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PRODUIRE UN SAVOIR CONTRE HEGEMONIQUE par carmen diop Université Paris 13 - EXPERICE JE "Rapports sociaux de race, résistance et perspective critiques" Association EFIGIES 22-23 octobre 2015

PRODUIRE UN SAVOIR CONTRE HEGEMONIQUE

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PRODUIRE UN SAVOIR

CONTRE HEGEMONIQUE

par carmen diop Université Paris 13 - EXPERICE

JE "Rapports sociaux de race, résistance et perspective critiques"

Association EFIGIES 22-23 octobre 2015

Introduction Thèse => femmes noires diplômées au travail en France Participante => revue en ligne puis papier: « Je ne me laisse plus définir par d’autres et je me réapproprie la parole en tant que femme noire» dominés ne se reconnaissent pas dans discours savants des sciences sociales considérés comme objectifs, construits du point de vue de « l’homme blanc bourgeois du nord occidental », qui parlent d’eux comme objet inférieur dont on parle, pas comme sujet capable de théoriser sa propre expérience en son nom propre (Molinier, 2006) « Les seules personnes qui s’intéressent suffisamment à nous pour travailler de manière consistante sur notre libération, c’est nous-mêmes « (Combahee River Collective 1977) « Développer une conscience partagée et croissante de l’expérience propre des femmes noires » Cette approche nécessite une empathie particulière du chercheur, et il ne s’agit pas de se mettre à la place de son interlocuteur, mais bien d’y être, parce qu’il appartient au groupe des dominée-s qu’il étudie épistémologie dite des points de vue ou des savoirs situés minoritaires femmes travaillent sur femmes, noirs sur noirs, indiens sur indiens, lesbiennes sur les lesbiennes… lever voile sur invisibilité des dominé-es (Bilge, 2009a)

valeur heuristique d’épistémologie du point de vue situé Ma recherche est issue de ma propre immersion dans les rapports sociaux que j’étudie => Une démarche autoréflexive sur : Rapport à objet de recherche Déconstruction de posture en tant que chercheuse Clarification de démarche et explicitation de recherche en train de se faire

Introduction 2 luttes pour l’hégémonie (Gramsci) dans les espaces publics matériels et immatériel ou encore « luttes pour la signification » (Hall, 2007), oppositions entre discours, représentations ou des idéologies.

rapports entre le « centre » et ses « marges» Domination maintenue par production de l’information et du savoir

minorités, pour des raisons historiques, culturelles ou politiques => aux marges du pouvoir et des circuits de la production du savoir

Pouvoir et savoir = inséparables (Hall 2007, Saïd 2000, 2009)

tout discours exerce un pouvoir (Foucault, 1969, 1977)

Savoir utilisé comme une stratégie de pouvoir et connaissance comme méthode de domination de l’objet d’étude, qui hiérarchise, étiquette, et classer pour faire valoir son identité et sa culture propres comme supérieures à celles de l’autre (Saïd, 2009)

Rapports de pouvoir dans sphère académique dominante et intérêts divergents de groupes minoritaires (Laclau, Mouffe, 2009 [1985] // Processus de (non) reconnaissance (Honneth, 2000 ; Voirol, 2005) et de (non) légitimation de discours dans arènes publique (Fraser, 2001)

Champ académique = champ de bataille discursif traversé par différents rapports de pouvoir => invisibilité et disqualification des discours et des identités des acteurs qui les portent (Voirol, 2005, Butler, 2005).

L’épistémologie du point de vue situé peut-elle rendre compte de la construction de la subjectivité face aux discriminations dans le champ du travail?

Produire savoir contre hégémonique dans contexte académique prône la distance vis-à-vis de son objet

Cadres théoriques

épistémologie du point de vue ou des savoirs situés •la connaissance est située et partielle (Juteau, 1981, Mathieu 1971 ; 1991; Haraway, 1988) •le point de vue des groupes opprimés les transforme en acteurs et en producteurs privilégiés de connaissance (Smith, Hill Collins, Dorlin,...) •à travers de multiples positionnalités (Gutiérrez Rodríguez, 2006), l’opprimé dispose d’un « privilège épistémique » (Hartsock, 1998, Harding, 1990 ; 2003) pour conceptualiser l’oppression (Delphy, 1998 ; 2001, Guillaumin, 1981 ; 1992) et « résister à l’académisme blanc » (hooks, 2000) •Les théories anticoloniale, postcoloniale, le féminisme hégémonique, la transversalité des catégories sociales, les champs minoritaires et les politiques des identités et du corps se réfèrent au savoir situé ( Preciado, 2005)

Cadres théoriques2

théories intersectionnelles • l’intersectionnalité pense l’intrication des rapports de domination et les positionnalités sans

les essentialiser (Delphy 2001 ; Guillaumin 1972 ; Juteau 1999 ; Dorlin, 2008) la co-substantialité des rapports sociaux ( Kergoat 2009).

• les catégories (race/ethnicité, classe, sexe, sexualité, handicap, âge, etc) sont socialement construites, elles coproduisent et maintiennent le système social et influencent la formation des identités.

• race, classe et sexe, sexualité, handicap, âge, religion … sont des catégories socialement construites qui coproduisent le système social et influencent les identités individuelles

• Suivant les circonstances, certaines interactions des catégories sont plus saillantes (Browne & Misra, Bilge)

• l’intersectionnalité a permis de sortir les femmes noires de l’invisibilité sociale (Crenshaw 1991 , Wekker 2009, Bilge, 2009a)

• elle se concentre sur l'expérience multiple et les formes particulières d'inégalités des groupes marginalisés (Crenshaw, 1991).

• Dans la division du travail, genre et race se conjuguent et « les rapports de genre exacerbent les rapports de classe » (Kergoat, 2009, p125).

Cadres théoriques3 Pensée postcoloniale

déséquilibres issus de l'impérialisme et le canon intellectuel occidental qui essentialise la différence (Saïd, 1980)

rapports de domination et de soumission hérités de la colonisation qui chosifient l'homme indigène (Césaire, 1955)

analyse d’héritage névrotique collectif à travers l’expérience propre du Noir, aliénation, dépendance, le complexe d'infériorité, l’isolement et la question de la reconnaissance (Fanon, 1952)

Montre stéréotypes racistes du portrait infériorisé du colonisé dressé par le colonisateur ( Memmi 1957) (exp propre)

distance réflexive avec objet et regard historique et synchronique sur les trajectoires individuelles des émigrés-immigrés en termes d’origine et de devenir et mise en évidence les différentes générations d'immigration ( Sayad 1999, 2006)

questions croisées du genre, ethnicité et intégration, stéréotypes, normes, assignations identitaires, description « des subjectivations stéréotypiques de genre, d’ethnicité et de race », « inadéquation identitaire » qu’incarnent les filles d’immigrés (Guénif-Souilamas, 1998, 2008, 2010).

expériences subjectives des discriminations, du «racisme ordinaire» et le «racisme sexiste» (Essed, 1984 ; 1991, 1997, 2005)

condition subalterne, impossibilité de parler pour soi (Spivak, 1988)

Enchevêtrements des identités => hybridité/mimétisme/ambivalence (Bhabha, 2007)

orientalisme = discours colonial sur les populations placées sous domination européenne (Saïd, 1980))

Cadres théoriques4 psychodynamique du travail =>Analyse des processus mentaux et des défenses mis en oeuvre contre la réalité du travail et des problèmes relationnels en milieu de travail (Dejours , 1985, 1988a, 1988b; Gaignard, 2005a,2005b;Grenier-Pezé, 2007; Molinier, 2006 Freud : « le moi n'est pas maître dans sa propre maison », inconscient =processus psychiques spécifiques, qualitativement différents des processus conscients. la psychanalyse met en évidence des processus et des significations inconscientes

Théories de la reconnaissance (Honneth, Voirol, Fraser, Caillé et al 2009, C. Taylor, 2009; E. Renault 2004, 2007,2010…)

•«technologies du genre » et la « théorie queer » = notions discursives et politiques : « théorie queer » de la connaissance s’applique aux savoirs mineurs ou locaux + concept de «technologie du genre » se réfère à la multiplicité des productions et des énonciations des différences ( parmi lesquels le féminisme = forme de discours et pratique de représentation : instrument de normalisation. )(De Lauretis, 1987 ; 2005 ; Preciado, 2005 ; Mieli, 2005) technologies du genre questionne conditions d’existence historiques, matérielles et discursives des minorités (sexuelles) et cadres de leur autoreprésentation, genre désigne surtout un construit socioculturel de représentations visuelles et discursives produites par les institutions sociales et les ressources langagières, artistiques et théoriques.

Autant de savoirs critiques et contre hégémoniques Loin de privilégier une « prophétie autoréalisante » identifiant leur parcours à ma vision subjective, je construis mon objet de recherche ren dégageant les structures générales des récits subjectifs , montant en généralité en m’appuyant sur les effets de l’intersectionnalité des catégories sociales

Reconnaissance académique et point de vue situé minoritaire

Nancy Fraser : certains groupes (masculins, hétérosexuels, des classes supérieures et blancs )=> accès privilégié à « sphère publique globale » (2001 ) // espace académique

L’opposition entre sphère publique et sphère privée / intimité exclut à la fois les femmes, les classes populaires et les minorités de l’espace public (Okin, 2008; Fraser, 2001).

Minorités => « contre-publics subalternes » en s’emparant d’espaces aux audiences plus restreintes (Web 2.0 ou académie ) pour interpréter identités et besoins, formuler revendications et contre-discours

Milieu académique = lieu d’émergence de savoirs = > rôle essentiel dans parole publique sur groupes subalternes, et devient terrain de conflictualités +,visions et définitions du monde alternatifs.

accès de discours minoritaires aux espaces publics et reconnaissance de savoirs minoritaires

liée à identité sociale d’énonciateur (en lien avec articulation genre, race, classe sociale , âge …)

et à normes et « cadres » socio-discursifs implicites ou explicites qui circonscrivent et régulent les discours qui peuvent prétendre à la « scientificité »

discours/représentations/idéologies , savoirs qualifiés de « dissonants », d’« alternatifs » ou encore de « minoritaires » disqualifiés et considérés comme il)légitimes dans arène publique et académique

légitimité ou illégitimité des savoirs = construite et distribuée par instances académiques dont les acteurs appartiennent à groupes dominants (masculins, hétérosexuels, des classes supérieures et « blancs »

Mais la disqualification d’un discours dans l’arène académique peut devenir un moyen pour construire une légitimité et une scientificité

Reconnaissance académique et point de vue situé minoritaire2

C’est ma propre expérience des discriminations au travail qui a suscité ma recherche, pour vérifier ce qu’il en est de la situation et du vécu des autres femmes noires diplômées au travail en France. Je m’appuie sur l'épistémologie du point de vue dans le contexte sociopolitique français de production du savoir scientifique où => La reconnaissance académique d’un travail de recherche repose sur son « objectivité » qui est assurée par la « distance » du chercheur vis-à-vis de son objet. Soumise à l’exigence de scientificité et de validation académique du dominant (Hill Collins), je dois prouver ma capacité à faire de la bonne recherche hors des paradigmes et de l’épistémologie du savoir occidental le cadre institutionnel des sciences sociales françaises encourage la prétention à l’objectivité issue d’une position surplombante par rapport à l’objet de recherche Apprentie chercheure afro-antillaise « dans un monde sexualisé et racialisé » (Morrison, Vacarme 1994), mon ambition est de produire un travail de recherche, à la fois engagé et retenu, féministe et utile à la connaissance des minorités noires en France Or, «Deux critères entrent en jeu dans la validation du savoir. Premièrement, ils doivent être évalués par une communauté d’experts qui représentent les points de vue du ou des groupes dont ils sont issus. Deuxièmement, chaque communauté d’experts entretient sa crédibilité face aux exigences d’un groupe plus large où elle puise des connaissances tenues pour évidentes. Quand le processus de validation du savoir est contrôlé par des hommes [et des femmes NDR ] blancs, ces deux critères politiques peuvent contribuer à éliminer la pensée du féminisme noir. Dans la mesure où l’infériorité des Noirs et des femmes est largement tenue pour évidente par cette communauté d’experts, il n’y a rien d’étonnant à ce que les nouveaux savoirs qui contestent ces présupposés fondamentaux soient considérés comme des anomalies » (Hill Collins, in Dorlin, 2008). avantage épistémique des effets de positions est central dans mon travail => renvoi au domaine journalistique, romanesque, de la subversion sociopolitique, et exclu de toute reconnaissance académique formelle (Bourdieu, Morrison, 2000).

Reconnaissance académique et point de vue situé minoritaire3

Ex : réception des premiers travaux d’Essed (1982) sur les discriminations structurelles et difficultés à faire reconnaitre le racisme ordinaire comme objet de recherche universitaire + question de la diversité et du sexe dans le milieu universitaire, où le déni des discriminations règne sur la production des connaissances académiques (1997 ; 1999). Ses travaux critiques sont aujourd’hui reconnus au-delà des frontières nationales, culturelles et disciplinaires.

enquête « ethno-raciale », basée sur le vécu d’étudiant(e)s noirs dans l’enseignement supérieur en France et en Colombie => discrimination systémique au sein de l’université + appropriation de racisme quotidien par minoritaires racialisés et influence sur trajectoires et sur (re)production des inégalités éducatives (Quintero, 2013).

Ainsi, jeunes chercheurs « minoritaires » découragés de travailler sur des objet « proches », cad sur leur propre communauté au prétexte qu’ils manqueraient de distance et d’objectivité

récits biographiques personnels et travaux empiriques => défis auxquels sont confrontées les femmes universitaires de couleur dans le milieu souvent hostile de l'enseignement supérieur (embauche, promotion, ancienneté, et relations avec élèves, collègues et administrateurs) rôles croisés de race, de sexe, de classe (Gutierez y Muhs et al., 2012)

récits autobiographiques et scripts de performance => contestation politique et dissidence intellectuelle dans monde academique US de plus en plus en butte à tactiques répressives par administrateurs, politiciens et police => profilage des étudiants musulmans et arabo-américains ou licenciement d’enseignants chercheurs engagés politiquement critiquant ouvertement politique étrangère américaine et liant explicitement production du savoir académique à politique : colonialisme, militarisme, racisme, nationalisme et néolibéralisme d'état américain et le capital mondial. (Chatterjee, Maira 2014)

Reconnaissance académique et point de vue situé minoritaire4

silence organisationnel adossé à la tradition épistémologique française de neutralité axiologique impose aux chercheurs minoritaires de s’abstenir de documenter leur propre vécu en travaillant sur des objets « distants ».

Or chercheurs majoritaires s’octroient possibilité de travailler aussi bien sur la société majoritaire dont ils sont issus, mais aussi sur les « autres » que représentent les minoritaires (Guénif) cela en prétendant garder dans les deux cas la distance et l’objectivité qui les autorisent à produire un savoir « scientifique »

axiome fondateur de théorie classique de la connaissance => méthode scientifique = observation neutre et objective de la réalité par un chercheur sans subjectivité => pour dévoiler régularités du monde social « tel qu’il est ».

Pour positivisme => extériorité du chercheur garantit objectivité

« biais » issus d’une mauvaise application de la méthode scientifique.

Point de vue hégémonique => produire une connaissance scientifique «neutre» et objective

En France, effets de position = source d’erreur cognitive. Seul un point de vue distancié, « impartial », critique et « universel » peut produire de la vérité (Boudon, 2001). Renoncement à rapport subjectif à l'objet et à illusion de toute-puissance de la pensée => objectiver les conditions sociales de pratique scientifique qui orientent le choix de l'objet et la méthode à son insu (Bourdieu, 2001).

Pour théorie classique => connaissance = miroir non déformé du réel, où le point de vue est au mieux une perspective, un outil de sélection dans l’infinité du réel (Simmel et Weber)(Gaussot, 2008).

Mais question des conditions de possibilité de l’objectivité de la connaissance en sciences sociales // problème du rapport du chercheur à la connaissance et des conditions sociales de production de cette connaissance (Gaussot, 2008)

savoir = lié au pouvoir, neutralité = stratégie pour imposer un point de vue (Foucault, 1976)

.

Reconnaissance académique et point de vue situé minoritaire5

Effets des rapports sociaux sur production du savoir doivent etre déconstruits pour questionner ancrage social (engagement, idéologie, culture, position ou situation sociale, point de vue) d’observateur et leur incidence sur connaissance produite

rapports entre « sujet connaissant » et «objet de la connaissance » (Gaussot, 2008, p198).

C’est à partir de sa place dans une hiérarchie sociale que le chercheur (dominant ou dominé, majoritaire ou minoritaire, …) produit de la connaissance en mettant en relation significative et intelligible des informations

Mon approche s’inscrit dans l’épistémologique dite des savoirs situés minoritaires

Elle ancre la connaissance qu’elle produit dans des conditions matérielles d’existence temporelles et spatiales spécifiques.

Elle refuse la rupture entre engagement et connaissance sociologique et interroge l’effet de la position sociale dans la connaissance des rapports sociaux.

cette démarche est risquée, car remet en cause mythe de l’objectivité scientifique et interroge le producteur de connaissances et son objet

dans le cadre de sociologie française , effets cognitifs de la rationalité « subjective » ou «située » = nécessaires, mais dommageables (Boudon, 2001)

autothéorisation = marginale, même si ouvre de nouvelles perspectives épistémologiques à travers double question :

=>comment suis-je représenté-e?

comment puis-je m’auto-représenter hors des cadres habituels, à partir d’une théorie de l’expérience propre (de Lauretis, 1987, 2005)?

Recherche située et milieu de travail Je cherche à produire un savoir académique rationnel dans la lignée lauretisienne : issu d’une pratique et d’une vérité subjective, qui commence à partir de soi, dans un processus « d’auto-traduction» de la subjectivité pour contribuer à la refondation de sujets invisibilisés en affirmant que le sujet peut résister à la société et se transformer tout en transformant le monde (Molinier, 2005). j’expérimente mon identité raciale de manière genrée et mon identité de genre est raciale, il s’agit pour moi à travers cette recherche, de rendre visibles, à la manière de hooks (2000), les conditions d'existence de minoritaires dont le point de vue sur le social est enraciné dans leur expérience de la marge et du centre. Parce que je suis noire et femme je dispose d’une position privilégiée pour observer les Blancs sans être remarquée et porter sur eux un « regard ethnographique » J’expérimente une « double conscience » est un concept qui explore (W.E.B. Du Bois, 1903), qui me permet d’assumer une double perspective constituée de mon propre point de vue et de la manière dont je suis par le monde blanc. En m’inspirant de la theory queer pour analyser ces rapports de pouvoir, je confonds sciemment l’expérience des femmes noires diplômées avec des situation de marginalité ou de non-conformité (sexuelle) par rapport aux normes dominantes je postule qu’elles ont un point de vue original et critique sur le monde social et les rapports sociaux normatifs et contraignants j’objective et je théorise leur point de vue particulier, que j’expérimente au même titre qu’elles, en raison de notre non-conformité raciale, ethnique, culturelle, face aux contraintes de la « blanchité » (Cervulle, 2009) qui maintiennent l’ordre social. Il ne s’agit pas pour moi de contribuer à relativiser les notions de vérité et d’objectivité, au contraire, l’objectif est de démontrer que « l’ancrage social des observations, est, avant d’être ce qui limite le point de vue, donc la connaissance du social, ce qui les facilite et les rend possible (Gaussot, 2008, pp195-196).

Conclusion L’une des problématiques centrales de mon travail est ma proximité de vécu avec les participantes

Cette posture questionne ma position de chercheure qui cherche à comprendre au niveau empirique les relations sociales de domination, afin dévoiler des rapports sociaux d’ordre théorique (Kergoat (2009)

« Il n’est pas simple pour beaucoup de parler dans une société française soucieuse de la liberté de parole et de la distribuer au plus grand nombre. Sur le terrain, on voit que la montée en régime de la visibilisation des femmes dites subalternes et la montée en puissance de la prise de la parole de femmes définies comme subalterne n’a rien à voir avec l’autonomie de parole et la capacité de critiquer le contexte (Guenif-Souilamas et al. 2008)

On pourrait en dire autant pour les chercheur(e)s minoritaires dans le cadre académique français

produire un savoir situé minoritaire équivaut à démontrer que les « dominés » pensent et agissent sans être voués à la passivité et qu’ils coproduisent ainsi les structures sociales et les savoirs sur le social.

Cette épistémologie critique me permet

de me concevoir comme sujet autonome qui se soustrait à son enrôlement forcé dans les rapports de domination, qui cherche à neutraliser leurs logiques.

de refuser de produire un « discours écran » consensuel loin des véritables enjeux politiques, culturels et religieux (Saîd) en minorant mon (notre) expérience de sujets genrées, ethnicisése, niées comme sujet de discours

de céder au stéréotype deschercheuses minoritaires dont la réussite repose sur le fait de minimiser les effets structurels des dominations subies

d’accepter d’être soumise à la norme académique dans une forme d’aliénation culturelle qui intériorise les valeurs du dominant sans velléité de rébellion (Fanon , 1952, Said )

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