13
MARIO MARCON (Université d’Udine) * POSTFACE. LE TOURNANT LINGUISTIQUE DE LA MÉDIATION 1. GUILLAUME-HOFNUNG : LE TOURNANT TERMINOLOGIQUE DE LA MÉDIATION La citation ci-dessous : La terminologie utilisée dans le processus de médiation révèle tout un état d’esprit. 1 n’est pas le commentaire d’un(e) linguiste ou d’un(e) terminologue en fin d’une étude portant sur le discours sur la médiation 2 . L’« état d’esprit » observé derrière les termes du processus de médiation n’est pas la remarque sociocritique d’un(e) socioterminologue qui suit le chemin in fieri des termes de la médiation « sous l’angle de la diversité de leurs usages sociaux » 3 . Il ne s’agit pas non plus de l’observation d’un(e) terminologue sociocognitiviste qui préfère une approche de la compréhension 4 à partir d’une remise en contexte des termes dans un corpus spécialisé, et qui motive la variation en synchronie et l’évolution en diachronie des termes de la médiation par le recours à des modèles cognitifs. Il s’agit évidemment d’une réflexion qui s’appuie sur le « désir du mot ‘médiation’ » 5 . Ce désir croissant émerge dans l’usage à l’écrit – comme à l’oral – et entraîne une déterminologisation 6 du terme médiation non seulement au sein du grand public, mais aussi au sein des communautés des professionnels qui en abusent. Toutefois, cette réflexion terminologique initiale ne relève pas épistémologiquement de la terminologie textuelle et de l’aller-retour des termes de la médiation vers et dans des textes consacrés à ce sujet 7 . Certes, cette remarque s’accompagne des constatations d’un doute terminologique 8 et d’un flou * Nous remercions notre co-auteur Michele De Gioia pour les longues et nombreuses discussions sur cet ouvrage. Ce pari que nous considérons encore in fieri a renforcé l’estime réciproque. Nous tenons également à remercier Francis Chiappone, Stefania Marzano et Margherita Romengo pour leurs relectures attentives. 1 Cf. Guillaume-Hofnung (2012 : 82). 2 Cf. De Gioia & Marcon (2014a : 45). 3 Cf. Gaudin (2005 : 81). 4 Cf. Temmerman (2000 : 59). Ailleurs, à propos de l’usage du terme médiation, on lit : « Le terme se répand, mais pas toujours la médiation » (Guillaume-Hofnung 2012 : 7). Guillaume-Hofnung reconnaît ainsi l’absence d’une catégorie prototypique partagée médiation, d’où son urgence d’établir un SMIC (Seuil Minimal d’Intelligibilité Conceptuelle) terminologique de la médiation (Guillaume-Hofnung 2014 : 25). 5 Cf. Guillaume-Hofnung (2014 : 15). 6 Cf. Meyer & Mackintosh (2000). 7 Cf. Bourigault & Slodzian (1999 : 30).

Postface. Le tournant linguistique de la médiation

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Le texte ci-dessous est une version préliminaire de la postface publiée dans: DE GIOIA, Michele & Mario MARCON. 2014. Mots de médiation. Un lexique bilingue français-italien. / Parole di mediazione. Un lessico bilingue francese-italiano. Padova: Padova University Press. ISBN 9788869380228. Pour la mise en page, la numérotation des pages et la version définitive du contenu: http://www.padovauniversitypress.it/content/mots-de-m%C3%A9diation-un-lexique-bilingue-fran%C3%A7ais-italien

MARIO MARCON (Université d’Udine)*

POSTFACE. LE TOURNANT LINGUISTIQUE DE LA MÉDIATION

1. GUILLAUME-HOFNUNG : LE TOURNANT TERMINOLOGIQUE DE LA MÉDIATION

La citation ci-dessous :

La terminologie utilisée dans le processus de médiation révèle tout un état d’esprit.1

n’est pas le commentaire d’un(e) linguiste ou d’un(e) terminologue en fin d’une étude portant sur le discours sur la médiation2. L’« état d’esprit » observé derrière les termes du processus de médiation n’est pas la remarque sociocritique d’un(e) socioterminologue qui suit le chemin in fieri des termes de la médiation « sous l’angle de la diversité de leurs usages sociaux »3. Il ne s’agit pas non plus de l’observation d’un(e) terminologue sociocognitiviste qui préfère une approche de la compréhension4 à partir d’une remise en contexte des termes dans un corpus spécialisé, et qui motive la variation en synchronie et l’évolution en diachronie des termes de la médiation par le recours à des modèles cognitifs. Il s’agit évidemment d’une réflexion qui s’appuie sur le « désir du mot ‘médiation’ »5. Ce désir croissant émerge dans l’usage à l’écrit – comme à l’oral – et entraîne une déterminologisation 6 du terme médiation non seulement au sein du grand public, mais aussi au sein des communautés des professionnels qui en abusent. Toutefois, cette réflexion terminologique initiale ne relève pas épistémologiquement de la terminologie textuelle et de l’aller-retour des termes de la médiation vers et dans des textes consacrés à ce sujet7. Certes, cette remarque s’accompagne des constatations d’un doute terminologique 8 et d’un flou

* Nous remercions notre co-auteur Michele De Gioia pour les longues et nombreuses discussions sur cet ouvrage. Ce pari que nous considérons encore in fieri a renforcé l’estime réciproque. Nous tenons également à remercier Francis Chiappone, Stefania Marzano et Margherita Romengo pour leurs relectures attentives.

1 Cf. Guillaume-Hofnung (2012 : 82).

2 Cf. De Gioia & Marcon (2014a : 45).

3 Cf. Gaudin (2005 : 81).

4 Cf. Temmerman (2000 : 59). Ailleurs, à propos de l’usage du terme médiation, on lit : « Le terme se répand, mais pas toujours la médiation » (Guillaume-Hofnung 2012 : 7). Guillaume-Hofnung reconnaît ainsi l’absence d’une catégorie prototypique partagée médiation, d’où son urgence d’établir un SMIC (Seuil Minimal d’Intelligibilité Conceptuelle) terminologique de la médiation (Guillaume-Hofnung 2014 : 25).

5 Cf. Guillaume-Hofnung (2014 : 15).

6 Cf. Meyer & Mackintosh (2000).

7 Cf. Bourigault & Slodzian (1999 : 30).

terminologique 9 en médiation qui ont très peu à voir avec une des maximes de la Théorie Générale de la Terminologie : « L’usage établi ne devrait pas être changé sans raisons valables »10.

La citation ci-dessus est plutôt à attribuer à une experte de la médiation ou – comme elle préférerait davantage être qualifiée – à une ‘pionnière’ de la médiation : Michèle Guillaume-Hofnung. C’est dans le sillage de ses remarques terminologiques en tant qu’experte du domaine autonome – mieux vaut dire, en quête d’autonomisation11 – de la médiation ainsi que dans le sillage de sa théorie qu’il faut envisager notre tentative d’établir un premier lexique bilingue français-italien de la médiation. Nous croyons que l’attention de Guillaume-Hofnung aux unités lexicales des discours médiatifs, notamment à la définition du terme médiation12 et à la désambiguïsation ontologique des pratiques de (pseudo-)médiation13, pourrait représenter la source idéelle d’un tournant terminologique de la médiation. Semblablement au tournant linguistique en philosophie14 et au tournant sociolinguistique en terminologie15, ses constats de nature terminologique et l’urgence théorique concernant la médiation16 constituent l’encadrement le plus approprié pour des réflexions terminologiques et, en général, lexicologiques. En prenant appui sur l’œuvre de Guillaume-Hofnung, nous soutenons donc l’idée d’une rencontre entre la théorie de la médiation et les sciences du langage et, par conséquent, l’interdisciplinarité nécessaire à mieux cerner le phénomène transdisciplinaire qu’est la médiation.

2. MÉDIATION ET SCIENCES DU LANGAGE : LE TOURNANT LINGUISTIQUE

Notre ouvrage n’est certes pas le seul à proposer une approche lexicographique de la médiation. Les

médiateurs anglophones disposent du Dictionary of Conflict Resolution17 qui se propose de normaliser quelque 1.400 termes anglais des Alternative Dispute Resolution (ADR) / Modes Alternatifs de Règlement des Conflits (MARC) – y compris le terme mediation18 – à l’issue d’un travail de description et de révision de longue haleine. Dans le monde francophone, l’initiative d’un Vocabulaire de la médiation professionnelle19 d’environ 60 concepts revient à l’École Professionnelle de la Médiation et de la Négociation attachée à la vision de la médiation proposée par Lascoux. En Italie, à notre connaissance, on ne recense que les quelques termes approfondis dans la rubrique Dizionario delle mediazioni de la revue Mediares20.

8 Cf. Guillaume-Hofnung (2012 : 7).

9 Cf. Guillaume-Hofnung (2012 : 8). Comme l’a constaté Conenna (2012) également, on rencontre le même désir du mot médiation et le même flou terminologique en didactique des langues et en traductologie. Elle se concentre sur « la proximité notionnelle et terminologique entre traduction et médiation » (Conenna 2012 : 176) telle qu’elle apparaît dans les versions anglaise, française et italienne du Cadre Européen Commun de Référence pour les langues (CECR) et qu’elle compare avec l’usage du terme et du concept de médiation en traductologie par Ladmiral.

10 Cf. Felber (1987 [1984] : 97). Nous soulignons que le choix du conditionnel pour le modal devoir laisse une marge de manœuvre à la variation dans l’usage, même chez un des défenseurs de l’approche conceptuelle de Wüster.

11 Cf. De Gioia & Marcon (2013 : 41-42).

12 Cf. Guillaume-Hofnung (2012 : 76).

13 Par exemple, la médiation pénale et les médiations institutionnelles ne représentent pas, à son avis, des véritables médiations (Guillaume-Hofnung 2012 : 103).

14 Parmi les références philosophiques et morales de la médiation, Guillaume-Hofnung mentionne, entre autres, le philosophe Jurgen Habermas et son « éthique de la discussion » (2012 : 92). L’œuvre d’Habermas s’insère à plein titre dans ce qu’on appelle le tournant linguistique qui sert à désigner, en gros, la remise au centre du langage et des textes pour saisir la réalité et l’expérience humaine.

15 Cf. Gaudin (2005 : 81-82).

16 Cf. Guillaume-Hofnung (2002).

17 Cf. Yarn (1999). Nous précisons que l’ouvrage est mis au point et révisé par des avocats-médiateurs, non pas par des linguistes.

18 Au sujet du terme anglais mediation, l’introduction de l’ouvrage précise que, dans les études consultées par l’auteur, ce terme réunit « one hundred or more definitions and citations » (« une centaine ou plus de définitions et citations », c’est nous qui traduisons) (Yarn 1999 : xv). Ce qui confirme la nécessité d’un SMIC terminologique. Cf. note 4.

19 <http://fr.wikimediation.org/index.php?title=Vocabulaire_de_la_m%C3%A9diation_professionnelle> (page consultée en juin 2014).

20 Volumes 2/2003, 3/2004, 4/2004, 5/2005, 9/2007.

En sciences du langage, notamment en lexicologie et en terminologie, les études de Conenna21 constituent les premiers repères pour l’analyse linguistique de la médiation dans le secteur public en France et en Italie, tout comme au sein de l’Union européenne. Sous sa direction, des travaux de fin d’études et des mémoires ont analysé les unités lexicales dans les textes de diverses pratiques de médiation22. Dans le cadre de la médiation sanitaire, l’analyse de Vecchiato23 représente un exemple de description linguistique à l’interface lexique-syntaxe. La syntaxe du verbe et l’analyse du discours font l’objet d’une contribution de Silletti24 sur les rapports annuels du Médiateur de la République française25. Au sein de l’analyse du discours, il est possible de rencontrer plusieurs exemples concernant diverses pratiques se réclamant de l’étiquette médiation – ou, en général, des MARC – autant dans la littérature anglophone26 que dans les études francophones27 et italophones28. Il existe également une application de la situation de médiation à la didactique du FLE par Vergne29.

De cette revue, non exhaustive, il résulte que les enjeux lexicologiques et terminologiques, en particulier, et les enjeux linguistiques de la médiation, en général, ont intéressé et intéressent les linguistes et les médiateurs, et que le tournant linguistique de la médiation est vraiment dans l’air du temps au sein des sciences du langage.

3. UN SMIC TERMINOLOGIQUE BILINGUE DE LA MÉDIATION

L’ambition de cet ouvrage qui veut intégrer le tournant linguistique de la médiation, notamment le tournant

terminologique, ne peut que se heurter au problème de la diversité des pratiques de médiation (réelles ou prétendues) ainsi que des cadres théoriques (quand – et si – ils sont explicités ou présents30) des médiateurs. L’absence d’une ontologie partagée de la médiation fait particulièrement obstacle à la détermination d’un SMIC terminologique31 valable non seulement pour les termes français de la médiation, mais aussi pour les termes italiens. D’où notre besoin de partir des textes – aux formats papier et numérique – concernant les discours de(s) médiation(s)32 et de nous situer dans le sillage de la terminologie textuelle33.

Le dépouillement manuel de textes consacrés à la médiation et l’interrogation de deux corpus spécialisés créés pour cette occasion34 nous ont fourni les observables qui ont probablement amené Guillaume-Hofnung à parler de flou terminologique et à déceler la vision du monde de la médiation derrière les choix lexicaux et terminologiques des médiateurs. En effet, les découpages conceptuels et les dénominations de la réalité médiative varient d’une communauté de médiateurs à l’autre, ce qui est vrai en France comme en Italie. Notre étude a dû faire face à des sociolectes de(s) médiation(s) – ainsi qu’à des styles (d’écriture) des médiateurs – pour essayer de repérer les composantes sémantiques minimales et

21 Cf. Conenna (2011), Conenna (2012), Conenna & De Gioia (2012) et Conenna & Vergne (2006).

22 Parmi d’autres, nous citons notre travail de fin d’études (Marcon 2007) sur la figure française du Défenseur des enfants (remplacée entretemps par le Défenseur des droits) et le mémoire original et innovant de Colonna (2009).

23 Cf. Vecchiato (2014).

24 Cf. Silletti (2014).

25 Comme le Défenseur des enfants (cf. note 20), le Médiateur de la République française a cédé sa place au Défenseur des droits depuis 2011.

26 Cf. Bhatia, Candlin & Gotti (éds) (2010), Greco Morasso (2011). Greco Morasso suggère aussi un cadre ontologique argumentatif de la médiation.

27 Cf. Gellereau (2011), Krieg-Planque (2004).

28 Cf. Gavioli (éd.) (2009), Turchi et al. (2010).

29 Cf. Vergne (2010).

30 Il arrive que l’on considère la médiation comme une procédure, à savoir comme un ensemble de techniques, non pas comme un concept (Guillaume-Hofnung 2014 : 21).

31 Cf. note 4.

32 Cf. De Gioia & Marcon (2014a : 45).

33 Cf. Bourigault & Slodzian (1999), L’Homme (2004a).

34 MEDIAWEB-FR et MEDIAWEB-IT. Cf. Introduction.

communes d’un (candidat-)terme entre les diverses communautés de médiateurs – distinguées d’après leurs pratiques médiatives et/ou leurs encadrements théoriques – et, qui plus est, entre français et italien.

En faisant référence à la microstructure des fiches terminologiques35, nous allons approfondir par la suite les étapes de la création de notre Lexique et la démarche théorico-méthodologique que nous avons adoptée pour contribuer à la reconnaissance d’un SMIC de quelques Mots (ou plutôt termes) de médiation. Par souci de clarté, nous allons parcourir la microstructure de la fiche terminologique de façon analytique, un champ après l’autre. Dans la réalité, notre travail a porté presque simultanément sur tous les champs, un choix pris pour un champ déclenchant des conséquences pour la plupart des autres.

3.1. TERME / TERMINE

Les cent couples de termes de cet ouvrage résultent de cinq phases différentes :

1. une phase de dépouillement manuel pour le repérage des candidats-termes ; 2. une phase de présélection des candidats-termes ; 3. une phase de filtrage et d’enrichissement des candidats-termes par l’experte française ; 4. une phase d’appariement interlinguistique de notre part ainsi que de filtrage et

d’enrichissement par l’expert italien ; 5. une phase de révision linguistique finale.

Au début, nous avons effectué un dépouillement manuel de deux ouvrages comparables dans le

cadre de la médiation civile36. Le dépouillement s’est appuyé sur les marqueurs linguistiques d’énoncés définitoires, de reformulations et de relations lexico-sémantiques ou conceptuelles37 ; par exemple :

(1) […] il y a lieu de commencer par une question ouverte, c’est-à-dire une question qui donne la liberté à la personne qui va s’exprimer de dire ce qu'elle a envie de dire […]38

(2) La controversia è una forma di gestione del conflitto tipicamente avversariale […]39

De cette façon, nous avons dégagé deux listes de candidats-termes pour chaque langue, composées

respectivement de 182 candidats-termes français et de 208 candidats-termes italiens. Chaque terme a fait l’objet d’une fiche terminologique40 et de la recherche d’un équivalent interlinguistique dans une des listes de candidats-termes, dans d’autres ressources lexicographiques et terminographiques ou encore par l’interrogation du Web à l’aide de moteurs de recherche41.

En second lieu, nous avons choisi 100 candidats-termes français pour les soumettre à notre experte et théoricienne de la médiation. Dans cette phase, nous avons essayé de privilégier les termes qui auraient pu appartenir au discours sur la médiation, c’est-à-dire ces termes relevant de l’essentiel conceptuel de la médiation et partagés par les discours de(s) médiation(s). D’une part, nous avons accordé la priorité à une tranche de termes (en l’occurrence 47) pour lesquels nous avons repéré un équivalent interlinguistique directement dans la liste de candidats-termes italiens. En effet, nous avons interprété leur présence dans la liste italienne comme un indice d’un SMIC terminologique interlinguistique. D’autre part, nous avons sélectionné d’autres termes (les 53 restants) d’après nos connaissances –

35 Cf. Introduction.

36 Cf. Smets-Gary & Becker (2012), Ruscetta, Caradonna & Novelli (éds) (2011). Cf. Introduction.

37 Cf. L’Homme (2004a : 155-157).

38 Cf. Smets-Gary & Becker (2012 : 142).

39 Cf. Caradonna dans Ruscetta, Caradonna & Novelli (éds) (2011 : 258).

40 La microstructure de ces fiches terminologiques ‘au premier stade’ correspond grosso modo à celle que nous avons établie pour cet ouvrage.

41 Pour des précisions sur les ressources consultées et sur la syntaxe de recherche utilisée pour l’interrogation du Web, cf. Marcon (2012a, 2012b).

modestes – acquises en théorie de la médiation. L’évaluation des 100 candidats-termes français par Guillaume-Hofnung nous a suggéré de laisser de

côté certains candidats-termes ‘peu’ ou ‘non’ médiatifs (ex. médiateur évaluatif, suivi, table)42 et de remplacer quelques désignations (ex. caucus → entretien confidentiel)43. Des nouveaux termes proposés par Guillaume-Hofnung (ex. accord préalable, altérité)44 ont occupé la place des candidats-termes délaissés.

Par conséquent, nous avons consulté des études italiennes et des ressources lexicographiques et terminographiques à la recherche d’équivalents potentiels en italien que nous avons soumis à notre expert italien Andrea Gatto pour qu’il nous suggère des modifications éventuelles (ex. initiateur → richiedente à la place de promotore)45.

En dernier lieu, nous avons vérifié à nouveau la pertinence linguistique de tous les appariements terminologiques46. Comme nous l’avons détaillé ailleurs47, l’établissement de l’équivalence interlinguistique dans un ouvrage consacré au processus de médiation doit faire face aux diverses pratiques ainsi qu’aux cadres théoriques et méthodologiques que les médiateurs choisissent et appliquent. Il a fallu reconnaître des composantes sémantiques et pragmatiques partagées dans les textes dépouillés. Ce qui nous a amené à déterminer, d’abord, le plus petit dénominateur commun intralinguistique – ou un SMIC, comme le dirait Guillaume-Hofnung – au sein de chaque communauté linguistique de médiateurs et, par la suite, le plus petit dénominateur commun interlinguistique – un SMIC interlinguistique – aux deux communautés linguistiques de médiateurs. La tâche n’étant pas aisée, nous proposons des équivalents qui relèvent des textes écrits observés, à savoir des styles des médiateurs qui les ont rédigés et des conduites adoptées pour le déroulement des processus de médiation dont ces textes se font porteurs48. À cet égard, nos choix offriront sans doute l’occasion de remarques tant aux traducteurs et traductologues qu’aux médiateurs eux-mêmes.

Il s’ensuit donc que les 102 couples de termes de cet ouvrage sont aussi bien le résultat de notre dépouillement manuel et de nos choix traductifs guidés par les textes dépouillés que de la contribution de nos experts. Pour certains cas explicites, les termes et leurs équivalents traduisent la théorie de la médiation de Guillaume-Hofnung49. À cet égard, on pourra nous reprocher d’avoir embrassé un courant théorique au détriment d’un autre et d’avoir « labellisé » notre Lexique plutôt que d’avoir mis au point un Lexique fédérateur du domaine de la médiation. À notre connaissance, il n’existe de réflexions théoriques et terminologiques sur la médiation qui soient assimilables à celle de Guillaume-Hofnung50, et ce ni en France ni en Italie. En revanche, il est décidément plus aisé de rencontrer des « terminologies médiatives avec marque déposée » auprès des médiateurs qui réduisent la médiation à

42 Cf. le terme médiation évaluative dans notre Lexique pour des éclaircissements.

43 Cf. le terme entretien confidentiel dans notre Lexique pour des éclaircissements.

44 Cf. De Gioia & Marcon (2014b).

45 Nous tenons à remercier Michèle Guillaume-Hofnung et Andrea Gatto pour leur aide précieuse, pour leur générosité et pour leurs remarques précises et pointues. Notre dette à leur égard est immense.

46 Cf. De Gioia & Marcon (2014b).

47 Cf. De Gioia & Marcon (2014b).

48 En guise d’exemple, il suffit de s’attarder quelques instants sur le couple définition/spiegazione. À la place d’équivalences totales comme définition/definizione ou explication/spiegazione; l’équivalence partielle proposée dépend des deux plus petits dénominateurs communs sémantiques et pragmatiques issus des textes français et italiens auxquels nous avons fait référence. En effet, lors de l’illustration du démarrage d’un processus de médiation, les auteurs des textes tendent à insister sur l’importance de donner une définition du processus de médiation aux personnes qui y font recours. En revanche, les auteurs des textes italiens se concentrent sur l’explication des phases du processus de médiation. Il va de soi – nous l’espérons – que les médiateurs français expliquent, eux aussi, les phases du processus de médiation et que les médiateurs italiens donnent une définition du processus de médiation au moment de la première rencontre. Il s’agit donc d’un choix de traduction qui s’appuie sur la préférence que les auteurs des textes consultés ont accordée non seulement à une unité lexicale – ou à un paradigme lexical –, mais aussi à un acte précis du processus communicationnel de médiation.

49 À ce propos, cf. surtout les termes communication éthique/comunicazione etica, liberté politique/libertà politica, médiation (processus de)/mediazione (processo di) et médiation évaluative/mediazione valutativa dans notre Lexique.

50 À moins que l’on n’accepte de citer son maître, Jean-François Six, ses élèves ou encore Jacqueline Morineau, fondatrice et porteuse d’une théorie humaniste de la médiation (Morineau 1998).

une méthode, à une procédure ou à un modèle51 : bref, à un moule à résolution des conflits. Ces « terminologies » veulent, certes, défendre l’originalité d’une pensée médiative, ayant des buts didactiques et parfois aussi des buts commerciaux assez affichés52. Compte tenu de ce panorama, nous avons préféré nous tourner vers la théorie de Guillaume-Hofnung comme repère conceptuel détaché de tout intérêt personnel et d’une vision procédurale de la médiation. Nous précisons d’ailleurs qu’elle nous a laissé libre de reformuler son acquis53 ou même de refuser ses suggestions. Nous espérons, en tout cas, qu’à l’instar du droit comparé, ce Lexique mettra du pain sur la table (plutôt que sur la planche) en médiation comparée.

3.2. CODE GRAMMATICAL / CODICE GRAMMATICALE

D’habitude, les fiches terminologiques indiquent la catégorie grammaticale d’un terme, à savoir la

partie du discours à laquelle il appartient. L’encadrement par la méthode du Lexique-Grammaire nous a fait préférer la description syntaxique fine de toutes les composantes, notamment en ce qui concerne les termes complexes54.

Nous soulignons que, s’il est vrai que nos Mots sont le plus souvent des noms simples et composés, comme il arrive dans les nomenclatures terminologiques, il est également possible de rencontrer un adjectif, un pronom et quelques verbes. Ce qui suit certaines études en terminologie textuelle, notamment autour des adjectifs dérivés55 des verbes terminologiques56.

3.3. f (FRÉQUENCE / FREQUENZA) Il ne faut interpréter le champ f ni comme une marque d’usage, ni comme une marque de fiabilité, ni

comme un jugement quantitatif sur le statut terminologique d’un terme. Il s’agit simplement d’une donnée quantitative descriptive issue de l’interrogation de nos corpus MEDIAWEB-FR et MEDIAWEB-IT.

Nous avons donc indiqué la fréquence brute d’un terme et sa fréquence normalisée (*100.000 occurrences) entre parenthèses57.

Nous avons calculé les occurrences grâce à Sketch Engine58, notamment par l’intermédiaire de l’interface Concordance et de l’option de recherche par lemme59. Les chiffres correspondent aux occurrences d’un terme ayant une « acception ‘médiative’ »60, ce qui a comporté une désambiguïsation manuelle des occurrences. Par exemple, sur un total de 143 occurrences du terme besoin, nous en avons retenu seulement 62 comme pertinentes à l’acception médiative définie. Il en va de même pour les termes relation (272 sur 385 occurrences), interesse (96 sur 249 occurrences), libero (24 sur 67 occurrences), etc. En ce qui concerne les termes complexes, nous avons recherché non seulement le terme entier, mais aussi sa forme réduite (dans la totalité des cas) à sa tête nominale, et ce à cause d’emplois anaphoriques en contexte61 ou d’insertions62 possibles. Pour les cas comme demande de médiation ou organismo di mediazione, f correspond donc à la somme des occurrences exactes de ces deux

51 Cf. Coppola De Vanna (2007).

52 Cf. le modèle SIC® et le certificat CAP’M de Lascoux (2001), la méthode P.O.R.T.E. de Lempereur, Salzer & Colson (éds) (2008 : 123-149) ou le modèle CORENA® de Caradonna dans Ruscetta, Caradonna & Novelli (éds) (2011 : 250-287).

53 Cf. Introduction.

54 Cf. Introduction et Légende.

55 Cf. L’Homme (2004b).

56 Cf. L’Homme (1998, 2012).

57 Cf. Introduction.

58 Cf. Kilgarriff et al. (2004).

59 Cette option nous a permis de relever toutes les formes fléchies du terme recherché.

60 Cf. De Gioia & Marcon (2013 : 42).

61 Cf. L’Homme (2004a : 79-80).

62 Cf. L’Homme (2004a : 78).

termes complexes en plus des occurrences respectivement de demande et d’organismo ayant une acception médiative63.

Un dernier avertissement sur les cas de termes dont f = 0. Comme nous l’avons précisé au § 3.1., les termes sont issus d’un dépouillement manuel et d’une révision par deux experts, non pas de l’extraction (semi-)automatique sur corpus. Il est donc raisonnable d’admettre leur absence dans MEDIAWEB-FR et MEDIAWEB-IT, d’autant plus que leur taille est exiguë64 et que nous les avons utilisés comme réservoirs à contextes d’usage (§ 3.6.), à phraséologie (§ 3.8.), à notes (§ 3.9.) et à synonymes (§ 3.10.). Au début de ce paragraphe, nous avons également explicité que f n’est pas une marque d’usage des termes, mais seulement une description quantitative renvoyée par nos corpus, ce qui ne remet pas forcément en cause leur statut terminologique. Plutôt, les cas de f = 0 – et les autres f, aussi – invitent à effectuer une contre-vérification sur des corpus spécialisés de taille plus considérable.

3.4. DÉFINITION / DEFINIZIONE

Comme précisé dans l’Introduction, nous avons fait recours à des définitions par compréhension

génériques :

(3a) Centre de médiation Service qui met en place un processus de médiation. (3b) Organismo di mediazione Ente pubblico o privato presso cui intraprendere un processo di mediazione.

catégorielles :

(4a) Altérité

État de distinction de l’identité de chaque acteur du processus de médiation […] (4b) Alterità Stato di diversità di singole identità […]

et partitives65 :

(6a) Temps Élément du cadre qui rythme le processus de médiation […] (6b) Regolamento Insieme delle disposizioni e dei criteri che garantisce e disciplina […]

Dans la plupart des cas, nous avons rédigé des définitions génériques et catégorielles.

Comme les termes (§ 3.1.), les définitions ont fait l’objet de la révision de nos experts et de leurs styles (§ 2.). À ce propos, nous soulignons l’intervention de Guillaume-Hofnung qui nous a suggéré de ne pas toujours mentionner le terme conflit comme composante sémantique (et conceptuelle) essentielle pour cerner la médiation. Ce qui répond à sa distinction ontologique entre la médiation de différences (sans conflits), d’une part, et la médiation de différends et la médiation d’urgence (avec conflits)66, d’autre part. En revanche, les lecteurs constateront la présence constante d’autres composantes sémantiques (et pragmatiques) dans les définitions : l’action en cause (processus de médiation/processo di mediazione) et ses

63 En raison de la désambiguïsation manuelle, il se peut que des fautes se soient glissées par inadvertance. Nous nous en excusons avec les lecteurs. Nous précisons encore que le terme complexe médiation (processus de) n’a pas fait l’objet de ce traitement, l’exactitude de la forme répondant à l’enjeu même de la définition de la médiation : elle n’est ni une procédure ni un procédé, mais un processus. Cf. le terme médiation (processus de).

64 Cf. Introduction.

65 Cf. Vézina et al. (2009 : 8-11).

66 Cf. Guillaume-Hofnung (2012 : 68-69). Comme nous l’avons défendu ailleurs, la médiation est définie in absentia et in presentia par le conflit, cf. De Gioia & Marcon (2014a : 48).

agents (acteur/attore, médiateur/mediatore). En effet, suivant les résultats de nos études passées67, nous avons laissé de côté la désignation juridicisante de partie/parte pour éviter la binarité conflictuelle qu’elle évoque68 et pour préférer la désignation communicationnelle et interactionnelle d’acteur/attore et la désignation humanisante de personne/persona. À cet égard, il est intéressant de constater que, lors de sa révision des définitions, Gatto – avocat-médiateur, nous le rappelons – a toujours remplacé attore69 par parte. Cette correction confirme l’existence de styles des médiateurs qui relèvent de leurs encadrements théoriques et de leurs formations professionnelles de départ – on ne naît pas médiateur : on le devient. Il va de soi que, vu notre référence à la théorie de Guillaume-Hofnung, nous avons ignoré cet effet de style juridicisant de Gatto.

Nous précisons encore que chaque définition est la nôtre et que des fautes involontaires et des imprécisions ne sont à reprocher ni aux réviseurs ni aux auteurs des sources d’où nous avons dégagé les composantes sémantiques (et conceptuelles) pour leur rédaction (§ 3.5.).

3.5. SOURCE [DÉFINITION] / FONTE [DEFINIZIONE]

Les sources qui ont inspiré nos définitions correspondent aux ouvrages utilisés pour le

dépouillement manuel initial des candidats-termes (§ 3.1.), aux études spécialisées aux formats papier et numérique70 ainsi qu’à des dictionnaires spécialisés au format papier ou en ligne.

Pour améliorer la lisibilité des fiches, nous avons attribué – au moins – un code à chaque référence bibliographique. Un code se compose de trois lettres liées aux noms de l’auteur ou des auteurs ainsi que de deux chiffres qui indiquent l’année de publication. Toutes les définitions disposent d’un code, à savoir d’une référence bibliographique qui a servi de support pour la rédaction d’une définition71.

3.6. CONTEXTE / CONTESTO – EXEMPLE / ESEMPIO

Le champ Contexte/Contesto est réservé à des extraits authentiques d’usage d’un terme d’après la

définition donnée. Ils relèvent de nos corpus MEDIAWEB-FR et MEDIAWEB-IT, du corpus frWaC 1.1. sous Sketch Engine (seulement pour le terme entretien confidentiel) ainsi que d’ouvrages spécialisés, et ce pour donner un large éventail de genres textuels. Il s’agit donc de contextes définitoires72 ou de contextes riches en connaissances73 qui reflètent et parfois complètent la définition avec des informations encyclopédiques supplémentaires.

Tous les contextes repérés témoignent de l’usage des termes dans les réalités médiatives française (c’est-à-dire hexagonale) et italienne et respectent les styles des auteurs, sans apporter de modifications autres que des coupures.

Pour les termes qui désignent quelques types de questions qu’on peut employer dans un processus de médiation, nous avons remplacé le champ Contexte/Contesto par le champ Exemple/Esempio. Nous avons inséré ici des exemples forgés de questions, suivant la définition donnée, pour mieux aider les lecteurs à saisir les différences entre chaque type de question.

3.7. SOURCE [CONTEXTE] / FONTE [CONTESTO] – SOURCE [EXEMPLE] / FONTE [ESEMPIO]

À côté de toutes les références et des codes mentionnés au § 3.5., le champ Source [Contexte]/Fonte

[Contesto] peut mentionner des sites Web, des blogs ou des documents en ligne aspirés par Sketch Engine

67 Cf. De Gioia & Marcon (2013).

68 Cf. Guillaume-Hofnung (2012 : 82).

69 Cf. le terme attore dans notre Lexique pour des éclaircissements.

70 Pour la plupart, il s’agit d’ouvrages repérés grâce à Google Books <http://books.google.com/> (page consultée en juin 2014) ainsi que de références suggérées par Guillaume-Hofnung.

71 Cf. Abréviations.

72 Cf. ISO 704, 6.4.6.

73 Cf. L’Homme (2004a : 155).

et faisant partie de nos corpus MEDIAWEB-FR et MEDIAWEB-IT. Pour ces derniers cas, nous avons mentionné les auteurs, le titre de la page ou du document, l’adresse URL source74, le nom du corpus et une date. Celle-ci peut correspondre à :

(i) la date de rédaction du document, s’il s’agit, par exemple, de fichiers Word ou Pdf téléchargés ; (ii) la date de publication du document en ligne en cas de posts d’un blog ou de pages Web d’un site, que la date soit affichée ou disponible dans le code source HTML ; (iii) à défaut de (i) et de (ii), la date la plus ancienne d’attestation d’une page Web telle qu’elle est disponible sur le site Internet Archive, et que nous avons repérée notamment grâce au moteur de recherche Wayback Machine75, et ce comme dernier recours philologique numérique. Dans ces cas, la date est suivie par (IA).

Si la date n’a pas été repérée, nous avons inséré l’abréviation N.D. (non disponible).

Pour ce qui concerne le champ Source [Exemple]/Fonte [Esempio], nous avons mentionné les références bibliographiques présentant des exemples de questions que nous avons réadaptés à la manière indiquée au § 3.5.

3.8. PHRASÉOLOGIE / FRASEOLOGIA

Les corpus MEDIAWEB-FR et MEDIAWEB-IT nous ont servi à extraire les données reprises dans

le champ Phraséologie/Fraseologia et détaillées dans l’Introduction. Nous précisons que ces données sont issues automatiquement de la fonction Word Sketch de Sketch

Engine et qu’elles tiennent compte seulement des occurrences d’un terme ayant acception médiative. Par ailleurs, nous avons mentionné des collocations, des expressions figées et des segments répétés

dont f ≥ 5 pour garantir aux lecteurs des unités et des constructions phraséologiques non dues au hasard. Il serait souhaitable à l’avenir de tester ces données et surtout de les enrichir à l’aide de corpus spécialisés sur les divers discours de(s) médiation(s) de taille plus importante que les nôtres.

3.9. NOTES / NOTE

Le champ Notes/Note est consacré aux informations supplémentaires concernant un terme. La

richesse et la variété des informations peuvent ainsi apparenter notre Lexique à une base de connaissance. En effet, ce champ retient les descriptions encyclopédiques76 recueillies lors du dépouillement manuel et de la lecture des ouvrages spécialisés, ainsi que les remarques précieuses de nos experts. En raison de l’attention accordée au départ à la médiation civile, un grand nombre de Notes/Note porte sur les spécificités du discours de la médiation civile. D’autres informations linguistiques, comme les voisinages cotextuels, les variantes graphiques et les faux emplois synonymiques, résultent également de l’interrogation de nos corpus MEDIAWEB-FR et MEDIAWEB-IT.

Cet ensemble de données sur la médiation et sur ses discours peut servir de support à la compréhension des termes par des novices de la médiation et par des traducteurs. Il peut également avoir des retombées didactiques pour la formation des médiateurs par l’observation des discours de(s) médiation(s), ainsi que des retombées conceptuelles en vue de l’établissement d’une ontologie de la médiation.

3.10. SYNONYMES / SINONIMI

Il peut arriver que les termes disposent de synonymes. Nous les avons repérés dans les corpus

74 Il se peut que certains sites aient au moment d’aller sous presse disparu ou changé d’adresse URL. Nous nous excusons pour tout inconvénient éventuel.

75 Cf. <http://archive.org/web/> (page consultée en juin 2014).

76 Cf. ISO 704, 6.4.4.

MEDIAWEB-FR et MEDIAWEB-IT ainsi que dans les ouvrages consultés. Ils nous ont été proposés par nos experts, également.

Les lecteurs verront que certains termes ont un nombre assez élevé de synonymes (ex. entretien confidentiel/sessione separata, entretien conjoint/sessione congiunta). Dans ces cas, nous nous en sommes tenu à la fois à la lecture des ouvrages spécialisés et à la validation de la désignation de la part de nos experts.

3.11. TERMES RELIÉS / TERMINI CORRELATI

Le dernier champ de la fiche relie les termes par des relations lexico-sémantiques (autres que la

synonymie, § 3.10.) et par des relations conceptuelles77. Ces relations ne sont pas explicitées, ce qui est tout à fait volontaire de notre part. L’organisation ouverte d’un réseau lexical et d’un réseau conceptuel nous aurait amené à proposer un modèle d’ontologie linguistique ou d’ontologie conceptuelle de la médiation. Au contraire, notre Lexique veut plutôt lancer un débat comparé sur la nature de la médiation (§ 3.1.), notamment sur la composante terminologique de son discours. De toute façon, les lecteurs avertis remarqueront non seulement que chaque terme est corrélé au moins à un autre terme, mais aussi que le choix des termes reliés n’est pas arbitraire et qu’il esquisse ‘un tout qui se tient’ ayant sa logique sous-jacente. Nous espérons que ces liens envisagés entre les termes pourront contribuer à faciliter l’accès à la pléthore de médiations qui risque de désorienter les (futurs) professionnels de la langue (interprètes, linguistes, traducteurs etc.) et les (futurs) professionnels de la médiation.

4. QUELQUES NOTES CONCLUSIVES SUR LES GLOSSAIRES ET SUR LES DICTIONNAIRES

Pour essayer de favoriser la compréhension linguistique et conceptuelle de ce riche domaine qu’est la

médiation, nous avons choisi de suggérer aux lecteurs un parcours de découverte graduelle. Les deux glossaires bilingues permettent d’aborder les désignations médiatives et de commencer à

familiariser avec le lexique du domaine de la médiation. En outre, les glossaires représentent des outils pratiques prêts à l’exploitation par des traducteurs et par des interprètes.

Par la suite, les désignations s’enrichissent de précisions sur leur partie de discours, de définitions, de synonymes éventuels et d’équivalents interlinguistiques sous forme de deux dictionnaires bilingues que nous avons conçus grâce au logiciel TLex 7 (TLex Suite78). Le format « dictionnaire bilingue » sert ainsi de ressource intermédiaire idéale entre l’effort mnémonique que demandent les glossaires et l’effort de compréhension et d’analyse que constituent nos fiches terminologiques.

Quelle que soit donc la porte d’accès au domaine de la médiation choisie par les lecteurs, nous souhaitons que d’autres linguistes, d’autres professionnels des langues et d’autres médiateurs veuillent participer au tournant linguistique de la médiation, ce qui nous permettra d’améliorer cet ouvrage et de pallier à ses fautes. RÉFÉRENCES BHATIA, Vijay K. ; Christopher N. CANDLIN ; Maurizio GOTTI (éds). 2010. The Discourses of Dispute

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77 Cf. L’Homme (2004a : 155-157).

78 Cf. <http://tshwanedje.com/tshwanelex/> (page consultée en juin 2014).

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