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N°95 - Prix : 10 DA - France : 1 € Pp 19, 20 et 23 RETROUVEZ VOTRE CAHIER SPORTS [email protected] www.elwatan.com El Watan Vendredi 28 janvier 2011 PUBLICITÉ PHOTO : H. LYÈS PHOTO : EL WATAN PHOTO : D. R. RACHID BENYELLÈS Le pays est naufragé et sans commandant Pp 4-5 Week-end LEVEZ L'ÉTAT D'URGENCE ! MONSIEUR LE PRÉSIDENT, RÉVOLUTION Pourquoi l'Algérie n'est pas la Tunisie P 7 Pp 6-7

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N°95 - Prix : 10 DA - France : 1 €

Pp 19, 20 et 23

RETROUVEZ

VOTRE CAHIER

SPORTS

[email protected] www.elwatan.com

El Watan Vendredi 28 janvier 2011

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RACHID BENYELLÈSLe pays est naufragé et sans commandant

Pp 4-5

Week-end

LEVEZ L'ÉTAT D'URGENCE !MONSIEUR LE PRÉSIDENT,

RÉVOLUTION

Pourquoi l'Algérie n'est pas la Tunisie

P 7

Pp 6-7

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El Watan Week-end - Vendredi 28 janvier 2011 7 JOURS2 El Watan Week-end - Vendredi 28 janvier 2011 7 JOURS 3

fort

fatigué

NACER MEHAL

Ministre de la Communication

Le ministre de la Communication a promis «une bonne couverture médiatique» de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011». En revanche, d’autres événements comme les dernières émeutes dans le pays ou les récentes révoltes populaires dans différents pays arabes ne bénéficient pas d’une telle couverture par les médias publics.

MADJID BOUGHERRA Footballeur

Le défenseur international algérien des Glasgow Rangers a été élu meilleur joueur arabe pour la deuxième année de suite, lors du sondage annuel organisé par le magazine El Hadath Erriyadhi. Le Ballon d’or algérien l’avait sacré meilleur joueur, en décembre dernier, pour la deuxième fois consécutive.

RACHID BOUCHAREB

Réalisateur

L’Academy of Motion Picture Arts and Sciences a nominé le film Hors-la-loi, représentant l’Algérie aux oscars 2011 dans la catégorie des meilleurs films en langue étrangère. Il s’agit du deuxième film du réalisateur à être nominé aux Academy Awards, après Indigènes en 2007.

KHALIDA TOUMI

Ministre de la Culture

Le ministère de la Culture a interdit au Théâtre régional de Béjaïa d’accueillir les activités des associations culturelles. Sans motifs. Première victime : le très dynamique café littéraire de Béjaïa qui se retrouve ainsi à la rue.

«Je remplis mes cartons», confie un ministre, sous le couvert de l’anony-mat, comme pour signifier son départ de l’actuel gouvernement. Depuis une semaine, les rumeurs quant à un chan-gement de gouvernement, et non un simple remaniement, circulent dans tout le pays. Un état d’alerte est dé-clenché aux niveaux de états-majors des partis de l’Alliance présidentielle qui multiplient les sorties et démen-tent à tout bout de champ ces rumeurs. Alors qu’en réalité, d’après la person-ne que nous avons rencontrée en apar-té, les ministres ne font qu’acte de présence afin de panser les plaies des dernières émeutes qui ont secoué le pays. Si le gouvernement résume la grave crise que connaît l’Algérie ac-tuellement à une intifadha du «sucre et de l’huile», le ministre les renvoie à une situation qui n’a que trop duré, d’ordre bureaucratique. Il qualifie la situation de «profonde et compli-quée». «Nous sommes devant une im-passe, l’origine n’est autre que la mauvaise gestion des affaires de l’Etat», explique-t-il.

MASCARADELa question se pose d’elle-même : quelle est donc l’origine de cette mau-vaise gestion ? Le ministre n’y va pas

par quatre chemins. Selon lui, les mi-nistres se contentent de se regarder en chiens de faïence : «Tout d’abord, le courant ne passe plus entre les minis-tres de la République. On ne se parle plus et chacun tente de jeter la balle dans le camp de l’autre. Le Conseil des ministres ou celui du gouverne-ment est devenu une diatribe pour louer les réalisations factuelles des uns et des autres. Il faut plaire et ainsi assurer sa survie au cas où… Même si l’on sait que tout cela n’est qu’une mascarade.»

INTERFÉRENCESA en croire les confidences de ce mi-nistre, les membres du gouvernement ne sont en réalité que des figurants dont les intérêts se heurtent, se che-vauchent et parfois s’entrecroisent

avec les intérêts d’autres fonctionnai-res réputés très puissants. «Comment pouvez-vous travailler lorsque les di-recteurs dépendant de votre ministère échappent à votre contrôle ou à votre autorité ? Car ils sont protégés et ne rendent de comptes qu’aux gens qui les ont nommés, et certains n’hésitent pas à l’afficher. Comment voulez-vous faire bouger les choses lorsque le se-crétaire général de votre département ne suit que ses désirs, bloque le bon fonctionnement des affaires courantes et tient d’une main de fer le personnel du département ? Quelle attitude affi-cher vis-à-vis de votre chef de cabinet, lorsque ce dernier vous ment et pro-cède à l’instruction des cadres sans s’en référer à votre autorité ?» Ainsi énumère notre ministre, fataliste. La situation se complique davantage

lorsqu’il s’agit de prendre des déci-sions importantes : «Il m’arrive par-fois de recevoir des instructions du Premier ministre qui sont vite rattra-pées par des conseillers du président de la République qui vous dictent une autre démarche à prendre. Et parfois à l’opposé de ce que vous avez reçu comme instruction ! Vous êtes dans ce cas obligé de l’appliquer, de toute fa-çon vous êtes nommé par le Prési-dent.» En d’autres termes, le ministre évoque la multiplication des interve-nants dans la prise de décisions et l’écart existant entre, d’un côté, la po-litique générale prônée par le Premier ministre et, de l’autre, celle, tactique de la présidence. A cela s’ajoutent d’autres contraintes fonctionnelles. «Vous ne pouvez rien entreprendre au risque de vous voir sévèrement remis à l’ordre, vous ne pouvez pas outre-passer certaines lignes tracées par des tiers. L’esprit d’initiative est qua-siment interdit, vous n’avez qu’à for-muler des propositions et les soumet-tre à l’approbation du Premier ministre et de la Présidence. Vous êtes ligoté. Vous ne pouvez rien entrepren-dre sans le consentement de ces deux entités», explique le ministre qui se dit sur la liste des partants. Et pour cou-ronner le tout : «Vous savez, j’ap-prends parfois des décisions concer-nant mon secteur par voie de presse, alors que personne n’avait sollicité mon avis sur le sujet.» ■

Rumeurs de changement au gouvernement : le désarroi d’un ministre

l’essentiel de la semaine Deux cas de suicide en deux jours à Mascara

Une sexagénaire a mis fin à ses jour mardi en se pendant chez elle, dans la commune de Tizi. Son corps a été transporté par les éléments de la Protection civile à la morgue de l’hôpital Meslem Tayeb de Mascara. La veille, A. F., 27 ans, originaire de la localité de Ghriss, a été retrouvé pendu dans le domicile de son cousin à Froha, à 10 km de Mascara.

C’est le nombre d’enfants enlevés en deux ans dans l’ensemble du pays, selon la Gendarmerie. 12% des kidnappeurs sont des voisins.

La vague d’immolations se poursuit. Mercredi, un jeune chômeur est passé à l’acte à Djelfa pour protester contre la décision de l’APC de transformer le terrain qu’il occupait comme «gardien de parking illégal» en jardin public. Souffrant de brûlures, il a été conduit à l’hôpital de Douéra. La veille, c’est un jeune de Chéraga qui avait tenté de s’immoler devant l’APC. Il n’a dû son salut qu’aux agents de la Protection civile.

Ouverture du 1er Salon de la formation professionnelle

Le 1er Salon national de la formation professionnelle s’est ouvert mercredi à Riadh El Feth (Alger) avec la participation de 26 institutions de formation publiques et privées. Cette manifestation, qui s’étalera jusqu’à demain, vise à mettre l’accent sur l’orientation, l’information, l’évolution de carrières et la création d’entreprises.

Suite à la satisfaction de leurs revendications, selon des syndicalistes, les 540 employés de sous-traitance d’ArcelorMittal ont mis fin, mardi, à une semaine de grève, exigeant leur embauche définitive par ArcelorMittal. La direction s’est engagée à intégrer immédiatement 200 d’entre eux, le reste le sera en juin prochain et en janvier 2012.

Un manifeste pour les droits et libertés vient d’être lancé sur Internet par de nombreux citoyens algériens. Issus de divers horizons, ces citoyens réclament dans ce manifeste le rétablissement urgent de «la perspective démocratique» appelant à la levée de l’état d’urgence, l’ouverture des espaces politique, syndical, associatif et médiatique ainsi que la séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire

Fin de la grève chez ArcelorMittal

Chlef : un ex-militaire tente de s’immoler par le feu

Un ex-militaire, âgé de 31 ans et père de deux enfants, a tenté de s’immoler par le feu, ce mercredi, devant le siège de l’APC de Bouzeghaïa, à 30 km au nord de Chlef. Il a aspergé entièrement son corps d’essence et tenté d’y mettre le feu. Le pire a été évité grâce à l’intervention des citoyens présents qui ont pu maîtriser le désespéré et l’empêcher de commettre l’irréparable. Celui-ci réclamait un toit pour sa famille qui vit avec ses parents dans un douar de la région. Après avoir été pris en charge par les éléments de la Protection civile, le père de famille a, selon nos informations, été accompagné chez lui par le chef de daïra de Zeboudja et le président de l’APC de Bouzeghaïa. Sur place, il a obtenu, nous dit-on, l’autorisation du premier responsable de la daïra pour entamer les travaux de réalisation de son logement en bénéficiant de l’aide financière dans le cadre de l’habitat rural. Il faut rappeler que les bénéficiaires de ce dernier segment de l’habitat, à l’instar du logement social, sont choisis par des commissions de daïra, sous la présidence du chef de daïra. A rappeler qu’une douzaine de cas d’immolation par le feu a été enregistrée en Algérie depuis la mi-janvier, deux victimes ont succombé, l’une à Tébessa et l’autre à Dellys (Boumerdès). A. Yechkour

Benhamadi à propos du manque de liquidités : «Il faut promouvoir le paiement électronique»

Lors de la visite de travail qu’il a effectuée hier dans la wilaya de Chlef, le ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, Moussa Benhamadi, a insisté sur la promotion des moyens de paiement électronique. «Il faut promouvoir ce moyen de paiement afin de désengorger les services financiers et de faciliter cette prestation aux usagers», a-t-il indiqué. Il a ainsi demandé aux services en charge de ce système de prévoir des actions de sensibilisation des citoyens à l’usage des nouvelles technologies en la matière. A signaler que, selon un cadre du ministère, l’usage des liquidités dans les recettes postales a augmenté de 30% au niveau national. Par ailleurs, M. Benhamadi a lancé, officiellement, le nouveau système de téléphonie fixe (NGN/MSAN) au chef-lieu de wilaya. Depuis le 23 janvier dernier, 11 000 abonnés y sont déjà raccordés, portant à 25 000 le nombre de bénéficiaires de ce téléphone multiservices dans les grands centres urbains. Celui-ci offre une qualité nettement supérieure de liaisons téléphoniques et d’internet haut débit. Au total, la wilaya a obtenu 50 000 lignes auxquelles viendront s’ajouter, sous peu, 10 000 lignes supplémentaires, selon le PDG d’Algérie Télécom.

A. Y.

Commerce : les explications de Benbada

C’est la période des bonnes résolutions pour le ministre du Commerce, Mustapha Benbada. Devant les députés de l’APN, le ministre a annoncé, hier, que l’année 2011 sera celle de la régulation du marché et de l’instauration de la transparence commerciale. M. Benbada s’est aussi penché sur le phénomène de la vente des marchandises sur la voie publique et a assuré qu’une commission mixte avait été installée en collaboration avec le ministère de l’Intérieur pour trouver une solution au problème. Le ministre s’est également penché sur le phénomène de la contrefaçon en affirmant qu’il était du ressort des propriétaires de signaler toute anomalie auprès de l’Institut national de la propriété industrielle (Inapi), tout en soulignant de la nécessité pour les associations de protection des consommateurs de jouer un rôle beaucoup plus actif sur le terrain. Par ailleurs, le ministre a annoncé le renforcement du contrôle sur les matériaux de construction, notamment le ciment, qui ont déjà permis au service du ministère de mettre à jour, entre mars 2008 et décembre 2010, de nombreuses irrégularités dans la facturation des produits, pour une valeur de 21 milliards de dinars. Durant cette période, 87 000 interventions de contrôle ont été effectuées et 11 500 PV ont été dressés, et la saisie de 1,4 milliard de dinars de ciment ont entraîné la fermeture de 323 locaux commerciaux. Evoquant la spéculation sur les prix du ciment, le ministre du Commerce a rappelé que ces prix étaient libres et n’obéissaient qu’aux seules lois de l’offre et de la demande, mais que cette liberté n’empêchait pas l’Etat d’intervenir pour plafonner les prix quand la situation l’exigeait. Enfin, M. Benbada s’est engagé, dans la mesure du possible, à ce que les retards constatés dans le remboursement des frais de transport des marchandises destinées aux wilayas du Sud soient rapidement effectués. Salim Mesbah avec APS

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Boumerdès : les chômeurs de Naciria dans la rue

Chorfa (Bouira) : les citoyens ferment la RN26

Attentat d’El Mansourah : peines capitales requises

Davos rattrapé par la réalité arabe

Des dizaines de jeunes chô-meurs ont bloqué, hier, la RN12 reliant Thénia à Tizi Ouzou, à hauteur de la ville de Naciria, (40 km à l’est de Boumerdès), pour manifester leur colère contre l’absence de postes d’emploi. Les jeunes manifes-tants ont barré la route avec des pneus enflammés et d’autres objets hétérogènes, à même la rue. Les protestataires récla-ment le maintien du dispositif de formation et d’insertion et s’opposent aux dernières déci-sions du gouvernement qui a confié sa gestion à certaines di-rections de la wilaya depuis le début de l’année en cours. Cette action de protestation a été en-clenchée juste à la fin d’une réunion organisée dans la mati-née de la même journée par la direction de l’emploi de la wi-laya au niveau de la maison des jeunes du chef-lieu. Cette ren-contre, qui s’inscrit dans le ca-dre de la campagne de vulgari-sation des dispositifs d’emploi mis en place par le gouverne-ment, a failli tourner au vinai-gre. De nombreux jeunes ayant pris part à cette rencontre ont exprimé leur désarroi quant aux difficultés auxquelles ils font face pour se faire embaucher. Certains chômeurs ont dénoncé

la bureaucratie et le favoritisme qui les dissuadent de formuler des dossiers pour bénéficier des dispositifs du micro-crédit, tels que l’Ansej, l’Angem, etc. D’autres ont réclamé le lance-ment de la zone d’activité, qui se trouve à l’état d’abandon de-puis plusieurs années.

PALLIATIFS «On veut des postes fixes et du-rables qui nous permettent de subvenir à nos besoins et d’améliorer notre situation so-cioéconomique. On ne com-prend pas pourquoi ils (les res-ponsables de la wilaya) nous parlent des dispositifs du mi-cro-crédit, alors que tout le monde sait qu’il faut avoir au moins 50 millions de centimes et de solides relations dans l’administration pour en béné-ficier», tonne Farid. Et à son ami d’enchaîner : «La plupart d’entre nous n’a pas de quoi s’acheter un café. Au début, nous avions pu être recrutés fa-cilement dans le cadre du CFI. Et nous percevions une rému-nération de 12 000 DA sans qu’on travaille vraiment, mais aujourd’hui ce n’est plus le cas.» Aujourd’hui, à défaut d’une véritable politique de l’emploi, les pouvoirs publics

se contentent de trouver des palliatifs pour calmer les jeu-nes. Sinon comment explique-t-on le fait «d’amender» un dis-positif après moins de deux ans de sa mise en application. «Au début, c’était l’APC, en colla-boration avec l’ANEM, qui gè-rait ce dispositif, mais aujourd’hui ce n’est plus le cas. Les responsables du ministère se sont vite rendu compte qu’ils avaient échoué dans leur choix et ont confié sa gestion aux di-rections des forêts, des travaux publics et de l’hydraulique», indique un élu local. Hier, des centaines de jeunes, issus de 14 localités, ont pris d’assaut le siège de l’ANEM de Bordj Me-naïel pour se faire délivrer la carte bleue dans l’espoir d’être recrutés dans le cadre dudit dis-positif. Certaines sources par-lent de l’affectation de 2000 postes au profit de la daïra de Bordj Menaïel. Notons enfin que la RN12 a été rouverte à la circulation après l’intervention des forces de l’ordre. Les jeunes manifes-tants ont désigné une déléga-tion qui a été reçue par la suite par les responsables locaux au niveau du siège de la daïra.

R. Koubabi

Des centaines d’habitants de la localité de Choukrane, relevant de la commune de Chorfa, à 50 km à l’est de Bouira, ont fermé durant toute la matinée d’hier la RN26 en formant un bouclier humain au milieu de la route. L’arrêt de la circu-lation automobile a duré plusieurs heures. Ces citoyens réclament l’amélioration du cadre de vie dans leur localité. Le raccordement au gaz natu-rel, l’eau potable, un réseau d’assainissement et l’installation de l’éclairage public sont les princi-

pales revendications des protestataires. Ceux-ci exigent l’implantation de ralentisseurs sur cet axe routier qui, faut-il le souligner, avait coûté la vie à plusieurs personnes de la localité. Une péti-tion a été adressée au premier responsable de la wilaya afin de mettre fin à ce marasme qui dure. De leur côté, les responsables de l’APC se sont déplacés sur les lieux afin d’essayer de convain-cre les manifestants de libérer la route. En vain.

Omar Arbane

Le procureur général de la cour de Constantine a requis, hier, la peine capitale contre Larbi Le-misset, 25 ans, Abdelkader Mekhalfia, 28 ans, Kamel Me-guellati 35 ans, Rabah Tayba, 30 ans, Amer Tayba, 29 ans, Badreddine Benouarroukh 34 ans, Rezki Maouche, 33 ans, Saïd Redjaoua, 38 ans, Kamel Laïssaoui, 28 ans, Athmane Redjaoua, 25 ans, Malek Mekhalfia, 25 ans et Makhlouf Djilat, 45 ans, tous originaires de la wilaya de Bordj Bou Ar-réridj, poursuivis pour le meur-tre de dix-huit gendarmes, deux travailleurs de Cojaal et un ci-vil, lors de l’attaque perpétrée le 17 juin 2009 dans la région d’El Mansourah, dans la wi-

laya de Bordj Bou Arréridj. Des peines de 10 ans de prison ferme ont été également requi-ses contre dix autres accusés. Le procès, qui s’est déroulé mercredi et hier au tribunal cri-minel de Constantine, a été marqué par la présence de vingt-et-un accusés parmi les éléments du groupe terroriste, arrêtés par les services de sécu-rité après l’attaque. Six autres terroristes sont encore en fuite. La plupart des accusés sont poursuivis pour «constitution d’un groupe terroriste, meurtre prémédité, incendie et vol d’ar-mes». Hier, un enregistrement, filmé par les terroristes après l’attaque et récupéré par les services de sécurité lors des

opérations de ratissage ayant suivi l’attentat, a été diffusé durant l’audience. Un docu-ment sur lequel le procureur général a axé son réquisitoire pour prouver la culpabilité des accusés, alors que la défense de ces derniers a insisté sur l’ab-sence de preuves tangibles im-pliquant leurs mandants, pour lesquels elle a demandé l’ac-quittement. Le président du tri-bunal criminel de Constantine a décidé de prolonger l’audien-ce jusque tard dans la nuit d’hier pour les délibérations. Le verdict sera prononcé dans la matinée d’aujourd’hui.

Bordj Bou Arréridj Ratiba Bouaouni

Il flottera une odeur de jasmin sur le Forum écono-mique mondial de Davos. Les décideurs politiques et économiques du monde qui défilent au WEF ne manqueront pas d’aborder les thèmes de la crise économique ou de la montée en puissance des pays émergents. Le rendez-vous grison sera rattrapé par une actualité plus brûlante : les mouvements de contestation sociale inédits qui secouent le monde arabe depuis plusieurs semaines. Des tables rondes et des ateliers seront consacrés à cette poudrière. A commencer par la «Révolution du jasmin» qui a balayé en quelques jours les 23 ans du régime dicta-torial de Ben Ali. Depuis le début du mois, la fleur qui embellit la révolution tunisienne sème ses grai-nes du Maroc au Yémen, en passant par l’Egypte. Là où les populations souffrent des mêmes maux que la Tunisie : cherté de la vie, pauvreté, inégali-tés, corruption, chômage, mauvaise gouvernance... La rue a pris conscience qu’elle a désormais le pou-voir d’en finir avec les dictatures et que la «jeunesse sans avenir» peut prendre son destin en main - no-tamment grâce aux réseaux sociaux. «Pour la pre-mière fois, dans les pays arabes, depuis la révolu-tion en Irak qui a renversé la monarchie en 1958, la société civile a pris la parole et cela a été suivi d’actes», éclaire Mansouria Mokhefi, chef du pro-gramme Moyen-Orient/Maghreb à l’Institut fran-çais des relations internationales (IFRI). «Si cela a été possible dans une dictature comme la Tunisie, où régnait la terreur, les citoyens se disent que cela peut se reproduire ailleurs.» Y aura-t-il un prin-temps arabe ? Les dirigeants du monde arabe brille-ront par leur absence à Davos. Une discrétion qu’on ne leur connaissait pas. Pas question de quitter leur pays, de peur de perdre leur fauteuil présidentiel ou leur trône. Le roi du Maroc, Mohammed VI, qui avait hébergé un forum du WEF à Marrakech était

attendu dans la station grisonne. Il a préféré rester au chaud dans son royaume. Le président algérien, Bouteflika, malade, doit gérer au jour le jour la ré-volte. Même le roi Abdallah et sa femme Rania ne feront pas le déplacement habituel. Leur apparition dans les fastes de Davos pourrait avoir des effets ravageurs à Amman. Quant à Moubarak, il est plus paniqué que jamais par le soulèvement de l’opposi-tion. Le nombre de ministres arabes participant au WEF se compte sur les doigts d’une main, essen-tiellement d’Arabie Saoudite et des Emirats. Le se-crétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a parlé à Davos des citoyens arabes «frustrés». Pour l’inamovible Amr Moussa, «le citoyen arabe est arrivé à un niveau d’exaspération jusqu’ici inégalé. Il faudra vite des réformes». La réponse du prési-dent russe n’a pas tardé.

«BURNOUT GLOBAL»Lors de son discours inaugural du forum de Davos, Dmitri Medvedev, a souligné que le renversement du régime de l’ex-président Ben Ali en Tunisie est une «leçon substantielle» pour tous. «J’espère que la situation en Tunisie va se stabiliser et qu’elle n’aura pas d’effet de contagion dans le monde ara-be», a-t-il toutefois souligné. Les pouvoirs en place doivent «écouter ce que le peuple a à dire, car si-non ils risquent de perdre le contact avec la réalité, ce qui ne veut pas dire néanmoins qu’ils doivent suivre n’importe quel conseil qui leur est donné», a ajouté M. Medvedev devant un parterre de déci-deurs politiques et d’hommes d’affaires. Pire, des patrons de multinationales occidentales ont affirmé lors des débats que le monde arabe n’a pas besoin de démocratie mais plutôt d’un peu de moyens éco-nomiques pour hausser son niveau de vie. Aussi pé-nible que cela puisse paraître, au WEF, les déci-

deurs du monde pensent globalement que ce qui se passe au Caire, à Alger ou à Sanaâ, c’est plus une révolution pour remplir le ventre de pain qu’autre chose. Décidément, les puissances occidentales ont peur d’affronter les questions qui fâchent et surtout celle-ci : que faire face à des pays arabes corrompus et aux économies mal gérées par des régimes auto-ritaires à bout de souffle ? C’est clair que la révolte de la rue arabe déstabilise les instances internatio-nales et conduit à une situation de «burnout global». Comme si l’Occident semble dépassé par les en-fants de la révolte arabe. Sid Ahmed Hammouche

Des centaines de lycéens sont sortis, mercredi matin, dans une marche improvisée. Partant du technicum de la Nouvelle Ville, les manifestants ont très vite été rejoints par des élèves d’autres lycées. Ces derniers se sont ensuite rassemblés devant le siège de la direction de l’Education pour soumettre leurs doléances au directeur de l’Education. Ils demandaient l’allègement des programmes et la prorogation de la date de la fin des cours, annoncée pour le 12 mai 2011.

Marche des lycéens à Tizi Ouzou Un manifeste pour les droits et libertés proclamés sur Internet

Zouheir Aït Mouhoub [email protected]

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Le gotha mondialParmi les stars de ce Davos, prévu jusqu’au 30 janvier dans la petite station de l’est de la Suisse, sont également attendus le Premier ministre grec, Georges Papandréou, ainsi que son homologue espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero. Nicolas Sarkozy est intervenu à Davos en évoquant les priorités de la présidence française du G20, notamment en matière monétaire et financière. La monnaie européenne est au cœur de toutes les discussions à Davos, alors que le précédent sommet avait échoué, l’an dernier, à anticiper la crise financière qui a frappé l’Europe à travers la Grèce et l’Irlande notamment. Le 41e Forum économique mondial (WEF) réunit jusqu’à dimanche 2500 participants dans les Alpes suisses. 35 chefs d’Etat et de gouvernement, 80 ministres, 8 dirigeants de banques centrales et 1400 acteurs du monde de l’économie assistent à la réunion, qui a pour thème cette année «Normes communes pour une nouvelle réalité».

Tentatives d’immolation à Djelfa et à Chéraga

Transport. Un appel à la création d’un conseil national des activités afférentes au transport a été lancé lors de la rencontre qui a réuni, mercredi à Alger, l’inspecteur général du ministère des Transports et des représentants des auto-écoles, des chauffeurs de taxi et des transporteurs relevant de l’UGCCA. APS

Guantanamo. Le citoyen algérien transféré de la base de Guantanamo et remis aux autorités algériennes, le 5 janvier dernier, a été placé sous contrôle judiciaire, a indiqué mercredi un communiqué du procureur général près la cour d’Alger, Belkacem Zeghmati. A l’issue de l’enquête préliminaire, l’intéressé a été présenté par la police judiciaire devant le procureur de la République près le tribunal d’El Harrach, le 16 janvier, avant de le déférer devant le juge d’instruction dudit tribunal qui a ordonné sa mise sous contrôle judiciaire, précise la même source. APS

Al Qaîda. Des peines allant de quatre ans de prison ferme à vingt ans de réclusion ont été requises mercredi à l’encontre de accusés, depuis début janvier, par la cour d’assises spéciale de Paris pour financement présumé d’Al Qaîda, dont le Franco-Algérien Ouassini Cherifi. L’avocat général, Olivier Bray, a requis une peine de vingt ans de réclusion à l’encontre de Ouassini Cherifi et du Tunisien Mourad Feridhi.

MV Blida. L’équipage du navire MV Blida dont 17 algériens, qui pour rappel a fait l’objet début janvier d’un acte de piraterie, est en «bonne santé». «Les responsables de l’affréteur Lidarrow ont pu communiquer avec le commandant du navire qui leur a indiqué que l’équipage est en bonne santé», a affirmé le DG de l’International Bulk Carriers (IBC), Nacereddine Mansouri. Il a précisé que les «contacts avec les pirates ont repris depuis trois jours». APS

Concurrence. Le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, a indiqué jeudi que l’Algérie est prête à favoriser la concurrence, comme le lui demande le FMI, tout en constatant des obstacles bureaucratiques. Le Conseil de la concurrence, créé en 2003 mais gelé depuis, devrait bientôt entrer en vigueur, a-t-il déclaré en marge d’une séance plénière de l’APN. «Il y a des problèmes au niveau des rouages administratifs pour les textes d’application, mais si ça n’avance pas, c’est le gouvernement qui débloquera le dossier», a ajouté le ministre. AFP

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Le gouvernement à l’heure du wait and see

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L’état d’urgence se réinvite sur la scène des débats politiques en ce début d’année. Pas seulement à l’approche de sa date anni-versaire (début février). Emeutes, rassemblements et marches interdits, arrestations, tentatives d’immolation par le feu : ce mois de janvier aura été celui de la contestation certes, mais aussi celui de la persistance du rejet par les autorités de toutes ses formes d’expression. Elles invitent au dialogue en condam-nant la violence puis interdisent toute expression pacifique pour tenter d’imposer le silence. Impasse communicationnelle pour une société qui n’arrive plus à contenir ses revendications.

Pour en sortir, la levée de l’état d’urgence est de plus en plus évo-quée comme ul-time solution. Changera-t-elle précisément la vie politique al-gérienne et plus globalement le quotidien des ci-

toyens ? Pour beaucoup, la question ne mérite pas d’être posée tant la réponse est évidente : «La levée de l’état d’urgence ouvrira le champ politique et médiatique à coup sûr.» Une mar-che pour l’exiger est d’ailleurs prévue à Alger, la mi-février (la date sera fixée aujourd’hui), organisée par une coordination re-groupant la Ligue de défense des droits de l’homme (LADDH), des syndicats, des partis et des indépendants. Et ce n’est pas la seule initiative, le MSP vient lui aussi, d’après les déclarations de son vice-président Abderezzak Makri, d’entamer des négo-ciations avec les deux autres partis de l’Alliance présidentielle, le RND et le FLN, en vue de les convaincre de demander, eux aussi, la levée de l’état d’urgence. «Cette ambiance de contes-tation généralisée nous interpelle depuis le début du mois, nous

discutons donc avec le FLN et le RND pour qu’ils nous rejoi-gnent sur cette question», a expliqué Makri. Et d’ajouter : «La levée de l’état d’urgence est impérative pour ouvrir le champ politique.» Kassa Aïssi, porte-parole du FLN, voit les choses autrement, l’état d’urgence, selon lui, «ne dérange en rien la vie politique algérienne». Contacté par téléphone à son tour, le RND, qui affiche depuis des années son opposition à la levée de l’état d’urgence, n’avait, hier, pas d’avis à donner sur la ques-tion.

LENTE DÉRIVELes divergences politiques sur cette éventuelle levée persistent depuis près de dix ans, les militants de défense des droits humains, de leur côté, ne cessent de réclamer son abrogation depuis la relative accalmie sécuritaire. L’état d’urgence a été instauré par décret présidentiel le 9 février 1992 «pour restaurer l’ordre public et mieux assurer la sécurité des personnes et des biens» face à la menace insurrectionnelle pour une durée d’un an. 19 ans plus tard, il n’a toujours pas été levé malgré les annonces d’éradication du terrorisme. En 2002 déjà, le général Larbi Belkheir avait estimé «qu’il serait bien de lever cette mesure», tout comme le général de corps d’armée Mohamed Lamari, ex-chef d’état-major, qui expliquait, quelques mois plus tard : «Nous n’en avons plus besoin.» Les autorités civiles, de leur côté, tiennent paradoxalement le discours contraire : «Nous en avons encore besoin», affirmait en 2004 Ahmed

Ouyahia, chef de gouvernement. La position officielle n’a pas changé depuis. Mise sous tutelle de la justice par l’Exécutif, fermeture du champ politique et médiatique, tortures, libertés collectives et individuelles entravées et incohérences dans les positions politiques, tous ces problèmes de l’Algérie d’aujourd’hui semblent renvoyer aux restrictions effectuées sous couvert de cet état d’urgence. «Avec la création du conseil supérieur de la magistrature en décembre 1989, la justice devenait autonome, l’instauration des trois cours spéciales en octobre 1992 a cassé cette initiative», explique l’avocat Ali Yahia Abdenour, président d’honneur de la LADDH. Et d’ajouter : «Les arrestations par voie administrative et non par voie juridique, et les terribles tortures qui se sont enchaînées à cette période ont été déterminantes pour la justice. Même après la suppression de ces cours spéciales contrôlées par le régime, leur mode de penser et d’action s’est étendu à tous les tribunaux.» L’état d’urgence se confond par certains aspects à l’état de siège : l’Assemblée mise à l’écart et l’inutilité d’un wali pour réquisitionner l’armée afin d’assurer la sécurité dans certaines régions, comme le stipule l’arrêté du 25 juillet 93. Après la dérive du judiciaire vers l’administratif, le sécuritaire semble avoir cédé sa place à la politique. Qu’en pense le premier magistrat du pays et chef suprême de forces armées ? En 1999, le président Bouteflika l’avait résumé ainsi : «L’état d’urgence est une question politique qu’il faut régler dans un cadre politique.» Comprenne qui pourra.

Fella Bouredji

El Watan Week-end - Vendredi 28 janvier 2011 CONTRECHAMP4 El Watan Week-end - Vendredi 28 janvier 2011 CONTRECHAMP 5

Un état de siège masqué

Ce que peut (ou pas) l’ONU

Etat d’urgence, levez-vous !

Avec ses 19 ans sous état d’urgence, l’Algérie est l’un des six pays à vivre avec des lois d’exception, la Tunisie venant d’adhérer au club, mais pour quelque temps. Utilisé comme parade stratégique pour un problème conjoncturel, l’état d’urgence est devenu un mode de vie que la majorité des Algériens refuse. Un groupe de militants, syndicats et organisations, préparent à ce titre à un grand rassemblement pour la mi-février, date anniversaire de l’instauration de l’état d’urgence, pour réclamer sa levée. Va-t-on enfin en finir ?

Les textes de loi régissant l’état d’urgence comportent au moins trois graves irrégula-rités légales – sans compter l’incompatibi-lité avec le droit international. D’abord, et en violation des articles 91 et 92 de la Constitution, l’état d’urgence est limité dans le temps et n’est reconduit que sur vote du Parlement ; ensuite, il doit s’ac-compagner d’une loi organique faute de la-quelle c’est le droit international – pactes onusiens signés par l’Algérie – qui précise les conditions et les garanties des citoyens dans une situation anormale. Pour rappel, depuis son instauration le 9 février à 20h par décret présidentiel, l’état d’urgence a été automatiquement renouvelé durant 19 ans, sans recourir au vote parlementaire. L’absence de loi orga-nique, pourtant res-sentie comme un han-dicap même par l’état-major militaire en 1988 lors de l’ap-plication de l’état de siège, a ouvert la voie à de graves dérapages juridiques : la promul-gation d’arrêtés inter-ministériels non publiables le 10 février 1992 et le 25 juillet 1993. Le corpus «lé-gal», né de l’enchevêtrement des trois tex-tes a, selon le rapport de la commission Is-sad sur les émeutes en Kabylie en 2001, fait glisser de façon «subtile» l’Algérie de «l’état d’urgence à l’état de siège». Le dé-cret présidentiel du 9 février 1992 a habilité l’autorité civile (le ministre de l’Intérieur et les walis) à prendre des mesures de «pré-servation et de rétablissement de l’ordre». L’autorité civile «peut seulement confier par délégation à l’autorité militaire la di-rection des opérations de rétablissement de l’ordre». Mais l’arrêté interministériel du 10 février a paradoxalement restreint ces

prérogatives en limitant la responsabilité du ministre de l’Intérieur à celle du «main-tien de l’ordre» et fait des six commandants des Régions militaires (et du commandant des forces terrestres pour Alger) «les auto-rités militaires délégataires chargées de la direction des opérations de rétablissement de l’ordre». La commission Issad note dans son rapport, présenté fin 2001 au président Bouteflika, que cet arrêté «est contraire au décret du 9 février, ce qui est une violation de la règle de la hiérarchie des normes». Ensuite, l’arrêté non publié du 25 juillet 1993 a ajouté à cette confusion : la «déléga-tion est donnée aux commandants des Ré-gions militaires (…) à l’effet de diriger les opérations de rétablissement de l’ordre

liées à la lutte contre le terrorisme». Selon la lecture de la com-mission Issad, le troi-sième texte autorise deux interprétations : la première, s’inspi-rant de l’esprit du dé-cret portant instaura-tion de l’état d’urgence, fait du

«pouvoir civil» l’ordonnateur des opéra-tions de rétablissement de l’ordre liées à la lutte antiterroriste, la deuxième étendrait les compétences de l’autorité militaire à l’appréciation de l’opportunité de pareilles opérations. La conséquence la plus frap-pante de cette confusion est la difficulté de préciser les responsabilités dans les cas d’opérations de «maintien» ou de «rétablis-sement de l’ordre». L’enchevêtrement des compétences rend impossible la détermina-tion des responsabilités, du moins dans les textes. L’impunité des commanditaires des tirs fatals en Kabylie en 2001 en est le plus significatif des exemples.

Adlène Meddi

L’état d’urgence vu à la lumière du droit international pose autant de problèmes qu’à sa lecture sur le plan interne. L’Algérie est en violation du pacte international relatif aux droits civils et politiques de l’ONU qui régule au niveau du droit international l’état d’urgence. Pour quelles raisons ? «Parce que l’état d’urgence est maintenu en Algérie sans motifs sécuritaires», rappelle l’avocat Mokrane Aït Larbi. Les organismes des droits de l’homme de l’ONU traitent cette question de façon récurrente dans leurs rapports, à travers des recommandations. En juin dernier, le Comité des droits économiques, sociaux et culturels du Conseil économique et social de l’ONU a recommandé à l’Algérie, dans son rapport sur son application du pacte international sur les droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC) de «lever l’Etat d’urgence mis en place en 1992 et qui a eu jusqu’à présent des effets négatifs sur les droits économiques, sociaux et culturels dans le pays». La marge de manœuvre des organismes onusiens s’arrête là. Ce qui n’est pas pour déplaire à Alger qui voit d’un mauvais œil l’ingérence étrangère dans ses affaires internes. L’article 2 dans son paragraphe 7 de la Charte des Nations unies dispose d’ailleurs qu’«aucune disposition de la charte n’autorise les Nations unies à intervenir dans les affaires qui relèvent essentiellement de la compétence nationale d’un Etat, ni n’oblige les membres à soumettre des affaires de ce genre à une procédure de règlement aux termes de la présente charte ;

toutefois, ce principe ne porte en rien atteinte à l’application des mesures de coercition prévues aux chapitre VII». Cet article met en lumière ce qu’on appelle «le principe de l’exception de la compétence nationale». Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’homme (CNCPPDH) explique : «La question de l’état d’urgence relève de la souveraineté nationale. L’ONU, au-delà de ses recommandations, ne peut recourir à une intervention intempestive. Il nous appartient de nous mettre en conformité avec les pactes ratifiés mais nous n’avons pas besoin d’interférence internationale pour régler cette question.» Et d’ajouter : «Je suis contre sa levée mais pour un dialogue sans tabous et sans frictions pour régler cette question.» Un dialogue interne, évidemment. Car si ce débat se tenait sur la scène internationale, l’étau se resserrerait très vite sur l’Algérie : en effet, si un Etat-partie au pacte met en cause la non-application des dispositions de ce pacte par un autre Etat-partie, le Comité des droits de l’homme onusien pourrait intervenir. Cette hypothèse n’est pas envisageable, selon Me Ali Yahia Abdenour qui résume les positions internationales comme suit : «Les deux puissances qui peuvent intervenir ne le feront pas. La France n’est plus le pays des droits de l’homme depuis longtemps, les Etats-Unis, quant à eux, ont trop d’intérêts dans la régions.»

Fella Bouredji

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Le président de la République, Chadli Bendjedid, décrète un état de siège de 4 jours, suite aux évènements du 5 octobre 1988.

Etat de siège au lendemain de la nomination du gouvernement Ghozali, suite à la grève du FIS du 25 mai au 7 juin pour que l’armée puisse intervenir à l’intérieur du pays.

Publication d’une ordonnance permettant à l’armée d’intervenir sans état de siège.

Le président du Haut Comité d’Etat, Mohamed Boudiaf, instaure l’état d’urgence pour une durée de douze mois, sur tout le territoire national.

Ouverture des centres d’internement du Sud. Ils accueilleront au fil des mois plus de 15 000 détenus.

Création de trois tribunaux d’exception et de la loi d’exception dite «loi antiterroriste».

Instauration du couvre-feu dans sept wilayas du pays (Alger, Blida, Boumerdès, Tipasa, Bouira, Médéa et Aïn Defla). D’autres wilayas seront concernées dès le 29 mai 1993 (Djelfa, M’sila et Chlef ).

Arrêté interministériel relatif au travail du traitement de l’information à caractère sécuritaire.

Adoption d’une loi qui interdit pour une période illimitée toute manifestation à Alger.

6 octobre 1988

5 juin 1991

29 septembre 1991

9 février 1992

17 février 1992

30 septembre 1992

5 décembre 1992

7 juin 1994

Juin 2001

KARIM BALOUL. FFSABDEREZZAK MAKRI. MSP«Nous sommes pour la levée de l’état d’urgence !»

«La levée de l’état d’urgence est impérative si l’on aspire à un véritable développement politique. Le terrorisme ne constitue plus une menace pour l’ordre public.»

DJELLOUL DJOUDI. PT «Nous refusons de nous exprimer sur cette question, car El Watan ne couvre pas nos conférences de presse ! » No comment.

FAROUK KSENTINI. CNPPDH«Je suis contre la levée de l’état d’urgence parce que le terrorisme continue de nous menacer. Il n’est pas éradiqué. L’état d’urgence est un arsenal juridique qui protège l’ordre public contre le terrorisme et je ne pense en aucun cas qu’il aille à l’encontre de la démocratie.»

déclarations

D’après de nombreux observateurs du domaine juridique, la levée de l’état d’urgence impliquerait des changements catégorisés en trois points :

1. Pour la libération du champ politique :

◆ Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, et le wali ne seront plus habilités à ordonner, par voie d’arrêté, la fermeture provisoire de salles de spectacles, de lieux de réunion de toute nature et à interdire toute manifestation susceptible de troubler l’ordre public.

2. Pour l’exercice des libertés individuelles et collectives :

◆ Ne plus avoir le droit de réquisitionner les travailleurs pour accomplir leurs activités professionnelles habituelles, en cas de grève non autorisée ou illégale.

◆ Ne plus pouvoir ordonner exceptionnellement des perquisitions de jour et de nuit.

◆ Ne plus interdire de séjour ou assigner à résidence toute personne majeure dont l’activité s’avère nuisible à l’ordre public.

3. Pour l’indépendance de la justice :

◆ Les tribunaux militaires ne peuvent plus être saisis des délits et de crimes graves, commis contre la sûreté de l’Etat.

◆ Lorsque l’action légale des pouvoirs publics est mise en échec ou entravée par des attitudes d’obstruction avérée ou d’opposition déclarée de la part d’assemblées locales ou d’exécutifs communaux, le gouvernement ne peut plus prononcer des mesures de suspension ou de dissolution.

◆ Annulation des arrestations par voie administratives.

Fella Bouredji

CE QUI POURRAIT CHANGER

e KASSA AÏSSI. FLN «Etant donné que les conditions (la menace terroriste) de l’instauration de l’état d’urgence persistent, sa levée ne doit pas être envisagée.»

la on evée

Contrôle de la justice, fermeture du champ politique, tortures,

libertés entravées et incohérences dans les positions

politiques, tous ces problèmes de l’Algérie d’aujourd’hui semblent

renvoyer à cet état d’urgence.

La conséquence la plus frappante de cette confusion est

la difficulté de préciser les responsabilités dans les cas

d’opération de «maintien» ou de «rétablissement de l’ordre».

CHRONOLOGIE DES ÉTATS «SPÉCIAUX»

Page 4: 20110128

L’ARMÉE ALGÉRIENNE EST

UNE ARMÉE «PRÉTORIENNE»

«Alors que le modèle sécu-ritaire tunisien était verti-cal, inféodé au seul main-tien du clan Ben Ali, structuré autour du minis-tère de l’Intérieur, de la police et des services se-crets, en Algérie, le mailla-ge sécuritaire est beaucoup plus horizontal, analyse un politologue algérien. La puissance est aussi bien distribuée entre armée, services de renseignements et Présidence.» Le pouvoir a développé avec l’armée (services de renseigne-ments et armée de troupe) une relation beaucoup plus complexe que le régime tunisien, donnant naissan-ce à une forme de pouvoir politique que Bassma Kod-mani, directrice du think tank Arab Reform Initiativ, appelle «sécuritocratie». «Mais chez nous, la légiti-mité de l’armée n’est pas la même, nuance le polito-logue. «L’Armée nationale populaire héritière de la glorieuse Armée de libéra-tion nationale tire toute sa puissance symbolique de la Révolution. C’est une armée politique construite selon un modèle dont la cohésion dépend, depuis 1962, d’un pôle civil et d’un pôle militaire forts. Mais c’est ce dernier qui reste le corps le plus uni, le plus structuré, donc le plus influent.» Une explication que réfute Mohammed Ha-chemaoui, politologue et professeur invité à l’uni-versité Paris VIII. «C’est vite oublier le bilan tragi-que de la répression manu militari d’octobre 1988. Plus de cinq cents morts, selon le bilan hospitalier ! C’est oublier l’usage im-puni de la torture. Le capi-tal symbolique de la libé-ration nationale a été dilapidé par le régime. Oc-tobre 1988 a marqué la fin symbolique de la ‘’légiti-mité révolutionnaire’’. La grande corruption a ache-vé le reste…» Les enjeux sécuritaires – rôle pivot dans la sécurité de la ré-gion, relations conflictuel-les avec le Maroc et lutte contre le terrorisme – que

seule l’Algérie connaît, pourraient-ils aussi expli-quer le rôle capital de l’ar-mée ? «La domination pré-torienne n’est pas conjoncturelle mais struc-turelle. Il y a deux types d’armées prétoriennes : celle qui arbitre et celle qui gouverne. En Algérie, l’armée prétorienne domi-ne le processus politique dès avant l’indépendance. C’est la force prétorienne qui a défait le GPRA lors du coup de force de l’été 1962, coopté Ben Bella avant de le démettre par un coup d’Etat, porté le colo-nel Boumedienne au som-met de l’Etat, coopté le co-lonel Chadli comme primus inter pares, forcé ce der-nier à démissionner, or-chestré le coup d’Etat de janvier 1992, restauré une politique prétorienne, coopté Bouteflika en 1999 et négocié ses plébiscites depuis. Bref, l’Armée pré-torienne a préempté le jeu politique algérien. » Mo-hammed Hachemaoui poursuit. «Un régime constitutionnel peut par-faitement traiter les pro-blèmes sécuritaires, qui sont au demeurant haute-ment politiques, sans tom-ber dans le diktat préto-rien. Les contre-exemples sont nombreux. L’Inde fait face, depuis son indépen-dance, à des menaces mili-taires autrement plus sé-rieuses : le Pakistan à l’ouest, la Chine à l’est, pour ne rien dire des conflits confessionnels et des vagues d’assassinats politiques. La démocratie indienne n’a jamais cédé et l’Armée indienne est restée constitutionnelle. Il y a d’autres exemples : l’Espagne post-Franco avec le terrorisme de l’ETA ; la Corée du Sud post-Roh Tae Woo avec la menace nucléaire que fait peser sur elle le système totalitaire de la Corée du Nord.»

LA SOCIÉTÉ CIVILE ALGÉRIENNE A ÉTÉ PULVÉRISÉE

«En Tunisie, le mouvement de protestation a été très suivi et appuyé par les syndicats des travailleurs, les avocats, les journalistes, les ligues des droits de l’homme… En Algérie, la situation est très différente : les revendications de la population ne sont pas

● Qu’implique l’état d’urgence, concrètement, en Algérie ?

L’état d’urgence fait partie d’une panoplie de mesures restrictives dont la première implication concrète concerne la restriction des libertés publiques. C’est un instrument pseudo légal permettant d’empêcher toutes les réunions publiques, manifestations ou la création d’associations à caractère politique. Pour rappel, l’état d’urgence a été mis en place en 1992, après l’arrêt du processus électoral. Dix-neuf ans plus tard, alors que le terrorisme est vaincu et que la réconciliation nationale a porté ses fruits, selon ses dires, le pouvoir refuse toujours de lever l’état d’urgence. Lorsqu’il est justifié par une situation exceptionnelle, l’état d’urgence doit être limité dans le temps et ne doit pas dépasser quelques jours ou quelques semaines.

● Comme si le pouvoir avait peur du peuple !

Absolument ! Aujourd’hui un immense fossé sépare le peuple de ses dirigeants. Pour ces dirigeants, le peuple est une «populace», immature qui ignore son bonheur et sa chance de vivre sous sa direction.

● Dans ces conditions, à qui profite le maintien de l’état d’urgence ?

Au seul pouvoir bien sûr ! Celui-ci ne veut à aucun prix que les Algériens puissent manifester leur opinion et débattre de la situation de leur pays. Il veut maintenir les Algériens en dehors de la vie politique.

● Mais de quel pouvoir s’agit-il ? Celui de Bouteflika ou celui des militaires ?

Il n’y a qu’un seul pouvoir et c’est celui qui est entre les mains de M. Bouteflika, car, contrairement aux spéculations en vogue dans certains milieux dits bien informés, il n’y a pas de dualité de pouvoir en Algérie. Les militaires, et cela depuis plusieurs années déjà, se sont volontairement éloignés de la vie politique et ont confié les rênes du pouvoir à M. Bouteflika. Je sais qu’en disant cela, je laisserai sceptiques beaucoup de personnes persuadées du contraire.

● Qu’est-ce qui pourrait faire évoluer la situation vers plus de démocratie ?

D’une part, des partis politiques crédibles capables de mobiliser une population et de l’encadrer et, d’autre part, des manifestations populaires massives et durables et non des feux de paille, comme cela a été le cas jusqu’à présent. L’autre hypothèse est liée à une éventuelle intervention de l’armée qui pourrait provoquer le changement. Cela me semble peu probable, car l’armée, qui se revendique comme légaliste, s’est rangée du côté du pouvoir politique actuel.

● Mais l’armée n’est pas contre la levée de l’état d’urgence ?

Comme je le dis depuis de nombreuses années, la décision appartient à M. Bouteflika et uniquement à lui. Je suis absolument certain que les militaires ne verraient aucun inconvénient à la levée de l’état d’urgence. Mais ils ne peuvent pas imposer leurs points de vue, puisqu’ils se sont effacés de la vie politique. Personne, aujourd’hui, à l’intérieur du système, ne lui conteste ce pouvoir.

● Serait-il envisageable que le Président décide la levée de l’état d’urgence ?

Je ne le crois pas. Je pense d’ailleurs que c’est le dernier de ses soucis, lui qui se considère comme une bénédiction pour le pays, alors que celui-ci, depuis de nombreuses années, est à la dérive dans tous les domaines. Un pays naufragé, sans commandant et avec un équipage livré à lui-même. Je ne pense pas que M. Bouteflika ait pris la mesure du danger dans lequel le pays se trouve, ni des conséquences que pourraient avoir les événements de Tunisie.

● Une révolution à la tunisienne est-elle envisageable en Algérie ? Et si oui ou non, pourquoi?

La révolution en Tunisie s’est distinguée par une montée en puissance progressive et soutenue dans le temps, des manifestations marquées par une prépondérance des adultes (les adolescents étaient

quasiment absents) et par un accompagnement, pour ne pas dire un encadrement, d’une organisation à caractère sociopolitique, l’UGTT en l’occurrence. Tous ces facteurs ne semblent malheureusement pas être réunis en Algérie. C’est pourquoi, il me paraît peu probable qu’une telle révolution puisse avoir lieu chez nous, dans un proche avenir. Mais il n’y a, cependant, aucun doute que les retombées de l’expérience tunisienne auront des effets profonds sur la situation dans le monde arabe et notamment en Algérie.

● L’Egypte connaît à son tour des troubles qui ont fait plusieurs morts. Ce pays peut-il basculer alors que le poids de l’armée est très fort (comparable à celui de l’Algérie) ?

Je ne pense pas que l’Egypte puisse basculer. Les Etats-Unis et l’Europe ne le permettront pas. Les enjeux géostratégiques liés à l’Egypte et au Moyen-Orient sont d’une telle importance, que ces pays empêcheront par tous les moyens ce basculement, quitte à imposer une plus grande ouverture politique tout en conseillant, avec «insistance», au président Moubarak et à sa descendance, de renoncer à un prochain mandat.

El Watan Week-end - Vendredi 28 janvier 2011 AUJOURD’HUI6 El Watan Week-end - Vendredi 28 janvier 2011 AUJOURD’HUI 7

RACHID BENYELLÈS. Général à la retraite, ancien chef d’état-major de la marine

Que penseraient les hauts gradés de l’armée d’une éventuelle levée de l’état d’urgence ? El Watan Week-end, à l’approche du 19e anniversaire, le 9 février prochain, de l’instauration de l’état d’urgence, a posé la question à l’un des plus anciens hauts officiers de l’ANP.

Une armée «prétorienne», une opposition décrédibilisée, une société civile atomisée et une rente pétrolière pour acheter la paix sociale : le modèle algérien semble réfractaire à la «contagion» de la révolution tunisienne. Décryptage.

Les militaires ne verraient aucun

inconvénient à la levée de l’état d’urgence

Je ne pense pas que M. Bouteflika ait pris la mesure du danger dans lequel le pays se trouve, ni des conséquences que pourraient avoir les événements

de Tunisie.

Le général Rachid Benyellès est sans doute l’un des plus anciens hauts gradés de l’armée algérienne : ancien secrétaire général du ministère de la Défense nationale, il a dirigé la Marine nationale avant de devenir ministre des Transports et membre du bureau politique du FLN sous Chadli. Il démissionne avec fracas du BP suite aux émeutes d’octobre 1988. Il s’est également porté candidat à la présidentielle de 2004 avant de se retirer.

bio express

Salim Mesbah [email protected]

Pourquoi l’Algérie ne sera jamais la Tunisie

portées par la société civile», analyse Ratiba Hadj Moussa, professeur au département de sociologie de l’université York à Toronto et organisatrice d’un atelier sur les émeutes en Méditerranée du 6 au 9 avril à Florence (Italie). Accusée d’inertie, la société civile algérienne se défend en accusant le pouvoir d’avoir «cassé toute structure organisée» et «fermé tous les espaces d’expression publics». Un argument qui peut se défendre, pour la sociologue Nassera Merah. «Les Tunisiens, face à une adversité visible, un ennemi bien identifié, ont été obligés de s’organiser, d’entrer dans une clandestinité où ils étaient obligés de se serrer les coudes.» Faux problème, répond un politologue algérien. «Le problème vient de la perception que la société civile a du changement : quand les émeutes d’Octobre 1988 ont éclaté, personne ne s’attendait à ce que la protestation parte de la jeunesse, car dans l’acception du pouvoir et de l’élite, la force du changement se trouve dans le mouvement ouvrier. Depuis, rien n’a vraiment changé et la société civile, restée dans de vieux schémas, a du mal à concevoir toute idée de changement.» La Coordination nationale pour le changement et la démocratie en Algérie marque-t-elle le début d’une nouvelle étape ? Selon Ihsane El Kadi, directeur de Maghreb Emergent, l’Algérie connaît sans doute un début de cycle, similaire à celui des années 1985/86. «La création de la Ligue des droits de l’homme, du Mouvement des journalistes algériens ou du Rassemblement des artistes, intellectuels et scientifiques, remonte à cette époque, se souvient-il, enthousiaste. En 1985, Hocine Aït Ahmed et Ahmed Ben Bella lançaient, depuis Londres, un appel au peuple algérien pour l’instauration de la démocratie et le respect des droits de l’homme ! Un an plus tard, des émeutes ont éclaté à Sétif et Constantine avant de se généraliser deux ans après. Aujourd’hui, la différence, c’est que nous ne partons pas de rien.» La donne tunisienne, qui montre que c’est possible, la relative liberté de la presse, Internet… représentent pour le journaliste autant de leviers pour agréger plus vite un mouvement. Mais pas pour Mohammed Hachemaoui qui assure que «l’histoire ne se répète jamais. La clandestinité a paradoxalement favorisé la formation et la structuration de mouvements d’opposition, de noyaux de société civile. La politique prétorienne instaurée à l’ombre du ‘’multipartisme’’ a laminé ces mouvements. Aucun groupe n’a réussi à échapper au rouleau compresseur prétorien. La privatisation de la violence dans les années 1990 a brisé la société politique qui était en éclosion.»

Résultat : «Nous ne nous faisons plus confiance, les jeunes nous reprochent d’avoir cessé le combat et laissé les partis s’installer, relève Nassera Merah. Alors on se maintient dans un état d’infériorité parce que finalement, on n’a jamais laissé l’Etat algérien se gérer seul.» Convaincu que la décennie noire a laminé, physiquement et intellectuellement les 30-50 ans, Ihsane El Kadi croit malgré tout au changement par le renouvellement des générations. «On voit bien les 18-25 ans qui sont en train de se structurer, à l’exemple du Mouvement pour la reconquête citoyenne. Le noyau de la révolte antirévolutionnaire, ce sont eux. Pour l’instant, ils ne sont pas en contact avec les émeutiers, l’autre partie de la jeunesse déclassée. Mais si l’Etat maintient son carcan, à la prochaine salve d’émeutes, les réseaux seront mis en place et la jonction entre les deux se fera plus vite.»

L’OPPOSITION POLITIQUE N’EST PAS CRÉDIBLE COMME FORCE

ALTERNATIVE

«En Algérie, l’opposition est piégée entre deux logiques. Soit elle a refusé de négocier avec le pouvoir, s’est heurtée à l’absence d’espaces d’expression et n’a pas pu exister. Soit en acceptant

d’être représentée au Parlement, elle s’est décrédibilisée aux yeux de l’opinion publique», analyse un ancien journaliste politique. Une théorie qui expliquerait en partie l’échec de la marche du 22 janvier dernier à l’appel du Rassemblement pour la culture et la démocratie. «Il est tout de même incroyable qu’un parti se plaigne qu’on lui interdise une marche, surtout dans un Etat comme le nôtre ! s’étonne la sociologue Nassera Merah. Les partis attendent que la société vienne à eux alors qu’on les attendait auprès des jeunes, à les encadrer. C’est tout de même leur rôle d’infiltrer les mouvements ! Ceux qui doivent canaliser la colère ont failli. Ce sont eux qui ont le plus trahi, aux yeux de la population.» Peut-on alors parler d’opposition ? «Le passage en 1989 du ‘’parti unique’’ au ‘’multipartisme’’ ne s’est pas accompagné du démantèlement de la police politique, souligne Mohammed Hachemaoui. ‘’Tous les partis politiques, à l’exception du FFS, sont une création des décideurs. Même une partie du FIS relevait du pouvoir’’ Ce n’est pas moi qui le dis mais Sid Ahmed Ghozali, l’ancien chef de gouvernement qu’on ne peut pas taxer d’opposant…» Dans ce contexte, Nassera Merah conclut : «Aujourd’hui, ils sont tellement bien installés, ils ont tellement d’avantages à perdre qu’ils n’ont pas intérêt à ce que le système

change… Et même s’ils le voulaient, ils n’ont pas de projet politique.» «Car même s’ils prétendent représenter la population, les partis ont comme obsession le pouvoir et non la société...», conclut Ratiba Hadj Moussa.

GRÂCE À SA POLITIQUE SOCIALE, L’ETAT ALGÉRIEN EST EN

MESURE DE NÉGOCIER

«Si l’argent public est mal géré (redistribution clientéliste, corruption, absorption de 40% de la masse monétaire par le marché informel…), la rente pétrolière est redistribuée», note un chercheur en anthropologie politique. «L’Etat algérien est un Etat social.» Les transferts sociaux – argent injecté pour l’attribution de logements sociaux, aux subventions des denrées alimentaires, à l’emploi précaire ou à l’assurance chômage…– représentent chaque année 15 milliards de dollars. «Ces transferts sont parmi les plus importants du monde arabe. Et cela laisse au pouvoir une marge de manœuvre importante pour négocier.» D’autant que la désorganisation de la société civile et de la division de l’opposition «finissent toujours – pour l’instant – à profiter à l’Etat, ajoute Ratiba Hadj Moussa. En l’absence

d’alternative, c’est toujours lui qui finit par récupérer les mouvements de protestation et apparaît comme celui qui ‘’intervient’’. Soit par un remaniement ministériel, soit par un programme national de lutte contre le chômage, par la distribution de logements… D’un côté, le pouvoir réprime. De l’autre, il discute. En faisant cela, il affaiblit les protestations, lesquelles, si elles sont nombreuses, se retrouvent isolées.» Des 9700 mouvements de protestation enregistrés en 2010, tous se sont éteints comme ils ont commencé. En recevant des habitants de Diar Echems, la cité qui s’était soulevée en 2010 pour réclamer des logements décents, le wali a par exemple étouffé la colère. «Le face-à-face entre le pouvoir et les émeutiers rend la question personnelle et non plus politique. Contrairement à la Tunisie, cela prouve bien que les émeutes en Algérie ne sont pas des émeutes pour la démocratie : la transformation des institutions n’est pas à l’ordre du jour.» Mais la récurrence des émeutes montre d’un autre côté que si l’Etat arrive à éteindre les incendies avec l’argent du pétrole, ce dernier ne suffit pas à acheter la paix sociale. «La corruption généralisée génère le mal-développement et accroît les inégalités sociales. La corruption a colonisé l’Etat. Elle a aussi pulvérisé le corps social. Les tycoons, ces symboles de l’argent facile, exercent, rappelez-vous Khalifa, une grande fascination sur les groupes sociaux. La corruption s’est tellement banalisée que la contestation ne porte plus sur le fléau en tant que tel, mais sur la répartition des bénéfices qu’engendre celui-ci. C’est là une différence centrale entre la Tunisie et l’Algérie.», analyse Mohammed Hachemaoui. Pour autant, Ihsane El Kadi, directeur du site Maghreb Emergent, croit à une possibilité d’ouverture «pilotée par le pouvoir». «Le pouvoir sait que fermer conduira à la révolte générale. Les Algériens savent aussi, parce que ce sont eux qui ont le plus donné dans la région, qu’une confrontation entraînera de nouveaux sacrifices et ils ne veulent pas de cela…» L’espoir ? Les élections législatives de 2012, peut-être. «Le hasard fait bien les choses : faisons de cette échéance une occasion d’agréer de nouvelles formations politiques, d’ouvrir l’audiovisuel, de rétablir la pratique politique.»■

L’instabilité mènera à un coup d’Etat militaire ou à une montée en puissance des islamistes.

FAUX. Ces deux scénarios sont agités par ceux qui re d o u t e n t u n e p o u r s u i t e d u p ro c e s s u s révolutionnaire. Ils sont factices. L’armée n’est pas en position de jouer un rôle politique et surtout pas contre le mouvement de protestation. Il n’y a donc pas de danger, en tout cas pas dans les mois qui viennent. Ensuite, la menace islamiste est, à mon avis, excessivement exagérée. Les islamistes partent de très bas en termes de réseaux politiques. Je les ai vus incapables d’organiser un petit carré dans une marche UGTT. Cela peut changer dans les semaines qui viennent, mais de là à parler de menaces sur le processus démocratique, il y a de la distorsion de la réalité dans ces propos alarmistes.

Les puissances étrangères ont intérêt à ce que le système RCD se maintienne.

VRAI. Mais elles ne sont pas les seules. Il est clair que l’exagération du risque militaire et islamiste est le fait des Etats-Unis, de l’Union européenne, ou encore de l’Algérie ou de pays franchement hostiles au changement, comme la Libye. Mais aussi, curieusement, d’une partie des dissidents du régime Ben Ali soutenus par les réseaux internationaux d’ONG des droits de l’homme. Face aux nouveaux acteurs qui émergent et qui viennent d’une Tunisie plébéienne des régions de l’intérieur, certains dissidents des élites citadines donnent le sentiment de vouloir mettre des limites à la révolution. Un peu comme s’ils se sentaient

confisqués leur rôle de tutelle symbolique de l’expression populaire pour la liberté. Il existe une feuille de route minimaliste à la révolution qui fait référence au départ de Ben Ali et au «lynchage» de son clan. Aujourd’hui, ce cadre minimaliste est débordé par la rue. Ce qui débusque déjà de nouveaux censeurs qui s’ajoutent aux anciens toujours en place. L a f o r m u l e « s y s t è m e R C D + m i n i s t r e s d’ouverture» est viable.

FAUX. Le mouvement populaire qui continue de s’exprimer partout dans le pays perçoit très clairement que l’enjeu stratégique de la situation est dans le pilotage de la transition. Les acteurs du mouvement savent qu’ils détiennent le rapport de forces pour réduire l’influence du RCD sur le gouvernement provisoire. L’opinion ne veut plus des ministres RCD et surtout pas aux postes-clés, comme celui de l’Intérieur. S’entêter dans ce contexte à vouloir faire la transition avec Mohamed Ghannouchi, Premier ministre inamovible de Ben Ali, à la manette, ne fera qu’alimenter la contestation. Le nouveau gouvernement de la transition devra tenir compte de la fracture qui s’est creusée entre l’intérieur du pays et Tunis. La chute de Ben Ali est le trophée des villes de l’ouest et du sud. Bien avant celui de Tunis. Si les gens de Sidi Bouzid, de Kasserine et de Tala ne se reconnaissent pas dans les ministres d’ouverture, alors le gouvernement de la transition restera suspect à leurs yeux

Deux ou trois idées reçues sur le processus tunisien

RÉVO LUTION

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Mélanie Matarese [email protected]

IHSANE EL KADI. Journaliste et directeur du site Maghreb Emergent, de retour de Tunisie

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■ Du moment qu’il travaille dans le pays, qu’il baisse les prix, où est le problème ? C’est l’Etat qui doit être gêné pour ce qu’il vient de faire. Pour avoir rappelé un patron à l’ordre sur inquisition des importateurs que tout le monde connaît. Le pouvoir vient de céder devant deux forces au détriment de l’économie algérienne, la rue et les importateurs dont les profits prévisionnels de l’année 2011 restent la priorité. Les généraux imposent encore leurs lois, c’est toujours le Trésor public qui paye pour eux comme toujours. On dit : «Les chiens aboient, la caravane passe.» Quel est l’heureux jour comme celui de la Tunisie ? ■ Voilà un monsieur qui exerce un quasi-monopole sur le commerce des huiles et du sucre et qui jure la main sur le coeur, dans les colonnes d’un quotidien qui lui appartient, qu’il n’est pour rien dans l’augmentation des prix de ces denrées. Si puissant lobby il y a, vous en êtes le digne représentant M. Rebrab, ou peut-être même la tête pensante.

■ Qu’est devenu celui qui a voulu investir 40 millions de dollars dans un grand complexe pharmaceutique à Oued Aïssi (sur 11 hectares concédés par la wilaya de Tizi Ouzou) et qui, en fin de compte et sous les menaces, a quitté le pays ? Nous aimerions bien savoir ce qu’est devenu ce projet réduit à trois millions de dollars, le terrain valant deux fois plus. Où sont les plans de ce projet, pourquoi l’Etat ne fait-il pas respecter les engagements des trois multinationales qui s’y sont engagées ? Et ces quelques personnes qui auraient touché 1 million de dollars pour oublier ce projet et débloquer les importations !

■ Il y a des lobbies puissants qui manipulent les décideurs pour l’ensemble des grosses affaires qui se traitent dans ce pauvre pays. La seule différence réside dans le fait que, pour la première fois, nos décideurs ont heurté les intérêts d’un gros industriel privé, victime de la gloutonnerie des importateurs

qui tirent les ficelles et veulent en faire la victime expiatoire des derniers évènements.

■ Malheureusement, les banques et les pouvoirs politiques favorisent toujours les importateurs de produits finis au détriment des producteurs ou transformateurs de matière importée. Les gains sont rapides et le risque est presque nul. La population algérienne a faim et ne cherche pas à comprendre les mécanismes de l’économie. Malheureusement ces subventions décidées en décembre 2010 pénaliseront les générations futures et enrichiront les importateurs, déjà bien riches. Les importateurs de produits finis n’investissent pas un seul dinar ou un seul dollar en Algérie.

■ J’espère qu’il y aura beaucoup d’autres Rebrab qui produiront de l’emploi et de la richesse, pour faire face à ces barons de l’import/import qui sont soutenus par les décideurs du pouvoir. Ce sont eux les parasites de notre économie et les traîtres à notre pays qu’ils faut combattre. Et laisser en paix M. Rebrab, car le pays a besoin d’investisseurs comme lui.

■ Quoi qu’on puisse reprocher Rebrab, il est l’un des rares à avoir osé investir dans son pays et donc donner du boulot à des Algériens. Rebrab, ce n’est pas lui qui gouverne ou qui fait les lois pour tout lui mettre sur le dos. Ce n’est pas le responsable de cette situation calamiteuse, où la loi est faite pour protéger le trafiquant. Si au moins la caste de requins qui nous gouverne avait le courage de créer de l’emploi et des richesses avec l’argent volé et détourné en le réinvestissant dans le pays. Mais non, il dort en Suisse et en France ou la xénophobie et le racisme envers nos concitoyens et tout ce qui est un peu basané ne cessent de grimper. D’ailleurs, les 5 milliards détournés par Ben Ali et son clan de malfrats viennent d’être gelés par la France et la Suisse et il est utopique que le peuple tunisien les récupère un jour.

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NOS LECTEURS NOUS ÉCRIVENT

El Watan Week-end - Vendredi 28 janvier 2011 FORUM

Rebrab : «Un lobby puissant infl ue sur les décideurs»

■ La tentation de tout contrôler existe chez tous les pouvoirs. La seule différence c’est l’usage dont font les gouvernants de l’information ainsi recueillie, certains l’utilisent pour organiser une réponse politique aux contestataires et autres opposants, d’autres (suivez mon regard) l’utilisent pour donner du bâton.

■ C’est très grave ! Il faut vraiment créer une chaîne de solidarité pour ce monsieur. Incarcéré pour un SMS dans un pays soi-disant «libre». Ce n’est pas un criminel quand même ! Il a le droit de parler, de critiquer, de souhaiter... de vivre ! Vivre, ce n’est pas uniquement manger ! ■ Les SMS, les appels téléphoniques et autres courriels font l’objet d’une surveillance depuis toujours et partout dans le monde. Les services chargés de la surveillance de ces

communications modernes n’écoutent bien sûr pas la totalité des échanges. Ils ont une liste de mots-clés qui font «tilt» à chaque fois qu’ils figurent dans un message ou un appel. Ce n’est pas une nouveauté et ce n’est pas spécifique à l’Algérie

■ Si nous faisions la grève des SMS pendant un mois, ce serait une bonne idée. Ca fera réfléchir nos opérateurs qui sont coupables de violation de la Constitution, de diffamation et d’atteinte aux libertés individuelles. Ces pratiques staliniennes sont révélatrices de l’état d’esprit d’un pouvoir complètement déphasé avec la réalité. C’est également une tentative d’utiliser les services publics comme des auxiliaires de police. Un SMS ne constitue pas juridiquement une preuve, c’est le droit à la liberté d’expression

consacrée e t protégée

par la

Constitution. En outre, il s’agit d’une

violation de la procédure judiciaire, vu que les

écoutes doivent être supervisées et autorisée par écrit par un

juge ; dans le cas contraire,

elles sont illégales.

■ Il faut juste voir du côté d’Obama, si ses services ne pratiquent pas la même chose. Sinon comment expliquer les différents scandales qui ont eu lieu à plusieurs reprises à ce sujet. En général, les gens qui refusent ce type de mesures ont toujours quelque chose à se reprocher. Aux Etats-Unis ou en Occident, si un attentat terroriste se perpétue, les services seront les premiers à être attaqués par les médias pour dénoncer leur capacité à contrôler les choses. Chez nous, c’est le contraire, on demande le contraire, que les services abandonnent tout pour que les terroristes reviennent encore dans les villes et nous faire revivre les années 90 avec les voitures piégées. Il faut qu’on soit logiques dans nos revendications, il ne faut pas suivre certaines voix qui, pour des intérêts personnels et/ou occultes, sont prêtes à pousser vers l’obscurité. L’emploie ou la baisse de prix ne peuvent jamais être concrétisés dans l’insécurité. A mon avis, tous les services du monde entier font la même chose. On a vu des pays européens qui appellent à l’état d’urgence contre les terroristes pour un simple message diffusé par un internaute.

SMS : arme de communication massive

Retrouvez toutes les réactions surwww. elwatan.com et sur Facebook

Tlemcen : les gros

retards de la capitale de

la culture islamique

■ Ils avaient sept ans pour faire du bon et joli travail. La mentalité des responsables algériens en a décidé autrement. Ils font tout dans la précipitation. Et Tlemcen n’échappe pas à la règle. Tout se fait à la va-vite. El klak arrange bien les choses. Conséquences : bonjour les dégâts. Des trottoirs qui ont été refaits pour la énième fois il y a juste quelque temps sont refaits. Et pour ombrager la ville on plante des palmiers. Des centaines de palmiers l’ont été. Voudrait-on sahariser Tlemcen que l’on ne s’y prendrait autrement. Et pendant ce temps, les responsables locaux se rafraîchissent à l’ombre du jet d’eau installé devant le palais de l’APW nouvellement construit. La populace, quant à elle, ne connaît des événements de la culture islamique que les sirènes des voitures de police qui conduisent les cortèges officiels vers les différents palais disséminés à travers la ville.

■ Des milliards dépensés. Pour qui ? La surfacturation, elle, sera omniprésente pour les rapaces. Ce qui est sûr, c’est que le vrai visage de Tlemcen ne changera pas. Le centre-ville est toujours hideux. Pas de toilettes publiques pour les femmes, alors que soi-disant des milliers de touristes vont déferler sur la ville. Restaurants dignes inexistants, transport défaillant... Tout cela devait être prêt à l’avance. Espérons qu’il n’y aura pas de surprises nuisibles !

Les députés dénoncent

les «caisses noires»

■ Il n’y a pas que les caisses qui sont noires en Algérie. Alger, la capitale, n’est plus blanche. Notre économie est noire, le peuple ne voit que le noir, la presse aussi... La transparence est totalement éradiquée comme le témoigne notre score par Transparency International. Mais nos députés doivent blanchir les oligarques. C’est leur mission.

Immolation. Je brûle,

donc je suis

■ Le pire est le mutisme total de nos dirigeants et surtout de celui qui s’est autoproclamé président de tous les Algériens ! L’Algérie a-t-elle un Président ? (…)

■ Ayez juste la pudeur de dire comment vous vous sentez face à ces actes pour autant que vous ayez le moindre sentiment. Exprimez-vous ! Dites quelque chose. Je ne vous demande pas de faire quelque chose – de toutes les façons c’est peine perdue. La seule chose dont vous êtes capables, c’est de voler !

■ Loin de moi d’encourager ces actes, mais que voulez-vous qu’ils fassent ? Quand ils quittent le pays, on dit qu’ils nous «foutent la honte», quand ils posent des bombes, on dit qu’ils sont des terroristes et quand ils s’immolent on dit que ce sont des lâches ! C’est affreux ! Il faut parfois comprendre le désespoir des gens... et essayer de trouver des solutions… Je n’encourage aucune des trois pratiques, ni aucune autre du style vol recel ou drogue… mais parfois, quand ça va mal, il faut essayer de chercher les origines du mal pour trouver des solutions… Notre société est trop sévère et renfermée. Donc ça bouillonne tout le temps.

■ Avant d’être nommés à des postes de haute responsabilité, ces Algériens qui nous gouvernent devraient vivre une semaine de misère en fonction de leurs futures prérogatives. On donnera par exemple un portefeuille qui ne contiendra que la monnaie de 1000 DA pour nourrir quatre personnes pendant sept jours au ministre de l’Economie. A celui de l’Habitat, on affectera un F2 dans lequel il devra patienter avec une famille de 8 personnes seulement. Celui de la Santé tombera sûrement malade quand il séjournera dans un établissement public. J’inviterai personnellement le ministre des Transports à utiliser le bus n°34 et je prierai le wali de l’accompagner pour «ressentir» à travers les secousses l’état des routes. Ouzid ouzid ya Bouzid !

Tunisie : vivre avec la

parole retrouvée ■ Les Tunisiens m’ont surpris par leur maturité politique et le calme des manifestations. Une société organisée, structurée malgré 23 ans de dictature. C’est la société civile, l’élite tunisienne qui a provoqué la chute de Ben Ali (avocats, syndicalistes, enseignants, journalistes, etc.). Les Algériens seront-ils un jour unis dans la rue avec toutes les couches sociales ?

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Les cas de suicide dépassent les 200 en un an et demi, contrairement à ce qui a été rapporté dans l’édito du dossier sur les immolations par le feu. Par ailleurs, Hadj Meliani, présenté dans le dossier comme sociologue d’Oran, est en fait enseignant de littérature comparée à Mostaganem.

précision

Senouci Touati, l’immolé de Mostaganem, écrit à Bouteflika

■ Senouci Touati, le jeune de Mostaganem qui a tenté de s’immoler par le feu et dont El Watan Week-end a publié le témoignage vendredi dernier, nous a adressé mercredi sa lettre qu’il adresse au président de la République. Senouci menace de s’immoler par le feu une seconde fois puisque, selon lui, le wali de Mostaganem ne veut toujours pas le recevoir pour exposer ses revendications d’embauche et de logement décent. «Toutes les portes sont fermése, Monsieur le président, sauf celle de la mort», a conclu Senouci Touati.

SOFIANE SLIMANE (ACTION POUR LE CHANGEMENT EN ALGÉRIE) PRÉCISE

De crainte de ne pas être bien compris, je tiens à apporter une précision sur mon intervention dans El Watan Week-end du 14 janvier 2011 en page 7. Le terme de «désobéissance sociale» utilisé en fin de texte et qui signifie le refus de se soumettre à une loi, fait référence à la décision du ministère de l’Intérieur qui n’autorise pas la tenue de marche pacifique à Alger. Seule réglementation que nous refusons, en tant qu’algérien(ne)s libres et responsables. Notre Action reste fidèle à ses principes, nous prônons le changement positif et pacifique.

RETOUR SUR...

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● Les sages-femmes sont de plus en plus poursuivies en justice et vont jusqu’à faire de la prison. Statistiquement, la moitié de la corporation aurait commis des erreurs… Que se passe-t-il ?

Effectivement, l’état des lieux est inquiétant : une sage femme sur deux est traduite en justice. Le 28 décembre dernier, deux sages-femmes, une à Bordj Bou Arréridj et une autre à Batna, ont été condamnées avec dégradation du statut. Un fait illégal pour cause de vide juridique : le statut particulier des sages-femmes 91-110 ne permet pas de dégrader une sage-femme au statut d’infirmière. D’autant que les sages-femmes ne sont pas formées pour être infirmières. La responsabilité pénale est appliquée uniquement à nous, les sages-femmes. A l’époque où Saïd Barkat était ministre de la Santé, des démarches avaient été entreprises pour prendre en charge le volet des erreurs médicales de notre corporation. Mais la note ministérielle notifiant la décision du ministre de protéger les sages-femmes n’a jamais été transmise au niveau des structures. A mon avis, cela devient urgent que le ministère de la Santé et celui de la Justice se penchent sur cette problématique.

● Mais de graves erreurs sont commises, c’est une réalité…

Nous sommes poursuivies en justice suite à des complications que subissent les nouveau-nés. Pour les parents, toute complication pour la mère ou le bébé est imputable à la sage-femme. Mais on oublie souvent que cette dernière travaille avec une équipe pluridisciplinaire. La magistrature ne veut rien comprendre. Il faut savoir que dans les CHU, il existe une hiérarchie : en cas d’erreur, en théorie, la responsabilité est partagée par l’ensemble de l’équipe. En pratique, ce n’est jamais le cas. Ainsi, nous nous retrouvons seules à la barre. Nous sommes censées nous occuper uniquement des accouchements normaux. Lorsqu’une pathologie

sévère se présente, un spécialiste est censé intervenir. Sur le terrain, les choses se passent autrement… Le gynécologue n’accompagne jamais la patiente en cas de complication lors de son évacuation, c’est à nous de nous en occuper. Parfois, nous nous limitons à lui fermer les yeux et nous l’aidons à accomplir la chahada. Franchement, nous ne sommes pas formées pour faire face à ce genre de situation. Et c’est pour cela que nous continuons

aujourd’hui à enregistrer des décès lors des accouchements. A mon avis, il faut définir avec précision la mission de la sage-femme.

● Patissez-vous aussi d’un manque de formation ?

Je dois vous dire que la réforme de la justice nous a responsabilisées en tant que «responsables médicales» sans prendre en compte notre niveau de formation. Nous faisons face à des situations d’urgence auxquelles nous ne sommes pas préparées. L’Etat cherche de la main-d’œuvre à bas prix. Il est donc dans l’intérêt général de revoir la formation initiale et de revoir notre responsabilité. Car, je vous le dis, notre métier est le seul à devoir répondre de cinq responsabilités : médicale, pénale, civile, administrative et d’encadrement. La raison pour laquelle notre profession ne cesse d’enregistrer des départs anticipés à la retraite ou des démissions, particulièrement dans les rangs de la nouvelle génération.

● Les sages-femmes sont aussi accusées de ne pas faire attention et d’être à l’origine de plus en plus de blessures et de handicaps chez les enfants…

Nous endossons l’incompétence des gynécologues et payons pour les erreurs des médecins. La majorité des complications qui surviennent pendant l’accouchement sont dues à

un mauvais suivi de la grossesse. Il faudrait tout simplement disposer d’un bon diagnostic de pré-accouchement. Or, je défie n’importe quel gynécologue de pouvoir maîtriser parfaitement les radios échographiques. Un seul module d’échographie leur a été dispensé pendant tout leur cursus universitaire. Si un bon diagnostic de grossesse était effectué, nous pourrions réduire de moitié le nombre d’enfants handicapés. Les malformations peuvent facilement être détectées, différentes p a t h o l o g i e s f a c i l e m e n t diagnostiquées si les gynécologues se donnent davantage de peine lors du suivi des grossesses. Mais ils ne procèdent jamais à des échographies plus avancées ! Prenons l’exemple des malformations cardiaques : un diagnostic précoce permet de réduire les risques de décès à la naissance. Et si la complication survient après l’accouchement, je vous informe que nous ne sommes pas présentes à la maternité. Les sages-femmes n’intreviennent pas en post-accouchement. Et il faut savoir que trois minutes d’hémorragie suffisent pour tuer l’accouchée. Pour l’instant, c’est la sage-femme qui encaisse la responsabilité. Les parents et le juge ne veulent rien comprendre. Comment pourrions-nous nous défendre ? Nous sommes très mal

formées sur nos droits. Laquelle d’entre nous sait que les échographies dont celle du rythme cardiaque (ERCF) sont des documents médico-légaux qu’elle peut utiliser en sa faveur ? Cette dernière radio qui comporte huit paramètres n’a jamais été interprétée convenablement et d’une manière complète, alors que le médecin peut, grâce à elle, détecter des pathologies cachées. Je dénonce également l’absence des chefs de services lorsque la justice nous appelle à la barre.

● On dit de vous que vous êtes très dures et vous représentez le premier cauchemar des futures mères…

Nous sommes dépassées par la charge de travail. Le programme de la santé publique exige que nous remplissions quotidiennement quatorze documents administratifs. Je ne nie pas que certaines sages-femmes ont des comportements inappropriés et que certaines attitudes sont à dénoncer. Personnellement, j’ai vécu cela dans ma brigade. Les sages-femmes se rebellent parfois contre leurs conditions de travail ou de vie et s’en prennent à la proie la plus facile. Malheureusement, nous n’avons toujours pas de conseil de l’Ordre qui régularise et protège la corporation. Le ministère de la Santé pourrait jouer les intermédiaires avant que nous nous retrouvions directement devant les tribunaux.

● Il est peut-être urgent de réviser votre statut particulier…

Même le code de déontologie est otage de ce statut qui n’arrive pas à voir le jour. On y travaille depuis trois ans. A la surprise générale,

après le remaniement ministériel, le nouveau secrétaire général nous a informées que tout le travail de la commission était considéré comme nul et non avenu ! Tout sera refait à zéro. Désormais, nous allons interpeller le président Bouteflika sur cette situation. Nous ne pouvons plus attendre. Si le ministère ne veut pas «accoucher» de ce statut, alors nous passerons à une «césarienne». Le syndicat des sages-femmes n’écarte pas la possibilité d’une grève nationale. Nous organisons une assemblée générale début février pour décider d’une manifestation dans les secteurs public et privé et je pense qu’elle sera historique…

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El Watan Week-end - Vendredi 28 janvier 2011 EN APARTÉ 9

Je défie n’importe quel gynécologue de pouvoir maîtriser parfaitement les radios échographiques.

Il faut savoir que trois minutes d’hémorragie suffisent pour tuer l’accouchée.

AKILA GUERROUCHE. Présidente de l’Union nationale des sages-femmes

Au nombre de 7000, elles sont aujourd’hui incapables de faire face au million de naissances enregistrées chaque année. Avec un effectif de plus en plus réduit, la corporation des sages-femmes refuse de porter à elle seule la responsabilité des erreurs médicales. L’incompétence de toute l’équipe multidisciplinaire y est pour beaucoup. Les gynécologues sont les premiers pointés du doigt. Les sages-femmes se disent victimes d’une formation incomplète. Une grève est prévue.

Nassima Oulebsir [email protected]

bio expressAprès avoir obtenu son diplôme de l’école paramédicale de Blida en 1984, Akila Guerrouche est nommée sage-femme à l’hôpital de Blida puis à Beni Messous. En 1989, elle s’installe en cabinet privé à Douaouda, mais trois ans plus tard fuit la ville à cause du terrorisme pour réintégrer l’hôpital où elle exerce jusqu’à aujourd’hui. Elle est présidente de l’Union nationale des sages-femmes (UNSF) depuis 2004 et est depuis 2005 secrétaire générale du Syndicat national des sages-femmes affilié à l’UGTA et membre du Conseil national de la famille et de la femme.

Nous payons pour les erreurs des médecins

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Les leaders du parti politique nationaliste de l’opposition, le Parti du peuple indien (BJP) voulaient hisser le drapeau indien sur Lal Chowk, la place Rouge de Srinagar, lieu de rassemblement historique des séparatistes cahemiris. Seul le déploiement de milliers de policiers a permis d’éviter une confrontation violente entre les deux courants. Mais un conflit à armes inégales oppose depuis six mois de jeunes Indiens aux forces de sécurité de leur pays. Chaque jour, bravant le couvre-feu et les vagues d’arrestation, de jeunes mani-festants cachemiris descendent dans les rues de Srinagar et d’autres villes du Jammu et Ca-chemire, Etat du nord du pays habité en majo-rité par des musulmans, pour narguer les poli-ciers dépêchés en force par le gouvernement central. Les médias internationaux ont baptisé ce mouvement spontané de colère populaire, l’Intifada de l’Inde. Chômeurs, étudiants et élèves - l’année scolaire au Cachemire n’ayant jamais commencé - se relaient pour jeter des pierres contre les agents de l’ordre qui répon-dent en tirant de vraies balles sur les foules des manifestants. Bilan : plus de 110 morts, des ci-vils, tombés en moins de quatre mois, dans les rues de la vallée. La tension est très palpable à Srinagar (capitale estivale du Cachemire) de-puis qu’un adolescent de 17 ans a trouvé la mort le 11 juin dernier, suite à des tirs de gaz lacrymogènes lancés par la police lors d’une manifestation d’indépendantistes. L’insurrec-tion au Cachemire qui a éclaté en 1989 déplore plus de 47 000 morts (bilan officiel) en vingt ans, et ces derniers incidents lui ont donné un nouveau souffle. Les rues de Srinagar, long-temps considérée comme la «Suisse de l’Asie» par les touristes, sont désormais désertes.

SENTIMENT D’ISOLEMENTLes rideaux des magasins, qui exposaient fiè-rement les produits du terroir, sont tristement baissés. A cause du couvre-feu imposé par les autorités, les marchands n’ouvrent pratique-ment jamais leurs boutiques. Accusant des pertes lourdes, ils n’arrivent plus à subvenir aux besoins de leurs familles. Mustafa vend des produits d’artisanat à base de pashmina, la célèbre laine prélevée sur le cou des chèvres de l’Himalaya. Lui se considère chanceux, car il peut écouler les produits de sa fratrie sur le très fréquenté marché de Dilli Haat, à New Delhi. Ce lieu est la première destination des touristes et des Indiens désireux acquérir des articles de qualité provenant de toutes les régions d’Inde. De derrière son étal, Mustafa nous tend un dé-licieux thé cachemiri fumant, à base de safran et de pistache. Il nous raconte le dur vécu des artisans cachemiris. «L’économie de la vallée est au point mort et toutes les familles en souf-frent. A cela s’ajoute un grand sentiment d’iso-lement. Notre cause ne fait pas la une des mé-dias internationaux», déplore-t-il. Son frère aîné, Riadh, abonde dans le même sens. «C’est vraiment triste. Nous sommes une population très pacifique. On a toujours vécu de tourisme, surtout que l’hiver est très dur chez nous. Mais l’été a été sanglant et plusieurs familles ont été frappées de deuil.» Le récit des frères cache-miris est interrompu parfois par les questions de touristes qui négocient le prix de magnifi-ques châles de pashmina aux couleurs cha-

toyantes. Seuls les connaisseurs qui réclament le véritable pashmina du Cachemire (sans co-lorant ni traitement chimique) déboursent une centaine d’euros et repartent avec l’écharpe rêvée, couleur blanc cassé, et extrêmement moelleuse. Un apport financier modeste pour ces artisans cachemiris, surtout que leur région est frappée par un fort taux de chômage qui touche principalement les jeunes : plus de 400 000 sur une population de 12 millions, sont sans emploi.

TORTURE AU PAYS DE GANDHICette frustration qui ronge les jeunes Cache-miris est admirablement exprimée par un des leurs. Chanteur de rap, Roushan Illahi alias MC Kash connaît un grand succès. Son mor-ceau, I protest, raconte l’état d’âme des lan-ceurs de pierres, ses amis. A certains d’entre eux, morts, Roushan dédie sa chanson, en égrainant leurs noms, un par un. Ce tube est devenu le mot d’ordre de toute une génération à Srinagar. Le chanteur non plus n’a pas échappé à la répression sécuritaire, convoqué et interrogé par la police. Et plusieurs studios de production qui avaient montré un intérêt pour sa musique ont changé subitement d’avis. Mais la répression exercée par les forces de l’ordre ne serait pas qu’un dépassement isolé commis par des agents zélés. Selon des docu-ments publiés récemment par le site de Wiki-Leaks, la Maison-Blanche avait été informée dès 2005 par le Comité international de la Croix-Rouge de «la pratique systématique de la torture» dans les centres de détention in-diens au Cachemire. Lorsque Barack Obama, en visite en Inde en novembre dernier, avait réprimandé la plus grande démocratie au mon-de l’accusant de fermer un œil sur les viola-tions des droits de l’homme en Birmanie, les leaders du mouvement séparatiste au Cache-mire ont qualifié ce dernier d’«hypocrite». Car selon eux, les Etats-Unis ferment depuis vingt ans leur deux yeux sur la «répression féroce»

qui sévit dans ce territoire contesté. Plus de la moitié des prisonniers interrogés par les mem-bres du CICR ont affirmé avoir été victimes de torture, notamment dans la tristement célèbre prison «Cargo», à Srinagar. Sévices sexuels, électrochocs et différentes méthodes de torture physique étaient pratiqués en présence des of-ficiers indiens. Plus de la moitié des prison-niers interrogés par les membres du CICR ont affirmé avoir été victimes de torture, notam-ment dans la tristement célèbre prison «Car-go», à Srinagar. Le CICR avait informé des di-plomates occidentaux en poste à Delhi que la situation laissait croire que le gouvernement indien «tolère la torture» sur les prisonniers cachemiris, y compris ceux qui n’étaient pas des insurgés mais des civils soupçonnés de dé-tenir des information sur la rébellion. Un jour-naliste de Srinagar qui préfère garder l’anony-mat a dû fuir le Jammu et Cachemire avec sa famille, après avoir subi plusieurs actes d’inti-

midation. Rencontré à Delhi, il nous a raconté son calvaire. «A cause du couvre-feu, ma sœur ne pouvait se rendre à l’hôpital. J’ai appelé la police, me présentant comme journaliste en possession d’un laisser-passer, et j’ai demandé l’autorisation de porter des médicaments à la malade. On m’a dit que je ne pouvais le faire. Une fois dehors, huit agents m’ont arrêté, roué de coups jusqu’à entraîner plusieurs fractu-res.» Par peur des représailles, il n’a pas dépo-sé plainte. Il semble que les autorités indiennes réfléchiraient à l’abandon de la voie du tout-répressif pour emboîter le chemin du dialogue. Le ministre de l’Intérieur, P. Chidambaram, a récemment affirmé devant les députés de son pays que les «contours d’une solution politi-que au Cachemire seront dessinés dans les prochains mois». C’était quelques jours avant les révélations de WikiLeaks sur la torture dans les prisons au Cachemire… ■

CACHEMIRE L’Inde aussi a son intifada

Des policiers indiens retiennent un manifestant musulman chiite cachemiri, alors qu’avec d’autres protestants, ils défient le couvre-feu pendant une procession

de Muharram à Srinagar

Les forces de l’ordre indiennes ont réussi à faire avorter la tentative du parti hindou de droite BJP qui voulait marcher sur le Cachemire à l’occasion du 62e anniversaire de la République indienne, célébré mercredi 26 janvier. Cette provocation politique manquée a toutefois ravivé les tensions entre séparatistes et nationalistes .

New Delhi. Nacéra Benali [email protected]

Arundhati Roy, l’écrivaine qui fait douter l’Inde

Les nationalistes hindous la voudraient morte et incinérée. Les musulmans du Cachemire, eux, voudraient récompenser son héroïque soutien à leur cause. Dotée d’un rare courage, elle va son chemin, insouciante des campagnes de haine que ses prises de position hardies soulèvent sur son passage. Lauréate du Booker Prize pour son best-seller Le Dieu des petits riens, publié en 1997 et traduit en 40 langues, Arundhati Roy, 49 ans, se frotte publiquement à des sujets tabous, comme l’insurrection des maoïstes, le mouvement séparatiste au Cachemire et la discrimination des musulmans. Et son franc-parler semblerait presque naïf, pour qui ne connaît pas son activisme constant en faveur de la justice sociale. L’un des plus diffusés hebdomadaires indiens, Tehelka, lui consacre l’une de ses récentes unes, sous ce titre, «Avons-nous raison de haïr Arundhati Roy ? Ou sommes-nous en train de commettre une grave erreur ? ». Car, une fois de plus, cette écrivaine indienne s’est attiré la foudre des nationalistes hindous en soutenant publiquement l’indépendance du Cachemire. La police a ouvert une enquête pour établir s’il y a lieu de la poursuivre pour «acte de sédition» et des fondamentalistes hindous ont pris d’assaut son habitation. A tout ce monde, Arundhati a répondu par un éditorial au vitriol : «Je plains la nation qui met en prison ceux qui réclament justice pendant que les assassins, les escrocs à col-blanc, les pillards, les violeurs et ceux qui exploitent les plus pauvres parmi les pauvres restent libres.»

ZAHIR UD-DIN. Porte-parole de l’Associationdes familles des personnes disparues au Cachemire

● Que font les ONG pour dénoncer la situation des droits de l’homme au Cachemire?

En tant qu’activiste pour les droits de l’homme, je ne suis pas satisfait du travail des organisations internationales. Ces institutions et le Comité International de la Croix-Rouge ont misérablement failli dans leur devoir de porter réconfort aux populations. Ailleurs dans le monde, où il y a des conflits, le CICR a accompli un excellent travail. Mais au Cachemire, la Croix Rouge a compromis son intégrité. Et pour être franc, nous voulons que le CICR quitte le Cachemire, car il a failli dans sa mission. La même chose vaut pour Amnesty International. Nous croyons que cette organisation s’est «indianisée». Avant, tout ses communiqués, provenaient du bureau de Londres. A présent, ils partent de Delhi et ne sont pas du tout équilibrés.

● Comment qualifiez-vous le quotidien des Cachemiris ?

Ils sont confrontés au pire terrorisme d’Etat. Huit milles personnes ont disparu. Durant les derniers mois, plus de 5000 personnes ont été arrêtées. D’une part, les autorités évoquent la libération de jeunes jeteurs de pierres, et d’autre part, d’autres viennent constamment les arrêter. J’ai appris, également, que la police maintient la

détention de jeunes jusqu’à ce que leurs parents versent une rançon. La police exige de l’argent. Et cela aggrave la situation. La presse a été muselée. Les télévisions ici sont interdites, et les journalistes locaux, n’ont pas le droit aux laisser passer pendant le couvre-feu. Quant au reste de la presse, indienne, elle fait partie de la machine de guerre, et bien sûr, on ne s’attend pas à ce qu’elle prenne nos problèmes à cœur…

● Et la pratique de la torture ?C’est depuis 1990 que les forces de

l’ordre font usage de torture sur les prisonniers au Cachemire. Chaque personne arrêtée est sommée de se mettre nue et est enfermée en cellule pour des jours entiers. Il n’y a rien de nouveau. L’année dernière, quatorze garçons ont été obligés à s’adonner à des actes de sodomie. Leur crime est d’avoir jeté quelques pierres sur les policiers. Je connais personnellement des cas de jeunes adolescents qui ont subi des sévices sexuels de la part de policiers, qui leur ont causé des lésions intestinales et autres. Certains survivent et racontent, d’autres pas. Le problème c’est que l’Inde est une démocratie. Qui peut croire qu’on torture au pays du Mahatma Gandhi et de la non violence ? Heureusement, il y a Internet qui nous permet de communiquer avec le monde.

PH

OTO

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. R.

Cet activiste, fervent défenseur des droits de l’homme vient de publier son troisième livre, sur les disparus, Se sont-ils vraiment volatilisés ?

El Watan Week-end - Vendredi 28 janvier 2011 GÉO10

Amnesty et la Croix-Rouge sont compromis

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El Watan Week-end - Vendredi 28 janvier 2011 MONDE 11

Les manifestations contre le pouvoir ont repris hier, en début d’après-midi, pour le troisième jour consécutif, en Egypte, malgré la forte répression et leur stricte interdiction, dans le cadre des lois d’urgence en vigueur dans le pays depuis 1981.

Même si la situation était relativement calme au Caire, où les forces de l’ordre étaient massivement présentes, des accrochages ont opposé des centaines de manifestants aux forces de police dans plusieurs vi l les . A Ismaïl iya, une cinquantaine de kilomètres plus au nord sur le canal de Suez, les manifestants ont riposté par jets de pierres aux tirs de la police, selon des témoins. A Suez, à l’est du Caire, des manifestants ont mis le feu à une caserne après avoir lancé des cocktails Molotov sur la police, rapporte l’AFP. Les policiers antiémeute ont eu recours aux gaz

lacrymogènes, aux balles caoutchoutées et aux canons à eau pour disperser plusieurs centaines de manifestants dans cette ville qui s’étaient rassemblées devant un poste de police pour réclamer la libération des personnes arrêtées mardi et mercredi. Dans le nord du Sinaï, un manifestant a été tué par la police lors d’un affrontement dans la localité de Cheikh Zouwayed, ont indiqué des témoins, portant à six le nombre de personnes tuées depuis le début des manifestations mardi dernier. Par ailleurs, «au moins 1000 personnes ont été arrêtées à travers le pays», a déclaré un responsable des services de sécurité. D’après des témoins, des policiers, certains en civil, interceptent des manifestants et les entraînent dans des camionnettes non immatriculées. Des contestataires sont alors battus à coups de matraque, comme en témoignent le reporter du journal The Guardian ainsi que Mona Prince, écrivaine égyptienne et professeur à l’université, selon leurs propres expériences.L’opposant Mohamed El Baradei a déclaré, hier à Vienne, être prêt à mener la transition politique en Egypte, si la population le lui demandait, avant de

prendre un avion qui devait l’amener en Egypte dans la soirée d’hier. Son retour est avant tout motivé par sa volonté de «s’assurer que tout se passe de manière pacifique et régulière», a-t-il expliqué. Le prix Nobel de la paix veut participer à de nouvelles manifestations prévues pour aujourd’hui, qui s’annoncent, selon lui, «massives». Il a également mis en garde les autorités contre un recours à la violence : «Si le régime venait à recourir à la force, cela serait complètement contre-productif. Cela conduirait à une situation terrible», a-t-il dit. En réaction aux manifestations et à la répression du régime égyptien, la haute représentante de l’Union européenne pour la politique extérieure, Catherine Ashton, a demandé hier aux autorités égyptiennes de «protéger» le droit de leurs citoyens à manifester pacifiquement pour défendre leurs droits politiques, sociaux et économiques. Paris a également appelé l’Egypte à respecter la liberté d’expression, alors que Damas a exprimé son souhait de voir «la raison prévaloir» en Egypte.

Mehdia Belkadi

A Sidi Bouzid, berceau de la r évo lu t ion , des mi l l i e r s de manifestants défilent dans la rue pour exiger la démission du gouvernement de transition. Le puissant syndicat t u n i s i e n ( U G T T ) r e f u s e d e reconnaître ce gouvernement. Pas question, disent-ils, d’avoir fait tout cela pour que les ministères les plus importants soient aux mains des anciens de Ben Ali. Profitant de la liberté médiatique, les chaînes de télévision ouvrent leurs antennes aux citoyens. De nombreux Tunisiens n’hésitent pas à citer nommément, en direct, et quelquefois en leur présence, les responsables de leurs malheurs encore aux affaires. C’est ainsi qu’un magistrat qui participait à un débat en direct a été obligé de quitter le plateau suite aux incessants appels des citoyens puis des avocats l’accusant d’avoir fait jeter en prison, à tort, des militants. Dans les entreprises publiques, ce sont les salariés eux-mêmes qui chassent les dirigeants ostensiblement impliqués dans le système Ben Ali. Cela a été le cas pour le PDG de la compagnie d’assurances et de réassurances et le PDG de Télécom Tunisie, entre autres. Quatre des juges les plus craints de l’ère Ben Ali ont été empêchés d’accéder à leurs bureaux par le personnel et chassés à coups de gros livres de procédures sur la tête.

LES TRACES DE BEN ALI

Les hommes qui ont servi Ben Ali sont toujours en poste dans les institutions, les administrations, les entreprises publiques, dans les médias et surtout dans l’appareil sécuritaire. Même s’ils ont retourné «la veste» subitement pour se transformer en «plus démocrates que

les démocrates», pour de nombreux opposants, «ils constituent une menace de confiscation de la révolution». «Ils font les amnésiques, ils font semblant d’oublier qu’ils ont participé au système de Ben Ali, mais le peuple, lui, n’est pas amnésique», indique Sihem Bensedrine, porte-parole du Conseil national des libertés en Tunisie (CNLT). Derrière les beaux discours des ex-compagnons de Ben Ali, convertis, subitement, aux valeurs démocratiques, les vieux réflexes réapparaissent déjà, alors que la contestation se poursuit. En effet, la police politique continue d’agir, discrètement, mais elle agit. «Nous avons fait tomber Ben Ali mais nous n’avons pas encore fait tomber son système», poursuit-elle avec inquiétude. Les écoutes téléphoniques de certains opposants ont vite repris, les surveillances, certes beaucoup moins visibles, ont également repris, après quelques jours de répit. Le quotidien la Presse a dénoncé, dans son édition du samedi 22 janvier, un filtrage d’Internet, notamment de facebook. Un jeune artiste, qui a créé sur le réseau social un compte «Tunisie, la Suisse arabe», a été enlevé en pleine rue par la police politique qui l’a interrogé et brutalisé

pendant de longues heures.

CONTRE LA MENACEDE CHAOS

En para l lè le , de nombreuses personnalités de l’opposition ainsi que des partis politiques, reconnus ou non, approuvent la démarche de l’UGTT et refusent les menaces de c h a o s d e s d é f e n s e u r s d u gouvernement de transition. L’ancien ministre de la Justice du président B o u rg u i b a , A h m e d M e s t i r i , personnalité crédible et respectée, a lancé une initiative qui trouve un écho favorable. Il s'agit de la mise en place d’un conseil de la révolution, regroupant l’ensemble des acteurs de la société civile aux côtés des partis politiques de l’opposition, qui désignerai t un gouvernement provisoire et légiférerait pendant cette période. Le problème se situe à ce niveau. L’Exécutif actuel, encore dominé par des personnes de l’ancien système, accepte les prérogatives de surveil lance à ce «conseil en formation», mais ne veut pas lui reconnaître de pouvoir législatif. Le Conseil de l’ordre qui regroupe les avocats, qui ont joué un rôle très important dans la révolution, s’est joint à cette initiative. Il estime, dans

une proposition au Premier ministre, qu’elle peut être tout à fait légale. Le président par intérim, Lambazaa, peut, selon les avocats, créer, par déc re t , ce t t e ins t i tu t ion de préservation de la révolution, ce qui évitera un vide institutionnel. «Cette option, qu'elle soit constitutionnelle ou extra- constitutionnelle, est légitime», estime Naziha Rijabi, plus connue sous le nom «d’Oum Ziad», farouche opposante, «c’est une révolution, et par définition, on n’est pas ob l igé de respec ter une Constitution élaborée par l’ancien régime». Pour Sihem Bensedrine, «il appartient à la société d’inventer, maintenant, ses propres institutions pour gérer la période de transition et d ’ a l l e r v e r s d e s é l e c t i o n s démocratiques». Dans tous les cas, la Révolution du jasmin ne fait que commencer. Les Tunisiens, société et élites, ont fait preuve, jusqu’à présent, d’un très haut sens des responsabilités et d’une conscience politique admirable. Ils n’ont pas du tout l’intention de se laisser «voler» leur révolution.

Tunis. Yahia BounouarCorrespondance particulière

TUNISIE La révolution se poursuit

EGYPTE Violents affrontements dans plusieurs villes

++++en tête

DAVID KATOMilitant homosexuel ougandais, dont le nom avait été publié par un magazine avec un appel au meurtre, a été assassiné mercredi à son domicile, sur fond de campagne homophobe dans ce pays d'Afrique de l'Est où l'homosexualité est sévèrement réprimée. Agé de 43 ans, il militait au sein de l’association Minorités sexuelles en Ouganda contre un projet de loi anti-homosexualité ultrarépressif.

ALASSANE OUATTARA Le président ivoirien reconnu par la communauté internationale a jugé, hier, «illégitime et illégale, donc nulle et de nul effet» la décision du président sortant Laurent Gbagbo, annoncée mercredi, de réquisitionner des agences de la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest dans le pays. Il a également annoncé leur «fermeture». Le siège de la BCEAO était toujours gardé par les Forces de défense et de sécurité.

GUILLERMO FARINASL’opposant cubain de 48 ans, qui avait observé une grève de la faim de 135 jours l’an dernier, a été libéré hier, ainsi qu’une vingtaine de dissidents, par la police cubaine, après une garde à vue de sept heures à Santa Clara, dans le centre de l'île, a annoncé M. Farinas lui-même. Ils avaient été arrêtés pour être venus en aide à une famille qui allait être délogée.

STEPHEN HARPERLe Premier ministre canadien a déclaré, hier, à Rabat, que les membres de l’ancien régime tunisien n’étaient pas les bienvenus dans son pays, où se sont réfugiés des membres de la famille du président déchu, tout en laissant entendre qu’Ottawa pourrait chercher les moyens d’expulser les membres de la famille Ben Ali se trouvant au Canada. Ceci s’annonce difficile, ces derniers possèdent le statut de «résident permanent», ce qui leur permet d’y être admis.

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.

En ce jeudi 27 janvier 2011, c’est toujours l’incertitude à Tunis. Des milliers de personnes bloquent le siège du Premier ministère dans la Casbah de Tunis et le mouvement se poursuit à travers plusieurs villes et secteurs d’activité.

Les Tunisiens déterminés à faire tomber le gouvernement de transition

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El Watan

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CINÉMA

A l’affiche : La Faute à Voltaire, Lion d’or de la 1re œuvre à Venise en 2000

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Plus de 3200 oiseaux migrateurs d’une vingtaine d’espèces ont été répertoriés par les ornithologues au lac de la Sebkhet El Malah, dans la zone humide d’El Ménéa située à 270 km au sud de Ghardaïa. Ce recensement opéré cycliquement chaque mois de janvier a été établi grâce à un télescope et des jumelles à l’occasion du recensement international des oiseaux migrateurs effectué récemment par les ornithologues des Conservations des forêts de Ghardaïa et de Ouargla. Parmi les espèces observées : le canard souchet, le canard chipeau, le canard p i l e t , l e

fuligule nyroca et le tadorne Casarca, des foulques macroules, mais aussi le flamand rose, l’échasse blanche ou le chevalier arlequin. Le nombre d’espèces observées dans cette zone humide, classée comme zone d’importance internationale par la convention de Ramsar en 2004, est considéré comme un signe révélateur d’une fréquentation d’oiseaux migrateurs malgré la détérioration et l’agression multiple que connaît le site du lac par l’effet de l’homme

et d’une sur urbanisation anarchique et accélérée.

La détérioration du site par l’arrachage extensif et brûlis

de la végétation, l’extension illicite des pratiques agricoles sur le site, la pollution par les rejets des eaux usées dans le lac avec leurs effets dévastateurs, le

braconnage ainsi que les constructions illicites constituent une menace pour l’équilibre écologique de cette zone humide. Les responsables de la protection du patrimoine faunistique et la floristique de la Conservation des forêts ont constaté en ce début d’année une hausse sensible de fréquentation du lac par les oiseaux migrateurs en provenance des pays froids du Nord. Cette hausse par rapport aux années précédentes s’expliquerait par la vague de froid enregistrée dans les pays

européens, obligeant les oiseaux migrateurs à se déplacer vers

l ’ A f r i q u e p o u r s’accoupler et couver les œufs dans une

région plus propice et clémente. APS

planète

note de pochepar Nawel Louerrad

CURIOSITÉ

Du rock symphonique 100% algérien, ce samedi à Alger

Romain Bertrand

AREZKI AÏT LARBI

Histoire : la justice au service

de la raison d’Etat

Quand les migrateurs viennent hiverner à El Ménéa

Un nouveau

complexe touristique

à TimimounLa Massine, un nouveau petit complexe touristique vient de s’ajouter au faible patrimoine hôtelier de l’Oasis rouge, Timimoun. Il s’agit d’un hôtel de 36 chambres et 8 suites, situé à la sortie nord de la ville sur la route qui mène au ksar de Tinerkouk à la lisière du Grand erg occidental. L’établissement offre une vue surprenante sur toute la ville et ses multiples palmeraies. Le centre de la cour intérieure abrite une kheïma traditionnelle plus de 100 m2. Les chambres ont été aménagées avec une collection de meubles conçus spécialement pour cet établissement par le designer Zino. Cette collection a décroché le 3e prix de l’innovation 2010 organisé par le ministère de la PME. L’hôtel comprend également une piscine, un resto-cafétéria, un restaurant gastronomique, une salle de conférences. Une académie de golf est même envisagée ! «Nous avons investi dans ce créneau au Gourara, dans le but de promouvoir le tourisme et l’hôtellerie dans cette région magnifique qui malheureusement reste dépourvue de moyens d’accueil, explique M. Benchenâa, gérant et principal actionnaire de la Sarl Les Ryads résidences, initiatrice du projet. Nous comptons ouvrir officiellement vers la fin du mois de mars 2011.» Et de promettre que les tarifs étudiés «auront un caractère plus symbolique qu’autre chose». A. A.

RENCONTRE

Avec Jérôme Ferrari, un regard sur la guerre de Libération

P14

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DES

SIN

S SA

ÂD

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FILMS CINÉ SÉANCES

Le Voyage de Popeye (enfants)Arthur 3 (enfants)L'âge de glace 3 (enfants)Alvin 2 (enfants)Lili la petite sorcière (enfants)Very Bad Cops (adolescents)Harry Potter 7 (adolescents)

Salle Alpha, Riadh El Feth

Salle Bêta, Riadh El Feth

Vendredi 28 à 10h

A 10h45A 14h15A 15h30A 17h

A 18h et samedi 29 à 18hA 18h et samedi 29 à 13h, 15h30 et 18h

The Penguins of Madagascar (enfants)La petite sirène 3 (enfants)Les Looney Tunes (enfants)

Salle Alpha, Riadh El Feth

Samedi 29 à 13h

14h3016h

Tahia Ya Didou, de Mohamed Zinet

Cinémathèque d'Alger

Samedi 29 à 13h et 16h

Les vacances de l'inspecteur Tahar, de Moussa Haddad

Cinémathèque d'Oran

Samedi 29 à 14h30Lundi 31 à 14h30Jeudi 3 à 14h30

Nouna, de Abdelaziz Tolbi Cinémathèque d'Alger

Dimanche 30 à 13h et 16h

Gourbi Palace, de Bachir Derrais

Cinémathèque d'Oran

Dimanche 30 à 14h30

Mascarades, de Lyès Salem Cinémathèque d'Oran

Dimanche 30 à 16h30Lundi 31 à 16h30Mardi 1er à 16h30Jeudi 3 à 16h30

Le Charbonnier, de Mohamed Bouamari

Cinémathèque d'Alger

Lundi 31 à 13h et 16h

Omar Gatlatou, de Merzak Allouache

Cinémathèque d'Alger

Mardi 1er à 13h et 16h

Fille de neige, de Kodotchbnikov Pavel

Cinémathèque d'Oran

Mardi 1er à 14h30

El Kalaâ (La citadelle), de Mohamed

Cinémathèque d'Alger

Mercredi 2 à 13h et 16h

Le vent du Sud, de Mohamed Slim-Riad

Cinémathèque d'Alger

Jeudi 3 à 13h et 16h

Salt, de Angelina Jolie Salle Algeria Tous les jours à 14h, 16h et 18h

Voyage à Alger, de Abdelkrim Bahloul

Salle El Mougar, Alger

Tous les jours du 17 au 29 janvier à 14h, 16h, 18h et 20h, sauf les 20, 27 et 29 à 14h et 16h

Hors-la-loi, de Rachid Bouchareb

Salle El Mougar, Alger

Jusqu'au 31 janvier

The Social Network, de Marc Zukerberg

Salle Cosmos, Riadh El Feth, Alger

Jusqu'au 31 janvier à 19h30

Harry Potter et les reliques de la mort, de David Yates

Filmathèque Mohamed Zinet, Riadh El FethCinéma Cosmos, Alger

Tous les jours à 10h30 et 13h

Vendredi à 15h30 et 18h, samedi à 13h, 15h30 et 18h

Looking for Eric, de Ken Loach

Salle Cosmos, Riadh El Feth, AlgerSalle El Mougar

Tous les jours à 14h et 17h

Tous les jours à 14h et 17h

MUSIQUE

Vendredi 28 à 16h et samedi 29 à 18h. Alger. Soirée familiale avec Hamidou. Salle El Mougar. 2, rue Asselah Hocine.

Vendredi 28 à 16h. Alger. Concert de AXXIL Tribute to Nirvana. A l’Office de Riadh El Feth. Prix du billet 400 DA.Vendredi 28 à 20h30. Paris. Concert «Les reflets de l’âme» de Rim Banna. Née à Nazareth, en Galilée, Rim Banna est l’une des grandes voix de la chanson palestinienne. A l’Institut du monde arabe, salle du Haut-Conseil. Entrée : 10 euros. 1, rue des Fossés Saint-Bernard, Place Mohammed V. Tél. : 01 40 51 38 38. Serveur vocal : 01 40 51 38 11.

Vendredi 28 à 10h30. Béjaïa. Spectacle de magie pour enfants avec Aziz le magicien. Au théâtre régional.

Samedi 29 à 18h. Oran. Jeune talent algérien. Baâziz, star internationale, animera la majeure partie de la soirée. Le goual, style de gnawi sera représenté par le groupe Knibla, le métissage gnawi-reggae sera représenté par Tao. D’autres artistes s’exprimeront sur un autre volet : Break dance (Bahia Breakers Crew), mimes et improvisations théâtrales (Istijmam culturel). Prix du billet : 2 500 DA. Info Line : +213 661 23 88 51 / +213 661 23 88 39. Sheraton, route de Falaises, avenue Canastel, Seddikia, Oran.

Samedi 29 à 15h. Alger. Concert gnaoui avec Diwan El Bahdja. A la salle Sierra Maestra, Rue Ferhat Boussad (Meissonnier).

Samedi 29 à 20h30. Paris. «Le patrimoine envoûtant» avec Lena Chamamyan et Elie Maalouf et son ensemble. A la Maison des cultures du monde. Entrée : de 14 à 20 euros. Contact : IMA, 1, rue des Fossés Saint-Bernard, Place Mohammed V. Tél. : 01 40 51 38 38. Serveur vocal : 01 40 51 38 11.

Jeudi 3 à 19h. Alger. La troupe Les deux Andalousies en spectacle. Salle Ibn Zeydoun, Riad El Feth.

THÉÂTRE

Vendredi 28 à 10h. Oran. Moussibet el himar, d’Abdelkhalek Belkeroui, mis en scène par Missoum Saïd. Au théâtre régional, place du 1er Novembre 1954. Tél. : 041 39 70 89.

Samedi 29 à 15h. Oran. Kalaât Nour, d’Abdelkhalek Belkeroui, mis en scène par Missoum Saïd. Au théâtre régional, place du 1er Novembre 1954. Tél. : 041 39 70 89.

Samedi 29 à 20h30. Paris. Le premier homme, adaptation et interprétation de Jean-Paul Shintu. Entrée : 13 euros. Au Centre culturel algérien, 171, rue de la Croix Nivert. Tél. : 01 45 54 95 31.

Samedi 29 à 17h. Oran. Nafida, de Brahim Hachemaoui, mis en scène par Md Abbes Islam. Au théâtre régional, place du 1er Novembre 1954. Tél. : 041 39 70 89.

Jeudi 3 à 18h30. Annaba. Oh !!! Les femmes, écrit et mis en scène par Hamid Gouri. Au Centre culturel français, 8, bd du 1er Novembre 1954. Tél. : 038 86 45 40/038 80 22 59.

EXPOS

Samedi 29 à 15h. Alger. Vernissage de l’exposition collective de photographie «Expression harmonieuse». Au centre de Loisirs scientifiques. 5, rue Didouche Mourad.

Jusqu’au samedi 29. Paris. Exposition de photos retraçant l’ascension de l’Everest. A 18h30 : présentation du livre de Nadir Dendoune «Un tocard sur le toit du monde».

Au Centre culturel algérien. 171, rue de la Croix Nivert. Tél. : 01 45 54 95 31. Jusqu’au samedi 29. Alger. Exposition de peintures de Zohra Sellal. Galerie Mohamed Racim, rue Didouche Mourad. Jusqu’au dimanche 30. Alger. 3e Salon d’automne (peintures, photos...). Aupalais de la culture Moufdi Zakaria. Jusqu’au dimanche 31. Alger. 25e anniversaire de la disparition de M’hamed Issiakhem. Une centaine d’œuvres de l’artiste, dont plusieurs inédites. Au MaMa, rue Larbi Ben Mhidi.

Jusqu’au 12 février. Paris. Vernissage de l’exposition de Hacène Bensaâd. Au Centre culturel algérien, 171, rue de la Croix Nivert. Tél. : 01 45 54 95 31.

Jusqu’au 5 mars. Alger. Exposition collective d’art pictural «La couleur dans tous ses états». Au 2e étage du centre commercial Bab Ezzouar. SALONS

Mardi 2 et mercredi 3. Alger. Salon du recrutement «Talent et emploi», organisé par

l’agence Graduate et le site emploi-tic.com. Au palais de la culture Moufdi Zakaria.

DÉDICACES

Samedi 29 à 14h. Alger. Abderrezak Boukeba présente son ouvrage Atch Essakia. A l’espace Echo de plume au Théâtre national algérien, square Port Saïd. Tél. : 021 71 21 75.

CONÉERENCES Samedi 29 à 15h. Oran. «Une pathologie de la femme enceinte» par Ali Ouharzoune. Au Centre culturel français, 112, rue Larbi Ben M’hidi. Tél : 041 40 35 41.

Samedi 29 et dimanche 30. Tizi Ouzou. Colloque sur la vie et l’œuvre de cheikh Mohand Oul Hocine. Au programme :Samedi 30 à 9h : ouverture officielle du colloque, projec-tion sur cheikh Mohand Oul Hocine, exposition de livres. Suivi d’un récital poétique par Ahmed Lahlou, Mourad Rahmane et Hafid Chennane, communication sur l’œuvre et la vie du cheikh. Dimanche 30. A partir de 9h. Communi-cation sur l’œuvre de cheikh Mohand Oul Hocine avec Ab-denour Adesslam, Brahim Salhi et Muhand Ouramdane Larab. A la

maison de la culture.

Jeudi 3 à 10h. Oran. «Moderne, et après : la crise des avant-gardes», par Philippe Forest. A l’université d’Oran.

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ES Philosophie politique

Samedi 29 à 16h30. Annaba. «La philosophie politique contemporaine» par Etienne Tassin, professeur à l’université de Paris VII Denis-Diderot, spécialiste de la pensée de Anna Harendt. Au CCF, 8, bd du 1er Novembre 1954. Tél. : 038 86 45 40/038 80 22 59. Et aussi : dimanche 30 à 15h au CCF de Constantine, 1, bd de l’Indépendance. Tél. : 021 31 91 25 91.

Maghreb entre autoritarisme et révoltesVendredi 28 à 15h. Paris. «Le Maghreb entre autoritarismes et révoltes, quelles alternatives ?», avec Mohamed Harbi, René Galissot, Khadija Mohsen-Finan, Nicolas Beau, Ahmed Dahmani et Aïssa Kadri. Conférence organisée par l’Institut Maghreb-Europe de l’université de Paris VIII et l’Union des étudiants algériens de France (UEAF). Université Paris VIII.

Jeudi 3 à 19h. Alger. Moderne et métissé, le reggae de Naby a su dépasser les frontières sé-négalaises pour séduire le monde, ce qui a valu à ce chan-teur la première place au Prix Découvertes RFI 2009 et le prix Québec 2010. L’occasion pour lui de prendre mesure de son charisme et de son énergie lorsqu’il se tient face au pu-blic. Dans ces moments-là, Naby est véritablement «habi-té» comme l’a souvent répété le rappeur Passi. Naby Ibrahi-ma Condé : chant ; Eric Muller : guitare ; Daniel Moustin : basse ; Thomas join Lambert : drums ; Jimmy Zaccardelli : clavier. A la salle Cosmos, Riadh el Feth.

Jeudi 3 à 14h30. Alger. Rencontre avec Jérôme Ferrari, écrivain et agrégé de philosophie, auteur de Où j’ai laissé mon âme, en partenariat avec les éditions Barzakh. Au Centre culturel français, 7, rue Hassani Issad. Tél. : 021 73 78 20/21.

Jérôme Ferrari à AlgerLookiLookiLookiLookiookookk ng for Eric, deccLoach

Atelier audiovisuel à ConstantineUn atelier audiovisuel et de formation sur tous types de caméra vidéo s’est ouvert au Palais de la culture Malek Haddad de Constantine. Cet espace s’adresse à tous les jeunes sans emploi qui pourront y trouver des opportunités de formation. Dans le même contexte, un ciné-club sera également ouvert dans l’année pour accueillir des professionnels du 7e art qui seront invités à transmettre aux cinéphiles de Constantine leurs expériences de créateurs, de producteurs ou de comédiens.

LA FAUTE À VOLTAIREVendredi 28 à 17h30. Alger. Projection du film La faute à Voltaire, de Abdellatif Kechiche. Tel un Candide rêvant de l’Eldorado, Jallel immigre en France avec l’espoir de tenter sa chance. De rencontre en rencontre, de foyers en associations, Jallel chemine dans le Paris des exclus et, faute de satisfaire ses espoirs de fortune, découvre et partage la solidarité des déshérités. A la filmathèque Mohamed Zinet, Office Riadh El Feth.

Du rock symphonique !

Samedi 29 à 14h. Alger. Concert Symphonic Rock avec Armonia. Armonia est un groupe algérien de musique rock symphonique qui compte quatre membres fixes : Abdellah Dekouche, Amel Abdessemed, Tarek Naitsider et Mehdi Rebiai. Le groupe s’inspire de musique rock et métal et plonge dans la musique classique symphonique. Il s’inspire de passages opéra dans sa composition. Au théâtre de Verdure. Complexe culturel Laâdi Filici.

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● Pourquoi ce livre maintenant et après tant d’années ?

Ce livre relate le procès des fondateurs de la première Ligue algérienne des droits de l’homme, en décembre 1985, devant la Cour de sûreté de l’Etat. La plupart des textes ont été écrits en prison par les accusés. Début 1986, le Collectif contre la répression en Algérie, constitué à Paris en solidarité avec les détenus, avait publié le livre sous le titre : Au nom du peuple chez Imedyazen. Quelques exemplaires avaient circulé sous le manteau en Algérie. En rééditant l’ouvrage un quart de siècle plus tard, j’ai voulu rappeler comment des citoyens, armés de la seule force de leurs convictions, avaient défi é la dictature du parti unique. S’ils l’ont payé de leur liberté - et ils s’y attendaient - ils ont fait avancer la cause démocratique. Alors que le pays négocie aujourd’hui un virage important de son histoire, ce livre nous rappelle qu’entre la soumission à l’autoritarisme et l’exaspération dans la violence, la lutte pacifi que et déterminée reste toujours d’actualité pour la reconquête de nos libertés bafouées. Revisiter l’esprit contestataire des années 80 peut constituer une source d’inspiration et de ressourcement pour les combats en cours.

● Le livre cite des cas précis de magistrats, une première pour un ouvrage pareil. Pourquoi ce souci de précision ?

En renonçant à la clandestinité pour une lutte publique au nom des principes universels de liberté, les militants issus du printemps berbère de 1980 avaient acculé les serviteurs zélés du régime à sortir de l’ombre. Si «la nature du système» peut expliquer certains réfl exes qui défi ent le droit et la morale, elle ne saurait exonérer les individus de la responsabilité de leurs dérapages. Rien ne peut justifi er les agissements criminels de ministres, de magistrats et de hauts fonctionnaires qui ont couvert la torture, lorsqu’ils ne l’ont pas ordonnée. Dans un pays se revendiquant de la «légitimité révolutionnaire» et du sang des martyrs, pourquoi nomme-t-on

un ancien indicateur de la DST, qui avait dénoncé des patriotes pendant la guerre de Libération nationale, comme magistrat à la Cour de sûreté de l’Etat de l’Algérie indépendante ? Lors du procès, nous avions dénoncé toutes ces forfaitures en citant nommément leurs auteurs. En publiant ce livre sans fl outer les noms, il n’est pas dans mon intention de régler des comptes ou de désigner des boucs émissaires. Mais de faire oeuvre de pédagogie auprès des tâcherons de l’autoritarisme que nous subissons encore aujourd’hui. Ces derniers doivent comprendre que leurs actes d’aujourd’hui risquent, demain, d’engager lourdement leur responsabilité.

● Malgré la dissolution de la Cour de sûreté de l’Etat, pensez-vous que les délits d’opinion sont toujours les mêmes ? Qu’est-ce qui est resté de la Cour de sûreté dans les «réfl exes» de nos juges et procureurs ?

Les luttes des années 1980 avaient brisé le mur de la peur et imposé des espaces de libertés, même si l’esprit du parti unique a fi ni par prendre sa revanche dans les années 1990. Quel magistrat a engagé des poursuites contre des agents de l’Etat accusés de torture ? Ou inculpé des ministres impliqués dans des affaires de corruption ou de détournement ? Affaire Khalifa, affaires Sonatrach, autoroute Est-Ouest,

Fonds d’aide à l’agriculture dans le Sud, les scandales se suivent et se ressemblent par l’impunité qui protège les barons du régime et leur clientèle. Si ces affaires ont servi de levier dans la redéfi nition des équilibres claniques du sérail, elles n’ont donné lieu à aucune procédure judiciaire. Et le parquet d’Alger, pourtant si prompt à

s’autosaisir pour des «délits de presse» lorsque des offi ciels sont mis en cause, n’a visiblement rien entendu. Comme à l’époque du parti unique, la justice est réduite au rôle d’appendice des appareils politico-policiers. Les juges, qui ont une vision éthique de leur profession et qui ne veulent obéir qu’à leur conscience et à la

loi, sont marginalisés et tenus à distance des dossiers «sensibles».

* 288 pages, 590 DA.

El Watan Week-end - Vendredi 28 janvier 2011 IDÉES16 El Watan Week-end - Vendredi 28 janvier 2011 IDÉES 17no

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Indignez vous !

Pour Stéphane Hessel, le «motif de base de la Résistance, c’était l’indignation». Certes, les raisons de s’indigner dans le monde complexe d’aujourd’hui peuvent paraître moins nettes qu’au temps du nazisme. Mais «cherchez et vous trouverez» : l’écart grandissant entre les très riches et les très pauvres, l’état de la planète, le traitement fait aux sans-papiers, la course au «toujours plus», la dictature des marchés fi nanciers et jusqu’aux acquis bradés de la Résistance – retraites, Sécurité sociale. Ce livre appelle à une «insurrection pacifi que».

Fondé sur une recherche dans les archives et sur des entretiens menés en Europe, en Afrique du Nord et aux Etats-Unis, ce livre de Matthew Connelly montre que la Révolution algérienne était de nature diplomatique et que ses luttes les plus décisives se sont déroulées sur la scène internationale. Les meilleures armes des Algériens furent des rapports sur les droits de l’homme, des conférences de presse et des congrès de la jeunesse, qui livrèrent bataille sur le front de l’opinion mondiale et des lois internationales, bien plus que sur celui des objectifs militaires conventionnels. Un exemple qui allait inspirer Mandela et l’ANC, ou encore Arafat et l’OLP… Editions Payot.

Les harkis

Plus de quarante ans après la fi n de la guerre d’Algérie, l’histoire des harkis reste singulièrement méconnue. Les oppositions caricaturales dans lesquelles ils sont encore enfermés ? Traîtres et collabos pour les uns, victimes et fi dèles serviteurs de la France pour les autres ? En privilégiant une perspective socio-historique, Tom Charbit off re une synthèse aussi détaillée qu’accessible des recherches menées sur cet épisode. Editions La Découverte.

L’aube était radieuse

Le 5 juillet 1962, la guerre d’Algérie se terminait et le peuple algérien prenait son envol pour une place dans le concert des nations. Mais cette quête n’est pas facile car il ne suffi t pas d’une indépendance pour mener à bon port un peuple et un pays. Leurs errements ont conduit à l’explosion d’une société musulmane, à peine sortie du sous-développement qui a compris que le socialisme n’était qu’un instrument de son aliénation et en aucun cas le choix d’un développement réfl échi. De Zohra Mahi. Editions Les points sur les i.

J’ai vu Gaza trois jours sous le

blocus

L’auteure raconte le drame des Palestiniens vécu et raconté avec la sensibilité de l’Algérien qui lui aussi a souff ert des aff res du colonialisme. L’ouvrage de 87 pages est un recueil de récits et de témoignages sur le quotidien du peuple palestinien face au blocus israélien, mais c’est aussi l’expérience vécue par une journaliste, Samia Belkacem, trois jours durant, à Ghaza. Editions Socrate

Au nom du peuple !

Cette édition augmentée de plusieurs documents inédits répond au souhait de nombreux militants qui luttent au quotidien pour défendre les libertés. Mais aussi au souci de mettre à la disposition d’un large public le témoignage original, parfois surréaliste, sur la résistance à la dictature du parti unique, y compris dans les cachots du régime. Editions Koukou. 590 DA.

AREZKI AÏT LARBI. Editeur (éditions Koukou)

L’esprit contestataire des années 80,

ressourcement pour les combats en cours

TIPASA SOS pour salles de cinéma à l’abandon

● Votre livre a été qualifi é de «roman philosophique»… Etes-vous d’accord avec le concept ?

Non ! Pour moi, un roman philosophique met en scène des concepts philosophiques. Bref, la défi nition d’un mauvais roman ! Je crois qu’entre la littérature et la philosophie, il n’y a pas de différence entre les centres d’intérêt. J’ai fait ce livre parce que j’ai vu L’ennemi intime, le documentaire de Dominique Rotman, dans lequel témoigne l’offi cier qui, en janvier 1957, a arrêté Larbi Ben M’hidi. J’ai été marqué par son récit, dans lequel il y avait beaucoup de nostalgie et d’admiration. Cette ambivalence de sentiments pour celui qui était son ennemi, la complexité des rapports entre les deux personnages a donné le point de départ du roman.

● Comment est né le personnage du

capitaine Degorce ? Et celui du lieutenant Andreani ?

J’étais encore à Alger quand j’ai vu le documentaire et l’idée du livre ne s’est pas imposée immédiatement. J’ai dû m’en éloigner, je ne voulais pas faire un roman sur les sadiques, ni sur ceux qui ont refusé de pratiquer la torture. Ce qui m’intéressait, c’était cette zone obscure. Le personnage de Degorce est né comme ça, je voulais un décalage entre ce qu’il juge nécessaire intellectuellement et à quoi il n’arrive pas à adhérer affectivement. Et puis je lui ai inventé un passé, une trajectoire. Andréani, lui, n’a aucun modèle historique. Il est né avec sa voix. Je souhaitais qu’il incarne une autre possibilité fondamentale de comportement. Il a cette admiration et cet amour déçu qui débouche sur la rancœur. L’opposition entre les deux personnages me permettait de soulever aussi une question morale : à quoi servent les scrupules et les remords ? Que nos actes soient bons ou mauvais, qu’est-ce que ça change à partir du moment où on les commet ?

● Vous avez déclaré que vos sources documentaires n’avaient pas été les livres sur la guerre d’Algérie, mais la littérature des camps. Qu’y avez-vous trouvé ?

Ils abordent une même question, celle de l’essence de l’humanité : qu’est-ce qui reste quand on gratte le vernis humain ? J’ai lu des lettres d’offi ciers français revenus des camps après Diên Biên Phu, les Récits de la Kolyma de Varlam Chalamov, Vie et destin, de Vassili Grossman, deux œuvres russes, et, il y a plus longtemps de cela, Primo Levi. Et puis, bien sûr, j’ai été très infl uencé par L’ennemi intime, un grand travail documentaire, d’historien, pas du tout dans l’idéologie.

● Pendant vos quatre ans à Alger, quels sont les lieux qui vous ont inspiré le plus pour votre histoire ?

Nulle part en particulier, mais il était très important pour moi de connaître les rues ou la couleur du ciel. Il est évident que je n’aurais jamais écrit ce roman si je n’avais pas vécu en Algérie. Chose importante : quand je suis arrivé au lycée français, j’ai participé à des ateliers d’écriture où les élèves devaient parler du passé et du présent. Ils avaient 17 ans et parlaient tous des années 1990. Il y a des textes que je n’ai jamais oubliés et écrire ce roman était pour moi une manière de ramener une période historique lointaine à quelque chose à laquelle j’étais indirectement confronté dans mon quotidien.

● Prendre part ou refuser, se taire ou dénoncer : le dilemme est fi nalement le même pour tous les hommes, dans toutes les guerres…

C’est ma conviction profonde. Je ne voulais pas faire un roman historique, mais parler d’une situation qui cristallise des problèmes permanents, en tout cas facilement reproductibles : ceux de l’homme en guerre. Il y a des circonstances où les choses apparaissent comme logiques, nécessaires, et je ne parle pas forcément des tortionnaires. Le règne de la peur rend tout possible.

A la faveur de la nouvelle loi sur le cinéma et l’instruction de Khalida Toumi, relative à la réappropriation des salles pour leur remise à niveau avant de les rendre fonctionnelles dans les meilleurs délais, la direction de la culture de la wilaya de Tipasa a cru bien faire, en octobre dernier, en saisissant les 28 présidents des APC de la wilaya pour les exhorter à mettre ces infrastructures, dans un état chaotique, à la disposition du secteur de la culture. Trois mois se sont écoulés, mais les présidents d’APC n’ont pas daigné répondre au courrier de la direction de la culture. Selon le recensement officiel établi, la wilaya compte au total douze salles de projection cinématographique, dont huit ont été transformées en salles des fêtes ou de réunions anodines, sans aucune relation avec la culture dans la plupart des cas. Certaines

salles de cinéma sont infectes. Des projections vidéos sont programmées dans des salles lugubres dont l’état de dégradation ne semble pas inquiéter les communes. La wilaya de Tipasa vient de recevoir une enveloppe financière qui dépasse 200 millions de dinars afin d’engager des travaux de réhabilitation de ces salles, entre autres pour les équiper en matériel neuf. Le fonctionnement et la gestion de ces infrastructures destinées à l’activité culturelle seront soumis à une application stricte du cahier des charges. Les présidents d’APC de la wilaya de Tipasa qui demeurent muets à l’appel du département ministériel de Khalida Toumi se contentent à ce jour de quelques travaux de rafistolage. Il arrive aussi que ces salles soient louées à des prix dérisoires aux personnes qui n’ont aucun lien avec l’activité culturelle. Par ailleurs, la wilaya de Tipasa a bénéficié d’une autorisation programme d’un montant de

150 millions de dinars pour la construction d’un siège flambant neuf de l’ISMAS à Koléa, une ville symbole et phare dans le domaine de la culture, grâce à la présence des associations et des écoles qui activent dans les différents styles de musique et du théâtre. Une fois réhabilitées, ces salles de cinéma appartiendront toujours au patrimoine communal. Elles devront être gérées par des coopératives de jeunes ou des EPIC (établissement public à caractère industriel et commercial). Rezki Mohamed Ouali, directeur de la formation professionnelle de la wilaya de Tipasa, rebondit à ce sujet : «Nous sommes en mesure de former les jeunes de notre wilaya en audiovisuel, puisque nous avons un institut spécialisé dans cette filière. De quoi susciter de nouvelles perspectives pour les jeunes de notre wilaya en quête d’emploi.»

Tipasa. M’hamed Houaoura [email protected]

Lire l’intégralité de l’interview sur www. elwatan.com

L’arme secrète du FLN. Comment de Gaulle a perdu la guerre d’Algérie

Au nom du peuple : le procès de la Ligue des droits de l’homme (Cour de sûreté de l’Etat, décembre 1985)*, ouvrage collectif paru aux éditions Koukou, revient sur le procès de 22 personnalités condamnées à de lourdes peines de prison, dont certaines deviendront de célèbres acteurs de la vie publique. Des témoignages qui rappellent que la lutte pour la reconquête des libertés reste d’une brûlante actualité.

Adlène Meddi [email protected]

Après quatre ans passés à Alger, Jérôme Ferrari, professeur de philosophie, a écrit un roman – Où j’ai laissé mon âme – qui a déjà obtenu de nombreux prix littéraires. Il sera au Centre culturel français jeudi 3 février à partir de 14h30.

JÉRÔME FERRARI. Auteur de Où j’ai laissé mon âme (Actes Sud)

BIO EXPRESSNé à Paris en 1968, Jérôme Ferrari a été, durant quatre ans, professeur de philosophie au lycéeinternational d’Alger. Il vit actuellement en Corse où il enseigne depuis 2007. Où j’ai laissé mon âme (Actes Sud) est son sixième roman.

Paris vaut bien une messe ! Non, une grand-messe sacrée et consacrée au 7e art. Même en hiver, Paname fait son cinéma. Un travelling nocturne, sous une bruine, exhibera des toiles et des étoiles, enfin des stars, des people et autres happy few. L’hôtel Ritz, situé sur la fameuse place Vendôme connue par son élégance, chic et fashion, abrite la conférence de presse lançant, une première, une initiative de Unifrance et Allociné : le premier Festival du film français on-line. Baptisé Myfrenchfilmfestival.com, ce festival interactif se déroule du 14 au 29 janvier. L’objectif est de prendre pleinement en considération l’évolution des modes de consommation culturelle et de toucher un nouveau public pour le cinéma français à l’étranger. A 20h30, une fébrilité règne à l’hôtel de Ville de Paris. Et pour cause ! C’est la réplique française des Golden Globes de Hollywood, prémices des Oscars, la cérémonie des Prix Louis Lumières. Les récompenses sont décernées par la presse étrangère. Avec plus de 140 journalistes venus du monde entier. L’un des plus importants pressjunkets au monde. Aussi, le réalisateur Roman Polanski a été plébiscité par trois trophées, dont celui de Lumières du Meilleur réalisateur pour le thriller The Ghost-writer (Le

nègre). Des hommes et des Dieux, de Xavier Beauvois, sur les moines de Tibehirine, a reçu celui du Meilleur film, et l’acteur Michael Lonsdale s’est vu attribuer le Prix du Meilleur acteur. Ainsi, ce fut un casting grandeur nature, une constellation d’artistes : Ludivine Sagnier, Linda Hardy, Alysson Paradis, Sophie Guillemin, Yahima Torres, Irène Jacob, Géraldine Nakache, Delphine Chanéac, Lolita Chammah, Roman Polanski, François Berléand ou encore Thierry Frémont. Cette même foule cinéphile se donnera rendez-vous vers minuit, au Pavillon Cambon Capucines. C’est là que ça se passe ! C’est l’After de l’avant-première de Largo Winch (au cinéma Gaumont) de Jérôme Salle. Le film sortira en salles le 16 février. La guest-star aura été immanquablement l’actrice américaine, Sharon Stone, rayonnante, comparse de Tomer Sisley dans Largo Winch 2. «Passez un bon moment, paix et amour !», déclarera-t-elle au public. Le groupe belge montant, Puggy, ayant signé le générique de fin de Largo Winch 2, a créé une superbe ambiance pop et «populaire» avec la reprise de Father and Son de Cat Stevens (Yussuf Islam). C’était after midnight (après minuit) comme dirait Eric Clapton et J. J. Cale !

Paris. K. Smaïl

Paris d’étoiles et de toiles

Je m’intéresse aux zones obscures de l’humanité

Mélanie Matarèse [email protected]

A VOIRL’ennemi intime de Patrick Rotman. Ce documentaire en trois épisodes retrace les neuf années de cette guerre sans nom en croisant de multiples témoignages d’officiers, de soldats du contingent, de harkis, de pieds-noirs et de policiers.

A LIRELes Récits de Varlam Chalamov. Cet ouvrage retrace l’expérience de Varlam Chalamov dans les camps du Goulag où se sont écoulées dix-sept années de sa vie. Ed. Verdier, 45 euros.

Pour aller plus loin

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mots croisésHORIZONTALEMENT

1- Narreras. 2- Enlevées les poils. Note. 3- Négation. Profit. 4- Bugle. Clairsemé. 5- Pare. Petite. 6- Dévêtu. Appris. Ville française. 7- Sur des u ou un i. 8- Rassemblée. D'avoir.9- Décollage. Sapé.10- Possessif. Proférées.

VERTICALEMENT

1- Rendez-vous. 2- Pomme. Ruisseau. Sur la rose des vents. 3- Adverbe. Branché. Pronom mélangé. 4- Fruits. Lac du Soudan. 5- Jolie fille. Nécessaire.6- Pot de labo. Note. 7- Alcaloïde. Moitié. 8- Ramenais à la vie. 9- US.10- Panorama. Crochets.

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édité par la SPA “El Watan Presse” au capital social de 61 008 000 DA. Directeur de la publication : Omar

BelhouchetDirection - Rédaction - Administration

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EL WATAN WEEK-END se fait chaque vendredi le relais d’«Un Toit pour Chat. Un Chat

pour Toi !», groupement constitué d'un petit nombre de particuliers qui recueillent, soignent,

vaccinent et stérilisent autant d'animaux que leurs moyens personnels le permettent. La stérilisation constitue le point d'orgue de leur action. Les animaux sociables sont proposés à

l'adoption sur leur page Facebook après un moyen séjour en famille d'accueil et les autres sont réintroduits dans leur environnement habituel et deviennent ainsi des chats libres complètement sous contrôle. «Un Toit pour Chat. Un Chat pour Toi !» n'est pas un refuge et ne fonctionne que grâce à l'aide que représente la prise en charge des animaux par des familles d'accueil temporaires. Ils encouragent tous les citoyens responsables à faire de même au niveau de leur quartier et les invitent à s'aider de la page Facebook afin de trouver des familles d'accueil/foyers à leurs protégés. Aucune participation financière ne vous sera demandée !

Contact: 0774 760 301

Page Facebook : (ALGER) Un Toit pour Chat.

Un Chat pour Toi!

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Dans l’image 2 :

- La poubelle n’a plus d’anse- On voit l’ombre du policier- Un bout de sa matraque a disparu- Sa ceinture a changé de couleur- Son casque est plus court- L’homme qui montre la direction a plus de cheveux- Son pull n’a pas la même couleur

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Gwendoline, femelle d'environ 6 ans. Parfaitement sociable et très câline, Gwendoline est un peu craintive avec les enfants (mais sans agressivité). Elle est vaccinée, vermifugée, stérilisée et parfaitement propre.

Gwendoline

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Coupe d’Espagne

Vers un Barça – Real en finale

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Le FC Barcelone et Lionel Messi, auteur de deux des cinq buts de son équipe face à Almeria en demi-finale aller (5-0), ont déjà pratiquement leur tic-ket pour la finale de la Coupe d’Espagne, même s’ils doivent se rendre en Andalousie le 2 février pour le re-tour. En début de soi-rée, le Real Madrid est allé battre (1-0) le FC Séville, tenant du titre, grâce à un but de l’atta-quant français Karim Benzema. Messi, qui a réalisé un triplé en quart de finale aller devant le Bétis Séville (5-0), a ouvert la mar-que à la 9e minute en profitant de la fébrilité du gardien visi-teur Esteban avant de doubler sa mise personnelle six minu-tes plus tard d’un tir à ras de terre imparable. Entre-temps, David Villa a porté le score à 2-0 pour les champions d’Es-pagne en titre. Le calvaire d’Almeria, 18e de la Liga, ne faisait que commencer puisque le Barça allait ajouter deux autres buts, par Pedro (30e) et Keita en fin de rencontre (88e). Même si Almeria peut s’inspi-rer du Bétis Séville, qui a infli-

gé en quart de finale retour (3-1) l’une des rares défaites de la saison aux hommes de Pep Guardiola, rien ni personne ne semble pouvoir entraver la marche victorieuse des Cata-lans vers la finale et un nou-veau trophée. A Séville, Ben-zema a été décisif pour la deuxième fois d’affilée après son but en championnat devant Majorque (1-0) dimanche. Le match a aussi été marqué par un but refusé à Luis Fabiano (Séville), qui va faire polémi-que, le ballon étant repoussé du bout des pieds sur la ligne par un Madrilène (45’+1). Iker Ca-sillas, gardien du Real, s’est

effondré au coup de sifflet fi-nal, se frottant la tête, victime d’un projectile. Mais le portier s’est relevé. Cristiano Ronaldo et Özil ont aussi raté une occa-sion toute faite à la 80e minute. José Mourinho, qui fêtait son 48e anniversaire, a fait la gri-mace, alors qu’il avait vibré sur le but de Benzema. Le but de la victoire est important pour Benzema, qui va devoir affron-ter la concurrence d’Emma-nuel Adebayor, prêté par Man-chester City et qui n’était pas qualifié mercredi pour le match de Coupe. Les demi-finales re-tour auront lieu mercredi 2 fé-vrier. AFP

Le gardien néerlandais de Manchester United (MU) Edwin Van der Sar arrêtera sa carrière professionnelle à la fin de la saison actuelle a in-diqué hier son agence de management sur son site Internet. Van der Sar, 40 ans, a rejoint MU en 2005 avec lequel il a remporté trois titres de champion d’Angleterre (2007, 08, 09) et une fi-nale de Ligue des champions en 2008 où il stop-pa un penalty de l’attaquant de Chelsea, Nicolas Anelka. Sur son site www.sport-promotion.nl, l’ex-gardien de l’Ajax Amsterdam, de la Juven-tus et de Fulham annonce que «l’heure est main-tenant venue de me consacrer à ma famille». Van der Sar avait songé à raccrocher les cram-pons après l’accident cérébral de son épouse Anne-Marie en décembre 2009. «Je ne connais-sais pas réellement la date de ma décision mais elle me trottait dans la tête depuis l’accident d’Anne-Marie», précise le Néerlandais. «Elle s’en est remise et on a décidé de rester une année de plus en Angleterre et donc à Manchester Uni-ted, mais une fois la saison engagée, le souhait de faire mes adieux est devenu de plus en plus

fort», ajoute-t-il. L’en-traîneur des gardiens, Eric Steele, a confirmé à la radio de Manches-ter que «Edwin se reti-rera à la fin de la sai-son, c’est une décision commune avec le ma-nager, l’équipe et Ed-win». Il estime que Van der Sar au même titre que le Danois Pe-ter Schmeichel (cham-pion d’Angleterre avec MU entre 1993 et 1999) fait partie des grands gardiens du club, surtout après son héroïque finale de Li-gue des champions en

2008 à Moscou. «Il a été un fantastique joueur. Il était très chanceux. J’ai travaillé aux côtés de Peter Schmeichel à (Aston) Villa et avec Edwin pendant deux ans et demi et le penalty sauvé à Moscou a élevé Edwin à la hauteur de Peter», a conclu Eric Steele. AFP

L’AC Milan, vainqueur de la Sampdoria (2-1) et l’Inter, qui a éliminé Naples aux tirs au but (5-4, 0-0 ap), ont arraché leur billet pour les demi-fina-les de la Coupe d’Italie mer-credi. Pour un billet en finale,

l’AC Milan affrontera Pa-lerme qui a décroché son tic-ket en éliminant Parme aux tirs au but (5-4, 0-0 ap), tandis que l’Inter sera opposée en demie à la Juventus Turin ou l’AS Rome qui s’affrontent

jeudi soir. A Gê-nes, le Brésilien Pato a marqué un doublé pour Milan (17, 22), sur deux passes décisives d’Urby Emanuel-son, titulaire tout comme l’autre re-crue néerlandaise de la semaine, Mark van Bom-mel. Un autre nouvel arrivant, l’atta-quant de la Samp Massimo Macca-rone, recruté à Pa-lerme, a réduit le score (51’), mais Milan a gardé le ticket pour les de-

mi-finales, où il affrontera Palerme. L’Inter Milan a battu Naples aux tirs au but (0-0, 5 tab à 4), au terme d’un match bien plus spectaculaire que ne laisse croire le score. APS

Bayern : le retour de Ribéry retardé de 3 semaines

Aujourd'hui, vendredi 28 janvier 2011, nous commémorons le 40e jour du décès de notre cher et regretté père, grand-père et beau-père

BRAHAM BOUKEMOUCHEdécédé le 24 décembre 2010 à Béjaïa, laissant un vide immense auprès de sa famille et de ses amis.En cette douloureuse circonstance, sa famille et ses proches de Béjaïa, d'Alger et de Paris demandent à tous ceux qui l'ont connu d'avoir une pieuse pensée à sa mémoire, implorant Dieu le Tout-Puissant de l'ac-cueillir en Son Vaste Paradis."A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons."

PENSÉE

Avec un doublé, Pato propulse l’AC Milan en demi-finale de la Coupe

L’international français du Bayern Munich, Franck Ribéry, victime d’une entorse du

genou gauche mi-janvier, devra encore patienter trois semaines avant de

reprendre la compétition, a rapporté le quotidien allemand Bild hier. Cette prolongation de son absence signifie qu’il manquera les trois prochains

matches du championnat d’Allemagne et la rencontre amicale France-Brésil, le 9 février au Stade de France. Initialement, Ribéry devait être indisponible pendant deux semaines et être opérationnel pour le match contre le Werder Brême demain pour le compte de la 20e journée du championnat d’Allemagne. Mais si l’information de Bild est confirmée, il aura été éloigné des terrains pendant un total de cinq semaines. Selon le journal le plus lu d’Allemagne, Ribéry, 27 ans, a ressenti des douleurs au

genou lorsqu’il a effectué des tests en vue d’un retour à l’entraînement. L’encadrement médical bavarois lui aussitôt prescrit une nouvelle pause totale pour ménager son genou. «Kaiser Franck» a déjà manqué deux mois et demi de compétition cette saison à cause d’une blessure à la cheville droite. Celui qui est surnommé «le patient français» par la presse allemande a manqué depuis son arrivée au Bayern en 2007 52 des 184 matches disputés par son club depuis trois ans et demi. AFP

Manchester United Van der Sar arrête à la fin de la saison

Le portier international des Pays-Bas mettra fin à une longue carrière professionnelle

El Watan Week-end - Vendredi 28 janvier 2011

Coupe d’Italie

L’AC Milan et l’Inter dans le dernier carré Le FC Barcelone poursuit

son hégémonie en Espagne

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Au fur et à mesure qu’approchent les JO d’été de Londres de l’année prochaine, la chasse aux points devient de plus en plus serrée entre les protagonistes qui veulent s’assurer d’avance une qualification dans la plus prestigieuse manifestation sportive du monde. En effet, 22 judokas messieurs et 14 dames seront directement retenus par catégorie de poids et sexe. C’est la Ranking-list ou un classement qui devra déterminer les heureux lauréats qui éviteront ainsi une qualification par d’autres créneaux comme le quota réservé à chaque continent. Depuis 2008, la Fédération internationale de judo (FIJ) a mis en place un nouveau système de compétition qui consiste en un tour du monde chaque année. La tournée mondiale professionnelle compte des étapes du grand chelem, un master, de grands prix et des Coupes du monde ainsi que des Championnats du monde chaque année. Les judokas qui s’illustrent dans ces tournois récoltent des points et gagnent aussi des primes en USD. Au dernier classement, les Japonais se taillent la part du lion grâce à leurs féminines en se classant par 6 fois sur 14 en pole position. Dans le décompte, la France place trois de ses judokas aussi aux premières loges. Vient par la suite la Corée du Sud qui détient deux places en tête. Au compte de l’Afrique, c’est l’Egypte qui fait le meilleur score avec El Shrhaby Islem (+ 100 kg), second mondial et Darwish Ramadan, quatrième. Les Pharaons comptent aussi le médaillé de bronze des JO de

Pékin 2008, Hichem Mesbah (90 kg), qui se retrouve à la 17e place.

ESSOUFFLEMENTToujours au compte de l’Afrique, le Marocain Attaf Safouane (81 kg) occupe une honorable 16e place. Il en est de même pour son compatriote Yassine Moudatir (60 kg) qui occupe la 25e place. Deux Tunisiens se placent en prétendant à une qualification directe. Il s’agit de Houda Miled (70 kg), 15e et Chadli Anis 16e chez les super lourds (+100 kg). Côté algérien, le meilleur classement est celui de Meriem Moussa qui se retrouve à la 22e place chez les 52 kg. Dans la

même catégorie, sa camarade Soraya Haddad vient juste derrière et se situe à la 28e place. Amar Benyekhlef (90 kg) occupe, quant à lui, la place de 23e chez les 90 kg. Lies Bouyacoub, toujours dans la même catégorie de poids, occupe la 47e place.Azoune Hacene, chez les 100 kg, se place au 48e rang. Le classement des autres Algériens est le suivant : une 48e place pour Youcef Nouari dans les 66 kg, une 110e place pour Mustapha Boulemia dans les 73 kg, et une 102e place pour Abderahmane Benamadi (81 kg). Chez les dames, Kahina Saïdi (63 kg) et Kawtar Walal (78 kg) occupent la première place à

l’echelle africaine, mais respectivement les 37e et 32e au niveau mondial. Enfin, Sonia Asselah (+78 kg) occupe la 46e place. La Tunisienne, double championne d’Afrique des super lourdes et open, Nihel Chikhrouhou, se classe première du continent noir et 9e mondial. Les résultats des Algériens sont loin, vraiment loin, des attentes. La raison est tout indiquée. Une absence de mise à niveau. La compétition internationale et mondiale a changé de volume et d’intensité, mais aussi de motivation, alors que chez nous, l’on continue toujours de fonctionner comme par le passé. Au bout l’essoufflement. S. M. S.

El Watan Week-end - Vendredi 28 janvier 2011

JUDO. Qualification directe aux Jeux olympiques de Londres 2012

Le classement des Algériens

La salle omnisports Mokhtar Aribi d’El-Biar

(Alger) sera aujourd’hui dans l’après-midi (de 14h30 à 17h30) le théâtre des finales du championnat national de

vovianam viet vodao garçons et filles organisée par la Ligue algéroise des arts martiaux. Cette compétition,

regroupera les qualifiés des dernières éliminatoires organisées les 13 et 14 janvier au complexe de proximité de Dar El Beïda (Alger) qui ont vu la participation de 580 athlètes, dont 45 filles issues de 80 clubs représentant 22 wilayas. En parallèle, les organisateurs en marge de ces finales vont honorer d’anciens athlètes et dirigeants de la discipline. Un sport qui est en train de faire un grand chemin sur la scène

sportive nationale, plus 10 000 pratiquants avec des résultats très satisfaisants, au niveau continental, l’Algérie est championne d’Afrique 2009 à Dakar (Sénégal) et vice-championne du monde de vovinam viet vodao en août 2010 à Düsseldorf (Allemagne) avec staff technique stable sous la houlette de maître Mohamed Djouadj

Nacer Mustapha

Vovinam viet vodao Finales du championnat national demain

La Fédé ra t i on espagnole de cyclisme (RFEC) a communiqué à Alberto Contador qu’elle lui infligeait une suspension d’un an pour un contrôle antidopage positif lors du tour de France 2010 qu’il a remporté, a annoncé mercredi le porte-parole du coureur cycliste. «Alberto Contador a reçu aujourd’hui (mercredi ) une notification du Comité des compétitions de la Fédération espagnole lui signifiant une suspension d’un an», a affirmé le porte-parole

dans un communiqué. En début de soirée, la Fédération espagnole a informé Contador, vainqueur de trois Tours de France, de la sanction prononcée à son encontre sans vouloir révéler le contenu de sa décision. «La Fédération lui a communiqué la sanction. Il a un délai de dix jours pour déposer un recours», a déclaré à l’AFP un responsable de la Fédération sous couvert d’anonymat. Le triple vainqueur du Tour de France (2007, 2009, 2010), qui a signé en

août un contrat de deux ans en faveur de Saxo Bank, s’entraîne actuellement avec sa nouvelle équipe à Majorque, aux îles Baléares. Contador, âgé de 28 ans, avait subi le 21 juillet 2010 à Pau (sud-ouest de la France), pendant le Tour de France dont il portait le maillot jaune, un contrôle antidopage révélant des traces infimes de clenbutérol, un bêta-stimulant qui stimule la fonction pulmonaire, mais possède aussi des effets anabolisants. AFP

Amar Benyekhlef

et les judokas

algériens à la

conquête des JO

de Londres

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OMNISPORTS20

Tour de France

Alberto Contador écope d’un an de suspension

Handball (16e de finale de la coupe d’Algérie)Entrée en lice des équipes d’excellence

Après une longue trêve due à la participation de l’équipe nationale senior masculine au 22e Mondial, l’élite de la division nationale une renouera aujourd’hui avec la compétition. Ça sera l’occasion des 1/16 de finale de la coupe d’Algérie où seul le groupement sportif des pétroliers (GSP), détenteur de la coupe, qui sera exempté de ce cap. Celui-ci entrera en lice lors du prochain tour (8e de finale) le 5 mars prochain. Tout comme les seniors dames du GSP (tenante du trophée 201O). L’opération du tirage au sort de Dame coupe 2011, effectué il y a un mois, concernera tous les tours. Les finales dames et hommes sont prévues le 27 mai prochain à Alger. En effet, pour le compte des sixièmes de finale, les clubs de la division «Excellence» ne vont pas se croiser. L’élite affrontera les équipes du palier inférieur. En principe il n’y aura aucune surprise en vue, car le niveau qui sépare la division Une de celui de la division inférieure est grand. Le CR Bordj Bou Arréridj (finaliste de l’édition passée) jouera chez lui demain matin face au 20-Août Ghardaïa. Idem pour le HC El Biar (avec ses internationaux, Cheikh, et Daoud) qui accueillera M Tissemsilt. Chafik B.

Fouka Un CRS pour les élites sportives

La wilaya de Tipasa avait réservé en 2006 une superficie de 6 ha pour permettre au secteur de la jeunesse et des sports de construire un équipement d’une dimension régionale. En ce mois de janvier, le cahier des charges relatif à la réalisation d’un Centre de regroupement sportif (CRS) se trouve au niveau des bureaux du comité national des marchés, pour avis définitif. Le CRS sera construit sur le territoire de la commune de Fouka, en lisière avec la commune de Koléa, non loin du complexe sportif de Koléa. Le CRS sera composé d’une piscine de 50 m ; 2 salles de sports collectifs ; 2 salles de boxe ; 7 salles fédérales pour les sports individuels ; 1 bloc d’hébergement d’une capacité de 120 lits ; 1 bloc de restauration ; 1 bloc de soins et de récupération ; 1 bloc pédagogique. Par ailleurs, un terrain non loin de la voie express avait été affecté «verbalement» à la construction d’un stade de football pour le club de Fouka. Les citoyens attendent toujours la concrétisation de cette promesse. Une autorisation programme (AP) d’un montant de un milliard de dinars a été allouée à ce projet. M’hamed H. P

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Le triple vainqueur du Tour de

France soupçonné de dopage

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El Watan Week-end - Vendredi 28 janvier 2011MI-TEMPS22

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El Watan Week-end - Vendredi 28 janvier 2011 23FOOT

Finalement l’équipe du Nasr Benghazi est arrivée à Batna mardi en fin d’après midi. La délégation hôte a élu domicile à l’hôtel Salim où toutes les commodités lui ont été réservées. Le club libyen aura donc fait couler beaucoup d’encre après la crise qui l’a secoué et fait planer le doute sur son éventuel retrait de la compétition. Mais voilà que tout rentre dans l’ordre et que la fête aura lieu dans la capitale des Aurès aujourd’hui. Nous nous sommes approchés de Khelifa Mehdaoui, dirigeant, pour débattre de la situation de ce club et de ses objectifs. Celui-ci dira : «C’est vrai que notre équipe a traversé une mauvaise passe à cause du manque du nerf de la guerre ; ajoutons à cela un effectif décimé par les suspensions et les b l e s sures , c e qu i a i n f l ué négativement sur nos résultats au championnat : 3 défaites d’affilée et la difficulté de préparer notre déplacement à Batna.» A la question relative à l’effectif actuel par rapport à la précédente confrontation contre l’entente de Sétif, le dirigeant libyen nous informera : «Il y a eu certes un c h a n g e m e n t p a r t i e l , m a i s l’ossature est la même, mais nous regrettons l’absence d’Efossa le Nigérian, faute de passeport et la non-qualification de nos nouvelles recrues, Med Traoré et Assanga, qui seront présents au retour.» A propos de la polémique soulevée à cause du choix des responsables du Nasr de rallier Sétif puis Batna

la veille du match, il a tenu à préciser : «C’est un malentendu, c’est par sympathie pour le patron de l’hôtel Bachir de Sétif qui nous a vraiment touchés par son accueil et sa gentillesse, mais vu la réaction du président du CAB, nous voilà ici a Batna où nous avons été reçus chaleureusement par les gens des Aurès !» Le Nasr de Benghazi prend très au sérieux le CAB et ambitionne de repartir de Batna avec un bon résultat en attendant le match retour. Du côté

du club local, le Chabab de Batna, on appréhende différemment les choses, à ce sujet, le boss cabiste Nezzar dira : «Tout a été réuni pour assurer un séjour confortable à nos hôtes, mais pour notre première participation en Coupe de la CAF, qui est un moment historique, nous tâcherons de gagner ce match et faire honneur au pays et à notre football. Ce sera une fête grandiose et que le meilleur l’emporte.» Quant au staff technique, Boufanara et son

assistant Ameur-Chafik, pour qui c’est une première occasion qu’il faut saisir : «L’équipe est fin prête pour ce rendez-vous, elle est motivée et nos joueurs sont conscients de leur tâche. Gageons que le public sera convié à un beau match de football et que le f a i r - p l a y r è g n e r a . N o u s c o m b l e ro n s n o t re m a n q u e d’expérience par la fougue de nos joueurs, leur volonté et leur abnégation», ont-ils déclaré.

A. N.

Division nationale amateurs (mise à jour)

MOB-USMS

aujourd’hui

à Béjaïa

Après une trêve de deux semaines observée par les clubs de la division nationale amateur, la compétition reprendra ses droits cet après-midi avec le déroulement d’une seule rencontre qui entre dans le cadre de la mise à jour du calendrier. En effet, le MO Béjaïa, qui a réussi de bons résultats depuis l’arrivée du coach Bouzidi à la barre technique, pourrait rejoindre le haut du tableau et de se pointer à la deuxième place du classement général s’il réussira à s’imposer cet après-midi devant la formation de l’USM Sétif qui entre dans le cadre de la mise à jour du calendrier de la 6e journée du championnat. Un match qui revêt une grande importance pour les deux formations, notamment les Béjaouis du MOB qui n’ont pas droit à l’erreur. D’ailleurs, bien qu’ils fussent perturbés par la programmation de cette rencontre étant donné que le staff technique a programmé un stage d’une semaine, il n’en demeure pas moins que les joueurs affichent une grande volonté à améliorer leur classement et de glaner les trois points de la victoire afin d’avoir un moral au beau fixe pour les matches à venir. Concernant l’effectif, le coach Bouzidi devrait bénéficier de la disponibilité de tous les éléments. L. Hama

Tipasa Une destination

pour les sportifs

Tipasa est devenue une destination de choix pour le regroupement des équipes sportives. C’est le cas pour l’équipe de football du MCEE (El Eulma), du RCK (Kouba) et de l’USMH (El Harrach), actuellement en stage au pied du mont Chenoua. «J’ignorais qu’il existait un site paradisiaque pareil, franchement, il n’a rien à envier à ceux où nous avons l’habitude d’effectuer nos stages chez nos voisins marocain et tunisien, l’important c’est que nous soyons toujours au bled et travaillons dans des conditions impeccables», nous a affirmé Abdelkrim Bira, le coach de l’équipe d’El Eulma. Juste à ses côtés se trouvaient les athlètes de l’équipe nationale du tir sportif et ceux de l’équipe nationale d’aviron, qui sont en stage. Barki Mohamed, le responsable du centre Grand Bleu, du Chenoua, offre des propositions financières intéressantes pour attirer les fédérations sportives et les clubs à leur portée. Nombreux clubs des différentes régions du pays s’y rendent. Il faut rappeler que Berraf Mustapha aura été le 1er responsable au début des années 1990 à avoir utilisé ce site pour permettre aux jeunes élites sportives d’effectuer leurs stages, avant qu’il ne soit suivi de la FAF, par l’intermédiaire de son DTN, Fodil Tikanouine. Même la Fédération algérienne des échecs regroupe ses athlètes au niveau de ce site, appelé à être reconstruit à l’avenir. M’hamed H.

● Finalement vous voilà à Batna, vos impressions ?

Nous sommes très heureux et remercions les responsables d u C A B p o u r l ’ a c c u e i l chaleureux.

● Vous avez affronté l’ESS, mais le CAB pour vous est un inconnu, quelle sera votre réaction cette fois ?

Franchement, ce match c o n t r e l e C A B s e r a complètement différent bien que nous ayons tenu la dragée haute à l’Aigle noir à Setif, j’avoue que ce sera difficile pour nous.

D’autant plus que le CAB qui évolue en Ligue 2 et qui m a n q u e t e r r i b l e m e n t d’expérience à ce niveau de la compétition se surpassera pour nous surprendre. Je dirai aussi que nous partons dans l’inconnu et le CAB est à prendre très au sérieux. J’avoue que nous avons mis tous les atouts pour sortir indemne de ce déplacement et éviter toute mauvaise surprise.

● On voit que vous vous habituez à notre football...

Sachez que j’ai affronté le MCO et le MOC quand j’étais joueur à l’Ismaïli et aujourd’hui

en tant qu’entraîneur.● Peut-on dire que vous

retrouvez la stabilité et la sérénité ?

Tout à fait, les remous qui ont secoué l’équipe ne sont qu’un mauvais souvenir.

● Vous allez sûrement reconduire le même groupe contre le CAB ?

Disons l’ossature, car Efossa, qui est une pièce maîtresse, ainsi que nos deux recrues africaines ne seront pas de la partie. Le premier pour un problème administratif, les autres ne sont pas qualifiés (ils arrivent de Tunisie !).

● Un dernier mot ? Nous ne nous sentons pas

dépaysés, car nous sommes chez nous, je ré i tère mes remerciements aux responsables de Batna et aux Cabistes pour leur accueil fraternel. Mon souhait est d’offrir au public un match de haute facture et que le meilleur l’emporte. A. N.

KHALED KAMMACHE. Entraîneur du Nasr

Le CAB est à prendre au sérieux

JS Kabylie Le Brésilien Zanelli est arrivé hier

CHAN 2011 Le Soudan accroche la Zambie

Le Soudan, l’un des adversaires de l’Algérie au 2e Championnat d’Afrique des nations CHAN-2011, a fait match nul face à son homologue zambien (0-0), en match amical disputé à Nkoloma Stadium à Lusaka. C’est la deuxième rencontre jouée par l’équipe soudanaise lors de son stage de préparation en Zambie. La sélection nationale soudanaise s’était imposée lors de sa première sortie contre la formation de Nchanga Rangers sur le score de 2 à 0. L’équipe soudanaise, dirigée par Abdellah Mazda a regagné jeudi Khartoum pour poursuivre sa préparation en vue de la deuxième édition du CHAN, prévue du 4 au 25 février au Soudan. Au CHAN-2011, le Soudan a hérité du groupe (A) en compagnie de l’Algérie, du Gabon et de l’Ouganda. Les deux premiers du groupe se qualifient pour les quarts de finale. APS

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Coupe de la CAF : CA Batna - Nasr de Benghazi aujourd’hui à 17 h

Une première historique pour le Chabab

Maintenu à la tête de l’équipe, l’Egyptien Khaled Kammache revient pour la seconde fois en Algérie, il s’est déclaré confiant bien qu’il prenne très au sérieux son adversaire du jour le CAB qui lui opposera sans nul doute une résistance farouche. Pour lui, ce sera le terrain qui tranchera.

Le CAB lors de la finale de Coupe d’Algérie perdue face à l’Entente

VEILLÉELe docteur Chawki Mostefaï et ses enfants, Fawzi, Malika et Sabria, ont la douleur de faire part du décès de leur épouse et mère, née

KHEÏRA BOUAYADAGHA

à l’âge de 88 ans. L’enterrement a eu lieu mercredi 26 janvier 2011 au cimetière de Aïn Benian. La veillée du 3e jour aura lieu le vendredi 28 janvier à partir de 17h, au 12, chemin des Frères Ziata, El Mouradia, Alger.

Le mercato hivernal à la JSK semble donner le tournis à tout le monde. Il ne se passe pas un jour sans que l’on évoque du nouveau. Ainsi, après avoir définitivement écarté la piste brésilienne, voilà que l’on apprend que cette dernière a été réactivée avec l’arrivée, hier, de l’attaquant brésilien Zanelli, qui a été accueilli par le représentant de son manager en Algérie. Il reste à savoir si ce dernier sera

retenu ou non. S’agissant de Din Din auteur de deux des trois buts de la JSK, en match amical face à la JSM Chéraga (3-0), le troisième étant inscrit par Hamiti en première période, son manager Paul Porcheron était présent au stade hier aux côtés du président du club pour discuter d’un éventuel engagement du joueur.

Mohamed Rachid

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Le FC Barcelone toujours intraitable. P. 19 Le cycliste Alberto Contador suspendu pour dopage. P20

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CRBAmmour et

Sellimi arrivent

Alors que le mercato hivernal touche à sa fin, le Chabab de Belouizdad vient de retenir ses premières recrues. Il s’agit, selon des sources officielles, du milieu offensif Amar Ammour (ex-MC Alger) et du défenseur Omar Sellimi (ex-ASO Chlef). Ce dernier a officialisé son engagement avec le club belouizdadi en apposant sa signature sur un contrat de 18 mois. Amar Ammour, lui, était attendu hier après-midi pour officialiser son engagement. La durée du contrat était le seul point d’achoppement, mais selon nos sources, Ammour et la direction du Chabab se seraient mis d’accord pour une collaboration de 18 mois. K. T. El Watan

Vendredi 28 janvier 2011

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Les nouvelles éditions de la Coupe d’Afrique des clubs de la CAF et la Champions League débuteront ce week-end. L’Algér ie enregistrera l’entrée en lice de deux représentants sur les quatre engagés. A commencer par le CA Batna qui fera son baptême du feu historique en compétition continentale. Les gars des Aurès disputeront, en effet, la Coupe de la Confédération africaine de football (CAF). Concerné par le

tour préliminaire, le Chabab de Batna recevra, cet après-midi à 17 h, dans l’enceinte du 1er Novembre, les Libyens du Nasr de Benghazi en match aller. Avec le soutien de ses supporters, le CAB mettra tout en œuvre pour réussir son entrée dans la cour des grands. Chose qui demeure dans ses cordes devant un adversaire qui n’a pas montré grand-chose face à l’Entente de Sétif en finale de la Coupe de l'UNAF des clubs champions. Les Sétifiens l’avaient remporté logiquement en aller et retour. Les Cabistes vont ainsi tenter d’imiter l’ESS pour prétendre à une victoire. L’autre club qui fera

son entrée en lice ce week-end est le Mouloudia d’Alger. Dans le cadre des préliminaires de la Champions League, le Doyen se mesurera, ce dimanche à Bangui, avec le Real local en match aller. Absent depuis plusieurs années des compétitions continentales, le MCA aura à cœur de revenir de Bangui avec un résultat probant, histoire de préserver toutes ses chances de qualification à l’étape suivante de l’épreuve en question. Le retour de Derrag devrait donner un plus au compartiment offensif mouloudéen. Rappelons que le MCA est le premier club algérien vainqueur d’une

compétition africaine. C’était en 1976, quand le club algérois avait remporté la défunte Coupe d’Afrique des clubs champions aux tirs au but. Une consécration qui a ouvert l’appétit à deux autres grands clubs du pays, l’Entente de Sétif et la JS Kabylie. Cette dernière l’a emporté deux fois (1981 et 1990) alors que le club des Hauts-Plateaux s’est adjugé le trophée une fois, en 1988. Notons enfin que les Canaris (Coupe de la CAF) et l’Aigle sétifien (Champions League) ne sont pas concernés par les préliminaires. Ils feront leur entrée en la matière à partir du prochain tour. ■

Coupes d’Afrique des clubs

Entrée en lice du CAB et du MCA

Kamel Yamine [email protected]

L’Algérie sera représentée par quatre clubs dans les compétitions continentales. La JS Kabylie et le CA Batna disputeront la Coupe de la CAF, tandis que l’ES Sétif et le MC Alger sont versés dans la prestigieuse Champions League.