun) et en Asie (Thaiumllande Viecirct Nam) mais aussi dans les territoires franccedilais drsquoAmeacuterique ou aupregraves des migrants africains vivant en France ce qui permet drsquoexplorer lrsquoeacutevolution des rapports de genre et de ses interactions avec les risques du sida dans un contexte de migration Eacutemerge en particulier de notre reacuteflexion la question des formes de conjugaliteacute mobiliseacutees par lrsquoeacutepideacutemie de VIH Cette conjugaliteacute qui ne relegraveve que partiellement du registre sociologique plus conventionnel en termes de groupe familial ou de couple correspond deacutesormais agrave une eacutechelle suppleacutementaire dans la compreacutehension des instances imbriqueacutees (individus famille lignage communauteacute nation etc) qui conditionnent les choix sanitaires et reproductifs Reposant sur une fluiditeacute sociologique plus forte dans les arrangements familiaux que dans les institutions traditionnelles comme la parenteacute qui structurent les socieacuteteacutes du Sud cette notion de conjugaliteacute joue un rocircle deacutecisif dans les deacutecisions theacuterapeutiques comme le deacutepistage ou dans les strateacutegies reproductives et notamment parmi les jeunes adultes Elle pose eacutegalement des questions nouvelles de ciblage pour les politiques de santeacute

Les apprOcHes SOCIO-CULTURELLES DE LrsquoEacutePIDEacuteMIE

yVEs cHARBiT DiREcTEuR Du cEnTRE

popuLATion amp DeacuteVELoppEmEnT ET pRoFEssEuR

DE DeacutemogRApHiEYves Charbit

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LEs REcHERcHEs Au cEpED Dans lrsquoensemble le panorama mondial de lrsquoaccegraves aux soins est marqueacute par des formes prononceacutees drsquoineacutegaliteacutes internationales mais eacutegalement par des formes de discrimination locales notamment en matiegravere de genre Toutefois agrave la diffeacuterence des situations plus anciennes caracteacuteriseacutees par un fort enclavement des pays du Sud et un relatif isolement geacuteographique des questions de deacuteveloppement au sein drsquoensembles sous-reacutegionaux les derniegraveres deacutecennies pointent vers une ouverture progressive mais sans eacutequivalent historique agrave la circulation des personnes des ideacutees et des techniques dans un contexte domineacute par lrsquoeacutelargissement des meacutecanismes de reacutegulation de marcheacute Patients techniques virus et normes sont aujourdrsquohui beaucoup plus mobiles que par le passeacute

Lrsquoaccroissement des eacutechanges lieacute tout autant agrave la circulation migratoire qursquoaux nouvelles technologies de communication aboutit agrave un deacutecloisonnement graduel des espaces sanitaires agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacuteduisant lrsquoeacutecart proprement socioeacuteconomique qui seacutepare les pays deacuteveloppeacutes du reste du monde Pour les sciences sociales cette confrontation reacutecente entre socieacuteteacutes traditionnelles et nouvelles opportuniteacutes et contraintes sanitaires offre au passage un champ drsquoeacutetude privileacutegieacute pour observer la plasticiteacute des systegravemes sociaux et leur capaciteacute variable drsquoadaptation aux changements technologiques ou sanitaires

Nos recherches suivent eacutetroitement lrsquoactualiteacute de la lutte contre le sida actuellement nous sommes engageacutes dans les probleacutematiques de laquo When to treat raquo et de laquo Treatment as prevention raquo Nous examinons en Cocircte drsquoIvoire les effets sociaux que pourraient avoir un deacutepistage geacuteneacuteraliseacute et une mise sous traitement preacutecoce qui sont envisageacutes par lrsquoOMS comme un possible moyen drsquoendiguer la pandeacutemie En Afrique du Sud nous participons au vaste projet de recherche TasP qui vise agrave eacutevaluer lrsquoeffet drsquoun programme combinant deacutepistage geacuteneacuteraliseacute et reacutepeacuteteacute et mise sous traitement preacutecoce sur lrsquoincidence du VIH en population

La plupart des recherches sont meneacutees en relation eacutetroite avec des eacutequipes biomeacutedicales dans un constant souci de dialogue sciences socialessciences biomeacutedicales Les eacutetudes de cohortes que certaines enquecirctes ont permis de mettre en place sont un outil privileacutegieacute pour cet exercice mais le tregraves fort ancrage local dont beacuteneacuteficient les eacutequipes par exemple en Cocircte drsquoIvoire et en Thaiumllande permettent aussi drsquoenvisager des renouvellements meacutethodologiques des opeacuterations agrave lrsquoinitiative des eacutequipes partenaires Cette collaboration entre sciences sociales et sciences biomeacutedicales permet drsquoenrichir la panoplie classique de la santeacute publique ou de lrsquoeacutepideacutemiologie en apportant les outils meacutethodologiques speacutecifiques aux sciences sociales analyses qualitatives approfondies ou recueil de donneacutees biographiques qui explorent les histoires des individus mais aussi drsquoinvestiguer la probleacutematique de la mesure des pheacutenomegravenes en population geacuteneacuterale et ses variations spatiales

LEs DimEnsions sociALEs DE LA pReacuteVEnTion Cet axe de recherche se divise en 4 projets

Projet Elihos eacutevaluer les interventions aupregraves des homosexuels masculins au seacuteneacutegalCette eacutetude avait pour objectif drsquoeacutevaluer lrsquoimpact des interventions en cours aupregraves des populations homosexuelles au Seacuteneacutegal afin de mieux orienter les politiques publiques et priveacutees drsquointerventions sanitaires et sociales partenaires Division ISTsida Seacuteneacutegal CHU Le Dantec Universiteacute Cheich Anta DiopFinancement ANRS

Examen meacutedical agrave Dakarcopy IRD

Recherche sur le sida en AfriqueMichel Dukhan I copy IRD

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Projet Prenahtest preacutevention en couplePlus de 25 millions de nouvelles infections par le VIH sont survenues dans le monde en 2012 et la preacutevention demeure une prioriteacute absolue dans la lutte contre la pandeacutemie mecircme agrave lrsquoegravere des traitements antireacutetroviraux Lrsquoobjectif suivi eacutetait drsquoeacutevaluer la faisabiliteacute et lrsquoimpact drsquoune intervention de conseil preacutenatal du VIH orienteacute vers le couple sur la freacutequence du deacutepistage du partenaire et du conseil de couple et sur les comportements sexuels de reproduction et de preacutevention du VIHpartenaires ISPED Inserm Centre Pasteur Cameroun PRAYAS Inde CENISMI Reacutepublique Dominicaine MCCU GeacuteorgieFinancement ANRS EGPAF

Projet Parcours Lrsquoeacutetude srsquointitule Parcours car il srsquoagit de prendre en compte la maladie dans les diffeacuterentes eacutetapes drsquoun parcours de vie (comment et pourquoi on est exposeacute au risque drsquoecirctre infecteacute la deacutecouverte de son infection puis la vie avec la maladie) eacutegalement marqueacutees par une expeacuterience de migration Il srsquoagit drsquoune grande enquecircte en Ile-de-France aupregraves des migrants drsquoAfrique sub-saharienne qui a pour objectifs de caracteacuteriser les besoins de santeacute et drsquoameacuteliorer les strateacutegies de preacutevention de deacutepistages et de prise en charge dans le domaine de lrsquoinfection VIH et de lrsquoheacutepatite Bpartenaires CESP Inserm INPES Ined RAAC sida AIDES FORIM COMEDE Hocircpital CochinFinancement ANRS

Projet TaSP Le traitement antireacutetroviral comme moyen de preacuteventionCette eacutetude srsquoappuie sur lrsquohypothegravese selon laquelle le deacutepistage VIH de tous les membres drsquoune communauteacute suivi de la mise sous traitement immeacutediat de tous les individus infecteacutes par le VIH quel que soit leur statut immunologique ou clinique preacuteviendrait la transmission du VIH Le projet TasP est un essai randomiseacute en grappes conduit en Afrique du Sud (KwaZulu-Natal) visant agrave estimer directement lrsquoimpact du traitement antireacutetroviral initieacute immeacutediatement apregraves le diagnostic de lrsquoinfection par le VIH et quel que soit le niveau de CD4 des patients non encore eacuteligibles au traitement ARV sur lrsquoincidence de nouvelles infections VIH dans la population geacuteneacuterale de la mecircme reacutegionpartenaires Africa Center for Health and Population Studies ISPED Inserm CESP Inserm SE4S Inserm IRD EA 3620 Paris Descartes Hocircpitaux Universitaires de Genegraveve Massachusets General HospitalFinancement ANRS

Parcours de vie eT saNTEacute cHeZ Les MiGraNTs oriGiNaires drsquoafrique subsaHarieNNe vivaNT eN iLe-de-fraNce

wwwparcours-sante-migrationcom

Une eacutetUde actUellement dans ce centre de santeacute

eacutetUde anonyme et confidentielle

lrsquoeacutetUde noUs concerne toUtes et toUs

Pour ameacuteliorer la santeacute

soins et accomPaGnement

Preacutevention

lUtte contre

lrsquoexclUsion

DimEnsions sociALEs DE LA pRisE En cHARgE DEs mALADEs ET pERsonnEs ATTEinTEs

pRisE En cHARgE ET TRAiTEmEnTs

Projet Living with Antiretrovirals (LIWA)En collaboration avec des chercheurs de lrsquoINED de Chiang Mai University et de lrsquoIRD une eacutetude a eacuteteacute meneacutee en Thaiumllande du Nord sur lrsquoimpact des antireacutetroviraux sur la vie des adultes infecteacutes leur famille leur communauteacute et le systegraveme de santeacuteUne enquecircte biographique a eacuteteacute effectueacutee aupregraves de patients infecteacutes par le VIHsida pour explorer lrsquohistoire familiale reacutesidentielle eacuteducative leurs projets drsquoavenir et leurs reacuteseaux sociaux Lrsquoenquecircte recueille eacutegalement la situation financiegravere des patients les sources de soutien financier la couverture meacutedicale lrsquohistoire meacutedicale deacutetailleacutee y compris le statut immunologique et virologique lrsquoobservance aux traitements (prise reacuteguliegravere et adeacutequate du traitement) les effets secondaires lrsquohistoire de lrsquoinfection agrave VIH (mode de contamination) et de sa deacutecouverte lrsquoannonce du reacutesultat du test la vie affective et sexuelle ainsi que les problegravemes de discrimination partenaires Chiang Mai University INED IRD 174Financement Oxfam GB ANRS

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Projet Teens Living With Antiretrovirals (TEEWA) Gracircce aux progregraves meacutedicaux et aux traitements antireacutetroviraux les enfants infecteacutes agrave la naissance survivent agrave la maladie et peuvent deacutesormais parvenir agrave lrsquoacircge adulte Cependant si la mortaliteacute des patients sous antireacutetroviraux srsquoest effondreacutee elle reste eacuteleveacutee chez les adolescents Lrsquoapproche biographique a eacutegalement eacuteteacute utiliseacutee pour reconstituer les trajectoires de vie des adolescents Neacuteanmoins la vie des adolescents eacutetant souvent eacutemailleacutee de lourds traumatismes (maladie et deacutecegraves de lrsquoun ou des deux parents problegravemes de santeacute tregraves seacutevegraveres expeacuteriences de discrimination) la reconstitution de leurs trajectoires de vie est faite non pas aupregraves des adolescents mais aupregraves des parents ou des tuteurs (care-givers) Lrsquoenquecircte recueille en plus des informations sur lrsquohistoire de la maladie de lrsquoenfant les circonstances de deacutecouverte du diagnostic la reacuteveacutelation du diagnostic agrave lrsquoenfant les problegravemes de discrimination et les problegravemes relationnels des tuteurs avec leurs adolescentspartenaires Chiang Mai University INED IRD 174Financement Oxfam GB sidaction

Projet Temprano social Conseacutequences sociales et comportementales drsquoune mise sous traitement ARV tregraves preacutecoce des patients VIH dans lrsquoessai Temprano Cocircte drsquoIvoireLe projet Temprano social srsquoappuie sur un dispositif de recherche existant lrsquoessai clinique randomiseacute Temprano reacutealiseacute en Cocircte drsquoIvoire pour caracteacuteriser le retentissement drsquoun traitement preacutecoce dans toutes les dimensions de la vie sociale Au sein de cet essai clinique il srsquoagit de comparer les effets dans la sphegravere sociale familiale et conjugale drsquoun traitement antireacutetroviral (ARV) tregraves preacutecoce (agrave partir de 800 CD4mm3) par rapport agrave une mise sous traitement selon les recommandations de lrsquoOMS (350 CD4mm3) Ce projet associe ainsi lrsquoeacutequipe PAC-CI qui conduit lrsquoessai clinique Temprano et des eacutequipes de sciences sociales de la santeacute en France (CEPED Inserm CESP) et en Cocircte drsquoIvoire (ENSEA) partenaires ENSEA Cocircte drsquoIvoire PAC CI Cocircte drsquoIvoire ISPED Inserm CESP InsermFinancement ANRS

Projet Parcours volet qualitatif laquo Relations soignants-soigneacutes et prise en charge des patients neacutes en Afrique subsaharienne vivant avec le VIH ou le VHB en France raquo En France la part des populations neacutees en Afrique subsaharienne parmi les personnes vivant avec le VIH ou avec une heacutepatite B est importante Lrsquoobjectif de cette eacutetude est drsquoanalyser les modes de construction de la relation meacutedecin-malade pour le VIH et pour le VHB deux infections chroniques dont la prise en charge meacutedicale et sociale diffegravere sensiblement Il srsquoagit notamment drsquoeacutetudier lrsquoimpact de la preacutecariteacute administrative sur les attitudes et attentes des patients vis-agrave-vis des soignants la compreacutehension qursquoont les patients de la maladie des traitements et leurs attitudes vis-agrave-vis du suivi meacutedical et de lrsquoobservance les adaptations des pratiques professionnelles agrave la prise en charge des malades eacutetrangers la place des soignants dans les reacuteseaux de soutien des patientspartenaires CESP Inserm INPES Ined RAAC sida AIDES FORIM COMEDE Hocircpital CochinFinancement ANRS

Lutte contre le sidaMarianne Donnat I copy IRD

Lutte contre le sida en ThaiumllandeMichael Wadleigh I copy PHPT-IRD

Affichage en Afrique du SudElisabeth Deliry Antheaume I copy IRD

Campagne de preacutevention meneacutee par les clubs jeunes IRD sur le terrainMaurice Fay I copy IRD

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FEmmEs ViH ET pRocReacuteATion

Travaux de thegraveses en cours sur cette theacutematique

Rupture de la prise en charge des adultes VIH au MaliBien qursquoun suivi meacutedical reacutegulier et durable des Personnes Vivant avec le VIH (P V V I H) soit neacutecessaire pour surveiller lrsquoeacutevolution de la maladie et adapter les traitements certaines drsquoentre elles cessent ce suivi pendant plusieurs mois voire plusieurs anneacutees conseacutecutives Elles mettent ainsi en peacuteril la stabiliteacute de leur eacutetat de santeacute et le succegraves des traitements agrave venir Ce constat amegravene agrave proposer une approche compreacutehensive des ruptures de suivi meacutedical des P V V I H visant agrave identifier et analyser les conditions de production de ces ruptures Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude de terrain conduite en milieu hospitalier et associatif agrave Kayes au Mali aupregraves de P V V I H ayant cesseacute le suivi meacutedical de leur infection agrave un moment donneacute de soignants et acteurs associatifs impliqueacutes dans la prise en charge des P V V I H Les reacutesultats amegravenent agrave concilier trois niveaux drsquoanalyse intrinsegravequement lieacutes individuel relationnel et organisationnel seacuteverine carillon

Prise en charge du VIH dans les entreprises en Cocircte drsquoIvoire En Cocircte drsquoIvoire un pays agrave eacutepideacutemie geacuteneacuteraliseacutee (47 de la population est seacuteropositive ndash estimation 2005) seulement 29 des personnes eacuteligibles au traitement en beacuteneacuteficient (2009) alors mecircme que la gratuiteacute des traitements antireacutetroviraux est en place depuis 2008 Cette difficulteacute agrave atteindre une prise en charge universelle tient agrave plusieurs facteurs tant au niveau de lrsquooffre (manque de moyens et dysfonctionnement structurel du service de santeacute publique coordination drsquoune multipliciteacute drsquoacteurs nationaux et internationaux) que du cocircteacute de la demande (ignorance du statut seacuterologique estimeacute agrave 60 ) Crsquoest dans ce contexte que des entreprises priveacutees se sont lanceacutees dans la lutte contre le VIHsida afin de palier au manque de reacuteponse suffisamment forte des acteurs publics Cette recherche analyse la maniegravere dont les grandes entreprises priveacutees repreacutesentent agrave la fois un cadre privileacutegieacute ougrave se mettent en place des strateacutegies innovantes notamment en matiegravere de deacutepistage universel et de prise en charge preacutecoce tout en eacutetant un lieu fortement marqueacute par le risque de rupture de confidentialiteacute et de discrimination envers les personnes vivant avec le VIH Anne Bekelynck

Habilitation agrave Diriger des Recherches

Prise en charge des patients VIH par la famille au Viecirct-Nam Lrsquohypothegravese centrale examineacutee et valideacutee dans le cadre de ce projet est que la famille joue un rocircle structurant des pratiques et attitudes en tant que recours social et sanitaire en relation avec deux autres ensembles drsquoinstitutions dont la place est deacuteterminante dans la lutte contre le VIHsida le secteur sanitaire et les infrastructures communautaires Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude cas-teacutemoin originale en 2006 et 2008 dans la ville de Halong et la commune rurale de Docircng Triecircu A travers de multiples aspects lrsquoeacutepideacutemie VIHsida apparaicirct comme un reacuteveacutelateur des liens familiaux et sociaux en mecircme temps qursquoun moteur de leur eacutevolution dans un contexte de restructuration du secteur sanitaire de deacuteveloppement des associations et de changement des normes favoriseacutes par les reacuteformes du renouveau meneacutees au cours de ces trois derniegraveres deacutecennies myriam de Loenzien

Procreacuteation et VIH dans les territoires franccedilais drsquoAmeacuterique Guadeloupe Guyane Martinique Saint-MartinLrsquoeacutepideacutemie du VIH dans les deacutepartements franccedilais drsquoAmeacuterique (DFA) et la commune de Saint-Martin se caracteacuterise par des taux drsquoincidence six fois supeacuterieurs agrave ceux de la meacutetropole et une transmission heacuteteacuterosexuelle importante - les femmes y repreacutesentent pregraves de la moitieacute des personnes infecteacutees Lrsquoeacutetude avait pour objectif drsquoanalyser les processus de deacutecision de veacutecu et de prise en charge de la procreacuteation pour les femmes vivant avec le VIHsida dans quatre territoires franccedilais de la Caraiumlbe (Guyane Saint-Martin Guadeloupe Martinique) Elle a eacuteteacute reacutealiseacutee par entretiens semi-directifs et observations aupregraves de 41 femmes concerneacutees par la materniteacute (enceintes en deacutesir de grossesse ou ayant eu au moins un enfant depuis leur deacutepistage) et de 94 professionnels de la santeacute et du social qui les prennent en charge Lrsquoanalyse a porteacute sur lrsquooffre de soins les repreacutesentations et les pratiques des femmes et celles des professionnels partenaires LISST CNRSFinancement ANRS Fondation de France

Thegravese sur cette theacutematique

LrsquoEngAgEmEnT AssociATiF DEs FEmmEs DrsquoAFRiquE suBsAHARiEnnE FAcE Au ViH En FRAncE

Cette thegravese srsquointeacuteresse agrave lrsquoengagement asso-ciatif des femmes drsquoAfrique Subsaharienne face au VIH en France Les objectifs sont ici de comprendre comment la mobilisation collective drsquoexpeacuteriences individuelles du VIH en contexte de migration peut traduire une forme ineacutedite drsquoengagement social et politique ndash individuel et collectif ndash dans une socieacuteteacute drsquoaccueil chargeacutee de repreacutesentations colonialistes de lrsquoalteacuteriteacute Elle vise eacutegalement agrave comprendre comment cette mobilisation favorise une revalorisation pour les autres et pour soi de la position des femmes engageacutees face au VIH au sein des systegravemes de genre et sociaux agrave lrsquoœuvre dans les communau-teacutes drsquoorigine et dans la socieacuteteacute drsquoaccueil marjorie gerbier-Aublanc

pour plus de deacutetails sur ces projets voir wwwcepedorg

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Liste des contributeurs du cEpED agrave ces diffeacuterentes recherches Anne Bekelynk Seacuteverine Carillon Myriam de Loenzien Annabel Desgreacutees du Loucirc Marjorie Gerbier-Aublanc Joseph Larmarange Sophie Lecoeur Heacutelegravene Lepinay Joanna Orne-Gliemann Julie Pannetier Veacuteronique Petit Dolores PouretteLutte contre le sida en Thaiumllande

Gonzague Jourdain I copy IRD

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LE RocircLE mAJEuR DEs AssociATions DE pATiEnTs Les patients experts sont concerneacutes par des pathologies diverses (myopathies diabegravete cancers) mais ce travail qui porte plus particuliegraverement sur le VIH a pour hypothegravese que les associations de lutte contre le sida ont eu un rocircle moteur dans la reconnaissance drsquoune expertise profane des malades agrave partir des anneacutees 1980 Les connaissances meacutedicales au deacutepart tregraves limiteacutees sur cette nouvelle eacutepideacutemie expliquent la place importante laisseacutee au veacutecu des personnes concerneacutees Degraves le deacutebut des anneacutees 1980 des associations se sont creacuteeacutees en Ameacuterique du Nord puis en Europe pour fournir un soutien aux personnes concerneacutees attirer lrsquoattention publiquement sur leur situation et deacutefendre puis promouvoir leurs droits Ces associations sont le lieu de la collectivisation drsquoexpeacuteriences individuelles et

LrsquoAPPORT DES ASSOCIATIONS DANS LA LUTTE CONTRE LE SIDALA RECONNAISSANCEDrsquoUN PATIENT ExPERT

Les recherches sur le sida inteacuteressent les sciences sociales et le droit dans la mesure ougrave lrsquoeacutepideacutemie interroge la prise en charge des malades par les socieacuteteacutes et met les deacutemocraties au deacutefi des ineacutegaliteacutes et des discriminations En trente ans lrsquoimage des malades a beaucoup changeacute et les droits des patients se sont affirmeacutes La recherche reacutealiseacutee agrave lrsquoInstitut Droit et Santeacute de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes porte sur ces eacutevolutions majeures et sur la notion de laquo patient expert raquo Son objectif est de reacutefleacutechir agrave cette notion agrave partir drsquoun travail sur archives drsquoune enquecircte par entretiens et drsquoune analyse de textes de lois

laquo Le patient expert raquo est une figure aux contours encore flous et dont la deacutefinition nrsquoest pas stabiliseacutee Elle renvoie geacuteneacuteralement aux personnes concerneacutees par une pathologie chronique qui par leur expeacuterience de la maladie ont accumuleacute un savoir qui leur permet de devenir acteurs dans leur relation aux soins et au systegraveme de santeacute Devenir acteur cela veut dire par exemple ecirctre un interlocuteur pris en compte par les professionnels de santeacute prendre en charge des formations dans des programmes drsquoeacuteducation theacuterapeutique ou encore devenir repreacutesentant des usagers dans diverses instances locales de gouvernance de santeacute laquo Le patient expert raquo est ainsi devenu un nouvel enjeu des politiques publiques et une figure reconnue juridiquement En effet lrsquoexpertise individuelle et collective des patients relegraveve aujourdrsquohui des droits des malades et usagers du systegraveme de santeacute consacreacutes par la loi du 4 mars 2002

Cette recherche est reacutealiseacutee en partenariat avec lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida gracircce agrave un financement du programme PICRI (partenariat institution-citoyens pour la recherche et

lrsquoinnovation) de la reacutegion Ile-de-France

BiBiA pAVARD DocTEuRE En HisToiRE posT-DocToRAnTE agrave LrsquoinsTiTuT DRoiT ET sAnTeacute uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs

Bibia Pavard

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de production drsquoun savoir sur la maladie qui se construit lors de la rencontre entre les patients et les professionnels de santeacute (engageacutes ou non dans les associations) Leurs actions appuyeacutees sur de reacuteelles compeacutetences conduisent agrave des transformations de la loi Du point de vue de la recherche scientifique lrsquoimplication des associations de patients dans la deacutefinition des protocoles drsquoessais theacuterapeutiques au deacutebut des anneacutees 1990 aux Eacutetats-Unis puis en France constitue une rupture drsquoimportance Le groupe sur les traitements et la recherche theacuterapeutique aussi appeleacute groupe TRT-5 creacuteeacute en 1992 par plusieurs associations a ainsi contribueacute agrave la reacuteglementation des autorisations temporaires drsquoutilisations (Deacutecret n˚94-568 du 8 juillet 1994) qui rendent accessibles pour des pathologies rares et graves sur demande des meacutedicaments encore en phase drsquoessais cliniques et qui nrsquoont pas reccedilu drsquoautorisation de mise sur le marcheacute Des acteurs profanes sont donc parvenus agrave faire prendre en compte les besoins des malades dans la reacutegulation de la distribution des meacutedicaments

LEs ARcHiVEs DE LrsquoAssociATion AiDEsLa recherche se concentre sur le cas de lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida depuis sa creacuteation en 1984 A partir des archives de lrsquoassociation mais aussi des archives du ministegravere de la santeacute ou du Parlement il srsquoagit drsquoeacutetudier la maniegravere dont les savoirs profanes produits par lrsquoassociation sont pris en compte comme expertise et comment lrsquoexpertise associative contribue agrave lrsquoeacutemergence de la figure de patient expert Par exemple un des terrains drsquoaction de lrsquoassociation Aides est le droit comme moyen de deacutefendre les malades contre les discriminations mais aussi comme moyen de faire reconnaicirctre leur place dans le systegraveme de santeacute La reacuteponse aux problegravemes immeacutediats rencontreacutes par les personnes concerneacutees par le VIH-sida permet agrave lrsquoassociation de construire une compeacutetence sur les droits des malades qui est agrave la source de la production de textes geacuteneacuteraux destineacutes agrave modifier la loi Cette expertise juridique est reconnue au moment de la reacuteforme de lrsquohocircpital en 1995 un militant du groupe juridique de Aides est ainsi membre du Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere en tant qursquounique repreacutesentant des associations Cette reacuteforme est de plus une premiegravere eacutetape dans la prise en compte lrsquoexpertise des usagers dans le fonctionnement du systegraveme de santeacute agrave travers leur entreacutee dans les conseils drsquoadministration des hocircpitaux En outre la participation drsquoun repreacutesentant de Aides au Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere est agrave lrsquoorigine de la creacuteation du collectif interassociatif sur la santeacute qui repreacutesente une volonteacute drsquoallier associations de patients et associations de consommateurs dans lrsquoobjectif commun de deacutefendre les droits des usagers du systegraveme de santeacute Le collectif interassociatif sur la santeacute a ainsi un rocircle dans la genegravese de la loi du 4 mars 2002 qui consacre les droits individuels (digniteacute consentement eacuteclaireacute accegraves au dossier meacutedical etc) mais aussi collectifs des malades (notamment agrave travers la possibiliteacute pour les associations de patients de repreacutesenter les usagers dans diverses instances de gouvernance de la santeacute) Lrsquoeacutetude meneacutee a aussi pour objectif de mesurer comment ce nouveau droit de repreacutesentation des usagers a affecteacute les strateacutegies militantes des associations dans le domaine de la santeacute Qui sont ces repreacutesentants des patients et usagers Dans quelles instances lrsquoassociation Aides choisit-elle de srsquoinvestir Voit-on apparaicirctre des experts de lrsquoexpertise des patients

Histoire de AIDESCette association a eacuteteacute creacuteeacutee en 1984 agrave lrsquoinitiative de Daniel Defert agrave la suite du deacutecegraves de Michel Foucault Agrave cette eacutepoque pour le fondateur de lrsquoassociation la nouvelle eacutepideacutemie rend saillant un certain nombre drsquoenjeux lieacutes au savoir et au pouvoir dans la meacutedecine aux relations meacutedecins-malades profondeacutement asymeacutetriques et agrave la place des malades dans la socieacuteteacute une place peu consideacutereacutee Crsquoest drsquoautant plus vrai que le sida touche particuliegraverement au deacutepart des populations stigmatiseacutees socialement - les homosexuels les usagers de drogue et certaines populations migrantes ndash et rajoute un autre stigmate celui de la contagion Les rapports de domination dans la prise en charge de la maladie et les risques de discriminations lieacutes agrave lrsquoeacutepideacutemie sont forts Lrsquoassociation Aides a pour objectif de construire les ressources pour redonner un pouvoir de deacutecision et drsquoaction aux personnes concerneacutees par le VIH-sida Lrsquoassociation produit des connaissances et des compeacutetences agrave partir des malades et pour les malades agrave travers la publication de brochures drsquoouvrages de revues et souvent la tenue de permanences teacuteleacutephoniques de renseignements Comme Daniel Defert lrsquoa exprimeacute lors de la Ve

Confeacuterence internationale sur le sida agrave Montreacuteal en juin 1989 la lutte contre le sida fait eacutemerger laquo un nouveau reacuteformateur social le malade raquo alors mecircme que jusque-lagrave ce sont davantage les meacutedecins qui avaient œuvreacute comme reacuteformateurs sociaux

Ressources Institut Droit et Santeacute wwwinstitutdroitsantecomhomefrhtml Association Aides wwwaidesorg Groupe TRT5 wwwtrt-5org Collectif interassociatif sur la santeacute wwwlecissorg

copy Steacutephane Blot

30 1 France Allemagne Grande Bretagne Italie Espagne Portugal Belgique Suisse Roumanie Feacutedeacuteration de Russie Pays-Bas Suegravede Ukraine Turquie Maroc Irlande Grand Ducheacute du Luxembourg Principauteacute de Monaco Suisse Gregravece Italie Malte Danemark Finlande Islande Norvegravege Estonie Lettonie Lituanie Albanie Bosnie Herzeacutegovine Croatie Hongrie Maceacutedoine Pologne Reacutepublique Tchegraveque Serbie Monteacuteneacutegro Slovaquie Armeacutenie Bieacutelorussie Geacuteorgie Moldavie Algeacuterie Tunisie Israeumll Liban Egypte Iran

SONOIL TUO AMICO 私はあなたの

友達です

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La cOLLecTe drsquoObjeTs sUr LrsquoHISTOIRE ET LA MEacuteMOIRE DU SIDA

Le Museacutee des Civilisations de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee (MUCEM) est un museacutee de socieacuteteacute qui traite des grands problegravemes du contemporain Lrsquoeacutepideacutemie de sida par son extension constitue lrsquoun des problegravemes majeurs de notre socieacuteteacute plus de 40 millions de personnes sont seacuteropositives ou malades du sida dans le monde

Georges Henri Riviegravere le fondateur du museacutee national des Arts et Traditions Populaires dont le MUCEM prend la suite srsquoeacutetait assigneacute la tacircche de laquo donner la parole agrave ceux qui ne lrsquoavaient pas raquo Dans cet esprit le MUCEM accorde une place de choix aux exclus de notre socieacuteteacute Or le sida comme les eacutepideacutemies en geacuteneacuteral entraicircne des exclusions lieacutees agrave de mauvaises informations agrave la peur de la contamination mais aussi agrave la peur de ce qui est diffeacuterent Aussi parler du sida crsquoest parler des droits de lrsquohomme et des combats des malades pour ces droits (droits des femmes et des enfants droits des homosexuels bisexuels et transsexuels des migrants et des sans papiers des usagers de drogues des deacutetenus des prostitueacutes) Avec le sida ce sont les malades eux-mecircmes qui se sont battus (pour la premiegravere fois) pour participer aux congregraves scientifiques et aux deacutecisions qui les concernaient Il a sembleacute important que le museacutee en conserve les traces Le museacutee dans ce domaine comme dans drsquoautres a diffeacuterents rocircles

la conservation drsquoobjets fragiles que lrsquoon ne garde pas neacuteces-sairement

entretenir la meacutemoire des exclus dans une meacutemoire nationale et europeacuteenne

inciter agrave deacutebattre car le museacutee est bien sucircr un lieu de preacutesentation et drsquoexposition ougrave peuvent se deacuterouler des rencontres et des deacutebats

Que sont ces objets

Il y a environ 17 000 objets qui ont eacuteteacute collecteacutes en France et dans 49 pays de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee1 Par objets on entend aussi bien des affiches et cartes postales que des tee-shirts des enveloppes de preacuteservatifs des badges et pinrsquos des banderoles pancartes et tracts de manifestation des produits deacuteriveacutes (par exemple des stylos des tasses portant le ruban rouge) des brochures deacutepliants livres videacuteos CD On peut les classer en trois grandes cateacutegories

objets et documents lieacutes agrave lrsquoinformation et agrave la preacutevention objets et documents relatifs agrave la lutte contre lrsquoexclusion et agrave la

solidariteacute (ruban rouge Journeacutee mondiale de lutte contre le sida le 1er deacutecembre)

objets et documents relatifs aux revendications politiques pour les droits des malades Ils sont riches drsquoenseignements dans des domaines annexes agrave la maladie repreacutesentations de la diffeacuterence repreacutesentations du corps de la sexualiteacute et de la maladie rapport au risque ou encore la place des jeunes et des femmes dans la socieacuteteacute

sTeacutepHAnE ABRioLingeacuteniEuR DrsquoeacuteTuDEs Au cnRs

cERLis uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs mucEmSteacutephane Abriol

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Les fOrmaTiOns de LrsquoUniversiTEacute paris descarTes CONSACREacuteES AU VIH

Master infectiologie microbiologie virologie immunologie (IMVI)

Cohabiliteacute avec lrsquouniversiteacute Paris DiderotResponsables du diplocircme Catherine Fridman (option immunologie) Flore Rozenberg (option virologie) Xavier Nassif (option microbiologie)Cette mention vise agrave former des eacutetudiants scientifiques ingeacutenieurs et meacutedecins dans ces trois grandes speacutecialiteacutes en insistant sur la transversaliteacute des concepts et des approches Chaque speacutecialiteacute Recherche est organiseacutee de faccedilon relativement indeacutependante mais similaire avec des passerelles possibles et souhaiteacutees Un tronc commun par speacutecialiteacute drsquoune dureacutee de deux semaines est organiseacute en collaboration avec lrsquoInstitut Pasteur De nombreux deacuteboucheacutes existent dans la recherche publique et priveacutee ainsi que dans lrsquoenseignement supeacuterieur

Le Master 1er anneacutee est proposeacute soit sous forme drsquoun parcours santeacute reacuteserveacute aux eacutetudiants des filiegraveres santeacute (meacutedecine pharmacie odontologie et maiumleutique) soit sous forme drsquoun parcours scientifique du Master 1er anneacutee IMVI ouvert aux eacutetudiants issus de cursus scientifiques

DIU Prise en charge de lrsquoinfection par le VIH

Responsable du diplocircme Jean-Paul ViardEn raison de lrsquoeacutevolution tregraves rapide des connaissances des techniques et des traitements les praticiens doivent acqueacuterir ou reprendre les bases fondamentales neacutecessaires agrave la compreacutehension des meacutecanismes physiopathologiques du suivi virologique et des traitements de lrsquoinfection agrave VIH

DU Maladies auto-immunes et maladies systeacutemiques

Responsable du diplocircme Loiumlc GuillevinLrsquoobjectif est drsquoapporter aux meacutedecins biologistes pharmaciens une formation approfondie sur ces maladies peu enseigneacutees au cours du cursus eacuteleacutements pathogeacuteniques cliniques paracliniques et theacuterapeutiques neacutecessaires

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Les cOnseiLs dU service inTerUniversiTaire DE MEacuteDECINE PREacuteVENTIVE (SIUMPPS)

Comment se proteacuteger Mecircme srsquoil est difficile drsquoaborder la question du preacuteservatif avec son ou sa partenaire crsquoest pourtant le seul moyen de se proteacuteger du sida et des autres ISTCrsquoest pourquoi le centre de meacutedecine preacuteventive de Paris Descartes le SIUMPPS a distribueacute plus de 15 000 preacuteservatifs en 2012

Que faire apregraves une prise de risque Il est impeacuteratif drsquoeacutevaluer le risque reacuteel qui a eacuteteacute encouru Il est conseilleacute de se rendre immeacutediatement aux urgences hospitaliegraveres ou dans un service de maladies infectieuses ou dans un centre de deacutepistage anonyme et gratuit (CDAG) Un test de deacutepistage vous sera alors proposeacute et un meacutedecin vous recevra lors drsquoun entretien qui lui permettra de mesurer et drsquoanalyser le risque drsquoexposition Si le risque drsquoexposition srsquoavegravere important et si le rapport non proteacutegeacute a eu lieu il y a moins de 48h il est alors possible de prendre un traitement drsquourgence preacuteventif qui peut reacuteduire fortement le risque de contamination Crsquoest le Traitement Post-Exposition (TPE) Ce traitement devra ecirctre pris pendant 4 semaines avec un suivi meacutedical et seacuterologique Il est donc impeacuteratif de reacuteagir immeacutediatement apregraves une prise de risque et de ne pas laisser trop de temps passer Si vous avez deacutepasseacute ce deacutelai de 48h il est absolument neacutecessaire de faire un test de deacutepistage en se rendant dans un CDAG aux urgences dans un service de maladies infectieuses ou dans un laboratoire drsquoanalyses meacutedicales avec lrsquoordonnance drsquoun meacutedecin qui pourra eacuteventuellement prescrire un test de Charge virale VIH Attention les tests de deacutepistage ne permettent une deacutetection des anticorps anti VIH dans le sang qursquoagrave partir de la 6e semaine de contamination Il faut donc attendre 6 semaines apregraves un rapport non proteacutegeacute pour savoir si lrsquoon a eacuteteacute infecteacute et il est donc impeacuteratif de se proteacuteger durant cette peacuteriode drsquoincertitude

Le SIUMPPS est composeacute drsquoeacutequipes pluridisciplinaires (infirmiegraveres meacutedecins psychologues et secreacutetaires) agrave la disposition des eacutetudiants Ce service assure un accueil permanent et personnaliseacute des eacutetudiants qui souhaitent demander conseil controcircler leur eacutetat vaccinal obtenir un certificat meacutedical etc Il propose eacutegalement quelques consultations speacutecialiseacutees (nutrition tabac) des consultations psychologiques45 rue des saints-pegraveres paris 6e

Teacutel 01 42 86 38 74 wwwsiumppsuniv-paris5fr

Les centres de deacutepistage anonyme et gratuit existent dans Paris Ils permettent agrave toute personne de savoir si elle est atteinte par le VIH lrsquoheacutepatite B ou C Certains CDAG sont aussi des Centres drsquoInformation de Deacutepistage et de Diagnostic des Infections Sexuellement Transmissibles (CIDDIST) on y deacutepiste des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) plus speacutecifiques

Liste des centres de deacutepistage anonyme et gratuit agrave Paris

1 Centre Croix-Rouge Franccedilaise 43 rue de Valois - Paris 1er Teacutel 01 42 97 48 29 meacutetro Palais Royal-Museacutee du Louvre (lignes 1 7) Bourse (ligne 3)Bus 48Entreacutee porte vitreacutee agrave cocircteacute de la porte de lrsquoimmeuble Deacutepistage UNIQUEMENT sur RDV

2 Centre Meacutedico-Social municipal Figuier2 rue du Figuier - Paris 4e Teacutel 01 49 96 62 70 meacutetro Saint Paul (ligne 1) Pont Marie (ligne 7) - Bus 67 3 Hocircpital Cochin-Tarnier (AP-HP) 89 rue drsquoAssas - Paris 6e (1er eacutetage) Teacutel 01 58 41 18 17 meacutetro Notre Dame des Champs (ligne 12) - RER B Port Royal - Bus 83

4 Hocircpital Fernand Widal (AP-HP) 200 rue du Faubourg Saint Denis - Paris 10e Secteur Bleu Galerie de gauche Porte 3 Teacutel 01 40 05 43 75 meacutetro Gare du Nord (lignes 4 5) La Chapelle (ligne 2) RER B D Gare du Nord - Bus 32

5 Hocircpital Saint-Louis (AP-HP) 42 rue Bichat - Paris 10e Bacirctiment Lailler accessible par la rue sans entrer dans lrsquohocircpital Teacutel 01 42 49 99 24 ou 01 42 49 42 05 (attention beaucoup drsquoaffluence)meacutetro Reacutepublique (lignes 3 5 8 9 11) Goncourt (ligne 11) Colonel Fabien (ligne 2) Jacques Bonsergent (ligne 5)Bus 75

6 Hocircpital Saint-Antoine (AP-HP) 184 rue du Faubourg Saint Antoine - Paris 12e Secteur Jaune Bacirctiment de lrsquoHorloge 1er Sous-sol Porte 19 Teacutel 01 49 28 24 45meacutetro Reuilly-Diderot (lignes 1 8) Faidherbe-Chaligny (ligne 8)Bus 86

7 Hocircpital Pitieacute Salpeacutetriegravere (AP-HP) 47-83 boulevard de lrsquoHocircpital -Paris 13e Teacutel 01 42 16 10 53Autre entreacutee 52 boulevard Vincent Auriol (M1113125 6 Chevaleret) Bacirctiment de Meacutedecine meacutetro St Marcel (ligne 5) Gare drsquoAusterlitz (lignes 5 10) Chevaleret (ligne 6) - RER c Gare drsquoAusterlitz - Bus 91

8 Centre Meacutedico-Social municipal - CDAGCIDDIST Ridder 3 rue de Ridder - Paris 14e Teacutel 01 58 14 30 30 meacutetro Plaisance (ligne 13) - Bus 62

9 Institut Alfred Fournier25 boulevard Saint-Jacques - Paris 14e Teacutel 01 40 78 26 0071meacutetro Saint-Jacques (ligne 6) Glaciegravere (ligne 6)RER B Denfert-Rochereau - Bus 216

10 Hocircpital Bichat (AP-HP) 46 rue Henri Huchard - Paris 18e Secteur Claude Bernard en direction de la Materniteacute en bas de la passerelle agrave gauche Teacutel 01 40 25 84 34 meacutetro Porte de Saint-Ouen (ligne 13) - Bus 81 - PC2

11 Centre Meacutedico-social municipal - CDAGCIDDIST Belleville 218 rue de Belleville - Paris 20e Teacutel 01 40 33 52 00 meacutetro Teacuteleacutegraphe (ligne 11) Place des Fecirctes (lignes 7bis 11) - Bus 60

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pLAn DE pARis DEs cEnTREs DE DeacutepisTAgE AnonymE ET gRATuiT

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Actif santeacutePermettre aux personnes drsquoecirctre acteur de leur santeacute et de la santeacute109 rue Orfila - 75020 ParisTeacutel 09 50 796 160wwwactif-santeorg Actions traitementsMieux informer pour ecirctre mieux soigneacute190 bd de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 43 67 66 00wwwactions-traitementsorgEmail atactions-traitementsorg

Act Up-ParisAssociation de lutte contre le sida dans la rue dans les meacutedias et dans les institutions Cofondatrice de sidactionBp 287 ndash 75011 Paris Teacutel 01 49 29 44 75wwwactupparisorgEmail actupactupparisorg

ArcatAccompagner orienter preacutevenir informer94-102 rue de Buzenval - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 29 29wwwarcat-santeorgEmail infoarcat-santeorg AIDESFaire avancer la lutte contre le sida crsquoest faire avancer la socieacuteteacute toute entiegravere Teacutel 0805 160 011 (gratuit depuis un poste fixe)wwwaidesorg

Diagonale idfPreacutevenir accompagner heacuteberger creacuteer des solidariteacutes20 avenue de la Terrasse - 91260 Juvisy-sur-OrgeTeacutel 01 69 24 85 60wwwdiagonale-idforgEmail diagonaleidfwanadoofr

Habitat et soinsFavoriser lrsquoaccegraves aux soins et au logement de personnes en situation preacutecaire379 avenue du Preacutesident Wilson - 93210 Saint-DenisTeacutel 01 55 87 55 55wwwgroupe-sosorgEmail soshetsasosorg Hf preacuteventionPreacutevention et sensibilisation sur le VIH et les ISTInstitut de la promotion de la santeacute 3 place de la mairie - 78190 TrappesTeacutel 09 53 84 98 33wwwhf-preventioncomEmail contacthf-preventioncom

Le kiosque infos sida et toxicomaniePreacutevention information orientation sida IST toxicomanie36 rue Geoffroy lrsquoAsnier - 75004 ParisTeacutel 01 44 78 00 00wwwlekiosqueorgEmail infolekiosqueorg

Sida info serviceInformation soutien eacutecoute orientation190 boulevard de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 16 16wwwsida-info-serviceorg

Sidaction Agit sur tous les fronts de la lutte contre le sida 228 rue du Faubourg Saint-Martin - 75010 ParisTeacutel 01 53 26 45 55wwwsidactionorgEmail sidactionsidactionorg

Solidariteacute sidaAider Preacutevenir Deacutefendre16 bis avenue Parmentier - 75011 ParisTeacutel 01 53 10 22 22Email infosolidarite-sidaorg

Centre reacutegional drsquoinformation et de preacutevention du sida (Crips) Icircle de FranceAccueil documentation et formation de toutes personnes en ques-tionnement par rapport au VIHsida ou aux infections14 rue Maublanc - 75015 Paris Teacutel 01 56 80 33 33Email infolecripsnet

Sites web drsquoinformation

VIHorgSite drsquoinformations de deacutebats drsquoeacutechanges au service de la lutte contre le sidawwwvihorg

Sida Info PlusEspace drsquoinformation et drsquoeacutechange pour les seacuteropositifswwwsidainfoplusfr

Les ASSOCIATIONS

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Les Cahiers de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes sont eacutediteacutes par LrsquoUniversiteacute Paris Descartes

Directeur de la publication bull Freacutedeacuteric Dardel

Responsables scientifiques bull Yves Charbitbull Anne Hosmalinbull Christine Rouzioux

Reacutedaction en chef bull Pierre-Yves Clausse bull Alice Tschudy

Coordination bull Brigitte Brohard

Maquette bull Agence Avril

Version numeacuterique bull Virgile Delacirctre

Iconographie bull Photothegraveque Universiteacute

Paris Descartesbull Fotoliabull Institut Pasteur

bull Groupe Institut Cochin Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Huguette amp Prosperbull Mairie de Paris--------------------------------------bull Steacutephane Abriolbull Clarisse Berlioz-Torentbull Marina Cavazzana-Calvobull Yves Charbitbull Odile Launaybull Lisa Haydenbull Anne Hosmalinbull Bibia Pavard bull Leiumlla Perieacutebull Bruno Sargueilbull Carine Tisneacutebull Michaeumll Valente

Ont collaboreacute agrave ce numeacutero institut cochin bull Eacutequipe Cytokines

et infections virales

bull Eacutequipe Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Eacutequipe Interactions hocircte-virus

bull Eacutequipe Interfeacuterence moleacuteculaire entre le virus et la cellule

bull Eacutequipe Phagocytose et invasion bacteacuterienne

bull Eacutequipe Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques

bull Eacutequipe Virus et trafic intracellulaire

Hocircpital necker bull Deacutepartement

de biotheacuterapie bull Eacutequipe Infections agrave VIH

Reacuteservoirs Pharmacologie des Antireacutetroviraux et Preacutevention de la Transmission Megravere Enfant

centre universitaire des saints-pegraveresbull Centre de recherche

sur les liens sociaux (CERLIS)

bull Eacutequipe Chimie amp Biologie Nucleacuteos(t)ides et Immunologie pour la Theacuterapie

bull Eacutequipe Reacutegulation de la Transcription et Maladies Geacuteneacutetiques

bull Institut Droit et Santeacute (IDS)

bull Institut de Recherche sur les Vaccins et lrsquoImmunotheacuterapie des cancers et du sida

bull Service Interuniversitaire de meacutedecine preacuteventive (SIUMPPS)

Faculteacute des sciences pharmaceutiques et Biologiques bull Eacutequipe Meacutecanismes

moleacuteculaires de lrsquoinitiation de la traduction

bull Eacutequipe Structure des ARN interactions et anti-infectieux

centre drsquoinvestigation clinique de vaccinologie cochin pasteur

centre population et Deacuteveloppement (cEpED)

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recHercHes fOndamenTaLesEN IMMUNOLOGIE ET EN VIROLOGIE

AnnE HosmALinDiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE pReacutesEnTATion DE LrsquoAnTigegravenE pAR LEs cELLuLEs DEnDRiTiquEs

Rocircle des cellules dendritiquesLrsquoobjectif de nos recherches est de permettre de trouver de meilleurs protocoles pour eacutelaborer des candidat-vaccins ou des immunotheacuterapies et eacutegalement de deacutecouvrir des paramegravetres preacutedictifs pour aider les deacutecisions theacuterapeutiques concernant lrsquoinfection par le VIH

Nous eacutetudions des cellules particuliegraveres du systegraveme immunitaire les cellules dendritiques Ces cellules sont essentielles dans le deacuteclenchement de la reacuteponse immunitaire et dans lrsquoefficaciteacute des vaccins En effet elles sont les seules qui peuvent activer les lymphocytes T naiumlfs et donc deacuteclencher les reacuteponses immunitaires Elles ont eacuteteacute appeleacutees laquo cellules preacutesentatrices de lrsquoantigegravene professionnelles raquo Certaines sont speacutecialiseacutees dans la laquo preacutesentation croiseacutee de lrsquoantigegravene raquo un processus gracircce auquel les cellules dendritiques sont capables de preacutesenter aux cellules du systegraveme immunitaire certains fragments des microbes qui infectent des cellules voisines ces fragments sont appeleacutes antigegravenes Elles informent ainsi les lymphocytes T et B de lrsquoinfection ce qui initie une strateacutegie complexe de destruction tregraves speacutecifique des cellules infecteacutees Les vaccins contre les virus doivent la plupart du temps passer par des voies de preacutesentation croiseacutees dans les cellules dendritiques Alors seulement le systegraveme immunitaire sera activeacute et capable de reconnaicirctre speacutecifiquement le virus

Les cellules dendritiques sont des sentinelles qui repegraverent lrsquoentreacutee de pathogegravenes dans lrsquoorganisme Elles ont un rocircle de coordination de la reacuteponse immunitaire Elles libegraverent des proteacuteines appeleacutees cytokines pour activer les autres cellules du systegraveme immunitaire et polariser leurs reacuteponses contre les virus les tumeurs les bacteacuteries ou les parasites En particulier les cellules dendritiques plasmacytoiumldes sont les principales productrices drsquoune famille de cytokines appeleacutee interfeacuteron alpha Ces proteacuteines inhibent la multiplication du virus dans les cellules de lrsquohocircte participant ainsi agrave son eacutelimination Nous avons deacutecouvert le deacuteficit du nombre des cellules dendritiques circulantes lors de lrsquoinfection par le VIH et une forte diminution de la production drsquointerfeacuteron 1 dans la primo-infection Le deacuteficit des cellules plasmacytoiumldes est preacutedictif drsquoune perte de controcircle de la reacuteplication virale

Anne HosmalinDirectrice de recherche CNRS MD PhD chef de lrsquoeacutequipe laquo Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques raquocopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Equipe Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiquesAlexandre Lubin - Yolande Richard - Kahina Taleb - Camille Baey - Michaeumll Valente - Vincent Feuillet - Milica Millvojevic - Jean-Pierre Jourdain - Lene Vimeux - Marco Iannetta - Ezgi Yildiz - Anne HosmalincopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Reacuteponses immunitaires

Hyperactivation du systegraveme immunitaireLors de lrsquoinfection par le VIH il existe un cercle vicieux drsquohyperactivation du systegraveme immunitaire Le VIH infecte preacutefeacuterentiellement les lymphocytes CD4 qui sont tregraves importants dans les deacutefenses immunitaires Lorsque ces cellules sont activeacutees le virus peut se multiplier Au niveau de lrsquointestin ces lymphocytes sont en permanence activeacutes par le voisinage des bacteacuteries intestinales Ainsi lrsquohyperactivation du systegraveme immunitaire entrave paradoxalement lrsquoeacutelimination du virus Notre eacutequipe a montreacute que cette hyperactivation pourrait reposer sur une population particuliegravere de globules blancs des monocytes porteurs de la moleacutecule MDC-8 Ceux-ci pourraient devenir une nouvelle cible theacuterapeutique Cette strateacutegie permettrait de compleacuteter lrsquoaction des antireacutetroviraux en interrompant drsquoune maniegravere tregraves cibleacutee le cercle vicieux drsquohyperactivation du systegraveme immunitaire

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Yolande Richard copyVirgile Delacirctre I Service Communi-cation I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

FLoREncE niEDERgAngDiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE pHAgocyTosE ET inVAsion BAcTeacuteRiEnnE

Effets de lrsquoinfection des macrophages par le VIHNotre eacutequipe eacutetudie les effets de lrsquoinfection par le VIH-1 sur les fonctions des macrophages Les macrophages sont des cellules du systegraveme immunitaire issues de la diffeacuterenciation de preacutecurseurs et de monocytes circulants dans les tissus Ils jouent un rocircle majeur dans lrsquoeacutelimination quotidienne des deacutebris cellulaires ainsi que des microorganismes pathogegravenes (fonction de phagocytose et de clairance) et participent agrave lrsquoorchestration des reacuteponses immunitaires par la seacutecreacutetion de meacutediateurs solubles les cytokines Les macrophages repreacutesentent une cible majeure du VIH car ils permettent une reacuteplication virale productive tout en eacutetant reacutesistants aux effets cytotoxiques du virus contrairement aux lymphocytes T Ils jouent un rocircle tregraves important dans le deacuteveloppement de maladies opportunistes et communautaires En particulier se sont deacuteveloppeacutees ces derniegraveres anneacutees des pathologies tregraves seacutevegraveres lieacutees agrave des souches de Salmonelles hyper invasives qui au lieu de donner lieu agrave des infections locales controcircleacutees eacutevoluent en maladie systeacutemique grave chez les patients immunodeacuteprimeacutes en Afrique australe

Nous avons montreacute que les macrophages infecteacutes par le VIH-1 preacutesentent des capaciteacutes reacuteduites de phagocytose de diverses cibles La proteacuteine NEF qui est un facteur de virulence majeur du VIH-1 joue un rocircle primordial dans lrsquoinhibition de la phagocytose en perturbant le trafic intracellulaire indispensable pour une internalisation efficace Nos recherches se concentrent actuellement sur lrsquoeacutetude des eacutetapes plus tardives de maturation de deacutegradation et clairance des bacteacuteries et drsquoactivation des cellules Notre but est de comprendre pourquoi les cellules infecteacutees par le VIH-1 permettent le deacuteveloppement de maladies opportunistes en utilisant en particulier des modegraveles de co-infections par le virus et les souches invasives africaines de bacteacuteries Salmonella Nous recherchons aussi les facteurs viraux impliqueacutes dans ces eacutetapes

yoLAnDE RicHARDDiREcTRicE DE REcHERcHE

Compartiment lymphocytaire B et infections pathogegravenes par VIHSIVLe fonctionnement du compartiment B est profondeacutement alteacutereacute chez les patients infecteacutes par le VIH-1 ou les macaques infecteacutes par les souches pathogegravenes du virus de lrsquoimmunodeacuteficience simienne (SIV) Les Primates Non Humains (comme les macaques Rheacutesus ou cynomolgus) infecteacutes par le SIV (analogue du VIH chez les macaques) repreacutesentent le seul modegravele pertinent permettant de faire progresser les recherches sur le sida Dans ce modegravele nous avons montreacute que la perte en lymphocytes B meacutemoires une caracteacuteristique de la phase chronique deacutebute degraves le stade de primo-infection et nrsquoest que partiellement contrecarreacutee par les theacuterapies antireacutetrovirales mecircme preacutecoces Une population de lymphocytes B dits de la zone marginale speacutecialiseacutee dans la reacuteponse antibacteacuterienne voit aussi sa freacutequence reacuteduite au cours de la primo-infection La perte de ces deux populations compromet la reacuteponse speacutecifique du virus mais aussi les reacuteponses acquises naturellement ou par vaccination contre les pathogegravenes et favorise lrsquoeacutemergence drsquoinfections opportunistes Le contexte inflammatoire de lrsquoinfection surimpose une hyperactiviteacute B deacutetectable dans les tissus peacuteripheacuteriques et muqueux qui est associeacutee agrave une hyperproduction drsquoimmunoglobulines polyclonales degraves la primo-infection

Nous avons reacutecemment montreacute une surexpression de BAFF (pour B-cell Activating Factor of the TNF Family) dans le seacuterum et les tissus des macaques primo-infecteacutes qui pourrait contribuer agrave favoriser une reacuteponse B systeacutemique au deacutetriment de la reacuteponse speacutecifique du VIH-1 mais aussi agrave affecter le compartiment T en modulant via les fonction de cellules preacutesentatrices de lrsquoantigegravene des lymphocytes B activeacutesmeacutemoires Cette hypothegravese est actuellement eacuteprouveacutee in vivo chez le macaque infecteacute traiteacute ou non par une forme soluble du reacutecepteur BAFF-R Les conseacutequences de ce blocage sont eacutevalueacutees en termes de reacuteeacutequilibrage de reacuteponse B et T (TH17TH1) ainsi que de protection des cellules dendritiques

Macrophage deacuteriveacute de monocytes sanguins de

donneurs sains infecteacutes in vitro par du VIH-1 Le marquage

anti-capside p24 est visualiseacute en vert le reacuteseau de microtu-

bules en rouge et le noyau des cellules en bleu

copy Chantal Deschamps (eacutequipe F Niedergang)

Une cellule dendritique avec ses compartiments endosomaux ougrave le VIH peut ecirctre phagocyteacute (en vert) son noyau (en bleu) et ses prolongements chargeacutes drsquoantigegravenes (en rouge)copy Michaeumll Valente Anne Hosmalin I Equipe laquo Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques raquo

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Reacutemi cHEyniER DiREcTEuR DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipEcyTokinEs ET inFEcTions ViRALEs

CytokinesLes cytokines sont des proteacuteines essentielles au fonctionnement du systegraveme immunitaire Seacutecreacuteteacutees par les lymphocytes T et B les cellules dendritiques et les macrophages mais aussi par des cellules nrsquoappartenant pas au systegraveme immunitaire elles ont pour fonction de maintenir lrsquoeacutequilibre homeacuteostatique du systegraveme immunitaire et de moduler les reacuteponses immunitaires

Parmi ces cytokines nous nous inteacuteressons plus particuliegraverement agrave lrsquointerleukine 7 (IL-7) cytokine cleacute de la reacutegulation des populations lymphocytaires T En raison de son rocircle primordial dans la thymopoiumlese et de son action sur la prolifeacuteration et la survie des lymphocytes T peacuteripheacuteriques cette cytokine est utiliseacutee dans des essais cliniques visant agrave ameacuteliorer la reconstitution immunitaire des patients infecteacutes par le VIH Notre eacutequipe participe agrave lrsquoanalyse des conseacutequences immunologiques et virologiques de cette theacuterapie Nous analysons les effets de cette immunotheacuterapie sur la diversiteacute des lymphocytes T des patients et sur le deacuteveloppement des reacuteponses immunitaires T speacutecifiques du virus De plus nous avons identifieacute ces derniegraveres anneacutees une nouvelle proprieacuteteacute de lrsquoIL-7 qui participe agrave la redistribution des cellules de lrsquoimmuniteacute vers les muqueuses portes drsquoentreacutee de la plupart des pathogegravenes Suite agrave cette deacutecouverte nous eacutetudions chez le macaque rheacutesus lrsquoimpact drsquoun traitement par lrsquoIL-7 sur le deacuteveloppement des reacuteponses immunitaires au niveau des muqueuses induites par des stimulations antigeacuteniques locales Dans ces muqueuses nous analysons eacutegalement lrsquoexpression du reacutecepteur de lrsquoIL-7 dans le but drsquoidentifier les cellules impliqueacutees dans la mise en place des reacuteponses immunitaires muqueuses et drsquoen disseacutequer les meacutecanismes drsquoaction

Parmi les cytokines produites en reacuteponse aux infections nous eacutetudions eacutegalement dans le modegravele macaque infecteacute par le SIVmac la reacuteponse interfeacuteron alpha induite par la reacuteplication virale dans les organes cibles de lrsquoinfection Nous nous inteacuteressons particuliegraverement agrave lrsquoexpression des sous-types drsquointerfeacuteron alpha dont la fonction antivirale et lrsquoactiviteacute inhibitrice de la prolifeacuteration cellulaire restent agrave deacutefinir preacuteciseacutement La compreacutehension des meacutecanismes de reacutegulation de la production de ces cytokines et de leur impact agrave la fois sur la reacuteplication virale et sur le systegraveme immunitaire pendant la primo-infection par le SIV devrait permettre drsquoidentifier de nouvelles voies theacuterapeutiques qui en compleacutement des traitements antireacutetroviraux pourraient permettre un meilleur controcircle de la reacuteplication virale

Enfin notre eacutequipe srsquointeacuteresse aux chimiokines des cytokines speacutecialiseacutees dans la migration et le controcircle de lrsquoactivation des cellules du systegraveme immunitaire Nous eacutetudions la production et le rocircle de ces moleacutecules au niveau des muqueuses chez lrsquoindividu sain et infecteacute dans le but de mieux appreacutehender les meacutecanismes responsables de la reacuteduction du nombre de lymphocytes T observeacutee au cours des premiegraveres semaines drsquoinfection

Eacutetagegravere de laboratoirecopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Reacutemi Cheynier

Particules du virus du sida (VIH) en jaune bourgeonnant agrave la surface drsquoun lymphocyte Image acquise par microscopie eacutelectro-nique agrave balayage puis coloriseacuteeS Guadagnini et M-C Preacutevost N Sol-Foulon et O Schwartz J-M Panaud copy Institut Pasteur

Cellules dendritiques plasmacytoiumldes (en vert) dans la zone T de la rate (marqueacutee par un anticorps anti actine en rouge les noyaux cellulaires sont en bleu) un organe lymphoiumlde ougrave se

produit une forte reacuteplication du VIH-1 ce qui srsquoaccompagne drsquoune forte production drsquoInterfeacuteroncopyLeiumlla Perieacute Anne Hosmalin I Equipe laquo Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques raquo

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Florence Margottin-GoguetcopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

JeacuteRocircmE EsTAquiERDiREcTEuR DE REcHERcHE

Lapoptose la mort cellulaire programmeacuteeLa speacutecificiteacute de nos recherches reacuteside drsquoune part dans une recherche drsquoamont qui vise agrave preacuteciser les meacutecanismes biochimiques et moleacuteculaires impliqueacutes dans les processus de mort cellulaire programmeacutee des cellules cibles du VIH et drsquoautre part dans une recherche drsquoaval qui eacutetudie ces meacutecanismes in vivo agrave travers lrsquoanalyse des modegraveles de Primates Non Humains infecteacutes par SIV Ces modegraveles nous permettent par ailleurs de tester de nouvelles approches theacuterapeutiques Nos reacutecents travaux ont permis de mettre en exergue que lrsquoinfection par le VIHSIV entraine lrsquoapoptose des cellules preacutesentatrices de lrsquoantigegravene cellules neacutecessaires agrave lrsquoeacutetablissement de la reacuteponse immunitaire Il srsquoagit en particulier des cellules monocytaires et dendritiques Ainsi une mort preacutematureacutee de ces cellules participerait agrave lrsquoeacutetablissement du deacuteficit immunitaire associeacute au sida et ce degraves la phase de primo-infection (Laforge Plos Pathogens 2011)

JEAn-pHiLippE HERBEuVALDiREcTEuR DE REcHERcHE

Meacutecanismes de mort cellulaireLe deacuteveloppement drsquoune reacuteponse inneacutee est essentiel pour lutter contre les infections virales elle permet de deacutetecter les caracteacuteristiques invariantes des microbes envahisseurs et drsquoactiver le systegraveme immunitaire gracircce agrave la production de proteacuteines antivirales appeleacutees cytokines En preacutesence du VIH les cellules dendritiques plasmacytoiumldes produisent des interfeacuterons alpha un groupe particulier de cytokines anti-virales Parallegravelement elles preacutesentent agrave leur surface la proteacuteine TRAIL reacuteguleacutee par les interfeacuterons alpha qui induit la mort des cellules environnantes qui la reconnaissent gracircce agrave un reacutecepteur speacutecifique Dans les phases tardives du sida le taux drsquointerfeacuterons alpha augmente alors que le nombre de lymphocytes T CD4 diminue massivement par mort cellulaire programmeacutee Cela suggegravere que ces cytokines jouent un rocircle dans la pathologie induite par le VIH Nous avons montreacute que les patients laquo controcircleurs raquo qui controcirclent beaucoup mieux que les autres la reacuteplication du VIH preacutesentent une mutation geacuteneacutetique pour le reacutecepteur de la proteacuteine TRAIL Ce reacutecepteur est deacutefectueux La mutation geacuteneacutetique induit la seacutequestration dans la cellule du reacutecepteur qui ne peut alors plus interagir avec TRAIL empecircchant les lymphocytes T CD4 de reconnaicirctre TRAIL et donc de deacuteclencher leur mort cellulaire programmeacutee Cette mutation associeacutee au profil des patients laquo controcircleurs raquo pourrait expliquer le maintien du nombre de leurs lymphocytes T CD4 ainsi que la non-progression vers la phase sida

Bataille moleacuteculaire entre le virus et la cellule

FLoREncE mARgoTTin-goguET DiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE ReacuteTRoViRus-quiEscEncE ET pRoLiFeacuteRATion Nos travaux consistent agrave analyser les ressorts de la bataille moleacuteculaire entre le VIH et la cellule Notre but est de montrer comment le VIH deacutetourne lrsquoenvironnement cellulaire agrave son avantage pour pouvoir se deacutevelopper et se multiplier Pour ce faire nous eacutetudions les meacutecanismes de deacutefense cellulaire mis en place contre lrsquoinfection virale et particuliegraverement le rocircle joueacute par les proteacuteines auxiliaires dans lrsquoinfection de la cellule

Ces proteacuteines sont longtemps resteacutees peu eacutetudieacutees et mysteacuterieuses Il existe deux types de VIH le VIH-1 et le VIH-2 Le VIH-2 est moins pathogegravene en raison drsquoune interaction diffeacuterente avec lrsquohocircte Les virus VIH-1 et VIH-2 expriment 5 proteacuteines auxiliaires 3 en commun (VIF VPR et NEF) et 2 speacutecifiques (VPU pour VIH-1 et VPX pour VIH-2) Avant 2002 on ne cernait pas exactement leurs rocircles car on ne les eacutetudiait pas dans des environnements cellulaires adapteacutes A partir de cette date il y a eu un tournant important dans lrsquoeacutetude de ces proteacuteines avec la deacutecouverte des premiers facteurs de restriction cellulaire crsquoest-agrave-dire des facteurs cellulaires pouvant empecirccher la reacuteplication virale degraves que le virus a peacuteneacutetreacute dans la cellule Notre groupe srsquoest inteacuteresseacute alors agrave trois de ces proteacuteines auxiliaires que sont VPU VPR et VPX Nous avons chercheacute agrave savoir comment elles sont capables de contrecarrer les facteurs de restriction Ainsi nous avons mis en eacutevidence le fait que le virus utilise des proteacuteines cellulaires les E3 ubiquitine ligases qui sont des enzymes qui favorisent la deacutegradation de facteurs cellulaires Petit agrave petit il a eacuteteacute montreacute que VIF VPR et VPU utilisent les ubiquitines ligases pour aller deacutegrader des facteurs cellulaires qui empecircchent naturellement la reacuteplication du virus Nous avons prouveacute le fait que le VIH et en particulier sa proteacuteine VPR peut utiliser une mecircme enzyme pour aller deacutegrader plusieurs facteurs Nous avons aussi montreacute que le facteur cellulaire de deacutefense inactiveacute par VPX la proteacuteine SAMHD1 inhibe le virus en reacuteduisant la quantiteacute cellulaire des briques indispensables agrave la synthegravese de lrsquoADN viral les dNTP Agrave lrsquoheure actuelle nous orientons nos recherches sur la proteacuteine VPR Nous nrsquoavons pas encore trouveacute lrsquoenvironnement cellulaire dans lequel lrsquoexpression du facteur de deacutefense que VPR inactive est stimuleacute

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sERgE BeacutenicHou DiREcTEuR DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE ViRus ET TRAFic inTRAcELLuLAiRENotre eacutequipe srsquoattache agrave comprendre comment le virus utilise et deacutetourne des voies cellulaires essentielles pour se multiplier ou pour perturber le fonctionnement des cellules du systegraveme immunitaire Nous eacutetudions plus particuliegraverement les proteacuteines virales de reacutegulation VPR et NEF dont le rocircle est primordial au cours de certaines eacutetapes de la reacuteplication virale VPR intervient plutocirct au cours des eacutetapes preacutecoces du cycle viral concernant la reacutetro-transcription du geacutenome viral ARN en ADN ainsi que dans le transport de ce dernier du cytoplasme au noyau ougrave il sera inteacutegreacute au geacutenome de la cellule infecteacutee Au contraire NEF intervient au cours des eacutetapes tardives du cycle de reacuteplication virale pour permettre lrsquoassemblage et la production des particules virales infectieuses Lrsquoun de nos axes de recherche est drsquoessayer de deacutevelopper des strateacutegies permettant de bloquer ces facteurs viraux afin drsquoinhiber speacutecifiquement leurs fonctions essentielles au cours de lrsquoinfection naturelle Pour la proteacuteine NEF nous avons deacuteveloppeacute des outils moleacuteculaires speacutecifiques correspondant agrave des fragments drsquoanticorps simple-chaine de lama ciblant speacutecifiquement cette proteacuteine virale Dans des cellules infecteacutees par le VIH-1 ces fragments drsquoanticorps anti-NEF sont capables drsquoinhiber la totaliteacute des fonctions et des deacutesordres fonctionnels provoqueacutes par NEFCes inhibiteurs de NEF constituent donc des outils originaux pour lrsquoeacutetude fondamentale agrave la fois in vitro et in vivo des fonctions de NEF mais eacutegalement pour le deacuteveloppement de nouvelles strateacutegies theacuterapeutiques antivirales cibleacutees sur la proteacuteine NEF

Serge Beacutenichoucopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Le VIH trouve lrsquoopportuniteacute de se reacutepliquer de faccedilon explosive dans les lymphocytes T activeacutes par les cellules dendritiques Ici on voit des lymphocytes T (contour vert) interagissant avec une cellule dendritique (rouge noyaux en bleu) Image obtenue en microscopie agrave fluorescence copy Vincent Feuillet Institut Cochin

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Steacutephane Emilianicopy Lisa Hayden

Clarisse Berlioz-Torrent

cLARissE BERLioz-ToRREnT ET sTeacutepHAnE EmiLiAni DiREcTEuRs DE REcHERcHE cHEFs DE LrsquoeacutequipE inTERAcTions HocircTEs-ViRusLrsquoutilisation des multitheacuterapies antireacutetrovirales (Highly Active Anti-reacutetroviral Theacuterapies) pour le traitement de toutes les personnes infecteacutees par le VIH a permis drsquoobtenir des progregraves consideacuterables tant en termes drsquoinhibition de la reacuteplication virale qursquoau niveau de lrsquoameacutelioration de lrsquoeacutetat clinique des patients Cependant ces multitheacuterapies ne peuvent ni eacuteradiquer le VIH ni empecirccher lrsquoapparition de virus reacutesistants Lrsquoun des deacutefis des futures strateacutegies theacuterapeutiques consistera agrave inhiber les interactions entre le virus et son environnement cellulaire Nos recherches srsquoinscrivent dans cette perspective et visent agrave ouvrir de nouvelles voies pour le deacuteveloppement de moleacutecules antivirales

Lrsquoinfection par le VIH est caracteacuteriseacutee par des niveaux eacuteleveacutes de reacuteplication virale et par la propagation du virus dans lrsquoorganisme mecircme pendant la phase cliniquement latente et asymptomatique chez les patients Lrsquoune des particulariteacutes de ce virus est drsquoutiliser en grande partie la machinerie cellulaire de son hocircte pour se reacutepliquer Notre objectif est drsquoexplorer les relations entre le VIH et la cellule hocircte de faccedilon agrave mettre agrave jour les meacutecanismes moleacuteculaires qui sous-tendent la pathogeacutenie reacutetrovirale

La production de particules virales infectieuses implique de nombreuses interactions entre proteacuteines virales et cellulaires au cours de la reacuteplication virale Au cours des cinq derniegraveres anneacutees nos projets ont porteacute sur la caracteacuterisation de ces interactions au cours des diffeacuterentes eacutetapes de la reacuteplication du VIH Nous avons identifieacute et valideacute fonctionnellement des cofacteurs cellulaires controcirclant lrsquointeacutegration du geacutenome viral dans le chromosome de la cellule hocircte Nous avons eacutegalement eacutetudieacute les derniers stades de la reacuteplication virale en mettant lrsquoaccent sur le trafic des composants viraux vers le site drsquoassemblage viral le bourgeonnement la libeacuteration et la maturation des particules virales Lrsquointeacuterecirct de nos eacutetudes repose sur le fait que ces cofacteurs cellulaires peuvent potentiellement devenir de nouvelles cibles pour le deacuteveloppement de theacuterapies anti-virales

Vue drsquoun laboratoire copy Virgile Delacirctre I Service Communication Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Microscope agrave fluorescence I Michaeumll Valente et Sonia Amraoui copy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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cARinE Tisneacute DiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE sTRucTuRE DEs ARn inTERAcTions ET AnTi-inFEcTiEux

Structure des ARN interactions et anti-infectieux Notre eacutequipe eacutetudie depuis une dizaine drsquoanneacutees le rocircle des proteacuteines du VIH-1 chaperonnes (NCp7 et VIF) des ARN pour promouvoir la formation du complexe drsquoinitiation de la transcription inverse du VIH-1 Nous avons utiliseacute la reacutesonance magneacutetique nucleacuteaire (RMN) pour obtenir une description meacutecanistique de la formation de ce complexe impliquant lrsquoARNtLys3 et lrsquoARN geacutenomique viral Le VIH-1 deacutetourne un ARN de transfert (ARNt) de la cellule hocircte lrsquoARNtLys3 pour lrsquoutiliser comme amorce de la transcription inverse de son ARN geacutenomique La formation de lrsquohybride ARNtLys3ARN viral consiste en lrsquoappariement des 18 nucleacuteotides du PBS (lsquoPrimer binding sitersquo) agrave la seacutequence compleacutementaire formant lrsquoextreacutemiteacute 3rsquo1113125de lrsquoARNt amorceLa formation du complexe drsquoinitiation de la transcription inverse (ARNtLys3ARN viral) neacutecessite donc la fusion de la structure tridimensionnelle de lrsquoARNt un eacuteveacutenement qui ne se produit pas spontaneacutement agrave la tempeacuterature physiologique de lrsquohocircte mais neacutecessite lrsquoaction de la proteacuteine de nucleacuteocapside (NCp7)

Lrsquoensemble de nos travaux RMN visant agrave comprendre la formation du complexe ARNtARN viral assisteacutee par la proteacuteine de nucleacuteocapside nous a permis drsquoacceacuteder agrave une vision dynamique de la formation du complexe drsquoinitiation et drsquoidentifier les changements conformationnels subis par ces ARN et les eacutetapes importantes du processus de formation du complexe drsquoinitiation Drsquoautre part nous avons montreacute que la proteacuteine VIF entre en compeacutetition avec la NCp7 pour les mecircmes sites de fixation sur lrsquoARNtLys3 Ce reacutesultat pourrait expliquer pourquoi VIF inhibe lrsquohybridation de lrsquoARN viral agrave lrsquoARNtLys3 reacutealiseacute par la NCp7 Nous eacutetudions actuellement par RMN le rocircle des acides nucleacuteiques dans la maturation par la proteacutease virale de la proteacuteine de nucleacuteocapside

En parallegravele nous avons deacuteveloppeacute une meacutethode originale de criblage par fragment guideacutee par la RMN En utilisant lrsquoARNtLys3 comme ARN modegravele nous avons ainsi deacuteveloppeacute une chimiothegraveque ciblant les ARN et contenant par exemple des moleacutecules liant speacutecifiquement un domaine de lrsquoARNt avec une constante de dissociation dans la gamme du micromolaire

BRuno sARguEiL DiREcTEuR DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE meacutecAnismEs moLeacutecu-LAiREs DE LrsquoiniTiATion DE LA TRADucTion

Meacutecanismes moleacuteculaires de la traduction des proteacuteines du VIH Le VIH virus agrave ARN comprend un gegravene codant pour la proteacuteine Gag qui est le centre de sa structure Nous nous inteacuteressons aux aspects moleacuteculaires de la traduction de ce gegravene Cette eacutetude est importante dans la compreacutehension du cycle du virus dans la cellule et donc de lrsquoinfectionIl y a quelques anneacutees nous avons montreacute que la proteacuteine Gag peut ecirctre produite selon un meacutecanisme original drsquoentreacutee interne des ribosomes (eacuteleacutements centraux de la machinerie cellulaire qui produit les proteacuteines) Nous savons que ce processus repose sur la proprieacuteteacute extraordinaire du geacutenome viral de lier directement le ribosome Nous avons eacutetudieacute lrsquoimplication des autres facteurs de traduction cellulaire dans ce processus Nous avons reconstitueacute les diffeacuterents modes de traduction de lrsquoARN viral in vitro afin de mieux en disseacutequer les meacutecanismes Enfin nous avons deacutemontreacute que ce pheacutenomegravene avait lieu non seulement avec des souches de laboratoires mais aussi avec des isolats provenant de patients Nous cherchons eacutegalement agrave identifier les deacuteterminants du passage de la traduction agrave lrsquoeacutetape de dimeacuterisation du geacutenome du virus Cette phase est primordiale pour la propagation du virus Nous avons montreacute lrsquoimplication de nouvelles seacutequences virales dans le processus de dimeacuterisation Nous cherchons maintenant agrave deacutefinir lrsquoimportance fonctionnelle de ces eacuteleacutements dans la physiologie du virus

ARN

Bruno Sargueil

Carine Tisneacute

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THEacuteRAPIE GEacuteNIQUE DE Lrsquo INFECTION AU VIH UNE ARME EN PLUS mARinA cAVAzzAnA - cALVoREsponsABLE Du DeacutepARTEmEnT DE BioTHeacuteRApiE DE LrsquoHocircpiTAL nEckER - EnFAnTs mALADEs

Malgreacute le succegraves incontestable des antireacutetroviraux dans le traitement de lrsquoinfection agrave VIH le patient nrsquoest pour autant pas deacutebarrasseacute de lrsquoagent infectieux Inflammation chronique et dysimmuniteacute persistent malgreacute le traitement aggravant le pronostic agrave moyen et agrave long terme La persistance de la reacuteplication virale dans des sites cryptiques altegravere lrsquohomeacuteostasie lymphoiumlde et myeacuteloiumlde ainsi que leur fonction Ces limites de lrsquoapproche theacuterapeutique conventionnelle incitent agrave rechercher de nouvelles approches curatives En 2009 la preuve de principe qursquoun traitement curatif eacutetait possible a eacuteteacute publieacutee (Gero Hutter N Engl J Med 2009) Un patient seacuteropositif et atteint drsquoune leuceacutemie aigueuml myeacuteloblastique a eacuteteacute greffeacute avec les cellules souches heacutematopoiumleacutetiques (CSH) HLA geacutenoidentiques provenant drsquoun donneur sain homozygote pour la mutation Δ32 du co-reacutecepteur CCR5 indispensable agrave lrsquoentreacutee du VIH dans les cellules heacutematopoiumleacutetiques Malgreacute lrsquoarrecirct de la tritheacuterapie le patient (AIDS 2011) est resteacute plus de 3 ans sans recrudescence de la charge virale Voilagrave la preuve que la theacuterapie geacutenique peut marcher il srsquoagit de preacutelever les CSH du sujet infecteacute leur confeacuterer in vitro agrave lrsquoaide drsquoun vecteur lentiviral la reacutesistance agrave lrsquoinfection par le virus sauvage endogegravene et de les reacuteinjecter au patient

Agrave partir de cette publication nous avons eacutegalement envisageacute une approche par theacuterapie geacutenique pour des sujets adultes seacuteropositifs Deux protocoles sont en cours de preacuteparation agrave lrsquoHocircpital NeckerParis Descartes en collaboration avec lrsquoHocircpital Saint LouisParis Diderot Le premier protocole qui devrait ecirctre soumis agrave lrsquoANSM fin 2013 utilisera un vecteur lentiviral de grade clinique produit par la socieacuteteacute Calimmune Ce vecteur lentiviral produit un ARN compleacutementaire de CCR5 capable drsquoeacuteteindre lrsquoexpression de ce co-reacutecepteur et un peptide membranaire (maC46) capable drsquo inhiber la fusion du virus avec la membrane cellulaire En parallegravele un consortium europeacuteen soutenu par lrsquoANRS regroupant scientifiques et cliniciens de 5 pays autour de cette theacutematique essaie de valider un nouveau vecteur susceptible de pieacuteger le virus agrave trois niveaux diffeacuterents de son cycle biologique lrsquoentreacutee la reacuteplication et lrsquoinfectiviteacute Trois points semblent essentiels pour obtenir un effet clinique comparable agrave ceux rapporteacutes dans le cas du laquo Patient de Berlin raquo

le taux de cellules transduites doit ecirctre augmenteacute il faut leur donner un avantage seacutelectif initial drsquoune faccedilon artificielle sans avoir agrave recourir agrave lrsquoarrecirct de la tritheacuterapie un controcircle de lrsquoinflammation chronique doit ecirctre preacutevu La complexiteacute de cette theacuterapeutique est telle que des

progregraves ne peuvent ecirctre attendus agrave court terme mais la theacuterapie geacutenique ouvre pour cette infection de nouvelles perspectives

Marina Cavazzana-Calvocopy Huguette amp Propser

Manipulation en laboratoire L2 sous hotte agrave flux laminairecopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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recHercHes EN VACCINOLOGIE

oDiLE LAunAy pu-pH agrave LrsquouniVERsiTeacute pARis DEscARTEs cHEF Du cEnTRE DrsquoinVEsTigATion cLiniquE (cic) DE VAccinoLogiE cocHin-pAsTEuR HocircpiTAL cocHin

Centre drsquoInvestigation Clinique de VaccinologieDepuis la deacutecouverte du virus du sida en 1983 de nombreuses eacutequipes travaillent sur la mise au point drsquoun vaccin En France lrsquoAgence Nationale de Recherche contre le SIDA et les heacutepatites virales (ANRS) srsquoest impliqueacutee tregraves rapidement et avec une forte visibiliteacute internationale dans la recherche vaccinale avec des eacutetudes meneacutees chez lrsquoanimal puis chez des volontaires sains acceptant de participer aux essaisLe CIC de vaccinologie Cochin Pasteur actuellement seul centre de recherche clinique franccedilais deacutedieacute agrave la vaccinologie participe depuis plus de 20 ans aux recherches meneacutees par lrsquoANRS et les industriels du vaccin (en particulier Sanofi Pasteur) pour la mise au point drsquoun vaccin preacuteventif Plusieurs essais ont eacuteteacute reacutealiseacutes au CIC explorant la capaciteacute de diffeacuterents candidats vaccins agrave induire une reacuteponse humorale etou cellulaire contre le VIH chez des sujets sains Ces essais se poursuivent avec deux eacutetudes preacutevues pour deacutemarrer en 2013 dans le cadre du VRI (Vaccine Research Institute) une eacutetude explorant lrsquoimmuniteacute muqueuse vaginale de femmes infecteacutees ou non infecteacutees par le VIH et un essai vaccinal eacutevaluant une strateacutegie de vaccination combinant un vaccin recombinant et des lipopeptides du VIH

Plus reacutecemment des essais eacutevaluant la possibiliteacute de stimuler le systegraveme immunitaire de patients deacutejagrave infecteacutes par le VIH dans lrsquoobjectif de pouvoir retarder la mise en route du traitement antireacutetroviral ou de lrsquointerrompre chez des patients deacutejagrave traiteacutes ont eacuteteacute mis en place au CIC avec des vaccins deacuteveloppeacutes par des eacutequipes de recherche franccedilaises de haut niveau Cette approche appeleacutee eacutegalement laquo vaccination theacuterapeutique raquo est un des moyens envisageacutes dans la possibiliteacute drsquoeacuteradication du virus (HIV cure)

Plusieurs essais ont eacuteteacute reacutealiseacutes au CIC explorant la capaciteacute de diffeacuterents candidats vaccins agrave induire une reacuteponse humorale etou cellulaire contre le VIH chez des sujets sains Les participants agrave ces essais sont inclus dans une cohorte coordonneacutee par le CIC permettant leur suivi agrave long terme

Odile Launay

Paillassecopy Virgile Delacirctre

Service CommunicationPhotothegraveque Universiteacute

Paris Descartes

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moRgAnE BomsEL DiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE EnTReacuteE muquEusE Du ViH ET immuniTeacute muquEusEVers un candidat-vaccin qui bloquerait le virus au niveau des muqueuses geacutenitalesLa porte drsquoentreacutee principale du virus du sida est composeacutee par les muqueuses geacutenitales Notre objectif est de produire un vaccin capable drsquoinduire la production drsquoanticorps dirigeacutes contre le VIH pour bloquer le virus degraves son premier contact avec lrsquoorganisme et eacuteviter sa propagation Nous avons mis au point un candidat-vaccin efficace chez le macaque femelle qui induit ce type drsquoanticorps anti-VIH dans les muqueuses vaginales Les premiers essais cliniques ont montreacute que le vaccin est bien toleacutereacute chez la femme et induit bien les anticorps attendus aux niveau vaginal

Pour parvenir agrave de tels reacutesultats nous avons eacutetudieacute un groupe de femmes reacutesistantes agrave lrsquoinfection malgreacute des rapports sexuels non proteacutegeacutes avec des partenaires seacuteropositifs Pour se proteacuteger ces femmes ont deacuteveloppeacute des anticorps vaginaux contre la proteacuteine transmembranaire Gp41 de lrsquoenveloppe du VIH Il srsquoagit de la partie de lrsquoenveloppe virale la moins variable entre toutes les souches virales du sida Gp41 controcircle agrave la fois lrsquoentreacutee du virus dans les cellules de la muqueuse et lrsquoinfection des lymphocytes T CD4 Nous avons caracteacuteriseacute les parties de Gp41 reconnues par ces anticorps et nous les avons utiliseacutees pour le vaccin Le vecteur vaccinal de ce candidat-vaccin le virosome est utiliseacute chez lrsquoHomme depuis plus de 20 ans dans plusieurs vaccins Gracircce agrave sa surface lipidique mimant celle du virus ce virosome permet aux antigegravenes de Gp41 drsquoadopter une structure similaire agrave celle qursquoils ont in situ Cela favorise lrsquoinduction drsquoanticorps neutralisants lors de la vaccination Chez les singes in vivo ce vaccin fonctionne parfaitement contre les sous-types B du VIH responsables de 90 des infections aux Etats-Unis en Ameacuterique latine et en Europe et contre le sous type C preacutepondeacuterant en Afrique et Asie du sud Ce succegraves est prometteur

Nous eacutetudions eacutegalement les meacutecanismes drsquoentreacutee du VIH au niveau geacutenital chez lrsquohomme car ils restaient mal compris et mal eacutetudieacutes Nous avons deacutemontreacute que la face interne du preacutepuce mais aussi lrsquouregravetre constituent des portes drsquoentreacutee du virus Nous avons identifieacute les cellules et les meacutecanismes mis en jeu les cellules de Langerhans dans le preacutepuce et les macrophages preacutesents dans lrsquoeacutepitheacutelium de lrsquouregravetre Ce sont les premiegraveres cellules qui sont envahies par le VIH Ainsi dans lrsquouregravetre les cellules de lrsquoeacutepitheacutelium srsquoarrecirctent de seacutecreacuteter les signaux retenant les macrophages agrave leur niveau en conseacutequence de quoi les macrophages infecteacutes quittent lrsquoeacutepitheacutelium et permettent au virus de se propager Dans la muqueuse de lrsquouregravetre les lymphocytes T CD4 ne sont pas infecteacutes parce qursquoils sont immatures Ils pourront lrsquoecirctre plus tard apregraves migration du VIH dans les ganglions Nous cherchons agrave preacutesent agrave deacuteterminer si les macrophages de lrsquouregravetre constituent des reacuteservoirs permettant au virus de ne pas ecirctre eacutelimineacute totalement par les tritheacuterapies Ces travaux pourraient permettre aussi lrsquoeacutelaboration de nouvelles strateacutegies de preacutevention

Yonatan Ganor et Morgane BomselcopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Conjugueacute entre une cellule de Langerhans en rouge en cours de transmission du VIH en violet agrave une cellule T en vertCe conjugueacute est localiseacute dans lrsquoeacutepiderme de la partie interne du preacutepuce humain adulte infecteacute ex vivocopy Eacutequipe laquo Entreacutee muqueuse du VIH et Immuniteacute muqueuse raquo

Manipulation en laboratoirecopyVirgile Delacirctre Service CommunicationPhotothegraveque Universiteacute Paris Descartes

20Manipulation sous la hotte agrave flux laminairecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

NOUVELLE PISTE ORIGINALE POUR UN VACCIN CONTRE LE SIDA CHEZ LES MACAQUES JEAn-mARiE AnDRiEu pRoFEssEuR agrave LrsquouniVERsiTeacute pARis DEscARTEs

Mon eacutequipe a montreacute chez le macaque que la suppression de lrsquoactivation des lymphocytes T CD4 deacutejagrave toucheacutes par le virus de lrsquoimmunodeacuteficience simienne (SIV) empecircche la reverse transcription de ce dernier son inteacutegration dans le noyau et in fine sa reacuteplication proteacutegeant ainsi le macaque de lrsquoinfection

Lrsquoactivation du lymphocyte T CD4 toucheacute par le VIH chez lrsquohomme et par le SIV chez le macaque est neacutecessaire agrave la reacuteplication initiale du reacutetrovirus puis agrave sa disseacutemination dans lrsquoorganisme Cette observation a conduit les chercheurs agrave deacutevelopper chez le macaque un vaccin oral constitueacute drsquoune bacteacuterie commensale du tube digestif le Lactobacillus plantarum connue pour favoriser lrsquoinhibition de lrsquoactiviteacute des cellules du systegraveme immunitaire eacutetat aussi appeleacute laquo toleacuterance immunitaire raquo

Agrave lrsquoinverse de tous les vaccins antiviraux existants agrave ce jour chez lrsquohomme ou lrsquoanimal ce vaccin laquo toleacuterogeacutenique raquo (qui induit une toleacuterance speacutecifique) oral et sans toxiciteacute nrsquoa geacuteneacutereacute ni anticorps ni lymphocytes cytotoxiques agrave lrsquoeacutegard du virus ou des cellules infecteacutees Par contre ce vaccin a induit une population jusqursquoalors inconnue de lymphocytes CD8 reacutegulateurs (non cytotoxiques et MHC-IBE restreints) agrave lrsquoorigine de la suppression speacutecifique de lrsquoactivation des lymphocytes CD4 infecteacutes par le SIV Cette suppression a inhibeacute la reverse transcription du virus et la suite de son cycle reacuteplicatif dans le lymphocyte T CD4 proteacutegeant ainsi les macaques de lrsquoinfection Sur 16 macaques vaccineacutes ayant reccedilu de fortes doses de deux souches diffeacuterentes de SIV par voie intrarectale 15 ont eacuteteacute totalement proteacutegeacutes au-delagrave de 14 mois

Comme le SIV le VIH requiert lrsquoactivation du lymphocyte CD4 pour srsquoy multiplier Les scientifiques espegraverent que ce prototype de vaccin oral soit transfeacuterable agrave lrsquohomme chez lequel il devrait ecirctre essayeacute agrave titre prophylactique aussi bien que theacuterapeutique Ce nouveau concept de vaccin toleacuterogeacutenique pourrait aussi srsquoappliquer agrave de nombreux deacutesordres immunologiques

Jean-Marie Andrieucopy Virgile Delacirctre I Service Communication Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

21Observation de cellules au microscopecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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Les recherches meneacutees au CEPED sur le VIH concernent les dimensions sociales de lrsquoeacutepideacutemie qui sont agrave prendre en compte tant au niveau de la preacutevention que de lrsquoaccegraves au deacutepistage et de la prise en charge de la maladie Cette prise en compte des aspects sociaux qui existe pour toute question de santeacute est capitale dans le cas du sida maladie stigmatiseacutee qui touche des ressorts sociaux aussi sensibles Nos projets de recherche mobilisent diffeacuterentes sciences sociales anthropologie sociologie deacutemographie pour analyser et deacutecrypter la complexiteacute des contextes sociaux et familiaux qui conditionnent les comportements

Nous interrogeons en particulier parmi les ressorts sociaux en jeu dans la preacutevention et la prise en charge de la maladie les relations de genre les relations conjugales et familiales lrsquoappartenance agrave une cateacutegorie sociale stigmatiseacutee ou minoritaire (ex homosexuels au Seacuteneacutegal) la reconfiguration des reacuteseaux sociaux professionnels ou familiaux lors de la migration qui peut conduire agrave des situations de vulneacuterabiliteacute (ex migrants subsahariens en France)

Les interactions entre relations de genre et risques lieacutes au sida si elles preacutesentent certaines constantes varient cependant fortement drsquoun contexte culturel agrave lrsquoautre A travers lrsquoeacutetude de contextes eacutepideacutemiques sanitaires et socieacutetaux divers les travaux meneacutes au sein du CEPED srsquointeacuteressent agrave la place des relations de genre dans la gestion des risques drsquoinfection par le VIH dans la sexualiteacute qursquoelle soit conjugale ou extra conjugale heacuteteacuterosexuelle ou homosexuelle et dans la gestion des risques de transmission du VIH via la procreacuteation Le CEPED deacuteveloppe des recherches sur le VIH en Afrique (Cocircte drsquoIvoire Seacuteneacutegal Afrique du Sud Cameroun) et en Asie (Thaiumllande Viecirct Nam) mais aussi dans les territoires franccedilais drsquoAmeacuterique ou aupregraves des migrants africains vivant en France ce qui permet drsquoexplorer lrsquoeacutevolution des rapports de genre et de ses interactions avec les risques du sida dans un contexte de migration Eacutemerge en particulier de notre reacuteflexion la question des formes de conjugaliteacute mobiliseacutees par lrsquoeacutepideacutemie de VIH Cette conjugaliteacute qui ne relegraveve que partiellement du registre sociologique plus conventionnel en termes de groupe familial ou de couple correspond deacutesormais agrave une eacutechelle suppleacutementaire dans la compreacutehension des instances imbriqueacutees (individus famille lignage communauteacute nation etc) qui conditionnent les choix sanitaires et reproductifs Reposant sur une fluiditeacute sociologique plus forte dans les arrangements familiaux que dans les institutions traditionnelles comme la parenteacute qui structurent les socieacuteteacutes du Sud cette notion de conjugaliteacute joue un rocircle deacutecisif dans les deacutecisions theacuterapeutiques comme le deacutepistage ou dans les strateacutegies reproductives et notamment parmi les jeunes adultes Elle pose eacutegalement des questions nouvelles de ciblage pour les politiques de santeacute

Les apprOcHes SOCIO-CULTURELLES DE LrsquoEacutePIDEacuteMIE

yVEs cHARBiT DiREcTEuR Du cEnTRE

popuLATion amp DeacuteVELoppEmEnT ET pRoFEssEuR

DE DeacutemogRApHiEYves Charbit

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LEs REcHERcHEs Au cEpED Dans lrsquoensemble le panorama mondial de lrsquoaccegraves aux soins est marqueacute par des formes prononceacutees drsquoineacutegaliteacutes internationales mais eacutegalement par des formes de discrimination locales notamment en matiegravere de genre Toutefois agrave la diffeacuterence des situations plus anciennes caracteacuteriseacutees par un fort enclavement des pays du Sud et un relatif isolement geacuteographique des questions de deacuteveloppement au sein drsquoensembles sous-reacutegionaux les derniegraveres deacutecennies pointent vers une ouverture progressive mais sans eacutequivalent historique agrave la circulation des personnes des ideacutees et des techniques dans un contexte domineacute par lrsquoeacutelargissement des meacutecanismes de reacutegulation de marcheacute Patients techniques virus et normes sont aujourdrsquohui beaucoup plus mobiles que par le passeacute

Lrsquoaccroissement des eacutechanges lieacute tout autant agrave la circulation migratoire qursquoaux nouvelles technologies de communication aboutit agrave un deacutecloisonnement graduel des espaces sanitaires agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacuteduisant lrsquoeacutecart proprement socioeacuteconomique qui seacutepare les pays deacuteveloppeacutes du reste du monde Pour les sciences sociales cette confrontation reacutecente entre socieacuteteacutes traditionnelles et nouvelles opportuniteacutes et contraintes sanitaires offre au passage un champ drsquoeacutetude privileacutegieacute pour observer la plasticiteacute des systegravemes sociaux et leur capaciteacute variable drsquoadaptation aux changements technologiques ou sanitaires

Nos recherches suivent eacutetroitement lrsquoactualiteacute de la lutte contre le sida actuellement nous sommes engageacutes dans les probleacutematiques de laquo When to treat raquo et de laquo Treatment as prevention raquo Nous examinons en Cocircte drsquoIvoire les effets sociaux que pourraient avoir un deacutepistage geacuteneacuteraliseacute et une mise sous traitement preacutecoce qui sont envisageacutes par lrsquoOMS comme un possible moyen drsquoendiguer la pandeacutemie En Afrique du Sud nous participons au vaste projet de recherche TasP qui vise agrave eacutevaluer lrsquoeffet drsquoun programme combinant deacutepistage geacuteneacuteraliseacute et reacutepeacuteteacute et mise sous traitement preacutecoce sur lrsquoincidence du VIH en population

La plupart des recherches sont meneacutees en relation eacutetroite avec des eacutequipes biomeacutedicales dans un constant souci de dialogue sciences socialessciences biomeacutedicales Les eacutetudes de cohortes que certaines enquecirctes ont permis de mettre en place sont un outil privileacutegieacute pour cet exercice mais le tregraves fort ancrage local dont beacuteneacuteficient les eacutequipes par exemple en Cocircte drsquoIvoire et en Thaiumllande permettent aussi drsquoenvisager des renouvellements meacutethodologiques des opeacuterations agrave lrsquoinitiative des eacutequipes partenaires Cette collaboration entre sciences sociales et sciences biomeacutedicales permet drsquoenrichir la panoplie classique de la santeacute publique ou de lrsquoeacutepideacutemiologie en apportant les outils meacutethodologiques speacutecifiques aux sciences sociales analyses qualitatives approfondies ou recueil de donneacutees biographiques qui explorent les histoires des individus mais aussi drsquoinvestiguer la probleacutematique de la mesure des pheacutenomegravenes en population geacuteneacuterale et ses variations spatiales

LEs DimEnsions sociALEs DE LA pReacuteVEnTion Cet axe de recherche se divise en 4 projets

Projet Elihos eacutevaluer les interventions aupregraves des homosexuels masculins au seacuteneacutegalCette eacutetude avait pour objectif drsquoeacutevaluer lrsquoimpact des interventions en cours aupregraves des populations homosexuelles au Seacuteneacutegal afin de mieux orienter les politiques publiques et priveacutees drsquointerventions sanitaires et sociales partenaires Division ISTsida Seacuteneacutegal CHU Le Dantec Universiteacute Cheich Anta DiopFinancement ANRS

Examen meacutedical agrave Dakarcopy IRD

Recherche sur le sida en AfriqueMichel Dukhan I copy IRD

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Projet Prenahtest preacutevention en couplePlus de 25 millions de nouvelles infections par le VIH sont survenues dans le monde en 2012 et la preacutevention demeure une prioriteacute absolue dans la lutte contre la pandeacutemie mecircme agrave lrsquoegravere des traitements antireacutetroviraux Lrsquoobjectif suivi eacutetait drsquoeacutevaluer la faisabiliteacute et lrsquoimpact drsquoune intervention de conseil preacutenatal du VIH orienteacute vers le couple sur la freacutequence du deacutepistage du partenaire et du conseil de couple et sur les comportements sexuels de reproduction et de preacutevention du VIHpartenaires ISPED Inserm Centre Pasteur Cameroun PRAYAS Inde CENISMI Reacutepublique Dominicaine MCCU GeacuteorgieFinancement ANRS EGPAF

Projet Parcours Lrsquoeacutetude srsquointitule Parcours car il srsquoagit de prendre en compte la maladie dans les diffeacuterentes eacutetapes drsquoun parcours de vie (comment et pourquoi on est exposeacute au risque drsquoecirctre infecteacute la deacutecouverte de son infection puis la vie avec la maladie) eacutegalement marqueacutees par une expeacuterience de migration Il srsquoagit drsquoune grande enquecircte en Ile-de-France aupregraves des migrants drsquoAfrique sub-saharienne qui a pour objectifs de caracteacuteriser les besoins de santeacute et drsquoameacuteliorer les strateacutegies de preacutevention de deacutepistages et de prise en charge dans le domaine de lrsquoinfection VIH et de lrsquoheacutepatite Bpartenaires CESP Inserm INPES Ined RAAC sida AIDES FORIM COMEDE Hocircpital CochinFinancement ANRS

Projet TaSP Le traitement antireacutetroviral comme moyen de preacuteventionCette eacutetude srsquoappuie sur lrsquohypothegravese selon laquelle le deacutepistage VIH de tous les membres drsquoune communauteacute suivi de la mise sous traitement immeacutediat de tous les individus infecteacutes par le VIH quel que soit leur statut immunologique ou clinique preacuteviendrait la transmission du VIH Le projet TasP est un essai randomiseacute en grappes conduit en Afrique du Sud (KwaZulu-Natal) visant agrave estimer directement lrsquoimpact du traitement antireacutetroviral initieacute immeacutediatement apregraves le diagnostic de lrsquoinfection par le VIH et quel que soit le niveau de CD4 des patients non encore eacuteligibles au traitement ARV sur lrsquoincidence de nouvelles infections VIH dans la population geacuteneacuterale de la mecircme reacutegionpartenaires Africa Center for Health and Population Studies ISPED Inserm CESP Inserm SE4S Inserm IRD EA 3620 Paris Descartes Hocircpitaux Universitaires de Genegraveve Massachusets General HospitalFinancement ANRS

Parcours de vie eT saNTEacute cHeZ Les MiGraNTs oriGiNaires drsquoafrique subsaHarieNNe vivaNT eN iLe-de-fraNce

wwwparcours-sante-migrationcom

Une eacutetUde actUellement dans ce centre de santeacute

eacutetUde anonyme et confidentielle

lrsquoeacutetUde noUs concerne toUtes et toUs

Pour ameacuteliorer la santeacute

soins et accomPaGnement

Preacutevention

lUtte contre

lrsquoexclUsion

DimEnsions sociALEs DE LA pRisE En cHARgE DEs mALADEs ET pERsonnEs ATTEinTEs

pRisE En cHARgE ET TRAiTEmEnTs

Projet Living with Antiretrovirals (LIWA)En collaboration avec des chercheurs de lrsquoINED de Chiang Mai University et de lrsquoIRD une eacutetude a eacuteteacute meneacutee en Thaiumllande du Nord sur lrsquoimpact des antireacutetroviraux sur la vie des adultes infecteacutes leur famille leur communauteacute et le systegraveme de santeacuteUne enquecircte biographique a eacuteteacute effectueacutee aupregraves de patients infecteacutes par le VIHsida pour explorer lrsquohistoire familiale reacutesidentielle eacuteducative leurs projets drsquoavenir et leurs reacuteseaux sociaux Lrsquoenquecircte recueille eacutegalement la situation financiegravere des patients les sources de soutien financier la couverture meacutedicale lrsquohistoire meacutedicale deacutetailleacutee y compris le statut immunologique et virologique lrsquoobservance aux traitements (prise reacuteguliegravere et adeacutequate du traitement) les effets secondaires lrsquohistoire de lrsquoinfection agrave VIH (mode de contamination) et de sa deacutecouverte lrsquoannonce du reacutesultat du test la vie affective et sexuelle ainsi que les problegravemes de discrimination partenaires Chiang Mai University INED IRD 174Financement Oxfam GB ANRS

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Projet Teens Living With Antiretrovirals (TEEWA) Gracircce aux progregraves meacutedicaux et aux traitements antireacutetroviraux les enfants infecteacutes agrave la naissance survivent agrave la maladie et peuvent deacutesormais parvenir agrave lrsquoacircge adulte Cependant si la mortaliteacute des patients sous antireacutetroviraux srsquoest effondreacutee elle reste eacuteleveacutee chez les adolescents Lrsquoapproche biographique a eacutegalement eacuteteacute utiliseacutee pour reconstituer les trajectoires de vie des adolescents Neacuteanmoins la vie des adolescents eacutetant souvent eacutemailleacutee de lourds traumatismes (maladie et deacutecegraves de lrsquoun ou des deux parents problegravemes de santeacute tregraves seacutevegraveres expeacuteriences de discrimination) la reconstitution de leurs trajectoires de vie est faite non pas aupregraves des adolescents mais aupregraves des parents ou des tuteurs (care-givers) Lrsquoenquecircte recueille en plus des informations sur lrsquohistoire de la maladie de lrsquoenfant les circonstances de deacutecouverte du diagnostic la reacuteveacutelation du diagnostic agrave lrsquoenfant les problegravemes de discrimination et les problegravemes relationnels des tuteurs avec leurs adolescentspartenaires Chiang Mai University INED IRD 174Financement Oxfam GB sidaction

Projet Temprano social Conseacutequences sociales et comportementales drsquoune mise sous traitement ARV tregraves preacutecoce des patients VIH dans lrsquoessai Temprano Cocircte drsquoIvoireLe projet Temprano social srsquoappuie sur un dispositif de recherche existant lrsquoessai clinique randomiseacute Temprano reacutealiseacute en Cocircte drsquoIvoire pour caracteacuteriser le retentissement drsquoun traitement preacutecoce dans toutes les dimensions de la vie sociale Au sein de cet essai clinique il srsquoagit de comparer les effets dans la sphegravere sociale familiale et conjugale drsquoun traitement antireacutetroviral (ARV) tregraves preacutecoce (agrave partir de 800 CD4mm3) par rapport agrave une mise sous traitement selon les recommandations de lrsquoOMS (350 CD4mm3) Ce projet associe ainsi lrsquoeacutequipe PAC-CI qui conduit lrsquoessai clinique Temprano et des eacutequipes de sciences sociales de la santeacute en France (CEPED Inserm CESP) et en Cocircte drsquoIvoire (ENSEA) partenaires ENSEA Cocircte drsquoIvoire PAC CI Cocircte drsquoIvoire ISPED Inserm CESP InsermFinancement ANRS

Projet Parcours volet qualitatif laquo Relations soignants-soigneacutes et prise en charge des patients neacutes en Afrique subsaharienne vivant avec le VIH ou le VHB en France raquo En France la part des populations neacutees en Afrique subsaharienne parmi les personnes vivant avec le VIH ou avec une heacutepatite B est importante Lrsquoobjectif de cette eacutetude est drsquoanalyser les modes de construction de la relation meacutedecin-malade pour le VIH et pour le VHB deux infections chroniques dont la prise en charge meacutedicale et sociale diffegravere sensiblement Il srsquoagit notamment drsquoeacutetudier lrsquoimpact de la preacutecariteacute administrative sur les attitudes et attentes des patients vis-agrave-vis des soignants la compreacutehension qursquoont les patients de la maladie des traitements et leurs attitudes vis-agrave-vis du suivi meacutedical et de lrsquoobservance les adaptations des pratiques professionnelles agrave la prise en charge des malades eacutetrangers la place des soignants dans les reacuteseaux de soutien des patientspartenaires CESP Inserm INPES Ined RAAC sida AIDES FORIM COMEDE Hocircpital CochinFinancement ANRS

Lutte contre le sidaMarianne Donnat I copy IRD

Lutte contre le sida en ThaiumllandeMichael Wadleigh I copy PHPT-IRD

Affichage en Afrique du SudElisabeth Deliry Antheaume I copy IRD

Campagne de preacutevention meneacutee par les clubs jeunes IRD sur le terrainMaurice Fay I copy IRD

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FEmmEs ViH ET pRocReacuteATion

Travaux de thegraveses en cours sur cette theacutematique

Rupture de la prise en charge des adultes VIH au MaliBien qursquoun suivi meacutedical reacutegulier et durable des Personnes Vivant avec le VIH (P V V I H) soit neacutecessaire pour surveiller lrsquoeacutevolution de la maladie et adapter les traitements certaines drsquoentre elles cessent ce suivi pendant plusieurs mois voire plusieurs anneacutees conseacutecutives Elles mettent ainsi en peacuteril la stabiliteacute de leur eacutetat de santeacute et le succegraves des traitements agrave venir Ce constat amegravene agrave proposer une approche compreacutehensive des ruptures de suivi meacutedical des P V V I H visant agrave identifier et analyser les conditions de production de ces ruptures Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude de terrain conduite en milieu hospitalier et associatif agrave Kayes au Mali aupregraves de P V V I H ayant cesseacute le suivi meacutedical de leur infection agrave un moment donneacute de soignants et acteurs associatifs impliqueacutes dans la prise en charge des P V V I H Les reacutesultats amegravenent agrave concilier trois niveaux drsquoanalyse intrinsegravequement lieacutes individuel relationnel et organisationnel seacuteverine carillon

Prise en charge du VIH dans les entreprises en Cocircte drsquoIvoire En Cocircte drsquoIvoire un pays agrave eacutepideacutemie geacuteneacuteraliseacutee (47 de la population est seacuteropositive ndash estimation 2005) seulement 29 des personnes eacuteligibles au traitement en beacuteneacuteficient (2009) alors mecircme que la gratuiteacute des traitements antireacutetroviraux est en place depuis 2008 Cette difficulteacute agrave atteindre une prise en charge universelle tient agrave plusieurs facteurs tant au niveau de lrsquooffre (manque de moyens et dysfonctionnement structurel du service de santeacute publique coordination drsquoune multipliciteacute drsquoacteurs nationaux et internationaux) que du cocircteacute de la demande (ignorance du statut seacuterologique estimeacute agrave 60 ) Crsquoest dans ce contexte que des entreprises priveacutees se sont lanceacutees dans la lutte contre le VIHsida afin de palier au manque de reacuteponse suffisamment forte des acteurs publics Cette recherche analyse la maniegravere dont les grandes entreprises priveacutees repreacutesentent agrave la fois un cadre privileacutegieacute ougrave se mettent en place des strateacutegies innovantes notamment en matiegravere de deacutepistage universel et de prise en charge preacutecoce tout en eacutetant un lieu fortement marqueacute par le risque de rupture de confidentialiteacute et de discrimination envers les personnes vivant avec le VIH Anne Bekelynck

Habilitation agrave Diriger des Recherches

Prise en charge des patients VIH par la famille au Viecirct-Nam Lrsquohypothegravese centrale examineacutee et valideacutee dans le cadre de ce projet est que la famille joue un rocircle structurant des pratiques et attitudes en tant que recours social et sanitaire en relation avec deux autres ensembles drsquoinstitutions dont la place est deacuteterminante dans la lutte contre le VIHsida le secteur sanitaire et les infrastructures communautaires Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude cas-teacutemoin originale en 2006 et 2008 dans la ville de Halong et la commune rurale de Docircng Triecircu A travers de multiples aspects lrsquoeacutepideacutemie VIHsida apparaicirct comme un reacuteveacutelateur des liens familiaux et sociaux en mecircme temps qursquoun moteur de leur eacutevolution dans un contexte de restructuration du secteur sanitaire de deacuteveloppement des associations et de changement des normes favoriseacutes par les reacuteformes du renouveau meneacutees au cours de ces trois derniegraveres deacutecennies myriam de Loenzien

Procreacuteation et VIH dans les territoires franccedilais drsquoAmeacuterique Guadeloupe Guyane Martinique Saint-MartinLrsquoeacutepideacutemie du VIH dans les deacutepartements franccedilais drsquoAmeacuterique (DFA) et la commune de Saint-Martin se caracteacuterise par des taux drsquoincidence six fois supeacuterieurs agrave ceux de la meacutetropole et une transmission heacuteteacuterosexuelle importante - les femmes y repreacutesentent pregraves de la moitieacute des personnes infecteacutees Lrsquoeacutetude avait pour objectif drsquoanalyser les processus de deacutecision de veacutecu et de prise en charge de la procreacuteation pour les femmes vivant avec le VIHsida dans quatre territoires franccedilais de la Caraiumlbe (Guyane Saint-Martin Guadeloupe Martinique) Elle a eacuteteacute reacutealiseacutee par entretiens semi-directifs et observations aupregraves de 41 femmes concerneacutees par la materniteacute (enceintes en deacutesir de grossesse ou ayant eu au moins un enfant depuis leur deacutepistage) et de 94 professionnels de la santeacute et du social qui les prennent en charge Lrsquoanalyse a porteacute sur lrsquooffre de soins les repreacutesentations et les pratiques des femmes et celles des professionnels partenaires LISST CNRSFinancement ANRS Fondation de France

Thegravese sur cette theacutematique

LrsquoEngAgEmEnT AssociATiF DEs FEmmEs DrsquoAFRiquE suBsAHARiEnnE FAcE Au ViH En FRAncE

Cette thegravese srsquointeacuteresse agrave lrsquoengagement asso-ciatif des femmes drsquoAfrique Subsaharienne face au VIH en France Les objectifs sont ici de comprendre comment la mobilisation collective drsquoexpeacuteriences individuelles du VIH en contexte de migration peut traduire une forme ineacutedite drsquoengagement social et politique ndash individuel et collectif ndash dans une socieacuteteacute drsquoaccueil chargeacutee de repreacutesentations colonialistes de lrsquoalteacuteriteacute Elle vise eacutegalement agrave comprendre comment cette mobilisation favorise une revalorisation pour les autres et pour soi de la position des femmes engageacutees face au VIH au sein des systegravemes de genre et sociaux agrave lrsquoœuvre dans les communau-teacutes drsquoorigine et dans la socieacuteteacute drsquoaccueil marjorie gerbier-Aublanc

pour plus de deacutetails sur ces projets voir wwwcepedorg

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Liste des contributeurs du cEpED agrave ces diffeacuterentes recherches Anne Bekelynk Seacuteverine Carillon Myriam de Loenzien Annabel Desgreacutees du Loucirc Marjorie Gerbier-Aublanc Joseph Larmarange Sophie Lecoeur Heacutelegravene Lepinay Joanna Orne-Gliemann Julie Pannetier Veacuteronique Petit Dolores PouretteLutte contre le sida en Thaiumllande

Gonzague Jourdain I copy IRD

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LE RocircLE mAJEuR DEs AssociATions DE pATiEnTs Les patients experts sont concerneacutes par des pathologies diverses (myopathies diabegravete cancers) mais ce travail qui porte plus particuliegraverement sur le VIH a pour hypothegravese que les associations de lutte contre le sida ont eu un rocircle moteur dans la reconnaissance drsquoune expertise profane des malades agrave partir des anneacutees 1980 Les connaissances meacutedicales au deacutepart tregraves limiteacutees sur cette nouvelle eacutepideacutemie expliquent la place importante laisseacutee au veacutecu des personnes concerneacutees Degraves le deacutebut des anneacutees 1980 des associations se sont creacuteeacutees en Ameacuterique du Nord puis en Europe pour fournir un soutien aux personnes concerneacutees attirer lrsquoattention publiquement sur leur situation et deacutefendre puis promouvoir leurs droits Ces associations sont le lieu de la collectivisation drsquoexpeacuteriences individuelles et

LrsquoAPPORT DES ASSOCIATIONS DANS LA LUTTE CONTRE LE SIDALA RECONNAISSANCEDrsquoUN PATIENT ExPERT

Les recherches sur le sida inteacuteressent les sciences sociales et le droit dans la mesure ougrave lrsquoeacutepideacutemie interroge la prise en charge des malades par les socieacuteteacutes et met les deacutemocraties au deacutefi des ineacutegaliteacutes et des discriminations En trente ans lrsquoimage des malades a beaucoup changeacute et les droits des patients se sont affirmeacutes La recherche reacutealiseacutee agrave lrsquoInstitut Droit et Santeacute de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes porte sur ces eacutevolutions majeures et sur la notion de laquo patient expert raquo Son objectif est de reacutefleacutechir agrave cette notion agrave partir drsquoun travail sur archives drsquoune enquecircte par entretiens et drsquoune analyse de textes de lois

laquo Le patient expert raquo est une figure aux contours encore flous et dont la deacutefinition nrsquoest pas stabiliseacutee Elle renvoie geacuteneacuteralement aux personnes concerneacutees par une pathologie chronique qui par leur expeacuterience de la maladie ont accumuleacute un savoir qui leur permet de devenir acteurs dans leur relation aux soins et au systegraveme de santeacute Devenir acteur cela veut dire par exemple ecirctre un interlocuteur pris en compte par les professionnels de santeacute prendre en charge des formations dans des programmes drsquoeacuteducation theacuterapeutique ou encore devenir repreacutesentant des usagers dans diverses instances locales de gouvernance de santeacute laquo Le patient expert raquo est ainsi devenu un nouvel enjeu des politiques publiques et une figure reconnue juridiquement En effet lrsquoexpertise individuelle et collective des patients relegraveve aujourdrsquohui des droits des malades et usagers du systegraveme de santeacute consacreacutes par la loi du 4 mars 2002

Cette recherche est reacutealiseacutee en partenariat avec lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida gracircce agrave un financement du programme PICRI (partenariat institution-citoyens pour la recherche et

lrsquoinnovation) de la reacutegion Ile-de-France

BiBiA pAVARD DocTEuRE En HisToiRE posT-DocToRAnTE agrave LrsquoinsTiTuT DRoiT ET sAnTeacute uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs

Bibia Pavard

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de production drsquoun savoir sur la maladie qui se construit lors de la rencontre entre les patients et les professionnels de santeacute (engageacutes ou non dans les associations) Leurs actions appuyeacutees sur de reacuteelles compeacutetences conduisent agrave des transformations de la loi Du point de vue de la recherche scientifique lrsquoimplication des associations de patients dans la deacutefinition des protocoles drsquoessais theacuterapeutiques au deacutebut des anneacutees 1990 aux Eacutetats-Unis puis en France constitue une rupture drsquoimportance Le groupe sur les traitements et la recherche theacuterapeutique aussi appeleacute groupe TRT-5 creacuteeacute en 1992 par plusieurs associations a ainsi contribueacute agrave la reacuteglementation des autorisations temporaires drsquoutilisations (Deacutecret n˚94-568 du 8 juillet 1994) qui rendent accessibles pour des pathologies rares et graves sur demande des meacutedicaments encore en phase drsquoessais cliniques et qui nrsquoont pas reccedilu drsquoautorisation de mise sur le marcheacute Des acteurs profanes sont donc parvenus agrave faire prendre en compte les besoins des malades dans la reacutegulation de la distribution des meacutedicaments

LEs ARcHiVEs DE LrsquoAssociATion AiDEsLa recherche se concentre sur le cas de lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida depuis sa creacuteation en 1984 A partir des archives de lrsquoassociation mais aussi des archives du ministegravere de la santeacute ou du Parlement il srsquoagit drsquoeacutetudier la maniegravere dont les savoirs profanes produits par lrsquoassociation sont pris en compte comme expertise et comment lrsquoexpertise associative contribue agrave lrsquoeacutemergence de la figure de patient expert Par exemple un des terrains drsquoaction de lrsquoassociation Aides est le droit comme moyen de deacutefendre les malades contre les discriminations mais aussi comme moyen de faire reconnaicirctre leur place dans le systegraveme de santeacute La reacuteponse aux problegravemes immeacutediats rencontreacutes par les personnes concerneacutees par le VIH-sida permet agrave lrsquoassociation de construire une compeacutetence sur les droits des malades qui est agrave la source de la production de textes geacuteneacuteraux destineacutes agrave modifier la loi Cette expertise juridique est reconnue au moment de la reacuteforme de lrsquohocircpital en 1995 un militant du groupe juridique de Aides est ainsi membre du Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere en tant qursquounique repreacutesentant des associations Cette reacuteforme est de plus une premiegravere eacutetape dans la prise en compte lrsquoexpertise des usagers dans le fonctionnement du systegraveme de santeacute agrave travers leur entreacutee dans les conseils drsquoadministration des hocircpitaux En outre la participation drsquoun repreacutesentant de Aides au Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere est agrave lrsquoorigine de la creacuteation du collectif interassociatif sur la santeacute qui repreacutesente une volonteacute drsquoallier associations de patients et associations de consommateurs dans lrsquoobjectif commun de deacutefendre les droits des usagers du systegraveme de santeacute Le collectif interassociatif sur la santeacute a ainsi un rocircle dans la genegravese de la loi du 4 mars 2002 qui consacre les droits individuels (digniteacute consentement eacuteclaireacute accegraves au dossier meacutedical etc) mais aussi collectifs des malades (notamment agrave travers la possibiliteacute pour les associations de patients de repreacutesenter les usagers dans diverses instances de gouvernance de la santeacute) Lrsquoeacutetude meneacutee a aussi pour objectif de mesurer comment ce nouveau droit de repreacutesentation des usagers a affecteacute les strateacutegies militantes des associations dans le domaine de la santeacute Qui sont ces repreacutesentants des patients et usagers Dans quelles instances lrsquoassociation Aides choisit-elle de srsquoinvestir Voit-on apparaicirctre des experts de lrsquoexpertise des patients

Histoire de AIDESCette association a eacuteteacute creacuteeacutee en 1984 agrave lrsquoinitiative de Daniel Defert agrave la suite du deacutecegraves de Michel Foucault Agrave cette eacutepoque pour le fondateur de lrsquoassociation la nouvelle eacutepideacutemie rend saillant un certain nombre drsquoenjeux lieacutes au savoir et au pouvoir dans la meacutedecine aux relations meacutedecins-malades profondeacutement asymeacutetriques et agrave la place des malades dans la socieacuteteacute une place peu consideacutereacutee Crsquoest drsquoautant plus vrai que le sida touche particuliegraverement au deacutepart des populations stigmatiseacutees socialement - les homosexuels les usagers de drogue et certaines populations migrantes ndash et rajoute un autre stigmate celui de la contagion Les rapports de domination dans la prise en charge de la maladie et les risques de discriminations lieacutes agrave lrsquoeacutepideacutemie sont forts Lrsquoassociation Aides a pour objectif de construire les ressources pour redonner un pouvoir de deacutecision et drsquoaction aux personnes concerneacutees par le VIH-sida Lrsquoassociation produit des connaissances et des compeacutetences agrave partir des malades et pour les malades agrave travers la publication de brochures drsquoouvrages de revues et souvent la tenue de permanences teacuteleacutephoniques de renseignements Comme Daniel Defert lrsquoa exprimeacute lors de la Ve

Confeacuterence internationale sur le sida agrave Montreacuteal en juin 1989 la lutte contre le sida fait eacutemerger laquo un nouveau reacuteformateur social le malade raquo alors mecircme que jusque-lagrave ce sont davantage les meacutedecins qui avaient œuvreacute comme reacuteformateurs sociaux

Ressources Institut Droit et Santeacute wwwinstitutdroitsantecomhomefrhtml Association Aides wwwaidesorg Groupe TRT5 wwwtrt-5org Collectif interassociatif sur la santeacute wwwlecissorg

copy Steacutephane Blot

30 1 France Allemagne Grande Bretagne Italie Espagne Portugal Belgique Suisse Roumanie Feacutedeacuteration de Russie Pays-Bas Suegravede Ukraine Turquie Maroc Irlande Grand Ducheacute du Luxembourg Principauteacute de Monaco Suisse Gregravece Italie Malte Danemark Finlande Islande Norvegravege Estonie Lettonie Lituanie Albanie Bosnie Herzeacutegovine Croatie Hongrie Maceacutedoine Pologne Reacutepublique Tchegraveque Serbie Monteacuteneacutegro Slovaquie Armeacutenie Bieacutelorussie Geacuteorgie Moldavie Algeacuterie Tunisie Israeumll Liban Egypte Iran

SONOIL TUO AMICO 私はあなたの

友達です

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La cOLLecTe drsquoObjeTs sUr LrsquoHISTOIRE ET LA MEacuteMOIRE DU SIDA

Le Museacutee des Civilisations de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee (MUCEM) est un museacutee de socieacuteteacute qui traite des grands problegravemes du contemporain Lrsquoeacutepideacutemie de sida par son extension constitue lrsquoun des problegravemes majeurs de notre socieacuteteacute plus de 40 millions de personnes sont seacuteropositives ou malades du sida dans le monde

Georges Henri Riviegravere le fondateur du museacutee national des Arts et Traditions Populaires dont le MUCEM prend la suite srsquoeacutetait assigneacute la tacircche de laquo donner la parole agrave ceux qui ne lrsquoavaient pas raquo Dans cet esprit le MUCEM accorde une place de choix aux exclus de notre socieacuteteacute Or le sida comme les eacutepideacutemies en geacuteneacuteral entraicircne des exclusions lieacutees agrave de mauvaises informations agrave la peur de la contamination mais aussi agrave la peur de ce qui est diffeacuterent Aussi parler du sida crsquoest parler des droits de lrsquohomme et des combats des malades pour ces droits (droits des femmes et des enfants droits des homosexuels bisexuels et transsexuels des migrants et des sans papiers des usagers de drogues des deacutetenus des prostitueacutes) Avec le sida ce sont les malades eux-mecircmes qui se sont battus (pour la premiegravere fois) pour participer aux congregraves scientifiques et aux deacutecisions qui les concernaient Il a sembleacute important que le museacutee en conserve les traces Le museacutee dans ce domaine comme dans drsquoautres a diffeacuterents rocircles

la conservation drsquoobjets fragiles que lrsquoon ne garde pas neacuteces-sairement

entretenir la meacutemoire des exclus dans une meacutemoire nationale et europeacuteenne

inciter agrave deacutebattre car le museacutee est bien sucircr un lieu de preacutesentation et drsquoexposition ougrave peuvent se deacuterouler des rencontres et des deacutebats

Que sont ces objets

Il y a environ 17 000 objets qui ont eacuteteacute collecteacutes en France et dans 49 pays de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee1 Par objets on entend aussi bien des affiches et cartes postales que des tee-shirts des enveloppes de preacuteservatifs des badges et pinrsquos des banderoles pancartes et tracts de manifestation des produits deacuteriveacutes (par exemple des stylos des tasses portant le ruban rouge) des brochures deacutepliants livres videacuteos CD On peut les classer en trois grandes cateacutegories

objets et documents lieacutes agrave lrsquoinformation et agrave la preacutevention objets et documents relatifs agrave la lutte contre lrsquoexclusion et agrave la

solidariteacute (ruban rouge Journeacutee mondiale de lutte contre le sida le 1er deacutecembre)

objets et documents relatifs aux revendications politiques pour les droits des malades Ils sont riches drsquoenseignements dans des domaines annexes agrave la maladie repreacutesentations de la diffeacuterence repreacutesentations du corps de la sexualiteacute et de la maladie rapport au risque ou encore la place des jeunes et des femmes dans la socieacuteteacute

sTeacutepHAnE ABRioLingeacuteniEuR DrsquoeacuteTuDEs Au cnRs

cERLis uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs mucEmSteacutephane Abriol

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Les fOrmaTiOns de LrsquoUniversiTEacute paris descarTes CONSACREacuteES AU VIH

Master infectiologie microbiologie virologie immunologie (IMVI)

Cohabiliteacute avec lrsquouniversiteacute Paris DiderotResponsables du diplocircme Catherine Fridman (option immunologie) Flore Rozenberg (option virologie) Xavier Nassif (option microbiologie)Cette mention vise agrave former des eacutetudiants scientifiques ingeacutenieurs et meacutedecins dans ces trois grandes speacutecialiteacutes en insistant sur la transversaliteacute des concepts et des approches Chaque speacutecialiteacute Recherche est organiseacutee de faccedilon relativement indeacutependante mais similaire avec des passerelles possibles et souhaiteacutees Un tronc commun par speacutecialiteacute drsquoune dureacutee de deux semaines est organiseacute en collaboration avec lrsquoInstitut Pasteur De nombreux deacuteboucheacutes existent dans la recherche publique et priveacutee ainsi que dans lrsquoenseignement supeacuterieur

Le Master 1er anneacutee est proposeacute soit sous forme drsquoun parcours santeacute reacuteserveacute aux eacutetudiants des filiegraveres santeacute (meacutedecine pharmacie odontologie et maiumleutique) soit sous forme drsquoun parcours scientifique du Master 1er anneacutee IMVI ouvert aux eacutetudiants issus de cursus scientifiques

DIU Prise en charge de lrsquoinfection par le VIH

Responsable du diplocircme Jean-Paul ViardEn raison de lrsquoeacutevolution tregraves rapide des connaissances des techniques et des traitements les praticiens doivent acqueacuterir ou reprendre les bases fondamentales neacutecessaires agrave la compreacutehension des meacutecanismes physiopathologiques du suivi virologique et des traitements de lrsquoinfection agrave VIH

DU Maladies auto-immunes et maladies systeacutemiques

Responsable du diplocircme Loiumlc GuillevinLrsquoobjectif est drsquoapporter aux meacutedecins biologistes pharmaciens une formation approfondie sur ces maladies peu enseigneacutees au cours du cursus eacuteleacutements pathogeacuteniques cliniques paracliniques et theacuterapeutiques neacutecessaires

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Les cOnseiLs dU service inTerUniversiTaire DE MEacuteDECINE PREacuteVENTIVE (SIUMPPS)

Comment se proteacuteger Mecircme srsquoil est difficile drsquoaborder la question du preacuteservatif avec son ou sa partenaire crsquoest pourtant le seul moyen de se proteacuteger du sida et des autres ISTCrsquoest pourquoi le centre de meacutedecine preacuteventive de Paris Descartes le SIUMPPS a distribueacute plus de 15 000 preacuteservatifs en 2012

Que faire apregraves une prise de risque Il est impeacuteratif drsquoeacutevaluer le risque reacuteel qui a eacuteteacute encouru Il est conseilleacute de se rendre immeacutediatement aux urgences hospitaliegraveres ou dans un service de maladies infectieuses ou dans un centre de deacutepistage anonyme et gratuit (CDAG) Un test de deacutepistage vous sera alors proposeacute et un meacutedecin vous recevra lors drsquoun entretien qui lui permettra de mesurer et drsquoanalyser le risque drsquoexposition Si le risque drsquoexposition srsquoavegravere important et si le rapport non proteacutegeacute a eu lieu il y a moins de 48h il est alors possible de prendre un traitement drsquourgence preacuteventif qui peut reacuteduire fortement le risque de contamination Crsquoest le Traitement Post-Exposition (TPE) Ce traitement devra ecirctre pris pendant 4 semaines avec un suivi meacutedical et seacuterologique Il est donc impeacuteratif de reacuteagir immeacutediatement apregraves une prise de risque et de ne pas laisser trop de temps passer Si vous avez deacutepasseacute ce deacutelai de 48h il est absolument neacutecessaire de faire un test de deacutepistage en se rendant dans un CDAG aux urgences dans un service de maladies infectieuses ou dans un laboratoire drsquoanalyses meacutedicales avec lrsquoordonnance drsquoun meacutedecin qui pourra eacuteventuellement prescrire un test de Charge virale VIH Attention les tests de deacutepistage ne permettent une deacutetection des anticorps anti VIH dans le sang qursquoagrave partir de la 6e semaine de contamination Il faut donc attendre 6 semaines apregraves un rapport non proteacutegeacute pour savoir si lrsquoon a eacuteteacute infecteacute et il est donc impeacuteratif de se proteacuteger durant cette peacuteriode drsquoincertitude

Le SIUMPPS est composeacute drsquoeacutequipes pluridisciplinaires (infirmiegraveres meacutedecins psychologues et secreacutetaires) agrave la disposition des eacutetudiants Ce service assure un accueil permanent et personnaliseacute des eacutetudiants qui souhaitent demander conseil controcircler leur eacutetat vaccinal obtenir un certificat meacutedical etc Il propose eacutegalement quelques consultations speacutecialiseacutees (nutrition tabac) des consultations psychologiques45 rue des saints-pegraveres paris 6e

Teacutel 01 42 86 38 74 wwwsiumppsuniv-paris5fr

Les centres de deacutepistage anonyme et gratuit existent dans Paris Ils permettent agrave toute personne de savoir si elle est atteinte par le VIH lrsquoheacutepatite B ou C Certains CDAG sont aussi des Centres drsquoInformation de Deacutepistage et de Diagnostic des Infections Sexuellement Transmissibles (CIDDIST) on y deacutepiste des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) plus speacutecifiques

Liste des centres de deacutepistage anonyme et gratuit agrave Paris

1 Centre Croix-Rouge Franccedilaise 43 rue de Valois - Paris 1er Teacutel 01 42 97 48 29 meacutetro Palais Royal-Museacutee du Louvre (lignes 1 7) Bourse (ligne 3)Bus 48Entreacutee porte vitreacutee agrave cocircteacute de la porte de lrsquoimmeuble Deacutepistage UNIQUEMENT sur RDV

2 Centre Meacutedico-Social municipal Figuier2 rue du Figuier - Paris 4e Teacutel 01 49 96 62 70 meacutetro Saint Paul (ligne 1) Pont Marie (ligne 7) - Bus 67 3 Hocircpital Cochin-Tarnier (AP-HP) 89 rue drsquoAssas - Paris 6e (1er eacutetage) Teacutel 01 58 41 18 17 meacutetro Notre Dame des Champs (ligne 12) - RER B Port Royal - Bus 83

4 Hocircpital Fernand Widal (AP-HP) 200 rue du Faubourg Saint Denis - Paris 10e Secteur Bleu Galerie de gauche Porte 3 Teacutel 01 40 05 43 75 meacutetro Gare du Nord (lignes 4 5) La Chapelle (ligne 2) RER B D Gare du Nord - Bus 32

5 Hocircpital Saint-Louis (AP-HP) 42 rue Bichat - Paris 10e Bacirctiment Lailler accessible par la rue sans entrer dans lrsquohocircpital Teacutel 01 42 49 99 24 ou 01 42 49 42 05 (attention beaucoup drsquoaffluence)meacutetro Reacutepublique (lignes 3 5 8 9 11) Goncourt (ligne 11) Colonel Fabien (ligne 2) Jacques Bonsergent (ligne 5)Bus 75

6 Hocircpital Saint-Antoine (AP-HP) 184 rue du Faubourg Saint Antoine - Paris 12e Secteur Jaune Bacirctiment de lrsquoHorloge 1er Sous-sol Porte 19 Teacutel 01 49 28 24 45meacutetro Reuilly-Diderot (lignes 1 8) Faidherbe-Chaligny (ligne 8)Bus 86

7 Hocircpital Pitieacute Salpeacutetriegravere (AP-HP) 47-83 boulevard de lrsquoHocircpital -Paris 13e Teacutel 01 42 16 10 53Autre entreacutee 52 boulevard Vincent Auriol (M1113125 6 Chevaleret) Bacirctiment de Meacutedecine meacutetro St Marcel (ligne 5) Gare drsquoAusterlitz (lignes 5 10) Chevaleret (ligne 6) - RER c Gare drsquoAusterlitz - Bus 91

8 Centre Meacutedico-Social municipal - CDAGCIDDIST Ridder 3 rue de Ridder - Paris 14e Teacutel 01 58 14 30 30 meacutetro Plaisance (ligne 13) - Bus 62

9 Institut Alfred Fournier25 boulevard Saint-Jacques - Paris 14e Teacutel 01 40 78 26 0071meacutetro Saint-Jacques (ligne 6) Glaciegravere (ligne 6)RER B Denfert-Rochereau - Bus 216

10 Hocircpital Bichat (AP-HP) 46 rue Henri Huchard - Paris 18e Secteur Claude Bernard en direction de la Materniteacute en bas de la passerelle agrave gauche Teacutel 01 40 25 84 34 meacutetro Porte de Saint-Ouen (ligne 13) - Bus 81 - PC2

11 Centre Meacutedico-social municipal - CDAGCIDDIST Belleville 218 rue de Belleville - Paris 20e Teacutel 01 40 33 52 00 meacutetro Teacuteleacutegraphe (ligne 11) Place des Fecirctes (lignes 7bis 11) - Bus 60

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pLAn DE pARis DEs cEnTREs DE DeacutepisTAgE AnonymE ET gRATuiT

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Actif santeacutePermettre aux personnes drsquoecirctre acteur de leur santeacute et de la santeacute109 rue Orfila - 75020 ParisTeacutel 09 50 796 160wwwactif-santeorg Actions traitementsMieux informer pour ecirctre mieux soigneacute190 bd de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 43 67 66 00wwwactions-traitementsorgEmail atactions-traitementsorg

Act Up-ParisAssociation de lutte contre le sida dans la rue dans les meacutedias et dans les institutions Cofondatrice de sidactionBp 287 ndash 75011 Paris Teacutel 01 49 29 44 75wwwactupparisorgEmail actupactupparisorg

ArcatAccompagner orienter preacutevenir informer94-102 rue de Buzenval - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 29 29wwwarcat-santeorgEmail infoarcat-santeorg AIDESFaire avancer la lutte contre le sida crsquoest faire avancer la socieacuteteacute toute entiegravere Teacutel 0805 160 011 (gratuit depuis un poste fixe)wwwaidesorg

Diagonale idfPreacutevenir accompagner heacuteberger creacuteer des solidariteacutes20 avenue de la Terrasse - 91260 Juvisy-sur-OrgeTeacutel 01 69 24 85 60wwwdiagonale-idforgEmail diagonaleidfwanadoofr

Habitat et soinsFavoriser lrsquoaccegraves aux soins et au logement de personnes en situation preacutecaire379 avenue du Preacutesident Wilson - 93210 Saint-DenisTeacutel 01 55 87 55 55wwwgroupe-sosorgEmail soshetsasosorg Hf preacuteventionPreacutevention et sensibilisation sur le VIH et les ISTInstitut de la promotion de la santeacute 3 place de la mairie - 78190 TrappesTeacutel 09 53 84 98 33wwwhf-preventioncomEmail contacthf-preventioncom

Le kiosque infos sida et toxicomaniePreacutevention information orientation sida IST toxicomanie36 rue Geoffroy lrsquoAsnier - 75004 ParisTeacutel 01 44 78 00 00wwwlekiosqueorgEmail infolekiosqueorg

Sida info serviceInformation soutien eacutecoute orientation190 boulevard de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 16 16wwwsida-info-serviceorg

Sidaction Agit sur tous les fronts de la lutte contre le sida 228 rue du Faubourg Saint-Martin - 75010 ParisTeacutel 01 53 26 45 55wwwsidactionorgEmail sidactionsidactionorg

Solidariteacute sidaAider Preacutevenir Deacutefendre16 bis avenue Parmentier - 75011 ParisTeacutel 01 53 10 22 22Email infosolidarite-sidaorg

Centre reacutegional drsquoinformation et de preacutevention du sida (Crips) Icircle de FranceAccueil documentation et formation de toutes personnes en ques-tionnement par rapport au VIHsida ou aux infections14 rue Maublanc - 75015 Paris Teacutel 01 56 80 33 33Email infolecripsnet

Sites web drsquoinformation

VIHorgSite drsquoinformations de deacutebats drsquoeacutechanges au service de la lutte contre le sidawwwvihorg

Sida Info PlusEspace drsquoinformation et drsquoeacutechange pour les seacuteropositifswwwsidainfoplusfr

Les ASSOCIATIONS

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Les Cahiers de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes sont eacutediteacutes par LrsquoUniversiteacute Paris Descartes

Directeur de la publication bull Freacutedeacuteric Dardel

Responsables scientifiques bull Yves Charbitbull Anne Hosmalinbull Christine Rouzioux

Reacutedaction en chef bull Pierre-Yves Clausse bull Alice Tschudy

Coordination bull Brigitte Brohard

Maquette bull Agence Avril

Version numeacuterique bull Virgile Delacirctre

Iconographie bull Photothegraveque Universiteacute

Paris Descartesbull Fotoliabull Institut Pasteur

bull Groupe Institut Cochin Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Huguette amp Prosperbull Mairie de Paris--------------------------------------bull Steacutephane Abriolbull Clarisse Berlioz-Torentbull Marina Cavazzana-Calvobull Yves Charbitbull Odile Launaybull Lisa Haydenbull Anne Hosmalinbull Bibia Pavard bull Leiumlla Perieacutebull Bruno Sargueilbull Carine Tisneacutebull Michaeumll Valente

Ont collaboreacute agrave ce numeacutero institut cochin bull Eacutequipe Cytokines

et infections virales

bull Eacutequipe Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Eacutequipe Interactions hocircte-virus

bull Eacutequipe Interfeacuterence moleacuteculaire entre le virus et la cellule

bull Eacutequipe Phagocytose et invasion bacteacuterienne

bull Eacutequipe Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques

bull Eacutequipe Virus et trafic intracellulaire

Hocircpital necker bull Deacutepartement

de biotheacuterapie bull Eacutequipe Infections agrave VIH

Reacuteservoirs Pharmacologie des Antireacutetroviraux et Preacutevention de la Transmission Megravere Enfant

centre universitaire des saints-pegraveresbull Centre de recherche

sur les liens sociaux (CERLIS)

bull Eacutequipe Chimie amp Biologie Nucleacuteos(t)ides et Immunologie pour la Theacuterapie

bull Eacutequipe Reacutegulation de la Transcription et Maladies Geacuteneacutetiques

bull Institut Droit et Santeacute (IDS)

bull Institut de Recherche sur les Vaccins et lrsquoImmunotheacuterapie des cancers et du sida

bull Service Interuniversitaire de meacutedecine preacuteventive (SIUMPPS)

Faculteacute des sciences pharmaceutiques et Biologiques bull Eacutequipe Meacutecanismes

moleacuteculaires de lrsquoinitiation de la traduction

bull Eacutequipe Structure des ARN interactions et anti-infectieux

centre drsquoinvestigation clinique de vaccinologie cochin pasteur

centre population et Deacuteveloppement (cEpED)

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Yolande Richard copyVirgile Delacirctre I Service Communi-cation I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

FLoREncE niEDERgAngDiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE pHAgocyTosE ET inVAsion BAcTeacuteRiEnnE

Effets de lrsquoinfection des macrophages par le VIHNotre eacutequipe eacutetudie les effets de lrsquoinfection par le VIH-1 sur les fonctions des macrophages Les macrophages sont des cellules du systegraveme immunitaire issues de la diffeacuterenciation de preacutecurseurs et de monocytes circulants dans les tissus Ils jouent un rocircle majeur dans lrsquoeacutelimination quotidienne des deacutebris cellulaires ainsi que des microorganismes pathogegravenes (fonction de phagocytose et de clairance) et participent agrave lrsquoorchestration des reacuteponses immunitaires par la seacutecreacutetion de meacutediateurs solubles les cytokines Les macrophages repreacutesentent une cible majeure du VIH car ils permettent une reacuteplication virale productive tout en eacutetant reacutesistants aux effets cytotoxiques du virus contrairement aux lymphocytes T Ils jouent un rocircle tregraves important dans le deacuteveloppement de maladies opportunistes et communautaires En particulier se sont deacuteveloppeacutees ces derniegraveres anneacutees des pathologies tregraves seacutevegraveres lieacutees agrave des souches de Salmonelles hyper invasives qui au lieu de donner lieu agrave des infections locales controcircleacutees eacutevoluent en maladie systeacutemique grave chez les patients immunodeacuteprimeacutes en Afrique australe

Nous avons montreacute que les macrophages infecteacutes par le VIH-1 preacutesentent des capaciteacutes reacuteduites de phagocytose de diverses cibles La proteacuteine NEF qui est un facteur de virulence majeur du VIH-1 joue un rocircle primordial dans lrsquoinhibition de la phagocytose en perturbant le trafic intracellulaire indispensable pour une internalisation efficace Nos recherches se concentrent actuellement sur lrsquoeacutetude des eacutetapes plus tardives de maturation de deacutegradation et clairance des bacteacuteries et drsquoactivation des cellules Notre but est de comprendre pourquoi les cellules infecteacutees par le VIH-1 permettent le deacuteveloppement de maladies opportunistes en utilisant en particulier des modegraveles de co-infections par le virus et les souches invasives africaines de bacteacuteries Salmonella Nous recherchons aussi les facteurs viraux impliqueacutes dans ces eacutetapes

yoLAnDE RicHARDDiREcTRicE DE REcHERcHE

Compartiment lymphocytaire B et infections pathogegravenes par VIHSIVLe fonctionnement du compartiment B est profondeacutement alteacutereacute chez les patients infecteacutes par le VIH-1 ou les macaques infecteacutes par les souches pathogegravenes du virus de lrsquoimmunodeacuteficience simienne (SIV) Les Primates Non Humains (comme les macaques Rheacutesus ou cynomolgus) infecteacutes par le SIV (analogue du VIH chez les macaques) repreacutesentent le seul modegravele pertinent permettant de faire progresser les recherches sur le sida Dans ce modegravele nous avons montreacute que la perte en lymphocytes B meacutemoires une caracteacuteristique de la phase chronique deacutebute degraves le stade de primo-infection et nrsquoest que partiellement contrecarreacutee par les theacuterapies antireacutetrovirales mecircme preacutecoces Une population de lymphocytes B dits de la zone marginale speacutecialiseacutee dans la reacuteponse antibacteacuterienne voit aussi sa freacutequence reacuteduite au cours de la primo-infection La perte de ces deux populations compromet la reacuteponse speacutecifique du virus mais aussi les reacuteponses acquises naturellement ou par vaccination contre les pathogegravenes et favorise lrsquoeacutemergence drsquoinfections opportunistes Le contexte inflammatoire de lrsquoinfection surimpose une hyperactiviteacute B deacutetectable dans les tissus peacuteripheacuteriques et muqueux qui est associeacutee agrave une hyperproduction drsquoimmunoglobulines polyclonales degraves la primo-infection

Nous avons reacutecemment montreacute une surexpression de BAFF (pour B-cell Activating Factor of the TNF Family) dans le seacuterum et les tissus des macaques primo-infecteacutes qui pourrait contribuer agrave favoriser une reacuteponse B systeacutemique au deacutetriment de la reacuteponse speacutecifique du VIH-1 mais aussi agrave affecter le compartiment T en modulant via les fonction de cellules preacutesentatrices de lrsquoantigegravene des lymphocytes B activeacutesmeacutemoires Cette hypothegravese est actuellement eacuteprouveacutee in vivo chez le macaque infecteacute traiteacute ou non par une forme soluble du reacutecepteur BAFF-R Les conseacutequences de ce blocage sont eacutevalueacutees en termes de reacuteeacutequilibrage de reacuteponse B et T (TH17TH1) ainsi que de protection des cellules dendritiques

Macrophage deacuteriveacute de monocytes sanguins de

donneurs sains infecteacutes in vitro par du VIH-1 Le marquage

anti-capside p24 est visualiseacute en vert le reacuteseau de microtu-

bules en rouge et le noyau des cellules en bleu

copy Chantal Deschamps (eacutequipe F Niedergang)

Une cellule dendritique avec ses compartiments endosomaux ougrave le VIH peut ecirctre phagocyteacute (en vert) son noyau (en bleu) et ses prolongements chargeacutes drsquoantigegravenes (en rouge)copy Michaeumll Valente Anne Hosmalin I Equipe laquo Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques raquo

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Reacutemi cHEyniER DiREcTEuR DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipEcyTokinEs ET inFEcTions ViRALEs

CytokinesLes cytokines sont des proteacuteines essentielles au fonctionnement du systegraveme immunitaire Seacutecreacuteteacutees par les lymphocytes T et B les cellules dendritiques et les macrophages mais aussi par des cellules nrsquoappartenant pas au systegraveme immunitaire elles ont pour fonction de maintenir lrsquoeacutequilibre homeacuteostatique du systegraveme immunitaire et de moduler les reacuteponses immunitaires

Parmi ces cytokines nous nous inteacuteressons plus particuliegraverement agrave lrsquointerleukine 7 (IL-7) cytokine cleacute de la reacutegulation des populations lymphocytaires T En raison de son rocircle primordial dans la thymopoiumlese et de son action sur la prolifeacuteration et la survie des lymphocytes T peacuteripheacuteriques cette cytokine est utiliseacutee dans des essais cliniques visant agrave ameacuteliorer la reconstitution immunitaire des patients infecteacutes par le VIH Notre eacutequipe participe agrave lrsquoanalyse des conseacutequences immunologiques et virologiques de cette theacuterapie Nous analysons les effets de cette immunotheacuterapie sur la diversiteacute des lymphocytes T des patients et sur le deacuteveloppement des reacuteponses immunitaires T speacutecifiques du virus De plus nous avons identifieacute ces derniegraveres anneacutees une nouvelle proprieacuteteacute de lrsquoIL-7 qui participe agrave la redistribution des cellules de lrsquoimmuniteacute vers les muqueuses portes drsquoentreacutee de la plupart des pathogegravenes Suite agrave cette deacutecouverte nous eacutetudions chez le macaque rheacutesus lrsquoimpact drsquoun traitement par lrsquoIL-7 sur le deacuteveloppement des reacuteponses immunitaires au niveau des muqueuses induites par des stimulations antigeacuteniques locales Dans ces muqueuses nous analysons eacutegalement lrsquoexpression du reacutecepteur de lrsquoIL-7 dans le but drsquoidentifier les cellules impliqueacutees dans la mise en place des reacuteponses immunitaires muqueuses et drsquoen disseacutequer les meacutecanismes drsquoaction

Parmi les cytokines produites en reacuteponse aux infections nous eacutetudions eacutegalement dans le modegravele macaque infecteacute par le SIVmac la reacuteponse interfeacuteron alpha induite par la reacuteplication virale dans les organes cibles de lrsquoinfection Nous nous inteacuteressons particuliegraverement agrave lrsquoexpression des sous-types drsquointerfeacuteron alpha dont la fonction antivirale et lrsquoactiviteacute inhibitrice de la prolifeacuteration cellulaire restent agrave deacutefinir preacuteciseacutement La compreacutehension des meacutecanismes de reacutegulation de la production de ces cytokines et de leur impact agrave la fois sur la reacuteplication virale et sur le systegraveme immunitaire pendant la primo-infection par le SIV devrait permettre drsquoidentifier de nouvelles voies theacuterapeutiques qui en compleacutement des traitements antireacutetroviraux pourraient permettre un meilleur controcircle de la reacuteplication virale

Enfin notre eacutequipe srsquointeacuteresse aux chimiokines des cytokines speacutecialiseacutees dans la migration et le controcircle de lrsquoactivation des cellules du systegraveme immunitaire Nous eacutetudions la production et le rocircle de ces moleacutecules au niveau des muqueuses chez lrsquoindividu sain et infecteacute dans le but de mieux appreacutehender les meacutecanismes responsables de la reacuteduction du nombre de lymphocytes T observeacutee au cours des premiegraveres semaines drsquoinfection

Eacutetagegravere de laboratoirecopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Reacutemi Cheynier

Particules du virus du sida (VIH) en jaune bourgeonnant agrave la surface drsquoun lymphocyte Image acquise par microscopie eacutelectro-nique agrave balayage puis coloriseacuteeS Guadagnini et M-C Preacutevost N Sol-Foulon et O Schwartz J-M Panaud copy Institut Pasteur

Cellules dendritiques plasmacytoiumldes (en vert) dans la zone T de la rate (marqueacutee par un anticorps anti actine en rouge les noyaux cellulaires sont en bleu) un organe lymphoiumlde ougrave se

produit une forte reacuteplication du VIH-1 ce qui srsquoaccompagne drsquoune forte production drsquoInterfeacuteroncopyLeiumlla Perieacute Anne Hosmalin I Equipe laquo Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques raquo

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Florence Margottin-GoguetcopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

JeacuteRocircmE EsTAquiERDiREcTEuR DE REcHERcHE

Lapoptose la mort cellulaire programmeacuteeLa speacutecificiteacute de nos recherches reacuteside drsquoune part dans une recherche drsquoamont qui vise agrave preacuteciser les meacutecanismes biochimiques et moleacuteculaires impliqueacutes dans les processus de mort cellulaire programmeacutee des cellules cibles du VIH et drsquoautre part dans une recherche drsquoaval qui eacutetudie ces meacutecanismes in vivo agrave travers lrsquoanalyse des modegraveles de Primates Non Humains infecteacutes par SIV Ces modegraveles nous permettent par ailleurs de tester de nouvelles approches theacuterapeutiques Nos reacutecents travaux ont permis de mettre en exergue que lrsquoinfection par le VIHSIV entraine lrsquoapoptose des cellules preacutesentatrices de lrsquoantigegravene cellules neacutecessaires agrave lrsquoeacutetablissement de la reacuteponse immunitaire Il srsquoagit en particulier des cellules monocytaires et dendritiques Ainsi une mort preacutematureacutee de ces cellules participerait agrave lrsquoeacutetablissement du deacuteficit immunitaire associeacute au sida et ce degraves la phase de primo-infection (Laforge Plos Pathogens 2011)

JEAn-pHiLippE HERBEuVALDiREcTEuR DE REcHERcHE

Meacutecanismes de mort cellulaireLe deacuteveloppement drsquoune reacuteponse inneacutee est essentiel pour lutter contre les infections virales elle permet de deacutetecter les caracteacuteristiques invariantes des microbes envahisseurs et drsquoactiver le systegraveme immunitaire gracircce agrave la production de proteacuteines antivirales appeleacutees cytokines En preacutesence du VIH les cellules dendritiques plasmacytoiumldes produisent des interfeacuterons alpha un groupe particulier de cytokines anti-virales Parallegravelement elles preacutesentent agrave leur surface la proteacuteine TRAIL reacuteguleacutee par les interfeacuterons alpha qui induit la mort des cellules environnantes qui la reconnaissent gracircce agrave un reacutecepteur speacutecifique Dans les phases tardives du sida le taux drsquointerfeacuterons alpha augmente alors que le nombre de lymphocytes T CD4 diminue massivement par mort cellulaire programmeacutee Cela suggegravere que ces cytokines jouent un rocircle dans la pathologie induite par le VIH Nous avons montreacute que les patients laquo controcircleurs raquo qui controcirclent beaucoup mieux que les autres la reacuteplication du VIH preacutesentent une mutation geacuteneacutetique pour le reacutecepteur de la proteacuteine TRAIL Ce reacutecepteur est deacutefectueux La mutation geacuteneacutetique induit la seacutequestration dans la cellule du reacutecepteur qui ne peut alors plus interagir avec TRAIL empecircchant les lymphocytes T CD4 de reconnaicirctre TRAIL et donc de deacuteclencher leur mort cellulaire programmeacutee Cette mutation associeacutee au profil des patients laquo controcircleurs raquo pourrait expliquer le maintien du nombre de leurs lymphocytes T CD4 ainsi que la non-progression vers la phase sida

Bataille moleacuteculaire entre le virus et la cellule

FLoREncE mARgoTTin-goguET DiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE ReacuteTRoViRus-quiEscEncE ET pRoLiFeacuteRATion Nos travaux consistent agrave analyser les ressorts de la bataille moleacuteculaire entre le VIH et la cellule Notre but est de montrer comment le VIH deacutetourne lrsquoenvironnement cellulaire agrave son avantage pour pouvoir se deacutevelopper et se multiplier Pour ce faire nous eacutetudions les meacutecanismes de deacutefense cellulaire mis en place contre lrsquoinfection virale et particuliegraverement le rocircle joueacute par les proteacuteines auxiliaires dans lrsquoinfection de la cellule

Ces proteacuteines sont longtemps resteacutees peu eacutetudieacutees et mysteacuterieuses Il existe deux types de VIH le VIH-1 et le VIH-2 Le VIH-2 est moins pathogegravene en raison drsquoune interaction diffeacuterente avec lrsquohocircte Les virus VIH-1 et VIH-2 expriment 5 proteacuteines auxiliaires 3 en commun (VIF VPR et NEF) et 2 speacutecifiques (VPU pour VIH-1 et VPX pour VIH-2) Avant 2002 on ne cernait pas exactement leurs rocircles car on ne les eacutetudiait pas dans des environnements cellulaires adapteacutes A partir de cette date il y a eu un tournant important dans lrsquoeacutetude de ces proteacuteines avec la deacutecouverte des premiers facteurs de restriction cellulaire crsquoest-agrave-dire des facteurs cellulaires pouvant empecirccher la reacuteplication virale degraves que le virus a peacuteneacutetreacute dans la cellule Notre groupe srsquoest inteacuteresseacute alors agrave trois de ces proteacuteines auxiliaires que sont VPU VPR et VPX Nous avons chercheacute agrave savoir comment elles sont capables de contrecarrer les facteurs de restriction Ainsi nous avons mis en eacutevidence le fait que le virus utilise des proteacuteines cellulaires les E3 ubiquitine ligases qui sont des enzymes qui favorisent la deacutegradation de facteurs cellulaires Petit agrave petit il a eacuteteacute montreacute que VIF VPR et VPU utilisent les ubiquitines ligases pour aller deacutegrader des facteurs cellulaires qui empecircchent naturellement la reacuteplication du virus Nous avons prouveacute le fait que le VIH et en particulier sa proteacuteine VPR peut utiliser une mecircme enzyme pour aller deacutegrader plusieurs facteurs Nous avons aussi montreacute que le facteur cellulaire de deacutefense inactiveacute par VPX la proteacuteine SAMHD1 inhibe le virus en reacuteduisant la quantiteacute cellulaire des briques indispensables agrave la synthegravese de lrsquoADN viral les dNTP Agrave lrsquoheure actuelle nous orientons nos recherches sur la proteacuteine VPR Nous nrsquoavons pas encore trouveacute lrsquoenvironnement cellulaire dans lequel lrsquoexpression du facteur de deacutefense que VPR inactive est stimuleacute

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sERgE BeacutenicHou DiREcTEuR DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE ViRus ET TRAFic inTRAcELLuLAiRENotre eacutequipe srsquoattache agrave comprendre comment le virus utilise et deacutetourne des voies cellulaires essentielles pour se multiplier ou pour perturber le fonctionnement des cellules du systegraveme immunitaire Nous eacutetudions plus particuliegraverement les proteacuteines virales de reacutegulation VPR et NEF dont le rocircle est primordial au cours de certaines eacutetapes de la reacuteplication virale VPR intervient plutocirct au cours des eacutetapes preacutecoces du cycle viral concernant la reacutetro-transcription du geacutenome viral ARN en ADN ainsi que dans le transport de ce dernier du cytoplasme au noyau ougrave il sera inteacutegreacute au geacutenome de la cellule infecteacutee Au contraire NEF intervient au cours des eacutetapes tardives du cycle de reacuteplication virale pour permettre lrsquoassemblage et la production des particules virales infectieuses Lrsquoun de nos axes de recherche est drsquoessayer de deacutevelopper des strateacutegies permettant de bloquer ces facteurs viraux afin drsquoinhiber speacutecifiquement leurs fonctions essentielles au cours de lrsquoinfection naturelle Pour la proteacuteine NEF nous avons deacuteveloppeacute des outils moleacuteculaires speacutecifiques correspondant agrave des fragments drsquoanticorps simple-chaine de lama ciblant speacutecifiquement cette proteacuteine virale Dans des cellules infecteacutees par le VIH-1 ces fragments drsquoanticorps anti-NEF sont capables drsquoinhiber la totaliteacute des fonctions et des deacutesordres fonctionnels provoqueacutes par NEFCes inhibiteurs de NEF constituent donc des outils originaux pour lrsquoeacutetude fondamentale agrave la fois in vitro et in vivo des fonctions de NEF mais eacutegalement pour le deacuteveloppement de nouvelles strateacutegies theacuterapeutiques antivirales cibleacutees sur la proteacuteine NEF

Serge Beacutenichoucopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Le VIH trouve lrsquoopportuniteacute de se reacutepliquer de faccedilon explosive dans les lymphocytes T activeacutes par les cellules dendritiques Ici on voit des lymphocytes T (contour vert) interagissant avec une cellule dendritique (rouge noyaux en bleu) Image obtenue en microscopie agrave fluorescence copy Vincent Feuillet Institut Cochin

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Steacutephane Emilianicopy Lisa Hayden

Clarisse Berlioz-Torrent

cLARissE BERLioz-ToRREnT ET sTeacutepHAnE EmiLiAni DiREcTEuRs DE REcHERcHE cHEFs DE LrsquoeacutequipE inTERAcTions HocircTEs-ViRusLrsquoutilisation des multitheacuterapies antireacutetrovirales (Highly Active Anti-reacutetroviral Theacuterapies) pour le traitement de toutes les personnes infecteacutees par le VIH a permis drsquoobtenir des progregraves consideacuterables tant en termes drsquoinhibition de la reacuteplication virale qursquoau niveau de lrsquoameacutelioration de lrsquoeacutetat clinique des patients Cependant ces multitheacuterapies ne peuvent ni eacuteradiquer le VIH ni empecirccher lrsquoapparition de virus reacutesistants Lrsquoun des deacutefis des futures strateacutegies theacuterapeutiques consistera agrave inhiber les interactions entre le virus et son environnement cellulaire Nos recherches srsquoinscrivent dans cette perspective et visent agrave ouvrir de nouvelles voies pour le deacuteveloppement de moleacutecules antivirales

Lrsquoinfection par le VIH est caracteacuteriseacutee par des niveaux eacuteleveacutes de reacuteplication virale et par la propagation du virus dans lrsquoorganisme mecircme pendant la phase cliniquement latente et asymptomatique chez les patients Lrsquoune des particulariteacutes de ce virus est drsquoutiliser en grande partie la machinerie cellulaire de son hocircte pour se reacutepliquer Notre objectif est drsquoexplorer les relations entre le VIH et la cellule hocircte de faccedilon agrave mettre agrave jour les meacutecanismes moleacuteculaires qui sous-tendent la pathogeacutenie reacutetrovirale

La production de particules virales infectieuses implique de nombreuses interactions entre proteacuteines virales et cellulaires au cours de la reacuteplication virale Au cours des cinq derniegraveres anneacutees nos projets ont porteacute sur la caracteacuterisation de ces interactions au cours des diffeacuterentes eacutetapes de la reacuteplication du VIH Nous avons identifieacute et valideacute fonctionnellement des cofacteurs cellulaires controcirclant lrsquointeacutegration du geacutenome viral dans le chromosome de la cellule hocircte Nous avons eacutegalement eacutetudieacute les derniers stades de la reacuteplication virale en mettant lrsquoaccent sur le trafic des composants viraux vers le site drsquoassemblage viral le bourgeonnement la libeacuteration et la maturation des particules virales Lrsquointeacuterecirct de nos eacutetudes repose sur le fait que ces cofacteurs cellulaires peuvent potentiellement devenir de nouvelles cibles pour le deacuteveloppement de theacuterapies anti-virales

Vue drsquoun laboratoire copy Virgile Delacirctre I Service Communication Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Microscope agrave fluorescence I Michaeumll Valente et Sonia Amraoui copy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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cARinE Tisneacute DiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE sTRucTuRE DEs ARn inTERAcTions ET AnTi-inFEcTiEux

Structure des ARN interactions et anti-infectieux Notre eacutequipe eacutetudie depuis une dizaine drsquoanneacutees le rocircle des proteacuteines du VIH-1 chaperonnes (NCp7 et VIF) des ARN pour promouvoir la formation du complexe drsquoinitiation de la transcription inverse du VIH-1 Nous avons utiliseacute la reacutesonance magneacutetique nucleacuteaire (RMN) pour obtenir une description meacutecanistique de la formation de ce complexe impliquant lrsquoARNtLys3 et lrsquoARN geacutenomique viral Le VIH-1 deacutetourne un ARN de transfert (ARNt) de la cellule hocircte lrsquoARNtLys3 pour lrsquoutiliser comme amorce de la transcription inverse de son ARN geacutenomique La formation de lrsquohybride ARNtLys3ARN viral consiste en lrsquoappariement des 18 nucleacuteotides du PBS (lsquoPrimer binding sitersquo) agrave la seacutequence compleacutementaire formant lrsquoextreacutemiteacute 3rsquo1113125de lrsquoARNt amorceLa formation du complexe drsquoinitiation de la transcription inverse (ARNtLys3ARN viral) neacutecessite donc la fusion de la structure tridimensionnelle de lrsquoARNt un eacuteveacutenement qui ne se produit pas spontaneacutement agrave la tempeacuterature physiologique de lrsquohocircte mais neacutecessite lrsquoaction de la proteacuteine de nucleacuteocapside (NCp7)

Lrsquoensemble de nos travaux RMN visant agrave comprendre la formation du complexe ARNtARN viral assisteacutee par la proteacuteine de nucleacuteocapside nous a permis drsquoacceacuteder agrave une vision dynamique de la formation du complexe drsquoinitiation et drsquoidentifier les changements conformationnels subis par ces ARN et les eacutetapes importantes du processus de formation du complexe drsquoinitiation Drsquoautre part nous avons montreacute que la proteacuteine VIF entre en compeacutetition avec la NCp7 pour les mecircmes sites de fixation sur lrsquoARNtLys3 Ce reacutesultat pourrait expliquer pourquoi VIF inhibe lrsquohybridation de lrsquoARN viral agrave lrsquoARNtLys3 reacutealiseacute par la NCp7 Nous eacutetudions actuellement par RMN le rocircle des acides nucleacuteiques dans la maturation par la proteacutease virale de la proteacuteine de nucleacuteocapside

En parallegravele nous avons deacuteveloppeacute une meacutethode originale de criblage par fragment guideacutee par la RMN En utilisant lrsquoARNtLys3 comme ARN modegravele nous avons ainsi deacuteveloppeacute une chimiothegraveque ciblant les ARN et contenant par exemple des moleacutecules liant speacutecifiquement un domaine de lrsquoARNt avec une constante de dissociation dans la gamme du micromolaire

BRuno sARguEiL DiREcTEuR DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE meacutecAnismEs moLeacutecu-LAiREs DE LrsquoiniTiATion DE LA TRADucTion

Meacutecanismes moleacuteculaires de la traduction des proteacuteines du VIH Le VIH virus agrave ARN comprend un gegravene codant pour la proteacuteine Gag qui est le centre de sa structure Nous nous inteacuteressons aux aspects moleacuteculaires de la traduction de ce gegravene Cette eacutetude est importante dans la compreacutehension du cycle du virus dans la cellule et donc de lrsquoinfectionIl y a quelques anneacutees nous avons montreacute que la proteacuteine Gag peut ecirctre produite selon un meacutecanisme original drsquoentreacutee interne des ribosomes (eacuteleacutements centraux de la machinerie cellulaire qui produit les proteacuteines) Nous savons que ce processus repose sur la proprieacuteteacute extraordinaire du geacutenome viral de lier directement le ribosome Nous avons eacutetudieacute lrsquoimplication des autres facteurs de traduction cellulaire dans ce processus Nous avons reconstitueacute les diffeacuterents modes de traduction de lrsquoARN viral in vitro afin de mieux en disseacutequer les meacutecanismes Enfin nous avons deacutemontreacute que ce pheacutenomegravene avait lieu non seulement avec des souches de laboratoires mais aussi avec des isolats provenant de patients Nous cherchons eacutegalement agrave identifier les deacuteterminants du passage de la traduction agrave lrsquoeacutetape de dimeacuterisation du geacutenome du virus Cette phase est primordiale pour la propagation du virus Nous avons montreacute lrsquoimplication de nouvelles seacutequences virales dans le processus de dimeacuterisation Nous cherchons maintenant agrave deacutefinir lrsquoimportance fonctionnelle de ces eacuteleacutements dans la physiologie du virus

ARN

Bruno Sargueil

Carine Tisneacute

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THEacuteRAPIE GEacuteNIQUE DE Lrsquo INFECTION AU VIH UNE ARME EN PLUS mARinA cAVAzzAnA - cALVoREsponsABLE Du DeacutepARTEmEnT DE BioTHeacuteRApiE DE LrsquoHocircpiTAL nEckER - EnFAnTs mALADEs

Malgreacute le succegraves incontestable des antireacutetroviraux dans le traitement de lrsquoinfection agrave VIH le patient nrsquoest pour autant pas deacutebarrasseacute de lrsquoagent infectieux Inflammation chronique et dysimmuniteacute persistent malgreacute le traitement aggravant le pronostic agrave moyen et agrave long terme La persistance de la reacuteplication virale dans des sites cryptiques altegravere lrsquohomeacuteostasie lymphoiumlde et myeacuteloiumlde ainsi que leur fonction Ces limites de lrsquoapproche theacuterapeutique conventionnelle incitent agrave rechercher de nouvelles approches curatives En 2009 la preuve de principe qursquoun traitement curatif eacutetait possible a eacuteteacute publieacutee (Gero Hutter N Engl J Med 2009) Un patient seacuteropositif et atteint drsquoune leuceacutemie aigueuml myeacuteloblastique a eacuteteacute greffeacute avec les cellules souches heacutematopoiumleacutetiques (CSH) HLA geacutenoidentiques provenant drsquoun donneur sain homozygote pour la mutation Δ32 du co-reacutecepteur CCR5 indispensable agrave lrsquoentreacutee du VIH dans les cellules heacutematopoiumleacutetiques Malgreacute lrsquoarrecirct de la tritheacuterapie le patient (AIDS 2011) est resteacute plus de 3 ans sans recrudescence de la charge virale Voilagrave la preuve que la theacuterapie geacutenique peut marcher il srsquoagit de preacutelever les CSH du sujet infecteacute leur confeacuterer in vitro agrave lrsquoaide drsquoun vecteur lentiviral la reacutesistance agrave lrsquoinfection par le virus sauvage endogegravene et de les reacuteinjecter au patient

Agrave partir de cette publication nous avons eacutegalement envisageacute une approche par theacuterapie geacutenique pour des sujets adultes seacuteropositifs Deux protocoles sont en cours de preacuteparation agrave lrsquoHocircpital NeckerParis Descartes en collaboration avec lrsquoHocircpital Saint LouisParis Diderot Le premier protocole qui devrait ecirctre soumis agrave lrsquoANSM fin 2013 utilisera un vecteur lentiviral de grade clinique produit par la socieacuteteacute Calimmune Ce vecteur lentiviral produit un ARN compleacutementaire de CCR5 capable drsquoeacuteteindre lrsquoexpression de ce co-reacutecepteur et un peptide membranaire (maC46) capable drsquo inhiber la fusion du virus avec la membrane cellulaire En parallegravele un consortium europeacuteen soutenu par lrsquoANRS regroupant scientifiques et cliniciens de 5 pays autour de cette theacutematique essaie de valider un nouveau vecteur susceptible de pieacuteger le virus agrave trois niveaux diffeacuterents de son cycle biologique lrsquoentreacutee la reacuteplication et lrsquoinfectiviteacute Trois points semblent essentiels pour obtenir un effet clinique comparable agrave ceux rapporteacutes dans le cas du laquo Patient de Berlin raquo

le taux de cellules transduites doit ecirctre augmenteacute il faut leur donner un avantage seacutelectif initial drsquoune faccedilon artificielle sans avoir agrave recourir agrave lrsquoarrecirct de la tritheacuterapie un controcircle de lrsquoinflammation chronique doit ecirctre preacutevu La complexiteacute de cette theacuterapeutique est telle que des

progregraves ne peuvent ecirctre attendus agrave court terme mais la theacuterapie geacutenique ouvre pour cette infection de nouvelles perspectives

Marina Cavazzana-Calvocopy Huguette amp Propser

Manipulation en laboratoire L2 sous hotte agrave flux laminairecopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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recHercHes EN VACCINOLOGIE

oDiLE LAunAy pu-pH agrave LrsquouniVERsiTeacute pARis DEscARTEs cHEF Du cEnTRE DrsquoinVEsTigATion cLiniquE (cic) DE VAccinoLogiE cocHin-pAsTEuR HocircpiTAL cocHin

Centre drsquoInvestigation Clinique de VaccinologieDepuis la deacutecouverte du virus du sida en 1983 de nombreuses eacutequipes travaillent sur la mise au point drsquoun vaccin En France lrsquoAgence Nationale de Recherche contre le SIDA et les heacutepatites virales (ANRS) srsquoest impliqueacutee tregraves rapidement et avec une forte visibiliteacute internationale dans la recherche vaccinale avec des eacutetudes meneacutees chez lrsquoanimal puis chez des volontaires sains acceptant de participer aux essaisLe CIC de vaccinologie Cochin Pasteur actuellement seul centre de recherche clinique franccedilais deacutedieacute agrave la vaccinologie participe depuis plus de 20 ans aux recherches meneacutees par lrsquoANRS et les industriels du vaccin (en particulier Sanofi Pasteur) pour la mise au point drsquoun vaccin preacuteventif Plusieurs essais ont eacuteteacute reacutealiseacutes au CIC explorant la capaciteacute de diffeacuterents candidats vaccins agrave induire une reacuteponse humorale etou cellulaire contre le VIH chez des sujets sains Ces essais se poursuivent avec deux eacutetudes preacutevues pour deacutemarrer en 2013 dans le cadre du VRI (Vaccine Research Institute) une eacutetude explorant lrsquoimmuniteacute muqueuse vaginale de femmes infecteacutees ou non infecteacutees par le VIH et un essai vaccinal eacutevaluant une strateacutegie de vaccination combinant un vaccin recombinant et des lipopeptides du VIH

Plus reacutecemment des essais eacutevaluant la possibiliteacute de stimuler le systegraveme immunitaire de patients deacutejagrave infecteacutes par le VIH dans lrsquoobjectif de pouvoir retarder la mise en route du traitement antireacutetroviral ou de lrsquointerrompre chez des patients deacutejagrave traiteacutes ont eacuteteacute mis en place au CIC avec des vaccins deacuteveloppeacutes par des eacutequipes de recherche franccedilaises de haut niveau Cette approche appeleacutee eacutegalement laquo vaccination theacuterapeutique raquo est un des moyens envisageacutes dans la possibiliteacute drsquoeacuteradication du virus (HIV cure)

Plusieurs essais ont eacuteteacute reacutealiseacutes au CIC explorant la capaciteacute de diffeacuterents candidats vaccins agrave induire une reacuteponse humorale etou cellulaire contre le VIH chez des sujets sains Les participants agrave ces essais sont inclus dans une cohorte coordonneacutee par le CIC permettant leur suivi agrave long terme

Odile Launay

Paillassecopy Virgile Delacirctre

Service CommunicationPhotothegraveque Universiteacute

Paris Descartes

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moRgAnE BomsEL DiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE EnTReacuteE muquEusE Du ViH ET immuniTeacute muquEusEVers un candidat-vaccin qui bloquerait le virus au niveau des muqueuses geacutenitalesLa porte drsquoentreacutee principale du virus du sida est composeacutee par les muqueuses geacutenitales Notre objectif est de produire un vaccin capable drsquoinduire la production drsquoanticorps dirigeacutes contre le VIH pour bloquer le virus degraves son premier contact avec lrsquoorganisme et eacuteviter sa propagation Nous avons mis au point un candidat-vaccin efficace chez le macaque femelle qui induit ce type drsquoanticorps anti-VIH dans les muqueuses vaginales Les premiers essais cliniques ont montreacute que le vaccin est bien toleacutereacute chez la femme et induit bien les anticorps attendus aux niveau vaginal

Pour parvenir agrave de tels reacutesultats nous avons eacutetudieacute un groupe de femmes reacutesistantes agrave lrsquoinfection malgreacute des rapports sexuels non proteacutegeacutes avec des partenaires seacuteropositifs Pour se proteacuteger ces femmes ont deacuteveloppeacute des anticorps vaginaux contre la proteacuteine transmembranaire Gp41 de lrsquoenveloppe du VIH Il srsquoagit de la partie de lrsquoenveloppe virale la moins variable entre toutes les souches virales du sida Gp41 controcircle agrave la fois lrsquoentreacutee du virus dans les cellules de la muqueuse et lrsquoinfection des lymphocytes T CD4 Nous avons caracteacuteriseacute les parties de Gp41 reconnues par ces anticorps et nous les avons utiliseacutees pour le vaccin Le vecteur vaccinal de ce candidat-vaccin le virosome est utiliseacute chez lrsquoHomme depuis plus de 20 ans dans plusieurs vaccins Gracircce agrave sa surface lipidique mimant celle du virus ce virosome permet aux antigegravenes de Gp41 drsquoadopter une structure similaire agrave celle qursquoils ont in situ Cela favorise lrsquoinduction drsquoanticorps neutralisants lors de la vaccination Chez les singes in vivo ce vaccin fonctionne parfaitement contre les sous-types B du VIH responsables de 90 des infections aux Etats-Unis en Ameacuterique latine et en Europe et contre le sous type C preacutepondeacuterant en Afrique et Asie du sud Ce succegraves est prometteur

Nous eacutetudions eacutegalement les meacutecanismes drsquoentreacutee du VIH au niveau geacutenital chez lrsquohomme car ils restaient mal compris et mal eacutetudieacutes Nous avons deacutemontreacute que la face interne du preacutepuce mais aussi lrsquouregravetre constituent des portes drsquoentreacutee du virus Nous avons identifieacute les cellules et les meacutecanismes mis en jeu les cellules de Langerhans dans le preacutepuce et les macrophages preacutesents dans lrsquoeacutepitheacutelium de lrsquouregravetre Ce sont les premiegraveres cellules qui sont envahies par le VIH Ainsi dans lrsquouregravetre les cellules de lrsquoeacutepitheacutelium srsquoarrecirctent de seacutecreacuteter les signaux retenant les macrophages agrave leur niveau en conseacutequence de quoi les macrophages infecteacutes quittent lrsquoeacutepitheacutelium et permettent au virus de se propager Dans la muqueuse de lrsquouregravetre les lymphocytes T CD4 ne sont pas infecteacutes parce qursquoils sont immatures Ils pourront lrsquoecirctre plus tard apregraves migration du VIH dans les ganglions Nous cherchons agrave preacutesent agrave deacuteterminer si les macrophages de lrsquouregravetre constituent des reacuteservoirs permettant au virus de ne pas ecirctre eacutelimineacute totalement par les tritheacuterapies Ces travaux pourraient permettre aussi lrsquoeacutelaboration de nouvelles strateacutegies de preacutevention

Yonatan Ganor et Morgane BomselcopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Conjugueacute entre une cellule de Langerhans en rouge en cours de transmission du VIH en violet agrave une cellule T en vertCe conjugueacute est localiseacute dans lrsquoeacutepiderme de la partie interne du preacutepuce humain adulte infecteacute ex vivocopy Eacutequipe laquo Entreacutee muqueuse du VIH et Immuniteacute muqueuse raquo

Manipulation en laboratoirecopyVirgile Delacirctre Service CommunicationPhotothegraveque Universiteacute Paris Descartes

20Manipulation sous la hotte agrave flux laminairecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

NOUVELLE PISTE ORIGINALE POUR UN VACCIN CONTRE LE SIDA CHEZ LES MACAQUES JEAn-mARiE AnDRiEu pRoFEssEuR agrave LrsquouniVERsiTeacute pARis DEscARTEs

Mon eacutequipe a montreacute chez le macaque que la suppression de lrsquoactivation des lymphocytes T CD4 deacutejagrave toucheacutes par le virus de lrsquoimmunodeacuteficience simienne (SIV) empecircche la reverse transcription de ce dernier son inteacutegration dans le noyau et in fine sa reacuteplication proteacutegeant ainsi le macaque de lrsquoinfection

Lrsquoactivation du lymphocyte T CD4 toucheacute par le VIH chez lrsquohomme et par le SIV chez le macaque est neacutecessaire agrave la reacuteplication initiale du reacutetrovirus puis agrave sa disseacutemination dans lrsquoorganisme Cette observation a conduit les chercheurs agrave deacutevelopper chez le macaque un vaccin oral constitueacute drsquoune bacteacuterie commensale du tube digestif le Lactobacillus plantarum connue pour favoriser lrsquoinhibition de lrsquoactiviteacute des cellules du systegraveme immunitaire eacutetat aussi appeleacute laquo toleacuterance immunitaire raquo

Agrave lrsquoinverse de tous les vaccins antiviraux existants agrave ce jour chez lrsquohomme ou lrsquoanimal ce vaccin laquo toleacuterogeacutenique raquo (qui induit une toleacuterance speacutecifique) oral et sans toxiciteacute nrsquoa geacuteneacutereacute ni anticorps ni lymphocytes cytotoxiques agrave lrsquoeacutegard du virus ou des cellules infecteacutees Par contre ce vaccin a induit une population jusqursquoalors inconnue de lymphocytes CD8 reacutegulateurs (non cytotoxiques et MHC-IBE restreints) agrave lrsquoorigine de la suppression speacutecifique de lrsquoactivation des lymphocytes CD4 infecteacutes par le SIV Cette suppression a inhibeacute la reverse transcription du virus et la suite de son cycle reacuteplicatif dans le lymphocyte T CD4 proteacutegeant ainsi les macaques de lrsquoinfection Sur 16 macaques vaccineacutes ayant reccedilu de fortes doses de deux souches diffeacuterentes de SIV par voie intrarectale 15 ont eacuteteacute totalement proteacutegeacutes au-delagrave de 14 mois

Comme le SIV le VIH requiert lrsquoactivation du lymphocyte CD4 pour srsquoy multiplier Les scientifiques espegraverent que ce prototype de vaccin oral soit transfeacuterable agrave lrsquohomme chez lequel il devrait ecirctre essayeacute agrave titre prophylactique aussi bien que theacuterapeutique Ce nouveau concept de vaccin toleacuterogeacutenique pourrait aussi srsquoappliquer agrave de nombreux deacutesordres immunologiques

Jean-Marie Andrieucopy Virgile Delacirctre I Service Communication Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

21Observation de cellules au microscopecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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Les recherches meneacutees au CEPED sur le VIH concernent les dimensions sociales de lrsquoeacutepideacutemie qui sont agrave prendre en compte tant au niveau de la preacutevention que de lrsquoaccegraves au deacutepistage et de la prise en charge de la maladie Cette prise en compte des aspects sociaux qui existe pour toute question de santeacute est capitale dans le cas du sida maladie stigmatiseacutee qui touche des ressorts sociaux aussi sensibles Nos projets de recherche mobilisent diffeacuterentes sciences sociales anthropologie sociologie deacutemographie pour analyser et deacutecrypter la complexiteacute des contextes sociaux et familiaux qui conditionnent les comportements

Nous interrogeons en particulier parmi les ressorts sociaux en jeu dans la preacutevention et la prise en charge de la maladie les relations de genre les relations conjugales et familiales lrsquoappartenance agrave une cateacutegorie sociale stigmatiseacutee ou minoritaire (ex homosexuels au Seacuteneacutegal) la reconfiguration des reacuteseaux sociaux professionnels ou familiaux lors de la migration qui peut conduire agrave des situations de vulneacuterabiliteacute (ex migrants subsahariens en France)

Les interactions entre relations de genre et risques lieacutes au sida si elles preacutesentent certaines constantes varient cependant fortement drsquoun contexte culturel agrave lrsquoautre A travers lrsquoeacutetude de contextes eacutepideacutemiques sanitaires et socieacutetaux divers les travaux meneacutes au sein du CEPED srsquointeacuteressent agrave la place des relations de genre dans la gestion des risques drsquoinfection par le VIH dans la sexualiteacute qursquoelle soit conjugale ou extra conjugale heacuteteacuterosexuelle ou homosexuelle et dans la gestion des risques de transmission du VIH via la procreacuteation Le CEPED deacuteveloppe des recherches sur le VIH en Afrique (Cocircte drsquoIvoire Seacuteneacutegal Afrique du Sud Cameroun) et en Asie (Thaiumllande Viecirct Nam) mais aussi dans les territoires franccedilais drsquoAmeacuterique ou aupregraves des migrants africains vivant en France ce qui permet drsquoexplorer lrsquoeacutevolution des rapports de genre et de ses interactions avec les risques du sida dans un contexte de migration Eacutemerge en particulier de notre reacuteflexion la question des formes de conjugaliteacute mobiliseacutees par lrsquoeacutepideacutemie de VIH Cette conjugaliteacute qui ne relegraveve que partiellement du registre sociologique plus conventionnel en termes de groupe familial ou de couple correspond deacutesormais agrave une eacutechelle suppleacutementaire dans la compreacutehension des instances imbriqueacutees (individus famille lignage communauteacute nation etc) qui conditionnent les choix sanitaires et reproductifs Reposant sur une fluiditeacute sociologique plus forte dans les arrangements familiaux que dans les institutions traditionnelles comme la parenteacute qui structurent les socieacuteteacutes du Sud cette notion de conjugaliteacute joue un rocircle deacutecisif dans les deacutecisions theacuterapeutiques comme le deacutepistage ou dans les strateacutegies reproductives et notamment parmi les jeunes adultes Elle pose eacutegalement des questions nouvelles de ciblage pour les politiques de santeacute

Les apprOcHes SOCIO-CULTURELLES DE LrsquoEacutePIDEacuteMIE

yVEs cHARBiT DiREcTEuR Du cEnTRE

popuLATion amp DeacuteVELoppEmEnT ET pRoFEssEuR

DE DeacutemogRApHiEYves Charbit

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LEs REcHERcHEs Au cEpED Dans lrsquoensemble le panorama mondial de lrsquoaccegraves aux soins est marqueacute par des formes prononceacutees drsquoineacutegaliteacutes internationales mais eacutegalement par des formes de discrimination locales notamment en matiegravere de genre Toutefois agrave la diffeacuterence des situations plus anciennes caracteacuteriseacutees par un fort enclavement des pays du Sud et un relatif isolement geacuteographique des questions de deacuteveloppement au sein drsquoensembles sous-reacutegionaux les derniegraveres deacutecennies pointent vers une ouverture progressive mais sans eacutequivalent historique agrave la circulation des personnes des ideacutees et des techniques dans un contexte domineacute par lrsquoeacutelargissement des meacutecanismes de reacutegulation de marcheacute Patients techniques virus et normes sont aujourdrsquohui beaucoup plus mobiles que par le passeacute

Lrsquoaccroissement des eacutechanges lieacute tout autant agrave la circulation migratoire qursquoaux nouvelles technologies de communication aboutit agrave un deacutecloisonnement graduel des espaces sanitaires agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacuteduisant lrsquoeacutecart proprement socioeacuteconomique qui seacutepare les pays deacuteveloppeacutes du reste du monde Pour les sciences sociales cette confrontation reacutecente entre socieacuteteacutes traditionnelles et nouvelles opportuniteacutes et contraintes sanitaires offre au passage un champ drsquoeacutetude privileacutegieacute pour observer la plasticiteacute des systegravemes sociaux et leur capaciteacute variable drsquoadaptation aux changements technologiques ou sanitaires

Nos recherches suivent eacutetroitement lrsquoactualiteacute de la lutte contre le sida actuellement nous sommes engageacutes dans les probleacutematiques de laquo When to treat raquo et de laquo Treatment as prevention raquo Nous examinons en Cocircte drsquoIvoire les effets sociaux que pourraient avoir un deacutepistage geacuteneacuteraliseacute et une mise sous traitement preacutecoce qui sont envisageacutes par lrsquoOMS comme un possible moyen drsquoendiguer la pandeacutemie En Afrique du Sud nous participons au vaste projet de recherche TasP qui vise agrave eacutevaluer lrsquoeffet drsquoun programme combinant deacutepistage geacuteneacuteraliseacute et reacutepeacuteteacute et mise sous traitement preacutecoce sur lrsquoincidence du VIH en population

La plupart des recherches sont meneacutees en relation eacutetroite avec des eacutequipes biomeacutedicales dans un constant souci de dialogue sciences socialessciences biomeacutedicales Les eacutetudes de cohortes que certaines enquecirctes ont permis de mettre en place sont un outil privileacutegieacute pour cet exercice mais le tregraves fort ancrage local dont beacuteneacuteficient les eacutequipes par exemple en Cocircte drsquoIvoire et en Thaiumllande permettent aussi drsquoenvisager des renouvellements meacutethodologiques des opeacuterations agrave lrsquoinitiative des eacutequipes partenaires Cette collaboration entre sciences sociales et sciences biomeacutedicales permet drsquoenrichir la panoplie classique de la santeacute publique ou de lrsquoeacutepideacutemiologie en apportant les outils meacutethodologiques speacutecifiques aux sciences sociales analyses qualitatives approfondies ou recueil de donneacutees biographiques qui explorent les histoires des individus mais aussi drsquoinvestiguer la probleacutematique de la mesure des pheacutenomegravenes en population geacuteneacuterale et ses variations spatiales

LEs DimEnsions sociALEs DE LA pReacuteVEnTion Cet axe de recherche se divise en 4 projets

Projet Elihos eacutevaluer les interventions aupregraves des homosexuels masculins au seacuteneacutegalCette eacutetude avait pour objectif drsquoeacutevaluer lrsquoimpact des interventions en cours aupregraves des populations homosexuelles au Seacuteneacutegal afin de mieux orienter les politiques publiques et priveacutees drsquointerventions sanitaires et sociales partenaires Division ISTsida Seacuteneacutegal CHU Le Dantec Universiteacute Cheich Anta DiopFinancement ANRS

Examen meacutedical agrave Dakarcopy IRD

Recherche sur le sida en AfriqueMichel Dukhan I copy IRD

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Projet Prenahtest preacutevention en couplePlus de 25 millions de nouvelles infections par le VIH sont survenues dans le monde en 2012 et la preacutevention demeure une prioriteacute absolue dans la lutte contre la pandeacutemie mecircme agrave lrsquoegravere des traitements antireacutetroviraux Lrsquoobjectif suivi eacutetait drsquoeacutevaluer la faisabiliteacute et lrsquoimpact drsquoune intervention de conseil preacutenatal du VIH orienteacute vers le couple sur la freacutequence du deacutepistage du partenaire et du conseil de couple et sur les comportements sexuels de reproduction et de preacutevention du VIHpartenaires ISPED Inserm Centre Pasteur Cameroun PRAYAS Inde CENISMI Reacutepublique Dominicaine MCCU GeacuteorgieFinancement ANRS EGPAF

Projet Parcours Lrsquoeacutetude srsquointitule Parcours car il srsquoagit de prendre en compte la maladie dans les diffeacuterentes eacutetapes drsquoun parcours de vie (comment et pourquoi on est exposeacute au risque drsquoecirctre infecteacute la deacutecouverte de son infection puis la vie avec la maladie) eacutegalement marqueacutees par une expeacuterience de migration Il srsquoagit drsquoune grande enquecircte en Ile-de-France aupregraves des migrants drsquoAfrique sub-saharienne qui a pour objectifs de caracteacuteriser les besoins de santeacute et drsquoameacuteliorer les strateacutegies de preacutevention de deacutepistages et de prise en charge dans le domaine de lrsquoinfection VIH et de lrsquoheacutepatite Bpartenaires CESP Inserm INPES Ined RAAC sida AIDES FORIM COMEDE Hocircpital CochinFinancement ANRS

Projet TaSP Le traitement antireacutetroviral comme moyen de preacuteventionCette eacutetude srsquoappuie sur lrsquohypothegravese selon laquelle le deacutepistage VIH de tous les membres drsquoune communauteacute suivi de la mise sous traitement immeacutediat de tous les individus infecteacutes par le VIH quel que soit leur statut immunologique ou clinique preacuteviendrait la transmission du VIH Le projet TasP est un essai randomiseacute en grappes conduit en Afrique du Sud (KwaZulu-Natal) visant agrave estimer directement lrsquoimpact du traitement antireacutetroviral initieacute immeacutediatement apregraves le diagnostic de lrsquoinfection par le VIH et quel que soit le niveau de CD4 des patients non encore eacuteligibles au traitement ARV sur lrsquoincidence de nouvelles infections VIH dans la population geacuteneacuterale de la mecircme reacutegionpartenaires Africa Center for Health and Population Studies ISPED Inserm CESP Inserm SE4S Inserm IRD EA 3620 Paris Descartes Hocircpitaux Universitaires de Genegraveve Massachusets General HospitalFinancement ANRS

Parcours de vie eT saNTEacute cHeZ Les MiGraNTs oriGiNaires drsquoafrique subsaHarieNNe vivaNT eN iLe-de-fraNce

wwwparcours-sante-migrationcom

Une eacutetUde actUellement dans ce centre de santeacute

eacutetUde anonyme et confidentielle

lrsquoeacutetUde noUs concerne toUtes et toUs

Pour ameacuteliorer la santeacute

soins et accomPaGnement

Preacutevention

lUtte contre

lrsquoexclUsion

DimEnsions sociALEs DE LA pRisE En cHARgE DEs mALADEs ET pERsonnEs ATTEinTEs

pRisE En cHARgE ET TRAiTEmEnTs

Projet Living with Antiretrovirals (LIWA)En collaboration avec des chercheurs de lrsquoINED de Chiang Mai University et de lrsquoIRD une eacutetude a eacuteteacute meneacutee en Thaiumllande du Nord sur lrsquoimpact des antireacutetroviraux sur la vie des adultes infecteacutes leur famille leur communauteacute et le systegraveme de santeacuteUne enquecircte biographique a eacuteteacute effectueacutee aupregraves de patients infecteacutes par le VIHsida pour explorer lrsquohistoire familiale reacutesidentielle eacuteducative leurs projets drsquoavenir et leurs reacuteseaux sociaux Lrsquoenquecircte recueille eacutegalement la situation financiegravere des patients les sources de soutien financier la couverture meacutedicale lrsquohistoire meacutedicale deacutetailleacutee y compris le statut immunologique et virologique lrsquoobservance aux traitements (prise reacuteguliegravere et adeacutequate du traitement) les effets secondaires lrsquohistoire de lrsquoinfection agrave VIH (mode de contamination) et de sa deacutecouverte lrsquoannonce du reacutesultat du test la vie affective et sexuelle ainsi que les problegravemes de discrimination partenaires Chiang Mai University INED IRD 174Financement Oxfam GB ANRS

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Projet Teens Living With Antiretrovirals (TEEWA) Gracircce aux progregraves meacutedicaux et aux traitements antireacutetroviraux les enfants infecteacutes agrave la naissance survivent agrave la maladie et peuvent deacutesormais parvenir agrave lrsquoacircge adulte Cependant si la mortaliteacute des patients sous antireacutetroviraux srsquoest effondreacutee elle reste eacuteleveacutee chez les adolescents Lrsquoapproche biographique a eacutegalement eacuteteacute utiliseacutee pour reconstituer les trajectoires de vie des adolescents Neacuteanmoins la vie des adolescents eacutetant souvent eacutemailleacutee de lourds traumatismes (maladie et deacutecegraves de lrsquoun ou des deux parents problegravemes de santeacute tregraves seacutevegraveres expeacuteriences de discrimination) la reconstitution de leurs trajectoires de vie est faite non pas aupregraves des adolescents mais aupregraves des parents ou des tuteurs (care-givers) Lrsquoenquecircte recueille en plus des informations sur lrsquohistoire de la maladie de lrsquoenfant les circonstances de deacutecouverte du diagnostic la reacuteveacutelation du diagnostic agrave lrsquoenfant les problegravemes de discrimination et les problegravemes relationnels des tuteurs avec leurs adolescentspartenaires Chiang Mai University INED IRD 174Financement Oxfam GB sidaction

Projet Temprano social Conseacutequences sociales et comportementales drsquoune mise sous traitement ARV tregraves preacutecoce des patients VIH dans lrsquoessai Temprano Cocircte drsquoIvoireLe projet Temprano social srsquoappuie sur un dispositif de recherche existant lrsquoessai clinique randomiseacute Temprano reacutealiseacute en Cocircte drsquoIvoire pour caracteacuteriser le retentissement drsquoun traitement preacutecoce dans toutes les dimensions de la vie sociale Au sein de cet essai clinique il srsquoagit de comparer les effets dans la sphegravere sociale familiale et conjugale drsquoun traitement antireacutetroviral (ARV) tregraves preacutecoce (agrave partir de 800 CD4mm3) par rapport agrave une mise sous traitement selon les recommandations de lrsquoOMS (350 CD4mm3) Ce projet associe ainsi lrsquoeacutequipe PAC-CI qui conduit lrsquoessai clinique Temprano et des eacutequipes de sciences sociales de la santeacute en France (CEPED Inserm CESP) et en Cocircte drsquoIvoire (ENSEA) partenaires ENSEA Cocircte drsquoIvoire PAC CI Cocircte drsquoIvoire ISPED Inserm CESP InsermFinancement ANRS

Projet Parcours volet qualitatif laquo Relations soignants-soigneacutes et prise en charge des patients neacutes en Afrique subsaharienne vivant avec le VIH ou le VHB en France raquo En France la part des populations neacutees en Afrique subsaharienne parmi les personnes vivant avec le VIH ou avec une heacutepatite B est importante Lrsquoobjectif de cette eacutetude est drsquoanalyser les modes de construction de la relation meacutedecin-malade pour le VIH et pour le VHB deux infections chroniques dont la prise en charge meacutedicale et sociale diffegravere sensiblement Il srsquoagit notamment drsquoeacutetudier lrsquoimpact de la preacutecariteacute administrative sur les attitudes et attentes des patients vis-agrave-vis des soignants la compreacutehension qursquoont les patients de la maladie des traitements et leurs attitudes vis-agrave-vis du suivi meacutedical et de lrsquoobservance les adaptations des pratiques professionnelles agrave la prise en charge des malades eacutetrangers la place des soignants dans les reacuteseaux de soutien des patientspartenaires CESP Inserm INPES Ined RAAC sida AIDES FORIM COMEDE Hocircpital CochinFinancement ANRS

Lutte contre le sidaMarianne Donnat I copy IRD

Lutte contre le sida en ThaiumllandeMichael Wadleigh I copy PHPT-IRD

Affichage en Afrique du SudElisabeth Deliry Antheaume I copy IRD

Campagne de preacutevention meneacutee par les clubs jeunes IRD sur le terrainMaurice Fay I copy IRD

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FEmmEs ViH ET pRocReacuteATion

Travaux de thegraveses en cours sur cette theacutematique

Rupture de la prise en charge des adultes VIH au MaliBien qursquoun suivi meacutedical reacutegulier et durable des Personnes Vivant avec le VIH (P V V I H) soit neacutecessaire pour surveiller lrsquoeacutevolution de la maladie et adapter les traitements certaines drsquoentre elles cessent ce suivi pendant plusieurs mois voire plusieurs anneacutees conseacutecutives Elles mettent ainsi en peacuteril la stabiliteacute de leur eacutetat de santeacute et le succegraves des traitements agrave venir Ce constat amegravene agrave proposer une approche compreacutehensive des ruptures de suivi meacutedical des P V V I H visant agrave identifier et analyser les conditions de production de ces ruptures Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude de terrain conduite en milieu hospitalier et associatif agrave Kayes au Mali aupregraves de P V V I H ayant cesseacute le suivi meacutedical de leur infection agrave un moment donneacute de soignants et acteurs associatifs impliqueacutes dans la prise en charge des P V V I H Les reacutesultats amegravenent agrave concilier trois niveaux drsquoanalyse intrinsegravequement lieacutes individuel relationnel et organisationnel seacuteverine carillon

Prise en charge du VIH dans les entreprises en Cocircte drsquoIvoire En Cocircte drsquoIvoire un pays agrave eacutepideacutemie geacuteneacuteraliseacutee (47 de la population est seacuteropositive ndash estimation 2005) seulement 29 des personnes eacuteligibles au traitement en beacuteneacuteficient (2009) alors mecircme que la gratuiteacute des traitements antireacutetroviraux est en place depuis 2008 Cette difficulteacute agrave atteindre une prise en charge universelle tient agrave plusieurs facteurs tant au niveau de lrsquooffre (manque de moyens et dysfonctionnement structurel du service de santeacute publique coordination drsquoune multipliciteacute drsquoacteurs nationaux et internationaux) que du cocircteacute de la demande (ignorance du statut seacuterologique estimeacute agrave 60 ) Crsquoest dans ce contexte que des entreprises priveacutees se sont lanceacutees dans la lutte contre le VIHsida afin de palier au manque de reacuteponse suffisamment forte des acteurs publics Cette recherche analyse la maniegravere dont les grandes entreprises priveacutees repreacutesentent agrave la fois un cadre privileacutegieacute ougrave se mettent en place des strateacutegies innovantes notamment en matiegravere de deacutepistage universel et de prise en charge preacutecoce tout en eacutetant un lieu fortement marqueacute par le risque de rupture de confidentialiteacute et de discrimination envers les personnes vivant avec le VIH Anne Bekelynck

Habilitation agrave Diriger des Recherches

Prise en charge des patients VIH par la famille au Viecirct-Nam Lrsquohypothegravese centrale examineacutee et valideacutee dans le cadre de ce projet est que la famille joue un rocircle structurant des pratiques et attitudes en tant que recours social et sanitaire en relation avec deux autres ensembles drsquoinstitutions dont la place est deacuteterminante dans la lutte contre le VIHsida le secteur sanitaire et les infrastructures communautaires Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude cas-teacutemoin originale en 2006 et 2008 dans la ville de Halong et la commune rurale de Docircng Triecircu A travers de multiples aspects lrsquoeacutepideacutemie VIHsida apparaicirct comme un reacuteveacutelateur des liens familiaux et sociaux en mecircme temps qursquoun moteur de leur eacutevolution dans un contexte de restructuration du secteur sanitaire de deacuteveloppement des associations et de changement des normes favoriseacutes par les reacuteformes du renouveau meneacutees au cours de ces trois derniegraveres deacutecennies myriam de Loenzien

Procreacuteation et VIH dans les territoires franccedilais drsquoAmeacuterique Guadeloupe Guyane Martinique Saint-MartinLrsquoeacutepideacutemie du VIH dans les deacutepartements franccedilais drsquoAmeacuterique (DFA) et la commune de Saint-Martin se caracteacuterise par des taux drsquoincidence six fois supeacuterieurs agrave ceux de la meacutetropole et une transmission heacuteteacuterosexuelle importante - les femmes y repreacutesentent pregraves de la moitieacute des personnes infecteacutees Lrsquoeacutetude avait pour objectif drsquoanalyser les processus de deacutecision de veacutecu et de prise en charge de la procreacuteation pour les femmes vivant avec le VIHsida dans quatre territoires franccedilais de la Caraiumlbe (Guyane Saint-Martin Guadeloupe Martinique) Elle a eacuteteacute reacutealiseacutee par entretiens semi-directifs et observations aupregraves de 41 femmes concerneacutees par la materniteacute (enceintes en deacutesir de grossesse ou ayant eu au moins un enfant depuis leur deacutepistage) et de 94 professionnels de la santeacute et du social qui les prennent en charge Lrsquoanalyse a porteacute sur lrsquooffre de soins les repreacutesentations et les pratiques des femmes et celles des professionnels partenaires LISST CNRSFinancement ANRS Fondation de France

Thegravese sur cette theacutematique

LrsquoEngAgEmEnT AssociATiF DEs FEmmEs DrsquoAFRiquE suBsAHARiEnnE FAcE Au ViH En FRAncE

Cette thegravese srsquointeacuteresse agrave lrsquoengagement asso-ciatif des femmes drsquoAfrique Subsaharienne face au VIH en France Les objectifs sont ici de comprendre comment la mobilisation collective drsquoexpeacuteriences individuelles du VIH en contexte de migration peut traduire une forme ineacutedite drsquoengagement social et politique ndash individuel et collectif ndash dans une socieacuteteacute drsquoaccueil chargeacutee de repreacutesentations colonialistes de lrsquoalteacuteriteacute Elle vise eacutegalement agrave comprendre comment cette mobilisation favorise une revalorisation pour les autres et pour soi de la position des femmes engageacutees face au VIH au sein des systegravemes de genre et sociaux agrave lrsquoœuvre dans les communau-teacutes drsquoorigine et dans la socieacuteteacute drsquoaccueil marjorie gerbier-Aublanc

pour plus de deacutetails sur ces projets voir wwwcepedorg

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Liste des contributeurs du cEpED agrave ces diffeacuterentes recherches Anne Bekelynk Seacuteverine Carillon Myriam de Loenzien Annabel Desgreacutees du Loucirc Marjorie Gerbier-Aublanc Joseph Larmarange Sophie Lecoeur Heacutelegravene Lepinay Joanna Orne-Gliemann Julie Pannetier Veacuteronique Petit Dolores PouretteLutte contre le sida en Thaiumllande

Gonzague Jourdain I copy IRD

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LE RocircLE mAJEuR DEs AssociATions DE pATiEnTs Les patients experts sont concerneacutes par des pathologies diverses (myopathies diabegravete cancers) mais ce travail qui porte plus particuliegraverement sur le VIH a pour hypothegravese que les associations de lutte contre le sida ont eu un rocircle moteur dans la reconnaissance drsquoune expertise profane des malades agrave partir des anneacutees 1980 Les connaissances meacutedicales au deacutepart tregraves limiteacutees sur cette nouvelle eacutepideacutemie expliquent la place importante laisseacutee au veacutecu des personnes concerneacutees Degraves le deacutebut des anneacutees 1980 des associations se sont creacuteeacutees en Ameacuterique du Nord puis en Europe pour fournir un soutien aux personnes concerneacutees attirer lrsquoattention publiquement sur leur situation et deacutefendre puis promouvoir leurs droits Ces associations sont le lieu de la collectivisation drsquoexpeacuteriences individuelles et

LrsquoAPPORT DES ASSOCIATIONS DANS LA LUTTE CONTRE LE SIDALA RECONNAISSANCEDrsquoUN PATIENT ExPERT

Les recherches sur le sida inteacuteressent les sciences sociales et le droit dans la mesure ougrave lrsquoeacutepideacutemie interroge la prise en charge des malades par les socieacuteteacutes et met les deacutemocraties au deacutefi des ineacutegaliteacutes et des discriminations En trente ans lrsquoimage des malades a beaucoup changeacute et les droits des patients se sont affirmeacutes La recherche reacutealiseacutee agrave lrsquoInstitut Droit et Santeacute de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes porte sur ces eacutevolutions majeures et sur la notion de laquo patient expert raquo Son objectif est de reacutefleacutechir agrave cette notion agrave partir drsquoun travail sur archives drsquoune enquecircte par entretiens et drsquoune analyse de textes de lois

laquo Le patient expert raquo est une figure aux contours encore flous et dont la deacutefinition nrsquoest pas stabiliseacutee Elle renvoie geacuteneacuteralement aux personnes concerneacutees par une pathologie chronique qui par leur expeacuterience de la maladie ont accumuleacute un savoir qui leur permet de devenir acteurs dans leur relation aux soins et au systegraveme de santeacute Devenir acteur cela veut dire par exemple ecirctre un interlocuteur pris en compte par les professionnels de santeacute prendre en charge des formations dans des programmes drsquoeacuteducation theacuterapeutique ou encore devenir repreacutesentant des usagers dans diverses instances locales de gouvernance de santeacute laquo Le patient expert raquo est ainsi devenu un nouvel enjeu des politiques publiques et une figure reconnue juridiquement En effet lrsquoexpertise individuelle et collective des patients relegraveve aujourdrsquohui des droits des malades et usagers du systegraveme de santeacute consacreacutes par la loi du 4 mars 2002

Cette recherche est reacutealiseacutee en partenariat avec lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida gracircce agrave un financement du programme PICRI (partenariat institution-citoyens pour la recherche et

lrsquoinnovation) de la reacutegion Ile-de-France

BiBiA pAVARD DocTEuRE En HisToiRE posT-DocToRAnTE agrave LrsquoinsTiTuT DRoiT ET sAnTeacute uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs

Bibia Pavard

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de production drsquoun savoir sur la maladie qui se construit lors de la rencontre entre les patients et les professionnels de santeacute (engageacutes ou non dans les associations) Leurs actions appuyeacutees sur de reacuteelles compeacutetences conduisent agrave des transformations de la loi Du point de vue de la recherche scientifique lrsquoimplication des associations de patients dans la deacutefinition des protocoles drsquoessais theacuterapeutiques au deacutebut des anneacutees 1990 aux Eacutetats-Unis puis en France constitue une rupture drsquoimportance Le groupe sur les traitements et la recherche theacuterapeutique aussi appeleacute groupe TRT-5 creacuteeacute en 1992 par plusieurs associations a ainsi contribueacute agrave la reacuteglementation des autorisations temporaires drsquoutilisations (Deacutecret n˚94-568 du 8 juillet 1994) qui rendent accessibles pour des pathologies rares et graves sur demande des meacutedicaments encore en phase drsquoessais cliniques et qui nrsquoont pas reccedilu drsquoautorisation de mise sur le marcheacute Des acteurs profanes sont donc parvenus agrave faire prendre en compte les besoins des malades dans la reacutegulation de la distribution des meacutedicaments

LEs ARcHiVEs DE LrsquoAssociATion AiDEsLa recherche se concentre sur le cas de lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida depuis sa creacuteation en 1984 A partir des archives de lrsquoassociation mais aussi des archives du ministegravere de la santeacute ou du Parlement il srsquoagit drsquoeacutetudier la maniegravere dont les savoirs profanes produits par lrsquoassociation sont pris en compte comme expertise et comment lrsquoexpertise associative contribue agrave lrsquoeacutemergence de la figure de patient expert Par exemple un des terrains drsquoaction de lrsquoassociation Aides est le droit comme moyen de deacutefendre les malades contre les discriminations mais aussi comme moyen de faire reconnaicirctre leur place dans le systegraveme de santeacute La reacuteponse aux problegravemes immeacutediats rencontreacutes par les personnes concerneacutees par le VIH-sida permet agrave lrsquoassociation de construire une compeacutetence sur les droits des malades qui est agrave la source de la production de textes geacuteneacuteraux destineacutes agrave modifier la loi Cette expertise juridique est reconnue au moment de la reacuteforme de lrsquohocircpital en 1995 un militant du groupe juridique de Aides est ainsi membre du Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere en tant qursquounique repreacutesentant des associations Cette reacuteforme est de plus une premiegravere eacutetape dans la prise en compte lrsquoexpertise des usagers dans le fonctionnement du systegraveme de santeacute agrave travers leur entreacutee dans les conseils drsquoadministration des hocircpitaux En outre la participation drsquoun repreacutesentant de Aides au Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere est agrave lrsquoorigine de la creacuteation du collectif interassociatif sur la santeacute qui repreacutesente une volonteacute drsquoallier associations de patients et associations de consommateurs dans lrsquoobjectif commun de deacutefendre les droits des usagers du systegraveme de santeacute Le collectif interassociatif sur la santeacute a ainsi un rocircle dans la genegravese de la loi du 4 mars 2002 qui consacre les droits individuels (digniteacute consentement eacuteclaireacute accegraves au dossier meacutedical etc) mais aussi collectifs des malades (notamment agrave travers la possibiliteacute pour les associations de patients de repreacutesenter les usagers dans diverses instances de gouvernance de la santeacute) Lrsquoeacutetude meneacutee a aussi pour objectif de mesurer comment ce nouveau droit de repreacutesentation des usagers a affecteacute les strateacutegies militantes des associations dans le domaine de la santeacute Qui sont ces repreacutesentants des patients et usagers Dans quelles instances lrsquoassociation Aides choisit-elle de srsquoinvestir Voit-on apparaicirctre des experts de lrsquoexpertise des patients

Histoire de AIDESCette association a eacuteteacute creacuteeacutee en 1984 agrave lrsquoinitiative de Daniel Defert agrave la suite du deacutecegraves de Michel Foucault Agrave cette eacutepoque pour le fondateur de lrsquoassociation la nouvelle eacutepideacutemie rend saillant un certain nombre drsquoenjeux lieacutes au savoir et au pouvoir dans la meacutedecine aux relations meacutedecins-malades profondeacutement asymeacutetriques et agrave la place des malades dans la socieacuteteacute une place peu consideacutereacutee Crsquoest drsquoautant plus vrai que le sida touche particuliegraverement au deacutepart des populations stigmatiseacutees socialement - les homosexuels les usagers de drogue et certaines populations migrantes ndash et rajoute un autre stigmate celui de la contagion Les rapports de domination dans la prise en charge de la maladie et les risques de discriminations lieacutes agrave lrsquoeacutepideacutemie sont forts Lrsquoassociation Aides a pour objectif de construire les ressources pour redonner un pouvoir de deacutecision et drsquoaction aux personnes concerneacutees par le VIH-sida Lrsquoassociation produit des connaissances et des compeacutetences agrave partir des malades et pour les malades agrave travers la publication de brochures drsquoouvrages de revues et souvent la tenue de permanences teacuteleacutephoniques de renseignements Comme Daniel Defert lrsquoa exprimeacute lors de la Ve

Confeacuterence internationale sur le sida agrave Montreacuteal en juin 1989 la lutte contre le sida fait eacutemerger laquo un nouveau reacuteformateur social le malade raquo alors mecircme que jusque-lagrave ce sont davantage les meacutedecins qui avaient œuvreacute comme reacuteformateurs sociaux

Ressources Institut Droit et Santeacute wwwinstitutdroitsantecomhomefrhtml Association Aides wwwaidesorg Groupe TRT5 wwwtrt-5org Collectif interassociatif sur la santeacute wwwlecissorg

copy Steacutephane Blot

30 1 France Allemagne Grande Bretagne Italie Espagne Portugal Belgique Suisse Roumanie Feacutedeacuteration de Russie Pays-Bas Suegravede Ukraine Turquie Maroc Irlande Grand Ducheacute du Luxembourg Principauteacute de Monaco Suisse Gregravece Italie Malte Danemark Finlande Islande Norvegravege Estonie Lettonie Lituanie Albanie Bosnie Herzeacutegovine Croatie Hongrie Maceacutedoine Pologne Reacutepublique Tchegraveque Serbie Monteacuteneacutegro Slovaquie Armeacutenie Bieacutelorussie Geacuteorgie Moldavie Algeacuterie Tunisie Israeumll Liban Egypte Iran

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La cOLLecTe drsquoObjeTs sUr LrsquoHISTOIRE ET LA MEacuteMOIRE DU SIDA

Le Museacutee des Civilisations de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee (MUCEM) est un museacutee de socieacuteteacute qui traite des grands problegravemes du contemporain Lrsquoeacutepideacutemie de sida par son extension constitue lrsquoun des problegravemes majeurs de notre socieacuteteacute plus de 40 millions de personnes sont seacuteropositives ou malades du sida dans le monde

Georges Henri Riviegravere le fondateur du museacutee national des Arts et Traditions Populaires dont le MUCEM prend la suite srsquoeacutetait assigneacute la tacircche de laquo donner la parole agrave ceux qui ne lrsquoavaient pas raquo Dans cet esprit le MUCEM accorde une place de choix aux exclus de notre socieacuteteacute Or le sida comme les eacutepideacutemies en geacuteneacuteral entraicircne des exclusions lieacutees agrave de mauvaises informations agrave la peur de la contamination mais aussi agrave la peur de ce qui est diffeacuterent Aussi parler du sida crsquoest parler des droits de lrsquohomme et des combats des malades pour ces droits (droits des femmes et des enfants droits des homosexuels bisexuels et transsexuels des migrants et des sans papiers des usagers de drogues des deacutetenus des prostitueacutes) Avec le sida ce sont les malades eux-mecircmes qui se sont battus (pour la premiegravere fois) pour participer aux congregraves scientifiques et aux deacutecisions qui les concernaient Il a sembleacute important que le museacutee en conserve les traces Le museacutee dans ce domaine comme dans drsquoautres a diffeacuterents rocircles

la conservation drsquoobjets fragiles que lrsquoon ne garde pas neacuteces-sairement

entretenir la meacutemoire des exclus dans une meacutemoire nationale et europeacuteenne

inciter agrave deacutebattre car le museacutee est bien sucircr un lieu de preacutesentation et drsquoexposition ougrave peuvent se deacuterouler des rencontres et des deacutebats

Que sont ces objets

Il y a environ 17 000 objets qui ont eacuteteacute collecteacutes en France et dans 49 pays de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee1 Par objets on entend aussi bien des affiches et cartes postales que des tee-shirts des enveloppes de preacuteservatifs des badges et pinrsquos des banderoles pancartes et tracts de manifestation des produits deacuteriveacutes (par exemple des stylos des tasses portant le ruban rouge) des brochures deacutepliants livres videacuteos CD On peut les classer en trois grandes cateacutegories

objets et documents lieacutes agrave lrsquoinformation et agrave la preacutevention objets et documents relatifs agrave la lutte contre lrsquoexclusion et agrave la

solidariteacute (ruban rouge Journeacutee mondiale de lutte contre le sida le 1er deacutecembre)

objets et documents relatifs aux revendications politiques pour les droits des malades Ils sont riches drsquoenseignements dans des domaines annexes agrave la maladie repreacutesentations de la diffeacuterence repreacutesentations du corps de la sexualiteacute et de la maladie rapport au risque ou encore la place des jeunes et des femmes dans la socieacuteteacute

sTeacutepHAnE ABRioLingeacuteniEuR DrsquoeacuteTuDEs Au cnRs

cERLis uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs mucEmSteacutephane Abriol

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Les fOrmaTiOns de LrsquoUniversiTEacute paris descarTes CONSACREacuteES AU VIH

Master infectiologie microbiologie virologie immunologie (IMVI)

Cohabiliteacute avec lrsquouniversiteacute Paris DiderotResponsables du diplocircme Catherine Fridman (option immunologie) Flore Rozenberg (option virologie) Xavier Nassif (option microbiologie)Cette mention vise agrave former des eacutetudiants scientifiques ingeacutenieurs et meacutedecins dans ces trois grandes speacutecialiteacutes en insistant sur la transversaliteacute des concepts et des approches Chaque speacutecialiteacute Recherche est organiseacutee de faccedilon relativement indeacutependante mais similaire avec des passerelles possibles et souhaiteacutees Un tronc commun par speacutecialiteacute drsquoune dureacutee de deux semaines est organiseacute en collaboration avec lrsquoInstitut Pasteur De nombreux deacuteboucheacutes existent dans la recherche publique et priveacutee ainsi que dans lrsquoenseignement supeacuterieur

Le Master 1er anneacutee est proposeacute soit sous forme drsquoun parcours santeacute reacuteserveacute aux eacutetudiants des filiegraveres santeacute (meacutedecine pharmacie odontologie et maiumleutique) soit sous forme drsquoun parcours scientifique du Master 1er anneacutee IMVI ouvert aux eacutetudiants issus de cursus scientifiques

DIU Prise en charge de lrsquoinfection par le VIH

Responsable du diplocircme Jean-Paul ViardEn raison de lrsquoeacutevolution tregraves rapide des connaissances des techniques et des traitements les praticiens doivent acqueacuterir ou reprendre les bases fondamentales neacutecessaires agrave la compreacutehension des meacutecanismes physiopathologiques du suivi virologique et des traitements de lrsquoinfection agrave VIH

DU Maladies auto-immunes et maladies systeacutemiques

Responsable du diplocircme Loiumlc GuillevinLrsquoobjectif est drsquoapporter aux meacutedecins biologistes pharmaciens une formation approfondie sur ces maladies peu enseigneacutees au cours du cursus eacuteleacutements pathogeacuteniques cliniques paracliniques et theacuterapeutiques neacutecessaires

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Les cOnseiLs dU service inTerUniversiTaire DE MEacuteDECINE PREacuteVENTIVE (SIUMPPS)

Comment se proteacuteger Mecircme srsquoil est difficile drsquoaborder la question du preacuteservatif avec son ou sa partenaire crsquoest pourtant le seul moyen de se proteacuteger du sida et des autres ISTCrsquoest pourquoi le centre de meacutedecine preacuteventive de Paris Descartes le SIUMPPS a distribueacute plus de 15 000 preacuteservatifs en 2012

Que faire apregraves une prise de risque Il est impeacuteratif drsquoeacutevaluer le risque reacuteel qui a eacuteteacute encouru Il est conseilleacute de se rendre immeacutediatement aux urgences hospitaliegraveres ou dans un service de maladies infectieuses ou dans un centre de deacutepistage anonyme et gratuit (CDAG) Un test de deacutepistage vous sera alors proposeacute et un meacutedecin vous recevra lors drsquoun entretien qui lui permettra de mesurer et drsquoanalyser le risque drsquoexposition Si le risque drsquoexposition srsquoavegravere important et si le rapport non proteacutegeacute a eu lieu il y a moins de 48h il est alors possible de prendre un traitement drsquourgence preacuteventif qui peut reacuteduire fortement le risque de contamination Crsquoest le Traitement Post-Exposition (TPE) Ce traitement devra ecirctre pris pendant 4 semaines avec un suivi meacutedical et seacuterologique Il est donc impeacuteratif de reacuteagir immeacutediatement apregraves une prise de risque et de ne pas laisser trop de temps passer Si vous avez deacutepasseacute ce deacutelai de 48h il est absolument neacutecessaire de faire un test de deacutepistage en se rendant dans un CDAG aux urgences dans un service de maladies infectieuses ou dans un laboratoire drsquoanalyses meacutedicales avec lrsquoordonnance drsquoun meacutedecin qui pourra eacuteventuellement prescrire un test de Charge virale VIH Attention les tests de deacutepistage ne permettent une deacutetection des anticorps anti VIH dans le sang qursquoagrave partir de la 6e semaine de contamination Il faut donc attendre 6 semaines apregraves un rapport non proteacutegeacute pour savoir si lrsquoon a eacuteteacute infecteacute et il est donc impeacuteratif de se proteacuteger durant cette peacuteriode drsquoincertitude

Le SIUMPPS est composeacute drsquoeacutequipes pluridisciplinaires (infirmiegraveres meacutedecins psychologues et secreacutetaires) agrave la disposition des eacutetudiants Ce service assure un accueil permanent et personnaliseacute des eacutetudiants qui souhaitent demander conseil controcircler leur eacutetat vaccinal obtenir un certificat meacutedical etc Il propose eacutegalement quelques consultations speacutecialiseacutees (nutrition tabac) des consultations psychologiques45 rue des saints-pegraveres paris 6e

Teacutel 01 42 86 38 74 wwwsiumppsuniv-paris5fr

Les centres de deacutepistage anonyme et gratuit existent dans Paris Ils permettent agrave toute personne de savoir si elle est atteinte par le VIH lrsquoheacutepatite B ou C Certains CDAG sont aussi des Centres drsquoInformation de Deacutepistage et de Diagnostic des Infections Sexuellement Transmissibles (CIDDIST) on y deacutepiste des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) plus speacutecifiques

Liste des centres de deacutepistage anonyme et gratuit agrave Paris

1 Centre Croix-Rouge Franccedilaise 43 rue de Valois - Paris 1er Teacutel 01 42 97 48 29 meacutetro Palais Royal-Museacutee du Louvre (lignes 1 7) Bourse (ligne 3)Bus 48Entreacutee porte vitreacutee agrave cocircteacute de la porte de lrsquoimmeuble Deacutepistage UNIQUEMENT sur RDV

2 Centre Meacutedico-Social municipal Figuier2 rue du Figuier - Paris 4e Teacutel 01 49 96 62 70 meacutetro Saint Paul (ligne 1) Pont Marie (ligne 7) - Bus 67 3 Hocircpital Cochin-Tarnier (AP-HP) 89 rue drsquoAssas - Paris 6e (1er eacutetage) Teacutel 01 58 41 18 17 meacutetro Notre Dame des Champs (ligne 12) - RER B Port Royal - Bus 83

4 Hocircpital Fernand Widal (AP-HP) 200 rue du Faubourg Saint Denis - Paris 10e Secteur Bleu Galerie de gauche Porte 3 Teacutel 01 40 05 43 75 meacutetro Gare du Nord (lignes 4 5) La Chapelle (ligne 2) RER B D Gare du Nord - Bus 32

5 Hocircpital Saint-Louis (AP-HP) 42 rue Bichat - Paris 10e Bacirctiment Lailler accessible par la rue sans entrer dans lrsquohocircpital Teacutel 01 42 49 99 24 ou 01 42 49 42 05 (attention beaucoup drsquoaffluence)meacutetro Reacutepublique (lignes 3 5 8 9 11) Goncourt (ligne 11) Colonel Fabien (ligne 2) Jacques Bonsergent (ligne 5)Bus 75

6 Hocircpital Saint-Antoine (AP-HP) 184 rue du Faubourg Saint Antoine - Paris 12e Secteur Jaune Bacirctiment de lrsquoHorloge 1er Sous-sol Porte 19 Teacutel 01 49 28 24 45meacutetro Reuilly-Diderot (lignes 1 8) Faidherbe-Chaligny (ligne 8)Bus 86

7 Hocircpital Pitieacute Salpeacutetriegravere (AP-HP) 47-83 boulevard de lrsquoHocircpital -Paris 13e Teacutel 01 42 16 10 53Autre entreacutee 52 boulevard Vincent Auriol (M1113125 6 Chevaleret) Bacirctiment de Meacutedecine meacutetro St Marcel (ligne 5) Gare drsquoAusterlitz (lignes 5 10) Chevaleret (ligne 6) - RER c Gare drsquoAusterlitz - Bus 91

8 Centre Meacutedico-Social municipal - CDAGCIDDIST Ridder 3 rue de Ridder - Paris 14e Teacutel 01 58 14 30 30 meacutetro Plaisance (ligne 13) - Bus 62

9 Institut Alfred Fournier25 boulevard Saint-Jacques - Paris 14e Teacutel 01 40 78 26 0071meacutetro Saint-Jacques (ligne 6) Glaciegravere (ligne 6)RER B Denfert-Rochereau - Bus 216

10 Hocircpital Bichat (AP-HP) 46 rue Henri Huchard - Paris 18e Secteur Claude Bernard en direction de la Materniteacute en bas de la passerelle agrave gauche Teacutel 01 40 25 84 34 meacutetro Porte de Saint-Ouen (ligne 13) - Bus 81 - PC2

11 Centre Meacutedico-social municipal - CDAGCIDDIST Belleville 218 rue de Belleville - Paris 20e Teacutel 01 40 33 52 00 meacutetro Teacuteleacutegraphe (ligne 11) Place des Fecirctes (lignes 7bis 11) - Bus 60

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1

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pLAn DE pARis DEs cEnTREs DE DeacutepisTAgE AnonymE ET gRATuiT

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Actif santeacutePermettre aux personnes drsquoecirctre acteur de leur santeacute et de la santeacute109 rue Orfila - 75020 ParisTeacutel 09 50 796 160wwwactif-santeorg Actions traitementsMieux informer pour ecirctre mieux soigneacute190 bd de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 43 67 66 00wwwactions-traitementsorgEmail atactions-traitementsorg

Act Up-ParisAssociation de lutte contre le sida dans la rue dans les meacutedias et dans les institutions Cofondatrice de sidactionBp 287 ndash 75011 Paris Teacutel 01 49 29 44 75wwwactupparisorgEmail actupactupparisorg

ArcatAccompagner orienter preacutevenir informer94-102 rue de Buzenval - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 29 29wwwarcat-santeorgEmail infoarcat-santeorg AIDESFaire avancer la lutte contre le sida crsquoest faire avancer la socieacuteteacute toute entiegravere Teacutel 0805 160 011 (gratuit depuis un poste fixe)wwwaidesorg

Diagonale idfPreacutevenir accompagner heacuteberger creacuteer des solidariteacutes20 avenue de la Terrasse - 91260 Juvisy-sur-OrgeTeacutel 01 69 24 85 60wwwdiagonale-idforgEmail diagonaleidfwanadoofr

Habitat et soinsFavoriser lrsquoaccegraves aux soins et au logement de personnes en situation preacutecaire379 avenue du Preacutesident Wilson - 93210 Saint-DenisTeacutel 01 55 87 55 55wwwgroupe-sosorgEmail soshetsasosorg Hf preacuteventionPreacutevention et sensibilisation sur le VIH et les ISTInstitut de la promotion de la santeacute 3 place de la mairie - 78190 TrappesTeacutel 09 53 84 98 33wwwhf-preventioncomEmail contacthf-preventioncom

Le kiosque infos sida et toxicomaniePreacutevention information orientation sida IST toxicomanie36 rue Geoffroy lrsquoAsnier - 75004 ParisTeacutel 01 44 78 00 00wwwlekiosqueorgEmail infolekiosqueorg

Sida info serviceInformation soutien eacutecoute orientation190 boulevard de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 16 16wwwsida-info-serviceorg

Sidaction Agit sur tous les fronts de la lutte contre le sida 228 rue du Faubourg Saint-Martin - 75010 ParisTeacutel 01 53 26 45 55wwwsidactionorgEmail sidactionsidactionorg

Solidariteacute sidaAider Preacutevenir Deacutefendre16 bis avenue Parmentier - 75011 ParisTeacutel 01 53 10 22 22Email infosolidarite-sidaorg

Centre reacutegional drsquoinformation et de preacutevention du sida (Crips) Icircle de FranceAccueil documentation et formation de toutes personnes en ques-tionnement par rapport au VIHsida ou aux infections14 rue Maublanc - 75015 Paris Teacutel 01 56 80 33 33Email infolecripsnet

Sites web drsquoinformation

VIHorgSite drsquoinformations de deacutebats drsquoeacutechanges au service de la lutte contre le sidawwwvihorg

Sida Info PlusEspace drsquoinformation et drsquoeacutechange pour les seacuteropositifswwwsidainfoplusfr

Les ASSOCIATIONS

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Les Cahiers de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes sont eacutediteacutes par LrsquoUniversiteacute Paris Descartes

Directeur de la publication bull Freacutedeacuteric Dardel

Responsables scientifiques bull Yves Charbitbull Anne Hosmalinbull Christine Rouzioux

Reacutedaction en chef bull Pierre-Yves Clausse bull Alice Tschudy

Coordination bull Brigitte Brohard

Maquette bull Agence Avril

Version numeacuterique bull Virgile Delacirctre

Iconographie bull Photothegraveque Universiteacute

Paris Descartesbull Fotoliabull Institut Pasteur

bull Groupe Institut Cochin Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Huguette amp Prosperbull Mairie de Paris--------------------------------------bull Steacutephane Abriolbull Clarisse Berlioz-Torentbull Marina Cavazzana-Calvobull Yves Charbitbull Odile Launaybull Lisa Haydenbull Anne Hosmalinbull Bibia Pavard bull Leiumlla Perieacutebull Bruno Sargueilbull Carine Tisneacutebull Michaeumll Valente

Ont collaboreacute agrave ce numeacutero institut cochin bull Eacutequipe Cytokines

et infections virales

bull Eacutequipe Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Eacutequipe Interactions hocircte-virus

bull Eacutequipe Interfeacuterence moleacuteculaire entre le virus et la cellule

bull Eacutequipe Phagocytose et invasion bacteacuterienne

bull Eacutequipe Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques

bull Eacutequipe Virus et trafic intracellulaire

Hocircpital necker bull Deacutepartement

de biotheacuterapie bull Eacutequipe Infections agrave VIH

Reacuteservoirs Pharmacologie des Antireacutetroviraux et Preacutevention de la Transmission Megravere Enfant

centre universitaire des saints-pegraveresbull Centre de recherche

sur les liens sociaux (CERLIS)

bull Eacutequipe Chimie amp Biologie Nucleacuteos(t)ides et Immunologie pour la Theacuterapie

bull Eacutequipe Reacutegulation de la Transcription et Maladies Geacuteneacutetiques

bull Institut Droit et Santeacute (IDS)

bull Institut de Recherche sur les Vaccins et lrsquoImmunotheacuterapie des cancers et du sida

bull Service Interuniversitaire de meacutedecine preacuteventive (SIUMPPS)

Faculteacute des sciences pharmaceutiques et Biologiques bull Eacutequipe Meacutecanismes

moleacuteculaires de lrsquoinitiation de la traduction

bull Eacutequipe Structure des ARN interactions et anti-infectieux

centre drsquoinvestigation clinique de vaccinologie cochin pasteur

centre population et Deacuteveloppement (cEpED)

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Reacutemi cHEyniER DiREcTEuR DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipEcyTokinEs ET inFEcTions ViRALEs

CytokinesLes cytokines sont des proteacuteines essentielles au fonctionnement du systegraveme immunitaire Seacutecreacuteteacutees par les lymphocytes T et B les cellules dendritiques et les macrophages mais aussi par des cellules nrsquoappartenant pas au systegraveme immunitaire elles ont pour fonction de maintenir lrsquoeacutequilibre homeacuteostatique du systegraveme immunitaire et de moduler les reacuteponses immunitaires

Parmi ces cytokines nous nous inteacuteressons plus particuliegraverement agrave lrsquointerleukine 7 (IL-7) cytokine cleacute de la reacutegulation des populations lymphocytaires T En raison de son rocircle primordial dans la thymopoiumlese et de son action sur la prolifeacuteration et la survie des lymphocytes T peacuteripheacuteriques cette cytokine est utiliseacutee dans des essais cliniques visant agrave ameacuteliorer la reconstitution immunitaire des patients infecteacutes par le VIH Notre eacutequipe participe agrave lrsquoanalyse des conseacutequences immunologiques et virologiques de cette theacuterapie Nous analysons les effets de cette immunotheacuterapie sur la diversiteacute des lymphocytes T des patients et sur le deacuteveloppement des reacuteponses immunitaires T speacutecifiques du virus De plus nous avons identifieacute ces derniegraveres anneacutees une nouvelle proprieacuteteacute de lrsquoIL-7 qui participe agrave la redistribution des cellules de lrsquoimmuniteacute vers les muqueuses portes drsquoentreacutee de la plupart des pathogegravenes Suite agrave cette deacutecouverte nous eacutetudions chez le macaque rheacutesus lrsquoimpact drsquoun traitement par lrsquoIL-7 sur le deacuteveloppement des reacuteponses immunitaires au niveau des muqueuses induites par des stimulations antigeacuteniques locales Dans ces muqueuses nous analysons eacutegalement lrsquoexpression du reacutecepteur de lrsquoIL-7 dans le but drsquoidentifier les cellules impliqueacutees dans la mise en place des reacuteponses immunitaires muqueuses et drsquoen disseacutequer les meacutecanismes drsquoaction

Parmi les cytokines produites en reacuteponse aux infections nous eacutetudions eacutegalement dans le modegravele macaque infecteacute par le SIVmac la reacuteponse interfeacuteron alpha induite par la reacuteplication virale dans les organes cibles de lrsquoinfection Nous nous inteacuteressons particuliegraverement agrave lrsquoexpression des sous-types drsquointerfeacuteron alpha dont la fonction antivirale et lrsquoactiviteacute inhibitrice de la prolifeacuteration cellulaire restent agrave deacutefinir preacuteciseacutement La compreacutehension des meacutecanismes de reacutegulation de la production de ces cytokines et de leur impact agrave la fois sur la reacuteplication virale et sur le systegraveme immunitaire pendant la primo-infection par le SIV devrait permettre drsquoidentifier de nouvelles voies theacuterapeutiques qui en compleacutement des traitements antireacutetroviraux pourraient permettre un meilleur controcircle de la reacuteplication virale

Enfin notre eacutequipe srsquointeacuteresse aux chimiokines des cytokines speacutecialiseacutees dans la migration et le controcircle de lrsquoactivation des cellules du systegraveme immunitaire Nous eacutetudions la production et le rocircle de ces moleacutecules au niveau des muqueuses chez lrsquoindividu sain et infecteacute dans le but de mieux appreacutehender les meacutecanismes responsables de la reacuteduction du nombre de lymphocytes T observeacutee au cours des premiegraveres semaines drsquoinfection

Eacutetagegravere de laboratoirecopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Reacutemi Cheynier

Particules du virus du sida (VIH) en jaune bourgeonnant agrave la surface drsquoun lymphocyte Image acquise par microscopie eacutelectro-nique agrave balayage puis coloriseacuteeS Guadagnini et M-C Preacutevost N Sol-Foulon et O Schwartz J-M Panaud copy Institut Pasteur

Cellules dendritiques plasmacytoiumldes (en vert) dans la zone T de la rate (marqueacutee par un anticorps anti actine en rouge les noyaux cellulaires sont en bleu) un organe lymphoiumlde ougrave se

produit une forte reacuteplication du VIH-1 ce qui srsquoaccompagne drsquoune forte production drsquoInterfeacuteroncopyLeiumlla Perieacute Anne Hosmalin I Equipe laquo Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques raquo

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Florence Margottin-GoguetcopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

JeacuteRocircmE EsTAquiERDiREcTEuR DE REcHERcHE

Lapoptose la mort cellulaire programmeacuteeLa speacutecificiteacute de nos recherches reacuteside drsquoune part dans une recherche drsquoamont qui vise agrave preacuteciser les meacutecanismes biochimiques et moleacuteculaires impliqueacutes dans les processus de mort cellulaire programmeacutee des cellules cibles du VIH et drsquoautre part dans une recherche drsquoaval qui eacutetudie ces meacutecanismes in vivo agrave travers lrsquoanalyse des modegraveles de Primates Non Humains infecteacutes par SIV Ces modegraveles nous permettent par ailleurs de tester de nouvelles approches theacuterapeutiques Nos reacutecents travaux ont permis de mettre en exergue que lrsquoinfection par le VIHSIV entraine lrsquoapoptose des cellules preacutesentatrices de lrsquoantigegravene cellules neacutecessaires agrave lrsquoeacutetablissement de la reacuteponse immunitaire Il srsquoagit en particulier des cellules monocytaires et dendritiques Ainsi une mort preacutematureacutee de ces cellules participerait agrave lrsquoeacutetablissement du deacuteficit immunitaire associeacute au sida et ce degraves la phase de primo-infection (Laforge Plos Pathogens 2011)

JEAn-pHiLippE HERBEuVALDiREcTEuR DE REcHERcHE

Meacutecanismes de mort cellulaireLe deacuteveloppement drsquoune reacuteponse inneacutee est essentiel pour lutter contre les infections virales elle permet de deacutetecter les caracteacuteristiques invariantes des microbes envahisseurs et drsquoactiver le systegraveme immunitaire gracircce agrave la production de proteacuteines antivirales appeleacutees cytokines En preacutesence du VIH les cellules dendritiques plasmacytoiumldes produisent des interfeacuterons alpha un groupe particulier de cytokines anti-virales Parallegravelement elles preacutesentent agrave leur surface la proteacuteine TRAIL reacuteguleacutee par les interfeacuterons alpha qui induit la mort des cellules environnantes qui la reconnaissent gracircce agrave un reacutecepteur speacutecifique Dans les phases tardives du sida le taux drsquointerfeacuterons alpha augmente alors que le nombre de lymphocytes T CD4 diminue massivement par mort cellulaire programmeacutee Cela suggegravere que ces cytokines jouent un rocircle dans la pathologie induite par le VIH Nous avons montreacute que les patients laquo controcircleurs raquo qui controcirclent beaucoup mieux que les autres la reacuteplication du VIH preacutesentent une mutation geacuteneacutetique pour le reacutecepteur de la proteacuteine TRAIL Ce reacutecepteur est deacutefectueux La mutation geacuteneacutetique induit la seacutequestration dans la cellule du reacutecepteur qui ne peut alors plus interagir avec TRAIL empecircchant les lymphocytes T CD4 de reconnaicirctre TRAIL et donc de deacuteclencher leur mort cellulaire programmeacutee Cette mutation associeacutee au profil des patients laquo controcircleurs raquo pourrait expliquer le maintien du nombre de leurs lymphocytes T CD4 ainsi que la non-progression vers la phase sida

Bataille moleacuteculaire entre le virus et la cellule

FLoREncE mARgoTTin-goguET DiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE ReacuteTRoViRus-quiEscEncE ET pRoLiFeacuteRATion Nos travaux consistent agrave analyser les ressorts de la bataille moleacuteculaire entre le VIH et la cellule Notre but est de montrer comment le VIH deacutetourne lrsquoenvironnement cellulaire agrave son avantage pour pouvoir se deacutevelopper et se multiplier Pour ce faire nous eacutetudions les meacutecanismes de deacutefense cellulaire mis en place contre lrsquoinfection virale et particuliegraverement le rocircle joueacute par les proteacuteines auxiliaires dans lrsquoinfection de la cellule

Ces proteacuteines sont longtemps resteacutees peu eacutetudieacutees et mysteacuterieuses Il existe deux types de VIH le VIH-1 et le VIH-2 Le VIH-2 est moins pathogegravene en raison drsquoune interaction diffeacuterente avec lrsquohocircte Les virus VIH-1 et VIH-2 expriment 5 proteacuteines auxiliaires 3 en commun (VIF VPR et NEF) et 2 speacutecifiques (VPU pour VIH-1 et VPX pour VIH-2) Avant 2002 on ne cernait pas exactement leurs rocircles car on ne les eacutetudiait pas dans des environnements cellulaires adapteacutes A partir de cette date il y a eu un tournant important dans lrsquoeacutetude de ces proteacuteines avec la deacutecouverte des premiers facteurs de restriction cellulaire crsquoest-agrave-dire des facteurs cellulaires pouvant empecirccher la reacuteplication virale degraves que le virus a peacuteneacutetreacute dans la cellule Notre groupe srsquoest inteacuteresseacute alors agrave trois de ces proteacuteines auxiliaires que sont VPU VPR et VPX Nous avons chercheacute agrave savoir comment elles sont capables de contrecarrer les facteurs de restriction Ainsi nous avons mis en eacutevidence le fait que le virus utilise des proteacuteines cellulaires les E3 ubiquitine ligases qui sont des enzymes qui favorisent la deacutegradation de facteurs cellulaires Petit agrave petit il a eacuteteacute montreacute que VIF VPR et VPU utilisent les ubiquitines ligases pour aller deacutegrader des facteurs cellulaires qui empecircchent naturellement la reacuteplication du virus Nous avons prouveacute le fait que le VIH et en particulier sa proteacuteine VPR peut utiliser une mecircme enzyme pour aller deacutegrader plusieurs facteurs Nous avons aussi montreacute que le facteur cellulaire de deacutefense inactiveacute par VPX la proteacuteine SAMHD1 inhibe le virus en reacuteduisant la quantiteacute cellulaire des briques indispensables agrave la synthegravese de lrsquoADN viral les dNTP Agrave lrsquoheure actuelle nous orientons nos recherches sur la proteacuteine VPR Nous nrsquoavons pas encore trouveacute lrsquoenvironnement cellulaire dans lequel lrsquoexpression du facteur de deacutefense que VPR inactive est stimuleacute

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sERgE BeacutenicHou DiREcTEuR DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE ViRus ET TRAFic inTRAcELLuLAiRENotre eacutequipe srsquoattache agrave comprendre comment le virus utilise et deacutetourne des voies cellulaires essentielles pour se multiplier ou pour perturber le fonctionnement des cellules du systegraveme immunitaire Nous eacutetudions plus particuliegraverement les proteacuteines virales de reacutegulation VPR et NEF dont le rocircle est primordial au cours de certaines eacutetapes de la reacuteplication virale VPR intervient plutocirct au cours des eacutetapes preacutecoces du cycle viral concernant la reacutetro-transcription du geacutenome viral ARN en ADN ainsi que dans le transport de ce dernier du cytoplasme au noyau ougrave il sera inteacutegreacute au geacutenome de la cellule infecteacutee Au contraire NEF intervient au cours des eacutetapes tardives du cycle de reacuteplication virale pour permettre lrsquoassemblage et la production des particules virales infectieuses Lrsquoun de nos axes de recherche est drsquoessayer de deacutevelopper des strateacutegies permettant de bloquer ces facteurs viraux afin drsquoinhiber speacutecifiquement leurs fonctions essentielles au cours de lrsquoinfection naturelle Pour la proteacuteine NEF nous avons deacuteveloppeacute des outils moleacuteculaires speacutecifiques correspondant agrave des fragments drsquoanticorps simple-chaine de lama ciblant speacutecifiquement cette proteacuteine virale Dans des cellules infecteacutees par le VIH-1 ces fragments drsquoanticorps anti-NEF sont capables drsquoinhiber la totaliteacute des fonctions et des deacutesordres fonctionnels provoqueacutes par NEFCes inhibiteurs de NEF constituent donc des outils originaux pour lrsquoeacutetude fondamentale agrave la fois in vitro et in vivo des fonctions de NEF mais eacutegalement pour le deacuteveloppement de nouvelles strateacutegies theacuterapeutiques antivirales cibleacutees sur la proteacuteine NEF

Serge Beacutenichoucopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Le VIH trouve lrsquoopportuniteacute de se reacutepliquer de faccedilon explosive dans les lymphocytes T activeacutes par les cellules dendritiques Ici on voit des lymphocytes T (contour vert) interagissant avec une cellule dendritique (rouge noyaux en bleu) Image obtenue en microscopie agrave fluorescence copy Vincent Feuillet Institut Cochin

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Steacutephane Emilianicopy Lisa Hayden

Clarisse Berlioz-Torrent

cLARissE BERLioz-ToRREnT ET sTeacutepHAnE EmiLiAni DiREcTEuRs DE REcHERcHE cHEFs DE LrsquoeacutequipE inTERAcTions HocircTEs-ViRusLrsquoutilisation des multitheacuterapies antireacutetrovirales (Highly Active Anti-reacutetroviral Theacuterapies) pour le traitement de toutes les personnes infecteacutees par le VIH a permis drsquoobtenir des progregraves consideacuterables tant en termes drsquoinhibition de la reacuteplication virale qursquoau niveau de lrsquoameacutelioration de lrsquoeacutetat clinique des patients Cependant ces multitheacuterapies ne peuvent ni eacuteradiquer le VIH ni empecirccher lrsquoapparition de virus reacutesistants Lrsquoun des deacutefis des futures strateacutegies theacuterapeutiques consistera agrave inhiber les interactions entre le virus et son environnement cellulaire Nos recherches srsquoinscrivent dans cette perspective et visent agrave ouvrir de nouvelles voies pour le deacuteveloppement de moleacutecules antivirales

Lrsquoinfection par le VIH est caracteacuteriseacutee par des niveaux eacuteleveacutes de reacuteplication virale et par la propagation du virus dans lrsquoorganisme mecircme pendant la phase cliniquement latente et asymptomatique chez les patients Lrsquoune des particulariteacutes de ce virus est drsquoutiliser en grande partie la machinerie cellulaire de son hocircte pour se reacutepliquer Notre objectif est drsquoexplorer les relations entre le VIH et la cellule hocircte de faccedilon agrave mettre agrave jour les meacutecanismes moleacuteculaires qui sous-tendent la pathogeacutenie reacutetrovirale

La production de particules virales infectieuses implique de nombreuses interactions entre proteacuteines virales et cellulaires au cours de la reacuteplication virale Au cours des cinq derniegraveres anneacutees nos projets ont porteacute sur la caracteacuterisation de ces interactions au cours des diffeacuterentes eacutetapes de la reacuteplication du VIH Nous avons identifieacute et valideacute fonctionnellement des cofacteurs cellulaires controcirclant lrsquointeacutegration du geacutenome viral dans le chromosome de la cellule hocircte Nous avons eacutegalement eacutetudieacute les derniers stades de la reacuteplication virale en mettant lrsquoaccent sur le trafic des composants viraux vers le site drsquoassemblage viral le bourgeonnement la libeacuteration et la maturation des particules virales Lrsquointeacuterecirct de nos eacutetudes repose sur le fait que ces cofacteurs cellulaires peuvent potentiellement devenir de nouvelles cibles pour le deacuteveloppement de theacuterapies anti-virales

Vue drsquoun laboratoire copy Virgile Delacirctre I Service Communication Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Microscope agrave fluorescence I Michaeumll Valente et Sonia Amraoui copy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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cARinE Tisneacute DiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE sTRucTuRE DEs ARn inTERAcTions ET AnTi-inFEcTiEux

Structure des ARN interactions et anti-infectieux Notre eacutequipe eacutetudie depuis une dizaine drsquoanneacutees le rocircle des proteacuteines du VIH-1 chaperonnes (NCp7 et VIF) des ARN pour promouvoir la formation du complexe drsquoinitiation de la transcription inverse du VIH-1 Nous avons utiliseacute la reacutesonance magneacutetique nucleacuteaire (RMN) pour obtenir une description meacutecanistique de la formation de ce complexe impliquant lrsquoARNtLys3 et lrsquoARN geacutenomique viral Le VIH-1 deacutetourne un ARN de transfert (ARNt) de la cellule hocircte lrsquoARNtLys3 pour lrsquoutiliser comme amorce de la transcription inverse de son ARN geacutenomique La formation de lrsquohybride ARNtLys3ARN viral consiste en lrsquoappariement des 18 nucleacuteotides du PBS (lsquoPrimer binding sitersquo) agrave la seacutequence compleacutementaire formant lrsquoextreacutemiteacute 3rsquo1113125de lrsquoARNt amorceLa formation du complexe drsquoinitiation de la transcription inverse (ARNtLys3ARN viral) neacutecessite donc la fusion de la structure tridimensionnelle de lrsquoARNt un eacuteveacutenement qui ne se produit pas spontaneacutement agrave la tempeacuterature physiologique de lrsquohocircte mais neacutecessite lrsquoaction de la proteacuteine de nucleacuteocapside (NCp7)

Lrsquoensemble de nos travaux RMN visant agrave comprendre la formation du complexe ARNtARN viral assisteacutee par la proteacuteine de nucleacuteocapside nous a permis drsquoacceacuteder agrave une vision dynamique de la formation du complexe drsquoinitiation et drsquoidentifier les changements conformationnels subis par ces ARN et les eacutetapes importantes du processus de formation du complexe drsquoinitiation Drsquoautre part nous avons montreacute que la proteacuteine VIF entre en compeacutetition avec la NCp7 pour les mecircmes sites de fixation sur lrsquoARNtLys3 Ce reacutesultat pourrait expliquer pourquoi VIF inhibe lrsquohybridation de lrsquoARN viral agrave lrsquoARNtLys3 reacutealiseacute par la NCp7 Nous eacutetudions actuellement par RMN le rocircle des acides nucleacuteiques dans la maturation par la proteacutease virale de la proteacuteine de nucleacuteocapside

En parallegravele nous avons deacuteveloppeacute une meacutethode originale de criblage par fragment guideacutee par la RMN En utilisant lrsquoARNtLys3 comme ARN modegravele nous avons ainsi deacuteveloppeacute une chimiothegraveque ciblant les ARN et contenant par exemple des moleacutecules liant speacutecifiquement un domaine de lrsquoARNt avec une constante de dissociation dans la gamme du micromolaire

BRuno sARguEiL DiREcTEuR DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE meacutecAnismEs moLeacutecu-LAiREs DE LrsquoiniTiATion DE LA TRADucTion

Meacutecanismes moleacuteculaires de la traduction des proteacuteines du VIH Le VIH virus agrave ARN comprend un gegravene codant pour la proteacuteine Gag qui est le centre de sa structure Nous nous inteacuteressons aux aspects moleacuteculaires de la traduction de ce gegravene Cette eacutetude est importante dans la compreacutehension du cycle du virus dans la cellule et donc de lrsquoinfectionIl y a quelques anneacutees nous avons montreacute que la proteacuteine Gag peut ecirctre produite selon un meacutecanisme original drsquoentreacutee interne des ribosomes (eacuteleacutements centraux de la machinerie cellulaire qui produit les proteacuteines) Nous savons que ce processus repose sur la proprieacuteteacute extraordinaire du geacutenome viral de lier directement le ribosome Nous avons eacutetudieacute lrsquoimplication des autres facteurs de traduction cellulaire dans ce processus Nous avons reconstitueacute les diffeacuterents modes de traduction de lrsquoARN viral in vitro afin de mieux en disseacutequer les meacutecanismes Enfin nous avons deacutemontreacute que ce pheacutenomegravene avait lieu non seulement avec des souches de laboratoires mais aussi avec des isolats provenant de patients Nous cherchons eacutegalement agrave identifier les deacuteterminants du passage de la traduction agrave lrsquoeacutetape de dimeacuterisation du geacutenome du virus Cette phase est primordiale pour la propagation du virus Nous avons montreacute lrsquoimplication de nouvelles seacutequences virales dans le processus de dimeacuterisation Nous cherchons maintenant agrave deacutefinir lrsquoimportance fonctionnelle de ces eacuteleacutements dans la physiologie du virus

ARN

Bruno Sargueil

Carine Tisneacute

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THEacuteRAPIE GEacuteNIQUE DE Lrsquo INFECTION AU VIH UNE ARME EN PLUS mARinA cAVAzzAnA - cALVoREsponsABLE Du DeacutepARTEmEnT DE BioTHeacuteRApiE DE LrsquoHocircpiTAL nEckER - EnFAnTs mALADEs

Malgreacute le succegraves incontestable des antireacutetroviraux dans le traitement de lrsquoinfection agrave VIH le patient nrsquoest pour autant pas deacutebarrasseacute de lrsquoagent infectieux Inflammation chronique et dysimmuniteacute persistent malgreacute le traitement aggravant le pronostic agrave moyen et agrave long terme La persistance de la reacuteplication virale dans des sites cryptiques altegravere lrsquohomeacuteostasie lymphoiumlde et myeacuteloiumlde ainsi que leur fonction Ces limites de lrsquoapproche theacuterapeutique conventionnelle incitent agrave rechercher de nouvelles approches curatives En 2009 la preuve de principe qursquoun traitement curatif eacutetait possible a eacuteteacute publieacutee (Gero Hutter N Engl J Med 2009) Un patient seacuteropositif et atteint drsquoune leuceacutemie aigueuml myeacuteloblastique a eacuteteacute greffeacute avec les cellules souches heacutematopoiumleacutetiques (CSH) HLA geacutenoidentiques provenant drsquoun donneur sain homozygote pour la mutation Δ32 du co-reacutecepteur CCR5 indispensable agrave lrsquoentreacutee du VIH dans les cellules heacutematopoiumleacutetiques Malgreacute lrsquoarrecirct de la tritheacuterapie le patient (AIDS 2011) est resteacute plus de 3 ans sans recrudescence de la charge virale Voilagrave la preuve que la theacuterapie geacutenique peut marcher il srsquoagit de preacutelever les CSH du sujet infecteacute leur confeacuterer in vitro agrave lrsquoaide drsquoun vecteur lentiviral la reacutesistance agrave lrsquoinfection par le virus sauvage endogegravene et de les reacuteinjecter au patient

Agrave partir de cette publication nous avons eacutegalement envisageacute une approche par theacuterapie geacutenique pour des sujets adultes seacuteropositifs Deux protocoles sont en cours de preacuteparation agrave lrsquoHocircpital NeckerParis Descartes en collaboration avec lrsquoHocircpital Saint LouisParis Diderot Le premier protocole qui devrait ecirctre soumis agrave lrsquoANSM fin 2013 utilisera un vecteur lentiviral de grade clinique produit par la socieacuteteacute Calimmune Ce vecteur lentiviral produit un ARN compleacutementaire de CCR5 capable drsquoeacuteteindre lrsquoexpression de ce co-reacutecepteur et un peptide membranaire (maC46) capable drsquo inhiber la fusion du virus avec la membrane cellulaire En parallegravele un consortium europeacuteen soutenu par lrsquoANRS regroupant scientifiques et cliniciens de 5 pays autour de cette theacutematique essaie de valider un nouveau vecteur susceptible de pieacuteger le virus agrave trois niveaux diffeacuterents de son cycle biologique lrsquoentreacutee la reacuteplication et lrsquoinfectiviteacute Trois points semblent essentiels pour obtenir un effet clinique comparable agrave ceux rapporteacutes dans le cas du laquo Patient de Berlin raquo

le taux de cellules transduites doit ecirctre augmenteacute il faut leur donner un avantage seacutelectif initial drsquoune faccedilon artificielle sans avoir agrave recourir agrave lrsquoarrecirct de la tritheacuterapie un controcircle de lrsquoinflammation chronique doit ecirctre preacutevu La complexiteacute de cette theacuterapeutique est telle que des

progregraves ne peuvent ecirctre attendus agrave court terme mais la theacuterapie geacutenique ouvre pour cette infection de nouvelles perspectives

Marina Cavazzana-Calvocopy Huguette amp Propser

Manipulation en laboratoire L2 sous hotte agrave flux laminairecopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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recHercHes EN VACCINOLOGIE

oDiLE LAunAy pu-pH agrave LrsquouniVERsiTeacute pARis DEscARTEs cHEF Du cEnTRE DrsquoinVEsTigATion cLiniquE (cic) DE VAccinoLogiE cocHin-pAsTEuR HocircpiTAL cocHin

Centre drsquoInvestigation Clinique de VaccinologieDepuis la deacutecouverte du virus du sida en 1983 de nombreuses eacutequipes travaillent sur la mise au point drsquoun vaccin En France lrsquoAgence Nationale de Recherche contre le SIDA et les heacutepatites virales (ANRS) srsquoest impliqueacutee tregraves rapidement et avec une forte visibiliteacute internationale dans la recherche vaccinale avec des eacutetudes meneacutees chez lrsquoanimal puis chez des volontaires sains acceptant de participer aux essaisLe CIC de vaccinologie Cochin Pasteur actuellement seul centre de recherche clinique franccedilais deacutedieacute agrave la vaccinologie participe depuis plus de 20 ans aux recherches meneacutees par lrsquoANRS et les industriels du vaccin (en particulier Sanofi Pasteur) pour la mise au point drsquoun vaccin preacuteventif Plusieurs essais ont eacuteteacute reacutealiseacutes au CIC explorant la capaciteacute de diffeacuterents candidats vaccins agrave induire une reacuteponse humorale etou cellulaire contre le VIH chez des sujets sains Ces essais se poursuivent avec deux eacutetudes preacutevues pour deacutemarrer en 2013 dans le cadre du VRI (Vaccine Research Institute) une eacutetude explorant lrsquoimmuniteacute muqueuse vaginale de femmes infecteacutees ou non infecteacutees par le VIH et un essai vaccinal eacutevaluant une strateacutegie de vaccination combinant un vaccin recombinant et des lipopeptides du VIH

Plus reacutecemment des essais eacutevaluant la possibiliteacute de stimuler le systegraveme immunitaire de patients deacutejagrave infecteacutes par le VIH dans lrsquoobjectif de pouvoir retarder la mise en route du traitement antireacutetroviral ou de lrsquointerrompre chez des patients deacutejagrave traiteacutes ont eacuteteacute mis en place au CIC avec des vaccins deacuteveloppeacutes par des eacutequipes de recherche franccedilaises de haut niveau Cette approche appeleacutee eacutegalement laquo vaccination theacuterapeutique raquo est un des moyens envisageacutes dans la possibiliteacute drsquoeacuteradication du virus (HIV cure)

Plusieurs essais ont eacuteteacute reacutealiseacutes au CIC explorant la capaciteacute de diffeacuterents candidats vaccins agrave induire une reacuteponse humorale etou cellulaire contre le VIH chez des sujets sains Les participants agrave ces essais sont inclus dans une cohorte coordonneacutee par le CIC permettant leur suivi agrave long terme

Odile Launay

Paillassecopy Virgile Delacirctre

Service CommunicationPhotothegraveque Universiteacute

Paris Descartes

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moRgAnE BomsEL DiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE EnTReacuteE muquEusE Du ViH ET immuniTeacute muquEusEVers un candidat-vaccin qui bloquerait le virus au niveau des muqueuses geacutenitalesLa porte drsquoentreacutee principale du virus du sida est composeacutee par les muqueuses geacutenitales Notre objectif est de produire un vaccin capable drsquoinduire la production drsquoanticorps dirigeacutes contre le VIH pour bloquer le virus degraves son premier contact avec lrsquoorganisme et eacuteviter sa propagation Nous avons mis au point un candidat-vaccin efficace chez le macaque femelle qui induit ce type drsquoanticorps anti-VIH dans les muqueuses vaginales Les premiers essais cliniques ont montreacute que le vaccin est bien toleacutereacute chez la femme et induit bien les anticorps attendus aux niveau vaginal

Pour parvenir agrave de tels reacutesultats nous avons eacutetudieacute un groupe de femmes reacutesistantes agrave lrsquoinfection malgreacute des rapports sexuels non proteacutegeacutes avec des partenaires seacuteropositifs Pour se proteacuteger ces femmes ont deacuteveloppeacute des anticorps vaginaux contre la proteacuteine transmembranaire Gp41 de lrsquoenveloppe du VIH Il srsquoagit de la partie de lrsquoenveloppe virale la moins variable entre toutes les souches virales du sida Gp41 controcircle agrave la fois lrsquoentreacutee du virus dans les cellules de la muqueuse et lrsquoinfection des lymphocytes T CD4 Nous avons caracteacuteriseacute les parties de Gp41 reconnues par ces anticorps et nous les avons utiliseacutees pour le vaccin Le vecteur vaccinal de ce candidat-vaccin le virosome est utiliseacute chez lrsquoHomme depuis plus de 20 ans dans plusieurs vaccins Gracircce agrave sa surface lipidique mimant celle du virus ce virosome permet aux antigegravenes de Gp41 drsquoadopter une structure similaire agrave celle qursquoils ont in situ Cela favorise lrsquoinduction drsquoanticorps neutralisants lors de la vaccination Chez les singes in vivo ce vaccin fonctionne parfaitement contre les sous-types B du VIH responsables de 90 des infections aux Etats-Unis en Ameacuterique latine et en Europe et contre le sous type C preacutepondeacuterant en Afrique et Asie du sud Ce succegraves est prometteur

Nous eacutetudions eacutegalement les meacutecanismes drsquoentreacutee du VIH au niveau geacutenital chez lrsquohomme car ils restaient mal compris et mal eacutetudieacutes Nous avons deacutemontreacute que la face interne du preacutepuce mais aussi lrsquouregravetre constituent des portes drsquoentreacutee du virus Nous avons identifieacute les cellules et les meacutecanismes mis en jeu les cellules de Langerhans dans le preacutepuce et les macrophages preacutesents dans lrsquoeacutepitheacutelium de lrsquouregravetre Ce sont les premiegraveres cellules qui sont envahies par le VIH Ainsi dans lrsquouregravetre les cellules de lrsquoeacutepitheacutelium srsquoarrecirctent de seacutecreacuteter les signaux retenant les macrophages agrave leur niveau en conseacutequence de quoi les macrophages infecteacutes quittent lrsquoeacutepitheacutelium et permettent au virus de se propager Dans la muqueuse de lrsquouregravetre les lymphocytes T CD4 ne sont pas infecteacutes parce qursquoils sont immatures Ils pourront lrsquoecirctre plus tard apregraves migration du VIH dans les ganglions Nous cherchons agrave preacutesent agrave deacuteterminer si les macrophages de lrsquouregravetre constituent des reacuteservoirs permettant au virus de ne pas ecirctre eacutelimineacute totalement par les tritheacuterapies Ces travaux pourraient permettre aussi lrsquoeacutelaboration de nouvelles strateacutegies de preacutevention

Yonatan Ganor et Morgane BomselcopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Conjugueacute entre une cellule de Langerhans en rouge en cours de transmission du VIH en violet agrave une cellule T en vertCe conjugueacute est localiseacute dans lrsquoeacutepiderme de la partie interne du preacutepuce humain adulte infecteacute ex vivocopy Eacutequipe laquo Entreacutee muqueuse du VIH et Immuniteacute muqueuse raquo

Manipulation en laboratoirecopyVirgile Delacirctre Service CommunicationPhotothegraveque Universiteacute Paris Descartes

20Manipulation sous la hotte agrave flux laminairecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

NOUVELLE PISTE ORIGINALE POUR UN VACCIN CONTRE LE SIDA CHEZ LES MACAQUES JEAn-mARiE AnDRiEu pRoFEssEuR agrave LrsquouniVERsiTeacute pARis DEscARTEs

Mon eacutequipe a montreacute chez le macaque que la suppression de lrsquoactivation des lymphocytes T CD4 deacutejagrave toucheacutes par le virus de lrsquoimmunodeacuteficience simienne (SIV) empecircche la reverse transcription de ce dernier son inteacutegration dans le noyau et in fine sa reacuteplication proteacutegeant ainsi le macaque de lrsquoinfection

Lrsquoactivation du lymphocyte T CD4 toucheacute par le VIH chez lrsquohomme et par le SIV chez le macaque est neacutecessaire agrave la reacuteplication initiale du reacutetrovirus puis agrave sa disseacutemination dans lrsquoorganisme Cette observation a conduit les chercheurs agrave deacutevelopper chez le macaque un vaccin oral constitueacute drsquoune bacteacuterie commensale du tube digestif le Lactobacillus plantarum connue pour favoriser lrsquoinhibition de lrsquoactiviteacute des cellules du systegraveme immunitaire eacutetat aussi appeleacute laquo toleacuterance immunitaire raquo

Agrave lrsquoinverse de tous les vaccins antiviraux existants agrave ce jour chez lrsquohomme ou lrsquoanimal ce vaccin laquo toleacuterogeacutenique raquo (qui induit une toleacuterance speacutecifique) oral et sans toxiciteacute nrsquoa geacuteneacutereacute ni anticorps ni lymphocytes cytotoxiques agrave lrsquoeacutegard du virus ou des cellules infecteacutees Par contre ce vaccin a induit une population jusqursquoalors inconnue de lymphocytes CD8 reacutegulateurs (non cytotoxiques et MHC-IBE restreints) agrave lrsquoorigine de la suppression speacutecifique de lrsquoactivation des lymphocytes CD4 infecteacutes par le SIV Cette suppression a inhibeacute la reverse transcription du virus et la suite de son cycle reacuteplicatif dans le lymphocyte T CD4 proteacutegeant ainsi les macaques de lrsquoinfection Sur 16 macaques vaccineacutes ayant reccedilu de fortes doses de deux souches diffeacuterentes de SIV par voie intrarectale 15 ont eacuteteacute totalement proteacutegeacutes au-delagrave de 14 mois

Comme le SIV le VIH requiert lrsquoactivation du lymphocyte CD4 pour srsquoy multiplier Les scientifiques espegraverent que ce prototype de vaccin oral soit transfeacuterable agrave lrsquohomme chez lequel il devrait ecirctre essayeacute agrave titre prophylactique aussi bien que theacuterapeutique Ce nouveau concept de vaccin toleacuterogeacutenique pourrait aussi srsquoappliquer agrave de nombreux deacutesordres immunologiques

Jean-Marie Andrieucopy Virgile Delacirctre I Service Communication Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

21Observation de cellules au microscopecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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Les recherches meneacutees au CEPED sur le VIH concernent les dimensions sociales de lrsquoeacutepideacutemie qui sont agrave prendre en compte tant au niveau de la preacutevention que de lrsquoaccegraves au deacutepistage et de la prise en charge de la maladie Cette prise en compte des aspects sociaux qui existe pour toute question de santeacute est capitale dans le cas du sida maladie stigmatiseacutee qui touche des ressorts sociaux aussi sensibles Nos projets de recherche mobilisent diffeacuterentes sciences sociales anthropologie sociologie deacutemographie pour analyser et deacutecrypter la complexiteacute des contextes sociaux et familiaux qui conditionnent les comportements

Nous interrogeons en particulier parmi les ressorts sociaux en jeu dans la preacutevention et la prise en charge de la maladie les relations de genre les relations conjugales et familiales lrsquoappartenance agrave une cateacutegorie sociale stigmatiseacutee ou minoritaire (ex homosexuels au Seacuteneacutegal) la reconfiguration des reacuteseaux sociaux professionnels ou familiaux lors de la migration qui peut conduire agrave des situations de vulneacuterabiliteacute (ex migrants subsahariens en France)

Les interactions entre relations de genre et risques lieacutes au sida si elles preacutesentent certaines constantes varient cependant fortement drsquoun contexte culturel agrave lrsquoautre A travers lrsquoeacutetude de contextes eacutepideacutemiques sanitaires et socieacutetaux divers les travaux meneacutes au sein du CEPED srsquointeacuteressent agrave la place des relations de genre dans la gestion des risques drsquoinfection par le VIH dans la sexualiteacute qursquoelle soit conjugale ou extra conjugale heacuteteacuterosexuelle ou homosexuelle et dans la gestion des risques de transmission du VIH via la procreacuteation Le CEPED deacuteveloppe des recherches sur le VIH en Afrique (Cocircte drsquoIvoire Seacuteneacutegal Afrique du Sud Cameroun) et en Asie (Thaiumllande Viecirct Nam) mais aussi dans les territoires franccedilais drsquoAmeacuterique ou aupregraves des migrants africains vivant en France ce qui permet drsquoexplorer lrsquoeacutevolution des rapports de genre et de ses interactions avec les risques du sida dans un contexte de migration Eacutemerge en particulier de notre reacuteflexion la question des formes de conjugaliteacute mobiliseacutees par lrsquoeacutepideacutemie de VIH Cette conjugaliteacute qui ne relegraveve que partiellement du registre sociologique plus conventionnel en termes de groupe familial ou de couple correspond deacutesormais agrave une eacutechelle suppleacutementaire dans la compreacutehension des instances imbriqueacutees (individus famille lignage communauteacute nation etc) qui conditionnent les choix sanitaires et reproductifs Reposant sur une fluiditeacute sociologique plus forte dans les arrangements familiaux que dans les institutions traditionnelles comme la parenteacute qui structurent les socieacuteteacutes du Sud cette notion de conjugaliteacute joue un rocircle deacutecisif dans les deacutecisions theacuterapeutiques comme le deacutepistage ou dans les strateacutegies reproductives et notamment parmi les jeunes adultes Elle pose eacutegalement des questions nouvelles de ciblage pour les politiques de santeacute

Les apprOcHes SOCIO-CULTURELLES DE LrsquoEacutePIDEacuteMIE

yVEs cHARBiT DiREcTEuR Du cEnTRE

popuLATion amp DeacuteVELoppEmEnT ET pRoFEssEuR

DE DeacutemogRApHiEYves Charbit

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LEs REcHERcHEs Au cEpED Dans lrsquoensemble le panorama mondial de lrsquoaccegraves aux soins est marqueacute par des formes prononceacutees drsquoineacutegaliteacutes internationales mais eacutegalement par des formes de discrimination locales notamment en matiegravere de genre Toutefois agrave la diffeacuterence des situations plus anciennes caracteacuteriseacutees par un fort enclavement des pays du Sud et un relatif isolement geacuteographique des questions de deacuteveloppement au sein drsquoensembles sous-reacutegionaux les derniegraveres deacutecennies pointent vers une ouverture progressive mais sans eacutequivalent historique agrave la circulation des personnes des ideacutees et des techniques dans un contexte domineacute par lrsquoeacutelargissement des meacutecanismes de reacutegulation de marcheacute Patients techniques virus et normes sont aujourdrsquohui beaucoup plus mobiles que par le passeacute

Lrsquoaccroissement des eacutechanges lieacute tout autant agrave la circulation migratoire qursquoaux nouvelles technologies de communication aboutit agrave un deacutecloisonnement graduel des espaces sanitaires agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacuteduisant lrsquoeacutecart proprement socioeacuteconomique qui seacutepare les pays deacuteveloppeacutes du reste du monde Pour les sciences sociales cette confrontation reacutecente entre socieacuteteacutes traditionnelles et nouvelles opportuniteacutes et contraintes sanitaires offre au passage un champ drsquoeacutetude privileacutegieacute pour observer la plasticiteacute des systegravemes sociaux et leur capaciteacute variable drsquoadaptation aux changements technologiques ou sanitaires

Nos recherches suivent eacutetroitement lrsquoactualiteacute de la lutte contre le sida actuellement nous sommes engageacutes dans les probleacutematiques de laquo When to treat raquo et de laquo Treatment as prevention raquo Nous examinons en Cocircte drsquoIvoire les effets sociaux que pourraient avoir un deacutepistage geacuteneacuteraliseacute et une mise sous traitement preacutecoce qui sont envisageacutes par lrsquoOMS comme un possible moyen drsquoendiguer la pandeacutemie En Afrique du Sud nous participons au vaste projet de recherche TasP qui vise agrave eacutevaluer lrsquoeffet drsquoun programme combinant deacutepistage geacuteneacuteraliseacute et reacutepeacuteteacute et mise sous traitement preacutecoce sur lrsquoincidence du VIH en population

La plupart des recherches sont meneacutees en relation eacutetroite avec des eacutequipes biomeacutedicales dans un constant souci de dialogue sciences socialessciences biomeacutedicales Les eacutetudes de cohortes que certaines enquecirctes ont permis de mettre en place sont un outil privileacutegieacute pour cet exercice mais le tregraves fort ancrage local dont beacuteneacuteficient les eacutequipes par exemple en Cocircte drsquoIvoire et en Thaiumllande permettent aussi drsquoenvisager des renouvellements meacutethodologiques des opeacuterations agrave lrsquoinitiative des eacutequipes partenaires Cette collaboration entre sciences sociales et sciences biomeacutedicales permet drsquoenrichir la panoplie classique de la santeacute publique ou de lrsquoeacutepideacutemiologie en apportant les outils meacutethodologiques speacutecifiques aux sciences sociales analyses qualitatives approfondies ou recueil de donneacutees biographiques qui explorent les histoires des individus mais aussi drsquoinvestiguer la probleacutematique de la mesure des pheacutenomegravenes en population geacuteneacuterale et ses variations spatiales

LEs DimEnsions sociALEs DE LA pReacuteVEnTion Cet axe de recherche se divise en 4 projets

Projet Elihos eacutevaluer les interventions aupregraves des homosexuels masculins au seacuteneacutegalCette eacutetude avait pour objectif drsquoeacutevaluer lrsquoimpact des interventions en cours aupregraves des populations homosexuelles au Seacuteneacutegal afin de mieux orienter les politiques publiques et priveacutees drsquointerventions sanitaires et sociales partenaires Division ISTsida Seacuteneacutegal CHU Le Dantec Universiteacute Cheich Anta DiopFinancement ANRS

Examen meacutedical agrave Dakarcopy IRD

Recherche sur le sida en AfriqueMichel Dukhan I copy IRD

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Projet Prenahtest preacutevention en couplePlus de 25 millions de nouvelles infections par le VIH sont survenues dans le monde en 2012 et la preacutevention demeure une prioriteacute absolue dans la lutte contre la pandeacutemie mecircme agrave lrsquoegravere des traitements antireacutetroviraux Lrsquoobjectif suivi eacutetait drsquoeacutevaluer la faisabiliteacute et lrsquoimpact drsquoune intervention de conseil preacutenatal du VIH orienteacute vers le couple sur la freacutequence du deacutepistage du partenaire et du conseil de couple et sur les comportements sexuels de reproduction et de preacutevention du VIHpartenaires ISPED Inserm Centre Pasteur Cameroun PRAYAS Inde CENISMI Reacutepublique Dominicaine MCCU GeacuteorgieFinancement ANRS EGPAF

Projet Parcours Lrsquoeacutetude srsquointitule Parcours car il srsquoagit de prendre en compte la maladie dans les diffeacuterentes eacutetapes drsquoun parcours de vie (comment et pourquoi on est exposeacute au risque drsquoecirctre infecteacute la deacutecouverte de son infection puis la vie avec la maladie) eacutegalement marqueacutees par une expeacuterience de migration Il srsquoagit drsquoune grande enquecircte en Ile-de-France aupregraves des migrants drsquoAfrique sub-saharienne qui a pour objectifs de caracteacuteriser les besoins de santeacute et drsquoameacuteliorer les strateacutegies de preacutevention de deacutepistages et de prise en charge dans le domaine de lrsquoinfection VIH et de lrsquoheacutepatite Bpartenaires CESP Inserm INPES Ined RAAC sida AIDES FORIM COMEDE Hocircpital CochinFinancement ANRS

Projet TaSP Le traitement antireacutetroviral comme moyen de preacuteventionCette eacutetude srsquoappuie sur lrsquohypothegravese selon laquelle le deacutepistage VIH de tous les membres drsquoune communauteacute suivi de la mise sous traitement immeacutediat de tous les individus infecteacutes par le VIH quel que soit leur statut immunologique ou clinique preacuteviendrait la transmission du VIH Le projet TasP est un essai randomiseacute en grappes conduit en Afrique du Sud (KwaZulu-Natal) visant agrave estimer directement lrsquoimpact du traitement antireacutetroviral initieacute immeacutediatement apregraves le diagnostic de lrsquoinfection par le VIH et quel que soit le niveau de CD4 des patients non encore eacuteligibles au traitement ARV sur lrsquoincidence de nouvelles infections VIH dans la population geacuteneacuterale de la mecircme reacutegionpartenaires Africa Center for Health and Population Studies ISPED Inserm CESP Inserm SE4S Inserm IRD EA 3620 Paris Descartes Hocircpitaux Universitaires de Genegraveve Massachusets General HospitalFinancement ANRS

Parcours de vie eT saNTEacute cHeZ Les MiGraNTs oriGiNaires drsquoafrique subsaHarieNNe vivaNT eN iLe-de-fraNce

wwwparcours-sante-migrationcom

Une eacutetUde actUellement dans ce centre de santeacute

eacutetUde anonyme et confidentielle

lrsquoeacutetUde noUs concerne toUtes et toUs

Pour ameacuteliorer la santeacute

soins et accomPaGnement

Preacutevention

lUtte contre

lrsquoexclUsion

DimEnsions sociALEs DE LA pRisE En cHARgE DEs mALADEs ET pERsonnEs ATTEinTEs

pRisE En cHARgE ET TRAiTEmEnTs

Projet Living with Antiretrovirals (LIWA)En collaboration avec des chercheurs de lrsquoINED de Chiang Mai University et de lrsquoIRD une eacutetude a eacuteteacute meneacutee en Thaiumllande du Nord sur lrsquoimpact des antireacutetroviraux sur la vie des adultes infecteacutes leur famille leur communauteacute et le systegraveme de santeacuteUne enquecircte biographique a eacuteteacute effectueacutee aupregraves de patients infecteacutes par le VIHsida pour explorer lrsquohistoire familiale reacutesidentielle eacuteducative leurs projets drsquoavenir et leurs reacuteseaux sociaux Lrsquoenquecircte recueille eacutegalement la situation financiegravere des patients les sources de soutien financier la couverture meacutedicale lrsquohistoire meacutedicale deacutetailleacutee y compris le statut immunologique et virologique lrsquoobservance aux traitements (prise reacuteguliegravere et adeacutequate du traitement) les effets secondaires lrsquohistoire de lrsquoinfection agrave VIH (mode de contamination) et de sa deacutecouverte lrsquoannonce du reacutesultat du test la vie affective et sexuelle ainsi que les problegravemes de discrimination partenaires Chiang Mai University INED IRD 174Financement Oxfam GB ANRS

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Projet Teens Living With Antiretrovirals (TEEWA) Gracircce aux progregraves meacutedicaux et aux traitements antireacutetroviraux les enfants infecteacutes agrave la naissance survivent agrave la maladie et peuvent deacutesormais parvenir agrave lrsquoacircge adulte Cependant si la mortaliteacute des patients sous antireacutetroviraux srsquoest effondreacutee elle reste eacuteleveacutee chez les adolescents Lrsquoapproche biographique a eacutegalement eacuteteacute utiliseacutee pour reconstituer les trajectoires de vie des adolescents Neacuteanmoins la vie des adolescents eacutetant souvent eacutemailleacutee de lourds traumatismes (maladie et deacutecegraves de lrsquoun ou des deux parents problegravemes de santeacute tregraves seacutevegraveres expeacuteriences de discrimination) la reconstitution de leurs trajectoires de vie est faite non pas aupregraves des adolescents mais aupregraves des parents ou des tuteurs (care-givers) Lrsquoenquecircte recueille en plus des informations sur lrsquohistoire de la maladie de lrsquoenfant les circonstances de deacutecouverte du diagnostic la reacuteveacutelation du diagnostic agrave lrsquoenfant les problegravemes de discrimination et les problegravemes relationnels des tuteurs avec leurs adolescentspartenaires Chiang Mai University INED IRD 174Financement Oxfam GB sidaction

Projet Temprano social Conseacutequences sociales et comportementales drsquoune mise sous traitement ARV tregraves preacutecoce des patients VIH dans lrsquoessai Temprano Cocircte drsquoIvoireLe projet Temprano social srsquoappuie sur un dispositif de recherche existant lrsquoessai clinique randomiseacute Temprano reacutealiseacute en Cocircte drsquoIvoire pour caracteacuteriser le retentissement drsquoun traitement preacutecoce dans toutes les dimensions de la vie sociale Au sein de cet essai clinique il srsquoagit de comparer les effets dans la sphegravere sociale familiale et conjugale drsquoun traitement antireacutetroviral (ARV) tregraves preacutecoce (agrave partir de 800 CD4mm3) par rapport agrave une mise sous traitement selon les recommandations de lrsquoOMS (350 CD4mm3) Ce projet associe ainsi lrsquoeacutequipe PAC-CI qui conduit lrsquoessai clinique Temprano et des eacutequipes de sciences sociales de la santeacute en France (CEPED Inserm CESP) et en Cocircte drsquoIvoire (ENSEA) partenaires ENSEA Cocircte drsquoIvoire PAC CI Cocircte drsquoIvoire ISPED Inserm CESP InsermFinancement ANRS

Projet Parcours volet qualitatif laquo Relations soignants-soigneacutes et prise en charge des patients neacutes en Afrique subsaharienne vivant avec le VIH ou le VHB en France raquo En France la part des populations neacutees en Afrique subsaharienne parmi les personnes vivant avec le VIH ou avec une heacutepatite B est importante Lrsquoobjectif de cette eacutetude est drsquoanalyser les modes de construction de la relation meacutedecin-malade pour le VIH et pour le VHB deux infections chroniques dont la prise en charge meacutedicale et sociale diffegravere sensiblement Il srsquoagit notamment drsquoeacutetudier lrsquoimpact de la preacutecariteacute administrative sur les attitudes et attentes des patients vis-agrave-vis des soignants la compreacutehension qursquoont les patients de la maladie des traitements et leurs attitudes vis-agrave-vis du suivi meacutedical et de lrsquoobservance les adaptations des pratiques professionnelles agrave la prise en charge des malades eacutetrangers la place des soignants dans les reacuteseaux de soutien des patientspartenaires CESP Inserm INPES Ined RAAC sida AIDES FORIM COMEDE Hocircpital CochinFinancement ANRS

Lutte contre le sidaMarianne Donnat I copy IRD

Lutte contre le sida en ThaiumllandeMichael Wadleigh I copy PHPT-IRD

Affichage en Afrique du SudElisabeth Deliry Antheaume I copy IRD

Campagne de preacutevention meneacutee par les clubs jeunes IRD sur le terrainMaurice Fay I copy IRD

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FEmmEs ViH ET pRocReacuteATion

Travaux de thegraveses en cours sur cette theacutematique

Rupture de la prise en charge des adultes VIH au MaliBien qursquoun suivi meacutedical reacutegulier et durable des Personnes Vivant avec le VIH (P V V I H) soit neacutecessaire pour surveiller lrsquoeacutevolution de la maladie et adapter les traitements certaines drsquoentre elles cessent ce suivi pendant plusieurs mois voire plusieurs anneacutees conseacutecutives Elles mettent ainsi en peacuteril la stabiliteacute de leur eacutetat de santeacute et le succegraves des traitements agrave venir Ce constat amegravene agrave proposer une approche compreacutehensive des ruptures de suivi meacutedical des P V V I H visant agrave identifier et analyser les conditions de production de ces ruptures Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude de terrain conduite en milieu hospitalier et associatif agrave Kayes au Mali aupregraves de P V V I H ayant cesseacute le suivi meacutedical de leur infection agrave un moment donneacute de soignants et acteurs associatifs impliqueacutes dans la prise en charge des P V V I H Les reacutesultats amegravenent agrave concilier trois niveaux drsquoanalyse intrinsegravequement lieacutes individuel relationnel et organisationnel seacuteverine carillon

Prise en charge du VIH dans les entreprises en Cocircte drsquoIvoire En Cocircte drsquoIvoire un pays agrave eacutepideacutemie geacuteneacuteraliseacutee (47 de la population est seacuteropositive ndash estimation 2005) seulement 29 des personnes eacuteligibles au traitement en beacuteneacuteficient (2009) alors mecircme que la gratuiteacute des traitements antireacutetroviraux est en place depuis 2008 Cette difficulteacute agrave atteindre une prise en charge universelle tient agrave plusieurs facteurs tant au niveau de lrsquooffre (manque de moyens et dysfonctionnement structurel du service de santeacute publique coordination drsquoune multipliciteacute drsquoacteurs nationaux et internationaux) que du cocircteacute de la demande (ignorance du statut seacuterologique estimeacute agrave 60 ) Crsquoest dans ce contexte que des entreprises priveacutees se sont lanceacutees dans la lutte contre le VIHsida afin de palier au manque de reacuteponse suffisamment forte des acteurs publics Cette recherche analyse la maniegravere dont les grandes entreprises priveacutees repreacutesentent agrave la fois un cadre privileacutegieacute ougrave se mettent en place des strateacutegies innovantes notamment en matiegravere de deacutepistage universel et de prise en charge preacutecoce tout en eacutetant un lieu fortement marqueacute par le risque de rupture de confidentialiteacute et de discrimination envers les personnes vivant avec le VIH Anne Bekelynck

Habilitation agrave Diriger des Recherches

Prise en charge des patients VIH par la famille au Viecirct-Nam Lrsquohypothegravese centrale examineacutee et valideacutee dans le cadre de ce projet est que la famille joue un rocircle structurant des pratiques et attitudes en tant que recours social et sanitaire en relation avec deux autres ensembles drsquoinstitutions dont la place est deacuteterminante dans la lutte contre le VIHsida le secteur sanitaire et les infrastructures communautaires Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude cas-teacutemoin originale en 2006 et 2008 dans la ville de Halong et la commune rurale de Docircng Triecircu A travers de multiples aspects lrsquoeacutepideacutemie VIHsida apparaicirct comme un reacuteveacutelateur des liens familiaux et sociaux en mecircme temps qursquoun moteur de leur eacutevolution dans un contexte de restructuration du secteur sanitaire de deacuteveloppement des associations et de changement des normes favoriseacutes par les reacuteformes du renouveau meneacutees au cours de ces trois derniegraveres deacutecennies myriam de Loenzien

Procreacuteation et VIH dans les territoires franccedilais drsquoAmeacuterique Guadeloupe Guyane Martinique Saint-MartinLrsquoeacutepideacutemie du VIH dans les deacutepartements franccedilais drsquoAmeacuterique (DFA) et la commune de Saint-Martin se caracteacuterise par des taux drsquoincidence six fois supeacuterieurs agrave ceux de la meacutetropole et une transmission heacuteteacuterosexuelle importante - les femmes y repreacutesentent pregraves de la moitieacute des personnes infecteacutees Lrsquoeacutetude avait pour objectif drsquoanalyser les processus de deacutecision de veacutecu et de prise en charge de la procreacuteation pour les femmes vivant avec le VIHsida dans quatre territoires franccedilais de la Caraiumlbe (Guyane Saint-Martin Guadeloupe Martinique) Elle a eacuteteacute reacutealiseacutee par entretiens semi-directifs et observations aupregraves de 41 femmes concerneacutees par la materniteacute (enceintes en deacutesir de grossesse ou ayant eu au moins un enfant depuis leur deacutepistage) et de 94 professionnels de la santeacute et du social qui les prennent en charge Lrsquoanalyse a porteacute sur lrsquooffre de soins les repreacutesentations et les pratiques des femmes et celles des professionnels partenaires LISST CNRSFinancement ANRS Fondation de France

Thegravese sur cette theacutematique

LrsquoEngAgEmEnT AssociATiF DEs FEmmEs DrsquoAFRiquE suBsAHARiEnnE FAcE Au ViH En FRAncE

Cette thegravese srsquointeacuteresse agrave lrsquoengagement asso-ciatif des femmes drsquoAfrique Subsaharienne face au VIH en France Les objectifs sont ici de comprendre comment la mobilisation collective drsquoexpeacuteriences individuelles du VIH en contexte de migration peut traduire une forme ineacutedite drsquoengagement social et politique ndash individuel et collectif ndash dans une socieacuteteacute drsquoaccueil chargeacutee de repreacutesentations colonialistes de lrsquoalteacuteriteacute Elle vise eacutegalement agrave comprendre comment cette mobilisation favorise une revalorisation pour les autres et pour soi de la position des femmes engageacutees face au VIH au sein des systegravemes de genre et sociaux agrave lrsquoœuvre dans les communau-teacutes drsquoorigine et dans la socieacuteteacute drsquoaccueil marjorie gerbier-Aublanc

pour plus de deacutetails sur ces projets voir wwwcepedorg

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Liste des contributeurs du cEpED agrave ces diffeacuterentes recherches Anne Bekelynk Seacuteverine Carillon Myriam de Loenzien Annabel Desgreacutees du Loucirc Marjorie Gerbier-Aublanc Joseph Larmarange Sophie Lecoeur Heacutelegravene Lepinay Joanna Orne-Gliemann Julie Pannetier Veacuteronique Petit Dolores PouretteLutte contre le sida en Thaiumllande

Gonzague Jourdain I copy IRD

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LE RocircLE mAJEuR DEs AssociATions DE pATiEnTs Les patients experts sont concerneacutes par des pathologies diverses (myopathies diabegravete cancers) mais ce travail qui porte plus particuliegraverement sur le VIH a pour hypothegravese que les associations de lutte contre le sida ont eu un rocircle moteur dans la reconnaissance drsquoune expertise profane des malades agrave partir des anneacutees 1980 Les connaissances meacutedicales au deacutepart tregraves limiteacutees sur cette nouvelle eacutepideacutemie expliquent la place importante laisseacutee au veacutecu des personnes concerneacutees Degraves le deacutebut des anneacutees 1980 des associations se sont creacuteeacutees en Ameacuterique du Nord puis en Europe pour fournir un soutien aux personnes concerneacutees attirer lrsquoattention publiquement sur leur situation et deacutefendre puis promouvoir leurs droits Ces associations sont le lieu de la collectivisation drsquoexpeacuteriences individuelles et

LrsquoAPPORT DES ASSOCIATIONS DANS LA LUTTE CONTRE LE SIDALA RECONNAISSANCEDrsquoUN PATIENT ExPERT

Les recherches sur le sida inteacuteressent les sciences sociales et le droit dans la mesure ougrave lrsquoeacutepideacutemie interroge la prise en charge des malades par les socieacuteteacutes et met les deacutemocraties au deacutefi des ineacutegaliteacutes et des discriminations En trente ans lrsquoimage des malades a beaucoup changeacute et les droits des patients se sont affirmeacutes La recherche reacutealiseacutee agrave lrsquoInstitut Droit et Santeacute de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes porte sur ces eacutevolutions majeures et sur la notion de laquo patient expert raquo Son objectif est de reacutefleacutechir agrave cette notion agrave partir drsquoun travail sur archives drsquoune enquecircte par entretiens et drsquoune analyse de textes de lois

laquo Le patient expert raquo est une figure aux contours encore flous et dont la deacutefinition nrsquoest pas stabiliseacutee Elle renvoie geacuteneacuteralement aux personnes concerneacutees par une pathologie chronique qui par leur expeacuterience de la maladie ont accumuleacute un savoir qui leur permet de devenir acteurs dans leur relation aux soins et au systegraveme de santeacute Devenir acteur cela veut dire par exemple ecirctre un interlocuteur pris en compte par les professionnels de santeacute prendre en charge des formations dans des programmes drsquoeacuteducation theacuterapeutique ou encore devenir repreacutesentant des usagers dans diverses instances locales de gouvernance de santeacute laquo Le patient expert raquo est ainsi devenu un nouvel enjeu des politiques publiques et une figure reconnue juridiquement En effet lrsquoexpertise individuelle et collective des patients relegraveve aujourdrsquohui des droits des malades et usagers du systegraveme de santeacute consacreacutes par la loi du 4 mars 2002

Cette recherche est reacutealiseacutee en partenariat avec lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida gracircce agrave un financement du programme PICRI (partenariat institution-citoyens pour la recherche et

lrsquoinnovation) de la reacutegion Ile-de-France

BiBiA pAVARD DocTEuRE En HisToiRE posT-DocToRAnTE agrave LrsquoinsTiTuT DRoiT ET sAnTeacute uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs

Bibia Pavard

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de production drsquoun savoir sur la maladie qui se construit lors de la rencontre entre les patients et les professionnels de santeacute (engageacutes ou non dans les associations) Leurs actions appuyeacutees sur de reacuteelles compeacutetences conduisent agrave des transformations de la loi Du point de vue de la recherche scientifique lrsquoimplication des associations de patients dans la deacutefinition des protocoles drsquoessais theacuterapeutiques au deacutebut des anneacutees 1990 aux Eacutetats-Unis puis en France constitue une rupture drsquoimportance Le groupe sur les traitements et la recherche theacuterapeutique aussi appeleacute groupe TRT-5 creacuteeacute en 1992 par plusieurs associations a ainsi contribueacute agrave la reacuteglementation des autorisations temporaires drsquoutilisations (Deacutecret n˚94-568 du 8 juillet 1994) qui rendent accessibles pour des pathologies rares et graves sur demande des meacutedicaments encore en phase drsquoessais cliniques et qui nrsquoont pas reccedilu drsquoautorisation de mise sur le marcheacute Des acteurs profanes sont donc parvenus agrave faire prendre en compte les besoins des malades dans la reacutegulation de la distribution des meacutedicaments

LEs ARcHiVEs DE LrsquoAssociATion AiDEsLa recherche se concentre sur le cas de lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida depuis sa creacuteation en 1984 A partir des archives de lrsquoassociation mais aussi des archives du ministegravere de la santeacute ou du Parlement il srsquoagit drsquoeacutetudier la maniegravere dont les savoirs profanes produits par lrsquoassociation sont pris en compte comme expertise et comment lrsquoexpertise associative contribue agrave lrsquoeacutemergence de la figure de patient expert Par exemple un des terrains drsquoaction de lrsquoassociation Aides est le droit comme moyen de deacutefendre les malades contre les discriminations mais aussi comme moyen de faire reconnaicirctre leur place dans le systegraveme de santeacute La reacuteponse aux problegravemes immeacutediats rencontreacutes par les personnes concerneacutees par le VIH-sida permet agrave lrsquoassociation de construire une compeacutetence sur les droits des malades qui est agrave la source de la production de textes geacuteneacuteraux destineacutes agrave modifier la loi Cette expertise juridique est reconnue au moment de la reacuteforme de lrsquohocircpital en 1995 un militant du groupe juridique de Aides est ainsi membre du Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere en tant qursquounique repreacutesentant des associations Cette reacuteforme est de plus une premiegravere eacutetape dans la prise en compte lrsquoexpertise des usagers dans le fonctionnement du systegraveme de santeacute agrave travers leur entreacutee dans les conseils drsquoadministration des hocircpitaux En outre la participation drsquoun repreacutesentant de Aides au Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere est agrave lrsquoorigine de la creacuteation du collectif interassociatif sur la santeacute qui repreacutesente une volonteacute drsquoallier associations de patients et associations de consommateurs dans lrsquoobjectif commun de deacutefendre les droits des usagers du systegraveme de santeacute Le collectif interassociatif sur la santeacute a ainsi un rocircle dans la genegravese de la loi du 4 mars 2002 qui consacre les droits individuels (digniteacute consentement eacuteclaireacute accegraves au dossier meacutedical etc) mais aussi collectifs des malades (notamment agrave travers la possibiliteacute pour les associations de patients de repreacutesenter les usagers dans diverses instances de gouvernance de la santeacute) Lrsquoeacutetude meneacutee a aussi pour objectif de mesurer comment ce nouveau droit de repreacutesentation des usagers a affecteacute les strateacutegies militantes des associations dans le domaine de la santeacute Qui sont ces repreacutesentants des patients et usagers Dans quelles instances lrsquoassociation Aides choisit-elle de srsquoinvestir Voit-on apparaicirctre des experts de lrsquoexpertise des patients

Histoire de AIDESCette association a eacuteteacute creacuteeacutee en 1984 agrave lrsquoinitiative de Daniel Defert agrave la suite du deacutecegraves de Michel Foucault Agrave cette eacutepoque pour le fondateur de lrsquoassociation la nouvelle eacutepideacutemie rend saillant un certain nombre drsquoenjeux lieacutes au savoir et au pouvoir dans la meacutedecine aux relations meacutedecins-malades profondeacutement asymeacutetriques et agrave la place des malades dans la socieacuteteacute une place peu consideacutereacutee Crsquoest drsquoautant plus vrai que le sida touche particuliegraverement au deacutepart des populations stigmatiseacutees socialement - les homosexuels les usagers de drogue et certaines populations migrantes ndash et rajoute un autre stigmate celui de la contagion Les rapports de domination dans la prise en charge de la maladie et les risques de discriminations lieacutes agrave lrsquoeacutepideacutemie sont forts Lrsquoassociation Aides a pour objectif de construire les ressources pour redonner un pouvoir de deacutecision et drsquoaction aux personnes concerneacutees par le VIH-sida Lrsquoassociation produit des connaissances et des compeacutetences agrave partir des malades et pour les malades agrave travers la publication de brochures drsquoouvrages de revues et souvent la tenue de permanences teacuteleacutephoniques de renseignements Comme Daniel Defert lrsquoa exprimeacute lors de la Ve

Confeacuterence internationale sur le sida agrave Montreacuteal en juin 1989 la lutte contre le sida fait eacutemerger laquo un nouveau reacuteformateur social le malade raquo alors mecircme que jusque-lagrave ce sont davantage les meacutedecins qui avaient œuvreacute comme reacuteformateurs sociaux

Ressources Institut Droit et Santeacute wwwinstitutdroitsantecomhomefrhtml Association Aides wwwaidesorg Groupe TRT5 wwwtrt-5org Collectif interassociatif sur la santeacute wwwlecissorg

copy Steacutephane Blot

30 1 France Allemagne Grande Bretagne Italie Espagne Portugal Belgique Suisse Roumanie Feacutedeacuteration de Russie Pays-Bas Suegravede Ukraine Turquie Maroc Irlande Grand Ducheacute du Luxembourg Principauteacute de Monaco Suisse Gregravece Italie Malte Danemark Finlande Islande Norvegravege Estonie Lettonie Lituanie Albanie Bosnie Herzeacutegovine Croatie Hongrie Maceacutedoine Pologne Reacutepublique Tchegraveque Serbie Monteacuteneacutegro Slovaquie Armeacutenie Bieacutelorussie Geacuteorgie Moldavie Algeacuterie Tunisie Israeumll Liban Egypte Iran

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La cOLLecTe drsquoObjeTs sUr LrsquoHISTOIRE ET LA MEacuteMOIRE DU SIDA

Le Museacutee des Civilisations de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee (MUCEM) est un museacutee de socieacuteteacute qui traite des grands problegravemes du contemporain Lrsquoeacutepideacutemie de sida par son extension constitue lrsquoun des problegravemes majeurs de notre socieacuteteacute plus de 40 millions de personnes sont seacuteropositives ou malades du sida dans le monde

Georges Henri Riviegravere le fondateur du museacutee national des Arts et Traditions Populaires dont le MUCEM prend la suite srsquoeacutetait assigneacute la tacircche de laquo donner la parole agrave ceux qui ne lrsquoavaient pas raquo Dans cet esprit le MUCEM accorde une place de choix aux exclus de notre socieacuteteacute Or le sida comme les eacutepideacutemies en geacuteneacuteral entraicircne des exclusions lieacutees agrave de mauvaises informations agrave la peur de la contamination mais aussi agrave la peur de ce qui est diffeacuterent Aussi parler du sida crsquoest parler des droits de lrsquohomme et des combats des malades pour ces droits (droits des femmes et des enfants droits des homosexuels bisexuels et transsexuels des migrants et des sans papiers des usagers de drogues des deacutetenus des prostitueacutes) Avec le sida ce sont les malades eux-mecircmes qui se sont battus (pour la premiegravere fois) pour participer aux congregraves scientifiques et aux deacutecisions qui les concernaient Il a sembleacute important que le museacutee en conserve les traces Le museacutee dans ce domaine comme dans drsquoautres a diffeacuterents rocircles

la conservation drsquoobjets fragiles que lrsquoon ne garde pas neacuteces-sairement

entretenir la meacutemoire des exclus dans une meacutemoire nationale et europeacuteenne

inciter agrave deacutebattre car le museacutee est bien sucircr un lieu de preacutesentation et drsquoexposition ougrave peuvent se deacuterouler des rencontres et des deacutebats

Que sont ces objets

Il y a environ 17 000 objets qui ont eacuteteacute collecteacutes en France et dans 49 pays de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee1 Par objets on entend aussi bien des affiches et cartes postales que des tee-shirts des enveloppes de preacuteservatifs des badges et pinrsquos des banderoles pancartes et tracts de manifestation des produits deacuteriveacutes (par exemple des stylos des tasses portant le ruban rouge) des brochures deacutepliants livres videacuteos CD On peut les classer en trois grandes cateacutegories

objets et documents lieacutes agrave lrsquoinformation et agrave la preacutevention objets et documents relatifs agrave la lutte contre lrsquoexclusion et agrave la

solidariteacute (ruban rouge Journeacutee mondiale de lutte contre le sida le 1er deacutecembre)

objets et documents relatifs aux revendications politiques pour les droits des malades Ils sont riches drsquoenseignements dans des domaines annexes agrave la maladie repreacutesentations de la diffeacuterence repreacutesentations du corps de la sexualiteacute et de la maladie rapport au risque ou encore la place des jeunes et des femmes dans la socieacuteteacute

sTeacutepHAnE ABRioLingeacuteniEuR DrsquoeacuteTuDEs Au cnRs

cERLis uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs mucEmSteacutephane Abriol

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Les fOrmaTiOns de LrsquoUniversiTEacute paris descarTes CONSACREacuteES AU VIH

Master infectiologie microbiologie virologie immunologie (IMVI)

Cohabiliteacute avec lrsquouniversiteacute Paris DiderotResponsables du diplocircme Catherine Fridman (option immunologie) Flore Rozenberg (option virologie) Xavier Nassif (option microbiologie)Cette mention vise agrave former des eacutetudiants scientifiques ingeacutenieurs et meacutedecins dans ces trois grandes speacutecialiteacutes en insistant sur la transversaliteacute des concepts et des approches Chaque speacutecialiteacute Recherche est organiseacutee de faccedilon relativement indeacutependante mais similaire avec des passerelles possibles et souhaiteacutees Un tronc commun par speacutecialiteacute drsquoune dureacutee de deux semaines est organiseacute en collaboration avec lrsquoInstitut Pasteur De nombreux deacuteboucheacutes existent dans la recherche publique et priveacutee ainsi que dans lrsquoenseignement supeacuterieur

Le Master 1er anneacutee est proposeacute soit sous forme drsquoun parcours santeacute reacuteserveacute aux eacutetudiants des filiegraveres santeacute (meacutedecine pharmacie odontologie et maiumleutique) soit sous forme drsquoun parcours scientifique du Master 1er anneacutee IMVI ouvert aux eacutetudiants issus de cursus scientifiques

DIU Prise en charge de lrsquoinfection par le VIH

Responsable du diplocircme Jean-Paul ViardEn raison de lrsquoeacutevolution tregraves rapide des connaissances des techniques et des traitements les praticiens doivent acqueacuterir ou reprendre les bases fondamentales neacutecessaires agrave la compreacutehension des meacutecanismes physiopathologiques du suivi virologique et des traitements de lrsquoinfection agrave VIH

DU Maladies auto-immunes et maladies systeacutemiques

Responsable du diplocircme Loiumlc GuillevinLrsquoobjectif est drsquoapporter aux meacutedecins biologistes pharmaciens une formation approfondie sur ces maladies peu enseigneacutees au cours du cursus eacuteleacutements pathogeacuteniques cliniques paracliniques et theacuterapeutiques neacutecessaires

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Les cOnseiLs dU service inTerUniversiTaire DE MEacuteDECINE PREacuteVENTIVE (SIUMPPS)

Comment se proteacuteger Mecircme srsquoil est difficile drsquoaborder la question du preacuteservatif avec son ou sa partenaire crsquoest pourtant le seul moyen de se proteacuteger du sida et des autres ISTCrsquoest pourquoi le centre de meacutedecine preacuteventive de Paris Descartes le SIUMPPS a distribueacute plus de 15 000 preacuteservatifs en 2012

Que faire apregraves une prise de risque Il est impeacuteratif drsquoeacutevaluer le risque reacuteel qui a eacuteteacute encouru Il est conseilleacute de se rendre immeacutediatement aux urgences hospitaliegraveres ou dans un service de maladies infectieuses ou dans un centre de deacutepistage anonyme et gratuit (CDAG) Un test de deacutepistage vous sera alors proposeacute et un meacutedecin vous recevra lors drsquoun entretien qui lui permettra de mesurer et drsquoanalyser le risque drsquoexposition Si le risque drsquoexposition srsquoavegravere important et si le rapport non proteacutegeacute a eu lieu il y a moins de 48h il est alors possible de prendre un traitement drsquourgence preacuteventif qui peut reacuteduire fortement le risque de contamination Crsquoest le Traitement Post-Exposition (TPE) Ce traitement devra ecirctre pris pendant 4 semaines avec un suivi meacutedical et seacuterologique Il est donc impeacuteratif de reacuteagir immeacutediatement apregraves une prise de risque et de ne pas laisser trop de temps passer Si vous avez deacutepasseacute ce deacutelai de 48h il est absolument neacutecessaire de faire un test de deacutepistage en se rendant dans un CDAG aux urgences dans un service de maladies infectieuses ou dans un laboratoire drsquoanalyses meacutedicales avec lrsquoordonnance drsquoun meacutedecin qui pourra eacuteventuellement prescrire un test de Charge virale VIH Attention les tests de deacutepistage ne permettent une deacutetection des anticorps anti VIH dans le sang qursquoagrave partir de la 6e semaine de contamination Il faut donc attendre 6 semaines apregraves un rapport non proteacutegeacute pour savoir si lrsquoon a eacuteteacute infecteacute et il est donc impeacuteratif de se proteacuteger durant cette peacuteriode drsquoincertitude

Le SIUMPPS est composeacute drsquoeacutequipes pluridisciplinaires (infirmiegraveres meacutedecins psychologues et secreacutetaires) agrave la disposition des eacutetudiants Ce service assure un accueil permanent et personnaliseacute des eacutetudiants qui souhaitent demander conseil controcircler leur eacutetat vaccinal obtenir un certificat meacutedical etc Il propose eacutegalement quelques consultations speacutecialiseacutees (nutrition tabac) des consultations psychologiques45 rue des saints-pegraveres paris 6e

Teacutel 01 42 86 38 74 wwwsiumppsuniv-paris5fr

Les centres de deacutepistage anonyme et gratuit existent dans Paris Ils permettent agrave toute personne de savoir si elle est atteinte par le VIH lrsquoheacutepatite B ou C Certains CDAG sont aussi des Centres drsquoInformation de Deacutepistage et de Diagnostic des Infections Sexuellement Transmissibles (CIDDIST) on y deacutepiste des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) plus speacutecifiques

Liste des centres de deacutepistage anonyme et gratuit agrave Paris

1 Centre Croix-Rouge Franccedilaise 43 rue de Valois - Paris 1er Teacutel 01 42 97 48 29 meacutetro Palais Royal-Museacutee du Louvre (lignes 1 7) Bourse (ligne 3)Bus 48Entreacutee porte vitreacutee agrave cocircteacute de la porte de lrsquoimmeuble Deacutepistage UNIQUEMENT sur RDV

2 Centre Meacutedico-Social municipal Figuier2 rue du Figuier - Paris 4e Teacutel 01 49 96 62 70 meacutetro Saint Paul (ligne 1) Pont Marie (ligne 7) - Bus 67 3 Hocircpital Cochin-Tarnier (AP-HP) 89 rue drsquoAssas - Paris 6e (1er eacutetage) Teacutel 01 58 41 18 17 meacutetro Notre Dame des Champs (ligne 12) - RER B Port Royal - Bus 83

4 Hocircpital Fernand Widal (AP-HP) 200 rue du Faubourg Saint Denis - Paris 10e Secteur Bleu Galerie de gauche Porte 3 Teacutel 01 40 05 43 75 meacutetro Gare du Nord (lignes 4 5) La Chapelle (ligne 2) RER B D Gare du Nord - Bus 32

5 Hocircpital Saint-Louis (AP-HP) 42 rue Bichat - Paris 10e Bacirctiment Lailler accessible par la rue sans entrer dans lrsquohocircpital Teacutel 01 42 49 99 24 ou 01 42 49 42 05 (attention beaucoup drsquoaffluence)meacutetro Reacutepublique (lignes 3 5 8 9 11) Goncourt (ligne 11) Colonel Fabien (ligne 2) Jacques Bonsergent (ligne 5)Bus 75

6 Hocircpital Saint-Antoine (AP-HP) 184 rue du Faubourg Saint Antoine - Paris 12e Secteur Jaune Bacirctiment de lrsquoHorloge 1er Sous-sol Porte 19 Teacutel 01 49 28 24 45meacutetro Reuilly-Diderot (lignes 1 8) Faidherbe-Chaligny (ligne 8)Bus 86

7 Hocircpital Pitieacute Salpeacutetriegravere (AP-HP) 47-83 boulevard de lrsquoHocircpital -Paris 13e Teacutel 01 42 16 10 53Autre entreacutee 52 boulevard Vincent Auriol (M1113125 6 Chevaleret) Bacirctiment de Meacutedecine meacutetro St Marcel (ligne 5) Gare drsquoAusterlitz (lignes 5 10) Chevaleret (ligne 6) - RER c Gare drsquoAusterlitz - Bus 91

8 Centre Meacutedico-Social municipal - CDAGCIDDIST Ridder 3 rue de Ridder - Paris 14e Teacutel 01 58 14 30 30 meacutetro Plaisance (ligne 13) - Bus 62

9 Institut Alfred Fournier25 boulevard Saint-Jacques - Paris 14e Teacutel 01 40 78 26 0071meacutetro Saint-Jacques (ligne 6) Glaciegravere (ligne 6)RER B Denfert-Rochereau - Bus 216

10 Hocircpital Bichat (AP-HP) 46 rue Henri Huchard - Paris 18e Secteur Claude Bernard en direction de la Materniteacute en bas de la passerelle agrave gauche Teacutel 01 40 25 84 34 meacutetro Porte de Saint-Ouen (ligne 13) - Bus 81 - PC2

11 Centre Meacutedico-social municipal - CDAGCIDDIST Belleville 218 rue de Belleville - Paris 20e Teacutel 01 40 33 52 00 meacutetro Teacuteleacutegraphe (ligne 11) Place des Fecirctes (lignes 7bis 11) - Bus 60

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pLAn DE pARis DEs cEnTREs DE DeacutepisTAgE AnonymE ET gRATuiT

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Actif santeacutePermettre aux personnes drsquoecirctre acteur de leur santeacute et de la santeacute109 rue Orfila - 75020 ParisTeacutel 09 50 796 160wwwactif-santeorg Actions traitementsMieux informer pour ecirctre mieux soigneacute190 bd de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 43 67 66 00wwwactions-traitementsorgEmail atactions-traitementsorg

Act Up-ParisAssociation de lutte contre le sida dans la rue dans les meacutedias et dans les institutions Cofondatrice de sidactionBp 287 ndash 75011 Paris Teacutel 01 49 29 44 75wwwactupparisorgEmail actupactupparisorg

ArcatAccompagner orienter preacutevenir informer94-102 rue de Buzenval - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 29 29wwwarcat-santeorgEmail infoarcat-santeorg AIDESFaire avancer la lutte contre le sida crsquoest faire avancer la socieacuteteacute toute entiegravere Teacutel 0805 160 011 (gratuit depuis un poste fixe)wwwaidesorg

Diagonale idfPreacutevenir accompagner heacuteberger creacuteer des solidariteacutes20 avenue de la Terrasse - 91260 Juvisy-sur-OrgeTeacutel 01 69 24 85 60wwwdiagonale-idforgEmail diagonaleidfwanadoofr

Habitat et soinsFavoriser lrsquoaccegraves aux soins et au logement de personnes en situation preacutecaire379 avenue du Preacutesident Wilson - 93210 Saint-DenisTeacutel 01 55 87 55 55wwwgroupe-sosorgEmail soshetsasosorg Hf preacuteventionPreacutevention et sensibilisation sur le VIH et les ISTInstitut de la promotion de la santeacute 3 place de la mairie - 78190 TrappesTeacutel 09 53 84 98 33wwwhf-preventioncomEmail contacthf-preventioncom

Le kiosque infos sida et toxicomaniePreacutevention information orientation sida IST toxicomanie36 rue Geoffroy lrsquoAsnier - 75004 ParisTeacutel 01 44 78 00 00wwwlekiosqueorgEmail infolekiosqueorg

Sida info serviceInformation soutien eacutecoute orientation190 boulevard de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 16 16wwwsida-info-serviceorg

Sidaction Agit sur tous les fronts de la lutte contre le sida 228 rue du Faubourg Saint-Martin - 75010 ParisTeacutel 01 53 26 45 55wwwsidactionorgEmail sidactionsidactionorg

Solidariteacute sidaAider Preacutevenir Deacutefendre16 bis avenue Parmentier - 75011 ParisTeacutel 01 53 10 22 22Email infosolidarite-sidaorg

Centre reacutegional drsquoinformation et de preacutevention du sida (Crips) Icircle de FranceAccueil documentation et formation de toutes personnes en ques-tionnement par rapport au VIHsida ou aux infections14 rue Maublanc - 75015 Paris Teacutel 01 56 80 33 33Email infolecripsnet

Sites web drsquoinformation

VIHorgSite drsquoinformations de deacutebats drsquoeacutechanges au service de la lutte contre le sidawwwvihorg

Sida Info PlusEspace drsquoinformation et drsquoeacutechange pour les seacuteropositifswwwsidainfoplusfr

Les ASSOCIATIONS

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Les Cahiers de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes sont eacutediteacutes par LrsquoUniversiteacute Paris Descartes

Directeur de la publication bull Freacutedeacuteric Dardel

Responsables scientifiques bull Yves Charbitbull Anne Hosmalinbull Christine Rouzioux

Reacutedaction en chef bull Pierre-Yves Clausse bull Alice Tschudy

Coordination bull Brigitte Brohard

Maquette bull Agence Avril

Version numeacuterique bull Virgile Delacirctre

Iconographie bull Photothegraveque Universiteacute

Paris Descartesbull Fotoliabull Institut Pasteur

bull Groupe Institut Cochin Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Huguette amp Prosperbull Mairie de Paris--------------------------------------bull Steacutephane Abriolbull Clarisse Berlioz-Torentbull Marina Cavazzana-Calvobull Yves Charbitbull Odile Launaybull Lisa Haydenbull Anne Hosmalinbull Bibia Pavard bull Leiumlla Perieacutebull Bruno Sargueilbull Carine Tisneacutebull Michaeumll Valente

Ont collaboreacute agrave ce numeacutero institut cochin bull Eacutequipe Cytokines

et infections virales

bull Eacutequipe Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Eacutequipe Interactions hocircte-virus

bull Eacutequipe Interfeacuterence moleacuteculaire entre le virus et la cellule

bull Eacutequipe Phagocytose et invasion bacteacuterienne

bull Eacutequipe Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques

bull Eacutequipe Virus et trafic intracellulaire

Hocircpital necker bull Deacutepartement

de biotheacuterapie bull Eacutequipe Infections agrave VIH

Reacuteservoirs Pharmacologie des Antireacutetroviraux et Preacutevention de la Transmission Megravere Enfant

centre universitaire des saints-pegraveresbull Centre de recherche

sur les liens sociaux (CERLIS)

bull Eacutequipe Chimie amp Biologie Nucleacuteos(t)ides et Immunologie pour la Theacuterapie

bull Eacutequipe Reacutegulation de la Transcription et Maladies Geacuteneacutetiques

bull Institut Droit et Santeacute (IDS)

bull Institut de Recherche sur les Vaccins et lrsquoImmunotheacuterapie des cancers et du sida

bull Service Interuniversitaire de meacutedecine preacuteventive (SIUMPPS)

Faculteacute des sciences pharmaceutiques et Biologiques bull Eacutequipe Meacutecanismes

moleacuteculaires de lrsquoinitiation de la traduction

bull Eacutequipe Structure des ARN interactions et anti-infectieux

centre drsquoinvestigation clinique de vaccinologie cochin pasteur

centre population et Deacuteveloppement (cEpED)

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Florence Margottin-GoguetcopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

JeacuteRocircmE EsTAquiERDiREcTEuR DE REcHERcHE

Lapoptose la mort cellulaire programmeacuteeLa speacutecificiteacute de nos recherches reacuteside drsquoune part dans une recherche drsquoamont qui vise agrave preacuteciser les meacutecanismes biochimiques et moleacuteculaires impliqueacutes dans les processus de mort cellulaire programmeacutee des cellules cibles du VIH et drsquoautre part dans une recherche drsquoaval qui eacutetudie ces meacutecanismes in vivo agrave travers lrsquoanalyse des modegraveles de Primates Non Humains infecteacutes par SIV Ces modegraveles nous permettent par ailleurs de tester de nouvelles approches theacuterapeutiques Nos reacutecents travaux ont permis de mettre en exergue que lrsquoinfection par le VIHSIV entraine lrsquoapoptose des cellules preacutesentatrices de lrsquoantigegravene cellules neacutecessaires agrave lrsquoeacutetablissement de la reacuteponse immunitaire Il srsquoagit en particulier des cellules monocytaires et dendritiques Ainsi une mort preacutematureacutee de ces cellules participerait agrave lrsquoeacutetablissement du deacuteficit immunitaire associeacute au sida et ce degraves la phase de primo-infection (Laforge Plos Pathogens 2011)

JEAn-pHiLippE HERBEuVALDiREcTEuR DE REcHERcHE

Meacutecanismes de mort cellulaireLe deacuteveloppement drsquoune reacuteponse inneacutee est essentiel pour lutter contre les infections virales elle permet de deacutetecter les caracteacuteristiques invariantes des microbes envahisseurs et drsquoactiver le systegraveme immunitaire gracircce agrave la production de proteacuteines antivirales appeleacutees cytokines En preacutesence du VIH les cellules dendritiques plasmacytoiumldes produisent des interfeacuterons alpha un groupe particulier de cytokines anti-virales Parallegravelement elles preacutesentent agrave leur surface la proteacuteine TRAIL reacuteguleacutee par les interfeacuterons alpha qui induit la mort des cellules environnantes qui la reconnaissent gracircce agrave un reacutecepteur speacutecifique Dans les phases tardives du sida le taux drsquointerfeacuterons alpha augmente alors que le nombre de lymphocytes T CD4 diminue massivement par mort cellulaire programmeacutee Cela suggegravere que ces cytokines jouent un rocircle dans la pathologie induite par le VIH Nous avons montreacute que les patients laquo controcircleurs raquo qui controcirclent beaucoup mieux que les autres la reacuteplication du VIH preacutesentent une mutation geacuteneacutetique pour le reacutecepteur de la proteacuteine TRAIL Ce reacutecepteur est deacutefectueux La mutation geacuteneacutetique induit la seacutequestration dans la cellule du reacutecepteur qui ne peut alors plus interagir avec TRAIL empecircchant les lymphocytes T CD4 de reconnaicirctre TRAIL et donc de deacuteclencher leur mort cellulaire programmeacutee Cette mutation associeacutee au profil des patients laquo controcircleurs raquo pourrait expliquer le maintien du nombre de leurs lymphocytes T CD4 ainsi que la non-progression vers la phase sida

Bataille moleacuteculaire entre le virus et la cellule

FLoREncE mARgoTTin-goguET DiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE ReacuteTRoViRus-quiEscEncE ET pRoLiFeacuteRATion Nos travaux consistent agrave analyser les ressorts de la bataille moleacuteculaire entre le VIH et la cellule Notre but est de montrer comment le VIH deacutetourne lrsquoenvironnement cellulaire agrave son avantage pour pouvoir se deacutevelopper et se multiplier Pour ce faire nous eacutetudions les meacutecanismes de deacutefense cellulaire mis en place contre lrsquoinfection virale et particuliegraverement le rocircle joueacute par les proteacuteines auxiliaires dans lrsquoinfection de la cellule

Ces proteacuteines sont longtemps resteacutees peu eacutetudieacutees et mysteacuterieuses Il existe deux types de VIH le VIH-1 et le VIH-2 Le VIH-2 est moins pathogegravene en raison drsquoune interaction diffeacuterente avec lrsquohocircte Les virus VIH-1 et VIH-2 expriment 5 proteacuteines auxiliaires 3 en commun (VIF VPR et NEF) et 2 speacutecifiques (VPU pour VIH-1 et VPX pour VIH-2) Avant 2002 on ne cernait pas exactement leurs rocircles car on ne les eacutetudiait pas dans des environnements cellulaires adapteacutes A partir de cette date il y a eu un tournant important dans lrsquoeacutetude de ces proteacuteines avec la deacutecouverte des premiers facteurs de restriction cellulaire crsquoest-agrave-dire des facteurs cellulaires pouvant empecirccher la reacuteplication virale degraves que le virus a peacuteneacutetreacute dans la cellule Notre groupe srsquoest inteacuteresseacute alors agrave trois de ces proteacuteines auxiliaires que sont VPU VPR et VPX Nous avons chercheacute agrave savoir comment elles sont capables de contrecarrer les facteurs de restriction Ainsi nous avons mis en eacutevidence le fait que le virus utilise des proteacuteines cellulaires les E3 ubiquitine ligases qui sont des enzymes qui favorisent la deacutegradation de facteurs cellulaires Petit agrave petit il a eacuteteacute montreacute que VIF VPR et VPU utilisent les ubiquitines ligases pour aller deacutegrader des facteurs cellulaires qui empecircchent naturellement la reacuteplication du virus Nous avons prouveacute le fait que le VIH et en particulier sa proteacuteine VPR peut utiliser une mecircme enzyme pour aller deacutegrader plusieurs facteurs Nous avons aussi montreacute que le facteur cellulaire de deacutefense inactiveacute par VPX la proteacuteine SAMHD1 inhibe le virus en reacuteduisant la quantiteacute cellulaire des briques indispensables agrave la synthegravese de lrsquoADN viral les dNTP Agrave lrsquoheure actuelle nous orientons nos recherches sur la proteacuteine VPR Nous nrsquoavons pas encore trouveacute lrsquoenvironnement cellulaire dans lequel lrsquoexpression du facteur de deacutefense que VPR inactive est stimuleacute

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sERgE BeacutenicHou DiREcTEuR DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE ViRus ET TRAFic inTRAcELLuLAiRENotre eacutequipe srsquoattache agrave comprendre comment le virus utilise et deacutetourne des voies cellulaires essentielles pour se multiplier ou pour perturber le fonctionnement des cellules du systegraveme immunitaire Nous eacutetudions plus particuliegraverement les proteacuteines virales de reacutegulation VPR et NEF dont le rocircle est primordial au cours de certaines eacutetapes de la reacuteplication virale VPR intervient plutocirct au cours des eacutetapes preacutecoces du cycle viral concernant la reacutetro-transcription du geacutenome viral ARN en ADN ainsi que dans le transport de ce dernier du cytoplasme au noyau ougrave il sera inteacutegreacute au geacutenome de la cellule infecteacutee Au contraire NEF intervient au cours des eacutetapes tardives du cycle de reacuteplication virale pour permettre lrsquoassemblage et la production des particules virales infectieuses Lrsquoun de nos axes de recherche est drsquoessayer de deacutevelopper des strateacutegies permettant de bloquer ces facteurs viraux afin drsquoinhiber speacutecifiquement leurs fonctions essentielles au cours de lrsquoinfection naturelle Pour la proteacuteine NEF nous avons deacuteveloppeacute des outils moleacuteculaires speacutecifiques correspondant agrave des fragments drsquoanticorps simple-chaine de lama ciblant speacutecifiquement cette proteacuteine virale Dans des cellules infecteacutees par le VIH-1 ces fragments drsquoanticorps anti-NEF sont capables drsquoinhiber la totaliteacute des fonctions et des deacutesordres fonctionnels provoqueacutes par NEFCes inhibiteurs de NEF constituent donc des outils originaux pour lrsquoeacutetude fondamentale agrave la fois in vitro et in vivo des fonctions de NEF mais eacutegalement pour le deacuteveloppement de nouvelles strateacutegies theacuterapeutiques antivirales cibleacutees sur la proteacuteine NEF

Serge Beacutenichoucopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Le VIH trouve lrsquoopportuniteacute de se reacutepliquer de faccedilon explosive dans les lymphocytes T activeacutes par les cellules dendritiques Ici on voit des lymphocytes T (contour vert) interagissant avec une cellule dendritique (rouge noyaux en bleu) Image obtenue en microscopie agrave fluorescence copy Vincent Feuillet Institut Cochin

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Steacutephane Emilianicopy Lisa Hayden

Clarisse Berlioz-Torrent

cLARissE BERLioz-ToRREnT ET sTeacutepHAnE EmiLiAni DiREcTEuRs DE REcHERcHE cHEFs DE LrsquoeacutequipE inTERAcTions HocircTEs-ViRusLrsquoutilisation des multitheacuterapies antireacutetrovirales (Highly Active Anti-reacutetroviral Theacuterapies) pour le traitement de toutes les personnes infecteacutees par le VIH a permis drsquoobtenir des progregraves consideacuterables tant en termes drsquoinhibition de la reacuteplication virale qursquoau niveau de lrsquoameacutelioration de lrsquoeacutetat clinique des patients Cependant ces multitheacuterapies ne peuvent ni eacuteradiquer le VIH ni empecirccher lrsquoapparition de virus reacutesistants Lrsquoun des deacutefis des futures strateacutegies theacuterapeutiques consistera agrave inhiber les interactions entre le virus et son environnement cellulaire Nos recherches srsquoinscrivent dans cette perspective et visent agrave ouvrir de nouvelles voies pour le deacuteveloppement de moleacutecules antivirales

Lrsquoinfection par le VIH est caracteacuteriseacutee par des niveaux eacuteleveacutes de reacuteplication virale et par la propagation du virus dans lrsquoorganisme mecircme pendant la phase cliniquement latente et asymptomatique chez les patients Lrsquoune des particulariteacutes de ce virus est drsquoutiliser en grande partie la machinerie cellulaire de son hocircte pour se reacutepliquer Notre objectif est drsquoexplorer les relations entre le VIH et la cellule hocircte de faccedilon agrave mettre agrave jour les meacutecanismes moleacuteculaires qui sous-tendent la pathogeacutenie reacutetrovirale

La production de particules virales infectieuses implique de nombreuses interactions entre proteacuteines virales et cellulaires au cours de la reacuteplication virale Au cours des cinq derniegraveres anneacutees nos projets ont porteacute sur la caracteacuterisation de ces interactions au cours des diffeacuterentes eacutetapes de la reacuteplication du VIH Nous avons identifieacute et valideacute fonctionnellement des cofacteurs cellulaires controcirclant lrsquointeacutegration du geacutenome viral dans le chromosome de la cellule hocircte Nous avons eacutegalement eacutetudieacute les derniers stades de la reacuteplication virale en mettant lrsquoaccent sur le trafic des composants viraux vers le site drsquoassemblage viral le bourgeonnement la libeacuteration et la maturation des particules virales Lrsquointeacuterecirct de nos eacutetudes repose sur le fait que ces cofacteurs cellulaires peuvent potentiellement devenir de nouvelles cibles pour le deacuteveloppement de theacuterapies anti-virales

Vue drsquoun laboratoire copy Virgile Delacirctre I Service Communication Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Microscope agrave fluorescence I Michaeumll Valente et Sonia Amraoui copy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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cARinE Tisneacute DiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE sTRucTuRE DEs ARn inTERAcTions ET AnTi-inFEcTiEux

Structure des ARN interactions et anti-infectieux Notre eacutequipe eacutetudie depuis une dizaine drsquoanneacutees le rocircle des proteacuteines du VIH-1 chaperonnes (NCp7 et VIF) des ARN pour promouvoir la formation du complexe drsquoinitiation de la transcription inverse du VIH-1 Nous avons utiliseacute la reacutesonance magneacutetique nucleacuteaire (RMN) pour obtenir une description meacutecanistique de la formation de ce complexe impliquant lrsquoARNtLys3 et lrsquoARN geacutenomique viral Le VIH-1 deacutetourne un ARN de transfert (ARNt) de la cellule hocircte lrsquoARNtLys3 pour lrsquoutiliser comme amorce de la transcription inverse de son ARN geacutenomique La formation de lrsquohybride ARNtLys3ARN viral consiste en lrsquoappariement des 18 nucleacuteotides du PBS (lsquoPrimer binding sitersquo) agrave la seacutequence compleacutementaire formant lrsquoextreacutemiteacute 3rsquo1113125de lrsquoARNt amorceLa formation du complexe drsquoinitiation de la transcription inverse (ARNtLys3ARN viral) neacutecessite donc la fusion de la structure tridimensionnelle de lrsquoARNt un eacuteveacutenement qui ne se produit pas spontaneacutement agrave la tempeacuterature physiologique de lrsquohocircte mais neacutecessite lrsquoaction de la proteacuteine de nucleacuteocapside (NCp7)

Lrsquoensemble de nos travaux RMN visant agrave comprendre la formation du complexe ARNtARN viral assisteacutee par la proteacuteine de nucleacuteocapside nous a permis drsquoacceacuteder agrave une vision dynamique de la formation du complexe drsquoinitiation et drsquoidentifier les changements conformationnels subis par ces ARN et les eacutetapes importantes du processus de formation du complexe drsquoinitiation Drsquoautre part nous avons montreacute que la proteacuteine VIF entre en compeacutetition avec la NCp7 pour les mecircmes sites de fixation sur lrsquoARNtLys3 Ce reacutesultat pourrait expliquer pourquoi VIF inhibe lrsquohybridation de lrsquoARN viral agrave lrsquoARNtLys3 reacutealiseacute par la NCp7 Nous eacutetudions actuellement par RMN le rocircle des acides nucleacuteiques dans la maturation par la proteacutease virale de la proteacuteine de nucleacuteocapside

En parallegravele nous avons deacuteveloppeacute une meacutethode originale de criblage par fragment guideacutee par la RMN En utilisant lrsquoARNtLys3 comme ARN modegravele nous avons ainsi deacuteveloppeacute une chimiothegraveque ciblant les ARN et contenant par exemple des moleacutecules liant speacutecifiquement un domaine de lrsquoARNt avec une constante de dissociation dans la gamme du micromolaire

BRuno sARguEiL DiREcTEuR DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE meacutecAnismEs moLeacutecu-LAiREs DE LrsquoiniTiATion DE LA TRADucTion

Meacutecanismes moleacuteculaires de la traduction des proteacuteines du VIH Le VIH virus agrave ARN comprend un gegravene codant pour la proteacuteine Gag qui est le centre de sa structure Nous nous inteacuteressons aux aspects moleacuteculaires de la traduction de ce gegravene Cette eacutetude est importante dans la compreacutehension du cycle du virus dans la cellule et donc de lrsquoinfectionIl y a quelques anneacutees nous avons montreacute que la proteacuteine Gag peut ecirctre produite selon un meacutecanisme original drsquoentreacutee interne des ribosomes (eacuteleacutements centraux de la machinerie cellulaire qui produit les proteacuteines) Nous savons que ce processus repose sur la proprieacuteteacute extraordinaire du geacutenome viral de lier directement le ribosome Nous avons eacutetudieacute lrsquoimplication des autres facteurs de traduction cellulaire dans ce processus Nous avons reconstitueacute les diffeacuterents modes de traduction de lrsquoARN viral in vitro afin de mieux en disseacutequer les meacutecanismes Enfin nous avons deacutemontreacute que ce pheacutenomegravene avait lieu non seulement avec des souches de laboratoires mais aussi avec des isolats provenant de patients Nous cherchons eacutegalement agrave identifier les deacuteterminants du passage de la traduction agrave lrsquoeacutetape de dimeacuterisation du geacutenome du virus Cette phase est primordiale pour la propagation du virus Nous avons montreacute lrsquoimplication de nouvelles seacutequences virales dans le processus de dimeacuterisation Nous cherchons maintenant agrave deacutefinir lrsquoimportance fonctionnelle de ces eacuteleacutements dans la physiologie du virus

ARN

Bruno Sargueil

Carine Tisneacute

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THEacuteRAPIE GEacuteNIQUE DE Lrsquo INFECTION AU VIH UNE ARME EN PLUS mARinA cAVAzzAnA - cALVoREsponsABLE Du DeacutepARTEmEnT DE BioTHeacuteRApiE DE LrsquoHocircpiTAL nEckER - EnFAnTs mALADEs

Malgreacute le succegraves incontestable des antireacutetroviraux dans le traitement de lrsquoinfection agrave VIH le patient nrsquoest pour autant pas deacutebarrasseacute de lrsquoagent infectieux Inflammation chronique et dysimmuniteacute persistent malgreacute le traitement aggravant le pronostic agrave moyen et agrave long terme La persistance de la reacuteplication virale dans des sites cryptiques altegravere lrsquohomeacuteostasie lymphoiumlde et myeacuteloiumlde ainsi que leur fonction Ces limites de lrsquoapproche theacuterapeutique conventionnelle incitent agrave rechercher de nouvelles approches curatives En 2009 la preuve de principe qursquoun traitement curatif eacutetait possible a eacuteteacute publieacutee (Gero Hutter N Engl J Med 2009) Un patient seacuteropositif et atteint drsquoune leuceacutemie aigueuml myeacuteloblastique a eacuteteacute greffeacute avec les cellules souches heacutematopoiumleacutetiques (CSH) HLA geacutenoidentiques provenant drsquoun donneur sain homozygote pour la mutation Δ32 du co-reacutecepteur CCR5 indispensable agrave lrsquoentreacutee du VIH dans les cellules heacutematopoiumleacutetiques Malgreacute lrsquoarrecirct de la tritheacuterapie le patient (AIDS 2011) est resteacute plus de 3 ans sans recrudescence de la charge virale Voilagrave la preuve que la theacuterapie geacutenique peut marcher il srsquoagit de preacutelever les CSH du sujet infecteacute leur confeacuterer in vitro agrave lrsquoaide drsquoun vecteur lentiviral la reacutesistance agrave lrsquoinfection par le virus sauvage endogegravene et de les reacuteinjecter au patient

Agrave partir de cette publication nous avons eacutegalement envisageacute une approche par theacuterapie geacutenique pour des sujets adultes seacuteropositifs Deux protocoles sont en cours de preacuteparation agrave lrsquoHocircpital NeckerParis Descartes en collaboration avec lrsquoHocircpital Saint LouisParis Diderot Le premier protocole qui devrait ecirctre soumis agrave lrsquoANSM fin 2013 utilisera un vecteur lentiviral de grade clinique produit par la socieacuteteacute Calimmune Ce vecteur lentiviral produit un ARN compleacutementaire de CCR5 capable drsquoeacuteteindre lrsquoexpression de ce co-reacutecepteur et un peptide membranaire (maC46) capable drsquo inhiber la fusion du virus avec la membrane cellulaire En parallegravele un consortium europeacuteen soutenu par lrsquoANRS regroupant scientifiques et cliniciens de 5 pays autour de cette theacutematique essaie de valider un nouveau vecteur susceptible de pieacuteger le virus agrave trois niveaux diffeacuterents de son cycle biologique lrsquoentreacutee la reacuteplication et lrsquoinfectiviteacute Trois points semblent essentiels pour obtenir un effet clinique comparable agrave ceux rapporteacutes dans le cas du laquo Patient de Berlin raquo

le taux de cellules transduites doit ecirctre augmenteacute il faut leur donner un avantage seacutelectif initial drsquoune faccedilon artificielle sans avoir agrave recourir agrave lrsquoarrecirct de la tritheacuterapie un controcircle de lrsquoinflammation chronique doit ecirctre preacutevu La complexiteacute de cette theacuterapeutique est telle que des

progregraves ne peuvent ecirctre attendus agrave court terme mais la theacuterapie geacutenique ouvre pour cette infection de nouvelles perspectives

Marina Cavazzana-Calvocopy Huguette amp Propser

Manipulation en laboratoire L2 sous hotte agrave flux laminairecopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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recHercHes EN VACCINOLOGIE

oDiLE LAunAy pu-pH agrave LrsquouniVERsiTeacute pARis DEscARTEs cHEF Du cEnTRE DrsquoinVEsTigATion cLiniquE (cic) DE VAccinoLogiE cocHin-pAsTEuR HocircpiTAL cocHin

Centre drsquoInvestigation Clinique de VaccinologieDepuis la deacutecouverte du virus du sida en 1983 de nombreuses eacutequipes travaillent sur la mise au point drsquoun vaccin En France lrsquoAgence Nationale de Recherche contre le SIDA et les heacutepatites virales (ANRS) srsquoest impliqueacutee tregraves rapidement et avec une forte visibiliteacute internationale dans la recherche vaccinale avec des eacutetudes meneacutees chez lrsquoanimal puis chez des volontaires sains acceptant de participer aux essaisLe CIC de vaccinologie Cochin Pasteur actuellement seul centre de recherche clinique franccedilais deacutedieacute agrave la vaccinologie participe depuis plus de 20 ans aux recherches meneacutees par lrsquoANRS et les industriels du vaccin (en particulier Sanofi Pasteur) pour la mise au point drsquoun vaccin preacuteventif Plusieurs essais ont eacuteteacute reacutealiseacutes au CIC explorant la capaciteacute de diffeacuterents candidats vaccins agrave induire une reacuteponse humorale etou cellulaire contre le VIH chez des sujets sains Ces essais se poursuivent avec deux eacutetudes preacutevues pour deacutemarrer en 2013 dans le cadre du VRI (Vaccine Research Institute) une eacutetude explorant lrsquoimmuniteacute muqueuse vaginale de femmes infecteacutees ou non infecteacutees par le VIH et un essai vaccinal eacutevaluant une strateacutegie de vaccination combinant un vaccin recombinant et des lipopeptides du VIH

Plus reacutecemment des essais eacutevaluant la possibiliteacute de stimuler le systegraveme immunitaire de patients deacutejagrave infecteacutes par le VIH dans lrsquoobjectif de pouvoir retarder la mise en route du traitement antireacutetroviral ou de lrsquointerrompre chez des patients deacutejagrave traiteacutes ont eacuteteacute mis en place au CIC avec des vaccins deacuteveloppeacutes par des eacutequipes de recherche franccedilaises de haut niveau Cette approche appeleacutee eacutegalement laquo vaccination theacuterapeutique raquo est un des moyens envisageacutes dans la possibiliteacute drsquoeacuteradication du virus (HIV cure)

Plusieurs essais ont eacuteteacute reacutealiseacutes au CIC explorant la capaciteacute de diffeacuterents candidats vaccins agrave induire une reacuteponse humorale etou cellulaire contre le VIH chez des sujets sains Les participants agrave ces essais sont inclus dans une cohorte coordonneacutee par le CIC permettant leur suivi agrave long terme

Odile Launay

Paillassecopy Virgile Delacirctre

Service CommunicationPhotothegraveque Universiteacute

Paris Descartes

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moRgAnE BomsEL DiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE EnTReacuteE muquEusE Du ViH ET immuniTeacute muquEusEVers un candidat-vaccin qui bloquerait le virus au niveau des muqueuses geacutenitalesLa porte drsquoentreacutee principale du virus du sida est composeacutee par les muqueuses geacutenitales Notre objectif est de produire un vaccin capable drsquoinduire la production drsquoanticorps dirigeacutes contre le VIH pour bloquer le virus degraves son premier contact avec lrsquoorganisme et eacuteviter sa propagation Nous avons mis au point un candidat-vaccin efficace chez le macaque femelle qui induit ce type drsquoanticorps anti-VIH dans les muqueuses vaginales Les premiers essais cliniques ont montreacute que le vaccin est bien toleacutereacute chez la femme et induit bien les anticorps attendus aux niveau vaginal

Pour parvenir agrave de tels reacutesultats nous avons eacutetudieacute un groupe de femmes reacutesistantes agrave lrsquoinfection malgreacute des rapports sexuels non proteacutegeacutes avec des partenaires seacuteropositifs Pour se proteacuteger ces femmes ont deacuteveloppeacute des anticorps vaginaux contre la proteacuteine transmembranaire Gp41 de lrsquoenveloppe du VIH Il srsquoagit de la partie de lrsquoenveloppe virale la moins variable entre toutes les souches virales du sida Gp41 controcircle agrave la fois lrsquoentreacutee du virus dans les cellules de la muqueuse et lrsquoinfection des lymphocytes T CD4 Nous avons caracteacuteriseacute les parties de Gp41 reconnues par ces anticorps et nous les avons utiliseacutees pour le vaccin Le vecteur vaccinal de ce candidat-vaccin le virosome est utiliseacute chez lrsquoHomme depuis plus de 20 ans dans plusieurs vaccins Gracircce agrave sa surface lipidique mimant celle du virus ce virosome permet aux antigegravenes de Gp41 drsquoadopter une structure similaire agrave celle qursquoils ont in situ Cela favorise lrsquoinduction drsquoanticorps neutralisants lors de la vaccination Chez les singes in vivo ce vaccin fonctionne parfaitement contre les sous-types B du VIH responsables de 90 des infections aux Etats-Unis en Ameacuterique latine et en Europe et contre le sous type C preacutepondeacuterant en Afrique et Asie du sud Ce succegraves est prometteur

Nous eacutetudions eacutegalement les meacutecanismes drsquoentreacutee du VIH au niveau geacutenital chez lrsquohomme car ils restaient mal compris et mal eacutetudieacutes Nous avons deacutemontreacute que la face interne du preacutepuce mais aussi lrsquouregravetre constituent des portes drsquoentreacutee du virus Nous avons identifieacute les cellules et les meacutecanismes mis en jeu les cellules de Langerhans dans le preacutepuce et les macrophages preacutesents dans lrsquoeacutepitheacutelium de lrsquouregravetre Ce sont les premiegraveres cellules qui sont envahies par le VIH Ainsi dans lrsquouregravetre les cellules de lrsquoeacutepitheacutelium srsquoarrecirctent de seacutecreacuteter les signaux retenant les macrophages agrave leur niveau en conseacutequence de quoi les macrophages infecteacutes quittent lrsquoeacutepitheacutelium et permettent au virus de se propager Dans la muqueuse de lrsquouregravetre les lymphocytes T CD4 ne sont pas infecteacutes parce qursquoils sont immatures Ils pourront lrsquoecirctre plus tard apregraves migration du VIH dans les ganglions Nous cherchons agrave preacutesent agrave deacuteterminer si les macrophages de lrsquouregravetre constituent des reacuteservoirs permettant au virus de ne pas ecirctre eacutelimineacute totalement par les tritheacuterapies Ces travaux pourraient permettre aussi lrsquoeacutelaboration de nouvelles strateacutegies de preacutevention

Yonatan Ganor et Morgane BomselcopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Conjugueacute entre une cellule de Langerhans en rouge en cours de transmission du VIH en violet agrave une cellule T en vertCe conjugueacute est localiseacute dans lrsquoeacutepiderme de la partie interne du preacutepuce humain adulte infecteacute ex vivocopy Eacutequipe laquo Entreacutee muqueuse du VIH et Immuniteacute muqueuse raquo

Manipulation en laboratoirecopyVirgile Delacirctre Service CommunicationPhotothegraveque Universiteacute Paris Descartes

20Manipulation sous la hotte agrave flux laminairecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

NOUVELLE PISTE ORIGINALE POUR UN VACCIN CONTRE LE SIDA CHEZ LES MACAQUES JEAn-mARiE AnDRiEu pRoFEssEuR agrave LrsquouniVERsiTeacute pARis DEscARTEs

Mon eacutequipe a montreacute chez le macaque que la suppression de lrsquoactivation des lymphocytes T CD4 deacutejagrave toucheacutes par le virus de lrsquoimmunodeacuteficience simienne (SIV) empecircche la reverse transcription de ce dernier son inteacutegration dans le noyau et in fine sa reacuteplication proteacutegeant ainsi le macaque de lrsquoinfection

Lrsquoactivation du lymphocyte T CD4 toucheacute par le VIH chez lrsquohomme et par le SIV chez le macaque est neacutecessaire agrave la reacuteplication initiale du reacutetrovirus puis agrave sa disseacutemination dans lrsquoorganisme Cette observation a conduit les chercheurs agrave deacutevelopper chez le macaque un vaccin oral constitueacute drsquoune bacteacuterie commensale du tube digestif le Lactobacillus plantarum connue pour favoriser lrsquoinhibition de lrsquoactiviteacute des cellules du systegraveme immunitaire eacutetat aussi appeleacute laquo toleacuterance immunitaire raquo

Agrave lrsquoinverse de tous les vaccins antiviraux existants agrave ce jour chez lrsquohomme ou lrsquoanimal ce vaccin laquo toleacuterogeacutenique raquo (qui induit une toleacuterance speacutecifique) oral et sans toxiciteacute nrsquoa geacuteneacutereacute ni anticorps ni lymphocytes cytotoxiques agrave lrsquoeacutegard du virus ou des cellules infecteacutees Par contre ce vaccin a induit une population jusqursquoalors inconnue de lymphocytes CD8 reacutegulateurs (non cytotoxiques et MHC-IBE restreints) agrave lrsquoorigine de la suppression speacutecifique de lrsquoactivation des lymphocytes CD4 infecteacutes par le SIV Cette suppression a inhibeacute la reverse transcription du virus et la suite de son cycle reacuteplicatif dans le lymphocyte T CD4 proteacutegeant ainsi les macaques de lrsquoinfection Sur 16 macaques vaccineacutes ayant reccedilu de fortes doses de deux souches diffeacuterentes de SIV par voie intrarectale 15 ont eacuteteacute totalement proteacutegeacutes au-delagrave de 14 mois

Comme le SIV le VIH requiert lrsquoactivation du lymphocyte CD4 pour srsquoy multiplier Les scientifiques espegraverent que ce prototype de vaccin oral soit transfeacuterable agrave lrsquohomme chez lequel il devrait ecirctre essayeacute agrave titre prophylactique aussi bien que theacuterapeutique Ce nouveau concept de vaccin toleacuterogeacutenique pourrait aussi srsquoappliquer agrave de nombreux deacutesordres immunologiques

Jean-Marie Andrieucopy Virgile Delacirctre I Service Communication Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

21Observation de cellules au microscopecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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Les recherches meneacutees au CEPED sur le VIH concernent les dimensions sociales de lrsquoeacutepideacutemie qui sont agrave prendre en compte tant au niveau de la preacutevention que de lrsquoaccegraves au deacutepistage et de la prise en charge de la maladie Cette prise en compte des aspects sociaux qui existe pour toute question de santeacute est capitale dans le cas du sida maladie stigmatiseacutee qui touche des ressorts sociaux aussi sensibles Nos projets de recherche mobilisent diffeacuterentes sciences sociales anthropologie sociologie deacutemographie pour analyser et deacutecrypter la complexiteacute des contextes sociaux et familiaux qui conditionnent les comportements

Nous interrogeons en particulier parmi les ressorts sociaux en jeu dans la preacutevention et la prise en charge de la maladie les relations de genre les relations conjugales et familiales lrsquoappartenance agrave une cateacutegorie sociale stigmatiseacutee ou minoritaire (ex homosexuels au Seacuteneacutegal) la reconfiguration des reacuteseaux sociaux professionnels ou familiaux lors de la migration qui peut conduire agrave des situations de vulneacuterabiliteacute (ex migrants subsahariens en France)

Les interactions entre relations de genre et risques lieacutes au sida si elles preacutesentent certaines constantes varient cependant fortement drsquoun contexte culturel agrave lrsquoautre A travers lrsquoeacutetude de contextes eacutepideacutemiques sanitaires et socieacutetaux divers les travaux meneacutes au sein du CEPED srsquointeacuteressent agrave la place des relations de genre dans la gestion des risques drsquoinfection par le VIH dans la sexualiteacute qursquoelle soit conjugale ou extra conjugale heacuteteacuterosexuelle ou homosexuelle et dans la gestion des risques de transmission du VIH via la procreacuteation Le CEPED deacuteveloppe des recherches sur le VIH en Afrique (Cocircte drsquoIvoire Seacuteneacutegal Afrique du Sud Cameroun) et en Asie (Thaiumllande Viecirct Nam) mais aussi dans les territoires franccedilais drsquoAmeacuterique ou aupregraves des migrants africains vivant en France ce qui permet drsquoexplorer lrsquoeacutevolution des rapports de genre et de ses interactions avec les risques du sida dans un contexte de migration Eacutemerge en particulier de notre reacuteflexion la question des formes de conjugaliteacute mobiliseacutees par lrsquoeacutepideacutemie de VIH Cette conjugaliteacute qui ne relegraveve que partiellement du registre sociologique plus conventionnel en termes de groupe familial ou de couple correspond deacutesormais agrave une eacutechelle suppleacutementaire dans la compreacutehension des instances imbriqueacutees (individus famille lignage communauteacute nation etc) qui conditionnent les choix sanitaires et reproductifs Reposant sur une fluiditeacute sociologique plus forte dans les arrangements familiaux que dans les institutions traditionnelles comme la parenteacute qui structurent les socieacuteteacutes du Sud cette notion de conjugaliteacute joue un rocircle deacutecisif dans les deacutecisions theacuterapeutiques comme le deacutepistage ou dans les strateacutegies reproductives et notamment parmi les jeunes adultes Elle pose eacutegalement des questions nouvelles de ciblage pour les politiques de santeacute

Les apprOcHes SOCIO-CULTURELLES DE LrsquoEacutePIDEacuteMIE

yVEs cHARBiT DiREcTEuR Du cEnTRE

popuLATion amp DeacuteVELoppEmEnT ET pRoFEssEuR

DE DeacutemogRApHiEYves Charbit

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LEs REcHERcHEs Au cEpED Dans lrsquoensemble le panorama mondial de lrsquoaccegraves aux soins est marqueacute par des formes prononceacutees drsquoineacutegaliteacutes internationales mais eacutegalement par des formes de discrimination locales notamment en matiegravere de genre Toutefois agrave la diffeacuterence des situations plus anciennes caracteacuteriseacutees par un fort enclavement des pays du Sud et un relatif isolement geacuteographique des questions de deacuteveloppement au sein drsquoensembles sous-reacutegionaux les derniegraveres deacutecennies pointent vers une ouverture progressive mais sans eacutequivalent historique agrave la circulation des personnes des ideacutees et des techniques dans un contexte domineacute par lrsquoeacutelargissement des meacutecanismes de reacutegulation de marcheacute Patients techniques virus et normes sont aujourdrsquohui beaucoup plus mobiles que par le passeacute

Lrsquoaccroissement des eacutechanges lieacute tout autant agrave la circulation migratoire qursquoaux nouvelles technologies de communication aboutit agrave un deacutecloisonnement graduel des espaces sanitaires agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacuteduisant lrsquoeacutecart proprement socioeacuteconomique qui seacutepare les pays deacuteveloppeacutes du reste du monde Pour les sciences sociales cette confrontation reacutecente entre socieacuteteacutes traditionnelles et nouvelles opportuniteacutes et contraintes sanitaires offre au passage un champ drsquoeacutetude privileacutegieacute pour observer la plasticiteacute des systegravemes sociaux et leur capaciteacute variable drsquoadaptation aux changements technologiques ou sanitaires

Nos recherches suivent eacutetroitement lrsquoactualiteacute de la lutte contre le sida actuellement nous sommes engageacutes dans les probleacutematiques de laquo When to treat raquo et de laquo Treatment as prevention raquo Nous examinons en Cocircte drsquoIvoire les effets sociaux que pourraient avoir un deacutepistage geacuteneacuteraliseacute et une mise sous traitement preacutecoce qui sont envisageacutes par lrsquoOMS comme un possible moyen drsquoendiguer la pandeacutemie En Afrique du Sud nous participons au vaste projet de recherche TasP qui vise agrave eacutevaluer lrsquoeffet drsquoun programme combinant deacutepistage geacuteneacuteraliseacute et reacutepeacuteteacute et mise sous traitement preacutecoce sur lrsquoincidence du VIH en population

La plupart des recherches sont meneacutees en relation eacutetroite avec des eacutequipes biomeacutedicales dans un constant souci de dialogue sciences socialessciences biomeacutedicales Les eacutetudes de cohortes que certaines enquecirctes ont permis de mettre en place sont un outil privileacutegieacute pour cet exercice mais le tregraves fort ancrage local dont beacuteneacuteficient les eacutequipes par exemple en Cocircte drsquoIvoire et en Thaiumllande permettent aussi drsquoenvisager des renouvellements meacutethodologiques des opeacuterations agrave lrsquoinitiative des eacutequipes partenaires Cette collaboration entre sciences sociales et sciences biomeacutedicales permet drsquoenrichir la panoplie classique de la santeacute publique ou de lrsquoeacutepideacutemiologie en apportant les outils meacutethodologiques speacutecifiques aux sciences sociales analyses qualitatives approfondies ou recueil de donneacutees biographiques qui explorent les histoires des individus mais aussi drsquoinvestiguer la probleacutematique de la mesure des pheacutenomegravenes en population geacuteneacuterale et ses variations spatiales

LEs DimEnsions sociALEs DE LA pReacuteVEnTion Cet axe de recherche se divise en 4 projets

Projet Elihos eacutevaluer les interventions aupregraves des homosexuels masculins au seacuteneacutegalCette eacutetude avait pour objectif drsquoeacutevaluer lrsquoimpact des interventions en cours aupregraves des populations homosexuelles au Seacuteneacutegal afin de mieux orienter les politiques publiques et priveacutees drsquointerventions sanitaires et sociales partenaires Division ISTsida Seacuteneacutegal CHU Le Dantec Universiteacute Cheich Anta DiopFinancement ANRS

Examen meacutedical agrave Dakarcopy IRD

Recherche sur le sida en AfriqueMichel Dukhan I copy IRD

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Projet Prenahtest preacutevention en couplePlus de 25 millions de nouvelles infections par le VIH sont survenues dans le monde en 2012 et la preacutevention demeure une prioriteacute absolue dans la lutte contre la pandeacutemie mecircme agrave lrsquoegravere des traitements antireacutetroviraux Lrsquoobjectif suivi eacutetait drsquoeacutevaluer la faisabiliteacute et lrsquoimpact drsquoune intervention de conseil preacutenatal du VIH orienteacute vers le couple sur la freacutequence du deacutepistage du partenaire et du conseil de couple et sur les comportements sexuels de reproduction et de preacutevention du VIHpartenaires ISPED Inserm Centre Pasteur Cameroun PRAYAS Inde CENISMI Reacutepublique Dominicaine MCCU GeacuteorgieFinancement ANRS EGPAF

Projet Parcours Lrsquoeacutetude srsquointitule Parcours car il srsquoagit de prendre en compte la maladie dans les diffeacuterentes eacutetapes drsquoun parcours de vie (comment et pourquoi on est exposeacute au risque drsquoecirctre infecteacute la deacutecouverte de son infection puis la vie avec la maladie) eacutegalement marqueacutees par une expeacuterience de migration Il srsquoagit drsquoune grande enquecircte en Ile-de-France aupregraves des migrants drsquoAfrique sub-saharienne qui a pour objectifs de caracteacuteriser les besoins de santeacute et drsquoameacuteliorer les strateacutegies de preacutevention de deacutepistages et de prise en charge dans le domaine de lrsquoinfection VIH et de lrsquoheacutepatite Bpartenaires CESP Inserm INPES Ined RAAC sida AIDES FORIM COMEDE Hocircpital CochinFinancement ANRS

Projet TaSP Le traitement antireacutetroviral comme moyen de preacuteventionCette eacutetude srsquoappuie sur lrsquohypothegravese selon laquelle le deacutepistage VIH de tous les membres drsquoune communauteacute suivi de la mise sous traitement immeacutediat de tous les individus infecteacutes par le VIH quel que soit leur statut immunologique ou clinique preacuteviendrait la transmission du VIH Le projet TasP est un essai randomiseacute en grappes conduit en Afrique du Sud (KwaZulu-Natal) visant agrave estimer directement lrsquoimpact du traitement antireacutetroviral initieacute immeacutediatement apregraves le diagnostic de lrsquoinfection par le VIH et quel que soit le niveau de CD4 des patients non encore eacuteligibles au traitement ARV sur lrsquoincidence de nouvelles infections VIH dans la population geacuteneacuterale de la mecircme reacutegionpartenaires Africa Center for Health and Population Studies ISPED Inserm CESP Inserm SE4S Inserm IRD EA 3620 Paris Descartes Hocircpitaux Universitaires de Genegraveve Massachusets General HospitalFinancement ANRS

Parcours de vie eT saNTEacute cHeZ Les MiGraNTs oriGiNaires drsquoafrique subsaHarieNNe vivaNT eN iLe-de-fraNce

wwwparcours-sante-migrationcom

Une eacutetUde actUellement dans ce centre de santeacute

eacutetUde anonyme et confidentielle

lrsquoeacutetUde noUs concerne toUtes et toUs

Pour ameacuteliorer la santeacute

soins et accomPaGnement

Preacutevention

lUtte contre

lrsquoexclUsion

DimEnsions sociALEs DE LA pRisE En cHARgE DEs mALADEs ET pERsonnEs ATTEinTEs

pRisE En cHARgE ET TRAiTEmEnTs

Projet Living with Antiretrovirals (LIWA)En collaboration avec des chercheurs de lrsquoINED de Chiang Mai University et de lrsquoIRD une eacutetude a eacuteteacute meneacutee en Thaiumllande du Nord sur lrsquoimpact des antireacutetroviraux sur la vie des adultes infecteacutes leur famille leur communauteacute et le systegraveme de santeacuteUne enquecircte biographique a eacuteteacute effectueacutee aupregraves de patients infecteacutes par le VIHsida pour explorer lrsquohistoire familiale reacutesidentielle eacuteducative leurs projets drsquoavenir et leurs reacuteseaux sociaux Lrsquoenquecircte recueille eacutegalement la situation financiegravere des patients les sources de soutien financier la couverture meacutedicale lrsquohistoire meacutedicale deacutetailleacutee y compris le statut immunologique et virologique lrsquoobservance aux traitements (prise reacuteguliegravere et adeacutequate du traitement) les effets secondaires lrsquohistoire de lrsquoinfection agrave VIH (mode de contamination) et de sa deacutecouverte lrsquoannonce du reacutesultat du test la vie affective et sexuelle ainsi que les problegravemes de discrimination partenaires Chiang Mai University INED IRD 174Financement Oxfam GB ANRS

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Projet Teens Living With Antiretrovirals (TEEWA) Gracircce aux progregraves meacutedicaux et aux traitements antireacutetroviraux les enfants infecteacutes agrave la naissance survivent agrave la maladie et peuvent deacutesormais parvenir agrave lrsquoacircge adulte Cependant si la mortaliteacute des patients sous antireacutetroviraux srsquoest effondreacutee elle reste eacuteleveacutee chez les adolescents Lrsquoapproche biographique a eacutegalement eacuteteacute utiliseacutee pour reconstituer les trajectoires de vie des adolescents Neacuteanmoins la vie des adolescents eacutetant souvent eacutemailleacutee de lourds traumatismes (maladie et deacutecegraves de lrsquoun ou des deux parents problegravemes de santeacute tregraves seacutevegraveres expeacuteriences de discrimination) la reconstitution de leurs trajectoires de vie est faite non pas aupregraves des adolescents mais aupregraves des parents ou des tuteurs (care-givers) Lrsquoenquecircte recueille en plus des informations sur lrsquohistoire de la maladie de lrsquoenfant les circonstances de deacutecouverte du diagnostic la reacuteveacutelation du diagnostic agrave lrsquoenfant les problegravemes de discrimination et les problegravemes relationnels des tuteurs avec leurs adolescentspartenaires Chiang Mai University INED IRD 174Financement Oxfam GB sidaction

Projet Temprano social Conseacutequences sociales et comportementales drsquoune mise sous traitement ARV tregraves preacutecoce des patients VIH dans lrsquoessai Temprano Cocircte drsquoIvoireLe projet Temprano social srsquoappuie sur un dispositif de recherche existant lrsquoessai clinique randomiseacute Temprano reacutealiseacute en Cocircte drsquoIvoire pour caracteacuteriser le retentissement drsquoun traitement preacutecoce dans toutes les dimensions de la vie sociale Au sein de cet essai clinique il srsquoagit de comparer les effets dans la sphegravere sociale familiale et conjugale drsquoun traitement antireacutetroviral (ARV) tregraves preacutecoce (agrave partir de 800 CD4mm3) par rapport agrave une mise sous traitement selon les recommandations de lrsquoOMS (350 CD4mm3) Ce projet associe ainsi lrsquoeacutequipe PAC-CI qui conduit lrsquoessai clinique Temprano et des eacutequipes de sciences sociales de la santeacute en France (CEPED Inserm CESP) et en Cocircte drsquoIvoire (ENSEA) partenaires ENSEA Cocircte drsquoIvoire PAC CI Cocircte drsquoIvoire ISPED Inserm CESP InsermFinancement ANRS

Projet Parcours volet qualitatif laquo Relations soignants-soigneacutes et prise en charge des patients neacutes en Afrique subsaharienne vivant avec le VIH ou le VHB en France raquo En France la part des populations neacutees en Afrique subsaharienne parmi les personnes vivant avec le VIH ou avec une heacutepatite B est importante Lrsquoobjectif de cette eacutetude est drsquoanalyser les modes de construction de la relation meacutedecin-malade pour le VIH et pour le VHB deux infections chroniques dont la prise en charge meacutedicale et sociale diffegravere sensiblement Il srsquoagit notamment drsquoeacutetudier lrsquoimpact de la preacutecariteacute administrative sur les attitudes et attentes des patients vis-agrave-vis des soignants la compreacutehension qursquoont les patients de la maladie des traitements et leurs attitudes vis-agrave-vis du suivi meacutedical et de lrsquoobservance les adaptations des pratiques professionnelles agrave la prise en charge des malades eacutetrangers la place des soignants dans les reacuteseaux de soutien des patientspartenaires CESP Inserm INPES Ined RAAC sida AIDES FORIM COMEDE Hocircpital CochinFinancement ANRS

Lutte contre le sidaMarianne Donnat I copy IRD

Lutte contre le sida en ThaiumllandeMichael Wadleigh I copy PHPT-IRD

Affichage en Afrique du SudElisabeth Deliry Antheaume I copy IRD

Campagne de preacutevention meneacutee par les clubs jeunes IRD sur le terrainMaurice Fay I copy IRD

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FEmmEs ViH ET pRocReacuteATion

Travaux de thegraveses en cours sur cette theacutematique

Rupture de la prise en charge des adultes VIH au MaliBien qursquoun suivi meacutedical reacutegulier et durable des Personnes Vivant avec le VIH (P V V I H) soit neacutecessaire pour surveiller lrsquoeacutevolution de la maladie et adapter les traitements certaines drsquoentre elles cessent ce suivi pendant plusieurs mois voire plusieurs anneacutees conseacutecutives Elles mettent ainsi en peacuteril la stabiliteacute de leur eacutetat de santeacute et le succegraves des traitements agrave venir Ce constat amegravene agrave proposer une approche compreacutehensive des ruptures de suivi meacutedical des P V V I H visant agrave identifier et analyser les conditions de production de ces ruptures Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude de terrain conduite en milieu hospitalier et associatif agrave Kayes au Mali aupregraves de P V V I H ayant cesseacute le suivi meacutedical de leur infection agrave un moment donneacute de soignants et acteurs associatifs impliqueacutes dans la prise en charge des P V V I H Les reacutesultats amegravenent agrave concilier trois niveaux drsquoanalyse intrinsegravequement lieacutes individuel relationnel et organisationnel seacuteverine carillon

Prise en charge du VIH dans les entreprises en Cocircte drsquoIvoire En Cocircte drsquoIvoire un pays agrave eacutepideacutemie geacuteneacuteraliseacutee (47 de la population est seacuteropositive ndash estimation 2005) seulement 29 des personnes eacuteligibles au traitement en beacuteneacuteficient (2009) alors mecircme que la gratuiteacute des traitements antireacutetroviraux est en place depuis 2008 Cette difficulteacute agrave atteindre une prise en charge universelle tient agrave plusieurs facteurs tant au niveau de lrsquooffre (manque de moyens et dysfonctionnement structurel du service de santeacute publique coordination drsquoune multipliciteacute drsquoacteurs nationaux et internationaux) que du cocircteacute de la demande (ignorance du statut seacuterologique estimeacute agrave 60 ) Crsquoest dans ce contexte que des entreprises priveacutees se sont lanceacutees dans la lutte contre le VIHsida afin de palier au manque de reacuteponse suffisamment forte des acteurs publics Cette recherche analyse la maniegravere dont les grandes entreprises priveacutees repreacutesentent agrave la fois un cadre privileacutegieacute ougrave se mettent en place des strateacutegies innovantes notamment en matiegravere de deacutepistage universel et de prise en charge preacutecoce tout en eacutetant un lieu fortement marqueacute par le risque de rupture de confidentialiteacute et de discrimination envers les personnes vivant avec le VIH Anne Bekelynck

Habilitation agrave Diriger des Recherches

Prise en charge des patients VIH par la famille au Viecirct-Nam Lrsquohypothegravese centrale examineacutee et valideacutee dans le cadre de ce projet est que la famille joue un rocircle structurant des pratiques et attitudes en tant que recours social et sanitaire en relation avec deux autres ensembles drsquoinstitutions dont la place est deacuteterminante dans la lutte contre le VIHsida le secteur sanitaire et les infrastructures communautaires Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude cas-teacutemoin originale en 2006 et 2008 dans la ville de Halong et la commune rurale de Docircng Triecircu A travers de multiples aspects lrsquoeacutepideacutemie VIHsida apparaicirct comme un reacuteveacutelateur des liens familiaux et sociaux en mecircme temps qursquoun moteur de leur eacutevolution dans un contexte de restructuration du secteur sanitaire de deacuteveloppement des associations et de changement des normes favoriseacutes par les reacuteformes du renouveau meneacutees au cours de ces trois derniegraveres deacutecennies myriam de Loenzien

Procreacuteation et VIH dans les territoires franccedilais drsquoAmeacuterique Guadeloupe Guyane Martinique Saint-MartinLrsquoeacutepideacutemie du VIH dans les deacutepartements franccedilais drsquoAmeacuterique (DFA) et la commune de Saint-Martin se caracteacuterise par des taux drsquoincidence six fois supeacuterieurs agrave ceux de la meacutetropole et une transmission heacuteteacuterosexuelle importante - les femmes y repreacutesentent pregraves de la moitieacute des personnes infecteacutees Lrsquoeacutetude avait pour objectif drsquoanalyser les processus de deacutecision de veacutecu et de prise en charge de la procreacuteation pour les femmes vivant avec le VIHsida dans quatre territoires franccedilais de la Caraiumlbe (Guyane Saint-Martin Guadeloupe Martinique) Elle a eacuteteacute reacutealiseacutee par entretiens semi-directifs et observations aupregraves de 41 femmes concerneacutees par la materniteacute (enceintes en deacutesir de grossesse ou ayant eu au moins un enfant depuis leur deacutepistage) et de 94 professionnels de la santeacute et du social qui les prennent en charge Lrsquoanalyse a porteacute sur lrsquooffre de soins les repreacutesentations et les pratiques des femmes et celles des professionnels partenaires LISST CNRSFinancement ANRS Fondation de France

Thegravese sur cette theacutematique

LrsquoEngAgEmEnT AssociATiF DEs FEmmEs DrsquoAFRiquE suBsAHARiEnnE FAcE Au ViH En FRAncE

Cette thegravese srsquointeacuteresse agrave lrsquoengagement asso-ciatif des femmes drsquoAfrique Subsaharienne face au VIH en France Les objectifs sont ici de comprendre comment la mobilisation collective drsquoexpeacuteriences individuelles du VIH en contexte de migration peut traduire une forme ineacutedite drsquoengagement social et politique ndash individuel et collectif ndash dans une socieacuteteacute drsquoaccueil chargeacutee de repreacutesentations colonialistes de lrsquoalteacuteriteacute Elle vise eacutegalement agrave comprendre comment cette mobilisation favorise une revalorisation pour les autres et pour soi de la position des femmes engageacutees face au VIH au sein des systegravemes de genre et sociaux agrave lrsquoœuvre dans les communau-teacutes drsquoorigine et dans la socieacuteteacute drsquoaccueil marjorie gerbier-Aublanc

pour plus de deacutetails sur ces projets voir wwwcepedorg

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Liste des contributeurs du cEpED agrave ces diffeacuterentes recherches Anne Bekelynk Seacuteverine Carillon Myriam de Loenzien Annabel Desgreacutees du Loucirc Marjorie Gerbier-Aublanc Joseph Larmarange Sophie Lecoeur Heacutelegravene Lepinay Joanna Orne-Gliemann Julie Pannetier Veacuteronique Petit Dolores PouretteLutte contre le sida en Thaiumllande

Gonzague Jourdain I copy IRD

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LE RocircLE mAJEuR DEs AssociATions DE pATiEnTs Les patients experts sont concerneacutes par des pathologies diverses (myopathies diabegravete cancers) mais ce travail qui porte plus particuliegraverement sur le VIH a pour hypothegravese que les associations de lutte contre le sida ont eu un rocircle moteur dans la reconnaissance drsquoune expertise profane des malades agrave partir des anneacutees 1980 Les connaissances meacutedicales au deacutepart tregraves limiteacutees sur cette nouvelle eacutepideacutemie expliquent la place importante laisseacutee au veacutecu des personnes concerneacutees Degraves le deacutebut des anneacutees 1980 des associations se sont creacuteeacutees en Ameacuterique du Nord puis en Europe pour fournir un soutien aux personnes concerneacutees attirer lrsquoattention publiquement sur leur situation et deacutefendre puis promouvoir leurs droits Ces associations sont le lieu de la collectivisation drsquoexpeacuteriences individuelles et

LrsquoAPPORT DES ASSOCIATIONS DANS LA LUTTE CONTRE LE SIDALA RECONNAISSANCEDrsquoUN PATIENT ExPERT

Les recherches sur le sida inteacuteressent les sciences sociales et le droit dans la mesure ougrave lrsquoeacutepideacutemie interroge la prise en charge des malades par les socieacuteteacutes et met les deacutemocraties au deacutefi des ineacutegaliteacutes et des discriminations En trente ans lrsquoimage des malades a beaucoup changeacute et les droits des patients se sont affirmeacutes La recherche reacutealiseacutee agrave lrsquoInstitut Droit et Santeacute de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes porte sur ces eacutevolutions majeures et sur la notion de laquo patient expert raquo Son objectif est de reacutefleacutechir agrave cette notion agrave partir drsquoun travail sur archives drsquoune enquecircte par entretiens et drsquoune analyse de textes de lois

laquo Le patient expert raquo est une figure aux contours encore flous et dont la deacutefinition nrsquoest pas stabiliseacutee Elle renvoie geacuteneacuteralement aux personnes concerneacutees par une pathologie chronique qui par leur expeacuterience de la maladie ont accumuleacute un savoir qui leur permet de devenir acteurs dans leur relation aux soins et au systegraveme de santeacute Devenir acteur cela veut dire par exemple ecirctre un interlocuteur pris en compte par les professionnels de santeacute prendre en charge des formations dans des programmes drsquoeacuteducation theacuterapeutique ou encore devenir repreacutesentant des usagers dans diverses instances locales de gouvernance de santeacute laquo Le patient expert raquo est ainsi devenu un nouvel enjeu des politiques publiques et une figure reconnue juridiquement En effet lrsquoexpertise individuelle et collective des patients relegraveve aujourdrsquohui des droits des malades et usagers du systegraveme de santeacute consacreacutes par la loi du 4 mars 2002

Cette recherche est reacutealiseacutee en partenariat avec lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida gracircce agrave un financement du programme PICRI (partenariat institution-citoyens pour la recherche et

lrsquoinnovation) de la reacutegion Ile-de-France

BiBiA pAVARD DocTEuRE En HisToiRE posT-DocToRAnTE agrave LrsquoinsTiTuT DRoiT ET sAnTeacute uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs

Bibia Pavard

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de production drsquoun savoir sur la maladie qui se construit lors de la rencontre entre les patients et les professionnels de santeacute (engageacutes ou non dans les associations) Leurs actions appuyeacutees sur de reacuteelles compeacutetences conduisent agrave des transformations de la loi Du point de vue de la recherche scientifique lrsquoimplication des associations de patients dans la deacutefinition des protocoles drsquoessais theacuterapeutiques au deacutebut des anneacutees 1990 aux Eacutetats-Unis puis en France constitue une rupture drsquoimportance Le groupe sur les traitements et la recherche theacuterapeutique aussi appeleacute groupe TRT-5 creacuteeacute en 1992 par plusieurs associations a ainsi contribueacute agrave la reacuteglementation des autorisations temporaires drsquoutilisations (Deacutecret n˚94-568 du 8 juillet 1994) qui rendent accessibles pour des pathologies rares et graves sur demande des meacutedicaments encore en phase drsquoessais cliniques et qui nrsquoont pas reccedilu drsquoautorisation de mise sur le marcheacute Des acteurs profanes sont donc parvenus agrave faire prendre en compte les besoins des malades dans la reacutegulation de la distribution des meacutedicaments

LEs ARcHiVEs DE LrsquoAssociATion AiDEsLa recherche se concentre sur le cas de lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida depuis sa creacuteation en 1984 A partir des archives de lrsquoassociation mais aussi des archives du ministegravere de la santeacute ou du Parlement il srsquoagit drsquoeacutetudier la maniegravere dont les savoirs profanes produits par lrsquoassociation sont pris en compte comme expertise et comment lrsquoexpertise associative contribue agrave lrsquoeacutemergence de la figure de patient expert Par exemple un des terrains drsquoaction de lrsquoassociation Aides est le droit comme moyen de deacutefendre les malades contre les discriminations mais aussi comme moyen de faire reconnaicirctre leur place dans le systegraveme de santeacute La reacuteponse aux problegravemes immeacutediats rencontreacutes par les personnes concerneacutees par le VIH-sida permet agrave lrsquoassociation de construire une compeacutetence sur les droits des malades qui est agrave la source de la production de textes geacuteneacuteraux destineacutes agrave modifier la loi Cette expertise juridique est reconnue au moment de la reacuteforme de lrsquohocircpital en 1995 un militant du groupe juridique de Aides est ainsi membre du Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere en tant qursquounique repreacutesentant des associations Cette reacuteforme est de plus une premiegravere eacutetape dans la prise en compte lrsquoexpertise des usagers dans le fonctionnement du systegraveme de santeacute agrave travers leur entreacutee dans les conseils drsquoadministration des hocircpitaux En outre la participation drsquoun repreacutesentant de Aides au Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere est agrave lrsquoorigine de la creacuteation du collectif interassociatif sur la santeacute qui repreacutesente une volonteacute drsquoallier associations de patients et associations de consommateurs dans lrsquoobjectif commun de deacutefendre les droits des usagers du systegraveme de santeacute Le collectif interassociatif sur la santeacute a ainsi un rocircle dans la genegravese de la loi du 4 mars 2002 qui consacre les droits individuels (digniteacute consentement eacuteclaireacute accegraves au dossier meacutedical etc) mais aussi collectifs des malades (notamment agrave travers la possibiliteacute pour les associations de patients de repreacutesenter les usagers dans diverses instances de gouvernance de la santeacute) Lrsquoeacutetude meneacutee a aussi pour objectif de mesurer comment ce nouveau droit de repreacutesentation des usagers a affecteacute les strateacutegies militantes des associations dans le domaine de la santeacute Qui sont ces repreacutesentants des patients et usagers Dans quelles instances lrsquoassociation Aides choisit-elle de srsquoinvestir Voit-on apparaicirctre des experts de lrsquoexpertise des patients

Histoire de AIDESCette association a eacuteteacute creacuteeacutee en 1984 agrave lrsquoinitiative de Daniel Defert agrave la suite du deacutecegraves de Michel Foucault Agrave cette eacutepoque pour le fondateur de lrsquoassociation la nouvelle eacutepideacutemie rend saillant un certain nombre drsquoenjeux lieacutes au savoir et au pouvoir dans la meacutedecine aux relations meacutedecins-malades profondeacutement asymeacutetriques et agrave la place des malades dans la socieacuteteacute une place peu consideacutereacutee Crsquoest drsquoautant plus vrai que le sida touche particuliegraverement au deacutepart des populations stigmatiseacutees socialement - les homosexuels les usagers de drogue et certaines populations migrantes ndash et rajoute un autre stigmate celui de la contagion Les rapports de domination dans la prise en charge de la maladie et les risques de discriminations lieacutes agrave lrsquoeacutepideacutemie sont forts Lrsquoassociation Aides a pour objectif de construire les ressources pour redonner un pouvoir de deacutecision et drsquoaction aux personnes concerneacutees par le VIH-sida Lrsquoassociation produit des connaissances et des compeacutetences agrave partir des malades et pour les malades agrave travers la publication de brochures drsquoouvrages de revues et souvent la tenue de permanences teacuteleacutephoniques de renseignements Comme Daniel Defert lrsquoa exprimeacute lors de la Ve

Confeacuterence internationale sur le sida agrave Montreacuteal en juin 1989 la lutte contre le sida fait eacutemerger laquo un nouveau reacuteformateur social le malade raquo alors mecircme que jusque-lagrave ce sont davantage les meacutedecins qui avaient œuvreacute comme reacuteformateurs sociaux

Ressources Institut Droit et Santeacute wwwinstitutdroitsantecomhomefrhtml Association Aides wwwaidesorg Groupe TRT5 wwwtrt-5org Collectif interassociatif sur la santeacute wwwlecissorg

copy Steacutephane Blot

30 1 France Allemagne Grande Bretagne Italie Espagne Portugal Belgique Suisse Roumanie Feacutedeacuteration de Russie Pays-Bas Suegravede Ukraine Turquie Maroc Irlande Grand Ducheacute du Luxembourg Principauteacute de Monaco Suisse Gregravece Italie Malte Danemark Finlande Islande Norvegravege Estonie Lettonie Lituanie Albanie Bosnie Herzeacutegovine Croatie Hongrie Maceacutedoine Pologne Reacutepublique Tchegraveque Serbie Monteacuteneacutegro Slovaquie Armeacutenie Bieacutelorussie Geacuteorgie Moldavie Algeacuterie Tunisie Israeumll Liban Egypte Iran

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La cOLLecTe drsquoObjeTs sUr LrsquoHISTOIRE ET LA MEacuteMOIRE DU SIDA

Le Museacutee des Civilisations de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee (MUCEM) est un museacutee de socieacuteteacute qui traite des grands problegravemes du contemporain Lrsquoeacutepideacutemie de sida par son extension constitue lrsquoun des problegravemes majeurs de notre socieacuteteacute plus de 40 millions de personnes sont seacuteropositives ou malades du sida dans le monde

Georges Henri Riviegravere le fondateur du museacutee national des Arts et Traditions Populaires dont le MUCEM prend la suite srsquoeacutetait assigneacute la tacircche de laquo donner la parole agrave ceux qui ne lrsquoavaient pas raquo Dans cet esprit le MUCEM accorde une place de choix aux exclus de notre socieacuteteacute Or le sida comme les eacutepideacutemies en geacuteneacuteral entraicircne des exclusions lieacutees agrave de mauvaises informations agrave la peur de la contamination mais aussi agrave la peur de ce qui est diffeacuterent Aussi parler du sida crsquoest parler des droits de lrsquohomme et des combats des malades pour ces droits (droits des femmes et des enfants droits des homosexuels bisexuels et transsexuels des migrants et des sans papiers des usagers de drogues des deacutetenus des prostitueacutes) Avec le sida ce sont les malades eux-mecircmes qui se sont battus (pour la premiegravere fois) pour participer aux congregraves scientifiques et aux deacutecisions qui les concernaient Il a sembleacute important que le museacutee en conserve les traces Le museacutee dans ce domaine comme dans drsquoautres a diffeacuterents rocircles

la conservation drsquoobjets fragiles que lrsquoon ne garde pas neacuteces-sairement

entretenir la meacutemoire des exclus dans une meacutemoire nationale et europeacuteenne

inciter agrave deacutebattre car le museacutee est bien sucircr un lieu de preacutesentation et drsquoexposition ougrave peuvent se deacuterouler des rencontres et des deacutebats

Que sont ces objets

Il y a environ 17 000 objets qui ont eacuteteacute collecteacutes en France et dans 49 pays de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee1 Par objets on entend aussi bien des affiches et cartes postales que des tee-shirts des enveloppes de preacuteservatifs des badges et pinrsquos des banderoles pancartes et tracts de manifestation des produits deacuteriveacutes (par exemple des stylos des tasses portant le ruban rouge) des brochures deacutepliants livres videacuteos CD On peut les classer en trois grandes cateacutegories

objets et documents lieacutes agrave lrsquoinformation et agrave la preacutevention objets et documents relatifs agrave la lutte contre lrsquoexclusion et agrave la

solidariteacute (ruban rouge Journeacutee mondiale de lutte contre le sida le 1er deacutecembre)

objets et documents relatifs aux revendications politiques pour les droits des malades Ils sont riches drsquoenseignements dans des domaines annexes agrave la maladie repreacutesentations de la diffeacuterence repreacutesentations du corps de la sexualiteacute et de la maladie rapport au risque ou encore la place des jeunes et des femmes dans la socieacuteteacute

sTeacutepHAnE ABRioLingeacuteniEuR DrsquoeacuteTuDEs Au cnRs

cERLis uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs mucEmSteacutephane Abriol

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Les fOrmaTiOns de LrsquoUniversiTEacute paris descarTes CONSACREacuteES AU VIH

Master infectiologie microbiologie virologie immunologie (IMVI)

Cohabiliteacute avec lrsquouniversiteacute Paris DiderotResponsables du diplocircme Catherine Fridman (option immunologie) Flore Rozenberg (option virologie) Xavier Nassif (option microbiologie)Cette mention vise agrave former des eacutetudiants scientifiques ingeacutenieurs et meacutedecins dans ces trois grandes speacutecialiteacutes en insistant sur la transversaliteacute des concepts et des approches Chaque speacutecialiteacute Recherche est organiseacutee de faccedilon relativement indeacutependante mais similaire avec des passerelles possibles et souhaiteacutees Un tronc commun par speacutecialiteacute drsquoune dureacutee de deux semaines est organiseacute en collaboration avec lrsquoInstitut Pasteur De nombreux deacuteboucheacutes existent dans la recherche publique et priveacutee ainsi que dans lrsquoenseignement supeacuterieur

Le Master 1er anneacutee est proposeacute soit sous forme drsquoun parcours santeacute reacuteserveacute aux eacutetudiants des filiegraveres santeacute (meacutedecine pharmacie odontologie et maiumleutique) soit sous forme drsquoun parcours scientifique du Master 1er anneacutee IMVI ouvert aux eacutetudiants issus de cursus scientifiques

DIU Prise en charge de lrsquoinfection par le VIH

Responsable du diplocircme Jean-Paul ViardEn raison de lrsquoeacutevolution tregraves rapide des connaissances des techniques et des traitements les praticiens doivent acqueacuterir ou reprendre les bases fondamentales neacutecessaires agrave la compreacutehension des meacutecanismes physiopathologiques du suivi virologique et des traitements de lrsquoinfection agrave VIH

DU Maladies auto-immunes et maladies systeacutemiques

Responsable du diplocircme Loiumlc GuillevinLrsquoobjectif est drsquoapporter aux meacutedecins biologistes pharmaciens une formation approfondie sur ces maladies peu enseigneacutees au cours du cursus eacuteleacutements pathogeacuteniques cliniques paracliniques et theacuterapeutiques neacutecessaires

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Les cOnseiLs dU service inTerUniversiTaire DE MEacuteDECINE PREacuteVENTIVE (SIUMPPS)

Comment se proteacuteger Mecircme srsquoil est difficile drsquoaborder la question du preacuteservatif avec son ou sa partenaire crsquoest pourtant le seul moyen de se proteacuteger du sida et des autres ISTCrsquoest pourquoi le centre de meacutedecine preacuteventive de Paris Descartes le SIUMPPS a distribueacute plus de 15 000 preacuteservatifs en 2012

Que faire apregraves une prise de risque Il est impeacuteratif drsquoeacutevaluer le risque reacuteel qui a eacuteteacute encouru Il est conseilleacute de se rendre immeacutediatement aux urgences hospitaliegraveres ou dans un service de maladies infectieuses ou dans un centre de deacutepistage anonyme et gratuit (CDAG) Un test de deacutepistage vous sera alors proposeacute et un meacutedecin vous recevra lors drsquoun entretien qui lui permettra de mesurer et drsquoanalyser le risque drsquoexposition Si le risque drsquoexposition srsquoavegravere important et si le rapport non proteacutegeacute a eu lieu il y a moins de 48h il est alors possible de prendre un traitement drsquourgence preacuteventif qui peut reacuteduire fortement le risque de contamination Crsquoest le Traitement Post-Exposition (TPE) Ce traitement devra ecirctre pris pendant 4 semaines avec un suivi meacutedical et seacuterologique Il est donc impeacuteratif de reacuteagir immeacutediatement apregraves une prise de risque et de ne pas laisser trop de temps passer Si vous avez deacutepasseacute ce deacutelai de 48h il est absolument neacutecessaire de faire un test de deacutepistage en se rendant dans un CDAG aux urgences dans un service de maladies infectieuses ou dans un laboratoire drsquoanalyses meacutedicales avec lrsquoordonnance drsquoun meacutedecin qui pourra eacuteventuellement prescrire un test de Charge virale VIH Attention les tests de deacutepistage ne permettent une deacutetection des anticorps anti VIH dans le sang qursquoagrave partir de la 6e semaine de contamination Il faut donc attendre 6 semaines apregraves un rapport non proteacutegeacute pour savoir si lrsquoon a eacuteteacute infecteacute et il est donc impeacuteratif de se proteacuteger durant cette peacuteriode drsquoincertitude

Le SIUMPPS est composeacute drsquoeacutequipes pluridisciplinaires (infirmiegraveres meacutedecins psychologues et secreacutetaires) agrave la disposition des eacutetudiants Ce service assure un accueil permanent et personnaliseacute des eacutetudiants qui souhaitent demander conseil controcircler leur eacutetat vaccinal obtenir un certificat meacutedical etc Il propose eacutegalement quelques consultations speacutecialiseacutees (nutrition tabac) des consultations psychologiques45 rue des saints-pegraveres paris 6e

Teacutel 01 42 86 38 74 wwwsiumppsuniv-paris5fr

Les centres de deacutepistage anonyme et gratuit existent dans Paris Ils permettent agrave toute personne de savoir si elle est atteinte par le VIH lrsquoheacutepatite B ou C Certains CDAG sont aussi des Centres drsquoInformation de Deacutepistage et de Diagnostic des Infections Sexuellement Transmissibles (CIDDIST) on y deacutepiste des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) plus speacutecifiques

Liste des centres de deacutepistage anonyme et gratuit agrave Paris

1 Centre Croix-Rouge Franccedilaise 43 rue de Valois - Paris 1er Teacutel 01 42 97 48 29 meacutetro Palais Royal-Museacutee du Louvre (lignes 1 7) Bourse (ligne 3)Bus 48Entreacutee porte vitreacutee agrave cocircteacute de la porte de lrsquoimmeuble Deacutepistage UNIQUEMENT sur RDV

2 Centre Meacutedico-Social municipal Figuier2 rue du Figuier - Paris 4e Teacutel 01 49 96 62 70 meacutetro Saint Paul (ligne 1) Pont Marie (ligne 7) - Bus 67 3 Hocircpital Cochin-Tarnier (AP-HP) 89 rue drsquoAssas - Paris 6e (1er eacutetage) Teacutel 01 58 41 18 17 meacutetro Notre Dame des Champs (ligne 12) - RER B Port Royal - Bus 83

4 Hocircpital Fernand Widal (AP-HP) 200 rue du Faubourg Saint Denis - Paris 10e Secteur Bleu Galerie de gauche Porte 3 Teacutel 01 40 05 43 75 meacutetro Gare du Nord (lignes 4 5) La Chapelle (ligne 2) RER B D Gare du Nord - Bus 32

5 Hocircpital Saint-Louis (AP-HP) 42 rue Bichat - Paris 10e Bacirctiment Lailler accessible par la rue sans entrer dans lrsquohocircpital Teacutel 01 42 49 99 24 ou 01 42 49 42 05 (attention beaucoup drsquoaffluence)meacutetro Reacutepublique (lignes 3 5 8 9 11) Goncourt (ligne 11) Colonel Fabien (ligne 2) Jacques Bonsergent (ligne 5)Bus 75

6 Hocircpital Saint-Antoine (AP-HP) 184 rue du Faubourg Saint Antoine - Paris 12e Secteur Jaune Bacirctiment de lrsquoHorloge 1er Sous-sol Porte 19 Teacutel 01 49 28 24 45meacutetro Reuilly-Diderot (lignes 1 8) Faidherbe-Chaligny (ligne 8)Bus 86

7 Hocircpital Pitieacute Salpeacutetriegravere (AP-HP) 47-83 boulevard de lrsquoHocircpital -Paris 13e Teacutel 01 42 16 10 53Autre entreacutee 52 boulevard Vincent Auriol (M1113125 6 Chevaleret) Bacirctiment de Meacutedecine meacutetro St Marcel (ligne 5) Gare drsquoAusterlitz (lignes 5 10) Chevaleret (ligne 6) - RER c Gare drsquoAusterlitz - Bus 91

8 Centre Meacutedico-Social municipal - CDAGCIDDIST Ridder 3 rue de Ridder - Paris 14e Teacutel 01 58 14 30 30 meacutetro Plaisance (ligne 13) - Bus 62

9 Institut Alfred Fournier25 boulevard Saint-Jacques - Paris 14e Teacutel 01 40 78 26 0071meacutetro Saint-Jacques (ligne 6) Glaciegravere (ligne 6)RER B Denfert-Rochereau - Bus 216

10 Hocircpital Bichat (AP-HP) 46 rue Henri Huchard - Paris 18e Secteur Claude Bernard en direction de la Materniteacute en bas de la passerelle agrave gauche Teacutel 01 40 25 84 34 meacutetro Porte de Saint-Ouen (ligne 13) - Bus 81 - PC2

11 Centre Meacutedico-social municipal - CDAGCIDDIST Belleville 218 rue de Belleville - Paris 20e Teacutel 01 40 33 52 00 meacutetro Teacuteleacutegraphe (ligne 11) Place des Fecirctes (lignes 7bis 11) - Bus 60

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pLAn DE pARis DEs cEnTREs DE DeacutepisTAgE AnonymE ET gRATuiT

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Actif santeacutePermettre aux personnes drsquoecirctre acteur de leur santeacute et de la santeacute109 rue Orfila - 75020 ParisTeacutel 09 50 796 160wwwactif-santeorg Actions traitementsMieux informer pour ecirctre mieux soigneacute190 bd de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 43 67 66 00wwwactions-traitementsorgEmail atactions-traitementsorg

Act Up-ParisAssociation de lutte contre le sida dans la rue dans les meacutedias et dans les institutions Cofondatrice de sidactionBp 287 ndash 75011 Paris Teacutel 01 49 29 44 75wwwactupparisorgEmail actupactupparisorg

ArcatAccompagner orienter preacutevenir informer94-102 rue de Buzenval - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 29 29wwwarcat-santeorgEmail infoarcat-santeorg AIDESFaire avancer la lutte contre le sida crsquoest faire avancer la socieacuteteacute toute entiegravere Teacutel 0805 160 011 (gratuit depuis un poste fixe)wwwaidesorg

Diagonale idfPreacutevenir accompagner heacuteberger creacuteer des solidariteacutes20 avenue de la Terrasse - 91260 Juvisy-sur-OrgeTeacutel 01 69 24 85 60wwwdiagonale-idforgEmail diagonaleidfwanadoofr

Habitat et soinsFavoriser lrsquoaccegraves aux soins et au logement de personnes en situation preacutecaire379 avenue du Preacutesident Wilson - 93210 Saint-DenisTeacutel 01 55 87 55 55wwwgroupe-sosorgEmail soshetsasosorg Hf preacuteventionPreacutevention et sensibilisation sur le VIH et les ISTInstitut de la promotion de la santeacute 3 place de la mairie - 78190 TrappesTeacutel 09 53 84 98 33wwwhf-preventioncomEmail contacthf-preventioncom

Le kiosque infos sida et toxicomaniePreacutevention information orientation sida IST toxicomanie36 rue Geoffroy lrsquoAsnier - 75004 ParisTeacutel 01 44 78 00 00wwwlekiosqueorgEmail infolekiosqueorg

Sida info serviceInformation soutien eacutecoute orientation190 boulevard de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 16 16wwwsida-info-serviceorg

Sidaction Agit sur tous les fronts de la lutte contre le sida 228 rue du Faubourg Saint-Martin - 75010 ParisTeacutel 01 53 26 45 55wwwsidactionorgEmail sidactionsidactionorg

Solidariteacute sidaAider Preacutevenir Deacutefendre16 bis avenue Parmentier - 75011 ParisTeacutel 01 53 10 22 22Email infosolidarite-sidaorg

Centre reacutegional drsquoinformation et de preacutevention du sida (Crips) Icircle de FranceAccueil documentation et formation de toutes personnes en ques-tionnement par rapport au VIHsida ou aux infections14 rue Maublanc - 75015 Paris Teacutel 01 56 80 33 33Email infolecripsnet

Sites web drsquoinformation

VIHorgSite drsquoinformations de deacutebats drsquoeacutechanges au service de la lutte contre le sidawwwvihorg

Sida Info PlusEspace drsquoinformation et drsquoeacutechange pour les seacuteropositifswwwsidainfoplusfr

Les ASSOCIATIONS

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Les Cahiers de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes sont eacutediteacutes par LrsquoUniversiteacute Paris Descartes

Directeur de la publication bull Freacutedeacuteric Dardel

Responsables scientifiques bull Yves Charbitbull Anne Hosmalinbull Christine Rouzioux

Reacutedaction en chef bull Pierre-Yves Clausse bull Alice Tschudy

Coordination bull Brigitte Brohard

Maquette bull Agence Avril

Version numeacuterique bull Virgile Delacirctre

Iconographie bull Photothegraveque Universiteacute

Paris Descartesbull Fotoliabull Institut Pasteur

bull Groupe Institut Cochin Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Huguette amp Prosperbull Mairie de Paris--------------------------------------bull Steacutephane Abriolbull Clarisse Berlioz-Torentbull Marina Cavazzana-Calvobull Yves Charbitbull Odile Launaybull Lisa Haydenbull Anne Hosmalinbull Bibia Pavard bull Leiumlla Perieacutebull Bruno Sargueilbull Carine Tisneacutebull Michaeumll Valente

Ont collaboreacute agrave ce numeacutero institut cochin bull Eacutequipe Cytokines

et infections virales

bull Eacutequipe Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Eacutequipe Interactions hocircte-virus

bull Eacutequipe Interfeacuterence moleacuteculaire entre le virus et la cellule

bull Eacutequipe Phagocytose et invasion bacteacuterienne

bull Eacutequipe Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques

bull Eacutequipe Virus et trafic intracellulaire

Hocircpital necker bull Deacutepartement

de biotheacuterapie bull Eacutequipe Infections agrave VIH

Reacuteservoirs Pharmacologie des Antireacutetroviraux et Preacutevention de la Transmission Megravere Enfant

centre universitaire des saints-pegraveresbull Centre de recherche

sur les liens sociaux (CERLIS)

bull Eacutequipe Chimie amp Biologie Nucleacuteos(t)ides et Immunologie pour la Theacuterapie

bull Eacutequipe Reacutegulation de la Transcription et Maladies Geacuteneacutetiques

bull Institut Droit et Santeacute (IDS)

bull Institut de Recherche sur les Vaccins et lrsquoImmunotheacuterapie des cancers et du sida

bull Service Interuniversitaire de meacutedecine preacuteventive (SIUMPPS)

Faculteacute des sciences pharmaceutiques et Biologiques bull Eacutequipe Meacutecanismes

moleacuteculaires de lrsquoinitiation de la traduction

bull Eacutequipe Structure des ARN interactions et anti-infectieux

centre drsquoinvestigation clinique de vaccinologie cochin pasteur

centre population et Deacuteveloppement (cEpED)

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sERgE BeacutenicHou DiREcTEuR DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE ViRus ET TRAFic inTRAcELLuLAiRENotre eacutequipe srsquoattache agrave comprendre comment le virus utilise et deacutetourne des voies cellulaires essentielles pour se multiplier ou pour perturber le fonctionnement des cellules du systegraveme immunitaire Nous eacutetudions plus particuliegraverement les proteacuteines virales de reacutegulation VPR et NEF dont le rocircle est primordial au cours de certaines eacutetapes de la reacuteplication virale VPR intervient plutocirct au cours des eacutetapes preacutecoces du cycle viral concernant la reacutetro-transcription du geacutenome viral ARN en ADN ainsi que dans le transport de ce dernier du cytoplasme au noyau ougrave il sera inteacutegreacute au geacutenome de la cellule infecteacutee Au contraire NEF intervient au cours des eacutetapes tardives du cycle de reacuteplication virale pour permettre lrsquoassemblage et la production des particules virales infectieuses Lrsquoun de nos axes de recherche est drsquoessayer de deacutevelopper des strateacutegies permettant de bloquer ces facteurs viraux afin drsquoinhiber speacutecifiquement leurs fonctions essentielles au cours de lrsquoinfection naturelle Pour la proteacuteine NEF nous avons deacuteveloppeacute des outils moleacuteculaires speacutecifiques correspondant agrave des fragments drsquoanticorps simple-chaine de lama ciblant speacutecifiquement cette proteacuteine virale Dans des cellules infecteacutees par le VIH-1 ces fragments drsquoanticorps anti-NEF sont capables drsquoinhiber la totaliteacute des fonctions et des deacutesordres fonctionnels provoqueacutes par NEFCes inhibiteurs de NEF constituent donc des outils originaux pour lrsquoeacutetude fondamentale agrave la fois in vitro et in vivo des fonctions de NEF mais eacutegalement pour le deacuteveloppement de nouvelles strateacutegies theacuterapeutiques antivirales cibleacutees sur la proteacuteine NEF

Serge Beacutenichoucopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Le VIH trouve lrsquoopportuniteacute de se reacutepliquer de faccedilon explosive dans les lymphocytes T activeacutes par les cellules dendritiques Ici on voit des lymphocytes T (contour vert) interagissant avec une cellule dendritique (rouge noyaux en bleu) Image obtenue en microscopie agrave fluorescence copy Vincent Feuillet Institut Cochin

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Steacutephane Emilianicopy Lisa Hayden

Clarisse Berlioz-Torrent

cLARissE BERLioz-ToRREnT ET sTeacutepHAnE EmiLiAni DiREcTEuRs DE REcHERcHE cHEFs DE LrsquoeacutequipE inTERAcTions HocircTEs-ViRusLrsquoutilisation des multitheacuterapies antireacutetrovirales (Highly Active Anti-reacutetroviral Theacuterapies) pour le traitement de toutes les personnes infecteacutees par le VIH a permis drsquoobtenir des progregraves consideacuterables tant en termes drsquoinhibition de la reacuteplication virale qursquoau niveau de lrsquoameacutelioration de lrsquoeacutetat clinique des patients Cependant ces multitheacuterapies ne peuvent ni eacuteradiquer le VIH ni empecirccher lrsquoapparition de virus reacutesistants Lrsquoun des deacutefis des futures strateacutegies theacuterapeutiques consistera agrave inhiber les interactions entre le virus et son environnement cellulaire Nos recherches srsquoinscrivent dans cette perspective et visent agrave ouvrir de nouvelles voies pour le deacuteveloppement de moleacutecules antivirales

Lrsquoinfection par le VIH est caracteacuteriseacutee par des niveaux eacuteleveacutes de reacuteplication virale et par la propagation du virus dans lrsquoorganisme mecircme pendant la phase cliniquement latente et asymptomatique chez les patients Lrsquoune des particulariteacutes de ce virus est drsquoutiliser en grande partie la machinerie cellulaire de son hocircte pour se reacutepliquer Notre objectif est drsquoexplorer les relations entre le VIH et la cellule hocircte de faccedilon agrave mettre agrave jour les meacutecanismes moleacuteculaires qui sous-tendent la pathogeacutenie reacutetrovirale

La production de particules virales infectieuses implique de nombreuses interactions entre proteacuteines virales et cellulaires au cours de la reacuteplication virale Au cours des cinq derniegraveres anneacutees nos projets ont porteacute sur la caracteacuterisation de ces interactions au cours des diffeacuterentes eacutetapes de la reacuteplication du VIH Nous avons identifieacute et valideacute fonctionnellement des cofacteurs cellulaires controcirclant lrsquointeacutegration du geacutenome viral dans le chromosome de la cellule hocircte Nous avons eacutegalement eacutetudieacute les derniers stades de la reacuteplication virale en mettant lrsquoaccent sur le trafic des composants viraux vers le site drsquoassemblage viral le bourgeonnement la libeacuteration et la maturation des particules virales Lrsquointeacuterecirct de nos eacutetudes repose sur le fait que ces cofacteurs cellulaires peuvent potentiellement devenir de nouvelles cibles pour le deacuteveloppement de theacuterapies anti-virales

Vue drsquoun laboratoire copy Virgile Delacirctre I Service Communication Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Microscope agrave fluorescence I Michaeumll Valente et Sonia Amraoui copy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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cARinE Tisneacute DiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE sTRucTuRE DEs ARn inTERAcTions ET AnTi-inFEcTiEux

Structure des ARN interactions et anti-infectieux Notre eacutequipe eacutetudie depuis une dizaine drsquoanneacutees le rocircle des proteacuteines du VIH-1 chaperonnes (NCp7 et VIF) des ARN pour promouvoir la formation du complexe drsquoinitiation de la transcription inverse du VIH-1 Nous avons utiliseacute la reacutesonance magneacutetique nucleacuteaire (RMN) pour obtenir une description meacutecanistique de la formation de ce complexe impliquant lrsquoARNtLys3 et lrsquoARN geacutenomique viral Le VIH-1 deacutetourne un ARN de transfert (ARNt) de la cellule hocircte lrsquoARNtLys3 pour lrsquoutiliser comme amorce de la transcription inverse de son ARN geacutenomique La formation de lrsquohybride ARNtLys3ARN viral consiste en lrsquoappariement des 18 nucleacuteotides du PBS (lsquoPrimer binding sitersquo) agrave la seacutequence compleacutementaire formant lrsquoextreacutemiteacute 3rsquo1113125de lrsquoARNt amorceLa formation du complexe drsquoinitiation de la transcription inverse (ARNtLys3ARN viral) neacutecessite donc la fusion de la structure tridimensionnelle de lrsquoARNt un eacuteveacutenement qui ne se produit pas spontaneacutement agrave la tempeacuterature physiologique de lrsquohocircte mais neacutecessite lrsquoaction de la proteacuteine de nucleacuteocapside (NCp7)

Lrsquoensemble de nos travaux RMN visant agrave comprendre la formation du complexe ARNtARN viral assisteacutee par la proteacuteine de nucleacuteocapside nous a permis drsquoacceacuteder agrave une vision dynamique de la formation du complexe drsquoinitiation et drsquoidentifier les changements conformationnels subis par ces ARN et les eacutetapes importantes du processus de formation du complexe drsquoinitiation Drsquoautre part nous avons montreacute que la proteacuteine VIF entre en compeacutetition avec la NCp7 pour les mecircmes sites de fixation sur lrsquoARNtLys3 Ce reacutesultat pourrait expliquer pourquoi VIF inhibe lrsquohybridation de lrsquoARN viral agrave lrsquoARNtLys3 reacutealiseacute par la NCp7 Nous eacutetudions actuellement par RMN le rocircle des acides nucleacuteiques dans la maturation par la proteacutease virale de la proteacuteine de nucleacuteocapside

En parallegravele nous avons deacuteveloppeacute une meacutethode originale de criblage par fragment guideacutee par la RMN En utilisant lrsquoARNtLys3 comme ARN modegravele nous avons ainsi deacuteveloppeacute une chimiothegraveque ciblant les ARN et contenant par exemple des moleacutecules liant speacutecifiquement un domaine de lrsquoARNt avec une constante de dissociation dans la gamme du micromolaire

BRuno sARguEiL DiREcTEuR DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE meacutecAnismEs moLeacutecu-LAiREs DE LrsquoiniTiATion DE LA TRADucTion

Meacutecanismes moleacuteculaires de la traduction des proteacuteines du VIH Le VIH virus agrave ARN comprend un gegravene codant pour la proteacuteine Gag qui est le centre de sa structure Nous nous inteacuteressons aux aspects moleacuteculaires de la traduction de ce gegravene Cette eacutetude est importante dans la compreacutehension du cycle du virus dans la cellule et donc de lrsquoinfectionIl y a quelques anneacutees nous avons montreacute que la proteacuteine Gag peut ecirctre produite selon un meacutecanisme original drsquoentreacutee interne des ribosomes (eacuteleacutements centraux de la machinerie cellulaire qui produit les proteacuteines) Nous savons que ce processus repose sur la proprieacuteteacute extraordinaire du geacutenome viral de lier directement le ribosome Nous avons eacutetudieacute lrsquoimplication des autres facteurs de traduction cellulaire dans ce processus Nous avons reconstitueacute les diffeacuterents modes de traduction de lrsquoARN viral in vitro afin de mieux en disseacutequer les meacutecanismes Enfin nous avons deacutemontreacute que ce pheacutenomegravene avait lieu non seulement avec des souches de laboratoires mais aussi avec des isolats provenant de patients Nous cherchons eacutegalement agrave identifier les deacuteterminants du passage de la traduction agrave lrsquoeacutetape de dimeacuterisation du geacutenome du virus Cette phase est primordiale pour la propagation du virus Nous avons montreacute lrsquoimplication de nouvelles seacutequences virales dans le processus de dimeacuterisation Nous cherchons maintenant agrave deacutefinir lrsquoimportance fonctionnelle de ces eacuteleacutements dans la physiologie du virus

ARN

Bruno Sargueil

Carine Tisneacute

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THEacuteRAPIE GEacuteNIQUE DE Lrsquo INFECTION AU VIH UNE ARME EN PLUS mARinA cAVAzzAnA - cALVoREsponsABLE Du DeacutepARTEmEnT DE BioTHeacuteRApiE DE LrsquoHocircpiTAL nEckER - EnFAnTs mALADEs

Malgreacute le succegraves incontestable des antireacutetroviraux dans le traitement de lrsquoinfection agrave VIH le patient nrsquoest pour autant pas deacutebarrasseacute de lrsquoagent infectieux Inflammation chronique et dysimmuniteacute persistent malgreacute le traitement aggravant le pronostic agrave moyen et agrave long terme La persistance de la reacuteplication virale dans des sites cryptiques altegravere lrsquohomeacuteostasie lymphoiumlde et myeacuteloiumlde ainsi que leur fonction Ces limites de lrsquoapproche theacuterapeutique conventionnelle incitent agrave rechercher de nouvelles approches curatives En 2009 la preuve de principe qursquoun traitement curatif eacutetait possible a eacuteteacute publieacutee (Gero Hutter N Engl J Med 2009) Un patient seacuteropositif et atteint drsquoune leuceacutemie aigueuml myeacuteloblastique a eacuteteacute greffeacute avec les cellules souches heacutematopoiumleacutetiques (CSH) HLA geacutenoidentiques provenant drsquoun donneur sain homozygote pour la mutation Δ32 du co-reacutecepteur CCR5 indispensable agrave lrsquoentreacutee du VIH dans les cellules heacutematopoiumleacutetiques Malgreacute lrsquoarrecirct de la tritheacuterapie le patient (AIDS 2011) est resteacute plus de 3 ans sans recrudescence de la charge virale Voilagrave la preuve que la theacuterapie geacutenique peut marcher il srsquoagit de preacutelever les CSH du sujet infecteacute leur confeacuterer in vitro agrave lrsquoaide drsquoun vecteur lentiviral la reacutesistance agrave lrsquoinfection par le virus sauvage endogegravene et de les reacuteinjecter au patient

Agrave partir de cette publication nous avons eacutegalement envisageacute une approche par theacuterapie geacutenique pour des sujets adultes seacuteropositifs Deux protocoles sont en cours de preacuteparation agrave lrsquoHocircpital NeckerParis Descartes en collaboration avec lrsquoHocircpital Saint LouisParis Diderot Le premier protocole qui devrait ecirctre soumis agrave lrsquoANSM fin 2013 utilisera un vecteur lentiviral de grade clinique produit par la socieacuteteacute Calimmune Ce vecteur lentiviral produit un ARN compleacutementaire de CCR5 capable drsquoeacuteteindre lrsquoexpression de ce co-reacutecepteur et un peptide membranaire (maC46) capable drsquo inhiber la fusion du virus avec la membrane cellulaire En parallegravele un consortium europeacuteen soutenu par lrsquoANRS regroupant scientifiques et cliniciens de 5 pays autour de cette theacutematique essaie de valider un nouveau vecteur susceptible de pieacuteger le virus agrave trois niveaux diffeacuterents de son cycle biologique lrsquoentreacutee la reacuteplication et lrsquoinfectiviteacute Trois points semblent essentiels pour obtenir un effet clinique comparable agrave ceux rapporteacutes dans le cas du laquo Patient de Berlin raquo

le taux de cellules transduites doit ecirctre augmenteacute il faut leur donner un avantage seacutelectif initial drsquoune faccedilon artificielle sans avoir agrave recourir agrave lrsquoarrecirct de la tritheacuterapie un controcircle de lrsquoinflammation chronique doit ecirctre preacutevu La complexiteacute de cette theacuterapeutique est telle que des

progregraves ne peuvent ecirctre attendus agrave court terme mais la theacuterapie geacutenique ouvre pour cette infection de nouvelles perspectives

Marina Cavazzana-Calvocopy Huguette amp Propser

Manipulation en laboratoire L2 sous hotte agrave flux laminairecopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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recHercHes EN VACCINOLOGIE

oDiLE LAunAy pu-pH agrave LrsquouniVERsiTeacute pARis DEscARTEs cHEF Du cEnTRE DrsquoinVEsTigATion cLiniquE (cic) DE VAccinoLogiE cocHin-pAsTEuR HocircpiTAL cocHin

Centre drsquoInvestigation Clinique de VaccinologieDepuis la deacutecouverte du virus du sida en 1983 de nombreuses eacutequipes travaillent sur la mise au point drsquoun vaccin En France lrsquoAgence Nationale de Recherche contre le SIDA et les heacutepatites virales (ANRS) srsquoest impliqueacutee tregraves rapidement et avec une forte visibiliteacute internationale dans la recherche vaccinale avec des eacutetudes meneacutees chez lrsquoanimal puis chez des volontaires sains acceptant de participer aux essaisLe CIC de vaccinologie Cochin Pasteur actuellement seul centre de recherche clinique franccedilais deacutedieacute agrave la vaccinologie participe depuis plus de 20 ans aux recherches meneacutees par lrsquoANRS et les industriels du vaccin (en particulier Sanofi Pasteur) pour la mise au point drsquoun vaccin preacuteventif Plusieurs essais ont eacuteteacute reacutealiseacutes au CIC explorant la capaciteacute de diffeacuterents candidats vaccins agrave induire une reacuteponse humorale etou cellulaire contre le VIH chez des sujets sains Ces essais se poursuivent avec deux eacutetudes preacutevues pour deacutemarrer en 2013 dans le cadre du VRI (Vaccine Research Institute) une eacutetude explorant lrsquoimmuniteacute muqueuse vaginale de femmes infecteacutees ou non infecteacutees par le VIH et un essai vaccinal eacutevaluant une strateacutegie de vaccination combinant un vaccin recombinant et des lipopeptides du VIH

Plus reacutecemment des essais eacutevaluant la possibiliteacute de stimuler le systegraveme immunitaire de patients deacutejagrave infecteacutes par le VIH dans lrsquoobjectif de pouvoir retarder la mise en route du traitement antireacutetroviral ou de lrsquointerrompre chez des patients deacutejagrave traiteacutes ont eacuteteacute mis en place au CIC avec des vaccins deacuteveloppeacutes par des eacutequipes de recherche franccedilaises de haut niveau Cette approche appeleacutee eacutegalement laquo vaccination theacuterapeutique raquo est un des moyens envisageacutes dans la possibiliteacute drsquoeacuteradication du virus (HIV cure)

Plusieurs essais ont eacuteteacute reacutealiseacutes au CIC explorant la capaciteacute de diffeacuterents candidats vaccins agrave induire une reacuteponse humorale etou cellulaire contre le VIH chez des sujets sains Les participants agrave ces essais sont inclus dans une cohorte coordonneacutee par le CIC permettant leur suivi agrave long terme

Odile Launay

Paillassecopy Virgile Delacirctre

Service CommunicationPhotothegraveque Universiteacute

Paris Descartes

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moRgAnE BomsEL DiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE EnTReacuteE muquEusE Du ViH ET immuniTeacute muquEusEVers un candidat-vaccin qui bloquerait le virus au niveau des muqueuses geacutenitalesLa porte drsquoentreacutee principale du virus du sida est composeacutee par les muqueuses geacutenitales Notre objectif est de produire un vaccin capable drsquoinduire la production drsquoanticorps dirigeacutes contre le VIH pour bloquer le virus degraves son premier contact avec lrsquoorganisme et eacuteviter sa propagation Nous avons mis au point un candidat-vaccin efficace chez le macaque femelle qui induit ce type drsquoanticorps anti-VIH dans les muqueuses vaginales Les premiers essais cliniques ont montreacute que le vaccin est bien toleacutereacute chez la femme et induit bien les anticorps attendus aux niveau vaginal

Pour parvenir agrave de tels reacutesultats nous avons eacutetudieacute un groupe de femmes reacutesistantes agrave lrsquoinfection malgreacute des rapports sexuels non proteacutegeacutes avec des partenaires seacuteropositifs Pour se proteacuteger ces femmes ont deacuteveloppeacute des anticorps vaginaux contre la proteacuteine transmembranaire Gp41 de lrsquoenveloppe du VIH Il srsquoagit de la partie de lrsquoenveloppe virale la moins variable entre toutes les souches virales du sida Gp41 controcircle agrave la fois lrsquoentreacutee du virus dans les cellules de la muqueuse et lrsquoinfection des lymphocytes T CD4 Nous avons caracteacuteriseacute les parties de Gp41 reconnues par ces anticorps et nous les avons utiliseacutees pour le vaccin Le vecteur vaccinal de ce candidat-vaccin le virosome est utiliseacute chez lrsquoHomme depuis plus de 20 ans dans plusieurs vaccins Gracircce agrave sa surface lipidique mimant celle du virus ce virosome permet aux antigegravenes de Gp41 drsquoadopter une structure similaire agrave celle qursquoils ont in situ Cela favorise lrsquoinduction drsquoanticorps neutralisants lors de la vaccination Chez les singes in vivo ce vaccin fonctionne parfaitement contre les sous-types B du VIH responsables de 90 des infections aux Etats-Unis en Ameacuterique latine et en Europe et contre le sous type C preacutepondeacuterant en Afrique et Asie du sud Ce succegraves est prometteur

Nous eacutetudions eacutegalement les meacutecanismes drsquoentreacutee du VIH au niveau geacutenital chez lrsquohomme car ils restaient mal compris et mal eacutetudieacutes Nous avons deacutemontreacute que la face interne du preacutepuce mais aussi lrsquouregravetre constituent des portes drsquoentreacutee du virus Nous avons identifieacute les cellules et les meacutecanismes mis en jeu les cellules de Langerhans dans le preacutepuce et les macrophages preacutesents dans lrsquoeacutepitheacutelium de lrsquouregravetre Ce sont les premiegraveres cellules qui sont envahies par le VIH Ainsi dans lrsquouregravetre les cellules de lrsquoeacutepitheacutelium srsquoarrecirctent de seacutecreacuteter les signaux retenant les macrophages agrave leur niveau en conseacutequence de quoi les macrophages infecteacutes quittent lrsquoeacutepitheacutelium et permettent au virus de se propager Dans la muqueuse de lrsquouregravetre les lymphocytes T CD4 ne sont pas infecteacutes parce qursquoils sont immatures Ils pourront lrsquoecirctre plus tard apregraves migration du VIH dans les ganglions Nous cherchons agrave preacutesent agrave deacuteterminer si les macrophages de lrsquouregravetre constituent des reacuteservoirs permettant au virus de ne pas ecirctre eacutelimineacute totalement par les tritheacuterapies Ces travaux pourraient permettre aussi lrsquoeacutelaboration de nouvelles strateacutegies de preacutevention

Yonatan Ganor et Morgane BomselcopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Conjugueacute entre une cellule de Langerhans en rouge en cours de transmission du VIH en violet agrave une cellule T en vertCe conjugueacute est localiseacute dans lrsquoeacutepiderme de la partie interne du preacutepuce humain adulte infecteacute ex vivocopy Eacutequipe laquo Entreacutee muqueuse du VIH et Immuniteacute muqueuse raquo

Manipulation en laboratoirecopyVirgile Delacirctre Service CommunicationPhotothegraveque Universiteacute Paris Descartes

20Manipulation sous la hotte agrave flux laminairecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

NOUVELLE PISTE ORIGINALE POUR UN VACCIN CONTRE LE SIDA CHEZ LES MACAQUES JEAn-mARiE AnDRiEu pRoFEssEuR agrave LrsquouniVERsiTeacute pARis DEscARTEs

Mon eacutequipe a montreacute chez le macaque que la suppression de lrsquoactivation des lymphocytes T CD4 deacutejagrave toucheacutes par le virus de lrsquoimmunodeacuteficience simienne (SIV) empecircche la reverse transcription de ce dernier son inteacutegration dans le noyau et in fine sa reacuteplication proteacutegeant ainsi le macaque de lrsquoinfection

Lrsquoactivation du lymphocyte T CD4 toucheacute par le VIH chez lrsquohomme et par le SIV chez le macaque est neacutecessaire agrave la reacuteplication initiale du reacutetrovirus puis agrave sa disseacutemination dans lrsquoorganisme Cette observation a conduit les chercheurs agrave deacutevelopper chez le macaque un vaccin oral constitueacute drsquoune bacteacuterie commensale du tube digestif le Lactobacillus plantarum connue pour favoriser lrsquoinhibition de lrsquoactiviteacute des cellules du systegraveme immunitaire eacutetat aussi appeleacute laquo toleacuterance immunitaire raquo

Agrave lrsquoinverse de tous les vaccins antiviraux existants agrave ce jour chez lrsquohomme ou lrsquoanimal ce vaccin laquo toleacuterogeacutenique raquo (qui induit une toleacuterance speacutecifique) oral et sans toxiciteacute nrsquoa geacuteneacutereacute ni anticorps ni lymphocytes cytotoxiques agrave lrsquoeacutegard du virus ou des cellules infecteacutees Par contre ce vaccin a induit une population jusqursquoalors inconnue de lymphocytes CD8 reacutegulateurs (non cytotoxiques et MHC-IBE restreints) agrave lrsquoorigine de la suppression speacutecifique de lrsquoactivation des lymphocytes CD4 infecteacutes par le SIV Cette suppression a inhibeacute la reverse transcription du virus et la suite de son cycle reacuteplicatif dans le lymphocyte T CD4 proteacutegeant ainsi les macaques de lrsquoinfection Sur 16 macaques vaccineacutes ayant reccedilu de fortes doses de deux souches diffeacuterentes de SIV par voie intrarectale 15 ont eacuteteacute totalement proteacutegeacutes au-delagrave de 14 mois

Comme le SIV le VIH requiert lrsquoactivation du lymphocyte CD4 pour srsquoy multiplier Les scientifiques espegraverent que ce prototype de vaccin oral soit transfeacuterable agrave lrsquohomme chez lequel il devrait ecirctre essayeacute agrave titre prophylactique aussi bien que theacuterapeutique Ce nouveau concept de vaccin toleacuterogeacutenique pourrait aussi srsquoappliquer agrave de nombreux deacutesordres immunologiques

Jean-Marie Andrieucopy Virgile Delacirctre I Service Communication Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

21Observation de cellules au microscopecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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Les recherches meneacutees au CEPED sur le VIH concernent les dimensions sociales de lrsquoeacutepideacutemie qui sont agrave prendre en compte tant au niveau de la preacutevention que de lrsquoaccegraves au deacutepistage et de la prise en charge de la maladie Cette prise en compte des aspects sociaux qui existe pour toute question de santeacute est capitale dans le cas du sida maladie stigmatiseacutee qui touche des ressorts sociaux aussi sensibles Nos projets de recherche mobilisent diffeacuterentes sciences sociales anthropologie sociologie deacutemographie pour analyser et deacutecrypter la complexiteacute des contextes sociaux et familiaux qui conditionnent les comportements

Nous interrogeons en particulier parmi les ressorts sociaux en jeu dans la preacutevention et la prise en charge de la maladie les relations de genre les relations conjugales et familiales lrsquoappartenance agrave une cateacutegorie sociale stigmatiseacutee ou minoritaire (ex homosexuels au Seacuteneacutegal) la reconfiguration des reacuteseaux sociaux professionnels ou familiaux lors de la migration qui peut conduire agrave des situations de vulneacuterabiliteacute (ex migrants subsahariens en France)

Les interactions entre relations de genre et risques lieacutes au sida si elles preacutesentent certaines constantes varient cependant fortement drsquoun contexte culturel agrave lrsquoautre A travers lrsquoeacutetude de contextes eacutepideacutemiques sanitaires et socieacutetaux divers les travaux meneacutes au sein du CEPED srsquointeacuteressent agrave la place des relations de genre dans la gestion des risques drsquoinfection par le VIH dans la sexualiteacute qursquoelle soit conjugale ou extra conjugale heacuteteacuterosexuelle ou homosexuelle et dans la gestion des risques de transmission du VIH via la procreacuteation Le CEPED deacuteveloppe des recherches sur le VIH en Afrique (Cocircte drsquoIvoire Seacuteneacutegal Afrique du Sud Cameroun) et en Asie (Thaiumllande Viecirct Nam) mais aussi dans les territoires franccedilais drsquoAmeacuterique ou aupregraves des migrants africains vivant en France ce qui permet drsquoexplorer lrsquoeacutevolution des rapports de genre et de ses interactions avec les risques du sida dans un contexte de migration Eacutemerge en particulier de notre reacuteflexion la question des formes de conjugaliteacute mobiliseacutees par lrsquoeacutepideacutemie de VIH Cette conjugaliteacute qui ne relegraveve que partiellement du registre sociologique plus conventionnel en termes de groupe familial ou de couple correspond deacutesormais agrave une eacutechelle suppleacutementaire dans la compreacutehension des instances imbriqueacutees (individus famille lignage communauteacute nation etc) qui conditionnent les choix sanitaires et reproductifs Reposant sur une fluiditeacute sociologique plus forte dans les arrangements familiaux que dans les institutions traditionnelles comme la parenteacute qui structurent les socieacuteteacutes du Sud cette notion de conjugaliteacute joue un rocircle deacutecisif dans les deacutecisions theacuterapeutiques comme le deacutepistage ou dans les strateacutegies reproductives et notamment parmi les jeunes adultes Elle pose eacutegalement des questions nouvelles de ciblage pour les politiques de santeacute

Les apprOcHes SOCIO-CULTURELLES DE LrsquoEacutePIDEacuteMIE

yVEs cHARBiT DiREcTEuR Du cEnTRE

popuLATion amp DeacuteVELoppEmEnT ET pRoFEssEuR

DE DeacutemogRApHiEYves Charbit

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LEs REcHERcHEs Au cEpED Dans lrsquoensemble le panorama mondial de lrsquoaccegraves aux soins est marqueacute par des formes prononceacutees drsquoineacutegaliteacutes internationales mais eacutegalement par des formes de discrimination locales notamment en matiegravere de genre Toutefois agrave la diffeacuterence des situations plus anciennes caracteacuteriseacutees par un fort enclavement des pays du Sud et un relatif isolement geacuteographique des questions de deacuteveloppement au sein drsquoensembles sous-reacutegionaux les derniegraveres deacutecennies pointent vers une ouverture progressive mais sans eacutequivalent historique agrave la circulation des personnes des ideacutees et des techniques dans un contexte domineacute par lrsquoeacutelargissement des meacutecanismes de reacutegulation de marcheacute Patients techniques virus et normes sont aujourdrsquohui beaucoup plus mobiles que par le passeacute

Lrsquoaccroissement des eacutechanges lieacute tout autant agrave la circulation migratoire qursquoaux nouvelles technologies de communication aboutit agrave un deacutecloisonnement graduel des espaces sanitaires agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacuteduisant lrsquoeacutecart proprement socioeacuteconomique qui seacutepare les pays deacuteveloppeacutes du reste du monde Pour les sciences sociales cette confrontation reacutecente entre socieacuteteacutes traditionnelles et nouvelles opportuniteacutes et contraintes sanitaires offre au passage un champ drsquoeacutetude privileacutegieacute pour observer la plasticiteacute des systegravemes sociaux et leur capaciteacute variable drsquoadaptation aux changements technologiques ou sanitaires

Nos recherches suivent eacutetroitement lrsquoactualiteacute de la lutte contre le sida actuellement nous sommes engageacutes dans les probleacutematiques de laquo When to treat raquo et de laquo Treatment as prevention raquo Nous examinons en Cocircte drsquoIvoire les effets sociaux que pourraient avoir un deacutepistage geacuteneacuteraliseacute et une mise sous traitement preacutecoce qui sont envisageacutes par lrsquoOMS comme un possible moyen drsquoendiguer la pandeacutemie En Afrique du Sud nous participons au vaste projet de recherche TasP qui vise agrave eacutevaluer lrsquoeffet drsquoun programme combinant deacutepistage geacuteneacuteraliseacute et reacutepeacuteteacute et mise sous traitement preacutecoce sur lrsquoincidence du VIH en population

La plupart des recherches sont meneacutees en relation eacutetroite avec des eacutequipes biomeacutedicales dans un constant souci de dialogue sciences socialessciences biomeacutedicales Les eacutetudes de cohortes que certaines enquecirctes ont permis de mettre en place sont un outil privileacutegieacute pour cet exercice mais le tregraves fort ancrage local dont beacuteneacuteficient les eacutequipes par exemple en Cocircte drsquoIvoire et en Thaiumllande permettent aussi drsquoenvisager des renouvellements meacutethodologiques des opeacuterations agrave lrsquoinitiative des eacutequipes partenaires Cette collaboration entre sciences sociales et sciences biomeacutedicales permet drsquoenrichir la panoplie classique de la santeacute publique ou de lrsquoeacutepideacutemiologie en apportant les outils meacutethodologiques speacutecifiques aux sciences sociales analyses qualitatives approfondies ou recueil de donneacutees biographiques qui explorent les histoires des individus mais aussi drsquoinvestiguer la probleacutematique de la mesure des pheacutenomegravenes en population geacuteneacuterale et ses variations spatiales

LEs DimEnsions sociALEs DE LA pReacuteVEnTion Cet axe de recherche se divise en 4 projets

Projet Elihos eacutevaluer les interventions aupregraves des homosexuels masculins au seacuteneacutegalCette eacutetude avait pour objectif drsquoeacutevaluer lrsquoimpact des interventions en cours aupregraves des populations homosexuelles au Seacuteneacutegal afin de mieux orienter les politiques publiques et priveacutees drsquointerventions sanitaires et sociales partenaires Division ISTsida Seacuteneacutegal CHU Le Dantec Universiteacute Cheich Anta DiopFinancement ANRS

Examen meacutedical agrave Dakarcopy IRD

Recherche sur le sida en AfriqueMichel Dukhan I copy IRD

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Projet Prenahtest preacutevention en couplePlus de 25 millions de nouvelles infections par le VIH sont survenues dans le monde en 2012 et la preacutevention demeure une prioriteacute absolue dans la lutte contre la pandeacutemie mecircme agrave lrsquoegravere des traitements antireacutetroviraux Lrsquoobjectif suivi eacutetait drsquoeacutevaluer la faisabiliteacute et lrsquoimpact drsquoune intervention de conseil preacutenatal du VIH orienteacute vers le couple sur la freacutequence du deacutepistage du partenaire et du conseil de couple et sur les comportements sexuels de reproduction et de preacutevention du VIHpartenaires ISPED Inserm Centre Pasteur Cameroun PRAYAS Inde CENISMI Reacutepublique Dominicaine MCCU GeacuteorgieFinancement ANRS EGPAF

Projet Parcours Lrsquoeacutetude srsquointitule Parcours car il srsquoagit de prendre en compte la maladie dans les diffeacuterentes eacutetapes drsquoun parcours de vie (comment et pourquoi on est exposeacute au risque drsquoecirctre infecteacute la deacutecouverte de son infection puis la vie avec la maladie) eacutegalement marqueacutees par une expeacuterience de migration Il srsquoagit drsquoune grande enquecircte en Ile-de-France aupregraves des migrants drsquoAfrique sub-saharienne qui a pour objectifs de caracteacuteriser les besoins de santeacute et drsquoameacuteliorer les strateacutegies de preacutevention de deacutepistages et de prise en charge dans le domaine de lrsquoinfection VIH et de lrsquoheacutepatite Bpartenaires CESP Inserm INPES Ined RAAC sida AIDES FORIM COMEDE Hocircpital CochinFinancement ANRS

Projet TaSP Le traitement antireacutetroviral comme moyen de preacuteventionCette eacutetude srsquoappuie sur lrsquohypothegravese selon laquelle le deacutepistage VIH de tous les membres drsquoune communauteacute suivi de la mise sous traitement immeacutediat de tous les individus infecteacutes par le VIH quel que soit leur statut immunologique ou clinique preacuteviendrait la transmission du VIH Le projet TasP est un essai randomiseacute en grappes conduit en Afrique du Sud (KwaZulu-Natal) visant agrave estimer directement lrsquoimpact du traitement antireacutetroviral initieacute immeacutediatement apregraves le diagnostic de lrsquoinfection par le VIH et quel que soit le niveau de CD4 des patients non encore eacuteligibles au traitement ARV sur lrsquoincidence de nouvelles infections VIH dans la population geacuteneacuterale de la mecircme reacutegionpartenaires Africa Center for Health and Population Studies ISPED Inserm CESP Inserm SE4S Inserm IRD EA 3620 Paris Descartes Hocircpitaux Universitaires de Genegraveve Massachusets General HospitalFinancement ANRS

Parcours de vie eT saNTEacute cHeZ Les MiGraNTs oriGiNaires drsquoafrique subsaHarieNNe vivaNT eN iLe-de-fraNce

wwwparcours-sante-migrationcom

Une eacutetUde actUellement dans ce centre de santeacute

eacutetUde anonyme et confidentielle

lrsquoeacutetUde noUs concerne toUtes et toUs

Pour ameacuteliorer la santeacute

soins et accomPaGnement

Preacutevention

lUtte contre

lrsquoexclUsion

DimEnsions sociALEs DE LA pRisE En cHARgE DEs mALADEs ET pERsonnEs ATTEinTEs

pRisE En cHARgE ET TRAiTEmEnTs

Projet Living with Antiretrovirals (LIWA)En collaboration avec des chercheurs de lrsquoINED de Chiang Mai University et de lrsquoIRD une eacutetude a eacuteteacute meneacutee en Thaiumllande du Nord sur lrsquoimpact des antireacutetroviraux sur la vie des adultes infecteacutes leur famille leur communauteacute et le systegraveme de santeacuteUne enquecircte biographique a eacuteteacute effectueacutee aupregraves de patients infecteacutes par le VIHsida pour explorer lrsquohistoire familiale reacutesidentielle eacuteducative leurs projets drsquoavenir et leurs reacuteseaux sociaux Lrsquoenquecircte recueille eacutegalement la situation financiegravere des patients les sources de soutien financier la couverture meacutedicale lrsquohistoire meacutedicale deacutetailleacutee y compris le statut immunologique et virologique lrsquoobservance aux traitements (prise reacuteguliegravere et adeacutequate du traitement) les effets secondaires lrsquohistoire de lrsquoinfection agrave VIH (mode de contamination) et de sa deacutecouverte lrsquoannonce du reacutesultat du test la vie affective et sexuelle ainsi que les problegravemes de discrimination partenaires Chiang Mai University INED IRD 174Financement Oxfam GB ANRS

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Projet Teens Living With Antiretrovirals (TEEWA) Gracircce aux progregraves meacutedicaux et aux traitements antireacutetroviraux les enfants infecteacutes agrave la naissance survivent agrave la maladie et peuvent deacutesormais parvenir agrave lrsquoacircge adulte Cependant si la mortaliteacute des patients sous antireacutetroviraux srsquoest effondreacutee elle reste eacuteleveacutee chez les adolescents Lrsquoapproche biographique a eacutegalement eacuteteacute utiliseacutee pour reconstituer les trajectoires de vie des adolescents Neacuteanmoins la vie des adolescents eacutetant souvent eacutemailleacutee de lourds traumatismes (maladie et deacutecegraves de lrsquoun ou des deux parents problegravemes de santeacute tregraves seacutevegraveres expeacuteriences de discrimination) la reconstitution de leurs trajectoires de vie est faite non pas aupregraves des adolescents mais aupregraves des parents ou des tuteurs (care-givers) Lrsquoenquecircte recueille en plus des informations sur lrsquohistoire de la maladie de lrsquoenfant les circonstances de deacutecouverte du diagnostic la reacuteveacutelation du diagnostic agrave lrsquoenfant les problegravemes de discrimination et les problegravemes relationnels des tuteurs avec leurs adolescentspartenaires Chiang Mai University INED IRD 174Financement Oxfam GB sidaction

Projet Temprano social Conseacutequences sociales et comportementales drsquoune mise sous traitement ARV tregraves preacutecoce des patients VIH dans lrsquoessai Temprano Cocircte drsquoIvoireLe projet Temprano social srsquoappuie sur un dispositif de recherche existant lrsquoessai clinique randomiseacute Temprano reacutealiseacute en Cocircte drsquoIvoire pour caracteacuteriser le retentissement drsquoun traitement preacutecoce dans toutes les dimensions de la vie sociale Au sein de cet essai clinique il srsquoagit de comparer les effets dans la sphegravere sociale familiale et conjugale drsquoun traitement antireacutetroviral (ARV) tregraves preacutecoce (agrave partir de 800 CD4mm3) par rapport agrave une mise sous traitement selon les recommandations de lrsquoOMS (350 CD4mm3) Ce projet associe ainsi lrsquoeacutequipe PAC-CI qui conduit lrsquoessai clinique Temprano et des eacutequipes de sciences sociales de la santeacute en France (CEPED Inserm CESP) et en Cocircte drsquoIvoire (ENSEA) partenaires ENSEA Cocircte drsquoIvoire PAC CI Cocircte drsquoIvoire ISPED Inserm CESP InsermFinancement ANRS

Projet Parcours volet qualitatif laquo Relations soignants-soigneacutes et prise en charge des patients neacutes en Afrique subsaharienne vivant avec le VIH ou le VHB en France raquo En France la part des populations neacutees en Afrique subsaharienne parmi les personnes vivant avec le VIH ou avec une heacutepatite B est importante Lrsquoobjectif de cette eacutetude est drsquoanalyser les modes de construction de la relation meacutedecin-malade pour le VIH et pour le VHB deux infections chroniques dont la prise en charge meacutedicale et sociale diffegravere sensiblement Il srsquoagit notamment drsquoeacutetudier lrsquoimpact de la preacutecariteacute administrative sur les attitudes et attentes des patients vis-agrave-vis des soignants la compreacutehension qursquoont les patients de la maladie des traitements et leurs attitudes vis-agrave-vis du suivi meacutedical et de lrsquoobservance les adaptations des pratiques professionnelles agrave la prise en charge des malades eacutetrangers la place des soignants dans les reacuteseaux de soutien des patientspartenaires CESP Inserm INPES Ined RAAC sida AIDES FORIM COMEDE Hocircpital CochinFinancement ANRS

Lutte contre le sidaMarianne Donnat I copy IRD

Lutte contre le sida en ThaiumllandeMichael Wadleigh I copy PHPT-IRD

Affichage en Afrique du SudElisabeth Deliry Antheaume I copy IRD

Campagne de preacutevention meneacutee par les clubs jeunes IRD sur le terrainMaurice Fay I copy IRD

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FEmmEs ViH ET pRocReacuteATion

Travaux de thegraveses en cours sur cette theacutematique

Rupture de la prise en charge des adultes VIH au MaliBien qursquoun suivi meacutedical reacutegulier et durable des Personnes Vivant avec le VIH (P V V I H) soit neacutecessaire pour surveiller lrsquoeacutevolution de la maladie et adapter les traitements certaines drsquoentre elles cessent ce suivi pendant plusieurs mois voire plusieurs anneacutees conseacutecutives Elles mettent ainsi en peacuteril la stabiliteacute de leur eacutetat de santeacute et le succegraves des traitements agrave venir Ce constat amegravene agrave proposer une approche compreacutehensive des ruptures de suivi meacutedical des P V V I H visant agrave identifier et analyser les conditions de production de ces ruptures Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude de terrain conduite en milieu hospitalier et associatif agrave Kayes au Mali aupregraves de P V V I H ayant cesseacute le suivi meacutedical de leur infection agrave un moment donneacute de soignants et acteurs associatifs impliqueacutes dans la prise en charge des P V V I H Les reacutesultats amegravenent agrave concilier trois niveaux drsquoanalyse intrinsegravequement lieacutes individuel relationnel et organisationnel seacuteverine carillon

Prise en charge du VIH dans les entreprises en Cocircte drsquoIvoire En Cocircte drsquoIvoire un pays agrave eacutepideacutemie geacuteneacuteraliseacutee (47 de la population est seacuteropositive ndash estimation 2005) seulement 29 des personnes eacuteligibles au traitement en beacuteneacuteficient (2009) alors mecircme que la gratuiteacute des traitements antireacutetroviraux est en place depuis 2008 Cette difficulteacute agrave atteindre une prise en charge universelle tient agrave plusieurs facteurs tant au niveau de lrsquooffre (manque de moyens et dysfonctionnement structurel du service de santeacute publique coordination drsquoune multipliciteacute drsquoacteurs nationaux et internationaux) que du cocircteacute de la demande (ignorance du statut seacuterologique estimeacute agrave 60 ) Crsquoest dans ce contexte que des entreprises priveacutees se sont lanceacutees dans la lutte contre le VIHsida afin de palier au manque de reacuteponse suffisamment forte des acteurs publics Cette recherche analyse la maniegravere dont les grandes entreprises priveacutees repreacutesentent agrave la fois un cadre privileacutegieacute ougrave se mettent en place des strateacutegies innovantes notamment en matiegravere de deacutepistage universel et de prise en charge preacutecoce tout en eacutetant un lieu fortement marqueacute par le risque de rupture de confidentialiteacute et de discrimination envers les personnes vivant avec le VIH Anne Bekelynck

Habilitation agrave Diriger des Recherches

Prise en charge des patients VIH par la famille au Viecirct-Nam Lrsquohypothegravese centrale examineacutee et valideacutee dans le cadre de ce projet est que la famille joue un rocircle structurant des pratiques et attitudes en tant que recours social et sanitaire en relation avec deux autres ensembles drsquoinstitutions dont la place est deacuteterminante dans la lutte contre le VIHsida le secteur sanitaire et les infrastructures communautaires Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude cas-teacutemoin originale en 2006 et 2008 dans la ville de Halong et la commune rurale de Docircng Triecircu A travers de multiples aspects lrsquoeacutepideacutemie VIHsida apparaicirct comme un reacuteveacutelateur des liens familiaux et sociaux en mecircme temps qursquoun moteur de leur eacutevolution dans un contexte de restructuration du secteur sanitaire de deacuteveloppement des associations et de changement des normes favoriseacutes par les reacuteformes du renouveau meneacutees au cours de ces trois derniegraveres deacutecennies myriam de Loenzien

Procreacuteation et VIH dans les territoires franccedilais drsquoAmeacuterique Guadeloupe Guyane Martinique Saint-MartinLrsquoeacutepideacutemie du VIH dans les deacutepartements franccedilais drsquoAmeacuterique (DFA) et la commune de Saint-Martin se caracteacuterise par des taux drsquoincidence six fois supeacuterieurs agrave ceux de la meacutetropole et une transmission heacuteteacuterosexuelle importante - les femmes y repreacutesentent pregraves de la moitieacute des personnes infecteacutees Lrsquoeacutetude avait pour objectif drsquoanalyser les processus de deacutecision de veacutecu et de prise en charge de la procreacuteation pour les femmes vivant avec le VIHsida dans quatre territoires franccedilais de la Caraiumlbe (Guyane Saint-Martin Guadeloupe Martinique) Elle a eacuteteacute reacutealiseacutee par entretiens semi-directifs et observations aupregraves de 41 femmes concerneacutees par la materniteacute (enceintes en deacutesir de grossesse ou ayant eu au moins un enfant depuis leur deacutepistage) et de 94 professionnels de la santeacute et du social qui les prennent en charge Lrsquoanalyse a porteacute sur lrsquooffre de soins les repreacutesentations et les pratiques des femmes et celles des professionnels partenaires LISST CNRSFinancement ANRS Fondation de France

Thegravese sur cette theacutematique

LrsquoEngAgEmEnT AssociATiF DEs FEmmEs DrsquoAFRiquE suBsAHARiEnnE FAcE Au ViH En FRAncE

Cette thegravese srsquointeacuteresse agrave lrsquoengagement asso-ciatif des femmes drsquoAfrique Subsaharienne face au VIH en France Les objectifs sont ici de comprendre comment la mobilisation collective drsquoexpeacuteriences individuelles du VIH en contexte de migration peut traduire une forme ineacutedite drsquoengagement social et politique ndash individuel et collectif ndash dans une socieacuteteacute drsquoaccueil chargeacutee de repreacutesentations colonialistes de lrsquoalteacuteriteacute Elle vise eacutegalement agrave comprendre comment cette mobilisation favorise une revalorisation pour les autres et pour soi de la position des femmes engageacutees face au VIH au sein des systegravemes de genre et sociaux agrave lrsquoœuvre dans les communau-teacutes drsquoorigine et dans la socieacuteteacute drsquoaccueil marjorie gerbier-Aublanc

pour plus de deacutetails sur ces projets voir wwwcepedorg

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Liste des contributeurs du cEpED agrave ces diffeacuterentes recherches Anne Bekelynk Seacuteverine Carillon Myriam de Loenzien Annabel Desgreacutees du Loucirc Marjorie Gerbier-Aublanc Joseph Larmarange Sophie Lecoeur Heacutelegravene Lepinay Joanna Orne-Gliemann Julie Pannetier Veacuteronique Petit Dolores PouretteLutte contre le sida en Thaiumllande

Gonzague Jourdain I copy IRD

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LE RocircLE mAJEuR DEs AssociATions DE pATiEnTs Les patients experts sont concerneacutes par des pathologies diverses (myopathies diabegravete cancers) mais ce travail qui porte plus particuliegraverement sur le VIH a pour hypothegravese que les associations de lutte contre le sida ont eu un rocircle moteur dans la reconnaissance drsquoune expertise profane des malades agrave partir des anneacutees 1980 Les connaissances meacutedicales au deacutepart tregraves limiteacutees sur cette nouvelle eacutepideacutemie expliquent la place importante laisseacutee au veacutecu des personnes concerneacutees Degraves le deacutebut des anneacutees 1980 des associations se sont creacuteeacutees en Ameacuterique du Nord puis en Europe pour fournir un soutien aux personnes concerneacutees attirer lrsquoattention publiquement sur leur situation et deacutefendre puis promouvoir leurs droits Ces associations sont le lieu de la collectivisation drsquoexpeacuteriences individuelles et

LrsquoAPPORT DES ASSOCIATIONS DANS LA LUTTE CONTRE LE SIDALA RECONNAISSANCEDrsquoUN PATIENT ExPERT

Les recherches sur le sida inteacuteressent les sciences sociales et le droit dans la mesure ougrave lrsquoeacutepideacutemie interroge la prise en charge des malades par les socieacuteteacutes et met les deacutemocraties au deacutefi des ineacutegaliteacutes et des discriminations En trente ans lrsquoimage des malades a beaucoup changeacute et les droits des patients se sont affirmeacutes La recherche reacutealiseacutee agrave lrsquoInstitut Droit et Santeacute de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes porte sur ces eacutevolutions majeures et sur la notion de laquo patient expert raquo Son objectif est de reacutefleacutechir agrave cette notion agrave partir drsquoun travail sur archives drsquoune enquecircte par entretiens et drsquoune analyse de textes de lois

laquo Le patient expert raquo est une figure aux contours encore flous et dont la deacutefinition nrsquoest pas stabiliseacutee Elle renvoie geacuteneacuteralement aux personnes concerneacutees par une pathologie chronique qui par leur expeacuterience de la maladie ont accumuleacute un savoir qui leur permet de devenir acteurs dans leur relation aux soins et au systegraveme de santeacute Devenir acteur cela veut dire par exemple ecirctre un interlocuteur pris en compte par les professionnels de santeacute prendre en charge des formations dans des programmes drsquoeacuteducation theacuterapeutique ou encore devenir repreacutesentant des usagers dans diverses instances locales de gouvernance de santeacute laquo Le patient expert raquo est ainsi devenu un nouvel enjeu des politiques publiques et une figure reconnue juridiquement En effet lrsquoexpertise individuelle et collective des patients relegraveve aujourdrsquohui des droits des malades et usagers du systegraveme de santeacute consacreacutes par la loi du 4 mars 2002

Cette recherche est reacutealiseacutee en partenariat avec lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida gracircce agrave un financement du programme PICRI (partenariat institution-citoyens pour la recherche et

lrsquoinnovation) de la reacutegion Ile-de-France

BiBiA pAVARD DocTEuRE En HisToiRE posT-DocToRAnTE agrave LrsquoinsTiTuT DRoiT ET sAnTeacute uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs

Bibia Pavard

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de production drsquoun savoir sur la maladie qui se construit lors de la rencontre entre les patients et les professionnels de santeacute (engageacutes ou non dans les associations) Leurs actions appuyeacutees sur de reacuteelles compeacutetences conduisent agrave des transformations de la loi Du point de vue de la recherche scientifique lrsquoimplication des associations de patients dans la deacutefinition des protocoles drsquoessais theacuterapeutiques au deacutebut des anneacutees 1990 aux Eacutetats-Unis puis en France constitue une rupture drsquoimportance Le groupe sur les traitements et la recherche theacuterapeutique aussi appeleacute groupe TRT-5 creacuteeacute en 1992 par plusieurs associations a ainsi contribueacute agrave la reacuteglementation des autorisations temporaires drsquoutilisations (Deacutecret n˚94-568 du 8 juillet 1994) qui rendent accessibles pour des pathologies rares et graves sur demande des meacutedicaments encore en phase drsquoessais cliniques et qui nrsquoont pas reccedilu drsquoautorisation de mise sur le marcheacute Des acteurs profanes sont donc parvenus agrave faire prendre en compte les besoins des malades dans la reacutegulation de la distribution des meacutedicaments

LEs ARcHiVEs DE LrsquoAssociATion AiDEsLa recherche se concentre sur le cas de lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida depuis sa creacuteation en 1984 A partir des archives de lrsquoassociation mais aussi des archives du ministegravere de la santeacute ou du Parlement il srsquoagit drsquoeacutetudier la maniegravere dont les savoirs profanes produits par lrsquoassociation sont pris en compte comme expertise et comment lrsquoexpertise associative contribue agrave lrsquoeacutemergence de la figure de patient expert Par exemple un des terrains drsquoaction de lrsquoassociation Aides est le droit comme moyen de deacutefendre les malades contre les discriminations mais aussi comme moyen de faire reconnaicirctre leur place dans le systegraveme de santeacute La reacuteponse aux problegravemes immeacutediats rencontreacutes par les personnes concerneacutees par le VIH-sida permet agrave lrsquoassociation de construire une compeacutetence sur les droits des malades qui est agrave la source de la production de textes geacuteneacuteraux destineacutes agrave modifier la loi Cette expertise juridique est reconnue au moment de la reacuteforme de lrsquohocircpital en 1995 un militant du groupe juridique de Aides est ainsi membre du Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere en tant qursquounique repreacutesentant des associations Cette reacuteforme est de plus une premiegravere eacutetape dans la prise en compte lrsquoexpertise des usagers dans le fonctionnement du systegraveme de santeacute agrave travers leur entreacutee dans les conseils drsquoadministration des hocircpitaux En outre la participation drsquoun repreacutesentant de Aides au Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere est agrave lrsquoorigine de la creacuteation du collectif interassociatif sur la santeacute qui repreacutesente une volonteacute drsquoallier associations de patients et associations de consommateurs dans lrsquoobjectif commun de deacutefendre les droits des usagers du systegraveme de santeacute Le collectif interassociatif sur la santeacute a ainsi un rocircle dans la genegravese de la loi du 4 mars 2002 qui consacre les droits individuels (digniteacute consentement eacuteclaireacute accegraves au dossier meacutedical etc) mais aussi collectifs des malades (notamment agrave travers la possibiliteacute pour les associations de patients de repreacutesenter les usagers dans diverses instances de gouvernance de la santeacute) Lrsquoeacutetude meneacutee a aussi pour objectif de mesurer comment ce nouveau droit de repreacutesentation des usagers a affecteacute les strateacutegies militantes des associations dans le domaine de la santeacute Qui sont ces repreacutesentants des patients et usagers Dans quelles instances lrsquoassociation Aides choisit-elle de srsquoinvestir Voit-on apparaicirctre des experts de lrsquoexpertise des patients

Histoire de AIDESCette association a eacuteteacute creacuteeacutee en 1984 agrave lrsquoinitiative de Daniel Defert agrave la suite du deacutecegraves de Michel Foucault Agrave cette eacutepoque pour le fondateur de lrsquoassociation la nouvelle eacutepideacutemie rend saillant un certain nombre drsquoenjeux lieacutes au savoir et au pouvoir dans la meacutedecine aux relations meacutedecins-malades profondeacutement asymeacutetriques et agrave la place des malades dans la socieacuteteacute une place peu consideacutereacutee Crsquoest drsquoautant plus vrai que le sida touche particuliegraverement au deacutepart des populations stigmatiseacutees socialement - les homosexuels les usagers de drogue et certaines populations migrantes ndash et rajoute un autre stigmate celui de la contagion Les rapports de domination dans la prise en charge de la maladie et les risques de discriminations lieacutes agrave lrsquoeacutepideacutemie sont forts Lrsquoassociation Aides a pour objectif de construire les ressources pour redonner un pouvoir de deacutecision et drsquoaction aux personnes concerneacutees par le VIH-sida Lrsquoassociation produit des connaissances et des compeacutetences agrave partir des malades et pour les malades agrave travers la publication de brochures drsquoouvrages de revues et souvent la tenue de permanences teacuteleacutephoniques de renseignements Comme Daniel Defert lrsquoa exprimeacute lors de la Ve

Confeacuterence internationale sur le sida agrave Montreacuteal en juin 1989 la lutte contre le sida fait eacutemerger laquo un nouveau reacuteformateur social le malade raquo alors mecircme que jusque-lagrave ce sont davantage les meacutedecins qui avaient œuvreacute comme reacuteformateurs sociaux

Ressources Institut Droit et Santeacute wwwinstitutdroitsantecomhomefrhtml Association Aides wwwaidesorg Groupe TRT5 wwwtrt-5org Collectif interassociatif sur la santeacute wwwlecissorg

copy Steacutephane Blot

30 1 France Allemagne Grande Bretagne Italie Espagne Portugal Belgique Suisse Roumanie Feacutedeacuteration de Russie Pays-Bas Suegravede Ukraine Turquie Maroc Irlande Grand Ducheacute du Luxembourg Principauteacute de Monaco Suisse Gregravece Italie Malte Danemark Finlande Islande Norvegravege Estonie Lettonie Lituanie Albanie Bosnie Herzeacutegovine Croatie Hongrie Maceacutedoine Pologne Reacutepublique Tchegraveque Serbie Monteacuteneacutegro Slovaquie Armeacutenie Bieacutelorussie Geacuteorgie Moldavie Algeacuterie Tunisie Israeumll Liban Egypte Iran

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La cOLLecTe drsquoObjeTs sUr LrsquoHISTOIRE ET LA MEacuteMOIRE DU SIDA

Le Museacutee des Civilisations de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee (MUCEM) est un museacutee de socieacuteteacute qui traite des grands problegravemes du contemporain Lrsquoeacutepideacutemie de sida par son extension constitue lrsquoun des problegravemes majeurs de notre socieacuteteacute plus de 40 millions de personnes sont seacuteropositives ou malades du sida dans le monde

Georges Henri Riviegravere le fondateur du museacutee national des Arts et Traditions Populaires dont le MUCEM prend la suite srsquoeacutetait assigneacute la tacircche de laquo donner la parole agrave ceux qui ne lrsquoavaient pas raquo Dans cet esprit le MUCEM accorde une place de choix aux exclus de notre socieacuteteacute Or le sida comme les eacutepideacutemies en geacuteneacuteral entraicircne des exclusions lieacutees agrave de mauvaises informations agrave la peur de la contamination mais aussi agrave la peur de ce qui est diffeacuterent Aussi parler du sida crsquoest parler des droits de lrsquohomme et des combats des malades pour ces droits (droits des femmes et des enfants droits des homosexuels bisexuels et transsexuels des migrants et des sans papiers des usagers de drogues des deacutetenus des prostitueacutes) Avec le sida ce sont les malades eux-mecircmes qui se sont battus (pour la premiegravere fois) pour participer aux congregraves scientifiques et aux deacutecisions qui les concernaient Il a sembleacute important que le museacutee en conserve les traces Le museacutee dans ce domaine comme dans drsquoautres a diffeacuterents rocircles

la conservation drsquoobjets fragiles que lrsquoon ne garde pas neacuteces-sairement

entretenir la meacutemoire des exclus dans une meacutemoire nationale et europeacuteenne

inciter agrave deacutebattre car le museacutee est bien sucircr un lieu de preacutesentation et drsquoexposition ougrave peuvent se deacuterouler des rencontres et des deacutebats

Que sont ces objets

Il y a environ 17 000 objets qui ont eacuteteacute collecteacutes en France et dans 49 pays de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee1 Par objets on entend aussi bien des affiches et cartes postales que des tee-shirts des enveloppes de preacuteservatifs des badges et pinrsquos des banderoles pancartes et tracts de manifestation des produits deacuteriveacutes (par exemple des stylos des tasses portant le ruban rouge) des brochures deacutepliants livres videacuteos CD On peut les classer en trois grandes cateacutegories

objets et documents lieacutes agrave lrsquoinformation et agrave la preacutevention objets et documents relatifs agrave la lutte contre lrsquoexclusion et agrave la

solidariteacute (ruban rouge Journeacutee mondiale de lutte contre le sida le 1er deacutecembre)

objets et documents relatifs aux revendications politiques pour les droits des malades Ils sont riches drsquoenseignements dans des domaines annexes agrave la maladie repreacutesentations de la diffeacuterence repreacutesentations du corps de la sexualiteacute et de la maladie rapport au risque ou encore la place des jeunes et des femmes dans la socieacuteteacute

sTeacutepHAnE ABRioLingeacuteniEuR DrsquoeacuteTuDEs Au cnRs

cERLis uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs mucEmSteacutephane Abriol

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Les fOrmaTiOns de LrsquoUniversiTEacute paris descarTes CONSACREacuteES AU VIH

Master infectiologie microbiologie virologie immunologie (IMVI)

Cohabiliteacute avec lrsquouniversiteacute Paris DiderotResponsables du diplocircme Catherine Fridman (option immunologie) Flore Rozenberg (option virologie) Xavier Nassif (option microbiologie)Cette mention vise agrave former des eacutetudiants scientifiques ingeacutenieurs et meacutedecins dans ces trois grandes speacutecialiteacutes en insistant sur la transversaliteacute des concepts et des approches Chaque speacutecialiteacute Recherche est organiseacutee de faccedilon relativement indeacutependante mais similaire avec des passerelles possibles et souhaiteacutees Un tronc commun par speacutecialiteacute drsquoune dureacutee de deux semaines est organiseacute en collaboration avec lrsquoInstitut Pasteur De nombreux deacuteboucheacutes existent dans la recherche publique et priveacutee ainsi que dans lrsquoenseignement supeacuterieur

Le Master 1er anneacutee est proposeacute soit sous forme drsquoun parcours santeacute reacuteserveacute aux eacutetudiants des filiegraveres santeacute (meacutedecine pharmacie odontologie et maiumleutique) soit sous forme drsquoun parcours scientifique du Master 1er anneacutee IMVI ouvert aux eacutetudiants issus de cursus scientifiques

DIU Prise en charge de lrsquoinfection par le VIH

Responsable du diplocircme Jean-Paul ViardEn raison de lrsquoeacutevolution tregraves rapide des connaissances des techniques et des traitements les praticiens doivent acqueacuterir ou reprendre les bases fondamentales neacutecessaires agrave la compreacutehension des meacutecanismes physiopathologiques du suivi virologique et des traitements de lrsquoinfection agrave VIH

DU Maladies auto-immunes et maladies systeacutemiques

Responsable du diplocircme Loiumlc GuillevinLrsquoobjectif est drsquoapporter aux meacutedecins biologistes pharmaciens une formation approfondie sur ces maladies peu enseigneacutees au cours du cursus eacuteleacutements pathogeacuteniques cliniques paracliniques et theacuterapeutiques neacutecessaires

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Les cOnseiLs dU service inTerUniversiTaire DE MEacuteDECINE PREacuteVENTIVE (SIUMPPS)

Comment se proteacuteger Mecircme srsquoil est difficile drsquoaborder la question du preacuteservatif avec son ou sa partenaire crsquoest pourtant le seul moyen de se proteacuteger du sida et des autres ISTCrsquoest pourquoi le centre de meacutedecine preacuteventive de Paris Descartes le SIUMPPS a distribueacute plus de 15 000 preacuteservatifs en 2012

Que faire apregraves une prise de risque Il est impeacuteratif drsquoeacutevaluer le risque reacuteel qui a eacuteteacute encouru Il est conseilleacute de se rendre immeacutediatement aux urgences hospitaliegraveres ou dans un service de maladies infectieuses ou dans un centre de deacutepistage anonyme et gratuit (CDAG) Un test de deacutepistage vous sera alors proposeacute et un meacutedecin vous recevra lors drsquoun entretien qui lui permettra de mesurer et drsquoanalyser le risque drsquoexposition Si le risque drsquoexposition srsquoavegravere important et si le rapport non proteacutegeacute a eu lieu il y a moins de 48h il est alors possible de prendre un traitement drsquourgence preacuteventif qui peut reacuteduire fortement le risque de contamination Crsquoest le Traitement Post-Exposition (TPE) Ce traitement devra ecirctre pris pendant 4 semaines avec un suivi meacutedical et seacuterologique Il est donc impeacuteratif de reacuteagir immeacutediatement apregraves une prise de risque et de ne pas laisser trop de temps passer Si vous avez deacutepasseacute ce deacutelai de 48h il est absolument neacutecessaire de faire un test de deacutepistage en se rendant dans un CDAG aux urgences dans un service de maladies infectieuses ou dans un laboratoire drsquoanalyses meacutedicales avec lrsquoordonnance drsquoun meacutedecin qui pourra eacuteventuellement prescrire un test de Charge virale VIH Attention les tests de deacutepistage ne permettent une deacutetection des anticorps anti VIH dans le sang qursquoagrave partir de la 6e semaine de contamination Il faut donc attendre 6 semaines apregraves un rapport non proteacutegeacute pour savoir si lrsquoon a eacuteteacute infecteacute et il est donc impeacuteratif de se proteacuteger durant cette peacuteriode drsquoincertitude

Le SIUMPPS est composeacute drsquoeacutequipes pluridisciplinaires (infirmiegraveres meacutedecins psychologues et secreacutetaires) agrave la disposition des eacutetudiants Ce service assure un accueil permanent et personnaliseacute des eacutetudiants qui souhaitent demander conseil controcircler leur eacutetat vaccinal obtenir un certificat meacutedical etc Il propose eacutegalement quelques consultations speacutecialiseacutees (nutrition tabac) des consultations psychologiques45 rue des saints-pegraveres paris 6e

Teacutel 01 42 86 38 74 wwwsiumppsuniv-paris5fr

Les centres de deacutepistage anonyme et gratuit existent dans Paris Ils permettent agrave toute personne de savoir si elle est atteinte par le VIH lrsquoheacutepatite B ou C Certains CDAG sont aussi des Centres drsquoInformation de Deacutepistage et de Diagnostic des Infections Sexuellement Transmissibles (CIDDIST) on y deacutepiste des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) plus speacutecifiques

Liste des centres de deacutepistage anonyme et gratuit agrave Paris

1 Centre Croix-Rouge Franccedilaise 43 rue de Valois - Paris 1er Teacutel 01 42 97 48 29 meacutetro Palais Royal-Museacutee du Louvre (lignes 1 7) Bourse (ligne 3)Bus 48Entreacutee porte vitreacutee agrave cocircteacute de la porte de lrsquoimmeuble Deacutepistage UNIQUEMENT sur RDV

2 Centre Meacutedico-Social municipal Figuier2 rue du Figuier - Paris 4e Teacutel 01 49 96 62 70 meacutetro Saint Paul (ligne 1) Pont Marie (ligne 7) - Bus 67 3 Hocircpital Cochin-Tarnier (AP-HP) 89 rue drsquoAssas - Paris 6e (1er eacutetage) Teacutel 01 58 41 18 17 meacutetro Notre Dame des Champs (ligne 12) - RER B Port Royal - Bus 83

4 Hocircpital Fernand Widal (AP-HP) 200 rue du Faubourg Saint Denis - Paris 10e Secteur Bleu Galerie de gauche Porte 3 Teacutel 01 40 05 43 75 meacutetro Gare du Nord (lignes 4 5) La Chapelle (ligne 2) RER B D Gare du Nord - Bus 32

5 Hocircpital Saint-Louis (AP-HP) 42 rue Bichat - Paris 10e Bacirctiment Lailler accessible par la rue sans entrer dans lrsquohocircpital Teacutel 01 42 49 99 24 ou 01 42 49 42 05 (attention beaucoup drsquoaffluence)meacutetro Reacutepublique (lignes 3 5 8 9 11) Goncourt (ligne 11) Colonel Fabien (ligne 2) Jacques Bonsergent (ligne 5)Bus 75

6 Hocircpital Saint-Antoine (AP-HP) 184 rue du Faubourg Saint Antoine - Paris 12e Secteur Jaune Bacirctiment de lrsquoHorloge 1er Sous-sol Porte 19 Teacutel 01 49 28 24 45meacutetro Reuilly-Diderot (lignes 1 8) Faidherbe-Chaligny (ligne 8)Bus 86

7 Hocircpital Pitieacute Salpeacutetriegravere (AP-HP) 47-83 boulevard de lrsquoHocircpital -Paris 13e Teacutel 01 42 16 10 53Autre entreacutee 52 boulevard Vincent Auriol (M1113125 6 Chevaleret) Bacirctiment de Meacutedecine meacutetro St Marcel (ligne 5) Gare drsquoAusterlitz (lignes 5 10) Chevaleret (ligne 6) - RER c Gare drsquoAusterlitz - Bus 91

8 Centre Meacutedico-Social municipal - CDAGCIDDIST Ridder 3 rue de Ridder - Paris 14e Teacutel 01 58 14 30 30 meacutetro Plaisance (ligne 13) - Bus 62

9 Institut Alfred Fournier25 boulevard Saint-Jacques - Paris 14e Teacutel 01 40 78 26 0071meacutetro Saint-Jacques (ligne 6) Glaciegravere (ligne 6)RER B Denfert-Rochereau - Bus 216

10 Hocircpital Bichat (AP-HP) 46 rue Henri Huchard - Paris 18e Secteur Claude Bernard en direction de la Materniteacute en bas de la passerelle agrave gauche Teacutel 01 40 25 84 34 meacutetro Porte de Saint-Ouen (ligne 13) - Bus 81 - PC2

11 Centre Meacutedico-social municipal - CDAGCIDDIST Belleville 218 rue de Belleville - Paris 20e Teacutel 01 40 33 52 00 meacutetro Teacuteleacutegraphe (ligne 11) Place des Fecirctes (lignes 7bis 11) - Bus 60

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pLAn DE pARis DEs cEnTREs DE DeacutepisTAgE AnonymE ET gRATuiT

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Actif santeacutePermettre aux personnes drsquoecirctre acteur de leur santeacute et de la santeacute109 rue Orfila - 75020 ParisTeacutel 09 50 796 160wwwactif-santeorg Actions traitementsMieux informer pour ecirctre mieux soigneacute190 bd de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 43 67 66 00wwwactions-traitementsorgEmail atactions-traitementsorg

Act Up-ParisAssociation de lutte contre le sida dans la rue dans les meacutedias et dans les institutions Cofondatrice de sidactionBp 287 ndash 75011 Paris Teacutel 01 49 29 44 75wwwactupparisorgEmail actupactupparisorg

ArcatAccompagner orienter preacutevenir informer94-102 rue de Buzenval - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 29 29wwwarcat-santeorgEmail infoarcat-santeorg AIDESFaire avancer la lutte contre le sida crsquoest faire avancer la socieacuteteacute toute entiegravere Teacutel 0805 160 011 (gratuit depuis un poste fixe)wwwaidesorg

Diagonale idfPreacutevenir accompagner heacuteberger creacuteer des solidariteacutes20 avenue de la Terrasse - 91260 Juvisy-sur-OrgeTeacutel 01 69 24 85 60wwwdiagonale-idforgEmail diagonaleidfwanadoofr

Habitat et soinsFavoriser lrsquoaccegraves aux soins et au logement de personnes en situation preacutecaire379 avenue du Preacutesident Wilson - 93210 Saint-DenisTeacutel 01 55 87 55 55wwwgroupe-sosorgEmail soshetsasosorg Hf preacuteventionPreacutevention et sensibilisation sur le VIH et les ISTInstitut de la promotion de la santeacute 3 place de la mairie - 78190 TrappesTeacutel 09 53 84 98 33wwwhf-preventioncomEmail contacthf-preventioncom

Le kiosque infos sida et toxicomaniePreacutevention information orientation sida IST toxicomanie36 rue Geoffroy lrsquoAsnier - 75004 ParisTeacutel 01 44 78 00 00wwwlekiosqueorgEmail infolekiosqueorg

Sida info serviceInformation soutien eacutecoute orientation190 boulevard de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 16 16wwwsida-info-serviceorg

Sidaction Agit sur tous les fronts de la lutte contre le sida 228 rue du Faubourg Saint-Martin - 75010 ParisTeacutel 01 53 26 45 55wwwsidactionorgEmail sidactionsidactionorg

Solidariteacute sidaAider Preacutevenir Deacutefendre16 bis avenue Parmentier - 75011 ParisTeacutel 01 53 10 22 22Email infosolidarite-sidaorg

Centre reacutegional drsquoinformation et de preacutevention du sida (Crips) Icircle de FranceAccueil documentation et formation de toutes personnes en ques-tionnement par rapport au VIHsida ou aux infections14 rue Maublanc - 75015 Paris Teacutel 01 56 80 33 33Email infolecripsnet

Sites web drsquoinformation

VIHorgSite drsquoinformations de deacutebats drsquoeacutechanges au service de la lutte contre le sidawwwvihorg

Sida Info PlusEspace drsquoinformation et drsquoeacutechange pour les seacuteropositifswwwsidainfoplusfr

Les ASSOCIATIONS

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Les Cahiers de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes sont eacutediteacutes par LrsquoUniversiteacute Paris Descartes

Directeur de la publication bull Freacutedeacuteric Dardel

Responsables scientifiques bull Yves Charbitbull Anne Hosmalinbull Christine Rouzioux

Reacutedaction en chef bull Pierre-Yves Clausse bull Alice Tschudy

Coordination bull Brigitte Brohard

Maquette bull Agence Avril

Version numeacuterique bull Virgile Delacirctre

Iconographie bull Photothegraveque Universiteacute

Paris Descartesbull Fotoliabull Institut Pasteur

bull Groupe Institut Cochin Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Huguette amp Prosperbull Mairie de Paris--------------------------------------bull Steacutephane Abriolbull Clarisse Berlioz-Torentbull Marina Cavazzana-Calvobull Yves Charbitbull Odile Launaybull Lisa Haydenbull Anne Hosmalinbull Bibia Pavard bull Leiumlla Perieacutebull Bruno Sargueilbull Carine Tisneacutebull Michaeumll Valente

Ont collaboreacute agrave ce numeacutero institut cochin bull Eacutequipe Cytokines

et infections virales

bull Eacutequipe Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Eacutequipe Interactions hocircte-virus

bull Eacutequipe Interfeacuterence moleacuteculaire entre le virus et la cellule

bull Eacutequipe Phagocytose et invasion bacteacuterienne

bull Eacutequipe Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques

bull Eacutequipe Virus et trafic intracellulaire

Hocircpital necker bull Deacutepartement

de biotheacuterapie bull Eacutequipe Infections agrave VIH

Reacuteservoirs Pharmacologie des Antireacutetroviraux et Preacutevention de la Transmission Megravere Enfant

centre universitaire des saints-pegraveresbull Centre de recherche

sur les liens sociaux (CERLIS)

bull Eacutequipe Chimie amp Biologie Nucleacuteos(t)ides et Immunologie pour la Theacuterapie

bull Eacutequipe Reacutegulation de la Transcription et Maladies Geacuteneacutetiques

bull Institut Droit et Santeacute (IDS)

bull Institut de Recherche sur les Vaccins et lrsquoImmunotheacuterapie des cancers et du sida

bull Service Interuniversitaire de meacutedecine preacuteventive (SIUMPPS)

Faculteacute des sciences pharmaceutiques et Biologiques bull Eacutequipe Meacutecanismes

moleacuteculaires de lrsquoinitiation de la traduction

bull Eacutequipe Structure des ARN interactions et anti-infectieux

centre drsquoinvestigation clinique de vaccinologie cochin pasteur

centre population et Deacuteveloppement (cEpED)

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Steacutephane Emilianicopy Lisa Hayden

Clarisse Berlioz-Torrent

cLARissE BERLioz-ToRREnT ET sTeacutepHAnE EmiLiAni DiREcTEuRs DE REcHERcHE cHEFs DE LrsquoeacutequipE inTERAcTions HocircTEs-ViRusLrsquoutilisation des multitheacuterapies antireacutetrovirales (Highly Active Anti-reacutetroviral Theacuterapies) pour le traitement de toutes les personnes infecteacutees par le VIH a permis drsquoobtenir des progregraves consideacuterables tant en termes drsquoinhibition de la reacuteplication virale qursquoau niveau de lrsquoameacutelioration de lrsquoeacutetat clinique des patients Cependant ces multitheacuterapies ne peuvent ni eacuteradiquer le VIH ni empecirccher lrsquoapparition de virus reacutesistants Lrsquoun des deacutefis des futures strateacutegies theacuterapeutiques consistera agrave inhiber les interactions entre le virus et son environnement cellulaire Nos recherches srsquoinscrivent dans cette perspective et visent agrave ouvrir de nouvelles voies pour le deacuteveloppement de moleacutecules antivirales

Lrsquoinfection par le VIH est caracteacuteriseacutee par des niveaux eacuteleveacutes de reacuteplication virale et par la propagation du virus dans lrsquoorganisme mecircme pendant la phase cliniquement latente et asymptomatique chez les patients Lrsquoune des particulariteacutes de ce virus est drsquoutiliser en grande partie la machinerie cellulaire de son hocircte pour se reacutepliquer Notre objectif est drsquoexplorer les relations entre le VIH et la cellule hocircte de faccedilon agrave mettre agrave jour les meacutecanismes moleacuteculaires qui sous-tendent la pathogeacutenie reacutetrovirale

La production de particules virales infectieuses implique de nombreuses interactions entre proteacuteines virales et cellulaires au cours de la reacuteplication virale Au cours des cinq derniegraveres anneacutees nos projets ont porteacute sur la caracteacuterisation de ces interactions au cours des diffeacuterentes eacutetapes de la reacuteplication du VIH Nous avons identifieacute et valideacute fonctionnellement des cofacteurs cellulaires controcirclant lrsquointeacutegration du geacutenome viral dans le chromosome de la cellule hocircte Nous avons eacutegalement eacutetudieacute les derniers stades de la reacuteplication virale en mettant lrsquoaccent sur le trafic des composants viraux vers le site drsquoassemblage viral le bourgeonnement la libeacuteration et la maturation des particules virales Lrsquointeacuterecirct de nos eacutetudes repose sur le fait que ces cofacteurs cellulaires peuvent potentiellement devenir de nouvelles cibles pour le deacuteveloppement de theacuterapies anti-virales

Vue drsquoun laboratoire copy Virgile Delacirctre I Service Communication Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Microscope agrave fluorescence I Michaeumll Valente et Sonia Amraoui copy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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cARinE Tisneacute DiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE sTRucTuRE DEs ARn inTERAcTions ET AnTi-inFEcTiEux

Structure des ARN interactions et anti-infectieux Notre eacutequipe eacutetudie depuis une dizaine drsquoanneacutees le rocircle des proteacuteines du VIH-1 chaperonnes (NCp7 et VIF) des ARN pour promouvoir la formation du complexe drsquoinitiation de la transcription inverse du VIH-1 Nous avons utiliseacute la reacutesonance magneacutetique nucleacuteaire (RMN) pour obtenir une description meacutecanistique de la formation de ce complexe impliquant lrsquoARNtLys3 et lrsquoARN geacutenomique viral Le VIH-1 deacutetourne un ARN de transfert (ARNt) de la cellule hocircte lrsquoARNtLys3 pour lrsquoutiliser comme amorce de la transcription inverse de son ARN geacutenomique La formation de lrsquohybride ARNtLys3ARN viral consiste en lrsquoappariement des 18 nucleacuteotides du PBS (lsquoPrimer binding sitersquo) agrave la seacutequence compleacutementaire formant lrsquoextreacutemiteacute 3rsquo1113125de lrsquoARNt amorceLa formation du complexe drsquoinitiation de la transcription inverse (ARNtLys3ARN viral) neacutecessite donc la fusion de la structure tridimensionnelle de lrsquoARNt un eacuteveacutenement qui ne se produit pas spontaneacutement agrave la tempeacuterature physiologique de lrsquohocircte mais neacutecessite lrsquoaction de la proteacuteine de nucleacuteocapside (NCp7)

Lrsquoensemble de nos travaux RMN visant agrave comprendre la formation du complexe ARNtARN viral assisteacutee par la proteacuteine de nucleacuteocapside nous a permis drsquoacceacuteder agrave une vision dynamique de la formation du complexe drsquoinitiation et drsquoidentifier les changements conformationnels subis par ces ARN et les eacutetapes importantes du processus de formation du complexe drsquoinitiation Drsquoautre part nous avons montreacute que la proteacuteine VIF entre en compeacutetition avec la NCp7 pour les mecircmes sites de fixation sur lrsquoARNtLys3 Ce reacutesultat pourrait expliquer pourquoi VIF inhibe lrsquohybridation de lrsquoARN viral agrave lrsquoARNtLys3 reacutealiseacute par la NCp7 Nous eacutetudions actuellement par RMN le rocircle des acides nucleacuteiques dans la maturation par la proteacutease virale de la proteacuteine de nucleacuteocapside

En parallegravele nous avons deacuteveloppeacute une meacutethode originale de criblage par fragment guideacutee par la RMN En utilisant lrsquoARNtLys3 comme ARN modegravele nous avons ainsi deacuteveloppeacute une chimiothegraveque ciblant les ARN et contenant par exemple des moleacutecules liant speacutecifiquement un domaine de lrsquoARNt avec une constante de dissociation dans la gamme du micromolaire

BRuno sARguEiL DiREcTEuR DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE meacutecAnismEs moLeacutecu-LAiREs DE LrsquoiniTiATion DE LA TRADucTion

Meacutecanismes moleacuteculaires de la traduction des proteacuteines du VIH Le VIH virus agrave ARN comprend un gegravene codant pour la proteacuteine Gag qui est le centre de sa structure Nous nous inteacuteressons aux aspects moleacuteculaires de la traduction de ce gegravene Cette eacutetude est importante dans la compreacutehension du cycle du virus dans la cellule et donc de lrsquoinfectionIl y a quelques anneacutees nous avons montreacute que la proteacuteine Gag peut ecirctre produite selon un meacutecanisme original drsquoentreacutee interne des ribosomes (eacuteleacutements centraux de la machinerie cellulaire qui produit les proteacuteines) Nous savons que ce processus repose sur la proprieacuteteacute extraordinaire du geacutenome viral de lier directement le ribosome Nous avons eacutetudieacute lrsquoimplication des autres facteurs de traduction cellulaire dans ce processus Nous avons reconstitueacute les diffeacuterents modes de traduction de lrsquoARN viral in vitro afin de mieux en disseacutequer les meacutecanismes Enfin nous avons deacutemontreacute que ce pheacutenomegravene avait lieu non seulement avec des souches de laboratoires mais aussi avec des isolats provenant de patients Nous cherchons eacutegalement agrave identifier les deacuteterminants du passage de la traduction agrave lrsquoeacutetape de dimeacuterisation du geacutenome du virus Cette phase est primordiale pour la propagation du virus Nous avons montreacute lrsquoimplication de nouvelles seacutequences virales dans le processus de dimeacuterisation Nous cherchons maintenant agrave deacutefinir lrsquoimportance fonctionnelle de ces eacuteleacutements dans la physiologie du virus

ARN

Bruno Sargueil

Carine Tisneacute

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THEacuteRAPIE GEacuteNIQUE DE Lrsquo INFECTION AU VIH UNE ARME EN PLUS mARinA cAVAzzAnA - cALVoREsponsABLE Du DeacutepARTEmEnT DE BioTHeacuteRApiE DE LrsquoHocircpiTAL nEckER - EnFAnTs mALADEs

Malgreacute le succegraves incontestable des antireacutetroviraux dans le traitement de lrsquoinfection agrave VIH le patient nrsquoest pour autant pas deacutebarrasseacute de lrsquoagent infectieux Inflammation chronique et dysimmuniteacute persistent malgreacute le traitement aggravant le pronostic agrave moyen et agrave long terme La persistance de la reacuteplication virale dans des sites cryptiques altegravere lrsquohomeacuteostasie lymphoiumlde et myeacuteloiumlde ainsi que leur fonction Ces limites de lrsquoapproche theacuterapeutique conventionnelle incitent agrave rechercher de nouvelles approches curatives En 2009 la preuve de principe qursquoun traitement curatif eacutetait possible a eacuteteacute publieacutee (Gero Hutter N Engl J Med 2009) Un patient seacuteropositif et atteint drsquoune leuceacutemie aigueuml myeacuteloblastique a eacuteteacute greffeacute avec les cellules souches heacutematopoiumleacutetiques (CSH) HLA geacutenoidentiques provenant drsquoun donneur sain homozygote pour la mutation Δ32 du co-reacutecepteur CCR5 indispensable agrave lrsquoentreacutee du VIH dans les cellules heacutematopoiumleacutetiques Malgreacute lrsquoarrecirct de la tritheacuterapie le patient (AIDS 2011) est resteacute plus de 3 ans sans recrudescence de la charge virale Voilagrave la preuve que la theacuterapie geacutenique peut marcher il srsquoagit de preacutelever les CSH du sujet infecteacute leur confeacuterer in vitro agrave lrsquoaide drsquoun vecteur lentiviral la reacutesistance agrave lrsquoinfection par le virus sauvage endogegravene et de les reacuteinjecter au patient

Agrave partir de cette publication nous avons eacutegalement envisageacute une approche par theacuterapie geacutenique pour des sujets adultes seacuteropositifs Deux protocoles sont en cours de preacuteparation agrave lrsquoHocircpital NeckerParis Descartes en collaboration avec lrsquoHocircpital Saint LouisParis Diderot Le premier protocole qui devrait ecirctre soumis agrave lrsquoANSM fin 2013 utilisera un vecteur lentiviral de grade clinique produit par la socieacuteteacute Calimmune Ce vecteur lentiviral produit un ARN compleacutementaire de CCR5 capable drsquoeacuteteindre lrsquoexpression de ce co-reacutecepteur et un peptide membranaire (maC46) capable drsquo inhiber la fusion du virus avec la membrane cellulaire En parallegravele un consortium europeacuteen soutenu par lrsquoANRS regroupant scientifiques et cliniciens de 5 pays autour de cette theacutematique essaie de valider un nouveau vecteur susceptible de pieacuteger le virus agrave trois niveaux diffeacuterents de son cycle biologique lrsquoentreacutee la reacuteplication et lrsquoinfectiviteacute Trois points semblent essentiels pour obtenir un effet clinique comparable agrave ceux rapporteacutes dans le cas du laquo Patient de Berlin raquo

le taux de cellules transduites doit ecirctre augmenteacute il faut leur donner un avantage seacutelectif initial drsquoune faccedilon artificielle sans avoir agrave recourir agrave lrsquoarrecirct de la tritheacuterapie un controcircle de lrsquoinflammation chronique doit ecirctre preacutevu La complexiteacute de cette theacuterapeutique est telle que des

progregraves ne peuvent ecirctre attendus agrave court terme mais la theacuterapie geacutenique ouvre pour cette infection de nouvelles perspectives

Marina Cavazzana-Calvocopy Huguette amp Propser

Manipulation en laboratoire L2 sous hotte agrave flux laminairecopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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recHercHes EN VACCINOLOGIE

oDiLE LAunAy pu-pH agrave LrsquouniVERsiTeacute pARis DEscARTEs cHEF Du cEnTRE DrsquoinVEsTigATion cLiniquE (cic) DE VAccinoLogiE cocHin-pAsTEuR HocircpiTAL cocHin

Centre drsquoInvestigation Clinique de VaccinologieDepuis la deacutecouverte du virus du sida en 1983 de nombreuses eacutequipes travaillent sur la mise au point drsquoun vaccin En France lrsquoAgence Nationale de Recherche contre le SIDA et les heacutepatites virales (ANRS) srsquoest impliqueacutee tregraves rapidement et avec une forte visibiliteacute internationale dans la recherche vaccinale avec des eacutetudes meneacutees chez lrsquoanimal puis chez des volontaires sains acceptant de participer aux essaisLe CIC de vaccinologie Cochin Pasteur actuellement seul centre de recherche clinique franccedilais deacutedieacute agrave la vaccinologie participe depuis plus de 20 ans aux recherches meneacutees par lrsquoANRS et les industriels du vaccin (en particulier Sanofi Pasteur) pour la mise au point drsquoun vaccin preacuteventif Plusieurs essais ont eacuteteacute reacutealiseacutes au CIC explorant la capaciteacute de diffeacuterents candidats vaccins agrave induire une reacuteponse humorale etou cellulaire contre le VIH chez des sujets sains Ces essais se poursuivent avec deux eacutetudes preacutevues pour deacutemarrer en 2013 dans le cadre du VRI (Vaccine Research Institute) une eacutetude explorant lrsquoimmuniteacute muqueuse vaginale de femmes infecteacutees ou non infecteacutees par le VIH et un essai vaccinal eacutevaluant une strateacutegie de vaccination combinant un vaccin recombinant et des lipopeptides du VIH

Plus reacutecemment des essais eacutevaluant la possibiliteacute de stimuler le systegraveme immunitaire de patients deacutejagrave infecteacutes par le VIH dans lrsquoobjectif de pouvoir retarder la mise en route du traitement antireacutetroviral ou de lrsquointerrompre chez des patients deacutejagrave traiteacutes ont eacuteteacute mis en place au CIC avec des vaccins deacuteveloppeacutes par des eacutequipes de recherche franccedilaises de haut niveau Cette approche appeleacutee eacutegalement laquo vaccination theacuterapeutique raquo est un des moyens envisageacutes dans la possibiliteacute drsquoeacuteradication du virus (HIV cure)

Plusieurs essais ont eacuteteacute reacutealiseacutes au CIC explorant la capaciteacute de diffeacuterents candidats vaccins agrave induire une reacuteponse humorale etou cellulaire contre le VIH chez des sujets sains Les participants agrave ces essais sont inclus dans une cohorte coordonneacutee par le CIC permettant leur suivi agrave long terme

Odile Launay

Paillassecopy Virgile Delacirctre

Service CommunicationPhotothegraveque Universiteacute

Paris Descartes

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moRgAnE BomsEL DiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE EnTReacuteE muquEusE Du ViH ET immuniTeacute muquEusEVers un candidat-vaccin qui bloquerait le virus au niveau des muqueuses geacutenitalesLa porte drsquoentreacutee principale du virus du sida est composeacutee par les muqueuses geacutenitales Notre objectif est de produire un vaccin capable drsquoinduire la production drsquoanticorps dirigeacutes contre le VIH pour bloquer le virus degraves son premier contact avec lrsquoorganisme et eacuteviter sa propagation Nous avons mis au point un candidat-vaccin efficace chez le macaque femelle qui induit ce type drsquoanticorps anti-VIH dans les muqueuses vaginales Les premiers essais cliniques ont montreacute que le vaccin est bien toleacutereacute chez la femme et induit bien les anticorps attendus aux niveau vaginal

Pour parvenir agrave de tels reacutesultats nous avons eacutetudieacute un groupe de femmes reacutesistantes agrave lrsquoinfection malgreacute des rapports sexuels non proteacutegeacutes avec des partenaires seacuteropositifs Pour se proteacuteger ces femmes ont deacuteveloppeacute des anticorps vaginaux contre la proteacuteine transmembranaire Gp41 de lrsquoenveloppe du VIH Il srsquoagit de la partie de lrsquoenveloppe virale la moins variable entre toutes les souches virales du sida Gp41 controcircle agrave la fois lrsquoentreacutee du virus dans les cellules de la muqueuse et lrsquoinfection des lymphocytes T CD4 Nous avons caracteacuteriseacute les parties de Gp41 reconnues par ces anticorps et nous les avons utiliseacutees pour le vaccin Le vecteur vaccinal de ce candidat-vaccin le virosome est utiliseacute chez lrsquoHomme depuis plus de 20 ans dans plusieurs vaccins Gracircce agrave sa surface lipidique mimant celle du virus ce virosome permet aux antigegravenes de Gp41 drsquoadopter une structure similaire agrave celle qursquoils ont in situ Cela favorise lrsquoinduction drsquoanticorps neutralisants lors de la vaccination Chez les singes in vivo ce vaccin fonctionne parfaitement contre les sous-types B du VIH responsables de 90 des infections aux Etats-Unis en Ameacuterique latine et en Europe et contre le sous type C preacutepondeacuterant en Afrique et Asie du sud Ce succegraves est prometteur

Nous eacutetudions eacutegalement les meacutecanismes drsquoentreacutee du VIH au niveau geacutenital chez lrsquohomme car ils restaient mal compris et mal eacutetudieacutes Nous avons deacutemontreacute que la face interne du preacutepuce mais aussi lrsquouregravetre constituent des portes drsquoentreacutee du virus Nous avons identifieacute les cellules et les meacutecanismes mis en jeu les cellules de Langerhans dans le preacutepuce et les macrophages preacutesents dans lrsquoeacutepitheacutelium de lrsquouregravetre Ce sont les premiegraveres cellules qui sont envahies par le VIH Ainsi dans lrsquouregravetre les cellules de lrsquoeacutepitheacutelium srsquoarrecirctent de seacutecreacuteter les signaux retenant les macrophages agrave leur niveau en conseacutequence de quoi les macrophages infecteacutes quittent lrsquoeacutepitheacutelium et permettent au virus de se propager Dans la muqueuse de lrsquouregravetre les lymphocytes T CD4 ne sont pas infecteacutes parce qursquoils sont immatures Ils pourront lrsquoecirctre plus tard apregraves migration du VIH dans les ganglions Nous cherchons agrave preacutesent agrave deacuteterminer si les macrophages de lrsquouregravetre constituent des reacuteservoirs permettant au virus de ne pas ecirctre eacutelimineacute totalement par les tritheacuterapies Ces travaux pourraient permettre aussi lrsquoeacutelaboration de nouvelles strateacutegies de preacutevention

Yonatan Ganor et Morgane BomselcopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Conjugueacute entre une cellule de Langerhans en rouge en cours de transmission du VIH en violet agrave une cellule T en vertCe conjugueacute est localiseacute dans lrsquoeacutepiderme de la partie interne du preacutepuce humain adulte infecteacute ex vivocopy Eacutequipe laquo Entreacutee muqueuse du VIH et Immuniteacute muqueuse raquo

Manipulation en laboratoirecopyVirgile Delacirctre Service CommunicationPhotothegraveque Universiteacute Paris Descartes

20Manipulation sous la hotte agrave flux laminairecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

NOUVELLE PISTE ORIGINALE POUR UN VACCIN CONTRE LE SIDA CHEZ LES MACAQUES JEAn-mARiE AnDRiEu pRoFEssEuR agrave LrsquouniVERsiTeacute pARis DEscARTEs

Mon eacutequipe a montreacute chez le macaque que la suppression de lrsquoactivation des lymphocytes T CD4 deacutejagrave toucheacutes par le virus de lrsquoimmunodeacuteficience simienne (SIV) empecircche la reverse transcription de ce dernier son inteacutegration dans le noyau et in fine sa reacuteplication proteacutegeant ainsi le macaque de lrsquoinfection

Lrsquoactivation du lymphocyte T CD4 toucheacute par le VIH chez lrsquohomme et par le SIV chez le macaque est neacutecessaire agrave la reacuteplication initiale du reacutetrovirus puis agrave sa disseacutemination dans lrsquoorganisme Cette observation a conduit les chercheurs agrave deacutevelopper chez le macaque un vaccin oral constitueacute drsquoune bacteacuterie commensale du tube digestif le Lactobacillus plantarum connue pour favoriser lrsquoinhibition de lrsquoactiviteacute des cellules du systegraveme immunitaire eacutetat aussi appeleacute laquo toleacuterance immunitaire raquo

Agrave lrsquoinverse de tous les vaccins antiviraux existants agrave ce jour chez lrsquohomme ou lrsquoanimal ce vaccin laquo toleacuterogeacutenique raquo (qui induit une toleacuterance speacutecifique) oral et sans toxiciteacute nrsquoa geacuteneacutereacute ni anticorps ni lymphocytes cytotoxiques agrave lrsquoeacutegard du virus ou des cellules infecteacutees Par contre ce vaccin a induit une population jusqursquoalors inconnue de lymphocytes CD8 reacutegulateurs (non cytotoxiques et MHC-IBE restreints) agrave lrsquoorigine de la suppression speacutecifique de lrsquoactivation des lymphocytes CD4 infecteacutes par le SIV Cette suppression a inhibeacute la reverse transcription du virus et la suite de son cycle reacuteplicatif dans le lymphocyte T CD4 proteacutegeant ainsi les macaques de lrsquoinfection Sur 16 macaques vaccineacutes ayant reccedilu de fortes doses de deux souches diffeacuterentes de SIV par voie intrarectale 15 ont eacuteteacute totalement proteacutegeacutes au-delagrave de 14 mois

Comme le SIV le VIH requiert lrsquoactivation du lymphocyte CD4 pour srsquoy multiplier Les scientifiques espegraverent que ce prototype de vaccin oral soit transfeacuterable agrave lrsquohomme chez lequel il devrait ecirctre essayeacute agrave titre prophylactique aussi bien que theacuterapeutique Ce nouveau concept de vaccin toleacuterogeacutenique pourrait aussi srsquoappliquer agrave de nombreux deacutesordres immunologiques

Jean-Marie Andrieucopy Virgile Delacirctre I Service Communication Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

21Observation de cellules au microscopecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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Les recherches meneacutees au CEPED sur le VIH concernent les dimensions sociales de lrsquoeacutepideacutemie qui sont agrave prendre en compte tant au niveau de la preacutevention que de lrsquoaccegraves au deacutepistage et de la prise en charge de la maladie Cette prise en compte des aspects sociaux qui existe pour toute question de santeacute est capitale dans le cas du sida maladie stigmatiseacutee qui touche des ressorts sociaux aussi sensibles Nos projets de recherche mobilisent diffeacuterentes sciences sociales anthropologie sociologie deacutemographie pour analyser et deacutecrypter la complexiteacute des contextes sociaux et familiaux qui conditionnent les comportements

Nous interrogeons en particulier parmi les ressorts sociaux en jeu dans la preacutevention et la prise en charge de la maladie les relations de genre les relations conjugales et familiales lrsquoappartenance agrave une cateacutegorie sociale stigmatiseacutee ou minoritaire (ex homosexuels au Seacuteneacutegal) la reconfiguration des reacuteseaux sociaux professionnels ou familiaux lors de la migration qui peut conduire agrave des situations de vulneacuterabiliteacute (ex migrants subsahariens en France)

Les interactions entre relations de genre et risques lieacutes au sida si elles preacutesentent certaines constantes varient cependant fortement drsquoun contexte culturel agrave lrsquoautre A travers lrsquoeacutetude de contextes eacutepideacutemiques sanitaires et socieacutetaux divers les travaux meneacutes au sein du CEPED srsquointeacuteressent agrave la place des relations de genre dans la gestion des risques drsquoinfection par le VIH dans la sexualiteacute qursquoelle soit conjugale ou extra conjugale heacuteteacuterosexuelle ou homosexuelle et dans la gestion des risques de transmission du VIH via la procreacuteation Le CEPED deacuteveloppe des recherches sur le VIH en Afrique (Cocircte drsquoIvoire Seacuteneacutegal Afrique du Sud Cameroun) et en Asie (Thaiumllande Viecirct Nam) mais aussi dans les territoires franccedilais drsquoAmeacuterique ou aupregraves des migrants africains vivant en France ce qui permet drsquoexplorer lrsquoeacutevolution des rapports de genre et de ses interactions avec les risques du sida dans un contexte de migration Eacutemerge en particulier de notre reacuteflexion la question des formes de conjugaliteacute mobiliseacutees par lrsquoeacutepideacutemie de VIH Cette conjugaliteacute qui ne relegraveve que partiellement du registre sociologique plus conventionnel en termes de groupe familial ou de couple correspond deacutesormais agrave une eacutechelle suppleacutementaire dans la compreacutehension des instances imbriqueacutees (individus famille lignage communauteacute nation etc) qui conditionnent les choix sanitaires et reproductifs Reposant sur une fluiditeacute sociologique plus forte dans les arrangements familiaux que dans les institutions traditionnelles comme la parenteacute qui structurent les socieacuteteacutes du Sud cette notion de conjugaliteacute joue un rocircle deacutecisif dans les deacutecisions theacuterapeutiques comme le deacutepistage ou dans les strateacutegies reproductives et notamment parmi les jeunes adultes Elle pose eacutegalement des questions nouvelles de ciblage pour les politiques de santeacute

Les apprOcHes SOCIO-CULTURELLES DE LrsquoEacutePIDEacuteMIE

yVEs cHARBiT DiREcTEuR Du cEnTRE

popuLATion amp DeacuteVELoppEmEnT ET pRoFEssEuR

DE DeacutemogRApHiEYves Charbit

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LEs REcHERcHEs Au cEpED Dans lrsquoensemble le panorama mondial de lrsquoaccegraves aux soins est marqueacute par des formes prononceacutees drsquoineacutegaliteacutes internationales mais eacutegalement par des formes de discrimination locales notamment en matiegravere de genre Toutefois agrave la diffeacuterence des situations plus anciennes caracteacuteriseacutees par un fort enclavement des pays du Sud et un relatif isolement geacuteographique des questions de deacuteveloppement au sein drsquoensembles sous-reacutegionaux les derniegraveres deacutecennies pointent vers une ouverture progressive mais sans eacutequivalent historique agrave la circulation des personnes des ideacutees et des techniques dans un contexte domineacute par lrsquoeacutelargissement des meacutecanismes de reacutegulation de marcheacute Patients techniques virus et normes sont aujourdrsquohui beaucoup plus mobiles que par le passeacute

Lrsquoaccroissement des eacutechanges lieacute tout autant agrave la circulation migratoire qursquoaux nouvelles technologies de communication aboutit agrave un deacutecloisonnement graduel des espaces sanitaires agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacuteduisant lrsquoeacutecart proprement socioeacuteconomique qui seacutepare les pays deacuteveloppeacutes du reste du monde Pour les sciences sociales cette confrontation reacutecente entre socieacuteteacutes traditionnelles et nouvelles opportuniteacutes et contraintes sanitaires offre au passage un champ drsquoeacutetude privileacutegieacute pour observer la plasticiteacute des systegravemes sociaux et leur capaciteacute variable drsquoadaptation aux changements technologiques ou sanitaires

Nos recherches suivent eacutetroitement lrsquoactualiteacute de la lutte contre le sida actuellement nous sommes engageacutes dans les probleacutematiques de laquo When to treat raquo et de laquo Treatment as prevention raquo Nous examinons en Cocircte drsquoIvoire les effets sociaux que pourraient avoir un deacutepistage geacuteneacuteraliseacute et une mise sous traitement preacutecoce qui sont envisageacutes par lrsquoOMS comme un possible moyen drsquoendiguer la pandeacutemie En Afrique du Sud nous participons au vaste projet de recherche TasP qui vise agrave eacutevaluer lrsquoeffet drsquoun programme combinant deacutepistage geacuteneacuteraliseacute et reacutepeacuteteacute et mise sous traitement preacutecoce sur lrsquoincidence du VIH en population

La plupart des recherches sont meneacutees en relation eacutetroite avec des eacutequipes biomeacutedicales dans un constant souci de dialogue sciences socialessciences biomeacutedicales Les eacutetudes de cohortes que certaines enquecirctes ont permis de mettre en place sont un outil privileacutegieacute pour cet exercice mais le tregraves fort ancrage local dont beacuteneacuteficient les eacutequipes par exemple en Cocircte drsquoIvoire et en Thaiumllande permettent aussi drsquoenvisager des renouvellements meacutethodologiques des opeacuterations agrave lrsquoinitiative des eacutequipes partenaires Cette collaboration entre sciences sociales et sciences biomeacutedicales permet drsquoenrichir la panoplie classique de la santeacute publique ou de lrsquoeacutepideacutemiologie en apportant les outils meacutethodologiques speacutecifiques aux sciences sociales analyses qualitatives approfondies ou recueil de donneacutees biographiques qui explorent les histoires des individus mais aussi drsquoinvestiguer la probleacutematique de la mesure des pheacutenomegravenes en population geacuteneacuterale et ses variations spatiales

LEs DimEnsions sociALEs DE LA pReacuteVEnTion Cet axe de recherche se divise en 4 projets

Projet Elihos eacutevaluer les interventions aupregraves des homosexuels masculins au seacuteneacutegalCette eacutetude avait pour objectif drsquoeacutevaluer lrsquoimpact des interventions en cours aupregraves des populations homosexuelles au Seacuteneacutegal afin de mieux orienter les politiques publiques et priveacutees drsquointerventions sanitaires et sociales partenaires Division ISTsida Seacuteneacutegal CHU Le Dantec Universiteacute Cheich Anta DiopFinancement ANRS

Examen meacutedical agrave Dakarcopy IRD

Recherche sur le sida en AfriqueMichel Dukhan I copy IRD

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Projet Prenahtest preacutevention en couplePlus de 25 millions de nouvelles infections par le VIH sont survenues dans le monde en 2012 et la preacutevention demeure une prioriteacute absolue dans la lutte contre la pandeacutemie mecircme agrave lrsquoegravere des traitements antireacutetroviraux Lrsquoobjectif suivi eacutetait drsquoeacutevaluer la faisabiliteacute et lrsquoimpact drsquoune intervention de conseil preacutenatal du VIH orienteacute vers le couple sur la freacutequence du deacutepistage du partenaire et du conseil de couple et sur les comportements sexuels de reproduction et de preacutevention du VIHpartenaires ISPED Inserm Centre Pasteur Cameroun PRAYAS Inde CENISMI Reacutepublique Dominicaine MCCU GeacuteorgieFinancement ANRS EGPAF

Projet Parcours Lrsquoeacutetude srsquointitule Parcours car il srsquoagit de prendre en compte la maladie dans les diffeacuterentes eacutetapes drsquoun parcours de vie (comment et pourquoi on est exposeacute au risque drsquoecirctre infecteacute la deacutecouverte de son infection puis la vie avec la maladie) eacutegalement marqueacutees par une expeacuterience de migration Il srsquoagit drsquoune grande enquecircte en Ile-de-France aupregraves des migrants drsquoAfrique sub-saharienne qui a pour objectifs de caracteacuteriser les besoins de santeacute et drsquoameacuteliorer les strateacutegies de preacutevention de deacutepistages et de prise en charge dans le domaine de lrsquoinfection VIH et de lrsquoheacutepatite Bpartenaires CESP Inserm INPES Ined RAAC sida AIDES FORIM COMEDE Hocircpital CochinFinancement ANRS

Projet TaSP Le traitement antireacutetroviral comme moyen de preacuteventionCette eacutetude srsquoappuie sur lrsquohypothegravese selon laquelle le deacutepistage VIH de tous les membres drsquoune communauteacute suivi de la mise sous traitement immeacutediat de tous les individus infecteacutes par le VIH quel que soit leur statut immunologique ou clinique preacuteviendrait la transmission du VIH Le projet TasP est un essai randomiseacute en grappes conduit en Afrique du Sud (KwaZulu-Natal) visant agrave estimer directement lrsquoimpact du traitement antireacutetroviral initieacute immeacutediatement apregraves le diagnostic de lrsquoinfection par le VIH et quel que soit le niveau de CD4 des patients non encore eacuteligibles au traitement ARV sur lrsquoincidence de nouvelles infections VIH dans la population geacuteneacuterale de la mecircme reacutegionpartenaires Africa Center for Health and Population Studies ISPED Inserm CESP Inserm SE4S Inserm IRD EA 3620 Paris Descartes Hocircpitaux Universitaires de Genegraveve Massachusets General HospitalFinancement ANRS

Parcours de vie eT saNTEacute cHeZ Les MiGraNTs oriGiNaires drsquoafrique subsaHarieNNe vivaNT eN iLe-de-fraNce

wwwparcours-sante-migrationcom

Une eacutetUde actUellement dans ce centre de santeacute

eacutetUde anonyme et confidentielle

lrsquoeacutetUde noUs concerne toUtes et toUs

Pour ameacuteliorer la santeacute

soins et accomPaGnement

Preacutevention

lUtte contre

lrsquoexclUsion

DimEnsions sociALEs DE LA pRisE En cHARgE DEs mALADEs ET pERsonnEs ATTEinTEs

pRisE En cHARgE ET TRAiTEmEnTs

Projet Living with Antiretrovirals (LIWA)En collaboration avec des chercheurs de lrsquoINED de Chiang Mai University et de lrsquoIRD une eacutetude a eacuteteacute meneacutee en Thaiumllande du Nord sur lrsquoimpact des antireacutetroviraux sur la vie des adultes infecteacutes leur famille leur communauteacute et le systegraveme de santeacuteUne enquecircte biographique a eacuteteacute effectueacutee aupregraves de patients infecteacutes par le VIHsida pour explorer lrsquohistoire familiale reacutesidentielle eacuteducative leurs projets drsquoavenir et leurs reacuteseaux sociaux Lrsquoenquecircte recueille eacutegalement la situation financiegravere des patients les sources de soutien financier la couverture meacutedicale lrsquohistoire meacutedicale deacutetailleacutee y compris le statut immunologique et virologique lrsquoobservance aux traitements (prise reacuteguliegravere et adeacutequate du traitement) les effets secondaires lrsquohistoire de lrsquoinfection agrave VIH (mode de contamination) et de sa deacutecouverte lrsquoannonce du reacutesultat du test la vie affective et sexuelle ainsi que les problegravemes de discrimination partenaires Chiang Mai University INED IRD 174Financement Oxfam GB ANRS

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Projet Teens Living With Antiretrovirals (TEEWA) Gracircce aux progregraves meacutedicaux et aux traitements antireacutetroviraux les enfants infecteacutes agrave la naissance survivent agrave la maladie et peuvent deacutesormais parvenir agrave lrsquoacircge adulte Cependant si la mortaliteacute des patients sous antireacutetroviraux srsquoest effondreacutee elle reste eacuteleveacutee chez les adolescents Lrsquoapproche biographique a eacutegalement eacuteteacute utiliseacutee pour reconstituer les trajectoires de vie des adolescents Neacuteanmoins la vie des adolescents eacutetant souvent eacutemailleacutee de lourds traumatismes (maladie et deacutecegraves de lrsquoun ou des deux parents problegravemes de santeacute tregraves seacutevegraveres expeacuteriences de discrimination) la reconstitution de leurs trajectoires de vie est faite non pas aupregraves des adolescents mais aupregraves des parents ou des tuteurs (care-givers) Lrsquoenquecircte recueille en plus des informations sur lrsquohistoire de la maladie de lrsquoenfant les circonstances de deacutecouverte du diagnostic la reacuteveacutelation du diagnostic agrave lrsquoenfant les problegravemes de discrimination et les problegravemes relationnels des tuteurs avec leurs adolescentspartenaires Chiang Mai University INED IRD 174Financement Oxfam GB sidaction

Projet Temprano social Conseacutequences sociales et comportementales drsquoune mise sous traitement ARV tregraves preacutecoce des patients VIH dans lrsquoessai Temprano Cocircte drsquoIvoireLe projet Temprano social srsquoappuie sur un dispositif de recherche existant lrsquoessai clinique randomiseacute Temprano reacutealiseacute en Cocircte drsquoIvoire pour caracteacuteriser le retentissement drsquoun traitement preacutecoce dans toutes les dimensions de la vie sociale Au sein de cet essai clinique il srsquoagit de comparer les effets dans la sphegravere sociale familiale et conjugale drsquoun traitement antireacutetroviral (ARV) tregraves preacutecoce (agrave partir de 800 CD4mm3) par rapport agrave une mise sous traitement selon les recommandations de lrsquoOMS (350 CD4mm3) Ce projet associe ainsi lrsquoeacutequipe PAC-CI qui conduit lrsquoessai clinique Temprano et des eacutequipes de sciences sociales de la santeacute en France (CEPED Inserm CESP) et en Cocircte drsquoIvoire (ENSEA) partenaires ENSEA Cocircte drsquoIvoire PAC CI Cocircte drsquoIvoire ISPED Inserm CESP InsermFinancement ANRS

Projet Parcours volet qualitatif laquo Relations soignants-soigneacutes et prise en charge des patients neacutes en Afrique subsaharienne vivant avec le VIH ou le VHB en France raquo En France la part des populations neacutees en Afrique subsaharienne parmi les personnes vivant avec le VIH ou avec une heacutepatite B est importante Lrsquoobjectif de cette eacutetude est drsquoanalyser les modes de construction de la relation meacutedecin-malade pour le VIH et pour le VHB deux infections chroniques dont la prise en charge meacutedicale et sociale diffegravere sensiblement Il srsquoagit notamment drsquoeacutetudier lrsquoimpact de la preacutecariteacute administrative sur les attitudes et attentes des patients vis-agrave-vis des soignants la compreacutehension qursquoont les patients de la maladie des traitements et leurs attitudes vis-agrave-vis du suivi meacutedical et de lrsquoobservance les adaptations des pratiques professionnelles agrave la prise en charge des malades eacutetrangers la place des soignants dans les reacuteseaux de soutien des patientspartenaires CESP Inserm INPES Ined RAAC sida AIDES FORIM COMEDE Hocircpital CochinFinancement ANRS

Lutte contre le sidaMarianne Donnat I copy IRD

Lutte contre le sida en ThaiumllandeMichael Wadleigh I copy PHPT-IRD

Affichage en Afrique du SudElisabeth Deliry Antheaume I copy IRD

Campagne de preacutevention meneacutee par les clubs jeunes IRD sur le terrainMaurice Fay I copy IRD

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FEmmEs ViH ET pRocReacuteATion

Travaux de thegraveses en cours sur cette theacutematique

Rupture de la prise en charge des adultes VIH au MaliBien qursquoun suivi meacutedical reacutegulier et durable des Personnes Vivant avec le VIH (P V V I H) soit neacutecessaire pour surveiller lrsquoeacutevolution de la maladie et adapter les traitements certaines drsquoentre elles cessent ce suivi pendant plusieurs mois voire plusieurs anneacutees conseacutecutives Elles mettent ainsi en peacuteril la stabiliteacute de leur eacutetat de santeacute et le succegraves des traitements agrave venir Ce constat amegravene agrave proposer une approche compreacutehensive des ruptures de suivi meacutedical des P V V I H visant agrave identifier et analyser les conditions de production de ces ruptures Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude de terrain conduite en milieu hospitalier et associatif agrave Kayes au Mali aupregraves de P V V I H ayant cesseacute le suivi meacutedical de leur infection agrave un moment donneacute de soignants et acteurs associatifs impliqueacutes dans la prise en charge des P V V I H Les reacutesultats amegravenent agrave concilier trois niveaux drsquoanalyse intrinsegravequement lieacutes individuel relationnel et organisationnel seacuteverine carillon

Prise en charge du VIH dans les entreprises en Cocircte drsquoIvoire En Cocircte drsquoIvoire un pays agrave eacutepideacutemie geacuteneacuteraliseacutee (47 de la population est seacuteropositive ndash estimation 2005) seulement 29 des personnes eacuteligibles au traitement en beacuteneacuteficient (2009) alors mecircme que la gratuiteacute des traitements antireacutetroviraux est en place depuis 2008 Cette difficulteacute agrave atteindre une prise en charge universelle tient agrave plusieurs facteurs tant au niveau de lrsquooffre (manque de moyens et dysfonctionnement structurel du service de santeacute publique coordination drsquoune multipliciteacute drsquoacteurs nationaux et internationaux) que du cocircteacute de la demande (ignorance du statut seacuterologique estimeacute agrave 60 ) Crsquoest dans ce contexte que des entreprises priveacutees se sont lanceacutees dans la lutte contre le VIHsida afin de palier au manque de reacuteponse suffisamment forte des acteurs publics Cette recherche analyse la maniegravere dont les grandes entreprises priveacutees repreacutesentent agrave la fois un cadre privileacutegieacute ougrave se mettent en place des strateacutegies innovantes notamment en matiegravere de deacutepistage universel et de prise en charge preacutecoce tout en eacutetant un lieu fortement marqueacute par le risque de rupture de confidentialiteacute et de discrimination envers les personnes vivant avec le VIH Anne Bekelynck

Habilitation agrave Diriger des Recherches

Prise en charge des patients VIH par la famille au Viecirct-Nam Lrsquohypothegravese centrale examineacutee et valideacutee dans le cadre de ce projet est que la famille joue un rocircle structurant des pratiques et attitudes en tant que recours social et sanitaire en relation avec deux autres ensembles drsquoinstitutions dont la place est deacuteterminante dans la lutte contre le VIHsida le secteur sanitaire et les infrastructures communautaires Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude cas-teacutemoin originale en 2006 et 2008 dans la ville de Halong et la commune rurale de Docircng Triecircu A travers de multiples aspects lrsquoeacutepideacutemie VIHsida apparaicirct comme un reacuteveacutelateur des liens familiaux et sociaux en mecircme temps qursquoun moteur de leur eacutevolution dans un contexte de restructuration du secteur sanitaire de deacuteveloppement des associations et de changement des normes favoriseacutes par les reacuteformes du renouveau meneacutees au cours de ces trois derniegraveres deacutecennies myriam de Loenzien

Procreacuteation et VIH dans les territoires franccedilais drsquoAmeacuterique Guadeloupe Guyane Martinique Saint-MartinLrsquoeacutepideacutemie du VIH dans les deacutepartements franccedilais drsquoAmeacuterique (DFA) et la commune de Saint-Martin se caracteacuterise par des taux drsquoincidence six fois supeacuterieurs agrave ceux de la meacutetropole et une transmission heacuteteacuterosexuelle importante - les femmes y repreacutesentent pregraves de la moitieacute des personnes infecteacutees Lrsquoeacutetude avait pour objectif drsquoanalyser les processus de deacutecision de veacutecu et de prise en charge de la procreacuteation pour les femmes vivant avec le VIHsida dans quatre territoires franccedilais de la Caraiumlbe (Guyane Saint-Martin Guadeloupe Martinique) Elle a eacuteteacute reacutealiseacutee par entretiens semi-directifs et observations aupregraves de 41 femmes concerneacutees par la materniteacute (enceintes en deacutesir de grossesse ou ayant eu au moins un enfant depuis leur deacutepistage) et de 94 professionnels de la santeacute et du social qui les prennent en charge Lrsquoanalyse a porteacute sur lrsquooffre de soins les repreacutesentations et les pratiques des femmes et celles des professionnels partenaires LISST CNRSFinancement ANRS Fondation de France

Thegravese sur cette theacutematique

LrsquoEngAgEmEnT AssociATiF DEs FEmmEs DrsquoAFRiquE suBsAHARiEnnE FAcE Au ViH En FRAncE

Cette thegravese srsquointeacuteresse agrave lrsquoengagement asso-ciatif des femmes drsquoAfrique Subsaharienne face au VIH en France Les objectifs sont ici de comprendre comment la mobilisation collective drsquoexpeacuteriences individuelles du VIH en contexte de migration peut traduire une forme ineacutedite drsquoengagement social et politique ndash individuel et collectif ndash dans une socieacuteteacute drsquoaccueil chargeacutee de repreacutesentations colonialistes de lrsquoalteacuteriteacute Elle vise eacutegalement agrave comprendre comment cette mobilisation favorise une revalorisation pour les autres et pour soi de la position des femmes engageacutees face au VIH au sein des systegravemes de genre et sociaux agrave lrsquoœuvre dans les communau-teacutes drsquoorigine et dans la socieacuteteacute drsquoaccueil marjorie gerbier-Aublanc

pour plus de deacutetails sur ces projets voir wwwcepedorg

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Liste des contributeurs du cEpED agrave ces diffeacuterentes recherches Anne Bekelynk Seacuteverine Carillon Myriam de Loenzien Annabel Desgreacutees du Loucirc Marjorie Gerbier-Aublanc Joseph Larmarange Sophie Lecoeur Heacutelegravene Lepinay Joanna Orne-Gliemann Julie Pannetier Veacuteronique Petit Dolores PouretteLutte contre le sida en Thaiumllande

Gonzague Jourdain I copy IRD

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LE RocircLE mAJEuR DEs AssociATions DE pATiEnTs Les patients experts sont concerneacutes par des pathologies diverses (myopathies diabegravete cancers) mais ce travail qui porte plus particuliegraverement sur le VIH a pour hypothegravese que les associations de lutte contre le sida ont eu un rocircle moteur dans la reconnaissance drsquoune expertise profane des malades agrave partir des anneacutees 1980 Les connaissances meacutedicales au deacutepart tregraves limiteacutees sur cette nouvelle eacutepideacutemie expliquent la place importante laisseacutee au veacutecu des personnes concerneacutees Degraves le deacutebut des anneacutees 1980 des associations se sont creacuteeacutees en Ameacuterique du Nord puis en Europe pour fournir un soutien aux personnes concerneacutees attirer lrsquoattention publiquement sur leur situation et deacutefendre puis promouvoir leurs droits Ces associations sont le lieu de la collectivisation drsquoexpeacuteriences individuelles et

LrsquoAPPORT DES ASSOCIATIONS DANS LA LUTTE CONTRE LE SIDALA RECONNAISSANCEDrsquoUN PATIENT ExPERT

Les recherches sur le sida inteacuteressent les sciences sociales et le droit dans la mesure ougrave lrsquoeacutepideacutemie interroge la prise en charge des malades par les socieacuteteacutes et met les deacutemocraties au deacutefi des ineacutegaliteacutes et des discriminations En trente ans lrsquoimage des malades a beaucoup changeacute et les droits des patients se sont affirmeacutes La recherche reacutealiseacutee agrave lrsquoInstitut Droit et Santeacute de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes porte sur ces eacutevolutions majeures et sur la notion de laquo patient expert raquo Son objectif est de reacutefleacutechir agrave cette notion agrave partir drsquoun travail sur archives drsquoune enquecircte par entretiens et drsquoune analyse de textes de lois

laquo Le patient expert raquo est une figure aux contours encore flous et dont la deacutefinition nrsquoest pas stabiliseacutee Elle renvoie geacuteneacuteralement aux personnes concerneacutees par une pathologie chronique qui par leur expeacuterience de la maladie ont accumuleacute un savoir qui leur permet de devenir acteurs dans leur relation aux soins et au systegraveme de santeacute Devenir acteur cela veut dire par exemple ecirctre un interlocuteur pris en compte par les professionnels de santeacute prendre en charge des formations dans des programmes drsquoeacuteducation theacuterapeutique ou encore devenir repreacutesentant des usagers dans diverses instances locales de gouvernance de santeacute laquo Le patient expert raquo est ainsi devenu un nouvel enjeu des politiques publiques et une figure reconnue juridiquement En effet lrsquoexpertise individuelle et collective des patients relegraveve aujourdrsquohui des droits des malades et usagers du systegraveme de santeacute consacreacutes par la loi du 4 mars 2002

Cette recherche est reacutealiseacutee en partenariat avec lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida gracircce agrave un financement du programme PICRI (partenariat institution-citoyens pour la recherche et

lrsquoinnovation) de la reacutegion Ile-de-France

BiBiA pAVARD DocTEuRE En HisToiRE posT-DocToRAnTE agrave LrsquoinsTiTuT DRoiT ET sAnTeacute uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs

Bibia Pavard

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de production drsquoun savoir sur la maladie qui se construit lors de la rencontre entre les patients et les professionnels de santeacute (engageacutes ou non dans les associations) Leurs actions appuyeacutees sur de reacuteelles compeacutetences conduisent agrave des transformations de la loi Du point de vue de la recherche scientifique lrsquoimplication des associations de patients dans la deacutefinition des protocoles drsquoessais theacuterapeutiques au deacutebut des anneacutees 1990 aux Eacutetats-Unis puis en France constitue une rupture drsquoimportance Le groupe sur les traitements et la recherche theacuterapeutique aussi appeleacute groupe TRT-5 creacuteeacute en 1992 par plusieurs associations a ainsi contribueacute agrave la reacuteglementation des autorisations temporaires drsquoutilisations (Deacutecret n˚94-568 du 8 juillet 1994) qui rendent accessibles pour des pathologies rares et graves sur demande des meacutedicaments encore en phase drsquoessais cliniques et qui nrsquoont pas reccedilu drsquoautorisation de mise sur le marcheacute Des acteurs profanes sont donc parvenus agrave faire prendre en compte les besoins des malades dans la reacutegulation de la distribution des meacutedicaments

LEs ARcHiVEs DE LrsquoAssociATion AiDEsLa recherche se concentre sur le cas de lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida depuis sa creacuteation en 1984 A partir des archives de lrsquoassociation mais aussi des archives du ministegravere de la santeacute ou du Parlement il srsquoagit drsquoeacutetudier la maniegravere dont les savoirs profanes produits par lrsquoassociation sont pris en compte comme expertise et comment lrsquoexpertise associative contribue agrave lrsquoeacutemergence de la figure de patient expert Par exemple un des terrains drsquoaction de lrsquoassociation Aides est le droit comme moyen de deacutefendre les malades contre les discriminations mais aussi comme moyen de faire reconnaicirctre leur place dans le systegraveme de santeacute La reacuteponse aux problegravemes immeacutediats rencontreacutes par les personnes concerneacutees par le VIH-sida permet agrave lrsquoassociation de construire une compeacutetence sur les droits des malades qui est agrave la source de la production de textes geacuteneacuteraux destineacutes agrave modifier la loi Cette expertise juridique est reconnue au moment de la reacuteforme de lrsquohocircpital en 1995 un militant du groupe juridique de Aides est ainsi membre du Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere en tant qursquounique repreacutesentant des associations Cette reacuteforme est de plus une premiegravere eacutetape dans la prise en compte lrsquoexpertise des usagers dans le fonctionnement du systegraveme de santeacute agrave travers leur entreacutee dans les conseils drsquoadministration des hocircpitaux En outre la participation drsquoun repreacutesentant de Aides au Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere est agrave lrsquoorigine de la creacuteation du collectif interassociatif sur la santeacute qui repreacutesente une volonteacute drsquoallier associations de patients et associations de consommateurs dans lrsquoobjectif commun de deacutefendre les droits des usagers du systegraveme de santeacute Le collectif interassociatif sur la santeacute a ainsi un rocircle dans la genegravese de la loi du 4 mars 2002 qui consacre les droits individuels (digniteacute consentement eacuteclaireacute accegraves au dossier meacutedical etc) mais aussi collectifs des malades (notamment agrave travers la possibiliteacute pour les associations de patients de repreacutesenter les usagers dans diverses instances de gouvernance de la santeacute) Lrsquoeacutetude meneacutee a aussi pour objectif de mesurer comment ce nouveau droit de repreacutesentation des usagers a affecteacute les strateacutegies militantes des associations dans le domaine de la santeacute Qui sont ces repreacutesentants des patients et usagers Dans quelles instances lrsquoassociation Aides choisit-elle de srsquoinvestir Voit-on apparaicirctre des experts de lrsquoexpertise des patients

Histoire de AIDESCette association a eacuteteacute creacuteeacutee en 1984 agrave lrsquoinitiative de Daniel Defert agrave la suite du deacutecegraves de Michel Foucault Agrave cette eacutepoque pour le fondateur de lrsquoassociation la nouvelle eacutepideacutemie rend saillant un certain nombre drsquoenjeux lieacutes au savoir et au pouvoir dans la meacutedecine aux relations meacutedecins-malades profondeacutement asymeacutetriques et agrave la place des malades dans la socieacuteteacute une place peu consideacutereacutee Crsquoest drsquoautant plus vrai que le sida touche particuliegraverement au deacutepart des populations stigmatiseacutees socialement - les homosexuels les usagers de drogue et certaines populations migrantes ndash et rajoute un autre stigmate celui de la contagion Les rapports de domination dans la prise en charge de la maladie et les risques de discriminations lieacutes agrave lrsquoeacutepideacutemie sont forts Lrsquoassociation Aides a pour objectif de construire les ressources pour redonner un pouvoir de deacutecision et drsquoaction aux personnes concerneacutees par le VIH-sida Lrsquoassociation produit des connaissances et des compeacutetences agrave partir des malades et pour les malades agrave travers la publication de brochures drsquoouvrages de revues et souvent la tenue de permanences teacuteleacutephoniques de renseignements Comme Daniel Defert lrsquoa exprimeacute lors de la Ve

Confeacuterence internationale sur le sida agrave Montreacuteal en juin 1989 la lutte contre le sida fait eacutemerger laquo un nouveau reacuteformateur social le malade raquo alors mecircme que jusque-lagrave ce sont davantage les meacutedecins qui avaient œuvreacute comme reacuteformateurs sociaux

Ressources Institut Droit et Santeacute wwwinstitutdroitsantecomhomefrhtml Association Aides wwwaidesorg Groupe TRT5 wwwtrt-5org Collectif interassociatif sur la santeacute wwwlecissorg

copy Steacutephane Blot

30 1 France Allemagne Grande Bretagne Italie Espagne Portugal Belgique Suisse Roumanie Feacutedeacuteration de Russie Pays-Bas Suegravede Ukraine Turquie Maroc Irlande Grand Ducheacute du Luxembourg Principauteacute de Monaco Suisse Gregravece Italie Malte Danemark Finlande Islande Norvegravege Estonie Lettonie Lituanie Albanie Bosnie Herzeacutegovine Croatie Hongrie Maceacutedoine Pologne Reacutepublique Tchegraveque Serbie Monteacuteneacutegro Slovaquie Armeacutenie Bieacutelorussie Geacuteorgie Moldavie Algeacuterie Tunisie Israeumll Liban Egypte Iran

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La cOLLecTe drsquoObjeTs sUr LrsquoHISTOIRE ET LA MEacuteMOIRE DU SIDA

Le Museacutee des Civilisations de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee (MUCEM) est un museacutee de socieacuteteacute qui traite des grands problegravemes du contemporain Lrsquoeacutepideacutemie de sida par son extension constitue lrsquoun des problegravemes majeurs de notre socieacuteteacute plus de 40 millions de personnes sont seacuteropositives ou malades du sida dans le monde

Georges Henri Riviegravere le fondateur du museacutee national des Arts et Traditions Populaires dont le MUCEM prend la suite srsquoeacutetait assigneacute la tacircche de laquo donner la parole agrave ceux qui ne lrsquoavaient pas raquo Dans cet esprit le MUCEM accorde une place de choix aux exclus de notre socieacuteteacute Or le sida comme les eacutepideacutemies en geacuteneacuteral entraicircne des exclusions lieacutees agrave de mauvaises informations agrave la peur de la contamination mais aussi agrave la peur de ce qui est diffeacuterent Aussi parler du sida crsquoest parler des droits de lrsquohomme et des combats des malades pour ces droits (droits des femmes et des enfants droits des homosexuels bisexuels et transsexuels des migrants et des sans papiers des usagers de drogues des deacutetenus des prostitueacutes) Avec le sida ce sont les malades eux-mecircmes qui se sont battus (pour la premiegravere fois) pour participer aux congregraves scientifiques et aux deacutecisions qui les concernaient Il a sembleacute important que le museacutee en conserve les traces Le museacutee dans ce domaine comme dans drsquoautres a diffeacuterents rocircles

la conservation drsquoobjets fragiles que lrsquoon ne garde pas neacuteces-sairement

entretenir la meacutemoire des exclus dans une meacutemoire nationale et europeacuteenne

inciter agrave deacutebattre car le museacutee est bien sucircr un lieu de preacutesentation et drsquoexposition ougrave peuvent se deacuterouler des rencontres et des deacutebats

Que sont ces objets

Il y a environ 17 000 objets qui ont eacuteteacute collecteacutes en France et dans 49 pays de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee1 Par objets on entend aussi bien des affiches et cartes postales que des tee-shirts des enveloppes de preacuteservatifs des badges et pinrsquos des banderoles pancartes et tracts de manifestation des produits deacuteriveacutes (par exemple des stylos des tasses portant le ruban rouge) des brochures deacutepliants livres videacuteos CD On peut les classer en trois grandes cateacutegories

objets et documents lieacutes agrave lrsquoinformation et agrave la preacutevention objets et documents relatifs agrave la lutte contre lrsquoexclusion et agrave la

solidariteacute (ruban rouge Journeacutee mondiale de lutte contre le sida le 1er deacutecembre)

objets et documents relatifs aux revendications politiques pour les droits des malades Ils sont riches drsquoenseignements dans des domaines annexes agrave la maladie repreacutesentations de la diffeacuterence repreacutesentations du corps de la sexualiteacute et de la maladie rapport au risque ou encore la place des jeunes et des femmes dans la socieacuteteacute

sTeacutepHAnE ABRioLingeacuteniEuR DrsquoeacuteTuDEs Au cnRs

cERLis uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs mucEmSteacutephane Abriol

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Les fOrmaTiOns de LrsquoUniversiTEacute paris descarTes CONSACREacuteES AU VIH

Master infectiologie microbiologie virologie immunologie (IMVI)

Cohabiliteacute avec lrsquouniversiteacute Paris DiderotResponsables du diplocircme Catherine Fridman (option immunologie) Flore Rozenberg (option virologie) Xavier Nassif (option microbiologie)Cette mention vise agrave former des eacutetudiants scientifiques ingeacutenieurs et meacutedecins dans ces trois grandes speacutecialiteacutes en insistant sur la transversaliteacute des concepts et des approches Chaque speacutecialiteacute Recherche est organiseacutee de faccedilon relativement indeacutependante mais similaire avec des passerelles possibles et souhaiteacutees Un tronc commun par speacutecialiteacute drsquoune dureacutee de deux semaines est organiseacute en collaboration avec lrsquoInstitut Pasteur De nombreux deacuteboucheacutes existent dans la recherche publique et priveacutee ainsi que dans lrsquoenseignement supeacuterieur

Le Master 1er anneacutee est proposeacute soit sous forme drsquoun parcours santeacute reacuteserveacute aux eacutetudiants des filiegraveres santeacute (meacutedecine pharmacie odontologie et maiumleutique) soit sous forme drsquoun parcours scientifique du Master 1er anneacutee IMVI ouvert aux eacutetudiants issus de cursus scientifiques

DIU Prise en charge de lrsquoinfection par le VIH

Responsable du diplocircme Jean-Paul ViardEn raison de lrsquoeacutevolution tregraves rapide des connaissances des techniques et des traitements les praticiens doivent acqueacuterir ou reprendre les bases fondamentales neacutecessaires agrave la compreacutehension des meacutecanismes physiopathologiques du suivi virologique et des traitements de lrsquoinfection agrave VIH

DU Maladies auto-immunes et maladies systeacutemiques

Responsable du diplocircme Loiumlc GuillevinLrsquoobjectif est drsquoapporter aux meacutedecins biologistes pharmaciens une formation approfondie sur ces maladies peu enseigneacutees au cours du cursus eacuteleacutements pathogeacuteniques cliniques paracliniques et theacuterapeutiques neacutecessaires

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Les cOnseiLs dU service inTerUniversiTaire DE MEacuteDECINE PREacuteVENTIVE (SIUMPPS)

Comment se proteacuteger Mecircme srsquoil est difficile drsquoaborder la question du preacuteservatif avec son ou sa partenaire crsquoest pourtant le seul moyen de se proteacuteger du sida et des autres ISTCrsquoest pourquoi le centre de meacutedecine preacuteventive de Paris Descartes le SIUMPPS a distribueacute plus de 15 000 preacuteservatifs en 2012

Que faire apregraves une prise de risque Il est impeacuteratif drsquoeacutevaluer le risque reacuteel qui a eacuteteacute encouru Il est conseilleacute de se rendre immeacutediatement aux urgences hospitaliegraveres ou dans un service de maladies infectieuses ou dans un centre de deacutepistage anonyme et gratuit (CDAG) Un test de deacutepistage vous sera alors proposeacute et un meacutedecin vous recevra lors drsquoun entretien qui lui permettra de mesurer et drsquoanalyser le risque drsquoexposition Si le risque drsquoexposition srsquoavegravere important et si le rapport non proteacutegeacute a eu lieu il y a moins de 48h il est alors possible de prendre un traitement drsquourgence preacuteventif qui peut reacuteduire fortement le risque de contamination Crsquoest le Traitement Post-Exposition (TPE) Ce traitement devra ecirctre pris pendant 4 semaines avec un suivi meacutedical et seacuterologique Il est donc impeacuteratif de reacuteagir immeacutediatement apregraves une prise de risque et de ne pas laisser trop de temps passer Si vous avez deacutepasseacute ce deacutelai de 48h il est absolument neacutecessaire de faire un test de deacutepistage en se rendant dans un CDAG aux urgences dans un service de maladies infectieuses ou dans un laboratoire drsquoanalyses meacutedicales avec lrsquoordonnance drsquoun meacutedecin qui pourra eacuteventuellement prescrire un test de Charge virale VIH Attention les tests de deacutepistage ne permettent une deacutetection des anticorps anti VIH dans le sang qursquoagrave partir de la 6e semaine de contamination Il faut donc attendre 6 semaines apregraves un rapport non proteacutegeacute pour savoir si lrsquoon a eacuteteacute infecteacute et il est donc impeacuteratif de se proteacuteger durant cette peacuteriode drsquoincertitude

Le SIUMPPS est composeacute drsquoeacutequipes pluridisciplinaires (infirmiegraveres meacutedecins psychologues et secreacutetaires) agrave la disposition des eacutetudiants Ce service assure un accueil permanent et personnaliseacute des eacutetudiants qui souhaitent demander conseil controcircler leur eacutetat vaccinal obtenir un certificat meacutedical etc Il propose eacutegalement quelques consultations speacutecialiseacutees (nutrition tabac) des consultations psychologiques45 rue des saints-pegraveres paris 6e

Teacutel 01 42 86 38 74 wwwsiumppsuniv-paris5fr

Les centres de deacutepistage anonyme et gratuit existent dans Paris Ils permettent agrave toute personne de savoir si elle est atteinte par le VIH lrsquoheacutepatite B ou C Certains CDAG sont aussi des Centres drsquoInformation de Deacutepistage et de Diagnostic des Infections Sexuellement Transmissibles (CIDDIST) on y deacutepiste des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) plus speacutecifiques

Liste des centres de deacutepistage anonyme et gratuit agrave Paris

1 Centre Croix-Rouge Franccedilaise 43 rue de Valois - Paris 1er Teacutel 01 42 97 48 29 meacutetro Palais Royal-Museacutee du Louvre (lignes 1 7) Bourse (ligne 3)Bus 48Entreacutee porte vitreacutee agrave cocircteacute de la porte de lrsquoimmeuble Deacutepistage UNIQUEMENT sur RDV

2 Centre Meacutedico-Social municipal Figuier2 rue du Figuier - Paris 4e Teacutel 01 49 96 62 70 meacutetro Saint Paul (ligne 1) Pont Marie (ligne 7) - Bus 67 3 Hocircpital Cochin-Tarnier (AP-HP) 89 rue drsquoAssas - Paris 6e (1er eacutetage) Teacutel 01 58 41 18 17 meacutetro Notre Dame des Champs (ligne 12) - RER B Port Royal - Bus 83

4 Hocircpital Fernand Widal (AP-HP) 200 rue du Faubourg Saint Denis - Paris 10e Secteur Bleu Galerie de gauche Porte 3 Teacutel 01 40 05 43 75 meacutetro Gare du Nord (lignes 4 5) La Chapelle (ligne 2) RER B D Gare du Nord - Bus 32

5 Hocircpital Saint-Louis (AP-HP) 42 rue Bichat - Paris 10e Bacirctiment Lailler accessible par la rue sans entrer dans lrsquohocircpital Teacutel 01 42 49 99 24 ou 01 42 49 42 05 (attention beaucoup drsquoaffluence)meacutetro Reacutepublique (lignes 3 5 8 9 11) Goncourt (ligne 11) Colonel Fabien (ligne 2) Jacques Bonsergent (ligne 5)Bus 75

6 Hocircpital Saint-Antoine (AP-HP) 184 rue du Faubourg Saint Antoine - Paris 12e Secteur Jaune Bacirctiment de lrsquoHorloge 1er Sous-sol Porte 19 Teacutel 01 49 28 24 45meacutetro Reuilly-Diderot (lignes 1 8) Faidherbe-Chaligny (ligne 8)Bus 86

7 Hocircpital Pitieacute Salpeacutetriegravere (AP-HP) 47-83 boulevard de lrsquoHocircpital -Paris 13e Teacutel 01 42 16 10 53Autre entreacutee 52 boulevard Vincent Auriol (M1113125 6 Chevaleret) Bacirctiment de Meacutedecine meacutetro St Marcel (ligne 5) Gare drsquoAusterlitz (lignes 5 10) Chevaleret (ligne 6) - RER c Gare drsquoAusterlitz - Bus 91

8 Centre Meacutedico-Social municipal - CDAGCIDDIST Ridder 3 rue de Ridder - Paris 14e Teacutel 01 58 14 30 30 meacutetro Plaisance (ligne 13) - Bus 62

9 Institut Alfred Fournier25 boulevard Saint-Jacques - Paris 14e Teacutel 01 40 78 26 0071meacutetro Saint-Jacques (ligne 6) Glaciegravere (ligne 6)RER B Denfert-Rochereau - Bus 216

10 Hocircpital Bichat (AP-HP) 46 rue Henri Huchard - Paris 18e Secteur Claude Bernard en direction de la Materniteacute en bas de la passerelle agrave gauche Teacutel 01 40 25 84 34 meacutetro Porte de Saint-Ouen (ligne 13) - Bus 81 - PC2

11 Centre Meacutedico-social municipal - CDAGCIDDIST Belleville 218 rue de Belleville - Paris 20e Teacutel 01 40 33 52 00 meacutetro Teacuteleacutegraphe (ligne 11) Place des Fecirctes (lignes 7bis 11) - Bus 60

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1

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pLAn DE pARis DEs cEnTREs DE DeacutepisTAgE AnonymE ET gRATuiT

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Actif santeacutePermettre aux personnes drsquoecirctre acteur de leur santeacute et de la santeacute109 rue Orfila - 75020 ParisTeacutel 09 50 796 160wwwactif-santeorg Actions traitementsMieux informer pour ecirctre mieux soigneacute190 bd de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 43 67 66 00wwwactions-traitementsorgEmail atactions-traitementsorg

Act Up-ParisAssociation de lutte contre le sida dans la rue dans les meacutedias et dans les institutions Cofondatrice de sidactionBp 287 ndash 75011 Paris Teacutel 01 49 29 44 75wwwactupparisorgEmail actupactupparisorg

ArcatAccompagner orienter preacutevenir informer94-102 rue de Buzenval - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 29 29wwwarcat-santeorgEmail infoarcat-santeorg AIDESFaire avancer la lutte contre le sida crsquoest faire avancer la socieacuteteacute toute entiegravere Teacutel 0805 160 011 (gratuit depuis un poste fixe)wwwaidesorg

Diagonale idfPreacutevenir accompagner heacuteberger creacuteer des solidariteacutes20 avenue de la Terrasse - 91260 Juvisy-sur-OrgeTeacutel 01 69 24 85 60wwwdiagonale-idforgEmail diagonaleidfwanadoofr

Habitat et soinsFavoriser lrsquoaccegraves aux soins et au logement de personnes en situation preacutecaire379 avenue du Preacutesident Wilson - 93210 Saint-DenisTeacutel 01 55 87 55 55wwwgroupe-sosorgEmail soshetsasosorg Hf preacuteventionPreacutevention et sensibilisation sur le VIH et les ISTInstitut de la promotion de la santeacute 3 place de la mairie - 78190 TrappesTeacutel 09 53 84 98 33wwwhf-preventioncomEmail contacthf-preventioncom

Le kiosque infos sida et toxicomaniePreacutevention information orientation sida IST toxicomanie36 rue Geoffroy lrsquoAsnier - 75004 ParisTeacutel 01 44 78 00 00wwwlekiosqueorgEmail infolekiosqueorg

Sida info serviceInformation soutien eacutecoute orientation190 boulevard de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 16 16wwwsida-info-serviceorg

Sidaction Agit sur tous les fronts de la lutte contre le sida 228 rue du Faubourg Saint-Martin - 75010 ParisTeacutel 01 53 26 45 55wwwsidactionorgEmail sidactionsidactionorg

Solidariteacute sidaAider Preacutevenir Deacutefendre16 bis avenue Parmentier - 75011 ParisTeacutel 01 53 10 22 22Email infosolidarite-sidaorg

Centre reacutegional drsquoinformation et de preacutevention du sida (Crips) Icircle de FranceAccueil documentation et formation de toutes personnes en ques-tionnement par rapport au VIHsida ou aux infections14 rue Maublanc - 75015 Paris Teacutel 01 56 80 33 33Email infolecripsnet

Sites web drsquoinformation

VIHorgSite drsquoinformations de deacutebats drsquoeacutechanges au service de la lutte contre le sidawwwvihorg

Sida Info PlusEspace drsquoinformation et drsquoeacutechange pour les seacuteropositifswwwsidainfoplusfr

Les ASSOCIATIONS

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Les Cahiers de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes sont eacutediteacutes par LrsquoUniversiteacute Paris Descartes

Directeur de la publication bull Freacutedeacuteric Dardel

Responsables scientifiques bull Yves Charbitbull Anne Hosmalinbull Christine Rouzioux

Reacutedaction en chef bull Pierre-Yves Clausse bull Alice Tschudy

Coordination bull Brigitte Brohard

Maquette bull Agence Avril

Version numeacuterique bull Virgile Delacirctre

Iconographie bull Photothegraveque Universiteacute

Paris Descartesbull Fotoliabull Institut Pasteur

bull Groupe Institut Cochin Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Huguette amp Prosperbull Mairie de Paris--------------------------------------bull Steacutephane Abriolbull Clarisse Berlioz-Torentbull Marina Cavazzana-Calvobull Yves Charbitbull Odile Launaybull Lisa Haydenbull Anne Hosmalinbull Bibia Pavard bull Leiumlla Perieacutebull Bruno Sargueilbull Carine Tisneacutebull Michaeumll Valente

Ont collaboreacute agrave ce numeacutero institut cochin bull Eacutequipe Cytokines

et infections virales

bull Eacutequipe Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Eacutequipe Interactions hocircte-virus

bull Eacutequipe Interfeacuterence moleacuteculaire entre le virus et la cellule

bull Eacutequipe Phagocytose et invasion bacteacuterienne

bull Eacutequipe Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques

bull Eacutequipe Virus et trafic intracellulaire

Hocircpital necker bull Deacutepartement

de biotheacuterapie bull Eacutequipe Infections agrave VIH

Reacuteservoirs Pharmacologie des Antireacutetroviraux et Preacutevention de la Transmission Megravere Enfant

centre universitaire des saints-pegraveresbull Centre de recherche

sur les liens sociaux (CERLIS)

bull Eacutequipe Chimie amp Biologie Nucleacuteos(t)ides et Immunologie pour la Theacuterapie

bull Eacutequipe Reacutegulation de la Transcription et Maladies Geacuteneacutetiques

bull Institut Droit et Santeacute (IDS)

bull Institut de Recherche sur les Vaccins et lrsquoImmunotheacuterapie des cancers et du sida

bull Service Interuniversitaire de meacutedecine preacuteventive (SIUMPPS)

Faculteacute des sciences pharmaceutiques et Biologiques bull Eacutequipe Meacutecanismes

moleacuteculaires de lrsquoinitiation de la traduction

bull Eacutequipe Structure des ARN interactions et anti-infectieux

centre drsquoinvestigation clinique de vaccinologie cochin pasteur

centre population et Deacuteveloppement (cEpED)

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cARinE Tisneacute DiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE sTRucTuRE DEs ARn inTERAcTions ET AnTi-inFEcTiEux

Structure des ARN interactions et anti-infectieux Notre eacutequipe eacutetudie depuis une dizaine drsquoanneacutees le rocircle des proteacuteines du VIH-1 chaperonnes (NCp7 et VIF) des ARN pour promouvoir la formation du complexe drsquoinitiation de la transcription inverse du VIH-1 Nous avons utiliseacute la reacutesonance magneacutetique nucleacuteaire (RMN) pour obtenir une description meacutecanistique de la formation de ce complexe impliquant lrsquoARNtLys3 et lrsquoARN geacutenomique viral Le VIH-1 deacutetourne un ARN de transfert (ARNt) de la cellule hocircte lrsquoARNtLys3 pour lrsquoutiliser comme amorce de la transcription inverse de son ARN geacutenomique La formation de lrsquohybride ARNtLys3ARN viral consiste en lrsquoappariement des 18 nucleacuteotides du PBS (lsquoPrimer binding sitersquo) agrave la seacutequence compleacutementaire formant lrsquoextreacutemiteacute 3rsquo1113125de lrsquoARNt amorceLa formation du complexe drsquoinitiation de la transcription inverse (ARNtLys3ARN viral) neacutecessite donc la fusion de la structure tridimensionnelle de lrsquoARNt un eacuteveacutenement qui ne se produit pas spontaneacutement agrave la tempeacuterature physiologique de lrsquohocircte mais neacutecessite lrsquoaction de la proteacuteine de nucleacuteocapside (NCp7)

Lrsquoensemble de nos travaux RMN visant agrave comprendre la formation du complexe ARNtARN viral assisteacutee par la proteacuteine de nucleacuteocapside nous a permis drsquoacceacuteder agrave une vision dynamique de la formation du complexe drsquoinitiation et drsquoidentifier les changements conformationnels subis par ces ARN et les eacutetapes importantes du processus de formation du complexe drsquoinitiation Drsquoautre part nous avons montreacute que la proteacuteine VIF entre en compeacutetition avec la NCp7 pour les mecircmes sites de fixation sur lrsquoARNtLys3 Ce reacutesultat pourrait expliquer pourquoi VIF inhibe lrsquohybridation de lrsquoARN viral agrave lrsquoARNtLys3 reacutealiseacute par la NCp7 Nous eacutetudions actuellement par RMN le rocircle des acides nucleacuteiques dans la maturation par la proteacutease virale de la proteacuteine de nucleacuteocapside

En parallegravele nous avons deacuteveloppeacute une meacutethode originale de criblage par fragment guideacutee par la RMN En utilisant lrsquoARNtLys3 comme ARN modegravele nous avons ainsi deacuteveloppeacute une chimiothegraveque ciblant les ARN et contenant par exemple des moleacutecules liant speacutecifiquement un domaine de lrsquoARNt avec une constante de dissociation dans la gamme du micromolaire

BRuno sARguEiL DiREcTEuR DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE meacutecAnismEs moLeacutecu-LAiREs DE LrsquoiniTiATion DE LA TRADucTion

Meacutecanismes moleacuteculaires de la traduction des proteacuteines du VIH Le VIH virus agrave ARN comprend un gegravene codant pour la proteacuteine Gag qui est le centre de sa structure Nous nous inteacuteressons aux aspects moleacuteculaires de la traduction de ce gegravene Cette eacutetude est importante dans la compreacutehension du cycle du virus dans la cellule et donc de lrsquoinfectionIl y a quelques anneacutees nous avons montreacute que la proteacuteine Gag peut ecirctre produite selon un meacutecanisme original drsquoentreacutee interne des ribosomes (eacuteleacutements centraux de la machinerie cellulaire qui produit les proteacuteines) Nous savons que ce processus repose sur la proprieacuteteacute extraordinaire du geacutenome viral de lier directement le ribosome Nous avons eacutetudieacute lrsquoimplication des autres facteurs de traduction cellulaire dans ce processus Nous avons reconstitueacute les diffeacuterents modes de traduction de lrsquoARN viral in vitro afin de mieux en disseacutequer les meacutecanismes Enfin nous avons deacutemontreacute que ce pheacutenomegravene avait lieu non seulement avec des souches de laboratoires mais aussi avec des isolats provenant de patients Nous cherchons eacutegalement agrave identifier les deacuteterminants du passage de la traduction agrave lrsquoeacutetape de dimeacuterisation du geacutenome du virus Cette phase est primordiale pour la propagation du virus Nous avons montreacute lrsquoimplication de nouvelles seacutequences virales dans le processus de dimeacuterisation Nous cherchons maintenant agrave deacutefinir lrsquoimportance fonctionnelle de ces eacuteleacutements dans la physiologie du virus

ARN

Bruno Sargueil

Carine Tisneacute

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THEacuteRAPIE GEacuteNIQUE DE Lrsquo INFECTION AU VIH UNE ARME EN PLUS mARinA cAVAzzAnA - cALVoREsponsABLE Du DeacutepARTEmEnT DE BioTHeacuteRApiE DE LrsquoHocircpiTAL nEckER - EnFAnTs mALADEs

Malgreacute le succegraves incontestable des antireacutetroviraux dans le traitement de lrsquoinfection agrave VIH le patient nrsquoest pour autant pas deacutebarrasseacute de lrsquoagent infectieux Inflammation chronique et dysimmuniteacute persistent malgreacute le traitement aggravant le pronostic agrave moyen et agrave long terme La persistance de la reacuteplication virale dans des sites cryptiques altegravere lrsquohomeacuteostasie lymphoiumlde et myeacuteloiumlde ainsi que leur fonction Ces limites de lrsquoapproche theacuterapeutique conventionnelle incitent agrave rechercher de nouvelles approches curatives En 2009 la preuve de principe qursquoun traitement curatif eacutetait possible a eacuteteacute publieacutee (Gero Hutter N Engl J Med 2009) Un patient seacuteropositif et atteint drsquoune leuceacutemie aigueuml myeacuteloblastique a eacuteteacute greffeacute avec les cellules souches heacutematopoiumleacutetiques (CSH) HLA geacutenoidentiques provenant drsquoun donneur sain homozygote pour la mutation Δ32 du co-reacutecepteur CCR5 indispensable agrave lrsquoentreacutee du VIH dans les cellules heacutematopoiumleacutetiques Malgreacute lrsquoarrecirct de la tritheacuterapie le patient (AIDS 2011) est resteacute plus de 3 ans sans recrudescence de la charge virale Voilagrave la preuve que la theacuterapie geacutenique peut marcher il srsquoagit de preacutelever les CSH du sujet infecteacute leur confeacuterer in vitro agrave lrsquoaide drsquoun vecteur lentiviral la reacutesistance agrave lrsquoinfection par le virus sauvage endogegravene et de les reacuteinjecter au patient

Agrave partir de cette publication nous avons eacutegalement envisageacute une approche par theacuterapie geacutenique pour des sujets adultes seacuteropositifs Deux protocoles sont en cours de preacuteparation agrave lrsquoHocircpital NeckerParis Descartes en collaboration avec lrsquoHocircpital Saint LouisParis Diderot Le premier protocole qui devrait ecirctre soumis agrave lrsquoANSM fin 2013 utilisera un vecteur lentiviral de grade clinique produit par la socieacuteteacute Calimmune Ce vecteur lentiviral produit un ARN compleacutementaire de CCR5 capable drsquoeacuteteindre lrsquoexpression de ce co-reacutecepteur et un peptide membranaire (maC46) capable drsquo inhiber la fusion du virus avec la membrane cellulaire En parallegravele un consortium europeacuteen soutenu par lrsquoANRS regroupant scientifiques et cliniciens de 5 pays autour de cette theacutematique essaie de valider un nouveau vecteur susceptible de pieacuteger le virus agrave trois niveaux diffeacuterents de son cycle biologique lrsquoentreacutee la reacuteplication et lrsquoinfectiviteacute Trois points semblent essentiels pour obtenir un effet clinique comparable agrave ceux rapporteacutes dans le cas du laquo Patient de Berlin raquo

le taux de cellules transduites doit ecirctre augmenteacute il faut leur donner un avantage seacutelectif initial drsquoune faccedilon artificielle sans avoir agrave recourir agrave lrsquoarrecirct de la tritheacuterapie un controcircle de lrsquoinflammation chronique doit ecirctre preacutevu La complexiteacute de cette theacuterapeutique est telle que des

progregraves ne peuvent ecirctre attendus agrave court terme mais la theacuterapie geacutenique ouvre pour cette infection de nouvelles perspectives

Marina Cavazzana-Calvocopy Huguette amp Propser

Manipulation en laboratoire L2 sous hotte agrave flux laminairecopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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recHercHes EN VACCINOLOGIE

oDiLE LAunAy pu-pH agrave LrsquouniVERsiTeacute pARis DEscARTEs cHEF Du cEnTRE DrsquoinVEsTigATion cLiniquE (cic) DE VAccinoLogiE cocHin-pAsTEuR HocircpiTAL cocHin

Centre drsquoInvestigation Clinique de VaccinologieDepuis la deacutecouverte du virus du sida en 1983 de nombreuses eacutequipes travaillent sur la mise au point drsquoun vaccin En France lrsquoAgence Nationale de Recherche contre le SIDA et les heacutepatites virales (ANRS) srsquoest impliqueacutee tregraves rapidement et avec une forte visibiliteacute internationale dans la recherche vaccinale avec des eacutetudes meneacutees chez lrsquoanimal puis chez des volontaires sains acceptant de participer aux essaisLe CIC de vaccinologie Cochin Pasteur actuellement seul centre de recherche clinique franccedilais deacutedieacute agrave la vaccinologie participe depuis plus de 20 ans aux recherches meneacutees par lrsquoANRS et les industriels du vaccin (en particulier Sanofi Pasteur) pour la mise au point drsquoun vaccin preacuteventif Plusieurs essais ont eacuteteacute reacutealiseacutes au CIC explorant la capaciteacute de diffeacuterents candidats vaccins agrave induire une reacuteponse humorale etou cellulaire contre le VIH chez des sujets sains Ces essais se poursuivent avec deux eacutetudes preacutevues pour deacutemarrer en 2013 dans le cadre du VRI (Vaccine Research Institute) une eacutetude explorant lrsquoimmuniteacute muqueuse vaginale de femmes infecteacutees ou non infecteacutees par le VIH et un essai vaccinal eacutevaluant une strateacutegie de vaccination combinant un vaccin recombinant et des lipopeptides du VIH

Plus reacutecemment des essais eacutevaluant la possibiliteacute de stimuler le systegraveme immunitaire de patients deacutejagrave infecteacutes par le VIH dans lrsquoobjectif de pouvoir retarder la mise en route du traitement antireacutetroviral ou de lrsquointerrompre chez des patients deacutejagrave traiteacutes ont eacuteteacute mis en place au CIC avec des vaccins deacuteveloppeacutes par des eacutequipes de recherche franccedilaises de haut niveau Cette approche appeleacutee eacutegalement laquo vaccination theacuterapeutique raquo est un des moyens envisageacutes dans la possibiliteacute drsquoeacuteradication du virus (HIV cure)

Plusieurs essais ont eacuteteacute reacutealiseacutes au CIC explorant la capaciteacute de diffeacuterents candidats vaccins agrave induire une reacuteponse humorale etou cellulaire contre le VIH chez des sujets sains Les participants agrave ces essais sont inclus dans une cohorte coordonneacutee par le CIC permettant leur suivi agrave long terme

Odile Launay

Paillassecopy Virgile Delacirctre

Service CommunicationPhotothegraveque Universiteacute

Paris Descartes

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moRgAnE BomsEL DiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE EnTReacuteE muquEusE Du ViH ET immuniTeacute muquEusEVers un candidat-vaccin qui bloquerait le virus au niveau des muqueuses geacutenitalesLa porte drsquoentreacutee principale du virus du sida est composeacutee par les muqueuses geacutenitales Notre objectif est de produire un vaccin capable drsquoinduire la production drsquoanticorps dirigeacutes contre le VIH pour bloquer le virus degraves son premier contact avec lrsquoorganisme et eacuteviter sa propagation Nous avons mis au point un candidat-vaccin efficace chez le macaque femelle qui induit ce type drsquoanticorps anti-VIH dans les muqueuses vaginales Les premiers essais cliniques ont montreacute que le vaccin est bien toleacutereacute chez la femme et induit bien les anticorps attendus aux niveau vaginal

Pour parvenir agrave de tels reacutesultats nous avons eacutetudieacute un groupe de femmes reacutesistantes agrave lrsquoinfection malgreacute des rapports sexuels non proteacutegeacutes avec des partenaires seacuteropositifs Pour se proteacuteger ces femmes ont deacuteveloppeacute des anticorps vaginaux contre la proteacuteine transmembranaire Gp41 de lrsquoenveloppe du VIH Il srsquoagit de la partie de lrsquoenveloppe virale la moins variable entre toutes les souches virales du sida Gp41 controcircle agrave la fois lrsquoentreacutee du virus dans les cellules de la muqueuse et lrsquoinfection des lymphocytes T CD4 Nous avons caracteacuteriseacute les parties de Gp41 reconnues par ces anticorps et nous les avons utiliseacutees pour le vaccin Le vecteur vaccinal de ce candidat-vaccin le virosome est utiliseacute chez lrsquoHomme depuis plus de 20 ans dans plusieurs vaccins Gracircce agrave sa surface lipidique mimant celle du virus ce virosome permet aux antigegravenes de Gp41 drsquoadopter une structure similaire agrave celle qursquoils ont in situ Cela favorise lrsquoinduction drsquoanticorps neutralisants lors de la vaccination Chez les singes in vivo ce vaccin fonctionne parfaitement contre les sous-types B du VIH responsables de 90 des infections aux Etats-Unis en Ameacuterique latine et en Europe et contre le sous type C preacutepondeacuterant en Afrique et Asie du sud Ce succegraves est prometteur

Nous eacutetudions eacutegalement les meacutecanismes drsquoentreacutee du VIH au niveau geacutenital chez lrsquohomme car ils restaient mal compris et mal eacutetudieacutes Nous avons deacutemontreacute que la face interne du preacutepuce mais aussi lrsquouregravetre constituent des portes drsquoentreacutee du virus Nous avons identifieacute les cellules et les meacutecanismes mis en jeu les cellules de Langerhans dans le preacutepuce et les macrophages preacutesents dans lrsquoeacutepitheacutelium de lrsquouregravetre Ce sont les premiegraveres cellules qui sont envahies par le VIH Ainsi dans lrsquouregravetre les cellules de lrsquoeacutepitheacutelium srsquoarrecirctent de seacutecreacuteter les signaux retenant les macrophages agrave leur niveau en conseacutequence de quoi les macrophages infecteacutes quittent lrsquoeacutepitheacutelium et permettent au virus de se propager Dans la muqueuse de lrsquouregravetre les lymphocytes T CD4 ne sont pas infecteacutes parce qursquoils sont immatures Ils pourront lrsquoecirctre plus tard apregraves migration du VIH dans les ganglions Nous cherchons agrave preacutesent agrave deacuteterminer si les macrophages de lrsquouregravetre constituent des reacuteservoirs permettant au virus de ne pas ecirctre eacutelimineacute totalement par les tritheacuterapies Ces travaux pourraient permettre aussi lrsquoeacutelaboration de nouvelles strateacutegies de preacutevention

Yonatan Ganor et Morgane BomselcopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Conjugueacute entre une cellule de Langerhans en rouge en cours de transmission du VIH en violet agrave une cellule T en vertCe conjugueacute est localiseacute dans lrsquoeacutepiderme de la partie interne du preacutepuce humain adulte infecteacute ex vivocopy Eacutequipe laquo Entreacutee muqueuse du VIH et Immuniteacute muqueuse raquo

Manipulation en laboratoirecopyVirgile Delacirctre Service CommunicationPhotothegraveque Universiteacute Paris Descartes

20Manipulation sous la hotte agrave flux laminairecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

NOUVELLE PISTE ORIGINALE POUR UN VACCIN CONTRE LE SIDA CHEZ LES MACAQUES JEAn-mARiE AnDRiEu pRoFEssEuR agrave LrsquouniVERsiTeacute pARis DEscARTEs

Mon eacutequipe a montreacute chez le macaque que la suppression de lrsquoactivation des lymphocytes T CD4 deacutejagrave toucheacutes par le virus de lrsquoimmunodeacuteficience simienne (SIV) empecircche la reverse transcription de ce dernier son inteacutegration dans le noyau et in fine sa reacuteplication proteacutegeant ainsi le macaque de lrsquoinfection

Lrsquoactivation du lymphocyte T CD4 toucheacute par le VIH chez lrsquohomme et par le SIV chez le macaque est neacutecessaire agrave la reacuteplication initiale du reacutetrovirus puis agrave sa disseacutemination dans lrsquoorganisme Cette observation a conduit les chercheurs agrave deacutevelopper chez le macaque un vaccin oral constitueacute drsquoune bacteacuterie commensale du tube digestif le Lactobacillus plantarum connue pour favoriser lrsquoinhibition de lrsquoactiviteacute des cellules du systegraveme immunitaire eacutetat aussi appeleacute laquo toleacuterance immunitaire raquo

Agrave lrsquoinverse de tous les vaccins antiviraux existants agrave ce jour chez lrsquohomme ou lrsquoanimal ce vaccin laquo toleacuterogeacutenique raquo (qui induit une toleacuterance speacutecifique) oral et sans toxiciteacute nrsquoa geacuteneacutereacute ni anticorps ni lymphocytes cytotoxiques agrave lrsquoeacutegard du virus ou des cellules infecteacutees Par contre ce vaccin a induit une population jusqursquoalors inconnue de lymphocytes CD8 reacutegulateurs (non cytotoxiques et MHC-IBE restreints) agrave lrsquoorigine de la suppression speacutecifique de lrsquoactivation des lymphocytes CD4 infecteacutes par le SIV Cette suppression a inhibeacute la reverse transcription du virus et la suite de son cycle reacuteplicatif dans le lymphocyte T CD4 proteacutegeant ainsi les macaques de lrsquoinfection Sur 16 macaques vaccineacutes ayant reccedilu de fortes doses de deux souches diffeacuterentes de SIV par voie intrarectale 15 ont eacuteteacute totalement proteacutegeacutes au-delagrave de 14 mois

Comme le SIV le VIH requiert lrsquoactivation du lymphocyte CD4 pour srsquoy multiplier Les scientifiques espegraverent que ce prototype de vaccin oral soit transfeacuterable agrave lrsquohomme chez lequel il devrait ecirctre essayeacute agrave titre prophylactique aussi bien que theacuterapeutique Ce nouveau concept de vaccin toleacuterogeacutenique pourrait aussi srsquoappliquer agrave de nombreux deacutesordres immunologiques

Jean-Marie Andrieucopy Virgile Delacirctre I Service Communication Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

21Observation de cellules au microscopecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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Les recherches meneacutees au CEPED sur le VIH concernent les dimensions sociales de lrsquoeacutepideacutemie qui sont agrave prendre en compte tant au niveau de la preacutevention que de lrsquoaccegraves au deacutepistage et de la prise en charge de la maladie Cette prise en compte des aspects sociaux qui existe pour toute question de santeacute est capitale dans le cas du sida maladie stigmatiseacutee qui touche des ressorts sociaux aussi sensibles Nos projets de recherche mobilisent diffeacuterentes sciences sociales anthropologie sociologie deacutemographie pour analyser et deacutecrypter la complexiteacute des contextes sociaux et familiaux qui conditionnent les comportements

Nous interrogeons en particulier parmi les ressorts sociaux en jeu dans la preacutevention et la prise en charge de la maladie les relations de genre les relations conjugales et familiales lrsquoappartenance agrave une cateacutegorie sociale stigmatiseacutee ou minoritaire (ex homosexuels au Seacuteneacutegal) la reconfiguration des reacuteseaux sociaux professionnels ou familiaux lors de la migration qui peut conduire agrave des situations de vulneacuterabiliteacute (ex migrants subsahariens en France)

Les interactions entre relations de genre et risques lieacutes au sida si elles preacutesentent certaines constantes varient cependant fortement drsquoun contexte culturel agrave lrsquoautre A travers lrsquoeacutetude de contextes eacutepideacutemiques sanitaires et socieacutetaux divers les travaux meneacutes au sein du CEPED srsquointeacuteressent agrave la place des relations de genre dans la gestion des risques drsquoinfection par le VIH dans la sexualiteacute qursquoelle soit conjugale ou extra conjugale heacuteteacuterosexuelle ou homosexuelle et dans la gestion des risques de transmission du VIH via la procreacuteation Le CEPED deacuteveloppe des recherches sur le VIH en Afrique (Cocircte drsquoIvoire Seacuteneacutegal Afrique du Sud Cameroun) et en Asie (Thaiumllande Viecirct Nam) mais aussi dans les territoires franccedilais drsquoAmeacuterique ou aupregraves des migrants africains vivant en France ce qui permet drsquoexplorer lrsquoeacutevolution des rapports de genre et de ses interactions avec les risques du sida dans un contexte de migration Eacutemerge en particulier de notre reacuteflexion la question des formes de conjugaliteacute mobiliseacutees par lrsquoeacutepideacutemie de VIH Cette conjugaliteacute qui ne relegraveve que partiellement du registre sociologique plus conventionnel en termes de groupe familial ou de couple correspond deacutesormais agrave une eacutechelle suppleacutementaire dans la compreacutehension des instances imbriqueacutees (individus famille lignage communauteacute nation etc) qui conditionnent les choix sanitaires et reproductifs Reposant sur une fluiditeacute sociologique plus forte dans les arrangements familiaux que dans les institutions traditionnelles comme la parenteacute qui structurent les socieacuteteacutes du Sud cette notion de conjugaliteacute joue un rocircle deacutecisif dans les deacutecisions theacuterapeutiques comme le deacutepistage ou dans les strateacutegies reproductives et notamment parmi les jeunes adultes Elle pose eacutegalement des questions nouvelles de ciblage pour les politiques de santeacute

Les apprOcHes SOCIO-CULTURELLES DE LrsquoEacutePIDEacuteMIE

yVEs cHARBiT DiREcTEuR Du cEnTRE

popuLATion amp DeacuteVELoppEmEnT ET pRoFEssEuR

DE DeacutemogRApHiEYves Charbit

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LEs REcHERcHEs Au cEpED Dans lrsquoensemble le panorama mondial de lrsquoaccegraves aux soins est marqueacute par des formes prononceacutees drsquoineacutegaliteacutes internationales mais eacutegalement par des formes de discrimination locales notamment en matiegravere de genre Toutefois agrave la diffeacuterence des situations plus anciennes caracteacuteriseacutees par un fort enclavement des pays du Sud et un relatif isolement geacuteographique des questions de deacuteveloppement au sein drsquoensembles sous-reacutegionaux les derniegraveres deacutecennies pointent vers une ouverture progressive mais sans eacutequivalent historique agrave la circulation des personnes des ideacutees et des techniques dans un contexte domineacute par lrsquoeacutelargissement des meacutecanismes de reacutegulation de marcheacute Patients techniques virus et normes sont aujourdrsquohui beaucoup plus mobiles que par le passeacute

Lrsquoaccroissement des eacutechanges lieacute tout autant agrave la circulation migratoire qursquoaux nouvelles technologies de communication aboutit agrave un deacutecloisonnement graduel des espaces sanitaires agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacuteduisant lrsquoeacutecart proprement socioeacuteconomique qui seacutepare les pays deacuteveloppeacutes du reste du monde Pour les sciences sociales cette confrontation reacutecente entre socieacuteteacutes traditionnelles et nouvelles opportuniteacutes et contraintes sanitaires offre au passage un champ drsquoeacutetude privileacutegieacute pour observer la plasticiteacute des systegravemes sociaux et leur capaciteacute variable drsquoadaptation aux changements technologiques ou sanitaires

Nos recherches suivent eacutetroitement lrsquoactualiteacute de la lutte contre le sida actuellement nous sommes engageacutes dans les probleacutematiques de laquo When to treat raquo et de laquo Treatment as prevention raquo Nous examinons en Cocircte drsquoIvoire les effets sociaux que pourraient avoir un deacutepistage geacuteneacuteraliseacute et une mise sous traitement preacutecoce qui sont envisageacutes par lrsquoOMS comme un possible moyen drsquoendiguer la pandeacutemie En Afrique du Sud nous participons au vaste projet de recherche TasP qui vise agrave eacutevaluer lrsquoeffet drsquoun programme combinant deacutepistage geacuteneacuteraliseacute et reacutepeacuteteacute et mise sous traitement preacutecoce sur lrsquoincidence du VIH en population

La plupart des recherches sont meneacutees en relation eacutetroite avec des eacutequipes biomeacutedicales dans un constant souci de dialogue sciences socialessciences biomeacutedicales Les eacutetudes de cohortes que certaines enquecirctes ont permis de mettre en place sont un outil privileacutegieacute pour cet exercice mais le tregraves fort ancrage local dont beacuteneacuteficient les eacutequipes par exemple en Cocircte drsquoIvoire et en Thaiumllande permettent aussi drsquoenvisager des renouvellements meacutethodologiques des opeacuterations agrave lrsquoinitiative des eacutequipes partenaires Cette collaboration entre sciences sociales et sciences biomeacutedicales permet drsquoenrichir la panoplie classique de la santeacute publique ou de lrsquoeacutepideacutemiologie en apportant les outils meacutethodologiques speacutecifiques aux sciences sociales analyses qualitatives approfondies ou recueil de donneacutees biographiques qui explorent les histoires des individus mais aussi drsquoinvestiguer la probleacutematique de la mesure des pheacutenomegravenes en population geacuteneacuterale et ses variations spatiales

LEs DimEnsions sociALEs DE LA pReacuteVEnTion Cet axe de recherche se divise en 4 projets

Projet Elihos eacutevaluer les interventions aupregraves des homosexuels masculins au seacuteneacutegalCette eacutetude avait pour objectif drsquoeacutevaluer lrsquoimpact des interventions en cours aupregraves des populations homosexuelles au Seacuteneacutegal afin de mieux orienter les politiques publiques et priveacutees drsquointerventions sanitaires et sociales partenaires Division ISTsida Seacuteneacutegal CHU Le Dantec Universiteacute Cheich Anta DiopFinancement ANRS

Examen meacutedical agrave Dakarcopy IRD

Recherche sur le sida en AfriqueMichel Dukhan I copy IRD

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Projet Prenahtest preacutevention en couplePlus de 25 millions de nouvelles infections par le VIH sont survenues dans le monde en 2012 et la preacutevention demeure une prioriteacute absolue dans la lutte contre la pandeacutemie mecircme agrave lrsquoegravere des traitements antireacutetroviraux Lrsquoobjectif suivi eacutetait drsquoeacutevaluer la faisabiliteacute et lrsquoimpact drsquoune intervention de conseil preacutenatal du VIH orienteacute vers le couple sur la freacutequence du deacutepistage du partenaire et du conseil de couple et sur les comportements sexuels de reproduction et de preacutevention du VIHpartenaires ISPED Inserm Centre Pasteur Cameroun PRAYAS Inde CENISMI Reacutepublique Dominicaine MCCU GeacuteorgieFinancement ANRS EGPAF

Projet Parcours Lrsquoeacutetude srsquointitule Parcours car il srsquoagit de prendre en compte la maladie dans les diffeacuterentes eacutetapes drsquoun parcours de vie (comment et pourquoi on est exposeacute au risque drsquoecirctre infecteacute la deacutecouverte de son infection puis la vie avec la maladie) eacutegalement marqueacutees par une expeacuterience de migration Il srsquoagit drsquoune grande enquecircte en Ile-de-France aupregraves des migrants drsquoAfrique sub-saharienne qui a pour objectifs de caracteacuteriser les besoins de santeacute et drsquoameacuteliorer les strateacutegies de preacutevention de deacutepistages et de prise en charge dans le domaine de lrsquoinfection VIH et de lrsquoheacutepatite Bpartenaires CESP Inserm INPES Ined RAAC sida AIDES FORIM COMEDE Hocircpital CochinFinancement ANRS

Projet TaSP Le traitement antireacutetroviral comme moyen de preacuteventionCette eacutetude srsquoappuie sur lrsquohypothegravese selon laquelle le deacutepistage VIH de tous les membres drsquoune communauteacute suivi de la mise sous traitement immeacutediat de tous les individus infecteacutes par le VIH quel que soit leur statut immunologique ou clinique preacuteviendrait la transmission du VIH Le projet TasP est un essai randomiseacute en grappes conduit en Afrique du Sud (KwaZulu-Natal) visant agrave estimer directement lrsquoimpact du traitement antireacutetroviral initieacute immeacutediatement apregraves le diagnostic de lrsquoinfection par le VIH et quel que soit le niveau de CD4 des patients non encore eacuteligibles au traitement ARV sur lrsquoincidence de nouvelles infections VIH dans la population geacuteneacuterale de la mecircme reacutegionpartenaires Africa Center for Health and Population Studies ISPED Inserm CESP Inserm SE4S Inserm IRD EA 3620 Paris Descartes Hocircpitaux Universitaires de Genegraveve Massachusets General HospitalFinancement ANRS

Parcours de vie eT saNTEacute cHeZ Les MiGraNTs oriGiNaires drsquoafrique subsaHarieNNe vivaNT eN iLe-de-fraNce

wwwparcours-sante-migrationcom

Une eacutetUde actUellement dans ce centre de santeacute

eacutetUde anonyme et confidentielle

lrsquoeacutetUde noUs concerne toUtes et toUs

Pour ameacuteliorer la santeacute

soins et accomPaGnement

Preacutevention

lUtte contre

lrsquoexclUsion

DimEnsions sociALEs DE LA pRisE En cHARgE DEs mALADEs ET pERsonnEs ATTEinTEs

pRisE En cHARgE ET TRAiTEmEnTs

Projet Living with Antiretrovirals (LIWA)En collaboration avec des chercheurs de lrsquoINED de Chiang Mai University et de lrsquoIRD une eacutetude a eacuteteacute meneacutee en Thaiumllande du Nord sur lrsquoimpact des antireacutetroviraux sur la vie des adultes infecteacutes leur famille leur communauteacute et le systegraveme de santeacuteUne enquecircte biographique a eacuteteacute effectueacutee aupregraves de patients infecteacutes par le VIHsida pour explorer lrsquohistoire familiale reacutesidentielle eacuteducative leurs projets drsquoavenir et leurs reacuteseaux sociaux Lrsquoenquecircte recueille eacutegalement la situation financiegravere des patients les sources de soutien financier la couverture meacutedicale lrsquohistoire meacutedicale deacutetailleacutee y compris le statut immunologique et virologique lrsquoobservance aux traitements (prise reacuteguliegravere et adeacutequate du traitement) les effets secondaires lrsquohistoire de lrsquoinfection agrave VIH (mode de contamination) et de sa deacutecouverte lrsquoannonce du reacutesultat du test la vie affective et sexuelle ainsi que les problegravemes de discrimination partenaires Chiang Mai University INED IRD 174Financement Oxfam GB ANRS

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Projet Teens Living With Antiretrovirals (TEEWA) Gracircce aux progregraves meacutedicaux et aux traitements antireacutetroviraux les enfants infecteacutes agrave la naissance survivent agrave la maladie et peuvent deacutesormais parvenir agrave lrsquoacircge adulte Cependant si la mortaliteacute des patients sous antireacutetroviraux srsquoest effondreacutee elle reste eacuteleveacutee chez les adolescents Lrsquoapproche biographique a eacutegalement eacuteteacute utiliseacutee pour reconstituer les trajectoires de vie des adolescents Neacuteanmoins la vie des adolescents eacutetant souvent eacutemailleacutee de lourds traumatismes (maladie et deacutecegraves de lrsquoun ou des deux parents problegravemes de santeacute tregraves seacutevegraveres expeacuteriences de discrimination) la reconstitution de leurs trajectoires de vie est faite non pas aupregraves des adolescents mais aupregraves des parents ou des tuteurs (care-givers) Lrsquoenquecircte recueille en plus des informations sur lrsquohistoire de la maladie de lrsquoenfant les circonstances de deacutecouverte du diagnostic la reacuteveacutelation du diagnostic agrave lrsquoenfant les problegravemes de discrimination et les problegravemes relationnels des tuteurs avec leurs adolescentspartenaires Chiang Mai University INED IRD 174Financement Oxfam GB sidaction

Projet Temprano social Conseacutequences sociales et comportementales drsquoune mise sous traitement ARV tregraves preacutecoce des patients VIH dans lrsquoessai Temprano Cocircte drsquoIvoireLe projet Temprano social srsquoappuie sur un dispositif de recherche existant lrsquoessai clinique randomiseacute Temprano reacutealiseacute en Cocircte drsquoIvoire pour caracteacuteriser le retentissement drsquoun traitement preacutecoce dans toutes les dimensions de la vie sociale Au sein de cet essai clinique il srsquoagit de comparer les effets dans la sphegravere sociale familiale et conjugale drsquoun traitement antireacutetroviral (ARV) tregraves preacutecoce (agrave partir de 800 CD4mm3) par rapport agrave une mise sous traitement selon les recommandations de lrsquoOMS (350 CD4mm3) Ce projet associe ainsi lrsquoeacutequipe PAC-CI qui conduit lrsquoessai clinique Temprano et des eacutequipes de sciences sociales de la santeacute en France (CEPED Inserm CESP) et en Cocircte drsquoIvoire (ENSEA) partenaires ENSEA Cocircte drsquoIvoire PAC CI Cocircte drsquoIvoire ISPED Inserm CESP InsermFinancement ANRS

Projet Parcours volet qualitatif laquo Relations soignants-soigneacutes et prise en charge des patients neacutes en Afrique subsaharienne vivant avec le VIH ou le VHB en France raquo En France la part des populations neacutees en Afrique subsaharienne parmi les personnes vivant avec le VIH ou avec une heacutepatite B est importante Lrsquoobjectif de cette eacutetude est drsquoanalyser les modes de construction de la relation meacutedecin-malade pour le VIH et pour le VHB deux infections chroniques dont la prise en charge meacutedicale et sociale diffegravere sensiblement Il srsquoagit notamment drsquoeacutetudier lrsquoimpact de la preacutecariteacute administrative sur les attitudes et attentes des patients vis-agrave-vis des soignants la compreacutehension qursquoont les patients de la maladie des traitements et leurs attitudes vis-agrave-vis du suivi meacutedical et de lrsquoobservance les adaptations des pratiques professionnelles agrave la prise en charge des malades eacutetrangers la place des soignants dans les reacuteseaux de soutien des patientspartenaires CESP Inserm INPES Ined RAAC sida AIDES FORIM COMEDE Hocircpital CochinFinancement ANRS

Lutte contre le sidaMarianne Donnat I copy IRD

Lutte contre le sida en ThaiumllandeMichael Wadleigh I copy PHPT-IRD

Affichage en Afrique du SudElisabeth Deliry Antheaume I copy IRD

Campagne de preacutevention meneacutee par les clubs jeunes IRD sur le terrainMaurice Fay I copy IRD

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FEmmEs ViH ET pRocReacuteATion

Travaux de thegraveses en cours sur cette theacutematique

Rupture de la prise en charge des adultes VIH au MaliBien qursquoun suivi meacutedical reacutegulier et durable des Personnes Vivant avec le VIH (P V V I H) soit neacutecessaire pour surveiller lrsquoeacutevolution de la maladie et adapter les traitements certaines drsquoentre elles cessent ce suivi pendant plusieurs mois voire plusieurs anneacutees conseacutecutives Elles mettent ainsi en peacuteril la stabiliteacute de leur eacutetat de santeacute et le succegraves des traitements agrave venir Ce constat amegravene agrave proposer une approche compreacutehensive des ruptures de suivi meacutedical des P V V I H visant agrave identifier et analyser les conditions de production de ces ruptures Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude de terrain conduite en milieu hospitalier et associatif agrave Kayes au Mali aupregraves de P V V I H ayant cesseacute le suivi meacutedical de leur infection agrave un moment donneacute de soignants et acteurs associatifs impliqueacutes dans la prise en charge des P V V I H Les reacutesultats amegravenent agrave concilier trois niveaux drsquoanalyse intrinsegravequement lieacutes individuel relationnel et organisationnel seacuteverine carillon

Prise en charge du VIH dans les entreprises en Cocircte drsquoIvoire En Cocircte drsquoIvoire un pays agrave eacutepideacutemie geacuteneacuteraliseacutee (47 de la population est seacuteropositive ndash estimation 2005) seulement 29 des personnes eacuteligibles au traitement en beacuteneacuteficient (2009) alors mecircme que la gratuiteacute des traitements antireacutetroviraux est en place depuis 2008 Cette difficulteacute agrave atteindre une prise en charge universelle tient agrave plusieurs facteurs tant au niveau de lrsquooffre (manque de moyens et dysfonctionnement structurel du service de santeacute publique coordination drsquoune multipliciteacute drsquoacteurs nationaux et internationaux) que du cocircteacute de la demande (ignorance du statut seacuterologique estimeacute agrave 60 ) Crsquoest dans ce contexte que des entreprises priveacutees se sont lanceacutees dans la lutte contre le VIHsida afin de palier au manque de reacuteponse suffisamment forte des acteurs publics Cette recherche analyse la maniegravere dont les grandes entreprises priveacutees repreacutesentent agrave la fois un cadre privileacutegieacute ougrave se mettent en place des strateacutegies innovantes notamment en matiegravere de deacutepistage universel et de prise en charge preacutecoce tout en eacutetant un lieu fortement marqueacute par le risque de rupture de confidentialiteacute et de discrimination envers les personnes vivant avec le VIH Anne Bekelynck

Habilitation agrave Diriger des Recherches

Prise en charge des patients VIH par la famille au Viecirct-Nam Lrsquohypothegravese centrale examineacutee et valideacutee dans le cadre de ce projet est que la famille joue un rocircle structurant des pratiques et attitudes en tant que recours social et sanitaire en relation avec deux autres ensembles drsquoinstitutions dont la place est deacuteterminante dans la lutte contre le VIHsida le secteur sanitaire et les infrastructures communautaires Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude cas-teacutemoin originale en 2006 et 2008 dans la ville de Halong et la commune rurale de Docircng Triecircu A travers de multiples aspects lrsquoeacutepideacutemie VIHsida apparaicirct comme un reacuteveacutelateur des liens familiaux et sociaux en mecircme temps qursquoun moteur de leur eacutevolution dans un contexte de restructuration du secteur sanitaire de deacuteveloppement des associations et de changement des normes favoriseacutes par les reacuteformes du renouveau meneacutees au cours de ces trois derniegraveres deacutecennies myriam de Loenzien

Procreacuteation et VIH dans les territoires franccedilais drsquoAmeacuterique Guadeloupe Guyane Martinique Saint-MartinLrsquoeacutepideacutemie du VIH dans les deacutepartements franccedilais drsquoAmeacuterique (DFA) et la commune de Saint-Martin se caracteacuterise par des taux drsquoincidence six fois supeacuterieurs agrave ceux de la meacutetropole et une transmission heacuteteacuterosexuelle importante - les femmes y repreacutesentent pregraves de la moitieacute des personnes infecteacutees Lrsquoeacutetude avait pour objectif drsquoanalyser les processus de deacutecision de veacutecu et de prise en charge de la procreacuteation pour les femmes vivant avec le VIHsida dans quatre territoires franccedilais de la Caraiumlbe (Guyane Saint-Martin Guadeloupe Martinique) Elle a eacuteteacute reacutealiseacutee par entretiens semi-directifs et observations aupregraves de 41 femmes concerneacutees par la materniteacute (enceintes en deacutesir de grossesse ou ayant eu au moins un enfant depuis leur deacutepistage) et de 94 professionnels de la santeacute et du social qui les prennent en charge Lrsquoanalyse a porteacute sur lrsquooffre de soins les repreacutesentations et les pratiques des femmes et celles des professionnels partenaires LISST CNRSFinancement ANRS Fondation de France

Thegravese sur cette theacutematique

LrsquoEngAgEmEnT AssociATiF DEs FEmmEs DrsquoAFRiquE suBsAHARiEnnE FAcE Au ViH En FRAncE

Cette thegravese srsquointeacuteresse agrave lrsquoengagement asso-ciatif des femmes drsquoAfrique Subsaharienne face au VIH en France Les objectifs sont ici de comprendre comment la mobilisation collective drsquoexpeacuteriences individuelles du VIH en contexte de migration peut traduire une forme ineacutedite drsquoengagement social et politique ndash individuel et collectif ndash dans une socieacuteteacute drsquoaccueil chargeacutee de repreacutesentations colonialistes de lrsquoalteacuteriteacute Elle vise eacutegalement agrave comprendre comment cette mobilisation favorise une revalorisation pour les autres et pour soi de la position des femmes engageacutees face au VIH au sein des systegravemes de genre et sociaux agrave lrsquoœuvre dans les communau-teacutes drsquoorigine et dans la socieacuteteacute drsquoaccueil marjorie gerbier-Aublanc

pour plus de deacutetails sur ces projets voir wwwcepedorg

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Liste des contributeurs du cEpED agrave ces diffeacuterentes recherches Anne Bekelynk Seacuteverine Carillon Myriam de Loenzien Annabel Desgreacutees du Loucirc Marjorie Gerbier-Aublanc Joseph Larmarange Sophie Lecoeur Heacutelegravene Lepinay Joanna Orne-Gliemann Julie Pannetier Veacuteronique Petit Dolores PouretteLutte contre le sida en Thaiumllande

Gonzague Jourdain I copy IRD

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LE RocircLE mAJEuR DEs AssociATions DE pATiEnTs Les patients experts sont concerneacutes par des pathologies diverses (myopathies diabegravete cancers) mais ce travail qui porte plus particuliegraverement sur le VIH a pour hypothegravese que les associations de lutte contre le sida ont eu un rocircle moteur dans la reconnaissance drsquoune expertise profane des malades agrave partir des anneacutees 1980 Les connaissances meacutedicales au deacutepart tregraves limiteacutees sur cette nouvelle eacutepideacutemie expliquent la place importante laisseacutee au veacutecu des personnes concerneacutees Degraves le deacutebut des anneacutees 1980 des associations se sont creacuteeacutees en Ameacuterique du Nord puis en Europe pour fournir un soutien aux personnes concerneacutees attirer lrsquoattention publiquement sur leur situation et deacutefendre puis promouvoir leurs droits Ces associations sont le lieu de la collectivisation drsquoexpeacuteriences individuelles et

LrsquoAPPORT DES ASSOCIATIONS DANS LA LUTTE CONTRE LE SIDALA RECONNAISSANCEDrsquoUN PATIENT ExPERT

Les recherches sur le sida inteacuteressent les sciences sociales et le droit dans la mesure ougrave lrsquoeacutepideacutemie interroge la prise en charge des malades par les socieacuteteacutes et met les deacutemocraties au deacutefi des ineacutegaliteacutes et des discriminations En trente ans lrsquoimage des malades a beaucoup changeacute et les droits des patients se sont affirmeacutes La recherche reacutealiseacutee agrave lrsquoInstitut Droit et Santeacute de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes porte sur ces eacutevolutions majeures et sur la notion de laquo patient expert raquo Son objectif est de reacutefleacutechir agrave cette notion agrave partir drsquoun travail sur archives drsquoune enquecircte par entretiens et drsquoune analyse de textes de lois

laquo Le patient expert raquo est une figure aux contours encore flous et dont la deacutefinition nrsquoest pas stabiliseacutee Elle renvoie geacuteneacuteralement aux personnes concerneacutees par une pathologie chronique qui par leur expeacuterience de la maladie ont accumuleacute un savoir qui leur permet de devenir acteurs dans leur relation aux soins et au systegraveme de santeacute Devenir acteur cela veut dire par exemple ecirctre un interlocuteur pris en compte par les professionnels de santeacute prendre en charge des formations dans des programmes drsquoeacuteducation theacuterapeutique ou encore devenir repreacutesentant des usagers dans diverses instances locales de gouvernance de santeacute laquo Le patient expert raquo est ainsi devenu un nouvel enjeu des politiques publiques et une figure reconnue juridiquement En effet lrsquoexpertise individuelle et collective des patients relegraveve aujourdrsquohui des droits des malades et usagers du systegraveme de santeacute consacreacutes par la loi du 4 mars 2002

Cette recherche est reacutealiseacutee en partenariat avec lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida gracircce agrave un financement du programme PICRI (partenariat institution-citoyens pour la recherche et

lrsquoinnovation) de la reacutegion Ile-de-France

BiBiA pAVARD DocTEuRE En HisToiRE posT-DocToRAnTE agrave LrsquoinsTiTuT DRoiT ET sAnTeacute uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs

Bibia Pavard

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de production drsquoun savoir sur la maladie qui se construit lors de la rencontre entre les patients et les professionnels de santeacute (engageacutes ou non dans les associations) Leurs actions appuyeacutees sur de reacuteelles compeacutetences conduisent agrave des transformations de la loi Du point de vue de la recherche scientifique lrsquoimplication des associations de patients dans la deacutefinition des protocoles drsquoessais theacuterapeutiques au deacutebut des anneacutees 1990 aux Eacutetats-Unis puis en France constitue une rupture drsquoimportance Le groupe sur les traitements et la recherche theacuterapeutique aussi appeleacute groupe TRT-5 creacuteeacute en 1992 par plusieurs associations a ainsi contribueacute agrave la reacuteglementation des autorisations temporaires drsquoutilisations (Deacutecret n˚94-568 du 8 juillet 1994) qui rendent accessibles pour des pathologies rares et graves sur demande des meacutedicaments encore en phase drsquoessais cliniques et qui nrsquoont pas reccedilu drsquoautorisation de mise sur le marcheacute Des acteurs profanes sont donc parvenus agrave faire prendre en compte les besoins des malades dans la reacutegulation de la distribution des meacutedicaments

LEs ARcHiVEs DE LrsquoAssociATion AiDEsLa recherche se concentre sur le cas de lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida depuis sa creacuteation en 1984 A partir des archives de lrsquoassociation mais aussi des archives du ministegravere de la santeacute ou du Parlement il srsquoagit drsquoeacutetudier la maniegravere dont les savoirs profanes produits par lrsquoassociation sont pris en compte comme expertise et comment lrsquoexpertise associative contribue agrave lrsquoeacutemergence de la figure de patient expert Par exemple un des terrains drsquoaction de lrsquoassociation Aides est le droit comme moyen de deacutefendre les malades contre les discriminations mais aussi comme moyen de faire reconnaicirctre leur place dans le systegraveme de santeacute La reacuteponse aux problegravemes immeacutediats rencontreacutes par les personnes concerneacutees par le VIH-sida permet agrave lrsquoassociation de construire une compeacutetence sur les droits des malades qui est agrave la source de la production de textes geacuteneacuteraux destineacutes agrave modifier la loi Cette expertise juridique est reconnue au moment de la reacuteforme de lrsquohocircpital en 1995 un militant du groupe juridique de Aides est ainsi membre du Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere en tant qursquounique repreacutesentant des associations Cette reacuteforme est de plus une premiegravere eacutetape dans la prise en compte lrsquoexpertise des usagers dans le fonctionnement du systegraveme de santeacute agrave travers leur entreacutee dans les conseils drsquoadministration des hocircpitaux En outre la participation drsquoun repreacutesentant de Aides au Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere est agrave lrsquoorigine de la creacuteation du collectif interassociatif sur la santeacute qui repreacutesente une volonteacute drsquoallier associations de patients et associations de consommateurs dans lrsquoobjectif commun de deacutefendre les droits des usagers du systegraveme de santeacute Le collectif interassociatif sur la santeacute a ainsi un rocircle dans la genegravese de la loi du 4 mars 2002 qui consacre les droits individuels (digniteacute consentement eacuteclaireacute accegraves au dossier meacutedical etc) mais aussi collectifs des malades (notamment agrave travers la possibiliteacute pour les associations de patients de repreacutesenter les usagers dans diverses instances de gouvernance de la santeacute) Lrsquoeacutetude meneacutee a aussi pour objectif de mesurer comment ce nouveau droit de repreacutesentation des usagers a affecteacute les strateacutegies militantes des associations dans le domaine de la santeacute Qui sont ces repreacutesentants des patients et usagers Dans quelles instances lrsquoassociation Aides choisit-elle de srsquoinvestir Voit-on apparaicirctre des experts de lrsquoexpertise des patients

Histoire de AIDESCette association a eacuteteacute creacuteeacutee en 1984 agrave lrsquoinitiative de Daniel Defert agrave la suite du deacutecegraves de Michel Foucault Agrave cette eacutepoque pour le fondateur de lrsquoassociation la nouvelle eacutepideacutemie rend saillant un certain nombre drsquoenjeux lieacutes au savoir et au pouvoir dans la meacutedecine aux relations meacutedecins-malades profondeacutement asymeacutetriques et agrave la place des malades dans la socieacuteteacute une place peu consideacutereacutee Crsquoest drsquoautant plus vrai que le sida touche particuliegraverement au deacutepart des populations stigmatiseacutees socialement - les homosexuels les usagers de drogue et certaines populations migrantes ndash et rajoute un autre stigmate celui de la contagion Les rapports de domination dans la prise en charge de la maladie et les risques de discriminations lieacutes agrave lrsquoeacutepideacutemie sont forts Lrsquoassociation Aides a pour objectif de construire les ressources pour redonner un pouvoir de deacutecision et drsquoaction aux personnes concerneacutees par le VIH-sida Lrsquoassociation produit des connaissances et des compeacutetences agrave partir des malades et pour les malades agrave travers la publication de brochures drsquoouvrages de revues et souvent la tenue de permanences teacuteleacutephoniques de renseignements Comme Daniel Defert lrsquoa exprimeacute lors de la Ve

Confeacuterence internationale sur le sida agrave Montreacuteal en juin 1989 la lutte contre le sida fait eacutemerger laquo un nouveau reacuteformateur social le malade raquo alors mecircme que jusque-lagrave ce sont davantage les meacutedecins qui avaient œuvreacute comme reacuteformateurs sociaux

Ressources Institut Droit et Santeacute wwwinstitutdroitsantecomhomefrhtml Association Aides wwwaidesorg Groupe TRT5 wwwtrt-5org Collectif interassociatif sur la santeacute wwwlecissorg

copy Steacutephane Blot

30 1 France Allemagne Grande Bretagne Italie Espagne Portugal Belgique Suisse Roumanie Feacutedeacuteration de Russie Pays-Bas Suegravede Ukraine Turquie Maroc Irlande Grand Ducheacute du Luxembourg Principauteacute de Monaco Suisse Gregravece Italie Malte Danemark Finlande Islande Norvegravege Estonie Lettonie Lituanie Albanie Bosnie Herzeacutegovine Croatie Hongrie Maceacutedoine Pologne Reacutepublique Tchegraveque Serbie Monteacuteneacutegro Slovaquie Armeacutenie Bieacutelorussie Geacuteorgie Moldavie Algeacuterie Tunisie Israeumll Liban Egypte Iran

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La cOLLecTe drsquoObjeTs sUr LrsquoHISTOIRE ET LA MEacuteMOIRE DU SIDA

Le Museacutee des Civilisations de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee (MUCEM) est un museacutee de socieacuteteacute qui traite des grands problegravemes du contemporain Lrsquoeacutepideacutemie de sida par son extension constitue lrsquoun des problegravemes majeurs de notre socieacuteteacute plus de 40 millions de personnes sont seacuteropositives ou malades du sida dans le monde

Georges Henri Riviegravere le fondateur du museacutee national des Arts et Traditions Populaires dont le MUCEM prend la suite srsquoeacutetait assigneacute la tacircche de laquo donner la parole agrave ceux qui ne lrsquoavaient pas raquo Dans cet esprit le MUCEM accorde une place de choix aux exclus de notre socieacuteteacute Or le sida comme les eacutepideacutemies en geacuteneacuteral entraicircne des exclusions lieacutees agrave de mauvaises informations agrave la peur de la contamination mais aussi agrave la peur de ce qui est diffeacuterent Aussi parler du sida crsquoest parler des droits de lrsquohomme et des combats des malades pour ces droits (droits des femmes et des enfants droits des homosexuels bisexuels et transsexuels des migrants et des sans papiers des usagers de drogues des deacutetenus des prostitueacutes) Avec le sida ce sont les malades eux-mecircmes qui se sont battus (pour la premiegravere fois) pour participer aux congregraves scientifiques et aux deacutecisions qui les concernaient Il a sembleacute important que le museacutee en conserve les traces Le museacutee dans ce domaine comme dans drsquoautres a diffeacuterents rocircles

la conservation drsquoobjets fragiles que lrsquoon ne garde pas neacuteces-sairement

entretenir la meacutemoire des exclus dans une meacutemoire nationale et europeacuteenne

inciter agrave deacutebattre car le museacutee est bien sucircr un lieu de preacutesentation et drsquoexposition ougrave peuvent se deacuterouler des rencontres et des deacutebats

Que sont ces objets

Il y a environ 17 000 objets qui ont eacuteteacute collecteacutes en France et dans 49 pays de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee1 Par objets on entend aussi bien des affiches et cartes postales que des tee-shirts des enveloppes de preacuteservatifs des badges et pinrsquos des banderoles pancartes et tracts de manifestation des produits deacuteriveacutes (par exemple des stylos des tasses portant le ruban rouge) des brochures deacutepliants livres videacuteos CD On peut les classer en trois grandes cateacutegories

objets et documents lieacutes agrave lrsquoinformation et agrave la preacutevention objets et documents relatifs agrave la lutte contre lrsquoexclusion et agrave la

solidariteacute (ruban rouge Journeacutee mondiale de lutte contre le sida le 1er deacutecembre)

objets et documents relatifs aux revendications politiques pour les droits des malades Ils sont riches drsquoenseignements dans des domaines annexes agrave la maladie repreacutesentations de la diffeacuterence repreacutesentations du corps de la sexualiteacute et de la maladie rapport au risque ou encore la place des jeunes et des femmes dans la socieacuteteacute

sTeacutepHAnE ABRioLingeacuteniEuR DrsquoeacuteTuDEs Au cnRs

cERLis uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs mucEmSteacutephane Abriol

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Les fOrmaTiOns de LrsquoUniversiTEacute paris descarTes CONSACREacuteES AU VIH

Master infectiologie microbiologie virologie immunologie (IMVI)

Cohabiliteacute avec lrsquouniversiteacute Paris DiderotResponsables du diplocircme Catherine Fridman (option immunologie) Flore Rozenberg (option virologie) Xavier Nassif (option microbiologie)Cette mention vise agrave former des eacutetudiants scientifiques ingeacutenieurs et meacutedecins dans ces trois grandes speacutecialiteacutes en insistant sur la transversaliteacute des concepts et des approches Chaque speacutecialiteacute Recherche est organiseacutee de faccedilon relativement indeacutependante mais similaire avec des passerelles possibles et souhaiteacutees Un tronc commun par speacutecialiteacute drsquoune dureacutee de deux semaines est organiseacute en collaboration avec lrsquoInstitut Pasteur De nombreux deacuteboucheacutes existent dans la recherche publique et priveacutee ainsi que dans lrsquoenseignement supeacuterieur

Le Master 1er anneacutee est proposeacute soit sous forme drsquoun parcours santeacute reacuteserveacute aux eacutetudiants des filiegraveres santeacute (meacutedecine pharmacie odontologie et maiumleutique) soit sous forme drsquoun parcours scientifique du Master 1er anneacutee IMVI ouvert aux eacutetudiants issus de cursus scientifiques

DIU Prise en charge de lrsquoinfection par le VIH

Responsable du diplocircme Jean-Paul ViardEn raison de lrsquoeacutevolution tregraves rapide des connaissances des techniques et des traitements les praticiens doivent acqueacuterir ou reprendre les bases fondamentales neacutecessaires agrave la compreacutehension des meacutecanismes physiopathologiques du suivi virologique et des traitements de lrsquoinfection agrave VIH

DU Maladies auto-immunes et maladies systeacutemiques

Responsable du diplocircme Loiumlc GuillevinLrsquoobjectif est drsquoapporter aux meacutedecins biologistes pharmaciens une formation approfondie sur ces maladies peu enseigneacutees au cours du cursus eacuteleacutements pathogeacuteniques cliniques paracliniques et theacuterapeutiques neacutecessaires

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Les cOnseiLs dU service inTerUniversiTaire DE MEacuteDECINE PREacuteVENTIVE (SIUMPPS)

Comment se proteacuteger Mecircme srsquoil est difficile drsquoaborder la question du preacuteservatif avec son ou sa partenaire crsquoest pourtant le seul moyen de se proteacuteger du sida et des autres ISTCrsquoest pourquoi le centre de meacutedecine preacuteventive de Paris Descartes le SIUMPPS a distribueacute plus de 15 000 preacuteservatifs en 2012

Que faire apregraves une prise de risque Il est impeacuteratif drsquoeacutevaluer le risque reacuteel qui a eacuteteacute encouru Il est conseilleacute de se rendre immeacutediatement aux urgences hospitaliegraveres ou dans un service de maladies infectieuses ou dans un centre de deacutepistage anonyme et gratuit (CDAG) Un test de deacutepistage vous sera alors proposeacute et un meacutedecin vous recevra lors drsquoun entretien qui lui permettra de mesurer et drsquoanalyser le risque drsquoexposition Si le risque drsquoexposition srsquoavegravere important et si le rapport non proteacutegeacute a eu lieu il y a moins de 48h il est alors possible de prendre un traitement drsquourgence preacuteventif qui peut reacuteduire fortement le risque de contamination Crsquoest le Traitement Post-Exposition (TPE) Ce traitement devra ecirctre pris pendant 4 semaines avec un suivi meacutedical et seacuterologique Il est donc impeacuteratif de reacuteagir immeacutediatement apregraves une prise de risque et de ne pas laisser trop de temps passer Si vous avez deacutepasseacute ce deacutelai de 48h il est absolument neacutecessaire de faire un test de deacutepistage en se rendant dans un CDAG aux urgences dans un service de maladies infectieuses ou dans un laboratoire drsquoanalyses meacutedicales avec lrsquoordonnance drsquoun meacutedecin qui pourra eacuteventuellement prescrire un test de Charge virale VIH Attention les tests de deacutepistage ne permettent une deacutetection des anticorps anti VIH dans le sang qursquoagrave partir de la 6e semaine de contamination Il faut donc attendre 6 semaines apregraves un rapport non proteacutegeacute pour savoir si lrsquoon a eacuteteacute infecteacute et il est donc impeacuteratif de se proteacuteger durant cette peacuteriode drsquoincertitude

Le SIUMPPS est composeacute drsquoeacutequipes pluridisciplinaires (infirmiegraveres meacutedecins psychologues et secreacutetaires) agrave la disposition des eacutetudiants Ce service assure un accueil permanent et personnaliseacute des eacutetudiants qui souhaitent demander conseil controcircler leur eacutetat vaccinal obtenir un certificat meacutedical etc Il propose eacutegalement quelques consultations speacutecialiseacutees (nutrition tabac) des consultations psychologiques45 rue des saints-pegraveres paris 6e

Teacutel 01 42 86 38 74 wwwsiumppsuniv-paris5fr

Les centres de deacutepistage anonyme et gratuit existent dans Paris Ils permettent agrave toute personne de savoir si elle est atteinte par le VIH lrsquoheacutepatite B ou C Certains CDAG sont aussi des Centres drsquoInformation de Deacutepistage et de Diagnostic des Infections Sexuellement Transmissibles (CIDDIST) on y deacutepiste des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) plus speacutecifiques

Liste des centres de deacutepistage anonyme et gratuit agrave Paris

1 Centre Croix-Rouge Franccedilaise 43 rue de Valois - Paris 1er Teacutel 01 42 97 48 29 meacutetro Palais Royal-Museacutee du Louvre (lignes 1 7) Bourse (ligne 3)Bus 48Entreacutee porte vitreacutee agrave cocircteacute de la porte de lrsquoimmeuble Deacutepistage UNIQUEMENT sur RDV

2 Centre Meacutedico-Social municipal Figuier2 rue du Figuier - Paris 4e Teacutel 01 49 96 62 70 meacutetro Saint Paul (ligne 1) Pont Marie (ligne 7) - Bus 67 3 Hocircpital Cochin-Tarnier (AP-HP) 89 rue drsquoAssas - Paris 6e (1er eacutetage) Teacutel 01 58 41 18 17 meacutetro Notre Dame des Champs (ligne 12) - RER B Port Royal - Bus 83

4 Hocircpital Fernand Widal (AP-HP) 200 rue du Faubourg Saint Denis - Paris 10e Secteur Bleu Galerie de gauche Porte 3 Teacutel 01 40 05 43 75 meacutetro Gare du Nord (lignes 4 5) La Chapelle (ligne 2) RER B D Gare du Nord - Bus 32

5 Hocircpital Saint-Louis (AP-HP) 42 rue Bichat - Paris 10e Bacirctiment Lailler accessible par la rue sans entrer dans lrsquohocircpital Teacutel 01 42 49 99 24 ou 01 42 49 42 05 (attention beaucoup drsquoaffluence)meacutetro Reacutepublique (lignes 3 5 8 9 11) Goncourt (ligne 11) Colonel Fabien (ligne 2) Jacques Bonsergent (ligne 5)Bus 75

6 Hocircpital Saint-Antoine (AP-HP) 184 rue du Faubourg Saint Antoine - Paris 12e Secteur Jaune Bacirctiment de lrsquoHorloge 1er Sous-sol Porte 19 Teacutel 01 49 28 24 45meacutetro Reuilly-Diderot (lignes 1 8) Faidherbe-Chaligny (ligne 8)Bus 86

7 Hocircpital Pitieacute Salpeacutetriegravere (AP-HP) 47-83 boulevard de lrsquoHocircpital -Paris 13e Teacutel 01 42 16 10 53Autre entreacutee 52 boulevard Vincent Auriol (M1113125 6 Chevaleret) Bacirctiment de Meacutedecine meacutetro St Marcel (ligne 5) Gare drsquoAusterlitz (lignes 5 10) Chevaleret (ligne 6) - RER c Gare drsquoAusterlitz - Bus 91

8 Centre Meacutedico-Social municipal - CDAGCIDDIST Ridder 3 rue de Ridder - Paris 14e Teacutel 01 58 14 30 30 meacutetro Plaisance (ligne 13) - Bus 62

9 Institut Alfred Fournier25 boulevard Saint-Jacques - Paris 14e Teacutel 01 40 78 26 0071meacutetro Saint-Jacques (ligne 6) Glaciegravere (ligne 6)RER B Denfert-Rochereau - Bus 216

10 Hocircpital Bichat (AP-HP) 46 rue Henri Huchard - Paris 18e Secteur Claude Bernard en direction de la Materniteacute en bas de la passerelle agrave gauche Teacutel 01 40 25 84 34 meacutetro Porte de Saint-Ouen (ligne 13) - Bus 81 - PC2

11 Centre Meacutedico-social municipal - CDAGCIDDIST Belleville 218 rue de Belleville - Paris 20e Teacutel 01 40 33 52 00 meacutetro Teacuteleacutegraphe (ligne 11) Place des Fecirctes (lignes 7bis 11) - Bus 60

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pLAn DE pARis DEs cEnTREs DE DeacutepisTAgE AnonymE ET gRATuiT

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Actif santeacutePermettre aux personnes drsquoecirctre acteur de leur santeacute et de la santeacute109 rue Orfila - 75020 ParisTeacutel 09 50 796 160wwwactif-santeorg Actions traitementsMieux informer pour ecirctre mieux soigneacute190 bd de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 43 67 66 00wwwactions-traitementsorgEmail atactions-traitementsorg

Act Up-ParisAssociation de lutte contre le sida dans la rue dans les meacutedias et dans les institutions Cofondatrice de sidactionBp 287 ndash 75011 Paris Teacutel 01 49 29 44 75wwwactupparisorgEmail actupactupparisorg

ArcatAccompagner orienter preacutevenir informer94-102 rue de Buzenval - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 29 29wwwarcat-santeorgEmail infoarcat-santeorg AIDESFaire avancer la lutte contre le sida crsquoest faire avancer la socieacuteteacute toute entiegravere Teacutel 0805 160 011 (gratuit depuis un poste fixe)wwwaidesorg

Diagonale idfPreacutevenir accompagner heacuteberger creacuteer des solidariteacutes20 avenue de la Terrasse - 91260 Juvisy-sur-OrgeTeacutel 01 69 24 85 60wwwdiagonale-idforgEmail diagonaleidfwanadoofr

Habitat et soinsFavoriser lrsquoaccegraves aux soins et au logement de personnes en situation preacutecaire379 avenue du Preacutesident Wilson - 93210 Saint-DenisTeacutel 01 55 87 55 55wwwgroupe-sosorgEmail soshetsasosorg Hf preacuteventionPreacutevention et sensibilisation sur le VIH et les ISTInstitut de la promotion de la santeacute 3 place de la mairie - 78190 TrappesTeacutel 09 53 84 98 33wwwhf-preventioncomEmail contacthf-preventioncom

Le kiosque infos sida et toxicomaniePreacutevention information orientation sida IST toxicomanie36 rue Geoffroy lrsquoAsnier - 75004 ParisTeacutel 01 44 78 00 00wwwlekiosqueorgEmail infolekiosqueorg

Sida info serviceInformation soutien eacutecoute orientation190 boulevard de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 16 16wwwsida-info-serviceorg

Sidaction Agit sur tous les fronts de la lutte contre le sida 228 rue du Faubourg Saint-Martin - 75010 ParisTeacutel 01 53 26 45 55wwwsidactionorgEmail sidactionsidactionorg

Solidariteacute sidaAider Preacutevenir Deacutefendre16 bis avenue Parmentier - 75011 ParisTeacutel 01 53 10 22 22Email infosolidarite-sidaorg

Centre reacutegional drsquoinformation et de preacutevention du sida (Crips) Icircle de FranceAccueil documentation et formation de toutes personnes en ques-tionnement par rapport au VIHsida ou aux infections14 rue Maublanc - 75015 Paris Teacutel 01 56 80 33 33Email infolecripsnet

Sites web drsquoinformation

VIHorgSite drsquoinformations de deacutebats drsquoeacutechanges au service de la lutte contre le sidawwwvihorg

Sida Info PlusEspace drsquoinformation et drsquoeacutechange pour les seacuteropositifswwwsidainfoplusfr

Les ASSOCIATIONS

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Les Cahiers de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes sont eacutediteacutes par LrsquoUniversiteacute Paris Descartes

Directeur de la publication bull Freacutedeacuteric Dardel

Responsables scientifiques bull Yves Charbitbull Anne Hosmalinbull Christine Rouzioux

Reacutedaction en chef bull Pierre-Yves Clausse bull Alice Tschudy

Coordination bull Brigitte Brohard

Maquette bull Agence Avril

Version numeacuterique bull Virgile Delacirctre

Iconographie bull Photothegraveque Universiteacute

Paris Descartesbull Fotoliabull Institut Pasteur

bull Groupe Institut Cochin Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Huguette amp Prosperbull Mairie de Paris--------------------------------------bull Steacutephane Abriolbull Clarisse Berlioz-Torentbull Marina Cavazzana-Calvobull Yves Charbitbull Odile Launaybull Lisa Haydenbull Anne Hosmalinbull Bibia Pavard bull Leiumlla Perieacutebull Bruno Sargueilbull Carine Tisneacutebull Michaeumll Valente

Ont collaboreacute agrave ce numeacutero institut cochin bull Eacutequipe Cytokines

et infections virales

bull Eacutequipe Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Eacutequipe Interactions hocircte-virus

bull Eacutequipe Interfeacuterence moleacuteculaire entre le virus et la cellule

bull Eacutequipe Phagocytose et invasion bacteacuterienne

bull Eacutequipe Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques

bull Eacutequipe Virus et trafic intracellulaire

Hocircpital necker bull Deacutepartement

de biotheacuterapie bull Eacutequipe Infections agrave VIH

Reacuteservoirs Pharmacologie des Antireacutetroviraux et Preacutevention de la Transmission Megravere Enfant

centre universitaire des saints-pegraveresbull Centre de recherche

sur les liens sociaux (CERLIS)

bull Eacutequipe Chimie amp Biologie Nucleacuteos(t)ides et Immunologie pour la Theacuterapie

bull Eacutequipe Reacutegulation de la Transcription et Maladies Geacuteneacutetiques

bull Institut Droit et Santeacute (IDS)

bull Institut de Recherche sur les Vaccins et lrsquoImmunotheacuterapie des cancers et du sida

bull Service Interuniversitaire de meacutedecine preacuteventive (SIUMPPS)

Faculteacute des sciences pharmaceutiques et Biologiques bull Eacutequipe Meacutecanismes

moleacuteculaires de lrsquoinitiation de la traduction

bull Eacutequipe Structure des ARN interactions et anti-infectieux

centre drsquoinvestigation clinique de vaccinologie cochin pasteur

centre population et Deacuteveloppement (cEpED)

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THEacuteRAPIE GEacuteNIQUE DE Lrsquo INFECTION AU VIH UNE ARME EN PLUS mARinA cAVAzzAnA - cALVoREsponsABLE Du DeacutepARTEmEnT DE BioTHeacuteRApiE DE LrsquoHocircpiTAL nEckER - EnFAnTs mALADEs

Malgreacute le succegraves incontestable des antireacutetroviraux dans le traitement de lrsquoinfection agrave VIH le patient nrsquoest pour autant pas deacutebarrasseacute de lrsquoagent infectieux Inflammation chronique et dysimmuniteacute persistent malgreacute le traitement aggravant le pronostic agrave moyen et agrave long terme La persistance de la reacuteplication virale dans des sites cryptiques altegravere lrsquohomeacuteostasie lymphoiumlde et myeacuteloiumlde ainsi que leur fonction Ces limites de lrsquoapproche theacuterapeutique conventionnelle incitent agrave rechercher de nouvelles approches curatives En 2009 la preuve de principe qursquoun traitement curatif eacutetait possible a eacuteteacute publieacutee (Gero Hutter N Engl J Med 2009) Un patient seacuteropositif et atteint drsquoune leuceacutemie aigueuml myeacuteloblastique a eacuteteacute greffeacute avec les cellules souches heacutematopoiumleacutetiques (CSH) HLA geacutenoidentiques provenant drsquoun donneur sain homozygote pour la mutation Δ32 du co-reacutecepteur CCR5 indispensable agrave lrsquoentreacutee du VIH dans les cellules heacutematopoiumleacutetiques Malgreacute lrsquoarrecirct de la tritheacuterapie le patient (AIDS 2011) est resteacute plus de 3 ans sans recrudescence de la charge virale Voilagrave la preuve que la theacuterapie geacutenique peut marcher il srsquoagit de preacutelever les CSH du sujet infecteacute leur confeacuterer in vitro agrave lrsquoaide drsquoun vecteur lentiviral la reacutesistance agrave lrsquoinfection par le virus sauvage endogegravene et de les reacuteinjecter au patient

Agrave partir de cette publication nous avons eacutegalement envisageacute une approche par theacuterapie geacutenique pour des sujets adultes seacuteropositifs Deux protocoles sont en cours de preacuteparation agrave lrsquoHocircpital NeckerParis Descartes en collaboration avec lrsquoHocircpital Saint LouisParis Diderot Le premier protocole qui devrait ecirctre soumis agrave lrsquoANSM fin 2013 utilisera un vecteur lentiviral de grade clinique produit par la socieacuteteacute Calimmune Ce vecteur lentiviral produit un ARN compleacutementaire de CCR5 capable drsquoeacuteteindre lrsquoexpression de ce co-reacutecepteur et un peptide membranaire (maC46) capable drsquo inhiber la fusion du virus avec la membrane cellulaire En parallegravele un consortium europeacuteen soutenu par lrsquoANRS regroupant scientifiques et cliniciens de 5 pays autour de cette theacutematique essaie de valider un nouveau vecteur susceptible de pieacuteger le virus agrave trois niveaux diffeacuterents de son cycle biologique lrsquoentreacutee la reacuteplication et lrsquoinfectiviteacute Trois points semblent essentiels pour obtenir un effet clinique comparable agrave ceux rapporteacutes dans le cas du laquo Patient de Berlin raquo

le taux de cellules transduites doit ecirctre augmenteacute il faut leur donner un avantage seacutelectif initial drsquoune faccedilon artificielle sans avoir agrave recourir agrave lrsquoarrecirct de la tritheacuterapie un controcircle de lrsquoinflammation chronique doit ecirctre preacutevu La complexiteacute de cette theacuterapeutique est telle que des

progregraves ne peuvent ecirctre attendus agrave court terme mais la theacuterapie geacutenique ouvre pour cette infection de nouvelles perspectives

Marina Cavazzana-Calvocopy Huguette amp Propser

Manipulation en laboratoire L2 sous hotte agrave flux laminairecopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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recHercHes EN VACCINOLOGIE

oDiLE LAunAy pu-pH agrave LrsquouniVERsiTeacute pARis DEscARTEs cHEF Du cEnTRE DrsquoinVEsTigATion cLiniquE (cic) DE VAccinoLogiE cocHin-pAsTEuR HocircpiTAL cocHin

Centre drsquoInvestigation Clinique de VaccinologieDepuis la deacutecouverte du virus du sida en 1983 de nombreuses eacutequipes travaillent sur la mise au point drsquoun vaccin En France lrsquoAgence Nationale de Recherche contre le SIDA et les heacutepatites virales (ANRS) srsquoest impliqueacutee tregraves rapidement et avec une forte visibiliteacute internationale dans la recherche vaccinale avec des eacutetudes meneacutees chez lrsquoanimal puis chez des volontaires sains acceptant de participer aux essaisLe CIC de vaccinologie Cochin Pasteur actuellement seul centre de recherche clinique franccedilais deacutedieacute agrave la vaccinologie participe depuis plus de 20 ans aux recherches meneacutees par lrsquoANRS et les industriels du vaccin (en particulier Sanofi Pasteur) pour la mise au point drsquoun vaccin preacuteventif Plusieurs essais ont eacuteteacute reacutealiseacutes au CIC explorant la capaciteacute de diffeacuterents candidats vaccins agrave induire une reacuteponse humorale etou cellulaire contre le VIH chez des sujets sains Ces essais se poursuivent avec deux eacutetudes preacutevues pour deacutemarrer en 2013 dans le cadre du VRI (Vaccine Research Institute) une eacutetude explorant lrsquoimmuniteacute muqueuse vaginale de femmes infecteacutees ou non infecteacutees par le VIH et un essai vaccinal eacutevaluant une strateacutegie de vaccination combinant un vaccin recombinant et des lipopeptides du VIH

Plus reacutecemment des essais eacutevaluant la possibiliteacute de stimuler le systegraveme immunitaire de patients deacutejagrave infecteacutes par le VIH dans lrsquoobjectif de pouvoir retarder la mise en route du traitement antireacutetroviral ou de lrsquointerrompre chez des patients deacutejagrave traiteacutes ont eacuteteacute mis en place au CIC avec des vaccins deacuteveloppeacutes par des eacutequipes de recherche franccedilaises de haut niveau Cette approche appeleacutee eacutegalement laquo vaccination theacuterapeutique raquo est un des moyens envisageacutes dans la possibiliteacute drsquoeacuteradication du virus (HIV cure)

Plusieurs essais ont eacuteteacute reacutealiseacutes au CIC explorant la capaciteacute de diffeacuterents candidats vaccins agrave induire une reacuteponse humorale etou cellulaire contre le VIH chez des sujets sains Les participants agrave ces essais sont inclus dans une cohorte coordonneacutee par le CIC permettant leur suivi agrave long terme

Odile Launay

Paillassecopy Virgile Delacirctre

Service CommunicationPhotothegraveque Universiteacute

Paris Descartes

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moRgAnE BomsEL DiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE EnTReacuteE muquEusE Du ViH ET immuniTeacute muquEusEVers un candidat-vaccin qui bloquerait le virus au niveau des muqueuses geacutenitalesLa porte drsquoentreacutee principale du virus du sida est composeacutee par les muqueuses geacutenitales Notre objectif est de produire un vaccin capable drsquoinduire la production drsquoanticorps dirigeacutes contre le VIH pour bloquer le virus degraves son premier contact avec lrsquoorganisme et eacuteviter sa propagation Nous avons mis au point un candidat-vaccin efficace chez le macaque femelle qui induit ce type drsquoanticorps anti-VIH dans les muqueuses vaginales Les premiers essais cliniques ont montreacute que le vaccin est bien toleacutereacute chez la femme et induit bien les anticorps attendus aux niveau vaginal

Pour parvenir agrave de tels reacutesultats nous avons eacutetudieacute un groupe de femmes reacutesistantes agrave lrsquoinfection malgreacute des rapports sexuels non proteacutegeacutes avec des partenaires seacuteropositifs Pour se proteacuteger ces femmes ont deacuteveloppeacute des anticorps vaginaux contre la proteacuteine transmembranaire Gp41 de lrsquoenveloppe du VIH Il srsquoagit de la partie de lrsquoenveloppe virale la moins variable entre toutes les souches virales du sida Gp41 controcircle agrave la fois lrsquoentreacutee du virus dans les cellules de la muqueuse et lrsquoinfection des lymphocytes T CD4 Nous avons caracteacuteriseacute les parties de Gp41 reconnues par ces anticorps et nous les avons utiliseacutees pour le vaccin Le vecteur vaccinal de ce candidat-vaccin le virosome est utiliseacute chez lrsquoHomme depuis plus de 20 ans dans plusieurs vaccins Gracircce agrave sa surface lipidique mimant celle du virus ce virosome permet aux antigegravenes de Gp41 drsquoadopter une structure similaire agrave celle qursquoils ont in situ Cela favorise lrsquoinduction drsquoanticorps neutralisants lors de la vaccination Chez les singes in vivo ce vaccin fonctionne parfaitement contre les sous-types B du VIH responsables de 90 des infections aux Etats-Unis en Ameacuterique latine et en Europe et contre le sous type C preacutepondeacuterant en Afrique et Asie du sud Ce succegraves est prometteur

Nous eacutetudions eacutegalement les meacutecanismes drsquoentreacutee du VIH au niveau geacutenital chez lrsquohomme car ils restaient mal compris et mal eacutetudieacutes Nous avons deacutemontreacute que la face interne du preacutepuce mais aussi lrsquouregravetre constituent des portes drsquoentreacutee du virus Nous avons identifieacute les cellules et les meacutecanismes mis en jeu les cellules de Langerhans dans le preacutepuce et les macrophages preacutesents dans lrsquoeacutepitheacutelium de lrsquouregravetre Ce sont les premiegraveres cellules qui sont envahies par le VIH Ainsi dans lrsquouregravetre les cellules de lrsquoeacutepitheacutelium srsquoarrecirctent de seacutecreacuteter les signaux retenant les macrophages agrave leur niveau en conseacutequence de quoi les macrophages infecteacutes quittent lrsquoeacutepitheacutelium et permettent au virus de se propager Dans la muqueuse de lrsquouregravetre les lymphocytes T CD4 ne sont pas infecteacutes parce qursquoils sont immatures Ils pourront lrsquoecirctre plus tard apregraves migration du VIH dans les ganglions Nous cherchons agrave preacutesent agrave deacuteterminer si les macrophages de lrsquouregravetre constituent des reacuteservoirs permettant au virus de ne pas ecirctre eacutelimineacute totalement par les tritheacuterapies Ces travaux pourraient permettre aussi lrsquoeacutelaboration de nouvelles strateacutegies de preacutevention

Yonatan Ganor et Morgane BomselcopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Conjugueacute entre une cellule de Langerhans en rouge en cours de transmission du VIH en violet agrave une cellule T en vertCe conjugueacute est localiseacute dans lrsquoeacutepiderme de la partie interne du preacutepuce humain adulte infecteacute ex vivocopy Eacutequipe laquo Entreacutee muqueuse du VIH et Immuniteacute muqueuse raquo

Manipulation en laboratoirecopyVirgile Delacirctre Service CommunicationPhotothegraveque Universiteacute Paris Descartes

20Manipulation sous la hotte agrave flux laminairecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

NOUVELLE PISTE ORIGINALE POUR UN VACCIN CONTRE LE SIDA CHEZ LES MACAQUES JEAn-mARiE AnDRiEu pRoFEssEuR agrave LrsquouniVERsiTeacute pARis DEscARTEs

Mon eacutequipe a montreacute chez le macaque que la suppression de lrsquoactivation des lymphocytes T CD4 deacutejagrave toucheacutes par le virus de lrsquoimmunodeacuteficience simienne (SIV) empecircche la reverse transcription de ce dernier son inteacutegration dans le noyau et in fine sa reacuteplication proteacutegeant ainsi le macaque de lrsquoinfection

Lrsquoactivation du lymphocyte T CD4 toucheacute par le VIH chez lrsquohomme et par le SIV chez le macaque est neacutecessaire agrave la reacuteplication initiale du reacutetrovirus puis agrave sa disseacutemination dans lrsquoorganisme Cette observation a conduit les chercheurs agrave deacutevelopper chez le macaque un vaccin oral constitueacute drsquoune bacteacuterie commensale du tube digestif le Lactobacillus plantarum connue pour favoriser lrsquoinhibition de lrsquoactiviteacute des cellules du systegraveme immunitaire eacutetat aussi appeleacute laquo toleacuterance immunitaire raquo

Agrave lrsquoinverse de tous les vaccins antiviraux existants agrave ce jour chez lrsquohomme ou lrsquoanimal ce vaccin laquo toleacuterogeacutenique raquo (qui induit une toleacuterance speacutecifique) oral et sans toxiciteacute nrsquoa geacuteneacutereacute ni anticorps ni lymphocytes cytotoxiques agrave lrsquoeacutegard du virus ou des cellules infecteacutees Par contre ce vaccin a induit une population jusqursquoalors inconnue de lymphocytes CD8 reacutegulateurs (non cytotoxiques et MHC-IBE restreints) agrave lrsquoorigine de la suppression speacutecifique de lrsquoactivation des lymphocytes CD4 infecteacutes par le SIV Cette suppression a inhibeacute la reverse transcription du virus et la suite de son cycle reacuteplicatif dans le lymphocyte T CD4 proteacutegeant ainsi les macaques de lrsquoinfection Sur 16 macaques vaccineacutes ayant reccedilu de fortes doses de deux souches diffeacuterentes de SIV par voie intrarectale 15 ont eacuteteacute totalement proteacutegeacutes au-delagrave de 14 mois

Comme le SIV le VIH requiert lrsquoactivation du lymphocyte CD4 pour srsquoy multiplier Les scientifiques espegraverent que ce prototype de vaccin oral soit transfeacuterable agrave lrsquohomme chez lequel il devrait ecirctre essayeacute agrave titre prophylactique aussi bien que theacuterapeutique Ce nouveau concept de vaccin toleacuterogeacutenique pourrait aussi srsquoappliquer agrave de nombreux deacutesordres immunologiques

Jean-Marie Andrieucopy Virgile Delacirctre I Service Communication Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

21Observation de cellules au microscopecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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Les recherches meneacutees au CEPED sur le VIH concernent les dimensions sociales de lrsquoeacutepideacutemie qui sont agrave prendre en compte tant au niveau de la preacutevention que de lrsquoaccegraves au deacutepistage et de la prise en charge de la maladie Cette prise en compte des aspects sociaux qui existe pour toute question de santeacute est capitale dans le cas du sida maladie stigmatiseacutee qui touche des ressorts sociaux aussi sensibles Nos projets de recherche mobilisent diffeacuterentes sciences sociales anthropologie sociologie deacutemographie pour analyser et deacutecrypter la complexiteacute des contextes sociaux et familiaux qui conditionnent les comportements

Nous interrogeons en particulier parmi les ressorts sociaux en jeu dans la preacutevention et la prise en charge de la maladie les relations de genre les relations conjugales et familiales lrsquoappartenance agrave une cateacutegorie sociale stigmatiseacutee ou minoritaire (ex homosexuels au Seacuteneacutegal) la reconfiguration des reacuteseaux sociaux professionnels ou familiaux lors de la migration qui peut conduire agrave des situations de vulneacuterabiliteacute (ex migrants subsahariens en France)

Les interactions entre relations de genre et risques lieacutes au sida si elles preacutesentent certaines constantes varient cependant fortement drsquoun contexte culturel agrave lrsquoautre A travers lrsquoeacutetude de contextes eacutepideacutemiques sanitaires et socieacutetaux divers les travaux meneacutes au sein du CEPED srsquointeacuteressent agrave la place des relations de genre dans la gestion des risques drsquoinfection par le VIH dans la sexualiteacute qursquoelle soit conjugale ou extra conjugale heacuteteacuterosexuelle ou homosexuelle et dans la gestion des risques de transmission du VIH via la procreacuteation Le CEPED deacuteveloppe des recherches sur le VIH en Afrique (Cocircte drsquoIvoire Seacuteneacutegal Afrique du Sud Cameroun) et en Asie (Thaiumllande Viecirct Nam) mais aussi dans les territoires franccedilais drsquoAmeacuterique ou aupregraves des migrants africains vivant en France ce qui permet drsquoexplorer lrsquoeacutevolution des rapports de genre et de ses interactions avec les risques du sida dans un contexte de migration Eacutemerge en particulier de notre reacuteflexion la question des formes de conjugaliteacute mobiliseacutees par lrsquoeacutepideacutemie de VIH Cette conjugaliteacute qui ne relegraveve que partiellement du registre sociologique plus conventionnel en termes de groupe familial ou de couple correspond deacutesormais agrave une eacutechelle suppleacutementaire dans la compreacutehension des instances imbriqueacutees (individus famille lignage communauteacute nation etc) qui conditionnent les choix sanitaires et reproductifs Reposant sur une fluiditeacute sociologique plus forte dans les arrangements familiaux que dans les institutions traditionnelles comme la parenteacute qui structurent les socieacuteteacutes du Sud cette notion de conjugaliteacute joue un rocircle deacutecisif dans les deacutecisions theacuterapeutiques comme le deacutepistage ou dans les strateacutegies reproductives et notamment parmi les jeunes adultes Elle pose eacutegalement des questions nouvelles de ciblage pour les politiques de santeacute

Les apprOcHes SOCIO-CULTURELLES DE LrsquoEacutePIDEacuteMIE

yVEs cHARBiT DiREcTEuR Du cEnTRE

popuLATion amp DeacuteVELoppEmEnT ET pRoFEssEuR

DE DeacutemogRApHiEYves Charbit

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LEs REcHERcHEs Au cEpED Dans lrsquoensemble le panorama mondial de lrsquoaccegraves aux soins est marqueacute par des formes prononceacutees drsquoineacutegaliteacutes internationales mais eacutegalement par des formes de discrimination locales notamment en matiegravere de genre Toutefois agrave la diffeacuterence des situations plus anciennes caracteacuteriseacutees par un fort enclavement des pays du Sud et un relatif isolement geacuteographique des questions de deacuteveloppement au sein drsquoensembles sous-reacutegionaux les derniegraveres deacutecennies pointent vers une ouverture progressive mais sans eacutequivalent historique agrave la circulation des personnes des ideacutees et des techniques dans un contexte domineacute par lrsquoeacutelargissement des meacutecanismes de reacutegulation de marcheacute Patients techniques virus et normes sont aujourdrsquohui beaucoup plus mobiles que par le passeacute

Lrsquoaccroissement des eacutechanges lieacute tout autant agrave la circulation migratoire qursquoaux nouvelles technologies de communication aboutit agrave un deacutecloisonnement graduel des espaces sanitaires agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacuteduisant lrsquoeacutecart proprement socioeacuteconomique qui seacutepare les pays deacuteveloppeacutes du reste du monde Pour les sciences sociales cette confrontation reacutecente entre socieacuteteacutes traditionnelles et nouvelles opportuniteacutes et contraintes sanitaires offre au passage un champ drsquoeacutetude privileacutegieacute pour observer la plasticiteacute des systegravemes sociaux et leur capaciteacute variable drsquoadaptation aux changements technologiques ou sanitaires

Nos recherches suivent eacutetroitement lrsquoactualiteacute de la lutte contre le sida actuellement nous sommes engageacutes dans les probleacutematiques de laquo When to treat raquo et de laquo Treatment as prevention raquo Nous examinons en Cocircte drsquoIvoire les effets sociaux que pourraient avoir un deacutepistage geacuteneacuteraliseacute et une mise sous traitement preacutecoce qui sont envisageacutes par lrsquoOMS comme un possible moyen drsquoendiguer la pandeacutemie En Afrique du Sud nous participons au vaste projet de recherche TasP qui vise agrave eacutevaluer lrsquoeffet drsquoun programme combinant deacutepistage geacuteneacuteraliseacute et reacutepeacuteteacute et mise sous traitement preacutecoce sur lrsquoincidence du VIH en population

La plupart des recherches sont meneacutees en relation eacutetroite avec des eacutequipes biomeacutedicales dans un constant souci de dialogue sciences socialessciences biomeacutedicales Les eacutetudes de cohortes que certaines enquecirctes ont permis de mettre en place sont un outil privileacutegieacute pour cet exercice mais le tregraves fort ancrage local dont beacuteneacuteficient les eacutequipes par exemple en Cocircte drsquoIvoire et en Thaiumllande permettent aussi drsquoenvisager des renouvellements meacutethodologiques des opeacuterations agrave lrsquoinitiative des eacutequipes partenaires Cette collaboration entre sciences sociales et sciences biomeacutedicales permet drsquoenrichir la panoplie classique de la santeacute publique ou de lrsquoeacutepideacutemiologie en apportant les outils meacutethodologiques speacutecifiques aux sciences sociales analyses qualitatives approfondies ou recueil de donneacutees biographiques qui explorent les histoires des individus mais aussi drsquoinvestiguer la probleacutematique de la mesure des pheacutenomegravenes en population geacuteneacuterale et ses variations spatiales

LEs DimEnsions sociALEs DE LA pReacuteVEnTion Cet axe de recherche se divise en 4 projets

Projet Elihos eacutevaluer les interventions aupregraves des homosexuels masculins au seacuteneacutegalCette eacutetude avait pour objectif drsquoeacutevaluer lrsquoimpact des interventions en cours aupregraves des populations homosexuelles au Seacuteneacutegal afin de mieux orienter les politiques publiques et priveacutees drsquointerventions sanitaires et sociales partenaires Division ISTsida Seacuteneacutegal CHU Le Dantec Universiteacute Cheich Anta DiopFinancement ANRS

Examen meacutedical agrave Dakarcopy IRD

Recherche sur le sida en AfriqueMichel Dukhan I copy IRD

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Projet Prenahtest preacutevention en couplePlus de 25 millions de nouvelles infections par le VIH sont survenues dans le monde en 2012 et la preacutevention demeure une prioriteacute absolue dans la lutte contre la pandeacutemie mecircme agrave lrsquoegravere des traitements antireacutetroviraux Lrsquoobjectif suivi eacutetait drsquoeacutevaluer la faisabiliteacute et lrsquoimpact drsquoune intervention de conseil preacutenatal du VIH orienteacute vers le couple sur la freacutequence du deacutepistage du partenaire et du conseil de couple et sur les comportements sexuels de reproduction et de preacutevention du VIHpartenaires ISPED Inserm Centre Pasteur Cameroun PRAYAS Inde CENISMI Reacutepublique Dominicaine MCCU GeacuteorgieFinancement ANRS EGPAF

Projet Parcours Lrsquoeacutetude srsquointitule Parcours car il srsquoagit de prendre en compte la maladie dans les diffeacuterentes eacutetapes drsquoun parcours de vie (comment et pourquoi on est exposeacute au risque drsquoecirctre infecteacute la deacutecouverte de son infection puis la vie avec la maladie) eacutegalement marqueacutees par une expeacuterience de migration Il srsquoagit drsquoune grande enquecircte en Ile-de-France aupregraves des migrants drsquoAfrique sub-saharienne qui a pour objectifs de caracteacuteriser les besoins de santeacute et drsquoameacuteliorer les strateacutegies de preacutevention de deacutepistages et de prise en charge dans le domaine de lrsquoinfection VIH et de lrsquoheacutepatite Bpartenaires CESP Inserm INPES Ined RAAC sida AIDES FORIM COMEDE Hocircpital CochinFinancement ANRS

Projet TaSP Le traitement antireacutetroviral comme moyen de preacuteventionCette eacutetude srsquoappuie sur lrsquohypothegravese selon laquelle le deacutepistage VIH de tous les membres drsquoune communauteacute suivi de la mise sous traitement immeacutediat de tous les individus infecteacutes par le VIH quel que soit leur statut immunologique ou clinique preacuteviendrait la transmission du VIH Le projet TasP est un essai randomiseacute en grappes conduit en Afrique du Sud (KwaZulu-Natal) visant agrave estimer directement lrsquoimpact du traitement antireacutetroviral initieacute immeacutediatement apregraves le diagnostic de lrsquoinfection par le VIH et quel que soit le niveau de CD4 des patients non encore eacuteligibles au traitement ARV sur lrsquoincidence de nouvelles infections VIH dans la population geacuteneacuterale de la mecircme reacutegionpartenaires Africa Center for Health and Population Studies ISPED Inserm CESP Inserm SE4S Inserm IRD EA 3620 Paris Descartes Hocircpitaux Universitaires de Genegraveve Massachusets General HospitalFinancement ANRS

Parcours de vie eT saNTEacute cHeZ Les MiGraNTs oriGiNaires drsquoafrique subsaHarieNNe vivaNT eN iLe-de-fraNce

wwwparcours-sante-migrationcom

Une eacutetUde actUellement dans ce centre de santeacute

eacutetUde anonyme et confidentielle

lrsquoeacutetUde noUs concerne toUtes et toUs

Pour ameacuteliorer la santeacute

soins et accomPaGnement

Preacutevention

lUtte contre

lrsquoexclUsion

DimEnsions sociALEs DE LA pRisE En cHARgE DEs mALADEs ET pERsonnEs ATTEinTEs

pRisE En cHARgE ET TRAiTEmEnTs

Projet Living with Antiretrovirals (LIWA)En collaboration avec des chercheurs de lrsquoINED de Chiang Mai University et de lrsquoIRD une eacutetude a eacuteteacute meneacutee en Thaiumllande du Nord sur lrsquoimpact des antireacutetroviraux sur la vie des adultes infecteacutes leur famille leur communauteacute et le systegraveme de santeacuteUne enquecircte biographique a eacuteteacute effectueacutee aupregraves de patients infecteacutes par le VIHsida pour explorer lrsquohistoire familiale reacutesidentielle eacuteducative leurs projets drsquoavenir et leurs reacuteseaux sociaux Lrsquoenquecircte recueille eacutegalement la situation financiegravere des patients les sources de soutien financier la couverture meacutedicale lrsquohistoire meacutedicale deacutetailleacutee y compris le statut immunologique et virologique lrsquoobservance aux traitements (prise reacuteguliegravere et adeacutequate du traitement) les effets secondaires lrsquohistoire de lrsquoinfection agrave VIH (mode de contamination) et de sa deacutecouverte lrsquoannonce du reacutesultat du test la vie affective et sexuelle ainsi que les problegravemes de discrimination partenaires Chiang Mai University INED IRD 174Financement Oxfam GB ANRS

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Projet Teens Living With Antiretrovirals (TEEWA) Gracircce aux progregraves meacutedicaux et aux traitements antireacutetroviraux les enfants infecteacutes agrave la naissance survivent agrave la maladie et peuvent deacutesormais parvenir agrave lrsquoacircge adulte Cependant si la mortaliteacute des patients sous antireacutetroviraux srsquoest effondreacutee elle reste eacuteleveacutee chez les adolescents Lrsquoapproche biographique a eacutegalement eacuteteacute utiliseacutee pour reconstituer les trajectoires de vie des adolescents Neacuteanmoins la vie des adolescents eacutetant souvent eacutemailleacutee de lourds traumatismes (maladie et deacutecegraves de lrsquoun ou des deux parents problegravemes de santeacute tregraves seacutevegraveres expeacuteriences de discrimination) la reconstitution de leurs trajectoires de vie est faite non pas aupregraves des adolescents mais aupregraves des parents ou des tuteurs (care-givers) Lrsquoenquecircte recueille en plus des informations sur lrsquohistoire de la maladie de lrsquoenfant les circonstances de deacutecouverte du diagnostic la reacuteveacutelation du diagnostic agrave lrsquoenfant les problegravemes de discrimination et les problegravemes relationnels des tuteurs avec leurs adolescentspartenaires Chiang Mai University INED IRD 174Financement Oxfam GB sidaction

Projet Temprano social Conseacutequences sociales et comportementales drsquoune mise sous traitement ARV tregraves preacutecoce des patients VIH dans lrsquoessai Temprano Cocircte drsquoIvoireLe projet Temprano social srsquoappuie sur un dispositif de recherche existant lrsquoessai clinique randomiseacute Temprano reacutealiseacute en Cocircte drsquoIvoire pour caracteacuteriser le retentissement drsquoun traitement preacutecoce dans toutes les dimensions de la vie sociale Au sein de cet essai clinique il srsquoagit de comparer les effets dans la sphegravere sociale familiale et conjugale drsquoun traitement antireacutetroviral (ARV) tregraves preacutecoce (agrave partir de 800 CD4mm3) par rapport agrave une mise sous traitement selon les recommandations de lrsquoOMS (350 CD4mm3) Ce projet associe ainsi lrsquoeacutequipe PAC-CI qui conduit lrsquoessai clinique Temprano et des eacutequipes de sciences sociales de la santeacute en France (CEPED Inserm CESP) et en Cocircte drsquoIvoire (ENSEA) partenaires ENSEA Cocircte drsquoIvoire PAC CI Cocircte drsquoIvoire ISPED Inserm CESP InsermFinancement ANRS

Projet Parcours volet qualitatif laquo Relations soignants-soigneacutes et prise en charge des patients neacutes en Afrique subsaharienne vivant avec le VIH ou le VHB en France raquo En France la part des populations neacutees en Afrique subsaharienne parmi les personnes vivant avec le VIH ou avec une heacutepatite B est importante Lrsquoobjectif de cette eacutetude est drsquoanalyser les modes de construction de la relation meacutedecin-malade pour le VIH et pour le VHB deux infections chroniques dont la prise en charge meacutedicale et sociale diffegravere sensiblement Il srsquoagit notamment drsquoeacutetudier lrsquoimpact de la preacutecariteacute administrative sur les attitudes et attentes des patients vis-agrave-vis des soignants la compreacutehension qursquoont les patients de la maladie des traitements et leurs attitudes vis-agrave-vis du suivi meacutedical et de lrsquoobservance les adaptations des pratiques professionnelles agrave la prise en charge des malades eacutetrangers la place des soignants dans les reacuteseaux de soutien des patientspartenaires CESP Inserm INPES Ined RAAC sida AIDES FORIM COMEDE Hocircpital CochinFinancement ANRS

Lutte contre le sidaMarianne Donnat I copy IRD

Lutte contre le sida en ThaiumllandeMichael Wadleigh I copy PHPT-IRD

Affichage en Afrique du SudElisabeth Deliry Antheaume I copy IRD

Campagne de preacutevention meneacutee par les clubs jeunes IRD sur le terrainMaurice Fay I copy IRD

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FEmmEs ViH ET pRocReacuteATion

Travaux de thegraveses en cours sur cette theacutematique

Rupture de la prise en charge des adultes VIH au MaliBien qursquoun suivi meacutedical reacutegulier et durable des Personnes Vivant avec le VIH (P V V I H) soit neacutecessaire pour surveiller lrsquoeacutevolution de la maladie et adapter les traitements certaines drsquoentre elles cessent ce suivi pendant plusieurs mois voire plusieurs anneacutees conseacutecutives Elles mettent ainsi en peacuteril la stabiliteacute de leur eacutetat de santeacute et le succegraves des traitements agrave venir Ce constat amegravene agrave proposer une approche compreacutehensive des ruptures de suivi meacutedical des P V V I H visant agrave identifier et analyser les conditions de production de ces ruptures Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude de terrain conduite en milieu hospitalier et associatif agrave Kayes au Mali aupregraves de P V V I H ayant cesseacute le suivi meacutedical de leur infection agrave un moment donneacute de soignants et acteurs associatifs impliqueacutes dans la prise en charge des P V V I H Les reacutesultats amegravenent agrave concilier trois niveaux drsquoanalyse intrinsegravequement lieacutes individuel relationnel et organisationnel seacuteverine carillon

Prise en charge du VIH dans les entreprises en Cocircte drsquoIvoire En Cocircte drsquoIvoire un pays agrave eacutepideacutemie geacuteneacuteraliseacutee (47 de la population est seacuteropositive ndash estimation 2005) seulement 29 des personnes eacuteligibles au traitement en beacuteneacuteficient (2009) alors mecircme que la gratuiteacute des traitements antireacutetroviraux est en place depuis 2008 Cette difficulteacute agrave atteindre une prise en charge universelle tient agrave plusieurs facteurs tant au niveau de lrsquooffre (manque de moyens et dysfonctionnement structurel du service de santeacute publique coordination drsquoune multipliciteacute drsquoacteurs nationaux et internationaux) que du cocircteacute de la demande (ignorance du statut seacuterologique estimeacute agrave 60 ) Crsquoest dans ce contexte que des entreprises priveacutees se sont lanceacutees dans la lutte contre le VIHsida afin de palier au manque de reacuteponse suffisamment forte des acteurs publics Cette recherche analyse la maniegravere dont les grandes entreprises priveacutees repreacutesentent agrave la fois un cadre privileacutegieacute ougrave se mettent en place des strateacutegies innovantes notamment en matiegravere de deacutepistage universel et de prise en charge preacutecoce tout en eacutetant un lieu fortement marqueacute par le risque de rupture de confidentialiteacute et de discrimination envers les personnes vivant avec le VIH Anne Bekelynck

Habilitation agrave Diriger des Recherches

Prise en charge des patients VIH par la famille au Viecirct-Nam Lrsquohypothegravese centrale examineacutee et valideacutee dans le cadre de ce projet est que la famille joue un rocircle structurant des pratiques et attitudes en tant que recours social et sanitaire en relation avec deux autres ensembles drsquoinstitutions dont la place est deacuteterminante dans la lutte contre le VIHsida le secteur sanitaire et les infrastructures communautaires Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude cas-teacutemoin originale en 2006 et 2008 dans la ville de Halong et la commune rurale de Docircng Triecircu A travers de multiples aspects lrsquoeacutepideacutemie VIHsida apparaicirct comme un reacuteveacutelateur des liens familiaux et sociaux en mecircme temps qursquoun moteur de leur eacutevolution dans un contexte de restructuration du secteur sanitaire de deacuteveloppement des associations et de changement des normes favoriseacutes par les reacuteformes du renouveau meneacutees au cours de ces trois derniegraveres deacutecennies myriam de Loenzien

Procreacuteation et VIH dans les territoires franccedilais drsquoAmeacuterique Guadeloupe Guyane Martinique Saint-MartinLrsquoeacutepideacutemie du VIH dans les deacutepartements franccedilais drsquoAmeacuterique (DFA) et la commune de Saint-Martin se caracteacuterise par des taux drsquoincidence six fois supeacuterieurs agrave ceux de la meacutetropole et une transmission heacuteteacuterosexuelle importante - les femmes y repreacutesentent pregraves de la moitieacute des personnes infecteacutees Lrsquoeacutetude avait pour objectif drsquoanalyser les processus de deacutecision de veacutecu et de prise en charge de la procreacuteation pour les femmes vivant avec le VIHsida dans quatre territoires franccedilais de la Caraiumlbe (Guyane Saint-Martin Guadeloupe Martinique) Elle a eacuteteacute reacutealiseacutee par entretiens semi-directifs et observations aupregraves de 41 femmes concerneacutees par la materniteacute (enceintes en deacutesir de grossesse ou ayant eu au moins un enfant depuis leur deacutepistage) et de 94 professionnels de la santeacute et du social qui les prennent en charge Lrsquoanalyse a porteacute sur lrsquooffre de soins les repreacutesentations et les pratiques des femmes et celles des professionnels partenaires LISST CNRSFinancement ANRS Fondation de France

Thegravese sur cette theacutematique

LrsquoEngAgEmEnT AssociATiF DEs FEmmEs DrsquoAFRiquE suBsAHARiEnnE FAcE Au ViH En FRAncE

Cette thegravese srsquointeacuteresse agrave lrsquoengagement asso-ciatif des femmes drsquoAfrique Subsaharienne face au VIH en France Les objectifs sont ici de comprendre comment la mobilisation collective drsquoexpeacuteriences individuelles du VIH en contexte de migration peut traduire une forme ineacutedite drsquoengagement social et politique ndash individuel et collectif ndash dans une socieacuteteacute drsquoaccueil chargeacutee de repreacutesentations colonialistes de lrsquoalteacuteriteacute Elle vise eacutegalement agrave comprendre comment cette mobilisation favorise une revalorisation pour les autres et pour soi de la position des femmes engageacutees face au VIH au sein des systegravemes de genre et sociaux agrave lrsquoœuvre dans les communau-teacutes drsquoorigine et dans la socieacuteteacute drsquoaccueil marjorie gerbier-Aublanc

pour plus de deacutetails sur ces projets voir wwwcepedorg

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Liste des contributeurs du cEpED agrave ces diffeacuterentes recherches Anne Bekelynk Seacuteverine Carillon Myriam de Loenzien Annabel Desgreacutees du Loucirc Marjorie Gerbier-Aublanc Joseph Larmarange Sophie Lecoeur Heacutelegravene Lepinay Joanna Orne-Gliemann Julie Pannetier Veacuteronique Petit Dolores PouretteLutte contre le sida en Thaiumllande

Gonzague Jourdain I copy IRD

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LE RocircLE mAJEuR DEs AssociATions DE pATiEnTs Les patients experts sont concerneacutes par des pathologies diverses (myopathies diabegravete cancers) mais ce travail qui porte plus particuliegraverement sur le VIH a pour hypothegravese que les associations de lutte contre le sida ont eu un rocircle moteur dans la reconnaissance drsquoune expertise profane des malades agrave partir des anneacutees 1980 Les connaissances meacutedicales au deacutepart tregraves limiteacutees sur cette nouvelle eacutepideacutemie expliquent la place importante laisseacutee au veacutecu des personnes concerneacutees Degraves le deacutebut des anneacutees 1980 des associations se sont creacuteeacutees en Ameacuterique du Nord puis en Europe pour fournir un soutien aux personnes concerneacutees attirer lrsquoattention publiquement sur leur situation et deacutefendre puis promouvoir leurs droits Ces associations sont le lieu de la collectivisation drsquoexpeacuteriences individuelles et

LrsquoAPPORT DES ASSOCIATIONS DANS LA LUTTE CONTRE LE SIDALA RECONNAISSANCEDrsquoUN PATIENT ExPERT

Les recherches sur le sida inteacuteressent les sciences sociales et le droit dans la mesure ougrave lrsquoeacutepideacutemie interroge la prise en charge des malades par les socieacuteteacutes et met les deacutemocraties au deacutefi des ineacutegaliteacutes et des discriminations En trente ans lrsquoimage des malades a beaucoup changeacute et les droits des patients se sont affirmeacutes La recherche reacutealiseacutee agrave lrsquoInstitut Droit et Santeacute de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes porte sur ces eacutevolutions majeures et sur la notion de laquo patient expert raquo Son objectif est de reacutefleacutechir agrave cette notion agrave partir drsquoun travail sur archives drsquoune enquecircte par entretiens et drsquoune analyse de textes de lois

laquo Le patient expert raquo est une figure aux contours encore flous et dont la deacutefinition nrsquoest pas stabiliseacutee Elle renvoie geacuteneacuteralement aux personnes concerneacutees par une pathologie chronique qui par leur expeacuterience de la maladie ont accumuleacute un savoir qui leur permet de devenir acteurs dans leur relation aux soins et au systegraveme de santeacute Devenir acteur cela veut dire par exemple ecirctre un interlocuteur pris en compte par les professionnels de santeacute prendre en charge des formations dans des programmes drsquoeacuteducation theacuterapeutique ou encore devenir repreacutesentant des usagers dans diverses instances locales de gouvernance de santeacute laquo Le patient expert raquo est ainsi devenu un nouvel enjeu des politiques publiques et une figure reconnue juridiquement En effet lrsquoexpertise individuelle et collective des patients relegraveve aujourdrsquohui des droits des malades et usagers du systegraveme de santeacute consacreacutes par la loi du 4 mars 2002

Cette recherche est reacutealiseacutee en partenariat avec lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida gracircce agrave un financement du programme PICRI (partenariat institution-citoyens pour la recherche et

lrsquoinnovation) de la reacutegion Ile-de-France

BiBiA pAVARD DocTEuRE En HisToiRE posT-DocToRAnTE agrave LrsquoinsTiTuT DRoiT ET sAnTeacute uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs

Bibia Pavard

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de production drsquoun savoir sur la maladie qui se construit lors de la rencontre entre les patients et les professionnels de santeacute (engageacutes ou non dans les associations) Leurs actions appuyeacutees sur de reacuteelles compeacutetences conduisent agrave des transformations de la loi Du point de vue de la recherche scientifique lrsquoimplication des associations de patients dans la deacutefinition des protocoles drsquoessais theacuterapeutiques au deacutebut des anneacutees 1990 aux Eacutetats-Unis puis en France constitue une rupture drsquoimportance Le groupe sur les traitements et la recherche theacuterapeutique aussi appeleacute groupe TRT-5 creacuteeacute en 1992 par plusieurs associations a ainsi contribueacute agrave la reacuteglementation des autorisations temporaires drsquoutilisations (Deacutecret n˚94-568 du 8 juillet 1994) qui rendent accessibles pour des pathologies rares et graves sur demande des meacutedicaments encore en phase drsquoessais cliniques et qui nrsquoont pas reccedilu drsquoautorisation de mise sur le marcheacute Des acteurs profanes sont donc parvenus agrave faire prendre en compte les besoins des malades dans la reacutegulation de la distribution des meacutedicaments

LEs ARcHiVEs DE LrsquoAssociATion AiDEsLa recherche se concentre sur le cas de lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida depuis sa creacuteation en 1984 A partir des archives de lrsquoassociation mais aussi des archives du ministegravere de la santeacute ou du Parlement il srsquoagit drsquoeacutetudier la maniegravere dont les savoirs profanes produits par lrsquoassociation sont pris en compte comme expertise et comment lrsquoexpertise associative contribue agrave lrsquoeacutemergence de la figure de patient expert Par exemple un des terrains drsquoaction de lrsquoassociation Aides est le droit comme moyen de deacutefendre les malades contre les discriminations mais aussi comme moyen de faire reconnaicirctre leur place dans le systegraveme de santeacute La reacuteponse aux problegravemes immeacutediats rencontreacutes par les personnes concerneacutees par le VIH-sida permet agrave lrsquoassociation de construire une compeacutetence sur les droits des malades qui est agrave la source de la production de textes geacuteneacuteraux destineacutes agrave modifier la loi Cette expertise juridique est reconnue au moment de la reacuteforme de lrsquohocircpital en 1995 un militant du groupe juridique de Aides est ainsi membre du Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere en tant qursquounique repreacutesentant des associations Cette reacuteforme est de plus une premiegravere eacutetape dans la prise en compte lrsquoexpertise des usagers dans le fonctionnement du systegraveme de santeacute agrave travers leur entreacutee dans les conseils drsquoadministration des hocircpitaux En outre la participation drsquoun repreacutesentant de Aides au Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere est agrave lrsquoorigine de la creacuteation du collectif interassociatif sur la santeacute qui repreacutesente une volonteacute drsquoallier associations de patients et associations de consommateurs dans lrsquoobjectif commun de deacutefendre les droits des usagers du systegraveme de santeacute Le collectif interassociatif sur la santeacute a ainsi un rocircle dans la genegravese de la loi du 4 mars 2002 qui consacre les droits individuels (digniteacute consentement eacuteclaireacute accegraves au dossier meacutedical etc) mais aussi collectifs des malades (notamment agrave travers la possibiliteacute pour les associations de patients de repreacutesenter les usagers dans diverses instances de gouvernance de la santeacute) Lrsquoeacutetude meneacutee a aussi pour objectif de mesurer comment ce nouveau droit de repreacutesentation des usagers a affecteacute les strateacutegies militantes des associations dans le domaine de la santeacute Qui sont ces repreacutesentants des patients et usagers Dans quelles instances lrsquoassociation Aides choisit-elle de srsquoinvestir Voit-on apparaicirctre des experts de lrsquoexpertise des patients

Histoire de AIDESCette association a eacuteteacute creacuteeacutee en 1984 agrave lrsquoinitiative de Daniel Defert agrave la suite du deacutecegraves de Michel Foucault Agrave cette eacutepoque pour le fondateur de lrsquoassociation la nouvelle eacutepideacutemie rend saillant un certain nombre drsquoenjeux lieacutes au savoir et au pouvoir dans la meacutedecine aux relations meacutedecins-malades profondeacutement asymeacutetriques et agrave la place des malades dans la socieacuteteacute une place peu consideacutereacutee Crsquoest drsquoautant plus vrai que le sida touche particuliegraverement au deacutepart des populations stigmatiseacutees socialement - les homosexuels les usagers de drogue et certaines populations migrantes ndash et rajoute un autre stigmate celui de la contagion Les rapports de domination dans la prise en charge de la maladie et les risques de discriminations lieacutes agrave lrsquoeacutepideacutemie sont forts Lrsquoassociation Aides a pour objectif de construire les ressources pour redonner un pouvoir de deacutecision et drsquoaction aux personnes concerneacutees par le VIH-sida Lrsquoassociation produit des connaissances et des compeacutetences agrave partir des malades et pour les malades agrave travers la publication de brochures drsquoouvrages de revues et souvent la tenue de permanences teacuteleacutephoniques de renseignements Comme Daniel Defert lrsquoa exprimeacute lors de la Ve

Confeacuterence internationale sur le sida agrave Montreacuteal en juin 1989 la lutte contre le sida fait eacutemerger laquo un nouveau reacuteformateur social le malade raquo alors mecircme que jusque-lagrave ce sont davantage les meacutedecins qui avaient œuvreacute comme reacuteformateurs sociaux

Ressources Institut Droit et Santeacute wwwinstitutdroitsantecomhomefrhtml Association Aides wwwaidesorg Groupe TRT5 wwwtrt-5org Collectif interassociatif sur la santeacute wwwlecissorg

copy Steacutephane Blot

30 1 France Allemagne Grande Bretagne Italie Espagne Portugal Belgique Suisse Roumanie Feacutedeacuteration de Russie Pays-Bas Suegravede Ukraine Turquie Maroc Irlande Grand Ducheacute du Luxembourg Principauteacute de Monaco Suisse Gregravece Italie Malte Danemark Finlande Islande Norvegravege Estonie Lettonie Lituanie Albanie Bosnie Herzeacutegovine Croatie Hongrie Maceacutedoine Pologne Reacutepublique Tchegraveque Serbie Monteacuteneacutegro Slovaquie Armeacutenie Bieacutelorussie Geacuteorgie Moldavie Algeacuterie Tunisie Israeumll Liban Egypte Iran

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La cOLLecTe drsquoObjeTs sUr LrsquoHISTOIRE ET LA MEacuteMOIRE DU SIDA

Le Museacutee des Civilisations de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee (MUCEM) est un museacutee de socieacuteteacute qui traite des grands problegravemes du contemporain Lrsquoeacutepideacutemie de sida par son extension constitue lrsquoun des problegravemes majeurs de notre socieacuteteacute plus de 40 millions de personnes sont seacuteropositives ou malades du sida dans le monde

Georges Henri Riviegravere le fondateur du museacutee national des Arts et Traditions Populaires dont le MUCEM prend la suite srsquoeacutetait assigneacute la tacircche de laquo donner la parole agrave ceux qui ne lrsquoavaient pas raquo Dans cet esprit le MUCEM accorde une place de choix aux exclus de notre socieacuteteacute Or le sida comme les eacutepideacutemies en geacuteneacuteral entraicircne des exclusions lieacutees agrave de mauvaises informations agrave la peur de la contamination mais aussi agrave la peur de ce qui est diffeacuterent Aussi parler du sida crsquoest parler des droits de lrsquohomme et des combats des malades pour ces droits (droits des femmes et des enfants droits des homosexuels bisexuels et transsexuels des migrants et des sans papiers des usagers de drogues des deacutetenus des prostitueacutes) Avec le sida ce sont les malades eux-mecircmes qui se sont battus (pour la premiegravere fois) pour participer aux congregraves scientifiques et aux deacutecisions qui les concernaient Il a sembleacute important que le museacutee en conserve les traces Le museacutee dans ce domaine comme dans drsquoautres a diffeacuterents rocircles

la conservation drsquoobjets fragiles que lrsquoon ne garde pas neacuteces-sairement

entretenir la meacutemoire des exclus dans une meacutemoire nationale et europeacuteenne

inciter agrave deacutebattre car le museacutee est bien sucircr un lieu de preacutesentation et drsquoexposition ougrave peuvent se deacuterouler des rencontres et des deacutebats

Que sont ces objets

Il y a environ 17 000 objets qui ont eacuteteacute collecteacutes en France et dans 49 pays de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee1 Par objets on entend aussi bien des affiches et cartes postales que des tee-shirts des enveloppes de preacuteservatifs des badges et pinrsquos des banderoles pancartes et tracts de manifestation des produits deacuteriveacutes (par exemple des stylos des tasses portant le ruban rouge) des brochures deacutepliants livres videacuteos CD On peut les classer en trois grandes cateacutegories

objets et documents lieacutes agrave lrsquoinformation et agrave la preacutevention objets et documents relatifs agrave la lutte contre lrsquoexclusion et agrave la

solidariteacute (ruban rouge Journeacutee mondiale de lutte contre le sida le 1er deacutecembre)

objets et documents relatifs aux revendications politiques pour les droits des malades Ils sont riches drsquoenseignements dans des domaines annexes agrave la maladie repreacutesentations de la diffeacuterence repreacutesentations du corps de la sexualiteacute et de la maladie rapport au risque ou encore la place des jeunes et des femmes dans la socieacuteteacute

sTeacutepHAnE ABRioLingeacuteniEuR DrsquoeacuteTuDEs Au cnRs

cERLis uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs mucEmSteacutephane Abriol

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Les fOrmaTiOns de LrsquoUniversiTEacute paris descarTes CONSACREacuteES AU VIH

Master infectiologie microbiologie virologie immunologie (IMVI)

Cohabiliteacute avec lrsquouniversiteacute Paris DiderotResponsables du diplocircme Catherine Fridman (option immunologie) Flore Rozenberg (option virologie) Xavier Nassif (option microbiologie)Cette mention vise agrave former des eacutetudiants scientifiques ingeacutenieurs et meacutedecins dans ces trois grandes speacutecialiteacutes en insistant sur la transversaliteacute des concepts et des approches Chaque speacutecialiteacute Recherche est organiseacutee de faccedilon relativement indeacutependante mais similaire avec des passerelles possibles et souhaiteacutees Un tronc commun par speacutecialiteacute drsquoune dureacutee de deux semaines est organiseacute en collaboration avec lrsquoInstitut Pasteur De nombreux deacuteboucheacutes existent dans la recherche publique et priveacutee ainsi que dans lrsquoenseignement supeacuterieur

Le Master 1er anneacutee est proposeacute soit sous forme drsquoun parcours santeacute reacuteserveacute aux eacutetudiants des filiegraveres santeacute (meacutedecine pharmacie odontologie et maiumleutique) soit sous forme drsquoun parcours scientifique du Master 1er anneacutee IMVI ouvert aux eacutetudiants issus de cursus scientifiques

DIU Prise en charge de lrsquoinfection par le VIH

Responsable du diplocircme Jean-Paul ViardEn raison de lrsquoeacutevolution tregraves rapide des connaissances des techniques et des traitements les praticiens doivent acqueacuterir ou reprendre les bases fondamentales neacutecessaires agrave la compreacutehension des meacutecanismes physiopathologiques du suivi virologique et des traitements de lrsquoinfection agrave VIH

DU Maladies auto-immunes et maladies systeacutemiques

Responsable du diplocircme Loiumlc GuillevinLrsquoobjectif est drsquoapporter aux meacutedecins biologistes pharmaciens une formation approfondie sur ces maladies peu enseigneacutees au cours du cursus eacuteleacutements pathogeacuteniques cliniques paracliniques et theacuterapeutiques neacutecessaires

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Les cOnseiLs dU service inTerUniversiTaire DE MEacuteDECINE PREacuteVENTIVE (SIUMPPS)

Comment se proteacuteger Mecircme srsquoil est difficile drsquoaborder la question du preacuteservatif avec son ou sa partenaire crsquoest pourtant le seul moyen de se proteacuteger du sida et des autres ISTCrsquoest pourquoi le centre de meacutedecine preacuteventive de Paris Descartes le SIUMPPS a distribueacute plus de 15 000 preacuteservatifs en 2012

Que faire apregraves une prise de risque Il est impeacuteratif drsquoeacutevaluer le risque reacuteel qui a eacuteteacute encouru Il est conseilleacute de se rendre immeacutediatement aux urgences hospitaliegraveres ou dans un service de maladies infectieuses ou dans un centre de deacutepistage anonyme et gratuit (CDAG) Un test de deacutepistage vous sera alors proposeacute et un meacutedecin vous recevra lors drsquoun entretien qui lui permettra de mesurer et drsquoanalyser le risque drsquoexposition Si le risque drsquoexposition srsquoavegravere important et si le rapport non proteacutegeacute a eu lieu il y a moins de 48h il est alors possible de prendre un traitement drsquourgence preacuteventif qui peut reacuteduire fortement le risque de contamination Crsquoest le Traitement Post-Exposition (TPE) Ce traitement devra ecirctre pris pendant 4 semaines avec un suivi meacutedical et seacuterologique Il est donc impeacuteratif de reacuteagir immeacutediatement apregraves une prise de risque et de ne pas laisser trop de temps passer Si vous avez deacutepasseacute ce deacutelai de 48h il est absolument neacutecessaire de faire un test de deacutepistage en se rendant dans un CDAG aux urgences dans un service de maladies infectieuses ou dans un laboratoire drsquoanalyses meacutedicales avec lrsquoordonnance drsquoun meacutedecin qui pourra eacuteventuellement prescrire un test de Charge virale VIH Attention les tests de deacutepistage ne permettent une deacutetection des anticorps anti VIH dans le sang qursquoagrave partir de la 6e semaine de contamination Il faut donc attendre 6 semaines apregraves un rapport non proteacutegeacute pour savoir si lrsquoon a eacuteteacute infecteacute et il est donc impeacuteratif de se proteacuteger durant cette peacuteriode drsquoincertitude

Le SIUMPPS est composeacute drsquoeacutequipes pluridisciplinaires (infirmiegraveres meacutedecins psychologues et secreacutetaires) agrave la disposition des eacutetudiants Ce service assure un accueil permanent et personnaliseacute des eacutetudiants qui souhaitent demander conseil controcircler leur eacutetat vaccinal obtenir un certificat meacutedical etc Il propose eacutegalement quelques consultations speacutecialiseacutees (nutrition tabac) des consultations psychologiques45 rue des saints-pegraveres paris 6e

Teacutel 01 42 86 38 74 wwwsiumppsuniv-paris5fr

Les centres de deacutepistage anonyme et gratuit existent dans Paris Ils permettent agrave toute personne de savoir si elle est atteinte par le VIH lrsquoheacutepatite B ou C Certains CDAG sont aussi des Centres drsquoInformation de Deacutepistage et de Diagnostic des Infections Sexuellement Transmissibles (CIDDIST) on y deacutepiste des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) plus speacutecifiques

Liste des centres de deacutepistage anonyme et gratuit agrave Paris

1 Centre Croix-Rouge Franccedilaise 43 rue de Valois - Paris 1er Teacutel 01 42 97 48 29 meacutetro Palais Royal-Museacutee du Louvre (lignes 1 7) Bourse (ligne 3)Bus 48Entreacutee porte vitreacutee agrave cocircteacute de la porte de lrsquoimmeuble Deacutepistage UNIQUEMENT sur RDV

2 Centre Meacutedico-Social municipal Figuier2 rue du Figuier - Paris 4e Teacutel 01 49 96 62 70 meacutetro Saint Paul (ligne 1) Pont Marie (ligne 7) - Bus 67 3 Hocircpital Cochin-Tarnier (AP-HP) 89 rue drsquoAssas - Paris 6e (1er eacutetage) Teacutel 01 58 41 18 17 meacutetro Notre Dame des Champs (ligne 12) - RER B Port Royal - Bus 83

4 Hocircpital Fernand Widal (AP-HP) 200 rue du Faubourg Saint Denis - Paris 10e Secteur Bleu Galerie de gauche Porte 3 Teacutel 01 40 05 43 75 meacutetro Gare du Nord (lignes 4 5) La Chapelle (ligne 2) RER B D Gare du Nord - Bus 32

5 Hocircpital Saint-Louis (AP-HP) 42 rue Bichat - Paris 10e Bacirctiment Lailler accessible par la rue sans entrer dans lrsquohocircpital Teacutel 01 42 49 99 24 ou 01 42 49 42 05 (attention beaucoup drsquoaffluence)meacutetro Reacutepublique (lignes 3 5 8 9 11) Goncourt (ligne 11) Colonel Fabien (ligne 2) Jacques Bonsergent (ligne 5)Bus 75

6 Hocircpital Saint-Antoine (AP-HP) 184 rue du Faubourg Saint Antoine - Paris 12e Secteur Jaune Bacirctiment de lrsquoHorloge 1er Sous-sol Porte 19 Teacutel 01 49 28 24 45meacutetro Reuilly-Diderot (lignes 1 8) Faidherbe-Chaligny (ligne 8)Bus 86

7 Hocircpital Pitieacute Salpeacutetriegravere (AP-HP) 47-83 boulevard de lrsquoHocircpital -Paris 13e Teacutel 01 42 16 10 53Autre entreacutee 52 boulevard Vincent Auriol (M1113125 6 Chevaleret) Bacirctiment de Meacutedecine meacutetro St Marcel (ligne 5) Gare drsquoAusterlitz (lignes 5 10) Chevaleret (ligne 6) - RER c Gare drsquoAusterlitz - Bus 91

8 Centre Meacutedico-Social municipal - CDAGCIDDIST Ridder 3 rue de Ridder - Paris 14e Teacutel 01 58 14 30 30 meacutetro Plaisance (ligne 13) - Bus 62

9 Institut Alfred Fournier25 boulevard Saint-Jacques - Paris 14e Teacutel 01 40 78 26 0071meacutetro Saint-Jacques (ligne 6) Glaciegravere (ligne 6)RER B Denfert-Rochereau - Bus 216

10 Hocircpital Bichat (AP-HP) 46 rue Henri Huchard - Paris 18e Secteur Claude Bernard en direction de la Materniteacute en bas de la passerelle agrave gauche Teacutel 01 40 25 84 34 meacutetro Porte de Saint-Ouen (ligne 13) - Bus 81 - PC2

11 Centre Meacutedico-social municipal - CDAGCIDDIST Belleville 218 rue de Belleville - Paris 20e Teacutel 01 40 33 52 00 meacutetro Teacuteleacutegraphe (ligne 11) Place des Fecirctes (lignes 7bis 11) - Bus 60

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pLAn DE pARis DEs cEnTREs DE DeacutepisTAgE AnonymE ET gRATuiT

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Actif santeacutePermettre aux personnes drsquoecirctre acteur de leur santeacute et de la santeacute109 rue Orfila - 75020 ParisTeacutel 09 50 796 160wwwactif-santeorg Actions traitementsMieux informer pour ecirctre mieux soigneacute190 bd de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 43 67 66 00wwwactions-traitementsorgEmail atactions-traitementsorg

Act Up-ParisAssociation de lutte contre le sida dans la rue dans les meacutedias et dans les institutions Cofondatrice de sidactionBp 287 ndash 75011 Paris Teacutel 01 49 29 44 75wwwactupparisorgEmail actupactupparisorg

ArcatAccompagner orienter preacutevenir informer94-102 rue de Buzenval - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 29 29wwwarcat-santeorgEmail infoarcat-santeorg AIDESFaire avancer la lutte contre le sida crsquoest faire avancer la socieacuteteacute toute entiegravere Teacutel 0805 160 011 (gratuit depuis un poste fixe)wwwaidesorg

Diagonale idfPreacutevenir accompagner heacuteberger creacuteer des solidariteacutes20 avenue de la Terrasse - 91260 Juvisy-sur-OrgeTeacutel 01 69 24 85 60wwwdiagonale-idforgEmail diagonaleidfwanadoofr

Habitat et soinsFavoriser lrsquoaccegraves aux soins et au logement de personnes en situation preacutecaire379 avenue du Preacutesident Wilson - 93210 Saint-DenisTeacutel 01 55 87 55 55wwwgroupe-sosorgEmail soshetsasosorg Hf preacuteventionPreacutevention et sensibilisation sur le VIH et les ISTInstitut de la promotion de la santeacute 3 place de la mairie - 78190 TrappesTeacutel 09 53 84 98 33wwwhf-preventioncomEmail contacthf-preventioncom

Le kiosque infos sida et toxicomaniePreacutevention information orientation sida IST toxicomanie36 rue Geoffroy lrsquoAsnier - 75004 ParisTeacutel 01 44 78 00 00wwwlekiosqueorgEmail infolekiosqueorg

Sida info serviceInformation soutien eacutecoute orientation190 boulevard de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 16 16wwwsida-info-serviceorg

Sidaction Agit sur tous les fronts de la lutte contre le sida 228 rue du Faubourg Saint-Martin - 75010 ParisTeacutel 01 53 26 45 55wwwsidactionorgEmail sidactionsidactionorg

Solidariteacute sidaAider Preacutevenir Deacutefendre16 bis avenue Parmentier - 75011 ParisTeacutel 01 53 10 22 22Email infosolidarite-sidaorg

Centre reacutegional drsquoinformation et de preacutevention du sida (Crips) Icircle de FranceAccueil documentation et formation de toutes personnes en ques-tionnement par rapport au VIHsida ou aux infections14 rue Maublanc - 75015 Paris Teacutel 01 56 80 33 33Email infolecripsnet

Sites web drsquoinformation

VIHorgSite drsquoinformations de deacutebats drsquoeacutechanges au service de la lutte contre le sidawwwvihorg

Sida Info PlusEspace drsquoinformation et drsquoeacutechange pour les seacuteropositifswwwsidainfoplusfr

Les ASSOCIATIONS

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Les Cahiers de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes sont eacutediteacutes par LrsquoUniversiteacute Paris Descartes

Directeur de la publication bull Freacutedeacuteric Dardel

Responsables scientifiques bull Yves Charbitbull Anne Hosmalinbull Christine Rouzioux

Reacutedaction en chef bull Pierre-Yves Clausse bull Alice Tschudy

Coordination bull Brigitte Brohard

Maquette bull Agence Avril

Version numeacuterique bull Virgile Delacirctre

Iconographie bull Photothegraveque Universiteacute

Paris Descartesbull Fotoliabull Institut Pasteur

bull Groupe Institut Cochin Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Huguette amp Prosperbull Mairie de Paris--------------------------------------bull Steacutephane Abriolbull Clarisse Berlioz-Torentbull Marina Cavazzana-Calvobull Yves Charbitbull Odile Launaybull Lisa Haydenbull Anne Hosmalinbull Bibia Pavard bull Leiumlla Perieacutebull Bruno Sargueilbull Carine Tisneacutebull Michaeumll Valente

Ont collaboreacute agrave ce numeacutero institut cochin bull Eacutequipe Cytokines

et infections virales

bull Eacutequipe Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Eacutequipe Interactions hocircte-virus

bull Eacutequipe Interfeacuterence moleacuteculaire entre le virus et la cellule

bull Eacutequipe Phagocytose et invasion bacteacuterienne

bull Eacutequipe Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques

bull Eacutequipe Virus et trafic intracellulaire

Hocircpital necker bull Deacutepartement

de biotheacuterapie bull Eacutequipe Infections agrave VIH

Reacuteservoirs Pharmacologie des Antireacutetroviraux et Preacutevention de la Transmission Megravere Enfant

centre universitaire des saints-pegraveresbull Centre de recherche

sur les liens sociaux (CERLIS)

bull Eacutequipe Chimie amp Biologie Nucleacuteos(t)ides et Immunologie pour la Theacuterapie

bull Eacutequipe Reacutegulation de la Transcription et Maladies Geacuteneacutetiques

bull Institut Droit et Santeacute (IDS)

bull Institut de Recherche sur les Vaccins et lrsquoImmunotheacuterapie des cancers et du sida

bull Service Interuniversitaire de meacutedecine preacuteventive (SIUMPPS)

Faculteacute des sciences pharmaceutiques et Biologiques bull Eacutequipe Meacutecanismes

moleacuteculaires de lrsquoinitiation de la traduction

bull Eacutequipe Structure des ARN interactions et anti-infectieux

centre drsquoinvestigation clinique de vaccinologie cochin pasteur

centre population et Deacuteveloppement (cEpED)

36 wwwparisdescartesfr

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recHercHes EN VACCINOLOGIE

oDiLE LAunAy pu-pH agrave LrsquouniVERsiTeacute pARis DEscARTEs cHEF Du cEnTRE DrsquoinVEsTigATion cLiniquE (cic) DE VAccinoLogiE cocHin-pAsTEuR HocircpiTAL cocHin

Centre drsquoInvestigation Clinique de VaccinologieDepuis la deacutecouverte du virus du sida en 1983 de nombreuses eacutequipes travaillent sur la mise au point drsquoun vaccin En France lrsquoAgence Nationale de Recherche contre le SIDA et les heacutepatites virales (ANRS) srsquoest impliqueacutee tregraves rapidement et avec une forte visibiliteacute internationale dans la recherche vaccinale avec des eacutetudes meneacutees chez lrsquoanimal puis chez des volontaires sains acceptant de participer aux essaisLe CIC de vaccinologie Cochin Pasteur actuellement seul centre de recherche clinique franccedilais deacutedieacute agrave la vaccinologie participe depuis plus de 20 ans aux recherches meneacutees par lrsquoANRS et les industriels du vaccin (en particulier Sanofi Pasteur) pour la mise au point drsquoun vaccin preacuteventif Plusieurs essais ont eacuteteacute reacutealiseacutes au CIC explorant la capaciteacute de diffeacuterents candidats vaccins agrave induire une reacuteponse humorale etou cellulaire contre le VIH chez des sujets sains Ces essais se poursuivent avec deux eacutetudes preacutevues pour deacutemarrer en 2013 dans le cadre du VRI (Vaccine Research Institute) une eacutetude explorant lrsquoimmuniteacute muqueuse vaginale de femmes infecteacutees ou non infecteacutees par le VIH et un essai vaccinal eacutevaluant une strateacutegie de vaccination combinant un vaccin recombinant et des lipopeptides du VIH

Plus reacutecemment des essais eacutevaluant la possibiliteacute de stimuler le systegraveme immunitaire de patients deacutejagrave infecteacutes par le VIH dans lrsquoobjectif de pouvoir retarder la mise en route du traitement antireacutetroviral ou de lrsquointerrompre chez des patients deacutejagrave traiteacutes ont eacuteteacute mis en place au CIC avec des vaccins deacuteveloppeacutes par des eacutequipes de recherche franccedilaises de haut niveau Cette approche appeleacutee eacutegalement laquo vaccination theacuterapeutique raquo est un des moyens envisageacutes dans la possibiliteacute drsquoeacuteradication du virus (HIV cure)

Plusieurs essais ont eacuteteacute reacutealiseacutes au CIC explorant la capaciteacute de diffeacuterents candidats vaccins agrave induire une reacuteponse humorale etou cellulaire contre le VIH chez des sujets sains Les participants agrave ces essais sont inclus dans une cohorte coordonneacutee par le CIC permettant leur suivi agrave long terme

Odile Launay

Paillassecopy Virgile Delacirctre

Service CommunicationPhotothegraveque Universiteacute

Paris Descartes

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moRgAnE BomsEL DiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE EnTReacuteE muquEusE Du ViH ET immuniTeacute muquEusEVers un candidat-vaccin qui bloquerait le virus au niveau des muqueuses geacutenitalesLa porte drsquoentreacutee principale du virus du sida est composeacutee par les muqueuses geacutenitales Notre objectif est de produire un vaccin capable drsquoinduire la production drsquoanticorps dirigeacutes contre le VIH pour bloquer le virus degraves son premier contact avec lrsquoorganisme et eacuteviter sa propagation Nous avons mis au point un candidat-vaccin efficace chez le macaque femelle qui induit ce type drsquoanticorps anti-VIH dans les muqueuses vaginales Les premiers essais cliniques ont montreacute que le vaccin est bien toleacutereacute chez la femme et induit bien les anticorps attendus aux niveau vaginal

Pour parvenir agrave de tels reacutesultats nous avons eacutetudieacute un groupe de femmes reacutesistantes agrave lrsquoinfection malgreacute des rapports sexuels non proteacutegeacutes avec des partenaires seacuteropositifs Pour se proteacuteger ces femmes ont deacuteveloppeacute des anticorps vaginaux contre la proteacuteine transmembranaire Gp41 de lrsquoenveloppe du VIH Il srsquoagit de la partie de lrsquoenveloppe virale la moins variable entre toutes les souches virales du sida Gp41 controcircle agrave la fois lrsquoentreacutee du virus dans les cellules de la muqueuse et lrsquoinfection des lymphocytes T CD4 Nous avons caracteacuteriseacute les parties de Gp41 reconnues par ces anticorps et nous les avons utiliseacutees pour le vaccin Le vecteur vaccinal de ce candidat-vaccin le virosome est utiliseacute chez lrsquoHomme depuis plus de 20 ans dans plusieurs vaccins Gracircce agrave sa surface lipidique mimant celle du virus ce virosome permet aux antigegravenes de Gp41 drsquoadopter une structure similaire agrave celle qursquoils ont in situ Cela favorise lrsquoinduction drsquoanticorps neutralisants lors de la vaccination Chez les singes in vivo ce vaccin fonctionne parfaitement contre les sous-types B du VIH responsables de 90 des infections aux Etats-Unis en Ameacuterique latine et en Europe et contre le sous type C preacutepondeacuterant en Afrique et Asie du sud Ce succegraves est prometteur

Nous eacutetudions eacutegalement les meacutecanismes drsquoentreacutee du VIH au niveau geacutenital chez lrsquohomme car ils restaient mal compris et mal eacutetudieacutes Nous avons deacutemontreacute que la face interne du preacutepuce mais aussi lrsquouregravetre constituent des portes drsquoentreacutee du virus Nous avons identifieacute les cellules et les meacutecanismes mis en jeu les cellules de Langerhans dans le preacutepuce et les macrophages preacutesents dans lrsquoeacutepitheacutelium de lrsquouregravetre Ce sont les premiegraveres cellules qui sont envahies par le VIH Ainsi dans lrsquouregravetre les cellules de lrsquoeacutepitheacutelium srsquoarrecirctent de seacutecreacuteter les signaux retenant les macrophages agrave leur niveau en conseacutequence de quoi les macrophages infecteacutes quittent lrsquoeacutepitheacutelium et permettent au virus de se propager Dans la muqueuse de lrsquouregravetre les lymphocytes T CD4 ne sont pas infecteacutes parce qursquoils sont immatures Ils pourront lrsquoecirctre plus tard apregraves migration du VIH dans les ganglions Nous cherchons agrave preacutesent agrave deacuteterminer si les macrophages de lrsquouregravetre constituent des reacuteservoirs permettant au virus de ne pas ecirctre eacutelimineacute totalement par les tritheacuterapies Ces travaux pourraient permettre aussi lrsquoeacutelaboration de nouvelles strateacutegies de preacutevention

Yonatan Ganor et Morgane BomselcopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Conjugueacute entre une cellule de Langerhans en rouge en cours de transmission du VIH en violet agrave une cellule T en vertCe conjugueacute est localiseacute dans lrsquoeacutepiderme de la partie interne du preacutepuce humain adulte infecteacute ex vivocopy Eacutequipe laquo Entreacutee muqueuse du VIH et Immuniteacute muqueuse raquo

Manipulation en laboratoirecopyVirgile Delacirctre Service CommunicationPhotothegraveque Universiteacute Paris Descartes

20Manipulation sous la hotte agrave flux laminairecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

NOUVELLE PISTE ORIGINALE POUR UN VACCIN CONTRE LE SIDA CHEZ LES MACAQUES JEAn-mARiE AnDRiEu pRoFEssEuR agrave LrsquouniVERsiTeacute pARis DEscARTEs

Mon eacutequipe a montreacute chez le macaque que la suppression de lrsquoactivation des lymphocytes T CD4 deacutejagrave toucheacutes par le virus de lrsquoimmunodeacuteficience simienne (SIV) empecircche la reverse transcription de ce dernier son inteacutegration dans le noyau et in fine sa reacuteplication proteacutegeant ainsi le macaque de lrsquoinfection

Lrsquoactivation du lymphocyte T CD4 toucheacute par le VIH chez lrsquohomme et par le SIV chez le macaque est neacutecessaire agrave la reacuteplication initiale du reacutetrovirus puis agrave sa disseacutemination dans lrsquoorganisme Cette observation a conduit les chercheurs agrave deacutevelopper chez le macaque un vaccin oral constitueacute drsquoune bacteacuterie commensale du tube digestif le Lactobacillus plantarum connue pour favoriser lrsquoinhibition de lrsquoactiviteacute des cellules du systegraveme immunitaire eacutetat aussi appeleacute laquo toleacuterance immunitaire raquo

Agrave lrsquoinverse de tous les vaccins antiviraux existants agrave ce jour chez lrsquohomme ou lrsquoanimal ce vaccin laquo toleacuterogeacutenique raquo (qui induit une toleacuterance speacutecifique) oral et sans toxiciteacute nrsquoa geacuteneacutereacute ni anticorps ni lymphocytes cytotoxiques agrave lrsquoeacutegard du virus ou des cellules infecteacutees Par contre ce vaccin a induit une population jusqursquoalors inconnue de lymphocytes CD8 reacutegulateurs (non cytotoxiques et MHC-IBE restreints) agrave lrsquoorigine de la suppression speacutecifique de lrsquoactivation des lymphocytes CD4 infecteacutes par le SIV Cette suppression a inhibeacute la reverse transcription du virus et la suite de son cycle reacuteplicatif dans le lymphocyte T CD4 proteacutegeant ainsi les macaques de lrsquoinfection Sur 16 macaques vaccineacutes ayant reccedilu de fortes doses de deux souches diffeacuterentes de SIV par voie intrarectale 15 ont eacuteteacute totalement proteacutegeacutes au-delagrave de 14 mois

Comme le SIV le VIH requiert lrsquoactivation du lymphocyte CD4 pour srsquoy multiplier Les scientifiques espegraverent que ce prototype de vaccin oral soit transfeacuterable agrave lrsquohomme chez lequel il devrait ecirctre essayeacute agrave titre prophylactique aussi bien que theacuterapeutique Ce nouveau concept de vaccin toleacuterogeacutenique pourrait aussi srsquoappliquer agrave de nombreux deacutesordres immunologiques

Jean-Marie Andrieucopy Virgile Delacirctre I Service Communication Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

21Observation de cellules au microscopecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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Les recherches meneacutees au CEPED sur le VIH concernent les dimensions sociales de lrsquoeacutepideacutemie qui sont agrave prendre en compte tant au niveau de la preacutevention que de lrsquoaccegraves au deacutepistage et de la prise en charge de la maladie Cette prise en compte des aspects sociaux qui existe pour toute question de santeacute est capitale dans le cas du sida maladie stigmatiseacutee qui touche des ressorts sociaux aussi sensibles Nos projets de recherche mobilisent diffeacuterentes sciences sociales anthropologie sociologie deacutemographie pour analyser et deacutecrypter la complexiteacute des contextes sociaux et familiaux qui conditionnent les comportements

Nous interrogeons en particulier parmi les ressorts sociaux en jeu dans la preacutevention et la prise en charge de la maladie les relations de genre les relations conjugales et familiales lrsquoappartenance agrave une cateacutegorie sociale stigmatiseacutee ou minoritaire (ex homosexuels au Seacuteneacutegal) la reconfiguration des reacuteseaux sociaux professionnels ou familiaux lors de la migration qui peut conduire agrave des situations de vulneacuterabiliteacute (ex migrants subsahariens en France)

Les interactions entre relations de genre et risques lieacutes au sida si elles preacutesentent certaines constantes varient cependant fortement drsquoun contexte culturel agrave lrsquoautre A travers lrsquoeacutetude de contextes eacutepideacutemiques sanitaires et socieacutetaux divers les travaux meneacutes au sein du CEPED srsquointeacuteressent agrave la place des relations de genre dans la gestion des risques drsquoinfection par le VIH dans la sexualiteacute qursquoelle soit conjugale ou extra conjugale heacuteteacuterosexuelle ou homosexuelle et dans la gestion des risques de transmission du VIH via la procreacuteation Le CEPED deacuteveloppe des recherches sur le VIH en Afrique (Cocircte drsquoIvoire Seacuteneacutegal Afrique du Sud Cameroun) et en Asie (Thaiumllande Viecirct Nam) mais aussi dans les territoires franccedilais drsquoAmeacuterique ou aupregraves des migrants africains vivant en France ce qui permet drsquoexplorer lrsquoeacutevolution des rapports de genre et de ses interactions avec les risques du sida dans un contexte de migration Eacutemerge en particulier de notre reacuteflexion la question des formes de conjugaliteacute mobiliseacutees par lrsquoeacutepideacutemie de VIH Cette conjugaliteacute qui ne relegraveve que partiellement du registre sociologique plus conventionnel en termes de groupe familial ou de couple correspond deacutesormais agrave une eacutechelle suppleacutementaire dans la compreacutehension des instances imbriqueacutees (individus famille lignage communauteacute nation etc) qui conditionnent les choix sanitaires et reproductifs Reposant sur une fluiditeacute sociologique plus forte dans les arrangements familiaux que dans les institutions traditionnelles comme la parenteacute qui structurent les socieacuteteacutes du Sud cette notion de conjugaliteacute joue un rocircle deacutecisif dans les deacutecisions theacuterapeutiques comme le deacutepistage ou dans les strateacutegies reproductives et notamment parmi les jeunes adultes Elle pose eacutegalement des questions nouvelles de ciblage pour les politiques de santeacute

Les apprOcHes SOCIO-CULTURELLES DE LrsquoEacutePIDEacuteMIE

yVEs cHARBiT DiREcTEuR Du cEnTRE

popuLATion amp DeacuteVELoppEmEnT ET pRoFEssEuR

DE DeacutemogRApHiEYves Charbit

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LEs REcHERcHEs Au cEpED Dans lrsquoensemble le panorama mondial de lrsquoaccegraves aux soins est marqueacute par des formes prononceacutees drsquoineacutegaliteacutes internationales mais eacutegalement par des formes de discrimination locales notamment en matiegravere de genre Toutefois agrave la diffeacuterence des situations plus anciennes caracteacuteriseacutees par un fort enclavement des pays du Sud et un relatif isolement geacuteographique des questions de deacuteveloppement au sein drsquoensembles sous-reacutegionaux les derniegraveres deacutecennies pointent vers une ouverture progressive mais sans eacutequivalent historique agrave la circulation des personnes des ideacutees et des techniques dans un contexte domineacute par lrsquoeacutelargissement des meacutecanismes de reacutegulation de marcheacute Patients techniques virus et normes sont aujourdrsquohui beaucoup plus mobiles que par le passeacute

Lrsquoaccroissement des eacutechanges lieacute tout autant agrave la circulation migratoire qursquoaux nouvelles technologies de communication aboutit agrave un deacutecloisonnement graduel des espaces sanitaires agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacuteduisant lrsquoeacutecart proprement socioeacuteconomique qui seacutepare les pays deacuteveloppeacutes du reste du monde Pour les sciences sociales cette confrontation reacutecente entre socieacuteteacutes traditionnelles et nouvelles opportuniteacutes et contraintes sanitaires offre au passage un champ drsquoeacutetude privileacutegieacute pour observer la plasticiteacute des systegravemes sociaux et leur capaciteacute variable drsquoadaptation aux changements technologiques ou sanitaires

Nos recherches suivent eacutetroitement lrsquoactualiteacute de la lutte contre le sida actuellement nous sommes engageacutes dans les probleacutematiques de laquo When to treat raquo et de laquo Treatment as prevention raquo Nous examinons en Cocircte drsquoIvoire les effets sociaux que pourraient avoir un deacutepistage geacuteneacuteraliseacute et une mise sous traitement preacutecoce qui sont envisageacutes par lrsquoOMS comme un possible moyen drsquoendiguer la pandeacutemie En Afrique du Sud nous participons au vaste projet de recherche TasP qui vise agrave eacutevaluer lrsquoeffet drsquoun programme combinant deacutepistage geacuteneacuteraliseacute et reacutepeacuteteacute et mise sous traitement preacutecoce sur lrsquoincidence du VIH en population

La plupart des recherches sont meneacutees en relation eacutetroite avec des eacutequipes biomeacutedicales dans un constant souci de dialogue sciences socialessciences biomeacutedicales Les eacutetudes de cohortes que certaines enquecirctes ont permis de mettre en place sont un outil privileacutegieacute pour cet exercice mais le tregraves fort ancrage local dont beacuteneacuteficient les eacutequipes par exemple en Cocircte drsquoIvoire et en Thaiumllande permettent aussi drsquoenvisager des renouvellements meacutethodologiques des opeacuterations agrave lrsquoinitiative des eacutequipes partenaires Cette collaboration entre sciences sociales et sciences biomeacutedicales permet drsquoenrichir la panoplie classique de la santeacute publique ou de lrsquoeacutepideacutemiologie en apportant les outils meacutethodologiques speacutecifiques aux sciences sociales analyses qualitatives approfondies ou recueil de donneacutees biographiques qui explorent les histoires des individus mais aussi drsquoinvestiguer la probleacutematique de la mesure des pheacutenomegravenes en population geacuteneacuterale et ses variations spatiales

LEs DimEnsions sociALEs DE LA pReacuteVEnTion Cet axe de recherche se divise en 4 projets

Projet Elihos eacutevaluer les interventions aupregraves des homosexuels masculins au seacuteneacutegalCette eacutetude avait pour objectif drsquoeacutevaluer lrsquoimpact des interventions en cours aupregraves des populations homosexuelles au Seacuteneacutegal afin de mieux orienter les politiques publiques et priveacutees drsquointerventions sanitaires et sociales partenaires Division ISTsida Seacuteneacutegal CHU Le Dantec Universiteacute Cheich Anta DiopFinancement ANRS

Examen meacutedical agrave Dakarcopy IRD

Recherche sur le sida en AfriqueMichel Dukhan I copy IRD

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Projet Prenahtest preacutevention en couplePlus de 25 millions de nouvelles infections par le VIH sont survenues dans le monde en 2012 et la preacutevention demeure une prioriteacute absolue dans la lutte contre la pandeacutemie mecircme agrave lrsquoegravere des traitements antireacutetroviraux Lrsquoobjectif suivi eacutetait drsquoeacutevaluer la faisabiliteacute et lrsquoimpact drsquoune intervention de conseil preacutenatal du VIH orienteacute vers le couple sur la freacutequence du deacutepistage du partenaire et du conseil de couple et sur les comportements sexuels de reproduction et de preacutevention du VIHpartenaires ISPED Inserm Centre Pasteur Cameroun PRAYAS Inde CENISMI Reacutepublique Dominicaine MCCU GeacuteorgieFinancement ANRS EGPAF

Projet Parcours Lrsquoeacutetude srsquointitule Parcours car il srsquoagit de prendre en compte la maladie dans les diffeacuterentes eacutetapes drsquoun parcours de vie (comment et pourquoi on est exposeacute au risque drsquoecirctre infecteacute la deacutecouverte de son infection puis la vie avec la maladie) eacutegalement marqueacutees par une expeacuterience de migration Il srsquoagit drsquoune grande enquecircte en Ile-de-France aupregraves des migrants drsquoAfrique sub-saharienne qui a pour objectifs de caracteacuteriser les besoins de santeacute et drsquoameacuteliorer les strateacutegies de preacutevention de deacutepistages et de prise en charge dans le domaine de lrsquoinfection VIH et de lrsquoheacutepatite Bpartenaires CESP Inserm INPES Ined RAAC sida AIDES FORIM COMEDE Hocircpital CochinFinancement ANRS

Projet TaSP Le traitement antireacutetroviral comme moyen de preacuteventionCette eacutetude srsquoappuie sur lrsquohypothegravese selon laquelle le deacutepistage VIH de tous les membres drsquoune communauteacute suivi de la mise sous traitement immeacutediat de tous les individus infecteacutes par le VIH quel que soit leur statut immunologique ou clinique preacuteviendrait la transmission du VIH Le projet TasP est un essai randomiseacute en grappes conduit en Afrique du Sud (KwaZulu-Natal) visant agrave estimer directement lrsquoimpact du traitement antireacutetroviral initieacute immeacutediatement apregraves le diagnostic de lrsquoinfection par le VIH et quel que soit le niveau de CD4 des patients non encore eacuteligibles au traitement ARV sur lrsquoincidence de nouvelles infections VIH dans la population geacuteneacuterale de la mecircme reacutegionpartenaires Africa Center for Health and Population Studies ISPED Inserm CESP Inserm SE4S Inserm IRD EA 3620 Paris Descartes Hocircpitaux Universitaires de Genegraveve Massachusets General HospitalFinancement ANRS

Parcours de vie eT saNTEacute cHeZ Les MiGraNTs oriGiNaires drsquoafrique subsaHarieNNe vivaNT eN iLe-de-fraNce

wwwparcours-sante-migrationcom

Une eacutetUde actUellement dans ce centre de santeacute

eacutetUde anonyme et confidentielle

lrsquoeacutetUde noUs concerne toUtes et toUs

Pour ameacuteliorer la santeacute

soins et accomPaGnement

Preacutevention

lUtte contre

lrsquoexclUsion

DimEnsions sociALEs DE LA pRisE En cHARgE DEs mALADEs ET pERsonnEs ATTEinTEs

pRisE En cHARgE ET TRAiTEmEnTs

Projet Living with Antiretrovirals (LIWA)En collaboration avec des chercheurs de lrsquoINED de Chiang Mai University et de lrsquoIRD une eacutetude a eacuteteacute meneacutee en Thaiumllande du Nord sur lrsquoimpact des antireacutetroviraux sur la vie des adultes infecteacutes leur famille leur communauteacute et le systegraveme de santeacuteUne enquecircte biographique a eacuteteacute effectueacutee aupregraves de patients infecteacutes par le VIHsida pour explorer lrsquohistoire familiale reacutesidentielle eacuteducative leurs projets drsquoavenir et leurs reacuteseaux sociaux Lrsquoenquecircte recueille eacutegalement la situation financiegravere des patients les sources de soutien financier la couverture meacutedicale lrsquohistoire meacutedicale deacutetailleacutee y compris le statut immunologique et virologique lrsquoobservance aux traitements (prise reacuteguliegravere et adeacutequate du traitement) les effets secondaires lrsquohistoire de lrsquoinfection agrave VIH (mode de contamination) et de sa deacutecouverte lrsquoannonce du reacutesultat du test la vie affective et sexuelle ainsi que les problegravemes de discrimination partenaires Chiang Mai University INED IRD 174Financement Oxfam GB ANRS

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Projet Teens Living With Antiretrovirals (TEEWA) Gracircce aux progregraves meacutedicaux et aux traitements antireacutetroviraux les enfants infecteacutes agrave la naissance survivent agrave la maladie et peuvent deacutesormais parvenir agrave lrsquoacircge adulte Cependant si la mortaliteacute des patients sous antireacutetroviraux srsquoest effondreacutee elle reste eacuteleveacutee chez les adolescents Lrsquoapproche biographique a eacutegalement eacuteteacute utiliseacutee pour reconstituer les trajectoires de vie des adolescents Neacuteanmoins la vie des adolescents eacutetant souvent eacutemailleacutee de lourds traumatismes (maladie et deacutecegraves de lrsquoun ou des deux parents problegravemes de santeacute tregraves seacutevegraveres expeacuteriences de discrimination) la reconstitution de leurs trajectoires de vie est faite non pas aupregraves des adolescents mais aupregraves des parents ou des tuteurs (care-givers) Lrsquoenquecircte recueille en plus des informations sur lrsquohistoire de la maladie de lrsquoenfant les circonstances de deacutecouverte du diagnostic la reacuteveacutelation du diagnostic agrave lrsquoenfant les problegravemes de discrimination et les problegravemes relationnels des tuteurs avec leurs adolescentspartenaires Chiang Mai University INED IRD 174Financement Oxfam GB sidaction

Projet Temprano social Conseacutequences sociales et comportementales drsquoune mise sous traitement ARV tregraves preacutecoce des patients VIH dans lrsquoessai Temprano Cocircte drsquoIvoireLe projet Temprano social srsquoappuie sur un dispositif de recherche existant lrsquoessai clinique randomiseacute Temprano reacutealiseacute en Cocircte drsquoIvoire pour caracteacuteriser le retentissement drsquoun traitement preacutecoce dans toutes les dimensions de la vie sociale Au sein de cet essai clinique il srsquoagit de comparer les effets dans la sphegravere sociale familiale et conjugale drsquoun traitement antireacutetroviral (ARV) tregraves preacutecoce (agrave partir de 800 CD4mm3) par rapport agrave une mise sous traitement selon les recommandations de lrsquoOMS (350 CD4mm3) Ce projet associe ainsi lrsquoeacutequipe PAC-CI qui conduit lrsquoessai clinique Temprano et des eacutequipes de sciences sociales de la santeacute en France (CEPED Inserm CESP) et en Cocircte drsquoIvoire (ENSEA) partenaires ENSEA Cocircte drsquoIvoire PAC CI Cocircte drsquoIvoire ISPED Inserm CESP InsermFinancement ANRS

Projet Parcours volet qualitatif laquo Relations soignants-soigneacutes et prise en charge des patients neacutes en Afrique subsaharienne vivant avec le VIH ou le VHB en France raquo En France la part des populations neacutees en Afrique subsaharienne parmi les personnes vivant avec le VIH ou avec une heacutepatite B est importante Lrsquoobjectif de cette eacutetude est drsquoanalyser les modes de construction de la relation meacutedecin-malade pour le VIH et pour le VHB deux infections chroniques dont la prise en charge meacutedicale et sociale diffegravere sensiblement Il srsquoagit notamment drsquoeacutetudier lrsquoimpact de la preacutecariteacute administrative sur les attitudes et attentes des patients vis-agrave-vis des soignants la compreacutehension qursquoont les patients de la maladie des traitements et leurs attitudes vis-agrave-vis du suivi meacutedical et de lrsquoobservance les adaptations des pratiques professionnelles agrave la prise en charge des malades eacutetrangers la place des soignants dans les reacuteseaux de soutien des patientspartenaires CESP Inserm INPES Ined RAAC sida AIDES FORIM COMEDE Hocircpital CochinFinancement ANRS

Lutte contre le sidaMarianne Donnat I copy IRD

Lutte contre le sida en ThaiumllandeMichael Wadleigh I copy PHPT-IRD

Affichage en Afrique du SudElisabeth Deliry Antheaume I copy IRD

Campagne de preacutevention meneacutee par les clubs jeunes IRD sur le terrainMaurice Fay I copy IRD

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FEmmEs ViH ET pRocReacuteATion

Travaux de thegraveses en cours sur cette theacutematique

Rupture de la prise en charge des adultes VIH au MaliBien qursquoun suivi meacutedical reacutegulier et durable des Personnes Vivant avec le VIH (P V V I H) soit neacutecessaire pour surveiller lrsquoeacutevolution de la maladie et adapter les traitements certaines drsquoentre elles cessent ce suivi pendant plusieurs mois voire plusieurs anneacutees conseacutecutives Elles mettent ainsi en peacuteril la stabiliteacute de leur eacutetat de santeacute et le succegraves des traitements agrave venir Ce constat amegravene agrave proposer une approche compreacutehensive des ruptures de suivi meacutedical des P V V I H visant agrave identifier et analyser les conditions de production de ces ruptures Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude de terrain conduite en milieu hospitalier et associatif agrave Kayes au Mali aupregraves de P V V I H ayant cesseacute le suivi meacutedical de leur infection agrave un moment donneacute de soignants et acteurs associatifs impliqueacutes dans la prise en charge des P V V I H Les reacutesultats amegravenent agrave concilier trois niveaux drsquoanalyse intrinsegravequement lieacutes individuel relationnel et organisationnel seacuteverine carillon

Prise en charge du VIH dans les entreprises en Cocircte drsquoIvoire En Cocircte drsquoIvoire un pays agrave eacutepideacutemie geacuteneacuteraliseacutee (47 de la population est seacuteropositive ndash estimation 2005) seulement 29 des personnes eacuteligibles au traitement en beacuteneacuteficient (2009) alors mecircme que la gratuiteacute des traitements antireacutetroviraux est en place depuis 2008 Cette difficulteacute agrave atteindre une prise en charge universelle tient agrave plusieurs facteurs tant au niveau de lrsquooffre (manque de moyens et dysfonctionnement structurel du service de santeacute publique coordination drsquoune multipliciteacute drsquoacteurs nationaux et internationaux) que du cocircteacute de la demande (ignorance du statut seacuterologique estimeacute agrave 60 ) Crsquoest dans ce contexte que des entreprises priveacutees se sont lanceacutees dans la lutte contre le VIHsida afin de palier au manque de reacuteponse suffisamment forte des acteurs publics Cette recherche analyse la maniegravere dont les grandes entreprises priveacutees repreacutesentent agrave la fois un cadre privileacutegieacute ougrave se mettent en place des strateacutegies innovantes notamment en matiegravere de deacutepistage universel et de prise en charge preacutecoce tout en eacutetant un lieu fortement marqueacute par le risque de rupture de confidentialiteacute et de discrimination envers les personnes vivant avec le VIH Anne Bekelynck

Habilitation agrave Diriger des Recherches

Prise en charge des patients VIH par la famille au Viecirct-Nam Lrsquohypothegravese centrale examineacutee et valideacutee dans le cadre de ce projet est que la famille joue un rocircle structurant des pratiques et attitudes en tant que recours social et sanitaire en relation avec deux autres ensembles drsquoinstitutions dont la place est deacuteterminante dans la lutte contre le VIHsida le secteur sanitaire et les infrastructures communautaires Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude cas-teacutemoin originale en 2006 et 2008 dans la ville de Halong et la commune rurale de Docircng Triecircu A travers de multiples aspects lrsquoeacutepideacutemie VIHsida apparaicirct comme un reacuteveacutelateur des liens familiaux et sociaux en mecircme temps qursquoun moteur de leur eacutevolution dans un contexte de restructuration du secteur sanitaire de deacuteveloppement des associations et de changement des normes favoriseacutes par les reacuteformes du renouveau meneacutees au cours de ces trois derniegraveres deacutecennies myriam de Loenzien

Procreacuteation et VIH dans les territoires franccedilais drsquoAmeacuterique Guadeloupe Guyane Martinique Saint-MartinLrsquoeacutepideacutemie du VIH dans les deacutepartements franccedilais drsquoAmeacuterique (DFA) et la commune de Saint-Martin se caracteacuterise par des taux drsquoincidence six fois supeacuterieurs agrave ceux de la meacutetropole et une transmission heacuteteacuterosexuelle importante - les femmes y repreacutesentent pregraves de la moitieacute des personnes infecteacutees Lrsquoeacutetude avait pour objectif drsquoanalyser les processus de deacutecision de veacutecu et de prise en charge de la procreacuteation pour les femmes vivant avec le VIHsida dans quatre territoires franccedilais de la Caraiumlbe (Guyane Saint-Martin Guadeloupe Martinique) Elle a eacuteteacute reacutealiseacutee par entretiens semi-directifs et observations aupregraves de 41 femmes concerneacutees par la materniteacute (enceintes en deacutesir de grossesse ou ayant eu au moins un enfant depuis leur deacutepistage) et de 94 professionnels de la santeacute et du social qui les prennent en charge Lrsquoanalyse a porteacute sur lrsquooffre de soins les repreacutesentations et les pratiques des femmes et celles des professionnels partenaires LISST CNRSFinancement ANRS Fondation de France

Thegravese sur cette theacutematique

LrsquoEngAgEmEnT AssociATiF DEs FEmmEs DrsquoAFRiquE suBsAHARiEnnE FAcE Au ViH En FRAncE

Cette thegravese srsquointeacuteresse agrave lrsquoengagement asso-ciatif des femmes drsquoAfrique Subsaharienne face au VIH en France Les objectifs sont ici de comprendre comment la mobilisation collective drsquoexpeacuteriences individuelles du VIH en contexte de migration peut traduire une forme ineacutedite drsquoengagement social et politique ndash individuel et collectif ndash dans une socieacuteteacute drsquoaccueil chargeacutee de repreacutesentations colonialistes de lrsquoalteacuteriteacute Elle vise eacutegalement agrave comprendre comment cette mobilisation favorise une revalorisation pour les autres et pour soi de la position des femmes engageacutees face au VIH au sein des systegravemes de genre et sociaux agrave lrsquoœuvre dans les communau-teacutes drsquoorigine et dans la socieacuteteacute drsquoaccueil marjorie gerbier-Aublanc

pour plus de deacutetails sur ces projets voir wwwcepedorg

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Liste des contributeurs du cEpED agrave ces diffeacuterentes recherches Anne Bekelynk Seacuteverine Carillon Myriam de Loenzien Annabel Desgreacutees du Loucirc Marjorie Gerbier-Aublanc Joseph Larmarange Sophie Lecoeur Heacutelegravene Lepinay Joanna Orne-Gliemann Julie Pannetier Veacuteronique Petit Dolores PouretteLutte contre le sida en Thaiumllande

Gonzague Jourdain I copy IRD

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LE RocircLE mAJEuR DEs AssociATions DE pATiEnTs Les patients experts sont concerneacutes par des pathologies diverses (myopathies diabegravete cancers) mais ce travail qui porte plus particuliegraverement sur le VIH a pour hypothegravese que les associations de lutte contre le sida ont eu un rocircle moteur dans la reconnaissance drsquoune expertise profane des malades agrave partir des anneacutees 1980 Les connaissances meacutedicales au deacutepart tregraves limiteacutees sur cette nouvelle eacutepideacutemie expliquent la place importante laisseacutee au veacutecu des personnes concerneacutees Degraves le deacutebut des anneacutees 1980 des associations se sont creacuteeacutees en Ameacuterique du Nord puis en Europe pour fournir un soutien aux personnes concerneacutees attirer lrsquoattention publiquement sur leur situation et deacutefendre puis promouvoir leurs droits Ces associations sont le lieu de la collectivisation drsquoexpeacuteriences individuelles et

LrsquoAPPORT DES ASSOCIATIONS DANS LA LUTTE CONTRE LE SIDALA RECONNAISSANCEDrsquoUN PATIENT ExPERT

Les recherches sur le sida inteacuteressent les sciences sociales et le droit dans la mesure ougrave lrsquoeacutepideacutemie interroge la prise en charge des malades par les socieacuteteacutes et met les deacutemocraties au deacutefi des ineacutegaliteacutes et des discriminations En trente ans lrsquoimage des malades a beaucoup changeacute et les droits des patients se sont affirmeacutes La recherche reacutealiseacutee agrave lrsquoInstitut Droit et Santeacute de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes porte sur ces eacutevolutions majeures et sur la notion de laquo patient expert raquo Son objectif est de reacutefleacutechir agrave cette notion agrave partir drsquoun travail sur archives drsquoune enquecircte par entretiens et drsquoune analyse de textes de lois

laquo Le patient expert raquo est une figure aux contours encore flous et dont la deacutefinition nrsquoest pas stabiliseacutee Elle renvoie geacuteneacuteralement aux personnes concerneacutees par une pathologie chronique qui par leur expeacuterience de la maladie ont accumuleacute un savoir qui leur permet de devenir acteurs dans leur relation aux soins et au systegraveme de santeacute Devenir acteur cela veut dire par exemple ecirctre un interlocuteur pris en compte par les professionnels de santeacute prendre en charge des formations dans des programmes drsquoeacuteducation theacuterapeutique ou encore devenir repreacutesentant des usagers dans diverses instances locales de gouvernance de santeacute laquo Le patient expert raquo est ainsi devenu un nouvel enjeu des politiques publiques et une figure reconnue juridiquement En effet lrsquoexpertise individuelle et collective des patients relegraveve aujourdrsquohui des droits des malades et usagers du systegraveme de santeacute consacreacutes par la loi du 4 mars 2002

Cette recherche est reacutealiseacutee en partenariat avec lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida gracircce agrave un financement du programme PICRI (partenariat institution-citoyens pour la recherche et

lrsquoinnovation) de la reacutegion Ile-de-France

BiBiA pAVARD DocTEuRE En HisToiRE posT-DocToRAnTE agrave LrsquoinsTiTuT DRoiT ET sAnTeacute uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs

Bibia Pavard

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de production drsquoun savoir sur la maladie qui se construit lors de la rencontre entre les patients et les professionnels de santeacute (engageacutes ou non dans les associations) Leurs actions appuyeacutees sur de reacuteelles compeacutetences conduisent agrave des transformations de la loi Du point de vue de la recherche scientifique lrsquoimplication des associations de patients dans la deacutefinition des protocoles drsquoessais theacuterapeutiques au deacutebut des anneacutees 1990 aux Eacutetats-Unis puis en France constitue une rupture drsquoimportance Le groupe sur les traitements et la recherche theacuterapeutique aussi appeleacute groupe TRT-5 creacuteeacute en 1992 par plusieurs associations a ainsi contribueacute agrave la reacuteglementation des autorisations temporaires drsquoutilisations (Deacutecret n˚94-568 du 8 juillet 1994) qui rendent accessibles pour des pathologies rares et graves sur demande des meacutedicaments encore en phase drsquoessais cliniques et qui nrsquoont pas reccedilu drsquoautorisation de mise sur le marcheacute Des acteurs profanes sont donc parvenus agrave faire prendre en compte les besoins des malades dans la reacutegulation de la distribution des meacutedicaments

LEs ARcHiVEs DE LrsquoAssociATion AiDEsLa recherche se concentre sur le cas de lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida depuis sa creacuteation en 1984 A partir des archives de lrsquoassociation mais aussi des archives du ministegravere de la santeacute ou du Parlement il srsquoagit drsquoeacutetudier la maniegravere dont les savoirs profanes produits par lrsquoassociation sont pris en compte comme expertise et comment lrsquoexpertise associative contribue agrave lrsquoeacutemergence de la figure de patient expert Par exemple un des terrains drsquoaction de lrsquoassociation Aides est le droit comme moyen de deacutefendre les malades contre les discriminations mais aussi comme moyen de faire reconnaicirctre leur place dans le systegraveme de santeacute La reacuteponse aux problegravemes immeacutediats rencontreacutes par les personnes concerneacutees par le VIH-sida permet agrave lrsquoassociation de construire une compeacutetence sur les droits des malades qui est agrave la source de la production de textes geacuteneacuteraux destineacutes agrave modifier la loi Cette expertise juridique est reconnue au moment de la reacuteforme de lrsquohocircpital en 1995 un militant du groupe juridique de Aides est ainsi membre du Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere en tant qursquounique repreacutesentant des associations Cette reacuteforme est de plus une premiegravere eacutetape dans la prise en compte lrsquoexpertise des usagers dans le fonctionnement du systegraveme de santeacute agrave travers leur entreacutee dans les conseils drsquoadministration des hocircpitaux En outre la participation drsquoun repreacutesentant de Aides au Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere est agrave lrsquoorigine de la creacuteation du collectif interassociatif sur la santeacute qui repreacutesente une volonteacute drsquoallier associations de patients et associations de consommateurs dans lrsquoobjectif commun de deacutefendre les droits des usagers du systegraveme de santeacute Le collectif interassociatif sur la santeacute a ainsi un rocircle dans la genegravese de la loi du 4 mars 2002 qui consacre les droits individuels (digniteacute consentement eacuteclaireacute accegraves au dossier meacutedical etc) mais aussi collectifs des malades (notamment agrave travers la possibiliteacute pour les associations de patients de repreacutesenter les usagers dans diverses instances de gouvernance de la santeacute) Lrsquoeacutetude meneacutee a aussi pour objectif de mesurer comment ce nouveau droit de repreacutesentation des usagers a affecteacute les strateacutegies militantes des associations dans le domaine de la santeacute Qui sont ces repreacutesentants des patients et usagers Dans quelles instances lrsquoassociation Aides choisit-elle de srsquoinvestir Voit-on apparaicirctre des experts de lrsquoexpertise des patients

Histoire de AIDESCette association a eacuteteacute creacuteeacutee en 1984 agrave lrsquoinitiative de Daniel Defert agrave la suite du deacutecegraves de Michel Foucault Agrave cette eacutepoque pour le fondateur de lrsquoassociation la nouvelle eacutepideacutemie rend saillant un certain nombre drsquoenjeux lieacutes au savoir et au pouvoir dans la meacutedecine aux relations meacutedecins-malades profondeacutement asymeacutetriques et agrave la place des malades dans la socieacuteteacute une place peu consideacutereacutee Crsquoest drsquoautant plus vrai que le sida touche particuliegraverement au deacutepart des populations stigmatiseacutees socialement - les homosexuels les usagers de drogue et certaines populations migrantes ndash et rajoute un autre stigmate celui de la contagion Les rapports de domination dans la prise en charge de la maladie et les risques de discriminations lieacutes agrave lrsquoeacutepideacutemie sont forts Lrsquoassociation Aides a pour objectif de construire les ressources pour redonner un pouvoir de deacutecision et drsquoaction aux personnes concerneacutees par le VIH-sida Lrsquoassociation produit des connaissances et des compeacutetences agrave partir des malades et pour les malades agrave travers la publication de brochures drsquoouvrages de revues et souvent la tenue de permanences teacuteleacutephoniques de renseignements Comme Daniel Defert lrsquoa exprimeacute lors de la Ve

Confeacuterence internationale sur le sida agrave Montreacuteal en juin 1989 la lutte contre le sida fait eacutemerger laquo un nouveau reacuteformateur social le malade raquo alors mecircme que jusque-lagrave ce sont davantage les meacutedecins qui avaient œuvreacute comme reacuteformateurs sociaux

Ressources Institut Droit et Santeacute wwwinstitutdroitsantecomhomefrhtml Association Aides wwwaidesorg Groupe TRT5 wwwtrt-5org Collectif interassociatif sur la santeacute wwwlecissorg

copy Steacutephane Blot

30 1 France Allemagne Grande Bretagne Italie Espagne Portugal Belgique Suisse Roumanie Feacutedeacuteration de Russie Pays-Bas Suegravede Ukraine Turquie Maroc Irlande Grand Ducheacute du Luxembourg Principauteacute de Monaco Suisse Gregravece Italie Malte Danemark Finlande Islande Norvegravege Estonie Lettonie Lituanie Albanie Bosnie Herzeacutegovine Croatie Hongrie Maceacutedoine Pologne Reacutepublique Tchegraveque Serbie Monteacuteneacutegro Slovaquie Armeacutenie Bieacutelorussie Geacuteorgie Moldavie Algeacuterie Tunisie Israeumll Liban Egypte Iran

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La cOLLecTe drsquoObjeTs sUr LrsquoHISTOIRE ET LA MEacuteMOIRE DU SIDA

Le Museacutee des Civilisations de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee (MUCEM) est un museacutee de socieacuteteacute qui traite des grands problegravemes du contemporain Lrsquoeacutepideacutemie de sida par son extension constitue lrsquoun des problegravemes majeurs de notre socieacuteteacute plus de 40 millions de personnes sont seacuteropositives ou malades du sida dans le monde

Georges Henri Riviegravere le fondateur du museacutee national des Arts et Traditions Populaires dont le MUCEM prend la suite srsquoeacutetait assigneacute la tacircche de laquo donner la parole agrave ceux qui ne lrsquoavaient pas raquo Dans cet esprit le MUCEM accorde une place de choix aux exclus de notre socieacuteteacute Or le sida comme les eacutepideacutemies en geacuteneacuteral entraicircne des exclusions lieacutees agrave de mauvaises informations agrave la peur de la contamination mais aussi agrave la peur de ce qui est diffeacuterent Aussi parler du sida crsquoest parler des droits de lrsquohomme et des combats des malades pour ces droits (droits des femmes et des enfants droits des homosexuels bisexuels et transsexuels des migrants et des sans papiers des usagers de drogues des deacutetenus des prostitueacutes) Avec le sida ce sont les malades eux-mecircmes qui se sont battus (pour la premiegravere fois) pour participer aux congregraves scientifiques et aux deacutecisions qui les concernaient Il a sembleacute important que le museacutee en conserve les traces Le museacutee dans ce domaine comme dans drsquoautres a diffeacuterents rocircles

la conservation drsquoobjets fragiles que lrsquoon ne garde pas neacuteces-sairement

entretenir la meacutemoire des exclus dans une meacutemoire nationale et europeacuteenne

inciter agrave deacutebattre car le museacutee est bien sucircr un lieu de preacutesentation et drsquoexposition ougrave peuvent se deacuterouler des rencontres et des deacutebats

Que sont ces objets

Il y a environ 17 000 objets qui ont eacuteteacute collecteacutes en France et dans 49 pays de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee1 Par objets on entend aussi bien des affiches et cartes postales que des tee-shirts des enveloppes de preacuteservatifs des badges et pinrsquos des banderoles pancartes et tracts de manifestation des produits deacuteriveacutes (par exemple des stylos des tasses portant le ruban rouge) des brochures deacutepliants livres videacuteos CD On peut les classer en trois grandes cateacutegories

objets et documents lieacutes agrave lrsquoinformation et agrave la preacutevention objets et documents relatifs agrave la lutte contre lrsquoexclusion et agrave la

solidariteacute (ruban rouge Journeacutee mondiale de lutte contre le sida le 1er deacutecembre)

objets et documents relatifs aux revendications politiques pour les droits des malades Ils sont riches drsquoenseignements dans des domaines annexes agrave la maladie repreacutesentations de la diffeacuterence repreacutesentations du corps de la sexualiteacute et de la maladie rapport au risque ou encore la place des jeunes et des femmes dans la socieacuteteacute

sTeacutepHAnE ABRioLingeacuteniEuR DrsquoeacuteTuDEs Au cnRs

cERLis uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs mucEmSteacutephane Abriol

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Les fOrmaTiOns de LrsquoUniversiTEacute paris descarTes CONSACREacuteES AU VIH

Master infectiologie microbiologie virologie immunologie (IMVI)

Cohabiliteacute avec lrsquouniversiteacute Paris DiderotResponsables du diplocircme Catherine Fridman (option immunologie) Flore Rozenberg (option virologie) Xavier Nassif (option microbiologie)Cette mention vise agrave former des eacutetudiants scientifiques ingeacutenieurs et meacutedecins dans ces trois grandes speacutecialiteacutes en insistant sur la transversaliteacute des concepts et des approches Chaque speacutecialiteacute Recherche est organiseacutee de faccedilon relativement indeacutependante mais similaire avec des passerelles possibles et souhaiteacutees Un tronc commun par speacutecialiteacute drsquoune dureacutee de deux semaines est organiseacute en collaboration avec lrsquoInstitut Pasteur De nombreux deacuteboucheacutes existent dans la recherche publique et priveacutee ainsi que dans lrsquoenseignement supeacuterieur

Le Master 1er anneacutee est proposeacute soit sous forme drsquoun parcours santeacute reacuteserveacute aux eacutetudiants des filiegraveres santeacute (meacutedecine pharmacie odontologie et maiumleutique) soit sous forme drsquoun parcours scientifique du Master 1er anneacutee IMVI ouvert aux eacutetudiants issus de cursus scientifiques

DIU Prise en charge de lrsquoinfection par le VIH

Responsable du diplocircme Jean-Paul ViardEn raison de lrsquoeacutevolution tregraves rapide des connaissances des techniques et des traitements les praticiens doivent acqueacuterir ou reprendre les bases fondamentales neacutecessaires agrave la compreacutehension des meacutecanismes physiopathologiques du suivi virologique et des traitements de lrsquoinfection agrave VIH

DU Maladies auto-immunes et maladies systeacutemiques

Responsable du diplocircme Loiumlc GuillevinLrsquoobjectif est drsquoapporter aux meacutedecins biologistes pharmaciens une formation approfondie sur ces maladies peu enseigneacutees au cours du cursus eacuteleacutements pathogeacuteniques cliniques paracliniques et theacuterapeutiques neacutecessaires

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Les cOnseiLs dU service inTerUniversiTaire DE MEacuteDECINE PREacuteVENTIVE (SIUMPPS)

Comment se proteacuteger Mecircme srsquoil est difficile drsquoaborder la question du preacuteservatif avec son ou sa partenaire crsquoest pourtant le seul moyen de se proteacuteger du sida et des autres ISTCrsquoest pourquoi le centre de meacutedecine preacuteventive de Paris Descartes le SIUMPPS a distribueacute plus de 15 000 preacuteservatifs en 2012

Que faire apregraves une prise de risque Il est impeacuteratif drsquoeacutevaluer le risque reacuteel qui a eacuteteacute encouru Il est conseilleacute de se rendre immeacutediatement aux urgences hospitaliegraveres ou dans un service de maladies infectieuses ou dans un centre de deacutepistage anonyme et gratuit (CDAG) Un test de deacutepistage vous sera alors proposeacute et un meacutedecin vous recevra lors drsquoun entretien qui lui permettra de mesurer et drsquoanalyser le risque drsquoexposition Si le risque drsquoexposition srsquoavegravere important et si le rapport non proteacutegeacute a eu lieu il y a moins de 48h il est alors possible de prendre un traitement drsquourgence preacuteventif qui peut reacuteduire fortement le risque de contamination Crsquoest le Traitement Post-Exposition (TPE) Ce traitement devra ecirctre pris pendant 4 semaines avec un suivi meacutedical et seacuterologique Il est donc impeacuteratif de reacuteagir immeacutediatement apregraves une prise de risque et de ne pas laisser trop de temps passer Si vous avez deacutepasseacute ce deacutelai de 48h il est absolument neacutecessaire de faire un test de deacutepistage en se rendant dans un CDAG aux urgences dans un service de maladies infectieuses ou dans un laboratoire drsquoanalyses meacutedicales avec lrsquoordonnance drsquoun meacutedecin qui pourra eacuteventuellement prescrire un test de Charge virale VIH Attention les tests de deacutepistage ne permettent une deacutetection des anticorps anti VIH dans le sang qursquoagrave partir de la 6e semaine de contamination Il faut donc attendre 6 semaines apregraves un rapport non proteacutegeacute pour savoir si lrsquoon a eacuteteacute infecteacute et il est donc impeacuteratif de se proteacuteger durant cette peacuteriode drsquoincertitude

Le SIUMPPS est composeacute drsquoeacutequipes pluridisciplinaires (infirmiegraveres meacutedecins psychologues et secreacutetaires) agrave la disposition des eacutetudiants Ce service assure un accueil permanent et personnaliseacute des eacutetudiants qui souhaitent demander conseil controcircler leur eacutetat vaccinal obtenir un certificat meacutedical etc Il propose eacutegalement quelques consultations speacutecialiseacutees (nutrition tabac) des consultations psychologiques45 rue des saints-pegraveres paris 6e

Teacutel 01 42 86 38 74 wwwsiumppsuniv-paris5fr

Les centres de deacutepistage anonyme et gratuit existent dans Paris Ils permettent agrave toute personne de savoir si elle est atteinte par le VIH lrsquoheacutepatite B ou C Certains CDAG sont aussi des Centres drsquoInformation de Deacutepistage et de Diagnostic des Infections Sexuellement Transmissibles (CIDDIST) on y deacutepiste des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) plus speacutecifiques

Liste des centres de deacutepistage anonyme et gratuit agrave Paris

1 Centre Croix-Rouge Franccedilaise 43 rue de Valois - Paris 1er Teacutel 01 42 97 48 29 meacutetro Palais Royal-Museacutee du Louvre (lignes 1 7) Bourse (ligne 3)Bus 48Entreacutee porte vitreacutee agrave cocircteacute de la porte de lrsquoimmeuble Deacutepistage UNIQUEMENT sur RDV

2 Centre Meacutedico-Social municipal Figuier2 rue du Figuier - Paris 4e Teacutel 01 49 96 62 70 meacutetro Saint Paul (ligne 1) Pont Marie (ligne 7) - Bus 67 3 Hocircpital Cochin-Tarnier (AP-HP) 89 rue drsquoAssas - Paris 6e (1er eacutetage) Teacutel 01 58 41 18 17 meacutetro Notre Dame des Champs (ligne 12) - RER B Port Royal - Bus 83

4 Hocircpital Fernand Widal (AP-HP) 200 rue du Faubourg Saint Denis - Paris 10e Secteur Bleu Galerie de gauche Porte 3 Teacutel 01 40 05 43 75 meacutetro Gare du Nord (lignes 4 5) La Chapelle (ligne 2) RER B D Gare du Nord - Bus 32

5 Hocircpital Saint-Louis (AP-HP) 42 rue Bichat - Paris 10e Bacirctiment Lailler accessible par la rue sans entrer dans lrsquohocircpital Teacutel 01 42 49 99 24 ou 01 42 49 42 05 (attention beaucoup drsquoaffluence)meacutetro Reacutepublique (lignes 3 5 8 9 11) Goncourt (ligne 11) Colonel Fabien (ligne 2) Jacques Bonsergent (ligne 5)Bus 75

6 Hocircpital Saint-Antoine (AP-HP) 184 rue du Faubourg Saint Antoine - Paris 12e Secteur Jaune Bacirctiment de lrsquoHorloge 1er Sous-sol Porte 19 Teacutel 01 49 28 24 45meacutetro Reuilly-Diderot (lignes 1 8) Faidherbe-Chaligny (ligne 8)Bus 86

7 Hocircpital Pitieacute Salpeacutetriegravere (AP-HP) 47-83 boulevard de lrsquoHocircpital -Paris 13e Teacutel 01 42 16 10 53Autre entreacutee 52 boulevard Vincent Auriol (M1113125 6 Chevaleret) Bacirctiment de Meacutedecine meacutetro St Marcel (ligne 5) Gare drsquoAusterlitz (lignes 5 10) Chevaleret (ligne 6) - RER c Gare drsquoAusterlitz - Bus 91

8 Centre Meacutedico-Social municipal - CDAGCIDDIST Ridder 3 rue de Ridder - Paris 14e Teacutel 01 58 14 30 30 meacutetro Plaisance (ligne 13) - Bus 62

9 Institut Alfred Fournier25 boulevard Saint-Jacques - Paris 14e Teacutel 01 40 78 26 0071meacutetro Saint-Jacques (ligne 6) Glaciegravere (ligne 6)RER B Denfert-Rochereau - Bus 216

10 Hocircpital Bichat (AP-HP) 46 rue Henri Huchard - Paris 18e Secteur Claude Bernard en direction de la Materniteacute en bas de la passerelle agrave gauche Teacutel 01 40 25 84 34 meacutetro Porte de Saint-Ouen (ligne 13) - Bus 81 - PC2

11 Centre Meacutedico-social municipal - CDAGCIDDIST Belleville 218 rue de Belleville - Paris 20e Teacutel 01 40 33 52 00 meacutetro Teacuteleacutegraphe (ligne 11) Place des Fecirctes (lignes 7bis 11) - Bus 60

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pLAn DE pARis DEs cEnTREs DE DeacutepisTAgE AnonymE ET gRATuiT

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Actif santeacutePermettre aux personnes drsquoecirctre acteur de leur santeacute et de la santeacute109 rue Orfila - 75020 ParisTeacutel 09 50 796 160wwwactif-santeorg Actions traitementsMieux informer pour ecirctre mieux soigneacute190 bd de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 43 67 66 00wwwactions-traitementsorgEmail atactions-traitementsorg

Act Up-ParisAssociation de lutte contre le sida dans la rue dans les meacutedias et dans les institutions Cofondatrice de sidactionBp 287 ndash 75011 Paris Teacutel 01 49 29 44 75wwwactupparisorgEmail actupactupparisorg

ArcatAccompagner orienter preacutevenir informer94-102 rue de Buzenval - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 29 29wwwarcat-santeorgEmail infoarcat-santeorg AIDESFaire avancer la lutte contre le sida crsquoest faire avancer la socieacuteteacute toute entiegravere Teacutel 0805 160 011 (gratuit depuis un poste fixe)wwwaidesorg

Diagonale idfPreacutevenir accompagner heacuteberger creacuteer des solidariteacutes20 avenue de la Terrasse - 91260 Juvisy-sur-OrgeTeacutel 01 69 24 85 60wwwdiagonale-idforgEmail diagonaleidfwanadoofr

Habitat et soinsFavoriser lrsquoaccegraves aux soins et au logement de personnes en situation preacutecaire379 avenue du Preacutesident Wilson - 93210 Saint-DenisTeacutel 01 55 87 55 55wwwgroupe-sosorgEmail soshetsasosorg Hf preacuteventionPreacutevention et sensibilisation sur le VIH et les ISTInstitut de la promotion de la santeacute 3 place de la mairie - 78190 TrappesTeacutel 09 53 84 98 33wwwhf-preventioncomEmail contacthf-preventioncom

Le kiosque infos sida et toxicomaniePreacutevention information orientation sida IST toxicomanie36 rue Geoffroy lrsquoAsnier - 75004 ParisTeacutel 01 44 78 00 00wwwlekiosqueorgEmail infolekiosqueorg

Sida info serviceInformation soutien eacutecoute orientation190 boulevard de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 16 16wwwsida-info-serviceorg

Sidaction Agit sur tous les fronts de la lutte contre le sida 228 rue du Faubourg Saint-Martin - 75010 ParisTeacutel 01 53 26 45 55wwwsidactionorgEmail sidactionsidactionorg

Solidariteacute sidaAider Preacutevenir Deacutefendre16 bis avenue Parmentier - 75011 ParisTeacutel 01 53 10 22 22Email infosolidarite-sidaorg

Centre reacutegional drsquoinformation et de preacutevention du sida (Crips) Icircle de FranceAccueil documentation et formation de toutes personnes en ques-tionnement par rapport au VIHsida ou aux infections14 rue Maublanc - 75015 Paris Teacutel 01 56 80 33 33Email infolecripsnet

Sites web drsquoinformation

VIHorgSite drsquoinformations de deacutebats drsquoeacutechanges au service de la lutte contre le sidawwwvihorg

Sida Info PlusEspace drsquoinformation et drsquoeacutechange pour les seacuteropositifswwwsidainfoplusfr

Les ASSOCIATIONS

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Les Cahiers de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes sont eacutediteacutes par LrsquoUniversiteacute Paris Descartes

Directeur de la publication bull Freacutedeacuteric Dardel

Responsables scientifiques bull Yves Charbitbull Anne Hosmalinbull Christine Rouzioux

Reacutedaction en chef bull Pierre-Yves Clausse bull Alice Tschudy

Coordination bull Brigitte Brohard

Maquette bull Agence Avril

Version numeacuterique bull Virgile Delacirctre

Iconographie bull Photothegraveque Universiteacute

Paris Descartesbull Fotoliabull Institut Pasteur

bull Groupe Institut Cochin Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Huguette amp Prosperbull Mairie de Paris--------------------------------------bull Steacutephane Abriolbull Clarisse Berlioz-Torentbull Marina Cavazzana-Calvobull Yves Charbitbull Odile Launaybull Lisa Haydenbull Anne Hosmalinbull Bibia Pavard bull Leiumlla Perieacutebull Bruno Sargueilbull Carine Tisneacutebull Michaeumll Valente

Ont collaboreacute agrave ce numeacutero institut cochin bull Eacutequipe Cytokines

et infections virales

bull Eacutequipe Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Eacutequipe Interactions hocircte-virus

bull Eacutequipe Interfeacuterence moleacuteculaire entre le virus et la cellule

bull Eacutequipe Phagocytose et invasion bacteacuterienne

bull Eacutequipe Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques

bull Eacutequipe Virus et trafic intracellulaire

Hocircpital necker bull Deacutepartement

de biotheacuterapie bull Eacutequipe Infections agrave VIH

Reacuteservoirs Pharmacologie des Antireacutetroviraux et Preacutevention de la Transmission Megravere Enfant

centre universitaire des saints-pegraveresbull Centre de recherche

sur les liens sociaux (CERLIS)

bull Eacutequipe Chimie amp Biologie Nucleacuteos(t)ides et Immunologie pour la Theacuterapie

bull Eacutequipe Reacutegulation de la Transcription et Maladies Geacuteneacutetiques

bull Institut Droit et Santeacute (IDS)

bull Institut de Recherche sur les Vaccins et lrsquoImmunotheacuterapie des cancers et du sida

bull Service Interuniversitaire de meacutedecine preacuteventive (SIUMPPS)

Faculteacute des sciences pharmaceutiques et Biologiques bull Eacutequipe Meacutecanismes

moleacuteculaires de lrsquoinitiation de la traduction

bull Eacutequipe Structure des ARN interactions et anti-infectieux

centre drsquoinvestigation clinique de vaccinologie cochin pasteur

centre population et Deacuteveloppement (cEpED)

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moRgAnE BomsEL DiREcTRicE DE REcHERcHE cHEF DE LrsquoeacutequipE EnTReacuteE muquEusE Du ViH ET immuniTeacute muquEusEVers un candidat-vaccin qui bloquerait le virus au niveau des muqueuses geacutenitalesLa porte drsquoentreacutee principale du virus du sida est composeacutee par les muqueuses geacutenitales Notre objectif est de produire un vaccin capable drsquoinduire la production drsquoanticorps dirigeacutes contre le VIH pour bloquer le virus degraves son premier contact avec lrsquoorganisme et eacuteviter sa propagation Nous avons mis au point un candidat-vaccin efficace chez le macaque femelle qui induit ce type drsquoanticorps anti-VIH dans les muqueuses vaginales Les premiers essais cliniques ont montreacute que le vaccin est bien toleacutereacute chez la femme et induit bien les anticorps attendus aux niveau vaginal

Pour parvenir agrave de tels reacutesultats nous avons eacutetudieacute un groupe de femmes reacutesistantes agrave lrsquoinfection malgreacute des rapports sexuels non proteacutegeacutes avec des partenaires seacuteropositifs Pour se proteacuteger ces femmes ont deacuteveloppeacute des anticorps vaginaux contre la proteacuteine transmembranaire Gp41 de lrsquoenveloppe du VIH Il srsquoagit de la partie de lrsquoenveloppe virale la moins variable entre toutes les souches virales du sida Gp41 controcircle agrave la fois lrsquoentreacutee du virus dans les cellules de la muqueuse et lrsquoinfection des lymphocytes T CD4 Nous avons caracteacuteriseacute les parties de Gp41 reconnues par ces anticorps et nous les avons utiliseacutees pour le vaccin Le vecteur vaccinal de ce candidat-vaccin le virosome est utiliseacute chez lrsquoHomme depuis plus de 20 ans dans plusieurs vaccins Gracircce agrave sa surface lipidique mimant celle du virus ce virosome permet aux antigegravenes de Gp41 drsquoadopter une structure similaire agrave celle qursquoils ont in situ Cela favorise lrsquoinduction drsquoanticorps neutralisants lors de la vaccination Chez les singes in vivo ce vaccin fonctionne parfaitement contre les sous-types B du VIH responsables de 90 des infections aux Etats-Unis en Ameacuterique latine et en Europe et contre le sous type C preacutepondeacuterant en Afrique et Asie du sud Ce succegraves est prometteur

Nous eacutetudions eacutegalement les meacutecanismes drsquoentreacutee du VIH au niveau geacutenital chez lrsquohomme car ils restaient mal compris et mal eacutetudieacutes Nous avons deacutemontreacute que la face interne du preacutepuce mais aussi lrsquouregravetre constituent des portes drsquoentreacutee du virus Nous avons identifieacute les cellules et les meacutecanismes mis en jeu les cellules de Langerhans dans le preacutepuce et les macrophages preacutesents dans lrsquoeacutepitheacutelium de lrsquouregravetre Ce sont les premiegraveres cellules qui sont envahies par le VIH Ainsi dans lrsquouregravetre les cellules de lrsquoeacutepitheacutelium srsquoarrecirctent de seacutecreacuteter les signaux retenant les macrophages agrave leur niveau en conseacutequence de quoi les macrophages infecteacutes quittent lrsquoeacutepitheacutelium et permettent au virus de se propager Dans la muqueuse de lrsquouregravetre les lymphocytes T CD4 ne sont pas infecteacutes parce qursquoils sont immatures Ils pourront lrsquoecirctre plus tard apregraves migration du VIH dans les ganglions Nous cherchons agrave preacutesent agrave deacuteterminer si les macrophages de lrsquouregravetre constituent des reacuteservoirs permettant au virus de ne pas ecirctre eacutelimineacute totalement par les tritheacuterapies Ces travaux pourraient permettre aussi lrsquoeacutelaboration de nouvelles strateacutegies de preacutevention

Yonatan Ganor et Morgane BomselcopyVirgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

Conjugueacute entre une cellule de Langerhans en rouge en cours de transmission du VIH en violet agrave une cellule T en vertCe conjugueacute est localiseacute dans lrsquoeacutepiderme de la partie interne du preacutepuce humain adulte infecteacute ex vivocopy Eacutequipe laquo Entreacutee muqueuse du VIH et Immuniteacute muqueuse raquo

Manipulation en laboratoirecopyVirgile Delacirctre Service CommunicationPhotothegraveque Universiteacute Paris Descartes

20Manipulation sous la hotte agrave flux laminairecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

NOUVELLE PISTE ORIGINALE POUR UN VACCIN CONTRE LE SIDA CHEZ LES MACAQUES JEAn-mARiE AnDRiEu pRoFEssEuR agrave LrsquouniVERsiTeacute pARis DEscARTEs

Mon eacutequipe a montreacute chez le macaque que la suppression de lrsquoactivation des lymphocytes T CD4 deacutejagrave toucheacutes par le virus de lrsquoimmunodeacuteficience simienne (SIV) empecircche la reverse transcription de ce dernier son inteacutegration dans le noyau et in fine sa reacuteplication proteacutegeant ainsi le macaque de lrsquoinfection

Lrsquoactivation du lymphocyte T CD4 toucheacute par le VIH chez lrsquohomme et par le SIV chez le macaque est neacutecessaire agrave la reacuteplication initiale du reacutetrovirus puis agrave sa disseacutemination dans lrsquoorganisme Cette observation a conduit les chercheurs agrave deacutevelopper chez le macaque un vaccin oral constitueacute drsquoune bacteacuterie commensale du tube digestif le Lactobacillus plantarum connue pour favoriser lrsquoinhibition de lrsquoactiviteacute des cellules du systegraveme immunitaire eacutetat aussi appeleacute laquo toleacuterance immunitaire raquo

Agrave lrsquoinverse de tous les vaccins antiviraux existants agrave ce jour chez lrsquohomme ou lrsquoanimal ce vaccin laquo toleacuterogeacutenique raquo (qui induit une toleacuterance speacutecifique) oral et sans toxiciteacute nrsquoa geacuteneacutereacute ni anticorps ni lymphocytes cytotoxiques agrave lrsquoeacutegard du virus ou des cellules infecteacutees Par contre ce vaccin a induit une population jusqursquoalors inconnue de lymphocytes CD8 reacutegulateurs (non cytotoxiques et MHC-IBE restreints) agrave lrsquoorigine de la suppression speacutecifique de lrsquoactivation des lymphocytes CD4 infecteacutes par le SIV Cette suppression a inhibeacute la reverse transcription du virus et la suite de son cycle reacuteplicatif dans le lymphocyte T CD4 proteacutegeant ainsi les macaques de lrsquoinfection Sur 16 macaques vaccineacutes ayant reccedilu de fortes doses de deux souches diffeacuterentes de SIV par voie intrarectale 15 ont eacuteteacute totalement proteacutegeacutes au-delagrave de 14 mois

Comme le SIV le VIH requiert lrsquoactivation du lymphocyte CD4 pour srsquoy multiplier Les scientifiques espegraverent que ce prototype de vaccin oral soit transfeacuterable agrave lrsquohomme chez lequel il devrait ecirctre essayeacute agrave titre prophylactique aussi bien que theacuterapeutique Ce nouveau concept de vaccin toleacuterogeacutenique pourrait aussi srsquoappliquer agrave de nombreux deacutesordres immunologiques

Jean-Marie Andrieucopy Virgile Delacirctre I Service Communication Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

21Observation de cellules au microscopecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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Les recherches meneacutees au CEPED sur le VIH concernent les dimensions sociales de lrsquoeacutepideacutemie qui sont agrave prendre en compte tant au niveau de la preacutevention que de lrsquoaccegraves au deacutepistage et de la prise en charge de la maladie Cette prise en compte des aspects sociaux qui existe pour toute question de santeacute est capitale dans le cas du sida maladie stigmatiseacutee qui touche des ressorts sociaux aussi sensibles Nos projets de recherche mobilisent diffeacuterentes sciences sociales anthropologie sociologie deacutemographie pour analyser et deacutecrypter la complexiteacute des contextes sociaux et familiaux qui conditionnent les comportements

Nous interrogeons en particulier parmi les ressorts sociaux en jeu dans la preacutevention et la prise en charge de la maladie les relations de genre les relations conjugales et familiales lrsquoappartenance agrave une cateacutegorie sociale stigmatiseacutee ou minoritaire (ex homosexuels au Seacuteneacutegal) la reconfiguration des reacuteseaux sociaux professionnels ou familiaux lors de la migration qui peut conduire agrave des situations de vulneacuterabiliteacute (ex migrants subsahariens en France)

Les interactions entre relations de genre et risques lieacutes au sida si elles preacutesentent certaines constantes varient cependant fortement drsquoun contexte culturel agrave lrsquoautre A travers lrsquoeacutetude de contextes eacutepideacutemiques sanitaires et socieacutetaux divers les travaux meneacutes au sein du CEPED srsquointeacuteressent agrave la place des relations de genre dans la gestion des risques drsquoinfection par le VIH dans la sexualiteacute qursquoelle soit conjugale ou extra conjugale heacuteteacuterosexuelle ou homosexuelle et dans la gestion des risques de transmission du VIH via la procreacuteation Le CEPED deacuteveloppe des recherches sur le VIH en Afrique (Cocircte drsquoIvoire Seacuteneacutegal Afrique du Sud Cameroun) et en Asie (Thaiumllande Viecirct Nam) mais aussi dans les territoires franccedilais drsquoAmeacuterique ou aupregraves des migrants africains vivant en France ce qui permet drsquoexplorer lrsquoeacutevolution des rapports de genre et de ses interactions avec les risques du sida dans un contexte de migration Eacutemerge en particulier de notre reacuteflexion la question des formes de conjugaliteacute mobiliseacutees par lrsquoeacutepideacutemie de VIH Cette conjugaliteacute qui ne relegraveve que partiellement du registre sociologique plus conventionnel en termes de groupe familial ou de couple correspond deacutesormais agrave une eacutechelle suppleacutementaire dans la compreacutehension des instances imbriqueacutees (individus famille lignage communauteacute nation etc) qui conditionnent les choix sanitaires et reproductifs Reposant sur une fluiditeacute sociologique plus forte dans les arrangements familiaux que dans les institutions traditionnelles comme la parenteacute qui structurent les socieacuteteacutes du Sud cette notion de conjugaliteacute joue un rocircle deacutecisif dans les deacutecisions theacuterapeutiques comme le deacutepistage ou dans les strateacutegies reproductives et notamment parmi les jeunes adultes Elle pose eacutegalement des questions nouvelles de ciblage pour les politiques de santeacute

Les apprOcHes SOCIO-CULTURELLES DE LrsquoEacutePIDEacuteMIE

yVEs cHARBiT DiREcTEuR Du cEnTRE

popuLATion amp DeacuteVELoppEmEnT ET pRoFEssEuR

DE DeacutemogRApHiEYves Charbit

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LEs REcHERcHEs Au cEpED Dans lrsquoensemble le panorama mondial de lrsquoaccegraves aux soins est marqueacute par des formes prononceacutees drsquoineacutegaliteacutes internationales mais eacutegalement par des formes de discrimination locales notamment en matiegravere de genre Toutefois agrave la diffeacuterence des situations plus anciennes caracteacuteriseacutees par un fort enclavement des pays du Sud et un relatif isolement geacuteographique des questions de deacuteveloppement au sein drsquoensembles sous-reacutegionaux les derniegraveres deacutecennies pointent vers une ouverture progressive mais sans eacutequivalent historique agrave la circulation des personnes des ideacutees et des techniques dans un contexte domineacute par lrsquoeacutelargissement des meacutecanismes de reacutegulation de marcheacute Patients techniques virus et normes sont aujourdrsquohui beaucoup plus mobiles que par le passeacute

Lrsquoaccroissement des eacutechanges lieacute tout autant agrave la circulation migratoire qursquoaux nouvelles technologies de communication aboutit agrave un deacutecloisonnement graduel des espaces sanitaires agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacuteduisant lrsquoeacutecart proprement socioeacuteconomique qui seacutepare les pays deacuteveloppeacutes du reste du monde Pour les sciences sociales cette confrontation reacutecente entre socieacuteteacutes traditionnelles et nouvelles opportuniteacutes et contraintes sanitaires offre au passage un champ drsquoeacutetude privileacutegieacute pour observer la plasticiteacute des systegravemes sociaux et leur capaciteacute variable drsquoadaptation aux changements technologiques ou sanitaires

Nos recherches suivent eacutetroitement lrsquoactualiteacute de la lutte contre le sida actuellement nous sommes engageacutes dans les probleacutematiques de laquo When to treat raquo et de laquo Treatment as prevention raquo Nous examinons en Cocircte drsquoIvoire les effets sociaux que pourraient avoir un deacutepistage geacuteneacuteraliseacute et une mise sous traitement preacutecoce qui sont envisageacutes par lrsquoOMS comme un possible moyen drsquoendiguer la pandeacutemie En Afrique du Sud nous participons au vaste projet de recherche TasP qui vise agrave eacutevaluer lrsquoeffet drsquoun programme combinant deacutepistage geacuteneacuteraliseacute et reacutepeacuteteacute et mise sous traitement preacutecoce sur lrsquoincidence du VIH en population

La plupart des recherches sont meneacutees en relation eacutetroite avec des eacutequipes biomeacutedicales dans un constant souci de dialogue sciences socialessciences biomeacutedicales Les eacutetudes de cohortes que certaines enquecirctes ont permis de mettre en place sont un outil privileacutegieacute pour cet exercice mais le tregraves fort ancrage local dont beacuteneacuteficient les eacutequipes par exemple en Cocircte drsquoIvoire et en Thaiumllande permettent aussi drsquoenvisager des renouvellements meacutethodologiques des opeacuterations agrave lrsquoinitiative des eacutequipes partenaires Cette collaboration entre sciences sociales et sciences biomeacutedicales permet drsquoenrichir la panoplie classique de la santeacute publique ou de lrsquoeacutepideacutemiologie en apportant les outils meacutethodologiques speacutecifiques aux sciences sociales analyses qualitatives approfondies ou recueil de donneacutees biographiques qui explorent les histoires des individus mais aussi drsquoinvestiguer la probleacutematique de la mesure des pheacutenomegravenes en population geacuteneacuterale et ses variations spatiales

LEs DimEnsions sociALEs DE LA pReacuteVEnTion Cet axe de recherche se divise en 4 projets

Projet Elihos eacutevaluer les interventions aupregraves des homosexuels masculins au seacuteneacutegalCette eacutetude avait pour objectif drsquoeacutevaluer lrsquoimpact des interventions en cours aupregraves des populations homosexuelles au Seacuteneacutegal afin de mieux orienter les politiques publiques et priveacutees drsquointerventions sanitaires et sociales partenaires Division ISTsida Seacuteneacutegal CHU Le Dantec Universiteacute Cheich Anta DiopFinancement ANRS

Examen meacutedical agrave Dakarcopy IRD

Recherche sur le sida en AfriqueMichel Dukhan I copy IRD

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Projet Prenahtest preacutevention en couplePlus de 25 millions de nouvelles infections par le VIH sont survenues dans le monde en 2012 et la preacutevention demeure une prioriteacute absolue dans la lutte contre la pandeacutemie mecircme agrave lrsquoegravere des traitements antireacutetroviraux Lrsquoobjectif suivi eacutetait drsquoeacutevaluer la faisabiliteacute et lrsquoimpact drsquoune intervention de conseil preacutenatal du VIH orienteacute vers le couple sur la freacutequence du deacutepistage du partenaire et du conseil de couple et sur les comportements sexuels de reproduction et de preacutevention du VIHpartenaires ISPED Inserm Centre Pasteur Cameroun PRAYAS Inde CENISMI Reacutepublique Dominicaine MCCU GeacuteorgieFinancement ANRS EGPAF

Projet Parcours Lrsquoeacutetude srsquointitule Parcours car il srsquoagit de prendre en compte la maladie dans les diffeacuterentes eacutetapes drsquoun parcours de vie (comment et pourquoi on est exposeacute au risque drsquoecirctre infecteacute la deacutecouverte de son infection puis la vie avec la maladie) eacutegalement marqueacutees par une expeacuterience de migration Il srsquoagit drsquoune grande enquecircte en Ile-de-France aupregraves des migrants drsquoAfrique sub-saharienne qui a pour objectifs de caracteacuteriser les besoins de santeacute et drsquoameacuteliorer les strateacutegies de preacutevention de deacutepistages et de prise en charge dans le domaine de lrsquoinfection VIH et de lrsquoheacutepatite Bpartenaires CESP Inserm INPES Ined RAAC sida AIDES FORIM COMEDE Hocircpital CochinFinancement ANRS

Projet TaSP Le traitement antireacutetroviral comme moyen de preacuteventionCette eacutetude srsquoappuie sur lrsquohypothegravese selon laquelle le deacutepistage VIH de tous les membres drsquoune communauteacute suivi de la mise sous traitement immeacutediat de tous les individus infecteacutes par le VIH quel que soit leur statut immunologique ou clinique preacuteviendrait la transmission du VIH Le projet TasP est un essai randomiseacute en grappes conduit en Afrique du Sud (KwaZulu-Natal) visant agrave estimer directement lrsquoimpact du traitement antireacutetroviral initieacute immeacutediatement apregraves le diagnostic de lrsquoinfection par le VIH et quel que soit le niveau de CD4 des patients non encore eacuteligibles au traitement ARV sur lrsquoincidence de nouvelles infections VIH dans la population geacuteneacuterale de la mecircme reacutegionpartenaires Africa Center for Health and Population Studies ISPED Inserm CESP Inserm SE4S Inserm IRD EA 3620 Paris Descartes Hocircpitaux Universitaires de Genegraveve Massachusets General HospitalFinancement ANRS

Parcours de vie eT saNTEacute cHeZ Les MiGraNTs oriGiNaires drsquoafrique subsaHarieNNe vivaNT eN iLe-de-fraNce

wwwparcours-sante-migrationcom

Une eacutetUde actUellement dans ce centre de santeacute

eacutetUde anonyme et confidentielle

lrsquoeacutetUde noUs concerne toUtes et toUs

Pour ameacuteliorer la santeacute

soins et accomPaGnement

Preacutevention

lUtte contre

lrsquoexclUsion

DimEnsions sociALEs DE LA pRisE En cHARgE DEs mALADEs ET pERsonnEs ATTEinTEs

pRisE En cHARgE ET TRAiTEmEnTs

Projet Living with Antiretrovirals (LIWA)En collaboration avec des chercheurs de lrsquoINED de Chiang Mai University et de lrsquoIRD une eacutetude a eacuteteacute meneacutee en Thaiumllande du Nord sur lrsquoimpact des antireacutetroviraux sur la vie des adultes infecteacutes leur famille leur communauteacute et le systegraveme de santeacuteUne enquecircte biographique a eacuteteacute effectueacutee aupregraves de patients infecteacutes par le VIHsida pour explorer lrsquohistoire familiale reacutesidentielle eacuteducative leurs projets drsquoavenir et leurs reacuteseaux sociaux Lrsquoenquecircte recueille eacutegalement la situation financiegravere des patients les sources de soutien financier la couverture meacutedicale lrsquohistoire meacutedicale deacutetailleacutee y compris le statut immunologique et virologique lrsquoobservance aux traitements (prise reacuteguliegravere et adeacutequate du traitement) les effets secondaires lrsquohistoire de lrsquoinfection agrave VIH (mode de contamination) et de sa deacutecouverte lrsquoannonce du reacutesultat du test la vie affective et sexuelle ainsi que les problegravemes de discrimination partenaires Chiang Mai University INED IRD 174Financement Oxfam GB ANRS

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Projet Teens Living With Antiretrovirals (TEEWA) Gracircce aux progregraves meacutedicaux et aux traitements antireacutetroviraux les enfants infecteacutes agrave la naissance survivent agrave la maladie et peuvent deacutesormais parvenir agrave lrsquoacircge adulte Cependant si la mortaliteacute des patients sous antireacutetroviraux srsquoest effondreacutee elle reste eacuteleveacutee chez les adolescents Lrsquoapproche biographique a eacutegalement eacuteteacute utiliseacutee pour reconstituer les trajectoires de vie des adolescents Neacuteanmoins la vie des adolescents eacutetant souvent eacutemailleacutee de lourds traumatismes (maladie et deacutecegraves de lrsquoun ou des deux parents problegravemes de santeacute tregraves seacutevegraveres expeacuteriences de discrimination) la reconstitution de leurs trajectoires de vie est faite non pas aupregraves des adolescents mais aupregraves des parents ou des tuteurs (care-givers) Lrsquoenquecircte recueille en plus des informations sur lrsquohistoire de la maladie de lrsquoenfant les circonstances de deacutecouverte du diagnostic la reacuteveacutelation du diagnostic agrave lrsquoenfant les problegravemes de discrimination et les problegravemes relationnels des tuteurs avec leurs adolescentspartenaires Chiang Mai University INED IRD 174Financement Oxfam GB sidaction

Projet Temprano social Conseacutequences sociales et comportementales drsquoune mise sous traitement ARV tregraves preacutecoce des patients VIH dans lrsquoessai Temprano Cocircte drsquoIvoireLe projet Temprano social srsquoappuie sur un dispositif de recherche existant lrsquoessai clinique randomiseacute Temprano reacutealiseacute en Cocircte drsquoIvoire pour caracteacuteriser le retentissement drsquoun traitement preacutecoce dans toutes les dimensions de la vie sociale Au sein de cet essai clinique il srsquoagit de comparer les effets dans la sphegravere sociale familiale et conjugale drsquoun traitement antireacutetroviral (ARV) tregraves preacutecoce (agrave partir de 800 CD4mm3) par rapport agrave une mise sous traitement selon les recommandations de lrsquoOMS (350 CD4mm3) Ce projet associe ainsi lrsquoeacutequipe PAC-CI qui conduit lrsquoessai clinique Temprano et des eacutequipes de sciences sociales de la santeacute en France (CEPED Inserm CESP) et en Cocircte drsquoIvoire (ENSEA) partenaires ENSEA Cocircte drsquoIvoire PAC CI Cocircte drsquoIvoire ISPED Inserm CESP InsermFinancement ANRS

Projet Parcours volet qualitatif laquo Relations soignants-soigneacutes et prise en charge des patients neacutes en Afrique subsaharienne vivant avec le VIH ou le VHB en France raquo En France la part des populations neacutees en Afrique subsaharienne parmi les personnes vivant avec le VIH ou avec une heacutepatite B est importante Lrsquoobjectif de cette eacutetude est drsquoanalyser les modes de construction de la relation meacutedecin-malade pour le VIH et pour le VHB deux infections chroniques dont la prise en charge meacutedicale et sociale diffegravere sensiblement Il srsquoagit notamment drsquoeacutetudier lrsquoimpact de la preacutecariteacute administrative sur les attitudes et attentes des patients vis-agrave-vis des soignants la compreacutehension qursquoont les patients de la maladie des traitements et leurs attitudes vis-agrave-vis du suivi meacutedical et de lrsquoobservance les adaptations des pratiques professionnelles agrave la prise en charge des malades eacutetrangers la place des soignants dans les reacuteseaux de soutien des patientspartenaires CESP Inserm INPES Ined RAAC sida AIDES FORIM COMEDE Hocircpital CochinFinancement ANRS

Lutte contre le sidaMarianne Donnat I copy IRD

Lutte contre le sida en ThaiumllandeMichael Wadleigh I copy PHPT-IRD

Affichage en Afrique du SudElisabeth Deliry Antheaume I copy IRD

Campagne de preacutevention meneacutee par les clubs jeunes IRD sur le terrainMaurice Fay I copy IRD

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FEmmEs ViH ET pRocReacuteATion

Travaux de thegraveses en cours sur cette theacutematique

Rupture de la prise en charge des adultes VIH au MaliBien qursquoun suivi meacutedical reacutegulier et durable des Personnes Vivant avec le VIH (P V V I H) soit neacutecessaire pour surveiller lrsquoeacutevolution de la maladie et adapter les traitements certaines drsquoentre elles cessent ce suivi pendant plusieurs mois voire plusieurs anneacutees conseacutecutives Elles mettent ainsi en peacuteril la stabiliteacute de leur eacutetat de santeacute et le succegraves des traitements agrave venir Ce constat amegravene agrave proposer une approche compreacutehensive des ruptures de suivi meacutedical des P V V I H visant agrave identifier et analyser les conditions de production de ces ruptures Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude de terrain conduite en milieu hospitalier et associatif agrave Kayes au Mali aupregraves de P V V I H ayant cesseacute le suivi meacutedical de leur infection agrave un moment donneacute de soignants et acteurs associatifs impliqueacutes dans la prise en charge des P V V I H Les reacutesultats amegravenent agrave concilier trois niveaux drsquoanalyse intrinsegravequement lieacutes individuel relationnel et organisationnel seacuteverine carillon

Prise en charge du VIH dans les entreprises en Cocircte drsquoIvoire En Cocircte drsquoIvoire un pays agrave eacutepideacutemie geacuteneacuteraliseacutee (47 de la population est seacuteropositive ndash estimation 2005) seulement 29 des personnes eacuteligibles au traitement en beacuteneacuteficient (2009) alors mecircme que la gratuiteacute des traitements antireacutetroviraux est en place depuis 2008 Cette difficulteacute agrave atteindre une prise en charge universelle tient agrave plusieurs facteurs tant au niveau de lrsquooffre (manque de moyens et dysfonctionnement structurel du service de santeacute publique coordination drsquoune multipliciteacute drsquoacteurs nationaux et internationaux) que du cocircteacute de la demande (ignorance du statut seacuterologique estimeacute agrave 60 ) Crsquoest dans ce contexte que des entreprises priveacutees se sont lanceacutees dans la lutte contre le VIHsida afin de palier au manque de reacuteponse suffisamment forte des acteurs publics Cette recherche analyse la maniegravere dont les grandes entreprises priveacutees repreacutesentent agrave la fois un cadre privileacutegieacute ougrave se mettent en place des strateacutegies innovantes notamment en matiegravere de deacutepistage universel et de prise en charge preacutecoce tout en eacutetant un lieu fortement marqueacute par le risque de rupture de confidentialiteacute et de discrimination envers les personnes vivant avec le VIH Anne Bekelynck

Habilitation agrave Diriger des Recherches

Prise en charge des patients VIH par la famille au Viecirct-Nam Lrsquohypothegravese centrale examineacutee et valideacutee dans le cadre de ce projet est que la famille joue un rocircle structurant des pratiques et attitudes en tant que recours social et sanitaire en relation avec deux autres ensembles drsquoinstitutions dont la place est deacuteterminante dans la lutte contre le VIHsida le secteur sanitaire et les infrastructures communautaires Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude cas-teacutemoin originale en 2006 et 2008 dans la ville de Halong et la commune rurale de Docircng Triecircu A travers de multiples aspects lrsquoeacutepideacutemie VIHsida apparaicirct comme un reacuteveacutelateur des liens familiaux et sociaux en mecircme temps qursquoun moteur de leur eacutevolution dans un contexte de restructuration du secteur sanitaire de deacuteveloppement des associations et de changement des normes favoriseacutes par les reacuteformes du renouveau meneacutees au cours de ces trois derniegraveres deacutecennies myriam de Loenzien

Procreacuteation et VIH dans les territoires franccedilais drsquoAmeacuterique Guadeloupe Guyane Martinique Saint-MartinLrsquoeacutepideacutemie du VIH dans les deacutepartements franccedilais drsquoAmeacuterique (DFA) et la commune de Saint-Martin se caracteacuterise par des taux drsquoincidence six fois supeacuterieurs agrave ceux de la meacutetropole et une transmission heacuteteacuterosexuelle importante - les femmes y repreacutesentent pregraves de la moitieacute des personnes infecteacutees Lrsquoeacutetude avait pour objectif drsquoanalyser les processus de deacutecision de veacutecu et de prise en charge de la procreacuteation pour les femmes vivant avec le VIHsida dans quatre territoires franccedilais de la Caraiumlbe (Guyane Saint-Martin Guadeloupe Martinique) Elle a eacuteteacute reacutealiseacutee par entretiens semi-directifs et observations aupregraves de 41 femmes concerneacutees par la materniteacute (enceintes en deacutesir de grossesse ou ayant eu au moins un enfant depuis leur deacutepistage) et de 94 professionnels de la santeacute et du social qui les prennent en charge Lrsquoanalyse a porteacute sur lrsquooffre de soins les repreacutesentations et les pratiques des femmes et celles des professionnels partenaires LISST CNRSFinancement ANRS Fondation de France

Thegravese sur cette theacutematique

LrsquoEngAgEmEnT AssociATiF DEs FEmmEs DrsquoAFRiquE suBsAHARiEnnE FAcE Au ViH En FRAncE

Cette thegravese srsquointeacuteresse agrave lrsquoengagement asso-ciatif des femmes drsquoAfrique Subsaharienne face au VIH en France Les objectifs sont ici de comprendre comment la mobilisation collective drsquoexpeacuteriences individuelles du VIH en contexte de migration peut traduire une forme ineacutedite drsquoengagement social et politique ndash individuel et collectif ndash dans une socieacuteteacute drsquoaccueil chargeacutee de repreacutesentations colonialistes de lrsquoalteacuteriteacute Elle vise eacutegalement agrave comprendre comment cette mobilisation favorise une revalorisation pour les autres et pour soi de la position des femmes engageacutees face au VIH au sein des systegravemes de genre et sociaux agrave lrsquoœuvre dans les communau-teacutes drsquoorigine et dans la socieacuteteacute drsquoaccueil marjorie gerbier-Aublanc

pour plus de deacutetails sur ces projets voir wwwcepedorg

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Liste des contributeurs du cEpED agrave ces diffeacuterentes recherches Anne Bekelynk Seacuteverine Carillon Myriam de Loenzien Annabel Desgreacutees du Loucirc Marjorie Gerbier-Aublanc Joseph Larmarange Sophie Lecoeur Heacutelegravene Lepinay Joanna Orne-Gliemann Julie Pannetier Veacuteronique Petit Dolores PouretteLutte contre le sida en Thaiumllande

Gonzague Jourdain I copy IRD

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LE RocircLE mAJEuR DEs AssociATions DE pATiEnTs Les patients experts sont concerneacutes par des pathologies diverses (myopathies diabegravete cancers) mais ce travail qui porte plus particuliegraverement sur le VIH a pour hypothegravese que les associations de lutte contre le sida ont eu un rocircle moteur dans la reconnaissance drsquoune expertise profane des malades agrave partir des anneacutees 1980 Les connaissances meacutedicales au deacutepart tregraves limiteacutees sur cette nouvelle eacutepideacutemie expliquent la place importante laisseacutee au veacutecu des personnes concerneacutees Degraves le deacutebut des anneacutees 1980 des associations se sont creacuteeacutees en Ameacuterique du Nord puis en Europe pour fournir un soutien aux personnes concerneacutees attirer lrsquoattention publiquement sur leur situation et deacutefendre puis promouvoir leurs droits Ces associations sont le lieu de la collectivisation drsquoexpeacuteriences individuelles et

LrsquoAPPORT DES ASSOCIATIONS DANS LA LUTTE CONTRE LE SIDALA RECONNAISSANCEDrsquoUN PATIENT ExPERT

Les recherches sur le sida inteacuteressent les sciences sociales et le droit dans la mesure ougrave lrsquoeacutepideacutemie interroge la prise en charge des malades par les socieacuteteacutes et met les deacutemocraties au deacutefi des ineacutegaliteacutes et des discriminations En trente ans lrsquoimage des malades a beaucoup changeacute et les droits des patients se sont affirmeacutes La recherche reacutealiseacutee agrave lrsquoInstitut Droit et Santeacute de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes porte sur ces eacutevolutions majeures et sur la notion de laquo patient expert raquo Son objectif est de reacutefleacutechir agrave cette notion agrave partir drsquoun travail sur archives drsquoune enquecircte par entretiens et drsquoune analyse de textes de lois

laquo Le patient expert raquo est une figure aux contours encore flous et dont la deacutefinition nrsquoest pas stabiliseacutee Elle renvoie geacuteneacuteralement aux personnes concerneacutees par une pathologie chronique qui par leur expeacuterience de la maladie ont accumuleacute un savoir qui leur permet de devenir acteurs dans leur relation aux soins et au systegraveme de santeacute Devenir acteur cela veut dire par exemple ecirctre un interlocuteur pris en compte par les professionnels de santeacute prendre en charge des formations dans des programmes drsquoeacuteducation theacuterapeutique ou encore devenir repreacutesentant des usagers dans diverses instances locales de gouvernance de santeacute laquo Le patient expert raquo est ainsi devenu un nouvel enjeu des politiques publiques et une figure reconnue juridiquement En effet lrsquoexpertise individuelle et collective des patients relegraveve aujourdrsquohui des droits des malades et usagers du systegraveme de santeacute consacreacutes par la loi du 4 mars 2002

Cette recherche est reacutealiseacutee en partenariat avec lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida gracircce agrave un financement du programme PICRI (partenariat institution-citoyens pour la recherche et

lrsquoinnovation) de la reacutegion Ile-de-France

BiBiA pAVARD DocTEuRE En HisToiRE posT-DocToRAnTE agrave LrsquoinsTiTuT DRoiT ET sAnTeacute uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs

Bibia Pavard

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de production drsquoun savoir sur la maladie qui se construit lors de la rencontre entre les patients et les professionnels de santeacute (engageacutes ou non dans les associations) Leurs actions appuyeacutees sur de reacuteelles compeacutetences conduisent agrave des transformations de la loi Du point de vue de la recherche scientifique lrsquoimplication des associations de patients dans la deacutefinition des protocoles drsquoessais theacuterapeutiques au deacutebut des anneacutees 1990 aux Eacutetats-Unis puis en France constitue une rupture drsquoimportance Le groupe sur les traitements et la recherche theacuterapeutique aussi appeleacute groupe TRT-5 creacuteeacute en 1992 par plusieurs associations a ainsi contribueacute agrave la reacuteglementation des autorisations temporaires drsquoutilisations (Deacutecret n˚94-568 du 8 juillet 1994) qui rendent accessibles pour des pathologies rares et graves sur demande des meacutedicaments encore en phase drsquoessais cliniques et qui nrsquoont pas reccedilu drsquoautorisation de mise sur le marcheacute Des acteurs profanes sont donc parvenus agrave faire prendre en compte les besoins des malades dans la reacutegulation de la distribution des meacutedicaments

LEs ARcHiVEs DE LrsquoAssociATion AiDEsLa recherche se concentre sur le cas de lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida depuis sa creacuteation en 1984 A partir des archives de lrsquoassociation mais aussi des archives du ministegravere de la santeacute ou du Parlement il srsquoagit drsquoeacutetudier la maniegravere dont les savoirs profanes produits par lrsquoassociation sont pris en compte comme expertise et comment lrsquoexpertise associative contribue agrave lrsquoeacutemergence de la figure de patient expert Par exemple un des terrains drsquoaction de lrsquoassociation Aides est le droit comme moyen de deacutefendre les malades contre les discriminations mais aussi comme moyen de faire reconnaicirctre leur place dans le systegraveme de santeacute La reacuteponse aux problegravemes immeacutediats rencontreacutes par les personnes concerneacutees par le VIH-sida permet agrave lrsquoassociation de construire une compeacutetence sur les droits des malades qui est agrave la source de la production de textes geacuteneacuteraux destineacutes agrave modifier la loi Cette expertise juridique est reconnue au moment de la reacuteforme de lrsquohocircpital en 1995 un militant du groupe juridique de Aides est ainsi membre du Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere en tant qursquounique repreacutesentant des associations Cette reacuteforme est de plus une premiegravere eacutetape dans la prise en compte lrsquoexpertise des usagers dans le fonctionnement du systegraveme de santeacute agrave travers leur entreacutee dans les conseils drsquoadministration des hocircpitaux En outre la participation drsquoun repreacutesentant de Aides au Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere est agrave lrsquoorigine de la creacuteation du collectif interassociatif sur la santeacute qui repreacutesente une volonteacute drsquoallier associations de patients et associations de consommateurs dans lrsquoobjectif commun de deacutefendre les droits des usagers du systegraveme de santeacute Le collectif interassociatif sur la santeacute a ainsi un rocircle dans la genegravese de la loi du 4 mars 2002 qui consacre les droits individuels (digniteacute consentement eacuteclaireacute accegraves au dossier meacutedical etc) mais aussi collectifs des malades (notamment agrave travers la possibiliteacute pour les associations de patients de repreacutesenter les usagers dans diverses instances de gouvernance de la santeacute) Lrsquoeacutetude meneacutee a aussi pour objectif de mesurer comment ce nouveau droit de repreacutesentation des usagers a affecteacute les strateacutegies militantes des associations dans le domaine de la santeacute Qui sont ces repreacutesentants des patients et usagers Dans quelles instances lrsquoassociation Aides choisit-elle de srsquoinvestir Voit-on apparaicirctre des experts de lrsquoexpertise des patients

Histoire de AIDESCette association a eacuteteacute creacuteeacutee en 1984 agrave lrsquoinitiative de Daniel Defert agrave la suite du deacutecegraves de Michel Foucault Agrave cette eacutepoque pour le fondateur de lrsquoassociation la nouvelle eacutepideacutemie rend saillant un certain nombre drsquoenjeux lieacutes au savoir et au pouvoir dans la meacutedecine aux relations meacutedecins-malades profondeacutement asymeacutetriques et agrave la place des malades dans la socieacuteteacute une place peu consideacutereacutee Crsquoest drsquoautant plus vrai que le sida touche particuliegraverement au deacutepart des populations stigmatiseacutees socialement - les homosexuels les usagers de drogue et certaines populations migrantes ndash et rajoute un autre stigmate celui de la contagion Les rapports de domination dans la prise en charge de la maladie et les risques de discriminations lieacutes agrave lrsquoeacutepideacutemie sont forts Lrsquoassociation Aides a pour objectif de construire les ressources pour redonner un pouvoir de deacutecision et drsquoaction aux personnes concerneacutees par le VIH-sida Lrsquoassociation produit des connaissances et des compeacutetences agrave partir des malades et pour les malades agrave travers la publication de brochures drsquoouvrages de revues et souvent la tenue de permanences teacuteleacutephoniques de renseignements Comme Daniel Defert lrsquoa exprimeacute lors de la Ve

Confeacuterence internationale sur le sida agrave Montreacuteal en juin 1989 la lutte contre le sida fait eacutemerger laquo un nouveau reacuteformateur social le malade raquo alors mecircme que jusque-lagrave ce sont davantage les meacutedecins qui avaient œuvreacute comme reacuteformateurs sociaux

Ressources Institut Droit et Santeacute wwwinstitutdroitsantecomhomefrhtml Association Aides wwwaidesorg Groupe TRT5 wwwtrt-5org Collectif interassociatif sur la santeacute wwwlecissorg

copy Steacutephane Blot

30 1 France Allemagne Grande Bretagne Italie Espagne Portugal Belgique Suisse Roumanie Feacutedeacuteration de Russie Pays-Bas Suegravede Ukraine Turquie Maroc Irlande Grand Ducheacute du Luxembourg Principauteacute de Monaco Suisse Gregravece Italie Malte Danemark Finlande Islande Norvegravege Estonie Lettonie Lituanie Albanie Bosnie Herzeacutegovine Croatie Hongrie Maceacutedoine Pologne Reacutepublique Tchegraveque Serbie Monteacuteneacutegro Slovaquie Armeacutenie Bieacutelorussie Geacuteorgie Moldavie Algeacuterie Tunisie Israeumll Liban Egypte Iran

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La cOLLecTe drsquoObjeTs sUr LrsquoHISTOIRE ET LA MEacuteMOIRE DU SIDA

Le Museacutee des Civilisations de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee (MUCEM) est un museacutee de socieacuteteacute qui traite des grands problegravemes du contemporain Lrsquoeacutepideacutemie de sida par son extension constitue lrsquoun des problegravemes majeurs de notre socieacuteteacute plus de 40 millions de personnes sont seacuteropositives ou malades du sida dans le monde

Georges Henri Riviegravere le fondateur du museacutee national des Arts et Traditions Populaires dont le MUCEM prend la suite srsquoeacutetait assigneacute la tacircche de laquo donner la parole agrave ceux qui ne lrsquoavaient pas raquo Dans cet esprit le MUCEM accorde une place de choix aux exclus de notre socieacuteteacute Or le sida comme les eacutepideacutemies en geacuteneacuteral entraicircne des exclusions lieacutees agrave de mauvaises informations agrave la peur de la contamination mais aussi agrave la peur de ce qui est diffeacuterent Aussi parler du sida crsquoest parler des droits de lrsquohomme et des combats des malades pour ces droits (droits des femmes et des enfants droits des homosexuels bisexuels et transsexuels des migrants et des sans papiers des usagers de drogues des deacutetenus des prostitueacutes) Avec le sida ce sont les malades eux-mecircmes qui se sont battus (pour la premiegravere fois) pour participer aux congregraves scientifiques et aux deacutecisions qui les concernaient Il a sembleacute important que le museacutee en conserve les traces Le museacutee dans ce domaine comme dans drsquoautres a diffeacuterents rocircles

la conservation drsquoobjets fragiles que lrsquoon ne garde pas neacuteces-sairement

entretenir la meacutemoire des exclus dans une meacutemoire nationale et europeacuteenne

inciter agrave deacutebattre car le museacutee est bien sucircr un lieu de preacutesentation et drsquoexposition ougrave peuvent se deacuterouler des rencontres et des deacutebats

Que sont ces objets

Il y a environ 17 000 objets qui ont eacuteteacute collecteacutes en France et dans 49 pays de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee1 Par objets on entend aussi bien des affiches et cartes postales que des tee-shirts des enveloppes de preacuteservatifs des badges et pinrsquos des banderoles pancartes et tracts de manifestation des produits deacuteriveacutes (par exemple des stylos des tasses portant le ruban rouge) des brochures deacutepliants livres videacuteos CD On peut les classer en trois grandes cateacutegories

objets et documents lieacutes agrave lrsquoinformation et agrave la preacutevention objets et documents relatifs agrave la lutte contre lrsquoexclusion et agrave la

solidariteacute (ruban rouge Journeacutee mondiale de lutte contre le sida le 1er deacutecembre)

objets et documents relatifs aux revendications politiques pour les droits des malades Ils sont riches drsquoenseignements dans des domaines annexes agrave la maladie repreacutesentations de la diffeacuterence repreacutesentations du corps de la sexualiteacute et de la maladie rapport au risque ou encore la place des jeunes et des femmes dans la socieacuteteacute

sTeacutepHAnE ABRioLingeacuteniEuR DrsquoeacuteTuDEs Au cnRs

cERLis uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs mucEmSteacutephane Abriol

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Les fOrmaTiOns de LrsquoUniversiTEacute paris descarTes CONSACREacuteES AU VIH

Master infectiologie microbiologie virologie immunologie (IMVI)

Cohabiliteacute avec lrsquouniversiteacute Paris DiderotResponsables du diplocircme Catherine Fridman (option immunologie) Flore Rozenberg (option virologie) Xavier Nassif (option microbiologie)Cette mention vise agrave former des eacutetudiants scientifiques ingeacutenieurs et meacutedecins dans ces trois grandes speacutecialiteacutes en insistant sur la transversaliteacute des concepts et des approches Chaque speacutecialiteacute Recherche est organiseacutee de faccedilon relativement indeacutependante mais similaire avec des passerelles possibles et souhaiteacutees Un tronc commun par speacutecialiteacute drsquoune dureacutee de deux semaines est organiseacute en collaboration avec lrsquoInstitut Pasteur De nombreux deacuteboucheacutes existent dans la recherche publique et priveacutee ainsi que dans lrsquoenseignement supeacuterieur

Le Master 1er anneacutee est proposeacute soit sous forme drsquoun parcours santeacute reacuteserveacute aux eacutetudiants des filiegraveres santeacute (meacutedecine pharmacie odontologie et maiumleutique) soit sous forme drsquoun parcours scientifique du Master 1er anneacutee IMVI ouvert aux eacutetudiants issus de cursus scientifiques

DIU Prise en charge de lrsquoinfection par le VIH

Responsable du diplocircme Jean-Paul ViardEn raison de lrsquoeacutevolution tregraves rapide des connaissances des techniques et des traitements les praticiens doivent acqueacuterir ou reprendre les bases fondamentales neacutecessaires agrave la compreacutehension des meacutecanismes physiopathologiques du suivi virologique et des traitements de lrsquoinfection agrave VIH

DU Maladies auto-immunes et maladies systeacutemiques

Responsable du diplocircme Loiumlc GuillevinLrsquoobjectif est drsquoapporter aux meacutedecins biologistes pharmaciens une formation approfondie sur ces maladies peu enseigneacutees au cours du cursus eacuteleacutements pathogeacuteniques cliniques paracliniques et theacuterapeutiques neacutecessaires

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Les cOnseiLs dU service inTerUniversiTaire DE MEacuteDECINE PREacuteVENTIVE (SIUMPPS)

Comment se proteacuteger Mecircme srsquoil est difficile drsquoaborder la question du preacuteservatif avec son ou sa partenaire crsquoest pourtant le seul moyen de se proteacuteger du sida et des autres ISTCrsquoest pourquoi le centre de meacutedecine preacuteventive de Paris Descartes le SIUMPPS a distribueacute plus de 15 000 preacuteservatifs en 2012

Que faire apregraves une prise de risque Il est impeacuteratif drsquoeacutevaluer le risque reacuteel qui a eacuteteacute encouru Il est conseilleacute de se rendre immeacutediatement aux urgences hospitaliegraveres ou dans un service de maladies infectieuses ou dans un centre de deacutepistage anonyme et gratuit (CDAG) Un test de deacutepistage vous sera alors proposeacute et un meacutedecin vous recevra lors drsquoun entretien qui lui permettra de mesurer et drsquoanalyser le risque drsquoexposition Si le risque drsquoexposition srsquoavegravere important et si le rapport non proteacutegeacute a eu lieu il y a moins de 48h il est alors possible de prendre un traitement drsquourgence preacuteventif qui peut reacuteduire fortement le risque de contamination Crsquoest le Traitement Post-Exposition (TPE) Ce traitement devra ecirctre pris pendant 4 semaines avec un suivi meacutedical et seacuterologique Il est donc impeacuteratif de reacuteagir immeacutediatement apregraves une prise de risque et de ne pas laisser trop de temps passer Si vous avez deacutepasseacute ce deacutelai de 48h il est absolument neacutecessaire de faire un test de deacutepistage en se rendant dans un CDAG aux urgences dans un service de maladies infectieuses ou dans un laboratoire drsquoanalyses meacutedicales avec lrsquoordonnance drsquoun meacutedecin qui pourra eacuteventuellement prescrire un test de Charge virale VIH Attention les tests de deacutepistage ne permettent une deacutetection des anticorps anti VIH dans le sang qursquoagrave partir de la 6e semaine de contamination Il faut donc attendre 6 semaines apregraves un rapport non proteacutegeacute pour savoir si lrsquoon a eacuteteacute infecteacute et il est donc impeacuteratif de se proteacuteger durant cette peacuteriode drsquoincertitude

Le SIUMPPS est composeacute drsquoeacutequipes pluridisciplinaires (infirmiegraveres meacutedecins psychologues et secreacutetaires) agrave la disposition des eacutetudiants Ce service assure un accueil permanent et personnaliseacute des eacutetudiants qui souhaitent demander conseil controcircler leur eacutetat vaccinal obtenir un certificat meacutedical etc Il propose eacutegalement quelques consultations speacutecialiseacutees (nutrition tabac) des consultations psychologiques45 rue des saints-pegraveres paris 6e

Teacutel 01 42 86 38 74 wwwsiumppsuniv-paris5fr

Les centres de deacutepistage anonyme et gratuit existent dans Paris Ils permettent agrave toute personne de savoir si elle est atteinte par le VIH lrsquoheacutepatite B ou C Certains CDAG sont aussi des Centres drsquoInformation de Deacutepistage et de Diagnostic des Infections Sexuellement Transmissibles (CIDDIST) on y deacutepiste des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) plus speacutecifiques

Liste des centres de deacutepistage anonyme et gratuit agrave Paris

1 Centre Croix-Rouge Franccedilaise 43 rue de Valois - Paris 1er Teacutel 01 42 97 48 29 meacutetro Palais Royal-Museacutee du Louvre (lignes 1 7) Bourse (ligne 3)Bus 48Entreacutee porte vitreacutee agrave cocircteacute de la porte de lrsquoimmeuble Deacutepistage UNIQUEMENT sur RDV

2 Centre Meacutedico-Social municipal Figuier2 rue du Figuier - Paris 4e Teacutel 01 49 96 62 70 meacutetro Saint Paul (ligne 1) Pont Marie (ligne 7) - Bus 67 3 Hocircpital Cochin-Tarnier (AP-HP) 89 rue drsquoAssas - Paris 6e (1er eacutetage) Teacutel 01 58 41 18 17 meacutetro Notre Dame des Champs (ligne 12) - RER B Port Royal - Bus 83

4 Hocircpital Fernand Widal (AP-HP) 200 rue du Faubourg Saint Denis - Paris 10e Secteur Bleu Galerie de gauche Porte 3 Teacutel 01 40 05 43 75 meacutetro Gare du Nord (lignes 4 5) La Chapelle (ligne 2) RER B D Gare du Nord - Bus 32

5 Hocircpital Saint-Louis (AP-HP) 42 rue Bichat - Paris 10e Bacirctiment Lailler accessible par la rue sans entrer dans lrsquohocircpital Teacutel 01 42 49 99 24 ou 01 42 49 42 05 (attention beaucoup drsquoaffluence)meacutetro Reacutepublique (lignes 3 5 8 9 11) Goncourt (ligne 11) Colonel Fabien (ligne 2) Jacques Bonsergent (ligne 5)Bus 75

6 Hocircpital Saint-Antoine (AP-HP) 184 rue du Faubourg Saint Antoine - Paris 12e Secteur Jaune Bacirctiment de lrsquoHorloge 1er Sous-sol Porte 19 Teacutel 01 49 28 24 45meacutetro Reuilly-Diderot (lignes 1 8) Faidherbe-Chaligny (ligne 8)Bus 86

7 Hocircpital Pitieacute Salpeacutetriegravere (AP-HP) 47-83 boulevard de lrsquoHocircpital -Paris 13e Teacutel 01 42 16 10 53Autre entreacutee 52 boulevard Vincent Auriol (M1113125 6 Chevaleret) Bacirctiment de Meacutedecine meacutetro St Marcel (ligne 5) Gare drsquoAusterlitz (lignes 5 10) Chevaleret (ligne 6) - RER c Gare drsquoAusterlitz - Bus 91

8 Centre Meacutedico-Social municipal - CDAGCIDDIST Ridder 3 rue de Ridder - Paris 14e Teacutel 01 58 14 30 30 meacutetro Plaisance (ligne 13) - Bus 62

9 Institut Alfred Fournier25 boulevard Saint-Jacques - Paris 14e Teacutel 01 40 78 26 0071meacutetro Saint-Jacques (ligne 6) Glaciegravere (ligne 6)RER B Denfert-Rochereau - Bus 216

10 Hocircpital Bichat (AP-HP) 46 rue Henri Huchard - Paris 18e Secteur Claude Bernard en direction de la Materniteacute en bas de la passerelle agrave gauche Teacutel 01 40 25 84 34 meacutetro Porte de Saint-Ouen (ligne 13) - Bus 81 - PC2

11 Centre Meacutedico-social municipal - CDAGCIDDIST Belleville 218 rue de Belleville - Paris 20e Teacutel 01 40 33 52 00 meacutetro Teacuteleacutegraphe (ligne 11) Place des Fecirctes (lignes 7bis 11) - Bus 60

33

1

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5

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pLAn DE pARis DEs cEnTREs DE DeacutepisTAgE AnonymE ET gRATuiT

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Actif santeacutePermettre aux personnes drsquoecirctre acteur de leur santeacute et de la santeacute109 rue Orfila - 75020 ParisTeacutel 09 50 796 160wwwactif-santeorg Actions traitementsMieux informer pour ecirctre mieux soigneacute190 bd de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 43 67 66 00wwwactions-traitementsorgEmail atactions-traitementsorg

Act Up-ParisAssociation de lutte contre le sida dans la rue dans les meacutedias et dans les institutions Cofondatrice de sidactionBp 287 ndash 75011 Paris Teacutel 01 49 29 44 75wwwactupparisorgEmail actupactupparisorg

ArcatAccompagner orienter preacutevenir informer94-102 rue de Buzenval - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 29 29wwwarcat-santeorgEmail infoarcat-santeorg AIDESFaire avancer la lutte contre le sida crsquoest faire avancer la socieacuteteacute toute entiegravere Teacutel 0805 160 011 (gratuit depuis un poste fixe)wwwaidesorg

Diagonale idfPreacutevenir accompagner heacuteberger creacuteer des solidariteacutes20 avenue de la Terrasse - 91260 Juvisy-sur-OrgeTeacutel 01 69 24 85 60wwwdiagonale-idforgEmail diagonaleidfwanadoofr

Habitat et soinsFavoriser lrsquoaccegraves aux soins et au logement de personnes en situation preacutecaire379 avenue du Preacutesident Wilson - 93210 Saint-DenisTeacutel 01 55 87 55 55wwwgroupe-sosorgEmail soshetsasosorg Hf preacuteventionPreacutevention et sensibilisation sur le VIH et les ISTInstitut de la promotion de la santeacute 3 place de la mairie - 78190 TrappesTeacutel 09 53 84 98 33wwwhf-preventioncomEmail contacthf-preventioncom

Le kiosque infos sida et toxicomaniePreacutevention information orientation sida IST toxicomanie36 rue Geoffroy lrsquoAsnier - 75004 ParisTeacutel 01 44 78 00 00wwwlekiosqueorgEmail infolekiosqueorg

Sida info serviceInformation soutien eacutecoute orientation190 boulevard de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 16 16wwwsida-info-serviceorg

Sidaction Agit sur tous les fronts de la lutte contre le sida 228 rue du Faubourg Saint-Martin - 75010 ParisTeacutel 01 53 26 45 55wwwsidactionorgEmail sidactionsidactionorg

Solidariteacute sidaAider Preacutevenir Deacutefendre16 bis avenue Parmentier - 75011 ParisTeacutel 01 53 10 22 22Email infosolidarite-sidaorg

Centre reacutegional drsquoinformation et de preacutevention du sida (Crips) Icircle de FranceAccueil documentation et formation de toutes personnes en ques-tionnement par rapport au VIHsida ou aux infections14 rue Maublanc - 75015 Paris Teacutel 01 56 80 33 33Email infolecripsnet

Sites web drsquoinformation

VIHorgSite drsquoinformations de deacutebats drsquoeacutechanges au service de la lutte contre le sidawwwvihorg

Sida Info PlusEspace drsquoinformation et drsquoeacutechange pour les seacuteropositifswwwsidainfoplusfr

Les ASSOCIATIONS

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Les Cahiers de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes sont eacutediteacutes par LrsquoUniversiteacute Paris Descartes

Directeur de la publication bull Freacutedeacuteric Dardel

Responsables scientifiques bull Yves Charbitbull Anne Hosmalinbull Christine Rouzioux

Reacutedaction en chef bull Pierre-Yves Clausse bull Alice Tschudy

Coordination bull Brigitte Brohard

Maquette bull Agence Avril

Version numeacuterique bull Virgile Delacirctre

Iconographie bull Photothegraveque Universiteacute

Paris Descartesbull Fotoliabull Institut Pasteur

bull Groupe Institut Cochin Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Huguette amp Prosperbull Mairie de Paris--------------------------------------bull Steacutephane Abriolbull Clarisse Berlioz-Torentbull Marina Cavazzana-Calvobull Yves Charbitbull Odile Launaybull Lisa Haydenbull Anne Hosmalinbull Bibia Pavard bull Leiumlla Perieacutebull Bruno Sargueilbull Carine Tisneacutebull Michaeumll Valente

Ont collaboreacute agrave ce numeacutero institut cochin bull Eacutequipe Cytokines

et infections virales

bull Eacutequipe Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Eacutequipe Interactions hocircte-virus

bull Eacutequipe Interfeacuterence moleacuteculaire entre le virus et la cellule

bull Eacutequipe Phagocytose et invasion bacteacuterienne

bull Eacutequipe Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques

bull Eacutequipe Virus et trafic intracellulaire

Hocircpital necker bull Deacutepartement

de biotheacuterapie bull Eacutequipe Infections agrave VIH

Reacuteservoirs Pharmacologie des Antireacutetroviraux et Preacutevention de la Transmission Megravere Enfant

centre universitaire des saints-pegraveresbull Centre de recherche

sur les liens sociaux (CERLIS)

bull Eacutequipe Chimie amp Biologie Nucleacuteos(t)ides et Immunologie pour la Theacuterapie

bull Eacutequipe Reacutegulation de la Transcription et Maladies Geacuteneacutetiques

bull Institut Droit et Santeacute (IDS)

bull Institut de Recherche sur les Vaccins et lrsquoImmunotheacuterapie des cancers et du sida

bull Service Interuniversitaire de meacutedecine preacuteventive (SIUMPPS)

Faculteacute des sciences pharmaceutiques et Biologiques bull Eacutequipe Meacutecanismes

moleacuteculaires de lrsquoinitiation de la traduction

bull Eacutequipe Structure des ARN interactions et anti-infectieux

centre drsquoinvestigation clinique de vaccinologie cochin pasteur

centre population et Deacuteveloppement (cEpED)

36 wwwparisdescartesfr

20Manipulation sous la hotte agrave flux laminairecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

NOUVELLE PISTE ORIGINALE POUR UN VACCIN CONTRE LE SIDA CHEZ LES MACAQUES JEAn-mARiE AnDRiEu pRoFEssEuR agrave LrsquouniVERsiTeacute pARis DEscARTEs

Mon eacutequipe a montreacute chez le macaque que la suppression de lrsquoactivation des lymphocytes T CD4 deacutejagrave toucheacutes par le virus de lrsquoimmunodeacuteficience simienne (SIV) empecircche la reverse transcription de ce dernier son inteacutegration dans le noyau et in fine sa reacuteplication proteacutegeant ainsi le macaque de lrsquoinfection

Lrsquoactivation du lymphocyte T CD4 toucheacute par le VIH chez lrsquohomme et par le SIV chez le macaque est neacutecessaire agrave la reacuteplication initiale du reacutetrovirus puis agrave sa disseacutemination dans lrsquoorganisme Cette observation a conduit les chercheurs agrave deacutevelopper chez le macaque un vaccin oral constitueacute drsquoune bacteacuterie commensale du tube digestif le Lactobacillus plantarum connue pour favoriser lrsquoinhibition de lrsquoactiviteacute des cellules du systegraveme immunitaire eacutetat aussi appeleacute laquo toleacuterance immunitaire raquo

Agrave lrsquoinverse de tous les vaccins antiviraux existants agrave ce jour chez lrsquohomme ou lrsquoanimal ce vaccin laquo toleacuterogeacutenique raquo (qui induit une toleacuterance speacutecifique) oral et sans toxiciteacute nrsquoa geacuteneacutereacute ni anticorps ni lymphocytes cytotoxiques agrave lrsquoeacutegard du virus ou des cellules infecteacutees Par contre ce vaccin a induit une population jusqursquoalors inconnue de lymphocytes CD8 reacutegulateurs (non cytotoxiques et MHC-IBE restreints) agrave lrsquoorigine de la suppression speacutecifique de lrsquoactivation des lymphocytes CD4 infecteacutes par le SIV Cette suppression a inhibeacute la reverse transcription du virus et la suite de son cycle reacuteplicatif dans le lymphocyte T CD4 proteacutegeant ainsi les macaques de lrsquoinfection Sur 16 macaques vaccineacutes ayant reccedilu de fortes doses de deux souches diffeacuterentes de SIV par voie intrarectale 15 ont eacuteteacute totalement proteacutegeacutes au-delagrave de 14 mois

Comme le SIV le VIH requiert lrsquoactivation du lymphocyte CD4 pour srsquoy multiplier Les scientifiques espegraverent que ce prototype de vaccin oral soit transfeacuterable agrave lrsquohomme chez lequel il devrait ecirctre essayeacute agrave titre prophylactique aussi bien que theacuterapeutique Ce nouveau concept de vaccin toleacuterogeacutenique pourrait aussi srsquoappliquer agrave de nombreux deacutesordres immunologiques

Jean-Marie Andrieucopy Virgile Delacirctre I Service Communication Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

21Observation de cellules au microscopecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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Les recherches meneacutees au CEPED sur le VIH concernent les dimensions sociales de lrsquoeacutepideacutemie qui sont agrave prendre en compte tant au niveau de la preacutevention que de lrsquoaccegraves au deacutepistage et de la prise en charge de la maladie Cette prise en compte des aspects sociaux qui existe pour toute question de santeacute est capitale dans le cas du sida maladie stigmatiseacutee qui touche des ressorts sociaux aussi sensibles Nos projets de recherche mobilisent diffeacuterentes sciences sociales anthropologie sociologie deacutemographie pour analyser et deacutecrypter la complexiteacute des contextes sociaux et familiaux qui conditionnent les comportements

Nous interrogeons en particulier parmi les ressorts sociaux en jeu dans la preacutevention et la prise en charge de la maladie les relations de genre les relations conjugales et familiales lrsquoappartenance agrave une cateacutegorie sociale stigmatiseacutee ou minoritaire (ex homosexuels au Seacuteneacutegal) la reconfiguration des reacuteseaux sociaux professionnels ou familiaux lors de la migration qui peut conduire agrave des situations de vulneacuterabiliteacute (ex migrants subsahariens en France)

Les interactions entre relations de genre et risques lieacutes au sida si elles preacutesentent certaines constantes varient cependant fortement drsquoun contexte culturel agrave lrsquoautre A travers lrsquoeacutetude de contextes eacutepideacutemiques sanitaires et socieacutetaux divers les travaux meneacutes au sein du CEPED srsquointeacuteressent agrave la place des relations de genre dans la gestion des risques drsquoinfection par le VIH dans la sexualiteacute qursquoelle soit conjugale ou extra conjugale heacuteteacuterosexuelle ou homosexuelle et dans la gestion des risques de transmission du VIH via la procreacuteation Le CEPED deacuteveloppe des recherches sur le VIH en Afrique (Cocircte drsquoIvoire Seacuteneacutegal Afrique du Sud Cameroun) et en Asie (Thaiumllande Viecirct Nam) mais aussi dans les territoires franccedilais drsquoAmeacuterique ou aupregraves des migrants africains vivant en France ce qui permet drsquoexplorer lrsquoeacutevolution des rapports de genre et de ses interactions avec les risques du sida dans un contexte de migration Eacutemerge en particulier de notre reacuteflexion la question des formes de conjugaliteacute mobiliseacutees par lrsquoeacutepideacutemie de VIH Cette conjugaliteacute qui ne relegraveve que partiellement du registre sociologique plus conventionnel en termes de groupe familial ou de couple correspond deacutesormais agrave une eacutechelle suppleacutementaire dans la compreacutehension des instances imbriqueacutees (individus famille lignage communauteacute nation etc) qui conditionnent les choix sanitaires et reproductifs Reposant sur une fluiditeacute sociologique plus forte dans les arrangements familiaux que dans les institutions traditionnelles comme la parenteacute qui structurent les socieacuteteacutes du Sud cette notion de conjugaliteacute joue un rocircle deacutecisif dans les deacutecisions theacuterapeutiques comme le deacutepistage ou dans les strateacutegies reproductives et notamment parmi les jeunes adultes Elle pose eacutegalement des questions nouvelles de ciblage pour les politiques de santeacute

Les apprOcHes SOCIO-CULTURELLES DE LrsquoEacutePIDEacuteMIE

yVEs cHARBiT DiREcTEuR Du cEnTRE

popuLATion amp DeacuteVELoppEmEnT ET pRoFEssEuR

DE DeacutemogRApHiEYves Charbit

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LEs REcHERcHEs Au cEpED Dans lrsquoensemble le panorama mondial de lrsquoaccegraves aux soins est marqueacute par des formes prononceacutees drsquoineacutegaliteacutes internationales mais eacutegalement par des formes de discrimination locales notamment en matiegravere de genre Toutefois agrave la diffeacuterence des situations plus anciennes caracteacuteriseacutees par un fort enclavement des pays du Sud et un relatif isolement geacuteographique des questions de deacuteveloppement au sein drsquoensembles sous-reacutegionaux les derniegraveres deacutecennies pointent vers une ouverture progressive mais sans eacutequivalent historique agrave la circulation des personnes des ideacutees et des techniques dans un contexte domineacute par lrsquoeacutelargissement des meacutecanismes de reacutegulation de marcheacute Patients techniques virus et normes sont aujourdrsquohui beaucoup plus mobiles que par le passeacute

Lrsquoaccroissement des eacutechanges lieacute tout autant agrave la circulation migratoire qursquoaux nouvelles technologies de communication aboutit agrave un deacutecloisonnement graduel des espaces sanitaires agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacuteduisant lrsquoeacutecart proprement socioeacuteconomique qui seacutepare les pays deacuteveloppeacutes du reste du monde Pour les sciences sociales cette confrontation reacutecente entre socieacuteteacutes traditionnelles et nouvelles opportuniteacutes et contraintes sanitaires offre au passage un champ drsquoeacutetude privileacutegieacute pour observer la plasticiteacute des systegravemes sociaux et leur capaciteacute variable drsquoadaptation aux changements technologiques ou sanitaires

Nos recherches suivent eacutetroitement lrsquoactualiteacute de la lutte contre le sida actuellement nous sommes engageacutes dans les probleacutematiques de laquo When to treat raquo et de laquo Treatment as prevention raquo Nous examinons en Cocircte drsquoIvoire les effets sociaux que pourraient avoir un deacutepistage geacuteneacuteraliseacute et une mise sous traitement preacutecoce qui sont envisageacutes par lrsquoOMS comme un possible moyen drsquoendiguer la pandeacutemie En Afrique du Sud nous participons au vaste projet de recherche TasP qui vise agrave eacutevaluer lrsquoeffet drsquoun programme combinant deacutepistage geacuteneacuteraliseacute et reacutepeacuteteacute et mise sous traitement preacutecoce sur lrsquoincidence du VIH en population

La plupart des recherches sont meneacutees en relation eacutetroite avec des eacutequipes biomeacutedicales dans un constant souci de dialogue sciences socialessciences biomeacutedicales Les eacutetudes de cohortes que certaines enquecirctes ont permis de mettre en place sont un outil privileacutegieacute pour cet exercice mais le tregraves fort ancrage local dont beacuteneacuteficient les eacutequipes par exemple en Cocircte drsquoIvoire et en Thaiumllande permettent aussi drsquoenvisager des renouvellements meacutethodologiques des opeacuterations agrave lrsquoinitiative des eacutequipes partenaires Cette collaboration entre sciences sociales et sciences biomeacutedicales permet drsquoenrichir la panoplie classique de la santeacute publique ou de lrsquoeacutepideacutemiologie en apportant les outils meacutethodologiques speacutecifiques aux sciences sociales analyses qualitatives approfondies ou recueil de donneacutees biographiques qui explorent les histoires des individus mais aussi drsquoinvestiguer la probleacutematique de la mesure des pheacutenomegravenes en population geacuteneacuterale et ses variations spatiales

LEs DimEnsions sociALEs DE LA pReacuteVEnTion Cet axe de recherche se divise en 4 projets

Projet Elihos eacutevaluer les interventions aupregraves des homosexuels masculins au seacuteneacutegalCette eacutetude avait pour objectif drsquoeacutevaluer lrsquoimpact des interventions en cours aupregraves des populations homosexuelles au Seacuteneacutegal afin de mieux orienter les politiques publiques et priveacutees drsquointerventions sanitaires et sociales partenaires Division ISTsida Seacuteneacutegal CHU Le Dantec Universiteacute Cheich Anta DiopFinancement ANRS

Examen meacutedical agrave Dakarcopy IRD

Recherche sur le sida en AfriqueMichel Dukhan I copy IRD

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Projet Prenahtest preacutevention en couplePlus de 25 millions de nouvelles infections par le VIH sont survenues dans le monde en 2012 et la preacutevention demeure une prioriteacute absolue dans la lutte contre la pandeacutemie mecircme agrave lrsquoegravere des traitements antireacutetroviraux Lrsquoobjectif suivi eacutetait drsquoeacutevaluer la faisabiliteacute et lrsquoimpact drsquoune intervention de conseil preacutenatal du VIH orienteacute vers le couple sur la freacutequence du deacutepistage du partenaire et du conseil de couple et sur les comportements sexuels de reproduction et de preacutevention du VIHpartenaires ISPED Inserm Centre Pasteur Cameroun PRAYAS Inde CENISMI Reacutepublique Dominicaine MCCU GeacuteorgieFinancement ANRS EGPAF

Projet Parcours Lrsquoeacutetude srsquointitule Parcours car il srsquoagit de prendre en compte la maladie dans les diffeacuterentes eacutetapes drsquoun parcours de vie (comment et pourquoi on est exposeacute au risque drsquoecirctre infecteacute la deacutecouverte de son infection puis la vie avec la maladie) eacutegalement marqueacutees par une expeacuterience de migration Il srsquoagit drsquoune grande enquecircte en Ile-de-France aupregraves des migrants drsquoAfrique sub-saharienne qui a pour objectifs de caracteacuteriser les besoins de santeacute et drsquoameacuteliorer les strateacutegies de preacutevention de deacutepistages et de prise en charge dans le domaine de lrsquoinfection VIH et de lrsquoheacutepatite Bpartenaires CESP Inserm INPES Ined RAAC sida AIDES FORIM COMEDE Hocircpital CochinFinancement ANRS

Projet TaSP Le traitement antireacutetroviral comme moyen de preacuteventionCette eacutetude srsquoappuie sur lrsquohypothegravese selon laquelle le deacutepistage VIH de tous les membres drsquoune communauteacute suivi de la mise sous traitement immeacutediat de tous les individus infecteacutes par le VIH quel que soit leur statut immunologique ou clinique preacuteviendrait la transmission du VIH Le projet TasP est un essai randomiseacute en grappes conduit en Afrique du Sud (KwaZulu-Natal) visant agrave estimer directement lrsquoimpact du traitement antireacutetroviral initieacute immeacutediatement apregraves le diagnostic de lrsquoinfection par le VIH et quel que soit le niveau de CD4 des patients non encore eacuteligibles au traitement ARV sur lrsquoincidence de nouvelles infections VIH dans la population geacuteneacuterale de la mecircme reacutegionpartenaires Africa Center for Health and Population Studies ISPED Inserm CESP Inserm SE4S Inserm IRD EA 3620 Paris Descartes Hocircpitaux Universitaires de Genegraveve Massachusets General HospitalFinancement ANRS

Parcours de vie eT saNTEacute cHeZ Les MiGraNTs oriGiNaires drsquoafrique subsaHarieNNe vivaNT eN iLe-de-fraNce

wwwparcours-sante-migrationcom

Une eacutetUde actUellement dans ce centre de santeacute

eacutetUde anonyme et confidentielle

lrsquoeacutetUde noUs concerne toUtes et toUs

Pour ameacuteliorer la santeacute

soins et accomPaGnement

Preacutevention

lUtte contre

lrsquoexclUsion

DimEnsions sociALEs DE LA pRisE En cHARgE DEs mALADEs ET pERsonnEs ATTEinTEs

pRisE En cHARgE ET TRAiTEmEnTs

Projet Living with Antiretrovirals (LIWA)En collaboration avec des chercheurs de lrsquoINED de Chiang Mai University et de lrsquoIRD une eacutetude a eacuteteacute meneacutee en Thaiumllande du Nord sur lrsquoimpact des antireacutetroviraux sur la vie des adultes infecteacutes leur famille leur communauteacute et le systegraveme de santeacuteUne enquecircte biographique a eacuteteacute effectueacutee aupregraves de patients infecteacutes par le VIHsida pour explorer lrsquohistoire familiale reacutesidentielle eacuteducative leurs projets drsquoavenir et leurs reacuteseaux sociaux Lrsquoenquecircte recueille eacutegalement la situation financiegravere des patients les sources de soutien financier la couverture meacutedicale lrsquohistoire meacutedicale deacutetailleacutee y compris le statut immunologique et virologique lrsquoobservance aux traitements (prise reacuteguliegravere et adeacutequate du traitement) les effets secondaires lrsquohistoire de lrsquoinfection agrave VIH (mode de contamination) et de sa deacutecouverte lrsquoannonce du reacutesultat du test la vie affective et sexuelle ainsi que les problegravemes de discrimination partenaires Chiang Mai University INED IRD 174Financement Oxfam GB ANRS

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Projet Teens Living With Antiretrovirals (TEEWA) Gracircce aux progregraves meacutedicaux et aux traitements antireacutetroviraux les enfants infecteacutes agrave la naissance survivent agrave la maladie et peuvent deacutesormais parvenir agrave lrsquoacircge adulte Cependant si la mortaliteacute des patients sous antireacutetroviraux srsquoest effondreacutee elle reste eacuteleveacutee chez les adolescents Lrsquoapproche biographique a eacutegalement eacuteteacute utiliseacutee pour reconstituer les trajectoires de vie des adolescents Neacuteanmoins la vie des adolescents eacutetant souvent eacutemailleacutee de lourds traumatismes (maladie et deacutecegraves de lrsquoun ou des deux parents problegravemes de santeacute tregraves seacutevegraveres expeacuteriences de discrimination) la reconstitution de leurs trajectoires de vie est faite non pas aupregraves des adolescents mais aupregraves des parents ou des tuteurs (care-givers) Lrsquoenquecircte recueille en plus des informations sur lrsquohistoire de la maladie de lrsquoenfant les circonstances de deacutecouverte du diagnostic la reacuteveacutelation du diagnostic agrave lrsquoenfant les problegravemes de discrimination et les problegravemes relationnels des tuteurs avec leurs adolescentspartenaires Chiang Mai University INED IRD 174Financement Oxfam GB sidaction

Projet Temprano social Conseacutequences sociales et comportementales drsquoune mise sous traitement ARV tregraves preacutecoce des patients VIH dans lrsquoessai Temprano Cocircte drsquoIvoireLe projet Temprano social srsquoappuie sur un dispositif de recherche existant lrsquoessai clinique randomiseacute Temprano reacutealiseacute en Cocircte drsquoIvoire pour caracteacuteriser le retentissement drsquoun traitement preacutecoce dans toutes les dimensions de la vie sociale Au sein de cet essai clinique il srsquoagit de comparer les effets dans la sphegravere sociale familiale et conjugale drsquoun traitement antireacutetroviral (ARV) tregraves preacutecoce (agrave partir de 800 CD4mm3) par rapport agrave une mise sous traitement selon les recommandations de lrsquoOMS (350 CD4mm3) Ce projet associe ainsi lrsquoeacutequipe PAC-CI qui conduit lrsquoessai clinique Temprano et des eacutequipes de sciences sociales de la santeacute en France (CEPED Inserm CESP) et en Cocircte drsquoIvoire (ENSEA) partenaires ENSEA Cocircte drsquoIvoire PAC CI Cocircte drsquoIvoire ISPED Inserm CESP InsermFinancement ANRS

Projet Parcours volet qualitatif laquo Relations soignants-soigneacutes et prise en charge des patients neacutes en Afrique subsaharienne vivant avec le VIH ou le VHB en France raquo En France la part des populations neacutees en Afrique subsaharienne parmi les personnes vivant avec le VIH ou avec une heacutepatite B est importante Lrsquoobjectif de cette eacutetude est drsquoanalyser les modes de construction de la relation meacutedecin-malade pour le VIH et pour le VHB deux infections chroniques dont la prise en charge meacutedicale et sociale diffegravere sensiblement Il srsquoagit notamment drsquoeacutetudier lrsquoimpact de la preacutecariteacute administrative sur les attitudes et attentes des patients vis-agrave-vis des soignants la compreacutehension qursquoont les patients de la maladie des traitements et leurs attitudes vis-agrave-vis du suivi meacutedical et de lrsquoobservance les adaptations des pratiques professionnelles agrave la prise en charge des malades eacutetrangers la place des soignants dans les reacuteseaux de soutien des patientspartenaires CESP Inserm INPES Ined RAAC sida AIDES FORIM COMEDE Hocircpital CochinFinancement ANRS

Lutte contre le sidaMarianne Donnat I copy IRD

Lutte contre le sida en ThaiumllandeMichael Wadleigh I copy PHPT-IRD

Affichage en Afrique du SudElisabeth Deliry Antheaume I copy IRD

Campagne de preacutevention meneacutee par les clubs jeunes IRD sur le terrainMaurice Fay I copy IRD

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FEmmEs ViH ET pRocReacuteATion

Travaux de thegraveses en cours sur cette theacutematique

Rupture de la prise en charge des adultes VIH au MaliBien qursquoun suivi meacutedical reacutegulier et durable des Personnes Vivant avec le VIH (P V V I H) soit neacutecessaire pour surveiller lrsquoeacutevolution de la maladie et adapter les traitements certaines drsquoentre elles cessent ce suivi pendant plusieurs mois voire plusieurs anneacutees conseacutecutives Elles mettent ainsi en peacuteril la stabiliteacute de leur eacutetat de santeacute et le succegraves des traitements agrave venir Ce constat amegravene agrave proposer une approche compreacutehensive des ruptures de suivi meacutedical des P V V I H visant agrave identifier et analyser les conditions de production de ces ruptures Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude de terrain conduite en milieu hospitalier et associatif agrave Kayes au Mali aupregraves de P V V I H ayant cesseacute le suivi meacutedical de leur infection agrave un moment donneacute de soignants et acteurs associatifs impliqueacutes dans la prise en charge des P V V I H Les reacutesultats amegravenent agrave concilier trois niveaux drsquoanalyse intrinsegravequement lieacutes individuel relationnel et organisationnel seacuteverine carillon

Prise en charge du VIH dans les entreprises en Cocircte drsquoIvoire En Cocircte drsquoIvoire un pays agrave eacutepideacutemie geacuteneacuteraliseacutee (47 de la population est seacuteropositive ndash estimation 2005) seulement 29 des personnes eacuteligibles au traitement en beacuteneacuteficient (2009) alors mecircme que la gratuiteacute des traitements antireacutetroviraux est en place depuis 2008 Cette difficulteacute agrave atteindre une prise en charge universelle tient agrave plusieurs facteurs tant au niveau de lrsquooffre (manque de moyens et dysfonctionnement structurel du service de santeacute publique coordination drsquoune multipliciteacute drsquoacteurs nationaux et internationaux) que du cocircteacute de la demande (ignorance du statut seacuterologique estimeacute agrave 60 ) Crsquoest dans ce contexte que des entreprises priveacutees se sont lanceacutees dans la lutte contre le VIHsida afin de palier au manque de reacuteponse suffisamment forte des acteurs publics Cette recherche analyse la maniegravere dont les grandes entreprises priveacutees repreacutesentent agrave la fois un cadre privileacutegieacute ougrave se mettent en place des strateacutegies innovantes notamment en matiegravere de deacutepistage universel et de prise en charge preacutecoce tout en eacutetant un lieu fortement marqueacute par le risque de rupture de confidentialiteacute et de discrimination envers les personnes vivant avec le VIH Anne Bekelynck

Habilitation agrave Diriger des Recherches

Prise en charge des patients VIH par la famille au Viecirct-Nam Lrsquohypothegravese centrale examineacutee et valideacutee dans le cadre de ce projet est que la famille joue un rocircle structurant des pratiques et attitudes en tant que recours social et sanitaire en relation avec deux autres ensembles drsquoinstitutions dont la place est deacuteterminante dans la lutte contre le VIHsida le secteur sanitaire et les infrastructures communautaires Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude cas-teacutemoin originale en 2006 et 2008 dans la ville de Halong et la commune rurale de Docircng Triecircu A travers de multiples aspects lrsquoeacutepideacutemie VIHsida apparaicirct comme un reacuteveacutelateur des liens familiaux et sociaux en mecircme temps qursquoun moteur de leur eacutevolution dans un contexte de restructuration du secteur sanitaire de deacuteveloppement des associations et de changement des normes favoriseacutes par les reacuteformes du renouveau meneacutees au cours de ces trois derniegraveres deacutecennies myriam de Loenzien

Procreacuteation et VIH dans les territoires franccedilais drsquoAmeacuterique Guadeloupe Guyane Martinique Saint-MartinLrsquoeacutepideacutemie du VIH dans les deacutepartements franccedilais drsquoAmeacuterique (DFA) et la commune de Saint-Martin se caracteacuterise par des taux drsquoincidence six fois supeacuterieurs agrave ceux de la meacutetropole et une transmission heacuteteacuterosexuelle importante - les femmes y repreacutesentent pregraves de la moitieacute des personnes infecteacutees Lrsquoeacutetude avait pour objectif drsquoanalyser les processus de deacutecision de veacutecu et de prise en charge de la procreacuteation pour les femmes vivant avec le VIHsida dans quatre territoires franccedilais de la Caraiumlbe (Guyane Saint-Martin Guadeloupe Martinique) Elle a eacuteteacute reacutealiseacutee par entretiens semi-directifs et observations aupregraves de 41 femmes concerneacutees par la materniteacute (enceintes en deacutesir de grossesse ou ayant eu au moins un enfant depuis leur deacutepistage) et de 94 professionnels de la santeacute et du social qui les prennent en charge Lrsquoanalyse a porteacute sur lrsquooffre de soins les repreacutesentations et les pratiques des femmes et celles des professionnels partenaires LISST CNRSFinancement ANRS Fondation de France

Thegravese sur cette theacutematique

LrsquoEngAgEmEnT AssociATiF DEs FEmmEs DrsquoAFRiquE suBsAHARiEnnE FAcE Au ViH En FRAncE

Cette thegravese srsquointeacuteresse agrave lrsquoengagement asso-ciatif des femmes drsquoAfrique Subsaharienne face au VIH en France Les objectifs sont ici de comprendre comment la mobilisation collective drsquoexpeacuteriences individuelles du VIH en contexte de migration peut traduire une forme ineacutedite drsquoengagement social et politique ndash individuel et collectif ndash dans une socieacuteteacute drsquoaccueil chargeacutee de repreacutesentations colonialistes de lrsquoalteacuteriteacute Elle vise eacutegalement agrave comprendre comment cette mobilisation favorise une revalorisation pour les autres et pour soi de la position des femmes engageacutees face au VIH au sein des systegravemes de genre et sociaux agrave lrsquoœuvre dans les communau-teacutes drsquoorigine et dans la socieacuteteacute drsquoaccueil marjorie gerbier-Aublanc

pour plus de deacutetails sur ces projets voir wwwcepedorg

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Liste des contributeurs du cEpED agrave ces diffeacuterentes recherches Anne Bekelynk Seacuteverine Carillon Myriam de Loenzien Annabel Desgreacutees du Loucirc Marjorie Gerbier-Aublanc Joseph Larmarange Sophie Lecoeur Heacutelegravene Lepinay Joanna Orne-Gliemann Julie Pannetier Veacuteronique Petit Dolores PouretteLutte contre le sida en Thaiumllande

Gonzague Jourdain I copy IRD

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LE RocircLE mAJEuR DEs AssociATions DE pATiEnTs Les patients experts sont concerneacutes par des pathologies diverses (myopathies diabegravete cancers) mais ce travail qui porte plus particuliegraverement sur le VIH a pour hypothegravese que les associations de lutte contre le sida ont eu un rocircle moteur dans la reconnaissance drsquoune expertise profane des malades agrave partir des anneacutees 1980 Les connaissances meacutedicales au deacutepart tregraves limiteacutees sur cette nouvelle eacutepideacutemie expliquent la place importante laisseacutee au veacutecu des personnes concerneacutees Degraves le deacutebut des anneacutees 1980 des associations se sont creacuteeacutees en Ameacuterique du Nord puis en Europe pour fournir un soutien aux personnes concerneacutees attirer lrsquoattention publiquement sur leur situation et deacutefendre puis promouvoir leurs droits Ces associations sont le lieu de la collectivisation drsquoexpeacuteriences individuelles et

LrsquoAPPORT DES ASSOCIATIONS DANS LA LUTTE CONTRE LE SIDALA RECONNAISSANCEDrsquoUN PATIENT ExPERT

Les recherches sur le sida inteacuteressent les sciences sociales et le droit dans la mesure ougrave lrsquoeacutepideacutemie interroge la prise en charge des malades par les socieacuteteacutes et met les deacutemocraties au deacutefi des ineacutegaliteacutes et des discriminations En trente ans lrsquoimage des malades a beaucoup changeacute et les droits des patients se sont affirmeacutes La recherche reacutealiseacutee agrave lrsquoInstitut Droit et Santeacute de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes porte sur ces eacutevolutions majeures et sur la notion de laquo patient expert raquo Son objectif est de reacutefleacutechir agrave cette notion agrave partir drsquoun travail sur archives drsquoune enquecircte par entretiens et drsquoune analyse de textes de lois

laquo Le patient expert raquo est une figure aux contours encore flous et dont la deacutefinition nrsquoest pas stabiliseacutee Elle renvoie geacuteneacuteralement aux personnes concerneacutees par une pathologie chronique qui par leur expeacuterience de la maladie ont accumuleacute un savoir qui leur permet de devenir acteurs dans leur relation aux soins et au systegraveme de santeacute Devenir acteur cela veut dire par exemple ecirctre un interlocuteur pris en compte par les professionnels de santeacute prendre en charge des formations dans des programmes drsquoeacuteducation theacuterapeutique ou encore devenir repreacutesentant des usagers dans diverses instances locales de gouvernance de santeacute laquo Le patient expert raquo est ainsi devenu un nouvel enjeu des politiques publiques et une figure reconnue juridiquement En effet lrsquoexpertise individuelle et collective des patients relegraveve aujourdrsquohui des droits des malades et usagers du systegraveme de santeacute consacreacutes par la loi du 4 mars 2002

Cette recherche est reacutealiseacutee en partenariat avec lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida gracircce agrave un financement du programme PICRI (partenariat institution-citoyens pour la recherche et

lrsquoinnovation) de la reacutegion Ile-de-France

BiBiA pAVARD DocTEuRE En HisToiRE posT-DocToRAnTE agrave LrsquoinsTiTuT DRoiT ET sAnTeacute uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs

Bibia Pavard

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de production drsquoun savoir sur la maladie qui se construit lors de la rencontre entre les patients et les professionnels de santeacute (engageacutes ou non dans les associations) Leurs actions appuyeacutees sur de reacuteelles compeacutetences conduisent agrave des transformations de la loi Du point de vue de la recherche scientifique lrsquoimplication des associations de patients dans la deacutefinition des protocoles drsquoessais theacuterapeutiques au deacutebut des anneacutees 1990 aux Eacutetats-Unis puis en France constitue une rupture drsquoimportance Le groupe sur les traitements et la recherche theacuterapeutique aussi appeleacute groupe TRT-5 creacuteeacute en 1992 par plusieurs associations a ainsi contribueacute agrave la reacuteglementation des autorisations temporaires drsquoutilisations (Deacutecret n˚94-568 du 8 juillet 1994) qui rendent accessibles pour des pathologies rares et graves sur demande des meacutedicaments encore en phase drsquoessais cliniques et qui nrsquoont pas reccedilu drsquoautorisation de mise sur le marcheacute Des acteurs profanes sont donc parvenus agrave faire prendre en compte les besoins des malades dans la reacutegulation de la distribution des meacutedicaments

LEs ARcHiVEs DE LrsquoAssociATion AiDEsLa recherche se concentre sur le cas de lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida depuis sa creacuteation en 1984 A partir des archives de lrsquoassociation mais aussi des archives du ministegravere de la santeacute ou du Parlement il srsquoagit drsquoeacutetudier la maniegravere dont les savoirs profanes produits par lrsquoassociation sont pris en compte comme expertise et comment lrsquoexpertise associative contribue agrave lrsquoeacutemergence de la figure de patient expert Par exemple un des terrains drsquoaction de lrsquoassociation Aides est le droit comme moyen de deacutefendre les malades contre les discriminations mais aussi comme moyen de faire reconnaicirctre leur place dans le systegraveme de santeacute La reacuteponse aux problegravemes immeacutediats rencontreacutes par les personnes concerneacutees par le VIH-sida permet agrave lrsquoassociation de construire une compeacutetence sur les droits des malades qui est agrave la source de la production de textes geacuteneacuteraux destineacutes agrave modifier la loi Cette expertise juridique est reconnue au moment de la reacuteforme de lrsquohocircpital en 1995 un militant du groupe juridique de Aides est ainsi membre du Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere en tant qursquounique repreacutesentant des associations Cette reacuteforme est de plus une premiegravere eacutetape dans la prise en compte lrsquoexpertise des usagers dans le fonctionnement du systegraveme de santeacute agrave travers leur entreacutee dans les conseils drsquoadministration des hocircpitaux En outre la participation drsquoun repreacutesentant de Aides au Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere est agrave lrsquoorigine de la creacuteation du collectif interassociatif sur la santeacute qui repreacutesente une volonteacute drsquoallier associations de patients et associations de consommateurs dans lrsquoobjectif commun de deacutefendre les droits des usagers du systegraveme de santeacute Le collectif interassociatif sur la santeacute a ainsi un rocircle dans la genegravese de la loi du 4 mars 2002 qui consacre les droits individuels (digniteacute consentement eacuteclaireacute accegraves au dossier meacutedical etc) mais aussi collectifs des malades (notamment agrave travers la possibiliteacute pour les associations de patients de repreacutesenter les usagers dans diverses instances de gouvernance de la santeacute) Lrsquoeacutetude meneacutee a aussi pour objectif de mesurer comment ce nouveau droit de repreacutesentation des usagers a affecteacute les strateacutegies militantes des associations dans le domaine de la santeacute Qui sont ces repreacutesentants des patients et usagers Dans quelles instances lrsquoassociation Aides choisit-elle de srsquoinvestir Voit-on apparaicirctre des experts de lrsquoexpertise des patients

Histoire de AIDESCette association a eacuteteacute creacuteeacutee en 1984 agrave lrsquoinitiative de Daniel Defert agrave la suite du deacutecegraves de Michel Foucault Agrave cette eacutepoque pour le fondateur de lrsquoassociation la nouvelle eacutepideacutemie rend saillant un certain nombre drsquoenjeux lieacutes au savoir et au pouvoir dans la meacutedecine aux relations meacutedecins-malades profondeacutement asymeacutetriques et agrave la place des malades dans la socieacuteteacute une place peu consideacutereacutee Crsquoest drsquoautant plus vrai que le sida touche particuliegraverement au deacutepart des populations stigmatiseacutees socialement - les homosexuels les usagers de drogue et certaines populations migrantes ndash et rajoute un autre stigmate celui de la contagion Les rapports de domination dans la prise en charge de la maladie et les risques de discriminations lieacutes agrave lrsquoeacutepideacutemie sont forts Lrsquoassociation Aides a pour objectif de construire les ressources pour redonner un pouvoir de deacutecision et drsquoaction aux personnes concerneacutees par le VIH-sida Lrsquoassociation produit des connaissances et des compeacutetences agrave partir des malades et pour les malades agrave travers la publication de brochures drsquoouvrages de revues et souvent la tenue de permanences teacuteleacutephoniques de renseignements Comme Daniel Defert lrsquoa exprimeacute lors de la Ve

Confeacuterence internationale sur le sida agrave Montreacuteal en juin 1989 la lutte contre le sida fait eacutemerger laquo un nouveau reacuteformateur social le malade raquo alors mecircme que jusque-lagrave ce sont davantage les meacutedecins qui avaient œuvreacute comme reacuteformateurs sociaux

Ressources Institut Droit et Santeacute wwwinstitutdroitsantecomhomefrhtml Association Aides wwwaidesorg Groupe TRT5 wwwtrt-5org Collectif interassociatif sur la santeacute wwwlecissorg

copy Steacutephane Blot

30 1 France Allemagne Grande Bretagne Italie Espagne Portugal Belgique Suisse Roumanie Feacutedeacuteration de Russie Pays-Bas Suegravede Ukraine Turquie Maroc Irlande Grand Ducheacute du Luxembourg Principauteacute de Monaco Suisse Gregravece Italie Malte Danemark Finlande Islande Norvegravege Estonie Lettonie Lituanie Albanie Bosnie Herzeacutegovine Croatie Hongrie Maceacutedoine Pologne Reacutepublique Tchegraveque Serbie Monteacuteneacutegro Slovaquie Armeacutenie Bieacutelorussie Geacuteorgie Moldavie Algeacuterie Tunisie Israeumll Liban Egypte Iran

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La cOLLecTe drsquoObjeTs sUr LrsquoHISTOIRE ET LA MEacuteMOIRE DU SIDA

Le Museacutee des Civilisations de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee (MUCEM) est un museacutee de socieacuteteacute qui traite des grands problegravemes du contemporain Lrsquoeacutepideacutemie de sida par son extension constitue lrsquoun des problegravemes majeurs de notre socieacuteteacute plus de 40 millions de personnes sont seacuteropositives ou malades du sida dans le monde

Georges Henri Riviegravere le fondateur du museacutee national des Arts et Traditions Populaires dont le MUCEM prend la suite srsquoeacutetait assigneacute la tacircche de laquo donner la parole agrave ceux qui ne lrsquoavaient pas raquo Dans cet esprit le MUCEM accorde une place de choix aux exclus de notre socieacuteteacute Or le sida comme les eacutepideacutemies en geacuteneacuteral entraicircne des exclusions lieacutees agrave de mauvaises informations agrave la peur de la contamination mais aussi agrave la peur de ce qui est diffeacuterent Aussi parler du sida crsquoest parler des droits de lrsquohomme et des combats des malades pour ces droits (droits des femmes et des enfants droits des homosexuels bisexuels et transsexuels des migrants et des sans papiers des usagers de drogues des deacutetenus des prostitueacutes) Avec le sida ce sont les malades eux-mecircmes qui se sont battus (pour la premiegravere fois) pour participer aux congregraves scientifiques et aux deacutecisions qui les concernaient Il a sembleacute important que le museacutee en conserve les traces Le museacutee dans ce domaine comme dans drsquoautres a diffeacuterents rocircles

la conservation drsquoobjets fragiles que lrsquoon ne garde pas neacuteces-sairement

entretenir la meacutemoire des exclus dans une meacutemoire nationale et europeacuteenne

inciter agrave deacutebattre car le museacutee est bien sucircr un lieu de preacutesentation et drsquoexposition ougrave peuvent se deacuterouler des rencontres et des deacutebats

Que sont ces objets

Il y a environ 17 000 objets qui ont eacuteteacute collecteacutes en France et dans 49 pays de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee1 Par objets on entend aussi bien des affiches et cartes postales que des tee-shirts des enveloppes de preacuteservatifs des badges et pinrsquos des banderoles pancartes et tracts de manifestation des produits deacuteriveacutes (par exemple des stylos des tasses portant le ruban rouge) des brochures deacutepliants livres videacuteos CD On peut les classer en trois grandes cateacutegories

objets et documents lieacutes agrave lrsquoinformation et agrave la preacutevention objets et documents relatifs agrave la lutte contre lrsquoexclusion et agrave la

solidariteacute (ruban rouge Journeacutee mondiale de lutte contre le sida le 1er deacutecembre)

objets et documents relatifs aux revendications politiques pour les droits des malades Ils sont riches drsquoenseignements dans des domaines annexes agrave la maladie repreacutesentations de la diffeacuterence repreacutesentations du corps de la sexualiteacute et de la maladie rapport au risque ou encore la place des jeunes et des femmes dans la socieacuteteacute

sTeacutepHAnE ABRioLingeacuteniEuR DrsquoeacuteTuDEs Au cnRs

cERLis uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs mucEmSteacutephane Abriol

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Les fOrmaTiOns de LrsquoUniversiTEacute paris descarTes CONSACREacuteES AU VIH

Master infectiologie microbiologie virologie immunologie (IMVI)

Cohabiliteacute avec lrsquouniversiteacute Paris DiderotResponsables du diplocircme Catherine Fridman (option immunologie) Flore Rozenberg (option virologie) Xavier Nassif (option microbiologie)Cette mention vise agrave former des eacutetudiants scientifiques ingeacutenieurs et meacutedecins dans ces trois grandes speacutecialiteacutes en insistant sur la transversaliteacute des concepts et des approches Chaque speacutecialiteacute Recherche est organiseacutee de faccedilon relativement indeacutependante mais similaire avec des passerelles possibles et souhaiteacutees Un tronc commun par speacutecialiteacute drsquoune dureacutee de deux semaines est organiseacute en collaboration avec lrsquoInstitut Pasteur De nombreux deacuteboucheacutes existent dans la recherche publique et priveacutee ainsi que dans lrsquoenseignement supeacuterieur

Le Master 1er anneacutee est proposeacute soit sous forme drsquoun parcours santeacute reacuteserveacute aux eacutetudiants des filiegraveres santeacute (meacutedecine pharmacie odontologie et maiumleutique) soit sous forme drsquoun parcours scientifique du Master 1er anneacutee IMVI ouvert aux eacutetudiants issus de cursus scientifiques

DIU Prise en charge de lrsquoinfection par le VIH

Responsable du diplocircme Jean-Paul ViardEn raison de lrsquoeacutevolution tregraves rapide des connaissances des techniques et des traitements les praticiens doivent acqueacuterir ou reprendre les bases fondamentales neacutecessaires agrave la compreacutehension des meacutecanismes physiopathologiques du suivi virologique et des traitements de lrsquoinfection agrave VIH

DU Maladies auto-immunes et maladies systeacutemiques

Responsable du diplocircme Loiumlc GuillevinLrsquoobjectif est drsquoapporter aux meacutedecins biologistes pharmaciens une formation approfondie sur ces maladies peu enseigneacutees au cours du cursus eacuteleacutements pathogeacuteniques cliniques paracliniques et theacuterapeutiques neacutecessaires

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Les cOnseiLs dU service inTerUniversiTaire DE MEacuteDECINE PREacuteVENTIVE (SIUMPPS)

Comment se proteacuteger Mecircme srsquoil est difficile drsquoaborder la question du preacuteservatif avec son ou sa partenaire crsquoest pourtant le seul moyen de se proteacuteger du sida et des autres ISTCrsquoest pourquoi le centre de meacutedecine preacuteventive de Paris Descartes le SIUMPPS a distribueacute plus de 15 000 preacuteservatifs en 2012

Que faire apregraves une prise de risque Il est impeacuteratif drsquoeacutevaluer le risque reacuteel qui a eacuteteacute encouru Il est conseilleacute de se rendre immeacutediatement aux urgences hospitaliegraveres ou dans un service de maladies infectieuses ou dans un centre de deacutepistage anonyme et gratuit (CDAG) Un test de deacutepistage vous sera alors proposeacute et un meacutedecin vous recevra lors drsquoun entretien qui lui permettra de mesurer et drsquoanalyser le risque drsquoexposition Si le risque drsquoexposition srsquoavegravere important et si le rapport non proteacutegeacute a eu lieu il y a moins de 48h il est alors possible de prendre un traitement drsquourgence preacuteventif qui peut reacuteduire fortement le risque de contamination Crsquoest le Traitement Post-Exposition (TPE) Ce traitement devra ecirctre pris pendant 4 semaines avec un suivi meacutedical et seacuterologique Il est donc impeacuteratif de reacuteagir immeacutediatement apregraves une prise de risque et de ne pas laisser trop de temps passer Si vous avez deacutepasseacute ce deacutelai de 48h il est absolument neacutecessaire de faire un test de deacutepistage en se rendant dans un CDAG aux urgences dans un service de maladies infectieuses ou dans un laboratoire drsquoanalyses meacutedicales avec lrsquoordonnance drsquoun meacutedecin qui pourra eacuteventuellement prescrire un test de Charge virale VIH Attention les tests de deacutepistage ne permettent une deacutetection des anticorps anti VIH dans le sang qursquoagrave partir de la 6e semaine de contamination Il faut donc attendre 6 semaines apregraves un rapport non proteacutegeacute pour savoir si lrsquoon a eacuteteacute infecteacute et il est donc impeacuteratif de se proteacuteger durant cette peacuteriode drsquoincertitude

Le SIUMPPS est composeacute drsquoeacutequipes pluridisciplinaires (infirmiegraveres meacutedecins psychologues et secreacutetaires) agrave la disposition des eacutetudiants Ce service assure un accueil permanent et personnaliseacute des eacutetudiants qui souhaitent demander conseil controcircler leur eacutetat vaccinal obtenir un certificat meacutedical etc Il propose eacutegalement quelques consultations speacutecialiseacutees (nutrition tabac) des consultations psychologiques45 rue des saints-pegraveres paris 6e

Teacutel 01 42 86 38 74 wwwsiumppsuniv-paris5fr

Les centres de deacutepistage anonyme et gratuit existent dans Paris Ils permettent agrave toute personne de savoir si elle est atteinte par le VIH lrsquoheacutepatite B ou C Certains CDAG sont aussi des Centres drsquoInformation de Deacutepistage et de Diagnostic des Infections Sexuellement Transmissibles (CIDDIST) on y deacutepiste des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) plus speacutecifiques

Liste des centres de deacutepistage anonyme et gratuit agrave Paris

1 Centre Croix-Rouge Franccedilaise 43 rue de Valois - Paris 1er Teacutel 01 42 97 48 29 meacutetro Palais Royal-Museacutee du Louvre (lignes 1 7) Bourse (ligne 3)Bus 48Entreacutee porte vitreacutee agrave cocircteacute de la porte de lrsquoimmeuble Deacutepistage UNIQUEMENT sur RDV

2 Centre Meacutedico-Social municipal Figuier2 rue du Figuier - Paris 4e Teacutel 01 49 96 62 70 meacutetro Saint Paul (ligne 1) Pont Marie (ligne 7) - Bus 67 3 Hocircpital Cochin-Tarnier (AP-HP) 89 rue drsquoAssas - Paris 6e (1er eacutetage) Teacutel 01 58 41 18 17 meacutetro Notre Dame des Champs (ligne 12) - RER B Port Royal - Bus 83

4 Hocircpital Fernand Widal (AP-HP) 200 rue du Faubourg Saint Denis - Paris 10e Secteur Bleu Galerie de gauche Porte 3 Teacutel 01 40 05 43 75 meacutetro Gare du Nord (lignes 4 5) La Chapelle (ligne 2) RER B D Gare du Nord - Bus 32

5 Hocircpital Saint-Louis (AP-HP) 42 rue Bichat - Paris 10e Bacirctiment Lailler accessible par la rue sans entrer dans lrsquohocircpital Teacutel 01 42 49 99 24 ou 01 42 49 42 05 (attention beaucoup drsquoaffluence)meacutetro Reacutepublique (lignes 3 5 8 9 11) Goncourt (ligne 11) Colonel Fabien (ligne 2) Jacques Bonsergent (ligne 5)Bus 75

6 Hocircpital Saint-Antoine (AP-HP) 184 rue du Faubourg Saint Antoine - Paris 12e Secteur Jaune Bacirctiment de lrsquoHorloge 1er Sous-sol Porte 19 Teacutel 01 49 28 24 45meacutetro Reuilly-Diderot (lignes 1 8) Faidherbe-Chaligny (ligne 8)Bus 86

7 Hocircpital Pitieacute Salpeacutetriegravere (AP-HP) 47-83 boulevard de lrsquoHocircpital -Paris 13e Teacutel 01 42 16 10 53Autre entreacutee 52 boulevard Vincent Auriol (M1113125 6 Chevaleret) Bacirctiment de Meacutedecine meacutetro St Marcel (ligne 5) Gare drsquoAusterlitz (lignes 5 10) Chevaleret (ligne 6) - RER c Gare drsquoAusterlitz - Bus 91

8 Centre Meacutedico-Social municipal - CDAGCIDDIST Ridder 3 rue de Ridder - Paris 14e Teacutel 01 58 14 30 30 meacutetro Plaisance (ligne 13) - Bus 62

9 Institut Alfred Fournier25 boulevard Saint-Jacques - Paris 14e Teacutel 01 40 78 26 0071meacutetro Saint-Jacques (ligne 6) Glaciegravere (ligne 6)RER B Denfert-Rochereau - Bus 216

10 Hocircpital Bichat (AP-HP) 46 rue Henri Huchard - Paris 18e Secteur Claude Bernard en direction de la Materniteacute en bas de la passerelle agrave gauche Teacutel 01 40 25 84 34 meacutetro Porte de Saint-Ouen (ligne 13) - Bus 81 - PC2

11 Centre Meacutedico-social municipal - CDAGCIDDIST Belleville 218 rue de Belleville - Paris 20e Teacutel 01 40 33 52 00 meacutetro Teacuteleacutegraphe (ligne 11) Place des Fecirctes (lignes 7bis 11) - Bus 60

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pLAn DE pARis DEs cEnTREs DE DeacutepisTAgE AnonymE ET gRATuiT

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Actif santeacutePermettre aux personnes drsquoecirctre acteur de leur santeacute et de la santeacute109 rue Orfila - 75020 ParisTeacutel 09 50 796 160wwwactif-santeorg Actions traitementsMieux informer pour ecirctre mieux soigneacute190 bd de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 43 67 66 00wwwactions-traitementsorgEmail atactions-traitementsorg

Act Up-ParisAssociation de lutte contre le sida dans la rue dans les meacutedias et dans les institutions Cofondatrice de sidactionBp 287 ndash 75011 Paris Teacutel 01 49 29 44 75wwwactupparisorgEmail actupactupparisorg

ArcatAccompagner orienter preacutevenir informer94-102 rue de Buzenval - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 29 29wwwarcat-santeorgEmail infoarcat-santeorg AIDESFaire avancer la lutte contre le sida crsquoest faire avancer la socieacuteteacute toute entiegravere Teacutel 0805 160 011 (gratuit depuis un poste fixe)wwwaidesorg

Diagonale idfPreacutevenir accompagner heacuteberger creacuteer des solidariteacutes20 avenue de la Terrasse - 91260 Juvisy-sur-OrgeTeacutel 01 69 24 85 60wwwdiagonale-idforgEmail diagonaleidfwanadoofr

Habitat et soinsFavoriser lrsquoaccegraves aux soins et au logement de personnes en situation preacutecaire379 avenue du Preacutesident Wilson - 93210 Saint-DenisTeacutel 01 55 87 55 55wwwgroupe-sosorgEmail soshetsasosorg Hf preacuteventionPreacutevention et sensibilisation sur le VIH et les ISTInstitut de la promotion de la santeacute 3 place de la mairie - 78190 TrappesTeacutel 09 53 84 98 33wwwhf-preventioncomEmail contacthf-preventioncom

Le kiosque infos sida et toxicomaniePreacutevention information orientation sida IST toxicomanie36 rue Geoffroy lrsquoAsnier - 75004 ParisTeacutel 01 44 78 00 00wwwlekiosqueorgEmail infolekiosqueorg

Sida info serviceInformation soutien eacutecoute orientation190 boulevard de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 16 16wwwsida-info-serviceorg

Sidaction Agit sur tous les fronts de la lutte contre le sida 228 rue du Faubourg Saint-Martin - 75010 ParisTeacutel 01 53 26 45 55wwwsidactionorgEmail sidactionsidactionorg

Solidariteacute sidaAider Preacutevenir Deacutefendre16 bis avenue Parmentier - 75011 ParisTeacutel 01 53 10 22 22Email infosolidarite-sidaorg

Centre reacutegional drsquoinformation et de preacutevention du sida (Crips) Icircle de FranceAccueil documentation et formation de toutes personnes en ques-tionnement par rapport au VIHsida ou aux infections14 rue Maublanc - 75015 Paris Teacutel 01 56 80 33 33Email infolecripsnet

Sites web drsquoinformation

VIHorgSite drsquoinformations de deacutebats drsquoeacutechanges au service de la lutte contre le sidawwwvihorg

Sida Info PlusEspace drsquoinformation et drsquoeacutechange pour les seacuteropositifswwwsidainfoplusfr

Les ASSOCIATIONS

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Les Cahiers de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes sont eacutediteacutes par LrsquoUniversiteacute Paris Descartes

Directeur de la publication bull Freacutedeacuteric Dardel

Responsables scientifiques bull Yves Charbitbull Anne Hosmalinbull Christine Rouzioux

Reacutedaction en chef bull Pierre-Yves Clausse bull Alice Tschudy

Coordination bull Brigitte Brohard

Maquette bull Agence Avril

Version numeacuterique bull Virgile Delacirctre

Iconographie bull Photothegraveque Universiteacute

Paris Descartesbull Fotoliabull Institut Pasteur

bull Groupe Institut Cochin Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Huguette amp Prosperbull Mairie de Paris--------------------------------------bull Steacutephane Abriolbull Clarisse Berlioz-Torentbull Marina Cavazzana-Calvobull Yves Charbitbull Odile Launaybull Lisa Haydenbull Anne Hosmalinbull Bibia Pavard bull Leiumlla Perieacutebull Bruno Sargueilbull Carine Tisneacutebull Michaeumll Valente

Ont collaboreacute agrave ce numeacutero institut cochin bull Eacutequipe Cytokines

et infections virales

bull Eacutequipe Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Eacutequipe Interactions hocircte-virus

bull Eacutequipe Interfeacuterence moleacuteculaire entre le virus et la cellule

bull Eacutequipe Phagocytose et invasion bacteacuterienne

bull Eacutequipe Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques

bull Eacutequipe Virus et trafic intracellulaire

Hocircpital necker bull Deacutepartement

de biotheacuterapie bull Eacutequipe Infections agrave VIH

Reacuteservoirs Pharmacologie des Antireacutetroviraux et Preacutevention de la Transmission Megravere Enfant

centre universitaire des saints-pegraveresbull Centre de recherche

sur les liens sociaux (CERLIS)

bull Eacutequipe Chimie amp Biologie Nucleacuteos(t)ides et Immunologie pour la Theacuterapie

bull Eacutequipe Reacutegulation de la Transcription et Maladies Geacuteneacutetiques

bull Institut Droit et Santeacute (IDS)

bull Institut de Recherche sur les Vaccins et lrsquoImmunotheacuterapie des cancers et du sida

bull Service Interuniversitaire de meacutedecine preacuteventive (SIUMPPS)

Faculteacute des sciences pharmaceutiques et Biologiques bull Eacutequipe Meacutecanismes

moleacuteculaires de lrsquoinitiation de la traduction

bull Eacutequipe Structure des ARN interactions et anti-infectieux

centre drsquoinvestigation clinique de vaccinologie cochin pasteur

centre population et Deacuteveloppement (cEpED)

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21Observation de cellules au microscopecopy Virgile Delacirctre I Service Communication I Photothegraveque Universiteacute Paris Descartes

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Les recherches meneacutees au CEPED sur le VIH concernent les dimensions sociales de lrsquoeacutepideacutemie qui sont agrave prendre en compte tant au niveau de la preacutevention que de lrsquoaccegraves au deacutepistage et de la prise en charge de la maladie Cette prise en compte des aspects sociaux qui existe pour toute question de santeacute est capitale dans le cas du sida maladie stigmatiseacutee qui touche des ressorts sociaux aussi sensibles Nos projets de recherche mobilisent diffeacuterentes sciences sociales anthropologie sociologie deacutemographie pour analyser et deacutecrypter la complexiteacute des contextes sociaux et familiaux qui conditionnent les comportements

Nous interrogeons en particulier parmi les ressorts sociaux en jeu dans la preacutevention et la prise en charge de la maladie les relations de genre les relations conjugales et familiales lrsquoappartenance agrave une cateacutegorie sociale stigmatiseacutee ou minoritaire (ex homosexuels au Seacuteneacutegal) la reconfiguration des reacuteseaux sociaux professionnels ou familiaux lors de la migration qui peut conduire agrave des situations de vulneacuterabiliteacute (ex migrants subsahariens en France)

Les interactions entre relations de genre et risques lieacutes au sida si elles preacutesentent certaines constantes varient cependant fortement drsquoun contexte culturel agrave lrsquoautre A travers lrsquoeacutetude de contextes eacutepideacutemiques sanitaires et socieacutetaux divers les travaux meneacutes au sein du CEPED srsquointeacuteressent agrave la place des relations de genre dans la gestion des risques drsquoinfection par le VIH dans la sexualiteacute qursquoelle soit conjugale ou extra conjugale heacuteteacuterosexuelle ou homosexuelle et dans la gestion des risques de transmission du VIH via la procreacuteation Le CEPED deacuteveloppe des recherches sur le VIH en Afrique (Cocircte drsquoIvoire Seacuteneacutegal Afrique du Sud Cameroun) et en Asie (Thaiumllande Viecirct Nam) mais aussi dans les territoires franccedilais drsquoAmeacuterique ou aupregraves des migrants africains vivant en France ce qui permet drsquoexplorer lrsquoeacutevolution des rapports de genre et de ses interactions avec les risques du sida dans un contexte de migration Eacutemerge en particulier de notre reacuteflexion la question des formes de conjugaliteacute mobiliseacutees par lrsquoeacutepideacutemie de VIH Cette conjugaliteacute qui ne relegraveve que partiellement du registre sociologique plus conventionnel en termes de groupe familial ou de couple correspond deacutesormais agrave une eacutechelle suppleacutementaire dans la compreacutehension des instances imbriqueacutees (individus famille lignage communauteacute nation etc) qui conditionnent les choix sanitaires et reproductifs Reposant sur une fluiditeacute sociologique plus forte dans les arrangements familiaux que dans les institutions traditionnelles comme la parenteacute qui structurent les socieacuteteacutes du Sud cette notion de conjugaliteacute joue un rocircle deacutecisif dans les deacutecisions theacuterapeutiques comme le deacutepistage ou dans les strateacutegies reproductives et notamment parmi les jeunes adultes Elle pose eacutegalement des questions nouvelles de ciblage pour les politiques de santeacute

Les apprOcHes SOCIO-CULTURELLES DE LrsquoEacutePIDEacuteMIE

yVEs cHARBiT DiREcTEuR Du cEnTRE

popuLATion amp DeacuteVELoppEmEnT ET pRoFEssEuR

DE DeacutemogRApHiEYves Charbit

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LEs REcHERcHEs Au cEpED Dans lrsquoensemble le panorama mondial de lrsquoaccegraves aux soins est marqueacute par des formes prononceacutees drsquoineacutegaliteacutes internationales mais eacutegalement par des formes de discrimination locales notamment en matiegravere de genre Toutefois agrave la diffeacuterence des situations plus anciennes caracteacuteriseacutees par un fort enclavement des pays du Sud et un relatif isolement geacuteographique des questions de deacuteveloppement au sein drsquoensembles sous-reacutegionaux les derniegraveres deacutecennies pointent vers une ouverture progressive mais sans eacutequivalent historique agrave la circulation des personnes des ideacutees et des techniques dans un contexte domineacute par lrsquoeacutelargissement des meacutecanismes de reacutegulation de marcheacute Patients techniques virus et normes sont aujourdrsquohui beaucoup plus mobiles que par le passeacute

Lrsquoaccroissement des eacutechanges lieacute tout autant agrave la circulation migratoire qursquoaux nouvelles technologies de communication aboutit agrave un deacutecloisonnement graduel des espaces sanitaires agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacuteduisant lrsquoeacutecart proprement socioeacuteconomique qui seacutepare les pays deacuteveloppeacutes du reste du monde Pour les sciences sociales cette confrontation reacutecente entre socieacuteteacutes traditionnelles et nouvelles opportuniteacutes et contraintes sanitaires offre au passage un champ drsquoeacutetude privileacutegieacute pour observer la plasticiteacute des systegravemes sociaux et leur capaciteacute variable drsquoadaptation aux changements technologiques ou sanitaires

Nos recherches suivent eacutetroitement lrsquoactualiteacute de la lutte contre le sida actuellement nous sommes engageacutes dans les probleacutematiques de laquo When to treat raquo et de laquo Treatment as prevention raquo Nous examinons en Cocircte drsquoIvoire les effets sociaux que pourraient avoir un deacutepistage geacuteneacuteraliseacute et une mise sous traitement preacutecoce qui sont envisageacutes par lrsquoOMS comme un possible moyen drsquoendiguer la pandeacutemie En Afrique du Sud nous participons au vaste projet de recherche TasP qui vise agrave eacutevaluer lrsquoeffet drsquoun programme combinant deacutepistage geacuteneacuteraliseacute et reacutepeacuteteacute et mise sous traitement preacutecoce sur lrsquoincidence du VIH en population

La plupart des recherches sont meneacutees en relation eacutetroite avec des eacutequipes biomeacutedicales dans un constant souci de dialogue sciences socialessciences biomeacutedicales Les eacutetudes de cohortes que certaines enquecirctes ont permis de mettre en place sont un outil privileacutegieacute pour cet exercice mais le tregraves fort ancrage local dont beacuteneacuteficient les eacutequipes par exemple en Cocircte drsquoIvoire et en Thaiumllande permettent aussi drsquoenvisager des renouvellements meacutethodologiques des opeacuterations agrave lrsquoinitiative des eacutequipes partenaires Cette collaboration entre sciences sociales et sciences biomeacutedicales permet drsquoenrichir la panoplie classique de la santeacute publique ou de lrsquoeacutepideacutemiologie en apportant les outils meacutethodologiques speacutecifiques aux sciences sociales analyses qualitatives approfondies ou recueil de donneacutees biographiques qui explorent les histoires des individus mais aussi drsquoinvestiguer la probleacutematique de la mesure des pheacutenomegravenes en population geacuteneacuterale et ses variations spatiales

LEs DimEnsions sociALEs DE LA pReacuteVEnTion Cet axe de recherche se divise en 4 projets

Projet Elihos eacutevaluer les interventions aupregraves des homosexuels masculins au seacuteneacutegalCette eacutetude avait pour objectif drsquoeacutevaluer lrsquoimpact des interventions en cours aupregraves des populations homosexuelles au Seacuteneacutegal afin de mieux orienter les politiques publiques et priveacutees drsquointerventions sanitaires et sociales partenaires Division ISTsida Seacuteneacutegal CHU Le Dantec Universiteacute Cheich Anta DiopFinancement ANRS

Examen meacutedical agrave Dakarcopy IRD

Recherche sur le sida en AfriqueMichel Dukhan I copy IRD

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Projet Prenahtest preacutevention en couplePlus de 25 millions de nouvelles infections par le VIH sont survenues dans le monde en 2012 et la preacutevention demeure une prioriteacute absolue dans la lutte contre la pandeacutemie mecircme agrave lrsquoegravere des traitements antireacutetroviraux Lrsquoobjectif suivi eacutetait drsquoeacutevaluer la faisabiliteacute et lrsquoimpact drsquoune intervention de conseil preacutenatal du VIH orienteacute vers le couple sur la freacutequence du deacutepistage du partenaire et du conseil de couple et sur les comportements sexuels de reproduction et de preacutevention du VIHpartenaires ISPED Inserm Centre Pasteur Cameroun PRAYAS Inde CENISMI Reacutepublique Dominicaine MCCU GeacuteorgieFinancement ANRS EGPAF

Projet Parcours Lrsquoeacutetude srsquointitule Parcours car il srsquoagit de prendre en compte la maladie dans les diffeacuterentes eacutetapes drsquoun parcours de vie (comment et pourquoi on est exposeacute au risque drsquoecirctre infecteacute la deacutecouverte de son infection puis la vie avec la maladie) eacutegalement marqueacutees par une expeacuterience de migration Il srsquoagit drsquoune grande enquecircte en Ile-de-France aupregraves des migrants drsquoAfrique sub-saharienne qui a pour objectifs de caracteacuteriser les besoins de santeacute et drsquoameacuteliorer les strateacutegies de preacutevention de deacutepistages et de prise en charge dans le domaine de lrsquoinfection VIH et de lrsquoheacutepatite Bpartenaires CESP Inserm INPES Ined RAAC sida AIDES FORIM COMEDE Hocircpital CochinFinancement ANRS

Projet TaSP Le traitement antireacutetroviral comme moyen de preacuteventionCette eacutetude srsquoappuie sur lrsquohypothegravese selon laquelle le deacutepistage VIH de tous les membres drsquoune communauteacute suivi de la mise sous traitement immeacutediat de tous les individus infecteacutes par le VIH quel que soit leur statut immunologique ou clinique preacuteviendrait la transmission du VIH Le projet TasP est un essai randomiseacute en grappes conduit en Afrique du Sud (KwaZulu-Natal) visant agrave estimer directement lrsquoimpact du traitement antireacutetroviral initieacute immeacutediatement apregraves le diagnostic de lrsquoinfection par le VIH et quel que soit le niveau de CD4 des patients non encore eacuteligibles au traitement ARV sur lrsquoincidence de nouvelles infections VIH dans la population geacuteneacuterale de la mecircme reacutegionpartenaires Africa Center for Health and Population Studies ISPED Inserm CESP Inserm SE4S Inserm IRD EA 3620 Paris Descartes Hocircpitaux Universitaires de Genegraveve Massachusets General HospitalFinancement ANRS

Parcours de vie eT saNTEacute cHeZ Les MiGraNTs oriGiNaires drsquoafrique subsaHarieNNe vivaNT eN iLe-de-fraNce

wwwparcours-sante-migrationcom

Une eacutetUde actUellement dans ce centre de santeacute

eacutetUde anonyme et confidentielle

lrsquoeacutetUde noUs concerne toUtes et toUs

Pour ameacuteliorer la santeacute

soins et accomPaGnement

Preacutevention

lUtte contre

lrsquoexclUsion

DimEnsions sociALEs DE LA pRisE En cHARgE DEs mALADEs ET pERsonnEs ATTEinTEs

pRisE En cHARgE ET TRAiTEmEnTs

Projet Living with Antiretrovirals (LIWA)En collaboration avec des chercheurs de lrsquoINED de Chiang Mai University et de lrsquoIRD une eacutetude a eacuteteacute meneacutee en Thaiumllande du Nord sur lrsquoimpact des antireacutetroviraux sur la vie des adultes infecteacutes leur famille leur communauteacute et le systegraveme de santeacuteUne enquecircte biographique a eacuteteacute effectueacutee aupregraves de patients infecteacutes par le VIHsida pour explorer lrsquohistoire familiale reacutesidentielle eacuteducative leurs projets drsquoavenir et leurs reacuteseaux sociaux Lrsquoenquecircte recueille eacutegalement la situation financiegravere des patients les sources de soutien financier la couverture meacutedicale lrsquohistoire meacutedicale deacutetailleacutee y compris le statut immunologique et virologique lrsquoobservance aux traitements (prise reacuteguliegravere et adeacutequate du traitement) les effets secondaires lrsquohistoire de lrsquoinfection agrave VIH (mode de contamination) et de sa deacutecouverte lrsquoannonce du reacutesultat du test la vie affective et sexuelle ainsi que les problegravemes de discrimination partenaires Chiang Mai University INED IRD 174Financement Oxfam GB ANRS

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Projet Teens Living With Antiretrovirals (TEEWA) Gracircce aux progregraves meacutedicaux et aux traitements antireacutetroviraux les enfants infecteacutes agrave la naissance survivent agrave la maladie et peuvent deacutesormais parvenir agrave lrsquoacircge adulte Cependant si la mortaliteacute des patients sous antireacutetroviraux srsquoest effondreacutee elle reste eacuteleveacutee chez les adolescents Lrsquoapproche biographique a eacutegalement eacuteteacute utiliseacutee pour reconstituer les trajectoires de vie des adolescents Neacuteanmoins la vie des adolescents eacutetant souvent eacutemailleacutee de lourds traumatismes (maladie et deacutecegraves de lrsquoun ou des deux parents problegravemes de santeacute tregraves seacutevegraveres expeacuteriences de discrimination) la reconstitution de leurs trajectoires de vie est faite non pas aupregraves des adolescents mais aupregraves des parents ou des tuteurs (care-givers) Lrsquoenquecircte recueille en plus des informations sur lrsquohistoire de la maladie de lrsquoenfant les circonstances de deacutecouverte du diagnostic la reacuteveacutelation du diagnostic agrave lrsquoenfant les problegravemes de discrimination et les problegravemes relationnels des tuteurs avec leurs adolescentspartenaires Chiang Mai University INED IRD 174Financement Oxfam GB sidaction

Projet Temprano social Conseacutequences sociales et comportementales drsquoune mise sous traitement ARV tregraves preacutecoce des patients VIH dans lrsquoessai Temprano Cocircte drsquoIvoireLe projet Temprano social srsquoappuie sur un dispositif de recherche existant lrsquoessai clinique randomiseacute Temprano reacutealiseacute en Cocircte drsquoIvoire pour caracteacuteriser le retentissement drsquoun traitement preacutecoce dans toutes les dimensions de la vie sociale Au sein de cet essai clinique il srsquoagit de comparer les effets dans la sphegravere sociale familiale et conjugale drsquoun traitement antireacutetroviral (ARV) tregraves preacutecoce (agrave partir de 800 CD4mm3) par rapport agrave une mise sous traitement selon les recommandations de lrsquoOMS (350 CD4mm3) Ce projet associe ainsi lrsquoeacutequipe PAC-CI qui conduit lrsquoessai clinique Temprano et des eacutequipes de sciences sociales de la santeacute en France (CEPED Inserm CESP) et en Cocircte drsquoIvoire (ENSEA) partenaires ENSEA Cocircte drsquoIvoire PAC CI Cocircte drsquoIvoire ISPED Inserm CESP InsermFinancement ANRS

Projet Parcours volet qualitatif laquo Relations soignants-soigneacutes et prise en charge des patients neacutes en Afrique subsaharienne vivant avec le VIH ou le VHB en France raquo En France la part des populations neacutees en Afrique subsaharienne parmi les personnes vivant avec le VIH ou avec une heacutepatite B est importante Lrsquoobjectif de cette eacutetude est drsquoanalyser les modes de construction de la relation meacutedecin-malade pour le VIH et pour le VHB deux infections chroniques dont la prise en charge meacutedicale et sociale diffegravere sensiblement Il srsquoagit notamment drsquoeacutetudier lrsquoimpact de la preacutecariteacute administrative sur les attitudes et attentes des patients vis-agrave-vis des soignants la compreacutehension qursquoont les patients de la maladie des traitements et leurs attitudes vis-agrave-vis du suivi meacutedical et de lrsquoobservance les adaptations des pratiques professionnelles agrave la prise en charge des malades eacutetrangers la place des soignants dans les reacuteseaux de soutien des patientspartenaires CESP Inserm INPES Ined RAAC sida AIDES FORIM COMEDE Hocircpital CochinFinancement ANRS

Lutte contre le sidaMarianne Donnat I copy IRD

Lutte contre le sida en ThaiumllandeMichael Wadleigh I copy PHPT-IRD

Affichage en Afrique du SudElisabeth Deliry Antheaume I copy IRD

Campagne de preacutevention meneacutee par les clubs jeunes IRD sur le terrainMaurice Fay I copy IRD

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FEmmEs ViH ET pRocReacuteATion

Travaux de thegraveses en cours sur cette theacutematique

Rupture de la prise en charge des adultes VIH au MaliBien qursquoun suivi meacutedical reacutegulier et durable des Personnes Vivant avec le VIH (P V V I H) soit neacutecessaire pour surveiller lrsquoeacutevolution de la maladie et adapter les traitements certaines drsquoentre elles cessent ce suivi pendant plusieurs mois voire plusieurs anneacutees conseacutecutives Elles mettent ainsi en peacuteril la stabiliteacute de leur eacutetat de santeacute et le succegraves des traitements agrave venir Ce constat amegravene agrave proposer une approche compreacutehensive des ruptures de suivi meacutedical des P V V I H visant agrave identifier et analyser les conditions de production de ces ruptures Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude de terrain conduite en milieu hospitalier et associatif agrave Kayes au Mali aupregraves de P V V I H ayant cesseacute le suivi meacutedical de leur infection agrave un moment donneacute de soignants et acteurs associatifs impliqueacutes dans la prise en charge des P V V I H Les reacutesultats amegravenent agrave concilier trois niveaux drsquoanalyse intrinsegravequement lieacutes individuel relationnel et organisationnel seacuteverine carillon

Prise en charge du VIH dans les entreprises en Cocircte drsquoIvoire En Cocircte drsquoIvoire un pays agrave eacutepideacutemie geacuteneacuteraliseacutee (47 de la population est seacuteropositive ndash estimation 2005) seulement 29 des personnes eacuteligibles au traitement en beacuteneacuteficient (2009) alors mecircme que la gratuiteacute des traitements antireacutetroviraux est en place depuis 2008 Cette difficulteacute agrave atteindre une prise en charge universelle tient agrave plusieurs facteurs tant au niveau de lrsquooffre (manque de moyens et dysfonctionnement structurel du service de santeacute publique coordination drsquoune multipliciteacute drsquoacteurs nationaux et internationaux) que du cocircteacute de la demande (ignorance du statut seacuterologique estimeacute agrave 60 ) Crsquoest dans ce contexte que des entreprises priveacutees se sont lanceacutees dans la lutte contre le VIHsida afin de palier au manque de reacuteponse suffisamment forte des acteurs publics Cette recherche analyse la maniegravere dont les grandes entreprises priveacutees repreacutesentent agrave la fois un cadre privileacutegieacute ougrave se mettent en place des strateacutegies innovantes notamment en matiegravere de deacutepistage universel et de prise en charge preacutecoce tout en eacutetant un lieu fortement marqueacute par le risque de rupture de confidentialiteacute et de discrimination envers les personnes vivant avec le VIH Anne Bekelynck

Habilitation agrave Diriger des Recherches

Prise en charge des patients VIH par la famille au Viecirct-Nam Lrsquohypothegravese centrale examineacutee et valideacutee dans le cadre de ce projet est que la famille joue un rocircle structurant des pratiques et attitudes en tant que recours social et sanitaire en relation avec deux autres ensembles drsquoinstitutions dont la place est deacuteterminante dans la lutte contre le VIHsida le secteur sanitaire et les infrastructures communautaires Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude cas-teacutemoin originale en 2006 et 2008 dans la ville de Halong et la commune rurale de Docircng Triecircu A travers de multiples aspects lrsquoeacutepideacutemie VIHsida apparaicirct comme un reacuteveacutelateur des liens familiaux et sociaux en mecircme temps qursquoun moteur de leur eacutevolution dans un contexte de restructuration du secteur sanitaire de deacuteveloppement des associations et de changement des normes favoriseacutes par les reacuteformes du renouveau meneacutees au cours de ces trois derniegraveres deacutecennies myriam de Loenzien

Procreacuteation et VIH dans les territoires franccedilais drsquoAmeacuterique Guadeloupe Guyane Martinique Saint-MartinLrsquoeacutepideacutemie du VIH dans les deacutepartements franccedilais drsquoAmeacuterique (DFA) et la commune de Saint-Martin se caracteacuterise par des taux drsquoincidence six fois supeacuterieurs agrave ceux de la meacutetropole et une transmission heacuteteacuterosexuelle importante - les femmes y repreacutesentent pregraves de la moitieacute des personnes infecteacutees Lrsquoeacutetude avait pour objectif drsquoanalyser les processus de deacutecision de veacutecu et de prise en charge de la procreacuteation pour les femmes vivant avec le VIHsida dans quatre territoires franccedilais de la Caraiumlbe (Guyane Saint-Martin Guadeloupe Martinique) Elle a eacuteteacute reacutealiseacutee par entretiens semi-directifs et observations aupregraves de 41 femmes concerneacutees par la materniteacute (enceintes en deacutesir de grossesse ou ayant eu au moins un enfant depuis leur deacutepistage) et de 94 professionnels de la santeacute et du social qui les prennent en charge Lrsquoanalyse a porteacute sur lrsquooffre de soins les repreacutesentations et les pratiques des femmes et celles des professionnels partenaires LISST CNRSFinancement ANRS Fondation de France

Thegravese sur cette theacutematique

LrsquoEngAgEmEnT AssociATiF DEs FEmmEs DrsquoAFRiquE suBsAHARiEnnE FAcE Au ViH En FRAncE

Cette thegravese srsquointeacuteresse agrave lrsquoengagement asso-ciatif des femmes drsquoAfrique Subsaharienne face au VIH en France Les objectifs sont ici de comprendre comment la mobilisation collective drsquoexpeacuteriences individuelles du VIH en contexte de migration peut traduire une forme ineacutedite drsquoengagement social et politique ndash individuel et collectif ndash dans une socieacuteteacute drsquoaccueil chargeacutee de repreacutesentations colonialistes de lrsquoalteacuteriteacute Elle vise eacutegalement agrave comprendre comment cette mobilisation favorise une revalorisation pour les autres et pour soi de la position des femmes engageacutees face au VIH au sein des systegravemes de genre et sociaux agrave lrsquoœuvre dans les communau-teacutes drsquoorigine et dans la socieacuteteacute drsquoaccueil marjorie gerbier-Aublanc

pour plus de deacutetails sur ces projets voir wwwcepedorg

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Liste des contributeurs du cEpED agrave ces diffeacuterentes recherches Anne Bekelynk Seacuteverine Carillon Myriam de Loenzien Annabel Desgreacutees du Loucirc Marjorie Gerbier-Aublanc Joseph Larmarange Sophie Lecoeur Heacutelegravene Lepinay Joanna Orne-Gliemann Julie Pannetier Veacuteronique Petit Dolores PouretteLutte contre le sida en Thaiumllande

Gonzague Jourdain I copy IRD

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LE RocircLE mAJEuR DEs AssociATions DE pATiEnTs Les patients experts sont concerneacutes par des pathologies diverses (myopathies diabegravete cancers) mais ce travail qui porte plus particuliegraverement sur le VIH a pour hypothegravese que les associations de lutte contre le sida ont eu un rocircle moteur dans la reconnaissance drsquoune expertise profane des malades agrave partir des anneacutees 1980 Les connaissances meacutedicales au deacutepart tregraves limiteacutees sur cette nouvelle eacutepideacutemie expliquent la place importante laisseacutee au veacutecu des personnes concerneacutees Degraves le deacutebut des anneacutees 1980 des associations se sont creacuteeacutees en Ameacuterique du Nord puis en Europe pour fournir un soutien aux personnes concerneacutees attirer lrsquoattention publiquement sur leur situation et deacutefendre puis promouvoir leurs droits Ces associations sont le lieu de la collectivisation drsquoexpeacuteriences individuelles et

LrsquoAPPORT DES ASSOCIATIONS DANS LA LUTTE CONTRE LE SIDALA RECONNAISSANCEDrsquoUN PATIENT ExPERT

Les recherches sur le sida inteacuteressent les sciences sociales et le droit dans la mesure ougrave lrsquoeacutepideacutemie interroge la prise en charge des malades par les socieacuteteacutes et met les deacutemocraties au deacutefi des ineacutegaliteacutes et des discriminations En trente ans lrsquoimage des malades a beaucoup changeacute et les droits des patients se sont affirmeacutes La recherche reacutealiseacutee agrave lrsquoInstitut Droit et Santeacute de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes porte sur ces eacutevolutions majeures et sur la notion de laquo patient expert raquo Son objectif est de reacutefleacutechir agrave cette notion agrave partir drsquoun travail sur archives drsquoune enquecircte par entretiens et drsquoune analyse de textes de lois

laquo Le patient expert raquo est une figure aux contours encore flous et dont la deacutefinition nrsquoest pas stabiliseacutee Elle renvoie geacuteneacuteralement aux personnes concerneacutees par une pathologie chronique qui par leur expeacuterience de la maladie ont accumuleacute un savoir qui leur permet de devenir acteurs dans leur relation aux soins et au systegraveme de santeacute Devenir acteur cela veut dire par exemple ecirctre un interlocuteur pris en compte par les professionnels de santeacute prendre en charge des formations dans des programmes drsquoeacuteducation theacuterapeutique ou encore devenir repreacutesentant des usagers dans diverses instances locales de gouvernance de santeacute laquo Le patient expert raquo est ainsi devenu un nouvel enjeu des politiques publiques et une figure reconnue juridiquement En effet lrsquoexpertise individuelle et collective des patients relegraveve aujourdrsquohui des droits des malades et usagers du systegraveme de santeacute consacreacutes par la loi du 4 mars 2002

Cette recherche est reacutealiseacutee en partenariat avec lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida gracircce agrave un financement du programme PICRI (partenariat institution-citoyens pour la recherche et

lrsquoinnovation) de la reacutegion Ile-de-France

BiBiA pAVARD DocTEuRE En HisToiRE posT-DocToRAnTE agrave LrsquoinsTiTuT DRoiT ET sAnTeacute uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs

Bibia Pavard

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de production drsquoun savoir sur la maladie qui se construit lors de la rencontre entre les patients et les professionnels de santeacute (engageacutes ou non dans les associations) Leurs actions appuyeacutees sur de reacuteelles compeacutetences conduisent agrave des transformations de la loi Du point de vue de la recherche scientifique lrsquoimplication des associations de patients dans la deacutefinition des protocoles drsquoessais theacuterapeutiques au deacutebut des anneacutees 1990 aux Eacutetats-Unis puis en France constitue une rupture drsquoimportance Le groupe sur les traitements et la recherche theacuterapeutique aussi appeleacute groupe TRT-5 creacuteeacute en 1992 par plusieurs associations a ainsi contribueacute agrave la reacuteglementation des autorisations temporaires drsquoutilisations (Deacutecret n˚94-568 du 8 juillet 1994) qui rendent accessibles pour des pathologies rares et graves sur demande des meacutedicaments encore en phase drsquoessais cliniques et qui nrsquoont pas reccedilu drsquoautorisation de mise sur le marcheacute Des acteurs profanes sont donc parvenus agrave faire prendre en compte les besoins des malades dans la reacutegulation de la distribution des meacutedicaments

LEs ARcHiVEs DE LrsquoAssociATion AiDEsLa recherche se concentre sur le cas de lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida depuis sa creacuteation en 1984 A partir des archives de lrsquoassociation mais aussi des archives du ministegravere de la santeacute ou du Parlement il srsquoagit drsquoeacutetudier la maniegravere dont les savoirs profanes produits par lrsquoassociation sont pris en compte comme expertise et comment lrsquoexpertise associative contribue agrave lrsquoeacutemergence de la figure de patient expert Par exemple un des terrains drsquoaction de lrsquoassociation Aides est le droit comme moyen de deacutefendre les malades contre les discriminations mais aussi comme moyen de faire reconnaicirctre leur place dans le systegraveme de santeacute La reacuteponse aux problegravemes immeacutediats rencontreacutes par les personnes concerneacutees par le VIH-sida permet agrave lrsquoassociation de construire une compeacutetence sur les droits des malades qui est agrave la source de la production de textes geacuteneacuteraux destineacutes agrave modifier la loi Cette expertise juridique est reconnue au moment de la reacuteforme de lrsquohocircpital en 1995 un militant du groupe juridique de Aides est ainsi membre du Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere en tant qursquounique repreacutesentant des associations Cette reacuteforme est de plus une premiegravere eacutetape dans la prise en compte lrsquoexpertise des usagers dans le fonctionnement du systegraveme de santeacute agrave travers leur entreacutee dans les conseils drsquoadministration des hocircpitaux En outre la participation drsquoun repreacutesentant de Aides au Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere est agrave lrsquoorigine de la creacuteation du collectif interassociatif sur la santeacute qui repreacutesente une volonteacute drsquoallier associations de patients et associations de consommateurs dans lrsquoobjectif commun de deacutefendre les droits des usagers du systegraveme de santeacute Le collectif interassociatif sur la santeacute a ainsi un rocircle dans la genegravese de la loi du 4 mars 2002 qui consacre les droits individuels (digniteacute consentement eacuteclaireacute accegraves au dossier meacutedical etc) mais aussi collectifs des malades (notamment agrave travers la possibiliteacute pour les associations de patients de repreacutesenter les usagers dans diverses instances de gouvernance de la santeacute) Lrsquoeacutetude meneacutee a aussi pour objectif de mesurer comment ce nouveau droit de repreacutesentation des usagers a affecteacute les strateacutegies militantes des associations dans le domaine de la santeacute Qui sont ces repreacutesentants des patients et usagers Dans quelles instances lrsquoassociation Aides choisit-elle de srsquoinvestir Voit-on apparaicirctre des experts de lrsquoexpertise des patients

Histoire de AIDESCette association a eacuteteacute creacuteeacutee en 1984 agrave lrsquoinitiative de Daniel Defert agrave la suite du deacutecegraves de Michel Foucault Agrave cette eacutepoque pour le fondateur de lrsquoassociation la nouvelle eacutepideacutemie rend saillant un certain nombre drsquoenjeux lieacutes au savoir et au pouvoir dans la meacutedecine aux relations meacutedecins-malades profondeacutement asymeacutetriques et agrave la place des malades dans la socieacuteteacute une place peu consideacutereacutee Crsquoest drsquoautant plus vrai que le sida touche particuliegraverement au deacutepart des populations stigmatiseacutees socialement - les homosexuels les usagers de drogue et certaines populations migrantes ndash et rajoute un autre stigmate celui de la contagion Les rapports de domination dans la prise en charge de la maladie et les risques de discriminations lieacutes agrave lrsquoeacutepideacutemie sont forts Lrsquoassociation Aides a pour objectif de construire les ressources pour redonner un pouvoir de deacutecision et drsquoaction aux personnes concerneacutees par le VIH-sida Lrsquoassociation produit des connaissances et des compeacutetences agrave partir des malades et pour les malades agrave travers la publication de brochures drsquoouvrages de revues et souvent la tenue de permanences teacuteleacutephoniques de renseignements Comme Daniel Defert lrsquoa exprimeacute lors de la Ve

Confeacuterence internationale sur le sida agrave Montreacuteal en juin 1989 la lutte contre le sida fait eacutemerger laquo un nouveau reacuteformateur social le malade raquo alors mecircme que jusque-lagrave ce sont davantage les meacutedecins qui avaient œuvreacute comme reacuteformateurs sociaux

Ressources Institut Droit et Santeacute wwwinstitutdroitsantecomhomefrhtml Association Aides wwwaidesorg Groupe TRT5 wwwtrt-5org Collectif interassociatif sur la santeacute wwwlecissorg

copy Steacutephane Blot

30 1 France Allemagne Grande Bretagne Italie Espagne Portugal Belgique Suisse Roumanie Feacutedeacuteration de Russie Pays-Bas Suegravede Ukraine Turquie Maroc Irlande Grand Ducheacute du Luxembourg Principauteacute de Monaco Suisse Gregravece Italie Malte Danemark Finlande Islande Norvegravege Estonie Lettonie Lituanie Albanie Bosnie Herzeacutegovine Croatie Hongrie Maceacutedoine Pologne Reacutepublique Tchegraveque Serbie Monteacuteneacutegro Slovaquie Armeacutenie Bieacutelorussie Geacuteorgie Moldavie Algeacuterie Tunisie Israeumll Liban Egypte Iran

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La cOLLecTe drsquoObjeTs sUr LrsquoHISTOIRE ET LA MEacuteMOIRE DU SIDA

Le Museacutee des Civilisations de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee (MUCEM) est un museacutee de socieacuteteacute qui traite des grands problegravemes du contemporain Lrsquoeacutepideacutemie de sida par son extension constitue lrsquoun des problegravemes majeurs de notre socieacuteteacute plus de 40 millions de personnes sont seacuteropositives ou malades du sida dans le monde

Georges Henri Riviegravere le fondateur du museacutee national des Arts et Traditions Populaires dont le MUCEM prend la suite srsquoeacutetait assigneacute la tacircche de laquo donner la parole agrave ceux qui ne lrsquoavaient pas raquo Dans cet esprit le MUCEM accorde une place de choix aux exclus de notre socieacuteteacute Or le sida comme les eacutepideacutemies en geacuteneacuteral entraicircne des exclusions lieacutees agrave de mauvaises informations agrave la peur de la contamination mais aussi agrave la peur de ce qui est diffeacuterent Aussi parler du sida crsquoest parler des droits de lrsquohomme et des combats des malades pour ces droits (droits des femmes et des enfants droits des homosexuels bisexuels et transsexuels des migrants et des sans papiers des usagers de drogues des deacutetenus des prostitueacutes) Avec le sida ce sont les malades eux-mecircmes qui se sont battus (pour la premiegravere fois) pour participer aux congregraves scientifiques et aux deacutecisions qui les concernaient Il a sembleacute important que le museacutee en conserve les traces Le museacutee dans ce domaine comme dans drsquoautres a diffeacuterents rocircles

la conservation drsquoobjets fragiles que lrsquoon ne garde pas neacuteces-sairement

entretenir la meacutemoire des exclus dans une meacutemoire nationale et europeacuteenne

inciter agrave deacutebattre car le museacutee est bien sucircr un lieu de preacutesentation et drsquoexposition ougrave peuvent se deacuterouler des rencontres et des deacutebats

Que sont ces objets

Il y a environ 17 000 objets qui ont eacuteteacute collecteacutes en France et dans 49 pays de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee1 Par objets on entend aussi bien des affiches et cartes postales que des tee-shirts des enveloppes de preacuteservatifs des badges et pinrsquos des banderoles pancartes et tracts de manifestation des produits deacuteriveacutes (par exemple des stylos des tasses portant le ruban rouge) des brochures deacutepliants livres videacuteos CD On peut les classer en trois grandes cateacutegories

objets et documents lieacutes agrave lrsquoinformation et agrave la preacutevention objets et documents relatifs agrave la lutte contre lrsquoexclusion et agrave la

solidariteacute (ruban rouge Journeacutee mondiale de lutte contre le sida le 1er deacutecembre)

objets et documents relatifs aux revendications politiques pour les droits des malades Ils sont riches drsquoenseignements dans des domaines annexes agrave la maladie repreacutesentations de la diffeacuterence repreacutesentations du corps de la sexualiteacute et de la maladie rapport au risque ou encore la place des jeunes et des femmes dans la socieacuteteacute

sTeacutepHAnE ABRioLingeacuteniEuR DrsquoeacuteTuDEs Au cnRs

cERLis uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs mucEmSteacutephane Abriol

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Les fOrmaTiOns de LrsquoUniversiTEacute paris descarTes CONSACREacuteES AU VIH

Master infectiologie microbiologie virologie immunologie (IMVI)

Cohabiliteacute avec lrsquouniversiteacute Paris DiderotResponsables du diplocircme Catherine Fridman (option immunologie) Flore Rozenberg (option virologie) Xavier Nassif (option microbiologie)Cette mention vise agrave former des eacutetudiants scientifiques ingeacutenieurs et meacutedecins dans ces trois grandes speacutecialiteacutes en insistant sur la transversaliteacute des concepts et des approches Chaque speacutecialiteacute Recherche est organiseacutee de faccedilon relativement indeacutependante mais similaire avec des passerelles possibles et souhaiteacutees Un tronc commun par speacutecialiteacute drsquoune dureacutee de deux semaines est organiseacute en collaboration avec lrsquoInstitut Pasteur De nombreux deacuteboucheacutes existent dans la recherche publique et priveacutee ainsi que dans lrsquoenseignement supeacuterieur

Le Master 1er anneacutee est proposeacute soit sous forme drsquoun parcours santeacute reacuteserveacute aux eacutetudiants des filiegraveres santeacute (meacutedecine pharmacie odontologie et maiumleutique) soit sous forme drsquoun parcours scientifique du Master 1er anneacutee IMVI ouvert aux eacutetudiants issus de cursus scientifiques

DIU Prise en charge de lrsquoinfection par le VIH

Responsable du diplocircme Jean-Paul ViardEn raison de lrsquoeacutevolution tregraves rapide des connaissances des techniques et des traitements les praticiens doivent acqueacuterir ou reprendre les bases fondamentales neacutecessaires agrave la compreacutehension des meacutecanismes physiopathologiques du suivi virologique et des traitements de lrsquoinfection agrave VIH

DU Maladies auto-immunes et maladies systeacutemiques

Responsable du diplocircme Loiumlc GuillevinLrsquoobjectif est drsquoapporter aux meacutedecins biologistes pharmaciens une formation approfondie sur ces maladies peu enseigneacutees au cours du cursus eacuteleacutements pathogeacuteniques cliniques paracliniques et theacuterapeutiques neacutecessaires

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Les cOnseiLs dU service inTerUniversiTaire DE MEacuteDECINE PREacuteVENTIVE (SIUMPPS)

Comment se proteacuteger Mecircme srsquoil est difficile drsquoaborder la question du preacuteservatif avec son ou sa partenaire crsquoest pourtant le seul moyen de se proteacuteger du sida et des autres ISTCrsquoest pourquoi le centre de meacutedecine preacuteventive de Paris Descartes le SIUMPPS a distribueacute plus de 15 000 preacuteservatifs en 2012

Que faire apregraves une prise de risque Il est impeacuteratif drsquoeacutevaluer le risque reacuteel qui a eacuteteacute encouru Il est conseilleacute de se rendre immeacutediatement aux urgences hospitaliegraveres ou dans un service de maladies infectieuses ou dans un centre de deacutepistage anonyme et gratuit (CDAG) Un test de deacutepistage vous sera alors proposeacute et un meacutedecin vous recevra lors drsquoun entretien qui lui permettra de mesurer et drsquoanalyser le risque drsquoexposition Si le risque drsquoexposition srsquoavegravere important et si le rapport non proteacutegeacute a eu lieu il y a moins de 48h il est alors possible de prendre un traitement drsquourgence preacuteventif qui peut reacuteduire fortement le risque de contamination Crsquoest le Traitement Post-Exposition (TPE) Ce traitement devra ecirctre pris pendant 4 semaines avec un suivi meacutedical et seacuterologique Il est donc impeacuteratif de reacuteagir immeacutediatement apregraves une prise de risque et de ne pas laisser trop de temps passer Si vous avez deacutepasseacute ce deacutelai de 48h il est absolument neacutecessaire de faire un test de deacutepistage en se rendant dans un CDAG aux urgences dans un service de maladies infectieuses ou dans un laboratoire drsquoanalyses meacutedicales avec lrsquoordonnance drsquoun meacutedecin qui pourra eacuteventuellement prescrire un test de Charge virale VIH Attention les tests de deacutepistage ne permettent une deacutetection des anticorps anti VIH dans le sang qursquoagrave partir de la 6e semaine de contamination Il faut donc attendre 6 semaines apregraves un rapport non proteacutegeacute pour savoir si lrsquoon a eacuteteacute infecteacute et il est donc impeacuteratif de se proteacuteger durant cette peacuteriode drsquoincertitude

Le SIUMPPS est composeacute drsquoeacutequipes pluridisciplinaires (infirmiegraveres meacutedecins psychologues et secreacutetaires) agrave la disposition des eacutetudiants Ce service assure un accueil permanent et personnaliseacute des eacutetudiants qui souhaitent demander conseil controcircler leur eacutetat vaccinal obtenir un certificat meacutedical etc Il propose eacutegalement quelques consultations speacutecialiseacutees (nutrition tabac) des consultations psychologiques45 rue des saints-pegraveres paris 6e

Teacutel 01 42 86 38 74 wwwsiumppsuniv-paris5fr

Les centres de deacutepistage anonyme et gratuit existent dans Paris Ils permettent agrave toute personne de savoir si elle est atteinte par le VIH lrsquoheacutepatite B ou C Certains CDAG sont aussi des Centres drsquoInformation de Deacutepistage et de Diagnostic des Infections Sexuellement Transmissibles (CIDDIST) on y deacutepiste des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) plus speacutecifiques

Liste des centres de deacutepistage anonyme et gratuit agrave Paris

1 Centre Croix-Rouge Franccedilaise 43 rue de Valois - Paris 1er Teacutel 01 42 97 48 29 meacutetro Palais Royal-Museacutee du Louvre (lignes 1 7) Bourse (ligne 3)Bus 48Entreacutee porte vitreacutee agrave cocircteacute de la porte de lrsquoimmeuble Deacutepistage UNIQUEMENT sur RDV

2 Centre Meacutedico-Social municipal Figuier2 rue du Figuier - Paris 4e Teacutel 01 49 96 62 70 meacutetro Saint Paul (ligne 1) Pont Marie (ligne 7) - Bus 67 3 Hocircpital Cochin-Tarnier (AP-HP) 89 rue drsquoAssas - Paris 6e (1er eacutetage) Teacutel 01 58 41 18 17 meacutetro Notre Dame des Champs (ligne 12) - RER B Port Royal - Bus 83

4 Hocircpital Fernand Widal (AP-HP) 200 rue du Faubourg Saint Denis - Paris 10e Secteur Bleu Galerie de gauche Porte 3 Teacutel 01 40 05 43 75 meacutetro Gare du Nord (lignes 4 5) La Chapelle (ligne 2) RER B D Gare du Nord - Bus 32

5 Hocircpital Saint-Louis (AP-HP) 42 rue Bichat - Paris 10e Bacirctiment Lailler accessible par la rue sans entrer dans lrsquohocircpital Teacutel 01 42 49 99 24 ou 01 42 49 42 05 (attention beaucoup drsquoaffluence)meacutetro Reacutepublique (lignes 3 5 8 9 11) Goncourt (ligne 11) Colonel Fabien (ligne 2) Jacques Bonsergent (ligne 5)Bus 75

6 Hocircpital Saint-Antoine (AP-HP) 184 rue du Faubourg Saint Antoine - Paris 12e Secteur Jaune Bacirctiment de lrsquoHorloge 1er Sous-sol Porte 19 Teacutel 01 49 28 24 45meacutetro Reuilly-Diderot (lignes 1 8) Faidherbe-Chaligny (ligne 8)Bus 86

7 Hocircpital Pitieacute Salpeacutetriegravere (AP-HP) 47-83 boulevard de lrsquoHocircpital -Paris 13e Teacutel 01 42 16 10 53Autre entreacutee 52 boulevard Vincent Auriol (M1113125 6 Chevaleret) Bacirctiment de Meacutedecine meacutetro St Marcel (ligne 5) Gare drsquoAusterlitz (lignes 5 10) Chevaleret (ligne 6) - RER c Gare drsquoAusterlitz - Bus 91

8 Centre Meacutedico-Social municipal - CDAGCIDDIST Ridder 3 rue de Ridder - Paris 14e Teacutel 01 58 14 30 30 meacutetro Plaisance (ligne 13) - Bus 62

9 Institut Alfred Fournier25 boulevard Saint-Jacques - Paris 14e Teacutel 01 40 78 26 0071meacutetro Saint-Jacques (ligne 6) Glaciegravere (ligne 6)RER B Denfert-Rochereau - Bus 216

10 Hocircpital Bichat (AP-HP) 46 rue Henri Huchard - Paris 18e Secteur Claude Bernard en direction de la Materniteacute en bas de la passerelle agrave gauche Teacutel 01 40 25 84 34 meacutetro Porte de Saint-Ouen (ligne 13) - Bus 81 - PC2

11 Centre Meacutedico-social municipal - CDAGCIDDIST Belleville 218 rue de Belleville - Paris 20e Teacutel 01 40 33 52 00 meacutetro Teacuteleacutegraphe (ligne 11) Place des Fecirctes (lignes 7bis 11) - Bus 60

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pLAn DE pARis DEs cEnTREs DE DeacutepisTAgE AnonymE ET gRATuiT

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Actif santeacutePermettre aux personnes drsquoecirctre acteur de leur santeacute et de la santeacute109 rue Orfila - 75020 ParisTeacutel 09 50 796 160wwwactif-santeorg Actions traitementsMieux informer pour ecirctre mieux soigneacute190 bd de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 43 67 66 00wwwactions-traitementsorgEmail atactions-traitementsorg

Act Up-ParisAssociation de lutte contre le sida dans la rue dans les meacutedias et dans les institutions Cofondatrice de sidactionBp 287 ndash 75011 Paris Teacutel 01 49 29 44 75wwwactupparisorgEmail actupactupparisorg

ArcatAccompagner orienter preacutevenir informer94-102 rue de Buzenval - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 29 29wwwarcat-santeorgEmail infoarcat-santeorg AIDESFaire avancer la lutte contre le sida crsquoest faire avancer la socieacuteteacute toute entiegravere Teacutel 0805 160 011 (gratuit depuis un poste fixe)wwwaidesorg

Diagonale idfPreacutevenir accompagner heacuteberger creacuteer des solidariteacutes20 avenue de la Terrasse - 91260 Juvisy-sur-OrgeTeacutel 01 69 24 85 60wwwdiagonale-idforgEmail diagonaleidfwanadoofr

Habitat et soinsFavoriser lrsquoaccegraves aux soins et au logement de personnes en situation preacutecaire379 avenue du Preacutesident Wilson - 93210 Saint-DenisTeacutel 01 55 87 55 55wwwgroupe-sosorgEmail soshetsasosorg Hf preacuteventionPreacutevention et sensibilisation sur le VIH et les ISTInstitut de la promotion de la santeacute 3 place de la mairie - 78190 TrappesTeacutel 09 53 84 98 33wwwhf-preventioncomEmail contacthf-preventioncom

Le kiosque infos sida et toxicomaniePreacutevention information orientation sida IST toxicomanie36 rue Geoffroy lrsquoAsnier - 75004 ParisTeacutel 01 44 78 00 00wwwlekiosqueorgEmail infolekiosqueorg

Sida info serviceInformation soutien eacutecoute orientation190 boulevard de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 16 16wwwsida-info-serviceorg

Sidaction Agit sur tous les fronts de la lutte contre le sida 228 rue du Faubourg Saint-Martin - 75010 ParisTeacutel 01 53 26 45 55wwwsidactionorgEmail sidactionsidactionorg

Solidariteacute sidaAider Preacutevenir Deacutefendre16 bis avenue Parmentier - 75011 ParisTeacutel 01 53 10 22 22Email infosolidarite-sidaorg

Centre reacutegional drsquoinformation et de preacutevention du sida (Crips) Icircle de FranceAccueil documentation et formation de toutes personnes en ques-tionnement par rapport au VIHsida ou aux infections14 rue Maublanc - 75015 Paris Teacutel 01 56 80 33 33Email infolecripsnet

Sites web drsquoinformation

VIHorgSite drsquoinformations de deacutebats drsquoeacutechanges au service de la lutte contre le sidawwwvihorg

Sida Info PlusEspace drsquoinformation et drsquoeacutechange pour les seacuteropositifswwwsidainfoplusfr

Les ASSOCIATIONS

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Les Cahiers de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes sont eacutediteacutes par LrsquoUniversiteacute Paris Descartes

Directeur de la publication bull Freacutedeacuteric Dardel

Responsables scientifiques bull Yves Charbitbull Anne Hosmalinbull Christine Rouzioux

Reacutedaction en chef bull Pierre-Yves Clausse bull Alice Tschudy

Coordination bull Brigitte Brohard

Maquette bull Agence Avril

Version numeacuterique bull Virgile Delacirctre

Iconographie bull Photothegraveque Universiteacute

Paris Descartesbull Fotoliabull Institut Pasteur

bull Groupe Institut Cochin Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Huguette amp Prosperbull Mairie de Paris--------------------------------------bull Steacutephane Abriolbull Clarisse Berlioz-Torentbull Marina Cavazzana-Calvobull Yves Charbitbull Odile Launaybull Lisa Haydenbull Anne Hosmalinbull Bibia Pavard bull Leiumlla Perieacutebull Bruno Sargueilbull Carine Tisneacutebull Michaeumll Valente

Ont collaboreacute agrave ce numeacutero institut cochin bull Eacutequipe Cytokines

et infections virales

bull Eacutequipe Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Eacutequipe Interactions hocircte-virus

bull Eacutequipe Interfeacuterence moleacuteculaire entre le virus et la cellule

bull Eacutequipe Phagocytose et invasion bacteacuterienne

bull Eacutequipe Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques

bull Eacutequipe Virus et trafic intracellulaire

Hocircpital necker bull Deacutepartement

de biotheacuterapie bull Eacutequipe Infections agrave VIH

Reacuteservoirs Pharmacologie des Antireacutetroviraux et Preacutevention de la Transmission Megravere Enfant

centre universitaire des saints-pegraveresbull Centre de recherche

sur les liens sociaux (CERLIS)

bull Eacutequipe Chimie amp Biologie Nucleacuteos(t)ides et Immunologie pour la Theacuterapie

bull Eacutequipe Reacutegulation de la Transcription et Maladies Geacuteneacutetiques

bull Institut Droit et Santeacute (IDS)

bull Institut de Recherche sur les Vaccins et lrsquoImmunotheacuterapie des cancers et du sida

bull Service Interuniversitaire de meacutedecine preacuteventive (SIUMPPS)

Faculteacute des sciences pharmaceutiques et Biologiques bull Eacutequipe Meacutecanismes

moleacuteculaires de lrsquoinitiation de la traduction

bull Eacutequipe Structure des ARN interactions et anti-infectieux

centre drsquoinvestigation clinique de vaccinologie cochin pasteur

centre population et Deacuteveloppement (cEpED)

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Les recherches meneacutees au CEPED sur le VIH concernent les dimensions sociales de lrsquoeacutepideacutemie qui sont agrave prendre en compte tant au niveau de la preacutevention que de lrsquoaccegraves au deacutepistage et de la prise en charge de la maladie Cette prise en compte des aspects sociaux qui existe pour toute question de santeacute est capitale dans le cas du sida maladie stigmatiseacutee qui touche des ressorts sociaux aussi sensibles Nos projets de recherche mobilisent diffeacuterentes sciences sociales anthropologie sociologie deacutemographie pour analyser et deacutecrypter la complexiteacute des contextes sociaux et familiaux qui conditionnent les comportements

Nous interrogeons en particulier parmi les ressorts sociaux en jeu dans la preacutevention et la prise en charge de la maladie les relations de genre les relations conjugales et familiales lrsquoappartenance agrave une cateacutegorie sociale stigmatiseacutee ou minoritaire (ex homosexuels au Seacuteneacutegal) la reconfiguration des reacuteseaux sociaux professionnels ou familiaux lors de la migration qui peut conduire agrave des situations de vulneacuterabiliteacute (ex migrants subsahariens en France)

Les interactions entre relations de genre et risques lieacutes au sida si elles preacutesentent certaines constantes varient cependant fortement drsquoun contexte culturel agrave lrsquoautre A travers lrsquoeacutetude de contextes eacutepideacutemiques sanitaires et socieacutetaux divers les travaux meneacutes au sein du CEPED srsquointeacuteressent agrave la place des relations de genre dans la gestion des risques drsquoinfection par le VIH dans la sexualiteacute qursquoelle soit conjugale ou extra conjugale heacuteteacuterosexuelle ou homosexuelle et dans la gestion des risques de transmission du VIH via la procreacuteation Le CEPED deacuteveloppe des recherches sur le VIH en Afrique (Cocircte drsquoIvoire Seacuteneacutegal Afrique du Sud Cameroun) et en Asie (Thaiumllande Viecirct Nam) mais aussi dans les territoires franccedilais drsquoAmeacuterique ou aupregraves des migrants africains vivant en France ce qui permet drsquoexplorer lrsquoeacutevolution des rapports de genre et de ses interactions avec les risques du sida dans un contexte de migration Eacutemerge en particulier de notre reacuteflexion la question des formes de conjugaliteacute mobiliseacutees par lrsquoeacutepideacutemie de VIH Cette conjugaliteacute qui ne relegraveve que partiellement du registre sociologique plus conventionnel en termes de groupe familial ou de couple correspond deacutesormais agrave une eacutechelle suppleacutementaire dans la compreacutehension des instances imbriqueacutees (individus famille lignage communauteacute nation etc) qui conditionnent les choix sanitaires et reproductifs Reposant sur une fluiditeacute sociologique plus forte dans les arrangements familiaux que dans les institutions traditionnelles comme la parenteacute qui structurent les socieacuteteacutes du Sud cette notion de conjugaliteacute joue un rocircle deacutecisif dans les deacutecisions theacuterapeutiques comme le deacutepistage ou dans les strateacutegies reproductives et notamment parmi les jeunes adultes Elle pose eacutegalement des questions nouvelles de ciblage pour les politiques de santeacute

Les apprOcHes SOCIO-CULTURELLES DE LrsquoEacutePIDEacuteMIE

yVEs cHARBiT DiREcTEuR Du cEnTRE

popuLATion amp DeacuteVELoppEmEnT ET pRoFEssEuR

DE DeacutemogRApHiEYves Charbit

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LEs REcHERcHEs Au cEpED Dans lrsquoensemble le panorama mondial de lrsquoaccegraves aux soins est marqueacute par des formes prononceacutees drsquoineacutegaliteacutes internationales mais eacutegalement par des formes de discrimination locales notamment en matiegravere de genre Toutefois agrave la diffeacuterence des situations plus anciennes caracteacuteriseacutees par un fort enclavement des pays du Sud et un relatif isolement geacuteographique des questions de deacuteveloppement au sein drsquoensembles sous-reacutegionaux les derniegraveres deacutecennies pointent vers une ouverture progressive mais sans eacutequivalent historique agrave la circulation des personnes des ideacutees et des techniques dans un contexte domineacute par lrsquoeacutelargissement des meacutecanismes de reacutegulation de marcheacute Patients techniques virus et normes sont aujourdrsquohui beaucoup plus mobiles que par le passeacute

Lrsquoaccroissement des eacutechanges lieacute tout autant agrave la circulation migratoire qursquoaux nouvelles technologies de communication aboutit agrave un deacutecloisonnement graduel des espaces sanitaires agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacuteduisant lrsquoeacutecart proprement socioeacuteconomique qui seacutepare les pays deacuteveloppeacutes du reste du monde Pour les sciences sociales cette confrontation reacutecente entre socieacuteteacutes traditionnelles et nouvelles opportuniteacutes et contraintes sanitaires offre au passage un champ drsquoeacutetude privileacutegieacute pour observer la plasticiteacute des systegravemes sociaux et leur capaciteacute variable drsquoadaptation aux changements technologiques ou sanitaires

Nos recherches suivent eacutetroitement lrsquoactualiteacute de la lutte contre le sida actuellement nous sommes engageacutes dans les probleacutematiques de laquo When to treat raquo et de laquo Treatment as prevention raquo Nous examinons en Cocircte drsquoIvoire les effets sociaux que pourraient avoir un deacutepistage geacuteneacuteraliseacute et une mise sous traitement preacutecoce qui sont envisageacutes par lrsquoOMS comme un possible moyen drsquoendiguer la pandeacutemie En Afrique du Sud nous participons au vaste projet de recherche TasP qui vise agrave eacutevaluer lrsquoeffet drsquoun programme combinant deacutepistage geacuteneacuteraliseacute et reacutepeacuteteacute et mise sous traitement preacutecoce sur lrsquoincidence du VIH en population

La plupart des recherches sont meneacutees en relation eacutetroite avec des eacutequipes biomeacutedicales dans un constant souci de dialogue sciences socialessciences biomeacutedicales Les eacutetudes de cohortes que certaines enquecirctes ont permis de mettre en place sont un outil privileacutegieacute pour cet exercice mais le tregraves fort ancrage local dont beacuteneacuteficient les eacutequipes par exemple en Cocircte drsquoIvoire et en Thaiumllande permettent aussi drsquoenvisager des renouvellements meacutethodologiques des opeacuterations agrave lrsquoinitiative des eacutequipes partenaires Cette collaboration entre sciences sociales et sciences biomeacutedicales permet drsquoenrichir la panoplie classique de la santeacute publique ou de lrsquoeacutepideacutemiologie en apportant les outils meacutethodologiques speacutecifiques aux sciences sociales analyses qualitatives approfondies ou recueil de donneacutees biographiques qui explorent les histoires des individus mais aussi drsquoinvestiguer la probleacutematique de la mesure des pheacutenomegravenes en population geacuteneacuterale et ses variations spatiales

LEs DimEnsions sociALEs DE LA pReacuteVEnTion Cet axe de recherche se divise en 4 projets

Projet Elihos eacutevaluer les interventions aupregraves des homosexuels masculins au seacuteneacutegalCette eacutetude avait pour objectif drsquoeacutevaluer lrsquoimpact des interventions en cours aupregraves des populations homosexuelles au Seacuteneacutegal afin de mieux orienter les politiques publiques et priveacutees drsquointerventions sanitaires et sociales partenaires Division ISTsida Seacuteneacutegal CHU Le Dantec Universiteacute Cheich Anta DiopFinancement ANRS

Examen meacutedical agrave Dakarcopy IRD

Recherche sur le sida en AfriqueMichel Dukhan I copy IRD

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Projet Prenahtest preacutevention en couplePlus de 25 millions de nouvelles infections par le VIH sont survenues dans le monde en 2012 et la preacutevention demeure une prioriteacute absolue dans la lutte contre la pandeacutemie mecircme agrave lrsquoegravere des traitements antireacutetroviraux Lrsquoobjectif suivi eacutetait drsquoeacutevaluer la faisabiliteacute et lrsquoimpact drsquoune intervention de conseil preacutenatal du VIH orienteacute vers le couple sur la freacutequence du deacutepistage du partenaire et du conseil de couple et sur les comportements sexuels de reproduction et de preacutevention du VIHpartenaires ISPED Inserm Centre Pasteur Cameroun PRAYAS Inde CENISMI Reacutepublique Dominicaine MCCU GeacuteorgieFinancement ANRS EGPAF

Projet Parcours Lrsquoeacutetude srsquointitule Parcours car il srsquoagit de prendre en compte la maladie dans les diffeacuterentes eacutetapes drsquoun parcours de vie (comment et pourquoi on est exposeacute au risque drsquoecirctre infecteacute la deacutecouverte de son infection puis la vie avec la maladie) eacutegalement marqueacutees par une expeacuterience de migration Il srsquoagit drsquoune grande enquecircte en Ile-de-France aupregraves des migrants drsquoAfrique sub-saharienne qui a pour objectifs de caracteacuteriser les besoins de santeacute et drsquoameacuteliorer les strateacutegies de preacutevention de deacutepistages et de prise en charge dans le domaine de lrsquoinfection VIH et de lrsquoheacutepatite Bpartenaires CESP Inserm INPES Ined RAAC sida AIDES FORIM COMEDE Hocircpital CochinFinancement ANRS

Projet TaSP Le traitement antireacutetroviral comme moyen de preacuteventionCette eacutetude srsquoappuie sur lrsquohypothegravese selon laquelle le deacutepistage VIH de tous les membres drsquoune communauteacute suivi de la mise sous traitement immeacutediat de tous les individus infecteacutes par le VIH quel que soit leur statut immunologique ou clinique preacuteviendrait la transmission du VIH Le projet TasP est un essai randomiseacute en grappes conduit en Afrique du Sud (KwaZulu-Natal) visant agrave estimer directement lrsquoimpact du traitement antireacutetroviral initieacute immeacutediatement apregraves le diagnostic de lrsquoinfection par le VIH et quel que soit le niveau de CD4 des patients non encore eacuteligibles au traitement ARV sur lrsquoincidence de nouvelles infections VIH dans la population geacuteneacuterale de la mecircme reacutegionpartenaires Africa Center for Health and Population Studies ISPED Inserm CESP Inserm SE4S Inserm IRD EA 3620 Paris Descartes Hocircpitaux Universitaires de Genegraveve Massachusets General HospitalFinancement ANRS

Parcours de vie eT saNTEacute cHeZ Les MiGraNTs oriGiNaires drsquoafrique subsaHarieNNe vivaNT eN iLe-de-fraNce

wwwparcours-sante-migrationcom

Une eacutetUde actUellement dans ce centre de santeacute

eacutetUde anonyme et confidentielle

lrsquoeacutetUde noUs concerne toUtes et toUs

Pour ameacuteliorer la santeacute

soins et accomPaGnement

Preacutevention

lUtte contre

lrsquoexclUsion

DimEnsions sociALEs DE LA pRisE En cHARgE DEs mALADEs ET pERsonnEs ATTEinTEs

pRisE En cHARgE ET TRAiTEmEnTs

Projet Living with Antiretrovirals (LIWA)En collaboration avec des chercheurs de lrsquoINED de Chiang Mai University et de lrsquoIRD une eacutetude a eacuteteacute meneacutee en Thaiumllande du Nord sur lrsquoimpact des antireacutetroviraux sur la vie des adultes infecteacutes leur famille leur communauteacute et le systegraveme de santeacuteUne enquecircte biographique a eacuteteacute effectueacutee aupregraves de patients infecteacutes par le VIHsida pour explorer lrsquohistoire familiale reacutesidentielle eacuteducative leurs projets drsquoavenir et leurs reacuteseaux sociaux Lrsquoenquecircte recueille eacutegalement la situation financiegravere des patients les sources de soutien financier la couverture meacutedicale lrsquohistoire meacutedicale deacutetailleacutee y compris le statut immunologique et virologique lrsquoobservance aux traitements (prise reacuteguliegravere et adeacutequate du traitement) les effets secondaires lrsquohistoire de lrsquoinfection agrave VIH (mode de contamination) et de sa deacutecouverte lrsquoannonce du reacutesultat du test la vie affective et sexuelle ainsi que les problegravemes de discrimination partenaires Chiang Mai University INED IRD 174Financement Oxfam GB ANRS

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Projet Teens Living With Antiretrovirals (TEEWA) Gracircce aux progregraves meacutedicaux et aux traitements antireacutetroviraux les enfants infecteacutes agrave la naissance survivent agrave la maladie et peuvent deacutesormais parvenir agrave lrsquoacircge adulte Cependant si la mortaliteacute des patients sous antireacutetroviraux srsquoest effondreacutee elle reste eacuteleveacutee chez les adolescents Lrsquoapproche biographique a eacutegalement eacuteteacute utiliseacutee pour reconstituer les trajectoires de vie des adolescents Neacuteanmoins la vie des adolescents eacutetant souvent eacutemailleacutee de lourds traumatismes (maladie et deacutecegraves de lrsquoun ou des deux parents problegravemes de santeacute tregraves seacutevegraveres expeacuteriences de discrimination) la reconstitution de leurs trajectoires de vie est faite non pas aupregraves des adolescents mais aupregraves des parents ou des tuteurs (care-givers) Lrsquoenquecircte recueille en plus des informations sur lrsquohistoire de la maladie de lrsquoenfant les circonstances de deacutecouverte du diagnostic la reacuteveacutelation du diagnostic agrave lrsquoenfant les problegravemes de discrimination et les problegravemes relationnels des tuteurs avec leurs adolescentspartenaires Chiang Mai University INED IRD 174Financement Oxfam GB sidaction

Projet Temprano social Conseacutequences sociales et comportementales drsquoune mise sous traitement ARV tregraves preacutecoce des patients VIH dans lrsquoessai Temprano Cocircte drsquoIvoireLe projet Temprano social srsquoappuie sur un dispositif de recherche existant lrsquoessai clinique randomiseacute Temprano reacutealiseacute en Cocircte drsquoIvoire pour caracteacuteriser le retentissement drsquoun traitement preacutecoce dans toutes les dimensions de la vie sociale Au sein de cet essai clinique il srsquoagit de comparer les effets dans la sphegravere sociale familiale et conjugale drsquoun traitement antireacutetroviral (ARV) tregraves preacutecoce (agrave partir de 800 CD4mm3) par rapport agrave une mise sous traitement selon les recommandations de lrsquoOMS (350 CD4mm3) Ce projet associe ainsi lrsquoeacutequipe PAC-CI qui conduit lrsquoessai clinique Temprano et des eacutequipes de sciences sociales de la santeacute en France (CEPED Inserm CESP) et en Cocircte drsquoIvoire (ENSEA) partenaires ENSEA Cocircte drsquoIvoire PAC CI Cocircte drsquoIvoire ISPED Inserm CESP InsermFinancement ANRS

Projet Parcours volet qualitatif laquo Relations soignants-soigneacutes et prise en charge des patients neacutes en Afrique subsaharienne vivant avec le VIH ou le VHB en France raquo En France la part des populations neacutees en Afrique subsaharienne parmi les personnes vivant avec le VIH ou avec une heacutepatite B est importante Lrsquoobjectif de cette eacutetude est drsquoanalyser les modes de construction de la relation meacutedecin-malade pour le VIH et pour le VHB deux infections chroniques dont la prise en charge meacutedicale et sociale diffegravere sensiblement Il srsquoagit notamment drsquoeacutetudier lrsquoimpact de la preacutecariteacute administrative sur les attitudes et attentes des patients vis-agrave-vis des soignants la compreacutehension qursquoont les patients de la maladie des traitements et leurs attitudes vis-agrave-vis du suivi meacutedical et de lrsquoobservance les adaptations des pratiques professionnelles agrave la prise en charge des malades eacutetrangers la place des soignants dans les reacuteseaux de soutien des patientspartenaires CESP Inserm INPES Ined RAAC sida AIDES FORIM COMEDE Hocircpital CochinFinancement ANRS

Lutte contre le sidaMarianne Donnat I copy IRD

Lutte contre le sida en ThaiumllandeMichael Wadleigh I copy PHPT-IRD

Affichage en Afrique du SudElisabeth Deliry Antheaume I copy IRD

Campagne de preacutevention meneacutee par les clubs jeunes IRD sur le terrainMaurice Fay I copy IRD

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FEmmEs ViH ET pRocReacuteATion

Travaux de thegraveses en cours sur cette theacutematique

Rupture de la prise en charge des adultes VIH au MaliBien qursquoun suivi meacutedical reacutegulier et durable des Personnes Vivant avec le VIH (P V V I H) soit neacutecessaire pour surveiller lrsquoeacutevolution de la maladie et adapter les traitements certaines drsquoentre elles cessent ce suivi pendant plusieurs mois voire plusieurs anneacutees conseacutecutives Elles mettent ainsi en peacuteril la stabiliteacute de leur eacutetat de santeacute et le succegraves des traitements agrave venir Ce constat amegravene agrave proposer une approche compreacutehensive des ruptures de suivi meacutedical des P V V I H visant agrave identifier et analyser les conditions de production de ces ruptures Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude de terrain conduite en milieu hospitalier et associatif agrave Kayes au Mali aupregraves de P V V I H ayant cesseacute le suivi meacutedical de leur infection agrave un moment donneacute de soignants et acteurs associatifs impliqueacutes dans la prise en charge des P V V I H Les reacutesultats amegravenent agrave concilier trois niveaux drsquoanalyse intrinsegravequement lieacutes individuel relationnel et organisationnel seacuteverine carillon

Prise en charge du VIH dans les entreprises en Cocircte drsquoIvoire En Cocircte drsquoIvoire un pays agrave eacutepideacutemie geacuteneacuteraliseacutee (47 de la population est seacuteropositive ndash estimation 2005) seulement 29 des personnes eacuteligibles au traitement en beacuteneacuteficient (2009) alors mecircme que la gratuiteacute des traitements antireacutetroviraux est en place depuis 2008 Cette difficulteacute agrave atteindre une prise en charge universelle tient agrave plusieurs facteurs tant au niveau de lrsquooffre (manque de moyens et dysfonctionnement structurel du service de santeacute publique coordination drsquoune multipliciteacute drsquoacteurs nationaux et internationaux) que du cocircteacute de la demande (ignorance du statut seacuterologique estimeacute agrave 60 ) Crsquoest dans ce contexte que des entreprises priveacutees se sont lanceacutees dans la lutte contre le VIHsida afin de palier au manque de reacuteponse suffisamment forte des acteurs publics Cette recherche analyse la maniegravere dont les grandes entreprises priveacutees repreacutesentent agrave la fois un cadre privileacutegieacute ougrave se mettent en place des strateacutegies innovantes notamment en matiegravere de deacutepistage universel et de prise en charge preacutecoce tout en eacutetant un lieu fortement marqueacute par le risque de rupture de confidentialiteacute et de discrimination envers les personnes vivant avec le VIH Anne Bekelynck

Habilitation agrave Diriger des Recherches

Prise en charge des patients VIH par la famille au Viecirct-Nam Lrsquohypothegravese centrale examineacutee et valideacutee dans le cadre de ce projet est que la famille joue un rocircle structurant des pratiques et attitudes en tant que recours social et sanitaire en relation avec deux autres ensembles drsquoinstitutions dont la place est deacuteterminante dans la lutte contre le VIHsida le secteur sanitaire et les infrastructures communautaires Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude cas-teacutemoin originale en 2006 et 2008 dans la ville de Halong et la commune rurale de Docircng Triecircu A travers de multiples aspects lrsquoeacutepideacutemie VIHsida apparaicirct comme un reacuteveacutelateur des liens familiaux et sociaux en mecircme temps qursquoun moteur de leur eacutevolution dans un contexte de restructuration du secteur sanitaire de deacuteveloppement des associations et de changement des normes favoriseacutes par les reacuteformes du renouveau meneacutees au cours de ces trois derniegraveres deacutecennies myriam de Loenzien

Procreacuteation et VIH dans les territoires franccedilais drsquoAmeacuterique Guadeloupe Guyane Martinique Saint-MartinLrsquoeacutepideacutemie du VIH dans les deacutepartements franccedilais drsquoAmeacuterique (DFA) et la commune de Saint-Martin se caracteacuterise par des taux drsquoincidence six fois supeacuterieurs agrave ceux de la meacutetropole et une transmission heacuteteacuterosexuelle importante - les femmes y repreacutesentent pregraves de la moitieacute des personnes infecteacutees Lrsquoeacutetude avait pour objectif drsquoanalyser les processus de deacutecision de veacutecu et de prise en charge de la procreacuteation pour les femmes vivant avec le VIHsida dans quatre territoires franccedilais de la Caraiumlbe (Guyane Saint-Martin Guadeloupe Martinique) Elle a eacuteteacute reacutealiseacutee par entretiens semi-directifs et observations aupregraves de 41 femmes concerneacutees par la materniteacute (enceintes en deacutesir de grossesse ou ayant eu au moins un enfant depuis leur deacutepistage) et de 94 professionnels de la santeacute et du social qui les prennent en charge Lrsquoanalyse a porteacute sur lrsquooffre de soins les repreacutesentations et les pratiques des femmes et celles des professionnels partenaires LISST CNRSFinancement ANRS Fondation de France

Thegravese sur cette theacutematique

LrsquoEngAgEmEnT AssociATiF DEs FEmmEs DrsquoAFRiquE suBsAHARiEnnE FAcE Au ViH En FRAncE

Cette thegravese srsquointeacuteresse agrave lrsquoengagement asso-ciatif des femmes drsquoAfrique Subsaharienne face au VIH en France Les objectifs sont ici de comprendre comment la mobilisation collective drsquoexpeacuteriences individuelles du VIH en contexte de migration peut traduire une forme ineacutedite drsquoengagement social et politique ndash individuel et collectif ndash dans une socieacuteteacute drsquoaccueil chargeacutee de repreacutesentations colonialistes de lrsquoalteacuteriteacute Elle vise eacutegalement agrave comprendre comment cette mobilisation favorise une revalorisation pour les autres et pour soi de la position des femmes engageacutees face au VIH au sein des systegravemes de genre et sociaux agrave lrsquoœuvre dans les communau-teacutes drsquoorigine et dans la socieacuteteacute drsquoaccueil marjorie gerbier-Aublanc

pour plus de deacutetails sur ces projets voir wwwcepedorg

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Liste des contributeurs du cEpED agrave ces diffeacuterentes recherches Anne Bekelynk Seacuteverine Carillon Myriam de Loenzien Annabel Desgreacutees du Loucirc Marjorie Gerbier-Aublanc Joseph Larmarange Sophie Lecoeur Heacutelegravene Lepinay Joanna Orne-Gliemann Julie Pannetier Veacuteronique Petit Dolores PouretteLutte contre le sida en Thaiumllande

Gonzague Jourdain I copy IRD

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LE RocircLE mAJEuR DEs AssociATions DE pATiEnTs Les patients experts sont concerneacutes par des pathologies diverses (myopathies diabegravete cancers) mais ce travail qui porte plus particuliegraverement sur le VIH a pour hypothegravese que les associations de lutte contre le sida ont eu un rocircle moteur dans la reconnaissance drsquoune expertise profane des malades agrave partir des anneacutees 1980 Les connaissances meacutedicales au deacutepart tregraves limiteacutees sur cette nouvelle eacutepideacutemie expliquent la place importante laisseacutee au veacutecu des personnes concerneacutees Degraves le deacutebut des anneacutees 1980 des associations se sont creacuteeacutees en Ameacuterique du Nord puis en Europe pour fournir un soutien aux personnes concerneacutees attirer lrsquoattention publiquement sur leur situation et deacutefendre puis promouvoir leurs droits Ces associations sont le lieu de la collectivisation drsquoexpeacuteriences individuelles et

LrsquoAPPORT DES ASSOCIATIONS DANS LA LUTTE CONTRE LE SIDALA RECONNAISSANCEDrsquoUN PATIENT ExPERT

Les recherches sur le sida inteacuteressent les sciences sociales et le droit dans la mesure ougrave lrsquoeacutepideacutemie interroge la prise en charge des malades par les socieacuteteacutes et met les deacutemocraties au deacutefi des ineacutegaliteacutes et des discriminations En trente ans lrsquoimage des malades a beaucoup changeacute et les droits des patients se sont affirmeacutes La recherche reacutealiseacutee agrave lrsquoInstitut Droit et Santeacute de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes porte sur ces eacutevolutions majeures et sur la notion de laquo patient expert raquo Son objectif est de reacutefleacutechir agrave cette notion agrave partir drsquoun travail sur archives drsquoune enquecircte par entretiens et drsquoune analyse de textes de lois

laquo Le patient expert raquo est une figure aux contours encore flous et dont la deacutefinition nrsquoest pas stabiliseacutee Elle renvoie geacuteneacuteralement aux personnes concerneacutees par une pathologie chronique qui par leur expeacuterience de la maladie ont accumuleacute un savoir qui leur permet de devenir acteurs dans leur relation aux soins et au systegraveme de santeacute Devenir acteur cela veut dire par exemple ecirctre un interlocuteur pris en compte par les professionnels de santeacute prendre en charge des formations dans des programmes drsquoeacuteducation theacuterapeutique ou encore devenir repreacutesentant des usagers dans diverses instances locales de gouvernance de santeacute laquo Le patient expert raquo est ainsi devenu un nouvel enjeu des politiques publiques et une figure reconnue juridiquement En effet lrsquoexpertise individuelle et collective des patients relegraveve aujourdrsquohui des droits des malades et usagers du systegraveme de santeacute consacreacutes par la loi du 4 mars 2002

Cette recherche est reacutealiseacutee en partenariat avec lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida gracircce agrave un financement du programme PICRI (partenariat institution-citoyens pour la recherche et

lrsquoinnovation) de la reacutegion Ile-de-France

BiBiA pAVARD DocTEuRE En HisToiRE posT-DocToRAnTE agrave LrsquoinsTiTuT DRoiT ET sAnTeacute uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs

Bibia Pavard

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de production drsquoun savoir sur la maladie qui se construit lors de la rencontre entre les patients et les professionnels de santeacute (engageacutes ou non dans les associations) Leurs actions appuyeacutees sur de reacuteelles compeacutetences conduisent agrave des transformations de la loi Du point de vue de la recherche scientifique lrsquoimplication des associations de patients dans la deacutefinition des protocoles drsquoessais theacuterapeutiques au deacutebut des anneacutees 1990 aux Eacutetats-Unis puis en France constitue une rupture drsquoimportance Le groupe sur les traitements et la recherche theacuterapeutique aussi appeleacute groupe TRT-5 creacuteeacute en 1992 par plusieurs associations a ainsi contribueacute agrave la reacuteglementation des autorisations temporaires drsquoutilisations (Deacutecret n˚94-568 du 8 juillet 1994) qui rendent accessibles pour des pathologies rares et graves sur demande des meacutedicaments encore en phase drsquoessais cliniques et qui nrsquoont pas reccedilu drsquoautorisation de mise sur le marcheacute Des acteurs profanes sont donc parvenus agrave faire prendre en compte les besoins des malades dans la reacutegulation de la distribution des meacutedicaments

LEs ARcHiVEs DE LrsquoAssociATion AiDEsLa recherche se concentre sur le cas de lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida depuis sa creacuteation en 1984 A partir des archives de lrsquoassociation mais aussi des archives du ministegravere de la santeacute ou du Parlement il srsquoagit drsquoeacutetudier la maniegravere dont les savoirs profanes produits par lrsquoassociation sont pris en compte comme expertise et comment lrsquoexpertise associative contribue agrave lrsquoeacutemergence de la figure de patient expert Par exemple un des terrains drsquoaction de lrsquoassociation Aides est le droit comme moyen de deacutefendre les malades contre les discriminations mais aussi comme moyen de faire reconnaicirctre leur place dans le systegraveme de santeacute La reacuteponse aux problegravemes immeacutediats rencontreacutes par les personnes concerneacutees par le VIH-sida permet agrave lrsquoassociation de construire une compeacutetence sur les droits des malades qui est agrave la source de la production de textes geacuteneacuteraux destineacutes agrave modifier la loi Cette expertise juridique est reconnue au moment de la reacuteforme de lrsquohocircpital en 1995 un militant du groupe juridique de Aides est ainsi membre du Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere en tant qursquounique repreacutesentant des associations Cette reacuteforme est de plus une premiegravere eacutetape dans la prise en compte lrsquoexpertise des usagers dans le fonctionnement du systegraveme de santeacute agrave travers leur entreacutee dans les conseils drsquoadministration des hocircpitaux En outre la participation drsquoun repreacutesentant de Aides au Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere est agrave lrsquoorigine de la creacuteation du collectif interassociatif sur la santeacute qui repreacutesente une volonteacute drsquoallier associations de patients et associations de consommateurs dans lrsquoobjectif commun de deacutefendre les droits des usagers du systegraveme de santeacute Le collectif interassociatif sur la santeacute a ainsi un rocircle dans la genegravese de la loi du 4 mars 2002 qui consacre les droits individuels (digniteacute consentement eacuteclaireacute accegraves au dossier meacutedical etc) mais aussi collectifs des malades (notamment agrave travers la possibiliteacute pour les associations de patients de repreacutesenter les usagers dans diverses instances de gouvernance de la santeacute) Lrsquoeacutetude meneacutee a aussi pour objectif de mesurer comment ce nouveau droit de repreacutesentation des usagers a affecteacute les strateacutegies militantes des associations dans le domaine de la santeacute Qui sont ces repreacutesentants des patients et usagers Dans quelles instances lrsquoassociation Aides choisit-elle de srsquoinvestir Voit-on apparaicirctre des experts de lrsquoexpertise des patients

Histoire de AIDESCette association a eacuteteacute creacuteeacutee en 1984 agrave lrsquoinitiative de Daniel Defert agrave la suite du deacutecegraves de Michel Foucault Agrave cette eacutepoque pour le fondateur de lrsquoassociation la nouvelle eacutepideacutemie rend saillant un certain nombre drsquoenjeux lieacutes au savoir et au pouvoir dans la meacutedecine aux relations meacutedecins-malades profondeacutement asymeacutetriques et agrave la place des malades dans la socieacuteteacute une place peu consideacutereacutee Crsquoest drsquoautant plus vrai que le sida touche particuliegraverement au deacutepart des populations stigmatiseacutees socialement - les homosexuels les usagers de drogue et certaines populations migrantes ndash et rajoute un autre stigmate celui de la contagion Les rapports de domination dans la prise en charge de la maladie et les risques de discriminations lieacutes agrave lrsquoeacutepideacutemie sont forts Lrsquoassociation Aides a pour objectif de construire les ressources pour redonner un pouvoir de deacutecision et drsquoaction aux personnes concerneacutees par le VIH-sida Lrsquoassociation produit des connaissances et des compeacutetences agrave partir des malades et pour les malades agrave travers la publication de brochures drsquoouvrages de revues et souvent la tenue de permanences teacuteleacutephoniques de renseignements Comme Daniel Defert lrsquoa exprimeacute lors de la Ve

Confeacuterence internationale sur le sida agrave Montreacuteal en juin 1989 la lutte contre le sida fait eacutemerger laquo un nouveau reacuteformateur social le malade raquo alors mecircme que jusque-lagrave ce sont davantage les meacutedecins qui avaient œuvreacute comme reacuteformateurs sociaux

Ressources Institut Droit et Santeacute wwwinstitutdroitsantecomhomefrhtml Association Aides wwwaidesorg Groupe TRT5 wwwtrt-5org Collectif interassociatif sur la santeacute wwwlecissorg

copy Steacutephane Blot

30 1 France Allemagne Grande Bretagne Italie Espagne Portugal Belgique Suisse Roumanie Feacutedeacuteration de Russie Pays-Bas Suegravede Ukraine Turquie Maroc Irlande Grand Ducheacute du Luxembourg Principauteacute de Monaco Suisse Gregravece Italie Malte Danemark Finlande Islande Norvegravege Estonie Lettonie Lituanie Albanie Bosnie Herzeacutegovine Croatie Hongrie Maceacutedoine Pologne Reacutepublique Tchegraveque Serbie Monteacuteneacutegro Slovaquie Armeacutenie Bieacutelorussie Geacuteorgie Moldavie Algeacuterie Tunisie Israeumll Liban Egypte Iran

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La cOLLecTe drsquoObjeTs sUr LrsquoHISTOIRE ET LA MEacuteMOIRE DU SIDA

Le Museacutee des Civilisations de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee (MUCEM) est un museacutee de socieacuteteacute qui traite des grands problegravemes du contemporain Lrsquoeacutepideacutemie de sida par son extension constitue lrsquoun des problegravemes majeurs de notre socieacuteteacute plus de 40 millions de personnes sont seacuteropositives ou malades du sida dans le monde

Georges Henri Riviegravere le fondateur du museacutee national des Arts et Traditions Populaires dont le MUCEM prend la suite srsquoeacutetait assigneacute la tacircche de laquo donner la parole agrave ceux qui ne lrsquoavaient pas raquo Dans cet esprit le MUCEM accorde une place de choix aux exclus de notre socieacuteteacute Or le sida comme les eacutepideacutemies en geacuteneacuteral entraicircne des exclusions lieacutees agrave de mauvaises informations agrave la peur de la contamination mais aussi agrave la peur de ce qui est diffeacuterent Aussi parler du sida crsquoest parler des droits de lrsquohomme et des combats des malades pour ces droits (droits des femmes et des enfants droits des homosexuels bisexuels et transsexuels des migrants et des sans papiers des usagers de drogues des deacutetenus des prostitueacutes) Avec le sida ce sont les malades eux-mecircmes qui se sont battus (pour la premiegravere fois) pour participer aux congregraves scientifiques et aux deacutecisions qui les concernaient Il a sembleacute important que le museacutee en conserve les traces Le museacutee dans ce domaine comme dans drsquoautres a diffeacuterents rocircles

la conservation drsquoobjets fragiles que lrsquoon ne garde pas neacuteces-sairement

entretenir la meacutemoire des exclus dans une meacutemoire nationale et europeacuteenne

inciter agrave deacutebattre car le museacutee est bien sucircr un lieu de preacutesentation et drsquoexposition ougrave peuvent se deacuterouler des rencontres et des deacutebats

Que sont ces objets

Il y a environ 17 000 objets qui ont eacuteteacute collecteacutes en France et dans 49 pays de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee1 Par objets on entend aussi bien des affiches et cartes postales que des tee-shirts des enveloppes de preacuteservatifs des badges et pinrsquos des banderoles pancartes et tracts de manifestation des produits deacuteriveacutes (par exemple des stylos des tasses portant le ruban rouge) des brochures deacutepliants livres videacuteos CD On peut les classer en trois grandes cateacutegories

objets et documents lieacutes agrave lrsquoinformation et agrave la preacutevention objets et documents relatifs agrave la lutte contre lrsquoexclusion et agrave la

solidariteacute (ruban rouge Journeacutee mondiale de lutte contre le sida le 1er deacutecembre)

objets et documents relatifs aux revendications politiques pour les droits des malades Ils sont riches drsquoenseignements dans des domaines annexes agrave la maladie repreacutesentations de la diffeacuterence repreacutesentations du corps de la sexualiteacute et de la maladie rapport au risque ou encore la place des jeunes et des femmes dans la socieacuteteacute

sTeacutepHAnE ABRioLingeacuteniEuR DrsquoeacuteTuDEs Au cnRs

cERLis uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs mucEmSteacutephane Abriol

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Les fOrmaTiOns de LrsquoUniversiTEacute paris descarTes CONSACREacuteES AU VIH

Master infectiologie microbiologie virologie immunologie (IMVI)

Cohabiliteacute avec lrsquouniversiteacute Paris DiderotResponsables du diplocircme Catherine Fridman (option immunologie) Flore Rozenberg (option virologie) Xavier Nassif (option microbiologie)Cette mention vise agrave former des eacutetudiants scientifiques ingeacutenieurs et meacutedecins dans ces trois grandes speacutecialiteacutes en insistant sur la transversaliteacute des concepts et des approches Chaque speacutecialiteacute Recherche est organiseacutee de faccedilon relativement indeacutependante mais similaire avec des passerelles possibles et souhaiteacutees Un tronc commun par speacutecialiteacute drsquoune dureacutee de deux semaines est organiseacute en collaboration avec lrsquoInstitut Pasteur De nombreux deacuteboucheacutes existent dans la recherche publique et priveacutee ainsi que dans lrsquoenseignement supeacuterieur

Le Master 1er anneacutee est proposeacute soit sous forme drsquoun parcours santeacute reacuteserveacute aux eacutetudiants des filiegraveres santeacute (meacutedecine pharmacie odontologie et maiumleutique) soit sous forme drsquoun parcours scientifique du Master 1er anneacutee IMVI ouvert aux eacutetudiants issus de cursus scientifiques

DIU Prise en charge de lrsquoinfection par le VIH

Responsable du diplocircme Jean-Paul ViardEn raison de lrsquoeacutevolution tregraves rapide des connaissances des techniques et des traitements les praticiens doivent acqueacuterir ou reprendre les bases fondamentales neacutecessaires agrave la compreacutehension des meacutecanismes physiopathologiques du suivi virologique et des traitements de lrsquoinfection agrave VIH

DU Maladies auto-immunes et maladies systeacutemiques

Responsable du diplocircme Loiumlc GuillevinLrsquoobjectif est drsquoapporter aux meacutedecins biologistes pharmaciens une formation approfondie sur ces maladies peu enseigneacutees au cours du cursus eacuteleacutements pathogeacuteniques cliniques paracliniques et theacuterapeutiques neacutecessaires

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Les cOnseiLs dU service inTerUniversiTaire DE MEacuteDECINE PREacuteVENTIVE (SIUMPPS)

Comment se proteacuteger Mecircme srsquoil est difficile drsquoaborder la question du preacuteservatif avec son ou sa partenaire crsquoest pourtant le seul moyen de se proteacuteger du sida et des autres ISTCrsquoest pourquoi le centre de meacutedecine preacuteventive de Paris Descartes le SIUMPPS a distribueacute plus de 15 000 preacuteservatifs en 2012

Que faire apregraves une prise de risque Il est impeacuteratif drsquoeacutevaluer le risque reacuteel qui a eacuteteacute encouru Il est conseilleacute de se rendre immeacutediatement aux urgences hospitaliegraveres ou dans un service de maladies infectieuses ou dans un centre de deacutepistage anonyme et gratuit (CDAG) Un test de deacutepistage vous sera alors proposeacute et un meacutedecin vous recevra lors drsquoun entretien qui lui permettra de mesurer et drsquoanalyser le risque drsquoexposition Si le risque drsquoexposition srsquoavegravere important et si le rapport non proteacutegeacute a eu lieu il y a moins de 48h il est alors possible de prendre un traitement drsquourgence preacuteventif qui peut reacuteduire fortement le risque de contamination Crsquoest le Traitement Post-Exposition (TPE) Ce traitement devra ecirctre pris pendant 4 semaines avec un suivi meacutedical et seacuterologique Il est donc impeacuteratif de reacuteagir immeacutediatement apregraves une prise de risque et de ne pas laisser trop de temps passer Si vous avez deacutepasseacute ce deacutelai de 48h il est absolument neacutecessaire de faire un test de deacutepistage en se rendant dans un CDAG aux urgences dans un service de maladies infectieuses ou dans un laboratoire drsquoanalyses meacutedicales avec lrsquoordonnance drsquoun meacutedecin qui pourra eacuteventuellement prescrire un test de Charge virale VIH Attention les tests de deacutepistage ne permettent une deacutetection des anticorps anti VIH dans le sang qursquoagrave partir de la 6e semaine de contamination Il faut donc attendre 6 semaines apregraves un rapport non proteacutegeacute pour savoir si lrsquoon a eacuteteacute infecteacute et il est donc impeacuteratif de se proteacuteger durant cette peacuteriode drsquoincertitude

Le SIUMPPS est composeacute drsquoeacutequipes pluridisciplinaires (infirmiegraveres meacutedecins psychologues et secreacutetaires) agrave la disposition des eacutetudiants Ce service assure un accueil permanent et personnaliseacute des eacutetudiants qui souhaitent demander conseil controcircler leur eacutetat vaccinal obtenir un certificat meacutedical etc Il propose eacutegalement quelques consultations speacutecialiseacutees (nutrition tabac) des consultations psychologiques45 rue des saints-pegraveres paris 6e

Teacutel 01 42 86 38 74 wwwsiumppsuniv-paris5fr

Les centres de deacutepistage anonyme et gratuit existent dans Paris Ils permettent agrave toute personne de savoir si elle est atteinte par le VIH lrsquoheacutepatite B ou C Certains CDAG sont aussi des Centres drsquoInformation de Deacutepistage et de Diagnostic des Infections Sexuellement Transmissibles (CIDDIST) on y deacutepiste des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) plus speacutecifiques

Liste des centres de deacutepistage anonyme et gratuit agrave Paris

1 Centre Croix-Rouge Franccedilaise 43 rue de Valois - Paris 1er Teacutel 01 42 97 48 29 meacutetro Palais Royal-Museacutee du Louvre (lignes 1 7) Bourse (ligne 3)Bus 48Entreacutee porte vitreacutee agrave cocircteacute de la porte de lrsquoimmeuble Deacutepistage UNIQUEMENT sur RDV

2 Centre Meacutedico-Social municipal Figuier2 rue du Figuier - Paris 4e Teacutel 01 49 96 62 70 meacutetro Saint Paul (ligne 1) Pont Marie (ligne 7) - Bus 67 3 Hocircpital Cochin-Tarnier (AP-HP) 89 rue drsquoAssas - Paris 6e (1er eacutetage) Teacutel 01 58 41 18 17 meacutetro Notre Dame des Champs (ligne 12) - RER B Port Royal - Bus 83

4 Hocircpital Fernand Widal (AP-HP) 200 rue du Faubourg Saint Denis - Paris 10e Secteur Bleu Galerie de gauche Porte 3 Teacutel 01 40 05 43 75 meacutetro Gare du Nord (lignes 4 5) La Chapelle (ligne 2) RER B D Gare du Nord - Bus 32

5 Hocircpital Saint-Louis (AP-HP) 42 rue Bichat - Paris 10e Bacirctiment Lailler accessible par la rue sans entrer dans lrsquohocircpital Teacutel 01 42 49 99 24 ou 01 42 49 42 05 (attention beaucoup drsquoaffluence)meacutetro Reacutepublique (lignes 3 5 8 9 11) Goncourt (ligne 11) Colonel Fabien (ligne 2) Jacques Bonsergent (ligne 5)Bus 75

6 Hocircpital Saint-Antoine (AP-HP) 184 rue du Faubourg Saint Antoine - Paris 12e Secteur Jaune Bacirctiment de lrsquoHorloge 1er Sous-sol Porte 19 Teacutel 01 49 28 24 45meacutetro Reuilly-Diderot (lignes 1 8) Faidherbe-Chaligny (ligne 8)Bus 86

7 Hocircpital Pitieacute Salpeacutetriegravere (AP-HP) 47-83 boulevard de lrsquoHocircpital -Paris 13e Teacutel 01 42 16 10 53Autre entreacutee 52 boulevard Vincent Auriol (M1113125 6 Chevaleret) Bacirctiment de Meacutedecine meacutetro St Marcel (ligne 5) Gare drsquoAusterlitz (lignes 5 10) Chevaleret (ligne 6) - RER c Gare drsquoAusterlitz - Bus 91

8 Centre Meacutedico-Social municipal - CDAGCIDDIST Ridder 3 rue de Ridder - Paris 14e Teacutel 01 58 14 30 30 meacutetro Plaisance (ligne 13) - Bus 62

9 Institut Alfred Fournier25 boulevard Saint-Jacques - Paris 14e Teacutel 01 40 78 26 0071meacutetro Saint-Jacques (ligne 6) Glaciegravere (ligne 6)RER B Denfert-Rochereau - Bus 216

10 Hocircpital Bichat (AP-HP) 46 rue Henri Huchard - Paris 18e Secteur Claude Bernard en direction de la Materniteacute en bas de la passerelle agrave gauche Teacutel 01 40 25 84 34 meacutetro Porte de Saint-Ouen (ligne 13) - Bus 81 - PC2

11 Centre Meacutedico-social municipal - CDAGCIDDIST Belleville 218 rue de Belleville - Paris 20e Teacutel 01 40 33 52 00 meacutetro Teacuteleacutegraphe (ligne 11) Place des Fecirctes (lignes 7bis 11) - Bus 60

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1

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5

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pLAn DE pARis DEs cEnTREs DE DeacutepisTAgE AnonymE ET gRATuiT

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Actif santeacutePermettre aux personnes drsquoecirctre acteur de leur santeacute et de la santeacute109 rue Orfila - 75020 ParisTeacutel 09 50 796 160wwwactif-santeorg Actions traitementsMieux informer pour ecirctre mieux soigneacute190 bd de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 43 67 66 00wwwactions-traitementsorgEmail atactions-traitementsorg

Act Up-ParisAssociation de lutte contre le sida dans la rue dans les meacutedias et dans les institutions Cofondatrice de sidactionBp 287 ndash 75011 Paris Teacutel 01 49 29 44 75wwwactupparisorgEmail actupactupparisorg

ArcatAccompagner orienter preacutevenir informer94-102 rue de Buzenval - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 29 29wwwarcat-santeorgEmail infoarcat-santeorg AIDESFaire avancer la lutte contre le sida crsquoest faire avancer la socieacuteteacute toute entiegravere Teacutel 0805 160 011 (gratuit depuis un poste fixe)wwwaidesorg

Diagonale idfPreacutevenir accompagner heacuteberger creacuteer des solidariteacutes20 avenue de la Terrasse - 91260 Juvisy-sur-OrgeTeacutel 01 69 24 85 60wwwdiagonale-idforgEmail diagonaleidfwanadoofr

Habitat et soinsFavoriser lrsquoaccegraves aux soins et au logement de personnes en situation preacutecaire379 avenue du Preacutesident Wilson - 93210 Saint-DenisTeacutel 01 55 87 55 55wwwgroupe-sosorgEmail soshetsasosorg Hf preacuteventionPreacutevention et sensibilisation sur le VIH et les ISTInstitut de la promotion de la santeacute 3 place de la mairie - 78190 TrappesTeacutel 09 53 84 98 33wwwhf-preventioncomEmail contacthf-preventioncom

Le kiosque infos sida et toxicomaniePreacutevention information orientation sida IST toxicomanie36 rue Geoffroy lrsquoAsnier - 75004 ParisTeacutel 01 44 78 00 00wwwlekiosqueorgEmail infolekiosqueorg

Sida info serviceInformation soutien eacutecoute orientation190 boulevard de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 16 16wwwsida-info-serviceorg

Sidaction Agit sur tous les fronts de la lutte contre le sida 228 rue du Faubourg Saint-Martin - 75010 ParisTeacutel 01 53 26 45 55wwwsidactionorgEmail sidactionsidactionorg

Solidariteacute sidaAider Preacutevenir Deacutefendre16 bis avenue Parmentier - 75011 ParisTeacutel 01 53 10 22 22Email infosolidarite-sidaorg

Centre reacutegional drsquoinformation et de preacutevention du sida (Crips) Icircle de FranceAccueil documentation et formation de toutes personnes en ques-tionnement par rapport au VIHsida ou aux infections14 rue Maublanc - 75015 Paris Teacutel 01 56 80 33 33Email infolecripsnet

Sites web drsquoinformation

VIHorgSite drsquoinformations de deacutebats drsquoeacutechanges au service de la lutte contre le sidawwwvihorg

Sida Info PlusEspace drsquoinformation et drsquoeacutechange pour les seacuteropositifswwwsidainfoplusfr

Les ASSOCIATIONS

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Les Cahiers de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes sont eacutediteacutes par LrsquoUniversiteacute Paris Descartes

Directeur de la publication bull Freacutedeacuteric Dardel

Responsables scientifiques bull Yves Charbitbull Anne Hosmalinbull Christine Rouzioux

Reacutedaction en chef bull Pierre-Yves Clausse bull Alice Tschudy

Coordination bull Brigitte Brohard

Maquette bull Agence Avril

Version numeacuterique bull Virgile Delacirctre

Iconographie bull Photothegraveque Universiteacute

Paris Descartesbull Fotoliabull Institut Pasteur

bull Groupe Institut Cochin Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Huguette amp Prosperbull Mairie de Paris--------------------------------------bull Steacutephane Abriolbull Clarisse Berlioz-Torentbull Marina Cavazzana-Calvobull Yves Charbitbull Odile Launaybull Lisa Haydenbull Anne Hosmalinbull Bibia Pavard bull Leiumlla Perieacutebull Bruno Sargueilbull Carine Tisneacutebull Michaeumll Valente

Ont collaboreacute agrave ce numeacutero institut cochin bull Eacutequipe Cytokines

et infections virales

bull Eacutequipe Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Eacutequipe Interactions hocircte-virus

bull Eacutequipe Interfeacuterence moleacuteculaire entre le virus et la cellule

bull Eacutequipe Phagocytose et invasion bacteacuterienne

bull Eacutequipe Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques

bull Eacutequipe Virus et trafic intracellulaire

Hocircpital necker bull Deacutepartement

de biotheacuterapie bull Eacutequipe Infections agrave VIH

Reacuteservoirs Pharmacologie des Antireacutetroviraux et Preacutevention de la Transmission Megravere Enfant

centre universitaire des saints-pegraveresbull Centre de recherche

sur les liens sociaux (CERLIS)

bull Eacutequipe Chimie amp Biologie Nucleacuteos(t)ides et Immunologie pour la Theacuterapie

bull Eacutequipe Reacutegulation de la Transcription et Maladies Geacuteneacutetiques

bull Institut Droit et Santeacute (IDS)

bull Institut de Recherche sur les Vaccins et lrsquoImmunotheacuterapie des cancers et du sida

bull Service Interuniversitaire de meacutedecine preacuteventive (SIUMPPS)

Faculteacute des sciences pharmaceutiques et Biologiques bull Eacutequipe Meacutecanismes

moleacuteculaires de lrsquoinitiation de la traduction

bull Eacutequipe Structure des ARN interactions et anti-infectieux

centre drsquoinvestigation clinique de vaccinologie cochin pasteur

centre population et Deacuteveloppement (cEpED)

36 wwwparisdescartesfr

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LEs REcHERcHEs Au cEpED Dans lrsquoensemble le panorama mondial de lrsquoaccegraves aux soins est marqueacute par des formes prononceacutees drsquoineacutegaliteacutes internationales mais eacutegalement par des formes de discrimination locales notamment en matiegravere de genre Toutefois agrave la diffeacuterence des situations plus anciennes caracteacuteriseacutees par un fort enclavement des pays du Sud et un relatif isolement geacuteographique des questions de deacuteveloppement au sein drsquoensembles sous-reacutegionaux les derniegraveres deacutecennies pointent vers une ouverture progressive mais sans eacutequivalent historique agrave la circulation des personnes des ideacutees et des techniques dans un contexte domineacute par lrsquoeacutelargissement des meacutecanismes de reacutegulation de marcheacute Patients techniques virus et normes sont aujourdrsquohui beaucoup plus mobiles que par le passeacute

Lrsquoaccroissement des eacutechanges lieacute tout autant agrave la circulation migratoire qursquoaux nouvelles technologies de communication aboutit agrave un deacutecloisonnement graduel des espaces sanitaires agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacuteduisant lrsquoeacutecart proprement socioeacuteconomique qui seacutepare les pays deacuteveloppeacutes du reste du monde Pour les sciences sociales cette confrontation reacutecente entre socieacuteteacutes traditionnelles et nouvelles opportuniteacutes et contraintes sanitaires offre au passage un champ drsquoeacutetude privileacutegieacute pour observer la plasticiteacute des systegravemes sociaux et leur capaciteacute variable drsquoadaptation aux changements technologiques ou sanitaires

Nos recherches suivent eacutetroitement lrsquoactualiteacute de la lutte contre le sida actuellement nous sommes engageacutes dans les probleacutematiques de laquo When to treat raquo et de laquo Treatment as prevention raquo Nous examinons en Cocircte drsquoIvoire les effets sociaux que pourraient avoir un deacutepistage geacuteneacuteraliseacute et une mise sous traitement preacutecoce qui sont envisageacutes par lrsquoOMS comme un possible moyen drsquoendiguer la pandeacutemie En Afrique du Sud nous participons au vaste projet de recherche TasP qui vise agrave eacutevaluer lrsquoeffet drsquoun programme combinant deacutepistage geacuteneacuteraliseacute et reacutepeacuteteacute et mise sous traitement preacutecoce sur lrsquoincidence du VIH en population

La plupart des recherches sont meneacutees en relation eacutetroite avec des eacutequipes biomeacutedicales dans un constant souci de dialogue sciences socialessciences biomeacutedicales Les eacutetudes de cohortes que certaines enquecirctes ont permis de mettre en place sont un outil privileacutegieacute pour cet exercice mais le tregraves fort ancrage local dont beacuteneacuteficient les eacutequipes par exemple en Cocircte drsquoIvoire et en Thaiumllande permettent aussi drsquoenvisager des renouvellements meacutethodologiques des opeacuterations agrave lrsquoinitiative des eacutequipes partenaires Cette collaboration entre sciences sociales et sciences biomeacutedicales permet drsquoenrichir la panoplie classique de la santeacute publique ou de lrsquoeacutepideacutemiologie en apportant les outils meacutethodologiques speacutecifiques aux sciences sociales analyses qualitatives approfondies ou recueil de donneacutees biographiques qui explorent les histoires des individus mais aussi drsquoinvestiguer la probleacutematique de la mesure des pheacutenomegravenes en population geacuteneacuterale et ses variations spatiales

LEs DimEnsions sociALEs DE LA pReacuteVEnTion Cet axe de recherche se divise en 4 projets

Projet Elihos eacutevaluer les interventions aupregraves des homosexuels masculins au seacuteneacutegalCette eacutetude avait pour objectif drsquoeacutevaluer lrsquoimpact des interventions en cours aupregraves des populations homosexuelles au Seacuteneacutegal afin de mieux orienter les politiques publiques et priveacutees drsquointerventions sanitaires et sociales partenaires Division ISTsida Seacuteneacutegal CHU Le Dantec Universiteacute Cheich Anta DiopFinancement ANRS

Examen meacutedical agrave Dakarcopy IRD

Recherche sur le sida en AfriqueMichel Dukhan I copy IRD

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Projet Prenahtest preacutevention en couplePlus de 25 millions de nouvelles infections par le VIH sont survenues dans le monde en 2012 et la preacutevention demeure une prioriteacute absolue dans la lutte contre la pandeacutemie mecircme agrave lrsquoegravere des traitements antireacutetroviraux Lrsquoobjectif suivi eacutetait drsquoeacutevaluer la faisabiliteacute et lrsquoimpact drsquoune intervention de conseil preacutenatal du VIH orienteacute vers le couple sur la freacutequence du deacutepistage du partenaire et du conseil de couple et sur les comportements sexuels de reproduction et de preacutevention du VIHpartenaires ISPED Inserm Centre Pasteur Cameroun PRAYAS Inde CENISMI Reacutepublique Dominicaine MCCU GeacuteorgieFinancement ANRS EGPAF

Projet Parcours Lrsquoeacutetude srsquointitule Parcours car il srsquoagit de prendre en compte la maladie dans les diffeacuterentes eacutetapes drsquoun parcours de vie (comment et pourquoi on est exposeacute au risque drsquoecirctre infecteacute la deacutecouverte de son infection puis la vie avec la maladie) eacutegalement marqueacutees par une expeacuterience de migration Il srsquoagit drsquoune grande enquecircte en Ile-de-France aupregraves des migrants drsquoAfrique sub-saharienne qui a pour objectifs de caracteacuteriser les besoins de santeacute et drsquoameacuteliorer les strateacutegies de preacutevention de deacutepistages et de prise en charge dans le domaine de lrsquoinfection VIH et de lrsquoheacutepatite Bpartenaires CESP Inserm INPES Ined RAAC sida AIDES FORIM COMEDE Hocircpital CochinFinancement ANRS

Projet TaSP Le traitement antireacutetroviral comme moyen de preacuteventionCette eacutetude srsquoappuie sur lrsquohypothegravese selon laquelle le deacutepistage VIH de tous les membres drsquoune communauteacute suivi de la mise sous traitement immeacutediat de tous les individus infecteacutes par le VIH quel que soit leur statut immunologique ou clinique preacuteviendrait la transmission du VIH Le projet TasP est un essai randomiseacute en grappes conduit en Afrique du Sud (KwaZulu-Natal) visant agrave estimer directement lrsquoimpact du traitement antireacutetroviral initieacute immeacutediatement apregraves le diagnostic de lrsquoinfection par le VIH et quel que soit le niveau de CD4 des patients non encore eacuteligibles au traitement ARV sur lrsquoincidence de nouvelles infections VIH dans la population geacuteneacuterale de la mecircme reacutegionpartenaires Africa Center for Health and Population Studies ISPED Inserm CESP Inserm SE4S Inserm IRD EA 3620 Paris Descartes Hocircpitaux Universitaires de Genegraveve Massachusets General HospitalFinancement ANRS

Parcours de vie eT saNTEacute cHeZ Les MiGraNTs oriGiNaires drsquoafrique subsaHarieNNe vivaNT eN iLe-de-fraNce

wwwparcours-sante-migrationcom

Une eacutetUde actUellement dans ce centre de santeacute

eacutetUde anonyme et confidentielle

lrsquoeacutetUde noUs concerne toUtes et toUs

Pour ameacuteliorer la santeacute

soins et accomPaGnement

Preacutevention

lUtte contre

lrsquoexclUsion

DimEnsions sociALEs DE LA pRisE En cHARgE DEs mALADEs ET pERsonnEs ATTEinTEs

pRisE En cHARgE ET TRAiTEmEnTs

Projet Living with Antiretrovirals (LIWA)En collaboration avec des chercheurs de lrsquoINED de Chiang Mai University et de lrsquoIRD une eacutetude a eacuteteacute meneacutee en Thaiumllande du Nord sur lrsquoimpact des antireacutetroviraux sur la vie des adultes infecteacutes leur famille leur communauteacute et le systegraveme de santeacuteUne enquecircte biographique a eacuteteacute effectueacutee aupregraves de patients infecteacutes par le VIHsida pour explorer lrsquohistoire familiale reacutesidentielle eacuteducative leurs projets drsquoavenir et leurs reacuteseaux sociaux Lrsquoenquecircte recueille eacutegalement la situation financiegravere des patients les sources de soutien financier la couverture meacutedicale lrsquohistoire meacutedicale deacutetailleacutee y compris le statut immunologique et virologique lrsquoobservance aux traitements (prise reacuteguliegravere et adeacutequate du traitement) les effets secondaires lrsquohistoire de lrsquoinfection agrave VIH (mode de contamination) et de sa deacutecouverte lrsquoannonce du reacutesultat du test la vie affective et sexuelle ainsi que les problegravemes de discrimination partenaires Chiang Mai University INED IRD 174Financement Oxfam GB ANRS

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Projet Teens Living With Antiretrovirals (TEEWA) Gracircce aux progregraves meacutedicaux et aux traitements antireacutetroviraux les enfants infecteacutes agrave la naissance survivent agrave la maladie et peuvent deacutesormais parvenir agrave lrsquoacircge adulte Cependant si la mortaliteacute des patients sous antireacutetroviraux srsquoest effondreacutee elle reste eacuteleveacutee chez les adolescents Lrsquoapproche biographique a eacutegalement eacuteteacute utiliseacutee pour reconstituer les trajectoires de vie des adolescents Neacuteanmoins la vie des adolescents eacutetant souvent eacutemailleacutee de lourds traumatismes (maladie et deacutecegraves de lrsquoun ou des deux parents problegravemes de santeacute tregraves seacutevegraveres expeacuteriences de discrimination) la reconstitution de leurs trajectoires de vie est faite non pas aupregraves des adolescents mais aupregraves des parents ou des tuteurs (care-givers) Lrsquoenquecircte recueille en plus des informations sur lrsquohistoire de la maladie de lrsquoenfant les circonstances de deacutecouverte du diagnostic la reacuteveacutelation du diagnostic agrave lrsquoenfant les problegravemes de discrimination et les problegravemes relationnels des tuteurs avec leurs adolescentspartenaires Chiang Mai University INED IRD 174Financement Oxfam GB sidaction

Projet Temprano social Conseacutequences sociales et comportementales drsquoune mise sous traitement ARV tregraves preacutecoce des patients VIH dans lrsquoessai Temprano Cocircte drsquoIvoireLe projet Temprano social srsquoappuie sur un dispositif de recherche existant lrsquoessai clinique randomiseacute Temprano reacutealiseacute en Cocircte drsquoIvoire pour caracteacuteriser le retentissement drsquoun traitement preacutecoce dans toutes les dimensions de la vie sociale Au sein de cet essai clinique il srsquoagit de comparer les effets dans la sphegravere sociale familiale et conjugale drsquoun traitement antireacutetroviral (ARV) tregraves preacutecoce (agrave partir de 800 CD4mm3) par rapport agrave une mise sous traitement selon les recommandations de lrsquoOMS (350 CD4mm3) Ce projet associe ainsi lrsquoeacutequipe PAC-CI qui conduit lrsquoessai clinique Temprano et des eacutequipes de sciences sociales de la santeacute en France (CEPED Inserm CESP) et en Cocircte drsquoIvoire (ENSEA) partenaires ENSEA Cocircte drsquoIvoire PAC CI Cocircte drsquoIvoire ISPED Inserm CESP InsermFinancement ANRS

Projet Parcours volet qualitatif laquo Relations soignants-soigneacutes et prise en charge des patients neacutes en Afrique subsaharienne vivant avec le VIH ou le VHB en France raquo En France la part des populations neacutees en Afrique subsaharienne parmi les personnes vivant avec le VIH ou avec une heacutepatite B est importante Lrsquoobjectif de cette eacutetude est drsquoanalyser les modes de construction de la relation meacutedecin-malade pour le VIH et pour le VHB deux infections chroniques dont la prise en charge meacutedicale et sociale diffegravere sensiblement Il srsquoagit notamment drsquoeacutetudier lrsquoimpact de la preacutecariteacute administrative sur les attitudes et attentes des patients vis-agrave-vis des soignants la compreacutehension qursquoont les patients de la maladie des traitements et leurs attitudes vis-agrave-vis du suivi meacutedical et de lrsquoobservance les adaptations des pratiques professionnelles agrave la prise en charge des malades eacutetrangers la place des soignants dans les reacuteseaux de soutien des patientspartenaires CESP Inserm INPES Ined RAAC sida AIDES FORIM COMEDE Hocircpital CochinFinancement ANRS

Lutte contre le sidaMarianne Donnat I copy IRD

Lutte contre le sida en ThaiumllandeMichael Wadleigh I copy PHPT-IRD

Affichage en Afrique du SudElisabeth Deliry Antheaume I copy IRD

Campagne de preacutevention meneacutee par les clubs jeunes IRD sur le terrainMaurice Fay I copy IRD

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FEmmEs ViH ET pRocReacuteATion

Travaux de thegraveses en cours sur cette theacutematique

Rupture de la prise en charge des adultes VIH au MaliBien qursquoun suivi meacutedical reacutegulier et durable des Personnes Vivant avec le VIH (P V V I H) soit neacutecessaire pour surveiller lrsquoeacutevolution de la maladie et adapter les traitements certaines drsquoentre elles cessent ce suivi pendant plusieurs mois voire plusieurs anneacutees conseacutecutives Elles mettent ainsi en peacuteril la stabiliteacute de leur eacutetat de santeacute et le succegraves des traitements agrave venir Ce constat amegravene agrave proposer une approche compreacutehensive des ruptures de suivi meacutedical des P V V I H visant agrave identifier et analyser les conditions de production de ces ruptures Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude de terrain conduite en milieu hospitalier et associatif agrave Kayes au Mali aupregraves de P V V I H ayant cesseacute le suivi meacutedical de leur infection agrave un moment donneacute de soignants et acteurs associatifs impliqueacutes dans la prise en charge des P V V I H Les reacutesultats amegravenent agrave concilier trois niveaux drsquoanalyse intrinsegravequement lieacutes individuel relationnel et organisationnel seacuteverine carillon

Prise en charge du VIH dans les entreprises en Cocircte drsquoIvoire En Cocircte drsquoIvoire un pays agrave eacutepideacutemie geacuteneacuteraliseacutee (47 de la population est seacuteropositive ndash estimation 2005) seulement 29 des personnes eacuteligibles au traitement en beacuteneacuteficient (2009) alors mecircme que la gratuiteacute des traitements antireacutetroviraux est en place depuis 2008 Cette difficulteacute agrave atteindre une prise en charge universelle tient agrave plusieurs facteurs tant au niveau de lrsquooffre (manque de moyens et dysfonctionnement structurel du service de santeacute publique coordination drsquoune multipliciteacute drsquoacteurs nationaux et internationaux) que du cocircteacute de la demande (ignorance du statut seacuterologique estimeacute agrave 60 ) Crsquoest dans ce contexte que des entreprises priveacutees se sont lanceacutees dans la lutte contre le VIHsida afin de palier au manque de reacuteponse suffisamment forte des acteurs publics Cette recherche analyse la maniegravere dont les grandes entreprises priveacutees repreacutesentent agrave la fois un cadre privileacutegieacute ougrave se mettent en place des strateacutegies innovantes notamment en matiegravere de deacutepistage universel et de prise en charge preacutecoce tout en eacutetant un lieu fortement marqueacute par le risque de rupture de confidentialiteacute et de discrimination envers les personnes vivant avec le VIH Anne Bekelynck

Habilitation agrave Diriger des Recherches

Prise en charge des patients VIH par la famille au Viecirct-Nam Lrsquohypothegravese centrale examineacutee et valideacutee dans le cadre de ce projet est que la famille joue un rocircle structurant des pratiques et attitudes en tant que recours social et sanitaire en relation avec deux autres ensembles drsquoinstitutions dont la place est deacuteterminante dans la lutte contre le VIHsida le secteur sanitaire et les infrastructures communautaires Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude cas-teacutemoin originale en 2006 et 2008 dans la ville de Halong et la commune rurale de Docircng Triecircu A travers de multiples aspects lrsquoeacutepideacutemie VIHsida apparaicirct comme un reacuteveacutelateur des liens familiaux et sociaux en mecircme temps qursquoun moteur de leur eacutevolution dans un contexte de restructuration du secteur sanitaire de deacuteveloppement des associations et de changement des normes favoriseacutes par les reacuteformes du renouveau meneacutees au cours de ces trois derniegraveres deacutecennies myriam de Loenzien

Procreacuteation et VIH dans les territoires franccedilais drsquoAmeacuterique Guadeloupe Guyane Martinique Saint-MartinLrsquoeacutepideacutemie du VIH dans les deacutepartements franccedilais drsquoAmeacuterique (DFA) et la commune de Saint-Martin se caracteacuterise par des taux drsquoincidence six fois supeacuterieurs agrave ceux de la meacutetropole et une transmission heacuteteacuterosexuelle importante - les femmes y repreacutesentent pregraves de la moitieacute des personnes infecteacutees Lrsquoeacutetude avait pour objectif drsquoanalyser les processus de deacutecision de veacutecu et de prise en charge de la procreacuteation pour les femmes vivant avec le VIHsida dans quatre territoires franccedilais de la Caraiumlbe (Guyane Saint-Martin Guadeloupe Martinique) Elle a eacuteteacute reacutealiseacutee par entretiens semi-directifs et observations aupregraves de 41 femmes concerneacutees par la materniteacute (enceintes en deacutesir de grossesse ou ayant eu au moins un enfant depuis leur deacutepistage) et de 94 professionnels de la santeacute et du social qui les prennent en charge Lrsquoanalyse a porteacute sur lrsquooffre de soins les repreacutesentations et les pratiques des femmes et celles des professionnels partenaires LISST CNRSFinancement ANRS Fondation de France

Thegravese sur cette theacutematique

LrsquoEngAgEmEnT AssociATiF DEs FEmmEs DrsquoAFRiquE suBsAHARiEnnE FAcE Au ViH En FRAncE

Cette thegravese srsquointeacuteresse agrave lrsquoengagement asso-ciatif des femmes drsquoAfrique Subsaharienne face au VIH en France Les objectifs sont ici de comprendre comment la mobilisation collective drsquoexpeacuteriences individuelles du VIH en contexte de migration peut traduire une forme ineacutedite drsquoengagement social et politique ndash individuel et collectif ndash dans une socieacuteteacute drsquoaccueil chargeacutee de repreacutesentations colonialistes de lrsquoalteacuteriteacute Elle vise eacutegalement agrave comprendre comment cette mobilisation favorise une revalorisation pour les autres et pour soi de la position des femmes engageacutees face au VIH au sein des systegravemes de genre et sociaux agrave lrsquoœuvre dans les communau-teacutes drsquoorigine et dans la socieacuteteacute drsquoaccueil marjorie gerbier-Aublanc

pour plus de deacutetails sur ces projets voir wwwcepedorg

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Liste des contributeurs du cEpED agrave ces diffeacuterentes recherches Anne Bekelynk Seacuteverine Carillon Myriam de Loenzien Annabel Desgreacutees du Loucirc Marjorie Gerbier-Aublanc Joseph Larmarange Sophie Lecoeur Heacutelegravene Lepinay Joanna Orne-Gliemann Julie Pannetier Veacuteronique Petit Dolores PouretteLutte contre le sida en Thaiumllande

Gonzague Jourdain I copy IRD

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LE RocircLE mAJEuR DEs AssociATions DE pATiEnTs Les patients experts sont concerneacutes par des pathologies diverses (myopathies diabegravete cancers) mais ce travail qui porte plus particuliegraverement sur le VIH a pour hypothegravese que les associations de lutte contre le sida ont eu un rocircle moteur dans la reconnaissance drsquoune expertise profane des malades agrave partir des anneacutees 1980 Les connaissances meacutedicales au deacutepart tregraves limiteacutees sur cette nouvelle eacutepideacutemie expliquent la place importante laisseacutee au veacutecu des personnes concerneacutees Degraves le deacutebut des anneacutees 1980 des associations se sont creacuteeacutees en Ameacuterique du Nord puis en Europe pour fournir un soutien aux personnes concerneacutees attirer lrsquoattention publiquement sur leur situation et deacutefendre puis promouvoir leurs droits Ces associations sont le lieu de la collectivisation drsquoexpeacuteriences individuelles et

LrsquoAPPORT DES ASSOCIATIONS DANS LA LUTTE CONTRE LE SIDALA RECONNAISSANCEDrsquoUN PATIENT ExPERT

Les recherches sur le sida inteacuteressent les sciences sociales et le droit dans la mesure ougrave lrsquoeacutepideacutemie interroge la prise en charge des malades par les socieacuteteacutes et met les deacutemocraties au deacutefi des ineacutegaliteacutes et des discriminations En trente ans lrsquoimage des malades a beaucoup changeacute et les droits des patients se sont affirmeacutes La recherche reacutealiseacutee agrave lrsquoInstitut Droit et Santeacute de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes porte sur ces eacutevolutions majeures et sur la notion de laquo patient expert raquo Son objectif est de reacutefleacutechir agrave cette notion agrave partir drsquoun travail sur archives drsquoune enquecircte par entretiens et drsquoune analyse de textes de lois

laquo Le patient expert raquo est une figure aux contours encore flous et dont la deacutefinition nrsquoest pas stabiliseacutee Elle renvoie geacuteneacuteralement aux personnes concerneacutees par une pathologie chronique qui par leur expeacuterience de la maladie ont accumuleacute un savoir qui leur permet de devenir acteurs dans leur relation aux soins et au systegraveme de santeacute Devenir acteur cela veut dire par exemple ecirctre un interlocuteur pris en compte par les professionnels de santeacute prendre en charge des formations dans des programmes drsquoeacuteducation theacuterapeutique ou encore devenir repreacutesentant des usagers dans diverses instances locales de gouvernance de santeacute laquo Le patient expert raquo est ainsi devenu un nouvel enjeu des politiques publiques et une figure reconnue juridiquement En effet lrsquoexpertise individuelle et collective des patients relegraveve aujourdrsquohui des droits des malades et usagers du systegraveme de santeacute consacreacutes par la loi du 4 mars 2002

Cette recherche est reacutealiseacutee en partenariat avec lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida gracircce agrave un financement du programme PICRI (partenariat institution-citoyens pour la recherche et

lrsquoinnovation) de la reacutegion Ile-de-France

BiBiA pAVARD DocTEuRE En HisToiRE posT-DocToRAnTE agrave LrsquoinsTiTuT DRoiT ET sAnTeacute uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs

Bibia Pavard

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de production drsquoun savoir sur la maladie qui se construit lors de la rencontre entre les patients et les professionnels de santeacute (engageacutes ou non dans les associations) Leurs actions appuyeacutees sur de reacuteelles compeacutetences conduisent agrave des transformations de la loi Du point de vue de la recherche scientifique lrsquoimplication des associations de patients dans la deacutefinition des protocoles drsquoessais theacuterapeutiques au deacutebut des anneacutees 1990 aux Eacutetats-Unis puis en France constitue une rupture drsquoimportance Le groupe sur les traitements et la recherche theacuterapeutique aussi appeleacute groupe TRT-5 creacuteeacute en 1992 par plusieurs associations a ainsi contribueacute agrave la reacuteglementation des autorisations temporaires drsquoutilisations (Deacutecret n˚94-568 du 8 juillet 1994) qui rendent accessibles pour des pathologies rares et graves sur demande des meacutedicaments encore en phase drsquoessais cliniques et qui nrsquoont pas reccedilu drsquoautorisation de mise sur le marcheacute Des acteurs profanes sont donc parvenus agrave faire prendre en compte les besoins des malades dans la reacutegulation de la distribution des meacutedicaments

LEs ARcHiVEs DE LrsquoAssociATion AiDEsLa recherche se concentre sur le cas de lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida depuis sa creacuteation en 1984 A partir des archives de lrsquoassociation mais aussi des archives du ministegravere de la santeacute ou du Parlement il srsquoagit drsquoeacutetudier la maniegravere dont les savoirs profanes produits par lrsquoassociation sont pris en compte comme expertise et comment lrsquoexpertise associative contribue agrave lrsquoeacutemergence de la figure de patient expert Par exemple un des terrains drsquoaction de lrsquoassociation Aides est le droit comme moyen de deacutefendre les malades contre les discriminations mais aussi comme moyen de faire reconnaicirctre leur place dans le systegraveme de santeacute La reacuteponse aux problegravemes immeacutediats rencontreacutes par les personnes concerneacutees par le VIH-sida permet agrave lrsquoassociation de construire une compeacutetence sur les droits des malades qui est agrave la source de la production de textes geacuteneacuteraux destineacutes agrave modifier la loi Cette expertise juridique est reconnue au moment de la reacuteforme de lrsquohocircpital en 1995 un militant du groupe juridique de Aides est ainsi membre du Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere en tant qursquounique repreacutesentant des associations Cette reacuteforme est de plus une premiegravere eacutetape dans la prise en compte lrsquoexpertise des usagers dans le fonctionnement du systegraveme de santeacute agrave travers leur entreacutee dans les conseils drsquoadministration des hocircpitaux En outre la participation drsquoun repreacutesentant de Aides au Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere est agrave lrsquoorigine de la creacuteation du collectif interassociatif sur la santeacute qui repreacutesente une volonteacute drsquoallier associations de patients et associations de consommateurs dans lrsquoobjectif commun de deacutefendre les droits des usagers du systegraveme de santeacute Le collectif interassociatif sur la santeacute a ainsi un rocircle dans la genegravese de la loi du 4 mars 2002 qui consacre les droits individuels (digniteacute consentement eacuteclaireacute accegraves au dossier meacutedical etc) mais aussi collectifs des malades (notamment agrave travers la possibiliteacute pour les associations de patients de repreacutesenter les usagers dans diverses instances de gouvernance de la santeacute) Lrsquoeacutetude meneacutee a aussi pour objectif de mesurer comment ce nouveau droit de repreacutesentation des usagers a affecteacute les strateacutegies militantes des associations dans le domaine de la santeacute Qui sont ces repreacutesentants des patients et usagers Dans quelles instances lrsquoassociation Aides choisit-elle de srsquoinvestir Voit-on apparaicirctre des experts de lrsquoexpertise des patients

Histoire de AIDESCette association a eacuteteacute creacuteeacutee en 1984 agrave lrsquoinitiative de Daniel Defert agrave la suite du deacutecegraves de Michel Foucault Agrave cette eacutepoque pour le fondateur de lrsquoassociation la nouvelle eacutepideacutemie rend saillant un certain nombre drsquoenjeux lieacutes au savoir et au pouvoir dans la meacutedecine aux relations meacutedecins-malades profondeacutement asymeacutetriques et agrave la place des malades dans la socieacuteteacute une place peu consideacutereacutee Crsquoest drsquoautant plus vrai que le sida touche particuliegraverement au deacutepart des populations stigmatiseacutees socialement - les homosexuels les usagers de drogue et certaines populations migrantes ndash et rajoute un autre stigmate celui de la contagion Les rapports de domination dans la prise en charge de la maladie et les risques de discriminations lieacutes agrave lrsquoeacutepideacutemie sont forts Lrsquoassociation Aides a pour objectif de construire les ressources pour redonner un pouvoir de deacutecision et drsquoaction aux personnes concerneacutees par le VIH-sida Lrsquoassociation produit des connaissances et des compeacutetences agrave partir des malades et pour les malades agrave travers la publication de brochures drsquoouvrages de revues et souvent la tenue de permanences teacuteleacutephoniques de renseignements Comme Daniel Defert lrsquoa exprimeacute lors de la Ve

Confeacuterence internationale sur le sida agrave Montreacuteal en juin 1989 la lutte contre le sida fait eacutemerger laquo un nouveau reacuteformateur social le malade raquo alors mecircme que jusque-lagrave ce sont davantage les meacutedecins qui avaient œuvreacute comme reacuteformateurs sociaux

Ressources Institut Droit et Santeacute wwwinstitutdroitsantecomhomefrhtml Association Aides wwwaidesorg Groupe TRT5 wwwtrt-5org Collectif interassociatif sur la santeacute wwwlecissorg

copy Steacutephane Blot

30 1 France Allemagne Grande Bretagne Italie Espagne Portugal Belgique Suisse Roumanie Feacutedeacuteration de Russie Pays-Bas Suegravede Ukraine Turquie Maroc Irlande Grand Ducheacute du Luxembourg Principauteacute de Monaco Suisse Gregravece Italie Malte Danemark Finlande Islande Norvegravege Estonie Lettonie Lituanie Albanie Bosnie Herzeacutegovine Croatie Hongrie Maceacutedoine Pologne Reacutepublique Tchegraveque Serbie Monteacuteneacutegro Slovaquie Armeacutenie Bieacutelorussie Geacuteorgie Moldavie Algeacuterie Tunisie Israeumll Liban Egypte Iran

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La cOLLecTe drsquoObjeTs sUr LrsquoHISTOIRE ET LA MEacuteMOIRE DU SIDA

Le Museacutee des Civilisations de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee (MUCEM) est un museacutee de socieacuteteacute qui traite des grands problegravemes du contemporain Lrsquoeacutepideacutemie de sida par son extension constitue lrsquoun des problegravemes majeurs de notre socieacuteteacute plus de 40 millions de personnes sont seacuteropositives ou malades du sida dans le monde

Georges Henri Riviegravere le fondateur du museacutee national des Arts et Traditions Populaires dont le MUCEM prend la suite srsquoeacutetait assigneacute la tacircche de laquo donner la parole agrave ceux qui ne lrsquoavaient pas raquo Dans cet esprit le MUCEM accorde une place de choix aux exclus de notre socieacuteteacute Or le sida comme les eacutepideacutemies en geacuteneacuteral entraicircne des exclusions lieacutees agrave de mauvaises informations agrave la peur de la contamination mais aussi agrave la peur de ce qui est diffeacuterent Aussi parler du sida crsquoest parler des droits de lrsquohomme et des combats des malades pour ces droits (droits des femmes et des enfants droits des homosexuels bisexuels et transsexuels des migrants et des sans papiers des usagers de drogues des deacutetenus des prostitueacutes) Avec le sida ce sont les malades eux-mecircmes qui se sont battus (pour la premiegravere fois) pour participer aux congregraves scientifiques et aux deacutecisions qui les concernaient Il a sembleacute important que le museacutee en conserve les traces Le museacutee dans ce domaine comme dans drsquoautres a diffeacuterents rocircles

la conservation drsquoobjets fragiles que lrsquoon ne garde pas neacuteces-sairement

entretenir la meacutemoire des exclus dans une meacutemoire nationale et europeacuteenne

inciter agrave deacutebattre car le museacutee est bien sucircr un lieu de preacutesentation et drsquoexposition ougrave peuvent se deacuterouler des rencontres et des deacutebats

Que sont ces objets

Il y a environ 17 000 objets qui ont eacuteteacute collecteacutes en France et dans 49 pays de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee1 Par objets on entend aussi bien des affiches et cartes postales que des tee-shirts des enveloppes de preacuteservatifs des badges et pinrsquos des banderoles pancartes et tracts de manifestation des produits deacuteriveacutes (par exemple des stylos des tasses portant le ruban rouge) des brochures deacutepliants livres videacuteos CD On peut les classer en trois grandes cateacutegories

objets et documents lieacutes agrave lrsquoinformation et agrave la preacutevention objets et documents relatifs agrave la lutte contre lrsquoexclusion et agrave la

solidariteacute (ruban rouge Journeacutee mondiale de lutte contre le sida le 1er deacutecembre)

objets et documents relatifs aux revendications politiques pour les droits des malades Ils sont riches drsquoenseignements dans des domaines annexes agrave la maladie repreacutesentations de la diffeacuterence repreacutesentations du corps de la sexualiteacute et de la maladie rapport au risque ou encore la place des jeunes et des femmes dans la socieacuteteacute

sTeacutepHAnE ABRioLingeacuteniEuR DrsquoeacuteTuDEs Au cnRs

cERLis uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs mucEmSteacutephane Abriol

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Les fOrmaTiOns de LrsquoUniversiTEacute paris descarTes CONSACREacuteES AU VIH

Master infectiologie microbiologie virologie immunologie (IMVI)

Cohabiliteacute avec lrsquouniversiteacute Paris DiderotResponsables du diplocircme Catherine Fridman (option immunologie) Flore Rozenberg (option virologie) Xavier Nassif (option microbiologie)Cette mention vise agrave former des eacutetudiants scientifiques ingeacutenieurs et meacutedecins dans ces trois grandes speacutecialiteacutes en insistant sur la transversaliteacute des concepts et des approches Chaque speacutecialiteacute Recherche est organiseacutee de faccedilon relativement indeacutependante mais similaire avec des passerelles possibles et souhaiteacutees Un tronc commun par speacutecialiteacute drsquoune dureacutee de deux semaines est organiseacute en collaboration avec lrsquoInstitut Pasteur De nombreux deacuteboucheacutes existent dans la recherche publique et priveacutee ainsi que dans lrsquoenseignement supeacuterieur

Le Master 1er anneacutee est proposeacute soit sous forme drsquoun parcours santeacute reacuteserveacute aux eacutetudiants des filiegraveres santeacute (meacutedecine pharmacie odontologie et maiumleutique) soit sous forme drsquoun parcours scientifique du Master 1er anneacutee IMVI ouvert aux eacutetudiants issus de cursus scientifiques

DIU Prise en charge de lrsquoinfection par le VIH

Responsable du diplocircme Jean-Paul ViardEn raison de lrsquoeacutevolution tregraves rapide des connaissances des techniques et des traitements les praticiens doivent acqueacuterir ou reprendre les bases fondamentales neacutecessaires agrave la compreacutehension des meacutecanismes physiopathologiques du suivi virologique et des traitements de lrsquoinfection agrave VIH

DU Maladies auto-immunes et maladies systeacutemiques

Responsable du diplocircme Loiumlc GuillevinLrsquoobjectif est drsquoapporter aux meacutedecins biologistes pharmaciens une formation approfondie sur ces maladies peu enseigneacutees au cours du cursus eacuteleacutements pathogeacuteniques cliniques paracliniques et theacuterapeutiques neacutecessaires

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Les cOnseiLs dU service inTerUniversiTaire DE MEacuteDECINE PREacuteVENTIVE (SIUMPPS)

Comment se proteacuteger Mecircme srsquoil est difficile drsquoaborder la question du preacuteservatif avec son ou sa partenaire crsquoest pourtant le seul moyen de se proteacuteger du sida et des autres ISTCrsquoest pourquoi le centre de meacutedecine preacuteventive de Paris Descartes le SIUMPPS a distribueacute plus de 15 000 preacuteservatifs en 2012

Que faire apregraves une prise de risque Il est impeacuteratif drsquoeacutevaluer le risque reacuteel qui a eacuteteacute encouru Il est conseilleacute de se rendre immeacutediatement aux urgences hospitaliegraveres ou dans un service de maladies infectieuses ou dans un centre de deacutepistage anonyme et gratuit (CDAG) Un test de deacutepistage vous sera alors proposeacute et un meacutedecin vous recevra lors drsquoun entretien qui lui permettra de mesurer et drsquoanalyser le risque drsquoexposition Si le risque drsquoexposition srsquoavegravere important et si le rapport non proteacutegeacute a eu lieu il y a moins de 48h il est alors possible de prendre un traitement drsquourgence preacuteventif qui peut reacuteduire fortement le risque de contamination Crsquoest le Traitement Post-Exposition (TPE) Ce traitement devra ecirctre pris pendant 4 semaines avec un suivi meacutedical et seacuterologique Il est donc impeacuteratif de reacuteagir immeacutediatement apregraves une prise de risque et de ne pas laisser trop de temps passer Si vous avez deacutepasseacute ce deacutelai de 48h il est absolument neacutecessaire de faire un test de deacutepistage en se rendant dans un CDAG aux urgences dans un service de maladies infectieuses ou dans un laboratoire drsquoanalyses meacutedicales avec lrsquoordonnance drsquoun meacutedecin qui pourra eacuteventuellement prescrire un test de Charge virale VIH Attention les tests de deacutepistage ne permettent une deacutetection des anticorps anti VIH dans le sang qursquoagrave partir de la 6e semaine de contamination Il faut donc attendre 6 semaines apregraves un rapport non proteacutegeacute pour savoir si lrsquoon a eacuteteacute infecteacute et il est donc impeacuteratif de se proteacuteger durant cette peacuteriode drsquoincertitude

Le SIUMPPS est composeacute drsquoeacutequipes pluridisciplinaires (infirmiegraveres meacutedecins psychologues et secreacutetaires) agrave la disposition des eacutetudiants Ce service assure un accueil permanent et personnaliseacute des eacutetudiants qui souhaitent demander conseil controcircler leur eacutetat vaccinal obtenir un certificat meacutedical etc Il propose eacutegalement quelques consultations speacutecialiseacutees (nutrition tabac) des consultations psychologiques45 rue des saints-pegraveres paris 6e

Teacutel 01 42 86 38 74 wwwsiumppsuniv-paris5fr

Les centres de deacutepistage anonyme et gratuit existent dans Paris Ils permettent agrave toute personne de savoir si elle est atteinte par le VIH lrsquoheacutepatite B ou C Certains CDAG sont aussi des Centres drsquoInformation de Deacutepistage et de Diagnostic des Infections Sexuellement Transmissibles (CIDDIST) on y deacutepiste des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) plus speacutecifiques

Liste des centres de deacutepistage anonyme et gratuit agrave Paris

1 Centre Croix-Rouge Franccedilaise 43 rue de Valois - Paris 1er Teacutel 01 42 97 48 29 meacutetro Palais Royal-Museacutee du Louvre (lignes 1 7) Bourse (ligne 3)Bus 48Entreacutee porte vitreacutee agrave cocircteacute de la porte de lrsquoimmeuble Deacutepistage UNIQUEMENT sur RDV

2 Centre Meacutedico-Social municipal Figuier2 rue du Figuier - Paris 4e Teacutel 01 49 96 62 70 meacutetro Saint Paul (ligne 1) Pont Marie (ligne 7) - Bus 67 3 Hocircpital Cochin-Tarnier (AP-HP) 89 rue drsquoAssas - Paris 6e (1er eacutetage) Teacutel 01 58 41 18 17 meacutetro Notre Dame des Champs (ligne 12) - RER B Port Royal - Bus 83

4 Hocircpital Fernand Widal (AP-HP) 200 rue du Faubourg Saint Denis - Paris 10e Secteur Bleu Galerie de gauche Porte 3 Teacutel 01 40 05 43 75 meacutetro Gare du Nord (lignes 4 5) La Chapelle (ligne 2) RER B D Gare du Nord - Bus 32

5 Hocircpital Saint-Louis (AP-HP) 42 rue Bichat - Paris 10e Bacirctiment Lailler accessible par la rue sans entrer dans lrsquohocircpital Teacutel 01 42 49 99 24 ou 01 42 49 42 05 (attention beaucoup drsquoaffluence)meacutetro Reacutepublique (lignes 3 5 8 9 11) Goncourt (ligne 11) Colonel Fabien (ligne 2) Jacques Bonsergent (ligne 5)Bus 75

6 Hocircpital Saint-Antoine (AP-HP) 184 rue du Faubourg Saint Antoine - Paris 12e Secteur Jaune Bacirctiment de lrsquoHorloge 1er Sous-sol Porte 19 Teacutel 01 49 28 24 45meacutetro Reuilly-Diderot (lignes 1 8) Faidherbe-Chaligny (ligne 8)Bus 86

7 Hocircpital Pitieacute Salpeacutetriegravere (AP-HP) 47-83 boulevard de lrsquoHocircpital -Paris 13e Teacutel 01 42 16 10 53Autre entreacutee 52 boulevard Vincent Auriol (M1113125 6 Chevaleret) Bacirctiment de Meacutedecine meacutetro St Marcel (ligne 5) Gare drsquoAusterlitz (lignes 5 10) Chevaleret (ligne 6) - RER c Gare drsquoAusterlitz - Bus 91

8 Centre Meacutedico-Social municipal - CDAGCIDDIST Ridder 3 rue de Ridder - Paris 14e Teacutel 01 58 14 30 30 meacutetro Plaisance (ligne 13) - Bus 62

9 Institut Alfred Fournier25 boulevard Saint-Jacques - Paris 14e Teacutel 01 40 78 26 0071meacutetro Saint-Jacques (ligne 6) Glaciegravere (ligne 6)RER B Denfert-Rochereau - Bus 216

10 Hocircpital Bichat (AP-HP) 46 rue Henri Huchard - Paris 18e Secteur Claude Bernard en direction de la Materniteacute en bas de la passerelle agrave gauche Teacutel 01 40 25 84 34 meacutetro Porte de Saint-Ouen (ligne 13) - Bus 81 - PC2

11 Centre Meacutedico-social municipal - CDAGCIDDIST Belleville 218 rue de Belleville - Paris 20e Teacutel 01 40 33 52 00 meacutetro Teacuteleacutegraphe (ligne 11) Place des Fecirctes (lignes 7bis 11) - Bus 60

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pLAn DE pARis DEs cEnTREs DE DeacutepisTAgE AnonymE ET gRATuiT

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Actif santeacutePermettre aux personnes drsquoecirctre acteur de leur santeacute et de la santeacute109 rue Orfila - 75020 ParisTeacutel 09 50 796 160wwwactif-santeorg Actions traitementsMieux informer pour ecirctre mieux soigneacute190 bd de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 43 67 66 00wwwactions-traitementsorgEmail atactions-traitementsorg

Act Up-ParisAssociation de lutte contre le sida dans la rue dans les meacutedias et dans les institutions Cofondatrice de sidactionBp 287 ndash 75011 Paris Teacutel 01 49 29 44 75wwwactupparisorgEmail actupactupparisorg

ArcatAccompagner orienter preacutevenir informer94-102 rue de Buzenval - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 29 29wwwarcat-santeorgEmail infoarcat-santeorg AIDESFaire avancer la lutte contre le sida crsquoest faire avancer la socieacuteteacute toute entiegravere Teacutel 0805 160 011 (gratuit depuis un poste fixe)wwwaidesorg

Diagonale idfPreacutevenir accompagner heacuteberger creacuteer des solidariteacutes20 avenue de la Terrasse - 91260 Juvisy-sur-OrgeTeacutel 01 69 24 85 60wwwdiagonale-idforgEmail diagonaleidfwanadoofr

Habitat et soinsFavoriser lrsquoaccegraves aux soins et au logement de personnes en situation preacutecaire379 avenue du Preacutesident Wilson - 93210 Saint-DenisTeacutel 01 55 87 55 55wwwgroupe-sosorgEmail soshetsasosorg Hf preacuteventionPreacutevention et sensibilisation sur le VIH et les ISTInstitut de la promotion de la santeacute 3 place de la mairie - 78190 TrappesTeacutel 09 53 84 98 33wwwhf-preventioncomEmail contacthf-preventioncom

Le kiosque infos sida et toxicomaniePreacutevention information orientation sida IST toxicomanie36 rue Geoffroy lrsquoAsnier - 75004 ParisTeacutel 01 44 78 00 00wwwlekiosqueorgEmail infolekiosqueorg

Sida info serviceInformation soutien eacutecoute orientation190 boulevard de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 16 16wwwsida-info-serviceorg

Sidaction Agit sur tous les fronts de la lutte contre le sida 228 rue du Faubourg Saint-Martin - 75010 ParisTeacutel 01 53 26 45 55wwwsidactionorgEmail sidactionsidactionorg

Solidariteacute sidaAider Preacutevenir Deacutefendre16 bis avenue Parmentier - 75011 ParisTeacutel 01 53 10 22 22Email infosolidarite-sidaorg

Centre reacutegional drsquoinformation et de preacutevention du sida (Crips) Icircle de FranceAccueil documentation et formation de toutes personnes en ques-tionnement par rapport au VIHsida ou aux infections14 rue Maublanc - 75015 Paris Teacutel 01 56 80 33 33Email infolecripsnet

Sites web drsquoinformation

VIHorgSite drsquoinformations de deacutebats drsquoeacutechanges au service de la lutte contre le sidawwwvihorg

Sida Info PlusEspace drsquoinformation et drsquoeacutechange pour les seacuteropositifswwwsidainfoplusfr

Les ASSOCIATIONS

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Les Cahiers de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes sont eacutediteacutes par LrsquoUniversiteacute Paris Descartes

Directeur de la publication bull Freacutedeacuteric Dardel

Responsables scientifiques bull Yves Charbitbull Anne Hosmalinbull Christine Rouzioux

Reacutedaction en chef bull Pierre-Yves Clausse bull Alice Tschudy

Coordination bull Brigitte Brohard

Maquette bull Agence Avril

Version numeacuterique bull Virgile Delacirctre

Iconographie bull Photothegraveque Universiteacute

Paris Descartesbull Fotoliabull Institut Pasteur

bull Groupe Institut Cochin Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Huguette amp Prosperbull Mairie de Paris--------------------------------------bull Steacutephane Abriolbull Clarisse Berlioz-Torentbull Marina Cavazzana-Calvobull Yves Charbitbull Odile Launaybull Lisa Haydenbull Anne Hosmalinbull Bibia Pavard bull Leiumlla Perieacutebull Bruno Sargueilbull Carine Tisneacutebull Michaeumll Valente

Ont collaboreacute agrave ce numeacutero institut cochin bull Eacutequipe Cytokines

et infections virales

bull Eacutequipe Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Eacutequipe Interactions hocircte-virus

bull Eacutequipe Interfeacuterence moleacuteculaire entre le virus et la cellule

bull Eacutequipe Phagocytose et invasion bacteacuterienne

bull Eacutequipe Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques

bull Eacutequipe Virus et trafic intracellulaire

Hocircpital necker bull Deacutepartement

de biotheacuterapie bull Eacutequipe Infections agrave VIH

Reacuteservoirs Pharmacologie des Antireacutetroviraux et Preacutevention de la Transmission Megravere Enfant

centre universitaire des saints-pegraveresbull Centre de recherche

sur les liens sociaux (CERLIS)

bull Eacutequipe Chimie amp Biologie Nucleacuteos(t)ides et Immunologie pour la Theacuterapie

bull Eacutequipe Reacutegulation de la Transcription et Maladies Geacuteneacutetiques

bull Institut Droit et Santeacute (IDS)

bull Institut de Recherche sur les Vaccins et lrsquoImmunotheacuterapie des cancers et du sida

bull Service Interuniversitaire de meacutedecine preacuteventive (SIUMPPS)

Faculteacute des sciences pharmaceutiques et Biologiques bull Eacutequipe Meacutecanismes

moleacuteculaires de lrsquoinitiation de la traduction

bull Eacutequipe Structure des ARN interactions et anti-infectieux

centre drsquoinvestigation clinique de vaccinologie cochin pasteur

centre population et Deacuteveloppement (cEpED)

36 wwwparisdescartesfr

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Projet Prenahtest preacutevention en couplePlus de 25 millions de nouvelles infections par le VIH sont survenues dans le monde en 2012 et la preacutevention demeure une prioriteacute absolue dans la lutte contre la pandeacutemie mecircme agrave lrsquoegravere des traitements antireacutetroviraux Lrsquoobjectif suivi eacutetait drsquoeacutevaluer la faisabiliteacute et lrsquoimpact drsquoune intervention de conseil preacutenatal du VIH orienteacute vers le couple sur la freacutequence du deacutepistage du partenaire et du conseil de couple et sur les comportements sexuels de reproduction et de preacutevention du VIHpartenaires ISPED Inserm Centre Pasteur Cameroun PRAYAS Inde CENISMI Reacutepublique Dominicaine MCCU GeacuteorgieFinancement ANRS EGPAF

Projet Parcours Lrsquoeacutetude srsquointitule Parcours car il srsquoagit de prendre en compte la maladie dans les diffeacuterentes eacutetapes drsquoun parcours de vie (comment et pourquoi on est exposeacute au risque drsquoecirctre infecteacute la deacutecouverte de son infection puis la vie avec la maladie) eacutegalement marqueacutees par une expeacuterience de migration Il srsquoagit drsquoune grande enquecircte en Ile-de-France aupregraves des migrants drsquoAfrique sub-saharienne qui a pour objectifs de caracteacuteriser les besoins de santeacute et drsquoameacuteliorer les strateacutegies de preacutevention de deacutepistages et de prise en charge dans le domaine de lrsquoinfection VIH et de lrsquoheacutepatite Bpartenaires CESP Inserm INPES Ined RAAC sida AIDES FORIM COMEDE Hocircpital CochinFinancement ANRS

Projet TaSP Le traitement antireacutetroviral comme moyen de preacuteventionCette eacutetude srsquoappuie sur lrsquohypothegravese selon laquelle le deacutepistage VIH de tous les membres drsquoune communauteacute suivi de la mise sous traitement immeacutediat de tous les individus infecteacutes par le VIH quel que soit leur statut immunologique ou clinique preacuteviendrait la transmission du VIH Le projet TasP est un essai randomiseacute en grappes conduit en Afrique du Sud (KwaZulu-Natal) visant agrave estimer directement lrsquoimpact du traitement antireacutetroviral initieacute immeacutediatement apregraves le diagnostic de lrsquoinfection par le VIH et quel que soit le niveau de CD4 des patients non encore eacuteligibles au traitement ARV sur lrsquoincidence de nouvelles infections VIH dans la population geacuteneacuterale de la mecircme reacutegionpartenaires Africa Center for Health and Population Studies ISPED Inserm CESP Inserm SE4S Inserm IRD EA 3620 Paris Descartes Hocircpitaux Universitaires de Genegraveve Massachusets General HospitalFinancement ANRS

Parcours de vie eT saNTEacute cHeZ Les MiGraNTs oriGiNaires drsquoafrique subsaHarieNNe vivaNT eN iLe-de-fraNce

wwwparcours-sante-migrationcom

Une eacutetUde actUellement dans ce centre de santeacute

eacutetUde anonyme et confidentielle

lrsquoeacutetUde noUs concerne toUtes et toUs

Pour ameacuteliorer la santeacute

soins et accomPaGnement

Preacutevention

lUtte contre

lrsquoexclUsion

DimEnsions sociALEs DE LA pRisE En cHARgE DEs mALADEs ET pERsonnEs ATTEinTEs

pRisE En cHARgE ET TRAiTEmEnTs

Projet Living with Antiretrovirals (LIWA)En collaboration avec des chercheurs de lrsquoINED de Chiang Mai University et de lrsquoIRD une eacutetude a eacuteteacute meneacutee en Thaiumllande du Nord sur lrsquoimpact des antireacutetroviraux sur la vie des adultes infecteacutes leur famille leur communauteacute et le systegraveme de santeacuteUne enquecircte biographique a eacuteteacute effectueacutee aupregraves de patients infecteacutes par le VIHsida pour explorer lrsquohistoire familiale reacutesidentielle eacuteducative leurs projets drsquoavenir et leurs reacuteseaux sociaux Lrsquoenquecircte recueille eacutegalement la situation financiegravere des patients les sources de soutien financier la couverture meacutedicale lrsquohistoire meacutedicale deacutetailleacutee y compris le statut immunologique et virologique lrsquoobservance aux traitements (prise reacuteguliegravere et adeacutequate du traitement) les effets secondaires lrsquohistoire de lrsquoinfection agrave VIH (mode de contamination) et de sa deacutecouverte lrsquoannonce du reacutesultat du test la vie affective et sexuelle ainsi que les problegravemes de discrimination partenaires Chiang Mai University INED IRD 174Financement Oxfam GB ANRS

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Projet Teens Living With Antiretrovirals (TEEWA) Gracircce aux progregraves meacutedicaux et aux traitements antireacutetroviraux les enfants infecteacutes agrave la naissance survivent agrave la maladie et peuvent deacutesormais parvenir agrave lrsquoacircge adulte Cependant si la mortaliteacute des patients sous antireacutetroviraux srsquoest effondreacutee elle reste eacuteleveacutee chez les adolescents Lrsquoapproche biographique a eacutegalement eacuteteacute utiliseacutee pour reconstituer les trajectoires de vie des adolescents Neacuteanmoins la vie des adolescents eacutetant souvent eacutemailleacutee de lourds traumatismes (maladie et deacutecegraves de lrsquoun ou des deux parents problegravemes de santeacute tregraves seacutevegraveres expeacuteriences de discrimination) la reconstitution de leurs trajectoires de vie est faite non pas aupregraves des adolescents mais aupregraves des parents ou des tuteurs (care-givers) Lrsquoenquecircte recueille en plus des informations sur lrsquohistoire de la maladie de lrsquoenfant les circonstances de deacutecouverte du diagnostic la reacuteveacutelation du diagnostic agrave lrsquoenfant les problegravemes de discrimination et les problegravemes relationnels des tuteurs avec leurs adolescentspartenaires Chiang Mai University INED IRD 174Financement Oxfam GB sidaction

Projet Temprano social Conseacutequences sociales et comportementales drsquoune mise sous traitement ARV tregraves preacutecoce des patients VIH dans lrsquoessai Temprano Cocircte drsquoIvoireLe projet Temprano social srsquoappuie sur un dispositif de recherche existant lrsquoessai clinique randomiseacute Temprano reacutealiseacute en Cocircte drsquoIvoire pour caracteacuteriser le retentissement drsquoun traitement preacutecoce dans toutes les dimensions de la vie sociale Au sein de cet essai clinique il srsquoagit de comparer les effets dans la sphegravere sociale familiale et conjugale drsquoun traitement antireacutetroviral (ARV) tregraves preacutecoce (agrave partir de 800 CD4mm3) par rapport agrave une mise sous traitement selon les recommandations de lrsquoOMS (350 CD4mm3) Ce projet associe ainsi lrsquoeacutequipe PAC-CI qui conduit lrsquoessai clinique Temprano et des eacutequipes de sciences sociales de la santeacute en France (CEPED Inserm CESP) et en Cocircte drsquoIvoire (ENSEA) partenaires ENSEA Cocircte drsquoIvoire PAC CI Cocircte drsquoIvoire ISPED Inserm CESP InsermFinancement ANRS

Projet Parcours volet qualitatif laquo Relations soignants-soigneacutes et prise en charge des patients neacutes en Afrique subsaharienne vivant avec le VIH ou le VHB en France raquo En France la part des populations neacutees en Afrique subsaharienne parmi les personnes vivant avec le VIH ou avec une heacutepatite B est importante Lrsquoobjectif de cette eacutetude est drsquoanalyser les modes de construction de la relation meacutedecin-malade pour le VIH et pour le VHB deux infections chroniques dont la prise en charge meacutedicale et sociale diffegravere sensiblement Il srsquoagit notamment drsquoeacutetudier lrsquoimpact de la preacutecariteacute administrative sur les attitudes et attentes des patients vis-agrave-vis des soignants la compreacutehension qursquoont les patients de la maladie des traitements et leurs attitudes vis-agrave-vis du suivi meacutedical et de lrsquoobservance les adaptations des pratiques professionnelles agrave la prise en charge des malades eacutetrangers la place des soignants dans les reacuteseaux de soutien des patientspartenaires CESP Inserm INPES Ined RAAC sida AIDES FORIM COMEDE Hocircpital CochinFinancement ANRS

Lutte contre le sidaMarianne Donnat I copy IRD

Lutte contre le sida en ThaiumllandeMichael Wadleigh I copy PHPT-IRD

Affichage en Afrique du SudElisabeth Deliry Antheaume I copy IRD

Campagne de preacutevention meneacutee par les clubs jeunes IRD sur le terrainMaurice Fay I copy IRD

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FEmmEs ViH ET pRocReacuteATion

Travaux de thegraveses en cours sur cette theacutematique

Rupture de la prise en charge des adultes VIH au MaliBien qursquoun suivi meacutedical reacutegulier et durable des Personnes Vivant avec le VIH (P V V I H) soit neacutecessaire pour surveiller lrsquoeacutevolution de la maladie et adapter les traitements certaines drsquoentre elles cessent ce suivi pendant plusieurs mois voire plusieurs anneacutees conseacutecutives Elles mettent ainsi en peacuteril la stabiliteacute de leur eacutetat de santeacute et le succegraves des traitements agrave venir Ce constat amegravene agrave proposer une approche compreacutehensive des ruptures de suivi meacutedical des P V V I H visant agrave identifier et analyser les conditions de production de ces ruptures Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude de terrain conduite en milieu hospitalier et associatif agrave Kayes au Mali aupregraves de P V V I H ayant cesseacute le suivi meacutedical de leur infection agrave un moment donneacute de soignants et acteurs associatifs impliqueacutes dans la prise en charge des P V V I H Les reacutesultats amegravenent agrave concilier trois niveaux drsquoanalyse intrinsegravequement lieacutes individuel relationnel et organisationnel seacuteverine carillon

Prise en charge du VIH dans les entreprises en Cocircte drsquoIvoire En Cocircte drsquoIvoire un pays agrave eacutepideacutemie geacuteneacuteraliseacutee (47 de la population est seacuteropositive ndash estimation 2005) seulement 29 des personnes eacuteligibles au traitement en beacuteneacuteficient (2009) alors mecircme que la gratuiteacute des traitements antireacutetroviraux est en place depuis 2008 Cette difficulteacute agrave atteindre une prise en charge universelle tient agrave plusieurs facteurs tant au niveau de lrsquooffre (manque de moyens et dysfonctionnement structurel du service de santeacute publique coordination drsquoune multipliciteacute drsquoacteurs nationaux et internationaux) que du cocircteacute de la demande (ignorance du statut seacuterologique estimeacute agrave 60 ) Crsquoest dans ce contexte que des entreprises priveacutees se sont lanceacutees dans la lutte contre le VIHsida afin de palier au manque de reacuteponse suffisamment forte des acteurs publics Cette recherche analyse la maniegravere dont les grandes entreprises priveacutees repreacutesentent agrave la fois un cadre privileacutegieacute ougrave se mettent en place des strateacutegies innovantes notamment en matiegravere de deacutepistage universel et de prise en charge preacutecoce tout en eacutetant un lieu fortement marqueacute par le risque de rupture de confidentialiteacute et de discrimination envers les personnes vivant avec le VIH Anne Bekelynck

Habilitation agrave Diriger des Recherches

Prise en charge des patients VIH par la famille au Viecirct-Nam Lrsquohypothegravese centrale examineacutee et valideacutee dans le cadre de ce projet est que la famille joue un rocircle structurant des pratiques et attitudes en tant que recours social et sanitaire en relation avec deux autres ensembles drsquoinstitutions dont la place est deacuteterminante dans la lutte contre le VIHsida le secteur sanitaire et les infrastructures communautaires Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude cas-teacutemoin originale en 2006 et 2008 dans la ville de Halong et la commune rurale de Docircng Triecircu A travers de multiples aspects lrsquoeacutepideacutemie VIHsida apparaicirct comme un reacuteveacutelateur des liens familiaux et sociaux en mecircme temps qursquoun moteur de leur eacutevolution dans un contexte de restructuration du secteur sanitaire de deacuteveloppement des associations et de changement des normes favoriseacutes par les reacuteformes du renouveau meneacutees au cours de ces trois derniegraveres deacutecennies myriam de Loenzien

Procreacuteation et VIH dans les territoires franccedilais drsquoAmeacuterique Guadeloupe Guyane Martinique Saint-MartinLrsquoeacutepideacutemie du VIH dans les deacutepartements franccedilais drsquoAmeacuterique (DFA) et la commune de Saint-Martin se caracteacuterise par des taux drsquoincidence six fois supeacuterieurs agrave ceux de la meacutetropole et une transmission heacuteteacuterosexuelle importante - les femmes y repreacutesentent pregraves de la moitieacute des personnes infecteacutees Lrsquoeacutetude avait pour objectif drsquoanalyser les processus de deacutecision de veacutecu et de prise en charge de la procreacuteation pour les femmes vivant avec le VIHsida dans quatre territoires franccedilais de la Caraiumlbe (Guyane Saint-Martin Guadeloupe Martinique) Elle a eacuteteacute reacutealiseacutee par entretiens semi-directifs et observations aupregraves de 41 femmes concerneacutees par la materniteacute (enceintes en deacutesir de grossesse ou ayant eu au moins un enfant depuis leur deacutepistage) et de 94 professionnels de la santeacute et du social qui les prennent en charge Lrsquoanalyse a porteacute sur lrsquooffre de soins les repreacutesentations et les pratiques des femmes et celles des professionnels partenaires LISST CNRSFinancement ANRS Fondation de France

Thegravese sur cette theacutematique

LrsquoEngAgEmEnT AssociATiF DEs FEmmEs DrsquoAFRiquE suBsAHARiEnnE FAcE Au ViH En FRAncE

Cette thegravese srsquointeacuteresse agrave lrsquoengagement asso-ciatif des femmes drsquoAfrique Subsaharienne face au VIH en France Les objectifs sont ici de comprendre comment la mobilisation collective drsquoexpeacuteriences individuelles du VIH en contexte de migration peut traduire une forme ineacutedite drsquoengagement social et politique ndash individuel et collectif ndash dans une socieacuteteacute drsquoaccueil chargeacutee de repreacutesentations colonialistes de lrsquoalteacuteriteacute Elle vise eacutegalement agrave comprendre comment cette mobilisation favorise une revalorisation pour les autres et pour soi de la position des femmes engageacutees face au VIH au sein des systegravemes de genre et sociaux agrave lrsquoœuvre dans les communau-teacutes drsquoorigine et dans la socieacuteteacute drsquoaccueil marjorie gerbier-Aublanc

pour plus de deacutetails sur ces projets voir wwwcepedorg

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Liste des contributeurs du cEpED agrave ces diffeacuterentes recherches Anne Bekelynk Seacuteverine Carillon Myriam de Loenzien Annabel Desgreacutees du Loucirc Marjorie Gerbier-Aublanc Joseph Larmarange Sophie Lecoeur Heacutelegravene Lepinay Joanna Orne-Gliemann Julie Pannetier Veacuteronique Petit Dolores PouretteLutte contre le sida en Thaiumllande

Gonzague Jourdain I copy IRD

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LE RocircLE mAJEuR DEs AssociATions DE pATiEnTs Les patients experts sont concerneacutes par des pathologies diverses (myopathies diabegravete cancers) mais ce travail qui porte plus particuliegraverement sur le VIH a pour hypothegravese que les associations de lutte contre le sida ont eu un rocircle moteur dans la reconnaissance drsquoune expertise profane des malades agrave partir des anneacutees 1980 Les connaissances meacutedicales au deacutepart tregraves limiteacutees sur cette nouvelle eacutepideacutemie expliquent la place importante laisseacutee au veacutecu des personnes concerneacutees Degraves le deacutebut des anneacutees 1980 des associations se sont creacuteeacutees en Ameacuterique du Nord puis en Europe pour fournir un soutien aux personnes concerneacutees attirer lrsquoattention publiquement sur leur situation et deacutefendre puis promouvoir leurs droits Ces associations sont le lieu de la collectivisation drsquoexpeacuteriences individuelles et

LrsquoAPPORT DES ASSOCIATIONS DANS LA LUTTE CONTRE LE SIDALA RECONNAISSANCEDrsquoUN PATIENT ExPERT

Les recherches sur le sida inteacuteressent les sciences sociales et le droit dans la mesure ougrave lrsquoeacutepideacutemie interroge la prise en charge des malades par les socieacuteteacutes et met les deacutemocraties au deacutefi des ineacutegaliteacutes et des discriminations En trente ans lrsquoimage des malades a beaucoup changeacute et les droits des patients se sont affirmeacutes La recherche reacutealiseacutee agrave lrsquoInstitut Droit et Santeacute de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes porte sur ces eacutevolutions majeures et sur la notion de laquo patient expert raquo Son objectif est de reacutefleacutechir agrave cette notion agrave partir drsquoun travail sur archives drsquoune enquecircte par entretiens et drsquoune analyse de textes de lois

laquo Le patient expert raquo est une figure aux contours encore flous et dont la deacutefinition nrsquoest pas stabiliseacutee Elle renvoie geacuteneacuteralement aux personnes concerneacutees par une pathologie chronique qui par leur expeacuterience de la maladie ont accumuleacute un savoir qui leur permet de devenir acteurs dans leur relation aux soins et au systegraveme de santeacute Devenir acteur cela veut dire par exemple ecirctre un interlocuteur pris en compte par les professionnels de santeacute prendre en charge des formations dans des programmes drsquoeacuteducation theacuterapeutique ou encore devenir repreacutesentant des usagers dans diverses instances locales de gouvernance de santeacute laquo Le patient expert raquo est ainsi devenu un nouvel enjeu des politiques publiques et une figure reconnue juridiquement En effet lrsquoexpertise individuelle et collective des patients relegraveve aujourdrsquohui des droits des malades et usagers du systegraveme de santeacute consacreacutes par la loi du 4 mars 2002

Cette recherche est reacutealiseacutee en partenariat avec lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida gracircce agrave un financement du programme PICRI (partenariat institution-citoyens pour la recherche et

lrsquoinnovation) de la reacutegion Ile-de-France

BiBiA pAVARD DocTEuRE En HisToiRE posT-DocToRAnTE agrave LrsquoinsTiTuT DRoiT ET sAnTeacute uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs

Bibia Pavard

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de production drsquoun savoir sur la maladie qui se construit lors de la rencontre entre les patients et les professionnels de santeacute (engageacutes ou non dans les associations) Leurs actions appuyeacutees sur de reacuteelles compeacutetences conduisent agrave des transformations de la loi Du point de vue de la recherche scientifique lrsquoimplication des associations de patients dans la deacutefinition des protocoles drsquoessais theacuterapeutiques au deacutebut des anneacutees 1990 aux Eacutetats-Unis puis en France constitue une rupture drsquoimportance Le groupe sur les traitements et la recherche theacuterapeutique aussi appeleacute groupe TRT-5 creacuteeacute en 1992 par plusieurs associations a ainsi contribueacute agrave la reacuteglementation des autorisations temporaires drsquoutilisations (Deacutecret n˚94-568 du 8 juillet 1994) qui rendent accessibles pour des pathologies rares et graves sur demande des meacutedicaments encore en phase drsquoessais cliniques et qui nrsquoont pas reccedilu drsquoautorisation de mise sur le marcheacute Des acteurs profanes sont donc parvenus agrave faire prendre en compte les besoins des malades dans la reacutegulation de la distribution des meacutedicaments

LEs ARcHiVEs DE LrsquoAssociATion AiDEsLa recherche se concentre sur le cas de lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida depuis sa creacuteation en 1984 A partir des archives de lrsquoassociation mais aussi des archives du ministegravere de la santeacute ou du Parlement il srsquoagit drsquoeacutetudier la maniegravere dont les savoirs profanes produits par lrsquoassociation sont pris en compte comme expertise et comment lrsquoexpertise associative contribue agrave lrsquoeacutemergence de la figure de patient expert Par exemple un des terrains drsquoaction de lrsquoassociation Aides est le droit comme moyen de deacutefendre les malades contre les discriminations mais aussi comme moyen de faire reconnaicirctre leur place dans le systegraveme de santeacute La reacuteponse aux problegravemes immeacutediats rencontreacutes par les personnes concerneacutees par le VIH-sida permet agrave lrsquoassociation de construire une compeacutetence sur les droits des malades qui est agrave la source de la production de textes geacuteneacuteraux destineacutes agrave modifier la loi Cette expertise juridique est reconnue au moment de la reacuteforme de lrsquohocircpital en 1995 un militant du groupe juridique de Aides est ainsi membre du Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere en tant qursquounique repreacutesentant des associations Cette reacuteforme est de plus une premiegravere eacutetape dans la prise en compte lrsquoexpertise des usagers dans le fonctionnement du systegraveme de santeacute agrave travers leur entreacutee dans les conseils drsquoadministration des hocircpitaux En outre la participation drsquoun repreacutesentant de Aides au Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere est agrave lrsquoorigine de la creacuteation du collectif interassociatif sur la santeacute qui repreacutesente une volonteacute drsquoallier associations de patients et associations de consommateurs dans lrsquoobjectif commun de deacutefendre les droits des usagers du systegraveme de santeacute Le collectif interassociatif sur la santeacute a ainsi un rocircle dans la genegravese de la loi du 4 mars 2002 qui consacre les droits individuels (digniteacute consentement eacuteclaireacute accegraves au dossier meacutedical etc) mais aussi collectifs des malades (notamment agrave travers la possibiliteacute pour les associations de patients de repreacutesenter les usagers dans diverses instances de gouvernance de la santeacute) Lrsquoeacutetude meneacutee a aussi pour objectif de mesurer comment ce nouveau droit de repreacutesentation des usagers a affecteacute les strateacutegies militantes des associations dans le domaine de la santeacute Qui sont ces repreacutesentants des patients et usagers Dans quelles instances lrsquoassociation Aides choisit-elle de srsquoinvestir Voit-on apparaicirctre des experts de lrsquoexpertise des patients

Histoire de AIDESCette association a eacuteteacute creacuteeacutee en 1984 agrave lrsquoinitiative de Daniel Defert agrave la suite du deacutecegraves de Michel Foucault Agrave cette eacutepoque pour le fondateur de lrsquoassociation la nouvelle eacutepideacutemie rend saillant un certain nombre drsquoenjeux lieacutes au savoir et au pouvoir dans la meacutedecine aux relations meacutedecins-malades profondeacutement asymeacutetriques et agrave la place des malades dans la socieacuteteacute une place peu consideacutereacutee Crsquoest drsquoautant plus vrai que le sida touche particuliegraverement au deacutepart des populations stigmatiseacutees socialement - les homosexuels les usagers de drogue et certaines populations migrantes ndash et rajoute un autre stigmate celui de la contagion Les rapports de domination dans la prise en charge de la maladie et les risques de discriminations lieacutes agrave lrsquoeacutepideacutemie sont forts Lrsquoassociation Aides a pour objectif de construire les ressources pour redonner un pouvoir de deacutecision et drsquoaction aux personnes concerneacutees par le VIH-sida Lrsquoassociation produit des connaissances et des compeacutetences agrave partir des malades et pour les malades agrave travers la publication de brochures drsquoouvrages de revues et souvent la tenue de permanences teacuteleacutephoniques de renseignements Comme Daniel Defert lrsquoa exprimeacute lors de la Ve

Confeacuterence internationale sur le sida agrave Montreacuteal en juin 1989 la lutte contre le sida fait eacutemerger laquo un nouveau reacuteformateur social le malade raquo alors mecircme que jusque-lagrave ce sont davantage les meacutedecins qui avaient œuvreacute comme reacuteformateurs sociaux

Ressources Institut Droit et Santeacute wwwinstitutdroitsantecomhomefrhtml Association Aides wwwaidesorg Groupe TRT5 wwwtrt-5org Collectif interassociatif sur la santeacute wwwlecissorg

copy Steacutephane Blot

30 1 France Allemagne Grande Bretagne Italie Espagne Portugal Belgique Suisse Roumanie Feacutedeacuteration de Russie Pays-Bas Suegravede Ukraine Turquie Maroc Irlande Grand Ducheacute du Luxembourg Principauteacute de Monaco Suisse Gregravece Italie Malte Danemark Finlande Islande Norvegravege Estonie Lettonie Lituanie Albanie Bosnie Herzeacutegovine Croatie Hongrie Maceacutedoine Pologne Reacutepublique Tchegraveque Serbie Monteacuteneacutegro Slovaquie Armeacutenie Bieacutelorussie Geacuteorgie Moldavie Algeacuterie Tunisie Israeumll Liban Egypte Iran

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La cOLLecTe drsquoObjeTs sUr LrsquoHISTOIRE ET LA MEacuteMOIRE DU SIDA

Le Museacutee des Civilisations de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee (MUCEM) est un museacutee de socieacuteteacute qui traite des grands problegravemes du contemporain Lrsquoeacutepideacutemie de sida par son extension constitue lrsquoun des problegravemes majeurs de notre socieacuteteacute plus de 40 millions de personnes sont seacuteropositives ou malades du sida dans le monde

Georges Henri Riviegravere le fondateur du museacutee national des Arts et Traditions Populaires dont le MUCEM prend la suite srsquoeacutetait assigneacute la tacircche de laquo donner la parole agrave ceux qui ne lrsquoavaient pas raquo Dans cet esprit le MUCEM accorde une place de choix aux exclus de notre socieacuteteacute Or le sida comme les eacutepideacutemies en geacuteneacuteral entraicircne des exclusions lieacutees agrave de mauvaises informations agrave la peur de la contamination mais aussi agrave la peur de ce qui est diffeacuterent Aussi parler du sida crsquoest parler des droits de lrsquohomme et des combats des malades pour ces droits (droits des femmes et des enfants droits des homosexuels bisexuels et transsexuels des migrants et des sans papiers des usagers de drogues des deacutetenus des prostitueacutes) Avec le sida ce sont les malades eux-mecircmes qui se sont battus (pour la premiegravere fois) pour participer aux congregraves scientifiques et aux deacutecisions qui les concernaient Il a sembleacute important que le museacutee en conserve les traces Le museacutee dans ce domaine comme dans drsquoautres a diffeacuterents rocircles

la conservation drsquoobjets fragiles que lrsquoon ne garde pas neacuteces-sairement

entretenir la meacutemoire des exclus dans une meacutemoire nationale et europeacuteenne

inciter agrave deacutebattre car le museacutee est bien sucircr un lieu de preacutesentation et drsquoexposition ougrave peuvent se deacuterouler des rencontres et des deacutebats

Que sont ces objets

Il y a environ 17 000 objets qui ont eacuteteacute collecteacutes en France et dans 49 pays de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee1 Par objets on entend aussi bien des affiches et cartes postales que des tee-shirts des enveloppes de preacuteservatifs des badges et pinrsquos des banderoles pancartes et tracts de manifestation des produits deacuteriveacutes (par exemple des stylos des tasses portant le ruban rouge) des brochures deacutepliants livres videacuteos CD On peut les classer en trois grandes cateacutegories

objets et documents lieacutes agrave lrsquoinformation et agrave la preacutevention objets et documents relatifs agrave la lutte contre lrsquoexclusion et agrave la

solidariteacute (ruban rouge Journeacutee mondiale de lutte contre le sida le 1er deacutecembre)

objets et documents relatifs aux revendications politiques pour les droits des malades Ils sont riches drsquoenseignements dans des domaines annexes agrave la maladie repreacutesentations de la diffeacuterence repreacutesentations du corps de la sexualiteacute et de la maladie rapport au risque ou encore la place des jeunes et des femmes dans la socieacuteteacute

sTeacutepHAnE ABRioLingeacuteniEuR DrsquoeacuteTuDEs Au cnRs

cERLis uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs mucEmSteacutephane Abriol

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Les fOrmaTiOns de LrsquoUniversiTEacute paris descarTes CONSACREacuteES AU VIH

Master infectiologie microbiologie virologie immunologie (IMVI)

Cohabiliteacute avec lrsquouniversiteacute Paris DiderotResponsables du diplocircme Catherine Fridman (option immunologie) Flore Rozenberg (option virologie) Xavier Nassif (option microbiologie)Cette mention vise agrave former des eacutetudiants scientifiques ingeacutenieurs et meacutedecins dans ces trois grandes speacutecialiteacutes en insistant sur la transversaliteacute des concepts et des approches Chaque speacutecialiteacute Recherche est organiseacutee de faccedilon relativement indeacutependante mais similaire avec des passerelles possibles et souhaiteacutees Un tronc commun par speacutecialiteacute drsquoune dureacutee de deux semaines est organiseacute en collaboration avec lrsquoInstitut Pasteur De nombreux deacuteboucheacutes existent dans la recherche publique et priveacutee ainsi que dans lrsquoenseignement supeacuterieur

Le Master 1er anneacutee est proposeacute soit sous forme drsquoun parcours santeacute reacuteserveacute aux eacutetudiants des filiegraveres santeacute (meacutedecine pharmacie odontologie et maiumleutique) soit sous forme drsquoun parcours scientifique du Master 1er anneacutee IMVI ouvert aux eacutetudiants issus de cursus scientifiques

DIU Prise en charge de lrsquoinfection par le VIH

Responsable du diplocircme Jean-Paul ViardEn raison de lrsquoeacutevolution tregraves rapide des connaissances des techniques et des traitements les praticiens doivent acqueacuterir ou reprendre les bases fondamentales neacutecessaires agrave la compreacutehension des meacutecanismes physiopathologiques du suivi virologique et des traitements de lrsquoinfection agrave VIH

DU Maladies auto-immunes et maladies systeacutemiques

Responsable du diplocircme Loiumlc GuillevinLrsquoobjectif est drsquoapporter aux meacutedecins biologistes pharmaciens une formation approfondie sur ces maladies peu enseigneacutees au cours du cursus eacuteleacutements pathogeacuteniques cliniques paracliniques et theacuterapeutiques neacutecessaires

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Les cOnseiLs dU service inTerUniversiTaire DE MEacuteDECINE PREacuteVENTIVE (SIUMPPS)

Comment se proteacuteger Mecircme srsquoil est difficile drsquoaborder la question du preacuteservatif avec son ou sa partenaire crsquoest pourtant le seul moyen de se proteacuteger du sida et des autres ISTCrsquoest pourquoi le centre de meacutedecine preacuteventive de Paris Descartes le SIUMPPS a distribueacute plus de 15 000 preacuteservatifs en 2012

Que faire apregraves une prise de risque Il est impeacuteratif drsquoeacutevaluer le risque reacuteel qui a eacuteteacute encouru Il est conseilleacute de se rendre immeacutediatement aux urgences hospitaliegraveres ou dans un service de maladies infectieuses ou dans un centre de deacutepistage anonyme et gratuit (CDAG) Un test de deacutepistage vous sera alors proposeacute et un meacutedecin vous recevra lors drsquoun entretien qui lui permettra de mesurer et drsquoanalyser le risque drsquoexposition Si le risque drsquoexposition srsquoavegravere important et si le rapport non proteacutegeacute a eu lieu il y a moins de 48h il est alors possible de prendre un traitement drsquourgence preacuteventif qui peut reacuteduire fortement le risque de contamination Crsquoest le Traitement Post-Exposition (TPE) Ce traitement devra ecirctre pris pendant 4 semaines avec un suivi meacutedical et seacuterologique Il est donc impeacuteratif de reacuteagir immeacutediatement apregraves une prise de risque et de ne pas laisser trop de temps passer Si vous avez deacutepasseacute ce deacutelai de 48h il est absolument neacutecessaire de faire un test de deacutepistage en se rendant dans un CDAG aux urgences dans un service de maladies infectieuses ou dans un laboratoire drsquoanalyses meacutedicales avec lrsquoordonnance drsquoun meacutedecin qui pourra eacuteventuellement prescrire un test de Charge virale VIH Attention les tests de deacutepistage ne permettent une deacutetection des anticorps anti VIH dans le sang qursquoagrave partir de la 6e semaine de contamination Il faut donc attendre 6 semaines apregraves un rapport non proteacutegeacute pour savoir si lrsquoon a eacuteteacute infecteacute et il est donc impeacuteratif de se proteacuteger durant cette peacuteriode drsquoincertitude

Le SIUMPPS est composeacute drsquoeacutequipes pluridisciplinaires (infirmiegraveres meacutedecins psychologues et secreacutetaires) agrave la disposition des eacutetudiants Ce service assure un accueil permanent et personnaliseacute des eacutetudiants qui souhaitent demander conseil controcircler leur eacutetat vaccinal obtenir un certificat meacutedical etc Il propose eacutegalement quelques consultations speacutecialiseacutees (nutrition tabac) des consultations psychologiques45 rue des saints-pegraveres paris 6e

Teacutel 01 42 86 38 74 wwwsiumppsuniv-paris5fr

Les centres de deacutepistage anonyme et gratuit existent dans Paris Ils permettent agrave toute personne de savoir si elle est atteinte par le VIH lrsquoheacutepatite B ou C Certains CDAG sont aussi des Centres drsquoInformation de Deacutepistage et de Diagnostic des Infections Sexuellement Transmissibles (CIDDIST) on y deacutepiste des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) plus speacutecifiques

Liste des centres de deacutepistage anonyme et gratuit agrave Paris

1 Centre Croix-Rouge Franccedilaise 43 rue de Valois - Paris 1er Teacutel 01 42 97 48 29 meacutetro Palais Royal-Museacutee du Louvre (lignes 1 7) Bourse (ligne 3)Bus 48Entreacutee porte vitreacutee agrave cocircteacute de la porte de lrsquoimmeuble Deacutepistage UNIQUEMENT sur RDV

2 Centre Meacutedico-Social municipal Figuier2 rue du Figuier - Paris 4e Teacutel 01 49 96 62 70 meacutetro Saint Paul (ligne 1) Pont Marie (ligne 7) - Bus 67 3 Hocircpital Cochin-Tarnier (AP-HP) 89 rue drsquoAssas - Paris 6e (1er eacutetage) Teacutel 01 58 41 18 17 meacutetro Notre Dame des Champs (ligne 12) - RER B Port Royal - Bus 83

4 Hocircpital Fernand Widal (AP-HP) 200 rue du Faubourg Saint Denis - Paris 10e Secteur Bleu Galerie de gauche Porte 3 Teacutel 01 40 05 43 75 meacutetro Gare du Nord (lignes 4 5) La Chapelle (ligne 2) RER B D Gare du Nord - Bus 32

5 Hocircpital Saint-Louis (AP-HP) 42 rue Bichat - Paris 10e Bacirctiment Lailler accessible par la rue sans entrer dans lrsquohocircpital Teacutel 01 42 49 99 24 ou 01 42 49 42 05 (attention beaucoup drsquoaffluence)meacutetro Reacutepublique (lignes 3 5 8 9 11) Goncourt (ligne 11) Colonel Fabien (ligne 2) Jacques Bonsergent (ligne 5)Bus 75

6 Hocircpital Saint-Antoine (AP-HP) 184 rue du Faubourg Saint Antoine - Paris 12e Secteur Jaune Bacirctiment de lrsquoHorloge 1er Sous-sol Porte 19 Teacutel 01 49 28 24 45meacutetro Reuilly-Diderot (lignes 1 8) Faidherbe-Chaligny (ligne 8)Bus 86

7 Hocircpital Pitieacute Salpeacutetriegravere (AP-HP) 47-83 boulevard de lrsquoHocircpital -Paris 13e Teacutel 01 42 16 10 53Autre entreacutee 52 boulevard Vincent Auriol (M1113125 6 Chevaleret) Bacirctiment de Meacutedecine meacutetro St Marcel (ligne 5) Gare drsquoAusterlitz (lignes 5 10) Chevaleret (ligne 6) - RER c Gare drsquoAusterlitz - Bus 91

8 Centre Meacutedico-Social municipal - CDAGCIDDIST Ridder 3 rue de Ridder - Paris 14e Teacutel 01 58 14 30 30 meacutetro Plaisance (ligne 13) - Bus 62

9 Institut Alfred Fournier25 boulevard Saint-Jacques - Paris 14e Teacutel 01 40 78 26 0071meacutetro Saint-Jacques (ligne 6) Glaciegravere (ligne 6)RER B Denfert-Rochereau - Bus 216

10 Hocircpital Bichat (AP-HP) 46 rue Henri Huchard - Paris 18e Secteur Claude Bernard en direction de la Materniteacute en bas de la passerelle agrave gauche Teacutel 01 40 25 84 34 meacutetro Porte de Saint-Ouen (ligne 13) - Bus 81 - PC2

11 Centre Meacutedico-social municipal - CDAGCIDDIST Belleville 218 rue de Belleville - Paris 20e Teacutel 01 40 33 52 00 meacutetro Teacuteleacutegraphe (ligne 11) Place des Fecirctes (lignes 7bis 11) - Bus 60

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pLAn DE pARis DEs cEnTREs DE DeacutepisTAgE AnonymE ET gRATuiT

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Actif santeacutePermettre aux personnes drsquoecirctre acteur de leur santeacute et de la santeacute109 rue Orfila - 75020 ParisTeacutel 09 50 796 160wwwactif-santeorg Actions traitementsMieux informer pour ecirctre mieux soigneacute190 bd de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 43 67 66 00wwwactions-traitementsorgEmail atactions-traitementsorg

Act Up-ParisAssociation de lutte contre le sida dans la rue dans les meacutedias et dans les institutions Cofondatrice de sidactionBp 287 ndash 75011 Paris Teacutel 01 49 29 44 75wwwactupparisorgEmail actupactupparisorg

ArcatAccompagner orienter preacutevenir informer94-102 rue de Buzenval - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 29 29wwwarcat-santeorgEmail infoarcat-santeorg AIDESFaire avancer la lutte contre le sida crsquoest faire avancer la socieacuteteacute toute entiegravere Teacutel 0805 160 011 (gratuit depuis un poste fixe)wwwaidesorg

Diagonale idfPreacutevenir accompagner heacuteberger creacuteer des solidariteacutes20 avenue de la Terrasse - 91260 Juvisy-sur-OrgeTeacutel 01 69 24 85 60wwwdiagonale-idforgEmail diagonaleidfwanadoofr

Habitat et soinsFavoriser lrsquoaccegraves aux soins et au logement de personnes en situation preacutecaire379 avenue du Preacutesident Wilson - 93210 Saint-DenisTeacutel 01 55 87 55 55wwwgroupe-sosorgEmail soshetsasosorg Hf preacuteventionPreacutevention et sensibilisation sur le VIH et les ISTInstitut de la promotion de la santeacute 3 place de la mairie - 78190 TrappesTeacutel 09 53 84 98 33wwwhf-preventioncomEmail contacthf-preventioncom

Le kiosque infos sida et toxicomaniePreacutevention information orientation sida IST toxicomanie36 rue Geoffroy lrsquoAsnier - 75004 ParisTeacutel 01 44 78 00 00wwwlekiosqueorgEmail infolekiosqueorg

Sida info serviceInformation soutien eacutecoute orientation190 boulevard de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 16 16wwwsida-info-serviceorg

Sidaction Agit sur tous les fronts de la lutte contre le sida 228 rue du Faubourg Saint-Martin - 75010 ParisTeacutel 01 53 26 45 55wwwsidactionorgEmail sidactionsidactionorg

Solidariteacute sidaAider Preacutevenir Deacutefendre16 bis avenue Parmentier - 75011 ParisTeacutel 01 53 10 22 22Email infosolidarite-sidaorg

Centre reacutegional drsquoinformation et de preacutevention du sida (Crips) Icircle de FranceAccueil documentation et formation de toutes personnes en ques-tionnement par rapport au VIHsida ou aux infections14 rue Maublanc - 75015 Paris Teacutel 01 56 80 33 33Email infolecripsnet

Sites web drsquoinformation

VIHorgSite drsquoinformations de deacutebats drsquoeacutechanges au service de la lutte contre le sidawwwvihorg

Sida Info PlusEspace drsquoinformation et drsquoeacutechange pour les seacuteropositifswwwsidainfoplusfr

Les ASSOCIATIONS

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Les Cahiers de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes sont eacutediteacutes par LrsquoUniversiteacute Paris Descartes

Directeur de la publication bull Freacutedeacuteric Dardel

Responsables scientifiques bull Yves Charbitbull Anne Hosmalinbull Christine Rouzioux

Reacutedaction en chef bull Pierre-Yves Clausse bull Alice Tschudy

Coordination bull Brigitte Brohard

Maquette bull Agence Avril

Version numeacuterique bull Virgile Delacirctre

Iconographie bull Photothegraveque Universiteacute

Paris Descartesbull Fotoliabull Institut Pasteur

bull Groupe Institut Cochin Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Huguette amp Prosperbull Mairie de Paris--------------------------------------bull Steacutephane Abriolbull Clarisse Berlioz-Torentbull Marina Cavazzana-Calvobull Yves Charbitbull Odile Launaybull Lisa Haydenbull Anne Hosmalinbull Bibia Pavard bull Leiumlla Perieacutebull Bruno Sargueilbull Carine Tisneacutebull Michaeumll Valente

Ont collaboreacute agrave ce numeacutero institut cochin bull Eacutequipe Cytokines

et infections virales

bull Eacutequipe Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Eacutequipe Interactions hocircte-virus

bull Eacutequipe Interfeacuterence moleacuteculaire entre le virus et la cellule

bull Eacutequipe Phagocytose et invasion bacteacuterienne

bull Eacutequipe Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques

bull Eacutequipe Virus et trafic intracellulaire

Hocircpital necker bull Deacutepartement

de biotheacuterapie bull Eacutequipe Infections agrave VIH

Reacuteservoirs Pharmacologie des Antireacutetroviraux et Preacutevention de la Transmission Megravere Enfant

centre universitaire des saints-pegraveresbull Centre de recherche

sur les liens sociaux (CERLIS)

bull Eacutequipe Chimie amp Biologie Nucleacuteos(t)ides et Immunologie pour la Theacuterapie

bull Eacutequipe Reacutegulation de la Transcription et Maladies Geacuteneacutetiques

bull Institut Droit et Santeacute (IDS)

bull Institut de Recherche sur les Vaccins et lrsquoImmunotheacuterapie des cancers et du sida

bull Service Interuniversitaire de meacutedecine preacuteventive (SIUMPPS)

Faculteacute des sciences pharmaceutiques et Biologiques bull Eacutequipe Meacutecanismes

moleacuteculaires de lrsquoinitiation de la traduction

bull Eacutequipe Structure des ARN interactions et anti-infectieux

centre drsquoinvestigation clinique de vaccinologie cochin pasteur

centre population et Deacuteveloppement (cEpED)

36 wwwparisdescartesfr

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Projet Teens Living With Antiretrovirals (TEEWA) Gracircce aux progregraves meacutedicaux et aux traitements antireacutetroviraux les enfants infecteacutes agrave la naissance survivent agrave la maladie et peuvent deacutesormais parvenir agrave lrsquoacircge adulte Cependant si la mortaliteacute des patients sous antireacutetroviraux srsquoest effondreacutee elle reste eacuteleveacutee chez les adolescents Lrsquoapproche biographique a eacutegalement eacuteteacute utiliseacutee pour reconstituer les trajectoires de vie des adolescents Neacuteanmoins la vie des adolescents eacutetant souvent eacutemailleacutee de lourds traumatismes (maladie et deacutecegraves de lrsquoun ou des deux parents problegravemes de santeacute tregraves seacutevegraveres expeacuteriences de discrimination) la reconstitution de leurs trajectoires de vie est faite non pas aupregraves des adolescents mais aupregraves des parents ou des tuteurs (care-givers) Lrsquoenquecircte recueille en plus des informations sur lrsquohistoire de la maladie de lrsquoenfant les circonstances de deacutecouverte du diagnostic la reacuteveacutelation du diagnostic agrave lrsquoenfant les problegravemes de discrimination et les problegravemes relationnels des tuteurs avec leurs adolescentspartenaires Chiang Mai University INED IRD 174Financement Oxfam GB sidaction

Projet Temprano social Conseacutequences sociales et comportementales drsquoune mise sous traitement ARV tregraves preacutecoce des patients VIH dans lrsquoessai Temprano Cocircte drsquoIvoireLe projet Temprano social srsquoappuie sur un dispositif de recherche existant lrsquoessai clinique randomiseacute Temprano reacutealiseacute en Cocircte drsquoIvoire pour caracteacuteriser le retentissement drsquoun traitement preacutecoce dans toutes les dimensions de la vie sociale Au sein de cet essai clinique il srsquoagit de comparer les effets dans la sphegravere sociale familiale et conjugale drsquoun traitement antireacutetroviral (ARV) tregraves preacutecoce (agrave partir de 800 CD4mm3) par rapport agrave une mise sous traitement selon les recommandations de lrsquoOMS (350 CD4mm3) Ce projet associe ainsi lrsquoeacutequipe PAC-CI qui conduit lrsquoessai clinique Temprano et des eacutequipes de sciences sociales de la santeacute en France (CEPED Inserm CESP) et en Cocircte drsquoIvoire (ENSEA) partenaires ENSEA Cocircte drsquoIvoire PAC CI Cocircte drsquoIvoire ISPED Inserm CESP InsermFinancement ANRS

Projet Parcours volet qualitatif laquo Relations soignants-soigneacutes et prise en charge des patients neacutes en Afrique subsaharienne vivant avec le VIH ou le VHB en France raquo En France la part des populations neacutees en Afrique subsaharienne parmi les personnes vivant avec le VIH ou avec une heacutepatite B est importante Lrsquoobjectif de cette eacutetude est drsquoanalyser les modes de construction de la relation meacutedecin-malade pour le VIH et pour le VHB deux infections chroniques dont la prise en charge meacutedicale et sociale diffegravere sensiblement Il srsquoagit notamment drsquoeacutetudier lrsquoimpact de la preacutecariteacute administrative sur les attitudes et attentes des patients vis-agrave-vis des soignants la compreacutehension qursquoont les patients de la maladie des traitements et leurs attitudes vis-agrave-vis du suivi meacutedical et de lrsquoobservance les adaptations des pratiques professionnelles agrave la prise en charge des malades eacutetrangers la place des soignants dans les reacuteseaux de soutien des patientspartenaires CESP Inserm INPES Ined RAAC sida AIDES FORIM COMEDE Hocircpital CochinFinancement ANRS

Lutte contre le sidaMarianne Donnat I copy IRD

Lutte contre le sida en ThaiumllandeMichael Wadleigh I copy PHPT-IRD

Affichage en Afrique du SudElisabeth Deliry Antheaume I copy IRD

Campagne de preacutevention meneacutee par les clubs jeunes IRD sur le terrainMaurice Fay I copy IRD

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FEmmEs ViH ET pRocReacuteATion

Travaux de thegraveses en cours sur cette theacutematique

Rupture de la prise en charge des adultes VIH au MaliBien qursquoun suivi meacutedical reacutegulier et durable des Personnes Vivant avec le VIH (P V V I H) soit neacutecessaire pour surveiller lrsquoeacutevolution de la maladie et adapter les traitements certaines drsquoentre elles cessent ce suivi pendant plusieurs mois voire plusieurs anneacutees conseacutecutives Elles mettent ainsi en peacuteril la stabiliteacute de leur eacutetat de santeacute et le succegraves des traitements agrave venir Ce constat amegravene agrave proposer une approche compreacutehensive des ruptures de suivi meacutedical des P V V I H visant agrave identifier et analyser les conditions de production de ces ruptures Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude de terrain conduite en milieu hospitalier et associatif agrave Kayes au Mali aupregraves de P V V I H ayant cesseacute le suivi meacutedical de leur infection agrave un moment donneacute de soignants et acteurs associatifs impliqueacutes dans la prise en charge des P V V I H Les reacutesultats amegravenent agrave concilier trois niveaux drsquoanalyse intrinsegravequement lieacutes individuel relationnel et organisationnel seacuteverine carillon

Prise en charge du VIH dans les entreprises en Cocircte drsquoIvoire En Cocircte drsquoIvoire un pays agrave eacutepideacutemie geacuteneacuteraliseacutee (47 de la population est seacuteropositive ndash estimation 2005) seulement 29 des personnes eacuteligibles au traitement en beacuteneacuteficient (2009) alors mecircme que la gratuiteacute des traitements antireacutetroviraux est en place depuis 2008 Cette difficulteacute agrave atteindre une prise en charge universelle tient agrave plusieurs facteurs tant au niveau de lrsquooffre (manque de moyens et dysfonctionnement structurel du service de santeacute publique coordination drsquoune multipliciteacute drsquoacteurs nationaux et internationaux) que du cocircteacute de la demande (ignorance du statut seacuterologique estimeacute agrave 60 ) Crsquoest dans ce contexte que des entreprises priveacutees se sont lanceacutees dans la lutte contre le VIHsida afin de palier au manque de reacuteponse suffisamment forte des acteurs publics Cette recherche analyse la maniegravere dont les grandes entreprises priveacutees repreacutesentent agrave la fois un cadre privileacutegieacute ougrave se mettent en place des strateacutegies innovantes notamment en matiegravere de deacutepistage universel et de prise en charge preacutecoce tout en eacutetant un lieu fortement marqueacute par le risque de rupture de confidentialiteacute et de discrimination envers les personnes vivant avec le VIH Anne Bekelynck

Habilitation agrave Diriger des Recherches

Prise en charge des patients VIH par la famille au Viecirct-Nam Lrsquohypothegravese centrale examineacutee et valideacutee dans le cadre de ce projet est que la famille joue un rocircle structurant des pratiques et attitudes en tant que recours social et sanitaire en relation avec deux autres ensembles drsquoinstitutions dont la place est deacuteterminante dans la lutte contre le VIHsida le secteur sanitaire et les infrastructures communautaires Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude cas-teacutemoin originale en 2006 et 2008 dans la ville de Halong et la commune rurale de Docircng Triecircu A travers de multiples aspects lrsquoeacutepideacutemie VIHsida apparaicirct comme un reacuteveacutelateur des liens familiaux et sociaux en mecircme temps qursquoun moteur de leur eacutevolution dans un contexte de restructuration du secteur sanitaire de deacuteveloppement des associations et de changement des normes favoriseacutes par les reacuteformes du renouveau meneacutees au cours de ces trois derniegraveres deacutecennies myriam de Loenzien

Procreacuteation et VIH dans les territoires franccedilais drsquoAmeacuterique Guadeloupe Guyane Martinique Saint-MartinLrsquoeacutepideacutemie du VIH dans les deacutepartements franccedilais drsquoAmeacuterique (DFA) et la commune de Saint-Martin se caracteacuterise par des taux drsquoincidence six fois supeacuterieurs agrave ceux de la meacutetropole et une transmission heacuteteacuterosexuelle importante - les femmes y repreacutesentent pregraves de la moitieacute des personnes infecteacutees Lrsquoeacutetude avait pour objectif drsquoanalyser les processus de deacutecision de veacutecu et de prise en charge de la procreacuteation pour les femmes vivant avec le VIHsida dans quatre territoires franccedilais de la Caraiumlbe (Guyane Saint-Martin Guadeloupe Martinique) Elle a eacuteteacute reacutealiseacutee par entretiens semi-directifs et observations aupregraves de 41 femmes concerneacutees par la materniteacute (enceintes en deacutesir de grossesse ou ayant eu au moins un enfant depuis leur deacutepistage) et de 94 professionnels de la santeacute et du social qui les prennent en charge Lrsquoanalyse a porteacute sur lrsquooffre de soins les repreacutesentations et les pratiques des femmes et celles des professionnels partenaires LISST CNRSFinancement ANRS Fondation de France

Thegravese sur cette theacutematique

LrsquoEngAgEmEnT AssociATiF DEs FEmmEs DrsquoAFRiquE suBsAHARiEnnE FAcE Au ViH En FRAncE

Cette thegravese srsquointeacuteresse agrave lrsquoengagement asso-ciatif des femmes drsquoAfrique Subsaharienne face au VIH en France Les objectifs sont ici de comprendre comment la mobilisation collective drsquoexpeacuteriences individuelles du VIH en contexte de migration peut traduire une forme ineacutedite drsquoengagement social et politique ndash individuel et collectif ndash dans une socieacuteteacute drsquoaccueil chargeacutee de repreacutesentations colonialistes de lrsquoalteacuteriteacute Elle vise eacutegalement agrave comprendre comment cette mobilisation favorise une revalorisation pour les autres et pour soi de la position des femmes engageacutees face au VIH au sein des systegravemes de genre et sociaux agrave lrsquoœuvre dans les communau-teacutes drsquoorigine et dans la socieacuteteacute drsquoaccueil marjorie gerbier-Aublanc

pour plus de deacutetails sur ces projets voir wwwcepedorg

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Liste des contributeurs du cEpED agrave ces diffeacuterentes recherches Anne Bekelynk Seacuteverine Carillon Myriam de Loenzien Annabel Desgreacutees du Loucirc Marjorie Gerbier-Aublanc Joseph Larmarange Sophie Lecoeur Heacutelegravene Lepinay Joanna Orne-Gliemann Julie Pannetier Veacuteronique Petit Dolores PouretteLutte contre le sida en Thaiumllande

Gonzague Jourdain I copy IRD

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LE RocircLE mAJEuR DEs AssociATions DE pATiEnTs Les patients experts sont concerneacutes par des pathologies diverses (myopathies diabegravete cancers) mais ce travail qui porte plus particuliegraverement sur le VIH a pour hypothegravese que les associations de lutte contre le sida ont eu un rocircle moteur dans la reconnaissance drsquoune expertise profane des malades agrave partir des anneacutees 1980 Les connaissances meacutedicales au deacutepart tregraves limiteacutees sur cette nouvelle eacutepideacutemie expliquent la place importante laisseacutee au veacutecu des personnes concerneacutees Degraves le deacutebut des anneacutees 1980 des associations se sont creacuteeacutees en Ameacuterique du Nord puis en Europe pour fournir un soutien aux personnes concerneacutees attirer lrsquoattention publiquement sur leur situation et deacutefendre puis promouvoir leurs droits Ces associations sont le lieu de la collectivisation drsquoexpeacuteriences individuelles et

LrsquoAPPORT DES ASSOCIATIONS DANS LA LUTTE CONTRE LE SIDALA RECONNAISSANCEDrsquoUN PATIENT ExPERT

Les recherches sur le sida inteacuteressent les sciences sociales et le droit dans la mesure ougrave lrsquoeacutepideacutemie interroge la prise en charge des malades par les socieacuteteacutes et met les deacutemocraties au deacutefi des ineacutegaliteacutes et des discriminations En trente ans lrsquoimage des malades a beaucoup changeacute et les droits des patients se sont affirmeacutes La recherche reacutealiseacutee agrave lrsquoInstitut Droit et Santeacute de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes porte sur ces eacutevolutions majeures et sur la notion de laquo patient expert raquo Son objectif est de reacutefleacutechir agrave cette notion agrave partir drsquoun travail sur archives drsquoune enquecircte par entretiens et drsquoune analyse de textes de lois

laquo Le patient expert raquo est une figure aux contours encore flous et dont la deacutefinition nrsquoest pas stabiliseacutee Elle renvoie geacuteneacuteralement aux personnes concerneacutees par une pathologie chronique qui par leur expeacuterience de la maladie ont accumuleacute un savoir qui leur permet de devenir acteurs dans leur relation aux soins et au systegraveme de santeacute Devenir acteur cela veut dire par exemple ecirctre un interlocuteur pris en compte par les professionnels de santeacute prendre en charge des formations dans des programmes drsquoeacuteducation theacuterapeutique ou encore devenir repreacutesentant des usagers dans diverses instances locales de gouvernance de santeacute laquo Le patient expert raquo est ainsi devenu un nouvel enjeu des politiques publiques et une figure reconnue juridiquement En effet lrsquoexpertise individuelle et collective des patients relegraveve aujourdrsquohui des droits des malades et usagers du systegraveme de santeacute consacreacutes par la loi du 4 mars 2002

Cette recherche est reacutealiseacutee en partenariat avec lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida gracircce agrave un financement du programme PICRI (partenariat institution-citoyens pour la recherche et

lrsquoinnovation) de la reacutegion Ile-de-France

BiBiA pAVARD DocTEuRE En HisToiRE posT-DocToRAnTE agrave LrsquoinsTiTuT DRoiT ET sAnTeacute uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs

Bibia Pavard

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de production drsquoun savoir sur la maladie qui se construit lors de la rencontre entre les patients et les professionnels de santeacute (engageacutes ou non dans les associations) Leurs actions appuyeacutees sur de reacuteelles compeacutetences conduisent agrave des transformations de la loi Du point de vue de la recherche scientifique lrsquoimplication des associations de patients dans la deacutefinition des protocoles drsquoessais theacuterapeutiques au deacutebut des anneacutees 1990 aux Eacutetats-Unis puis en France constitue une rupture drsquoimportance Le groupe sur les traitements et la recherche theacuterapeutique aussi appeleacute groupe TRT-5 creacuteeacute en 1992 par plusieurs associations a ainsi contribueacute agrave la reacuteglementation des autorisations temporaires drsquoutilisations (Deacutecret n˚94-568 du 8 juillet 1994) qui rendent accessibles pour des pathologies rares et graves sur demande des meacutedicaments encore en phase drsquoessais cliniques et qui nrsquoont pas reccedilu drsquoautorisation de mise sur le marcheacute Des acteurs profanes sont donc parvenus agrave faire prendre en compte les besoins des malades dans la reacutegulation de la distribution des meacutedicaments

LEs ARcHiVEs DE LrsquoAssociATion AiDEsLa recherche se concentre sur le cas de lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida depuis sa creacuteation en 1984 A partir des archives de lrsquoassociation mais aussi des archives du ministegravere de la santeacute ou du Parlement il srsquoagit drsquoeacutetudier la maniegravere dont les savoirs profanes produits par lrsquoassociation sont pris en compte comme expertise et comment lrsquoexpertise associative contribue agrave lrsquoeacutemergence de la figure de patient expert Par exemple un des terrains drsquoaction de lrsquoassociation Aides est le droit comme moyen de deacutefendre les malades contre les discriminations mais aussi comme moyen de faire reconnaicirctre leur place dans le systegraveme de santeacute La reacuteponse aux problegravemes immeacutediats rencontreacutes par les personnes concerneacutees par le VIH-sida permet agrave lrsquoassociation de construire une compeacutetence sur les droits des malades qui est agrave la source de la production de textes geacuteneacuteraux destineacutes agrave modifier la loi Cette expertise juridique est reconnue au moment de la reacuteforme de lrsquohocircpital en 1995 un militant du groupe juridique de Aides est ainsi membre du Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere en tant qursquounique repreacutesentant des associations Cette reacuteforme est de plus une premiegravere eacutetape dans la prise en compte lrsquoexpertise des usagers dans le fonctionnement du systegraveme de santeacute agrave travers leur entreacutee dans les conseils drsquoadministration des hocircpitaux En outre la participation drsquoun repreacutesentant de Aides au Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere est agrave lrsquoorigine de la creacuteation du collectif interassociatif sur la santeacute qui repreacutesente une volonteacute drsquoallier associations de patients et associations de consommateurs dans lrsquoobjectif commun de deacutefendre les droits des usagers du systegraveme de santeacute Le collectif interassociatif sur la santeacute a ainsi un rocircle dans la genegravese de la loi du 4 mars 2002 qui consacre les droits individuels (digniteacute consentement eacuteclaireacute accegraves au dossier meacutedical etc) mais aussi collectifs des malades (notamment agrave travers la possibiliteacute pour les associations de patients de repreacutesenter les usagers dans diverses instances de gouvernance de la santeacute) Lrsquoeacutetude meneacutee a aussi pour objectif de mesurer comment ce nouveau droit de repreacutesentation des usagers a affecteacute les strateacutegies militantes des associations dans le domaine de la santeacute Qui sont ces repreacutesentants des patients et usagers Dans quelles instances lrsquoassociation Aides choisit-elle de srsquoinvestir Voit-on apparaicirctre des experts de lrsquoexpertise des patients

Histoire de AIDESCette association a eacuteteacute creacuteeacutee en 1984 agrave lrsquoinitiative de Daniel Defert agrave la suite du deacutecegraves de Michel Foucault Agrave cette eacutepoque pour le fondateur de lrsquoassociation la nouvelle eacutepideacutemie rend saillant un certain nombre drsquoenjeux lieacutes au savoir et au pouvoir dans la meacutedecine aux relations meacutedecins-malades profondeacutement asymeacutetriques et agrave la place des malades dans la socieacuteteacute une place peu consideacutereacutee Crsquoest drsquoautant plus vrai que le sida touche particuliegraverement au deacutepart des populations stigmatiseacutees socialement - les homosexuels les usagers de drogue et certaines populations migrantes ndash et rajoute un autre stigmate celui de la contagion Les rapports de domination dans la prise en charge de la maladie et les risques de discriminations lieacutes agrave lrsquoeacutepideacutemie sont forts Lrsquoassociation Aides a pour objectif de construire les ressources pour redonner un pouvoir de deacutecision et drsquoaction aux personnes concerneacutees par le VIH-sida Lrsquoassociation produit des connaissances et des compeacutetences agrave partir des malades et pour les malades agrave travers la publication de brochures drsquoouvrages de revues et souvent la tenue de permanences teacuteleacutephoniques de renseignements Comme Daniel Defert lrsquoa exprimeacute lors de la Ve

Confeacuterence internationale sur le sida agrave Montreacuteal en juin 1989 la lutte contre le sida fait eacutemerger laquo un nouveau reacuteformateur social le malade raquo alors mecircme que jusque-lagrave ce sont davantage les meacutedecins qui avaient œuvreacute comme reacuteformateurs sociaux

Ressources Institut Droit et Santeacute wwwinstitutdroitsantecomhomefrhtml Association Aides wwwaidesorg Groupe TRT5 wwwtrt-5org Collectif interassociatif sur la santeacute wwwlecissorg

copy Steacutephane Blot

30 1 France Allemagne Grande Bretagne Italie Espagne Portugal Belgique Suisse Roumanie Feacutedeacuteration de Russie Pays-Bas Suegravede Ukraine Turquie Maroc Irlande Grand Ducheacute du Luxembourg Principauteacute de Monaco Suisse Gregravece Italie Malte Danemark Finlande Islande Norvegravege Estonie Lettonie Lituanie Albanie Bosnie Herzeacutegovine Croatie Hongrie Maceacutedoine Pologne Reacutepublique Tchegraveque Serbie Monteacuteneacutegro Slovaquie Armeacutenie Bieacutelorussie Geacuteorgie Moldavie Algeacuterie Tunisie Israeumll Liban Egypte Iran

SONOIL TUO AMICO 私はあなたの

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JE SUISTON AMI

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Il faut vous le dire en quelle langue Proteacutegez-vous

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La cOLLecTe drsquoObjeTs sUr LrsquoHISTOIRE ET LA MEacuteMOIRE DU SIDA

Le Museacutee des Civilisations de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee (MUCEM) est un museacutee de socieacuteteacute qui traite des grands problegravemes du contemporain Lrsquoeacutepideacutemie de sida par son extension constitue lrsquoun des problegravemes majeurs de notre socieacuteteacute plus de 40 millions de personnes sont seacuteropositives ou malades du sida dans le monde

Georges Henri Riviegravere le fondateur du museacutee national des Arts et Traditions Populaires dont le MUCEM prend la suite srsquoeacutetait assigneacute la tacircche de laquo donner la parole agrave ceux qui ne lrsquoavaient pas raquo Dans cet esprit le MUCEM accorde une place de choix aux exclus de notre socieacuteteacute Or le sida comme les eacutepideacutemies en geacuteneacuteral entraicircne des exclusions lieacutees agrave de mauvaises informations agrave la peur de la contamination mais aussi agrave la peur de ce qui est diffeacuterent Aussi parler du sida crsquoest parler des droits de lrsquohomme et des combats des malades pour ces droits (droits des femmes et des enfants droits des homosexuels bisexuels et transsexuels des migrants et des sans papiers des usagers de drogues des deacutetenus des prostitueacutes) Avec le sida ce sont les malades eux-mecircmes qui se sont battus (pour la premiegravere fois) pour participer aux congregraves scientifiques et aux deacutecisions qui les concernaient Il a sembleacute important que le museacutee en conserve les traces Le museacutee dans ce domaine comme dans drsquoautres a diffeacuterents rocircles

la conservation drsquoobjets fragiles que lrsquoon ne garde pas neacuteces-sairement

entretenir la meacutemoire des exclus dans une meacutemoire nationale et europeacuteenne

inciter agrave deacutebattre car le museacutee est bien sucircr un lieu de preacutesentation et drsquoexposition ougrave peuvent se deacuterouler des rencontres et des deacutebats

Que sont ces objets

Il y a environ 17 000 objets qui ont eacuteteacute collecteacutes en France et dans 49 pays de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee1 Par objets on entend aussi bien des affiches et cartes postales que des tee-shirts des enveloppes de preacuteservatifs des badges et pinrsquos des banderoles pancartes et tracts de manifestation des produits deacuteriveacutes (par exemple des stylos des tasses portant le ruban rouge) des brochures deacutepliants livres videacuteos CD On peut les classer en trois grandes cateacutegories

objets et documents lieacutes agrave lrsquoinformation et agrave la preacutevention objets et documents relatifs agrave la lutte contre lrsquoexclusion et agrave la

solidariteacute (ruban rouge Journeacutee mondiale de lutte contre le sida le 1er deacutecembre)

objets et documents relatifs aux revendications politiques pour les droits des malades Ils sont riches drsquoenseignements dans des domaines annexes agrave la maladie repreacutesentations de la diffeacuterence repreacutesentations du corps de la sexualiteacute et de la maladie rapport au risque ou encore la place des jeunes et des femmes dans la socieacuteteacute

sTeacutepHAnE ABRioLingeacuteniEuR DrsquoeacuteTuDEs Au cnRs

cERLis uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs mucEmSteacutephane Abriol

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Les fOrmaTiOns de LrsquoUniversiTEacute paris descarTes CONSACREacuteES AU VIH

Master infectiologie microbiologie virologie immunologie (IMVI)

Cohabiliteacute avec lrsquouniversiteacute Paris DiderotResponsables du diplocircme Catherine Fridman (option immunologie) Flore Rozenberg (option virologie) Xavier Nassif (option microbiologie)Cette mention vise agrave former des eacutetudiants scientifiques ingeacutenieurs et meacutedecins dans ces trois grandes speacutecialiteacutes en insistant sur la transversaliteacute des concepts et des approches Chaque speacutecialiteacute Recherche est organiseacutee de faccedilon relativement indeacutependante mais similaire avec des passerelles possibles et souhaiteacutees Un tronc commun par speacutecialiteacute drsquoune dureacutee de deux semaines est organiseacute en collaboration avec lrsquoInstitut Pasteur De nombreux deacuteboucheacutes existent dans la recherche publique et priveacutee ainsi que dans lrsquoenseignement supeacuterieur

Le Master 1er anneacutee est proposeacute soit sous forme drsquoun parcours santeacute reacuteserveacute aux eacutetudiants des filiegraveres santeacute (meacutedecine pharmacie odontologie et maiumleutique) soit sous forme drsquoun parcours scientifique du Master 1er anneacutee IMVI ouvert aux eacutetudiants issus de cursus scientifiques

DIU Prise en charge de lrsquoinfection par le VIH

Responsable du diplocircme Jean-Paul ViardEn raison de lrsquoeacutevolution tregraves rapide des connaissances des techniques et des traitements les praticiens doivent acqueacuterir ou reprendre les bases fondamentales neacutecessaires agrave la compreacutehension des meacutecanismes physiopathologiques du suivi virologique et des traitements de lrsquoinfection agrave VIH

DU Maladies auto-immunes et maladies systeacutemiques

Responsable du diplocircme Loiumlc GuillevinLrsquoobjectif est drsquoapporter aux meacutedecins biologistes pharmaciens une formation approfondie sur ces maladies peu enseigneacutees au cours du cursus eacuteleacutements pathogeacuteniques cliniques paracliniques et theacuterapeutiques neacutecessaires

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Les cOnseiLs dU service inTerUniversiTaire DE MEacuteDECINE PREacuteVENTIVE (SIUMPPS)

Comment se proteacuteger Mecircme srsquoil est difficile drsquoaborder la question du preacuteservatif avec son ou sa partenaire crsquoest pourtant le seul moyen de se proteacuteger du sida et des autres ISTCrsquoest pourquoi le centre de meacutedecine preacuteventive de Paris Descartes le SIUMPPS a distribueacute plus de 15 000 preacuteservatifs en 2012

Que faire apregraves une prise de risque Il est impeacuteratif drsquoeacutevaluer le risque reacuteel qui a eacuteteacute encouru Il est conseilleacute de se rendre immeacutediatement aux urgences hospitaliegraveres ou dans un service de maladies infectieuses ou dans un centre de deacutepistage anonyme et gratuit (CDAG) Un test de deacutepistage vous sera alors proposeacute et un meacutedecin vous recevra lors drsquoun entretien qui lui permettra de mesurer et drsquoanalyser le risque drsquoexposition Si le risque drsquoexposition srsquoavegravere important et si le rapport non proteacutegeacute a eu lieu il y a moins de 48h il est alors possible de prendre un traitement drsquourgence preacuteventif qui peut reacuteduire fortement le risque de contamination Crsquoest le Traitement Post-Exposition (TPE) Ce traitement devra ecirctre pris pendant 4 semaines avec un suivi meacutedical et seacuterologique Il est donc impeacuteratif de reacuteagir immeacutediatement apregraves une prise de risque et de ne pas laisser trop de temps passer Si vous avez deacutepasseacute ce deacutelai de 48h il est absolument neacutecessaire de faire un test de deacutepistage en se rendant dans un CDAG aux urgences dans un service de maladies infectieuses ou dans un laboratoire drsquoanalyses meacutedicales avec lrsquoordonnance drsquoun meacutedecin qui pourra eacuteventuellement prescrire un test de Charge virale VIH Attention les tests de deacutepistage ne permettent une deacutetection des anticorps anti VIH dans le sang qursquoagrave partir de la 6e semaine de contamination Il faut donc attendre 6 semaines apregraves un rapport non proteacutegeacute pour savoir si lrsquoon a eacuteteacute infecteacute et il est donc impeacuteratif de se proteacuteger durant cette peacuteriode drsquoincertitude

Le SIUMPPS est composeacute drsquoeacutequipes pluridisciplinaires (infirmiegraveres meacutedecins psychologues et secreacutetaires) agrave la disposition des eacutetudiants Ce service assure un accueil permanent et personnaliseacute des eacutetudiants qui souhaitent demander conseil controcircler leur eacutetat vaccinal obtenir un certificat meacutedical etc Il propose eacutegalement quelques consultations speacutecialiseacutees (nutrition tabac) des consultations psychologiques45 rue des saints-pegraveres paris 6e

Teacutel 01 42 86 38 74 wwwsiumppsuniv-paris5fr

Les centres de deacutepistage anonyme et gratuit existent dans Paris Ils permettent agrave toute personne de savoir si elle est atteinte par le VIH lrsquoheacutepatite B ou C Certains CDAG sont aussi des Centres drsquoInformation de Deacutepistage et de Diagnostic des Infections Sexuellement Transmissibles (CIDDIST) on y deacutepiste des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) plus speacutecifiques

Liste des centres de deacutepistage anonyme et gratuit agrave Paris

1 Centre Croix-Rouge Franccedilaise 43 rue de Valois - Paris 1er Teacutel 01 42 97 48 29 meacutetro Palais Royal-Museacutee du Louvre (lignes 1 7) Bourse (ligne 3)Bus 48Entreacutee porte vitreacutee agrave cocircteacute de la porte de lrsquoimmeuble Deacutepistage UNIQUEMENT sur RDV

2 Centre Meacutedico-Social municipal Figuier2 rue du Figuier - Paris 4e Teacutel 01 49 96 62 70 meacutetro Saint Paul (ligne 1) Pont Marie (ligne 7) - Bus 67 3 Hocircpital Cochin-Tarnier (AP-HP) 89 rue drsquoAssas - Paris 6e (1er eacutetage) Teacutel 01 58 41 18 17 meacutetro Notre Dame des Champs (ligne 12) - RER B Port Royal - Bus 83

4 Hocircpital Fernand Widal (AP-HP) 200 rue du Faubourg Saint Denis - Paris 10e Secteur Bleu Galerie de gauche Porte 3 Teacutel 01 40 05 43 75 meacutetro Gare du Nord (lignes 4 5) La Chapelle (ligne 2) RER B D Gare du Nord - Bus 32

5 Hocircpital Saint-Louis (AP-HP) 42 rue Bichat - Paris 10e Bacirctiment Lailler accessible par la rue sans entrer dans lrsquohocircpital Teacutel 01 42 49 99 24 ou 01 42 49 42 05 (attention beaucoup drsquoaffluence)meacutetro Reacutepublique (lignes 3 5 8 9 11) Goncourt (ligne 11) Colonel Fabien (ligne 2) Jacques Bonsergent (ligne 5)Bus 75

6 Hocircpital Saint-Antoine (AP-HP) 184 rue du Faubourg Saint Antoine - Paris 12e Secteur Jaune Bacirctiment de lrsquoHorloge 1er Sous-sol Porte 19 Teacutel 01 49 28 24 45meacutetro Reuilly-Diderot (lignes 1 8) Faidherbe-Chaligny (ligne 8)Bus 86

7 Hocircpital Pitieacute Salpeacutetriegravere (AP-HP) 47-83 boulevard de lrsquoHocircpital -Paris 13e Teacutel 01 42 16 10 53Autre entreacutee 52 boulevard Vincent Auriol (M1113125 6 Chevaleret) Bacirctiment de Meacutedecine meacutetro St Marcel (ligne 5) Gare drsquoAusterlitz (lignes 5 10) Chevaleret (ligne 6) - RER c Gare drsquoAusterlitz - Bus 91

8 Centre Meacutedico-Social municipal - CDAGCIDDIST Ridder 3 rue de Ridder - Paris 14e Teacutel 01 58 14 30 30 meacutetro Plaisance (ligne 13) - Bus 62

9 Institut Alfred Fournier25 boulevard Saint-Jacques - Paris 14e Teacutel 01 40 78 26 0071meacutetro Saint-Jacques (ligne 6) Glaciegravere (ligne 6)RER B Denfert-Rochereau - Bus 216

10 Hocircpital Bichat (AP-HP) 46 rue Henri Huchard - Paris 18e Secteur Claude Bernard en direction de la Materniteacute en bas de la passerelle agrave gauche Teacutel 01 40 25 84 34 meacutetro Porte de Saint-Ouen (ligne 13) - Bus 81 - PC2

11 Centre Meacutedico-social municipal - CDAGCIDDIST Belleville 218 rue de Belleville - Paris 20e Teacutel 01 40 33 52 00 meacutetro Teacuteleacutegraphe (ligne 11) Place des Fecirctes (lignes 7bis 11) - Bus 60

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pLAn DE pARis DEs cEnTREs DE DeacutepisTAgE AnonymE ET gRATuiT

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Actif santeacutePermettre aux personnes drsquoecirctre acteur de leur santeacute et de la santeacute109 rue Orfila - 75020 ParisTeacutel 09 50 796 160wwwactif-santeorg Actions traitementsMieux informer pour ecirctre mieux soigneacute190 bd de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 43 67 66 00wwwactions-traitementsorgEmail atactions-traitementsorg

Act Up-ParisAssociation de lutte contre le sida dans la rue dans les meacutedias et dans les institutions Cofondatrice de sidactionBp 287 ndash 75011 Paris Teacutel 01 49 29 44 75wwwactupparisorgEmail actupactupparisorg

ArcatAccompagner orienter preacutevenir informer94-102 rue de Buzenval - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 29 29wwwarcat-santeorgEmail infoarcat-santeorg AIDESFaire avancer la lutte contre le sida crsquoest faire avancer la socieacuteteacute toute entiegravere Teacutel 0805 160 011 (gratuit depuis un poste fixe)wwwaidesorg

Diagonale idfPreacutevenir accompagner heacuteberger creacuteer des solidariteacutes20 avenue de la Terrasse - 91260 Juvisy-sur-OrgeTeacutel 01 69 24 85 60wwwdiagonale-idforgEmail diagonaleidfwanadoofr

Habitat et soinsFavoriser lrsquoaccegraves aux soins et au logement de personnes en situation preacutecaire379 avenue du Preacutesident Wilson - 93210 Saint-DenisTeacutel 01 55 87 55 55wwwgroupe-sosorgEmail soshetsasosorg Hf preacuteventionPreacutevention et sensibilisation sur le VIH et les ISTInstitut de la promotion de la santeacute 3 place de la mairie - 78190 TrappesTeacutel 09 53 84 98 33wwwhf-preventioncomEmail contacthf-preventioncom

Le kiosque infos sida et toxicomaniePreacutevention information orientation sida IST toxicomanie36 rue Geoffroy lrsquoAsnier - 75004 ParisTeacutel 01 44 78 00 00wwwlekiosqueorgEmail infolekiosqueorg

Sida info serviceInformation soutien eacutecoute orientation190 boulevard de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 16 16wwwsida-info-serviceorg

Sidaction Agit sur tous les fronts de la lutte contre le sida 228 rue du Faubourg Saint-Martin - 75010 ParisTeacutel 01 53 26 45 55wwwsidactionorgEmail sidactionsidactionorg

Solidariteacute sidaAider Preacutevenir Deacutefendre16 bis avenue Parmentier - 75011 ParisTeacutel 01 53 10 22 22Email infosolidarite-sidaorg

Centre reacutegional drsquoinformation et de preacutevention du sida (Crips) Icircle de FranceAccueil documentation et formation de toutes personnes en ques-tionnement par rapport au VIHsida ou aux infections14 rue Maublanc - 75015 Paris Teacutel 01 56 80 33 33Email infolecripsnet

Sites web drsquoinformation

VIHorgSite drsquoinformations de deacutebats drsquoeacutechanges au service de la lutte contre le sidawwwvihorg

Sida Info PlusEspace drsquoinformation et drsquoeacutechange pour les seacuteropositifswwwsidainfoplusfr

Les ASSOCIATIONS

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Les Cahiers de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes sont eacutediteacutes par LrsquoUniversiteacute Paris Descartes

Directeur de la publication bull Freacutedeacuteric Dardel

Responsables scientifiques bull Yves Charbitbull Anne Hosmalinbull Christine Rouzioux

Reacutedaction en chef bull Pierre-Yves Clausse bull Alice Tschudy

Coordination bull Brigitte Brohard

Maquette bull Agence Avril

Version numeacuterique bull Virgile Delacirctre

Iconographie bull Photothegraveque Universiteacute

Paris Descartesbull Fotoliabull Institut Pasteur

bull Groupe Institut Cochin Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Huguette amp Prosperbull Mairie de Paris--------------------------------------bull Steacutephane Abriolbull Clarisse Berlioz-Torentbull Marina Cavazzana-Calvobull Yves Charbitbull Odile Launaybull Lisa Haydenbull Anne Hosmalinbull Bibia Pavard bull Leiumlla Perieacutebull Bruno Sargueilbull Carine Tisneacutebull Michaeumll Valente

Ont collaboreacute agrave ce numeacutero institut cochin bull Eacutequipe Cytokines

et infections virales

bull Eacutequipe Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Eacutequipe Interactions hocircte-virus

bull Eacutequipe Interfeacuterence moleacuteculaire entre le virus et la cellule

bull Eacutequipe Phagocytose et invasion bacteacuterienne

bull Eacutequipe Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques

bull Eacutequipe Virus et trafic intracellulaire

Hocircpital necker bull Deacutepartement

de biotheacuterapie bull Eacutequipe Infections agrave VIH

Reacuteservoirs Pharmacologie des Antireacutetroviraux et Preacutevention de la Transmission Megravere Enfant

centre universitaire des saints-pegraveresbull Centre de recherche

sur les liens sociaux (CERLIS)

bull Eacutequipe Chimie amp Biologie Nucleacuteos(t)ides et Immunologie pour la Theacuterapie

bull Eacutequipe Reacutegulation de la Transcription et Maladies Geacuteneacutetiques

bull Institut Droit et Santeacute (IDS)

bull Institut de Recherche sur les Vaccins et lrsquoImmunotheacuterapie des cancers et du sida

bull Service Interuniversitaire de meacutedecine preacuteventive (SIUMPPS)

Faculteacute des sciences pharmaceutiques et Biologiques bull Eacutequipe Meacutecanismes

moleacuteculaires de lrsquoinitiation de la traduction

bull Eacutequipe Structure des ARN interactions et anti-infectieux

centre drsquoinvestigation clinique de vaccinologie cochin pasteur

centre population et Deacuteveloppement (cEpED)

36 wwwparisdescartesfr

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FEmmEs ViH ET pRocReacuteATion

Travaux de thegraveses en cours sur cette theacutematique

Rupture de la prise en charge des adultes VIH au MaliBien qursquoun suivi meacutedical reacutegulier et durable des Personnes Vivant avec le VIH (P V V I H) soit neacutecessaire pour surveiller lrsquoeacutevolution de la maladie et adapter les traitements certaines drsquoentre elles cessent ce suivi pendant plusieurs mois voire plusieurs anneacutees conseacutecutives Elles mettent ainsi en peacuteril la stabiliteacute de leur eacutetat de santeacute et le succegraves des traitements agrave venir Ce constat amegravene agrave proposer une approche compreacutehensive des ruptures de suivi meacutedical des P V V I H visant agrave identifier et analyser les conditions de production de ces ruptures Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude de terrain conduite en milieu hospitalier et associatif agrave Kayes au Mali aupregraves de P V V I H ayant cesseacute le suivi meacutedical de leur infection agrave un moment donneacute de soignants et acteurs associatifs impliqueacutes dans la prise en charge des P V V I H Les reacutesultats amegravenent agrave concilier trois niveaux drsquoanalyse intrinsegravequement lieacutes individuel relationnel et organisationnel seacuteverine carillon

Prise en charge du VIH dans les entreprises en Cocircte drsquoIvoire En Cocircte drsquoIvoire un pays agrave eacutepideacutemie geacuteneacuteraliseacutee (47 de la population est seacuteropositive ndash estimation 2005) seulement 29 des personnes eacuteligibles au traitement en beacuteneacuteficient (2009) alors mecircme que la gratuiteacute des traitements antireacutetroviraux est en place depuis 2008 Cette difficulteacute agrave atteindre une prise en charge universelle tient agrave plusieurs facteurs tant au niveau de lrsquooffre (manque de moyens et dysfonctionnement structurel du service de santeacute publique coordination drsquoune multipliciteacute drsquoacteurs nationaux et internationaux) que du cocircteacute de la demande (ignorance du statut seacuterologique estimeacute agrave 60 ) Crsquoest dans ce contexte que des entreprises priveacutees se sont lanceacutees dans la lutte contre le VIHsida afin de palier au manque de reacuteponse suffisamment forte des acteurs publics Cette recherche analyse la maniegravere dont les grandes entreprises priveacutees repreacutesentent agrave la fois un cadre privileacutegieacute ougrave se mettent en place des strateacutegies innovantes notamment en matiegravere de deacutepistage universel et de prise en charge preacutecoce tout en eacutetant un lieu fortement marqueacute par le risque de rupture de confidentialiteacute et de discrimination envers les personnes vivant avec le VIH Anne Bekelynck

Habilitation agrave Diriger des Recherches

Prise en charge des patients VIH par la famille au Viecirct-Nam Lrsquohypothegravese centrale examineacutee et valideacutee dans le cadre de ce projet est que la famille joue un rocircle structurant des pratiques et attitudes en tant que recours social et sanitaire en relation avec deux autres ensembles drsquoinstitutions dont la place est deacuteterminante dans la lutte contre le VIHsida le secteur sanitaire et les infrastructures communautaires Cette recherche srsquoappuie sur une eacutetude cas-teacutemoin originale en 2006 et 2008 dans la ville de Halong et la commune rurale de Docircng Triecircu A travers de multiples aspects lrsquoeacutepideacutemie VIHsida apparaicirct comme un reacuteveacutelateur des liens familiaux et sociaux en mecircme temps qursquoun moteur de leur eacutevolution dans un contexte de restructuration du secteur sanitaire de deacuteveloppement des associations et de changement des normes favoriseacutes par les reacuteformes du renouveau meneacutees au cours de ces trois derniegraveres deacutecennies myriam de Loenzien

Procreacuteation et VIH dans les territoires franccedilais drsquoAmeacuterique Guadeloupe Guyane Martinique Saint-MartinLrsquoeacutepideacutemie du VIH dans les deacutepartements franccedilais drsquoAmeacuterique (DFA) et la commune de Saint-Martin se caracteacuterise par des taux drsquoincidence six fois supeacuterieurs agrave ceux de la meacutetropole et une transmission heacuteteacuterosexuelle importante - les femmes y repreacutesentent pregraves de la moitieacute des personnes infecteacutees Lrsquoeacutetude avait pour objectif drsquoanalyser les processus de deacutecision de veacutecu et de prise en charge de la procreacuteation pour les femmes vivant avec le VIHsida dans quatre territoires franccedilais de la Caraiumlbe (Guyane Saint-Martin Guadeloupe Martinique) Elle a eacuteteacute reacutealiseacutee par entretiens semi-directifs et observations aupregraves de 41 femmes concerneacutees par la materniteacute (enceintes en deacutesir de grossesse ou ayant eu au moins un enfant depuis leur deacutepistage) et de 94 professionnels de la santeacute et du social qui les prennent en charge Lrsquoanalyse a porteacute sur lrsquooffre de soins les repreacutesentations et les pratiques des femmes et celles des professionnels partenaires LISST CNRSFinancement ANRS Fondation de France

Thegravese sur cette theacutematique

LrsquoEngAgEmEnT AssociATiF DEs FEmmEs DrsquoAFRiquE suBsAHARiEnnE FAcE Au ViH En FRAncE

Cette thegravese srsquointeacuteresse agrave lrsquoengagement asso-ciatif des femmes drsquoAfrique Subsaharienne face au VIH en France Les objectifs sont ici de comprendre comment la mobilisation collective drsquoexpeacuteriences individuelles du VIH en contexte de migration peut traduire une forme ineacutedite drsquoengagement social et politique ndash individuel et collectif ndash dans une socieacuteteacute drsquoaccueil chargeacutee de repreacutesentations colonialistes de lrsquoalteacuteriteacute Elle vise eacutegalement agrave comprendre comment cette mobilisation favorise une revalorisation pour les autres et pour soi de la position des femmes engageacutees face au VIH au sein des systegravemes de genre et sociaux agrave lrsquoœuvre dans les communau-teacutes drsquoorigine et dans la socieacuteteacute drsquoaccueil marjorie gerbier-Aublanc

pour plus de deacutetails sur ces projets voir wwwcepedorg

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Liste des contributeurs du cEpED agrave ces diffeacuterentes recherches Anne Bekelynk Seacuteverine Carillon Myriam de Loenzien Annabel Desgreacutees du Loucirc Marjorie Gerbier-Aublanc Joseph Larmarange Sophie Lecoeur Heacutelegravene Lepinay Joanna Orne-Gliemann Julie Pannetier Veacuteronique Petit Dolores PouretteLutte contre le sida en Thaiumllande

Gonzague Jourdain I copy IRD

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LE RocircLE mAJEuR DEs AssociATions DE pATiEnTs Les patients experts sont concerneacutes par des pathologies diverses (myopathies diabegravete cancers) mais ce travail qui porte plus particuliegraverement sur le VIH a pour hypothegravese que les associations de lutte contre le sida ont eu un rocircle moteur dans la reconnaissance drsquoune expertise profane des malades agrave partir des anneacutees 1980 Les connaissances meacutedicales au deacutepart tregraves limiteacutees sur cette nouvelle eacutepideacutemie expliquent la place importante laisseacutee au veacutecu des personnes concerneacutees Degraves le deacutebut des anneacutees 1980 des associations se sont creacuteeacutees en Ameacuterique du Nord puis en Europe pour fournir un soutien aux personnes concerneacutees attirer lrsquoattention publiquement sur leur situation et deacutefendre puis promouvoir leurs droits Ces associations sont le lieu de la collectivisation drsquoexpeacuteriences individuelles et

LrsquoAPPORT DES ASSOCIATIONS DANS LA LUTTE CONTRE LE SIDALA RECONNAISSANCEDrsquoUN PATIENT ExPERT

Les recherches sur le sida inteacuteressent les sciences sociales et le droit dans la mesure ougrave lrsquoeacutepideacutemie interroge la prise en charge des malades par les socieacuteteacutes et met les deacutemocraties au deacutefi des ineacutegaliteacutes et des discriminations En trente ans lrsquoimage des malades a beaucoup changeacute et les droits des patients se sont affirmeacutes La recherche reacutealiseacutee agrave lrsquoInstitut Droit et Santeacute de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes porte sur ces eacutevolutions majeures et sur la notion de laquo patient expert raquo Son objectif est de reacutefleacutechir agrave cette notion agrave partir drsquoun travail sur archives drsquoune enquecircte par entretiens et drsquoune analyse de textes de lois

laquo Le patient expert raquo est une figure aux contours encore flous et dont la deacutefinition nrsquoest pas stabiliseacutee Elle renvoie geacuteneacuteralement aux personnes concerneacutees par une pathologie chronique qui par leur expeacuterience de la maladie ont accumuleacute un savoir qui leur permet de devenir acteurs dans leur relation aux soins et au systegraveme de santeacute Devenir acteur cela veut dire par exemple ecirctre un interlocuteur pris en compte par les professionnels de santeacute prendre en charge des formations dans des programmes drsquoeacuteducation theacuterapeutique ou encore devenir repreacutesentant des usagers dans diverses instances locales de gouvernance de santeacute laquo Le patient expert raquo est ainsi devenu un nouvel enjeu des politiques publiques et une figure reconnue juridiquement En effet lrsquoexpertise individuelle et collective des patients relegraveve aujourdrsquohui des droits des malades et usagers du systegraveme de santeacute consacreacutes par la loi du 4 mars 2002

Cette recherche est reacutealiseacutee en partenariat avec lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida gracircce agrave un financement du programme PICRI (partenariat institution-citoyens pour la recherche et

lrsquoinnovation) de la reacutegion Ile-de-France

BiBiA pAVARD DocTEuRE En HisToiRE posT-DocToRAnTE agrave LrsquoinsTiTuT DRoiT ET sAnTeacute uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs

Bibia Pavard

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de production drsquoun savoir sur la maladie qui se construit lors de la rencontre entre les patients et les professionnels de santeacute (engageacutes ou non dans les associations) Leurs actions appuyeacutees sur de reacuteelles compeacutetences conduisent agrave des transformations de la loi Du point de vue de la recherche scientifique lrsquoimplication des associations de patients dans la deacutefinition des protocoles drsquoessais theacuterapeutiques au deacutebut des anneacutees 1990 aux Eacutetats-Unis puis en France constitue une rupture drsquoimportance Le groupe sur les traitements et la recherche theacuterapeutique aussi appeleacute groupe TRT-5 creacuteeacute en 1992 par plusieurs associations a ainsi contribueacute agrave la reacuteglementation des autorisations temporaires drsquoutilisations (Deacutecret n˚94-568 du 8 juillet 1994) qui rendent accessibles pour des pathologies rares et graves sur demande des meacutedicaments encore en phase drsquoessais cliniques et qui nrsquoont pas reccedilu drsquoautorisation de mise sur le marcheacute Des acteurs profanes sont donc parvenus agrave faire prendre en compte les besoins des malades dans la reacutegulation de la distribution des meacutedicaments

LEs ARcHiVEs DE LrsquoAssociATion AiDEsLa recherche se concentre sur le cas de lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida depuis sa creacuteation en 1984 A partir des archives de lrsquoassociation mais aussi des archives du ministegravere de la santeacute ou du Parlement il srsquoagit drsquoeacutetudier la maniegravere dont les savoirs profanes produits par lrsquoassociation sont pris en compte comme expertise et comment lrsquoexpertise associative contribue agrave lrsquoeacutemergence de la figure de patient expert Par exemple un des terrains drsquoaction de lrsquoassociation Aides est le droit comme moyen de deacutefendre les malades contre les discriminations mais aussi comme moyen de faire reconnaicirctre leur place dans le systegraveme de santeacute La reacuteponse aux problegravemes immeacutediats rencontreacutes par les personnes concerneacutees par le VIH-sida permet agrave lrsquoassociation de construire une compeacutetence sur les droits des malades qui est agrave la source de la production de textes geacuteneacuteraux destineacutes agrave modifier la loi Cette expertise juridique est reconnue au moment de la reacuteforme de lrsquohocircpital en 1995 un militant du groupe juridique de Aides est ainsi membre du Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere en tant qursquounique repreacutesentant des associations Cette reacuteforme est de plus une premiegravere eacutetape dans la prise en compte lrsquoexpertise des usagers dans le fonctionnement du systegraveme de santeacute agrave travers leur entreacutee dans les conseils drsquoadministration des hocircpitaux En outre la participation drsquoun repreacutesentant de Aides au Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere est agrave lrsquoorigine de la creacuteation du collectif interassociatif sur la santeacute qui repreacutesente une volonteacute drsquoallier associations de patients et associations de consommateurs dans lrsquoobjectif commun de deacutefendre les droits des usagers du systegraveme de santeacute Le collectif interassociatif sur la santeacute a ainsi un rocircle dans la genegravese de la loi du 4 mars 2002 qui consacre les droits individuels (digniteacute consentement eacuteclaireacute accegraves au dossier meacutedical etc) mais aussi collectifs des malades (notamment agrave travers la possibiliteacute pour les associations de patients de repreacutesenter les usagers dans diverses instances de gouvernance de la santeacute) Lrsquoeacutetude meneacutee a aussi pour objectif de mesurer comment ce nouveau droit de repreacutesentation des usagers a affecteacute les strateacutegies militantes des associations dans le domaine de la santeacute Qui sont ces repreacutesentants des patients et usagers Dans quelles instances lrsquoassociation Aides choisit-elle de srsquoinvestir Voit-on apparaicirctre des experts de lrsquoexpertise des patients

Histoire de AIDESCette association a eacuteteacute creacuteeacutee en 1984 agrave lrsquoinitiative de Daniel Defert agrave la suite du deacutecegraves de Michel Foucault Agrave cette eacutepoque pour le fondateur de lrsquoassociation la nouvelle eacutepideacutemie rend saillant un certain nombre drsquoenjeux lieacutes au savoir et au pouvoir dans la meacutedecine aux relations meacutedecins-malades profondeacutement asymeacutetriques et agrave la place des malades dans la socieacuteteacute une place peu consideacutereacutee Crsquoest drsquoautant plus vrai que le sida touche particuliegraverement au deacutepart des populations stigmatiseacutees socialement - les homosexuels les usagers de drogue et certaines populations migrantes ndash et rajoute un autre stigmate celui de la contagion Les rapports de domination dans la prise en charge de la maladie et les risques de discriminations lieacutes agrave lrsquoeacutepideacutemie sont forts Lrsquoassociation Aides a pour objectif de construire les ressources pour redonner un pouvoir de deacutecision et drsquoaction aux personnes concerneacutees par le VIH-sida Lrsquoassociation produit des connaissances et des compeacutetences agrave partir des malades et pour les malades agrave travers la publication de brochures drsquoouvrages de revues et souvent la tenue de permanences teacuteleacutephoniques de renseignements Comme Daniel Defert lrsquoa exprimeacute lors de la Ve

Confeacuterence internationale sur le sida agrave Montreacuteal en juin 1989 la lutte contre le sida fait eacutemerger laquo un nouveau reacuteformateur social le malade raquo alors mecircme que jusque-lagrave ce sont davantage les meacutedecins qui avaient œuvreacute comme reacuteformateurs sociaux

Ressources Institut Droit et Santeacute wwwinstitutdroitsantecomhomefrhtml Association Aides wwwaidesorg Groupe TRT5 wwwtrt-5org Collectif interassociatif sur la santeacute wwwlecissorg

copy Steacutephane Blot

30 1 France Allemagne Grande Bretagne Italie Espagne Portugal Belgique Suisse Roumanie Feacutedeacuteration de Russie Pays-Bas Suegravede Ukraine Turquie Maroc Irlande Grand Ducheacute du Luxembourg Principauteacute de Monaco Suisse Gregravece Italie Malte Danemark Finlande Islande Norvegravege Estonie Lettonie Lituanie Albanie Bosnie Herzeacutegovine Croatie Hongrie Maceacutedoine Pologne Reacutepublique Tchegraveque Serbie Monteacuteneacutegro Slovaquie Armeacutenie Bieacutelorussie Geacuteorgie Moldavie Algeacuterie Tunisie Israeumll Liban Egypte Iran

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La cOLLecTe drsquoObjeTs sUr LrsquoHISTOIRE ET LA MEacuteMOIRE DU SIDA

Le Museacutee des Civilisations de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee (MUCEM) est un museacutee de socieacuteteacute qui traite des grands problegravemes du contemporain Lrsquoeacutepideacutemie de sida par son extension constitue lrsquoun des problegravemes majeurs de notre socieacuteteacute plus de 40 millions de personnes sont seacuteropositives ou malades du sida dans le monde

Georges Henri Riviegravere le fondateur du museacutee national des Arts et Traditions Populaires dont le MUCEM prend la suite srsquoeacutetait assigneacute la tacircche de laquo donner la parole agrave ceux qui ne lrsquoavaient pas raquo Dans cet esprit le MUCEM accorde une place de choix aux exclus de notre socieacuteteacute Or le sida comme les eacutepideacutemies en geacuteneacuteral entraicircne des exclusions lieacutees agrave de mauvaises informations agrave la peur de la contamination mais aussi agrave la peur de ce qui est diffeacuterent Aussi parler du sida crsquoest parler des droits de lrsquohomme et des combats des malades pour ces droits (droits des femmes et des enfants droits des homosexuels bisexuels et transsexuels des migrants et des sans papiers des usagers de drogues des deacutetenus des prostitueacutes) Avec le sida ce sont les malades eux-mecircmes qui se sont battus (pour la premiegravere fois) pour participer aux congregraves scientifiques et aux deacutecisions qui les concernaient Il a sembleacute important que le museacutee en conserve les traces Le museacutee dans ce domaine comme dans drsquoautres a diffeacuterents rocircles

la conservation drsquoobjets fragiles que lrsquoon ne garde pas neacuteces-sairement

entretenir la meacutemoire des exclus dans une meacutemoire nationale et europeacuteenne

inciter agrave deacutebattre car le museacutee est bien sucircr un lieu de preacutesentation et drsquoexposition ougrave peuvent se deacuterouler des rencontres et des deacutebats

Que sont ces objets

Il y a environ 17 000 objets qui ont eacuteteacute collecteacutes en France et dans 49 pays de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee1 Par objets on entend aussi bien des affiches et cartes postales que des tee-shirts des enveloppes de preacuteservatifs des badges et pinrsquos des banderoles pancartes et tracts de manifestation des produits deacuteriveacutes (par exemple des stylos des tasses portant le ruban rouge) des brochures deacutepliants livres videacuteos CD On peut les classer en trois grandes cateacutegories

objets et documents lieacutes agrave lrsquoinformation et agrave la preacutevention objets et documents relatifs agrave la lutte contre lrsquoexclusion et agrave la

solidariteacute (ruban rouge Journeacutee mondiale de lutte contre le sida le 1er deacutecembre)

objets et documents relatifs aux revendications politiques pour les droits des malades Ils sont riches drsquoenseignements dans des domaines annexes agrave la maladie repreacutesentations de la diffeacuterence repreacutesentations du corps de la sexualiteacute et de la maladie rapport au risque ou encore la place des jeunes et des femmes dans la socieacuteteacute

sTeacutepHAnE ABRioLingeacuteniEuR DrsquoeacuteTuDEs Au cnRs

cERLis uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs mucEmSteacutephane Abriol

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Les fOrmaTiOns de LrsquoUniversiTEacute paris descarTes CONSACREacuteES AU VIH

Master infectiologie microbiologie virologie immunologie (IMVI)

Cohabiliteacute avec lrsquouniversiteacute Paris DiderotResponsables du diplocircme Catherine Fridman (option immunologie) Flore Rozenberg (option virologie) Xavier Nassif (option microbiologie)Cette mention vise agrave former des eacutetudiants scientifiques ingeacutenieurs et meacutedecins dans ces trois grandes speacutecialiteacutes en insistant sur la transversaliteacute des concepts et des approches Chaque speacutecialiteacute Recherche est organiseacutee de faccedilon relativement indeacutependante mais similaire avec des passerelles possibles et souhaiteacutees Un tronc commun par speacutecialiteacute drsquoune dureacutee de deux semaines est organiseacute en collaboration avec lrsquoInstitut Pasteur De nombreux deacuteboucheacutes existent dans la recherche publique et priveacutee ainsi que dans lrsquoenseignement supeacuterieur

Le Master 1er anneacutee est proposeacute soit sous forme drsquoun parcours santeacute reacuteserveacute aux eacutetudiants des filiegraveres santeacute (meacutedecine pharmacie odontologie et maiumleutique) soit sous forme drsquoun parcours scientifique du Master 1er anneacutee IMVI ouvert aux eacutetudiants issus de cursus scientifiques

DIU Prise en charge de lrsquoinfection par le VIH

Responsable du diplocircme Jean-Paul ViardEn raison de lrsquoeacutevolution tregraves rapide des connaissances des techniques et des traitements les praticiens doivent acqueacuterir ou reprendre les bases fondamentales neacutecessaires agrave la compreacutehension des meacutecanismes physiopathologiques du suivi virologique et des traitements de lrsquoinfection agrave VIH

DU Maladies auto-immunes et maladies systeacutemiques

Responsable du diplocircme Loiumlc GuillevinLrsquoobjectif est drsquoapporter aux meacutedecins biologistes pharmaciens une formation approfondie sur ces maladies peu enseigneacutees au cours du cursus eacuteleacutements pathogeacuteniques cliniques paracliniques et theacuterapeutiques neacutecessaires

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Les cOnseiLs dU service inTerUniversiTaire DE MEacuteDECINE PREacuteVENTIVE (SIUMPPS)

Comment se proteacuteger Mecircme srsquoil est difficile drsquoaborder la question du preacuteservatif avec son ou sa partenaire crsquoest pourtant le seul moyen de se proteacuteger du sida et des autres ISTCrsquoest pourquoi le centre de meacutedecine preacuteventive de Paris Descartes le SIUMPPS a distribueacute plus de 15 000 preacuteservatifs en 2012

Que faire apregraves une prise de risque Il est impeacuteratif drsquoeacutevaluer le risque reacuteel qui a eacuteteacute encouru Il est conseilleacute de se rendre immeacutediatement aux urgences hospitaliegraveres ou dans un service de maladies infectieuses ou dans un centre de deacutepistage anonyme et gratuit (CDAG) Un test de deacutepistage vous sera alors proposeacute et un meacutedecin vous recevra lors drsquoun entretien qui lui permettra de mesurer et drsquoanalyser le risque drsquoexposition Si le risque drsquoexposition srsquoavegravere important et si le rapport non proteacutegeacute a eu lieu il y a moins de 48h il est alors possible de prendre un traitement drsquourgence preacuteventif qui peut reacuteduire fortement le risque de contamination Crsquoest le Traitement Post-Exposition (TPE) Ce traitement devra ecirctre pris pendant 4 semaines avec un suivi meacutedical et seacuterologique Il est donc impeacuteratif de reacuteagir immeacutediatement apregraves une prise de risque et de ne pas laisser trop de temps passer Si vous avez deacutepasseacute ce deacutelai de 48h il est absolument neacutecessaire de faire un test de deacutepistage en se rendant dans un CDAG aux urgences dans un service de maladies infectieuses ou dans un laboratoire drsquoanalyses meacutedicales avec lrsquoordonnance drsquoun meacutedecin qui pourra eacuteventuellement prescrire un test de Charge virale VIH Attention les tests de deacutepistage ne permettent une deacutetection des anticorps anti VIH dans le sang qursquoagrave partir de la 6e semaine de contamination Il faut donc attendre 6 semaines apregraves un rapport non proteacutegeacute pour savoir si lrsquoon a eacuteteacute infecteacute et il est donc impeacuteratif de se proteacuteger durant cette peacuteriode drsquoincertitude

Le SIUMPPS est composeacute drsquoeacutequipes pluridisciplinaires (infirmiegraveres meacutedecins psychologues et secreacutetaires) agrave la disposition des eacutetudiants Ce service assure un accueil permanent et personnaliseacute des eacutetudiants qui souhaitent demander conseil controcircler leur eacutetat vaccinal obtenir un certificat meacutedical etc Il propose eacutegalement quelques consultations speacutecialiseacutees (nutrition tabac) des consultations psychologiques45 rue des saints-pegraveres paris 6e

Teacutel 01 42 86 38 74 wwwsiumppsuniv-paris5fr

Les centres de deacutepistage anonyme et gratuit existent dans Paris Ils permettent agrave toute personne de savoir si elle est atteinte par le VIH lrsquoheacutepatite B ou C Certains CDAG sont aussi des Centres drsquoInformation de Deacutepistage et de Diagnostic des Infections Sexuellement Transmissibles (CIDDIST) on y deacutepiste des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) plus speacutecifiques

Liste des centres de deacutepistage anonyme et gratuit agrave Paris

1 Centre Croix-Rouge Franccedilaise 43 rue de Valois - Paris 1er Teacutel 01 42 97 48 29 meacutetro Palais Royal-Museacutee du Louvre (lignes 1 7) Bourse (ligne 3)Bus 48Entreacutee porte vitreacutee agrave cocircteacute de la porte de lrsquoimmeuble Deacutepistage UNIQUEMENT sur RDV

2 Centre Meacutedico-Social municipal Figuier2 rue du Figuier - Paris 4e Teacutel 01 49 96 62 70 meacutetro Saint Paul (ligne 1) Pont Marie (ligne 7) - Bus 67 3 Hocircpital Cochin-Tarnier (AP-HP) 89 rue drsquoAssas - Paris 6e (1er eacutetage) Teacutel 01 58 41 18 17 meacutetro Notre Dame des Champs (ligne 12) - RER B Port Royal - Bus 83

4 Hocircpital Fernand Widal (AP-HP) 200 rue du Faubourg Saint Denis - Paris 10e Secteur Bleu Galerie de gauche Porte 3 Teacutel 01 40 05 43 75 meacutetro Gare du Nord (lignes 4 5) La Chapelle (ligne 2) RER B D Gare du Nord - Bus 32

5 Hocircpital Saint-Louis (AP-HP) 42 rue Bichat - Paris 10e Bacirctiment Lailler accessible par la rue sans entrer dans lrsquohocircpital Teacutel 01 42 49 99 24 ou 01 42 49 42 05 (attention beaucoup drsquoaffluence)meacutetro Reacutepublique (lignes 3 5 8 9 11) Goncourt (ligne 11) Colonel Fabien (ligne 2) Jacques Bonsergent (ligne 5)Bus 75

6 Hocircpital Saint-Antoine (AP-HP) 184 rue du Faubourg Saint Antoine - Paris 12e Secteur Jaune Bacirctiment de lrsquoHorloge 1er Sous-sol Porte 19 Teacutel 01 49 28 24 45meacutetro Reuilly-Diderot (lignes 1 8) Faidherbe-Chaligny (ligne 8)Bus 86

7 Hocircpital Pitieacute Salpeacutetriegravere (AP-HP) 47-83 boulevard de lrsquoHocircpital -Paris 13e Teacutel 01 42 16 10 53Autre entreacutee 52 boulevard Vincent Auriol (M1113125 6 Chevaleret) Bacirctiment de Meacutedecine meacutetro St Marcel (ligne 5) Gare drsquoAusterlitz (lignes 5 10) Chevaleret (ligne 6) - RER c Gare drsquoAusterlitz - Bus 91

8 Centre Meacutedico-Social municipal - CDAGCIDDIST Ridder 3 rue de Ridder - Paris 14e Teacutel 01 58 14 30 30 meacutetro Plaisance (ligne 13) - Bus 62

9 Institut Alfred Fournier25 boulevard Saint-Jacques - Paris 14e Teacutel 01 40 78 26 0071meacutetro Saint-Jacques (ligne 6) Glaciegravere (ligne 6)RER B Denfert-Rochereau - Bus 216

10 Hocircpital Bichat (AP-HP) 46 rue Henri Huchard - Paris 18e Secteur Claude Bernard en direction de la Materniteacute en bas de la passerelle agrave gauche Teacutel 01 40 25 84 34 meacutetro Porte de Saint-Ouen (ligne 13) - Bus 81 - PC2

11 Centre Meacutedico-social municipal - CDAGCIDDIST Belleville 218 rue de Belleville - Paris 20e Teacutel 01 40 33 52 00 meacutetro Teacuteleacutegraphe (ligne 11) Place des Fecirctes (lignes 7bis 11) - Bus 60

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pLAn DE pARis DEs cEnTREs DE DeacutepisTAgE AnonymE ET gRATuiT

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Actif santeacutePermettre aux personnes drsquoecirctre acteur de leur santeacute et de la santeacute109 rue Orfila - 75020 ParisTeacutel 09 50 796 160wwwactif-santeorg Actions traitementsMieux informer pour ecirctre mieux soigneacute190 bd de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 43 67 66 00wwwactions-traitementsorgEmail atactions-traitementsorg

Act Up-ParisAssociation de lutte contre le sida dans la rue dans les meacutedias et dans les institutions Cofondatrice de sidactionBp 287 ndash 75011 Paris Teacutel 01 49 29 44 75wwwactupparisorgEmail actupactupparisorg

ArcatAccompagner orienter preacutevenir informer94-102 rue de Buzenval - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 29 29wwwarcat-santeorgEmail infoarcat-santeorg AIDESFaire avancer la lutte contre le sida crsquoest faire avancer la socieacuteteacute toute entiegravere Teacutel 0805 160 011 (gratuit depuis un poste fixe)wwwaidesorg

Diagonale idfPreacutevenir accompagner heacuteberger creacuteer des solidariteacutes20 avenue de la Terrasse - 91260 Juvisy-sur-OrgeTeacutel 01 69 24 85 60wwwdiagonale-idforgEmail diagonaleidfwanadoofr

Habitat et soinsFavoriser lrsquoaccegraves aux soins et au logement de personnes en situation preacutecaire379 avenue du Preacutesident Wilson - 93210 Saint-DenisTeacutel 01 55 87 55 55wwwgroupe-sosorgEmail soshetsasosorg Hf preacuteventionPreacutevention et sensibilisation sur le VIH et les ISTInstitut de la promotion de la santeacute 3 place de la mairie - 78190 TrappesTeacutel 09 53 84 98 33wwwhf-preventioncomEmail contacthf-preventioncom

Le kiosque infos sida et toxicomaniePreacutevention information orientation sida IST toxicomanie36 rue Geoffroy lrsquoAsnier - 75004 ParisTeacutel 01 44 78 00 00wwwlekiosqueorgEmail infolekiosqueorg

Sida info serviceInformation soutien eacutecoute orientation190 boulevard de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 16 16wwwsida-info-serviceorg

Sidaction Agit sur tous les fronts de la lutte contre le sida 228 rue du Faubourg Saint-Martin - 75010 ParisTeacutel 01 53 26 45 55wwwsidactionorgEmail sidactionsidactionorg

Solidariteacute sidaAider Preacutevenir Deacutefendre16 bis avenue Parmentier - 75011 ParisTeacutel 01 53 10 22 22Email infosolidarite-sidaorg

Centre reacutegional drsquoinformation et de preacutevention du sida (Crips) Icircle de FranceAccueil documentation et formation de toutes personnes en ques-tionnement par rapport au VIHsida ou aux infections14 rue Maublanc - 75015 Paris Teacutel 01 56 80 33 33Email infolecripsnet

Sites web drsquoinformation

VIHorgSite drsquoinformations de deacutebats drsquoeacutechanges au service de la lutte contre le sidawwwvihorg

Sida Info PlusEspace drsquoinformation et drsquoeacutechange pour les seacuteropositifswwwsidainfoplusfr

Les ASSOCIATIONS

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Les Cahiers de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes sont eacutediteacutes par LrsquoUniversiteacute Paris Descartes

Directeur de la publication bull Freacutedeacuteric Dardel

Responsables scientifiques bull Yves Charbitbull Anne Hosmalinbull Christine Rouzioux

Reacutedaction en chef bull Pierre-Yves Clausse bull Alice Tschudy

Coordination bull Brigitte Brohard

Maquette bull Agence Avril

Version numeacuterique bull Virgile Delacirctre

Iconographie bull Photothegraveque Universiteacute

Paris Descartesbull Fotoliabull Institut Pasteur

bull Groupe Institut Cochin Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Huguette amp Prosperbull Mairie de Paris--------------------------------------bull Steacutephane Abriolbull Clarisse Berlioz-Torentbull Marina Cavazzana-Calvobull Yves Charbitbull Odile Launaybull Lisa Haydenbull Anne Hosmalinbull Bibia Pavard bull Leiumlla Perieacutebull Bruno Sargueilbull Carine Tisneacutebull Michaeumll Valente

Ont collaboreacute agrave ce numeacutero institut cochin bull Eacutequipe Cytokines

et infections virales

bull Eacutequipe Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Eacutequipe Interactions hocircte-virus

bull Eacutequipe Interfeacuterence moleacuteculaire entre le virus et la cellule

bull Eacutequipe Phagocytose et invasion bacteacuterienne

bull Eacutequipe Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques

bull Eacutequipe Virus et trafic intracellulaire

Hocircpital necker bull Deacutepartement

de biotheacuterapie bull Eacutequipe Infections agrave VIH

Reacuteservoirs Pharmacologie des Antireacutetroviraux et Preacutevention de la Transmission Megravere Enfant

centre universitaire des saints-pegraveresbull Centre de recherche

sur les liens sociaux (CERLIS)

bull Eacutequipe Chimie amp Biologie Nucleacuteos(t)ides et Immunologie pour la Theacuterapie

bull Eacutequipe Reacutegulation de la Transcription et Maladies Geacuteneacutetiques

bull Institut Droit et Santeacute (IDS)

bull Institut de Recherche sur les Vaccins et lrsquoImmunotheacuterapie des cancers et du sida

bull Service Interuniversitaire de meacutedecine preacuteventive (SIUMPPS)

Faculteacute des sciences pharmaceutiques et Biologiques bull Eacutequipe Meacutecanismes

moleacuteculaires de lrsquoinitiation de la traduction

bull Eacutequipe Structure des ARN interactions et anti-infectieux

centre drsquoinvestigation clinique de vaccinologie cochin pasteur

centre population et Deacuteveloppement (cEpED)

36 wwwparisdescartesfr

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Liste des contributeurs du cEpED agrave ces diffeacuterentes recherches Anne Bekelynk Seacuteverine Carillon Myriam de Loenzien Annabel Desgreacutees du Loucirc Marjorie Gerbier-Aublanc Joseph Larmarange Sophie Lecoeur Heacutelegravene Lepinay Joanna Orne-Gliemann Julie Pannetier Veacuteronique Petit Dolores PouretteLutte contre le sida en Thaiumllande

Gonzague Jourdain I copy IRD

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LE RocircLE mAJEuR DEs AssociATions DE pATiEnTs Les patients experts sont concerneacutes par des pathologies diverses (myopathies diabegravete cancers) mais ce travail qui porte plus particuliegraverement sur le VIH a pour hypothegravese que les associations de lutte contre le sida ont eu un rocircle moteur dans la reconnaissance drsquoune expertise profane des malades agrave partir des anneacutees 1980 Les connaissances meacutedicales au deacutepart tregraves limiteacutees sur cette nouvelle eacutepideacutemie expliquent la place importante laisseacutee au veacutecu des personnes concerneacutees Degraves le deacutebut des anneacutees 1980 des associations se sont creacuteeacutees en Ameacuterique du Nord puis en Europe pour fournir un soutien aux personnes concerneacutees attirer lrsquoattention publiquement sur leur situation et deacutefendre puis promouvoir leurs droits Ces associations sont le lieu de la collectivisation drsquoexpeacuteriences individuelles et

LrsquoAPPORT DES ASSOCIATIONS DANS LA LUTTE CONTRE LE SIDALA RECONNAISSANCEDrsquoUN PATIENT ExPERT

Les recherches sur le sida inteacuteressent les sciences sociales et le droit dans la mesure ougrave lrsquoeacutepideacutemie interroge la prise en charge des malades par les socieacuteteacutes et met les deacutemocraties au deacutefi des ineacutegaliteacutes et des discriminations En trente ans lrsquoimage des malades a beaucoup changeacute et les droits des patients se sont affirmeacutes La recherche reacutealiseacutee agrave lrsquoInstitut Droit et Santeacute de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes porte sur ces eacutevolutions majeures et sur la notion de laquo patient expert raquo Son objectif est de reacutefleacutechir agrave cette notion agrave partir drsquoun travail sur archives drsquoune enquecircte par entretiens et drsquoune analyse de textes de lois

laquo Le patient expert raquo est une figure aux contours encore flous et dont la deacutefinition nrsquoest pas stabiliseacutee Elle renvoie geacuteneacuteralement aux personnes concerneacutees par une pathologie chronique qui par leur expeacuterience de la maladie ont accumuleacute un savoir qui leur permet de devenir acteurs dans leur relation aux soins et au systegraveme de santeacute Devenir acteur cela veut dire par exemple ecirctre un interlocuteur pris en compte par les professionnels de santeacute prendre en charge des formations dans des programmes drsquoeacuteducation theacuterapeutique ou encore devenir repreacutesentant des usagers dans diverses instances locales de gouvernance de santeacute laquo Le patient expert raquo est ainsi devenu un nouvel enjeu des politiques publiques et une figure reconnue juridiquement En effet lrsquoexpertise individuelle et collective des patients relegraveve aujourdrsquohui des droits des malades et usagers du systegraveme de santeacute consacreacutes par la loi du 4 mars 2002

Cette recherche est reacutealiseacutee en partenariat avec lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida gracircce agrave un financement du programme PICRI (partenariat institution-citoyens pour la recherche et

lrsquoinnovation) de la reacutegion Ile-de-France

BiBiA pAVARD DocTEuRE En HisToiRE posT-DocToRAnTE agrave LrsquoinsTiTuT DRoiT ET sAnTeacute uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs

Bibia Pavard

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de production drsquoun savoir sur la maladie qui se construit lors de la rencontre entre les patients et les professionnels de santeacute (engageacutes ou non dans les associations) Leurs actions appuyeacutees sur de reacuteelles compeacutetences conduisent agrave des transformations de la loi Du point de vue de la recherche scientifique lrsquoimplication des associations de patients dans la deacutefinition des protocoles drsquoessais theacuterapeutiques au deacutebut des anneacutees 1990 aux Eacutetats-Unis puis en France constitue une rupture drsquoimportance Le groupe sur les traitements et la recherche theacuterapeutique aussi appeleacute groupe TRT-5 creacuteeacute en 1992 par plusieurs associations a ainsi contribueacute agrave la reacuteglementation des autorisations temporaires drsquoutilisations (Deacutecret n˚94-568 du 8 juillet 1994) qui rendent accessibles pour des pathologies rares et graves sur demande des meacutedicaments encore en phase drsquoessais cliniques et qui nrsquoont pas reccedilu drsquoautorisation de mise sur le marcheacute Des acteurs profanes sont donc parvenus agrave faire prendre en compte les besoins des malades dans la reacutegulation de la distribution des meacutedicaments

LEs ARcHiVEs DE LrsquoAssociATion AiDEsLa recherche se concentre sur le cas de lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida depuis sa creacuteation en 1984 A partir des archives de lrsquoassociation mais aussi des archives du ministegravere de la santeacute ou du Parlement il srsquoagit drsquoeacutetudier la maniegravere dont les savoirs profanes produits par lrsquoassociation sont pris en compte comme expertise et comment lrsquoexpertise associative contribue agrave lrsquoeacutemergence de la figure de patient expert Par exemple un des terrains drsquoaction de lrsquoassociation Aides est le droit comme moyen de deacutefendre les malades contre les discriminations mais aussi comme moyen de faire reconnaicirctre leur place dans le systegraveme de santeacute La reacuteponse aux problegravemes immeacutediats rencontreacutes par les personnes concerneacutees par le VIH-sida permet agrave lrsquoassociation de construire une compeacutetence sur les droits des malades qui est agrave la source de la production de textes geacuteneacuteraux destineacutes agrave modifier la loi Cette expertise juridique est reconnue au moment de la reacuteforme de lrsquohocircpital en 1995 un militant du groupe juridique de Aides est ainsi membre du Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere en tant qursquounique repreacutesentant des associations Cette reacuteforme est de plus une premiegravere eacutetape dans la prise en compte lrsquoexpertise des usagers dans le fonctionnement du systegraveme de santeacute agrave travers leur entreacutee dans les conseils drsquoadministration des hocircpitaux En outre la participation drsquoun repreacutesentant de Aides au Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere est agrave lrsquoorigine de la creacuteation du collectif interassociatif sur la santeacute qui repreacutesente une volonteacute drsquoallier associations de patients et associations de consommateurs dans lrsquoobjectif commun de deacutefendre les droits des usagers du systegraveme de santeacute Le collectif interassociatif sur la santeacute a ainsi un rocircle dans la genegravese de la loi du 4 mars 2002 qui consacre les droits individuels (digniteacute consentement eacuteclaireacute accegraves au dossier meacutedical etc) mais aussi collectifs des malades (notamment agrave travers la possibiliteacute pour les associations de patients de repreacutesenter les usagers dans diverses instances de gouvernance de la santeacute) Lrsquoeacutetude meneacutee a aussi pour objectif de mesurer comment ce nouveau droit de repreacutesentation des usagers a affecteacute les strateacutegies militantes des associations dans le domaine de la santeacute Qui sont ces repreacutesentants des patients et usagers Dans quelles instances lrsquoassociation Aides choisit-elle de srsquoinvestir Voit-on apparaicirctre des experts de lrsquoexpertise des patients

Histoire de AIDESCette association a eacuteteacute creacuteeacutee en 1984 agrave lrsquoinitiative de Daniel Defert agrave la suite du deacutecegraves de Michel Foucault Agrave cette eacutepoque pour le fondateur de lrsquoassociation la nouvelle eacutepideacutemie rend saillant un certain nombre drsquoenjeux lieacutes au savoir et au pouvoir dans la meacutedecine aux relations meacutedecins-malades profondeacutement asymeacutetriques et agrave la place des malades dans la socieacuteteacute une place peu consideacutereacutee Crsquoest drsquoautant plus vrai que le sida touche particuliegraverement au deacutepart des populations stigmatiseacutees socialement - les homosexuels les usagers de drogue et certaines populations migrantes ndash et rajoute un autre stigmate celui de la contagion Les rapports de domination dans la prise en charge de la maladie et les risques de discriminations lieacutes agrave lrsquoeacutepideacutemie sont forts Lrsquoassociation Aides a pour objectif de construire les ressources pour redonner un pouvoir de deacutecision et drsquoaction aux personnes concerneacutees par le VIH-sida Lrsquoassociation produit des connaissances et des compeacutetences agrave partir des malades et pour les malades agrave travers la publication de brochures drsquoouvrages de revues et souvent la tenue de permanences teacuteleacutephoniques de renseignements Comme Daniel Defert lrsquoa exprimeacute lors de la Ve

Confeacuterence internationale sur le sida agrave Montreacuteal en juin 1989 la lutte contre le sida fait eacutemerger laquo un nouveau reacuteformateur social le malade raquo alors mecircme que jusque-lagrave ce sont davantage les meacutedecins qui avaient œuvreacute comme reacuteformateurs sociaux

Ressources Institut Droit et Santeacute wwwinstitutdroitsantecomhomefrhtml Association Aides wwwaidesorg Groupe TRT5 wwwtrt-5org Collectif interassociatif sur la santeacute wwwlecissorg

copy Steacutephane Blot

30 1 France Allemagne Grande Bretagne Italie Espagne Portugal Belgique Suisse Roumanie Feacutedeacuteration de Russie Pays-Bas Suegravede Ukraine Turquie Maroc Irlande Grand Ducheacute du Luxembourg Principauteacute de Monaco Suisse Gregravece Italie Malte Danemark Finlande Islande Norvegravege Estonie Lettonie Lituanie Albanie Bosnie Herzeacutegovine Croatie Hongrie Maceacutedoine Pologne Reacutepublique Tchegraveque Serbie Monteacuteneacutegro Slovaquie Armeacutenie Bieacutelorussie Geacuteorgie Moldavie Algeacuterie Tunisie Israeumll Liban Egypte Iran

SONOIL TUO AMICO 私はあなたの

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Le Museacutee des Civilisations de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee (MUCEM) est un museacutee de socieacuteteacute qui traite des grands problegravemes du contemporain Lrsquoeacutepideacutemie de sida par son extension constitue lrsquoun des problegravemes majeurs de notre socieacuteteacute plus de 40 millions de personnes sont seacuteropositives ou malades du sida dans le monde

Georges Henri Riviegravere le fondateur du museacutee national des Arts et Traditions Populaires dont le MUCEM prend la suite srsquoeacutetait assigneacute la tacircche de laquo donner la parole agrave ceux qui ne lrsquoavaient pas raquo Dans cet esprit le MUCEM accorde une place de choix aux exclus de notre socieacuteteacute Or le sida comme les eacutepideacutemies en geacuteneacuteral entraicircne des exclusions lieacutees agrave de mauvaises informations agrave la peur de la contamination mais aussi agrave la peur de ce qui est diffeacuterent Aussi parler du sida crsquoest parler des droits de lrsquohomme et des combats des malades pour ces droits (droits des femmes et des enfants droits des homosexuels bisexuels et transsexuels des migrants et des sans papiers des usagers de drogues des deacutetenus des prostitueacutes) Avec le sida ce sont les malades eux-mecircmes qui se sont battus (pour la premiegravere fois) pour participer aux congregraves scientifiques et aux deacutecisions qui les concernaient Il a sembleacute important que le museacutee en conserve les traces Le museacutee dans ce domaine comme dans drsquoautres a diffeacuterents rocircles

la conservation drsquoobjets fragiles que lrsquoon ne garde pas neacuteces-sairement

entretenir la meacutemoire des exclus dans une meacutemoire nationale et europeacuteenne

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Que sont ces objets

Il y a environ 17 000 objets qui ont eacuteteacute collecteacutes en France et dans 49 pays de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee1 Par objets on entend aussi bien des affiches et cartes postales que des tee-shirts des enveloppes de preacuteservatifs des badges et pinrsquos des banderoles pancartes et tracts de manifestation des produits deacuteriveacutes (par exemple des stylos des tasses portant le ruban rouge) des brochures deacutepliants livres videacuteos CD On peut les classer en trois grandes cateacutegories

objets et documents lieacutes agrave lrsquoinformation et agrave la preacutevention objets et documents relatifs agrave la lutte contre lrsquoexclusion et agrave la

solidariteacute (ruban rouge Journeacutee mondiale de lutte contre le sida le 1er deacutecembre)

objets et documents relatifs aux revendications politiques pour les droits des malades Ils sont riches drsquoenseignements dans des domaines annexes agrave la maladie repreacutesentations de la diffeacuterence repreacutesentations du corps de la sexualiteacute et de la maladie rapport au risque ou encore la place des jeunes et des femmes dans la socieacuteteacute

sTeacutepHAnE ABRioLingeacuteniEuR DrsquoeacuteTuDEs Au cnRs

cERLis uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs mucEmSteacutephane Abriol

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Les fOrmaTiOns de LrsquoUniversiTEacute paris descarTes CONSACREacuteES AU VIH

Master infectiologie microbiologie virologie immunologie (IMVI)

Cohabiliteacute avec lrsquouniversiteacute Paris DiderotResponsables du diplocircme Catherine Fridman (option immunologie) Flore Rozenberg (option virologie) Xavier Nassif (option microbiologie)Cette mention vise agrave former des eacutetudiants scientifiques ingeacutenieurs et meacutedecins dans ces trois grandes speacutecialiteacutes en insistant sur la transversaliteacute des concepts et des approches Chaque speacutecialiteacute Recherche est organiseacutee de faccedilon relativement indeacutependante mais similaire avec des passerelles possibles et souhaiteacutees Un tronc commun par speacutecialiteacute drsquoune dureacutee de deux semaines est organiseacute en collaboration avec lrsquoInstitut Pasteur De nombreux deacuteboucheacutes existent dans la recherche publique et priveacutee ainsi que dans lrsquoenseignement supeacuterieur

Le Master 1er anneacutee est proposeacute soit sous forme drsquoun parcours santeacute reacuteserveacute aux eacutetudiants des filiegraveres santeacute (meacutedecine pharmacie odontologie et maiumleutique) soit sous forme drsquoun parcours scientifique du Master 1er anneacutee IMVI ouvert aux eacutetudiants issus de cursus scientifiques

DIU Prise en charge de lrsquoinfection par le VIH

Responsable du diplocircme Jean-Paul ViardEn raison de lrsquoeacutevolution tregraves rapide des connaissances des techniques et des traitements les praticiens doivent acqueacuterir ou reprendre les bases fondamentales neacutecessaires agrave la compreacutehension des meacutecanismes physiopathologiques du suivi virologique et des traitements de lrsquoinfection agrave VIH

DU Maladies auto-immunes et maladies systeacutemiques

Responsable du diplocircme Loiumlc GuillevinLrsquoobjectif est drsquoapporter aux meacutedecins biologistes pharmaciens une formation approfondie sur ces maladies peu enseigneacutees au cours du cursus eacuteleacutements pathogeacuteniques cliniques paracliniques et theacuterapeutiques neacutecessaires

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Les cOnseiLs dU service inTerUniversiTaire DE MEacuteDECINE PREacuteVENTIVE (SIUMPPS)

Comment se proteacuteger Mecircme srsquoil est difficile drsquoaborder la question du preacuteservatif avec son ou sa partenaire crsquoest pourtant le seul moyen de se proteacuteger du sida et des autres ISTCrsquoest pourquoi le centre de meacutedecine preacuteventive de Paris Descartes le SIUMPPS a distribueacute plus de 15 000 preacuteservatifs en 2012

Que faire apregraves une prise de risque Il est impeacuteratif drsquoeacutevaluer le risque reacuteel qui a eacuteteacute encouru Il est conseilleacute de se rendre immeacutediatement aux urgences hospitaliegraveres ou dans un service de maladies infectieuses ou dans un centre de deacutepistage anonyme et gratuit (CDAG) Un test de deacutepistage vous sera alors proposeacute et un meacutedecin vous recevra lors drsquoun entretien qui lui permettra de mesurer et drsquoanalyser le risque drsquoexposition Si le risque drsquoexposition srsquoavegravere important et si le rapport non proteacutegeacute a eu lieu il y a moins de 48h il est alors possible de prendre un traitement drsquourgence preacuteventif qui peut reacuteduire fortement le risque de contamination Crsquoest le Traitement Post-Exposition (TPE) Ce traitement devra ecirctre pris pendant 4 semaines avec un suivi meacutedical et seacuterologique Il est donc impeacuteratif de reacuteagir immeacutediatement apregraves une prise de risque et de ne pas laisser trop de temps passer Si vous avez deacutepasseacute ce deacutelai de 48h il est absolument neacutecessaire de faire un test de deacutepistage en se rendant dans un CDAG aux urgences dans un service de maladies infectieuses ou dans un laboratoire drsquoanalyses meacutedicales avec lrsquoordonnance drsquoun meacutedecin qui pourra eacuteventuellement prescrire un test de Charge virale VIH Attention les tests de deacutepistage ne permettent une deacutetection des anticorps anti VIH dans le sang qursquoagrave partir de la 6e semaine de contamination Il faut donc attendre 6 semaines apregraves un rapport non proteacutegeacute pour savoir si lrsquoon a eacuteteacute infecteacute et il est donc impeacuteratif de se proteacuteger durant cette peacuteriode drsquoincertitude

Le SIUMPPS est composeacute drsquoeacutequipes pluridisciplinaires (infirmiegraveres meacutedecins psychologues et secreacutetaires) agrave la disposition des eacutetudiants Ce service assure un accueil permanent et personnaliseacute des eacutetudiants qui souhaitent demander conseil controcircler leur eacutetat vaccinal obtenir un certificat meacutedical etc Il propose eacutegalement quelques consultations speacutecialiseacutees (nutrition tabac) des consultations psychologiques45 rue des saints-pegraveres paris 6e

Teacutel 01 42 86 38 74 wwwsiumppsuniv-paris5fr

Les centres de deacutepistage anonyme et gratuit existent dans Paris Ils permettent agrave toute personne de savoir si elle est atteinte par le VIH lrsquoheacutepatite B ou C Certains CDAG sont aussi des Centres drsquoInformation de Deacutepistage et de Diagnostic des Infections Sexuellement Transmissibles (CIDDIST) on y deacutepiste des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) plus speacutecifiques

Liste des centres de deacutepistage anonyme et gratuit agrave Paris

1 Centre Croix-Rouge Franccedilaise 43 rue de Valois - Paris 1er Teacutel 01 42 97 48 29 meacutetro Palais Royal-Museacutee du Louvre (lignes 1 7) Bourse (ligne 3)Bus 48Entreacutee porte vitreacutee agrave cocircteacute de la porte de lrsquoimmeuble Deacutepistage UNIQUEMENT sur RDV

2 Centre Meacutedico-Social municipal Figuier2 rue du Figuier - Paris 4e Teacutel 01 49 96 62 70 meacutetro Saint Paul (ligne 1) Pont Marie (ligne 7) - Bus 67 3 Hocircpital Cochin-Tarnier (AP-HP) 89 rue drsquoAssas - Paris 6e (1er eacutetage) Teacutel 01 58 41 18 17 meacutetro Notre Dame des Champs (ligne 12) - RER B Port Royal - Bus 83

4 Hocircpital Fernand Widal (AP-HP) 200 rue du Faubourg Saint Denis - Paris 10e Secteur Bleu Galerie de gauche Porte 3 Teacutel 01 40 05 43 75 meacutetro Gare du Nord (lignes 4 5) La Chapelle (ligne 2) RER B D Gare du Nord - Bus 32

5 Hocircpital Saint-Louis (AP-HP) 42 rue Bichat - Paris 10e Bacirctiment Lailler accessible par la rue sans entrer dans lrsquohocircpital Teacutel 01 42 49 99 24 ou 01 42 49 42 05 (attention beaucoup drsquoaffluence)meacutetro Reacutepublique (lignes 3 5 8 9 11) Goncourt (ligne 11) Colonel Fabien (ligne 2) Jacques Bonsergent (ligne 5)Bus 75

6 Hocircpital Saint-Antoine (AP-HP) 184 rue du Faubourg Saint Antoine - Paris 12e Secteur Jaune Bacirctiment de lrsquoHorloge 1er Sous-sol Porte 19 Teacutel 01 49 28 24 45meacutetro Reuilly-Diderot (lignes 1 8) Faidherbe-Chaligny (ligne 8)Bus 86

7 Hocircpital Pitieacute Salpeacutetriegravere (AP-HP) 47-83 boulevard de lrsquoHocircpital -Paris 13e Teacutel 01 42 16 10 53Autre entreacutee 52 boulevard Vincent Auriol (M1113125 6 Chevaleret) Bacirctiment de Meacutedecine meacutetro St Marcel (ligne 5) Gare drsquoAusterlitz (lignes 5 10) Chevaleret (ligne 6) - RER c Gare drsquoAusterlitz - Bus 91

8 Centre Meacutedico-Social municipal - CDAGCIDDIST Ridder 3 rue de Ridder - Paris 14e Teacutel 01 58 14 30 30 meacutetro Plaisance (ligne 13) - Bus 62

9 Institut Alfred Fournier25 boulevard Saint-Jacques - Paris 14e Teacutel 01 40 78 26 0071meacutetro Saint-Jacques (ligne 6) Glaciegravere (ligne 6)RER B Denfert-Rochereau - Bus 216

10 Hocircpital Bichat (AP-HP) 46 rue Henri Huchard - Paris 18e Secteur Claude Bernard en direction de la Materniteacute en bas de la passerelle agrave gauche Teacutel 01 40 25 84 34 meacutetro Porte de Saint-Ouen (ligne 13) - Bus 81 - PC2

11 Centre Meacutedico-social municipal - CDAGCIDDIST Belleville 218 rue de Belleville - Paris 20e Teacutel 01 40 33 52 00 meacutetro Teacuteleacutegraphe (ligne 11) Place des Fecirctes (lignes 7bis 11) - Bus 60

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pLAn DE pARis DEs cEnTREs DE DeacutepisTAgE AnonymE ET gRATuiT

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Actif santeacutePermettre aux personnes drsquoecirctre acteur de leur santeacute et de la santeacute109 rue Orfila - 75020 ParisTeacutel 09 50 796 160wwwactif-santeorg Actions traitementsMieux informer pour ecirctre mieux soigneacute190 bd de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 43 67 66 00wwwactions-traitementsorgEmail atactions-traitementsorg

Act Up-ParisAssociation de lutte contre le sida dans la rue dans les meacutedias et dans les institutions Cofondatrice de sidactionBp 287 ndash 75011 Paris Teacutel 01 49 29 44 75wwwactupparisorgEmail actupactupparisorg

ArcatAccompagner orienter preacutevenir informer94-102 rue de Buzenval - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 29 29wwwarcat-santeorgEmail infoarcat-santeorg AIDESFaire avancer la lutte contre le sida crsquoest faire avancer la socieacuteteacute toute entiegravere Teacutel 0805 160 011 (gratuit depuis un poste fixe)wwwaidesorg

Diagonale idfPreacutevenir accompagner heacuteberger creacuteer des solidariteacutes20 avenue de la Terrasse - 91260 Juvisy-sur-OrgeTeacutel 01 69 24 85 60wwwdiagonale-idforgEmail diagonaleidfwanadoofr

Habitat et soinsFavoriser lrsquoaccegraves aux soins et au logement de personnes en situation preacutecaire379 avenue du Preacutesident Wilson - 93210 Saint-DenisTeacutel 01 55 87 55 55wwwgroupe-sosorgEmail soshetsasosorg Hf preacuteventionPreacutevention et sensibilisation sur le VIH et les ISTInstitut de la promotion de la santeacute 3 place de la mairie - 78190 TrappesTeacutel 09 53 84 98 33wwwhf-preventioncomEmail contacthf-preventioncom

Le kiosque infos sida et toxicomaniePreacutevention information orientation sida IST toxicomanie36 rue Geoffroy lrsquoAsnier - 75004 ParisTeacutel 01 44 78 00 00wwwlekiosqueorgEmail infolekiosqueorg

Sida info serviceInformation soutien eacutecoute orientation190 boulevard de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 16 16wwwsida-info-serviceorg

Sidaction Agit sur tous les fronts de la lutte contre le sida 228 rue du Faubourg Saint-Martin - 75010 ParisTeacutel 01 53 26 45 55wwwsidactionorgEmail sidactionsidactionorg

Solidariteacute sidaAider Preacutevenir Deacutefendre16 bis avenue Parmentier - 75011 ParisTeacutel 01 53 10 22 22Email infosolidarite-sidaorg

Centre reacutegional drsquoinformation et de preacutevention du sida (Crips) Icircle de FranceAccueil documentation et formation de toutes personnes en ques-tionnement par rapport au VIHsida ou aux infections14 rue Maublanc - 75015 Paris Teacutel 01 56 80 33 33Email infolecripsnet

Sites web drsquoinformation

VIHorgSite drsquoinformations de deacutebats drsquoeacutechanges au service de la lutte contre le sidawwwvihorg

Sida Info PlusEspace drsquoinformation et drsquoeacutechange pour les seacuteropositifswwwsidainfoplusfr

Les ASSOCIATIONS

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Les Cahiers de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes sont eacutediteacutes par LrsquoUniversiteacute Paris Descartes

Directeur de la publication bull Freacutedeacuteric Dardel

Responsables scientifiques bull Yves Charbitbull Anne Hosmalinbull Christine Rouzioux

Reacutedaction en chef bull Pierre-Yves Clausse bull Alice Tschudy

Coordination bull Brigitte Brohard

Maquette bull Agence Avril

Version numeacuterique bull Virgile Delacirctre

Iconographie bull Photothegraveque Universiteacute

Paris Descartesbull Fotoliabull Institut Pasteur

bull Groupe Institut Cochin Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Huguette amp Prosperbull Mairie de Paris--------------------------------------bull Steacutephane Abriolbull Clarisse Berlioz-Torentbull Marina Cavazzana-Calvobull Yves Charbitbull Odile Launaybull Lisa Haydenbull Anne Hosmalinbull Bibia Pavard bull Leiumlla Perieacutebull Bruno Sargueilbull Carine Tisneacutebull Michaeumll Valente

Ont collaboreacute agrave ce numeacutero institut cochin bull Eacutequipe Cytokines

et infections virales

bull Eacutequipe Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Eacutequipe Interactions hocircte-virus

bull Eacutequipe Interfeacuterence moleacuteculaire entre le virus et la cellule

bull Eacutequipe Phagocytose et invasion bacteacuterienne

bull Eacutequipe Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques

bull Eacutequipe Virus et trafic intracellulaire

Hocircpital necker bull Deacutepartement

de biotheacuterapie bull Eacutequipe Infections agrave VIH

Reacuteservoirs Pharmacologie des Antireacutetroviraux et Preacutevention de la Transmission Megravere Enfant

centre universitaire des saints-pegraveresbull Centre de recherche

sur les liens sociaux (CERLIS)

bull Eacutequipe Chimie amp Biologie Nucleacuteos(t)ides et Immunologie pour la Theacuterapie

bull Eacutequipe Reacutegulation de la Transcription et Maladies Geacuteneacutetiques

bull Institut Droit et Santeacute (IDS)

bull Institut de Recherche sur les Vaccins et lrsquoImmunotheacuterapie des cancers et du sida

bull Service Interuniversitaire de meacutedecine preacuteventive (SIUMPPS)

Faculteacute des sciences pharmaceutiques et Biologiques bull Eacutequipe Meacutecanismes

moleacuteculaires de lrsquoinitiation de la traduction

bull Eacutequipe Structure des ARN interactions et anti-infectieux

centre drsquoinvestigation clinique de vaccinologie cochin pasteur

centre population et Deacuteveloppement (cEpED)

36 wwwparisdescartesfr

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LE RocircLE mAJEuR DEs AssociATions DE pATiEnTs Les patients experts sont concerneacutes par des pathologies diverses (myopathies diabegravete cancers) mais ce travail qui porte plus particuliegraverement sur le VIH a pour hypothegravese que les associations de lutte contre le sida ont eu un rocircle moteur dans la reconnaissance drsquoune expertise profane des malades agrave partir des anneacutees 1980 Les connaissances meacutedicales au deacutepart tregraves limiteacutees sur cette nouvelle eacutepideacutemie expliquent la place importante laisseacutee au veacutecu des personnes concerneacutees Degraves le deacutebut des anneacutees 1980 des associations se sont creacuteeacutees en Ameacuterique du Nord puis en Europe pour fournir un soutien aux personnes concerneacutees attirer lrsquoattention publiquement sur leur situation et deacutefendre puis promouvoir leurs droits Ces associations sont le lieu de la collectivisation drsquoexpeacuteriences individuelles et

LrsquoAPPORT DES ASSOCIATIONS DANS LA LUTTE CONTRE LE SIDALA RECONNAISSANCEDrsquoUN PATIENT ExPERT

Les recherches sur le sida inteacuteressent les sciences sociales et le droit dans la mesure ougrave lrsquoeacutepideacutemie interroge la prise en charge des malades par les socieacuteteacutes et met les deacutemocraties au deacutefi des ineacutegaliteacutes et des discriminations En trente ans lrsquoimage des malades a beaucoup changeacute et les droits des patients se sont affirmeacutes La recherche reacutealiseacutee agrave lrsquoInstitut Droit et Santeacute de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes porte sur ces eacutevolutions majeures et sur la notion de laquo patient expert raquo Son objectif est de reacutefleacutechir agrave cette notion agrave partir drsquoun travail sur archives drsquoune enquecircte par entretiens et drsquoune analyse de textes de lois

laquo Le patient expert raquo est une figure aux contours encore flous et dont la deacutefinition nrsquoest pas stabiliseacutee Elle renvoie geacuteneacuteralement aux personnes concerneacutees par une pathologie chronique qui par leur expeacuterience de la maladie ont accumuleacute un savoir qui leur permet de devenir acteurs dans leur relation aux soins et au systegraveme de santeacute Devenir acteur cela veut dire par exemple ecirctre un interlocuteur pris en compte par les professionnels de santeacute prendre en charge des formations dans des programmes drsquoeacuteducation theacuterapeutique ou encore devenir repreacutesentant des usagers dans diverses instances locales de gouvernance de santeacute laquo Le patient expert raquo est ainsi devenu un nouvel enjeu des politiques publiques et une figure reconnue juridiquement En effet lrsquoexpertise individuelle et collective des patients relegraveve aujourdrsquohui des droits des malades et usagers du systegraveme de santeacute consacreacutes par la loi du 4 mars 2002

Cette recherche est reacutealiseacutee en partenariat avec lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida gracircce agrave un financement du programme PICRI (partenariat institution-citoyens pour la recherche et

lrsquoinnovation) de la reacutegion Ile-de-France

BiBiA pAVARD DocTEuRE En HisToiRE posT-DocToRAnTE agrave LrsquoinsTiTuT DRoiT ET sAnTeacute uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs

Bibia Pavard

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de production drsquoun savoir sur la maladie qui se construit lors de la rencontre entre les patients et les professionnels de santeacute (engageacutes ou non dans les associations) Leurs actions appuyeacutees sur de reacuteelles compeacutetences conduisent agrave des transformations de la loi Du point de vue de la recherche scientifique lrsquoimplication des associations de patients dans la deacutefinition des protocoles drsquoessais theacuterapeutiques au deacutebut des anneacutees 1990 aux Eacutetats-Unis puis en France constitue une rupture drsquoimportance Le groupe sur les traitements et la recherche theacuterapeutique aussi appeleacute groupe TRT-5 creacuteeacute en 1992 par plusieurs associations a ainsi contribueacute agrave la reacuteglementation des autorisations temporaires drsquoutilisations (Deacutecret n˚94-568 du 8 juillet 1994) qui rendent accessibles pour des pathologies rares et graves sur demande des meacutedicaments encore en phase drsquoessais cliniques et qui nrsquoont pas reccedilu drsquoautorisation de mise sur le marcheacute Des acteurs profanes sont donc parvenus agrave faire prendre en compte les besoins des malades dans la reacutegulation de la distribution des meacutedicaments

LEs ARcHiVEs DE LrsquoAssociATion AiDEsLa recherche se concentre sur le cas de lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida depuis sa creacuteation en 1984 A partir des archives de lrsquoassociation mais aussi des archives du ministegravere de la santeacute ou du Parlement il srsquoagit drsquoeacutetudier la maniegravere dont les savoirs profanes produits par lrsquoassociation sont pris en compte comme expertise et comment lrsquoexpertise associative contribue agrave lrsquoeacutemergence de la figure de patient expert Par exemple un des terrains drsquoaction de lrsquoassociation Aides est le droit comme moyen de deacutefendre les malades contre les discriminations mais aussi comme moyen de faire reconnaicirctre leur place dans le systegraveme de santeacute La reacuteponse aux problegravemes immeacutediats rencontreacutes par les personnes concerneacutees par le VIH-sida permet agrave lrsquoassociation de construire une compeacutetence sur les droits des malades qui est agrave la source de la production de textes geacuteneacuteraux destineacutes agrave modifier la loi Cette expertise juridique est reconnue au moment de la reacuteforme de lrsquohocircpital en 1995 un militant du groupe juridique de Aides est ainsi membre du Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere en tant qursquounique repreacutesentant des associations Cette reacuteforme est de plus une premiegravere eacutetape dans la prise en compte lrsquoexpertise des usagers dans le fonctionnement du systegraveme de santeacute agrave travers leur entreacutee dans les conseils drsquoadministration des hocircpitaux En outre la participation drsquoun repreacutesentant de Aides au Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere est agrave lrsquoorigine de la creacuteation du collectif interassociatif sur la santeacute qui repreacutesente une volonteacute drsquoallier associations de patients et associations de consommateurs dans lrsquoobjectif commun de deacutefendre les droits des usagers du systegraveme de santeacute Le collectif interassociatif sur la santeacute a ainsi un rocircle dans la genegravese de la loi du 4 mars 2002 qui consacre les droits individuels (digniteacute consentement eacuteclaireacute accegraves au dossier meacutedical etc) mais aussi collectifs des malades (notamment agrave travers la possibiliteacute pour les associations de patients de repreacutesenter les usagers dans diverses instances de gouvernance de la santeacute) Lrsquoeacutetude meneacutee a aussi pour objectif de mesurer comment ce nouveau droit de repreacutesentation des usagers a affecteacute les strateacutegies militantes des associations dans le domaine de la santeacute Qui sont ces repreacutesentants des patients et usagers Dans quelles instances lrsquoassociation Aides choisit-elle de srsquoinvestir Voit-on apparaicirctre des experts de lrsquoexpertise des patients

Histoire de AIDESCette association a eacuteteacute creacuteeacutee en 1984 agrave lrsquoinitiative de Daniel Defert agrave la suite du deacutecegraves de Michel Foucault Agrave cette eacutepoque pour le fondateur de lrsquoassociation la nouvelle eacutepideacutemie rend saillant un certain nombre drsquoenjeux lieacutes au savoir et au pouvoir dans la meacutedecine aux relations meacutedecins-malades profondeacutement asymeacutetriques et agrave la place des malades dans la socieacuteteacute une place peu consideacutereacutee Crsquoest drsquoautant plus vrai que le sida touche particuliegraverement au deacutepart des populations stigmatiseacutees socialement - les homosexuels les usagers de drogue et certaines populations migrantes ndash et rajoute un autre stigmate celui de la contagion Les rapports de domination dans la prise en charge de la maladie et les risques de discriminations lieacutes agrave lrsquoeacutepideacutemie sont forts Lrsquoassociation Aides a pour objectif de construire les ressources pour redonner un pouvoir de deacutecision et drsquoaction aux personnes concerneacutees par le VIH-sida Lrsquoassociation produit des connaissances et des compeacutetences agrave partir des malades et pour les malades agrave travers la publication de brochures drsquoouvrages de revues et souvent la tenue de permanences teacuteleacutephoniques de renseignements Comme Daniel Defert lrsquoa exprimeacute lors de la Ve

Confeacuterence internationale sur le sida agrave Montreacuteal en juin 1989 la lutte contre le sida fait eacutemerger laquo un nouveau reacuteformateur social le malade raquo alors mecircme que jusque-lagrave ce sont davantage les meacutedecins qui avaient œuvreacute comme reacuteformateurs sociaux

Ressources Institut Droit et Santeacute wwwinstitutdroitsantecomhomefrhtml Association Aides wwwaidesorg Groupe TRT5 wwwtrt-5org Collectif interassociatif sur la santeacute wwwlecissorg

copy Steacutephane Blot

30 1 France Allemagne Grande Bretagne Italie Espagne Portugal Belgique Suisse Roumanie Feacutedeacuteration de Russie Pays-Bas Suegravede Ukraine Turquie Maroc Irlande Grand Ducheacute du Luxembourg Principauteacute de Monaco Suisse Gregravece Italie Malte Danemark Finlande Islande Norvegravege Estonie Lettonie Lituanie Albanie Bosnie Herzeacutegovine Croatie Hongrie Maceacutedoine Pologne Reacutepublique Tchegraveque Serbie Monteacuteneacutegro Slovaquie Armeacutenie Bieacutelorussie Geacuteorgie Moldavie Algeacuterie Tunisie Israeumll Liban Egypte Iran

SONOIL TUO AMICO 私はあなたの

友達です

IrsquoM YOURFRIEND

JE SUISTON AMI

ICH BINDEIN

FREUND

Il faut vous le dire en quelle langue Proteacutegez-vous

Toutes les infos sur parisfr

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La cOLLecTe drsquoObjeTs sUr LrsquoHISTOIRE ET LA MEacuteMOIRE DU SIDA

Le Museacutee des Civilisations de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee (MUCEM) est un museacutee de socieacuteteacute qui traite des grands problegravemes du contemporain Lrsquoeacutepideacutemie de sida par son extension constitue lrsquoun des problegravemes majeurs de notre socieacuteteacute plus de 40 millions de personnes sont seacuteropositives ou malades du sida dans le monde

Georges Henri Riviegravere le fondateur du museacutee national des Arts et Traditions Populaires dont le MUCEM prend la suite srsquoeacutetait assigneacute la tacircche de laquo donner la parole agrave ceux qui ne lrsquoavaient pas raquo Dans cet esprit le MUCEM accorde une place de choix aux exclus de notre socieacuteteacute Or le sida comme les eacutepideacutemies en geacuteneacuteral entraicircne des exclusions lieacutees agrave de mauvaises informations agrave la peur de la contamination mais aussi agrave la peur de ce qui est diffeacuterent Aussi parler du sida crsquoest parler des droits de lrsquohomme et des combats des malades pour ces droits (droits des femmes et des enfants droits des homosexuels bisexuels et transsexuels des migrants et des sans papiers des usagers de drogues des deacutetenus des prostitueacutes) Avec le sida ce sont les malades eux-mecircmes qui se sont battus (pour la premiegravere fois) pour participer aux congregraves scientifiques et aux deacutecisions qui les concernaient Il a sembleacute important que le museacutee en conserve les traces Le museacutee dans ce domaine comme dans drsquoautres a diffeacuterents rocircles

la conservation drsquoobjets fragiles que lrsquoon ne garde pas neacuteces-sairement

entretenir la meacutemoire des exclus dans une meacutemoire nationale et europeacuteenne

inciter agrave deacutebattre car le museacutee est bien sucircr un lieu de preacutesentation et drsquoexposition ougrave peuvent se deacuterouler des rencontres et des deacutebats

Que sont ces objets

Il y a environ 17 000 objets qui ont eacuteteacute collecteacutes en France et dans 49 pays de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee1 Par objets on entend aussi bien des affiches et cartes postales que des tee-shirts des enveloppes de preacuteservatifs des badges et pinrsquos des banderoles pancartes et tracts de manifestation des produits deacuteriveacutes (par exemple des stylos des tasses portant le ruban rouge) des brochures deacutepliants livres videacuteos CD On peut les classer en trois grandes cateacutegories

objets et documents lieacutes agrave lrsquoinformation et agrave la preacutevention objets et documents relatifs agrave la lutte contre lrsquoexclusion et agrave la

solidariteacute (ruban rouge Journeacutee mondiale de lutte contre le sida le 1er deacutecembre)

objets et documents relatifs aux revendications politiques pour les droits des malades Ils sont riches drsquoenseignements dans des domaines annexes agrave la maladie repreacutesentations de la diffeacuterence repreacutesentations du corps de la sexualiteacute et de la maladie rapport au risque ou encore la place des jeunes et des femmes dans la socieacuteteacute

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Les fOrmaTiOns de LrsquoUniversiTEacute paris descarTes CONSACREacuteES AU VIH

Master infectiologie microbiologie virologie immunologie (IMVI)

Cohabiliteacute avec lrsquouniversiteacute Paris DiderotResponsables du diplocircme Catherine Fridman (option immunologie) Flore Rozenberg (option virologie) Xavier Nassif (option microbiologie)Cette mention vise agrave former des eacutetudiants scientifiques ingeacutenieurs et meacutedecins dans ces trois grandes speacutecialiteacutes en insistant sur la transversaliteacute des concepts et des approches Chaque speacutecialiteacute Recherche est organiseacutee de faccedilon relativement indeacutependante mais similaire avec des passerelles possibles et souhaiteacutees Un tronc commun par speacutecialiteacute drsquoune dureacutee de deux semaines est organiseacute en collaboration avec lrsquoInstitut Pasteur De nombreux deacuteboucheacutes existent dans la recherche publique et priveacutee ainsi que dans lrsquoenseignement supeacuterieur

Le Master 1er anneacutee est proposeacute soit sous forme drsquoun parcours santeacute reacuteserveacute aux eacutetudiants des filiegraveres santeacute (meacutedecine pharmacie odontologie et maiumleutique) soit sous forme drsquoun parcours scientifique du Master 1er anneacutee IMVI ouvert aux eacutetudiants issus de cursus scientifiques

DIU Prise en charge de lrsquoinfection par le VIH

Responsable du diplocircme Jean-Paul ViardEn raison de lrsquoeacutevolution tregraves rapide des connaissances des techniques et des traitements les praticiens doivent acqueacuterir ou reprendre les bases fondamentales neacutecessaires agrave la compreacutehension des meacutecanismes physiopathologiques du suivi virologique et des traitements de lrsquoinfection agrave VIH

DU Maladies auto-immunes et maladies systeacutemiques

Responsable du diplocircme Loiumlc GuillevinLrsquoobjectif est drsquoapporter aux meacutedecins biologistes pharmaciens une formation approfondie sur ces maladies peu enseigneacutees au cours du cursus eacuteleacutements pathogeacuteniques cliniques paracliniques et theacuterapeutiques neacutecessaires

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Les cOnseiLs dU service inTerUniversiTaire DE MEacuteDECINE PREacuteVENTIVE (SIUMPPS)

Comment se proteacuteger Mecircme srsquoil est difficile drsquoaborder la question du preacuteservatif avec son ou sa partenaire crsquoest pourtant le seul moyen de se proteacuteger du sida et des autres ISTCrsquoest pourquoi le centre de meacutedecine preacuteventive de Paris Descartes le SIUMPPS a distribueacute plus de 15 000 preacuteservatifs en 2012

Que faire apregraves une prise de risque Il est impeacuteratif drsquoeacutevaluer le risque reacuteel qui a eacuteteacute encouru Il est conseilleacute de se rendre immeacutediatement aux urgences hospitaliegraveres ou dans un service de maladies infectieuses ou dans un centre de deacutepistage anonyme et gratuit (CDAG) Un test de deacutepistage vous sera alors proposeacute et un meacutedecin vous recevra lors drsquoun entretien qui lui permettra de mesurer et drsquoanalyser le risque drsquoexposition Si le risque drsquoexposition srsquoavegravere important et si le rapport non proteacutegeacute a eu lieu il y a moins de 48h il est alors possible de prendre un traitement drsquourgence preacuteventif qui peut reacuteduire fortement le risque de contamination Crsquoest le Traitement Post-Exposition (TPE) Ce traitement devra ecirctre pris pendant 4 semaines avec un suivi meacutedical et seacuterologique Il est donc impeacuteratif de reacuteagir immeacutediatement apregraves une prise de risque et de ne pas laisser trop de temps passer Si vous avez deacutepasseacute ce deacutelai de 48h il est absolument neacutecessaire de faire un test de deacutepistage en se rendant dans un CDAG aux urgences dans un service de maladies infectieuses ou dans un laboratoire drsquoanalyses meacutedicales avec lrsquoordonnance drsquoun meacutedecin qui pourra eacuteventuellement prescrire un test de Charge virale VIH Attention les tests de deacutepistage ne permettent une deacutetection des anticorps anti VIH dans le sang qursquoagrave partir de la 6e semaine de contamination Il faut donc attendre 6 semaines apregraves un rapport non proteacutegeacute pour savoir si lrsquoon a eacuteteacute infecteacute et il est donc impeacuteratif de se proteacuteger durant cette peacuteriode drsquoincertitude

Le SIUMPPS est composeacute drsquoeacutequipes pluridisciplinaires (infirmiegraveres meacutedecins psychologues et secreacutetaires) agrave la disposition des eacutetudiants Ce service assure un accueil permanent et personnaliseacute des eacutetudiants qui souhaitent demander conseil controcircler leur eacutetat vaccinal obtenir un certificat meacutedical etc Il propose eacutegalement quelques consultations speacutecialiseacutees (nutrition tabac) des consultations psychologiques45 rue des saints-pegraveres paris 6e

Teacutel 01 42 86 38 74 wwwsiumppsuniv-paris5fr

Les centres de deacutepistage anonyme et gratuit existent dans Paris Ils permettent agrave toute personne de savoir si elle est atteinte par le VIH lrsquoheacutepatite B ou C Certains CDAG sont aussi des Centres drsquoInformation de Deacutepistage et de Diagnostic des Infections Sexuellement Transmissibles (CIDDIST) on y deacutepiste des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) plus speacutecifiques

Liste des centres de deacutepistage anonyme et gratuit agrave Paris

1 Centre Croix-Rouge Franccedilaise 43 rue de Valois - Paris 1er Teacutel 01 42 97 48 29 meacutetro Palais Royal-Museacutee du Louvre (lignes 1 7) Bourse (ligne 3)Bus 48Entreacutee porte vitreacutee agrave cocircteacute de la porte de lrsquoimmeuble Deacutepistage UNIQUEMENT sur RDV

2 Centre Meacutedico-Social municipal Figuier2 rue du Figuier - Paris 4e Teacutel 01 49 96 62 70 meacutetro Saint Paul (ligne 1) Pont Marie (ligne 7) - Bus 67 3 Hocircpital Cochin-Tarnier (AP-HP) 89 rue drsquoAssas - Paris 6e (1er eacutetage) Teacutel 01 58 41 18 17 meacutetro Notre Dame des Champs (ligne 12) - RER B Port Royal - Bus 83

4 Hocircpital Fernand Widal (AP-HP) 200 rue du Faubourg Saint Denis - Paris 10e Secteur Bleu Galerie de gauche Porte 3 Teacutel 01 40 05 43 75 meacutetro Gare du Nord (lignes 4 5) La Chapelle (ligne 2) RER B D Gare du Nord - Bus 32

5 Hocircpital Saint-Louis (AP-HP) 42 rue Bichat - Paris 10e Bacirctiment Lailler accessible par la rue sans entrer dans lrsquohocircpital Teacutel 01 42 49 99 24 ou 01 42 49 42 05 (attention beaucoup drsquoaffluence)meacutetro Reacutepublique (lignes 3 5 8 9 11) Goncourt (ligne 11) Colonel Fabien (ligne 2) Jacques Bonsergent (ligne 5)Bus 75

6 Hocircpital Saint-Antoine (AP-HP) 184 rue du Faubourg Saint Antoine - Paris 12e Secteur Jaune Bacirctiment de lrsquoHorloge 1er Sous-sol Porte 19 Teacutel 01 49 28 24 45meacutetro Reuilly-Diderot (lignes 1 8) Faidherbe-Chaligny (ligne 8)Bus 86

7 Hocircpital Pitieacute Salpeacutetriegravere (AP-HP) 47-83 boulevard de lrsquoHocircpital -Paris 13e Teacutel 01 42 16 10 53Autre entreacutee 52 boulevard Vincent Auriol (M1113125 6 Chevaleret) Bacirctiment de Meacutedecine meacutetro St Marcel (ligne 5) Gare drsquoAusterlitz (lignes 5 10) Chevaleret (ligne 6) - RER c Gare drsquoAusterlitz - Bus 91

8 Centre Meacutedico-Social municipal - CDAGCIDDIST Ridder 3 rue de Ridder - Paris 14e Teacutel 01 58 14 30 30 meacutetro Plaisance (ligne 13) - Bus 62

9 Institut Alfred Fournier25 boulevard Saint-Jacques - Paris 14e Teacutel 01 40 78 26 0071meacutetro Saint-Jacques (ligne 6) Glaciegravere (ligne 6)RER B Denfert-Rochereau - Bus 216

10 Hocircpital Bichat (AP-HP) 46 rue Henri Huchard - Paris 18e Secteur Claude Bernard en direction de la Materniteacute en bas de la passerelle agrave gauche Teacutel 01 40 25 84 34 meacutetro Porte de Saint-Ouen (ligne 13) - Bus 81 - PC2

11 Centre Meacutedico-social municipal - CDAGCIDDIST Belleville 218 rue de Belleville - Paris 20e Teacutel 01 40 33 52 00 meacutetro Teacuteleacutegraphe (ligne 11) Place des Fecirctes (lignes 7bis 11) - Bus 60

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pLAn DE pARis DEs cEnTREs DE DeacutepisTAgE AnonymE ET gRATuiT

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Actif santeacutePermettre aux personnes drsquoecirctre acteur de leur santeacute et de la santeacute109 rue Orfila - 75020 ParisTeacutel 09 50 796 160wwwactif-santeorg Actions traitementsMieux informer pour ecirctre mieux soigneacute190 bd de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 43 67 66 00wwwactions-traitementsorgEmail atactions-traitementsorg

Act Up-ParisAssociation de lutte contre le sida dans la rue dans les meacutedias et dans les institutions Cofondatrice de sidactionBp 287 ndash 75011 Paris Teacutel 01 49 29 44 75wwwactupparisorgEmail actupactupparisorg

ArcatAccompagner orienter preacutevenir informer94-102 rue de Buzenval - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 29 29wwwarcat-santeorgEmail infoarcat-santeorg AIDESFaire avancer la lutte contre le sida crsquoest faire avancer la socieacuteteacute toute entiegravere Teacutel 0805 160 011 (gratuit depuis un poste fixe)wwwaidesorg

Diagonale idfPreacutevenir accompagner heacuteberger creacuteer des solidariteacutes20 avenue de la Terrasse - 91260 Juvisy-sur-OrgeTeacutel 01 69 24 85 60wwwdiagonale-idforgEmail diagonaleidfwanadoofr

Habitat et soinsFavoriser lrsquoaccegraves aux soins et au logement de personnes en situation preacutecaire379 avenue du Preacutesident Wilson - 93210 Saint-DenisTeacutel 01 55 87 55 55wwwgroupe-sosorgEmail soshetsasosorg Hf preacuteventionPreacutevention et sensibilisation sur le VIH et les ISTInstitut de la promotion de la santeacute 3 place de la mairie - 78190 TrappesTeacutel 09 53 84 98 33wwwhf-preventioncomEmail contacthf-preventioncom

Le kiosque infos sida et toxicomaniePreacutevention information orientation sida IST toxicomanie36 rue Geoffroy lrsquoAsnier - 75004 ParisTeacutel 01 44 78 00 00wwwlekiosqueorgEmail infolekiosqueorg

Sida info serviceInformation soutien eacutecoute orientation190 boulevard de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 16 16wwwsida-info-serviceorg

Sidaction Agit sur tous les fronts de la lutte contre le sida 228 rue du Faubourg Saint-Martin - 75010 ParisTeacutel 01 53 26 45 55wwwsidactionorgEmail sidactionsidactionorg

Solidariteacute sidaAider Preacutevenir Deacutefendre16 bis avenue Parmentier - 75011 ParisTeacutel 01 53 10 22 22Email infosolidarite-sidaorg

Centre reacutegional drsquoinformation et de preacutevention du sida (Crips) Icircle de FranceAccueil documentation et formation de toutes personnes en ques-tionnement par rapport au VIHsida ou aux infections14 rue Maublanc - 75015 Paris Teacutel 01 56 80 33 33Email infolecripsnet

Sites web drsquoinformation

VIHorgSite drsquoinformations de deacutebats drsquoeacutechanges au service de la lutte contre le sidawwwvihorg

Sida Info PlusEspace drsquoinformation et drsquoeacutechange pour les seacuteropositifswwwsidainfoplusfr

Les ASSOCIATIONS

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Les Cahiers de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes sont eacutediteacutes par LrsquoUniversiteacute Paris Descartes

Directeur de la publication bull Freacutedeacuteric Dardel

Responsables scientifiques bull Yves Charbitbull Anne Hosmalinbull Christine Rouzioux

Reacutedaction en chef bull Pierre-Yves Clausse bull Alice Tschudy

Coordination bull Brigitte Brohard

Maquette bull Agence Avril

Version numeacuterique bull Virgile Delacirctre

Iconographie bull Photothegraveque Universiteacute

Paris Descartesbull Fotoliabull Institut Pasteur

bull Groupe Institut Cochin Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Huguette amp Prosperbull Mairie de Paris--------------------------------------bull Steacutephane Abriolbull Clarisse Berlioz-Torentbull Marina Cavazzana-Calvobull Yves Charbitbull Odile Launaybull Lisa Haydenbull Anne Hosmalinbull Bibia Pavard bull Leiumlla Perieacutebull Bruno Sargueilbull Carine Tisneacutebull Michaeumll Valente

Ont collaboreacute agrave ce numeacutero institut cochin bull Eacutequipe Cytokines

et infections virales

bull Eacutequipe Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Eacutequipe Interactions hocircte-virus

bull Eacutequipe Interfeacuterence moleacuteculaire entre le virus et la cellule

bull Eacutequipe Phagocytose et invasion bacteacuterienne

bull Eacutequipe Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques

bull Eacutequipe Virus et trafic intracellulaire

Hocircpital necker bull Deacutepartement

de biotheacuterapie bull Eacutequipe Infections agrave VIH

Reacuteservoirs Pharmacologie des Antireacutetroviraux et Preacutevention de la Transmission Megravere Enfant

centre universitaire des saints-pegraveresbull Centre de recherche

sur les liens sociaux (CERLIS)

bull Eacutequipe Chimie amp Biologie Nucleacuteos(t)ides et Immunologie pour la Theacuterapie

bull Eacutequipe Reacutegulation de la Transcription et Maladies Geacuteneacutetiques

bull Institut Droit et Santeacute (IDS)

bull Institut de Recherche sur les Vaccins et lrsquoImmunotheacuterapie des cancers et du sida

bull Service Interuniversitaire de meacutedecine preacuteventive (SIUMPPS)

Faculteacute des sciences pharmaceutiques et Biologiques bull Eacutequipe Meacutecanismes

moleacuteculaires de lrsquoinitiation de la traduction

bull Eacutequipe Structure des ARN interactions et anti-infectieux

centre drsquoinvestigation clinique de vaccinologie cochin pasteur

centre population et Deacuteveloppement (cEpED)

36 wwwparisdescartesfr

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de production drsquoun savoir sur la maladie qui se construit lors de la rencontre entre les patients et les professionnels de santeacute (engageacutes ou non dans les associations) Leurs actions appuyeacutees sur de reacuteelles compeacutetences conduisent agrave des transformations de la loi Du point de vue de la recherche scientifique lrsquoimplication des associations de patients dans la deacutefinition des protocoles drsquoessais theacuterapeutiques au deacutebut des anneacutees 1990 aux Eacutetats-Unis puis en France constitue une rupture drsquoimportance Le groupe sur les traitements et la recherche theacuterapeutique aussi appeleacute groupe TRT-5 creacuteeacute en 1992 par plusieurs associations a ainsi contribueacute agrave la reacuteglementation des autorisations temporaires drsquoutilisations (Deacutecret n˚94-568 du 8 juillet 1994) qui rendent accessibles pour des pathologies rares et graves sur demande des meacutedicaments encore en phase drsquoessais cliniques et qui nrsquoont pas reccedilu drsquoautorisation de mise sur le marcheacute Des acteurs profanes sont donc parvenus agrave faire prendre en compte les besoins des malades dans la reacutegulation de la distribution des meacutedicaments

LEs ARcHiVEs DE LrsquoAssociATion AiDEsLa recherche se concentre sur le cas de lrsquoassociation Aides de lutte contre le sida depuis sa creacuteation en 1984 A partir des archives de lrsquoassociation mais aussi des archives du ministegravere de la santeacute ou du Parlement il srsquoagit drsquoeacutetudier la maniegravere dont les savoirs profanes produits par lrsquoassociation sont pris en compte comme expertise et comment lrsquoexpertise associative contribue agrave lrsquoeacutemergence de la figure de patient expert Par exemple un des terrains drsquoaction de lrsquoassociation Aides est le droit comme moyen de deacutefendre les malades contre les discriminations mais aussi comme moyen de faire reconnaicirctre leur place dans le systegraveme de santeacute La reacuteponse aux problegravemes immeacutediats rencontreacutes par les personnes concerneacutees par le VIH-sida permet agrave lrsquoassociation de construire une compeacutetence sur les droits des malades qui est agrave la source de la production de textes geacuteneacuteraux destineacutes agrave modifier la loi Cette expertise juridique est reconnue au moment de la reacuteforme de lrsquohocircpital en 1995 un militant du groupe juridique de Aides est ainsi membre du Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere en tant qursquounique repreacutesentant des associations Cette reacuteforme est de plus une premiegravere eacutetape dans la prise en compte lrsquoexpertise des usagers dans le fonctionnement du systegraveme de santeacute agrave travers leur entreacutee dans les conseils drsquoadministration des hocircpitaux En outre la participation drsquoun repreacutesentant de Aides au Haut conseil de la reacuteforme hospitaliegravere est agrave lrsquoorigine de la creacuteation du collectif interassociatif sur la santeacute qui repreacutesente une volonteacute drsquoallier associations de patients et associations de consommateurs dans lrsquoobjectif commun de deacutefendre les droits des usagers du systegraveme de santeacute Le collectif interassociatif sur la santeacute a ainsi un rocircle dans la genegravese de la loi du 4 mars 2002 qui consacre les droits individuels (digniteacute consentement eacuteclaireacute accegraves au dossier meacutedical etc) mais aussi collectifs des malades (notamment agrave travers la possibiliteacute pour les associations de patients de repreacutesenter les usagers dans diverses instances de gouvernance de la santeacute) Lrsquoeacutetude meneacutee a aussi pour objectif de mesurer comment ce nouveau droit de repreacutesentation des usagers a affecteacute les strateacutegies militantes des associations dans le domaine de la santeacute Qui sont ces repreacutesentants des patients et usagers Dans quelles instances lrsquoassociation Aides choisit-elle de srsquoinvestir Voit-on apparaicirctre des experts de lrsquoexpertise des patients

Histoire de AIDESCette association a eacuteteacute creacuteeacutee en 1984 agrave lrsquoinitiative de Daniel Defert agrave la suite du deacutecegraves de Michel Foucault Agrave cette eacutepoque pour le fondateur de lrsquoassociation la nouvelle eacutepideacutemie rend saillant un certain nombre drsquoenjeux lieacutes au savoir et au pouvoir dans la meacutedecine aux relations meacutedecins-malades profondeacutement asymeacutetriques et agrave la place des malades dans la socieacuteteacute une place peu consideacutereacutee Crsquoest drsquoautant plus vrai que le sida touche particuliegraverement au deacutepart des populations stigmatiseacutees socialement - les homosexuels les usagers de drogue et certaines populations migrantes ndash et rajoute un autre stigmate celui de la contagion Les rapports de domination dans la prise en charge de la maladie et les risques de discriminations lieacutes agrave lrsquoeacutepideacutemie sont forts Lrsquoassociation Aides a pour objectif de construire les ressources pour redonner un pouvoir de deacutecision et drsquoaction aux personnes concerneacutees par le VIH-sida Lrsquoassociation produit des connaissances et des compeacutetences agrave partir des malades et pour les malades agrave travers la publication de brochures drsquoouvrages de revues et souvent la tenue de permanences teacuteleacutephoniques de renseignements Comme Daniel Defert lrsquoa exprimeacute lors de la Ve

Confeacuterence internationale sur le sida agrave Montreacuteal en juin 1989 la lutte contre le sida fait eacutemerger laquo un nouveau reacuteformateur social le malade raquo alors mecircme que jusque-lagrave ce sont davantage les meacutedecins qui avaient œuvreacute comme reacuteformateurs sociaux

Ressources Institut Droit et Santeacute wwwinstitutdroitsantecomhomefrhtml Association Aides wwwaidesorg Groupe TRT5 wwwtrt-5org Collectif interassociatif sur la santeacute wwwlecissorg

copy Steacutephane Blot

30 1 France Allemagne Grande Bretagne Italie Espagne Portugal Belgique Suisse Roumanie Feacutedeacuteration de Russie Pays-Bas Suegravede Ukraine Turquie Maroc Irlande Grand Ducheacute du Luxembourg Principauteacute de Monaco Suisse Gregravece Italie Malte Danemark Finlande Islande Norvegravege Estonie Lettonie Lituanie Albanie Bosnie Herzeacutegovine Croatie Hongrie Maceacutedoine Pologne Reacutepublique Tchegraveque Serbie Monteacuteneacutegro Slovaquie Armeacutenie Bieacutelorussie Geacuteorgie Moldavie Algeacuterie Tunisie Israeumll Liban Egypte Iran

SONOIL TUO AMICO 私はあなたの

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IrsquoM YOURFRIEND

JE SUISTON AMI

ICH BINDEIN

FREUND

Il faut vous le dire en quelle langue Proteacutegez-vous

Toutes les infos sur parisfr

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La cOLLecTe drsquoObjeTs sUr LrsquoHISTOIRE ET LA MEacuteMOIRE DU SIDA

Le Museacutee des Civilisations de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee (MUCEM) est un museacutee de socieacuteteacute qui traite des grands problegravemes du contemporain Lrsquoeacutepideacutemie de sida par son extension constitue lrsquoun des problegravemes majeurs de notre socieacuteteacute plus de 40 millions de personnes sont seacuteropositives ou malades du sida dans le monde

Georges Henri Riviegravere le fondateur du museacutee national des Arts et Traditions Populaires dont le MUCEM prend la suite srsquoeacutetait assigneacute la tacircche de laquo donner la parole agrave ceux qui ne lrsquoavaient pas raquo Dans cet esprit le MUCEM accorde une place de choix aux exclus de notre socieacuteteacute Or le sida comme les eacutepideacutemies en geacuteneacuteral entraicircne des exclusions lieacutees agrave de mauvaises informations agrave la peur de la contamination mais aussi agrave la peur de ce qui est diffeacuterent Aussi parler du sida crsquoest parler des droits de lrsquohomme et des combats des malades pour ces droits (droits des femmes et des enfants droits des homosexuels bisexuels et transsexuels des migrants et des sans papiers des usagers de drogues des deacutetenus des prostitueacutes) Avec le sida ce sont les malades eux-mecircmes qui se sont battus (pour la premiegravere fois) pour participer aux congregraves scientifiques et aux deacutecisions qui les concernaient Il a sembleacute important que le museacutee en conserve les traces Le museacutee dans ce domaine comme dans drsquoautres a diffeacuterents rocircles

la conservation drsquoobjets fragiles que lrsquoon ne garde pas neacuteces-sairement

entretenir la meacutemoire des exclus dans une meacutemoire nationale et europeacuteenne

inciter agrave deacutebattre car le museacutee est bien sucircr un lieu de preacutesentation et drsquoexposition ougrave peuvent se deacuterouler des rencontres et des deacutebats

Que sont ces objets

Il y a environ 17 000 objets qui ont eacuteteacute collecteacutes en France et dans 49 pays de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee1 Par objets on entend aussi bien des affiches et cartes postales que des tee-shirts des enveloppes de preacuteservatifs des badges et pinrsquos des banderoles pancartes et tracts de manifestation des produits deacuteriveacutes (par exemple des stylos des tasses portant le ruban rouge) des brochures deacutepliants livres videacuteos CD On peut les classer en trois grandes cateacutegories

objets et documents lieacutes agrave lrsquoinformation et agrave la preacutevention objets et documents relatifs agrave la lutte contre lrsquoexclusion et agrave la

solidariteacute (ruban rouge Journeacutee mondiale de lutte contre le sida le 1er deacutecembre)

objets et documents relatifs aux revendications politiques pour les droits des malades Ils sont riches drsquoenseignements dans des domaines annexes agrave la maladie repreacutesentations de la diffeacuterence repreacutesentations du corps de la sexualiteacute et de la maladie rapport au risque ou encore la place des jeunes et des femmes dans la socieacuteteacute

sTeacutepHAnE ABRioLingeacuteniEuR DrsquoeacuteTuDEs Au cnRs

cERLis uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs mucEmSteacutephane Abriol

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Les fOrmaTiOns de LrsquoUniversiTEacute paris descarTes CONSACREacuteES AU VIH

Master infectiologie microbiologie virologie immunologie (IMVI)

Cohabiliteacute avec lrsquouniversiteacute Paris DiderotResponsables du diplocircme Catherine Fridman (option immunologie) Flore Rozenberg (option virologie) Xavier Nassif (option microbiologie)Cette mention vise agrave former des eacutetudiants scientifiques ingeacutenieurs et meacutedecins dans ces trois grandes speacutecialiteacutes en insistant sur la transversaliteacute des concepts et des approches Chaque speacutecialiteacute Recherche est organiseacutee de faccedilon relativement indeacutependante mais similaire avec des passerelles possibles et souhaiteacutees Un tronc commun par speacutecialiteacute drsquoune dureacutee de deux semaines est organiseacute en collaboration avec lrsquoInstitut Pasteur De nombreux deacuteboucheacutes existent dans la recherche publique et priveacutee ainsi que dans lrsquoenseignement supeacuterieur

Le Master 1er anneacutee est proposeacute soit sous forme drsquoun parcours santeacute reacuteserveacute aux eacutetudiants des filiegraveres santeacute (meacutedecine pharmacie odontologie et maiumleutique) soit sous forme drsquoun parcours scientifique du Master 1er anneacutee IMVI ouvert aux eacutetudiants issus de cursus scientifiques

DIU Prise en charge de lrsquoinfection par le VIH

Responsable du diplocircme Jean-Paul ViardEn raison de lrsquoeacutevolution tregraves rapide des connaissances des techniques et des traitements les praticiens doivent acqueacuterir ou reprendre les bases fondamentales neacutecessaires agrave la compreacutehension des meacutecanismes physiopathologiques du suivi virologique et des traitements de lrsquoinfection agrave VIH

DU Maladies auto-immunes et maladies systeacutemiques

Responsable du diplocircme Loiumlc GuillevinLrsquoobjectif est drsquoapporter aux meacutedecins biologistes pharmaciens une formation approfondie sur ces maladies peu enseigneacutees au cours du cursus eacuteleacutements pathogeacuteniques cliniques paracliniques et theacuterapeutiques neacutecessaires

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Les cOnseiLs dU service inTerUniversiTaire DE MEacuteDECINE PREacuteVENTIVE (SIUMPPS)

Comment se proteacuteger Mecircme srsquoil est difficile drsquoaborder la question du preacuteservatif avec son ou sa partenaire crsquoest pourtant le seul moyen de se proteacuteger du sida et des autres ISTCrsquoest pourquoi le centre de meacutedecine preacuteventive de Paris Descartes le SIUMPPS a distribueacute plus de 15 000 preacuteservatifs en 2012

Que faire apregraves une prise de risque Il est impeacuteratif drsquoeacutevaluer le risque reacuteel qui a eacuteteacute encouru Il est conseilleacute de se rendre immeacutediatement aux urgences hospitaliegraveres ou dans un service de maladies infectieuses ou dans un centre de deacutepistage anonyme et gratuit (CDAG) Un test de deacutepistage vous sera alors proposeacute et un meacutedecin vous recevra lors drsquoun entretien qui lui permettra de mesurer et drsquoanalyser le risque drsquoexposition Si le risque drsquoexposition srsquoavegravere important et si le rapport non proteacutegeacute a eu lieu il y a moins de 48h il est alors possible de prendre un traitement drsquourgence preacuteventif qui peut reacuteduire fortement le risque de contamination Crsquoest le Traitement Post-Exposition (TPE) Ce traitement devra ecirctre pris pendant 4 semaines avec un suivi meacutedical et seacuterologique Il est donc impeacuteratif de reacuteagir immeacutediatement apregraves une prise de risque et de ne pas laisser trop de temps passer Si vous avez deacutepasseacute ce deacutelai de 48h il est absolument neacutecessaire de faire un test de deacutepistage en se rendant dans un CDAG aux urgences dans un service de maladies infectieuses ou dans un laboratoire drsquoanalyses meacutedicales avec lrsquoordonnance drsquoun meacutedecin qui pourra eacuteventuellement prescrire un test de Charge virale VIH Attention les tests de deacutepistage ne permettent une deacutetection des anticorps anti VIH dans le sang qursquoagrave partir de la 6e semaine de contamination Il faut donc attendre 6 semaines apregraves un rapport non proteacutegeacute pour savoir si lrsquoon a eacuteteacute infecteacute et il est donc impeacuteratif de se proteacuteger durant cette peacuteriode drsquoincertitude

Le SIUMPPS est composeacute drsquoeacutequipes pluridisciplinaires (infirmiegraveres meacutedecins psychologues et secreacutetaires) agrave la disposition des eacutetudiants Ce service assure un accueil permanent et personnaliseacute des eacutetudiants qui souhaitent demander conseil controcircler leur eacutetat vaccinal obtenir un certificat meacutedical etc Il propose eacutegalement quelques consultations speacutecialiseacutees (nutrition tabac) des consultations psychologiques45 rue des saints-pegraveres paris 6e

Teacutel 01 42 86 38 74 wwwsiumppsuniv-paris5fr

Les centres de deacutepistage anonyme et gratuit existent dans Paris Ils permettent agrave toute personne de savoir si elle est atteinte par le VIH lrsquoheacutepatite B ou C Certains CDAG sont aussi des Centres drsquoInformation de Deacutepistage et de Diagnostic des Infections Sexuellement Transmissibles (CIDDIST) on y deacutepiste des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) plus speacutecifiques

Liste des centres de deacutepistage anonyme et gratuit agrave Paris

1 Centre Croix-Rouge Franccedilaise 43 rue de Valois - Paris 1er Teacutel 01 42 97 48 29 meacutetro Palais Royal-Museacutee du Louvre (lignes 1 7) Bourse (ligne 3)Bus 48Entreacutee porte vitreacutee agrave cocircteacute de la porte de lrsquoimmeuble Deacutepistage UNIQUEMENT sur RDV

2 Centre Meacutedico-Social municipal Figuier2 rue du Figuier - Paris 4e Teacutel 01 49 96 62 70 meacutetro Saint Paul (ligne 1) Pont Marie (ligne 7) - Bus 67 3 Hocircpital Cochin-Tarnier (AP-HP) 89 rue drsquoAssas - Paris 6e (1er eacutetage) Teacutel 01 58 41 18 17 meacutetro Notre Dame des Champs (ligne 12) - RER B Port Royal - Bus 83

4 Hocircpital Fernand Widal (AP-HP) 200 rue du Faubourg Saint Denis - Paris 10e Secteur Bleu Galerie de gauche Porte 3 Teacutel 01 40 05 43 75 meacutetro Gare du Nord (lignes 4 5) La Chapelle (ligne 2) RER B D Gare du Nord - Bus 32

5 Hocircpital Saint-Louis (AP-HP) 42 rue Bichat - Paris 10e Bacirctiment Lailler accessible par la rue sans entrer dans lrsquohocircpital Teacutel 01 42 49 99 24 ou 01 42 49 42 05 (attention beaucoup drsquoaffluence)meacutetro Reacutepublique (lignes 3 5 8 9 11) Goncourt (ligne 11) Colonel Fabien (ligne 2) Jacques Bonsergent (ligne 5)Bus 75

6 Hocircpital Saint-Antoine (AP-HP) 184 rue du Faubourg Saint Antoine - Paris 12e Secteur Jaune Bacirctiment de lrsquoHorloge 1er Sous-sol Porte 19 Teacutel 01 49 28 24 45meacutetro Reuilly-Diderot (lignes 1 8) Faidherbe-Chaligny (ligne 8)Bus 86

7 Hocircpital Pitieacute Salpeacutetriegravere (AP-HP) 47-83 boulevard de lrsquoHocircpital -Paris 13e Teacutel 01 42 16 10 53Autre entreacutee 52 boulevard Vincent Auriol (M1113125 6 Chevaleret) Bacirctiment de Meacutedecine meacutetro St Marcel (ligne 5) Gare drsquoAusterlitz (lignes 5 10) Chevaleret (ligne 6) - RER c Gare drsquoAusterlitz - Bus 91

8 Centre Meacutedico-Social municipal - CDAGCIDDIST Ridder 3 rue de Ridder - Paris 14e Teacutel 01 58 14 30 30 meacutetro Plaisance (ligne 13) - Bus 62

9 Institut Alfred Fournier25 boulevard Saint-Jacques - Paris 14e Teacutel 01 40 78 26 0071meacutetro Saint-Jacques (ligne 6) Glaciegravere (ligne 6)RER B Denfert-Rochereau - Bus 216

10 Hocircpital Bichat (AP-HP) 46 rue Henri Huchard - Paris 18e Secteur Claude Bernard en direction de la Materniteacute en bas de la passerelle agrave gauche Teacutel 01 40 25 84 34 meacutetro Porte de Saint-Ouen (ligne 13) - Bus 81 - PC2

11 Centre Meacutedico-social municipal - CDAGCIDDIST Belleville 218 rue de Belleville - Paris 20e Teacutel 01 40 33 52 00 meacutetro Teacuteleacutegraphe (ligne 11) Place des Fecirctes (lignes 7bis 11) - Bus 60

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pLAn DE pARis DEs cEnTREs DE DeacutepisTAgE AnonymE ET gRATuiT

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Actif santeacutePermettre aux personnes drsquoecirctre acteur de leur santeacute et de la santeacute109 rue Orfila - 75020 ParisTeacutel 09 50 796 160wwwactif-santeorg Actions traitementsMieux informer pour ecirctre mieux soigneacute190 bd de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 43 67 66 00wwwactions-traitementsorgEmail atactions-traitementsorg

Act Up-ParisAssociation de lutte contre le sida dans la rue dans les meacutedias et dans les institutions Cofondatrice de sidactionBp 287 ndash 75011 Paris Teacutel 01 49 29 44 75wwwactupparisorgEmail actupactupparisorg

ArcatAccompagner orienter preacutevenir informer94-102 rue de Buzenval - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 29 29wwwarcat-santeorgEmail infoarcat-santeorg AIDESFaire avancer la lutte contre le sida crsquoest faire avancer la socieacuteteacute toute entiegravere Teacutel 0805 160 011 (gratuit depuis un poste fixe)wwwaidesorg

Diagonale idfPreacutevenir accompagner heacuteberger creacuteer des solidariteacutes20 avenue de la Terrasse - 91260 Juvisy-sur-OrgeTeacutel 01 69 24 85 60wwwdiagonale-idforgEmail diagonaleidfwanadoofr

Habitat et soinsFavoriser lrsquoaccegraves aux soins et au logement de personnes en situation preacutecaire379 avenue du Preacutesident Wilson - 93210 Saint-DenisTeacutel 01 55 87 55 55wwwgroupe-sosorgEmail soshetsasosorg Hf preacuteventionPreacutevention et sensibilisation sur le VIH et les ISTInstitut de la promotion de la santeacute 3 place de la mairie - 78190 TrappesTeacutel 09 53 84 98 33wwwhf-preventioncomEmail contacthf-preventioncom

Le kiosque infos sida et toxicomaniePreacutevention information orientation sida IST toxicomanie36 rue Geoffroy lrsquoAsnier - 75004 ParisTeacutel 01 44 78 00 00wwwlekiosqueorgEmail infolekiosqueorg

Sida info serviceInformation soutien eacutecoute orientation190 boulevard de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 16 16wwwsida-info-serviceorg

Sidaction Agit sur tous les fronts de la lutte contre le sida 228 rue du Faubourg Saint-Martin - 75010 ParisTeacutel 01 53 26 45 55wwwsidactionorgEmail sidactionsidactionorg

Solidariteacute sidaAider Preacutevenir Deacutefendre16 bis avenue Parmentier - 75011 ParisTeacutel 01 53 10 22 22Email infosolidarite-sidaorg

Centre reacutegional drsquoinformation et de preacutevention du sida (Crips) Icircle de FranceAccueil documentation et formation de toutes personnes en ques-tionnement par rapport au VIHsida ou aux infections14 rue Maublanc - 75015 Paris Teacutel 01 56 80 33 33Email infolecripsnet

Sites web drsquoinformation

VIHorgSite drsquoinformations de deacutebats drsquoeacutechanges au service de la lutte contre le sidawwwvihorg

Sida Info PlusEspace drsquoinformation et drsquoeacutechange pour les seacuteropositifswwwsidainfoplusfr

Les ASSOCIATIONS

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Les Cahiers de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes sont eacutediteacutes par LrsquoUniversiteacute Paris Descartes

Directeur de la publication bull Freacutedeacuteric Dardel

Responsables scientifiques bull Yves Charbitbull Anne Hosmalinbull Christine Rouzioux

Reacutedaction en chef bull Pierre-Yves Clausse bull Alice Tschudy

Coordination bull Brigitte Brohard

Maquette bull Agence Avril

Version numeacuterique bull Virgile Delacirctre

Iconographie bull Photothegraveque Universiteacute

Paris Descartesbull Fotoliabull Institut Pasteur

bull Groupe Institut Cochin Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Huguette amp Prosperbull Mairie de Paris--------------------------------------bull Steacutephane Abriolbull Clarisse Berlioz-Torentbull Marina Cavazzana-Calvobull Yves Charbitbull Odile Launaybull Lisa Haydenbull Anne Hosmalinbull Bibia Pavard bull Leiumlla Perieacutebull Bruno Sargueilbull Carine Tisneacutebull Michaeumll Valente

Ont collaboreacute agrave ce numeacutero institut cochin bull Eacutequipe Cytokines

et infections virales

bull Eacutequipe Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Eacutequipe Interactions hocircte-virus

bull Eacutequipe Interfeacuterence moleacuteculaire entre le virus et la cellule

bull Eacutequipe Phagocytose et invasion bacteacuterienne

bull Eacutequipe Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques

bull Eacutequipe Virus et trafic intracellulaire

Hocircpital necker bull Deacutepartement

de biotheacuterapie bull Eacutequipe Infections agrave VIH

Reacuteservoirs Pharmacologie des Antireacutetroviraux et Preacutevention de la Transmission Megravere Enfant

centre universitaire des saints-pegraveresbull Centre de recherche

sur les liens sociaux (CERLIS)

bull Eacutequipe Chimie amp Biologie Nucleacuteos(t)ides et Immunologie pour la Theacuterapie

bull Eacutequipe Reacutegulation de la Transcription et Maladies Geacuteneacutetiques

bull Institut Droit et Santeacute (IDS)

bull Institut de Recherche sur les Vaccins et lrsquoImmunotheacuterapie des cancers et du sida

bull Service Interuniversitaire de meacutedecine preacuteventive (SIUMPPS)

Faculteacute des sciences pharmaceutiques et Biologiques bull Eacutequipe Meacutecanismes

moleacuteculaires de lrsquoinitiation de la traduction

bull Eacutequipe Structure des ARN interactions et anti-infectieux

centre drsquoinvestigation clinique de vaccinologie cochin pasteur

centre population et Deacuteveloppement (cEpED)

36 wwwparisdescartesfr

30 1 France Allemagne Grande Bretagne Italie Espagne Portugal Belgique Suisse Roumanie Feacutedeacuteration de Russie Pays-Bas Suegravede Ukraine Turquie Maroc Irlande Grand Ducheacute du Luxembourg Principauteacute de Monaco Suisse Gregravece Italie Malte Danemark Finlande Islande Norvegravege Estonie Lettonie Lituanie Albanie Bosnie Herzeacutegovine Croatie Hongrie Maceacutedoine Pologne Reacutepublique Tchegraveque Serbie Monteacuteneacutegro Slovaquie Armeacutenie Bieacutelorussie Geacuteorgie Moldavie Algeacuterie Tunisie Israeumll Liban Egypte Iran

SONOIL TUO AMICO 私はあなたの

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JE SUISTON AMI

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FREUND

Il faut vous le dire en quelle langue Proteacutegez-vous

Toutes les infos sur parisfr

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La cOLLecTe drsquoObjeTs sUr LrsquoHISTOIRE ET LA MEacuteMOIRE DU SIDA

Le Museacutee des Civilisations de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee (MUCEM) est un museacutee de socieacuteteacute qui traite des grands problegravemes du contemporain Lrsquoeacutepideacutemie de sida par son extension constitue lrsquoun des problegravemes majeurs de notre socieacuteteacute plus de 40 millions de personnes sont seacuteropositives ou malades du sida dans le monde

Georges Henri Riviegravere le fondateur du museacutee national des Arts et Traditions Populaires dont le MUCEM prend la suite srsquoeacutetait assigneacute la tacircche de laquo donner la parole agrave ceux qui ne lrsquoavaient pas raquo Dans cet esprit le MUCEM accorde une place de choix aux exclus de notre socieacuteteacute Or le sida comme les eacutepideacutemies en geacuteneacuteral entraicircne des exclusions lieacutees agrave de mauvaises informations agrave la peur de la contamination mais aussi agrave la peur de ce qui est diffeacuterent Aussi parler du sida crsquoest parler des droits de lrsquohomme et des combats des malades pour ces droits (droits des femmes et des enfants droits des homosexuels bisexuels et transsexuels des migrants et des sans papiers des usagers de drogues des deacutetenus des prostitueacutes) Avec le sida ce sont les malades eux-mecircmes qui se sont battus (pour la premiegravere fois) pour participer aux congregraves scientifiques et aux deacutecisions qui les concernaient Il a sembleacute important que le museacutee en conserve les traces Le museacutee dans ce domaine comme dans drsquoautres a diffeacuterents rocircles

la conservation drsquoobjets fragiles que lrsquoon ne garde pas neacuteces-sairement

entretenir la meacutemoire des exclus dans une meacutemoire nationale et europeacuteenne

inciter agrave deacutebattre car le museacutee est bien sucircr un lieu de preacutesentation et drsquoexposition ougrave peuvent se deacuterouler des rencontres et des deacutebats

Que sont ces objets

Il y a environ 17 000 objets qui ont eacuteteacute collecteacutes en France et dans 49 pays de lrsquoEurope et de la Meacutediterraneacutee1 Par objets on entend aussi bien des affiches et cartes postales que des tee-shirts des enveloppes de preacuteservatifs des badges et pinrsquos des banderoles pancartes et tracts de manifestation des produits deacuteriveacutes (par exemple des stylos des tasses portant le ruban rouge) des brochures deacutepliants livres videacuteos CD On peut les classer en trois grandes cateacutegories

objets et documents lieacutes agrave lrsquoinformation et agrave la preacutevention objets et documents relatifs agrave la lutte contre lrsquoexclusion et agrave la

solidariteacute (ruban rouge Journeacutee mondiale de lutte contre le sida le 1er deacutecembre)

objets et documents relatifs aux revendications politiques pour les droits des malades Ils sont riches drsquoenseignements dans des domaines annexes agrave la maladie repreacutesentations de la diffeacuterence repreacutesentations du corps de la sexualiteacute et de la maladie rapport au risque ou encore la place des jeunes et des femmes dans la socieacuteteacute

sTeacutepHAnE ABRioLingeacuteniEuR DrsquoeacuteTuDEs Au cnRs

cERLis uniVERsiTeacute pARis DEscARTEs mucEmSteacutephane Abriol

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Les fOrmaTiOns de LrsquoUniversiTEacute paris descarTes CONSACREacuteES AU VIH

Master infectiologie microbiologie virologie immunologie (IMVI)

Cohabiliteacute avec lrsquouniversiteacute Paris DiderotResponsables du diplocircme Catherine Fridman (option immunologie) Flore Rozenberg (option virologie) Xavier Nassif (option microbiologie)Cette mention vise agrave former des eacutetudiants scientifiques ingeacutenieurs et meacutedecins dans ces trois grandes speacutecialiteacutes en insistant sur la transversaliteacute des concepts et des approches Chaque speacutecialiteacute Recherche est organiseacutee de faccedilon relativement indeacutependante mais similaire avec des passerelles possibles et souhaiteacutees Un tronc commun par speacutecialiteacute drsquoune dureacutee de deux semaines est organiseacute en collaboration avec lrsquoInstitut Pasteur De nombreux deacuteboucheacutes existent dans la recherche publique et priveacutee ainsi que dans lrsquoenseignement supeacuterieur

Le Master 1er anneacutee est proposeacute soit sous forme drsquoun parcours santeacute reacuteserveacute aux eacutetudiants des filiegraveres santeacute (meacutedecine pharmacie odontologie et maiumleutique) soit sous forme drsquoun parcours scientifique du Master 1er anneacutee IMVI ouvert aux eacutetudiants issus de cursus scientifiques

DIU Prise en charge de lrsquoinfection par le VIH

Responsable du diplocircme Jean-Paul ViardEn raison de lrsquoeacutevolution tregraves rapide des connaissances des techniques et des traitements les praticiens doivent acqueacuterir ou reprendre les bases fondamentales neacutecessaires agrave la compreacutehension des meacutecanismes physiopathologiques du suivi virologique et des traitements de lrsquoinfection agrave VIH

DU Maladies auto-immunes et maladies systeacutemiques

Responsable du diplocircme Loiumlc GuillevinLrsquoobjectif est drsquoapporter aux meacutedecins biologistes pharmaciens une formation approfondie sur ces maladies peu enseigneacutees au cours du cursus eacuteleacutements pathogeacuteniques cliniques paracliniques et theacuterapeutiques neacutecessaires

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Les cOnseiLs dU service inTerUniversiTaire DE MEacuteDECINE PREacuteVENTIVE (SIUMPPS)

Comment se proteacuteger Mecircme srsquoil est difficile drsquoaborder la question du preacuteservatif avec son ou sa partenaire crsquoest pourtant le seul moyen de se proteacuteger du sida et des autres ISTCrsquoest pourquoi le centre de meacutedecine preacuteventive de Paris Descartes le SIUMPPS a distribueacute plus de 15 000 preacuteservatifs en 2012

Que faire apregraves une prise de risque Il est impeacuteratif drsquoeacutevaluer le risque reacuteel qui a eacuteteacute encouru Il est conseilleacute de se rendre immeacutediatement aux urgences hospitaliegraveres ou dans un service de maladies infectieuses ou dans un centre de deacutepistage anonyme et gratuit (CDAG) Un test de deacutepistage vous sera alors proposeacute et un meacutedecin vous recevra lors drsquoun entretien qui lui permettra de mesurer et drsquoanalyser le risque drsquoexposition Si le risque drsquoexposition srsquoavegravere important et si le rapport non proteacutegeacute a eu lieu il y a moins de 48h il est alors possible de prendre un traitement drsquourgence preacuteventif qui peut reacuteduire fortement le risque de contamination Crsquoest le Traitement Post-Exposition (TPE) Ce traitement devra ecirctre pris pendant 4 semaines avec un suivi meacutedical et seacuterologique Il est donc impeacuteratif de reacuteagir immeacutediatement apregraves une prise de risque et de ne pas laisser trop de temps passer Si vous avez deacutepasseacute ce deacutelai de 48h il est absolument neacutecessaire de faire un test de deacutepistage en se rendant dans un CDAG aux urgences dans un service de maladies infectieuses ou dans un laboratoire drsquoanalyses meacutedicales avec lrsquoordonnance drsquoun meacutedecin qui pourra eacuteventuellement prescrire un test de Charge virale VIH Attention les tests de deacutepistage ne permettent une deacutetection des anticorps anti VIH dans le sang qursquoagrave partir de la 6e semaine de contamination Il faut donc attendre 6 semaines apregraves un rapport non proteacutegeacute pour savoir si lrsquoon a eacuteteacute infecteacute et il est donc impeacuteratif de se proteacuteger durant cette peacuteriode drsquoincertitude

Le SIUMPPS est composeacute drsquoeacutequipes pluridisciplinaires (infirmiegraveres meacutedecins psychologues et secreacutetaires) agrave la disposition des eacutetudiants Ce service assure un accueil permanent et personnaliseacute des eacutetudiants qui souhaitent demander conseil controcircler leur eacutetat vaccinal obtenir un certificat meacutedical etc Il propose eacutegalement quelques consultations speacutecialiseacutees (nutrition tabac) des consultations psychologiques45 rue des saints-pegraveres paris 6e

Teacutel 01 42 86 38 74 wwwsiumppsuniv-paris5fr

Les centres de deacutepistage anonyme et gratuit existent dans Paris Ils permettent agrave toute personne de savoir si elle est atteinte par le VIH lrsquoheacutepatite B ou C Certains CDAG sont aussi des Centres drsquoInformation de Deacutepistage et de Diagnostic des Infections Sexuellement Transmissibles (CIDDIST) on y deacutepiste des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) plus speacutecifiques

Liste des centres de deacutepistage anonyme et gratuit agrave Paris

1 Centre Croix-Rouge Franccedilaise 43 rue de Valois - Paris 1er Teacutel 01 42 97 48 29 meacutetro Palais Royal-Museacutee du Louvre (lignes 1 7) Bourse (ligne 3)Bus 48Entreacutee porte vitreacutee agrave cocircteacute de la porte de lrsquoimmeuble Deacutepistage UNIQUEMENT sur RDV

2 Centre Meacutedico-Social municipal Figuier2 rue du Figuier - Paris 4e Teacutel 01 49 96 62 70 meacutetro Saint Paul (ligne 1) Pont Marie (ligne 7) - Bus 67 3 Hocircpital Cochin-Tarnier (AP-HP) 89 rue drsquoAssas - Paris 6e (1er eacutetage) Teacutel 01 58 41 18 17 meacutetro Notre Dame des Champs (ligne 12) - RER B Port Royal - Bus 83

4 Hocircpital Fernand Widal (AP-HP) 200 rue du Faubourg Saint Denis - Paris 10e Secteur Bleu Galerie de gauche Porte 3 Teacutel 01 40 05 43 75 meacutetro Gare du Nord (lignes 4 5) La Chapelle (ligne 2) RER B D Gare du Nord - Bus 32

5 Hocircpital Saint-Louis (AP-HP) 42 rue Bichat - Paris 10e Bacirctiment Lailler accessible par la rue sans entrer dans lrsquohocircpital Teacutel 01 42 49 99 24 ou 01 42 49 42 05 (attention beaucoup drsquoaffluence)meacutetro Reacutepublique (lignes 3 5 8 9 11) Goncourt (ligne 11) Colonel Fabien (ligne 2) Jacques Bonsergent (ligne 5)Bus 75

6 Hocircpital Saint-Antoine (AP-HP) 184 rue du Faubourg Saint Antoine - Paris 12e Secteur Jaune Bacirctiment de lrsquoHorloge 1er Sous-sol Porte 19 Teacutel 01 49 28 24 45meacutetro Reuilly-Diderot (lignes 1 8) Faidherbe-Chaligny (ligne 8)Bus 86

7 Hocircpital Pitieacute Salpeacutetriegravere (AP-HP) 47-83 boulevard de lrsquoHocircpital -Paris 13e Teacutel 01 42 16 10 53Autre entreacutee 52 boulevard Vincent Auriol (M1113125 6 Chevaleret) Bacirctiment de Meacutedecine meacutetro St Marcel (ligne 5) Gare drsquoAusterlitz (lignes 5 10) Chevaleret (ligne 6) - RER c Gare drsquoAusterlitz - Bus 91

8 Centre Meacutedico-Social municipal - CDAGCIDDIST Ridder 3 rue de Ridder - Paris 14e Teacutel 01 58 14 30 30 meacutetro Plaisance (ligne 13) - Bus 62

9 Institut Alfred Fournier25 boulevard Saint-Jacques - Paris 14e Teacutel 01 40 78 26 0071meacutetro Saint-Jacques (ligne 6) Glaciegravere (ligne 6)RER B Denfert-Rochereau - Bus 216

10 Hocircpital Bichat (AP-HP) 46 rue Henri Huchard - Paris 18e Secteur Claude Bernard en direction de la Materniteacute en bas de la passerelle agrave gauche Teacutel 01 40 25 84 34 meacutetro Porte de Saint-Ouen (ligne 13) - Bus 81 - PC2

11 Centre Meacutedico-social municipal - CDAGCIDDIST Belleville 218 rue de Belleville - Paris 20e Teacutel 01 40 33 52 00 meacutetro Teacuteleacutegraphe (ligne 11) Place des Fecirctes (lignes 7bis 11) - Bus 60

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Actif santeacutePermettre aux personnes drsquoecirctre acteur de leur santeacute et de la santeacute109 rue Orfila - 75020 ParisTeacutel 09 50 796 160wwwactif-santeorg Actions traitementsMieux informer pour ecirctre mieux soigneacute190 bd de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 43 67 66 00wwwactions-traitementsorgEmail atactions-traitementsorg

Act Up-ParisAssociation de lutte contre le sida dans la rue dans les meacutedias et dans les institutions Cofondatrice de sidactionBp 287 ndash 75011 Paris Teacutel 01 49 29 44 75wwwactupparisorgEmail actupactupparisorg

ArcatAccompagner orienter preacutevenir informer94-102 rue de Buzenval - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 29 29wwwarcat-santeorgEmail infoarcat-santeorg AIDESFaire avancer la lutte contre le sida crsquoest faire avancer la socieacuteteacute toute entiegravere Teacutel 0805 160 011 (gratuit depuis un poste fixe)wwwaidesorg

Diagonale idfPreacutevenir accompagner heacuteberger creacuteer des solidariteacutes20 avenue de la Terrasse - 91260 Juvisy-sur-OrgeTeacutel 01 69 24 85 60wwwdiagonale-idforgEmail diagonaleidfwanadoofr

Habitat et soinsFavoriser lrsquoaccegraves aux soins et au logement de personnes en situation preacutecaire379 avenue du Preacutesident Wilson - 93210 Saint-DenisTeacutel 01 55 87 55 55wwwgroupe-sosorgEmail soshetsasosorg Hf preacuteventionPreacutevention et sensibilisation sur le VIH et les ISTInstitut de la promotion de la santeacute 3 place de la mairie - 78190 TrappesTeacutel 09 53 84 98 33wwwhf-preventioncomEmail contacthf-preventioncom

Le kiosque infos sida et toxicomaniePreacutevention information orientation sida IST toxicomanie36 rue Geoffroy lrsquoAsnier - 75004 ParisTeacutel 01 44 78 00 00wwwlekiosqueorgEmail infolekiosqueorg

Sida info serviceInformation soutien eacutecoute orientation190 boulevard de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 16 16wwwsida-info-serviceorg

Sidaction Agit sur tous les fronts de la lutte contre le sida 228 rue du Faubourg Saint-Martin - 75010 ParisTeacutel 01 53 26 45 55wwwsidactionorgEmail sidactionsidactionorg

Solidariteacute sidaAider Preacutevenir Deacutefendre16 bis avenue Parmentier - 75011 ParisTeacutel 01 53 10 22 22Email infosolidarite-sidaorg

Centre reacutegional drsquoinformation et de preacutevention du sida (Crips) Icircle de FranceAccueil documentation et formation de toutes personnes en ques-tionnement par rapport au VIHsida ou aux infections14 rue Maublanc - 75015 Paris Teacutel 01 56 80 33 33Email infolecripsnet

Sites web drsquoinformation

VIHorgSite drsquoinformations de deacutebats drsquoeacutechanges au service de la lutte contre le sidawwwvihorg

Sida Info PlusEspace drsquoinformation et drsquoeacutechange pour les seacuteropositifswwwsidainfoplusfr

Les ASSOCIATIONS

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Les Cahiers de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes sont eacutediteacutes par LrsquoUniversiteacute Paris Descartes

Directeur de la publication bull Freacutedeacuteric Dardel

Responsables scientifiques bull Yves Charbitbull Anne Hosmalinbull Christine Rouzioux

Reacutedaction en chef bull Pierre-Yves Clausse bull Alice Tschudy

Coordination bull Brigitte Brohard

Maquette bull Agence Avril

Version numeacuterique bull Virgile Delacirctre

Iconographie bull Photothegraveque Universiteacute

Paris Descartesbull Fotoliabull Institut Pasteur

bull Groupe Institut Cochin Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Huguette amp Prosperbull Mairie de Paris--------------------------------------bull Steacutephane Abriolbull Clarisse Berlioz-Torentbull Marina Cavazzana-Calvobull Yves Charbitbull Odile Launaybull Lisa Haydenbull Anne Hosmalinbull Bibia Pavard bull Leiumlla Perieacutebull Bruno Sargueilbull Carine Tisneacutebull Michaeumll Valente

Ont collaboreacute agrave ce numeacutero institut cochin bull Eacutequipe Cytokines

et infections virales

bull Eacutequipe Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Eacutequipe Interactions hocircte-virus

bull Eacutequipe Interfeacuterence moleacuteculaire entre le virus et la cellule

bull Eacutequipe Phagocytose et invasion bacteacuterienne

bull Eacutequipe Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques

bull Eacutequipe Virus et trafic intracellulaire

Hocircpital necker bull Deacutepartement

de biotheacuterapie bull Eacutequipe Infections agrave VIH

Reacuteservoirs Pharmacologie des Antireacutetroviraux et Preacutevention de la Transmission Megravere Enfant

centre universitaire des saints-pegraveresbull Centre de recherche

sur les liens sociaux (CERLIS)

bull Eacutequipe Chimie amp Biologie Nucleacuteos(t)ides et Immunologie pour la Theacuterapie

bull Eacutequipe Reacutegulation de la Transcription et Maladies Geacuteneacutetiques

bull Institut Droit et Santeacute (IDS)

bull Institut de Recherche sur les Vaccins et lrsquoImmunotheacuterapie des cancers et du sida

bull Service Interuniversitaire de meacutedecine preacuteventive (SIUMPPS)

Faculteacute des sciences pharmaceutiques et Biologiques bull Eacutequipe Meacutecanismes

moleacuteculaires de lrsquoinitiation de la traduction

bull Eacutequipe Structure des ARN interactions et anti-infectieux

centre drsquoinvestigation clinique de vaccinologie cochin pasteur

centre population et Deacuteveloppement (cEpED)

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Les fOrmaTiOns de LrsquoUniversiTEacute paris descarTes CONSACREacuteES AU VIH

Master infectiologie microbiologie virologie immunologie (IMVI)

Cohabiliteacute avec lrsquouniversiteacute Paris DiderotResponsables du diplocircme Catherine Fridman (option immunologie) Flore Rozenberg (option virologie) Xavier Nassif (option microbiologie)Cette mention vise agrave former des eacutetudiants scientifiques ingeacutenieurs et meacutedecins dans ces trois grandes speacutecialiteacutes en insistant sur la transversaliteacute des concepts et des approches Chaque speacutecialiteacute Recherche est organiseacutee de faccedilon relativement indeacutependante mais similaire avec des passerelles possibles et souhaiteacutees Un tronc commun par speacutecialiteacute drsquoune dureacutee de deux semaines est organiseacute en collaboration avec lrsquoInstitut Pasteur De nombreux deacuteboucheacutes existent dans la recherche publique et priveacutee ainsi que dans lrsquoenseignement supeacuterieur

Le Master 1er anneacutee est proposeacute soit sous forme drsquoun parcours santeacute reacuteserveacute aux eacutetudiants des filiegraveres santeacute (meacutedecine pharmacie odontologie et maiumleutique) soit sous forme drsquoun parcours scientifique du Master 1er anneacutee IMVI ouvert aux eacutetudiants issus de cursus scientifiques

DIU Prise en charge de lrsquoinfection par le VIH

Responsable du diplocircme Jean-Paul ViardEn raison de lrsquoeacutevolution tregraves rapide des connaissances des techniques et des traitements les praticiens doivent acqueacuterir ou reprendre les bases fondamentales neacutecessaires agrave la compreacutehension des meacutecanismes physiopathologiques du suivi virologique et des traitements de lrsquoinfection agrave VIH

DU Maladies auto-immunes et maladies systeacutemiques

Responsable du diplocircme Loiumlc GuillevinLrsquoobjectif est drsquoapporter aux meacutedecins biologistes pharmaciens une formation approfondie sur ces maladies peu enseigneacutees au cours du cursus eacuteleacutements pathogeacuteniques cliniques paracliniques et theacuterapeutiques neacutecessaires

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Les cOnseiLs dU service inTerUniversiTaire DE MEacuteDECINE PREacuteVENTIVE (SIUMPPS)

Comment se proteacuteger Mecircme srsquoil est difficile drsquoaborder la question du preacuteservatif avec son ou sa partenaire crsquoest pourtant le seul moyen de se proteacuteger du sida et des autres ISTCrsquoest pourquoi le centre de meacutedecine preacuteventive de Paris Descartes le SIUMPPS a distribueacute plus de 15 000 preacuteservatifs en 2012

Que faire apregraves une prise de risque Il est impeacuteratif drsquoeacutevaluer le risque reacuteel qui a eacuteteacute encouru Il est conseilleacute de se rendre immeacutediatement aux urgences hospitaliegraveres ou dans un service de maladies infectieuses ou dans un centre de deacutepistage anonyme et gratuit (CDAG) Un test de deacutepistage vous sera alors proposeacute et un meacutedecin vous recevra lors drsquoun entretien qui lui permettra de mesurer et drsquoanalyser le risque drsquoexposition Si le risque drsquoexposition srsquoavegravere important et si le rapport non proteacutegeacute a eu lieu il y a moins de 48h il est alors possible de prendre un traitement drsquourgence preacuteventif qui peut reacuteduire fortement le risque de contamination Crsquoest le Traitement Post-Exposition (TPE) Ce traitement devra ecirctre pris pendant 4 semaines avec un suivi meacutedical et seacuterologique Il est donc impeacuteratif de reacuteagir immeacutediatement apregraves une prise de risque et de ne pas laisser trop de temps passer Si vous avez deacutepasseacute ce deacutelai de 48h il est absolument neacutecessaire de faire un test de deacutepistage en se rendant dans un CDAG aux urgences dans un service de maladies infectieuses ou dans un laboratoire drsquoanalyses meacutedicales avec lrsquoordonnance drsquoun meacutedecin qui pourra eacuteventuellement prescrire un test de Charge virale VIH Attention les tests de deacutepistage ne permettent une deacutetection des anticorps anti VIH dans le sang qursquoagrave partir de la 6e semaine de contamination Il faut donc attendre 6 semaines apregraves un rapport non proteacutegeacute pour savoir si lrsquoon a eacuteteacute infecteacute et il est donc impeacuteratif de se proteacuteger durant cette peacuteriode drsquoincertitude

Le SIUMPPS est composeacute drsquoeacutequipes pluridisciplinaires (infirmiegraveres meacutedecins psychologues et secreacutetaires) agrave la disposition des eacutetudiants Ce service assure un accueil permanent et personnaliseacute des eacutetudiants qui souhaitent demander conseil controcircler leur eacutetat vaccinal obtenir un certificat meacutedical etc Il propose eacutegalement quelques consultations speacutecialiseacutees (nutrition tabac) des consultations psychologiques45 rue des saints-pegraveres paris 6e

Teacutel 01 42 86 38 74 wwwsiumppsuniv-paris5fr

Les centres de deacutepistage anonyme et gratuit existent dans Paris Ils permettent agrave toute personne de savoir si elle est atteinte par le VIH lrsquoheacutepatite B ou C Certains CDAG sont aussi des Centres drsquoInformation de Deacutepistage et de Diagnostic des Infections Sexuellement Transmissibles (CIDDIST) on y deacutepiste des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) plus speacutecifiques

Liste des centres de deacutepistage anonyme et gratuit agrave Paris

1 Centre Croix-Rouge Franccedilaise 43 rue de Valois - Paris 1er Teacutel 01 42 97 48 29 meacutetro Palais Royal-Museacutee du Louvre (lignes 1 7) Bourse (ligne 3)Bus 48Entreacutee porte vitreacutee agrave cocircteacute de la porte de lrsquoimmeuble Deacutepistage UNIQUEMENT sur RDV

2 Centre Meacutedico-Social municipal Figuier2 rue du Figuier - Paris 4e Teacutel 01 49 96 62 70 meacutetro Saint Paul (ligne 1) Pont Marie (ligne 7) - Bus 67 3 Hocircpital Cochin-Tarnier (AP-HP) 89 rue drsquoAssas - Paris 6e (1er eacutetage) Teacutel 01 58 41 18 17 meacutetro Notre Dame des Champs (ligne 12) - RER B Port Royal - Bus 83

4 Hocircpital Fernand Widal (AP-HP) 200 rue du Faubourg Saint Denis - Paris 10e Secteur Bleu Galerie de gauche Porte 3 Teacutel 01 40 05 43 75 meacutetro Gare du Nord (lignes 4 5) La Chapelle (ligne 2) RER B D Gare du Nord - Bus 32

5 Hocircpital Saint-Louis (AP-HP) 42 rue Bichat - Paris 10e Bacirctiment Lailler accessible par la rue sans entrer dans lrsquohocircpital Teacutel 01 42 49 99 24 ou 01 42 49 42 05 (attention beaucoup drsquoaffluence)meacutetro Reacutepublique (lignes 3 5 8 9 11) Goncourt (ligne 11) Colonel Fabien (ligne 2) Jacques Bonsergent (ligne 5)Bus 75

6 Hocircpital Saint-Antoine (AP-HP) 184 rue du Faubourg Saint Antoine - Paris 12e Secteur Jaune Bacirctiment de lrsquoHorloge 1er Sous-sol Porte 19 Teacutel 01 49 28 24 45meacutetro Reuilly-Diderot (lignes 1 8) Faidherbe-Chaligny (ligne 8)Bus 86

7 Hocircpital Pitieacute Salpeacutetriegravere (AP-HP) 47-83 boulevard de lrsquoHocircpital -Paris 13e Teacutel 01 42 16 10 53Autre entreacutee 52 boulevard Vincent Auriol (M1113125 6 Chevaleret) Bacirctiment de Meacutedecine meacutetro St Marcel (ligne 5) Gare drsquoAusterlitz (lignes 5 10) Chevaleret (ligne 6) - RER c Gare drsquoAusterlitz - Bus 91

8 Centre Meacutedico-Social municipal - CDAGCIDDIST Ridder 3 rue de Ridder - Paris 14e Teacutel 01 58 14 30 30 meacutetro Plaisance (ligne 13) - Bus 62

9 Institut Alfred Fournier25 boulevard Saint-Jacques - Paris 14e Teacutel 01 40 78 26 0071meacutetro Saint-Jacques (ligne 6) Glaciegravere (ligne 6)RER B Denfert-Rochereau - Bus 216

10 Hocircpital Bichat (AP-HP) 46 rue Henri Huchard - Paris 18e Secteur Claude Bernard en direction de la Materniteacute en bas de la passerelle agrave gauche Teacutel 01 40 25 84 34 meacutetro Porte de Saint-Ouen (ligne 13) - Bus 81 - PC2

11 Centre Meacutedico-social municipal - CDAGCIDDIST Belleville 218 rue de Belleville - Paris 20e Teacutel 01 40 33 52 00 meacutetro Teacuteleacutegraphe (ligne 11) Place des Fecirctes (lignes 7bis 11) - Bus 60

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pLAn DE pARis DEs cEnTREs DE DeacutepisTAgE AnonymE ET gRATuiT

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Actif santeacutePermettre aux personnes drsquoecirctre acteur de leur santeacute et de la santeacute109 rue Orfila - 75020 ParisTeacutel 09 50 796 160wwwactif-santeorg Actions traitementsMieux informer pour ecirctre mieux soigneacute190 bd de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 43 67 66 00wwwactions-traitementsorgEmail atactions-traitementsorg

Act Up-ParisAssociation de lutte contre le sida dans la rue dans les meacutedias et dans les institutions Cofondatrice de sidactionBp 287 ndash 75011 Paris Teacutel 01 49 29 44 75wwwactupparisorgEmail actupactupparisorg

ArcatAccompagner orienter preacutevenir informer94-102 rue de Buzenval - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 29 29wwwarcat-santeorgEmail infoarcat-santeorg AIDESFaire avancer la lutte contre le sida crsquoest faire avancer la socieacuteteacute toute entiegravere Teacutel 0805 160 011 (gratuit depuis un poste fixe)wwwaidesorg

Diagonale idfPreacutevenir accompagner heacuteberger creacuteer des solidariteacutes20 avenue de la Terrasse - 91260 Juvisy-sur-OrgeTeacutel 01 69 24 85 60wwwdiagonale-idforgEmail diagonaleidfwanadoofr

Habitat et soinsFavoriser lrsquoaccegraves aux soins et au logement de personnes en situation preacutecaire379 avenue du Preacutesident Wilson - 93210 Saint-DenisTeacutel 01 55 87 55 55wwwgroupe-sosorgEmail soshetsasosorg Hf preacuteventionPreacutevention et sensibilisation sur le VIH et les ISTInstitut de la promotion de la santeacute 3 place de la mairie - 78190 TrappesTeacutel 09 53 84 98 33wwwhf-preventioncomEmail contacthf-preventioncom

Le kiosque infos sida et toxicomaniePreacutevention information orientation sida IST toxicomanie36 rue Geoffroy lrsquoAsnier - 75004 ParisTeacutel 01 44 78 00 00wwwlekiosqueorgEmail infolekiosqueorg

Sida info serviceInformation soutien eacutecoute orientation190 boulevard de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 16 16wwwsida-info-serviceorg

Sidaction Agit sur tous les fronts de la lutte contre le sida 228 rue du Faubourg Saint-Martin - 75010 ParisTeacutel 01 53 26 45 55wwwsidactionorgEmail sidactionsidactionorg

Solidariteacute sidaAider Preacutevenir Deacutefendre16 bis avenue Parmentier - 75011 ParisTeacutel 01 53 10 22 22Email infosolidarite-sidaorg

Centre reacutegional drsquoinformation et de preacutevention du sida (Crips) Icircle de FranceAccueil documentation et formation de toutes personnes en ques-tionnement par rapport au VIHsida ou aux infections14 rue Maublanc - 75015 Paris Teacutel 01 56 80 33 33Email infolecripsnet

Sites web drsquoinformation

VIHorgSite drsquoinformations de deacutebats drsquoeacutechanges au service de la lutte contre le sidawwwvihorg

Sida Info PlusEspace drsquoinformation et drsquoeacutechange pour les seacuteropositifswwwsidainfoplusfr

Les ASSOCIATIONS

35

Les Cahiers de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes sont eacutediteacutes par LrsquoUniversiteacute Paris Descartes

Directeur de la publication bull Freacutedeacuteric Dardel

Responsables scientifiques bull Yves Charbitbull Anne Hosmalinbull Christine Rouzioux

Reacutedaction en chef bull Pierre-Yves Clausse bull Alice Tschudy

Coordination bull Brigitte Brohard

Maquette bull Agence Avril

Version numeacuterique bull Virgile Delacirctre

Iconographie bull Photothegraveque Universiteacute

Paris Descartesbull Fotoliabull Institut Pasteur

bull Groupe Institut Cochin Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Huguette amp Prosperbull Mairie de Paris--------------------------------------bull Steacutephane Abriolbull Clarisse Berlioz-Torentbull Marina Cavazzana-Calvobull Yves Charbitbull Odile Launaybull Lisa Haydenbull Anne Hosmalinbull Bibia Pavard bull Leiumlla Perieacutebull Bruno Sargueilbull Carine Tisneacutebull Michaeumll Valente

Ont collaboreacute agrave ce numeacutero institut cochin bull Eacutequipe Cytokines

et infections virales

bull Eacutequipe Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Eacutequipe Interactions hocircte-virus

bull Eacutequipe Interfeacuterence moleacuteculaire entre le virus et la cellule

bull Eacutequipe Phagocytose et invasion bacteacuterienne

bull Eacutequipe Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques

bull Eacutequipe Virus et trafic intracellulaire

Hocircpital necker bull Deacutepartement

de biotheacuterapie bull Eacutequipe Infections agrave VIH

Reacuteservoirs Pharmacologie des Antireacutetroviraux et Preacutevention de la Transmission Megravere Enfant

centre universitaire des saints-pegraveresbull Centre de recherche

sur les liens sociaux (CERLIS)

bull Eacutequipe Chimie amp Biologie Nucleacuteos(t)ides et Immunologie pour la Theacuterapie

bull Eacutequipe Reacutegulation de la Transcription et Maladies Geacuteneacutetiques

bull Institut Droit et Santeacute (IDS)

bull Institut de Recherche sur les Vaccins et lrsquoImmunotheacuterapie des cancers et du sida

bull Service Interuniversitaire de meacutedecine preacuteventive (SIUMPPS)

Faculteacute des sciences pharmaceutiques et Biologiques bull Eacutequipe Meacutecanismes

moleacuteculaires de lrsquoinitiation de la traduction

bull Eacutequipe Structure des ARN interactions et anti-infectieux

centre drsquoinvestigation clinique de vaccinologie cochin pasteur

centre population et Deacuteveloppement (cEpED)

36 wwwparisdescartesfr

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Les cOnseiLs dU service inTerUniversiTaire DE MEacuteDECINE PREacuteVENTIVE (SIUMPPS)

Comment se proteacuteger Mecircme srsquoil est difficile drsquoaborder la question du preacuteservatif avec son ou sa partenaire crsquoest pourtant le seul moyen de se proteacuteger du sida et des autres ISTCrsquoest pourquoi le centre de meacutedecine preacuteventive de Paris Descartes le SIUMPPS a distribueacute plus de 15 000 preacuteservatifs en 2012

Que faire apregraves une prise de risque Il est impeacuteratif drsquoeacutevaluer le risque reacuteel qui a eacuteteacute encouru Il est conseilleacute de se rendre immeacutediatement aux urgences hospitaliegraveres ou dans un service de maladies infectieuses ou dans un centre de deacutepistage anonyme et gratuit (CDAG) Un test de deacutepistage vous sera alors proposeacute et un meacutedecin vous recevra lors drsquoun entretien qui lui permettra de mesurer et drsquoanalyser le risque drsquoexposition Si le risque drsquoexposition srsquoavegravere important et si le rapport non proteacutegeacute a eu lieu il y a moins de 48h il est alors possible de prendre un traitement drsquourgence preacuteventif qui peut reacuteduire fortement le risque de contamination Crsquoest le Traitement Post-Exposition (TPE) Ce traitement devra ecirctre pris pendant 4 semaines avec un suivi meacutedical et seacuterologique Il est donc impeacuteratif de reacuteagir immeacutediatement apregraves une prise de risque et de ne pas laisser trop de temps passer Si vous avez deacutepasseacute ce deacutelai de 48h il est absolument neacutecessaire de faire un test de deacutepistage en se rendant dans un CDAG aux urgences dans un service de maladies infectieuses ou dans un laboratoire drsquoanalyses meacutedicales avec lrsquoordonnance drsquoun meacutedecin qui pourra eacuteventuellement prescrire un test de Charge virale VIH Attention les tests de deacutepistage ne permettent une deacutetection des anticorps anti VIH dans le sang qursquoagrave partir de la 6e semaine de contamination Il faut donc attendre 6 semaines apregraves un rapport non proteacutegeacute pour savoir si lrsquoon a eacuteteacute infecteacute et il est donc impeacuteratif de se proteacuteger durant cette peacuteriode drsquoincertitude

Le SIUMPPS est composeacute drsquoeacutequipes pluridisciplinaires (infirmiegraveres meacutedecins psychologues et secreacutetaires) agrave la disposition des eacutetudiants Ce service assure un accueil permanent et personnaliseacute des eacutetudiants qui souhaitent demander conseil controcircler leur eacutetat vaccinal obtenir un certificat meacutedical etc Il propose eacutegalement quelques consultations speacutecialiseacutees (nutrition tabac) des consultations psychologiques45 rue des saints-pegraveres paris 6e

Teacutel 01 42 86 38 74 wwwsiumppsuniv-paris5fr

Les centres de deacutepistage anonyme et gratuit existent dans Paris Ils permettent agrave toute personne de savoir si elle est atteinte par le VIH lrsquoheacutepatite B ou C Certains CDAG sont aussi des Centres drsquoInformation de Deacutepistage et de Diagnostic des Infections Sexuellement Transmissibles (CIDDIST) on y deacutepiste des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) plus speacutecifiques

Liste des centres de deacutepistage anonyme et gratuit agrave Paris

1 Centre Croix-Rouge Franccedilaise 43 rue de Valois - Paris 1er Teacutel 01 42 97 48 29 meacutetro Palais Royal-Museacutee du Louvre (lignes 1 7) Bourse (ligne 3)Bus 48Entreacutee porte vitreacutee agrave cocircteacute de la porte de lrsquoimmeuble Deacutepistage UNIQUEMENT sur RDV

2 Centre Meacutedico-Social municipal Figuier2 rue du Figuier - Paris 4e Teacutel 01 49 96 62 70 meacutetro Saint Paul (ligne 1) Pont Marie (ligne 7) - Bus 67 3 Hocircpital Cochin-Tarnier (AP-HP) 89 rue drsquoAssas - Paris 6e (1er eacutetage) Teacutel 01 58 41 18 17 meacutetro Notre Dame des Champs (ligne 12) - RER B Port Royal - Bus 83

4 Hocircpital Fernand Widal (AP-HP) 200 rue du Faubourg Saint Denis - Paris 10e Secteur Bleu Galerie de gauche Porte 3 Teacutel 01 40 05 43 75 meacutetro Gare du Nord (lignes 4 5) La Chapelle (ligne 2) RER B D Gare du Nord - Bus 32

5 Hocircpital Saint-Louis (AP-HP) 42 rue Bichat - Paris 10e Bacirctiment Lailler accessible par la rue sans entrer dans lrsquohocircpital Teacutel 01 42 49 99 24 ou 01 42 49 42 05 (attention beaucoup drsquoaffluence)meacutetro Reacutepublique (lignes 3 5 8 9 11) Goncourt (ligne 11) Colonel Fabien (ligne 2) Jacques Bonsergent (ligne 5)Bus 75

6 Hocircpital Saint-Antoine (AP-HP) 184 rue du Faubourg Saint Antoine - Paris 12e Secteur Jaune Bacirctiment de lrsquoHorloge 1er Sous-sol Porte 19 Teacutel 01 49 28 24 45meacutetro Reuilly-Diderot (lignes 1 8) Faidherbe-Chaligny (ligne 8)Bus 86

7 Hocircpital Pitieacute Salpeacutetriegravere (AP-HP) 47-83 boulevard de lrsquoHocircpital -Paris 13e Teacutel 01 42 16 10 53Autre entreacutee 52 boulevard Vincent Auriol (M1113125 6 Chevaleret) Bacirctiment de Meacutedecine meacutetro St Marcel (ligne 5) Gare drsquoAusterlitz (lignes 5 10) Chevaleret (ligne 6) - RER c Gare drsquoAusterlitz - Bus 91

8 Centre Meacutedico-Social municipal - CDAGCIDDIST Ridder 3 rue de Ridder - Paris 14e Teacutel 01 58 14 30 30 meacutetro Plaisance (ligne 13) - Bus 62

9 Institut Alfred Fournier25 boulevard Saint-Jacques - Paris 14e Teacutel 01 40 78 26 0071meacutetro Saint-Jacques (ligne 6) Glaciegravere (ligne 6)RER B Denfert-Rochereau - Bus 216

10 Hocircpital Bichat (AP-HP) 46 rue Henri Huchard - Paris 18e Secteur Claude Bernard en direction de la Materniteacute en bas de la passerelle agrave gauche Teacutel 01 40 25 84 34 meacutetro Porte de Saint-Ouen (ligne 13) - Bus 81 - PC2

11 Centre Meacutedico-social municipal - CDAGCIDDIST Belleville 218 rue de Belleville - Paris 20e Teacutel 01 40 33 52 00 meacutetro Teacuteleacutegraphe (ligne 11) Place des Fecirctes (lignes 7bis 11) - Bus 60

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Actif santeacutePermettre aux personnes drsquoecirctre acteur de leur santeacute et de la santeacute109 rue Orfila - 75020 ParisTeacutel 09 50 796 160wwwactif-santeorg Actions traitementsMieux informer pour ecirctre mieux soigneacute190 bd de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 43 67 66 00wwwactions-traitementsorgEmail atactions-traitementsorg

Act Up-ParisAssociation de lutte contre le sida dans la rue dans les meacutedias et dans les institutions Cofondatrice de sidactionBp 287 ndash 75011 Paris Teacutel 01 49 29 44 75wwwactupparisorgEmail actupactupparisorg

ArcatAccompagner orienter preacutevenir informer94-102 rue de Buzenval - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 29 29wwwarcat-santeorgEmail infoarcat-santeorg AIDESFaire avancer la lutte contre le sida crsquoest faire avancer la socieacuteteacute toute entiegravere Teacutel 0805 160 011 (gratuit depuis un poste fixe)wwwaidesorg

Diagonale idfPreacutevenir accompagner heacuteberger creacuteer des solidariteacutes20 avenue de la Terrasse - 91260 Juvisy-sur-OrgeTeacutel 01 69 24 85 60wwwdiagonale-idforgEmail diagonaleidfwanadoofr

Habitat et soinsFavoriser lrsquoaccegraves aux soins et au logement de personnes en situation preacutecaire379 avenue du Preacutesident Wilson - 93210 Saint-DenisTeacutel 01 55 87 55 55wwwgroupe-sosorgEmail soshetsasosorg Hf preacuteventionPreacutevention et sensibilisation sur le VIH et les ISTInstitut de la promotion de la santeacute 3 place de la mairie - 78190 TrappesTeacutel 09 53 84 98 33wwwhf-preventioncomEmail contacthf-preventioncom

Le kiosque infos sida et toxicomaniePreacutevention information orientation sida IST toxicomanie36 rue Geoffroy lrsquoAsnier - 75004 ParisTeacutel 01 44 78 00 00wwwlekiosqueorgEmail infolekiosqueorg

Sida info serviceInformation soutien eacutecoute orientation190 boulevard de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 16 16wwwsida-info-serviceorg

Sidaction Agit sur tous les fronts de la lutte contre le sida 228 rue du Faubourg Saint-Martin - 75010 ParisTeacutel 01 53 26 45 55wwwsidactionorgEmail sidactionsidactionorg

Solidariteacute sidaAider Preacutevenir Deacutefendre16 bis avenue Parmentier - 75011 ParisTeacutel 01 53 10 22 22Email infosolidarite-sidaorg

Centre reacutegional drsquoinformation et de preacutevention du sida (Crips) Icircle de FranceAccueil documentation et formation de toutes personnes en ques-tionnement par rapport au VIHsida ou aux infections14 rue Maublanc - 75015 Paris Teacutel 01 56 80 33 33Email infolecripsnet

Sites web drsquoinformation

VIHorgSite drsquoinformations de deacutebats drsquoeacutechanges au service de la lutte contre le sidawwwvihorg

Sida Info PlusEspace drsquoinformation et drsquoeacutechange pour les seacuteropositifswwwsidainfoplusfr

Les ASSOCIATIONS

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Les Cahiers de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes sont eacutediteacutes par LrsquoUniversiteacute Paris Descartes

Directeur de la publication bull Freacutedeacuteric Dardel

Responsables scientifiques bull Yves Charbitbull Anne Hosmalinbull Christine Rouzioux

Reacutedaction en chef bull Pierre-Yves Clausse bull Alice Tschudy

Coordination bull Brigitte Brohard

Maquette bull Agence Avril

Version numeacuterique bull Virgile Delacirctre

Iconographie bull Photothegraveque Universiteacute

Paris Descartesbull Fotoliabull Institut Pasteur

bull Groupe Institut Cochin Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Huguette amp Prosperbull Mairie de Paris--------------------------------------bull Steacutephane Abriolbull Clarisse Berlioz-Torentbull Marina Cavazzana-Calvobull Yves Charbitbull Odile Launaybull Lisa Haydenbull Anne Hosmalinbull Bibia Pavard bull Leiumlla Perieacutebull Bruno Sargueilbull Carine Tisneacutebull Michaeumll Valente

Ont collaboreacute agrave ce numeacutero institut cochin bull Eacutequipe Cytokines

et infections virales

bull Eacutequipe Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Eacutequipe Interactions hocircte-virus

bull Eacutequipe Interfeacuterence moleacuteculaire entre le virus et la cellule

bull Eacutequipe Phagocytose et invasion bacteacuterienne

bull Eacutequipe Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques

bull Eacutequipe Virus et trafic intracellulaire

Hocircpital necker bull Deacutepartement

de biotheacuterapie bull Eacutequipe Infections agrave VIH

Reacuteservoirs Pharmacologie des Antireacutetroviraux et Preacutevention de la Transmission Megravere Enfant

centre universitaire des saints-pegraveresbull Centre de recherche

sur les liens sociaux (CERLIS)

bull Eacutequipe Chimie amp Biologie Nucleacuteos(t)ides et Immunologie pour la Theacuterapie

bull Eacutequipe Reacutegulation de la Transcription et Maladies Geacuteneacutetiques

bull Institut Droit et Santeacute (IDS)

bull Institut de Recherche sur les Vaccins et lrsquoImmunotheacuterapie des cancers et du sida

bull Service Interuniversitaire de meacutedecine preacuteventive (SIUMPPS)

Faculteacute des sciences pharmaceutiques et Biologiques bull Eacutequipe Meacutecanismes

moleacuteculaires de lrsquoinitiation de la traduction

bull Eacutequipe Structure des ARN interactions et anti-infectieux

centre drsquoinvestigation clinique de vaccinologie cochin pasteur

centre population et Deacuteveloppement (cEpED)

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Actif santeacutePermettre aux personnes drsquoecirctre acteur de leur santeacute et de la santeacute109 rue Orfila - 75020 ParisTeacutel 09 50 796 160wwwactif-santeorg Actions traitementsMieux informer pour ecirctre mieux soigneacute190 bd de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 43 67 66 00wwwactions-traitementsorgEmail atactions-traitementsorg

Act Up-ParisAssociation de lutte contre le sida dans la rue dans les meacutedias et dans les institutions Cofondatrice de sidactionBp 287 ndash 75011 Paris Teacutel 01 49 29 44 75wwwactupparisorgEmail actupactupparisorg

ArcatAccompagner orienter preacutevenir informer94-102 rue de Buzenval - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 29 29wwwarcat-santeorgEmail infoarcat-santeorg AIDESFaire avancer la lutte contre le sida crsquoest faire avancer la socieacuteteacute toute entiegravere Teacutel 0805 160 011 (gratuit depuis un poste fixe)wwwaidesorg

Diagonale idfPreacutevenir accompagner heacuteberger creacuteer des solidariteacutes20 avenue de la Terrasse - 91260 Juvisy-sur-OrgeTeacutel 01 69 24 85 60wwwdiagonale-idforgEmail diagonaleidfwanadoofr

Habitat et soinsFavoriser lrsquoaccegraves aux soins et au logement de personnes en situation preacutecaire379 avenue du Preacutesident Wilson - 93210 Saint-DenisTeacutel 01 55 87 55 55wwwgroupe-sosorgEmail soshetsasosorg Hf preacuteventionPreacutevention et sensibilisation sur le VIH et les ISTInstitut de la promotion de la santeacute 3 place de la mairie - 78190 TrappesTeacutel 09 53 84 98 33wwwhf-preventioncomEmail contacthf-preventioncom

Le kiosque infos sida et toxicomaniePreacutevention information orientation sida IST toxicomanie36 rue Geoffroy lrsquoAsnier - 75004 ParisTeacutel 01 44 78 00 00wwwlekiosqueorgEmail infolekiosqueorg

Sida info serviceInformation soutien eacutecoute orientation190 boulevard de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 16 16wwwsida-info-serviceorg

Sidaction Agit sur tous les fronts de la lutte contre le sida 228 rue du Faubourg Saint-Martin - 75010 ParisTeacutel 01 53 26 45 55wwwsidactionorgEmail sidactionsidactionorg

Solidariteacute sidaAider Preacutevenir Deacutefendre16 bis avenue Parmentier - 75011 ParisTeacutel 01 53 10 22 22Email infosolidarite-sidaorg

Centre reacutegional drsquoinformation et de preacutevention du sida (Crips) Icircle de FranceAccueil documentation et formation de toutes personnes en ques-tionnement par rapport au VIHsida ou aux infections14 rue Maublanc - 75015 Paris Teacutel 01 56 80 33 33Email infolecripsnet

Sites web drsquoinformation

VIHorgSite drsquoinformations de deacutebats drsquoeacutechanges au service de la lutte contre le sidawwwvihorg

Sida Info PlusEspace drsquoinformation et drsquoeacutechange pour les seacuteropositifswwwsidainfoplusfr

Les ASSOCIATIONS

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Les Cahiers de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes sont eacutediteacutes par LrsquoUniversiteacute Paris Descartes

Directeur de la publication bull Freacutedeacuteric Dardel

Responsables scientifiques bull Yves Charbitbull Anne Hosmalinbull Christine Rouzioux

Reacutedaction en chef bull Pierre-Yves Clausse bull Alice Tschudy

Coordination bull Brigitte Brohard

Maquette bull Agence Avril

Version numeacuterique bull Virgile Delacirctre

Iconographie bull Photothegraveque Universiteacute

Paris Descartesbull Fotoliabull Institut Pasteur

bull Groupe Institut Cochin Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Huguette amp Prosperbull Mairie de Paris--------------------------------------bull Steacutephane Abriolbull Clarisse Berlioz-Torentbull Marina Cavazzana-Calvobull Yves Charbitbull Odile Launaybull Lisa Haydenbull Anne Hosmalinbull Bibia Pavard bull Leiumlla Perieacutebull Bruno Sargueilbull Carine Tisneacutebull Michaeumll Valente

Ont collaboreacute agrave ce numeacutero institut cochin bull Eacutequipe Cytokines

et infections virales

bull Eacutequipe Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Eacutequipe Interactions hocircte-virus

bull Eacutequipe Interfeacuterence moleacuteculaire entre le virus et la cellule

bull Eacutequipe Phagocytose et invasion bacteacuterienne

bull Eacutequipe Preacutesentation de lrsquoantigegravene par les cellules dendritiques

bull Eacutequipe Virus et trafic intracellulaire

Hocircpital necker bull Deacutepartement

de biotheacuterapie bull Eacutequipe Infections agrave VIH

Reacuteservoirs Pharmacologie des Antireacutetroviraux et Preacutevention de la Transmission Megravere Enfant

centre universitaire des saints-pegraveresbull Centre de recherche

sur les liens sociaux (CERLIS)

bull Eacutequipe Chimie amp Biologie Nucleacuteos(t)ides et Immunologie pour la Theacuterapie

bull Eacutequipe Reacutegulation de la Transcription et Maladies Geacuteneacutetiques

bull Institut Droit et Santeacute (IDS)

bull Institut de Recherche sur les Vaccins et lrsquoImmunotheacuterapie des cancers et du sida

bull Service Interuniversitaire de meacutedecine preacuteventive (SIUMPPS)

Faculteacute des sciences pharmaceutiques et Biologiques bull Eacutequipe Meacutecanismes

moleacuteculaires de lrsquoinitiation de la traduction

bull Eacutequipe Structure des ARN interactions et anti-infectieux

centre drsquoinvestigation clinique de vaccinologie cochin pasteur

centre population et Deacuteveloppement (cEpED)

36 wwwparisdescartesfr

34

Actif santeacutePermettre aux personnes drsquoecirctre acteur de leur santeacute et de la santeacute109 rue Orfila - 75020 ParisTeacutel 09 50 796 160wwwactif-santeorg Actions traitementsMieux informer pour ecirctre mieux soigneacute190 bd de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 43 67 66 00wwwactions-traitementsorgEmail atactions-traitementsorg

Act Up-ParisAssociation de lutte contre le sida dans la rue dans les meacutedias et dans les institutions Cofondatrice de sidactionBp 287 ndash 75011 Paris Teacutel 01 49 29 44 75wwwactupparisorgEmail actupactupparisorg

ArcatAccompagner orienter preacutevenir informer94-102 rue de Buzenval - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 29 29wwwarcat-santeorgEmail infoarcat-santeorg AIDESFaire avancer la lutte contre le sida crsquoest faire avancer la socieacuteteacute toute entiegravere Teacutel 0805 160 011 (gratuit depuis un poste fixe)wwwaidesorg

Diagonale idfPreacutevenir accompagner heacuteberger creacuteer des solidariteacutes20 avenue de la Terrasse - 91260 Juvisy-sur-OrgeTeacutel 01 69 24 85 60wwwdiagonale-idforgEmail diagonaleidfwanadoofr

Habitat et soinsFavoriser lrsquoaccegraves aux soins et au logement de personnes en situation preacutecaire379 avenue du Preacutesident Wilson - 93210 Saint-DenisTeacutel 01 55 87 55 55wwwgroupe-sosorgEmail soshetsasosorg Hf preacuteventionPreacutevention et sensibilisation sur le VIH et les ISTInstitut de la promotion de la santeacute 3 place de la mairie - 78190 TrappesTeacutel 09 53 84 98 33wwwhf-preventioncomEmail contacthf-preventioncom

Le kiosque infos sida et toxicomaniePreacutevention information orientation sida IST toxicomanie36 rue Geoffroy lrsquoAsnier - 75004 ParisTeacutel 01 44 78 00 00wwwlekiosqueorgEmail infolekiosqueorg

Sida info serviceInformation soutien eacutecoute orientation190 boulevard de Charonne - 75020 ParisTeacutel 01 44 93 16 16wwwsida-info-serviceorg

Sidaction Agit sur tous les fronts de la lutte contre le sida 228 rue du Faubourg Saint-Martin - 75010 ParisTeacutel 01 53 26 45 55wwwsidactionorgEmail sidactionsidactionorg

Solidariteacute sidaAider Preacutevenir Deacutefendre16 bis avenue Parmentier - 75011 ParisTeacutel 01 53 10 22 22Email infosolidarite-sidaorg

Centre reacutegional drsquoinformation et de preacutevention du sida (Crips) Icircle de FranceAccueil documentation et formation de toutes personnes en ques-tionnement par rapport au VIHsida ou aux infections14 rue Maublanc - 75015 Paris Teacutel 01 56 80 33 33Email infolecripsnet

Sites web drsquoinformation

VIHorgSite drsquoinformations de deacutebats drsquoeacutechanges au service de la lutte contre le sidawwwvihorg

Sida Info PlusEspace drsquoinformation et drsquoeacutechange pour les seacuteropositifswwwsidainfoplusfr

Les ASSOCIATIONS

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Les Cahiers de lrsquoUniversiteacute Paris Descartes sont eacutediteacutes par LrsquoUniversiteacute Paris Descartes

Directeur de la publication bull Freacutedeacuteric Dardel

Responsables scientifiques bull Yves Charbitbull Anne Hosmalinbull Christine Rouzioux

Reacutedaction en chef bull Pierre-Yves Clausse bull Alice Tschudy

Coordination bull Brigitte Brohard

Maquette bull Agence Avril

Version numeacuterique bull Virgile Delacirctre

Iconographie bull Photothegraveque Universiteacute

Paris Descartesbull Fotoliabull Institut Pasteur

bull Groupe Institut Cochin Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Huguette amp Prosperbull Mairie de Paris--------------------------------------bull Steacutephane Abriolbull Clarisse Berlioz-Torentbull Marina Cavazzana-Calvobull Yves Charbitbull Odile Launaybull Lisa Haydenbull Anne Hosmalinbull Bibia Pavard bull Leiumlla Perieacutebull Bruno Sargueilbull Carine Tisneacutebull Michaeumll Valente

Ont collaboreacute agrave ce numeacutero institut cochin bull Eacutequipe Cytokines

et infections virales

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Directeur de la publication bull Freacutedeacuteric Dardel

Responsables scientifiques bull Yves Charbitbull Anne Hosmalinbull Christine Rouzioux

Reacutedaction en chef bull Pierre-Yves Clausse bull Alice Tschudy

Coordination bull Brigitte Brohard

Maquette bull Agence Avril

Version numeacuterique bull Virgile Delacirctre

Iconographie bull Photothegraveque Universiteacute

Paris Descartesbull Fotoliabull Institut Pasteur

bull Groupe Institut Cochin Entreacutee muqueuse du VIH et immuniteacute muqueuse

bull Huguette amp Prosperbull Mairie de Paris--------------------------------------bull Steacutephane Abriolbull Clarisse Berlioz-Torentbull Marina Cavazzana-Calvobull Yves Charbitbull Odile Launaybull Lisa Haydenbull Anne Hosmalinbull Bibia Pavard bull Leiumlla Perieacutebull Bruno Sargueilbull Carine Tisneacutebull Michaeumll Valente

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Hocircpital necker bull Deacutepartement

de biotheacuterapie bull Eacutequipe Infections agrave VIH

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