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© BERTHIER Emmanuel
►
MORGOAT signifie Mise en Œuvre Régionale et Globale de
l’Observation de l’Activité Touristique. Ce réseau a pour
objectif l’harmonisation et la valorisation de données statis-
tiques à destination des professionnels bretons de l’hôtelle-
rie et de l’hôtellerie de plein air. Les partenaires de ce ré-
seau se sont entendus pour favoriser la réalisation d’une
seule et unique enquête menée chaque mois par l’INSEE
auprès de ces hébergeurs et pour apporter les moyens
techniques et financiers nécessaires à la production d’infor-
mations valorisées aux niveaux régional, départemental et
infra-départemental.
►
Maître d’ouvrage : Pôle Observatoire - CRT Bretagne
Maître d’oeuvre : INSEE Bretagne
Partenaires financiers : Région Bretagne, Sensation Bre-
tagne, Villes d’Art et d’Histoire et villes historiques, Fédéra-
tion Régionale des Pays d’Accueil Touristiques, Côtes d’Ar-
mor Développement, CCI des Côtes d’Armor, Saint-Brieuc
Agglomération, Office du Tourisme de Perros-Guirec, ADT
du Finistère, CCI Finistère, ADEUPA, Office du Tourisme de
Quimper, CDT de Haute Bretagne – Ille et Vilaine, CCI de
Saint-Malo Fougères, CCI de Rennes, Office du Tourisme
de Rennes, Ville de Saint-Malo, CDT du Morbihan, CCI du
Morbihan, AUDELOR
Partenaires associés : Fédération de l’Industrie Hôtelière
de Bretagne, l’Union Bretonne de l’Hôtellerie de Plein Air,
CCIR Bretagne, Clubs hôteliers, Logis de France
►
La richesse et le volume des informations collectées offrent
aux professionnels de l’hôtellerie et de l’hôtellerie de plein
air des indicateurs permettant de situer leurs établissements
selon différents espaces : régions, départements, espaces
géographiques mais également des informations concer-
nant les tendances d’évolution : nationales, régionales, lo-
cales ou sectorielles. Pour les professionnels, cette enquête
aide à mieux appréhender leur activité avec des chiffres
fiables et des analyses fournies, à comparer les résultats en
Bretagne (espaces géographiques et touristiques) avec
ceux des autres régions françaises, à démultiplier et enrichir
le niveau d’information et d’analyse pour être plus compétitif
et plus performant, à conforter les parts de marché par rap-
port à celles des autres régions et enfin, à préciser les ac-
tions à entreprendre pour les différents acteurs.
►
Nous profitons de ce document pour remercier l’en-
semble des professionnels qui, chaque mois, consa-
crent un peu de leur temps pour répondre aux enquêtes
de l’INSEE. C’est grâce à la mobilisation de tous que
nous pouvons aujourd’hui vous proposer ces résultats
et nous espérons qu’au regard de ceux-ci, les profes-
sionnels qui ne répondent pas lors de l’interrogation
mensuelle de l’INSEE verront l’intérêt de ce travail et
répondront plus volontairement à leurs sollicitations.
2
Comité Rég ional du Tour isme de Bretagne
Pôle Observato i re & Prospect ive
Un outil d’observation au service
des professionnels
3
►
►
►
►
►
► €
►
►
►
►
►
►
►
►
►
►
Avec 7 800 terrains de camping
classés et 905 000 emplacements,
la France est le leader incontes-
table du marché européen de l’hô-
tellerie de plein air.
Première destination touristique mondiale, la France
détient le 2ème plus grand parc de campings au monde
derrière les États-Unis. Avec 7 800 terrains de camping
classés et 905 000 emplacements, elle trône au 1er
rang des destinations européennes, devançant très
largement ses plus proches concurrents (Allemagne,
Italie, Royaume-Uni, Pays-Bas et Espagne). Aujour-
d’hui, plus d’un camping européen sur trois se situe en
France. L’hôtellerie de plein air constitue le principal
mode d’hébergement touristique marchand du pays
dans la mesure où il représente près de la moitié de la
capacité d’accueil totale en lits touristiques marchands.
De par ses 2 000 km de côtes et son patrimoine natu-
rel remarquable, la Bretagne est historiquement un
terrain fertile au développement de ce mode d’héber-
gement, convivial et authentique. L’hôtellerie de plein
air concentre près des 2/3 de l’offre en lits touristiques
marchands de la région. 738 campings sont implantés
sur son territoire. La Bretagne se classe ainsi au 3ème
rang des régions françaises en nombre d’établisse-
ments et au 4ème en termes d’emplacements. La région
met quelque 85 000 emplacements à la disposition des
touristes pendant la période estivale, ce qui en fait le
principal parc de la moitié nord du pays (à peu près
équivalent à celui des Pays de la Loire). L’offre bre-
tonne reste cependant inférieure (en volume) à celle
proposée par certaines régions plus au sud comme le
Languedoc-Roussillon ou l’Aquitaine qui dépasse les
100 000 emplacements.
La densité touristique de l’hôtellerie de plein air en Bre-
tagne est estimée à 9,8% : La région est donc capable
d’accueillir près de 10% de population supplémentaire
grâce à sa capacité d’hébergement en camping.
L’OFFRE FRANÇAISE EN CAMPING
Positionnement de la région Bretagne
9,5%
4
Comité Rég ional du Tour isme de Bretagne
Pôle Observato i re & Prospect ive
© RENAC Michel
Supérieure à 60%
Entre 50% et 60%
Entre 40% et 50%
Entre 30% et 40%
Inférieure à 30%
100 000
135 000
110 000
►
►
►
58%
23% 19%
13%
9,5%
Sources statistiques : DGCIS / INSEE - Source cartographique : Articque
5
En une vingtaine d’années, le sec-
teur s’est métamorphosé et le cam-
ping caravaning a peu à peu laissé
place à l’hôtellerie de plein air.
À l’origine de cette activité, un simple terrain bien placé
en bord de mer muni d’un petit bureau d’accueil et de
sanitaires était amplement suffisant pour faire le plein
de touristes en période estivale. Le camping d’aujour-
d’hui n’a cependant plus rien à voir avec celui encore
pratiqué dans les années 80.
Il y a une trentaine d’années, alors que l’image de ce
mode d’hébergement s’était dégradée, les propriétaires
des campings ont dû s’adapter à l’évolution de la de-
mande touristique. Sans rompre pour autant avec leur
clientèle traditionnelle partisane d’un hébergement
proche de la nature, convivial et authentique, certains
campings ont commencé à proposer des héberge-
ments plus confortables et se sont dotés d’équipe-
ments de loisirs. L’objectif : séduire une nouvelle clien-
tèle, beaucoup plus exigeante et demandeuse de va-
cances actives au grand air.
Les emplacements « en dur », équipés de résidences
mobiles (mobil-homes) ou d’habitations légères de
loisirs (bungalows, chalets, cottages) ont connu un
développement fulgurant et se sont peu à peu substi-
tués aux emplacements nus destinés aux tentes et
caravanes. Piscines, toboggans, zones aqualudiques
et aires de sports ou de loisirs se sont développés en
parallèle ainsi qu’une multitude des prestations de ser-
vices (restauration, épicerie, club enfants, laverie, loca-
tion de vélo,…).
Au fil des années, le parc français n’a cessé de monter
en gamme et a réussi à attirer une clientèle touristique
variée. Rapidement revenu sur le devant de la scène
des hébergements touristiques, le secteur acquiert
également ses lettres de noblesse puisque, au vu de la
diversité et de la qualité des prestations proposées, on
ne parle désormais plus de camping mais d’hôtellerie
de plein air.
LA MÉTAMORPHOSE DU SECTEUR
Du camping caravaning à l’hôtellerie de plein air
20%
Comité Rég ional du Tour isme de Bretagne
Pôle Observato i re & Prospect ive 6
© PHOVOIR
© BERTHIER Emmanuel
2* 33%
3* 36%
4*et 5*
23%
1* 7%
►
►
►
►
Nombre d’emplacements 1*
Nombre d’emplacements 2*
Nombre d’emplacements 3*
Nombre d’emplacements 4*
+12%
+4%
-12%
-13%
En 2012
En 2003
17% → 34%
7% → 20%
7 Sources statistiques : DGCIS / INSEE
-25%
Emplacements équipés - Bretagne
Emplacements équipés - France
Emplacements nus - Bretagne
Emplacements nus - France
+142%
+114%
-22%
La politique d’investissements au-
dacieuse du secteur a permis la
mise en place d’un nouveau mo-
dèle économique très rentable.
S’ils ont redoré l’image et offert une seconde jeunesse
au secteur, les investissements consentis par les pro-
fessionnels de l’hôtellerie de plein air pour moderniser
leurs établissements ont surtout permis à cette activité
de devenir particulièrement rentable. En 2011, le résul-
tat net de l’hôtellerie de plein air représentait en
moyenne 11% du chiffre d’affaires du secteur, c’est
deux fois plus que l’hôtellerie traditionnelle ou que les
villages vacances.
Derrière la métamorphose « physique » de l’hôtellerie
de plein air, c’est un nouveau modèle économique qui
s’est mis en place. Le développement des parcelles
équipées de résidences mobiles ou d’habitations lé-
gères de loisirs a eu de multiples conséquences sur
l’activité et notamment celle d’augmenter les recettes
des établissements car ce type d’emplacement génère
cinq à dix fois plus de chiffre d’affaires qu’un emplace-
ment nu. De plus, ce type d’emplacements a égale-
ment permis aux propriétaires de camping d’allonger
considérablement la saison touristique et de ne plus
limiter leur activité à deux mois de l’année. La multipli-
cation des services permet également des nouvelles
sources de revenu.
Cette politique d’investissements a donc engendré une
forte revalorisation de l’offre de ce mode d’héberge-
ment justifiant des hausses des tarifs pratiqués par les
propriétaires. Le résultat est sans appel, le chiffre d’af-
faires de l’hôtellerie de plein air a explosé au cours des
dernières années et avoisine les 2,3 milliards d’euros
en 2011. Cette croissance suscite aujourd’hui toutes
les convoitises. Le secteur doit désormais composer
avec de nouveaux acteurs disposant de moyens mar-
keting et financiers importants.
INVESTISSEMENTS & INNOVATIONS
Moteurs de la croissance économique du secteur
493millions d’€
Comité Rég ional du Tour isme de Bretagne
Pôle Observato i re & Prospect ive 8
© HAMEL Franck
€
Supérieurs à 20M€
Entre 10M€ et 20M€
Entre 5M€ et 10M€
Entre 3M€ et 5M€
Inférieurs à 3M€
►
►
2 326 M€
880 M€
Sources : Investissements : Tableau de bord des investissements touristiques - Atout France
Chiffres d’affaires : INSEE - ESANE
493 M€
Investissements (Millions d’€)
265 M€
Chiffre d’affaires (Millions d’€)
9 Sources statistiques : Atout France - JMP Consultant et INSEE/DGCIS / Source cartographique : Articque
La rentabilité du secteur engendre
une concentration du marché. Le
poids des chaînes et des groupes
ne cesse de progresser.
En France, plus de 90% des campings sont indépen-
dants. Le secteur de l’hôtellerie de plein air, très atomi-
sé, se compose majoritairement de petites structures
moyen de gamme (57% des campings sont classés 1*
ou 2*) qui tirent leur épingle du jeu du fait de leur poli-
tique tarifaire. La rentabilité de l’offre locative n’a ce-
pendant pas échappé aux différents acteurs. Le sec-
teur, dont le chiffre d’affaires a doublé en 10 ans et où
la rentabilité moyenne nette représente 10% à 20% du
chiffre d’affaires (Étude Xerfi 2013), est perçu comme
un nouvel eldorado économique. La métamorphose du
secteur s’accompagne de nombreux regroupements et
fusions-acquisitions pour tenter de gagner des parts de
marché. Aujourd’hui, si seulement 8% des établisse-
ments sont affiliés à des chaînes, celles-ci détiennent
20% des emplacements et dégagent 40% du chiffre
d’affaires total du secteur.
On distingue trois types de chaînes : les chaînes volon-
taires (Airotel, Sites & Paysages,…) dont les membres
conservent leur indépendance mais bénéficient de la
notoriété d’une marque en échange de la garantie
d’une prestation de qualité définie par le groupement.
Les chaînes franchisées (Yelloh! Village, Flower,...).
dont les membres s’engagent contractuellement au
reversement d’une partie de leur chiffre d’affaires pour
bénéficier de l’image et des techniques de commercia-
lisation de la marque. Et enfin, les chaînes intégrées
(FranceLoc, Campéole,...) qui comptent plusieurs éta-
blissements regroupés sous une seule et même entre-
prise. Des acteurs d’un tout nouveau genre ont égale-
ment pénétré le marché en entrant dans le capital des
entreprises. Issus de divers secteurs comme la
banque, les fonds d’investissement, la promotion im-
mobilière, l’informatique ou la gestion et l’exploitation
des ressources en eau, ces investisseurs avisés favori-
sent le développement rapide de géants du secteur.
UNE RENTABILITÉ CONVOITÉE
Quand l’industriel prend le pas sur l’artisanal
40%
Comité Rég ional du Tour isme de Bretagne
Pôle Observato i re & Prospect ive 10
© PIRIOU Jacqueline
►
►
►
11
63 campings
20 000 emplacements
58 campings
6 552 emplacements
53 campings
20 500 emplacements
101 campings
11 230 emplacements
55 campings
14 610 emplacements
41 campings
14 122 emplacements
Sources statistiques : Cahier espaces n°311 et Sites internet des groupes concernés - Source cartographique : Articque
À l’instar des autres régions litto-
rales, les campings bretons se
concentrent en bord de mer, mais
leur répartition le long des côtes
est loin d’être uniforme.
On trouve 1/3 des campings de la région dans le Finis-
tère, 1/3 dans le Morbihan et le reste des campings se
partage entre les Côtes d’Armor (19%) et l’Ille-et-
Vilaine (10%).
À l’image des autres régions littorales, une majorité
écrasante des campings se situe en bord de mer
puisque 76% des établissements et 87% des emplace-
ments s’y concentrent. Côté Atlantique, le pays de Cor-
nouaille propose, à lui seul, un quart des emplace-
ments de camping de la région, soit à peu près autant
qu’au niveau du Golfe du Morbihan (pays d’Auray et de
Vannes réunis). Le pays d’Auray (2% de la superficie
de la Bretagne) concentre 15% des emplacements de
la région. La densité touristique du camping avoisine
les 50% sur ce territoire où l’on compte 22 emplace-
ments de camping au km². Côté Manche, le pays de
Trégor-Goëlo propose 5 600 emplacements et compte,
avec le Pays de Saint-Malo, parmi les plus importants
parcs d’hébergement de plein air du littoral nord. À
l’intérieur des terres, bien que l’offre soit beaucoup
moins développée, l’hôtellerie de plein air tient égale-
ment une place importante dans la mesure où, pour
certaines communes moins fréquentées par les tou-
ristes, les campings municipaux constituent la seule
offre d’hébergement touristique marchande.
La taille moyenne des campings de la région est de
116 emplacements (égale à la moyenne nationale).
Dans certains territoires comme les pays d’Auray et de
Saint-Malo, la taille moyenne des établissements est
cependant beaucoup plus élevée et dépasse les 150
emplacements (proche des scores observés dans les
principaux territoires touristiques du pays).
L’OFFRE BRETONNE EN CAMPING
Une concentration très forte sur quelques territoires
87%
Comité Rég ional du Tour isme de Bretagne
Pôle Observato i re & Prospect ive 12
© PIRIOU Jacqueline
► ►
Moyenne Bretagne
116 emplacements
154
1 500
10 000
20 000
►
67%
16% 17%
Supérieure à 25%
Entre 15% et 25%
Entre 5% et 15%
Entre 3% et 5%
Inférieure à 3% 13 Sources statistiques : DGCIS / INSEE - Source cartographique : Articque
En 2010, l’analyse des bilans et
comptes de résultat de près de 400
campings privés bretons a permis
de juger de la santé économique et
financière du secteur.
Entre 2002 et 2007, le chiffre d’affaires des campings
privés (hors chaines intégrées) de la région a progres-
sé de 50%, le secteur connaissait alors une croissance
annuelle moyenne de près de 10%. Il atteignait les 180
millions d’euros en fin de période et permettait de dé-
gager une valeur ajoutée de plus de 60 millions d’euros
partagée à part égale entre frais de personnels et ex-
cédent brut d’exploitation. Le secteur a également vu
ses consommations intermédiaires augmenter sur la
période à un rythme plus rapide que son chiffre d’af-
faires. Cette inflation des coûts s’explique par un con-
texte d’augmentation globale des charges dans l’éco-
nomie (loyers immobiliers, assurances, électricité, gaz,
eau, ...) mais également par les investissements réali-
sés entrainant de nouveaux coûts de fonctionnement,
d’entretien et d’animation. Au final, malgré une crois-
sance forte de l’activité, la rentabilité de l’hôtellerie de
plein air bretonne, mesurée par la part de l’excédent
brut d’exploitation dans la valeur ajoutée dégagée par
le secteur, a eu tendance à se dégrader sur la période.
Le niveau de rentabilité reste cependant élevé et large-
ment supérieur à celui de l’hôtellerie traditionnelle ou
des villages vacances.
En terme d’emplois, l’URSSAF de Bretagne recense
autour de 800 salariés dans les campings privés bre-
tons au plus bas de la saison (fin du 4ème trimestre) et
plus de 2 000 salariés au plus haut de la saison (fin du
3ème trimestre). La moyenne annuelle des effectifs sala-
riés (calculée sur la base des effectifs de fin de tri-
mestre) est estimée à 1 500 salariés. Ce nombre a
doublé en 10 ans. On estime que le socle des emplois
permanents est composé à 70% de salariés en contrat
à durée indéterminée et 30% de travailleurs non sala-
riés.
POIDS ÉCONOMIQUE DU SECTEUR 180 M€ de chiffre d’affaires pour les campings privés indépendants
180millions d’€
Comité Rég ional du Tour isme de Bretagne
Pôle Observato i re & Prospect ive 14
© PIRIOU Jacqueline
► ►
►
►
+67%
+55%
+64%
+48%
+34%
Chiffre d’affaires (K€)
Valeur ajoutée (K€)
Consommations intermédiaires (K€)
Frais de personnel (K€)
Excédent brut d’exploitation (K€)
39,3%
23,5%
46,6%
23,1%
Chiffre d’affaires (K€)
Valeur ajoutée
Consommations intermédiaires
Frais de personnel
Excédent brut d’exploitation
49,0%
36,7%
26,8%
22,2%
30%
70%
En 2000
En 2011
15 Sources statistiques : INSEE - URSSAF / ACOSS
Les campings bretons proposent
une offre variée, en mesure de sé-
duire tous les types de clientèle.
L’hôtellerie de plein air bretonne ne déroge pas à la
tendance du marché et le virage de l’industrialisation
du secteur est d’ores et déjà amorcé. Les propriétaires
ont également massivement investi dans la modernisa-
tion de leurs établissements et les grandes marques
sont déjà bien implantées dans la région. Les emplace-
ments équipés de mobil homes ou d’habitations lé-
gères de loisirs ont progressé de 142% depuis 2003 et
représentent désormais 20% de l’offre en emplace-
ments de passage contre seulement 7% en 2003.
Dans le même temps, les emplacements nus ont dimi-
nué de 25%.
Cependant, malgré l’essor de gros établissements haut
de gamme aux allures de « Villages club » qui ciblent
une clientèle à fort pouvoir d’achat, les petits campings
traditionnels, dont les investissements moins coûteux
permettent de pratiquer des prix abordables, conti-
nuent de séduire la clientèle originelle ainsi que les
vacanciers aux budgets serrés. L’offre régionale se
répartit donc équitablement entre les établissements 1*
ou 2* et ceux de 3* ou plus. Dans la plupart des autres
régions littorales, les emplacements situés dans les
campings de 3* ou plus représentent bien souvent plus
des deux tiers du parc. Dans les Pays de la Loire, par
exemple, ils concentrent plus de 70% de l’offre régio-
nale.
L’équilibre tangible entre ces deux « familles » de cam-
pings en Bretagne conduit également à ce que la taille
moyenne des établissements bretons ne soit que de
116 emplacements (dans la moyenne française), soit
bien inférieure à la plupart des autres régions littorales.
Ce chiffre n’a pas progressé sur les dix dernières an-
nées. En comparaison avec le Languedoc-Roussillon,
la Bretagne compte, à une dizaine près, le même
nombre de campings alors qu’elle propose 25% d’em-
placements de moins.
VILLAGE CLUB & CAMPING TRADITIONNEL
Deux modèles qui cohabitent en Bretagne
50%
Comité Rég ional du Tour isme de Bretagne
Pôle Observato i re & Prospect ive 16
© KEIL Adeline
Moyenne France
116 emplacements
116
155
► ►
►
Emplacements nus
1* et 2*
10% 27%
40%
Emplacements équipés
3* à 5*
23%
Emplacements équipés
1* et 2* Emplacements nus
3* à 5*
Supérieure à 65%
Entre 60% et 65%
Entre 55% et 60%
Entre 50% et 55%
Inférieure à 50%
80 000
30 000
18 000
17 Sources statistiques : DGCIS / INSEE - Source cartographique : Articque
Les campings publics bretons
perdent du terrain au fur et à
mesure de la restructuration
du secteur.
Les campings publics sont aujourd’hui gérés, soit di-
rectement par les collectivités locales, soit en gestion
déléguée auprès d’opérateurs privés. Entre 2003 et
2012, les campings publics de la région ont perdu 74
établissements soit un quart de leurs emplacements.
Dans le même temps, 42 nouveaux campings privés
se sont créés, soit 7% d’emplacements supplémen-
taires.
La répartition entre offre publique et offre privée a con-
sidérablement évolué en faveur du privé. En 2003,
l’offre publique représentait 42% des établissements et
34% des emplacements. Aujourd’hui, elle ne repré-
sente plus que 32% des établissements et 25% des
emplacements. Contrairement aux campings privés, il
n’y a pas eu de restructuration globale de l’offre pu-
blique. Les campings publics se composent à 80%
d’emplacements nus dans des établissements 1* ou 2*
ce qui était déjà le cas il y a une dizaine d’années. Ils
n’ont pas amorcé le virage de la modernisation et les
coûts de restructuration sont aujourd’hui beaucoup
plus élevés qu’auparavant.
Dans le contexte économique actuel, les collectivités
locales sont désormais dans l’incapacité de suivre le
rythme d’investissements impulsé par les campings
privés. Pour permettre le développement de l’activité
sur leur territoire, elles doivent souvent s’appuyer sur
une délégation de services publics auprès d’opérateurs
privés mais les investissements préalables à ces parte-
nariats sont aujourd’hui également très élevés. Les
recours aux cessions foncières, parfois nécessaires,
faute de capacités d’investissement, laissent planer le
doute sur la pérennité de ces campings nés de la vo-
lonté des collectivités locales de développer un cam-
ping pour tous sur tout le territoire...
GESTION PRIVÉE VS GESTION PUBLIQUE
Une restructuration à deux vitesses
92%
Comité Rég ional du Tour isme de Bretagne
Pôle Observato i re & Prospect ive 18
© PIRIOU Jacqueline
xx%
Emplacements de passage Terrains nus
1*et 2*
3*et 4*
Emplacements de passage Équipés de locatif
1*et 2*
3*et 4*
Emplacements résidentiels ou loués à l’année
1*et 2*
3*et 4*
3% 1% 2% 2%
34%
17%
7%
12%
4% 80%
12% 26%
► ►
► ►
34% 26%
48% 34%
2% 4%
7% 17%
2% 7%
7% 12%
81% 80%
14% 12%
2% 3%
1% 1%
1% 2%
1% 2%
En 2003 En 2010
19 Source statistique : DGCIS / INSEE
60% des nuitées réalisées dans
l’hôtellerie de plein air bre-
tonne se concentrent dans les
pays littoraux du sud de la ré-
gion.
À l’image de l’offre régionale, la fréquentation de l’hô-
tellerie de plein air se répartit de façon très inégale sur
le territoire breton. La Cornouaille, qui, pour rappel,
concentre 25% de l’offre de ce mode d’hébergement
s’accapare plus de 27% du marché en termes de nui-
tées. À titre de comparaison, cela représente près de
la totalité de la fréquentation des pays du Golfe du
Morbihan (les pays d’Auray et de Vannes se parta-
geant respectivement 18% et 11% des nuitées réali-
sées dans ce mode d’hébergement). C’est également
près de trois fois plus que le pays de Saint-Malo ou
que celui du Trégor Goëlo - Guingamp, pourtant res-
pectivement 4ème et 5ème destination privilégiée par les
touristes venus faire du camping dans la région.
Les cinq principaux bassins touristiques de la région se
partagent, à eux seuls, les trois quarts des nuitées
touristiques de ce mode d’hébergement.
À l’intérieur des terres, dans les pays Voynet de la ré-
gion ne comportant aucune frontière littorale, les pro-
fessionnels de l’hôtellerie de plein air doivent se parta-
ger un nombre de touristes restreint qui représentent à
peine 5 à 6% du marché en termes de nuitées.
L’échelonnement dans le temps des nuitées touris-
tiques dans l’hôtellerie de plein air bretonne est, à peu
de chose près, équivalent à celui observé sur l’en-
semble du pays. Trois nuitées sur quatre sont réalisées
durant le cœur de la saison estivale (33% sur le mois
de juillet et 44% sur le mois d’août) et une nuitée sur
quatre a lieu sur les bords de saison (16% sur les mois
de mai et juin et 7% sur le mois de septembre).
ATTRACTIVITÉ DE TERRITOIRES BRETONS
Une fréquentation à l’image de l’offre
73%
Comité Rég ional du Tour isme de Bretagne
Pôle Observato i re & Prospect ive 20
© PIRIOU Jacqueline
► ►
33% 44%
27%
7% 16%
0,2
1,2
2,3
►
Supérieure à 25%
Entre 15% et 25%
Entre 5% et 15%
Entre 2% et 5%
Inférieure à 2%
11%
18%
9%
8%
21 Sources statistiques : DGCIS / INSEE - Source cartographique : Articque
En 2012, la Bretagne est la 6ème
destination de prédilection des
touristes ayant fait du camping
en France.
Chaque année près de 20 millions de touristes vien-
nent faire du camping en France. Entre les mois de
mai et septembre 2012, ce sont plus de 100 millions de
nuitées qui ont été réalisées dans ce mode d’héberge-
ment. Trois nuitées sur quatre sont effectuées durant le
cœur de la saison estivale (35% au mois de juillet et
41% au mois d’août) et une sur quatre sur les bords de
saison (16% sur les mois de mai et juin et 8% sur le
mois de septembre).
Pourtant longtemps classée en 5ème position dans le
palmarès des régions « Camping », la Bretagne perd
une place en 2012 et devient la 6ème destination de
prédilection des touristes venus séjourner dans ce
mode d’hébergement en France, juste derrière la ré-
gion Rhône-Alpes. En 2012, près de 9 millions de nui-
tées ont été réalisées dans les campings bretons, ce
qui représente un peu moins de 8% du marché de l’hô-
tellerie de plein air en France. La région Languedoc-
Roussillon demeure la destination camping préférée
des touristes et s’approprie, à elle seule, près de 18%
du marché. Elle devance largement ses deux princi-
pales concurrentes : la région Provence-Alpes-Côte
d’Azur (13,9% du marché) et la région Aquitaine
(13,6% du marché).
Dans le quart Nord Ouest du pays, les régions du litto-
ral atlantique constituent un 3ème grand bassin de fré-
quentation pour l’hôtellerie de plein air, où Pays de la
Loire, Bretagne et Poitou-Charentes se partagent res-
pectivement 9,5%, 7,9% et 6,4% du marché. Le Finis-
tère et le Morbihan figurent dans le top 10 des départe-
ments français qui accueillent le plus de touristes dans
ce mode d’hébergement.
LES RÉSULTATS DE L’ANNÉE 2012
La Bretagne dépassée par la région Rhône-Alpes
7,9%
Comité Rég ional du Tour isme de Bretagne
Pôle Observato i re & Prospect ive 22
© PIRIOU Jacqueline
Supérieure à 15%
Entre 10% et 15%
Entre 5% et 10%
Entre 3% et 5%
Inférieure à 3%
19 000 000
17 000 000
12 000 000
►
►
►
34% 42%
17,8%
7,9% 16% 8%
23 Sources statistiques : DGCIS / INSEE - Source cartographique : Articque
Les campings de la région atti-
rent principalement une clien-
tèle française de proximité.
Bien que la Bretagne se classe à la cinquième place
des régions privilégiées par les étrangers venus faire
du camping en France, force est de constater qu’elle
attire très majoritairement une clientèle française et de
proximité.
En 2012, dans les campings bretons, trois nuitées sur
quatre proviennent de la clientèle française contre seu-
lement deux sur trois en moyenne en France. Parmi
les Français qui viennent camper dans la région, la
clientèle de proximité prédomine. Plus de la moitié des
nuitées françaises réalisées dans les campings bretons
proviennent d’Ile-de-France, de Bretagne ou de l’une
de ses deux régions limitrophes (Pays de la Loire et
Normandie). La Bretagne figure ainsi parmi les régions
où la part de la clientèle étrangère dans l’hôtellerie de
plein air est la moins importante en France.
En 2012, ce sont un peu plus de 2,1 millions de nuitées
étrangères qui ont été réalisées dans les campings
bretons (6% du marché national). Contrairement à la
majeure partie des régions françaises, les Néerlandais,
véritables aficionados de ce mode d’hébergement, ne
sont pas la 1ère clientèle étrangère de la région. Ce
sont les Britanniques, clientèle de proximité Outre
Manche, à qui l’on attribue 38% des nuitées étrangères
de ce mode d’hébergement en Bretagne. Les quatre
principales clientèles de la région (Royaume-Uni, Pays
-Bas, Allemagne et Belgique) représentent 90% des
nuitées étrangères réalisées dans les camping bretons.
Bien qu’elle ne génère que 3% des nuitées étrangères
réalisées dans l’hôtellerie de plein air bretonne, la
clientèle irlandaise demeure la 5ème clientèle étrangère
de Bretagne pour ce mode d’hébergement. La région
est, de très loin, la destination préférée des Irlandais
venus camper en France puisqu’un tiers des nuitées
irlandaises réalisées en France se situent en Bretagne.
ORIGINE DES CAMPEURS EN 2012
Essentiellement une clientèle de proximité
24%
Comité Rég ional du Tour isme de Bretagne
Pôle Observato i re & Prospect ive 24
© PHOVOIR
► ►
►
Supérieure à 75%
Entre 50% et 75%
Entre 40% et 50%
Entre 25% et 40%
Inférieure à 25%
5 500 000
2 200 000
2 550 000
11% 7%
16%
Sources statistiques : DGCIS / INSEE & MORGOAT Enquête Tourisme - Source cartographique : Articque
25
38% 28%
18%
8% 10%
15%
73 %
La Bretagne est l’une des
seules régions littorales où les
nuitées en camping ont diminué
sur les dix dernières années.
Sur la dernière décennie, malgré l’engouement suscité
par la restructuration et la modernisation du secteur, la
fréquentation a diminué dans les campings bretons
(-1,8% de nuitées entre 2002 et 2012). Difficile de com-
prendre ce résultat, d’autant que les nuitées touris-
tiques ont progressé dans toutes les autres grandes
régions « camping » de France (de 3,2% pour la région
Poitou-Charentes à 11,9% pour l’Aquitaine).
Pourtant, force est de constater que le nombre de tou-
ristes venus camper dans la région a, quant à lui, pro-
gressé. Entre 2002 et 2012, on observe 13,3% d’arri-
vées supplémentaires dans les campings bretons.
C’est, certes, beaucoup moins que dans les Pays de la
Loire (+30,5% d’arrivées) ou qu’en Poitou-Charentes
(+19,0% d’arrivées), mais c’est quasiment autant que
dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
L’explication de la baisse du volume de nuitées dans
l’hôtellerie de plein air bretonne réside donc dans la
baisse de la durée moyenne de séjour des visiteurs.
En 2002 déjà, parmi les six principales régions litto-
rales privilégiées par les touristes venus faire du cam-
ping en France, la Bretagne était celle dont la durée
moyenne de séjour était la plus faible (6,2 nuits en
moyenne contre 7,7 pour le Languedoc-Roussillon par
exemple). Entre 2002 et 2012, celle-ci a diminué de
13,4% passant de 6,2 nuits à 5,4 nuits dans la région.
Paradoxalement, entre 2004 et 2006 les campings
bretons ont accueilli plus de visiteurs que ceux des
Pays de la Loire et pourtant le nombre de nuitées réali-
sées en camping dans la région a, lui, été inférieur.
DIX ANS DE CAMPING EN BRETAGNE
Une destination phare mais en perte de vitesse
-1,8%
Comité Rég ional du Tour isme de Bretagne
Pôle Observato i re & Prospect ive 26
© PIRIOU Jacqueline
►
►
►
Languedoc-Roussillon
Provence-Alpes-Côte d’Azur
Bretagne
Poitou-Charentes
Aquitaine
Pays de la Loire
+7,9% en 10 ans
+7,9% en 10 ans
+11,9% en 10 ans
+8,2% en 10 ans
-1,8% en 10 ans
+3,2% en 10 ans
Languedoc-Roussillon
Provence-Alpes-Côte d’Azur
Bretagne
Poitou-Charentes
Aquitaine
Pays de la Loire
+18,2% en 10 ans
+13,5% en 10 ans
+27,2% en 10 ans
+30,5% en 10 ans
+13,3% en 10 ans
+19,0% en 10 ans
Languedoc-Roussillon
Provence-Alpes-Côte d’Azur
Bretagne
Poitou-Charentes
Aquitaine
Pays de la Loire
-8,7% en 10 ans
-4,9% en 10 ans
-12,1% en 10 ans
-17,1% en 10 ans
-13,4% en 10 ans
-13,3% en 10 ans
27 Sources statistiques : DGCIS / INSEE
73 %
La crise économique : une au-
baine pour l’hôtellerie de plein
air ?
Après une excellente saison 2006 où la météo excep-
tionnelle avait permis aux hébergements de plein air de
faire le plein de visiteurs, l’activité de 2007 connaît le
revers de la médaille et marque le début d’une succes-
sion d’étés pluvieux qui ramèneront la fréquentation
sous la barre des neuf millions de nuitées. En 2008,
bien que les touristes Français répondent présent en
Bretagne (+1,8% d’arrivées dans les campings), le
climat pluvieux (dans la veine de 2007) va les con-
traindre à réduire de façon drastique leur séjour dans
la région. La durée moyenne de séjour des Français
diminue de 5,4% et avec elle, le nombre de nuitées
françaises (-3%). La saison 2009, pour la 3ème année
consécutive, va pâtir d’une météo défavorable, cepen-
dant les premiers effets de la crise économique surve-
nue à l’automne 2008 vont complètement changer la
donne.
Le camping va s’avérer être une véritable valeur refuge
pour une clientèle française en mal de pouvoir d’achat
et plus que jamais à la recherche de vacances à petits
prix. Si le budget serré des ménages les contraint à
partir moins longtemps, il les incite également à partir
moins loin… Malgré une fréquentation étrangère qui ne
cesse de diminuer et des durées moyennes de séjour
toujours plus courtes, la clientèle française de proximi-
té va permettre aux campings bretons de connaître
une croissance sans interruption jusqu’en 2011. Entre
2008 et 2011, alors que l’économie française est en
berne, le fréquentation des campings bretons va pro-
gresser de 5,4%. 2012 a cependant mis un terme à
cette croissance. La conjoncture économique ne
s’améliore pas, les météos capricieuses se succèdent
et la hausse des prix dans les campings n’en fait plus
vraiment une valeur refuge. L’hébergement non mar-
chand devient pour beaucoup de visiteurs l’unique so-
lution de recours pour les vacances.
LA CLIENTÈLE FRANÇAISE
Moins loin et moins longtemps
+20%
Comité Rég ional du Tour isme de Bretagne
Pôle Observato i re & Prospect ive 28
© KEIL Adeline
►
►
►
29 Sources statistiques : DGCIS / INSEE
+11,7% entre 2008 et 2011
+5,4% entre 2008 et 2011
-10,5% entre 2008 et 2011
-7,2% entre 2011 et 2012
-7,1% entre 2011 et 2012
-6,8% entre 2011 et 2012
+20,3% entre 2008 et 2011
+12,6% entre 2008 et 2011
-6,6% entre 2008 et 2011
-4,4% entre 2011 et 2012
-4,5% entre 2011 et 2012
-5,0% entre 2011 et 2012
-7,1% entre 2008 et 2011
-6,4% entre 2008 et 2011
-4,2% entre 2008 et 2011
-2,9% entre 2011 et 2012
-2,7% entre 2011 et 2012
-2,0% entre 2011 et 2012
Si la crise économique a favo-
risé la venue d’une clientèle de
proximité, la clientèle étran-
gère semble avoir déserté les
campings bretons.
530 000 ! c’est le nombre de nuitées étrangères per-
dues par les campings bretons depuis 2004, soit une
baisse de 21% sur les sept dernières années. Que l’on
raisonne en termes de volume de nuitées perdues ou
en évolution relative sur la période, le constat est iden-
tique et sans équivoque : la Bretagne se classe à la
dernière place des régions françaises concernant l’évo-
lution de la clientèle étrangère dans l’hôtellerie de plein
air. Ce n’est cependant pas la seule région à être bou-
dée par cette clientèle. Du Nord-Pas-de-Calais à
l’Aquitaine, toutes les régions littorales des façades
Manche et Atlantique observent une baisse des nui-
tées étrangères dans les campings entre 2004 et 2012
(à l’exception de la Picardie). Cependant, la Bretagne a
perdu, à elle seule, plus de nuitées que toutes ces ré-
gions littorales réunies…
Bien qu’elle demeure la 5ème destination privilégiée des
étrangers qui viennent faire du camping en France, la
Bretagne perd des parts de marché auprès de cette
clientèle alors que dans le même temps, la tendance
est à la hausse au niveau national (+5%). Sur la même
période, le nombre de nuitées étrangères a progressé
de 8% en Languedoc Roussillon, de 15% en Provence-
Alpes-Côte d’Azur et de 26% dans la région Rhône-
Alpes.
L’évolution des nuitées réalisées par les trois princi-
pales clientèles étrangères de la Bretagne illustre par-
faitement la perte d’attractivité de la région auprès des
étrangers. Entre 2004 et 2012, les nuitées britanniques
ont reculé de 21%, les nuitées néerlandaises de 29%
et les nuitées allemandes de 25%.
LA CLIENTÈLE ÉTRANGÈRE
Une baisse préoccupante en Bretagne
530 000
Comité Rég ional du Tour isme de Bretagne
Pôle Observato i re & Prospect ive 30
© SEGALEN Yoann
►
►
Supérieure à 25%
Entre 10% et 25%
Entre 0% et 10%
Entre –10% et 0%
Inférieure à -10%
Pays Bas
Royaume Uni
Allemagne
Pays Bas
Royaume Uni
Allemagne
Belgique
B
R
E
T
A
G
N
E
F
R
A
N
C
E
Évolution des nuitées
étrangères en Bretagne
entre 2004 et 2012 :
-21% -25%
-21%
-29%
+4%
+6%
-7%
+6%
+33%
Évolution des nuitées
étrangères en France
entre 2004 et 2012 :
+5%
31 Sources statistiques : DGCIS / INSEE - Source cartographique : Articque
Même en période de crise, la
fréquentation des campings
évolue à la faveur des empla-
cements locatifs et des établis-
sements haut de gamme.
Entre 2005 et 2012, en Bretagne comme un peu par-
tout ailleurs en France, on assiste à une transformation
radicale de la demande en hôtellerie de plein air. Le
nombre de touristes en hébergements locatifs a pro-
gressé de 93% en France et de 88% en Bretagne. En
termes de nuitées, cela correspond à une augmenta-
tion de 67% au niveau national et de 64% au niveau
régional. La différence entre l’évolution du nombre de
nuitées et du nombre d’arrivées s’explique, là encore,
par la baisse des durées de séjour sur la période : un
peu moins de 15% en France comme en Bretagne
concernant les hébergements locatifs.
Cette évolution va de pair avec celle observée dans les
campings 3* et 4*. Depuis 2003, le nombre d’arrivées
dans les campings les plus étoilés a progressé de 41%
au niveau national et de 20% en Bretagne mais même
ces établissements se confrontent à la baisse tendan-
cielle des durées de séjour (-9% en France comme en
Bretagne dans les campings 3* et 4*).
D’un autre côté, la demande concernant les emplace-
ments nus diminue. Le nombre d’arrivées sur ce type
d’emplacements a diminué sur la période de 5% au
niveau national et de 23% pour la Bretagne. La réduc-
tion des durées moyennes de séjour, également obser-
vée pour ce type d’emplacement, contribue, là encore,
à accentuer la perte globale de nuitées sur la période
qui s’élève à 35% en Bretagne et à 16% en France. La
fréquentation dans les campings les moins étoilés dimi-
nue également fortement : 44% de baisse de nuitées
en Bretagne et 32% en France (en partie due au re-
classement des établissements).
NOUVEAUX COMPORTEMENTS
Une clientèle plus que jamais en quête de confort
1/2 journée
Comité Rég ional du Tour isme de Bretagne
Pôle Observato i re & Prospect ive 32
© RENAC Michel
►
Bretagne - Locatifs
Bretagne - Nus
France - Locatifs
France - Nus
Bretagne - 3* et 4*
Bretagne - 1* et 2*
France - 3* et 4*
France - 1* et 2*
►
Bretagne - Locatifs
Bretagne - Nus
France - Locatifs
France - Nus
Bretagne - 3* et 4*
Bretagne - 1* et 2*
France - 3* et 4*
France - 1* et 2*
►
Bretagne - Locatifs
Bretagne - Nus
France - Locatifs
France - Nus
Bretagne - 3* et 4*
Bretagne - 1* et 2*
France - 3* et 4*
France - 1* et 2*
+67%
+64%
-35%
-16%
+93%
+88%
-23%
-5%
-14%
-13%
-17%
-11%
-9%
-9%
-16%
-10%
+20%
+41%
-33%
-24%
+9%
+28%
-44%
-32%
33 Sources statistiques : DGCIS / INSEE
Les investissements impor-
tants réalisés par les profes-
sionnels nécessitent un certain
niveau de fréquentation pour
être rentabilisés, que certains
services ou équipements per-
mettent d’atteindre.
Avoir équipé ses emplacements de locatifs compte
parmi les prestations qui ont le plus modifié l’offre et
renouvelé la clientèle des campings. En 2012, 65%
des campings en proposent alors qu’ils n’étaient que
32% en 2003. En 2012, 47% des nuitées de l’hôtellerie
de plein air sont réalisées sur ce type d’emplacement,
c’est presque deux fois plus qu’en 2005. Si l’offre loca-
tive joue désormais un rôle majeur dans la fréquenta-
tion des établissements, les campings ont également
développé en parallèle toute une gamme de services
et prestations pour attirer et satisfaire leur clientèle
touristique.
Aujourd’hui, force est de constater que plus la palette
des prestations de services et d’équipements d’un éta-
blissement est grande et variée et plus sa fréquenta-
tion est élevée. Durant la saison, les campings équipés
d’un espace aquatique s’assure un taux d’occupation
moyen de 40,8% contre seulement 29,7% pour l’en-
semble des campings. Proposer une épicerie, un point
de restauration ou encore un club enfant permet égale-
ment de doper son taux d’occupation. À l’image de
l’hôtellerie traditionnelle, un accès internet devient éga-
lement presque indispensable dans la mesure où on
observe une différence de sept points de taux d’occu-
pation entre les établissements qui en proposent un et
ceux qui n’en proposent pas. Cumuler un maximum de
prestations se révèle également être une stratégie
payante : Le taux d’occupation moyen des établisse-
ments les mieux équipés est supérieur de dix points à
celui des établissements les moins équipés.
SERVICES & ÉQUIPEMENTS
Quel niveau d’équipement pour quelle fréquentation ?
+11,5 pts
Comité Rég ional du Tour isme de Bretagne
Pôle Observato i re & Prospect ive 34
© RENAC Michel
► ►
►
24,7%
22,8%
49,4%
25,1%
22,7%
47,3%
28,9%
21,6%
51,4%
36,9%
24,5%
53,5%
40,8%
40,3%
36,7%
35,5%
35,3%
35,2%
35,1%
35,0%
34,6%
33,0%
32,4%
29,0%
Ensemble des emplacements
Emplacements équipés de locatifs
Emplacements nus
Ensemble des emplacements de passage
Emplacements équipés de locatifs
Emplacements nus 35 Sources statistiques : DGCIS / INSEE