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Le financement du logement en Afrique de l’Ouest
Bamako, 14-16 février 2005Politiques de subvention : bonnes et mauvaises manières
Claude Taffin
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Plan Importance du contexte et des
objectifs. Aider l’offre. Aider la demande : - aide à l’épargne, - aide à l’emprunt, - aide directe.
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Le bon choix dépend … Du niveau de développement du
système financier, Du niveau de satisfaction des
besoins en logement, Des pouvoirs publics : ce qu’ils
veulent et ce qu’ils peuvent.
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La solvabilisation des acquéreurs
?
EMPRUNT
P R I X
EPARGNE
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Si le logement est trop cher pour tout le monde… Il y a un problème d’offre foncière, de
matériaux : subventionner l’offre. Il y a un problème financier (rémunération
de l’épargne trop faible, crédit trop cher) : aides « de circuit » (épargne-logement
ou autre).
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En général Cible des politiques d’aide à
l’accession = ménages à revenus moyens ou « modestes ».
Cibler seulement les classes moyennes ?
- choix politique,- outils : épargne-logement, intérêts
d’emprunt exonérés d’IR.
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L’aide aux ménages modestes
EPARGNE
Vertueux, Mauvais ciblage social
EMPRUNT
Accompagne l’effort
Pas d’effet d’aubaine
Mauvais ciblage social
Nombreux effets pervers
AIDER LA DEMANDE
AIDE DIRECTE
Transparent
Efficace
Ciblage social facilité
Abus possibles
AIDER L’OFFRE
TERRAINS VIABILISATION CONSTRUCTION
Neutre
Rarement ciblé
Contrôles nécessaires (captation de l’aide)
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Aider l’offre (1) C’est abaisser le prix de revient des logements
à l’aide de subventions de toute nature, y compris fiscale.
On peut agir sur :- le prix du terrain (cession par l’Etat ou la
Collectivité locale, péréquation entre différentes utilisations),
- le coût de la viabilisation,- le coût de construction (prix des matériaux, les
crédits aux promoteurs et leurs profits).
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Aider l’offre (2) Suppose un contrôle de l’activité pour
vérifier que l’aide se traduit par une baisse de prix (et non de qualité !).
Plus facile (en théorie) avec les promoteurs qu’en auto-construction.
Dans tous les cas, ciblage social difficile.
Exemple (fréquent) : taux de TVA réduit.
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L’aide à l’épargne Beaucoup de vertus :- pousse à la bancarisation,- réduit le besoin d’emprunt et prépare à le
rembourser,- fournit un financement stable pour le
crédit au logement. Quelques inconvénients : - ciblage social déficient,- risque de liquidité.
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L’aide directe Efficace et transparente :- va au destinataire final, pas
d’intermédiaire à rémunérer, - le montant exact de l’aide est connu
par le Budget et le bénéficiaire.Ciblage social facile ; pas d’exigence
de bancarisation.Effets d’aubaine et abus possibles.
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L’aide directe : exemples Chili, Costa-Rica, Mexique, Salvador,
Surinam, Uruguay, Venezuela ; Afrique du Sud ; Hong-Kong, Philippines ; Allemagne (crédit d’impôt : 5% du
prix du neuf, 2,5% de l’ancien, majoration si enfants) ;
Espagne (5% à 11% selon revenu).
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L’aide directe : variantes Prime de montant fixe ou variable accordée
directement au ménage chaque mois afin d’alléger sa charge de remboursement.
- Oblige à recourir à l’emprunt. - Exemples : Espagne (de 5% sur 5 ans à 20% sur
20 ans de l’annuité), Pays-Bas. Aide personnelle : varie chaque année en
fonction du revenu ; ciblage parfait mais nécessite un suivi des revenus.
- réservée aux pays les plus développés,- plus fréquent en locatif.
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Le crédit bonifié: inconvénients Coût budgétaire étalé mais effet « boule de
neige » (cumul de générations). Coûts aléatoires ou cachés (garanties). Illisible pour les bénéficiaires (10 % au lieu
de 12 %, c’est encore trop !). Mauvais ciblage social :- aide proportionnelle au montant du prêt,- sélection par le prêteur des emprunteurs
proches du plafond. Risque de distorsion de concurrence.
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Le crédit bonifié : modalités
Par subvention des prêteurs
Par utilisation de Fonds hors marché
Par défiscalisation des intérêts
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Subvention aux prêteurs
Mauvais exemples France et Maroc (avant réforme) :
- prêteur unique,- prêt principal,- engagements longs et coûteux (bonification et garantie),- aide peu lisible,- ciblage médiocre.
Bons exemples
France (prêt à 0%):- produit lisible,- distrib. banalisée,- aide fonction du revenu,- pour les bas revenus, équivaut à une prime.Jordanie (bonif. 5%)- financement prédéfini,- ciblé (étroitement) et priorisé.
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Fonds hors marché Exemple fréquent : utilisation de fonds de
retraites des fonctionnaires pour financer des prêts à l’accession.
- Techniquement : à peu près tous les défauts déjà mentionnés ;
- Mais constitue un élément de la politique sociale de l’Etat-employeur
Exemples moins mauvais : fonds ad hoc Grèce, 1% en France).
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Défiscalisation des intérêts Bénéficie aux plus riches (gros revenus, gros
emprunts) et incite à l’endettement. Totalement inefficace (pas d’effet
déclencheur). Relève d’une politique d’aides aux classes
moyennes. Cas extrême : Etats-Unis - exonération quasi-illimité des intérêt
d’emprunts hypothécaires. Autre exemple : Danemark - déduction de 32 % des intérêts.
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En guise de conclusion (1) Eviter les aides qui :- créent des engagements à long-terme ;- recèlent des coûts cachés ou imprévisibles Préférer les aides transparentes et
mesurables. Aides d’Etat et financement relèvent de
domaines distincts : éviter les mélanges.
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En guise de conclusion (2) C’est vous qui connaissez votre
pays, la mentalité de ses habitants, les goûts de vos politiciens.
Donc : écoutez les conseils des « experts » de la Banque Mondiale.
Mais mieux vaudra en général les adapter que les adopter.
Comme l’on fait les marocains …
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En guise de conclusion (3) Abandon des ristournes d’intérêt, Mais pas d’adoption des aides directes
(méfiance), Mise en place d’une aide à la production
avec ciblage social : défiscalisation des promoteurs pour les gros programmes de logements sociaux.
Souhait de développer la promotion. Effets encore à évaluer.