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Procédés non conventionnels de densification / consolidation des poudres
E. Gaffet
NanoMaterials Research Group – UMR 5060 CNRS / UTBM
Site de Sévenans – F90010 Belfort Cedex
I. Introduction
Parmi les améliorations et / ou développements récemment mis en œuvre dans le
domaine de la densification / consolidation des poudres, nous privilégierons les procédés
s’appuyant sur l’emploi de courants électriques intenses.
La première mise en oeuvre de courant pulsé ou continu dans le domaine de la
métallurgie des poudres est attribuée à G.F. Taylor [1, 2]. Le brevet portait sur le frittage de
carbures cémentés. Une vingtaine d’année plus tard, F.V. Lenel reprenant ces travaux publie
une étude portant sur le frittage de poudres en mettant en oeuvre un dispositif configuré à
l’origine pour la soudure par points [3].
Plus récemment, et cette fois – ci d’un point de vue nettement plus fondamental, H.
Conrad [4], Y. Dolinski et al. [5] et C.C. Koch [Koch 2000] ont examiné d’un point de vue
thermodynamique, l’influence de champ électrique (et de champ magnétique) sur les
transitions de phases. Les champs électriques considérés dans ces publications concernent de
fortes valeurs de tensions.
Parmi les procédés récents, La méthode dite "Spark Plasma Sintering" (ou encore
dans la suite du document SPS), le champ électrique se caractérise par une tension de
quelques centaines de Volts (au maximum) et l’intensité du courant peut atteindre plusieurs
milliers d’Ampères. Il convient de souligner également que lorsque le courant est de type
continu, il est fait référence au procédé « Resistance Sintering ». C’est tout simplement un
effet Joule classique. Il faut néanmoins indiquer que certains articles peuvent entretenir une
certaine confusion à ce niveau de définition : l’expression Spark Plasma Sintering étant plus
moderne (et attractive) que densification par effet Joule.
En 2004, nous dénombrons plus de 150 machines de type SPS commercialisées par la
société japonaise Sumitomo Coal Mining. Un tiers de ces machines sont localisées sur des
sites industriels en Asie du Sud – Est, un tiers dans les centres de développement industriel et
le dernier tiers est mis en œuvre dans les universités.
Quatre machines (Sumitomo) sont opérationnelles à ce jour en Europe (Cagliari, Dresde,
Stockholm, Toulouse). Au niveau européen, une société allemande (FCT) commercialise ses
propres modèles.
II. Principe du procédé Spark Plasma Sintering
Le principe de cette technique repose sur la combinaison d’une presse uniaxiale (à effet
simple ou à double effets), et d’un passage de courant pulsé de forte intensité (jusqu’à 10.000
A) sous faible tension (inférieure à 50 V).
L’une des particularités est que la pression appliquée est relativement peu élevée (30 à
150 MPa). Un autre avantage réside dans la rapidité du procédé lui –même puisque la
densification est réalisée à l’échelle de la minute, comparativement à l’heure pour les
procédés classiques de densification. Il convient également de noter qu’une automatisation du
procédé a été réalisée et développée par Sumitomo Coal Mining.
II.1. Description du dispositif
Dans les travaux ici reportés
par Matsugi et al. [7], il est décrit une
méthode mettant en œuvre la
technique SPS avec pistons appliquant
la pression à double action symétrique
de part et d’autre de l’échantillon.
Le passage de courant est assuré
par l’intermédiaire des deux
électrodes.
Figure : Schematic of punch -/die - two step
cylindrical titanium compact system. Units are
expressed in mm [7]
Les travaux de Xie et al. [8] permettent d’illustrer concrètement les modulations de
fréquence pour un courant électrique de type sinusoïdal. Ces essais ont été appliqués au
frittage de poudre d’Aluminium, travaux sur lesquels nous reviendrons plus loin.
Au cours des travaux de Xie et al. [8], quatre fréquences ont été mises en œuvre; 0 Hz
(courant continu), 300 Hz, 10 kHz et 40 KHz.
Figure : Measured waveforms of heating (I = 500 A) and sintering stage (I=/100 A) in PECS process. (a) Pulse
frequency of 0 Hz (DC); (b) 10 kHz; (c) 40 kHz [Xie 2003]
Dans le cas du procédé développé par Z.A. Munir [9] connu sous le nom de FAPAS
(pour Field Activated Pressure Assisted Sintering), la fréquence du courant de type sinusoïdal
est nettement plus basse puisque c’est celle du circuit d’alimentation électrique général
américain c'est-à-dire du 60 Hz.
III. Domaines d’applications
Une revue exhaustive et détaillée des domaines d’applications est fournie par [1]. Nous
illustrerons quelques cas particuliers
III.1. Consolidation / Densification des matériaux métalliques
Dans le domaine de la consolidation des matériaux métalliques, les travaux de l’équipe
de J.R. Groza [10], indiquent que des poudres de W pur (sans additif de frittage) présentant
une taille de grains de 4.61 micromètres peuvent être densifiés à 91.5% en 8 min à 2600K .
Les frittages de type conventionnels ne permettent d’atteindre que des valeurs de densité
relative de 84 à 94 % à des températures similaires en 4 heures.
Dans le cas de matériaux densifiés nanostructures à base de Fer pur [11], le module en
traction obtenu est de 975 à 1433 MPa pour des tailles de cristallites de 23 à 30 nm.
Dans le domaine des intermétalliques, Kitaoka et al. [12] ont réussi à élaborer un
composite à matrice NiAl renforcé des additions d’alumine et de zircone stabilisée (10 %
molaire) en appliquant le procédé SPS.
Une avancée récente est à noter. Le procédé d’activation sous champ électrique d’une
reaction de combustion auto propagée a été mis pour la première à contribution afin de
réaliser les synthèse / consolidation simultanée d’un nanomatériau dense de type FeAl [13],
[14]. Les travaux se sont poursuivis plus récemment [15].
Il convient de souligner que c’est l’un des rares procédés permettant d’obtenir des
pièces nanostructurées homogènes et réellement denses puisque les tailles de cristallites
peuvent par exemple dans le cas de FeAl être inférieures à 50 nm. Ce procédé a également été
appliqué avec succès à la synthèse de nanomatériaux massifs denses à base de NbAl3 [16] et
MoSi2.[17].
III.2 Réalisation de structures métalliques Macro – Micro Poreuses
Parmi les nombreuses potentialités de la mise en œuvre du procédé SPS, il convient
l’intérêt de ce procédé pour la réalisation de strucutres Macro – micro poreuses.
Nous citerons en particulier un travail original portant sur la consolidation des sphères
[18] (ici de l’acier 316 L). La machine SPS mise en oeuvre est du type SPS – 1050
(Sumitomo). L’une des applications de ce type de consolidation peut être la réalisation de
tamis, de support pour catalyse ou encore de filtre. D’autres applications peuvent également
être envisagées dans le domaine des barrières thermiques ou encore d’atténuateur de
propagation d’ondes acoustiques.
III.3. Consolidation des matériaux inorganiques
Dans le cadre de l’élaboration d’un composite à base d’alumine renforcé par des
particules de carbures de silicium, un comparatif est réalisé par Oh et al [19] entre un matériau
élaboré par SPS (noté PECS) et un autre obtenu par pressage à chaud (noté Hot pressing ci
après).
Un nanocomposite (< 100 nm) à matrice d’alumine et contenant des particules de 3Y –
TZP (3% mol. Y2O3 – Stabilized Tetragonal ZrO2) a été obtenu par le procédé SPS [20].
Pour réaliser cette densification, une vitesse de montée en température de 500°C / min et
une température de 1100°C (3 min) ont été sélectionnée. Les tailles des cristallites de la
matrice et des renforts sont respectivement de l’ordre de 96 et 265 nm. La tenacité a été
améliorée d’un facteur 3 par rapport à celle observéepour de l’alumine pure pour 20 % en vol.
de la zircone stabilisée. La transition des domaines ferro – élastiques sans induire de
changement de phase de ZrO2 tétragonale est envisagée comme origine de cette amélioration
de la tenacité
Jayaseelan et al. [21] ont étudié l’influence de dopants (200 ppm de MgO et 1000 ppm
de TiO2) ainsi que la présence de particules à 3% vol. de 3 Y – TZP, sur la densification d’une
céramique de type alumine dans l’objectif de réaliser une structure poreuse mais présentant de
bonne caractéristique en terme de tenue mécanique.
Il est montré que la porosité peut être contrôlée entre 30% et 50 % en ajustant la
température de frittage lors de l’application du procédé SPS (Dr. Sinter SPS 2080). Le module
en flexion de l’alumine est de 250 et 177 MPa pour une porosité de 30 et 42 %,
respectivement. L’amélioration des caractéristiques mécaniques est attribuée à la croissance
préférentiel des cols entre particules plutôt qu’à la densification elle – même.
Toujours dans la même perspective de consolider des poudres Al2O3 – ZrO2, Des
poudres d’alumine (Taimicron TM – DAR, Japon) et de 3Y – ZrO2 (Tosoh, Japon) sont
broyées mécaniquement. L’application du procédé SPS (SPS – 2080, Sumitomo Coal Mining)
permet de réaliser un composite dense [22]. Une densification complète (supérieure à 99% de
la densité théorique) est atteinte à 1450°C en moins de 5 minutes. Il convient de souligner que
les composites réalisés avec une forte vitesse de montée en température présentent une
microstructure fine. L’introduction de 3 % en volume de 3Y – ZrO2 est notée améliorer
considérablement la résistance mécanique à la flexion (bending strength = 827 MPa) ainsi que
la tenacité (fracture toughness = 6.1. MPa m ½.). Comparativement, la première valeur dans
le cas d’un monolithe d’alumine est de 400 MPa.Il peut être également observé qu’une
variation de la vitesse de montée en température la taille de grains, la microstructure et la
résistance mécanique. Une telle variation n’affecte cependant pas la résistance à la rupture.
Stanciu et al. [23] se sont intéressés à la consolidation d’un titanate d’aluminium . Un
matériau présentant une structure sous - micronique, dense à 100%, peut être obtenu par
application du procédé FAST à 1425 K, à partir de précurseurs élémentaires nanométriques de
TiO2 et Al2O3 préparés par la méthode sol – gel. La poudre initialement amorphe est
directement transformée en aluminate de titane. Les procédés de frittage conventionnels
conduisent à une densité de 75% à 1575 K avec un taux de conversion de seulement 88%.
Lee et al [24] ont démontré la possibilité de densifier à près de 99% de la densité
théorique des céramiques de type TiO2 avec une taille de cristallite de 200 nm. Les paramètres
SPS ont été une température de consolidation de 700°C maintenue pendant 1 heure sous 62
MPa. ceramics with an average grain size of 200 nm
A titre de comparaison, une céramique a été densifiée de façon classique à 900°C
pendant 1 heure mais la taille des cristallites est dans ce cas de 1 à 2 micromètres. Il est ainsi
démontré que dans le cas d’une céramique TiO2, le procédé SPS est capable de limiter la
croissance des cristaux tout en assurant une densification quasi complète. Nygren et Shen [25] ont étudié la densification des matériaux tels que ZnO, ZrO2 et
Al2O3 (alpha). Gu et al. 5 [26] ont réussi à obtenir un compact d’hydroxyapatite de densité relative
supérieure à 99.5% pour un maintien en température à 950°C pendant 5 min. Il est observé
que la densité, la microdureté et le module d’Young croissent dans un premier temps avec la
température de frittage pour atteindre un maximum vers 950 – 1000°C, puis décroissent avec
une augmentation de la température de densification. L’origine de cette décroissance est liée à
la décomposition de la phase HAP en phosphate tricalcium de type beta.
Dans le prolongement de leurs travaux antérieurs portant sur la consolidaiton d’Hydroxy –
apatite, les travaux récents de Kumar et al. [27] indique que l’ajout de ZrO2 à des teneurs
inférieures à 3% en vol. permettent d’accroître le module d’Young qui atteint la valeur de 130
MPa. La tenacité est démontrée atteindre 1.6 MPa m1/2
. Les poudres sont frittées à 1000°C
pendant 5 min at 11.1 MPa et à 1100°C pendant 5 min sous la même pression.
AlN peut être densifié à des valeurs proches de la valeur théorique en 5 min à des
températures de 2000 K sans additif [28]. Les densités obtenues évoluent de 3,18 à 3,24 g cm-
3 (soit 97,5 à 99,3 %, respectivement). Comparativement, les procédés de frittage
conventionnels d’AlN non dopé permettent d’atteindre des valeurs de la densité relative de
95% pour des maintiens à 2200K pendant 30 h. Lorsque des dopants sont introduits, des
densités relatives de l’ordre de 97 – 98% peuvent être atteintes en 3 – 4 heures pour des
températures de 2070 à 2220 K. Qiao et al. [29] ont également étudié la mise en oeuvre du
procédé SPS afin de conduire la densification d’AlN. L’appareil utilise est du type SPS –
1050 de Sumitomo Coal Mining. Les températures de frittage sont 1600°C et 1800°C,
maintenues pendant 5 min. La vitesse de montée en tempéture est de 160 à 180°C. La
dimension des échantillons est de 20 mm de diamètre. Une densité relative supérieure à
99.5% est obtenue par densification à des températures de 1600°C, sans additif de frittage.Il
est à noter que la conductivité thermique du matériau ainsi densifié est plus faible que celles
pour des matériaux frittés de manière classique. Ceci est attribué à une taille de cristallites
plus faible pour le matériau obtenu par SPS (comparativement à celle obtenue par les
procédés classiques).
Aizawa et al. [30] ont étudié les caractéristiques mécaniques d’un composite CrN / Cr2N
obtenus par la méthode SPS. Il convient de noter qu’aucun additif de frittage n’a été introduit
dans le moule. Une pré étape de mise en forme a été réalisée par application d’une pression de
16,64 MPa sous un vide partiel inférieur à 10 Pa.
Le procédé FAST a été mis en œuvre afin de réaliser un revêtement à base de BN de
structure cubique sur des substrats métalliques [31] . Preuve une nouvelle fois s’il en est, que
ce procédé permet de lier des composés métalliques et céramiques.
Dans le même champ d’application des matériaux durs s’appuyant sur les mêmes
constituants élémentaires, il convient de signaler les travaux de Kaga et al. [32] ayant permis
d’obtenir par l’application du procédé SPS (10 min – 64 MPa) une densité de près de 94%
pour un composite présentant une dureté de près de 22.7 GPa. Une solution solide est
obtenue contenant quelques traces de beta – WB.
L’influence de la température de consolidation a été étudiée. L’effet induit sur la
microdureté a également été analysé au cours de cette étude. La densité du produit croit de 78
à 94 % pour une température de consolidation évoluant de 1400°C à 1900°C. Il est noté
parallèlement à cette augmentation de densité relative que la micro - dureté atteint près de
22.7 GPa pour des températures de consolidation atteignant les 1900°C (7 GPa pour 1400°C).
Afin d’étudier l’influence d’AlN sur la formation du carbure de Silicium Carrillo –
Heian et al. ont étudié la formation du composite AlN – SiC [33]
Différentes voies ont été expérimentées ;
i) d’une part, la réaction Si3N4 + 4Al + 3C 3SiC + 4 AlN par deux voies, l’une par
recuit sous vide, l’autre par activation sous champ électrique de la réaction auto – propagée.
ii) D’autre part, ce composite a été réalisé par recuit à 1500°C d’un mélange constitué
de Si + C + x AlN (x = 0, 10, 57 % Molaire). Des mélanges stoechiométriques ont été
chauffés à 1500°C pendant 20 minutes.
Cette étude indique qu’à partir du mélange (Si, C et xAlN), le recuit indui, en
l’absence d’AlN, la formation de beta SiC. Avec 10 % molaire d’AlN, la réaction n’est pas
complète et elle conduit à la formation de SiC de structure cubique. Pour 57 % molaire
d’AlN, la réaction est encore plus incomplète.
A partir du mélange (Si3N4, 4Al et 3C), un recuit de 30 minutes à 1130 °C et 1400 °C
conduit à une réaction incomplète de formation d’AlN et de la phase cubique SiC. A 1600°C,
cette conversion est pratiquement complète avec en plus des traces de SiC hexagonale.
A1650°C, le produit est composé d’une couche externe ne contenant que la phase beta SiC et
une zone interne constituée de AlN hexagonale et de SiC cubique.
L’application d’un champ électrique permet de réaliser une réaction auto – propagée
de ce mélange (Si3N4, 4Al et 3C). Le produit final contient AlN et la phase 2H – SiC, ou une
solution solide des deux phases. L’intensité du champ électrique appliquée est démontrée
contrôler la nature du produit final. Recuit à 1700°C, seule la phase cubique SiC est observée.
Un nanocomposite du type Si –C – N (-O) [34] est obtenu par la mise en œuvre du
procédé SPS appliqué à des poudres de Si3N4 et SiC. La machine est du type Dr Sinter 1050.
III.3. Consolidation de matériaux organiques
Différents auteurs se sont efforcés d’appliquer le procédé de consolidation sous champ
électrique aux matériaux organiques [35]. Omori [35] rapporte également l’intérêt présenté
par le procédé SPS afin de densifier des matériaux de type polyimides (formule chimique ci
contre
IV. Autres champs d’applications des procédés SPS
IV.1 Mise en œuvre du procédé SPS pour la soudure de constituants conduisant à la
réalisation de composites mono - directionnels (dits à 1 Dimension, multicouches,
sandwiches ou encore matériaux à gradients).
Le procédé SPS permet de réaliser de composites 1 D à partir de feuillards. L’intérêt
majeur mis en évidence l’étude réalisée par Matsugi et al. [36] porte sur la réalisation d’un
sandwich soudé constitué par des feuilles laminés d’aluminium (de type A1100) et d’acier à
haute limite élastique (de type SUS 430), ceci sans réduction des épaisseurs initiales des deux
feuillards. Ce dernier aspect est tout à fait pertinent dans la mesure où les travaux portant sur
la réalisation de tels sandwiches permettaient de les obtenir par co-laminage induisant une
réduction d’épaisseur de près de 40 % pour ce qui est du feuillard d’aluminium et de 12 à 14
% pour le feuillard d’acier.
Ce procédé permet également la réalisation de de composites 1 D à partir de poudres
élémentaires. Les travaux de Maki et al. [37] permettent d’introduire la méthode mise en
œuvre afin de réaliser des composites 1D à partir de poudres élémentaires.
Le composite étudié [38]: est le suivant Ni3Al / Ni3Al – 40 % TiC. Les poudres
élémentaires avant densification par SPS sont activées mécaniquement. Cette pré étape
permet d’obtenir une distribution spatiale nanométrique des constituants élémentaires,
constituant les poudres mécaniques à dimension micronique. L’optimisation des différents
paramètres SPS permet d’obtenir un composite 1 D nanostructuré Ni3Al Ni3Al/TiC pour des
températures de 1000°C à 1100°C pour des temps de maintien de 5 min. De tels joints
optimisés présentent un module de cisaillement de 765 MPa.
IV 2Traitement de surface avec l’aide du procédé SPS
Yu et al [39] ont étudié l’intérêt d’un post traitement par SPS d’un revêtement d’HA
obtenu par projection plasma. Pour mémoire les conditions des différentes étapes sont reprises
dans les deux tableaux ci après. Les post traitements réalisés à 700°C pendant 30 min
permettent d’accroître la teneur en HA. Néanmoins, il est observé une couche de HA plus
épaisse dans le cas des post traitements réalisés à 700°C pendant 5 min. Il est noté que des
traitements conventionnelsà 700°C pendant 1 heure conduisent au même effet.
Grâce à la mise en oeuvre du procédé SPS [40], des composites à gradient constitués
de neuf couches de matériau bio active de type HA (100 – 60 % pds) et Y – TZP (0 – 40 %
pds) ont pu être obtenus.
Les principaux résultats de l’étude peuvent ainsi être résumés :
i) La densification peut être réalisé en 5 min à 1200°C conduisant à une distribution uniforme
de grains équiaxes de Y – TZP. La taille moyenne des grains de HA dans un composite à 10
% de Y – TZP est la moitié de celle observée pour un matériau pur de HA. L’effet
d’inhibition de croissance joué par l’élément d’addition est donc notable.
ii) Au cours d’une réalisation à 1100°C, aucune transition de phase de la matrice n’est
observée. Une décomposition n’est notée qu’à partir de 1200°C. Il convient de noter que les
particules de Y – TZP restent sous la forme t – ZrO2 même après que la température
maximale de 1250°C ait été atteinte. Une couche mince de CaZrO3 est alors observée à
l’interface des grains de HA et de zircone.
Les composites à gradients ainsi réalisés développent une remarquable amélioration des
caractéristiques mécaniques comparativement à la céramique constituée de HA pure. La
micro - dureté et le module d’Young croissent progressivement depuis les valeurs de la
céramique constituée de HA pure jusqu’à celles correspondant à 40 % de Y – TZP. La
caractéristique en flexion atteint pour le matériau réalisé à 1200°C, 200MPa soit le double de
la valeur de la céramique pure [Guo 2003].
Le procédé SPS a été mis en œuvre [41] de façon plus originale dans la perspective de
densifier des revêtements. Dans le cas traité, ces revêtements à base de ZrO2 – 25 % pds
MgO, ont été préalablement déposés par projection thermique sur un substrat de type acier. La
porosité initiale du revêtement est notée de l’ordre de 22%, est ramenée après densification à
une valeur minimale de 5%. Il est notée qu’un accroissement de la température du procédé
SPS au-delà d’une valeur critique ne conduit pas à une amélioration de la densité du
revêtement. En effet, l’apparition de la phase monoclinique induit des fissures et des porosités
dans le dépôt. L’autre fait notable concerne la liaison substrat – dépôt qui est multipliée par un
facteur 3. Cette meilleure adhérence est cependant affaiblie si l’apparition de la phase
monoclinique a lieu lors du traitement de densification par SPS.
Khor et al. [42] se sont attachés à densifier des revêtements d’YSZ obtenu par
projection plasma. Afin de réaliser un tel objectif, le procédé SPS a été employé de façon très
efficace. Au-delà de 1200°C, la structure initiale de type lamellaire se transforme
complètement en une structure de type granulaire. Ceci est réalisé par une diffusion atomique
aux joints de grains YSZ. Parallèlement à cette transformation microstructurale, la porosité est
réduite et une amélioration notable de la dureté et du module d’Young est observée. Il
convient de souligner que tous ces événements se déroulent sans modification de la
composition du dépôt initial. Un traitement de type multi - cycles SPS (chacun des cycles
étant d’une durée de 3 min) permet d’améliorer très nettement la densité sans affecter
particulièrement la dimension des cristallites.
V. Conclusion
Comme illustré très rapidement (mais plus détaillé en [1]), le procédé de consolidation /
densification par courant électrique intense pulsé ou continu peut être appliqué avec succésbà
l’ensemble des matériaux (métalliques, inorganiques et organiques). Ce procédé permet de
conserver la structure des poudres initiales puisque sa durée est relativement limité. Une
optimisation permet également de conserver l’aspect nanostructural des composants initiaux.
Par ailleurs, il est également adapté à la réalisation de structure poreuse (macro et micro) ainsi
qu’à la densification de surfaces.
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