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Les joints occultes sur plates-bandes et voûtes plates en Espagne

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Les plates-bandes et les voütes plates partagent cefiains principes mécaniques. Mais pour1es premiéres, 1a téte de I'appareil peut laisser apparaitre les coupes, alors que sur les voütes1a liaison entre les voussoirs est cachée. Pour cette raison, 1a conception des plates-bandespeut entrer dans lejeu du vrai et du faux, du rée1 et de 1'apparent, alors que la spéculationsur 1a forme des coupes dans les voütes est plus constmctive. Cependant, Ies voütes plates

sont souvent aussi construites plutót pour l'apparence que par nécessité.

Apparence et réalité concernant les linteauxDans l'architecture médiévale de la couronne dAragon, notamment á Valence et auxiles Baléares, i1 était fréquent de voir des entrées avec des arcs en plein cintre, formésde claveaux á grand chant. A partir de la Renaissance, le grand espace entre intrados etextrados permit la transformation. Au XVI' siécle, 1a baie rectangulaire, appelée « á laromaine», devint á la mode et un grand nombre de ces arcs en plein cintre furent alorsretaillés, in situ, pour obtenlr un intrados horizontal. Souvent, 1'ancienne division en

claveaux et 1e grand joint circulaire de l'extrados sont encore apparents, mais parfois,on essaie d'occulter la présence des anciennes coupes en introduisant de fauxjoints eten dissimulant certains des vrais joints. 11 s'agit d'un jeu de maquillage qul, plus qu'untrompe-l'eil visant á masquer, a recours á des solutions afiisanales pour obtenir un or-nement adéquat.

Quand un linteau est construit dans un matériau résistant aux tractlons, i1 fonctionnecomme une poutre. S'il est en pierre, sa résistance sera douteuse. Une baie horizontale peutétre résolue gráce á un linteau de pierre en une seule piéce ou bien par une plate-bandeá claveaux. Comme on 1e sait, au niveau mécanique, 1a différence n'est pas aussi grande

qr.r'ei1e en a l'air, car i1 est fréquent que le linteau monolithique se casse et se transformeen arc arliculé en trois points. Le linteau monolithique en pierre a souvent deux vies, lapremiére comme poutre et 1a deuxiéme comme arc. Jacques Heyman nous prévient que c'est

ce qui se passe souvent pour 1es piéces des architraves des temples grecs, qui sont restées

á leur place parce qu'e11es sont capables de contenir á f intérieur une courbe des pressions;par conséquent, la séparation historiographique traditionnelle entre une constmction ar-chitravée et voútée n'est pas justifiée au niveau mécanique .

Cenains types de pierres réslstent mleux á la fonction de poutre et par conséquent,le linteau de pierre est plus fréquent dans cerlaines zones, notamment dans 1'architecturepopulaire. Sur 1e plateau central de 1a péninsule lbérlque, il y a de nombreuses carriéres de

granit d'une grande qualité et au grain fin, qui permet de couvrir 1es baies avec des linteauxen une seule piéce. C'est ce qui se produit dans 1es provinces de Salamanque, dAvila et de

Madrid, oü il est fréquent de voir des linteaux dont on a prohté de 1a continuité pour tailler

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afin d'éviter.Avec l'alrir .plexes jointssiécles. lVlais

en Espagne :

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tout en gar(ii«cLrco degen,

écrit en cas.

Claude-Fra¡i

une lnscription, I'année de construction, le nom et 1a prolession du propriétaire, ou tréslréquemment une invocation á la Sainte Famille, destinée á protéger les habitants.. Danscefiains cas' nous avons pu obsetver deux baies corltigués, correspondant á 1'entrée de 1amaison et á 1'er-rtrée dtr commerce, sul lesquelles une longue inscription passe d'un linteauá l'autre, comme par exemple «Ave Maria / puríslma sin pecado concebida» (Je vous salueMarie / trés pure, conque sans péché), ou «Se hizo esta obra / el año de 1844» (Construit /en l'année tB44).

Les linteaux á l'EscurialLa constntction du monastére de I'Escurial a permis cl'acquérir une granrle expérience avecdes solutions voütées trés diverses, mais aussi des constmctions architravées et 1'adaptationde voütements et d'arcs á l'apparence architravée. L'utilisation clu granit provenant de larégion - dont ii y a différentes qualités en fonction r1e la destination de chaqr-re piéce - alacilire cer re varióré tl'essais.

A I'endroit oü commenca la construction de 1'Escurial, il existe des baies architravéesoü le linteau est protégé par un arc de décharge. Plus tard, cette solution clisparut quandon découvrit qu'elle était inr-rtile lorsque 1'on disposait d'lrn chant suffisant. parmi to¡s leslinteaux du monastére, celui qni se distingue pour son imporlance est éviclemment celuide la faqade principale, constmite plus tard que 1e reste des parements extérieurs. SLlr cetteimposante porte principale, on a utilisé un granit de grande qualité et on a placé un linteaumonolithique, mais avec des proportions ajustées au Iangage classique des éléments dela faqade. Le linteau se cassa avant 1a fin des travaux - justement avec les trois fissuresformées á l'endroit rles tractiotrs - et aprés avoir consulté Juan de Herrera, il fut décidé rteconselver la piéce ainsi cassée, naturellement transformée en arc.

La plate-bande apparait trés rarement á l'Escurial, et jamais si son utilisation impliquede couper obliquement les moulures classiques. Nous verrons p1r-rs tard les expériences ál'Escurial relatives aux voütes plates, dont nolls ne pouvons voir les corlpes réelles. Maisatlparavant, nous allons parler des jeux que le style baroque se permit, notamment áMadrid, avec les linteaux.

Le linteau baroque madriléneUn pett pafiout' on eut recours á de cnrieuses liaisons entre 1es piéces des plates-bandes,ahn d'éviter le glissement entre 1es piéces, provoclué par le moinclre mouvement des appuis.Avec I'arrivée des Arabes en Espagne, on vit apparaitre la tradition orientale avec de com-plexes joints entre 1es claveaux, et celle-ci perdura dar.rs 1e style mndéjar pendant plusier-rrssiécles. Mais les exemples de 1a scénographie baroque sur la tradition de cefiaines réglonsen Espagne sont probablement plus intéressants.

La plate-bande en Espagne fut appelée rostrillo (ráteau), car 1es ráteaux á l,époqueavaient des dents convergentes - et non paraliéles comme e11es 1e sont actuellelnent -,tout en gardant la méme apparence. Mais un auteur comme Tomás Vicente Tosca parla de«arco degenerar?re», dans le sens otr une hyper"bole dégénére en deux droites - Tosca, quiécrit en castillan, tire cette expression du traité en latin, peu diffr-rsé, d'un a¡tre jésuite,Claude-Franqois Miiliet de Challes .

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:.."':-:t. !,. l.iel.

Le manuscrit majorquin du maitre Joseph Gelabert (1642) fut 1e premier á apporter

une slnguliére solution á Ia coupe de Ia plate-bande. II s'agit de ce que celui-ci appelait,

nous ne savons pas vraiment pourquoi, «portal de Apoticari», c'est-á-dire, porte d'entrée

d'une pharmacie',. Les j oints y apparaissent verticaux sur I'une des faces, et judicieusement

convergents sur l'autre, passant de la position veñicale á la position inclinée á f intérieur,

nonvisibleli¡ 1).Ainsi, 1'apparenceextérieureestcelled'unecoupesuivantdesjointsver-ticaux alors que 1a védtable configuration des joints permettant de soutenir I'arc, est soit

visible de l'autre cóté soit cachée á f intérieur. C'est ainsi que nous trouvons á Madrid, patmi

bien d'autres exemples, i'entrée actuelle du Palaclo de Vistahermosa, les plates-bandes de

la Plaza Mayor, ceuvre de Juan de Villanueva, et les plates-bandes courbées de la rotonde

d'entrée du Musée du Prado, du méme architectes.

Sur 1es poftes d'entrée des palais, et plus tard des bátiments bourgeois, de 1a vi1le de

Madrid, 1es grandes entrées avec des arcs en plein cintre ne sont pas aussi nombreuses que

dans d'autres capitales européennes. Madrid prit le statut de capitale au XVI" siécle. Peu

aprés, une loi établit que les bátiments privés suffisamment grands devalent loger fonc-

tionnaires et membres de la Cour («Ley de Regaiía de Aposento »). C'est pourquoi, au début,

on évlta de présenter la distribution et I'apparence nécessaires pour de telles fonctions, et

par conséquent, on évita de faire une grande baie pour I'entrée. L'abondance de linteaux

et de plates-bandes en est peut-Ctre une conséquence, mais elle est principalement due á la

disponibilité d'un granit de grande qualité'

L'architecture de Pedro de Ribera, architecte baroque madriléne, est sévére dans 1'en-

semble, mais exubérante et richement décorée dans I'entrée, et elle reprend également les

jeux dejoints vefticaux pour une coupe propre de la moulure compliquée des poftes.

Une trés riche variété d'exemples madrilénes, datant notamment du XMII' siécle,

joue sur les possibllités de coupes réelles ou fausses. Certains linteaux de Madrid conju-

guent les joints verticaux avec 1a décoration, et vont jusqu'á faire disparaitre l'appareii ;

d'autres, en revanche, simulent des claveaux séparés alors qu'en réalité, i1 s'agit d'uit

linteau en un seul b1oc.

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L'exemple probablement le plus audacieux ne se trouve pas á Madrid, mais ásalamanque, dans une chapelle de l'église de San Marlín qui surplombe la rue, et qui re-pose sur une plate-bande dont lesjoints convergent apparemment vers le haut, ce qui va ál'encontre du sens commun t,rr. : .

Voütes plates en pierre de tailleLes voütes trés surbaissées permettent de couvrir des espaces de hautenr limltée. Une voüteplate est le cas limite de ce genre, avec une parlie de f intrados vraiment horizontale.

Les exemples construits ne sont pas fréquents; 1'un des premiers fut 1a voúte plateen pierres de taille de la crypte d'origine étr-usque de la prison Mamefiina á Rome . Noustrouvons un profil surbaissé sur 1a n coupole » monolithique qui couvre le haut du mausoléede Théodoric á Ravenne (526 environ) ainsi que sur une voüte grossiére á assises circulairessur le Krak des Chevaliers en Syrie (XIII'siéc1e). Les voütes trés surbaissées apparaissentfréquemment dans 1a construction gothique, et plus paniculiérement á la fin; en Espagne,á partir du XV'siécIe, elles connaissent un grand développement dans certaines égllsesconventuelles qui disposent d'un chceur élevé aux pieds du temple permettant aux moinesd'assister á 1a messe en méme temps que le peuple, mais sans étre vus. Le niveau du sol duchceur ne pouvait étre excessivement é1evé pour ne pas entraver 1a communication visuellede n'impone quel point de ce dernier vers l'autel, et c'est donc pour cela qu'il clevint indis-pensable de le faire pofter sur une voúte trés surbaissée. Les nerfs sur ces voütes rl'ogivessont des arcs trés surbaissés ovales ou segmentaires .

Tout au long du XM' siéc1e espagnol on suivait 1e style de 1a Renaissance, on contl-nuait á construire des voütes gothiques, et on trouvait également toutes 1es combinaisonspossibles de tradition et de modernité, telles que des voútes d'apparence gothique appa-reillées avec des douelles suivant 1es nouvelles méthodes, ou au contraire, des exemples

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tout á fait classiques construits selon des procédures gothiques sur des nelnures d'appui.Les voütes presque plates construites par Diego de Riaño sur 1es Casas Consistoriales de

Sévi1le vers \527, fwent nervurées avec un réticule orthogonal. C'est avec un profil tréssurbaissé que fut également construite la voüte d'aréte dans 1a crypte de i'ég1ise de San

Sebastián á Villacastin (Ségovie), vers 1529, et 1es voütes basses des pafiies latérales de 1a

Chapelle Royale de 1a cathédrale de Sévil1e, probablement construites en méme temps que

1e presbytére de GaÍnza (1551-1556), toutes dans le s§le de la Renaissance.

En ce qui concerne les voütes rée1lement clavées et non nervurées, nous trouvonsen Espagne des cas particuliérement remarquables: á l'Escurial, on peut obselver 1es pre-miers exemples connus construits par assises circulaires, et á Lugo et Madrid les unlquesreprésentants matérialisés des solutions théoriques franqaises apportées á la constructionde voütes plates á parlir de piéces identiques.

Les voütes plates de l'EscurialI1 n'y a aucune trace de I'exlstence en Espagne de voütes présentant une porlion d'intradosstrictement plate avant Ia construction de l'Escurlal. Un assidu travail de recherche y futmené sur la construction de voütes surbalssées, en berceau et sur pendentifs, gráce auquelon obtint un réperloire varié de tracés et de solutions. Parmi celles-ci, i1 y a une voüte plate,

sous Ie chceur, qui remplit 1a fonction décrite ci-dessus et exigée par 1'Ordre des Jerónimos.Mais le grand intérét porlé á ce sujet est évldent puisqu'il existe, ailleurs á 1'Escurial, unepremiére tentative de construction d'une voüte p1ate, qui finalement échoua.

En effet, enjanvier 1569 s'achevait la construction d'une voúte au niveau du sous-sol, au centre de la faEade méridionale, époque oü une tour était également érigée mais quifinalement fut supprimée. Bien qu'el1e füt montée aprés la mort du premler architecte de

l'Escurial, Juan Bautista de Toledo, on peut penser que cet architecte s'était occupé de sontracé; I'appareilleur responsable pourrait étre Lucas de Escalante'. A premiére vue, la voüterepose sur quatre arcs qui partent de chaque centre des cÓtés du plan carré et qui s'appuientsur un pilier central. Mais sur cette structure, on peut voir un appareil á assises circulaireset de légers pendentifs dans les angles pour la transition vers 1e caré, avec des dimensions

sur plan de 8,35 x 8,63 m et une épaisseur de 0,41 m en parlie centrale.Il est impensable que le pilier et 1es quatre arcs aient pu faire partie du projet initial.

Pour plusieurs raisons, i1 est certain que f intentlon fut de construire une voüte plate etqu'une circonstance quelconque forEa á l'appuyer. Le retard considérable prls par 1es tra-vaux dans les logements du rol, situés sur la voüte, et les désajustements des assises de 1'un

des cadrans sont peut-étre á l'origine d'un effondrement partiel. D'autre part, la poussée

d'un des arcs retombe sur la baie d'entrée dujardin; elle présente un rabaissement centralqui pourrait difficilement se produlre sur une voüte poftant sur 1es quatre arcs depuis ledébut; enfin, si e1le avait été construite, dés le départ, sur un pilier et des arcs, 1'espace entre

ces derniers et la voúte plate n'aurait pas été comblé tel qu'i1 était.Un autre cas similaire se trouve, comme nous le disions, sous le chceur de la basilique,

dans l'axe du bátiment. Diverses légendes populaires font allusion á une farce de Ia paftde Juan de Herrera, 1'architecte qui succéda á Juan Bautista de To1éde, á 1'occasion de lapremiére visite de Philippe II dans cette région. Herrera aurait placé un faux piller en carlonpour soutenir cette voüte plate et i1 l'aurait fait démolir, ou aurait fait passer un papier parIe haut, pour surprendre le monarque. 11 est peu probable que Ie roi eüt admis ce genre de

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farce ; mais i1 est possible que l'origine de ces histoires réside dans le ralentissement destravaux et de rabaissement de la premiére voüte plate de 1'Escurial.

En 1583 on évalua les travaux effectués sous le chceur élevé de l'ég1ise. Finalementon avait construit au monastére de 1'Escurial une voüte clavée et non neryurée, sur pen-dentifs, poftant sur quatre arcs en anse de panier dans le périmétre. Aprés l'échec de lapremiére tentative, l'architecte de Herrera et I'appareilleur Juan de Minjares auraient cor-rectement résolu 1e probléme, sur un plan aux dimensions similaires, 7,Bo x 7,Bo m, avecune épaisseur inférieure - un pied castlllan de 0,28 m -, et moins d'assises {ii!. :-,}1. Lespendentifs présentent une forme complexe; 1ls sont composés de rangs d'arcs horizontauxs'appuyant sur 1a section diagonale et sur les arcs ovales périmétraux, de sorte qu'i|s nesont pas concentriques, ce qui donne lieu á une assise d'une largeur variable á l'endroit del'union avec 1a zone circulaire centrale, qui peut se volr au premier coup d'cei1.

curieusement, la zone du plateau central n'est pas concave, ni complétement ptatemais elle présente une légére bosse. La comparaison entre 1es données de 1'état actuel,obtenues par un relevé rigoureux et I'hypothése concernant son tracé initial, offre un ra-baissemenr du chel de 9,6 cm.

Les lits d'appui de chaque asslse sur ce11e qui la précéde, pouraient étre simplement destroncs de cóne, comme sur une voüte semi-sphérique. Les joints sont vlsibles sur f intradosmais pas sur l'extrados, oü la voüte a toujours été recouverte d'un pavement de marbre - cequi lait apparaitre 1a méme déformation déjá mentionnée. La seuie constance documentairesur sa coupe apparait dans 1es affirmations du prétre Fray José de Sigüenza: «[...] elle estaussi plate que Ie so1, Ia faqon dont el1e est soutenue est admirable et c'est á cause de Ia coupedes pieres assemblées, formant entre elles des arcs avec leurs assises, allantjusqu'á se fermeren clef»!. Le professeur José Miguel Ávila Jalvo réalisa une analyse mécanique de coupespossibles pour cette voüte et en conclut que cette dispositlon en lits coniques, ici réaliséeavec un petit nombre de joints et une coupe trés ajustée, pouvait transmettre parfaitementles efforts aux appuis. Cet auteur exclut également 1a solution basée sur des piéces emboitéesqui lut parfois proposée, en argumentant qu'elle n'était pas nécessaire d'un point de r,.ue

mécanique et qu'el1e apparlenait plutót au monde de la charpenterle ,r.

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lil. Expérin:e*tatlc':s de st.üctl'¡.e5 hcri:ontale; ] 1'antlqur, XV' ei XVI'siiclts

La «traba» mentionnée par 1e Pére Sigüenza peut signifier une simple union, ou

bien faire allusion á un assemblage plus compliqué. Des étudiants de doctorat de la

Escueia Técnica Superior de Arquitectura de la Universidad Politécnica (Ecole Technique

Supérieure dArchitecture de i'Université Po1¡echnique) de Madrid ont réalisé une ma-

quette en p1átre de la voüte á une échelle de 1:10, avec des piéces séparées et des litssimplement coniques, qui, comme il fallait le prévoir, est parfaitement soutenue - elle

présente méme un affaissement similaire, á l'échelle, á celui qui existe en réalité. Mais

il faut remarquer qu'i1 existe 1a possibilité qu'entre les assises de la voüte réelle, il y aitnon pas un assemblage mais un enchevétrement á mis bois, un échelon, pour éviter les

décalages qui se produisent souvent sur 1es plates-bandes. Cette disposition serait moins

attirante pour nous, mais adéquate avec la présence d'autres joints complexes sur le méme

bátiment: sur la coupole principale, i1 existe des lits coudés, aussi bien sur 1a voüte hé-

misphérique que sur la petite coupoler'.

Dans 1a cathédrale de Cadix, il y a une autre voüte slmilalre á ce1le de l'Escurial, bienque plus grande et seuiement Iégérement concave. Elle n'a pas de clef, car au centre, ily a un trou circulaire. Les voütes plates á asslses circulaires sont donc reliées aux voütes

semi-sphériques, qui peuvent aussi étre ouvertes, sans que cela ne représente un danger

pour leur stabilité.

La voüte Abeille á Lugo et á MadridLe franqais Joseph Abeille proposa, á 1a fin du XMI' siécle, la voüte qui porte son nom. Sur

cette derniére, toutes les piéces sont pareliles, polyédriques, avec une base carrée, une face

supérieure rectangulaire et quatre plans latéraux qui les relient; on pourrait les considérer

comme la section d'un tétraédre. Chaque piéce peut s'appuyer sur deux autres piéces et elles

s'emboitent ainsi les unes sur les autres, recouvrant 1e plan.

Le résultat est un appareil qui présente une trame de carrés en parlie inférieure, f in-trados et des renfoncements pyramidaux en partie supérieure. Le désir de pouvoir marcher

sur cet extrados étant évident, Abeille lui-méme proposa de couvrir les renfoncements

avec des dalles. Plus tard, le dominicain et mathématicien Sébastlen Tr-uchet proposa la

conception alternative d'une autre piéce obéissant au méme principe, mais capable de

combler complétement l'espace entre le plan inférieur et le plan supérieur, et permettant par

conséquent de marcher sur l'extrados. Puis Amédée Franqois Frézler inclut les deux dans

sonTraité de stéréotomie (1739) et rajouta d'autres types de piéces, presque toutes destinées

á permettre un extrados p1at.

D'aprés nos informations, la voüte dAbeille ne fut pas construite en France á l'époque

historique, mais elle ie fut en Espagne':. Et cela se produit précisément en résolvant ingé-

nieusement 1e probléme de I'extrados, sur lequel on ne pouvait pas marcher facilement.

En effet, l'ingénieur Julián Sánchez Bor1, qui connaissait forcément le livre de Frézier,

langa une proposition en 1769 pour I'insertion d'une voüte de ce genre sur 1a nouvelle fa-

qade de 1a cathédra1e de Lugo. L'idée de Sánchez Borl fut d'inverser la voüte: r.'u la forme

des piéces, placées á l'envers, chaque piéce continue á s'appuyer sur deux autres, et par

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conséquent, elte est soutenue par 1e méme mécanisme et présente actuellement un extradosplat et un intrados á renfoncements pyramidaux ayant une bonne apparence i il"ir¡. 5).cette idée ingénieuse n'eut aucune répercussion et ere aevari étre complétementignorée au milieu du XIX" siécle quand l'architecte et ingénieur Lucio del valte décida deconstlxire une autre voüte plate suivant l'un des dessins de Frézier. Del Valle dirigeait lechantier du canar d'Isabel II, d'énormes travaux d,ingénierie destinés á approvisionnerMadrid en eau, et il avait á sa disposition un ceftain nombre de tailleurs de pierre et 1amain-d'ceuvre de nombreux prisonniers purgeant ainsi leur peine. A un certain momentde difficulté économique, i1 eut probabl..,.rril. temps de s,attarcler á l,exécution de deuxvoütes de ce type' dont i1 ne reste qu'une, dans le barrage de pontón de ra oriva ri ,:. ¡,.Gráce á un brevet datant des années cinquante du XX" siécle, ra voüte dAbeille futreprise, sans en mentionner l,origine et cette fois_ci, ,,r.. a., ;i¡..; .; ffi",

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